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Full text of "Journal de radiologie et d'électrologie 1.1914-15"

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LA RADIOGRAPHIE DES MAXILLAIRES ET DES DENTS 


Par J. BELOT 


Professeur de Radiologie à l'École francaise de Stomatologie. 
(Planche I) 


L'étude des maxillaires et des dents, à l'aide des rayons de Röntgen, est encore peu 
connue, malgré les quelques travaux dont elle a été l'objet. A vrai dire, les spécialistes 
ne l'ignorent plus; la création récente d'une chaire de radiographie, à l'École francaise 
de stomatologic, montre assez l'importance qu'attachent à cette branche du radiodia- 
gnostic quelques esprits éclairés : un enseignement complet ne saurait s'en priver. 
Cependant, il semble bien que, dans leur pratique courante, les stomatologistes et les 
dentistes ne demanden! pas toujours à la radiographie la solution des problèmes qu'elle 
est capable de résoudre. Un grand nombre ne se souviennent que de l'imperfection des 
résultats du début: d'autres ont été peu satisfaits d'épreuves récentes, floues ou illi- 
sibles, résultant d'une technique imparfaite; ils hésitent à se servir d'un procédé qu'ils 
considèrent nécessairement comme infidèle. 

Pour que la radiographie donne des renseignements précis, il importe, après 
avoir étudié le problème posé, de choisir la méthode appropriée. 

Il existe actuellement, toute une série de procédés permettant d'obtenir, avec plus ou 
moins de netteté, l’image des maxillaires et des dents. Quelques-uns n'ont plus qu'un 
intérêt historique ; plusieurs sont précieux dans certains cas, insuffisants dans d'autres. 
Le radiologiste se perd facilement au milieu de ces diverses méthodes et n'oblient pas 
toujours la meilleure solution. 

Je voudrais, dans ce travail, étudier rapidement les procédés de radiographie den- 
taire, décrivant avec plus de détails ceux qui au cours de ma pratique m'ont semblé 
les meilleurs. J’essaierai ensuite d'en fixer les indications. 

La disposition anatomique de la région rend particulièrement difficile l'application 


N° 1. — Janvier 1914. 1 


2 | J. Belot. — La Radiographie 


de la radiographie. Le fait que chacun des maxillaires affecte dans son ensemble la 
forme d'un U a conduit, pour éviter la superposition du côté droit sur le côté gauche, à 
divers artifices : ainsi s'explique la multiplicité des méthodes imaginées. 

On peut les diviser en trois classes basées sur la position de l’ampoule et de la 
plaque. 

Le foyer radiogéne et la plaque sont en dehors de la cavité buccale : c'est le groupe 
des procédés extra-buccaux. Sans changer la position de l'ampoule, la plaque ou la 
pellicule est introduite dans la bouche, soit au contact, soit au voisinage des maxil- 
laires ct des dents: ainsi la radiographie est intra-buccale. 

Enfin on peut placer dans la cavité buccale la source radiogéne et obtenir l'épreuve 
sur une plaque située extéricurement, au contact de la joue: c'est l'endoradiograplue. 


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La méthode la pdafs*emoitiñic- tila phis inplé;"éonhue de tous les radiologistes, 
consiste à radiographier de profil toule ou une partie de la moitié inféricure de la tête, 
en ayant soin de faire reposer sur la plaque le maxillaire qui doit étre exploré. 
L'ampoule est placée du cóté opposé : les rayons doivent ainsi traverser les deux maxil- 
laires avant d'impressionner la plaque. L'épreuve obtenue est forcément confuse puis- 
qu'elle se compose de l’image des deux maxillaires et des dents qu'ils portent. ll est 
extrêmement difficile, en effet, de séparer ce qui appartient à chaque côté; quant aux 
arcs antérieurs, ils ne laissent sur la plaque qu’une indéchiffrable silhouette. 

Pendant fort longtemps on se contenta de cette méthode primitive. Excellente lors- 
qu'elle s'appliquait aux membres, elle perdait la plupart de ses qualités par le fait même 
de la disposition des maxillaires et de l'impossibilité de séparer la branche droite de la 
branche gauche pour les radiographier. Cette très réelle imperfection explique les crili- 
ques portées sur la valeur du procédé. 

Un moyen s'offrit au radiologiste, lui permettant de enter une interprétation plus 
exacte de l'image obtenue: ce fut la stéréoscopie. Grâce à cette méthode, les plans 
reprennent dans l’espace leur situation et on peut séparer l'image de chacun des maxil- 
laires; malheureusement, pour que le résultat soit excellent, il faut qu'il existe une dis- 
lance assez grande entre les plans; il faut en plus que l'espace qui les sépare soit trans- 
parent, autrement dit qu'il n'y ait que peu ou pas d'organe opaque entre les principaux 
plans considérés. 

La région inférieure de la face présente, au niveau du maxillaire supérieur et de la 
branche montante du maxillaire inférieur, toute une série de plans osseux, plus ou 
moins opaques, plus ou moins transparents. En réalité, il est souvent très difficile de 
percevoir le relief, au milieu des nombreuses silhouettes osseuses qui se superposent: 
on distingue les maxillaires et les dents, parfois on arrive à les différencier, mais on ne 
peut pas toujours les situer exactement dans l'espace. 

11 faut enfin ajouter que la vision sléréoscopique n'est pas donnée à tous. Cerlains 
la possédent imparfaitement, d'aulres ne peuvent l'obtenir; quoi que l'on fasse, le relief 
est toujours singulièrement moins net qu'en photographie; aussi celle méthode est-elle 
peu uliliséc 

L'élude des maxillaires et de leur disposition m'a conduit depuis longlemps à user 
d'un artifice permettant d'¿viler, en partie, la superposition de l'image des maxillaires. 
Je Vai décrit à la fin de l'année 1911 el j'ai été très heureux de voir que mes éminents col- 


des maxillatres et des dents. 3 


lègues Speder (') et Arcelin (^) l'utilisaient pour les recherches sur le maxillaire infé- 
rieur, en particulier sur sa branche montante. 

Il consiste essentiellement à déplacer le foyer radiogène de telle sorte qu'il ne 
réponde plus au centre de la région considérée ct à remplacer l'incidence normale par 
une incidence oblique. Un schéma fera très facilement comprendre le principe de la 
méthode. 

Le maxillaire inférieur, comme le supérieur, affecte dans son ensemble la forme 
d'un fer à cheval: supposons qu'il repose par une de ses branches sur une plaque radio- 


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Fier. 1. — BC, plaque; DG, branches du maxillairc; A, focus Fig. 2. — A’, focus; NO, image de la branche G; MN, image 
de Vampoule. de la branche D et d'une partie de la branche G. 


graphique (fig. 1). Si le foyer radiogéne occupe la posilion À, limage de la branche D 
et celle de la branche G se superposeront plus ou moins exactement sur la plaque BC. 

En portant le focus au point A’ (fig. 2), on voit par la construction qu'une grande 
partic de la branche G se projette sur la plaque en NO, sans superposition de la branche 
D, dont l'image se fait en MN. 

On peut enfin d'une part rapprocher Pampoule de la plaque el d'autre part incliner 
le focus de lelle sorte que Pobliquité du faisceau 
de rayons X soit plus marquéc par rapport à la 
plaque. L'axe du faisceau fait ainsi avec le plan 
de la plaque un angle (+) plus petit que l'angle 
droit (fig. 3). 

Par cet artifice l'image de G se projette sur 
la plaque, tandis que celle de la branche O file en 
avant; seule la région antérieure du maxillaire 
présente, partiellement du reste, une image con- 
fuse. On peut encore améliorer le résultat en 
déplaçant le foyer radiogène sur un plan perpen- Fie à Le fee + de tampons caters dang 
diculaire à celui de la figure. du maxillaire G. 

Ainsi, gràce au choix judicieux de l'incidence, 

il devient possible de dissocier en parlie l'image radiographique des maxillaires el des 
dents. 

L'application à la pratique de ces considéralions géométriques sc réalise de la 
façon suivante : 


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(1) Speper. La radiographie dentaire et ses diverses techniques. Conyrès pour l'avancement des sciences, 
Nimes, 19192. 

(2) ARGELIN. L'exploration radiologique de la dentition. Revue pratique d'Electrologie et de Radiologie médicales 
n° 5, Mai 1915. 


A J. Belot. — La Radiographie 


Le sujet est couché, de profil, sur une table garnic de telle façon que l'épaule vienne 
se loger dans une cavité appropriée ; ce dispositif permet au cou, à la joue et au maxil- 
laire considéré de reposer sur le plan de la table. Sous la joue et le cou on glisse une plan- 
chette montée sur deux supports: elle est destinée à fournir un appui à la tête. La hauteur 
de cet appui peut être appropriée à la conformation du sujet grace aux variations de lon- 
gueur que l'on donne aux supports. On dispose l'ensemble de telle sorte que le cou repose 
franchement sur la planchette el que la tète, au lieu d'être horizontale, fléchisse sur l'épaule 
correspondant au côlé exploré. En un mot, la tete s'appuie sur un petit plan incliné dont 
la partie haute est en contact avec l'épaule. Cette inclinaison facilite le dédouble- 
ment des images. 

On pric le pa- 
tient de porter la 
tête en arrière, de 
la mettre en hyper- 
extension : cetle 
position écarte le 
menton de la face 
antéricure du tho- 
rax et rend plus 
facile l'application 
des incidences obli- 
ques. Enfin la tête 
est maintenue a 
l'aide d'une bande 
de Robinson ten- 
due par deux poids. 

Le malade 
étant immobilisé 
dans cette position, 
on s'assure que les 
branches montan- 


Fig. 4. — Méthode extra-buccale. — Incidence oblique. Dent de sagesse non évoluée a 
de langle du maxillaire, ayant rompu son sac, Le et horizontale 


du maxillaire infé- 


rieur s'appliquent très exactement sur la plaque: il ne reste plus qu'à choisir l'incidence 
appropriée aux recherches que l'on veut effectuer. Elle varie selon qu'il s'agit du 
maxillaire supérieur ou de l'inférieur; je dois dire tout de suile que cette méthode 
s'applique surtout au maxillaire inférieur el à la dent de sagesse du maxillaire supérieur. 

Lorsque la radiographie doit porter sur la branche montante et particulièrement 
sur l'angle qu'elle forme avec la branche horizontale, je place l'ampoule de telle sorte 
que le rayon normal au plan horizontal passe au-dessous et légèrement en arrière de 
l'oreille ; puis j'approche le localisateur aussi près que possible du sujet, ou du moins 
aulant que la saillie de l'épaule permet de le faire. Dans ces conditions, le maxillaire 
qui repose sur la plaque se projelle sur elle presque sans déformation, tandis que celui 
du côté opposé va se projeter en avant et au-dessus du précédent. On obtient loujours 
ainsi les détails de la branche montante; souvent l'image de la branche horizontale est 
troublée en partie par celle du côté opposé : le dédoublement n'est pas complet. Il 
arrive aussi quelquefois que l'ombre de la colonne vertébrale vient se confondre avec 


des maxtllaires et des dents. 5 


l'angle externe du maxillaire inférieur : cette superposition n'a du reste aucun inconvé- 
nient (voir la Planche hors texte n° 11). 

Il est possible d'obtenir une séparation plus complète des images, en ayant recours 
à une incidence plus oblique, mais c'est au prix de déformalions plus accusées dans 
l'image du maxillaire considéré. Il suffit de placer l'ampoule presque au-dessus el 
légèrement en arrière de l'épaule, de l'incliner de telle sorte que le rayon axial, qui pré- 
cédemment était perpendiculaire au plan horizontal, l'attaque obliquement, en passant 
au-dessous du maxil- 
laire opposé. En ce 
cas, la plus grande 
partie du faisceau 
passe entre les maxil- 
laires. On comprend 
qu'ainsi, l'image du 
maxillaire le plus 
éloigné de la plaque 
se projette en avant 
et au-dessus de celle 
du maxillaire qui 
touche la plaque. 
L'image de ce der- 
nier apparait un peu 
agrandie et déformée 
mais montre, sans la 
moindre superposi- 
tion, les dents et les 
détails de structure 
depuis le condyle 
articulaire jusqu'au 
niveau des prémo- 


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laires. On peut, non Fig. 5. — Méthode extra-buccale. — Le maxillaire inférieur est abaissé. La dent de sagesse 
. de l'angle du maxillaire est dans son sac; celui-ci s'est rompu et infecté ; la dent est en 
seulement solution- partle détruite. 
ner tous les pro- 
blémes que pose la dent de sagesse, mais encore reconnaître l'état du maxillaire ; sur 
certaines épreuves, on voit même nettement tous les détails de structure osseuse, le trou 
mentonnier et le canal dentaire (Voir la Planche hors texte n° 12). 
Quand on veut radiographier le maxillaire supérieur, la même incidence peut être 
utilisée, surtout lorsqu'il s agit de la dent de sagesse. Cependant, il y a parfois intérêt à 
maintenir ouverte la bouche du sujet, en introduisant un bouchon entre ses incisives. 
L'abaissement du maxillaire inférieur facilite singulièrement la lecture des images. 
Malgré cette précaution la branche montante du côté opposé à la plaque se pro- 
jette souvent sur le maxillaire supérieur, puisque le principe mème de la méthode et de 
la rejeter en haut et en avant. Aussi, est-il quelquefois préférable de centrer en avant 
de la branche montante, légèrement au-dessus el en arrière de la région qu'occupe la 
dent de sagesse symétrique. Sur la plaque on oblient nettement l'image de la dent 
recherchée; le maxillaire supérieur du côlé opposé se projette en avant et en bas; de 
même le maxillaire inférieur, qui avec l'incidence précédente se dessinait au-dessus de 


6 J. Belot. — La radiographie 


celui qui était au contact de la plaque, passe maintenant au-dessous et en arrière. 

Enfin si, pour certaines recherches, on désire faire passer l’image du maxillaire 
supérieur le plus éloigné de la plaque, en bas el en arrière. il suffit de centrer vers l'aile 
du nez. 

On voit que grâce à des artifices d'incidence, il est possible de projeter l'image du 
maxillaire symétrique. en avant, en arrière, au-dessus ou au-dessous de celui que l'on 
étudie: on choisit pour chaque cas la projection qui donne les détails les plus nets et 
les plus complets. 

Je tiens à répéter que la détermination de ces incidences est plus compliquée en 
apparence qu'en réalité. On se perd facilement, au milieu de ces descriptions un peu 
arides; aussi, je ne saurais trop conseiller au débulant d'éludier ces diverses positions 
sur un crâne sec, en faisant, à l'aide de fils, l'épreuve géométrique. 11 ne lui restera plus 
qu'à modifier un peu les incidences théoriques, 
d’après la conformation des maxillaires cxplorés. 

Il est une autre méthode de radiographie extra- 
buccale, signalée dans l'ouvrage de Scheef, par 
Robinson et Spitzen ('). La figure (n° 6) emprun- 
tée à ces auteurs montre son principe. 

La plaque est au contact de la joue. La bouche 
est ouverte au maximum ct le faisceau de rayons X 
passant entre les maxillaires opposés, projette sans 
superposition, l'image de la région explorée. Cette 
mélhode qui schématiquement parait excellente, 
ne donne pas en réalité, de bons résultats. La posi- 
tion de l'ampoule est très difficile à déterminer et 
méme en apportant tous ses soins à cette opéra- 
Fe a be aes ite Atte tion, on n'arrive pas à éviler la superposition des 

ae P P l'image de la dent la plis jmages: l'écartement des maxillaires, suffisant cn 

avant, esl insuffisant en arrière pour livrer passage 

au faisceau de rayons X. Quoi qu'on fasse, l'image des dents et du maxillaire opposés 

recouvre plus ou moins celle du côlé exploré. Ainsi, j'estime que l'on doit réserver cette 
méthode à l'examen d'une dent isoléc ; souvent même elle ne pourra être ulilisée. 

La radiographie posléro-antéricure de la face, présente quelque intérêt, pour l'étude 
de la direction des branches horizontales el surtout de leur symétrie. Elle s'obtient en 
appuyant le menton du patient sur la plaque et en centrant au niveau des premiers ver- 
tebres cervicales: Fampoule est placée le plus près possible de la nuque. Enfin, pour 
certaines recherches portant sur le massif antérieur du maxillaire inférieur, je fais 
reposer le menton sur la plaque; la bouche étant ouverte, je centre de telle sorte que 
l'axe du faisceau passe légèrement en avant des incisives supéricures 


MÉTHODES DES EMULSIONS INTRA-BUCCALES, 


Un des procédés les plus simples pour éviter la superposition des images esl 
d'introduire la plaque ou la pellicule dans la cavité buccale. 
C'est la méthode employée depuis longtemps par les Américains. Elle consiste à 


(1) Handbuch der Zahnheilkunde, 


des maxillatres et des dents. 7 


appliquer contre la muqueuse de la table interne alvéolaire, la couche sensible d'une 
pellicule photographique convenablement enveloppée de papier noir. Elle est maintenue 
en place, avec le doigt ou à l'aide d'un appareil approprié. L'ampoulc est située à hau- 
teur convenable, en face de la joue correspondante. 

La grosse difficulté réside dans la mise en place de la pellicule et dans son main- 
Lien en immobilité absolue. Pour remédier à cet inconvénient, Darmezin a préconisé le 
dispositif suivant : 

On prend une empreinte en stents de la mâchoire à radiographier, puis sur la 
pièce obtenue, on moule une feuille mince d'aluminium ou de plomb. On interpose 
entre celle-ci et la muqueuse (face interne) une petite pellicule photographique assez 
souple pour épouser la forme de la région. En fermant la bouche, le patient maintiendra 
le tout immobile et assurera un conlact parfait. | 

Cet artifice est, à vrai dire, bien compliqué ; il nécessite la collaboration intime du 
stomatologiste et du radiologiste, ainsi que toule une série de manipulations fort 
désagréables pour le patient. ' 

Actuellement, il est fort peu utilisé, pour ne pas dire totalement abandonné. On se 
contente de fixer la pellicule ou la plaque sur un mince support métallique. Sa forme 
est telle qu'on peut l'introduire aisément dans la bouche et l'appliquer contre la face 
interne de la dent incriminée. Un manche coudé facilite cette manœuvre. On obtient une 
immobilisation suffisante, élant donnée la faible durée du temps de pose. 

A vrai dire, celte méthode a permis aux spécialistes américains d'obtenir des 
résultats excellents et je crois que, dans certains cas, elle peut être avantageusement 
utilisée. En particulier, elle s'applique bien au massif antérieur, car la mise en place de 
l'émulsion ne présente pas grande difficulté. Il en est de même pour le maxillaire infé- 
rieur, dans sa partie moyenne; mais dès que l'on veut atteindre la région des molaires 
et de la branche montante, le malade se défend et la méthode est inapplicable. 

L'image obtenuc est loujours fort limitéc par suite des faibles dimensions de la 
plaque; on voit une dent ou deux, trois au plus; souvent même l'extrémité des racines 
se projette en dehors. De plus, la surface muqueuse de la table interne alvéolaire n'offre 
pas un plan parallèle à celui des dents; cette disposition entraîne une déformation des 
images. Elle est particulièrement importante pour q 
les dents latérales du maxillaire supérieur. 

Dieck a voulu remédier à cel inconvénient : au 
lieu de placer le foyer de l'ampoule en une position 
telle que le faisceau vienne frapper à peu près nor- 
malement le maxillaire et la dent à radiographier, 
il utilise une incidence spéciale. Elle est détermi- 
née de façon à corriger, théoriquement du moins, 
la déformation. Comme je l'ai dit tout à l'heure, 
cette déformalion tient à ce que le plan de la dent E da 
n'est pas parallèle à celui de la plaque. On se rend dent; C, faisceau de rayons. 
compte aisément de ce fait sur la figure 7. La 
ligne AB représente laxe d'une dent placée dans le maxillaire, et BD la position 
qu'occupe la plaque ou la pellicule appliquée contre la muqueuse. Si l'on radiographiait 
en rendant Vaxe du faisceau normal au plan de la dent, représenté par la ligne AB, on 
aurait sur BD, une image très déformée ; le point À tomberait même probablement en 
dehors de la plaque, parce qu'il en est relativement très éloigné. 


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y J. Belot. — La Radiographie 


Au contraire déterminons la direction de la plaque BD, puis celle de l'axe de la 
dent AB; ces deux plans ou ces deux lignes limitent un angle ABD, dont nous pou- 
vons prendre la bissectrice BO. Si l'axe du faisceau est normal au plan bissecteur et 
tombe sensiblement en son milicu, la déformation sera bien moins marquée que précé- 
demment : si le faisceau de rayons X était un faisceau parallèle, elle serait nulle ; il fau- 
drait pour cela placer le foyer à l'infini. 

Pour la réalisation de sa méthode, Dieck marque sur la peau, en face de la dent 
étudiée, le point correspondant à la moitié de sa hauteur. Puis il applique la plaque 
contre la muqueuse, la maintenant a Faide d'un appareil spécial, (fig. 8). C'est 
une sorle de compas à branches multiples, soutenues par un manche O ; ces bran- 
ches peuvent sc mouvoir autour de l'axe B. La tige AC supporte la plaque et en prend 

N la direction. On donne au stylet MN la direction 

n de laxe de la dent. I] ne reste plus qu'à placer 

J a l'équerre DBV de telle façon que la branche DB 

prolonge la bissectrice de l'angle (2); la branche BV 

indique la direction que doit avoir l'axe du faisceau. 

ll suffit de le remonter parallèlement à cette direc- 

tion, de façon qu'il rencontre le point marqué sur 
la peau, au niveau du milieu de la dent. 

On voit de suite combien ce procédé est com- 
pliqué : je Pai décrit avec quelques détails, parce 
que récemment, des dentistes l'ont opposé à la 
méthode de projection horizontale en lui altribuant 
une très grande précision. Et d'abord, il ne faut 
pas oublier que, pour être exacte, l'image devrait 
être formée par un faisceau parallèle, ce qui n'est 
pas. ll suffit ensuite de réfléchir un instant à lin- 


Fig. 8. — Méthode de Dieck. — Appareil pour ; , . . 
o de cn exaclilude que présente nécessairement la détermi- 


nation de la direction de l'axe de la dent et du plan 
de la plaque, pour être convaincu de l'infidélité de cette méthode. Néanmoins, elle peut 
dans nombre de cas, donner une image utile, souvent même plus exacte que le simple 
procédé pelliculaire; il ne faut pas cependant lui demander une précision qu’elle ne 
saurait avoir 


Plus simple ct aussi plus précieuse, pour le stomatologiste, est la méthode à laquelle 
j'ai donné le nom de projection horizontale. Elle nous vient de Vienne, où le professeur 
Costa (*), de Buenos-Ayres, l'aurait vu pratiquer chez Holzknecht : celui-ci, en attri- 
buait la paternité à Kienbóck. 

Elle consiste à obtenir une projection horizontale du maxillaire et des dents, sur 
une plaque de grandeur convenable mise à plat entre les dents du sujet, le côté de 
l'émulsion en contact avec les dents à examiner. 

Supposons que AB (fig. 9), représente la dent et qu'elle soit sensiblement perpen- 
diculaire à la plaque radiographique PP’: portons sur PP’ une longueur AC égale à AB, 
puis réunissons les points CB et prolongeons celte ligne à l'infini. Si nous plaçons un 
foyer radiogène en un point quelconque de cette ligne CX, nous aurons sur la plaque 
PP” une image CA de la dent BA en grandeur réelle. 


(1) Prof. Costa. Revue de voyage à l'étranger. Archives d'électricité médicale, 1905. 


des maxtllatres et des dents. 9 


En effet, dans ces conditions, la dent elle-même et sa projection radiographique 
forment les deux côtés d'un triangle rectangle, dont l'hypothénuse (le rayon CB lui- 
même) fail avec les deux cólés des angles égaux « 2’ valant chacun 50 grades ou 
45 degrés. Ce triangle est donc isocèle et, par suite, la dent et son image sont égales en 
longueur. 

On aurait tort d'en conclure que l’image n'est 
pas déformée dans son ensemble; elle subit, au 
contraire, une double déformation. Elle est forcé- 
ment élargie el il est inutile d'insister sur ce fait; 
en plus, quoique projetée en vraie grandeur, elle 
subil dans son ensemble une déformation partielle 
d'autant plus accentuée que le foyer radiogéne est 
moins éloigné d’elle. 

I] suffit pour s'en rendre comple de mener un 
rayon quelconque XR, par exemple, partant du 
foyer X et allant à la plaque PP” en passant par la 
dent (fig. 10). L'angle 3 est plus grand que l'angle x 


> + 


et l'angle V plus petit que l'angle a’ 


tj! e 
i? <4 , 


Fig. 9 — Méthode de projection horizontale. 
PP’, plaque; B A, dent; EX, direction du faisceau. 


orx—2, donc $ nest pas égal à Y, le triangle n'est 
plus isocèle; l'image doit ¿tre déformée au point O et on voit aisément que ODA >A R. 

Le calcul et Vexpérience montrent que cette déformation est nulle pour les points A 
et Bet maximum pour le milieu de la dent, dans les conditions habituelles de la pratique. 

Pour appliquer la méthode, on introduit entre les dents du patient une pelite plaque 
et on dispose le foycr de l'ampoule de façon que l'axe 
du faisceau réponde aux conditions énoncées; il 
devra être tangent à la pointe extrême de l'apex et 
rencontrer le plan de la plaque sous une incidence 
de 45 degrés. 


X 


Si au lieu de porter sur une dent, la recherche 
s'applique à l'ensemble d'un maxillaire, il est néces- 
saire de faire successivement trois épreuves : une 
pour le groupe incisif, une autre pour chacun des 
groupes latéraux (fig. 11). 

On peut déterminer approximativement la 
position que doit occuper le focus, en faisant men- 

talement dans Pespace la construction géométrique; 
C à ~ . ce procédé conduit souvent à d'invraisemblables 
Fig. 10. — Méthode de projection horizontale. ; 
Étude des déformations: AC=AB, AR < AO. déformations. 

Pour rendre simple et presque automatique 
l'application de cette méthode, j'ai fait construire successivement depuis 1905 plusieurs 
appareils. Le modèle définitif porte le nom d'indicateur d'incidence. Comme son nom 
l'indique, il permet de déterminer immédiatement la situation du foyer radiogène pour 
une dent quelconque ou un groupe de dents: en plus il maintient le patient, la plaque 


10 J. Belot. — La Radiographie 


el l'ampoule dans la position nécessaire Il comprend trois parties formant un tout indé- 
formable. Un embout en ébonite A s'ajustant par une fermeture à baïonnette, sert à le 
fixer sur l'orilice de mon localisateur (fig. 12). On sait que dans cet appareil l'ampoule 


Fig. 11. — Méthode de projection horizontale. — P P’, 
points A C B, indiquent les trois positions que doit occuper le focus, 
pour obtenir l'image des dents. A. région antérieure : 


rale gauche : B. région latérale droite. 


est centrée de telle sorte que l'axe 
du faisceau corresponde au centre 
de Porifice; le rayon axial passe 
donc également par le centre de 
l'ajutage. 

Celui-ci porte une couronne 
métallique sur laquelle est montée 
la tige T destinée à supporter le 
porte-plaque C. La tige T peut être 
repoussée parallèlement à sa direc- 
tion à droile ou à gauche de la piè- 
ce A, à l'aide de la vis à quatre 
filets V. Ce dispositif a pour but de 
permettre la radiographie stéréosco- 
pique, en assurant le déplacement 
angulaire nécessaire. 

La tige T est constituée par 
deux tubes entrant l'un dans l'autre 


et permettant d'allonger ou de raccourcir l'appareil selon les cas. Elle porte à son 
extrémité inférieure une mâchoire D maintenant le porle-plaque C. L'angle que forme 


le porte-plaque avec la tige a été 
choisi tel que, pour une dent quel- 
conque, la direction du faisceau soil 
celle que j'ai précédemment indiquée. 
La mâchoire D immobilise le porte- 
plaque par une vis de serrage, mais 
peut aussi lui permelire de se dépla- 
cer d'un quart de cercle, en glissant 
entre les pièces qui la constituent. Ce 
déplacement se fait sans apporter la 
moindre variation à l'angle formé par 
le porte-plaque el la tige T. 

Le porte-plaque, en laiton nic- 
kelé, est très rigide et affecte la forme 
spéciale que représente la figure. La 
partie reclangulaire sur laquelle est 
fixée la plaque C, à l'aide d'un petit 
support à glissière ou d'un simple 
caoutchouc est introduite dans la 
cavité buccale, à plat entre les dents. 
L'échancrure permet de loger la lèvre 


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Fig. 12. — Indicateur d'incidence. 


el la joue. Quant à la pièce I que j'ai supprimée dans le dernier modèle, elle ne sert qu'à 
matérialiser l'axe du faisceau de rayons X : elle est retirée au moment de l’utilisation. 
Pour faire une radiographie dentaire, on fixe l'indicateur d'incidence au localisaleur 


des maxillaires et des dents. LI 


et on l'amène dans la position de la figure (15). Le sujet est assis; sa tête est immobili- 
sée contre le dossier de la chaise à l'aide d'une bande de Robinson. On introduit alors 
le porte-plaque C ‘chargé de la plaque) entre les dents du patient aussi profondément 
que possible : l'opération est facile avec mon pied-support. On peut encore laisser le 
système immobile et demander au sujet d'avancer la tète j jusqu à ce que le porte-plaque 
occupe la cavité buccale. Dans ces conditions, appa- 

raitra sur la plaque tout le groupe incisif supé- 

rieur. 

Pour la région latérale droite, le malade 
reste dans une position analogue, mais en 
desserrant la mâchoire D, on fait effectuer au 
porte-plaque une rotation d'un quart de cer- 
cle autour de son axe : ainsi, le faisceau de 
rayons X frappe la Joue droite, tandis que 
tout à l'heure il rencontrait l'extrémité du nez. 
Le côté gauche s'obtient d'une façon analogue: 
mais on doit enlever le porte-plaque, le retourner el 
le fixer à nouveau dans la mâchoire D : la disposi- 
tion est symétrique de la précédente. 

Les mêmes opérations sont répétées pour le maxil- 
laire inférieur, mais tout le système est renversé: 
l'ampoule se place au-dessous du plancher buccal 
el l'émulsion de la plaque qui était précédem- 
ment au contact de la face triturante des dents supé- 
rieures, repose maintenant sur celle des dents infé- 
rieures (fig. 14). On voit que pour l'ensemble d une den- 
tition, six épreuves sont nécessaires, trois pour le haut, 


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trois pour le bas. 
Dans le cas où les recherches doivent porter sur 


Fig. 13. — Projection horizontale, — Posi- 


une seule dent bien déterminée, je procède de la facon tion pour la radiographie des incisives 


supérieures. 


suivante. Avec un crayon dermographique, je marque 
sur le tégument l'emplacement de la dent; en faisant tourner aulour du porle-plaque 
le système ampoule-support, je fais passer l'axe du faisceau en face le point marqué : 
il rencontre nécessairement l'apex de la dent à explorer. 

Parfois, il est utile, pour la localisation d'une dent supplémentaire, de savoir si elle 
est en avant ou en arrière des dents normales. La stéréoscopie permettra de résoudre ce 
problème ; il est facile de la réaliser avec mon dispositif. La tête du patient étant immo- 
bilisée, on fait une première épreuve, en poussant à l'aide de la vis V (fig. 12) la lige T au 
fond du chariot qui la porte; la deuxième épreuve est obtenue en ramenant la tige T dans 
la position opposée. Ainsi l'axe du faisceau a pris successivement, par rapport à la dent 
explorée, deux positions, une à droite, l'autre à gauche : l'écartement angulaire est 
calculé pour que les épreuves donnent le relief. On interprète facilement les images 
stéréoscopiques ainsi obtenues, en supposant que l'on observe la cavité buccale 
d'arrière en avant: l'image apparaît comme si elle était vue de la luette. 

L'ensemble de ces recherches se fait aisément sur un sujet assis. Les malades 
pusillanimes et les enfants peuvent être radiographiés dans la position couchée 
l'immobilité absolue s'obtient plus facilement. 


12 J. Belot. — La Radwgraphie 


Enfin, je conseille d'utiliser des plaques en verre épais de dimensions 41/2 X 6 pour 
les petites bouches et particulièrement pour les enfants; l'adulte admet sans difficulté 
la dimension 6 <61/2. Ces plaques au moment de l'emploi sont enveloppées de papier 
noir aiguille, recouvert lui-même d’une feuille paraffinée. Chez les petits enfants, je 
remplace les plaques par des vitroses rigides. 

Telle que je viens de la décrire, l'application de la méthode nécessite mon indica- 
teur d'incidence et mon localisateur pied-support. Je me hate de dire que l'on peut se 
contenter de l'indicateur. Dans ce cas, après l'avoir mis en place dans la bouche du 

3 sujet bien immobilisé, on fait coincider 
l'axe du faisceau émis par l'ampoule avec 
l'axe de Vembout; pour cela, il suffit de 
déplacer l'ampoule. On retire alors l'indi- 
cateur de la bouche du patient et on le 
remplace par la plaque. Avec ce procédé, 
il est possible de diminuer l'angle que fait 
avec la plaque le rayon axial et d’oblenir 
ainsi une projection de la dent en rac- 
courci. Celle incidence a l’avantage de 
montrer une plus grande portion du maxil- 
laire, au-dessus des apex : on peut étudier 
l'os incisif jusqu'au niveau des fosses 
nasales. 

Certains préfèrent à cel indicaleur qui 
donne même au débutant, des résullals 
excellents, un dispositif plus simpliste fait 
d'un morceau de carlon ou d'une plan- 
chette. Un opérateur habile peut parfois 
Fig. 14. — Projection horizontale. — Position pour la radio- obtenir avec ces moyens de fortune, de 

graphie des incisives inférieures. 

bons résultats. La pratique m'a conduit 
à établir l'indicateur que je viens de décrire, parce que seul il place automatiquement 
l'ampoule dans la position la meilleure. 

Les images sont d'une netteté et d'une précision remarquables ; elles montrent, non 
seulement les dents, mais aussi tout ou une partie du maxillaire avec les plus fins détails 
de sa structure. Son application est facile et n'occasionne aux malades ni douleur, ni 
ennui, les générateurs actuels permettant de réduire le temps de pose à une ou deux 
secondes. À mon avis, elle doit occuper en radiographie dentaire une place prépondérante. 

Cependant, malgré ses avantages, elle présente quelques inconvénients que je ne 
saurais passer sous silence. On lui a reproché de donner des déformations importantes. 
Avec une bonne technique, elles sont insignifiantes dans la majorité des cas; elles sont 
cependant d'autant plus marquées que l'angle formé par la dent et le plan de la plaque 
s'écarte de l'angle droit. On peut avec un peu d'habileté. par une variation de l'incidence, 
réduire au minimum celte déformation. Du reste, dans la majorité des cas, elle na 
aucune importance. 

La superposition de l'image du sinus est parfois gênante au maxillaire supérieur; 
on ne peut dire, par exemple, si la racine de la molaire pénètre ou non dans la cavité 
de l’antre. Cependant, il est possible d'y arriver en modifiant l'incidence el, au besoin, 
en utilisant la méthode stéréoscopique. 


des maxillaires et des dents. 13 


Quelquefois l'introduction de la plaque provoque des nausées et des contractions 
spasmodiques désagréables. Si le sujet est inlolérant, on peut badigeonner l'arrière- 
gorge avec une solution de cocaïne. Dans certains cas, l'absence de dents ou l'existence 
d'une dent isolée rend difficile la mise en place de la plaque et son maintien dans 
l'immobilité absoluc. On peut alors la caler à l’aide d'un morceau de stents. 


ENDORADIOGRAPHIE 


Mon excellent ami et collègue Bouchacourt est l'auteur d'une méthode très ingé- 
nieuse à laquelle il a donné le nom d'endoradiographie. Il a fait construire une ampoule 
à rayons X, qui peut être introduite dans la cavité buccale. Le foyer d'émission radio- 
gène se trouve dans la bouche; la plaque ou la pellicule est en dehors. Celle-ci est 
appliquée aussi exactement que possible contre l'angle du maxillaire quand Îles 
recherches doivent porter sur le maxillaire inférieur; la position est symétrique pour 
le maxillaire supérieur. Ainsi l'image s'obtient de dedans en dehors, tandis qu'avec 
la méthode précédente elle se produisait de dehors en dedans. Ce procédé, à coup súr 
Lrès ingénieux, na pas donné des résultats très satisfaisants. En effet, la position 
du foyer radiogène, à quelques centimètres (1 ou 2) de la dent considérée, a comme 
conséquence fatale de déformer et d'agrandir démesurément l'image de cetle dent. En 
plus, le point d'impact de ces tubes spéciaux mesure une certaine élendue : toute la 
surface du focus émet des rayons ainsi, du reste, que la paroi du tube. Ces diverses 
imperfections nuisent à la nettcté des détails. 

Enfin il est difficile de décider les patients à se laisser introduire l'ampoule dans la 
bouche. Malgré le fonctionnement en unipolaire, qui cependant supprime toute sensation 
faradique, le sujet redoute les chocs électriques et n'accepte pas volontiers l'opération. 

A mon avis, Vendoradiographie ne doit pas être utilisée en stomatologie, à cause de 
l'imperfection des résultats qu’elle fournit, au prix cependant de grosses difficultés opć- 
raloires. Cetle critique n'enlève aucune valeur à la méthode de Bouchacourt : elle a des 


indications plus précieuses. 


INDICATIONS DE LA RADIOGRAPHIE 


La radiographie trouve ses indicalions dans toutes les branches de l'odontologie. 

En ortuopontie, les rayons X sont souvent indispensables; ils font connailre 
au praticien si rien ne s'oppose à l'application d'une force sur la dent à redresser. Ils 
montreront la direction radiculairc des dents à déplacer, leur longueur et leurs rap- 
ports. 

De plus, la radiographie permettra d’être fixé sur l'existence de dents supplémen- 
taires, de savoir si une dent permanente existe au-dessus d'une temporaire en évolulion 
anormale. Elle révélera l’état de résorption de la temporaire, l'évolution de la définitive, 
sa direction, l'intégrité de sa loge, etc. Ces renseignements ont la plus haute valeur pour 
le praticien. | | 

Enfin une épreuve latérale fixera sur les rapports des deux maxillaires, sur la direc- 
tion réciproque des massifs antérieurs, sur l'angle que forme l'os incisif avec le massif 
facial. 

En PROTHÈSE, la radiographie apportera une série de renseignements des plus utiles, 


14 J. Belot. — La Radiographue 


qu aucune autre méthode n'est capable de fournir avec une semblable précision. Lorsque, 
dans un but prothélique, on ulilise une racine, soit pour une dent à pivot, soit pour un 
bridge, il importe de connaître l'état de sa résorption apicale el cémentaire, sa lon- 
gueur intra-alvéolaire et l'intégrité de son arliculation. La radiographie renseigne exac- 
tement sur ces points. 

C'est surloul en PATHOLOGIE DENTAIRE que la radiographie trouve ses plus précieuses 
indications. 

Elle permet de déceler les fractures du maxillaire avec la plus grande netteté, 
d'établir la direction du 
trail de fracture, de con- 
slater l'existence d'un che- 
vauchement, d'une coap- 
lation imparfaite ou la 
persistance d'un séquestre 
cause d'une suppuration 
prolongée. 

Les lésions inflam- 
maloires des maxillaires 
n'échappent pas à la mé- 
thode. Grace à elle, il est 
possible de savoir l'éten- 
due des dégâts dans 
l'ostéo-périostile  phleg- 
moneuse, les limites de la 
nécrose qui peut en être 
la conséquence. Parfois la 
nelteté des images rend 
possible un diagnostic dif- 
férentiel entre le sar- 
come, l'épithéliome et la 
tuberculose du maxillaire. 


Fig. 15. — Projection horizontale. — 1. Maxillaire supérieur. Vue latérale. Petil . 
odontome au niveau de Vapex de la 2 prémolaire. — 2. Maxillaire supérieur. Dans son travail sur 
Vue latérale. Appareil de redressement. Délinilives derrière des tempo- 3 , 
raires. 5. Maxillaire supérieur. Vue latérale. Dents temporaires en régres- les arthriles alvéolo-den- 
sion; dents permanentes avec sac infecté (zones claires). — 4, Maxillaire infé- - ` | y 
rieur, massif antérieur. Fracture, sulure osseuse, chevauchement. taires, Fourquet a dit tres 


justement : « En principe, 
toute dent atteinte d'arthrite chronique devrait être soumise à l'examen radiographique 
tant pour la nature et l'étendue des lésions qu'elle pourrait présenter ou avoir provo- 
quées, que pour les indications thérapeutiques. » Mieux que toute autre exploralion, 
la radiographie renseigne sur les limites des lésions apicales et péri-apicales : elle 
montre l'existence et les dimensions du kyste, la propagation de l'infection à la dent 
voisine ou sa limitation à la dent incriminée. Ces diverses lésions se manifesteront par 
des signes de raréfaction osseuse, dont les caractères permeltront souvent un diagnos- 
tic précis et une intervention utile. 
On peut reconnaître facilement ia dent causale d'une fistule, sans avoir recours à 
i exploration au stylet, toujours douloureuse et incapable le plus souvent de renseigner 
exactement. 
La plaque radiographique laisse apparaitre l'image du canal dentaire et permet 


des maxtllaires et des dents. 15 


ainsi d'en connailre l’état, de voir où s'arrête l'obluration, si une fausse voie existe, si 
un débris d'instrument na pas été oublié, si enfin des néoformations de dentine 
n’obturent pas sa lumière. 

Pour l'extraction des dents, les rayons X peuvent, dans quelques cas, aider le sto- 
matologiste, en lui indiquant le nombre et la direction des racines, les rapports avec les 
dents voisines. Après une extraction difficile, ils permettront d'explorer sans douleur 
l'alvéole malade, de savoir s'il a été partiellement fracturé au cours de l'interven- 
tion ct si des frag- | | 
ments de racine 
sont reslés dans le 


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maxillaire. Ces ren- 
scignements aide- 
ronl singulièrement 
à soigner l'alvéolite 
post-opératoire, 
toujours doulou- 
reuse ct parfois si 
rebelle. 

Chacun sait les 
accidents que peut 
provoquer la dent 
de sagesse au cours 
de son évolulion. 
Bien des tatonne- 
ments seront évités 
quand on connaîtra 
l'existence de cette 
dent, son stade d'é- 
volution, l'intégrité 
de son sac, sa dégé- 
nérescence, ou sa 


A Fig. 16. — Projection horizontale. — 1. Maxillaire supérieur. Raréfaction de l'os maxillaire 
destruction. Enfin au niveau de l'apex de la prémolaire : pyorrhée alvéolaire. — 2. Maxillaire supérieur. Gros 
è ‘ kysle suppuré partant de Vapex de la première molaire, — 5. Maxillaire supérieur. Résorplion 

la déterminalion de sponlanée des incisives centrales. — 4. Maxillaire supérieur. Pyorrhée alvéolo-dentaire 


par troubles trophiques, au niveau de dents seclionnées pour la mise en place d'un appa- 
reil de prothèse. 


sa direction sup- 
primera les tenta- 
lives infructueuses d'extraction, en indiquant le sens suivant lequel l'effort doit être dirigé. 
Que de fois j'ai recherché la situation et la direction des reliquats d'une dent de sagesse 
brisée au cours d'une extraction incomplète! Si le malade avait élé radiographié 
avant loute tentative, cet accident el les troubles qu'il entraîne auraient été évités. 

Dans l'étude du bec-de-lièvre, la radiographie indique avec une grande exactitude 
le degré d'¿cartement des bords de la fissure alvéolo-palatine et montre le dédoublement 
de l'incisive lalérale. 

Les odontoléralomes et les malformations dentaires sont facilement observes; une 
radiographie faite avant toulc intervention guidera le chirurgien. 

Enfin le sinus maxillaire peut être étudié dans ses rapports avec les dents voisines. 
Plusieurs fois la radiographie n'a permis d'établir que l'infection provenait d'une dent, 
et quelle avait de là gagné le sinus, par lente propagation. 


10 J. Belot. — La Radiographie 


Telles sont brièvement résumées les principales indications de la méthode; on voit 
par ce courl aperçu que son domaine comprend une grande partie de la pathologie. 
Certes, loin de moi l'idée d'en préconiser l'usage chez tous les sujets atteints d'affection 
dentaire; je voudrais simplement qu’en présence d'un cas douteux ou difficile le- 
spécialiste se rappelle quels précieux renscignements les rayons de Röntgen apportent 
à son art. | 

Pour obtenir de la radiographie toute la précision qu'elle est capable de donner, il 
ne suffit pas de connaitre les procédés spéciaux que j'ai précédemment indiqués, il faut 
encore savoir celui qui doit être utilisé dans tel cas considéré. 

Chaque fois que les recherches devront porter sur la dent de sagesse, la branche 
montante du maxillaire iuférieur, et sur le tiers postérieur de la branche horizontale, 
on utilisera la méthode extra-buccale, avec incidence spéciale. I] en sera de même pour 
la dent de sagesse du maxillaire sup‘rieur. On pourra compléter l'exploration par une 
épreuve en projection horizontale : le choix d'une incidence oblique d'arriére en avant 
permettra quelquefois d'avoir l'image de la dent recherchée (planche hors texte, n° 5). 
C'est encore la méthode de profil qui nous renseignera sur les rapports des dents ou des 
productions pathologiques avec les cavités voisines. 

ll en sera de mème pour déterminer la direction d'un trait de fracture du maxillaire 
inférieur, cependant lorsqu'il porte sur la région moyenne ou antérieure, j'ai obtenu, par 
projection horizontale, des images très nettes (fig. 15, n° 4). Enfin. scule la méthode de 
profil permet d'établir l'angle que forment entre eux les massifs antérieurs, notion 
importante en orthodontie. 

Dans presque tous les autres cas, il faut avoir recours aux méthodes intra-buccales. 
Les Américains utilisént couramment le procédé de la pellicule; sans méconnaitre sa 
très réelle valeur, je lui préfère la méthode de projection horizontale. Elle est d'une 
grande simplicité d'application et les renseignements qu’elle apporte ne le cèdent en rien 
à ceux que fournit la pellicule; presque toujours la netteté des détails est plus parfaite. 

Si toute déformation doit être évitée, la méthode de Dieck pourra être essayée, 
mais en sachant bien que sa précision est plus apparente que réelle. 


R 
* x 


En radiographie dentaire, comme en radiographie urinaire, la collaboration du 
pralicien et du 3pécialiste est indispensable. Le stomatologiste pose le problème à 
résoudre : le radiologiste, après l'avoir étudié, choisit la méthode susceptible de lui 
donner la meilleure solution; parfois, il contròle, à l'aide d'un autre procédé, un premier 
résultat. Si l'interprétation lui parait difficile, qu'il soumette ses hésitations au stomato- 
logiste : la discussion du cas conduit presque toujours à un diagnostic exact. 

En se conformant à ces indications, le radiologiste devient un précieux auxiliaire 
du stomatologiste. 


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Journal de Radiologie. Planche 1. 


MÉTHODE DE PROJECTION HORIZONTALE 


(Intra-buccale) 


1. Maæillaire supérieur droit (vue latérale). — Deux séquestres au bas d'un espace raréfié (kyste 
opéré). 
2. Maxillaire inférieur droit (vue latérale). — A l'apex de la première prémolaire, tache correspon- 


dant à un foyer suppuré. origine d’une fistule mentonnière. La radiographie a révélé le 
siège du mal. 


3. Maxillaire inférieur droit (vue latérale). — Ostéo-périostite du maxillaire : Doit de substance, 
épreuve faite après la régression des phénomènes aigus. 

4. Maxillaire supérieur droit (vue latérale). — Dents permanentes derrière les temporaires ; l'incisive 
a rompu son sac et la racine de la temporaire est presque totalement résorbée : les autres 
sont encore dans leur sac. 


5. Maxillaire supérieur droit (vue latérale). — Épreuve montrant la dent de sagesse en évolution; il 


est possible d'en obtenir l’image par la méthode de projection horizontale. La région claire 
correspond au sinus maxillaire. 


6. Maxillaire inférieur droit (vue latérale). — Trois dents permanentes au-dessous de trois tempo- 
raires. 
7. Maxillaire supérieur (vue antérieure). — Les deux incisives latérales définitives chassent les 


temporaires. Détails de Pos incisif. 


8. Maxillaire inférieur (vue antérieure). — Dents permanentes au-dessous des temporaires, non 
encore en résorption. 


= 


. Maxillaire supérieur (vue antérieure). — Détails de Pos incisif; au niveau de l'apex de l incisive 
latérale gauche, il existe un foyer de suppuration (raréfaction osseuse) limité au pourtour de 
cette seule racine. | 

10. Maxillaire supérieur gauche (vue latérale). — Enorme kyste suppuré ayant envahi le maxillaire et 

refoulé les racines des dents voisines de l'incisive latérale; le kyste s’est développé à Vapex 

de Pincisive. 


MÉTHODE DES INCIDENCES OBLIQUES l. 


(Extra-buccale) ' ua, 


11. Radioyraphie latérale droite. — Rayon axial normal à la plaque passant en arrière de l'oreille. 
— La branche montante et la branche horizontale droites au contact de la plaque sont nettement 
visibles; on distingue. sans superposition, la dent de sagesse inférieure, dans son sac non 
ouvert. Le maxillaire gauche est rejeté en haut et en avant. 


12. Radiographie latérale gauche.— Projection oblique. Le maxillaire inférieur est élargi et déformé, 


mais il apparait avec tous les détails: dent de sagesse de langle, oblique en bas et en avant : 
racine des molaires, etc. 


ba 


SUR LA NATURE DES RAYONS X 


Par 


H. GUILLEMINOT A. ZIMMERN 


Chef des travaux pratiques de physique médicale. Professeur agrégé à la Facullé de médecine. 


Depuis plus de 15 ans, nous manions couramment le rayonnement X dans la 
pratique médicale et nous ne sommes pas encore fixés d'une façon définiuve sur sa 
véritable nalure. Non seulement nous hésitons à décider si nous avons affaire à une 
oscillation périodique de Péther ou à une série de pulsations isolées, mais nous sommes 
à peine certains de ne pas nous trouver en présence d'une radiation d'émission de 
mème nature que les rayons 2 et $ du radium. 

Cependant, peu à peu les raisons s'accumulent pour ou contre chacune des théories 
proposées el le comilé de direction de notre nouveau journal a pensé être utile à ses 
lecteurs en leur exposant l'état actuel de la question. Nous allons étudier les raisons qui 
militent en faveur de chaque hypothèse. 


$ 1. -— Radiations vraies et radiations d'émission dans un champ magnétique. — 
On sait qu'il existe dans la nature deux types de radiations qui n'ont de commun que le 
nom sous lequel on les désigne. 

Ce sont d'une part les radiations vraies telle que la lumière constituée par la 
propagalion à travers Véther d'ondes sphériques divergentes dans l'espace à partir du 
centre lumineux ; d'autre part, les radiations d'émission qui ne sont autre chose que les 
lrajecloires de particules extrêmement petites cheminant à une vitesse extrémement 
grande telles que les rayons cathodiques ou les rayons a et 3 du radium. 

