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Full text of "Journal (Belge) de radiologie 5.1911"

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JOURNAL DE RADIOLOGIE 


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JOURNAL 


DE 


RADIOLOGIE 


PUBLIE SOUS LE PATRONAGE DE LA 


Société belge de Radiologie 
AVEC LA COLLABORATION DE 


MM. Bauer (Berlin), Beck (New-York), BEGLERE (Paris), 
BELOT (Paris), Biexrarr (Liege), CoxRAD (Anvers), CORIN 
(Liége), DEANE Brrener (Londres), Drroxr (Bruxelles), 
ITARET (Paris), HEILPORN (Anvers), Et. ITEXRARD (Bruxelles), 
Alban Kou LER (Wiesbaden), Karsis (Fiorette), LEJEUXE (Liége), 
Léonard Lester (Philadelphie), Levy-Dorx (Berlin), PENNEMAN 
(Gand), WickttaM (Paris). 


REDACTEURS 
D: J. De Nobele Dr J. Kiynens 
Professeur a l'Université de Gand Radiologiste à Anvers 


SECRÉTAIRE DE LA REDACTION 


D: L. Hauchamps 


Directeur du Laboratoire de Radiologie 
des hôpitaux de Bruxelles 


TOME V —- ANNÉE 1911 


BRUXELLES 


F. ERNEST - GOOSSENS. editeur 
49, rue Lebeau, 49 


1911 


Tro dre al 


sy- 250 - 14 822€ 


7/17/54 


One, 


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A 


L'AUTO-IMMUNISATION 
PAR LE RADIUM ET LES RAYONS ROENTGEN 


par W. DEANE BUTCHER (Londres) 


Il ne fut guère possible jusqu'ici d'édifier quelque hypothèse 
plausible et rationnelle qui pit nous expliquer l'action qu'exer- 
cent sur les tissus pathologiques les rayons de Röntgen et le 
radium. Je voudrais présenter aux membres de la Société belge 
de radiologie quelques votes préliminaires qui pourront servir, 
Je l'espère, de base à des discussions et à des recherches ulté. 
rieures sur ce sujet. 

L'hypothèse, sur laquelle je désire attirer votre attention, con- 
siste à attribuer l'action curative du radium et des rayons X à 
une auto-immunisation, à une radio-vaccination ou électro-vac- 
cination avant pour effet de stimuler les cellules à la production 
d'anticorps ou autres substances semblables. 

Cette hypothèse de l’électro-vaccination où de la radio-vacci- 
nation semble s'imposer de plus en plus à l'esprit pour expliquer 
nombre de phénomènes autrement inexplicables. Sams aucun 
doute, elle ne se justifie pas par des preuves péremptoires et 
abondantes, mais néanmoins il existe en sa faveu tout un fais- 
ceau de présomptions diverses. 

Ce qui fit soupçonner en premier lieu la possibilité de cette 
action vacernatrice exercée par les rayons A, c'est le fait-qu'un 
Certain nombre de maladies cutanées, de nature et d’origine ab 
solument différentes, paraissent s'améliorer sous l'influence d’ir- 
radiations extrêmement faibles. Des psoriasis, des lupus, des ec 
Zémas se sont ainsi manifestement améliorés; une acné, qui avait 
résisté des années durant à tous les traitements, disparut sous 


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l’action des rayons, comme si le patient eùt été injecté avec un 


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sérum approprié, Quot de plus naturel et de plus logique que 
de supposer que ce patient avait produit lui-même le sérum 
nécessaire à sa guérison sous l'influence de Virradiation ? 

L'hypothèse trouva ensuite un supplément de confirmation 
dans les publications qui relatent l’améloration de lupus, de In 
face entre autres, à la suite de l'irradiation d'une région saine, 
de Ja jambe par exemple. D'autres affections donnèrent lieu à 
des observations identiques; des acnés de la face furent guéries 
par un traitement aux rayons A et à la haute fréquence appliqué 
sur des lésions similaires du dos et des épaules; les effluves de 
haute fréquence appliqués sur des furoncles semblèrent donner 
au patient l'immunité contre le développement ultérieur de la 
furonculose; le lupus érythémateux se montra amélioré par des 
irradiations rontgéniennes appliquées sur une région adjacente 
aux lésions; méme le carcinome tres étendu du sem a été in- 
fluence par une irradiation ne portant que partiellement sur la 
région affectée. 

L'hypothèse se trouva encore confirmée par le fait que, dans 
certains cas de lupus et même de carcinome, Virradiation des 
ganglions entrepris amena une amedioration de Ja lésion pai- 
mitive, 

Les observations suivantes nous semblent de nature à prouver 
cette auto-immunisation qu'engendrent les rayons X et les ef- 
fluves de haute fréquence, 

Un jeune soldat, congédié de l'armée comme incurable, était 
affligé d'une acné varioliforme tres défigurante: la face, la nu- 
que, les épaules et le dos étaient couverts de nodules indurés et 
d'abcès; les effluves de haute fréquence et les rayons X ament- 
rent la guérison au bout de quelques semaines, On n'eut ~ecours 
a aucun autre traitement, ni interne, ni externe; les abcès ne 
furent pas incisés. Les lésions rétrocédérent progressivement : 
le contenu des abeës s'épaissit et finit par s'évacuer sous forme 
d'un bouchon de pus consistant : la peau adjacente devint nor- 
male. Il ne se forma plus de nouvelles abcédations : le patient 
se trouva immunisé contre l'infection staphylococeique. 


Une pauvre jeune fille, anémique, chétive, couverte de bou- 


Eee? are 


tons d’acné depuis de longues années, fut soumise à l'action des 
effluves de haute fréquence, aux rayons X et aux rayons ultra- 
violets: le dos et la nuque furent traités surtout de cette façon; 
les lésions, et même celles de la face, s'amelorerent rapidement. 
Les nodules s'effactent, Jes abeés tarirent nix eut plus de 
formation nouvelle d’abces. Cette femme se trouva guérie grace 
à la vaccination électrique. 

Un jeune officier de marine était tourmenté par une acne, lé- 
gere d'ailleurs. Deux irradiations, à doses tres faibles, lui furent 
administrées seulement, car son rappel inopiné à bord interrompit 
forcément le traitement. Néanmoins, 1l se trouva à tout Jamais 
guéri de l'affection qui l'avait affligé toute sa vie durant. La 
radio-vaccination l'avait immunisé. 

Une infirmiere, atteinte de lupus des narines, insista pour 
qu'on traitat son affection par les rayons A, bien qu'on Tent 
prévenue de Vinutilité absolue de ce genre de traitemnet. On 
Jui appliqua deux doses légères, si légères qu'on eût pu croire 
à grand'peine à une action quelconque, et cepend ut la patiente 
v trouva grand bénéfice, presque même la guérison complete. 

Une femme mariée, atteinte de psoriasis, est traitée pour cette 
affection aux rayons A, avec ce résultat étonnant qu'elle est 
guérie de ses ménorragies de longue durée et qu’une ménopause 
précoce s'établit. 

Nous pourrions aisément ajouter bien d'autres cas encore aux 
observations précédentes en vue de montrer l'influence profonde 
qu'exercent sur l'organisme tout entier les traitements par 
l'électricité et par les radiations. Nous pourrions encore dire 
que le mécanisme de l’épilation par les rayons X repose sur 
une action biologique plutôt que sur une action simplement 
destructive; il y entre en jeu, pour une part au moins, une réue- 
tion vitale, la phagocytose, puisqu'il a été prouvé que la chute 
des cheveux est plus rapide sur les régions atteintes que sur les 
régions saines, et qu’elle est retardée par l'application de désin- 
fectants qui ont pour effet de ralentir cette réaction vitale. 

Mais la preuve la plus solide de l'action vaccinatrice du trai- 
tement électrique dérive des différents modes de traitement de 


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l'ulecus rodens. Dans tout le domaine de la pathologie, il n’y 
a rien de plus convaincant et de plus certain que la cure des 
petits ulcus rodens au moyen des traitements électriques; cette 
affection est amenée à guérison par des moyens tres differents, 
par le radium, par Jes rayons X, par les rayons ultra-violets, 
par les effluves de haute fréquence ou par les ions zine. Et quel 
est done l'agent commun qui provque cette cure ? 

Je dis bien cure, car il ne s'agit pas ici d'un processus de 
destruction, mais bien. d'un processus de réparation; il ne 
s'agit pas ici d'une action bactéricide, ni d'une destruction sim- 
plement sélective de tissus, mais bien d'une défense biologique 
mise en œuvre par les cellules de tout l'organisme contre lat- 
taque des vibrations éthérées, Le processus de défense que les 
cellules vivantes mettent en jeu ici contre cette influence res- 
semble entièrement à celui qui se produit dans l'invasion micro- 
bienne : ce n'est rien d'autre qu'une production d’antitoximes ou 
autres anticorps : c'est une véritable immunisation. 

Sir Almroth Wright pense que la Finsenthérapie et la radio- 
thérapie doivent bien leur action, en fait, à une vaccination, mais 
qu'ils agissent seulement par leur action congestive qui amène 
au contact des tissus atteints un courant plus abondant de 
lymphe. | 

Manifestement, cette thèse ue peut répondre entièrement à 
la réalité, comme il est facile de s'en convaincre par In compa- 
raison des effets que le radium, les ravons A et la Finsenthé- 
rapie exercent sur le nodule lupique. I] est raisonnable de sup- 
poser que les rayons X doivent leur efficacité à une production 
d'anticorps ou autres substances semblables au centre de la lé- 
sion irradiée ou plus probablement dans Jes ganglions avoisi- 
nants. 

Notre hypothèse tend à montrer que les ondulations vibra- 
toires de l’éther provoquent Pauto-vaccimation par la production 
d'opsonines, pur le détachement de chainons latéraux d’Ehrhch, 
en favorisant l'ancrage de l’antitoxine à la toxine, ou en allant 
libérer le vaccin dans son laboratoire de production, c’est-à-dire 
dans les ganglions: elle nous paraît encore plus plausible quand 


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nous pensons aux charges électriques de nom contraire que véhi- 
culent les toxines et les antitoxines, les unes remontant le cou- 
rant, les autres le descendant. Et n'avons-nous pas aussi acquis, 
dans ces derniers temps, la preuve que les microbes eux-mêmes 
sont entraînés et charriés par le courant électrique? | 

Tout cela tend à montre:, bien plus qu'à titre d’une simple 
présomption, que l’électrothérapie et la radiothérapie sont tous 
deux redevables de leur action à Ia production ou à la mise en 
jeu de vaccins. Nous savons qu'une tumeur ganglionnaire peut 
fondre comme neige sous l’action des rayons de Röntgen; mais 
nous ne savons pas comment. Nous savons que ces radiations 
sont en état de produire à la fois (mn viro et in vitro un sérum 
evtolytique et même spermolytique, mais nous ne savons pas 
comment. Nous commençons à entrevoir la solution de ce pro- 
blème et à soupçonner l'identité du facteur commun qui agit 
dans tous ces phénomènes avec celui que l’immunisation ordi- 
naire nous a bien fait connaître. 

Un des arguments les plus décisifs en faveur de cette théorie 
d'immunisation, nous le trouvons dans la période de latence qui 
suit toute irradiation par le radium ou par les rayons X et qui 
prépare la réaction. Cette latence, grosse de conséquences, me 
paraît des plus éloquente : elle nous dit que l'organisme se re- 
cueille pour rassembler toutes ses forces et toutes ses ressources 
et pour répondre ainst à l’agression. Cette réaction n’est pas 
seulement d'ordre physique ou chimique; c’est une réaction bio- 
logique dans laquelle la portée de la défense peut dépasser celle 
de l’attaque. Si je frappe un coup sur cette table, je ressentirai 
immédiatement les effets douloureux du contre-coup, et cela avec 
une intensité proportionnelle à la violence du coup porté. Si je 
gratifie d'un coup de poing mon voisin, celui-ci tiendra naturel- 
lement à me rembourser « intérêts et principal », après une 
courte pause d’hésitation peut-être: mais cette hésitation mo- 
mentanée, loin de mitiger la riposte, la rendra au contraire 
plus vigoureuse. De même la pause, la période de latence, qui 
suit toute irradiation par les rayons de l’ampoule ou du radium 
est proportionnelle à l'intensité de l'action subie; elle est 


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l'indice que tous les ressorts de l'organisme sont tendus en vue 
de résister aux effets du courant électrique ou des oudulations 
d'éther. 

L'avenir dira si nos deductions répondent à la réalité. Sans 
doute il s'écoulera beaucoup de temps avant que nous puissions 
disposer d’une méthode pratique nous permettant de produire 
et d'analyser J'autorummunisation électrique. Mais si la théo- 
rie d'immunisation répond à la réalité, si la production d'anti- 
toxines et d'anticorps constitue bien notre unique mode de de- 
fense contre l'invasion des microbes, alors il faut convenir que 
cette méthode électrique permettant de stimuler les movens dé- 
fensifs des cellules, de mobiliser toutes les forces naturelles de 
défense, toute la milice de l'organisme, que cette méthode, dis-je, 
est un progrès signalé sur toutes les autres méthodes d'immuni- 


sation par injection de substances étrangères. 


LA RADIOGRAPHIE STEREOSCOPIQUE 
ET LETUDE DU SYSTEME VASCULAIRE 


Application de la méthode des anaglyphes 
pour les publications de clichés stéréoscopiques dans les revues 


par le DP Mavrice D'HALLUIN 


Maitre de conférences, 
Chef des travaux de physiologie, 
Chargé du service d’électrothérapie et de radiologic des dispensats 
à la Faculté iibre de Médecine de Lilo 


PLANCHES I, II, III 


L'idée de mettre en évidence par la radiographie le système 
artériel de l’homme injecté avec une substance opaque aux 
rayons X date du début de la radiographie. Depuis lors, de nom- 
breux anatomistes ont employé les rayons X pour l’étude du 
système vasculaire. Mais l'application de la stéréoscopie à ce 
genre d'études semble peu connue, si l’on en juge par le petit 
nombre de documents publiés, et cependant on y a recours dans 
les premiers travaux qui ont été faits sur ce sujet. 

Quant à la méthode des anaglyphes, que nous croyons la plus 
apte à rendre facile la lecture des clichés stéréoscopiques dans 
les publications médicales, elle est elle-même fort ancienne. On 
la cite dans tous les traités s'occupant de stéréoscopie, mais en 
pratique elle paraît tombée dans l'oubli; on méconnait les ser- 


vices qu'elle peut rendre. 


Historique 


Nous ne citerons pas tous les travaux concernant l’étude du 
système vasculaire par la radiographie. 
Foveau de Courmelles, dans son Traité de radiographic, cite 


Jean Perrin, préparateur à l’Ecole normale supérieure, comme 


— 8 — 


le premier auteur qui injecta un liquide métallisé daus le sys- 
{ème circulatoire. L] opérait sur des grenouilles, A la suite de 
Perrin, 1] signale les tentatives de Braus en Allemagne, de Lin- 
denthal et de Haschek à Vienne. | 

Dutto, en Italie (1), injecte la main avec du platre encore 
liquide. 

Nous reviendrons plus lom sur les noms de Guilloz et Jacques, 
de Remy et Contremoulins. Hildebrand, Scholz, Wieting (2) 
semblent n'avoir pas eu connaissance de leurs travaux. Ils ci- 
tent seulement, avee Dutto, Harold et Niles (3) et London (4). 
Nous nous sommes reportés à ces references saus les trouver. Ils 
citent également les recherches de Sick publiées par Opitz (5). 
Il faut signaler en outre les travaux de Fredet (6), de Soulié (7), 


de Destot et Bernard (8), de Gérard et Castiaux (9) sur la circu- 


(1) Reale Academia dei Lincei, vol. V, série V, février 1896, et Archives 
italiennes de biologie, 1896, p. 320. 

(2) Le système artériel de l'homme en stéréoscopie. Bergmann, éditeur, 
Wiesbaden 1901. 

(3) Journal of Anatomy and Physiology, 1897. 

(4) Centralblatt f. Pathol. u. Pathologische Anatomie. 

(5) Fortschritte auf dem Gebiete der Rontgenstr., 1897. 

(6) Recherches sur les artères de l'utérus. Thèse Paris 1899, (Journal 
de (Anatomie, t. NXXV, sept. 1899.) 

(7) Sur les rapports des plis cutanés avec les interlignes articulaires, 
les vaisseaux et les gaines synoviales tendineuses. (Journal de UAnato- 
mie, 1901, n° 6, p. GOL.) 

(8) La circulation artérielle du rein étudiée d'après les radiographies. 
Soc. de Biologie, 21 nov. 1896, p. 957. Des circulations artérielles et vei- 
neuses du rein étudiées au moyen des rayons de Röntgen et du stéréos- 
cope. Comptes rendus Acad. de Médec., 29 dée. 1896, t. IT, p. 899. Note 
sur la circulation artérielle du rein. (Journal de UAnatomie, 1902, pp. 
570-576, planches XV a XVIIL.) 

(9) GÉRARD. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, Mont- 
pellier 1902, p. 175. 

GÉRARD ct CASTIAUX. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, 
Liége 1903, p. 208. 

GÉRARD et Castratx. Comptes rendus de Association des Anatomistes, 
Toulouse 1904, p. 156. 

GERARD et CASTIAUX. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes. 
Toulouse 1904, p. 162. 

Paul Castiaux. Circulation artérielle du rein étudiée par la radiogra- 
phie. Thèse de Lille 1907. 

Paul Castiavx. Circulation artérielle du rein ({rnaules d'électrobiologie et 
de radiologie, décembre 1908). 


D d 


lation rénale, de Frænkel (1), de Bélot (2), de Latarjet et For- 
geot (3), de Looten (4), de Guy Delolm de Lalaubie (5). 

Si l'on consulte les publications modernes, 1} semble bien que 
les rayons A aient conquis droit de cité dans le laboratoire de 
l'anatomiste, et des radiog.aphies viennent avantageusement il- 
lustrer le texte de nombreuses recherches sur l'angéiologie, Nous 
en avons signalé un certain nombre. Dans la plupart, il s'agit 
de radiographies planes, il n'est point question de stéréoscopie, 
sauf dans les comunications de Guilloz et Jacques, de Remy ct 
Coutremoulins. 

Guilloz et Jacques exposèrent en octobre 1896, au Congres de 
Bar-le-Duc, des positifs de têtes d'adultes dont les artères étaient 
injectées avec une masse à base de cire et de cinabre. Une pré- 
sentation d’autres clichés fut faite en novembre 1896 à la So- 
ciété de médecine de Nancy. «a Certaines de ces épreuves étaient 
stéréoscopiques, entre autres celles repoésentant la projection des 
artères cérébrales d'un enfant vues après injection du système 
artériel à la masse de Teichmann (6). 

Le 2 novembre 1896, Remy et Contremoulins (7) signalent 
l'avantage de la radiographie stéréoscopique pour les recherches 
anatomiques. 

La recommandation de ces auteurs resta sans écho; c'est seu. 
lement en 1901 que nous trouvons, sous la signature de Hilde- 


ee E tee 


(1) Vascularisation de l'appendice coecal. (Fortschritte auf dem Gie- 
biete der Rôontgenstr.. B. IX, H. I, 29 août 1905. pp. 1 à 6.) 

(2) Procédé d'injection pour l'étude rontgengraphique des pièces ana- 
tomiques. (Journal de radiologie, 1908, p. 108.) 

(3) Circulation artérielle de l'intestin grêle, duodénum excepté, chez 
l'homme et les animaux domestiques. (Journal de UAnatomie, 1910, 
p. 484.) 

(4) Vaisseaux spléniques et lobule splénique chez Fhomme., (Journal 
de UAnatomie, 1910, p. 48.) 

(5) Contribution à l'étude de la circulation intra-hépatique. Thèse 
Paris, 1910. 

(6) Mrssy. De la radiographie stéréoscopique par la méthode des ré- 
seaux, Thèse Nancy, 1904. 

(7) Emploi des rayons X pour les recherches anatomiques. angeio'ogie 
développement, ossification, évolution des dents (Comptes rendus Acad. 
des Sciences, 1896, t. I, p. 711.) 


410 = 


brand, Scholz, Wieting. un important travail où la radiogra- 
phie stéréoscopique est employée pour une étude d'ensemble du 
système artériel de l'homane. 

Jamin et Merkel (1) se sont contentés d'étudier la vascularisa- 
tion du cœur, tandis que Lexer, Kuliga et Türk (2), dans un 
travail très documenté, se sont attachés à l'étude de la vascula- 
risation des os. 

Enfin Keifter, Delporte et Et. Henrard (3) décrivent dans une 
note récente les services que leur a rendus la methode pour 
l'étude de la vaseularisation de l'utérus. Mais ce travail ne com- 
porte aucune figure à l'inverse des deux précédents, qui sont 
presque uniquement des recueils de planches stéréoscopiques sur 
papier au bromure ou papiers transparents, 

Tels sont les seuls travaux que nous avons trouvés concernant 
la radioscopie stéréoscopique appliquée à l'étude de langéio- 
logie. Nous avons done cru bien œuvre utile de vulgarisateur en 
rappelant, par la publication de ce travail, les services que peut 
rendre la radiographie stéréoscopique pour les études anatomi- 
ques en général et l'angétologie en particulier. Dans ce but, 
nous avons recueilli de nombreux documents destinés à former 
un travail d'ensemble qui sera publié sous peu. Nos elichés ont 
été présentés au Congres de radiologie de Bruxelles, en septem- 
bre 1910. On peut y étudier Ja circulation artérielle du membre 
supérieur, du membre inférieur, de la tête, de plusieurs organes 
viscéraux d'hommes ou d'animaux. 

Bien que certains détails de technique puissent paraitre des 
futilités soit à des anatomistes habitués à la pratique des myec- 
tions, soit à des radiologistes pour qui la stéréoscopie n'a plus 


de secret, nous les décrirons cependant afin d'éviter les tatonne 


(1) Die Koronararterien des menschlichen Herzens in stereoskopischen 
Rontgenbildern, Tena, Fischer, 1907. 

(2) H. Hirschwald, Berlin, 1904. 

(3) De la radiographie stéréoscopique comme moyen d'étude et d'en- 
seign'ment de l'anatomie et spécialement de la gynécologie. Technique 
pour la radiographie stéréoscopique. (Bulletin de la Société helye de 
Gynécologie et d'Obstéfrique, n® 1, 1909-1910.) 


ge `g- 


— 11 = 


ments à d’autres chercheurs désireux de se faire une collection 
de clichés semblables aux nôtres. 

Après avoir exposé, dans une seconde partie, le principe in- 
génieux de la méthode des anaglyphes et. résumé son histoire, 
nous indiquerons les moyens de faire des clichés anaglvphtique: 
en vue de la stéréoprojection, ou de l'examen de positifs stéréos- 
copiques. Nous terminerons enfin par la description des trojs 
planches annexées à ce travail; le lecteur pourra ainsi se rendre 
compte par lui-même : 1° de la valeur de la radiographie stéréos- 
copique pour l'étude de langéiologie; 2° de l'intérêt des anaglv: 
phes comme mode de publication des clichés sté:éoscopiques dans 
les publications médicales. 


PREMIERE PARTIE 
1° Préparation et injection des pièces 


Les pièces doivent être isolées de telle façon que le vaisseau 
principal soit conservé sur une certaine longueur. S'il s'agit 
d’un membre détaché, des ligatures seront placées aux endroits 
où se produiront les fuites. Ce sont là recommandations banale, 
leur mise en pratique est seulement une affaire de patience et 
de soin. Les ligatures en masse, l'emploi judicieux de collodion 
faciliteront la besogne. 

Quelle substance employer pour l'injection ? On a ici l'em- 
barras du choix, la plupart des masses classiques étant opaques 
aux ravons X. Celle qui nous a paru d’un emploi facile en même 
temps que d’une pénétration très satisfaisante (1), c'est la masse 
constituée par du vermillon en suspension dans l'essence de té- 


rébenthine. Elle est d’une préparation rapide, puisqu'il suffit de 


(1) La masse au vermillon est très pénétrante. On obtient des radiogra- 
phies où les vaisseaux sont tellement nombreux que la lecture est souvent 
malaisée. On a avantage à ne pas trop pousser l'injection si l'on veut 
avoir des figures claires et démonstratives. Les pièces qui ont servi à 
faire les trois planches de ce travail sont relativement peu injectées. On 
peut mettre en évidence des vaisseaux encore plus nombreux. Le but 
qu'on se propose indiquera s’il faut ou non pousser l'injection aussi com- 
plètement que possible. 


— C — 


triturer dans un mortier un peu de vermillon avec une certaine 
quantité d'essence. Le mélange se fait « à peu près » de facon 
à avoir une masse dont la fluidité est en raison directe de Ja 
finesse d'injection désirée. Nous nous sommes servi pour l'in- 
jection d'un matériel de fortune constitué par une seringue à 
hvdrocéle branchée sur un tube en Y qui communiquait d'autre 
part à la canule et à wn manometre à mercure. Tout le sys- 
tème (l) étant rempli de térébenthine ou de masse, on fixe la 
canule dans Vartere à injecter. I] suffit alors de pousser l’injec- 
tion en maintenant la pression au voisinage de 20 à 25 centi- 
metres de mercure. 

Au début, la masse s'écoule rapidement et il est nécessaire de 
presser d’une façon constante sur le piston. Quaud la vitesse 
diminue, on peut, apres avoir amené Je manometre au chiffre 
voulu, fermer Je robinet voisin de la seringwe. Loinjection se 
fait alors automatiquement et le mercure baisse peu à peu au 
fur et à mesure que le système se vide dans la pièce à injecter. 
Au bout de quelque temps. on ouvre le robinet pour augmenter 
la pression en comprimant la seringue, et ainsi de suite jusqu'à 
ce que la lenteur de la descente du manomètre mdique la fin de 
l'opésation. Une radioscopie peut au besoin renseigner sur les 
progres de Finjiertion (2). 

Nous avons employé des tubes en caoutchouc (3). Ils se dété- 
riorent rapidement et forment parfois wu mastie qui bouche 
facilement Jes canules de petit calibre. Mieux vaut peut-être 
prendre un tube en plomb (4) muni d'ajutages destinés à s’adap- 


ter à la canule, au manometre et à la seringue. 


ee te a 


( H ya avantage à protéger le tube manométrique contre la péné- 
tration de la masse qui le colorant empèche l'appréciation des dénivella- 
tions mercurielles. H suffit de laisser un index d'air de longueur suffi- 
sante. La compressibilité de l'air est une source d'erreur, mais en pra- 
tique, cette erreur est sans importance pour les injections. 

(2) CASTIAUX a précorisé de ponsser l'injection sous le contrôle des 
rayons X; il est assurément curieux de voir la masse opaque pénétrer 
dans les vaisseaux, mais des examens intermittents sont bien suffisants. 

(3) Caoutchouc épais dont on se sert dans l'aspirateur de Potain. 

(4) La rigidité du système rend Fappareil moms maniable. Nous avons 


employé le tube qui sert dans le commerce pour les sonneries pneuma- 
tiques. 


— 13 — 


Le vermillon pourra au besoin ètre remplacé par du minium 
ou de la céruse en suspension dans la térébenthine, ou par une 
masse moins pénétrante. 


e 


2° Radiographie 


La vision en relief de l’image d'un objet nécessite l'obtention 
d'une perspective droite et d’une perspective gauche de cet ob- 
jet. Les appareils de photographie stéréoscopique courants por- 
tent deux objectifs dont les centres sont séparés l'un de l’autre 
par une distance de 0"066. Grace à cet artifice, on obtient en un 
seul temps la double perspective de l'objet photographie. 

Il n'en fut pas toujours ainsi et au début de la photographie 
steréoscopique on emplovait un appareil ordinaire déplacé paral- 
lélement à l’objet, le déplacement étant de 0"066. On fai- 
sait ainsi deux poses successives, obtenant en deux temps la pers- 
pective droite et la perspective gauche. C'est cette technique que 
l'on emploie en radiographie stéréoscopique, mais il n'est plus 
ici question d'objectif, c'est l'ampoule que l'on déplace, Le dé- 
placement doit être fait parallèlement au plan de la table ra- 
diographique. La plupart des supports d'ampoule actuellement 
en usage permettent de Je réaliser facilement et de le mesurer. 
I] est dans tous les eas très facile de combiner un dispositif qui 
donne toute garantie au sujet du parallélisme du déplacement. 
Mais quelle doit être sa valeur ? De OOGG disent les uns; 
d’une distance calculée suivant l'épaisseur de la pièce et la dis- 
tance de l’anticathode à l’objet, prétendent Marie et Ribaut, 
qui appellent leur méthode stéréoscopie de précision (1). C'est 
leur méthode que nous avons suivie le plus souvent; le fait de 
rechercher dans une table la valeur du déplacement, la nécessité 
de mesurer l'épaisseur de la région sont des complications de 
minime importance. 


La région radiographiée ne doit subir aucun déplacement du- 


(1) Archives de physiologie, 1897, p. 687; 1898, p. 790. — Traité de 
radiologie médicale, de Bouchard, p. 559. 


a) ee 


rant cette double pose. Pour que le changement de plaque puisse 
s'effectuer, 1] faut disposer l'objet sur un chassis en bois ou en 
aluminium muni d'une ouverture latérale par laquelle on peut 
facilement glisser ou retirer Ja plaque radiographique. 

Voici un dispositif de fortune que nous avons souvent employé 
pour éviter de souiller nos chassis en y plaçant des pièces alrt- 
tomiques, | 

On prend un vieux cliché dont on a enlevé la gélatine. Ce 
cliché (d'un format supérieur à celui de la plaque employée 
pour la radiographie), repose sur deux tringles de bois, lais- 
sant entre la table et lui l'espace juste suffisant pour que 
l'on puisse glisser au-dessous une plaque radiographique enve- 
Joppée (1). Grace à la transparence du verre, il est facile de 
constater que les deux plaques occupent au cours des deux poses 
la méme position, On n'a aucune perne pour retirer la plaque, 
il suffit de la laisser dépasser d'un quart de centimètre ou de 
fixer à l'enveloppe un morceau de leucoplaste qui facilite l'esca- 
motage. 

Ce dispositif permet des radiograplies de toutes les dimen- 
sions; sa fragilité rendrait son emploi difficile dans la radiogra- 
phie clinique; mais quand on opere sur des pièces anatomiques 
détachées, ce reproche n'a pas sa raison d'être, car il est facile 
de procéder avec douceur pour ménager un matériel fragile sans 
doute, mais assurément peu couteux. 

Ces préliminaires posés, voici comment on procède, La pièce 
repose sur Je chassis stéréoscopique; on fait tomber le rayon 
normal à l'endroit que l'on considère comane le plus favorable.. 
Puis regardant la pièce par la face opposée à celle qui se trouve 
sur le chassis (la regardant dans le sens où elle se présenter 
sur le cliché, c'est-à-dire pour un cœur la pointe en bas, pour une 
mara les doigts en haut, pour un coude l'humérus en haut, etc.), 
l'opérateur déplace l'ampoule à sa droite de 0"033, si le 


déplacement entre les deux poses doit être de 0066. La 


(1) Il suffit de procéder avec délicatesse pour éviter tout déplacement, 


plaque étant glissée sous le châssis, on fait la première pose après 
avoir placé à côté de la pièce un D taillé dans une feuille de 
plomb. Le D sera mis au bas de la plaque; il indiquera done 
d’une façon permanente l'orientation à donner à la plaque dans 
les examens au stéréoscope; ce premier cliché est l'image droite 
devant être vue par l’œ1l droit et mise à droite dans le stéréos- 
cope. Si on emploie un stéréoscope à miroir, on regarde le néga- 
tif du côté gélatine; si on fait usage d'un stéréoscope à prisme, 
on le regarde au contraire par la face verre. 

La première pose terminée, on escamote la plaque, on la rem- 
place par une autre, on déplace l’ampoule (de 0"066 dans 
l'exemple choisi) vers la gauche de l'observateur, regardant 
l'objet (1) comme si son œil était à la place de l'anticathode, on 
met un G à la place du D; on obtient ainsi la perspective gau- 
che, destinée à l'œil gauche. 

Nous ne décrirons pas les différents modèles de stéréoscopes, 
nous proposant de revenir sur ce point pour montrer combien 
il est facile à tout radiologiste de se construire à peu de frais un 
modèle lui permettant Vexamen de radiographies de tous les 
formats. Si la radiographie stéréoscopique n'est pas plus en 
honneur, c'est qu’on se laisse arrêter par la peur d’un matériel 
compliqué à acquérir. Nous voudrions détruire ce préjugé en 
montrant la radiographie stéréoscopique à la portée de tous. Il 
est aussi une autre raison qui déconsidere la méthode : ce sont 
ses difficultés, non pas les difficultés techniques, elles ne sont 
pas plus grandes que dans la radiographie ordinaire, mais les 
difficultés de lecture. Nous développerons ultérieurement. notre 


manière de voir sur ce point particulier. 
DEUXIÈME PARTIE 
Les anaglyphes (2) 
Les couples stéréoscopiques obtenus de la manière que nous 
(1) Mais le regardant comme il doit être vu au stéréoscope, la lettre 
étant placée en bas du cliché. 


(9) De ava, en haut. et “Aveiv. modeler, que l'on peut traduire : faire 
ressortir, mettre en relief. 


"16 = 


avons décrite donnent de belles images en relief si on les regarde 
dans un appareil dit stéreoscope. Le but de cet appareil est de 
laisser voir par l'æil droit seulement la perspective droite, et 
par l'œil gauche seulement la perspective gauche, mais en outre 
de faire percevoir ces images comme si elles se trouvaient con- 
fondues. L'emploi de miroirs ou de prismes réalise Ja fusion 
quand on regarde des vues stéréoscopiques juxtaposées. Le pro 
cédé des anaglyphes supprime prismes ou miroirs, les épreuves 
étant superposées, un artifice des plus ingénieux réalise la sé- 
paration des images, chaque œil voit seulement la perspective 
qui lui est destinée. 

Le pincipe en est connu depuis fort longtemps : la perspec- 
tive droite est colorée en vert et la perspective gauche en rouge. 
Leur superposition donne une image confuse. Mais si on la re- 
garde avec un lorgnon rouge devant Til droit et vert devant 
Peet) gauche, ce lorgnon joue Je role de sélecteur, il masque à 
l'œil droit limage gauche et fait voir en noir limage droite. 
L'œil gauche, couvert d'un écran vert, ne voit pas l'hnage verte, 
mais seulement In rouge, qui lui apparait en noir à cause de la 
supe. position des couleurs. 

Ainsi chaque ail voit la perspective qui lui couvient, les deux 
Images étant superposées, on n'a besoin ni de prisme, ni de mi- 
roir; la sensation du relief est satisfaisante. 

D'après Fabre (1), Rolmann, en 1853, serait l'instigateur de 
la méthode. PL employait deux images colorées superposces et 
deux verres colorés pour les examiner. 

D'Almeida (2) recommande Femploi de deux lanternes; l’une 
coutiéat un positif doublé d'un verre rouge, l'autre un positif 
doublé d'un verre vert, On réalise sur l'écran Ja superposition 
des images et on les regarde avec un lorgnon sélecteur. 

Ducos du Haurou, Vinventeur de la trichromie, imagina d'im- 


primer en rouge la perspective droite d'un couple stéréoscopique 


(1) Traité encyclopédique de photographie, t. TV, p. 98. 
(2) C. r. Acad. des Sciences, 12 juillet 1858. 


472 


et en vert la perspective gauche. Ces deux impressions sont su- 
perposées ` le lorgnon sélecteur permet la perception du relief. 

Le procédé d'Almeida concerne la stéréoprojection, celui de 
Ducos du Hauron s'applique à l'impression. Tous deux reposent 
sur le même principe. 

La stéréoprojection a subi des perfectionnements, Dans la 
technique d’ Almeida, le réglage des lanternes est un travail par- 
fois laborieux qui a fait rejeter le procédé de la pratique. Louis 
Verain (1) propose l’emploi d'une seule lanterne dans laquelle 
on place les deux positifs stéréoscopiques ordinaires doublés cha- 
cun du verre convenable, la superposition du couple sur l'écran 
est assurée par des prismes avant leurs bases tournées l'une con- 
tre l’autre. | 

Thovert (2) emploie un procédé qui se rapproche du précédent. 

À priori, on peut être étonné qu'il suffise de doubler un po- 
sitif ordinaire d’un verre coloré. Prenons un monochrome rouge, 
regardons-le à travers un écran rouge: l'image disparaît. Mais 
doublons d’un verre rouge un positif ordinaire; regardons-le à 
travers un lorgnon rouge, l'image est parfaitement visible. 
ear si le lorgnon éteint. le rouge, il n'éteint pas le noir, et le po- 
sitif apparait coloré en rouge. Le procédé de Toleigne-Mazo, 
dont on a pu voir les superbes épreuves à l’exposition de la So- 
ciété de physique de Paris 1909, n’a pas cet inconvénient. [Ici 
plus de trait noir, mais um monochrome où les traits de l’image 
sont verts et un autre dont les traits sont rouges. L’image verte, 
invisible si on la regarde à travers le lorgnon vert, apparaît 
comme constituée par des traits noirs si on la regarde à travers 
un verre rouge. L'image rouge est de même éteinte par l'écran 
rouge et parfaitement visible en noir derrière le lorgnon vert; 
avec un lorgnon sélecteur, la vision en relief est parfaite. On 
peut observer directement le couple stéréoscopique ou, si son 
format. le permet, le projeter à la lanterne. Le relief est. très sal- 
sissant. 


nal ; = e 


(1) Photo-Revue 1907, t. II, p. 4. 
(2) Photo-Revue 1907, t. II, p. 4. 


— 148 — 


Ce procédé est-il pratique pour le radiologiste ? Oui, s'il se 
propose de faire de la stéréo-projection; non, s'il a seulement 
pour objectif la possibilité de voir eu relief ses clichés stéréosco- 
piques, car il est plus simple de regarder au stéréoscope les 
négatifs grandeur naturelle. 

La préparation des monochromes nous oblige à tirer une 
épreuve positive sur verre du couple stéréoscopique. Le prix Je 
revient est à considérer s'il sagit d'une plaque grand format; il 
entre mofns en ligne de compte si l'on fait une réduction du 
cliché, mais la réduction est un travail plus laborieux que le 
tirage d'un positif par contact. Quand on est en possession des 
deux positifs, il faut les transformer en monochromes rouge et 
vert. Nous allons décrire la technique à suivre, car la stéréo-pro- 
jection par les anaglyphes se rattache directement à notre sujet, 
puisque nous voulons appeler l'attention sur les services que 
peut rendre la radiographie stéréoscopique pour l’étude de l’ana- 
tomie. D'autre part, l’obtention des anaglvphes photographiques 
ouvre la voie aux procédés de tirages mécaniques. Nous avons 
employé le vert et le rouge, qui sont les couleurs classiques. 
Mais il semble que l'association de deux autres couleurs com- 
plémentaires donnerait exactement le même résultat. 

Voyons comment on obtient les monochromes. 


On peut emplover le procédé Mazo (1). La plaque immergée 
à H 


(1) Voici le résumé des manipulations exigées pour l’application du 
procédé Tauleigne-Mazo. 
Le positif en noir est traité et lavé comme d'ordinaire. 
On transforme ensuite le sel d'argent réduit en sel mordant On 
plonge le cliché dans 
BA Es eue a a es Sr DONEC: 
Bichlorure de cuivre. . . . . . . 10 gr. 
Acide acétique, quelques gouttes. 
L'image blanchit rapidement, on peut prolonger un peu l’action du 
bain. L'argent réduit se transforme en chlorure d'argent blanc brunôâtre. 
Laver 15 à 20 minutes. 
Immerger ensuite dans : 
Baie. 5 Me Se Re me do. TOD Ce: 
Iodure de potassium. . . . e . . 2 gr. 
L'opération est terminée quand la plaque vue de dos a pris dans les 
grandes ombres la teinte blanc-jaune de l’iodure. 
Laver quelques minutes; les plaques sont prêtes à prendre la couleur. 


— 19 — 


d’abord dans un bain de bichlorure de cuivre, puis dans un bain 
d'iodure de potassium, est teinte dans un bain de vert brillant 
pour l’image droite, de safranine pour l’image gauche. Après 
lavage pour laisser dégorger les blanes,. on passe la plaque au 
tannin et on la fixe dans l'hyposulfite de soude. On obtient 
ainsi deux monochromes. Mais les manipulations sont longues, 


nous avons eu à déplorer pas mal d’ennuis. 


On lit par ailleurs sur la notice : « Le mode d'obtention des 
stereo-projections est breveté; nul ne saurait sans autorisation en 
produire sans s'exposer à être poursuivi pour contrefaçon » (1), 
et ailleurs (2) : « L'utilisation commerciale des applications du 
procédé décrit est intégralement réservé à la maison Mazo 
qui en concède l'emploi aux acquéreurs des graphostéréo- 
chromes (3). » 


On a préparé un bain de safranine pour les épreuves gauches et un 
bain de vert brillant pour les épreuves droites. 


On fait les solutions à 1 pour 1000; pour l’usage on prend 1 partie de 
solution de réserve et 20 parties d’eau, on ajoute une petite quantité 
d'acide acétique. I] faut accorder 12 heures à l’imbibition, si on emploie 
le bain dilué. On peut cependant colorer avec bain plus actif. 

La coloration est suivie d’un lavage de 15 à 20 minutes pour dégorger 
les blancs. On fixe ensuite en employant : tannin en aiguilles 50 gr. 
p. 1000 cc. H?0. Après 5 à 10 minutes on lave; on termine enfin par fixage 
de l’image dans l’hyposulfite à 30 %. Après un quart d’heure tout le sel 
d'argent a disparu; on lave une demi-heure et l’on sèche rapidement le 
cliché. 

Les deux monochromes sont ensuite superposés en repérant l’un sur 
l’autre le ptan le plus éloigné. L’idéal semble de faire un positif sur 
plaque et un autre sur pellicule. Si avec deux plaques négatives on fait 
deux positifs sur verre par contact les deux images sont séparées l’une 
de l’autre par l’épaisseur du support: on peut redouter une mise au 
point défectueuse de l’une ou l’autre image, mais la pratique montre que 
cet inconvénient est minime si les plaques ont peu d'épaisseur. Il est 
d'ailleurs facile, à défaut de pellicule, de réduire les clichés en photo- 
graphiant l’un par le côté verre, l’autre par le côté gélatine. On aura 
soin dans ce cas de s’arranger pour n’avoir pas à varier la mise au 
point. 


(1) Ombres et lumière, août 1910. 


(2) Ombres et lumière, avril-mai 1910, p. 1959. 


(3) Ce sont les appareils qui servent à prendre les trois vues nécessai- 
res à la photographie en couleur par le procédé Taulcigne-Mazo. 


— 90 — 


© J) est un procédé non brevets qui permet d'obtenir deux mono- 
chromes aussi satisfaisants que ceux de Mazo; les manipulations 
sont moins laborieuses et plus sûres, le prineipe est tout dif- 
ferent. 

Le positif est sensibilisé en Pimmereeant quatre à cinq mi- 
nutes dans un bain de bichromate d’amimoniaque (1), puis on le 
laisse sécher a l'obscurité à l'abri de la poussière. La plaque se 
prépare le soir et est prête à l'usage le lendemain (2). Sa sensi- 
bilité est égule à celle du papier « Solio »; on évitera done 
de les mauipuler à une trop vive lumière. Le verre du cliché est 
soigneusement nettové, on met sous la plaque un papier Solio 
et on expose à la lumiere au chassis presse jusqu’à ce que l’on 
obtienne sur le papier une épreuve négative où l'on voie tous 
les détails. La plaque est alors lavée pour éliminer le bichro- 
mate: on hâte cette élimination en ajoutant. du bisulfite de soude 
à l’eau de lavage. 

On sait que la gélatine bichromatée devient insoluble sous 
l’action de la lumière. Les noirs du modèle protègent done la 
gélatine, qui conserve sous les noirs, et sous les noirs seulement, 
la propriété de prendre la couleur (3). On peut done descendre 
l’image en la plongeant dans le bain classique de ferri-cyanure 
de potassium et d'hyposulfite; l'opération est prolongée jusqu'à 
la disparition complète des traits noirs. I] faut marquer au préa- 
lable par un signe visible le cliché droit et le cliché gauche; le 


premier est plongé dans un bain vert, le second dans un bain 


(1) On emploie Bichromate d’ammoniaque 2 gr. 50 
Ammoniaque 20 ce. 
H°0 200 cc. 

(2) Il faut l’employer sans tarder, car au bout de quelques jours la 
plaque perd sa sensibilité. 

(3) Comme il est permis de joindre l'agréable à l’utile, nos confrères 
qui aiment à faire dans leurs loisirs un peu de photographie, trouveront 
dans ce procédé un moyen facile d'obtenir de beaux positifs colorés. Mais 
dans ce cas, il ne faut pas descendre l'image, les noirs se colorent, et 
eux seulement, Grâce à leur transparence relative, on voit la couleur 
qui les recouvre. En choisissant bien la teinte, on obtient des effets tres 
artistiques. On peut varier à linfini la coloration en plongeant la plaque 
successivement dans plusieurs colorants. | 


a,’ 


— HÅ — 


rouge. On prolonge Je séjour dans le bain colorant jusqu'au mo- 
ment où l’on trouve à chaque monochrome l'intensité voulue. 
On les lave ensuite quelques minutes pour dégorger les blanes. 
On acquiert rapidement le tour de main nécessaire pour faire 
de bonnes épreuves. L'exposition à la lumière doit être aussi 
juste que possible. Si elle est. trop courte, on risque d'avoir une 
gélatine qui se colore sous les blancs; si elle est trop longue, la 
gélatine peut ne pas prendre Ja couleur sous les noirs peu denses. 
Le bain colorant ne doit pas être choisi au hasard. Certaines 
couleurs diffusent dans la gélatine (1) et colorent la totalité de 
l’image; c'est le cas de la safranine et du vert brillant quand 
on les emploie avec la gélatine bichromatée. Les colorants de pina- 
typie (2) donnent au contraire des monochromes purs et stables. 
Au lieu de descendre le positif noir, on peut s’en servir pour tirer 
des planches dites d'impression. Dans ce but, on prend une pla- 
que voilée, descendue si elle a été développée, débromurée: en 
cas contraire, cette plaque est sensibilisée au bichromate, et 
après séchage, exposée au jour sous le positif. Comme on ne 
peut suivre directement la venue de l’image, il faut ou faire 
usage d’un photomètre, ou mettre sous l’image gauche une 
feuille de papier Solio, et sous l’image droite la plaque bichro- 
matée. L’impression suffisante de la feuille de papier solio in- 
diquera (si les deux clichés sont égaux), le moment où le tirage 
de la planche est terminé. La planche est lavée pour éliminer le 
bichromate, puis plongée dans Te hain colorant au sortir duquel 
on obtient un beau monochrome. L'image est renversée et il faut 
la regarder non pas du côté gélatine, comme pour les positifs, 
mais du côté verre comme un négatif. Cette plaque peut ¢tre 
un des éléments du groupe anaglyphtique (3); si on l’appelle 


(1) M. Lemaire va publier incessamment dans le Bulletin de la Société 
Industrielle de Lille la liste des colorants donnant les meilleurs résultats. 

(2) Voir notice sur la pinatypie. Compagnie Parisienne des couleurs 
(aniline, à Creil (Oise). 

(3) Si on emploie un positif descendu pour une image et une planche 
bichromatée pour l’autre image, on peut, à cause de l’inversion obtenue 
par le tirage de la planche, superposer les 2 clichés par les faces gélatine. 
On évite ainsi l'inconvénient dû à l’épaisseur du support. 


2300 = 


planche d'impression, c'est qu'elle peut aussi servir à tirer sur 
papier un nombre infini d'épreuves colorées. Au sortir du 
baïn colorant, on lave quelques minutes, puis on applique 
sous l’eau sur la gélartine de la planche soit une pelli- 
cule descendue ou débromurée, soit une feuille de papier 
gélatiné dit transfert. Avec une raclette, on assure le contact 
intime des deux couches, on recouvre le papier de feutre pour 
maintenir l humidité et au bout de quinze à vingt minutes on 
obtient sur le papier un décalque du cliché original. Sur le 
monochrome rouge, on imprime le monochrome vert; on a ainsi 
une anaglyphe sur papier. 

Ce procédé ‘nous paraît plus délicat que le premier que nous 
avons décrit. Nous nous sommes étendu sur ces différents points 
pensant qu’un certain nombre de lecteurs s'intéressent aux pro- 
cédés de démonstration: or, la stéréo-projection est un procédé 
documentaire de premier ordre qu’on peut souhaiter voir déve- 
lopper davantage. A ceux qui voudront s'engager dans cette 
vole, nous recommandons de faire leurs premiers essais sur des 
vues stéréoscopiques de paysages, Ils jugeront mieux la valeur 
de la méthode. Le succès dépend du choix respectif des couleurs 
des monochromes et des teintes du lorgnon. 

Nous nous sommes livré à l'étude des moyens propres à donner 
des monochromes stéréoscopiques sur plaques ou sur papier, afin 
d'arriver aux procédés (impression mécanique. Si les anagly- 
phes datent de Ducos du Hauron, si l'on trouve de e1 de la quel- 
ques cartes-postales ou albums anaglyphtiques, nous ‘n'avons 
trouvé aucune maison pratiquant ce procédé d’une maniere cou- 
rante, et nous sommes heureux de remercier ici la maison Pla- 
teau pour le précieux concours qu’elle nous a apporté. 


Il s'agissait de trouver deux encres de couleurs complémen- 
taires, des écrans effaçant la couleur similaire et donnant avec 
l’autre un beau noir, les écrans devant être aussi clairs que pos- 
sible pour ne pas trop diminuer la lumiére. Toutes les encres ne 
sont pas bonnes pour les anaglyphes et il a fallu faire de nom- 
breux essais avant de trouver un rouge et un vert qui puissent 
être aisément ¢teints. I] serait souhaitable d’arriver à l'extinction 


— D — 


complète, nous y sommes arrivé pour le rouge, et un peu moins 
bien pour le vert. Malgré cette imperfection que d’autres plus 
heureux que nous parviendront peut-être à éviter, la vision en 
relief est satisfaisante avec les écrans Mazo, que l'on trouve 
dans le commerce mais qui ont l'inconvénient d’être relative- 
ment opaques (1). On perd ainsi pas mal de lumière. Chacun 
pourra se confectionner un écran plus translucide en employant 
une vieille plaque débromurée ou descendue au ferricyanure et 
en la plongeant après lavage dans un bain colorant approprié. 

Reste un autre point important : la superposition des deux 
images. Deux couples stéréoscopiques ne peuvent se superposer 
exactement en tous leurs points. Mazo conseille la superposition 
en répérant l'un sur l’autre les plans les plus éloignés. C’est fort 
bien si, dans ces conditions, les premiers plans restent assez 
voisins les uns des autres; mais dans un grand nombre de cas, 
certains traits sont vus doubles. Il est assez facile, en s’éloi- 
gnant et en mettant un peu de bonne volonté, de faire abstrac- 
tion de l’image d’ailleurs très atténuée du point mal éteint. Il 
nous a paru plus simple de remédier à cet inconvénient en super- 
posant les images sans nous inquiéter de faire coïncider tel ou 
tel plan, mais en recherchant empiriquement, dans une série 
d'épreuves différemment repérées, celle sur laquelle on voyait 
moins de doubles contours. 

Quelles sont les critiques à apporter aux anaglyphes ? 

On peut regretter la perte de lumière due à l’eanploi de l'écran 
sélecteur; on aura donc toujours soin de rechercher le maximum 
d'éclairage en s’approchant d’une fenêtre ou d’une forte source 
de lumière. 

C’est le seul reproche sérieux que l’on puisse formuler, car 
la sensation du relief est parfaite et la vision du double contour 
peut être évitée par tâtonnement, même si on emploie des écrans 
éteignant incomplètement le vert. Il faut reconnaître que les 
vues qui font l’objet de ce travail présentent le maximum de 


(1) Les écrans en verre de la même maison sont beaucoup plus trans- 
parents, 


as OL a 


difficultés ; quand deux traits fortement accusés se trouvent dans 
une région claire, il est plus difficile de les éteindre que dans les 
cas où l'on à affaire à des demi-teintes. 

L'avantage de la méthode est de permettre la publication 
d'images en relief sous la forme classique de livre. Quand il 
Savit d’une revue, il est facile de donner au lecteur, en même 
temps que la figure, le moyen de la voir en relief, en encartant 
dans la couverture le lorgnon sélecteur. 

L'idéal serait de pouvoir employer la méthode des réseaux 
pour le tirage typographique des épreuves stéréoscopiques. Ier, 
aucun instrument ne serait nécessaire, il n’y aurait pas de perte 
de lumière; c'est peut-être le procédé de l'avenir; en attendant 
les anaglyphes paraissent la méthode la plus satisfaisante, mé- 
thode encore perfectible en ce qui concerne le choix respectif 
des écrans et des encres. 


TROISIÈME PARTIE 
Description des planches 


Les planches doivent être regardées à travers le lorgnon sélec- 
teur, l’écran rouge étant placé vis-a-vis de Pæil droit pour les 
planches I et IT, vis-à-vis de Veil gauche pour la planche ITI. 
Si on faisait l'inverse, on aurait une vue pseudoscopique. Au 
lieu d’avoir une vue antérieure, on aurait une vue postérieure. 
C’est là d’ailleurs un avantage, il est intéressant parfois de re- 
garder l’image des deux façons. 

Nous avons choisi trois exemples : une vue de la main, une 
vue de la tête, une vue de la portion inférieure d’un fœtus. 


PLANCHE I ; 


De nombreuses anomalies modifient le schéma classique des 
arteres de la main. 

La figure 1 est le document radiographique qui se rapproche 
le plus de la description courante. On y voit en effet une arcade 


superficielle et une arcade profoude bien dessinées. 


— 95 — 


L’arcade superficielle est formée par la. terminaison de la cu- 
bitale s’anastomosant avec la première interosseuse ` on voit une 
petite anastomose entre la radio-palmaire et l’arcade, mais c’est 
la une branche de dérivation accessoire, l'abouchement à plein 
canal se faisant avec la première iInterosseuse, 

L’arcade profonde est constituée par la radiale, qui s'anasto- 
mose avec la radio-palmaire. On peut se demander cependant si 
la cinquième interosseuse palmaire n’est pas le prolongement de 
la radio-palmaire qui passerait suns s’anastomoser au voisinage 
de la radiale, fournissant un certain nombre de rameaux termi- 
naux dans la région du quatrième espace interosseux. 

L’arcade superficielle fournit seulement deux digitales, la 
deuxième et la troisième: elle s'anastomose par de petits ra- 
meaux accessoires avec la radio-palmaire et la collatérale externe 
de l’index. 

L’arcade profonde donne cing branches ascendantes qui re- 
présentent les cinq interosseuses palmaires. L’une d'elles, la troi- 
siame, est dédoublée et donne un rameau palmaire qui s’anasto- 
mose avec le tronc d’origine des collatérales interne de l’rndex 
et externe du médius, et un rameau dorsal qui se jette eu point 
où se fait la bifurcation des deux rameaux précédents, La qua- 
trième interosseuse est fort grêle et se ramifie au voisinage du 
quatrième métacarpien. 

La face dorcale de la main est irriguée, si l'on en excepte la 
dorsale du carpe, par des rameaux issus des artères de la face 
palmaire. La circulation des doigts est assurée par les deux col- 
latérales interne et externe qui forment une arcade terminale et 
transversale donnant naissance aux houppes vasculaires sous-un- 
guéales. 

Indépendamment des trones principaux qui viennent d’étre 
décrits, on voit une multitude de rameaux musculaires et l’on 
se rend coripte de la richesse de la. vascularisation de la main. 
Cependant injection est incomplète: on peut mettre en évidence 
par la masse térébenthine-vermillon un nombre de petits vais- 


seaux tellement grand que la silhouette des os, déjà atténuée 


— 6% — 


sur cette figure, disparaît sous le voile opaque des capillaires 
qui s’enchevetrent dans les parties molles. 


PLANCHE II 


La radiographie de la tête présente de grandes dificultés. 
Tous les vaisseaux ne sont pas injectés, mais la planche pré- 
sente une vue d'ensemble relativement satisfaisante. Sur une tête 
finement injectée, la vascularisation est si abondante qu'on a la 
plus grande peine à s'y retrouver. 

Pour éviter la superposition de plans artériels trop nombreux, 
la tête, apres injection, a été sectionnée en deux et le cerveau 
a été enlevé. Quand on fait une injection à buse de vermillon 
et de térébenthine, il suffit de laisser reposer la piece vingt- 
quatre à quarante-huit heures pour que le véhicule s’évapore. 
On peut ensuite sectionner la pièce assez facilement et. se débar- 
rasser du vermillon qui imprègue la surface de section en la 
nettoyant avec un tampon d’ouate imbibé d'essence. Pour la 
tête cependant,, au lieu d'employer le vermillon et la térében- 


thine, nous avons cru bon d'ajouter de l’éther, de Ja craie et du 
talc, afin d’avoir un véhicule plus volatil et une masse plus con- 
sistante. 

Une bonne vue stéréoscopique ne doit demander aucun com- 
mentaire. Mais le lecteur voudra bien reconnaître la difficulté 
des reproductions typographiques qui ne peuvent avoir la net- 
teté du négatif original. Dans la figure, on constate un peu 
d’empatement dans la région de la earotide primitive et l'on a 
peut-être quelque peine à distinguer nettement la carotide ex- 
terne, le trone de la temporale superficielle, la carotide interne. 
Voici donc une description destinée à éclaircir certains points 
de l'image très nette sur le négatif original. 

Ou voit au premier plan la carotide primitive, qui bientôt se 
divise en deux branches : 1° Ja carotide interne, qui se dirige 
verticalement vers le crane, y pénètre et arrive à la gouttière 
caverneuse dont elle suit les contours; 2° la carotide externe, 


qui fournit la thvroïdienne supérieure, la linguale, la faciale, 


— 97 — 


pour ne citer que les branches principales; entre ces deux der- 
nieres on voit la branche horizontale du maxillaire inférieur. 

Si nous suivons la couse de la carotide externe depuis son 
point de départ, nous la voyons décrire une courbe à concavité 
antérieure, puis se couder brusquement pour suivre un trajet 
horizontal et aller d’avant en arrière. Bientôt elle suit à nou- 
veau un trajet ascendant et paraît se confondre avec la carotide 
interne. La temporale superficielle, qui semble le prolon- 
gement ascendant de la carotide externe, est pour la même 
raison peu visible, mais on la voit très nettement plus haut, 
se bifurquaut pour former le rameau frontal et le rameau 
pariétal. Quant à la maxillaire interne, seconde branche termi- 
nale de la carotide, elle décrit une légère courbe à concavité an- 
téro-inférienre et bientôt donne une branche volumineuse et 
ascendante, la méningée moyenne, qui se bifurque en. deux 
branches à l’endroit où, sur une figure plane, elle semblerait 
rencontrer la carotide interne. La branche antérieure et la bran- 
che postérieure sont aperçues dans un plan profond par rapport 
à la situation de la temporale superficielle, tandis que dans uu 
plan intermédiaire on voit la temporale profonde qui, se 
détachant de la maxillaire interne, suit une direction ascen- 
dante, croise le rameau antérieur de la méningée, puis se coude 
à angle droit pour se porter horizontalement en arrière. 

Nous renvoyons à la légende pour les autres branches. Nous 
n'avons signalé que les principales, car étant donné l’ab- 
sence de repère décelable par la radiographie, i] est parfois dif- 
ficile, dans une région aussi vasculaire que la tête, de donner 
à chaque rameau le nom qui lui convient. 

La vertébrale ne mérite pas de description particulière; on 
voit son trajet sinueux avant de pénétrer dans le crâne et, dans 
cette région, l’artère occipitale pourrait, aux veux d’un obser- 
vateur inattentif, paraître une branche de la vertébrale. A Vexa- 


men du cliché, la confusion n'est pas possible. 
Praxcur IIT 


Pour obtenir la planche III, nous avons injecté par l’aorte 


abdominale la cavité abdominale et les membres inférieurs d’un 
fœtus sectionné en deux. 

La masse intestinale a été érignée en haut ; pour mettre 
en valeur la circulation intestinale, i] faut étaler les intestins 
d'une facon convenable, ainsi que nous l'avons fait dans une 
autre circonstance. Mais nous voulions surtout ici avoir une vue 
d'ensemble de la circulation aortique. Les jambes ont été pla- 
cées de facon à avoir d'un côté une vue antérieure de l’article 
et de Pautre une vue latérale, L'épreuve droite ayant été colorée 
en rouge et la gauche en vert, il faut, pour la voir correctement, 
retourner le lorgnon et mettre le vert devant l'œil droit, sinon 
on aurait une vue postérieure du sujet, dans laquelle l'estomac 
serait à droite et le foie recouvert de la masse intestinale à 
gauche. 

Indépendamment de Ja circulation intestinale, on aperçoit les 
reins très nettement injectés. Les artères ombilicales masquent 
le tronc d’origine des iliaques internes, mais le reste de la figure 
est d’une telle netteté que toute description est superflue; il 
suffit de regarder et au besoin de se reporter à la légende pour 


se remémorer en un instant toute la circulation des membres 
inférieurs. 


Conclusions 


La radiographie des pièces injectées avec ute substance opa- 
que aux rayons X est une méthode de premier ordre pour l'étude 
du système vasculaire. Elle donne des résultats rapides et per- 
met la reproduction de documents graphiques de la plus haute 
Importance. 

Toutefois la radiographie plane doit céder le pas à la radio- 
graphie stéréoscopique qui donue dans ce genre d'étude des ré- 


sultats infiniment supérieurs. 


L'examen des couples stéréoscopiques est aussi démonstratif 
que l’étude de pièces par corrosion, curiosités de musée, dont on 
sait la difficulté de réalisation contrastant singulièrement avec 
la facilité de préparation des pièces Injectées au vermillon, sou- 
mises ensuite à la radiographie. 


La méthode des anaglvphes nous paraît digne d'être adoptée 


— 99 — 


pour l'illustration des publications -inédicales (1), les planches 
stéréoscopiques étant beaucoup plus démonstratives que les figures 
planes. Un simple lorgnon bicolore d'uu prix infime permet à 
tout lecteur de voir en relief l'image qu'il a sous les veux. En 
attendant que le procédé des réseaux, passé dans la pratique, 
supprime l'emploi de tout instrument, les anaglvphes semblent 


tenir le record de la simplicité. 


Explication des planches 
PLANCHE I 
Vue palmaire de la main gauche 


l. Radiale. -- 2. Dorsale du carpe. - 3. Radio-palmaire. - - 
4. Collatérale externe du pouce. -- 5. Collatérale interne du 
pouce. — 6. Anastomose entre l'arcade superficielle et la colla- 
térale externe de l’index. — T. Arcade superficielle, — 8. Ra- 
meau palmaire de Ja troisième interosseuse. — H. Deuxième 
interosseuse palmaire. - - 10. Collatérale externe de l'index. — 
11. Collatérale interne de l'index. -- 12. Collatérale externe 
du médius. -— 13. Rameau dorsal de la troisième interosseuse. 
— l4. Cinquième interosseuse palmaire. — 15. Cubito-palmaire. 
— 16. Cubitale. —- 17. Deuxième digitale. ~- 18. Collatérale 
externe du petit doigt. — 19. Collatérale interne de Vanuulaire. 
— 20. Troisième digitale. - - 21. Collatérale externe de lannu- 
laire. —- 22. Collatérale interne du médius. 


(1) Lors de la communication de cette note à la Société Belge de 
Radiologie, Bauer fit remarquer que Levy Dorn avait montré au dernier 
Congrès de la Société Allemande de Radiologie toute une série d'ana- 
glyphes radiologiques. Cet auteur publia dans Berlin. Klin. Wochensch., 
1909, XLVI, p. 1459, un article intitulé « Projection von stereoskopis- 
chen Rontgenbildern ». Notre but a été surtout d’insister sur les ser- 
Vices que pourrait rendre la méthode des anaglyphes pour illustrer les. 
Publications médicales. C'est la première tentative que nous croyons faite 
dans cet ordre d’idées. 


— 30 — 
PLANCHE II 
| ue latérale de la tète 


(La tête a été sectionnée par le milieu et le cerveau enlevé) 


1. Carotide primitive. - - 2. Carotide externe, — 3. Carotide 
interne. — 4. Vertébrale, — 5. Thyroidienne supérieure. — 
6. Faciale. — T. Linguale. --- 8. Sous-mentale. — 9. Pharyn- 
gienne inférieure. -— 10. Occipitale. -— 11. Temporale superfi- 
cielle (rameau frontal). --- 12. Maxillaire interne. — 13. Tronc 
d'origine de la méningée moyenne. — 14. Dentaire inférieure. 
--- 15. Palatine supérieure. --- 16. Sous-orbitaire. — 17. Tempo- 


rale profonde. 


PLANCHE III 
Foetus (vue antérieure) 
(La regarder en mettant l'écran rouge a gauche) 


1. Aoïte abdominale -- 2-2’. Intercostales. — 3, Mésentéri- 
que. -- 4-4’. Rénales -— 5. Spermatique. —- 6-6’. Thaques. —- 
5-1. Ombilicales, -— 8. Fessi¢re. - - 9-9° Sous-cutanées abdomi- 
nales. --- 10, Ischiatique. — 11-11’. Fémorales. - - 12-12’. Hémor- 
rhoïdales. —- 13. Honteuse externe supérieure. — 14. Honteuse 
externe inférieure. — 15-15’. Fémorales profondes. — 16-16’. 
Arteres de quadriceps. — 17-17’. Grandes anastomotiques. --- 
18-18’. Poplitées. —- 19-19’. Articulaires supérieures. — 20-20’. 
Articulaires inférieures. — 21. Jumelles, — 22-22’. Tibiales an- 
térteures. -— 25-23’. Péronières, — 24-2. Tibiales postérieu- 
res. -— 29-25’, Pédieuses. — 26-26’. Plantaires externes. -— 


27. Plantuire interne. 


LES FILTRES EN RADIOTHÉRAPIE 


par le D' J. BELOT 


Chef de service d'Electrologie et de Radiologie 
a l'Hôpital Saint-Louis 


L'effet physiologique d'un rayonnemeut bien défini dépend 
avant tout de la fraction absorbée par les éléments cellulaires 
considérés. Selon leur nature, les radiations voient leur action se 
limiter aux plans les plus superficiels ou s’étendre en profon- 
deur. De tous les rayonnements utilisés en thérapeutique, les 
rayons émis par l'ampoule de Röntgen et par les corps radio- 
actifs, possèdent, au plus haut degré, la propriété de traver- 
ser les tissus. Au cours de ce trajet, ils abandonnent une frac- 
tion de leur énergie; de ce dernier phénomène dépend l'effet 
thérapeutique. Aussi l’action des rayons X et des radiations simi- 
laires n’est pas limitée aux plans les plus superficiels, muis 
s'étend aux couches sous-jacentes. Dans certains cas, des élé- 
ments profondément situés ont été modifiés ou détruits grace 
à leur exquise sensibilité. 

Cependant, si l’on considère une lésion, soumise à cette théra- 
peutique, le résultat dépend avant tout de la situation qu'elle 
occupe. Moras elle sera profonde, moins elle mesurera d’épais- 
seur, plus rapide sera la régression, plus grandes seront les 
Chances de complète guérison. 

Pour s’en convaincre, il suffit d'examiner une coupe d’épithe 
lioma cutané soumis aux rayons de Röntgen. On constate que 
la dégénérescence des éléments épithéliomateux va en s’atté- 
Quant très rapidement de la surface cutanée vers les plans pro- 
fonds : souvent même, ces derniers ne présentent aucune modi- 
fication apparente. 


== 90 — 


La loi suivant laquelle se fait l'absorption et la transmission 


des rayons X par la matière, explique ces faits, 
Etude physique de la filtration 


ll faut se rappeler le caractere essentiellement sélectif des 
phénomènes d'absorption et de transmission. 

Si lou prend un corps bien défini et d'épaisseur connue, la 
fraction du rayonnement transmise par lui dépend de la compo- 
sition du faisceau incident, c'est-à-dire de son degré radiochro- 
mométrique, et de l'épaisseur traversée, 

Pour un faisceau hétérogène donné, la fraction transmise re- 
présente une fonction complere. Si l’on rapporte cette fraction 
à l'unité d'épaisseur, elle n'est pas constante pour chacune des 
unités traversées, 

Elle augmente d'abord rapidement de chacune d'elles à la 
suivante; puis l'augmentation est de plus en plus lente pour 
tendre vers une valeur constante qui, si l'épaisseur est suffi- 
sante, se réalise pour les dernières unités. 

En effet, la premiere unité traversée modifie le faisceau hété- 
rogène qui arrive à sa surface. Les rayons les moins pénétrants, 
les plus mous, sont arrètés. Le faisceau s’est partiellement 
épuré; sa pénétration a augmenté, Par suite, en traversant la 
seconde unité, l'absorption sera nécessairement moins élevée. 

ĮI en sera de même pour chaque unité, jusqu'au moment où le 
faisceau sera à peu pres monochromatique, c’est-à-dire sensible- 
ment réduit à une seule espèce de rayons. À partir de ce mo- 
ment, le coefficient de transmission prend une valeur constante. 
Si l’on fait la courbe des quantités transmises dans ces condi- 
tions, cette courbe est une logarithmique ou s'en rapproche de 
tres pres. La pénétration du faisceau considéré atteint son 
maximum. 

Deux phénomènes d'ordre physique régissent l'absorption en 
radiothérapie : | 

Supposons que le rayonnement soit monochromatique. Le coef- 


ficient d’absorption par wa tissu considéré restera bien le même 


— 33 — 


pour chacune des unités d'épaisseur; mais comme le faisceau 
va en s‘affaiblissant d'une unité à l’autre, la quantité retenue 
par chacune d'elles va en décroissant rapidement, Ainsi se pro- 
pagent toutes les radiations. | 

L'hétérogénéité du faisceau rend le problème plus complexe 
et le résultat plus imparfait. En effet, en traversant les premiè- 
res unités d'épaisseur, le rayonnement s'épure en leur abandon- 
nant une grande partie de son énergie : l'absorption est maxi- 
mum pour la première unité, décroit rapidement et n’atteint 
une valeur sensiblement coustante que pour les derniers élé- 
ments. | 

Ainsi s'expliquent les fréquents insucets de la radiothérapie 
appliquée aux tumeurs profondes et la diminution rapidement 
progressive des phénomènes réactionnels, de la superficie vers 
la profondeur. 

Ou a cherché à améliorer le résultat de diverses façons. Le 
choix d'un rayonnement pénétrant, les irradiations multipolai- 
res, Ja compression et les trames métalliques sont autant de pro- 
cédés intéressants et utiles. Il est un artifice qui domine tous 
les autres sans en supprimer un seul, c'est la filtration, 

Cette méthode consiste à interposer sur le trajet du faisceau 
utilisé différents corps, auxquels on a donné le nom générique 
de filtres. | 

Leur rôle est d'éliminer la plus grande partie des rayons les 
moins pénétrants, d’épurer le faisceau : on recueille ainsi de 
l'autre côté, un rayonnement se composant de la partie la plus 
élevée entrant dans la composition du rayonnement incident et 
aussi de la faible proportion des autres rayons qui à traversé 
le filtre, 

Comme l’a très bien dit mou collègue et ami Guilleminot, les 
filtres à rayons X sont comparables à des flacons laveurs impar- 
faits, qui, dans un mélange gazeux, ne retiendraient qu’incom- 
pletement les impuretés, et cela non sans absorber en même 
temps une partie des gaz utiles. Selon les variations de compo: 
sition de ces gaz et suivant la qualité du liquide laveur, on re- 
cueille un mélange plus ou moins épuré, avec plus ou moins 
de perte. 


_ 354 — 


Choix du filtre 


On sait que l'absorption sélective effectuée par la matière est 
variable d'un corps à un autre. Elle prend, par analogie avec 
la lumière, le nom de radiochroisme. Il existe des corps qui, 
pour un faisceau incident de qualité définie, effectuent au maxi- 
mum cette absorption sélectice, c’est-à-dire laissent passer avec 
une absorption minimum, les rayons les plus pénétrants et re- 
tiennent au passage les moins pénétrants; ces corps ont un radio- 
chroïsme maximum : l'aluminium appartient à cette catégorie. 

D’autres, au contraire, possèdent un radiochroisme minimum : 
ifs présentent une trausparence anormale pour les rayons mous; 
tels sont l'argent et les corps de poids atomique voisin. On dit 
qu'ils sont aradiochroiques ou sensiblement aradiochroiques. 

On a utilisé comme filtres les corps les plus divers, pris sous 
des épaisseurs variables. 

Les considérations précédentes permettent de déterminer 
a priori la valeur filtrante d'un corps simple : les corps les plus 
radiochroïques seront les meilleurs. La valeur du poids atomi- 
que indiquera la place dans l’échelle de radiochroïsme. 

Pour un filtre quelconque, on peut déterminer expérimenta- 
lement : 


a) La qualité du faisceau incident et celle du faisceau émer- 
gent; 

b) La fraction transmise par rapport a la valeur totale du 
rayonnement émis par l’ampoule. i 

En opérant sur diverses épaisseurs d’un même corps, on ob- 
tiendra une série de fractions qui permettront de construire des 
courbes d’absorption et de transmission; ces deux valeurs sont 
complémentaires l’une de l’autre. 

Mon collègue et ami le D" Guilleminot a, pour ces recher- 
ches, utilisé sa méthode fiuorométrique. Il a publié toute une 
série de courbes du plus haut intérêt. Elles ‘ont permis d’élu- 
cider quelques-unes des questions soulevées par l’important pro- 
blème de la filtration. 


En même temps, J'ai étudié le pouvoir filtrant de différents 


atiere èl 
gle are 
ul qu 
au mati 
er ael 
ts et Ie 
li radio- 
fit 
ju : 
mot: 
Jy di 


per 
du 


ob- 
des 


pe 


es e ee 


corps, leur absorption sélective et les variations d'absorption 
d'un corps donné pour un rayonnement filtré et non filtré. J'ai 
eu recours à une méthode radiographique dont le prracipe a 
lé donné par M. Benoist (1). 

« Noit une plaque photographique enveloppée de papier noir 
et placée en partie sous le corps étudié; elle reçoit du rayonne- 
ment total qui tombe sur ce corps, en un certain temps, une frac- 
tion qu'il s’agit d'évaluer. 


» Pour cela, faisons tomber directement, sur une autre partie 


de la même plaque, des fractions connues, telles que 110, 210, 


3/10, 4/10 jusqu’à 10 10 du même rayonnement total. Il suffira, 
dès lors, de comparer, apres développement, la teinte obtenue 
sous le corps, aux diverses teintes correspondant à ces fractious 
connues. On saura immédiatement que la fraction transmise 
par le corps est égale, par exemple, à 3/10, ou comprise entre 
9/10 et 6/10. » 

Pour que les résultats soient exacts, il suffit que le fonction- 
nement de l’ampoule radiogene soit uniforme, pendant tout le 
cours de l’expérience. Un petit dispositif accessoire permet de 
Voir, sur la plaque elle-même, si les conditions expérimentales 
ont été réalisées. 

On peut ainsi évaluer en dixièmes et même en centièmes, la 
fraction du rayonnement transmise. Les variations radiochro- 
Mométriques sont indiquées par deux radiochromometres, pla- 
cés l’un directement sous la plaque, l’autre sous le corps étudié. 

Un châssis facile à réaliser rend ces mesures d’une grande 
Simplicité : la difficulté réside dans l'appréciation et la compa- 
raison des teintes. 

Les résultats obtenus par M. Guilleminot et par moi, à l'aide 
de procédés très différents, sont sensiblement concordants. 

Il existe évidemment un écart entre nos chiffres. On peut l’at- 
tribuer à ce fait que nous avons eu recours à des phénomènes 
différents : la fluorescence et la réduction photographique. H 


— 
“ees 
Sane euman eg 


(1) L. BENOIST. Méthode et dispositif pour l'étude pratique des absorptions en 
radiothérapie (Arch. Electr. méd., 10 avril 1906). 


negt - 


dm i ` "wë 


sO = 


est, du reste, possible de passer de Fun à l'autre; nos courbes 
marchent parallèlement. 

Je passerai en revue les divers corps préconisés comme filtres, 
en indiquant leur pouvoir filtrant et leur coefficient d'absorp- 
tion. Je m'’efforcerai de ne citer que peu de chiffres, afin de ne 


pas compliquer ce travail. 


Curr. - - Sur les indications de Kienbéck (de Vienne), on a 
utilisé comme filtre le cuir sous des épaisseurs variées. On disait 
que ce corps, de même nature que la peau, absorbait les rayons 
nocifs pour le tégument : l'explication était simpliste. Je eriti- 
quai dès le début l'emploi de ce filtre; il eut néanmoins quel- 
ques partisans. 

Un échantillon de cuir de 5 millimètres d'épaisseur m'a donné 
les résultats suivants pour un faisceau incident de degré radio- 


chromométrique n° 7 : 


Rayonnement incident Ravonnement émergent 
Qualité = N. 7 Qualité — N. 7.3 
Quantité = 100 Quantité = 62 


Quantité absorbée : 38 p. c. 


Ce simple tableau montre que le pouvoir filtrant de ce corps 
est presque nul et son coefficient d'absorption élevé. Il ne doit 


pas être utilisé comme filtre. 


ARGENT. -— Quelques auteurs, et en particulier MM. Fleig et 
Frenkel, ont préconisé l'argent. A priori, ce choix ne paraissait 
pas heureux, car ce corps est précisément un des plus aradio- 
chroïques. 

Les recherches de M. Guilleminot et les miennes ont montré 
que l’absorption globale était rapide et la filtration presque 
nulle. 

Alusi, un rayonnement de degré 7 marque encore 7 après 
avoir traversé une lame d'argent de 6/10 de millimètre d'épais- 
seur. 


Gen NY eee 
COURBE I 


) 
t i 
RSR BS EE lee 


= >2 
NE ER a ee RE ees LA 
2s 32 R RBBB a 8S F 28 à = 2 «2 a o 


— 


Courbe d'absorption par l'Argent 


— 38 — 


Te reproduis ici une des courbes (v. courbe I) que j'ai obte- 
nues. En abeisses sont les épaisseurs d'argent interposées et en 
ordonnées l'absorption pour cent, L'allure de la courbe montre 
la rapidité de l'absorption. 

Pour la facilité de la lecture, j'ai relevé dans un tableau 


quelques-uns des chiffres obtenus : 


Epaisseur Transmission Absorption 

millimètres p. 100 p. 100 Degré 
Du IOO amaaan O. garna 7 
CI see A LS. HR » 
d sis SE AD”. Gén . D 
EG SÉ) gedet Cd re S 
ER. sr: AU: ME re SUS mr » 
WEE EE ele EE 2 
EO aneian - GE eae SOO core > 
eebe IEN 97 ae > 


L'argent ne filtre done pas : il absorbe rapidement et en pure 
perte le rayonnement incident. 

OUATE, Erorre. -- Je ne citerai que pour mémoire l’emploi 
de la feuille de ouate. Ce filtre eut les faveurs de quelques spé- 
cialistes. Son succès fut heureusement de courte durée, malgré 
Particle retentissant d’après lequel 1] aurait empêché toute ra- 
diodermite. Comme Ja feuille de carton, la feuille d’ouate peut 
arrêter quelques rayons très peu pénétrants, ravons pariétaux 
ou rayons focaux d’ampoules très molles : son pouvoir filtrant 
est nul. 

L’étoffe rouge, bleue, noire n’a pas plus de valeur; Pigno- 
rance des propriétés physiques des rayons X dut présider au 


choix des couleurs. 


VERRE. — Le verre est un filtre meilleur. Kienbück conseilla 


la lame de cliché photographique. 


DEI 


= 49 


J'ai mesuré le pouvoir filtrant d’une lame de verre mesurant 
0.00143 d'épaisseur; je citerai quelques-uns des chiffres : 


Qualité des rayons Epaisseur Qualité du faisceau 
incidents du verre émergent 
NE RE 0.00143 ......... N° 9 (faible) 
N? 5D ie 0.00143 ......... N° 7.5 — 


La transmission du rayonnement s'effectue ainsi pour un fais- 
ceau n° 7 : 


Epaisseur de verre Transmission Absorption 
millimètres p. 100 p. 100 
Matt giereg EE 35 
ea tosses D WEE 52 
MGA? 2 Li ne A> aus ras 60 
RF ebe d BO! E 70 
D ce eer AU Se ce 80 


Le verre est un bon filtre. Il élève la pénétration du rayonne- 
ment émergent, sans opérer sur la totalité du faisceau une ab- 
sorption globale trop élevée : son absorption est sélective. 

Les verres sont des silicates doubles: quelques-uns sont des 
silicates doubles d’alumine et de fer. Le silicium. dans les 
Courbes de radiochroïsme établies par Benosit, se trouve très 
Voisin de l’aluminium. Ainsi peut s’expliquer le pouvoir filtrant 
du verre. On peut lui reprocher, avec raison, sa composition dif- 
férente d’un échantillon à l’autre: en même temps varient et le 
Pouvoir filtrant et le coefficient d'absorption. M. Guilleminot 
4 présenté, Pan dernier, un excellent filtre de verre comparable 
à l’aluminium. I provenait d’une grosse masse de verre capable 
d’être découpée en une multitude de lames filtrantes; il avait 
Sur aluminium l'avantage de ne pas être conducteur. Sa fragi- 
lité, son prix, en épaisseurs diverses calibrées, et le fait pour 
le Praticien d’être tributaire d’un seul fabricant, ont retardé son 
adoption. 


— 40 — 


ALUMINIUM. -— M. Guilleminot et moi avons montré l’excel- 
lence de l'aluminium. Ce corps est un filtre parfait; c'est à lui 
que je donne la préférence. 

Pour justifier ce choix, il me parait utile de résumer ici quel- 
ques-unes des expériences que J'ai faites. 

J'ai établi expérimentalement la courbe de transmission de 
lames d'aluminium d'épaisseurs croissantes, pour un faisceau 
incident marquant 7 au radiochromometre; en même temps, J'ai 
mesuré les variations de composition du faisceau, ou, si l’on aime 
mieux, l'augmentation de son degré radiochromométrique. Le 


tableau ci-dessous résume les résultats obtenus : 


Alumin., épaisseurs Transmission … Degrés radio- 
millimètres p. 1'0 chromometriques 
Es ae: IOU. ziarani PE T 
BE ` Seege E E EE 
Hie, ss E MUD: EE toad 
E RRN 2 TOWN S à 8.) 
TD: ` D » 
E E TAT MO, ee « 
PAS PRE TE EE Seene EE » 
D Le dou IO ed D 
DD ee N DER E EE TT D 
CE D TE veer dee » 
ES saorane LES T » 
D ie E J0à11 
WE Ses cr: PAS EE ET » 


sr: 


Il moutre que l'aluminium, tout en possédant un coefficient 
de transmission élevé, épure le faisceau : il élève la pénétration 
globale avec une absorption minimum. | 


Plus probante est Pexpérience suivante (v. courbe TT) : 


J’ai déterminé, pour un rayonnement incident bien defini et 
constamment uniforme, la fraction absorbée par des épaisseurs 
d’eau progressivement croissantes de 1 centimètres à 8 centi- 


mètres. Puis j’ai fait les mêmes mesures, sans rien changer aux 


c'est à le 
Piel quel 
ssion de 


fiel 


us, 


VT 


jal 


m alme 


ue. Le 


di — 


COURBE II 


RSR ann 
EE EIERE 
Aa a TEKANE aoe 


RECETTE 


NAME à 
RES TEL nee 
EE CTI ee Ree et 


poe DEAU EN CENTIMETRES 


i» 


Transmissions comparées par des épaisseurs d'eau d'un faisceau incident N°7 B. 
filtré et non filtré. 


…—— transiuission par l'eau sans tiltration 
Etanpa » avec filtre Aluminium 3/10 
» » » » » } mme 


sue iy » 9 » » » 5 » 


— 42 — 


conditions expérimentales, mais en filtrant le rayonnement pré- 
cédent à l’aide de quelques-uns des échantillons d'aluminium 
dont le pouvoir de transmission avait été précédemment étudié. 
J'ai pu ainsi tracer des courbes qui montrent le mode suivant 
lequel Ja filtration modifie l'absorption et la transmission, pour 
un ravonnement initial de degré n° 7. 

J'ai adopté l’eau de Paris (Vanne), dont la densité est voisine 
de celle des tissus : l’erreur apportée au résultat par la diffé- 
rence de densité est faible. Du reste, je ne donne ces chiffres que 
comme indication, sans vouloir leur attribuer une exactitude 
mathématique. 


Des courbes ci dessus on peut extraire le tableau suivant : 


Rayonnement n° 7. Fractions transmises p. 100 


re es 


Epaiss. d'eau Sans Eau av. filtre Fau av. filtre Eau av. filtre 
traverses (cm.) filtre Alumin.310 Alumin. | mm. Alumin. 5 mm. 
L aaea EE 09 is HO Ae 83 
Pe. ieee OU? Zei AA sis DD une 10 
Oo PP GL AUD? Dites: 40 Acte 55 
À E E rd | ARR AJ is. 45 
OP era TOs PTE l4 sus: OU. He 39 
Gun. Tu | apres er TS: cautions 26 
EECH Do D. sue E suas 23 
OF re DS casi ate ue E est 20 


Les fractions absorhées sont romplémentaires des nombres 
ci-dessus. 

Tes déductions que l’on peut tirer de ces chiffres sont intéres- 
santes. 

On voit que dans le cas d'un rayonnement n° 7, 8 centimetres 
d’eau ou de tissus (si l’on veut passer de l’un à l’autre) ne 
transmettent plus que 5 p. e du rayonnement initial, tandis 
que cette quantité s'élève à T p. e. avec un filtre d'aluminium 
de 3/10, à 11 p. e. avec 1 millimètre, et à 20 p. c. avec 5 milli- 


mètres. Les écarts entre les fractions absorbées par le premier 


gf 


EEN -7 — Fra LA VE — onge — 


a | « « aansaul uou “CLI « gel | « VET | 6 

« « əınsəut uou « pZ « roč gv e) $ 8 

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=) SÉ 


centimétre sont trés grands. Sans filtre, le premier centimétre 
absorbe 91 p. e du rayonnement initial (7); cette fraction 
s'abaisse à 39 p. c. avec un filtre d'aluminium de 3 10 de milli- 
metre, à 29 p. €. avec un filtre de 1 millimètre d'épaisseur et à 
Iv p. «. avec un filtre de 5 millimètres. 

Mon collègue et ami le JN Guilleminot a bien voulu me com- 
muniquer les courbes qu'il a obtenues à la suite de ses intéres- 
santes mesures sur la transmission des rayons X. Ses expériences 
s'ajoutent aux miennes pour montrer l'excellence et la néressité 
de Ja filtration. Aussi ai-je cru utile de résumer en un tableau 
quelques-uns des résultats qu'il a obtenus. 

Ces chiffres montrent le mode selon lequel se transmet un 
faisceau n° 7 Benoist, à travers diverses épaisseurs d'aluminium, 
selon que ce même faisceau est filtré ou non filtré. 

Les chiffres sont un peu différents de ceux que j'ai obtenus : 
comme je le disais précédemment, cet écart provient des métho- 
des utilisées et aussi de l'extrême difficulté de ces mesures. 

Quoi qu'il en soit, je crois avoir suffisamment établi le rôle 
des filtres et leur nécessité. 

Ces diverses recherches nous montrent que plus est grande 
l'épaisseur du filtre, plus est réduit l'écart entre la quantité ab- 
sorbée par les couches superficielles et celle arrêtée par les plans 
plus profondément situés. 

Avec le filtre de 10 millimetres (aluminium), on arriverait a 
des résultats plus parfaits, puisque le rayonnement émergent se 
comporte sensiblement comme un monochromatique, ainsi que 
l'a démontré M. Guilleminot. Ce serait done le filtre idéal pour 
lésions profondément situées: mais il réduit une quantité q de 
rayonnement n° 7 émis par une ampoule au 7100 environ de 


sa valeur primitive. 
Mesures et filtrations 


Si le filtre possède le grand avantage d’épurer le faisceau qui 
le traverse, i] présente l'inconvénient de réduire considérable- 


ment la quantité de rayons X qui arrive sur le tégument. Ainsi, 


ntimetre 
fraction 
le mill 


aur et à 


je (Al 
"hir 
II 
pst? 


ag 


Shun — 


une lame d'aluminium pur de 1 millimetre d'épaisseur inter- 
posee sur le trajet d'un rayonnement n° 6 à 7 B. réduit à la 
moitié environ de sa valeur quantitative le faisceau incident. 
La filtration ne s'opère qu'aux dépens de la quantité globale. 

Il est de la plus haute importance de connaître ces variations 
si l’on veut atteindre et ne pas dépasser la dose thérapeutique. 

Le radiochromomètre placé entre le filtre et le tegument nous 
renseignera sur la qualité du faisceau émergent. La mesure 
du facteur quantité présente de plus grandes difficultes. 

L'idée qui vient à l'esprit est d'effectuer la mesure après le 
filtre. Cette solution est possible si lon utilise un réactif repo- 
sant sur le tégument lui-même. Avec la pastille de Sabouraud- 
Noiré, le problème est plus compliqué. Chacun sait, en effet, que 
ce réactif doit être placé à mi-chemin entre le foyer d'émission 
des radiations et la surface cutanée. On peut le recouvrir d'un 
petit filtre (aluminium) de même épaisseur que celui qui a été 
choisi. Le changement de coloration sous le filtre indiquerait Ja 
quantité arrivant sur le tégument. Cette pratique présente juel- 
ques inconvénients. [l est difficile de mettre en place et de 
maintenir sur la pastille le petit filtre. Sa faible surface, néces- 
saire pour s'adapter aux porte-pastilles des localisateurs, en 
rend les manipulations délicates. Mais il est un inconvénient plus 
sérieux sur lequel je désire appeler l'attention. Le virage du 
platino-cyanure s'effectue, dans les conditions habituelles, sous 
l'influence du rayonnement global émis par l’ampoule consi- 
dérée. Rien ne prouve que le fait d’interposer une lame d'alu- 
minium ne modifie pas les conditions du phénomène. 

Quelques expériences m’ont moutré que, dans certaines cir- 
constances, il existait un écart important entre la quantité trans- 
mise par le filtre et celle indiquée par la pastille. En particulier, 
le contact entre le filtre et le réactif peut troubler la mesure 
(raYons secondaires et chaleur). 

Pour ces diverses raisons, j'ai donné la préférence à une autre 
façon de procéder. 

J’ai déterminé pour des faisceaux de rayons X de qualité 
connue, le eoefficient de transmission des filtres d'aluminium 
usuels, Un des tableaux précédents donne ces chiffres pour un 


RE D P. PU 


ns Mme ur de a bh 


LT gp = See. 


+ 
Sege 


eee: | eee 


oO 


rayonnement incident n° 7. M. Guilleminot a publié toute une 
série de courbes indiquant ces valeurs pour des faisceaux de di- 
verses qualités. 

A l'aide de ces coefficients, on peut calculer facilement la du- 
rée de l’irradiation. 

Il suffit d'opérer avec un matériel régulier et stable et de 
mesurer préalablement, sans filtration, le temps nécessaire pour 
obtenir la dose choisie. On note les constantes. Chaque opéra- 
teur les détermine pour son installation. 

L’équation suivante, qua J'ai établie, rend ve calcul tres 
simple. 

Désignons par t le temps nécessaire pour obtenir une unité IT 
sans filtre avee un matériel donné; par y le coefficient de trans- 
mission pour cent d'un filtre d'aluminium d'épaisseur connue, 


et par Tr le temps que nous cherchons, nous aurons 


t x 100 
y 


Appliquons cette formule à un filtre transmettant 50 p. c. 


Ta 


d'un faisceau n° 7, utilisé avec un appareillage donnant a 
15 centimètres une unité H en deux minutes (rayons n° 7). La 


durée de la pose, pour une unité H, sera donnée par 


2” x 100 
ea E 


Dans ce cas particulier, le temps de pose est. doublé. 

A l’aide de cette formule, on peut construire des tables indi- 
quant la variation de la durée des irradiations, en fonction de 
l'épaisseur des filtres utilisés. J’ai adopté ce procédé à l'hôpital 
Saint-Louis; il évite toute erreur de calcul pour le personnel 
hospitalier. 

Ces tables n'ont évidemment de valeur que pour une installa- 


tion fonctionnant avec les mêmes constantes. 
Pratique de la filtration 


Puisque la filtration élève la pénétration du faisceau de 
rayons X émis par l’ampoule, il y aura intérêt, chaque fois que 


L 


_ 47 — 


l’on interposera un filtre, à utiliser un tube dur. Plus sera péné- 
trant le rayonnement incident, meilleurs seront les résultats de 
la filtration. En pratique, i] n'est guère possible, avec Les am- 
poules actuelles, de dépasser les a^ 7 ou 8 du radiochromomètre, 
Si l’on dépasse ce chiffre, ampoule oscille, s'éteint et se ral- 
lume; le fonctionnement est irrégulier. M. Guilleminot et moi 
avous constaté qu'un tube Chabaud, à osmo-régulateur, fonc- 
tionne dars les meilleures conditions de rendement et de résu- 
larité quand il émet des rayons 7 à 8 B. Presque toutes les am- 
poules utilisées en radiothérapie se comportent de la mème 
façon. 


EMPLOI DES FILTRES.  J'aborderai maintenant une question 
d'intérét pratique : quand et comment faut-il utiliser les filtres ? 

Le rôle de la filtration me permettra de répondre à la pre- 
mitre partie du problème. 

Le filtre a pour but de réduire au minimum la différence en- 
tre les fractions absorbées par les différentes couches des tissus, 
si on les suppose divisés en une infinité de plans parallèles. Au- 
trement dit, cet artifice diminue l’écart entre la quantité absor- 
bée par la peau et les plans sous-jacents. 

Il s’ensuit que la filtration est nécessaire chaque fois que l'ir- 
radiation ‘doit atteindre une lésion profonde en passant au tra- 
vers d’une peau saine. Elle est particulièrement indiquée dans 
la leucémie, les néoplsames profonds, les fibromes, les tumeurs 
Cérébrales, les adénopathies trachéo-bronchiques, les lésions os- 
Seuses, ete., ete. Sou emploi est justifié pour toutes les lésions 
Sous-cutanées : kéloïdes, épithélioma non ulcéré, affections des 
glandes séhacées et sudoripares, en un mot lorsqu'il est néces- 
Saire de respecter l'intégrité d'un tégument sain en apparence. 

Dans le traitement de la plupart des dermatoses, la filtration 
est inutile; il est avantageux de n'y point avoir recours. Ainsi, 
Virradie directement le mycosis fongoïde, les acné, pelades, tri- 
chophyties, eczémas, séborrhéides, verrues planes et cornees. 
Dans quelques cas d’acné, il peut être avantageux de commen- 
cer le traitement avec un rayonnement non filtré et de le con- 


tinuer avec un faisceau légèrement épuré. 


ae Ce 


Je procède de la même façon lorsque les irradiations doivent 
étre répétées pendant longtemps. On évite aïnsi, ou du moins 
on atténue les réactions cutanées, telles que la pigmentation et 
les télangiectasies. Un exemple fera mieux comprendre ma fa- 
con de procéder, J'épilerar un cuir chevelu trichophytique sans 
interposer un filtre. Je ferai de méme s'il s'agit d'une hyper- 
trichose, pour l'épilation primitive, mais j'utiliserai un filtre 
dans la suite. | 

L'épuisseur du filtre varie avec les lésions. 

Comme je l'ai dit précédemment, le filtre idéal serait celui 
de 10 millimètres (aluminium). Le faisceau émergent se com- 
porterait à peu près comme un monochromatique. Malheureu- 
sement, il ne laisse passer que 7/100 d'un faisceau incident n° 7. 

La durée du temps de pose serait démesurément exagérée et 
he pourrait s'adapter aux exigences de la pratique. 

Le filtre de 5 millimetres donne un faisceau suffisamment 
épuré. [l pourra être avantageusement utilisé dans la pratique 
courante, chaque fois que le traitement s'adressera à des lésions 
profondes. T] transmet de 15 à 20 p. ©. d'un rayonnement n° 7. 

La durée de Virradiation sera notablement prolongée. Arnsi, 
avec mon installation, il faut près d'une heure pour obtenir sur 
le tégument une dose de cing unites H. Ce temps s'élève rapi- 
dement si Fon éloigne Ja source radiowbne pour atténuer encore 
l'écart entre la dose absorbée par le tégument et les plans pro- 
fonds. L'emploi d'ampoules dites intensives permet de réduire 
la durée des séances: il est nécessaire, toutefois, qu’elles soient 
réellement réglables, afin qu'elles puissent être maintenues au 
méme régune durant l'application. 

J'emploie un filtre de 1 millimetre pour les lésions sous-cu- 
tanées et pour Jes adénopathies fistulisées de la région cervicale. 

Les filtres de 5/10 à 5/10 de millimetre d'épaisseur sont réser- 
ves aux affections du derme et de ses annexes lorsqu'il y a in- 
térêt à éviter toute réaction superficielle. J'ai recours à eux pour 
le traitement de Vhypertrichose, de lacné (deuxième période), 
de l'hyperhidrose, ete., ete. 

Enfin, je conseillerai d'interposer soit une feuille de carton, 


— 49 — 


soit une lame d'aluminium de 1/10 de millimètre, sur le trajet 
du rayonnement, lorsque celui-ci doit porter sur le visage, le 
cou, la face dorsale des mains. Cette pratique sera particulière- 
ment réservée au traitement des affections n’rntéressant pas la 
totalité de la surface cutanée; à cette catégorie appartiennent 
les verrues planes juvéniles. Souvent, on évitera ainsi la pré- 
réaction. Ce filtre arrête les rayons très mous émis par le verre 
de l’ampoule; il est possible qu'ils soient la cause de cet éry- 
theme fugace souvent observé. 

I] ne faut pas oublier, du reste, que le verre de l'ampoule 
joue le rôle d'un filtre; à ce titre, une ampoule à parol épaisse 


serait préférable. 


POSITION DU FILTRE. -— Où doit-on placer le filtre ? Quelques 
auteurs l'ont déposé au contact immédiat des téguments. Je 
trouve cette pratique mauvaise. 

M. Sagnac a montré que chaque élément de matière placé sur 
le trajet des rayons X émet en tous sens, des rayons dits secon- 
daires qui excitent à leur tour des ravons tertiaires, et ainsi de 
suite. 

Si la matière frappée par le rayonnement renferme certains 
élémeuts à poids atomique suffisamment élevé, tels que le pla- 
tine, le plomb, le nickel, le fer, le zinc ou le cuivre, les rayons 
secondaires émis sont bien plus absorbables que les rayons A gé- 
nérateurs. I] en est, parmi eux, qui sont absorbés en grande 
partie par une couche d’air de 1 millimètre. Point n'est besoin, 
du reste, que les éléments chimiques précédemmnet énumérés 
et ceux qui en sont voisins, soient à l’état de pureté : il suffit 
qu'ils soient mélangés ou combinés à d’autres éléments. 

L'activité secondaire de l’aluminium dépend, à un haut de- 
gre, (les traces de métaux très actifs qu’il renferme ordinaire- 
ment : l'aluminium pur est tres rare. ' 

Daus ces conditions, il est préférable d’éloigner du derme le 
corps filtrant; on évite ainsi l'effet des rayons secondaires : les 
plus nocifs sont absorbés par l'air ou par une feuille de carton 
dont on peut doubler le filtre. 


" oe ee Pee de 


ze @ g+ Mé hs o e 


P 


— 50 — 


En pratique, la lame d'aluminium occupe l'ouverture ména- 
gée dans mon localisateur pour la sortie du faisceau utilisée. Un 
dispositif spécial a été prévu pour cet usage. Les appareils de 
Drault comportent un système analogue. 

Avec mon localisateur, je n'ai pas constaté que la lame fil- 
trante ait quelque influence sur le fonctionnement du tube. 

Ceux qui préfèrent utiliser un tube nu fixeront le filtre à 
l'aide d'une pince montée sur le porte-tube. Il devra être placé 
sur le trajet du faisceau, à quelques centimètres de la paroi de 
l'ampoule. 


. Résultats de la filtration 


` La pratique s'accorde avec la théorie pour justifier l’emploi 
des filtres en radiothérapie. 

Quelques auteurs ont prétendu qu'il existait des filtres der- 
rière lesquels on pouvait se mettre à l'abri de toute radioder- 
mite. Cette opinion est fausse et on ne saurait trop la combattre. 
En soutenant cette hypothèse, on fait preuve d’une complète 
ignorance de la physique des radiations. 

Le but de la filtration est de diminuer l’écart inévitable en- 
tre la dose superficielle et la dose profonde. Quoi que l’on fasse, 
quelque artifice que l'on utilise, le derme cutané et muqueux 
absorbera plus que les plans sous-jacents. C’est là une loi phy- 
sique contre laquelle nous ne pouvons rien. En supposant méme 
que le rayonnement très filtré se comporte comme un monochro- 
matique, la superficie absorbera plus que la profondeur; l’ab- 
sorption va en décroissant suivant une exponentielle à fonction 
simple ou complexe. 

On sait que la réaction des tissus est fonction, pour un élé- 
ment considéré, de la fraction de rayonnement qu’il a absorbée. 
Des lors, on comprendra que si par des irradiations prolongées 
ou répétées on arrive à faire absorber à tels éléments cellulaires 
la dose de radiations qui en détermine la réaction, celle-ci se 
produira, que le rayonnement ait été filtré ou n’ait subi au- 
cune épuration. Mais il est bien évident que pour une même 


== 1 — 


dose absorbée en profondeur les éléments cutanés interposés se- 
ront moins influencés si on utilise un filtre convenable, La reac- 
tion sera moins apparente. Si l’on interprète mal le phénomène, 
on dira : le filtre empêche la radiodermite. En réalité, il di- 
minue l'écart entre la quantité absorbée par la peau et celle 
qu’arrétent les plans profonds. 

Mais, dira-t-on, pour une même dose l'expérience montre des 
résultats différents. L’érythème apparaît rouge et violent si le 
rayonnement n’a pas été filtré; on constate à peine un peu de 
pigmentation si l’on a eu la précaution d'interposer un filtre. 

Admettons que dans les deux expériences la quantité reçue 
par le tégument soit la même : on obtiendra ce résultat en pro- 
longeant convenablement le temps de pose dans le cas de filtra- 
tion. Ou l'erreur se glisse, c'est quand on parle de dose absor- 
bée par la peau. Les instruments de mesure nous indiquent ce 
qui arrive sur le tégument et ne nous renseignent qu’imparfai- 
tement sur ce que celui-ci absorbera. I] est bien évident que 
pour une même dose arrivant sur elle, la peau absorbera plus, si 
le faisceau n’a pas été filtré que si un filtre d'aluminium l'a 
préalablement épuré. Tout, en cette question, est affaire de 
quantité absorbée. 

Aussi, en fait, peut-on admettre qu'apparemment le rayonne- 
ment filtré est moins nocif pour la peau. Celle-ci peut, sans en- 
trer en réaction aussi violente, être frappée par une quantité 
plus élevée parce qu'elle en arrêtera une plus faible quantité. 
La réaction apparente sera différente dans sa forme et son évo- 
lution, puisque l’absorption ne se produit pas dans des condi- 
tions comparables. 

La pratique de la filtration permet de constater des plieno- 
mènes réactionnels un peu différents de ceux qui se produisent 
habituellement. 

Ainsi, la dose qui est suivie, après un stade de latence plus 
ou moins long, d’un érythème nettement visible, ne s’accom- 
pagne souvent d’aucune réaction cutanée si le rayonnement 2 
traversé un filtre efficace. Tout au plus, si la quantité a été dé- 
passée ou si la peau est particulièrement sensible, verra-t-on 


D Le 


un peu de pigmentation brunatre, peu prononcée et ordinaire- 
ment fugace. Elle persistera si les irradiations sont longtemps 
prolougées,. 

L'expérience m'a montré qu'en utilisant des filtres de 1 à 
Ə millimetres d'épaisseur, on peut augmenter de 1/5 à 1/4 la 
dose thérapeutique, sans craindre de voir apparaitre des phéno- 
menes réuctionnels ennuyeux. 

Il m'a semblé que l'usage des filtres attenuait ou retardait 
l'atrophie cutanée et l'apparition des télangiectasies, J'ai ce- 
pendant vu quelquefois ces altérations apparaître malgré la fil- 
tration dans des cas où le traitement avait été longtemps pour- 
suivi, 

Quoi qu'il en soit, la filtration permet de diminuer l’inten- 
sité des réactions cutanées pour une même dose absorbée en 
profondeur. La clinique justifie la théorie. 


La filtration constitue un grand progrès de la technique ra- 
diothérapique. Cette méthode est le fruit des recherches phy- 
siques sur l'absorption sélective de la matière. Grace à son em- 
ploi judicieux, on peut. réduire au minimum l'écart inévitable 
entre la quantité absorbée par la peau et celle que retiennent 
les couches sous-jacentes. En ajoutant à la filtration l'éloigne- 
ment du foyer radiogéne, le choix d’une ampoule résistante, 
Pirradiation multipolaire, le radiothérapeute obtiendra des ré- 


sultats qu'il n’aurait pu espérer. 


Se 


TENTATIVES D'EXTRACTION D'UN CORPS ETRANGER 
DE LA BRONUHE GAUCHE 


MORT RAPIDE PAR ŒDÈME AIGU DU POUMON} 
CAUSES DE L’INSUCCES 


par les D” DELOBEL et R. DESPLATS 


Nous croyons iutéressant de relater ce fait malheureux, en vue 
de rechercher les causes de notre échec et de tacher d’établir 
quelle doit être, dans des cas semblables, la meilleure conduite 
à tenir. 

Le 3 décembre, au soir, le jeune Raoul S..., de Canteleu, age 
de 5 ans, jouant à l’école avec d’autres enfants de son age, por- 
tait à la bouche un corps métallique lorsqu'il éprouva tout à 
coup, sous les yeux de son instituteur, une quinte de toux vio- 
lente, quinteuse, cyanique, qui fit croire à celui-ci qu'un acci- 
dent sérieux s'était produit du côté des voies respiratoires. 

Le Dr Decottignies consulté adressa immédiatement l'enfant 
à l'hôpital Saint-Antoine, dans le service de M. le Prof. Au- 
gier. Celui-ci, percevant à l’auscultation un souffle rude à 
gauche, envoya l'enfant au D" Desplats en vue d’une radoscopie. 
Cet examen montra d’une façon nette la présence d’un corps 
étranger métallique situé dans la bronche gauche, à peu de dis- 
tance de la bifurcation de la trachée. 

Sur la demande de M. le Prof. Augier, je me rendis le len- 
demain matin à l’hôpital Saint-Antoine pour tâcher de procéder 
à l'extraction du corps étranger. 

On croyait à ce moment qu’il s'agissait d'une de ces olives en 
plomb perforées, qui servent d'anches dans les trompettes d'en- 
fants. | 

Sous chloroforme, l'enfant fut placé dans la position de Rose, 
la tête en extension forcée pendante hors du lit. 


EI 


Pa 


aS SE 


Eclairé par le miroir de Clar, je tentai l’introduction d’un 
tube par les voies naturelles. Dans ce but, la langue étant forte- 
ment tirée en avant, je chargeal sur le tube spatule la partie 
profonde de la langue et l’épiglotte. J'obtins ainsi une vue très 
nette du larynx. où je suivais les mouvements d’écartement et 
de rapprochement des cordes vocales. 

Je poussai alors le tube bronchoscopique à travers le tube spa- 
tule comme guide, mais bien que m'étant attaché à suivre très 
exactement sa paroi antérieure, il me fut impossible, malgré 
plusieurs tentatives, de pénétrer dans la trachée : chaque fois 
mon tube s'engageait dans l’œsophage. 

Je pus me rendre compte plus tard que le tube en question, 
bien que le plus petit de la série, ne pénétrait dans la trachée 
qu’à frottement dur : il ne pouvait done franchir la glotte, trop 
étroite pour lui livrer passage, 

I] ne me restait done qu’à pratiquer la trachéotomie, et par 
l’orifice de trachéotomie dilaté avec l’instrument ad hoc, j'in- 
troduisis le tube bronchoscopique. 

Bien que gêné par le sang, je pus repérer assez facilement la 
bifureation des bronches; inclinant alors mon tube vers la gau- 
che, j'entrai dans la bronche gauche et vis très nettement le 
corps étranger métallique a reflets grisatres. 

Je tentai alors de Vextraire à l’aide de la longue pince de 
Guisez, mais je voyais très mal au fond de ce tube étroit : plu 
sieurs fois je crus le saisir, mais comme il était trop large pour 
passer à travers le tube, il butait à son extrémité et je dus es- 
saver de ramener en un seul temps le tube et la pince. 

Chaque fois cette manœuvre échoua, et comme chacune de ces 
tentatives était assez longue, devant être précédée d’un nouvel 
assèchement du sang qui obstruait le fond du tube, nous déci- 
dâmes de remettre à l’après-midi la suite de nos tentatives. 

Dans la soirée, Penfant fut transporté chez le D" Desplats pour 
essayer l’extraction sous le contrôle des rayons X. 

Il fut placé horizontalement sur une tablette au-dessous de 
laquelle était disposé le tube de Crookes. Sur l’écran radiosco- 


ique placé sur la poitrine de l’enfant, on suivait très dinstinc- 
H 


sr e == 


temeñt les déplacements réciproques du corps étranger et des 
mors de la pince. 

Dans ces conditions, j’échouai d'abord avec la longue pince 
bronchoscopique de Guisez; l'orifice de trachée me donnant toute 
facilité, je la délaissai alors pour la pince larvngienne de Mo- 
ritz Schmidt redressée pour la circonstance, qui par sa brièveté 
relative, par sa malléabilité dans tous les sens, me parut être 
absolument l’instrument de choix. 

Malheureusement (et nous comprimes mieux les raisons de 
notre échec lorsque nous connûmes la nature exacte du corps 
étranger : une douille vide en cuivre de cartouche de carabine 
de 6 millimètres), il me fut impossible d'obtenir une prise assez 
solide pour effectuer l’extraction. 

Plus de dix fois (et les témoins qui sur l'écran radioscopique 
suivaient cette lutte impressionnante partageaient mon espoir) 
je crus saisir le corps étranger. Je le sentais dans les mors de 
ma pince et à volonté je lui imprimais des déplacements que 
l’on suivait sur l’écran; mais chaque fois, une fois parvenu à la 
hifureation de la trachée, il m’échappait. Le seul résultat que 
je pus obtenir fut son transport de la bronche gauche dans la 
bronche droite : à ce moment l'enfant, qui avait présenté une 
sérieuse alerte chloroformique, était trop fatigué pour nous per- 
mettre de continuer nos tentatives. 

Le lendemain seulement, je fus fixé sur la nature exacte du 
corps étranger, et. tenant en main une douille semblable à celle 
qui avait été aspirée par l’enfant, je pus me rendre compte que 
les mors angulaires de ma pince n'avaient pu effectuer une prise 
solide sur la surface de ce cylindre, qui roulait entre eux à la 
façon d’une sphère. 

Je portai immédiatement la douille et le manche de Moritz 
Schmidt chez un mécanicien de précision, lui demandant de 
me confectionner de suite un mors à branches parallèles, à ex- 
trémités pourvues de griffes devant empêcher le retour en ar- 
rière du corps étranger une fois saisi. 

Malheureusement, Penfant mourait le soir même d’œdème 
aigu du poumon. 


ae), eR 


Cherchons maintenant à établir les raisons de cet échec. 

Tout d'abord, dans le ens particulier, il me parait manifeste 
que, sous le controle de l'écran radioscopique, j'aurais obtenu 
un succes immédiat, si j'avais possédé une pince exactement ap- 
propriée à la forme de cette douille, me permettant d'en faire 
une prise solide. 

Je crois que l'échec des longues pinces de Guisez tient à leur 
trop grande longueur et partant à leur flexibilité qui empêche 
de diriger leurs mors, à travers un conduit sinueux, juste à len- 
droit voulu : ces pinces sont d’ailleurs construites pour être gui- 
dées dans un tube rigide. L’instrument idéal en pareil cas me 
paraît être réalisé par le manche de Moritz Schmidt, qui con- 
siste essentiellement en une pince coulissant dans un manche 
absolument flexible dans tous les sens : tel qu'il est, construit à 
l'usage de pince Jarvngienne, 1l est bien assez long pour descen- 
dre chez l'enfant de Vorifice de trachéotomie jusqu'aux plus 
petites bronches susceptibles d'abriter un corps étranger : avec 
quelques centimètres de longueur en plus, il pourrait servir chez 
les adultes de la plus haute stature. Je n'avais à ma. disposition 
que les trois types de anors destinés à servir comme pinces laryn- 
glennes, mais tous agissaient angulairement, ne pouvant par 
conséquent saisir un corps étranger que par un point au lieu de 
Pembrasser par une surface : mes tentatives pour redresser ces 
mors et les faire agir parallèlement ont amené la rupture des 
branches à cause de la trempe de l'acier. 

J’ai done fait construire par la maison Collin la pince à mors 
parallèles que j'ai Phonneur de présenter à la Société, et j'ai 
tout lieu d'espérer que dans un cas semblable les dents qui en 
terminent les mors empécheront Je retour en arrière du corps 
une fois saisi. 

Bien autrement intéressante et d'ordre plus général semble 
être la question du choix de la méthode pour rechercher les corps 
étrangers dans les voies respiratoires. 

Notre idée d'utiliser l'écran radioscopique n'était pas nou- 
velle; elle a été appliquée par Wenrard à la recherche des corps 


étrangers de l'œsophage et plus récemment avec un plein suc- 


— 57 — 


cès opératoire par les D" D’Halluin et Bernard sur un jeune 
enfant de 10 mois, pour l'extraction d'un corps étranger bron 
chique (1). 

A la suite de ce brillant succès, récompensant une idée ingé- 
nieuse, le D D’Halluin m'invita à prendre part aux expériences 
qu'il institua sur des chiens, en vue de réglementer cette mé 


thode. 

Je dois à la vérité de dire que sur les chiens d'assez forte 
taille notamment qui survivent à nos expériences, la vision di- 
recte et le cathétérisme de la glotte avec une pince droite sont 
incontestablement plus faciles que chez le jeune enfant. 

Mais il me parait hors de doute (et l'expérience malheureuse 
que je viens de faire me confirme dans cette opinion) que l'ex- 
traction sous l’écran radioscopique est appelée à devenir la mé- 
thode de choix pour les corps étrange:s métalliques opaques aux 
rayons X bien entendu (1), méthode de choix pour plusieurs 
raisons : d’abord, chez les enfants (et 9 fois sur 10 les accidents 
surviennent chez les jeunes enfants), la trachée n’admet que des 
tubes de calibre très étroit : la vision directe dans le fond de ces 
tubes est très malaisée, même avec le meilleur éclairage; une 
fois la pince introduite, la largeur de ses mors en obstrue à peu 
pres la lumière, et pour l'extraction il faut se contenter de diri- 
ger le tube juste sur le corps étranger et s'attacher à ne plus le 
bouger : la prise à la pince (les laryngologistes doivent avoir le 
courage de l’avouer) se fait à l’aveugle et en se guidant unique- 
ment sur des sensations tactiles. 

De plus, autant la muqueuse de l'æsophage se montre tolé- 
rante vis-à-vis des manœuvres, mêmes prolongées, à travers les 
tubes rigides, autant la muqueuse de la trachée et des bronches 


est susceptible à ce même point de vue. Lors de l’introduction 


(l) Extraction des corps étrangers des voies respiratoires sous le contrôle des 
rayons X par le Docteur M. d'Halluin. Journal des S. med. de Lille, 23 avril 1910. 

(1) J'ai procédé l'an dernier avec le Docteur d’Halluin à l'extraction d'un royau 
de cerise enclavé dans la glotte : dans ce cas les rayons X ne donnaient aucun 
renseignement. 


+ 


— §8 .. 


de mon tube après la trachéotomie, bien qu’il fut le plus étroit 
possible, tous les assistants et moi-même étions pémiblement 
impressionnés par l’action traumatisante que devait exercer ce 
tube rigide sur une trachée d'enfant. 

Déjà difficile à travers la trachée, le passage d’un tube l’est 
encore davantage au niveau de la glotte, et je me suis rendu 
compte une fois de plus que chez les jeunes enfants les manœu- 
vres brutales qu'il nécessite doivent fortement prédisposer à lœ- 
deme glottique et compromettre dans une notable mesure l’ave- 
nir de la fonction vocale. 


Si je me trouvais dorénavant en face d'un cas semblable, voici 
comment J'agirals : après avoir exactement repéré le corps 
étranger sur l’écran radioscopique, je m’assurerais tout d’abord 
autant que possible de son identité et chercherais à m'en pro- 
curer un semblable : je ne commencerais les manœuvres d'ex- 
traction qu'avec la certitude de posséder une pince qui le sal- 
sisse solidement, dans n'importe quelle position : j’essayerais 
d’abord d'introduire cette pince par les voies naturelles, la tête 
en position de Rose, avec le tube spatule comme guide; mais en 
cas de difficultés trop grandes, j’éviterais de prolonger ces ten- 
tatives de crainte de réaction cedémateuse de la glotte (1) et je 
ferais immédiatement une trachéotomie temporaire qui, prati- 
quée aseptiquement, n’agwgrave en rien le pronostic opératoire et 

facilite singulièrement la manœuvre des pinces. 
= Ta recherche et l'extraction du corps étranger se feront sous 
le contrôle de écran radioscopique. En résumé, il faut réduire 
au minimum les manœurres traumatisantes : il ne faut pas tã- 
tonner : là me paraît être la grande condition du succès dans 


l'extraction des corps étrangers bronchiques. 


(1) Dans le cas de d'Halluin et Bernard cité plus haut (extraction d'un bigoudi 
de la bronche droite), l'enfant mourait le lendemain de l'opération, avec des 
symptômes d'œdème glottique et tracheal. Dans ce cas la pince avait été intro- 
duite par la glotte, sans tranchéotomie, mais des pressions avaient été exercées 
sur le larynx en vue d'introduire un tube qui n'avait pas pu pénétrer. 


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GENERAL 


SUR LA MARCHE DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE 
PENDANT L'ANNÉE 1910 


Messieurs, 


Le nombre de nos membres suit une progression ascendante. 
Nous atteignons aujourd’hui le chiffre de 129; nous sommes heu- 
reux de constater dans nos rangs un nombre grandissant de 
collegues étrangers. Cette année nous a été particulièrement 
favorable à ce point de vue : le succès de l'Exposition de Bru- 
xelles nous a valu la visite d'un grand nombre de savants, au 
point que, à notre séance de septembre, le nombre des radiogra- 
phes étrangers était au moins aussi grand que celui de nos com- 
patriotes. L’ordre du jour de cette séance comportait une série 
de communications en allemand, en anglais et aussi en fran- 
çais de France, si j ose m’exprimer ainsi. 

Nous avons entendu avec grand plaisir le D" Deane Butcher 
émettre une hypothèse très originale pour expliquer l’action 
curative du radium et des rayons X. Voici son raisonnement 
Si les tumeurs et les produits anormaux apparaissent et persis- 
tent malgré la résistance que tout l’organisme oppose à leur dé- 
veloppement, c’est que la force de réaction normale est en dé- 
faut; or, les choses se passent comme si les rayonx X favorisaient 
la formation d’anticorps. 

Cette hypotèse assez imprévue n’a pas encore de preuves de 
laboratoire à son actif, mais jusque maintenant elle constitue le 
seul moyen d’expliquer certains faits cliniques singuliers. C’est 
ainsi que M. Deane Butcher a vu de l'acné chronique et aussi 
du lupus disparaître chez des personnes qui avaient été irradiées, 
non pas à l’endroit malade, mais sur des parties du corps très 


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— 60 — 


éloignées ! Ce sont là des observations qui sortent de la banalité 


et qui méritent de retenir l’attention. 

M. Heinz Bauer, l'ingénieur constructeur de tubes, nous a 
dit comment 1] avait repris l’idée de M. Bergonié consistant à 
mesurer le degré de pénétration des ravons X, non pas au radio- 
chromometre, mais en mesurant le voltage du courant action- 
nant le tube. Il se sert dans ce but d’un électrometre statique, 
unipolaire, muni d'une aiguille et d’une graduation indiquant 
les degrés de pénétration. Ceux-ci sont calculés sur une base 
simple, en prenant pour unité la perméabilité d’une lamelle de 
plomb de 1 10 de millimètre d'épaisseur. Son appareil, quoique 
sensible et délicat, est construit de façon à être maniable et à 
pouvoir entrer dans la pratique sans occasionner de mécompte. 

Notre collègue, le D' D’Ifalluïn, qui représente parmi nous la 
France avec tant de distinction, nous a montré une série de cli- 
chés stéréoscopiques merveilleux; on y distinguait admirable- 
ment les artères et les artérioles injectés sur le cadavre. Il y a 
là un procédé de démonstration qui semble appelé à un grand 
avenir pour lJ’étude de l’anatomie. A ce propos, notre confrère 
nous a fait connaître la curieuse méthode des anaglvphes. Elle 
consiste à faire deux clichés stéréoscopiques lun sur l’autre, 
l'un en rouge, l’autre en vert; il en résulte une confusion de 
dessin et une cacophouie de couleurs qui disparaissent immmédia- 
tement si on se sert de lunettes portant un verre rouge et un 
verre vert; chaque couleur annulant la couleur complémentaire, 
les images se dissocient et on constate un admirable effet sté- 
réoscopique. 

MM. Ropiquet et Rombauts, deux coustructeurs français avl- 
sés, nous ont exposé le fonctionnement du sélecteur d'ondes et 
du contact tournant. L’'ingéniosité de ces appareils fait le plus 
grand honneur à leur esprit d'initiative. 

Nos membres régnicoles ont fourni comme par le passé une 
somme considérable de travaux sur les sujets les plus divers. 

Malgré les énormes progrès de la technique, le diagnostice de 
certaines fractures de la colonne vertébrale constitue encore une 
grosse difficulté pour le radiographe. Il n'est pas toujours aisé 


d'obtenir un cliché parfait, notamment au niveau de la masse 


= Cl 


hépatique; la corpulence de certains sujets, le contenu des or- 
ganes digestifs chez d'autres, ne sont pas non plus pour donner 
de la clarte au cliché; il n’est pas jusqu'à la position du blessé 
qui ne puisse parfois faire croire erronément à un commence- 
ment de scoliose. D'autre part, les vertèbres sont constituées par 
du tissu spongieux tres transparent et leurs nombreuses apo- 
physes donnent heu à des séries de traits qui doivent être étu- 
diés de très près pour que l'on puisse déceler des fractures par- 
cellaires. Voilà pourquoi, en l’absence de déplacements consi- 
dérables, il faut être très prudent avant de décider s'il y a frac- 
ture oui ou non. 

C'est ainsi qu’une fracture n’a pu ètre constatée qu'à lau- 
topsie et que d’autres fois on pourrait croire à une telle lésion 
alors qu’elle serait inexistante. Voilà les conclusions qui résul- 
tèrent d’une discussion nourrie à laquelle MM. Kaisin, Conrad, 
Heilpora, Klynens et Laureys ont surtout pris part. 

Le Dr Heilporn nous a montré deux anomalies rares de la co- 
lonne lombaire, l'une d'elles consistait en Ja présence d’une 
sixième vertèbre, de forme anormale et à laquelle on devait rat 
tacher l'existence d’une scoliose, l’autre était une cinquième 
vertebre présentant de grosses apophyses bifides. 

Il nous a également entretenu d’un sujet qu'il a particule 
rement a cœur : l’atrophie de Sudeck. 

Le rhumatisme est une affection polymorphe variée quant à 
ses causes, à sa marche et à sa terminaison; actuellement, il 
constitue un véritable labyrinthe dans lequel on se retrouve 
bien difficilement. Le Dr Heilporn a cherché un fil conducteur 
qui peut. aider non seulement au diagnostic, mais surtout au 
pronostic; il l’a trouvé dans l'aspect radiologique des parties at- 
teintes. Son exposé, d'une grande clarté, a rendu d'une simpli- 
cité apparente au moins un sujet ingrat; à cette occasion, le 
Dr Bienfait a appelé l'attention sur l’importance singulière des 
Processus ‘nerveux dans un grand nombre de cas et il a rappelé 
les traits de famille qui existent enfre l’atrophie de Sudeck et 
certains rhumatismes chroniques avec atrophie osseuse et mus- 
culaire, troubles de la motilité et de la sensibilité, 

Enfin, le Dr Heilporn nous a rendu un grand service en nous 


ee ee ee a EE À eee ee 


= me 


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— 62 — 


faisant connaître les nouveaux écrans renforçateurs qui dimi- 
nuent les temps de pose dans la mesure que vous savez. 

Le D! Hauchamps n'a pas tardé à nous exhiber de belles ra- 
diographies extra rapides nous montrant tout le parti que nous 
pouvons tirer de cette belle découverte, sans modifier nos cot- 
teuses installations. 

Les fractures du tibia s'accompagnent très souvent de frac- 
tures du péroné au tiers inférieur, mais il est bon de pousser les 
investigations plus loin et d'examiner l’os en entier: aussi le 
Dr Dauwe a-t-il insisté avec raison sur l'existence, assez fré- 
quente, de fractures du tiers supérieur de cet os, fractures qu, 
souvent, passent inaperçues. 

Nous avons admiré la belle collection de fractures du cou-de- 
pied réunie par le DE Conrad et il a mis notre sagaaité à 
l'épreuve en nous demandant notre avis sur de singulières lé 
sions osseuses disséminées dans tout le squelette chez une femme 
atteinte de cancer; personne n’a pu en donner une explication 
inattaquable. Enfin, il nous a montré une radiographie d’une 
région sous-maxillaire tuméfiée et enflammée montrant une série 
de petits caleuls, cause de tout le mal. 

La recherche des calculs rénaux a aussi occupé l'activité de 
nos membres. Alors qu'il n’y a pas bien longtemps on était fier 
de découvrir sur une plaque l’ombre indicatrice d'un calcul ré- 
nal, aujourd’hui on se défie des erreurs d'interprétation; on 
craint d'en signaler la où il n’y en a pas, tant ce diagnostic 
qui semblerait si sûr préte à de nombreuses confusions. Aussi 
MM. De Nobele, Hauchamps, Lejeune et Klynens nous ont-ils 
conseillé d’être circonspect et de nous entourer de toutes les ga- 
ranties avant d'affirmer quoi que ce soit. 

Le Dr Lejeune nous a exposé plusieurs observations de cal- 
culs rénaux diagnostiqués par la simple radioscopie. Ce pro- 
cédé, qui permet de voir les mouvements des organes sous l’effet 
de l’inspiration et de l'expiration, facilitera motablement. le 
diagnostic différentiel. 

Le Dr Klynens a observé, avec la précision que vous savez, un 
estomac en bissac. I] s’agissait d’un cas d’un intérêt tout parti- 
culier : un ulcère de l’estomac avait produit à la longue une ré- 


— 63 — 


traction telle que l’estomac était divisé en deux loges communi- 
quant par un pertuis allongé. L’extirpation de la sténose fut 
faite par le D" De Bom; elle permit de reconnaitre l’exacti- 
tude du diagnostic en même temps qu'elle rendit la santé à un 
malade qui souffrait depuis dix années. 

Le Dr Corin, le distingué professeur de médecine légale, nous a 
fait connaitre une utilité nouvelle de l'examen radiographique. 
En pointant l'endroit où une balle s’est arrêtée dans le corps et 
le point où elle est entrée, on obtient, dans certains cas, une 
partie de la trajectoire: il suffit de la compléter pour donner 
au médecin légiste une sérieuse indication sur la position réci- 
proque occupée par le blessé et le tireur et même sur la distance 
qui les séparait. 

On ne peut parler de la recherche des corps étrangers sans 
citer le nom de leur détective attitré ` M. le D" Henrard. Cette 
année encore, il nous a fait part de cas remarquables, tel celui 
d’une jeune fille qui porta dans sa trachée, pendant deux longs 
mois, une grande épingle, et celui dont il nous entretiendra 
aujourd’hui même concernant un épileptique qui avait l’impru- 
dence de conserver ses deux pièces dentaires la nuit; or, il se 
fit qu'elles passèrent toutes deux également dans sa trachée ! 

Le Ip Bienfait nous a montré un cliché très curieux se rap- 
portant à un cas fruste de maladie de Madelung. 

On y voyait, outre la courbe du radius et le raccourcissement 
du cubitus, le cal d'une ancienne fracture, de l’ostéoporose et de 
petites exostoses multiples. 

Que sont la matière, les forces naturelles, les rayons A ? Feli.r 
qui potuit rerum cognoscere causas | Bien rares sont ceux qui 
s'aventurent à répondre à cette question, le terrain étant glis- 
sant et dange:eux. Notre confrère Laureys a eu ce courage, et 
il nous a exposé une théorie nouvelle. Jusque maintenant 
léther, cette substance sans matière, sans poids, d’une élasticité 
parfaite et somme toute contraire aux lois physiques, l’éther 
était considéré comme le substratum du monde; sans lui, plus 
de milieu pour transmettre les oscillations et les forces; notre 


confrère, par une adaptation adroite et raisonnée de la théorie 


om ms mm mi oe a ms 


EE a i al cy ncn in: oli à mm mn i a 


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des tourbillons, arrive à supprimer cette anomalie, à expliquer 
les phénomènes de la constitution de la matière, des forces phy- 
siques et chimiques et de la transmission de l'énergie. 

Nos constructeurs se sont surpassés vette année; la radiogra- 
phie intensive a stimulé leur zèle et de tous côtés nous avons vu 
surgir des appareils des plus ingénieux pour produire en masse, 
les milliamperes désirables et pour éviter le désastreux courant 
de fermeture. Les tubes Rontgen, qui doivent supporter ces 
charges insolites, se modifient en conséquence et s'amélorent à 
merveille: les écrans renforcateurs viennent à leur tour soulager 
l'effort des appareils et la fatigue des tubes. | 

Notre Journal de radiologie devient un périodique de grande 
valeur, le nombre de ses abonnés croit régulièrement et des ar- 
ticles élogieux à son adresse ont paru dans divers journaux 
étiangers. 

La gloire en revient aux trois directeurs, les Dr Klynens, De 
Nobele et Hauchamps, qui ont assumé une tâche difficile et ab- 
sorbante. Le comité de rédaction mérite à son tour des éloges, 
sa valeur vient de s’augmenter de nouvelles recrues sur les- 
quelles nous fondons le plus gratud espoir. 

L’ Exposition de Bruxelles a donné cette année une actualite 
particulière aux études radiologiques; nous y avons admiré les 
magnifiques radiographies exposées par les D" Hauchamps, 
Henrard et Conrad; les appareils de Reiniger, Dean, Drault, 
Seifert, Gaiffe, Ropiquet. Delon, ete., ete. 

Deux de nos membres, MM. Hauchamps et Henrard, ont or- 
ganisé de nombreuses conférences publiques bien suivies, et 
geace au zèle et à l'esprit d’a-propos du Dr Hauchamps, le 
Congres international de radiologie et d'électricité, et spéciale- 
ment sa section médicale, ont eu un succès remarquable. 

Je vous convie à applaudir avec mor, Messieurs, nos collegues 
Hauchamps, Henrard et Conrad, qui ont reçu du jury des ré- 
compenses, chacun le diplôme de grand prix, distinction qu’ils 
avalent si bien méritée, 

D: Brexrait. 
11 décembre 1910. 


SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE 


Séance du 11 décembre 1910 


Deux dentiers dans la trachée 


M. le Dr Errexxe HEXRARD. - - Une épileptique, âgé de 55 ans, 
avale pendant une attaque que le surprend pendant la nuit, deux 
deutiers. Comme symptômes, cet homme présente de la toux 
trachéale et de la difficulté de déglutition. Les examens à l'écran, 
en oblique postérieure, gauche et droite, pratiqués quinze jours 
après l’accident, font présumer que les dentiers se trouvent dans 
l'œsophage. Une tentative d'extraction avec la pince œsopha- 
gieun de Thiemann (voir Journal de radiologie, 1908, p. 308) 
montre que la pince passe derrière l’opacité montrée par les 
dentiers; une tentative d'extraction avee la pince Ͼsophagienne 
de Mathieu donne le même résultat. Pendant cet examen, des 
doutes surgissent au sujet de la présence des dentiers dans |’ ceso- 
phage. Le patient étant placé en position latérale, une nouvelle 
radioscopie démontre que les dentiers se trouvent en arrière du 
sternum, dans la trachée. 

Le lendemain, la trachéoscopie, apres trachéotomie, est pra- 
tiquée par le Dr Goris, et les dentiers sont extraits. Le malade 
est actuellement guéri. 


Le Dr Henrard a cru bien faire de signaler ce cas : 


l° Pour démontrer, une fois de plus, l’utilité de recourir aux 
rayons A le plus rapidement possible après la déglutition d’un 
corps étranger. Le patient, dans le cas actuel, a certainement 
eté favorisé en ne présentant aucun symptôme grave pendant 
quinze jours : 


ct. An gas 


— 66 — 


2° Pour démontrer qu'il faut être t.es prudent avant d'affir- 
mer la présence d'un corps étranger dans l'œsophage ou dans 
la trachée et pratiquer les examens obliques et latéraux : 

3° Pour démontrer le mutuel appui que doivent se donner la 
bronchoscopie et la radioscopie, car, dans le cas présent, après 
l'extraction du premier dentier, le second ne fut pas vu au 
bronchoscope, sa couleur étant semblable à celle de la muqueuse, 
et ce nest que sur l'affirmation catégorique du radiologiste qu'il 
y avait un second denticr que le laryngologiste tenta une nou- 


velle extraction et réussit. 
Discussion 


M. le D' Drsrrars. -— J'ai eu l'occasion d'examiner, il y a 
quelques jours, un enfant de 5 ans chez lequel je diagnostiquai 
à l'écran un corps étranger de la bronche gauche. La trachéo-- 
copie, pratiquée après trachéotomie par le D De Lobel, ne 
permit pas même de reconnaître la présence du corps étranger. 
L’extraction fut tentée alors, sous l’écran radioscopique, avec 
une pince flexible de Guisez, avec la pince de Moritz Schmidt; 
vingt fois le corps étranger fut saisi, vingt fois il glissa, et il 
ne fut pas possible de Vextraire. Le seul résultat obtenu fut de 
faire passer le corps étranger de la bronche gauche dans la bron- 
che droite. 

L'enfant étant très affaibli par les manœuvres inutiles de la 
trachéoscopie et ensuite par les manœuvres à l’écran, nous dé- 
cidames de remettre la tentative d'extraction au lendemain avec 
une pince mieux appropriée que l'un de nous fit faire immédia- 
tement. Malheureusement l'enfant était mort le lendemain et 
nous reconntimes alors que le corps étranger était une douille 
de capsule de 6 millimètres. (Voir cette communication in ex- 
tenso dans ce fascicule.) 


M. le D DE Loner (Lille). — Malgré l’insuccès de notre 
tentative d'extraction, insuccès que j’attribue non au procédé 
(puisque J'ai pu saisir plusieurs fois le corps étranger), mais 


aux modèles de pinces que J'avais à ma disposition, j'estime que 


SC Loes 


ee E, gege ~y men 


En ee 


— 67 — 


pour l’extraction des corps étrangers des voies respiratoires, au 
moins chez les enfants, on doit recourir à l'extraction sous 
l'écran plutôt qu'à la trachéoscopie. Dans le cas présent, j'ai 
introduit ,apres trachéotomie, le tube de Kilian le plus étroit : 
je nat rien vu, le tube se remplissant continuellement de mu- 
cosités, et je me laissais guider par des impressions tactiles. 
Dans ces conditions, je préfere me guider par la vue, sous l'écran 
radioscopique. 


M. le Dr D'Haus, -- Veuillez me permettre de répondre 
aux D™ Henrard, De Lobel et Desplats et de faire connaitre 
ensuite l’apologie de la méthode que j'ai décrite ici méme, con 
cernant l'extraction des corps étrangers des voies respiratoires 
sous le contrôle des rayons X. 

Le premier cas fut publié au Congres de physiothérapie de 
Paris, en avril 1909, et je fis la démonstration de la méthode 
sur un chien au Congrès pour l'avancement des Sciences de 
Lille, le août 1909. Le Dr Henrard nous dit qu'il redoute 
l’anesthésie générale réalisée dans la chambre noire nécessaire 
à l'examen radioscopique. Je ne partage pas son avis. L’anes- 
thôsie peut être faite très correctement dans ces conditions. Elle 
est commencée en pleine lumière, puis suspendue durant les ten- 
tatives d’extraction, reprise au bout de quelques instants, et 
l’ampoule étant éteinte, on s’éclaire à la lumière bleue, qui ne 
fait guère perdre le bénéfice du séjour dans l’obscurité. Cette 
anesthésie intermittente est facile à conduire et ne présente 
pas le moindre danger pour le malade, qui peut être très exacte- 
ment surveillé. N’oublions pas d’ailleurs que l’on peut suivre a 
l'écran les mouvements respiratoires et surveiller dans une cer- 
taine mesure les battements cardiaques. 

Le Dr Henrard fait remarquer que dans le cas d'extractoin 
d’un corps aussi volumineux et aussi menaçant ou un dentier 
armé de crochets, le tube joue un rôle protecteur. Le Dr Delobel 
appuie sa manière de voir. Mais rappelons-nous donc que le 
diamètre du tube introduit à travers une plaie trachéale est pe 
tit, et à moins de morcellement du corps étranger, la pièce den 


LÉ 


taire ne saurait s'y engager. En admettant qu'on ait saisi un 
crochet, le second se trouve fatalement en dehors du tube et le 
role protecteur de ce dernier est parfaitement illusoire. L'intro- 
duction du tube est une complication inutile, mieux vaut la pince 
maniée avec douceur sous le controle des rayons X. D'ailleurs, 
un corps pointu est moins dangereux dans un conduit rigide 
comme la trachée que dans le tube asophagique. 

Remarquons que l'on voit parfois assez mal à l'extrémité du 
tube bronchoscopique, et sans Faffinnation catégorique de ‘notre 
confrère Henrard, le second dentier serait resté dans la trachée, 
puisqu'un observateur déclarait ne plus rien voir d’anormal; 
c'est une manœuvre aveugle; une prise faite au hasard ramena 
par bonheur le second corps étranger. Sous le contrôle de 
l'écran, on n'au.ait pas eu ces hésitations, les manœuvres eus- 
sent été moins aveugles. 

En ce qui concerne la communication des D" Delobel et Des- 
plats, je suis heureux d'entendre un Jaryngologiste habile dé- 
clarer que l'on voit plus clair sous le contrôle de l'écran et que 
la manœuvre de la pince est plus aisée au cours d’une radiosco- 
pie que pendant un examen bronchoscopique. Leurs tentatives 
ont été infructueuses: ils attribuent leur imsuceës à la forme du 
corps étranger et aux modèles de pinces dont ils disposaient. 
J'ai pensé un instant qu'un corps étranger eviindrique, comme 
une capsule, pouvant épouser exactement la forme de la bronche. 
serait difficile à saisir. 

Trois extractions de capsules de 6 millimètres, réalisées chez 
un chien, me montrèrent la possibilité de cette extraction. Les 
pinces dont je me suis servi ne dérapaient point sur les capsules 
et pouvaient les saisir dans tous leurs diamètres. Ce sont les 
pinces de Kilian terminées par des mors ayant la forme de ceux 
que l'on obse: ve sur les pinces à forcipressure, mais ces mors se 
rejoignant par leurs extrémités, leur corps forme une légère 
courbure qui rend possible la prise des pièces cylindriques. 

Je trouve done à la méthode d'extraction sous le contrôle de 
l'écran que j'ai décrite en premier lieu, en ce qui concerne Jes 


corps étrangers des voles respiratoires, une grande supériorité 


ER, geg r, eee 


— 69 — 


sur la bronchoscopie. Réalisable dans tous les cas de corps opa- 
ques aux rayons X, elle est moins traumatisante, moins aveugle, 
plus facile. 

La trachéotomie sera souvent inutile. Bien que le cathétérisme 
de la glotte soit le temps le plus difficile de la méthode, il est 
plus facile de faire passer une pince qu’un tube, la première est 
moins irritante que le second. 

Il faut distinguer par ailleurs les corps étrangers de la tra- 
chée, des deux grosses bronches, des bronches intrapulmonaires, 
ces derniers heureusement plus rares. Pour ceux de la trachée 
et des deux grosses bronches, l'extraction sous le contrôle de 
l'écran me paraît tellement facile que je suis tenté de Ja quali- 
fier de jeu d'enfant. La difficulté commence seulement quand 
on a affaire à un co:ps étranger des bronches intrapulmonaires. 
Faisons la comparaison entre les deux méthodes. À l’extrémite 
du tube, on voit divers orfices : on s'engage dans l’un d'eux. 
Va-t-on y trouver le corps étranger ? On pousse le tube aussi 
loin que possible ; ne voyant rien, on fait machine en arrière et 
l'on cathétérise au petit bonheur toutes les bronches dont on 
voit l’orifice, jusqu’à ce que l’on tombe dans celle qui contient 
le corps étranger. On est ainsi exposé à cathétériser inutilement 
un certain nombre de bronches, et comme rien n'indique quand 
on a dépassé le niveau du corps étranger, on prolonge trop loin 
le cathétérisme chaque fois qu’on explore une bronche voisine 
de celle qu'on voudrait atteindre. 

Quand on emploie la pince sous le contrôle de l’écran, on ca- 
thétérise aussi un peu au hasard un certain nombre de bron- 
ches, mais on a au moins un point de repère vers lequel on se 
dirige. Quand on s'engage dans une bronche inhabitée, on re- 
counait au moins l’erreur quand on a dépassé le niveau du corps 
étranger: on cathétérise done les bronches sur une longueur 
moindre et ce cathétérisme parait dans tous les cas infiniment 
moins traumatisant, étant donnés les volumes respectifs du tube 
et de Ia pince. On peut ajouter aussi que la pince peut au be- 
soin être enfoncée beaucoup plus loin et pénétrer dans des ra- 


mifications que le tube ne pourrait explorer. 


za 70 = 


La méthode que nous avons décrite compte à son actif (outre 
les nombreux résultats positifs obtenus dans nos recherches ex- 
pérnnentales chez le chien), trois succès chez l'homme. Nous 
avons publié le premier cas; il fut malheureusement suivi de 
la mort de Penfant. Robert Mossis réussit à extraire une aiguille 
des bronches d'une jeune fille de 25 ans, et Francis Huber, chez 
un enfant de 9 ans, enleva un corps étranger sous le contrôle de 
l'écran après l'insuceès de la bronchoscopie. Ces deux cas sont 
rapportés dans Surgery, Gynecology and Obstetrics, mai 1910. 

Je n'insisterai pas sur la technique à suivre, Payant déjà dé- 
crite; je me contente de recommander de procéder avec douceur 
et de ne jamais faire le moindre effort: c'est une condition sine 
qua non de l’innocuité de la méthode. L'opérateur qui manœu- 
vre la pince doit lui-même en suivre à l'écran tous les mouve- 
ments; il doit voir nettement le corps étranger et les mors de la 
pince. Si ces conditions ne pouvaient être réalisées, soit par im- 
perfection du matériel, soit par transparence du corps étranger, 
soit par opacité trop grande du sujet, mieux vaudrait recourir 


à la bronchoscopie, qui conserve alors tous ses droits. 


M. le D” LEJEUNE.  - A la suite des très intéressantes coni- 
munications de nos confrères D’Halluin et Delobel, je voudrais 
vous rapporter Ja relation succincte de deux cas de corps étran- 
gers choisis parmi ceux que j’ai eu l’occasion d’observer, et des- 
quels i] me paraît possible de tirer certains renseignements 
utiles. 

Le premier cas est celui d’un corps étranger des bronches, un 
petit sifflet de métal, de forme triangulaire, aspiré par un en- 
fant de 6 à 7 ans. Amené quelques jours après l’accident au 
service de laryngologie de l'hôpital de Bavière, il fut examiné 
par mon confrère le D” Ledoux, qui ne voulut rien tenter sans 
avoir préalablement soumis l’enfant à un examen radioscopique. 
Nous fimes cet examen et je pris également deux clichés du 
thorax. en pose de 1/5 et 1/10 de seconde, montrant très nette- 
ment le sifflet en question, situé vraisemblablement au niveau 


de la bifurcation de la seconde et de la troisième lobaire droite; 


oo 


— 7l — 


sur les clichés, on constate que la région inférieure du poumon 
est régulièrement opaque suivant une zone triangulaire. Le 
D' Ledoux décida de tenter l'extraction en avant recours à la 
bronchoscopie. Une première tentative ne réussit pas, mais la 
seconde, pratiquée le lendemain, fut suivie d'un succès complet. 
L'intervention ne fut suivie d'aucune suite facheuse, enfant se 
rétablit parfaitement. Le cas dont il s’agit a fait l’objet d’une 
communication présentée au Congrès de laryngologie de Bru- 
xelles, en 1910. 

Est-ce à dire que extraction au moyen de la bronchoscopie 
soit préférable à celle pratiquée sous l'écran ? T est bien diffi- 
cile de se prononcer, aucun cas n'étant superposable au suivant. 
Cependant, je ne crois pas que l'extraction sous l'écran soit pré. 
cisément si facile qu’on se plait à le dire. Chacun de nous sait 
par expérience combien on se trouve gêné par une foule de dé- 
tails au cours de semblable intervention: d'ailleurs, comment 
peut-on être certain, à tous les instants de l’examen, de Vorten- 
tation parfaite du rayon normal, dont la moindre déviation dé- 
placera l’image de l’objet sur l'écran ? Et si l'introduction de 
la pince, sous l'écran, arrive parfois si facilement à son but, ne 
serait-ce pas que le corps étranger, lors de son introduction acci- 
dentelle dans les bronches, a suivi le chemin le plus facile et que 
la pince qui va à sa recherche a elle aussi et pour les mêmes 
raisons quelques chances de suivre précisément ce chemin ? 

Le second cas est celui d'un corps étranger de l’æsophage 
chez un homme adulte: cet homme étant très pressé et mangeant 
gloutonnement, avait avalé un os. Un médecin appelé cerut pou- 
voir, vu la nature du corps, tenter de le pousser plus profondé- 
ment et ainsi le faire parvenir dans l'estomac. Cette tentative 
n'ayant pas réussi, le patient me fut adressé. Sous l'écran, 
ļ aperçus au niveau du rétrécissement cricoidien une ombre al- 
longée verticalement, avec partie médiane moins opaque et deux 
bords plus sombres, telle que la donnerait un os long, un frag- 
ment de cuisse de poulet. par exemple, placé dans l’axe du tube 
csophagien. Le patient ne pouvait nous renseigner sur l’origine 
de cet. os ainsi avalé. 


— 72 — 


Je fis appeler un de mes confrères laryngologistes, le docteur 
Brevre, avec lequel je repérai de nouveau le corps. L'anesthésie 
cocainique avant été faite, l'extraction fut tentée au moyen du 
tube de Kilian; à l'asophagoscope, nous parvenions à voir le 
corps, mais autie chose était de le saisir de façon à l'extraire; la 
pince saisissait bien quelque chose, mais ce n'était que des frag- 
ments de parties molles adhérentes à l'os. Ces tentatives vaine- 
ment répétées, malgré le courage dont faisait preuve le patient, 
étaient péniblement supportées, et à un moment donné un cer- 
tain degré d'angoisse commençait à se manifester chez lui, ren- 
dant plus malaisé encore l'introduction du tube. Nous etmes 
alors l’idée de p'atiquer une injection de morphine; des ce mo- 
ment, l'introduction du tube de Kilian devint manifestement 
moins pénible. Mon confrère parvint enfin à saisir et à extraire 
Je corps. Nous nous rendimes compte que nous avions af- 
faire à deux vertèbres de pore, accolées et entourées encore de 
parties molles: ces vertèbres s'étaient placées dans le sens de 
leur épaisseur suivant un plan sagittal, d’où l’aspect de Pombre 
qui apparaissait à l'écran. Les suites de l'intervention furent 
nulles, le sujet guérit facilement, 

J'ai voulu, par Ja relation de ce cas, attirer l’attention sur 
l'utilité qu'il peut y avoir à associer l'injection de morphine à 
l'anesthésie cocaïnique ` les difficultés devant lesquelles se trouve 
le médecin dans des cas de ce genre, sont parfois considérables, 
et aucun détail pouvant faciliter l'extraction ne me parait de- 
voir être négligé. 