Parmi les caractères qui dilférencient les deux groupes, il en est un qui, à première 
vue, peut sembler décisif, c'est la faculté que possèdent les radiations d'émission, et que 
ne sauraient posséder les radiations vraies, d'être déviées par un champ magnétique : 
en effet, toutes les radiations d'émission que nous connaissons impliquent la translation 
de particules électrisées ; tantot ces particules portent une charge positive, ce sont des 
ions matériels qui, tels les projectiles 2 du radium, tels les projectiles des rayons 
canaux dans les tubes à vide, sont positivement électrisés; lantôt elles portent une 
charge négalive, ou si l'on veut, ce qui est plus conforme aux données actuelles de 
la science, elles sont constiluées par la charge électrique unité elle-même, sans 
support matériel, c'est-à-dire par l'alome d'électricité, par l'élechron en mouvement de 
translation. 

Or, si Pon fait cheminer une radialion d'émission dans un champ magnélique, 
autrement dit si l'on fait passer un courant de projectiles électrisés entre les deux pôles 
d'un aimant, il se passe un phénomène identique à celui que l'on observe quand on 
soumet un circuit électrique mobile à un aimant pendant que Île courant passe : le 
courant électrique est dévié à droile ou à gauche suivant sa direction par rapport à 
celle du champ magnétique. 

Placons un fragment de sel de radium dans Ventrefer d'un puissant électro-armant 
et examinons un pinceau de rayonnement qui s'échappe de lui perpendiculairement uux 


lignes de flux magnétique ; nous voyons, dès que l'électro-aimant fonctionne, le pinceau 
| E 


19 H. Cuilleminot et A. Zimmern. 


s étaler; une partie ‘n'est pas déviée de sa position originelle, ce sont les rayons +; une 
partie est déviće d'un côté comme le serail un courant électrique centripéte, ce sont les 
rayons $; une autre partic est déviée du côté opposé comme le serait un courant cen- 
lrifuge, ce sont les rayons 2. Nous en concluons que les rayons a sont fails d'ions élec- 
Lrisés posilivement, que les rayons 3 sont faits d'électrons négatifs el que les rayons y 
ne sonl pas des charges é'ectrijues en mouvement. 

De même, un champ magnétique dévie les rayons calhodiques et les rayons canaux 
des lubes à vide, mais ne dévie pas le rayonnement X. 

Le rayonnement + des corps radio-aclifs et le ravonnnement X des lubes à vide se 
rapprochent donc par ce caractère des radiations vraies, c'est-à-dire des radiations dont 
le type est la lumière. 

Mais est-il bien sûr que toutes les radiations d'émission doivent ètre déviables par 
un champ magnélique el que toules radiations non déviables sont des radiations 
vraies ? 

Ceci ne peut se démontrer a priori, car il suffit d'imaginer une radiation d'émission, 
dont les particules soient électriquement neutres, pour concevoir qu'un champ magué- 
tique les laisse indifférentes. 

Cette hypothèse a élé proposée par Bragg, pour expliquer la nature des rayons + : 
il les suppose constitués par les trajectoires de particules formées par l'accouplement 
d'un ion positif ct d'un électron négatif; celle hypothèse réduit à néant les raisons 
tirées du caractère que nous étudions en ce moment. 

On a dit, il est vrai, qu'il serait bien difficile de concevoir les rayons ~ comme fails 
de projectiles a et $ accolés, élant donné leur haut degré de pénélralion à travers la 
maliére, alors que les z el 3 sont si facilement arrêtés. De même, on concoil mal le 
grand pouvoir pénétrant des rayons X quan les projectiles des rayons canaux el les 
projectiles des rayons cathodiques ne traversent même pas la paroi des lubes à vide. 
Mais si c'est lá une raison présomplive en faveur de la nature ondulatoire, on ne saurait 
en son nom condamner d'une facon absolue l'hypothèse de l'émission, puisqu'il n'est 
pas impossible d'imaginer des projectiles électriquement neutres et extrêmement 


pénétrants. 
$ 2. — Radiations vraies et radiations d'émission à la rencontre de milieux 
successifs. Réflexion. — On a allégué contre l'hypothèse de la nature ondulaloire des 


rayons X el des rayons y le fail qu'ils ne se réfléchissent pas quand ils abordent la sur- 
face de séparalion de deux milicux. 

H west pas bien sûr tout d'abord que l'absence de réflexion puisse èlre une raison 
valable en faveur de la théorie de l'émission. On ne voil pas pourquoi une radiation 
d'émission ne se réfléchit pas, comme une balle élastique rebondit en frappant une 
surface plane; et, de fait, on sail que si les rayons 3 ou cathodiques, rayons d'émission 
bien caractérisés, ne subissent pas la réflexion régulière sur les surfaces polies, ils sont 
néanmoins dispersés, et les rayons nouveaux ont, d'après les expériences de Gehreke, 
des vitesses varices inférieures à celles des rayons primaires. 

En second licu, si l'on veul bien se rendre comple que la réflexion d'une radiation 
par un élément matériel n'est régulière et analogue à celle des rayons lumineux par les 
surfaces polices qu'à certaines conditions, el que dans beaucoup de cas la réflexion non 
régulière conduit aux phénomènes de réflexion diffuse et de diffusion dans Vintimité des 
corps traversés, on devra admellre que les rayons X subissent bien, eux aussi, leur 


Sur la nature des Rayons X. 19 


réflexion, une réflexion qui rappelle celle des rayons lumineux soit à la surface des 
objets rugueux, soit dans les milieux non homogènes ou milieux troubles : nous allons 
le voir au paragraphe ñ. 

On peut même aller plus loin et dire qu'il n’est pas impossible que dans cerlains cas 
les rayons X subissent une réflexion quasi régulière. 

Les expériences de Barkla semblent établir que les ravous X peuvent subir une 
réflexion régulière sur les surfaces de clivage de certains cristaux et Bragg a montré 
que ce phénomène est d'autant plus manifeste que le pinceau incident aborde plus 
obliquement la surface réfléchissante. 

[l nous paraît donc bien difficile de tirer de la non-réflectivilé ordinaire des rayons X 
el y une preuve pour ou contre la théorie ondulatoire. 


$ 3. — Quelques considérations qui feront voir un lien entre certains phénomènes 
propres aux rayons X et le phénomène de la réflexion. Rayonnement secondaire. — On 
sail que quand les rayons X traversent un corps matériel, s y absorbant partiellement, 
un rayonnement secondaire (rayonnement de Sagnac) est émis dans toutes les directions 
de l'espace par les particules de toute la masse de ce corps. 

On sait aussi depuis les travaux de Barkla el Sadler que les rayons secondaires 
se composent de deux radiations différentes : 1°) une radialion propre au corps irradié, 
émise par lui avec des caractères déterminés et à peu près indépendants de la radiation 
incidente ; elle est constituée en réalité par deux rayonnements différents, l’un analogue 
aux rayons X ou y, l’autre au rayonnement 5 ; et 2”) une radiation dépendant de la nature 
du faisceau incident. A la première ils ont donné le nom de radialion homogène, à la 
seconde celui de rayons dispersés (ou mieux diffusés). 

Ils ont montré que la radialion homogène et les rayons dispersés sont en proportion 
lrés variable suivant le corps qui les émet. fl y a prédominance des rayons dispersés 
pour tous les corps de poids atomique faible (depuis l'hydrogène Jusqu'au soufre envi- 
ron). ll y a prédominance du rayonnement homogène propre pour les corps de poids 
atomique plus élevé. 

Barkla ct Sadler ont été plus loin. Ils ont élabli que, si les rayons dispersés (ou 
diffusés) avaient la mème qualilé moyenne que les rayons primaires, au contraire le 
rayonnement propre élail loujours moins pénétrant, fait qui évoque la loi de Stokes pour 
les phénomènes de luminescence ; ainsi le rayonnement propre ne serait jamais émis par 
les corps capables de l'émeltre quand le faisceau primaire est d'une force de pénétration 
inférieure à celle que posséderait ce rayonnement. 

Ce sont les rayons diffusés qui nous intéressent surtout ici. Ou bien on peut les 
regarder comme émis par les électrons des alomes soumis à l’action du faisceau pri- 
maire, ce qui fait supposer que non seulement les électrons sont capables de vibrer 
suivant un rythme propre, donnant son cachet à la radiation homogène, mais aussi 
comme le ferait un résonateur à accouplement lâche, pour employer la terminologie 
propre à la science de la télégraphic sans fil. Ou bien on peut plus simplement les regar- 
der, en adoplant la théorie ondulatoire des rayons X, comme le produit d'une série de 
réflexions irrégulières en milieu trouble du rayonnement primaire. Cette conecplion, qui 
ne parait pas avoir clé celle des auteurs précités, exige que la qualité du rayonnement 
secondaire émis par les substances à poids atomiques légers soil identiquement la mème 
que celle du faisceau incident. 

Des mesures faites par l'un de nous sur les ravons secondaires émis du côté de la 


20 H. Guilleminot et A. Zimmern. 


face d'incidence par des lames de subslances à poids alomique léger el d'épaisseur crois- 
sante irradiées par un faisceau de rayons X non filtrés, il résulle que les rayons diffu- 
sés sont plus mous quand ces lames sont minces, qu'ils durcissenl progressivement 
avec Fépaisseur de la lame diffusante el qu'ils tendent vers la qualité du rayonnement 
primaire quand l'épaisseur devient suffisante (*). 

Cela se conçoit parce qu'une lame mince, absorbant une proportion plus grande de 
rayons primaires mous, diffuse surtout ces rayons mous, tandis que les couches succes- 
sives plus profondes placées en arrière recoivent de moins en moins de ravons mous el 
par conséquent diffusent une proporlion de plus en plus grande de rayons pénétrants. 

Les mesures effectuées ont conduit à une formule simple qui donne la qualité et la 
quanlilé de rayonnement diffusé émis par la substance considérée en fonction de linten- 
sité el du coefficient de pénétration du rayonnement primaire, de l'épaisseur de la lame 
traverséc cl d'un coefficient propre à la matière considérée. 

Si l'on a affaire à un rayonnement primaire quasi homogène, lel que celui qui a 
traversé des fillres radiochroïques très épais, la qualité du ravonnement secondaire émis 
est la mème que celle du primaire. S'il s'agit d'un rayonnement primaire ordinaire non 
filtré la qualité moyenne du rayonnement secondaire tend vers celle du rayonnement 
primaire à mesure que la lame diffusante devient plus épaisse, ce qui confirme alors 
l'observation de Barkla et Sadler. 

ll est assez difficile d'expliquer ces résullals sans invoquer le phénomène de la 
diffusion pure el simple et il ne parait pas s'accorder facilement avec l'hypothèse cor- 
pusculaire des rayons X. semble a priori que le fail établi par Gehrcke sur la disper- 
sion des rayons $ ct relaté plus haut soit bien plus conforme aux déductions de lhypo- 
thèse corpusculaire, 

Néanmoins là encore nous sommes en présence d'une probabilité, dune présomp- 
tion, mais nous n'avons pas de raison absolue pour rejeter la théorie de l'émission. 


$ 4. — Radiations vraies et radiations d'émission a la traversée de milieux successifs. 
Réfraction. — Toutes les radiations vraies connues se réfractent; les rayons X ne se 
réfractent pas; voilà un fait positif qui mérite de retenir un moment notre allenlion. 

Il est ulile avant de le discuter que l'on ait bien présente à l'esprit la nature du 
phénomène. 

On sail que quand un rayon lumineux passe d'un milieu moins dense dans un milieu 
plus dense, de lair dans l'eau par exemple, il est dévié de sa direction initiale et se 
rapproche de la normale élevée sur la surface de séparation au point où ce rayon la 
franchit. On sait d'autre part qu'une relalion constante, entrevue par Kepler el précisée 
par Descartes, lie l'angle de réfraction rà l'angle d'incidence i. Quelle que soil Pobliquité 


sind , ve RS 
~ == constante, pour deux mèmes milicux considérés. 


de l'incidence, on a 


S 
Le phénomène de la réfraction à lui seul renferme la preuve peut-être la plus con- 
vaincante que les radiations lumineuses et paralumincuses sont des radiations vraies, et 
celle preuve parail si bien établie et si exclusive que l'on est tenté a priori d'admettre 
que tout rayon qui se réfracte est une ondulation éthérée, landis que tout rayon qui ne 
se réfracte pas est aulre chose. 
Vovons quelle est la valeur de cette déduction. 
Tout d'abord voici comment on établit que les rayons lumineux sont déviés de leur 


(0 C Ra 6 et 20 mars 1911 et 2% avril 1911, el Soc. Radiol, 1911. 


Sur la nature des Rayons X. 21 


roule en passant d'un milicu dans un autre et comment on démontre que toule radia- 
lion vraie doit subir cette déviation. 

On fait remarquer en premier lieu que quand un rayon passe d'un premier milicu 
dans un deuxième milieu, la fréquence oscillatoire reste la même, ou, si l'on veut, les 
points singuliers du deuxième milieu vibrent à l'unisson des points singuliers du premier, 
sans quoi le mouvement ne serait pas cntretenu. Or, si le second milieu est plus dense 
(on est conduit par diverses voies et en particulier par l'étude du pouvoir inducteur spé- 
cifique en électricilé à admeltre que l'éther est plus dense dans la matière que dans le 
vide, et d'autant plus dense que le milieu maléricl est lui-même plus dense), cela implique 
que les points singuliers y sont plus serrés et par conséquent que la longueur d'onde et 
la vitesse de translation y sont plus petites. Celte dernière déduclion sert de preuve a 
l'hypothèse, puisqu'elle lombe sous le contrôle de l'expérience. 

Ce fait indiscutable étant établi, on démontre en second lieu la nécessité de la dévia- 
lion du rayon incident par le fait de la diminution de vilesse de translation des ondes 
vibraloires. Le raisonnement est simple et il a le mérite de montrer le rapport de l'indice 
de réfraction avec les densités supposées de l’éther et par suite avec le pouvoir induc- 
teur (!}. Cette démonstration n'implique qu'une difficulté, c'est la conception de la propa- 
galion de la lumière en ligne droite, conception qu'on établit facilement à la condition 
de considérer le mouvement lumineux comme fait d'une suite de vagues synchrones. 

Ceci nous amène à la conclusion suivante : toule radiation vraic constituée par une 
ondulation entretenue doit subir la réfraction quand elle passe d'un milieu dans un 
autre. Si un projectile subissait une déviation semblable, cela impliquerait que le second 
milieu est moins dense que le premier, ce qui est contraire à l'expérience. 

Or les rayons X passent d'un milieu dans un autre sans se réfracter. 

Que pouvons-nous conclure de ce fait négatif”? 

Si l'on se place dans l'hypothèse de leur nature corpusculaire, rien de plus simple : 
on dira qu'il n'est pas forcé qu'un projectile passant d'un milieu moins dense dans un 
milieu plus dense subisse la déviation : si ces milieux sont parfaitement fluides pour le 
mouvement considéré, aucune déviation ne se produira. 

Si, au contraire, on se place dans l'hypothèse de l'ondulation éthérée, l'explication 
paraît à première vue plus difficile. On peut la fournir de deux façons différentes. 

On peut dire tout d'abord que le rayonnement X n'est pas un mouvement ondula- 


( En effet, supposons un faisceau lumineux RS émanant d'une source très éloignée, et cheminant 
d'abord à travers le milieu M, puis rencontrant la surface de séparalion AB et pénétrant dans le milieu plus 
dense M’. L'éloignement de la source nous permet de 
regarder comme plane la petite parlie R'S' du front de R 
l'onde sphérique émanant de la source, et les files de 
points singuliers oscillants SS’ RR’ comme parallèles. 
Lorsque le front d'onde aborde obliquement la surface, 
le mouvement vibratoire de la file particulaire SS’ par- 
courra des distances moins grandes que RR’ qui che- 
mine encore dans le premier milieu : ainsi tandis que 
le mouvement RR’ chemine jusqu'en R” en parcourant 
la distance R'R” le rayon SS’ ne parcourt qu'une dis- 
lance S'S” inférieure et le front d'onde devient R’S” 
dans le second milieu. Ainsi, les ravons R et S pren- 
nent-ils les directions nouvelles R*R””, SS”. N est 
facile de démontrer que, l'angle d'incidence étant égal 
à l'angle R'S'R” et langle de réfraction étant égal à 
S'R"S", on a la relation 


Sini_ RR” V Fig. 1. 
Sin» Ss” Y y 


Viet V étant les vitesses respectives de la lumière dans chaque milieu considéré. 


rer 


i$ ma- Ps” 


_ ERAS NUS A IN 


29 TI. Guilleminot et A. Zimmern. 


loire périodique comme le mouvement lumineux. Une série de raisons appuient 
aujourd'hui l'hypothèse émise et développée par Stokes, Wiechert, J.-J. Thomson, 
d'après laquelle ce rayonnement serait formé de pulsations isolées, de perturbations 
électromagnétiques de l’éther rapidement amorties, réduites peul-être à une seule onde. 

On peut en second lieu dire que la théorie de Helmholtz sur la dispersion spectrale 
des rayons lumineux permel de comprendre la non-réfrangibilité des rayons X en leur 
supposant une longueur d'onde extrêmement petite et tout en admettant la possibilité 
d'un mouvement ondulatoire entretenu. 

~ D'après celle théorie, en effet, la vilesse d'un mouvement ondulatoire à travers les 

milieux de densité variable n'est pas absolument indépendante de la fréquence propre à 
ce rayonnement el par suile l'indice de réfraction dépend dans une certaine mesure de 
celle fréquence. L'indice de réfraction augmenterait d'abord avec la fréquence dans la 
gamme lumineuse puis diminuerait et pourrait se réduire à l'unité pour des fréquences 
très grandes. 

Dans ces conditions, la non-réfrangibililé des rayons X ne peut pas êlre considérée 
comme une preuve infirmant la théorie ondulatoire, nt même comme une raison suffi- 
sante pour rejeter l'hypothèse d'un mouvement ondulatoire entretenu. 


$ 5. — Où peut-on trouver un criterium qui permette d'affirmer la nature des 
rayons X. — Ainsi, jusqu'ici, nous n'avons pas trouvé de criterium absolu qui nous 
permelte de classer les rayons X parmi les radiations vraies ou les radiations 
d'émission. 

Où donc trouvons-nous des signes vraiment caractéristiques de chacun de ces 
groupes, des signes qui puissent nous fixer sur la nature de ces rayons A? 

Faut-il les chercher dans les actions des radiations sur la malière? Non, car on 
constate une remarquable similitude d'action physico-chimique entre des radiations 
éminemment différentes. Ainsi les radiations ultra-violeltes du type ondulatoire ct les 
radiations % du type particulaire, quand elles rencontrent la matière, se transforment 
partiellement en chaleur et peuvent produire des phénomènes de luminescence, des 
dissociations ioniques, des réactions atomiques; leur analogie à ce dernier point de 
vue est si remarquable que l'on constate parfois qu à égalité de doses d'énergie radiante 
fixée, les effets chimiques produits sont à peu près les mêmes. 

Faut-il les chercher dans l'étude du régime de translation, de la vitesse ? Mais si les 
mesures de Blondlot, vérifiées depuis par différents physiciens, nous ont appris que la 
vilesse de propagalion des rayons X est la mêine que celle de la lumière ct des ondes 
électromagnétiques en général à travers l'éther, nous savons aussi que les rayons 3 et 
les rayons cathodiques, éminemment particulaires, ont des vilesses, sinon égales, du 
moins à peu près du même ordre de grandeur. 

Faut-il chercher une preuve de la nalure des rayons X dans les théories qui 
expliquent leur mode de production? Mais, s'il est très rationnel d'admeltre que l'arrêt 
brusque des électrons cathodiques contre l'anli-cathode des tubes à vide provoque une 
perturbalion électromagnétique de l'éther, perlurbalion qui se propage à distance; s'il 
esl non moins rationnel d'affirmer que la durée de cette perturbation est fonction de la 
vilesse de ces éleclrons; si, par suite, la complexité des faisceaux de rayons X 
s'explique logiquement par la complexité de la décharge cathodique que Villard a 
montrée faile de décharges successives à vitesses variables; si, enfin, la relation entre 
la qualité moyenne des faisceaux X étudiés ct la vilesse movenne des projectiles catho- 


Sur la nature des Rayons A. 23 


diques ou la différence de potentiel aux bornes du tube se trouve rigoureusement 
élablie par cette hypothèse, nous n'avons pas le droit de prendre cetle série de raisons 
alléchantes pour une preuve irréfulable. Nous avons plus d'un exemple, en physique, 
de théories spécicuses, un jour assises sur des bases apparamment inthranlables, el 
battues en brèche le lendemain. 

Ml est cependant une catégorie de phénomènes qui s'imposent à nous comme 
capables de décider entre les différentes hypothèses possibles. Nous voulons parler de 
la polarisation, de la diffraction, des interférences. 

Certes, à supposer que nous constations queles rayons X ne donnent pas lieu à leur 
production nous ne pourrions pas en induire qu'ils sont des rayons d'émission : nous ne 
sommes jamais sûrs, en présence d'un résultat négatif, de nous êlre placés dans les 
conditions expérimentales convenables. Mais si, au contraire, nous arrivons à les provo- 
quer en étudiant l'oplique des rayons A, nous aurons tout lieu de croire à la nature 
ondulatoire de ce rayonnement. 

Au cours de ces derniéres années de nombreux travaux ont ¿té faits sur celle ques- 
tion d'un si haut intérêt scientifique : Barkla, Haga, Windt, Waller, Pohl, Kleeman, 
puis tout récemment Laue, Friedrich, Knipping, de Broglie, ont apporté successivement 
des résultats surprenants el inattendus. Malgré la nelleté des phénomènes enregistrés, 
l'interprétation de leur production laisse encore place à la discussion et les difficultés de 
cette interprélalion mérilent que nous nous y arrélions. 

Nous dirons d'abord quelques mots des phénomènes de polarisation, puis nous 
insisterons plus longuement sur les phénomènes d'inlerférence. 


$ 6. — Polarisation des rayons X. — Barkla en 1906 (Phil. Mag., juin 1906) et Ilaga 
¡Proced. Ac. Se. Amsterdam, aott 1906) ont montré que les rayons secondaires émis par 
diverses substances présentent des signes révélaleurs d'une polarisation nette dans un 
méridien donné. | 

Le disposilif le plus facilement réalisable dont ils se sont servis est le suivant : 

K est une lame de charbon qui recoil à 45" environ le rayonnement primaire R 
donné par un tube à vide. Le charbon 
émet abondamment des rayons secon- 
daires et ces rayons sont surtout com- 
posés de rayons primaires diffusés el 
peu de rayons homogènes. 

On fait tomber un faisceau de 


ces rayons secondaires S sur un char- Fi. 2. 

bon cylindro-conique C placé dans un | 
manchon protecteur P muni d'un diaphragme D et convenablement disposé suivant 
l'axe du faisceau S. Dans ces condilions, on observe au bout de 60 heures environ 
qu'une pellicule photographique enroulée à l'intérieur de P ct appliquée contre ses 
parois de manière à ne recevoir que le rayonnement lerliaire émis par le charbon C, 
présente deux maxima et deux minima d'impression à 90". 

Ces maxima et ces minima ne peuvent tenir qu'à une cerlaine polarisation du 
rayonnement secondaire, car le charbon C est symétriquement irradié. Il est facile de 
contrôler cette symétrie d'irradiation, en recucillant l'impression photographique 
directe du rayonnement secondaire en H. La tache développée est parfaitement uni- 
forme. 


21 H. Guilleminot et A. Zimmern. 


Si, au contraire, on envoyait sur C le rayonnement primaire R, on n'observerait 
aucun maximum ni minimum sur la pellicule P. 

Ces exptriences ont été variées, elles ont été répétées pour un nombre assez consi- 
dérable de substances. Des recherches analogues faites par Bragg, Madsen, puis 
Kleeman, sur les rayons secondaires donnés par les rayons y du radium, ont fourni des 
résultats analogues. Mais si tous ces résultats ont été concordants, si la dissymétric du 
rayonnement terliaire est évidente, il faut, si l'on veut en tirer une preuve irréfutable de 
la nalure ondulatoire du rayonnement X, établir d'abord d'une façon certaine que le 
phénomène produit est bien un phénomène de polarisation analogue à celui des rayons 
lumineux et, en second lieu, que si le rayonnement secondaire est polarisé, ce ravonne- 
ment est sûrement identique au rayonnement primaire. 

En ce qui concerne ce dernier point, nous avons dit plus haut que loutes les pré- 
somplions sont pour identifier ces deux rayonnements el pour considérer l'émission 
secondaire non homogène comme une diffusion en milieu trouble, mais nous avons 
ajouté que la preuve absolue et rigoureuse de cette déduclion n'était pas faite d'une façon 
indiscutable. 

Quant au premier point, nous devons avouer que, si nous sommes forcés de recon- 
nailre la dissymétric de l'émission tertiaire ou, si l'on veut, la diffusion dissymétrique 
des rayons secondaires en rayons tertiaires, nous avons quelques difficullés à en induire 
d'une façon certaine un mécanisme qui implique exclusivement une ondulation trans- 
versale. | 

Nous allons voir si les phénomènes d'interférence nous offrent enfin la preuve irré- 


fulable désirée. 


$ 7. — Diffraction et interférences des rayons X. — On avait espéré trouver une 
preuve de la nature ondulaloire des rayons X dans des phénomènes de diffraction. Ilaga 
el Windt, en 1899, se sont crus sur cette voic cn obscrvant au microscope la trace pho- 
tographique d'un pinceau de rayons X ayant traversé une fente triangulaire étroite. 
Celle-ci présentait, en effet, à son sommet, un étalement manifeste. Mais cette singu- 
larité semble relever de la formation des pénombres plus peut-être que d'une illusion 
d'optique, d'un phénomène de contraste, comme l'ont prétendu Walter et Pohl. Les 
recherches personnelles de ces derniers auteurs n'ont pas abouti, du reste, à mettre en 
évidence un phénomène de diffraction réel. Sommerfeld cependant est arrivé Ihéori- 
quement à celle conclusion que les ondes de Roentgen doivent donner des maxima 
d'éclairemenl, c'est-à-dire des bandes de diffraction. 

Comme il ne s'agit pas dans le cas des rayons X d'une source rigoureusement punc- 
tiforme, les pénombres génent l'observation el il est bien difficile de s'assurer du 
phénomène. 

Toutcfois Koch, à l’aide de son microphotométre, semble avoir retrouvé des maxima 
et des minima d'intensité, ce qui serait en faveur de la réalité de la diffraction, s’il était 
avéré que Vappareillage est resté rigoureusement immobile (Pohl). 

La question vient d'être étudiée sous une aulre face par Laue et ses collaborateurs, 
Friedrich et Knipping, et, bien que l'interprétation de leurs résultats prèle encore à 
quelques discussions, ceux-ci semblent bien de nalure à faire admettre définitivement la 
théorie ondulatoire. Ces auteurs ont, en effet, montré que les rayons de la famille rœnt- 
génienne sont susceplibles d'inlerférer. Or, un rayonnement qui inlerfére est un rayon- 
nement qui présente des différences de phase, et qui est, par suite, ondulatoire. 


Sur la nature des Rayons À. 25 


Les phénomènes d'interférence que l'on obtient en optique ordinaire à l’aide des 
réscaux de diffraction plans ou croisés exigent pour leur production un rapport défini 


a 


- entre la longueur d'onde 4 de la lumière à diffracter el la constante a, c'est-à-dire 


l'écartement des traits du réseau. 

En admettant a priori la nature électro-magnélique du rayonnement de la famille 
reentgénienne et en raisonnant par analogic avec les phénomènes propres aux ondes 
lumincuses, on pouvail cspérer que des phénomènes interférentiels se laisseraicnt déce- 
ler à condition de pouvoir disposer pour celte recherche de réseaux dont la constante 
serait d'un ordre de grandeur faiblement supérieur à celui de la longueur d'onde attri- 
buée aux rayons de Ranlgen. 

En d'autres termes, il fallait trouver un réseau assez petit pour rendre le phénomène 
possible avec les courtes longueurs d'onde présumées des rayons X. 

La valeur de celles-ci pourrait être calculée très exactement à partir de la durée T 
de l'arrêt de l'électron (temps de son amortissement dans la matière de l'anticathode), 
par simple analogic avec l'équation À — VT qui permet de calculer la longueur d'onde 
d'une radiation connaissant la vitesse V de propagation de l'ébranlement et la période 
d'oscillation T de l'électron générateur. Mais nous n'avons sur ce point que les consi- 
dérations théoriques de Walter et Pohl, de Sommerfeld ct Koch qui amènent à fixer aux 
environs de 107’ cm. soit 0,01 la valeur du À des rayons X. | 

Rappelons à ce propos l'ordre de grandeur des plus courtes longueurs d'onde de 
l'ultra-violet. Elles mesurent 0* ,1, ct sont par suile 10 000 fois plus grandes. 

Le grand mérite de Laue est d’avoir songé à utiliser, en guise de réseau, des 
substances cristallines auxquelles la théorie de Bravais attribue une structure réticulaire. 

Formés de molécules régulièrement disposées aux nœuds de l'édifice réticulaire, el 
séparées par un intervalle de 10 -* cm., les cristaux pouvaient donc, d'après ce qui vient 
d'etre exposé plus haut, vis-à-vis des rayons X (À voisin de 10 * cm.), se comporter exac- 
tement comme les réseaux optiques vis-à-vis de la lumière. 

C'est ce que l'expérience à vérifié, apporlant du même coup une preuve expéri- 
mentale tangible à la théorie de Bravais. 

Une différence capitale cependant existe entre les réseaux de diffraction optiques et 
le réseau de Bravais : c'est que, dans le pre- 
mier cas, on n'a affaire qu'à des réseaux 
simples ou croisés, c'est-à-dire à une ou 
deux dimensions, tandis que les cristaux 
représentent un système à trois dimen- 
sions, ce qui introduit une certaine com- 
plication dans les calculs et l'interprétation 
des résultats. 

Sous l'inspiration de Laue, ses élè- 
ves Friedrich et Knipping ont réalisé le 
dispositif expérimental indiqué par la 
figure ». 

Un fin pinceau de rayons X limité par l'obtention des images d'interférence + A. anticathode; 
une série de diaphragmes traverse une lame He a A de SS 
cristalline fixée sur un goniomèlre permet- 
lant de réaliser une orientation convenable par rapport au faisceau incident (fig. 3). 


96 H. Guilleminot et A. Zimmern. 


Lorsque la lame cristalline, par exemple une lame plan parallèle d'un cristal 
cubique (blende de zine), taillée perpendiculairement à un des axes principaux, est 
placée normalement sur la direction du faisceau incident, on obtient sur une plaque 
photographique placée à 4 millimètres en 


. 
ATP ARMES arrière, el après une exposition de plu- 
ERR, oa A ; 
DI LE ST, sieurs heures, une figure remarquable 
POS: TAS O FS par sa symélric (fig. 4). 
ie: SRE SERRE Aulour de l'impression centrale lais- 
ay y x oe F ù ; ie > n Ai 
LS à sée par le faisceau primaire s'élagent en 
A, À , 2 4 y s 4 
ss Y = e, LE ió cercles concentriques el avec une symé- 
z $ : 7 Po , ¢ à “2 $ í L 3 \ + i 
CARS Ag: © . $ À trie parfaite une série de laches particu- 
ste 4 i fag lièrement intenses. Celles-ci sont vrai- 
Y ` ` > $ A + $ À 
i AS A T, semblablement dues à un ravonnement 
- Le . 
E %, . e : 
i Ear E TR secondaire issu du cristal ou plus exacte- 
HA ment de ses atomes el s'expliquent faci- 
Fe batt lement par ce fait que la série des plans 
ME ¿ traversés représente une pile de réseaux 
Vi Re i élémentaires qui chacun d'eux fournissent 
Fig. 4. — Expériences de Laue. Friedrich el Knipping. — Phé- des maxima d'intensité répartis sur des 


nomenes d'interférences obtenus par passage dun faisceau 
de rayons X à travers un réseau cristallin. 


branches d'hyperbole équilatére, mais 
dont la superposition amène sur cer- 
tains points le renforcement, sur d'autres extinction du rayonnement. 

Le rôle joué par le cristal dans la production des interférences est évident, car, si 
l'on expérimente comparativement avec du sel pulvérisé el un cristal de ce sel (Friedrich 
el Knipping ont fait cette expérience avec du sulfate de cuivre), on n'obtient aucun dia- 
gramme dans le premier cas. 

En examinant par ailleurs les taches sur des plaques de plus en plus reculées à partir 
de la face d'émergence du cristal, il est facile de voir que leur surface ne change pas, ce 
qui indique qu'elles sont produites par un faisceau parallèle. 

De même, leur distance à partir du centre de figure croit proportionnellement à la 
distance de la face d'émergence, ce qui prouve que le rayonnement est rectiligne. 

Enfin la rotation ou le déplacement du cristal dans son plan ne change rien à la 
constilulion des diagrammes, tandis que les taches se déplacent quand le cristal tourne 
autour d'un axe normal au faisceau incident. 

Ces expériences onl été répélées en France par M. de Broglie qui les a heureuse- 
ment et ingénieusement complétées en utilisant les phénomènes de réflexion dont les 
effels se rapprochent davantage de ceux que l'on peut prévoir avec les réseaux qua- 
drillés, c'est-à-dire à deux dimensions. 

Les images obtenues à l'aide d'un faisceau faiblement incliné sur la face antérieure 
d'un cristal cubique (incidence rasante) rappellent de très près les images de Laue. 

Norman Schaw assure avoir obtenu des phénomènes de diffraction analogues avec 
les rayons y du radium frappant un cristal sous une incidence rasante. M. de Broglie a 
également répélé ces expériences, mais sans grand succès, le voile produit par le 
rayonnement ultra-pénétrant du radium gênant l'observation des taches. 

La constatation d'interférences, si elle nous apporte un fondement solide à lexis- 
tence d'un rayonnement périodique, laisse encore cependant entière la question de 
leur origine 


Sur la nature des Rayons X. 27 


La pensée premiére que l'on peut avoir est qu'elles seraient dues à un rayonnement 
fluorescent. A cet égard, la nettetéet l'absence de déviation de laches malgré les variations 
dans l'état du tube au cours de chaque pose serait un argument très favorable. D'autre 
part, on sail, depuis les travaux de Barkla et Sadler, que l'émission fluorescente peut 
être constituée par des radiations de pénétration différente. Cela expliquerait les diffé- 
rences d'intensilé des taches placées sur des cercles différents. Par contre, comment 
admettre que les taches relèvent du rayonnement caractéristique alors que le carbone 
n’en produit pas, et que, malgré cela, les diagrammes obtenus avec le diamant mon- 
trent de très belles images d'interférence ? 

D'autre part, les mesures du pouvoir de pénétration par la photométrie des taches, 
avec et sans inlerposition d’un écran d'aluminium, nous montrent que, dans le cas de la 
blende, Vabsorbabilité est plus faible que celle que Barkla a déterminée pour le zinc. 

D'après cela, faut-il retirer aux rayons caractéristiques la production des interfé- 
rences et la chercher ailleurs ? 

Rien n'empêche a priori de la reporter à Panticathode elle-même. 

L'existence des phénomènes de diffraction avec le carbone, le carborundum, les 
cristaux organiques (de Broglie) dépourvus de rayonnement caractéristique, l'égalité 
de pénélration des rayons de la blende et du diamant, la symétrie des taches autour du 
faisceau primaire dans les diagrammes par transmission constituent en faveur de celte 
hypothèse une présomption très défendable. 

L'inégalité d'intensité de chaque série de laches situées sur des cercles différents 
s'expliquerait dès lors par la propriété de Panticathode de fournir plusieurs rayonnements 
caractéristiques de pénétration différente. On sait, en elfel, depuis Barkla que le platine 
fournit plusieurs radiations propres. 

Si donc de nouvelles expériences confirment ces présomplions, nous serions 
amenés à reviser la conception pulsatoire des rayons X et à introduire parmi les 
ébranlements isolés de l'éther résultant de l'arrêt brusque de Pélectron, parmi ces 
impulsions disconlinues, un rayonnement périodique issu du métal de Panticatliode. Au 
rayonnement primaire, considéré comme pulsatoire, se mélangeraient des oscillations 
à la manière de notes musicales accompagnant un bruit. 

Cerles, rien n'oblige à repousser l'existence de radiations monochromatiques 
périodiques noyées dans l'émission de l'anticathode. 

Un certain nombre de faits paraissent mème donner quelque crédit à celle hypothèse. 

Telle est peut-être l'existence de halos se produisant indépendamment de la struc- 
ture cristalline. 

En faisant passer un pinceau de Rœntgen à travers des substances amorphes 
comme la cire, la paraffine, Friedrich a obtenu des anneaux de diffusion, comparables 
aux anneaux de diffusion de Newlon ou au halo du soleil. M. de Broghe, de son côté, en 
faisant passer les rayons à travers de l’eau sucrée, de l'air liquide, de l'amidon en 
batons, aurait constaté un élargissement de la tache centrale. 

Rankin, en faisant passer un faisceau de rayons à travers du mica, de la fonte, 
du verre, a obtenu sur une plaque photographique placée à quelque distance en arrière 
un réseau de stries sombres, larges d'un demi-centimètre. En échelonnant des plaques 
photographiques les unes derrière les autres, les dernières montraient parfaitement le 
phénomène. 

L'existence d'un rayonnement caractéristique issu de Panticathode est depuis long- 
temps généralement admise. Il paraît devoir prendre naissance chaque fois que le degré 


28 H. Guilleminot et 1. Zimmern. 


de pénétralion du rayonnement primaire émané du métal dépasse celui du rayonnement 
propre du métal. Au rayonnement primaire, déjà composite, s'ajouterait ainsi le rayon- 
nement caractéristique du métal qui viendrait par suile en augmenter l'inhomogénéité. 

Peut-être même n'est-il pas besoin d'admettre la production de ce rayonnement 
caractéristique du métal de Fanticathode par les rayons X eux-mêmes, car, des expé- 
riences de Beatty, il semble résulter, pour une anlicathode de cuivre tout au moins, que 
les électrons du faisceau cathodique peuvent déjà, par eux-mêmes, pour une vitesse 
suffisante, engendrer ce rayonnement caractéristique. Le pouvoir de pénétration de ce 
rayonnement serait toutefois inférieur à celui des rayons X primaires qu'il accompagne. 

Les interférences proviendraient-elles alors de ce rayonnement caractéristique que 
le réseau cristallin isolerait el disperserait selon certaines lois? 

En résumé, malgré le chemin parcouru, l'imperfection de nos connaissances et les 
quelques contradictions que nous avons signalées nous obligent encore à rester sur la 
réserve quant à l'édification d'une théorie valable. Trop de raisons militent actuelle- 
ment en faveur de la conception ondulatoire pour que nous ne soyons pas amenés à 
rejeter définitivement toute hypothèse corpusculaire. Mais malgré la précieuse contribu- 
tion qu'a apportée en ces derniers temps la découverte des interférences, incontestable- 
ment décisive dans ses déductions immédiates, en particulier la nature électro-magné- 
tique des phénomènes, nous sommes encore trop peu renseignés sur les circonstances 
de leur production, nous n'avons encore qu'une analyse trop incomplète des multiples 
rayonnements qui composent la famille roentgénienne, voire même la composition 
du seul faisceau primaire, pour ne pas être en définitive obligés de convenir, qu'en 
l'état actuel du problème de la nature des rayons X nous n'en sommes qu’au prélude, 
et commençons tout juste à en entrevoir la solution, 


L'ÉLECTRICITÉ 
DANS LE TRAITEMENT DE LA PARALYSIE INFANTILE 


(Poliomyélite antérieure classique. — Poliomyélite épidémique.) 


Par 


L. DELHERM et A. LAQUERRIERE 


Depuis les mémorables recherches de Duchenne de Boulogne sur « la paralysie 
atrophique de l'enfance », la paralysie infantile était considérée comme une entité mor- 
bide bien définie; mais dans ces dernières années, on a observé, à maintes reprises, 
l'existence d'affections similaires, ayant un caractère épidémique, présentant des mani- 
festations douloureuses, s'accompagnant parfois de rechutes et qui en somme s'écarlent, 
par certains de leurs symptômes, de la poliomrélite classique. 

Est-on en présence d'une seule affection ou de deux affections différentes ? 

A l'encontre des unicistes, les dualisles estiment que la vieille conception classique 
de la poliomyélite doit subsister telle qu'elle a été exposée par Duchenne; tandis que 
la poliomyélite épidémique, avec ses symptômes divers, constituant à des degrés 
variables des mélanges de méningite, de myélile, d'encéphalite, de névrite, etc., doit 
être considérée comme une affection tout à fait distincte. 

Nous n'avons pas qualité pour trancher le différend ; aussi restant sur notre terrain 
nous exposerons le rôle que peut jouer l'électrolhérapic dans la forme classique, nous 
dirons ensuile un mot de ce qu'on peut en attendre dans les formes anormales, quelle 
que soit d'ailleurs l'opinion que l'on professe sur l'unité ou la dualité des deux affections. 


POLIOMYÉLITE ANTÉRIEURE CLASSIQUE 
1. — Marche de l'affection. 


Période infectieuse. — La maladic peut commencer par un état infectieux plus ou 
moins banal, durant lequel le plus souvent rien ne fait présager de la gravilé de 
l'affection, et dont nous n avons pas à nous occuper. 


Période paralytique. — Stade de début. — Au bout de quelques jours, s'installe une 
paralysie flasque. 

Bientot après il existe déjà des troubles des réactions électriques. Les muscles dont 
les centres médullaires ont été touchés dégénèrent plus ou moins rapidement et 
leurs réactions s éloignent peu à peu de la normale. 

Duchenne de Boulogne, qui a examiné un enfant deux jours après l'apparition d'une 
paralysie, a pu constater un affaiblissement de Vexcitabilité faradique du deltoïde et 
après deux nouveaux jours l'inexcilabilité absolue. 

Néanmoins un électro-diagnoslic à celle période est quelque peu précoce ; mais 
impatience des parents oblige souvent à le pratiquer. 

Aux environs du douzième jour, on peut constater, sur l'ensemble des régions para- 
lysées qui paraissent sensiblement identiques au point de vue clinique, des différences 


30 L. Delherm et A. Laquerriére. 


considérables au point de vue ¿lectrique: on peut observer sur des groupes parfois lrés 
voisins l’une des réactions suivantes : 

1” L'absence de troubles au faradique el au galvanique ; 

P L'hypoexcitabilité faradique et galvanique ; 

5° La réaction de degénérescence incomplète; 

4° La réaction de dégénérescence complète. 

sn général les muscles ne présentant pas de troubles des réactions électriques 
s'améliorent rapidement, souvent même spontanément: les cellules médullaires qui leur 
correspondent n'ont subi qu'un peu d'infection, d'inhibition, ctc., et ne sont pas atteintes 
de façon séricuse dans leur vitalité. 

Au contraire la réaction de dégénérescence complèle indique des lésions médullaires 
graves. 

L'élat des muscles donnant des réponses intermédiaires & ces deux extrémes peut 
ultérieurement, soil s'aggraver, soil s'améliorer, les chances d'amélioration étant d'au- 
tant plus grandes que leurs réactions sont plus près de la normale. 

Mais il est prudent de ne pas trop préciser encore el de dire simplement à la famille : 
« Tels et tels muscles n'ont pas de troubles de la contractilité électrique; si la maladie 
évolue à la manière habituelle, il est probable que ces muscles vont s'améliorer rapide- 
ment. Pour les aulres muscles, il est impossible de se prononcer encore ». 


Stade de régression. — Parfois, au bout de quelques jours, le plus souvent dans le 
deuxième ou le troisième seplenaire, la maladie régresse d'une façon appréciable : les 
muscles qui n'ont présenté que peu ou pas de troubles de la contractilité recouvrent 
en totalité ou en partie leurs propriétés physiologiques. 

C'est en général à celle époque de la maladie qu'on est appelé à examiner la valeur 

du système neuro-musculaire. 
Si, dans le cours de la première ou de la seconde semaine, l'examen ne peut donner 
que des renseignements assez approximatifs, quand s'est écoulé le temps plus que 
nécessaire à l'établissement de la réaction de dégénérescence, là où elle doit se pro- 
duire, l'examen électrique permet de fixer, d'une facon précise, le siège des lésions, leur 
intensilé el approximalivement leur marche. 

Les muscles, dont l'amélioralion est accomplie ou est en train de s'effectuer, ne 
présentent aucun trouble de la contractilité, ou seulement un certain degré d'hypoercila- 
bilité aux deux modes de courant; souvent méme leur fonctionnement physiologique 
est complètement. récupéré, alors que les réactions électriques montrent encore lexis- 
tence dun certain degré d'hvpoexcilabilité. 

Les muscles qui présentent de lhypocxcitabililé faradique el galvanique, sans modili- 
calions qualitatives, mème lorsqu'ils sont encore paralysés, reviendront, tres probable- 
ment, à l'état normal. 

Les muscles alleints de réaction de dégénérescence incomplète au stade précédent ont 
évolué, soil vers l'hypoercitabilité faradique el galvanique, soit vers la réaction de dégé- 
nérescence complete. Mais quelques-uns peuvent se trouver encore en réaction de dégé- 
nérescence tncomplèle, ce qui constitue pour eux un pronostic relativement favorable, 
puisqu ils ne se sont pas acheminés vers un état plus grave. 

D'autres muscles enfin présentent la réaction de dégénérescence complète. Plus ils sont 
dégénérés plus 11 faut des courants intenses pour les faire contracter; leur contraction 
esl très lente, il y a prédominance marquée de l'action du posilif, ele. Enfin on n'obtient 


- L'Electricité dans le traitement de la paralysie infantile. 31 


plus l'excitation en plaçant le tampon au point moteur; mais pour faire contracter le 
muscle, il faut déplacer plus ou moins le tampon vers le tendon, létal élant d'autant 
plus grave que le déplacement du point moteur est plus accentué (réaction longilu- 
dinale, [luet, Doumer, Ghiladucci). 


Évolution ullérieure. — Lorsqu'on laisse s'écouler des semaines et des mots, on 
constate que tandis que l'aspect clinique du petit malade se modilie, les réactions élec- 
lriques changent, elles aussi, dans une certaine mesure. 

Si l'évolution a lieu dans le sens de l'amélioration, les muscles en dégénérescence 
complète exigent pour se contracter des intensilés moins fortes, la secousse est moins 
ralentie, le point moteur moins déplacé — ceux qui présentaient de la dégénérescence 
incomplète se rapprochent du type de l'hypoexcilabililé faradique et galvanique, etc. 

Par contre, au moins pour cerlains muscles, l'état, soil de dégénérescence partielle, 
soit de dégénérescence complete, se maintient indéfiniment slationnaire. 

Enfin l'état de certains muscles s'aggrave : il faut utiliser des intensilés de plus en 
plus élevées: quelle que soit la force de l'excilation il n'y a pas de contraction : nous 
avons vu récemment un toul jeune homme qui, quelques mois après le débul de sa 
maladie, avail une inexcilabilité absolue des muscles du groupe antéro-externe de la 
jambe. 

Lxpérimentalement, Bordet et Danulescu ont observé chez le singe des réactions 
analogues. 


Période de déformation. — Toute la région atletute par la paralysie subit un arrél 
de développement d'autant plus grave que l'enfant est plus jeune ; les articulations sont 
déformées el ballantes, la jambe ou le bras peuvent être mobilisés en tous sens 
(membres de polichinelle). 

Les muscles sains ou moins touchés se rétractent; la main bote, le pied bot se 
constituent. 

La peau devient le siège de troubles trophiques. L'exeitabilité électrique des 
muscles n'est pas, à celte période, très différente de celle qu'on a constatée dans la 
période précédente. Certains muscles se sont améliorés, la plupart sont dans un élal 
stationnaire. 


Il. — Pronostic. 


Sans doute divers symptômes cliniques permettent d'élablir le pronoslic, en par- 
ticulier on peut chercher à faire contracter volontairement les muscles, pendant qu'on 
place un doigt sur le corps musculaire, ou sur le tendon à l'endroit où il est plus acces- 
sible, 

On a ainsi des renseignements assez précis, ainsi du reste que Duchenne l'avail 
indiqué, il y a déjà longtemps; mais cetle exploration est tout à fait difficile, sinon 
impossible chez les sujets trop jeunes, indociles, inaltentifs, et partant exécutant mal 
le mouvement précis qu'on leur demande d'effectuer. En outre, si ce procédé permet 
de voir si un muscle est bon ou mauvais, il ne précise pas les élats intermédiaires. 

Seul, l'électrodiagnoslic permel d'apprécier la valeur musculaire avec beaucoup 
Plus de précision. 

« La gravité du pronostic, dit Duchenne, cst en raison du degré d'atrophie el 
d'alléralion graisseuse des muscles paralysés ; or, la connaissance de ce degré ne peul 


32 L. Delherm et A. Laquerrière. 


être obtenue que par l'exploration électrique neuro-musculaire. Plus la contractilité et 
la sensibilité d'un muscle paralysé sont diminuées, plus ce dernier s'alrophie, plus 
Valtération de sa nutrition est rapide. » 

Les perfectionnements de l'électrodiagnostic réalisés depuis Duchenne n'ont fail 
que préciser la formule que ce maitre avait donnée. Les muscles qui conservent leur 
excilabililé normale ne présenteront que des troubles passagers ou légers; ceux qui 
sont atteints de R D partielle sont moyennement touchés; ceux qui ont de la réaction 
de dégénérescence complèle évolueront vers une atrophie marquée. 

Mais il ne faut jamais s'en tenir à un seul électrodiagnostic, il est indispensable de 
faire, de temps à autre, une nouvelle exploration et, pour notre part, voici comment 
nous avons l'habitude de procéder : 

Après un premier examen, nous soignons ou faisons soigner le malade pendant 
deux ou trois mois environ, el nous procédons alors à une nouvelle exploration. 

Chaque fois, nous notons soigneusement el aussi rigoureusement que possible 
l'intensité nécessaire; la forme de la contraction qui devient plus lente reste station- 
naire, tend à devenir plus brusque; l'inversion qui persiste ou tend à l'égalité; le 
siège du point moteur déplacé, qui tend ou non à se rapprocher du point moteur 
normal, ctc., elc. 

Nous comparons ensuile ces notes avec l'électrodiagnostic fait antéricurement el 
nous avons, en quelque sorte, pour chaque muscle, une courbe d'évolulion. C'est sur- 
lout cetle courbe d'évolution qui nous paraît inléressante pour établir le pronostic. 

Au bout de quelques mois, lorsque, bien entenlu, un trailement rationnel est 
régulièrement suivi, on est à peu près fixé sur la valeur future de chaque muscle. 

Des soins appropriés peuvent, du reste, modifier sensiblement le pronostic et nous 
pouvons dire, d'après notre pratique personnelle, qu'il est exceptionnel que les enfants 
soignés régulièrement, d'une façon convenable par l'électricité et les autres agents 
usuels, n'en aient pas toujours retiré un bénéfice, souvent très appréciable. 

La gravilé du pronostic dépend encore moins du nombre des muscles atteints que 
de leur importance fonctionnelle; en particulier, dit Duchenne, le pied est moins 
déformé, les fonctions du membre inférieur sont moins compromises par une atrophic 
complèle des muscles du pied que par la paralysie de certains d'entre cux. 

Sans doute, l'exploration exacte des nerfs “el des muscles est, parfois, entourée 
de grandes difficultés, car les petils enfants sont loin de conserver cette immobilité si 
nécessaire à l'examen électrique; d'autre part, la présence d'épaisses couches adi- 
peuses, recouvrant de petits muscles atrophiés, nécessite des intensités fortes qui 
augmentent encore les cris el les mouvements de l'enfant. 

Souvent on appréciera davantage la contraction musculaire par le toucher que 
par la vue. Enfin, pour éviler les diffusions, il sera préférable d'employer, aussi bien 
pour le faradique que pour le galvanique, la méthode bipolaire. 


lll. — Généralités sur les divers traitements de la paralysie infantile. 


Sil est une maladie dans laquelle il faut être éclectique au point de vue thérapeu- 
tique, c'est bien la paralysie infantile; mais encore est-il nécessaire que chaque traile- 
ment vienne prendre dans l'ensemble la place qui lui est due pendant le temps néces- 
Sure. 

Or trop souvent, les malades, au gré des influences du moment, vont du médecin 


L Electricite dans le traitement de la Paralysie infantile. 33 


à Porthopédiste, de l'électricien au chirurgien ou au masseur, sans que les efforts que 
peuvent faire les différents spécialistes soient coordonnés d'une facon convenable. 

Deux dangers menacent le petit paralytique : le nihilisme ou Panarchisme théra- 
peulique. 

Le nihilisme thérapeutique, malgré les efforts de Duchenne, d'Onimus et Legros, 
de Erb, etc., a régné en maitre jusqué dans ces dernières années; on se croyail quitte 
envers ses malades, en leur faisant faire quelques frictions, en leur faisant prendre 
quelques bains salés, voire même quelques massages ou de « bonnes » faradisations 
aussi irrationnelles, parce que faites sur des. muscles cn RD, que douloureuses et mal 
Lolérées. 

L’anarchisme ulilise les divers traitements d'une façon irralionnelle. Si le massage, 
par exemple, est très bon pour agir sur la nutrition générale du membre, il est 
impuissant à faire contracter les muscles paralysés en réaction de dégénérescence; 
aussi, son insuffisance est notoire lorsqu'il est employé seul. 11 en est de même de 
la mobilisation. 

Nous en dirons tout autant de l'électricité : si, parce que seule elle peut, en dehors 
de la volonté, faire contracter les muscles en réaction de dégénérescence, elle doit 
avoir un rôle capilal dans le traitement des paralysies graves, elle ne saurait constituer 
toute la thérapeutique de l'affection. 


Le trailcment de la paralysie infantile doit donc ètre varié et adéquat à chaque cas 
parliculier. On peut, néanmoins, en poser lez indications générales, en disant qu'il est 
bon d'agir : | 

1° Sur la nutrition générale du membre, par le massage, les bains salés, la thermo- 
pénétration, l'air chaud, la lumière, la cure solaire, le courant continu; 

2° Sur les centres, par les bains de mer, les eaux de Salies ou de Bourbonne, etc., 
par le courant galvanique sur la moelle ; 

5° Sur le muscle lui-mème, par l'action gymastique : c'est le mouvement qui 
constitue l'excilant physiologique par excellence du muscle el par voie réflexe de la 
moelle. Le massage, la mobilisation, le mouvement actif peuvent être sans doule 
uliles, mais c'est ici que l'électricité constitue la base du traitement, puisque, scule, elle 
peut faire contracter le muscle dégénéré ; 

4° Sur le maintien d'une bonne attilude, par un appareil léger et simple ; 

3” Enfin, quand il convient, de le faire, par des interventions chirurgicales cura- 
lives (anastomoses nerveuses, transplantation ou anastomose tendineuse) ou palliatives 
(prothèse interne ou externe). 

On voit la variélé des ressources thérapeutiques dont on dispose; chacune d'elles 
devra être discutée avec soin dans chaque cas parliculier, et dosée judicieusement. 


IV. — Le traitement électrique. 


Galvanisation rachidienne. — Certains auteurs recommandent de pratiquer la galva- 
nisalion de la moelle, aussitôt que faire se peut. 

Erb, en particulier, dit : « S'il s'agit de très petits foyers inflammatoires, plus le 
traitement aura été commencé de bonne heure, plus on aura de chances de dompter la 
maladie, de sauver ce qui ne sera pas encore complètement perdu; de préserver Îles 


| all 


e) 


34 L. Delherm et 1. Laquerrière. 


éléments nerveux qui ne sont encore qu’à demi dégénérés d'une complète destruction. » 

Larat, qui a une très grande expérience de cette affection, Lewis Jones, Doumer, 
Marqués, Fontana, estiment que la galvanisation précoce peut être utile ; Albert Weil 
ne la conseille pas et nous n'en sommes guère partisans, néanmoins en voici la tech- 
nique succincte : 

Si la paralysie est localisée aux membres supérieurs, on peut placer une électrode 
positive sur la région correspondant au renflement cervical, et une autre électrode 
reliée au négatif au devant de la poitrine ; le courant, établi lentement, sans secousses, 
est porté à 3, 6, 10, 15 millis, cl même davantage. La durée de Papplication peut être 
de quelques minutes à 20 minutes; on peut la porter, plus rarement, d'après Huet, à 
une demi-heure. Les séances peuvent être tri-hebdomadaires. 

Quand on désire électriser le renflement lombaire, on procède de la même façon, en 
mettant une plaque au niveau de la région dorso-lombaire et une autre sur l'abdomen. 

Toutes les combinaisons sont, du resle, possibles, et l'on peut, s'il s'agit d'électriser 
à la fois le renflement supérieur et le renflement inférieur, placer une électrode lombaire 
et une électrode cervicale, reliées par des fils bifurqués entre eux; alors que deux autres 
électrodes, placées respectivement sur le sternum el sur l'abdomen, sont reliées, par 
deux fils, à l’autre pôle. 

Électrisation des nerfs et des muscles. — Certains auteurs préconisent l'électrisation 
des muscles et des nerfs, aussitôt que possible, après le début de l'affection. 

D'autres, à la suite de Duchenne, commencent le traitement 3 ou 4 semaines seule- 
ment après la disparition de la fièvre. 

Personnellement, nous estimons qu'il y a licu d’atlendre la fin de l’évolution dégt- 
nérative des nerfs et des muscles, c'est-à-dire du 15° jour au 50* environ. 


1° Au début. — C'est à l'action trophique du courant galvanique qu'il faut avoir 
recours. | a 

S'il s'agit du membre supérieur, on applique une électrode au niveau de la nuque; on 
la relie au pôle positif; on enveloppe l'avant-bras et la main dans une gaine de tissu 
hydrophile dont Vélectrode est reliée au pôle négalif d'une batterie; on fait passer un 
courant de 10 à 15 millis, pendant 10 à 20 minutes. A la rigueur, on peut renverser de 
temps à autre le courant, en ramenant à zéro l'intensité. 

Pour le membre inférieur, on ulilise une technique identique en plaçant une 
électrode au pied, l'autre au siège ou aux lombes. 

Certains auteurs remplacent les électrodes des mains et des pieds par un pédiluve 
ou un maniluve. Nous préférons le système indiqué plus haut, parce que la répartilion 
du courant est bien plus régulière el aussi parce que l'enfant peut bouger, se déplacer, 
sans rien modifier, à condition que les électrodes soient bien fixées. 


2° Aussildt que possible, il y a lieu d'utiliser l'action gymnastique du courant. 

Pour cela, il est indispensable de faire un électro-diagnoslic préalable, qui montre 
à quelle forme de courant le muscle réagit le micux. 

A. Muscles en réaction de dégénérescence. — Dans ce cas particulier, seule Pélectri- 
cité est capable de produire la contraction musculaire à l'exclusion de tout autre agent 
physique. 

Tout à fail au début, nous conseillons de : 

l° Faire une application de courant continu comme il vient d’être dit; 

2" Déterminer ensuite par l'excitation électrique des contractions musculaires. 


L Electricité dans le traitement de la Paralyste infantile. 35 


Cette excitalion peut en certains cas, quand l’état des différents muscles est sensi- 
blement comparable, être pratiquée globalement. 

Quand au contraire les groupes musculaires sont inégalement atteints, il y a gros 
intérêt à localiser l'excitation : en effet, avec une excitation globale, les muscles les plus 
atteints ne se contractent pas, ou se contractent très peu, tandis que les moins malades 
exéculent au contraire un exercice sérieux; l'action thérapeutique est done surtout 


Fiz. 1. — Application avec inlensité graduée sur chaque groupe musculaire el courant ondale. 


marquée sur les organes les moins atteints, et il peut parfois en résulter une augmen- 
tation des altitudes vicieuses. 

Aussi, est-il bon de chercher le système le meilleur pour bien faire contracter 
chacun des muscles visés. i 

Suivant les cas, on peut ou bien porter successivement Vélectrode active sur 
chacun des muscles ou encore porter les deux électrodes sur le même muscle si l'hypo- 
excitabilité est telle qu'en le soumellant à une électrisation monopolaire on n'obtient 
guère que des contractions des muscles voisins ou des antagonistes par diffusion du 
courant. 

Dans la plupart des cas, nous recommandons d'employer un tableau de distribution 
analogue à celui construit par le professeur Bergonié pour son traitement de l'obésité. 
On utilise plusieurs électrodes : chacune d'elles étant placée sur un muscle ou sur un 
groupe musculaire, un rhéostat permet de donner à son niveau l'intensilé nécessaire. On 
peut ainsi obtenir un bon travail de tous les muscles, mais les muscles travaillent simul- 
tanément, ce qui raccourcit le temps total d'application. 


36 L. Delherm et A. Laquerriére. 


Aclucllement, en effet, Lous les auteurs sont d'accord pour augmenter notablement 
la durée des séances qui autrefois étail considérée comme suffisante au bout de dix à 
quinze minutes : le P" Bergonié, Albert Weil, Zimmern el Bordet en particulier, préco- 
nisent des séances longues. Il devient impossible dans ces conditions de faire des 
applications successives à lous les muscles atteints, la patience du petit malade serait 
vite épuisée. 

Pour nous, afin d'avoir un appareil éventuellement transportable, nous avons fait 
construire une simple planchette (fig. 1) portant quatre résistances el quatre bornes 
reliées à l'un des pôles de la source, l'autre pôle de la source allant à une grande 
électrode indifférente; avec celte planchette, nous pouvons éleclriser quatre groupes 
musculaires dont l'excitabilité est différente (fig. 2). En pratique d'ailleurs, si l'on avail 
à en électriser un plus grand nombre, il 
serait facile après quelques tâtonnements 
de classer les divers muscles malades en 
quatre calégories; les muscles de chaque 
à calégorie ayant une excilabilité à peu près 

identique seraient reliés par un cordon 
bifurqué ou trifurqué à la même borne de 


A = 
RGEIFFE A PARIS — apparel: | | 
Fig. 2. — Schéma de la planchette de distribution. Si l'on est obligé de pratiquer Vexci- 
tation bipolaire, on remplace l'électrode 
indifférente unique par une série d'électrodes toutes reliées à l'un des pôles de la 
source et placées chacune sur un des muscles; sur chacun de ces mémes muscles, on 
place une deuxième électrode venant de l'autre pôle par l'intermédiaire d'un des rhéos- 
tats de la planchette. 
En procédant ainsi, on peut électriser tous les muscles d'une façon convenable sans 
prolonger démesurément la séance. 
Il faut naturellement employer le galvanique, puisque c'est lui seul qui est capable 
de donner des contrac- 
tions en raison de Pétat du A! 
muscle. NW 
Il est préférable d'uti- 
liser un courant continu 
rythmé par un métronome, 
de préférence inverseur, 
afin d'atlénuer le plus pos- 
sible les effets électrolyti- 
ques sur la peau. 
Cependant, dans cer- 
tains cas, le muscle très nt 
dégénéré réagit mieux à un Dose sens ses ne nou 
courant progressivement Fig. 5. — Schéma de Fondulenr d'Arsonval (modèle Laquerritre). 


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= ee =.) 


(et rapidement) croissant 

qu'à un choc brusque. De plus, il arrive quelquefois qu'en utilisant un courant ondulé, 
on localise mieux l'action gymnastique au muscle malade qui se contracte sous cette 
excilalion lente alors que ses voisins moins atteints réagissent, cux, beaucoup mieux 
au choc brusque. Bref, Félectrothérapeute ayant une installation complète, fera bien 


L’ Electricité dans le traitement de la Paralysie infantile. 37 


de vérifier comment son petit malade répond aux excitations fournies par un ondu- 

leur afin d'utiliser cet instrument le cas échéant. - | 
L’onduleur que nous conseillons, parce qu'il ondule bien tous les courants et parce 

qu'il estsimple et robuste, est l’onduleur de d'Arsonval; mais cet appareil ne fournit que 


du courant de même sens, FORMES pes COURANTS 
aussi il est préférable d'em- Me ce D dE 


ployer le modèle d'Arson- 
val modifié par Laquerrière 
(fig. 5): l'une des modifica- 
tions consiste en effet en ceci 
que l'on peut obtenir un cou- 
rant ondulé et inversé, ce qui 
permet de ménager lépi- 
derme (fig. #). 

Enfin on peul, dans cer- 
tains cas, se bien trouver de 
l'emploi simultané de deux : | E a 
courants galvaniques > lun Fig. 4. — Courbes des courants fournis par l'onduleur d'Arsonval, 

. (modèle Laquerricre). 
étant desliné à augmenter la 
galvanotonicité musculaire, ce qui permel au second de provoquer les contractions 
avec une intensité moindre (application galvano-galvanique Babinski, Delherm, Jar- 
kowski). 

En résumé, l'application de l'exercice musculaire électrique sera une affaire de 
talonnement; le médecin cherchera dans chaque cas particulier la meilleure manière de 
placer les électrodes pour chaque muscle, ct de les disposer sur les différentes régions; 
il cherchera la meilleure forme de courant à utiliser, la manière la plus efficace de 
répartir les polarités, etc. | 

Pour la direction générale du traitement il commencera par faire des excilations 
faibles en séances courtes, puis il poussera l'intensité jusqu'à obtenir des contractions 
bien visibles, il augmentera ensuite la durée de la séance de gymnastique électrique. 
Enfin, quand il arrivera à faire cette gymnastique durant au moins une demi-heure, 11 
pourra parfois supprimer la séance préalable de courant constant. 

La répétition des séances sera réglée par l'état de l’épiderme; s'il est possible, on 
fera une application quotidienne; si au contraire la peau s'irrite, on n’électrisera que tous 
les deux jours. En tout cas, on ne doit jamais provoquer de sensation de fatigue. 

B. Muscles ayant perdu leur contractilité. — Dans les paralysies anciennes, ou très 
graves, il peut se faire que les muscles aient perdu toute excitabililé. 

ll est inutile d'utiliser l'action gymnastique du courant; il faut employer l’action 
vaso-motrice el trophique, en appliquant une plaque dans le dos et une autre à l'extré- 
mité du membre, suivant la technique que nous avons décrite plus haut. 

On peut faire suivre cette application de quelques secousses, dans le but de faciliter 
la circulation dans le membre. | 

C. Muscles qui ne présentent pas de réaction de dégénérescence. — C'est le courant 
faradique qui convient le mieux dans ce cas; mais comme les poliomyélites légères sont 
l'exception, on a rarement l'occasion de l'utiliser au début. 

Par contre on peut, avec fruit, faradiser les muscles qui n'ont pas été atteints par 


38 © L. Delherm et A. Laquerriere. 


la paralysie ou qui. avant élé très peu atteints, sont atrophiés par suite de l'absence du 
fonclionnement du membre (fessiers, muscle de la cuisse dans une paralysie du groupe 
antéro-exlerne). Pour de tels muscles, il est bon d'employer aussi le massage, la mobi- 
lisation, les exercices, la rééducation des mouvements, etc. 

Au début, on utilize le courant faradique à interruptions espacées, en séances de 
10 à 15 minutes : soit sous forme monopolaire, soit sous forme bipolaire. 

Plus tard, on emploie le courant rythmé, la faradisalion ondulée: enfin, mais très 
tardivement, et s'il y a lieu, l'électro-mécanothérapie. 

D. Applications pour la nutrition générale du membre. — Il faut soigner non seulement 
les muscles paralvsés, mais le membre tout entier, ct, pour combattre les troubles cir- 
culatoires et trophiques, qui sont si fréquents au cours des paralysies infantiles, tant 
soil peu graves, il faut réchauffer le membre. 

On peut y parvenir par des procédés divers. Nous avons vu, en particulier, M. le 
P" Bergonié, envelopper pendant la séance d'électrisation, el aussi plusieurs fois dans 
la journée, le membre malade dans des tissus chauffants. On peut utiliser le bain de 
lumière et aussi, quand c'est possible, la thermo-pénélration. 

ll ne faut pas considérer ces traitements comme un accessoire. Personnellement, 
nous pensons que, sans avoir l'importance de la gymnastique électrique, ces diverses 
modalités, qui ont pour but de faciliter la circulation dans un membre, agissent sur la 
trophicité générale et sont appelées à rendre de très grands services. 


V. — Conduite générale du traitement; ses résultats. 


Sans doute l'électricité ne peut guérir ce qui est inguérissable, mais il est rare 
qu'une paralysie infantile, traitée d'une façon rationnelle pendant le temps nécessaire, 
c'est-à-dire pendant des mois et des années, ne soit pas améliorée souvent dans une 
large mesure. | | 

Certains médecins n'ajoutent pas foi à son efficacité, mais, en dehors bien entendu 
des cas trop graves pour être amendés, il faudrait savoir comment furent faites les 
électrisalions d'après lesquelles ils jugent, car il n’est pas rare de voir conseiller la 
faradisation sur des muscles en élat de RD complèle, ou de voir apprécier le traitement 
sur un essai de galvanisation effectué pendant quelques semaines. 

Si, dans le traitement de la paralysie infantile, Vélectrothérapie n'a pas une aussi 
grande valeur que celle que pensait pouvoir lui attribuer Duchenne de Boulogne, elle 
en a pourtant une très appréciable. 

A l'heure actuelle, tout le monde est d'accord pour estimer que l'électrisation rend 
des services très réels, bien que, comme le recommande Erb, il faille être modeste dans 
les espérances relativement au résullat de la cure, et circonspect à l'égard du malade et 
de ses proches. | 

Même quand on est appelé à trailer des paralysies anciennes et qui n'ont été soumises 
qu'imparfailement ou pas du lout au traitement électrique, on peut néanmoins espérer 
encore obtenir des améliorations. D'ailleurs, Charcot a remarqué que, même dans des 
cas invélérés de poliomyélite, on peut voir la restauralion de muscles réduits à un 
petit volume, et qui avaient beaucoup de peine à se contracter sous l'action du courant 
électrique. Gilardueci, sur 50 muscles qui présentaient seulement la réaction à distance, 
a pu constater l'amélioration dans 21. 


L Electricité dans le traitement de la Paralysie infantile. 39 


Nous avons eu l’occasion, à l'hôpital, pendant dix ans, d'examiner et soigner de 
nombreuses paralysies infantiles, nous avons observé, d'une façon courante, que les 
enfants qui nous étaient conduits régulièrement ne cessaient de progresser. 

C'était d'abord la possibilité de faire mieux quelques mouvements dans la position 
couchée ou dans le bain; c'était ensuite l'augmentation de ces mouvements en ampli- 
tude et en précision; puis des ébauches de mouvements nouveaux venaient s’ajouter 
aux précédents. L'enfant parvenait enfin à se tenir debout, soutenu par ses parents ou 
accolé à un meuble; il ébauchait quelques exercices de marche, toujours soutenu, ou 
des mouvements plus complexes des membres supérieurs, etc. 

Sans doute il est difficile de dire dans quelle mesure on peut approcher de la répa- 
ration complète sur laquelle il faut rarement compiler, mais la phrase qui revient souvent 
dans la bouche des parents est « l'enfant ne cesse de progresser ». 

Tant qu'il y a progrès il convient de continucr l'électrisation, pendant des années, 
s’il le faut et c'est la règle. Avec Zimmern nous estimons qu'on est seulement en droit 
de l’arrêler lorsque depuis un an on n’a plus aucune modification favorable. 

La longueur de ce traitement, la répétition des séances sont souvent un obstacle à 
ce qu'on l'effectue régulièrement. 

Aussi, la question s est posée s'il ne serait pas préférable de faire effectuer l'électri- 
sation dans la famille. 

Nous pensons qu'en général il ne faut pas lui confier le soin de faire contracter les 
muscles, ce qui est trop difficile à exécuter correctement; aussi, doit-on se borner en 
général à prescrire seulement la galvanisation constante (action trophique). 

Cependant, dans certains cas; on peut faire acheter aux parents les appareils néces- 
saires et, après avoir réglé la technique, leur faire exécuter le traitement sous ses yeux; 
ensuite, quand ils ont bien appris la technique, leur en laisser faire l'application chez 
eux, à condition que le médecin électricien fera faire de temps à autre une séance devant 
lui, pour voir si ses prescriptions sont suivies fidèlement. Cette précaution est très 
importante si on ne veut pas s exposer à laisser électriser les muscles voisins ou anta- 
gonistes. Lu 

Tous les deux ou trois mois, il faut procéder à un nouvel électro-diagnostic, qui 
permet de poser, s’il y a lieu, de nouvelles indications; d'agir moins sur tel muscle, 
davantage sur tel autre, de constater les progrès réalisés. 

Peut-être, aussi, comme le demandent Zimmern et Bordet, pourrait-on, à Paris, 
par exemple, instiluer une organisation hospitalière, avec un personnel familiarisé, spé- 
cialement affecté au traitement des paralysies infantiles. 

Bien entendu, il ne faut pas négliger l'utilisation du massage, de l'air chaud, des 
bains chlorurés sodiques, et enfin, surtout dès que les muscles ont repris un peu de 
vigueur, l'exécution de certains mouvements, comme le recommande Lance au moyen de 
jeux qui constitucnt toule une mécanothérapie pour enfants (lancer une balle, jouer du 
tambour, s'exercer à marcher en poussant une chaise devant soi, ensuite avec deux 
béquilles ou de longues cannes, etc). 

À quel moment doit-on tenter les interventions chirurgicales? 

On ne doit le faire qu'après avoir utilisé pendant longtemps les procédés médicaux, 
et Leroy des Barres conseille, avant d'opérer, de traiter médicalement pendant 18 mois 
à 2 ans environ. 

Il faut donc laisser au traitement médical, sauf exception, la possibilité de donner 
son maximum de résultat : les avantages en sont, du reste, très appréciables au point de 


fo | L. Delherm et A. Laquerriere. 


vue de Pintervention, car le chirurgien a tout intérêt à opérer sur des muscles ct des 
nerfs qui sont dans le meilleur état fonctionnel et trophique possible. 

Avant d'opérer, il est une règle, qui n'est malheureusement pas suffisamment 
suivie, et dont on ne devrail jamais- du reste se départir, c'est de procéder loujours à un 
électro-diagnostie préalable qui renseignera le chirurgien sur la valeur actuelle de tel ou 
tel muscle el aussi, éventuellement, sa valeur dans l'avenir. 

L’électro-diagnostic aide à établir les limites de l'intervention et les résultats qu'on 
est en droit d'en attendre. C'est une des garanties dont s'entourent Mencière et Pié- 
chaud qui disent que la chirurgie des difformités paralytiques repose tout entière sur 
l'appréciation exacte de létat électrique des muscles 


LES POLIOMYÉLITES: EPIDEMIQUES 


Dans la paralysie infantile classique, tant soit peu sérieuse, on trouve toujours, pour 
ainsi dire, un muscle ou un groupe musculaire en réaction de dégénérescence persis- 
tanle, signe que les cornes antérieures sont touchées profondément. Cette réaction de 
dégénérescence définitive ou de très longue durée nécessite un traitement prolongé qui 
donne des résultats plus ou moins marqués et souvent très péniblement acquis. 

Les poliomyélites épidémiques peuvent cliniquement se présenter avec l'aspect des 
poliomyélites classiques au point de vue des phénomènes paralyliques, mais comporter 
des différences au point de vue électrique. 

On y rencontre également la réaction de dégénérescence aussi absolue dans ses 
conséquences que dans les cas de poliomyélile classique. | 

Mais il est plus fréquent d'observer des sujets qui présentent la réaction de dégé- 
nérescence et se comportent néanmoins comme s'ils étaient atteints d'une névrite grave 
ou moyenne au point de vue de l'évolution ultérieure. 

Enfin, il n'est pas rare de voir d'autres sujels qui ne diffèrent guère cliniquement 
des précédents et qui ont des réactions électriques plus atténuées : inexcitabilité fara- 
dique, hypoexcitabilité galvanique; ou même simple diminution aux deux modes d'exci- 
talion el se comportent comme des paralysies diphtériques. 

I] semble donc qu'on rencontre dans cerlaines poliomyéliles épidémiques des 
formes moins graves el sur lesquelles on a plus d'action par une thérapeutique appropriée que 
dans la paralysie classique ainsi que, Albert Weil en particulier, d'autres auteurs et 
nous-mêmes avons eu l'occasion d'en publier des cas. 

La notion qu à côté de la poliomyélite classique grave il peut y avoir des paralysies 
moins sévéres, plus facilement amendables et même de nature à guérir complètement, 
fail acquérir aux agents physiques el, en particulier à l'électricité, une importance plus 
grande dans le traitement des cas qui sont groupés sous le nom de « paralysie 
infantile ». 


Au début du (railement, sans hésiter, c'est au courant constant, à intensilé tolé- 
rable, qu'il faut donner le choix quand il existe des douleurs: 

Plus tard, on doit faire des interruptions galvaniques ou faradiques, du faradique 
ondulé, de Pélectro-mécanothérapie en se conformant aux indications et aux techniques 
formulées pour la paralvsie infantile classique. 


REVUE DES CONGRÈS 


XXVI" CONGRÈS FRANÇAIS DE CHIRURGIE 
Paris, 6-11 Octobre 1913 | 


Au dernier congrès de chirurgie, deux questions intéressant les radiologistes ont 
été traitées, à l’occasion des deux rapports de MM. Demoulin et Pierre Duval. 

Dans son Rapport sur les lésions du crâne par les armes à feu (11 oct. 1913, p. 449-456), 
M. Demoutin, chirurgien de l'hôpital Boucicaut, insiste sur deux points : 

4° L'étude radiologique des esquilles ; 

2° La téléradiographie. 

1° Pour les esquilles, elles se réduisent en général à de petites lames osseuses très 
minces, placées entre les parois latérales du crane, qui, elles, très épaisses, absorbent 
une grande partie du rayonnement, font des ombres très marquées et font disparaître 
facilement les pénombres dues à l'esquille. Qu'il soit des esquilles visibles, le fait n'est 
pas douteux. Mais il faut savoir qu'il est exceptionnel. Donc si la radiographie ne pré- 
sente pas d'ombres esquilleuses, on n'a pas le droit de conclure à leur absence. 

2 Pour les méthodes radiologiques il est utile de combiner la radiographie et sur- 
tout la téléradiographie à la radioscopie quand le chirurgien cherche à déterminer la 
distance qui sépare un corps étranger intracranien d'un point déterminé de la surface 
du crâne. | 

Avec la téléradiographie, on peut regarder les rayons qui passent par les os du crâne, 
en avant el en arrière du corps étranger, comme très sensiblement normaux : on évite 
ainsi les erreurs de localisalion dues à la radiographie ordinaire. Ces téléradiographies 
doivent être faites de face et de profil. 

I] peut être intéressant de faire une téléradiographie stéréoscopique, pour juger de 
la profondeur de la balle et la localiser à gauche ou à droite de la ligne médiane, dans 
les cas où la radiographie de face ne peut être faite, à cause de l’état du blessé et où la 
radiographie de profil est seule possible. 

A l’occasion de son Rapport sur les affections chirurgicales du colon pelvien, M. PIERRE 
DuvaL, dans un chapitre de radio-diagnostic, rappelle les deux méthodes d'examen : 
méthode haute, on examine le colon au fur et à mesure de son remplissage après un repas 
de bismuth — méthode basse, sous le contrôle de l'écran, on donne un lavement d'huile 
bismuthée dont on suit la progression à travers tout le colon jusqu'au cæcum. Ces 
deux méthodes ne sont nullement antagonistes, mais il semble que la méthode basse du 
lavement s'impose comme premier temps d'examen, par sa rapidité el la précision des 
renseignements obtenus et que la méthode haute ne soit que complémentaire du lave- 
ment bismuthé pour parfaire le diagnostic. 

Après l'examen du malade couché, il convient de pratiquer l'examen du malade 


42 Revue des Congrés. 


debout afin de constater les changements possibles de formes et de rapports dans ces 
deux positions. 

L'emploi du lavement bismuthé permet de faire le diagnostic de sténose et aussi 
d'en préciser le siège sur tel ou tel point du colon ilio-pelvien. Mais il faut savoir que 
l'absence d'arrêt du lavement bismuthé dans le colon ne permet pas toujours de porter 
le diagnostic de slénose el, pour être exceptionnel, le fait doit être cilé. On peut même, 
en faisant changer le malade de position, diagnostiquer parfois une sténose par com- 
pression d'un organe volsin. 

Les coudures permanentes peuvent se traduire par un arrét brusque du lavement, 
mais généralement le bismuth finit par passer. 

Les allongements du colon pelvien sont fréquents. Ces allongements ne s'accom- 
pagnent pas en général d'augmentation du calibre, sauf dans la maladie de Hirschprung. 
Les rayons X donnent alors, sujet deboul, une image comparable à l'hydro-pneumo- 
thorax. | | - | 

Les rétrécissements peuvent s'étendre à une grande partie du colon pelvien (corde 
colique) ou être localisés en un point (rétrécissements syphilitiques). Dans le rétrécis- 
sement syphilitique, le lavement passe mais donne à l'intestin un aspecten sablier. 

Les spasmes du colon ilio-pelvien sont rarement observés, et les ptoses sont excep- 
tionnelles. Les adhérences se traduisent, sur l'écran, par l'absence de mobilité du 
segment ilio-pelvien, pendant la palpation directe, les mouvements respiratoires forcés, 
le passage à la stalion debout : le diagnostic radiologique en est très difficile. 

La pneumocolie se rencontre à la fin du colon iliaque, à son union avec le colon 
descendant. 

PauL AUBOURG. 


| LA RADIOGRAPHIE 
AU CONGRÈS DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE D'UROLOGIE 


Paris, Octobre 1913 


Dès l’apparition des rayons X comme moyen de diagnostic, les urologues tendi- 
rent des bras largement ouverts à la nouvelle méthode d'exploration. Avec les perfec- 
tionnements progressifs de la radiographie, le diagnostic et le traitement des lithiases 
urinaires se sont transformés. Aujourd'hui, dans l'immense majorité des cas, une con- 
naissance très précise de l'aspect radiologique de l'arbre urinaire est le prélude de toute 
exploralion clinique et instrumentale. Un urologue, véritablement digne de ce nom, 
ne s'aviserajt plus, sauf le cas d'extrême urgence, d'intervenir chez un lithiasique qui 
n'aurait pas élé radiographié. 

Bien que la radiographie ait un droit de cité établi en urologie, il reste encore quel- 
ques problèmes à élucider. Chaque année, un certain nombre de communications vien- 
nent augmenter l'étendue de nos connaissances radiologiques, ct préciser leurs portées 
thérapeutiques. 

Au dernier congrès, M. Belot, avec le langage clair et précis que nous lui connais- 
sons, a résumé avec beaucoup d'entrain l'ensemble de nos connaissances sur la radio- 


La Radiographie au Congrés d Urologie. 43 


graphie appliquée à la recherche des calculs du rein. De superbes projections ont permis 
aux membres du congrès de suivre l'exposition des opinions émises. Parmi les calculs 
du rein, il en existe de très visibles ; mais il faut ajouter immédiatement qu'il arrive 
d'en rencontrer d'autres peu visibles ou même pas visibles du tout. Le diagnostic radio- 
graphique est sous la dépendance de la composition et de la structure du calcul. Si le 
calcul est plus opaque aux rayons X que les lissus ambiants, il laissera une ombre plus 
ou moins visible. Si au contraire Popacité du calcul est égale ou sensiblement égale à 
celle des tissus voisins, celle-ci ne donnera naissance à aucune ombre reconnaissable 
sur la plaque. | 

La technique joue aussi un rôle important. Pour ètre súr de reconnaitre tous les 
calculs visibles, il faut que ces calculs soient immobiles pendant le temps de pose. 
Deux causes d'erreur très bien mises en relief par M. Belot, la mobilité imprimée au 
calcul soit par le diaphragme, soit par les battements des gros vaisseaux. Quelques 
projections ont montré combien un calcul mobilisé pendant le temps de pose par les 
battements artériels donnait une ombre floue et peu reconnaissable. Les preuves 
fournies par M. Belot montreront aux retardataires combien la radiographie instantanée 
est utile pour préciser un diagnostic qui élait douteux avec de longs temps de pose! 

Enfin, l'auteur montra par de nombreuses projections tous les types de calculs que 
l'on peut rencontrer et leurs aspects radiologiques, depuis les plus volumineux jusqu'aux 
plus petits. En terminant, il insista très justement sur les déplacements que pouvaient 
subir certain calculs, sur la nécessité de tenir compte de ces faits dans la technique 
opératoire. 

A propos du rein, je dois signaler encore la communication de MM. Papin et 
Maingot : Application de la radiographie au diagnostic de la tuberculose rénale. Les auteurs 
rapportent l'histoire de trois malades tuberculeux rénaux chez lesquels l'exploration 
instrumentale élait particulièrement délicate, voire même impossible. Or, chez ces 
malades, la radiographie a pu montrer le rein tuberculeux, soit par le fait de calcifica- 
tion secondaire, soit par suite de grosse déformation de l'ombre rénale. Je ne saurais 
trop féliciter ces auteurs de leur chance et de leur habileté! mais il ne faudrait pas 
croire que d'une façon habituelle la radiographie permettra de poser le diagnostic de 
tuberculose rénale, ou même de distinguer le rein malade chez un sujet reconnu tuber- 
culeux, mais chez lequel le cathétérisme est impossible. Un rein tuberculeux même 
très avancé dans son évolution pathologique peut ne donner aucune ombre visible, 
reconnaissable sur la plaque radiographique. Le diagnostic de tuberculose rénale appar- 
tient en entier à la bactériologie. 11 faut avoir la chance de MM. Papin et Maingot pour 
que la radiographie puisse éclairer un diagnostic hésitant de bacillose urinaire et loca- 
liser l'affection à tel ou tel rein! 

Parmi les nouveautés susceptibles de rendre de réels services, j'ai le devoir agréable 
de signaler la communication de M. Pasteau : Nouvelles sondes urétérales, graduées pour 
la radiographie. L'auteur a eu l'ingénieuse idée de faire construire des sondes, dont on 
trouvera la description plus loin, dans ce journal. De superbes radiographies failes en 
collaboration avec M. Belot montraient les applications pratiques de cette invention. 

Une autre communication de M. Pasteau a mis en évidence l'intérêt de la radio- 
graphie pour le diagnostic des calculs diverticulaires de la vessie, La radiographie seule 
indique la présence ou l'absence d'un calcul, elle ne montre pas si tel calcul est diver- 
liculaire ou non. En injectant du collargol, les limites de la vessie se dessinent et l'on 
peut se rendre compte de la situation diverliculaire de tel calcul. Les changements 


44 Revue des Congrés. 


de position du sujet, les radiographies faites successivement indiquent la fixité de ce 
calcul diverticulaire. 

Dans une revue générale M. Arcelin étudia le diagnostic radiographique des calculs 
de la vessie. L'auteur arrive à cette double conclusion : La moitié des calculs 
vésicaux échappent à l'exploration radiographique par suite de leur faible opacité aux 
rayons X. Quant aux calculs visibles, ils donnent bien souvent une ombre qui par elle- 
même ne permet aucun caractère d'identité! Un kyste dermoide, un calcul intestinal 
peuvent donner des ombres identiques à celles de vrais calculs vésicaux. Lorsque la 
radiographie a montré une ombre au niveau de la vessie, il est prudent de l'identifier 
par les méthodes cliniques. Par contre, la radiographie donne des notions sur la forme, 
le volume, la mobilité ou la fixité des calculs que les procédés cliniques n'indiquent pas. 
L’exploration radiographique dans la lithiase vésicale a donc sa place à côté des autres 
procédés. Elle est de première nécessité chez l'enfant, chez les retrécis, chez les sujets 
qu'il est difficile, impossible ou contre-indiqué de sonder. Bien souvent les calculs 
diverticulaires seront de véritables découvertes radiographiques ! 

La série des communications touchant à la radiographie se termine par un travail 
de M. Pasteau sur le diagnostic et le traitement des calculs de la prostate. L'auteur 
nous apprend que les calculs de la prostate, par opposition avec les petits calculs de la 
vessie, se trouvent au voisinage de la ligne médiane, à droite et à gauche, lorsqu'ils 
sont logés dans les lobes latéraux. Mais il arrive que certains petits calculs migrateurs 
occupent la même situation, quoique se trouvant dans le bas-fond vésical. Pour faire le 
diagnostic différentiel, il suffit de remplir la vessie de collargol. Ses limites se dessi- 
nent. S'ils'agit de calculs vésicaux, leurs ombres sont englobées dans celle du collargol. 
Si Pon se trouve en présence d'un malade atteint de lithiase prostatique, l'ombre des 
calculs se dessine manifestement au-dessous de la vessie, à travers les os du pubis. 
Encore faut-il utiliser une incidence permettant d'éviter la superposition de l'ombre de 
la vessie avec celle de la prostate! M. Pasteau nous indique ce détail de technique en 
nous disant qu'il faut utiliser un faisceau de rayons X normal par rapport à la paroi 
antérieure de l’abdomen. 

L'Association française d'urologie, par la précision et la valeur de ses travaux, a 
marqué la place de la radiologie à côté de la clinique. L'exploration radiologique des 
voies urinaires possède un véritable droit de cité dans l'examen méthodique des lithia- 
siques. La radiologie doit être reconnaissante à Purologie de lui avoir ouvert si rapide- 
ment ses portes. Cette marque de faveur doit l’encourager à perfectionner ses méthodes 
de recherche et sa technique. Dans beaucoup d'autres spécialités chirurgicales il faudra 
altendre encore de nombreuses années avant que la radiologie soit reconnue comme 
nécessaire et indispensable aux progrès thérapeutiques. Mais l'Association francaise 
d'urologie a tracé une voie, il ne reste qu’à la suivre. 


D" Arcenin (Lyon). 


PREMIER CONGRÈS ITALIEN DE RADIOLOGIE MÉDICALE 
Milan, 12, 13, 14 Octobre 


Le premier congrès italien de radiologie médicale, organisé sous les auspices de 
la Société de radiologie, a tenu ses assises à Milan du 12 au 14 octobre, sous la prési- 
dence du D" Parola ('). 

En dehors des travaux fort intéressants que nous résumons, 94 communications 
ont élé failes et presque toutes étaient accompagnées de clichés radiographiques. 

Une exposition d'appareils organisée par M. Vigano était annexée au congrès. 

Le Prof. Augusto Righi a exposé les dernières recherches sur la nature des 
rayons X; il a montré comment l'élude de phénomènes se rapprochant de l'inter- 
férence des rayons lumineux, permettait d’avoir des notions sur la forme de leurs 


pulsations. 
PRINCIPALES COMMUNICATIONS. — Prof. Vittorio Marigliano. — Les appareils 
intensifs dans la pratique radiologique. — Un seul appareil intensif ou extra-intensif est plutôt 


insuffisant. I] vaut mieux posséder un appareil extra-intensif pour la radiographie, et un bon 
meuble à étincelle longue pour la radioscopie et la radiothérapie. 

Dr Aristide Busi. — Eramen radiologique du crâne. — L'auteur a résumé le syndrome 
radiologique des tumeurs du nerf acoustique ; il a parlé de la recherche des corps étrangers de 
l'orbite, des différentes lésions des maxillaires et du crâne. 

Dr Pasquale Taudoja. — La radiologie de l'intestin. — L'oraleur passe en revue toute 
la pathologie intestinale et, s'aidant de belles radiographies, met en relief l'importance que 
prennent les rayons X dans le diagnostic des maladies de l'intestin en général, mais surtout en 
ce qui concerne les ulcères el les sténoses du duodénum. 

Prof. Mario Bertolotti. — La radio et la radiumthérapie en gynécologie. La radiothé- 
rapie est d’un secours précieux en gynécologie : 

le Dans les dysménorrhées de tous les âges; 2° dans les métrites hémorragiques de la 
quarantaine ; 5° dans les cas de fibrome de Pulérus chez les malades âgées de 40 à 50 ans. 

Les contre-indications concernent spécialement les myomes suppurés, calcifiés, les polypes 
el les adénomes. Dans les cas de myomes volumineux à développement rapide avec symptômes 
de compression vésicale, l'intervention chirurgicale doit être préférée; il en est de même pour 
les fibromes en voie de dégénérescence carcinomaleuse ou sarcomateuse. 

Les rayons ultra-pénétrants du radium donnent des résultats dans le cancer du col. 


M. GRUNSPAN. 


(') Le deuxième congrès italien se tiendra l'an prochain à Génes, sous la présidence du prof. Vittorio 
Maragliano. La Société italienne de radiologie, qui a donné en si peu de temps des preuves merveilleuses 
d'activité, a décidé la fondation d'une revue mensuelle de sa spécialité : « La Radiologie medicale ». Elle sera 
dirigée par le D° Perussia de Milan. Le bureau de la Société pour l'année prochaine est ainsi constitué : 

Président : D' Busi de Bologne ; vice-président : Dr Taudoja de Naples; secrétaire : D' Ponzio de Turin. 


NOTES DE PRATIQUE 


TRAITEMENT LOCAL DES ADÉNITES 


Les nombreuses observations réunies par les radiothérapeules permettent de considérer la 
radiothérapie comme la méthode de choix pour le traitement local des adénites tuberculeuses. 
Elle s'oppose en effet aux procédés chirurgicaux par la perfection du résultat qui tient à Pab- 
sence d'altérations indélébiles du tégument cutané, si facheuses au point de vue esthétique el 
si préjudiciables à certains sujets, et à la suppression des récidives par une action étendue à 
tout le territoire ganglionnaire intéressé. 

Résultats. — Cependant, la radiothérapie nNamene pas dans tous les cas la disparition com- 
plète du ganglion; les résultats sont plus ou moins complets, plus ou moins satisfaisants suivant 
la forme de Padénite. 

Dans les formes monoganglionnaires, à évolulion rapide, que l'on rencontre chez de jeunes 
enfants ayant, d'autre part, toutes les apparences d'une excellente santé, la résorption complète 
est obtenue en très peu de temps. 

Les ganglions multiples réunis en une masse volumineuse par une gangue de périadénite, 
sont bientòt dissociós, grâce à la disparition de celle-ci; la palpation les découvre isolément et 
permet de constater leur diminution de volume, progressive, mais lente; ils se réduisent parfois 
à un noyau dur, scléreux, reslant le seul vestige de lhypertrophie ganglionnaire. 

Lorsqu'il s'agit de chapelets de petits ganglions très mobiles, durs, siégeant dans la région 
cervicale et caractérisant la micropolvadénile, la radiothérapie n'amène aucune modification. 

Dans les formes suppurées fermées, la radiothérapie précédée d'une ponction évacuatrice 
se montre encore très efficace. Quelquefois même, la disparition d'un ganglion nellement 
ramolli se produit sans Pévacualion préalable du pus. 

Si la suppuration est élablie el qu'il existe des fistules ou des uleérations entourées de 
bourrelets kéloïdiens, laissant s'écouler un pus épais el grumeleux, la radiothérapie venant 
s'ajouter à une désinfection convenable, hâte la dessiceation des fistules, ferme les ulcérations 
el aplanit toute la région. 

Ces modifications locales s'accompagnent d'un relèvement de létat général, qui peut d'ail- 
leurs être favorisé par une thérapeutique appropriée (arsenic, iode, tanin, ele.) el par Phétio. 
thérapie. 

Technique. — Les irradiations portent sur les ganglions hypertrophiés et doivent s'étendre 
à tout le lerriloire ganglionnaire (région cervicale, région sous-maxilluire, ete.) dans le bul 
d'atteindre les ganglions non perceptibles au palper ou dont la réaction est encore latente. 

Le rayonnement utilisé doit être de pénétration élevée, 8 B, et filtré par une lame d'alumi- 
nium de 1 millimetre d'épaisseur au minimum. 

La dose administrée à une mème région esl de # à 5 H, chaque séance élant séparée par un 
intervalle dan moins quinze jours. Chezles enfants à peau sensible el tendue, il est prudent de 
débuter par + H et de continuer par des doses de 5H. 

En cours du traitement, il importe de contrôler soigneusement la régression des ganglions, 
alin de saisir le moment où celle-ci est devenue définitive et d'éviter une exposition trop répétée 
de la peau aux rayons de Röntgen. Cetle prolongation inutile du traitement aurait linconvé- 
nient de provoquer latrophie du tégument suivie elle-même de l'apparition de télangiectasies 
toujours très disgracieuses. 


La RÉDACTION 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


LES SONDES URÉTÉRALES OPAQUES POUR LA RADIOGRAPHIE 


Par O. PASTEAU 


Ancien interne médaille dor et chef de clinique de la Faculté à l'hopital Necker. 


Le cathétérisme urétéral étant devenu d'usage courant en chirurgie urinaire, on songea 
tout naturellement à l'uliliser, en même temps que la radiographie, pour les explorations 


Fiz. 1. — Radiographie de la sonde graduée, chaque 
division équivaut à un centimetre. 


urétéro-rénales. Les premiers essais furent tentés 
avec des sondes urétérales ordinaires dans l'intérieur 
desquelles on introduisait un mandrin métallique. Les 
résullats obtenus, intéressants d’ailleurs, dès l'abord, 
devinrent surlout pratiques lorsqu'on put utiliser 
des sondes opaques par elles-mêmes : Vabsence du 
mandrin métallique rendant la sonde plus souple et 
plus maniable ct permellant de faire avec la radio- 
graphie les explorations uréléro-rénales habituelles. 
Ces sondes urétérales opaques élaient graduées erté- 
ricurement par centimètres, loul comme les sondes 
ordinaires. 

Plus tard vint l'idée qu'on pourrait peut-être 
obtenir des sondes urétérales dont la graduation pour- 
rait tre visible sur la radivyraphie. Différents 
essais furent lenlés, en particulier à l'étranger, mais 
les résultats jusqu'ici avaient élé peu favorables. 
J'ai pu, de mon côté, grâce à l'habileté de M. Eynard, 
constructeur à Paris, obtenir un résullal véritable- 
ment pratique. C'est à lui déjà qu'en 1899, je m'étais 
adressé pour faire élablir les premières sondes uré- 
lérales graduées extéricurement, sondes dont l'em- 
ploi s'est tellement généralisé que le cathótérisme 
urétéral ne se fail guère plus nulle part qu'avec des 
sondes de ce modèle, l'opérateur pouvant ainsi lou- 
jours savoir exactement à quelle hauteur il a fait 
pénétrer la sonde au-dessus du méat urétéral. 

Les sondes urélérales graduées pour la radivgra- 
phie que Jemploie actuellement sont très régulière- 
ment calibrées intus et extra, graduées extérieure- 
ment comme les autres, souples, résistantes el 
susceptibles de fournir des images radiographiques 
parfaitement nelles comme on peul sen assurer sur 
les épreuves ci-jointes obtenues par le docteur Belot 
(fig. f et 2). 

Fig. 4. Radiographie d'une sonde urétérale 
graduée. 


Fig. 2. Sonde urétérale graduée radiographiée en place le long d'un calcul de l'uretère 


pelvien, 


8 Instruments nouveaux. 


aboy 


Voici quelques-uns des avantages que présentent les sondes urétérales graduées pour la 
radiographie : 

l° Elles permettent de mesurer exactement les dimensions des calculs de Purelere et du 
bassinet. | | 

2° Elles permettent de mesurer exactement la distance à laquelle l'extrémité d'une sonde 
urélérale sarréle d'un calcul uréléro-rénal. 

5° Elles permeltent, avec l'injection simultanée de collargol dans l'uretère et le bassinet, de 


mesurer exactement le degré de dilatation de ces cavités. 
4° Elles permettent de repérer sur l'épreuve radiographique la hauteur du méat urétéral. 


Fig. 2, — Sonde graduée mesurant les dimensions dun caleul de lurétre. 


Connaissant, en effet, grâce à la gradualion extérieure, à quel nombre de centimètres on a 
introduit la sonde dans Puretére, on n'a plus qu'à compter sur l'épreuve radiographique de 
haut en bas depuis l'extrémité de la sonde, le même nombre de centimètres pour arriver exacte- 
ment au niveau du méal uréléral. 

9° Elles permettent de se rendre compte des courbures de l'uretère dans les différents plans, 
puisque les centimètres de la sonde paraissent plus ou moins longs sur le cliché suivant qu'ils 
ont posé plus ou moins loin de la plaque sensible ou plus ou moins paralléllement à elle. 

L'utilité de ces sondes graduées pour la radiographie paraît indispensable au radiographe 
qui veut s'occuper utilement d'exploration uréléro-rénale. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 


RAYONS X 


PHYSIQUE 


J. Laub. — De quelques remarques à propos 
des rayons X secondaires (Physikalische Zeit- 
schrift, 1912, n° 20, p. 992.) 

Les rayons X secondaires sont dus à une dil- 
fraction des rayons primaires ou à une certaine 
fluorescence, propriété caractéristique del'atome. 
L'auteur étudie la production de cette sorte de 
rayons secondaires en se servant de plaques de 
métal mince (or, argent, cuivre, ele) de 0,01 
à 07,0001 et cn modifiant la durelé des rayons 
primaires et leur angle d'incidence. 

Le faisceau secondaire pénètre dans un cylindre 
d'ionisation et est mesuré à laide d'un électro- 
mètre. Pour éviter les troubles produits par les 
rayons secondaires formés dans l'air, les mesures 
sont faites dans des chambres de même métal 
que la feuille examinée et dans lesquelles on a 
fait le vide. La formation des rayons secondaires 
augmente avec la durcté des rayons incidents. 
Elle apparait pour un angle d'incidence de 5 
à 10%, diminue ensuite quand cet angle augmente 
pour disparaitre quand il a 300, 

L'auteur se demande le rôle que peuvent jouer 
le poids atomique et l'épaisseur de l’anticalhode 
dans la formation des rayons secondaires par 
suile de la nature qu'ils donnent aux rayons pri- 
maires. L. GERARD. 


L. S. Ornstein. — A propos des interférences 
des rayons X (Physikalische Zeitschrift, n°19, 
p. 941). 

L'auteur projette un faisceau de rayons X sur 
un cristal cubique. Des diagrammes obtenus, il 
conclut qu'il y a des interférences et que celles-ci 
indiquent que l’on a affaire à plusieurs et même 
aun grand nombre de longueurs d'ondes. Il 
examine ensuite les travaux de Wulff et Uspenki 
sur les rayons secondaires formés dans un 
cristal cubique. 

Enfin il conclut que l'étude de ces diagrammes 
est également intéressante au point de vuc cris- 
lallographique et qu'elle permet d'expliquer la 
symétrie du cristal par la structure de sa trame. 

L. GÉRARD. 


TECHNIQUE 


René Merle. — Dispositif de microdiagraphie 
de M. Pierre Goby (La Nature, 14 Octobre 
1915, avec 5 figures). | 
Ce dispositif comprend une chambre noire en 

métal dans laquelle sont disposés à nu et l'objet 

à radiographicr et la plaque pholographique non 

recouverte de papier noir; un porte-ampoule à 

crémaillère de grande précision permet de cen- 

trer le tube très exactement. L’ampoule Röntgen 

a été conslruile spécialement pour avoir un 

foyer aussi fin que possible; les rayons ulilisós 

correspondent à une élincelle équivalente de 

2 cent. 1/2 environ. Le plus grand diamètre des 

plaques que Pon peut oblenir est de 4x 4. On 

oblient avec cet appareil de très fins délails de 
structure des petits objets, aussi peut-on agran- 
dir considérablement les clichés. 