Et puisque la question de l'extraction des corps étrangers est 
soulevée, je me permettra d'ajouter un mot en ce qui concerne 
ceux de l'æsophage. Chacun admet qu'il ne peut être question 
d’une méthode unique répondant à tous les eas. IT faut distin- 
guer suivant que l’on a affaire à des corps mousses dépourvus de 
toute aspérité; i] faut tenir compte de la nature du corps, de 
son volume, de sa forme, de son siège, de la durée du séjour dans 
Veesophage, etc.; mais quel que soit le cas, la radioscopie doit 
toujours précéder toute intervention, et cela. pour les renseigne- 


ments qu'elle seule peut donner. J’ai vu le cas d'un enfant 


E, ee 


avant avalé un petit sifflet en métal, genre d’appeau arrondi, à 
bords parfaitement mousses et réguliers, si l'on sen rapportati 
a l'exemplaire que me soumettalent les parents; mais à lexa- 
men sous l'écran, il apparaissait manifestement que le sifflet ar- 
reté dans l'æœsophage de Penfant depuis une dizaine de jours, 
avant été mordillé par lui, présentait des aspérités et des bords 
tranchants. Ne fût-ce qu’au point de vue du pronostic et des ré- 
serves à faire, ces renseignements, on le conçoit, présentent une 
énorme importance. L'enfant dont je parle ayant subi une ceso- 
phagotomie, on s'aperçut que l’æsophage était perforé en arrière 
du corps étranger, et l'enfant était emporté en quelques jours 
par une médiastinite. 

Mais si examen démontre que l'on se trouve en présence 
d'un corps à bords parfaitement mousses, d’une pièce de mon- 
naie ou autre du même genre, alors j'estime que nous possédons 
dans le crochet de Kirmisson un instrument parfait, ‘ne man- 
quant jamais son but, et que c’est à lui que nous devons recourir. 
J'ai eu l’occasion d'observer un assez grand nombre de ces cas, 
et je ne me souviens pas d’un seul où une première introduction 
du crochet n’a pas suffi, pourvu que celle-ci fût faite avee le 
secours de la narcose. Sans narcose, il en est tout autrement. 

Enfin, je me permettrai de vous citer un dernier cas que j'ai 
également observé et pour lequel il me serait agréable d'avoir 
votre avis sur la ligne de conduite à suivre en semblable occur- 
rence. (C’est celui d’un jeune homme d'une vingtaine d'années 
qui avait avalé une punaise à dessin que je retrouval implant‘e 
vers le tiers inférieur de l’œsophage. Aucune tentative d’extrac- 
tion ne fut faite, et je sais que plusieurs semaines apres mon 


premier examen ce corps était toujours au même endroit. 


M. le Dr D'Harruix. — L'extraction des corps étrangers des 
voies respiratoires doit être faite sous l'écran radioscopique, 
comme je lai écrit ici même (voir Journal de radiologie, 1909, 
p. 422). L’anesthésie chloroformique se fait par intermittence; 
quand l’enfant bouge. on rallume, on donne quelques gouttes de 


chloroforme et puis on fait de nouveau l'obscurité pour exami- 


— 4 — 


ner à l’écran. La bronchoscopie est aveugle; on doit faire le 
‘uthétérisme successif des différentes bronches et se laisser guil- 
der par des impressions tactiles, comme l’a dit M. Delobel; sous 
l'écran radioscopique, on fait la même chose, mais au moins 
est-on guidé par la vue du corps étranger. 

Je conclus : l'extraction sous l'écran est moins traumatisante, 
moins aveugle, plus facile. 

J'ar fait des expériences sur un chien, dans les bronches du- 
quel trois douilles semblables à telle dont vous a parlé M. Des- 
plats furent introduites. Les douilles s'étaient placées dans les 
bronches dans des positions différentes : deux verticalement : 
une ouverture vers le haut: l’autre, ouverture vers le bas; la 
troisième s’était placée transversalement. Elles furent extraites 


toutes les trois avec la même facilité sous l'écran radioscopique. 


M. le D° Biexrarr. ~- L'emploi de la pince œsophagienne 
pour l’extraction des corps étrangers de l’æsophage se trouve 
admirablement réglé par l'examen zadioscopique concomitant, 
ainsi que le prouve l’observation suivante. 

Un homme avait dégluti pendant son sommeil une pièce den- 
taire constituée par une plaque portant trois dents et terminée 
par deux crochets. 

A l'examen oblique du thorax, on voyait parfaitement l’om- 
bre de ce dentier au niveau de la troisième vertébre dorsale. 
L’ingestion d'un cachet de 50 centigramanes de sous-nitrate de 
bismuth montrait qu’il y avait en effet un obstacle à cet endroit, 
le cachet se refusant à franchir ce point même après que le ma- 
lade eut absorbé plusieurs gorgées d'eau. 

Le chirurgien, muni de la pince œsophagienne, se mit en me- 
sure de pratiquer extraction; à l'écran, on distinguait parfai- 
tement la pince: elle deseendait dans l'œsophage et se dirigeait 
vers le corps étranger. Le chirurgien: ne pouvant voir à l’écran, 
se guidait d’après les sensations que lui donnait la pince. A un 
moment donné, il sentit une résistance, saisit quelque chose entre 
les mors de l'instrument et déclara qu’il tenait la pièce dentaire; 


or, il n'en était rien; il avait saisi un pli de la muqueuse et se 


A me M pq © ef EE 


=s*7b = 


trouvait encore à trois centimètres trop haut. Nous n’eûmes que 
le temps de l’arrêter , sans quoi il allait occasionner des lésions 
à la muqueuse. 

I] saisit enfin la pièce par l'extrémité supérieure et nous la 
vimes monter dans l’œsophage; arrivée derrière la fourchette 
du sternum, elle se cala et l’opérateur eut la sensation de ne 
pouvoir continuer sans occasionner de graves lésions; il ouvrit 
la pince et nous vimes le corps étranger redescendre. 

Le malade, très fatigué, à jeun depuis quelque temps, se re- 
fusa à un nouvel essai; on décida de lui pratiquer l’œsophago- 
tomie. La pince, introduite par la plaie, n’eut pas de peine à 
rencontrer le dentier, mais ici encore il se produisit un calage; 
eufin, on en eut raison et le dentier fut retiré. L’opéré guérit 
parfaitement. 

On pourrait croire que l’arrét brusque était dû à la pénétra- 
tion du crochet inférieur dans la muqueuse. Il n'en était rien; 
il était produit par un pli horizontal de la muqueuse : un angle 
du dentier frottant contre celle-ci y provoquait la formation 
d'un pli qui se produisait et s’effacait alternativement jusqu’au 
moment où il devint si marqué qu'il ne s’effaca plus et opposa 
un obstacle infranchissable. 

A propos de l’extraction des corps étrangers des bronches, je 
vous dirai que j’admire beaucoup la dextérité de nos confrères 
de Lille; ils parviennent, à force de patience et d'adresse, a 
aller dénicher les corps étrangers dans la profondeur des pou- 
mons. Comme tout le monde n’a pas leur doigté spécial et ausst 
leurs appareils, je crois qu’il est utile, avant d’intervenir, de 
placer les sujets dans la position de Trendelenburg, la trachée 
presque verticale, et cela pendant plusieurs heures avec quel 
ques repos, bien entendu. Le corps étranger, par son poids, par 
suite des mouvements respiratoires qui élargissent les bronches 
à chaque inspiration, et par suite de la sécrétion de mucus lu- 
bréfiant, le corps étranger a une tendance naturelle à sortir de 
lui-même, ainsi qu’en témoigne une observation que j’ai eu 
l’honneur de vous communiquer antérieurement. (Cfr Journal 


de Radiologie, vol. IV, p. 533.) 


| 
| 
! 
è 
4 
L 
3 


ane, (ee 


M. le Ir LEIEUXE a retrouve à l'écran, dans la partie moyenne 
de Teesophage, une punaise métallique qui y était figée depuis 
un MOIS. 

On vient de nous parler ici de différents procédés: je voudrais 
bien savoir quelle est la conduite à tenir lorsqu'on a reconnu la 
présence d'un corps étranger dans læsophage ou dans les voies 


respiratoires. 


M. le D'E.IIEXRAaRD. Cela dépend des cas. Lorsqu'il s'agit 
de corps étrangers plats, comme Jes pièces de monuale, s’arré- 
tant au rétrécissement cricoidien de l'œsophage, il faut, à lex- 
clusion de tous les autres procédés, pratiquer l'extraction sous 
l'écran radioscopique, dans l'examen latéral, au moyen d’une 
pince à branche glissante. (Voir Journal de Radiologie, 1908, 
p. 390.) 

Lorsqu'il s'agit de corps étrangers (dentiers) pouvant agrip- 
per la paroi œsophagienne, s'ils sont arrêtés au rétrécissement 
cricoidien, il faut tenter l'extraction sous l'écran; mais, si on 
constate la moindre résistance, pratiquer l'œsophagoscopie. 

S'ils sont arrêtés au rétrécissement aortique ou dans toute la 
partie moyenne de l'æsophage, il faut pratiquer l'æsophagos- 
copie, et jamais l'œsophagotomie postérieure. 

S'ils sont arrêtés au cardia, il faut pratiquer la gastrotomie, à 
l'exclusion de tout autre procédé. 

Pour les corps étrangers des voles atériennes, je donnerai la 
préférence à la bronchoscopie. 

A mon avis, l'extraction du corps étranger dont a parlé M. Le. 


jeune doit être tentée à l’œsophagoscopie. 


M. le D D'Hurruix. --- Il est évident qu'on ne peut pas 
établir une règle générale pour l'extraction de tous les corps 
étrangers. Dans le cas des deux dentiers signalé par M. Hen- 
rard, je n'auris pas tenté l'extraction sous l'écran, à travers |: 
larynx, à cause de la nature méme de ces corps étrangers. Mais 
pourquoi naurais-je pas tenté l'extraction sous et apres 


trachéotomie ? Cette méthode est assurément moins aveugle que 


ae, | aon 


l'extraction sous le bronchoscope, puisqu’apres l'extraction du 
premier dentier, M. Goris s'est basé sur l'affirmation de M. Hen- 
rard qu’il y avait deux dentiers pour continuer ses recherches 
et extraire le second dentier. Et d'ailleurs, pourquoi, dans cer- 
tains cas, ne pourrions-nous pas associer les deux méthodes et 


faire la bronchoscopie en nous laissant guider par la radioscopie? 


M. le D’ Lisorre. —- Dans le cas de M. Henrard, j'estime que 
la radiologie doit accorder beaucoup d'attention aux symptômes 
cliniques. Ainsi, comme dans une crisé épileptique, il y a des 
inspirations thoraciques violentes, profondes, logiquement le 
radiologue peut soupconner la présence du corps étranger que 
l’on recherche dans les bronches avant tout. 

Quant à son extraction, par quel procédé faut-il commencer H 


Je répondrai : par le plus inoffensif. Primum non nocere, 


e 


Après avoir placé mon sujet la tête en bas, dans une position 
déclive, ai le corps étranger est arrondi, sans beaucoup d'angles, 
s’il a quelque poids, il pourra sorti: rien que par l'action de 
la pesanteur après quelque temps, ainsi que notre collègue Bien- 
fait en a fait l'expérience. S'il résiste, nous pouvons avoir sur 
lui une action réelle, douce, inoffensive, par des vibrations plus 
ou moins fortes, développées sur la cage thoracique par le mas- 
sage vibratoire au moyen de l’arbre flexible attaché à un moteur. 

A un moment donné, nous pouvons avoir, par cette double ac- 
tion, la satisfaction de voir le corps étranger s'entourer de séc:é- 
tions et être expectoré par un accès de toux. 

Nous n'avons occasionné aucun mal au sujet. Nous ne l'avons 
exposé à aucune complication sérieuse. Si nos tentatives restent 
infructueuses, il nous sera loisible d’avoir recours aux procédés 
que l’on vient de discuter. 


M. le Dr Lavreys. — La première réflexion que mia suggérée 
la relation de notre honoré confrère Desplats a été celle de Bien- 
fait et de Libotte : avec un corps étranger de petit volume, sans 
crochets ni aspérités, engagé dans un tuyau rigide comme une 


bronche, j'aurais certainement commencé par essayer de retour- 


CE - = 


ar 


Aë 


ner le patient la tête en bas avant de recourir à des procédés 
plus dangereux. 

Je crois d'ailleurs qu'en toutes choses il faut éviter d'être 
trop absolu, qu'il est illusoire de vouloir tracer une ligne de 
conduite ne varretur, qu'il faut savoir s'inspirer des circon- 
stances du moment; chaque opérateur a des préférences pour tel 
ou tel instrument qui lui est plus familier, ete., etc. C’est ainsi 
que l’autre jour, dans le cas d'une pièce de 2 centimes ayant sé- 
journé plusieurs semaines dans l'œsophage d'un enfant, des es- 
sais répétés faits à l'écran avec une pince analogue à celle de 
Tiemann n'ayant donné aucun résultat, parce que je ne parve- 
nais pas à entrer en contact avec le corps étranger que je dépas- 
sais toujours, et comme je craignais de produire des lésions, je 
me suis adressé au panier de de Graefe, qui a ramené sans en- 
combre de corpus delicti. | 

Je crois que le panier de de Graefe ne mérite pas la condamna- 
tion dont il a été l’objet dans ces dernières années et que c’est 
un instrument merveilleux s'il est employé avec intelligence et 
prudence. On lui a reproché d’accrocher facilement le cartilage 
cricoide et de provoquer des déchirures. Mais j'ai vu une forte 
olive s'accrocher tout aussi fort. Pour parer à cet accrochage, il 
suffit en général de ramener la tête du patient en flexion sur la 
poitrine de facon à écarter le laryux de la coloune vertébrale, 

Une autre manœuvre très avantageuse, c'est de plonger deux 
doigts au fond du pharynx et de leur faire jouer le rôle de poulie 
de renvoi pour la tige de baleine : de cette façon, la traction 
s'opère dans laxe de l’œæsophage et le larynx s'accroche beau- 
coup plus difficilement. On peut d'ailleurs substituer très avan- 
tageusement aux deux doigts un tube métallique légèrement 
incurvé, comme celui des tamponnateurs vaginaux. Dans ces cas, 
la tige de baleine coulisse dans le tube métallique, dont on glisse 
l’extrémité incurvée dans le pharynx. | 

Un dernier perfectionnement du panier consiste à garnir d’un 
fil de soie chacune des anses du panier. Cela permet de décrocher 
le panier si, éventuellement, il faut, pour retirer le corps étran- 
ger, déployer des efforts qui semblent devoir être dangereux. 


— 19 — 


Dans ce cas, il suffit de repousser l'instrument, de tendre un des 
fils, de façon à ramener une anse du panier contre la tige de 
baleine. On retire alors l'instiument. S'il s'accroche encore, on 
répète la même manœuvre en tendant l’autre fil. 

On pourrait encore songer à utiliser pour l'extraction des 
corps magnétiques un aimant ou un électro-aimant spécialement 
facouné pour cet usage. 

Enfin, on pourrait également employer, concurremment avec 
le bronchoscope, l'aspiration au moyen d'une trompe à vide pour 
certains Corps. 


M. le D° E. Henrarp. - - Si vous n’avez pas tenté l’extrac- 
tion avec la pince que (at décrite, je ne discute pas. Quant à 
l’extraction que vous avez faite avec Je panier de de Graefe, je 


ne puis dire qu’une chose, c'est que l'enfant a eu de la chance. 


M. le Dr LEJEUNE a toujours vu réussir l’extraction des pièces 
de monnaie de l’œsophage avec le crochet de Kirmisson, sous 
anesthésie chloroformique. 


Lys. 2 
} v A — e wa 


Fracture intra-utérine du fémur 


M. le Dr Kaïsix développe, clichés à l'appui, sa communi- 
cation, qui paraîtra in extenso dans le prochain fascicule. 


LE 
VE CONGRES DE RADIOLOGIE DE BERLIN 


(AVRIL 1910) 


I. Le radiodiagnostic 
A. LES AFFECTIONS OSSEUSES 


Furrz KôxiG (8). Résultats du traitement des fractures sous 
le controle des rayons A. 


Ls ravons X sont évidemment indispensables dans certaines 
fractures qui ne peuvent être décelées autrement; mais leur 
utilité est surtout grande dans la reposition des fragments. En 
effet, c'est le résultat de examen radiologique qui fixe les indi- 
cations de l'intervention opératoire. Cette dernière se pratique 
immédiatement apres l'accident, malgré la présence de l’œdème 
ou de Phématome. Une intervention immédiate ou du moins 
précoce est Ja condition requise pour la réussite de ces opéra- 
tions. Ainsi, par exemple, dans la fracture intracapsulaire du 
fémur, il est absolument illusoire de s'attendre à la soudure des 
fragments. Il faut pratiquer aussitôt la suture osseuse chez les 


sujets Jeunes, la résection de la tête fémorale chez les personnes 


3 


as, 


gées. L'intervention précoce est encore indiquée dans les frac- 


tures dentelées, rendant la coaptation des fragments impossible. 
Parfois l’intervention sera tardive, si les moyens conservatifs 


se sont montrés inefficaces. 


(") Les chiffres entre parentheses, indiquent les numéros d'ordre des commu- 
nications qui ont été faites au Congres. 


— 8] — 


En dehors de cette utilisation spéciale des ravons X, dans un 
but chirurgical, l’examen radiologique des fractures se bornait 
trop souvent jusqu'ici au diagnostic de leur nature, de leur al- 
lure spécifique, de leur physionomie propre. Il s'agit de montrer 
aujourd'hui le résultat de l'exploration systématique au cours 
du traitement, c’est-à-dire de suivre la formation du cal. On dis- 
tingue trois espèces de cals : le cas endostal partant de la moelle: 
le cal intermédiaire partant du bord de la fracture, de la por- 
tion corticale de l'os (ces deux premiers sont peu importants) ; 
enfin, le cal périostal, le seul qui soit efficace et constant. C’est 
ce dernier qui forme notamment les redoutables synostoses des 
fractures de l’avant-bras. Pour conclure à la guérison d’une 
fracture, il faut constater sur la radiographie : 

1° La disparition du trait clair représentant la solution de 
continuité ; 

2° La prolifération du cal. 

En ce qui concerne le premier point, disons que le trait clair 
peut persister malgré le cal, lorsqu'une solution de continuité 
existe dans le périoste, d’un côté, ou bien qu’il y a interposi- 
tion de parties charnues entre les fragments; d'autres fois, il 
persiste en l’absence de cal; il faut alors provoquer la formation 
de ce dernier, en excitant les surfaces de contact par des injec- 
tions de teinture d’iode, par exemple. Si le cal existe aux deux 
fragments, sans toutefois les réunir, il faudra pratiquer une 
opération ostéoplastique. Enfin, citons pour mémoire, l'impor- 
tance de l’examen radiologique dans les fractures anciennes et 


dans les cals exubérants. 


Muskar (23). Signification de Veramen radiologique dans le 
diagnostic différentiel du pied plat. 

Lorsque le pied ne supporte pas la pression du corps, le pre 
mier métatarsien, vu sur une radiographie latérale, cache les 
autres métatarsiens. Si le pied se trouve soumis à la pression 
statique, c’est la tête des troisième et deuxième metatarsiens qui 
repose sur le sol, et se trouve plus bas que les sésamoïdes du pre- 


mier, contrairement à l’opinion autrefois classique. Le pied plat 


subit un mouvement de pronation qui se passe dans l’articula 
tion calcaneo-astragalienne. Le chevauchement du calcanéum 
sur l'astragale produit un déplacement du pied dans sa totalité, 
latéralement et en dehors, ainsi que l'effacement de la voûte 
plantaire; les ligaments sont tendus, les articulations baillent, 
les os s'écrasent; le naviculaire arrive a terre, le bord du pied 
devient convexe; sur le cliche, la superposition des os change 
fu dehors des cas d'origine congénitale ou rachitique, les pieds 
plats reconnaissent Comme cause une statique défectueuse. 

La symptomatologie de l'affection peut donner lieu à des er- 
reurs de diagnostic. Parmi elles, citons les exostoses calcanéen- 
nes, qui sont souvent douloureuses et qui sont d'origine trauma- 
tique, rhumatismale où gonococeique. Un des troubles les plus 
intéressants pouvant amener des douleurs dans la voûte plan- 
taire, et méme Ja claudication intermittente, au mieux des arrêts 
spontanés dans la marche, consiste dans la calcification ou 
l'épaisissement des artères pédieuses ou tibiales, que l’on peut 


mettre en évidence à l’aide d’ampoules très molles. 


Lévy-Dorn (39). Le diagnostic radiologique du rachitisme. 


I] est possible, contrairement à l'opinion habituelle, de voir 
sur la radiographie si le processus rachitique est guéri, ou en 
voie d'évolution, de suivre les progrès de la guérison, de dépis- 
ter la récidive éventuelle, Ce processus est caractérisé par une 
prolifération exubérante de tissu ostéoïde compact, mais sans 
chaux, qui se substitue au tissu osseux et cartilagineux, de sorte 
que les os perdent leur consistance, deviennent mous; de là des 
difformités épi et diaphysaires. Sur la plaque photographique, 
les os se montrent translucides. Le rachitisme se traduit surtout, 
tant dans la diaphyse que dans l'épiphyse des os longs, par des 
troubles de l'ossification endochondrale. La croissance du carti- 
lage épiphysaire est irrégulière; Jes lignes d’ossification qui le 
délimitent présentent un aspect frangé. 

Pour interpréter convenablement les clichés, il importe de se 


rappeler : 1° que le cartilage n'apparait pas sur la plaque; 2° que 


— 83 — 


le tissu ostéoïde compact donne une ombre faible; 3° que les tra- 
bécules osseuses donnent une ombre plus forte. 

Le processus de guérison commence par un dépôt de chaux 
aux extrémités de la diaphyse sous forme d'une calotte qui 
s'élargit et s’aplatit; puis le processus s'étend à toute la dia- 
physe, le tissu ostéoide s’intiltre de chaux, les trabécules osseuses 
se reconstituent, la spongieuse réapparaît; l’os reprend peu à 
peu son apparence normale; mais souvent il conserve un aspect 
lourd, massif. La restitutio ad integrum constitue l’exception. 

Ainsi la calcification dans le tissu ostéoïde et dans le cartilage 
va de pair avec la régression de la maladie. Aussi en cas de 
récidive la décalcification se produit-elle à nouveau; il peut se 
former ainsi des stratifications osseuses qui ne sont que le reflet 
de l’évolution saccadée, par à coups, de l'affection. 

Dans les différents os, ainsi que dans les deux extrémités d’un 
même os, le processus rachitique peut se trouver à des stades dif- 
férents ; mais les parties homologues d’un même os dans les deux 
membres sont fréquemment atteintes au même degré, à telle 
enseigne que les lésions unilatérales plaident contre le rachi- 
tisme. En outre, il n’y a pas de rapport entre l’étendue des lé- 
sions et la durée probable de la cure. 


B. LA TUBERCULOSE PULMONAIRE 


Rreper (16). Formation de cavernes au début de la tuber- 
culose pulmonaire. 


Pour que les cavernes puissent être diagnostiquées clinique- 
ment d’une façon certaine, il faut qu’elles soient grandes, su- 
perficielles et à parois infiltrées. Au moyen de la radiographie, 
on peut également dépister celles qui sont petites, centrales, non 
infiltrées. Evidemment, ces cavernules ne se présentent pas sous 
le même aspect que les grandes cavernes anciennes; celles-ci sont 
comme taillées à l’emporte-pièce; leur contenu est homogène, 
amorphe; elles se différencient nettement du tissu pulmonaire; 
celles-là se distinguent mal des tissus voisins; leur paroi circu- 
laire est parfois tenue; si elles sont isolées, elles sont enrobées 


NET — 


dans du tissu sain, et Ja structure pulmonaire se projette sur 


l'aire caverneuse. 

Il importe de se pénétrer de ce fait que les cavernes ne sont 
pas un attribut des tubereuloses avancées, Elles sont fréquentes 
au debut, et sont situées alors sous la clavicule, dans le sommet, 
exceptionnellement dans le voisinage du hile, où elles peuvent 
être confondues avec la section d'une bronche; il est le plus 
souvent impossible de Jes diagnostiquer cliniquement. Si l’on 
suit leur évolution ultérieure sur une série de radiographies suc- 
cessives, on constate leur agrandissement progressif; le plus sou- 
vent, elles restent longtemps stationnaires, d'autres fois elles se 
rétrécissent, s'asséchent, se calcifient, voire se cicatrisent entiè- 


rement. 


ReEDIGER (41). Les déplacements d'organes dans la phtisie 


Dans la forme fibreuse de la tuberculose pulmonaire (sclé- 
rose où cirrhose pulmonaire) Je tissu cicatriciel remplace le 
{issu élastique, et amène, par sa rétraction, des déplacements 
d'organes voisins, surtout lorsqu'il y a prédominence des lésions 
d'un côté. Citons parmi les conséquences d'un pareil processus, 
Ja déviation unilatérale de la trachée; Ja bifurcation des bron- 
ches, normalement cachée par la colonne vertébrale, devient vi- 
sible; le médiastin et le poumon qui est le moins atteint, sont 
attirés du côté du poumon qui l’est davantage; le cœur subit une 
dislocation, une torsion sur son axe, à moins d’adhérences pleu- 
rétiques gauches; le diaphragme, à gauche surtout, occupe une 
position élevée; enfin, l’œsophage peut être dévié également. 
Avant l’ère radiologique, toutes ces perturbations intrathoraci- 


ques n'étaient ni soupconnées, ni appréciées. 


ALEXANDRE BETA (42). Aperçu général sur la tuberculose 
pulmonaire, 

L'auteur montre à la faveur d'une série de diapositives, les 
stades progressifs de l'invasion pulmonaire. C’est d'abord at 
début Pinfiltration des ganglions bronchiques; les variations 4° 


teinte des champs pulmonaires, dues à des phénomènes pleuraux 


— 85 — 


passé inapercus ou à une variation dans la teneur en air; puis 
c'est la péribronchite qui s'étend pas à pas, des ganglions du 
hile vers les territoires infectés, l'extension de proche en proche 
le long des voies Ivmphatiques, les grands foyers d'infection, 
produisant par une sorte de rayonnement la dissémination de 
foyers plus petits qui se développent à leur tour. Enfin, c'est la 
caséification des fovers, leur calcification ou leur évidement en 
cavernes. Le plus souvent, les deux poumons sont atteints, bien 
que les lésions prédominent d'un côté. 


C. AFFECTIONS DU TRACIUS DIGESTIF 


OLBERT et HOLZKNECHT (18). Atonie de l'asophage (pseudo- 
œsophagisme). 

Le plus souvent dans les symptômes d’œsophagisme ou sté- 
uose haute, il ne s’agit que d’atonie, car la sonde passe faci- 
lement, et l’ingestion d’une quantité suffisante d’eau fait pro- 
gresser le bol arrêté, comme on peut s’en assurer sur l'écran; 
on observe donc ce fait, contradictoire en apparence, qu’une pe- 
tite quantité de substance pâteuse passe mal, tandis qu’une quan- 
tité plus considérable passe mieux. Ces affections sont greffées 


sur des névroses. 


Havpeck (45). Au sujet du diagnostic radiologique des ulcé- 
rations de la partie moyenne de l’estomac. 

Ni les expériences faites chez les animaux, ni les cas elini- 
ques n’ont permis de constater, sur les ulcérations gastriques, 
un dépôt de matière bismuthée, facilitant le diagnostic de leur 
localisation. On obtient bien une autre origine. Voici les deux 
principales causes de leur production : 

1° Lorsque l’ulcère perforant s’est étendu à la substance d'un 
organe voisin, le foie, le pancréas ou la paroi abdominale anté- 
rieure, il se creuse, au sein de leurs tissus, une niche, qui après 
s’être vidée partiellement, contient un peu d’air; le bismuth 
s’accumulant alors dans cette anfractuosité donne une image ty- 


pique : l'ombre bismuthée est surmontée d’une bulle gazeuse qui 


— 86 — 


en accuse le contraste. Par la palpation, on ne peut pas diffé- 
rencier cette tache d'avec la portion moyenne de l'estomac; sui. 
vant que la cavité aura été creusée aux dépens du foie ou du 
paucréas, la respiration déplacera ou non l’ombre bismuthée ; 

2° Des restes de la pate bismuthée peuvent s’accumuler au- 
dessus d’un rétrécissement, ou dans un diverticule situé en 


amont, et s’immobiliser assez longtemps en cet endroit. 


| 

HESsMANN (19). Contribution à l'étude de la fonction du 
côlon. 

La segmentation du bol fécal dans le côlon correspond à un 
stade de repos. I] ne se produit aucune locomotion de la masse 
copro-bismuthée dans le côlon. pendant la défécation. Cepen. 
dant, sous l’influence de l'effort, d’un lavement glyceriné, il se 
produit, il est vrai, un léger cheminement. L’évacuation du 
côlon serait un phénomène transitoire, de courte durée, dû à 
la péristaltique, et se produisant trois à quatre fois pendant les 
quinze heures de réplétion de l’organe (de la cinquième à la 
vingtième heures après l’ingestion). 


D. PUBLICATIONS DIVERSES 


GRAESSNER (20). Tuberculose primaire du rein. 


L’auteur montre un cas de tuberculose primaire du rein, avec 
atrophie de l’organe; l’uretère dilaté est calcifié sur une grande 
partie de sa longueur. On conçoit la confusion possible avec la 
néphrolithiase. 


Krennéock et Fister (29a). Déplacements des viscères intra- 
thoraciques dans la position renversée. 

Bien que les données obtenues soient sans grande utilité pra- 
tique. il est du moins intéressant de constater les déplacements 
que subissent les organes intra-thoraciques dans cette position 
anormale. On peut cependant s'assurer ainsi de la mobilité ou 
de la fixité relative du cœur et du diaphragme. dépister de petits 
exsudats cachés dans les parties déclives des sinus diaphragma- 
tiques, observer le déplacement des liquides dans les cavernes. 


- 


== RY — 


On suspend le sujet de l'expérience par les genoux et on main- 
tient cette position pendant une demi ou une minute. I] se pro- 
duit une réduction du diamètre vertical du poumon, lorsqu'on 
passe de la station verticale à la position couchée, puis une nou- 
velle réduction, plus forte, du méme diamètre, a lieu lorsqu'on 
passe du décubitus dorsal à la position renversée : en d’autres 
termes, le diaphragme se rapproche de la tête; la portion arté- 
rielle de l’ombre supracardiaque se ramasse et s'élargit; laxe 
longitudinal du cœur se rapproche de l'horizontale : en outre, le 
thorax change complètement de forme, s'élargit, de sorte que 
les rapports des organes y renfermés se modifient: les poumons 
diminuent de volume; la dilatation inspiratrice du thorax ne 
compensant pas la perte de l’espace résultant de la position dé 
clive du diaphragme, il se produit un sentiment de dvspnée, 
pour peu qu’on prolonge la durée de l'expérience. 

L’amplitude de l’oscillation diaphragmatique est sujette à 
d’assez grandes variations : l’entéroptose, la réplétion des or- 
ganes abdominaux, notamment de l’estomac, la parésie ou dimi- 
nution du tonus diaphragmatique l’augmentent; l’adipose, Pem- 


physème, la scérose pulmonaire, la diminuent. 


KiexBôck (29¢). Les modifications respiratoires dans Pappa- 


reil pneumatique de Brauer-Dräger. 


Il résulte des constatations faites par l’auteur chez un jeune 
homme soumis à une augmentation de pression de 1/100° atmos- 
phere, à l’aide de l’appareil précité, employé au cours de cer- 
taines interventions sur les organes intra-thoraciques, que le 
périmètre thoracique augmente effectivement de 1 centimètre: 
que le diaphragme et le cœur s’abaissent et sont refoulés: que 
l’ombre cardiaque diminue légèrement de volume tandis que 


l’ombre supracardiaque s’élargit. 


RIEDER (48). Un cas d@acromégalie. 

L’auteur cite un cas d’acromégalie chez une femme. Voici les 
traits principaux du tableau pathologique : les pieds et les 
mains sont massifs, surtout en raison de l’hyperplasie des tissus 
mous: hyperplasie des bases phalangiennes, exostoses aux dia- 


— 88 — 


phvses des os longs de la main et du pied; dolicéphalie, progna- 
thisme, élargissement de la selle turcique, tumeur hypophysaire 
visible sur le cliché, déformation du clivus, élargissement des 


sinus frontaux et maxillaires. 
I. APPLICATIONS CHEZ LES ANIMAUX 


EBERLEIN (22). Contribution à l'étude de la polydactylie chez 
le cheval. 

La polydactylie n’est pas rare chez l'homme ni chez nos ani- 
maux domestiques : le cheval, le bœuf, le pore. Chez l’homme, 
il s’agit le plus souvent de cas tératologiques: chez les animaux, 
au contraire, l’origine du phénomène est atavique. En effet, une 
évolution relativement récente a réduit chez eux le nombre des 
métacarpiens ou tarsiens, et la polydactylie est tout simplement 
attribuable à la réapparition d'un caractère ancestral. Aussi, les 
doigts surnuméraires sont-ils complets et parfaitement articules 
avec le métacarpe ou le métatarse. Dans les cas tératologiques, 
il s’agit habituellement d'anomalies aceidentelles du germe ou 
d’un dédoublement provoqué par des brides amniotiques. 

L'auteur rapporte cing cas chez le cheval se répartissant parmi 


les deux variétés de polydactylie. 


GoriscrHALKk (41). L'utilité des rayons X dans la médecine 
vétérinaire. 

L'animal ne pouvant nous renseigner sur ses sensations ou 
ses douleurs, on conçoit l'utilité particulière des ravons X dans 
la médecine vétérinaire, L'anatomie comparée peut également 
tirer profit de la découverte de Röntgen. L'auteur montre une 


série de clichés se rapportant à des cas de pathologie animale. 
II. La thérapeutique radiologique 
A. APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES 


ALBERS-SCHONBERG (2). La Rôontgenthérapie en gynécologie. 
L'auteur, se basant sur ses expériences personnelles et sur la 


littérature actuelle, arrive aux conclusions suivantes 


— 89 — 


1° Les rayons X produisent l’atrophie du follicule de Graaf, 
d'où monopause artificielle : rapide et définitive chez les femmes 
au voisinage de l’âge critique; plus longue et transitoire chez les 
femmes plus Jeunes à cause des phénomènes de régénération ; 

2° L'application des rayons est indiquée dans les myomes. 
Ceux-ci diminuent et disparaissent quelquefois complètement ; 
les hémorragies cessent. Ces phénomènes, qui se trouvent sous 
la dépendance de l’atrophie ovarique, sont peut-être dus aussi à 
l’action élective des rayons sur le tissu myomateux. Quelques 
vas cependant se montrent réfractaires. Il est bon de ne pas iu- 
sister alors sur la cure. Les myomes intra-muraux sont les plus 
favorables au traitement; les submuqueux, à cause de laug- 
mentation des hémorragies au début de irradiation, ne doivent 
pas étre traités. Egalement contre-indiqués, sont les cas qui se 
compliquent d’anémie posthémorragrque ; 

3° La véritable indication de l'emploi des rayons Röntgen se 
trouve dans les troubles et hémorragies de la ménopause chez 
les femmes ayant dépassé 48 ans. Ici la cure est en général ra- 
pide et radicale. Même si la ménopause ne survient pas, il y a 


du moins une forte amélioration des symptômes pathologiques. 


Gauss (3). L’irradiation profonde appliquée en obstétrique 


et en gynécologie. 


L'auteur croit que cette médication se trouve indiquée dans 
les carcinomes inopérables ou dans les carcinomes opérés pour 
prévenir la récidive; dans les myomes, les métrorrhagies ord.- 
naires de la ménopause, dans les dysménorrhées, dans la tubercu- 
lose pulmonaire, en vue d'obtenir l'avortement artificiel, du 
moins dans les tout premiers mois de la grossesse, et d'arriver 
ainsi à la stérilisation qui favorise l’engraissement. 

Au lieu d’irradier comme d'habitude la partie médiane, on 
attaque latéralement et vaginalement. On peut ainsi raccourcir 
la durée du traitement. 

Les avantages du traitement radiothéorapique en obstétrique 
et en gynécologie sont assez grands pour qu'on ne puisse plus 


actuellement s’en passer. 


— 90 — 


Tlesssrann (6), à la suite d'applications de doses massives 
(40 à 60 X), transforme certaines tumeurs inopérables en cas 
opérables . 


Donan et SELKA (15). Résultats de la radiothérapie dans le 


rhumatisme articulaire chronique. 


Dans la polvarthrite chronique et déformante, ot les surfaces 
articulaires sont modifiées, les résultats sont favorables, l'amé- 
horation souvent durable. Ce traitement est basé sur l’action des 
ravons A sur les parties profondes : muscles, os et ligaments; 
son action analgésique est manifeste; les douleurs s’améliorent ; 
le gonflement périarticulaire diminue, probablement par le ta- 
rissement des sécrétions internes: la raideur et l’ankvlose s’amen- 
dent sous l’influence des ferments fibrolytiques mis en liberté 
par les leucocytes: les mouvements actifs et passifs s’amplifient. 
Dans les lésions aiguës ou subaigués, les résultats ne sont de loin 
pas aussi favorables que dans les formes anciennes, spécialement 
dans les cas d’origine gonococcique. 

On applique la méthode expéditive : le malade est soumis à 
une série de séances au cours desquelles il recoit chaque fois une 
demi-dose normale; ces séances se succèdent de quinze en quinze 
Jours, et le traitement se prolonge pendant un an. On utilise un 


filtre d'aluminium pour éviter une réaction cutanée. 


SCHMIDT (1) relate certaines cas de tumeurs traités avec suc- 
cès par les rayons X. I] à observé une réduction très considé- 
rable, non pas une disparition intégrale. Il cite : 

Un cas de sarcome inopérable du cou et des ganglions axil- 
laires; 

Un cas de sarcome inopérable de Pamygdale gauche avec mé- 
tastases ganglionnaires ; 


Une tumeur angiomateuse de la joue gauche. 


Van SENGRUSCI (40) cite un eas de rhinosclérome considéra- 
blement amélioré en seize mois de traitement à l’aide des 


rayons XÑ, ainsi qu’un eas de sarcame de l'oreille dont il a pu 
| | 


= 91. = 


amener la fonte en une dizaine de séances. Ni dans l’un ni dans 
l’autre cas, il n’ose affirmer la guérison définitive. 


B. EFFETS DES RAYONS A SUR L'ORGANISME 


REIFFERSCHEID (4). Etude histologique concernant Vinfluence 


des rayons X sur les ovaires de la femme et des animaux. 


Expériences chez la souris. —- Des doses relativement faibles 
produisent des lésions plus ou moins profondes de l’épithélium 
folliculaire, pouvant aller jusqu’à sa disparition, puis des 
modifications profondes de l’œuf; le stroma ne semble pas ou 
peu influencé. L'application de doses fortes entraîne la modifi- 
cation complète de tout le tissu ovarique. 

Expériences chez le singe : Déjà macroscopiquement, on ob- 
serve une différence de grandeur entre l’ovaire irradié et l’ovaire 
intact: le premier a subi une réduction d’un tiers. Microscopi- 
quement, on constate encore une fois une perturbation pro- 
fonde de l’épithélium folliculaire et de l’œuf, mais ici, à Pin- 
verse de ce qui se passe chez la souris, c’est la cellule-œuf qui 
disparaît la première. 

Expériences chez la femme où, à la suite d'opérations de di- 
verses natures, les ovaires ont été enlevés après avoir été irra- 
diés. Ici ce sont les follicules primordiaux, puis les follicules 
proprement dits qui sont atteints par le processus atrésique. 


Max Lévy-Dorx (9). La question de Vidiosyncrasie. 

Il y a d’abord l’idiosyncrasie quantitative, c’est-à-dire celle qui 
a rapport à la quantité des rayons X, à la dose. Beaucoup d’au- 
teurs nient son existence. Si l’on excepte les cas de brûlures qui 
se sont produits au début de l’ère radiologique, les rares acci- 
dents iqui depuis se rencontrent dans une utilisation diagnos- 
tique ou thérapeutique extraordinairement étendue, sont attri- 
buables à des doses se rapprochant trop de doses pathologiques 
pour que l’on puisse prononcer le mot d’idiosyncrasie. 

Il y a lieu de distinguer aussi l’idiosynerasie qualitative, Si 
l’on peut dire. Dans la réaction de type normal, il faut distin- 
guer la dose qui produit l’érythème de celle qui produit la chute 


— 92 — 


Mw 


des poils; celle-ci est légérement supérieure à celle-là. Mais il 
existe des déviations du type normal, notamment en ce qui con- 
cerne le moment de l'apparition de lérythème. La reaction peut 
être précoce : au lieu d'avoir une période d'incubation d'une di- 
zaine de jours, elle se produit au bout de quelques heures, au 
bout d'un jour. Cette réaction précoce est bien due aux rayons X, 
mais ce n’est pas une vraie réaction précoce; car son allure est 
toute différente de la réaction normale; elle peut se rencontrer à 
la suite d'applications de doses moindres que la normale et ne pas 
se produire dans des cas où l’on a manifestement dépassé cette 
dernière. L'auteur croit fermement que ce ne sont pas les mêmes 
“léments cutanés qui sont influencés. Il s'agirait dans ces cas de 
Jésions du tissu pigmentaire et non d'une hypersensibilité vas- 
culaire, comme l'admettent d'autres radiologues. Il faut tenir 
compte enfin de la réaction tardive, se produisant au-delà des li- 
mites de l’incubation habituelle. 


ITERMANN-PLAGEMANX (14). ; - Il résulterait d'expériences 
faites sur des chiens, placés dans des conditions analogues à 
celles où se trouvent les enfants qui, atteints de luxation congé- 
nitale de la hanche, se trouvent soumis à des examens radiologi- 
ques répétés, il résulte de ces expériences, dis-je, que l’atrophie 
des membres et des os qui survient au cours de cette maladie est 
due à un défaut d'usage (atrophie par inactivité) et ne saurait 
être attribuée aux rayons Röntgen. Néanmoins, il est bon d'ob- 
server une certaine prudence dans la durée et l’espacement des 


examens successifs. 


Mayer (13). Traitement de la dermatite chronique profes- 
stonnelle à Paide de l'acide carbonique liquide. 

Pour les uleérations de petite dimension et pour les épithe- 
liomas cornés, l'auteur a obtenu des résultats rapides et tres heu- 
reux par la méthode recommandée par Pusey dans le traitement 
des cancroides : elle consiste à appliquer sur la partie malade, 
pendant dix à soixante secondes, de la neige pétrie d'acide car- 
bonique; il se produit ainsi une réaction inflammatoire avec 


brülure, et escharre éliminatrice. "7 & 


EG ee 
C. TECHNIQUE THÉRAPEUTIQUE 


GorrwaLp Scuwarz (7). Méthode de désensibilisation. 

On peut, en comprimant la peau à Taide de différents sys- 
tèmes, par exemple de planchettes en bois, de luffa, diminuer la 
seusibilité de la peau et donner une dose double ou triple de la 
dose normale, sans obtenir de réaction. L'auteur se sert de la 
dose normale, sans obtenir de réaction. L'auteur se sert, lui, pour 
les parties convexes du corps, de la bande compressive élastique 
de Bier; pour les parties concaves, il emploie un coussin pneu- 


matique que l’on peut aisément insuffler. 


Quirine (5). Rôntgenthérapie avec séances réduites. 

L'auteur s’est demandé si les appareils modernes à grande in- 
tensité de courant, qui diminuent dans une si forte mesure le 
temps d’exposition des prises radiologiques, ne s'appliqueraient 
pas à des essais thérapeutiques de cures expéditives. Et d’abord 
les conditions du problème varient, suivant que l’on se propose 
d'entreprendre une irradiation superficielle ou profonde. C’est 
évidemment une question d’ampoule. Pour atteindre la profon- 
deur des tissus, il faut un degré de dureté que les ampoules 
ne peuvent maintenir lorsqu’on se sert des appareils à haute 
tension, sans interrupteur. La où il faut employer une ampoule 
dure, ou illuminer longtemps, comme dans la radioscopie, l'an- 
cien inducteur se montre supérieur. S'agit-il, au contraire, d'ir- 
radiations superficielles, comme dans les affections cutanées, là 
les résultats de la méthode intensive sont bons. 

Pour ce qui regarde la technique même de la méthode, disons 
que l’auteur se sert de grandes Gundelach de 20 millimètres, qui 
se montrent très constantes, ainsi que d’ampoules Müller, va- 
riété e Mammuth ». La charge est de 30 milliampères, l'illu- 
mination dure trois secondes et est suivie d'une pause de une 
demi à une minute pour permettre à l’ampoule de se refroidir 
quelque peu; puis a lieu une nouvelle illumination suivie d’une 
phase. de repos, et ainsi de suite. La distance devient ici très im- 
portante; un dosage minutieux, d’après le système Kienbéck, est 


nécessaire, On peut obtenir ainsi en trente secondes, et à la dis- 


nr 


tance de 6 centimètres, une dose de 10 X (Erythemdose), soit 
en treute fois moins de temps que par la méthode de l’ancien 
inducteur, en supposant les ampoules chargées de 3 1,2 milliam- 
pères, où encore en cinq fois moins de temps qu'en employant 
l'ampoule Burger (Centraltherapierühre), qui, au surplus, est 
tres delicate et d'un usage restreint, 

On objecte à cette méthode que l'on peut facilement dépasser 
Ja dose, à cause de la quantité énorme de ravons émise par se- 
conde; Quiring estime qu'il suffit d’un peu de prudence et d’ha- 
bitude pour éviter cet écueil; s’il s’agit de doses fractionnées, le 
danger est évidemment moindre; mais si l’on désire donner la 
dose qui produit l’érvthème en une fois, il faut donner plutôt 
un peu moins, ou encore mieux l’appliquer en deux séances. Par 
contre, quelle économie énorme de temps cette methode ne pro- 
cure-t-elle pas au médecin, qui peut traiter tous les cas lui- 
méme ? Quel avantage pour le patient, qui peut notammeut 
maintenir plus facilement certaines positions difficiles ? L’au- 
teur fait part de ses essais et des bons résultats qu’il a obtenus 
dans les caneroides, le sycosis, le psoriasis, le favus, la micros- 
porie, etc. 


D. DosaGE 


KLInGELFUss (34). Etude comparative entre le dosage à l’aide 


des unités électriques et celui de Saboureaud-Noiré. 


La méthode de dosage des rayons X à l’aide des unités élec- 
triques est basée sur les indications combinées du milliampère- 
mètre et du sclérometre. Ce dernier instrument, très sûr et d’un 
maniement facile, permet de juger de la qualité des rayons X. 
Il comporte un nombre de divisions beaucoup plus considérable 
que les échelles de dureté habituellement en usage; il est done 
plus précis que ces dernières. 

L'auteur compare la sensibilité de sa méthode à celle de Sa- 
boureaud-Noiré, qui est à la fois très répandue, et qui constitue 
le type des méthodes par virage direct. A cet effet, il institue 
une série d'expériences dans lesquelles il évalue le nombre 


d’unités électriques nécessaires pour produire le virage de la 


_ 95 — 


pastille de platino-cyanure. Il arrive aux concfusions que non 
seulement son procédé peut être substitué au dosage de Sabou- 
reaud-Noiré, mais en outre qu'il est plus précis. 

Nécessairement, il faut que les expériences soient bien con- 
duites : il faut notamment que, dans une même série d'expé- 
riences, le nombre des interruptions du primaire soit constant ; 
il faut régler invariablement la distance de la pastille-témoin : 
éviter son échauffement et l’exposer toujours au même faisceau 
actinique ; annuler le courant de fermeture, enfin employer une 
ampoule capable de maintenir son degré de dureté au cours 
d’une expérience. 

Si nous désignons par I l'indication du milliampéremétre, 
par H celle du scléromètre, par t le temps de l'expérience, HIt 
sera la quantité d'unités électriques nécessaire au virage de la 
pastille-témoin. Entre certaines limites, une même valeur du 
produit HI peut être obtenu de différentes facons, et l'on concoit 
aisément que la valeur des deux facteurs variera inversement 
l’une de l’autre. Si, par exemple, on augmente le nombre des 
interruptions, les degrés du sléromètre augmentent, et il fau- 
dra, pour conserver au produit HI une valeur constante, donner 
un milliampérage moindre, afin d'obtenir, dans le même laps de 
temps une dose normale de 10 X. Aussi l’indication du milli- 
ampere est-elle par elle-même insuffisante. On pourrait, il est 
vrai, se passer du scléromètre, si le nombre des interruptions 
était constant et at d'autre part, l'ampoule pouvait toujours 


conserver la même dureté, ce qui n’est pas le cas pratiquement. 
III. Technique 
A. TECHNIQUE GENERALE 


Gustave Loose (25). Prises instantanées, rapides et avec pose. 


On a cherché à réduire le temps de pose de diverses facons : 


Ir En rendant les ampoules plus robustes, ce qui permet de 
les charger davantage. À ce point de vue, il semble que l’on soit 


resté plus ou moins stationnaire dans ces dernières années; 


— 95 — 


à 


2° En améliorant Vinstrumentation; apres le triomphe des 
grandes bobines sur les petites et les progrès accomplis par l'em- 
plot de l'interrupteur Wehnelt, on en vient aux appareils sans 
interrupteurs : le Grissonator, le Snook (Siemens), l'Idéal (Rei- 
niger). Mais il faut bien reconnaitre que les fortes intensités 
employées sont éminemment destructives des ampoules; 

3° Par l'augmentation de la sensibilité des plaques photogra- 
phiques ou l'emploi d'écrans renforçateurs, notamment de la 
« Gehler-Folie ». Pratiquement, on peut classer les radiogra- 
phies en trois groupes, d’après la durée de la pose : 

a) Epreuves ordinaires nécessitant une ou plusieurs minutes 
pour leur confection. Elles resteront toujours les épreuves de 
choix pour Jes membres et pour la grande majorité des prises 
exigeant de grands détails; 

b) Les prises rapides dont le temps de pose est exprimé en 
secondes; on les obtient soit par l'écran renforcateur, la e Geh- 
ler-Folie », soit en augmentant l’intensité de la charge; 

cl Les éprenves instantanées, obtenues en fractions de se- 


conde; c'est la méthode de l'avenir. 


Rosextuan (30). Vetteté et contraste des radiogrammes. 


Certains diagnostics de précision exigeraient de nos clichés à 
la fois un grand contraste et une grande netteté, La première 
qualité s'obtient assez aisément à l’aide d'une ampoule molle; 


Ta seconde exige : 


a) Un foyer radiogène aussi petit que possible; or, cette con- 
dition est jusqu'à un certain point incompatible avec l’usage 
des ampoules molles; en effet, dans ces dernières, l’énergie des 
ravous cathodiques est grande ; par suite, l’échauffement de 
Panticathode est considérable et le fover radiogène est d’autant 
plus grand que l'ampoule est plus molle, c’est-à-dire donne plus 
de contraste, Aussi daus les prises rapides avec ampoules forte- 
ment chargées doit-on se servir de courants convenablement choi- 
sis et remplacer le platine de l’anticathode par l'iridium, dont 


le point de fusion est plus élevé: 


Or cae 


b) Pour obtenir une image nette, il faut éviter les foyers 
aberrants (Vagabondierende Kathodenstrahlen). Les € Präci- 
sionsrühre » réalisent ce desideratum. 

Quant à l'emploi de l'écran renforgateur, il peut, en dimi- 
nuant la pose, ménager les ampoules molles et fournir un meil- 
leur contraste, Mais on ne peut pas prétendre obtenir ainsi des 


images d’un détail achevé. 


Fr DESSAUER (33). Progrès dans la radiographie instantanée. 


Le problème de la radiographie instantanée consiste à faire 
les épreuves des diverses régions, surtout du cœur, du poumon, 
a l'aide d'une seule décharge de Vinducteur, provoquant dans 
l'ampoule une seule émission de rayons A ; il faut done que cette 
forte décharge, unique, soit égale à la somme des décharges mul- 
tiples employées actuellement pendant le temps de pose. 

Il nécessite l'emploi d’un inducteur de construction spéciale; 
en outre, il faut que l'interruption du primaire soit unique et 
extra-rapide, afin d'augmenter considérablement la force élec- 
tro-motrice de l’induit, ce qui s’obtient à l’aide d’un interrup- 
teur électrique. Celui-ci consiste dans une ampoule en verre 
épais, pouvant résister à un grand nombre d’atmospheres et dans 
laquelle se trouve un fil métallique exactement calibré, en rap- 
port avec des électrodes extérieures; on fait passer un courant 
assez fort pour fondre et volatiser le fil métallique; la forte pres- 
sion qui se développe ainsi éteint instantanément l’étincelle pro- 
duite au moment de l'interruption, qui est ainsi tres courte. 

On obtient de cette façon des instantanés en 1/100° de seconde. 

Cette méthode extra-rapide est indiquée lorsqu'on peut se ser- 
vir de la « Gehler-Folie », c’est-à-dire d'un écran renforcateur 
à petit grain, pour les organes mobiles, tels que le cœur, le tho- 
rax, ete. Mais si l’on se propose d'obtenir la fine structure os- 
seuse, la pose est préférable. Ainsi les deux méthodes ont cha- 
cune leurs indications spéciales, et les bobines construites ac- 


tuellement doivent donc permettre l’utilisation des deux pro- 
cédés, | 


wet SR ES 


— 98 — 


GRISSON (35). Epreures rapides et instantanées à l'aide du 


Grissonator. 


Pour les épreuves à pose réduite ou rapide, on ne peut se dé- 
partir du principe suivant si l’on veut éviter la destruction ra- 
pide du matériel et de l'ampoule : le temps de pause qui sépare 
deux étincelles d'ouverture successives doit être proportionne à 
l'intensité de la décharge. A ce point de vue, l'auteur fait le 
proces de toutes les installations où l’on utilise les courants al- 
ternatifs : transformateurs de courant continu en alternatif, re- 
dresseurs de courants alternatifs, appareils à l’aide desquels on 
n'augmente l'intensité de l'induit qu’en augmentant le nombre 
des phases. Tel n'est pas le cas avec le Grissonator, avec lequel 
on peut obtenir une intensité plus grande, sans recourir à une 
augmentation de vitesse dans la succession des décharges. 

a) Pour les épreuves rapides, on adjoint au Grissonator jus- 
qu'à 6 ou 8 condensateurs, suivant Je voltage de la source élec- 
trique. 

b) D'autres essais ont été institués pour les épreuves instan- 
tanées et ont pleinement réussi avec le Grissonator. 

L'écran renforgateur est inutile dans les épreuves rapides, 
mais à conseiller depuis les améliorations récentes qu'il a subies 
pour les mstantaneés d'organes mobiles et pour la cinématoradio- 
graphie. 

Le Grissonator permet d'ailleurs concurremment les manipu- 


lations habituelles : la scopie, la thérapie, la pose ordinaire. 
B. TECHNIQUE SPÉCIALE D'EXAMEN DES ORGANES 


KAESTLE (26). Moyen de contraste pour eramen des organes 


digestifs. 


I} n’y a pas de composés bismuthés complètement insolubles; 
si lon substitue le carbonate de bismuth au nitrate, on évite 
ainsi du moins l'intoxication par les nitrites. Mieux vaut encore 
abandonner complètement le bismuth. On a recommandé beau- 
coup de suecédanés. Parmi eux, le meilleur est l'oxyde de zirco- 


mum, corps très insoluble. L’auteur démontre quelques essais 


— 99 — 


de solubilité de différents sels, suivis de précipitations succes- 
sives; comparant alors le volume des précipités produits, i] mon- 
tre que l’oxyde de zirconium est beaucoup plus insoluble que Je 
carbonate de bismuth. En outre, lion de zirconium n’est pas 
toxique. Mais pour obtenir avec l'oxyde de zirconium un con- 
traste équivalent, il faut employer une fois et demie à deux fois 
plus de substance qu'avec le bismuth. Comme véhicule, on uti- 
lise une bouillie molle s’ingérant facilement, formé de lait addi- 
tionné de maizena ou de mondamine. Voici, par exemple, une 
bonne formule : 


TOT deren soe se TE 250 grammes 
Oxyde de zirconium..................... 7) grammes 
Mondamine................................ 10 grammes 


La sédimentation s’y produit lentement. 

Au cours de la discussion, Lorey met en doute la toxicité de 
l'ion de bismuth; il ne croit pas qu’il faille déconsidérer toutes 
les combinaisons de ce métal; la plupart des intoxications ont 
été produites par les nitrites et ne sont pas en rapport avec la 
quantité de bismuth ingérée. D'ailleurs, l’intoxication par le 
bismuth serait une intoxication métallique analogue, par exem- 
ple à l’intoxication mercurielle. 


SCHMIDT (28). Technique pour l'obtention de radiographies 
des organes internes, dans des conditions normales, c'est-à-dire 


comparables. 


Pour comparer avec fruit les radiographies d’organes internes, 
il faut opérer toujours dans des conditions identiques, faire des 
prises normales ; il faut donc s’astreindre à certaines règles : 

1° Il faut que le tronc soit droit; 

2° Il faut empêcher le trouc de se déplacer. Ces deux condi- 
tions s’obtiennent par la fixation mécanique; 

3° Employer une ampoule bien centrée; diriger le rayon nor- 
mal perpendiculairement a la plaque, et le faire passer en même 


temps par des repères cutanés convenablement choisis, de façon 


e a ee O 


— 100 — 


à photographier le repère métallique situé sur le trajet de ce 
rayon, opération qui sert ainsi de contrôle; 

4° Faire les prises toujours à la même distance: celle-ci sera 
aussi grande que possible (télérüntgenographie) afin d'obtenir 
une déformation minimale de l'organe. 

Pour ce qui regarde le choix des repères, on peut s’adresser à 
des repères anatomiques, malheureusement assez variables, ou 
à des repères mathématiques. Parmi les premiers, l’auteur pro- 
pose : pour les organes thoraciques, l'appendice xyphoide en 
avant, l'épine de l’omoplate en arrière: pour les organes abdo- 
minaux, les épines iliaques antérieures et supérieures en avant, 
le bord supérieur des crêtes iliaques en arrière; pour les organes 
pelviens, le bord inférieur du pubis en avant, l'extrémité du 
COCCYX en arrière: quant aux repères mathématiques, on les ob- 
tient en divisant en trois parties égales la distance des épaules 
à la symphyse pubienne: l’union des tiers supérieur et moyen 
sert de repère pour les organes thoraciques; l'union des tiers 
moyen et inférieur, de repère pour les organes abdominaux. 

C’est a l’avenir de décider si les uns ou les autres sont prati- 
nuement préférables. 

L'auteur fait la démonstration de l’ « Universal Apparat ». 
qui permet, outre la radioscopie, la réalisation des prises nor- 


males dans les conditions précitées. 


C. INSTRUMENTS, APPAREILS, ETC. 


Horzsxecire (31). Réglage de Campoule pendant son emploi. ` 


L'auteur, reprenant l'idée de Barret, montre la façon d'ob- 
tenir une régulation automatique. Le dispositif consiste en un 
brûleur Bunsen en miniature, mancuvré à distance à l’aide d'un 
robinet et dont la flamme est dirigée sur le tube osmo-régula- 
teur. Evidemment, on se sert d'ampoules vieillies à l'aide des- 
quelles on peut ainsi voir se succéder des images de différentes 
qualités, ce qui est souvent avantageux, notamment dans la ra- 
dioscopie. La régénération de l'ampoule pendant le fonctionne- 


ment n'est nullement désavantageuse pour sa vitalité. 


— 101 — 


Gocut (32a) démontre un appareil d'éclairage uniforme pour 
examen des clichés. Il consiste essentiellement en une cassette, 
portant deux verres mats, placés l’un derrière l’autre, dont l'ex- 
térieur peut recevoir la plaque; quatre volets ou jalousies mo- 
biles, convenablement manæuvrés, permettent de diaphragmer 
l’image. 


Gocur (32c). Dispositif de radiographie simultanée pour les 


parties correspondantes des membres. 


Si l’on veut, par exemple, radiographier les deux mains en 
même temps, chaque image subit une déformation latérale. 
Pour l'éviter, l’auteur fait construire un appareil qui consiste en 
deux planchettes inclinées à 45° sur le plan horizontal. Elles 
sont donc perpendiculaires entre elles: les mains viennent pren- 
dre place sur les planchettes: et pour une certaine position de 
l'ampoule, cette dernière enverra un faisceau lumineux, dans le- 
quel on pourra toujours trouver deux rayons obliques symétri- 


ques, qui seront normaux aux plans inclinés. 


D. DosaGE 


Hor.zkNECHT (10). Nouwel appareil de dosage. 


L’ampoule étant un transformateur d'énergie essentiellement 
inconstant, il est pour ainsi dire impossible de doser la quantité 
cle rayons X, en s'appuyant sur des facteurs physiques, tels que 
le milliampérage, la dureté, ete. Aussi doit-on recourir à l'au- 
tres méthodes plus directes, par exemple, au virage du platino- 
cyanure de baryum. Le radiométre le plus employé faute de 
mieux est celui de Saboureaud et Noire : il présente un grand dé- 
faut pour un appareil de mesure, c'est de n’avoir qu’une teinte 
de comparaison. 

Holzknecht a fait construire un radiomètre formé d'une bande 
colorée du vert au brun, et présentant toutes les nuances inter- 
médiaires. Le long de cette échelle chromatique, court une glis- 
sière dans laquelle prend place la pastille virée de platino-cya- 
nure. La méthode chromométrique employée est celle de lhé- 


— 102 — 


mométre de Fleisch] : les deux teintes à comparer se présentent 
sous la forme de champs semi-lunaires juxtaposés. On fait glis- 
ser le curseur le long de l'échelle jusqu'à obtenir un disque de 
teinte uniforme. | 


Io. PRESERVATION 


Warrer (12). Protection de Vobservateur contre lex rayons 


secondaires. 


Celui qui s'occupe journellement de rayons X doit non seule- 
ment éviter l'effet nocif des radiations primaires, mais égale- 
ment celui des radiations secondaires dont l'action est identique. 
On distingue deux variétés de rayons secondaires : 

1° Ceux qui proviennent du verre de l'ampoule (Glassstrah- 
lung); leur quantité est loin d'être négligeable, puisqu'elle re- 
présente, d'après les calculs de l'auteur, les 15 p. c. de la radia- 


tion primaire; leur influence varie évidemment en raison in- 


verse du carré de la distance de l'ampoule. Il est bon de rappeler 
que ce n’est pas seulement le segment situé devant l’anticathode, 
mais que toute la sphère donne lieu à des ravons secondaires. Il 
est donc absurde de se tenir derrière Vanticathode, ou de placer 
les appareils dans les parties basses du laboratoire. Le meilleur 
moyen de préservation consiste à obturer la lumière de tous côtés. 
Méme alors, le cône d'illumination des rayons secondaires qui 
passe par l'ouverture du diaphragme est encore important; il 
est notamment beaucoup plus considérable que le cône des rayons 
primaires qui passe par la même ouverture que lui; 

2° Les ravons secondaires, qui naissent de tous les objets exté- 
rieurs qui arrivent en contact avec les rayons X (Korperstrah- 
lung) spécialement des organes mêmes qui sont radiographiées. 
On sait leur action sur le voile des clichés. L'auteur montre en- 
core, par un exemple calculé, que ces rayons sont loin d'être né- 
gligeables pour l'opérateur, si leur action se répète. Le matériel 
employé sera disposé de facon à les arrêter autant que possible : 
la table d'opération, les cassettes seront blindées: examen à 


l'écran se fera avec des gants; de méme les cassettes blindées 


= a mgbesgemg 


= 103 — 


renfermant les ampoules et dont la parot interne est de bois, 
donnent des rayons secondaires qui se dégagent par le dia- 
phragme. Pour se débarrasser autant que possible de cette der- 
mere source, l’auteur conseille de placer derrière l'ouverture du 
diaphragme un diaphragme métallique avant la forme d'un tronc 
de cône, dont les génératrices convergent vers l’anticathode : le 
faisceau primaire peut seul passer dans ces conditions. Enfin, 
pour éviter l'action cumulative des rayons, il serait peut-être 


utile de réduire le temps de pose autant que possible, 
F. QUESTIONS D'INTÉRÊT PUREMENT SCIENTIFIQUE 


Krensocn (29b). Radiogrammes avee figures éclairs. 


Les figures en zigzag qui apparaissent accidentellement sur les 
plaques, surtout depuis que l’on opère avec de fortes intensités, 
sont dues à des décharges électriques, dont on n'a pas encore pu 
trouver le mécanisme, ni trouver la voie suivie, à l’insu du pa- 
tient. Peut-être ces décharges se produisent-elles par les sup- 
ports, peut-être par le patient lui-même dont la peau s’électri- 
serait par influence. 

Ces photographies d'éclairs en miniature présentent tantôt 
des traits tenus, tres nets, et se divisent dichotomiquement ; tan- 


tôt les figures sont moins nettes et les traits plus épais. 


Gocur (32a). Effet plastique des rayons X. 


L'auteur rectifie son opinion antérieure au sujet de l'effet 
plastique obtenu par la combinaison stéréographique des sil- 
houettes de projection de certains objets, obtenues sur un écran 
blanc, par une source de lumière ordinaire. Cet effet plastique 
est réel, bien que moindre que celui que donnent les rayons X 
pour les mêmes objets. L'expérience réussit pour le thorax, 1o-. 
tamment, mais non pas avee les objets plats comme la main, 
encore moins avec les objets homogènes, tels qu'une demi-bille 
de billard, par exemple. Au contraire, pour ces derniers, avec 
les rayons X, l'effet plastique est immédiat, et s'obtient même 


sans épreuves stéréographiques; la couche d’air plus ou moins 


considérable qui se superpose aux différentes parties de l’objet, 
joue peut-être un rôle dans sa production, car on ne s'explique 
pas encore actuellement Ja facon dont les rayons X produisent 
cette plastique. L'interprétation du phénomène donne lieu à des 
opinions contradictoires, notamment entre Alexandre Bela et 


Evekman, auteurs qui se sont beaucoup occupés de la question. 


CTRISSON (36). Rayons ertra-mous. 


Lorsqu'une ampoule Röntgen est suffisamment riche en gaz 
pour que la fluorescence verte fasse place à de la lumière bleua- 
tre ou violacée, ce qui correspond à une étincelle équivalente de 
2 à 3 millimetres, elle émet encore des rayons à ondulations ra- 
lenties, intermédiaires entre les rayons X et les rayons B du 
radium. Ils sont très facilement absorbés, et donnent par suite 
de grands contrastes, ce qui permet d’obtenir des images figu- 
rant le squelette des fleurs, des feuilles, etc. Ces rayons extra- 
mous ont sans doute une action thérapeutique différente de celle 


des ravons X. 


RosENTHAL (50). Radiographres en 1/3600° de seconde. 


Lorsqu'on interrompt brusquement le primaire, il n’y a pas 
seulement une seule impulsion dans le secondaire et par suite 
dats l’ampoule, mais une série d’impulsions oscillant alternati- 
vement en sens inverse, et dont l'intensité arrive graduellement 
à 0, en tombant d’un maximum. 

Dans une installation bien réglée, ces impulsions doivent être 
toutes dirigées dans le même sens, avoir la même inténsité et se 
succéder régulicrement. L'auteur n'utilise que la moitié de la 
premiere oscillation, c'est-à-dire une impulsion unique dans un 
sens. I] arrive ainsi à réaliser des instantanés dont il évalue la 
durée, à laide d’un dispositif chronométrique spécial, à 


1/3600° de seconde. 


L’auteur montre également quelques clichés obtenus de cette 


facon. 


Dr G. PENNEMAN. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE. 


VOLUME V, PLANCHE 1. 


D' MAURICE D'HALLUIN. 


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VOLUME V, PLANCHE 2. 
D' MAURICE D'HALLUIN. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE. 


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VOLUME V, PLANCHE 3. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE. 


D' MAURICE D'HALLUIN. 


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LA STÉRÉORADIOGRAPIE RAPIDE 


DU THORAX ET DE L'ABDOMEN 
par CHARLES LESTER LEONARD (Philadelphie) 


PLANCHES LV et V 


De l'application d'une technique appropriée résulte toute la 
valeur diagnostique du radiogramme. Cette technique varie avec 
chaque cas, suivant la région à explorer et suivant les propriétés 
des tissus qui hébergent la lésion. Les progrès réalisés en radio- 
diagnostic ne sont que la résultante du perfectionnement de la 
technique et de son application judicieuse. 

Les longues expositions du début de l'ère radiologique exi- 
geaient une immobilisation avec fixation parfaite de l'organe à 
à explorer : elles durent céder la place aux expositions rapides 
qui ne demandent d’autre immobilisation que la simple mise au 
repos de Porgane. Le choix du pouvoir pénétrant des radiations 
et la rapidité de la pose gouvernent à l'heure actuelle toute la 
technique du radiodiagnostic des structures osseuses et muscu- 
laires. Les expositions rapides ou instantanées n'ont pas à comp- 
ter avec les mouvements, même involontaires : elles donnent des 
images fouillées jusque dans les détails des tissus mous. 

Les progrès techniques accomplis dans cette voie ont montré 
toute la valeur de la radiographie rapide, nou seulement pour 
l'exploration des organes doués de motilité involontaire, mais 
encore pour l'examen de ceux qui sont mobilisés par voisinage. 

Les avantages précieux de la stéréoradiographie furent appré- 
clés à leur juste valeur bien avant que les expositions rapides 


hous eussent permis de mettre en relief la fine structure des 


e ` we A 


îi gp 


ss 100 = 


organes mous animés de mouvements. Des résultats remarqua- 
bles ont été obtenus par application de cette méthode en mé- 
decine et en chirurgie. La plasticité que donnent ces images sté- 
réoscopiques est particulièrement de grande valeur quand il 
s'agit de localiser un corps étranger ou de se rendre compte des 
rapports que présentent entre eux les fragments osseux en cas de 
fracture ou les surfaces articulaires en cas de luxation. 

En général, les épreuves stéréoscopiques corrigent les défor- 
mations inséparables du caractère divergent des radiations émises 
par le foyer anticathodique; elles nous donnent une perspective 
fidèle; elles mettent en œuvre cette faculté, inhérente aux yeux 
et à l'esprit, de reconstituer la forme de l'objet, d'en apprécier 
la grandeur et de le situer dans les trois dimensions de l’espace. 
Les deux images, projetées sur une surface plane par deux points 
de vue différents, donnent, par une opération inverse, une plas- 
ticité et une perspective exactes : elles permettent à l'observa- 
teur d'apprécier la distance qui sépare deux points déterminés 
de l'objet rendu semi-transparent par la radiographie et de re- 
construire en perspective la forme de cet objet. 

Les organes thoraciques et abdominaux sont animés de mou- 
vements involontaires, mais la radiographie instantanée élimine 
les effets facheux qui résultent de cette motilité : comparée à la 
stéréoradiographie sans changement rapide de plaques, elle donne 
des images plus définies, plus nettes. ` 

Heureusement, la technique est arrivée dans ces derniers temps 
à réaliser, en une demi-seconde, a la fois le changement des pla- 
ques et le déplacement de l'ampoule : les deux épreuves stéréos- 
copiques obtenues ainsi en ce court espace de temps ne montrent 
plus les défectuosités inhérentes a la stéréographie lente des or- 
ganes doués de motilité involontaire; elles révèlent une grande 
richesse de détails et de contraste, D’une part, la rapidité de la 
pose assure plus de structure dans les tissus mous; Ja vision sté- 
réoscopique, d'autre part, donne un relief plus opaque aux pe- 
tits fovers pathologiques et permet de les localiser les uns par 
rapport aux autres et par rapport aux organes circonvolsins. 


Les principales applications, que nous avons faites jusqu'ici 


om ae ere, ee e a | nas gegeg ee 


— 107 — 


de la stérévradiograhpie rapide, se rapporteut à l'exploration 
du tube digestif et à l'étude de la tuberculose pulmonaire. Les 
lésions pulmonaires et les changements de rapports qui eu ré- 
sultent montrent surtout bien tout le profit que le diagnostic 
peut retirer de cette méthode. Celle-ci nous permettra bientot 
d'aborder d'étude du cœur et des differents temps de la révolu- 
tion cardiaque : mieux que toute autre en usage jusqu'ici, elle 
constituera un procédé objectif pour étudier ia morphologie va- 
riable du cœur au cours des differentes affections. 

Eu cas de tuberculose pulmonaire, cette stéréoradiographie 
rapide nous révèle des foyers morbides qu'un simple négatif 
n'arrive jamais à mettre en valeur; le poumon, gorge d'air, se 
montre bourré de petits agglomérats de tubercules et traversé de 
bandelettes radiées d'infiltration, bandelettes nettement différen- 
ciables d'avec les bronches et les vaisseaux. Nous voyons non seu- 
Ir ment les altérations de minime importance „mais encore la tex- 
ture des organes thoraciques et les rapports qu'ils affectent avec 
le médiastin et la paroi thoracique. Nous reconnaissons isole- 
ment les bandelettes d'infiltration; nous les voyons, sous forme 
de petites traînées isolées, partir d'un centre de consolidation, 
plonger en rayonnant en tous sens dans la masse pulmonaire 
et donner ainsi l'apparence d'une fine toile d'araignée. 

Les foyers de consolidation ne se préseutent plus sous forme 
de zones opaques entourées de tissu pulmonaire sain; ils se pré- 
sentent tels qu’ils sont, avec leur forme, leur grandeur, leur re- 
lief et dans leurs rapports avec les poumons et les organes 
normaux circonvolsins. Les cavernes n'apparaissent plus comme 
des zones peu denses au milieu d'un tissu plus dense; elles offrent 
a nos yeux leur forme réelle, avec des contours concaves et con- 
vexes d'épaisseur variable et appréciable. Les ganglions péri- 
brouchiques sont visibles à l'état isolé, souvent comme des baies 
sur leur grappe, dans un ordre déterminé les uns par rapport 
aux autres, tandis que dans les cas chroniques nous voyons en 
outre les foyers de calcification intra-ganglionnaire. 

Cette méthode nous permet done, mieux que toute autre, 


d'étudier les rapports que ces ganglions affectent entre eux et 


= MURS 


avec les vaisseaux sanguins importants : mieux que toute autre, 
elle nous permet d'étudier la plévre épaissie avec ses adhérences 
a la paroi thoracique où au diaphragme et les rétractions qui 
se produisent dans les foyers de consolidation : car nous pouvons 
voir et mesurer les déplacements qu'éprouvent de ce fait le cœur 
et les gros vaisseaux sanguins, Si le sommet droit, par exemple, 
apres consolidation, arrive à se rétracter, cette rétraction en- 
traine souvent Te cœur et les gros vaisseaux, en haut, en arrière 
et à droite : cette anomalie pathologique est nettement visible 
sur les deux épreuves de la planche V (fig. 1 et 2) : ici l'aorte 
ascendante et la crosse sont attirées vers le haut et leur image 
est dissociée d'avec celle de l'aorte descendante, formant ainsi 
un are à ravon plus considérable qu'à l'état normal. Le cœur 
doit suivre l'aorte daus son ascension, si bien que sa pointe ar- 
rive à battre sur la ligne médiane, Mais toute consolidation ou 
toute rétraction pulmonaire exige une compensation à cette rup- 
ture d'équilibre intrathoracique: en fait, le déplacement anor- 
mal du diaphragme fut un des premiers symptômes que les 
radiologistes relevérent au cours de ces modifications du volume 
pulmonaire. Mais on s'aperçut bientôt, il est vrai, que ce n'était 
la qu'un mode de compensation et des études ultérieures mon- 
trèrent que la nature dispose de movens plus fréquents pour ré- 
assurer cet équilibre, 

La guérison des lésions de tuberculose se produit par forma- 
tion de tissu cicatriciel, soit au centre des fovers de consolida- 
tion, soit entre les parois collabées et adossées de la caverne. 
Cette sclérose, qui n'est qu'une réduction du volume pulmonaire, 
ne peut s'accomplir qu'à la faveur d'un déplacement du dia- 
phragme ou des organes médiastinaux, ou de la plèvre viscerale 
par rapport à la plévre pariétale, car la cage thoracique, rigide, 
ne peut s'affaisser. En fait, nous voyons intervenir ici la pro- 
duction de lemphyseme compensateur dans le poumon sain, la 
formation de pneumothorax superficiels et Pasceusion du dia- 
phragme. Tous ces modes de compensation changent, il est vrai, 
la capacité primitive des deux poumons, mais cependant us 


maintiennent un équilibre stable. L'élévation de la foliole dia- 


— 109 — 


phragmatique du côté affecté n’est pas de nature à assurer 
l'équilibre aussi bien que les deux autres facteurs ; aussi 
intervient-elle le moins souvent dans les premiers stades de Ta 
maladie, quand le poumon ne présente que des lésions minimes, 
La formation de l'emphyseme compensateur a été observée depuis 
bien longtemps par les clinieiens. Mais la radiologie montra les 
suites bienfaisantes qui en résultent : déplacement des organes 
médiastinaux qui favorisent la diminution du volume et la ré- 
traction du poumon lésé, qui assurent le drainage des cavernes, 
l'adossement des parois de celles-ci et leur réunion par tissu cica- 
triciel. La radiologie découvrit encore ces pneumothorax super- 
ficiels qui se forment au voisinage des lésions et elle en indiqua 
la portée. 

La méthode stéréoscopique montre clairement que les dépla- 
cements viscéraux ne sont que la résultante de emphyseme com- 
pensateur qui se produit dans le poumon sain et de la sclérose 
cicatricielle qui se produit dans le poumon affecté, tandis que le 
pneumothorax superficiel n’est que Ja suite directe de la rétrac- 
tion de la cicatrice pulmonaire. 

La valeur diagnostique et pratique de la stéréoradiographie 
rapide résulte de la plasticité de l'image et de la richesse des 
détails. Cette méthode révèle avec précision la présence et la 
position relative des petits foyers de maladie, la grosseur et les 
caractères des ganglions péribronchiques, la grandeur et l'ex- 
tension des grosses lésions, les bandes d'infiltration, la présence 
et le volume des pneumothorax superficiels: elle nous aide à 
différencier Je normal d’avee Je pathologique : elle nous rend 
compte du déplacement des organes médiastinaux et de sou 
degré. 

À l’heure actuelle, nous pouvons dire qu’il est possible de 
dinstinguer les lésions aiguës, chroniques et guéries; par lob- 
servation répétée, nous pouvons surveiller le processus de gué- 
rison et en surprendre le mode de production. 

Dans les autres affections pulmonaires à marche plus rapide. 
dans la pneumonie, dans les affections suppuratives et kystiques, 


vette methode nous révèle l'extension et la localisation des lésions 


— 110 — 


bien mieux que la radiographie ordinaire : sa valeur est parti- 
culièrement péremptoire dans la localisation exacte intrabron- 
chique ou mtrapulmonaire des corps étrangers. 

L'application de la stéréoradiographie rapide à l'étude du 
cœur et des modifications qu'impriment à cet organe les diffé- 
rents processus pathologiques, nous donnera incontestablement 
uu aperçu plus exact et plus complet que tout autre procédé 
d'exploration. Les expositions, faites à la même phase de la 
révolution cardiaque, donneront une image plastique de la plus 
grande fidélité et une série de stéréoscopies faites successive- 
ment aux différents temps de cette révolution montrera les mo- 
difications de rapports entre le cœur et le diaphragme. 

Si nous passons à l'étude des organes abdominaux, nous voyons 
que l'ombre projetée par le repas de bismuth ne se présente plus 
sous forme de surface dense et opaque : la vision stéréosco- 
pique montre, au contraire, le relief arrondi de l'organe rempli 
de bismuth, ainsi que les rapports que présente cet organe avec 
le squelette, les parois abdominales et les autres viscères. Sans 
conteste ,grace à cetie méthode, nous déterminerons dorénavant 
avec une exactitude plus grande la forme, la grandeur et la lo- 
calisation des néoplasmes et les suites qui résultent d'une rétrac- 
tion cicatricielle. Les figures de la planche TV prouvent que les 
prises stéréoscopiques sont Jes plus aptes à fixer la forme de l'onde 
péristaltique et que Vescamotage des plaques est suffisamment 
rapide pour photographier deux fois la même onde dans la même 
position. 

L'aspect de l'intestin grêle est des plus remarquables: iei, 
les petites ondes péristaltiques se déplacent avec une rapidité 
suffisante à les rendre invisibles la plupart du temps sur l'écran 
fluoroscopique. Mais la stéréoradiographie rapide les révèle jus- 
que dans leurs plus petits détails et donne à leurs projections le 
relief qui nous permet d'en poursuivre l'étude à travers les 
différents segments du tube digestif: grâce A elle. nous pou- 
vons encore reconnaître les sténoses produites par différents pro- 
cessus pathologiques. 


Les figures 1 et 2, planche IV, montrent une sténose immé- 


— 411 -- 


diatement au-dessus de la valvule iléocæcale. L'importance de 
cette plasticité et des renseignements qu’elle donne est de tonte 
évidence quand il s'agit de reconnaitre l'oblitération du canal 
intestinal : ainsi le diagnostic des tumeurs malignes devient 
facile. 

Les stéréoradiogrammes rapides ne sont pas nécessaires pour 
le diagnostic des lésions rénales; pourtant ils nous fournissent 
des renseignements importants; ils nous renseignent sur la to- 
pographie du rein et sur le siège intrarénal ou intra-uretéral des 
calculs. L'image de l'intestin rempli de gaz n’est plus confuse 
le rein montre ses rapports exacts avec l'intestin, vide ou rempli; 
les phlébolithes enfin sont bien différenciables d'avec les, calculs 
ureteraux. 

La technique à laquelle nous avons eu recours est la suivante : 
pour faire de la stéréoradiographie rapide, il était de toute né- 
cessité de disposer d'un escamotage permettant de changer auto- 
matiquement et rapidement de grandes plaques. Ce dispositif a 
été réalisé par la Röntgen Manufacturing Company, de Phila- 
delphie. Sur un cadre métallique est fortement tendue une 
feuille peu épaisse d'aluminium; sous celle-ci peut glisser rapi- 
dement la cassette contenant Jes plaques photographiques. Le 
glissement rapide de la cassette, qui se fait en une demi-se- 
conde, est assuré par un ressort à boudin; un amortisseur pneu- 
matique garantit les plaques contre tout bris. Un dispositif 
mécanique déplace le tube de Rôüntgen à la distance requise, 
juste au moment où le changement de plaque s'opère. La com- 
mande de ces deux changements automatiques se fait du tableau 
de l'appareil Snook qui sert à la confection de tous nos clichés : 
hous nous sommes servi d'un tube Green et Bauer, à travers le- 
quel nous envoyons 35 à 50 milliamperes : plaques lumière Y, 
développateur pyro-acétone. ` 

L'exposition de toutes les plaques fut de moins d’une demi- 
seconde, beaucoup moins qu’une demi-seconde dans Ja plupart 
des cas, si pas dans tous, ainsi qu'en témoigne la finesse des con- 
tours de la silhouette gastrique, intestinale et cardiaque. Le tube 
se trouvait à moins de 22 pouces de la plaque : les patients étaient 


tous des adultes bien développés. 


— 112 — 
Explication des planches 
PLANCHE IV 


Fig. let 2. Stenose de (on au-dessus de la valvule iéo- 
cæcale : auses intestinales avec ondes péristaltiques, résidu bis- 
muthé dans l'estomac, chambre à air de l'estomac. 

Ces deux chiches furent exécutés en moins de deux secondes. 

Fig. 3 et 4. Grastroptose : une heure apres le repas de bis- 
-muth. Péristaltisme puissant, sténose pylorique. L'angle hépa- 
tique du colon est distendu par une accumulation de gaz. 


Ces deux clichés furent exécutés en moins de deux secondes. 
PLANCHE V 


Fig. l et 2.-- Tuberculose pulmonaire : dislocation du cœur 
et de l'aorte. Adhérences diaphragmatiques, consolidation et ré- 


traction du sommet. droit. 
Ces deux clichés furent exécutés en moins de une seconde et 


demie. 


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ARRACHEMENT TENDINEUX 
(DU MUSCLE JUMEAU EXTERNE) 
DÉMONTRÉ PAR LA RADIOGRAPHIE 


parle IP Ans KOËTILER (Wiesbaden) 


PLANCHE V 


Il peut arriver quelquefois que l'exploration radiographique 
montre un arrachement de tendon et même qu'elle puisse seule 
établir ce diagnostic: Je cas suivant, que je dois à Vobligeance du 
Ir Heile, prouvera cette assertion. | 

I s'agit d'une dame d’une quarantaine d'années. Au cours 
d'une excursion qu'elle fit dans la montagne, i] y a sept mois. 
son parasol la fit trébucher, se cassa et la patiente tomba sur les 
genoux, les jambes fléchies à angle droit. Des douleurs intenses 
se déclarèrent à l'instant, mais elles mempécherent pas néan- 
moins Ja blessée d'achever, sans difficultés par trop grandes, 
l'étape de retour, de toute une lieue de distance. Un médecin con- 
stata le lendemain de l’épanchement dans un genou: à Ja suite 
de repos et de l’application de pansements compressifs avec des 
éponges, une amélioration ne tarda pas à se manifester. 

Quelques jours après Paccident, tandis que Ja patiente descen- 
dait tranquillement une allée, un bruit de craquement se fit en- 
tendre tout à coup au moment où la jambe était en extension. 


A partir de ce moment, la patiente se trouva dans l'impossibilité 


de marcher : elle se traîna lamentablement à Vhétel et fit ap- 


peler sans tarder le médecin qui constata, parait-il, de graves 
désordres du côté de l'articulation. Malgré les enveloppements 
et les compresses de Priessnitz, il n'y eut pas la moindre ame- 
lioration au bout de six semaines. i 


sv. A. fe v 


— 114 — 


C'est alors que la patiente fut envoyée eu cure à Wiesbaden. 
Depuis le jour où ce bruit de craquement s'était produit, le 
genou lui parut toujours lache, ballant, sans force : les muscles 
du mollet devinrent flasques. Aussi, se fiaut peu à la solidité du 
membre, avait-elle soin d'avancer en posant le pied toujours à 
plat. Couchée, elle évitait de porter le membre atteint en exten- 
sion complète. 

Il fut démontré par un examen qu’il existait plusieurs zones 
iusensibles au niveau du creux poplité et des insertions muscu- 
laires du genou. Les compresses de Priessnitz, les bains avec 
l'eau de Ja source Kochbrunnen, le traitement à l’air chaud, les 
enveloppements avec le fango et les séances d’électrisation amen- 
dérent de mois en mois les symptômes accusés. 

Convaineu que l'exploration radiographique ne pouvait 
amener dans ce cas un diagnostic positif, je négligeai malheu- 
reusement d'annoter tous les détails relevés à l'examen ob- 
jectif, qui d’ailleurs ne montrait rien de bien particulier au 
point de vue extérieur. Mais lorsque je pus examiner les radio- 
grammes et constater sur la couche sensible la lésion si intéres- 
sante du genou, la patiente n'était plus à ma disposition; il me 
fut impossible de procéder à un nouvel examen, car il ne fal- 
lait pas songer A la rappeler: retournée chez elle, elle se trou- 
vait à toute une journée de voyage. Force me fut done de Jui 
écrire et de la prier de m'envoyer toutes les données de l'anam- 
nese, dont je viens d'extraire ici les particularités essentielles, 
nécessaires à l’interprétation du eas. 

L'image radiographique (v. pl. V, fig. 1 et 2), m'apparut 
d’abord comme une réelle énigme : sur les deux radiogrimmes 
prélevés, on distingue, au nivean de la tête du péroné, une Ost: 
cité tres dense, ovalaire, de 1 1 2 centimetre de diamètre. 

À première vue, on croit avoir affaire à un corps étranger, à 
un corps métallique, à une balle Mats la présence possible d'un 
projectile dans Je membre devait être écartée d'une façon ab- 
solue. | 

Cette éventualité écartée, il était logique d’attribuer cette 
ombre à la projection de l’os sésamoide du muscle jumeau ex- 
terne, mais ici cet os ne se trouve pas à sa place normale, c'est- 


| — 


— 115 — 


a-dire directement derrière le condyle fémoral, il est situé 
H centimètres plus bas. Au surplus, toute autre interprétation 
parait impossible. I] ne peut s'agir d'un arrachement osseux : 
un fragment osseux ne peut nullement donner une silhouette s: 
nettement ovalaire, | 

Mais cette localisation anormale de l'os sésamoïde ne peut 
s'expliquer ici que par Varrachement du tendon qui l'héberge. 
Aussi bien, avons-nous ici affaire à un de ces cas rares où la dés- 
insertion complète d'un tendon est dépistée par la radiographie. 

Ajoutons que Ja texture de cet os sésamoïde releve d'un état 
pathologique; elle montre une ossification très dense; on peut 
dire que l'os contient trois fois plus de chaux qu'à l'état normal. 
Cette calcification intense nous explique cette opacité dense qui 
pourrait faire croire à la présence d'un corps métallique: elle 
nous explique encore comment los sésamoide arrive à se montrer 
st distinctement sur limage antéro-postérieure, contrairement à 
ce qui se passe normalement, même quand il se révèle de la facon 
la plus nette sur l’image latérale. 

Le déplacement de l'os sésamoide luxé vers la face interne du 
membre s'explique aisément par uu certain degré de rotation du 
membre au moment de Ja prise radiographique: le fait que la tête 
du péroné et le tibia superposent leurs silhouettes en témoigne. 

Quel est maintenant le mécanisme de cette lésion H Nous sa- 
vons que la contraction des muscles jumeaux amène le pied en 
flexion plantaire et en supination. Or, la patiente est tombée 
sur les genoux; il est probable que le pied, se trouvant en 
flexion plantaire extrême au moment du choc, a touche 
le sol par sa face dorsale, que le tendon du jumeau externe (et 
peut-être même celui du jumeau interne aussi) a subi d'abord 
un arrachement partiel, et ensuite un arrachement total au 
moment où la patiente perçut ce bruit de craquement au cours 
de la promenade et où elle se trouva tout à coup dans l’impossi- 
bilité de marcher : en s’arrachant, le tendon s’est rétracté aus- 
sitôt sur une distance de 8 centimètres. Les troubles de la sen- 
sibilité mentionnés dans Vanamneése s'expliquent sans difficulté 
aucune. 


NOUVELLE THÉORIE PHYSIQUE 
par Je DoS. LAUREYX 


Avant d'aborder l'exposé d'une nouvelle théorie, il est né- 
cessaire de montrer que les théories actuellement en vigueur 
sont insuffisantes, soit qu'elles ne concordeut pas avee les faits, 
soit qu'elles ne les expliquent pas d'une facon satisfaisante. 
Toutes les théories actuelles supposent l'existence de l’éther, 
milieu éminemment subtil et élastique à travers lequel se trans- 
mettent les diverses manifestations de l'énergie : lumière, cha. 
leur rayonnante, électricité. magnétisme, ete. Cette existence 
d'ailleurs n'est qu'une pure hypothèse et une théorie qui par- 
viendrait à donner une explication satisfaisante des phénomenes 
en ne faisant intervenir que des entités objectives et connues, 
aurait évidemment le pas sur les anciennes. 

D'après la plupart des physiciens, l'éther est un milieu im- 
pondérable, immatériel: mais dans ce cas, léther ne possédant 
pas de masse, il est impossible de se rendre compte des effets 
qu'il produit. En effet. en remplaçant la masse par sa valeur 
dans la formule de l'énergie cinétique e = mr? 2, on trouve que 
l'énergie cinétique doit ètre nulle : de méme son énergie poten- 
tielle, qui n’est que la transformation de son énergie cinétique. 
Mais dans ce cas, comment expliquer l'ébranlement d'une ré- 
tine, la pression de radiation lumineuse, la transformation de 
la lumière en chaleur obscure avec ses effets divers, mécaniques 
et autres. 

Si au lieu de considérer le point de réception de l'onde lumi- 
neuse, nous cousidérons son point de départ, nous aboutissons 
aux mêmes conclusions. Vous connaissez tous l'expression du 
a coup d'épée dans l’eau ». Plus le milieu dans lequel se meut un 
corps est fluide et moins ce milieu absorbera de l'énergie. Si la 


— 117 - 


résistance est nulle, l'absorption sera nulle. L'éther ne saurait 
transmettre une énergie qu'il n’a pas absorbée, Mais, dira-t-on, 
les études de ces dernières années ont démontré la variabilité 
des masses : la masse est une quantité variable, de nature élec- 
tro-magnétique. nulle quand le corps est au repos, et augmen- 
tant jusqu'à l'infini quand le corps en considération atteint la 
vitesse de Ja lumière. Admettons un instant que cette notion de 
la variabilité des masses soit vraie je peuse pouvoir démon- 
trer qu'il n’en est pas ainsi. Si l'éther possède une masse fictive, 
une masse électro-magnétique, et que cette masse devient infinie 
quand l’éther atteint la vitesse de la lumière, la valeur de l'éner- 
gie cinétique deviendra infinie également dans ces conditions: 
c’est-à-dire que la moindre manifestation lumineuse demande- 
rait une énergie infinie, ce qui est absurde. 

L'éther doit done être une substance pondérable, matérielle. 
Comme cette matière est répandue partout, ce n’est certainement 
pas un solide ou un liquide. Ce ne peut être qu'un gaz à densité 
tres faible, neutre de réaction, incolore et inodore. 

Mais contrairement aux autres gaz : 

1° L'éther transmet Jes vibrations (d'après fa théorie) avec 
une vitesse 60,000 fois plus grande que n'importe quel solide. 
Or, les solides transmettent les vibrations beaucoup mieux que 
Jes liquides et les gaz. Done l'éther, tout en étant infiniment plus 
subtil que n'importe quel gaz, serait d'autre part infiniment plus 
élastique que nimporte quel solide; 

2% L’éther transmet des vibrations transversales, alors que, 
dans un gaz. les vibrations sont longitudinales; 

3° L'éther devrait être incompressible, alors que la compressi- 
bilité est un caractère commun à tous les gaz. 

Mais l’éther pourrait tenir sa rigidité du mouvement : rigidité 
rotationnelle de Jord Kelvin ou evrostats de M. De Heen. Mais 
alors, comme un point lumineux émet dans tous les sens des vi- 
brations transversales dont le jeu transversal est différent pour 
chaque ravon, i] faudrait admettre au point lumineux central 
une excitation spéciale et différente pour chaque rayon. En ou- 


tre, si à quelque distance du premier point lumineux il s’en 


— IS — 


forme un second, le méme éther devra tourbillonner en deux sens 
différents dans les parties communes aux rayons provenant des 
deux sources. 

Comment d'ailleurs expliquer l'existence d'une pression de 
radiation lumineuse dans la théorie vibratoire : la lumière exerce 
une pression mécanique faible, mais réelle, sur les objets qu'elle 
rencontre, phénomène démontré par l'expérience et le calcul: 
mais une vibration, transversale ou longitudinale, étant toujours 
un mouvement de va-et-vient, ne saurait Jamais réaliser une 
pression dans un sens ` méme dans le cas de vibration longitudi- 
nale, Ja pression serait toujours suivie d'une dépression, Done 
la lumière n'est pas un phénomène vibratoire, et de ce fait même 
tombe l'hypothèse de l'existence d’un milieu qui servirait à 
transmettre les dites vibrations. 

Je crois qu'il est superflu d'entrer plus avant dans le détail 
des théories basées sur (other, de montrer leur manque d’unité, 
leurs incohérences et leurs obscurités. 

Puisque la lumière n'est pas un phénomène vibratoire, et 
qu'elle exerce une pression, il faut admettre que c'est un phéno- 
mene de projection, Puisque nous connaissons des particules qui 
se propagent avec une vitesse voisine de celle de Ja lumière, no- 
tamment Jes électrons qui constituent les ravens cathodiques et 
les rayons B du radium: puisque nous savons, d'autre part, que 
la lumière est un phénomène électro-magnétique, il devient lé- 
gitime de supposer que la lumière n'est qu'une projection d'élec- 
trons. Seulement, comme l'étude de la lumière montre qu'il y a 
un certain jeu transversal, il faut admettre que l’électron n'est 
pas une particule sphérique, mais qu'il affecte la forme d'une 
spirille. Dans un rayon lumineux, les diverses spirilles sont sou- 
dées bout à bout et animées d'un double mouvement de propa- 
gation et de gvration autour de l'axe du rayon Jumineux. 

Les ondes hertziennes sont des électrous de même forme, mais 
le diametre de la spire est plus grand. Les rayons calorifiques 
occupent une place intermédiaire entre Jes deux. Puis viennent, 
par ordre décroissant de longueur de diamètre de la spire : les 


rayons ultra-violets, les rayons N (?), les rayons cathodiques et 


— 119 — 


L ECRAN TROVE. 
LITANLEMENT LUIINEUX 
LEPAIERE LE TROU DEPINGLE 


JI. PLFPACTES 
AB < CL 


4 MOLÉCULE. 
ad: w rosie CE 
D. TON NECATIS e 
C LLECTAONS 


MSTIRNCTIOMN DE MOLECULES 
FACE A FACE - CUUBANT MEME SENS 


Big 
í 


N, S 
J C 
NW e 


# d D 
Me OE COTE LN SECTION 


+ 
mg ee 
Cu Sos CU SOY 


Cuve A ELECTIOLYSE 


a 


MOUVEMENT IONIQUE 
-<<a 


MOUVEMENT 
PLECTNONIQUE 
22 wg 


ANTTRACTION DE À MOLECULES 


(Peuneres SOLE) BORNO A BORD.. 
COURANT EN SENS OPPOSE DANS 
d L ENSEMBLE NAIS DANS LEMME 
SENS AU MIVEAY OES BOAGS CONTIGS, 


— ZY CY + 


a> 
S04 LY ër CY 


Fite DANIELL 


LN SECTION. 


= 19($ 2e 


finalement les rayons A ou y. Cetie assimilation des rayons lu- 
mineux aux rayons cathodiques et aux ravous X est encore cor- 
roborée par l'existence de phénomènes communs : émission de 
charges negatives par les métaux dans le vide, ionisation de 
Pair et décharge des corps électrisés dans l'air, polarisation ro- 
tatoire magnétique. 

Mais, dira-t-on, les ravous cathodiques ou les rayons B ne vont 
guère loin dans lair; mais la lumière ultra-violette ne va pas 
plus Join. Et puis, que faites-vous de la variabilité des masses ? 
A la vitesse de la lumière, la masse de F'électron devient infinie: 
done il est absurde d'attribuer Ja lumière à un mouvement de 
l'électron., Ces expériences, d'où l'on a prétendu conclure à la 
variabilité des masses, considéraient l'électron comme un corpus- 
cule de forme invariable. Mais la variabilité des résultats est 
due précisément à ce que la spire électronique diminue de plus 
en plus de diamètre à mesure que la vitesse augmente; or, l'ai- 
mant awit précisément, comme nous le verrons plus loin, sur 
la partie transversale de la spire, et plus les dimensions trans- 
versales de la spire se réduisent et moins Faction déviatrice de 
l'amant se fait sentir. 

Voyons maintenant l'explication des divers phénomènes lumi- 
neux par l'hypothèse ci-dessus. 

La pression de radiation, de méme que la propagation plus 
lente dans un milieu plus dense, aberration astronomique. le 
déplacement d'un rayon lumineux qui traverse de l’eau en mou- 
vement rapide, wont guère besoin d'interprétation : comparez 
avee la balle d'un fusil. 

L'étalement de la lumière derrière un trou d'écran s'explique 
par le dessin 1, le pointillé représentant Ja projection de la 
spire sur Pécran. La réflexion est due à ce que la spire électrique 
frappant un plan réflecteur rebondit comme une balle: si le 
plan est transparent, le rayon se réfléchira où se réfractera 
d'apres l'angle d'incidence, Si la spire. eu rencontrant un mi- 
lieu plus résistant suivant un certain angle, entre dans ce milieu 
en se rapprochant de la normale, cela est di à ce que la spire 


peut se déformer ` la portion de la spire qui frappe d'abord le 


plan subit un ralentissement, tandis que l’autre extrémité trans- 
versale de la spire continue son chemin avec la vitesse primitive, 
jusqu’au moment où elle rencontre, elle aussi, le plan. La spire 
se déformant subit donc une torsion suivant l’axe du rayon lu- 
mineux, torsion qui la rapproche de la normale. Suivant les di- 
mensions de la spire, c’est-à-dire la proportion entre le diamètre 
transverse de la spire et sa longueur, la torsion sera plus ou 
moins considérable, d'autant plus forte que la spire sera plus 
large et plus courte. Une spire très longue et à diamètre trans- 
verse tres court pourra ne plus subir qu'une réfraction insigni- 
fiante : c’est le motif pour lequel les rayons X ne se réfractent 
pas. Cette différence d'effet suivant les dimensions explique 
aussi le spectre des couleurs : à chaque couleur correspond une 
spire de dimensions différentes qui subit la réfraction différem- 
ment des spires d'autre couleur. 

Les interférences lumineuses sont dues à ce que deux ravons 
lumineux se rencontrant sous un angle tres obtus et à une phase 
différente, la spire électronique d'un des rayons vient buter 
contre une portion de spire d'un rayon voisin, dont la direction 
est précisément opposée à la sienne au moment de la rencontre. 

Après avoir montré que la plupart des phénomènes lumineux 
s'interprètent facilement par l'hypothèse d’après laquelle la lu- 
mière, de même que les manifestations connexes de l’énergie, 
ondes hertziennes, ondes calorifiques, rayons cathodiques, 
rayons X, n’est qu'une projection d'électrons sous forme de spi- 
rilles de diamètre variable, il convient de voir comment cette 
hypothèse explique l'électricité, le magnétisme et la constitution 
de la matière elle-même. Voyons d’abord ce que c’est que l’élec- 
tricité. 

On a cru pendant longtemps que les phénomènes électriques 
se passaient exclusivement dans une certaine classe de corps 
appelés bons conducteurs. Cette notion s’est modifiée considéra- 
blement dans ces dernières années et on s’accorde à attribuer un 
role important au diélectrique dans le mécanisme des phénu- 
mènes électriques. 

Quand on fait passer un fil parcouru par un courant intense 


— 122 — 


à travers une feuille de papier saupoudrée de Fimaille de fer, la 
limaille s'arrange en cercles conceutriques autour du fil. C'est 
ce qu'on appelle le spectre magnétique d'un courant, Si dans 
notre imagination nous reconstituons dans l'espace l'édifice dont 
ce spectre ne constitue qu'un élément, nous trouvous que la li- 
maille de fer s'oriente en tourbillon ou en spirale autour du fil 
conducteur, c'est-à-dire que nous retrouvons ici la forme que 
nous avons cru devoir attribuer à l’électron pour expliquer les 
phénomènes lumineux. Nous savons d'autre part par l'étude des 
rayons cathodiques et des rayons 8 du radium que les électrons 
se propagent parfaitement à travers l'air et d'autres diélectri- 
ques. Il est donc légitime de conclure qu’un courant électrique 
est constitué au moins pour une part par un mouvement d’élec- 
trons s’enroulant en spirale autour du fil conducteur. Comme, 
d'autre part, on a par convention attribué aux électrons une 
charge négative, nous savons que dans une pile ce mouvement 
d'électrons se propage dans le circuit extérieur du pôle négatit 
au pôle positif de la pile; dans l’intérieur de la pile, au con- 
traire, du pôle positif au pôle négatif, de façon à former un 
circuit complet orienté dans le même sens. | 

Si nous examiuous, d'autre part, ce qui se passe dans le li- 
quide d’une pile, par exemple un élément Daniel au sulfate de 
cuivre, et le liquide d’une solution qu’on veut électrolyser, par 
exemple une solution de sulfate de cuivre, nous trouvons qu’il 
s’y produit sous l’influence du dissolvant une dissociation rela- 
tive de l’électrolyte, acide, base ou sel, dissociation démontrée 
par l’étude de la tension osmotique et de la cryoscopie. Chaque 
molécule se sciude en un radical positif et négatif qu’ou a ap- 
pelés ions. Ces ions, sous l’influence du courant, se portent ou 
semblent se porter vers les deux pôles de la pile. Dans une solu- 
tion à électrolyser de sulfate de cuivre notamment, le cuivre ou 


cathion se porte vers le pôle négatif : le radical « SO, » ou anion 


se porte vers le pôle positif. A l’intérieur de la pile, c'est l’in-’ 


verse : l’anion SO, se porte sur le pôle négatif ou zinc, le cathion 
cuivre sur le pôle positif, charbon ou cuivre. 


Arrhenius a proposé pour ce phénomène l'explication sui- 


vante ` Les ions d'un electrolyte seraient porteurs respectivement 
d'une charge positive et négative : en vertu de leur charge, ces 
ions seraient attirés vers les pôles d'une pile plongeant dans 
d'électrolyte. Ils abandonneraieut à ces poles leur charge élec- 
trique et alors seulement ils pourraient exercer leurs propriétés 
chimiques sur les autres corps en présence. Le transport des 
cathions vers la cathode d’une part et des anions vers l'anode 
d'autre part constituerait le courant électrique. 

Cette interprétation me semble passible des objections sui- 
vantes ` 

1° Si le mouvemeut des ions est le fait d'attractions statiques, 
il doit obéir à la loi qui régit l'intensité des attractions électro- 
statiques en fonction de la distance. Il doit en résulter que cette 
attraction s'exerce avec force sur les ions voisins qui sont ra- 
pidement accumulés, tandis qu'elle s'exerce au contraire tres 
faiblement sur les ions distants (notamment en raison inverse 
du carré de la distance). Il en résulterait au début un mou- 
vement tres rapide des ions les plus voisins, plus tard un mou- 
vement beaucoup plus lent des ions distants: en somme, une 
action rapidement décroissante, chose qu'on n'observe pas dans 
la réalité ; 

2° Si le mouvement des ions est dû à une attraction électro- 
statique, pourquoi le même pôle qui attire les cathions dans 
la solution à électrolyser attire-t-elle au contraire les anions 
dans le liquide de la pile ? 

3° Si le courant électrique est simplement constitué par un 
mouvement d'ions en sens inverse Jes uns des autres, comment 
s'explique alors le courant passant dans un conducteur métal- 
lique ? 

4° La théorie d’Arrhenius semble en contradiction avec les 
notions que nous avons sur l'energie. Nous savons que la plu- 
part des combinaisons chimiques s'accompagnent de la mise en 
liberté d'une certaine quantité d'énergie. Nous savons que le 
phénomène de l’électrolyse ne représente que la restitution aux 
éléments constitutifs d'une molécule de l'énergie qui avait été 


mise en liberté lors de la constitution de la molceule : cette res- 


— 194 — 


titution permet aux radicaux ou ions de se scinder : un ion 
libéré représeute donc quelque chose en plus que lion engage 
dans une combinaison, et la quantité d’énergie possédée en plus 
par Vion libéré représente probablement la force d’affinité de 
cet ion. Or, dans la théorie s’ Arrhenius, les ions commencent 
par abandonner leurs charges électriques aux pôles de la pile, 
et c'est alors seulement qu'ils deviennent capables de produire 
des combinaisons avec d'autres corps. Quoi qu'il en soit, à côté 
de la théorie d'Arrhenius, je propose une autre interpretation, à 
mon sens plus logique. des phénomènes de l’électrolyse. 

Si dans un fleuve dont le courant se meut à raison de 10 kilo- 
metres à l'heure, nous placons deux poteaux distants de 2 kilo- 
metres par exemple, que sur ce fleuve nous plaçons diverses bar- 
ques se mouvant les unes à raison de 11 kilomètres à l'heure, les 
autres à raison de 9 kilomètres, si toutes ces barques remontent 
le courant, les unes, au bout de l'heure, auront atteint le po- 
teau en amont; les autres, au contraire, auront été entraînées 
jusqu’au poteau en aval si elles sont parties d'un même point 
à égale distance des deux poteaux. 

Nous savons déjà par nos déductions antérieures que le cou- 
rant électrique est constitué en partie par un mouvement spira- 
loïde d’électrons se portant à l'extérieur d’une pile du pôle né- 
gatif vers le pôle positif. Une autre partie de ce courant est 
constitué par un mouvement d'ions à l'intérieur de la spirale 
électronique; les ions positifs, plus rapides, viennent s’accu- 
muler contre le pôle négatif dans la solution électrolytique, 
contre le pôle positif dans le liquide de Ja pile. Les anions, au 
contraire, se laissent entrainer en sens inverse par le courant. 
De méme que la spirale électronique présente un double mou- 
vement de propagation et de gyration, de même il est probable 
que Pion gire en progressant en sens inverse de l'électron, des 
saillies hélicoidales de lion emboitant la spirale électronitique 
et se vissant dans son intérieur. 

Pour compléter notre connaissance du mécanisme d’un cou- 
rant électrique, il s’agit de savoir ce que c’est que le magné- 
tisme et ce que c’est que le champ magnétique d’un courant. 


à 


— 195 — 


L'hypothèse d Ampère est certainement celle qui explique le 
mieux tous les phénomènes relatifs au magnétisme : d’après 
cette hypothèse, un aimant serait constitué par des parcelles 
élémentaires autour desquelles circulerait un minuscule cou- 
rant électrique. Puisque la molécule est Ja partie la plus petite 
d’un corps qui puisse exister à l’état de liberté, il faut supposer 
d'après cette hypothèse, que chaque molécule est entourée d’un 
minuscule courant électrique fermé sur lui-méme. Or, puisque 
nous savons déjà qu’un courant électrique est constitué par des 
ions se mouvant à l’intérieur et girant en sens inverse d’une spi- 
rale constituée par des électrons, il est légitime de croire que 
chaque molécule est non pas encerclée par un courant électrique 
fermé, mais que chaque molécule même est un courant fermé. 
Chaque molécule serait donc constituée par un anneau formé 
d'un spirale électronique complètement fermée par elle-même. 
A l'intérieur de cette spirale circulerait en girant un noyau 
constitué, dans le cas d’un corps composé, par un ion positif 
et un ion négatif : ces deux ions s’accolleraient en vertu de leur 
différence de vitesse et avec une force proportionnelle à cette 
différence. Les ions positifs, marchant plus rapidement, rattrap- 
peraient les ions négatifs et se colleraient contre eux. Ce serait 
la l’explication de l’affinité chimique : un ion positif moins ra- 
pide serait déplacé de sa combinaison par un ion plus rapide; il 
en résulterait la mise en liberté d’une portion de la spirale élec- 
tronique qui, d’après les circonstances, donnerait lieu à une 
manifestation électrique ou bien encore à de la chaleur ou de la 
lumière. Le caractère positif ou négatif d’une substance serait 
donc fonction de la vitesse de giration et de propagation de ses 
ions. 

Dans une réaction chimique comme stade préparatoire, les mo- 
lécules s’ionisent, c’est-à-dire que la chaîne électronique se brise, 
l'anneau ionique, toujours entr ouvert d’ailleurs, se redresse et 
les ions se rangent en ligne, constituant un courant fermé d’une 
longueur proportionnelle au nombre des ions. Si un ion, plus 
rapide ou plus lent que les ions primitifs, entre dans le circuit, 
il y a tassement ionique et une portion de la chaîne électronique 


— 196 — 


devient libre. Un corps bon conducteur est probablement un 
corps dont les molécules s'ionisent facilement, c'est-à-dire que 
la chaîne électronique s'ouvre, le noyau ionique se redresse et 
laisse passer le courant. 

Tous les corps ont done des molécules sous forme d’anneaux, 
puisque tous les corps sont magnétiques. Ces propriétés magne- 
tiques sont d'autant plus développées que ces diverses molécules 
sout plus plates, plus larges et plus susceptibles d’étre echafau- 
dées et de rester dans cet état. Cest la le caractère des substances 
ferro-mawnétiques ou des substances à magnétisme permanent. 
Les autres stubstances, au contraire, ont des molécules plutôt al- 
longées qui ne parviennent pas à rester en équilibre stable et 
permanent (comparez une pile de pièces belges de nickel trouées 
et une pile d'aiguilles de Pravaz empilées bout à bout). 

Chaque molécule matérielle constitue un aimant élémentaire 
avec un pole nord et sud. Deux molécules voisines dans lesquelles 
le courant est orienté dans le même sens s'attirent face à face et 
se repoussent par leurs bords. Deux molécules voisines dans les- 
quelles le courant est orienté en sens inverse se repoussent face 
à face et s’attirent par leurs bords. Quant au mécanisme de ces 
actions, si nous recherchons par exemple comment se fait l'at- 
traction de deux molécules voisines dans lesquelles le courant est 
orienté de la méme façon, nous trouvons que les spires électro- 
niques en mouvement autour des noyaux ioniques marchent en 
sens partiellement opposé aux endroits de contact, par exemple 
a la face supérieure d’une molécule et Ja face inférieure de la 
molécule superposée. Les électrons de la molécule inférieure se 
dirigent par exemple de gauche à droite à la face supérieure de 
cette molécule : les électrons de la molécule supérieure au con- 
traire de droite à gauche à la face inférieure de cette molécule. 
Mais cette opposition n'est cependant que partielle, parce que 
l’ensemble du courant électronique est orienté de la même façon 
dans les deux molécules. Tl en résulte que la spire électronique 
se redresse et s'enroule autour des deux novaux ioniques qu'il 
enveloppe d’une spirale commune. C’est là le mécanisme de 


l'attraction de deux molécules à courant orienté de la méme 


— 


— 127 — 


facon. Cette explication s'applique également aux attractions 
électrodynamiques, c'est-à-dire aux actions réciproques de deux 
courants l'un sur l’autre. 

Si. au contraire, le courant dans deux molécules voisines est 
dirigé en sens opposé, ces deux molécules se repoussent parce 
que les spires électroniques se rencontrent suivant une diree- 
tion entièrement opposée. Même mécanisme pour les répulsions 
de deux courants électriques. 

Si. 


, au lieu de se présenter l’une à l'autre suivant leurs faces, 
les deux molécules viennent en contact par leurs bords, il se 
produit, suivant le même mécanisme. une attraction par les bords 
quand le courant est en sens inverse dans les deux molécules, une 
répulsion, au contraire, quand le courant est dirigé dans le 
meme sens. Ces actions attractives sont également l’explication 
de la cohésion, de la pesanteur et de l’attraction universelle. 

Si un grand nombre de molécules sont échafaudées régulitre- 
ment les unes sur les autres, nous avons un aimant avec ses 
(gies de force correspondant au trajet des’ électrons. 

La spirale électronique d’un courant électrique, en s'établis- 
sant, oriente les molécules voisines du diélectrique de telle facon 
qu'elles se rangent suivant leurs bords le long de la spirale élec- 
tronique. Ces diverses molécules, en s'échafaudant alors les unes 
sur les autres suivant la spirale électronique, produisent le champ 
magnétique du courant. 

Les molécules s'orientent de telle façon que le courant de Ja 
spire électronique le long de leurs bords se dispose parallèlement 
a la spirale électronique du courant. 

Comment faut-il interpréter par notre théorie les phénomènes 
(induction électro-magnétique ? 

Ces phénomènes sont constamment liés à la modification du 
champ magnétique qui enveloppe Pinduit, soit que ce champ se 
crée où grandisse, soit qu'il diminue ou se détruise. La partie 
du circuit constituée par un échafaudage moléculaire de corps 
n'avant pas des propriétés magnétiques permanentes, dégage au 
moment de la formation ou de l'écroulement de l'édifice molé- 
claire un certain nombre d'électrons qui se jettent sur le cir- 


cuit induit pour y donner naissance aux courants d’induction. 


— 198 — 


Montrons pour finir pat un exemple le lien qui unit entre elles 
les diverses manifestations de l’énergie. 

Considérons un circuit fermé de pile. 

Si le fil est de calibre suffisant, il y aura simplement des ma- 
nifestations électriques, un courant électrique constitué par lu 
propagation girante d’une spirale électronique le long d’un pont 
ionique conducteur. 

Si le fil est trop mince, il s'échauffe, puis devient incandes- 
cent : c'est parce que les électrons, ne trouvant pas un nombre 
suffisaut de pouts iouiques pour eireuler, se désaxent et sé pro- 
jettent dans le diélectrique sous forme de rayons calorifiques et 
lumineux. Si le circuit est interrompu par un espace non con- 
ducteur, mais que la tension est suffisante pour vaincre cette 
résistance, il se produit une décharge sous forme d’étincelles 
avec dégagement et projection d'un certain nombre d’électrons 
avec grand diamètre de spire : ce sont les ondes hertziennes. 


Si la décharge se produit dans un vide relatif, les électrons 
désaxés ont un diamètre de spire encore plus petit que les rayons 
lumineux; ce sont les rayons cathodiques ou les rayons £. 

Enfin, si les rayons B ou cathodiques frappent certaines sur- 
faces, ils sont renvoyés avec des spires encore plus réduites de 
diamètre; ce sont les rayous A ou y. 

Quant au magnétisme, c'est une propriété commune à tous 
les corps et liée à la structure moléculaire. Toute molécule est 
un minuscule courant électrique formé par une spirale élec- 
trouique en anneau fermé cireulant autour d'un noyau ionique. 
Les propriétés magnétiques des corps ne deviennent évidentes que 
quand les molécules sont échafaudées d'une certaine façon : dans 
les corps ferro-magnétiques seuls, cet échafaudage peut prendre 
un caractère de permanence : on se trouve alors en présence d’un 
aimant. 


A PROPOS DU DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE 
DE L'ULCÈRE GASTRIQUE 
ET NOTAMMENT DE L'ULCÈRE CALLEUX 


par le Dr Exxest RENAUX 


` 
Le diagnostic d'uleère de l'estomac présente souvent des dith- 


cultés considérables, et nombre d'auteurs se sont attachés à 
définir les éléments de ce diagnostie par les divers moyens que 
les laboratoires mettent à la disposition du praticien. En effet, 
lorsque l'ulcère évolue sans présenter les grands symptômes 
classiques : hématémeses, méléna, douleurs, hyperacidité, on 
se trouve parfois très embarrassé pour affirmer l'existence de 
la lésion. 

Depuis quelques années, l'examen radiologique des voies di- 
gestives a pris une importance considérable. Les radiologues se 
sont habitués à vorr des choses dont la représentation sur l’écran 
avait jusque-là passé inapercue; ils ont fait apparajtre sur 
l'écran par leurs techniques des faits jusqu'alors insoupçonués. 
Les examens ont d’ailleurs renversé ou corrigé bon nombre de 
notions erronées qui avaient acquis droit de cité tant dans la 
physiologie que dans la pathologie des voies digestives. 

Nous voudrions donner, à ce sujet, une vue d'ensemble sur 
quelques travaux parus dans ces six derniers mois, travaux qui 
apportent un faisceau d'éléments capables de faciliter dans bien 
des cas le diagnostic de l’ulcère gastrique. 

Avant tout, 11 importe de fixer d'une façon nette et précise 
la technique à employer. Cerné et Delaforge (1) insistent parti- 


(1) CERNE et DELAFORGE. Arch. des Maladies de UAppareil digestif, n° 8, 1910. 


— 130 — 


culièrement sur l'emploi de la crème comme véhicule du bis- 
muth. Ils estiment que la consistauce de cet aliment agréable 
à prendre permettra de mettre le mieux en valeur les réactions 
de l'organe à examiner. La solution gonmeuse bismuthée leur 
a paru déterminer une excitation insuffisante. Un autre point 
important consiste à n'opérer que sur un estomac parfaitement 
vide. Les auteurs étudient successivement les ulcères latents et 
les ulcères avec complications. 

Les premiers peuvent évoluer sans aucun symptôme clinique; 
ils sont perçus radiologiquement par l'image d’un rétréeisse- 
ment qui, dans ces cas sera purement fonctionnel, spasmodique. 
Souvent, cependant, dans les cas plus avancés, on verra survenir 
des sténoses définitives qui se marqueront surtout à deux endroits 
de prédilection : le pylore et Punion du grand cul-de-sac au 
COTDS, 

Dans le cas de sténose pvlorique, les effets sont souvent sem- 
blables, que Ja sténose soit due à un uleère ou à un néoplasme 
limité. Dans la sténose médiogastrique, les auteurs ont vu, en 
général, une seconde poche, un second fond se former au-dessus 
de la sténose: et cette région est parcourue par des mouvements 
péristaltiques très apparents. I] faut remarquer que ce « ford » 
existe méme quand la sténose ne constitue pas un obstacle sé- 
rieux au passage des aliments. Les auteurs croient, d’autre part, 
que la crème bismuthée met cette formation plus facilement en 
évidence que la solution gommeuse ou le repas de Rieder. 

La biloculation peut être également la conséquence d’adhé- 
rences aux organes voisins (foie, par exemple) par suite de 
l'uleération. Dans ces cas, on verra Vestomae plus haut situé, 
parfois assez fortement oblique à droite. où bien encore, lor- 
gane descendu à son niveau habituel, mais sur le trajet du corps. 
on constatera une déviation vers la droite. Si, enfin, il s'agit 
d'uleères sans complications, vest la présence d’un spasme annu- 
laire ou segmentaire avec ou sans douleur concomittante qui 
pourra confirmer un diagnostic en suspens. 

Quelques auteurs allemands se sont aussi préoccupés du diag- 


nostic radiologique de l'ulcère gastrique, particulièrement de 


— 131 — 


l'ulcère pénétrant, ulcère calleux. La plupart de ces travaux 
out eu pour cause initiale les travaux de Jolasse, qui disait 
avoir pu mettre en évidence l'ulcère de l'estomac en constatant 
à la région lésée une tache bismuthique. Divers auteurs : Hau- 
dek, Faulhaber, Rieder, etc., pensent que cette opinion de 
Jolasse est tout à fait erronée. ` 

Martin Haudek (2) s'est livré à une série d'expériences chez 
l'animal, d’où il résulte que les faits avancés par Jolasse sont 
inexacts : la simple adhésion du bismuth à un ulcère plan ne 
donne pas une imege radioscopique spéciale; il faut, pour que 
cette image apparaisse, que lon ait affaire à un uleëre pénétrant. 
Tres souvent, dans ces cas, on verra un diverticule s’enfoncant 
dans le foie, par excmyle, et se rem) lissant d'aliment bismutné 
pour son compte propre, saus communication parfois avec le 
reste de la masse ingérée. Souvent même, on verra une bulle 
gazeuse surmonter la portion évaginée. 

Faulhaber (3) a bien étudié ces cas de diverticule apparent 
sur Pésran. Dans 4 cas observés par lui, ila pu constater que le 
massage ne parvient pas à vider le recesus de l'aliment bis- 
muthé qu'il contient. Aussi l'auteur estime que l'on peut poser 
sans aucun doute le diagnostic d'uleère calleux quand on 10o- 
stale une ombre bismuthique bri ant le contour stonaral et 
présentant une forme de mamelon eu de champignon, ou bien 
eucore si l’on constate un ilot bismuthique séparé de l’eusemble. 
Ces recessus ne sont pas vidés par le massage. Le diagnostic e-t 
encore confirmé si l’on ob erve dans le voisinage une sténose en 
sablier. TI s'agit évidemment ici de sténoses persistantes et non 
de sténoses passagères et fonctionnelles. L'auteur considère 
d'aiiieurs ce seul signe comme suffisant jour imposer souvent 
le diagnostic d'uistre gastrique et il appelle Pattention sur ee 
fait que le rétrécissement parait beaucoup plus marqué sur 
l'écran qu'il ne l'est en réalité. lPeut-étre faut-il attribuer cetto 


exagération de l’image à une contra ture réflexe surajoutée à la 


(2) M. HiaUbDERk. Munch. Med, Woch. {910 Nos 30 et 17. 
(3) Faveni. Minch Med. Woch. 1910 N° 10, 


EE ee a ee 


— 132 — 


suite de l’ingestion de l'aliment. Sur 15 cas d’estomac en sa- 
blier, 10 étaient dus à un ulcère. Evidemment, il faudra tou- 
jours mettre ce symptôme en rapport avec l’ensemble des symp- 
tômes cliniques. 


Les observations de Rieder (+) et de Reiche (5) confirment les 
faits signalés par les auteurs précédents. 

Quelles conclusions tirer de ces quelques travaux ? Elles tous 
paraissent bien évidentes : Toute affection gastrique non ou mal 
définie impose l'examen radiologique. On sait trop combien 
sournoisement peuvent évoluer les ulcères de l'estomac, et kien 
des fois la radioscopie permettra de diagnostiquer un ulcere 
insoupgonné, En second lieu, lorsque le diagnostic d’ulcère est 
posé, il est nécessaire de le contrôler sur l’écran. Il est bien 
certain qu'un ulcère à allure pén ‘trante est justiciable d’un tout 
autre traitement et impose un pronostic plus sévère qu’un ulcere 


plan. 


(4) RiEvEr. Münchener Med. Woch. 1910 Ne 48. 
(5) REICHE. Munch, Med. Woch. FN Ne L. 


IL 


SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE D'INTRODUCTION 


DU 


RADIUM DANS LES TISSUS 


par MM. HARET, DANNE et JABOIN (1) 


Nous avons commencé l'étude de notre nouvelle méthode dës 
octobre 1910. Cette méthode consiste à introduire des ions radium 
dans l'organisme. À cet effet, on opère une électrolyse suivant le 
procédé habituel, l’électrolyte étant constitué par une solution 
aqueuse d’un sel de radium pur. 


Nous nous sommes livrés à toute une série de recherches sur 
le lapin, sur la génisse et sur des malades, sans occasionner au- 
cun accident chez les sujets en expérience (2). 

Un premier lapin a été soumis à l'électrolvse, en plaçant 
l'électrode positive de charbon sur la face postéro-externe de la 
patte gauche, préalablement rasée; cette électrode était munie 
d’une compresse de gaze, imbibée avec 22 centimètres cubes d'une 
solution aqueuse radifére au microgramme, c'est-à-dire conte- 
nant 22 microgrammes de bromure de radium; la patte de lani- 
mal a été ligaturée avec du caoutehouc, à la racine du membre, 
au-dessus de la compresse. 

L’électrode négative, constituée par une plaque d'étain re- 
couverte d’une compresse, a. été placée à la partie lombaire droite, 
qui avait été rasée également avant l'expérience. On lance le 


courant : la période d’établissement de 0 a 30 milliampères 


(1) Note transmise à l'Académie des Sciences dans la séance du 13 mars 1911. 
Cette note a fait l.objet du pli cacheté n° 7603 déposé à l'Académie des Sciences 
dans la séance du 14 novembre 1910. 


(2) Nous avons effectué toutes ces expériences avec la collaboration de 
M. Faivre.. 


ne E 


dure 23 minutes, cette intensité persiste pendant 30 minutes, puis 
la période de décroissance jusqu'a O dure 5 minutes. L'animal est 
sacrifié, Ja partie de la patte traitee divisée en trois couches 
longitudinales superposces, Fos mis également de cote. Nous 
avons alors recherché le radium dans chacune de ces couches, 
apres destruction de la matière organique, calcination avec tral- 
tement par le carbonate de soude et reprise par i eau acidulee, 
puis nous avons dosé ce radium, au bout de plusieurs jours, par 
la méthode de emanation, au moyen du quartz piézo-électrique, 
en effectuant les corrections nécessaires, Nous avons trouvé suc- 
cessivement ` dans la première couche, O micer. 15; dans la deu- 
xieme, Oo micer. I1; dans la troisième, O mier. OF; dans les os, 
0 micer. 059 de sel de radium, 

Un deuxième lapin a été soumis a des experiences analogues 
sans ligature de la patte. La patte droite n'a été traitée qu'une 
fois, tandis que la patte gauche a été soumise à deux électrolyses 
successives à sept jours d'intervalle, L'électrode positive a été 
chargée chaque fois avec 20 microgrammes de bromure de ra- 
dium placés dans 10 centimetres cubes d'eau. Apres le sacrifice 


de Panimal, nous avons trouvé les résultats suivants : 


Patte droite Patte gauche 
(1 application) (2 applications) 
Microgvamines Microgrammes 
DGGE as sas nee 0.058 0.11 
Aponévrose `... 0.017 0.042 
Fissu musculaire ......... 0.026 0.07 
Tissu entourant los oo... 0.02 0.04 
EE (0.0: 0.05 


L'examen de ces chiffres démontre que les applications suc- 
cessives semblent additionner les quantités de sel de radium ac- 
cumulces. 

Un troisieme lapin a été soumis à cinq électrolyses successives, 
à sept Jours d'intervalle, avec lélectrode positive chargée, cha- 
que fois, de 20 microgrammes de bromure de radium. Apres 


sacrifice, nous avons trouvé, dans la peau, 0 micgr. 03 de sel de 


— 135 — 


radium; dans l'aponévrose, 0 micgr. 02; dans le tissu muscu- 
laire, 0 micgr. 09; dans les os, O micgr. 08. 

Pour démontrer que la pénétration du sel de radium était due 
a l'électrolyse, nous avous appliqué, pendant 40 minutes, sur la 
cuisse droite d'un quatrième lapin, une compresse imbibée 
comme pour nos experiences précédentes, Apres la mort de l'ani- 
mal, le radium a été cherché dans Ja partie sous-jacente a 
la compresse. Seule la partie externe de la peau en contenait 
U micgr. G25, alors qu'il n'y en avait pas trace dans l'aponévrose, 
le tissu musculaire et les os. 

Eutin, la preuve de l'innocuite de ces experiences nous à ete 
fournie pur la survie d'un lapin traité depuis deux mois, lequel 
a augmenté de poids et parait en excellent état. 

Nous avons répété ces expériences sur une génisse. Sur le men- 
bre antérieur, préalablement rasé et lavé, il a été placé à la face 
externe, comme électrode positive, une compresse imbibée d'une 
solution de 20 microgrammes de bromure de radium. Une autre 
compresse, imbibée d'eau pure, a été placée sur la face interne 
du même membre et reliée au pôle négatif. On fait passer 20 mil- 
lampères pendant 30 minutes. Après la séance, la région est 
lavée et l’animal sacrifié vingt-quatre heures apres l'expérience : 
la partie du membre traitée, qui mesure alors 7 centimetres 
d'épaisseur, est sectionnée en sept parties d'environ 1 centimetre, 
sauf pour la peau, l’aponévrose et l'os. Les dosages du radium 


accumulé ont donné, en microgrammes, les résultats suivants 


Microgrenimes 


l. Peau (compresse positive) ............ 0.061 
22 ALPONEVIOSE degen e , 0.019 
3. Tissu musculaire ........................ 0.025 
+. Tissu musculaire ........................ 0.017 
et Os (milien) 24 AS E gege 0.025 
6. Tissu museulaire ........................ 0.017 
1. Peau (compresse négative) ........... 0.012 


Une série d'expériences a été faite sur des personnes. Chez 
l'une d'elles, on a recueilli de Dune dans laquelle on a pu dé- 


celer la présence du radium. 


— 136 — 


On peut done conclure de ces expériences: A 

1° Que le radium passe dans les tissus par ionisation; 

2° Que l'ionisation est nécessaire, lorsqu'on ne fait pas d’ef- 
fraction de la peau, pour porter le radium dans les tissus sous- 
cutanés, l'application de conpresses imbibées d'une solution ra- 
difere n'étant pas suffisante; 

3° Que la pénétration de Vion radium se fait à une grande 
profondeur (génisse); 

4° Que la circulation sanguine reste indépendante de ce trans- 
“port, puisque dans la première expérience, en dépit de la liga- 
ture, nous avons trouvé du radium dans les tissus musculaires et 
dans l'os; 

9° Que le séjour du radium persiste un temps suffisamment 
long dans les tissus pour permettre, par des séances d’ ionisation 
“successives, à quelques jours d'intervalle, d'en obtenir une quan- 
lité assez grande dans les tissus pour en attendre des résultats 
thérapeutiques : 

6° Que les effets de cette ionisation ue sont pas nocifs pour 
l'animal en expérience. 

Des applications sur divers malades ont démontré que la péné- 
tration de Pion radium provoque une action sédative manifeste 
et que certaines tumeurs diminuent rapidement par l'effet de 


cette nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus. 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


L’Appareil radiographique UNIPULS 


par l'ingénieur BREINING (Bruxelles) 


Le choix d'une installation radiographique ne laisse pas que 
d'être souvent des plus embarrassant. Ce n’est qu'après plusieurs 
années d’expérimentation générale que l'ingénieur peut rensei- 
gner le médecin d'une façon exacte sur la valeur d'un appareil. 

Les deux appareils, l’appareil /déal et l'appareil Unipuls, 
dont il est question ici, ont chacun des mérites différents et des 
indications partieulières : tous deux doivent être branchés sur 
un secteur de la ville; on peut les relier à des courants continus 
de 110 ou 220 volts ou à des courants triphasés de 45, 50 ou 60 pé- 
riodes. 

L'appareil Zdéal, construit d'après un tout autre principe que 
l'appareil Unipuls, a répondu pleinement aux exigences les plus 
. sévères : il est d’un fonctionnement sûr, d’un maniement excep- 
tionnellement facile, ne produit pas de courant de fermeture et 
donne un rendement intensif. Le nombre d'appareils de ce genre 
fournis jusqu’ici a dépassé toutes les prévisions ` d’ores et déjà, 
il paraît bien certain que ce dispositif, abstraction faite éven- 
tuellement de quelques perfectionnements d'importance secon- 
daire, continuera à donner tel qu'il est toute satisfaction. De 
nombreux radiographes ont publié des rapports très élogieux 
sur cet appareil. 

Dans ces derniers temps, on s’est efforcé de réduire le plus pos- 
“ible la durée d’exposition. Klingelfuss de Bâle, lord Raleigh, 
le D’ Grédel de Manheim, les ingénieurs Koch, Dessauer et Ro- 
senthal, ont travaillé avec succès à la réalisation de ce but. Peut- 


158 — 


étre certains ont-ils cherché à exagérer la note et ainsi des dis- 
positifs plus ingénieux que pratiques ont été preconises, Quoi 
qu'il en soit, la technique est arrivée à l'heure actuelle à con- 
struire des appareils instantanés parfaitement utilisables en pra- 


tique courante. 


APPAREIL UNIPULS. 


Distinguons d’abord les poses rapides et les poses tres courtes, 
c’est-à-dire réellement instantanées. Les poses rapides ont une 
durée de une à quatre secondes et permettent maintenant de ra- 
diographier en ce temps tous les organes, à condition qu'il soit 
fait usage d’un écran renforçateur. L'appareil 7déal convient 
particulièrement bien à ce genre de radiographie, mais il n'est 


— 139 — 


pas en état de donner des résultats satisfaisants avec des poses 
de 1,900 a 1;10 de seconde. 

L’appareil qui convient à ces expositions instantanées est l Uni- 
puls; il est pourvu d’une bobine de construction spéciale pour la 
production du courant de haute tension et il nous permet de ra- 
diographier un organe avec une seule décharge inductive; les 
perfectionnements apportés daus ces derniers mois à cet appareil 
sont tels qu’il mérite d'ètre recommandé à tout le monde. Les 
temps d'exposition appropriés varient de 1/200 à 1,300 de se- 
conde. 

Ces expositions instantanées donnent une grande finesse aux 
images radiographiques : avec elles, nous n'avons plus à tenir 
compte des mouvements volontaires ou involontaires et des pe- 
tites secousses dues aux battements artériels; avec elles, nous ob- 
tenons des images très’ nettes des organes toujours en mouve- 
ment, du cœur, des poumons, de l'estomac. 

L'énergie électrique traversant le tube de Routgen et engen- 
drée par une seule décharge inductive est amplement suffisante 
pour donner une épreuve irréprochable, très fouillée, du crâne, 
du thorax, de l’estomac, etc., à condition, bien entendu, qu’il 
soit fait usage de l'écran renforçateur Sinegran. Mais nous ne 
pouvons obtenir ainsi la radiographie du bassin que chez les 
jeunes sujets : c’est la la limite du rendement atteint ac- 
tuellement par l’Unipuls. Faut-il ajouter que les épreuves 
moins difficiles que les précédentes viennent très bien, même 
sans emploi d'écran renforçateur ? 

En faisant abstraction de ces radiographies faciles obtenables 
sans emploi d'écran, nous pouvons dire que l’Unipuls, avec les 
avantages inhérents à tout appareillage instantané, convient à 
tous les cas où il n'y a pas de contre-indication à l’emploi du 
Sinegran. Un simple tour de manivelle suffit à la radiographie 
dans la majorité des cas. 

Mais s’agit-il de radiographier un bassin d’adulte ou toute 
autre région exceptionnellement difficile, il faut alors lancer 
dans le tube plusieurs décharges inductives successives : deux, 


trois, quatre tours de manivelle, rapidement exécutés et produi- 


— 140 — 


sant deux, trois, quatre décharges rapides suffiront à l'affaire ei ` 
ne viendront en rien compliquer les manipulations. 

Un simple commutateur permet de faire travailler l'appareil 
UCnipuls avec un interrupteur Pecord ou Welnelt, avec un inter- 
rupteur à diélectrique gaz ou tout autre type et de procéder à la 
radioscopie, à la radiothérapie où à la radiographie lente. En 
raison du fort rendement de la bobine Unipuls, les temps de pose 
seront naturellement raccourcis si on se sert d'un interrupteur 
Record où Wehnelt (environ dix secondes pour un bassin, sans 
écran renforcateur), Pour utiliser le courant alternatif, il faut 
faire usage d'un transformateur : des soupapes ne sont pas très 
recommandables pour redresser le courant alternatif. 

L’appareillage se compose d’une bobine Unipuls doué d'un 
rendement intensif, et bien isolée avec une enveloppe d’ébonite, 
d'un interrupteur donnant à volonté une ou plusieurs décharges 
inductives et d'un tableau de distribution avec fusibles, inter- 
rupteur général, commutateur, lampe et amperemetre de pré- 
cision. 

Il comprend, en outre, un interrupteur Record ou tout autre 
interrupteur, pour la radiographie avec pose, la radioscopie et 
la radiothérapie; une petite table roulante permet d'exécuter 
toutes les manipulations à distance. 

La bobine et tous les accessoires sont logés dans une armoire 
de chêne tres élégante, dont les dimensions sont : hauteur, 1"50; 
largeur, 140; profondeur, U"S0. A la partie supérieure de lar- 
moire, nous avons deux prises de courant à haute tension, reliées 
à l'ampoule au moyen d’un dispositif à contrepoids, un spinter- 
mètre, une soupape plateau-points à distance explosive régla- 
ble et un milliampèremetre pour haute tension (100 milliam- 
pères), avec condensateur protecteur et support. Le poids total 
de l'armoire est de 430 kilogrammes. 

A cet appareillage est joint enfin un statif porte-ampoule avec 
pince pour Pampoule et avec dispositif protecteur pour protéger 
le patient en position debout contre les décharges électriques. 


Cet appareillage répond donc, d’une façon réellement prati- 


— 141 — 


que, à toutes les exigences et à toutes les aspirations raisonnables 
du praticien. Le jour où nous disposerons d'ampoules meilleures, 
de plaques plus sensibles et d'écrans renforcateurs plus efficaces, 
ce jour se trouvera réalisé le vœu exprimé depuis longtemps par 
les médecins, à savoir l'obtention facile et certaines de bonnes 


épreuves dans les conditions les plus désavantageuses. 


REV UE DE LA PRESSE 


Radiodiagnostic 


Méret. Corps étrangers de Voll. (La Normandie médicale, 
1906, n° 16.) 


A la suite d’un accident de travail, les experts se demandaient 
sil y avait un corps étranger dans l'œil ou dans l'orbite; l’oph- 
talmoscopie était impossible à cause de l’opacité des milieux de 
Pæil. 

Le ID" Méret a employé le procédé de Grassmann, consistant 
à faire plusieurs radiographies dans diverses positions de l’œil. 

Le malade est couché dans le décubitus latéral, Ja tête repo- 
sant sur un petit tabouret de 15 centimètres de hauteur. Le plan 
médian sagittal de la tête forme avec l'horizontale un angle de 
30 degrés environ; ainsi la région temporale et non l’oreille ap- 
puie contre la plaque. la tête est calée en arrière et on fixe le 
compresseur en faisant passer le rayon normal par l’orbite. Il est 
indispensable que pour les deux ou trois poses successives, la 
position de la tête par rapport à la plaque reste la même. 

Plusieurs cas peuvent se présenter : 


1° L’objet n’est pas déplacé. 

a) Il est intra-oculaire et coïncide avec le centre de rotation 
de Teil (cas très rare); 

b) Il est extra-oculaire et se trouve dans l'orbite. 

2° L'objet s’est déplacé quand l’æ1il regarde en haut (il est 
done intra-oculaire) ; 

a) De bas en haut (il est dans l’hémisphère antérieur de 
l’œ1l) ; 

b) De haut en bas (il est dans l’hémisphère postérieur). 

Le blessé susdit avait un corps métallique dans l'œil, dans 
l’hémisphère antérieure, près du rentre de rotation. 


Ip BrEnFArT. 


~ 


— 143 — 


Beror et Cuareron. Double luxation congénitale du radius en 
haut et en arrière. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. 
de Paris, n° 17, juillet 1910.) 


Les luxations simultanées des deux os de l'avant-bras seraient 
tres rares (deux cas, d'après Hoffa), tandis que les Juxations con- 
génitales de la tête du radius seraient plus communes; 1} en 
seruit de même des Juxations unilatérales (25 observations) et 
des bilatérales (19 observations). 

De nombreuses hypothèses pathowéniques ont été émises pour 
expliquer l’étiologie de ces luxations, hypotheses d’ailleurs in- 
suffisantes. 

A l'examen, on sent la saillie formée par cette extrémité du 
radius rouler sous les doigts ou monter et s'abaisser suivant 
qu'on imprime au membre des mouvements de pronation, de 
supination, de flexion ou d’extension. Les mouvements de 
flexion, d’extension et de pronation sont conservés; seule la su- 
pination est limitée. 

A la radiographie, la tête radiale apparaît en arrière de l’épi- 
condvle un peu au-dessus de cette saillie, en contact avec le 
bord de l’humérus: la capsule articulaire semble être épaissie ; 
le col paraît plus mince que normalement ` chaque radius mesure 
en effet au moins 1 centimètre de plus que le cubitus correspon- 
dant. La petite cavité sigmoide du cubitus, moins profonde que 
d'habitude, présente des saillies à sa surface, fait qui s'explique 
par l'absence (articulation des deux os à ce niveau. La struc- 
ture osseuse est normale, il n'existe pas de trace d’ostéite ni de 
périostite. 

I s’agit done bien d’une double luxation congénitale du ra- 
dius, avec ses signes classiques : saillie de la tête radiale, mobi- 
lité exagérée de l'extrémité osseuse, allongement du radius, 
peristance des différents mouvements articulaires, absence de 
traumatisme et apparition dès la naissance: d’ailleurs la bilaté- 
ralité est un signe caractéristique d’une affection congénitale. 

L'auteur a décelé chez ce sujet des signes indiscutables de 
syphilis héréditaire. 

D° L. LEJEUNF. 


Matxcot. Lésions de la colonne vertébrale chez un sinistré. 
Relation avec le traumatisme. (Tn Bullet. et Mém. de la Soc. 
de Radiol. de Paris, n° 17, juillet 1910.) 


C’est au point de vue de leur importance médico-légale et de 


— 144 — 


la difficulté du diagnostic que l’auteur présente les cliches de 
ce cas. 

Il s’agit d’un homme ayant fait une chute d’une échelle : 
les détails précis sur l’accident manquent, les certificats de 
premier constat faisant défaut. Au moment de la radiogra- 
phie, i] se plaint surtout de troubles fonctionnels du côté de Ja 
colonne vertébrale, marchant courbé, ne pouvant monter les es- 
caliers qu'à reculons et accusant des douleurs lombaires. Sur le 
lit radiographique cependant, il prend toutes les positions dési- 
rables et sort du cabinet en marchant comme tout le monde. 

Un examen somatique, pratiqué par le Prof. Thomot, n'a 
pas révélé de lésions et l’on a pensé qu’il s'agissait de sinistrose. 

La radiographie montre que la colonne vertébrale est plus 
transparente que normalement; les vertèbres dorsales ‘ne sont 
pas déformées, mais les lombaires sont tassées et élargies au vol- 
sinage des disques de conjugaison. Les apophvses transverses 
sont à peine visibles et les bords latéraux des corps vertébraux 
sont prolongés pur des crochets saillants, qui réunissent plus ou 
moins les vertèbres adjacentes. Il y a done décalcification par- 
tielle des vertèbres, tassement des corps et déformation des con- 
tours; 11 y a formation d’ostéophytes, et pas de fracture. 

S’agit-11 d’une lécion consécutive au traumatisme, ou se 
trouve-t-on en présence d’une affection antérieure, telle que la 
spondylose rhizomélique, ou le rhumatisme vertébral ? 

Dans la spondvlose, le ligament vertébral antérieur se calci- 
fie; les disques intervertébraux s’opacifient et les corps verté- 
braux ne se déforment pas. 

Comme dans le rhumatisme, des ostéophites se sont formés, 
mais dans cette affection les disques restent transparents. 

En réalité, il s’agit d’une spondylose traumatique, le trau- 
matisme ayant déterminé de l’ostéomalacie, d’où décalcification 
et tassement des vertèbres lombaires; puis à la phase ostéomala- 
cique a succédé une période de prolifération osseuse expliquant 
la présence des ostéophvtes. 


D: L. LEJEUNE. 


P. Przycont. De l’action des anévrysmes aortiques sur ie cœur 
(Ueber die Rueckwirkung der Aortenaneurysmen aufs Herz). 
(Mitteilungen aus den Hamburgischen Staatskrankenanstal- 


ten, Bd. X, Hft 13, Hamburg, janvier 1910.) 


Ce travail, basé sur soixante autopsies de sujets atteints d’ané- 


— 145 — 


vrysine aortique, cherche à démontrer les deux propositions sui- 
vantes : 

1° Les anévrysmes de l'aorte thoracique n'ont pas nécessaire- 
ment pour conséquence une hypertrophie du veutricule gauche; 

2° Lorsque cette dernière existe, on peut l'expliquer en géné- 
ral par une sclérose généralisée du système vasculaire, une in- 
suffisance aortique ou une lésion rénale. 

Quatre radiographies démonstratives illustrent cet ouvrage. 

E. RENAvx. 


Savy. Les pleurésies médiastines. (Progrès méd., 2 juill. 1910.) 


L’auteur, après avoir étudié à divers points de vue ce genre 
d'affection, parle de l'examen radioscopique et donne d’après 
M. Destot, radiographe de l'Hôtel-Dieu de Lyon, les signes diag- 
nostiques suivants : 


1° Formes à petit épanchement. — On voit dans Ja variété an- 
térieure une légère bande grise qui double l’ombre cardiaque, 
passant à droite par le sein. Cette bande est uni ou bilatérale, 
suivant qu'une ou les deux plèvres sont touchées. Dans la forme 
postérieure, la ligne grise est juxta-rachidienne et parallèle à la 
colonne (Chauffard). 


2 Formes à grand épanchement. --- Elles siègent ordinaire- 
ment dans le médiastin antérieur. Lorsqu’elles se localisent à la 
région postérieure, c'est toujours par une bande sombre justa- 
rachidienne qu’elles se révèlent. 

Lorsque l’épanchement médiastinal siège à droite, la figure ra- 
dioscopique est celle d’un grand triangle dont la base repose sur 
le diaphragme, et cela par fusion de l’ombre de la pleurésie en- 
kystée avec l’ombre normale du cœur. Or, une péricardite avec 
épanchement donne également une ombre triangulaire analogue; 
mais il est à remarquer que dans ce cas l’ombre est animée de 
battements, car les liquides sont incompressibles et les pulsations 
cardiaques restent visibles malgré l’épanchement péricardique; 
lorsqu'une péricardite ne donne pas de battements à l’écran, 
c’est qu’il y a de la pleurésie médiastine de voisinage, bilatérale, 
et le fait est fréquent. 