P.-M. COLOMBIER. 


Hugo Sellheim. — Nouveaux procédés pour 
augmenter l'action destructrice des rayons de 
Rontgen sur les tumeurs profondément si- 
tuées (Muenchener medizinische Wochen- 
schrift, n° 41, 14 Octobre 1915, p. 2266 à 
2268). 

De grands progrès ont déjà élé réalisés en 
radiothérapie profonde. On a modifié la construc- 
tion des transformateurs; on a utilisé des am- 
poules dont le refroidissement mieux assuré 
augmente le rendement. L'auteur a expérimenté 
des ampoules nouvelles dans lesquelles une pul 
vérisation d'eau sur lanticathode assure un 
refroidissement efficace et rapide. 

D'autres auteurs ont cherché à incorporer aux 
lumeurs des substances diverses ¿mellant un 
rayonnement secondaire intense et efficace sur 
les cellules environnantes lorsqu'elles sont frap- 
pées par irradiation. 

Il reste cependant une autre voie peu suivie 
jusqu à présent, depuis les essais de M. Boucha. 
court que nous nous étonnons de ne pas voir 
rappeler par l’auteur, et qui consiste à augmen- 
ter l'efficacité de l’action en rapprochant la source 
des rayons de la région sur laquelle on veut agir 


4 


5o 


ct en l'introduisant mème dans l'intérieur des 
cavités. 

S. a imaginé et fait exécuter un modèle de tube 
dans lequel on utilise les radiations émises sur 
la face postérieure de l'anlicathode qui sert ainsi 
à la fois de licu d'émission et de fillre. Bien en- 
tendu, le refroidissement, la mise à la terre, ete., 
sont des précaulions indispensables. L'auteur n'a 
d'ailleurs pas encore, semble-t-il, une expérience 
clinique suflisante de son ampoule pour fournir 
des observations démoustratives. 

| R. LEpoux-Lesanrp. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS. CRANE, ARTICULATIONS 


W. E. Musgrave ct A. C. Sison. — Les 
lésions osseuses de la variole (The Philippine 
Journal of Setence, in médicale, 
ne Xt, p. Xloa 814 o fig.). 

Ces deux auteurs ont observé à différentes re- 
prises des lésions osseuses très curicuses dont 
ils croient pouvoir attribuer l'origine à la va- 
riole. Tous les os peuvent être atteints mais sur- 
tout les os longs et leurs articulations. Ces lé- 
sions qui n'ont rien d'analogue en France se 
rencontrent généralement chez les personnes 
ayant eu la variole dans leur première enfance; 
les os sont nettement raccourcis, leur extrémité 
cst irrégulière et élargie mais leur épaisseur 
nest pas augmentée. Les radiographics montrent 
tres nellement ces altérations des épiphyses. 

P.-M. COLOMBIER. 


Presse 


Mouchet et Meaux Saint-Marc. — Sur les 
formes anormales de l’hérédo-syphilis tardive 
des os longs (Sortilé de Chiruryie, séance 
du 22 Octobre 1915). 

I s'agit de deux cas dostéile hérédo-syphili- 
tique bien distincts. 1° Une jeune femmede 24 ans 
atteinte d'une luméfaction douloureuse du coude, 
présentant les caracteres classiques d'une osteile 
tertiaire. 

2" Jeune homme de 20 ans, porlant à la suite 
d'un traumatisme une lésion du poignet simulant 
une e osléomychite chronique d'emblée avec abcès 
central ». Ce diagnostic fut modilié en raison de 
slizmates d'hérédo-svphilis el du résultat positif 
de la réaction de Wassermann. 

L'étude radiographique (clichés de M. Gastou) 
est parliculièrement intéressante et révèle des 
aspects qu'il mest pas habituel de rencontrer 
dans la syphilis osseuse. Dans la première obser- 
vation, toute [extrémité supérieure du cubitus 
présente l'aspect d'une éponge : l'os est creusé 
de € cavités irrégulières, séparées par de minces 
cloisons entre croisées dans tous lessens; la cor- 
licale elle-mèéme est tres mince; il n'y a pas le 
moindre épaississement, pas la moindre hyper- 
ostose, 


Rayons MX. 


La radiographie du second malade fail voir 
«dans l'extrémité inférieure du radius, au niveau 
du bulbe de l'os, une tache claire, bien distincte 
du canal médullaire, de contour régulierement 
ovoide, à limites très nettes, mesurant environ 
2 centimètres de diamélre ». Cet aspect peut 
faire croire, soit à un abcès central, soit à une 
gomme centrale. P.-M. COLOMBIER. 


Achardel Saint-Girons (Parisi. — Myxædème 
consécutif à une infection aiguë de l'enfance 
Soe, méd, des hapitaur, séance du 10 Oc- 
tobre 1915, in Bulletin, n° 28, du 16 Octobre 
1915, p. 208 à 508, y fig.). 


A propos de léliologie du myxedème, A. ct 
S.-G. publient l'examen radiographique d'un 
mvxædémateux. 

Au niveau des membres inférieurs, il n'y a pas 
de retard d'ossilication, mais les carlilayes de con- 
juyaison n'ont pas la clarté et la nellelé de con- 
tours des sujets du mème âge, comme s'il existait 
de lostcite condensante. Au contraire, les épi- 
physes sont plus claires, déminéralisées. 

Au membre supérieur : main droile : moins de 
clarté et de netteté des carlilages de conjugaison 
de la tète des métacarpiens, raréfaclion des par- 
ties osseuses voisines, deformation des articula- 
tions phalangino-phalanginiennes, disparition 
de Vinterligae articulaire — main gauche: mèmes 
caracteres, ankylose de l'articulation mélacarpo- 
phalangienne, hyperextension de la deuxième pha- 
lange. 

Ces lésions osseuses attirent Pallention sur la 
coexistence du myxerdéme cl du rhumalisme 
chronique déformant et posent la question des 
rapports entre le corps thyroïde et cetle maladie. 

Pace Atbouns. 


Laquerriére cl Loubier. — Calcification de 
la bourse sous-acromio-delioidienne (in Lulle- 
lin Officiel de la Société francaise d'Electro- 
thérapie et de Radiolcgie (Juillet, Août Sep- 
tembre 1919, p. 980 à 281). 


Les auteurs rapportent un cas typique où le 
diagnostic a élé fait grâce à la radiographie. 

Une accidentée du travail âgce de 47 ans, 
avant fait un violent effort, éprouve une douleur 
très vive et un craquement au niveau de l'épaule 
droite. La blessée, vue 4 jours après l'accident, 
éprouve à la pression une douleur vive et limitée 
au niveau de la grosse tubérosité de la tète hu- 
méralc. Aucune déformation, pas decchynmose. 
Impotence presque absolue. La radiographie 
montre une grosse opacité en dehors de la tète 
humérale, opacité qu'on aurait pu prendre pour 
un fragment osseux si une seconde radiogra- 
phie faite 5 jours plus tard sous une aulre inci- 
dence n'était venue démontrer qu'il s'agissait de 
calcification de la bourse séreuso sous-acromio- 
deltoídienne. Lousirr. 


Rayons N. 51 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Eisler el Kreuzfuchs. -— Diagnostic radio- 
logique des lésions syphilitiques de l'aorte 
(Deutsche Medizinische Wochenschrift, ne th, 
90 Octobre 1915, p. 2145 à 2146). 


Les auteurs pensent qu'il est possible dans la 
plupart des cas de faire radiologiquement le 
diagnostic de celte affection. 

lls recommandent avec raison de ne jamais 
sarréler simplement au diagnostic d'artério- 
sclérose ou de névrose cardiaque chez les sujets 
de 40 à 90 ans présentant des svimplémes car- 
diaques mal définis sans s'être assuré par lexa- 
men Je plus minulieux que l'on pouvait exclure 
la svphilis. 

Ce qui est caractéristique pour la syphilis de 
l'aorte c'est, en même temps qu'une dilatation dif- 
fuse, une ectasie partielle neltement perceptible 
en un point des vaisseaux. — 

Or, c'est précisément la caracttristique des 
anévrismes de l'aorte. C'est qu'en effet, il n'existe 
entre les deux affections qu'une différence de 
degré et que l'on passe insensiblement de l'une 
à l'autre. 

On peut distinguer radiologiquement 3 types 
de syphilis aortique : le type ascendant, le type 
de l'arc aorlique et le type descendant, cette clas- 
sification indiquant en même temps l’ordre de 
fréquence décroissante. R. Lepoux-Leparp. 


APPAREIL DIGESTIF 


Ch. Lester Léonard (Philadelphie). — La 
radiographie de l'estomac et des intestins 
freres d'électrieté anédicale, ne 567, 
10 Octobre 1919, p. 298 à 528). 


Il est impossible d'analyser ce gros travail 
qui a été l'un des rapports remarqués du Con- 
urès de Londres. 

Cest un parfait résumé de létat actuel de la 
question qu'il faut lire dans le texte. 

A. L1QUERRIÉRE. 


Petren cl L. Edling. — Sur un aspect non 
encore décrit des symptómes diverticulaires 
de l’ulcère de l'estomac (f'ortsehritte auf dom 
gebicte der Roentgenstrahlen, tome XXI, 
fase. 1, 2 Octobre 1915, p. 15). 


Le symplome décrit par les auteurs allemands 
a la suite de Haudek, sous le nom de « Nischen- 
symptom » et que M. Béclere a fail connaitre en 
France sous le terme de Symptome diverticulaive 
traduit à nos veux sur Pécran ou la plaque pho- 
tosraphique Pexistence d'une cavité, d'un « diver- 
licule », creusé par le processus ulcéreux el rendu 
visible par le Hquide bismulhé qui le remplit. 

Les auteurs publient Pintéressante observation 
d'un malade chez lequel la clinique faisait penser 
a l'existence d'un vicil ulctre vraisemblablement 


cancérisé etchez lequel on pouvait constater sur 
la petite courbure, lors de l'examen radiosco- 
pique,une encoche arrondie, à concavité tournce 
vers l'estomac et qui rappelait les images diverti- 
culaires. On ne remarquait pas de bulle d'air à 
sa parlie supérieure. Des radiographies fixerent 
cette image que les auteurs interprélèrent 
(sans qu'il nous paraisse y avoir de motif sufli- 
sant à cette interprétation) comme élant dort 
gine néoplasique. Une intervention proposée ful 
refusée par le malade dont létat empira rapi- 
dement et qui mourut bientôt. 

A Vaulopsie, on constata que l'aspect observe 
était du à une vérilable hernie de Peslomac à ce 
niveau. Une uleération de 2 em. 1/2 de diamèlre 
environ y avait détruit la muqueuse et la mus- 
culeuse et n'avait plus pour fond que la séreuse 
nullement épaissie. Trois vaisseaux assez impor- 
tants étaient ouverts par cette ulcóration et le 
malade était mort d'hémorragie. 

R. Lepoux-LEBARD. 


Casman (Anvers). — Production d'une bilo- 
culation gastrique par ulcère gastrique après 
gastro-entérostomie (Journal de radiologie, 
vol. VI, fase. 5. 91 Juillet 1915, Bruxelles, 
p- 227 à 250, 1 planche). 

L'auleur a vu un malade qui, présentant des 
troubles gastriques, futopéré (gas!.-ent.), demeura 
amélioré pendant six ans ct redevint souffrant. 

Un examen radioscopique montra unc bilocu- 
lation par sténose mésogastrique, confirmée par 
uue seconde intervention. 

La première opération, bien qu'irréprochable 
en elle-même, n'avait donc pas empèché Pévo- 
lution de Pulcus, qui, par rétraction cicatri- 
cielle, avait produit celte biloculation. 

D' Haner. 


A. Mathieu ct R. Savignac. — Etude sur les 
troubles intestinaux consécutifs a la gastro- 
entérostomie (.Irchives 
appareil digestif et de la nutrition, Octo- 
bre 1915). 


A la suite de la gastro-cntérostomie on peut 
voir apparaitre des troubles de la digestion 
wastro-inteslinale, quelquefois véritablement gra- 
ves. Ces troubles digestifs se présentent sous 
deux formes cliniques principales : 

La forme diarrhéique. souvent bénigne, carac- 
lérisée par une diarrhée rebelle intermittente ou 
continue. 

La forme entéro-dyspeplique, beaucoup plus 
sérieuse, dans laquelle le malade aceuse des 
malaises, des sensations de pesanteur et de bal- 
lonnement localisées au creux épigastrique, quel. 
quefois mème de véritables douleurs. Ces phe 
homenes, conséculils aux repas, font penser à 
l'atouie, à la plose où à la dilatation gastriques, 
d'autant plus que, dans les cas typiques, on 


des maladies le 


52 


obtient Je bruit de flot et le bruit de clapotage. 

Or Vecamen radioscopique, indispensable en 
l'espèce, élimine facilement ces diagnostics en 
montrant presque toujours un estomac pelit, 
hvperlonique, se vidant avec rapidité. Il permet 
également d'éloisner les diagnostics des compli- 
cations post-opéraloires : la fistule gastro-coli- 
que. la sténose incomplete de Vintestin grèle, 
Puleus du jéjunum avec sténose méso-colique. 

Enfin il éclaire la pathogénie des manifesta- 
tions de dyspepsie plus haut signalées. Étant 
donné que l'évacuation de l'estomac par lana- 
stomose gastro-jéjunale se fait avec une rapidilé 
exagérée, on doit attribuer les accidents qui 
surviennent à Vinsuflisance de la sécrétion gas- 
trique et à l'arrivée brusque dans l'intestin 
eréle de substances alimentaires n'ayant pas subi 
l'élaboration gastrique normale. Sous leur in- 
fluence il y a surcharge et distension doulou- 
reuse de l'intestin, irritation chimique et phy- 
sique, d'où accélération du transit intestinal et 
phénomenes d'entlérite susceptibles de retentir 
sur la nutrition générale. 

La prophylaxie opératoire de ces accidents 
devrait être cherchée dans l'établissement par le 
chirurgien d'une bouche gastro-inteslinale con- 
tinente. La prophylaxie post-opératoire doit être 
tentée par lélablissement d'un régime alimen- 
taire sévère d'une façon prolongée, particulière- 
ment chez les opérés dont VFestomac s'évacue 
avec une rapidité excessive (aliments peu irri- 
tants, laissant peu de résidus, bien divisés, solu- 
tion CHCl, gastérine de Frémont, Kétir). 

Dr CHASSARD. 


Fernando Dominguez (de Cuba). — Spasme 
douloureux du pylore (Bulletin de la Société 
de radiologie médicale de Paris, Octobre 1913 
(p. 295 à 205). 

L'auleur adresse une observation paraissant 
démonstrative de l'existence du spasme pylo- 
rique. La malade présentait une sténose du 
pylore pour laquelle on allait l'opérer, mais au- 
paravant le pylore ayant été cathétérisé par les 
voies naturelles, pendant plusieurs jours, on 
obtint une cessation de tous les accidents. Ra- 
dioscopiquement on avait vu un spasme pylo- 
rique tres net. G. HARET. 


Aubourg (Paris). — Corps étranger de l'esto- 
mac (Bulletin de la Société de radiologie 
médicale de Paris, Octobre 1915). 


Le docteur Aubourg présente l'observation 
d'un malade opéré par le docteur Le Fillatre 
d'une gastro-entéro-anastomose. Pour des dou- 
leurs vagues au niveau de la région slomacale 
en dehors des digestions, le malade ful examiné 
aux rayons X et l'écran permit de reconnaitre 
un boulon de Jaboulay persistant au bout de 
v années. Une seconde opération, pratiquée par 


Rayons X. 


le Dr Cazin, montra que le bouton avait quitté 
l'endroit de l'anastomose et était libre dans la 
cavité stomacale. G. HARET. 


Gaurcerol (Paris). — La radiographie de lap- 
pendice (Le Méderin praticien, n° 44, 29 Oc- 
tobre 1915, p. 689 à 691). 

L'auteur montre lout d'abord que la radiogra- 
phie de l'appendice, après ingestion de lait bis- 
mulhé, n’est pas aussi rare qu'on a pu le croire 
il y a quelques années. S'appuyant sur les com- 
munications de Desternes et Baudon, il précise 
les résultats que peut donner l'épreuve radio- 
graphique pour le diagnoslic. Ce procédé ne 
donne pas de renseignements sur l'état patho- 
logique de Vappendice, mais on peut localiser 
exactement la place de cet appendice et vérifier 
si les douleurs s'y rapportent, ou sont ducs à 
un estomac abaissé, à une entérocolite. On est 


renseigné aussi sur la mobilité du circum. 
D' HARET. 


Farcy (Amiens). -- Radiographies intesti- 
nales relativesa un cas de sub-obstruction 
(Bulletin de la Société de radiologie médicale 
de Paris, Octobre 1915, p. 512 à 315, pl. 1, 
o figr.). 

L'auteur présente cinq radiographies relatives 

à un cas de sub-obstruction due à des lésions 

sclérosantes siégant sur la lerminaison de l'iléon 

ct la partie droite du transverse: l'intérèt de 
celle présentation réside en ce fait que la durée 
de la traversée intestinale par le lait bismuthé 

a été normalc. Néanmoins les sténoses sont 

marquées sur le grèle par la présence d'anses 

grèles perpendiculairement situées par rapport 
au gréle, et sur le ciecum, gràce au lavement 
bismuthé. G. HARET. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Frank Kidd (Londres). — Discussion sur la 
pyélographie (Royal Society of Medecine 
(Section de chirurgie). Séance du 21 Oc- 
tobre 1915), 

Frank Kipp. — L'auteur se sert d'une solu- 
lion de collargol de 5 à 7 pour 100. H recom- 
mande de pousser la solulion sous une faible 
pression ne dépassant jamais 50 cm de Hg ct 
de ne pas poser plus de 15 secondes. Il est pru- 
dent de ne praliquer cette manwuvre que sur 
un seul rein et une seule fois. 

S. G. Scorr. — Aussitôt après la prise du 
cliché il convient d'évacuer la solution de col: 
largol. 

J W. Thomson Watker. — De toute façon il 
faut agir avec circonspeclion et douceur, ne pas 
pousser l'injection colloidale avec force et s’ar- 
reter si Von sent de la résistance, si lécoule- 
ment ne se fait pas d'une facon continue, ou si 


Rayons X. 53 


le malade accuse de la douleur. De plus, il est 
important de faire garder le lit pendant que:- 
ques jours au patient après cet examen. 

A. E. Jonxson. — Recommande de recon- 
naitre à l'écran l'extrémité rénale du cathéter 
avant d'injecter le collargol et de ne pas faire de 
compression. WILLIAM VIGNAL 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Ch. Laurent (Lyon). — Sporotrichose osseuse 
et sporotrichose pulmonaire simulant la tuber- 
culose (Presse médicale, n° 80, 1°% Octobre 
1915, p. 795 à 794, 1 fig.). 


Un malade de 67 ans présente des lésions os- 
scuses aux avant-bras et aux jamhes. L’auscul- 
tation des sommets très infiltrés fait penser à la 
tuberculose pulmonaire. 

L'auteur fit faire une radiographie de l'avant- 
bras droit qui montra très nettement une raré- 
faction du tissu osseux près de l'extrémité infé- 
ricure du cubitus sur une hauteur d'environ 
huit centimètres. 

Mais le diagnostic entre ostéomyélite, tuber- 
culose et sporotrichose n’a pu être fait que par 
les moyens de laboratoire et surtout par le trai- 
tement d'épreuve (KI). P.-M. COLOMBIER. 


W. G. Howarth (Londres). — Corps étran- 
gers des voies respiratoires (The Lancet, 
n° 4701, Octobre 1915, p. 994 à 996, 4 fig.). 


L'auteur rapporte quatre observations de corps 
étrangers des voies respiratoires; dans la ré- 
gion sous-glottique, cas d'un enfant de 9 mois 
qui avait avalé Pembouchure d'une trompelte; 
dans la bronche droite, cas d'un homme de 
50 ans, chez qui une pièce d'une canule à tra- 
chéotomie était tombée. | 

Dans la bronche gauche, cas d'une femme de 
20 ans qui avait avalé une épingle à cheveux, et 
celui d’un garçon de 10 ans qui avait avalé une 
épingle à cravate. 

L'auteur insiste sur Putilité de faire une radio- 
graphie chaque fois qu'il s'agit d'un corps étran- 
ger des voies respiratoires pour localiser approxi- 
malivement son siège en fournissant ainsi de très 
précieuses indications à la bronchoscopic; toute- 
fois, il faut remarquer que dans cerlains cas (corps 
élrangers végétaux, coque de noix, de noisettes, 
os ayant déjà subi un commencement de décal- 
cification), l'examen radiologique ne peut fournir 
de renseignements, surtout si le corps étranger 
est entouré d'une zone inflammatoire ou s'il 
est caché par l'ombre du cœur. 11 est aussi très 
important de prendre deux radiographies, l'une 
antéro-postérieure, l'autre latérale. Chezles jeunes 
enfants il est parfois nécessaire de recourir a 
Vanesthésie pour obtenir un bon résultat. 

WILLIAM VIGNAL. 


H. Paillard. — La topographie de la pneu- 
monie du sommet chez l'adulte, d'après l'as- 
pect radiologique (Coples Rendus de la Soc. 
de Biologie, 34 Octobre 1915). 


Les travaux de Variot, de Weil et Mouriquand 
ont montré que, chez l'enfant, la pneumonie du 
sommet se révélait par une ombre radioscopique 
ayant la forme d'un triangle à base axillaire et 
à sommet affleurant l'ombre cardio-aorlique. 
Mollard (de Lyon) a signalé le même aspect 
chez l'adulte atteint de pneumonie à évolution 
trainante. 

L'étude de trois cas permet à l’auteur d'étendre 
les observations de Weil ct Mouriquand à 
l'adulte, du moins lorsqu'il s'agit d'infection 
pneumococcique. F. JAUGEAS, 


DIVERS 


Laquerriére. — Ostéomes post-traumatiques 
de la portion charnue des muscles (Bulletin 
Officiel de la Société d'Étertrothérapie et de 
radiologie, Juillet, Aodt, Septembre 1915, 
p. 982 à 585). 

L'auteur montre les radiographies de 4 sujets 
présentant une opacité de la portion charnue de 
différents muscles, opacilé suffisante pour ètre 
visible sur l'épreuve. 

Dans deux cas, il s'agissait du muscle crural, 
dans les deux autres du brachial antérieur ; tous 
élaient des suites de traumatismes. 

LOUBIER, 


RADIOTHÉRAPIE 


NÉOPLASMES 


Max Lévy Dorn (Berlin). — De l’action des 
rayons X sur les tumeurs malignes (Struhlen- 
therapie, tome I, n° 1, 14 avril 4915). 


L'auteur parle de l’action róntgénienne sur les - 
tumeurs malignes des souris. Il rappelle que, 
dans ses travaux antérieurs, il avait montré que 
les tumeurs malignes des souris se modifient peu 
sous l’action des rayons X. Il employait cepen- 
dant des doses assez fortes (80 X) et qui sou- 
vent provoquaient la mort de l’animal qui était 
irradié entièrement. Il localise à la tumeur lac- 
tion des rayons X. Cette irradiation partielle de 
l'animal permet d'employer des doses beaucoup 
plus fortes (100 X ct plus) sans inconvénient 
pour l'état général de l'animal. Sous l’arlion de 
ces doses élevées, les tumeurs malignes dispa- 
raissaient complètement dans l'espace de.quel- 
ques semaines. H pratique des séances très espa- 
cées mais très longues et des rayons durs. 

On a l'habitude de considérer les tumeurs a 
évolution rapide constituées par des cellules 
jeunes comme plus sensibles aux rayons. Pour- 
tant, il faut ajouter que, si la iumeur évolue 


54 


plus vile que n'apparait la réaction de guérison, 
on ne peut pas s'altendre à un grand résultat. 
L'auleur cite quelques cas de sarcomes irradiés ; 

Un premier cas de lympho-sarcome (chez une 
personne de 5# ans) dans la région cervicale, 
opéré et récidivé, guérit complètement après 
4 mois de traitement. Une récidive, quelques 
mois après, guérit après une série de séances. 
Une récidive dans les ganglions de laine, » ans 
après, guérit facilement. 

Dans un deuxième cas. il s'agit d'un sarcome 
de la cuisse chez un jeune homme de 17 ans. 
Contrólé par la radioscopie avant et après le 
traitement, la tumeur finit par disparaitre dans 
l'espace de deux ans. 

Enlin, un dernier cas : sarcome de la dernière 
phalange du pouce quiesi enlevé et remplacé par 
un morceau d'os. Récidive tellement forte qu'on 
décida l'amputation de la main, mais la radio- 
thérapie, dans l'espace de 10 mois, donna une 
guérison à peu près complète. L. BONER. 


SANG ET GLANDES 


Ph. Pagniez, L. Le Sourd ct E. Beaujard 
(Paris). — Essai de traitement radiothéra- 
pique prolongé dans un cas d'érythrémie 
(maladie de Vaquez) (Archives des maladies 
du ewur, Octobre 1915). 


Les auteurs présentent l’'observalion très com- 
pléte d'une malade atteinte de maladie de Vaquez 
et chez laquelle la radiothérapie a amené d'hcu- 
reuses modifications. 

Érvthrémie typique avec érythrose très mar- 
quée de la presque totalité des téguments. La 
rate donne à la percussion une matité de 21 cen- 
timétres de hauteur sur 15 de large; elle est le 
siège de crises douloureuses qui durent plusieurs 
jours, puis s'arrèlent spontanément. 

La matité du foie s'élend sur 10 centimètres 
sur la ligne mamelonnaire. Pas de ganglions. 
Cour normal. Etat général peu atteint malgré 
l'amaigrissement progressif. L'examen du sang 
donne: polyglobulie (6500000) sans modification 
des caractères normaux ; leucocytose (15 200) avee 
polynucléose el légère réaction myéloide. 

Dans une première période (24 mars à fin 
août 1910) on fait 20 séances de radiothérapie : 
les douleurs et Pérvthrose s'alténuent, la matité 
splénique descend à 14219, puisremonte à 1915, 
la formule sanguine se rapproche nettement de 
la normale, la réaction myéloïde disparait, lamai- 
grissement s'arrete. La malade reste deux mois 
au repos : la polvglobulie se rétablit. puis s'atté- 
nue de nouveau à la reprise du traitement. On 
essaye d'espacer les séances. mais la rate et le 
foie grossissent et ne rétrocèdent que grace à la 
reprise des séances hebdomadaires. 

A partir du mois d'octobre 1910, les accidents 


Rayons N. 


hémorragiques apparaissent et la malade sur- 
combe le 8 aoùt 1912 dhémorragie cérébrale. 
D" NUYTTEN. 


Paul Barbarin ct Bruneau de Laborie. 
— Traitement des adénites chroniques par 
les rayons X (La Clinique, 40 Octobre 1915). 


Les auleurs ont trailé depuis deux ans par la 
radiothérapie un assez grand nombre de malades 
atteints d'adénites chroniques. Cliniquement, 
ils les divisent en 3 groupes : 

l° Ganglions non suppurés simples ou multiples, 
— Hl faut, suivant les cas, de 7 à 19 séances pour 
obtenir un elfet durable. 

2° Ganylions suppurés profonds aree pean intacte. 
— Dans cerlains cas, d'après cecs auleurs, il y a 
intérôt à évacuer le pus par ponclion simple 
avant d'appliquer la radiothérapie. 

9" Ganglions suppures avec peau délruile ou très 
amincie. — Lorsqu'il y a des poussées inflamma- 
toires, on appliquera pendant quelques jours 
des pansements humides, puis des pansements 
secs, et c'est seulement après que Pon fera les 
séances de rayons X. 

Les auteurs recommandent de ne jamais injec- 
ter de liquide irritant dans la poche irradiée el 
de ne jamais appliquer d'antiseptiques à la sur- 
face de la poche au moment des irradialions. 

La technique employée a élé la suivante : 
rayons filtrés avec une lame d'aluminium de 
ò 10“ de millimetre. Dose un peu au-dessous de 
> H répétée dans un intervalle minimum de 
lo jours sur le même point. Emploi de la mé- 
thode des feu croisés. Enfin, irradier une super- 
licie un peu supérieure à celle qu'occupe en 
apparence le ganglion. LOUBIER. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Béclère (Paris). — La Röntgenthérapie des 
fibromes utérins (in .frehives d'électricité mé- 
dicale, n° 568, 25 Octobre 1915. Bordeaux). 


PA. a traité 54 cas dont 8 sont à éliminer en 
raison d'un nombre lrop faible de séances. 

6 avaient des perles sanguines sans fibrome 
appréciable. 

24 présentaient un utérus plus ou moins bos- 
selé — utérus fibromaleux. 

6 une tumeur facilement palpable s'élevant 
plus ou moins haut au-dessus de la svmphyse.. 

Les 6 premières avaient des Ages variables. 
Pour les 60 autres — 2 avaient 59 ans — 195 de 
40 à to — 27 de 40 à 90 — 12 de 50 à 55; — Ade 
oo a on, 

Technique. Séance en moyenne hebdomadaire 
se composant chacune de 2 irradiations l'une 
a droite, l'autre à gauche au moyen d'un cylin- 
dre de verre au plomb de 10 centimetres de dia- 
mètre ; souvent il en est fait une 5° dirigée sur le 
sacrum. 

Enfin. quand la tumeur est très volumineuse. 


Rayons YX. 5 


la surface abdominale irradiée est divisée en » 
ou 4 sections qui, tour à tour, servent de porle 
d'entrée. Une bande de peau de 2 centimètres 
est laissée indemne sur la ligne médiane. L’an- 
ticathode est à 18 ou 20 centimètres de la peau. 
Un filtre d’aluminum de 1 millimètres, parfois de 
2 milimétres est placé à 8 cenlimelres de la 
peau. 

La dose superficielle pour chaque irradiation, 
mesurée au Sabouraud Noiré correspond à » Il. 
au maximum. 

La pénétration des rayons doit être exclusive- 
ment de N°9 à 10 Benoit. On a ainsi des résul- 
fats beuuconp plus rapides. 

Résultats. — Chez les six malades sans tumeur 
appréciable : établissement de la ménopause. 

Pour les 60 fibromes : 

2 (52 et 56 ans) pas de diminution de volume, 
les hémorhagies persistérent atténnées. 

Pour les +) autres résullats analomiques . 

Nuls dans ? cas. 


Diminution de 2 cent. de hauteur dans I cas 


— 4 — 1 cas 
— 5 à 6 = 12 cas 
— àa 0 =s II cas 
— 10 à 15 — 9 cas 


Ces diminutions aboutirent dans 8 cas (alors 
que la tumeur dépassait le pubis de 6 à 11 cen- 
timétres; à une disparition complète. 

Interpretation des vesultats, La statistique 
donne une proportion de 96 à 97°, de succès 
mais les malades avaient été choisies par des 
gvnécologues éminents. 

Il faut admettre unc action directe sur le 
tissu du fibrome lui-même : 

fe {vant la ménopause ; une notable el pro- 
gressive diminution de volume des fibromes trates 
par la radiothérapie survient. presque sans ercep- 
lion, des les premières semaines du traitement el 
preceds la cessation des règles. 

2° Apres la ménopause, les fibromes qui se dé- 
veloppent au qui continuent croître entrent en 
régression et diminuent de volume sous Uinfluence 
de la radiothérapie, La réduction de volume n'est 
pas moindre dans le sens transversal que dans 
le sens vertical. 

Au point de vue du pronoslic l'A. « accorde la 
plus grande importance à la diminution de vo- 
lume observée dès les premières semaines. Quand 
elle survient le pronostic est très favorable. Il 
est au contraire beaucoup moins bon quand elle 
tarde ou fait défaut. » 

H y a lieu dans l'avenir de combiner la radio- 
thérapie à l'usage intra-vaginal des substances 
radioaclives (préférable aux applications intra- 
utérine en raison des dangers moindres). 

Conclusions. « Dans le traitement des fibrames 
ulérins par la radiothérapie on doil rechercher 
beaucoup plus encore Cachon directe des rayons 
sur le lissu fibromateux que Cactton de ces rayons 
sur les ovaires, » A. Laoverriére, 


Sippel. — La radiothérapie des fibromyomes 
de Putérus (Muenrhener medizinische Wo- 
chenseteift, n° 40, 7 Octobre 1915, p. 2226 à 
2250). 

L'auteur a expérimenté la radiothérapie des 
fibromes en suivant dans ses grandes lignes la 
technique d'Albert Schocnberg (mais il emploie 
un filtre d'aluminium de 5 millimètres, et il rap- 
proche davantage Vanticathode de la peau), il 
élimine du traitement en général, les myomes 
sous-sércux et les tumeurs sous-muqueuses pé- 
diculées, ainsi que fous les myomes présentant un 
accroissement rapide et qui doivent être opérés 
sans tarder. 

H insiste sur la nécessité du diagnostic exact 
et d'une surveillance gynécologique rigoureuse 
afin que l'on ne soit pas exposé au risque de 
laisser passer inaperçu le début d'une évolution 
maligne ou à prendre pour un fibrome une tu- 
meur maligne d'emblée. Ceci dit, Fauteur consi- 
dére avec la majorité, les myomes hémorragiques 
comme constituant le domaine vérilable de la 
radiothérapie. 

Signalons qu'il recommande avec raison de 
faire pratiquer un examen des fonctions rénales 
avant et après chaque série d'irradiations. 

R. Lepoux-Lesarp. 


Von Seuffert. — Sur la radiothérapie en gyné- 
cologie (.Arehines d'électricité médicale, n° 56%, 
2 Octobre 1915, p. 575 à 088). 


La partie intéressante de ce travail est le 
tableau donnant les résullats * 

Sur 96 malades, cerlaines sont à négliger 
pour trop petit nombre de séances ou autres 
causes étrangères. 

Une malade, âgée de 99 ans et déjà en méno- 
pause, a vu son fibrome diminuer considérable- 
ment. 

Pour les 25 autres, dont l'âge variait de 29 à 
do ans, on à obtenu 22 fois l'aménorrhée ct une 
fois l’oligoménorrhée soit immédialement (5 cas), 
soit au bout de période variable, dont la plus 
longue fut de 142 jours (chez une femme de 
»l ans). La dose de rayons varia de 68 X (ou 
9% H) à 761 X {soit 580 H) réparties sur différentes 
portes d'entrée. 

L'auteur se défend d’ailleurs de prétendre que 
l'on doit avoir 100 pour 100 de guérison; mais il 
signale que les cas traités ont été pris au hasard 
sans aucune sélection. A. LAOUERRIÈRE, 


Bouchacourt (Paris). Sur le mode d'action 
des rayons de Rontgen dans la thérapeutique 
gynécologique dirigée contre le symptôme 
hémorragique (Brdletin de la Société de ya- 
diologie médicale de Paris, p. 502 à 506). 
L'auteur pense que l'opinion classique qui at- 

tribue à une action éleclive sur l'ovaire la 

suppression des hémorragies sous l'influence 


56 


des rayons de Röntgen doit ètre révisée depuis 
la thèse de Lacassagne (de Lyon). Rien ne prouve 
que la rétraction ou l'asséchement des gros 
utérus saignants soit dů à une castration ova- 
rienne. On peut invoquer avec plus de raison 
une action sur la muqueuse utérine. D'ailleurs 
la radio-sensibilité du tissu fibreux lui-même 
n'est pas discutable. G. HARET. 


Haret (Paris). — Traitement de l’hypertrophie 
de la prostate par la radiothérapie (Archives 
d'électricité médicale, n° 560, 25 Octobre 1919, 
Bordeaux). 

L'auteur préfère irradiation périnéaie : la lu- 
mière d'un localisateur intra-rectal est forcé- 
ment très ¢lroite, de plus il est difficile de sur- 
veiller la muqueuse rectale quand c'est par elle 
que l'on fait passer les rayons. 

Enlin, avec les filtres on peut, par le périnée, 
envoyer des quantités suffisantes de rayons pour 
atteindre la prostate sans irriler la peau. 

Indications. On agira d’autant plus que l’on se 
trouvera en présence de tissus riches en figures 
de karyokinèse, c'est-à-dire que les résultats se- 
ront favorables dans l'hypertrophie glandulaire et 
nuls dans l’hyperplasie conjonctive. 

En d'autres termes, les malades, au début, doi- 
vent bénéficier de la radiothérapie alors qu'à un 
stade plus avancé ils n’ont qu'une chance mi- 
nime d'amélioration. La clinique a confirmé 
cette donnée théorique. 

L'auteur choisit dans sa pratique quelques ob 
servations lypiques. 

Oss. |. — 67 ans. Troubles de la miction el 
pollakiurie depuis quelques années. Leo mai 1906, 
crise brusque de rétention. Hypertrophie 
moyenne, plutôt molle, saillie en avant du canal. 
Début du traitement le 10 mai. Après la 2* séance, 


SUBSTANCES 


SANG ET GLANDES 


Renon, Degrais el Dreyfus (Paris). — Ra- 
diumthérapie de la leucémie myéloide (.47- 
chives d'électricité médicale, n° 568, 25 Oc- 
tobre 1915, Bordeaux). 

Les A. ont soigné un malade non antéricure- 
ment traité et quatre malades ayant subi aupa- 
ravant sans succès la radiothérapie et la ben- 
zolthérapie. Ils ont utilisé 50 à 35 centigrammes 
de sulfate de radium appliqués durant 24 et 48 
heures sur une surface de 500 à 600 centimètres 
carrés. — Chaque appareil ayant un filtre de 2 
millimètres de plomb. — 

Résultats, Des rates occupant toute la cavité 
abdominale reprennent un volume normal en 5 
à 4 applications. — Les globules blancs peuvent 
en » à 10 jours tomber de 550.000 à 70.000, la 


Substances radioactives. 


le malade urine seul. Après 6 séances (de 3 H. 
n° 7, Benoist) « prostate très diminuée de vo- 
lume », 

Oss. TT. — 65 ans. Prostate congestionnée, du 
volume d'une orange; rétention aiguë complète, 
massage, faradisalion, amélioration légère, 
mais on continue à parler de prostatectomie. 

Une séance par semaine (3 H., rayons 8 à 9). 
Dès la quatrième, amélioration manifeste, traite- 
ment irrégulier, 17 séances en un an. Prostate 
souple, mobile, de la taille d'une demi-manda- 
rinc; amélioration manifeste des symptômes. 

Os. IT et IV. — Prostate grosse (58 et 70 ans), 
troubles divers. Grosse amélioration symptoma- 
tique. 

En résumé, si l’on s'adresse seulement aux 
hypertrophies glandulaires, la radiothérapie agit 
vite, ses résultats sont durables : l’irradiation 
du périné est suffisante. LAQUERRIERE. 


DIVERS 


Mollard (Sedan). — Péritonite tuberbuleuse. 
Traitement par les rayons X (Bulletin officiel 
de la Soriété francaise délectrothérapie et de 
radiologie, Octobre 1915, p. 413 et 414). 


Enfant de 4 ans, atteint de péritonite tubercu- 
leuse, porteur de nombreux ganglions le long 
du sternomastoidicn et dans les aisselles. 
Enorme ascile, état général très mauvais: le petit 
malade n'aurait pas supporté l'intervention chi- 
rurgicale. 

Séance de 5 H. Rayons filtrés avec 3 millim. 
d'aluminium. La première séance a déjà relevé 
l'élat général et après la quatrième séance le 
tour de ventre a diminué de $ centimetres, son 
poids a augmenté d'une livre malgré la dispa- 
rilion de l'ascite. LOUBIER. 


RADIOACTIVES 


formule leucocytaire se transforme, les myélo- 
cytes disparaissent.Le nombre des globules rouges 
s'élève. L'état général se transforme, la fièvre 
disparait, le poids augmente d'un kilo par se- 
maine. 

En réalité, le malade semble guéri, mais ne 
l'est pas : après des temps variant de 2 à 18 
mois après la cessation du traitement, les symp- 
tómes, les troubles leucocytaires et spléniques 
reparaissent ; mais la reprise du traitement ne 
donne plus les mêmes résultats. 11 semble se 
produire une accoutumance et il arrive un mo- 
ment où le radium parait sans action. 

Les auteurs admetlent au moins provisoire- 
ment que la radiumthérapie n'est pas tout à fait 
identique à la radiothérapie et pensent qu'on 
peut les utiliser toutes deux. Ils estiment que 
l'alternance des rayons X, du radium et de la 


Lumiere. 


benzoltb‘rapie (si celle-ci justifie ses promesses) 
sera peut-être capable d'avoir une action cura- 
tive durable et défiaitive dans la leucémie myé- 
loïde. A. LAQUERRIÉRE 


Rosenow — Contribution clinique á l'étude du 
traitement de la leucémie par le thorium X 
(Muenchener medizinische Wochenschrift, 
n° 40, 7 Oclobre 1915, p. 2214 à 2217, avec 
des tracés). 


Depuis les publications presque simultanées 
de Plesch d'une part, et de Falta, Kriser et 
Zehner d'autre part sur les succès obtenus dans 
le traitement de la leucémie par le Thorium X, un 
certain nombre d'auteurs ont fait connaitre des 
résultats discordants sur ce sujet mais il parail- 
trait se dégager cependant de l'ensemble de ces 
publications, une impression moins favorable 
qu'on ne l'avait espéré d’abord. 

Rosenow qui a employé le Thorium X de Knoe- 
fler en injections intra-veineuses à une dose cor- 
correspondant au maximum à 0,5 milligrainmes 
de bromure de radium, donne o observations 
intéressantes. 

La première se rapporte à une malade de 
56 ans traitée depuis 2 ans par la radiothérapie 
et dont l'état d'abord satisfaisant allait en décli- 
nant. Le nombre des leucocytes tomba de 110800 à 
41000 après 5 injections de Thorium X faites a 
une semaine d'intervalle sans que d’ailleurs l'état 
général fût amélioré en proportion. Il fallut 
revenir à la radiothérapie pour voir diminuer à 
nouveau le nombre des globules blancs qui avait 
graduellement réaugmenté jusqu'à 116000 et 
descendit sous l'influence des rayons jusqu'à 
19000 en même temps que la rate diminuait de 
volume. Celte amélioration fut de peu de durée 
et les leucocytes remontèrent à 51000 puis à 
44000 et à ce moment une nouvelle injection de 
Thorium X provoqua une diminution á 28 600. 
Puis aucunc thérapeutique ne fut plus efficace et 
la malade mourut bientôt. 


97 


Chez un homme de 49 ans qui avait une rate 
volumineuse et 166 000 globules blanes on vit le 
nombre des leucocytes descendre graduellement, 
après une courte montée ayant succédé à la pre- 
mière injection, pour arriver aux environs de la 
normale avec 8170 après 7 injections; la rate 
avait également diminué. Un mois après, d'ail- 
leurs, l'ascension du nombre des leucocytes 
reprenail. 

Chez une malade de 45 ans atteinte depuis deux 
ans et présentant 460000 globules blancs, le Tho- 
rium X permit une descente jusqu'à 320 000 sans 
que Pon put aller plus basetil fallut pour obtenir 
une amélioration plus grande recourir à la radio- 
thérapie. 

Chez une femme de 48 ans, chez laquelle la 
radiothérapie avait donné peu de résultats, 4 in- 
jections de Thorium X à des doses faibles pro- 
voquerent une chute à 195000 des globules blanes 
qui élaient au nombre de 500000, et la radiothé- 
rapie instituée alors, produisit celle fois une 
amélioration considérable bien que passagère. 

Tous les cas précédents se rapportaient à des 
leucémies myéloïdes. 

Chez un homme de 52 ans atteint de leucémie 
lymphatique chronique et traité d’abord par la 
radiothérapie le nombre des leucocytes descendit 
sous l'influence du Thorium de 96 000 à la nor- 
male, sans que l’on constatat d'ailleurs d'amélio- 
ration de l'état général. 

Deux cas de lymphadémie aleucémique (dont 
l cas de pseudo-leucémie probable) et qui pré- 
sentaient une certaine leucocytose virent dimi- 
nuer le nombre des globules blancs mais sans que 
la médication employée ait paru influencer favo- 
rablement leur élat. 

11 ne semble donc pas jusqu'à présent que nous 
ayons dans le Thorium X un agent susceptible 
de remplacer avantageusement la radiothérapie, 
mais il faudra des observations plus nombreuses 
encore pour nous permettre de porter un juge- 
ment définitif sur sa valeur dans le traitement 
des leucémies. R. Lrnoux-LrBarn. 


LUMIÈRE 


PHYSIQUE 


G. Sagnac. — L'éther lumineux démontré par 
l'effet du vent relatif d'éther dans un interfé- 
rométre en rotation uniforme (C. R., Acad. 
Sciences, 27 Octobre 1915). 


L'auteur décrit un dispositif grace auquel il 
obtient par le mouvement d'un appareil produc- 
tenr d'interférences lumineuses un effet compa- 
rable à celui qui donne pour les ondes sonores 
le déplacement du générateur de son ou le dépla- 
cement relatif de l'atmosphère. I] en conclut à 
un mouvement relatif du milieu transmetleur 


des ondes lumineuses et par conséquent trouve 
dans ce fait une nouvelle preuve de lexistenre 
réelle de Véther des physiciens. 

H. GUILLEMINOT. 


Ch. Moureu, P. Th. Muller ct J. Varin. — 
Réfraction et rotation magnétique des com- 
posés à fonction acétylénique (C. R., Acad. 
Sciences, 27 Octobre 1915). 

On sait que la stéréochimie des composés or- 
ganiques rend compte de leurs différentes pro- 
priétés optiques et fait prévoir comment dans 
certains cas, une radiation réfrangible ou polari- 


55 


sable se comportera à leur traversée. M. Moureu 
avait déjà montré que, à ce point de vue, les 
corps de la série acétvlénique dontle novau pré- 
sente un triple lien carboné — CZ C— offrent 
un intérêt particulier, relativement à l'exaltation 
de la réfraction moléculaire. Les auteurs ont 
étudié l'action de certains composés de cette 
mème série sur le plan de polarisation, et arri- 
vent à celte conclusion que la rotation est 
affectée de la même manière que la réfraction, 
et que cette action est surtout remarquable pour 
les molécules de la série aromalique. 
H. GUILLEMINOT. 


Ch. Dhéré cl A. Burdel. --- Sur absorption 
des rayons visibles par les oxyhémocyanines 
(C. R., 6 Octobre 1915). 


On admet en général que l'oxyhémocyanine 
que l'on rencontre dans le sang de divers inver- 
tébrés ne présente pas de bande d'absorption. 
Les recherches publiées par les auteurs tendent 
à prouver que les ravons jaunes sont un peu 
plus absorbós que les autres, el que la bande 
d'absorption obtenue par la spectroscopie est 
commune à toutes les oxvhémocyanines quelles 
que soient les espèces animales quiles ont four- 
mies. Cette bande disparaît si Ton fait agir un 
réducteur qui transforme l’oxvhémocvanine en 
hémocyanine. 

l. GUILLEMINOT. 


HFlectrologte. 


THÉRAPIE 


D' Vignard (l.von), el Jouffray (Cannes). — 
Technique générale et spéciale de I’héliothe- 
rapie (L-1 venir médical, Octobre, Novembre 
1915). 


Après avoir parlé des bienfaits de Phéliothé- 
rapie que la cure marine ou la campagne ne 
peuvent remplacer en certains cas, les auteurs 
posent les régles de ce que doit èlre ce procédé 


thérapeutique : lhéliothérapie, comme toute 
autre méthode de traitement, doil être pro- 


gressive, continue, surveillée; elle doit aussi être 
totale. Les malades seront habitués peu à peu 
au soleil, on commencera par des séances de 
10 minutes pour arriver à des expositions d'une 
heure et plus. De mème, on découvrira d'abord 
les membres inférieurs jusqu'aux genoux. puis, 
dans Jes séances suivantes, peu à peu el par seg- 
ments, le reste du corps. Si bien que, le 
I8* jour après le début du traitement, l'inso- 
lation deviendra totale pendant une heure deux 
fois par jour. Si, à cause des varitions du temps. 
on a été obligé d'interrompre assez longtemps. 
il faudra revenir en arrière et reprendre pro- 
gressivement le traitement. 

La téle doit être couverte; il faut, sans craindre 
une légère ventilation, éviter les courants d'air. 
L'insolalion devra ¿tre suspendue trois quarts 
d'heure avant le repas de midi et retre reprise 
qu'une heure après. LOUTIER. 


ÉLECTROLOGIE 


TECHNIQUE 


Laquerrière ct Nuytten. — Modifications à 
notre appareillage pour la méthode Bergonié 
(Bulletin Officiel de la Société francaise dé- 
leetrothérapie et de radioloyie, Juillet, Août. 
Septembre 1915, p. 577 à 570). 

Les auteurs ont apporté à leur appareillage 
certaines modifications destinées à simplifier 
les manipulations, à augmenter le confort du 
malade, à obtenir un courant parfaitement régu- 
lier et à réduire au minimum la surveillance de 
lappareillage. 

Le dossier du fauteuil est devenu articulé de 
facon que le malade soit, à son gré, assis on 
plus ou moins étendu. Un prolongement à cré- 
maillère pour les jambes a été ajouté. Les élec- 
trodes qui sont en étain, plus malléable que le 
cuivre, restent attachées au fauteuil de facon à 
¿tre appliquées sans erreur possible au moment 
de la séance. Les auteurs ont remplacé linter- 
rupteur à lame vibrante et à contrepoids ré- 


glable de Bergonié par un appareil à courant 
de Ledue; ils emploient actuellement la pelite 
turbine à mercure ct diélectrique à gaz de 
Gaiffe. Enfin le métronome, qu'il fallait remon- 
ter pendant la séance, dont le mercure néces- 
sitait un nettoyage fréquent, a été remplacé par 
un distributeur tournant má par un pelit mo- 
teur électrique, Lousitr. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


GENERALITES 


A. Zimmern. — La diathermie (Presse me- 
dicale, 18 Octobre 1915). 


La diathermie est une méthode de thermothe- 
rapie qui utilise Vénergie électrique pour le déve- 
loppement d'effets thermiques dans l'intimité des 
tissus. 

La diathermic est née en France des travaux 
de d'Arsonval en IS, puis elle nous est revenue 


HFlectrologte. 59 


d'Allemagne après les essais thérapeutiques de 
Nagelschmidt. | 

Dans la diathermie, la répartition des lignes de 
flux du courant, et par conséquent l'échauffement 
des tissus, se font en ligne droite. Bergonié el 
Réchou ont constaté que c'est dans les régions 
centrales que Péchauffement est maximum. 

Effets physiologiques. En applications locales, 
la diathermie produit une hyperhémie active, 
capable d'augmenter la nutrition des tissus, une 
vaso-dilalation périphérique qui peut abaisser la 
pression artériclle et une hyperthermie locale, 
Zimmern et Turchini ont mis en évidence lélé- 
valion de la température centrale chez des chiens 
chloralosés soumis à la diathermie et Réchou a 
montré que les échanges diminuent proportion- 
nellement à la chaleur infusée à l'organisme. 
D'où le principe de la « diathermie ration d'ap- 
point » préconisée par Bergonié. 

Effets thérapeutiques. La diathermie paraît êlre 
analgésique, décongestionnante el révulsive. Son 
rôle analgésique a élé utilisé pour le traitement 
des névralgies, du lombago, des arthralgies, des 
manifestations articulaires de la goutte; les crises 
gastriques du tabes ont aussi été améliorées par 
ce traitement. Son action sur la circulation appa- 
rait lorsqu'on met sur le lit condensateur des 
artério-scléreux chez qui les sensations cryesthé- 
siques, la dyspnée d'effort sont amendés; les 
malades atteints d'asphyxie des extrémités peu- 
vent être aussi améliorés. 

Tout récemment Bergonié a préconisé la dia- 
thermic ration d'appoint permettant de faire 
absorber directement. en nature. par l'organisme 
une certaine quantité de chaleur, au lieu de la 
lui fournir indirectement par l'intermédiaire 
d'aliments qu'il doit brùler péniblement. 

Après avoir ainsi passé en revue Îles applica- 
tions de ladiathermic, M. Zimmern dit quelques 
mots des appareils de haute fréquence en usage : 
a) dispositif de Poulsen, qui repose sur le prin- 
cipe de l'arc chantant; b) appareil de Broca- 
Gaiffe, à éclateur double, l'étincelle éclatant dans 
le gaz d'éclairage. Les électrodes employées sont 
soit celles de Bergonié en métal souple, soit 
celles de Delherm et Laquerritre. M. Zimmern 
a obtenu de bons résullats avec des électrodes 
constituées par de la boue radio-active. 

P. COTTENOT. 


Fesuglio. — De la diathermie (Il Morgagni, 
Ile partie, t. VIT, 24 Septembre 1913). 


Fesuglio ne s'occupe dans cet article que des 
effets thérapeutiques de la diathermic. Les alfec- 
tions mono-articulaires en général et les affections 
articulaires gonococciques en particulier bénéfi- 
cient largement du lraitement par la diathermie. 
Les accès aigus de goutte paraissent être jugu- 
lés dès la première application etles formes chro- 
niques sont également bien influencées. L'auteur 
considère la diathermie comine absolument 


pr 


contre-indiquée dans les affections articulaires 
d'origine tuberculeuse. Par contre, tous les rhu- 
matismes musculaires et toutes les névralgies y 
compris la névralgie faciale doivent être soumis 
à ce traitement; il en est de même des crises 
douloureuses du tabes. L'usage de la diathermic 
dans les affections organiques est encore peu 
étudié. L'auteur croit pouvoir néanmoins en 
recommander l'essai dans les maladies des or- 
ganes respiratoires ct du cœur,etil cite quelques 
observalions, les unes personnelles, les autres 
empruntées à d'autres auteurs et dont quelques- 
unes sont encourageantes. Cette méthode est 
encore employée avec plus ou moins de succès 
dans certaines affections rénales, et elle parait 
avoir donné d'assez bons résultals dans certains 
cas d'entérile et même de póritonite. 
M. GRUNSPAN. 


TECHNIQUE 


Mathilde Grunspan. — Essais de mensura- 
tion des températures réelles des tissus au 
cours des traitements par lair chaud, la dia- 
thermie et l'électrocoagulation (Pevae de 
chirurgie, 10 Octobre 1915). 

M' Grunspan a cffectué ses recherches au 
moyen d'aiguilles thermo-électriques et d'un gal- 
vanomètre, directement gradué en degrés cenli- 
grades, l'une des deux aiguilles étant maintenue 
à 0° dans la glace fondante. 

Dans les applications d'air chaud, l'aiguille 
étant exactement appliquée sur la peau, la tem- 
pérature atteinte à ce niveau devient douloureuse 
au-dessus de 40° et donne lieu à une brûlure du 
deuxième degré à 42. Dans l'épaisseur du tissu 
cellulaire sous-cutané, l'élévation de tempéra- 
ture atteint environ 1°, elle est nulle dans l’épais- 
seur du tissu musculaire. 

En diathermie, la température de la peau ne 
peut de mème, sans brülure, dépasser 40%,5, celle 
du tissu cellulaire sous-cutané peut passer de 32" 
à 400,5 et celle du tissu musculaire de 56°,5 à 400,5, 
Passé ce degré, les applications deviennent into- 
lérables. 

Dans deux applications d'électro-coagulation, 
la température s'élevait à 60065 à 5 centimètres 
au-dessous du point d'application. 

Ces expériences, conduites avec toute la préci- 
sion désirable (l'erreur ne dépassant pas 2,10 de 
degré) apportent une heureuse contribution à la 
question si souvent discutée des températures 
atteintes au niveau de la peau et dans l'épaisseur 
même des téguments et nous démontrent, s'il en 
était besoin, la supériorité, à ce point de vue, de 
la diathermie sur les applications de chaleur exo- 
gène. D' NUYTTEN. 


NÉOPLASMES 


De Keating-Hart. — Présentation d'un cas de 
cancroide de la face traité par la fulguration 


6o © Electrologte. 


(Société de médecine de Paris, séance du 
25 Oclobre 1915). 


L'auteur présente un cas de cancroïde de la 
face, intéressant à un double point de vue: sa 
résistance absolue au traitement radiothéra: 
pique, et sa situation sur le bord de la paupière 
inférieure gauche. Ce néoplasme ulcóré et dont 
la base indurée occupait toute l'épaisseur des 
tissus mous jusqu’à l'os encore intact, a été 
l'objet de l'intervention suivante : curetlage soi- 
‘gneux, mais forcément limité par le fait même 
de la localisation; projection € une fois pour 
toutes » dans la plaic ainsi faite, d'¿tincelles de 
haute fréquence et de haute tension. Le résultat 
obtenu est aussi esthétique que possible et dure 
depuis dix mois sans récidive, magré un grat- 
tave qui, pour conserver la paupière, n'a pas 
dépassé le bord immédiat des lésions. 

Dr Cuassano. 


SYSTEME NERVEUX 


S. C. Damoglou (Caire). — Deux cas d'hé- 
miplégie cérébrale fruste consécutive à une 
embolie traités avec succès par la diathermie 
réalisée avec les appareils de haute fréquence 
(Annales d'Electrobioloyie et de Radiologie, 
Septembre 1915). 

L'auteur publie l'observalion de deux malades 
gucris en trente et seize séances de traitement 
général par la diathermie sans autre indication 
technique. La lecture des observations n'impose 
pas le diagnostic d'hémiplégie organique. 

D NUYTTEN, 


AFFECTIONS CHIRURGICA LES 


E. Doumer (Lille). — Traitement des ostéites 
tuberculeuses par les courants de haute fré- 
quence (Annales d'Electrobiologie et de Ra- 
dioloyie, Septembre 1915). 


L'auteur rappelle les modifications heureuses 
qu'il a obtenues dans les ostéites tuberculeuses 
par l'emploi des courants de haute fréquence. 
Ces modilications qui ont fait l'objet d'une note 
à l'Institut sont : 

li? Diminution de la turgescence dans les 
ostéiles fermées; 

2° Diminution rapide de la suppuration dans 
les ostéiles ouvertes; 

2" Guérison plus ou moins rapide de tous les 
phénomènes pathologiques. 


Les cas que Fauteur a observés depuis, confir- 
ment ses premières conclusions; il insiste toute- 
fois sur ce point que l'existence de petits séques- 
tres prolonge la durée du traitement, la guérison 
s'effectuant avec rapidité dès que le séquestre 
est éliminé. Le traitement dans les cas heureux 
dure de quelques jours à deux ou trois mois. 

D" NUYTTEN. 


Louis-Élie Aufaure. — Contribution à l'étude 
de Pionisation salicylique dans les arthrites 
en général (Thèse de Toulouse 1915). 


Ce travail comporte 7 observations de ma- 
lades atteints d'affections rhumalismales, qui 
présentaient des symptômes articulaires aigus 
ou subaigus. | 

L'ionisation salicylique est un mode de traite- 
ment bien supéricur á la méthode interne. 

C'est encore parmi les diverses méthodes 
locales, celle qui, par son efficacilé, sa rapidité 
et le peu de dangers, donne le plus de chances 
de succès dans le traitement des arthropathies. 

Il est préférable de prolonger l'application du 
traitement pendant une heure au moins, et de 
maintenir une intensité moyenne. 

Les résultats obtenus montrent que l'ionisa- 
tion salicylique agit d'une facon plus active que 
le courant continu. 

Enfin toutc arthrite, quelle qu'elle soit, aiguë 
ou subaigué, infecticuse ou traumalique peut 
bénéficier de ce traitement qui devient dans 
lous ces cas la thérapeutique de choix. 

D' Louis Dreinenm. 


DIVERS 


Arnal el Grémeaux (Dijon). — Traitement de 
la pyorrhée alvéolaire par l’étincelle de haute- 
fréquence (La Gazelle électrique, 20 Octobre 
1919). 

Les auteurs appliquent à l'aide d'une pointe, 
la petite étincelle en s'assurant qu'elle pénètre 
entre la gencive et la dent jusque dans la profon- 
deur du fover purulent. Puis, remplacant Ja 
pointe fine par une électrode condensatrice, ils 
font une friction sur les gencives. La séance 
dure environ dix minutes et est pour ainsi 
dire indolore. On en fait une seconde, trois se- 
maines après. Depuis deux ans, les auteurs ont 
traité de nombreux cas, mais ne rapportent que 
trois observations, soit deux guérisons ct une 
amélioration. LOUBIER. 


LIVRES NOUVEAUX 


ÉLECTRONIQUE ET BIOLOGIE. — Études sur 
les actions catalytiques, les actions diasta- 
siques et certaines transformations vitales de 
l'énergie, par le D' P. AcnaLue, directeur du 


Laboraloire colonial du Muséum, ancien chef 


de clinique à la Faculté de médecine de Paris. 
l volume gr. in-8 de 728 pages. Prix : 18 fr. 
(Masson et C”, édileurs). 


En 1894, M. Achalme écrivait, dans un ouvrage 
sur les maladies infectieuses : « Les propriétés 
des diastases tendent beaucoup plus à les rap- 
procher des agents physiques que des composés 
chimiques dont l’action est déterminée par la 
constitution moléculaire. En eflet, les diastases 
ne se détruisent pas en agissant ; elles ne se com- 
binent pas elles-mêmes aux corps sur lesquels 
elles réagissent... Les d'astases peuvent purfuile- 
ment ¿bre des forces et non des corps. » 

L'auteur reprend, dix-neuf ans plus tard, ce 
qui n'était alors qu'une hypothèse embryonnaire 
s'appliquant aux seules diaslases; il la développe 
considérablement et Pétend à une grande partie 
des phénomènes biologiques. Il recherche com- 
ment la notion moderne de l'“lectron qui peut 
être envisagé à la fois comme l'atome d'électri- 
cité et comme le constituant général de toute 
malicre, doit intervenir dans l'interprétation des 
phénomènes vitaux. 

La premiére parlie est l'exposé clair et concret, 
dépouillé de considérations mathématiques, des 
faits qui conduisent à la notion physique de 
l'électron. 

La deuxième partie étudie, parallèlement dans 
le monde inorganique et dans le monde orga- 
nique, certaines manifestalions, entre autres la 
production de la lumiére et de l'électricité. 

La troisieme partie est consacrée aux phéno- 
menes catalvliques; l'auteur y donne un exposé 
général, qui n’existait pas encore en langue fran- 
caise, des théories sur la nature intime de ces 
phénomenes; il en élargit le cadre et étudie la 
catalyse électrique, la catalyse lumineuse (a 
laquelle se rattache la fonction chlorophilienne), 
ete. 11 base sur le rôle des électrons interato- 
miques une hypothèse personnelle sur l'explica 
lion des actions catalytiques. 

Enfin, dans la dernière partie consacrée aux 
actions diastasiques, il montre que ces actions 
sont des phénomènes catalvtiques empruntant 
des caractères particuliers à l'origine vitale et 
à la nature colloidale du catalyseur. Il établit 
ensuile la prépondérance du rôle joué par les ions 


inorganiques dans l'établissement des phéno- 
ménes diastastiques et d'une facon plus générale 
des phénomènes vilaux. 

En résumé «les ¿changes physiques continuels, 
corrélatifs des phénomènes vitaux, n’obcissent à 
aucune loi particulière distincte des lois chimico- 
physiques ordinaires »: mais, « si l'on cherche à 
analvser le mécanisme de l'action des ferments 
solubles, on voit le role important joué par les 
¿lectrolytes ou plutôt par les ions qui provien- 
nent de la dissociation de ces corps et sont 
absorbés à la surface des grains colloidaux » ..., 
« d'autre part, élant donnée la sensibilité de ces 
phénomènes électroniques, il est facile de se 
rendre compte... de l'étroite spécificité de ces 
réactions » et c'est celte spécificité qui semblait 
creuser un fossé entre Je monde organique et le 
monde inorganique. 

Tel est, résumé d'une façon aussi banale que 
peut l'être une analyse de quelques lignes, ce 
gros ouvrage pour lequel l'auteur a été obligé 
de passer en revue une bonne partie des Sciences 
humaines. 

Quelle que soit l'opinion que l'on ait sur l'exac- 
titude de chacune de ses hypothèses, prise en 
particulier, il est certain que suivant son désir, 
« sans sortir du domaine des réalités concrètes », 
il nous a conduit sur une de ces routes qui con- 
vergent « vers un même sommet d'où il sera 
possible d'embrasser, d'un seul coup d'œil, Fad- 
mirable unité de l'univers ». 

Mais si ce livre, livre de science et non de 
métaphysique, qui s'adresse aux médecins, aux 
biologistes, aux chimistes, aux physiciens, même 
aux philosophes, mérite d'être loué parce qu'il ne 
réclame du lecteur qu'une culture générale élé- 
mentaire, — et ce n'est pas un mince mérite que 
de savoir présenter de facon compréhensible 
pour des non-initiés des conceptions aussi 
abstraites, — sa lecture est particulicrement à 
recommander au médecin électroradiologiste. 11 
y trouvera, en effet, sous une forme très assimi- 
lable, des notions précises et complètes sur les 
ions électrolyliques, sur les électrons. sur le 
courant électrique, etc.; bref, il acquerra facile- 
ment les données théoriques les plus modernes 
sur l'intimité des phénomènes qu'il utilise chaque 
jour. C'est là, sans doute, un résullat que ne 
prévoyait pas le D" Achalme, mais le propre 
des grandes œuvres est de pouvoir servir à tous, 
chacun y prenant, sans que l'auteur y ait pensé, 
ce dont il a besoin. 

D' A. LAOUERRIÈRE. 


O, 


ÉLÉMENTS DE RADIOLOGIE. — Diagnostic et 
thérapeutique par les rayons X, par le D'E. AL- 
BERT Wei, chef du laboratoire de Radiologie 
de l'hôpital Trousseau (Paris, Félix Alcan, un 
vol. in-8 de 49? pages avec 261 figures dans le 
texte. Prix : 15 fr.). 


C'est, si mes souvenirs sont exacts, en 1897 ou 
1898 que nous fimes. Albert Weil et mot, nos pre- 
micres radiographies avec la machine statique 
de son cabinet. Ce souvenir déjà vieux me reve- 
nait à la mémoire en feuilletant l'excellent volume 
que mon vieil ami publie aujourd'hui: on sent, 
en effet, en le lisant, qu'il s'agit lá de l'œuvre d'un 
praticien qui parle de ce quil connaît bien par 
un labeur assidu, durant depuis des années. 

Si les traités de radiologie sont nombreux et 
si celui-ci ne se distingue pas sensiblement des 
autres par son plan général, son originalité con- 
siste surtout dans l'impression tres nelte éprou- 
vee par le lecteur qu'il a devant lui une œuvre 
d'expérience. 

Dans une première partie consacrée à l'instru- 
mentation, l'auteur, après avoir exposé les pro- 
priélés physiques des rayons X et les moyens de 
les mesurer, passe en revue d'abord les différentes 
sources de courant à haut potentiel, les différents 
modeles de tube avec les divers procédés de 
réglage, les appareils accessoires ct termine par 
des principes généraux sur le réglage des tubes 
et des soupapes. Remarquons que, contrairement 
à ce qui se passe en général pour les gros traités, 
celte étude de Pinstrumentation est à jour en ce 
sens que les modèles les plus récents y figurent; 
c'est ainsi que nous y avons trouvé mentionnées 
les dernières créations de la maison Pilon. 

La deuxième partie éludie les applications des 
rayons N au diagnostic. On y trouve d'abord 
l'exposé de l'instrumentation nécessaire (châssis, 
compresseurs, écrans, etc.), el des moyens de 
protections contre les ravons X. La technique 
générale de la radiographie vient ensuite avec 
des chapitres comme ceux intitulés : choix du 
tube, — réglage du tube, — immobilisation du 
patient, etc., et qui sont d'un gros intérêt pra- 
tique. Puis l'auteur passe à la technique de la 
radioscopie, — à l'orthodiagraphic, — à la télé- 
radiographie, — à la radiocinématographie, — à 
Pendoradiologie. H aborde ensuite la radiogra- 
phie et la radioscopie des diverses régions. Pour 
chacune d'elles, il indique la technique, discute 
en quels cas l'examen radiologique est utile. 
expose quel est l'aspect normal, quels sont les 
points d'ossification, les anomalies, et enfin les 
divers aspects pathologiques. De très nombreuses 
gravures, reproduisant d'une facon tres satisfai- 
sante les clichés de Pauteur, ainsi que divers 
schémas, illustrent celte partie de l'ouvrage qui 
se termine par des chapitres sur la localisation 
des corps étrangers, sur la radiographie stérdos- 
copique et sur les erreurs de la radiographie. 

La troisieme partie < Applications des rayons X 


Livres nouveaux. 


à la thérapeulique » débute par des considérations 
sur l'absorption des rayons par la malitre et sur 
la fillration; elle étudie ensuite les bases phy- 
siques el physiologiques de la radiothérapie, 
expose la technique générale des irradialions, 
l'instrumentalion nécessaire. Le traitement des 
différentes affections justiciables des rayons 
lrouve alors naturellement sa place; pour cha- 
cune d'elles l'auteur décrit la technique, la direc- 
tion de la cure, discute les indications et expose 
les résultals en se gardant, d'ailleurs, d'un opli- 
misme exagéré. 

L'ouvrage se termine par un chapitre consacré 
aux accidents dus aux rayons X. 

En résumé, si ce livre écrit, suivant l'habitude 
d'Albert Weil, dans un style clair et précis, na 
pas la prétention d'être un livre définitif, car, 
comme le remarque l'auteur, « il mest pas en 
science de livre définilif puisque la science cst 
comme l'étoile; plus ses pèlerins tendent et mar- 
cheni vers elle. plus clle semble s'éloigner >; on 
peut dire que le bul proposé dans la préface : 
« fixer l'état actuel de la radiologie » a été plei- 
nement réalisé. 

A. LAOLUERKRIÈRE. 


Manuel de radiothérapie [luniudbuch der Ront- 
yentherapie von Joseph Welterer (Mannheimi. par 
Werrerer, Leipzig (Otto Nemnich Verlag. 
1915-1914, Erter Band). 


Le Manuel de radiothérapie de Wetlerer, connu 
ct apprécié de tous les médecins radiologistes, 
date de la fin de 1907. Après bientôt six ans 
écoulés, Fauteur en publie une seconde édition 
remantée, augmentée et complétée par un appen- 
dice sur l'emploi thérapeutique des substances 
radioactives. 

Le premier volume de cette seconde édition 
vient de paraitre. (est un livre de plus de 
400 pages, iHustré de 155 figures dans le texte, de 
l5 planches cn couleur et de t planches en noir. 

Très légilimement il est dédié à Mme Wettercr 
qui, suivant Vexpression de l'auteur, «se tint 
toujours à son côté comme une collaboratrice 
infatigable, aussi bien dans sa pratique radiothó- 
rapique que dans la confection de son livre ». 

Ce gros volume est exclusivement consacré à 
l'étude des questions générales que soulève Fen- 
ploi thérapeutique des rayons de Róntgen et que 
doit nécessairement connailre à fond le médecin 
radiologiste avant d'en faire l'application parti- 
culière à telle ou telle lésion déterminée, jusli- 
clable de cette médication. 

L'introduclion expose brièvement l'origine, le 
développement, létat actuel et les indications de 
la radiothérapie. 

Dans un historique à grands traits, Fauteur 
sapplique impartialement à rappeler les méde- 
cins el physiciens de tous pays qui ont Je plus 
contribué aux progres de la nouvelle méthode 
de traitement. Beaucoup mieux que certains de 


Livres nouveaux. 


se3 compatriotes, il rend justice aux travaux 
francais, el cite particulièrement avec honneur le 
Traité de radiothérapie de Belot dont la publica- 
tion précéda de trois ans celle de son Manuel. 
Le corps de l'ouvrage se divise en deux grandes 
sections, lune d'ordre purement physique el 
technique. l'autre d'ordre biologique et médical. 
Dans la premiere, Fauteur passe en revue la 
production et la transformalion du courant élec- 
trique qui alimente Vampoule de Röntgen, avec 
les instruments de tout genre employés dans ce 
but, les diverses radialions qui prennent nais- 
sance dans l'ampoule, sa structure, son fonction- 
nement. les moyens de dosage, les moyens de 
protection, Foutillage auxiliaire, l'installation du 
laboratoire de traitement, en un mot tout ce qui 


concerne le matériel utile au médecin radiothé- . 


rapeute et le maniement de ce matériel. 

Au point de vue thérapeutique, des neuf cha- 
pitres qui composent celte première section, le 
plus intéressant est celui de la dosimétrie. I est 
permis de regretter seulement que la méthode 
Nuoroscopique de Guilleminot n'y soit pas men- 
lionnee. 

La parlie véritablement maitresse de l'ouvrage 
est la seconde parlie, spécialement le chapitre 
d'une importance capitale où l'auteur étudie 
l'aclion biologique des rayons de Róntgen. Sans 
négliger la description des effets observés sur 
les animaux, sur les plantes ct sur les organismes 
inférieurs, il s'attache à donner le tableau le plus 
complet et le plus précis de l'action de ces rayons 
sur chacun des divers tissus et des divers organes 
du corps humain et n'oublie pas de s'étendre lon- 
guement sur le traitement des accidents cutanés. 
Puis il expose les différentes méthodes de l'em- 
ploi thérapeutique des rayons de Róntgen, les 
lois fondamentales du dosage concernant la 
qualilé et la quantité du ravonnement, les régles 
qui président aux irradiations suivant le siége 
superticiel ou profond des lésions trailées, les 
conditions dans lesquelles surviennent les acci- 
dents au cours de cette médication ct celles qui 
permettent de les éviter. 

Le dernier chapitre de l'ouvrage, rédigé par 
un légiste, étudie la radiothérapie au point de 
vue du droit, c'est-à-dire au point de vue des 
réparalions, picuniaires ou autres, auxquelles 
s expose, en cas d’accident, le radiothérapeute. 

Les ligures dans le texte, très nombreuses. 
sont aussi très démonstralives. Les deux grands 
tableaux qui représentent, d'une manière forcé- 
ment schématique, l'un pour les tissus normaux 


03 


et l'autre pour les lissus pathologiques, la sensi- 
bilité respective de chacun d'eux à l’action des 
rayons de Róntgen,sont spécialement à signaler. 
Parmi les planches en couleur, les unes montrent 
les divers aspects de Fampoule en activité, elles 
ne sont, il faut l'avouer, quimparfaitement réus- 
sies. En revanche, toules les autres sont fort 
belles, aussi bien celles qui reproduisent, d'après 
les moulages de la collection de Holzknecht. les 
divers slades des radiodermites, que celles qui 
représentent les lésions hislologiques de Ja peau 
et des organes profonds. 

En résumé, le premier volume de la nouvelle 
édition du Manuel de vadiothérapie de Wellerer 
fait à ses auteurs, à son père ct a sa mere. le 
plus grand honneur, C'est une œuvre qui mérite 
non seulement de prendre place dans la biblio- 
theque de tous les médecins radiologistes, mais 
d'être fréquemment et attentivement consultée. 

BDECLERE. 


Roentgentaschenbuch, par E. Sommer (Zurich), 
1 vol. in-18 de vii et 978 p.. avec pl. et fig.). 
Lerpsuy, Nemmich. 


Dans une première partie de cet « Almanach 
radiologique » sont groupés 17 articles relatifs 
à diverses questions de radiodiagnoslic ou de 
techniqu*. 

Une deuxième partie consacrée à la thérapeu- 
tique nous apporte ‘dix contributions de divers 
auteurs qui résument pour la plupart des publi- 
cations faites par eux dans des périodiques 
variés. Mentionnons en passant une note de 
Freund recommandant pour la radiothérapie du 
psoriasis le cureltage préalable des plaques. 

Une revue des innovations principales faites 
par les constructeurs en 1911-1012 constitue la 
troisième parlie. Enfin un « annuaire » nous 
donne noms et adresses des radiologistes du 
monde enter, avec les services, laboratoires, elc., 
de radiologic. 

Tel qu'il est ce volume forme un ulile complé- 
ment à toute bibliothèque radiologique mais il 
serait facile, nous semble-t-il, de améliorer 
considérablement et sans beaucoup de peine en 
revovant et complétant d'abord la partie an- 
nuaire, en y ajoutant une liste des périodiques 
spéciaux de tous les pays, un annuaire interna- 
tional des constructeurs, etc. Il deviendrait alors 
rapidement el très justement lauxiliaire indis- 
pensable ct figurerait à demeure sur notre table 
de travail. 

R. Lepoux-Leparn., 


NÉCROLOGIE 


CHARLES LESTER LÉONARD 


La radiologie vient de perdre un de ses repré- 
sentants les plus distingués aux États-Unis : le 
docteur Charles Lester Léoxarv; né le 29 dé- 
cembre 1861, il est mort le 22 septembre 1915, 
à l’âge de òl ans. 

Après avoir fait ses éludes médicales à l'Uni- 
versité de Pensylvanie, il passa plusieurs années 
dans les facultés européennes et dès 1896 
s'intéressa à l'étude de la radiologie. 

Depuislors,nombreusesontété ses publications 
dans toutes les branches de celte spécialité. Il 
fut le premier en Amérique à fixer la méthode 
pour le diagnostic des calculs du rein. La radio- 
scopie, la radiographie et la radiothérapie lui 
doivent, chacune, de nombreuses et importantes 
contributions. 

Pour reconnaitre la valeur de ses travaux, 
l'American Roentgen Society le choisit comme 
président pendant les années 1904 et 1905. 

En Europe, il collaborait activement aux Archi- 
ves of the Roentyen Ray, au Journal de Radiolo- 
yie de Bruxelles ct. récemment ercore, son der- 
nier travail paraissait dans les Archives d'Électri- 
cité Médicale du professeur Bergonié. 

C'était un fervent des congrès européens ct 
nous nous rappelons sa physionomie ouverte, 
son accueil sympathique. Déjà atteint par le mal 


Le Gérant, Pienet Atcrn. 


qui devait l'emporter, il ne put assister aux 
séances de la section de radiologie du Congrès 
international de Londres. 

Il fut parmi les premiers qui utilisérent les 
rayons X et en ignora par suile les dangers : 
comme la plupart de ceux qui n'avaient pas 
songé à se prémunir contre eux, il fut atteint 
de lésions graves. On dut lui amputer succes- 
sivement les doigts, puis la main et enfin le bras 
sans que ces mulilations successives aient réussi 
à arrêter l'évolution du mal. Pendant les dix 
années que dura ce long martyr, Léonard pour- 
suivit ses travaux, ne les cessant que lorsqu'il 
fut obligé de s’aliter. 

Avec lui disparait une des plus belles figures 
de la Radiologie. 


LOUIS WICKHAM 


Avec Louis Wickham disparait l’un des hom- 
mes qui ont le plus contribué, dans notre pays, 
au développement des applications médicales du 
radium. 

D'origine anglaise, il avait fait ses études mé- 
dicales à Paris et s'était, au sortir de l'internat, 
fait remarquer par sa thèse consacrée à la 
maladie de Paget du mamelon. 

Éloigné des concours par sa santé délicale, il 
s'était intéressé à la dermatologie. Attaché, dès 
sa création, au laboratoire biologique du ra- 
dium il avait trouvé lá la spécialisation qui lui 
convenait. 

De très nombreuses présentations dans les 
diverses Sociélés Savantes et dans les Congrès 
ont consacré en France et à l’Étranger sa répu- 
lation de radiumthérapeute Presque tous ses 
travaux furent faits en collaboralion avec 
M. Degrais. 

Le traité de radiumthérapie de ces deux au- 
teurs résume leurs recherches et leurs consta- 
talions, il est connu et apprécié de tous ceux 
qu'intéresse la question. 

Empéché depuis longtemps déjà, par la ma- 
ladie, de se consacrer à la pratique avec autant 
d'ardeur qu'il l'aurait souhaité, Wickham profi- 
lait de chaque amélioration de sa santé fragile 
pour s'adonner à nouveau tout entier à ses ob- 
servations. 

lla honoré notre pays par ses lravaux : son 
souvenir restera parmi les physiothérapeutes. 

La REDACTION. 


74225. — Paris, Imp. Lanctne, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


ALLONGEMENTS SEGMENTAIRES DU GROS INTESTIN 
LES DOLICHOCOLIES " 
LEUR IMPORTANCE DANS LA PATHOLOGIE DU GROS INTESTIN 


Par MM. 


G. LARDENNOIS P. AUBOURG 


Chirurgien des hôpitaux de Paris. Radiologiste de hôpital Boucieaut. 
(Planche IT) 


Parmi les déformations du gros intestin, les plus connues sont la plose, qui atteint 
surtoul l'angle hépatique et l'ectasie qui siège presque uniquement sur le cæcum el le 
colon ascendant. Mais il en est une autre qui nous parait n'avoir pas suffisamment 
retenu l'attention, c'est Pexcés de longueur portant sur un des segments ou sur la totalité 
du gros intestin. 

Cet excès de longueur amène fatalement une ptose ou des plissements prononcés. 
mais il est facile, dès l'abord, de distinguer cet allongement de la ptose essentielle 
ou des coudures simples. 


ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — PATHOGENIE 


La dimension des colons pour des sujets de même age, de même taille et de même 
sexe, est très différente. Il est difficile d'établir une normale, et de fixer en chiffres la 
limite où la longueur devient excessive. 

Les cas qui nous retiendront sont ceux où la longueur démesurée d'une ou plusieurs 
porlions du gros intestin modifie considérablement la situation et le trajet de ces 
portions. 

Cerlains anatomistes ont insisté sur ces varialions de longueur. 

Cruveilhier écrit : « Il serait important de réunir toutes les variétés de longueur et 
de disposition de Pare du colon... Ces différences de longueur ne sont nullement congé- 
nitales, car chez tous les enfants nouveau-nés, le gros intestin m'a paru avoir à peu de 
chose près la même longueur; mais ces différences sont acquises et parmi les causes 
d'allongement, je regarde la constipation comme jouant le principal rôle. » Marfan a 
signalé l'allongement de l'intestin chez les nourrissons dyspepliques (°). 

C'est sur l'étude de près de cing cents examens radiologiques qu'est basé notre 
exposé. Nous pouvons dire que sur les sujets porteurs de troubles coliques chroniques 

1) Pour plus de commodité et par abréviation, nous appellerons doliehocolie (orszag; : long) l'excès de 


longueur du gros intestin et dolichocolon, le segment de colon anormalement développé en longueur. 
(2 MAREAS. Archiv. mens. des maladies de l'enfance, février 1805, tome XIE p. 57. 


N° 2. — Février 1914. D 


66 GC. Lardennots et P. fubourz. 


avec stase, la dolichocolie est très fréquente. Elle est constatable sur 1/5 environ des 
radiographies de « mauvais colons » que nous avons entre les mains. 

Le colon transverse et le colon pelvien sont les segments les plus souvent atteints. 
Viennenl ensuile, dans l'ordre, le colon ascendant, le colon descendant et enfin le colon 
iliaque qui nous a paru peu sujel aux exagéralions de longueur. 

Rappelons que, pour nos auteurs classiques, le colon ascendant mesure, suivant les 


Fig. 1. — Dolichocolon pelvien. — Pièce d'aulopsie, photographiée par E. Nor- 
mans, après éviscération totale. L'intestin gréle a été réséqué:; le colon trans- 
verse a clé éversé en haut avec le foie et l'estomac. (Collection de M. le profes- 
seur LETULLE.) 


sujets, entre 10 et 20 centi- 
mètres de longueur, le co- 
lon transverse très varia- 
ble (Mauclaire et Mouchet, 
Cohan, Buy) ('), entre 50 et 
80 centimètres. 

Ces mensuralions cada- 
vériques peuvent ne pas être 
rigoureusement applicables 
à l'intestin vivant, mais elles 
montrent pourtant les extré- 
mes variabilités de la lon- 
gueur des colons. En géné- 
ral à un colon allongé est 
adapté un méso haut et flot- 
tant, qui laisse à l'intestin 
une mobilité excessive. Si 
le méso reste court l'inles- 
lin est obligé de se plisser 
en replis onduleux, c'est 
l'exception. Hors le cas 
d'adhérences drues de péri- 
colite inflammatoire, les mé- 
sos allongés permeltent à 
l'intestin de décrire une lon- 
gue boucle déformée un peu 
par quelques accolements, 
par quelques tractus allant 
du méso à une frange ou à 
un bord intestinal. Si l'on 
sectionne ces fins tractus, 


si les accolements sont libérés, l'anse dolichocolique se déploie librement en une 


courbe régulière. 


La longueur de l’anse associée à la hauteur du méso amène la ptose du sommet de 


lanse et la coudure de ses extrémités. 


La longueur de l'anse jointe à la brièveté du méso entraine la plicature et la 


sinuosité de lanse. 


(1) MaUcLAIRE el Movcner : Considérations sur la forme et les moyens de fixité du colon transverse. 


Bull. et Mém. Soc. Anat., 1896, juillet p. 600, 


Conan : Recherches sur la situation du colon transverse. Thèse. Paris, 1898. n° 278. 
— Anatomie du colon transverse, Thèse de Toulouse, 1961, p. 411. 


Allongements segmentaires du gros intestin. 67 


L'excès de longueur du colon est communément regardé comme d'origine congé- 
nilale. 

La complexité du développement morphologique de l'intestin, ses changements de 
position au cours de la vie intra-utérine, la variabilité du tube digestif selon les races, 
selon les habitudes alimentaires ancestrales, servent à expliquer ces anomalies 
accroissement non parallèle du gros intestin et de la cavité abdominale, accroissement 
inégal des divers colons, anomalie de la fixation secondaire, fixation qui peut tendre 
certains segments coliques pour le péritoine pariélal postérieur et en laisser d'autres trop 
longs el flottants, telles sont les explications plausibles fournies par la théorie congé- 
nitale. 

C'est la théorie de l’inadaptation ontogénique, de « l'erreur de la nature ». 

Ces explications générales ne satisfont pas pleinement l'esprit, elles reportent la 
question plutôt qu'elles ne la résolvent. 

N'est-on pas frappé de ce fait que chez le nouveau-né on ne trouve pas de ces 
énormes excès de longucur du colon, sauf sur I'S iliaque (Huguier, Bourcart, Marfan). 
Nous avons vu que Cruveilhier déjà insistait sur ce point. On trouve des dolichocolons 
sur de jeunes sujets et nous en montrons un exemple; mais il s’agit d’un enfant de 5 ans 
déjà, sur l'intestin duquel la colite a pu exercer ses influences pathologiques. Il est 
des enfants de 5 ans dont l'intestin a déjà une longue histoire. 11 n'est pas douteux 
que la dolichocolie est d'aulant plus fréquente ct plus accuste que les sujets sont 
plus àgés. Sion la constate très marquée sur des sujets jeunes, il existe presque lou- 
jours un passé d'enlérocolite, de fièvre typhoide, de paratyphoïde, etc. 

On a dit pour expliquer l'excès de longueur constaté sur le transverse ou le colon 
pelvien du vieillard que ces dolichocolies élaient l'aboutissant de l'évolution normale du 
tube digestif. On peut penser que cette modification fâcheuse peut aussi bien étre 
d'ordre pathologique. 

ll est en effet une première classe de dolichocolons qui sont nettement acquis el 
pathologiquement acquis. Ce sont ceux où la dolichocolie est relative à une déformation 
de l’abdomen. Par exemple la constriction de la taille par le corset rapproche les deux 
angles hépatique et splénique, le colon transverse devient alors trop long pour le 
diamètre transversal de l'abdomen. Une scoliose marquée à la suite d'ankylose 
coxo-iliaque gauche, par exemple, peut amener un excès de longueur relative du colon 
descendant. 

Mais ce sont là cas exceptionnels. 

Peut-être d'autre part certaines dolichocolies sont-elles, sinon créées de toutes 
pièces, du moins très accentuées, par les troubles de colite chronique avec stase. Il 
faudrait pour s'en assurer posséder des observations radiographiques répétées à de longs 
intervalles, ou bien agir expérimentalement sur l'animal. En attendant on ne peut guère 
apporter à ce point de vue que des impressions. Mais est-il possible de n'être pas frappé 
de la fréquence très particulière de la dolichocolie chez les sujets atteints de constipa- 
tion chronique? | 

Or, à examiner bien les choses, il est peut-être aussi logique d'admettre qu'un colon 
atteint de colite chronique s’allonge que d'admettre qu'un colon sain et bien constitué 
s'altère parce qu'il est plus long que la paroi abdominale sur laquelle il doit s'appuyer. 

Les extrêmes varialions de longueur physiologique du gros intestin sont frappantes. 
Les expérimentateurs les ont maintes fois signalées. On les observe souvent au cours 
des actes opératoires sur l'intestin. Un organe si extensible et si contractile n'est-il pas 


68 G. Lardennots et P. Aubourg. 


prédisposé à s'allonger dans des conditions pathologiques chroniques appropriées, 
comme l'inflammation lente et la distension faible mais chronique par les matières et les 
gaz? 

Nous savons que la dégénérescence pariétale et la distension faible et lente peuvent 
avec le temps amener sur d'autres conduits, sur l'urctère, par exemple, à la fois l'ectasie 
et l'augmentation de longueur. 

Il est curieux de constater que certaines parties du gros intestin, en cas de colite 
chronique avec stase légère, présentent de l'ectasie, comme le ciecum et le colon ascen- 
dant; tandis que d'autres, comme le colon transverse, le colon pelvien, ne paraissent 
presque jamais dilalés mais souvent très allongés ('). 

L’anatomie pathologique montre la paroi du dolichocolon, tantôt sensiblement 
saine, lantôl altérée, mais, dans ce dernier cas, on ne pourrait dire avec certitude si la 
lésion a causé l'allongement, ou si elle est survenue par colite dans un segment 
intestinal originellement allongé. 


SYMPTOMATOLOGIE 


: = Tncolon congénitalement long, mais ne présentant ni adhérences, ni coudures 
brusques, ayant pour l'absorption une muqueuse saine, pour l'évacuation une muscu- 
leuse active et une innervation synergique, bien maintenu dans une cavité abdominale 
à:parois solides n'occasionne aucun trouble. Pourtant le dolichocolon est exposé par sa 
longucur même aux coudures, aux brides par traction sur les mésos, par « cristallisation 
des lignes de force », pour employer l'élégante expression de Lane. De plus, si, par 
toxi-infection ou consécutivement à des troubles gastriques, une colite survient dans 
ec colon trop long, plissé, bridé, elle pourra plus facilement se fixer à l'état chronique, 
amenant son cortège de troubles douloureux et toxiques. 

Si une colite ancienne apparaît compliquée de dolichocolie, le pronostic s'en trouve 
aggravé. L'expérience montre que ces colites sont particulièrement rebelles. En pareil 
cas, la musculcuse et la muqueuse ont dégénéré, il existe souvent de la péricolite, 
l'intestin se vide mal, des fermentations se produisent. Souvent des « poches de gaz » 
se forment, constituant la pneumatose colique, si douloureuse, si angoissante. L'intoxi- 
cation par stase. et par viciation du métabolisme intestinal devient manifeste. Nous 
n'avons pas l'intention d'insister ici sur cette symptomatologie aujourd'hui bien connue. 

Qu'elle soit ou non bien tolérée, compliquée ou non de colile chronique, la doli- 
chocolie peut donner naissance à des accidents brusques et graves. Elle est à l’origine 
de certaines coudures et surlout des torsions segmentaires. Une anse trop longue avec 


une implantation étroite, rétrécie souvent par la rétraction du méso, est exposée au 
volvulus, | | 


EXAMEN RADIOLOGIQUE 


On peut par les seuls movens de la clinique arriver à soupconner l'existence de la 
dolichocolie, mais c'est la radiologie seule qui permet d'en faire avec certitude le 
diagnostic. 


(1) Notons en passant la possibililé de brachveolie inflammatoire beaucoup plus rare: M. le P. Roger 
nous en à oralement communique une observation. L'un de nous a eu Foccasion d'observer sur un sujet de 
92 ans conséentivement à une colite amibienne grave, traitée par un anus cæcal un raceonreissement consi- 
dérable du gros intestin, avee une diminution de la capacité réduite à 100 centimetres cubes au lieu d'un 
litre, capacité normale. 


Allongements segmentatres du gros intestin. 69 


L'exploration radiologique des dolichocolons comporte les deux modes habituels 
de l'exploration du gros intestin : le lavement bismuthé, le repas bismuthé. Bien loin 
d'opposer l'une à l'autre ces deux méthodes, il convient au contraire de les associer : 
car chacune donnera des renseignements complémentaires intéressants. Le lavement 
bismuthé à pour lui sa rapidité : en moins d'une minute, le radiologiste est renseigné 
sur Panatomie morphologique du gros intestin. On lui a reproché, non sans raison, de 
n'être point physiologique : il distend l'intestin, il Poblige par son volume, par sa pres- 
sion, par sa rapide progression, à se déplisser : mais il a l'avantage d'exagérer en 
quelque sorte la déformation et de rendre plus appréciables les lésions. Le lavement 
donnera avec grossissement l'aspect anatomique, le repas bismuthé permettra d'appré- 
cier la physiologie motrice. Le bismuth ingéré indiquera les retards et l'accumulation 
au niveau de tel segment allongé, reconnu par le lavement. Il convient donc de com- 
mencer l'examen radiologique par le lavement, pour étudier ensuite avec un repas 
bismuthé le passage dans l'anse allongée. 

1* LAVEMENT BISMUTHE. — Un lavement de 1 litre d'huile chaude, dans la- 
quelle on incorpore 100 grammes de carbonate de bismuth est donné, malade couché, 
à l'aide d'un oléo-clyseur quelconque à pression. On suit la progression du lavement 
durant l'examen radioscopique : en une minute le cæcum est rempli. On pourrait croire 
que la quantité de 1 litre est, surtout dans ce cas, insuffisante pour arriver au cæcum : 
il n’en est rien. Malgré l'allongement, la capacité intestinale n'est pas sensiblement 
augmentée et la quantité habituelle de 1 litre suffit presque toujours pour remplir tout 
le gros intestin. | 

Les aspects sont différents avec les allongements des divers segments de l'intestin : 
nous passerons successivement en revue pour chaque segment, les types que nous avons 
le plus fréquemment observés. Nous étudierons les divers segments dans l'ordre où ils 
apparaissent sur l'écran, après lavement. 

I. Colon pelvien. — Normalement, le colon pelvien se présente comme une ampoule 
remplissant le petit bassin, se dirigeant d'abord en haut ct à droite vers la sacro-iliaque 


( 


Vig. 2. — Colon pelvien. Allongement eu huit de chiffre Fig. 3. — Colon pelvien. Allongement vertical, 


droite, puis passant transversalement de droite à gauche au niveau du délroil supéricur 
pour se continuer sur le bord gauche de la ligne innominée gauche avec le colon 
iliaque. 

Dans les D. pelviens, quatre variétés sont surtout fréquentes : 

A. — Une variété en 8 (fig. 2). — L'intestin monte directement sur la sacro-iliaque 


70 G. Lardennots et P. Aubourg. 


droite, se coude à ce niveau, descend dans le petit bassin et passe en avant du segment 
initial pour se continuer avec le colon dans la fosse iliaque gauche. 

B. — Une variélé verticale courte (fig. 5). — L'intestin, au lieu d'être oblique en haut 
et à droite sur la sacro-iliaque, est oblique en haut et à gauche au-devant du rachis 
lombaire. Arrivé à la 4° ou 5° vertèbre lombaire au-dessous du colon transverse, il se 


Fiz. L — Colon pelvien. Allongement vertical créant Fig. 5. — Colon pelvien. Allongement horizontal 
un faux angle splénique. parallèle au colon transverse. 


recourbe et descend en bas et à gauche vers la fosse iliaque gauche pour se continuer 
avec le colon iliaque. 

C. — Une variété verticale longue (fig. #:. — L'intestin suit le même trajet que dans 
la variété précédente: mais, au lieu de rester au-dessous, il remonte au-dessus du colon 
transverse, et, sur le flanc gauche de la 1° vertèbre lombaire ou 12° dorsale, il se coude 


Vig. 6. — Colon descendant. Coudures multiples. Fig. 7. — Colon descendant. Une seule coudure horizontale 


el redescend dans la fosse iliaque gauche. On a dans ces cas l'impression d'un faus: 
angle splénique, en bas et en dedans de l'angle splénique normal. 

D. — Une variété horizontale (fig. 5). — Le colon iliaque se dirige franchement à 
droite et remplit toute la fosse iliaque droite; puis passe plus ou moins horizontalement 
dans la fosse iliaque gauche. Dans ces cas, lorsque le transverse est ensuite rempli, 
le radiologiste a l'impression de deux colons transverses superposés. Cette présence 
anormale d'un allongement du colon pelvien dans la fosse iliaque droite est un fait utile 
à connaîlre pour ne point confondre une douleur colique sur ce segment anormalement 
placé, avec un point douloureux appendiculaire. 


Allongements segmentaires du gros intestin. 7t 

IT. Colon iliaque. — Le colon iliaque ne participe que peu aux allongements segmen- 

taires. Nous n'avons pas observé d'allongement uniquement localisé à ce segment. 

Quand il est allongé, c'est qu'il participe à l'allongement des segments sus el sous- 
jacents, iliaque ou descendant. 

II. Colon descendant. — Normalement, ce segment a une direction verticale, 


Fig. 8. — Angle hépatique. Coudure en 8 de chiffre. Fiz, 9. — Angle hépatique. Coudure en 8 de chiffre. 


` 


avec une légère courbe à concavilé interne, de l'angle splénique à la crête iliaque. 
Dans le D. descendant, deux variétés principales sont observées. 


A. — Des flecuosités multiples (fig. 6). — Dessinant des plis variés et nombreux 
jusqu'à l'angle splénique. 
B. — Une seule flexuosité (fig. 7). — Généralement située à la partie moyenne du 


Fig. 10. — Colon transverse. Allongement cn U de tout Fig. 11. — Colon transversc.:Allongement en S de tout 
le colon transversc. le colon transverse. 


colon descendant, au niveau des fausses còles : on constale alors l'exagération de la 
courbe à concavité interne normale. Dans cerlains cas, la coudure peut atteindre la 
ligne axiale du rachis lombaire ou même son bord droit au niveau de la 2° ou 5° vertèbre 
lombaire. 

IV. Angle splénique. — Normalement, l'angle splénique du colon très haut situé, 
au-dessous de la coupole diaphragmatique au niveau de la 10° vertèbre dorsale, inacces- 
sible au palper, apparaît en radiologie comme le point le plus fixe du gros inlestin. 
C'est donc non point à son niveau, mais autour de lui que l'on rencontre les allonge- 
ments surtout au niveau de la partie gauche du colon transverse. 


7? G. Lardennots et P. A ubourg. 


V. Colon transverse. — Le colon transverse présente de très nombreuses variétés 
d'allongement : 

A. La partie gauche décrit souvent un huit, la boucle plus ou moins accentuéc au 
niveau de l'angle splénique, passant tantot en dehors (fig. 8%, tantôt en dedans (fig. 9) du 
colon descendant. 

B. Allongement en totalité. — Tout le colon transverse est alors allongé de telle sorte 
que le point le plus déclive au lieu de répondre à l’ombilic, vers la IV‘ vertèbre lombaire, 
répond au détroit supérieur et peut même plonger dans le petit bassin. On peut ainsi 
avoir l'aspect d'un immense U majuscule de tout le transverse (fig.10). Dans d'autres cas, 


Fie. 42. — Colon transverse. Allongement de Fanse Fie. 13. — Colon transverse. Allongement des deux anses 
colique transverse gauche. coliques transverses droile ct gauche. 


au lieu de former un V. le transverse forme un S allongé donnant l'impression de deux 
colons transverses superposés (fig. 11). 

C. Allongements des anses coliques transverses droite ou gauche. 

Prenons la division du transverse de Fromont, en deux portions, droite el gauche, 
réunies au niveau du ligament de Glénard. On peut constater ou des allongements 
partiels de chaque anse, tel l'allongement en V majuscule, limité à la seule portion 
gauche (fig. 12), ou à la portion droite (fig. 13), ou des allongements simultanés de 
chaque anse, avec des flexuosités nombreuses, décrivant un M ou un W à l'intérieur de 
la cavité abdominale. 

Cruveilhier, Treves et Jonnesco ont déjà signalé ces formes sur le cadavre. 

VT. Colon ascendant. — Comme le colon lombaire gauche, le colon ascendant a une 
direction presque verticale de haut en bas et d'arrière en avant, avec une légère courbure 
à concavilé interne. Dans les dolichocolons ascendants, on trouve soit des flexuosités 
nombreuses, soit l'exagération de la courbure normale. 

Telles sont les principales formes généralement observées à la suite d’un lavement 
bismuthé dans les dolichocolies. Les caractéristiques de ces allongements, au point de 
vue radiologic, sont : leur grande mobilité par le palper sous l'écran, le changement 
d'aspect, quand on fait passer le malade à la position debout, après l'avoir examiné 
couché. Dans celte position apparaissent des poches à air nombreuses au niveau des 
segments; car il faut savoir que l'aérocolie (ou pneumocolie) accompagne le plus 
souvent les dolichocolies. Les poches à air peu apparentes, ou même invisibles dans la 
position couchée, deviennent très apparentes dans la posilion debout et se traduisent à 
l'écran par des zones très claires qui tranchent sur le noir du liquide bismuthé. 


.{llongements segmentatres du gros intestin. =) 


2 REPAS BISMUTHE. — Quand le lavement a permis de reconnaitre un dolicho- 
colon, il est intéressant, les jours suivants, d'étudier par le repas bismuthé, la physio- 
logie motrice d'évacuation au niveau du segment allongé : la nolion d'un retard d'éva- 
cualion très prolongé peut. dans certains cas, être l'indication d'un acte chirur- 
vical. 

Il conviendrait donc de préciser la normale de passage d'un repas de bismuth avant 
de juger du retard. Malheureusement ces temps d'évacuation sont très variables, 
d'abord sur des sujets normaux, et plus encore avec les auteurs. El voici pourquoi: les 
radiologistes, malgré l'essai d'unification proposé au Congrès de Dijon ('), malgré lin- 
lervention récente de la Roentgen Society of London (novembre 1913) n'ont pas encore 
adopté un repas type élalon : les uns donnant un lait d’eau ct de bismuth, d'autres du 
chocolat, d'autres du riz, d'autres de véritables repas, el même en plusieurs fois. De 
plus les malades sont examinés dans les heures qui suivent, sans que des conseils leur 
aient été donnés sur leurs repas ultérieurs: il suffit de connailre l'importance des 
réflexes gastro-coliques pour savoir que tel ou tel aliment, tel ou tel liquide ingéré après 
un repas bismuthé hatera ou retardera l'évacuation intestinale. Les temps d'évacuation 
normaux ne sont nullement précisés ; c'est par approximalive qu'ils ont été fixés. On 
sait que les ombres bismuthées apparaissent au niveau du cecum entre trois ct cinq 
heures, mais on n'a pas encore jusqu'ici, à notre connaissance, fixé la durée exacte du 
séjour dans le civcum, moins encore l'heure d'arrivée dans les différents segments intes- 
linaux suivants. 