Dans la pleurésie médiastine droite, l'ombre triangulaire ne 
bat que du côté de la pointe du cœur, c'est-à-dire à gauche, car 
à droite l’épanchement pleural étouffe les battements contre le 
poumon compressible. 


— 146 — 


En fin de compte, pou: distinguer si l’épanchement est uni- 
quement médiastinal ou également péricardique, il faut em- 
plover le procédé de M. Destot, qui consiste à insuffler légère- 
ment l'estomac, de facon à éclairer la partie inférieure du dia- 
phragme. Si ce musele, immobilisé par Vinflamimation voisine. 
apparaît alors bombant sur sa face inféieure, c'est qu'il x a un 
épanchement dans le péricirde, car la face inférieure du cœur 
n'est pas enveloppée par Ja plévre. 

Losque la pleurésie médiastine siege à gauche, et que l'épan- 
chement est de quantité movenne, l'ombre pleurale se superpose 
a l'ombre eu: diique pour douner non plus un triangle à base in- 
férieure, mais pour simuler une ombre cardiaque qui serait sur- 
montée d'une aorte élargie: le diagnostic est alors à faire avec 
les affections de l'aorte, dont la pleurésie se distingue facilement 
par Pabsence de battements, Si Véponchement est considéable, 
on obtient alors une image triangulaire pseudo-péricardique, 
mais disposée inversement à celle qu'on obtient lorsque la pleu- 
résie est à droite. 

Dr Brenrarr. 


Pozzi et Proust. Contribution à l’étude des calculs de l’uretère 
pelvien chez la femme. Diagnostic et traitement. (Rerue de 
gynécologie, septembre-octobre 1909.) 


Poirier distingue deux types dans la forme de l'uretète 
e Dans Pun, Vuretère présents à sa partie supérieure un rétrécts- 
sement, collet du bassinet on de T'uretere, suivant les au- 
teurs, et un deuxième rét-écissement à environ 15 millimetres 
de son orifice vésical : entre ces deux points rétrécis s'étend une 
dilatation fusiforme plus où moins prononcée, Dans l'autre, on 
constate. en plus de ces deux points rétrécis, un troisième rétré- 
cissenent répondant au détroit supérieur ` deux dilatations fusi- 
formes, l'une lombaire, l’autre pelvienne, séparant ces points 
rétrécis: le deuxième type est aussi fréquent que le premier. » 

Ces considérations anatomiques expliquent le mécanisme de 
Parrét des caleuls : ceux-ci siègent généralement au niveau de 
l'un des trois points normalement rétrécis. 

Robinson a mesuré le diamètre de ces trois rétrécissements et 
trouve "AO pour Je supérieur, 4 millimètres pour le moyen et 
25 pour l'intérieur, La fréquence de l'arrêt des calculs en 
ces {rois points s'explique ainsi aisément : Tes enleuls les plns 
fréquents sont ceux de l'extrémité. inférieure de l’uretére; puis 


— 147 — 


viennent ceux de l'extrémité supérieure, et enfin ceux de la ré- 
gion moyenne. 

Le rétrécissement inférieur est assurément, d'après tous les 
auteurs, le point le plus étroit de l’uretère. C’est la la raison 
principale de la fréquence plus grande des calculs à l'extrémité 
inférieure de l’uretère, mais ce n’est pas la seule. La courbure 
paraischiatique joue encore un rôle important sous ce rapport. 
Les deux uretères, du détroit supérieur jusqu’au point de leur 
abouchement vésical, forment les côtés d’un hexagone régulier : 
éloignés l’un de l’autre de 5 centimètres à la. hauteur du pro- 
montoire aussi bien qu'au niveau du trigone, ils sont au con- 
traire distants de 10 centimètres en regard de l’ischion, si bien 
que le conduit décrit à ce niveau une courbure presque angulaire 
à convexité externe, Cette courbure semble un peu plus marquée 
chez la femme que chez Phomme. 

Cette particularité anatomique, ainsi que différentes autres 
considérations ,légitiment une étude particulière des calculs de 
l’uretère pelvien chez la femme. c’est-à-dire des calculs situés 
dans la portion du conduit qui s'étend du détroit supérieur jus- 
qu'à l'embouchure vésicale. Parmi ces considérations, citons les 
lésions concomitantes d’une inflammation du heoment large, les 
sensations que donnent souvent les ealeuls au toucher vaginal et 
la situation de ces calculs par rapport aux artères utérines et 
utéro-ovariennes. | 

Les deux auteurs. en s'appuyant sur deux observations per- 
sonnelles, très détaillées, en s’appuvant en outre sur l'étude de 
89 autres recueillies dans la littérature, cherchent à préciser di- 
vers points de diagnostic et de traitement. 

Sous l’influence d’une contraction. d’un cathétérisme heu- 
reux, le calcul peut être expulsé: dans d’autres cas, au con- 
traire, il peut rencontrer un obstacle insurmontable. Deux éven- 
tualités peuvent se présenter alors : ou bien le caleul se trouve 
arrété immédiatement au-dessus d’un point rétréci et reste ab- 
solument mobile dans la portion sus-jacente, ou bien le calcul se 
fixe solidement et trouble alors au plus haut point la sécrétion 
urinaire. C’est un fait gros de conséquences pour l’avenir. Cet 
enclavement, révélé par la séparation endo-vésicale des urines, 
conduit à la lente mais sûre atrophie de la substance rénale, 
avec ou sans grande distension. avee ou sans infection : Phy- 
dronéphrose, la pyonéphrose ou Vatrophie simple du rein abou- 
tissent à la longue à la suppression fonctionnelle complète de la 
glande. 


— 148 — 


Le calcul de l’uretère pelvien peut provoquer l’anurie, mais 
moins souvent que le calcul de l’uretère lombaire, d’après les 
statistiques de Morris, de Legueu et de Tenney. 

Ce calcul crée par sa symptomatologie propre une entité mor- 
bide dont le diagnostic différentiel se pose principalement avec 
l'appendicite et Jes affections utéro-annexielles : pour établir ce 
diagnostic, les auteurs insistent sur l'importance des quatre re- 
cherches suivantes dont ils discutent longuement les données : 

1° L'analyse méthodique de la douleur accompagnée parfois 
d’'hématurie ; 

2° L’exploration de l'uretère par le palper et le toucher va- 
ginal; 

3° La radiographie; 

4 L'examen direct de Vappareil urinaire comprenant : 

a) L'examen des urines pratiqué apres repos et après marche; 

b) La séparation intravésicale des urines; 

c) La cystoscopie; 

d) Le cathétérisme des uretères, 

Nous ne suivrons pas les auteurs, ni dans la discussion des 
données de ces différentes explorations, ni dans leur description 
des nombreux modes opératoires, ni dans leur analyse des 91 ob- 
servations publiées : ils s'adressent exclusivement à des chirur- 
giens et non à des radiographes. 

Bornons-nous à citer, ne fût-ce que pour mémoire, toutes les 
méprises et toutes les erreurs auxquelles la radiographie pour 
calculose urétérale est sujette et qui se trouvent rapportées ici 
avec force détails : tels sont les phlébolithes, les fameuses taches 
du bassin, les conerétions calcaires vésieales, appendiculaires 
et para-intestinales, les dépôts calcaires dans les ligaments 
sacro-iliaques, dans les muscles iliaques et dans les vaisseaux 
utérins, les exostoses de l'os iliaque, la tuberculose calcifiée du 
rectum, les ganglions crétifiés, les kystes dermoides, les kystes 
du ligament large, Jes mvomes calcifiés et les grossesses extra- 
utérines. 

D> Krynens. 


Leven et Barrer. La chorée de Vestomac. (Presse médicale, 
2 milet 1910.) 


Les pathologistes essaient de prouver que les contractures 
et les spasmes gastriques ont toujours un substratum anatomique 


— 449 — 


dans une lésion de Ja muqueuse, si minime soit-elle, Ils se refu- 
sent à admettre l'existence des contractures et des spasmes es- 
sentiels, c’est-à-dire apparaissant quand la muqueuse est entiè- 
rement normale. 


En s'appuyant sur leurs recherches radioscopiques, sur les 
données de la clinique et sur les résultats du traitement, les au- 
teurs cherchent a démontrer l'existence de ces troubles moteurs 
essentiels : l’affection, qu'ils décrivent sous le nom de choréc 
de l'estomac et dont ils rapportent trois exemples cliniques ca- 
ractéristiques, répond à un de ces états. 

La chorée de l'estomac se caractérise par une excitabilité mo- 
trice remarquable, pur une tendance aux spasmes et aux contrac- 
tures du muscle gastrique et de ses sphincters cardiaque et pylo- 
rique : elle se manifeste par des sYmptômes généraux très graves, 
généralement rebelles à la thérapeutique usuelle. 


Selon les cas, on observe les aspects radioscopxjues suivants ` 


1° Le spasme ou la contracture du cardia est démontré par la 
pénétration plus ou moins lente du bismuth Iveopodé dans les- 
tomac ; 


2° Le spasme ou la contracture de la région pylorique se tra- 
duit par la disparition plus ou moius complète de l'image de 
cette région, Cette image disparait souvent comme si la région 
était obstruée par un cancer. Lorsqu'il n'y a qu'uu spasme, 
après un temps assez court, le spasme cesse et la région pylo- 
rique, perméable à nouveau pour le lait de bismuth, redevient 
normale : d’où chances de confusion avec une tumeur à ce ni- 
Veil ; 


3° Le spasme ou la contracture du sommet de la zone tubu- 
laire : d’où une biloculation gastrique plus ou moins prolongée, 
passagère ou permanente: 


4° Des spasmes généralisés à tout l'estomac donnent naissance 
a de vélitibles mouvements choréiques. Ces spasmes varient 
constamment de siège et modifient à tout instant la forme et le 
calibre du viscère ; 

5 À ces états spasmodiques se joint presque toujours l'aéro- 
phagie, qui est tantôt cause ou effet ou bien encore cause et 
effet dans la production de ces aspects radioscopiques si remar- 
quables à tant de points de vue différents. 


Dr KLYNENS. 


— 150 — 


SOULIGOUX et AuBouRG. Radiographie d’un rétrécissement du 
côlon descendant. (ln /ulliet. et Mém. de la Soc. de Radiot. 
med, de Paris, n° 17, juillet 1910.) 


Les auteurs présentent des radiographies qui démontrent une 
fois de plus le grand intérêt qu'il y a à radiographier le gros 
intestin; cet examen a permis dans deux cas de préciser le diag- 
nostic de sténose intestinale et de faire le diagnostic du siège du 
rétrécissement. 

La technique employée fut celle du lavement d'huile bismu- 
thee (un demi-litre d'huile d'olive et 100 grammes de carbonate 
de bismuth) passé au moyen de l'appareil classique avec soufflerie 
pour lavements lourds, suivi de la prise immédiate de Ja radio- 
eraphie, la plaque étant sur la paroi abdominale (ampoule Gun- 
delach, rayons n° 7, à 60 centimètres, 7 milli, 25 secondes). 
L'épreuve montre le dessin du rectum et du colon ilio-pel 
vien, mais le Javement bismuthé n’a pas pénétré dans le côlon 
descendant, ce qui permettait de supposer qu’un obstacle siégeait 
à ce niveau. Huit jours plus tard, dans le but de confirmer cet 
examen, on fit absorber à la malade un lait de 100 grammes de 
carbonate de bismuth, et la radiographie fut faite à la seizième 
heure apres l'ingestion. Sur l'épreuve ainsi obtenue, on voit le 
còlon ascendant, le colon transversal, le côlon descendant. Au 
mveau du côlon pelvien, il y a arrêt de P ombre; seul un mince 
filet de bismuth a traversé, ainsi que l'indique l'ombre qui se 
voit à travers la fosse iliaque interne. 

L'intervention a montré qu'il existait bien un néoplasme au 
niveau de Punion du côlon pelvien et du côlon descendant, néo- 
plasme produisant la sténose. 

Les épreuves radiographiques du second cas sont aussi démon- 
stratives. 

Il n’est pas inutile de faire remarquer que les malades dont 
il s'agit étaient tous deux des sujets très corpulents, notamment. 
le second, pesant 121 kilogrammes, à paroi abdominale très 
épaisse, et que malgré cela le diagnostie fut très net. 


D" L. LEJEUNE. 


P. Aunorrc. La traversée du tube digestif. Radiographies 
successives de l’estomac, du duodénum, de l'intestin grêle, du 
cæcum et de l’anpendice iiéo-cecal, du gros intestin. (In 
Bullet. et Mém. de la Soc, de méd. de Paris, 10 oct. 1910.) . 


Grâce aux procédés iapides dont nous disposons actuellement, 
Aubourg a pu obtenir de remarquables radiographies successives, 


— 151 — 


montrant la traversée du tube digestif, fixant ainsi l'heure à la- 
quelle chaque segment doit être radiographie, et permettant de 
tirer toute une série de conclusions pratiques sur le mode d’éva- 
cuation normale et pathologique de tel ou tel segment. TT est in- 
téressant, dit-il, de constater que le tube digestif entier agit par 
péristaltisme intermittent, et que plus on s'éloigne du début, 
plus l’intervalle des contractions est long. Les clichés qu'a pu 
prendre l’auteur montrent la progression d'un lait de carbonate 
de bismuth, depuis l'estomac jusqu'au rectum, et ce sont les no- 
tions actuellement acquises sur cette traversée du tube digestif, 
-que résume très brièvement Aubourg dans sa très intéressante 


communication. 
Dr L. LEJEUNE. 


P. Ausourc. Fonctionnement d’une gastro-anastomose dix an- 
nées après l'intervention. Radiographie montrant le mode 
d'évacuation de la bouche. Radiographie d’intestin grêle. 
(In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, n° 18, oc- 
tobre 1910.) 


Le fonctionnement de la gastro-entéro-anastomose est parfait, 
trop parfait même, dit l'auteur, car des l'ingestion du lait de 
bismuth. le contenu de l’estomac s'évacue en entier dans le jé- 
unum en se dirigeant vers la fosse iliaque gauche, Sous le leu 
anastomosé, on ne trouve plus trace de liquide bismuthé, ce qui 
semble bien indiquer qu’à ce uiveau il y a une anastomose com- 
plete. Le fait le plus remarquable, c'est la rapidité du passage 
inmédiat du contenu de l'estomac dans Fintestin; dix minutes 
apiès lingestion du bismuth, Aubourg à pris une épreuve de 
l'intestin grêle, montrant d'une manière très nette les stries re- 
présentant les plis circulaires de Kerkring; la netteté est telle 
que l'on se rend bien compte qu’il n’y a pas de péristaltisme du- 
rant tout le temps de pose qui cependant a été de 22 secondes. 
Cette constatation infirme done l’opinion du péristaltisme con- 
tinu de l'intestin grêle. Chez cette opérée, le bismuth ne sé- 
jou. ue pas dans Pestomac, qui est. chez elle comme un cul-de-sac 
distendu de l’œsophage. 


D: L. LEJFUNE. 


Korsé. La radioscopie gastro-intestinaie. (La Gazette des eur, 
n° 2693, 1910.) 


> ? ` R e ; 
L auteur indique d'abord l'usage du bismuth lycopodé ou non 
pour l'examen de l'estomac. Motilité, sécrétion, absorption, sont 


— 152 — 


trois fonctions intimement unies, de telle sorte que si on con- 
nait bien l’une d’elles, la motilité par exemple, décelée par les 
rayons Ñ, on peut par déduction logique être éclairé sur les 
autres. 

D’après le résultat de l'examen radioscopique, on règle sciem- 
ment. les doses et les intervalles de la médication hydrique. Par 
les rayons X, nous verrons plus d’une fois ou ou ne doit pas 
« faire promener leau » absorbée, car l'estomac atone se vide 
mieux quand le sujet est couché; i convient done de faire une 
cure d'horisontalité. Le clapotement de lestomac ne suffit pas 
pour le diagnostic d'une dilatation et pour nous guider dans la 
restriction des liquides. Un estomac ptosé chez une personne as- 
thénique congénitale clapote, mais se vide souvent bien; il est 
atone, mais sa motilité est encore suffisante. 

I] n'est pas seulement utile de connaitre le séjour d’une eau 
minérale dans l'estomac pour établir à quelle distance des repas 
elle doit être ingérée, mais encore pour ne pas la laisser long- 
temps dans la cavité sr celle-ci, pour une raison quelconque, est 
hvperesthésique. 

Cette radiologie œastrique, à peine esquissée, est done d'une 
utilité pratique dans le dosage des eaux minérales. 

Aujourd'hui, on remplace volontiers la voie buccale par la 
voie anale quand l'estomac se montre intolérant. Mais cela a des 
Inconvénients faciles à comprendre, et on pourrait y obvier par 
une prudente administration buccale sous la surveillance der 
rayons A. 

En tout cas, elle a deja fait ses preuves dans l'explication 
. pharmacodynamique des purgatifs salins, pour ne parler que de 
ceux-ci, qui intéressent tout particulièrement le médeern hydro- 
logue. 

Lorsqu'on administre à un sujet une dose purgative de sulfate 
de soude ou de magnésie dans un repas bismuthé (1), ce mélange 
arrive dans le cecum comme à l'état normal, dans un laps de 
temps de quatre heures. Cette arrivée est reconnue cliniquement 
par lPauscultation de la région cæcale et par la radioscopie. 
Cette durée du parcours a été confirmée par Hertz expérimenta- 
lement sur deux malades, porteurs de fistules opératoires sur la 
dernière partie de l'iléon; en effet, le liquide éliminé par la fis- 
tule démontrait que le sel purgatif ne marchait pas plus vite 


(1) Arthur HERrZ. Constipation and allicd intestinal disorders. Henri 
Frowde, éditeur, Londres. 


— 153 — 


ni plus lentement que le bismuth. Les selles liquides, apres une 
première déposition smi-liquide, n'avaient pas non plus une 
concentration croissante de sel purgatitf. Au contraire, la plu- 
part des sels étaient éxcrétés par l'intestin le lendemain, lorsque 
la selle était déjà solide. Une moitié du sel iugéré était d'al, 
leurs éliminée par le rein dans un laps de temps de huit heures. 

La première selle a apparu une heure et demie apres l'ubsorp- 
tion du sel purgatif, done deux heures et demie avant que le sel 
purgatif et le repas bismuthé soient arrivés dans le côlon ascen- 
dant. Par conséquent, l'interprétation rationnelle est la sui- 
vante : le purgatif salin a été absorbé par la muqueuse intesti- 
nale peu après son passage à travers le prlore et a produit sur 
l'élément névro-musculuire du côlou une hypersecretion et une 
hypermotilité du gros intestin. La théorie actuelle de la trans- 
sudation intestinale au contact du sel purgatif et de la muqueuse 
est donc erroné. 

Voici une sorte de contre-épreuve : on donne à uu sujet un 
repas bismuthé à minuit; le lendemain, à 9 heures, on remarque 
sur l'écran l'ombre de tout le trajet du côlon. Une dose d'envi- 
ron + grammes de sulfate de magnésie a été alors donnée dans 
230 grammes d’eau, suivie d’un déjeuner ordinaire. Une demi- 
heure plus tard, il y eut une selle semi-liquide abondante et 
l'ombre du côlon disparaissait totalement. ~ 


Les purgatifs salrns agissent sur le côlon exclusivement par Ja 
voie sanguine, sans accélérer la motilité de l'intestin grêle. Les 
purgatifs végétaux et l'huile de ricin agissent au contraire sur 
la motilité de cet intestin. 

Dr BrexFait. 


DrsTerxes. Radlographie du duodénum. (In Bullet. et Mém. 
de la Soc. de Radiol, méd. de Parts, ‘a° 18, octobre 1910.) 


La traversée du duodénum par le lait de bismuth étant très 
rapide, de plus une notable partie de cette région étant masquée 
par l’estomac, on admet avec Holzknecht que l’on ne peut obtenir 
d’épreuve radiographique que de la première portion du duodé- 
num. Desternes, cependant, a pu obtenir une épreuve faite en 
une fraction de seconde, sur laquelle on peut voir la région infé- 
rieure de l’estomac, le pylore. et l’image du duodénum dans sa 
totalité et le début du jéjunum. 

Lorsque le pylore occupe la position la plus déclive par rap- 
port à l’estomac, le lait de bismuth passe pour ainsi dire direc- 


— 154 — 


tement dans le duodénum; quand, au contraire, il existe un cul- 
de-sac au-dessous du pylore, la bouillie bismuthee est, apres un 
temps plus ou moins long, chassée sous forme d'ondées, par les 
contractions péristaltiques de l'autre; mais dans l'un et l'autre 
cas le bismuth s'accuinulerait dans la première portion du duo- 
dénum que Holzknecht désigne sous le nom de « bulbe duodenal » 
et considère comme une annexe de l'estomac. D’après cet au- 
teur, le bulbe se viderait sous l'influence de contractions péri- 
staltiques régulières par décharges successives, et les différentes 
portions du duodénum seraient ainsi parcourues assez rapidement 
par Je bismuth finement et régulièrement fragmenté. 

L'étude radioscopique et radiographique fait par Desterues 
confirme la descriptions donnée par Holzknecht. 

Tl arrive qu'une minime partie du repas bismuthe passe de 
suite dans l'intestin, traversant le pylore et le duodénum pres- 
que sans arrét, mais le plus souvent ce n'est qu'après un temps 
variable que les contractions de l'antre apparaissent et chassent 
le bismuth daus le duodénum, où 1l s’accumule en une masse 
opaque dans la portion à laquelle Holzknecht a donné le nom de 
bulbe, 

L'un des clichés obtenus par Desternes montre, immédiate- 
ment sous le pylore, le bulbe duodénal, suivi d'une zone claire, 
véritable poche gazeuse duodénale; la seconde portion dont les 
contours, grace au bismuth, apparaissent tres nettement; puis 
une troisième portion, passant en partie sous l'estomac et suivie 
de la quatrième, l'angle duodéno-jéjunal. Le bismuth apparaît 
en masses compactes dans la première partie du duodénum qui 
remplit le rôle d'annexe de l'estomac et dans le jéjunum où il 
progresse, tandis qu'il n'a laissé que des traces légères sur les 
troisième et quatrième portions, ainsi que sur le début du jé- 
junum, qu'il a traversé rapidement. 


D: L. LEJEUNE. 


BécrÈre. Présentation d’un radiogramme montrant sur le vi- 
vant l’image de l’appendice liéo-ceecal. (Bullet. et Mém. de 
la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 12 octobre 1909. 


Il s’agit d’un cliché obtenu par l’auteur trois ans auparavant. 
c'est-à-dire à une époque où l’on ne parlait pas de radiographie 
rapide et pour lequel une pose de cinq minutes fut nécessaire. 
Le sujet, une jeune fille de 22 ans, fut radiographiée ‘ans le 
décubitus abdominal, après ingestion d’un repas bismuthé, 


— 155 — 


L'épreuve montre la fosse iliaque droite au-dessus de l'articu- 
lation coxo-fémorale correspondante, le cœcum et le côlon des- 
cendant remplis de bisinuth et se présentant sous la forme d'uu 
cylindre vertical à base limitée par une ligne courbe à convexité 
inférieure et qui présente, à deux travers de doigt au-dessus de 
cette base, un des étranglements caractéristiques de l'intestin. 
À son extrémité supérieure se voit le côlon transverse, très re- 
counaissable également. 

De l'extrémité inférieure semi-cerclée du cylindre cæcal se 
détache une ombre rubau‘née, contournée en S, large de 4 milli- - 
metres environ et longue de ð centimètres, se dirigeant en bas et 
en dedans vers excavation pelvienne. Le siège, la forme et les 
dimensions de cette ombre sont tellement caractéristiques qu’il 
n'est pus possible de douter ou elle représente l'appendice iléo- 
cecal, 

L'auteur prévoit que la radiographie de l’appendice cessera 
de devenir une exception. grace à l'outillage nouveau dont nous 
disposons, et il se demande si cette méthode ne pourra pas nous 
aider à déceler les lésions de l’appendice. En tous cas, elle pourra 
nous renseigner sur le siège exact de cet organe. 

Quant à la technique, voici celle que Béclère indique : il v 
a avantage à placer la plaque en contact avec la paroi abdomi- 
nale, à se servir d’un diaphragme localisateur et à recourir aux 
poses les plus courtes. L'introduction du bismuth se fera par la 
voie rectale sous forme de lavement, suivant les règles usitées, et 
l’on procédera immédiatement, ou presque, à la radiographie: 
ou encore par la voie buccale; dans ce dernier cas, l’auteur re- 
commande de faire ingérer au moins 40 grammes de carbonate 
de bismuth. Quant au moment d’opérer la radiographie, l’on 
sait que le temps peut varier dans des limites assez étendues; 
parfois deux heures après l’ingestion, on rencontre déjà les pre- 
mières ombres caractéristiques dans le cæcum; c’est au plus 
tard six heures après le repas que le remplissage du cæcum et 
du côlon ascendant est terminé. Il faut en général vingt-quatre 
heures au bismuth pour cheminer de l'estomac a l'ampoule rec- 
tale. Il sera donc bon de procéder à une série d'examens radios- 
copiques successivement espacés. 


D" L. LEJEUNE. 


AusourG. Radiographies de appendice liéo-czecal sur le vivant. 
(Presse médic., 28 mai 1910.) 


Béclère parvint le premier à radiographier l’appendice iléo- 


— {58 — 


cacal : Aubourg reproduit ici deux clichés qui moutrent le 
meme organe, i 

Le premier cliché concerne un malade de "Aen ans : on y voit 
le cecum, mesurant D centimètres de hauteur et 5 centimetres 
de largeur. Au-dessous de son extrémité inférieure, on constate 
une ombre rubanée, large de 3 millimètres et longue de 6 centi- 
metres : c'est Vappendice rempli de bismuth. [] n'est pas pos- 
sible de reconnaitre son point d'insertion cæcale. 

Le second cliché concerne un malade de 16 ans : on y voit le 
cecum ptosé, le côlon ascendant et l'appendice, long de 4 centi- 
metres et large de 3 millimètres. 

Pour obtenir ces radiogrammes, l'auteur administra un lait 
de carbonate de bismuth et fit la radiographie à Ja dix-huitieme 
heure apres (gestion. Beelére obtint Ja silhouette de l'appen- 
dice à la vragt-deuxième heure. 

Récemment Aubourg a pu obtenir l'image du cecum et de 
Pappendice, chez un enfant de 9 ans, à la huitième heure. 


Dr KiyneEnNs. 


Ivprz et Oxox. Le diagnostic de l’estomac en sabiier par les 
rayons X (The diagnosis of Hour glass stomach with the 
X Rays). (Arch. of the Roentgen Ray, n° 122, 1910.) 


Le diagnostic de l'estomac eu sablier est un des triomphes de 
l'examen radioscopique et cependant ce serait une erreur de 
croire que ce diagnostic est toujours porté avec certitude : cer- 
tains cas où ve diagnostic avait été porté ont été opérés et on a 
constaté l'absence du trouble en question: dans d’autres cas, le 
diagnostic n'avait pas été établi et cependant le malade portait 
un estomac à deux loges bien authentiques. Il y a done une réelle 
importance à étudier cette question. 

I. a) Dans les premiers temps de la radioseopie stomacale, on 
examinait les malades plus spécialement dans le décubitus hori- 
zontal et on employait le lait de bismuth. [] arrivait que l'antre 
du pylore se remplissait de bismuth de même que le dôme sous- 
diaphragmatique et que l'on apercevait deux masses noires sé- 
parées: dans certains cas, l'aspect était absolument typique et 
l'on était conduit à poser le diagnostic d'estomac en sablier. Ac- 
tuellement, cette erreur ‘n’est plus à craindre parce que l’on pré- 
fere l'examen en station verticale et la soupe au porridge his. 
muthé, 


b) La circonstance qui conduit le plus facilement à un diag- 


nit eu ` 


Dh 
dës 
let, 
(bt 


i} p 


20 Wi 
rit gi 


— 157 — 


nostic erroné est la combinaison d'une forte atonie avec gastrop- 
tose; 1] se produit en ce cas un véritable estomac biloculaire fonc- 
tionnel. 

L'estomae normal est un tuyau qui se moule sur son content ; 
sil v a ptose, le fond se trouve très bas et ce niveau descend tou- 
jours jusqu’à atteindre un maximum au fur et à mesure que la 
personne mange; mals eu même temps que le fond descend, la 
portion verticale s'étire, sa largeur diminue, de sorte qu’à un 
moment donné les parois sont accolées. À ce moment, les bou- 
chées qui viennent de l’æsophage s’arrétent à cet endroit et ne 
descendent que petit à petit. Il en résulte l aspect t absolument 
typique de l'estomac en sablier; or, si on examine le malade 
dans la position couchée, l'estomac reprend de suite aspect 
normal : le Fond remonte vers l’ombilic et la partie rétrécie 
s'élargit. 

Quand la biloculation de l'estomac est fonctionnelle, le bol bis- 
muthé arrêté dans la partie supérieure à la forme d'un cône à 
sommet inférieur, qui s'allouge de temps à autre quand une 
partie descend vers le fond. Quand, au contraire, elle est orga- 
nique, il s’est formé une dilatation, le bol est beaucoup plus vo- 
lumineux et on peut voir que les parties qui descendent ne le 
font pas à partir du sommet du cône, mais bien par un pondu 
latéral; cet aspect, difficile à décrire en termes imagés, saute 
aux yeux lorsqu'on peut le dessiner. 

c) Il arrive parfois que l’on constate à l'écran un estomac 
biloculaire: on opère et on ne constate pas ou presque pas de 
rétrécissement: on a avancé que dans de tels cas il s'agissait 
d'un spasme dû a l’irritation provenant de la présence d’un ul- 


cére, que l’on trouvait d’ailleurs. Pour les auteurs, 1] ne serait 


pas question de spasme, mais bien d’une fixation de l'estomac ; 
il y aurait une adhérence entre l’estomac et Je foie; lorsque le 
malade est debout, l'estomac pend et une partie de sa paroi, re- 
tenue latéralement, forme une espèce de bourse qui se remplit 
de bismuth. 


IT. I] va des cas d'estomac biloculaire authentiques qui pas- 
sent inaperçus à l'examen radioscopique. 

Lorsque la sténose du milieu de estomac est assez serrée, le 
repas bismuthé la traverse très lentement: 1] s’ensuit que le re- 
pas tout entier reste très longtemps daas la loge supérieure et 
que l’observation conclut simplement à l'existence d'un estomac 
particulièrement petit. Si on a soin de reprendre l’examen après 
quelques heures, on a l'aspect classique de l'estomac bilohé. 

Ip Brexraïrt. 


se aS a 


Grornrr. Découvertes récentes par la radioscopie des maladies 
de l’estomac et de l'intestin (Recent advances in the roentgen 
diagnosis of diseases of the stomach and bowels). (Arch. of 


the Roentgen Ray, n° 120, 1910.) 


L'auteur recommande beaucoup de commencer examen de 
l'estomac par la radioscopie, et cela sans appuyer contre l’abdo- 
men, la pression amène en effet un déplacement des organes. La 
radiographie doit être réservée aux cas où l’on désire une grande 
précision dans les détails. 


Pour l’examen de l'intestin, la radiographie est néressaire: 
elle doit être prise le malade étant couché sur le dos et non sur 
le ventre. 

L'examen doit être pratiqué consécutivement dans la station 
debout et dans Ja position couchée. 

Les radiog-aphies doivent être très rapides: il y a Heu d'em- 
plover un écran renforeateur. 

On reconnaît la pvloroptose par la mobilité du pylore qui. 
normalement. est fixe: en ce cas il y a aussi allongement et dimi- 
nution de diamètre de l’ectomae. 

Dans la dilatation atonique. il y a augmentation de tous les 
diamètres, sauf à la partie médiane, aui est rétrécie (forme de 
large sablier); le péristaltisme est diminué et Vestomac ne 
s’adapte plus à son contenu. 


Dans la dilatation par sténose prloriqne, i] v a. an contraire. 
hynertronhie de la museulatnre. ` 

Schlesinger veut que l’étroite hande elaire qui. sur les skia- 
grammes, sépare la chamhre à air de l’ombre de la pâte his- 
muthée soit due à la présence des sécrétions gastriques; dans 
Phvperacidité cette hande est plus large que dans l’hypoacidité. 


Lors du vomissement. on voit parfaitement Vestomac remon- 
ter et se contracter violemment. 


Un estomac normal auquel on fait ingérer un repas bismuthé 
double ne descend pas plus bas que s’il ne contenait qu’un repas 
simple; par contre, s’il y a atonie, il augmente proportionnelle- 
ment de volume. 

A la Royal Society of medecine (Arch... n° 122. p. 160). Pav 
teur dit que les premières portions du repas hismuthé arrivent 
dans le cecum deux heures après Pingestion. surtout et. comme 
le fait Finzi. on a ajouté au repas de la gomme adragante. 


D: BrENFAIT. 


— 159 - 


Leven et Barrer. Notions nouvelles introduites en médecine 
par examen radiologique de l’estomac. (Rapport présenté au 
Congrès de radiologie et d'électricité, Bruxelles 1910.) 


Les auteurs ‘n'ont pas voulu faire de ce rapport une revue ge- 
nérale, un résumé des travaux déja parus sur cette question 
importante, mais ils attirent l'attention sur quelques questions 
relativement nouvelles, celles qui, à leur avis, présentent Je plus 
(importance et qu’ils ont étudiées depuis plusieurs années. 

Laissant de côté la question de technique et celle de l'anato- 
mie, dont ils ne font que rappeler les points principaux, ils 
s'étendent davantage sur la radiologie pathologique de l'organe. 

Rappelant que l'exploration radioscopique permet d'étudier 
la forme, la situation, les dimensions et le fonctionnement de 
l’organe. ils font ressortir qu’elle permet aussi de pratiquer une 
palpation directe en quelque sorte, et contrôlée par la vue, don- 
nant ainsi le moyen de localiser d'une facon précise la couleur 
ressentie par le malade. 

Sans la radioscopie, cette localisation est vague, imprécise et 
souvent fausse: grace à elle, la localisation prend une précision 
remarquable et souvent imprévue: telle douleur, considérée 
comme douleur appendiculaire, fut souvent reconnue comme sié- 
geant au pylore. 


La radioscopie a permis aux auteurs de confirmer l'existence 
de deux douleurs gastriques, essentiellement distinctes : la dou- 
leur solaire et la douleur viscérale. 

II est important de dissocier ces deux douleurs, puisque le 
diagnostic, le pronostic et le traitement varieront suivant que 
l’on constatera chez le sujet la présence simultanée des deux dou- 
leurs ou Vexistence isolée de la douleur solaire, et rien n'est plus 
simple que cette dissociation. 

La douleur solaire est due à T'hvperesthésie du plexus solaire. 
Elle est caractérisée par des accès douloureux d’intensité et da 
durée variables: le siege de ces douleurs est échelonné sur la 
ligne médiane, du sommet de l’appendice xvphoide à Vombilic, 
avec prédominance au creux épigastriques. Elles sont spontanées 
ou provoquées ou encore exagérées par la pression. La douleur 
solaire est la première variété de douleur gastrique. Quand elle 
existe seule, on est autorisé à admettre la dyspepsie simple non 
accompagnée d’une lésion viscérale, ulcére, cancer, syphilis, tu- 
berculose gastrique. 

S’il existe une lésion gastrique, à cette douleur solaire vient 
s'ajouter la douleur viscérale localisée au niveau de la lésion. 


— 160 — 


La deuxième variété de douleur gastrique est la douleur visce- 
rale. dénonciatrice de la lésion gastrique, douleur toujours loca- 
lisée en un point fixe, douleur abdominale latérale: le siège la- 
téral de cette douleur viseérale s'explique très bien par la 
forme et la situation de l'estomac tel que nous le montre lexa- 
men radioscopraue. 

Leven et Barret insistent sur la précision avee laquelle les ma- 
lades indiquent constamment le point douloureux viscéral, fixe 
comme Je mal lui-méme et correspondant exactement au siège 
de la lésion révélée et localisée par l'examen radioscopique. 

Les auteurs citent à ce sujet woe observation très caractéris- 
tique d'une malade dont l'image radioscopique de lestomac 
montrant une déformation biloculuite et l'état cachectique tres 
prononcé laissaient supposer une lésion organique cancéreuse: 
une thérapeutique convenable fit disparaître Ja douleur solure, 
mais la malade continuait à maigrir. conservant une douleur 
viscérale fixe violente en un point 1étréei de l’image à l'écran. 
Soumise à un traitement mereuriel et ioduré, la douleur viscérale 
diminua dès la deuxième injection pour disparaitre définitive- 
ment. 

Ces données sont d’une application fréquente. Si la radioscopie 
montre que la douleur est simplement une douleur solaire, sans 
aucune participation de douleur viscérale, on peut presque tou- 
jours affirmer la hénignité de la cause et la curabilité de laf- 
fection. 

La radioscopie nous a obligé à renouveler la définition de la 
dilatation gastrique: elle nous a montré que le elapotage et son 
siège n’ont pas l’importance que l’on avait cru pouvoir leur at- 
tribuer. Les données radiologiques sur la forme et les rapports 
de l'estomac nous amènent à abandonner les procédés anciens 
d'exploration, trop imprécis et basés sur des notions qui, exac- 
tes sur le cadavre, ne sont plus applicables sur le vivant. 

C’est l’étude du mode de remplissage du viscère qui permet de 
diagnostiquer la dilatation. L’estomac dilaté se remplissant 
comme un vase à parois inertes et flasques, le liquide s’accumule 
au fond, distendant la portion qu’il occupe. Les parois s’accolent 
dans la région vide de liquide et de gaz, simulant une fausse 
biloculation. 

Ce mode de remplissage de l'estomac est pathognomonique de 
la dilatation, même si le clapotage fait défaut et si ses dimen- 
sions ne sont pas considérables. 

Un estomac dont la limite inférieure est peu éloignée du pubis 


— 161 -~ 


peut ne paa être dilaté, tandis qu'un estomac dont la limite in- 
férieure est voisine de l’ombilic peut être dilate. 

Quant à l’ulcère de l'estomac, c'est surtout en étudiant Ja 
contractilité, le péristaltisme et le siège viscéral de la douleur, 
etc.. qu’on peut le diagnostiquer. L’ombre fixe, répondant à lar- 
ret d'une certaine quantité de bismuth au niveau de luleire, 
est un signe certain. 

Considérant que étude du cancer gastrique a été mise an 
point par d’excellents travaux, Leven et Barret le passent sous 
silence pour s’étendre sur la question si intéressante des contrac- 
tures el spasmes gastriques essentiels; chorée de l'estomac. 

Se basant sur leurs recherches radioscopiques, sur la clinique 
et sur les résultats de la thérapeutique, les anteurs apportent des 
preuves démontrant l'existence des troubles moteurs essentiels. 
Ils étudient, sous le nom de chorée de l'estomac, une maladie 
non décrite, fréquente, définie par une excitabilité motrice, par 
une tendance aux spasmes et aux contractures du muscle gas- 
trique et de ses sphincters cardiaque et prlorique, par des aspects 
radioscopiques spéciaux, et se manifestant par des symptômes 
généralement très graves, souvent rebelles à toute thérapeutique. 
Suivent deux observations très intéressantes desquelles les au- 
teurs concluent que chez les sujets dont il s'agit, l'aspect radios- 
copique de l'estomac présentait les particularités suivantes : 

1° Le spasme ou la contracture du cardia, démontrée par la 
pénétration plus ou moins lente du bismuth dans l'estomac : 

2° La contracture ou le spasme de la région prlorique indiqués 
par la disparition plus ou moins complète, mais passagère, de 
cette région sur |’écran: 

3° Le spasme ou la contracture du sommet de la zone tubu- 
laire; la biloculation gastrique plus ou moins prolongée comme 
durée, passagère ou permanente, peut être ainsi réalisée : 

4° Ces spasmes, généralisés à tout l’estomae, donnent nais- 
sance à de véritables mouvements choréiques. Ces spasmes va- 
rient constamment de siège et modifient à tout instant la forme 
ou le calibre de l’organe: 

2" L’aérophagie se joint presque toujours à ces états spasmo- 
diques, étant tantôt cause, tantôt effet. ou le plus souvent cause 
et effet, dans la production de ces images radioscopiques. 

Le traitement institué contre cette névrose motrice et sensitive 
de l'estomac, de l’hyperesthésie de la muqueuse, de l’aérophargie, 
de l'état général, a fini par amener lu wuérison persistante de ces 
sujets. 


— 162 — 

On est done en dioit de conclure à l'existence d'accidents 
graves liés à des spasmes essentiels en dehors de toute lésion or- 
ganique. 

Leven et Barret passent ensuite à l'étude radioscopique de 
l'aérophogie dont ils rappellent les caractères essentiels : 

° Augmentation de volume de la chambre à air; 

2° Surélévation parfois extraordinaice de la moitié gauche de 
la voûte diaphragmatique ; 

3° Transparence inusitée de tout l'abdomen: 

4 Visibilité du bord inferieur du fore, qui n'apparait pas à 
l'écran normalement : 

5° Présence possible de la pointe du cœur au-dessous de Ja 
voûte diaphragmatique. 

Les auteurs étudient de même l'aérophagie chez le nourrisson. 

Les faits nouveaux que renferme ce rapport le rend double- 
ment intéressant. 


D' L. LEJEUNE. 


SCHURMAYER. Diagnostic röntgenologique des fixations et dé- 
placements d'organes abdominaux (Pathologische Fixation 
bzw. Lageveränderung bei Abdominalorganen und die rönt- 
genologische Diagnosestellung). (Fortschr. a. d. Geb. d 


Röntg., Bd XV, H. 6.) 


La réplétion de l'estomac et de l'intestin à l'aide de pâtes 
bismuthées a permis le diagnostic radiologique des fixations 
anormales, des déplacements pathologiques des organes abdomi- 
neux, ou même, dans certains cas favorables, la photographie 
d’adhérences. 

Pour examiner les organes abdominaux, on fait ingérer au 
patient une bouillie d'environ 300 grammes, contenant 10 p. c. 
de bismuth. Un premier examen à l'écran se fait dans la mati- 
née ou vers le milieu de la journée: il a plus spécialement en 
vue l'observation de l’estomac. 

Généralement, apres six heures, l'estomac est complètement 
vidé de son bismuth: la masse principale de la bouillie se trouve 
alors dans le côlon, au-delà de la valvule iléo-caeale, dans Ta 
partie ascendante. Aussi dans la soirée pratique-f-on nn second 
examen : si le repas bismuthé est encore dans l'estomac, du 
moins en partie, ef Win pas encore cheminé jusqu'au côlon, on 
. peut conclure à une atonie gastrique: d'autre part, l'estomae 
étant vide, l'étendue plus on moins grande de l'ombre dans Vin- 


— 163 — 


testin permet de juger de la quantité de sucs intestinaux qui se 
sont ajoutés, c’est-à-dire de la fonction chylifère. Enfin, la me- 
sure de la quantité et Pexamen des selles d’après la méthode de 
Schmidt complètent l’examen radiologique et permettent ainsi 
de juger sérieusement les fonctions motrices et secrétoires des 
différents segments du tractus intestinal. 

Pour ce qui regarde la technique de ces examens, qui sont gé- 
néralement longs, l’auteur conseille de se servir d’ampoules 
Müller à refroidissement à eau, d’une dureté équivalente à 
5 à 6 W. 

L’examen se fait concurremment avec la Rôntgenopalpation, 
c’est-à-dire la palpation systématique de l’ombre sous le contrôle 
des rayons X : tandis que la main droite fixe le patient, l’index 
et le médius de la main gauche, recourhés en crochet, s’enfon- 
cent au niveau de la région de l’ombre, en tâchant de la har- 
ponner; puis on fait subir à l’organe ainsi saisi des essais de 
mobilisation et l’on observe sur l'écran l'effet de Ja fixation sur 
la limitation des excursions diaphragmatiques, ce qui se produit 
en cas d’adhérences étendues. 

Comme ces manœuvres nécessitent, d’une part. Ja liberté des 
deux mains, et, d'autre part, la fixation de l’écran. l’auteur a 
mis au point un dispositif spécial permettant de les réaliser l’une 
et l’autre. L’appareil tient compte en même temps d’une préser- 
vation effective de l'opérateur et rend possible Ja photographie 
simultanée de l’image radioscopique : l’auteur se sert A cet effet 
de plaques Afga très sensibles, et il n’est pas du tout nécessaire 
de faire des instantanés pour obtenir de bons radiogrammes. 

Passons maintenant en revue les résultats de cette explora. 
tion : 


I. Dans Les FIXATIONS : a) De Vestomic : les adhérences les 
plus fréquentes, les plus riches en conséquences cliniques et pa- 
thologiques sont celles qui sont situées dans les régions pylo- 
riques ou duodénales. Leur origine est double : 

l° Les premières sont consécutives à la péricystite qui accom- 
payne la cholélithiase et les affections hépatiques. Beaucoup de 
coliques hépatiques sont dues, non pas à la migration de c:leuls, 
mais à de simples tiraillements sur la vésicule. Normalement 
l'estomac se trouve entièrement à gauche: dans le gonflement in- 
fammatoire du foie ou l’ectasie de la vésicule hiliaire. un con- 
taet intime s'établit entre ces organes et Vestomac: ce dernier 
est refoulé, déplacé: sa séreuse participe. par voisinage, au pro- 


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cessus inflammatoire: puis survient l'accalmie : le foie se retire, 
reprend sa position première, et les adhérences qui se sont consti- 
tuées attizent le pvlore vers la droite. Les cas de ce genre se 
trahissent par des coliques survenant. au moment du maximum 
d'activité du pylore et du duodénum, ou coincidant avec les 
contractions vésiculaires et l'évacuation biliure: 

2° Dans un deuxième groupe, nous trouvons les adhérentes con- 
sécutives à lulcère et qui présentent un autre type que celu: 
décrit précédemment. L'estomac est déplacé davantage à droite: 
on a l'impression que les adhérences sont situées plus haut: le 
duodénum paraît fixé et se sent à la palpation sous forme d'un 
cordon dur: les parties cieatrieielles du prlore et du duodénui, 
devenues inactives et inertes, se trahissent sur l'écran. Les deux 
espèces d’adhérences peuvent d’ailleurs se combiner dans la cho- 
lélithiase s'accompagnant de symptômes hémoptoïques. 

Les ligaments solides fixant l'estomac au système biliaire ou 
au côlon peuvent apparaître sur la radiographie: leur existence 
peut être confirmée par la rontgenopalpation; ils sont souvent 
de nature élastique: 

b) Fixations du colon : l'angle droit du côlon peut être pris 
dans les adhérences prloriques, duodénales, hépatiques ou cys 
tiques. Cliniquement, ces adhérences se traduisent par des co- 
liques très témaces survenant plusieurs heures apres In terminal- 
son de la digestion et l'examen de l'ombre bismuthée montre 
qu'elles coincident avec le passage des matières du côlon ascen- 
dant dans le colon transverse. Les contractions péristaltiques du 
colon sont arrêtées, 


IT. DANS LES DÉPLACEMENTS D'ORGANES ABDOMINAUX. - - 4) En- 
teroptose : elle accompagne habituellement l'abaissement total 
ou unilatéral du diaphragme. Celui-ci, même pendant la phase 
inspiratrice, occupe une position déclive, entrainant Ja disloca- 
tion des organes subphréniques. La position moyenne du dia- 
phragme du côté hépatique, mesurée sur la lene parasternale, 
correspond à la cinquième côte. Dans Vheépatoptose. la moitié 
droite de la coupole diaphragmatique suit nécessairement le 
mouvement d'abaissement du foie. Du côté gauche, la positiou 
moyenne du diaphragme est situés un demi-esprce intercostal 
plus bas, et dans la gastroptose, la coupole diaphragmatique 
s'abaisse manifestement de ce côté; de plus, Vombre cardiaque 
faisant habituellement corps avec le diaphragme s'isole. 

Si la ptose se fait des deux côtés à la fois, nous avons l'image 


Leg, LS 


~- 165 — 


de l'entéroptose typique : le diaphragme se tiouve d'une façon 
permanente dans sa position inspiratrice, ce qui étire les pou- 
mons dans le seus vertical. Outre l'immobilisation du dia- 
phragme, nous constatons que Je sinus diaphragmatique, au 
lieu de se présenter sous la forme d’un angle aigu, devient plus 
grand, s'ouvre; l'angle devient droit, tandis que la courbure du 
diaphragme s'étale, s’aplatit : 

b) Néphroptose : elle est bilatérale ou unilatérale et accom- 
pagne souvent les ptases précédentes, Elle se reconnait à droite, 
sur l'écran, aux encoches tout à fait pathognomoniques que l’on 
observe sur la courbure hépatique du diaph'agme, au moment 
de l'inspiration, à l’union de son tiers médian avec le tiers 
extérieur. Le phénomène est suffisamment clair pour que l’on 
puisse l’observer méme chez des sujets gras, où la palpation du 
rein est impossible. Sur le radiogramme, on notera les rapports 
du rein avec la douzième côte et les organes avoisinants; norma- 
lement, son pôle inférieur touche à peine le psoas et ne dépasse 
jamais la ligne qui joint les deux crêtes iliaques; 1] se trouve 
environ au niveau du corps de la deuxième ou troisième vertèbre 
lombaire ; 

c) Gasteroptose : c'est la déviation du pylore de son assise 
normale sur le foie. Cliniquement, la ptose s'accompagne pres- 
que toujours d’ectasie gastrique, parfois d’atrophie concentrique 
de l’estomac. L’espace de Traube est abaissé, la grosse courbure 
descend jusqu’en dessous de l’ombilic. N’oublions pas que d’après 
les données les plus récentes, le pylore se trouve normalement 
a gauche de la ligne médiane. La radioscopie peut, dans la ca- 
chexie profonde qui accompagne parfois la gasteroptose, éclair- 
cir le diagnostic et écarter l’idée d’une tumeur maligne. Avant 
de procéder au lavage de l’estomac, il est parfois utile d’y re- 
courir, certaines dispositions rendant cette opération illusoire. 
Enfin, outre une valeur diagnostique incontestable, elle pré- 
sente de l’utilité pour le choix d’abord, pour le contrôle ensuite, 
de certaines interventions dirigées contre la dilatation stoma- 
cale : gastropexie, raccourcissement du ligament gastro-hépa- 
tique, gastro-entérostomie rétrocolique ; 

d) Côlonoptose : déplacement du côlon en totalité ou d’un de 
ses segments. Comme nous l'avons dit précédemment, la réplé- 
tion du côlon ascendant a lieu au plus tard six heures après le 
repas de bismuth. Dans le cas de péristaltisme exagéré, l’ombre 
peut avoir cheminé plus vite et se trouver déjà dans le côlon 
transverse, ou même jusque dans le côlon descendant. 


— 166 — 


Le cæcun est parfais déplacé vers le bas. Le plus souvent, ce 
sont des déplacements de langle droit du colon ou du colon 
transverse auxquels on à affaire: eliniquement, oal s'agit de 
symptômes assez vagues consistant en une alternance de consti- 
pation et de diarrhées, en ballonnements, le tout simulant par- 
fois à s’y méprendre des crises d'appendicite. En cas de sté- 
nose de ces portions du côlon, de quelque nature qu'elle soit, les 
contractions de l'intestin grêle compriment les liquides intesti- 
naux, et la pression hydrodynameque qui en résulte se trouvant 
multipliée comme dans une presse hydraulique, se transmet sur 
la totalité de la paroi du côlon, qu'elle dilate, ainsi que le caecum 
et l’appendice. 

L'auteur s'élève contre l'opinion de Holzkuecht suivant la- 
quelle les matières résiduelles passerarent rapidement à travers 
le côlon transverse et descendant, l’évacuation de ces portions 
se faisant en quelque sorte de facon explosive. 

Les radiographies en série faites par l'auteur démontrent, au 
contraire, que le cheminement se fait d'une facon lente et pro- 
gressive. Toutetois le côlon peut se vider prématurément, C'est 
un fait connu en coprologie que l’ingestion d'abondantes ma- 
tières amvlacées peut produire une fermentation acide et provo- 
quer l'évacuation rapide des selles. L’abaissement du côlon 
transverse accompagne souvent la chute de l'estomac; mais elle 
peut être isolée, congénitale. Elle peut, elle aussi, entraîner une 
cachexie profonde et simuler une tuberculose intestinale, 

Dans tous les cas, l'examen radioscopique doit chercher à ex- 
pliquer les phénomènes cliniques observés, au moyen de causes 
mécaniques ,et tirer de la les indications d'une thérapeutique 
rationnelle : elle suggère ainsi le traitement, elle le dirige, elle 
le contrôle. Car en dehors de la sanction exercée sur les inter- 
ventions chirurgicales, elle permet de suivre les résultats du 
traitement diététique ou physique. Actuellement, de très beaux 
résultats ont été obtenus dans le traitement des adhérences, en 
combinant la méthode thérapeutique physique avec l'injection 
de diverses substances médicamenteuses, telle la fibrolysine. 
Pour ce qui regarde en particulier la desmothérapie, disons que 
le bandage doit être bien immobile; des sous-cuisses l’empêchent 
de remonter: Ja forme en éventail est à conseiller; naturelle- 
ment, il faut qu'après son application, la ptose soit efficacement 
réduite, du moins partiellement. L'auteur cite quelques exem- 
ples de réductions, avec figures, dans des cas de gasteroptoses et 
de côlonoptose. 


Disons entin, en terminaut, que l'exploration systématique 
des organes abdominaux à l’aide des rayons A peut dès mainte- 
nant, et dans un grand nombre de cas, remplacer avantageuse- 
ment la laparotomie exploratrice. 

Ir G. PENNEMAN. 


Barcray. Radioscopie gastrique : explication de quelques diffi- 
ouités de diagnostic (Gastric radioscopy : an explanation of 
some of the difficulties in diagnosis). (Archiv. of the Röntgen 


Ray, n° 123, 1910.) 


Apres quelques considérations générales, l'auteur décrit sa 
façon de faire. Il examine le malade dans la position debout et 
emploie tous les moyens de protection recommuaudables. 

I] commence d’abord par exanuner la descente du bol bis- 
muthé dans l’œsophage et l’estomac, et alors seulement il fait 
avaler au malade la quantité nécessaire de porridge ou de pain 
trempé dans du lait, mélangée soit à du carbonate, soit à de 
l'oxychlorure de bismuth. Quand il a affaire à des personnes 
corpulentes, il augmente la proportion de bismuth afin de ren- 
dre l’image plus nette. 

L’estomac normal a la forme d’un J; quand il est rempli, 
cette forme se maintient, le tube stomacal s’élargissant. Cela 
est dû a la tonicité de la paroi musculaire ; lorsque cette 
tonicité diminue, comme lors d’un dégoût subit ou de nau 
sées, la forme de l’estomac change, et sur le cadavre, ou toute 
tonicité a disparu, l’estomac est un sac aplati et non un tube. 

L’auteur dit avoir observé souvent un réflexe inédit : lors- 
que l’écran, appuyé contre la poitrine, remonte, au cours de 
l'examen, et vient frapper par son bord supérieur le menton 
du patient, on voit tout à coup le fond de l'estomac s'élever, 
par suite d’une augmentation réflexe du tonus des parois. Cette 
remarque indique tout au moins le rapport étroit qui existe en- 
tre la tonicité de Vestomac et l’action du système nerveux. 
Aussi l’arrivée de la nourriture n’a-t-elle pas sculement pour 
effet d'activer la sécrétion du sue gastrique, mais aussi la toni- 
cité de la muqueuse. C’est pourquoi l’estomac des gourmands 
n’est pas atonique, alors que c’est le contraire pour l’estomac de 
celui qui n'a pas faim. 

Lorsque l'atonie est extrème, on voit le repas bismuthé des- 
cendre directement dans le bas-fond de l'estomac comme dans 
un sac, et ce bas-fond se trouve parfois au niveau du pubis. 


— 168 — 


Daus ce cas le malade est de suite rassasié et on doit le forcer 
beaucoup pour Jui faive avaler la totalité de son repas. Si on 
y arrive, on ne voit pas l'estomac se diliter en forme de tube 
qui s'élargit; on constate simplement que le bas-fond devient 
plus volumineux. 

Il ne faut pas se hater de conclure à l'atonie, ear il yv a des 
causes d'erreur à envisager. C'est ainsi que l'estomac à jeun 
peut contenir du suc gastrique; l'estomac, plusieurs heures après 
un repas, contient encore de la nourriture; il en résulte que le 


Le 


indiquer à Fécran Ja forme d'un boudin. 


bismuth, très dense, gagne de suite le fond et siv accumule, sans 


[] se peut que l'on trouve à l'écran un estomac normal en J 
parfait et que lors de l'opération on ne rencontre qu’un sac flac- 
cide: c'est parce que la tonicité a disparu soit sous l'action 
anesthésiante du chloroforme, soit par suite des vomissements 
provaqués par la narcose. 

Les mouvements péristaltiques sont souvent visibles, mais il 
est difficile de tirer des conelusions utiles à ce sujet; ils sont 
excités ou Inhibés par des causes multiples, telles que l’émotion 
du sujet, l'espèce de nourriture prise, et ainsi de suite. Quand 
ils sont particulièrement visibles, il y a lieu de se demander s’il 
n'existe pas un obstacle au pylore, un ulcère par exemple. 

La tomicité et Ja péristaltique sont deux choses tres différentes 
et on ne peut couclure de l'existence de l'une à l'existence de 
l'autre, et réciproquement. 


Pour conclure à une sténose, il faut s'assurer que dix heures 
environ apres le repas, le bismuth se trouve encore dans l'esto- 
mac, On sait aussi que dans les conditions normales, on voit du 
bismuth dans le cecum déjà quatre heures et demie et à l'angle 
sous-hepatique six heures et demie après le repas. 

L'ulcére ou la cicatrice d'un ulcére vers le tiers supérieur de 
l'estomac provoque un spasme à cet endroit, et le bol alimentaire 
ne dépasse que difficilement ce point: pour assurer en toute sé- 
curite qu'il y a bien là un trouble organique et non pas seule- 
ment une contracture fonctionnelle. 11 faut avoir constaté que 
le bismuth séjourne longtemps, au moins en partie, au niveau 
envisagé, il faut notamment qu'il en reste des traces alors qu’on 
a massé la région et qu'on a fait prendre du lait au malade. 

De même que lou observe la contracture du pylore lorsqu'un 
ulcere où un cancer siège dans cette région, de même on observe 
la contracture du cardia dans des conditions analogues. C'est 


— 169 — 


ainsi qu'on reconnut à l'autopsie d'un malade qui présentait 
une forte dilatation de l’œsophage la présence d'un cancer ul- 
céré de la portion cardiaque de l'estomac; le cardia lui-même 
n'était pas rétréci, il permettait le passage de deux doigts. Un 
autre malade succomba pendant la gastrotomie : lui aussi avait 
l'œæsophage complètement dilaté et le cardia parfaitement 
perméable. l 

Quand le repas bismuthé est retenu dans la moitié supérieure 
de l'estomac et qu'il s'y maintient malgré le massage, il y a 
beaucoup de chances pour qu'il y ait un obstacle mécanique; on 
peut conclure à la présence de cet obstacle si on cou<tate des 
mouvements péristaliiques dans la loge supérieure. 

La présence des néoplasmes est difficile à constater. S'il s’en 
trouve dans le bas-fond, on peut remarquer une sorte d’encoche 
ou de contour irrégulier à la zone bismuthée, les vagues péri- 
staltiques cessent en ce point et réapparaissent au-delà. S’il y a 
un néoplasme quelque peu volumineux à la paroi postérieure 
de l'estomac, 1l arrive parfois que cette masse proéminente di- 
minue l'épaisseur du repas bismuthé en ce point et que l’on 
observe une zone correspondante moins noire. 

On peut parfois conclure à la présence d'un ulcere du duo- 
denum lorsque l'on constate une ombre persistante à l'extrémité 
du prlore, ombre qui n'est pas atteinte par les mouvements péri- 
staltiques. Dans ces circonstances, on observe des mouvements 
péristaltiques plus nombreux et plus violents que d'habitude et 
on voit l'estomac se vider en un temps tres court, par exemple 
en une heure et demie, et le malade se plaindre d’avoir fai. 
La présence d’une partie du bol dans Je duodénum est tout à 
fait accidentelle; elle est due à l'existence de cicatrices ou de 
spasmes dans cette région. 

Dr Brexrarr, 


H. Morrwaxx (Hambourg). Des rayons X en urologie. (Zen- 
tralblatt f. Rantgenstrahlen, ete., 1911, Heft 1-2.) 


Une étape décisive dans le progrès réalisé dans l'application 
des rayons X à l'urologie est marquée par l'introduction dans 
la technique du diaphragme compresseur par Albers-Schén- 
berg. Le criterium d'une bonne radiographie de calcul ré- 
nal fut défini par Ini : ombres bien visibles sur la plaque des 
apophyses transverses, de la XII’ côte et du psoas. Les oxalates 
donnent l'ombre la plus intense; puis viennent Jes différentes 


— 170 — 


variétés de phosphates et en dernier lieu les urates dont le: 
formes cristallisées sont particulièrement perméables. On recom- 
mande encore de vider le tractus intestinal; Paeyr engage a 
insuftler de l'air (ou de l'oxygène). Un progres marqué est dû 
à l’introduction du diaphragme compresseur garni d’une éponge 
de Luffa (Sträter). Le diagnostic radiologique des reins devra 
être mis en parallèle avec d'autres, la cystoscopie, l’examen des 
urines, les méthodes d'examen fonctionnel de la sécrétion ré- 
nale. Albers-Schünberg a dressé une liste de 26 causes d'erreur 
dans le diagnostic radiologique des concrétions rénales. Les me- 
mes causes d'erreur se retrouvent dans la recherche des calculs 
urétéraux. La cause fréquente est constituée par les phléholites, 
parfois symétriques. L'erreur peut être évitée par l’introduc- 
tion de sondes opaques. Celles-ci révèlent aussi les anomalies de 
trajet des urétères vers la vessie; on peut être trompé par des 
concrétions prostatiques (Forsell); les calculs vésicaux parais- 
sent bien quand la vessie est remplie d'air ou d’oxygene, mais 
ce procédé est dangereux. Les diverticules de la vessie se voient 
bien après injection de collargol. 


G. W. 


Radiotherapie 


(ETTINGER et FirssixGEer. Des anémies survenant dans les leu- 
cémies au cours du traitement radiothérapique. (Arch. des 
mal. du cæur et du sang, mai 1910.) 


Un homme de 67 ans était traité par la radiothérapie pour une 
leucémie à type splénique. 

En même temps que les leucocytes diminuaient en nombre, 
il se produisit une anémie qui cessa apres les irradiations, mais 
en même temps le nombre des leucocytes augmenta. Une se- 
conde série d’irradiations et le repos subséquent produisirent 
de nouveau le même résultat. 

Un second malade, âgé de 33 ans, vit d'abord son état s`amé- 
liorer extrêmement : les globules blanes diminuaient en quan- 
tité alors que la proportion des globules rouges s’accroissait. 
Puis subitement la maladie prit une forme aiguë et le malade 
mourut. 

Les auteurs pensent que les rayons agissent sur l’hémato- 


— 171 — 


poiese, les globules blancs et aussi sur les globules rouges. Au 
point de vue du traitement, 1] y a un juste milieu à trouver pour 
rester dans les doses utiles et éviter les doses nuisibles; il faut 
done irradier avec grande prudence et surveiller continuellement 
les leucémiques en traitement. 

D: Brenratr. 


Rexé DEsrrars. Le traitement des leucémies par les rayons X. 
(Journal des sciences médicales de Lille, 11 juin 1910.) 


Leucémie myéloide. — Pas d’hypertrophie des ganglions, rate 
enorme, nombre très élevé de globules blancs avec mrélocytes 
abondants; nombre des hématies abaissé. 

La radiothérapie fait peu à peu diminuer la rate. Après une 
légère augmentation des globules blancs, les myélocytes dimi- 
nueut momentanément, l’anéme diminue, Il se fait une décharge 
uratique au moment du maximum de destruction globulaire, d’où 
coliques néphrétiques ou hématuries. 

Leucémie lymphatique. —- Hypertrophie ganglionnaire. Ac- 
tion des rayons X analogue à la précédente; le nombre des lym- 
phocytes, contrairement au cas précédent, ne se rapproche pas 
de la normale. 

On n'obtient guvre de résultats que dans les formes chroni- 
ques; sous forme de rémission, on obtient une guérison appa- 
rente en soumettant périodiquement les malades aux rayons X. 


D: BIENFAIT. 


Ocpix et ZIMMERN. Valeur de la radiothérapie dans le traitement 
des adénopathles. [Gazette des hôpitaux, n° 87, 1910.) 


L’adénopathie leucémique et le lymphosarcome seuls appel- 
lent obligatoirement le traitement radiothérapique. Mais vu les 
brillants résultats obtenus, les adénopathies bacillaires et les 
tumeurs aleucémiques en sont également justiciables. 

L'observation clinique montre actuellement d’une façon pé- 
remptoire : 

1° Que les adénopathies bacillaires au premier stade, mème 
les plus volumineuses, offrent à la radiothérapie un champ d’ac- 
tion des plus favorable; 

2° Qu’au stade de suppuration la guérison est possible, moyen- 
nant l’évacuation préalable des fovers purulents; 

3 Uu an stade d’atrophie seléreuse, les rayons n’ont plus d’ac- 
tion. 


— 172 — 


C’est dans les adénites chroniques à évolution sous-cutanee, 
qui n'ont pas de tendance au ramollissement, que l'action des 
rayons est le plus remarquable. 

Dès la première séance, si la dose de celle-ci a été suffisante, 
on voit les masses scrofuleuses diminuer, quelquefois après une 
phase de tuméfaction douloureuse. La disparition totale du gan- 
glion est exceptionnelle, et des chaînes ganglionnaires réduites 
par la radiothérapie il reste une espèce de micropolyadeénie. 

L'évolution anatomique exige un temps app:éciable pour ef- 
fectuer son travail de régression. Au bout de cing à sept se- 
maines, on doit voir une régression manifeste; si, vers la dou- 
zième semaine elle ne s'était pas produite, il n’y aurait plus 
guère à espérer de l'action des rayons. 


Technique. — Au début de l'infiltiation bacillaire, alors qu'on 
ne constate encore que de l’empatement de la région ganglion- 
naire, sans adhérence à la peou, sans fluctuation, il faut faire 
à trois jours d’intervalle trois ou quatre séances courtes ne dé- 
passant pas 3/4 à 1 V (1 V — 5 H) avec des rayons très péné- 
trants et filtrés au travers d'une lame d'aluminium de 5/10 de 
millimètre pour ménager la peau. 

Après une dizaine de jours de repos, si tout s'est bien passé, 
recommencer de la même facon et conduire ainsi le traitement 
par petites séries de séances courtes. 

Une fois l’atrophie obtenue, i] est indispensable de poursuivre 
les séances, afin de prévenir un réveil de l'affection. | 

Dans le cas où il y a du pus, il est nécessaire de l’évacuer par 
aspiration au moyen d'une seringue; il est utile de profiter de 
la circonstance pour injecter de l'huile 1odoformée ou de la tein- 
ture d’iode. 

Quelques auteurs ont observé des phénomènes de généralisa- 
tion de la tuberculose à la suite de ce traitement; faut-il ineri- 
miner la radiothérapie ? Cela n'est pas certain, cette complica- 
tion pouvant, en effet, s’observer en dehors de tout traitement. 
Quant à la légère augmentation de température qui se montre 
parfois après les séances, elle existe aussi dans la leucémie et 
ne constitue aucunement une contre-indication. 

Ip BrexrFarr. 


Borvier. Le traitement radiothérapique des fibromes. Tech- 
nique et résultats. ( Za Tribune médivale, 1910, n° 26.) 


L’auteur divise son sujet en différents chapitres : 1° action 
des rayons X sur le fibrome; 2° action sur les ovaires; 3° influence 


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de la ménopause précoce sur la tumeur: 4° temps nécessaire a 
l'obtention de cette ménopause; 5° technique employée et dosage; 
D résultats. 

Non seulement les rayons A ont une action réelle sur les rè- 
gles qu'elles suppriment si la dose est suffisante, mais ils ont 
une action indiscutable sur les cellules fibromateuses. 

L'action sur le fibrome est beaucoup plus rapide que l'action 
sur les règles, ainsi qu'en témoignent diverses observations. 
Nous prenons celle-ci comme exemple 

« Le 26 juillet, j'ai commencé le traitement d'une dame ayant 
un fibrome très volumineux dépassant l’ombilie de deux travers 
de doigt: les neuf séances (trois pour chaque porte d’entrée), 
furent faites, puis les vacances arrivées, je ne revis cette ma- 
lade que le 27 septembre, deux mois ap és. Or, les règles exis- 
taient toujours et examen de la tumeur montra qu’il s'était fait 
une résorption très sensible du tibrome; celui-ci n'était plus qu'à 
deux travers de doigt au-dessous de l’ombilie ; il était done des- 
cendu de quatre travers de doigt et une diminution de même 
ordre de grandeur se constatait aussi dans le diamètre trans- 
versal. 

» La régression continua encore pendant deux mois: les règles 
existaient toujours. » 

Le médecin traitant, qui pensait que l'atrophie des fibromes 
ne pouvait s'expliquer que par la ménopause artificiellement 
produite, constata, à son grand étonnement, l'énorme diminu- 
tion de volume du fibrome de sa malade précédant le moment 
de la cessation des époques. 

L'action sur les ovaires empêche les ovules d'arriver à matu- 
rité, puis provoque l’atrophie des ovaires, caractérisée par la 
perte des règles; cependant la sécrétion interne de l'ovaire con- 
tinue à se faire. 

Pour agir sur cet organe, on doit irridier séparément chaque 
ovaire de facon à leur donner à chacun une dose de 2 à 3 unités I. 

La diminution du volume du fibrome bien commencée par 
l'iradiation du fibrome, devient plus rapide encore lorsque les 
règles ne se montrent plus; il y a, à partir de ce moment-là. 
eu quelque sorte wae double action sur le fibrome, dont les di- 
mensions vont alors en diminuant et tendent à se rapprocher de 
celles de la matrice normale. 

Le temps de traitement nécessaire pour amener Ja ménopause 
artificielle depend de la masse fibreuse placée en avant des 
ovaires et de lage de Ja femme. 


— 174 — 


Chez une femme de 40 ans ans ayant un fibrome de volume 
moyen, de la grosseur de deux poings, par exemple, on peut 
compter, avec la technique de Bordier, que les règles manque- 
ront le quatrième mois après le début du traitement. Chez une 
femme de 47 ans ayant un petit fibrome, les règles pourront ne 
pas venir après le deuxième mois de traitement. Si la tumeur 
de cette dernière était comme un fœtus à terme, cette femme 
de 47 ans sera encore réglée quatre mois après le début du trai- 
tement. 

Voici la façon d’opérer de l’auteur : 

La malade étant étendue sur une chaise-longue, l’ampoule est 
orientée de façon que sa direction principale passe par la 
région ovarienne droite. Une pastille de platino-cyanure est col- 
lée sur la peau dans cette même région. Un filtre d’aluminium 
de 1 millimètre, relié à une bonne terre (conduite d’eau), est 
appliqué sur l’abdomen à droite. La distance de l’ampoule (une 
Muller à eau), est en moyenne de 5 à 8 centimètres de la peau 
à la paroi de verre (diamètre, 16 centimètres). 

L’irradiation est arrêtée lorsque la pastille a pris la teinte 9 
forte de l’échelle chromométrique; suivant le rendement de 
ampoule, suivant l’ampérage au primaire de la bobine, le vi- 
rage demande de huit à dix minutes pour se produire. 

La qualité des ravons employés est toujours de 10 à 12 degrés 
Benoist; le tube est donc très dur. 

Le même jour, la même irradiation est portée du côté gauche. 
On laisse passer un jour avant d’irradier la partie médiane du 
fibrome; mais cette fois le filtre a 3""5 d'épaisseur pour que 
la pénétration ait lieu plus profondément et aussi pour mettre 
la peau des régions droite et gauche, déjà irradiées, à l’abri de 
la radiodermite: virage de la pastille à la teinte 0 seulement. 

Un jour d'intervalle, puis reprise des irradiations à droite et 
à gauche, Je même jour: encore un jour d'intervalle pour la 
ligne médiane. 

Enfin, une troisiéme irradiation est faite pour chacune des 


trois portes d'entrée indiquées, mais le filtre pour la droite et 


Ja gauche est pris de 1""5 d’épaisseur, celui de la région mé- 
diane étant toujours de 375. 

Ces neuf irradiations demandent une dizaine de jours: on 
laisse reposer la malade pendant trois semaines et l’on s’arrange 
de manière que les règles aient lieu pendant le repos. 

On recommence ensuite les mémes irradiations et l’on conti- 
nue ainsi jusqu'à ce que la guérison clinique soit obtenue, c’est- 


GC ZE 


— 175 — 


a-dire jusqu'à ce que les regles aient bien disparu et que la 
tumeur ait subi une atrophie soit complete si le fibrome n’était 
pas volumineux, soit à peu près complete si le volume du fi- 
brome était très erand. 

Les résultats sont superbes; on peut dite que si le fibrome 
ue dépasse pas la grosseur d’une tête de fœtus à terme, son atro- 
phie complète sera obtenue en cinq à six mois environ. 

St le volume du fibroine est plus grand qu’une tête de fœtus, 
on ne peut pas affirmer qu'on en obtiendra l’atrophie complète : 
on doit s'attendre à une diminution seulement, mais à une dimi- 
nution considérable et telle que la malade n’en est plus gênée ; 
c'est ce qu’on peut appeler la guérison clinique du fibrome, puis- 
qu'il n’y a plus ni pertes, ni règles, et que le volume de la tu- 
meur est alors tellement réduit que les malades ne paraissent 
plus avoir le ventre plus gros qu’il ne convient pour leur taille 
et leur corpulence. 

Les malades privées artificiellement de leurs règles éprouvent 
des bouffées de chaleur tout comme lors de la ménopause natu- 
relle; ces bouffées ne durent d’ailleurs pas aussi longtemps que 
celles de cette dernière. Elles passent après cing à six mois. 

Ir BrexFair. 


Radium 


Cuevrier. Traitement préventif par le radium, des récidives 
des épithéliomas muqueux et glandulaires, après extirpation 
chirurgicale. (rch. d’électr. méd., 25 juillet 1910.) 


L'auteur se défend de dire du mal du radium; il estime, au 
contraire, que c'est une des armes les plus actives dont nous 
disposons contre les tumeurs, mais i] désire s'élever contre Ja 
facou dont on en fait usage dans certains cas. 

Laissant de côté les cancers conjonctifs, 11 ne veut s'occuper 
que des cancers épithéliaux, qu’au point de vue de la gravité il 
distingue en épithéliomas cutanés et en épithéliomsa muqueux 
et glandulaires. 

Les épithéliomas cutanés simples sont généralement à marche 
lente; guérissant par des traitements divers, Chevrier admet 
que le radium, qui les guérit sans cicatrice, est pour eux le tral- 
tement de choix. 


496 = 


Les épithéliomas cutanés infiltrés, souvent ulcérés et avec re- 
tentissement ganglionnaire presque constant, résistent déjà plus 
à la méthode du rayonnement tel que l'a instituée Dominici, et 
l'auteur se demande si l’on peut se contenter pour eux de Ja 
radiumthérapie seule. 

Les épithéliomas muqueux et ylandulaires ont présenté sous 
le traitement radiumthérapique des améliorations, mais Che- 
vrier tient à souligner que l’on n’a pas jusqu'ici eu une guérison 
définitive et durable, Des tumeurs, arrêtées dans leur évolution, 
plus tard se sont remises à évoluer; d’autres, qui avaient paru 
disparaître, ont reapparu dans le voisinage. L'auteur cite comme 
preuves de ce fait deux exemples : le radium, dit-il, a échoué 
parce qu’on lui demandait d'agir trop profondément et d'agir 
sur trop de cellules. TT faut, dit l’auteur, enlever chirurgicale. 
ment la fumeur, et demander au radium de détruire les résidus 
microscopiques oubliés toujours par le bistouri. Le radium doit 
done être le traitement préventif des récidives après extirpation 
chirurgicale. Chevrier croit qu'il est prudent, outre les applica- 
tions dans la plaie opératoire. d'instituer un traitement radium- 
thérapique transcutané au niveau de l'étape ganglionnaire sus- 
jJacente. 

L'auteur conclut que l'emploi du radium seul contre les tu- 
meurs épithéliomateuses, muqueuses et glandulaires conduira à 
des échecs, tandis qu'en bornant sou rôle au traitement pré- 
ventif des récidives après extirpation chirurgicale, c'est lui as- 
sucer une efficacité certaine et bienfaisante. 

IL Lesennr. 


Lars Dose. Sur un cas de sarcome de l’amygdaie, traité par 
les rayons X et par le radium. (Arch. d’électr. médic.. 25 juil- 
let 1910.) | 


L'auteur tient à rapporter ce cas pour montrer combien la ra- 
diumthérapie est supérieure à la radiothérapie, ou du moins 
comment elle peut la compléter. 

IT s’agit d'un homme de 73 aus, présentant depuis deux mois 
une fumeur voluminense du pharynx et de Vamvedale avec en- 
vahissement des ganglions du cou du côté gauche. Aucune in- 
tervention chirurgicale n'étant possible, l'auteur se décide \ 
tenter le traitement radiothérapique. 22 H furent appliqués sur 
la tumeur du cou et 15 H sur Ja tumeur pharyngienne, le tout 
filtré au travers d'une lame de caoutchoue de 3 millimètres 


— 177 — 


d'épaisseur. L’envahissement ganglionnaire continue à persister, 
mais trois semaines apres la tumeur du cou a régressé. 

C’est à ce moment que l’auteur eut recours aux appli- 
cations de radium. Durant quinze jours, à raison de deux heures 
par jour, un appareil à vernis contenant 1 1 2 centigramane d’un 
sel d’activité de 500,000 fut appliqué: douze jours plus tard, la 
tumeur pharyngienne avait beaucoup diminué. Deux tubes d'ar- 
gent, contenant chacun 1 centigramme de radium, furent intro- 
duits daus la masse ganglionnaire et retirés une semaine après. 

A ce moment, cette masse a disparu; il en est de même de la 
tumeur de l'amygdale; il persistait derrière la langue une tu- 
meur dure qui fut traitée également. L'auteur a appris que la 
tumeur du pharynx n'avait pas disparu complètement, et le 
traitement n’a pas été repris. Il s'agissait d'un sarcoma se rap- 
prochant beaucoup du Ivmphosareome, La diminution première 
des deux tumeurs fut due aux ravons X, mais la disparition 
de la tumeur de l’amygdale, et l'action secondaire produite sur 
la tumeur pharvngienne, sont dues aux applications de radium. 

L'auteur fait remarquer qu'il était bien difficile de maintenir 
en place pendant le temps nécessaire les appareils radifères, qui 
génalent le patient, et que de plus il étoit malaisé de s'assurer 
que la position fut toujours exacte. 

D L. LEJEUNE. 


Janorx, Pharmaco-Bioiogie du radium. (Journal médi.c de Bru- 
relles, 25 août 1910.) 


Il y a une grande différence entre une substance radifère et 
une substance radioactive. La substance radioactive est celle 
qui est exposée au ravonnement du radium : elle acquiert là 
radioactivité indirecte et perd rapidement son pouvoir radio- 
actif. La substance radifere contient réellement du radium: par 
suite, elle prend une radioactivité permanente qu'elle ne per! 
jamais plus. 

Les eaux minérales ne contiennent généralement pas de ra: 
dium en nature, ‘mais seulement de l'émanation : cependant des 
traces de métaux radioactifs ont été décelés dans certaines eaux 
minérales, comme celle de Kreuznach. de Bath, de Baden- 
Baden, de Eueques, de Dax, ete. 

La plupart des eaux minérales radioactives doivent done leur 
pouvoir à de l'émanation dont elles se sont chargées par leur 


passage sur des couches radiféres; cette cadioactivité est fugace, 


— 178 — 


baisse de moitié en quatre jours pour devenir nulle au bout de 
trois semaines environ. On peut donc dire d’une eau thermale 
qu'elle est vivante à la source et qu’elle meurt ensuite lente- 
ment pour devenir un cadavre. 

On conçoit l’intérêt que comporte Ja conservation de la 
radioactivité : à cet effet, on peut emplover deux méthodes 
1° on peut remplacer l’émanation détruite par une émanation 
nouvelle. L'appareil d’Armet de Lisle et l'appareil Radiogénr 
réalisent, à des degrés différents de perfection, cette méthode: 
2° on peut encore ajouter un poids déterminé de radium qui four- 
nira à l’eau une quantité d’émanation rigoureusement égale à 
celle que l’on veut obtenir. 

La radioactivation des eaux par addition de sel de radium a 
pour conséquence l’ingestion de ce corps, mais on sait depuis 
longtemps que des doses de radium, un million de fois plus 
élevées que celles nécessaires à la radioactivation des eaux natu- 
relles, n’offrent aucun danger. 

L’émanation du radium donne des résultats dans les maladies 
rhumatismales et les inflammations chroniques et exerce une 
action sédative, analgésique incontestable. 

Les boues naturelles des eaux thermales ont toujours joui 
d’une réputation indiscutée dans Je traitement de certaines ma- 
ladies, en particulier des rhumatismes. Elles tiennent, comme 
les eaux minérales, leur radioactivité non d’elles-mêmes, mais 
de ?émanation dont elles ont été chargées: on peut leur conser- 
ver leur radioactivité naturelle comme on le fait pour les eaux 
naturelles. Mais pratiquement on se sert de résidus de certains 
minerais avant servi à la préparation du radium; elles contien- 
nent, à côté de traces de radium, encore d’autres substances ra- 
dioactives comme l’actinium. On les emploie en bains et eù ap- 
pheations directes. 

D: KLYNENS. 


Douixicr. Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie. 
(Journal médical francais, 15 juin 1910.) 


L’outillage de la radiumthérapie se réduit : 1° à des supports 
de toile ou de métal à la surface desquels du sulfate de radium 
est maintenu adhérent au moyen du vernis de Danne; 2 à des 
récipients tubulés de verre, d'aluminium, d’argent, d’or, ou de 
platine, hermétiquement clos, contenant un sel de radium à 
l'état de poudre sèche; 3° à des ampoules de verre renfermant 


— 179 — 


soit une solution de bromure de radium, soit du sulfate de ra- 
dium en suspension dans un milieu liquide. 

Les deux procédés principaux de radiumthérapie sont : 1° Pir- 
radiation, qui consiste à exposer les organes au rayonnement 
provenant d’appareils contenant un sel de radium et 2° |v 
radioactivation, qui consiste & injecter directement dans les tis- 
sus un sel de radium, lequel leur confère, par l’intermédiaire de 
son émanation, la radioactivité induite, c’est-à-dire la propriété 
d'émettre le rayonnement caractéristique des corps radifères. 


I. L’IRRADIATION. — Les deux façons essentielles d’ utiliser 
le rayonnement des appareils radiféres. Dominici les a dénom- 
mées la méthode du rayonnement composite et Ja méthode du 
rayonnement ultra-pénétrant. 

La méthode du rayonnement composite est celle où la quan- 
tité des rayons peu pénétrants (a et B ou B à l'exclusion des a) 
l'emporte de beaucoup sur celle des rayons les plus pénétrants 
(ravons y). Elle utilise : 1° les appareils à sel collé sur toile ou 
«ur métal, en les entourant d’une gaine de baudruche ou de 
caoutchouc destinée simplement à les protéger contre les liquide: 
organiques: 2° des appareils à sel meuble contenu dans des am- 
poules de verre ou des étuis d'aluminium : la quantité de rayons D 
l'emporte ici de beaucoup sur celle des rayons y, à cette con- 
dition toutefois que l'épaisseur de la paroi du récipient ne dé- 
passe pas 1 millimètre. 

Ce qui caractérise cette méthode du ravonnement composite, 
c'est de procéder par applications de courte durée, d’être sou- 
vent destructive, de s'appliquer surtout au traitement des lé- 
sions cutanées superficielles. 

La méthode du rayonnement ultra-pénétrant met en jeu un 
rayonnement essentiellement constitué par les rayons a et avec 
conservation d'un petit nombre de rayons B, lesquels se confon- 
dent, en raison de leur dureté, avec les rayons y. 

Le propre de cette méthode est de procéder par applications 
de longue durée, d’être surtout régressive et de s’appliquer de 
préférence au traitement des lésions des muqueuses et des af- 
fections à siège sous-cutané et sous-muqueux. 

Ce rayonnement ultra-pénétrant peut être obtenu soit avee 
les appareils à sel collé, soit avec les appareils à sel libre. Aux 
appareils à se] collé on superpose une lame de plomb de 4/10 de 
millimètre à 3 millimetres d’épaisseur : celle lame intercepte 
tous Jes rayons autres que les ultra-pénétrants. A l'écran métal- 


— 180 — 


lique, on surajoute des feuilles de papier sur une épaisseur de 
plusieurs millimetres : ces feuilles interceptent les rayons secou- 
daires qui résultent de la traversée du plomb par les ravons y. 
enfin, l'ensemble, constitué par l'appareil radifère, l'écran de 
plomb et les rondelles de papier, est engainé de caoutchouc qui 
protège l'appareil contre les divers liquides organiques. 

Dans les appareils à sel libre, le sel de radium est hermetique- 
ment enfermé dans des tubes métalliques : ces tubes sont utilis’s 
tantôt sans adjonction d'enveloppe, tantôt et de préférence, pla- 
cés dans un drain de caoutchoue, puis recouverts de gaze, afin 
d'arrêter le rayonnement secondaire. 

Le rayonnement du radium produit la reduction ou la dispa- 
rition des phénomènes douloureux, des hémorragies d'origine 
angiectasique en diminuant le calibre des vaisseaux, de Plin- 
flammation et de la gangrène, des tumeurs bénignes et mali- 
unes. À ces effets se Joint une action de réparation et de cica- 
trisation. | 


TJ. La Ranoacrivariox. - - Loinjection du sulfate de radium, 
à l'état de grains microscopiques en suspension dans une soli- 
tion isotonique avec le milieu sanguin, à démontré que le sulfate 
de radium pouvait séjourner jusqu'à un an et demi dans des terri- 
toires organiques tels que le tissu conjonetivo-vaseulaire, le tissu 
musculaire strié, le poumon, le foie, la rate, ete., et qu'une cer- 
taime quantité de ce sel pouvait être mobilisée dans l'appareil 
"za: uluite sanguin et y circuler dune facon continue comme 
en système clos. 

Cette radioactivité à la fois locale et générale de lo-ganisme 
uwa eutraîné aucun trouble de la santé : il est permis de sup- 
poser qu'elle modifie la nutrition et particulièrement l'héma 
topoïese, | 

DF KLYNENS. 


Harrer. DAxxXE et Tanorn. La nouvelle méthode d'introduction 
du radium dans les tissus. (Académie des Sciences, 13 mars 
1911.) 


Cette méthode consiste à introduire du radium dans l'orga- 
nisme pur l'électrolvse, Les auteurs se sont livrés à toute une 
série de recherches sur le lapin, sur la génisse et sur des malades. 
Ils ont constaté que le radium passe dans les tissus par 1onisa- 
tion, mais que celle-ci est nécessaire pour l'introduction de ce 
radium sans effraction de la peau. La pénétration, indépen- 


— 181 — 


dante de la circulation sanguine, se fait à une assez grande pro- 
fondeur, et le radium persiste un temps suffisamment long dans 
les tissus pour permettre, par des séances successives, d'en obte- 
nir une quantité assez grande pouvant donner des résultats the- 
rapeutiques. 

Les etfets de cette ionisation ne sont d’ailleurs pas nocifs, et 
des applications sur divers malades, faites par le D" Harret, out 
démontré que l'ion radium provoque une action sédative mani- 
feste et agit favorablement sur certaines tumeurs. 

ITAUCHAMPS. 


Technique 


Er. Henrarp. L'emploi de la radiographie stéréoscopique est 
indispensable pour poser certains diagnostics. (Annales de lu 
Soc. médico-chirurg. du Brabant, 31 mai 1910.) 


La radiographie plane, dans deux directions perpendiculaires, 
n’est pas toujours possible : elle donne des résultats problémati- 
ques pour la main, l'épaule, le bassin et le thorax. En général, 
cette méthode est insuffisante quand il s'agit de diagnostiquer 
avec précision les fractures, les luxations, la situation des corps 
étrangers, etc. 

La radiographie stéréoscopique conserve aux surfaces leur 
forme et leur relief. Le but de l’auteur, en rapportant d'intéres- 
santes observations, est d'engager à recourir souvent à ce pro- 
cédé qui, à son avis, n'est que trop souvent négligé. 

D? Kivnens. 


J. Tousox. Les rayons X en thérapeutique (Rünigen Rays in 
therapeutics. A suggestion from a Physicist). (Arch. of the 
Röntgen Ray, n° 123, 1910.) 


M. Thomson, professeur de physique, 2 exposé a la British 
Medical Association une nouvelle propriété des rayons X qui 
vraisemblablement trouvera son utilité en thérapeutique. 

On distingue les rayons durs, qui servent en radiographie; ils 
traversent le corps en se laissant très peu absorber, et les rayons 
mous, disons très mous, qui sont aborhés en quantité énorme 


— 189 — 


et ne pénetrent qu'à quelques centiémes de millimètre. Ce sont 
ceux-ci qui ont occasionné tant de brûlures dans les premiers 
temps; ce sont eux qui ont le plus grand effet thérapeutique. Il 
y a donc intérét à pouvoir les produire en grande quantité, d’au- 
tant plus qu'ils sont très comparables aux rayons B du radium et 
qu'ainsi on arriverait à réaliser une grande économie. 

La production de ces rayons par un tube Röntgen présente de 
grandes difficultés, parce que la paroi de verre, même mince, a 
toujours assez d'épaisseur pour les empêcher de passer. Or, le 
professeur Barkla, du King’s College, semble avoir trouvé le 
moyen d'obtenir ces rayons tr.s facilement, On sait que lorsque 
les rayons Röntgen frappent un métal, il se produit des rayons 
secondaires tres mous; ceci était connu. Mais ce qui est nou- 
veau, Gest que chaque métal donne des rayons secondaires d'une 
dureté différente. Par exemple, le fer donne des rayons d’une 
espèce parfaitement définie et constante; le cuivre, largent éga- 
lement, et ces rayons sont identiques, quelle que soit la pénétra- 
tion du tube Routgen employé. 

La dureté du rayon secondaire est fonction du poids atomique 
du métal. Les corps d'un poids atomique inférieur à celui du 
calcium ne donnent pas de ces rayons, mais le fer, le cuivre, le 
zine, largent émettent chacun leur radiation caractéristique. Il 
est donc possible d'obtenir une véritable gamme de radiations. 
Le fer donne des radiations qui sont absorbées par un centième 
de millimètre de peau et sont à ce point de vue comparable à la 
lumière ultra-violette. Les radiations du cuivre sont un peu 
plus pénétrantes; celles de largent sont comparables aux 
rayons D. 

D’autrte part, certaines substances arrêtent les rayons selon 
leur force de pénétration: par exemple, l’hydrogène laisse pas- 
ser complètement les rayons très mous du fer, mais il oppose 
une résistance nette aux rayons durs. 

Nul doute que ces deux propriétés, étudiées de près, ne trou- 
vent leur emploi en radiothérapie. 

Dr BrExFAIT. 


Tr. Nocrer. Les derniers progrès de la radlographle rapide. 
(Arch. d’électr. médic., 25 juillet 1910.) 


À Vheure ot l'outillage radiologique se transforme et subit 
les multiples améliorations qui teudent à le rendre de plus en 
plus puissant et capable de répondre aux exigences toujours 


— 183 — 


croissantes des radiographes, l'étude de Nogier vient à son 
heure. 

Il étudie la radiographie instantanée, puis la radiog:aphie 
rapide, et divise son travail en cinq parties 


I. Les PRINCIPES. - - I] soulève et rappelle tout d'abord quel- 
ques questions primordiales trop négligées : 

1° En radiographie instantanée, comme en radiographie ra- 
pide. la qualité des rayons est préférable à leur quantité. 

L'auteur prouve que le temps de pose est loin d'etre inverse- 
ment proportionnel à l'intensité du courant qui traverse une 
ampoule; toutes les fois que l'on voudra faire de la radiographie 
instantanée, 1l faudra prendre une ampoule dure; on augmen- 
tera le potentiel aux bornes du transformateur en augmentant 
l''utensité du courant primaire sans modifier le nombre d'in- 
terruptions dans l’unité de temps. 

Ou encore on augmentera le potentiel au secondaire en ren- 
dant plus brusques les ruptures du courant inducteur. 

A mesure que l’on augmente l'intensité qui traverse une am- 
poule, on augmente du même coup l’étincelle équivalente et le 
degré radiochromométrique. Mais l'intensité en milliamperes 
au secondaire est sous la dépendance de l’intensité au primaire. 

Nogier montre aïnsi qu'en triplant l'intensité au primaire, le 
temps d'exposition est devenu près de neuf fois plus court. Cela 
s'explique par le fait que le degré radiochromométrique est 
passé de 6 Benoist à 9 B. dans le second cas. Le faisceau de 
rayons X produit s'enrichit done en rayons pénétrants aux dé- 
pens des rayons de faible pénétration. 

Ainsi se trouve expliquée l’observation de Gilmer, qu'avec un 
courant très intense (50 à 80 ampercs au primaire), le même de- 
gré de vide du tube semble s’adapter à toutes les régions, même 
les plus épaisses et les plus opaques. Le temps de pose seul varie. 

2° Si l’on fait croître l'intensité dans une ampoule en aug- 
mentant le nombre d’interruptions au primaire, on augmente 
la quantité de rayons émis et la chaleur dégagée sur l'antica- 
thode, mais on ne modifie pas le degré radiochromométrique du 
faisceau émis. 

De la méconnaissance de ce point il est résulté que les con- 
structeurs ont commis l'erreur d'augmenter dans de trop fortes 
proportions le nombre des interruptions. En augmentant ainsi 
la vitesse de l’interrupteur, on voit se multiplier les ondes, mais 
la hauteur de l’onde ne varie presque pas. La quantité de cha- 


— 184 - 


leur dégagée sur l'anticathode est augmentée, et ceci est d'au- 
tant plus dangereux que la chaleur produite semble augmenter 
plus vite que l'intensité. 

La méme erreur a été commise dans l'utilisation des courants 
alternatifs; 

3° Il existe, pour chaque ampoule, une tension limite au-des- 
sous de laquelle les rayons X ne peuvent être produits. 

On a trop négligé la tension dans les apparetilages nouveaux, 
car la tension est la cause et le courant n'est que l'effet; c'est 
pourquoi telle ampoule qui fonctionnait tres bien avec une an- 
cienne installation (grand self au secondaire), fonctionne péni- 
blement avec les transformateurs intensifs actuels: 

P Les courants de trop forte intensité metallisent ampoule 
et fondent l’anticathode dès qu’ils sont un peu prolongés. 

En méditant ces diverses propositions, dit l’auteur, on voit se 
dégager comme le type de l'appareillage pour li radiographie 
instantanée et extra-rapide : 

a) Le transformateur sera puissant et permettra d’avoir 3 
la fois au secondaire une tension élevée avec une intensité suf- 
fisante. 200,000 volts seront suffisants: le transformateur sera à 
bain d'huile, et parfaitement isolé; 

D) Ce transformateur sera alimenté par du courant continu; 

c) L'interrupteur donnera une rupture aussi brusque que pos- 
sible, et le nombre maximum d'interruptious n’exeéde:a pas 100 
à la seconde, Mais il sera avantageux de pouvoir disposer d'un 
dispositif permettant d'utiliser une seule rupture du courant 
primaire ; 

d) L'ampoule sera à grosse masse métallique, le point d'im- 
pact étant en iridium ou en chrome et aura la forme d'un clou 
à ailettes larges novées dans un bloc d'argent, soudé lui-même 
a wne masse de cuivre électrolytique. Mieux encore, ajoute No- 
gler, pour Vinstantané veritable on se servira (ampoules non 
renforcées à auticathode de petit volume, mais tres résistantes; 

e) Quant aux mesures, leur importance sera minime : le spin- 
termetre n'a plus de valeur: le radiochromomètre ne peut servir 
qu'avant l'épreuve: le milliampéremeétre lui-même est sujet à 
caution, cependant c’est à lui que l’on s'en rapportera. 


IT. Les appareris. - - 1° Nogier passe tout d'abord en revue 
les appareils pour Ja radiographie instantanée, rappelant Jes 
principes et les résultats donnés par chacun d'eux. Il étudie 
aiusi le Blitzapparat, de Dessauer, et l'Unipuls, de Reiniger. Il 


— 485 — 


rappelle que ces appareils ne donnent pas d'onde inverse, qu'ils 
permettent d'obtenir une énorme intensité, qu'ils utilisent tou- 
tes les ampoules, même celles non munies de disposttif de réfri- 
gération, et que la durée d'exposition varie avec ces appareils 
entre Lat et 1,120 de seconde, sans ceran renforçateur; avec 
cet écran, la durée de pose peut devenir 1,200 à 1,3000 de se- 
coude : 

2° Parmi les appareils pour radiographie rapide, l'auteur étu- 
die de même : 

a) Le Contact tournant de Delon: 4) l'appareil de Snook; 
c) l'Eresco, de Seifert; d) l'appareil de Siemens et Halske; 
e) l'appareil de Maury; f) l'appareil de Gaiffe; g) celui de Ro- 
piquet; h) le Déviator, de Dessauer; 7) le Grisonnateur; 7) Pin- 
ducteur universel de Rosenthal; k) l'appareil e Telix » de Koch 
et Sterzel (Dresde). 

L'auteur fait parfaitement ressortir la valeur de chacun de 
ces appareils sur lesquels d’ailleurs i] nous donnera, dans un 
instant, des résultats positifs. 


Il]. LES AMPOULES POUR RADIOGRAPHIE INSTANTANEE ET RA- 
PIDE. ~ De l’avis de Nogier, on peut tirer bon parti de toutes 
les ampoules, avec certaines précautions; celles qui lui ont 
donné les meilleurs résultats sont les l’olyphos-Lridium, les Prä- 
cixtons-Rohre, mais la maturation lente est nécessaire et capitale. 
Les ampoules Gundelach Moment à anticathode courbe soat éga- 
lement bonnes: il en est de méme des tubes Radiologie IT, ainsi 
que l’ampoule Burger (Central-Réhre) et ampoule Grisson.. 


IV. Les MÉTHODES AUXILIAIRES. — Deux moyens ont surtout 
été poursuivis : le premier, l’augmentation de la sensibilité des 
plaques photographiques, n’a pas donné de résultats; il n’est ce- 
pendant pas sans intárêt de rappele. que Destot, à Lyon, a em- 
ployé des plaques cinq cents fois plus sensibles que celles de 
Lumiere, étiquette bleue: le second moyen est celui des écrans 
renforcateurs. 

Nogier étudie rapidement ces écrans, leur mode d'emploi et 
leurs indications. La Gehler-Folie sera surtout employée pour la 
tadiocinématographie. L’auteur croit qu'il vaut mieux ne pas 
employer pour la recherche de la tuberculose pulmonaire au 
début, celle de trés petits corps étrangers et méme pour celle des 
ealeuls rénaux. 


V. LEs résuttatrs. — L’auteur envisage les résutats obtenus, 


— 186 — 


tout d’abord sans écrans reuforcateurs, c'est-àdire la radiogra- 
phie directe : c'est en premier lieu la pose extraordinatrement 
courte de 13600 de seconde, qui a permis à Rosenthal d'obtenir 
de splendides images du thorax. Il ne s’agit plus iei de l'utih- 
sation d'une rupture du courant primaire, comme dans le Blitz- 
apparat où l'Unipuls, mais de l'utilsation d’une seule onde in- 
duite. 

Le Blitzapparat et l'Unipuls permettent des poses variant de 
1100 à 1,300 de seconde. 

Quant aux autres appareils cité plus haut, ils ne permettent 
pas d'obtenir d'épreuves semblables en des poses aussi courtes : 
celles-ci ‘ne dépassent guère le cinquième de seconde. 

Mais si l’on recourt aux écrans renforçateurs, et spécialement 
à la Grehler-l'olie, il est possible de réduire le temps de pose de 
25 à 30 fois, suivant la qualité des rayons employés. Ces écrans 
renforçateurs sont done en réalité un immense progres. 

L'auteur conclut que la radiographie instantanée n'est plus 
un mythe, qu'elle n'est plus un tour de force à la portée de quel- 
ques habiles techniciens, mais qu'elle est passée dans la pra- 
tique grâce à Rosenthal, et surtout à Dessauer et à Reiniger- 
Gebbert et Schall. 

L'étude de Nowier est une mise au point parfaite de la ques- 
tion, traitée avec Ja maitrise qui le caractérise. 


D: L. LEJEUNE. 


Eve, Applications nouvelles de la stéréoscople. (Neue An- 
wendungen der Stereoskopie). (Fortschr. a. d. geb. d, Rönt- 
gestr., Bd XIII, n° 6.) 


$ 1. Polyphanie. - - L'auteur a démontré dans un article pré- 
cédent (1) que pour obtenir une vision stéréoscopique exacte, ıl 
fallait réunir les conditions qui se trouvent réalisées dans une 
prise normale. Lune de ces conditions consiste dans le fait que 
les anticathodes sont. dans les deux prises, distantes de 65 milli- 
mètres. Or, si l'on considère par la pensée la position occupée 
per Panticathode dans la premiòre prise comme étant fixe, jl 
existe une infinité de points répondant à la seconde position et 
qui produisent chacun une image de projection différente. Ce 


(1) V. à ce sujet le résumé que nous avons fait de l’article dans le Journal de 
Radiologie, Vol. IV, p. 408. 


— 187 — 


sout notamment tous les points situés sur la circonférence dé- 
crite du point fixe comme centre, avec un rayon de 65 mill- 
mètres. Maintenant, si l'ou combine toutes ces images avec la 
première ‚obtenue lors de la première prise, il en résulte une 
série d’impressions stéréoscopiques différentes, mais toutes nor- 
males, et parni toutes ces combinaisous, il s'en trouvera qui 
donueront une meilleure illusion psychique que d'autres. Tel 
est le principe de lu méthode; daus la pratique, il y a heu de 
limiter le nombre des prises à trois ou quatre. 

Lorsque les anticathodes se trouvent placées au sommet d'un 
triangle équilatéral de 65 millimetres de côté, il v a trois prises 
(triphauie) et trois combinaisons deux à deux. Si les antica- 
et la petite diagonale mesurent 65 millimètres, i] y a quatre pri- 
ses (tetraphanie) avec cinq combinaisons. 

Dans la triphanie, examen simultané des trois épreuves peut 
se faire à l’aide du stéréoscope modifié à cet effet par l'adjouc- 
tion d'un troisième miroir ou d'une troisième lentille. 


S 2. La symphanie. — Elle consiste à superposer dans les- 
pace l'objet et son image stéréoscopique virtuelle, chtenue a 
l'aide d’une prise normale, de sorte que tous les points homo- 
logues, tant de l’objet que de son image, se trouvent localisés 
au même endroit de l’espace. 

Voici comment il est possible de réaliser ce phénomène à 
l’aide du stéréoscope à miroir de Helmholtz modifié. On rend les 
petits miroirs centraux semi-transparents, de sorte que l'on voit 
au travers, à la fois l‘image réelle de l'objet et Jes images réfié- 
chies des deux épreuves stéréoscopiques. Celles-ci peuvent d'ail- 
leurs preudre place, sans que rien soit changé au résultat final. 
en dehors du champ visuel : il suffit d’incliner les miroirs laté- 
raux dans une direction convenable, L'appareil ainsi agencé 
s'appelle symphanor. De plus, on peut faire varier alternative- 
ment l’intensité d’éclairement de l’objet ou de son image et 
voir ainsi plus distinctement tantôt le premier, tantôt la se- 
conde. 

On conçoit l’utilité que le chirurgien peut retirer d’une pa- 
réille disposition : 1l voit littéralement au travers du corps qu’il 
a sous les yeux ou sous la main. 

On conçoit très facilement aussi qu'en enlevant l’objet et en 
promenant au travers de son image stéréoscopique, ne règle 
graduée ou tout autre instrument de mesure, on puisse s'assurer 
de la distance exacte qui sépare deux points déterminés. On fait 
alors de la stéréogrammétrie ou mieux de la symphanometrie, 


~ ARE — 


$ 3. Métaphanie. - -Ou a cherché à obtenir sur l'écran radios- 
copique une vision de relief. La méthode de Davidson nécessite 
un appareil special basé sur la persistance des images réti- 
niennes : elle consiste à faire passer alternativement, et pendant 
un temps très court, devant chaque œil successivement masqué, 
limage qui lui est destiné. Les yeux se trouvent placés en face 
des anticathodes et à Ja même distance que celles-c1 de l'écran. 

Dans ces conditions, la reconstruction mathématique de lob- 
jet a heù, avec cette seule restriction que l’image stéréosopique 
obtenue est symétrique de limage réelle par rapport à l'écran 
et qu'elle se trouve placée au devant de lui. 

Mais de même que le borgne peut, en faisant osciller la tête, 
obtenir des impressions de relief, de même on peut réaliser sur 
l'écran la rision stéréoscopique monoculaire. On y parvient, en 
promenant l'anticathode dans différentes directions, pourvu que 
l'œil, suivant synehroniquemeut tous les mouvements de l'am- 
poule, se trouve sans cesse à la même distance de l’écran que 
l'anticathode et sur la méme verticale qu’elle. Ces mouvements 
de va-et-vient peuvent être réalisés de différentes façons. 

Si l'on veut faire abstraction des mouvements de rapproche- 
ment et d’éloignement, on peut se servir de l’orthodiagraphe, où 
les mouvements de ampoule et de écran perforé sont soli- 
daires. Ni Von veut, en outre, se passer des mouvements ascen- 
dants et descendants, on peut encore réaliser la vision stéréosco- 
pique monoculane en suspendant l'ampoule à l'aide de deux fils 
et en lui imprimant un mouvement pendulaire; l'œil suit alors 
svuchroniquement Jes oscillations. 


Enfin, cette méthode peut être appliquée à la stéréogram- 
métrie, On peut à l'aide de deux visées successives, et d’un re- 
père convenablement manœuvré, localiser matériellement au 
devant de l'écran un point symétrique d’un point donné, et par 
suite déterminer la distance de ce dernier à l'écran. On faii 
ainsi de la métaphanométrie. 

S'agit-il d'un corps étranger, on peut placer en un point sy- 
métrique un objet identique. Remplacant alors l'écran par un 
miroir semi-transparent, on voit à la fois, par transparence, le 
corps du patient, et par réflexion, limage virtuelle de l'objet à 
l'endroit précis où il se trouve réellement. On fait alors de la 
métasymphanie. 


D" G. PENNEMAN. 


— 189 — 


F. Arcerix. Mes essais de radiographies instantanées. (Bullet. 
et Wém. de la Soc. de Rad. méd. de Paris, n° 17, juillet 1910.) 


C'est surtout dans Je but d'améliorer Je radiodiagnostic des 
calculs urinaires que l’auteur a cherché à abréger le temps de 
pose, ces Calculs, étant mobiles à des degrés variables, pouvant 
passer inaperçus. 

Arcelin utilise le transformateur Gaiffe-Rochefort n 
lui donne une intensité de 25 milliamperes sur une ampoule don- 
nant des rayons n™ 6-7, et la Gehler-Folie: pose 3 et A secondes. 
Avec cette technique, l’auteur a obtenu des radiograplies sur 
lesquelles le pôle inférieur du rein est visible, et a pu découvrir 
ainsi deux caleuls pesant chacun 25 milligrammes. Tl en résulte 
done que la Gehler-Folie n'est pas un obstacle à la recherche des 
petits calculs ni des calculs peu opaques aux rayons X. 


O 


3, qui 


Désirant faire de la radiographie véritablement instantanée, 
Arcelin a eu recours à wo transformateur à bain d'huile, con- 
struit par Maury, et d’une puissance de 8 kilowatts donnant 
100,000 volts au secondaire. Un redresseur à haute tension est 
disposé de facon à ne recueillir que le sommet des courbes et à 
ne lancer dans l'ampoule qu'un courant de voltage sensiblement 
constant. Chaque onde lancée dans le tube ue dure qu'environ 
15/10,000 de seconde. Le milliampéremètre, avec un tube don- 
nant des rayons 5-6, indique environ 60 milliamperes, en utili- 
sant une seule phase: en utilisant deux ou trois phases, 1] est 
possible de doubler ou de tripler cette intensité, pendant l’unité 
de temps. 

Grâce à cet outillage, dont certains détails ne sont pas encore 
complètement terminés, l'auteur a pu obtenir en des temps très 
courts, se rapprochant du dixième de seconde, des radiographies 
du rein, déceler Ja présence de très petits calculs et distinguer 
hettement le pôle inférieur du rein. 

L'un des eas présentés par l’auteur montre particulièrement 
bien l’utilité des poses courtes: i] s'agit d'un médecin lyonnais, 
radiographié il v a quelques mois, en apnée avec une pose de 
25 secondes; l'épreuve était peu nette, au point que l’on n'osait 
affirmer le diagnostic de ealeuls: une autre épreuve, faite dans 
la suite en 5 secondes, avee écran, ne permettait pas encore une 
certitude. Enfin, une troisième épreuve, prise dernièrement en 
une fraction de seconde, a donné une ombre à contours très nets 
permettant d’affirmer la présence de ealeul, 

Au cours de ces expériences, des tubes de diverses marques fu- 


— 190 — 


rent employés: mais.bientôt Vanticathode fondait en un 1:10 de 
seconde, ou le tube était rapidement métallisé. Actuellement, Ar- 
celin emploie le tube Burger qui, dit-il, résiste très bien à de 
très fortes intensités. 

D" L. LEJEUNE. 


A. Varer. Amélioration aux ampoules de Chabaud-Villard (type 
semi-intensif, type intensif). (Bullet. et Mém. de la Soc. de 
Radiol. méd. de Paris, n° 18, juillet 1910.) 


L'auteur rappelle les imperfections auxquelles se sont con- 
stamment heurtés ceux qui ont employé les tubes Chabaud-Vil- 
lard, c’est-à-dire le failbe module de mérite, qui ne dépasse pas 
en effet 20 unités Bergonié,; l’obligation du chauffage incessant 
de Vosmo-régulateur, et enfin l’incandescence rapide de l’antica- 
thode et la pauvreté en radiations utiles du moment que le méta! 
atteint le blanc éblouissant. 

On se souvient. que le module de mérite des tubes est a le pro- 
duit de l’intensité maxima tolérée exprimée en mA et sous 6 
Benoist, par le temps exprimé en secondes (et inférieur à une 
minute) pendant lequel ce courant-limite est. supporté sans dé- 
térioration ». 

A ce terme de module de mérite des tubes, l'auteur croit qu'il 
y aurait avantage à ajonter celui de module de puissance MP 
(pour la radiographie intensive) et celui de module de stabilité 
MS (pour la radioscopie et la radiothérapie intensive). 

Le module de puissance est. done le produit du nombre maxi- 
mum de mA. supportés sous 6° Benoist. par le nombre des se- 
condes (au maximum 30), pendant lequel ce débit-limite est 
toléré par l'ampoule sans danger pour elle. 

Le module de stabilité MS est le produit. du nombre maxi- 
mum de mA sous 6° Benoist, par un nombre de minutes égal 

12 pendant lequel ce déhit-limite sera toléré sans ramollisse- 
ment aucun et, d’autre part, sans durcissement progressif du 
tube abaissant de plus de un quart le nombre de mA qui passent 
dans ampoule. 

La valeur pratique d'un tube sera done Sg définie 
si Pon connaît son module de puissance MP et son module de 
stabilité MS. Pour les tubes présentés par l'auteur, ces modules 
s'établissent comme suit 
Tube semi-intensif : MP = {4 mA x 30 secon: = 120 unités. 
MS = 2 mA x 12 minutes = 24 unités (soit à IT environ i 
16 centimètres. 


- 191 — 


Tube intensif : MP = 10 mA x 30 secondes = 300 unités. 
MS = 2 mA x 12 minutes = 386 unités (soit 7-8 H environ). 

Varet dit avoir constaté que l'élévation énorme de tempera- 
ture correspondant au blanc éblouissant devient sans danger 
réel pour Ja bonne tenue de la lame d'iridium, dès que l'épais- 
seur de celle-ci atteint 1 millimètre. La richesse en radiations 
utiles du flux émané de Vampoule ne lui a pas paru notablement 
diminuée par l'apparition de cette teinte éblouissante. 

Voici, d’après les recherches de Varet, ce que peuvent dou- 
ner les nouveaux tubes construits par Chabaud-Villard 

Type semi-intensif. — En radiographie : ce tube peut, don- 
nant 3 mA, sous 12-13 centimètres d'étincelle (6.5 Benoist), sup- 
porter cette intensité pendant une minute. 

En radiothérapie (1 à 2 mA): l’auteur a pu faire quatre à 
cing examens successifs sans recourir à l’osmo-régulateur. 

En radiothérapie superficielle, le tube supporte 3 mA pendant 
12 minutes sous 6-7 centimètres d'étincelle, soit une dose de 
Tou 8 H. | 

En radiothérapie profonde : sous 12-13 centimètres d’étincelle, 
2 mA pendant 12 minutes, soit 5 H. 

Type intensif (auticathode de 3 millimètres d'épaisseur). —- 
Sous 10 mA et 12-13 centimètres d'étincelle, le blane éblouis- 
sant n’apparait qu'après la quinzième seconde. On peut prolon- 
ger la durée de la séance pendant 30 secondes (sous 10 mA) sans 
danger pour le tube, et sans diminution du flux des radiations 
utiles, malgré Ja vive incandescence de l’anticathode. 

En radioscopie, ow peut demander à ce tube 3m A par exemple, 
et obtenir une illumination inconnue de beaucoup de radiolo- 
ristes. | 

En radiothérapie superficielle, on peut exiger du tube 4 mA. 
qui permettront d’obtenir la dose de 5 H en 6 minutes à la dis- 
tance des localisateurs de Drault, et en 2 minutes à 10 centime- 
tres de distance. 

En radiothérapie profonde, il est possible de maïntenir une 
intensité de 3 mA pendant 12 minutes, donnant ainsi 7-8 uni- 
tés H. En raccourcissant la distance des téguments à 17 centi- 
mètres, le même temps d'exposition. donnerait 20 à 25 H. 

L'auteur, ayant fait passer dans ces ampoules intensives 25 
MA pendant 10 secondes sous 12 centimètres d’étincelle, a pu 
constater qu’elles ne mollissaient pas. Or, comme il conseille 
de ne pas dépasser 10 mA, tout danger de perforation de l’anti- 
cathode est écarté. | 


— 192 — 


À l'avantage de présenter un module de puissance élevée 
(300 unités) une telle ampoule, ajoute Varet, est recomman- 
dable par sa régularité, sa souplesse, son faible encombrement, 
sa dépréciation minime, sa durée tres longue et son amélioration 
progressive. 


D: L. LEJEUNE. 


BÉcLÈRE. Le radiométre de Sabouraud-Noiré perfectionné par 
Holzknecht. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. 
de Paris, n° 17, juillet 1910.) 


Le perfectionnement très ingénieusement apporté par Holz- 
knecht au radiomètre de Sabouraud-Noiré consiste en l’adjonc- 
tion d’une échelle graduée permettant de mesurer directement 
des doses inférieures à la teinte B. 

Le nouvel appareil se compose d'une bande rectangulaire de 
celluloïde, transparente dans toute sa longueur, incolore à l’une 
de ses extrémités, mais se colorant de teintes graduellement 
croissantes Jusqu'au brun vers l’autre extrémité. T] en résulte 
qu'une pastille neuve de platino-evanure de baryum promenée 
sous cette hande présente successivement toutes les teintes qu'of- 
fre une pastille irradiée pendant un temps de plus en plus long. 
A cette bande est juxtiposée une autre échelle formée de divi- 
sions chiffrées permettant d'évaluer numériquement les diverses 
doses correspondant aux teintes présentées par les pastilles. 

Tl suffit de déplacer sous la bande de celluloide une pastille 
neuve jusqu'au point où elle prendra la teinte acquise par la pas- 
tille-réactif pour lire la dose donnée. 

Pour faciliter la comparaison, Holzknecht donne à ses pas- 
tilles la forme d'une moitié de cercle, de sorte que pendant le 
déplacement. Ja pastille n'ayant pas servi est seule vue au tra- 
vers de la bande de celluloïde, tandis que l’autre moitié du cercle 
formée par la partie avant servi passe sous une bande de cellu- 
loïde complètement transparente. 

Tolzknecht conseille de ne faire la comparaison qu'à la Mi- 
mière d'une lampe à incandescence, et non à la lumière du jour. 
Tne même pastille décolorée par une exposition à Ja lumière du 
jour pendant 2+ heures pourra encore servir: comme la déco- 
loration n'est pas complète, il est possible d'évaluer: le reliquat 
de coloration et d'en tenir compte dans la mesure de la nouvelle 
dose à donner. 


L'échelle est étalonnée d'après l'unité H, c'est-à-dire un tiers 


de la quantité de rayons qui produit sur la peau du visage de 
l’adulte une légère réaction. 

L'appareil porte en réalité non pas une seule échelle chiffrée. 
mais bien quatre échelles dont le 0 coïncide, mais dont les divi- 
sions n'ont pas la mème longueur, puisque le degré T de la pre- 
mière correspond au degré H de la seconde, au degré 9 de la troi- 
sième et au degré 12 de la quatrième; cela tient à ce que les di- 
verses feuilles de platino-cyanure, dans leaquelles on découpe les 
pastilles, n’ont pas la méme sensibilité; aussi les pastilles por- 
tent-elles un indicateur qui renseigne quelle est l’échelle à la- 
quelle il faut recourir. 

Ir L. LEJETNE. 


Livres 


H. Cuaperon. Traltement des épithéllomas cutanés par le grat 
tage et la radiothéraple. (Thèse de Paris, édit. : Steinheil, 
1910.) 


L'auteur passe rapidement en revue les différents traitements 
employés avant la radiothérapie et fait un court apercu histo- 
rique de l'emploi des rayons X contre cette affection: il étudie 
ensuite les diverses formes cliniques d’épithéliomas de la face et 
l'anatomie pathologique des épithéliomas cutanés, les rangeant 
sous quatre genres ` les spino-cellulaires, les baso-cellulaires. les 
nevo-cellulaires et les métastatiques. I] discute ensuite Ja forme 
spino-cellulaire et baso-cellulaire au point de vue de Vindication 
du traitement radiothérapique. À supposer que Pou sache exac- 
tement a quelle forme l’ou a affaire, le traitement radiothéra- 
pique doit-il être appliqué dans les deux eas ? Les faits démon- 
trent que l'influence des rayons est certaine dans les épithélio- 
mas spino-cellulaires tant que ceux-ci n’ont pas dépassé le 
derme; mais l'échec du traitement parait être la régle quand ils 
ont dépassé les limites de celui-ci. 

A côté de la forme histologique, il faut done encore tenir 
compte du facteur limitation du néoplasme au derme cutané ou 
de son extension au-delà du derme cutané. 

Dans la forme baso-cellulaire. au contraire, les guérisons avec 
résultat esthétique excellent sont innombrables. La radiothé- 


+ 


— 194 — 


rapie est le traitement de choix: cependant des échecs peuvent 
encore se rencontrer, attribuables à ce que l’on n'a pas tenu 
compte des indications, Ce sont ces indications et contre-indica- 
tions que l'auteur passe en revue dans le chapitre suivant. 

La forme, l'étendue, Ja profondeur, le siège, la présence ou 
l'absence d'adénopathie, sont des indications dont il faut tenir 
compte sous peine d'aller à des échecs. 

Certains cas sont, a priori, nou justifiables de la radiothérapie : 
ce sont les épitlhiéliomas des lèvres. particulièrement ceux de la 
lèvre inférieure, où Vadénopathie est tres fréquente: cependant 
on peut citer des exemples de guérison d'épithéliomas des mu- 
queuses et même de la lèvre inférieure: mais de nombreux cas se 
sont rencontrés où Jes ravons avant été impuissants, il faut dis 
le début recourir à Pexerése chirurgicale, TT faut ajouter toute- 
fois, que les applications de rayons après cicatrisation consécu- 
tive à Vopération, sont formellement indiquées pour prévenir la 
récidive, En somme, dit Chaperon, Ja radiothérapie a peu de 
contreindications, et celles-ci sont restreintes encore si on com- 
bine le grattage à la radiothérapie, Ce traitement mixte a pour 
avantage de mettre à nu une surface nette, et les bourgeons épi- 
théliaux, ani d’ailleurs ne pénètrent pas très profondément, 
pourront étre atteints plus facilement et plus énergiquement. La 
méthode mixte est surtout indiquée dans fes formes à lésions ve- 
œétantes, exubérantes et envahissant une grande surface. 

Tl en est de même dans les formes croûteuses, sèches ou cor- 
nées, dans l’épithéliome papillaire plus ou moras kératinisé, 
dans les cas de séborrhée préépithéliomateuse et surtout dans 
les épithéliomas perlés, qu'ils soient simples ou ulrérés au cen- 
tre. L’épithéhome plan cicatriciel de Besnier, qui est souvent 
rebelle à da radiothérapie par suite de la présence du tiesus fi- 
breux, se trouve bien du traitement mixte: il en est encore ainsi 
des formes uleérées au centre. 

Le grattage laissant une surface plane, supprimant les anfrac- 
tuosités, il en résulte une répartition plus juste de Virradiation : 
de plus, outre que le erattawe enlève plus rapidement que les 
rayons Jes tissus néoplasiques, i] modifie profondément la vie du 
terrain, en déterminant un processus phagoevtaire intense. Les 
cellules saines des bords se trouvent en meilleure posture pour 
se multiplier, et les ravons X les stimulant, la cicatrisation se 
fera par conséquent beaucoup plus rapidement: cest re qui ex- 
plique Ja réparation quelque fois prodigieuse à laquelle on as- 
eiste. 


— 195 — 


Un autre argument, tiré des phénomènes histologiques que 
détermine l’actiou des ravons X, plaide encore en faveur du trai. 
tement mixte; il peut se faire que lors de l’émiettement des 
bourgeons épithéliomateux qui se produit sous l'influence de la 
radiothérapie, un certain nombre de cellules épithéliales, non 
nécrosées encore, soient. mises en liberté et deviennent un élé- 
ment de contagion cancéreuse possible; le grattage diminue évi- 
demment cette éventualité, et tout en mettant plus sûrement à 
labri d’une possibilité de récidive, diminue Ja duree du trai- 
tement. . 

Après avoir déerit l'outillage, Fauteur expose la technique 
opératoire du grattage. Celle-ci est très simple «t le plus souvent 
se fait sous anesthésie cocainique, aver. la curette de Besnier, 
de Vidal on de Volkmann. L'application des rayons suit immé- 
diatement le grattage, à la dose de 6 ou 7 TT. Quinze jours apres, 
à moins d’une réaction inflammatoire marquée et due aux rayons 
et non à une infection, une nouvelle dose de 5 où D IT sera 
donnée; trois semaines plus tard, une nouvelle application de 3 à 
5 H. Dans les séances qui suivront. la dose sera de 3 à 4 TT. 

La guérison étant obtenue, il faut continuer Je traitement à 
des intervalles de plus en plus éloignés, tous les mois durant Jes 
trois ou quatre premiers mois: il est nécessaire de soumettre aux 
irradiations, les territoires ganglionnaires correspondant aux 
lymphatiques de la région atteinte, même si ceux-ci ont paru 
indemnes. 

Le procédé qui consiste à faire suivre le grattage de séances 
fuites tous les huit ou dix jours à la dose de 3 ou 4 H presente 
l'inconvénient de ne pas laisser aux phénomènes réactionnels le 
temps d'évoluer complètement entre deux applications succes- 
sives, et la raison de prudence est plutôt aléatoire. 

Quant à la méthode préconisée par Broen, des applications 
de 20 ou 30 H. l’auteur pense que le médecin a à sa disposition 
des moyens de destruction plus propres et plus rapides et que Ja 
radiothérapie n’a pas besoin d’être emplovée à la facon d'un 
caustique. 

A côté du facteur quantité, il faut également tenir compte 
du facteur non moins important qualité. Les rayons 5 Benoist 
et au-dessous sont trop peu pénétrants: il faut employer des 
ravons du n° 7-8 B. 

L'auteur fait ensuite l’étude de l’utilisation des filtres,’ résu- 
mant les travaux récemment parus sur cette délicate question, 
et spécialement ceux de Guilleminot. dont il rappelle les règles, 


— 196 — 


` 


à savoir : choisir un tube dur: emplover comme filtre une sub- 
stance radiochroïque; suivie la technique des feux croisés: éloi- 
gner le tuhe le plus possible pour que. de la peau au tissu 
morbide, 1] y ait le minimum de diminution de densité du flux. 
du fait de la loi du carré de la distance. 


À côté de cette méthode de filtrage au travers de filtres en 
aluminium, Chaperon cite le procédé d’Alhau Köhler, décrit ici 
même pour la première fois (1), consistant, comme on le sait. 
en l'emploi d'un treillis en fil métallique, et qui, d'apres Köhler. 
permettrait, sans léser pour cela sérieusement le tégument cu- 
tané, d’administrer des doses de rayons dix et vingt fois plus 
fortes qu'habituellement. 


Dans un de:nier chapitre, l'auteur étudie l’évolution des phe- 
nomènes de réparation, les accidents, les complications immé- 
diates ou tardives, et il termine par une série d'observations très 
intéressantes. 


Quant aux conclusions, Chaperon retient que la radiothérapie 
est une méthode de choix, que les contre-indications absolues 
sont rares et doivent être tirées du siège, de l'étendue, de la pro- 
fondeur, de Ja rapidité de l'évolution des lésions, mais qu'elles 
sont encore restreintes du fait que Ja radiothérapie est une des 
meilleures méthodes palliatives, dans les cas où les lésions sont 
trop étendues ou trop profondes pour être justicinbles d’une in- 
tervention chirurgicale. (est un procédé indolore: il agit d’une 
facon élective sur les cellules néoplisiques, en respectant les 
éléments sains: les résultats esthétiques sont supérieurs à ceux 
des autres procédés: le procédé est plus efficace que les autres 
moyens thérapeutiques et met à l'abri des récidives. 

La combinaison du grattage et de la radiothérapie est souvent 
préférable à la radiothérapie seule, spécialement dans les cas 
d’épithéliomas cornés ou eroûteux et dans ceux à forme perlée 
et à forme bourgeonnante. Ce traitement mixte est plus rapide 
et agit plus profondément. Mais la guérison une fois obtenue. 
il est nécessaire de continuer le traitement pendant un certain 
temps à intervalles plus on moins éloignés, afin de prévenir 
toute récidive. 


D' L. LEIEUNXE. 


(1) V. Journal de Radiologie, Vol. III, p. 185 et Vol. IV, p. 63. 


+ 


— 197 — 


H. Guizreuixor. Radiométrie fluoroscopique. (1 vol. in-16 de 
176 pages, avec 12 fig. Steinheil, édit., Paris, 1910.) 


Depuis plusieurs années, l'auteur s'est attache à cette étude 
de la radiométrie fluoroscopique que les tatonnements du début 
et les difficultés techniques rendent si délicate qu'aucun pro- 
cédé, aucune unité n’a encore obtenu de consécration définitive: 
son procédé de dosage fluoroscopique lui paraissant aujourd’hui 
suffisamment pratique et précis, Guilleminot, dans cet ouvrage, 
entreprend de le décrire complètement. 

Apres avoir, dans une première pastie, étudié le moyen de 
doser l'intensité et In quantité du rayonnement A incident et 
celui d'apprécier la qualité moyenne du rayonnement, il expose 
les emplois de sa méthode, en radiographie, en radiothérapie. 
ainsi que ses emplois pour l'analyse du rayonnement X, pour la 
détermination du pouvoir filtrant des filtres et pour le dosage des 
rayous du radium. 

Exposant son procédé de fluoroscopie, qui constitue un pro- 
cédé d’intensitométrie, 11 décrit ses trois modèles de fluorome- 
tres : fluoromètre clinique à vision monoculaire et binoculaie, 
fluoromètre de laboratoire, muni d’un analyseur de pénétration. 
Puis il énumère les nombreuses conditions que réclame, pour 
être précis, l'emploi du fluoromètre, conditions relatives à l'écran, 
à l’accommodation de Dal, à lPétalon de radium, à l’emploi 
du ruban métrique, à l'établissement des barémes pour la défini- 
tion de l’intensité et enfin à l'usage des totalisateurs en fonc- 
tion du temps. I] expose le résultat de ses recherches sur la dé- 
termination d’une unité d'intensité et de quantité. Lon sait que 
l'unité H de Holzknecht, convenant bien pour la radiothérapie, 
ne peut guère convenir pour la radiographie, où il faut par 
exemple 1/125 de H pour radiographier un doigt; Guilleminot 
a done choisi une unité que Dour des raisons diverses, 1] a ehoi- 
sie égale à 1 125 de H et qu’il a cherché à rattacher au sys- 
teme CGS. 

Dans un chapitre suivant, l'auteur étudie les différents moyens 
de déterminer la qualité du rayonnement incident pour, dans 
la seconde partie de l’ouvrage, arriver à l’étude des applications 
de la méthode et tout d’abord à son application à la radio- 
graphie. 

Au moyen des trois mesures : équivalence du tube, distance 
de la plaque d, épaisseur de la région H, il établit la loi permet- 
tant de déterminer le temps de pose; puis il fait l'étude de l’op- 


— 198 — 


position en radiographie suivant que l'on a affaire à un rayon- 
nement simple (monochromatique), en admettant un radio- 
chroisme simple des tissus. puis un radiochroïgue différent avec 
les tissus, et quand on à affaire à un ravonnement complexe tel 
que celui des tubes de Crookes. La loi de posologie établie par 
Guilleminot est qu'il faut un M incident par centimetre d’épais- 
seur, et que l'on restera dans la limite des bons contrastes avec 
la Gebler-Folie, en adoptant comme base de posologie 0.03 M 
par centimetre d'épaisseur. 

Le chapitre des applications à la radiothérapie n'est pas moins 
importaut: l'auteur montre comment, par sa méthode, on peut 
établir la relation entre les doses d'énergie absorbées par les tis- 
sus et les effets biochimiques produits, et comment, on peut 
mesurer l'absorption des rayons X par les tissus et évaluer les 
doses transmises de couches en couches. 

Puis vient l'étude des applicatious de la méthode à l'analyse 
des faisceaux des rayons X; en un tableau, l'auteur donne les 
composautes monochromatiques exprimées par leur coefficient 
de pénétration à travers 1 millimetre d'aluminium. I] étudie de 
même les applications de la radiométrie fluoroscopique à lexa- 
men des filtres, moutrant comment elle permet d'apprécier in- 
stantanéluent Je pouvoir filtrant ou radiochroisme des filtres, la 
dose transmise, Ja qualité moyenne du faisceau émergent et son 
degré d’'hétérogéneité. Ces doses et qualités sont inscrites en un 
tableau pour chaque épaisseur d'aluminium, depuis 0""T jusque 
10 millimetres, et, pour les qualités de rayons, de 4 à 6 Benoist. 

Daas un dernier chapitre, Guilleminot passe en revue Jes ap- 
plications de sa méthode au dosage des ravons du radium et 4 
l'étude de leur action biochimique; il se résume en concluant : 
© 1° La méthode tluoroscopique de radiométrie qu’il emploie 
consiste à comparer la fluorescence provoquée par le tube a 
rayons A et la fluorescence étalon due à un sel de radium déter- 
mine ; 

2° L'unité d'intensité du rayonnement a’ est le quadruple de 
l'intensité capable de provoquer la fluorescence étalon ; 

3° L'unité de quantité de ravonnement est la quantité donnée 
en une minute par 1 M d'intensité; elle est désignée par la 
lettre M et vaut 1 125 TH. Le dosage se fait à l’aide du fluoro- 
mètre mono où binoculaire. Une règle à calculs spéciale donne 
à simple lecture en fonction de e (équivalence du tube) et de d 
(distance au malade où à la plaque) le nombre d'unités débitées ; 


— 199 — 


4° Un totaliseur enregistrant automatiquement ces unités per- 
met d'évites l'emploi d'une montre; 

3° En radiographie, il faut un M mesure à la distance de la 
plaque pour radiographier une région de 1 centimètre d'épuis- 
seur, et autant d'M qu'il y a de centimètres d'épaisseur; 

6° La qualité du rayonnement s'obtient en determinant l'equi- 
valence du tube a vide et l'équivalence derrière un filtre étalon; 
une règle à calculs donne à simple lecture la fraction transmise 
et le numéro de Benoist correspondant ; 

5° En radiothérapie, il faut 900 M pour obtenir la première 
réaction avec du 5 Benoist. La dose maximum par mois est 
pour Jes téguments sains de 1200 M environ; 125 M de 9-6 Be- 
noist font un H (Holzknecht) et 166 M font un I (Bordier); 

8° La méthode permet de mesurer les doses réellement absor- 
bées par les tissus ; 

9° Elle permet de définir la valeur filtrante des filtres; 

10° De déterminer la composition des faisceaux des rayons N; 

11° De doser le rayonnement des sels de radium filtré ou non; 

12 De formuler cette loi, que les effets biochimiques des ra- 
diations nouvelles paraissent être une fonction des doses efficaces 
fixées, quelle que soit la qualité du rayonnement. 

Ce volume, nous montrant les avantages qu'il y a à se servir 
de la méthode de dosage fluoroscopique et de l'unité M bien dé- 
finie de Guilleminot, est le résumé des lougues et délicates re- 
cherches poursuivies par l’auteur durant de longues années: ıl 
nous donne un procédé suffisamment précis et pratique. 


Dr L. LEJEUNE. 


ALBERT Horra et G. A. WoLLENBERG. Arthrite déformante et 
rhumatisme artioulaire chronique; étude radiologique et ana- 
tomique (Arthritis deformans und sogenannter chronischer 


Gelenkrheumatismus. Eine réntgenologische und anatomische 


Studie). (Stuttgart, 1908.) 


Sous le nom de rhumatisme articulaire chronique, sont com- 
prises en général un grand nombre d’affections d’étiologie très 
diverse, et que les auteurs se proposent de définir, de classer, e'n 
se basaut sur les éléments fournis par l'étude radiologique et 
anatomique. Ce travail se divise en cinq parties : la première 
s’occupe de la symptomatologie, de l'anatomie pathologique, de 
l’étiologie et du traitement de l'arthrite déformante. Les mêmes 
points sont ensuite envisagés pour la polyarthrite progressive 
primaire chronique. Le rhumatisme articulaire chronique secon- 


— 200 — 


daire fuit l’objet des chapitres sulvauts, apres quoi nous trou- 
vons étudiée l'anatomie des polyarthrites chroniques. Lou: 
vrage se termine par l'exposé du diagnostic différentiel des poly- 
arthrites chroniques. 


Arthrite deformante. — Cette affection attaque su:tout les 
grosses articulations des extrémités : épaule, hanche, genou; elle 
se localise également à la colonne vertébrale, determinant alors 
la spondylite deformante. Elle se rencontre particulierement 
chez les individus âgés, et l'on invoque souvent, pou. expliquer 
son origine, le traumatisme, soit qu'il s'agisse d'un seul trauma- 
tisme tres appréciable, soit qu'il faille considérer de nombreux 
traumatismes peu intenses par eux-mêmes. 

Le début de cette uffection est insidieux : le malade se plaint 
de douleurs vagues. et l’on constate de la crépitation et de l'atro- 
phie musculaire: puis surviennent les troubles de la motilité et 
l’ankylose. 

Généralement, la lésion est movoarticulaire, et l’on ne con- 
state pas de troubles généraux. 

Les auteurs ont pratiqué une série très nombreuse d'examens 
radiologiques, qui les ont conduits à admettre que la lésion pri- 
mitive est l'inflexion du ca. tilage, surtout au genou; à la rotule, 
on constate d'abord la presence de petites excroissances sur les 
bords de l'os, puis les contours deviennent irréguliers, et le car- 
tiluge disparait. Les lésions osseuses varient selon la région con- 
sidérée: latrophie est maïquée surtout du côté de la hanche. 

La radiographie permet de constater : 1° des déformations 
d'ordre mécanique: 2° de la néoformation osseuse. L'anatomie 
macroscopique et microscopique des lésions fait l'objet du cha- 
pitre suivant : cette étude amène les auteurs à considéver les lé- 
sions de la synoviale dans l'arthrite déformante comme dues à 
un traumatisme secondaire (inneres Trauma). 

Pour l'étiologie, jusqu'à présent cing théories principalement 
étaient données pour en donner l'explication : 1° détérioration 
mécanique par usure des extrémités du membre: 2° troubles tro- 
phiques séniles; 3° modifications du système nerveux central; 
4° traumatisme; 5° processus d’inflammation antérieurs. 

Les auteurs divisent l’arthrite déformante en 

a) Arthrite deformante spontanée ; 

b) Arthrite déformante réactionnelle : 1° dans la vieillesse ; 
2° après traumatisme: 3° après inflammation; 

Après quelques indications thérapeutiques et la relation de 
quelques cas, nous arrivons à l’étude de la 


Le 


sl "E 2 WP, 


— 201 — 


Polyarthrite progressive primaire chronique. — Les auteurs 
Nous présentent vingt-trois cas de malades atteints de cette af- 
fection. Les articulations des doigts et du genou sont le plus fré- 
quem ent atteintes; l'articulation de la hanche le plus 1are- 
ment. Si Ja symétrie des lésions est un phénomène fréquent, elle 
Nest Cependant pas nécessaire. Les auteurs pensent que c’est à 
tort que l’on a dénommé ces lésions lésions déformantes, car si 

la déf@r-rmation est visible à l'aspect extérieur (de la main, ‘no- 
timmen t), elle ne l’est nullement à la radiographie. Is estiment 
Préfér a Bole de conserver ce qualificatif aux affections, telle l’ar- 
thrite <Léformante, où des lésions osseuses ou cartilagineuses sont 
mdiol oj quement perceptibles, abstraction faite des lésions his- 
topath © Lo giques dans l’un et l’autre cas. 
WE très grand nombre de radiographies très démonstratives de 
Ee articulations prouve à l’évidence que. si parfois de pe- 
ies ee DS toses peuvent être reconnues, dans )’ immense majorité 
1 SEN on ne constate aucune déformation osseuse. Toutefois, 
An ec admissible que, quoique non identiques, les processus 
ho ate déformante et de polrarthrite progressive primaire 
ao puissent coexister et présenter une combinaison de 
iwverses lésions. 
Fu Ber be teurs suivent ensuite l'évolution des lésions : les stades 
cecha ps: s font l objet d’une étude très complète, et ils terminent 
déduc+ 3 = tre en émettant la proposition EE résultat de leurs 
maire Ons sur ce terrain : a Ñi, au cours d une polyarthrite pri- 
stituti es, rogressive chronique survient une modification de la con- 
umo. ta des extrémités articulaires qui ne peut s expliquer par 
active © purement mécanique, mais plutôt par une intervention 
arthri u cartilage et de l'os, on se trouve alors en présence d’une 
progre déformante compliquant secondairement la polyarthrite 
A SS ive ». 
fetio © quelques mots sur le diagnostic encore incertain de l’af- 
ont «4, ? Hoffa et Wollenberg exposent les théories diverses qui 
veus xrché à expliquer l’étiologie du mal. Ni la théorie ner- 
la th Ni l’hypothèse d’un rhumatisme articulaire secondaire, ni 
attri wie infectieuse ne peuvent satisfaire. Il faut toutefois 
réditg, rune importance à divers agents : conditions de vie, hé- 

R ambiance. 

Point de vue thérapeutique, il faut éviter les manœuvres 
ressement forcé; parfois, l’intervention chirurgicale ou 
€ctions gazeuses intra-articulaires pourront donner quel- 


Jee in- 
Aim j 
que ré 


— 202 — 


Rhumatisme articulaire chronique secondaire. Ici, les lé- 
sions radiologiques paraissent être sensiblement les mêmes que 
dans l’affection précédemment décrite; mais on constate en plus 
une tendance très marquée à l’ankylose, à la synostose des seg- 
ments squelettiques. Les mêmes facteurs étiologiques ont été 
invoqués pour la polyarthrite progressive primaire chronique. 
Ici, également, de nombreuses radiographies illustrent le tra- 
vail. 

Enfin, nous trouvons une étude très documentée de l’anatomie 
pathologique des polyarthrites chroniques, étude où les auteurs, 
à côté des faits recueillis dans la littérature, apportent |’ mpor- 
tant appoint de leurs recherches personnelles. Un chapitre de 
diagnostic différentiel termine cet ouvrage, d’un intérêt primor- 
dial pour tout praticien. 


D” ERNEST RENAUX. 


G.-A. WoLLENRERG. Etiologie de l’arthrite déformante (Actio- 


logie der Arthritis deformans. (Ferdinand Enke, Stuttgart, 
1910.) 


L'auteur étudie les conditions de production de l'arthrite dé- 
formante : par la suite de ses observations cliniques et anatomi- 
ques, il croit devoir attribuer le rôle le plus important à l’artério- 
sclérose, non pas cependant comme agent immédiat, mais comme 
agent prédisposaut. Survienne chez l'artéro-scléreux le e mecha- 
nisches Moment » (traumatisme, processus inflammatoire, etc.), 
et l’arthrite déformante se développera. L'auteur considère d'ail- 
leurs comme prédisposant à cette affection tout état de faiblesse 
ou d’atrophie des os, de même que les états de marasme surve- 
nant dans la vieillesse, ou au cours d’affections graves, telles que 
cancer et tuberculose. 


Ir Ernest REXAUX. 


ALBAN KOHLER. Lexique des formes radiographiques limitro- 
phes des états encore normaux et des états déjà pathologiques 
(Lexikon der Grenzen des Normalen und der Anfänge des 
Pathologischen im Rôüntgenbilde). Gräfe et Silem, Ham- 
bourg, 1910.) 


Le diagnostic précoce est souvent un des plus beaux triomphes 
de la radiographie : n'est-il pas la sauvegarde fréquente d’une 
santé gravement compromise ? Mais encore importe-t-il de se 


— 203 — 


garder de toute erreur dans l’interprétation du radiogramme, 
car une erreur peut amener les conséquences les plus graves: 
la chute suit de bien près le triomphe. 

Le livre que voici, et que nous devons à la plume d'un des ra- 
diographes les plus autorisés, est de nature à faciliter à tout le 
monde cette interprétation, si délicate dans maintes circon- 
stances : concis mais toujours précis, peu volumineux mais abon- 
dante en détails et en considérations judicieuses, fruit d’une la- 
borieuse carrière et d’une expérience basée sur l’étude attentive 
d’un nombre considérable de clichés, il consigne tous les écueils 
dont il faut se garder. 

Que nous sachions, il n’existe pas de publication radiologique 
d'une utilité plus incontestable et plus immédiate pour tout le 
monde, pour le praticien que ce lexique mettra à l’abri des er- 
reurs flagrantes, pour le radiographe débutant dont il guidera 
les premiers pas hésitants, et méme pour le radiographe rompu 
à toutes les difficultés, qui pourra y trouver maintes fois quel- 
que heureuse inspiration. 


Il est de ces erreurs que tout médecin, soucieux de son art et 
de sa personne, ne peut commettre. Telles sont ces prétendues 
fractures du coude chez l’enfant : telles sont ces prétendues frac- 
tures de Scheperd à l’astragale ; telles sont encore ces prétendus 
caleuls urétéraux, ces taches pelviennes, qui ne sont rien d’autre 
pour la plupart que des phlébolithes projetés malencontreuse- 
ment sur le trajet des uretéres. Et que dire de cette fameuse 
fabella, ce corps étranger fantôme, véritable attrape-nigaud qui 
alluma tant de fois l’appétit chirurgical ? 

Mais ce sont là des erreurs grossières, humiliantes, pièges vul- 
gaires tendus à l’ignorance la plus endurcie et il semble fort 
douteux que le livre de Kéhler parvienne jamais à ouvrir tous 
les yeux : il est des aveugles qui ne verront jamais. 

Tl y a des causes d'erreurs plus fréquentes, plus subtiles, plus 
fallacieuses, que seule une étude sérieuse permet de reconnaître : 
ce sont toutes ces atypies, toutes ces formes inaccoutumées, tous 
ces détails étranges qui se montrent à chaque instant sur nos 
radiogrammes. Se pose alors souvent une question troublante : 
ces images insolites, énigmatiques, sont-elles encore du ressort 
de l’état normal ou bien marquent-elles les tout premiers débuts 
d’une lésion ? Problème grave assurément, car, d’une part, une 
interprétation erronée peut suggérer le diagnostic d’une lésion 
QUI n’existe pas et amener ainsi un traitement, voire une opéra- 


— 204 — 


tion, souvent graves et toujours inutiles; elle peut, d'autre part, 
dissiper & tort les soupeons cliniques d’une affection naissante, 
donner une assurance trompeuse et causer, à la faveur de l’iner- 
tie médicale, un préjudice peut-étre fatal. 

Nous chercherions en vain la solution de ces problèmes ai va- 
viés et si embarrassants dans nos nombreux ouvrages et atlas de 
radiologie normale ou pathologique, qui, eux, ne donnent que 
des descriptions classiques et ne reproduisent que des images ty- 
piques : nous avons, au contraire, toutes chances de la trouver 
en quelques instants dans le livre si original du radiographe de 
Wiesbaden, grace à la documentation considérable qui s’y ma- 
nifeste et à arrangement heureux des matières sous forme de 
lexique. 

Consacrant depuis longtemps toute son attention à ces formes 
limitrophes de l’état normal et de l’état pathologique, Köhler 
a consigné ici tous les éléments qui doivent entrer en ligne de 
compte dans la discussion et dans l’interprétation judicieuse de 
ces cas st variés et ai fréquents de nature à embarrasser même la 
sagacité du radiographe le plus expérimenté. 

Nous devons lui savoir gré d’avoir accompli œuvre si utile et 
si difficile. Placons done ce bon livre à la portée de notre main, 
tout pres de notre table de travail : 1] est un de ceux qu’on étudie 
avec fruit et qu’on consulte et reconsulte à chaque instant avec 
pleine satisfaction. 

Dr K£YNENS. 


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D Alkan Hakla. 


L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DU CRANE 


par le Professeur IR Max LEVY-DORN 
Chef de service à Phopital Rudolf Virechow (Berlin) 


PLANCHE VI 


En ce qui concerne les affections du crâne, les rayons X ne 
peuvent déceler un état anormal qu’à la condition que les os 
soient le siège d’altérations ou que la masse cérébrale héberge 
une substance imperméable, comme un foyer de calcification ou 
un corps étranger. Ils ne peuvent déce.er trace des processus 
évoluant dans la substance cérébrale elle-même, tels que les 
abcès et les tumeurs, à moins qu’une des éventualités précé- 
dentes ne se présente en même temps. 

Tout en tenant compte de ces restrictions, nous devons con- 
venir que bien peu de publications se rapportent a des constata- 
tions radiologiques faites au cours des affections du crâne. Aussi 
ne sera-t-il pas inutile peut-être de rapporter quelques obser- 
vations intéressantes, d'autant plus que l’hospitalité du Journal 
de Radiologie nous permet d’illustrer l’histoire de ces cas de 
façon appropriée au moyen de documents photographiques con- 
venables. 