En atlendant celte unification des méthodes, qui permettra d'unilier les résultats, on 
adopte approximativement une durée de 24 heures pour le séjour du bismuth dans le 
gros intestin ; 6 heures dans le colon ascendant, 12 heures dans le transverse, 18 heures 
dans le colon descendant, 24 heures dans le rectum ; le cecum presque toujours se vide 
en dernier, aussi bien après un repas de bismuth qu'après un lavement purgalif. 

Dans les D. ces temps d'évacuation supposés normaux, sont très augmentés et nous 
avons vu le bismuth persister 100 heures dans une anse colique gauche augmentée de 
longueur. 

Les symptômes cliniques, subjectifs et objeclifs, seuls, ne permeltent pas de poser 
le diagnostic de D., c'est l'examen radiologique qui permet de l'affirmer. 

Deux affections, en radiologie, pourraient prèter à confusion : la plose, le mégacolon : 
mais les dolichocolons ont des caractères radiologiques nettement différenciés. 

Dans la ptose, il y a chute, luxation des angles, l'hépatique souvent, le splénique 
exceptionnellement : c'est un faux allongement. Dans les D. au contraire, les angles 
hépatique el splénique restent en place ; les segments intermédiaires sont allongés. 

Le megacolon, maladie de Hirschprung, se différencie du D. par son aspect dilaté. 
Les rares observations radiologiques de maladie de Hirschprung publiées montrent 
d'énormes dilatations localisées du gros intestin; la capacité du gros intestin est 
nettement augmentée : il faut deux ou trois litres pour remplir un colon pelvien. Dans 
le D. le segment intestinal n'est qu'allongé, il est peu ou pas dilaté, il suffit d'un litre 
pour remplir tout le gros intestin. 

Quant au diagnostic des adhérences des D. si souvent posé en radiologie, il faut 
dire qu'il est, le plus souvent, impossible à préciser. Sans doute par le palper, par le 
changement de position, par la manœuvre de Chilaiditi, le radiologiste pourra constater 


t) BeLoT et Atsoura. Essai d'unification snr les méthodes d'exploration radiologique du tube digestif 
(Congrés del Association francaise pour l'avancement des sciences, Dijon, août. 1912). 


74 G. Lardennois et P. Lubourg. 


une mobilité moindre que d'ordinaire; quant à conclure à des adhérences des coudures 
entre elles, on peut les soupçonner, on ne saurait les affirmer. 


TRAITEMENT 


La dolichocolie simple avec fonctionnement intestinal suffisant ne comporte pas 
de traitement spécial, mais sollicite seulement une surveillance particulière. 

Les coudures brusques, les volvulus des colons longs apporlent d'urgence des 
indications opéraloires spéciales. 

Lorsqu'un sujet chroniquement constipé est trouvé porteur d'un colon allongé. 
il faul toujours considérer le cas comme sérieux et insliluer un traitement plus éner- 
gique. Le trailement médical et orthopédique devra toujours être essayé, l'hygiène 
alimentaire, l'usage de la parafline, du massage abdominal s'il n'y a pas de spasme, 
le port d'une sangle bien faile, amélioreront suffisamment le fonclionnement de 
l'intestin. Mais, dans les cas invétérés, la chirurgie seule amènera la guérison. 

11 n'est pas dans notre intention d'énoncer la conduile à tenir dans chacune des 
nombreuses variétés de dolichocolies. Nous passerons seulement en revue les divers 
procédés que la chirurgie met actuellement en œuvre. 

L'abaissement de l'angle splénique pour supprimer une coudure; la libération d acco- 
lements secondaires trop élendus peuvent rendre au colon allongé une circulation plus 
facile; mais il faut savoir, par la paraffine, le massage, le lavement électrique, enlre- 
tenir les résultats acquis, sinon la récidive est fatale. Les anastomoses colo-coliques, les 
résections segmentaires des colons n'ont pas été très employées jusqu'à présent. L'opé- 
ration la plus en vogue a éle jusqu'en ces derniers temps l'iléo-sigmoïdostomie par 
implantation termino-latérale. Elle parait malheureusement entrainer assez souvent 
des troubles sérieux de rétention dans l'anse exclue. L'iléo-transversotomie est souvent 
inefficace. 

L'un de nous a montré avec Okinczyc que l'anastomosc bien faite entre le cecum el 
I'S iliaque par une typhlo-sigmoïdostomie en Y pouvait donner de bien meilleurs résultats. 
À l'heure actuelle cette opéralion n'a encore été pratiquée que six fois, quatre fois 
par Lardennois et Okinczyc, deux fois par Pauchet, toujours avec un résultat excellent. 

La colectomie totale est encore discutée. Elle est plus grave que les anastomoses 
et laisse parfois des troubles douloureux persistants. Okinczyc et l'un de nous en 
avons amélioré le manuel opératoire en permeltant de conserver le grand épiploon. 

La coleclomie subtotale avec abaissement de l'angle splénique terminé par unc 
iléo-sigmoïdostomie ou iléo-transversotomie a des partisans convaincus. Elle est beau- 
coup moins douloureuse dans ses suites que la colectomie absolument totale. 

Chaque cas comporte en réalité ses indications propres. Il faut tenir comple de 
lage du sujet, de sa résistance, de l'ancienneté probable des lésions pour décider si 
l'on fera une anaslomose ou une exérése. 

Si l'on décide une exérèse, son étendue sera en rapport avec le siège de la doli- 
chocolic, mais il faut retenir un fait que l'expérience nous a appris : une colectomie 
pour êlre facilement supportée doit laisser l'épiploon en place, ct ne doit pas s élendre 
plus loin qu'à une distance de 20 centimètres au moins de la bouche iléo-sigmoïdienne. 

(1) Lanbexxo1s ct Oxinczyc. La typhlo-sigmoidostomie en Y dans le traitement des colites rebelles. Journal 
de chirurgie, la mai 1915, t. X, n 5. 


(2) LanbexNois et Oninezve. La libération et la conservation du grand épiploon dans les colectomics 
totales où subtotales. Sor. Anal. de Paris, 10 octobre 103, t. NV, ne R p. 422, 


— 


Jouznal de Radiologie Planche 2 


et d'Electeologie Memoire G. Lardennois et ‘P. Aubouzy 


Allongement du colon ascendant Allongement du colon transverse 


Allongement du colon pelvien Allongements multiples chez un enfant 


Radiographies du gros intestin 
Marmand 


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Ús. tee bn ee? EEE Ces Re ee © Sel ee cu 


DE LA VALEUR DES SUBSTANCES RADIO-ACTIVES 


DANS LE 
TRAITEMENT DES TUMEURS MALIGNES 


Par M. R. LEDOUX-LEBARD 


Nous savions depuis longtemps, grâce aux belles recherches de Wickham, Domi- 
nici, Degrais, Chéron et Rubens-Duval, etc., que l'on peut obtenir, avec une technique 
appropriée, des résultats surprenants dans le traitement du cancer de l'utérus par le 
radium. Les publications plus bruyantes faites depuis quelque temps en Allemagne : 
à Fribourg (Kroenig et Gauss). à Munich (Doederlein), à Berlin (Bumm), etc., qui ont 
semblé révéler à beaucoup des fails nouveaux en montrant la possibilité d'une guérison 
au moins apparente de tumeurs malignes, même inopérables, de l'utérus par le méso- 
thorium et le radium n'en sont que la confirmation et l'extension. 

Mais de cetle publicilé plus grande, faile à des observalions qui, à coup sur, la 
méritent, il est résullé de toutes parts une demande de plus en plus considérable de 
substances radio-actives et dans nombre de grandes villes de l'étranger, des souscriplions 
ont été ouvertes en vue de permettre aux établissements hospitaliers d'en acquérir pour 
le traitement de leurs malades. 

Une nouvelle et forte hausse dans les prix pourtant déjà si élevés des substances 
radio-actives n'a pas manqué d'en résulter. Qu'elle soit justifiée ou quelle ne dépende 
que d'une entente des producteurs, peu nous importe et nous n'avons pas à nous occuper 
davantage de ce côté de la question. 

Nous nous bornerons à remarquer que la loi générale qui veut que la consommation 
d'un produit diminue et qu'il soit remplacé par d’autres, quelle que soit son utilité, à 
mesure que son prix s'élève, trouvera probablement ici aussi son application. 

Mais en présence de cette raréfaction, vraie ou apparente, il est aujourd'hui de 
l'intérêt des praticiens comme des spécialistes de savoir exactement à quoi s'en tenir sur 
la valeur thérapeutique des substances radio-actives. | 

Nous allons donc chercher à les renscigner, en nous basant à la fois sur notre 
expérience personnelle et sur les indications des auteurs, en ce qui concerne leur appli- 
cation au traitement des tumeurs malignes et nous ferons connaître les cas dans les- 
quels on peut en attendre ct n'altendre que d'elles seules un résultat efficace comme 
ceux dans lesquels il est loisible d'y suppléer par d'autres ressources. 

Les propriétés physiques des substances radio-actives d’une part et la forme sous 
laquelle elles se présentent de l'autre nous permettent presque de prévoir et d'établir 
a priori ce que la pratique nous enseigne. 

Nous savons quelles émeltent trois sortes de radiations : 1° les rayons 2, atomes 
d'hélium à charge électrique positive, à action intense sur les éléments cellulaires, mais 
d'une si faible pénétration que leur rôle est secondaire et qu'ils sont entièrement absor- 
bés dans la plupart des appareils radifères ; 2° des rayons 3, particules chargées négati- 


76 Ledour-Lebard. — De la valeur des substances radio-actives 


vement (électrons négatifs) comparables aux particules des rayons cathodiques et dont 
le pouvoir de pénétralion varie dans des limites assez élendues; 5° des rayons + compa- 
‘ables absolument aux rayons de Roentgen, mais atteignant un degré de pénétration 
plus considérable que celui des rayons de Roentgen que nous produisons généralement. 

D'autre part, les substances dont nous nous servons pour nos irradiations sont des 
sels en quantilés des plus minimes et ne représentant donc généralement qu'un petit 
volume, ou ne couvrant qu'une pelite surface mais offrant cet avantage de pouvoir être 
amenées au contact immédiat des surfaces à traiter ou dans l'intérieur même des 
organes internes, voire des tissus et d'y être laissées le temps voulu. 

Neus pouvons donc prévoir que le choix de leur application est essentiellement 
subordonné à une question de commodité et de facililé d'accès qui les fera, suivant les 
cas, préférer ou non à la radiothérapie. 

[l] ne semble pas, en effet, qu'il existe aucune différence fondamentale entre la nature 
des rayons + et celle des rayons X et il ne semble pas non plus y avoir, à égalité de dose 
absorbée, de différence essentielle d'action biologique, ainsi que permettent de Pad- 
mettre les belles recherches de Guilleminot. 

On ne doit pas oublier non plus qu'un rayonnement semble ne pouvoir agir que là 
où il est absorbé et que, par conséquent, au dela d'un certain pouvoir de pénétration 
l'énergie mise en jeu nest pas utilisée. 

Enfin, c'est une erreur absolue de croire qu'un rayonnement très pénétrant ou un 
rayonnement filtré sur des filtres épais est incapable d'agir à la surface et de produire 
des lésions cutanées par exemple. 

Tous ces points résultent de données physiques que nous supposons connues, mais 
nous ne saurions trop engager les médecins désireux de s'adomner à la pratique de la 
‘adiumthérapie à se familiariser avec le côté physique de la question s'ils veulent s'évi- 
ter des échecs blessants pour leur amour-propre en même temps que des accidents cul- 
sants á tous égards. 


+ 
Ra + 


La part de beaucoup la plus importante revient à l'application externe du rayonne- 
ment, global ou filtré, du radium (et lorsque nous ne spécifierons pas le contraire, du 
mésothorium, que l'on peut toujours considérer comme un succédané du radium) et en 
parliculier de la partie pénétrante ou ultra pénétrante {rayons y)dont Dominici a si bien 
mis en valeur le róle important. Sans nous occuper aucunement de la technique 
méme de ces applications, nous allons passer en revue les différents cas dans lesquels 
on peut cn attendre un résultat, en nous guidant d'abord sur la distribution topogra- 
phique des lésions, et en faisant de nombreux emprunts á des mémoires inédits de 
MM. Béclére, Belot et Haret, couronnés par l'Académie de Médecine ou à leurs commu- 
nications orales Nous devons de tout particuliers remerciements á notre éminent ami 
M. Belot pour ses bons conseils. 

P Néoplasies culanées ou culanéo-muqueuses opérables, — Pour ces cas d'applicalion 
journalière, l'accord est à peu près unanime et nous pourrons être bref. IH nous semble 
que dans l'immense majorité des cas la radiothérapie mérilera la préférence. C'est dire 
que Pon restreindra l'emploi du radium à certaines tumeurs de l'angle de l'œil ou des 
paupières, au prolongement à l'intérieur du nez ou sur la face muqueuse des lèvres de 
certains épithéliomas, au traitement des enfants indociles qu'elfraie le bruit ou des 
malades distants des grands centres, auprès desquels il peut être plus commode d'ap- 


dans le traitement des tumeurs malignes. 7 


porter un appareil radifère minuscule qu'une encombrante installation radiologique. 
Enfin, dans certains cas, il semble, sans doute parce que l'on a employé une technique 
défectueuse en donnant au début des doses insuffisantes de rayons X, que l’on se trouve 
en présence de tumeurs réfractaires à la radiothérapie, avec laquelle on ne peut plus 
rien obtenir en restant prudent dans son application. On pourra alors, comme der- 
nière ressource, tenter parfois d'employer le radium, mais l'on n'oubliera pas que bien 
souvent le traitement chirurgical large devra, dans l'intérêt des malades, être préféré à 
la temporisalion qu'amène forcément l'emploi des méthodes physiothérapiques. 

2° Néoplasies cutanées el cutanéo-muqueuses inopérables. — lei encore, les mêmes con- 
sidérations qu'au paragraphe précédent sont de mise, mais peut-élre y aurait-il lieu 
d'associer, dans une mesure plus large que cela n'a été fait jusqu'ici, les deux méthodes. 

A l'intérieur des fosses nasales, dans l'orbite envahie, dans les sinus et dans la pro- 
fondeur des tumeurs culanées devenues envahissantes, des tubes radifères peuvent être 
plongés, peuvent agir à distance, soit seuls, soil mieux encore en même temps que la 
radiothérapie. Il est à peine besoin de faire remarquer que, le plus souvent, là où la 
Roentgenthérapie est impuissante et ne procure que des améliorations plus ou moins 
longues, le radium ne devra pas faire naître non plus de trop grandes espérances el 
n'aura pas cetle valeur magique que trop de malades ct quelques médecins sont faci- 
lement disposés à lui attribuer. Mais dans les cas heurcux l'on pourra voir devenir opé- 
rables des tumeurs qui semblaient au début trop étendues pour pouvoir élre extirpées 
chirurgicalement et qui seront justiciables ensuite, comme nous le verrons plus loin, d'un 
traitement post-opératoire prolongé. 

Personnellement, nous avons vu guérir — au moins cliniquement — et rester guéries 
depuis deux ans et un an et demi, deux vastes tumeurs, l’une du front et l’autre du cou, 
toutes deux jugées inopérables. 

9” Tumeurs inopérables et opérables du sein. — Pour le sein comme d'ailleurs pour les 
autres tumeurs des tissus sous-cutanés ou des espaces inter-musculaires et des annexes 
de la peau, si nous avons vu dans trois cas l'application intra-lumorale de tubes de 
Roentgen puissants amener des amélioralions remarquables, c'est presque toujours à la 
radiothérapie que l'on a recours avec raison et il ne semble pas que le radium doive ici 
la détrôner. 

En ce qui concerne les tumeurs opérables, que l’on ne devra bien entendu traiter que 
très exceptionnellement, nous n'avons pas d'expérience de la valeur des substances 
radio-actives, mais les résultats qu'a fournis à nos yeux la radiothérapie nous paraissent 
suffire à affirmer sa supériorité pour les quelques cas où nous nous verrons contraints, 
par le refus absolu de l'intervention ou un état général la contre-indiquant, à traiter des 
tumeurs opérables du sein. 

Elle seule, d’ailleurs, permet d'irradier commodément les régions axillaires, sus-cla- 
viculaires, ele., dont le traitement, fait en vue d'empêcher l'envahissement lymphatique 
et de prévenir ainsi la disséminalion du mal ou de chercher, dans les cas déjà avancés, à 
faire régresser les adénopathies, est au moins aussi important que celui de la lésion 
primitive. 

4° Sarcomes, lympho-sarcomes, elc., opérables et inopérables. — Tout radiologiste con- 
nail les varialions extrêmes de la sensibilité aux radiations des tumeurs conjonctives et 
Ivmphaliques. Ces dernières en particulier réagissent souvent si merveilleusement que 
la rapidité de leur régression a permis dans certains cas de fixer un diagnostic encore 
hesitant. Ce qui est vrai des rayons de Roentgen, l'est aussi des rayons du radium. En 


78 Ledoux-Lebard. — De la valeur des substances radio-actives 


général, ici encore, il n'y aura guère intérêt à préférer cette dernière substance, si ce nest 
pour associer parfois les injections de substances radio-actives aux irradiations, pour 
chercher à agir sur les éléments malins disséminés dans l'organisme et que le rayonne- 
ment de l'ampoule n'atteint pas. 

5° Tumeurs profondes inopérables. — C'est ici le domaine véritable des irradiations par 
les substances radio-actives. Grâce, en effet, à la forme sous laquelle on les emploie, nous 
pouvons amener la source des radiations au contact même des tissus néoplasiques dans 
un grand nombre de viscères profonds qui ne sont abordables pour les rayons de 
Roentgen qu'après la traversée d'épaisseurs considérables de tissus et nous pouvons 
prolonger à volonté la durée d'application de Fagent actif. 

C'est ainsi que directement ou grace à des artifices, les tumeurs des voies digestives 
supérieures, pharynx et wsophage, sont abordables. Pour les tumeurs de l'estomac, il faut 
recourir à l’aide de la chirurgie et nous ne connaissons le détail que d'une seule obser- 
vation favorable, celle de Labey et Gaultier, dans laquelle un cancer du pylore régressa 
au point de disparaitre cliniquement à la suite de la mise en place du tube de radium. 
(Nous avons par contre observé personnellement, nous promettant d'ailleurs de revenir 
sur ce sujet, plusieurs cas dans lesquels des tumeurs malignes volumineuses de l'estomac 
ont disparu ou sont devenues inaccessibles à la palpation sous l'influence de la radiothé- 
rapie intensive appliquée à travers les parois abdominales.) 

Rappelons à ce propos que Werner, de Heidelberg, a extériorisé chirurgicalement 
des tumeurs de l'estomac et qu'il a observé leur diminution, voire leur disparition con- 
séculive à la radiothérapie énergique pratiquée ainsi directement sur elles. 

Pour les néoplasmes du cardia et du tiers inférieur de l'wsophage pour lesquels la 
mise en place et surtoul le maintien prolongé des appareils radiféres est délicat et laisse 
trop souvent des déboires comme vient de nous le prouver encore un malade observé 
avec le D' Cesbron (de Marines), nous serions tenté de conseiller désormais la gastro- 
stomie immédiate avec radiumthérapie intensive, effectuée par le bout inférieur. 

Pour les tumeurs du rectum, c'est incontestablement à la radiumthérapie qu'appar- 
liendra l'action prépondérante. Il sera presque toujours facile, en effet, soit directement 
soit sous le contrôle de la rectoscopie, de mettre en place un tube radifère qui pourra agir 
directement sur la tumeur tant que celle-ci n'est pas trop haut située. Les améliorations 
que nous avons pu constater personnellement dans cing cas traités ont été très remar- 
quables et ont même permis aux malades, dans deux d’entre eux, de croire à une véritable 
guérison. Nous ajouterons, d’ailleurs, que dans ces deux cas nous y avions combiné la 
radiothérapie par la voie abdominale et la voie sacrée, suivant la technique habituelle 
dans le trailement des fibromes et en mullipliant à dessein les portes d'entrée. Nous ne 
saurions trop insister el nous y reviendrons, sur la valeur de celle association qui peut 
être réalisée pour la plupart des cancers viscéraux. (Hatons-nous d'ajouler que dans 
neuf autres cas nous n'avons obtenu aucune amélioration appréciable.) 

Les mêmes remarques s'appliquent immédiatement au lraitement des tumeurs de la 
prostate pour lequel Pasteau et Degrais ont montré qu'il n'était pas impossible d'obtenir, 
grâce à la mise en place ingénieuse du tube radifère dans la porlion prostatique de 
l'urètre, une disparilion au moins clinique des lumeurs. Ils recommandaient, d'ailleurs, 
pour l'avenir, d'associer la radiothérapie à ces applications. 

Pour les tumeurs profondes des organes intra-thoraciques et en particulier du 
médiastin, la radiothérapie semble devoir être préférée à la radiumthérapie. 

Enfin, dans l'intérieur de l'abdomen ce sera presque toujours grace à une interven- 


dans le traitement des tumeurs malignes. 79 


tion chirurgicale préalable que la radiumthérapie pourra être appliquée le plus avanta- 
geusement. Souvent, d’ailleurs, c'est au cours d'une opération que l'on pratique avec 
l'espoir de la faire radicale que l’on constate l'impossibilité d'extirper entièrement la 
tumeur et que Pon doit se borner à la mise en place du radium. 

Mais c'est dans le traitement des cancers inopérables de l'utérus que réside aujourd'hui le 
plus gros intérêt et l'application la plus fréquente de la radiumthérapie. Les sagaces et 
patientes observalions des auteurs français que nous avons mentionnées dès le début ont 
établi la possibilité de lu régression clinique et anatomique des cancers du col et l'on 
peut considérer maintenant, après les recherches, étendues à un nombre très considé- 
rable de malades, publiées plus récemment par les auteurs allemands, comme un fait 
bien avéré la possibilité : 1° de rendre opérables un assez grand nombre de tumeurs 
inopérables; 2° d'améliorer de façon surprenante (en faisant disparaitre les hémorra- 
gies el les écoulements fétides) et de prolonger considérablement dans des conditions 
de vie très acceptables un grand nombre de malades inopérables. 

C'est lá un résultat su fisamment important et suflisamment beau pour donner à lui 
seul une très grande valeur thérapeulique aux substances radio-aclives. 

Ici encore d'ailleurs, la rarete des produits et leur prix aura élé la cause d'un nou- 
vel essor de la radiothérapie el c'est à l’école de Fribourg qu'appartient le mérite d’être 
revenue, pour suppléer à l'absence de radium ou de mésothorium, sur l'applicalion à ces 
cas du rayonnement roenigénien inaugurée autrefois par Haret. 

Incontestablement, l'application locale des substances radio-actives est plus facile, 
moins faligante souvent, pour les malades et permei, croyons-nous, si e.le est pratiquée 
avec des intensilés suflisantes, d'arriver plus rapidement au résullat cherché. Les 
observalions failes aujourd'hui se chilfrent par centaines et le nombre des cas non 
influencés favorablement est relalivement infime (10 à 20 "},). 

Onze malades qu'avec MM. Gosset et Desmarest nous avons traitées par des 
applications de mésothorium, nous ont toutes donné des améliorations dont neuf remar- 
quables, voire méme surprenantes. 

ll n'en est pas moins vrai que, dans la plupart des cas observés, des propagalions 
cancéreuses onl continué à se faire en dehors de Putérus dans des régions qui eussent 
été accessibles probablement à une irradiation roentgénienne. Ici encore, c'est à l'usso- 
ciation des deux thérapeutiques que l'avenir appartiendra, croyons-nous, et qu'il importe 
de ne pas délourner les malades opérables d'une intervention curative et de tempérer 
d'un peu d'esprit crilique l'enthousiasme trop débordant de certains auteurs allemands. 


Si nous envisageons maintenant, d'une façon générale, le traitement des tumeurs 
malignes en considérant d'une part les tumeurs opérables dans leur ensemble et d'autre 
part les lumeurs inopérables nous arriverons à quelques conclusions qui nous 
paraissent mériter l'atlention. 

A. Tumeurs malignes opérables. — Si nous admettons que la cellule cancéreuse, 
— quelle que soit sa nature réelle, — se comporte à la manière d'un parasite et que le 
cancer est une affection primilivement locale, nous devrons admettre aussi qu'il sera 
curable d'une manière définilive toutes les fois que nous aurons pu enlever ou délruire par 


quelque moyen que ce soit, la totalité des cellules cancéreuses. Nous voyons donc que la 
quelque moy ) que 


So  Ledoux-Lebard. — De la valeur des substances radio-actives 


théerapeulique vraiment rationnelle consistera à commencer par l'extirpation chirurgi- 
cale suivant la méthode bien réglée actuellement pour la plupart des grandes régions et 
qui consiste à enlever autant que possible en un seul bloc la zone infestée avec tout son 
domaine de lymphatiques. Puis, comme nous ne pouvons jamais être absolument sùrs de 
n'avoir pas laissé sur place ou greffé dans la plaie quelque nid de cellules cancéreuses. 
de chercher à détruire celles-ci là où elles peuvent se trouver. Or, de toutes les 
thérapeutiques non chirurgicales proposées el essayées jusqu'à ce jour contre les 
tumeurs malignes, une seule s'est montrée véritablement effective ct possède — Phisto- 
logie nous en fournit la preuve — une action presque élective sur les cellules néopla- 
siques, cest la thérapeutique par les radiations invisibles de Uampoule de Roentgen ou des 
substances radio-actives. Nous devrions donc toujours et systématiquement faire suivre les 
interventions praliquées contre les tumeurs malignes d'une série d'irradialions. Et si 
quelques chirurgiens. qui avaient dès le début cherché à mettre en pratique cette 
ligne de conduite, l'ont abandonnée ultérieurement, trouvant que leurs opérés n'en 
retiraienl. pas de bénéfice, c'est d'une part que la technique radiothérapique n'était pas 
à cette époque suffisante pour donner dans la pratique les résultats que la théoric 
permettait de prévoir et c'est d'autre part qu’une longue période d'observation, étendue 
à un très grand nombre de cas, est nécessaire pour permettre de juger par comparaison, 
sur des statistiques exactes, la valeur du nouveau trailement et qu'enfin. même dans les 
meilleures conditions, il serait peu raisonnable d'en vouloir atlendre la guérison ct la 
prévention des récidives dans tous les cas. 

D'ailleurs c'esl à peine si pour le sein, pour lequel la radiothérapie post-opératoire 
a été appliquée sur une plus large échelle, ceux qui en ont l'expérience commencent à 
avoir établi une technique bien définie et constante permettant la comparaison des 
résullats. Il s'en faut donc que pour toutes les autres régions l'on soit arrivé à retirer 
déjà de l'application de la méthode tous les résultats que l'avenir est en droit de faire 
escompler. 

Et ici en particulier il nous semble que l'utilisation des sushlances radio-actives 
n'est pas encore aussi étendue qu'elle devrait l'être. 

D'une façon générale, nous croyons pouvoir poser en principe qu'à la suite de 
toules les opérations radicales pour cancer, l'on devrait utiliser la radiumthérapie 
post-opératoire immédiate dans tous les cas où un drainage large de la plaie permel- 
trait de mettre et de laisser en place pendant un temps suffisant (sans compromettre ce 
drainage) un appareil radifère puissant. La radiothérapie serait appliquée systématique- 
ment et selon une technique précise un peu plus tard en renouvelant, à intervalles de 
plus en plus éloignés en l'absence de récidive, la série des traitements. Elle serail 
seule utilisée dans les cas où l'introduction dans la plaie des appareils radifères serait 
contre-indiquée chirurgicalement. 

Pour toutes les interventions abdominales, la radiumthérapie post-opératoire 
ainsi conçue devrait également devenir la règle, mais c'est particulièrement pour l'utérus 
que devra être élargie son application et que nous devrons nous attendre, croyons-nous, 
à en constaler les heureux effets. Effectuée d'abord immédiatement à la suite de 
l'hystérectomie, elle pourra se continuer ensuile par la voie vaginale aussi souvent et 
aussi longtemps qu'il sera nécessaire en même temps que l'on cherchera à poursuivre 
par la radiothérapie sur le trajet habituel des géncralisalions les cellules qui auraient 
échappé. 

B. Tumeurs inopérables. — Ce que nous avons dit en passant en revue séparément 


dans le traitement des tumeurs malignes. 81 


au début de cet article la plupart des localisations cancéreuses inopérables, nous 
permettra de ne pas revenir ici sur ce point. Tout comme dans les cas opcrables c'est 
de la commodité de Papplication que dépend surtout la valeur relative de la radio ou de 
la radiumthérapie et nous croyons que l'avenir verra se développer l'association des 
deux méthodes. 

Nous avons brièvement indiqué plus haut que dans nos irradiations c étaient essen- 
tiellement les rayons 3 pénétrants et les rayons y qui entraient en jeu. Ce n'est que 
dans le traitement des lésions cutanées tout à fait superficielles — et le plus souvent 
non malignes — que nous pouvons utiliser les rayons 3 peu pénétrants et exceptionnel- 
lement les rayons +. D'ailleurs, l'apparition d'ampoules possédant des « fenêtres » de 
verre Spécial (verre Lindemann) laissant passer les rayons de Röntgen les plus mous 
fait perdre même, dans ccs cas, beaucoup de leur intérêt à l'application des substances 
radio-actives. Pourtant toutes les observations concordent pour attribuer aux rayons 
2 et 3 une action biologique des plus intenses qu'il serait vraiment dommage de ne 
pouvoir jamais utiliser et dont le secours semblerait précieux si on pouvait les amener 
jusqu'au contact des cellules néoplasiques, plus fragiles à toutes les influences nocives 
que les cellules saines. 

C'est de ce côté que réside aujourd’hui, à notre sens, l'intérêt principal et l'avenir 
thérapeutique de la radio-activité, car nous disposons de la possibilité de faire absorber 
à l'organisme par quatre voies essentielles : l'injection (intraveineuse, sous-cutanée 
ou intra-musculaire), l'ingestion (boissons, lavements), l'inhalalion et Vionisation, 
(méthode de Haret), des élements radio-actifs solides, liquides (suspensions et solutions) 
ou gazeux qui peuvent aller agir directement in situ. 

M. Pierre Delbet a publié le cas d'une tumeur de la parotide cliniquement guérie 
par des injections radio-actives. Sticker et d'autres auteurs ont observé quelques cas 
analogues. Dans ces derniers temps on s'est préoccupé, surtout à Vienne et à Londres, 
de préparer des produits rendant facile l’utilisation de l'émanation du radium. Si, 
théoriquement du moins, son action à doses suffisantes est indiscutable sur les cel- 
lules cancéreuses il s'en faut encore, au point de vue pratique, que l’on possède une 
expérience suffisante pour juger définitivement l'avenir de la méthode. 

On a maintes fois essayé depuis longtemps l'injection dans les régions les plus 
diverses et sous les formes les plus variées, des substances radio-actives. Meyer, 
Dominici et Faure-Beaulieu, Rubens-Duval, Ledoux-Lebard, et bien d'autres auteurs 
ont employé et préconisé tour á tour les injections sous-culanées ou intra-veineuses 
de sels de radium solubles ou insolubles et elles fournissent très souvent des résultats 
palliatifs appréciables et sont susceptibles d'agir particulièrement contre l'élément 
douleur. À ce titre elles méritent de rester dans la thérapeutique des tumeurs 
malignes. Elles peuvent être d'ailleurs avantageusement remplacées par des injections 
de mésolhorium qui produisent, ainsi que nous l'avons montré, exactement les mêmes 
résultats ct semblent en outre procurer à l'organisme un surcroît de résistance. 

Enfin, dans certains cas, on peut observer à la suite de leur emploi, comme nous 
avons pu le conslater chez un petit malade atteint de sarcomatose généralisée, une 
diminution du volume des tumeurs et même une disparition d'un certain nombre de 
nodules cutanés. 

Dans les cancers d'origine lymphatique l'emploi du Thorium X souvent si actif sur 
les leucocytes est indiqué et produit des résultats palliatifs intéressants. 

Il ne serait en somme pas irrationnel de combiner toujours au traitement externe 

6 


82 Ledoux-Lebard. 


l'injection ou l'absorption par voie buccale de substances radio-aclives. N'obliendrait-on 
ainsi que la destruction d'un petit nombre de cellules cancéreuses aberrantes et favori- 
serait-on seulement la défense de l'organisme que cela serait déjà un résultat appré- 
ciable. 

On a dit,à la vérité, que les radiations à petites doses étaient susceptibles de 
provoquer la prolifération exagérée des tumeurs. Les intéressantes recherches de 
Clunet et Raulot-Lapointe relatives aux rayons de Röntgen s’appliqueraient également 
au radium et au mésothoriui et l’on pourrait craindre tout particulièrement cette action 
défavorable dans l'administration interne ou intra-humorale, de doses en somme très 
faibles. Seules des recherches nouvelles nous orienteront définitivement à ce sujet. 

Signalons également Île très gros intérêt des observations poursuivies par Werner 
qui injecte de la choline et obtient des effets ressemblant absolument à ceux que les 
irradiations produisent sur les tumeurs. 

Enfin Pionisation a donné à Haret de très beaux succès. 

En résumé, rayons extrêmement pénétrants, foyer d'émission pouvant être rappro- 
ché à volonté des zones à atteindre, durée d'action pouvant être prolongée sans limites, 
commodité d'application, telles sont les caractéristiques principales qui donnent aux 
substances radio-actives toule leur valeur dans le traitement du cancer et qui nous 
montrent que c'est essentiellement pour les tumeurs de certains organes internes, tels 
que l'utérus par exemple, que nous avons aujourd'hui encore un inlérêl majeur à recou- 
rir au radium ou à ses succédanés. Judicieusement réglée, notre intervention sera presque 
toujours ulile el bienfaisante dans ces cas. L'action analgésique et tonifiante de certains 
de ces sels en fera prévaloir l'usage, à titre de palliatif, dans un graud nombre de cas 
inopérables et désespérés. 

L'étude des substances à transformation rapide enfin n'est que commencée au 
point de vue de leur action thérapeutique et nous réserve peut-être de nouvelles 
indicalions. 

Mais ces caractéristiques mémes nous permeltent également de remplacer dans 
une large mesure la radiumthérapie par l'emploi de rayons de Röntgen pénétrants à 
doses très élevées et de prévoir, dans un avenir rapproché, l'extension graduelle de la 
radiothérapie au détriment des subslances radio-actives á moins que les quantilés de 
malière disponibles ne viennent à s'accroitre, au point d'en permeltre un usage plus 
général. 

Ces considérations nous paraissent suffire à affirmer la haute valeur des substances 
radio-aclives dans le traitement des cancers, tout en en faisant voir les limitations et 
en montrant au médecin qu'il n'est pas impossible de remédier à leur absence. C'est là 
un point sur lequel il n'est peut-être pas inulile d'insister à la veille du jour où, sans 
doute, Pon voudra lancer chez nous des souscriptions diverses pour l'achat de produits 
radio-actifs. 


UNE NOUVELLE REACTION D’ELECTRO-DIAGNOSTIC 
L'ESPACEMENT DES SECOUSSES DE FERMETURE 


Par M. E.-J. HIRTZ 


Médecin-major de 1% classe, 
Chargé da Service de Physiothérapie à l'hôpital militaire d'instruction du Val-de-Gráce. 


Les altérations que les élals pathologiques apportent aux réactions neuro-muscu- 
laires normales et que décèle l'électro-diagnostic sont groupées en quelques catégories 
au sujet desquelles tous les trailés classiques sont actuellement d'accord. Ces modifica- 
tions sont les suivantes : 1° pour le courant faradique, l'hyperexcitabilité et Phypoexci- 
tabilité; 2° pour le courant galvanique, au point de vue quantitatif, l'hyperexcitabilité et 
l'hypoexcitabililé ; au point de vue qualitatif, Pinversion des secousses de fermeture ou 
réaction d’Erb, la réaction longitudinale ou réaction de Remak-Doumer, l'inversion 
générale des secousses de fermeture et d'ouverture ou réaction de Rich, la lenteur de la 
secousse musculaire ou réaction de Remak. 

L'exécution de très nombreux électro-diagnostics et l'enregistrement graphique, sous 
forme de tableaux d'ordonnées, des intensités nécessaires pour obtenir avec le courant 
œalvanique les excitations minima, m'ont permis de constater l'existence d'une modalité 
particulière, non encore signalée, concernant les secousses de fermeture. Elle mérite par 
sa fréquence autant que par sa signification d’être mise en évidence et peut prendre place 
en raison de son imporlance, à côté des quatre réactions qualitatives classiques. 

Description de la nouvelle réaction. — Dans l'électro-diagnostic normal et dans Pexa- 
men de nombreux cas pathologiques, on observe que pour un courant croissant, les 
secousses minima de fermeture négative et posilive se succèdent el que les intensilés 
qui les provoquent diffèrent entre elles d'un petit nombre de milliampères, variable pour 
les organes considérés, mais pouvant être évalué de 1 à y en moyenne. Cette différence 
ne croit pas sensiblement, même lorsque les intensités nécessaires pour obtenir les 
secousses de fermeture deviennent plus considérables, c'est-à-dire lorsqu'il y a hypoexci- 
labilité galvanique. 

Le graphique n° 1 donne le résultat d'un électro-diagnostic pratiqué sur un malade 
atteint de parésie du membre iuféricur droit. Sensiblement voisin de la normale, il a 
permis de conclure à l'absence de lésion objective et au diagnostic de parésie hystérique. 
On peut voir que l'écart des secousses de fermeture va de 0,5 à 4 milliamperes. 

Or, cel écart des secousses de fermeture se trouve très sensiblement augmenté chez 
certains malades. C'est lá précisément le signe sur lequel j attire l'attention ct pour 
lequel je propose le nom « d'espacement des secousses de fermeture » ou plus simplement 
« d'espacement des fermetures ». | 

On peut dire qu'il y a espacement lorsque la différence des intensités correspondant 
aux secousses dépasse nettement la valeur ordinaire; celte différence subit d'ailleurs de 
notables variations et peut aller de 5 à 50 milliampères, tout en restant en moyenne dans 
le voisinage de 6 à 9 milliampères. Dans de tels cas, les secousses d'ouverture paraissent 
éloignées et sont difficiles à obtenir en raison de la douleur provoquée par leur recherche. 


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8 


L'espacement des fermetures n'est pas la scule caractéristique de la nouvelle réac- 
tion. Elle s'accompagne très souvent d'une diminution manifeste de l'intensilé nécessaire 


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pour obtenir la secousse de fermeture négative, c'est dire qu'il existe de l'hyperexcitabilité 


relative pour la fermeture négative et de l'hypoexcitabilité pour la fermeture positive. 


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ette modalité ressort nettement de l'examen des trois graphiques suivants (n° , 4) 


qui constituent de bons exemples au point de vue de l'espacement des fermetures. On 


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Une nouvelle reaction d'electro-diagnostice. 85 


peul lire les valeurs suivantes : NF=4, PF=15 (n° 2); NF =2.5, PF =20 (n°5); 
NF = 5/4, PF=7; NF=2,5, PF = l4 in’ 4). 

L'espacement des fermetures n'est pas exclusif des autres réactions; il se trouve 
associé très fréquemment, dans 75 pour 100 des cas, avec la réaction d'Erb (égalité ou 
inversion des secousses de fermeture) (n° 4); mais il peut exister indépendamment de 
celte dernière (n° ? et 5). I accompagne dans 50 pour 100 des cas, l'hyperexcitabilité galva- 
nique simple ct dans une proportion égale, l'hypoexcitabilité. L'excitabilité faradique est 
en régle générale simplement diminuée. 

Répartition de la réaction. — Comment se répartit laréaclion surles régions examinées? 


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ll est exlremement rare qu'elle affecte la lolalité des nerfs el des muscles interrogés. 
Elle se manifeste le plus souvent sur quelques-uns d'entre eux sans ordre ni symétrie; 
quelquefois même, on n’en trouve dans tout un électro-diagnoslic qu'un seul exemplaire, 
qui suffit toutefois pour la caractériser. | 

On la rencontre le plus souvent sur les membres inférieurs qui sont d'ailleurs de 
beaucoup les plus atteints par les troubles névritiques, mais on peut la constater aussi 
sur les membres supérieurs et quelquefois sur eux seuls. 

Fréquence. — L'espaccment des fermelures se manifeste avec une trés grande fré- 
quence et par là même autant que par sa valeur expressive, il acquiert une importance 
toute particulière. Sur 112 cas de polynévrite examinés depuis mars 1915, j'ai observé ce 
signe 84 fois, soit dans une proportion de 75 pour 100. 

Interprétation. — Il est difficile a priori de se faire une idée exacte de la signification 
de l'espacement des fermelures, car on se trouve en présence de deux éléments simultanés 


86 EJ. Hirtz. 


qui semblent contradictoires : l'hyper et l'hypoexcilabilité. L'examen systématique des 
réflexes et la notation de certains symptômes concomilants m'ont cependant permis 
d'établir une véritable règle de concordance suffisante pour faire naître une conviction. 

L'étude des réflexes, dans les 84 cas où a été rencontrée la nouvelle réaction, a 
donné les résultals suivants. 

I] a été constaté 40 fois Vexagéralion uni ou bilatérale du réflexe rolulien, accompa- 
enée de diminution ou Vabolition du réflexe achilléen le plus souvent avec opposition sur 
lu même membre de ces deux réflexes, phénomène déjà bien connu; 28 fois l'exagération 
simultanée des réflexes rotuliens et achilléens ; 46 fois la diminution ou l'abolilion de ces 
réflexes très rarement conservés normaux. | 

En résumé, dans 80 pour 100 des cas, l'espacement des fermetures accompagne l'exagéra- 


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tion du reflexe rotulien, mais mème dans les cas où ce dernier est aboli, il est fréquent de 
constaler tout un syndrome plus ou moins complet, constitué par l'hyperesthésie d'exa- 
men (plaintes des malades pendant l'électro-diagnostic), Pirritabilité et l'émotivité, la 
tendance aux crampes, aux secousses musculaires, aux clonus, aux spasmes (vésicaux 
en particulier), aux véritables contractures. 

Par contre, il a élé trouvé seulement 4 fois sur 112, c'ést-à-dire dans 5,5 pour 100 
des cas, les réflexes exagérés sans exislence nette de l'espacement des fermetures. 

La concordance si fréquente de l'exagération des réflexes, de l'existence du syndrome 
spécial dont je viens de parler et de Pespacement des fermelures permet de classer ce 
signe parmi les réaclions d'hyperexcilabilité et de lui attribuer une origine médullaire. Il 
constitue dès lors un révélateur objectif el précieux d'une lésion localisée à l'axe spinal, 
se détachant avec une individualité propre au milieu des signes communs aux éléments 
dils conducteurs du tronc ou de l'extrémité des nerfs. J'ai actuellement une confiance si 
complète dans sa signification, qu'en la rencontrant au cours d'un examen je puis prédire 


Une nouvelle réaction d electro-diagnostic. 87 


que les réflexes rotuliens seront trouvés exagérés, ce qui se vérifie, comme nous l'avons 
vu plus haut, au moins huit fois sur dix. 

Une conclusion pratique découle immédiatement des considérations précédentes. 
La réaction d'espacement des fermetures permet d'affirmer positivement que, dans 
l'immense majorité des polynévrites subaigués chroniques, les éléments moteurs de la 
moelle participent aux lésions et réagissent par hyperexcitabilité. Cette notion est d'un 
intérêt capital, car les polynévrites chroniques sont d'une fréquence extrême et insoupcon- 
née; elles succèdent à très longue échéance aux infections les plus variées, s'installent 
lentement et insidieusement, mais évoluent d'une façon progressive sans tendance à la 
guérison naturelle. La diffusion des toxines responsables de l'allération des cellules 
nerveuses rend compte de la généralisation du processus morbide ct explique pourquoi 
les centres nerveux ne sont cerlainement jamais indemnes. 

Au point de vue thérapeutique, ces notions conduisent à un traitement étendu à 
presque tout le système nerveux et notamment à la région rachidienne, tel que la réalise 
ma méthode de galvanisation intensive à faible densité de courant. 

D'autre part, la connaissance de l'extraordinaire fréquence des polynévrites subai- 
guës chroniques, avec leur évolution sournoise, leurs impotences souvent des plus 
pénibles, leurs conséquences viscérales encore très mal connues mais sûrement impor- 
tantes, a pour corollaire la nécessité d'un large emploi de l'électro-diagnostic, aussi 
immédiatement utile au clinicien que tous les autres examens classiques issus des labo- 
ratoires et admis au lil des malades. 

Affections dans lesquelles a été rencontrée la réaction d’espacement des fermetures. 
— Sur 84 cas dans lesquels je Pai identifiée, il a été noté : 52 polynévrites chroniques 
d'origine infectieuse, 17 polynévrites traumatiques (dites généralement névrites ascen- 
dantes), 6 lésions traumatiques des centres nerveux, cerveau ou moelle, 5 myélites de 
nature diverse, 5 hémiplégies par hémorragie cérébrale, 4 méningite. 

Action du traitement. — Au cours du traitement par la galvanisation intensive on 
voil assez rapidement l'espacement des secousses de fermeture diminuer; l'écart de NF 
et de PF se rapproche de la normale en même temps que s'atlénuent les autres symp- 
tomes d'hyperexcitabilité, les contractures, les spasmes, Virritabilité, l'hyperesthésie el 
qu apparait l'amélioration fonctionnelle qui saccentue peu à peu jusqu'à la guérison 
pralique. 


NOTES DE PRATIQUE 


LAVEMENT ÉLECTRIQUE 


L'instrumentalion comporle une pile de vingt-quatre éléments; un galvanométre gradué 
sur 100, une plaque de 500 centimètres environ, des fils, une sonde rectale de Boudet de Paris 
ou d'un modèle similaire : sonde molle, sonde à collerelte, sonde à ballonnet. Le fonctionne- 
ment de l'appareillage doit ètre vérifié avant de se mettre en roule. 

Aussitôt prévenu, on doit faire préparer à l'avance deux litres d'eau bouillie chaude salée 
à saturation; deux litres d'eau bouillie froide également salée, une cuvette, un plat bassin el 
une toile cirée, des alèzes, une petite table, un bock à injection : tout sera ainsi prêt chez le 
malade. 

En arrivant, l'électricien décide, par un examen clinique minutieux, sil y a lieu d'inter- 
venir et dans ce cas s’il doit effectuer une application courte ou longue, forte ou modérée. Il 
prépare ensuite son malériel sur la table placée à sa gauche. Le bock est rempli d’eau à tem- 
pérature convenable ; son tube en caoutchouc a été lié au préalable, à l’aide d'un fil, sur la sonde 
de Boudet. Le malade est, selon les cas, mis dans la position gynécologique en travers du lit, 
ou bien, s’il est trop faible, laissé dans le lit sur un bassin plat. 


Technique. — Tous les électriciens sont d'accord pour revenir à la technique de Boudet 
de Paris qui utilisait le courant constant, renversé lentement de temps à autre, sans interruptions 
ni secousses brusques('). 

On place la plaque recouverte d'une servielte épaisse imbibée d’eau et reliée au négatif sur 
la paroi abdominale. On introduit, dans le rectum, la sonde, enduite de vaseline et reliée au 
posilif. 

On fait couler, avec lenteur, environ un demi-litre d'eau. On débite le courant, on le porte 
à une intensité variant suivant les cas, entre 20 et 60 milliampères ; on le laisse à cette inten- 
silé pendant une ou plusieurs minutes. on descend a 0, on renverse el l'on recommence la 
mème opération, rendant successivement la sonde positive et négalive. 

La séance dure en général de dix à vingt minutes. Pendant ce temps, l’aide chargé du bock 
fait couler l'eau et renouvelle la provision si elle est épuisée. 


Résultats. — Lorsqu'il y a des résultats, ils sont parfois immédiats, mais souvent ils ne se 
manifestent que quelques heures après l'application, sous forme d'une débâcle caractéristique. 


Indications. — L'épreuve du lavement électrique ne comporte pas de danger, mais doit 
ètre précoce, de façon. si clle échoue, à permettre au chirurgien d'intervenir assez tot. Dans 
les cas aigus, deux ou trois lavements électriques jugent de la question. Dans les cas chroniques. 
on peut en effectuer beaucoup plus, et d'après certains auteurs, mème les répéter toutes les 
trois ou quatre heures. 

ÍNDICES FAVORABLES (Zimmern). Avant. — Le pouls est plein, l'état général bon, il existe un 
grand météorisme avec peu de douleurs. Pendant. — L'eau pénètre bien dans l'intestin; il vient 
des gaz ou de l'eau ayant un parfum sui generis ou quelques matières leintées. Après. — L'état 
général se relève, la stercorémie diminue, les envies d'aller se font fréquentes, les coliques sont 
impéricuses. 

INDICES DEFAVONABLES. (vant. — L'élal général est mauvais ; il y a peu de mélcorisme el 
beaucoup de douleurs. Pendant. — L'eau qui pénètre dans l'intestin s'écoule par l'anus: les 
douleurs augmentent pendant la durée de l'application; le malade n'émet pas de gaz à odeur 
caractéristique. Après. — L'eau est rejetée claire et sans odeur; le besoin de déféquer cesse 
bientôt; les coliques s'atténuent ; l'état général reste mauvais. 

Le lavement électrique donne en général les meilleurs résultats dans l'obstruction chez les 

|) Les travaux de Laquerricre et Delherm sur les animaux et de Lebon et Aubourg sur l'homme, ont 


montré Pinutilité de ces secousses qui ne donnent de contractions que sur les muscles striés. On s'abs- 
tendra done de secousses brasques à moins qu'on ne veuille exciter la paroi 


Votes de pratique. 99 


constipés aloniques ou spasmodiques ('), dans Viléus dynamique, dans les coliques de plomb, 
dans Piléus post-opératoire, quand il y a obstacle par corps étrangers. 

Dans les compressions extérieures, les invaginalions, les volvulus, les slénoses par cancer, 
les résultats sont moins bons, mais on peut loujours tenter l'épreuve pourvu qu'elle soil précoce. 


La RÉDACTION. 


LA POTION DE TONNET POUR L'EXAMEN DE L’ESTOMAC 


On sait qu'il y a souvent intérêt à insuffler l'estomac pour certains examens radiologiques 
de cel organe et surtout pour l'examen de la face inférieure du foie. Pour provoquer la disten- 
sion des parois stomacales la méthode la plus simple est d'utiliser le gaz carbonique, non pas 
en nature, mais à l'étal naissant, par décomposilion dans l'estomac d'un carbonale par un acide 
inoffensif et non caustique. 

La potion classique de Rivière ‘acide tartrique et bicarbonate de soude) semble tout 
indiquée pour produire cet effet et c'est elle d’ailleurs que l’on emploie dans la plupart des 
laboratoires. Malheureusement en pratique, elle ne répond pas entièrement au but qu'on se 
propose en raison du faible volume de CO? qu'elle dégage, ce qui nécessite absorption d'une 
quanlilé considérable de liquide. 