I. Tumeur de l’hypophyse de la grosseur d’une noix 


Le patient est âgé de 31 ans: il entra le 20 janvier 1908 à 
l'hôpital Virchow, dans le service du prof. D" Borchard. En 
octobre 1906, l’acuité visuelle de l'œil gauche commença à décli- 


— 206 — 


ner et depuis trois mois, cet œil est complètement perdu. A par- 
tir du mois de novembre 1906 se déclarèrent souvent des acces de 
douleurs dans la région temporale et frontale gauches, et moins 
souvent au sommet du crâne et à la région occipitale. Peu à peu 
de champ visuel diminua aussi à droite : le patient déclare que 
la perception visuelle n’est conservée de ce côté droit que dans 
le segment nasal du champ visuel. 

De tous les autres sens, le sens olfactif seul montre quelques 
anomalies : perception subjective de benzine; odorat un peu 
diminué à gauche. 

À part une fatigue générale, une tendance au sommeil et une 
légère démence, il wy a pas d'autre particularité à noter. TI 
n'y a pas de vomissements, pas de convulsions, pas d’acroméga- 
he. La sensibilité du crane a la percussion est variable. 

De l'examen ophtalmologique fait le 8 février 1506 jar e 
D" Fehr, nous retenons les données suivantes ` parésie de loculo- 
moteur gauche, et particulicrement de toutes ses branches 
externes (élévateur palpébral). Lenteur du réflexe pupillaire a 
gauche pour la lumière et la vision rapprochée. La papille est 
pale, à contours indécis (papille de stase régressive). 

A droite, papille de stase des plus prononcée : le champ visuel 
n’est conservé que dans le segment nasal; pas d’autres particu- 
larités. 

Durant la période d’observation se manifestèrent des accès 
intenses d'agitation : le patient sautait du lit et criait, mais se 
calmait vite. 

Occasionnellement le crâne se montrait d’une sensibilité 
extréme à la palpation et le pouls tombait à 48 pulsations. - 

Comme lI K, pas plus que les frictions mercurielles, ne pro- 
voqua d'amélioration, l'intervention sanglante fut tentée. A 
la première (15 février 1906), avec ineision frontale, il fut 
impossible d'arriver à la tumeur : mais le 26 février 1906, après 
rechinaison latérale du nez (Schlosser), on arriva à enlever la 
selle turcique et quelques petits morceaux de la tumeur. 

L'examen histologique montra qu’il s'agissait d'une tumeur 


hypophysaire typique, à prolifération irrégulitre, progressive, 


— omg — 


du parenchyme de l’hypophyse avec résorption osseuse. A part 
quelques incidents, le patient vit, apres l'opération, son état 
s’améliorer assez rapidement et quitta l’hôpital le 13 mai 1906. 
Les maux de tête ne se rejrésentérent p'us que rarement : il en 
fut de même des acces de surexcitation. Les facultés intellec- 
tuelles sont satisfaisantes. La fatigue se déclare encore rapide- 
ment: le patient doit avoir recours à une canne. 

Le 26 juin, il rentre à lhâpital : son état s’est aggravé : fai- 
blesse de mémoire, douleurs de téte et de nuque, convulsions et 
vomissements. Mais, à part Vamaurose et l’atrophie du nerf 
optique du côté gauche, et le rétrécissement du champ visuel 
du côté droit, les symptômes oculaires avaient presque comp'ète- 
ment disparu. Amélioré, le patient quitta l'hôpital le 1% sep- 
tembre. 

Le radiogramme (pl. VI, fig. 4) ci-joint fut prélevé quelques 
jours avant la première opération : c’est une prise frontale avec 
légère inc.inaison de la tête. Les corps étrangers, visibles sur 
l’image, proviennent de repères de plomb appliqués sur le front 
et sur la région occipitale pour des motifs étrangers à cette 
publication. 

La particularité la plus frappante que nous remarquons ici, 
c’est une opacité sous forme de ruban, d’origine osseuse, s’éten- 
dant au-dessus de la partie antérieure de la selle turcique et 
séparée seulement de la partie postérieure de étage antérieur 
de la base du crane par une étroite bande : cette ombre se rap- 
porte probablement à une des apophyses clinoïdes antérieures, 
corrodée et arrachée. Le dos de Ja selle turcique n’est pas visible 
La région de la selle révèle une perméabilité anormale aux 
rayons dans une étendue d’un gros œuf. Le sinus sphénoïdal se 
trouve dans la partie postérieure du sphénoïde et est séparé de 
la face par de larges opacités. Le fond de ‘a selle du caté du 
pharynx se montre relativement étroit. 

Radiodiagnostic : processus destructif des parties osseuses de 
l’étage moyen de la base du crane. 

L’examen radiographique ne donne pas de renseignements 
précis sur l’extension du processus : car certaines parties de la 


— 208 — 


base du crane, telles que le dos de la selle turcique, ne se mon- 
trent pas sur la couche sensible, soit de par leur porosité trop 
grande, soit de par leur situation désavuntageuse. Les clichés, 
pris apres l’opération, confirment également les données précé- 
dentes, mais montrent d’une façon particulièrement claire les 
modifications produites par la résection des parties osseuses. 
Nous avons cru pouvoir renoncer à la reproduction d’un de ces 
clichés. 


II. Gomme du crâne 


La patiente, âgée de 44 ans, est entrée dans le service du pro- 
fesseur Buschke le 26 juin 1907. Elle contracta la syphilis il ya 
sept ans. Des ulcérations se manifestèrent aux parties génitales 
ainsi que des douleurs dans tous les membres; des cures mercu- 
riel'es intenses amenèrent la guérison. Il y a trois ans, douleurs 
et raideur dans les genoux. Il y a un an, il se forma sur le front 
une tuméfeation qui s'ouvrit; du pus et des petits fragments 
osseux furent éliminés par l’ouverture. Depuis cette époque, le 
traitement de la patiente consista en applications d’emplatres 
mercuriels avec administration d’iodure de IX, mais namena 
pas de résultat notable. 

Au moment de son entrée à l’hôpital, la patiente, de petite 
taille et en mauvais état de nutrition, portait, un centimetre 
au-dessus des sourcils, deux ulcérations profondes de la gran- 
deur d’une pièce d'un marc, à bords nets, comme taillés à l’em- 
porte-pièce : le fond des ulcères était formé par de l’os nécrosé 
recouvert d’une couche de pus verdâtre. Le tégument adjacent 
était de couleur bleudtre et montrait des cicatrices blanches et 
nacrées. En outre, une cicatrice rayonnée occupait le dos du 
nez et les jambes étaient couvertes de cicatrices d’ulcères et de 
plaques d’eczéma. La nature syphilitique de l'affection ne pou- 
vait faire l’ombre d’un doute, d’autant plus que la déviation du 
complément avait été positive (24 août). Comme une cure aux 
frictions mercurielles, commencée le 8 juin, ne donna aucune 
amélioration notable, on enleva à la gouge le foyer de nécrose 
osseuse (3 août). Le 7 décembre, la patiente, non complètement 
rétablie, quitta l'hôpital. 


A 


a mg a e a 
ie 


— 209 — 


Le radiogramme (pl. VI, fig. 1) prélevé (29 juillet) avant 
l'intervention chirurgicale, montre les particularités suivantes : 

Au-dessus du sinus frontal, à gauche de la ligne médiane, 
los montre une zone claire de la grandeur d'une prune; le cen- 
tre de cette zone est occupé par un disque qui est difficilement 
perméable aux radiations et qui ne peut être que l’indice d’un 
séquestre. A droite de la ligne médiane se trouve une opacité 
de même grandeur et de même forme, parsemée de taches plus 
claires. La prise latérale, qui n’est pas reproduite ici, montrait 
aux endroits correspondants, des contours et opacités irrégu- 
lières. Les silhouettes des deux gommes étaient évidemment 
superposées et il n’était pas possible d'en différencier les con- 
tcurs. Mais ces images montraient que les os n'étaient atteints 
que superficiellement et cette constatation se trouva confirmée 
an cours de l’intervention. 

Radiodiagnostic : Mème si nous ne savions rien de l’histoire 
chnique, devrions-nous encore conclure, avec la plus grande 
probabilité de par le radiogramme, à l'existence d’une gomme 
osseuse. La forme ronde des parties altérées, la prolifération 
osseuse forment les traits caractéristiques de l’affection. L’éven- 
tualité d'une ostéomyélite, d'une tuberculose où d’un trauma- 
tisme ne peut arriver qu’en dernière ligne de compte. 

Au surplus, la patiente revint un an plus tard (1908) à l’hô- 
Pital et entra dans le service de chirurgie du professeur 
Ilermes. A côté de brides cicatricielles, les deux ulcérations per- 
sistaient : elles avaient la grandeur d'une noisette et n’étaient 
separées l’une de l’autre que par un pont cutané de couleur 
rougeâtre. Une opération eut lieu le 29 juillet et consista dans 
l'ablation des parties ma ales à la gouge, de façon qu’il n’y eut 
plus qu’une grande cavité: los ne fut perforé nulle part. Le 
radiogramme qui fut prélevé apres cette intervention, et que 
nous n’avons pas reproduit, montre clairement le nouvel état 


des choses. 
III. Fracture du crâne 


L’ouvrier A. L..., âgé de 44 ans, fut transporté, le 19 février 
1908, dans le service du professeur Hermes: il venait de tom- 


— 210 — 


ber, de deux mètres de hauteur, d’un échafaudage et était sans 
connaissance. 


Des vomissements se produisirent à différentes reprises. Une 
heure après son entrée, le patient reprit connaissance. Au niveau 
de la bosse pariétale droite, on constate une plaie saignant quel- 
que peu. Ecchymose sur les paupières et ia conjonctive à droite. 
On ne constata pas d'hémorragie nasale ou buccale : toutefois 
i] y avait du sang dans les matières vomies. 


Le facial droit était paralysé. On diagnostiqua une fracture 
de la base du crane. 


Il y avait en même temps fracture de la clavicule droite. Les 
symptômes s’amendèrent peu à peu jusqu’au 13 mars : les vomis- 
sements cesstrent, le sensorium resta bon; le patient pouvait 
clore les paupières, froncer le sourcil. Il y a pourtant dimi- 
nution de l’ouïe à droite : le manche du marteau est injecté; le 


tympan est normal. On suppute la possibilité d’une lésion du 
nerf acoustique. 


Sans cause appréciable, la température monta le 13 mars et 
le jour suivant, de violents maux de tête se déclarèrent, avee 
obnubilation du sensorium et accélération du pouls: on con- 


stata, en outre, Ja rétraction de l'abdomen et des vomissements 
bilieux. 


Les symptômes de méningite cérébro-spinale aiguë persis- 
tèrent: la ponction lombaire ramena un liquide trouble conte- 
nant des leucocytes polynucléaires, mais ne contenant pas de 
microcoques. Le patient mourut le 21 mars. On crut à une infec- 
tion d’origine nasale. 

Du protocole d’autopsie (von Hansemann), nous extrayons les 
constatations suivantes : 

Infiltration purulente étendue de la pie-mere de la base de 
Pencéphale. Les ventricules latéraux sont dilatés et remplis de 
liquide séro-purulent. Destruction, par contre-coup, de la sub- 
stance cérébrale seulement à la partie externe du lobe temporal 
gauche. Du côté de la région temporale droite du crane existent 


au moins cing fragments osseux, s’emboitant si bien qu’il n’est 
D ‘ 


— 211 — 


pas possible de les déprimer ou de les désajuster. En enlevant 
la dure-mère de la base et de la voûte cranienne, on ne peut 
se rendre compte de la grande extension de la fissure. En arrière 
des fractures décrites ci-dessus, on constate une fêlure courbe 
qui n’intéresse que la table externe. Un trait de fracture inté- 
resse le rocher droit d'avant en arrière, se divise en deux pro- 
longements, l’un postérieur qui atteint l'os occipital et arrive 
jusqu’au trou occipital; l’autre, antérieur, qui s'étend jusqu'au 
sinus sphénoïdal : celui-ci contient un ancien eail ot de sang. 

L'examen radiographique du 11 mars, antérieur au début de 
la méningite (projection bitemporale (v. fig. 5), nous donne 
beaucoup de renseignements sur l'extension de la fracture. S'il 
failait faire le décompte de tous les traits de fracture, on 
devrait répéter mot à mot toutes les données du protocole d’au- 
topsie. Nous voyons sur le temporal les fines fissures aboutir 
au trait de fracture du rocher, qui est toutefois moins distinct. 
Le prolongement postérieur de ce trait de fracture est difficile 
à reconnaitre, mais on voit fort bien son prolongement antérieur 
s'étendre jusqu’au sinus sphénoidal. C’est ici que se trouve pro- 
bablement la porte d’entrée de l’infection. 

Si on méconnaissait la distribution des sillons vasculaires du 
crâne, on pourrait fort bien rapporter à ceux-ci tout le jeu de 
fines lignes qui dérivent de la fracture. 

Outre la direction capricieuse de toutes ces lignes, le fait 
qu’elles intéressent e rocher et la paroi postérieure de la cavité 
sphénoïdale plaide en faveur du radiodiagnostic de fracture. 


IV. Projectile dans le cerveau 


Le patient, âgé de 31 ans, hthographe, hospitalisé le 3 avril 
1908 dans le service du professeur Hermes, s'était logé une 
balle dans la tempe droite au cours d'un accès de désespoir. 
Entre la queue du sourcil droit et la naissance des cheveux, 
existe une petite plaie ronde, à bords et à fond noircis. La plaie 
ne tarda pas à guérir. 

Antérieurement à sa tentative de suicide, on avait dû interner 


e 


— 919 — 


le patient dans un établissement à cause de son « nervosisme ». 
Maintenant encore, l’incohérence de sa conduite nécessita, le 
15 avril, son transport à Dalldorf. 

Sur le radiogramme reproduit ici (pl. VI, fig. 3) et représen- 
tant une prise bitemporale, nous remarquons deux marques de 
plomb rectangulaires, perforées à leur centre, qui servirent à 
localiser exactement le projectile. Nous voyons celui-ci à peu 
près au milieu de la cavité cranienne : nous distinguons, en 
outre, trois petits fragments de projectile au niveau de l’étage 
antérieur de la base du crâne : au-dessous d’eux se trouve encore 
une quatrième. La localisation établit que le projectile se trouve 
à 3 1/2 centimètres au-dessus et autant de centimetres à peu 
près en arrière du repère auriculaire : elle établit, en outre, 
que la balle est logée 4 centimètres en arrière de la selle tur- 
cique, à gauche de la ligne médiane. Les délerminations exactes 
sont les suivantes : diamètre transversal de la tête, 15 centi- 
mètres ; la tête raposant sur le côté droit, c’est-à-dire sur le côté 
répondant à la porte d’entrée du projectile. 

Nous comptons, à partir de la plaque photographique, une 
distance de 11,1 centimètres jusqu'au projectile, de 7,5 centi- 
mètres jusqu'au petit fragment postérieur, de 6,3 centimètres 
et de 5,5 centimètres jusqu’au fragment inférieur. 

Les éclats de projectile se trouvent donc vers la ligne médiane, 
un peu à droite, tandis que le projectile lui-même est logé à 
3,0 centimètres à gauche de cette ligne médiane. 

En vue de la localisation, nous avons employé un dispositif 
permettant de déplacer le tube de Rentgen latéralement et 
parallèlement à la plaque. 

Cette observation montre une fois de plus que nous ne dis- 
posons pas de meilleur moyen que la radiographie pour déter- 
miner le siège, la forme et le nombre des projectiles. La méthode 
de localisation, qui consiste à faire des prises perpendiculaires 
et qui est encore souvent en usage, donne des résultats moins 
précis que la méthode à laque le nous avons recours. 

Pour terminer, nous nous permettons de rapporter encore deux 
observations peu fréquentes. 


Le radiogramme 6 (pl. VI) se rapporte à un processus syphi- 
litique qui avait entamé presque toute la moitié droite de Pos 
frontal. La projection de cet os montre de nombreuses taches 
claires, qui lui donnent un aspect spongieux. 


Le radiogramme 2 (pl. VI) montre un sinus péricranien par 
traumatisme : on distingue clairement la perforation osseuse à 


travers laquelle le sang s’est épanché sous le cuir chevelu, et la 
tuméfaction qui en résulte. 


RADIOTHÉRAPIE DU RITINOSCLEROME 


par le D' M.-J. WUNDERLICH (Guatémala) 


Piuancnes VII, VIII, IX et X 


La découverte de Röntgen, féconde en bénéfices inappréciables 
comme moyen d'exploration, nous a fourni aussi des armes puls- 
santes pour lutter efficacement contre plusieurs maladies aupa- 
ravant très rebelles à tout auire traitement en considérées comme 
incurables. Dans cette catégorie figure le rhinoscléome, appelé 
plus exactement sclérome respiratoire, très fréquent dans nos 
pays. 

Encouragé par le bon résultat que j'ai obtenu dans trois cas 
soumis aux irradiations routgéniennes, que je fis connaître dans 
un petit travail au V° Congrès médical pan-américain, dont le 
sivge eut lieu dans notre ville en août 1908, et aussi par la pu- 
blication à la même date du Dr Quiñonez, de la république voi- 
sine du Salvador, dans laquelle il parle de l'emploi favorable des 
rayons X pour le traitement de la dite névoplasie, J ai continué 
mes études avec un intérêt plus grand encore, ayant appliqué, 
jusqu’aujourd'hui, la méthode chez seize individus de ma clien- 
ttle privée atteints de rhinosclérome, avec un succès remar- 
quable. 

Dans tous les cas, guéris depuis quelque temps, le bon résultat 
a été durable; du moins je nat pas encore vu de récidives. 

Les traits de cette maladie, dont je ferai un bref résumé, sont 
assez caractéristiques dans la plupart des cas pour arriver au 
diagnostic. En cas de doute, on pourrait prélever un morceau de 
tumeur pour faire l’examen histologique. 


Le rhinosclérome commence habituellement par la cloison des 


fosses nasales, sous la forme de nodules ou plaques dures, d’une 
_consistance presque cartilagineuse, avec invasion lente et pro- 
gressive, presque toujours symétrique, des fosses nasales, de la 
voûte palatine, du voile du palais, du pharynx, du larynx et 
même de la trachée. 

Le nez élargi, très souvent énormément, a un aspect tout à fait 
typique et répugnant. Les nodules sont quelquefois visibles au 
dehors des narines, et ordinairement aussi la lèvre supérieure est 
envahie, et seulement dans un petit nombre de cas la lèvre infé- 
rieure. L’obstruction nasale arrive après un certain temps à être 
complète, accompagnée d’écoulement fétide. Dans les périodes 
avancées, l'affection devient très génante et provoque des trou- 
bles sérieux de la déglutition, de la phonation et de la respi- 
ration. 

On sait que toutes les tentatives d’extirpation sont suivies de 
rapide récidive. 

L'affection est fréquemment observée dans notre pays parmi 
les indigènes et les métis de la classe pauvre. Je ne lai jamais 
vue chez les Européens. 

La contagion doit avoir lieu seulement dans des conditions très 
spéciales, qui ne sont pas encore bien connues, car aucun membre 
des familles des malades que j’ai eus en traitement n’a été vic- 
time de la contagion. 

La radiothérapie dans cette affection est d’une action assez ra- 
pide : on assiste à la régression des masses néoplasiques dans 
un court délai et on obtient généralement la désobstruction plus 
ou moins complète des fosses nasales avec la diminution des di- 
mensions que le nez avait atteintes à cause du sclérome. L'état 
moral du malade, toujours très accablé, se relève dès le commen- 
cement du traitement, dû à la rapide amélioration des lésions. 

Le technique que j’empluie, et à laquelle je suis arrivé avec 
mes expériences, est la suivante : pendant trois séances, avec un 
mois d'intervalle, dans chacune desquelles je fais absorber aux 
tissus malades la dose correspondant à la teinte B du radio- 
mètre et au n° 1 du chromoradiomètre de Bordier, suivies de 


deux ou trois mois de repos, pour éviter une pigmentation très 


— 216 — 


marquée de la peau ou de la radiodermite très intense; en- 
suite on soumet le patient, en cas de nécessité, à deux autres 
séances avec le même intervalle, suivies d’une nouvelle période 
de repos. Les irradiations sont continuées de cette façon jusqu’à 
ce qu’on arrive au résultat voulu. 


Dans les traitements des muqueuses, j administre mensuelle- 
ment une dose analogue sans interruption, sauf en cas de réaction 
intense. 


L’outillage dont je me sers est le meuble d’Arsonval-Gaiffe 
avec des tubes Chabaud ou Muller et le localisateur du D" Belot. 


La qualité des rayons appliqués est de 6-7 Benoist, tandis 
que la distance de anode aux tissus est maintenue a 15 centi- 
mètres dans le cas d'irradiation sur le nez, et à 22 centimètres 
quand le traitement a été dirigé sur la voûte palatine ou le 
pharynx. | 

Dernièrement, j’ai commencé à utiliser le nouveau meuble 
crédence de la maison Gaiffe sur courant alternatif (120 volts, 
50 périodes), muni du transformateur Rochefort n° 2 et de l’in- 
terrupteur Blondel, avec lequel j’ai réussi à obtenir le virage 
des pastilles de Sabouraud et Noiré à la teinte B, en quatre ou 
cinq minutes, l’intensité du courant au primaire ayant été de 
6 ampères et de 1.2 milliampères dans le circuit du tube. 

Je me propose d'employer prochainement des rayons filtrés, 
dans le but de pouvoir faire des séances moins espacées sans 


danger de provoquer une forte réaction sur la peau. 


Les portions envahies par la maladie dans ces divers cas 
étaient les suivantes : les fosses nasales seules, dans les observa- 
tions n™ 1, 11, 12, 15; les fosses nasales,la voûte palatine et l'ar- 
rière-gorge dans les observations nm 2, 7, 8, 9, 13, 14; les fosses 
nasales, la lèvre supérieure et l’intérieur de la bouche dans les 
observations n™ 4, 5, 6, 16; enfin, les fosses nasales, le voile du 
palais et le larynx chez le malade de l’observation n° 3 (fig. 9). 
Pour agir contre les masses néoplasiques du larynx menacé 
d’obstruction dans ce dernier cas, les irradiations furent faites 
a travers la peau du cou. 


ae — 


— 917 — 


Dans le tableau ci-contre, je ferai connaître les résultats que 
j'ai observés chez les seize malades traités par les irradiations. 


) 
{ 


| = seg 
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ss lag) ZE |8¢ 
Gs E o & © + TRAITEMENTS 
Adios AS ae , ETAT ACTUFI 
SS ER Ss S g ANTÉRIEURS SANS ` g Le 

e ry N \ i Cé 

Ch St: d a ER RÉSULTATS DES MALADES 
52 |Zo Kg Sg 
SÉ ai 2° |2} 


1 | Mme C. A 6 | Inject. modificat. | Gutris. compl dep. 3ans 

10 2 | Mr E.G. 12 | Op.Ollier; 3 curet. » » 21/2 ans 
9 3 | MD. C 8 | » » Finsentheér. » » 2 ans 
1&2| 4 | Mme M.P. 6 | 2 curetages » » 8 mois 
344i 5 | MrC.B. 8 | Op. Ollier  Presq. guéri. En traitem 
6 | MmeR.C. | 12 » » | Guéris. compl. dep. l an 

7 | M°F. A. 4 | Curetage » » » 8 mois 

8 | MR. U. 3 » Cautère » » » 8 mois 

5&6| 9 | M°'G.G. 5 | Aucun » » » 6 mois 
10 | M" R.S. 18 ue Se Presq. gucri. En traitem. 

11 1] | M: M.P. 2 | Aucun Gućris. compl. dep. 6mois 

12 | 12 | M™eS. H. 4 » » » » 6mois 

7&8| 13 | MmeJ.Ch. | 3 » » » » I mois: 

14 | MF. L. 20 | Caustiques divers | En trait. Très amélioré | 

133 | 15 | M' A.S. 7 | Curetages ` » » | 


l4 16 | M'E. A 13 | Op. Ollier » » 


UN CAS DE < MAINS FOURCHUES » 


OU 


P. 


ECTRODACTYLIE BILATERALE 


par le D" J. MOREAU (Bruxelles) 
PLANCHE Al 


Ce terme barbare d'ectrodactylhe désigne l'absence congéni- 
tale des doigts où orteils médians; les métacarpiens où métatar- 
siens correspondants font généralement défaut. Il résulte de ce 
déficit une fissure de la main, remontant jusqu'au carpe; la 
main se divise en deux segments divergents; de là provient la 
dénomination populaire de main ou pied fourchu. 

Cette lésion est assez rare; son étude a été poussée assez loin 
au cours des dernières années, grâce à la radiographie. Le ma- 
lade que nous avons eu l'occasion d'examiner, et dont nous re- 
latons ci-dessous l'observation, en y joignant les radiogrammes 
obligeamment fournis par le Dr Hauchamps, représente une va- 
riété assez curieuse d'ectrodactylie. Un intérêt d'un autre erdre 
s'attache à cette description, à savoir l’utilisation fonctionnelle 
de mains ainsi estropices; l'adaptation à cette mutilation est 


réellement extraordinaire. 


A Lé 


I. Vandenh..., commissionnaire, âgé de 25 ans, présente les 
H 3 Fa H 


antécédents héréditaires suivants : 


Son père est mort à A3 ans, d'une attaque d’apoplexie: il 
était comimissionnaire de place. 
Mère morte à 40 ans environ, d’empoisonnement. 


D 


Un frère vivant, 23 ans, bien portant. 


Le 


Aë 


NW ` SE 


— 019 — 


Un frère mort à 38 ans, d’une attaque d’apoplexie (?). 

Quatre sœurs vivantes, en bonne santé. 

Aucun des membres de sa famille ue présente de malforma- 
tion congénitale. 

Comme antécédents personnels, une atteinte de gale et un 
chancre induré, apparu depuis un mois environ. 

Les malformations qu'on remarque aux mains du malade sont 
cougénitales. Il les attribue à une frayeur éprouvée par la mere, 
pendant la gestation, à la vue d'un gros crabe, Comme la plu- 
part des observations destinées a établir Vinfluence des émotions 
maternelles sur le fætus, celle-ci est bien vague et bien peu con- 
valncante. Rapportées par des profanes de la médecine, sans 
donnée certaine sur la date de la frayeur éprouvée, elles sont 
impuissantes à démontrer cette influence sur des organes sou- 
vent déjà développés -— bien ou mal -- au moment de l'émotion 
maternelle. | 

Nous ne tirerons donc aucune conclusion des allégations du 
malade à ce sujet, et nous passerons à la description des malfor-7 
mations. 

Il s’agit d'un homme de forte stature et d'apparence tres 
solide. | 


Malformations de la main droite 


Le bras droit se termine par une main pourvue de deux doigts 
seulement, le pouce et l'auriculaire. La fourche yui les sépare 
pénètre dans le métacarpe et s'étend presque Jusque près du 
carpe. 

Les doigts sont tous deux déviés : la phalangette du pouce est 
fortement inclinée en dehors, formant un augle de 80° environ 
avec la phalange. 

A l’auriculaire, la phalangine est fléchie à angle droit sur la 
phalange; elle est ankylosée dans cette position; il existe en 
même temps une torsion ou rotation axiale du métacarpien cor- 
respondant, telle que la phalangine est fixée en flexion, non 


point dans le sens antéro-postérieur, mais presque directement 


— 220 — 


eu dehors; l’extrémité du doigt arrive presque au contact du 
pouce, dans la position de repos. 

Le pouce est tres volumineux, l'auriculaire plutôt grêle. A 
part ces déviations, le pouce et l’auriculaire sont normaux comme 
aspect. Un étranglement ou plutôt une encoche assez nette mar- 
que en dedans l'implantation du pouce sur son métacarpien. 

A la paume de la main, les éminences thénar et hypothénar 
apparaissent bien constituées; une seule particularité est à no- 
ter: l’éminence thénar s'est rapprochée de l’hypothénar eu pre- 
nant une direction presque verticale (elle est ordinairement 
fortement oblique). L’interstice qui sépare ces éminences s'étend 
jusqu'à la base de la paume; la fourche se termine à angle tres 
aigu et se prolonge par un sillon assez profond jusqu’au talon de 
la main. | 

A la face dorsale, il faut signaler, outre la position en tor- 
sion ou inclinaison du cinquième métacarpien, position qu’on 
perçoit nettement à la simple inspection, une saillie osseuse 
anormale correspondant vraisemblablement à l’os carpien sous- 
jacent. l 

A la palpation du poignet, sous l’apophyse styloide du cubi- 
tus, on reconnait le pyramidal surmonté du pisiforme. Sous cet 
os, on remarque une encoche profonde, los crochu étant reporté 
fortement en dedans. Il semble y avoir aukylose du poignet 
(radius et cubitus avec la première rangée du carpe). 

La radiographie nous fournit des notions très précises sur les 


modifications du squelette des mains. 
Radiographie de la main droite 


A droite, on constate tout d'abord que les segments osseux 
du pouce et de l’auriculaire existent seuls; la bifurcation s'étend 
jusqu’au carpe, qui est lui-même anormalement bifide. 

Les phalanges et le métacarpien de l’auriculaire sont nor- 
maux comme nombre et configuration; leur développement s’est 
effectué normalement, sauf peut-être la tête de la phalange, qui 


s’est atrophiée; l’ankylose phalango-phalangienne n’est point 


- Am 


— 991 — 


due à une fusion osseuse complète. Le métacarpien est figuré de 
trois quarts et la phalange de protil, disposition qui facilite 
grandement l'opposition de l’auriculaire au pouce. 

Le squelette du pouce est formé d’une phalange normale et 
d'une phalangette dont la base est hypertrophiée, irrégulière et 
porte une exostose bicorne. Le métacarpien qui supporte le pouce 
est plus court que normalement et très épais; sa forme est quel- 
que peu atypique et sa courbure est exagérée. 

Les os du carpe présentent les modifications les plus pro- 
foudes : 

Supportant le cinquième métacarpien, l'os crochu montre son 
contour habituel et son apophyse fortement développée. Plus 
haut que l'os crochu, et s’articulant normalement avec lui, se 
trouve le pyramidal avec le pisiforme. Puis vient un semi-lu- 
naire atypique, de forme conique, à base radiale; il s'articule 
non seulement avec le pyramidal, mais aussi avec l’os crochu. 
Son sommet correspond au sommet de la bifurcation; il sert de 
trait d’union entre la rangée interne du carpe et la rangée 
externe. 

Celle-ci est presque méconnaissable : on y remarque un sca- 
phoide (?) articulé avec le radius et le semi-lunaire; il est 
énorme et sa forme est triangulaire avec une encoche inférieure 
et un trait d’épaississement a son bord interne, ce qui semble 
indiquer une fusion imparfaite avec un autre os. Sous lui, on 
trouve un os dirigé horizontalement et offrant la forme en hari- 
cot du scaphoide normal. Enfin, deux petits os s'articulent avec 
lui et donnent appui au premier métacarpien; ce sont le trapeze 
le trapézoïde. 

Le radius et le cubitus sont normaux. 

En résumé, absence complète de l’index, du médius, de l’an- 
nulaire et des métacarpiens correspondants; fissure du carpe avec 


altérations profondes des os externes et absence du grand os. 
Malformations de la main gauche 


La main gauche présente une déformation analogue à celle de 


la droite, sans être tout à fait identique; l’ectrodactylie est donc 


bilatérale, mais non symétrique. Il existe en effet quatre doigts 
à gauche, tandis qu'à droite on observe une bidactylie. 

A gauche, la fourche n'atteint pas la base des métacarpiens; 
elle s'arrête un peu au-dessus du milieu de la main; elle se ter- 
mine par un angle fortement arrondi et fortement ouvert. Les 


deux branches sont donc notablement écartées l’une de l’autre. 


Chaque branche de la fourche est constituée par deux doigts : 
au bord cubital, on trouve l'auriculaire et l’annulaire; au bord 
externe, le pouce et l'index. C’est donc le médius qui fait défaut. 

L’auriculaire et l’annulaire sont normaux en longueur et en 
volume; l’annulaire est même hypertrophié. Ces deux doigts ne 
présentent qu’une seule anomalie, c’est l’ankylose en flexion à 
augle droit au niveau de l’articulation phalango-phalangienne. 
Il existe, comme à droite, une inclinaison ou torsion des méta- 
carpieus, de telle sorte que les phalangiens et phalangines ne se 
dirigent point vers l'éminence hypothénar, mais bien latérale- 
ment vers l’index. 

L’ankylose en flexion est moins prononcée à l’auriculaire; des 
mouvements limités sont encore possibles pour la phalangine et 
la phalangette. Dans la position de repos, les doigts ont une di- 
rection strictement parallèle. 

Les métacarpiens et les parties molles correspondantes offrent 
leurs caractères normaux. Ces os se trouvent, comme nous venous 
de le dire, inclinés et en rotation vers l’axe de la main; c’est la 
position qu’ils prennent chez un individu sain dans certains mou- 
vements, par exemple pour affronter les extrémités du petit doigt 
et du pouce. 


Le pouce et l'index sont fortement modifiés dans leur structure. 
En premier lieu, ils sont soudés l’un à l’autre dans presque toute 
leur étendue; ils sont réunis jusqu’au niveau de l'articulation 
interphalangienne du pouce par une palmure lache.A ce niveau, 
émergent en divergeant légèrement, d’une part la phalaugette 
du pouce, d'autre part la phalange de l’index. À cette phalange 
fait suite une phalangine très courte, formant un coin à base 
interne La phalangette s’implante latéralement, en formant 


en) ee eee 


un angle droit avec l'axe de la phalange et se dirige en dehors 
vers l’extrémité du pouce, arrivant presque au contact de ce 
segment. 

A la palpation, on reconuait l’existence de deux métacarpiens 
isolés; il s’agit donc d’une syudactylie membraneuse, sans fu- 
sion osseuse. Les phalanges sout bien conformées, à l'excep- 
tion de la phalangine de l’index. 

Les deux groupes de doigts sout plus écartés l’un de l’autre 
a gauche qu’à droite; la fourche est plus large mais la fissure 
ue se prolonge point dans le massif du carpe, quoique l'inspec- 
tion des parties mulles fasse supposer le contraire. 

Il faut encore noter le mode d'implantation des métacarpiens 
sur le carpe. La base d’implautation du deuxième et du qua- 
trième métacarpien sur le carpe est fortement reportée en 
arrière; leurs extrémités supérieures forment donc une saillie 
bien marquée au dos de la main, saillie qui dépasse le plan de la 
face postérieure de i’avant-bras. Les métacarpiens en question 
sont, en totalité, sur un plan postérieur à celui du premier et du 
cinquième. . 

En outre, le premier et le second de ces os sunt presque exac- 
tement superposés dans le sens antéro-postérieur. Le quatrième 
et le cinquième de ces os ne sont point situés l’un à côté de l'au- 
tre, dans le sens de la largeur de la main; le quatrième se trouve 
implanté sur un plan postérieur et fait une forte suillie sur le 
dos de la main, tandis que le cinquième est plus en avant. En 
somme, les deux groupes de métacarpiens forment, au dos de la 
main, deux versants, qui se rejoignent à angle assez aigu : le 
versant externe constitué par les métacarpiens du pouce et de 
l'index est presque vertical; l’interne, formé du quatrième et 
du cinquième métacarpien, est fortement oblique en avant. 

Le carpe également a subi des modifications pour suivre ce 
mouvement des métacarpiens; il s’est fortement incurvé, les os 
correspondant aux deuxième et quatrième métacarpiens s'étant 
déviés en arrière. On palpe très nettement, à la base de l’an- 
nulaire, une masse osseuse faisant fortement saillie au dos de la 


— 924 — 


main, occupant exactement le sommet de la fourche et se pro- 
longeant verticalement, sur la face latérale de l’anuulaire, sur 
une longueur de 2 centimètres environ; elle est entièrement sou- 
dée à l’annulaire et correspond au médius atrophié. 

Nous voyons donc aux deux mains une ectrodactylie avec ce 
caractère spécial que les extrémités des doigts sont déviées uni- 
quement en dehors. On ne peut donc parler de maius en pince 
de homard, malformation daus laquelle les doigts se recourbeut 
vers laxe médian, leurs extrémités allant à la rencontre l’un de 
l’autre. Dans notre cas, au contraire, les déviations sont paral- 
leles et les extrémités digitales s’éloignent au coutraire l’une de 
l'autre. La combinaison de syndactylie (pouce et index gauches) 
avec l’ectrodactylie mérite également d’être signalée; la coexis- 
tence de ces deux malformations est relatée dans un certain nom- 


bre d'observations analogues. 
Radiographie de la main gauche 


Sur la radiographie de face, on voit que les métacarpiens ne 
sont point étalés les uns à côté des autres, sur un même plan; 
ils sont superposés, le deuxième recouvrant en partie le premier 
et le quatrième recouvrant le cinquième; les métacarpiens ex- 
trémes se présentent presque de profil, ce qui montre bien le mou- 
vement de rotation de ces os; par suite de cette disposition, les 
groupes internes et externes s’opposent plus directement l’un à 
l’autre et la préhension, suivant le mécanisme de la pince, en est 
grandement facilitée. 

Le squelette du pouce est normal. 

A l'index, une première anomalie nous est fournie par la pha- 
langine; ce segment est considérablement réduit de volume; A 
est représenté par un petit fragment cunéiforme, intercalé entre 
la phalange et la phalangette, lesquelles forment un angle droit 
et arrivent presque en contact. | 

La phalangine et la phalange paraissent en voie de fusion 
complète. 


La phalange est plus courte que normalement; sa forme est 
régulière. 


— 295 — 


Le métacarpien qui la supporte est incliné très obliquement et 
arrive au contact de la phalange du pouce. La base de ce mé- 
tacarpien est fortement élargie, surtout du côté interne, où l’on 
remarque une apophyse énorme, mais de configuration régu- 
lière. | 

Le squelette du pouce et celui de l’index sont parfaitement 
distincts et la syndactylie qu’on constate à l’examen extérieur 
est purement membraneuse. 


Le premier métacarpien est supporté par un trapèze normal, 
derrière lequel on voit un trapézoide volumineux. Ces deux os 
s’articulent avec un scaphoïde typique. Le semi-lunaire, le py- 
ramidal et le pisiforme sont également normaux. Mais le grand 
os et l’os crochu se sont fondus en un bloc osseux énorme, qui 
s'articule en dehors avec la facette interne du deuxième méta- 
carpien ; ensuite on trouve un intervalle non articulaire entre le 
deuxième et le quatrième métacarpiens; celui-ci et le cinquième 
métacarpien reposent sur ce bloc osseux. 

Si nous en venons enfin au squelette des D et 5° doigts, nous 
voyons celui de l’auriculaire absolument normal. Les phalanges 
de l’annulaire présentent leur conformation habituelle, sauf la 
tête de la phalange proprement dite, qui est atrophiée et aplatie 
par suite de l’ankylose à angle droit. Le quatrième métacarpien 
n'offre rien à signaler, si ce n’est un renflement à la face in- 
terne de sa base. Ce renflement représente-t-il une ébauche, ou 
plutôt un résidu osseux du médius avorté ? Sa forme semble le 
faire supposer; il est toutefois difficile de conclure de façon ca- 
tégorique. 


Le radius et le cubitus sont normaux à gauche comme à droite. 
Valeur fonctionnelle des mains malformées 


L’étude fonctionnelle de mains aussi fortement altérées dans 
leur structure anatomique, promet des conclusions intéressantes. 
Nous avons donc recherché attentivement le degré de mobilité 
de chacun des segments constituant les mains; puis nous avons 
examiné dans quelles conditions la préhension des objets s’effec- 


— 996 — 


tue, par quelles manœuvres anormales et avec quelle force. 
Enfin, les renseignements fournis par le malade concernant sa 


profession nous ont paru dignes d'être mentionnés. 


Mobilité des divers segments de la main droite 


A l'auriculaire, nous trouvons une phalangette immobile; 
l'articulation existe cependant, car de légers mouvements passifs 
sont possibles; activement, le malade ne peut mouvoir ce seg- 
ment. 

La phalangine est ankylosée complètement, en flexion à angle 
droit; l’obstacle qui empêche tout mouvement, si minime fût-il, 
ue réside point dans une fusion osseuse complète, ainsi que la 
radiographie le démontre : les extrémités articulaires de la pha- 
langine et de la phalange, qui viennent en contact, offrent leur 
configuration habituelle. 

La phalange possède une mobilité plus réelle : elle peut se 
fléchir de 45° sur le métacarpien. 

Enfin, le cinquième métacarpien jouit d’une mobilité tout à 
fait anormale dans le sens antéro-postérieur : il est capable 
d’une flexion à 45° sur le carpe et d’une extension de 45° éga- 
lement. 

Au pouce, nous observons un fonctionnement analogue. La 
phalangette, dévice en dehors, n’est point susceptible de mouve- 
ments volontaires. On peut lui imprimer de légers mouvements 
passifs. 

La phalange se fléchit jusqu’à angle de 90°. 

Le premier métacarpien est capable d’une flexion de 30°. 

Les deux doigts qui constituent toute la main droite possèdent 
une mobilité anormale dans le sens latéral; cette mobilité est 
tout à fait remarquable et nous en verrons plus loin toute luti- 
lité fonctionnelle. Ces mouvements de latéralité ont pour siège 
principal les articulations métacarpo-phalangiennes; ce sont 
donc les métacarpiens qui se déplacent en entraînant les doigts. 

Le mouvement d’abduction ou d’écartement des métacarpiens 


s'étend jusqu’à former un angle droit. Dans le sens du rappro- 


7 


chement ou de l’adduction, la mobilité est également énorme, 
grâce à la fissure du métacarpe et du carpe; le rappochement 
s'exécute jusqu'à coaptation complete des bords correspondants 
des doigts, sans qu'aucun interstice persiste. Môme les dévia- 
tions des segments ankylosés correspondent très exactement. 

Les mouvements du poignet se produisent dans les articula- 
tions médio-carpienne et métacarpo-phalangiennes. L'ankylose 
radio-carpienne parait complète. En d’autres termes, la range 
supérieure du carpe reste immobile sur le radius; par contre, 
l'os crochu, d'un côté, le trapeze et trapézoïde, de l'autre côté, 
exécutent une partie des mouvements, qui sont complétés par le 
déplacement des métacarpiens sur ces os. 

La flexion de la main peut atteindre l'angle droit et. l'exten- 
sion 49°. 

Ls mouvements d’adduction et d'abduction ont respective- 
ment une amplitude de 45° et 30°. 

De cette analyse détaillée des mouvements de la main droite, 
nous pouvons conclure que l'agent causal de Vectrodactylie, en 
détruisant la synergie fonctionnelle qui existe normalement en- 
tre les quatre derniers métacarpiens, assimile les métacarpiens 
restants aux phalanges des individus normaux, grâce à une mo- 
bilité très grande dans les différents sens. Les phalanges, à leur 
tour, jouent le rôle habituel des phalangines et phalangettes. 

Quant aux segments distaux, 1ls sont privés de toute mobilité 
et leur utilité fonctionnelle est réduite, comme nous le verrons, à 
un simple rôle de point de fixation supplémentaire des objets ap- 


préhendés. 


Mobilité des divers segments de la main gauche 


Comme nous l'avons vu, la main gauche est constituée par 
quatre doigts divisés en deux groupes : linterne, formé de 
l'annulaire et de l'auriculaire, entièrement isolés l'un de lau- 
tre; le groupe externe, au contraire, comprenant le poute et 
l'index, mais avee syndactylie : la phalangette seule du pouce 


est distincte et émerge de la base de l’index. Toutefois, la syn- 


dactylie appartient à la forme membraneuse; le squelette osseux 
des deux doigts est entièrement constitué et les divers segments 
du pouce possèdent une mobilité propre, indépendante de celle 
de l'index, quoique limitée par la présence de la membrane in- 
terdigitale. 


Au pouce, la phalangette est susceptible d'extension (jusqu'à 
l’axe de la phalange) et de flexion atteignant 80°. 


La phalange elle-même, bridée par la palmure, peut se porter 
en flexion à 49°. 


Le métacarpien est, par contre, à peu près fixe. L’abduction 
du pouce est très réduite; à son degré maximum l’extrémité du 
pouce est séparée de l’extrémité de l’index par une distance de 
3 centimètres. Dans l’adduction, le pouce s’applique exactement 


contre l’index, dont il épouse complètement la forme. 


A lindez, nous trouvons une phalangette immobile, de même 
que la phalangine, qui est d’ailleurs atrophiée et réduite à un 
petit bloc osseux informe. Passivement cependant, de légers 
mouvements de ces segments sont possibles. La phalange, sus- 


ceptible d’une extension normale, atteint dans la flexion un an- 


gle de 45°. 


Quant au métacarpien, il est fixe, comme son congénère du 
pouce. 

Le groupe interne nous montre le même accouplement d'un 
doigt très mobile et d’un doigt en partie ankylosé. 

L’annulaire offre une phalangine soudée presque totalement 
(de faibles mouvements passifs existent encore) sur la phalange, 
en formant un angle droit; le malade peut accentuer de quelques 
degrés la flexion habituelle de la phalangine. 

La phalangette est ankylosée en extension sur la phalangine. 
Une faible mobilité passive se constate dans ce segment. 

La phalange fonctionne a peu près normalement; elle atteint 
un angle de flexion de 90°. 

A l’auriculaire, la phalangette, dont l’extension est normale, 
atteint 40° de flexion. 


La phalangine se trouve fléchie de 45° sur la phalange et tout 


NAT 


— 229 — 


effort pour l’étendre complètement reste inutile; la flexion peut 
s’accentuer jusqu’a l’angle droit. 
La mobilité de la phalange est normale; la flexion atteint 90°. 
Les métacarpiens de l’annulaire et de l’auriculaire offrent une 
particularité curieuse; immobiles dans le sens de la flexion, ils 
sont susceptibles d'une hyperextension de 45°. 


Nous devons examiner maintenant les mouvements des deux 
groupes de doigts par rapport l’un à l’autre. Dans l’adduction, 
ils se rapprochent jusqu’à venir en contact par les faces latérales 
des doigts, mais l’accolement n’est pas intime et parfait comme 
à la main droite; la moitié inférieure ds doigts se réunit; les 
métacarpiens n'arrivent pas à se toucher; un interstice vide per- 
siste entre eux; cet intervalle correspond à un angle de 30°. 

Dans l’abduction, les groupes de métacarpiens s’écartent l’un 
de l’autre en formant un angle droit. 


Les mouvements du poignet se mesurent dans la flexion par 
un angle de 60°; dans l’extension, par un angle de 45°. 

L’abduction va jusqu’à 45°, tandis que l’adduction s'arrête a 
30° environ. 

Nous pouvons, en syuthétisant ces données, arriver aux con- 
clusions déjà posées pour la main droite; en ce qui concerne 
l’index et l’auriculaire, nous voyons les métacarpiens, libérés 
par la fissure, acquérir une mobilité anormale et jouer le même 
role que les phalanges de l’individu normal; par suite, les pha- 
langes de ces doigts peuvent s’assimiler aux segments termi- 
naux. Enfin, les phalangines et phalangettes, ankvlosées, n’ont 
d'autre utilité que de fournir un point d'appui supplémentaire 
à la préhension des objets. 

Cette suppléance fonctionnelle ne s’observe pas au pouce et 
à l’auriculaire gauches; ici au contraire, nous voyons les méta- 
carplens unis à leurs voisins; pour le pouce, il existe même une 
adhérence anormale avec l’index, en syndactyhe membraneuse. 
Dès lors, les métacarpiens, les phalanges, phalangines, phalan- 
gettes remplissent leur rôle habituel et possèdent une mobilité 
qui se rapproche de la normale. ` 


— 230 — 
Examen dynamométrique 


Cet examen est évidemment faussé par le fait que l’appareil 
n'est point adapté à une main aussi anormale et qu’il ne peut 
être que difficilement saisi par le blessé. Voici néanmoins les 
résultats obtenus : 

Le dynamomètre étant placé perpendiculairement dans la fis- 
sure comme entre les deux mors d’une pince (pression dans le 
sens transversal de la main) donne : à droite, 10, 8, 7; à gauche, 
18, 13, 12. 

Si Pappareil est placé comme d'habitude, maintenu contre le 
talon de la main et pressé par les doigts, on arrive aux chiffres 
suivants : à droite, 13, 8, 6; à gauche, 25, 24, 21. 

La mesure de la force de traction fournit des résultats plus 
probants : cette épreuve se fait, comme on le sait, par traction 
des angles du dynamomètre au moyen d’un ou deux doigts. Or, 
chez notre malade, presque taute la force se concentre dans les 
deux doigts de la main droite et dans l’index et l’annulaire 
gauches. Chacun des doigts a done chez lui acquis une puissance 
considérable. Les chiffres suivants, qui sont très élevés, n’ont 
donc rien d'étonnant : 25, 40, 30, 34, 30, 28, 27. 


Mode d'utilisation des mains 


Une première remarque s'impose avant que d'étudier la valeur 
fonctionnelle des mains malformées; c’est qu’il existe une sorte 
de compensation anatomique de la déformation : les doigts sont 
réduits à un petit nombre, mais chacun d’eux a acquis un déve- 
loppement énorme; la radiographie nous montre des métacar- 
piens et des phalanges très fortes, tres solides; cette exagération 
est tres manifeste au pouce droit, dont le squelette est formé par 
des os courts et épais, donnant une impression de robustesse re- 
marquable. A gauche, les doigts utiles sont représentés par l’in- 
dex et l’annulaire; la même hvpertrophie est d'autant plus vi- 
sible qu'elle fait contraste avec le pouce et l’auriculaire, a sque- 
lette grêle et délicat. Les métacarpiens de l’index et de l’aunu- 


nn d 


— 231 — 


laire ont acquis le même volume que le cubitus, dont. la radio- 


graphie nous moutre en partie la diaphyse. 


En ce qui concerne l’utilisation des mains ectrodactyles, on 
note une différence capitale avec les mains normales : la préhen- 
sion se fait suivant un mode tout à fait différent. 


Habituellement, les objets sont saisis au moyen des quatre 
derniers doigts recourbés en crochet; l'objet, encerelé de facon 
plus ou moins complète, est appliqué par les doigts contre le ta- 
lon de la main, où il trouve un point d'appui solide. Enfin. le 
pouce forme un crochet, recourbé en sens inverse des quatre der- 
niers doigts, auxquels il est opposé et sur l'extrémité desquels il 
vient appuyer, en renforçant ainsi leur action. 

Chez notre malade, les objets sont saisis dans l’angle de fis- 
sure, entre les métacarpiens et les doigts, agissant à la façon des 
mors d’une pince ordinaire. L’effort s’exerce donc, non pas en 
appuyant l’objet contre la paume et le talon de la main, mais 
dans le sens transversal de la main, d’une facon analogue à 
celle qu’emploient les individus normaux pour maintenir un 


corps entre deux doigts. 


A droite, la préhension se fait en ouvrant et rapprochant le 
pouce et l’auriculaire exactement comme les mors d’une pince, 
chaque mors étant constitué par le métacarpien et la phalange. 
À gauche, l’index et Pannulaire jouent ce rôle. 

Les extrémités de ces doigts prehenseurs, ankylosées à angle 
droit, ont une importance non négligeable: elles complètent 
l’occlusion de la pince vers le bas et empêchent ainsi les objets 
saisis de déraper, de glisser entre les mors de la pince. 

A la main gauche, le pouce, très court, et l’auriculaire for- 
ment avec les doigts voisins deux pinces supplémentaires, con- 
stituées par un mors fixe immobile (index ou annulaire) et par 
un mors mobile (pouce et auriculaire). D’après les dires du ma- 
lade, elles ne sont point utilisées comme telles, mais elles servent 
à renforcer l’action de la pince principale, en augmentant la 
surface de préhension : à cet effet, le pouce et l’auriculaire sont 


situés, non point latéralement par rapport aux autres doigts, 


—- 232 — 


mais plutôt en avant, de facon à pouvoir remplir le même office 
que ceux-ci. 

Le malade exerce la profession de commissionnaire; il porte 
les marmottes des commis-voyageurs. Il est capable de soulever 
de terre et de placer sur l’épaule des colis pesant jusque 85 kilo- 


grammes. 


Son salaire est de fr. 1.00 par jour. 
+++ 


Nous completerons la relation de ce cas d’ectrodactylie par 
que ques remarques concernant la classification, l’étiologie et la 
thérapeutique de cette malformation. 

Comme on le voit, sous le terme d’ectrodactylie sont confon- 
dues plusieurs lésions essentiellement différentes. I] est donc né- 
cessaire de les classer en plusieurs variétés distinctes. Une pre- 
mière division est fournie du fait que les mains ou pieds four- 
chus résultent, tantôt de Pabsenee pure et simple du médius ou 
du troisième orteil, tantôt de la soudure du squelette de ces seg- 
ments avec leurs congénères. Dans un cas, 1l s’agit d’une ectro- 
dactylie par absence ou agénésie. Dans l’autre, d’ectrodactylie 
par fusion. Ces deux variétés peuvent se rencontrer chez un 
méme malade, comme dans un cas relaté par Orth (1). 

Dans chacun de ces groupes, on peut encore distinguer diffé- 
rents degrés suivant que le déficit ou la soudure concerne les pha- 
langes seulement, les phalanges avec le métacarpien et, même, 
dans les cas extrêmes, s'étend jusqu'aux os du carpe. 

Au sujet de l'étiologie de Vectrodactylie, l'accord est Join 
d’être complet : les uns invoquent une origine exogène( tandis 
que d’autres rattachent la lésion à une cause endogène. La pre- 
mière hypothèse attribue un rôle capital aux adhérences et aux 
brides amniotiques; ces adhérences se fixent de préférence a 


l'extrémité du médius; le doigt se trouve ainsi fortement tiraillé, 


(1) Archiv fur Klinische Chirurgie Bd 92 H.2 


e 


CR A 


A o — 


~ 


a OO) oe 


pressé contre ses congénéres, avec lesquels il peut se fusionner, 
soit par les parties molles simplement, soit plus complètement 
par soudure osseuse, lorsque l’adhérence se produit à une période 
très précoce du développement, avant l'ossification des pha- 
langes. Les brides ammiotiques agiraient suivant un mécanisme 
analogue : la bride s’insinuant entre deux doigts, les écarte l'un 
de l'autre jusqu'à les forcer à se fusionner avec les congénères 
sur lesquels ils sont appliqués; par les tiraillements et la traction 
ultérieurs, elle pénètre plus profondément et parvient ainsi à 
produire la scissure du métacarpe. | 

Ainsi s'expliquent les cas d’ectrodactylie sans déficit osseux, 
d’ectrodactylie apparente, comme on pourrait l'appeler, où toute 
la lésion se réduit à la bifurcation avec syndartylie complete. 

Outre leur rôle mécanique, les adhérences et les brides ne sont 
point sans produire des lésions d'ordre trophique. Les doigts ou 
orteils intéressés sont entravés dans leur développement et cette 
influence peut aller jusqu'à l’atrophie complète. Non seulement 
les phalanges, mais encore les métacarpiens et les os du carpe 
peuvent étre atteints. 

Voilà pour la théorie erogene. wile explique parfaitement cer- 
tains cas d’ectrodactylie et trouve une preuve de valeur dans la 
constatation — rare malheureusement --- de plaies sanguine 
lentes à l’extrémité des doigts chez des individus attatnrs de 
cette malformation. 

Par contre, cette théorie n’explique point la bilatéralité des 
lésions, encore moins la coexistence de l’ectrodaetylie aux quatre 
extrémités. Elle est impuissante également à faire con prendre 
la coexistence de malformations concomittantes, portant suit 
sur le squelette des mains ou des pieds, soit siégeant à d autres 
régions et dans d'autres tissus; on sait que l'absence du muscle 
‘grand pectoral a été notée dans bon nombre d’observations. 
D'autre part, la radiographie a permis de déceler des lésions os- 
seuses qui auraient échappé à tout autre examen : telle l'absence 
de noyaux épiphysaires des trois derniers métacarpiens, avec ce- 
pendant persistance du squelette des doigts correspondants, si- 
gualée par Orth. 


— 934 — 


La seconde théorie est bien vague; elle ne fournit aucune ex- 
plication pathogénique vraie; d'après elle, l’arrét de développe- 
ment et les lésions coucomittantes seraient d'origine interne, 
sans que la nature de l'agent modificateur soit spécifiée; l’ectro- 
dactylie rentre dans le cadre des atrophies, des dystrophies, des 
troubles de développement d'origine indéterminée. 

Somme toute, il faut bien avouer notre ignorance au sujet du 
mécanisme de production de l'ectrodactylie. La théorie exogène 
est insuffisante à expliquer tous les cas; la théorie endogène fait 
uniquement ressortir cette insuffisance, mais n'apporte par elle- 
même aucune lumière. Nous en sommes réduits à espérer de la 


tératologie expérimentale des idées plus positives à ce sujet. 


Nous terminerons par quelques mots sur la thérapeutique. Jus- 
qu'ici, on n’a guère envisagé, pour l'amélioration des ectrodac- 
tyles, que le traitement des syndactylies membraneuses qui co- 
existent si fréquemment. Cette cure doit évidemment étre tentée, 
mais le résultat obtenu sera toujours insuffisant. A notre avis, 
la chirurgie moderne doit faire plus: elle doit viser à corriger 
complètement, au point de vue esthétique, cette malformation 
disgracieuse tout en améliorant la puissance fonctionnelle du 
segment atteint. Lorsque la lésion viendra en traitement dans la 
période de l’enfance, il ne faudra pas hésiter à enlever la peau 
recouvrant les bords latéraux de la fourche dans la région méta- 
carpienne, à accoler les os métacarpiens dissociés, en les suturant 
au besoin par un fil métallique au niveau des têtes, de façon à 
reconstituer une paume de main, plus étroite évidemment que 
normalement, mais sans scissure; de façon aussi à ramener les 
doigts dans leur axe normal. La correction doit évidemment se 
compléter par les petites interventions nécessitées par les dévia- 
tions des doigts, en syndactylie, ete. Semblable intervention 
est indiquée seulement dans les cas de mains fourchues tri-ou 
quadridactyles. Pratiquée à la main gauche de notre malade, 
pendant son enfance, après correction des syndactylies, elle au- 
rait vraisemblablement fourni un résultat esthétique et fonc- 


tionnel excellent ; l’ankylose des articulations extrêmes des 


ee er neo 


NATO — 


— 935 — d 


doigts ne se seraient pas produite, si l’on admet ou elle est ap- 
parue par inutilisation de ces articulations; que si l’on attribue 
son origine à une malformation embryonnaire, l’opération au- 
rait pu la corriger dans ce qu'elle présentait de gênant pour le 
travail. | 

Dans le cas de mains fourchues à deux doigts (à droite chez 


notre sujet) toute thérapeutique reste désarmée, 


MOYEN FACILE POUR COUPER LE VERRE 


par le D" Maurice D'ITALLUIN 


Maitre des conférences à la Faculté libre de médecine de Lille 


Chacun d'entre nous connait un certain nombre de trucs et 
ficelles de laboratoire, tantôt tours de main personnels, tantôt 
recettes utiles trouvées de-ci de-là. Leur publication plus fré- 
quente rendrait service à ceux qui, se livrant à des essais ou 
recherches diverses, travaillent par eux-mêmes. C’est pour répon- 
dre à cette idée que nous publions aujourd’hui cette note sur 
un moyen pratique de couper le verre. Le procédé n’est pas nou- 
veau; un certain nombre de lecteurs le connaissent, l’emploient 
peut-ctre, car en maintes circonstances il est capable de rendre 
de précieux services. 

Supposons que l’on ait fendu une éprouvette ou un localisa- 
teur. Au moment de Vaccident, la fente est parfois petite, mais 
elle va s'allonger peu à peu et rendre l'appareil inutilisable. 
Grace au cravon de Berzélius, dont nous donnons plus loin le 
mode d'emploi et la formule, il est possible de circonscrire le 
mal; car, partant de l'ertrémité de la fente on la prolougera en 
lui faisant décrire un cercle parallèle aux bords de l’appareil. 
Quant la fente prolongée rejoint la fente initiale, on a réalisé 
une amputation circulaire de l’éprouvette ou du localisateur, 
qui peut servir encore pour certains usages. 

Voici la manière de procéder pour mener la section à bonne 
fin : 

On chauffe dans une flamme l'extrémité d’un crayon de Ber- 
zelius, on le porte ainsi à l'incandescence que Pon entretient 
pendant la durée de l'opération en soufflant sur l'extrémité 


portée au rouge. On place alors cette extrémité au voisinage de 


— 931 — 


la fente sur le verre encore intact et l’on voit bientôt la fente 
se prolonger Jusque sous le crayon. On le recule alors et la fente 
suit exactement le chemin que lui trace le charbon incandes- 
cent. On peut ainsi décrire les courbes les plus variées, transfor- 
mer une fente verticale en fente horizontale, capable de réaliser 
une amputation circulaire de l'appareil blessé, ou donner à la 
section toutes les inclinaisons désirables. Certains verres se cou- 
pent avec une facilité remarquable; il suffit de promener le 
crayon en soufflant sur son extrémité pour voir la fente courir 
à sa suite. 

Le plus souvent l'opération est moins simple. La fente ne 
suit pas toujours le crayon dans son mouvement de recul; il y a 
des périodes d’arrét, mais il suffit de laisser en place quelques 
instants la braise incandescente et la fente ne tarde pas à sə 
produire. Tantôt donc le crayon est animé d’un mouvement con- 
tinu et la fente le suit docilement. Tautôt le crayon chemine 
par intermittences, car il faut attendre que la fente se produise. 

La méthode est très simple, quand il s’agit de verre fendu, 
mais si l’on désire sectionner une bouteille ou raccourcir un lo- 
calisateur, si l’on veut tailler, dans les fragments d'un localisa- 
teur en pièces, des plaques protectrices destinées à être intro- 
duites sous les paupières pour protéger le globe oculaire, com- 
ment employer le charbon ? | 

I] suffit de produire sur un bord la fente initiale. On fait un 
petit trait à la lime, on y place le charbon incandescent, le verre 
saute en cet endroit; la fente est amorcée; on la prolonge dans la 
direction où on veut l'avoir. On peut aussi chautfer le verre en 
y appliquant le charbon incandescent. La fente se produit par- 
fois au point chauffe; si elle tarde on touche avec le doigt 
mouillé la surface que recouvre la braise, le verre éclate en ze 
point, on prolonge alors la fente dans la direction prévue. 

Cette manière d’opérer est remarquable par sa facilité. On 
peut découper le verre aussi facilement que du carton, et obte- 
nir des contours d’une complication inouie. 

Il faut savoir cependant qu’il est difficile de réaliser une sec- 


tion en ligne absolument droite comme celle obtenue avec un 


— ONE 


diamant guidé sur une réglette. Tout en suivant le crayon, la 
fente dévie parfois vers la droite ou vers la gauche; les inéga- 
lités de la surface de section disparaissent d’ailleurs facilement 
eu la frottant sur une pierre de meule. 

Nous avons dit les services rendus; voici la formule des 
crayons dont nous nous servons. 

1° Gomme arabique 100 gr. Choisir de petits morceaux pro- 
pres qu’on dissout dans 250 cc. d’eau froide; 

2° Gomme adragante, 40 gr. avec assez d’eau bouillante pour 
faire une gelée de 320 cc. ; 

J° Storax calamite, 20 gr. 

Benjoin en poudre fine, 40 gr. 

Dissoudre dans 100 gr. d'alcool à 83°. 

On méle 1° et 2° dans un mortier; on y ajoute 3°, et remuant 
avec soin, on introduit peu à peu 250 à 275 gr. de braises de 
boulanger finement pulvérisées. Travailler longtemps pour avoir 
une pâte homogène. 

La pâte sert ensuite à faire des bâtons de 20 à 25 centimètres 
de long, qu’ou roule au moyen d’une planchette et qu’on laisse 
ensuite sécher. 

Il nous a paru avantageux de faire des batons assez gros 
ayant le volume du petit doigt. 

Après l'usage, on éteint le crayon en plongeant l'extrémité 
dans du sable ou dans de l’eau. 


DOSAGE DES RAYONS X 


Réflexions sur les échelles des chromoradiometres de Holzknecht et de Bordier 


par le Dr Maurice D’Harzuix 
Maitre de Conférences à la Faculté libre de Médecine de Lille. 


J’ai l'honneur de présenter à la Société le nouveau chromo- 
radiometre de Holzknecht basé sur le principe de l'effet Villard 
déjà utilisé par Sabouraud et Noiré, et par Bordier. 

L'originalité de cet appareil consiste dans la méthode em- 
ployée pour l’appréciation du virage de la pastille. Une pastille 
vierge constitué par un demi-disque de réactif au platinucya- 
nure glisse sous une lame de celluluid rouge brun, de coloration 
progressivement croissante. La pastille vierge, vue à travers les 
diverses régions de cette échelle, présente des teintes compara- 
bles à celles que prend la pastille-réactif sous l’influence d’une 
irradiation plus ou moins prolongée. Pour faire une détermina- 
tion dosimétrique, on approche la demi-pastille irradiée de la 
pastille vierge. Celle-ci est promenée sous la bande a coloration 
croissante et on s'arrête quand on a l'égalité de teinte des deux 
pastilles. On lit ensuite sur une table le nombre d'H correspon- 
dant. 


La comparaison se fait à la lumière d’une lampe électrique. 
C'est là un avantage; car l’intensité de la lumière solaire est 
variable, et le médecin se trouve souvent dans la nécessité de 
faire de la radiotérapie après le coucher du soleil. 

La comparaison des teintes est facile, mais du côté des doses 
de 4, 5, 6 H les degrés de la table sont très rapprochés et la com- 
paraison devient délicate. Elle me paraît très difficile pour les 
tonalités qui correspondent aux teintes III et IV de l’appareil 


— 210 — 


de Bordier. Ces raisons m'ont fait adopter la pratique de mettre 
le réactif sur la peau, au lieu de le placer ,comme le dit l'au- 
teur, à mi-distance entre l'anticathode et la peau. La dose va- 
riant en raison inverse du carré de la distance, i] suffit de mul- 
tiplier par 4 le chiffre indiqué sur la table faite pour le réactif 
placé à mi-distance anticathode peau. On obtient ainsi le nom- 


bre d'H absorbé par la peau. 


L'echelle de Holzknecht est done fort intéressante. La possi- 
bilité de son emploi à la lumière artificielle est un avantage, 
mals son principal mérite est de permettre l’appréciation des 
virages légers; il n’y a done pas de raison de ne pas mettre la 
pastille directement sur la peau, pratique trés avantageuse pour 
doser le rayonnement filtré. 

La tentative de Ilolzknecht est très heureuse, et tout en recon- 
naissant sa supériorité, je tiens à relever une critique de l'au- 
teur, qualifiant de a peu réussi » l'essai de Bordier établissant 
une échelle à 9 degrés. 

Malgré la réelle difficulté d'appréciation des teintes faibles 
justement les plus usitées (difficulté d'ailleurs diminuée avec le 
nouveau modèle), cet appareil m'a rendu de précieux services. 
Je suis étonné de ne pas le voir employé par tous les radiolo- 
gistes soucieux d’un peu de précision, Comment, sans Jui, oser 
entreprendre une épilation temporaire ou définitive, comment 
sans lui, oser appliquer les doses fortes ? 

J'avais empiriquement constaté que la comparaison des teintes 
de la premiere échelle de Bordier était plus facile quand on 
plaçait les étalons colorés sous une plaque de verre blanc, Mais 
l'appréciation de la teinte O me paraissait impossible, malgré 
cet artifice. Aussi, Jai souvent employé l’échelle de Bordier 
pour calculer la dose à la peau d’après le virage d’une pastille 
placée à moitié de la distance anticathode peau. Dans ces con- 
ditions, la teinte IV obtenue à 7 ctm.5 correspond à une dose de 
3175 415 centimètres: la teinte IIT à une dose de 2 i 5: la 
teinte II à une dose de 1 i 4. Les teintes IT, ITT, IV étant tres 
faciles à comparer, cette manière de procéder m'a paru très 


avantageuse. 


— 241 — 


Avec le nouvel appareil de Bordier l'appréciation des teintes 
faibles est. plus facile, il est done plus aisé de suivre exactement 
les prescriptions de l’auteur. Mais il faut toujours faire la lec- 
ture a la lumière du jour et les variations horaires d'intensité 


lumineuse ont une réelle influence. 


‘x 


En résumé, l’emploi de l'échelle de Bordier à teintes multi- 
ples rend de précieux services en radiothérapie. Si l’on trouve 
difficile la comparaison des teintes faibles, on peut, comme pis 
aller, mettre la pastille à la moitié de la distance anticathode 
peau. 

L’échelle de Holzknecht est très ingénieuse, mais comme à 
l'inverse de celle de Bordier elle est d'un emploi plus facile 
pour l’appréciation des teintes faibles, il est avantageux de se 
servir du radiochronometre de notre confrère viennois en met- 
tant directement la pastille sur la peau. On peut employer les* 
pastilles du second appareil de Bordier, mais ces pastilles étant 
plus sensibles que les pastilles ordinaires, la table est à refaire 
pour avoir une évaluation en H ou en unités I. 

La question du dosage étant très importante en radiologie, 
J'ai cru intéressant de communiquer les modifications que J'ai 
adoptées pour l’usage de deux appareils dont le lecteur trouvera 
dans diverses publications, la description détaillée et le mode 


d'emploi d’après leur auteur. 


Bordier, —- Du dosage des rayons X en radiothérapie par un 
nouveau chromoradiometre, (Arch. Elect. Méd., 1906, pp. 
363-415.) 

Bordier. — Technique radiothérapique. (£'acyclopédie des aide- 
mémoire.) 

Bordier. — Nouveau modèle du chromoradiomètre, (Arch. Elect. 
Méd., 1911, pp. 71-74.) 

G. Holzknecht. — Considérations nouvelles sur l’échelle pour 
le radiométre dd Sabouraud. (Arch. Elect. Méd., 1919, 
pp. 859-865.) 


PRÉSENTATION DE TROIS CAS DE CALCULS DU PÉRITOINE 
CAUSE POSSIBLE D'ERREUR D'INTERPRÉTATION 
DES IMAGES RADIOLOGIQUES DE LA RÉGION ABDOMINALE 


par le D' L. LEJEUNE 


PLANCHE XII 


Parmi les causes pouvant donner lieu à des erreurs d’inter- 
prétations dans les radiographies ou les examens radioscopiques 
de la région abdominale, et plus particulièrement dans la re- 
cherche de la lithiase urinaire, on a souvent cité les corps en- 
fermés dans la cavité intestinale, corps étrangers, scybales ou 
coprolithes; dernièrement, Béc'ère a rapporté le cas beaucoup 
plus rare, d’un calcul sous-péritonéal de la paroi du cœcum. Les 
trois cas que je désire vous présenter aujourd’hui, sont des con- 
crétions du péritoine. Je tiens à remercier mon confrère le D J. 
Mathieu, à l’obligeance duquel je dois de pouvoir vous rapporter 
ces cas présentant pour nous un grand intérêt. 

1* cas. — Il s'agit d'une femme d’une quarantaine d’années, 
qui avait subi quatre ou cing aus plus tôt une hystérectomie. 
Elle se présente avec des signes d’obstruction intestinale : ab- 
sence de selles depuis plusieurs jours, ballonnement. du ventre, 
vomissements poracés, etc. Lors de l’intervention, on constate 
qu’une frange épiploïque est adhérente au péritoine pariétal; 
cette frange forme un anneau dans lequel est prise une anse de 
l'intestin grêle. Celle-ci étant dégagée, on trouve dans l’épais- 
seur de la frange épiploïque, la concrétion que Je vous présente. 
(1° du cliché). Les suites opératoires furent normales et favo- 
rables, 


2° cas. -— C'est une femme de 45 ans. Elle dit s'être toujours 


bien portée jusqu’il y a sept ans, époque à laquelle elle se pré- 
sente à l’hôpital, portant une volumineuse tumeur du ventre. 
C’est seulement quelques mois auparavant qu’elle a constaté 
que son état de santé s’altérait. Le diagnostic de kyste de l’ovaire 
est posé, confirmé d’ailleurs par l’intervention ; il s’agit,en effet, 
d’un volumineux kyste ovarique multiloculaire, qui présente des 
adhérences multiples avec l’intestin et la paroi du petit bassin. 
On enlève les ovaires, les suites opératoires sont normales et la 
malade sort guérie. 

Mais 1l y a trois ans, la malade se représente avec, cette fois, 
des signes d’adhérences : ballonnement du ventre, alternatives 
de diarrhée et constipation: elle se plaint de douleurs abdomi- 
nales, qui se manifestent surtout dans certaines positions ou à 
l'occasion des mouvements qu’elle fait pour se redresser et qui 
la forcent parfois à marcher en se tenant courbée, etc. 

Au cours de l’intervention on trouve toute une série d’adhé- 
rences de l’épiploon à l’intestin et à la paroi abdominale. Ces 
brides sont rompues et à l’examen de la cavité abdominale, on 
trouve dans la fosse iliaque droite, dans l’épaisseur du mésen- 
tère de l’intestin grêle, les deux concrétions radiographiées en 
II du cliché et ayant le même aspect que celle que je viens de 
vous présenter. | 

3° cas. — Ce troisième cas me paraît plus intéressant encore, 
parce que, montrant à quelles coincidences les plus inattendues 
nous pouvons nous heurter, il est une preuve de plus de la pru- 
dence extrême que nous devons apporter dans l’interprétation 
de certaines images radiographiques. Ce cas est, à ce point du 
vue, à rapprocher de celui de P. Aubourg, (Bul. de la Soc. de 
Radiol. de Paris, 1909, p. 133.) qui, recherchant une balle de 
revolver dans le poumon et que lui indiquent deux radiographies 
successives, se trouve en face d’un calcul du poumon. 

Cette fois, il s’agit d’une femme de 29 ans, qui dans la nuit 
du 6 décembre 1909, se tire dans le ventre, une balle de revol- 
ver de gros calibre (9 ™/™). Amenée a l’hôpital dans un état 
péritonéal très grave, le Dr J. Mathieu pratique immediatement 


une laparotomie d'urgence, Vous trouverez la relation de cette 
intervention délicate, dans le numéro du 12 janvier dernier du 
journal Le Scalpel et Liége Médical. Je la résume brièvement 
pour en arriver aux phénomènes qui se manifestèrent chez cetle 
opérée quelques jours après cette communication de mon con- 
frère Mathieu. Celui-ci, au cours de son intervention constate 
qu’il existe une perforation de la paroi antérieure et de la paroi 
postérieure de l'estomac, ainsi qu'une perforation de part en 
part du jéjunum, et une déchirure de la veine rénale gauche. 
Les plaies de l’estomac et du jéjunum sont suturées et une liga- 
ture latérale est placée sur la veine rénale. La balle ne s'étant 
pas rencontrée au cours de l’intervention n’est pas recherchée; 
il est urgent d’ailleurs, vu l’état très grave de la blessée, de 
terminer le plus rapidement possible. Dès le lendemain l’amé- 
horation de cet état se produisait et s’accentuait chaque jour. 
au point que la malade put rentrer chez elle, lorsque le 24 jan- 
vier, à la suite d’excès alimentaires, elle fut prise de douleurs 
abdominales et de ballonnement du ventre, qui sous l’action du 
traitement, glace, opium, diète, disparurent; mais le 2 fé- 
vrier 1910, huit jours aprés, une nouvelle imprudence ayant été 
commise, de nouveaux phénomènes graves se déclarent : dou- 
leurs du ventre qui ne tardent pas à devenir intolérables; le 
facies est tiré, le pouls petit, filiforme puis incomptable; la 
température s’abaisse progressivement sous 36,8; le ventre se 
ballonne; 1l n’y a plus de selles ni de gaz; des vomissements 
sanguins abondants et répétés se produisent; le 5 févier, l’état 
paraît désespéré, quand le lendemain, les phénomènes s’amen- 
dent, l’amélioration s’accentue et la malade se rétablit com- 
plétement. Il est vraisemblable, ainsi que le fait remarquer le 
Ir Mathieu, qu’il s’est produit à la suite des vomissements pro- 
voqués par les excès alimentaires, une déchirure au niveau d’une 
suture de l’une des plaies de l’estomac ou du jéjunum, suivie 
d’une péritonite qui s’est enkystée. 

La malade n’avait plus été revue, lorsque le 6 mars dernier, 
un an environ après l’intervention, elle se représente, éprouvant, 
dit-elle, des douleurs dans le ventre, présentant des alterna- 


tives de diarrhée et de constipation, ete., bref des symptômes 
d’adhérences. Soumise à un examen radioscopique, je localise la 
balle au niveau de la région lombaire en avant de la colonne. 
Le 8 mars, le D” Mathieu opère cette patiente et rompt les adhé- 
rences. L'occasion se présentant, il était intéressant de voir si 
l'on ne retrouverait pas la balle. En palpant le mésentère de 
l'intestin gréle, tout contre son insertion à la colonne, Te 
Dr Mathieu percut une dureté qui lui fit l'impression d’être la 
balle, d'autant plus que c'était à ce niveau que je l’avais loca- 
lisée à l'écran. Cette dureté n'était autre chose que le calcul 
assez volumineux que je vous présente; ses dimensions sont de 
22/16/13 min (III? du cliché). 

Ces quatre calculs ont tous, comme vous le voyez, le même 
aspect blanc jaunatre, calcaire, irrégulier. Leur opacité aux 
rayons X est assez considérable et atteint 8 à 10 "/" d’alumi- 
nium. Ils apparaissent comme formés de parties inégalement 
opaques; mais radiographiés tn rico, il n’est pas douteux qu'ils 
n'eussent donné une image comparable à celle d’un calcul uri- 
naire. Sur l’un des clichés que je vous présente, j'ai radiogra- 
phiés toute une série de calculs, du foie, du rein, de la vessie et 
de l’urèthre; on peut ainsi constater qu’il en est peu parmi 
ceux-ci qui aient une opacité égale ou supérieure à celle des cal- 
culs du péritoine; parmi les calculs rénaux que je compare sur 
ce cliché à ces derniers, il en est plusieurs cependant qui ont 
été diagnostiqués par le simple examen radioscopique, diagnos- 
tic confirmé par l’intervention. 

Il est à remarquer que ces calculs péritonéaux se sont tous 
rencontrés chez d’anciennes opérées. 

I] est utile que le radiographe se souvienne de la présence 
possible de ces corps opaques, vraisemblablement plus fréquents 
qu'on pourrait le penser. 

Si les deux premiers cas que je vous ai présentés avaient été 
radiographiés, et chez lesquels le diagnostic d’adhérences avait 
été posé, il est certain ique les ombres des calculs seraient appa- 
rues sur les clichés; quel aurait été le diagnostic du radiographe? 


Je ignore, mais il n’est pas douteux qu’il eût été singulière- 


— 246 — 


ment embarrassé; il est probable qu’il eût été entraîné à poser 
le diagnostic de calculs du système urinaire. Son embarras n’eût 
pas été moindre dans le troisième cas, dans lequel s’attendant 
à trouver l’ombre d’une balle, il eût vu apparaître deux ombres 
très opaques toutes deux. 


N. B. La planche montre, entourés d’un trait, les calculs dont 
il vient d’être question; ils ont été radiographiés entourés d’une 
série d’autres calculs du rein, du foie, de la vessie, afin de pou- 
voir comparer leur opacité. Plusieurs des calculs urinaires, 
ont été décelés par Je simple examen radioscopique. 


FRACTURE INTRA-UTÉRINE DU FÉMUR 


par le D A. KAISIN-LOSLEVER 


PLancHE XIII 


Les cas de fractures intra-utérines en général sont des raretés, 
et ceux que (ai vu signaler se rapportaient aux os de l'avant- 
bras ou de la jam’;e; ni dans les traités ni dans les revues d’or- 
thopédie, je Da trouvé mention d’un seul cas de fracture de 
cuisse survenue avant la uaissance. 

La fracture de cuisse est un accident qui se prod” it avec une 
fréquence relative au moment de Ja naissance, surtout quand 
on doit recourir au crochet pour extraire les membres inférieurs 
de enfant mais dans le sein maternel, les cuisses du fœtus sont 
si bien repliées et appliquées contre le tronc, qu’on s’imagine 
difficilement qu’un traumatisme survenu à la mère puisse pro- 
voquer leur fracture. Le cas que j'ai l'honneur de vous présen- 
ter a donc tout au moins pour lui l’avantage de la rareté. 

Il a trait à un petit garçon qui eet le dernier venu d’une 
lignée de douze enfants issus d’un père alcoolique de 48 ans et 
d’une mère plutôt délicate de 46 ans. Huit des douze enfants 
sont vivants et bien portants. Deux sont morts âgés l’un de 
6 1/2 mois et l’autre de 7 mois, et les deux autres sont morts 
avant terme, provoquant deux fausses couches. A part l’alcoo- 
lisme paternel et l’âge franchement mûr de la maman, il n’y» 
rien à noter dans les antécédents héréditaires de renfant qui 
nous occupe. 

I] naquit sans aucune aide médicale; la mère fut simplement 
assistée dans son accouchement par une accoucheuse, intelligente 
d’ailleurs et instruite. La délivrance fut en tout point normale, 


— 248 — 


tres facile, et ne dura que dix à quirze minutes; rien d’extra- 
ordinaire ‘ne fut noté ni du côté des eaux, suffisamment abon- 
dantes, ni du côté du placenta, non plus que du sac; aucune 
bride. L’enfant, petit et malingre, était cependant plein de vie 
et tétait avec avidité; seulement, il offrait la particularité de 
posséder des cuisses particulièrement volumineuses et doulou- 
reuses à la pression comme aux mouvements. Quand je le vis, 
cinq jours après la naissance, le gonflement des cuisses était 
considérable, il n'y avait pas trace d’ecchymose à leur niveau; 
mais la douleur provoquait des cris chez l'enfant des qu'on les 
bougeait ou déplacait; je constatai de la mobilité anormale 
aussi bien à droite qu'à gauche, ainsi qu'une crépitation vague : 
je conclus à la fracture des deux fémurs vers le milieu de leur 
diaphyse. L'examen radiographique pratiqué le lendemain con- 
firma cette conclusion et me permit de dire qu’une au moins des 
fractures, celle de la cuisse droite, s'était produite dans le sein 
maternel, car un cal osseux, volumineux, quoique incomplet, 
existait déjà, alors que l’enfant n’était qu’à son septième jour 
de vie extra-utérine. 

L'évolution du cal ne se montrait pas encore du côté gauche, 
aussi je ne tranchai pas la question de savoir si, de ce côté, la 
fracture était antérieure ou postérieure à la naissance, quoique 
le manque de manœuvres d'extraction, Ja rapidité et la facilite 
de l’accouchement, la tuméfaction immédiatement constatée des 
deux cuisses et absence d’ecchymose tant à gauche qu’à droite 
soient autant de raisons d'admettre qu’elle fut antérieure à l’ac- 
chement tout aussi bien que du côté droit. 

Interrogée par moi, la mère, qui ne portait pas trace de vio- 
lence, m’affirma qu’elle n’avait fait aucune chute ni reçu le 
moindre choc pendant toute la durée de sa grossesse. Le seul 
événement qui lui ait laissé un souvenir est que, un mois avant 
la délivrance, tandis qu’elle était au lit et passait brusquement 
du décubitus dorsal au décubitus latéral gauche, elle eut la 
sensation qu’un renversement violent et brusque du fœtus avait 
eu leu, et à partir de ce moment, les mouvements jusqu’alors 
tres nets et très fréquents de l'enfant avaient cessé ou du moins 
n'avaient plus été perçus. 


— 949 — 


Qu’a donc pu être la cause de ces fractures fémorales ? La 
question est bien difficile à trancher. Ni un trauma en fut la cause 
occasionnelle, à peu près certaine, il me paraît hors de doute 
que les os eux-mêmes devaient, dans leur structure, offrir une 
predisposition marquée a de telles lésions. Si l'on observe d'al: 
leurs le fémur gauche, on remarque que cet os, outre son tran 
de fracture, présente une anomalie de structure évidente : léta- 
lement en forme de champignon de sa portion immédiatement 
susjacente au cartilage de conjugaison; à moins que ce Fait ne 
corresponde à un décollement épiphysaire déjà proliférant. Ce 
qu’il y a de sûr, c’est qu’on retrouve cette région para-cartilagi- 
neuse singulièrement tuméfiée sur la plaque prise trois semaines 
après la première et qu’elle revêt l’aspect d’un cal en pleine voie 
d’ossification. Et quant à moi, je suis tout dispose à admettre 
l'influence de la tare éthylique paternelle comme facteur prin- . 
cipal de cet état de fragilité extraordinaire des fémurs en 
question. 

Comme traitement, j'avais prescrit, suivant l’usage commun 
en cas de fracture fémorale de la naissance, le décubitus dorsal 
avec la suspension verticale des membres inférieurs tenus ainsi 
en extension continue et en flexion à angle droit sur le trone. 
Mais la mère, peu scrupuleuse en fait d'exécution de prescrip- 
tions médicales, trouva que c'était trop difficile et se contenta 
de laisser son enfant le plus tranquille possible. Cette absence de 
traitement n’empêcha pas la consolidation de se produire, et 
même de se produire sans chevauchement des fragments. Le 
seul défaut de la consolidation survenue est, comme vous pou- 
vez le voir sur cette plaque, prise sept mois après la naissance 
de l’enfaut, une courbure à convexité externe qu'il me sera fa- 
cile de corriger par un appareil exerçant des pressions de de- 
hors en dedans au niveau du sommet des courbures et de dedans 
en dehors au niveau des genoux. 

Et devant ce résultat en somme satisfaisant, je me demande 
si j eusse obtenu mieux dans le cas où mon traitement aurait cts 
suivi convenablement, ou même dans le cas où, comme le doc- 


teur Myers, j aurais appliqué un grand corset platré muni d’at- 


— 250 — 


telles métalliques allant depuis l’omoplate jusqu'aux orteils, 
fléchies à angle droit au niveau du bassin et au niveau du pied, 
et comme le disait le D" Myers à une réunion de la section ortho- 
pédique de l’Académie de médecine de New-York 1900, attelles 
servant à faire de l’extension continue (l’anse de la bande de 
diachylon vient se mettre à cheval sur l'extrémité libre des at- 
telles, tandis que la contre-extension est assurée par la partie 
pelvienne de l'appareil). L'appareil tel que l’a conçu le doc- 
teur Myers est théoriquement. parfait, mais je doute qu'on puisse 
impunément l'appliquer à tout nouveau-né atteint de fracture 
fémorale, et si ces fractures, abandonnées à elles-mêmes, de- 
valent toujours se comporter aussi bien que les deux dont je vous 
rapporte l’histoire, il serait au moins aussi pratique de ne s’oc- 
cuper d'elles que quelques mois apres la naissance, alors que la 
résistance de Penfant est évidemment accrue, pour tont simple 


ment corriger la forme de leur guérison. 


ee, A 


UN CAS DE LEUCEMIE MYELOGENXE 


TRAITE PENDANT TROIS ANS ET DEMI PAR LES RAYONS X 


par le Dr L. LEJEUNE 


Les malades atteints de leucémie, qui suivent le traitement 
et que l’on peut encore montrer apres uu aussi long laps de 
temps, sont assez rares pour que j'aie désiré vous soumettre 
celui-ci; je remercie M. P..., d'avoir bien voulu se rendre a 
Bruxelles pour me permettre de vous le présenter. 

M. P..., est agé de Jl aus; parmi les antécédents héréditaires, 
on note une sœur morte d’atfection cardiaque à l’âge de 16 ans; 
la mère était atteinte de maladie de Basedow et est morte su- 
bitement. Les antécédents persounels sont assez chargés : il y 
aurait eu, paraît-il, dans le tout jeune âge, une méningite com- 
pliquée d’accidents oculaires (cécité durant plusieurs jours). 
Vers l’âge de 2 ans, une fièvre thyphoide, et à 7 ans une scarla- 
tine. A 22 ans, une bleunorragie suivie d'une affection vésicale 
avec hématuries parfois inquiétantes. Pas d’affection spécifique. 

La maladie actuelle parait avoir débuté vers le mois de juil- 
let 1907, par de la toux, un manque d’appétit très marqué et 
une grande faiblesse, qui amènent M. P..., à consulter son mé- 
decin traitant. Il ne semble pas qu’il se soit produit à ce mo- 
ment d’amaigrissement bien notable; le malade d’ailleurs n’a 
jamais été très gros. L’affection n’est pas diagnostiquée dès le 
début; mais vers le mois de décembre suivant, la toux devieut 
quinteuse, les quintes sont très violentes et très rapprochées ; 
elles entraînent des vomissemnts après les repas, et empèchent 
le malade de dormir. Il n’existe pas de douleurs dans l’hypo- 
condre, mais le point douloureux typique de l’appendice x1- 


phoide ne fait pas défaut. On ne relève aucun trouble du coté 
de la vue et de l’ouie; un petit ganglion est apparu au niveau du 
cou ainsi que d'autres dans les aines, mais qui n’ont pas per- 
sisté. Le volume de la rate est considérablement augmenté. Le 
diagnostic de leucémie est posé; le Dr Delaive et le professeur 
vou Winiwarter instituent le traitement par la liqueur de Fowler 
et les rayons X. La liqueur de Fowler n’ayant pas été tolérée, 
est remplacée par le cacodylate de soude de Glasser en injections 
sous-cutanées. Une dose de quinze IL peut être app-iquée dans 
le courant du mois de décembre 1907; mais l’état du malade 
s'aggrave, la toux est fréquente et tres fatigante, la faiblesse 
est extrême; une dyspnée intense s'est établie; il y a élévation 
de temperature et l'on craint à ce moment l'éclosion d'une pneu- 
mounie. Cependant, des le début de Janvier 1908, une améliora- 
tion se produit; le malade peut recevoir une nouvelle dose de 
rayons. Malheureusement, l'amélioration ne persiste pas; quel- 
ques jours plus tard, la rechute terrasse le malade et le force à 
garder le lit. Il souffre de grands maux de tête; une toux vio- 
lente, qu'aucune médication ne parvient à calmer, le fatigue 
considérablement; il refuse toute nourriture et le manque d'ap- 
pétit est tel, qu’il y a de la répulsion pour les aliments et 
même pour les liquides. La rate atteint un volume énorme; elle 
descend jusque dans le bassin et dépasse largement la ligne 
médiane. 

En février, une amélioration se produit, et le malade subit 
une série de séances de radiothérapie; il reçoit ainsi 36 H. Dès 
la fin du mois, lamlioration s’accentue sensiblement et progresse 
d'une facon régulière: la rate diminue de volume; l’état geng: 
ral est devenu beaucoup meilleur, et le malade peut reprendre 
ses occupations. 

Les applications de rayons X, qualité 7 à 8 B, sont ainsi con- 
tinuées jusqu'au mois d'août, en raison de 20 H en moyenne par 
mois: les irradiations sont faites au niveau de la rate prinei- 
palement, mais aussi au niveau du sternum et des condyles fe- 
moraux. Le point douloureux de l’appendice xiphoïde a disparu 


définitivement. 


— 253 — 


Vers la fin de l’année 1908, le volume de la rate est revenu 
à peu près à la normale. L’état général est très bon et le malade 
constate qu'il a augmenté de deux kilogs. et demi en un mois. 

Ce n’est que vers la fin de fevrier 1905, c'est-à-dire, deux 
mois après le début du traitement, alors que le malade avait 
déjà reçu une dose assez forte de rayons, que nous avous pu avoir 
dés analyses nous donnant le pourcentage de l’hémoglobine, je 
nombre des hématies et des leucocytes; ces chiffres à ce moment 
étaient de 55 p. c. d'hémoglobine, 3,474,000 hématies, 139,000 
leucocytes. Vers la fin de cette même année, nous retrouvons 
82 p. c. dhemoglobine, 0,674,000 hématies, 91,800 leucocytes. 
Les myélocytes qui au début atteignaient 51,34 p. ce., tombent 
au chiffre de 12,9 p. c. Le traitement est continué. 

Au mois de mars 1909, apparait sur la paroi abdominale, une 
plaque de radiodermite assez étendue, qui guérit normalement 
et assez rapidement. 

Durant quatre mois jusqu’en juillet, aucune application de 
rayons n’est faite. Le volume de la rate augmente de nouveau. 
En juillet et septembre, le malade reçoit une dose de 40 H en- 
viron, de rayons filtrés au travers d’un filtre de un, puis de un 
millimètre et demi, mesurés au delà du filtre. Néaumoins, en 
novembre, la rechute est complète; la toux est réapparue vio- 
lente, la faiblesse est considérable et l’état est inquiétant. Le 
pourcentage de l’hémoglobine est de 48 p. c.; le nombre des leu- 
cocytes qui quelques mois plus tôt était tombé a 75,000, est re- 
monté à plus de 200,000. Il est cependant évident que l’état gé- 
néral n’est pas aussi mauvais qu’au début de l'affection. 

A ce moment le traitement est repris d’une façon intensive 
avec rayons filtrés au travers de filtres d'aluminium de un mil- 
limètre d'épaisseur. La rate est prise en feux croisés par la face 
abdominale, la région latérale gauche, en variant autant que 
possible les surfaces d'irradiation. Des applications sont faites 
encore au niveau du sternum et des condyles du fémur. Ce n’est 
qu’au mois de mars qu’apparait une amélioration nette, mais 
qui ne persiste pas malgré l'essai qui a été fait de comprimés de 


moëlle osseuse; en juillet i] y a une rechute évidente accompa- 


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gnée de toux intense. De janvier à juillet, le malade a reçu 


une dose de 120 H de rayons filtrés; 15 grammes de cacodylate 


de soude ont été injectés tous les deux mois. Malgré cela la rate 


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l est assez bon. En octobre, le malade se sent plus faible. 


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généra 


Douze injections d’hémoplase Lumière semblent le relever un 


peu mais très momentanément. Le volume de la rate est devenn 


: elle descend jusque contre le pubis, de telle sorte qu'il 


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enorme 


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est impossible d'introduire entre elle et cet os le bord de la 
main; à droite elle s'étend jusqu’à un travers de doigt de l’aile 
iliaque : elle a une consistance très dure; après les repas, le 
malade ne peut se tenir debout, il a, dit-il, l'impression que la 
peau de l'abdomen est pres d’éclater; en trois semaines le tour 
du ventre passe de 86 à 92 centimètres. Vers la mi-décembre, les 
memes symptômes qu'au debut, moins marqués cependant, 
toux, fièvre, vomissements, sont réaparus, forcant Je malade à 
garder la chambre; létat général est franchement mauvais. Du- 
rant cette année, les séances de radiothérapie ont été faites en 
février-mars, mai, juillet et octobre; rayons filtrés, 7 B, envi- 
ron, 180 H. 

En décembre, prenant la rate en feux croisés et en variant 
toujours le plus possible les surfaces d'irradiation, je puis faire 
absorber 90 H de rayons non filtrés. Dès janvier, le volume 
de la rate commence à diminuer; elle est redevenue mobile, et 
sa consistance est moindre. 

Depuis, le traitement est continué en prenant la rate par 
tous les points accessibles, y compris la région dorsale. L'état 
général est, comme vous pouvez le voir, assez satisfaisant; 1! 
n’est, en tous cas, en rien comparable à ce qu’il était au début de 
l’affertion (1). 

Si vous examinez les chiffres du tableau des analyses du sang, 
vous constaterez qu’à la période initiale de la maladie, le nom- 
bre des leucocytes ne dépassant pas 139,000, alors ou en février 
dernier, il a atteint le chiffre considérable de 288,000; et cepen- 


dant l’état général, à ce moment, n’est pas mauvais. 


Le diagramme montre que la courbe de l’hémoglobine et celle 
des hématies, sont sensiblement paralleles, sauf cependant en 
février 1909 où, pour 4,092,000 @hématies, l’on n’a que 48 p.e. 


(4) Au moment de la correction des épreuves, juillet 1941, l’état du malade 
s'est maintenu; la dernière analyse du sang faite a cette date, donne 212,000 leu- 
cocytes, soit une diminution de 76,000; l'hémoglobine reste à 75 p.c ; maisilya 
diminution des hématies dont le ehiffro tombe à 3,762,000; le sang cependant est 
plus coloré et se coagule plus vite qu'auparavant. 


— 27 — 


d'hémoglobine, chiffre le plus bas atteint par ce pourcentage. 
Habituellement chez ce malade, pour 4,000,000 d’hématies, le 
pourcentage d’hémoglobine atteint 75. 

L'amélioration de l’état général ne parait pas coïncider tou- 
Jours avec la diminution des leucocytes, ainsi que le montre 
l'état dans lequel vous voyez aujourd'hui le malade et le chiffre 
atteint par ceux-ci lors de la dernière analyse; mais l’amélio. 
ration de l’état général coïncide toujours aver l'augmentation 
du pourcentage de l’hémoglobine. 

Si je nat pas continué à recourir aux rayons filtrés, ce n'est 
pas à dire que je ne crois pas ce procédé excellent et même 
nécessaire dans bien des cas et je me propose de le reprendre 
chez mon malade; mais je pouvais ici, vu l’énorme surface de 
la rate, faire absorber une très forte dose de rayons, sans courir 


le risque de radiodermite. 


LA RADIOLOGIE 


AU 
TROISIÈME CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE 
DES 


MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE 
(Diagnostic et traitement par les agents physiques) 


(Paris 18, 19 et 20 avril 1911) 


Président d’honneur : M. le professeur LaxpouzY, doyen de 
la Faculté de médecine. 

Président : M. BECLÈRE, membre de l’Académie de médecine. 

Secrétaire général : M. LAQUERRIÈRE. 


Trésorier : M. DELHERM. 


M. Duuatn (Lille). -- Le traitement radiothérapique et ra- 


diumthérapique de la syringomyélie. 


On se sera peut-être demandé s’il était bien utile de revenir, 
une fois encore, dans le Congrès de cette année, sur le traitement 
radiothérapique de la syringomryélie. En effet, les remarquables 
rapports présentés au Congres International de 1910, par MM. 
Beaujard et Marinesco, sur la radiothérapie dans les affections de 
la moelle épinière, lui ont accordé une si large place, leurs con- 
clusions à ce point de vue ont été si précises et si favorables, 
qu'il semblait bien que la question fùt tranchée, et que l’on dot 
considérer comme très efficace l’action des rayons de Rentgen 
sur l’évolution de cette triste affection. 


— 259 — 


Et pourtant, outre qu’il était intéressant de comparer cette 
action à celle des autres méthodes physiothérapiques, il n’était 
peut-être pas inutile d’insister à nouveau sur les heureux effets 
de cette méthode de traitement trop peu connue, selon nous. 
Comme le remarquait très justement l’un des rapporteurs de l’an 
dernier (et cette remarque est tout aussi vraie aujourd’hui) « les 
tentatives faites jusqu’à présent de la myéloradiothérapie, tout 
en donnant des résultats presqu’inattendus, n’ont cependant pas 
trouvé encore un grand nombre de partisans. Aussi, le nombre 
des observations relatives à cette question est très restreint ». 
Il n’a guère augmenté depuis lors... 

Raison de plus pour les faire mieux connaître et mieux appré- 
cler. 

Ce sera le modeste but de ce travail, et nous serons trop heu- 
reux s’il peut inspirer, de-ci, de- A. des recherches utiles, et par 
là rendre service à quelques-uns de ces malheureux devant les- 
quels la médecine était jusqu'ici impuissante. 


La radiothérapie a eu, — comme tout autre traitement, -- des 
échecs : elle n’a rien, ou presque rien donné chez certains ma- 
lades. Mais, chose à noter, les auteurs mêmes, qui ont publié 
ces observations, ont eu, à côté de quelques cas rebelles, des 
améliorations sensibles; et, en définitive, le nombre de ces der- 
nières forme, dans l’ensemble, les 5/6 des cas observés : Ja pro- 
portion est imposante. Quel médecin s’étonnerait, d'ailleurs, 
qu'une thérapeutique uniforme ne soit pas fatalement, et chez 
tous les malades, suivie des mêmes résultats, surtout lorsqu'il 
s'agit d'une affection aussi variable dans son évolution et dans 
ses lésions anatomo-pathologiques. 

Nous ne croyons pas davantage que l’on puisse nous objecter 
le petit nombre des observations : évidemment, nous n’en avons 
trouvé, dans la littérature médicale, qu’une quarantaine, et c’est 
peu, en principe, pour se former une opinion sur la valeur thé- 
rapeutique d’une méthode nouvelle. Mais que l’on veuille bien 
remarquer que les malades dont il sera question ici ont été traités 


par douze ou quinze médecins différents, opérant chacun suivant 


— 960 — 


sa technique personnelle, dans des milieux très divers, et que ces 
malades présentaient eux-mêmes des lésions assez variées. Que 
l'on se rappelle que dans cette affection, jusqu'ici incurable, 
tous ont obtenu par ce traitement les mêmes résultats, — positifs 
contre tels symptômes, négatifs ou douteux contre tels autres, — 
et l’on se rendra compte immédiatement que l’objection perd 
toute sa valeur, et que nous avons, en réalité, dans l’emploi des 
rayons X ou du radium, une arme puissante pour lutter coutre 
Je terrible mal. 


Avant de développer ces idées, quelques mots d'historique. 


La première observation de syringomyélie traitée par la radio- 
thérapie est due à MM. Oberthür et Delherm, et fut présentée 
par M. le professeur Raymond, en décembre 1905, dans une de 
ses cliniques. L’année suivante, M. Gramegna présentait au 
Congrès de Rome deux cas (dont l’un très intéressant) de syrin- 
gomvélie améliorés par la radiothérapie; puis M. Ranzoni pu- 
bliait. à son tour une observation analogue. 

En mai 1907, MM. Beaujard et Lhermitte publiaient dans In 
Semaine Médicale une étude remarquable sur cette question, et 
faisaient ressortir le rôle prépondérant du nouvel agent théra- 
peutique dans une observation de MM. Ménétrier et Béclère, et 
dans trois observations personnelles. 

La thèse du D” R. Labeau (mars 1908, Bordeaux) apporte à 
son tour six observations de la même maladie, où la radiothéra- 
pie fut employée, avec des succès divers, dans le service de M. le 
professeur Bergonié. 

Depuis lors, divers autres auteurs, MM. de Nohele, Holmgren 
et Olaf Wiman. Laquerrière, Marquès (de Montpellier). R. 
Desplats (de Lille) ont fait connaître dans les congrès de ces 
dernières années, et dans différentes publications, les résultats 
de leur expérience personnelle, et leur opinion, généralement 
favorable au traitement. 

Enfin. en 1909. encouragés par le succès des ravons de Reent- 
gen, M™ Fabre et M. Touchard essayaient de leur côté l’action 


des radiations du radium, et aboutissaient à des conclusions si- 


— 261 — 


milaires qu’ils firent connaître en premier lieu à la Société de 
Neurologie de Paris (6 mai 1909). 


Disons maintenant quelques mots de la technique suivie par 
ces auteurs. 

Comme dans toutes les applications thérapeutiques des rayons 
X, elle varie notablement suivant les auteurs, en particulier en 
ce qui concerne la durée et la fréquence des irradiations. Tous 
ont évidemment pour principe de veiller à l’intégrité de la peau. 
assez souvent mal nourrie chez ces malades; mais tandis que la 
plupart (Oberthür et Delherm, de Nobele, Marquès, Marinesco 
et Severeano) opèrent, en quelque sorte, par doses fractionnées, 
et répètent les séances tous les deux ou trois jours, d’autres pré- 
ferent la méthode des doses massives préconisée par M. Bé 
clere, avec un intervalle de 8 à 10 jours entre les irradiations. 
Dans notre pratique personnelle de la myéloradiothérapie, nous 
nous rangeons à cette dernière manière de voir. Elle nous parait 
en effet, donner plus de sécurité au malade, et aussi à l’opérateur 
qui peut, de cette facon, juger plus exactement la susceptibilité 
du sujet et s'apercevoir de la moindre réaction du côté de la 
peau avant d'entreprendre une nouvelle séance. Reconnaissons 
pourtant que l’autre méthode ne semble pas avoir donné de plus 
mauvais résultats. 

M. Gramegna suit une sorte de méthode mixte : séances tous 
les deux jours pendant dix jours, suivies de dix jours de repos. 

Tout le monde est d'accord — faut-il s’en étonner? - - pour 
utiliser les rayons durs (7 à 9 Benoist). De même, tous les radio- 
thérapeutes ont pris aujourd'hui Vhabitude d’irradier la moëlle, 
non pas verticalement, mais obliquement, en placant l’ampoule 
à une certaine distance de la ligne médiane. C’est, croyons-nous, 
M. Gramegna qui, s'inspirant des idées de Kienbæk, a employé 
le premier, et décrit cette méthode qui offre deux avantages 
appréciables : d’une part, les rayons n’ont à traverser que 
l’épaisseur des lames vertébrales, d’où meilleur rendement; d'au- 
tre part, elle permet d’opérer alternativement de l’un ou l'autre 
côté et de protéger ainsi la peau qui ne reçoit que la moitié de la 


— 262 — 


dose totale absorbée par la moelle. On recouvre pour cela la ré- 
gion d’une feuille de plomb dans laquelle a été pratiquée, pa- 
rallèlement à la ligne médiane, mais un peu en dehors, une ou- 
verture rectangulaire de 2 ou 8 centimètres de largeur, et de 
longueur variable. 


MM. Delherm et Laquerrière ont d'ailleurs présenté tout ré- 
cemment (10 janvier 1911), à la Société de Radioloige, un « ra- 
diolimitateur » dérivé de la même conception et qui s’adapte 
au localisateur de M. Belot. 

On délimite, aussi exactement que possible, par l’examen so- 
matique du malade, la région à traiter, et que l’on devra irra- 
dier le plus régulièrement possible. Il sera du reste utile de se 
rappeler que les lésions sont souvent plus étendues que les symp- 
tomes ne le feraient supposer, et que, d’autre part, l’applica- 
tion large des rayons X aura pour effet d'empêcher toute nou- 
velle extension en hauteur du procexsus morbide. 

Les séances sont plus ou moins nombreuses, suivant le mode 
opératoire adopté, et suivant les réslutats obtenus. On admet 
généralement qu’elles sont inutiles et que, par conséquent, il 
vaut mieux les suspendre, lorsque trois ou quatre applications 
n’ont donné aucun progrès nouveau. À ce moment, il semble 
que le traitement ait donné tout ce que l’on pouvait en attendre, 
et il ne sera utile d’y recourir que si la maladie paraissait vou- 
loir reprendre l’offensive : dans ce cas, quelques applications suf- 
firont généralement à enrayer sa marche (Obs. de M. Beaujard 
et de M. Marques). 

Telle est, dans ses grandes lignes, la technique adoptée pour 


la radiothérapie de la syringomyélie. 


Voyons maintenant quels en sont les résultats sur les troubles 
moteurs, sensitifs et trophiques, enfin sur l’état général, phy- 
sique et psychique, du malade. 

En ce qui concerne les symptômes moteurs, l'amélioration est 
manifeste, lorsqu'elle se produit, et elle existe, pour ainsi dire, 
dans tous les cas : seuls font exception quelques eas très anciens, 


ou qui n’ont pu suivre complètement le traitement. Les malades 


— 263 — 


se sentent plus forts, et retrouvent en même temps la dextérité 
dans les mouvements les plus délicats. 


MM. Beaujard et Lhermitte, dans leur première observation, 
signalaient que la force musculaire avait augmenté considéra- 
blement. L’un des malades de M. Labeau a pu reprendre ses 
occupations qui consistaient à réparer de menus objets de préci- 
sion. Celui de M. de Nobele est arrivé, non seulement à marcher 
facilement, mais encore à soulever des poids et même à pouvoir 
déplacer un sac de cinquante kilos. 

Inutile d'en citer d’autres : sur ce point, l'accord est complet. 
En même temps, « les réflexes rotuliens, primitivement exagé- 
rés, diminuent » (Beaujard et Lhermitte), les contractures, 
quand il en existe, cédent, au moins en partie, et le malade 
arrive, la plupart du temps, à mener de nouveau une vie active. 

Ajoutons, pour être complet, que l’amélioration des troubles 
moteurs est souvent la première en date, qu’elle se produit, sui- 
vant les cas et l’intensité du traitement, vers la douzième séance 
(Gramegna), le plus souvent à la troisième ou à la quatrième. 

Enfin, il sera souvent utile d’adjoindre a la radiothérapie, des 
que son action semblera se ralentir, les divers traitements usuels: 
massage, électrisation, gymnastique, qui, inutiles auparavant, 
auront, au contraire, à ce moment, une influence des plus heu- 
reuse sur l’état du malade. M. de Nobele les associe même, dès 
le début du traitement. 

Cette augmentation de la force museulaire s'accompagne gé- 
néralement d’une modificatin des troubles sensitifs: mais ici, le 
résultat est moins brillant, moins global, si l’on peut dire. 

En effet, si l’anesthésie tactile disparaît rapidement, c’est-à- 
dire en même temps que la faiblesse musculaire, la thermo- 
analgésie, au dire de tous les observateurs, est plus lente à subir 
l’action du traitement; pourtant, en général, elle cède à son 
tour, la sensibilité douloureuse reparaissant d’abord, la sensi- 
bilité thermique ensuite : encore faut-il avouer que cette der- 
nière reste souvent imparfaite. 

La sensibilité profonde et le sens stéréognostique, lorsqu'ils 


sont altérés, ne s’améliorent également que fort tard. 


— 264 = 


Quant aux douleurs spontanées, il est plus difficile de se pro- 
noncer à leur égard. M. Beaujard estime que c’est là un des 
éléments les plus rebelles au traitement; M. Labeau a, de son 
côté, cité deux cas où, en raison de l'ancienneté des lésions et 
de l'impossibilité de poursuivre le traitement, il n’avait obtenu 
aucun résultat au point de vue moteur : or, dans ces deux cas, 
il avait noté une atténuation, — passagère, il est vrai, — des 
phénomènes douloureux. Le malade de M. Marquès, qui avait 
vu, en Juillet 1909, ses douleurs disparaître à la suite d'une pre- 
mière série (irradiations, revint à l'hôpital aussitôt qu'elles 
reparurent, un an après, et, cette fois encore, l’action des 
rayons X fut extrêmement rapide. Les avis semblent donc par- 
tagés. Que devons-nous en conclure ? A notre avis, Cest que, 
dans cet ordre de symptômes, il est extrêmement difficile d'éli- 
miner la suggestion, et, par suite, d'arriver à une appréciation 
exacte. 

Quoi qu'il en soit, il faut reconnaitre qu'encore iei le résultat 
est loin d’être négligeable, le retour, même imparfait, de la sen- 
sihilité tactile, douloureuse et thermique constituant aux yeux 
du malade un progrès énorme. 

Divers auteurs ont signalé que le retour à la normale s'effec- 
tue dans l’ordre inverse de l’apparition des diverses anesthésies : 
il semble bien que cela ne soit pas seulement vrai en ce qui con- 
cerne les troubles sensitifs, mais que l’on puisse en dire autant 
de tous les symptômes en général. C’est ainsi que dans les deux 
‘as traités avec succès par M. R. Dexplats, où les troubles sen- 
sitifs étaient apparus les derniers, il furent les premiers à dis- 
paraître, tandis quwordinairement les troubles moteurs sont, 
comme nous l’avons dit, améliorés avant tous les autres. 

Si nous passons maintenant aux troubles xaso-moteurs et tro- 
phiques, nous voyons qu'en règle générale, ils rétrocèdent, eux 
aussi, sous l’influence de la radiothérapie. Les observations de 
MM. Beaujard et Lhermitte, et de M. Marquès (de Montpel- 
lier), sont à cet égard des p'us démonstratives. La circulation se 
rétablit, les œdèmes disparaissent; en ce qui concerne les ulcé- 


rations et le panaris analgésique, la cicatrisation s opere pro- 


— 965 — 


gressivement et les plaies perdent méme, au bout de quelque 
temps, ce caractère d’analgésie qui semblait dù au peu de vita- 
lité des tissus. La scoliose, elle-même, tend à s’atténuer, lors- 
qu'elle n’est pas trop ancienne. 

Malheureusement, il n'en est pas de mème de l’atropliie mus- 
culaire : sauf pour les muscles très légèrement atteints, et qui 
réagissent encore dans une certaine mesure au courant faradi- 
que, il faut reconnaitre que l’on a bien peu de chose à attendre 
du traitement. M. de Nobele aurait obtenu des résultats plus 
encourageants en associant, comme nous l'avons signalé plus 
haut, les courants faradique et galvanique aux rayons de Reent- 
gen. 

Malgré cet échec regrettable vis-a-vis de l'un des symptômes 
cardinaux de l'affection, on remarque, sous l'influence du traite- 
ment, une modification considérable dans la santé du malade. 
La force musculaire qui s’aceroit, la sensibilité tactile qui re- 
vient, lui permettent de quitter peu à peu la pénible inaction 
dans laquelle il se sentait plongé; les occupations diverses aux- 
quelles 1] peut désormais se livrer, chassent vite ses idées noires, 
et c’est à cette cause morale que lon peut surtout attribuer, à 
notre avis, le relèvement de l’état général. 

De même, l’impuissanee génitale signalée par M. Beaujard 
chez un de ses malades et qui disparut après la quatrième 
séance, n’était-elle pas d'ordre psychique? Nous serions tenté de 
le croire et ce ne serait pas, pour nous, diminuer le rôle de la ra- 
diothérapie qui peut être considérée actuellement comme le seul 
traitement curatif de la syringomryelie. 

Evidemment, dans nombre de cas, il ne saurait être question 
de guérison absolue : comme le remarquait très justement 
M. Bienfait, dans l'étude qu'il à consacrée à cette question, la 
radiothérapie est impuissante à combler les vides, et à créer, en 
quelque sorte, une nouvelle portion de la moelle pour remplacer 
celle qui a été détruite, mais il faut bien reconnaitre que, pour 
les lésions encore en évolution, le résultat est tres intéressant, et 
presque aussi parfait qu’on peut le demander. La conclusion qui 


s'impose, c’est d'agir vite, car le résultat sera d'autant plus par- 


= 266 — 


fait que le traitement aura été plus précoce. Tous les observa- 
teurs sont d'accord sur ce point. 

D'ailleurs, amelioration, —- si l'ou tient à ce mot, — n’est 
pas simplement passagere : les premiers essais datent déjà de 
quelques années; or, chez tous les sujers qui ont pu être revus, 
deux, trois et cing ans apres le traitement, les resultats acquis 
se sont maintenus, et on a même parfois noté un progrès sen- 
sible. 

I] nous reste à dire quelques mots du mode d'action biologique 
exercée par les rayons de Roentgen sur la moelle syringomye- 
lique. 

On a prétendu — faut-il s'en étonner? — que cette action 
était purement suggestive et que les rayons ne pouvaient péné- 
trer dans la moelle en assez grande quantité pour y apporter 13 
moindre modification (Vallobra). 

Nous ne rappellerons pas ici les expériences faites de tous 
côtés, n1 les lésions produites chez les animaux soumis à des irra- 
diations prolongées par MM. Oudin, Barthélémy et Darrier, 
Jicinski, Rudis, et d'autres encore. M. Marinesco les a résumées 
dans son rapport de 1910, et en a tiré les conclusions néces- 
saires. Nous insisterons seulement sur deux faits d'ordre clini- 
que : d’une part, la concordance des résultats chez tous les au- 
teurs, d'autre part, l'efficacité du traitement beaucoup plus 
nette sur les troubles moteurs et trophiques que sur les troubles 
sensitifs, en particulier sur les douleurs spontanées. Ces deux 
remarques suffiraient, à elles seules, à écarter toute idée de 
suggestion. 

L'opinion généralement admise attribue l’action des rayons A 
‘à la décompression. Partant de l'analogie qui existe entre le 
gliome de la syringomyeélie et certaines tumeurs sarcomateuses 


sur lesquelles ces radiations ont une action non douteuse, la 


plupart des auteurs ont pensé la conclusion était logique — 
qu'il s'agissait simplement d'une destruction des éléments hy- 
perplasiques qui compriment et détruisent peu à peu les élé- 


ments nerveux. De plus, le méme phénomène se produirait vis: 


— 967 — 


a-vis des néoformations vasculaires qui abondent daus les foyers 
de syringomyélie, toujours par analogie avec ce qui se passe 
pour les angiomes traites par la radiothérapie. 

Cette explication nous parait très vraisemblable : elle ren? 
compte, certes, d’une partie des phénomènes constatés; mais les 
rayons Rœntgen n'ont-ils pas une autre action ? Pourquoi ne 
fout-1ls pas cesser plus surement et plus rapidement les douleurs, 
qui sont dues, semble-t-il, à la réaction des cellules comprimeées 
et souffrantes, alors que, d'une façon générale, ils augmentent 
considérablement la force musculaire, en méme temps qu'il: 
améliorent les troubles trophiques 5 Ne faut-il pas admettre 
qu’ils ont encore une action vivifiante, reconstituante, sur les 
cellules nerveuses en voie de dégénérescence, ainsi que sur les 
névromes de régénération décrits par différents auteurs ? Nous 
serions assez disposé, pour notre part, à l’admettre, et les expé- 
riences de M. Labeau sur l’irradiation de la moelle en voie de 
développement, semblent plutôt confirmer cette manière de 
voir. 

I] nous semble, par ailleurs, inutile d'insister davantage sur 
cette question où, somme toute, on ne peut actuellement qué 
mettre des hypotheses. 

Nous n’avons pas parlé de la radiumthérapie. C'est qu'en eftet 
tout ce que nous venons de dire de l’action des rayons X sur 
l’évolution de la syringomyélie semble pouvoir s'appliquer aux 
radiations émises par le radium. Les cing observations publiées 
par M™ Fabre et M. Touchard, dans le Progrès Médical, en dé- 
cembre 1909, donnent absolument cette impression. On nous per- 
mettra de citer, en partie, celle du malade qu'ils avaient pré- 
senté le 6 mai de la méme année à la Société de Neurologie. fl 
s'agissait d’un homme de 44 ans atteint de parésie des membres 
supérieurs et inférieurs avec exagération des réflexes rotuliens, 
trépidation spinale du côté gauche, atrophie musculaire de 
l’éminence hypothénar et du premier espace interosseux de la 
main gauche; tendance à la main en griffe; troubles circula- 
toires; thermo-analgésie sans anesthésie tactile; cyphosco- 


liose, etc. 


— 268 — 


« Nous avons employé, disent les auteurs, un appareil à pla- 
» teau circulaire à sels collés, d’une activité de 500,000, soit 
» 1/4 de bromure de radium pur, d'une dimension de 4 centi- 
» metres carrés, et portant 4 centigrammes de sel. Il portait un 
» écran de nickel de 3/10 de millimètre, ne laissant passer que 
» les rayons B durs, et y dits rayons ultra-pénétrants... Pendant 
» deux mois et demi, dix applications out été faites sur le côté 
» gauche de Ja colonne cervicale, cinq du côté droit, douze ap- 
» plications ont été faites sur la région lombaire, d'une duré: 
» moyenne de deux heures chacune. L'amélioration s'est tra- 
» duite par une plus grande facilté de tous les mouvements, et 
» par la régression des zones d’anesthésie et surtout de thermo- 
» anesthésie, et par la disparition rapide des douleurs lombaires. 
» Par contre, l'atrophie musculaire et la parésie des muscles 
» atrophics, les troubles de réflectivité n’ont pas été modifiés. » - 
(Fabre et Touchard.) 


Comme on le voit, la similitude des résultats est parfaite. 


Nous ne nous étendrons done pas davantage sur les effets de 
cette dernière méthode; nous ne tenterons pas, non plus, d’éta- 
blir un parallèle ou une comparaison entre les rayons de Rænt- 
gen et les radiations émises par le radium : celles-ci seraient, au 
dire de leurs partisans, plus pénétrantes, et d'action, par consé- 
quent plus-rapide; les rayons X, par contre, peuvent être appli 
qués sur une plus grande étendue de la moelle, ce qui est utile 
dans le cas présent; ils sont, de plus, à la disposition d'un plus 
grand nombre de médecins : c’est encore un avantage qui en 
fera, sans doute, multiplier les applications. Enfin, le temps 
n’est peut-être pas éloigné, où, grace aux travaux du professeur 
Barkla, de King’s Collège de Londres, nous pourrons doser, en 
quelque sorte, le degré de pénétration des rayons de Roentgen, 
en utilisant les rayons secondaires émis par un écran métallique: 
la conférence de sir John Thomson, de Cambridge, au Meeting 
de la British Médical Association (1910) a fait naître en nous, 
à ce sujet, de grandes espérances... 


Puissent-elles n’étre pas décues! Puissions-nous posséder bien- 


— 969 — 


A s D 5 a x a H e 

tôt l'arme idéale, sûre et precise, qui nous permettra d'étendre, 
dans l'intérêt d'une foule de malades, actuellement abandonnés 
sans espoir de guérison, le domaine et l’action de la myélora- 


a 


diothérapie ! 
Discussion 


M. Favre (Lamalou). — La radiothérapie ou la radiumthé- 
rapie n’auront d’action sur la syringomyélie que pour autant 
que la lésion primitive soit un gliome. Elles pourront arrêter 
l’évolution de celui-ci et ainsi amener de l'amélioration de cer- 
tains symptômes, mais n'auront aucune action sur l'affection 3 
certaines parties de la moelle sont détruites. 


M. Breavsarp (Paris) a traité, il y a cing ans, un syriugo- 
myélique et l’a guéri. La guérison s’est maintenue jusqu'à ce 
Jour. 


M. LAQUERRIÈRE. — Au point de vue des accidents traitables, 
il faut faire une distinction; quand les troubles dépendent d’une 
lésion de la moelle, il n’y a rien à faire; quand l’électro-diag- 
nostic donne la réaction de dégénérescence, il n’y a rien à espé- 
rer; quand les réactions sont à peu près normales, on obtient 
des améliorations. 


M. Dunaix (Lille). — Sur un cas de tabès grave traité par 
les agents physiques et notamment par la radiothérapie. 

Parmi les affections chroniques qui sollicitent d’une manière 
répétée l’intervention du médecin, il n’en est peut être pas une 
qui lui suscite autant de difficultés que l’ataxie locomotrice.Tant 
que le malade peut encore aller et venir, et se livrer, au moins 
par intermittences, à ses occupations habituelles, notre rôle se 
borne le plus souvent à calmer les crises douloureuses, à sur- 
veiller le traitement spécifique, — trop souvent inefficace, -- 
et à diriger le malade dans ses exercices de rééducation. Mais 
si l'affection progresse, surtout si le malheureux, à qui ses jam- 


bes refusent tout service, se voit confiné au lit, l intervention du 


— 270 — 


médecin sera réclamée d'autant plus souvent que les complica- 
tions se multiplieront, et que les efforts de la thérapeutique or- 
dinaire seront inutiles. Dans la plupart des cas, le malade déses- 
péré, ne trouvaut uulle part le soulagement qu'il réclame à 
grands cris, se livrera à la morphine, et le terrible poison achè- 
vera l’œuvre commencée par la maladie... 

C'est dans le but de signaler, — ou de rappeler, plutôt, — à 
nos confrères les services que peut rendre, en pareil cas, la phy- 
siothérapie que nous publions l’observation suivante. Qu'on 
veuille bien remarquer que nous nous gardons actuellement 
d'émettre une opinion hâtive sur l'efficacité de la radiothérapie 
dans le traitement de cette affection, quelque intéressant que 
puisse paraître son rôle dans le cas actuel : nous rapportons sim- 
plemeut les faits; l’avenir et l’expérience, espérons-le, nous per- 
mettront plus tard de conclure. 

Daus le courant du mois de mai 1909, un de nos confrères 
nous priait d'aller voir avec lui un membre de sa famille atteint 
d’ataxie locomotrice, et qui, nous disait-il, était dans un état 
de cachexie déjà avancée. 

L’affection a suivi l’évolution classique : elle a débuté insi- 
dieusement par de l’agitation nerveuse et quelques troubles vé- 
sicaux, puis sont survenues les douleurs fulgurantes, les crises 
gastriques, intestinales, vésicales, laryngées... Pendant ce temps, 
les symptômes moteurs progressaient de leur côté, et malgré les 
différents traitements institués, une saison à Lamalou, des exer- 
cices de rééducation suivis avec la plus grande énergie, l’impo- 
tence est devenue absolue, et, au mois de mars 1908, le malade 
gardait définitivement le lit. Signalons en passant qu'il a pré- 
senté à diverses reprises de la cystite qui fut traitée par des la- 
vages de vessie. 

Lorsque nous sommes amené à le voir pour la première fois, 
son état est le suivant : amaigrissement extrême, perte complète 
de l'appétit, constipation opiniâtre, qui force le malheureux : 
faire lui-même chaque jour l’extraction manuelle de ses scy- 
bales, incontinence absolue de l’urine, douleurs incessantes dans 


les régions de l’estomac et de l’intestin, ainsi que dans les 


— 971 — 


membres inférieurs, malgré l’absorption, en injections hypoder- 
miques, de 8 à 10 centigrammes de morphine par jour. La 
sensibilité suus toutes ses formes est complètement abolie dans 
toute la partie inférieure du corps; du côté des jambes, l’ataxie 
est absolue, et l’atrophie musculaire, éonsidérable. Seule, l'ac- 
tivité intellectuelle est demeurée intacte, et le malade a tou- 
jours pu, de son lit, diriger dans ses grandes lignes l’industrie 
importante à la tête de laquelle il se trouve : il est d’ailleurs 
d’une intelligence remarquable, et d’une énergie peu commune. 
Par suite, il se rend parfaitement compte de sa situation, et ce 
que l’on nous demande, étant donné l'insucees de tous les trai- 
tements essayés, c’est surtout d’essayer de l'arracher au déses- 
poir qui le gagne, en un mot « de faire quelque chose », ne se- 
rait-ce que pour lui donner l'illusion qu’il y a encore quelque 
chose à faire. 

Devant un tableau clinique aussi sombre, nous croyons devoir 
nous contenter provisoirement d’un traitement symptomatique, 
destiné à atténuer, si possible, les deux grandes préoccupations 
du malade : douleurs et constipation. Nous proposons donc des 
séances quotidiennes de courant continu lombo-abdominal, qui 
sont facilement acceptées par le patient. Malheureusement, 
l’amaigrissement extrême, d’une part, l’état dystrophique de ia 
peau, d’autre part, nous donnent, au début, bien des déboires; 
bientôt heureusement, grâce à des plaques très souples que nou: 
faisons fabriquer à l’aide de feuilles de papier d’étain super- 
posées, nous parvenons à faire passer, sans escarres, des inten- 
sités de 40 à 50 milliampères. 

Vers le mois de juillet, les crises gastriques et intestinales 
commencent à diminuer d’intensité, la constipation se laisse 
vaincre plus facilement par des laxatifs légers (grains de Vals, 
magnésie, etc.) l'appétit augmente un peu et, par suite, l’état 
général du malade redevient meilleur. Une légère rechute se 
produit au mois d'octobre, mais ne dure guère; de sorte qu’en 
décembre 1909, se sentant lui-même beaucoup mieux, M. X..., 
nous demande de tenter sur lui un traitement plus énergique qui 
lui permette de reprendre l'usage de ses jambes. 


Nous nous décidons alors à essayer de la radiothérapie, la 
première séance eut lieu le 24 décembre 1909, et fut suivie de 
vingt et ‘une autres pratiquées, à quiuze jours d'intervalle en- 
viron, dans le courant de l'année 1910. Au cours de chaque 
séance, nous lrradions obliquement, suivant la technique cou- 
rante, à travers une fenêtre de 10 x 4 centimètres pratiquée dans 
une feuille de plomb, un ou plusieurs segments de la moelle, de 
façon à faire absorber à celle-ci, dans toute sa portion dorsale et 
lombaire, y compris la queue de cheval, 3H environ toutes les 
deux séances. La réaction n’a jamais dépassé une pigmentation 
assez intense. Nous faisons remarquer en passant que quelques 
applications faites, entre temps, loco dolenti, pour calmer des 
douleurs gastriques ou thoraciques, n’ont jamais donné de ré- 
sultat très net. 

Le premier résultat obtenu fut, dès la quatrième séance, une 
disparition progressive, et presque complète, des douleurs, ce 
ce qui nous permit de soustraire peu à peu notre malade à 
l'influence de la morphine en diminuant insensiblement le titre 
de la solution. Dans le courant de juin, on s'aperçoit, pur ha- 
sard, que la sensibilité thermique reparait dans les cuisses : le 
malade, en effet, s'était rendu compte qu’un peu du liquide de 
son injection hypodermique coulait sur sa jambe et lui donnait 
une impression de froid. Nous l’examinons quelques jours 
après, et nous remarquons que la piqûre est perçue dans toute 
l'étendue des membres inférieurs, moins vivement cependant au 
niveau des extrémités; la sensibilité tactile et thermique est 
également revenue, d’une manière assez imparfaite, dans les 
cuisses et la partie supérieure des deux jambes. La sensibilité 
profonde elle-même semble reparaitre, au moins confusément : 
le malade a perdu complètement la sensation d’homme-tronce 
qui lui était si pénible, et qui l’empêchait de se tenir dans un 
fauteuil sans l’appui continuel des bras. En même temps, l'état 
général s’est très amélioré, la constipation a disparu, les nuits 
sont bonnes d’une façon générale, et les douleurs n’apparaissent 
plus que par intermittences; le malade est moins amaigri, et les 


masses musculaires des membres inférieurs en particulier ont 


— 273 -— 


notablement augmenté de volume. Nous lui conseillons done 
quelques exercices de rééducation des mouvements des jambes 
qu’il pratique, assis ou couché, et nous y adjoignons, dans le 
dans le courant de septembre, des séances de courant galvani- 
que, continu avec quelques interruptions, sur les membres infé- 
rieurs, ainsi que sur les adducteurs et sur le périné. Notre but 
était, en ce qui concerne ces dernières prescriptions, d'essayer 
de réveiller, s’il était possible, les contractions de la vessie et de 
son sphincter, sans recourir aux applications électriques intra- 
uréthrales, toujours difficilement aseptiques, et que nous n’au- 
rions pas osé tenter ici, en raison des antécédents urinaires du 
sujet. 

De fait, l’incontinence d’urine est bientôt moins complète, 
en quelque sorte : le malade ne ressent pas, il est vrai, le besoin 
d’uriner, et l’émission ne s’accompagne ordinairement d’aucune 
sensation, mais st l’on prend la précaution de le mettre réguliè- 
rement toutes les deux heures, par exemple, sur la chaise percée, 
il urine à ce moment en jet, et peut ainsi se passer d'urinal pen- 
dant des journées entiéres. A cette époque, la morphine est com- 
plètement supprimée, à la demande du patient qui reconnait 
lui-même n’en avoir plus besoin. 

Vers la fin du mois d'octobre, nous essayons de le faire lever . 
nos essais sont couronnés d’un certain succès, et, progressive- 
ment, notre ataxique qui depuis trente mois n’avait pas quitté 
le lit ou la chaise-longue, parvient à se tenir debout entre des 
barres parallèles, d'abord avec l’appui de son entourage, puis 
avec l’aide des mains, enfin sans aucun soutien; il peut bientôt 
faire quelques pas, et tout semble aller pour le mieux... quand, 
dans les premiers jours de janvier 1911, une grippe, qui atteint 
plusieurs’ personnes de sa famille, vient à son tour le frapper : 
brusquement, l’infection urinaire se réveille, et, malgré tous les 
soins, une pyélo-néphrite se déclare, qui emporte le malade 
dans le courant du mois de février. 

Nous l’avons dit en commençant, nous nous garderons de vou- 
loir tirer ici une conclusion au sujet du rôle des rayons X dans 


Je traitement du tabès; il nous a cependant paru intéressant de 


— 274 — 


signaler ce cas d’un malade, dans Ja famille duquel on compte 
plusieurs médecins, et pour lequel, par conséquent, on avait 
employé, aussi consciencieusement que possible, les diverses 
thérapeutrques usitées en pareil cas. La où toutes avaient 
échoué, la physiothérapie nous a donné les résultats les plus 
encourageants ; et, pour notre part, nous avons la conviction que, 
sans affection intercurrente dont il a été victime, notre sujet 
serait arrivé à une amélioration plus sensible encore, peut-être 
même à une vie relativement, — tres relativement, — active. 

Et quand même les agents physiques ne pourraient, en pa- 
reille circonstance, que soulager nos malades, leur innocuité ab- 
solue, — mieux que cela, leur rôle bienfaisant sur la nutrition, 
—- leur confèrent, à notre sens, une supériorité écrasante sur 
la morphine et ses succédanés, auxquels ils étaient jusqu'ici 
voués sans espoir de guérison. 


M. CHÉRON (Paris). — De la radiumthérapie des Bim? 
utérins. 
Nous pensons qu’il est préfére ble de ne pas envisager, dans 


cette étude, le traitement par in radiumthérapie de tons les 
fhromes utérins. | 


Neus savons que, par les ra:ons X, on peut agir sur les gros 
fibromes abdominaux et, dans certains cas, obtenir des régres- 
sions tout à fait importantes. 

Bien que, par le radium, nous ayons obtenu des résultats très 
intéressants que nous avons relatés dans des publications pré- 
cédentes, il nous semble naturel de limiter l’action du radium 
aux fibromes pelviens et aux petits fibromes pelvi-abdominaux 
et principalement à ceux qui par leur éloignement de la paroi 
abdominale,sont difficilement accessibles à l’action des rayons X. 
La thérapeutique des petits fibromes pelvi-abdowinaux par la 
radiumthérapie, nous semble, au contraire, constituer un traite- 
ment de grand avenir à cause de la fréquence habituelle des ré- 
sultats obtenus jusqu'ici, tant au point de vue de l'hémostase 
définitive des fibromes, méme les plus hémorragiques, que de 
l’action obtenue sur la régression fibromateuse, 


— 275 — 


C’est ce qui nous semble ressortir des différentes études que 
nous avons pu faire sur ce sujet depuis déjà plusieurs années. 
La persistance -des résultats obtenus depuis cette époque nous 
permet de pouvoir dire que la radiumthérapie des fibromes uté- 
rins ne constitue pas un moyen auquel on doit recourir d'une 
manière exceptionnelle, mais doit bien constituer une méthode 
de traitement auquel on doit avoir recours fréquemment à cause 
de sa précision, de sa simplicité d'exécution et de son inno- 
cuité. 

Avant nous, MM. Oudin et Verchère avaient signalé, dans 
des travaux très intéressants exposés à l’Académie des Sciences, 
l’action hémostatique obtenue par une technique toute différente 
de la nôtre. Dominici a insisté sur l’hémostase obtenue après 
les applications radifères dans les cancers de l’utérus. 

Quand on veut agir sur un fibrome en exerçant sur lui l’action 
du radium, il faut s’efforcer d'obtenir avant tout une ménopause 
précoce, En faisant ainsi, on obtiendra dans la suite une régres- 
sion du fibrome. Nous sommes arrivés à cette conception, en 
nous basant sur les constatations bien classiques de l’évolution 
fibromateuse chez les ménopausées. En effet, la ménopause spon- 
tanée, guérissant en général très fréquemment un grand nombre 
de fibromes, on pouvait penser qu’il en serait de même si on 
arrivait à amener un arrêt définitif des règles : c’est ce que 
nous nous sommes efforcés de faire, et nous avons réussi dans 
un très grand nombre de cas. 

Le traitement comprendra deux phases : 

1° Phase de constitution de la ménopause précoce; 

2° Phase du traitement consécutif à l’établissement de cette 
ménopause provoquée. 

Cette partie du traitement est souvent inutile et doit être ré- 
servée aux fibromes qui grandissent malgré l’arrèt définitif des 
règles. 

Etant donné les variétés anatomiques des fibromes utérins, 11 
nous est impossible de faire ici une étude d’ensemble de la tech- 
nique suivie. 

Nous nous proposons d'examiner, tour à tour, la technique 


— 276 — 


employée dans la forme la plus habituelle des fibrames et d’étu- 
dier ensuite les formes les plus rares. 


Nous présentons comme type de notre description : le fibrome 
interstitiel de petit volume, c'est-à-dire rappelant le volume 
d’un utérus gravide de trois mois environ, chez des femmes qui 
n'ont pas dépassé l’âge où s'établit la ménopause. De plus, 
l’utérus fibromateux est considéré comme ayant une antéversion 
normale. 

Pour traiter ces cas, l’appareil que nous emplovons est l’ap- 
pareil cylindrique que Dominici avait fait établir pour appli- 
quer dans l’épaisseur même des néoplasmes. C’est un tube à 
rayonnement ultra-pénétrant, c’est-à-dire ne permettant que le 
passage des B durs et des y, grâce à une filtration à travers 
9/10 ™/ d'argent. Le sel employé est le sulfate de radium, il est 
directement contenu dans le tube sans interposition d’aucun au- 
tre tube de verre. Le tube est revétu de tarlatane comme pour les 
applications vaginales dans le traitement des salpingites. I] est 
introduit dans la cavité cervicale et ne doit guère dépasser par 
son extrémité supérieure la région de l’isthme. 

On peut se contenter de faire des applications uniquement 
cervico-utérines. Nous verrons que leur action thérapeutique est 
habituellement suffisante. On peut recourir également à des 
applications dans le corps de l’organe, surtout dans les cas où 
le tube ne peut être maintenu dans le col. 

On peut mieux surveiller la réaction produite par le radium 
dans une application cervico-utérine que dans une application 
plus profonde. 

Dans la première, l’inflammation du canal cervical peut se 
propager au museau de tanche et étre facilement visible. Dans 
la seconde, il faut se fier à des signes plus indirects, tels que 
l'abondance de l’écoulement sanguin ou séreux. 

Il y a donc intérêt, toutes les fois que cela est possible, à se 
contenter de l’application cervicale qui a l’avantage de néces- 
siter aucune manœuvre de dilatation, celle-ci n’étant pas tou- 
jours sans danger dans un utérus longtemps hémorragique et 
facile à infecter. 


_ Le pansement ainsi constitué et mis en place peut rester un 
temps qui varie depuis six heures jusqu’à vingt-quatre heures. 

La durée varie suivant la dose employée, suivant le volume 
de l’utérus et l’effet que l’on veut obtenir. 


Pour obtenir une hémostase rapide dans un utérus rappelant 
le volume indiqué au début de ce chapitre, 0 gr. 05 de sulfate 
de radium pur laissés en place six à huit heures et replacés une 
dizaine de fois à des intervalles de deux ou trois jours, suffisent 
en général. L’on peut faire sans inconvénient la première séance 
de vingt-quatre heures. 

Au rayonnement cervico-utérin, on peut ajouter l’action d’ap- 
pareils plats placés sur la paroi abdominale. Ces derniers sont 
représentés par les appareils contenant de 0 gr. 05 à 0 gr. 10 de 
radium dont les rayons traversent un filtre de deux millimètres 
de plomb. Les applications abdominales ne sont pas indispen- 
sables, car nous avons obtenu des hémostases définitives et le 
retrait consécutif des fibromes sans leur concours. 

Envisageons maintenant la radiumthérapie dans les autres 
variétés de fibromes. 


a) Fibromes interstitiels en rétrorersion. — Ici, Vapplica- 
tion de radium doit être plus profonde, et le tube doit être placé 
dans la zone cervico-utérine de l’utérus dont on a corrigé, pour 
un certain temps, la situation vicieuse. 

I] vaut mieux ne pas dépasser 0 gr. 05 de radium et faire des 


séances de six à huit heures seulement. 


b) Fibromes sous-péritonéau.r. — Doit-on appliquer le panse- 
ment dans la cavité cervicale de l'utérus ou faire un pansement 
vaginal en rapport avec le fibrome quand il est aisément acces- 
sible ? 

Nous préférons de beaucoup que le pansement radifère soit 
intra-cervical, l’hémostase n’ayant pas été toujours ralisée par 
le rayonnement agissant directement sur le fibrome. Néanmoins, 


il est indispensable d’agir, en outre, sur le fibrome lui-même. 


d) Fibromes avec sclérose du col. — Dans ces cas, on ne peut 


songer à introduire le tube dans un col absolument sclérosé, 


— 278 — 


comme cela se voit chez certaines femmes qui ont dépassé l’âge 
de la ménopause. 

Il faut agir par deux voies comme précédemment, c’est-à-dire 
par des applications abdominales à l’aide d'appareils plats, de 
0 gr. 05 en moyenne, filtrant à travers une épaisseur de 2 milli- 
mètres de plomb. Ces appareils doivent être revêtus de tarlatane 
pour arrêter le rayonnement secondaire. 

Outre ces appareils, il faut appliquer un pansement vaginal 
constitué par une assez forte quantité de radium; 0 gr. 10 à 
0 gr. 15 ne sont pas exagérés, ils doivent être laissés en place 
douze heures au plus et les séances doivent être répétées plu- 
sieurs fois en les espacant suffisamment pour éviter toute ra- 
diumdermite. 


e) Fibromes compliqués par la présence de métrites cervicales 
aiguës ou inflammation annecielle. — Dans ce cas, on ne peut 
pas traiter le fibrome immédiatement sans avoir fait disparaître 
l'inflammation du côté de l'utérus ou des annexes par un trai- 
tement préparatoire. Si cela n’était possible, 1l serait préférable 
de renoncer à ce mode de traitement. 

Quand on aura obtenu l'arrêt définitif des règles et des hé- 
morragies, le traitement ne pourra être considéré comme ter- 
miné, car il existe toujours une tumeur fibreuse dont le volume 
reste sensiblement le même. À ce moment, il y a lieu de distin- 
guer deux cas, la conduite à tenir variant selon qu’on obtiendra, 
soit la ménopause précoce et l’arrêt des hémorragies, soit un 
effet négatif. Dans ce dernier cas, à moins d’une indication toute 
spéciale, le traitement doit être arrêté et il y a intérêt à pren- 
dre un autre parti et en particulier de faire l’ablation de la 
tumeur. 

Si on a pu obtenir l’arrêt de la menstruation ou des hémor- 
ragies, la technique variera encore suivant ce qui sera observé 
du côté de l’évolution fibromateuse. Deux éventualités sont pos- 


sibles : 
1° Le fibrome subit une évolution progressivement régressive ; 


2° Le fibrome reste stationnaire ou le fibrome augmente, 


— 279 — 


1° Le fibrome diminue progressivement, c’est ce qui s’ob- 
serve habituellement. Ici toute reprise de traitement radiumthé- 
rapique devient inutile, la guérison se poursuit d'une manière 
naturelle et il n’y a plus rien à rechercher. 

2° Le fibrome reste stationnaire ou le fibrome augmente. Ze 
sont des cas relativement rares et concernant principalement les 
fibromes sous-péritonéaux. Chez ces malades nous nous sommes 
généralement bien trouvés d’une reprise de traitement radium- 
thérapique et sous l’influence du rayonnement ultra-pénétrant 
du radium, on obtient une décongestion très importante, et en 
répétant les séances de temps en temps, soit tous les mois, soit 
tous les deux mois, on aide fréquemment à la régression fibro- 
niateuse ou on s’oppose au développement de la tumeur. 

Le radium peut-il faciliter les interventions chirurgicales 
faites sur les fibromes utérins et y a-t-il lieu de songer à faire 
dans certains cas des applications préalables de rayons y? Nous 
devons avouer ici que la radiumehirurgie est moins intéressante 
que dans d’autres affections gynécologiques, telles que dans les 
salpingites et surtout dans les néoplasmes utérins. Pourtant il 
y a quelques cas où le concours du chirurgien et du radiumtheé- 
rapeute peut être utile; ce sont les cas où il existe des inflamma- 
tions surajoutées qui rendent le fibrome difficile à enlever ou 
aggraveraient le pronostic opératoire; dans ces cas, le radium 
peut offrir un concours précieux en faisant disparaître ces acci- 
dents inflammatoires et facilite par conséquent l'acte chirurgi- 
cal consécutif. 

Une méthode médicale de traitement doit, avant tout, être 
exempte de danger. On ne pardonne qu'à la chirurgie des ris- 
ques et des échecs graves, car elle a l’avantage d'enlever d'une 
manière définitive, la lésion qu le médecin ne peut, en général, 
que lentement modifier. 

Pour être digne d’être conservée dans les méthodes thérapeu- 
tiques à employer, il faut donc que l’application radifère soit 
absolument sans danger, surtout si on se rappelle que la tech- 
nique de l’ablation des fibromes s’est singulièrement améliorée 


depuis ces derniers temps, 


— 280 — 


Nous pouvons affirmer qu’en suivant la technique que nous 
avons employée, on ne provoquera aucune irritation des régions 
vagino-abdominale et qu’il n’en résultera que des avantages 
pour les malades. 

Mais il y aura-t-il à craindre des complications par suite d’er-. 
reurs de technique ? 

I] est important de préciser ces points pour éviter à ceux qui 
appliqueront notre méthode les inconvénients des premiers es- 
sais. D'abord l'appareil laissé en contact des parties molles peut 
déterminer dans les jours qui suivent l’application une radium- 
dermite. Cet accident peut être facilement évité, si on a soim de 
filtrer suffisamment par de la tarlatane pour arrêter le rayonne- 
ment secondaire. La mise en place des appareils posés à nu dans 
les tissus est sans danger quand le tube est mis dans des tissus 
malades comme, par exemple, dans les masses néoplasiques. 
Dans les fibromes, la chose n’est pas applicable, puisque le 
tube est au contact d’une muqueuse souvent saine. 

Il y a encore un danger plus important à signaler; il résulte 
de la filtration insuffisante du rayonnement et de la conserva- 
tion des B mous ou peu durs dans le faisceau radifère. C’est ce 
qui arrive quand on n’a pas filtré avec un métal dense, comme, 
par exemple, l'aluminium qui constitue un filtrage très impar- 
fait, ou encore, quand le métal dense n’a pas d’épaisseur déter- 
minée; 9/10 de millimètre d'argent peut être comme le chiffre 
minimum pour avoir une filtration satisfaisante, quand le pan- 
sement est en rapport avec les muqueuses utérines ou vaginales. 
Quand le pansement est cutané, il faut 2 millimetres environ. 

Il y a deux variétés de radiumdermite, suivant qu’elles sont 
intra-uterine ou vaginale. Il est souvent possible de déceler la 
première, d’après la constatation de certains symptômes observés 
chez les malades; tels que la persistance d’écoulements sanguins 
ou séreux, la forte congestion du col au niveau du museau de 
tanche. Nous avons remarqué la radiumdermite vaginale seule- 
ment après l'emploi de fortes doses (0 gr. 10 à 0 gr. 15 placés 
de 12 à 24 heures). La radiumdermite vaginale a toujours été 


peu douloureuse et rapidement guérie. 


— $8! — 


La radiumdermite n’est pas seule à éviter. Dans les applica- 
tious faites au début avec une longueur et une intensité que nous 
jugeous actuellement comme excessives, nous avons pu détermi- 
ner un tres faible degré de réaction pérituncale. Cette dernière 
est, du reste, bien différente suivant qu'il s'agit d'un néoplasme 
utérin ou d’un fibrome. Pour déterminer une action péritonéale 
chez une néoplasique, il faut une dose beaucoup plus forte que 
chez une fibromateuse. 

Il est, du reste, facile de l'éviter dans le premier cas comme 
dans le second. 

Il faut, en ce qui concerne le traitement des fibromes, se fier 
aux phénomènes de réaction observés pendant le cours du traite- 
ment. En procédant comme nous l'avons indiqué, ils sout pres- 
que nuls et se réduisent à quelques écoulements séro-sanguino 
lents un peu prolongés de 10 à 15 jours environ, qui disparais- 
sent, du reste, aisément. 

Pour apprécier les résultats clinsues obtenus daus la radium- 
thérapie, il est utile d'examiner tour à tour les modifications 
apportées dans les principaux symptômes, c'est pourquoi nous 
examinerons successivement la valeur hémostatique du radium, 
l'influence exercée sur les écoulements séreux, sur les phénc- 
mènes douloureux, sur l’état général et enfin sur les modifica- 


tions de la tumeur. 


1° Valeur hémostatique du radium. — Dans les fibromes de 
faible volume, l’hémostase se fait aisément; les accidents sont 
complètement arrétés après deux mois environ, et cela quelle 
que soit l’abondance de l'hémorragie. 

Dans nos observations, nous avons traité des malades ayant 
été curettées à plusieurs reprises sans succes, et ayant des mé- 
norragies durant jusqu’à vingt jours par mois. Elles ont toutes 
été guéries, très rapidement de leurs accidents hémorragiques. 

Il est intéressant d'entrer dans le détail des modifications hé- 
morragiques et de voir l'influence que le radium exerce sur 


elles. 


Pendant le premier mois du traitement, les règles reviennent 


— 282 — 


habituellement, mais très souvent avec un certain retard; elles 
sont peu abondantes et durent quelquefois assez longtemps; 
parfois elles consistent dans un écoulement insignifiant, se cou- 
tinuent pendant dix à vingt jours. Ensuite, suivant l'intensité 
avec laquelle le traitement a été conduit, la menstruation qui 
survient à nouveau présente des caractères variés; c’est soit un 
écoulement très peu abondant durant un ou deux jours, soit uu 
retard d’un mois ou d’un mois et demi, ou bien encore l'arrèt 
définitif des règles. 

Duus les cus où les applications ont été faites avec une cer- 
taine Intensité, les malades ont eu des écoulements très insignt- 
fiant ayaut duré presque un mois. Après cette période, elles en- 
trent habituellement dans une phase caractérisée par l'absence 
complete d'écoulement et de règles. | 

En somme, il n'y a rien de bien fixe dans la marche de ces 
accidents vers la guérison. I] faut savoir, que dans certains cas, 
il est nécessaire de faire des applications tous Jes deux mois pour 
continuer l'hémostase utérine, mais tres souvent on obtient plus 
vite la constitution d'une ménopause précoce; l’arrét des règles 
est alors définitif, ou nous semble tel puisque quelques-unes de 
hos observations remontent déjà à plus de deux aus. (Bien en- 
tendu, les séances de radium n’ont pas été reprises depuis.) 

Néanmoins, on peut quelyuefois arrêter l'abondance de l'écou- 
lement sanguin sans pourtant arrêter définitivement les règles. 
Ce résultat pourra être recherché, si l'on est en présence de ma- 
lades congestives chez lesquelles on n’est pas pressé d’instituer 
une ménopause précoce, Mais on n'obtient pas une hémostase 
aussi définitive et parfois les hémorragies ont reparu. 

Les fibromes, chez les femmes qui ont dépassé la période de la 
ménopause et qui présentent un col absolument oblitéré, sont 
d'un traitement plus difficile, Pourtant avec les artifices de tech- 
nique précédemment décrits, on obtient des résultats définitifs. 
Les écoulements séreux sout, en général, supprimés et subissent 


la même influence que les hémorragies. 


2° Modifications des phénomènes douloureur. — Le fibrome 


am 283 — 


apporte habituellement plus de gène que de vraie douleur. Mais 
au moment des règles, il existe pourtant des crises de dysménor- 
rhée qui sont parfois d'une bien forte intensité, d'où la nécessite 
d'étudier ces phénomènes pendant la menstruation et en dehors 


d'elle. 


1° Znfluence sur lu dysménorrhée. — La dysmeénorrhée est 
gcnéralement calhmée et l'écoulement sanguin revient souvent 
d’une manitre iudolure, mais il faut savoir que ce soulagement 
n'est parfois que passager et pour débarrasser définitivement les 
malades de ces crises dysméuorrhéiques, il est indispensable de 
provoquer la ménopause. 

2° Influence sur les douleurs intermenstruelles. — Si on fait 
exception pour les douleurs de certaines névropathes, les dou- 
leurs qui accompagnent l'affection fibromateuse sout tres va- 
rites, tautôt réduites à de simples troubles de pesanteur, tantôt 
plus violentes, surtout s’il existe des phénomènes de compres- 
sion. Habituellement, les malades sont soulagées fort vite et ıl 
ne faut pas attendre la régression du fibrome pour obtenir la 
disparition de ces symptômes. Ceci tient a l’effet décongestif 
exercé sur le tissu utérin et fibreux par le radium. La rapidité 
de cette modification vasculaire explique comment nous avons 
pu parfois supprimer très vite des phénomènes douloureux chez 
des femmes qui présentaient des utérus exerçant sur les organes 
pelviens un début de compression. Cela permet d'attendre la 
régression du fibrome qui, comme nous le verrons plus loin, est 
toujours tardive. 


3° Modifications de l'état général. — Quand le traitement a 
été appliqué à des hemorragiques, l’état général se modifie tres 
vite, et les malades reprennent rapidement une vitalité qu’elles 
he connaissaient plus depuis longtemps. Ce qu'il y a également 
d’intéressant à constater, Gest que presque toutes nos malades 
ne sont guère gênées par la constitution de Ja ménopause pré- 
coce. Il est possible que la conservation de la sécrétion interne 
de l’ovaire ait une heureuse influence et soit, pour une certaine 


part, dans l’explication de ces phénomènes. 


— 984 — 


4 Influence sur l'évolution fibromateuse. — En nous basant 
sur les signes fournis par le toucher bimanuel, par certaines 
mensurations externes du corps utérin, mais surtout par des 
mensurations de cavités utérines relevées par l’hystérométrie, 
nous avons pu nous convaincre rapidement que la régression 
fibromateuse suivait l’instauration de la ménopause précoce. 

Chez les 36 malades chez lesquelles les mensurations out pu 
étre suivies avec une certaine assiduité, nous pouvons conclure 
que la régression fibromateuse est habituellement un phénn- 
mène tardif qui commence nettement plusieurs mois après la 
ménopause provoquée; qu’elle semble peu marquée chez des 
femmes qui ont gardé l’écoulement menstruel; enfin que la di- 
minution fibromateuse semble se faire plus rapidement chez des 
malades qui ont des fibromes interstitiels. 

Pour expliquer la cause de la diminution observée du côté 
des fibromes à la suite de la radiumthérapie, on peut invoquer, 
soit l’action directe des rayons y et B sur le tissu propre du fi- 
brome, soit encore une action vasculaire ou encore une action 
ovarienne, Voyons s’il est possible de déterminer le rôle que peut 
jouer dans la régression fibromateuse chacun de ces tissus (tis- 
sus fibreux, tissu vasculaire et tissu ovarien) puisque tous 
les trois laissent passer et retiennent une grande quantité de 
rayonnement. Pour cela, nous nous baserons surtout sur lexu- 


men de constatations cliniques. 


1° Action sur le tissu fibreur. — D'après les résultats relevés 
apres la radiumthérapie, on voit que Varrét des règles ou de 
l’écoulement sanguin est souvent le phénomène observé primi- 
tivement. Nous avons déjà dit que la diminution des fibromes 
quand elle survient est généralement plus tardive et postérieure 
à la modification menstruelle : i] semble done par l'analyse des 
seuls faits cliniques que l’action exercée sur le tissu fibreux soit 
plutôt indirecte. Nous savons, en effet, que ‘orsqu’un tissu est 
sensible au rayonnement du radium, sa régression commence 
assez rapidement dans un laps de temps qui varie depuis huit 


à quinze jours en moyenne;.la durée de cette régression peut 


— 285 — 


quelquefois être assez prolongée, mais son début suit assez ra- 
pidement l’application radifère. Que se passe-t-il quand on sou- 
met au rayonnment du radium un fibrome utérin (rayonnement 
ultra-pénétrant de Dominici) soit par application abdominale, 
soit par application intra-utérine? Le fibrome, en réalité, ne 
diminue pas dans les jours qui suivent et nous en sommes en- 
core à trouver un seul cas où la régression précoce a été assez 
sensible pour être constatée. Nous avons, en effet, remarqué chez 
des malades traitées une sorte de bien-être, de diminution dans 
les phénomènes de pesanteur suivant souvent assez rapidement 
l’application de radium. Au toucher également, il semblait qu’il 
y ait une petite réduction de la masse, mais ceci n’est que l'effet 
d’une très forte décongestion de l’utérus et de la tumeur. C’est 
ainsi que chez certaines fibromateuses ménopausées, ne perdant 
donc pas de sang et présentant une grosse tumeur obdominale, 
nous avons pu parfois provoquer un petit écoulement sanguin 
apres chaque application en même temps ‘qu’une très petite di- 
minution du volume du ventre. Ces phénomènes de décongestion 
n'étaient pas wcompagnés de régression du fibrome et, par con- 
séquent, il n’y avait pas une action directe exercée par le rayon- 
nement sur le tissu fibreux. Ceci est tout à fait conforme avec 
ce que lor. sait sur les réactions biologiques de la cellule sous 
(action du radium. La cellule fibreuse appartient à un type trop 
différencié pour étre influencée favorablement et rapidement par 
les rayons ultra-pénétrants du radium. Néanmoins, il est tres 
difficile d’affirmer que l’énergie emmagasinée par la cellule 
fibromateuse sous l’influence du radium, ne se traduira pas quel- 
quefois par une tendance à la régression ou par une diminution 
dans sa vitalité surtout, s’il s’agit d’éléments jeunes d’un fi- 
brome à évolution rapide. 


2° Action ovarienne. — On sait combien les éléments des 
glandes sexuelles sont facilement détruites par les rayons X; 
aussi pouvait-on penser qu’il serait dangereux pour les éléments 
propres de l’ovaire de recevoir des rayons de radium malgré la 
filtration à travers une assez forte épaisseur de métal dense. Il 


n’en est rien et nous avons démontré, dès nos premières publi- 


~~ 9x6 — 


cations sur nos recherches de radiumthérapie des salpino-ova- 
rites (1) que l’ovaire fonctionnait fort bien après avoir absorbé 
le rayonnement dégagé par de grandes quantités de radium 
(10 à 15 centigrammes de sulfate de radium pur pendant vingt- 
quatre heures ou quarante-huit heures environ). Nous pouvions 
aussi obtenir la régression des salpingo-ovarites sans obtenir: 
l'arrêt définitif des règles, ni sans modifier en rien la sécrétion 
interne de l’ovaire. En effet, nos malades après n’avoir présenté 
qu’un arrêt temporaire dans la fonction menstruelle gardaient 
dans la suite une menstruation parfaitement normale et étaient 
susceptibles de devenir enceintes souvent assez rapidement uy res 
les applications de radium. Nous avons insisté sur la fréquence 
relative de ces grossesses survenant chez des femmes qui présen- 
taient des lésions bilatérales et où la radiumthérapie avait eté 
effectuée sur les deux annexes. Ceci démontre l’innocuité du 
rayonnement ultra-pénétrant vis-a-vis des éléments du follicule 
de Graaf et de l’ovule, par conséquent, l’absence de tuute in- 
fluence ovarienne sur l’évolution du fibrome après des applica- 


tions de radium. 


3° Action vasculaire. — C'est par elle que doit être »xpliquée 
principalement la régression du fibrome après le traitement par 
le radium. Les éléments vasculaires sont (on le sait actuellement 
aujourd’hui) très sensibles à l’action du radium; en on‘re, les 
méthodes thérapeutiques basées sur la diminution progressive 
de la vascularisation du fibrome ont, du reste, fait leurs preuves 
depuis longtemps. L'hydrastis et l’ergotine ont été des médica- 
ments longtemps et encore actuellement employés, et ils ont 
donné parfois des résultats encourageants, et Pon a cité des 
faits probants de régression fibromateuse après leur emploi pro- 
lougé. On se rappelle également la vogue des ligatures atro- 


phiantes prônées par Kustner. 


(1) De la valeur du traitement radiumthérapie des salpingo-ovarites. Congrès 
de Physiothérapie, mars 1910. 

Traitement des salpingo-ovarites et des exsudats periannexiels par le Radium, 
Mai 1909. 


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Tous ces moyens agissent sur l’evolution fibromateuse en mo- 
difiant la vascularisation de l'utérus et de la tumeur. 

Nous pensons que le radium agirait de méme et que la ré- 
gression fibromateuse relèverait avant tout d’une modification 
apportée dans la vascularisation de l’organe malade. 

Malgré les résultats tres brillants fournis par le radium dans 
ces cas, nous tenons à dire que la radiumthérapie ne guérit pas 
toutes les variétés de fibromes et qu’il existe un certain nombre 
de contre-indications à l'application de notre méthode de traite- 
ment. Ces contre-indications sout les suivantes 

a) Ce sont d’abord les cas où des femmes sont très anémiées 
par une tres forte hémorragie, et où il est impossible de songer 
à faire un traitement un peu plus long. L’hémostase devant étre 
réalisée rapidement en quelques heures, c’est par la chirurgie 
qu’elle doit être obtenue et ce serait perdre un temps bien utile 
que de faire l'essai d’une tentative thérapeutique. Il n’en est 
plus de même des hémorragies très abondantes sans anémie 
grave puisque nous avons obtenu l’hémostase de malades perdant 
d’une manière extrême et l’on peut dire que ces cas sont du 
ressort de notre technique. 


b) Nous pourrons citer encore les polypes fibreux, les fibromes 
donnant lieu à des compressions du côté des organes, et en par- 
ticulier celles si graves du côté des uretéres, de la torsion et de 
la suppuration des fibromes; des fibromes compliqués de salpin- 
gite qui ne disparaissent pas sous l’influence d’un traitement 
préparatoire et enfin des fibromes qui sont accompagnés de dégé- 
nérescence kystique des ovaires. 

c) Quand un fibrome augmente malgré les applications de ra- 
dium, il serait iuutile de persister à vouloir le traiter par cette 
thérapeutique, et il est préférable de ne pas attendre qu’il y ait 
des complications plus sérieuses pour en faire l’ablation. 

d) Le fibrome qui subit une dégénéresecnce maligne, ne doit 
pas être traité par le radium s’il reste opérable; ce ne serait que 
dans les cas où la dégénérescence néoplasique serait trop avancée 
pour permettre une ablation qu’il faudrait songer à la traiter par 
la radiumthérapie. 


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e) Eufin, il existe toute une série de malades chez lesquelles 
il y a iutérét à ne pas provoquer de ménopause précoce. Bien 
que, apres le radium, la sécrétion interne puisse persister, les 
troubles que peut apporter la suppression de l'écoulement men 
truel doivent faire préférer (si, bien entendu, l’état de la malade 
le permet) des traitements palliatifs tels que, par exemple, 
l’électrolyse ou les cures thermales appropriées. Ce sunt, en 
somme, des cas dans lesquels les malades souffrent moins de leur 
fibrome que de troubles de nutrition ou de troubles nerveux. 
Néanmoins, si la situation s’aggravait, malgré les moyens em- 
pluyés, on devrait recourir à l'emploi du radium ou à l'abla- 
tion. 

Ces contre-iudications exceptées, il y a grand intérêt à géné- 
raliser l'emploi de la radiumthérapie des fibromes utérins et à 
l'appliquer d’une manière précoce; au début de nos recherches, 
nous appliquious ce traitement presque uniquement, dans les cas 
sérieux, C'est-à-dire chez des femmes ayant d'abondantes hémor- 
ragies. Il] vaut mieux ue pas attendre des accidents accusés et 
puisque la radiumthérapie des fibromes utérins peut être réalisée 
d’une manière si facile et donner des résultats at importants, on 
devrait l’appliquer chez des femmes qui présentent des symp- 
tomes ménorragiques et une évolution fibreuse au debut. 

Autrefois, l’insuccès des méthodes médicales avait rendu 
uécessaire l'élargissement des indications opératoires. De la 
l’obligation pour le chirurgien d’opérer souvent de mauvais cas. 

Aujourd’hui, la radiumthérapie des fibromes permettra au 
chirurgien de n’enlever que les fibromes hémorragiques d'abla- 
tion aisée et peu risquée. Coufites au radiumthérapeute les ma- 
lades trop sérieusement atteintes ne risqueront plus de succom- 
ber aux accidents que créent fatalement soit un état anémique 
grave, suit des altérations des reins ou du cœur. C’est ainsi que 
les albuminuriques, les cardiaques inopérables pourront étre 
aussi soulagées ou guéries par un moyen thérapeutique actif. 

Dans ce cas, il faut traiter par le radium toutes les malades 
atteintes, quel que soit le volume de leur fibrome, puisqu'elles 


sont inopérables. 


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En terminant les questions des indications, nous ne saurions 
trop insister sur l'inutilité de perdre son temps à des opérations 
conservatrices, telles que le curettage. Un très grand nombre 
de nos malades avaient été curettées plusieurs fois et ce moyen 
n'avait été qu’un palliatif tout à fait transitoire, tandis que 
nous avons obtenu, au contraire, une hémostase définitive après 


quelques pansements radifères, 


MM. LAQUERRIÈRE et GUILLEMOT (Paris). — La radiothérapie 


dans le traitement du fibro-myome de l'utérus. (Résumé). 


L'application de la radiothérapie à la cure des fibromes est 
d'origine française. C’est Foveau de Courmelles qui, le premier, 
publia en 1904 (11 janvier), à l’Académie des sciences, quel- 
ques cas de fibro-myomes soumis avec succès à cette thérapeu- 
tique. | 

Ces observations furent confirmées par celles de Deutsch, com- 
muniquées vers la fin de la même année, et par celles d’Imbert, 
de Montpellier, relatées dans un article des Archives d'Elec- 
tricité Médicale de janv. 1905. 

A partir de ce moment, des statistiques favorables nous sort 
venues un peu de tous côtés; les expériences d’Halberstaedter 
établissant l’action atrophiante des rayons X sur l’ovaire des la- 
pines ,puis celles de Bergonié, Tribondeau et Récamier qui dé- 
montrent la fragilité des cellules de la lignée sexuelle, don- 
naient un nouvel appui à la méthode nouvelle. 

Foveau de Courmelles, avec des doses faibles et répétées de 
rayons filtrés, obtient la disparition des phénomènes douloureux, 
la diminution des hémorragies après parfois une augmentation 
passagère, la régression de la tumeur. Laquerrière communi- 
que, en 1905, à la Société d’Electrothérapie Je cas d’une fibro- 
mateuse de cinquante ans qui perd du sang depuis un an et dont 
l’hémorragie cède à huit séances de rayons X à doses assez fai- 
bles, il faisait remarquer que ce succes et les autres déjà cités 


ne devaient pas nous autoriser à abandonner d'emblée les pro- 


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cédés électriques pour les méthodes nouvelles. En novembre Je 
la même année, Kocher signale le cas d’une femme de trente- 
cinq ans, très améliorée par des séances fortes et répétées. 

Puis, les publications d'observations et statistiques se font si 
nombreuses, qu’il est impossible de les analyser ici, ce sont celles 
de Lengfellner et Gorl, celle de Fraenkel portant sur 29 cas amé- 
horés, celles de Oudin et Verchère qui opèrent avec le radium, 
celle de Laquerrière relatant 30 cas de fibro-myomes traités a 
travers la paroi abdominale, et donnant des succès surtout aux 
approches de la ménopause avec quelquefois, pour des doses fai- 
bles, une augmentation passagère des hémorragies; puis, plus 
tard, celles d’Albers-Schénberg, très affirmatif dans ses con- 
clusions en faveur de la méthode qu’il regarde comme la mé- 
thode de choix; celle de Fraenkel qui pense que l’action sur les 
fibro-myomes est consécutive à l’action sur l’ovaire; celles de 
Schmidt, d’Evier, de Gauss, de Muskat, d’Abel, de Schultz, de 
Heentsch, de Krause, de Bordier, de Marques, de Spéder, etc. 

C’est à ce moment (1910) que nous publiâmes notre rapport 
au Congrès de PA. F. A. S., à Toulouse. 

Nous y constations et la différence des résultats obtenus par 
les divers auteurs, et la variabilité des techniques préconisées ; 
aussi, si après un dépouillement minutieux des travaux publiés 
nous étions forcés d'admettre que les rayons X, d’après beau- 
coup d'auteurs et des plus autorisés, donnent une amélioration 
des fibromes, nous étions aussi obligés de constater que lamé- 
lioration porte tantôt sur le volume, tantôt sur le symptôme hé- 
morragie, tantôt sur les symptômes subjectifs; que la diminu- 
tion ou la suppression de la fonction ovarienne n’est pas forci- 
ment connexe à la modification des autres symptômes. Nous ad- 
mettions une action très inégale, variable selon les cas, sur Ja 
tumeur et sur l’ovaire et nous appelions l’attention sur la diver- 
sité qui devait, selon nous, être pour une part dans la diversité 
des résultats. En tous cas, nous estimions que, malgré les cas 
heureux de Bordier, Marquès, etc., la radiothérapie chez les 
femmes jeunes devait rester une mesure d'exception, puisque 


l'ovaire n’étant pas détruit on ne pouvait compter pour elles que 


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sur un résultat passager. Chez les malades plus âgées (au-dessus 
de 40 ans), elle peut donner des résultats satisfaisants à elle 
seule, mais il paraît surtout intéressant d'étudier son associa- 
tion avec les traitements électriques. Le seul cas où nous pen- 
sions pouvoir, dès à présent, préconiser emploi des rayons seuls, 
est le cas de fibromes aux environs de lu ménopause et surtout 
de fibrome avec ménopause retardée. 

À ce même congrès, M. Bordier insistant à nouveau sur les 
bons résultats qu’il obtenait, précisait la technique particulière 
qu’il recommande. Il déclarait que les fibromes jeunes étaient 
ceux pour lesquels on observait les diminutions de volume les 
plus considérables et les résultats les plus complets, enfin il re- 
maxquait que, d’après son expérience personnelle, l’aménorrhée 
ræœntgénienne ne s'accompagnait pas de troubles généraux. 

MM. Bergonié et Speder, Nogier, Garaud-Chotard, etc., con- 
firmaient les bons résultats de la radiothérapie des fibromes, 
mais MM. Bergonié et Speder insistaient sur ce fait qu’au dé- 
but du traitement ils croyaient bon d’associer l’électrothérapie 
à la radiothérapie. 

Depuis le Congrès de Toulouse, la radiothérapie semble être 
devenue de pratique beaucoup plus courante : nous pourrions 
citer, en France, de nouveaux articles de Bordier, de Bergonié 
et Speder, de Foveau de Courmelles, la communication de Haret, 
à la Société Francaise d’Electrothérapie et de Radiologie, et la 
discussion qui suivit; des discussions à la Société de Médecine 
de Paris, une revue critique de Jeaugeas, etc.; — à l’étranger 
les mémoires de Kroning et Gauss, de Bardachzy, de Görl et 
surtout les recherches histologiques de Reifterscheid qui con- 
firme pour les animaux les recherches de Bergonié et Tribon- 
deau et qui, de plus, a pu examiner les ovaires de six femmes 
récemment irradiées; chez toutes il a constaté de la dégénéres- 
cence des follicules, des troubles de l’épithélium folliculaire, 
de la désorganisation des ovules, des hémorragies capillaires 
surtout dans la zone corticale. 

A Vheure actuelle, nous croyons que tout en continuant à 
faire les réserves que comporte toute thérapeutique nouvelle, on 


WA 


— 999 — 


peut cependant considérer que la radiothérapie du fibrome peut 
donner lieu à un certain nombre de conclusions d’ordre divers 
que nous allons exposer : 


Technique. — Il existe un certain nombre de techniques (Fo- 
veau de Courmelles, Bordier, Albers-Schénberg, Guilleminot et 
Laquerrière, Haret, ete.). Certains détails dépendent de com- 
modité instrumentale qu'il n’est pas donné à tout le monde de 
réaliser de la méme facon, on ne peut done songer à l’unification 
absolue des méthodes; mais il y a cependant quelques facteurs 
qui semblent maintenant pouvoir être considérés comme indis- 
pensables. 

a) Il est de beaucoup préférable de faire des séances fortes 
(dose maximum compatible avec l'intégrité de l’épiderme, sur 
chaque porte d’entrée), espacées, plutôt que de petites séances 
fréquemment répétées; les doses faibles peuvent produire mo- 
mentanément une augmentation des hémorragies, elles néces- 
sitent la répétition des séances avant que la période réactionnelle 
soit écoulée; elles multiplient inutilement le nombre des appli- 
cations, etc. 


b) Il est nécessaire d’utiliser des rayons très pénétrants et de 
les filtrer de façon à agir en profondeur. 

ch Il faut multiplier les portes d'entrée, de façon à ce qu’une 
même région profonde soit irradiée plusieurs fois alors qu’un 
même territoire cutané ne l’est qu’une seule fois. 

d) Il est utile de mettre l’ampoule le plus loin possible de la 
peau (mais en pratique, cet éloignement ne peut être très con- 
sidérable, car il nécessiterait des séances beaucoup trop lon- 
gues), de facon à diminuer la différence existant entre la quan- 
tité par centimètre carré, de rayons frappant les tissus suner- 
ficiels et celle atteignant les organes profonds. 


Les auteurs ne sont pas d’accord sur le point de savoir s’il est 
utile d’irradier l’utérus. 

Jusqu’à ces derniers temps, on estimait (Laquerrière, 1906) 
que les résultats étaient dus uniquement à l’inhibition ovarienne, 
puis la possibilité d’une action directe sur le tissu néoplasique 


, — 293 — 


s’est fait jour et nous avons cru devoir tenir compte de cette opi- 
nion dans notre rapport au Congrès de Toulouse, cela parce que, 
d’une part, il paraît y avoir, dans certains cas, une action ma- 
nifeste sur le volume avant qu’il y ait des modifications avnré- 
ciables des règles (le fait est affirmé par plusieurs auteurs et 
nous en avons vu des exemples) parce que, d'autre part, l’ove- 
riotomie — qui est, de plus en plus abandonné par les chirur- 
giens comme palliatif du fibrome — paraît donner des résultats 
différents de ceux de la radiothérapie. 

Depuis, les avis restent partagés : MM. Bergonié et Speder 
estiment que la sensibilité des cellules vivantes à l’action des 
rayons étant en raison directe de leur activité karyokinétique, 
les cellules du fibrome qui sont des cellules arrivées à l'état 
adulte, soient moins modifiables que celles de l'épiderme; ils 
estiment donc que les rayons à dose thérapeutique ne peuvent 
agir que sur l’ovaire ou, à la rigueur, sur la muqueuse utérine; 
si on observe des modifications de volume dans des tumeurs fi- 
breuses avant que les règles soient modifiées, c’est que l’ovaire 
est déjà modifié en tant que centre réflexe de la circulation uté- 
rine (d’où modification vasculaire dans le fibrome ou autour de 
lui) avant d’être modifié dans sa fonction génitale proprement 
dite. | OB asi 

Par contre, Beaujard continue à penser ou en certain cas la 
régression ne peut s’expliquer par la seule action de l’ovaire et 
Jeaugeas fait remarquer qu’en général la castration n’amène 
qu’une régression lente, progressive, analogue à celle que suit 
la ménopause, tandis que les rayons déterminent, du moins en 
certains cas, une régression brusque; il pense que les cellules 
néoplasiques en voie de formation, encore en karyokinèse se- 
raient attaquées et détruites, ce qui déterminerait une diminu- 
tion de volume plus rapide que celles résultant d’une simple 
ménopause. Cette hypothèse expliquerait parfaitement le fait 
signalé par Bordier et confirmé par Bergonié que les fibromes 
à évolution rapide, obéiraient au point de vue volume. beaucoup 
mieux que les autres. La constatation de Faber, qui a trouvé 
dans un cas de fibrome préalablement irradié, puis opéré, des 


— 294 — 


nécroses nucléaires et des destructions cellulaires, confirmerait 
opinion de Jaugeas. 


Pour nous, il nous parait possible que, au moins en certains. 
cas, cette opinion soit applicable, il nous parait également pro- 
bable que certains myomes très vasculaires peuvent réagir, au 
moins faiblement, comme les angiomes pour lesquels on connaît 
les bons effets de la radiothérapie. 

Nous sommes, d’ailleurs, tout à fait d’avis que, dans la plu- 
part des cas, l’action directe des rayons sur la cellule du fibro- 
myome doit être assez faible. 


Quoi qu’il en soit, il n’y a, en pratique, aucun inconvénient 
à irradier le fibrome lui-même; aussi, considérons-nous qu'il ne 
faut pas localiser étroitement les irradiations sur les régions 
ovariennes; d’une part, il est souvent difficile de savoir, lors- 
qu’un fibrome est volumineux, ot sont les ovaires et on risque 
rait fort, en cherchant à n’atteindre qu’eux, de ne rien attein- 
dre du tout, parce qu’ils seraient en dehors du champ trop mi- 
nime d'irradiation; d'autre part, irradiation du tissu fibroma- 
teux n’est vraisemblablement pas complètement inutile dans un 
certain nombre de cas. C’est pour ces raisons que nous conseil- 
lons des irradiations très larges englobant toute la région des 
organes génitaux. 


Réactions causées par le traitement. — Les séances elles- 
mêmes ne sont l’occasion d'aucune sensation particulière. Apres 
l'application, il y a parfois quelques troubles assez mal définis, 
d’ailleurs, et que les auteurs décrivent de façons différentes (état 
nauséeux, coliques, engourdissements des membres inférieurs, 
énervement, bouffées de chaleur, gêne de la miction, insomnie), 
le tout commencerait, en général, quelques heures après La 
séance et durerait quelques heures. Pour notre part, nous n'avons 
que très exceptionnellement, et d’une facon tout à fait légère, 
observé de réaction perçue par la malade; et d’ailletrs aucun 


auteur n’a signalé de troubles véritablement désagréables. 


Aussi, peut-on se demander s’il ne s’agit pas seulement de 


troubles nerveux chez des névropathes. Cependant, comme ies 


— 295 — 


constatations histologiques chez les animaux et chez la femme 
montrent qu’il y a des modifications ovariennes qui apparais- 
sent très rapidement, il est possible d'admettre que ce vérita- 
ble traumatisme de l’organe génital peut, en quelques cas, occa- 
sionner des réflexes appréciables. 

En tous cas, « les troubles légers observés parfois sont incons- 
tants, bénins, et de courte durée (quelques heures) ». (MM.Ber- 
gonié et Speder.) 

De méme, on a signalé des suintements sanguinolents entre 
les époques durant quelques heures et des pertes glaireuses ou 
aqueuses ` ces phénomènes n’ont jamais une importance suffisante 
pour les faire considérer comme un inconvénient. 

Enfin, on peut dire que, depuis la filtration, on n’observe plus 
(accidents cutanés : on constate fréquemment de la pigmen- 
tation et une chute passagère des poils du pubis; en parcourari 
les statistiques publiées, on constate que les auteurs qui utilisent 
une bonne technique, ne signalent pas de réactions dépassant le 
simple érythème (rougeur suivie de desquamation), des doses 
tres fortes arrivent à cette dermite légère. Ainsi, tout en 
faisant toutes les réserves nécessaires sur la possibilité d’idio- 
syncrasie cutanée, la radiothérapie bien appliquée paraît sans 
aucun danger pour les téguments. 

Un point particulier à signaler est que l’aménorrhée causée 
par les rayons ne produirait, d’après certains auteurs, aucun 
trouble appréciable de ménopause. Pour notre part, nous croyons 
simplement (et d’après notre expérience personnelle et d'après 
l’opinion exprimée dans plusieurs publications) que ces troubles 
sont en moyenne beaucoup moins marqués que dans des aménor- 
rhées de toute autre cause. On a donné, de ce fait, deux expli- 
cations : ou bien l’ovaire (ce qui est vraisemblable, d’après ce 
que nous savons du testicule) tout en perdant ses facultés d’or- 
gane reproducteur, conserverait sa fonction des glandes à sécré- 
tion interne, ou bien l’inhibition ræntgénienne ovarienne s’éta- 
blirait progressivement, laissant à l’organisme le temps de s’ha- 
bituer peu à peu à la privation; sans nous prononcer catégori- 
quement, nous pensons que la première hypothèse est la plus 
vraisemblable. 


— 296 — 


Résultats thérapeutiques. — Nous croyons ne pouvoir résu- 
mer mieux les résultats immédiats qu’en citant le texte suivant 
de MM. Bergonié et Speder. 

« Les premières modifications notables de la menstruation et 
des hémorragies s’observent en moins de deux mois... Tout 
d'abord, l'espacement des règles redevient normal, leur abon- 
dance diminue notablement, ainsi que leur durée. » 

Apres deux à trois mois, rarement plus, a les règles et les 
hémorragies cessent ». 

« Les fibromes diminuent toujours et dans des proportions 
variables suivant des conditions encore obscures. » Cette dimi- 
nution pouvant aller jusqu’à la disparition. 

« Les troubles dus aux fibromes et aux hémorragies disparais- 
sant rapidement, l’état général s'améliore, l’anémie cesse, les 
phénomenes de compressions disparaissent. » 

Ajoutons l'ai leurs que, de l'avis d’Albers-Schénberg, qui a 
une expérience très étendue, on rencontre des femmes dont les 
hémorragies ne s’améliorent pas. D'après les statistiques, ces cas 
— nous parlons seulement des résultats immédiats — doivent 
étre assez rares; mais il est certain qu’il ne faut pas alors s’en- 
têter et qu’on doit cesser le traitement. 

En ce qui concerne les résultats éloignés, il semble établi jus- 
qu’à présent que pour les femmes âgées — par exemple au-des- 
sus de 45 ans -— on peut assez facilement déterminer une méno- 
pause définitive et que, chez ces malades, le résultat est, lui 
aussi, définitif. 

Par contre, lorsqu’il s’agit de femmes plus jeunes et en par- 
ticulier de femmes au-dessous de 40 ans, il est difficile de don- 
ner une réponse bien précise : en effet, l'emploi d’une bonue 
technique est assez récent; avec une technique défectueuse, il 


était impossible — et l’un de nous s’était formellement pro- 
noncé à ce sujet -— d’avoir, sans risquer des accidents cutanés, 


des résultats durables chez les femmes jeunes. Actuellement, on 
peut chez elles avoir des résultats complets immédiats, mais i 
y a trop peu de temps qu’on y est arrivé pour pouvoir se pro- 
noncer sur leur durée. Aubourg affirme d’une façon absolue 


— 997 — 


qu’il ne faut pas employer les rayons parce qu’il y a rechute 
rapide. 

Albers-Schôuberg dit que vers quarante ans e le résultat n’est 
pas durable à cause de la régénération ovarienne et doit être 
maintenue par des irradiations répétées». Pour Bergonié et 
Speder, la radiothérapie est surtout indiquée au-dessus de qua- 
rante ans, «les femmes plus jeunes peuvent eu tirer parfois 
grand bénéfice, à condition de continuer le traitement assez 
longtemps et de façon intermittente (tous les six mois, par 
exemple) ». 


II. Indication du traitement radiothérapique : 


a) Hémorragie. — La radiothérapie, si elle est certainement 
utile pour faire disparaitre la tendance aux hémorragies, elle 
ue nous parait pas constituer le bon traitement d'une hemor- 
ragie : de nombreux auteurs ont signalé que le début du traite- 
ment pouvait s'accompagner d’un redoublement de l’écoulement 
de sang; des 1906, l’un de nous se demandait si les rayons a 
faible dose n'étaient pas capables d'avoir une action excitante, 
et en 1909, au Congrès Rœntgen, Schulz dit expressément que 
les effets sur l’ovaire sont par ordre de croissance suivant les 
doses: 1° la stimulation; 2° inhibition. Enfin Albers-Schôn- 
berg, au même Congrès, en 1910, déclare que les états anémi- 
ques sont une contre-indication, car a l'augmentation des hé- 
morragies pourrait étre une cause de mort ». 

Saus aller aussi loin, bornons-nous à conclure que la radio- 
thérapie ne saurait constituer un traitement d'urgence du symp- 
tôme hémorragie, et rappelons-nous que, par contre, comme 
hémostatique, la radiumthérapie intra-utérine a donné à Oudin 


des résultats surprenants. 


b) Traitement du fibrome. — La radiothérapie trouve son em- 
ploi le plus brillant au-dessus de 45 ans, car alors elle donne 
souvent des résultats rapides et définitifs. 

Chez les femmes au-dessous de 40 ans nous croyons actuelle- 
ment qu’elle peut être essayée, car certains auteurs ont eu par- 
fois de bons résultats grâce à elle, et Bordier estime que ce 


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sont les fibromes jeunes à marche rapide qui rétrocèdent sous 
son influence; mais nous estimons que son emploi ne peut être 
prolongé, dans l’immense majorité des cas, indéfiniment. 

Si donc, on observe des rechutes, et il nous paraît probable 
que ces rechutes seront une règle assez constante, il y aura lieu 
de recourir à d’autres méthodes, en particulier à l’électrisation 
qui nous parait à cet âge être de beaucoup supérieur et que, pour 
notre part, nous préférons alors employer. 

Enfiu, aujourd’hui comme il y a huit mois, nous pensons que 
de 40 à 45 ans, il y a lieu surtout d'étudier l'association de la 


radiothérapie et de l’électrothérapie. 
Discussion 


M. Srrepey (Paris). -- Il y a dans le traitement des fibromes, 
à côté de la chirurgie, un moyen efficace qui permet dans un 
grand nombre de cas, d'obtenir de bons résultats, c’est la radio- 
thérapie. Ce procédé s'impose chez les femmes de 40 à 50 ans, 
il n’a que des avantages, Sous l'influence des rayons X on voit 
deux phénomènes se produire : 1° la suppression des règles apres 
douze à quinze séances (ce phénomène cependant n’est pas cons- 
tant); 2° la diminution de volume du fibrome. Chez une malade 
traitée par M. Haret, jai vu un fibrome diminué de 2 centime- 
tres 1,2 de hauteur en deux mois. | 

La radiothérapie est indiquée chez toutes les femmes qui ap- 
prochent de la ménopause, à moins que le fibrome ne comprenne 
les organes du petit bassin : dans ce cas il faut recourir à la 
chirurgie. Les fibromes à évolution abdominale sont donc jus 
ticiables de la radiothérapie; si la radiothérapie échoue, il faut 
opérer de suite parce que ces fibromes peuvent se transformer 
en carcinomes. L’échee de la radiothérapie sera d’ailleurs l’in- 
dication du traitement opératoire, parce qu’il fera présumer la 
transformation carcinomateuse. 

Si l’on a affaire à un utérus seléreux (pas fibromateux), uté- 
rus géant qui saigne jusqu’à tuer les femmes, la chirurgie sera 


indiquée, encore une fois si la radiothérapie a échoué. 


— 299 — 


Cnnclusions. — Tous les procédés de physivthérapie sont des 
moyens palliatifs, la chirurgie est le traitement curateur; entre 
les deux il y a la radiothérapie qui permet de faire arriver les 
femmes à la ménopause. 


M. Beror (Paris). — Les traitements physiques du lupus. 
(Résumé). 

Il n’existe pas un traitement unique du lupus, mais toute 
une série de méthodes qu’il faut savoir appliquer judicieusement 
selon la forme de l'affection : souvent même, il est nécessaire 
d'en associer plusieurs au cours d’un traitement. 

Les petits lupus bien circonscrits doivent être enlevés chi- 
rurgicalement : la cicatrice sera traitée par la radiothérapie ou 
la photothérapie. 

La photothérapie est le traitement de choix du lupus tumidus, 
non exedens peu étendu, de la joue, du front ou du menton. Les 
cicatrices sont belles. La méthode de Finsen est préférable aux 
procédés qui en sont dérivés et même à l’héliothérapie. 

La radiothérapie seule ou combinée au raclage ou aux scari- 
fications est indiquée dans les cas de lupus plus étendu, dans les 
formes saillantes turgescentes, infiltrées, crotiteuses, ulcérées. 
Elle fait le gros œuvre, prépare le terrain, isole les uodules, 
mais ceux-si doivent étre détruits ensuite par la galvano-cau- 
térisation ou l'électrolyse. Combinée aux scarifications, selon 
la technique de l’auteur, elle donne d'admirables et rapides 
résultats dans les lupus orificiels (doses faibles). 

La radiumthérapie agit à peu près comme la radiothérapie, 
peut être moins activement et au prix de plus grandes difficultés. 
Les nodules lupiques persistent. 

La haute fréquence ne guérit pas le lupus. Sous forme de 
fulguration, après grattage, elle hâte et favorise la cicatrisa- 
tion . 

L’électrolyse négative détermine, si on emploie une intensité 
suffisante, la destruction des nodules. L’ionisation lui est infé- 


rieure. 


— 300 — 


L'air chaud, à température destructive est un très utile com- 
plément du grattage, dans les lupus très étendus. 

Il faut soigner l'état général et à ce titre, certaines stations 
hydro-minérales pourront une utile adjuvant. 


Locis Mrncizre (Reims). — Les indications respectives des 
méthodes physiques et des interventions chirurgicales dans le 
pied plat valgus douloureux. 

Qu'il s'agisse de méthodes physiques ou chirurgicales, la pre- 
micre condition, pour traiter des indications de l’une ou de l'au- 
tre de ces méthodes, est de s'entendre d’abord sur l'affection 
à traiter, sur sa définition; c’est, en un mot, de bien en établir 
l'identité. 

Ne vous y trompez pas; si J'attire votre attention sur une vé- 
rité qui parait évidente par elle-même, c’est que souvent, en 
médecine ou en chirurgie, les différences de vues viennent de ce 
que les auteurs, bien que cela paraisse extraordinaire, ne don- 
nent pas aux mots et à la chose la même valeur; les uns et les 


autres parlent souvent, sans le vouloir, d'une chose différente. 


Le pied plat est un exemple. Partant du pied plat congéni- 
tal (continuant par la série des pieds plats rachitique, paraly- 
tique, ostéomyélitique, tuberculeux, terminant enfin par la tar- 
salgie de Gosselin), on aura beau jeu d’étaler les différentes 
théories en cours, toujours en parlant du pied plat; mais on aura 
parlé de choses essentiellement différentes, n’ayant pas établi 
l'identité de l'affection sur laquelle on voulait disserter. 

Vous m'avez chargé de vous présenter un rapport sur les in- 
dications respectives des méthodes physiques et des interven- 
tions chirurgicales dans le pied plat valgus douloureux. 

Je n'ai done à envisager ici que les indications d'une maladie, 
bien définie à mon avis : « la tarsalgie des adolescents ». 

Je n'ai pas à m'occuper du pied plat congénital, du pied 
plat rachitique des jeunes enfants, du pied plat valgus, suite 
de poliomyélite, du pied plat tuberculeux proprement dit. Ce 


= Jul — 


sont des maladies tout à fait différentes de la tursulgie des 
adolescents, du pied plut vulyus douloureux qui, cliniquement, 
constitue une affection à part. 

Nous verrons cepeudant, en vous disant un mot de la patho- 
génie, que la chose n’est pas aussi claire qu'elle le parait, car 
précisèment pour la tarsalgie des adolescents, les auteurs ont, 
bien ma gré eux, embrouillé la question, eu faisant intervenir 
tour à tour les théories de la surcharge, du rachitisme, de l'ar- 
(rte, de l’ostéomyélite, du rhumatisme; eufiu, ie stuphyluco- 
que doré et le bacille de Koch n’out-11s pas été également ren- 
dus responsables dans cette affection? 

La pathogénie du pied plat valgus douloureux servira néces- 
sairement de base à l’étude des indications des méthodes physi- 
ques et des interventions chirurgicales. | 

Et comment n’appuierious-nous pas nos indications sur la pa- 
thogénie? Comment ne serions-nous pas amenés a discuter cette 
pathogénie quand, mécanothérapeutes, physiothérapeutes, nous 
viendrions proposer de traiter peut-être une arthrite a staphylo- 
coque ou une arthrite tuberculeuse, par les méthodes que vous 
savez? 

D'autre part, comment ne pas souscrire aux seules méthodes : 
électricité, massages, greffes tendineuses, si le pied plat valgus 
douloureux est d’origine paralytique ? 

D'où la nécessité d’envisager la pathogénie de la tarsalgie 
des adolescents. 

Les théories invoquées pour expliquer la pathogénie du pied 
plat valgus douloureux peuvent se résumer en quatre grandes 
classes : 


Théorie musculaire; 
Théorie ligamenteuse ; 
Théorie osseuse ; 
Théorie articulaire. 


Théorie musculaire. — Pour Duchenne de Boulogne (Etudes 
sur l Electrisation localisée, 1855, et in Archives de Médecine, 


1872), le fait initial est la parésie du long péronier latéral, 


— 302 — 


dont le rôle est de maintenir la concavité plantaire. Aussi, Du- 
chenne donna-t-il à l'affection qui nous intéresse, l’appellation 
e d’impotence fonctionnelle du long pérouier latéral ». 

On a fait intervenir tour à tour le long pérouier latéral, le 
Jambier postérieur, le jambier antérieur. 

Faut-il le dire ?... Dans l'esprit d’un grand nombre de phy- 
sio-thérapeutes, c’est cette théorie musculaire qui paraît le 
mieux expliquer la lésion, parce que répondant le mieux à la 
thérapeutique proposée. 

On a vanté successivement l’électrisation et le massage du 
pérouier latéral, du jambier antérieur, du jambier postérieur. 
Ou a combiné des mouvements passifs et actifs pour développer 
la fonction de ces muscles; les machines les plus ingéuieuses 
ont été inventées pour concourir au but cherché.Louables efforts, 
sans doute; toutefois, ne faisons-uous pas fausse route en nous 
adressant non à la cause, mais à l'effet ? 

Bonnet, Guérin, Nélaton, n’admettent plus la parésie, mais 
la contracture des muscles, maladie analogue à la crampe des 
écrivains. 

Ainsi donc, la paralysie et la contracture amèneraient l’une 
et l’autre l’abaissement de la voûte plantaire ? 

Or, ces deux théories s’excluent; et, en fait, ni l’une ni l'au- 
tre ne donnent la solution du problème. 

Duchenne recommande de rechercher la valeur du long péro- 
nier latéral en appliquant le pouce au niveau de la face plan- 
taire de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. 
« Commandez au malade de résister; vous constatez, dit-il, que 
le malade, par suite de la parésie du long péronier latéral, ne 
peut s’opposer à votre effort. » 

A cela, il n’y a qu’une objection; si vous répétez l’expérience 
de Duchenne chez un malade tarsalgique, jamais vous ne véri- 
fierez le fait avancé par lui. Kirmisson a pour habitude de re- 
chercher le signe de Duchenne chez tout malade atteint de pied 
plat valgus douloureux; et chaque fois, nous dit-il, 11 montre à 
ses élèves « que ces malades sont parfaitement en état de résis- 
ter à l'effort que l’on fait pour affaisser chez eux la voûte plan- 


taire ». 


— 303 — 


D'autre part, l’examen électrique indique que le long péro- 
nier latéral a conservé son action. Enfin, ne vous parait-il pas 
singulier de voir le pied se dévier en dehors, précisément dans la 
direction commandée par la contraction de ce long pcronier laté- 
ral, alors qu’ici ce muscle est paralysé ? 

Quaut à la contracture du long péronier latéral, il est d'ob- 
servation courante qu’elle n’est pas primitive et n'apparait qu'à 
un stade plus avancé, aux deuxième et troisième périodes de la 
maladie. 

Si cette théorie musculaire est à ce point erronée, comment 
Ducheune, dont tous ici nous admirons les travaux, a-t-il pu. 
ainsi se méprendre ? 

Que vienuent faire alors nos procédés physiothérapiques ? 
Sont-ils donc inutiles pour le traitement du pied plat valgus 
douloureux ? Répondre par l’affirmative serait aller à l'encon- 
tre des résultats que chacun a pu vérifier. Cependant, constata- 
tion curieuse, cette thérapeutique a pris naissance en s'appuyant 
en partie sur une théorie pathogénique fausse. J'espère arri- 
ver à m'expliquer sur le paradoxe que soulève cette question. 

D'abord, comment Duchenne a-t-il pu se tromper, lui dont 
la précision et la finesse d'observation nous sont connues? 

Rappelez-vous où il travaillait... à la Salpétrière, endroit 
propice pour observer tout ce qui a trait, de près ou de loin, à 
la paralysie. 

D'ailleurs, nous connaissons la fréquence du pied plat paraly- 
tyque, et les thérapeutes se sont appliqués de façons differentes 
à en assurer la cure. Ne m'’eftorçai-je pas moi-même, au der- 
nier Congrès international de Médecine, de proposer toute une 
série de greffes et d’interventions susceptibles de réparer la lé- 
Bion. 

Entre le pied plat franchement paralytique et le pied normal, 
il y a toute une série de degrés, de parésies plus ou moins atté- 
nuées, plus ou moins graves. Il existe sans doute une variété de 
pied plat dû à la paralysie ou à la parésie, (liées plus ou moins 
à la poliomyélite antérieure ou à toute autre lésion de la moelle, 
ou même des nerfs). Que Duchenne ait observé cette variété de 


— 304 — 


pied plat, cela ne me parait pas douteux; mais il faut s'enten- 
dre sur le mot et sur la chose. Ce n’est point la, lu tarsalgie des 
adolescents, qui est une affection à part, comme je vous le disais 
au début de ce rapport. 


Théorie ligamenteuse; Théorie mécanique; Surcharge (Be- 
lastungstheorie de Volkmann). —- Normalement, le pied repose 
sur le sol, eu arrière par les tubérosités du calcanéum, en avant 
par la tête des métatarsieus recouverte d’un tissu adipeux (talon 
untérieur). 

La clef de voute répond à l’articulation médio-tarsienne, à la 
tete de l’astragale. 

Cette voùte est apparente sur le bord interne du pied, tandis 
que le bord externe appuie sur le sul (empreinte d’un pied nor- 
mal). WW 

Le pied plat et les conséquences qui en découlent, contractu- 
res, douleurs (tarsalgie), sont initialement dus à l'effondrement 
de cette voute interne du pied, par suite de l’insuffisance des 
ligaments. 

Lorentz explique le fait avec une variante. Pour lui, il y a 
deux voutes plantaires : l’une interne (astragale, scaphoide et 
les trois premiers métatarsiens); l’autre externe (calcanéum, 
cubuide et les deux derniers métatarsiens). Sur cette voûte ex- 
terne repose la volte interne. La voüte exterue s’affaisse, la 
voûte interne glisse sur la voûte externe, d’où production par 
« surcharge » du pied plat. 

Que la voûte interne repose sur le calcanéum, le cuboïde et les 
deux derniers métatarsiens, c’est un fait anatomique exact; 
mais qu’il y ait effacement de la voûte externe, c’est autre chose, 
car anatomiquement, il n’y a pas de voûte externe à proprement 
parler; normalement, cette soi-disant voûte étant effacée, le pied 
repose sur le sol par son bord externe. 

Enfin, l’examen clinique, radiographique, anatomo-patholo- 
gique, au cours des interventions, montre que le déplacement 
se produit dans l'articulation astragalo-scaphoidienne. 


La tête de l’astragale se luxe en dedans, vient faire hernie 


— 305 — 


sur le bord interne du pied et forme un coin osseux s'opposant 
à l’adduction de l’avant-pied. 

Si l’on prépare comme pièce anatomique, un pied, en énu- 
cléant l’astragale, la voûte persistern. dit Kirmisson. Essayez 
d'effacer cette voûte par des manipulations énergiques, vous ver- 
rez se tendre le puissant ligament caleanéo-scaphoidien, reliant 
le calcanéum au scaphoide et aux cunéiformes. C’est ce liga- 
ment, et non le tendon du long péronier latéral, qui est la véri- 
table corde sous-tendant la voûte plantaire. 

C’est la théorie défendue par Le Fort, à la Société de Chi- 
rurgie, en 1884. C’est également la théorie soutenue par Til- 
laux. 

Supposez une charge exagérée reposant sur cette voûte. Le 
ligament calcanéo-scaphoïdien se tendra et se distendra; les 
eléments constitutifs de la voûte plantaire auront tendance à 
glisser les uns sur les autres et la voûte s’affaissera. 

J’estime qu’il se produit, en outre, des mouvements de glisse- 
ment entre le calcanéum et l’astragale, mouvements commandés 
par la direction même des facettes articulaires de l’articulation 
astragalo-calcanéenne et dont la conséquence est un déplacement 
de la partie antérieure de l’astragale en bas et en dedans, pen- 
dant que le calcanéum se porte, lui, en dehors. 

La distension des ligaments assurant le maintien de la voute 
plantaire est bien une des causes principales de la déviation, 
mais elle n’est pas la cause première. Sinon, tous les sujets sou- 
mis aux stations debout répétées ou à une cause quelconque de 
surcharge, seraient atteints de pieds plats. 

Cette cause première est de toute évidence dans le pied plat 
du jeune enfant : c’est le rachitisme qui, comme le remarque 
Kirmisson, ne doit nullement être « considéré comme une mala- 
die du système osseux, mais bien comme une affection générale 
du système locomoteur, faisant porter son action sur les os, sur 
les ligaments, et sur l’appareil musculaire lui-même ». 

Ces raisons, et nous verrons plus loin pourquoi, guideront nos 
interventions: ce sont elles qui, avant comme après la réfection 
du squelette, justifieront le traitement électrique et kinésithéra- 


GS 


pique, sans que, pour cela, nous soyons amenés à confondre le 
pied plat valgus douloureux avec le pied plat paralytique. 
Est-ce à dire que pied plat valgus douloureux et pied plat ra- 
chitique soient synonymes ? Cliniquement, non; le pied plat 
rachitique est le pied plat de la première enfance et ne s’ac- 
compagne pas de tarsalgie; au point de vue pathogénique, c’est 


autre chose, et une explication est nécessaire. 


Un peu avant la puberté, peuvent apparaitre diverses défor- 
mations osseuses ou articulaires « difformités essentielles de la 
croissance ». Parmi les plus fréquentes, sont la scoliose dite 
essentielle, et le genu valgum. 


Ollier, de Lyon, a pensé que ces déformations des adolescents 
devraient être rattachées au rachitisme, au rachitisme tardif 
des grands enfants et des adolescents. 


"MM. Lannelongue et Kirmisson ont adopté cette opinion. 
M. Marfan, qui a eu l’amabilité de répondre à mon référen- 
dum, m’a adressé une étude très complète sur la question. 

Des examens microscopiques de Mikulicz, de Schmorl, de 
Læser, ont montré la similitude des lésions osseuses dans le 
rachitisme du premier âge et les difformités de l’adolescence. 

La radiographie elle-même, nous dit M. Marfan, est venue 
confirmer cette similitude. ` 

Cliniquement, le rachitisme tardif ne diffère du rachitisme 
proprement dit, que par des caractères secondaires et parfois 
(formes généralisées) il le simule complètement. 

Je puise dans le travail de M. Marfan un argument qui me 
paraît décisif : cet auteur a soigné, au début de sa carrière, des 
nourrissons rachitiques, il a pu en suivre quelques-uns jusqu’à 
l’adolescence. 

Or, c’est surtout chez ces anciens rachitiques qu’il a vu appa- 
raître des difformités osseuses. Il en a conclu que ces difformi- 
tés sont souvent des manifestations tardives du rachitisme, 
qu’elles sont une reviviscence d’un rachitisme du premier âge. 

Cela n’exclut pas la possibilité d’un rachitisme primitif de 
l’adolescence. 


— 307 — 


Mais quelles sont les causes du rachitisme proprement dit et 
du rachitisme tardif ? Etant données les dites causes, quelles 
indications pouvons-nous en tirer pour le traitement ? 

Le rachitisme tardif n’étant généralement que le prolonge- 
ment ou une reviviscence du rachitisme infantile, il est naturel 
de lui accorder des origines identiques, infections ou intoxica- 
tions chroniques qui surviennent dans les périodes de l’ossifi- 
cation active et qui, parfois, se localisent plus ou moins sur le 
rachis et entraînent les modifications que l’on voit au niveau 
des disques intervétébraux, des vertèbres, des ligaments, des 
muscles eux-mêmes. Si la localisation a lieu au niveau des ge- 
noux, vous aurez le genu valgum; au niveau de l’articulation 
médio-tarsienne, nous aurons le pied plat qui peut devenir ou 
non le pied plat valgus douloureux et nous verrons par quel 
mécanisme. 

C’est à cette théorie du rachitisme, à cette conception mo- 
derne si bien exposée par M. Marfan, qu’il me paraît indispen- 
sable de se rattacher pour expliquer les déviations et difformi- 
tés du rachitisme infantile et du rachitisme tardif. Et alors, 
tout en admettant l’origine rachitique et l’influence de la sur- 
charge pour les dites déviations, on comprendra l'importance 
des observations de M. Poncet, de Lyon, concernant le rhuma- 
tisme tuberculeux et ce les de M. Freelich décelant le staphylo- 
coque au niveau du pied plat. 

Les études de M. Marfan, celles de ses élèves, MM. Baudoin 
et Feuillié sur les lésions osseuses du rachitisme, les ont amenés 
à conclure que le rachitisme ne doit pas être considéré comme 
une entité morbide, mais bien comme un syndrome dans lequel 
les lésions osseuses ne sont pas seules, mais occupent le premier 
rang. Ce syndrome traduit les réactions de l'enfant ou de lado- 
lescent contre les intoxications chroniques : intoxications ali- 
mentaires, toxi-infections digestives, syphilis, tuberculose, pyo- 
dermites, broncho-pneumonie prolongées, etc. 

Ainsi donc, faire le diagnostic de rachitisme, c’est faire 
un diagnostic insuffisant. Il est encore nécessaire de rechercher 


la cause, ou les causes qui ont pu donner naissance aux défor- 


— 308 — 


mations osseuses rachitiques. Est-ce à dire que, dans la pratique, 
nous pourrons toujours pousser aussi loin nos investigations ? 
Evidemment, non; mais les faits connus, les études que nous 
venons de signaler, permettent, par induction, de ne pas nous 
méprendre sur les origines réelles du rachitisme et de ses dévia- 
tions osseuses. | 

À propos du pied plat valgus précisément, M. Marfan cite une 
observation typique de rachitisme tardif. En 1890, il examine 
un enfant de 15 mois, manifestement rachitique; l’enfant gué- 
rit très bien; à 4 ans, le squelette est devenu normal au point 
qu’il est impossible de soupçonner l’ancien rachitisme. A 14 ans, 
on place l’enfant comme apprenti cuisinier; station debout pro- 
longée, surcharge, développement d’un pied piat valgus dou- 
loureux qui oblige à interrompre complètement le travail. 


Théorie osseuse. — Les théories osseuses, qu’il s'agisse d’un 
changement de rapport des os du pied (Meyer, Lorenz), de la 
luxation du scaphoïde, migration du calcanéum sous l’astra- 
gale, le tout consécutif à une affection primitive des muscles 
(Hencke, 1859 et 1875), ne donnent qu’une explication des phé- 


nomènes secondaires et n’indiquent nullement la cause primi- 
tive. 


Je dois cependant signaler pour mémoire une interprétation 
originale de Hueter, 1862-1863 : « Le pied plat valgus doulou- 
reux résulte de l’exagération de l’évolution normale du pied 
Le pied est en varus pendant la vie fœtale; il se redresse pro- 
gressivement jusqu’à la forme adulte. Si l’évolution continue, 
on arrive au pied plat valgus douloureux. » 


Théorie articulaire. — Théorie de l’arthrite primitive; théo- 
rie de l’arthrite secondaire. 

Cette théorie de l’arthrite primitive, déjà entrevue par Stru- 
meyer, est véritablement l’œuvre de Gosselin; elle a été re- 
prise par son élève Cabot (lésion de l’arthrite sèche au niveau 
de l'articulation astragalo-scaphoïdienne et calcanéo-cuboï- 
dienne). Gosselin appuie sa théorie sur un examen nécropsique 


chez une jeune fille de 18 ans, atteinte de tarsalgie et morte 
du choléra. 


— 309 — 


Il fait jouer un rôle important à la douleur à la pression. 
quand les muscles sont relachés et que le malade est au repos ; 
« cette douleur, dit-il, est souvent le phénomène initial et pré- 
cède de longtemps la contracture ». 

Kirmisson, pour expliquer la douleur, admet une arthrite se- 
condaire. La cause initiale, c’est la surcharge de la votite plan- 
taire chez un sujet prédisposé, en puissance de rachitisme tar- 
dif. Les os et les ligaments se laissent affaisser. Il en résulte 
une sorte d’entorse répétée et d’arthrite chronique médio-tar- 
sienne. On connait la richesse des ligaments en tissu nerveux, 
ce qui explique la fréquence de la douleur, puis de la contrac- 
ture. 


Voilà, en fin de cause, la théorie à laquelle nous nous rallie- 
rons comme expliquant le mieux les phénomènes cliniques obser- 
vés et les résultats thérapeutiques obtenus par le traitement. 
Mais, je le répéte, par rachitisme, nous n’admettons plus ici 
une entité morbide définie, mais un syndrome. 

Nous exclurons évidemment l’arthrite bacillaire médio-tar- 
sienne proprement dite provoquant un ‘pied plat valgus par 
contracture musculaire, mais nous admettrons, comme cause du 
rachitisme tardif, la tuberculose, au même titre que les au- 
tres affections chroniques. 

La tuberculose n’évolue pas ici avec ses allures habituelles : 
peut-être dans ce cas, agit-elle sur la médio-tarsienne, plus par 
ses toxines que par son bacille. Quoi qu’il en soit, le pied plat 
(rachitisme tardif sous l’influence de la tuberculose), ne peut 
et ne doit pas, cliniquement, être confondu avec la tumeur blan- 
che médio-tarsienne, entraînant du pied plat. Faute de s’être 
entendu sur les mots, peut-être s’est-on montré un peu dur dans 
l’argumentation opposée aux idées de M. Poncet. 

À mon avis, la théorie de M. Poncet ne détruit nullement 
celle du rachitisme tardif et de la surcharge, à condition toute- 
fois que nous ne regardions le rachitisme que comme un syn- 
drome, et la déformation osseuse articulaire que comme un mode 
de réaction du tissu osseux chez les jeunes sujets, soumis à des 
infections ou intoxications diverses, dont la tuberculose ne doit 
pas être exclue, 


— 310 — 


Traitement (résumé). — De l’étude de la pathogénie, nous 
arrivons aux constatations suivantes : 

La tarsalgie des adolescents, pied plat valgus douloureux, est 
une affection cliniquement bien définie et qui ne peut, en aucun 
cas, être confondue avec le pied plat paralytique. 

La tarsalgie est due à la surcharge, chez des sujets prédis- 
posés, atteints, ou en imminence de rachitisme tardif ou pro- 
longé; l’étiologie ne laisse aucun doute. 

Mais le rachitisme lui-même n’est qu’un syndrome, tradui- 
sant les réactions de l'appareil locomoteur, des tissus osseux, 
des ligaments, des muscles eux-mêmes chez l’enfant ou Plado- 
lescent, contre les intoxications chroniques : intoxications ali- 
mentaires, toxi-infections digestives, syphilis, tuberculose, pyo- 
dermites, broncho-pneumonies prolongées, peut-être rhumatisme 
lui-méme..., etc. 

Or, quelle que soit la cause initiale, la clinique nous apprend 
que, dans la tarsalgie, nous ne devons considérer au point de 
vue des indications, que le syndrome rachitisme tardif, comme 
s’il s’agissait d'une entité morbide. 

Rachitisme tardif qui est, non une maladie du système osseux 
seul, mais de l'appareil locomoteur : os, articulations, liga- 
ments, muscles eux-mêmes, qui sont les véritables ligaments 
actifs des articulations. Voilà le fait capital, et qui commande 
les indications. 

Notre rôle de thérapeute se résumera done à rechercher les 
moyens les plus aptes à modifier la nutrition du système osseux, 
ligamenteux, musculaire même, bien qu’il ne s'agisse pas de 
paralysie au niveau du membre ou du segment de membre où 
s’est plus particulièrement localisé le rachitisme tardif. 

Pour entrer dans les détails de technique, il est indispensable 
de diviser cliniquement la tarsalgie en trois périodes. 

La première période est caractérisée par l'absence de contrac- 
ture permanente. 

La deuxième période est marquée par la contracture perma- 


nente. 


— 311 — 


La troisième période a comme caractère, les rétractions, les 
déformations osseuses, les altérations analogues à celles de l’ar- 
thrite sèche; une difformité considérable du pied, son ankylose 
en position vicieuse, notamment au niveau de l’articulation mé- 
diotarsienne. 


Première période. — Ce que M. Mencière a dit de la patho- 


génie, ce qu’il a observé cliniquement tracera sa ligne de con- 
duite. 


La voûte plantaire est affaissée; les ligaments sont distendus ; 
articulation médio-tarsienne est le siège d’une sorte d’entorse 
chronique, le poids du corps portant à faux. Les os, les liga 
ments, les muscles sont le siége de troubles trophiques, qui vont 
se traduire par l’atrophie, au niveau des muscles; par des atro- 
phies et des hypertrophies, au niveau des os. 


La premiére indication est de conseiller une profession qui 
n’exige pas la station debout prolongée. 

La deuxième consiste à soutenir la voûte plantaire. (Appa- 
reil orthopédique.) 

La troisième enfin consiste à fortifier les muscles qui servent 
de soutien et de ligaments actifs pour la voûte plantaire. (Hy- 
drothérapie, électrothérapie, massage, mécanothérapie, bicy- 
clette, gymnastique spéciale orthopédique.) 


Deuxième période : Contracture permanente. — A la deu- 
xième période, la physiothérapie, toute-puissante à la première, 
est insuffisante. 

Le physiothérapeute avisé remarquera que le pied est fixé en 
attitude vicieuse. Il y a déjà, non seulement de la contracture, 
mais un certain degré de rétraction, sinon des muscles, du 
moins des ligaments. La déformation osseuse est déjà en marche. 
Demander une rectification du pied, une mise en place de ses 
différents éléments par la physiothérapie seule, c’est perdre un 
temps précieux, lasser le malade et aboutir vraisemblablement 
à un échec. 

Il y a position vicieuse du membre; il faut obéir aux règles 
les plus élémentaires de la chirurgie orthopédique au niveau des 


— 312 — 


articulations : placer le membre en position normale. Cela est 
souvent difficile sans anesthésie locale ou générale. 

L'auteur conseille un véritable modelage du pied, soit à Paide 
du coin de Lorenz, soit à l’aide de la barre caoutchoutée plus 
commode, qu’il a décrite. Ce modelage du pied est suivi d’une 
fixation pendant deux mois dans un appareil platré en hyper- 
correction. Après quoi, la chaussure orthopédique, l'appareil de 
nuit et le traitement kinésithérapique qui s’adresse à la cause, 
sont de rigueur. 


Troisième période. — Dans les phases ultimes de la maladie, 
quand l’astragale s’est déplacé, quand sa tête hypertrophiée ct 
déviée fait hernie sur le bord interne du pied, quand le sca- 
phoide subluxé s’est ankyloxé en position vicieuse, nous avons 
affaire, comme le dit Farabœuf, à un véritable pied bot irré- 
ductible et l’intervention sanglante est inévitable. 

Le rapporteur préconise ici le modelage par évidement des os 
du tarse qu’il a déjà proposé pour le pied bot; modelage précédé 
de l’intervention d’Ogston sans enchevillement et dans des cas 
exceptionnels de la tarsectomie interne. 

La voûte plantaire rétablie par les interventions énumérées 
plus haut, pour maintenir le scaphoïde et l’astragale en contact, 
il faut s'adresser à un appareil de contention. 

Constituer d’abord une voûte plantaire normale et solide, mo- 
biliser ensuite : voilà la ligne de conduite à suivre. 

Quand le chirurgien est intervenu, l’œuvre n’est pas ache- 
vée, La physiothérapie recouvre tous ses droits pendant la con- 
valescence ; c’est elle qui rétablit la fonction et évite la récidive, 
et une des indications primordiales est le dressage méthodique 
de la marche. 


ALBERT Wein (Paris). — Radiodiagnostic, radiothérapie, 
électrodiagnostic, électrothérapie du pied plat. 

Radiodiagnostic du pied plat. — Le diagnostic de pied plat 
est, en général, des plus faciles. L’examen du pied quand lẹ 


— 313 — 


malade est assis, l’examen de la marche suffisent le plus souvent 
à l’établir sans qu’il soit utile de recourir à d'autres procédés 
d'investigation. 

Mais il est des cas où ces examens ne sont pas aussi démons- 
tratifs qu’on pourrait le croire. Comme le dit le professeur Kir- 
misson, certaines personnes atteintes de pied plat ont dans la 
position assise, la jambe pendante, des pieds qui paraissent tout 
normalement conformés; d'autres dont la marche est douloureuse 
et dont l'empreinte plantaire donne l'apparence des empreintes 
de pied plat, de tarsalgie : leur voûte plantaire s'est affaissce 
par suite de lésions d’ostéo-arthrites tuberculeuses. Il est done 
intéressant de pratiquer l'exploration radiologique des pieds des 
sujets dont la voûte plantaire s’est affaissée et de tacher de 
tirer de l'examen comparatif de radiographies de pieds sains et 
de radiographie de pieds plats le syndrome radiologique du pied 
plat. 


Profil radiographique d'un pied normal. — Supposons un 
pied normal radiographié de profil, le bord externe du pied re- 
posant sur la plaque (le sujet assis sur une table). Si l’on joint 
par un trait continu le bord supérieur du scaphuïde, le bord su- 
périeur du deuxième cunéiforme jusqu’à son intersection avec 
le bord supérieur du premier cunéiforme, la portion antérieure 
du bord supérieur du premier cunéiforme depuis son intersec- 
tion avec le bord supérieur du deuxième, le bord supérieur du 
premier métatarsien, on obtient une ligne courbe régulière con- 
cave à concavité dirigée vers la partie inférieure du pied. 

Profil radiographique d'un pied plat. —- Supposons un pied 
plat radiographié de profil le bord externe du pied reposant sur 
la plaque (le sujet assis sur la table). Si l’on réunit par un trait 
les bords supérieurs du scaphoïde du deuxième cunéiforme, du 
premier cunéiforme et du premier métatarsien, comme on l’a 
fait dans le cas du pied normal, on obtient une ligne courbe à 
concavité dirigée dans sa première partie vers la partie supé- 
rieure et- à concavité dirigée dans sa deuxième partie vers la 
partie inférieure; et la concavité de la première partie de la 
courbe est d'autant plus prononcée que le pied est plus plat. 


— 314 — 


Supposons, au contraire, un sujet porteur de pied plat radio- 
graphié debout (plaque verticale en contact avec le bord externe 
du pied) : l’afftaissemnt de la voûte augmentée par suite de Ja 
pression exercée par le poids du corps est encore plus manifeste 
et la concavité dirigée vers la partie supérieure qui constitue la 
première partie de la ligne du profil est encore plus accusée. 

Le profil 1adiographique d’un pied sain et d'un plat sont 
donc assez dissemblables; cette dissemblance peut être très lé- 
gere ou tres apparente : dans les cas légers, la ligne imaginaire 
qui forme le bord supérieur du squelette du pied peut seulement 
être tres légèrement infléchie; dans les cas graves, elle peut se 
courber tres profondément. 

Cette inflexion ou cette courbure sont dues à un affaissement 
du scaphoide et du deuxième cunéiforme. Ainsi, la radiographie 
vient montrer que la théorie de Lorenz, pour expliquer la patho- 
génie du pied plat, est inexacte. 

Lorenz considère que le pied est formé par deux voûtes : l’une 
interne, l’autre externe superposées l’une à l’autre. La voûte 
externe est formée du calcanéum, du cuboïde et des deux der- 
niers métatarsiens. La voûte interne est formée de l’astragale, 
du scaphoide, des trois cunéiformes et des trois premiers méta- 
tarsiens. Et Lorenz attribue le pied plat à l’affaissement de la 
voûte externe et au glissement total de la voûte interne sur elle. 
Mais s’il en était ainsi, les pièces osseuses qui constituent la 
voûte interne resteraient dans leurs rapports normaux. Or, la 
radiographie nous montre qu’il n’en est rien puisqu'elle nous 
prouve que le scaphoide et le deuxième cunéiforme se sont abais- 
sés par rapport aux os qui les entourent; la radiographie montre 
donc la justesse des arguments invoqués par M. Kirmisson pour 
faire résider dans une faiblesse de l'appareil ligamenteux du 
pied, et en particulier dans un relâchement du ligament cal- 
cauéo-scaphoïdien, une des causes de la production du pied 


plat. 


Radiothérapie du pied plat. — Le traitement radiothérapique 
du pied plat n’existe pas. Il est certain que dans le pied plat 


— 315 — 


simple non douloureux, on ne voit pas par quelle aberration l’on 
soumettrait le pied aux rayons X. Dans le pied plat douloureux, 
dans la tarsalgie qui peut quelquefois étre due à une arthrite 
passagère des articulations médio-tarsiennes; comme le voulait 
Gosselin, il n’est pas illogique de penser que la radiothérapie 
avec le rayonnement filtré pourrait calmer les douleurs et tiiom- 
pher de l’état inflammatoire. Nul expérience n’a encore été 
faite : mais l’observation d’un cas de talalgie causé par une 
ostéo-arthrite que MM. Jacquet et Jaugeas ont publié récem- 
ment, peut faire supposer que cet essai pourrait parfois être 
tenté. 


M. Beror. — Traitement radiothérapique de Uhypertrophie 
de la prostate. (Résumé.) 


Il y a quelques années, on a traité avec enthousiasme l’hy- 
pertrophie de la prostate par la radiothérapie. Comme les résul- 
tats n’ont pas toujours été brillants, on a abandonné cette mé- 
thode et l’on a eu tort. Les cas où l’on a constaté des insuccès 
étaient ceux de vieux prostatiques, atteints de troubles graves et 
où la radiothérapie avait été employée trop tard, mais chez les 
prostatiques récents la radiothérapie donne des résultats appré- 
ciables surtout du côté de la miction. 

Trois cas traités démontrent que, lorsque l’hypertrophie n'est 
pas énorme, lorsque les malades ne présentent pas de troubles 
graves, on peut obtenir des résultats en poursuivant le traite- 
ment longtemps, et le mieux persiste pendant des mois. 

La technique consiste à atteindre la prostate par le rectum 
avec un rectoscope; on fait absorber à la prostate 2 ou 3H, puis 
on fait des séances trans-périnéales avec Rayons filtrés (2-3-4 
mm. d’aluminium). 


Discussion 


M. Noaier (Lyon) a traité quelques prostatiques, il a ob- 
tenu des résultats différents. 


— 316 == 


M. Jauzin (Orléans). — Au congrès de physiothérapie de 
lan dernier, M. Wuillamoz, de Lausanne, arrivait aux mêmes 
conclusions que M. Belot. 


M. BEcLÈRE.— Il y a une période où les troubles fonctionnels 
ne sont pas assez graves pour nécessiter une intervention chirur- 
gicale ou pour la faire accepter au malade; c’est à cette période 


qu'il faut pratiquer la radiothérapie. 


M. LAQUERRIÈRE. — L'utilité de la radiographie dans les ac- 


cidents. 


M. Laquerrivre présente une collection de radiographies sur 
l'utilité de la radiographie dans les accidents. Cette collection 
est formée par les cas les plus probants qu’il a recueillis dans 
une pratique de dix aus, dans la radiographie des accidents du 
travail. L'auteur en tire les conclusions suivantes : 

En nombre de cas, la radiographi faite suffisamment tôt 
permet de déceler le simulateur qui cherche à mettre sur le 
compte d'un accident récent des lésions anciennes; d'autre 
part, souvent la radiographie faite trop tard, si elle renseigne 
sur létat actuel du blessé et précise son infirmité, démontre 
aussi qu’il y a eu ou diagnostic erroné ou diagnostic incomplet 
et que l’infirmité aurait été très probablement évitée, si un exa- 
men par les rayons X avait été pratiqué d’une façon précoce. 


ETIENNE HENRARD. 


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D Levy - Nour. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE VII. 
Dr WUNDERLICH 


Fig. 1. — Rhinosclérome datant de six ans. Fig. 2. — La même malade après le traite- 
ment par les rayons X. 


(Observation n° 4.) 


Fig. 3. — Avant le traitement par les 
rayons X. 


Fig. 4. — Après six séances, 


(Observation, 09 DÄ, Google 


JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE VIII. 
Dr WUNDERLICH 


Fig. 5. — Etat du malade au comm mee: 


Fig. 6. — Apres huit mois. 
ment du traitement. 


(Observation n° 9.) 


Fig. 7. — Cas peu avancé. Fig. 8. — Après trois séances. 


(Observation no 13.) — 


JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE IX. 


Dr WUNDERLICH 


Fig. 9. — Rhinosclérome guéri depuis deux Fig. 10. — Photographie prise avant la radio- 
ans. (Obs. n° 3.). La photographie montre thérapie. (Obs. n° 2). L'état du malade 
l'état actuel du malade. est devenu parfait. La guérison s'est 

maintenue depuis deux ans et demi. 


Fig. 1l. — Cas traité avec succès peu après le 
commencement de la néoplasie. (Obs.n'11) La 
photographie actuelle n’a pu être obtenue. IL 


= ace , | ~l Y 
Digitizea by NAV 


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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE X. 
Dr WUNDERLICH 


Fig. 12. — Le tumeur de cette femme a dis- Fig. 13.— Cas en traitement depuis deux mois. 
paru déjà après deux séances. (Obs. n° 12) L'amélioration est déjà manifeste.(Obs. n°15) 


Fig. 14. — Malade en traitement depuis deux 
mois et en voie de guérison. (Obs. n° 16) 


JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE XI. 
Dr MOREAU 


v— 


JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE XII. 
Dr LEJEUNE 


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AP. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE XIII. 
D! KaAISIN-LOSLEVER 


TECHNIQUE DE LA RADIOTHÉRAPIE DE LA LEUCÉMIE 
par M. le D: HAUCHAMPS 


En me chargeant de vous faire rapport sur la technique de la 
radiothéapie de la leucémie, vous m’avez confié une tâche assu- 
rément flatteuse, mais délicate et difficile. C’est que nombre de 
questions insolubles et d'observations contradictoires se présen- 
tent immédiatement à l’esprit, du moment qu'il s’agit d'énoncer 
et de justifier un mode opératoire rationel. Nous nous bornerons 
ici à vous exposer notre technique personnelle ainsi que les idées 
directrices qui l’inspirent; mais tout en dégageant les formules 
pratiques, nous croyons devoir consacrer quelques considérations - 
à l’action biologique des radiations dans cette affection. 

La première question qui se présente est de savoir quels or- 
ganes il faut irradier. Sur ce point, nous pouvons constater en- 
core maintenant de nombreuses divergences et incertitudes. Un 
fait bien établi, semble-t-il, est l’action différente que les rayons 
de Röntgen exercent sur la leucémie lymphatique et sur la leu- 
cémie myéloide. Dans la première forme, nous devons irradier 
tous les tissus malades pour obtenir leur disparition et pour rame- 
ner la formule leucocytaire vers la normale; nous devons irra- 
dier, chacun à leur tour, toutes les masses ganglionnaires super- 
ficielles et profondes. 

Il n’en est nullement ainsi pour la seconde forme; ici l’irra- 
diation de tous les foyers affectés n’est nullement de néressité 
absolue et son action se montre en tout cas d'une efficacité bien 
inégale et bien différente suivant qu'elle porte sur tel ou tel 
organe. L’irradiation de la rate est bien plus efficace que celle 
de la moelle osseuse; aussi, pour certains auteurs du moins, n'y 


aurait-il aucun avantage à traiter la leucémie myéloide par des 


— 318 — 


applications portant simultanément sur la rate et sur la moelle 
osseuse, Le traitement de la rate seule suffit à tout; elle suffit 
à amener la diminution du nombre des globules blancs et le re- 
tour de la formule leucocytaire vers la normale; elle suffit à re- 
lever le nombre des globules rouges et le taux de l'hémoglobine ; 
elle seule est bien souvent en état de provoquer la réduction de la 
matité hépatique ainsi que la disparition des tumeurs ganglio- 
naires, des douleurs osseuses et des rétinites leucémiques, en 
même temps qu'un amendement considérable de l’état général 
du patient. En résumé, l'irradiation de la rate est en état 
dans la plupart des cas à donner, à elle seule, le maximum de 
bénéfice dont la radiothérapie soit capable. 

Cette constatation, faite des le début par la plupart des ra- 
diothérapeutes, était bien faite, semble-t-il à première vue, pour 
surprendre l'attente de tous ceux qu'inspiraient les beaux tra- 
vaux d’Ehrlich. Mais en réalité, le magnifique résultat que 
nous pouvons obtenir avec la radiothérapie dans la leucémie, 
peut en rien entamer la conception que le savant de Francfort a 
énoncée au sujet du rôle de la rate. Ehrlich dénie à cet organe en 
état normal, à peu près toute contribution à l’hématopoiïèse, à 
la formation aussi bien des globules blancs que des globules 
rouges; pour lui, la rate serait avant tout un organe destrur- 
teur de globules; et si tant il est vrai qu'elle intervient bien 
réellement dans la régénération sanguine normale, ce ne peut 
être que pour une petite part, ce ne peut être que dans la genèse 
des globules blancs non granulés, c'est-à-dire des lymphocytes ; 
en tout cas elle n’interviendrait nullement dans la formation des 
globules granulés, c’est-à-dire dans la myélopoïèse. 

Cette conception, relative au réle de la rate normale, ne nous 
semble nullement incompatible avec les résultats de la radio- 
thérapie; en cas de leucémie myéloïde, la rate est éminem- 
ment altérée; son tissu normal fait place à une invasion consi- 
dérable de tissu myéloïde auquel sont dévolus, mais d'une façon 
exagérée, tous les attributs de la moelle jeune. Nous avons affaire 
ici à un retour vers l’état fetal, à une métaplasie en puissance 


de fonction hématopoïétique. D'ailleurs, cette métaplasie myé- 


A- 


RAT 


— 319 — 


loïde ne s’observe pas que dans la rate; elle se produit encore 
dans tous les organes qui ont présenté ce tissu myéloïde au cours 
du développement embryonnaire et qui ont contribué dans les 
stades embryonnaires, comme la rate, à l’érythropoïese et à la 
myélopoïèse ; au cours de la leucémie myéloide,elle s’observe donc 
encore dans le foie, dans les ganglions, dans la moelle osseuse 
des os longs, dans les reins. Bref, cette métaplasie n’est qu’un 
réveil de l’atavisme. 


Mais pourquoi l’irradiation de la rate se montre-t-elle donc 
plus efficace que celle de la moelle osseuse, si intensive et si 
généralisée que puisse être cette dernière ? La rate, organe su- 
perficiel, présente aux rayons de Röntgen, une considérable sur- 
face d’attaque aussi bien en profondeur ou en superficie. La 
muelle osseuse, tissu profond, se trouve protégée tantôt par des 
lames osseuses relativement minces mais filtrantes, tantôt par 
des lames osseuses épaisses et imperméables. Aussi, quoi qu’on 
fasse, l’action sur la moelle ne pourra-t-elle jamais être qu’une 
fraction de celle sur la rate. | 

Nous avons vu que le mode d’action des rayons X était bien 
différent suivant qu'il s’agit de la forme myélogène ou de 
la forme lymphatique de la leucémie, qu’on pouvait se borner 
dans la première à attaquer vigoureusement la rate pour voir 
la disparition des métaplasies myéloïdes et amendement de tous 
les symptômes : dans la seconde, au contraire, il est de rigueur 
d’attaquer toutes les hypertrophies lymphatiques sans en négli- 
ger aucune; car l’irradiation d'une seule masse ganglionaire, si 
considérable qu'elle soit et si intensivement traitée qu’elle puisse 
être, n’amènera jamais la fonte des autres tumeurs. Dans la 
leucémie myéloide, les rayons X exercent donc nettement une 
action à distance et il n’en est nullement ainsi dans la leucémie 
lymphatique. 

On a cru attribuer cette action à distance à la diffusion 
d’une leucotoxine mise en jeu par la destruction des leuco- 
cytes. Cette conception fut confirmée par quelques auteurs 
qui crurent avoir démontré effectivement in viro et in ritro la 


présence d’une leucolysine; mais malheureusement, d’autres ob- 


— 320 — 


servateurs en contrôlant ces recherches arrivèrent à un résul- 
tat tout à fait opposé; si bien qu’à l'heure actuelle, l'existence 
de cette leucolysine ne semble nullement prouvée, si logique ct 
s1 tentante que soit son admission. Cette mise en jeu d’une leu- 
colysine nous expliquerait en tous cas, d'une façon tres plausi- 
ble, comment les radiations de Röntgen exercent une action plus 
efficace et plus puissante sur la forme myélogene que sur la 
forme lymphatique; mais le dernier mot a-t-il été prononcé ici ? 
la recherche de substances aussi subtiles est assurément une des 
plus fines et des plus délicates de l'hématologie; des tentatives 
nouvelles mieux conditionnées apporteront peut-être la lumière 
définitive sur ce difficile problème. 

Quoiqu'il en soit, si nous observons nos plus beaux succès, qui 
sont quelquefois de vraies résurrections, dans la feucémie myé- 
loïde et si nous avons à compter avec les plus nombreux échecs 
dans la forme lymphatique, nous devons attribuer ces résultats 
si divergents, en partie du moins, à des difficultés d’ordre tech- 
nique. I] est, en effet, plus facile de traiter une forme myélogene 
qu’une forme lymphatique; la, il suffit, à la rigueur, d’irradier 
un seul organe, la rate; ici, au contraire, il faut irradier tous 
les foyers morbides et pour ce faire il faut une attention sou- 
tenue et une méthode rigoureuse. 

Au système lymphatique appartiennent non seulement les gan- 
glions lymphatiques et les tissus lymphoides de l'appareil di- 
gestif, mais encore les follicules lymphatiques de Ribbert qui 
sont répartis dans tous les organes et dans tous les tissus. Le 
tissu lymphoide est réellement ubiquitaire à l’état normal comme 
à l’état pathologique; à la moindre alerte, il est capable d'une 
vigoureuse réaction. Dans la leucémie lymphatique, il ne peut 
donc être question de métaplasie comme dans la forme myéloïde ; 
au point de vue anatomique, nous avons affaire ici à un proces- 
sus d’hyperplasie généralisé. Or, ce sont toutes ces hyperplasies 
visibles et invisibles qu’il faut attaquer; il faut irradier les 
masses ganglionaires superficielles tour à tour comme tous les 
paquets ganglionaires profonds abdominaux et médiastiniques ; 
aussi, est-il de rigueur de s’assurer de la présence des ganglions 


— qy EE 


€ 


— 324 — 


thoraciques par la radioscopie et des ganglions abdominaux par 
la palpation profonde, et ce n’est pas encore la que doit s’arréter 
notre tâche; il faut aussi attaquer toutes les hyperplasies ca- 
chées, inaccessibles à nos procédés d'investigation, que peuvent 
engendrer les follicules de Ribert, sans oublier cet organe lym- 
phatique, le thymus, qui se réveille souvent au cours de cette 
forme de leucémie. En général, nous nous contentons de traiter 
les ganglions superficiels et nous négligeons souvent toutes les 
hvperplasies profondes: ne pouvons-nous pas attribuer certains 
échecs à cette dernière négligence ? 

Aussi, le mode opératoire, généralement dirigé contre la leu- 
cémie lymphatique, nous semble-t-il susceptible dès maintenant 
de grandes améliorations; il y a lieu ici, à notre avis, d’aban- 
donner quelquefois nos localisateurs qui nous ont donné, par 
ailleurs il est vrai, d'excellents résultats; il convient ici de pro- 
céder à des irradiations larges portant successivement aussi bien 
sur les différentes hyperplasies que sur les différents segments 
de l’organisme. 

Il y a quelques années, en 1907, un médecin australien Law- 
rence proposa un nouveau mode d'application des rayons de 
Röntgen; ce médecin proposait de placer l’organisme à traiter 
au centre de faisceaux convergents de rayons X; à cet effet, 
il plaçait toute une série d’ampoules à des hauteurs diffé- 
rentes autour du malade; ainsi celui-ci était réellement plongé 
dans un bain de rayons X. Sans recourir à ce mode d’applica- 
tion, assurément encombrant et coûteux, nous devons nous en 
inspirer si nous voulons obtenir des résultats meilleurs dans la 
leucémie lymphatique. Ce n’est pas que nous voulons préconiser 
contre cette affection l’irradiation homogène qui est tout autre 
chose, puisqu’elle vise à administrer des radiations très péné- 
trantes et par conséquent peu absorbables et peu actives; nous 
voulons simplement dire qu'il convient de faire, dans la leucé- 
mie lymphatique, des irradiations beaucoup plus générales que 
celles qui sont faites habituellement. 

Ces considérations nous ont semblé nécessaires pour dégager 
rapidement les formules et les règles pratiques suivantes : 


— 322 — 


Dans la leucémie myéloide, il faut surtout irradier la rate 
et l'attaquer sur toutes ses faces par la méthode des feux croi- 
sés; mais il ne faut toutefois pas être exclusif et négliger le trai- 
traitement de la moelle osseuse des os courts surtout et du foie: 
c’est la un complément nullement négligeable. 

Dans la leucémie lymphatique, nous avons affaire à un trai- 
tement autrement difficile, autrement complexe; il doit porter 
tour à tour sur toutes les hyperplasies considérables, superfi- 
cielles et profondes, et finir par ‘es irradiations générales vigou- 
reuses. 

Comme pour toutes les autres affections, deux modes d’irra- 
dation sont préconisés aussi dans la leucémie : d’abord la mé- 
thode lente de Freund, qui consiste à appliquer journellement 
de petites doses de 1 à 2 unités II par exemple et de suspendre 
le traitement au premier signe de radiodermite; ensuite, la mé- 
thode expéditive de Kienbück à laquelle se sont ralliés la plupart 
des radiothérapeutes et qui consiste à administrer des doses mas- 
hives, c’est-à-dire les doses maxima compatibles avec l'intégrité 
de la peau. Nous n’entrerons pas ici dans cette ancienne discus- 
sion ; chacune de ces méthodes a ses inconvénients et ses avan- 
tages, ses partisans et ses adveraires inconvertibles. Nous res- 
tons partisan de la méthode expéditive parce que nous y voyons 
l'avantage d'une mensuration plus exacte et. plus facile et parce 
qu'elle constitue une économie considérable de temps. 

Nous ne voyons pas bien comment il est possible de traiter 
une leucémie lymphatique autrement que par cette méthode; 
avec la méthode lente il faudrait, pour un cycle complet de trai- 
tement, 150 à 200 séances, tandis que la méthode expéditive n'en 
exige qu'une vingtaine. 

Durant combien de temps faut-il continuer les applications 
de rayons A ? Sur ce point, il y a de grandes divergences d'opi- 
nion; les uns cessent tout traitement après avoir obtenu un 
amendement considérable de l’état général et de la formule san- 
guine; les autres, dans les mêmes circonstances, continuent des 


applications plus où moins espacées afin de maintenir le béné- 


fice arquis. A vrai dire, quelle que soit notre façon de faire, ` 


> 


— 393 — 


nous agissons ici d’une manière empirique; car nous n'avons pas 
de critérium pour condamner ou justifier l’une ou l’autre façon 
de faire. 

Il est cependant certain que l’action bienfaisante des radia- 
tions n’est pas indéfinie, qu’elle s’épuise de plus en plus au fur 
et à mesure que les récidives se succèdent plus nombreuses. 

L’irradiation peut faire merveille, une première et même une 
deuxième et troisième fois : mais elle arrive tôt ou tard à se 
montrer moins bienfaisante, moins rapide, pour aboutir finale- 
ment a une inefficacité complète dans une des rechutes subsé. 
quentes qui emporte le patient. 

C’est comme s’il y avait une certaine accoutumance de l’or- 
ganisme aux rayons X, accoutumance comparable, semble-t-il, 
à celle que produisent certains médicaments. 

C'est précisément cette dernière considération qui nous en- 
gage personnellement à interrompre presque complètement le 
traitement, quand le patient se sent valide et à ne donner que 
quelques irradiations vigoureuses à des intervalles assez éloi- 
gnés; mais les signes manifestes d’une rechute nous détermi- 
nent à entreprendre un traitement nouveau complet et énergique. 
Durant les périodes de bien-être, il importe donc de ne pas per- 
dre de vue le patient, de faire, mensuellement tout au moins, 
un examen de son sang, de surveiller son poids, sa température 
et son état général, de façon à être prévenu immédiatement 
d'une rechute. 

A ce point de vue l’examen du sang est de toute première 
importance; il peut non seulement nous signaler une rechute 
en perspective, mais il nous renseigne encore sur le pronostic 
immédiat de cette rechute. Au troisième Congrès international 
de physiothérapie, les D" Béclère ont fait connaître une nou- 
velle indication pronostique au cours du traitement de la leu- 
cémie myéloide; ils ont constaté, chez plusieurs malades atteints 
de cette affection, que la rechute grave, voire fatale, se distin- 
gue par une formule hématologique spéciale, c’est-à-dire par 
l'apparition de myéloblastes dans le sang périphérique : ces 
éléments ressemblent, à un examen superficiel, à certains lym- 


— 324 — 


phocytes que l’on rencontre dans la leucémie lymphoide, mais, 
ils doivent en être différentiés nettement par leur origine et par 
leurs caractères histologiques. En réalité, ces myéloblastes ne 
sont que les précurseurs non granulés des myélocytes. Naegeli 
de Zurich, qui les baptisa du nom de myéloblastes, les observa 
le premier dans les affections graves de la moëlle osseuse et sur- 
tout dans les récidives fatales de la leucémie myéloïde. Aussi 
bien, faut-il accorder autant d'importance à la recherche de ces 
éléments révélateurs d'un pronostic sombre, qu’à la numération 
des globules. 

Le pronostic de la leucémie, toujours facheux malgré notre 
puissante intervention, doit nous garder d’un optimisme de na- 
ture à compromettre notre intervention. On dit que la radiothé- 
rapie constituait le traitement spécifique de la leucémie et on 
a comparé son action à celle du mercure dans la syphilis; 1l y 
a là l'exagération d'un enthousiasme que les résultats quelque- 
fois magnifiques peuvent expliquer mais non justifier; le mer- 
cure peut guérir la syphilis; mais les rayons X ont-ils jamais 
guéri une leucémie ? Dans l'état actuel de nos connaissances, 
nous comparerons avec plus d'exactitude le traitement de la 
leucémie à celui du cancer; de même que le bistouri peut donner 
une survie notable au malade atteint de cancer, l’irradiation 
peut, elle aussi, prolonger la vie de nos leucémiques de plusieurs 
années. 

Le médecin s’exposerait à de graves reproches, aussi bien sub- 
jectifs que scientifiques, s’il ne faisait bénéficier son malade 
cancéreux des bienfaits de la chirurgie. Il s’exposerait encore 
a des reproches semblables s’il ne soumettait son malade leucé- 
mique au traitement radiothérapique; car, dans certains cas 
les résultats de celui-ci peuvent paraitre, à juste titre, mer- 
veilleux ; dans tous les cas, ils dépassent de bien loin ceux 
qu'ont donnés tous les autres moyens, médicaux et chirurgi- 
caux. Sous prétexte que les rayons A ne guérissent pas, 1l serait 
done souverainement injuste de méconnaitre l’incontestable pro- 
grès qu'ils nous out permis de réaliser dans le traitement de la 
leucémie. 


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P 


— 325 — 


Mais ce grand pas en avant ne peut nous suffire; dès main- 
tenant, nous pouvons espérer encore mieux de la radiothérapie, 
et ce mieux nous pouvons l’attendre d’un diagnostic précoce. 
Depuis que l’action si intéressante des rayons X sur l’évolution 
de la leucémie a sollicité l'attention médicale, nous pouvons 
nous attendre à voir les médecins dépister de plus en plus vite 
cette maladie; ainsi nous arriverons à instituer un traitement 
d'autant plus efficace qu’il sera plus précoce. 

Mais arriverons nous jamais à guérir d’une façon définitive 
cette affection sur laquelle le traitement radiothérapique a tant 
de prise ? Chi lo sa ? Pour l’espérer, il faut beaucoup d'opti- 
misme, encore que la guérison paraisse être dans les limites du 
possible. Nous ignorons complètement la nature, l’agent causal 
de l'affection; nous ne savons si les rayons X agissent directe- 
ment sur cette cause, s'ils constituent un traitement causal ou 
simplement symptômatique. Notre ignorance absolue relative 
à ces deux points doit nous imposer une tres grande réserve sur 
cette question et nous défendre toute prophétie optimiste ou 
pessimiste; le jour où nous aurons des clartés suffisantes sur 
l'étiologie de la leucémie, nous serons rapidement, sans aucun 
doute, fixés sur les perspectives définitives de son traitement ra- 


diothérapique. 


LES MESURES DE SÉCURITÉ CONTRE LES RAYONS X 
EMPLOYEES AU “ LONDON HOSPITAL ,, 
par le D" BIENFAIT 


Le London Hospital est un établissement considérable qui se 
trouve dans le nord-est de Londres, dans le quartier de White 
Chapel. Il contient mille lits et la consultation externe comporte 
journellement une moyenne de trois mille malades; aussi, le 
service de radiologie est-il très occupé et le personnel se trouve- 
t-il exposé des heures durant aux rayons X. Au début, il en est 
résulté de tels inconvénients que l’on s'était demandé s’il nix 
avait pas leu de supprimer tout au moins la radiothérapie. Il 
a été fait ce qu'il était logique de faire; on a multiplié les précau- 
tions nécessaires et on a réussi au point ou actuellement ce ser- 
vice ne présente plus aucun danger ni pour le personnel ni pour 
les malades; je pense qu’il serait difficile d'imaginer une série 
de mesures plus efficaces et je me propose de vous les exposer 
en quelques mots. 

La protection du malade à soumettre à la radiothérapie est 
la plus simple à réaliser; il suffit de placer le tube dans une en- 
veloppe imperméable aux rayons X et ne permettant le passage 
des radiations à utiliser que par un diaphragme ou un tube d'un 
diamètre adéquat à la surface à traiter. Le malade reste immo- 
bile et ne touche pas aux appareils, il est ainsi parfaitement à 
l'abri. 

En pratique le constructeur Dean qui a été chargé de l'amé- 
nagement du service radiologique, a choisi des cupules en verre 
plombé tres épais, opaque aux rayons X mais transparent aux 
rayons lumineux, De cette facon le médecin voit parfaitement la 


manière de se comporter du tube, et peut le surveiller constam- 


ww 


ww — 


mn. rn ey, ÉI 


> 


— 327 — 


ment sans grand danger. Cette cupule laisse cependant passer 
par sa partie supérieure et par ses deux fentes latérales des 
rayons X secondaires; sans doute leur quantité n’est pas grande, 
leur nocuité non plus,mais comme leur émission est continuelle, 
le personnel pourrait encore en éprouver des inconvénients. 

Pour éviter ces rayons qui se répandent partout, M. Dean a 
eu recours à une idée originale : il renferme le malade et le tube 
dans une chambrette blindée d'où aucun rayon, si pénétrant 
qu'il soit, ne peut sortir. 

Quatre chambres analogues se trouvent alignées dans une 
grande salle, tels quatre immenses coffres-forts. Les parois sont 
constituées par une armature de fer de 4™ d'épaisseur, doublée 
des deux côtés par une lame de plomb de 4™ également, ce qui 
porte l’épaisseur totale à 12" de métal. Ce métal est recouvert 
à son tour par une couche de 40"" de bois, destinée à retenir les 
rayons secondaires nés au contact du métal. La paroi de devant 
des chambrettes porte une fenêtre et une porte vitrée; ces vitres 
en verre fortement plombé ont On d’épaisseur; elles permettent 
de surveiller parfaitement le tube en marche et la position du 
malade. 

La bobine est placée en dehors, au dessus de la chambrette, 
le tableau et l’interrupteur se trouvent également en dehors. 

La paroi permet le passage des fils à haute tension et admet 
aussi, un tuyau à gaz dont le robinet est à l’extérieur, son extré- 
mité se trouve vis-à-vis du régulateur de Villard à quelques 
centimètres de lui; le gaz est constamment allumé en veilleuse, 
de sorte que si l’on juge à propos de ramollir le tube, il suffit 
d'ouvrir le robinet extérieur, la flamme de la veilleuse s'allonge 
et vient chauffer le régulateur. 

La préservation des mains ne pourrait trop appeler latten- 
tion des opérateurs. À tout instant les doigts se trouvent direc- 
tement exposés aux radiations lorsque l’on rectifie,par exemple, 
la position du malade; sans doute les constructeurs fournissent 
des gants excellents, imperméables aux rayons X, mais en pra- 
tique ils gênent quelque peu, ils s’usent, ils coûtent cher et on 
arrive à s’en passer; d'autre part, il conviendrait d'arrêter le 


— 328 — 


courant chaque fois que l’on approche la main du tube mais on 
e habitue au danger et on ne le fait pas. Le système de la cabine 
est une heureuse innovation à ce point de vue, parce qu’il permet 
de couper et de rétablir le courant automatiquement. Quand on 
ouvre la porte, un dispcsitif coupe le courant; de cette facon le 
médecin ou l'infirmier n'est jamais exposé aux radiations. 

Au London Hospital on traite quatre malades au même mo- 
ment; 1] en résulte qu'il suffirait d'un instant d’inattention 
pour dépasser la dose de rayons X que la peau peut supporter; 
afin de prévenir cet inconvénient,chaque appareil est muni d'un 
compteur d'interruptions qui arrête le courant automatique- 
ment lorsque le tube a fourni une dose de 4 1/2 H. 

Si pendant la radiothérapie, le médecin est exposé pendant 
longtemps à de petites doses de rayons X, pendant la ra- 
dioscopie, il est exposé pendant un temps plus court à des doses 
beaucoup plus forte; au fait, la radioscopie est beaucoup plus 
dangereuse notamment pour les mains et les doigts : le médecin 
se trouve, en effet, dans la direction même du faisceau et il a 
mille occasions de modifier la position du malade et louver- 
ture du diaphragme. 

L'adoption de la capsule de verre surplombé ou des boites 
doublées de plomb pour enfermer le tube, constitue un progrès 
considérable qui permet de circuler dans la chambre sans grand 
inconvénient pendant la marche des appareils; de même l'adop- 
tion des vitres en verre surplombé qui recouvrent l'écran est 
encore un perfectionnement, mais tous ces procédés ne suffisent 
pas encore et M. Dean a imaginé un système assez simple qui 
met complètement Je médecin a labri : il consiste à entourer 
l'écran muni de son verre d’un cadre métallique d'une grande 
largeur. 

L’observateur placé derrière cet espèce de bouclier ne peut 
plus contourner l'écran avec la main et son corps tout entier est 
à labri. 

Cet écran muni de son cadre est évidemment très lourd, mais 
il glisse le long de tiges verticales et il est contrebalancé par 
un contrepoids. La position du malade est modifiée selon les be- 


~ 4 r 


a 


— 329 — 


soins par un siège mobile dans différents sens et que le médecin 
meut de l'extérieur, les diaphragmes sont ouverts ou fermés a 
volonté par des commandes a distance. 

Telles sont les excellentes mesures de sécurité employées au 
London Hospital; je ne crois pas qu'il existe un autre établisse- 
ment où l’on ait pris des précautions aussi minutieuses et aussi 
efficaces. 


LE MESOTHORIUM : NOUVEAU SUCCEDANE DU RADIUM 
par le D' J. DE NOBELE 


Au cours de ses recherches fondamentales sur les corps radio- 
actifs, Mm" Curie constata que certains minerais de thorium 
émettaient des radiations analogues à celles de l'uranium et du 
radium. Ces résultats ont été confirmés dans la suite par Schmidt 
et par d’autres auteurs. 

Cependant, l'existence d'une activité propre au thorium lui- 
même, quoique très probable, n’a pas encore été prouvée d'une 
facon directe. Hofmann et Zerban ont affirmé que ce corps n'est 
pas actif quand il provient d'un minerai ne contenant pas d'ura- 
nium; en outre, Baskerville et Zerban prétendent que le thorium 
extrait d’un certain minerai brésilien est inactif. Mais tous ces 
résultats demandent à être confirmés. En effet, d'après des re- 
cherches toutes récentes de Leslie, le thorium aurait une acti- 
vité propre à lui-même mais tres petite, indiquant un groupe de 
particules a de petit parcours. 

Plus tard, les travaux de divers expérimentateurs, en parti- 
eulier ceux de Rutherford et de Hahn, ont- démontré que l'ac- 
tivité du thorium est due, au moins en grande partie, à une série 
de produits de désagrégation du thorium et notamment à une 
substance fortement radioactive qui a été découverte par Hahn 
et qui a reçu le nom de radiothorium. 

Si le radiothorium est véritablement. la partie radioactive du 
thorium, les différents minerais et sels de thorium doivent con- 
tenir du radiothorium dans la proportion de leur richesse en 
thorium. Or, Dadourian, en mesurant l’activité d'un sel de 
thorium par la radioactivité induite que ce sel communique à 


une lame métallique placée dans des conditions déterminées, a 


- J- 


— 331 — 


trouvé que les minerais de thorium tels que la thorite, la mo- 
uazite, la thorianite avaient en réalité une activité proportion- 
nelle à la teneur en radiothorium mais que les sels de thorium 
du commerce (nitrates, sulfates, etc.) avaient une activité moi- 


tié moindre. 


Boltwood, par une autre méthode, est arrivé aux mêmes ré- 
sultats. 

On croyait pouvoir conclure de ces faits que, pendant la pré- 
paration des sels du commerce, une partie du radiothorium, qui 
constitue la partie active du thorium, s'était séparée. Mais Hahn, 
se basant sur la grande difficulté qu’on éprouve à séparer le ra- 
diothorium du thorium, admit que cette perte de radiotho- 
rium pendant la préparation des sels de thorium était peu pro- 
bable et, d'autre part, comparant des sels de thorium préparés 
à des époques différentes, il constata que leur activité était va- 
riable : d’abord normale, elle va bientôt en diminuant pendant 
trois ans, puis augmente légèrement et reste stable. 


De cette observation, Hahn conclut que la substance que l’on 
sépare pendant la préparation des sels de thorium n’est pas le 
radiothorium, mais une substance intermédiaire entre le tho- 
rium et le radiothorium, substance douée de propriétés chimi- 
ques distinctes de celles de ces deux métaux et ayant une exis- 
tence relativement plus longue, il donna à cette substance le nom 


de mésothorium. 


Ce mésothorium se présenterait sous deux variétés à savoir : 
le mésothorium I qui n'émet pas de rayons constatables à l'élec- 
troscope et qui perd au bout de 5,5 ans la moitié de sa valeur, 
fait confirmé par Hahn, par Boltwood et Me Coy, et le méso- 
thorium II qui émet des rayons B et y et quise détruit dans uno 
période de 6,2 heures. 


Ces deux variétés de mésothorium en se détruisant donnent 
naissance à du radiothorium qui émet des rayons a et qui a une 
période de désintégration d'environ deux ans. Ce dernier se di- 
truit à son tour et donne lieu à toute la série des produits de 


désintégration du thorium à savoir : le thorium X, l'émanation, 


— 332 — 


le thorium A. B. C. D., de telle sorte que la série du thorium 


peut étre représentée de la manière suivante : 


Thorium. Vie moyenne, 10" ans. Rayonnement a. 
Meésothorium I. Vie moyenne, 5,5 ans. Rayonnement ¥ 
Mésothorium Il. Vie moyenne, 6,2 heures. Rayon' B+y. 
Radiothorium. Vie moyenne, 2 ans. Rayonnement a. 
Thorium. Vie moyenne, 3,6 jours. Rayonnement a + B. 
Emanation. Vie moyenne, 04 secondes. Rayonnem' a. 
Thorium A. Vie moyenne, 10,6 heures. Rayonnem' B. 


Thorium B. Vie moyenne, 55 minutes. Rayonnement a. 
Thorium C. Vie moyenne, 1 seconde environ. Rayon! a. 
Thorium D. Vie moyenne, 3,00 minutes. Rayon' +y. 


Dans la préparation des sels de thorium, le radiothorium reste 
avec le thorium tandis que le mésothorium se trouve dans les 
déchets de la fabrication; on peut l'en extraire par des précipi- 
tations répétées par l’ammoniaque. 

Toutes les études que l’on a déjà faites sur les propriétés chi- 
miques du mésothorium semblent indiquer qu'il se place parmi 
les alealino-terreux et, dans une communication récente, Soddy 
émet l'opinion qu'il y a une véritable analogie chimique entre 
le mésothorium et le baryum. Le mésothorium combiné avec le 
brome forme un sel blane. Les propriétés des préparations de mé- 
sothorium paraissent identiques à celles du bromure de radium, 
mais s'en distinguent toutefois en ce qu'elles n'émettent que 
des rayons B et y. Comme d'autre part, le mésothorium se trans- 
forme peu à peu en radiothorium et que ce dernier émet des 
rayons a il en résulte que la préparation contient, au bout d'un 
certain temps, un mélange de radio et mésothorium et peut 
fournir ainsi les trois groupes de rayons a, B et y. Le mésotho- 
rium produisant pendant deux ans du radiothoriuni, l'activité 
de la préparation fraichement préparée augmente, atteint un 
maximum et puis diminue. 


L'activité maximale est obtenue au bout d'environ 3,2 ans, à 


ce moment elle atteint à peu près 1 fois 1 2 l’activité initiale. 


Après 10 ans, l'activité revient à son point de départ et apres 


r=! — 


— 333 — 


20 aus, elle est réduite à environ 90 p. e. de l’activité initiale. 
L'activité diminue ainsi très lentement et ne tombe jamais à 
zero. 

Avec le concours de la fabrique de thorium du Dr O. Kuôüfler 
et CS, à Berlin, Hahn est parvenu à extraire le mésothorium 
des résidus de la préparation du thorium qui sert a la fabrica- 
tion des manchons pour l'éclairage au gaz par incandescence, 
mais cette préparation exige la manipulation de quantités de 
substances bien plus considérables que celles neécessaires à Ja 
préparation de quantités équivalentes de radium. Tandis qu'une 
tonne de matières premières donne 1/3 de gramme de bromure 
de radium, elle donne moins de 10 milligrammes de mésotho- 
rium. Néanmoins, les résidus de minerai de thorium étant en 
bien plus grande abondance que ceux de l’uranium, le prix de 
revient du mésothorium est de beaucoup inférieur à celui du 
radium, à peu près trois fois moins. C’est pourquoi Hahn pro- 
pose de remplacer le radium dans les usages médicaux par le 
mélange radio-mésothorium. 

Les essais entrepris de différents côtés avec cette substance 
montreront si son action thérapeutique est semblable à celle du 
radium. 

Dans le but de favoriser ces recherches le D" Henri Bottin- 
ger, d’Elberfeld, a fait don à l’Académie des sciences de Ber- 
lin, d’une certaine quantité de mésothorium destiné à être prêté 
aux savants allemands qui désirent faire des recherches. S'il 
s’agit d’essais médicaux, l’emprunteur doit joindre des cap- 
sules destinées à recevoir le sel radioactif, ou indiquer les di- 
mensions de la capsule désirée. Le dosage est effectué au prix 
de 10 marks l'unité, par un chimiste de la maison Knôfler, à 
Plötzensee, qui travaille d’après les procédés de Hahn et sous le 
contrôle de ce dernier. Le prêt dure régulièrement six mois, 
mais, sur demande, 1l peut être prolongé. 

Grâce à cette nouvelle institution, nous serons bientôt fixés 
sur la valeur thérapeutique de ce nouvel agent.’ 


SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE 


CE oot 


Séance du 24 janvier 1911 


Le radiodiagnostic de Pulcere chronique de l’estomac 
| 


M. le D' DE NosEze. —- A l'heure actuelle, il n'existe aucune 
méthode capable de rendre directement visible sur l’écran ra- 
dioscopique un ulcère aigu de l'estomac. 
En présence de cet échec on a cherché à découvrir l’ulcère 
aigu de l'estomac, ou tout au moins a rendre son existence pro- 
bable par la radioscopie, en utilisant des méthodes indirectes. | 


E s 


Fig. 4. — Etude de la sécrétion de l'estomac par la méthode də SCHWARZ 


I = Ingestion de la capsule filbrodermique de ScHWaRz (4 grammes de bismuth, 
25 centistammes de pepsine). 
II = Le même cachet après dissolution de la membrane. 


Schwarz fait avaler par le malade des capsules contenant 


du bismuth et de la pepsine, enveloppés dans du tissu fibro-der- 


— 335 — 


mique. L’enveloppe au bout d’un certain temps se digère grace 
à la pepsine et à l'acide chlorhydrique de l'estomac et le bis- 
muth, au lieu d’être réuni sous forme d’une boule, s'étale a la 
surface de l'estomac. On observe sur l'écran radivscopique le 
temps mis par cette enveloppe fibreuse pour être digérée. Dans 
les cas d’hyperacidité l'enveloppe fibreuse serait dissoute dans 
l’espace de 1 à 2 heures. (Voir fig. 1.) 

D'autre part, on a pu coustater à différentes reprises lors de 
l'examen radioscopique d’un estomac atteint d'ulcère aigu, évo- 
luant même sans symptôme bien évident, que cet estomac pré- 
seutait une exagération de la motricité caractérisée par une ac- 
célération des mouvements et une évacuation plus rapide de son 
contenu par suite d'un relâchement du pylore. 

Ce phénomène, comme le fait remarquer Rieder, peut avoir 
une grande valeur pour le diagnostic de l’ulcère aigu de lesto- 
mac mais expose à des causes d'erreur; ainsi chez les neurasthé- 
niques on peut constater cette hypermotilité en dehors de tout 
ulcere; d'autre part, quand l’uleère siège près du pylore cette 
accélération fait défaut et est quelquefois remplacée par un ra- 
lentissement. En outre, un cancer développé sur un ancien ul- 
cere peut également donner lieu à de lhypermotilité. 

Toutes les méthodes directes ou indirectes destinées à poser 
le diagnostic radiologique de l’ulcère aigu de l'estomac sont su- 
jettes à caution et exposent à de nombreuses causes d'erreur. 

Il en est tout autrement lorsqu'il s'agit d'un ulcère ancien de 
l'estomac. Cet ulcère, dans son travail de destruction progres- 
sive, peut atteindre la tunique séreuse de l'estomac, détruire 
cette dernière et donner lieu à une perforation de l'estomac. 

Quand la rupture se fait directement dans la cavité abdomi- 
pale, ce qui a lieu surtout quand l'ulcère siège à la paroi anté- 
rieure de l’estomac où il est rare de voir se produire une adhe- 
rence préservatrice, il peut se produire une péritonite généra- 
lisée qui emporte rapidement le malade. 

Mais heureusement l’ulcère a dans la majorité des cas une 
marche plus lente; il produit une réaction péritonéale locale qui 
s'étend aux organes du voisinage et provoque des adhérences 
avec ces organes. Bien plus, dans ces foyers de périgastrite peu- 


— 336 — 


vent se développer de véritables abcès qui peuvent s’ouvrir dans 
les organes voisins et donner lieu ainsi à des cavités secondaires 
qui restent en communication avec la cavité principale de l’es- 
tomac. 

Dans la très grande majorité des cas, c'est avec le foie et le 
pancréas que l’adhérence de l’estomac se produit, mais on peut 
la rencontrer aussi au niveau du diaphragme, du côlon, de l'in- 
testin grêle, de la rate, du mésentère, de la paroi abdominale, 
du rein et de la capsule surrénale et même avec les organes du 
petit bassin (Gersuny). 


Fig. 2. — Ulcere caleux de l'estomac 
(d'après Faulhaber) 
O = Ombilic D = Diverticule 


Ces cavités secondaires ou diverticules sont surtout fréquents 
dans le voisinage du pylore au niveau de la petite courbure. 

Si l’on fait ingérer à un malade atteint de cette affection un 
repas bismuthé, on observe alors à l’écran radioscopique une 
image bien caractéristique : on constate, généralement du côté 
de la petite courbure de l’estomac, un petit diverticule rempli 
à peu près complètement de bismuth. Ce diverticule est tantôt 


— 337 — 


en communication directe avec la cavité de l’estomuac, tantôt il 
il en est complètement isolé (voir fig. 2). 

Haudek a pu constater à la partie supérieure de ce diverti- 
cule une zone plus claire correspondant à une bulle gazeuse (voir 
fig. 3 et 4). 

La tache produite par le diverticule rempli de bismuth per- 
siste longtemps, alors même que l'estomac serait déjà en partie 
vidé. En outre, si l’on glisse la main entre l'écran et la paroi 
abdominale, on parvient à refouler la masse bismuthée du fond 
de l'estomac vers le haut, mais la petite portion diverticulaire 
ne change plus de place. 

Cet aspect a été bien décrit par ITaudek, Faulhaber ainsi que 
par Reiche, qui a eu l’occasion d'en faire un contrôle nécrop- 
sique. 


Fig. 3 — Uleére calleux de l'estomac en sablier (d'après Haudeck). 
D = Duodenum; O = Ombilic; Bis = Bismuth; A. A’ = Air. 


On explique de la manière suivante la formation de cette 
image : le repas bismuthé s'infiltrant dans tous les coins de l’es- 
tomac remplit en même temps la cavité secondaire que l’estomnc 
s'est creusée dans un organe du voisinage; le bismuth grâce à sa 


— 338 — 


pesanteur, vient se déposer sur les parties déclives, tandis qu’une 
partie de l'air contenu précédemment dans la cavité secondaire 
est refoulé vers le dôme de cette niche et ne peut plus a en échap- 
per. Il en résulte que l'ombre du diverticule est surmontée d'une 
zone claire due à l’air. Cette explication rend compte également 
pourquoi des pressions faites avec la main sur l’abdomen ne 
parviennent pas à faire disparaître l’ombre de ce diverticule et 
pourquoi ce dernier persiste longtemps alors que le contenu de 
l'estomac est presque expulsé. 

C'est le plus souvent avec le foie ou le pancréas que l'estomac 
prend des adhérences, on peut mème dans bien des cas préciser 


dans lequel de ces deux organes l’ulcère a pénétré. 


Fig. 4. — Uleére chronique de l'estomac ayant pénétré dans le foie. 
(Vue latérale) (d'après Haudeck.) 
Bi = Bismuth; A = Air; P = Paroi antérieure de l'abdomen. 


S'il y a adhérence avec le foie elle se fait entre cet organe et 
la paroi antérieure de l'estomac, tandis que l'adhérence avec le 
pancréas se fait entre cet organe et la paroi posterieure de les- 


tomac. 
Par conséquent les diverticules qui en résultent se trouvent 


— 339 — 


situés soit à la région antérieure soit à la région postérieure de 


l'estomac et on peut Jes distinguer : 1° En déplaçant latérale- - 


ment l'ampoule, l'ombre du diverticule hépatique n'est presque: 


pas déplacée, tandis que celle du diverticule pancréatique pré- 
sente un déplacement tres étendu. 

2° Quand on fait pivoter le malade sur lui-même, le diverti- 
cule hépatique se déplace dans le méme sens, tandis que le di- 
verticule pancréatique se meut en sens inverse. 

3 Ni le bismuth est engagé dans le foie, la tache diverticu- 
laire suit les mouvements respiratoires, tandis qu’elle est fixe 
si elle est engagée dans le pancréas. En outre, dans le premier 
cas, les mouvements communiqués au foie à travers la paroi ab- 
dominale déplacent en même temps la tache . 

4° Dans les ulcères de l'estomac atteignant le foie, il existe 
généralement un point très sensible à la pression siégeant au 
creux épigastrique ou à gauche de la ligne médiane. Dans les 
ulcères pancréatiques, ce point n'existe pas. 

À côté de la production de cavités diverticulaires, les ulcères 
chroniques de l'estomac peuvent donner lieu à d’autres lésions. 
Ainsi, l’inflammation périgastrique, qui accompagne presque 
toujours Puleére chronique, peut se propager aux organes tho- 
raciques et provoquer des pleurésies sèches où purulentes, du 
pneumothorax, de la péricardite, ete. 

I] peut y avoir une perforation du diaphragme et selon qu’il 
s’est produit ou non des adhérences protectrices, on voit se déve- 


lopper un abces localisé ou un pyopneumothorax. 


On a même constaté des cas où la perforation d'un ulcere de 
l'estomac a donné lieu à un abcès gazeux du foie par lequel le 
diaphragme était refoulé et donnait l'apparence d’un faux pneu- 
mothorax subphrénique. Alors on voit à l'écran radioscopique 
le diaphragme fortement refoulé et représenté par une ligne 
noire très nette, tandis que dans le bas de la cavité on peut ob- 
server l'ombre du pus qui se déplace par la succussion. 

La périgastrite qui accompagne presque toujours les ulcères de 
l'estomac produit des rétractions cicatricielles qui donnent lieu 
a des modifications de forme et de volume de cet organe. 

Le lieu de prédilection de l’ulcère chronique de l'estomac 


— 340 — 


étant situé de préférence du côté de la petite courbure, la rétrac- 
tion cicatricielle produit souvent à ce niveau des déformations 
de l'estomac sous forme d’incisures accompagnées de sténoses du 
corps de l’organe qui prend alors la forme décrite sous le nom 
d'estomac en sablier ou estomac biloculaire (voir fig. 5). 

Dans ce cas, l’estomac semble divisé en deux cavités, une su- 
périeure et une inférieure réunies par un pont plus ou moins 
large. L’incisure est située de préférence au niveau de la petite 


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Fig. 5, — Estomac en sablier (d'après JOLASSE, LEVEN et BARRET 
figure schématique. 


courbure, quelquefois elle est double et les deux incisures vont 
à la rencontre l'une de l’autre. Les deux cavités ainsi produites 
ne sont pas de même grandeur, tantôt la supérieure est la plus 
grande, tantôt c'est l'inverse. Habituellement la cavité supé- 
rieure se termine en entonnoir. 

Cet aspect spécial d'estomac en sablier a été fréquemment 
observé en ces derniers temps; c’est en effet le véritable triomphe 
de la radioscopie gastrique. Aussi Rieder voudrait-1l voir pré- 
céder tout traitement d'uleère chronique de l'estomac par un 


examen radioscopique de cet organe pour voir si par suite d'ul- 


— 341 — 


cère chronique latent, il ne s'est pas produit une déformation de 
ce genre. 

Cette recherche aurait une grande importance non seulement 
par le diagnostic, mais également pour le pronostic et le traite- 
ment. 

Dans les cas d'ulecères chroniques de l'estomac, on constate en 
outre fréquemment des modifications de la motilité de lesto- 
mac. Cette dernière est habituellement exagérée. 

Les déformations si caractéristiques de Vestomac atteint d'ul- 
cere calleux peuvent être confondues avec des déformations d'au- 
tre nature notamment celles consécutives au spasme ou au 
cancer. 

Les déformations d’origine nerveuse donnent quelquefois à 


l'estomac des aspects ressemblant à ceux de l'estomac en sablier. 


Leven et Barret ont même décrit sous le nom de chorée de 
l'estomac et Enriquez sous le nom d'hvperkinésie gastrique une 
maladie caractérisée par une excitabilité motrice de l'estomac 
produisant des spasmes et des contractures du muscle gastrique 
qui lui donnent des aspects radiographiques spéciaux pouvant 
simuler dans certains cas l’estomac en sablier. 

Le diagnostic différentiel entre cette affection et l'ulcere cal- 
leux doit se baser sur des examens répétés de l’estomac, combi- 
nés avec la palpation et l'emploi de préparations belladonées: 
en cas de troubles nerveux la forme de l’image se modifie con- 
stamment. 

Ce diagnostie est très important à établir surtout pour ce qui 
concerne le traitement; car dans l'un cas il doit être chirurgical 
tandis que dans l’autre il doit étre purement médical. 

Pour distinguer les déformations stomacales produites par les 
tumeurs cancéreuses d'avec celles dues à l’ulcére chronique, il 
faut d'abord tenir compte du fait que le carcinome siège de pré- 
férence à la région pylorique et produit une sténose pylorique, 
qui a comme conséquence une dilatation de l'estomac. D'autre 
part, le carcinome qui fait saillie à l'intérieur de la cavité sto- 
macale donne une image radioscopique à contours irréguliers 


accompagnée d'une diminution de la cavité stomacale, tandis 


— 342 — 


que l’ulcère calleux augmente plutôt la cavité par suite du di- 
verticule qui s'étend dans les organes du voisinage (voir fig. 6). 

Enfin, quand il y a un diverticule, la présence de la bulle 
d'air et le rassemblement de tout le bismuth à la partie déclive 
sont bien caractéristiques de l’ulcère calleux. 


Fig. 6. — Estomac en sablier par carcinome. 
D - Duodenum; T = Tumeur; O = Ombilic; À = Air. 


Comme on vient de le voir, l’examen radioscopiyue de l'esto- 
mac peut rendre les plus grands services pour la découverte de 
Pulcere calleux ; grâce à ce procédé on peut reconnaître les mo- 
difications de forme et de volume de l’estomac consécutifs à la 
rétraction cicatricielle produite par lulvère et distinguer ce der- 
nier d'avec le cancer. Ce mode d'exploration fournit ainsi des 
renseignements de la plus grande valeur pour le traitement des 
affections de l'estomac et nous sommes convaincu que quand 
il sera généralisé il diminuera dans de fortes proportions les la- 
parotomies exploratrices si fréquemment appliquées en chirur- 
gie abdominale. 


A 


— 343 — 
Fracture et luxation au niveau du poignet 


M. le D° Kaisix-LosLEvER. ` Le Dr Heilporn nous a présenté 
en 1900, une étude intéressante sur les luxations des os du carpe. 
Ma pratique m'en a montré un cas compliqué de fracture de 
l'apophyse styloide du radius. 

L'épreuve radiographique antéro-postérieure, prise le 23 dé- 
cembre 1909, le lendemain de l'accident, montre très nettement 
cette fracture. Quant à la luxation du semi-lunaire, elle n’est 
pas moins visible sur l'épreuve latérale prise le même jour. 

Avant de recourir à l’ablation pure et simple du semi-lunaire 
luxé que le Dr Heilporn considère comme indispensable parre 
qu'on n'arrive pas, dit-il, à remettre cet os en place, par la voie 
sanglante ou non sanglante, j'ai tenté cette réduction sous chlo- 
roforme : forte extension et contre-extension accompagnées de 
pressions sur l'os luxé dans le sens de la réduction, c'est-à-dire 
d'avant en arrière. 

La réduction s'est faite parfaitement comme nous le montre 
la radiographie ci-jointe (prise latérale du poignet enfermé dans 
l'appareil plâtré appliqué immédiatement apres la réduction, 
La guérison anatomique fut intégrale; la guérison fonc- 
tionnelle était satisfaisante deux mois après l'accident époque 
(21 —2 10) à laquelle le blessé put reprendre son travail. 

Je n’ai pu revoir le blessé ces jours derniers, un an après l'ac- 
cident : J'aurais été curieux de constater si la limitation de la 
flexion en avant du poignet, qui persistait lors de la reprise du 
travail, avait persisté où avait diminué. Malheureusement, 1] 
n'a pas répondu à mon appel : il m'a fait l'impression de erain- 
dre un examen qu'il considérait probablement comme provoque 
par sa société d'assurance dans un but de réduction d’indem- 


nité. 


Un nouveau cas d’artères athéromateuses 
déceiées par ia radiographie 


M. le Dr D'HazLuix. 


— 344 — 


Projections stéréoscopiques par ia méthode des anaglyphes 


M. le Dr D'Harztix. (Voir in extenso, volume V, page 7.) 


Nouveau radiochromètre de Holzknecht 


M. le D' D'Harruix présente le radiometre de Sabouraud et 
Noiré perfectionné par Holzknecht; cet appareil se compose es- 
sentiellement d'une petite bande de celluloïde transparente pré- 
sentant une coloration brunatre de plus en plus foncée d’une ex- 
trémité à l’autre, Une pastille neuve de platinocyanure déplacée 
sous la bande d'une extrémité vers l’autre présente done toute 
la série de teintes que peut offrir une pastille irradi¢e. 

À cette échelle continue correspondent des divisions chiffrées 
permettant d'apprécier les différentes doses répondant aux di- 


verses teintes de la pastille. 


Fracture de l’avant-bras non consolidée au bout de quatre ans 


M. le D Kryxens.- Au mois de septembre 1906, le patient, 
âgé de 36 ans, eut une fracture des deux os de l'avant-bras par 
retour de manivelle; les deux os étaient fracturés en leur milieu 
et ne présentaient guère de déplacement. . 

Au début de janvier 1907, la radiographie fit constater, avec 
le défaut de consolidation, une atrophie osseuse tres prononcée 
des ox de la main et du poignet. 

En février 1907, ostéo-synthése qui échoua comme toutes les 


autres modes de traitement employés déjà. 


A Vheure actuelle, il y a, indépendamment de deux grandes 


cicatrices latérales, forte déformation de l’avant-bras, défaut de 
consolidation, atrophie osseuse très prononcée, douleur au siège 


de la fracture et impotence fonctionnelle totale. 


M. le Dr Lt. ` Le défaut de consolidation dans les frac- 
{ures reconnaissent différentes causes : 

Un mauvais état de nutrition, un traitement défectueux, une 
application défectueuse du bandage, des antécédents syphilli- 
tiques. HU faut tacher d'organiser un traitement selon les causes 
variables. 


"äi 


Be Leem 


— 345 — 


En cas de syphilis, nous n'oublierons point la médication spé- 
cifique. En quinze jours certaines consolidations apparaissent 
moyennant celle-ci, alors qu'elle se faisait attendre depuis long- 
temps. 

La thyroïdine, le thymus sont d'autres moyens qu'il faut sa- 
voir utiliser. 

L’électricité peut aussi nous rendre des services éclatants. Il 
faut pour cela recourir à la modalité de choix. 

Je vous renvoie aux différents mémoires que j'ai publiés sous 
ce rapport : le premier au Congrès de Berne en 1902, le dernier 
dans un rapport à l’Académie de médecine de Belgique en 1909, 
et dont les conclusions ont reçu l'approbation de la docte as- 
semblée. 

Dans ce dernier rapport, je signalais le cas qu’un chirurgien 
anglais m’avait adressé, un cas de fracture complète de la jambe 
chez un adulte de 30 ans environ où la consolidation se faisait 
désirer depuis sept mois. 

Après un mois et demi de traitement, il marchait sans sou- 
tien dans les rues de Bruxelles. 

Depuis, il n’a conservé de sa fracture que le souvenir. 


M. le Dr Krynens. — Chez mon patient tous les traitements 
ont été essayés; il a été électrisé, massé; il a pris des comprimés 


de thyroïde, de thymus. 


M. le D D’Hatiuin. — Un blessé s'était cassé le bras au 
mois de mai, et la consolidation n’étant pas obtenue en octobre, 
il a été soumis depuis lors au massage et au courant continu 
sans qu’on ait obtenu un résultat. J’ai l'intention de le sou- 
mettre au traitement par le radium du Dr Chevrier. (Voir Jour- 
nal de Radiologie, volume IV, page 421.) 

M. le D' E. HENRARD a soigné dernièrement un blessé atteint 
depuis plusieurs mois de fracture de côte, non consolidée. La 
percussion de l’os fracturé a amené rapidement la guérison. 


M. le Dr Laureys a vu une fracture récidivée de l’avant-bras 
se consolider sous l’action du glycéro-phosphate. 


ETIENNE HENRARD. 


— 346 — 


Séance du 26 mars 1911 


Rectification 


À l'occasion de la lecture du procès-verbal de la derniere 
séance, M. le Dr LEJEUXE fait une rectification : « Le compte 
rendu du numéro du lo février 1911 me fait dire, page 73, 21° 
ligne : « Sans narcose, il en est tout autrement »; il faut lire : 


« SOUS narcose ». 


Un cas de leucémie traité depuis trols ans par la radiothérapie 


M. le D' LEJEUNE expose sa communication (voir in extenso, 


page 251, 1911). 
Discusston 


M. Je Dr Hatcuames a traité plus de dix cas sans filtration; 
1l ne fait (irradiations que sur la rate. 


M. le D' DE NoBELE a traité plusieurs cas de leucémie. [l n'a 
pas constaté de différence dans les résultats obtenus avec les 


deux méthodes, rayons filtrés ou non filtrés. 


M. le D" KLYNEXS croit que la peau des leucémiques est plus 


sensible aux rayons X que celle des individus sains. 
M. le Dr Hatcuamps ne l'a pas constaté personnellement. 


Calculs du péritoine donnant à la radiographie 
une image analogue à celle des calculis rénaux 


M. le D' LEJEUNE expose sa communication (voir in ertenso, 
page 242, 1911). 


Discussion 


M. le Dr KIYxXEXS estime que les caleuls mentrés par M. Le- 
jeune sent des caleuls biliaires. A l'analyse chimique, on trou- 


vera probablement beaucoup de cholestérine et un peu de chaux. 


™ 4 


Cem pm mg Been be r 


— 347 — 


Un cas de maladie de Schiatter 
M. le D! Kass expose sa communication 
Quelques cas de fractures rares du bassin 


M. le D' Haucnaurs moutre plusieurs clichés de fractures 
rares du bassin. 


Discussion 


M. le D' E. HENRaRD insiste sur la réserve qu’on duit avoir 
avant de poser un diagnostic négatif dans les cas de trauma- 
tisme grave du bassin, surtout en cas d'accidents du travail, 
donnant lieu à une expertise medico-legale. Il lui est arrivé, 
précisément dans un des cas signalés par M. Hauchamps, de ne 
rien voir sur un cliché comprenant tout le bassin, et de trouver 
une fracture du sacrum sur un chehé pris avec cylindre com- 
presseur. 


AM le D! DE NoBELE se demande si dans un des cus de M. lau- 
champs, 1] n’y a pas luxation sacro-illaque. 


M. le D' Kuynens. --- Une lésion souvent méconnue dans les 
affections traumatiques de bassin est la fracture des apophyses 
articulaires du sacrum. 


Un moyen simple de couper le verre 


M. le Dr D’Hativin expose sa communication (voir in er- 


tenso, page 236, 1911). 


Un cas de spina bifida occulta 


M. le D" Krynens. — La patiente âgée de 35 ans est l’aînée 
de quatorze enfants dont sept vivent et sont bien portants. Vers 
l’âge de 15 ans, elle ressentit brusquement sans cause apparente, 
de violentes douleurs à la région lombaire; apres quelques mois 
de souffrance, durant lesquelles la malade put néanmoins conti- 
nuer à travailler, survint la période de soulagement. 


— 348 — 


Un jour cependant de la méme année, elle éprouva des dou- 
leurs atroces dans la jambe droite, qui se calmerent après le re- 
pos de la nuit et qui furent suivies d'une certaine lourdeur ac- 
compagnée de paresthésies. 

Depuis cette époque, l'affection a toujours montré un carac- 
tere nettement progressif si bien que depuis dix ans, tout tra- 
vail est devenu impossible et le mal, qui avait débuté dans la 
jambe droite, a fini par attemdie la jambe gauche. 

Dans les deux membres intérieurs il y a des troubles énormes 
de la motricité et de la sensibilité; les deux pieds sont fortement 
déformés en varo-equin. Depuis cing aus la malade ne supporte 
plus le port de chaussures et pour venir en ville — déplacement 
tres difficile -- elle est obligée de marcher sur ses bas. 

Nous n’insisterons pas sur les symptomes cliniques que mon 
confrère le Dr Van de Vloet décrira en details et nous montre- 
rons simplement les différentes radiographies qui établissent le 
diagnostic de spina bifida occulta d'une façon péremptoire. 

Nous remarquons au niveau des vertèbres lombaires deux 
grandes ouvertures, deux hiatus formes au dépend des lames 
vertébrales ` l'ouverture supérieure répoud assez bien à la forme 
et à la grandeur du pouce; l'ouverture inférieure est moins 
grande, plus irrégulicre et est formée en partie au dépend de 
la partie supérieure du sacrum. (Cette communication paraitra 
prochainement in e.rtenso dans ces colonnes). 


Er. HENRARD. 


Séance du 2 mai 1911 


Irradiation rationnelle des tumeurs profondes 


M. le D' D'HazLzuIx expose le principe de sa méthode qui con- 
siste à irradier une tumeur profonde en faisant différentes ap- 
plications avee localisateurs placés successivement sur differen- 
tes parties de la peau situées Pune à cote de l’autre. Cette mé- 
thode superpose à certains endroits les doses de rayons X et cette 


superposition est d'autant plus étendue que la tumeur est plus 


— 349 — 


profonde. M. D’Halluin démontre expérimentalement sa mé- 
thode par des schémas et plusieurs clichés montrant partaite- 
ment cette superposition. 


Discussion 


M. le D Hatcuamps peut donner de suite la preuve de luti- 
lité de la méthode de M. D’Halluin qu'il emploie depuis quatre 
ans, sans en avoir donné la démonstration scientifique que l’on 
vient d’entendre. Il irradie des leucémiques en appliquant les 
rayons sur différentes zones de la rate et il a remarqué, chez les 
malades irradiés ainsi, une amélioration beaucoup plus rapide 


que chez ceux dont il irradiait la rate en masse, en une seule 
séance. 


M. le D' LrJEUTNE ne veut pas critiquer la méthode de 
M. D’Halluin; il fait cependant remarquer ou elle peut pré- 
senter des inconvénients à cause de l'irrégularité de l’irradia- 
tion aux différentes zones de la tumeur. Fl craint qu'à certains 


endroits de la tumeur, on provoque une brûlure profonde. 


M. le D' D'Haus ne craint pas la brûlure dans la radio- 
thérapie des tumeurs profondes. A son avis on ne donne jamais 
trop de rayons X dans ces cas. 


M. le Dr Lavreys fait remarquer que l’on cite cependant 
certains cas où dans l'irradiation de tumeurs thyroïdiennes on a 
été trop loin et où on a provoqué des accidents, 


Radio et radiumthérapie des angiomes 


M. le Dr Dvsors-Haveniru présente un cas d’angiomes tres 
étendus du bras et de l’avant-bras traités simultanément par des 
applications de rayons X et de radium. Le résultat de ce traite- 
ment comparatif est des plus beaux. 


Le mesothorium 


M. le Dr De NoBELE. — Le mésothorium, qui est le corps 
doué du pouvoir radioactif le plus puissant de tout le groupe du 


— 350 — 


thorium, occupera peut être bientôt une place très importante 
daus le traitement par les agents physiques. 

Cette substance a été isolée par Hahn et est obtenue au moyen 
des résidus provenant de l'extraction du thorium de la thoria- 
nite. 

Elle émet des rayons B et y; ce n’est qu’au bout d'un certain 
temps qu’elle émet aussi des rayons a et se transforme alors en 
thorium X. 

Le Dr De Nobele explique les différents modes d'application 
et montre une ceinture au mésothorium. : 


Discusston 


M. le Dr D’Hazzvuix a fait des expériences qui lui ont dé- 
montré que la poudre des manchons de bec Auer est radioactive : 
il se demande si des recherches ne devraient pas être poursuivies 
pour démontrer la radioactivité de cette substance bien moins 
couteuse. I] existe dans le commerce des compresses, que l'on 
dit radioactives et qui le sont certainement moins que la poudre 


du bec Auer. 


M. le Dr DE NoëELzE. — Dans les compresses, il s’agit d'éma- 
nation du radium et non de radioactivité propre. Il est donc 
naturel qu’elles soient moins actives que la poudre de bec Auer. 


M. ie Dt Kiyxexs. — II est facile de démontrer la radioac- 
tivité du manchon du bec Auer : il suffit d'appliquer fortement 
un manchon Auer contre une plaque photographie au moyen 
d’un carton : après plusieurs jours, on obtient, par développe- 
ment, l’image de la trame du manchon. Dans le récent 
ouvrage de Soddy, la Nature du Radium, on trouve une belle 


reproduction d’un de ces clichés. 


Crand ulcére caileux juxtapylorique avec diverticule 
prévertébral 


M. le Dr keeten, -— Nous devons à Handeck un grand pro- 
grès dans le domaine de la radiologie gastrique; il interprèta le 


premier d’une façon exacte les images radiographiques que 


— 351 — 


donne quelquefois l’ulcere calleux de l’estomac. Sur la petite 
courbure on peut voir, dans ces cas, un petit diverticule, une 
niche, remplie en partie de bismuth et en partie d'air. Cette 
image entraine le diagnostic d’ulcére calleux perforant. 

Le cas suivant se rapporte a une femme de 44 ans souffrant 
depuis plus de quinze mois. Les douleurs, quelquefois atroces, 
persistent jour et nuit, mais sont en règle générale surtout in- 
tenses vers minuit; elles sont provoquées surtout par les ali- 
ments; aussi la patiente craint-elle de manger et depuis une 
année, elle a perdu près de 26 kilogrammes. I] n’y a jamais eu 
d’hématémèse, ni, paraît-il, de melaena. 

Un peu au-dessus de l’ombilic, on sent une tumeur, assez pe- 
tite, correspondant au siège principal de la douleur. L'examen 
du suc gastrique, une heure apres l’ingestion du repas d’ Ewald, 
donne une acidité totale de 3 "wo. Bien que cette dernière con- 
statation plaidât en faveur d'un ulcére, toute éventualité de 
carcinome ne pouvait pourtant être écartée. 

Heureusement, l'examen radioscopique vint dissiper ce doute 
et montrer les chances encourageantes d'une intervention opé- 
ratoire. Sur la petite courbure de l'estomac, tout près du pylore, 
nous pouvons voir sur les clichés un diverticule rempli de bis- 
muth. 

Le jour après le second examen radiologique, le Dr De Bom 
proceda a l'intervention et enleva toute la région pylorique, 
c'est-à-dire, une coupe transversale de 7 centimètres de lon- 
gueur. Le diverticule eût certainement échappé à l'attention ae 
l'opérateur s’il ne se fut révélé grâce au bismuth résiduel qui 
tapissait encore les parois de la niche en mince couche. 

La guérison ne se fit point attendre et à l'heure actuelle, c’est- 
à-dire six mois après l’opération, cette femme se porte à mer- 
veille. 


Discussion 


M. le Dr Henrarp désirerait avoir quelques détails sur la 
technique et la quantité de bismuth employés. 


M. le D' Kiynens. ~- La quantité de bismuth qu’il faut ad- 
ministrer dans ces cas, doit varier avec l’embonpoint des mala- 


— 352 — 


des. Le carbonate de bismuth sera administré à la dose de 25 à 
30 grammes chez les personnes maigres, cachectiques, mais 1l 
faut dépasser notablement cette dose dans les autres cas. 

La radioscopie doit précéder évidemment la radiographie: 
elle suffira d’ailleurs dans la plupart des cas, mais il est tou- 
jours utile de radiographier le patient soit dans la position cou- 
chée ventrale soit et de préférence dans la position debout. 

La radiographie doit être rapide; l'appareil Idéal, avec 40 A. 
au primaire sous 110 V., avec écran renforçateur Sinégran et 
grande ampoule ordinaire de Gundelach, donne une belle image 
gastrique en une seconde dans presque tous les cas. 


A propos d’un corps étranger dans l’articulation métacarpo- 
phaiangienne de l’auricuiaire 


M. le Dr Er. HEXRARD montre une radiographie stéréoscopi- 
que, avec repères à la paume et à la face dorsale de la main, et 
une radiographie géométrique où l'on voit en double la repro- 
duction des deux repères et du corps étranger (fragment d’ai- 
guille). Il parle de ce cas, très simple cependant, pour démon- 
trer la nécessité où l’on se trouve d'associer les deux méthodes 
(radiographie stéréoscopique et radiographie géométrique) pour 
savoir où l’on doit faire l’incision en vue de l'extraction. 

La méthode géométrique, décrite dans la monographie de lau- 
teur, aurait pu faire faire ici fausse route au chirurgien; car 
elle indiquait que le bout cassé de l'aiguille se trouvait à 12 mìl- 
limétres de la surface de la paume de la main, tandis que la 
pointe se trouvait à 3 millimètres de la surface de la peau du 
dos de la main. L’incision aurait done pu être faite du côté de la 
face dorsale. 

Mais la radiographie stéréoscopique montre que la pointe pé- 
nètre dans l’articulation métacarpo-phalangienne de l'aurieu- 
laire et se trouve piquée dans la tête articulaire du métacarpien. 

L’incision postérieure aurait done nécessité louverture de 
l'articulation, et aurait probablement abouti à un échec; car 
attirer l'aiguille du côté dorsal, l'aurait fait pénétrer plus pro- 
fondément dans le métacarpien. 


— 353 — 


L'incision fut au contraire faite du côté de la paume et l’ex- 
traction put étre pratiquée sans ouvrir l'articulation . 


La fieur de bismuth Desloaux 


M. le D" HavcHamrs emploie avec succès pour l'examen de 
l'estomac le carbonate de bismuth pur Desleaux; ce produit a 
l'avantage tout d'abord d'offrir les garanties de pureté ei dési- 
‘ables pour éviter les intoxications, en second lieu de se mêler 
beaucoup plus facilement à l’eau et au lait et de rester plus long- 
temps en suspension dans ces liquides que les autres produits 
similaires dont nous nous sommes servi jusqu’ici. 


Spina bifida occulta 


M. le D' DE NoBELE demande, au sujet de la communication 
présentée antérieurement par MM. les D™ Klynens et Van der 
Vloet, Un cas de spina bifida occulta, sur quels symptômes 
M.Van der Vloet s’est basé pour faire le diagnostic, avant que la 
radiographie ait démontré la présence du spina bifida. 


M. le D' KLYNEXS cite, entre autres symptômes sur lesquels 
A. Van der Vloet s’est bosé,la présence d’une forte touffe de poils, 
situés à la région lombaire, symptôme signalé par tous les au- 
teurs. Ce sont également certains troubles de la sensibilité qui 
ont amené M. Vandervloet à indiquer à M. Klynens quelles 


étaient exactement les vertebres atteintes. 


Ampoule Bauer réglable à distance 


M. le Dr Masace ier présente la nouvelle ampoule Bauer 
destinée à la radioscopie et munie d'un dispositif de régénéra- 
tion à distance : il suffit de comprimer une poire de caoutchouc 
pour abaisser le niveau du mercure du régulateur, et pour faire 
pénétrer de l'air dans l'ampoule à travers la lamelle poreuse de 
ce régulateur. 

Er. HENRARD. 


— 354 — 


Sociétés belges de Physiothérapie et de Radiologie 
réunies. 


Séance du dimanche 3 septembre à Charleroi 


La séance est ouverte à 10 h. 1:2, sous la présidence de M. le 
Dr Verhoogen, président de la Société belge de physiothérapie. 

Sont présents : MM. les D" Verhoogen, Klynens, De Key- 
ser, L. Hauchamps, Bienfait, Libotte, Dumont, E. Henrard, 
Bille, De Nobele, Laureys, Lombard, Ledent, Gunzburg et 
M. Novent. M. Kouindjy, de Paris, assiste egalement a la 
séance. 

Excusés : MM. les D™ Gommaerts, Dubois-Havenith, Hau- 
champs J., Wybauw, De Munter et Kaisin-Loslever. 


M. le président remercie administration communale de 
Charleroi, qui a gracieusement mis à notre disposition un des 
locaux de l'hôtel de ville pour y tenir la séance. Il est certain 
d'être l'interprète de toute l'assemblée, en félicitant M. le doe- 
teur Bille de la façon magistrale dont il a organisé et la partie 
scientifique et la partie « attractions » de la réunion de ce jour. 
Il l'invite à prendre place au bureau. (Applaudissements.) 

M. le président souhaite la bienvenue à M. le professeur 
Kouindjy, qui remercie chaleureusement de la bienveillante hos- 
pitalité qui lui est faite. 

MM. les D™ Gastou, de Paris, Sluys et Gobeaux. de Bru- 
xelles, sont élus membres effectifs de la Société Belge de Radio- 
logie, à J’unanimité des présents. 

M. le Dr Gunzburg expose sa communication : /ntroduction 
du graphique pour ie pronustie. M. le D" Libotte: Le traite- 
ment électrique de l'artério-sclérose, et M. ie D' Klynens: Un 
cas d'estomac en bissac. 

Vu l'heure avancée, la communication de M. Hauchamps 
est remise à la séance prochaine. 


-— La séance est levée à 13 h. 12. 


Etienne IIENXNRARD. 


Association F rançaise pour l’Avancement des Sciences 


Congrès de Dijon 1911 


Présidence du Dr DELHERM 


Séance du 31 juillet 


MM. H. Vaevez et E. Borper. — L'utilité de la radioscopie 
et de l’orthodiagraphie dans l'examen du cœur. 

Les auteurs démontrent l'utilité de l’orthodiagraphie et de la 
radioscopie du cœur, et les avantages de ces méthodes sur la 
radiographie et la téléradiographie. 


MM. H. Vaevrz et E. Borper. — Valeur des données radio- 


logiques appliquées à l'étude des aortites. 


Séance du 2 aout. 


M. ARCELIN. — Eviste-t-il en radiothérapie des idiosyncrasies 


spontanées ou acquises ? Rapport. 