M. J. Tonnet, chargé du laboratoire de la consultation de médecine à l'hôpital Boucicaut, 
dans le service du D" M. Loeper, a trouvé une formule permeltant de fournir le maximum de 
gaz carbonique par le minimum de liquide absorbé. C'est la « Polion de Tonnel » qui a été 
expérimentée avec succès dans le laboratoire de radiographie du Dr Aubourg à l'hôpital Bou- 
cicaul et qui a toujours donné les meilleurs résultats. 

Elle se compose des deux solulions suivantes : 


I. — Solution alraline. 
Bicarbonate de potasse pur... ....... e 100 grammes. 
Sirop simple du Codex . .........."........ 100 — 
BASIC. os da A LS Sat Res MD otre 

II. — Solution acide. 
ACE CITÉ. mp ae. AR SRE PET 455 grammes. 
Sirop de MONS, Lo He er ca oss oe ee, A e ME Bo GT à 150 -- 
Eau distilée.. oran is. ae EEE as MS UU Ce, 


20 centimètres cubes de la solution alcaline suivis de l'absorption immédiate de 20 centimètres 
cubes de la solution acide produisent un dégagement de gaz carbonique égal á 889,6 centi- 
mètres cubes mesurés à 0 degré el sous la pression de 0 m. 760. 

Il était impossible avec du bicarbonale de soude, en raison de la faible solubilité de ce sel, 
d'obtenir une solution suffisamment concentrée pour arriver à ce résultat. Le seul point délicat 
est que le bicarbonale de potasse doil être employé très pur, exempt de potasse caustique. I ne 
doit précipiter ni par l'oxalate d'ammonium (calcium) ni par l'azotate d'argent (chlorures) ni 
par l’azolate de baryum (sulfates). 

Dans ces conditions la Potion de Tonnet est parfaite, elle n'offre aucun danger et présente 
sur la formule dite de Rivière, de notables avantages dont les principaux sont : 

Faible volume de liquide absorbé; bon goût de la solution, ce qui est très appréciable pour 
les malades qui souvent refusent de prendre la potion de Rivière. 

Enfin le parfum même de la solution acide permet dans l'obscurité du laboratoire de la 
distinguer de la solution alcaline, ce qui n’est pas toujours facile avec l'autre formule. 


P. M. COLOMBIER. 


(*) Dans les constipations spasmodiques il ne faut Putiliser qu'en cas d'obstruction. Dans les c. atoniques 
il peut servir de facon plus constante. Le lav. clect. peut. dans 50 pour 100 des cas au moins, éviter l'inter- 
vention, 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


NOUVELLE TABLE POUR CABINET D'ÉLECTRO-RADIOLOGIE 


Par MM. 
P. OUDIN P. COTTENOT 


L'arsenal radiologique se complique de jour en jour; pour rendre faciles la radiographie el 
la radioscopie thoracique ou abdominale dans les diverses positions il a été créé un grand 
nombre de modèles de fauteuils el de tables dont certains sont parfaits, mais sont, malheu- 
reusement, fort encombrants. C'est pourquoi nous avons cherché à remplacer ces meubles par 
une table unique occupant un 
espace très réduit et répon- 
dant aux diverses indicalions 
usuelles. 

Voici la description de 
celle table que nous avons fait 
construire par MM. Malaquin 
et Dutertre. Elle est composée 
d'un bâti de chêne très solide 
dont les pieds peuvent à vo- 
lonté èlre montés sur des rou- 
lelles caoutchoutées. Ce bâti 
supporte un panneau horizon- 
tal sur lequel sont articulés 
deux panneaux mobiles d'iné- 

cr AS gale longueur. La table fer- 

mée, les panneaux mobiles 

biz. 1. rabattus, a un encombrement 

très réduit : 90 centimètres de 

long el 65 centimètres de large. Voici comment nous Pulilisons pour les différents besoins de 
la radiologie. 

A. Radiographie du sujet couché (lig. |). — Les deux panneaux mobiles sont relevés dans 
la posilion horizontale, et y sont maintenus solidement, le petit par une crémaillère, le grand 
par un pied articulé qui vient s'appuyer sur le sol, et faisant jambe de force, donne à l'ensemble 
une grande rigidité. La longueur de la table ainsi déployée est de 2 mètres. Le panneau médian 
est composé de trois feuilles de bois contreplaqué, ce qui le rend extrêmement solide : le bois 
est choisi sans aucun défaut el très transparent aux rayons X; il a une épaisseur totale de 5 mil- 
limétres. 

Au-dessous de lui vient s'appliquer un porte-chássis à bascule s'ouvrant au moyen d'une 
charnière située sur un des côtés el dans lequel se placent les chassis porte-plaques de gran- 
deurs usuelles. Le centre de la plaque est repéré de facon à coïncider exactement avec le centre 
du panneau transparent sur lequel sont figurées les différentes grandeurs des plaques. Un 
crochet excentrique permel d'obtenir un contact intime entre le châssis porte-plaque el le pan- 
neau transparent. 

Pour faire une radiographie, le foyer du tube est d'abord placé sur la verticale passant par 
le centre du panneau; il suffit ensuite de centrer la région à radiographier par rapport au tube 
pour être certain que le centre de figure coïncidera avec le centre de la plaque. 


Instruments nouveaux. QI 


La disposition du porte-châssis permet de prendre plusieurs clichés de suite sans déplacer 


le malade. 


Sur les côtés du panneau fixe sont des tiges métalliques permettant toule espèce de com- 


pression ou d'immobilisation. 

11 est parfois utile pour les ra- 
diographies du rein de mettre le 
malade dans la position « en ba- 
teau ». À cel effet, le pelit panneau 
mobile se relève à 45° pour soute- 
nir la tete el les épaules du patient 
dont les genoux sont relevés par 
deux cuissiéres mobiles analogues 
á celles des tables de gynécologic 
(fig. 2). 

B. Radioscopie du sujet cou- 
ché (fig. 1). — Il suffit de laisser 
tomber verticalement le porte- 
chassis le long du bord de la lable 
el de placer l’ampoule sous le pan- 
neau transparent. 

C. Radiographie du sujet de- 
bout ou assis ‘lig. 5). — Sur un 
des côtés de la table, pouvant mon- 
ler ou descendre entre deux cré- 


mailléres el se placer á n'importe quelle hauleur, se trouve un panneau vertical qui est une 


réplique du panneau horizontal et qui admet 
les mêmes châssis que lui. En soulevant ce 
panneau, on dégage une planche à charnière 
qui vient tomber sur le sol el sur laquelle se 
place le sujet. Celui-ci, rendu ainsi solidaire 
du châssis porte-plaque, est maintenu fixé 
contre lui par une sangle passant sous deux 
ylissicres verlicales. 

D. Électrothérapie. Gynécologie. — Cette 
table est enfin très commode pour les applica- 
lions électrothérapiques ou gynécologiques. 
Une fois son grand panneau mobile abaissé, la 
présence des deux cuissiéres la rend sem- 
blable aux tables ordinaires de gynécologie, 
el pour cet usage une cuvelte en métal émaillé 
s'y fixe instantanément au moyen de deux 
œillères. Les cuissicres sont en bois, ce qui 
facilile, grâce à l'isolement du malade, les 
applications de haute fréquence. qu'il s'agisse 
de traitement de métrites, d'hémorroides ou 
d'étincellage de tumeurs de la vessie. 

Telle est cette table à la construclion de 
laquelle MM. Malaquin et Dutertre se sont 


appliqués avec beaucoup d'ingéniosité et que nous employons depuis un an avec une entière 


salisfaction. 


A een ee meme o - 


Instruments nouveaux. 


NOUVEAU CARBURATEUR A ÉTHER POUR CHAUFFAGE 


DE L'0SMO-RÉGULATEUR 
(GAIFFE, constructeur) 


Le radiologiste qui utilise un tube à osmo-régulateur, sans avoir à sa disposition une 


Fiz. 1. — Coupe et dessus du carburateur. 


distribution de gaz, est souvent fort embarrassé. Les 
chalumeaux à alcool ou à essence sont tous défec- 
tueux: chacun a eu souvent à s'en plaindre au cours 
d'une opération praliquée au domicile du malade. 

Le nouveau carburaleur que la maison Gaiffe 
vient d'élablir constitue un très réel progrès sur les 
modèles antérieurs : il fonctionne à l'éther. 

A la partie supérieure d'un réservoir (fig. 1) garni 
de feutre poreux (type lampe Pigeon) débouche un 
tube C relié à une soufflerie (fig. 2); une toile métal- 
lique F empêche la substance poreuse d'obturer sa 
lumière. Un autre tube (D) relié au chalumeau plonge 
jusqu'au fond du réservoir. Si la matière porcuse est 
imprégnée d'éther, l'air soufflé par le tube C traverse 
l’ensemble de l'appareil, se charge de substance car- 
burante el sort par le tube D pour se rendre au 
brûleur. Un robinet H permet de régler le débit d'air 
au chalumeau. Le bouchon BE sert au remplissage : 
une toile métallique s'oppose à la sortie du corps 
poreux. 

La soufflerie est constituée par une double poire 
en caoutchouc de grandes dimensions ; comme le dé- 
bit de la canalisation est assez faible (robinet H), il 
suffit de presser la poire toutes les quinze à vingt 
secondes pour entretenir une flamme de dix centi- 
mètres de hauteur. 

Pour l'usage, on remplit d'éther le carburateur, 
laissant le liquide en contact avec le corps poreux 
pendant une vinglaine de secondes, puis on vide l'ex- 
cès; enfin on referme soigneusement le bouchon B. 


L'appareil est ainsi prét à fonclionner. on actionne la soufflerie, on règle le débit d'air par le 


robinet I, el on allume le 
chalumeau. 

Comme il ne reste pas 
de liquide libre dans le car- 
burateur, il peut prendre 
une position quelconque. 
être mis au besoin dans la 
poche, sans le moindre in- 
convénient. 

La quantité d'éther est 
suffisante pour un fonc- 
lionnement continu de trois 
quarts d'heure. 

La flamme ressemble à 
celle du gaz el peut attein- 
dre 12 à fo centimètres de 
hauteur sur 20 millimètres 
de diamètre. En principe, 


Fig. 2. — Ensemble du carburateur, de la soufflerie et du chalumeau. 


Instruments nouveaux. 093 


tout brúleur à admission d'air réglable peut fonctionner sur ce disposilif; l'appareil peut, au 
besoin, utiliser l'essence minérale; il faut, dans ce cas, diminuer l'arrivée d'air au brûleur. 
| J. BELOT. 


NOUVEAU TUBE A EAU A ANTICATHODE DE TUNGSTÈNE 
(H. PILON, constructeur) 


Actuellement, on utilise couramment les tubes à eau pour la radioscopie; les modèles à 
anticathode de platine ou de métal platiné supportent fort bien le régime de la radioscopie 
mais souffrent quelquefois des hautes 
intensilés nécessaires en radiogra- 
phie rapide. 

Dans le nouveau type de la maison 
Pilon (fig. 1), Panticathode est une pas- 
lille de tungsténe, métal très peu fu- 
sible et permettant un point d'impact 
très fin. Elle est noyée dans un cham- 
pignon de cuivre débordant très peu 
à l'intérieur de Pampoule, mais offrant 
à l'eau du réservoir une grande sur- 

Pigs ts face (fig. 2). La chaleur dégagée Fig.. 
instantanément lors d'une radiogra- 
phie rapide, est absorbée par celle masse de cuivre : elle la transmet ensuite à l'eau du réser- 
voir. Celui-ci a été élargi el agrandi, de façon que le liquide puisse circuler facilement et se 
refroidir au contact de l'air. 


J. BELOT. 


PARAFOUDRE POUR RÉGULATEUR « TYPE BAUER » 
(H. PILON, constructeur) 


Les régulateurs par soupape à air se composent d'un tube capillaire renfermant du mercure. 
Celte masse métallique est au potentiel anodique pendant le fonctionnement. Qu'une étincelle 
parte de la cathode ou du fil relié à cette 


électrode, et atteigne le régulateur : le 0 TD NT > 
verre interposé entre le mercure et leir pe = 

extérieur se crèvera et le tube sera Te FR 

ainsi hors d'usage. Cet accident peul am o 


survenir par une surtension ou si les 
conducteurs occupent une mauvaise po- 
sillon. 

La maison Pilon recouvre le bec- 
quet de vidage, qui termine l'appendice 
du régulateur, d'un arceau métallique 
relié par un conducteur à lune des 
anodes (voir figure). 

Si une étincelle vient à éclater, elle ; 
se produit entre l’arceau métallique et le Fig. 1. 
fil cathodique : elle prévient l'opérateur 
de la mauvaise position des conducteurs, mais ne crève pas le tube. Enfin, ce capuchon pro- 
tège le becquet contre les chocs; il ne nuit en rien au bon fonctionnement de l'ampoule. 


J. BELOT. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


PHYSIQUE 


De Broglie. — Sur un nouveau procédé per- 
mettant d'obtenir la photographie des spectres 
des raies des rayons de Roentgen (C. R. Acad. 
des Sciences, 17 novembre 1915, p. 924). 
Poursuivant ses recherches sur les rayons X 

réfléchis sur une surface cristalline, l'auteur. 

gráce à un dispositif ingénieux, oblient un dia- 
gramme analogue au spectre de raies d'un 
faisceau lumineux. I] étudie spécialement le dia- 
gramme donné par un analyseur de sel gemme 

Vanticathode étant en platine. Des raies fines et 

des bandes se détachent sur un fond continu, mais 

les raies principales paraissent différer des 
maxima signalés par Bragg, Moseley el Darwin, 
dans la mesure de l'ionisation produite. L'écart. 
d'après M. de Broglie, serait dû à ce qu'il a utilisé 
des rayons très pénétrants. 

H. GUILLEMINOT. 


H. Dember (Dresde). — La production des 
rayons X très mous (Physikalische Zeitschrift, 
l. XIV, n° 22-25, 15 novembre 1915, p. 4157- 
1160). 


L'auteur recherche quel est le minimum 
d'énergie suffisant pour produire des rayons N. 
Pour cela on diminue la différence de potentiel 
nécessaire en employant de petits tubes et en 
poussant le vide moins loin. Avec une cathode 
en CaO ct une anode en tantale, Wehnelt avait 
produit des rayons Xen nutilisant que 220 volls. 
L'auteur se sert d'une cathode en calcium ct 
d’une anode en platine dans une atmosphère 
d'hydrogène. Mais il libère les premiers électrons 
en projetant sur l'anticathode un fort faisceau 
de rayons ultraviolets. Il a pu ainsi n'utiliser 
qu'une différence de potentiel de 17 volts. Il en 
conclut que l'énergie minima pour produire une 
radiation X est égale à celle que nécessite lioni- 
sation et que ce ravonnement, résultat de la 
rupture qui sépare l'électron de l'atome. pourrait 
apparaîlre avec seulement une différence de 
potentiel de 10 volts. L'auteur voil enfin dans la 
méthode employée un moyen pour combler le 
large espace qui sépare les derniers rayons 
ultraviolets des premiers rayons X dans le spectre 
électromagaétique. GÉRARD. 


D'Halluin (Lille). — Photographie en couleurs 
d'ampoules à rayons X en pleine activité (131 /- 


letins el Mémowes de la Société de radiologie 

médicale de Paris, n° 40, novembre 1915, 

p. 996 à 308). 

Le Dr d'Halluin montre une plaque autochrome 
obtenue pendant la marche de l'ampoule; l'au- 
teur ayant fait plusieurs clichés trouva l’image 
du faisceau cathodique central qui était invi- 
sible à l'œil nu. Outre le côté curieux de l'expé- 
rience on a, peut-être par ce procédé, un moyen 
d'analyse du rayonnement cathodique. 

HARET. 


TECHNIQUE 


G. Bucky (Berlin). — Sur la lecture correcte 
des changements de couleur au radiochro- 
mométre (Slrahlentherapie, tome TIT, n° 1, 
14 août 1915). 


D'habitude, on mesure la quantité des rayons 
ulilisés en comparant, ce qui est délicat et sou- 
vent difficile, la pastille irradiée avec une échelle 
de couleurs. 

L'auteur emploie une source de lumière ordi- 
naire filtrée à travers un verre qui laisse passer 
les seuls rayons verts: ces rayons sont réfléchis 
par la pastille non irradiée: la pastille ne peut 
pas être distinguée d'un corps blanc. La pastille 
wradiée absorbe aussi les radialions vertes et 
réfléchit les Jaunes. Mais le filtre laisse passer 
sculement les radiations vertes et cette pastille 
regardée à travers le filtre apparaît à peu près 
noire. Le liltre nous donne donc une différence 
de clarté entre les deux pastilles, différence que 
l'œil peut beaucoup plus facilement apprécier. 
Le rôle st important de la nature de la source 
lumineuse est maintenant nul et les conditions 
de lecture restent sensiblement les mêmes. Avec 
une échelle très simple on peut doser jusqu’à 1 
ou 2 unités X. 

L'auteur croit avoir fait un pas en avant dans 
la radiométrie, mais on peut lui objecter qu'il 
est difficile d'avoir deux échantillons semblables 
de verre jaunc. L. Boxer. 


Maxime Ménard (Paris). — Sur un moyen 
certain d'éviter les brúlures par les rayons de 
Roentgen (C. R. Académie des Sriences, 10 
novembre 1915, p. 868). 

L'auteur estime qu'il est nécessaire de recourir 

à un meuble protecteur à trois panneaux doublé 


Rayons X. 


de plomb de 4 millimètres d'épaisseur et a des 
gants de tissu de caoutchouc plombé spéciaux qui, 
sous une épaisseur de 4 millimètres, assureraient 
l'innocuité. H. GUILLEMINOT. 


Dudley Corbett (Londres). — Nouveau radio- 
mètre pour Pastilles Sabouraud (Royal Society 
of Medecine (Section of dermatology), séance 
du 25 novembre 1915). 


D. C. ayant remarqué que les étalons de 
changement de couleurs imprimés sur papier 
que l'on donne avec les pastilles Sabouraud- 
Noiré différent considérablement d'intensité 
pour une même teinte, aeu l’idée d'employer des 
étalons en verre coloré et a ainsi établi toute 
une gamme non sculement pour les trois teintes 
fondamentales, mais aussi pour toute une séric 
d'intermédiaires, la valeur de chaque étalon 
avant été délerminée au spectroscope. Il a pu 
ainsi établir deux séries d'étalons les uns pour 
¿tre utilisés à la lumière du jour; les autres avec 
unc lampe électrique à filaments de charbon. 

WILLIAM VIGNAL. 


Hirtz (Paris). — Le régulateur automatique 
pour ampoules à osmo-régulateur (Bulletins 
et Mémoires de la Société de radiologie médi- 
cale de Paris, n° 49, novembre 1915, p. 322 
à 327). 


Tous les radiologistes savent combien il est 
ennuyeux pendant une séance radiolhérapique 
d'être dérangé à tous moments pour aller chauf- 
fer l'osmo-régulateur. Lorsque le praticien se 
trouve dans un service d'hôpital où plusieurs ap- 
pareils marchent ensemble cela devient un embar- 
ras énorme. Le docteur Hirtz a trouvé un remède 
à ce mal. ll a fait construire un régulateur auto- 
matique qui est un spintermétre se montant sur 
n'importe quelle installation. Lorsque le tube 
travaille au régime de durcissement lent, Vétin- 
celle équivalente, éclatant périodiquement, dé- 
clanche un mouvement d'horlogerie donnant un 
coup de chalumeau de durée réglable à volonté. 

HARET. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 
p 


Logan Clendening (Kansas Cily). — L'usage 
des rayons X dans le diagnostic des maladies 
de la poitrine et de abdomen (New-York me- 
dical Journal, 4 octobre 1915, p. 664 à 069, 
avec 7 figures). 

Appréciation très documentée d'un praticien 
non spécialiste qui a étudié de près le sujet au- 
prés du D' E. H. Skinner. 

A. LAOUERRIÈRE. 


ined 


9 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Mutel (Nancy). — Considérations sur la patho- 
génie des kystes essentiels des os et des cals 
soufflés (Revue d'Orthopédie, n° 5, septembre 
1915, p. 425 à 447 el n° 6, novembre 1915, 
p. 545 à 569, avec figures). 

Les kystes des os peuvent ètre symplomatiques 
PA. ne fait qu'énumórer cette catégorie : kystes 
parasilaires : aclinomycosiques et surtout hyda- 
tiques qui ont une prédilection pour les zones 
juxta-épiphysaires des os longs. — Aysles résul- 
lant de la fonte d'une tumeur solide. — K ystes du 
maæillaire (évolution dentaire, ou évolution 
d'épithélium adamantin paradentaire). — A ysies 


résultant dostéomyeélite prolongée. — K'ystes tuber- 
culeux ou syphilitiques. — Nystes hémorragrques 
de la maladie de Barlow. — Aystes observés dans 


des dystrophies (ostéomalacic, ostéite fibreuse de 
Recklinghausen, maladie de Paget). 

Ils peuvent être aussi primitifs, et c'est surtout 
à la pathogénie de ceux-ci que l’arlicle est con- 
sacré. Pour l'auteur l'influence du traumatisme 
ne serait pas niable. Le côté le plus intéressant 
pour nous esl le diagnostic radiographique. 
« Le kyste simple apparait comme une tache 
claire, ovulaire, régulière, généralement très 
visible; les kystes néoplasiques sont irréguliers, 
à contours mal définis, à teinte inégale; la 
gomme osseuse s'accompagne d'une forte réac- 
tion périostée; la tuberculose est plutôt diaphy- 
saire et diminue la densité du tissu osseux en- 
vironnant; l'ostéomyélite provoque autour de 
l'abcès une augmentation de la densité osseuse. 

Le cal soufflé se produit chez les enfants au 
niveau de l'union diaphyso-épiphysaire, il peut 
résulter d'un épanchement sanguin intra-osseux 
ou d'une déviation de lossification : la réparation 
d'une fracture comporte d'abord une ossificalion 
exubérante avec cal provisoire à tissu dense : 
puis il y a ostéite raréfiante qui agrandit les 
canalicules de Havers; une cause irritative peut 
accélérer la résorption et le cal, au lieu de de- 
venir du tissu osseux, se creuse et devient 
soufflé. 

Le cal soufflé doit être différencié des ostcéo- 
sarcomes des fibromes périostiques, des chon- 
dromes, des myxomes, des kystes hydatiques 
des ostéites raréfiantes succédant á Postéo-myé- 
lite, de l'ostéo-psatyrose idiopathique. 

Le diagnostic sera éclairé par la radiographie, 
mais l'interprétation est délicate et on n'arrive 
pas toujours à une conclusion. 

A. LAQUERRIÉRE. 


Froelich (Nancy). — Des osselets surnumé- 
raires du tarse, ossa tarsalia. Leur importance 
pratique (Revue d'Orthopédie, Ll. V, ne 6, 
tr novembre 1915, p. 901 à 550, avec 
6 fig.). 

Travail basé sur des observations personnelles 


96 


mais passant en revue ce qui a été écrit sur la 
question. | 

Les osselets surnuméraires intéressants à con- 
naître sont : | 

los tibial externe, ou scaphoïde accessoire, 
placé en arrière du scaphoide avec l'apophyse 
postérieure duquel il s'articule fréquemment. 
(fréquence d’après Pfitzner : 11 à 12 pour 100, 


Fig. 1. — Os trigone. 


découvert par Bauhin en 1605). Cliniquement 
peut se traduire : par une saillie exagérée du 
scaphoïde, saillie variable suivant la taille de 
l'os surnuméraire; la peau est mobile à son 
niveau; dans quelques cas on peut provoquer 
une mobilité anormale en saisissant la saillie. 
Presque toujours il y a valgus accentué du pied, 
valgus pur en général (sans pied plat). La saillie 
peut être douloureuse soit du fait du frotte- 
ment des chaussures. soit parfois spontanément. 
ll peut y avoir douleur à la pression ct douleur à 
l'occasion de la marche. — Il peut d'ailleurs n'y 
avoir aucun symptôme pathologique. Quand il y 
a douleur on peut confondre avec une inflamma- 
tion bénigne du scaphoïde décrite par A. Köhler 
chez les jeunes sujets (l'auteur en rapporte une 
observation), ou avec une fracture du scaphoïde. 

11 faut d'ailleurs éviter de confondre Pos tibial 


Rayons A. 


avec un scaphoïde bipartitum (dont il est cité 
un cas personnel). 

Enfin il ne faut pas oublier que l’apophyse pos- 
térieure du scaphoïde formé par un noyau osseux 
indépendant peut être le siège d'apophysite. 

Pos trigone, ou astragale surnuméraire, est 
situé en arrière de l'astragale, entre le calca- 
néum et le tibia; est quelquefois en connexion 


o oo 


— 


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L L 
¥ Jase 


Fig. 2. — Os péronien. 
e 


avec le b. postéricur de l'astragale — décrit pour 
la première fois par Rosenmuller (1804). — Il est 
quelquefois confondu avec une fracture de la 
tubérosité postérieure de l'astragale; il est pro- 
bablequela plupart des casdécrits sous le nom de 
fracture de Shepherd concernaientdesostrigones. 
On Pa confondu avec une hypertrophie du tuber- 
cule externe de Pastragale, mais on peut voir 
chez un même sujet un tubercule très développé 
ct un os trigone. D'ailleurs l'os trigone peut être 
soudé à l’astragale; sur 111 cas, Poirier a trouvé 
15 fois un tubercule anormal de dimension supé- 
rieure à | centimètre et 4 fois Pos complètement 
détaché. Los trigone ne semble pas avoir de 
pathologie parliculière. 

(Fréquence d’après Pfitzner : 8 pour 100.) 

L'os péronier ou cuboide surnuméraire (encore 
appelé à tort sésamoïde du cuboide) — décrit 


Rayons N. 


par Vésale loom — est situé sur le côté externe 
du cuboide, en général sans relation inlime avec 
cet os. — Pas de signe pathologique spécial. 

(Fréquence d'après Pfitzner : 8 à 9 pour 100.) 

L'os vesalien ou épiphyse postérieure isolée 
du y” métatarsien serait pour certains auteurs le 
résultat d'une fracture de l'épiphyse, mais on 
admet le plus souvent que cette épiphyse peut 
¿tre un osselet séparé. Cet os a une pathologie 
spéciale semblable à celle décrite pour Pos tibial 
et rappelant la symplomatologie de la maladie 
dite de Schlatter. 

(Fréquence : il y aurait en tout 4 cas de Pfitz- 
ner et 3 autres depuis). 

L’A. n'a jamais rencontré le calcanéum surnu- 
méraive, osselet situé dans l'espace circonscrit 
par la tête de l’astragale, le cuboïde et le calca- 
néum et qu'on considère parfois comme un 
cuboide accessoire. 

(Fréquence d'après Plitzner:2 à 3 pour 100.) 

L'os oncinatum dont il existe 2 cas seulement. 
ll serait situé, en forme de quartier de lune à la 
face plantaire du 3° cunéilorme; le cunciforme 
dedoublé, extrêmement rare constitué par un par. 
tage longitudinal du premier cunéiforme. 

L'os infer-métarsien, dont la fréquence serail 
d'après Pfitzner de 10 pour 100, situé entre lepre- 
mier cunciforme et le 2° métatarsien. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Nové-Josserand (Lyon). — La radiographie 
des os et des articulations. Sa valeur en chi- 
rurgie orthopédique (.lrc/hives electricité 
médicale, n° 370, 25 novembre 1915, p. 440 
à 498, avec 14 figures). 


Rapport très complet ct extrémement docu- 
menté présenté au Congrès de Londres, et dont 
un résumé très long ne donnerait qu'une idée 
tout à fait imparfaite. A. LAQUERRIERE. 


Mouchet et Vennin. — Luxation médio-car- 
pienne en avant du poignet droit (Bulletin de 
la Suciélé de Chirurgie, n° 32, A novembre 
1915, p. 1576 à 1587, 5 fig.). 


Un jeune homme de 25 ans à la suite dune 
chute de cheval, se fil une dislocation du carpe 
que Vou prit d'abord pour une fracture de l'ex- 
trémité inférieure du radius. Les radiographics 
qui ont été faites à des époques différentes mon- 
trent les lésions suivantes : 1° fracture du sca- 
phoïde à la partie moyenne; 2° dislocation du 
carpe en deux portions: « la portion supérieure, 
constituée par le fragment supérieur du sca- 
phoide, le semi-lunaire et le pyramidal a con- 
servé ses connections avec le squelette antibra- 
chial. tandis que la portion inférieure se continue 
normalement avec le métacarpe. Ces deux por- 
tions déplacées dans leurs rapporls chevauchent 
l'une sur l'autre, de telle sorte que la portion 
supéricure se porlant vers le dos de la main, 


97 


l'inférieure se porte vers la face antérieure de 
Pavant-bras. » 

Ces luxations sont très rares. Le mécanisme 
en est mal connu parce qu'on ignore en général 
dans quelles conditions s'est réalisée la chute. Le 
diagnostic en est confirmé par la radiographie. 

P.-M. COLOMBIER. 


Ch. Lenormant (Paris). — L'ostéo-chondrite 
déformante de la hanche chez les jeunes 
sujets (La Presse médicale, n° 95, 15 novem- 
bre 1915, p. 954-956). 

Les lésions anatomiques de cette ostéo-chon- 
drite déformante « juvénile », décrite par Perthes 
(de Leipzig) sont surtout révélées par la radio- 
graphie : le cotyle en général est inlact, ainsi 
que le col du fémur qui conserve sa forme et sa 
direction normales. La lésion siège uniquement 
dans la tête fémorale qui est aplatie, écrasée, et 
dont le centre est parsemé de taches claires irré- 
gulières, indiquant une rarélaction osseuse à ce 
niveau. 

La radiographie. en outre, permet le diagnostic 
de cette affection que certains auteurs avaient 
déjà rencontrée mais qu’ils avaient confondue 
soit avec la coxa-vara, soit avec l'affection 
décrite par Calvé sous le nom de pseudo-coxal- 
gic. En elfet, dans cette derni¢re, la radiographic 


-montre une hypertrophie à la fois de la tète et 


du col ct jamais on ne rencontre « les taches 
claires et les effondrements osseux, si particu- 
liers, de l'ostéo-chondrite déformanle ». — Dans 
la maladie de Perthes le col reste dans sa direc- 
tion normale, ce qui n'est pas le cas, dans la 
coxa-vara, ni dans la pseudo-coxalgie, de Calvé. 
P.-M. COLOMBIER. 


Aug. Broca. — Coxa-Vara de l'adolescence 
(Presse médicale, 22 novembre 1915, avec 
21 figures ou radiographies dans le texte). 
Les figures représentent les diverses atlitudes 

du sujet debout, assis ou à genoux. Aux signes 

de l'inspeclion. viennent s'ajouter les données 
de la radiographie qui indique que les cols fé- 
moraux se rapprochent anormalement de l'hori- 
zonlale. L'examen radiologique montre qu'il peul 

y avoir des lésions du cartilage conjugal cervico- 

céphalique et mème parfois un véritable cffon- 

drement de ce cartilage et du col. A ce propos, 

PA. cite une observation de « coxa-vara trauma- 

tique » : sur une première radiographie faite deux 

ans et demi avant le trauma on remarquait déjà 
que l'aspect cervico-céphalique n'était pas nor- 
mal. LOUBIER. 


M. Cantas (Athènes). — Contribution à l'étude 
de la pathogénie de la déformation de Made- 
lung ou Radius Curvus (Lyon chiruryical, 
tome X, n°5, novembre 1915, p. 451-199, 
2 fig). 

Revue générale tres documentée ct une obser- 


î 


gd 


vation personnelle. L'auteur examine successive- 
ment les diverses théories émises aux différentes 
époques par les nombreux auteurs qui se sont 
occupés de cette affection. Ces théories sont : 

a: La théorie du relachement de l'articulation 
du poignet; 

b) La théorie de la lésion du cartilage de con- 
jugaison; 

c) La théorie qui admet la congénilalité de 
l'affection; 

d) La théorie qui en fail une affection lite au 
rachitisme. 

Dans ses conclusions l’auteur adopte cette der- 


nière éliologie comme la plus vraisemblable mais : 


à condition de considérer le rachitisme comme 
fonction d'une intoxication générale de l'orga- 
nisme. WILLIAM VIGNAL. 


P. Badin. — Examen radiographique du pied 
plat (Bulletin de la Société médicale des Pra- 
riens, n° 11, novembre 1915, Paris). 

Les radiographies de face et de profil doivent 
¿tre faites le pied étant chargé, c'est-à-dire dans 
la station debout, et sans charge. Alors qu'un 
pied normal radiographié chargé et non chargé 
donne des contours semblables, dans le pied plat 
valgus, épreuve prise de haut en bas, l’astragale 
se porte beaucoup plus en avant sous l'effet de 
la charge. Dans l'épreuve de protil, les rapports 
de l'astragale et du calcanéum ne sont plus les 
mêmes avec ou sans charge. 

Unexamen radiographique bien fait permet de 
préciser tel ou tel traitement orthopédique pour 
chaque cas. G. GIBERT. 


Claude Gouldesbrough (Londres). -- Ostéo- 
arthropathie pneumique (.frchives of the Rent- 
yen Ray, n° 160, novembre 1913, p. 208-211, 
X figr.). 

L'auteur rapporte six observations radiogra- 
phiques avec clichés (de tuberculose pulmonaire, 
de bronchectasie, de mal de Pott, d'ectasie aor- 
tique). 

Ces malades présentent des déformations des 
os de la main: modilications dans l'ostéogentse 
des dernières phalanges, épaississement accentué 
de la diaphyse des métacarpes, condensalion des 
corps spongieux de Pos; dans 1 cas, ¢paississe- 
ment du radius et du cubitus. Dans une observa- 
tion, les lésions osseuses sont minimes. ce sont 
surtout les parties molles qui sont hvpertro- 
phiéos. 

Eusemble d'observations assez confuses d'où 
l'auteur croit pouvoir conclure que, bien que ces 
lésions ne soient pas pathognomoniques de la 
maladie de Marie, on peut cependant en porter le 
diagnostic. Nous nous permettrons de nous re- 
porter au mémoire original de Pierre Marie du 
10 janvier 1890 in Rerue dz Médecine. où il décrit 
un ensemble de lésions osseuses portant non 
seulement sur les phalanges mais aussi sur les os 


Rayons A. 


des poignets, sur les os des pieds el les malléoles 
et il ajoute : « Elle atteint bien d'autres os encore 
quoique d'une facon moins manifeste ». De mème 
il semble exister dans l'esprit de Fauteur une con- 
fusion entre l'hippocratisme digital et l'ostéite 
hypertrophiante pneumique de Pierre Marie, car 
il explique cette dernière affection par la théorie 
mócanico-toxique de Béclère, ce qui certainc- 
ment n’a jamais été dans l'esprit de ce dernier, 
qui écrit: « L'ostéite hypertrophiante pneumique 
de Pierre Marie me parait d'ailleurs tout á fait 
distincte de l'hippocratisme digital ». 
WILLIAM VIGNAL. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Barié, Ch. Louhy et G. de la Mothe (Paris). 
Diagnostic d'un cas de cyanose congénitale 
chez l'adulte. Importance de la radiographie 
et de la phlébographie (Société médicale des 
Hópitauz, n° 54, p. 596). 

Les auteurs rapportent l'observation d'une 
malade présentant tous les signes d'une maladie 
bleue. La dyspnée menaçante du sujet néces- 
site un examen radioscopique. 

Le thorax est étroit, aplati latéralement de 
chaque côlé. Le sternum fait saillie en avant el 
à sa partie supérieure, mais présente un enfon- 
cement central, déformation en entonnoir. 

Le cœur est élargi transversalement et mesure 
lò centimètres de diamètre horizontal. Le cour 
gauche est de volume réduit, mais par contre, le 
ventricule et l'oreillette du côté droit sont consi- 
dérablement dilatés. La pointe du cœur est rele- 
véc et en même temps dévice vers l'aisselle gau- 
che. Ainsi constituée, l'image du cœur est carac- 
téristique et rappelle, par sa forme allongée et 
relevée de la pointe, ce qu’on a désigné sous le 
nom de cwur en sabot. P. AUBOURG. 


APPAREIL DIGESTIF 


Goinard et Viallet (Alger). — Examen d'un 
cancer de l’æœsophage aux Rayons X. Fistule 
cesophago-trachéale. Autopsie. Photographies 
de la pièce anatomique (/?evue médicale PAL 
ger, novembre 1915, p. 25 à 50, 9 figures 
dans le texte). 

Au cours de la radioscopie d'un malade atteint 
de cancer de l'œsophage, les auteurs ont vu le 
bismuth s'engager. à travers une fistule osopha- 
go-trachéale, dans les gros troncs bronchiques. 
La radiographie. faite aussilôt après, a montré 
que le bismuth avait fui dans les fines ramilica- 
tions des bronches. Diagnostic confirmé par 
l'autopsie; les auteurs montrent les photogra- 
phies de la pièce anatomique. LOUBIER. 


Collette (Paris). —— Diagnostic radioscopique 
des biloculations gastriques (Thèse, Paris, 
1915. Steinheil, 59 pages). 

L'auteur indique les précaulions à prendre 


ayons \. 


8 


avant de diagnostiquer à la radioscopic une 
image biloculaire de l'estomac, en particulier il 
recommande de savoir altendre l'évacuation de 
l'estomac, la deuxième poche ne pouvant appa- 
raitre que plusieurs heures, parfois plusieurs 
jours, après l'ingestion du bismuth. 

Puis il passe en revue les diflérentes causes de 
celle déformation stomacale :. 

l° L'estomac biloculaire congénital, qu'il con- 
sidére comme trés rare: 

2" Les causes extrinsèques : les déformations 
dues au corset, les compressions par un organe 
voisin, les torsions de Pestomac et enfin les 
brides el adhérences péritonéales; 

3” Les causes intrinsèques : la syphilis, le 
cancer et l'ulcère. Seules ces dernières affections 
donnent une image se rapportant á un estomac 
analomiquement bilocu'aire. Dans le cancer la 
biloculation n'est pas nelte, la sténose médio- 
gastrique estirréguliére, constituée par une zone 
plane d'aspect marécageux ; le canal est à peine 
csquissé et on trouve en outre des images lacu- 
naires dues à des infiltrations néoplasiques des 
parois. Dans l'ulrére, qui est de beaucoup la 
cause la plus fréquente de cette déformation 
stomacale, la sténose est plus marquée, les con- 
tours plus nets que dans le cancer et la portion 
rélrécie est rejetée vers la pelite courbure. On 
pensera à la syphilis, quand, en présence d’un 
estomac anatomiquement biloculaire, la chinique 
ne révèle ni ulcus, ni cancer. NAHAN. 


B. Ulrichs. — Contribution au radiodiagnostic 
de la pértyphlte (Fortschrite auf dem (ie- 
biete der Roentgenstrahlen, tome XXI, fasc. 2, 
11 novembre 1915, p. 295, fig.). 

Une radiographie prise chez unc petite fille de 

7 ans souffrant « de la hanche », donne une image 
extraordinairement nette de lappendice (sans 
bismuth). On prend la température : 59,5 etl'élat 
général saggravant on pratique l’appendicec- 
tomie 6 heures après la radiographie. L'appendice 
contenait, incorporés aux matières, 16 corps 
étrangers variés parmi lesquels des grains de 
plomb, du papier d'argent, etc. ll pourra y avoir 
lieu de se souvenir de ce cas curieux dans le 
diagnostic diflérentiel des ombres de calculs de 
l’uretère droit. R. Lepoux-LeBaARrD. 


Bensaude et D. Thibout (Paris). — Cancer de 
l’angle droit du colon. Forme anémique. Ra- 
diographie à image lacunaire (Société médicale 
des Hopitaur, n° 55, 15 novembre 1919, 
p. 649). 

Chez une malade traitée par M. le professeur 
Schozer, de Bordeaux, pour anémie grave, on 
constate, au cours du traitement, l'apparition 
d'une tumeur de l'hypocondre droit et un exa- 
men radioscopique montre une atrésie manifeste 
de la lumière intestinale, au niveau de la tumeur. 


99 


second examen, deux mois plus tard. Le lave- 
ment bismuthé passe dans tout le gros intestin, 
apres un léger arrêt au niveau de l'angle droit 
du colon Une radiographie instantanée montre 
à ce niveau une image lacunaire typique. 

A ce niveau le bismuth n'est pas visible sur la 
plaque dans une étendue de plusieurs centi- 
mètres. La palpation ne parvient pas à remplir 
celte image lacunaire. Les examens faits dans la 
position verticale donnent le même résultat. 
L'intervention chirurgicale confirme le dia- 
gnostic. P. AvBouRG. 


P. Heymann (Hanoi). — De l'examen radiolo- 
gique du foie. Sa valeur dans les cas d'abcés 
(Bulletin de la Société médico-chirurgicale de 
EIndo-Chine, n* 8, octobre 1913). 


Excellent travail qui conclut trés justement a 


la nécessité de l'exploration radiologique du foie 


dans tous les cas où une collection purulente et 
plus généralement une lésion capable de défor- 
mer cet organe est soupconnce. 

A. BÉCLERE. 


J.-L. Case (Etats-Unis). — Radioscopie du foie 
et des voies biliaires, particulièrement en vue . 
des calculs biliaires (The Journal of the Aime- 
rican Medical «Association, tome LXI, n° 12, 
20 septembre 115, p. 920 à 924, avec 16 ra- 
diographies). 

L'auteur, après avoir constaté 40 fois des cal- 
culs biliaires dans 1000 examens radioscopiques 
du tube digestif après repas de bismuth, estime 
que ces calculs se rencontrent à l'origine de 
y pour 100 des troubles gastro intestinaux. Dans 
la tithiase ils sont visibles (chez les Américains) 
dans 40 à 50 pour 100 des cas. Ces calculs donnent 
une ombre uniforme ou à centre plus clair, sui- 
vant leur composition chimique. 

Le diagnostic différentiel est à faire avec les 
calcifications des cartilages costaux, les calculs 
rénaux, plus nets, les ganglions mésentériques 
caleifiós, irréguliers, mobiles. L'existence d'un 
point douloureux nel correspondant à l'ombre 
constatée a une grande valeur diagnostique. 

En l'absence d'ombre suspecte on peut penser 
à une affection de la vésicule si l’on constate 
après repas de bismulh une déviation du pylore 
en haut ct à droite, la présence du lobe de Rie- 
del du foie, la situation haute de l’angle hépa- 
tique du colon, l'évacuation plus rapide de 
l'estomac, parfois un spasme de la région car- 
diaque ou pylorique, enfin une situation anor- 
malement haute de l'anse sigmoide. 

HENRI BÉCLÈRE, 


Jean Baur et L. Plissan (Paris). — Grand 
abcès du foie dysentérique, traité par la ponc- 
tion évacuatrice et des injections d'émétine. 
Bulle gazeuse intra-hépatique. Guérison (Bul- 


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. lelin de la Société médicale des Hôpitaur, 

n° 32, 19 novembre 1915, p. 478). 

L'examen clinique fait supposer aux auteurs 
une collection intra-hépatique chez un dysenté- 
rique. 

Le premier examen radioscopique montre que 
l'ombre du foie accuse un dénivellement; Popa- 
cité hépatique normale à gauche, remonte à 
droite jusqu'au mamelon. On note une immo- 
bilité absolue du diaphragme. La plèvre droite 
est inlacte. 

Dix jours après, l'ombre hépatique a encore 
augmenté de volume. Opération le jour même. 
Le lendemain l'examen à l'écran montre la même 
dénivellation du diaphragme, mais de plus, sous 
la coupole diaphragmatique existe un espace 
clair, à limite inférieure horizontale. 

L'ombre d'un sou placé au niveau du mamelon 
se projette au milieu de cette bulle gazeuse en- 
clavée dans le foie. La limite inférieure de la 
poche reste horizontale dans toutes les positions. 

Cette teinte claire persiste sans modification 
pendant quinze jours. Nouvelle ponction, suivie 
d'une troisième. Après une quatrième ponction 
la bulle gazeuse disparaît, le malade guérit. 
L'ombre hépatique est redevenue normale. 

P. AUBOURG. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Franz Weisz (Budapest). — Diagnostic des 
calculs urétéraux (Journal d'uroloyie medi- 
cale et chirurgicale, tome IV, n°5, 15 novem- 
bre 1915, p. 781 à 784). 

L. A. rapporte le cas d'une femme de 59 ans 
avant présenté tous les signes de colique néphré- 
tique. Elle tut radiographiée à différentes re- 
prises, cerlaines épreuves montrèrent dans la 
région vésicale une ombre limitée, grosse comme 
une cerise; mais Pintroduction du cathéter dans 
luretcre droit ne permit pas de sentir de calcul 
urétcral. Après mise à nu el isolement de lure- 
tere droit, on put constater qu'il n'existait aucun 
calcul ni dans Puretére, ni dans la vessie. Cinq 
semaines après cette intervention la malade suc- 
comba à des accidents cardiaques. A lautopsie 
on trouve une tuberculose rénale droite (rein 
mastic), une tuberculose miliaire du rein gauche, 
un rétrécissement de Porifice urctéral droit avec 
dilatation consécutive de Turctére. L. A. pense 
qu'une petite masse de celte transformation 
mastic se trouvait dans Turetére au niveau de 
Vorilice vésical et que l'ombre vue sur la radio- 
graphie serait due à ce corps étranger. 

Jl est très possible, en effet, que cerlaines 
masses de caséum plus ou moins calcifiées 
donnent une ombre radiographique capable de 
faire songer à un calcul banal; mais pour qu'une 
interprétalion aussi délicate garde toute sa 
valeur, il aurait été, croyons-nous, nécessaire de 
recouri, à certains examens complémentaires, 


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comme par exemple la radiographie avec sonde 
opaque introduite dans l’uretère. Ainsi l'auteur 
aurait écarté Pobjection de la possibilité d'une 
production extra-urótérale. NAHAN. 


Harold Collinson (Leeds). — Quatre cas de 
calculs enclavés de l’uretère (The Lancet, 
22 novembre 1915, p. 1456-1460, 3 fig.). 
H.-C. publie quatre cas de calculs enclaves de 

l'uretère dont un, tout à fait remarquable, occu- 
pant toute la longueur du conduit. Sur la radio- 
graphie on voit deux ombres : l'une s'étendant 
du pôle inférieur du rein gauche au bord du 
bassin, l’autre de ce point à la terminaison de 
l'uretère dans la vessie. Après néphrectomic et 
excision de Purclére. on mit à jour 3 calculs : 

Un supérieur long de 6 cm. 5; un moyen re- 
courbé occupant la région de l’uretère qui sur- 
croise les vaisseaux iliaques long de 2 cm. 5: un 
inférieur long de 6 cm. 5 environ. 

Ces trois calculs pesant 85 grammes, étaient 
formés d'un pelit calcul urique central recouvert 
de strates de phosphates. 

Les 3 autres cas se rapportent à des calculs 
enclavés dans les portions rénale, iliaque et 
juxta-vésicale de l'uretère. Au sujet du premier 
de ces cas, l’auteur conclut que le chirurgien est 
en droit d'opérer alors que la clinique révèle un 
calcul que l'on ne peut déceler par la radiogra- 
phie. WILLIAM VIGNAL. 


Edwin Beer (New-York). — Résection trans- 
péritonéale d’un diverticule de la vessie (An- 
nals of Surgery, part. 251, novembre 1915, 
p. 654 à 608, avec 2 radiographies). 

Ce diverticule, ignoré jusqu'à l'âge de 59 ans, 
s'infecta à la suite d'une urétrite aiguë. L'auteur 
présente deux radiographics faites avantet après 
l'opération, la vessie étant injectée au collargol. 
On voit qu'il s'agissait d'une énorme poche de 
volume presque égal à celui de la vessie et la 
coiffant du côté droit. Henri BÉCLÈRE. 


G.-O. Lotsy (Le Caire). — Bilharziose de la 
vessie et des uretères. Contribution à l'étude 
des causes d'erreurs dans la recherche des 
calculs de l'appareil urinaire (Fortschrilte auf 
den Gebiete der Ruentyenstrahlen, tome 21, 
fasc. 2, 11 novembre 1915, p. 258-259, fig.). 
Curicuse radiographie d'un Arabe de 20 ans, 

chez lequel une ombre ovale pourrait faire croire 

à l'existence d'un banal calcul de la vessie. si l’on 

ne voyait sur l'image les deux uretéres dilatés el 

flexueux dont les parois sont incrustécs de sels 
calcaires déposés sur des muqueuses irritées par 
les œufs de bilharzia. R. Lepoux-LEBARD. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Robert Kienboeck (Vienne). — Sur des trou- 
bles dépendant d'une éventration diaphragma- 


Rayons NX. 


tique rudimentaire (Muenchener medizinische 
Wochenschrift, n° 40, 7 octobre 1915, p. 2219 
et 2220, fig.). 


Depuis que Hoffmann, puis Franck et quelques 
autres auteurs ont publié des observations d'éven- 
tration rudimentaire ou d'insuffisance diaphrag- 
matique s’observant surtout lorsqu'il existe unc 
bulle gazeuse importante de l'estomac ou de 
l'angle splénique du colon, on a eu fréquemment 
l'occasion d'étudier des cas analogues. 

K publie une observation nouvelle et caracté- 
ristique. Il s’agit d'un homme de 53 ans chez 
lequel l'examen radiologique est pratiqué parce 
qu'il se plaint d'une certaine difficulté respira- 
toire surtout pendant l'inspiration; qu'il a re- 
marqué, particulièrement le matin, au moment 
du petit déjeuner, des troubles de la déglutition, 
et qu'il entend, lorsqu'il avale des aliments, des 
bruits anormaux paraissant provenir de la par- 
tie inférieure du thorax. 

La radioscopie et la radiographie montrentun 
thorax normal; mais le diaphragme gauche pa- 
rait un peu plus élevé que le droit, cette diffé- 
rence de niveau semblant due à la présence 
d'une bulle gazeuse importante de l'angle splé- 
nique du colon. 

On pratique un second examen à quelques 
jours d'intervalle et l'on remarque alors que le 
diaphragme gauche est encore plus élevé que la 
première fois, il dépasse d'environ trois travers 
de doigt le niveau de la coupole droite. Le cœur 
a un grand axe horizontal et la pointe est presque 
relevée. Si Pon fait pratiquer au malade une 
inspiration forte, le diaphragme gauche redes- 
cend jusqu'à un niveau normal, puis remonte 
graduellement à chaque inspiration pour revenir 
à sa situation primitive; la bulle d’air gastrique 
est petite, il existe unc bulle de l'angle splénique. 

En faisant prendre du liquide bismuthé, on 
constate un temps d'arrêt très net au niveau du 
diaphragme, rien d'autre n'est à signaler au point 
de vue du tube digestif. 

Il s’agit donc ici non pas d'une véritable éven- 
tration diaphragmatique gauche, mais d'une 
éventration rudimentaire ou si l’on veut d'une 
insulfisance diaphragmalique avec variations de 
niveau considérables de la coupole gauche sous 
l'action de la bulle gazeuse de l'angle splénique 
avec quelques symplómes cliniques peu accen- 
tués mais caractéristiques. 

R. LEDOUX-LEBARD. 


CORPS ÉTRANGERS 
peed hale rae aeclin 


G. Newton Pitt (Londres). — Dépôt calcaire 
autour d'une aréte dans la parotide (Royal 
Society of Medecine [Section of Medecine], 
séance du 25 novembre 1915). 

Homme de 58 ans. Un an auparavant, une aréle 
de poisson s'élait implantée dans le pharynx. 