Le rapporteur, après avoir signalé le but et les différentes 
questions du référendum qu’il a organisé, insiste encore une fois 


sur la valeur réelle des divers radiomètres. 
Discussion. 


M. De Krarixc-Harr. — A propos de la sensibilité, pose le 
principe suivant : la sensibilité des tissus aux rayons X est 


fonction de la température; il démontre ce principe par de nom- 


— 356 — 


breux exemples d'auteurs et des expériences personnelles. [] 
conclut qu’il faut filtrer et refroidir. 


M. NoGiEr. — L'appréciation inexacte des doses est causée 
par de multiples facteurs; ainsi la forme du courant s'ajoute 


aux nombreuses causes signalées: une même teinte peut déceler 
des actions très différentes. 


M. Beror. - - Il faut non seulement s'occuper de la quantité, 
mais aussi de la qualité; certains appareils devraient être véri- 
fiés souvent. Il préfère le radiomètre de Sabouraud et Noiré 
à celui de Bordier. 


M. GUILLEMINOT. —- La qualité moyenne d’un faisceau de 
rayons X est inconnue; en fait, il faudrait pouvoir mesurer 
exactement la quantité absorbée par le premier millimètre de 
tissu, ce qui n'est pas facile. | 


M. Nocrer démontre la différence d'absorption par le filtre 
et la peau, suivant la dureté du rayonnement. 

Une longue discussion s'engage alors pour connaître les varia- 
tions de l’homogénéité du rayonnement, suivant que l’on se 
sert d’une bobine ou d’un transformateur à circuit magnétique 
fermé, entre MM. Arvelin, Guilleminot, Bergonié, Dessauer. 


M. BEror. — I] n'existe pas d’idiosyncrasie vraie à mon avis, 
mais il existe des différences particulières. 


M. Barson. — Il n'existe que des différences très particu- 
lières, suivant la région, les sujets, ete., bien entendu si la peau 
est saine. 


M. BERGOXIÉ abandonne très volontiers le mot idiosyncrasie 
et croit que, somme toute, l’on est tous d'accord, qu’il existe des 
facteurs individuels bien connus de chacun, qu'il en existe 
encore d'autres que nous ne trouverons que plus tard et qui 
peuvent nous donner les accidents signalés. Ces cas exception- 
nels, il est vrai, existent; il y a donc, des cas d'hypersensibilité 
tres marquée, et nous devons, malgré toutes les mesures, toutes 


les précautions, le savoir atin de nous éviter des accidents. 


s - 


r 


— 357 — 


M. Bovcuacourr. -. Sur la différence de sensibilité de la 
peau des sujets et des régions d'un méme sujet vis-à-vis des 
rayons de Röntgen. 

L'auteur démontre par deux observations détaillées que la 
radiothérapie est un traitement à déconseiller dans l'hvpertri- 
chose. | 


Discussion. 


l ; | SR 

M. GASTOU propose un essai du traitement radiothérapique 
analogue au traitement mercuriel d'essai pour tater la sensibi- 
lité du sujet dans des cas semblables. 


M. Bawox. —- Etat de la peau chez un malade traité par les 
rayons X depuis sept ans. 

Il s'agissait d'un cas de leucémie mvélogène: il n'y a jamais 
eu d’ulcération. 


M. BaRJON. -_ Très vire réaction des téguments non irradiés 
chez un malade. | 


Il s’agit, dans ce cas, d'une intoxication. 


Discussion, 


M. Gasrov, à ce propos, demandk comment les radiothéra- 
peutes pourront se protéger contre les revendications de certains 
malades. Discussion entre MM. Arcelin, Nogier, Belot, Ber- 
gonié, à ce sujet. 


M. BERGCNIÉ. --- Traitement des radiodermites aiguës. 

Ces radiodermites résistent souvent à des traitements variés. 
J’en ai eu à traiter récemment sur lesquelles on avait appliqué 
des emplatres, des poudres et des pommades diverses, le tout 
sans grand résultat. Les douleurs étaient assez vives après ces 
applications et la cicatrisation ne faisait que de lents progrès. 
Tout a été changé du jour où l’on s'est borné à faire des pan- 
sements au sérum artificiel à cing pour mille, sans antiseptique, 


sans eau oxygénće, sans lavage même à l’eau bouillie, mais eu 


— 358 — 


recouvrant la région d’un cataplasme de gaze hydrophile stéri- 
lisée, cataplasme imbibé de sérum et recouvert de gutta-percha. 
La cicatrisation, dans tous les cas ainsi traités, a marché avec 
une vitesse inespérée. 


M. Spever. -— Sur quelques formes de réaction après les erpo- 
sitions aux rayons X. 


M. Lana, — Résultats obtenus par la radiothérapie dans 
le traitement du lupus et des épithéliomas cutanés. 

Dans les cas dont il donne les observations, l’auteur a obtenu 
la guérison en trois séances maximum avec des rayons mous 3 
ou 4 Benoit. 


M. Bairiy-Sanin. -— Un cas de lupus tuberculeuxr guéri par 


la radiothérapie. 


MM. Beror et Hatynccve. — Traitement radiothérapique des 
sycosts parasitaires et non parasitatres; résultats. 
L'action des rayons X permet d’abréger considérablement la 


durée des traitements : 


1° Par l'épilation en masse, obtenue sans douleur; 

2° Par les phénomènes réactionnels qui paraissent influencer 
favorablement les Iésions ; 

3° Par la facilité avec laquelle sont évitées les réinoculations ; 

4° Par la rareté des récidives, si l’on prend certaines precau- 
tions. | 

Il importe de combiner avec l'action des rayons X, et suivant 
les nécessités, les divers agents physiques et médicamenteux. 
Cette combinaison donne des résultats qu'il serait impossible 
d'obtenir avec l'un de ces modes de traitement agissant séparé- 
ment. De nombreuses photographies montrent les bons résultats 


de cette manière de procéder. 


M. Lawra. ` Traitement de Uhyperhidrose plantaire par la 
radiothérapie. 


Ce traitement a donné toute satisfaction. 


M. Deturrm. — La radiothérapie dans la sciatique. 


zm, h T 


— 359 — 


M. Laseat. — Contribution à l'étude de la radiothérapie 
dans les différentes affections de la moelle. 

Les premiers résultats obtenus et signalés dans des congrès 
antérieurs se sont confirmés depuis lors. 


Séance du 4 août. 


M. NoGIER. — Les progrès de Vappareillage radiologique 
depuis le congrès de Toulouse. 

L'auteur, après avoir montré un perfectionnement des trans- 
formateurs Ropiquet, nous décrit le nouvel interrupteur du 
« Blitz apparat »; pour les ampoules, les nouvelles anticathodes 
des tubes Muller. Enfin le procédé de Grædel pour la radiociné- 
matographie. A la discussion prennent part MM. Broca, Bergo- 
nié, Belot, Arcelin, Réchou et Nogier. 


MM. LaQuERRIÈRE et LOUBIER. - - Importance de la radiogra- 
phie de l’acromio-clariculaire dans les suites des traumatismes 
de l’épaule. 


Les auteurs pensent que l'examen radiographique explique 
beaucoup d’impotences musculaires, en faisant constater une 
lésion de l’acromio-clavieulaire, et estiment, d’autre part, que 


cet examen permet souvent d'éclaircir le pronostic. 


M. AuBouRrG. - - Rapport sur la radiographie de l'intestin. 
(Rapport.) 

L'auteur présente une série de clichés des divers segments 
intestinaux, normaux et pathologiques (duodénum, intestin 
grêle, gros intestin). L'examen du duodénum et du grêle s’ob- 
tient en faisant avaler au malade un lait de bismuth. Il est 
facile de radiographier la ou les phases qui présentent pour le 
médecin ou le chirurgien un détail de diagnostic. Normalement 
le duodénum n’est pas l'anse que décrivent les anatomistes : 
il est mobile et sa place varie suivant les positions debout ou 
couchée, L'auteur insiste sur les ptoses du duodénum. C’est dans 


ces cas surtout qu'il existe un retard de l'évacuation de l'es- 
tomac. 

L’examen du gros intestin se fait à l’aide du lavement bismu- 
thé, donné sous le contrôle de l’écran, ce qui permet de suivre 
de visu la progression de la masse bismuthée, de l'anus au cæ- 
cum, en notant les rapports, la forme, le volume, les spasmes, 
les arrêts; de plus, la palpation directe du gros intestin sous 
l'écran fluorescent permet de juger de sa mobilité. Cette mé- 
thode, complètement indolore, permet de déceler les spasmes, 
les rétrécissements, les sténoses, L'auteur présente dix-sept cli- 
chés de radiographies intestinales où le diagnostic radiologique 
a eté confirmé par l'intervention chirurgicale. Les rayons X ont 
permis, dans certains cas, de faire le diagnostic de sténose, et 
surtout du siège du rétrécissement. Une série de nombreuses pro- 
jections est faite par l’auteur. 


MM. DrEsrerxEs et Bavpos. —- La radiographie de l'intestin 
à l'état normal et pathologique. 

La radiographie de l'intestin, devenue courante, grâce aux 
progres de l'appareillage, présente des indications très nettes 
et apporte au diagnostic des rense gnements fort utiles. 

L'interprétation, souvent assez délicate, des images obtenues, 
doit être basée sur la connaissance parfaite des résultats fournis 
par l'exploration de l'organe à l'état normal. 

Les auteurs présentent une série de clichés montrant les diffe- 
rents aspects de la traversée intestinale, selon la position du 
sujet et les temps successifs de Vobservation. Ils présentent 
des cas de ptose, de distension gazeuse, de typhlites, de can- 
cer, etc. 


MM. Desrerxes et Hautus, -- Quelques radiographies de 
l’'appendire. 


L'appendice est presque toujours invisible sur les radiogra- 
phies. Les auteurs en présentent cing cas, obtenus dans le décu- 
bitus ventral, mais il peut être important de rechercher d’une 


manicre systématique cette image; dans deux cas, la question 


— 361 — 


leur a été posée pour vérifier l’état du cæcum, après l'interven- 
tion et pour constater l'etat de l'appendice avant l'opération. 

Le D" Buffon, de Nice, signale l'importance des radiographies 
de l’appendice chez l'enfant. Il cite le cas d’un enfant de sept 
ans, opéré il y a trois ans d'abcès appendiculaire; la suppura- 
tion tarie et la cicatrisation obtenue, l'enfant ne fut pas opéré 
à froid d’appendicectomie, car, suivant les avis chirurgicaux 
émis, l'appendice est souvent éliminé au cours de la suppu- 
ration. Cependant deux ans après, nouveaux abces qui furent 
ouverts; une radiographie de la région iliaque montra une 
ombre qui ressemble exactement à celles de l'appendice que nous 
montre aujourd’hui le rapporteur. L'enfant fut de nouveau opéré 
une quatrième fois, et l’on trouva un appendice long de 7 centi- 
mètres, très gros, et tel que l’indiquait la radiographie. Comme 
on le voit par cette observation, lorsqu'un malade présente des 
abcès récidivants d'origine appendiculaire, la radiographie de 
l'appendice peut donner des indications précieuses pour l'opé- 
ration à froid. 


M. Henri BÉCLÈRE. — La radiographie du foie (voir analyse 
Journal de Radiologie, vol. +, page 219. 


M. Foveat DE COURMELLES. — Observations et réflertons sur 


les rayons À. 


M. Gasrov. —- Le diagnostice radiologique de la syphilis 
osseuse et articulaire. 

Le diagnostic de la syphilis a, depuis peu, fait des progres 
considérables, grace aux nombreuses méthodes que la médecine 
emprunte aux sciences biologiques et physico-chimiques. 

Les lésions ostéo-articulaires étant très fréquentes dans la 
syphilis, il était important d'utiliser la radiologie pour le dia- 
gnostic de ces lésions, qui sont souvent ignorées ou en simulent 
d’autres. 

La syphilis osseuse doit être étudiée radioscopiquenrent et 
radiographiquement, qu'il s'agisse de syphilis acquise, de sy- 


philis héréditaire ou de differentes dystrophies. 


— 362 — 


La radiologie permet souvent de faire le diagnostic des lésions 
osseuses de la tuberculose, des rhumatismes infectieux, de la 
sporotrichose, des néoplasies. 

C'est sur ces différents points que porte la communication du 
docteur Gastou, qui présente des clichés et des positifs de diffé- 


rents cas de lésions osseuses ostéo-articulaires et articulaires. 


M. Barion. --- A propos de l'étude radiologique du gros in- 
testin. | 

Ou trouve rarement la forme du gros intesfin donnée par les 
unatomistes, surtout dans sa partie ascendante et transverse. A 
son avis, le gros intestin est ptosé s'il se trouve plus bas que les 
crêtes iliaques. 


M. Barion. — Difficulté du diagnostic radtoscopique entre 
certains kystes hydatiques du poumon et du foie. 
Par deux observations, l'auteur nous démontre la difficulté 


du diagnostic différentiel. 


M. NOGIER. Téléradiographies instantanées du cœur et du 
thorar. 


Séance du 5 août. 


MM. Donuixicr et CuÉéRox. - - Traitement des cancers pro- 


fonds par le radiu. 


M. Dvrryrac. —- Statistique de quatorze cas de cancers trai- 


tés par le radium. 


MM. BERGONIÉ et Spever.  Vouwrelle contribution à la radio- 
thérapie en gynécologie. 

D'après notre pratique : 

A. La radiothérapie est indiquée chez les femmes âgées de 
quarante ans et plus : 


1° Ayant des pertes de sang (sans lésions infectieuses ou néo- 
plasiques ; 


— 303 — 


2° Atteintes de fibromes relativement peu anciens (einq à six 
ans). 


B. La radiothérapie donne des résultats moins bons ou nuls 
dans les cas : 


1° De fibromes chez les jeunes femmes; 

De fibromes chez les femmes après la ménopause: 

4° De fibromes vieux et volumineux; 

4° De fibromes sous-péritonéaux. 

C. Les irradiations ne doivent pas étre poursuivies trop long- 


temps pour éviter toute modification trophique des téguments. 


MM. Recavp et NOGIER. — Estimation différente des doses 
de rayons X suivant les divers modes d'éclairage du chromo- 


radiomètre. 


Nous conseillons l'éclairage avec la lumière artificielle plus 
facile à réaliser partout et plus facile à uniformiser. Cet éclai- 
rage artificiel offre du reste un autre avantage. La teinte du 
platino-cyanure paraît beaucoup plus foncée quand on l’examine 
à la lumière artificielle. La comparaison est done plus facile; 
tout se passe comme si on avait augmenté la sensibilité de la 
pastille-réactif. Ainsi la teinte Q (au jour) du chromoradio- 
mètre de Bordier sera II à la lumière d’une lampe Nernst, la 
teinte I 1/2 sera III, la teinte II 1/2 sera IV. Mais cet éclairage 
nécessite la modification des teintes de l'échelle du chromoradio- 


metre. 


MM. Arcelin, Gros, Bergonié et Mann voudraient voir M. No- 
gier construire un radiochromomètre basé sur la lumière arti- 


ficielle. 


M. Broca. — Sur le rôle du sérum dans quelques accidents 
dus aux rayons À. 
L'auteur rapporte quelques observations prouvant que l'état 


général du malade joue un grand rôle dans le développement 


des accidents dus aux rayons X. Des réactions anormales se pro- 


— 364 — 


duisent après des applications de 8 à 10 H surtout chez les sujets 
alcooliques ou syphilitiques. Dans le premier cas, on obtieut des 
guérisons très rapides par l'emploi du régime lacté, dans le 
second en mettant le malade au traitement antisyphilitique. 

Des réactions anormales peuvent se produire lorsque l’on traite 
par la radiothérapie des lupus et des cicatrices vicieuses dues 
aux traitements antérieurs au thermo-cautére. Enfin l’auteur 
rapporte un cas de sphacèle de l'oreille tardif, ce qui montre 
qu'on ne peut affirmer l'innocuité d’une méthode d'application 
de rayons X qu'après bien des mois. 


M. ARCELIN, - Présentation de téléradiographies du cœur et 


de radiographie de pneumothora.r artificiels. 


De nombreuses projections. 


M™ Faure. — Le radium dans le traitement du lupus vul- 
gaire. 


Il s'agit d'une malade de quarante-huit ans, atteinte depuis 
l’âge de seize ans d'un lupus de la joue droite, pour lequel tous 
les traitements ont été essayés sans résultat. 

En janvier dernier, la malade est traitée par le radium, mé- 
thode ultra-pénétrante. Un appareil de 6 centigrammes d’acti- 
vité 500,000 avee écran de plomb de 3/10 de millimètre est appli- 
qué pendant un quart d'heure trois fois par semaine. Au bout 
d'un mois, la rougeur a diminué et les bourgeons se sont apla- 


tis. 


Le traitement est continué avec des intervalles de repos, jus- 
qu'à la fin juin. 

Actuellement la guérison paraît être complète, sans cicatrice, 
sans aucune irritation, La joue droite est légèrement plus rouge 
que la gauche et présente un aspect normal. 


MM. AUGIER, JULIEN et VIALLE. — Sur un malade atteint 
d'un cancer de l'estomac, ayant présenté, sous l'influence du 


radium, une régression complète de la tumeur. 


Il s’agit d'un malade présentant depuis trois ans des signes 


— 366 — 


cliniques de néoplasme de l'estomac. La tumeur était perçué 
sous la forme d'une petite mandarine, à droite, à deux travers 
de doigt au-dessus de l’ombilic. On ft une laparotomie à la 
cocaine; un tube de Dominici, d'un centigramme de bromure 


de radium, fut placé sur la tumeur et déplacé à sa surface pen- 
dant trente heures. 


Extérieurement un tube de deux centigrammes fut placé sur 
la tumeur pendant soixante-dix heures. Dix Jours après, la 
tumeur avait disparu; la paralysie locale a été aussi améliorée. 
Il y eut une reprise des forces générales, de l’embonpoint, etc. 


MM. CHÉRoN et RuBExs-Duvaz. — De la radiumthérapie des 
cancers végétants du col utérin. 


Ces auteurs ont appliqué chez dix-neuf malades atteintes de 
cancer végétant la méthode du rayonnement ultra-pénétrant de 
Dominici. 

En employant des doses considérables de radium pur (20 a 
39 centigrammes) et un fort filtrage, ils ont pu, sans déterminer 
aucune lésion de la muqueuse cervico-utérine, ou avec des lé- 
sions de radiumdermite très passageres et indolores, obtenir la 
disparition totale du néoplasme, et la sclérose des tissus an- 
ciennement néoplasiques. Les survies prolongées furent surtout 
importantes dans les cas où l’infiltration périutérine n'avait 
pas été trop étendue; elles n’ont pas dépassé un an à trois ans 
et demi pour des cas, du reste jugés absolument inopérables. Les 
récidives ont eu lieu, tantôt au point primitivement lésé, tantôt 
en dehors de cette zone. Dans les cas où l’infiltration a été trop 
étendue, comme dans les cas postgravidiques, ils n’ont obtenu 
que des régressions incomplètes de l’infiltration, et quand cette 
dernière a pu être complètement obtenue, l'arrêt n’a été que 
transitoire. 


Les auteurs insistent sur la nécessité qu’il y a de combiner 
Pacte chirurgical avec la radiumthérapie, mais si l’on veut que 
Phystérectomie soit pratiquée en temps opportun, il faut qu’elle 
soit faite d’une manière précoce, c’est-à-dire dès que la régres- 


— 366 — 


sion de la néoplasie a été obtenue, parce que c’est à ce moment 
que l’on a le plus de chance de rencontrer le moins de cellules 


néoplasiques dans les régions anciennement envahies. 


M. Bordier (Lyon). — Effets remarquables de la radiothé- 
rapie médullaire chez un atarique. 


Il s'agit d’un malade atteint de tabès depuis une douzaine 
d'années, avec tous les signes habituels de cette maladie. 

Après six séries d’irradiations faites dans les régions cervico- 
dorsale et lombaire, avec filtration, le faisceau étant dirigé 
obliquement à droite, puis à gauche, dans le plan bissecteur des 
plans apophysaires, épineux et transverses, une amélioration très 
sensible se produisit chez ce malade; les signes de Romberg et 
d’Argyll Robertson en particulier disparurent, ainsi que le choc 
du talon; le malade peut faire des mouvements de flexion sur 
la pointe des pieds en conservant un équilibre parfait. Les deux 
médecins qui le revirent après le congé de six mois constatèrent 
cette amélioration. 

Le malade, non seulement n’a pas été mis à la réforme, mais 
encore a repris son service, (cheval,manceuvres), ce qu'il ne pou- 
vait plus faire quand il fut soumis à l’examen de la Commis- 
sion militaire. 

Cet heureux résultat doit être attribué à la dose de rayons X 
qui a pu atteindre la moelle dans les régions des cordons posté- 
rieurs où siègent les lésions du tabès : ces régions médullaires 
ont pu absorber une quantité de rayons d’environ 6 unités I en 
six mois, grâce à la technique suivie et basée sur les expériences 


du même auteur sur le squelette. 


Exposition du Congrès 


L'exposition du Congrès fut la plus complète de toutes celles 
que j'ai visitées. La section s’y est réunie différentes fois 
d’après un programme bien défini et distribué à tous les mem- 
bres; successsivement chacun des constructeurs et des auteurs 


— 367 — 


d’appareils nouveaux nous démontrèrent le but et l’usage du 
matériel, et immédiatement aprés avait lieu la discussion. 

Nous aurons l’occasion de décrire dans un prochain fascicule 
les principales nouveautés. 

Les docteurs Delherm et Michaut peuvent être fiers de l’orga- 
nisation et du succès de la section d’électricité médicale. 

N'ayant pu assister à toutes les séances, nous remercions 
M. Bergonié d’avoir bien voulu nous autoriser à puiser dans ses 
Archives d'électricité médicale, n° 315, août 1911. 


L. HAUCHAMPS. 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


Appareil Magini (1) 


mmm . mm 


Nouvel appareil portatif générateur de rayons X 


Cet appareil contenu, avec tous ses accessoires y compris une 
ampoule, dans deux caisses en bois pèse en tout 21 kilogrammes. 
Une des caisses mesure 34 x 31 x 22, la deuxième 47 x 30 x 25. 

Il peut être activé par du courant alternatif ou du courant 
continu. 


Avec cet appareil et un écran renforçateur, il est possible 
d'obtenir en moins d’une minute, de très bons clichés du thorax, 
de la tête et du bassin. 

C’est certainement le système transportable le moins lourd et 
le plus facile existant actuellement dans le commerce. 


(1) Construit par la maison Gorla, de Milan, représentée à Bruxelles, par 
M. Jos. Finocchi, 


ns 960 — 


L’appareil comprend : le système générateur (modèle gardé 
secret par le constructeur, l’appareil est plombé), les conduc- 
teurs isolés nécessaires, un interrupteur électrolytique pour le 


courant continu, un autre pour le courant alternatif, un écran 
fluoroscopique, un pied porte-tube fixé à l’une des caisses, un 
tube Röntgen Monopole et des pièces de rechange. 


Ce nouvel appareil système Magini rendra certainement des 
services aux médecins, aux petits hôpitaux et dans les labora- 
toires de physique. 


Digitized by 


REVUE DE LA PRESSE 


Radiodiagnostic 


KrerscuuEer. Diagnostic différentiel entre l’estomac en sablier 
de cause bénigne ou maligne (Zur Differentialdiagnose des 
benignen und malignen Sanduhrmagens). (Berlin. klin. 


Woch., n° 29, 1911.) 


Dans l’estomac en sablier dû à une tumeur maligne, la sub- 
division se fait par une interruption très prononcée de l’image 
de l’estomac dans le sens vertical et horizontal. Au contraire, 
dans l’estomac en sablier de cause bénigne, le rétrécissement est 
disposé plus ou moins dans le sens horizontal. 

Dans l’estomac en sablier de cause bénigne, le sac supérieur 
se vide peu à peu dans l’inférieur, tandis que dans l’estomac 
en sablier d’origine maligne, les deux parties se remplissent 
également et quelquefois le point le plus déclive du sac inférieur 
se remplit en premier lieu. 


D” De NosBELE. 


Krvucer. Formation d’épines osseuses à l’olécrane. (Ueber 
Spornbildungen am Olekranon). (Beitr. zur klin Chirurgie, 
Bd. 73, Heft 2.) 


L’auteur a observé à la clinique d’Iéna, une série de cas 
d’épines osseuses de l’olécrane et du calcaneum. De ses statis- 
tiques il ressort que ces exostoses sont plus fréquentes chez 
l’homme et principalement à un âge avancé. 

Quant à leur origine, l’auteur la rattache à une inflammation 
chronique d’origine traumatique qui s'attaque surtout aux par- 
ties les plus superficielles du tendon du triceps. 

Dans la plupart des cas ces épines ne donnent lieu à aucun 
inconvénient, mais quelquefois, par suite d'une inflammation 
récidivante des muqueuses voisines ou une fracture de l’épine, 
des troubles graves peuvent en résulter. 


D: DE Noseisz. 


— 371 — 


LacarLLe. Des difficultés d'interprétation des renseignements 
radlologiques. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. 
de Paris, avril 1911.) 


Rappelant cette vérité toujours bonne à dire, qu’il n’y a pas 
des erreurs de radiographie mais des erreurs d'interprétation, 
l’auteur rapporte le cas d’un malade dont l’examen radiologique 
prêta à discussion. Il s’agit d’une affection gastrique chez un 
surmené de 38 ans, ayant abusé d’alcools, et chez lequel malgré 
un régime sévère suivi depuis deux ans, existent des crises après 
le repas, crises se présentant sous forme de sensations d’étran- 
glement ressenti au niveau de l’appendice xyphoïde pendant ou 
après le repas. Cette sensation est suivie d'une douleur étendue 
à tout l’estomac et de nausées avec oppression intense. Cet état 


durait de 12 à 60 heures. 


En dehors des crises, aucun symptôme n’est signalé. L’examen 
radioscopique montre un estomac normal; seule la position obli- 
que est particulière. Le bas-fond, la chambre à air, la mobilisa- 
tion sont normaux. L’évacuation est complète en trois heures ; 
la traversée de l’intestin gréle est rapide. 


Le professeur A..., deux radiographes éminents, B... et C..., 
ayant examiné le malade, crurent devoir conclure à un ulcère 
ayant produit de la périgastrite et causé des adhérences entre le 
tiers supérieur de l’estomac et le foie, qu’ils avaient pu voir 
biloculé. Ils conseillèrent une intervention chirurgicale. Un en- 
doscopiste d’ailleurs avait trouvé un ulcère au voisinage du car- 
dia alors qu’un autre endoscopiste avait nié toute ulcération de 
ce genre. 


Lacaille ayant revu le patient constata que l’estomac était 
mobilisable en tous sens; pour plus de certitude, outre l’examen 
radioscopique l’auteur prit quatre épreuves en positions diffé- 
rentes dont l’une la tête en bas et une autre sur le côté droit; 
ces épreuves montrant que l’estomac était bien mobile, 1l crut 
devoir nier toute adhérence avec le foie. Le patient persistant 
à vouloir se faire opérer, l’intervention démontra qu’il n’exis- 
tait pas d’adhérences avec le foie contrairement à l’affirmation 
des deux autres radiographes et l’auteur ajoute que nous devons 
être très prudents dans nos diagnostics radiologiques et être 
indulgents les uns pour les autres, car on est loin de tout savoir 
surtout et en particulier en radiologie. (Voir analyse suivante 
de la réponse du D” Bensaude.) 


D: L. LEJEUNE. 


— 372 — 


BExsAUDE. A propos de la communication du D’ Lacalile : DI, 
cultés d’interprétation des renseignements radiologiques. 


(Bull. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, mai 
1911.) 


Citant le procès-verbal de l’opération du malade ayant fait 
l’objet de la communication de Lacaille, Bensaude fait remar- 
quer que l’estomac de volume et de consistance normale s’est 
montré très vascularisé, sans trace de lésions, sauf peut être une 
ébauche de biloculation; mais l'exploration de la face posté- 
rieure fit découvrir que la petite tubérosité était entièrement 
adhérente à la paroi postérieure de l’arrière cavité des épi- 
ploons. L’estomac ayant été incisé, l'exploration minutieuse du 
pylore, du cardia et de toute la muqueuse montra qu’il n’exis- 
tait aucune trace de lésion. Bil n’y avait pas d’adhérences avec 
le foie, remarque l’auteur, il en existait entre la petite tubéro- 
sité et la cavité des épiploons, qui ont parfaitement pu modifier 
l'aspect de l’image radioscopique et même contribuer à la symp- 
tomologie relevée chez le malade. 


DP L. LEJEUNE. 


P. Avsourc. Radiographies de quelques estomacs pathoiogi- 
ques. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 
janv. 1911.) 

C’est surtout pour s'élever contre l’opinion de certains, que 
depuis la possibilité de la radiographie rapide, la radioscopie 
serait remplacée par la radiographie, que l’auteur désire s’éten- 
dre sur cette question. Radiographie et radioscopie sont deux 
actes complémentaires d’une même opération et non deux mé- 
thodes différentes; elles s’aident et se complètent mutuellement. 

La radiographie n’est pour le tube digestif que le calque d'un 
instant des multiples phénomènes que renseigne la radioscopie ; 
mais la plaque photographique ayant une sensibilité plus grande 
que la rétine, et pouvant pour cela même donner des détails 
qui échapperaient à l’examen à l’écran, elle peut et doit com- 
pléter ce dernier. I] faut ajouter que la radiographie peut don- 
ner des renseignements même de forme et de rapports qu'un exa- 
men radioscopique pourrait ne pas donner. De plus, la radiogra- 
: phie rapide a l’avantage de ne pas exposer les patients et les 
médecins au danger de radiodermite. La radiographie rapide 
est donc un grand progrès, mais elle ne diminue nullement la 


— 373 — 


valeur de l'examen radioscopique. Le mieux suivant l’auteur est, 
surtout pour la radiologie médicale (par opposition à la radiolo- 
gie chirurgicale), de faire précéder l’examen radioscopique qui 
permettra de radiographier suivant l’angle sous lequel on ob- 
tient sur le cliché le maximum de renseignements utiles. 

C’est en se basant sur ce principe que l’auteur a pris toute une 
série de clichés, fixant un détail intéressant pour le malade et 
son médecin. C’est, dans un cas d’aérophagie, un cliché de profil 
montrant que la poche a air était rétro-cardiaque; c’est encore 
des ptoses corrigées par le port d’un corset spécial ou encore 
l’image du côlon transverse horizontal dans sa partie droite, 
mais excavé dans sa partie gauche et servant ainsi de lit au 
bas-fond de l’estomac en l’entourant complètement. Ce sont 
encore des clichés montrant des détails délicats de carcinomes 
ou de sténoses du pylore et du duodénum. Aubourg rapporte 
en détails l'observation d’un estomac biloculaire dont le diag- 
nostic radiologique ne fut pas admis par Béclère et Enriquez. 
Un premier examen pratiqué le matin, sur le malade à jeun, 
montre un estomac divisé en deux poches, l'une supérieure 
gauche sous-diaphragmatique, l’autre inférieure droite, pré- 
vertébrale, séparées l’une de l’autre par une zone claire de 8 à 
10 centimètres de longueur sur 5 centimètres de largeur et mar- 
quée par de longs fils d'ombre bismuthée. Cette zone ainsi que 
les deux poches sont animées de mouvements choréiformes. Par 
la palpation de la poche inférieure, on fait disparaître la zone 
médiane. Une radiographie montre le même aspect : une poche 
supérieure haute de 10 centimètres sur 5 centimetres et dont la 
moitié inférieuve gauche et le bord inférieur présentent des aspé- 
rités comme s’ils étaient rongés; une poche inférieure en forme 
de lampe antique dont le plus grand diamètre est transversal 
et mesure 10 centimètres. La région pylorique est située à 6 cen- 
timetres à droite de la ligne médiane. 

Un second cliché, pris trois heures et demi après, montre une 
poche stomacale avec bismuth au niveau du bord gauche de la 
3° vertebre lombaire; un anneau de bismuth en forme de pes- 
saire apparait au niveau de la 5° lombaire. 

Neuf heures après l'absorption, un troisième cliché montre 
qu'il existe encore une poche stomacale sur le bord gauche de 
la seconde vertèbre lombaire; l’anneau de bismuth déjà signalé 
est au niveau du bord droit de cette même vertèbre. Des poches 
à air intestinales apparaissent au-dessus, au niveau de la Ir ver- 


— 314 — 


tèbre lombaire comme si un segment intestinal était situé au- 
dessus de la région pylorique. , 

Six jours plus tard, un autre examen radiologique montre un 
estomac se remplissant normalement, mais immédiatement ap- 
parait un étranglement mésogastrique, sans contractions alors 
que les deux poches supérieures, au contraire, présentent de 
fortes contractions. 

Comme après les premiers examens, l'auteur conclut à la bilo- 
culation de l'estomac par périgastrite ou adhérences au colon 
transverse avec spasme surajouté. 

Il est intéressant de suivre Aubourg dans les raisons qui lui 
ont servi de base pour établir son diagnostic de biloculation plu- 
tot que celui de contractions atypiques. 

Contrairement à ce que l'on constate ordinairement dans les 
cas de chorée ou d'hvYperkinésie, la forme des ondes manque de 
régularité; ici ce sont plutôt des encoches sinueuses de la partie 
inférieure de la poche supérieure, donnant à cette région l'as- 
pect d’une portion rongée, comme cicatricielle, 

La longueur des ondes, qui dans les fausses biloculations, sont 
de 2 à 5 centimètres atteignent ici 10 centimètres. Le mode 
d'évacuation dans la chorée, d’après Leven et Barret, est ra- 
pide; or, dans le cas présent, il existait un résidu gastrique 
trois heures et demi et neuf heures apres le repas. La situation 
de l'intestin, qui apparaît au dessus de la partie supérieure du 
canal pylorique, pouvait faire penser qu'une portion de l’intes- 
tin était à ce niveau ectopié par des adhérences. 

La question d'étiologie (ancienne intoxication hydrargyrique 
grave datant de quatre ans) avait aussi son importance. 

Bonniot, qui a examiné les clichés du cas en question, fait 
remarquer qu'il existe certains caractères sur lesquels il a attiré 
l'attention, et qui pourraient faire penser à une ulcération de 
la région juxta-pylorique, à savoir ` réduction notable des diffé- 
rents diamètres de la région pylorique, et son rejet vers la gau- 
che de la ligne médiane, la lenteur de l'évacuation, 

Béclère ajoute que s'il a écarté le diagnostic de biloculation 
de l'estomac, c'est qu'il a constaté que les étranglements se dé- 
plagarent de haut en bas et de gauche à droite, et qu'il lui a 
suffi d'exercer une pression sur la région inférieure pour faire 
refluer le contenu jusqu'au pole supérieur. 


Dr L. LEJEUNE. 


— 375 — 


DesTeRNEs. Un oas de diiatation d'estomac avec spasme médio- 
gastrique et ptose du duodénum. (Bullet. et Mém. de la Soc. 
de Radiol. médic. de Paris, janv. 1911.) 


Ce cas est intéressant parce qu’il s’agit de cette chute duo- 
dénale encore mal connue et qui contribue à la production d’ac- 
cidents spasmodiques et douloureux qui, aggravant et déformant 
le tableau clinique, rendent le diagnostic particulièrement dif- 
ficile. 

Il s’agit d’une femme de 41 ans, souffrant depuis son enfance 
de phénomènes gastriques, intestinaux et névropathiques, chez 
laquelle on diagnostiqua une appendicite pour laquelle on l’opera 
sans succès, chez laquelle on diagnostiqua ensuite successivement 
un ulcère d’estomac, un rein mobile, une périgastrite avec adhé- 
rences, etc., enfin, une sténose du pylore et que l’on opera une 
seconde fois sans rien trouver et qui, sur le point de subir une 
troisième laparotomie se soumet à l'examen radiologique. 

Après ingestion d’un verre de lait bismuthé, une ombre appa- 
raît en forme de trapèze à petit côté inférieur horizontal, à la 
portion supérieure de l’estomac. Sous l'influence de contractions 
violentes accompagnées de douleurs et de nausées, le bord su- 
périeur de l’ombre apparaît sous un aspect ondulé. Mais au- 
cune parcelle de bismuth ne s'engage dans la portion tubulaire 
de l’estomac dont les bords se dessinent cependant très nette- 
ment montrant qu’elle n’est rétrécie en aucun point. Un second 
verre de lait bismuthé ingéré n’amène aucun changement pen- 
dant encore un quart d’heure; puis, après ce temps on aperçoit 
à 15 centimètres au dessous de la poche supérieure, une partie 
du bismuth formant une poche inférieure en avant du sacrum 
et séparée de la supérieure par la portion moyenne claire mesu- 
rant 14 centimètres. La palpation ne permet pas de refouler le 
bismuth de la poche inférieure vers la supérieure. Ces manœu- 
vres provoquent des douleurs et des nausées; la partie moyenne 
paraît indurée et est très douloureuse. Desternes conclut à l'ac 
colement des parois antérieure et postérieure de l'estomac par 
ulcère et adhérences avec spasme médio-gastrique. 

Après huit jours de repos au lit et de médication calmante, un 
second examen montre qu’il n’existe plus qu’un léger spasme 
sus-tubulaire; l'estomac se laisse remplir et apparait tres dis- 
tendu avec le fond descendant jusqu’au milieu du sacrum et le 
pylore jusqu’à la 4° vertèbre lombaire. L'auteur modifie son 
diagnostic et conclut à une dilatation grave de l'estomac avec 


— 316 — 


spasme tantôt de la région moyenne tantôt de la région pylo- 
rique. 

La persistance des douleurs et des vomissements, le retard de 
l'évacuation font croire à un chirurgien qu'il s’agit d'une sté- 
nose pylorique pour laquelle il opère cette malade, pratiquant 
une pylorotomie qui démontre une absence totale de lésion or- 
ganique. Quatre mois après l’intervention les malaises ayant 
réaparu, Desternes pratique un troisième examen radioscopique. 
Celui-ci démontre qu'il y a un léger spasme de la région sus- 
tubulaire; dilatation gastrique avec cul-de-sac descendant au 
milieu du sacrum; ptose du pylore atteignant le bord droit de 
la Am lombaire ` ptose du duodénum dont le bulbe apparaît sur le 
bord droit de la Jm lombaire. A trois centimètres au dessus du 
bulbe duodénal, la malade accuse une douleur vive et l’on per- 
çoit à ce niveau, une induration tres douloureuse du volume 
d'une mandarine, facilement mobilisable.La radiographie, prise 
en décubitus abdominal, montre le fond de l'estomac au ni- 
veau de la troisième lombaire, le pylore et le bulbe duodénal 
sur les flancs gauche et droit de la 2° lombaire, la douleur s'at- 
ténue et l’induration disparait presque complètement; l’évacua- 
tion se fait activement. En résumé, les accidents s’atténuent 
dès qu’en position couchée, la ptose duodéno-pylorique dispa- 
rait. L'auteur résume l’histoire de cette malade : dilatation 
atonique dès l’enfance, puis production de spasmes médio-gas- 
trique et pylorique, retard d'évacuation, exagération du sac 
sous-pylorique, abaissement progressif du pylore puis du duo- 
dénum, et conclut : 

1° La dilatation d'estomac peut s'accompagner de ptose du 
pylore et du duodénum ; 

2° Cette ptose duodéno-pylorique peut produire le retard de 
l'évacuation et déterminer ou aggraver des phénomènes spas- 
modiques et douloureux ; 

3 L’exploration radiologique seule permet de localiser les 
phénomènes douloureux et de les rapporter à leur véritable 
cause; elle doit comprendre l'examen radioscopique et radio- 
graphique répété pendant les moments de crise et de répit. 


Dr L. LEJEUNE. 


Patt ArBourG. Diagnostic chirurgloai d’une biloculation de 
l’estomao reconnue par l’examen aux rayons X. (Bullet. et 
Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, mars 1911.) 


C’est une malade qui, à la suite d’une émotion, est prise de 


-- 377 — 


douleurs d’estomac en barre survenant par crises et provoquant 
des vomissements bilieux deux heures après les repas; améliorée 
après un traitement, une rechute se produit et la malade perd 
16 kilogrammes en trois mois. 

L'examen radioscopique montre nettement deux poches, la 
supérieure remplie de bismuth et l’inférieure trois fois plus 
grande, séparées l’une de l’autre par un canal sinueux de 6 à 
8 centimètres sur 2. Pas de contractions au niveau de la poche 
supérieure ni du canal, mais la poche inférieure fonctionne nor- 
malement. 

La laparotomie montre que la biloculation est due à une bande 
dure, blanche, froncée, descendant transversalement et perpen- 
diculairement au grand axe de l’estomac, de la petite courbure 
où elle est très épaisse. Cette bande est adhérente au pancréas 
et fait penser à une coulée néoplasique. Une gastro-entéro-anas- 
tomose est pratiquée, dont les suites sont normales. Six semaines 
après l'intervention, la radioscopie montre la persistance des 
deux poches, mais la poche supérieure se vide rapidement en 
8 minutes par les deux bouts de lanse anastomosée, fait que 
l’auteur observe pour la première fois. 


Dr L. LEJEUNE. 


Barrer et Levex. Bilocuiation gastrique par distension ga- 
zeuse de estomac et du côlon; déformation considérabie 
indépondante de toute iésion organique. (Bullet. et Mém. de 
la Soc. de Radiol. méd. de Paris, févr. 1911.) 


Le cas dont il s'agit tire son intérêt du fait que la radiosco- 
pie permet d'expliquer complètement le mécanisme de la dé- 
formation sans que l’on soit obligé de supposer une lésion or- 
ganique et parce qu’il montre le rôle important joué par le 
spasme du cardia dans l’aérophagie. Ce malade se plaignait 
surtout de crises œsophagiennes; brusquement, durant le repas, 
la déglutition devenait impossible et forçait le malade à rejeter 
les aliments ingérés. 

L'examen radioscopique montre l’existence d’un spasme du 
cardia plus prononcé pour les liquides que pour les solides. Le 
lait de bismuth s’accumule à la partie inférieure du trajet cso- 
phagien et descend lentement au travers du cardia contracté. 

L'image radiologique du médiastin et du système cardio-aor- 
tique est normale. Mais des zones gazeuses apparaissent très dé- 
veloppées surtout dans l’hypocondre gauche soulevant le dia- 


— 318 — 


phragme et refoulant la pointe du cœur. L’estomac est comple- 
tement biloculé; sa cavité est divisée en deux loges, la supérieure 
tres distendue occupe toute la largeur de Phypocondre gauche; le 
lait de bismuth la remplit d'abord avant de passer dans la loge 
inférieure, qui elle, est située dans l’hypocondre droit. L’aspect 
est ainsi celui d'une cornue dont la panse représente la grosse 
tubérosité et dont le col dirigé en bas et en dedans serait figuré 
par le segment inférieur de l’estomac et est séparée de la partie 
supérieure par une espèce de seuil très élevé. L’examen en inci- 
dence latérale fait constater que la grosse extrémité ne vient pas 
en contact avec la paroi abdominale dont elle est séparée par une 
zone gazeuse très large due à l’angle splénique du côlon. Le 
colon transverse, d’autre part, rejette le segment inférieur à 
droite de la ligne médiane; i] en résulte un écrasement de la 
portion moyenne de la cavité gastrique, par le côlon distendu. 

Cette biloculation tres différente de celle que produit le 
spasme médio-gastrique simple paraît bien reconnaitre comme 
cause principale l’action sur l’estomac distendu du gros intestin 
rempli de gaz, et occupant une position anormale en avant de 
l'estomac. | 

L'auteur fait remarquer que l’aérophagie est d'autant mieux 
supportée que les parois gastriques et intestinales cèdent plus 
facilement à la distension gazeuse, tandis qu’au contraire des 
troubles très accentués peuvent être provoqués par une aéro- 
phagie modérée quand les parois résistent à cette distension. 


D: L. LEJEUNE. 


Dewerrivs CuiatpiTi. Les ptoses du duodénum. (Bullet. et 
Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.) 


Au point de vue purement anatomique, la pyloroptose co- 
existe avec deux types principaux de ptose duodénale. Dans le 
premier type, les portions moyenne et inférieure du duodénum 
restent en place; le sommet de l’angle sous-hépatique (1 vert. 
lomb.) reste fixe, d’où un allongement considérable de la pre- 
mière portion du duodénum avec altération de sa paroi; l’an- 
gle hépatique tend à se fermer; (allongement de la première 
portion du duodénum; « Ptose » partielle du duodénum. 

Dans le second type, la pyloroptose s’accompagne de la ptose 
de l’angle sous-hépatique et de la portion moyenne du duo lé- 
num; ptose totale du duodénum. 


Dans ce second type, l’angle sous-hépatique arrive souvent au 
uiveau de la 3° et » ème, mais rarement de la 4° lombaire, c'est- 
à-dire, à un travers de main au dessous de la place qu'il doit 
normalement occuper (bord supérieur de la 1 lombaire). Le 
pancréas ou tout au moins sa tête, participe partiellement à cet 
abaissement. (Pancréatoptose partielle.) Les observations de 
Chilaïditi portent sur 103 cas; 15 p. c. sont du premier type; 
32 p. c. du second; dans 48 p. c. combinaison des deux types, 
(allongement de la première portion du duodénum en même 
temps qu’abaissement de l’angle sous-hépatique). Les 5 p. ¢. qui 
restent sont des cas atypiques 

Ce second type, ptose totale, heurte plus les notions anato- 
miques reçues, (angle duodénal sous-hépatique bien fixé) que 
le premier type, et cependant celui-ci ne se rencontre que dans 
15 p. c. des cas. 

Parmi les ptoses duodénales du second type, les unes se pré- 
sentent avec la portion inférieure du duodénum participant au 
même degré à la ptose générale; dans d’autres au contraire, 
cette portion inférieure reste à peu près fixe tandis que les au- 
tres portions s’abaissent. 

Il est un autre phénomène aussi remarquable que l’abaisse- 
ment, c’est la mobilité du duodénum. Ce déplacement peut at- 
teindre 3, 4 centimetres et plus. Sous la manœuvre de Chilaï- 
- diti, dans certaines formes de ptose, l’ascension sous l'écran du 
duodénum atteint jusqu’à 7 centimètres; mais cette ascension 
est moins fréquente et moins considérable au niveau de la por- 
tion inférieure du duodénum, très rare et peu prononcée au ni- 
veau de l’angle duodéno-jéjunal. La fixité de cet angle constatée 
sur le vivant par la radioscopie confirme les constatations de 
Glénard sur le cadavre concernant le substratum anatomique 
de l’entéroptose; l’angle duodéno-jéjunal reste, dans les cas de 
ptose, le point le mieux fixé de cette portion du tube digestif. 

Cette question de la ptose du duodénum et de sa mobilité est 
d’autant plus intéressante qu’elle a été mise en doute par nom- 
bre d’anatomistes et de cliniciens et qu’elle est plus fréquente 
qu’on ne le pense. 


D: L. LEJEUNE. 


M. Havpek. Le radiodiagnostic de Puicère gastrique chronique 
(The Roentgen diagnosis of chronic gastric ulcer). (Arch. of 
the Roentgen Ray, n° 131.) 


L'expérience journalière démontre que le bismuth ne s’accu- 


— 380 — 


mule pas dans les ulcères de l’estomac de façon à permettre de 
les déceler par l’examen aux Rayons X. Cependant, Hemmeter 
a décrit trois cas où l’ulcère gastrique a pu être reconnu par ce 
procédé; aussi Haudek a-t-il trouvé intéressant d’instituer quel- 
ques expériences à ce sujet. 

Il a introduit du bismuth dans l’estomac de personnes décé- 
dées et porteuses d’ulcères ronds ou d’ulcéres carcinomateux. 
Ce bismuth ne s’est pas accumulé dans la cavité peu profonde 
des ulcères, sauf dans un cas où l’ulcère avait intéressé le foie 
et dans un autre cas où il s'était. produit une forte dépression. 

Dans une seconde série d'expériences pratiquées en collabo- 
ration avec le D" Clairmont, il enleva la muqueuse et la sous- 
muqueuse, près du pylore, sur une surface d’un centimètre carré 
sur des chiens vivants qui supportèrent très bien l’opération. 

Trois jours après, il leur introduisit dans l’estomac au moyen 
d'une sonde, 100 c. ¢. d’eau tenant 10 grammes de bismuth en 
suspension 

L'examen n’a donné que l'aspect ordinaire de l’estomac con- 
tenant du bismuth. Bien mieux, chez un sujet l'endroit opéré 
avait été repéré au moyen d'un fragment de plomb fixé à la mu- 
queuse, l’uleère artificiel passait inaperçu, on voyait seulement 
le repère. Comme contre épreuve, les animaux furent ouverts 
à nouveau afin de vérifier si l’ulcère ne s'était pas cicatrisé dans 
les trois jours. 

A l’Allgemeine Krankenhaus à Vienne, on examine annuelle- 
ment 2,000 estomacs et jamais on n’a pu déceler un ulcére rond 
par l'examen au bismuth. Parfois on distingue des amas de 
bismuth séparés de la grande masse, mais alors il s’agit de cir- 
constances particulières; ce sont ordinairement des diverticules 
dus à des ulcérations et à des adhérences. 

Ces amas partiels se voient surtout bien lorsqu’ils existent 
dans la portion verticale de l’estomac, mais lorsqu'ils se trou- 
vent dans la partie pylorique, ils sont difficiles à constater 
parce que la masse du bismuth les cache, ils ne peuvent deve- 
nir visibles qu’apres plusieurs heures lorsque l'estomac s’est 
vidé. 

M. Haudek a observé jusqu’aujourd’hui 48 cas d'ulcères cal- 
leux. Il résume leur apparence dans ces quatre conclusions : 


1° Il existe une petite collection de bismuth, séparée de la 
masse totale, le plus souvent vers la petite courbure et au mi- 
lieu de l’organe; 


— 381 — 


2° Cette petite collection de bismuth est surmontée d’un petit 
dôme gazeux ; 

3° Cette petite masse de bismuth persiste très longtemps; 

4 Elle est immobile, elle n’est pas influencée par la palpa- 
tion ou la pression. 

Depuis que Haudek a appelé l’attention sur l’ulcère calleux, 
plus.de trois cents observations ont été publiées. Ces ulcères pré- 
sentent la particularité d'échapper très facilement aux investi- 
gations des chirurgiens; en effet, ils se perdent au milieu d’adhé- 
rences et passent ainsi inaperçus; parfois un ulcère rond con- 
committant attire l’attention et on ne songe pas qu’il pourrait 
y avoir plus haut un ulcère calleux. 

L’ulcére s'accompagne très fréquemment de la forme d’esto- 
mac dite « en sablier », de sorte que quand on aperçoit cette 
forme, on peut presque à coup sûr, conclure qu’il ne s’agit pas 
d’un cancer, affection dans laquelle on la constate très rare- 
ment. 


Lorsque le cancer donne l’aspect d’un sablier, le contour est 
parfois irrégulier tandis que d’habitude il est donné par une 
ligne courbe bien nette quand il s’agit d’un ulcère. 

Dans le cas de sténose vraie néoplasique du pylore, le repas 
bismuthé prend la forme d’une portion de demi disque dont le 
milieu se trouve sur la ligne médiane en dessous du nombril: 
il se peut même que ce milieu soit reporté vers la droite; cet 
aspect persiste plus de six heures. 

Lorsqu’il s’agit d’une sténose ordinairement incomplète du 
pylore par suite d’une rétraction provoquée par ulcère guéri, 
l’ombre donnée par le bismuth reste toujours du côté gauche 
et sa limite du côté droit est une ligne verticale. Ce dernier 
point nécessite une remarque : un carcimome volumineux du 
pylore peut donner aussi une ligne verticale mais ici encore cette 
ligne est mal dessinée et parfois sinueuse. 


Récemment, Faulhaber a décrit quatre cas d’ulcères calleux 
pénétrants ; il attache une grande importance à la forme de ea- 
blier qui existait dans ces quatre cas, mais il semble n’avoir pas 
vu le petit dôme gazeux qui existe toujours dans Le diverticule 
au dessus du niveau du bismuth; cependant, ce dôme est tou- 
jours bien visible si on examine attentivement un cliché instan- 
tané. Dans les 48 cas de l’auteur, la forme de sablier ne s’est 
présentée que dans la moitié des cas. Ce signe très important 
peut faire complètement défaut. Il peut aussi exister lorsqu'il 


— 332 — 


n'y a pas d’ulcére, il s’agit alors d’un carcimome annulaire, 
ou d’une compression de l’estomac, ou d’un néoplasme d’une 
seule paroi, ou encore simplement d’un spasme. 

Sur les 48 cas, il n’y avait que 6 observations d’ulcères du 
pylore; or, ceux-ci, on le sait, sont les plus nombreux; nous de- 
vons donc conclure que là, souvent, nous n’arrivous pas à re- 
connaître leur existence par les rayons X. 

Lorsque l’ulcère n’est pas encore calleux, on peut remarquer 
sur la paroi de l'estomac une simple saillie qui apparait lorsque 
le repas bismuthé arrive à ce niveau et qui disparaît avec lui. 

Parfois on observe au contraire, une encoche dans l’ombre 
du bismuth; cette encoche est due à une rétraction vers l’inté- 
rieur, due à la cicatrice d’un ulcère guéri. 

Ce travail important est accompagné d’observations cliniques 
et de figures démonstratives qui en doublent l'intérêt. 


Dr BIENFAIT. 


TuFFIER et Ausourc. Radiographies du gros Intestin. (Bullet. 
et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, mai 1911.) 


Dans le but d'explorer plus rapidement le segment inférieur 
du gros intestin, les auteurs ont eu recours au lavement bis- 
muthé qui leur a donné d’excellents renseignements sur la mor- 
phologie et la physiologie de cette portion du tube intestinal. 
Ils ont pu suivre ainsi de visu la progression d’un lavement or- 
dinaire de l’anus au cæcum En une ou deux minutes l’ampoule 
rectale est remplie; puis, le liquide bismuthé progresse et rem- 
plit les autres segments en cing minutes environ, y compris les 
légers temps d’arrét à la crète iliaque gauche, a l’angle splé- 
nique, au point le plus déclive du côlon transverse, a l'angle 
hépatique, à la créte iliaque droite. La quantité à injecter est 
d’un litre à peine. L’examen du malade debout permet de se 
rendre compte des différences énormes de siège et de forme, 
que l’auteur décrit en détails. La position debout abaisse l’an- 
gle sous-hépatique et le bas fond du cæcum, elle permet au 
côlon transverse de faire un lit pour le bas-fond de l’estomac, 
elle abaisse et élargit le côlon pelvien; seul l’angle splénique 
conserve à peu près sa situation très haute; c’est le point fixe de 
l'intestin. L'examen radiologique au moyen du lavement bis- 
muthé permet d'obtenir des renseignements très utiles sur la 
forme, la situation, le calibre, la physiologie motrice du gros 


2 J83 — 


intestin. Il peut aisément renseigner le siège d’une sténose 
ainsi que le degré du rétrécissement, d’atonie, de dilatation ou 
de ptose. 

Ip L. LEJEUNE. 


BEcLERE. Sur l’hépatoptose. (Bullet. et Mém. de la Soc. de 
Paris, janv. 1911.) 


Il s’agit d’un cas présenté en mai 1899, sous le titre Abcès 
sous-phrénique en communication avec les bronches révélé par 
Veramen radioscopique trois ans après le début de la maladie, 
et que l’autopsie révéla comme étant un cas d’ectopie du côlon 
transverse. 

C’est un jeune homme dont la maladie remonte à trois ans et 
demi et qui fut soigné dans une série d’hépitaux belges et fran- 
cais, pour une affection ayant débuté par un frisson violent 
suivi d'une période fébrile d’accidents pulmonaires aigus, puis 
d’une lente évolution coupée à deux reprises par une vomique 
abondante et fétide. 

Durant un an, dans le service de Béclère, i] ne présente pas 
de fièvre et s’alimente bien, mais expectore chaque jour 300 
grammes de crachats purulents. Les examens radioscopiques 
réitérés ne parviennent pas à montrer le foyer de pleurésie pu- 
rulente à laquelle on pense. Mais un jour cependant, la radios- 
copie montre un aspect nouveau : la face supérieure du foie 
apparait nettement séparée du diaphragme par une collection 
gazeuse interposée; la percussion confirme le fait. Le lendemain 
tout est rentré dans l’ordre; les jours suivants, tantôt le foie ne 
présente plus sa matité normale, celle-ci s’étant éclipsée en par- 
tie ou en totalité, d’autres fois au contraire, elle est normale, et 
chaque fois l’examen radioscopique correspond aux données de 
la percussion. C’est le matin, avant que le malade ait toussé 
et expectoré, que la radioscopie et la percussion révélent la pré- 
sence d’une collection gazeuse sous-phrénique. 

L’estomac étant insufflé au moment où la matité du foie 
est normale, celle-ci ne disparaissant pas, il en résulte que la 
collection gazeuse sous-phrénique n’est pas en communication 
avec l’estomac; mais la même manœuvre pratiquée sur le gros 
intestin ne modifie pas les rapports normaux du foie et de l’in- 
testin; il semblait donc que la collection ne pouvait être attri- 
buée & un déplacement anormal du célon transverse. C’est ainsi 
que l’auteur crut pouvoir conclure à |’ existence d’un abcès sous- 


— 384 — 


phrénique en communication avec les bronches. Quelques jours 
plus tard l’autopsie permit à notre confrère de rectifier le diag- 
nostic. I] existait du côté gauche des vestiges d'une ancienne 
pleurésie diaphragmatique consécutive à une pneumonie de la 
base. Cette pleurésie, primitivement enkystée et suppurée, avait 
sans doute été le point de départ des vomiques et avait abouti à 
la symphyse des deux feuillets pleuraux avec sclérose du pou- 
mon sous-jacent et dilatation de tout l’arbre bronchique, d’où 
l’abondante expectoration purulente observée. 

Le côlon venait à certains moments s’interposer entre le foie 
et le diaphragme; cette interposition avait lieu surtout pendant 
le sommeil, puis, dès le réveil, les efforts de toux avaient pour 
effet non seulement d’amener l’évacuation du pus accumulé 
dans les bronches, mais encore de ramener le côlon déplacé, 
dans sa position normale sous le foie. 

L'auteur croit ou entre la sclérose du poumon gauche aver 
symphyse pleurale et l’ectopie du côlon, 1] existait non pas une 
simple coïncidence, mais bien une relation de cause à effet. Il 
est, en effet, à noter que le périmètre de la cage thoracique, à 
sa base, diminuait pendant l’inspiration et augmentait pendant 
l'expiration. Cependant, ainsi que le montrait la radioscopie, 
les mouvements du diaphragme étaient normaux; il en résultait 
ainsi une sorte d'aspiration sur la masse intestinale, plus par- 
ticulièrement sur le côlon transverse. Ainsi que le prévoyait 
l’auteur dès cette époque, c’est-à-dire il y a plus de douze ans, 
cette publication devait éclairer sur l’interprétation de ces as- 
pects radioscopiques d’interprétation malaisée et montrer que 
l’ectopie du côlon au dessus du foie n’est pas chose si rare qu’on 
pourrait le croire. 


Dr L. LEJEUNE. 


Cuicaipiri. A propos de ja tolérance bronchique vis-a-vis de 
corps étrangers. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. 
de Paris, janv. 1911.) 


L'auteur rapporte le cas d’un malade atteint d’un cancer de 
l’œsophage, chez lequel lors de l’examen radioscopique, on vit 
une partie du lait de bismuth, passer de la partie supérieure de 
l’œsophage dans les voies aériennes, au niveau de la bifurca- 
tion de la trachée, par une fistule œsophago-trachéale. Lon 
pouvait ainsi à l'écran, voir le bismuth se répandre dans les 
ramifications bronchiques des lobes inférieurs des deux pou- 


— 985 — 


mons, et cela sans qu’il se produisit d’autre phénomène qu’une 
toux légère. Le malade lui-même dit d’ailleurs que depuis trois 
semaines il a remarqué qu’il avalait des aliments e de travers ». 
On ne constate chez ce patient, aucun signe de broncho-pneu- 
monie. Durant trois semaines encore il put être suivi journelle- 
ment à la clinique du D" Schwarz; mais après ce temps il ne 
revint plus ayant probablement succombé aux suites du progres 
de son carcinome cesophagien. 


D: L. LEJEUNE. 


Barsox. Sur interprétation des Images radioiogiques puimo- 
naires. (Zyon-Médical, 1911, n° 16.) 


La radiographie et surtout la radioscopie apportent au mé- 
decin un complément d’information des plus utile. Le -radiolo- 
giste, seul sans renseignements ,est un sourd qui voit respirer 
et se mouvoir un poumon qu'il ne peut entendre. Le médecin, 
dans son service, est un aveugle qui entend tousser, respirer et 
gémir un poumon qu'il ne voit pas. On s’est bien passé de la 
radiologie jusque maintenant, disent quelques-uns, mais avant 
Laënnec on s’était bien passé de l’auscultation! 

L'interprétation de l’image du hile donne encore lieu à con- 
testation; on sait que les ganglions normaux ne donnent pas 
d'images visibles et que seuls les ganglions pathologiques en- 
flammés, hypertrophiés, caséïfiés ou crétacés peuvent se déceler 
sur l’écran. i 

Mais les travées partant du hile sont-elles dues aux vaisseaux 
ou aux bronches ? 

Pour Barjon, les lignes claires sont dues aux bronches,pleines 
d’air, et les lignes sombres aux vaisseaux rendus massifs par le 
sang. 

Il démontre cette opinion en montrant un cliché où on dé- 
couvre un corps étranger des bronches en plein dans une ligne 
claire; la ligne sombre qui la borne vers l’intérieur correspond 
à une grosse branche de l'artère pulmonaire; on sait, en effet, 
que l'artère est toujours en dehors de la bronche. 

Tant que l'auscultation ne révèle aucune atteinte du paren- 
chyme pulmonaire, la clarté du poumon reste entière ou à peu 
près, quelle que soit l'étendue de la bronchite, mais dès que ie 
parenchyme s’entreprend, la congestion vasculaire et les exsu- 
dats donnent des zones d’obscurité. A ce point de vue la radios- 
copie possède une certaine valeur pronostique. 

D" Brenraïir. 


— 386 — 


G. Harrison Orrox. Le diagnostic précoce de la tuberoulose 
puimonaire par les rayons X (Some points in the X-Ray 
diagnosis of early pulmonary tuberculosis). (Archives of the 
Roentgen Ray, n° 127.) 


Tous ceux qui ont examiné des poumons aux rayons X con- 
naissent un certain aspect marbré qui caractérise la tubercu- 
lose. Quoique, lorsqu'on voit cette apparence, la maladie soit 
bien confirmée, il s’agit cependant de la première période et il 
arrive parfois que le clinicien soit encore dans le doute. 

Il résulte d’une discussion à l’Electro-thérapeutical Section 
of the Royal Society of Medecine, que la tuberculose peut être 
décelée à un stade plus précoce par la radioscopie. L'auteur dé- 
clare la question malaisée à résoudre; il arrive qu’une tubercu- 
lose constatable par la submatité ne donne pas d’ombre suffi- 
sante pour un diagnostic, mais heureusement, 1l est un autre 
signe qu’il convient de rechercher. 

Le professeur Osler a démontré, qu’au stade prémonitoire de 
la pueumonie, longtemps avant les signes stéthoscopiqtes, la 
respiration rude et les rales crépitants inspiratoires, il y a une 
période qui se caractérise par une diminution de la résonnance 
et une diminution de l’entrée de l’air,en somme par une certaine 
inactivité pulmonaire. Dans la tuberculose il en est de même, 
au point que le Dr Lees dit que la percussion donne le premier 
symptôme de la tuberculose au début alors que la radioscopie 
ne donne pas encore de résultat. Certainement, dit le D" Orton, 
il ne faut pas trop demander à la radioscopie, mais elle peut 
donner une aide utile même dans les cas visés par le Ir Lees. 

Le Dr Orton examine les malades dans la position debout; le 
le tube Roentgen de même que les soupapes sont enfermées de 
facon à ce que l’obscurité soit absolument complète. Le tube est 
muni d’un diaphragme, il peut être déplacé facilement dans 
toutes les directions; l’écran est suspendu et le médecin a sous 
la main un rhéostat pour pouvoir varier à volonté la puissance 
de l’éclairage. 

Avant l’examen, le médecin doit préparer sa rétine par un sé- 
jour d'an moins dix minutes dans l'obscurité. 

Le malade doit être debout et non assis sur une chaise (a 
moins que sur une selle de bicyclette) sans quoi les mouvements 
du diaphragme n’apparaissent pas dans toute leur pureté. 

Lors de l’inspiration, la quantité d’air augmente dans les 
poumons et la transparence augmente dans la même mesure. 


— 387 — 


S’il y a le moindre début de tuberculose, l’œil exercé reconnait 
que la transparence ne varie pas à l'endroit lésé. 

On comprend que pour se rendre compte de différences aussi 
minimes, l’œil doit s'être habitué à l'obscurité et qu’il faut 
pouvoir faire varier à volonté la luminosité de l'écran; un tube 
trop dur est incapable de faire percevoir des différences de 
teintes aussi nuancées. 

Fréquemment, on observe une perméabilité légerement plus 
considérable à l’un des deux sommets; on ne peut en tirer de 
conclusion au point de vue diagnostic; ce qui a de la valeur, 
c’est la permanence d’une légère ombre dans le même sommet 
malgré l’inspiration profonde. 

Le début de la tuberculose ne se fait pas au niveau de la 
pointe du sommet, mais à 4-6 cent. plus bas; cependant, le som- 
met entier se met au repos lorsqu’il existe un point malade. 
Il est bien entendu qu’il ne suffit pas d’examiner le lobe supé- 
rieur, il faut examiner les deux poumons en entier, parce que 
le foyer du début peut se trouver en un point quelconque de la 
masse pulmonaire. 

Un signe très important est le signe de Williams, qui con- 
siste dans la diminution de la mobilité du diaphragmk. Ce 
signe est, peut-on dire, universellement admis. 

D’après Orton, c’est un symptôme des plus précoces, qui ac- 
compagne souvent la légère diminution de transparence inspi- 
ratoire, même lorsqu'elle est localisée au sommet. C’est un signe 
constant qui parfois est marqué au point de rendre le dia- 
phragme immobile, mais il n’en est pas toujours ainsi surtout 
au début, et il faut parfois la plus grande attention pour s’en 
rendre compte. Lorsque le malade guérit ou encore quand l’af- 
fection est bien entrée dans sa phase chronique, il arrive que la 
mobilité revient et que ce signe perd sa valeur. 

Lorsque la lésion au sommet est guérie, l’endroit qu’elle oc- 
cupait reste toujours un peu sombre pendant l’inspiration, mais 
par contre le voisinage ne participe pas au repos « de la partie 
malade » et ce voisinage devient très clair. 

Il est intéressant d'examiner les poumons par devant et par 
derrière; il semble, en effet, que l’excursion du diaphragme est 
moins marquée du côté antérieur ou du côté postérieur selon 
que la lésion se trouve plutôt en avant ou en arrière. 

Enfin, il est bon de rappeler que le cœur petit et développé 
dans le sens vertical se rencontre fréquemment chez les gens pré- 
disposés à la tuberculose. 

D" BIENFAIT. 


— 388 — 


Destor. Diagnostic radiographique des ostéosaroomes. (Lyon 
Médical, 1911, n° 22.) | 


Il n’est pas toujours aisé de distinguer sur une radiographie 
un ostéosarcome; les cals bulbeux du col du fémur simulent ai- 
sément cette tumeur. 

Parfois on se demande si on a affaire à une simple ostéomyé- 
lite ou & un sarcome. 


Dans un cas de tuméfaction du tibia, M. Destot a pu poser 
le diagnostic d’ostéosarcome en constatant que le péroné est très 
aminci au niveau de la tuméfaction; une radiographie prise 
dans un autre sens vint confirmer ce diagnostic en montrant 
de grandes géodes séparées par des travées osseuses formant des 
sortes de coques. 


Dr BIENFAIT. 


GEORGE Pirie. Myosite ossifiante progressive (Myositis ossi- 
ficans progressiva). (Archives of the Ræntgen Ray, n° 124, 
1910.) 


Cette singulière maladie est heureusement rare; Munchmeyer 
qui lui a donné ce nom en 1869, en avait réuni douze cas. Ac- 
tuellement, il y en a une centaine dans la littérature. 


La maladie type, ainsi qu’il ressort de l’étude de ces cent 
cas, se présente comme ceci : 


a 


L’enfant, ordinairement un garçon, présente à sa naissance 
une malformation du gros orteil, parfois du pouce. 


Dans les deux premières années, il apparait du gonflement 
de divers muscles du dos et des membres, ce gonflement eétend 
pendant une semaine ou deux et peut disparaitre. Le gonflement 
réapparaît souvent, à la suite d’une légère contusion, dans le dos, 
les membres et quelquefois à la face. Il augmente en étendue 
et en dureté, il se forme des noyaux osseux de sorte que petit à 
petit le squelette est immobilisé. 

Au début la douleur est légère et l’état général est bon, mais 
petit à petit, le malaise augmente, la mastication devient diffi- 
cile, la respiration malaisée et une atteinte de bronchite enlève 
fréquemment le malade. 


La maladie se déclare dans la jeunesse depuis la naissance 
jusqu’à la vingtième année. Un des premiers symptômes con- 
siste dans la rigidité du dos ou des membres; si le patient vit 


— 389 — 


assez longtemps, la maladie prend un développement remar- 
quable et selon l’expression de Virchow, il devient un véritable 
homme de pierre. Le College of Sugeons’ Museum à Londres et 
le Trinity College Museum à Dublin, renferment deux sque- 
lettes très remarquables. 

L’affection est congénitale, mais non héréditaire (un cas sur 
cent). 

Le tissu osseux de nouvelle formation se forme dans le tissu 
fibreux et dans le tissu musculaire. 

Chose curieuse, à côté de cette calcification généralisée, on 
rencontre de la raréfaction osseuse et même de l’ostéomalacie. 

En 1896, Jones and Morgan ont réuni 193 cas d'une affection 
dite Myositis ossificans traumatica qui n’est pas sans rapport 
avec celle qui nous occupe; elle s’en différentie complètement 
par les faits suivants : 

1° L’ossification est toujours la suite d’un trauma; 

2° L’affection reste toujours localisée: 

3° L’extirpation n’est jamais suivie de récidive. 

Le traitement de la myositis ossificans progressive a été jus- 
que maintenant nul ou illusoire; seul Boseck a obtenu un résul- 
tat chez une jeune fille de 22 ans dont les muscles de l’épaule 
se calcifiaient, mais le cas n’avait rien de typique. 

L’auteur donne la relation d’un cas; il s’agit d'un enfant de 
6 ans présentant une malformation des deux gros orteils; les 
photographies montrent les grosses saillies sillonnant le dos, les 
lombes et la nuque. Les radiographies font voir des masses 
opaques, allongées, disséminées et des insertions musculaires 
ossifiées. 


Dr BIENFArr. 


Beror et (Gouin. Lésions rotuliennes dans un cas d’arthrite 
rhumatismale du genou. (Bullet. et Mém. de la Soc. de 
Radiol. méd. de Paris, févr. 1911.) 


Il s’agit d’un malade de 31 ans, syphilitique depuis l’âge de 
18 ans et avant présenté, il y a quatre ans, une attaque de rhu- 
matisme laissant comme résidu une ankylose du genou droit. 
Durant que l’on cherchait à mobiliser ce genou, le malade 
ressentit une très vive douleur et perdit connaissance. Dès ce 
moment, l’impotence fonctionnelle du genou fut presque com- 
plete. L'année suivante, nouvelle crise de rhumatisme, et en 
1910, apparition d’une gomme au bras droit. Le genou droit 


— 390 — 


est plus gros que l’autre, la douleur est localisée aux bords de 
la rotule dont les dimensions sont exagérées et (qui mesure envi- 
ron 7 centimètres verticalement et 4 centimètres transversale- 
ment: de plus, elle est difficilement mobilisable. Les mouve- 
ments de flexion de la jambe sur la cuise sont possibles, mais le 
malade ne peut que malaisément détacher le talon du plan du 
lit. 

La radiographie montre la rotule augmentée de volume, sa 
face articulaire est irrégulière; des franges existent tout autour 
des bords de la rotule où s'insère le tendon du quadriceps et les 
ailerons roturiens. On voit toute une série de lamelles opaques 
irrégulières, comme déchiquetées, les unes séparées du corps de 
Pos, les autres encore adhérentes; l'ensemble est flou et diffus. 

L'auteur pense qu'il s'est agit là d’un arrachement partiel 
du tissu spongieux sur lequel s'insèrent les fibres tendineuses, 
suivie d’une réaction inflammatoire violente à la suite du trau- 
matisme dû à la mobilisation forcée. Il y aurait eu en somme 
désagrégation de la périphérie rotulienne, effritements osseux 
et travées ossifiées plus ou moins séparées du corps de los. 


D! L. LEJEUNE. 


Terman L. Krerscumer (Chicago). Sur la valeur du cathé- 
ter urétérique opaque dans le diagnostic de lésions ob- 
scures des organes urinaires (On the value of the shadow- 
graph ureteric catheter in the diagnosis of obscure lesions of 
the urinary organes). (Surgery, Gynecology and Obstetrics. 
Chicago, June 1910.) 


Cet article, accompagné de cing belles radiographies, est un 
plaidoyer en faveur de la méthode radiographique du cathété- 
risme urétérique à l’aide d'une bougie spéciale. Celle-ci n’est pas 
constituée à l’aide d'un corps élastique contenant du nitrate de 
bismuth ou du cinabre (Goebell) le tout couvert d’une couche 
de gomme laque, mais le D" Kretschmer emploie une vulgaire 
bougie urétérique portant dans sa lumière un fil métallique très 
souple (fuse wire). 

Le diagnostic différentiel de certaines affections abdominales, 
appendicite et néphrite purulente, étant dans certains cas d'une 
grande difficulté clinique, l'auteur a pu arriver ainsi à une con- 
clusion vérifiée par l’opération. 


— 391 — 


Il en était de même dans un cas où la reconnaissance de calcul 
de l’uretère était malaisée. 

Mais où la méthode est réellement de grande valeur, c’est 
dans les cas assez rares de distopie rénale avec productions pa- 
thologiques. Et il nous montre une très belle et très instructive 
reproduction où le cathéter radiographique, après avoir décrit 
une courbe à concavité dirigée vers la ligne médiane, s'arrête 
devant une ombre d’un centimètre et demi de largeur (ombre 
située au niveau du promontoire). 

Le chirurgien Dean Bevan a pu enlever ce calcul rénal par 
voie extra-péritonéale et a obtenu un beau succes. 

Dans les cas douteux, Kretschmer préconise, et cela cadre 
bien avec l’esprit de faire œuvre utile, de faire un cathé- 
térisme radiographique avant de rechercher une solution à l’aide 
de la laparotomie. Cette méthode plus simple met à l'arrière 
plan tous les symptômes que les auteurs ont décrits pour la 
reconnaissance d’une distopie rénale, affection rare. 


D' DE Bon. 


FABRE, Barson et Tut Radiographie du fœtus « in utero » 
sur le vivant. (Archives d'électricité médicale, 25 décembre 
1910, n° 300.) 


La radiographie du fœtus « in utero » sur le vivant, qui a 
longtemps été considérée comme une impossibilité, est prati- 
quement réalisable. 

Les auteurs indiquent leur techuique et reproduisent un cli- 
ché très démonstratif. 

Etienne HENRARD. 


DS Wrizyamoz (Lausanne). Procédé radioscopique pour l'ex- 
traction des aiguilles. (Archives d'électricité médicale, 
10 juin 1911, n° 311.) 


Le procédé consiste à repérer, au moyen du fluoroscope à 
bandeau de l’auteur, la profondeur de l'aiguille par deux exa- 
mens a 90°, à tracer sur la peau, au moyen d’un crayon dermo- 
graphique, un trait correspondant à la longueur et à la direc- 
tion de l’image de l'aiguille sur l'écran, à inciser la peau et les 
tissus profonds perpendiculairement au milieu de ce trait, 
à introduire la pince à angle droit dans cette incision et à saisir 


— 392 — 


l'aiguille par son milieu à faire basculer celle-ci de manière à ce 
que le bout le plus rapproché de la surface vienne saillir sous 
la peau, à faire une petite incision au sommet de cette saillie, 
et à saisir l'extrémité de l’aiguille avec une autre pince pour la 
retirer. 

Cette description de l’opération, au moyen de clichés parfai- 
tement réussis, semble démonstrative. Nous ne pouvons cepen- 
dant souscrire à cette méthode pour les raisons que nous avons 
exposées à plusieurs reprises (1). 

D'abord nous sommes adversaire de tout procédé radiosco- 
pique; en second lieu, il nous semble que si le procédé peut 
réussir dans le cas essentiellement favorable choisi par l’au-. 
teur (longue aiguille dans un doigt), il doit échouer dans d’au- 
tres cas; nous ne voyons pas bien son application dans le cas de 
petites aiguilles des éminences thénar ou hypothénar, ou de 
grandes aiguilles même de régions où la radioscopie sous deux 
directions perpendiculaires est impossible à pratiquer, comme 
dans Ja partie supéricure de la cuisse, par exemple. 


Etienne HENRARD. 


Dr Dovarre. Sur un cas de fracture isolée des apophyses 
transverses. (:lrchives d'électricité médicale, 25 mai 1911, 
n° 310.) 


L’auteur cite le cas d'un soldat qui, à Ja suite d’un trauma- 
tisme grave de la colonne lombaire, fut trouvé, grâce à la radio- 
graphie, atteint de fracture des apophyses transverses gauches 
des première, deuxième et troisième lombaires gauches, d’arra- 
chement d'un fragment de la partie inférieure gauche du corps 
de la douzième dorsale, de fracture de la douzième côte près de 
son articulation postérieure. 

Le tableau symptomatologique de l'affection avait fait dia- 
gnostiquer de l’hystéro-traumatisme et les rayons X ont permis 
de faire le diagnostic exact. 

L'auteur insiste sur importance de l'examen radiographique 
dans tout traumatisme de la colonne vertébrale, examen que 
l’on devrait pratiquer spstématiquement, notamment dans tous 
les cas de lumbagos traumatiques persistants. 


(1) Er. HENRARD. Recherche et extraction des corps étrangers opaques aux 
rayons X. Bruxelles. 1910, 


—.393 — 


La radiographie immédiate et systématique de tout trauma- 
tisme devrait être pratiquée ` immédiate, car on observe fré- 
quemment des blessés cherchant à rattacher à un aceident du 
travail des lésions organiques souvent anciennes; systématique, 
car la radiographie seule permettra souvent une appréciation 
plus exacte de la nature et du pronostic de l'accident. La radio- 
graphie, en permettant d’assigner à ces troubles une origine 
non plus fonctionnelle, mais peut-étre organique, modifie non 
seulement le diagnostic, mais encore l’évaluation de la capacité 
ou de la diminution, temporaire ou permanente, de la facu‘té 
de travail. 

Etienne HENRARD. 


Dr A. FrimanpEav. Etude et diagnostic des sténoses de l’æso- 
phage par ia radioscople. (Archives d’éiectrivité médicale, 
n° 312, 25 juin 1911.) 


Voici la façon de procéder de l’auteur : le malade, en position 
oblique, prend un cachet de 2 gratumes de sous-nitrate de bis- 
muth. L'arrêt du cachet de bismuth fixe sur ia situation de la 
sténose. Suivant le degré du rétrécissement, le cachet demeure 
ou file vers l’estomac, après s'être ramol!i. Si le rétrécissement 
est serré, il faut donner un lait bismuthé pour étudier la forme 
de dilatation œsophagienne et la perméabilité de la zone rétré- 
cie sous-jacente; si la sténose est lâche, administrer la pate 
bismuthée dont la progression est moins rapide. | 

Huit observations détaillées et accompagnées de schémas très 
démonstratifs prouvent qu’il est extrémement facile de dée er 
une sténose même légère de l’œsophage; aidée de la clinique, la 
radioscopie se montre très souvent à la hauteur du diagnostic 
étiologique. Les dilatations consécutives aux sténoses cancé- 
reuses ont une forme bien classique (cupuliforme) qui im- 
pose tout de suite le vrai diagnostic. Les sténoses cicatricielles 
se compliquent de dilatation conique. Les sténoses spasmodi- 
ques transitoires sont précédées de dilatation rappelant les néo- 
plasiques, mais de forme moins ronde. 

L’œsophagoscopie permet le diagnostic étiologique par la vue 
ou l’étude histologique d’un fragment malade; c'est un procédé 
thérapeutique puisqu’elle permet l'introduction de sondes sous 
le contrôle de la vue, et les applications de radium, mais c’est 
un procédé opératoire douloureux et à contre-indications nom- 
breuses. 


RS 394 — 
L'auteur trouve donc préférab'e de recourir, pour l'étude des 
sténoses, à la radioscopie et de pratiquer l'æsophagoscopie 
comme examen complémentaire dans les cas douteux. 


Etienne HENRARD. 


Ir Drssrz. Des rapports entre l’apparence radiographique du 
cal et sa solidité mécanique. (Archives d'électricité médicale, 
25 février 1911, n° 304.) 


L'auteur cite d’abord les opinions de différents médecins : 
transparence aux rayons X permettant de recoustituer une 
lésion à longue échéance, opacité complète, enfin opinion 
moyenne disant qu'il doit généralement y avoir opacité, mais 
que cependant on rencontre parfois des cals solides non opaques 
aux rayons X. 

Une série d'expériences faites sur des poulets, lapins, et des 
observations cliniques que l’auteur relate, ?amenent aux cou- 
clusions suivantes : 

1° Que, sur une bonne radiographie de membre fracturé, le 
cal est toujours visibie; 

2° Il y a un rapport certain entre l'apparence radiographique 
du cal et sa solidité mécanique. Plus cette apparence tend à se 
rapprocher de la normale, plus grande est la solidité (ceci résulte 
des expériences) ; | 

4° Les observations de cas cliniques sont la confirmation com- 
plete des expériences sur les animaux. Elles prouvent que, lors- 
que le cal n’est pas visible, la consolidation clinique peut bien 
être faite, mais le résultat fonctionnel est mauvais et son amé- 
horation marche parallèlement avec l'apparition d’un cal plus 
net ; | 

4° [l est difficile de déterminer par la radiographie le moment 
exact où un membre est suffisamment consolidé pour la pra. 
tique. Mais ce que l’on doit faire, c’est ne permettre aucun 
effort fonctionnel à un fracturé ne présentant aucune ébauche 
de cal et se montrer encore plus exigeant dans un cas médico- 
légal du travail, par exemple pour autoriser la reprise du tra- 
vail. 

Nous ne pouvons souscrire à toutes conclusions de l’auteur; 
certes nous n'avons pas fait, comme lui, d’études spéciales sur 
ce sujet, mais certains cas nous reviennent à la mémoire qui 
infirment ses conclusions : 


— 395 — 


Deux très bonnes radiographies de la jambe d’un adulte, 
prises six mois après l'accident (fractures des deux os de la 
jambe au tiers supérieur) ne décèlent pas le cal, alors que la 
consolidation est parfaite, que ie blessé marche sans douleur 
et monte à cheval journellement. 

P'usieurs radiographies d’un avant-bras chez un enfant, qua- 
tre mois après l'accident, me font diagnostiquer une pseudar- 
throse du radius à l'union du tiers supérieur avec les deux tiers 
inférieurs. L'enfant accusant de la douleur et de l’impotence 
fonctionnelle, tous les traitements ayant échoué, on décide une 
réduction à ciel ouvert et l’on trouve une fracture consolidée! 


Etienne HENRARD. 


D' E. Srrprr. Ostéomes muitiples après un accident du tra- 
vali. Considérations pathogéniques. (Archives d'électricité 
médicale, 25 novembre 1910, n° 298.) 


Les ostéomes, masses plus ou moins voiumineuses de tissu 
osseux, se développent à l’intérieur ou au contact des muscles, 
des ligaments et du tissu fibreux périarticulaire, le plus sou- 
vent à la suite de traumatisme. Ils s’observent surtout chez 
l’homme jeune de quinze à trente ans. 

L'observation que publie l’auteur est intéressante moins par 
le grand nombre (plus de 10) des ostéomes de diverses dimen- 
siens trouvés chez le blessé, que par leur production chez un 
sujet âgé (cinquante et un ans), par leur forme et leur origine 
probable: les renseignements donnés par la radiographie per- 
mettent, en effet, d'établir des rapports divers entre les ostéomes 
et le tissu du squelette : 

Observation : Le sinistré a eu les vêtements agrippés, au ni- 
veau du thorax, par l'axe d’une meule faisant 92 à 100 tours par 
minute. Entrainés, ses membres inférieurs vinrent frapper à 
chaque tour contre une poutre en fer située à la périphérie de la 
meule. Avant que celle-ci fut arrêtée, il s’écoula une minute 
au moins. 

La radiographie faite quatorze mois après Paceident montre 
les lésions suivantes : En avant du fémur, au niveau du tiers 
moyen, une ombre assez intense, non homogène, avant la forme 
d’un os de seiche vu de profil; sa longueur est de 16 centimètres 
environ, sa largeur maxima, de 2 centimètres; elle est séparée 
de l’ombre du fémur par un espace de 0,75 cent. à 1,5 cent. Du 


— 396 — 


deuxième quart inférieur part uue ombre oblique en haut et en 
arrière, d'une largeur de 2 centimètres environ, à limites nettes, 
qui, à sa partie antérieure, se confond avec la première ombre, 
et en arriére peut être suivie jusque derriere la cavité médul- 
laire, où elle s’estompe. 

Ces ombres, dont l’intensité égale celle des os, ne peuvent 
étre dues qu'à des formations osseuses ou calcaires; elles pré- 
sentent une structure aréolée avec des taches claires répondant 
à des cavités arrondies ou irrégulièrement al'ongées. (est un 
ostéome développé dans l’épaisseur du quadriceps fémoral, et 
vraisemblablement, d’après la direction de certains interstices 
musculaires visibles sur le cliché, dans l’interstice celluleux 
entre le crural et le droit antérieur. 

Quatre centimètres sous le grand ostéome,il en existe un petit. 
Il appartient vraisemblablement au cul de sac crural de la 
synoviale du genou et n’a aucune relation avec le fémur. 

(renou droit. Les surfaces articulaires sont, dans leur ensem- 
ble, peu modifiées. Au niveau de la ligne condylo-troch'éenne 
externe ou un peu en arrière, une zone d’ostéochondrite dissé- 
quante a isolé du condyle un petit éclat osseux à bords déjà 
arrondis. Des pointes osseuses et de petits ostéophytes situés 
à la limite des surfaces articulaires (rotule, tibia), indiquent 
l'existence d’un processus d’arthrite déformante. Le sommet du 
tubercule intercondylien externe est surmonié d’un petit ostéo- 
phyte dentelé. Le tissu osseux du rebord antérieur du plateau 
du tibia, où s’jnsere la corne antérieure du fibro-cartilage in- 
terne, est raréfié, et ies limites en sont irrégulières et anfrac- 
tueuses. | 

Une stalagmite osseuse, en forme de corne à concavité anté- 
rieure et à sommet supérieur, prend naissance sur le tibia, au 
niveau du deuxième quart interne. Elle vient se terminer au 
niveau de la face postérieure du condyle externe, dont la sépare 
un noyau osseux situé dans son prolongement. La structure est 
non homogène, on reconnaît la présence de travées osseuses à 
direction irrégulière. Les bords sont bien limités. Par sa posi- 
tion et sa direction, cette corne osseuse semble due à l’ossifica- 
tion du ligament poplité et du faisceau moyen du tendon du 
demi-membraneux, quoique leurs dimensions ne soient aucune- 
ment en rapport avec celles de i’ostéome. 

Au niveau de la tubérosité interne du coucyle interne est une 
excroissance osseuse, a base adhérente à l’os, qui répond aux 
points d’insertion du ligament latéral interne, 


— 397 — 


La face externe du condyle externe est creusée de cavités en 
face desquelles sont des particules osseuses libres. 

De petites ombres sont observées à l’intérieur des masses mus- 
culaires externe et postérieure. 

La téte du péroné, raréfiée, est surmontée (teudon du biceps) 
de deux ostéophytes, isolés, Ju volume et de la forme de noyaux 
de cerise. 

Au-dessus de la rotule, dans le tendon du quadriceps, une 
petite zone opaque correspond à un osiéome tendineux en voie 
de formation; aucun contact avec la rotule. 

Genou gauche. Lésions analogues mais non moins accusées. 

Hypocondre gauche. Magma d'ombres osseuses et cartilagi- 
neuses calcifiées, dues à l’arrachement des huitième, neuvième 
et dixième cartiiages costaux. 

L'auteur explique la production de ces ostéomes post-trauma- 
tiques aussi nombreux que variés comme origine et comme loca- 
lisation : 

1° Les ostéomes tendineux, adhérents, par la théorie de l’en- 
semencement périostique (Orlow-Berger) ; 

2° Le grand ostéome intra-musculo-aponévrotique du quadri- 
ceps fémoral droit, par une ossification du cal conjonctif em- 
bryonnaire d’une rupture musculaire; 

3° Les ostéomes aponévrotiques, tendineux ou musculaires, 
libres, par la théorie de la myosite ossifiante (Virchow). (Les 
antécédents tuberculeux héréditaires personneis du blessé, la 
misère endurée durant son existence, son état dyscrasique géné- 
ral expliquent l’éveil de cette véritable diathèse ostéogénique 
à l'occasion du traumatisme et la production de ces véritables 
foyers de myosite ossifiante.) 

Etienne HENRARD. 


Patty. Le triangie radioscopique axHiaire de ia pneumonie. 
(Lyon médical, n° 38, 1911.) 


Chez un jeune homme de 19 ans avec fièvre et toux, l’auscul- 
tation fit trouver, tout à fait en haut dans le creux de l’aiselle 
droite, un foyer de rales crépitants très fins, sans souffle. TI 
s'agissait d’une pneumonie abortive d'une durée de cing jours. 
= L'examen radioscopique fit voir dans la position oblique et le 
bras étant relevé, une ombre en forme de coin a base périphé- 
rique axillaire et à sommet dirigé vers le hile. On pouvait le 
comparer comme volume, à une petite poire. 


— 393 — 


Ce triangle radioscopique a déjà été signalé chez Penfant par 
M. Weill et Mouriquaud dans la pneumonie infantile. 

Cette ombre triangulaire serait due à l’extravasation sanguine 
et au bloc fibrineux de la pneumonie et sa forme ne peut s'ex- 
pliquer que par la disposition vasculaire : c’est le domaine d'une 
division de l’artère pulmonaire. 

Dr BIExFAIT. 


Radiotherapie 


BaBINSKI, CHARPENTIER et DELHERM. Radiothérapie de la socia- 
tique. (Archives d'électricité médicale, 10 juin 1911, n° 311.) 


Les auteurs font la relation de quatre cas de sciatique-névrite, 
qui, d’abord traités sans succès par les méthodes habituelles, 
ont définitivement guéri à la suite de quelques séances de radio- 
thérapie. Ils sont portés à croire qu'entre la disparition des 
symptômes et l'exposition de Ja région lombo-sacrée aux 
rayons À, il y a mieux qu’une coincidence: un rapport de 
cause a effet. 

Etienne HENRARD. 


F. Wouter. Expériences sur l’action des rayons Roentgen sur 
le sang de l’homme. (Zeitschrift fur medizinische Elektrolo- 
aie und Rentgenkunde, janvier 1909.) 


Le sang des sujets en expérience fut recueilli immédiatement 
avant l’irradiation et dans la demi-heure qui la suivait. La du- 
rée de l’irradiation correspondait à celle de la prise d’une radio- 
graphie. Chez les six personnes témoins, Wohler constata une 
augmentation du nombre des leucocytes allant de 500 à 1,800 
mais ne constata pas de modification du nombre des globules 
rouges ni de la quantité d’hémoglobine. Chez les malades, les 
résultats furent sensiblement les mêmes quel que fût la mala- 
die (bien entendu les maladies du sang mises à part), ces ré- 
sultats furent les suivants : augmentation du nombre des leuco- 
cytes plus accentuée que chez les témoins, allant de 0 à 5,400, 
légère augmentation du nombre des globules rouges, aucune 
modification dans la quantité d’hémoglobine. L’age et le sexe 


— 399 — 


des malades ne paraissent avoir aucune influence sur ces résul- 
tats. Le fait marquant est done la production d'une leucocytose 
qui paraît être un phénomène général et constant, pour autant 
que le nombre des cas observés (44) autorise une conclusion de 
ce genre. Du sang fut en outre recueilli périodiquement pendant 
les vingt-quatre heures qui suivirent chacune des irradiations 
dont les résultats immédiats viennent d'être relates. Il fut ainsi 
constaté que la leucocytose croit chez les personnes bien por- 
tantes jusque cinq à huit heures apres lirradiation pour dimi- 
nuer ensuite graduellement et tomber à O apres 24 heures. 

Chez les malades, le maximum de leurocytose est atteint 2 à 
3 heures apres l'exposition aux rayons Ræntgen, ce qui dans la 
plupart des cas correspondait au moment de la digestion du re- 
pas principal, cette leucocytose équivalait à une augmentation 
du nombre des globules blanes allant jusque 4,600 en moyenne 
tandis que chez les personnes bien portantes elle ne dépassait 
pas 3,600. Les résultats de Wohler concordent avee ceux que 
Tatarsky a obtenus chez des animaux. 

Wöhler étudie ensuite l’action des rayons Rœntgen sur le sang 
des personnes soumises à un traitement radiothérapique, c'est- 
à-dire l'action des rayons Roentgen administrés à doses répé- 
tées. Dans un cas de goitre parenchymateux, soumis à Faction 
des rayons A, il constate apres un mois de traitement au cours 
duquel six applications ont été pratiquées, que le nombre des 
leucocytes est tombé de 8,600 à 6,600 malgré une leucocytose 
nette survenue apres chaque séance, que les globules rouges ont 
augmenté en nombre et que la quantité d'hémoglobine a, elle 
aussi, subi une légère augmentation. Trois cas de tuberculose 
pulmonaire apres un traitement radiothérapique montrent éga- 
lement une augmentation du nombre des globules rouges et une 
diminution de celui des globules blancs. Idem dans un cas de 
carcinome des bronches traité par les rayons Ræntgen. 

Apres dix séances, sans résultat thérapeutique, dans un cas 
de kéloïde chez un enfant de 5 ans, légere diminution du nom- 
bre des globules rouges aussi bien que des globules blanes. Dans 
un cas de tuberculose pulmonaire, pour lequel six irradiations 
ont été pratiquées en dix jours, légere augmentation du nombre 
des globules rouges et des globules blancs. I] en est de même 
dans un cas de tuberculose pharyngée. Enfin, Wöhler constata 
dans un cas de careinome de l'estomac soumis à cing irradiations 
en 17 jours, une augmentation du nombre des leucocytes et une 
petite diminution de celui des globules rouges. 


- 


— 400 — 


En général, on peut done dire qu'il se produit apres l'appli- 
cation répétée des rayons Roentgen une certaine diminution du 
nombre des leucocytes sans qu’on atteigne cependant des chit- 
fres anormaux, et en même temps une augmentation du nombre 
des globules rouges et de la quantité d'hémoglobiue. Jamais 
Wöhler ne constata existence d’une albuminurie consécutive 
à l'emploi des rayons Roentgen. 

Katsin-Los.LEVER. 


Hampson. La dose d’épilation (The epilation dose). (Arch. of 
the Rentgen Ray, n° 133, 1911.) 


Actuellement l’épilation dans les hôpitaux coûte de l'argent 
et preud beaucoup de temps quoique le même tube puisse four- 
nir plus de mille doses, selon la méthode employée ordinaire- 
ment, c'est-à-dire en faisant passer pendant dix minutes un cou- 
rant de 1-2 milliamperes dans un tube, dont l’anticathode se 
trouve a 15 ctm de la peau. 

On peut économiser beaucoup de temps et obtenir du même 
tube, un travail double en plaçant l'anticathode à une distance 
telle de la peau que celle-ci reçoive une dose double. 

Le calcul de la distance se fait comme ceci : quand elle est 
de 15 ctm., comme c’est l’usage pour la méthode de Sabouraud, 
elle correspond à une énergie proportionnelle au carré de cette 
distance, soit 15 x 15 = 225. 

La moitié de cette énergie est. 112.5, ce qui correspond ap- 
proximativement au carré de 10.6 ctm. ; toute chose égale d'al. 
leurs, l'énergie fournie par une anticathode placée à 10.6 est 
le double de celle fournie dans les mêmes conditions à 15 ctm. 
Par conséquent, le même résultat sera obtenu dans la moitié du 
temps, c’est-adire 5 minutes au lieu de 10 minutes. 

Afin d'obtenir exactement cette distance sans retard, il faut 
employer un appareil protecteur contenant le tube Roentgen fixé 
à la distance voulue une fois pour toutes. 

Dans ces conditions, on ne peut faire usage de la pastille Sa- 
bouraud, il convient d’adopter le système Bordier, c'est-à-dire 
(apposer la pastille à la surface de la peau. Afin de rendre le 
controle plus facile, l’auteur se sert d'un disque noir portant 
sur une circonférence 25 teintes correspondant au total à 5 do- 
ses, La pastille est placée sur un rayon mobile et peut être placée 
vis-à-vis de chaque pastille de façon à faciliter le comparaison. 

L'examen ne se fait pas à la lumière du jour, mais bien à celle 
d'une lampe à incandescence et dans une obscurité relative, il 
se fait ainsi dans les meilleures conditions. ` ` 


— AH — 


Ce système est très facile et très économique, en effet, la 
même pastille peut servir pour plusieurs doses. On peut aussi se 
servir d'une pastille qui a déja servi. Par mesure d'économie, 
on emploie des demi pastilles. Cette économie est tres désirable 
dans les hôpitaux d'enfants où on en fait constamment des irra- 
diations, 

Ir BIENFalIr. 


Gibert Scorr. Notes sur un cas de radiodermite avec issue 
fatale (Note on a case of X ray dermatitis with a fatal ter- 
mination). (Archives of the Rantgen Ray, mai 1911.) 


M. W..., entra dans le service de radiographie du London 
Hospital en 1899. A cette période on examinait à l'écran pen- 
dant plusieurs heures par jour sans encore songer à se protéger. 
M. W..., n’était pas de forte constitution, il avait même subi 
l'extirpation de ganglions malades à la région cervicale et il 
souffrait depuis des années de pyorrhée alvéolaire. Sa sœur était 
décédée d’un carcinome de l'utérus et sa mère d’un cancer du 
sein. 

Peu de mois après son entrée, W..., présentait à l’évidence un 
commencement de dermatite aux mains. En 1900, cette affection 
étant surtout marquée à la base des ongles et spécialement au 
médius droit. 

En 1904, la dernière phalange de ce doigt fut désarticulée. 
En février 1906, ce fut le tour de la deuxième phalange, elle 
fut amputée puis désarticulée en juin. 

La guérison ne fut jamais entière, i] persista toujours un peu 
de suppuration. En juin 1910, le moignon gonfla et devint tres 
douloureux et on désarticula la troisième phalange. 

L’examen microscopique montra à l'évidence un épithélioma 
qui s'était développé dans l'os, tandis que la peau était simple- 
ment atrophiée. 

On dut extirper des ganglions axillaires ce qui n’empécha 
pas une récidive et bientôt, le Ier mars 1911, M. W..., mourut 
agé de 40 ans, non pas comme il le disait lui-même en martyr 
de la science, mais plutôt en victime, car il n’aurait pas pu pré- 
voir le danger auquel il s’exposait. 

Dr BrExFAIT. 


MARIE, CLTNET et Pavror. Radiothérapie du goitre exophtal- 
mique. (Société de neurologie de Paris, 1% juin 1911.) 


Les auteurs ont traité depuis deux ans, sept cas de goitre 
exophtalmique par la radiothérapie. Ils attribuent les bons ré- 


— 402 — 


sultats qu'ils ont obtenus à leur technique particulière. Elle 
consiste à employer les doses massives (séance d’une heure, 
10 H et plus) répétées deux fois par semaine. Les rayons sont 
toujours filtrés avec quatre millimètres d'aluminium. Quand 
l'amélioration se marque, les séances sont espacées mais la dose 
reste la même. 

Résultat : jamais de radiodermite, ni de télangiéctasie, seu- 
lement une pigmentation passagère des tégunrents durant six 
mois. Apres les deux ou trois premières séances, 1] y a aggrava- 
tion de tous les symptômes : augmentation du volume du cou 
pouvant atteindre 3 et + centimètres de circonférence et plus, 
augmentation de l'instabilité nerveuse, de l’insomnie, de la ta- 
chycardie, du tremblement. 

Apres cette période d’aggravation, période de latence d’une 
durée de quinze jours à un mois en moyenne, puis amélioration. 

Les symptômes disparaissent dans l’ordre suivant : amaigris- 
sement, inquiétude, insomnie, tachycardie, tremblement, exoph- 
talnne. 


Done, employer de fortes doses répétées de rayons durs filtrés. 


Dr BIENFAIT. 


Bornirr. Radiothérapie des fibromyomes utérins. (Lyon médi- 
cal, n° 28, 1911.) - 


Par le traitement radiothérapique les fibromateuses voient 
leurs hémorrhagies prendre fin, en même temps que leurs rè- 
gles, apres la deuxième ou la troisième série d'irradiations et 
leur fibrome diminuer progressivement pour arriver à n'être 
plus perceptible à travers la paroi abdominale. 

Technique du Ir Bordier : Employer des rayons 11-12 B, les 
filtrer au travers de James d’aluminium de 0.5 à 3.5 millime- 
tres. Faire neuf irradiations en série par les deux régions laté- 
rules et par la ligne médiane. Les irradiations se font tous les 
deux à trois Jours. 

Une pastille est collée sur la peau et recoit les rayons filtrés 
(la dose totale à donner est de 5 unités I). 

Le premier Jour, traiter les deux faces latérales avec un filtre 
d'un millimètre en visant les ovaires. Le second jour repos. Le 
troisième jour, irradiation médiane aver: 2""5 de filtre et une 
dose de 1.5 à ? unités I. Le quatrième jour repos. Le cinquième 
jour, irradiation des deux côtés avec 1™™5 de filtre. Le sixième 
jour repos. Le septième jour, irradiation médiane avec 37", Le 


— 403 — 


huitième jour repos. Le neuvième jour, irradiation des deux cô- 
tés avec filtre de 2", Le dixième jour repos. Le onzième jour 
irradiation médiane avec filtre de "79. 

Après cette série la malade se repose trois semaines et on s'ar- 
range pour que ses règles aient lieu pendant ce temps-là. Il fait 
trois et même quatre séries semblables. 

Dans le n° 34 du même journal, le Ip Barjon dit n'avoir pu 
employer cette technique parce que, contrairement à M. Bor- 
dier, 11 a eu des radiodermites. 


Dr BIENFAIT. 


E. R. Morrox. Etat actuei du traitement par ies rayons X et 
par ie radium dans les affections malignes (The present posi- 
tion of the X ray and radium treatment of malignant disea- 
ses). (Archiv. of the Ræntgen Ray, n° 135, 1911.) 


Après quelques considérations sur la composition du spectre, 
l’auteur parle de la moindre résistance des tissus de nouvelle 
formation. Cette moindre résistance permet d’atteindre les cel- 
lules, néoformées au milieu des tissus sains, par les rayons X, 
le radium, l’ionisation. 

Si les résultats de la radiothérapie ne sont pas meilleurs, c’est 
parce que ce procédé de traitement cst réservé aux tumeurs ino- 
pérables, c’est-à-dire aux tumeurs profondes; or, les rayons per- 
dent énormément de leur activité lorsqu’ils ont traversé un demi 
pouce de tissu. En ce cas on arrive à détruire un grand nombre 
de cellules néoplasiques, mais on n’atteint malheureusement pas 
celles qui sont dans la profondeur et qui provoquent. par leur 
développement la propagation de la tumeur. 

D'autre part, 1l n’est pas inutile de remarquer que beaucoup 
d’inconnues nous échappent encore en ce qui concerne la vita- 
lité et la résistance des tumeurs : deux néoplasmes qui paraissent 
identiques peuvent être très différents. Le cas s’est présenté dans 
la pratique du Dr Morton. Il a soigné, par la radiothérapie, 
deux sarcomes qui, au point de vue clinique et au point de vue 
microscopique étaient véritablement identiques; ils furent trai- 
tés par le même appareil et suivant la même technique; or, chez 
l’un l’effet fut absolument favorable, il était guéri deux ans 
apres le traitement; actuellement, quatre ans après, il ne donne 
aucune mauvaise nouvelle. L’autre cas fut un vrai désastre, 11 
s’aggrava rapidement et les métastases furent nombreuses. On 


— 404 — 


peut citer des observations analogues relatives à des cancers et 
a des épithéliomas cutanés. 

Les observations d'amélioration notable sont fréquentes, mais 
il est très rare d'observer un cas de guérison complète semblable 
à celui que nous venons de relater. 

Voici une observation qui ne manque pas d'intérêt : une per- 
soune de 52 ans avait subi l’amputation du sein gauche pour 
un carcinome à développement rapide (vérifié à l’examen mi- 
croscopique). La récidive s'était manifestée immédiatement. Elle 
vint consulter le Dr Morton cing mois après l'opération. A ce 
moment la région était tuméfiée, proéminente au point que 
la tumeur était aussi forte que le sein droit normal. Il y avait 
de gros ganglions dans le creux de l’aiselle, la malade était 
émaciée, pale, faible et semblait devoir être emportée en quel- 
ques semaines. Estimant que les demi-mesures n’étaient pas de 
mise en l'occurence, le radiothérapeute n’employa pas de filtre 
et donna une série de doses massives. La tumeur et les ganglions 
disparurent totalement, mais la malade eut de la dermatite et 
même un petit ulcère. Le creux de l’aiselle avait été également 
irradié, il n’avait reçu qu’une dose moitié moindre de celle ap- 
pliquée au thorax. 

La santé revint et en quatre mois la malade arriva à un état 
véritablement normal pouvant vaquer à tous les soins du mé- 
nage. 

Environ un an plus tard, la malade revint porteuse d’une 
forte récidive à la région scapulaire; elle subit un traitement 
analogue au premier, mais mitigé par l’emploi du filtrage. Elle 
n'eut pas de dermatite, la tumeur ne disparut pas mais son dé- 
veloppement fut visiblement enrayé, et finalement le décès ar- 
riva apres trois ans et deux mois de survie à dater de la premiere 
radiothérapie. 


Ce résultat est fort beau, quoiqu'il ne fût pas définitif. Pour- 
quoi la récidive scapulaire n’a-t-elle pas disparu comme la ré- 
cidive pectorale ? Peut-être cela est-il dû au filtrage. 

La radiothérapie est très utile pour faire disparaître rapide- 
ment les petits nodules qui apparaissent souvent dans la cica- 
trice d'une ablation pour cancer ou dans son voisinage; elle rend 
également de grands services comme sédatif de la douleur. 

Les tumeurs sont envoyées à la radiothérapie beaucoup trop 
tard, quand elles sont absolument inopérables ; à ce moment les 
ravons X n’ont plus qu’une action palliative. 


La radiothérapie apres intervention chirurgicale ne garantit 


— 405 — 


pas à coup sûr contre la récidive, cependant, elle a l'effet tres 
utile de diminuer le nombre de ces récidives. C’est pendant 
l'opération même alors que la peau est largement. ouverte et. ré- 
tractée et que le chirurgien a enlevé tout ce qu'il pouvait enle- 
ver, c'est alors qu'il serait surtout utile de faire de la radiothé- 
rapie pour atteindre les germes profonds inaccessibles à Vail 
et au doigt. 

Il conviendrait de compléter cette irradiation par quelques 
séances ultérieures faites au travers du pansement et dans la 
suite, de faire tous les trois mois la première année, tous les 
six mois la seconde année, une série (irradiations préventives. 

Quand au radium, il agit comme les rayons A avec l'incon- 
venient de n’atteindre que de petits territoires et l'avantage 
d’avoir une grande fixité dans la composition des rayons. Le 
radium donne aussi la facilité de pouvoir être introduit profon- 
dément dans les organes tels que l’æsophage ou le rectum et de 
pouvoir ainsi étre amené au contact direct de la partie à traiter. 


D! BIENFAIT. 


S. Lepre. La radiothérapie dans le traitement des tumeurs 
malignes (The roentgen treatment of malignant tumours). 
(Arch. of the Rentgen Ray, n° 135, 1911.) 


On admet généralement que l’on peut opérer à coup sur les 
tumeurs malignes bien localisées alors qu'elles commencent à 
se développer; malheureusement, trop souvent il se produit une 
récidive dans la cicatrice ou dans les ganglions, de sorte one 
nous sommes fondés a dire que la maladie n’est pas locale mais 
« régionale » dòs le début. Même avant que l'on puisse aper- 
cevoir le début d'un noyau, il existe en puissance dans la circu- 
lation lymphatique et le voisinage de la tumeur primitive est 
déjà infecté. Les Ivmphatiques jouent un double rôle de pro- 
tection, 1ls opposent une résistance au développement morbide 
et de plus, ils localisent le mal et retardent ainsi la pénétration 
des semences. 

Si cette idée est exacte, on doit considérer qu’il n'est pas sans 
danger dans les opérations précoces d’enlever au loin les lym- 
phatiques, parce qu'on enlève ainsi une barrière naturelle et 
que l’on facilite en même temps l'infection subséquente. 

L'action des rayons est spécifique sur les cellules morbides: 
aussi au début, la radivthérapie a-t-elle excité un grand enthou- 


— 406 — 


siasme. Aujourd'hui, il n’en est plus ainsi, de nombreux cas de 
brûlures de la peau et aggravation du mal, dus d’ailleurs a des 
fautes de technique sont venues refroidir cet enthousiasme. 

L'histoire du traitement des cancers par les rayons A ressem- 
ble à celle du traitement de la syphilis par le mercure. La dé- 
couverte de Paracelse le rendit immédiatement célebre mais 
bientôt on prit les signes d'intoxication mercurielle pour des 
symptômes de syphilis et en conséquence, on se mit à donner 
des doses énormes, D'autre part encore, on prit les signes de sy- 
philis pour des phénomeues dus au mercure et on arriva à met- 
tre cet excellent médicament à l'index. Il fallut pres de deux 
siècles pour arriver à débrouiller la situation. En ce qui con- 
cerne les tumeurs et les rayons, il existe une confusion ana- 
logue. 

En radiothérapie il faut considérer trois facteurs, la quantité. 
la qualité et la durée, 

La quantité se mesure difficilement, les pastilles ne donnant 
qu'une détermination approximative; elles sont utiles parce 
qu'elles indiquent un maximum qu'il ne faut pas dépasser. 

La meilleure façon de protéger la peau consiste à employer 
« des feux convergents ». Ainsi la dose est répartie sur une 
grande surface et est beaucoup moins nocive. 

Actuellement il est de mode de filtrer les rayons; d'apres Le- 
duc, cette filtration ne doit être que très faible, sans quoi les 
rayons durs auxquels on a recours traversent tous les tissus sans 
être absorbés et par conséquent sans agir. 

On abuse beaucoup du nombre de séances, on les répète à in- 
tervalles trop rapprochés; il ne faut pas perdre de vue que la 
réaction dure un total de 20 à 30 jours; il y 10 à 15 jours de 
réaction inflammatoire et 10 à 15 jours de réparation et de gué- 
rison. 

Pour juger de l'effet d'une première séance, il faut laisser 
s écouler quinze jours. La seconde irradiation ne doit pas se faire 
avant ce laps de temps et la quantité doit être moindre qu'à la 
première fois, sans quoi l'action des rayons X devient cumula- 
tive. 

La troisième irradiation doit étre faite trois ou quatre se- 
maines après la seconde. Les tumeurs malignes étant le symp- 
tome d'une action régionale, il est illogique de limiter l'irra- 
diation au siège même de la tumeur; l'usage d'un diaphragme 
ou d'un localisateur est donc contre indiqué. Cet usage ne se 
comprend que dans le traitement des tumeurs superficielles aux- 


— 407 — 


quelles on peut donner des doses considérables, encore est-il bon 
d'irradier quelque peu les alentours. 

Dans les cas où l’on observe une amélioration réelle, le traite- 
ment radiothérapique peut être continué pendant des mois ou 
des années à raison d’une irradiation par mois. 

En procédant de cette maniere, les résultats de la radiothéra- 
pie surpassent ceux donnés par la chirurgie. Si M. Leduc dé- 
clare qu'il a vu de nombreux cas de cancers choisis pour lope- 
ration par le chirurgien et d'autres considérés comme imopé- 
rables, envoyés à la radiothérapie, ces derniers ont donné une 
survie plus considérable allant jusqua six ans, alors que certains 
‘as opérés dans les meilleures conditions n'avaient que six mois 
de survie. | 

ll considère la méthode consistant a faire la radiographie 
apres l'opération comme la plus mauvaise: à son avis il faut 
irradier avant l'opération afin d'atteindre le néoplasme et l'af- 
faiblir. Pendant l'opération on ouvre forcément toutes les voies 
Ivmphatiques et par conséquent on favorise l’ensemencement 
des germes et l’irradiation consécutive ne donne pas de bons ré- 
sultats. 

Dr BrEexFait. 


Gurizeminor. Diffusion des rayons X dans l’organisme. Nature 
des rayons de Sagnac. (Billet. et Mém. de la Soc. de Radiol, 
méd. de Paris, mai 1911.) 


1° Importance possible des faibles doses en physiologie. Ac- 
tion possible des rayons secondaires dans les régions contiguës 
au cône d'irradiation primaire. 

On attribue généralement nne action excitante à une dose de 
rayons du moment qu’elle est notablement inférieure à la dose 
thérapeutique. Une région du corps nradiée reçoit, autour du 
cone partant de l’ampoule, une dose d'irradiation secondaire; 
celle-ci est plus considérable qu'on ne le pourrait croire et l'on 
sen rend compte aisément. si l’on considère qu’un rayonnement 
n° 7 d’une intensité de 12 à 15 M, mesurés au niveau de la peau 
émet dans une direction voisine de celle du rayonnement secon- 
daire qui, mesuré à 1 ou 2 cent., a une intensité de 1 M envi. 
ron.I] y a lieu de se demander si ces irradiations ont une action 
biologique et si elles ne différent des rayons X qu’en raison de 
la différence des doses. Recherchant les propriétés des rayons de 
Sagnac, l’auteur a été amené à considérer le rayonnement secon- 


— 408 — 


daire non comme un rayonnement nouveau émis par la matière 
mais comme des ravons X diffusés. Dans ces conditions, 1l suf- 
fira done de connaître la loi d'absorption du faisceau primaire 
et le coefficient de diffusion propre aux composantes pour con- 
naitre les doses efficaces agissant sur les tissus à la périphérie 
et prévoir les effets profonds. 

2° Définition des rayons de Sagnac. 
© Les corps irradiés par les rayons X émettent un rayonnement 
secondaire composé de radiations de même nature que les X 
et de rayons électrisés négativement, peu pénétrants, analogues 
aux rayons B du radium. La proportion des rayons § et des 
rayons négatifs varie suivant les substances. L'émission secon- 
daire des métaux lourds est plus riche en rayons cathodiques que 
celle des métaux légers ou des substances organiques. Ces rayons 
cathodiques ainsi produits disparaissent par filtration à travers 
une couche d'air de quelques centimetres et il ne reste plus que 
les rayons S proprement dits. En suite d'une expérience de Sa- 
gnac, on à l'habitude de considérer ces rayons S comme le pro- 
duit d’une transformation des rayons primaires par la matiere 
irradiée. Le haut degré de pénétration des rayons § par les 
lames épaisses de substances organiques a incité l’auteur à re- 
prendre la question. 

3° Méthode expérimentale suivie pour l'étude des rayons S. 

a) Méthode radiographique; l’analyseur employé est consti- 
tué par un tube à rayons X dans sa cupule de plomb situé au 
dessus de deux plaques de plomb l’une de 3 centimètres, l'au- 
tre inférieure de 2 mm 5 percées d’un orifice pour laisser passer 
les rayons X. Entre les deux plaques est la plaque ou le film 
photographique, face gélatine tournée vers la plaque inférieure : 
une couronne d'aluminium d'épaisseur variable entoure l'orifice 
de la plaque inférieure. A 7 centimetres de cette dernière plaque 
se trouve une feuille d'aluminium destinée à produire les rayons 
secondaires : 

bD) Méthode fluoroscopique; elle utilise un dispositif à peu 
pres semblable mais muni en plus d’une chambre noire permet- 
tant Panalyse fluoroscopique des rayons avec et sans filtres. 

4° Résultats. Première loi ; un faisceau A produit par un 
farsceau X très filtré et quasi-monochromatique a le même coef- 
ficient de pénétration que lui. 

Deuxième loi : un faisceau N produit par un faisceau X tres 
filtré et quasi-monochromatique a une intensité définie, du côté 


— 409 — 


de l'incidence, par une formule très simple dans laquelle figure 
un coefficient de pénétration commun à ces dent faisceaux. 

Troisième loi : Le rendement en R. N. parait tre le meme 
pour les différents faisceaux X simples qui entrent dans la com- 
position du rayonnement X donnés par les tubes à vide. — — 

Quatrième loi : Tout faisceau X tombant sur une lame diffu- 
sante très épaisse donne, à intensité initiale égale, des rayons S 
d'intensité égale. 


Conclusions — De ces expériences fondamentales, l’auteur 
conclut : que les rayons S émis par Paluminium frappé par un 
rayonnement A simple sont de même qualité que ce rayonne- 
ment primaire; leur intensité est fonction des doses absorbées 
par chaque couche traversée; les qualités données par chaque 
couche émergent à l'extérieur en suivant les lois de la transmis- 
sion du rayonnement primaire. Tous les rayonnements X sim- 
ples ont le même coefficient de diffusion; les faisceaux X com- 
posés donnent des R. S. dont la somme est calculable en tenant 
compte des composantes du faiseau primaire. Donc, rien ne nous 
autorise à regarder les ravons S comme une radiation différente 
des X primaires; tout, au contraire, porte à admettre l’hypo- 
thèse de la diffusion. 

Contrairement done aux travaux antérieurs, l’étude de Guil- 
leminot nous représente Je rayonnement secondaire non plus 
comme une émission nouvelle, d'une nature propre et de carac- 
teres spéciaux, mais comme n'étant autre chose qu’une diffusion 
des rayons X, et dont les propriétés seraient. étroitement liées à 
celles de ce faisceau X incident. 


Dr L. LEJEUNE. 


Borpirr. Présentation de deux malades atteints d’épithéliomas 
guéris par une séance de radiothérapie. (Lyon Médical, 1911, 
n° 16.) 


Le premier malade portait un épithélioma de la lèvre infé- 
rieure, opéré et récidive, de la grandeur d'un haricot et accom- 
pagné de ganglions sous-maxillaires. Il recut 15 unités I. 

Deux mois après cette unique séance il était complètement 
cicatrisé et les ganglions avaient disparu. 

La personne qui fait l’objet de la seconde observation est 
une dame porteuse d'un large épithélioma de l'angle interne de 


— 410 — 


l'œil s'étendant aux deux paupières, au front et au nez jusqu'à 
la narine; le méme traitement l'a parfaitement guérie. 


Dr BiexFrarr. 


Jaguer et Javoras. Deux cas de talalgie blennorragique guéris 
par la radiothérapie. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. 
méd. de Paris, mars, 1911.) 

ENEE 
d 4 

Se basant sur les succes de la radiothérapie dans les névral- 

eles faciales et intercostales, les crises gastriques et les douleurs 

lancinantes du tabès, le tie douloureux, ete., les auteurs lont 
appliquée à la talaleie. 

Le premier cas, à antécédents personnels très chargés, exa- 
miné aux rayons, montre une augmentation de l'épaisseur des 
parties molles à l'intersection du tendon d'Achille, dont les 
limites apparaissent nettement du côté sain, mais sont. masquées 
par une opacité diffuse du côté de l'insertion calcanéenne. En 
ce point cet os lui-même présente un certain degré d'hyperos- 
tose; des deux côtés existe une saillie osseuse tres développée. 
La radiographie montre donc bien la localisation précise du 
phénomene inflammatoire, cause de la douleur. 

Quatre séances de rayons A filtrés au travers d’une lame d'alu- 
minium à la dose de + à 5 IF amènent la disparition de la dou- 
leur. 

Le second cas, malade de 36 ans, blennorragique comme le pre- 
mier, syphilitique aussi, mais cette fois traité réguli¢remeni, 
ce qui ne l'empêche pas de voir apparaître, après neuf ans, une 
ostéite du maxillaire inférieur, souffre de talalgie depuis un an, 
avec douleur localisée à la face inférieure du calcanéum gau- 
che. Pas de renseignements radiographiques. Cinq séances de 
radiothérapie ont eu raison de la douleur. 

Les auteurs font remarquer que la talalgie est surtout fré- 
quente apres la blennorragie, mais que d'autres affections, la 
goutte, le rhumatisme peuvent aussi la produire. Souvent, la 
radiographie révèle l'existence d'exostoses sous-calcanéennes ou 
rétro-calcanéennes. Mais ce serait une erreur d'attribuer la dou- 
leur à cette présence d’exostose: il est des cas où l’on a rencon- 
tré Pexostose sans douleur: d'autres fois la douleur était bila- 
térale alors que l'exostose était seulement unilatérale. L’exostose 
semblerait donc relever du même processus qui détermine la 
douleur. Dans les blennorragies talalgiques, il y a augmentation 


— 411 — 


du volume du calcanéum; cette hyperostose calcanéenne prend 
parfois l'aspect d'une véritable caleanéite ossifiante; le méca- 
nisme de cette inflammation ostéo-fibreuse s'éclaire par les no- 
tions d’embryologie, d'anatomie normale et d'anatomie com- 
parée. Ce serait commettre une erreur que d'attribuer la talalgie 
à une bursite sous ou sus-calcanéenne ou rétro-calcanéenne. La 
douleur se fait surtout sentir au point d'insertion au calcanéum 
et la région peut s’ossifier; mais cette ossification n'est pas 
nécessaire pour qu’il y ait douleur. La cause de celle-ci est en 
somme le plus souvent le rhumatisme ostéo-fibreux des tendons 
volumineux s’insérant au calcanéum, et dans certains cas ces 
tendons s’ossifient d’où l’exostose et l’hyperostose. Cependant, 
la talalgie existe en dehors de toute blennorragie. 

Quant au traitement, les cas qui se présentent avec exostose 
sont justiciables de l’intervention chirurgicale; les cas sans 
exostose résistent à tous les traitements; il était donc indiqué 
d'essayer ici l’action analgésiante des rayons X, d'autant plus 
que l’on était en droit d'attendre aussi un résultat du fait de 
l’action des rayons sur les éléments en voie de multiplication. 


Dr L. LEIEUNE. 


Dr Cuinron (Brest). Contribution à une technique meliieure 
de la radiothérapie des épithéliomas cutanés. (Archives 


d'électricité médicale, 25 mars 1911, n° 306.) 


` 2 H H ° e 
Sur une centaine de cas, l’auteur n'a eu que cing échecs. 
Voici sa technique : 


Première séance : 10 à 12 H, tube demi dur, sans filtre. 

Deuxième séance. Trois semaines plus tard: 5 H dans les 
mêmes conditions, mais avec filtre de 2/10 d’aluminium. 

Troisième séance ` Trois sema‘nes plus tard, si c’est encore 
nécessaire, 5 H dans les mômes conditions. 

Après cette troisième séance, repos de six semaines. 

Au bout de ce temps, trois cas peuvent se présenter : 

1° Le malade est guéri: pour la dernière fois, 5 H sur la 
cicatrice ; | 

2° Le malade est franchement amélioré : 10 IT comme pour 
la première fois; 

3° Il n’y a aucune amélioration : chirurgie et ensuite quelques 
applications de rayons sur la cicatrice clirurgicace. | 


— 412 — 


Les résultats signalés, photographies à l’appui, sont particu- 
lièrement intéressants et notamment le cas d'un épithélioma 
avant envahi toute la cavité orbitaire, qui guérit après appli- 
cation de 30 TH dans l'espace de quatre mois. 


Etienne HEXRARD. 


BERGONIÉ et SrÉDER. Sur quelques formes de réactions pré- 
coces après des irradiations de Röntgen. (Archives d'électri- 
cité médicale, 25 mars 1911, n° 306.) 


Les auteurs classent les manifestations précoces superficielles 
sous trois groupes : 

1° Les réactions précoces superficielies correspondent en par- 
tie à la préréaction classique ` les téguments de la zone irradiée 
se tuméfient legerement, deviennent, au bout de deux à trois 
heures, sees, rouges, souvent brülants, un peu sensibles et par- 
fois douloureux; apres huit à dix heures, des pellicules épider- 
miques apparaissent, la teinte rouge devient brune, les phéno- 
menes sensitifs cedent peu à peu, et .’évolution est terminée en 
un temps variable de cing à douze jours. 

Parfois la réaction dépasse les limites de la zone irradiée et 
gagne toute la région voisine; le gouflement notamment s'étend 
assez loin. 

Ces phénomènes apparaissent parfois seuls; assez souvent, ils 
s'accompagnent de réactions précoces profondes. 

2 Par réactions précoces profondes, les auteurs entendent 
des troubles sensitifs paraissant localisés à certains territoires 
nerveux où organes profonds (céphalalgie, sensations de brû- 
lures violentes, localisées à l’intérieur de la tête, névralgie), 
des troubles fonctionnels de glandes et d'organes internes (séche- 
resse extrême de la bouche, du nez et de la gorge, gonflement 
des glandes parotidiennes, gingivite avec gonflement et sensi- 
bilité des gencives, après des irradiations sur les joues, douleurs 
à la palpation des ovaires, coliques, guérison de constipation 
opiniatre, expulsion d'ascaris lombricoides, mictions difficiles, 
modifications des règles comme durée et comme date, apres irra- 
diations pour fibromes utérins. 

3 Réactions précoces générales : fatigue générale, des fris- 
sons, de Pabattement, de la fièvre. 

Les auteurs n'expliquent pas le mécanisme de cette action 
précoce et si variable des radiations de Röntgen; ils ne veulent 


— M3 — 


pas ajouter d’hypothéses nouvelles à celles déjà émises et se 
bornent à signaler les diverses réactions précoces qu’ils ont 
observées, espérant attirer l’attention des radiothérapeutes afin 
que ceux-ci les signalent et les étudient. 

Peut-être, connaissant mieux le mécanisme de la production 
de ces réactions, et par cela même, l’action des rayons de Rônt- 
gen sur l’organisme, pourra-t-on encore accroître leur emploi 
thérapeutique. 


Etienne HENRARD. 


D” Beror et J. Govis. Traitements physiques de l’acné chéloi- 
dienne de la nuque. (Archives d'électricité médicale, 25 jan- 
vier 1911, n° 302.) 


Conclusions. — L’acné chéloidienne de la nuque est une affec- 
tion très rebelle contre laquelle ont échoué toutes les thérapeu- 
tiques médicales. 

La radiothérapie constitue le traitement de choix. Elle déter- 
mine la chute des poils, puis la lente régression des tumeurs. 
Dans le cas de tumeurs peu volumineuses et relativement 
récentes, l’ablation suivie d’irradiations a donné très rapide- 
ment aux auteurs d’exce:lents résultats (méthode mixte). 

La radiumthérapie parait devoir céder le pas a la radiothé- 
rapie. Elle pourra améliorer certains malades arrivés au stade 
terminal de leur traitement, et chez lesquels Jes rayons X parais- 
sent ne plus agir utilement. 

Enfin il ne faut pas négliger le traitement général, associé 
à la radiothérapie; il modifie très heureusement le terrain et 
favorise ainsi une plus prompte guérison. 


Etienne HENRARD. 


Dr Donnrg Les effets de la teinte IV de mon chromoradio- 
mètre dans ie traitement des épithéliomas de la face. (€ Arch:i- 
ves d'électricité médicale, 10 décembre 1910, n° 299.) 


L'auteur rapporte plusieurs cas d’épithélioma guéris par une 
seule application de radiothérapie (teinte IV de son chromo- 
radiomètre). Les résultats obtenus sont remarquables et inté- 
ressants à cause des traitements antérieurs subis par les ma- 
lades, traitements qui n’avaient amené aucun résultat. L’au- 
teur cite notamment le cas d’une personne soignée antérieure- 


— M4 — 
ment par la radiothérapie; elle avait été soumise à quatorze 
applications de rayons X, sans résultats : une seule séance de 
la teinte IV la guérit. Voilà un bel exemple des différences 
observées dans les résultats thérapeutiques suivant la technique. 


(Voir pour la technique Archives d'électricité médicale, 10 juin 
1910.) 


Etienne HENRARD. 


Dr H. Bornier (Lyon). Remarques sur le traitement radiothé- 
rapique des fibromes utérins. (Archives d'électricité médi- 
cale, 10 janvier 1911, n° 301.) 


Les cas les plus favorables sont les fibromes jeunes (trois 
à cinq ans, par exemple). En second lieu, les fibromes saignant 
beaucoup ou donnant lieu a de très fortes métrorragies. Dans 
ces catégories, les résultats heureux du traitement radiothéra- 
pique peuvent étre affirmés d’avance. 

Les cas les moins favorables sont les fibromes vieux, ayant 
quinze ou vingt ans d’existence. On observe cependant, sous 
l’influence du traitement radiothérapique, une diminution du 
volume du fibrome. Quant aux pertes des malades de cette caté- 
gorie, elles peuvent disparaître complètement; il faut pour cela 
que la face antérieure des ovaires, la seule intéressante pour la 
radiothérapie à cause de ses follicules de Graaf, soit accessible 
aux rayons X. Un heureux effet du traitement radiothérapique 
à doses très fortes, c’est la disparition des phénomènes doulou- 
reux accusés par les ma'ades, soit spontanément, soit pendant 
la palpation bimanuelle. 

L'importance de la technique de l’auteur (voir Archives 
d'électricité médicale, 10 juin 1910) est considérable dans ce 
traitement. 

Cette technique doit ses succès à trois facteurs : 


1° La filtration du faisceau avec des lames d’épaisseurs varia- 
bles et convenablement choisies; 

2° La mesure, sous le filtre, de la dose de rayons ayant traversé 
la lame filtrante; 

3° La qualité des rayons émis par l’ampoule et dont le degré 
radiochromométrique atteint le n° 12 B. 


Etienne HENRARD. 


— 415 — 


Radium 


STRASBURGER. Le traitement par émanation de radium (Ueber 
Behandlung mit Radiumemanation). (Munch. med. Woch, 
n° 15, 1911.) 


L'auteur relate d’abord les bons résultats qu’il a obtenus de- 
puis deux ans par cette méthode dans plusieurs cas de rhuma- 
tisme qui avaient résisté à de nombreux traitements antérieurs. 
lI admet que, contrairement à l'opinion de Lowenthal, l’éma- 
nation de radium peut être observée par la peau. Partant de ce 
principe, il recommande dans les affections rhumatismales loca- 
lisées, d’appliquer loco dolenti des compresses d’eau radioactive. 
Quand l'affection est généralisée, il faut avoir recours à la cure 
de boisson ou d’inhalation. 

Il résulterait des mensurations et des expériences de l’auteur 
que le traitement par boisson serait bien supérieur à celui par 
inhalation. 

Ir De NoBELe. 


Mésothorium 


DEANE BurcHer. Un rivai du radium (A rival of radium). (Ar- 
chives of the Roentgen Ray, n° 127.) 


I] résulte d’une importante communication du prof. Ruther- 
ford à la Rventgen Society que dans un temps peu éloigné le 
radium pourra étre remplacé dans une grande mesure par le 
thorium. Le mesothorium est la substance la plus radioactive 
du groupe du thorium; déjà maintenant on peut s’en procurer 
des échantillons qui, a égalité de prix, ont plus de puissance que 
les sels radiferes. Il possède aussi la propriété précieuse d’aug- 
menter de puissance pendant une série d’années. 

Le mésothorium a été isolé récemment par Hahn des résidus 
obtenus par l’extraction du thorium de la thorianite. 

Il émet des rayons pénétrants a et y dont la quantité tombe 
de moitié en cinq ans et demi. 

Au début, il n’émet pas de rayon a, mais il en émet au bout de 
quelques années en se transformant en thorium X et en tho- 


— 416 — 


rium émaralion. Sa richesse augmente alors vendant trois ans 
et demi, jusqu'à devenir une fois et demi ce qu’elle était au 
début. Après dix ans, cette activité reste supérieure à ce qu’elle 
était à son origine. j 

Chaque année on extrait 700 tonnes de thorium commercial 
de la monazite, aussi n’est-il pas téméraire d’espérer que nous 
arriverons à avoir du mesothorium à un prix raisonnable. 

Au point de vue médical le mésothorium est absolument com- 
parable au radium; ses rayons B ont la même pénétration et 
ses rayons y paraissent être plus pénétrants que les rayons y du 
radium. L’émanation paraît être plus active et mieux se prêter 
au traitement des affections de l'appareil respiratoire. 

Le professeur Rutherford a terminé par une démonstration. 
Il avait du radium dans un tube de verre capillaire très fin; en 
approchant l'extrémité ouverte de ce tube d’un écran fluorescent, 
on voyait celui-ci s’éclairer sur une étendue de deux à trois cen- 
timètres carrés la où l’émanation arrivait au contact de l'écran. 
N’y a-t-il pas la les prémisses d’une méthode de traitement 
pour les fistules ? 


D" BIENFAIT. 


Technique 


Marie et Escaxpe (Toulouse). Importance des repères en 
radiographie stéréoscopique. (Archives d'électricité médicale, 
25 mars 1911, n° 306.) 


Les auteurs se servent de repères dans deux buts différents : 
1° Pour aider et faciliter la reconstitution stéréoscopique; 
2 Pour faire des mesures en stéréométrie. 

Les repères employés doivent être de forme irrégulière et plus 
ou moins opaques aux rayons X (aluminium, zinc, cuivre 
recuit, plomb, platine), suivant l'épaisseur de la région à radio- 
graphier. Quand l’objet est d'épaisseur variable (radiographie 
(ensemble de la tête et du cou), on doit employer des repères 


faits de métaux différents dont l’opacité soit en rapport avec 
l’épaisseur. 


Etienne HENRARD. 


— 417 — 


D' Th. Nocrer. Les derniers progrès de la radiographie rapide. 
(Archives d'électricité médicale, 25 juillet 1910, n° 200.) 


L'auteur pose d’abord les principes de la radiographie instan- 
tanee : 

1° En radiographie instantanée, comme en radiographie 
rapide, la qualité des rayons est préférable à leur quantité; 

2° Ni l’on fait croître l'intensité dans une ampoule en aug- 
mentant le nombre d'interruptions au primaire, on augmente la 
quantité de rayons émis et la chaleur dégagée sur l’anticathode, 
mais on ne modifie pas le degré radiochromométrique du fais- 
ceau émis; 

3° Il existe, pour chaque ampoule, une tension limite au- 
dessous de laquelle les rayons X ne peuvent étre produits; 

4° Les courants de trop forte intensité métal'isent l’am poule 
où fondent l’anticathode dès qu’ils sont un peu prolongés. 

L'auteur décrit ensuite les différents appareils construits pour 
la radiographie instantanée et ceux pour la radiographie rapide; 
il indique les essais qu’il a pratiqués avec différents modèles 
d’ampoule, cite les méthodes auxiliaires : augmentation de la 
sensibilité des plaques photographiques, écrans renforçateurs, 
et signale les résultats que différents auteurs et lui-même ont 
obtenus. 

L'auteur a parfaitement mis au point l’étude de la radio- 
graphie rapide et tous les radiographes liront avec intérêt ce 
travail très complet et très impartial. 

Etienne HENRARD. 


Frrepricu Jaxcs. La nouvelle machine « Idéale » pour l’excita- 
tion des tubes Roentgen (Die neue Ideal-Maschine zum Be- 
triebe von Rôntgenrôhre). (Zeitschrift fur medizinische 
Elektrologie und Réntgenkunde, janvier 1909.) 


On connaît le renverseur de Koch transformant en vagues 
positives les vagues négatives du courant sinusoïdal, celui-ci ne 
se compose plus de la sorte que de vagues positives. GrϾdel a 
utilisé ce principe et a fait construire chez Reiniger Gebbert et 
Schall, une installation pour production de Rayons Roentgen 
comprenant un transformateur de courant continu en courant 
sinusoidal, un modificateur de potentiel portant sous haute ten- 
sion ce courant sinusoidal et enfin un redresseur de courant qui 
renverse le sens des ondes négatives du courant et les rend posi- 


— AIS — 


tives. Une table mobile porte toutes les manettes et clefs de com- 
mande de cet appareil. 

Une telle installation, très aisément maniable, convient pour 
produire des rayons Reentgen avec toutes les gammes d’inten- 
sité désirables, depuis les plus mous et les moins nombreux jus- 
qu'aux plus durs et aux plus abondants. Elle répond ainsi à 
tous les desiderata de la radiologie : pose, instantané, thérapie. 


KAISIN-LOSLEVER. 


G. Werner. Un nouvel appareil de mesure pour la technique 
radiologique (Fin neues Messgerät fur die Réntgentechnik). 
(Zeitschrift fur medizinische Elektrologie und Röntgen- 
kunde, janvier 1909.) 


Les milliampèremètres intercalés dans le courant qui entre 
dans le tube de Roentgen ne renseignent pas sur la valeur quan- 
titative de ce courant mais bien sur la différence entre le courant 
d’ouverture et le courant de fermeture. D’autre part, les mil- 
liampéremétres dits électromagnétiques renseignent sur la quan- 
tité totale du courant qui passe, quelle ique soit sa direction : 
donc, les courants de fermeture et d’ouverture additionnent leurs 
effets pour déplacer l’aiguille indicatrice. Werner a eu l’idée de 
combiner l’emploi de ces deux espèces de milliampèremètres qu’il 
place en série dans le circuit de l’induit. Par la comparaison de 
leurs indications, on peut se rendre compte de la quantité to- 
tale d'électricité qui passe à travers le tube et du rapport qui 
existe entre le courant d’ouverture et le courant de fermeture, 
les indications des deux milliampèremètres concordent; ces in- 
dications divergent au contraire pour des tubes mous laissant 
passer dans le courant de fermeture en plus ou moins grande 
quantité. On peut se procurer les deux milliampèremetres com- 
binés chez Hartmann et Braun, à Francfort. 


KaIsiIn-LOSLEVER. 


FERGUSON Lemon. Localisation d’une balie dans le cerveau (Lo- 
calisation of a bullet in the Brain). (Arch. of the Jentgen 
Ray, n° 133, 1911.) 


L’auteur a employé la méthode de Fox de Melbourne pour 
fixer la situation d’une balle dans le cerveau. 

Cette méthode consiste à entourer la tête d’une bande métalli- 
que horizontale passant transversalement sur le front comme 


— 419 — 


un équateur. Deux bandes partent de celle-ci comme des demi 
méridiens, l’une transversale d’une oreille à l’autre, l’autre fron- 
to-occipitale. 

On fait alors deux radiographies dans deux directions per- 
pendiculaires et on se rend facilement compte ainsi de la situa- 
tion exacte du corps étranger. 

IF Bienrair. 


Livres 


H. Gocart. La bibliographie radiologique (Die Roentgen-litte- 
ratur). (Enke Stuttgart, 1911, 15 f.) 


Ce gros volume de près de 400 pages, grand in-8°, donne la 
bibliographie de toutes les publications radiologiques du monde 
entier. Le radiologiste le plus documenté et le plus averti trou- 
verait à grand’peine quelque travail qui ne fût point mentionné 
dans ce recueil. 

C’est dire quelle somme de travail l’auteur s’est imposée au 
jour le jour; travail inoui, travail de Bénédictin ! 

Dorénavant nous disposons donc d’un immense index biblio- 
graphique qui nous permettra de remonter en quelques instants 
& la source que nous voulons consulter. 

En acquérant ce bon livre, nous nous éviterons quantité de 
recherches aussi fastidieuses que longues et nous économiserons 
du temps que nous pourrons employer plus utilement par ail- 
leurs. | 

Nous croyons être l’interprête de tous les praticiens en pré- 
sentant au professeur Gocht, nos meilleurs remerciements et en 
souhaitant qu’il veuille bien continuer cette œuvre aussi absor- 
bante qu’utile. 

J. KLYNENS. 


H. Gocut. Manuel de Roentgenologie (Handbuch der Roent- 


gen-Lehre.) 3° édition avec 233 figures dans le texte. (Enke 
Stuttgart, 1911.) 


L’excellent manuel de Gocht, qui a guidé les premiers pas 
de la plupart d’entre nous dans la carriére radiologique, est 
arrivé aujourd’hui à sa troisième édition; l’auteur, qui est un 
des radiographes les plus avertis, a su maintenir son ouvrage 
à la hauteur des immenses progrès réalisés. 


— £20 — 


La seconde édition comptait un peu plus de 300 pages; l’édi- 
tion présente en compte au-delà de 500; en outre l'index biblio- 
graphique a disparu de cette édition pour constituer un gros vo- 
lume à part dont nous venons de rendre compte. 

Nous ne chercherons pas à signaler toutes les modifications 
et toutes les additions que l’auteur apporte d'une facon si con- 
sclencieuse et si judicieuse à la nouvelle édition de son œuvre; 
nous nous contenterons de recommander aussi simplement que 
chaleureusement ce livre à l’attention de tous les radiographes 
quels qu’ils soient, nouveaux et anciens, expérimentés et inex- 
périmentés; tous y trouveront une source incomparable d'infor- 
mations sur tous les domaines radiologiques. 


Peut-on faire meilleur éloge d’un livre? eh bien, cet éloge, 
le professeur Gocht le mérite; ce livre doit trouver une place en 
vue dans la bibliothèque de tout radiographe. 


J. KLYNENS. 


Er. ITExRARD. La recherche et I’extraction des corps étrangers 
opaques aux rayons X. (Bruxelles, 1910.) 


Ce petit recueil n’a pas la prétention d’exposer des méthodes 
nouvelles; son but est de condenser en quelques pages Jes notions 
nécessaires pour mener à bien le diagnostic et l’extraction des 
corps étrangers. 

L'auteur combat, avec conviction et non «ans excellentes ral- 
sons, l'extraction des corps étrangers de œsophage au moyen 
du panier de de Graefe, méthode aussi dangereuse que répan- 
due; cette méthode doit faire place à l’extraction sous l'écran 
radioscopique. 

Pour le diagnostic et l’extraction des corps étrangers intro- 
duits dans les tissus, l’auteur préconise la radiographie sté- 
réoscopiques avec repères et le procédé géométrique, le plus an- 
cien en date et le plus simple. I] faut abandonner les méthodes 
nécessitant des appareils coûteux et des calculs compliqués. 

Ce petit livre, écrit d’une plume alerte et nerveuse, captive 
l'attention des les premières pages et fait comprendre sans fa- 
tigue, tout en jouant semble-t-il, toutes ces choses qui paraissent 
si rébarbatives à la plupart des praticiens. 

Livre modeste dans ses allures, livre excellent. à tous les points 
de vue, livre à recommander aux praticiens comme aux radio- 
graphes; chacun y trouvera grand profit. 


J. KLYNENS, 


SYNOSTOSE HUMERO-CUBITALE EXTRA ARTICULAIRE 


par le D" S. LAUREYS 


` 


Le nom seul de la communicatton me semble suffisamment 
descriptif pour me dispenser d’une longue dissertation. Il s’agit 
d’une soudure entre l’humérus >t le cubitus chez un jeune gar- 
çon d’une dizaine d'années. Cette soudure a lieu par un pont 
d’os éburné qui, prenant naïissarce à la face antérieure de l’hu- 
mérus sur une étendue d’environ 5 centimètres et à 2 centime- 
tres au-dessus de l’interligne articulaire, passe de là au-devant 
de l’articulation huméro-cwbitale et de l’apophyse coronoïde du 
cubitus, pour s’insérer immédiatement derrière le bec de l’apo- 
physe coronoïde à la face antérieure du cubitus sur une étendue 
d’environ trois centimètres. La corticale de l’extrémité proxi- 
male du cubitus est à peu près doublée d’épaisseur sur une éten- 
due de 8 centimètres, Le pont osseux lui-même a environ un 
doigt d'épaisseur. L’article semble intact. 


Cette déformation, contrairement à ce que vous pourriez croire, 
n’est pas congénitale, mais acquise. J’ai même assisté à son dé- 
veloppement en ce sens que (at radiographié le sujet au moment 
où cette lésion ne se présentait qu’à l’état d’ébauche sous forme 
de masses à contours vagues occupant à peu près le même siége 
que la lésion actuelle. Malheureusement, ce.cliché « été abimé. 
En somme, ce n’est qu’un ostéome ayant évolué d’une façon un 
peu particulière. Ce qu’il y a d’intéressant dans le cas, c’est la 
facon dont l’ostéome est survenu. Voici brièvement l’histoire 
du sujet : 

Il y a quelques mois, un confrère de Turnhout adressait au 
Dr Torfs, d'Anvers, un jeune garçon présentant une contracture 
du biceps brachial et du deltoïde droit, à tel point que le bras 


mi LOS 


était fortement serré contre le corps et le coude fléchi à angle 
droit. Pour remédier à cet état, le D" Torfs allongea la portion 
antérieure du deltoïde par plusieurs petites entailles dans le 
bord antérieur du muscle. Il fit aussi l'allongement du tendon 
radial du biceps en le sectionnant par une incision en forme de Z 
et en suturant bout à bout les parties extrêmes du tendon ainsi 
sectionne. I] obtint ainsi sans aucune difficulté l’extension com- 
plete du coude et la mobilité parfaite du bras. Après l’inter- 
vention, le coude fut immobilisé pendant quinze jours dans des 
attelles en carton. Après cela, il fut procédé par le médecin de 
Turnhout, à des exercices consistant en des mouvements passifs 
et actifs. Trois semaines après l’opération, le patient faisait 
parfaitement tous les mouvements actifs. 

Cinq semaines plus tard, soit environ deux mois après l’opé- 
ration, 1l se produisit un gonflement que le confrère de Turnhout 


crut devoir attribuer à des manœuvres un peu trop vives : il 


arréta alors les exercices pendant une huitaine de jours et fit 
appliquer des compresses. Quelque temps plus tard, l’enfant en 


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gt ms 


— 493 — 


courant est tombé sur son bras malade. A la suite de cette chute, 
il accusait une douleur assez vive vers le milieu de l’avant-bras, 
faisant songer une fracture. Quelques semaines après, il est 
venu se présenter chez le Dr Torfs parce que son bras devenait 
de plus en plus raide. Le Dr Torfs constate une ankylose à peu 
près complète du coude avec présence d’une masse résistante 
vers le milieu du cubitus, donnant la sensation d’un cal. C’est 
alors qu’il me l’adresse pour l’examiner aux rayons X. La ra- 
diographie montre une fracture du cubitus avec cal assez volu- 
mineux, mais démontre en même temps au-devant de l’articu- 
lation du coude et de la partie inférieure de l’humérus, la pré- 
sence de masses ayant le même aspect que le cal. Je porte le 
diagnostic de fracture consolidée du cubitus avec ostéome pré- 
cubital et je le mets en garde contre une intervention trop ha- 
tive. Quelques mois après l’enfant revient, et la radiographie 
montre la lésion telle que je viens de la décrire. On a procédé 
depuis à l’enlèvement de l’ostéome et jusqu'ici le résultat sem- 
ble parfait. 

L'intérêt du cas, à côté de la curiosité anatomique, git dans 
le fait de voir des ostéomes se produire comme suite du trauma- 
tisme minimal d’exercices de mobilisation d’un coude en somme 
peu ou pas ankylosé. Faut-il incriminer la faiblesse du biceps 
qui, ayant subi l’allongement, permettait peut être une exten- 
sion trop brusque, injurieuse pour l’intégrité du brachial anté- 
rieur, muscle qui a probablement donné naissance à l’ostéome en 
arrachant des parcelles du périoste auquel il s’insérait ? C’est pos- 
sible. Je laisse à la sagacité de mes lecteurs l’explication de 


l'énigme. 


PRINCIPES DE MENSURATION DE LA RADIOACTIVITÉ 
DU RADIUM 


par les D" J. De Noses et F.-L. KoxLrAuscH 


Quand on veut appliquer un agent physique a la thérapeu- 
tique, une des premières conditions c’est de le mesurer, de le 
doser. Il est, en effet, aussi peu rationel de faire une application 
électrique ou calorifique sans mesurer le courant ou la tempé- 
rature que d’administrer de la morphine ou tout autre médica- 
ment énergique sans le peser. 

Cependant, combien n’y a-t-il pas de soi-disant physiothéra- 
peutes qui se servent des agents puissants mis à leur disposition 
sans se donner la peine de les doser ? 

Si ce fait se présente souvent pour les applications d’électri- 
cité, ou de chaleur, il est presque de règle pour ce qui concerne 
l'emploi des sels de radium et de leur émanation. C’est que les 
méthodes de mensuration de ces substances sont très délicates et 
ne sont guère sorties jusqu’à présent des laboratoires spéciaux 
où l’on étudie les phénomènes de radioactivité. Il importe ce- 
pendant pour le clinicien de posséder un instrument simple, fa- 
cilement maniable, ne donnant peut être pas une précision abso- 
lue mais une approximation suffisante pour les usages théra- 
peutiques. 

Ces motifs nous ont engagés à étudier les différentes méthodes 
de mensuration de la radioactivité décrites dans les publications 
spéciales, d’en résumer ici les principes et de faire connaître un 
appareil commode qui semble répondre à la plupart des deside- 
rata de la pratique médicale. 

Au préalable, nous nous permettrons de rappeler quelques- 
unes des propriétés des corps radioactifs, propriétés que nous 


— 495 — 


avons décrites dans un travail antérieur qui a paru dans ce 
journal (Application de l’émanation de radium à la thérapeu- 
tique, Journal de Radiologie, fascicule 19, février 1910). 

Les sels de radium en émettant leurs différentes radiations 
se détruisent et, suivant le mot de Rutherford, se désintègrent 
pour donner lieu à une série de substances nouvelles dont la pre- 
mière serait l'émanation. Celle-ci, qui est un véritable gaz, 
ayant une composition atomique différente de celle du radium 
et ne fournissant que des rayons a se détruit bientôt à son tour 
pour donner lieu à des atomes nouveaux qui se déposent sur les 
surfaces voisines auxquelles ils communiquent la radioactivité 
induite. Ce sont des corps solides qui ne sont solubles que dans 
les acides énergiques et adhèrent fortement sur Se parois des 
récipients qui les contiennent. 

Parmi les substances nouvelles ainsi obtenues par la désinté- 
gration de l’émanation, il faut citer le radium A. B. C. D. E. et 
F, toutes subtances d’une durée de vie variable. 

Tandis que la période de demi-valeur, c’est-à-dire la moitié 
de la durée de la vie est de 3,8 jours pour l’émanation, elle est 
successivement pour les autres corps de 3 minutes, 21 minutes, 
28 minutes, 40 ans, etc. 

En se décomposant, l’émanation de radium ne fournit que des 
rayons a de même le radium A et F; ce n’est que le radium C 
qui donne des rayons a, B, y et le radium E des rayons B et y tan- 
dis qu’on ne connaît pas les rayons émis par le radium B et D. 
Cependant, d’après Rutherford, il n’est pas improbable que ces 
derniers corps émettent aussi des rayons en se décomposant. ce 
seraient des rayons a et B mous. 

Le tableau suivant donne la série des transformations du ra. 
dium avec l’indication de la durée de la période de transforma- 
tion et les rayons émis : 


Radium, période de demi-valeur, 1,760 années, rayons a (1). 


(1) Dans les préparations de Radium, les rayons 8 et y n'apparaissent qu'après 
plusieurs semaines par suite dts produits de désintégration notamment le 
Radium C qui restent inclus dans la plaque. 


— 426 — 


Emanation, période de demi-valeur, 3,8 jours, rayons a. 
Radium A, période de demi-valeur, 3 minutes, rayons a. 
Radium B, période de demi-valeur, 21 minutes, rayons ? 
Radium C, période de demi-valeur, 28 minutes, rayons a. BB. y. 
Radium D, période de demi-valeur, 40 ans, rayons ? 
Radium E, période de demi-valeur 6 jours, rayons B. +. 
Radium I`, période de demi-valeur, 143 jours, rayons a. _ 


Ces chiffres représentent la moitié de la durée de la vie de 
ces substances. Théoriquement, cette vie serait indéfinie puisque 
la durée varie suivant une loi exponentielle, mais en pratique 
ces chiffres suffisent. 


Depuis Rutherford et Soddy, nous savons que les produits de 
transformation des corps radioactifs sont dûs à une destruction 
continuelle des atomes de ces substances qui se reconstituent 
pour former des corps nouveaux. 


Chaque atome peut être considéré comme une réunion d’ions 
par conséquent, suivant la théorie de Rutherford, l’atome de 
radium se réduirait en ses ions lesquels se grouperaient d’une 
nouvelle manière et produiraient ainsi un autre atome d’une 
substance chimique nouvelle. 


Quand une molécule, qui est constituée par une réunion 
d'atomes, se détruit, comme cela a lieu dans les réactions chi- 
miques, il se produit un dégagement d’énergie se manifestant 
par une élévation ou un abaissement de température; de même, 
quand l’atcme, qui est une réunion d’ions, se détruit, le déga- 
gement d’énergie se manifeste sous forme d’un rayonnement 
électrique. De telle sorte que si l’on mesure au moyen de la 
chaleur émise ou absorbée l’intensité d’une réaction chimique, 
on peut mesurer au moyen du rayonnement électrique l’intensité 
de la destruction atomique d’une substance radioactive. Mais 
pour que cette mesure soit exacte, il faut mesurer le rayonne- 
ment maximum émis par cette substance et ce rayonnement 
n’est obtenu que quand il y a ce qu’on appelle équilibre radioac- 
tif, c’est-à-dire qu’à chaque instant il se détruit de ce corps, une 
quantité égale à celle qui est produite au même instant. 


— 497 — 


Pour bien faire comprendre ce phénomène, supposons par 
exemple, une quantité déterminée de radium qui, en se détrui- 
sant, dégage par unité de temps toujours la même quantité 
d’émanation; il en résulte que la proportion d’émanation va 
aller en augmentant avec le temps, mais cette émanation se dé- 
truit bientôt à son tour pour produire le radium A. B. C., ete., 
et il arrivera un moment où la quantité d’émanation dégagée 
du radium sera égale à celle qui se détruit. On dit alors qu’il 
y a équilibre de radioactivité entre le radium et l’émanation de 
radium et l’on mesure ainsi la plus grande quantité d’émana- 
tion que l’échantillon de radium considéré peut fournir. 

On pourrait mesurer la radioactivité par les phénomènes pho- 
tographiques, chimiques ou de phosphorescence provoqués par 
les sels radioactifs, mais ces procédés ne sont pas assez précis 
pour pouvoir étre utilisés pratiquement.La plupart des méthodes 
de mesure des substances radioactives sont basées sur les effets 
d’ionisation des gaz provoqués par ces substances. 


Appareils de mesure basés sur l’ionisation 


Chaque appareil de mesure destiné à évaluer les phénomènes 
radioactifs se compose de deux parties à savoir : l’appareil de 
mensuration proprement dit et la chambre d’iontisation. 

L'appareil de mensuration proprement dit est généralement 
constitué par un électroscope ou un électromètre. 

L’électroscope habituellement employé est du type à feuille 
d’or ou d’aluminium. Cet appareil est basé sur le phénomène 
électrique en vertu duquel les corps chargés d’électricité de nom 
contraire s’attirent et ceux chargés d’électricité de même nom 
se repoussent. 

L'électromètre le plus utilisé pour les mesures de radioacti- 
vité est l’électromètre à quadrants; on se sert aussi de l’électro- 
mètre à binants, à feuille d’or ou à fils; mais tous ces appareils 
sont très délicats, assez difficiles à manier et d’un prix relative- 


ment élevé. Par conséquent, le seul appareil pratique pour les 


— 4928 — 


usages médicaux est l’électroscope. Il en existe différents mo- 
deles, à savoir : 

L'électroscope de Schmidt qui se compose d'une feuille d'or 
suspendue à un isolant de soufre ou d’ambroide. 

L’électroscope de Geitel et Elster, qui renferme deux lames 
d'aluminium. Cet appareil, bien qu'il ne fournisse que des me- 
sures approximatives, nous semble le plus approprié aux emplois 
médicaux à cause de sa simplicité et de la facilité de son trans- 
port. 

L’électroscope de Wilson ou de Danne dans lesquels la feuille 
et son support forment une armature du condensateur. 

L'électroscope de Wulf où la feuille d’or est remplacée par 
deux fils de quartz platinés, parallèles, soudés par leurs extré- 
mités inférieures à un petit carré de papier d’étain qui sert de 
lest et maintient les fils verticaux. C’est un appareil pratique 
qui fournit, moyennant quelques précautions, des mensurations 
tres exactes. 

L’électroscope de Szilard dans lequel la feuille d’or est rem- 
placée par une aiguille aimantée très légère se déplaçant sur 
un pivot dans un plan horizontal : la répulsion électrostatique 
a lieu entre l'aiguille et un ruban métallique qui l’encadre et 
est relié électriquement avec elle. 

Quand on se sert d’un électroscope à feuille d'or, par exemple 
celui de Geitel et Elster, les deux lames d’or ou d'aluminium se 
chargent au moyen d’un corps électrisé (bâton de celluloïde) et 
s’écartent, l'écart de ces lames est en rapport avec le potentiel 
auquel on les a portées. Elles restent dans cette position, mais 
abandonnées à elles-mêmes, elles tombent peu à peu et cela pour 
deux motifs : | 

1° Parce que l'isolement n’est jamais parfait; 

2° Parce que l’électricité s’écoule vers le sol par l’air, ce der- 
nier n'étant jamais complétement isolant. 

L'ensemble de ces deux pertes constitue ce que l’on appelle 
la fuite spontanée de l'appareil; il faut toujours la connaître: 
dans la pratique courante, elle ne peut pas dépasser le 1/10 du 
courant à mesurer. 


— 429 — 


L’air conduit d'autant mieux l'électricité qu’il est plus ionisé 
c'est-à-dire, au plus le rayonnement électrique auquel il est 
soumis est fort. I] en résulte que la rapidité plus ou moins 
grande de la chute des feuilles d'or peut servir de mesure à l'in. 
tensité du rayonnement à condition de connaître la capacité 
électrique de l’ensemble de l’appareil. 


La chambre @rontsation ou condensateur de mesure ou appa- 
reil de déperdition, c’est la partie de l'appareil dans laquelle 
Pair est rendu conducteur sous l’influence du rayonnement élec- 
trique. 


Cette chambre se compose généralement de deux plaques mé- 
talliques parallèle dont l’une est en contact avec l’électroscope 
et l’autre avec le sol (fig. 1); c’est sur le plateau inférieur que 
l’on place la substance radioactive à mesurer. 


eleclroscope. 


Sol 
Fig. 1 


Mais on peut modifier la forme de ces armatures et remplacer 
par exemple, l’un des plateaux par un cylindre métallique et 
l’autre par une tige conductrice plongeant dans le premier. 
C’est le dispositif quia été adopté par Lowenthal et Kohlrausch 
pour construire l’appareil dont nous nous servous habituellement 


kr NE: 2 


et qui nous semble le mieux approprié aux mensuration médi- 
cales. Dans cet appareil (fig. 2), l’électroscope du modèle de 
Geitel et Elster repose sur un récipient métallique (zinc) d’une 
contenance de deux litres A qui est en communication avec le 
sol et représente l’une des armatures du condensateur. L'autre 
armature est représentée par une tige de cuivre Z plongeant 
dans le premier récipient et en contäct direct avec la tige cen- 
trale de l’électroscope T qui supporte les feuilles d'aluminium 
b, b’, et qui est isolée du sol par l'intermédiaire d’un bloc 
d’ambroide D, 


Fig. 2. — Chambre a‘ioni ation de Lowenthal et Kohl: ausch munie de l'électros- 
cope de Geitel et Elster A: chambre d'ionisation Z : deuxième armature du con- 
densateur fixée sur T : tige centrale de l’electroscope. bb.’ feuilles d'aluminium 
D : ambroïde isolant les feuilles de l'électroscope. 


MN 


Pour utiliser cet appareil, on charge l’électroscope à un po- 
tentiel déterminé soit au moyen d’une petite batterie d’accu- 
mulateurs, soit au moyen d’une faible étincelle d’induction, 
soit au moyen d’un bâton d’ambre, de résine ou de verre frotté 
avec un morceau d’étoffe ou de draps. Un procédé très simple 


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— 434 — 


et très pratique consiste à frotter directement contre la tige 
centrale Z de l’appareil un crayon ou porte-plume en cellu- 
loide. La charge ainsi communiquée aux feuilles d’alumi- 
nium fait dévier ces dernières d’un certain angle qui est fonc- 
tion du potentiel et, si l’on connaît la capacité électrique de l’ap- 
pareil, on peut évaluer cette charge et par conséquent mesurer 
le rayonnement électrique qui provoque la chute des feuilles 
d'aluminium. Mais la capacité varie suivant la position de la 
feuille d'aluminium. Il en résulte qu’il faut d’abord étalonner 
l’appareil pour connaître comment varie le potentiel et la ca- 
pacité pour chaque position des feuilles d'aluminium. Le con- 
structeur de l’appareil dont nous nous servons fournit avec 
chaque électroscope une table à double entrée indiquant le nom- 
bre de volts auquel correspond chaque angle de dérivation de 
l’électroscope. Le mouvement des feuilles mobiles est observé 
au moyen d’un microscope dont est muni l’appareil et la durée 
de la chute est mesurée à l’aide d’un compte-seconde. 

Dans les conditions normales, 1a couche d’air qui existe entre 
les deux plateaux conduit très peu l’électricité et la fuite de 
l’appareil est minime. Mais, si on approche de la chambre d’io- 
nisation par exemple une préparation de radium recouverte d’un 
écran de plomb, les rayons y qui s’en échappent rendent l’air 
conducteur par suite de l’ionisation et on constate une chute 
plus rapide des feuilles mobiles de l’électroscope. Comment cela 
se fait-1l ? 

Lorsque les rayons y rencontrent une molécule d’air, cette 
dernière se scinde en deux ions dont les charges électriques sont 
égales en valeur absolue, mais de signe contraire. D’autre part, 
les plateaux de la chambre d’ionisation chargés d’électricité de 
sens contraire attirent ou refoulent les ions suivant leur pola- 
rité; il en résulte un mouvement qui représente un véritable cou- 
rant électrique qu’il est possible de mesurer. Mais ces ions char- 
gés positivement ou négativement s’attirent également entre 
eux et peuvent se reconstituer au sein même du gaz avant 
d'atteindre les plateaux du condensateur auxquels ils doivent 
céder leur charge et donner lieu ainsi à un déficit dans l’éva- 
luation du courant. 


— 432 — 


On peut éviter cet inconvénient en augmentant la valeur du 
champ électrique; de cette façon on accélère la vitesse de dépla- 
cement des ions et on empêche leur reconstitution. À ce moment 
le courant a atteint une valeur limite qu’on appelle courant de 
saturation. 

Par conséquent, dans la pratique, pour obtenir ce courant de 
saturation, il faut toujours donner une forte charge aux feuilles 
de l’électroscope et ne plus faire de lecture lorsque les feuilles 
d'aluminium sont trop rapprochees. 

Voyons maintenant comment on peut se servir de ces données 
pour les différentes mensurations des substances radioactives, 


Mensuration des rayons y 


Si l’on veut mesurer une préparation de radium, une pre- 
mière difficulté réside dans la complexité du rayonnement; en 
effet, ces substances émettent trois espèces différentes de rayons 
et le résultat de la mensuration représente la somme de ces trois 
rayons dont la proportion peut varier d’un produit à l’autre. 

Néanmoins, on peut facilement surmonter cette difficulté si 
l’on se souvient que les rayons a sont complètement absorbés par 
une couche d’air de 4 à 8 centimètres ou par des plaques mé- 
talliques d'un centième de millimètre d’épaisseur ou par du 
mica ou du papier; que les rayons B sont absorbés par des pla- 
ques métalliques de quelques millimètres d’épaisseur, tandis 
que les rayons y peuvent encore traverser une lame de plomb 
d’un décimétre d’épaisseur. | 

Si done on met entre la chambre d’ionisation et la pré- 
paration de radium une plaque de plomb d’au moins 5 milli- 
mètres d'épaisseur, seuls les rayons y arrivent à la chambre d'io- 
nisation et peuvent être mesurés par la rapidité de la chute des 
feuilles de l’électroscope. 

Par la même occasion, on démontre la présence du ra- 
dium C dans la préparation, car c’est le premier des produits 
de désintégration du radium qui produise des rayons y. Nous sa- 
vons d’autre part que ce n’est qu’au bout de quatre semaines 


— 433 — 


que le radium C est en équilibre radioactif avec le radium; il en. 
résulte que pour mesurer une préparation de radium enfermée 
a l'abri de l'air, il faut attendre ce laps de temps afin d'obtenir 
la totalité de son rayonnement, Il y a avantage, quand on fait 
cette mensuration au moyen de l'appareil de Lowenthal et Kohl- 
rausch, de placer la substance radioactive dans l’axe de l’appa- 
reil au-dessous de la tige centrale, de n’employer que tres peu 
de substance ou bien de faire agir seulement un petit faisceau 
de rayons limité par un écran métallique. Il faut en outre tenir 
compte de la distance qui sépare la substance à mesurer de la 
chambre d’ionisation. 

Ce procédé permet de comparer l’activité de deux prépara- 
tions et, si on prend comme étalon une préparation de radium 
où la quantité de radium a été déterminée par voie chimique, 
on peut mesurer chaque préparation radioactive en la rapportant 
à cette unité. 

Nous ne parlerons pas ici des différentes unités de radivacti- 
vité qui ont été proposées; cette question n’est pas encore assez 
more pour pouvoir entrer dans la pratique courante. Il est à es- 
pérer que la commission, qui vient d’être nommée dans ce but 
au dernier Congrès international de Radiologie de Bruxelles, 
nous fournira bientôt des étalons de radioactivité auxquels nous 
pourrons comparer toutes les substances radioactives. 


Mensuration des rayons B 


Les rayons B traversent facilement de minces plaques métal- 
liques. Ils ionisent très énergiquement lair; environ 100 fois 
plus que les rayons y. | 

Pour mesurer les rayons B, il suffit donc de supprimer la 
plaque de plomb qui couvrait la préparation radioactive et de se 
servir comme écran simplement des parois de la chambre d’ioni- 
sation (zinc) qui sont traversées par les rayons B et y. Pour con- 
naître la valeur des rayons B, il suffit de soustraire de l’ensem- 
ble la valeur des rayons y mesurés lors de la première expé- 


rience. 


— 434 — 


Habituellement, les préparations de radium sont enfermées 
dans du mica, du verre ou du caoutchouc qui absorbent une par- 
tie des rayons B; dans ce cas, la mensuration faite comme nous 
l’avons décrit ci-dessus ne sera plus exacte et l’on pourra seule- 
ment mesurer avec exactitude les rayons y. 


Mensuration des rayons a 


Pour cette mensuration il faut introduire directement la sub- 
stance à examiner dans la chambre d’ionisation, que ce soit une 
eau minérale, du sang, de l’urine, de la boue radioactive ou 
un gaz renfermant de l’émanation. 


Cette mensuration étant très nécessaire pour le médecin, nous 
allons envisager les différents cas qui peuvent se présenter : la 
substance à examiner peut être ou bien sous la forme solide, ga- 
zeuse ou en solution. 


1. Corps solide 


Si on a affaire par exemple à de la boue radioactive pulvéri- 
sée, on met au fond du récipient une couche d’environ 1 centi- 
mètre d’épaisseur de cette substance. Elle donne des rayons a, 
B et y, mais les rayons B et y ayant une action ionisante de 
beaucoup inférieure à celles des rayons a, on peut en faire 
abstraction. Cependant, il y a une autre cause d’erreur; en effet, 
les rayons a sont très absorbables et peuvent être absorbés par 
la substance elle-même qui les émet. De telle sorte que si cette 
substance se présente sous une certaine épaisseur, les rayons a, 
émis par les couches inférieures, ne peuvent atteindre l’air de 
la chambre d’ionisation et sont perdus pour la mensuration alors 
qu’en réalité ils augmentent l’activité de la masse elle-même. 

D’autre part, les rayons a ne peuvent effectuer dans l’air du 
condensateur de mesure qu’un trajet limité (4 à 5 centimètres 
pour les rayons a du radium et de ses produits de transforma- 
tion); par conséquent la distance entre les deux plateaux du con- 
densateur ne peut dépasser cette limite. 


— 435 — 


MM. Mc Coy et Russ ont proposé de pulvériser finement la 
substance dans un mortier avec de l’alcool puis de l’étaler en 
couche très mince sur une plaque d’aluminium à l’aide d’un 
petit pinceau. La plaque est pesée avant et après et de l’acti- 
tivité de cette dernière on peut calculer l’activité qui corres- 
pond 41 gramme de substance dans les mêmes conditions. On 
pourrait ainsi faire abstraction des pertes dans la substance elle- 
même. Cette méthode toutefois ne donne que des résultats ap- 
proximatifs. 


2. Corps gazeux 


Ils doivent leur radioactivité à des émanations radioactives 
(émanations de radium, de thorium ou d’actinium). Si l’on in- 
troduit une certaine quantité de gaz radioactif dans la cham- 
bre d’ionisation, il se répartira également partout par diffusion, 
Chaque fois qu’on recommencera l’expérience, on aura la même 
répartition de gaz et par suite la même activité. 


L’émanation de radium ne fournit que des rayons a; par con- 
séquent, aux premiers moments qui suivent l’introduction du 
gaz dans l'appareil, on ne mesurera que les rayons a. Mais, 
comme nous le savons, l’émanation donne rapidement lieu à 
des produits de désintégration tels que le radium À, B, C, ete., 
qui se déposent sur les parois du récipient. Ces derniers ioni- 
sent à leur tour la chambre d’ionisation et leur action vient 
s'ajouter à celle de l’émanation elle-même. Par conséquent, lac- 
tivité de l’émanation augmentera à mesure que se forment les 
radiums A, Bet C. Cet accroissement d'activité est très compli- 
qué et son explication sortirait du cadre de ce travail. Nous de- 
vrions tracer les courbes d’accroissement de chaque élément ra- 
dioactif et réunir ces quatre courbes en une courbe résultante 
unique. 


Comme nous l’avons déjà dit antérieurement, cet accroisse- 
ment n’est pas illimité; il s’arrête après environ trois heures. 
A partir de ce moment les quatre éléments : émanation, radium 
A, B et C, sont à peu près à l’état d'équilibre de saturation, 


— 436 — 


c'est-à-dire qu’il se détruit dans le même temps autant de ces 
nouveaux produits qu'il s’en reproduit. 

Si on représente ce phénomène par une courbe (fig. 3), on re- 
marquera que cette dernière monte pendant les trois premières 
heures, puis, à partir de ce moment, devient horizontale. C’est 
cette valeur qu'on peut mesurer avec une certaine exactitude, 
tandis que toutes les mensurations faites plus tôt ne donnent 


que des valeurs approximatives. 


Equilibre radio actif 


Juautauvohes np sn2,e7 


1 heu. o 2 heures J heures. 
Temps en heures. 


Fie. 3 


Cependant, la pratique de la radiumthérapie exige une mé- 
thode de mensuration plus rapide qui permettrait de mesurer 
la quantité d’émanation existant dans un espace avant que ces 
trois heures soient écoulées. 

Pour cela une étude minutieuse de la courbe d’activité donne 
un renseignement utile (fig. 4). En effet, on remarque que 
dix minutes apres avoir rempli la chambre de mensuration avec 
de l’émanation de radium, il se produit un point d’arrèt de 
courte durée, de telle sorte que si on examine la courbe obtenue, 
on voit qu’elle monte très rapidement pendant les dix premières 
minutes, parce que le radium A et B, qui se forment immédia- 
tement, manifestent leur existence. Entre la dixième et la quin- 
zième minute, la courbe est presque horizontale. Pendant cette 
période, on peut facilement faire la mensuration sans craindre 
de voir se produire déjà à la minute suivante une augmenta- 


tion du rayonnement. A partir de la quinzième minute, la courbe 


— 437 — 


monte de nouveau et à la troisième heure, elle redevient hori- 
zontale parce qu'alors l'équilibre de radioactivité entre l’éma.: 
nation et le radium À, B et C est atteint. La valeur de la con- 
stante de radioactivité, obtenue après dix minutes, représente 
done une partie de l’activité finale qu'on mesure après trois 
heures. 


Lez: à" 
radis IO 


Z 
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3 
eh 


LEE CET, KOCH TE MÈRES Ke ee à 
KIERCH SS PROM nabs 280 n° 181? ey 
Fig. 4 


Dans le récipient de deux litres que Kohlrausch et Lowenthal 
ont ajouté à l’électroscope de Elster et Geitel, cette partie re- 
présente environ 7) p. c. du rayonnement final. De telle sorte 
que si on fait la mensuration après dix minutes, il suffira 
d'ajouter un quart au résultat obtenu pour connaitre la va- 
leur finale. Si le récipient, c'est-à-dire la chambre d’ionisation, 
a d'autres dimensions, le facteur ne sera plus le même. Cette 
méthode donne néaumoins des renseignements suffisamment 
exacts pour la pratique. | 


3. Solutions 


Dans presque toutes les solutions actives, par exemple le sang 
radioactivé, émanation est en solution. 

Ici deux cas peuvent se présenter : ou bien le radium est lui- 
méme en solution et reproduit continuellement l’émanation, ou 
bien la solution renferme simplement de l’émanation. 

Considérons d'abord ce dernier cas, qui est du reste te plus 
simple. On peut extraire l’émanation du dissolvant de plusieurs 
manières : où bien on fait passer un courant d’air à travers la 


solution, ce dernier se charge d’émanation et l’enlève au dissol- 


— 438 — 


vant,ou bien on peut faire bouillir le liquide radioactif dans un 
ballon muni d’un réfrigérant ascendant et entrainer en méme 
temps l’émanation par un courant d’air inactif : une ébullition 
de 10 à 15 minutes entraîne toute l’émanation dissoute dans 5 li- 
tres d’eau ; c’est la méthode appliquée par Danne à son appareil 
de mensuration. 

Une manière pratique et suffisamment approximative con- 
siste à agiter le liquide radioactivé avec de l’air; ce dernier se 
charge d’émanation que l’on peut mesurer au moyen de l’élec- 
troscope. E 

C'est le procédé utilisé pour l’appareil de .Kohlrausch et 
Læwenthal. On met avec prudence dans le récipient d’ionisation 
le liquide dont on veut mesurer l’émanation, on obture le réci- 
pient et on agite le tout énergiquement pendant au moins une 
minute. De cette manière, la plus grande partie de l’émanation 
se répand dans l’air du récipient tandis qu’une très faible partie 
se maintient en solution dans l’eau. Cette dernière partie est 
d'autant plus petite que le volume de l’air du récipient est plus 
grand par rapport à celui de l’eau. Ainsi, si l’on met 100 cc. 
d’eau dans un récipient de 2 litres, on retrouve dans l’air à peu 
près 98 p. c. de l’émanation du liquide après avoir bien secoué. 


Pour mesurer l’activité de cet air, il suffit de mettre l’élec- 
troscope sur le récipient et de voir combien de temps les feuilles 


d'aluminium mettent à tomber. 


Si, au contraire, on a affaire à une solution de radium, on peut 
par la méthode décrite ci-dessus, mesurer à tout instant la quan- 
tité d’émanation et évaluer par le fait même la quantité de sel 
de radium qui est en solution. 

Mais dans ce cas, il ne faut pas oublier ce que nous avons 
dit au début par rapport aux solutions de sels de radium. 
En effet, si par une ébullition prolongée, on a chassé toute 
l’émanation contenue dans la solution, après 3,8 jours seulement 
la moitié de l’émanation maximale s’est reproduite. Par consé- 
quent, si on fait la mensuration à ce moment, le chiffre trouvé 
ne représentera que la moitié de l’émanation maximale obtenue 


seulement après quatre semaines. 


— 499 — 


Mais, il n’est pas toujours nécessaire d'attendre 3,8 jours 
pour faire cette mensuration. Dans la pratique, on peut me- 
surer après 24 heures et multiplier par 6 le chiffre obtenu; on 
connaît ainsi la valeur de l’émanation maximale émise à la pé- 
riode d’équilibre de la solution. | 


En effet, il se dégage d’une solution d’un sel de radium : 


Le 1° jour environ 1/6 
Le 2° jour environ 3/10 
Le 3° jour environ 5/12 
Le 4° jour environ 1/2 


de l’émanation totale. 


Il est évident, pour que cette méthode soit exacte, que le sel 
de radium soit complètement soluble, sinon une partie de l’éma- 
nation n’est pas cédée à l’eau et est par conséquent perdue pour 
la mensuration. C’est ce qui arrive quand on veut mesurer par 
cette méthode de la boue radioactive; cette dernière est, en effet, 
principalement composée de sels de radium insolubles. Tout au 
plus peut-on utiliser cette méthode pour comparer entre elles 
différentes espèces de boues. 


Annexe 


Pour fixer les idées et pour montrer la manière d'utiliser dans 
la pratique les notions que nous venons d’exposer; nous don- 
nons ci-dessous la marche à suivre pour mesurer au moyen de 
l’électroscope de Geitel et Elster, muni de la chambre d’ioni- 
sation de Kohlrausch et Lœwenthal, la radioactivité de lair 
d’une salle où l’on a lancé, à l’aide d’un appareil « Inhalato- 
rium Allra », une certaine quantité d’émanation de radium. 


Pour prélever un volume déterminé de cet air, il suffit de rem- 
plir d’eau un des récipients servant de chambre d’ionisation et 
de le vider dans la salle, par déplacement lair de la salle rem- 
place le liquide et, bouchant le récipient, on emprisonne un vo- 
lume d’air égal à 2 litres. 


Fic. 5. — On enlève prudemment le bouchon fermant la chambre d’ionisation 
pleine d’air radioactivé et on le remplace par l'électrosccpe de Geitel et Elster. 


Fig. 6 — L'électroscope chargé, on suit au moyen du microscope la chute des 
feuilles d'aluminium et on note avec une montre à seconde la durée de cette 
chute. 


— 4M — 


Cela fait, on transporte le récipient dans le laboratoire et l’on 
met à la place du bouchon l’électroscope de Geitel et Elster 
(fig. 5). On donne une certaine charge à l’électroscope en frot- 
tant la tige centrale avec un crayon de celluloïde et l’on évalue, 
au moyen du microscope, l’écart des deux feuilles d'aluminium 
(fig. 6.). 

Nous notons ainsi à droite 11,8 et à gauche 11,8. 

Additionnant ces deux valeurs pour mesurer l’écart total entre 
les deux feuilles, nous avons 11,8 + 11,8 = 23.6. 

Cherchant ensuite sur la table fournie par le constructeur 
avec chaque appareil à quel potentiel correspond cet écart, nous 


avons 173,6 volts. 
d’où 11.8 + 11.8 — 23.6 = 173.6 volts. 


Sans toucher à l'appareil nous faisons deux minutes plus tard 


une nouvelle mensuration et avons 
7 + 7.3 = 14.3 = 124,1 volts 


La différence entre ce résultat et celui obtenu précédemment, 
représente le nombre de volts perdus par suite de ionisation ; 
d’ot 

173.6 — 124.1 = 49,5 volts. 


L’'ionisation a done produit en deux minutes une chute de 
49.5 volts ce qui représente par heure 49,5 x 30 = 1485 volts. 

Mais au préalable, il faut mesurer la fuite spontanée de l'ap- 
pareil, ce qui se fait comme ci-dessus l’appareil étant vide. 


Dans nos mensurations nous avons obtenu ainsi : 


13 + 14,5 = 27,5 = 190,5 volts, 


il 


après 2 minutes 


12,5 + 14 = 26,5 = 186,5 volts, 
190,5 — 186,5 = 4 volts. 


soit par heure 4 x 30 = 120 volts de fuite spontanée. 


— 442 — 


I] faut décompter la fuite spontanée de la chute produite par 
l’émanation de radium, 


soit 1485 — 120 = 1365 volts par heure. 


Notre récipient d’ionisation contenant 2 litres, pour avoir la 
chute par litre il faut 1365 : 2 = 682 volts. D’où nous pouvons 
conclure que la radioactivité de l’air de la salle est égale à une 
chute de 682 volts par heure et par litre. 

On possède ainsi un chiffre que l’on appelle unité volt. Ce 
chiffre peut être comparé avec d’autres unités par exemple 
l’unité Mache qui représente avec notre appareil à peu près 116 
unités volts. 


Institut Anatomique de la R. U. de Modène 
(Directeur Prof. G. Sperino) 


RECHERCHES D'ANATOMIE RADIOGRAPHIQUE COMPARÉE 
SUR L’ARCHITECTURE INTERIEURE 
DE L'ÉPIPHYSE SUPÉRIEURE DU FEMUR 


Note préliminaire par le D R. BALLI 


Je me suis proposé d’étudier l’architecture intérieure de l’épi- 
physe supérieure du fémur au point de vue de l’anatomie com- 
parée. . 

Dans ce but, j’ai fait l'examen de plusieurs fémurs, d’ani- 
maux adultes, conservés à sec, suivant l’axe antéro-postérieur : 


Ord. Primates : Homo sapiens 
Cynocéphalus Babuin 
Macacus rhesus 
Ord. Carnivora: Félis Catus 
Canis familiaris 
Ord. Ungulata ` Bos taurus 
Capra hircus 
Ovis aries 
Danna dama 
Sus scrofa domestica 
Equus caballus 
Ord. Rodentia: Cavia cobaya 
Lepus cuniculus. 


D’après cet examen il me semble, entre autre, pouvoir affir- 
mer que : 


I. Les lignes de traction et de pression sont toujours très évi- 


— 444 — 


dentes chez l’homme adulte; chez les singes et chez les animaux 
inférieurs, les lignes de pression manquent ou sont peu évi- 
dentes; cela, d'accord avec les idées de Walkhof, d’après lequel 
le système de trabécules correspondant aux lignes de pression 
serait caractéristique de la station verticale de l’homme; au con- 


traire, les lignes de traction sont presque toujours saillantes. 


IT. Le trigonum internum femoris ou triangle de Ward est 
plus ou moins grand selon les animaux : il est grand chez 
l’homme, le singe, le chat, le bœuf, la chèvre, la brebis, le pore, 
le cochon d’Inde, le lapin; très petit chez le daim, chez le chien 


et le cheval où on ne l’aperçoit pas. 


II. La lamina femoralis interna (Rodet) ou lame osseuse 
sous-trochantérienne ou éperon fémoral est très visible à la pro- 


jection antéro-postérieure surtout sur le fémur de l’homme. 


IV. Les causes de ces variétés architecturales de l’épiphyse 
supérieure du fémur chez les divers animaux sont à rechercher 
surtout dans l’action différente que chaque muscle ou chaque 
groupe de muscles exerce sur cette épiphyse dans les différentes 
positions du sujet. 


EXTRACTION DE CORPS ÉTRANGERS DE LA TRACHEE 
ET DE LA BRONCIIE GAUCHE. 


par le D” Goris (1) 


J'ai l’honneur de vous présenter trois corps étrangers que j'ai 
extraits de la trachée et de la bronche gauche par la méthode de 
Killian-Briinings. 

Le premier de ces corps est une épingle de 5 1/2 centimetres de 
long, à grosse tête en verre, extraite de la trachée d'une jeune 
fille de 15 ans. 

Les deux autres corps sont des pièces dentaires à crochets, 
extraites, l’une de la trachée, l’autre de la bronche gauche du 
méme sujet, un homme de 60 ans. 

Le nombre d'observations de corps étrangers extraits des 
voies respiratoires par la méthode de Killian-Brünings n’est pas 
bien élevé. Le professeur von Eicken (2), de l’Université de 
Giessen, ancien assistant de Killian, en a réuni 303, dont 46 
pour Killian et son école. 

Quelque parfaite que soit cette méthode, et quelque prudence 
que l’on mette à l'appliquer, la mortalité moyenne ou elle donne 
est encore d'environ 10,19 p. e. (3). Les cas de mort sont dus, en 
général, aux complications pulmonaires. Les 303 tentatives 
d'extraction ne furent couronnées de succès que dans 233 cas, 
soit environ 75 p. c. g 

C'es quelques chiffres prouvent que l'extraction des corps 


étrangers des voies respiratoires moyennes n’est pas sans dan- 


(1) Communication à l'Académie royale de médecine de Belgique. 

(2) VON EIKEN, Die Leistungen der directen Unterschungs methoden der Luftwege. 
(XVIe Congr. intern. de médecine de Budapest, fasc. Laryngologie, p. 371.) 

(3) Ibidem p. 380. 


— 446 — 


gers ni sans difficultés, même entre des mains expérimentées 
comme Pieniasek, Gottstein, Chiari et Killian lui-même. 

Elle est surtout dangereuse quand on a affaire à des corps 
pointus ou crochus susceptibles de perforer la trachée, ou de la 
déchirer, et d’entrainer comme conséquence des désordres mor- 
tels du côté du médiastin et des gros vaisseaux; je n’ai, dans 
une carrière datant de bientôt vingt-ciny ans, rencontré que 
deux fois des corps étrangers de la trachée et des bronches, tous 
deux cette année, à quelques semaines d’intervalle, et j’ai eu la 
satisfaction d’en débarrasser mes patients. 


FIG. 1 


I. Aiguille de 5 1/2 centimètres. 
II., Pièces dentaires ` leur position dans la trachée. 
1. Pièce ramenée en premier lieu 


Voici quelques notes à ce sujet : 


PREMIER CAs. — I] s’agit ici d’une jeune fille de 15 ans qui, 
au moment de sortir, pendant qu’elle se couvrait de son chale, 
tenait entre les dents une longue épingle à boule de verre. 
L’épingle disparut brusquement pendant une inspiration. 

La patiente n’en fut pas trop incommodée au début. Elle se 


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—" 447 — 


rendit néanmoins dans une clinique laryngologique, où lexa. 
men au miroir ne révéla rien, ni dans le larynx ni dans la tru- 
chée. 

Six semaines après, le 28 juin 1910, l’enfant fut prise d’accès 
de toux violents, subintrants, et, chose plus grave, de cra- 
chements de sang. Le médecin de la famille, M. le Dr Gilet, de 
Saint-Gilles, convaincu que ces accidents ne pouvaient être 
attribués qu’à l’épingle aspirée deux mois auparavant, condui- 
sit la patiente chez le Dr Et. Henrard pour l’examiner à l’écran 
radioscopique, 


Fig. 2 


Radiographie montrant la situation de l'épingle dans la trachée. 


Le diagnostic radioscopique fut d’une précision remarquable: 
épingle à grosse tête de verre ou de métal, debout en position 
oblique, la tête en bas un peu à droite de la ligne médiane, la 


pointe en haut et à gauche. L’interprétation du schéma radios- 
copique me porta à croire que l’épingle était immobilisée par 


— 448 — 


l'entrée de sa pointe dans la muqueuse trachéale : la présence 
du sang dans les crachats et son immobilité pendant l’accès de 
toux plaidaient en faveur de cette opinion. 

L'importance de cette donnée saute aux yeux : toute traction 
exercée de bas en haut dans le sens vertical devait avoir pour 
effet de faire pénétrer l’épingle à travers la trachée dans les 
gros vaisseaux ou dans la plèvre. 

Aussi la conclusion de la consultation avec MM. Gilet et 
Henrard fut-elle que, avant toute tentative d’extraction, il fal- 
iait dégager la pointe de l’épingle. | 

Apres cocaïnisation du pharynx et du larynx, je parvins à 
introduire assez rapidement dans la trachée le tube moyen de 
Killian et à contrôler de visu l'exactitude du diagnostic radios- 
copique. Puis, au moyen d’une pince à glissière de Killian à 
action latérale, je saisis et abaissai le corps de l’épingle; à peine 
avais-je fait ce mouvement, que la patiente fut prise d'un vio- 
lent acces de toux qui me fit retirer tube et pince. 

Je chloroformai ensuite la jeune patiente, qui se trouvait trop 
énervée pour subir une nouvelle introduction du tube et pus 
constater, par une nouvelle trachéoscopie, que l'épingle n’oecu- 
pait plus la position qu’elle avait au début : je n’en voyais plus 
que la tête. 

Pénétré toujours du danger qu'il y avait à tirer sur cette 
épingle, je retirai le tube, me proposant de faire l’extraction de 
l’épingle au moyen d’une trachéotomie basse : l’épingle se trou- 
zait dans le tube retiré; je n’en avais vu que la tête, parce que 
le corps engagé dans le bronchoscope, suivant l’axe de celui-ci, 
échappait à la vue. | 

L’opérée, guérie, quitta la clinique deux jours après l’opéra- 
tion. 

Je ne retiens de cette observation que la précision du diagnos- 
tie radiologique confirmé par l'examen bronchoscopique qui 
m'amena, avant tout, à dégager l’épingle pour éviter un désas- 


tre que la traction verticale aveugle rendait presque inévitable. 


DEUXIÈME CAS. — Cette seconde observation est je ense, 
’ 
plus intéressunte encore. 


— 449 — 


Le patient, un homme d'une soixantaine d'années, avait été 
pris une nuit d'un acces de haut mal; une huitaine de jours 
apres, comme 1l se mit à tousser et que son appareil dentaire 
avait disparu, son médecin, M. le Dr Devoghel, de Hal, soup- 
çonnuant que l'appareil avait pu étre aspiré ou dégluti pendant 
acces, amena son patient chez le Dr Henrard pour lui deman- 
der l'examen radioscopique de la cage thoracique. M. Henrard 
vit, au niveau de la cinquième vertebre dorsale, un corps étran- 
ger qu'il pensa se trouver dans l'œsophage et me demanda de 
contrôler sun diagnostic par l'examen cesophagoscopique. Le 
malade avalait parfaitement bien, même les croûtes de pain; 11 
n’était incommodé que par une toux discontinue et tres aga- 
çante. L’examen œsophagoscopique démontra la parfaite liberté 
de l'œsophage. 

L'introduction de l'instrument avait été très penible; aussi 
le malade, se trouvant précisément ne plus tousser le lendemain 
de examen, quitta-t-il la clinique, sans même me prévenir. 

Son absence ne fut pas longue : quelques jours après, toussant 
plus violemment et presque sans discontinuer, 11 vint retrouver 
M. Ilenrard pour un nouvel examen. 

M. Henrard me demanda d'introduire dans l'œsophage, sous 
. anesthésie cocainique, la forte pince de Mathieu, ce qui se fait 
très facilement sous l'éclairage radioscopique. 

Voici la note que M. Henrard m'a remise à ce sujet : 

« A mon grand étonnement, la pince passe derniére le den- 
tier. Pendant la tentative d'extraction, je vois le dentier telle- 
ment en avant de la pince, que je crois cette fois réellement 
qu'il n’est pas dans l'æsophage. Un cachet de bismuth passe eu 
effet très facilement ainsi que la sonde olivaire à grosse boule. 
J’examine alors le patient dans l'examen latéral et vois, der- 
dite Ie sternum, non pas un dentier, mais deux pièces dentaire 
séparées. » 

Le point de départ de cette erreur d’interprétation fut qu’un 
cachet de bismuth s’était, lors du premier examen, arrêté en 
route, comme s’il l'avait été par le corps étranger. 

Cette fois j'étais fixé : le malade ne voulut pas se soumettre 


à la bronchoscopie sans anesthésie générale, à cause du caractere 


— 450 — 


vraiment pénible qu'avait eu l’examen cesophagoscopique; il 
fut donc chloroformé le 19 septembre de cette année. 

Il y a des sujets chez lesquels l’introduction du bronchoscope 
par la bouche est impossible, même pendant la narcose chloro 
formique : l’épaisseur considérable de la langue, la saillie par 
trop prononcée de langle que forme la tête en extension sur la 
colonne vertébrale, la longueur des dents sont les causes ordi- 
naires de cette impossibilité physique. Les trois causes se trou- 
vaient réunies chez notre sujet. 

Je fis donc une trachéotomie longue et très basse à travers le 
corps thyroïde, et quand la plaie fut bien exsangue, j’incisai la 
trachée et introduisis facilement, en raison du diamètre vrai- 
ment extraordinaire de cet organe, le gros tube de Killian. 

Je vis immédiatement, à gauche, un crochet, rien qu’un cro- 
chet, brillant, comme il l’est encore en ce moment, que je saisis 
solidement dans la pince-glissière et je ramenai, en retirant tube 
et pince, la pièce n°1; celle-ci devait se trouver dans l’orifice 
de la bronche gauche, étant donnée l’orientation du crochet. 

La seconde pièce se trouvait debout dans le bas de la tran- 
chée : son extraction fut extrêmement aisée. 

Le malade guérit sans incident. 

L'intérêt de ce cas, en dehors de la technique employée pour 
retirer sans danger les pièces à crochet, consiste en ceci : c’est 
que l’wsophagoscopie directe a amené le radiologue à corriger 
son impression première et lui a permis non seulement de recti- 
fier son diagnostic premier quant à la situation du corps étran- 
rer, mais de me donner cet avertissement, bien précieux, de la 
présence de deux corps étrangers. Ces deux pièces n’en for- 
maient primitivement qu’une : leur fragmentation est due à un 
mouvement inconscient des mâchoires du patient pendant l’ac- 
cès. 

De ces deux observations il résulte que, quand il s’agit de 
corps étrangers pointus ou crochus, il faut songer aux dangers 
qu’ils peuvent faire courir aux malades pendant leur extraction 
et ne négliger aucun moyen pour s'assurer de leur position : 
la radioscopie et la bronchoscopie sont des procédés qui se doi- 
vent un mutuel et puissant appui, 


COMMENT LIRE UNE RADIOGRAPHIE 


par le Dr Maurice D’'HALLUIN 


Maitre de Conférences et Chef des travaux de physiologie. 
Chargé du service d'électricité médicale et de radiologie des dispensaires 
à la faculté libre de médecine de Lille. 


Il semble que la réponse à la question, qui forme le titre de 
notre article, intéresse moins le radiologiste que le praticien 
parfois dérouté quand il se trouve en présence d’une épreuve 
radiographique. Cependant, comme il importe que le radiolo- 
giste libelle ses épreuves de facon à être compris de tous, il est 
bon de bien s’entendre sur la manière dont il faut conseiller de 
lire les radiographies. 

Dans le cas d’une plaque impressionnée, la gélatine étant mise 
en contact avec le malade, le radiologiste doit examiner son né- 
gatif par le côté verre. Il a dans ce cas une image négative 
orientée comme l’image positive obtenue sur papier. L’une et 
l’autre se présentent (si on fait abstraction de la valeur des tons) 
comme l’image fugace obtenue sur l'écran fluorescent si l’on 
examine la région en la plaçant (toute chose égale d’ailleurs 
quant à l'emplacement du tube) par rapport à l'écran comme 
on l’a disposée par rapport à la gélatine de !a plaque. 

Ceci admis, rien de plus simple que de désigner par une no- 
tation précise la position de la région, renseignement de pre- 
mière nécessité. 

Etant donné que les os les plus nets sont ceux qui sont les 
plus rapprochés de la surface impressionnée par les rayons X, 
on pourra dans une certaine mesure faire abstraction de ceux 
qui sont plus éloignés et dire vue antérieure du thorax si le ster- 
num est contre l’écran ou la plaque; vue postérieure en cas con- 


— 452 — 


traire. S'il s'agit d'une jambe, une vue postérieure est celle où le 
mollet est contre la paque, la vue est dite antérieure si la face 
antérieure est en contact avec la surface sensible; on écrit vue 
latérale interne ou externe si le membre repose sur la gélatine 
par sa face interne ou externe. 

Cette notation qui peut s'appliquer aux membres et au trone, 
a certainement le mérite de la simplicité et de l'exactitude. 
Quant une épreuve sur papier est communiquée à un confrère, 
il est bon d'ajouter : lire cette épreuve comme si l'on regardait 
a l'écran radioscopique la région examinée placée derrière l'écran 
dans la position qu'indique le libellé de l'épreuve. Ceci revient 
a dire que si le médecin veut exactement localiser les lésions 
qu'il a sous les yeux, il doit par la pensée ou en réalité, s'il 
s'agit par exemple d'une vue antérieure du thorax, mettre le 
malade devant lui, face à face, placer sur le thorax du sujet le 
positif sur papier et lire l'épreuve comme s’il faisait un examen 
radioscopique. 

C’est le moyen d'éviter de croire à une dextrocardie en pré- 
sence d’une vue antérieur: du thorax. Sans doute, le radiolo- 
giste peut spécifier sur l'épreuve cote droit et côté gauche; cette 
indication qui facilite la besogne au non initié, mais transforme 
en un acte automatique une lecture qui doit être un acte ral- 
sonné. 

Ceux qui procèdent comme nous venons de l’exposer, consi- 
dèrent sans doute que nous enfoncons des portes ouvertes, lac- 
cord étant unanime sur la manière de lire une radiogaphie. 
C'est une erreur. Dans la 3° édition de Larat Traité pratique 
d'électricité médicale, Vigot édit., Paris 1910, p. 279, on lit : 

a Kn reproduisant sur papier sensible le négatif, le positit 
» radiographique ainsi obtenu donne une image renversée. Une 
» main gauche semble étre une main droite, dans l'image posi- 
» tive d'un thorax le cœur est à droite, etc., » et ailleurs, e on 
» n'oubliera pas... que si on a sous les yeux l'épreuve positive, 
» limage est renversée et que pour l'examiner correctement, 
l'observateur doit supposer qu'il est placé derrière lépreuve. » 


Non, l'image n'est pas renversée sur papier, l'observateur ne 


— 453 — 


duit pas se placer derrière mais en face de l'épreuve ainsi que 
nous l'avons exposé tout à l'heure. 

ll est toutefois bien entendu qu’il a seulement été question 
jusqu’ici des clichés obtenus le côté gélatine étant en contact 
avec la région examinée. 


Depuis quelque temps l'usage des écrans renforçateurs e eat 
généralisé. Dès lors, au lieu d’impressionner la plaque par le 
côté gélatine on l’impressionne généralement par le côté verre. 
On obtient ainsi des images qui sont renversées par rapport aux 
radiogrammes pris par la méthode ancienne, gélatine en con- 
tact avec la région. On a une image symétrique. Une vue pal- 
maire de la main droite se présente comme l’image radiosco- 
pique d'un examen palmaire de la main gauche. Une vue laté- 
rale interne de la jambe droite se voit comme si l’on observait 
à l'écran l’image de la face latérale interne de jambe gauche. 

Si l’on veut donner un conseil au praticien sur la manière de 
regarder la radiographie, on peut, s’il s’agit d’un membre, lui 
dire de lire l’épreuve comme s’il examinait le membre symétri- 
que, mais quand il est question du thorax ou du trone, pour évi- 
ter de lui laisser prendre la droite pour la gauche, et surtout 
pour lui permettre de raisonner sa lecture, il faudrait écrire pour 
une image libellée vue antérieure du thorax « lire comme si on 
examinait à l'écran le dos du malade ». Mais cette conception 
acceptable si Pon considère seulement l'orientation, est, en rea- 
lité, foncièrement ineracte, car une vue antérieure diffère tota- 
lement d'une vue postérieure étant donné que les plans les plus 
nets sont ceux qui sont les plus proches de la plaque ! 

Il y a done du fait de l'emploi des écrans renforçateurs, une 
petite difficulté. Petite pour le radiologiste, mais plus impor- 
tante pour le praticien moins initié qui peut avoir parfois sous 
les yeux deux radiogrammes de la même région sans comprendre 
pourquoi l’un est renversé par rapport à l’autre. Et si l’on 
se contente de dire image renversée, il peut se dire pourquoi ren- 
verser les images ? La lecture des radiographies étaient autre- 


fois difficile, avec les progrès techniques elle le devient de plus 


— 454 — 


en plus ! Sans doute, il est facile d'expliquer le pourquoi de l’in- 
version, mais tout cela complique une lecture qui pour certains 
est déjà laborieuse. 

Nombre de radiologistes ont un profond mépris pour le posi- 
tif sur papier. On admet généralement que l’examen du négatif 
est seul valable; or, pour le négatif il n'existe pas d'inversion 
puisqu'on peut le regarder par le côté verre ou le côté gélatine. 
Sans contester le moins du monde la supériorité du négatif, il 
faut bien se ranger à l'avis presqu’unanime des non initiés dé- 
clarant souvent avoir la plus grande peine à lire un négatif tan- 
dis que l'examen d’une épreuve sur papier est pour eux infini- 
ment plus facile. Comme un grand nombre de malades sont en- 
voyés au spécialiste par le médecin praticien, il est nécessaire de 
donner satisfaction à ce dernier et de chercher non seulement à 
améliorer le tirage des épreuves, mais aussi à faciliter la lecture 
des radiogrammees. 

La manière de procéder que nous avons exposée simplifie pour 
le non initié, l'interprétation des radiographies. Mais quand on 
présente un positif obtenu avec une plaque impressionnée le côté 
verre face à l’ampoule, on ne peut plus lire vette épreuve comme 
si l’on regardait à l'écran radioscopique la région examinée pla- 
cée derrière l'écran dans la position qu'indique le libellé de 
l'épreuve; il faut trouver une formule heureuse pour éviter toute 
complication de lecture. 

(Un pourrait, il est vrai, spécifier : lire cette épreuve comme si 
Pon regardait à l'écran radioscopique le membre symétrique 
placé derrière l'écran dans la position indiquée par le libellé. 
Cette manière de procéder ne nous satisfait pas, elle est d'ail- 
leurs inutilisable pour les radiographies du thorax et du bassin, 
qui sont justement celles qu’il est plus intéressant de faire avec 
l'écran renforçateur. On pourrait dire à la rigueur : se repré- 
senter par la pensée, la région radiographiée placée sur l'épreuve 
et y reposant par la face indiquée par le libellé; faisant alors 
abstraction des parties molles interposées, voir l’épreuve comme 
si le positif était un écran blanc recevant l’ombre des os éclai- 
rés par une source lumineuse qui serait à la place des yeux de 
l'observateur. 


Ars an 


Cette explication est longue et complexe. Mieux vaut faire 
lire une épreuve radiographique comme une image radioscopi- 
que. On peut, à la rigueur, conseiller de lire les radiogrammes 
obtenus avec l'écran en regardant l'image virtuelle produite 
par le positif placée devant une glace; c'est là encore un expé- 
dient dont la valeur peut être diversement interprétée. 

La formule heureuse serait un palliatif; éviter l'inversion se- 
rait l’idéal. 

Certains radiologistes placent l'écran renforcateur au dessus 
de la plaque qui, étant alors impressionnée par le côté gélatine, 
ne présente pas d'image renversée. Mais cette manière de pro- 
céder a des inconvénients : opacité relative de l'écran, et incer- 
titude d’un contact parfait entre la gélatine et l'écran. D'autres 
moyens permettraient de redresser l’image obtenue en impres- 
sionnant la plaque par son côté verre. 

Le pelliculage des clichés est une opération relativement facile 
si l’on est soigneux. La gélatine une fois décollée, on peut la re- 
tourner sans peine et obtenir un cliché redressé. Cependant, les 
documents radiographiques étant précieux, à cause de la diffi- 
culté de les obtenir à répétition sans fatigue pour le malade, 
sans un notable supplément de travail pour l’opérateur, on hési- 
tera et avec raison, à courir le risque d’une détérioration d'au- 
tant plus à redouter qu’on manipule des plaques de grand for- 
mat. Cette réserve faite, le pelliculage est le remède tout indi- 
qué pour corriger le renversement de l’image. Mais la crainte 
d'exposer le document original, nous fait penser à la possibilité 
d'obtenir un contre-type (1). On sait qu’il est possible d’obtenir 
avec un négatif un second négatif, sans passer par un positif. 
Le second négatif ou contre-type est symétrique par rapport au 


(1) Le principe du contretype est très simple. Soit un négatif norma- 
lement impressionné; on le développe avec soin. Cette opération a pour 
but de transformer en argent métallique le sel d’argent qui a subi lac- 
tion de la lumière, le reste de la plaque conserve l'aspect blanchâtre de 
l’émulsion initiale et l’opération du fixage a pour but de dissoudre le sel 
d'argent non réduit pour laisser sur la plaque le sel d'argent précipité 


négatif original. Il peut servir à tirer sur papier des épreuves 
qui se présenteront comme si le cliché original avait été impres- 
sionné par son côté gélatine. Malheureusement, il est plus diffi- 
cile de faire un bon contre-type que de pelliculer un cliché. Il 
faut aussi deux plaques au lieu d’une et la manipulation des 
plaques de grand format est onéreuse. Beaucoup de radiologistes 
reculeront certainement devant la complication du retourne- 
ment de l’image par l’un des deux procédés indiqués. D'autant 
plus que l'ennui signalé est tres relatif, le praticien capable de 
lire une radiographie ne devant pas se laisser dérouter par la 
présentation d’une épreuve renversée. 

Mais si l’on trouve un moyen facile de redresser l’image ob- 
tenue avec les plaques impressionnées par leur côté verre, ce 
procédé devra être employé systématiquement, car il évitera 
l'emploi de la formule simple que nous pn avons pas trouvée. 

En achevant cette note, nous nous sommes rappelé un pro- 
cédé qui aurait pu apporter la solution cherchée. 


formant les noirs du négatif. — Si l'on veut un contretype, on ne fixe 
pas l’image, mais après lavage on la plonge dans un bain qui dissout, 
non pas le sel d’argent inaltéré, mais l’argent précipité. Ce bain sera 
une solution de bichromate ou de permanganate de potasse. Cette opéra- 
tion achevée, on expose à la lumière la plaque photographique; le sel d'ar- 
gent qui, primitivement, n'avait pas été insolé, est vivement impres- 
sionné, on développe alors la plaque; dans la première opération on avait 
obtenu sous un négatif un positif, les ombres étant en noir, les lumières 
en clair; dans la deuxième opération, on transforme le positif en négatif, 
puisque les noirs formant les ombres ont été dissous, et que les clairs 
correspondant aux lumieres ont été transformés en argent précipité. 

Cette inversion de l'image est couramment employée pour les auto- 
chromes. On l'emploie journellement dans l’industrie. Il existe un certain 
nombre de formules qui, toutes, nécessitent un petit tour de main à 
attraper. 

Ceux qui s'intéressent à cette question trouveront dans le travail de 
Tranchant : Les clichés pelliculaires contretupes et clichés retournés, un 
grand nombre de détails intéressants. 

Voir aussi : Contretypes directs à la chambre noire et par contact. 
Hopp, (Bulletin de la Société française de Photographie, 1896, 
p. 176.) 


— 457 — 


L’épaisseur des plaques force à mettre au tirage la couche du 
papier en contact avec la gélatine. Si l’on pouvait impressionner 
le papier en mettant sa couche en contact avec le verre du cliché, 
l'inversion du positif n’existerait pas. Mais,est-il possible d’évi- 
ter le flou ‘que l’on constate sur les épreuves tirées de cette ma- 
niere ? 

Dans une petite brochure Les positifs sur verre (1), Fourtier 
indique comme méthode de tirage des diapositifs, la « Méthode 
des rayons parallèles ». On a (dit-il page 9) préconisé l’emploi 
d'un cône allongé placé sur le chassis; l’appareillage ainsi dis- 
posé est dirigé vers le ciel, de préférence du côté du nord où la 
lumière est la plus égale. Un procédé plus simple consiste à pla- 
cer le négatif et la plaque sensible, les couches en contact dans 
le châssis d’une chambre noire à laquelle on donne le maximum 
de tirage; on nret dans l’objectif un diaphragme au 1/20 et 
l’on dirige la chambre vers le ciel ou une surface blanche bien 
éclairée; on obtient ainsi une reproduction bien nette, quel que 
soit le manque d’adhérence des plaques. On peut même par ce 
procédé retourner le phototype, l'épreuve n’en sera pas moins 
nette. Notons que la présence de l’objectif n’est pas absolument 
utile, ainsi que l’a fait justement observer M. Davanne, l’ouver- 
ture de la planchette sur laquelle on visse l'objectif est bien suf- 
fisante, la condition essentielle étant que le cône lumineux cou- 
vre bien la glace : on s’en assure au préalable sur le verre dépoli 
et au besoin on rétrécit l’ouverture à l’aide d’un carré de papier 
noir percé d’un trou central. » 

L'expérience est facile à faire, nous l'avons réalisée avec un 
portrait 9/12 qui a donné un positif excellent riche en détails, 
à peine moins net que l'original. Mais cette diminution de net- 
teté qui n’est pas déplaisante pour un portrait, nous a paru 
inacceptable pour les radiographies. Le moyen nous paraît inu- 
tilisable en radiologie en nous plaçant dans les conditions indi- 
quées par l’auteur. Mais il y aurait peut-être quelque chose à 


(1) Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1907. 


— 458 — 


tirer de ce procédé qui apporterait une solution élégante et facile 
du problème que nous avons posé. 

Signalons, pour terminer le procédé de tirage des épreuves 
dites au charbon (1). On utilise ici un papier sensibilisé au bi- 
chromate; apres exposition à la lumière du jour, on développe 
l'épreuve à l'eau chaude après avoir appliqué au préalable le 
côté gélatine sur un papier dit transfert. La pellicule se détache 
de son support et reste adhérente au transfert .La pellicule est 
retournée et si l'on arrête ici l'opération, on peut par cet arti- 
fice obtenir une image positive inversée par rapport à ce que l’on 
obtient par les tirages à la celloidine, au citrate, au bromure. 
Le procédé au charbon est vanté par tous les photographes. Il 
permet une grande élascticité dans le tirage et le développement; 
entre des mains expertes il donne des épreuves merveilleuses. 
mais le radiologiste généralement peu familiarisé avec lui hési- 
tera peut-être à se lancer dans cette nouvelle voie qui lui per- 
mettrait cependant de présenter toujours ses épreuves comme 
comparables à l'image obtenue sur l'écran radioscopique. Si 
la plaque a été impressionnée par le côté gélatine, ìl fera un 
double transfert, réservant le simple transfert pour les cas d’ex- 


position du cliché par le côté verre. 


(1) Tous les manuels de photographie enseignent en détail ce procédé. 


DEUX PIECES DE MONNAIE DANS L'ESTOMAC 


Emploi d'ouate hydrophile pour faciliter leur évacuation 


par le Dr Maurice D’IIALILUIS 


Maitre de conférences et Chef des travaux de physiologie. 
Chargé du service d'électricité médicale et de radiologie des dispensaires 
à la faculté libre de médecine de Lille. 


Paul PEv..., âgé de 5 ans, se présentait le 8 juin 1911 à la 
consultation de l’Ilôpital Saint-Antoine. Le malade me fut 
adressé par M. le professeur Augier, et un examen radiosco- 
pique me fit voir, le jour même, un corps étranger métallique 
dans la région de l’estomac. Il s'agissait de deux pièces de cinq 
centimes collées l’une contre l’autre et donnant une image 
unique. 

Après avoir fixé sur une plaque cette observation radiologique, 
Je priai la mère de me ramener l'enfant deux jours plus tard. Le 
second examen, pratiqué le 10 juin, me montra que les sous 
n'avaient pas bougé. S'ils ne se sont pas arrêtés dans l'æsophage, 
ils séjournaient donc depuis sept jours dans l’estomac. 

Je me demandai alors si ingestion d’ouate préconisée parti- 
culièrement dans les cas de corps étrangers aigus aurait ici 
quelque efficacité. Mais, afin de pouvoir contrôler a l’écran la 
progression de l’ouate, je la saupoudrai de carbonate de bismuth 
et la roulai ensuite dans la confiture; j’en fis de petites bou- 
lettes que l’enfant, à jeun depuis dix heures du matin, dévora 
avec délice vers quatre heures de l'après-midi. La ouate bismu- 
thée emplissant l'estomac masqua l'ombre des sous. Il n'y avait 
donc pas de doute possible sur la situation des corps étrangers. 

Le lendemain, 11 juin, à dix heures du matin, soit dix-huit 


— 460 — 


heures après l’ingestion d’ouate bismuthée, je constate dans le 
rectum la formation d'un bol fécal volumineux, que le bismuth 
met en évidence; j’apercois en outre un peu de bismuth à la 
naissance du côlon ascendant et dans le cecum; l’ombre des 
pièces de monnaie apparaît nettement au fond de ce dernier 
organe. Les sous ont franchi la barrière pylorique, mais ils 
chevauchent bons derniers derrière la masse bismuthée. 

Dans l'après-midi, l’enfant eut une selle copieuse; le lende- 
main matin, 12 juin, il expulsa les corps étrangers, et la mère 
spécifie nettement qu’il n’y eut pas avec eux « un dé de matière 
fécale ». 

Cette observation montre que l'ingestion de ouate a nette- 
ment facilité l’expulsion des sous arrêtés depuis plusieurs jours 
dans l'estomac. Mais la ouate n’a pas enrobé le corps étranger. 

Ce phénomène se produit peut-être dans les cas de corps étran- 
gers munis d'aspérité; il serait intéressant de vérifier par les 
rayons X l’exactitude de cette hypotèse, et le moyen que j'ai 
employé rend possible cet examen. 


SOCIETE BELGE DE RADIOLOGIE 


Séance du 29 octobre 1911 


Contrôle radiologique de i’action de la ouate hydrophile prise en 
ingestion dans un cas de corps étranger des voies digestives 


M. le D' D'IfarrviN montre le cheminement à travers le tube 
digestif d'une pièce de monnaie et d'un paquet d'ouate hydro- 
phile imprégnée de bismuth, ingérée en vue d'enrober la pièce 
de monnaie. (V. in ertenso p. 459.) 


Comment lire une radiographie ? 


M. le D' p’ Haruvix. — La droite et la gauche d'un cliché pris 
sans écran renforçateur ne correspondent pas à la droite et à la 
gauche d’un cliché pris avec écran renforcateur; de cette diver- 
gence peuvent naître des difficultés d'interprétation pour les 
médecins non familiarisés avec les procédés de technique.Quelles 
indications et quelles explications convient-il de donner aux pra- 


ticiens H (Voir in extenso p. 451.) 
Discussion 


M. le D' Et. HWexrarp. — La solution la plus simple, à mon 
avis, est d'imprimer sur le cliché un D correspondant au cote 


droit du corps, que l’on emploie l'écran renforgateur ou non. 


M. le Dr Kryneys croit qu’il convient de ne pas donner trop 


d'explications aux médecins praticiens; car ces explications 


— 462 — 


sont fastidieuses pour le radiographe et inutiles pour le prati- 
ticien. L'usage de l'écran renforçateur change les côtés de la 
plaque et non pas les organes; au surplus, ces explications ne 
feront qu’embrouiller les idées des non initiés. 


Méthode de mensuration de l’émanation du radium 


M. le D DE NOBELE. — Après quelques considérations sur la 
théorie de la mensuration, il fait la démonstration d’un appa- 


pour mesurer les radiations a, B et y du radium et de son éma- 
nation. (V. p. 424.) 


Discussion 


M. le D" n’IlarzuIX demande si l'humidité atmosphérique de 


la chambre d'ionisation ne constitue pas ici une cause d’erreur. 


M. le D Lt. —- Les mensurations successives faites avec 
une même chambre d'ionisation ne sont-elles pas entachées d'er- 
reurs à cause des adhérences qui se produisent sur la paroi de la 
chambre ? 


M. le Dr DE NoBeze. -—— La mince couche d’eau qui, en dépit 
de lavages soigneux, peut encore tapisser la chambre d’ionisa- 
tion à la suite de mensurations successives, arrête les rayons a, 
qui sont très peu pénétrants. Il y a donc, de ce fait, plutôt une 
diminution de rendement de l’appareil. 

D'ailleurs, il faut avoir à sa disposition plusieurs chambres 
d’ionisation, qui sont faciles à construire et partant peu cou- 
teuses. Quand il y a trop de perte en rendement, 1l faut rem- 
placer la chambre d’ionisation. 


Technique radiothérapique de la leucémie 


M. le Dr Hatcuamps. -- Le traitement de la leucémie lym- 
phoïde commande des irradiations plus générales que celles qui 
sont habituellement dirigées contre cette affection : l'irradia- 


tion de la rate suffit pour amener tout l'amendement possible 


— 463 — 


en cas de leucémie myéloïde. (Voir cette communication pages 


917 et suiv. du fascicule IV, 1911.) 


Discussion 


M. le Dr Lisorre. — La radiothérapie amène de grandes amé- 
horations, mais non des guérisons. De nouvelles recherches 
nous diront si la guérison totale, définitive, de la leucémie oa 
possible par des applications de rayons X. D’après les dernières 
recherches, l’émanation du radium serait absorbée par la peau 
et le poumon. Ne convient-il pas, dans le traitement des leucé- 
mies, de faire agir à la fois l’émanation et les rayons A ? 


M. le Dr Krynens. — Comme le Dr Hauchamps l’a montré, 
nous constatons plus d’échecs dans le traitement de la leucémie 
myéloïde que dans celui de la leucémie lymphatique. Cette di- 
vergence d'action des rayons X est bien difficile à expliquer. 
Este parce que le tissu myéloide apparait beaucoup plus tôt 
dans le développement embryologique que le tissu lymphoide ? 


Fracture de la 5° vertèbre lombaire 


M. le Dr Guys. — Le patient, mécanicien de son état, est 
tombé sur le dos, d’une hauteur d'environ deux metres; au mo- 
ment de l’accident, il se trouveait sur une échelle et portait sur 
l'épaule une grosse pièce métallique : celle-ci glissa en arrière 
et détermina la chute. 

Le patient n’éprouva guère d’ennuis immédiats à la suite de 
cet accident; il ne constata ni ecchymose, ni tout autre symp- 
tôme; mais cing ou six semaines plus tard, 11 commença à trai- 
ner la jambe gauche. 

La radiographie montre une lésion de la partie latérale gau- 
che de la 5° vertebre lombaire. 

Dr Et. HENRARD. 


— 464 — 


Séance du 2 décembre 1911 


Rectification 


M. le Dt nis, — Le compte-rendu de la séance du 
2 mai 1911 (voir Journal de Radiologie, année 1911, page 349), 
me fait dire que je ne crains pas la brûlure dans la radiothérapie 
des tumeurs profondes. I] y a là un malentendu que je tiens à 
faire disparaitre. 

Je ne crois pas qu'il y ait à craindre, en employant ma mé- 
thode, de déterminer des brûlures profondes. À mon avis, on ne 
donne jamais trop de rayons X dans la profondeur. Le danger 
est à la peau. Ma méthode permet justement, en sauvegardant 
la peau, de donner des doses cumulatives dans la profondeur, 


mais elle ne crée pas de danger de brülure profonde. 


Une synostose huméro-cubitale extra-articulaire 


M. le Dr Latreys montre une radiographie prise dans le sens 
latéral où l’on voit une traînée osseuse allant de l'humérus an 
cubitus. Il donne l'exposé clinique de ce cas. (Voir in ertenso, 
p. +21.) 


Discussion 


M. le D' Gasrov a vu un cas analogue récemment, mais chez 


son malade la lésion n'avait pas été précédée d'un traumatisme. 
Diagnostic de grossesse gémellaire par la radiographie 


M. le D' D’ILALLUIX montre une’ superbe radiographie prise 
dans le sens latéral où l’on voit parfaitement deux fœtus intra- 
utérins. Dans l'exposé qu'il fait du cas, ce qu'il y a de particu- 
lièrement intéressant, c'est que la radiographie seule a permis 
de poser le diagnostic de grossesse gémellaire. (Cette communi- 


cation paraîtra dans le prochain fascicule.) 
Discussion 


M. le Dr KiyxExs. — Mon ami le Ip Dauwe et moi, nous 
avons radiographié l’an passé plusieurs femmes enceintes de 7 à 


— 465 — 


9 mois : nous avons amené, dans ces cas, presque chaque fois, 
l’image du fœtus sur la couche sensible. Avec nos appareillages 
actuels ce genre de radiographie ne comporte plus aucune diffi- 


culté, quand il s’agit de grossesse avancée. 


Etude radiologique de l’épreuve de la traversée digestive 
normale | 


M. le D' p'HazLzuixX démontre de nombreux clichés parfaite- 
ment réussis, à l’appui de sa communication. Il nous montre, 
par des radiographies, prises d'heure en heure, chez un sujet 
normal auquel il avait fait ingérer un bon repas, additionné 
toutefois de bismuth, la traversée complète du tube digestif. 


(Cette communication paraitra dans le prochain fascicule.) 


Discussion 


M. le D: Gasrou constate que la communication de M. d'Hal. 
luin peut avoir une portée considérable au point de vue physio- 
logique. Les remarques de M. d’Halluin au sujet de l’image 
différente du bismuth dans l'estomac, suivant que le patient 
est examiné en position verticale ou horizontale, attirent égale- 
ment l'attention dans le traitement de certaines affections de 
l'estomac; les médecins conseillent notamment la position cou- 
chée, après le repas. 

L'étude de M. d’Ilalluin nous démontre, une fois de plus, 
combien l'étude de la radiologie est nécessaire même en physio- 


logie. 


M. le Dr Harcirawps dit que l’on ne peut tenir compte de la 
forme de l'estomac dans le décubitus ventral, car la compression 
de l'abdomen est ici le facteur principal de cette forme : lembon- 
point, le degré de réplétion de l'organe feront varier ce fac- 


teur. 


M. le Dr Linorre. — L’addition de bismuth aux aliments 
SS 
n'est-elle pas une cause de retard pour leur passage dans l’intes- 
tin P 


= ABR = 


À propos de la différence entre les images des viscères rem- 
plis de bismuth, suivant la position couchée ou verticale, M. Li- 
botte rappelle les travaux importants que M. Aubourg a pré- 
senté au Congrès de Dijon. 


M. le D Kiyxexs demande à M. d’Halluin s’il est bien cer- 
tain qu'il a eu affaire à un estomac normal : cet estomac lui 
semble dilaté; il descend trop bas; il s’évacue trop lentement. 


M. le D! nts, — Le sujet expérimenté a toutes les ap- 


parences d’un sujet normal. 
Caiculose rénale 


M. le D" Grys. —- Vers la fin du mois de septembre, je reçus 
dans mon cabinet la visite d'une malade âgée de 62 ans, qui me 
raconta que, souffrant depuis environ 5 à 6 ans de douleurs 
vagues dans la région rénale gauche, elle avait présenté plu- 
sieurs symptômes urinaires : de l’hématurie et de la pyurie par 
intermittence. 

Il n'y avait jamais eu de sable, ni de calculs urinaires. 

Le 29 septembre dernier, je pris la radiographre de la région 
rénale gauche. La plaque nous montre un immense calcul rénal 
représentant comme le moulage fidèle de toutes les grandes divi- 
sions du hassinet.La néphrectomie, pratiquée quelques jours plus 
tard avec plein succès, confirma entièrement le diagnostic ra- 
diographique. L'intérêt de la communication se trouve dans le 
volume du calcul (9 centimètres dans son plus long diamètre) et 


absence d’un diagnostic certain avant la radiographie. 
Appareil radiogéne portatif de Magini 


M. le Dr Hatcuamrs présente le nouvel appareil portatif Ma- 
gini, qui sous un petit volume et à l’aide d’un Wehnelt permet 
la radiographie à domicile partout où il y a une prise de cou- 


rant. (Voir Journal de Radiologie, 1911, pp. 368 et 369.) 
Dr Et. HENRARD. 


REVUE DE LA PRESSE 


Radiodiagnostic 


Harrer. Diagnostic et thérapie de l’estomac en sablier (Diag- 
nostische und therapeutische Erfahrungen beim Sanduhrma- 
gen). (drchir für klinische Chirurgie, Bd 96, Ileft 1.) 


(D'après analyse de Munchener Wochenschrift.) 


La plus grande difficulté du diagnostic d'estomac en sablier 
vrai réside dans l’existence de l'estomac en sablier spasmodique. 

Les symptômes suivants parlent en faveur du spasme : replé- 
tion rapide du 2° sac pendant ou peu de temps après le repas, 
modification des dimensions de la sténose pendant |’ observation, 
modification de forme de la bride rétractile qui siége habituelle- 
ment a la grande courbure, quelquefois disparition du spasme 
sous l'influence de l’atropine. Le plus souvent un des points ré- 
tractés consécutifs à un ulcére se trouve à la petite courbure. 
Le véritable estomac en sablier est produit dans la plupart des ` 
cas par un ulcère rond. On reconnait la sténose vraie par la len- 
teur du passage des aliments à travers la sténose. Une diminu- 
tion de la motilité parle en faveur de l’ulcere (l'estomac ne se 
vide que six heures après l’ingestion du repas bismuthé). On peut 
reconnaître l’adhérence de l'estomac à un organe voisin, par 
l’immobilité de l’estomac malgré les changements de position du 
patient. En outre, on peut reconnaître à l’écran que le point 
douloureux, la contraction réflexe des muscles et la résistance 
sont localisés à l’endroit lésé de l’estomac. Dans dix cas, on put 
diagnostiquer par la radiographie, un ulcère pénétrant. L’opé- 
ration confirma ce diagnostic. Dans tous ces cas, excepté un, il 
existait en même temps un estomac en sablier. La perforation 
existait plus souvent en arrière qu’en avant. 


Souvent il existait en même temps que l’estomac en sablier 
une sténose du pylore. 

Le carcinome de la région moyenne de l’estomac, faisant 
saillie dans la cavité stomacale, peut être facilement diagnos- 
tiqué. 


— 468 — 


L'examen radiographique de l'estomac après résection, mon- 
tre dans la position verticale, que l'estomac siégeant à gauche 
de la colonne vertébrale a la forme d’un estomac rétracté auquel 
la région pylorique fait défaut ou serait très peu développée. 
Cette rétration du restant de l'estomac n'atteint qu'un certain 
degré. 

Il en résulte que les malades examinés dans la suite ne pou- 
aient manger en une fois que de petits repas. L’estomac reséqué 
montre des mouvements péristaltiques comme l'estomac sain. 
Sur quatre malades où l'on fit la gastro-entérostomie, on ne put 
en trouver qu'un seul où la radiographie montrait une guérison 
idéale et encore présentait-il du ralentissement de la motilité. 


Dr DE NoBELE. 


L. Luise, De Pemploi de la radiographie dans le diagnostic 
de la grossesse (Ueber die Anwendung des Rüntgenverfahrens 
bei der Diagnose der Schwangerschaft). Fortschr. a. d. Geb. 
d. Rontgenstr., Bd, XVIIL, H. 6, et Verh. der deutsch. Roent- 
gengesellsch., Bd VII, p. 50. | 


Apres quelques considérations historiques, forcément courtes 
puisqu'il n’existe que deux ou trois publications relatives à ve 
sujet, Edling aborde la description de sa technique : le compres- 
seur d'Albers-Schôünberg est de toute nécessité; il faut radio- 
phier dans différentes positions et ne pas négliger la prise radio- 
graphique dans le décubitus latéral, droit surtout. Mais dans 
les premiers mois de gestation, ces prises latérales ne sont d’au- 
cune utilité et il faut alors s'adresser au décubitus ventral et 
dorsal. 

Les expositions seront courtes et, sous ce rapport on peut 
faire mieux que Edling qui ne dispose que d’un outillage im- 
parfait. Avec l'écran renforcateur de Gehler, et 15 millis dans 
le secondaire, Edling a obtenu des images parfaites de fœtus au 
bout de 2 à 4 secondes d'exposition. Le pouvoir pénétrant des 
radiations fut de 6 Walter : les ampoules de précision Polyphos 
ont rendu à l'auteur d'excellents services. Enfin, il imports 
de vider le contenu du gros intestin avec le plus grand soin. 

Edling rapporte ensuite 22 observations où le diagnostic de 
grossesse fut exclu ou prouvé par la radiographie. L’observa- 
tion 2 est particulièrement intéressante; ici le radiodiagnostic 
de grossesse géméllaire de 4 à à mois, avec hydramnios, fut posé; 
la grossesse n'arriva pas à terme et il y eut délivrance de 3 fæ- 


LS 


— 469 — 


tus pesant 730, 970 et 670 grammes, mesurant 32, 36 et 31 centi- 
mètres de longueur. Un examen plus minutieux du radiogramme 
montra que le diagnostic de grossesse trigémellaire aurait pu ət 
aurait dû même étre posé. 

L'observation 8 se rapporte encore à une grossesse gémellaire 
de 8 mois. 

Edling discute, à la suite de ces observations, les quatre points 
suivants : le radiodiagnostic dans les premiers mois de la gros- 
sesse, dans les derniers mois de la grossesse, dans les cas de 
grossesse géméllaire et dans les cas où l’on hésite entre une tu- 
meur et une grossesse avancée. I] arrive ainsi aux conclusions 
suivantes : 

1° Il est possible d’obtenir des images démonstratives du fœtus 
déjà à la fin du 2° ou au début du 3° mois de la grossesse; 

2° Dans les mois subséquents, le radiodiagnostic de la gros- 
sesse réussit sans difficulté dans la plupart des cas; 

3° Le radiodiagnostic de grossesse gémellaire réussit aussi déjà 
dans la première moitié de la grossesse et peut avoir une grande 
importance clinique; 

4° Les présentations anormales, comme celles du siège et de 
l'épaule, peuvent être diagnostiquées par la radiographie; il en 
est probablement encore ainsi de l’hydrocéphalie et de certaines 
malformations du fœtus; 

5° Le radiogramme ne nous permet pas en général de détermi- 
ner avec certitude la position de la tête dans le bassin; 

6° Nous pouvons obtenir des images concluantes dans la gros- 
sesse extra-utérine aussi bien que dans la grossesse normale; mais 
la position assymétrique du foetus dans le bassin sera le princi- 
pal élément d'appréciation dans le diagnostic différentiel de ces 
deux espèces de grossesses ; 

7° La technique radiographique doit être appropriée à chaque 
cas; suivant la période de la grossesse, on s’adressera à telle ou 
telle position du sujet, à telle ou telle incidence des radiations. 
I] est avantageux de faire la radiographie dans différentes posi- 
tions ; 

8 Emploi de diaphragmes, repos respiratoire, expositions ra- 
pides (écran renforçateur Gehler, instantanés) sont nécessaires : 
un embonpoint exagéré, la présence d’un myome, ou un hy- 
dramnios notable peuvent rendre le radiodiagnosic très difficile, 
voire impossible ; 

9° L'auteur n’a pu constater aucune influence pernicieuse des 
radiations sur la mere ou sur l'enfant. 


D: KLyNENS. 


— 470 — 


Lots. Du diagnostic des opacités ganglionnaires dans la re- 
cherche radiographique des calcuis urinaires (Ueber die 
Diagnose der Drüsenschatten bei Steimuntersuchung des Harn- 
systems). Fortschr. a. d. Geb. d Réntgenstr., Bd XVII 
H. 6. 


Le radiogramme de la région rénale droite montre deux petites 
opacités, l’une à côté de l’autre, en dehors du bord externe du 
psoas, au niveau de la 3° vertèbre lombaire : le pôle inférieur 
du rein droit donne une silhouette normale, très visible, au- 
dessus de ces deux opacités. 


Comme les deux opacités se trouvaient l’une à côté de l’autre 
et non pas l’une au dessus de l’autre, et qu’elles étaient distantes 
de la colonne vertébrale — l’uretère à ce niveau avoisine la co- 
lonne, -— Lotsi ne crut pas à la présence de calculs urétéraux 
mais bien à celle de ganglions mésentériques calcifiés. Le cathé- 
térisme urétérique fut impossible à cause des phénomènes in- 
flammatoires intenses. 

Un an après cette exploration, le patient revient; la radiogra- 
phie montre le même état des choses. Cette fois, le cathétérisme 
urétérique est possible et donne à droite de l’urine trouble, con- 
tenant de l’albumine et quantité de leucocytes. 

Comme son état s'était aggravé depuis un an, le patient se 
soumit à une intervention qui montra que l’uretère était consi- 
dérablement dilaté à son extrémité supérieure et qu’il présen- 
tait de ce côté, à 8 centimètres de son origine, une dilatation 
sacculaire au fond de laquelle se trouvaient deux petits calculs. 

L’injection de collargol seule, aurait pu établir le diagnos- 
tic exact, mais ce procédé d’exploration n’aurait pas été ici sans 
danger; car, il eut fallu introduire une grande quantité de cette 
substance, dont une notable partie serait restée forcément dans 
le diverticulum urétérique. 

D KLYNENS. 


Macuapo. Ostéosarcome du péroné (Osteosarkom der Fibula). 
Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr., Bd. XVII, H. 6. 


Il s’agit d’un cas d’ostéosarcome de la tête du péroné sans 
particularité clinique. 


D: KLYNENS. 


- £4 — 


Luporrr. Appréciation de la gravité des fractures du calcanéum 
(Zur Beurteilung der Kalkaneusfractur). Beit. zur klinis. 


Chirurgie, Bd 75, Heft 2. 


D'après l’auteur, on ne peut se rendre un compte exact, sur 
une radiographie latérale du pied, de l’étendue réelle de cette 
lésion. Il recommande de prendre une radiographie d’en haut et 
d'en arrière, c’est-à-dire en plaçant la plante du pied sur la 
plaque et en mettant le tube en arrière et au-dessus du tendon 
d'Achille pendant que la jambe est fortement portée en avant. 
De cette façon l’apophyse postérieure du calcanéum fait saillie 
en arière ct est placée directement sous l’ampoule. L’auteur 
trouve le plus souvent laxe longitudinal de l’os raccourci ou 
bien une saillie osseuse latérale. 

Il admet qu'avec l’aide de la radiographie des deux pieds, 
pris dans deux sens différents, on peut se rendre compte du 
degré d’incapacité de travail d’un individu atteint même d’une 
ancienne fracture du calcanéum. 

Si‘l’on trouve des parties claires dans la région postérieure 
des trabécules osseux du calcanéum, on peut en conclure à l’exis- 
tence d’une douleur réelle; cette dernière paraît proportionnelle 
à l’importance de la lésion observée. 


D: DE NoBELE. 


Me ccuior. La fracture isolée de la grosse tubérosité de Phu- 
mérus (Beitrag zur Kenntnis der isolierten Frakturen des Tu- 
berculum majus humeri). Beitr. zur klin. Chirurgie, Bd 75, 


Heft 2. 


Depuis l’emploi de la radiographie, ce genre de fracture, qui 
passait antérieurement pour rare, a été plus fréquemment ob- 
servé. La radiographie peut même être considérée comme le seul 
moyen de faire le diagnostic exact de cette lésion. L'auteur re- 
commande de prendre la radiographie pendant que le bras est 
en forte rotation externe, de cette facon la grosse tubérosité se 
présente de profil. Souvent méme, on doit faire un examen de 
contrôle sur l’autre épaule. Cette fracture peut être reconnue 
encore plusieurs années après l'accident parce que la ligne de 
fracture persiste longtemps; elle peut se manifester sous forme 
de fissure, de fragmentation incomplète, ou de fragmentation 
complète. Pour l’auteur, le meilleur traitement à appliquer à 
cette lésion serait le massage et la mobilisation précoce. 


D” De NoBELE. 


— 472 — 


ScHEDE. La radiographie de la 5° vertébre lombaire (Der fünfte 
Ledenwirbel im Réntgenbilde). Fortschr. a. d. Geb. d. 
Réntgenstr. Bd. XVII, H. 6. 


La silhouette de la 5° vertébre lombaire peut présenter, à 
l’état normal dee aspects divers,inattendus.I] arrive que le corps 
de cette vertebre présente une faible opacité alors que les autres 
vertebres lombaires ainsi que le sacrum offrent des contours nets 
et clairs : il arrive même qu’on ne peut rien en voir si ce n'est 
son arc. D'autres fois, la hauteur de la 5° vertèbre est bien moin- 
dre que celle des autres vertèbres lombaires. D'autres fois encore. 
cette verteébre présente une direction oblique qui fait qu’une 
apophyse transverse est plus proche de la crète iliaque que celle 
de l’autre côté. Enfin, une articulation sacro-lombaire latérale 
peut paraitre plus opaque que l’autre. 

Toutes ces particularités s'expliquent aisément : il faut se 
garder de les rapporter à une anomalie ou à un état pathologique. 


DF KLYNENS. 


Qurrinc. Diagnostic erroné de corps étranger de l’œæsophage 
(Zur Kasuistik der Fehldiagnose von Fremdkôrpern des 
Oesophagus). Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr. Bd. XVII, 
H. 6. 


Une femme de 29 ans prétendait avoir avalé un fragment d'os 
et ne pouvoir avaler que des aliments de la consistance d’une 
bouillie : elle accusait des douleurs entre les deux omoplates. 

La sonde butait contre un obstacle à 35 centimètres de profon- 
deur; une pression légére suffisait 4 vaincre cette résistance. 
L’cesophagoscopie ne donna pas de résultat concluant. 

L’examen radioscopique, en position oblique, montrait dans 
la zone rétrocardiaque une ombre assez opaque, à un travers de 
main au-dessus du diaphragme; cette opacité présentait les mou- 
vements d’ascension et de descente qui accompagnent la déglu- 
tation. L’examen radiographique montrait nettement aussi cette 
opacité. 

Le diagnostic de corps étranger ayant été posé, la femme fut 
opérée: incision de l’æsophage à travers la plevre, après résec- 
tion costale. L'intervention démontra l’absence de tout corps 
étranger. L’autopsie vint confirmer l'intégrité de œsophage et 
montra que l’opacité était due à un gros paquet de ganglions 
calcifiés. 


D: KLYNENS. 


— 473 — 


SINGER et Hortzxnecnr. Symptomes objectifs de la constipa- 
tion spasmodiques (Ueber objective Befunde bei der spas- 
tischen Obstipation). (Afunch. m. Woch, n° 48, 1911.) 


Les auteurs ont observé au moyen de la radiographie de nom- 
breux cas de constipation spasmodique. Pour faire leurs recher- 
ches ils ont eu recours à l'injection par le rectum de liquides 
contenant soit du bismuth, soit du sulfate de baryum. D’après 
eux ce mode de remplissage de l'intestin est surtout utile pour 
étudier les modifications de la motricité. 

La quantité de liquide injecté a été en moyenne de 1700 cc. ; 
elle est nécessaire pour remplir tout le côlon jusqu’au cecum. 

Le lavement de sulfate de Ba était préparé comme suit : dans 
1 litre d’eau bouillante on verse 3/4 de litre d’eau froide dans 
laquelle on a au préalable délayé deux cuillerées à soupe de fé- 
cule de pomme de terre. On bout de nouveau et on ajoute 160 gr. 
de sulfate de Ba chimiquement pur mélangé à 1/4 de litre d’eau 
chaude. On bout le tout pendant 5 minutes puis on laisse refroi- 
dir à 45° pour lavement. 

Le lavement au bismuth était composé comme suit : dans 
1 litre d’eau bouillante ajouter deux cuillerées à soupe de féculs 
de pommes de terre délayée dans 1/4 de litre d’eau froide; bouil- 
hr 5 minutes et ajouter 120 gr. de carbonate de bismuth délayé 
dans 34 de litre d’eau froide. Ne plus bouillir. Remplir l'irri- 
gateur un peu avant l'emploi. 

Les radiographies furent faites dans la position horizontale, 
le sujet étant couché sur le ventre, On put constater ainsi dans 
les cas de constipation spasmodique, une hypertonie du segment 
distal du côlon (surtout de I'S iliaque) se manifestant par une 
diminution du diamètre pouvant atteindre 25 à 50 p. e. de la 
normale, tandis que le segment proximal du côlon présentait soit 
de l’hypermotilité soit un tonus normal. La limite entre ces 
deux zones était variable d’un cas à l’autre, mais elle se faisait 
entre l'angle colique droit et le côlon descendant. Enfin, on 
trouve souvent une interruption spasmodique de l’image au ni- 
veau de l’inflexion de 1’S iliaque. Dr De NoBELe. 


GROEDEL et Scuenck. Influence de ia réplétion sur la forme et 
la position réciproque de l’estomac et du gros intestin (Die 
Wechselbeziehung zwischen Füllung, Form und Lage von 


Magen und Dickdarm). (Munch. m. Woch, n° 48, 1911.) 


Les auteurs ont étudié par la méthode radiographique com- 
ment la réplétion du gros intestin pouvait modifier la position 


— 474 — 


ou la forme de l’estomac. Ils donnaient à leur patient un repas 
de Baryum composé de 150 gr. de sulfate de Ba avec 10 gr. de 
mondamine sucre et cacao et 400 gr, de lait, puis ils injectaient 
par le rectum un lavement de Baryum. Ils observerent ainsi que 
le gros intestin est peu influencé par la réplétion de l'estomac 
à part langle colique gauche qui est souvent reporté un peu en 
arrière. L’estomac est influencé par la réplétion du gros intestin 
(par du gaz, des matières fécales ou le lavement.). 

S'il n’y a qu’une partie du côlon transverse dilatée (par exem- 
ple par du gaz dans les angles coliques) on trouve un déplace- 
ment latéral de Pestomac ou un creux. Si tout le côlon trans- 
verse est dilaté, l'estomac est soulevé dans son ensemble. 

Dans les déplacements pathologiques de l'estomac ou du gros 
intestin, principalement dans les ptoses et ectasies, cette in- 
fluence peut être encore plus grande, de telle sorte que par exem- 
ple une ptose du prlore ou une ectasie mécanique de l'estomac 
peuvent être méconnues si l’on n’a pas au préalable vidé le gros 
intestin. ` 

D'où l’on doit tirer la conclusion que, dans tout examen ra- 
diologique de l'estomac, 1l faut d’abord vider complètement l'in- 
testin. 

DP De NoBELE. 


HozzxkxecxT. L’examen radiologique de estomac. (The Roent- 


gendiagnosis of the stomach). (Arch. of the Rwntgen Ray, 
n° 136, 1911.) 


L'examen radiologique de l'estomac fournit des données 
très exactes, au point que sur 100 opérations pratiquées par 
Eiselbergs, 100 fois l'intervention a confirmé le diagnostic posé 
grâce aux rayons X. Aussi, au Congrès de chirurgie de cette 
année a Berlin, Smieden a-t-il pu déclarer la déchéance de la 
laparotomie exploratrice en ce qui concerne l’estomac. Holz- 
knecht partage également cet avis, mais il attache en plus une 
grande importance a la recherche de l’acide chlorhydrique pour 
fixer certains points. Holzknecht a réuni une série de syndromes 
d'une grande valeur pratique de la façon suivante : 


Syndrome I 
1° Résidu bismuthé après 6 heures; 


2° Ombre normale de l'estomac; 
3° Anachlorhydrie. 


— 475 — 


Diagnostic : Petit carcinome du pylore. 

TI] existe une légère sténose pylorique, perméable; la réten- 
tion et le défaut de tonicité sont faibles; le malade se plaint 
fort peu, il a surtout de l’inappétence. 

La sténose est certaine, parce qu’il est connu qu’un estomac 
sécrétant peu d’acide, se vide en 2 ou 3 heures lorsque le pylore 
est libre; une rétention, constatable après 6 heures, est due inévi- 
tablement à un obstacle matériel. Même un estomac atonique 
ne prend ce laps de temps pour se vider. S'il y avait spasme, 11 
pourrait aussi y avoir rétention, mais alors il y aurait en méme 
temps de l'excès d’acide. C’est même à la suite des études ra- 
diographiques de Haudek que l’on a reconnu l'existence de 
spasme du pylore et la rétention en cas d’hyperacidité. 

Cette hyperacidité est mise en évidence par différents pro- 
cédés tels que l’analyse apres évacuation à la sonde ou encore, 
par l’ingestion de capsules « fibrodermiques » remplies de bis- 
muth; si ces capsules sont encore visibles à l’écran. c'est-à- 
dire non digérées après, au maximum cinq heures, c'est qu’il 
y a défaut d'acide, ce qui nous donne le : 


Syndrome la 


1° Résidu bismuthé après six heures; 
2° Aspect normal de l’estomac ; 
3° Capsules fibrodermiques intactes après cinq heures. 


Diagnostic : Petit carcinome du pylore. 

Nous pouvons évaluer le temps que prend l'estomac pour se 
vider, en examinant l’intestin. 

S’il y a anachlorydrie, après six heures, l’intestin grêle a dé- 
versé son contenu dans le gros intestin, la tête du « train de 
bismuth » arrive déjà à l'angle splénique, tandis que dans le 
cas normal, la tête du « train » arrive seulement au côlon ascen- 
dant alors que « la queue » occupe encore la partie inférieure 
de l’iléon. Le gros intestin lui-même se contracte plus rapide- 
ment, ce qui explique la diarrhée fréquente des anachlorhy- 
driques. 

Ces procédés de reconnaître dès le début l’existence d’un car- 
cinome du pylore sont très précieux parce qu’ils permettent 
d'opérer en temps utile et par conséquent avec succes. 


Syndrome Ib 
1° Résidu bismuthé aprés six heures; 


— 476 — 


2° Aspect normal de l'estomac; 
3° Bismuth atteignant l'angle splénique. 


Diagnostic : petit carcinome du pylore. 

Cette recherche a été de beaucoup facilitée par la méthode de 
Haudek consistant à faire prendre deux repas bismuthés, l’un 
à domicile, six heures avant l’examen, repas qui permet de con- 
stater ou non le syndrome Ib et le second chez le médecin même ; 
ce dernier repas permet de constater la forme, la tonicité et la 
motilité de l'estomac. 

Remarque. — Un ulcere calleux, ancien, avec anachlorhy- 
drie secondaire due à l’altération de la muqueuse gastrique 
pourrait donner le même résultat en entraînant un défaut de 
motilité du pylore, mais en pratique, ce cas est très rare; de 
plus il peut être reconnu par la forme en sablier de l'estomac 
et aussi par le déplacement du pylore vers la gauche. 

I] est bon de savoir qu’une injection de morphine faite avant 
l'examen pourrait faire voir un résidu après six heures avec 
un aspect normal de l'estomac. 


Syndrome II 


1° Pas de résidu après six heures; 
2° Ombre de l’estomac anormale: 
3° Estomac en forme de corne. 


Diagnostic : Carcinome inopérable sans sténose. 

Souvent dans ce cas le malade ne présente comme symptome 
clinique que de l’anorexie et une perte de poids. Il ne retire au- 
cun avantage de la gastro-entérostomie. 

Le contour de l’ombre de l’estomac montre souvent des irré- 
gularités dues a la tumeur, qui est inopérable. 

Quand l'estomac a acquis la forme de corne, cela indique que 
la tumeur est trop étendue pour que l’on puisse tenter de l'en 


lever, ou du moins qu’elle a contracté trop d'adhérences avec le 
voisinage. 


Syndrome III 


1° Pas de résidu apres six heures; 

2° Défectuosité de l'ombre à la partie moyenne de l'estomac 
ou bien au niveau du pylore; 

3° Estomac en forme de crochet. 


— 471 — 


Diagnostic : Carcinome opérable de l'estomac. 

Bien entendu Luthité de l'opération doit être envisagée dans 
chaque cas; c'est ainsi que de fortes métastases seraient une con- 
tre-indication. 


Syndrome IV 


1° Petit résidu apres six heures; 
3° Aspect normal. 


Diagnostic : simple uleère gastrique. 

Ce diagnostic est commode et tres exact. Dans tous les eas 
d'ulcère, il y a une perte de la motilité. Haudek n'a jamais 
trouvé un uleère, sans constater un retard à l’évacuation: de 
méme il n’a jamais vu de contracture du pylore, existant sans 
lésion de la paroi. 

Le point douloureux doit se trouver non à l’épigastre mais 
ou niveau de l'estomac lui-même; il faut une certaine exp:- 
rience pour le trouver à coup sùr. Heureusement, d'autres symp- 
tomes concomittants viennent aider au diagnostic. 

Ce sont : 


1° Les mouvements antipéristaltiques ; 

2° Le déplacement du pylore en haut et à gauche; 

3° La forme allongée de la petite courbure; 

4 La contraction de l’estomac en son milieu (permanente ou 
variable). 


Cette description convient également à l'estomac atteint d'ul- 
cere calleux pénétrant dans les organes du voisinage; mais icl 
il y en plus la présence, bien constatable, du diverticule. 


Syndrome V 


1° Petit résidu après six heures ; 

2° Point douloureux à la pression; 

3° Déplacement en haut et à gauche; 
4° Forme allongée. 


Diagnostic : ancien ulcère rétracté sur la petite courbure au 
voisinage du pylore. 


Syndrome VI 


1° Petit résidu après six heures; 


— 478 — 


2° Point douloureux et résistant à la partie moyenne de l’es- 
tomac ; 

3 Encoche à la partie moyenne de l'estomac; 

4° Diverticule fixe avec la cage d'air, à la petite courbure. 


Diagnostic : Ulcère calleux de la petite courbure à la partie 
moyenne. 

Même en l'absence de point douloureux, la présence de Vhy- 
peracidité jointe à l'existence d'un résidu après six heures est 
toujours caractéristique d'un ulcere. 


Syndrome VII 


Résidu abondant en forme de faucille horizontale, après six 
heures. 

Diagnostic : sténose du pylore due à un ancien ulcère. 

Cet aspect provient de la dilatation de l'organe et de l’atonie 
de la musculature jointes à une forte diminution de la motilité. 


Syndrome VIII 


1° Large résidu en forme de faucille; 
2° Encoche dans la forme du pylore. 


Diagnostic : carcinome compliquant un vieil ulcére, avec sté- 
nose. | 

Quand on rencontre en plus une altération de la forme du 
pylore, on conclut non à la présence d’un ancien ulcère, mais 
bien à celle d’un carcinome. 


Syndrome IX 


1° Pas de résidu après six heures ; 

2° Irrégularités nettes au niveau du pylore ou de la partie 
moyenne ; 

3° Reétrécissement au niveau de la grande courbure. 


Diagnostic : carcinome de l'estomac développé sur un ancien 
uleère mais sans sténose. 


Syndrome X 


1° Estomac vide après six heures; tête du « train de bismuth » 
à la coudure gauche du côlon transverse; 


— 479 — 


2° Raccourcissement de l'estomac; 
3° Congestion au cardia. 


Diagnostic : carcinome du cardia. 

La motilité de l'estomac est augmentée en même temps qu'il 
y à diminution ou absence de la sécrétion acide. L’estomac peut 
deja être vide apres trois heures. 

Le deuxième symptome indique une rétraction régulière de 
la paroi, et fait pencher vers le diagnostic de carcinome. En 
cas d'ulcére, la rétraction est inégale. 

Ce syndrome pourrait être confondu soit avec l'anachlorhy- 
drie, soit avec le spasme du cardia. 

L’anachlorhydrie, jointe à augmentation de la motilité,peut 
provenir de la sténose du cardia, de l’inanition, d'une gastro- 
entérostomie ou d’une insuffisance pylorique. 

Le spasme du cardia sans dilatation est ordinairement accom- 
pagné d’hyperchlorhydrie. 


Syndrome XI 


1° Estomac vide en six heures. Tete de la colonne de bismuth 
au niveau du côlon ascendant; 

2° Forme de l'estomac normale; 

3° Point douloureux au niveau du duodénum. 


Diagnostic : ulcère duodénal. 


Syndrome XII, normal 


1° Estomac vide en six heures. Tête de la colonne dans le 
colon ascendant; 

2° Forme de l'estomac normale; 

3° Pas d'augmentation du péristaltisme, pas d’antipéristal- 
tisme; 

4° Pas de point douloureux à la pression; 

0° Acide chlorhydrique à la dose normale. 


Ces tableaux, quoique très schématiques, montrent le grand se- 
cours que peut apporter au chirurgien et au médecin, l’exameu 
radiologique de l'estomac; ils sont établis, non pas en partant 
d’idées théoriques, mais bien à la suite de multiples examens 
répétés plusieurs fois et dans beaucoup de cas, constatés tantôt 
par une intervention, tantôt par une autopsie. 
ID BrexFair. 


— 480 — 


Harper et Iorzkxeciur. Le double repas de bismuth (The dou- 
ble bismuth Meal). (Arch. of the Roentgen Ray, n° 136. 
1911.) 


Le double repas de bismuth, employé par Haudek et par Holz- 
knecht, simplifie beaucoup l'examen de l'estomac. 

Fl consiste à faire prendre à la personne à examiner, un repas 
au bismuth chez elle, à 7 heures du matin. A 1 heure de l'après 
midi, done six heures apres Vingestion, elle se présente chez le 
médecin qui juge de la motilité de l'estomac en recherchant s’il 
reste dans cet organe du bismuth et examine en même temps la 
marche de cette substance dans l'intestin. 

Apres cela, le malade prend le second repas de bismuth, ce 
qui permet au médecin de voir la tonicité, la forme et la situa- 
tion de Pestomac. 

Cette méthode remplace la laparotomie exploratrice dans bien 
des cas d'affections graves, ulcéreuses ou cancéreuses de lesto- 
mac et de l’intestin. 

D" BIENFAIT. 


L. Raouzr-DEsroxcnaurs. Nouvel appareil permettant l’extrac- 
tion des corps étrangers et la réduction des fractures et luxa- 
tions sous le contrôle simultané des rayons X et de la vision 
directe. (ulletin et mémoires de la Société de Radiologie 
médicale de Paris, novembre 1911, p. 291.) 


M. Raoult-Deslongchamps, ayant constaté fréquemment les 
nsucces des chirurgiens dans l'extraction des fragments métal- 
liques introduits dans nos tissus, insuvcès même apres plusieurs 
prises radiographiques, reconnaissant également le peu d’uti- 
lité du grand électro-aimant dans nombre de cas, a imaginé un 
dispositif permettant au radiologiste de pratiquer l'extraction 
des corps étrangers sous le contrôle simultané des rayons X et 
de la vision directe. 

L'appareil se compose d'un radioscope qui se fixe devant les 
yeux au moyen de lacs à boucle. Ce radioscope est séparé en sa 
partie médiane par une eloison qui le divise en deux parties 
égales. Une de ces parties porte un écran au platino-cyanure de 
baryum qui forme du côté où 1l est appliqué une chambre noire, 
de sorte que l'œil placé de ce côté lors de l'émission des rayons A 
aperçoit l'image des organes placés au-dessous avec leur diffé- 


— 434 — 


rence de densité; l’autre partic est ouverte à sa partie inférieure 
et permet à Pail de ce côté de voir en pleine lumière la région 
et de pratiquer au grand jour les phases successives de l’opéra- 
tion. Un verre plombeux placé devant les yeux les protege con- 
tre les rayons X. 

Cet appareillage est complété par une table qui porte au-des- 
sous d'elle le tube à rayons X fixé sur un chariot mobile, dont la 
direction se commande au moyen d'une pédale. Cette pédale 
porte un interrupteur qui fonctionne également au pied et qui 
permet l'émission des rayons X au moment précis et seulement 
pendant le temps où l’opérateur en a besoin. 

Le procédé de M. Raoult-Deslongchamps semble très pratique 
et cependant je ne souscris pas à son emploi. Comme Belot, je 
crois difficilement à l’accommodation, un ceil se trouvant dans 
une obscurité relative et l’autre au grand jour. 


Au surplus, je suis adversaire de toute intervention radios- 
copique pour l'extraction des corps étrangers dans les tissus, 
d’abord parce que, malgré tous les moyens de protection, les 
rayons X restent dangereux pour le chirurgien qui y est fré- 
quemment exposé; ensuite parce que nombre de petits corps 
étrangers échappent à l'écran, alors que la radiographie déter- 
mine facilement leur présence; en troisième lieu la radioscopie, 
si elle peut indiquer approximativement la place d'une balle, 
induit en erreur lorsqu'il s’agit de petits corps longs, comme les 
aiguilles, celles-ci paraissant à l’écran de direction transversale, 
alors qu’elles sont entéro-postérieures; la radioscopie est ici 
aussi mauvaise conseillère que la radiographie plane. Dans les 
préliminaires de sa communication l’auteur dit avoir été poussé 
à imaginer son nouvel appareil à cause des nombreux échecs des 
chirurgiens dans l'extraction des corps étrangers. Si les chirur- 
giens ont des échecs, ceux-ci ne sont pas dus à l'insuffisance des 
données que peut fournir la radiographie mais bien au fait que 
beaucoup de chirurgiens ne savent pas lire les radiographies ou 
que les radiographes ne font ni radiographies stéréoscopiques ni 
radiographies géométriques avec repères. J’ai décrit plusieurs 
fois déjà le procédé (1) que j’emploie depuis des années et je 
suis persuadé que son application ne peut amener d’insucces, 


D: Etienne ITENRARD. 


(1) Dr Etienne Henrarp. La recherche et l'extraction des corps étrangers 
opaques aux rayons X. Bruxelles 1910. 


— 482 — 


Josseraxp. Radiodiagnostic de ia Ilthlase urinaire. (Archives 
d'électricité médicale, 10 décembre 1911, n° 323.) 


Les nombreux cas de lithiase urinaire que l’auteur a observés 
et radiographiés lui permettent d'affirmer qu’il est nécessaire de 
radiographier tous les cas de lithiase urinaire. 

En effet, les symptômes cliniques ne correspondent pas tou- 
jours par leur importance à l’importance même de l'affection; 
de plus, ils sont souvent insuffisants pour faire un diagnostic 
positif; tandis qu’actuellement, on peut découvrir toutes les 
formations calculeuses si petites qu’elles soient, et quelle qu’en 
soit la nature. 

Les deux grands symptômes de la lithiase urinaire sont : la 
douleur et l’hématurie. Mais ces deux symptômes peuvent man- 
quer complètement dans certains cas. 

M. Josserand donne huit observations très intéressantes à di- 
vers points de vue et conclut : 

1° La radiographie fournit souvent un diagnostic positif que 
les symptômes cliniques ne permettaient pas de poser; 


2° La radiographie seule permet de diagnostiquer la situation, 
le rolume, le nombre des calculs: 


3° Munis de ces renseignements, c’est la radiographie qui nous 
autorise à instituer une thérapeutique rationnelle (cure de diu- 
rese ou intervention chirurgicale). 
D' Etienne HENRARD. 


Buisson. Exostose ostéogénique du genou. (Archives d'électri- 
cité médicale, 10 décembre 1911, n° 323.) 


M. Buisson donne en quelques lignes l'étude très complete des 
exostoses, dont le diagnostic souvent ne peut être fait que par 
la radiographie. 

Les erostoses simples dont les plus fréquentes sont les exos- 
toses syphilitiques, peuvent aussi exister au voisinage des lé- 
sions tuberculeuses de la tumeur blanche. 

Les exostoses de croissance sont des productions qui ont géné- 
ralement une structure semblable à celle de l’os normal, formées 
à la partie centrale de tissu compact. Ces deux couches se conti- 
nuent avec celle de l'os sur lequel elles sont implantées. Lors- 
qu'elles sont volumineuses elles peuvent être constituées unique- 


— 483 — 


ment par du tissu compact et spongieux. Quelle que soit leur 
structure exacte, elles sont recouvertes d’une mince couche de 
tissu cartilagineux. 

L'auteur montre une belle radiographie d’exostose osteogene- 
que du genou, survenue chez une jeune fille de 18 ans, à la suite 
d'un effort. L'évolution de la tumeur qui est grosse comme vae 
mandarine, a été très lente, puisqu'elle a mis trois ans pour 
arriver à ce volume. 

IP Etienne HENRARD. 


Radiotherapie 


H. BornrEr (Lyon). Etudes de radiothérapie méduiiaire. Me- 
sure de la quantité de rayons X reçue par la moelle épinière. 
(Archives d'électricité médicale, 25 nov. 1911, n° 322. 


Pour déterminer la proportion des rayons qui arrivent à pé- 
nétrer dans la moelle, M. Bordier a fait des expériences sur un 
squelette de colonne vertébrale : toutes les vertèbres étaient 
maintenues solidement et exactement dans leur position nor- 
male, elles étaient eufilées sur une tige métallique aplatie occu- 
pant la place de la moelle et sur laquelle les pastilles réactifs 
de son chromoradiomètre étaient facilement placées dans chaque 
expérience. 

Pour remplacer l'épaisseur des masses musculaires à traverser, 
l’auteur a employé du coton hydrophile imbibé de la solution a 
Tp. e. NaCl, 

Des expériences faites en irradiant successivement diverses 
parties de la colonne vertébrale, perpendiculairement ou sous 
un angle de 45 p. c., avec des rayons filtrés ou non, l’auteur 
arrive aux conclusions suivantes : 

Pour faire de la bonne radiothérapie médullaire, il faut in- 
troduire le faisceau par la voie oblique, au lieu de faire des irra- 
diations dans le plan médian, comme on l’a fait jusqu’à pré- 
sent. 


On devra faire une irradiation oblique à droite et une autre 


— 484 — 


à gauche, pour chaque région à traitor (pendant l’application, 
on protégera le cote non irradié par une lame de plomb). 

Il faudra, chaque irradiation dounant au niveau de la peau 
sous le filtre deux unités I, trois irradiations pour faire arriver 
une unité I à la substance médullaire. 

Cette dose commence à ètre sensible, et, répétée plusieurs fois, 
elle doit forcément produire des effets qui sont loin d’être illu- 
soires, ainsi qu'on peut s’en rendre compte dans une observa- 
tion qu'a publié l’auteur, d'un ataxique soumis à cette tech- 
nique radiothérapique. (Voir résumé du Journal de Radiologie, 
1911, p. 366.) 

Dr Et. HENRARD. 


ZIMMERN et Barry. Action des rayons X sur ie corps thyroïde 
du lapin. (Archives d'électricité médicale, 25 novembre 1911, 
n° 322.) 


La durée de la survie des animaux (environ 3 mois apres une 
Irradiation d'une durée de quarante minutes, dose 10 à 16 H; 
0.8 à 1 m. A.) permet de supposer que la disparition des élé- 
ments nobles de la glande a dú étre progressive; cette survie est 
imputable à la persistance des glandules externes qui, chez le 
lapin, sont situées en dehors et au dessous du corps thyroïde et 
sur lesquelles l'action des rayons n'a pas porté. Les radiations 
ont détruit simultanément les deux parties de la glande; les 
cellules du corps thyroïde et les cellules des glandules parathy- 
roides incluses dans la glande : la polypnée, nettement observée 
chez la plupart des animaux en expérience et spécifique chez le 
lapin de la destruction des parathyroides, en fait foi; de plus, 
l'analyse microscopique n'a plus permis de retrouver trace d'élé- 
ments glandulaires. 

D: Et. HENRARD. 


CiraRitER et Deniers. Radiothérapie de la talalgie blennor- 
rhagique. (.lrchires d'électricité médicale, 10 décembre 1911, 
n° 323.) 


MM. Chartier et Delherm présentent deux observations de 
talaleie blennorrhagique, ayant résisté à tous les traitements 
et que la radiothérapie guérit en quelques séances. 


— 485 — 


Ces observations sont comparables à celles déjà préseutées par 
Lacaille, Jacquet et Jaugeas et semblent de nature à conseiller 
l'emploi des rayons A dans la thérapeutique de la talalgie blen- 
norrhagique. 

Dr Etienne ITEXRARD. 


ZIMMERN, Barrez et Dunvs. Analyse microscopique des effets 
de Pirradiation sur le corpe thyroïde du lapin. (Arch res 
d'électricité médicale, 25 décembre 1911, n° 324.) 


Les préparations faites sur les lapins qui ont servi aux expé- 
riences relatées dans la précédente communication des auteurs, 
montrent que, au niveau du corps thyroïde, on trouve exclusive- 
ment des vestiges de matières colloides. Les auteurs ont observe 
l'absence rigoureuse de tout épithelium glandulaire; on retrouve 
également les travées conjonctives de la glande, et dans les es- 
paces qu'elles limitent, au heu du tissu thvroïdien, on aperçoit 
un afflux leuecocytaire tres abondant. 


D! Etienne HENRARD. 


Radium 


Baver. Action de l’émanation du radium sur ies œufs d’anl- 
maux Inférleurs (Ueber die Wirkung der Radiumemanation 
auf Kier miederer Tiere). Wiener klin Wochenschrift, n° 40. 


L'auteur a exposé à l’action de l’émanation du radium des 
œufs fécondés de lézard (Bufo irridis) et de tritons (Triton al- 
pestris) et a constaté par l'emploi de hautes doses, un arrét de 
développement, une diminution de la vitalité et finalement la 
mort de l’animal. 

Ce résultat s’obtenait plus rapidement par les irradiations di- 
rectes d’un sel de radium que par l'action de l’émanation elle- 


meme. 
Dr DE NOBELE. 


— 486 — 


GupzENnT. Recherches cliniques sur ie traitement des arthrites 
et de la goutte par émanation de radium (Klinische Er- 
fahrungen tiber die Behandlung der Arthritiden und der Gicht 
mit Radiumemanation). (Berl. Alin. Woch, n° 47, 1911.) 


L’auteur a obtenu de bons résultats dans le traitement des ar- 
thrites et de la goutte par l’émanation de radium sous forme 
(inhalation dans un espace confiné à raison de 4 à 5 unités 
Mache par litre d’air. Presque toujours l’auteur combinait à la 
cure d’inhalation et de boisson, l'injection d’un set de radium 
soluble dans le voisinage de l’endroit malade. 

Dr DE NoBELE. 


Mesothorium 


Minami. L'action biologique du mésothorium (Ueber die biolo- 
gische Wirkung des Mesothoriums). Berlin klin. W'ochensch., 
1911, n° 40. 


D'après l’auteur, les rayons B et y du mésothorium ont une 
action passagère ou quelquefois nulle sur les ferments digestifs 
(diastase, pepsine et trypsine). Cette action consiste tantôt en 
une activation, tantôt en une suppression de leur propriété fer- 
mentative. 

Faisant des irradiations, avec du mésothorium, sur des car- 
cinomes, des sarcomes et sur le foie, en supprimant l’émanation 
et les rayons a, Minami et Bickel ne constatèrent aucune in- 
fluence de l’autolyse. D'où ils conclurent que l'activation du 
ferment autolytique, que l’on constate par l'irradiation du ra- 
dium, est due uniquement à l’émanation, ¢’esta-adire aux rayons 
a, les seuls rayons émis par l’émanation. 


Dr DE NOBELE. 


— 487 — 


Techuique 


C. L. et F. A. Linpemaxn. Un nouveau verre perméable aux 
radiations de Roentgen (Ueber ein neues für Rôüntgenstrahlen 
durchlässiges Glas). (Zeitschr. f. Rüntyenkunde, Bd. 13, H. 
4, 1911.) 

bone TT 
Les radiations de 3 à 8 degrés Wehnelt sont absorbées, d’après 

Walter, dans une proportion de 70 à 52 p. c. par la paroi de 
l’ampoule ordinaire, d’une épaisseur moyenne de 0,7 mm. Evi- 
demment, si cette paroi est plus épaisse et si les radiations sont 
plus molles encore, cette absorption est beaucoup plus considé- 
rable; c’est ainsi que des rayons de 3 degrés Wehnelt ne passent 
plus que dans la proportion de 18 p. c. au travers d’une parol 
d’un millimetre d'épaisseur. 

Une augmentation de rendement de nos tubes est donc fort 
désirable; le passage au dehors d'une plus abondante quantité 
de radiations nous permettrait @abréger les temps d'exposition 
de Ja radiographie et de la radiothérapie; le passage au dehors 
des radiations molles et extra molles, dont Frank Schultz a 
montré Féminente utilité thérapeutique, ouvrirait de nouvelles 
perspectives à la radiothérapie. 

Des déductions basées sur Ja théorie de Marxwell prouvent que 
la substance dont le poids atomique est le moins élevé et dont 
le volume atomique est Je plus grand, doit absorber Je moins 
de radiations. En s'inspirant de ce principe, les frères Linde- 
mann ont cherché à obtenir un verre dont tous les constituants 
présentent un faible poids atomique. Les deux corps, dont les 
poids atomiques sont les plus faibles, sont l'hydrogène et l'hé- 
lium; viennent ensuite le lithium, le beryllium et le bore. 

Il ne fallait pas songer à faire entrer l'hydrogène et l’hélium 
dans la composition du verre : mais l'incorporation du lithium, 
du berryllium et du bore était faisable et les deux auteurs ont 
obtenu ainsi un verre nouveau, constitué par 


Du lithium (poids atom. 7) au lieu de sodium (poids atom. 93), 
Du berylium( » » 9) au lieu de calcium » » 40), 
Du bore ( » » 11) au lieu de Silice ( » » 28), 


Ce verre présente des qualités remarquables; il absorbe cing 
fois moius de radiations de pénétration moyenne que le verre 


— 488 — 


ordinaire, ce qui permet de raccourcir considérablement les 
temps d'exposition; il ne s’échauffe guère; il ne montre pas de 
sluorescence et ne produit pour ainsi dire pas de radiations se- 
condaires. Ces propriétés font que les radiographies sont parti- 
culièrement riches en détails et en contrastes. 

Ce verre lithiné n’est pas absolument imperméable à lair : 
mais il est facile d’obvier à cet inconvénient en couvrant le verre 
d'une couche de laque absorbant peu de radiations. 


Les auteurs ont établi la perméabilité comparative de ce verre 
et du verre ordinaire, au moyen du dispositif expérimental sui- 
vant; ils placèrent côte à côte sur une plaque photographique, 
une lame de verre lithiné d’une épaisseur de 3,51 mm., une lame 
cunéiforme de verre ordinaire dont l'épaisseur diminuait pro- 
gressivement de 3,81 mm. à 0,325 mm. et enfin, la lame d’alu- 
minium de la scala de Wehnelt. En radiographiant ces trois 
objets, successivement avec des radiations de pénétration diffé- 
rente, et en recherchant sur les clichés les épaisseurs correspon- 
dant à l'égalité de teintes, ils ont obtenu le tableau suivant : 


Epaisseur du Epaisseur du 
Degrés Welinelt verre ordinaire verre lithiné Rapport 
0 (extra-mou.) 0.64 3.9 5.5 
1.2 0.66 3.0 9.39 
9.9 0.70 3.5 5.03 
8.0 0.91 3.5 3.89 
10.0 0.97 3.9 3.62 


Deux pastilles Sabouraud-Noiré, disposées exactement à égale 
distance de l’anticathode, mais dont l’une recevait son irradia- 
tion par la fenêtre de verre lithiné et l’autre par le verre ordi- 
naire de l’ampoule plus ou moins inclinée, montrerent un virage 
fort différent : la première avait déjà atteint la teinte B alors 
que la seconde n’accusait qu’un commencement de virage. 


La paroi d’un tube ordinaire, d'épaisseur moyenne, absorbe 
environ 60 p. c. des radiations; le verre de lithium en absorbe 
tout au plus 10 à 15 p. c. Aussi, les tubes en verre lithiné nous 
permettent-ils de diminuer considérablement les temps d’exposi- 
tion et d’obtenir des images plus fouillées, plus riches en con- 
trastes et en détails. Les radiographies de la main, d'avant- 
bras, etc., obtenues au moyen de tubes pourvus d’une fenêtre de 
verre lithiné, le prouvent d’une façon incontestable; sur la ra- 


— 489 — 


diographie d'une souris, (étincelle équivalente = 10 millim. 
dureté des radiations = 1 degré Wehnelt), on peut voir de la 


façon la plus nette les poumons, le foie, le cœur et les deux reins. 
La radiographie d’un verre de terre montre dans tous ses dé- 
tails le tube digestif avec son contenu : l'ampoule, qui servit a 
cette prise, ne montrait aucun éclat verdatre et on pouvait déjà 
apercevoir les trois couches anodiques; une couche d'aluminium 
de 0,2 millim. absorbait totalement ses radiations. 


Sur la radiographie d'un morceau de bois de sapin, on aper- 
cevait le contour des fibres. 
Dr KLYNENS. 


ALBERS-SCHONBERG. L’ampoule Lindemann (Die Lindemann- 
rohre). Fortschritte a. d. Geb. der Roentgenstrahlen. Bd. 
XVII, H. 4 et (The Lindemann focus-tube.) Archiv of Roent- 
gen Ray, nov. 1911.) 


C. L. et F. A. Lindemann sont arrivés à fabriquer une verre 
beaucoup plus perméable aux rayons X que le verre ordinaire 
fabrique avec le silicate de K et de Na. Ils remplacent : 


Le sodium (poids atom. 23) par du lithium (poids atom. 7) 
Le calcium ( » » 40) par du beryllium ( » » 9) 
Le silicium( » » 28) par du bore ( » » 11) 


Ce nouveau verre absorbe cing fois moins de rayons de Roent- 
gen que le verre ordinaire ; i] ne s’échauffe guère, il ne montre 
pas de fluorescence et n’engendre presque pas de radiations se- 
condaires. La firme Müller de Hambourg utilise ce verre dans 
la fabrication de certaines ampoules, et principalement des am- 
poules à refroidissement par eau. Une lamelle de ce verre Lin- 
demann, de 0,2 à 0,5 millimetres d'épaisseur, est enchâssée dans 
la paroi de l’ampoule à l'endroit correspondant à la sortie des 
rayons X. 

C’est là un grand progres : le rendement des ampoules se 
trouve ainsi considérablement augmenté; d’après Walter, le 
verre de l’ampoule ordinaire absorbe environ 60 p. c. des radia- 
tions tandis que le verre spécial de Lindemann n’en absorbe 
que 10 à 15 p. c. 

Les tubes Lindemann donnent donc un rendement en radia- 


— 490 — 


tions (85-90 p. c.) bien supérieure à celui des tubes ordinaires 
(60 p. cl, Aussi, permettent-ils de raccourcir considérablement 
le temps de pose en radiographie et le temps d'irradiation en 
radiothérapie; ils donnent la teinte B du radiomètre Sabouraud- 
Noiré en deux fois moins de temps que les tubes ordinaires. En 
outre, ils émettent des radiations extrêmement peu pénétrantes, 
puisqu'il en est qui sont absorbées par une épaisseur de 0,2 mill. 
d'aluminium. 


Au VII’ Congres allemand de Radiologie, Frank Schultz 
montra comment on peut utiliser, avec succès en radiothérapie, 
ces radiations extra-molles; dans la cure des naevi flammei elles 
sont plus efficaces que toutes les autres. 


Les considérations précédentes engageérent Albers-Schénberg à 
examiner de près ces nouvelles ampoules; au cours de ses recher- 
ches, il conserva, à part le temps de pose, une technique uni- 
forme dont voici les données : redresseur à haute tension de Sie- 
mens-Halske, tube Lindemann à refroidissement par eau de la 
firme Müller, un courant secondaire 10 milliamperes, radiations 
de 5-6 Walter et de 3-4 Bauer, 38 centimètres de distance entre 
la peau et l’anticathode, tube compresseur de 13 centimètres 
d'ouverture. | 


Ses premières recherches porterent sur l'exploration des deux 
sommets pulmonaires de 13 sujets : le temps d’exposition com- 
porta 1 minute. Or, chose aussi curieuse qu’inattendue, tous ces 
patients présentèrent à la suite de cette irradiation avec le tube 
Lindemann, un érythème correspondant exactement à l'ouver- 
ture du compresseur. Cet erythème était de couleur allant du 
rose au bleu-rougeatre; il n’était accompagné ni de démangeii- 
sons, ni de chaleur, ni d'aucune autre sensation subjective; ıl 
se manifesta cing ou six heures après l'irradiation dans quatre 
cas; dans le restant des cas, il ne fut pas possible d'établir la 
durée de la latence. 


Ce résultat intéressant engagea l'auteur à rechercher, par 
une nouvelle série d'expériences, le temps minimum d'irradia- 
tion nécessaire à la production de Pérytheme; tout en conservant 
les mêmes données techniques précédentes, 1} diminua la duree 
des temps d'exposition et trouva dans ces conditions expérimen- 
tales, qu’une irradiation de moins de 15 secondes ne donnait 
plus guere d'érythème. 


En dosant les radiations avec le nouveau dosimètre de Kien- 


— 491 — 


‘bök dans les mêmes conditions techniques décrites ci-dessus, 
Albers-Schénberg constata que 


60 secondes d'irradiation correspondaient a environ 5-8 X. 


AU Žž >» » » » 4. X. 
ZU >» » » » TX. 
15 » » » » Rie Xi 
10 » » » » 1,3 X. 


Dans toutes les expériences précédentes, la peau nue fut expo- 
sée directement aux radiations; or, un coussinet de ouate in- 
terposé entre la peau et le compresseur suffit à absorber des radia- 
tions molles et nous donne ainsi le moyen d'éviter cet érythème. 


Dans la dernière partie de sa communication, Albers-Schôn- 
berg examine dans quelles limites les tubes de Lindemann nous 
permettent d’abréger le temps d'exposition. La radiographie des 
sommets pulmonaires est, en quelque sorte, la pierre de touche 
d’une bonne technique; les parties osseuses, vertébres et côtes, 
doivent montrer suffisamment leur fine structure; les parties 
molles du cou doivent se différencier nettement; sur de bons 
clichés nous voyons toujours, dans les premiers espaces inter- 
costaux, la silhouette évidente de vaisseaux pulmonaires du 
sommet. 

Depuis longtemps, le radiographe de Hambourg obtient en 
général d’excellents clichés de cette région, avec une mi- 
nute d'exposition, dans les conditions suivantes : tube ordinaire, 
décubitus dorsal, 10 milliamperes, dureté 5 Walter, distance an- 
ticathode-peau 38 centimètres, tube compresseur; pas d’écran 
renforçateur, pas d’arrét de la respiration. 

Avec le tube Lindemann et dans les mêmes conditions, le 
meilleur temps d'exposition est de 10 à 15 secondes pour les 
femmes; la radiographie des sommets pulmonaires de l’homme 
exige un supplément de quelques secondes. Evidemment, en 
augmentant l'intensité du courant secondaire, il est possible de 
raccourcir beaucoup plus encore l'exposition; ainsi on obtient 
une bonne image avec 80 milliampères au bout de 1/10 de se- 
eonde( toujours sans écran renforçateur). 

En général, ou peut dire que l’exposition nécessaire à la ra- 
diographie des sommets pulmonaires est de 3 à 4 fois moindre 
avec les tubes Lindemann qu'avec les tubes ordinaires. 

D: Kiynens. 


— 492 — 


H. Ilorrnusex. Le raccourcissement des temps d'exposition et 
les propriétés des radiations du tube Lindemann (Ueber die 
Abkürzung der Expositionszeiten und die Eigenschaften der 
Strahlung bei Lindemannrôühren). Fortschr. a. d. Geb. d. 


Roéutgenstr., Bd. XVII, IL. 6. 


Dans ces derniers temps, on s’est évertué de raccourcir les 
temps d'exposition, par différents moyens : 

Les écrans renforçateurs peuvent réduire ce temps à une frac- 
tion de seconde; mais, si bien fabriqués qu’ils soient, ils ne sont 
pas toujours recommandables, notamment pour la radiographie 
des extrémités : ici, il faut une grande finesse de détails qu’ils 
ne peuvent donner à cause de leur grain. 

Les redreseurs à haute tension constituent un autre grand pro- 
grès dans ce sens; ils nous donnent une forte intensité dans le 
cireuit secondaire. 

Les frères Lindemann nous ont donné récemment un nouveau 
moyen pour arriver encore à ce but. Sachant qu’une grande pro- 
portion des radiations est absorbée inutilement par le verre de 
Pampoule ordinaire, ils ont fabriqué un verre spécial, très per- 
méable aux radiations, méme les plus molles. La firme Müller 


de Hambourg s'est chargé de la fabrication de ces nouveaux 
tubes. 


Tandis que Albers-Schénberg, dans la communication analy- 
sée ci-dessus, expose les résultats que lui donna le tube Linde- 
mann dans la radiographie des poumons, son assistant Holtu- 
sen nous communique ici ses constatations et ses réflexions rela- 
tives à l'emploi du même tube dans la radiographie des extré- 
mités. 

Un premier tableau donne les temps d’exposition que néces- 
sitent toutes les parties du corps, tronc excepté, avec tube ordi- 
naire et tube Lindemann. Or, dans les mêmes conditions techni- 
ques, ce dernier ne raccoureit pas dans la même proportion la 
pose qu’exigent ces différents organes; le racourcissement est 
considérable pour les organes peu épais, les mains et les pieds (45 
p. €.) ; il est moins notable déjà pour le genou (30 p. c.) et sur- 
tout pour le cou-de-pied et l’épaule (20 p. ec.) ; il est à peine sen- 
sible pour lu hanche (5 p. c.) et même nul pour la tête. 

A quel facteur faut-il attribuer ce manque de proportionna- 
lité ? Le tube Lindemann émet, il est vrai, plus de radiations au 
dehors que le tube ordinaire; mais ce surplus est constitué uni- 


— 493 — 


quement par une plus abondante quantité de radiations molles 
et extra-molles, que des organes relativement peu épais arrêtent 
déjà en grande partie, et qu’absorbent en totalité les organes vo- 
lumineux et denses, comme la tête. Tout ce surplus de radiations 
molles n’arrive done pas toujours jusqu’à la couche sensible et 
y arrive d'autant, moins que l’organe exige, pour sa radiographie, 
des radiations plus pénétrantes. En radiographie et en radios- 
copie, tout comme dans la radiothérapie des processus profondé- 
ment situés, il n’y a guère de différence entre l'effet utile d’un 
tube Lindemann et celui d’un tube ordinaire, du moment qu’ils 
émettent tous deux des radiations dures. 


Le faisceau de radiations émises par l’anticathode n’est pas 
homogène : il se compose, à l’intérieur de l’ampoule, de radia- 
tions dont le pouvoir pénétrant est très inégal; la paroi de l’am- 
poule ordinaire constitue un filtre puisant qui absorbe la plus 
grande partie des radiations molles que laisse passer un 
tube Lindemann. Les rayons durs, au contraire passent tout 
aussi bien au travers du verre de l’ampoule ordinaire qu'à tra- 
vers le vere spécial du tube Lindemann. 


Le raccourcissement de la Dore est pourtant tel que le tube 
Lindemann nous donne, en 1-2 secondes, d’excellentes images de 
la plupart des os et des articulations,si l’on use d’une forte inten- 
sité de courant (40-50 milliamperes) et cela sans recourir a 
l'écran .renforcateur. 

D: KiyNexs. 


Béra Keren. Développement des plaques radiographiques à 
temps fixe (Entwicklung der Rüntgenaufnahmen nach Zeit- 
berechnung). Fortschr. a. d. Geb. d. Rôntgenstr., Bd. XVII, 
H. 6. 


La réussite d'un cliché radiographique dépend de trois fac- 
teurs; de l'exactitude du temps-d'exposition, du choix approprié 
de la qualité des radiations et d'un développement bien compris. 
Celui-c1 peut corriger dans une certaine mesure des fautes com- 
mises soit dans le calcul de l’exposition, soit dans le choix des 
radiations. 

Avons-nous des indices qui nous montrent que le développe- 
ment tire à sa fin et qu'il doit être interrompu définitivement ? 
L'auteur critique toutes les facons de faire habituelles, prouve 
que nous n'avons aucun guide qui puisse nous renseigner sûre- 


— 494 — 


ment sur ce point et montre que la fin du développement. nous 
est surtout dictée par sa durée. 

Nous examinons tous, il est vrai, nos plaques au cours du dé- 
veloppement, à la lumière incidente, par transparence, et de 
toutes autres manières encore; mais, c’est par routine, par ma- 
nière d'acquit, pour nous en faire accroire. En réalité, nous ne 
pouvons guère voir les détails naissants et la plupart du temps 
nous ne savons pas bien quels détails il importerait de voir.Nous 
interrompons le développement surtout parce qu’il a eu une cer- 
taine durée, fixée d'avance, presque inconsciemment, dans notre 
esprit; nous faisons du développement à temps fixe. 

Nous pouvons agir sur la marche du développement de deux 
facons différentes : par sa durée et par la composition du bain. 

Un développement prolongé renforce les contrastes ; un déve- 
loppement de trop courte durée donne des images faibles, floues, 
sans contrastes. En radiographie, les contrastes importent avant 
tout; le développement doit être suffisamment prolongé; mais il 
il y a ici une limite qu’il ne faut pas dépasser. Si le développe- 
ment est trop poussé, les parties couvertes deviennent opaques 
et sans détails; d’où un cliché dur, peu transparent, sans détails 
dans les noirs. Si le développement est poussé à l'extrême, nous 
avons un voile fâcheux qui s'étend sur toute la plaque. Aussi, 
faut-il mettre fin au développement sitôt que ce voile s'annonce 
et pour ce faire, il faut savoir distinguer le voile dû au déve- 
loppement d’avec celui qui est dû aux rayons secondaires. C’est 
d'ailleurs chose facile : le premier s'étend sur toute la plaque, 
sur les parties non exposées comme sur celles qui ont été impres- 
sionnées ` on peut encore, dans le même but, mettre une piece de 
monnaie sur la plaque et l’exposer aux radiations pendant la 
radiographie de l'organe. 

En ce qui concerne la composition du bain, il faut tenir 
compte surtout de sa concentration et de sa teneur en bromure 
de potassium; peu d'alcali donne un développement lent, qui est 
très approprié à la surexposition. Un bain concentré donne 
des clichés couverts, riches en contrastes. Le bromure de potas- 
sium est un retardateur qui nous permet d'éviter le voile dù à 
la surexposition tout comme celui qui est provoqué par Îles ra- 
diations tres pénétrantes. 

En tenant compte de ces considerations, nous devons donc re- 
chercher un mode de développement qui nous donne des clichés 
irréprochables quand la prise radiographique a été conforme a 


— 495 — 


une bonne technique et qui nous permette aussi de corriger les 
suites facheuses inhérentes à une faute d'exposition. 


La véthode de Watkins a inspiré l'auteur dans ses recherches, 
Voici en quoi elle consiste : quand nous plongeons une plaque 
impressionnée dans un bain révélateur, i] nous faut attendre un 
certain temps pour voir apparaître les premières traces de 
l'image; rest la période de latence. Or, la durée de celle-ci 
forme un rapport simple avec la durée du développement ulté- 
rieur nécessaire à l'obtention d’un excellent cliché. Pour avoir 
la durée de ce développement, il suffit de multiplier le temps 
de latence avee un facteur différentiel, variable pour chaque 
révélateur, mais caractéristique et invariable pour chacun. Ab- 
straction faite de quelques particularités, ce facteur ne dépend 
que de la nature du révélateur; il ne dépend ni de la formule 
ou de la composition du bain, ni de sa dilution ou de sa concen. 
tration, ni de sa température, ni de la nature ou provenance de 
plaque. Chaque révélateur a un facteur invariable qui ne dépend 
que de lui. Ces facteurs sont : 


pour l’hydroquinone. 
30 pour le métol. 
40 pour le rodinal. 
12 pour le glycine. 
13 pour le métol + hydroquinone à parties égales. 


Plongeons une plaque impressionnée dans un bain à l’hvdro- 
quinone, et, montre en mains, observons exactement le temps de 
latence : supposons que cette latence soit. de deux minutes. Au 
moment où la première silhouette apparaîtra, nous connaitrons 
de suite la durée ultérieure du développement : celui-ci sera 


complet en 2x 5=10 minutes, à compter à partir de la fin de la 
période de latence. 


Cette méthode obvie aux inconvénients inhérents à une expo- 
sition défectueuse : une plaque sous-exposée aura une latence 
plus prolongée ou une plaque normale, et une plaque surexposée 
en aura une plus courte. Dans le premier cas, le caleul donne 
un développement plus long que dans les conditions normales et 
dans le second cas, un développement plus court. Dans les 
deux cas, on se rapproche de optimum désirable. 


On a fait à cette méthode de Watkins des reproches justifiés; 
ainsi, l’observation de la latence prête à des erreurs dérivant de 


— 496 — 


l'intensité plus ou moins grande de l'éclairage rouge ou de 
l'acuité visuelle de l'observateur. Ainsi encore, le facteur dif- 
férentiel du révélateur n’est pas tout à fait indépendant de la 
température ou de la dilution du bain. Il est. d’autres reproches 
encore qui sont fondés. Mais c'est une méthode simple, facile, 
qui exclut de grandes fautes de développement. Rien ne prouve 
mieux son utilité que le fait que la firme Lumière a préconisé 
une méthode semblable pour le développement de ses plaques 
autochromes. 


Béla Kelen a cherché & améliorer la méthode de Watkins : 
voici son procédé avec ses considérations justificatives. Nous sa- 
vons que la plaque au bromure d'argent perd une grande partie 
de sa sensibilité à la lumière quand elle est plongée depuis un 
certain temps dans un bain développateur. I] est done logique 
de s'adresser à un révélateur à longue durée de latence, puisque 
nous pouvons examiner alors Ja plaque à un bon éclairage rouge, 
tout à notre aise, sans préjudice pour la qualité du cliché. L'hy- 
droquinone conviendrait parfaitement, s’il n'était très sen- 
sible à la température. L’adurol Hauff est le révélateur de choix; 
il a une longue durée de latence; il ne donne pas de voile et pro- 
duit beaucoup de contrastes; enfin, la température du bain n’a 
pas d'influence sur son mode d'action. 

Dans un litre d'eau, dissolvons dans l’ordre les substances 
suivantes : 


Sulfate de sodium anhydr. Merk ............... 160 gr. 
Carbonate de potassium pur .............. ER 240 gr. 
POMPOM: MAMIE peser 40 er, 
Bromure de potassium ..............,.,.,,........ d gr 


Ce liquide est versé dans un flacon à tubulure inférieure 
munie d'un robinet et d'un tube de caoutchouc; une bonne couche 
de paraffine liquide, versée à sa surface, le préservera de tout: 
oxydation. Ainsi la solution reste claire et se conserve pendant 
des mois. Le bain révélateur se prépare extemporanément avec 
une partie de la solution précédente et trois parties d’eau. 

Plongeons la plaque impressionnée dans ce bain, éteignons la 
lumière rouge, agitons le liquide pendant 30 secondes, au bout 
desquelles nous examinerons la plaque, sans la sortir du bain, a 
la lumière d'une lampe portative rouge et cela pendant une 
seconde à peine. Si à ce moment nous ne voyons que la silhouette 


— 497 — 


de l’organe sur fond noir, sans détail aucun, nous ne sommes pas 
encore à la fin de la période de latence. Cette latence est terminée 
quand nous voyons quelque détail dans la silhouette, par exem- 
ple les os. Si le temps d'exposition a été exact, la périoda 
de latence sera de 3/4 de minute; en cas de surexposition, elle 
sera plus courte; en cas de sous-exposition, elle sera plus lon- 
gue. La durée de la période de latence nous dira done d'emblée 
si nous avons exposé, bien, trop ou trop peu. 


Continuons le développement, tout en le surveillant de temps 
en temps. Au bout d’un intervalle de temps correspondant au 
double de la période de latence, nous devons normalement aper- 
cevoir les détails désirables et alors nous pourrons conclure au 
choix heureux de la qualité des radiations employées. Celles-ci 
auront été prises trop pénétrantes, si la plaque montre ces détails 
plus tôt ou si elle s’est couverte à ce moment de voile; elles au- 
ront été prises trop peu pénétrantes, Si à ce moment ies détails ne 
sont pas encore apparents. Cette seconde péricde du développe- 
ment nous renseigne done sur la qualité des radiations em- 
ployées. 

Poussons toujours le développement et mettons y fin définitive- 
ment au bout d'un nouvel intervalle de temps correspondant en- 
core une fois au double de la durée de la latence. 

Nous avons done choisi, comme facteur, le chiffre 4; en cal- 
culant ainsi à l’aide de ce facteur + la durée du développement, 
nous obtenons les meilleures images radiographiques, images 
transparentes, couvertes à souhait, qu’il s'agisse d'une main 
ou d’un bassin, Désirons-nous des contrastes plus forts, prenons 
pour base de notre calcul, le chiffre 5 ou 6; en cas contraire, nous 
abrégerons un peu le développement. | 

L'expérience a montré que cette méthode de développement 
est en état de corriger considérablement les erreurs d’expo- 
sition Jusque quatre fois supérieure ou inférieure à celle qui eut 
été normale. Supposons que l'exposition optima comporte 4 se- 
condes; eh bien,la méthode donnera toujours des clichés satisfai- 
sant si l’exposition n'a été que d’une seconde ou si elle a été de 
16 secondes. Et même des expositions plus fautives, peuvent 
encore donner des clichés utilisables. 

Cette méthode corrige moins efficacement les fautes relatives 
aux choix des radiations; si la plaque a été impressionnée par 
de rayons marquant deux degrés en trop ou en trop peu, nous 
aurons toujours, quoi que nous fassions, un mauvais radio- 
gramme, 


— 498 — 


En cas d'échec, la méthode nous renseigne de façon péremp- 
toire sur la nature de la faute commise; elle nous dira si cette 
faute dépend d’une erreur d'exposition ou d'une mauvaise qua- 
lité des radiations employées; elle spécifiera si l'exposition a été 
trop courte ou trop prolongée, si les rayons employés ont été pris 
trop durs ou trop mous. 

D: KLYNENS. 


H. Denn. Remarques sur l’évaluation des doses faibles de 
rayons X par le chromoradiométre de Bordler. (Archives 
d'électricité médicale, 25 décembre 1911, n° 324.) 


L'évaluation des doses faibles de rayons A par le chromora- 
diometre de l’auteur présente quelques difficultés sur lesquelles 
il est utile d’être renseigné. Cette difficulté tient à la fluo- 
rescence du platino-cyanure de baryum que produit la lumière 
du jour. Lorsque la lumière solaire est vive, il faut se mettre 
dans une demi-obscurité, nécessaire pour apprécier les diffé- 
rences de teintes mais insuffisante pour provoquer la lumi- 
nescence. 

Enfin, il y a lieu de remarquer que le chromoradiometre de 
Pauteur a été étalonné ave: et pour les rayons X de fort degré 
radiochromometrique de 7 à 10 B; avec des rayons de tres taible 
degré de pénétration, le virage du platino-cyanure à des teintes 
données ne permettrait plus de prévoir les réactions cutanées, 


IP Etienne HENRARD. 


Livres 


CLarrMoxt et vn. L'importance de la radiologie gastrique 
en chirurgie (Die Bedeutung der Magenradiologie für die 
Chirurgie). Iéna, Fischer,'1911, 3 fr. 50. 


Les statistiques opératoires de chirurgie gastrique montrent 
que le nombre est important encore des cas où un diagnostic 
erroné, Lmprecis où tardif a décidé d'une intervention qui s'est 


— 499 — 


montrée ensuite injustifiée, inutile ou impuissante. Il importe 
qu’on puisse réduire au minimum le nombre de ces cas et, qu'a 
cet effet, le clinicien apprenne a connaitre toutes les ressources 
que la radiologie gastrique peut lui apporter. Il convient toute- 
fois de ne considérer celle-ci que comme un complément des au- 
tres méthodes cliniques. 

Le secours est particulièrement précieux que la radiologie 
gastrique offre au chirurgien; elle lui montre si le processus 
pathologique atteint ou non l'estomac, elle lui révèle des alté- 
rations organiques ou fonctionnelles ; elle précise le siége du mal, 
sa nature, son extension et, souvent aussi, elle mesure les chances 
de l’opération.Si nous comparons la contribution qu’apportent les 
vieilles méthodes d'une part, et l'examen radiologique d'autre 
part, à la découverte d’une altération organique de l'estomac, 
il faut convenir que la où la palpation, par exemple, n’a pu ré- 
poudre positivement, les rayons de Röntgen nous donnent une 
manifestation objective. Or, ce fait importe particulièrement 
pour le diagnostic de l’ulcère chronique et pour le diagnostic 
précoce du carcinome gastrique. 

Notamment, pour ce qui est de la motilité gastrique, son 
étude radiologique s’impose au chirurgien ; car celle-ci est sim- 
ple et les faits qu’elle révèle sont importants et nombreux; elle 
peut, en effet, dépister une sténose pylorique débutante, un py- 
lorospasme; elle fait voir l’insuffisance pylorique que les moyens 
cliniques reconnaissent difficilement; elle donne même des aper- 
çus sur le chimisme gastrique (achylie) et aide ainsi au diag- 
nostic différentiel entre l’ulcus et le carcinome. 

D'autre part, la symptomatologie de l’antipéristaltisme mé- 
rite un grand intérêt. La question de savoir s’il s'agit d'une 
hyperacidité simple ou d’un ulcus, d’une achylie simple ou d'un 
carcinome au début, peut-être résolue, loraqu’il existe de l'anti- 
péristaltisme, en faveur d'une altération organique de la paroi 
(l'absence d’antipéristaltisme ne peut cependant être interprétée 
dans un sens négatif). 

Et pour ce qui concerne le diagnostic de l’estomac en sablier, 
non seulement l'écran fluorescent l’établit dans des cas totale- 
ment insoupconnés par la clinique mais en même temps il en 
révèle la nature bénigne ou maligne, cicatricielle ou spastique. 


Mais c’est pour le diagnostic différentiel du carcinome et de 
Pulcus que l’aide apportée par l’écran est particulièrement pré- 
cieuse : contrairement aux difficultés d'interprétation qu’ap- 
porte l’image clinique — car la tumeur, l’hémorragie, la ca- 


— 500 — 


chexie peuvent signaler l’une et l'autre affection, —- l’image 
radiologique offre souvent une réponse nette et précise : une al- 
tération cireonserite de la paroi, un + (signe de la niche) dans 
l’image de remplissage, un ralentissement de l'évacuation, 
voilà les caractères radiologiques de l’uleus; au contraire, une 
altération diffuse de la paroi, un — (encoche) dans l’image de 
remplissage, une accélération de l’évacuation annoncent le car- 
cinome. 

Ainsi, les avantages de la radiologie gastrique, ce n’est pas 
seulement la facilité plus grande du diagnostic et du pronostic, 
c’est aussi la précision des indications opératoires; car les diffi- 
cultés possibles de l'intervention (adhérences, ulcére perfo- 
rant, ete.) sont révélées et la prudence du chirurgien, mise en 
éveil, peut déjouer ainsi les surprises opératoires. 


D? Eve. VANDEPTT. 


CONTRIBUTION CRITIQUE 


A LA RONTGENOMETRIE 
par Hernz BAUER (Berlin) 


De tous les perfectionnements si minutieux, apportés durant 
ces dix derniéres années 4 la construction du matériel radiolo- 
gique, il n’en est que trés peu qui soit tombé en partage aux 
méthodes et aux instruments de mesure. Et pourtant personne 
ne prétendra que ceux-ci répondent dans leur état actuel à toutes 
nos légitimes aspirations. 

N’y a-t-il pas ici, dans notre sphère d’activité, un punctum 
minoris resistentiae qui réserve beaucoup d’ennuis à tout le 
monde, aux initiés comme aux débutants ? Sur ce qu’il s’agit 
de mesurer et sur ce qui est mesuré en fait, il règne en général 
beaucoup d'incertitude. Cette constatation, je l’ai pu faire main- 
tes fois au cours de mes conférences et de mes conversations 
particulières; aussi, me sera-t-il permis de croire qu’il n’est pas 
superflu d'examiner ici de plus près cette importante question. 

Le tube de Reentgen est un transformateur électrique. Son 
rendement, considéré dans sa totalité comme dans ses éléments, 
n’est que la résultante d’une transformation de l’énergie élec- 
trique; aussi bien, semble-t-il possible de calculer ce ren- 
dement par la mensuration de l’énergie dépensée, et cela d’au- 
tant plus sûrement si nous parvenons à connaître l'effet utile, 
c’est-à-dire le rapport entre l’énergie dépensée et l’énergie trans- 
formée, entre l'énergie consommée et l’énergie émise et si nous 
en tenons compte dans nos calculs. En somme, la mensuration 
directe du rendement, qui seule nous intéresse, pourrait nous suf- 
fire complètement. Mais comme d’une part, les rayons de Rent- 
gen constituent une forme d'énergie extraordinairement subtile, 


— 502 — 


dont les effets serviront bien difficilement de base à la construc- 
tion d'un instrument de mesure même approximativement exact 
et que d'autre part, l’électrométrie est une science très avancée, 
force nous est, de recourir de préférence, du moins à l’heure ac- 
tuelle, à la méthode indirecte, c’est-à-dire, à la mensuration de 
l’énergie employée et de n’utiliser la méthode directe que dans 
les cas où nous n’arrivons pas à obtenir autrement une indica- 
tion plus exacte nous permettant notamment d'apprécier ap- 
proximativement la valeur de l’effet utile. Nous devons donc 
prendre en considération ici les deux méthodes. 


I. LES METHODES INDIRECTES 


L'électricité utilisée dans nos appareils est calculée en watt- 
heures qui constituent le produit de l’intensité par la tension et 
le temps. Dans le calcul du rendement de l'ampoule, nous de- 
vons tenir compte de ces trois facteurs. 


1° La mensuration de l'intensité. — L’intensité du courant 
est mesurée par le milliampèremètre dont il existe deux types : le 
milliampèremètre thermique et le milliampèremètre à bobine. 
En radiologie il ne peut être question que de ve dernier, non 
pas, comme on l'entend souvent dire, non pas parce que l’échauf- 
fement du fil métallique et conséquemment l’indication de l'ai- 
guille sont proportionnelles au carré de l’intensité du courant, 
alors que les oscillations de.l’aiguille du milliampèremètre à 
bobine sont directement proportionnelles à cette intensité. Cette 
considération ne rime à rien, puisque l’échelle des deux mil- 
liamperemetres est graduée directement en milliampères. 

En réalité, le milliampéremétre thermique n’est pas utilisa- 
ble ici pour bien d'autres raisons. Dans l’ampoule passe un 
courant alternatif, à courbe déformée dont une phase seule est 
en état de produire des rayons X au niveau de l’anticathode, 
mais dont les deux phases interviennent dans (échauffement 
et par suite dans l'allongement du fil métaHique. Les oscilla- 
tions du milliampèremètre thermique sont donc inévitablement 
la résultante de l’action des deux phases du courant. | 


— 503 — 


Il y à encore une autre raison — et celle-là, on la prend bien 
moins en considération — qui nous force à renoncer à l’emploi 
du milliampèremètre thermique; celui-ci n’indique que la va- 
leur « effective»; son cadran est étalonné en degrés correspon- 
dant à l’échauffement continu que produit une source conti- 
nue d'électricité. Or, nous avons affaire à un courant induit à 
phases séparées par des pauses : durant ces pauses ,le fil perd de 
sa chaleur. Pour une même intensité de courant, les oscillations 
de l’aiguille sont donc plus ou moins grandes, suivant que les 
pauses sont plus ou moins courtes. Le nombre des inductions, 
c’est-à-dire le nombre plus ou moins grand des interruptions 
agit encore de méme. Le milliampéremétre thermique est donc, 
nous le répétons, absolument inutilisable en radiologie. 


Il en est tout autrement du milliampèremètre à bobine. Il 
importe ici, il est vrai, que la durée oscillatoire du système soit 
assez grande pour être quantité négligeable par rapport au nom- 
bre des interruptions; il est vrai encore que les deux phases du 
courant agissent tous deux sur l’aiguille de l’instrument en ce 
sens que la seconde phase du courant tend à entraîner l’aiguille 
dans le sens directement opposé à celui que lui imprime la pre- 
mière. I] en résulte que l’aiguille accuse la différence existant 
entre les intensités moyennes des deux phases c’est-à-dire entre 
l'intensité du courant d’ouverture et celle du courant de fer- 
meture; il peut arriver que ces deux courants aient la même 
intensité et alors l’aiguille se met au zéro de l’échelle; il peut 
arriver même que le courant de fermeture prédomine et alors 
l’aiguille change de sens pour parcourir la moitié négative du 
cadran. Les indications de l’instrument ne sont donc exactes, 
que pour autant que le fonctionnement de l’instrumentation ra- 
diogène soit irréprochable, que pour autant qu’il n’y ait pas de 
courant de fermeture. Aussi, est-il utile de s’assurer constam- 
ment de ce fonstionnement régulier, ce qui est facile avec un 
oscilloscope intercalé à demeure dans le circuit secondaire. 

La question suivante se pose maintenant : le milliampèremè- 
tre indique-t-il la moyenne réelle de l’intensite du courant et 
par conséquent nous permet-il dé déterminer exactement l’in- 


— 504 — 


tensité de l’irradiation ? Presque toutes les publications sem- 
blent répondre affirmativement à cette question; quand leurs 
auteurs veulent bien nous renseigner sur ce point, ils se con- 
tentent de nous dire « avec x milliampères ». En réalité, cette 
question comporte une répouse négative : pour déterminer, d’une 
façon précise, l'intensité de l’irradiation, nous devons tenir 
compte d’un second facteur; le temps. Et pour cela, rien ne sert 
de dire : « pendant 10 secondes » ou « pendant 2 minutes »; ces 
indications ne nous apprennent rien. Car, c’est assurément tout 
autre chose que de lancer 50 ou 100 flux inductifs à travers 
l'ampoule, pendant une seconde avec une intensité d’un mil- 
hampere ! 

Nous devons done tout au moins indiquer avec le temps 
totalisé le nombre d’interruptions par seconde. Et en fait, les 
radiographes, méme les plus scrupuleux,croient avec ces données 
fixer de la façon la plus rigoureuse l'intensité du courant et son 
équivalent de rendement. Mais & un examen approfondi, on 
trouve que ces données sont encore tout à fait insuffisantes pour 
reproduire a volonté exactement les mémes résultats. La super- 
ficie totale de la courbe de l'intensité du courant, pour autant 
que celui-ci passe dans l’ampoule, entre en ligne de compte no- 
tamment dans la détermination de l’intensité de l’irradiation. 
Or, la surface de cette courbe peut différer de valeur d’un cas 
à l’autre dans de larges proportions, même avec un nombre égal 
d’interruptions. C’est le cas pour deux interrupteurs à mercure 
pourvus du même nombre de contacts, tournant à la même vi- 
tesse et produisant par conséquent le même nombre d’interrup- 
tions, mais pourvus, l’un, de contacts larges et donnant des 
pauses courtes, et l’autre, de contacts étroits et donnant des 
pauses longues. Si même les deux inducteurs sont fabriqués 
de façon identique, s’ils ont chacun un noyau de fer de mémes 
dimensions, s’ils ont un même nombre de spires et un con- 
densateur de même capacité, les différentes courbes de magné- 
tisme et d’extra-courants produiront encore dans le circuit se- 
condaire des effets bien inégaux, dont l’inégalité sera particu- 
lièrement grande si les instrumentations sont différentes. 


— 505 — 


A tout cela vient encore s’ajouter ce fait capital, & savoir que 
la durée d’une décharge n’est pas une valeur constante pour les 
ampoules de même dureté. Abstraction faite des considérations 
précédentes, la durée de la décharge dans l’ampoule dépend de 
la grandeur et de la capacité des électrodes, de l’altération plus 
ou moins grande de la surface du verre au voisinage des élec- 
trodes, etc; elle dépend, en un mot, de tout ce qui influe sur la 
capacité de l’ampoule; car celle-ci, au moment qui précède 
la décharge, n’est en somme rien d'autre qu’un condensateur 
dont la capacité variable influe de la facon la plus considérable 
sur la durée de la décharge. | 

Un travail de Wertheim-Salomonson, paru dans le fascicule 
de février 1910 des Fortschritte auf dem Gebiete der Röntgen- 
strahlen et intitulé Milliampermeter und Réntgenlicht, montre 
combien grandes peuvent être ces différences dans les cas même 
où le milliampéremétre accuse des valeurs identiques. Wertheim- 
Salomonson, dans cette communication, qui ne laisse rien à dé- 
sirer si ce n’est l’explication du fait, arrive a la conclusion sul- 
vante : 

« Ainsi donc un courant de 2 milliampères, passant à travers 
» l’ampoule activée au moyen d’un inducteur avec des inter- 
» ruptions lentes, me donne 30 p. c. plus de rayons X qu’un 
» courant de 2 milliampères, produit par un redresseur à haute 
» tension donnant 110 pulsations par seconde. » 

Et l’auteur ajoute en terminant : 

« En tout cas, ces recherches montrent avec une suffisante 
» certitude que l’emploi du milliampèremètre, comme moyen de 
» dosimétrie, commande de la circonspection et du sens cri- 
tique. » | 

Nous voyons donc que cet instrument, le plus exact que nous 
connaissions en Rœntgenométrie, est d’une valeur discutable. 
Néanmoins, à l’instar de Walter de Hambourg, je tiens à le 
recommander vivement, à le déclarer même de toute nécessité. 
Car, en tout état de choses, dans ce domaine où nous nous voyons 
si dénués de ressources, il faut savoir préférer ce quelque chose 
à rien. Ne cherchons pas à être éclectiques ici : il n’y a vraiment 
pas à choisir. 


— 506 — 


2° La mensuration de la tension. (Dureté). — a) Procédé: 
subjectifs. — Nous nous débattons, dans des conditions plus dé- 
favorables encore, quand nous voulons mesurer le second fac- 
teur, la tension, qui détermine la qualité, le pouvoir pénétrant 
des radiations. Ici dominent, à l’heure actuelle, les méthodes 
directes, et notamment les procédés subjectifs comme ceux de 
Benoist, de Walter et de Wehnelt. Celui-là qui, comme moi, 
fait faire dans un laboratoire depuis nombre d’années, journelle- 
ment jusque 60 lectures par toutes sortes de gens, celui-là seul 
peut se faire une idée des divergences énormes auxquelles donne 
lieu l’appréciation des degrés de luminosité que peut présenter 
une masse fluorescente. En dépit de la grande expérience que 
mes collaborateurs et moi, nous avons acquise dans l’emploi des 
radiochromomètres, nous constatons, pour presque chaque dé- 
termination, des divergences individuelles notables, se chiffrant 
quelquefois même par des 30 p. c. Nous retrouvons encore la 
preuve de ces divergences considérables, si nous examinons les 
données comparatives publiées par les auteurs; deux radiologues 
aussi habiles qu’expérimentés, les D™ Albers-Schônberg et Kien- 
béck, arrivent dans leurs données comparatives à des différences 
qui vont jusqu’à des 30 p. ec. 


C'est ainsi que . ... 1 2 3 #4 5 ,6 Degrés Benoist- Walter 


Correspondraient d’après 
Albers-Schônberg à. . 1.89§3.3 54.9 6.5 97.3 32 8 Degrés Wehnelt 


Correspondraient ‘d'après 
Kienbôück,'à . . . . 2 4 #6 8 10 12 Degrés Wehnelt 


Mais on peut encore montrer facilement les défectuosités de 
ces méthodes subjectives par voie expérimentale. Prenons par 
exemple l’échelle Walter : nous savons que le pouvoir péné- 
trant des radiations se détermine ici par le nombre de champs 
fluorescents produits par le passage des rayons au travers de 
lamelles de platine d'épaisseur croissante. Or, une expérience 
bien simple, que nous avons faite récemment dans notre labo- 
ratoire et que l’on peut facilement répéter partout et spéciale- 
ment là où l’on dispose d’un redresseur de courant à haute ten- 


— 507 — 


sion, montre à quelles erreurs peut prêter la lecture de la scala 
de Walter. En utilisant les deux phases du courant, nous 
voyions briller nettement quatre champs tandis que les champs 
5 et 6 montraient une fluorescence faible, à peine visible. 
En éliminant une phase du courant, nous vimes lu fluorescence 
de l'écran diminuer considérablement d'intensité, ce qui est 
d’ailleurs facile à comprendre, puisque la fluorescence n'était 
plus excitée que par la moitié des flux inductifs; les champs 5 
et 6 n’étaient plus perceptibles à l’œ1il et le champ A lui-même 
ne montrait plus qu’une faible luminosité, même à l'œil par- 
faitement adapté à l'obscurité. Mais un film photographique, 
placé sous l’écran, avait été exposé aux irradiations pendant 
les deux expériences précédentes. Dans le premier cas — où l'œil 
apercevait six champs fluorescents —- le film, apres développe- 
ment, montra sept champs noirs; le septième champs n'avait pu 
être perçu par l’œil parce que la quantité des rayons y était trop 
peu abondante pour provoquer une fluorescence visible. Dans Je 
second cas — où l'œil ne percevait que quatre champs fluores- 
cents — le film montra, après développement, huit champs 
noirs. L’ampoule était devenue done en réalité plus dure, ce 
qui s'explique facilement par les phénomènes qui s’y passent; 
pendant les intervalles qui séparent les décharges, la conducti- 
bilité électrique baisse peu à peu; en d’autres termes, la résis- 
tance de l’ampoule au passage du courant augmente. Il s'ensuit 
que chaque influx, pour se frayer passage, doit avoir une ten- 
sion d'autant plus forte que l'intervalle est plus long; cet ac- 
croissement de tension ne peut marcher de pair ou avec une aug- 
mentation de la pénétration des radiations. Nous avons donc 
affaire en réalité à un accroisement de la dureté alors que la 
lecture de la scala accuse plutôt une diminution de dureté. Il est 
inutile d’insister plus longuement sur la valeur de cet instru- 
ment. 

Les deux autres radiochromomètres sont meilleurs en ce sens 
que les oscillations de la luminosité de leur écran prétent moins 
à erreurs parce que la lame d'argent, servant de test, projette 
une silhouette d'autant plus sombre que l'intensité du rayonne- 


— 508 — 


ment est plus faible. Malheureusement, la lecture du degré 
radiochromométrique est mendue quelque peu difficile par la 
mise en jeu d’un phénomène que je ne puis m'expliquer en- 
core : la partie de l’écran correspondant à l’argent montre une 
fluorescence de couleur un peu différente (plus verdatre) de 
celle que présente la partie de l’écran recouverte d'aluminium; 
ainsi la comparaison des teintes devient assez délicate. 


Une circonstance plus fâcheuse encore se présente avec l’em- 
ploi du radiochromomètre de Benoist. La dureté de l’ampoule 
est fonction de la tension du courant secondaire ; mais cette ten- 
sion, comme celle de tout courant alternatif, change à tout in- 
stant de valeur; nous avons donc affaire à un complexus de ra- 
diations douées de pouvoirs pénétrants bien divers. Or, les ra- 
diations molles sont arrêtées déjà par les épaisseurs relative- 
ment petites du métal de l’appareil; le faisceau des radiations, 
ainsi épuré et filtré par ces premières couches de chaque degré 
de l’échelle et ne comportant plus dès lors que des radiations pé- 
nétrantes, passe les couches subséquentes de chaque degré sans 
grande perte et cela d’autant plus intégralement qu’il s’agit des 
degrés les plus élevés de l’appareil. 

Rentgen lui-même avait déjà reconnu ce fait : il avait mon- 
tré que, si une lampe d’aluminium d’un millimètre d’épais- 
seur arrête par exemple 40 p. c. du rayonnement émis par une 
ampoule donnée, cette absorption, pour deux couches ayant 
aussi chacune un millimetre d’épaisseur, cette absorption n’est 
pas de 80 p. c. comme on pourrait s’y attendre, mais seulement 
de 45 p. c.; done, 55 p. c. des radiations passent au travers des 
deux couches d'aluminium dont la seconde n’absorbe plus par 
conséquent que ð p. c. des radiations émergentes (60 p. c.) de la 
première. Et si on faisait passer ces 5 p. c. au travers d’une trol- 
sième couche d’aluminium, toujours de la même épaisseur que 
les deux premières, le coefficient d’absorption serait encore plus 
faible. 

Aussi n'est-il pas rationnel, comme le fait Benoist, d’aug- 
menter l’épaisseur des degrés d’aluminium dans une proportion 
arithmétique, c’est-à-dire dans la proportiion de 1, 2, 3, 4,..... 


— 509 — 


12 millimètres d'aluminium. La différence d'absorption entre 
les degrés 1 et 2, 2 et 3, est notablement plus forte qu'entre les 
degrés 5 et 6, 6 et 7, ete. D'où résulte une répartition très irré- 
gulière de luminosité, ce qui porte grand préjudice à la valeur 
de l’instrument. Walter, en s’inspirant de ces considérations, a 
cherché à améliorer le radiochromometre de Benoist, en don- 
nant aux degrés des épaisseurs progressives telles que la grada- 
tion lumineuse fût en quelque sorte régulière. Pour arriver à ce 
résultat, il dut transformer les 12 degrés Benoist en 6; aussi, 
cette graduation est-elle assez grossière et exclut-elle en quelque 
sorte toute finesse dans nos recherches. Toutefois, la modification 


de Walter me paraît préférable à l’appareil original de Benoist. 


La scala de Wehnelt, avec sa progression insensible qui per- 
met des lectures incomparablement plus fines, est à mon avis, le 
meilleur instrument de ce genre. L’obliquité du coin d’alumi- 
nium me paraît exactement calculée jusqu'au degré 7; toutefois 
de 7 à 9, les différences ne me semblent plus assez sensibles ; 
dans cette partie de l’échelle on peut assez bien avancer ou re- 
culer la lame d’aluminium, sans modifier sensiblement les 
teintes, et en tous cas sans produire ces grandes différences que 
nous obtenons entre les degrés 2 et 4, 4 et 6, 5 et 7, etc. Cette 
défectuosité est évidemment facile a corriger. 

Nous avons montré précédemment les écarts que donne la lec- 
ture directe du degré radiochromométrique sur l'écran fluores- 
cent; ces écarts sont notables si même l'œil est parfaitement 
adapté à l'obscurité. Pour cette raison, il est recommandable, 
à mon avis, de déterminer le degré radiochromométrique sur la 
plaque photographique, aussi bien avec l’instrument de Weh- 
nelt ou avec celui de Benoist. Le fabricant du radiochromome- 
tre de Wehnelt, tenant compte de ce mode d'emploi, livre depuis 
ces derniers temps des instruments parfaitement adaptés à cet 
usage, de prix raisonnable et de maniement facile. 

Mais encore faut-il se garder de certaines erreurs auxquelles 
la lecture sur plaque photographique peut donner lieu et pour 
ce, 11 convient de procéder de la facon suivante : On examine 
progressivement, à travers une fente étroite pratiquée dans un 


— 510 — 


morceau de carton, toutes les parties de l’image photographique 
de la scala et on arrive ainsi à trouver, avec grandes facilité et 
exactitude, la région des teintes équivalentes. 


— wm 


b) Les procédés objectifs.— A côté des méthodes mesurant di- 
rectement la dureté des radiations, mais sujettes à des erreurs 
subjectives, nous avons les méthodes indirectes mais objectives. 


Parmi ces dernières nous trouvons tout d’abord la recherche 
de l’étincelle équivalente qui jouit partout d’une si grande fa- 
veur. Je n'insisterai pas sur ses défectuosités trop bien connues, 
telle que la variabilité de ses indications suivant l’état atmo- 
sphérique, suivant la forme et le diamètre des électrodes, etc. 
Walter trouve que la mensuration de l’étincelle équivalente est 
bien trop aléatoire que pour lui attribuer quelque valeur même 
à titre de contrôle d’une seule et même instrumentation. Je ne 
puis partager complètement cette opinion; bien au contraire: 
pour autant qu’il s’agisse toujours d’un seul et même appareil- 
lage et à titre de contrôle de la dureté, je crois que les indica- 
tions du spintermètre sont pour le moins aussi dignes de crédit 
que celles des radiochromometres précédents, sujets à des erreurs 
subjectives. 


Je tiens à insister ici, sur une faute de connexion que j’ai vu 
commettre presque partout et qui donne lieu à de grandes mé- 
prises. Le plus souvent, nous voyons le spintermètre monté di- 
rectement sur les bornes de la bobine d’induction, ou du moins 
dans son voisinage immédiat; dans le circuit qui relie ses deux 
électrodes aux deux bornes de l’ampoule, nous voyons alors in- 
tercalés en série différents instruments, telle que soupape à gaz 
raréfié ou à plateau-pointe, ete. Or, dans ces conditions, l’écla- 
teur ne mesure pas ce qu’il devrait mesurer; i] ne nous donne 
nullement la longueur de l’étincelle équivalente à la résistance 
de l’ampoule, mais bien l’étincelle équivalente à la résistance 
totale du circuit secondaire, de l'ampoule radiogène et de la 
soupape Villard ou de la soupape à plateau-pointe. Les erreurs 
qui résultent de cette connexion défectueuse peuvent être très 
considérables, notamment si la distance explosive de létincelle 


— 511 — 


de la soupape à plateau-pointe est grande ou si la résistance 
de la soupape Villard est forte. Il est indispensable que le spin- 
termétre soit branché en dérivation sur le courant d’alimenta- 
tion de l'ampoule, qu'il soit relié à cette dernière directement 
sans interposition d'aucun autre appareil et que les soupapes de 
tout genre se trouvent par conséquent dans le circuit qui relie le 
spintermètre à la bobine d’induction. 

Je voudrais encore attirer l’attention sur un phénomène sin- 
gulier qui ne semble pas avoir attiré jusqu’ici l’attention; nous 
savons que la distance explosive de la soupape à plateau-pointe 
exerce une certaine influence sur la tension du courant secon- 
daire et partant sur le pouvoir pénétrant des radiations; un 
accroissement de cette distance entraîne une augmentation de la 
tension secondaire et de la pénétration des radiations. Mais cela 
n’est vrai que jusqu’à un certain degré. Sitôt que la distance ex- 
plosive dépasse une grandeur déterminée, nous voyons l'ampoule 
mollir tout à coup. Longtemps je cherchai sans succès la solu- 
tion de cette énigme; en fin de compte, je crois l’avoir trouvée. 
Dans la plupart des cas, la totalité de la tension secondaire 
n’est pas nécessaire au fonctionnement de l’ampoule. Supposons 
que l’étincelle équivalente de cette dernière soit égale à 10 cent.: 
supposons encore que nous obtenions au spintermètre une dis- 
tance explosive maxima de 12, 13 ou 14 cent., apres mise hors 
circuit de l’ampoule mais avec le même ampérage primaire. La 
différence entre les deux valeurs précédentes nous indiquera la 
distance maxima à la quelle nous pouvons placer le plateau et 
la pointe de la soupape, tout en utilisant la totalité de la ten- 
sion disponible. Mais sitôt que l’écart entre le plateau et la 
pointe dépasse cette distance maxima, l’ampoule perd une par- 
tie de sa tension et le résultat en est que la pénétration des ra- 
diations diminue. 

Tous les instruments précédents ne nous renseignent que d'une 
façon approximative et à un moment donné sur le degré de du- 
reté des radiations; ils comportent en outre toutes sortes de ma- 
nipulations contrariantes et supposent un observateur expert. 
Aussi est-il facile de comprendre tout l'intérêt ou ont suscité 


— 512 — 


dans ces derniers temps les instruments indiquant la dureté 
d'une façon objective au moyen des oscillations d’une aiguille 
et permettant de contrôler la constance de l’ampoule durant 
toute la durée de son fonctionnement, comme le font les mil- 
liampèremètres pour l’intensité du courant. Car s’il est vrai, 
comme il a été exposé ci-dessus, que la dureté des radiations est 
fonction de la tension secondaire, il est non moins exact qu’elle 
dépend également, en cas de constance absolue du vide, de tous 
les facteurs qui influent sur la tension du courant secondaire, 
comme les variations de la charge électrique, le nombre et la 
rapidité des interruptions, la self-induction, etc.; nous pour- 
rions même dire que l’importance de ces facteurs est plus grande 
qu’on ne le croit généralement. C’est ainsi que Kingelfuss mon- 
tre dans sa communication si précise relative è cette question 
(Comptes-rendus de la Société allemande de Radiologie, vol.V.) 
qu’un accroissement relativement minime d’intensité, de 0,5 a 
1 millig., améne des modifications de dureté dans la proportion 
de 10 a 30 p. c., toutes les conditions d’expérimentation étant 
absolument identiques; pour établir ces différences, cet auteur 
eut recours à la radiographie de l’échelle radiochromométrique. 
Le sclérométre de Klingelfuss et mon qualimétre sont les deux 
instruments permettant un contrôle permanent de la dureté au 
moyen des oscillations d'une aiguille. 

Le scléromètre de Klingelfuss pourrait, à mon avis, mériter 
l’épithète d'instrument idéal en ce sens qu’il mesure en volts une 
tension partielle proportionnelle à la tension totale et que 
ses indications par suite peuvent servir de base à un système 
international de mensuration comme celles du milliampèremè: 
tre; malheureusement, c’est un voltmètre thermique avec tous 
les défauts inhérents à ce genre d’instruments en tant qu'ils 
sont appliqués à la radiologie; il ne donne que la valeur effer- 
tive et ses indications dépendent du nombre et du genre des in- 
terruptions. Aussi, ses données ne sont-elles exactes que pour 
autant qu’il soit employé de concurrence avec l'interrupteur 
intensif de Klingelfuss qui donne 50 interruptions à la seconde : 
antérieurement venait encore s’ajouter à ces inconvénients celui 
que cet instrument n’était applicable qu’aux inducteurs de Klin- 


— 513 — 


gelfuss pourvus de la bobine mensuratrice appropriée. Toutefois, 
dans ces derniers temps, le constructeur croit avoir trouvé le 
moyen de raccorder son scléromètre aux bobines d’induction de 
toute provenance ; à cet effet, il entoure l’enroulement se- 
condaire d’une bobine mensuratrice particulièrement bien pro- 
portionnée à cet enroulement et soumise comme lui aux réactions 
de l’induction. Mais comme l'exactitude de ce raccordement im- 
porte grandement, l’inducteur doit naturellement passer par 
l’usine de Klingelfuss. Le sclérométre se trouve alors, non plus 
directement dans l’enroulement secondaire même, mais dans un 
enroulement à part, dans un enroulement tertiaire, et si même 
dans ces conditions le raccordement de ces deux enroulements 
est parfait, on peut encore se demander si l’instrument accuse 
bien réellement toutes les oscillations et notamment celles qui 
sont dues, non pas tant à des variations du régime primaire, 
mais plutôt aux variations qui se produisent spontanément dans 
le secondaire, à l’intérieur de l’ampoule ,etc... Nous avons mon- 
tré plus haut les inexactitudes souvent notables qui entachent les 
indications du spintermètre quand les connexions de cet instru- 
ment avec la soupape à gaz raréfié ou à plateau-pointe sont irra- 
tionnelles; le scléromètre de Klingelfuss prête, dans ces mêmes 
conditions d'emploi, aux mêmes erreurs, mais avec cette circon- 
stance aggravante que nous ne pouvons y obvier par quelque 
changement de connexion comme nous pouvons le faire avec le 
spintermètre. Et si alors nous renonçons à toute soupape, nous 
voyons passer dans l’ampoule le courant de fermeture qui est, 
comme nous l’avons déjà démontré, préjudiciable à l’exactitude 
des indications de tout instrument de mensuration thermique. 


Avec le qualimétre, nous n’avons pas à tenir compte de toutes 
les erreurs et de toutes les restrictions qui s’attachent à l’em- 
ploi des instruments à fil thermique. Mais en revanche, nous 
avons à décompter avec d’autres désavantages; l’aiguille du 
qualimètre, avant que d’arriver au repos, exécute des oscilla- 
tions pendant plusieurs secondes; ensuite la graduation du ca- 
dran qu’elle parcourt, ne correspond pas à des indications en 
volts mais à des épaisseurs progressives de plomb d’un dixième 


— 514 — 


de millimètre. Ce n’est pas une fraction mais bien la totalite 
de la tension régnant dans le circuit secondaire, qui provoque 
les déplacements de l'aiguille du qualimètre. Or, comme cette 
tension totale n’a été mesurée jusqu'ici que par la distance ex- 
plosive du spintermètre et que cette mensuration comporte de 
nombreuses et importantes causes d'erreur, il n’était pas pos- 
sible de baser l’étalonnage du qualimètre sur des données aussi 
aléatoires comme le sont les indications en volts. 


Puisque l'instrument accuse en fait la différence de potentiei 
existant entre un point du circuit et son ambiance, la proximité 
de pièces métalliques reliées à la terre peut également se réper- 
cuter sur les oscillations de l'aiguille et rendre inexactes ses in- 
dications. Walter, dans une communication récente parue dans 
les Fortschritte auf dem Gebiete der Réntgenstrahlen, établit 
que l'instrument doit se trouver à une distance d’au moins 
30 ctm. de tout objet pouvant exercer pareille influence fa- 
cheuse. 

Dans cette communication, le même auteur arrive en outre 
à cette conclusion, que si l'instrument associé à la bobine d'in- 
duction apporte bien un perfectionnement marquant, 1] n’en est 
pas de même quand il fonctionne sur un redresseur de courant a 
haute tension et qu’il ne répond alors à son but que d’une façon 
souvent peu satisfaisante. Il base cette opinion sur le fait que 
les radiochromomètres de Benoist et de Benoist- Walter observés 
avec « l’œil bien adapté à l'obscurité » auraient donné des in- 
dications divergentes de celles de mon qualimètre. C’est ainsi 
qu'avec une augmentation d'intensité allant de 1 à 2 et de 2 à 
3 milliampères, la dureté accusée par sa scala serait restée con- 
stante (2, 2, et 2 1/4) tandis que mon qualimètre aurait indiqué 
2.2, 3 et 4 degrés. Au cours de ma carrière, j'ai procédé à plus 
de cent mille déterminations de dureté et je n’ai jamais vu, que 
je sache, une seule ampoule garder pareille constance, quand 
l'intensité du courant augmentait et triplait comme ici; et, 
d’ailleurs, dans tous les tableaux, qui accompagnent la commu- 
nication de Klingelfuss, on chercherait en vain une ampoule de 
ce genre. Aussi dois-je croire que « l’œil si bien adapté » qui fit 


— 513 — 


ces lectures, n'était précisément pas le bon. Des mensurations 
très minutieuses prouvent qu'avec les appareillages les plus 
divers, l'intensité et le nombre des interruptions étant bien 
entendu les mêmes, les indications de mon qualimétre sont si 
concordantes qu’elles peuvent réellement servir de critérium à 
l’état de l’ampoule. 

Après avoir examiné de près toutes ces méthodes de mensu- 
ration, demandons-nous encore une fois s’il est possible, comme 
nous le faisons pour tous les appareils électriques, s’il est pos- 
sible de déduire du produit intensité x temps x tension (ou 
son équivalent, dureté), le rendement de l’ampoule; nous pou- 
vons donner une répouse affirmative à cette question, tout au 
moins s’il s’agit d’ampoules de dureté moyenne et si nous nous 
servons d'appareils de mesure très exacts permettant d'éliminer 
de façon méticuleuse, toute causes d’erreur. Mais ce calcul ne 
donne pas la valeur exacte du rendement quand il s’agit d'am- 
poules trop dures ou trop molles; le verre des ampoules molles 
absorbe une forte proportion de radiations et la forte résistance 
intérieure des ampoules dures provoque une grande perte en ra- 
diations par effluviation. Dans ces deux cas donc, le produit du 
calcul accusera une valeur trop grande. Mais pour les ampoules 
de dureté moyenne, qui répondent aux indications les plus nom- 
breuses de la radiothérapie, ce calcul donnera une appréciation 
suffisamment exacte. Toutefois, nous ne voulons pas dire ou une 
même valeur de rendement amène toujours le même effet théra- 
peutique; nous en doutons même; car les différences qualita- 
tives, c’est-à-dire les différences de dureté qui peuvent se pré- 
senter, sont souvent très notables; par conséquent le coefficient 
d'absorption dans la profondeur est sujet à varier fortement. 
Mais ce domaine d’étude n’appartient pas à la physique; ici le 
physicien doit céder la parole au biologiste. 


II. LES METHODES DIRECTES 


Restent à examiner les méthodes directes qui indiquent ap- 
proximativement l'effet utile de l’ampoule, c'est-à-dire ce que 
l’ampoule donne par rapport à ce qu’elle reçoit. Comme les ra- 


— 516 — 


diomètres de Freund et de Schwarz n’ont guère trouvé faveur 
dans la pratique à cause de leur délicatesse et de leur difficulté 
de maniement, nous nous contenterons d'examiner ici seulement 
le quantimétre de Kienbôck et la pastille de Sabouraud et Noirs. 

I] était à prévoir que le quantimètre de Kienbôück, que l’on di- 
sait « absolument exact », devait tomber un jour en discrédit, 
quelques minuties que l'on apportât à sa confection. Un pro- 
cédé, exigeant une sensibilité toujours égale du papier photo- 
graphique et exigeant en outre un emploi méticuleusement con- 
forme à toute une série de prescriptions, (composition et tem- 
pérature du bain révélateur, durée du développement, etc.), un 
pareil procédé offre dans la pratique courante de la radiothé- 
rapie tant d’écueils qu’il doit inéluctablement se discréditer 
pour l’une ou l’autre raison. Et en effet, dans un des derniers 
numéros de la H/unchener Medizinische Wochenschrift, Bucky 
se plaint amèrement des prejudices que l'inégalité de la sensibi- 
lité du papier quantimétrique lui avait fait commettre. Kien- 
bock lui-même avoua ces différences de sensibllité et recom- 
manda avec insistance de n’employer dorénavant son procédé 
que sous le contrôle minutieux d'autres méthodes. Il est évi- 
dent que pareil contrôle s'oppose à la généralisation du pro- 
cédé dans la pratique. 

Il ne reste donc pour la pratique courante de la radiothéra 
pie, que la pastille de Sabouraud-Noiré qui est d’un maniement 
facile mais qui constitue en somme un procédé peu fin. Ceci 
me rémémore une petite histoire remontant à ma période d'as- 
sistant; mon chef s’ingéniait à construire un appareli de men- 
suration mais, quoi qu'il fit, les indications de l'instrument ne 
lui paraissaient pas suffisamment précises; aussi y apporta-t-il 
des modifications successives de plus en plus délicates. Mais rien 
ne servit; bien au contraire, l’instrument devint de plus en plus 
défectueux. Mais un beau jour un collègue, homme d'âge et 
d'expérience, suggéra de suivre la voie inverse à celle qui avait 
été suivie jusque-là et de construire un mécanisme plus simple, 
plus robuste; et ne voila-t-il pas que cet instrument, qui s'était 
montré si longtemps sensible à toutes les influences perturba- 


— 517 — 


trices, en raison de son mécanisme subtil et délicat, se mit à 
fonctionner à la satisfaction complète de son inventeur. Ici nous 
rencontrons quelque chose d'analogue; les méthodes fines et dé- 
licates disparaissent et laissent le champ libre a la pastille de 
Sabouraud et cela parce que la valeur accusée par la pastille, 
c’est-à-dire la dose d'érythème, comparée aux données obtenues 
par d’autres méthodes, répond à une grande série d’applications 
et parce ou elle ne prête pas à des erreurs grossières. Les dimen- 
sions des cristaux de platino-cyanure de baryum et la pression 
sous laquelle ils ont été travaillés dans le mortier jouent un grand 
rôle dans le virage des pastilles; l’âge des pastilles et la tempé- 
rature à laquelle elles sont conservées et employées doivent éga- 
lement entrer en ligne de compte. C’est ainsi que les pastilles 
d’un cahier, déposé par mégarde dans le voisinage d’un poële, se 
trouvaient complètement colorées au bout d'une demi-heure. La 
température exceptionnelle de cet été, ainsi qu’on me l’a rap- 
porté de plusieurs côtés, aurait également agi sur les pastilles 
pendant leur conservation et les aurait rendus plus sensibles. 
Mais avant tout entrent ici en ligne de compte la faculté per- 
sonnelle de chaque observateur de distinguer les nuances de 
coloration et la nature de la lumière à laquelle les pastilles sont 
examinées ` récemment Levy-Dorn recommanda de les examiner 
à la lumière tempérée du jour, parce que leur coloration appa- 
raît notablement plus foncée à la lumière d’une lampe incan- 
descente et parce que la teinte B observée à la lumière artifi- 
cielle ne correspondrait en réalité qu’au 1/3 de la valeur réelle. 
Cette dernière donnée me paraît toutefois un peu exagérée; 
mais il est facile de démontrer que la nature de l'éclairage joue 
un grand rôle dans l’appréciation de la teinte; la pastille virée 
de platino-cyanure de baryum montre encore une forte fluores- 
cence que les spectres des différentes sources de lumière in- 
fluencent d’une façon considérable. I] serait donc très avanta- 
geux de faire la lecture à la lumière d’une lampe à incandes- 
cence puisque nous pouvons disposer toujours ainsi d’une lu- 
mière de couleur et d’intensité semblables. 

Mais cette source de lumière n’a pas servi à l’étalonnage des 


— 518 — 


pastilles; la teinte B a été établie uniquement avec la lumière 
du jour. S'il faut donc maintenir les exigences de Levy-Dorn, 
la pastille de Sabouraud-Noiré ne pourra être utilisée, du moins 
a titre de dosimètre exclusif, que par des radiologistes qui ont 
appris à apprécier à leur juste valeur toutes les différences de 
teinte au cours d’une longue carrière. Tous les autres praticiens 
devraient renoncer à l'emploi du procédé de Sabouraud durant 
les journées sombres ou pendant la soirée, car la lecture doit être 
faite aussi vite que possible après l’irradiation ; la coloration de 
la pastille rétrocède notablement, ainsi que je l’ai pu observer, 
méme dans l'obscurité et il n'est pas possible de procéder le 
matin à la lecture après avoir conservé la pastille impression- 
née dans l’obscurité pendant toute une nuit. 

Du reste, le temps que mettent les pastilles à se décolorer sem- 
ble dépendre de la rapidité avec laquelle elles ont été virées : 
des pastilles virées rapidement par une irradiation intensive per- 
dent beaucoup plus vite leur coloration brune que celles qui ont 
été impressionnées lentement par une irradiation faible. Peut- 
être y a-t-il des effets thérapeutiques analogues suivant que Pir- 
radiation a été rapide mais intense, ou lente mais faible. J’ap- 
pellerai encore l’attention sur le fait que le procédé de Sabou- 
raud-Noiré peut prêter à des méprises d’une portée considérable, 
si l’on emploie, comme je l’ai vu faire maintes fois, plusieurs 
fois les mêmes pastilles en les décolorant aux rayons solaires 
après chaque irradiation. Ces pastilles virent de plus en plus fa- 
cilement au fur et à mesure qu’elles sont plus souvent régéné- 
rées, si bien qu’en fin de compte leur teinte B ne correspond plus 
du tout à la dose normale, à Ja dose d’érytheme. 

Dans ces derniers temps, Holzknecht est arrivé à écarter en 
grande partie toutes les causes d'erreur que nous venons de si- 
gnaler, en imaginant un nouveau radiomètre basé égalment sur 
l'emploi de la pastille de Sabouraud-Noiré. Le nouveau radio- 
mètre de Holzknecht comprend, comme pièce essentielle, une 
bande transparente en celluloide, progressivement colorée en 
jaune d’une extrémité à l’autre; cette bande recouvre toute une 


série de demi-pastilles de platino-cyanure de baryum qui, vus 


— 519 — 


par transparence à travers la bande, offrent une teinte de plus 
en plus foncée d’une extrémité de l’échelle à l’autre; nous 
voyons ainsi toute la gamme de nuances que peut présenter une 
pastille au cours de son irradiation. La pastille-réactif, qui en 
réalité ne forme également qu’un demi-disque, est fixée après 
son irradiation sur une glissière que l’on peut déplacer d’un bout 
de l'échelle à l’autre; on arrive ainsi à juxtaposer exactement 
deux demi-disques, celui de la pastille test et celui de la pas- 
tille-réactif, de façon à former un disque complet; cette juxta- 
position facilite singulièrement l’appréciation exacte des teintes 
de ces demi-disques. 

Le principal avantage du radiomètre Holzknecht réside dans 
le fait que la couleur comparative et la couleur comparée sont 
faites de la même substance. Pour des raisons de conservation 
et de stabilité, la teinte B de l’appareil de Sabouraud et Noiré 
n’a pu être obtenue avec du platino-cyanure, puisque celui-ci 
tend à dévirer spontanément : elle est constituée simplement par 
un carton peint dont la coloration est évidemment influencée 
par la lumière d’une toute autre manière que celle d’une pastille 
fluorescente. Dans l'instrument de Holzknecht, au contraire, la 
pastille témoin et la pastille-réactif sont faites de la même sub- 
stance, de platino-cyanure de baryum; ici, il n’y a donc plus de 
différence d’action de la lumière incidente, si bien que toutes 
les causes d’erreur inhérentes à l’emploi de différentes sources 
de lumière sont par le fait totalement éliminées et qu’on peut 
procéder à la lecture à toute heure du jour ou de la nuit. Avec 
le radiomètre de Holzknecht on peut, en outre, mesurer des 
fractions de dose : on peut encore se servir d’une pastille-réactif 
déjà irradi¢e sans la dévirer à la lumière du jour et évaluer 
exactement le supplément de brunissement qu’elle présente sous 
l'influence d’une nouvelle irradiation. Et comme enfin le con- 
trôle de la coloration progressive offre de grandes garanties pour 
la détermination exacte de la dose d’érythème, tous ceux qui 
utilisent la pastille de Sabouraud feront bien d'employer doré- 
navant l'instrument de Hlozknecht. 

A tout considérer, le chapitre qui s'intitule « Rüntgenomé- 


— 520 — 


trie » n’est pas de nature à nous donner toute satisfaction ; toutes 
ces méthodes si nombreuses, que nous en employions une seule, 
ou que nous en employions plusieurs concurremment, ne peuvent 
prétendre à cette exactitude, qui distingue à un si haut degré 
presque tous les autres procédés physiques de mensuration. Le 
but, que je me suis proposé dans ces lignes, sera complètement 
` atteint, si j'ai pu engager le radiclogiste à procéder avec esprit 
critique dans ce domaine qui naturellement ne lui est pas fami- 
lier, et à sélectionner à son propre usage ce qui présente le plus 
de garanties d’exactitude. 


RADIODIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE 


CAS DE GROSSESSE GÉMELLAIRE 


DIAGNOSTIQUE PAR LES RAYONS X 
par le D° Maurice D?HALLUIN 


Maître de Conférences, 
Chef des travaux de physiologie, 
Chef du service de radiologie et d’électricité médicale des dispensaires 


a 


à la Faculté libre de médecine de Lille. 


Le diagnostic de la grossesse par les rayons X a retenu l’atten- 
tion des chercheurs dans les premiers temps de la découverte de 
Röntgen. Lon sait les difficultés du début de la radiologie 
réalisée avec des ampoules imparfaites exigeant des poses déme- 
surément longues; dans ces circonstances, Chappuis et Varnier 
eurent un réel mérite à chercher à résoudre le problème. Le 
18 mars 1896, ils présentaient à l’Académie de médecine le ré- 
sultat de leurs premières recherches : ils avaient réussi à obtenir 
l’image de fœtus dans des utérus gravides conservés dans lal- 
cool. Vers la même époque, Davis publiait dans l’ American 
Journal of the medical Sciences (mars 1896, n° 268), le résultat 
infructueux de sa tentative faite sur une femme enceinte de 
huit mois. Il avait posé une heure et n’obtenait aucun résultat. 

Benedict, en 1896 (Wiener medicinische Wochensch., n° 18, 
p. 825), confirme les résultats de Varnier : possibilité d’obtenir 
l’image du fœtus enfermé dans l’utérus, mais il considère 
comme chimérique un résultat positif chez la femme enceinte. 

Il concluait donc comme Mullerheim (1), Oudin et Barthe- 
lemy (2), enregistrant la même année de semblables insuccès. 


(1) MvzzerneIM. Deutsche med. Wochenschrift, 1897. 
(2) Op et BARTHELEMY. Bull. Acad. de Médec., 26 janvier 1896. 


— 522 — 


En 1899, Varnier (1) publie de nouveaux résultats; il obtient 
des clichés positifs sur des cadavres de femmes enceintes mais 
il échoue encore quand il opère sur la femme vivante même 
dans le cas d’enfant mort. 

En 1900, Bouchacourt (2) trouve sur ses clichés des fragments 
de squelette foetal en plaçant les femmes dans le décubitus la- 
téral. 

Dans les années suivantes, les radiologistes semblent avoir 
considéré le diagnostic de la grossesse chez la femme vivante 
comme impossible. Cependant Imbert (3) publie en 1898 un 
cas où chez une femme de 25 ans, soupçonnée d’hématocele, il 
réussit à diagnostiquer l’existence d’une grossesse extra utérine 
(fœtus de 5 à 6 mois, tête, tronc et membres inférieurs visibles 
sur le cliché). 

Mellin et Sjogren (Comptes rendus de la Société des Médecins 
suédois, à Stockholm, Hygiea, août 1906) publient également 
un résultat positif dans un cas de grossesse extra-utérine (+). 

Il est intéressant de retenir que les deux premiers cas de 
radiodiagnostic positif de grossesse ont été obtenus dans des cas 
de grossesse extra-utérine. Faut-il y voir l’heureuse influence de 
la diminution d’épaisseur des parties molles ? 


Paul Krause (Société de Radiologie de Breslau, 19 juin 1906) 
montre un radiogramme de grossesse extra-utérine, mais il fut 
obtenu avec la tumeur extirpée et l’auteur n’a pas le droit d’en 
conclure qu’il aurait eu un résultat positif en radiographiant 
la mère avant l’intervention. 

Les résultats positifs de Imbert et de Mellin et Sjéren ne 
semblent pas avoir encouragé les chercheurs ayant pour objectif 


(1) Varnier. C. R. Soc. d’obstétrique de gynécol. et de pédiatrie, 
avril 1899. 

(2) BoucHacourT. Obstétrique, 3 mars 1900. 

(3) Société de Biologie, 11 juin 1898. Archives d’'E'ectr. médic., 1898, 
p. 268. 

(4) Analysé in Forschritte auf dem Gebiete d Rentgenstrahlen. 
Vol. X. 

Voir aussi LICHTENSTEIN : Zur Diagnostic d Extrauteringravidität 
durch Rôntgenoskopie. (Munchener medic. Woch., 1906.* 


— 523 — 


la radiographie du fœtus in utero chez la femme vivante, le 
silence se fait sur cette intéressante question jusqu’en 1907. 

La technique radiologique s’est améliorée, et Fabre présente 
à la Société de Chirurgie (1907) douze clichés de radiographies 
fœtales plus ou moins parfaites obtenues dans le décubitus 
dorsal. 

Albers-Schénberg (Die Réntgentechnik [3° aufl.] 1910, pp. 
415, 416, 417), publie deux cas de radiodiagnostics positifs chez 
la femme enceinte. Avec une pose de 2 minutes 1/2, il obtient 
des radiogrammes où les ombres squelettiques du fœtus se déta- 
chent nettement, mais, ajoute l’auteur, le contraste est insuf- 
fisant pour permettre une reproduction. 

Les ampoules s’améliorent d'année en année, les bobines 
deviennent plus puissantes, on arrive à la radiographie rapide 
et l’apparition des écrans renforcateurs marque une étape sen- 
sationnelle dans les progrès de la radiologie. Fabre, Barjon, 
Trillat publient en 1910 (1) une radiographie merveilleuse d’une 
présentation du siège. Les détails squelettiques sont vraiment 
remarquables. 

Lars Edling, un Suédois, publie dans Fortschritte auf dem 
Gebiete der Réntgenstrahlen du 17 nov. 1911, un long article 
sur l’emploi des rayons X pour le radiodiagnostic de la gros- 
sesse. I] possède 22 cas et présente des schémas et des plan- 
ches qui sont de fort jolis documents. Parmi les planches, on 
voit une radiographie de grossesse triple, un cas de grossesse 
double; deux autres cas de grossesse simple où la silhouette 
fœtale est fort nette, et un dernier cas enfin où on voit quelques 
petits membres, il s’agissait d’une grossesse extra-utérine. 

Edling a obtenu quatre fois des résultats positifs dans des 
grossesses fin 2°, début du 3°, fin 3° et début du Je mois. Le diag- 
nostic précoce de la grossesse peut donc être établi par la tech- 
nique habituellement employée pour les radiographies abdom1- 
nales. Signalons (2) toutefois la technique préconisée par de Su- 


(1 Archives d’Electricité médicale, 1910, v. 1033. 
(2) In Montpellier Médical, 27 janvier 1907, p. 93. 


— 524 — 


rel (Société des sciences médicales de Montpellier, Ier juin 1906) 
qui conseille d'introduire dans le rectum une pellicule sensible 
maintenue en place par un ballonnet insufflé. Si cet auteur 
n’apporte aucun résultat à l’appui de sa méthode 1l n’en est pas 
de même de Darder Rodes, de Barcelone, qui publia dans les 
Archives d'électricité médicale (1) un intéressant article où il 
décrit une technique personnelle consistant dans l’introduction 
d’une pellicule dans le vagin (2). Il ne donne pas le nombre de 
ses essais mais rapporte le cas d’un radiodiagnostic positif chez 
une femme enceinte de 3 mois au maximum. 

Les derniers travaux prouvent que le problème a reçu une so- 
lution satisfaisante et nous avons la satisfaction d’apporter un 
cas personnel montrant quels précieux rneseignements les 
rayons X peuvent apporter dans la science obstétricale pour le 
diagnostic de la grossesse, du nombre et de la position des fœtus. 

On attribue les insucces à la mobilité du fœtus, aux mouve- 
ments de la mère, à la masse de sang circulant dans la paroi 
hypertrophiée de l’utérus et le placenta, à l’existence du liquide 
ammiotique, à l’épaisseur des parties molles, et enfin à la trans- 
parence des os du fœtus. 

La radiographie rapide permet de réduire au minimum lin- 
fluence des mouvements respiratoires de la mère et des déplace- 
ments spontanés du. fœtus; l’emploi des fortes intensités permet 
de traverser sans trop de peine les parties molles, le sang, le 
liquide ammiotique. La radiographie d’une femme enceinte 
reste malgré tout une difficulté. mais l’emploi des écrans renfor- 
cateurs simplifie le problème ; grâce à eux, même avec une 
instrumentation moyenne, il est possible d’obtenir de bons ré- 
sultats au prix de quelques tâtonnements. 

Quelle position faut-il donner à la femme? Le décubitus ven- 
tral paraît bien difficile à obtenir chez la femme à terme, mais 
on peut opérer debout en faisant appuyer la paroi abdominale 


ee ee Oe 


(1) Dunnen Ropès. Rôüntgend'agnostice précoce de la grossesse par voie 
intrapelvienne. (Archives d Electricité médicale, 10 juin 1911, p. 486.) 

(2) L'auteur termine son article en disant son intention d’essayer par 
la suite la voie rectale. 


— 525 — 


contre la plaque. Nous avons échoué dans cette position, mais 
nous avions employé la technique de Fabre. Le rayon normal 
étant placé au dessous du pubis on emploie des rayons très obli- 
ques qui doivent traverser une épaisseur considérable et malgré 
une pose de 40”? avec écran Sinegran une longueur de rayon 
normal de 65 centimètres et 8 milliampères, au secondaire, 
nous avons obtenu sur le négatif un rond blanc bordé par un 
cercle périphérique où l’action des rayons s’était seulement fait 
sentir. 

La position dorsale est facile pour la patiente, mais elle à 
l'inconvénient d’éloigner le fœtus de la plaque. Un essai dans 
cette position nous a donné un insuccés (pose 25”, longueur du 
rayon normal 66 centimètres, 7 milliampères 1/2 au secondaire). 
C’est alors que nous avons essayé la radiographie dans le décu- 
bitus latéral, qui est très avantageux si l’on n’a pas besoin des 
rapports précis de la tête avec la projection du détroit supérieur. 
C’est la position latérale qui semble devoir donner plus facile- 
ment le meilleur résultat (1). C’est à elle qu’il est bon de recourir 
en premier lieu quitte à faire en cas de résultat positif une prise 
ventrale en suivant la technique de Fabre. Les résultats excel- 
lents obtenus par ses collaborateurs et par lui montrent que, 
malgré l’obliquité des rayons extrêmes on peut obtenir une 
radiographie excellente, mais il semble a priori que cette techni- 
que, bonne sans doute pour les déterminations pelvimétriques, 
soit peu recommandable si l’on veut obtenir nettement les parties 
foetales qui sont éloignées du bassin. 

Ces remarques faites, voici l’exposé de notre cas personnel. 

Am Duv., 30 ans 1/2, nous est adressée le 9 novembre par 
M. le Professeur Voituriez, nous demandant s’il est possible de 
vérifier par la radiographie l’existence ou l’absence de grossesse 
gemellaire. Aucun signe de certitude ne permettait de dire 
grossesse double, c’était une simple présomption. | 

Nous employons pour nos radiographies une bobine de Du- 
cretet de 40 centimètres d’étincelle et un Webnelt. Faisant 


(1) Tout au moins chez la femme à terme. 


— 596 — 


passer dans le primaire 22 ampéres, nous obtenons au secondaire 
7 milliamperes et 6° Benoist, 8 milliampères 1/2 et 5° Benoist 
dans un tube Gundelach. Nous arrivons ainsi à faire de bonnes 
radiographies de la cavité abdominale en 5 à 6 secondes avee 
écran e Sinegran », tandis que sans écran nous posions 45” pour 
obtenir chez un sujet moyen à 60 centimètres de distance une 
bonne radiographie vertébrale (avec compression) ou une radio- 
graphie de hanche. 

Ce sont là des conditions que la plupart des radiologistes peu- 
vent réaliser aujourd’hui. 

Nous avons dit plus haut le résultat de nos tentatives en posi- 
tion ventrale et dorsale. 

Un cliché posé 40” avec 22 amp. au primaire, 8 milliamperes 

au secondaire, une longueur de rayon normal de 60 centimètres, 
nous a donné en position latérale gauche un cliché trop posé où 
l’on apercevait nettement une tête et vaguement la seconde. 
Un autre cliché pris en position latérale droite (longueur 
rayon normal 60 centimètres), posé 38” avec 8, puis 9 milliam- 
pères au secondaire, nous a donné le cliché que nous allons 
décrire. I] paraît trop posé, manque d’opposition, mais 1] nous 
a permis de porter un diagnostic précis. 

Voici reproduite in ertenso la note telle que nous l’avons 
remise le 10 novembre à M. le Professeur Voituriez : 

Se représenter par la pensée la patiente placée sur l’épreuve 
et reposant sur le côté droit. Faisant abstraction des parties 
molles interposées, lire l’épreuve comme si le positif était un 
écran blanc recevant l’ombre des os éclairés par une source lumi- 
neuse qui serait à la place de l’observateur placé en face de la 
radiographie. 

On voit nettement en haut l'ombre des dernières côtes et en 
bas une masse noire qui représente l’ombre du bassin vu de 
profil. La paroi antérieure ds l'abdomen de la patiente se trouve 
par conséquent à l’extrémité gauche de la radiographie. 

On aperçoit deux têtes fœtales dans la région supérieure de 
l'abdomen. Les deux fœtus se regardent. 

Le fœtus A présente une tête dont le diamètre occipito-frontal 
est de 12 centimètres. Supposant que les deux têtes ont à peu 


— 597 — 


près les mêmes dimensions on peut dire que le fœtus A, dont 
l'ombre est peu ou pas agrandie, se trouve tout près de la 
plaque. I] serait donc situé dans le flanc droit et l’on devine la 
courbe de sa colonne vertébrale qui, dans une certaine mesure, 
épouse la forme de la courbure vertébrale de la mère. On remar- 
que en A’ une ombre qui représente probablement un bras. 

A remarquer la netteté des contours de cette première tête 
sur laquelle on apercoit la ligne de la base du crane et le con- 
tour de l’orbite. Cette tête est dite la plus proche de la plaque 
parce qu’elle est la plus petite et la plus nette. 

L’augmentation manifeste des dimensions de la tête du secon: 
fetus OF = 13 1/2, le peu de netteté des contours de cette même 
téte permettent de dire que ce second fetus est le plus éloigné 
de la plaque et se trouve dans le flanc gauche par conséquent. 
On distingue facilement chez lui le maxillaire inférieur. La tête 
est fortement fléchie, on aperçoit la courbure formée par la 
colonne vertébrale; on remarque en outre deux ombres qui re- 
présentent les os de l’avant-bras. 


Les membres inférieurs ne sont pas visibles, car ils sont mas- 
qués par l’ombre du bassin. 


La radiographie permettait donc d’apprécier nettement ła po- 
sition de deux fœtus. L’un dans le flanc droit, l’autre dans le 
Jane gauche, regardant l’un la paroi antérieure abdominale de 
la mère, l’autre la colonne vertébrale. Les ombres entrecroisées 
ont été interprêtées avant-bras, ce qui avait fait dire que les 
deux fœtus semblaient sur la radiographie se regarder et être 
eons la position de la boxe. Les deux ombres représentent bien 
l’avant-bras du fœtus situé dans le flanc gauche, mais l’ombre 
unique paraît plutôt l’ombre du membre inférieur. La suite a 
montré qu’il s’agissait d’un siège décomplété et la radiographie 
aurait permis de faire ce diagnostic, car cette ombre est trop 
basse pour pouvoir être le bras du fœtus du flanc droit. 


Inutile d’insister sur la précision de ce diagnostic : 


Le nombre des fœtus ne prête pas à contestation; leurs posi- 
tions respectives sont nettement décrites; bien que l’on ne puisse 


— 528 — 


dire s’il s’agit de deux présentations du siège complété ou décom- 
plété, il est évident que le fœtus situé dans le flanc gauche et 
plus descendu s’engagera le premier. La lecture de la radiogra- 
phie facilita le palper, on trouva nettement la seconde tête qui 
n’avait pas été perçue et l’on découvrit le second foyer d’aus- 
cultation. 


L'accouchement se produisit le 28 novembre et le Docteur 
Bonnet Laborderie, chef de la clinique obstétricale, nous remet 


une note détaillée dont nous extrayons les lignes suivantes : 


« Le toucher (réalisé à 5 h. du soir) montre une dilatation 
égale à une pièce de cinq francs et permet de reconnaître un 
siége en partie engagé. La crête sacrée du fœtus correspond 
exactement à la symphyse sacro-iliaque droite. Il s’agit donc 
d’une SIDP, et c’est le fœtus postérieur, celui dont la tête est 
la moins élevée sur la radiographie qui se présente ici. 

» Une exploration plus complète montre la présence d’un 
seul pied au niveau des fesses, l’autre doit être relevé sur la face 
antérieure du fœtus, ce qui nous donne un siège mi-complet et 
mi-décomplété (mode des fesses). A 7 h. 1/2, la dilatation est 
complète et la parturiante entre en expulsion. Le dégagement 
du tronc et des épaules se fait avec la plus grande facilité sous 
l’action de violentes douleurs expulsives. La manœuvre de Mau- 
riceau ne donne lieu à aucun incident; il n’y a qu’à vaincre la 
résistance assez vive opposée par le périnée d’une primipare un 
peu âgée. L'enfant bien constitué crie aussitôt après sa nais- 
sance. 


» À la suite du premier accouchement, les contractions ces- 
sent pour reprendre au bout d’un quart d’heure. À ce moment, 
on constate l’existence d’une seconde poche des eaux qui est 
rompue afin d’accélérer la marche du second accouchement. 
Il s'écoule une quantité d’eau qu’on peut évaluer à un demi- 
litre. On sent alors au niveau du détroit supérieur un siège 
accompagné de trois membres, deux pieds et une main. II s’agit 
d'un SIGA ou ST (la crête sacrée est trop haute pour être 
atteinte). Le bras procident est refoulé, tandis qu’on abaisse le 
membre inférieur le plus accessible dans le but de forcer l’enga- 


— 529 — 


gement de la présentation. Une fois hors de la vulve on s’aper- 
çoit qu’on a entrainé le mauvais pied, aussi fait-on exécuter 
au tronc 3/4 de tour de façon a rendre antérieur ce pied posté- 
rieur. Le mouvement s'opère sans grande peine. Le dégagement 
du second fœtus est un peu plus pénible que le premier, car la 
parturiente ne pousse pas suffisamment. Il faut pour extraire les 
épaules aller chercher les bras et les abaisser, l’un après l’autre. 
Au moment où la tête franchit le bassin on perçoit un ressaut 
assez marqué; la manœuvre se Mauriceau s’accomplit avec la 
même rapidité que précédemment. L'enfant un peu étonnée crie 
bientôt sans qu’il soit nécessaire de flageller. 


» Les deux enfants sont de sexe féminin, ils sont âgés de 
8 mois 1/2 environ, pèsent le premier 2,500 gr., le second 2,450 
grammes. La longueur du premier est de 49 centimètres, celle 
du second de 48 centimètres. Voici, d’autre part, la longueur 
des principaux diamètres de la tête : pour le premier : occipito- 
frontal 12 centimètres; sus-occipito mentonnier 12 cent. 5; bip- 
pariétal 9 centimètres. Pour le second : occipito-frontal 11 cen- 
timètres ; sus-occipito-mentonnier 11 cent. 5; bipariétal 8 cent. 5. 


» La masse placentaire étalée pesait 860 grammes. La lon- 
gueur des cordons était de 75 centimètres pour le premier fœtus, 
de 50 centimètres pour le second. Insertion marginale pour les 
deux. Une cloison séparant les deux œufs, il s’agit ici d’un cas 
de grossesse bivitelline. La quantité de liquide ammiotique est 
d’abondance moyenne pour les deux œufs. » 


L'observation que nous avons rapportée est intéressante à 
divers points de vue. Elle montre que la radiographie de la 
grossesse à terme est réalisable par la plupart des radiologistes, 
et cet examen permet de donner des renseignements d’une préci- 
sion indiscutable. Dans notre cas, il a permis de guider un pal- 
per difficile; grâce aux indications de la radiographie les accou- 
cheurs ont réussi à trouver les pôles fœtaux et le double foyer 
d’auscultation. La suite de l'accouchement a montré l’exactitude 
du diagnostic des présentations. Le fœtus expulsé le premier 
étant celui qui est le plus bas sur la radiographie. Depuis l’épo- 


— 530 — 


que la présentation de notre observation (1), nous avons eu loc- 
casion de radiographier plusieurs femmes enceintes de huit mois 
ou à terme. Ces recherches dont nous publierons ultérieurement 
le détail, nous montrent la possibilité d’obtenir dans la plupart 
des cas l’image fœtale sur la femme vivante. 


(1) Voir au procès-verbal de la séance de la Société belge de Rad o 
logie du 2 décembre (in Journal de Radio'ogie, p. 464, 15 déc. 1911) la 
remarque de Klynens déclarant obtenir « presque chaque fois » l’image 


` 


du fœtus à peu près à terme sur la couche sensible. 


HISTOIRE DE LA TRAVERSÉE DIGESTIVE 


D'UN 


REPAS COMPLEXE aopirionné DE CARBONATE DE BISMUTH 


par le D' Maurice D'HALLUIN 


Maitre de Conférences, 
Chef des travaux de physiologie, 
Chef du service de radiologie et d'électricité médicale des dispensaires 
à la Faculté libre de Médecine de Lille 


PLANCHES XIV et XV 


Grâce a l’emploi des écrans renforcateurs, le radiodiagnostic 
du tube digestif est devenu à la portée de tous les radiologistes ; 
de nombreux et remarquables travaux ont paru en ces derniers 
temps, ils méritent d’attirer l’attention des médecins; car l’ex- 
ploration radiologique de l’œsophage, de l’estomac, de l’intes- 
tin est fertile en renseignements précieux pour la clinique. Nous 
ne ferons pas ici un exposé général de l’état de la question. Des 
le début de notre éducation radiologique, nous avions été frappé 
de la forme que présente l’estomac à la lumière des rayons X et 
nous nous demandions comment concilier ensemble les descrip- 
tions des anatomistes et des chirurgiens avec celles des radiolo- 
gistes. Ces derniers ont cherché à établir la forme normale de 
cet organe. I] parait difficile de donner une image type d'un 
organe essentiellement polymorphe, car chez le même individu 
la forme varie non seulement suivant la station couchée ou de- 
bout, mais aussi selon le degré de replétion; il ne faut pas ou- 
blier en outre, les variations transitoires qui sont le résultat de 
contractions parfois énergiques. Si un repas type est adopté 
pour l’exploration, on peut à la rigueur obtenir des images com- 
parables entre elles; c’est généralement ce que l’on fait; mais il 
nous a paru intéressant de voir aussi comment un sujet digère 


— 532 — 


non pas un repas d’épreuve mais un repas habituel pendant le- 
quel il mange de bon appétit la quantité d’aliments nécessaire 
pour assouvir sa faim. | 

Le malade que l’on reçoit le matin à jeun en vue d’une explo- 
ration de l’estomac accepte, souvent avec résignation, le lait bis- 
muthé'qu’on lui présente. S’il s’agit d’une bouillie tant soit peu 
copieuse, 1l l’avale parfois avec peine et dégoût. Bien loin 
de nous la pensée de dire que le repas d’épreuve est à rejeter, 
mais il faut reconnaître que la manière dont le malade accepte 
ce qu’on lui présente peut influencer d’une manière notable le 
mécanisme de la digestion. 


Les travaux de Pawlow ont bien mis en évidence l’influence 
du suc d’appétit. La digestion se fait mieux quand on présente à 
un sujet des aliments variés et savoureux qui, suivant l’expres- 
sion populaire, font venir l’eau à la bouche. Nous avons donc 
invité notre patient à partager notre repas qui se passa fort gai- 
ment, on avait soin d’additionner de bismuth chacun des ali- 
ments de façon toutefois à ne pas en dénaturer le goût. 


D..., est âgé de 20 ans. De taille moyenne, 1l a toutes les appa- 
rences d’une excellente santé. C’est un gros mangeur qui ne se 
plaint d’aucun trouble digestif. Malgré l’addition de bismuth, 11 
mangea de fort bon appétit. 


L'étude de la traversée digestive du repas de notre patient 
nous a donné des résultats un peu inattendus, aussi avons-nous 
tenu à examiner son estomac par la méthode plus classique de 
l’ingestion du sirop bismuthé. La physiologie nous enseigne 
que les liquides passent à peu près directement de l’estomac dans 
l'intestin. L’addition de sucre, de gomme, de bismuth ralentit 
peut-être le passage, il est néanmoins certain qu’à l’état normal 


le lait bismuthé à base de sirop gommé passe tres vite. 


A 8h. 1/2, nous avons donné à D..., 350 gr. de sirop gommé 
additionné de 50 gr. de kaolin et de 50 gr. de carbonate de bis- 
muth. À 8 h. 48, nous avons pris la radiographie n° 1, en décu- 
bitus ventral. Longueur rayon normal 66 c. Rayon normal sur 
la ligne médiane au niveau de la ligne bis-iliaque. 6 mill. 1/2 au 


e ue, 


secondaire 22 amp., au primaire, Wehnelt et bobine Ducretet 
40 c. Pose AT — Ecran Sinegran (1). 

L’estomac présente une forme en corne que l’on peut considé- 
rer comme normale et l’on voit se dessiner assez nettement le 
duodenum qui présente toutefois une portion ascendante légère 
ment visible qui ne devrait pas exister chez un sujet absolument 
normal si on s’en rapporte aux opinions actuellement en cours. 
L’estomac se vide bien, déjà l’on voit le bismuth accumulé dans 
la portion de l'intestin grêle au-dessous de la ligne bis-iliaque 
et l’on reconnaît tout près de l’ombre stomacale, des anses iso- 
lées où l’on aperçoit nettement un aspect festonné représentant 
les plis circulaires de Kerkring. 

Leur aspect est plus typique (2) encore dans la figure 2 prise à 
10 h. 25, soit deux heures environ après l’ingestion du liquide 
bismuthée. On constate une évacuation complète du liquide sto- 
macal. 

Voilà done un estomac de forme normale et de motilité satis- 
faisante, la seule remarque à retenir est la direction ascendante 
de la première partie du duodenum. Ajoutons qu’à midi 10, soit 
3 h. 40 après l’ingestion du liquide, l'intestin grêle était pres- 
qu’entiérement vidé dans le gros intestin, le côlon ascendant 
étant completement opaque et le transverse légerement estompé. 

Nous allons voir maintenant comment notre patient digéra le 
diner que nous lui avons offert (3). En voici le menu dont nous 
avons banni toute dénomination fantaisiste : 


POTAGE AUX POIS CASSÉS 
LANGUE DE BŒUF SAUCE CRÈME 
VEAU PETITS POIS ET POMMES DE TERRE 
_ CREME RENVERSÉE 
FRUITS AU CHAMPAGNE 
CAFÉ 


(1) Toutes les autres radiographies ont été prises dans des conditions 
identiques. 

(2) Il faut tenir compte de la diminution de finesse inévitable dans 
un tirage typographique. 

(3) Le diner fut servi à midi 45. 


== 594 — 


Le tout fut additionné de bismuth depuis le potage jusqu’au 
café, notre patient absorba ainsi avec la meilleure bonne grâce 
80 gr. de bismuth. | 

Le premier cliché (fig. 3). Distance anticathode, 65 c., pose 5”’ 
(écran Sinegran) fut pris à 2 h. 15, soit 1 h. 1/2 après le début 
du repas dans le décubitus ventral. L’estomac est fortement 
rempli, au lieu de la position verticale dans l’hypochondre gau- 
che de la figure 1, il se présente ici en position transversale, 
occupe une partie notable de l’hypochondre droit et rappelle à 
peu près exactement la forme décrite par les anciens anatomistes 
et que les livres d'histoire naturelle appellent naïvement forme 
de cornemuse. Ce radiogramme nous montre que, suivant l’état 
de réplétion, l’estomac peut présenter une forme variable. On 
ne peut comparer la quantité de substance ingérée par les ma- 
lades examinés (1) avec la masse qu’absorbe à son repas princi- 
pal, un sujet jeune et bien portant. Il est intéressant de consta- 
ter que les descriptions de nos maîtres en anatomie ne sont pas 
si erronées qu’on a voulu parfois le dire. L’anatomie étudie un 
organe distendu par les gaz de la putréfaction, un viscère atone 
et mort, fort bien; le radiologiste examine un organe vivant, se 
contractant énergiquement sur son contenu, relativement peu 
. abondant dans les conditions habituelles d'examen. Les circon- 
stances différentes engendrent des descriptions discordantes. 
Mais l’organe vivant peut avoir, quand il est distendu par les 
aliments, une forme identique à celle trouvée sur le cadavre. Il 
n’y a pas erreur des uns ou des autres et le cliché que reproduit 
la figure 3, montre qu’il est possible de concilier anatomistes et 
radiologistes, c’est un type intermédiaire qu’on observerait plus 
plus souvent si l’on examinait les malades à la suite d’un repas 
copieux. 

Mais, revenons à l’examen de notre radiogramme (fig.3), nous 
constatons que l'intestin grêle est déjà notablement rempli 
et le canal opaque réunissant l’ombre stomacale à la masse de 
l'intestin grêle paraît être une portion du duodeno-jejunum. 


(1) Le repas do Rieder se compose de 400 gr. de pomme de terre ou de 
semoule bismuthée. 


— 535 — 


La figure 4 se présente avec les mêmes caractères que la pré: 
cédente. Elle montre que, 2 h. 20 après le repas, l’estomac est 
encore très rempli. La plaque ayant été placée plus haut, la 
poche gazeuse apparaît nettement et l’estomac se voit ici tout 
entier. On aperçoit une ombre ascendante au voisinage de la 
colonne vertébrale, c’est la première partie du duodenum. La 
masse de l’iléon apparaît plus fortement injectée que dans la 
figure 3. 

Une heure plus tard (fig. 5) (ceci nous porte à 4 heures de 
l’après-midi), nous trouvons un estomac diminué de volume 
mais encore bien rempli; la première portion du duodenum est 
injectée, l’iléon présente une opacité notable. 

Quatre heures 22 après le début du repas (fig. 6), l’estomac 
est encore très opaque mais i] s’est abondamment vidé dans l’in- 
testin grêle; le côlon ascendant commence à s’injecter c’est lui 
que l’on voit occupant un trajet parallèle à l’ombre cylindrique 
que nous avons signalée dans la figure 3 comme une portion du 
duodéno-jejunum. 

La comparaison avec les figures suivantes montre qu’il s’agit 
réellement du côlon apparaissant nettement 5 h. 20 (fig. 7) et 
surtout 6 h. 15 (fig. 8) après le début du repas. Dans ces der- 
nières épreuves on voit que l’iléon se vide rapidement, le côlon 
ascendant s’injecte et le transverse se dessine, formant un lit à 
l’estomac. Le côlon descendant commence, lui aussi, à se rem- 
plir de bismuth. Quant à l'estomac, il n’est pas encore vidé et 
cependant il est 7 heures du soir, notre patient nous quitte pour 
prendre son souper. N’est-il pas surprenant de trouver chez un 
sujet d’apparence normale une digestion aussi lente, laissant 
supposer chez les malades la possibilité de retards d'évacuation 
indépendamment même de toute lésion organique pylorique. Il 
serait, en outre, très curieux de suivre aux rayons X la durée de 
séjour des différents groupes d’aliments. Il y a là une question de 
physiologie des plus intéressantes mais nécessitant de longues 
et laborieuses recherches. Les conclusions d’un tel travail (en 
admettant des différences notables suivant la composition de 
l’aliment) seraient peut-être critiquables, les expériences devant 


— 536 — 


être faites sur le même sujet, en laissant entre chaque série un 
écart appréciable, on pourrait se demander si, pour une cause 
ou une autre un fonctionnement gastrique moins satisfaisrant 
ne peut être la cause d’un écart possible. 

La difficulté d’un problème n’est pas une raison suffisante 
pour ne pas chercher à le résoudre, il est suffisamment important 
pour que de différents côtés les recherches soient poussées dans 
cette voie. 

Les radiographies précédentes ont été faites pour étudier la 
topographie et le mode d'évacuation de l'estomac; elles mon- 
trent en outre la rapidité avec laquelle l’intestin grêle se vide 
dans le gros intestin et les dernières épreuves enregistrent les 
rapports de cet organe avec l'estomac. Les radiogrammes qui 
suivent montrent la topographie des côlons. 

La figure 9, prise 20 heures après le repas, nous donne une 
bonne vue d’ensemble où le gros intestin se présente le plus sou- 
veut avec son aspect caractéristique d’osselets opaques, appa- 
raissant comme enfilés par un lieu d’union également opaque 
Le cecum est déjà moins injecté que la veille; l'angle côlique 
droit contient peu de bismuth, le transverse se présente comme 
une corde formant une courbe légère à concavité du côté de la 
tête; le trajet est légèrement ascendant, langle côlique gauche 
étant notablement. plus élevé que le précédent. Le côlon descen- 
dant se dessine nettement, le rectum n’est pas encore visible. 

Notre patient vaque à ses occupations habituelles, il a mangé 
le soir en nous quittant et pris son petit déjeuner avant de nous 
revoir le lendemain. Par la suite, il a pris ses repas régulière- 
ment, mais ceux-ci ne contenait pas de bismuth, c'est bien tou- 
jours l’histoire de la traversée digestive de notre repas bismu- 
thé que nous suivons grâce aux rayons X. 

Le soir du second jour, soit 29 heures après le repas, nous 
trouvons (fig. 10), le cavum moins rempli, le transverse moins 
injecté dans sa portion droite. Une bulle d’air occupe l'extré- 
mité supérieure du colon descendant qui reste opaque dans son 
ensemble, IS iliaque commençant à se remplir. 

Le lendemain, 34 heures après le repas (fig. 11), nous obte- 


nons une radiographie assez semblable à la précédente, mais le 


le cæcum est à peine visible, les ombres sont moins accusées 
pour le transverse, les osselets bismuthés plus petits et moins 
serrés, une masse confuse représente US iliaque et le rectum. 

Le soir (fig. 12), nous avons pris une dernière radiographie, 
les côlons se vident rapidement et la masse bismuthée s’accumule 
dans les dernières portions de l'intestin. 

Telle est l'histoire de la traversée digestive d’un repas com- 
plexe contenant matières albuminoïdes, hydrates de carbone, 
graisses ;le tout accompagné de bière, de champagne (un seul 
verre), de café. Il est intéressant de constater comment se rem- 
plissent les différents segments du tube digestif, d'étudier sur 
le vivant l'anatomie topographique des viscères abdominaux. Ce 
mode d'exploration devient aujourd’hui de plus en plus courant 
chez les radiologistes. Il le deviendra encore plus le jour où le 
médecin praticien, après avoir été séduit par la précision de 
cette méthode, pourra apprécier la valeur incontestable et pres- 
qu'inespérée des radiogrammes pris en série pour étudier le sys- 
teme digestif. 

Notre but, dans cette communication, est de montrer qu’un 
estomac qui, dans les conditions habituelles d'exploration se pré- 
sente comme un estomac type conforme aux descriptions des ra- 
diologistes, peut, à la suite d’un repas où le patient mange à 
son appétit, prendre une forme qui le rapproche de celle décrite 
par les anatomistes. 

La lenteur d'évacuation que nous avons constatée montre en 
outre, qu'il y aurait parfois intérêt à étudier comment les ma- 
lades digerent leur repas habituel. Ici se pose la question de lin- 
fluence probable de la nature des aliments, des sauces et condi- 
ments divers qu'on y ajoute. 

Dans le cas choisi, sujet paraissant bien portant, repas nor- 
mal mangé de bon appétit, on suit aux rayons X les différentes 
étapes de la digestion et cette étude intéressante au point de vue 
physiologique montre l’intérêt de ces recherches appliquées à la 
clinique. De nombreux auteurs ont déjà insisté sur ces faits, la 
radiologie du tube digestif est à l’ordre du jour, elle donne d'ex- 
cellents résultats dès aujourd’hui et l’on peut prévoir dès à 


présent que la comparaison des différents travaux écrits sur ce 


— 538 — 


sujet, permettra d’établir des données nouvelles et précises qui 
demain deviendront classiques. 


LÉGENDE DES FIGURES (PL XIV et XV.) 


Toutes les radiographies annexées à ce travail ont été prises dans le 
décubitus ventral, le rayon normal passant sur la ligne médiane au 
niveau de la ligne bis-iliaque. La longueur du rayon normal fut de 
65 et 66 centimètres. La pose faite en apnée dura de 5 à 7 secondes. 
L’inversion de l’image par rapport aux radiogrammes habitue's est due 
a l'emploi d’un écran renforcateur (Sinegran) le cliché étant pour ce 
motif impressionné par le cété verre. L’observateur regardant les radio- 
grammes voit à sa droite le côté droit du sujet. 


Fie. I. — 8 h. 48; 18 minutes après l’ingestion de lait bismuthé. Esto- 
mac en forme de corne; injection du duodénum et d’une partie de l'in- 
testin grêle. 


Fie. II. — 10h. 25; 1 h. 55 après l’ingestion de lait bismuthé. Esto- 
mac vidé; injection de l'intestin grêle, plis circulaires de Kerkring. 


Fie. III. — 2 h. 15 de l'après-midi; 1 h. 1/2 après le repas. Estomac 
fortement distendu, envahit l’hypochondre droit. Son contour supérieur 
est mal visible sur la fgure, tandis que sur le cliché il apparaît avec 
une grande netteté permettant la description lue dans le texte. Cette 
remarque est valable pour les vues suivantes où la région pylorique est 
peu détaillée, tandis que l'intestin grêle forme lui aussi un placard noir 
sur les reproductions typographiques. 


Fie. IV. — 3 heures 5 de l’après-midi. 2 h. 20 après le repas. Toujours 
très distendu; iléon fortement injecté. 


Fie. V. — 4 heures 5 de l’après-m'di. 3 h. 20 après le repas. Estomac 
moins rempli, envahit moins l’hypochondre droit ; iléon fortement injecté. 


Fie. VI. — 5 h. 7 de l’après-midi. 4 h. 22 après le repas. L’estomac 
se vide, le pylore regagne le voisinage de la ligne médiane; l’iléon est 
rempli de bismuth; le colon ascendant se dessine, le transverse s’injecte ; 
l'ombre du gros intestin semble se prolonger ici avec celle de l'estomac : 
en réalité, ces deux opacités sont bien distinctes, on le constate sans 
peine sur les épreuves originales. | 


Fie. VII. — 6 h. 5 de l’après-midi. 5 h. 20 après le repas. L’estomac 
se vide de plus en plus, son aspect se rapproche de celui de la figure I. 
Le côlon se présente ici avec ses bosselures caractéristiques. 


Fie. VIII. — 7 h. du soir. 6 h. 15 après le repas. L’estomac a la même 
forme que dans la figure 7; le transverse est complétement injecté et 
séparé de la silhouctte stomacale par un espace clair qui apparait mal 
sur la reproduction. L’intestin grèle se vide de plus en plus. 


Fie. IX. — Radiographie prise le lendemain, 20 heures après le repas : 
montre le trajet des côlons. 

Fie. X. — 29 heures après le repas : le côlon ascendant commence à 
se vider; l’S iliaque s’injccte. ° 

Fie. XI. — 34 heures après le repas : le côlon ascendant est presque 
vidé. 

Fie. XII. — Soir du deuxième jour : le côlon ascendant est vidé, les 


autres régions contiennent de moins en moins de bismuth. 


DE LA DÉTERMINATION DE LA LONGUEUR EXACTE 


DES 


FRAGMENTS D'AIGUILLE INTRODUITS DANS L'ORGANISME 


par le D" Etienne HENRARD 
et le Lieutenant d’artillerie HENNET 


L’un de nous a déja démontré dans des publications anté- 
rieures (1), l’utilité de l’examen radiographique (procédé sté- 
réoscopique avec repére métallique a la surface de la peau, et 
procédé géométrique avec repère également) pour la détermina- 
tion du siège exact des corps étrangers opaques aux rayons X 
introduits dans nos tissus. Mais si la méthode stéréoscopique 
nous démontre d’une façon approximative la grandeur des corps 
étrangers, si la méthode géométrique nous renseigne sur la pro- 
fondeur exacte, elles ne nous donnent ni l’une ni l’autre la lon- 
gueur exacte des fragments d’aiguille, par exemple. 

Or, ce renseignement peut-être d’une grande utilité, car au 
cours d’une extraction, on peut casser l’aiguille, ne pas s’en 
apercevoir et terminer l'opération alors qu’elle n’est pas com- 
plète. Peut-être cette indication de la mesure exacte pourrait- 
elle aussi rendre des services en médecine légale. 

Le procédé consiste à obtenir sur une même plaque photogra- 
phique deux images du corps étranger sous deux angles diffé- 
rents, le sujet restant dans la même position. On déterminera 
également sur la plaque, au moyen d’un index métallique, le 
pied de la perpendiculaire, abaissée du centre de l’anticathode 
dans la première position M de celle-ci (voir figure). 


(1) Etienne HENRARD. La recherche et l'extraction des corps étrangers opaques 
aux rayons X. Bruxelles 1910. 


— 540 — 


Après avoir fait, comme pour la détermination du siège exact, 
un examen radioscopique rapide, indiquant la place de l’aiguille 
dans un plan parallèle à l’écran, on placera le sujet sur la pla- 
que de manière à ce que l’anticathode soit juste au-dessus du 
corps étranger. On fera dévier l’ampoule à droite d’une longueur 


> connue, on mesurera la hauteur H de l’anticathode en posi- 


tion M, à la plaque et on marquera sur la plaque au moyen d’un 
index métallique le pied de cette perpendiculaire, et après avoir 
fermé le courant on obtiendra la première ombre de l'aiguille, 
ainsi que celle de l’index métallique. Le courant ouvert, on 
retirera l’index métallique, on fera dévier l’anticathode dans 
un plan parallele à la plaque, de la longueur D connue, et ainsi, 
apres avoir fermé une seconde fois le courant, on aura une se- 
conde ombre de l’aiguille. 

La radiographie ainsi obtenue permettra de faire toutes les 
mesures nécessaires à la réussite du problème. 

Reproduisons schématiquement l’opération. 

Soit M et N le centre de l’anticathode dans les deux positions 
différentes. M et N sont situés sur une ligne MN et dans un 
même plan P’ parallèles au plan P de la plaque, qui est hori- 
zontal. 

Soit D, la distance connue entre les deux positions du centre 
de l’anticathode. 

Soit H, la hauteur connue entre les plans P et P’. 

Soit O le pied de la perpendiculaire abaissée de l’anticathode 
en M, sur la plaque. 

L’ombre de O a été obtenue sur la plaque en méme temps que 
A’ B’ dont nous parlerons plus loin. 

L'anticathode étant en M l’image du corps étranger AB sera 
marquée sur la plaque en A’ B’. 

L’anticathode étant en N l’image de A B sera marquée en 
A” B”. 

Réunissons par des droites M et N, MAA’, MBB’, NAA”, 
NBB”, MO. 

A’ B’ et A” B” sont donc respectivement les intersections des 


plans MAB et P, NAB et P. 


— 5 — 


Les rayons MA et NA constituent un plan. Le rayon MA ren- 
contre le plan P en A’, le rayon NA rencontre le planP en A” 
donc A’A”’ est l’intersection des plans MNA et P. 


Mais MN étant parallèle au plan P, le plan MNA, coupe le 
plan P suivant une droite A’A’’ parallèle à MN. Soit d la lon- 
gueur A’A’’. 


— 542 — 


Par un raisonnement analogue, on voit que B’B’’ est aussi 
parallèle à MN et soit d’ la longueur B’B’’. 


Le plan vertical MOA coupe le plan P en OA’. Si de A nous 
abaissons une perpendiculaire sur le plan P, cette droite sera 


dans le plan vertical MOA’. Soit P le pied de cette perpendicu- 
laire. 


Le plan vertical MOB coupe le plan P en OB’. Abaissons de B 
une perpendiculaire sur le plan P soit Q le pied de cette perpen- 
diculaire. 

Joignons PQ. Nous constituons ainsi un trapèze ABQP, ayant 
pour côté l’aiguille AB dont nous cherchons la longueur, les 
deux verticales AP, BQ dont nous calculerons les longueurs 
respectives z et y et comme quatrième côté, PQ dont nous cal- 
culerons également la longueur. 

Connaissant les longueurs z, y et PQ nous pourrons calcu- 
ler AB. 

1° Calcul de z et y. 

Considérons dans le plan MNAA’A”’ les triangles AMN et 
AA’A’’. Ces triangles étant semblables, nous pouvons écrire 


Considérons dans le plan MOA’ les triangles MOA’ et APA’. 
AP est parallèle à MO puisque ces droites sont toutes deux per- 


pendiculaires au planP. Les triangles MOA’ et APA’ sont donc 


semblables et on a 


H MA ou MA + AA’ 
x 4 


AA 
ou 
H—x MA 
x AA! (2) 
identifions (1) et (2) 
D e H— x 
d x 
d'où 
d 
eh aD 


En considérant les triangles BMN et BB’B’’ d’une part et les 


— 543 — 
triangles MOB’, BQB’ d’autre part, un calcul analogue don- 
nerait 

VHS 
D et H sont des longueurs connues. 


d et d’ peuvent être mesurés sur la radiographie. 


2° Calcul de PQ. 
Les triangles MOA’, APA’ donnent 


` Ip = Un. 
où A’P=A’0 H 
remplaçons z par la valeur trouvée ci-dessus. 


, E 
A'P = AO zi 


De même en considérant les triangles MOB’ et BQB’, on au- 
rait 


BQ=B0 a 
Les quantités D, d, d’ sont connues: les longueurs A’O et 
B’O peuvent être mesurées sur la radiographie. 


Pour avoir PQ, on portera à partir du point O les longueurs 
OP = OA’ — A’P et OQ = OB’ — B’Q respectivement sur OA’ 
et OB’, on mesurera ensuite la longueur PQ. 

Remarque. — Si les longueurs calculées OP et OQ sont trop 
petites pour permettre de les porter pratiquement sur OA’ et 
OB’, on les multipliera par un nombre entier n et on effectuera 
la construction de PQ indiquée. On mesurera PQ et on divisera 
le nombre obtenu par n. 

3° Calcul de AB. 

Nous connaissons les longueurs +, y et PQ. Considérons 
le trapèze ABQP. En menant par B une parallèle à la base PQ 
on construirait un triangle rectangle dont les côtés de l’angle 
droit seraient respectivement égaux à z-y (ou à y-r) et PQ. 

L’hypothénuse AB cherchée sera donc égale a 


AB=Ve—y)? + PQ 


— 544 — 
Règle pratique 


1° On établira le tableau suivant : 


D H FE 
3 
(3) pe 


B’Q = 


Les quantités (1) sont données par l'opérateur. 
Les quantités (2) seront mesurées sur la radiographie. 
Les quantités (3) seront calculées à l’aide des formules. 


d 


oN a+D 


a' 
"Tan 


, TN 
A'P= AO zc 


B'o —Ÿ 
DR EHD 
2° On construira PQ sur la radiographie comme il a été indi- 
qué et on mesurera cette longueur. | 
3° On calculera AB par la formule. 


AB= Vis ap + PO 


REVUE DE LA PRESSE 


F. H. Jonxsox. Le traitement de certaines affections du tube 
digestif au moyen de rayons secondalres émis par l’argent 
métallique (The treatment of certain diseases of the alemen- 
tary tract by secondary A rays from metalle silver). 


(Archives of the Rentgen ray, n° 137, 1911.) 


Le professeur Thomson a établi que lorsque les rayons X 
frappent certains métaux, ils produisent des rayons secondaires 
dont la pénétration est spécifique pour chaque métal, et toujours 
inférieure en degré de pénétration aux rayons primaires. Il a 
établi également que l’argent émet des rayons secondaires qui 
ont beaucoup d’analogies avec les radiations B du radium. 

De là l’idée du D" Johnson d'appliquer ces propriétés au trai- 
tement des ulcères du tube digestif. Avant d’essayer chez les 
malades, il a pris, mélangé a ses aliments pendant quinze jours 
consécutifs, huit grammes d’argent pur en poudre fine, afin de 
s'assurer de l’innocuité de cette ingestion. 

Le premier malade auquel 1] appliqua sa méthode présentait 
tous les signes d’un ulcère du côlon ascendant: diarrhée chro- 
nique, douleur localisée, entérorrhagies. Il lui fit d’abord faire 
un repas d’épreuve au bismuth, ce qui lui permit de constater 
la présence du bismuth dans le côlon ascendant après cinq heures. 
Ensuite il lui fit prendre 8 grammes d'argent précipité entière- 
ment mélés à un mélange de lait et de biscuit, puis cinq heures 
après, il le soumit à l'irradiation d'un tube Müller (8-9 Wel- 
nelt, 0.4 milliampères, anticathode à 25 ctm.) pendant dix mi- 
nutes, sans interposition de filtre. 


Cette séance fut répétée trois fois par semaine pendant un 
mois. Au bout de ce temps les troubles intestinaux s’étaient 
grandement améliorés et la douleur locale avait à peu près cessé. 
Le traitement fut continué pendant deux mois à raison de deux 
séances par semaine. 

Après quarante applications, le malade retourna au travail 
avec toutes les apparences de la guérison et quatre mois aprè; 
il était encore très bien portant. 


— 546 — 


Sept malades furent jusqu’à présent soumis à cette cure; 
quatre ulcères (deux du duodénum, un de l’estomac, un du 
côlon descendant) sont guéris; un ulcère du pylore (cancéreux?) 
n’a pas été amélioré, deux autres sont en traitement. 


Afin de vérifier si en réalité il se produirait des rayons secon- 
daires dans les conditions énumérées ci-dessus, l’auteur appli- 
qua contre la plaque sensible de l’argent précipité et l’irradia 
pendant quelques secondes en filtrant au travers d’une couche 
d’eau assez forte pour représenter la paroi abdominale: le ré- 
sultat fut positif. Une contre-épreuve faite au bismuth donna 
un résultat négatif. 

Les radiations secondaires sont peu pénétrantes, l’épaisseur 
d’une feuille de papier les arrête; il en résulte qu’il n’y a aucun 
danger pour la muqueuse du fait de ces irradiations répétées. 


Dr BIENFAIT. 


Lewis Grecory Coie. Les phénomènes moteurs complexes des 
différents types de péristaltisme gastrique sans sténose (The 
complex motor phenomena of various types of unobstructed 
gastric peristalsis). (Arch. of the Jentgen ray, 1911, n° 137.) 


Grâce à Kastle, Rieder et Rosenthal, on est arrivé à ce résul- 
tat extraordinaire : la cinématographie aux rayons X des mou- 
vements des organes. 


En ce qui concerne les mouvements péristaltiques de l’estomac, 
il convient, pour prendre la radiographie cinématographique 
d’une seule contraction durant environ dix secondes, de prendre 
quarante épreuves consécutives, soit quatre par seconde. 


Voici, en deux mots, la technique de M. Cole : 


Le patient étant à jeun, on lui fait absorber 60 grammes de 
sous-carbonate de bismuth en suspension dans 250 grammes 
d’un laitage épais. Une série de 20 à 24 radiogrammes sont faits 
dans la position debout et ensuite dans la position couchée. Un 
dispositif comprenant un écran à radioscopie permet de repérer 
la zone intéressante, et d'employer des plaques 24 x 30. La pose 
est de un dixième à un cinquième de seconde, le courant de 
40-50 milliampères. 

Il a trouvé qu’à l’état normal la contraction de l'estomac 
peut être comparée à la systole et à la diastole, constituant ainsi 
un cycle péristaltique. La contraction peut commencer dans la 
région pylorique, mais quand l’estomac est rempli, elle a son 
point de départ dans la région du cardia. 


— 547 — 


Il y a quatre types principaux, suivant que la contraction est 
unique ou qu’il y a concurremment de un à quatre points de 
départ pour l’onde péristaltique. 


D: BIENFAIT. 


BELoT. A propos de la radiographie des calculs vésicaux. (Bull. 
et Mém. de la Société de Radiologie médic. de Paris, février 


1911.) 


L'auteur fait une fois de plus ressortir les difficultés que pré- 
sente la recherche des calculs par la radiographie et la prudence 
avec laquelle doit agir le radiographe quand il doit interpréter 
l’une de ces radiographies. 


Il cite le cas d’un malade ayant présenté des signes de cal- 
culs vésicaux et chez lequel deux radiographies très détaillées 
ne montraient pas de trace de calcul, alors que cependant les 
clichés étaient suffisamment fouillés pour déceler des ombres 
de corps étrangers du bassin, que l’auteur rattache à l’ossifica- 
tion du ligament sacro-ilia que, plutôt qu’à des phlébolithes. Ce- 
pendant quelques jours plus tard, la cystoscopie, étant devenue 
possible, décela la présence d’un calcul de la grosseur d’une 
noisette. Belot, prudemment avait conclu à l’absence de calcul 
opaque, aux rayons X; il insiste pour rappeler que c’est la for- 
mule que doit employer le radiographe, s’il ne veut courir le 
risque de commettre de lourdes erreurs de diagnostic. 

Dans deux autres cas, au contraire, les clichés montraient 
des taches opaques anormales, qu’un spécialiste non averti, eut 
pu prendre pour des calculs; cependant, entourées par une zone 
transparente, Belot conclut que ces taches étaient des scybales, 
et, en effet, de nouvelles épreuves prises quelques jours plus 
tard et après nouvelle purgation, ne montraient plus ces corps 
opaques. 

La présence d’une auréole gazeuse, entourant une opacité de 
ce genre, doit évidemment éveiller l’attention du radiographe, 
mais à mon avis, ce signe seul est-il insuffisant pour permettre 
d'affirmer qu’il s’agit d’une scybale; aussi, c’est avec raison 
que Belot conseille de prendre de nouveaux clichés quelques 
jours plus tard et après nouvelle purgation, tout en ne deman- 
dant à la méthode que ce qu’elle peut donner et en apportant la 
plus grande attention à l’étude des clichés. 

Dt LEJEUNE. 


— 548 — 


M. Barret. Note sur le fonctionnement des ampoules radlo- 
gènes à anticathode refroidie par circulation d’air. (Bullet. 
et Mémoires de la Société de Radiologie médicale de Paris, 
février 1911.) 


Le refroidissement des ampoules est produit par lair projeté 
sur l’anticathode au moyen d’une pompe de Gaffe, et amené à 
la pression de 500 grammes et environ 150 litres par minute. 

L’ampoule Chabaud-Villard type à refroidissement d’eau, 
transformée par simple addition d’une tubulure permettant 
d'amener l’air, supporte en régime continu dans ces conditions, 
Dap milliamperes. Une plage de 5 à 6 millimètres de largieur 
devient bien incandescente, mais sans tendance à s’étendre. Les 
variations de l’état de vide paraissent moins à craindre que dans 
le cas de refroidissement par l’eau. 

La tolérance de l’ampoule est limitée par l’échauffement de 
la cathode qui est portée assez rapidement au rouge. 

Après les ampoules Gundelach spécialement construites pour 
admettre le refroidissement par l’air, les résultats sont plus 
intéressants. Le danger résultant de (échauffement de lanti- 
cathode n’existe plus, mais 1l se trouve reporté, tout en étant 
très atténué, sur la cathode. 

Une telie ampoule donnant des rayons de 7 B. avec une inten- 
sité de 10 milliampères, peut être soumise à un fonctionnement 
indéfiniment prolongé. La cathode s’échautfe bien jusqu’à attein- 
dre le rouge cerise, mais ne le dépasse pas. Deux minutes 
d’arrêt suftisent d’ailleurs pour permettre à la cathode de se 
refroidir. Ici encore il semble que l’absence d’échauffement de 
l’anticathode supprime une cause importante des variations du 
vide. L’échauffement de la cathode produit, il est vrai, un 
dégagement de gaz, sensible surtout avec des ampoules neuves, 
mais qui devient rapidement négligeable. ` 

D’après les recherches de l’auteur, l’ampoule peut fonctionner 
au régime de 10 milliamperes durant trois quarts d’heure envi- 
ron, apres quoi il est nécessaire de recourir à l’emploi du système 
de régénération; la durée de cette seconde période de vie de 
ampoule peut être évaluée à deux heures à ce régime de 
10 milliampères et en fonctionnement ininterrompu, ce qui don- 
nerait au maximum, une durée de vie totale de trois heures; 
cependant, la substitution de l’osmo-régulateur à tout autre 
mode de réglage permettrait d’allonger dans de grandes propor- 
tions cette breve carrière. 

Dr LEJEUNE. 


— 549 — 


Ip Rarin et Dr Arcezin. GCalouls du rein et de l’uretère. (Paris, 
Maloine, 1911.) 


Ce travail est divisé en deux parties : une partie clinique et 
une partie radiographique. Cette dernière décrit l’installation 
de l'hôpital Saint-Joseph, à Paris, et la technique employée. 

Le point principal de la technique consiste à obtenir l’immo- 
bilité obsolue du rein pendant le passage des rayons X. On y 
arrive en combinant deux procédés : d’abord la fixation du 
rein par la compression, ensuite la diminution aussi considérable 
que possible du temps de pose; avec les installations modernes 
donnant de grandes intensités et avec l’aide de l’écran renforça- 
teur on peut réduire le temps de pose à 1[10 de seconde pour 
les personnes dont l’épaisseur au niveau de la région lombaire 
ne dépasse pas 25 centimètres. 

La radiographie donne à ce point de vue une certitude absolue, 
la netteté des contours est parfaite. 

Pour obtenir de bons clichés il est nécessaire de diaphragmer; 
il faut aussi déterminer exactement la qualité et la quantité 
des rayons utilisés. Sur un cliché trop posé, l’ombre d’un calcul 
peut disparaître. Ce sont les clichés moyennement posés qui 
permettent de faire le plus sûrement un diagnostic. 

Avec les poses de plusieurs minutes, les rayons n° 6 Benoit 
donnent pour un sujet de moyenne épaisseur, les plus beaux 
clichés. Pour un enfant ou un sujet très mince il est préférable 
d'employer les rayons n° 5 et pour un obèse les rayons n° 7. 

En radiographie rapide ou instantanée les rayons 7-8 Benoit 
donnent les clichés nets, mais présentant peu d’opposition, ils 
sont gris. 

L'emploi des écrans renforçateurs ne gêne en rien le radio- 
diagnostic, ils permettent de reconnaître les plus petits calculs 
(0,025 gr.) comme les plus transparents (acide urique pur). 

Il convient d’examiner toujours l’appareil urinaire tout entier, 
au moyen de trois prises : l’une pour un rein, la seconde pour 
l’autre rein, la troisième pour la vessie et les uretères. En effet, 
la douleur bien localisée au niveau d’un rein, n’indique pas 
avec certitude que c’est le rein qui est malade, et plusieurs fois 
il s’est trouvé que le calcul se trouvait dans un rein et que la 
douleur se manifestait au niveau de l’autre. 

Une tache ou une ombre se montrant sur le trajet de l’appareil 
urinaire n’est pas forcément un calcul des voies urinaires. Pour 
démontrer l’existence du calcul, il faut introduire dans l’uretère 
une sonde opaque; ou bien elle viendra buter contre le calcul, ou 


— 550 — 


bien elle passera à côté, et on aura alors la certitude à peu près 
complète qu’il s’agit bien d’un calcul. Il est toujours prudent 
de radiographier au moins deux fois le malade à intervalle plus 
ou moins éloigné. 

En raison de l’opacité de la région, de la fréquence relative 
de calculs peu opaques aux rayons X dans la vessie, de la grande 
facilité de les reconnaître par l'explorateur métallique, l’examen 
radiographique a moins d'intérêt. Il sera réservé aux cas où 
l'exploration instrumentale sera impossible pour une raison quel- 
conque. I] est donc utile, pour ces cas rares, de savoir comment 
il faut rechercher les calculs vésicaux par la radiographie. 


Lorsqu'une bonne radiographie, faite dans les conditions ordi- 
naires, n’aura pas donné de résultat, on peut recourir à deux 
artifices souvent très utiles. L’un consiste à injecter de l oxygène 
dans la vessie; grâce à ce ballon qui se gonfle dans la cavité pei- 
vienne, les organes sont repoussés, la région devient plus trans- 
parente, les calculs sont plus nettement visibles. Même avec ce 
procédé, un calcul d’acide urique pur peut échapper grâce à sa 
grande transparence. 

Un second procédé consiste à injecter une petite quantité de 
solution de collargol à 7 % dans la vessie et à faire une forte 
compression sur la paroi abdominale du malade. Par ce moyen, 
nous plaçons le calcul transparent dans un milieu opaque aux 
rayons. Nous le voyons se dessiner en sombre sur fond clair en 
regardant le négatif. 


Pour distinguer les calculs des taches du bassin, on peut 
recourir avec succès au procédé de M. Nogier : il fait plusieurs 
radiographies après avoir fait prendre différentes positions au 
malade, de sorte qu’un calcul libre dans la vessie a pu ainsi 
changer de place, ce que ne peut faire un noyau de calcification 
d’un ligament, par exemple. 

Dr Dressur, 


VARIA 


oD 


Le laboratoire d’essals des substances radioactives 


Note communiquée par M. D’ArsonvaL, membre de l’Institut 


à l’occasion de la présentation du Laboratoire 
à l'Académie des Sciences de Paris. 


Le Laboratoire d’essais des substances radioactives a été créé 
dans le but : 


1° D’offrir aux savants et aux industriels des moyens de con- 
trôle et d’essai des minerais, produits et appareils concernant 
la radioactivité pure et appliquée, dans des conditions de haute 
précision et de complète impartialité; 


2° De mettre à la disposition des physiciens, chimistes, biolo- 
gistes, géologues, minéralogistes el médecins, le moyen d’acqué- 
rir rapidement par la pratique, la connaissance et l’usage des 
substances radioactives et des instruments de mesure et d’ap- 
plication ; 


3° De faciliter d’une façon très large, les recherches théori- 
ques et pratiques tendant à l’augmentation de nos connaissances 
sur les substances radioactives, au perfectionnement des mé- 
thodes de mesure et au développement de leurs applications; 


4° De centraliser pour leur étude et leur diffusion les docu- 
ments concernant les progrès de la radioactivité en tant que 
science pure et appliquée. 


Le Laboratoire d’essais forme le complément technique in- 
dispensable des excellentes organisations scientifiques qui exis- 
tent tant en France qu’à l’étranger. L'intérêt scientifique a seul 
présidé à sa création. 

Le Laboratoire est situé à Gif (Seine et Oise) à 26 kilomètres 


de Paris. Il comprend des laboratoires d’essais physiques ,ch1- 
miques et biologiques et des laboratoires de recherches et de tra- 
vaux pratiques. Tous ces laboratoires sont convenablement ou- 
tillés pour permettre les recherches les plus variées sur les sub- 
stances radioactives. 

Parmi les annexes des laboratoires il convient de signaler 
l'atelier de mécanique qui permet d’établir rapidement les mo- 
dèles d'essais, et la bibliothèque déjà très importante qui com- 
prend des livres, des brochures, des collections de périodiques. 

Le Laboratoire d'essais proprement dit examine les échantil- 
lons, appareils et projets qui lui sont soumis. L’hospitalité Ja 
plus large est accordée aux travailleurs des laboratoires de re- 
cherches et de travaux pratiques; ils doivent néanmoins justifier 
de connaissances scientifiques suffisantes. 

Pour faciliter les travaux, il a été créé trois sections spé- 
ciales : section minéralogique, section physique et chimique, 
section biologique et médicale. 

Le Laboratoire est dirigé par M. Jacques. Danne, directeur du 
Radium et collaborateur de la première heure de Pierre Curie 
et de M™ Curie. 


TABLE DES MATIÈRES 


VOLUME V 


l. Travaux originaux, 


W. Deane Butcher. L’auto-immunisation par le radium 
et les rayons Rôntgen.............................................. 
Maurice D’Halluin. La radiographie stéréoscopique et 
l’étude du système vasculaire. Application de la méthode 
des anaglyphes pour les publications des clichés stéréo- 
scopiques dans les revues.......................................... 
J. Belot. Les filtres en radiothérapie.............................. 
Delobel et R. Desplats. Tentatives d'extraction d’un corps 
étranger de la bronche gauche. Mort rapide par œdème 
aigu du poumon. Causes de l’insuccès........................ 
Bienfait. Rapport du secrétaire général sur la marche de 
la Société Belge de Radiologie pendant l’année 1910. 
Charles Lester Léonard. La stéréoscopie rapide du thorax 
etde abdomen recrei mire 
Alban Köhler. Arrachement tendineux démontré par la 
radiographie cicoria ee Eege 
S. Laureys. Nouvelle théorie physique........................... 
Ernest Renaux. A propos du diagnostic radiologique de 
l’ulcère gastrique et notamment de l’ulcère calleux.... 
Haret, Dauwe et Jaboin. Sur une nouvelle méthode d’in- 
troduction du radium dans les tissus........................ 
Maz-Levy-Dorn. L’exploration radiologique du crane...... 
M.-J. Wunderlich. Radiothérapie du rhinosclérome......... 
J. Moreau. Un cas de « mains fourchues » ou ectrodactylie 
ila tera lO ees 
Maurice D’ Halluin. Moyen facile pour couper le verre.... 
Maurice D’ Halluin. Dosage des rayons X. Réflexions sur 
les échelles des chromoradiomètres de Holzknecht et de 


Bördiér dated tical ate ak sea MU A er Var une | 


L. Lejeune. Présentation de trois cas de calculs du péri- 


105 


‘113 
116 


129 
133 
205 
214 
218 
236 


239 


— 554 — 


toine cause possible d’erreur d’interprétation des images 


radiologiques de la région abdominale........................ 
A. Kaisin-Loslerer. Fracture intra-utérine du fémur...... 
L. Lejeune. Un cas de leucémie myélogene.................. 
L. Hauchamps. Technique de la radiothérapie de la leu- 
COR IE Nr M ne de Ni dei eee 
Bienfait. Les mesures de sécurité contre les rayons X em- 
ployées au e London Hospital »................................. 
J. De Nobele. Le mésothorium : nouveau succédané du 
LE ÉD ee 
S. Laureys. Synostone huméro-cubitale extra-articulaire. 
J. De Nobele et F.-L. Kohlrausch. Principes de mensura- 
tion de la radioactivité du radium......... SE 
R. Balli. Recherches d’anatomie radiographique comparée 
sur l’architecture intérieure de l’épiphyse supérieure du 
MUR "eege 
Goris. Extraction de corps étrangers de la trachée et de la 
bronche gauche. an nds tt Eet 
Maurice D’ Halluin. Comment lire une radiographie....... 
Maurice D’ Halluin. Deux pièces de monnaie dans l'es- 
(OMAE e Ee Eden 
Heinz Bauer. Contribution critique à la rontgénométrie. 
D’ Halluin. Diagnostic de la grossesse; cas de grossesse gé- 
mellaire diagnostiqué par les rayons X ..................... 
D’Halluin. Histoire de la traversée digestive d’un repas 
complexe additionné de carbonate de bismuth ............ 
Henrard et Hennet. De la détermination de la longueur 
exacte des fragments d’aiguille introduits dans l’orga- 
EEN 
il. — Table aiphabétique par noms d'auteurs (1) 
Albers Schönberg e leed age a: 88 
ATCO EE 189, 
Arcelie et A anit: id den ce 
RT neue 190, 151, 155, 359, 372, 
Aubourg el Soult FOuk, eier gege Sé 
Auboure: et Tuite rT. asset ns esta 
Augier, Julien et Viallé::..,.,:02 sua 


(1) Les travaux originaux sont indiqués en chiffres gras. 


e CCE 


Babinski, Charpentier et Delherm .............................. 398 
BAR nn a a A dE 443 
Battez et Zimmer Ee e ee 484 
Battez, Zimmern et Dubus.......................................... 485 
Barclay ss ss dus ren aes cie 167 
E E 385 
-Daron, Fabre et Trillat eene ss ut 391 
Barret: et Leven gd ee dE EEN 148, 159, 377 
Baudon et Desternes ........................................ 360, 361 
LE EE 485, 501 
Decl Te senie ec ns ete 154, 192, 383 
Béla Kolem ss a ie 493 
Bela (Alexander) EE 84 
Belot emgeet 31, 299, 314, 547 
Belot et Chaperon eessen 143 
Te E E EE 389, 413 
PONSA EE 91% 
ele 307 
Bergonie: EE 412 
ICU D à EEN 59, 326 
Bordier ariana ss 172, 366, 402, 409, 413, 483, 498 
DERNIER EE 137 
Broca ebe dE Ae 363 
BUISSON: Lire nel nm ss Pi et AR 482 
Chapron- -ét Delon is mine te one 143 
Chaperon: A Re de den et nette 193 
Charpentier, Delherm et Babinski................................. 398 
Chartier et Delherm ............................................... 484 
Clermont et Haudek attert 498 
Clunet, Marie et Paulot............................................. 401 
BI Ai aia A ee ne hi 273 
CHERE Le ain a a do bo Nid nt 175 
Chilaiditi e eer e leeë 378, 384 
Biet a ME 411 
Danne, Jaboin et Haret ..........................,............ 133, 180 
Dä OC 549 
DAS EE 551 
Deane Butcher 2: 22.220 Ee 1 
Delherm, Charpentier et Babinski............................... 398 
Delobel et Desplats ...........................................,..... 53 


De Nobelé ss Rd Ee Eege 330, 334 
De Nobele et Kohlrausch .................................,,....... 424 
Desplats et Delobel ...............................,.............,,.... 53 
DCS DIR de nai one ed M ein 171 
Desternes et Baudon .......................................... 310, 361 
RI ne Na SSD Sd diese ota 
RI E EE 153 
MGSO tc satan aceasta hepeane a te te 388 
Dossier EE 97 
D’Halluin ............ 7, 236, 239, 451, 460, 343, 348, 521, 531 
DISSOV Se nn St ane ncaa near en 39+ 
Dohan et- Silka EE 90 
Domi EE 178 
Nr EE 392 
Dubois, Zimmern et Battez.......................................... 483 
Dubois Havenith EE 349 
Dubai D a 258, 268 
Eberlëin ebe ee ee 68 
(NONE EE 468 
Eisler et Kienbüch ............................................,., 86 
Escande et Marie ::2:::5.:53.4 aa ann nait Ames 416 
Eyckman EN Eer 186 
Fabre a M EE 364 
Fabre, Baron et Trillat........ E E TT AE S saat E haan 391 
Fergusson et Lemon .................................................. 418 
Fiessinger et Œtinger ......................................,,.... 17) 
RE EEN 393 
EE ee 89 
CARO 2 a da ne ain a on 361 
RRE Aen GR Sd ae 101, 103, 419 
ES EEN 445 
Leen, e Belot cea ee 389, 113 
RD RS VO) EE 86 
GI EE 98, 104 
Groedel et Schenck: sant. ee EAR SEA ENEE 473 
(GV. Ate ele le ne 463, 466 
ee, ee EE Ee te tenes 158 
ENER E EE 197, 407 
Guilleminot et Laquerrière ....................................... 289 


GG DAT EE 486 


Haret, Jaboin et Danne `. 133, 189 
SE D nn me Ge nee ue 048 
Hauchamps ................................. 317, 347, 353, 355 et 368 
SEENEN 400 
Harter EE 467 
atid ele sn Ga de NE 85, 379 
Haudek et Clairmont ......................................... 498 
Haudek et Holzknecht ..........................................,.. 480) 
Hennet: et Henrard ANEN ENEE ENN NEEN EN NNN NEE NS NENNEN) 539 
Henrard et Hennet ................................................ 539 
Henrard Zeie ege eer na Lite 65, 181, 258, 352 et 420 
Hermann-Plagemann `... 92 
Hertz et OX ee Ee 156 
SE ks AE liens ot ee 86, 90 
Hoffa et Wollenberg ............................................... 199 
TT OM AGU ENEE 169 
FEO aen EE 492 
Holzknecht et Senger ............................................,.. 473 
Holzknecht tege ege degen bn sad 100, 101, 474 
Holzknecht et Obbert ............................................ 85 
Holzknecht et Haudek .................................,..,......... 480 
Jaboin, Haret et Danne .................................... 133, 180 
Ja DOIN: EE 177 
Jacquet et Jaugeas ees deih eg 410 
AUS E A N E E do E ET 417 
Jaugeas et Jacquet ...........................................,....... 410 
JONIO kiyen a oo oe oe antes 546 
Jossurand a de eens 482 
Julien, Augier et Vialle ........................................... 364 
EE EE 98 
Kaisin-Loslever ............................................ 247, 313 
Kienböck et Release eeh ani net tra 86 
Wien DOCK EEN 87, 103 
TY OMG. EE 344, 347, 350 
Nage lines ess iaae e E E nT 94 
DG oraren dc ne a eh ads 151 
KOE a da di de Ne ou. 80 
TOWEL a a r ue os 113, 202 
Kohlrausch et De Nobele .......................................... 424 
Kretschmer ......... EE ae 370, 399 
IS PUG OR ru on adie aah soe aoe 370 


TAC ee no 911 
Laquerrière et Guilleminot ..................................,..... 289 
Laguerriero Aal 316 
Lors Bone es ee A ne aera 176 
E EE 116, 421 
EE 405 
Te GUN eier ee mess 242, 251 
Leven et Barret........................................... 148, 159, 377 
Levy Dorm: Li ere cee 205, 82, 91 
Lewis Gregory EE E 545 
Lester-Leonard EE 105 
tree, Ae 95 
DOGE EE 470 
Lindemann (C.-L. et F.-A.) ....................................... 487 
ET TO EE 471 
Machado E 470 
Mainpot EE 143 
Marie, Clunet et Paulot .....................................,.,.. 401 
Marie et Escaude ............................,.,.,............ 406 
MasG Weller ge ee dE 303 
EA VER EE 92 
À EE à 2 00 teen 486 
E e EE 300 
MICRO EE EE 471 
Merel EE 142 
WE OPO, EE EE 218 
erer See dd do de Ee 81 
MGTIO non. 403 
Ët ie tte 182, 359 et 417 
Nopier et Regan. Sn ae en 363 
Olbert et Holzknecht .....................................,,.,. 5 
Œttinger et Fiessinger 244200 170 
OFON NS et eo 386 
Oudin et Zimmerm .................................., 2, 171 
Ozon et Hertz tte edel 156 
Paulot, Clunet et Marie ............................................ 401 
Pauly nn da ce the 397 


Ponnéman EE 80 


Pio eeh Eege 388 
Pozzi-el Proust mi ni mirent 146 
Proustet EE 146 
Eeler lege 144 
BEE a Dora M den te 93, 472 
Rafin et Arceline EE 549 
Raoult-Deslongchamps ..........................................,... 480 
Regaud et Nogier .4.4655ds AE Eed 363 
Reifferscheid sn meneur Lo 91 
ET nn nu AEN 129 
RIC TEE 83, 87 
Rosénthal sn de e its 96, 104 
MOC CR OF sn dada destin mm es 84 
EEN, tee bebes 145 
el 472 
Schenck et Groedel ..............................,.................... 473 
PC IM EENG 90, 99 
Schott (Gilbert) sya hiss sine gege 401 
ie EE 93 
Schurmayer ......................,.,.... rarer: Re eT ert ne 162 
Selker et Dohan 11... ménsieesitiodéhuns 90 
Singer et Holzknecht .........................,...,.........,,.. 473 
Souligoux et Aubourg ...................,................,....,..... 150 
DOMED beggen erc 399 
Speder et Bergonié .....................,......,,...,..,,..,....,.,.., 412 
dE E 181 
Trillat; Fabre et Barjon Zo See em esse 391 
Tuffier et Aubourg ....05.60ccc5:cccscdecssecenaciaceseaseseesdenctens 382 
WATER nee PEA E ETT TR EN CNET 190 
Vialle, Augier et Jullien .......................................... 364 
Walton eebe 102 
Wel ee CR ec te tes ct 312 
EE correa ra ee eebe 418 
MONNIER vacuo ss nd incendie eee 398 
Wollenberg et Hoffa ............................,..,.......,..,.... 199 


Wollenberg .................., Lie de ee er 


Wunderlich enr rune et tatin in idee 214 
Wall yamo? oria intense a a Rew dE 391 
Zimmern et Oudin `... 171 
Zimmern et Battes `. 484 
Zimmern, Battez et Dubus ..........................,............ 485 


iil. — Table idéalogique des matières 


A) RADIODIAGNOSTIC 
a) Système osseur 


Résultats du traitement des fractures sous le contrôle des 


rayons X, par Fritz Kônig....................................... 80 
Signification de l’examen radiologique dans le diagnostic 

différentiel du pied plat, par Muskat........................ Hl 
Le diagnostic radiologique du rachitisme, par Levy Dorn. 82 
Un cas d’acromégalie, par Rieder................................. S7 
Contribution à l’étude de la polydactylie chez le cheval, 

Par Epere EE 88 
Arrachement tendineux démontré par la radiographie, par 

Albam Köhler ana 2h a EA ENA 113 
Double luxation congénitale du radius en haut et en 

arrière, par Belot et Chaperon ................................. 143 
Lésions de la colonne vertébrale chez un sinistré; relation 

avec le traumatisme, par Maingot.............................. 143 


Arthrite déformante et rhumatisme articulaire chronique : 
étude radiologique et anatomique, par Hoffa et Wollen- 

WGI EE 199 
Etiologie de l’arthrite déformante, par Wollenberg......... 202 
Lexique des formes radiographiques limitrophes des états 

encore normaux et des états déjà pathologiques, par 


Abit: ROWLEY geet 202 
L’exploration radiologique du crâne, par Levy-Dorn...... 205 
Un cas de « main fourchue » ou ectrodactylie bilatérale, 

Wart’ MOTARD ru 202 
Fracture extra-utérine du fémur, par Kaisin-Loslever...... 247 
Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, électro- 

thérapie du pied plat, par Albert Weil..................... 312 


Fracture et luxation au niveau du poignet, par Kaisin- 
Loslever 


— 56t — 


Fracture de l’avant-bras non consolidée au bout de quatre 


ans, par RIYNéNS naar ones 344 
Quelques cas de fractures rares du bassin, par Hauchamps. 347 
Un cas de spina-bifida occulta, par Klynens.................. 347 


Importance de la radiographie de l’acromio-claviculaire 
dans les suites des traumatismes de l’épaule, par La- 


querrière et Bet EE 309 
Le diagnostic radiologique de la syphilis, par Gastou...... 361 
Formation d’épines osseuses à l’olécrane, par Kruger...... 310 
Diagnostic radiologique des ostéosarcomes, par Destot ...... 388 
Myosite ossifiante progressive, par George Pirie............ 388 
Lésions rotuliennes dans un cas d’arthrite rhumatismale 

du genou, par Belot et Goumn. 389 
Sur un cas de fracture isolée des apophyses transverses, par 

tere eer 392 
Des rapports entre l’apparence radiographique du cal et sa 

solidité mécanique, par Dissez................................. 394 
Ostéomes multiples après un accident du travail. Considé- 

rations pathogéniques, par Speder ........................... 395 


Synostose huméro-cubitale extra-articulaire, par Laureys. 421 
Recherches d'anatomie radiographique comparée sur l'ar- 
chitecture intérieure de l’épiphyse supérieure du fémur, 


Dar Ball ss dd nn dé sae 443 
Fracture de la cinquième vertèbre lombaire, par Ghys ... 463 
Ostéo-sarcome du péroné, par Machado........................ 470 
Appréciation de la gravité des fractures du calcanéum, 

Dur WMO nso ait see da el ta a des 471 
La fracture isolée de la grosse tubérosité de l’humérus, 

par Melchior a sen Anse den ie 471 
La radiographie de la cinquiéme vertebre lombaire, par 

Sched SR Na e 472 
Exostose ostéogénique du genou, par Buisson.................. 482 
Lésions osseuses de l’ostéomyélite chronique; diagnostic 

par la radiographie, par Dubois .............................. 549 


b) Corps étrangers et calculs. 


Deux dentiers dans la trachée, par Henrard.................. 64 
Corps étrangers de (eil, par Meret.............................. 142 
Contribution à l’étude des calculs de l’uretère pelvien chez 

la femme. Diagnostic et traitement, par Pozzi et Proust. 146 
Présentation de trois cas de calculs du péritoine; cause pos- 


— 569 — 


sible d’erreur d’interprétation des images radiologiques 
de la région abdominale, par Lejeune........................ 
A propos d’un corps étranger dans l’articulation méta- 
carpo-phalangienne de l’articulaire, par Henrard......... 
Procédé radioscopique pour l’extraction des aiguilles, par 
WY WUT O07 US rtp vada dure See 
Localisation d’une balle dans le cerveau, par Lemon... 
Extraction de corps étrangers de la trachée et de la bron- 
che gauche, par Goris eg Reger 
Deux pièces de monnaie dans l’estomac : emploi d’ouate 
hydrophile pour faciliter leur évacuation, par D'Hal 
tte, eene 
Calculose rénale, par Ghys ...........................,........,... 
Du diagnostic des opacités ganglionnaires dans la recher- 
che radiographique des calculs urinaires, par Lots)...... 
Diagnostic erroné de corps étranger de l’œsophage, par 
QUITTER a RS ta 
Radiodiagnostic de la lithiase urinaire, par Josserand.... 
De la détermination de la longueur des fragments d’ai- 
guilles introduits dans l’organisme, par Henrard et 
Hennel nd anal ann 


Delon ie is EE 
c) Thorar. 


Formation de cavernes au début de la tuberculose pulmo- 
Ware; par Rieder sn ee is mines 
Le déplacement d’organes dans la phtisie, par Ruediger. 
Aperçu général sur la tuberculose pulmonaire, par Alexan- 
der EE 
Déplacements des viscères intra-thoraciques dans la posi- 
tion renversée, par Kienbück et Eisler ..................... 
Les modifications respiratoires dans l’appareil pneuma- 
tique de Brauer-Dräger, par Kienbôück ..............,...... 
La stéréoradiographie rapide du thorax et de Vabdomen, 
par Lester RN oies 
De l’action des anévrysmes aortiques sur le cœur, par 
Ezy podor tee e 
Les pleurésies médiastines, par Savy.............................. 
L’utilité de la radioscopie et de l’orthodiagraphie dans 
l'examen du cœur, par Vaquez et Bordet.................. 


039 


047 


83 


— 563 — 


A propos de la tolérance bronchique vis-a-vis de corps 
étrangers, par Chilaiditi ...................:.........,......... 
De l’interprétation des images à pulmonaires, 
Par DAT)ON serein ed lisant dieu 
Le diagnostic précoce de la tuberculose pulmonaire par les 
rayons X, par Harisson Orton................................. 
Le triangle radioscopique axillaire de la pneumonie, par 
PONY © A hs cie 


d) Abdomen et tube digestif. 


Atonie de l’œsophage, par Olbert et Holzknecht ............ 
Au sujet du diagnostic radiologique des ulcérations de la 
partie moyenne de l'estomac, par Haudeck............... 
Contribution à l’étude de la fonction du côlon, par Hess- 
DIA gett EE 
Tuberculose primitive du rein, par Gräesgner. cu. 
La stéréoradiographie du thorax et de l’abdomen, par Les- 
teë EE EE 
A propos du diagnostic radiologique de l’ulcère gastrique 
et notamment de l’ulcère calleux, par Renaux............ 
La chorée de l’estomac, par Leven et Barret .................. 
Radiographie d’un rétrécissement du côlon descendant, par 
Souligoux et Aubourg ..................................,........ 
La traversée du tube digestif, par Aubourg.................. 
Fonctionnement d’une gastro-anastomose dix années après 
l'intervention, par Aubourg..................................... 
La radioscopie gastro-intestinale, par Kolbé.................. 
Radiographie du duodénum, par Desternes .................. 
Présentation d’un radiogramme montrant sur le vivant 
l’image de l’appendice iléo-cecal, par Béclére............ 
Radiographie de l’appendice iléo-cecal sur le vivant, par 
AM DOORS eebe 
Le diagnostic de l’estomac en sablier par les rayons X, par 
Hértz'et OSOD eege 
Découvertes récentes par la radioscopie des maladies de 
l’estomac et de l’intestin, par Groedel........................ 
Notions nouvelles introduites en médecin par l’examen 
radiologique de l’estomac, par Leven et Barret......... 
Diagnostic réntgénologique des fixations et déplacements 
d’organes abdominaux, par Schurmayer..................... 
Radioscopie gastrique : explication de quelques difficultés 
de diagnostic, par Barclay......................................, 


— 564 — 


Les rayons X en urologie, par Hoffmann..................... 
Le radiodiagnostic de l’ulcère chronique de l’estomac, par 
De Nobele: issu Ma ee 
Grand ulcère calleux juxtapylorique avec diverticule pré- 
vertébral, par Klynens......................................... 
Rapport sur la radiographie de l’intestin, par Aubourg... 
La radiographie de l'intestin à l’état normal et patholo- 
gique, par Desternes et Baudon............................... 
Diagnostic différentiel entre l’estomac en sablier de cause 
bénigne ou maligne, par Kretschmer... 
Des difficultés d'interprétation des renseignements radio- 
logiques, par Lacaille ........................., 
A propos de la communication du Dr Lacaille : Difficul- 
tés d'interprétation des renseignements radiologiques, 
par E E TEE 
Radiographies de quelques estomacs pathologiques, par 
EE 
Diagnostic chirurgical d’une biloculation de l’estomac 
par l’examen aux rayons A, par Aubourg .................. 
Biloculation gastrique par distension gazeuse de l’esto- 
mac et du côlon; déformation considérable indépendante 
de toute lésion organique, par Barret et Leven ............ 
La ptose du duodénum, par Chilaiditi........................... 
Le radiagnostic de l’ulcère gastrique chronique, par Hau- 
DO RS Le ee ra a er nie 
Radiographie du gros intestin, par Tuffier et Aubourg ... 
Sur l’hépatoptose, par Beclère `... 
Sur la valeur du cathéter urétérique opaque dans le diag- 
nostic de lésions obscures des organes urinaires, par 
Herman L. Kretschmer ....................................... 
Radiographie du fœtus « in utero » sur le vivant, par Fa- 
bré, bar jon et Tribu nn ee 
Etude et diagnostic des sténoses de l’œsophage par la ra- 
dioscopie, par Frimandeau ...........................,......... 
Diagnostic de la grossesse gémellaire par la radiographie, 
WAP AGNI WEE 
Etude radiologique de l’épreuve de la traversée digestive 
normale, par D Halluin eege 
Diagnostic et thérapie de l’estomac en sablier, par Hartel. 
De l’emploi de la radiographie dans le diagnostic de la 
grossesse, par Edling ................,............,.. 8. 
Symptômes objectifs de la constipation spasmodiques, par 
Senger et Holzknecht Aan EPEE ti das 


— 565 — 


Influence de la réplétion sur la forme et la position réci- 
proque de l'estomac et du gros intestin, par Groedel et 
PHOTIC EE 

L’examen radiologique de l'estomac, par Holzknecht .. 

Le double repas de bismuth, par Haudek et Holzknecht. 

L’importance de la radiologie gastrique en chirurgie, par 
Clairmont et aude cena eee NN 

Diagnostic de la grossesse; cas de grossesse gémellaire 
diagnostiquée par le rayon X, par D’Halluin ............ 

Histoire de la traversée digestive d’un repas complexe ad- 
ditionné de carbonate de bismuth, par D’ Halluin ......... 

Les phénomenes moteurs complexes des différents types de 
péristaltisme gastrique sans sténose, par Lewis Gregory 
Cole 


sers seems ses ses ses ns 0 0 08e 


B) RADIOTHÉRAPIE ET BIOLOGIE 


L’auto-immunisation par le radium et les rayons Röntgen, 
par Deane-Butcher 2. 
La réntgenthérapie en gynécologie, par Albers Schön- 
DONG eeh GE ina erat eee 
L’irradiation profonde appliquée en obstétrique et en gy- 
necolomie; par Qauss NEEN E eg e 
Résultats de la radiothérapie dans le rhumatisme articu- 
laire chronique, par Dohan et Selka ........................ 
Etude histologique concernant l’influence des rayons X 
sur les ovaires de la femme et des animaux, par Reif- 
E E 
La question de l’idiosyncrasie, par Max Levy-Doru ...... 
Traitement de la dermatite chronique professionnelle à 
l’aide de l’acide carbonique liquide, par Mayer ......... 
Méthode de désensibilisation, par Gottwald Schwarz 
Roéntgenthérapie avec séances réduites, par Quiring ...... 
Etude comparative entre le dosage à l’aide des unités élec- 
triques et celui de Sabouraud et Noiré, par Klingel- 
EE 
Des anémies survenant dans les leucémies au cours du trai- 
tement radiothérapique, par Œttinger et Fiessinger ... 
Le traitement des leucémies par les rayons X, par René 
e ee era Store no A terne 
Valeur de la radiothérapie dans le traitement des adéno- 
pathies, par Oudin et Zimmern 


CRC pes ssaeeegepeee 


473 
474 
480) 
498 


52I 


O31 


046 


93 


— 566 — 


Le traitement radiothérapique des fibromes. Technique et 
résultats, par Bordier ee ee 
Traitement des épithéliomas cutanés par le grattage et la 
radiothérapie, par Chapperon ................................ 
Radiothérapie du rhinosclérome, par Wunderlich ......... 
Un cas de leucémie myélogène, par Lejeune .................. 
Le traitement radiothérapique et radiumthérapique de la 
syringomyélie, par Duhain ..................................., 
Sur un cas de tabès grave traité par les agents physiques 
et notamment par radiothérapie, par Duhain ............ 
La radiothérapie dans le traitement du fibro-myome de 
l’utérus, par Laquerrière et Guilleminot .................. 
Les traitements physiques du lupus, par Belot ............... 
Les indications respectives des méthodes physiques et des 
interventions chirurgicales dans le pied plat valgus dou- 


Joureux, par Louis Menciere ................................... 
Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, élec- 
trothérapie du pied plat, par Albert Weil ................. 
Traitement radiothérapique de l’hypertrophie de la pros- 
tates par Eeer 


Technique de la radiothérapie de la leucémie, par Hau- 
NGI EE 
Les mesures de sécurité contre les rayons X employées au 


« London Hospital », par Bienfait ........................... 
Existe-t-il en radiothérapie des idiosyncrasies spontanées 
ou acquises, par Arcelin ........................................ 
Traitement des radiodermites aiguës, par Bergonié ......... 
Nouvelle contribution à la radiothérapie en gynécologie, 
par Bergonié et Speder .......................................... 
Sur le rôle du sérum dans quelques accidents dus aux 
ravons À; Par Broca Aen geen Aer Ee Ree 
Effets remarquables de la radiothérapie médullaire chez 
un ataxique, par Reegele ege eebe 


Radiothérapie de la sciatique, par Babinski, Charpentier 
St Deliei eege 
Expériences sur l’action des rayons Ræntgen sur le sang 
de l’homme, par Wöhler ...............,............ ETE 
La dose d’épilation, par Hampson .............................. 
Notes sur un cas de radiodermite avec issue fatale, par 
Gilbert Seoti aaen en a Ses ttes 
Radiothérapie du goître exophtalmique, par Marie, Clu- 
NOU et Palol sin ne E 


309 
301 


362 


363 


366 


398 


398 
400 


401 


— 567 — 


Radiothérapie des fibro-myomes utérins, par Bordier..... 
Etat actuel du traitement par les rayons X et par le ra- 
dium dans les affections malignes, par Morton ............ 
La radiothérapie dans le traitment des tumeurs malignes, 
part EE 
Diffusion des rayons X dans l'organisme. Nature des 
rayons de Sagnac, par Guilleminot ........................... 
Présentation de deux malades atteints d’épithéliomas gué- 
ris par une séance de radiothérapie, par Bordier ......... 
Deux cas de talalgie blennoragique guéris par la radio- 
thérapie, par Jauquet et Jaugeas ............................. 
Contribution & une technique meilleure de la radiothéra- 
pie des épithéliomas cutanés, par Chenton .................. 
Sur quelques formes de réactions précoces apres des irra- 
diations de Röntgen, par Bergonié et Speder ............ 
Traitements physiques de l’acné chéloidienne de la nuque, 
par Belot et Eege 
Les effets de la teinte IV de mon chromoradiomètre dans 
le traitement des épithéliomas de la face .................. 
Remarques sur le traitement radiothérapique des fibromes 
uteris, par Dordier Steet as 
Nouvel appareil permettant l’extraction des corps étran- 
gers et la réduction des fractures et luxations sous le con- 
trôle simultanés des rayons X et de la vision directe, 
par Raoul-Deslongchamps ...................................... 
Etudes de radiothérapie médullaire. Mesure de la quan- 
tité de rayons X reçue par la moelle épinière, par Bor- 
BOR. ese eae ate eects ae hw sana wean eee eee 
Action des rayons X sur le corps thyroide du lapin, par 
Zimmern ét Batter marria vactai nes dis. 
Radiothérapie de la talalgie blennorrhagique, par Char- 
neret Del her: ene Ee 
Analyses microscopiques des effets de l’irradiation sur le 
corps thyroïde du lapin, par Zimmern, Battez et Dubus. 
Le traitement de certaines affections du tube digestif au 
moyen de rayons secondaires émis par l’argent métal- 
lique, par Johnson .........,...................................... 


RADIUMTHERAPIE 


Sur une nouvelle méthode d'introduction du radium dans 
les tissus, par Haret, Danne et Jaboin ..................... 


— 568 — 


Traitement préventif par le radium, des récidives des épi- 
théliomas muqueux et glandulaires, après extirpation 
chirurgicale, par Chevrier...................................... 

Sur un cas de sarcome de l’amygdale, traité par le rayon X 
et par le radium, par Lars-Polling ........................... 

Pharmaco-biologie du radium, par Jaboin .................. 

Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie, par 
Dominic nine ere ent 

La nouvelle méthode d'introduction du radium dans les 
tissus, par Harret, Danne et Jaboin........................... 

Le traitement radiothérapique et radiumthérapique de la 
syringomyélie, par Duhain `... 

De la radiumthérapie des fibromes utérins, par Cheron ... 

Le mésothorium : nouveau succédané du radium, par De 


Eege |: akan ee ae Rt E E EE 
e dr eae a a Rel oom Se AY eee TLIC Er 


NL ADR de ana dirons ne aus 
Sur un malade atteint d’un cancer de l’estomac ayant 
présenté, sous l’influence du radium, une régression 
complète de la tumeur, par Augier, Julien et Vialle... 
De la radiumthérapie des cancers végétants du col uté- 
rin, par Chéron et Rubens-Duval ............................ 
Etat actuel du traitement par les rayons X et le radium 
dans les affections malignes, par Morton..................... 
Le traitement par l’émanation du radium, par Strasbur- 
EE ele 
Un rival du radium, par Deanne Butcher ..................... 
Action de l’émanation du radium sur les œufs d'animaux 
inférieurs, par Bauer e Aë eier 
Recherches cliniques sur le traitement des arthrites et de 
la goutte par l’émanation du radium, par Gudzent 
L'action biologique du mésothorium, par Minami 


(E E 


se 


D) TECHNIQUE ET INSTRUMENTATION 


La radiographie stéréoscopique et l’étude du système vas- 
culaire. Apllication de la méthode des anaglyphes pour 
la publication de clichés stéréoscopiques dans les revues, 
Bar Aa WU: E 

La filtration en radiothérapie, par Belot 


CR 


— 569 — 


Prises instantanées rapides et aver: pose, par Gustave 
Loose 
Netteté et contraste des radiogrammes, par Rosenthal.... 
Progrès dans la radiographie instantanée, par Dessauer ... 
Epreuves rapides et instantanées à l’aide du grissonateur, 
DAT OO PIS RS nier alone man 
Moyens de contraste pour l'examen des organes digestifs, 
par RAS Te eeh 
Technique pour l'obtention de radiographies des organes 
internes dans des conditions normales, c'est-à-dire com- 
parables, par Schmidt AEN 
Réglage de l’ampoule pendant sou emploi, par Holz- 
knecht 
Dispositif de radiographies simultanées pour les parties 
correspondantes des membres, par Gocht ................... 
Nouvel appareil de dosage, par Holzknecht .................. 
Protection de l'observateur contre les rayons secondaires, 
par Walther 
Effets plastiques des rayons X, par Gocht 
Rayons extra-mous, par Grisson `... 
Radiographies en 1/3600° de seconde ,par Rosenthal ...... 
La stéréoradiographie rapide du thorax et de l'abdomen, 
par Lister Léonard ..... RS D ele eo co ne 
L'appareil radrographique e Unipuls », par Breining ... 
L'emploi de la radiographie stéréoscopique est indispen- 
sable pour poser certains diagnostics, par Henrard 
Les rayons X en thérapeutique, par Thomson ............... 
Les derniers progres de la radiographie rapide, par No- 
PGI”. EE TEA TEE PS e tas ne 
Applications nouvelles de la stéréoscopie, par Eykman 
Mes essais de radiographies instantanées, par Arcelin 
Amélioration aux ampoules de Chabaud-Villard (type 
semi-intensif, type intensif), par Varet ..................... 
Le radiomètre de Sabouraud et Noiré perfectionné par 
Holzknecht, par Beclere eege en ns rain re 
Radiomètre fluoroscopique, par Guilleminot .................. 
Dosages des rayons X. Réflexions sur les échelles des chro- 
moradiometres de Holzknecht et de Bordier, par D’ Hal- 
luin 
Technique de la radiothérapie de la leucémie, par Hau- 
Champs cade lak Gee RL dtu nee Cee ee 
Irradiation rationnelle des tumeurs profondes par D'Hal. 
luin 


Sos sensor semer msse sm n geg 


See ee eeeepe eege eepgeneseesgse eege eessen beeeeesapeeeeepses ess ës eee vr eseae 


sa ege eege eee wn ege pg ege e 


Stones ess sn see ne se see es 


96 


98 


— 570 — 


Ampoule Bauer réglable à distance, par Masquelier ........ 
La fleur de bismuth Desleaux, par Hauchamps ............... 
Les progrés de l’appareillage radiologique depuis le Con- 

grès de Toulouse, par Nogier ................................. 


Estimation différente des doses de rayons X suivant les di- . 


vers modes d’éclairage du chromoradiométre,par Regaud 
CUNO EE 
Nouvel appareil portatif régénérateur de rayons X dit ap- 
pareil Magini, par Hauchampe .............................. 
Importance des repères en radiographie stéréoscopique, 
par Marie et Escaude E 
Les derniers progrès de la radiographie rapide, par No- 
EIER, Ae Ee ee 
La nouvelle machine e Idéale » pour l’excitation des tubes 
Rentgen, par Friedrich Janus .............................. 
Un nouvel appareil de mesure pour la technique radiolo- 
pique... par Werner ee tease 
La recherche et l’extraction des corps opaques aux rayons 
Mey par Herald eee ie 
Principe de mensuration de la radioactivité du radium, 
par De Nobele et Kohlrausch ................................. 
Comment lire une radiographie, par D’Halluin ............ 
Un nouveau verre perméable aux radiations de Rontgen, 
par C. L. et F. A. Lindemann ................................. 
L’ampoule Lindemann, par Albers Schönberg .............. 
Le raccourcissement des temps d’exposition et les proprié- 
tés des radiations des tubles de Lindemann, par Hol- 
À LA RTE eelere 
Développement des plaques radiographiques a temps fixé, 
par Dela- Kelen Asien See 
Remarques sur l’évaluation des doses faibles de rayons X 
par le chromoradiomètre de Bordier, par Bordier ...... 
Contribution critique à la rontgénométrie, par Heinz 
Pauer EE Ee 
Note sur le fonctionnement des ampoules radiogènes à an- 
ticathode refroidie par circulation d’air, par Harret ... 


E) CONGRES 


IV° Congrès de radiologie de Berlin (avril 1910), par Pen- 
ODA ee Dion en 
La radiologie au troisième congrès de physiotérapie des 


309 


363 


368 


416 


417 


417 


418 


420 


424 
451 


487 


489 


492 


493 


498 


901 


SEL 


80 


— $71 — 


médecins de langue française. Paris 1911, par Hen- 
Tard ee ee ede 
Association française pour l’avancement des sciences, Con- 
grès de Dijon 1911, par Hauchamps ........................ 


F) VARIA 


Rapport du secrétaire-général de la Société Belge de ra- 
diologie sur la marche de la société pendant l’année 1910, 
Dar Bieniait EE 

Radiogrammes avec figures d’éclairs, par Kienbéck ...... 

Nouvelle théorie physique, par Laureys ...................... 

Moyen facile pour couper le verre, par D’Halluin ......... 

L’utilité de la radiographie dans les accidents, par La- 
QUEITIÈTÈ ses... PE de nt da ant en 

Laboratoire d’essais des substances radioactives, par D’Ar- 
lee EE 


G) LIVRES 


Traitement des épithéliomas cutanés par le grattage et la 
radiothérapie, par Chaperon ................................... 
Radiométrie fluoroscopique, par Guilleminot ............... 
Arthrite déformante et rhumatisme articulaire, par Hoffa 
et Woollen bere Li ner teens 
Ethiologie de l’arthrite déformante, par Wollenberg ....... 
Lexique des formes radiographiques limitrophes des états 
encore normaux et des états déja pathologiques, par Al- 
Dan. ubrenne 
La Bibliographie radiologique, par Gocht ................... 
Manuel de Rôüntgenologie, par Gocht ........................... 
La bibliographie radiologique, par Gocht ..................... 
La recherche et l’extraction des corps étrangers opaques 
aux rayons X, par Henrard .................................... 
L’ importance de la radiologie gastrique en chirurgie, par 
Clairmont, et Haudek: ::::56e EE Sa 


Table des planches 


Planche 1. D’Halluin. — Main (anaglyphe). 
Planche 2, D’Halluin, — Crane (anaglyphe). 


208 


399 


09 
103 
116 
236 


316 


991 


193 
197 


199 
202 


202 
419 
419 
419 


— 579 — 


Planche 3. D’Halluin. — Partie inférieure fœtus (anaglyphe). 
(Annere. Un lorgnon stéréo Magi.) 


Planche 4. Lester Léonard. — Radiographie d’intestin et d’es- 
tomac stéréoscopique. 


Planche 5. Lester Léonard. — Thorax stéréoscopique. 
Alban Köhler. — Genou. Arrachement tendineux. 


Planche 6. Levy Dorn. -- Affection du crane. 
Planches 7, 8, 9 et 10. Wunderlich. — Rhinosclérome. 


Planche 11. Moreau. --- Ectrodactylie. 

Planche 12. Lejeune. — Calculs du péritoine. 

Planche 13. Kaisin-Loslever. — Fracture intra-utérine du fé- 
mur. 


Planche 14 et 15. D'Halluin.-— Traversée digestive de bismuth. 


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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE XIV 
Dr MAURICE D'HALLUIN 


JOURFAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. — PLANCHE XV 
Dr MAURICE D'HHALLUIN 


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