Rien à l'examen clinique. Mais depuis, disten- 


IOI 


sion douloureuse el intermittente de la parolide. 
La radiographie révéla une ombre allongée ct 
recourbée suivant la direction du canal de Sténon 
derrière le bord du masséter; l'extrémité anté- 
rieure était bifurquée. Le cathétérisme du Sténon 
n'ayant donné aucun renscignement on incisa la 
glande el après découverte du canal excréteur, 
on le trouva légèrement athéromateux, mais pas 
de corps étrangers. Drain ct suture de la plaic 
opératoire. Cependant le 18° jour après linci- 
sion, le corps élranger s'extériorisa spontanc- 
ment par fistulisation et sa morphologie cor- 
respondait à celle révélée par la radiographie. 
C'était une arûte de poisson longue de 12 mil- 
limètres, autour de laquelle s'était déposée une 
couche calcaire. William VrGxaL. 


Bourgeois (Montréal). — Corps étranger du 
poumon (Union médicale du Canada, 1 no- 
vembre 1915, p. 654 à 657). 

Une jeune femme, après avoir été traitée pen- 
dant plusicurs années successivement pour de 
la coqueluche, de la tuberculose cavilaire, de la 
gangréne pulmonaire, se plaignant toujours de 
toux chronique avec expectoration purulente et 
odeur fétide, demande spontanément au docteur 
Panneton un examen radioscopique. Celui-ci 
révèle une opacité du tiers inférieur du pou- 
mon droit au centre de laquelle se distingue 
l'ombre d'un corps étranger affectant la forme 
d'une broquette. La malade se rappelait en effet 
avoir avalé 15 ans auparavant, un corps étranger 
de celle nature et c'est à ce moment qu'ont dé- 
buté les symptômes qu'elle présentait. L'inter- 
vention a amené sa complète guérison. 

F. JAUGEAS. 


D'Halluin (Lille). — Localisation des corps 
étrangers (Bulletin et Mémoires de la Société 
de radiologie médicale de Paris, n° 49, no- 
vembre 1913, p. d00 et 356). 

L'auteur préconise la technique suivante 
Faire une radiographie stéréoscopique avec re- 
pères cutanés pour permettre l'introduction 
d'une aiguille de seringue de Pravaz vers le 
siège soupconné du corps étranger. Puis, quand 
l'aiguille a été introduite, faire une nouvelle 
radiographie stéréoscopique afin de contrôler 
la position dece repère interne, G. HARET. 


DIVERS 


M. Bertolotti. — Étude radiologique d'un cas 
de sclérodermie. Analogies de la sclérodermie 
avec le syndrome de Profichet (Nowrelle ien- 
nographie de la Salpétrière, 1915, n° 4). 
L'auteur cite l'observation d'une femme de 

56 ans présentant depuis six ans des signes cer- 

tains dhypothyroidisme (atrophic de la glande, 

suppression des règles, elc.), auxquels se sont 
ajoutées plus récemment des alléralions seléré- 


102 


mateuses de la peau et des tissus sous-jacents 
surtout marquées au niveau des quatre extré- 
mités. 

La radiographie a montré une atrophie nette 
des extrémités phalangiennes des mains et des 
pieds, Pexistence d'une dilatation de la selle tur- 
cique, une calcification très apparente des ten- 
dons rotulien et achilléen, enlin au niveau du 
coude, du genou et de la face dorsale des pieds, 
de petits nodules calcaires analogues à ceux que 
l'on rencontre dans le syndrome de Profichet. 

L'auteur pense que la lésion du corps pituitaire 
n'est pas primitive, qu'elle est seulement, comme 
la sclérodermic elle-même, la conséquence d'un 
retentissement à distance des troubles thvroiï- 
diens. 

Quant aux calcifications tendineuses ct aux 
« pierres de la peau », réalisant le syndrôme de 
Profichet, l'auteur estime qu'elles doivent être 
considérées comme un processus secondaire au 
processus sclérodermique, celui-ci favorisant la 
production de dépôts calcifiés dans les tissus par 
un mécanisme pathogénique qui n'est pas encore 
bien déterminé. CITASSARD. 


J. Klynens (Anvers). — Ossification étendue des 
muscles du mollet avec double fracture du 
tendon d'Achille (.fmnales de Médecine phy- 
sique d'Anvers, septembre, octobre 1915). 


I] s'agit d'une myosite ossifiante assez étendue. 
A la suite d'un premier traumatisme, la masse 
calcaire imprégnant le tendon d'Achille fut dé- 
tachée du calcaneum, sans que pour cela la rup- 
ture du tendon fût complète. Un second trau- 
matisme eut pour résultat de fragmenter cette 
masse calcaire à quelques centimètres plus haut. 
Les radiographies montrent de nombreuses os- 
sifications qui ont envahi la musculature du 
mollet, et s'étendent jusqu'au creux poplité. 

G. GIBERT. 


RADIOTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Dore S.-Ernest. — Emploi, action et dosage 
des Rayons X dans le psoriasis et autres affec- 
tions cutanées (rilish Medical Journal ¡18 
octobre 1915, p. 1016). 


L'auteur a constaté dans les affections cutanées 
des améliorations notables et parfois des gué. 
risons en employant les ravons X à doses 
movennes ct meme faibles répétées à de courts 
intervalles. ll donne un Hetquart environ tous les 
deux ou trois jours sur les ulcérations super- 
ficielles; 2 H et demi toutes les semaines dans 
le psoriasis ou Veczóma; 5 H avec intervalles de 
trois semaines à un mois dans le sycosis, la 
terne favense, cernes alo sécies Chs perly- 


drose, Lacne, le prunt; ò egalement, mais à de 


Rayons NX. 


plus courts intervalles. dans Pulcus rodens, le 
carcinome ou Je myome utérin. Il ne dépasse 
celte dose que dans le lichen plan ou les ché- 
loïdes. Henri BÉCLÈRE. 


Chilaiditis (Constantinople). — Le traitement 
de l'hypertrichose par la radiothérapie ( Wiener 
Medizinisrhe Wochenschrift, 1 Novembre 
1915, n° 45, p. 2917 à 2919). 

Saudek et Novak ont publié récemment un 
procédé destiné à permettre de traiter Phyper- 
trichose par la radiothérapie en évitant les 
accidents. 

Pour cela ils essayent de protéger tous les 
territoires culanés interpilaires et de n'appli- 
quer la dose forte qu'aux bulbes pileux eux- 
mémes. A cet effet ils rasent les poils, puis, dès 
que la repousse a atleint une hauteur de 1 à 
2 millimètres, ils étendent sur la peau une 
émulsion à 15 pour 100 de calomel dans du col- 
lodion dont ils repassent plusieurs couches. 

Ils commencent par pratiquer l'épilation des 
poils qui dépassent le collodion en les saisissant 
un à un avec la pince. Ils obtiennent ainsi une 
sorte de lame criblée dont les orifices corres- 
pondent, disent-ils, à la papille et permettent 
aux rayons de. Röntgen d'atteindre seulement 
le bulbe pileux tandis que la couche de collodion 
au calomel protège à la maniere d'un filtre le 
reste de la peau. 

Mais, ainsi que le fait remarquer C., la plupart 
des poils ne poussent pas d’une façon régulière, 
mais obliquement, si bien que les orifices réser- 
vés dans le collodion ne répondent pas du tout 
en réalité aux bulbes pileux. 11 faut donc cher- 
cher une autre explication aux résultats favo- 
rables obtenus par les deux premicrs auteurs. 

I] paraît logique de la chercher dans l'épila- 
tion qui précède Virradiation et à la suite de 
laquelle se produit une prolifération cellulaire 
qui transforme le bulbe pileux en un amas de 
cellules jeunes en plein développement, c'est-á- 
dire de cellules particulièrement sensibles à l'ac- 
tion des rayons de Röntgen. 

Les expériences de C. lui ont montré qu'une 
épilation préalable augmente d'un tiers à deux 
tiers, la sensibilité à l’irradiation. 

Plus les poils sont abondants ct forts ct plus 
l'épilation doit ¿tre pratiquée longtemps avant 
l'irradiation. C. filtre les rayons sur ò ou 4 mil- 
limètres d'aluminium et donne de 8 à 12 H 
sur la peau en une seule séance ou en deux 
séances espacées de 2% heures seulement. ll 
observe de 15 à 20 jours après, la réaction habi- 
tuellement constatée à la suile de l'admiuistra- 
tion de 4 à 5 H sans filtre, c'est-à-dire une 
réaction du premier degré qui dure de deux à 
trois jours. 

ua pas vu Jusqu'à présent sur une trentaine 
de cas trates en deux ans el den, d'acerdents 
tardits. R. Leboux-LEBARD. 


Rayons A. 


Rajat (Vichy). — Un nouveau cas de guérison 
actuelle de mycosis fongoide par les rayons X. 
(Bulletin de la Société Francaise de derma- 
loluyie et de syphiliqraphie, n° R. novembre 
1915, p. 022 a 524). 

ll s'agit dun homme de 45 ans, qui présente 
une éruption eczématisée généralisée avec par 
place, des placards érythémateux suppurants : il 
se plaint en outre d'un prurit intense avec perte 
d'appélit, amaigrissement considérable et tume- 
faction ganglionnaire douloureuse. 

Les applications de rayons X sont faites tous 
les 8 à 15 jours sur différentes régions du corps 
à la dose de # à 5 H, rayons n° 4 à5 Benoist. 
Chaque irradiation est suivie d'une séance d'ef- 
Nuvation de HF et d'un bain statique avec douche. 

L'amélioration fut rapide, le prurit se calma, 
les lésions cutanées disparurent et les ganglions 
diminutrent de volume. Cette guérison persiste 


depuis mars 1915. NAHAN. 
NÉOPLASM ES 
Pautrier et Maurel (Paris). — Épithélioma 


disséminé à foyers multiples développé spon- 

tanément sur lupus tuberculeux (Bulletin de 

la Société Française de dermatologie et de 

syphiligraphie. n° 8, novembre 1915, p. 524 à 

028). 

La radiothérapie a été souvent accusée d'ètre 
la cause de l'apparition d'épithélioma sur le 
lupus tuberculeux. 

MM. Pautrier et Maurel rapportent un cas de 
lupus tuberculeux de la face, évoluant depuis 
20 ans, quí ne fut jamais traité activement, ni 
soumis aux agents physiques et sur lequel se dé- 
veloppa spontanément un épithélioma. 

Cette dégénérescence épithéliomateuse pré- 
sente en outre quelques particularités, qu'onn'a 
pas l'habitude de rencontrer dans les cas sem- 
blables. Les auteurs ont constaté une épithélio- 
matose avec foyers multiples. L'évolution en est 
lente et bénigne sans adénopathie, ni altéra- 
tion de l'état général. Cette bénignilé s'explique 
par la forme histologique : les examens prati- 
qués en plusieurs points ont montré, qu'on 
avait affaire à un épithélioma à type baso-cel- 
lulaire. NAHAN. 


Suquet (Nimes). — Radiothérapie des épithé- 
liomas cutanés, résultats éloignés, statistique 
(Revue pratique d'électrologie et de radiologie 
médicales, 1 année, n° 9, novembre 1915, 
p. 197 à 200). 


L'auteur, à l'occasion de sa statistique com- 
portant 841 cas, donne son opinion personnelle 
sur la radiothérapie de l’épithélioma cutané. A 
juste titre illuisemble que c’est le traitement de 
choix, mais il conseille trés sagement de ne pas 
s'imaginer que tous les cancers cutanés doivent 


10) 


être traités el guéris par les ravons X. En effet 
lorsque nous nous trouvons en prósence de 
lésions trop étendues ou trop profondes, « il est 
préférable, de ne pas perdre un temps précieux 
en séances inutiles et de demander au chirurgien 
une large exérése ». On arriverait ainsi à des 
statistiques meilleures. 

Actuellement le pourcentage des guérisons 
obtenues par l'auteur est de % pour 100: sur 
les 84l cas traités, il a 724 guérisons d'emblée, 
et 60, après une petite récidive. Ce sont les épi- 
théliomas des joues et du nez qui sont en plus 
grand nombre. La technique de l'auteur n'est 
pas uniforme, et bien qu'il préfère les doses 
fortes et espacées (5 à 10 unités H), il estime 
qu'il convient de modifier cette technique sui- 
vant le siège, l'étendue. la profondeur de la 
lésion. | 

Cette statistique, considérant non pas le point 
de vue histologique mais le siège, montre mieux 
que toute dissertation sur la question ce que 
l'on est en droit d'attendre de la radiothérapie 
bien faite dans l'épithélioma cutané. 

G. Harrr. 


SANG ET GLANDES 


A. David (Lille). — Les nouveaux traitements 
des leucémies (Journal des Sciences médi- 
vales de Lille, 4 octobre 1915). 


Contre les leucémies on dispose à l'heure ac- 
tuelle des agents suivants : les rayons X, les 
corps radio-actifs : radium et thorium, et enfin 
le benzol. 

La radiothérapie amène des modifications ra- 
pides de la formule leucocytaire, mais cette 
thérapeutique finit par devenir inefficace. 

L'action du radium analogue à celle desrayons X 
semble un peu plus rapide et plus facilement 
utilisable chez les malades non transportables. 
Il y aurait sans doute intérêt à associer les deux 
traitements. 

Le thorium a été administré soit en boisson, 
soit en injections. Il aurait une action élective 
sur la série myéloide, mais les observations cli- 
niques sont peu nombreuses encore. D'autre 
part, le bon marché relatif de ce corps est illu- 
soire, car son activité s’épuise vite. 

En France, on a utilisé te benzol. Selling a 
montré que, chez le lapin, le benzol avait une 
action leucotoxique puissante. Chez l’homme, 
dans la leucémie, la destruction leucocytaire fut, 
dans la plupart des cas publiés, très importante, 
mais l’anémie ne disparut pas complètement, car 
ce médicament n'est pas sans action sur les héma: 
ties et sur le taux de l’hémoglohine. 

Le benzol a été administré par voie digestive 
(i gr. 0 à 2 grammes par jour dans l'huile d'olive) 
ou par voie hypodermique dans les cas d'intolé- 
rance. 

La bronchite el la tuberculose sont des contre- 


104 


ndications ct Pabus du benzol expose à des lé- 
sions hépatiques ou rénale. Il est indispensable 
de contrôler Faction par de fréquents examens 
hématologiques. NUYTTEN. 


Walther Wittig (Hambourg). — Traitement 
des bubons par la radiothérapie (Deutsche 
Medizinische Wochenschrift. 59% année, n°48, 
97 novembre 1913, p. 2551 à 2552). 

Sur 11 cas observés. 4ont été traités seulement 
par les rayons. Après deux séances de un tiers et 
une demi-dose d'érythèm chacune et espacécs 
de 3 à 7 jours, les bubons ont complètement dis- 
paru. La douleur cédait 12 à 24 heures après 
la première séance, quoique les malades aient 
continué à travailler. 

Chez trois malades dont les bubons étaient 
fluctuants, ceux-ci ont été ouverts et irradiés de 
suite après (mêmes doses répétées à intervalles 
de 6 48 jours). Guérison complète 10 jours après 
la dernière irradiation. Les malades ont repris 
leur travail trois jours après la première séance. 

Quatre malades opérés quelque temps avant, 
présentaient des fistules, ct de nombreux petits 
ganglions. Après quelques semaines de traite- 
ment par la même méthode on obtint la guéri- 
son complète. Toutefois, il est à noter que les 
bubons traités par le repos et une médication 
guérissent souvent spontanément. 


Bonen. 
SYSTEME NERVEUX 
Meret (Roucn). — Névralgie sciatique guérie 


par la radiothérapie (Normandie anédicale, 
1 décembre 1915). 


Sciatique conséculive à une fièvre typhoïde 
durant depuis 5 mois, guérie complètement par 
5 séances de 1 H. chacune environ. Le D' Payen- 
neville relate un cas du même genre mais trailé 
par des séances de 4 H. A. LAQUERRIÈRE. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Alexandroff (Moscou). — Traitement des 
fibromyomes de l’utérus par les rayons Roent- 
gen (Journal d'arcourhement et de Gynéco- 
logie, Pétersbourg, lome XXVII, 5 novem- 
bre 1915, p. 1517-1528). 

La radiothérapie est le traitement de choix de 
certains fibromyomes utérins. Elle produit 
l'atrophie des follicules ovariens. 

L'ovaire sécrélerait un produit, Feuphorine, 
cause des métrorragies : en tarissant celte sé- 
crétion on amènerait la diminulion et la ces- 
sation des pertes sanguines. Celle conception 
n'explique du reste pas tous les résultat$ et dce- 
meure purement hypothétique. 

L'auteur en utilisant la méthode de Gaüss a 
obtenu des résultats intéressants sur 15 cas de 
fibrome. Mme de STANKEVITCHM. 


Rayons XÑ. 


SYSTEME RESPIRATOIRE 


O. de la Camp (Friburgen Brisgau). — Sur la 
radiothérapie dams la tuberculose pulmonaire 
humaine et expérimentale (Strahlentherapie, 
tome MI, n° 2, 27 novembre 1915, p. 546 à 


ye, 


Dans la clinique de l'auteur, MM. Küpferlé et 
Baemeister ont étudié l’action des rayons X sur 
la tuberculose pulmonaire chez les la ins. Leurs 
conclusions sont les suivantes : 

Une série de lapins fut inoculée avec une cul- 
ture de bacilles de Koch, type humain; un lot 
d'entre eux fut irradié 8-10 jours après Vinjection 
avec des rayons 6-8 Benoist et des séances espa- 
cées. Aucun résultat appréciable. 

Une seconde série de lapins injectés fut irra- 
diée 4semaines après l'injection, avec des rayons 
beaucoup plus durs et des séances très rappro- 
chées. 

A l’autopsie les animaux témoins présentaient 
des lésions decaséification entourées de tubercules 
jaunes en formation, tandis que les lapins irra- 
diés présentaient les mêmes lésions casteuses 
mais limitées, entourées par du tissu de sclérose 
et sans points jaunes périphériques. 

Enfin une dernière série de lapins injectés irra- 
diés par les mèmes rayons durs, en séances peu 
espacées, immédiatement après l'injection, mon- 
traient une réaction de sclérose beaucoup plus 
prononcée. 

Après ces expériences concluantes l’auteur a 
essayé le même procédé sur 15 malades. 

Sur 1 cas, 4étarent du 5° degré d'après Turban : 
chez eux le résultat fut à peu près nul. 

Chez les autres, la température. après de petites 
oscillations, revint après quelques séances à la 
normale, les vomissements, les signes catarrhaux 
disparurent et l'appétit se releva. 

Les expériences sur des animaux et sur les tu- 
berculeux de 5° degré ont montré qu'une dose 
trop forte nuit et accélère l'évolution de la mala- 
die. On peut donc avec la radiothérapie, exercer 
une influence incontestable sur la cicatrisation 
des lésions tuberculeuses du poumon, mais une 
technique sévère est de rigueur. 

Bonen. 


Küpferlé. — Recherches expérimentales pour 
le traitement de la tuberculose par les rayons 
Roentgen (Journal de Phaysiolhérapie, n° 151. 
novembre 1915, p. 561 à 566). 


D'expériences sur des lapins inoculés, et traités 
par des doses considérables avec filtration, l'au- 
teur conclut qu’ « un surprenant développement 
de tissu conjonctif, qui est un signe de tendance à 
la guérison ». résulle des irradiations. — Les pou- 
mons traités présentent une tendance à lenve- 
loppement des foyers tuberculeux tandis que 
chez les animaux témoins la maladie augmente 
chaque jour. A. LAOUERRIÈRE. 


Substances radioactives. 


wl 


TO. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


PHYSIQUE 


Starke (Greifswald). — Recherche sur la pro- 
duction de rayons y par les rayons B (P/ys:- 
kalische Zeitschrift, tome XIV, n° 21, 1e no- 
vembre 1913, p. 1005 à 1047). 

Gray avant démontré gue la projection de 
rayons $ sur un écran métallique provoquait 
l'émission de rayons y, l’auteur se demande 
quelle est la proportion de ceux-ci par rapport 
aux rayons y primaires émis par exemple par un 
échantillon de mésothorium. Les mesures faites 
à l'aide d'un électromètre de faible capacité en 
utilisant un bloc de plomb comme écran donnent 
les résultats suivants. Le choc des ravons 8 
donne naissance à un rayonnement + qui est 
environ ;ġ; du rayonnement primitif et qui lui 
est en tous points comparable. Pour cette étude 
on n'a tenu compte que des rayons y capables 
de traverser 3 millimètres d'aluminium; mais il 
en existe de plus mous. GÉRARD. 


PHYSIOBIOLOGIE 


J. Stoklasa. — Influence de la radioactivité 
sur les micro-organismes fixateurs d’azote ou 
transformateurs de matières azotées (C. Ji. 
Académie des Sciences, 10 novembre 1913, 
p. 879). 

On sait combien est importante en biologie la 
queslion de la fixation de l'azote de l'air, corps 
ordinairement inerte, par certaines bactéries du 
sol et les racines des légumineuses. On sait 
d'autre part que la plus grande partie de l'azote 
qui entre dans le cycle de la matière organisée 
provient des excreta et des déchets de la vie 
animale et végélale, mais que pour cela ces 
détritus organiques doivent ètre dégradés en 
sels ammoniacaux puis en nitrates par d'autres 
micro-organismes, micro-organismes ammoni- 
sants tels que les bacilles proteus vulgaris, my- 
coides, subtilis, ou micro-organismes. nitrifica- 
teurs puis dénitrifiants. H était important de 
connaitre l'influence de la radio-activité sur ces 
divers micro-organismes, la fertilité du sol étant 
liée à leur vitalité. L'auteur, par une série d'expé- 
riences, a taché d'élucider la question et arrive à 
cette conclusion que Pair active dirigé dans les 
vases de culture accélère considérablement la 
production d'azote assimilable soit á partir de 
l'azote de Fair, soit à partir des déchets de 
matières quaternaires; au contraire les rayons > 
el y diminueraient cette production. L'émanation 
du radium lui parait favoriser le travail des bac- 
téries qui assimilent l'azote de lair, mais dimi- 
nuer Pactivité des micro-organismes producteurs 


d'azote assimilable á partir des sels ammonia- 
caux. On ne saurait trop s'intéresser à ces tra- 
vaux qui peuvent nous conduire rationnellement 
à la solution si difficile du rôle des radio-activités 
faibles sur les processus vitaux les plus simples, 
et peut-être nous aider à interpréter certains 
phénomènes biologiques propres aux sources 
thermales. H. GUILLEMINOT. 


SANG ET GLANDES 


Rénon, Degrais ct Desbouis (Paris). — Ra- 
diumthérapie de la leucémie myéloide (/}ul- 
letin de la Société médicale des Hopitau.r, 
n°’ oo, 13 novembre 1915, p. 649). 


Les auteurs présentent une malade atteinte de 
leucémie myéloïde, trés améliorée, après quatre 
applications de radium sur la rale faites en cin- 
quante et un jours. 

Après une cinquième irradiation, la rate ne 
mesurait plus que 22 centimètres au lieu de 45 
dans sa plus grande longueur. 

P. AtBouns. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


H. Chéron et Rubens-Duval. — Valeur de la 
radiumthérapie des cancers utérins et vagi- 
naux (La Gynécologir, tome XVII, n° 10, oc- 
tobre 1915, p. 590 à 605, et Fortschritte auf 
dem Gebiete der Roentgenstrahlen, tome XXI, 
fase. 2, 11 novembre 1915, p. 229-258). 


Les auteurs font reposer leur statistique sur 
158 cas traités en l'espace de cinq ans. 

Leur technique se résume ainsi : méthode du 
rayonnement ultra-pénétrant de Dominici, emploi 
de doses massives, filtration d'autant plus consi- 
dérable que les quantités de radium sont plus 
grandes. 

Le rayonnement du radium exerce sur les 
cellules cancéreuses une action destructrice 
élective de mème sens que la défense spontanée 
de l'organisme. La puissance de ce rayonnement 
est très grande (plusieurs guérisons obtenues 
après deux applications) mais son champ d'action 
étant limité il peut ne pas influencer les adéno- 
pathics cancéreuses. 

Sur les 158 cas traités. comprenant surtout des 
cancers inopérables ou des récidives postopéra- 
toires, les auleurs ont obtenu une guérison cer- 
taine anatomiquement vérilice, do régressions 
tres importantes dont #6 sont vraisemblablement 
des guérisons, 62 amélorations notables dans 
des cas particulièrement graves où irrégulière- 
ment suivis. enfin 2 résultats nuls seulement, 


100 


chez des malades exceptionnellement affaiblies. 
Dans un certain nombre de cas la radiumthé- 
rapie a permis l'intervention chirurgicale impos- 


Lumtère. 


sible auparavant. Dans d'autres le trailement 
post-opératoire a jusqu'ici empêché toute réci- 
dive. Henri BÉCLERE. 


LUMIÈRE 


TECHNIQUE 


Billon-Daguerre, L. Médard ct H. Fon- 
taine (Paris). — Sur un nouveau dispositif de 
lampe à mercure immergée et à lumière pra- 
tiquement froide (C. It. {eadémie des Sciences. 
17 novembre 1915, p. 921). 

ll s'agit d'une lampe de quartz formée d'un tube 
en U renversé et placée dans un flacon de quartz. 
Le tout est immergé dans une cuve à cau. Celte 
lampe permettrait d'absorber 18 ampères sous 
70 volts. Son intensité serait de plus de 5000 bou- 
gies décimales, et la tumiére émergeant de la 
cuve est froide. 

Les auteurs prévoient surlout son emploi pour 
les projections photographiques ou microphoto- 
graphiques mais peut-être pouvons-nous songer 
à son utilité en médecine. H. GUILLEMINOT. 


H. Dausset (Paris). — Considérations sur la 
technique et la posologie de I’héliothérapie 
artificielle(Bulletins et Mémoires de la Société 
de Médecine de Paris, Y novembre 1915, 
p- 661-672). 

L'auteur rappelle qu'on a l'habitude de diviser 
a lumière en trois parties : partie calorifique, par- 
tie lumineuse, partie chimique. On peut donner 
des bains du corps entier, des demi-bains, des 
bains locaux. ll passe en revue les divers bains 
de lumière employés courammentet citeles noms 
de leurs auteurs. 

Puis l'auteur étudie le degré de pénétration des 
diverses radiations dans les tissus et l'action 
générale de la lumière sur le corps humain. 
Selon lui, on devrait utiliser plus qu'on ne Va fait 
jusqu'à présent les parties lumineuses et chi- 
miques du spectre. Il passe ensuite à la technique 
du bain général, des bains locaux; ces derniers 
devraient ¿tre moins chauds, plus longs, plus 
lumineux que ceux que l'on fait d'habitude; il 
recommande le buin local ouvert. Un chapitre 
spécial est consacré à la lumière intensive rayons 
ultra-violets). La durée des bains locaux comme 
celle des bains de soleil, doit être augmentée 
progressivement. L'auteur termine enfin par les 
indications de celte méthode thérapeutique. 


LovubIER. 
PHYSIOLOGIE 
D'Œisnitz (Nice). — Réactions thermiques, 


respiratoires, circulatoires et hématiques pro- 


voquées par l’héliothérapie (Journal medical 

francais, 15 nov. 1915, p. 466 à 474). 

D'après une étude portant sur 1500 séances de 
cure solaire répartiesentre ?à sujets, il est possible 
d'individualiser au point de vue de la température, 
du pouls et de la respiration quatre types de 
réaction : 1” le type de flottement; 2° le type 
d'équilibre ou d'adaptation; +* le type inverse 
ou d'inadaptation; 4 le type de déséquilibre ou 
d'intolérance. Les modifications de la pression 
arlérielle et les modifications hématiques sont 
trop variables pour permettre une formule géné- 
rale. Cependant l'étude méthodique de ces modi- 
fications doit conduire à préciser pour chaque 
cas les réactions favorables ou défavorables et à 
déterminer un dosage utile du traitement solaire. 

F. Jaucras. 


THERAPIE 


I. Gunzburg (Bruxelles). — Effets et indica- 
tions des divers bains de lumière (.Innales 
de Médecine physique Anvers, septembre, 
octobre 1015). 


L'auteur étudie les effets physiologiques des 
bains de lumière généraux et locaux; de 65° à 70° 
il ya élimination des matériaux excrémentiticls 
grâce à une sudation abondante, vasodilatation 
périphérique et abaissement de la pression; la 
température axillaire n'augmentant jamais de 
plus de 12 degré. Sur la cellule l'effet est plus 
intime; en élaborant l'énergie physique que lui 
apporte la lumière, la cellule absorbe un aliment 
physique qui modifie la nutrition, stimule le 
système nerveux et musculaire. 

L'action superficielle des bains de lumière 
aura son application dans les cas de contusions, 
de raideurs articulaires, de névralgies (20 à 
50 minutes). Son action générale fait du bain de 
lumière un puissant moyen thérapeutique dans 
la néphrite, le mal de Bright, le rhumatisme (50 à 
40 minutes). L'action biologique s'exerce dans les 
cas d'anémie, de neurasthénie, d'arthritisme. 

G. GIBERT. 


Tixier (Menton). — Héliothérapie marine mé- 
diterranéenne et radiothérapie combinées 
dans le traitement des adénites bacillaires 
chroniques au début ¡Revue pratique Elec- 
Irologie et de Radiologie médicales, tome Í, 
n° 10, décembre 1915, p. 205 a 214). 
L'héliothérapie s'adresse à l’état général qu'elle 


Electrologie, 


relève. La radiothérapie « s'adresse à la lésion 
locale qu'elle guérit ». L'auteur fait des séances 
espacées d'au moins 8 jours, quelquefois 15, avec 
des ravons filtrés sur un ou deux millimètres 
d'aluminium. La dose de rayons X mesurée sous 
le filtre est de 5 H 1/2. 

Sous l'influence de cette thérapeutique les 
douleurs disparaissent, la tendance à la suppu- 
ration s’atténue, souvent disparaît. Jamais l'au- 
teur, après bien d'autres, n'a constaté que les 
rayons X favorisent la suppuration d’adénites 
fermées: ila eu maintes fois au contraire Pocca- 
sion de voir la radiothérapie produire la cicatri- 
sation de ganglions déjà ulcérés. 

Ea résumé, l'héliothérapie et la radiothérapie 
combinées sont un moyen thérapeutique puis- 
sant contre ces adénopathies bacillaires qu’elles 
peuvent dispenser du bistouri qui, en matière 
de tuberculose, « guérit rarement, aggrave sou- 
vent, el mutile toujours ». E. DECHAMBEN. 


D'(Elsnitz (Nice). — L'héliothérapie. Son mode 
d'action. Ses indications. Ses résultats (Journal 
médical français, 15 novembre 1915, p. 451 
à 469). 

Aprés avoir rappelé l'historique de Vhéliothé- 
rapie, l'auteur expose les propriétés physiques 
et biochimiques de la lumière solaire et montre 
l'impossibilité d'attribuer, en toute certitude, à 
telle ou telle fraction du spectre solaire, une ac- 
tion élective sur Porganisme et une part prépon- 
dérante dans les cffets thérapeutiques observés. 
Il faut se borner à envisager les effets de la 
lumière solaire totale, ses effets généraux et ses 
effets locaux. 

Les modes d'application ont, suivant les au- 
teurs, varié avec divers facteurs : la mobilisation 
ou Fimmobilité du malade, la température du 
bain, la durée de la cure. Les bains peuvent étre 
partiels, mais il est préférahle de les rendre to- 
faux en procédant au début par des actions 
limitées progressivement étendues. 

L'héliothérapie constitue une indication occa- 
sionnelle et surtout accessoire dans une série 
de cas où son aclion générale est utile, chez Ics 


TOT 
y 


affaiblis, les convalescents, les rachitiques, etc., 
mais elle représente un traitement électif et 
capital dans les diverses localisations de P'infec- 
tion tuberculeuse. : 

L'ensemble des résultats exposés par l'auteur 
montre toute la valeur de Phéliothérapic marine: 
celle-ci, d’ailleurs ne doit pas ¿tre opposée à 
l'héliothérapie d'altitude, car l'intensité de la 
lumière représentée par la lumière directe du 
soleil el par la lumière diffusée par le ciel, offre 
des variations insuffisantes pour justifier une 
étroite séparation; il vaut mieux chercher à pré- 
ciser les indicalions respectives de l'association 
à la cure solaire, de l'altitude ou de la mer. 

F. JAUGEAS, 


A. Festal. — La cure solaire à Arcachon. Ses 
résultats (Journal médical francais, Yo no- 
vembre 1915, p. 475-419). 

Les résultats obtenus à Arcachon viennent 
s'ajouter à ceux qui sont observés sur la côte 
méditerranéenne et montrent que, dans celte 
station, toutes les conditions favorables à Phélio- 


thérapie se trouvent réunies. 
F. Jaucras. 


J. Castaigne ct d'Œlsnitz. — L'héliothérapie 
dans les affections tuberculeuses de l'enfance. 
Indications et posologie (Journal médical 
francais, 45 novembre 1915, p. 480 à 486). 


Pour obtenir de l'héliothérapie les meilleurs 
résultats il faut instituer łe traitement en tenant 
compte de divers facteurs : létat général du 
malade, la forme, la localisation ct le degré des 
lésions tuberculeuses, les réactions thermiques, 
circulatoires et respiratoires, la pression arlé- 
rielle et les modificalions sanguines, les réac- 
tions à la tuberculine. 

C'est en s'appuyant sur ces divers modes réac- 
tionnels que les auteurs cherchent à fixer les in- 
dications et les règles du traitement solaire dans 
les différentes affections tuberculeuses de l'en- 
fance : les tuberculoses externes, la péritonite 
tuberculeuse, la tuberculose des poumons et des 
ganglions bronchiques. F. JAtGkas. 


ÉLECTROLOGIE 


PHYSIQUE 


Pierre Lesage. — Contribution à la critique 
des expériences sur l’action de l'électricité 
atmosphérique sur les plantes (C. R. Ac«adé- 
mie des Sciences, 5 novembre 1913, p. 785). 
Il s'agit de savoir si les cages métalliques 

enveloppant les plantes en croissance agissent 

_ surtout comme écran électrique vis-à-vis de 
l'électricité atmosphérique ou autrement. Des 


expériences faites, il résulle que les autres fac- 
teurs peuvent avoir une importance au moins 
aussi grande que la modification de l'état élec- 
trique. H. GUNLEMINOT. 


TECHNIQUE 


Laquerrière ct Delherm. — Quelques perfec- 
tionnements à la technique instrumentale de 
la gymnastique musculaire localisée (Soriété 


108 


médicale de l'Elysée, séance duo novembre 

1915). 

Laquerri¢re a modifié Vonduleur de d'Arsonval 
(quia l'avantage d'onduler tous les courants) de 
façon soit à lui faire fournir du courant ondulé 
el renversé, soil à lui faire alimenter deux cir- 
cuits dans lesquels le courant est maximum dans 
Fun quand il est minimum dans l'autre (travail 
alternatifdes muscles antagonistes). 

D'autre part les auteurs ont fait construire une 
planchette, réduction du tableau de distribution 
localisée du professeur Bergonié. (On trouvera la 
description de ces appareils dans l'article sur la 
paralysie infantile paru dans le n°1 de ce journal.) 

Lousirr. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Babinsky (Paris). — Désorientation et désé- 
quilibration provoquées par les courants vol- 
taiques (Bulletin de l'Académie de Médecine, 
3 série, tome LNX, n° 54. séance du 4 no- 
vembre 1915). 


L'auteur précise les notions établies sur Vex- 
ploration électrique de l’appareil vestibulaire. Il 
rapproche les différents phénomènes qui accom- 
pagnent la déséquilibration et la désorientation, 
provoquées par le courant voltaique, de ceux qui 
résultent soit de la giration soit de l'irrigation de 
l'oreille avec de l’eau chande ou avec de l’eau 
froide et montre qu à l'état normal les données 
fournies par ces trois modes d'exploration sont 
de tous points comparables. 

Il étudie, à l'état pathologique, la signification 
des deux modalités principales de l'exploration 
électrique : la résistance à l'action du courant et 
Punilatéralité ou la prédominance des réactions 
d'un côté. 

Il conclut à la nécessilé de cette exploration, 
dans tous les cas où elle est possible, pour déce- 
ler les troubles de l'appareil vestibulaire. 

A. BECLERE. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Louis Delherm (Paris). — La contraction gal- 
vano-tonique dans la réaction de dégénéres- 
cence avec hypoexcitabilité galvanique (.17- 
chives d'électricité médicale, ne 569, 10 no- 
vembre 1915, p. 451 à 455). 


Il semble curieux que la réaction galvano- 
tonique ne soit pas plus souvent signalée, car 
elle parait à Delherm loin d'ètre rare. Mais si les 
auteurs la signalent comme paraissant au cours 
de la D. R. quand il ya Ayperexcoitabilité, Vauteur 
Va trouvée très fréquemment soit complete soit 
incomplete dans des cas où il y a hypoexcitabilité. 
Hen rapporte quatre observations prises entre 
plusieurs autres. A. LAQUERRIÈRE. 


Electrolo gle. 


Jeanne Bouteil (Paris). — De la valeur dia- 
gnostique du phénoméne dit le « vertige vol- 
taique » et du « nystagmus galvanique » dans 
les affections de l'oreille moyenne et du laby- 
rinthe (Thése de Paris, n° 968, 1915. p. 175. 
Steinheil, éditeur). 

Le sujet sain s'incline toujours du côté du 
positif. 

Des moditications profondes existent quand le 
labyrinthe vestibulaire est lésé. L'inclinaison se 
fait quel que soit le pôle employé, du côté ma- 
lade dans les labyrinthites, la sclérose, la des- 
truction complete ou partielle. 

Sila lésion est bilatérale, elle se fait du côté 
le plus malade. 

Dans les lésions du labyrinthe postérieur con- 
stituant une lésion double qui s'équilibre. il n'y a 
pas d'inclinaison de la téte ni du corps. 

L'intensité de courant nécessaire pour produire 
le nystagmus galvanique est d'autant plus petite 
que le labyrinthe postérieur est plus excité. 

L. DELHERM. 


Marie el Foix. — Atrophie isolée de l'éminence 
thénar d'origine névritique. Rôle du liga- 
ment annulaire antérieur du carpe dans la 
pathogénie de la lésion (Revue de Neurologie, 
novembre 1915). 

L'atrophie isolée, non progressive des pelils 
muscles de la main peut tenirá diverses causes. 
Dans le cas éludié par les auteurs il s'agissait 
d'une nóvrite interstitielle situe au niveau du li- 
gament annulaire. 

L'éminence thénar est atrophite, et présente 
une inexcitabilité absolue aux courants élec- 
lriques. L. DELNERM. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


GENERALITES 


J. Bergonié (Bordeaux). — L'exercice électri- 
quement provoqué ou ergothérapie passive 
dans les maladies par ralentissement de la 
nutrition (Journal médical français, 19 août 
1915, p. 5ka, el Archives d'EÉlectricité médi- 
cale, 10 novembre 1915, p. 401 à 450). 


Si quelques êtres exceptionnels peuvent s'a- 
dapter sans inconvénients à une vie toute intel- 
lectuclle, pour la très grande majorité une utili- 
salion active du muscle est indispensable, sinon 
apparaissent les maladies de la série de Bou- 
chard, par ralentissement de la nutrition. A ces 
troubles il faut opposer Pergothérapie c'est-à- 
dire la thérap':utique par augmentation de lé- 
nergie dépensée. 

Il est certain que physiologiquement parlant, 
influx nerveux est Je meilleur excitant du mus- 
cle, mais précisément chez les déprimés psychi- 


Klectrologie. 


ques Vinflux nerveux est insuffisant, la répara- 
tion trop lente, la fatigue rapide. 

La fatigue cérébrale est une, qu'elle soit due 
à l'épuisement de Pinflux moteur ou au travail 
psychique ; et c'est pourquoi l'ergothérapie, dis- 
tincte de la culture physique, doit être passive, 
indépendante du systeme nerveux : elle consiste 
« à appliquer à l’ensemble de la masse muscu- 
laire du corps, un excitant électrique convena- 
blement choisi et à obtenir ainsi de celte masse 
des contractions rythmiques passives et indo- 
lores qui augmentent l'énergie dépensée par le 
travail physiologique produit et la chaleur 
libérée. » 

L'auteur décrit l'appareillage et la technique de 
l'exercice électriquement provoqué. 

Le sujet couché dans un fauteuil spécial et 
presque complètement recouvert d'électrodes, 
est traversé par un courant faradique de quan- 
tité, létanisant, rythmé et inversé. L'appareil- 
lage comprend une bobine spéciale, un métro- 
nome, un tableau à graduation et distribution 
localisées permettant de répartir convenable- 
ment Ic courant sur toutes les masscs muscu- 
laires. 

Effet de l'eryothérapie passive. — Comme le fait 
tout travail régulier, la gymnastique électrique 
développe les muscles, ce qui est une garantie 
pour le maintien des résultats ; elle laisse les 
articulalions immobiles, ce qui est à considérer 
chez les rhumatisants et les gouttcux; elle aug- 
mente la circulation générale et locale et tend à 
ramener vers la normale la pression artérielle 
des hyper ou des hypotendus: elle peut modi- 
fier l'ombre cardiaque et faire disparaitre l’albu- 
minurie orthostatique ; elle agit enfin sur la peau 
dont elle augmente la vitaiité et la tonicité. 
Mais les effets les plus importants sont ceux 
que l'on observe sur la nutrition et que l'on 
constale directement par l'augmentation des 
échanges respiratoires et l'élévation de la tem- 
péralure centrale, cependant que le sujet trouve 
un vérilable repos dans un calme nerveux com- 
plet. 

Resultats. Dans la cure d'obésité, il faut, de 
toute évidence, réduire la ralion alimentaire, il 
est mème curieux de constater que cette ration 
peut ¿tre réduite sans inconvénient au dela du 
pointou elle l'était avant l'application électrique. 
L'auteur publie lescourbes de poids de quelques 
malades qui montrent les résultats remarquables 
obtenus tant au p int de vue de la rapidité de la 
diminution corporelle que du maintien des 
résultats. 

La gymnastique électrique est applicable éga- 
lement aux autres maladies du groupe de Bou- 
chard. 

L'article est suivi dans le « Journal médical 


français » de la bibliographic complète de la 


méthode. 
NUYTTEN. 


109 


DERMATOSES 


E.-Albert-Weil (Paris). — L'électrolyse de 
Vhypertrichose (Paris médical, 15 novembre 
1919). 

L'auteur décrit l'instrumentation et la techni- 
que de l'électrolyse de l'hypertrichose. ll réserve, 
dit-il, ce traitement électrolytique aux cas dans 
lesquels il existe quelques poils isolés au milieu 
d'un duvet assez long, ou bien seulement des 
touffes très limitées: quand il s'agit de barbes 
véritables, il donne la préférence au traitement 
radiothórapique, indolore et plus rapide. 

| P. Correxor. 


P. Unna. — Traitement de la lèpre par la dia- 
thermie (Berliner Klinische Worhenschrift, 
17 novembre 1915). 

P. Unna a essayé de faire des applications de 
diathermie dans 7 cas de lèpre nerveuse; les ré- 
sultats qu'il a obtenus sont très favorables. Il a 
constaté en effet que la diathermie calme d'une 
facon remarquable les phénomènes douloureux; 
aucun aulre moyen, dit-il, n'agit sur les doulcurs 
avec une telle rapidité. Par des applications ré- 
pétées il a pu, en oulre, guérir dans un temps 
relativement court des intiltrats même profonds. 
Aussi considère-t-il que la diathermie peut ètre 
appliquée avantageusement en même temps que 
le traitement général pour détruire les noyaux 
cutanés et sous-cutanés, et il la préfère aux 
caustiques et à Pexcision sanglante. 

P. Correnor. 


SYSTÈME CIRCULATOIRE 


Laquerrière el Nuytten (Paris). — Les ac- 
tions circulatoires de la méthode de Bergonié 
(Gymnastique électrique généralisée). (Sucielé 
de Thérapeutique, 25 juin 1915, el Société 
Francaise d Electrothérapie et de Radiologie 
médicales, novembre 1915). 


La contraction rylhmique de tous les muscles 
du corps produit sur la circulation une action 
comparable à celle d'un vaste cœur périphé- 
rique, soulageant le travail de l'organe central. 
Les séances faibles ralentissent le rythme car- 
diaque, les séances fortes l'accélèrent momen- 
tanément; il tend à revenir, après la séance, à 
un rythme normal. 

Les pressions artérielles maxima et minima 
sont habituellement un peu augmentécs après la 
séance chez les sujets normaux: elles tendent à 
diminuer après les séances fortes ct aussi chez 
les hyperlendus. 

Les auteurs ont essayé de vérilier les expé- 
riences de Hampson (de Londres), qui pense 
pouvoir obtenir le ralentissement du rythme 
cardiaque, en mettant les contractions muscu- 
laires en synchronisme avec le cœur et en abais- 
sant progressivement la fréquence : ils n'ont pu 


LIO 


en aucun cas, oblenir ce synchronisme et n'en 
ont pas moins noté le ralentissement du cour. 

L'action des séances se traduit par une amé- 
lioration des circulations générale et locale, la 
disparition des œdèmes et des douleurs vari- 
queuses, la modification des bruits et des con- 
tours du cœur, le retour de la pression arte- 
rielle vers un chiffre normal. 

Les auteurs ontnoté également dans plusieurs 
cas, la disparition des intermittences cardiaques. 


| Nu\TTEN. 
SYSTEME DIGESTIF 
Paul Duhem (Paris). — La fonction péristal- 


tique de l'intestin dans les maladies nerveuses 

a formes dépressives (Journal de médecine 

de Paris, 29 novembre 1915, p. 956 à 958). 

Chez les neurasthéniques et les mélancoliques, 
la dépression du système nerveux entraine sou- 
vent la constipation. La radioscopie permet de 
constater que cette constipation est le fait de 
l'atonie des colons transverse et descendant. 
L'auteur a donc cherché un médicament extra- 
pratique n'agissant que sur les deux dernières 
parties de l'intestin. Il constate que Pélectricité 
sous forme de courants continus est le traite- 
ment de choix. 

Le médicament qui lui a donné les meilleurs 
résultats est la péristaltine, glucoside extrait 


du cascara Sagrada. NUYTTEN. 
Meret (Roucn). — Cinq cas de fissure anale 


guéris par la haute fréquence (Normandie 
médicale, 1 décembre 1915). 


De ces » cas, lrailés avec l'électrode conique 
de Doumer, l’auteur conclut que le traitement 
comporte en moyenne » à 7 séances. Si les dou- 
leurs n'ont pas complètement disparu, il faut 
suspendre durant une huitaine de jours pour 
reprendre. La dilatation doit ètre réservée aux 
cas rebelles et aux fissures anciennes compli- 
quées d'hémorrhoïdes procidentes. 

A. LAOUERRIÈRE. 


SYSTÈME NERVEUX 


D. Schuriez (Berlin). — Du traitement de la 
sciatique (Wuenchener medizinische wochen- 
sehrift, n? 05, 1919). 

Dans une courte note Fauteur attire l'attention 
sur les résultats excellents qu'il obtient dans le 
traitement de la scialique par l'emploi soit du 
courant continu, soit de la haute fréquence. 
Dans le premier cas il fait traverser le membre 
malade par un courant continu de 8 a 10 mil- 
amperes pendant une demi-heure environ. 
Pour les applications de haute fréquence, il se 
sert dun résonateur monté en bipolaire et au- 
quel il relie une électrode à vide qu'il promène 
sur la région douloureuse. 

P. COTTENOT, 


lectrologte. 


SYSTEME GÉNITO-URINAIRE 


Heitz-Boyer (Paris). — Du traitement mixte 
de certaines tumeurs vésicales (Journal 
d'Urologie médicale el chirurgicale, tome IV, 
lo novembre 1915, p. 795 à 795). 


L'auteur, après avoir montré la possibilité de 
détruire par l'étincelage de haute fréquence les 
tumeurs vésicales, même volumineuses (grosseur 
d'une pêche), propose une méthode mixte, chi- 
rurgicale et électrique. 

Dans un premier temps, apres taille hypogas- 
trique, on extirpe la tumeur vésicale par excision 
du pédicule. Au bout de deux à trois semaines 
environ, la vessie est cicatrisée. 

15 jours après la fermeture de la vessie, a lieu 
le deuxième temps, qui consiste en une destruc- 
tion endoscopique par étincelage de haute fré- 
quence, du moignon pédiculaire. Le faible vo- 
lume de ce qui reste de la tumeur en permet la 
destruction en une ou deux séances. Au bout de 
deux à trois semaines, les parties nécrosées tom- 
bent. Ultérieurement, on procède à des examens 
cystoscopiques de vérification, pour s'assurer ou 
parfaire la destruction du pédicule. 

Tandis que le traitement purement électrique 
est réservé aux malades qui refusent toute inter- 
vention sanglante, cette méthode mixte, qui en- 
lève ses dangers à l'opération chirurgicale et fait 
disparaitre les inconvénients de la méthode élec- 
trique dans les cas de tumeurs volumincuses, 
mérite de devenir le procédé de choix. 

NAHAN. 


Legueu (Paris). — Traitement des tumeurs de 
la vessie par les courants de haute fréquence 
(Journal des Praticiens, n° 48, 20 novembre 
1915, p. 770 à 772). 

Le système original de Beer, emploi de la dinu- 
thermie, paraît devoir être préféré. La tension 
étant beaucoup plus faible, on peut employer des 
cathéters moins isolés el partant moins gros: 
on obtient la coagulation ct la cautérisation de la 
tumeur. Au contraire, la petite étincelle nécessite 
une sonde protégée par une gaine épaisse de 
gomme: il faut, au cours de l’opération, changer 
de cystoscope pour voir ce que Pon fait; elle pro- 
voque un dégagement de bulles de gaz qui em- 
pêche de bien voir; surtout elle ne détermine 
que de la rétraction de la tumeur, l'action dis- 
ruplive sur laquelle on compte paraissant prati- 
quement nulle à l'auteur. 

L'intensité à employer est de 200 ma, l'élec- 
trode doit ¿tre au contact intime des tissus, la 
séance dure 4 à y minutes et est répétée tous les 
lò jours; il faut multiplier les points d'applica- 
tion, les changer à chaque minute, faire attention 
de ne pas ulcérer la paroi de la vessie. 

Après l'électrisalion, la tumeur présente une 
excavalion marquée par un cercle blanc de tissu 
raccorni, 


Nlectrologte. 


L'avantage est qu'il s'agit d'une méthode non 
sanglante, d’un traitement ambulatoire permet- 
tant au palient de continuer ses occupations. On 
peut alteindre toutes les régions de la vessie. La 
cautérisation n’est pas superficielle, les tissus 
voisins sont coagulés, d'où parfaite hémostase. 

Les indications sont ou palliatives (tumeur 
qu'on ne peut trailer par d'autres moyens, can- 
cer inopérable, par exemple), ou curatives (pe- 
tiles lumeurs papillomateuses ou même tumeurs 
moyennes). Pour les grosses, il est préférable de 
morceler et d'électrocoaguler les points d'im- 
plantation. A. LAQUERRIÈRE. 


Lepoutre et D'Halluin. — L'électro-coagula- 
tion dans le traitement des tumeurs de la vessie 
et en particulier des papillomes (Journal des 
Sciences médicales de Lille, N° 47, 92 no- 
vembre 1915). 


Pour aborder ces tumeurs, l'intervention par 
les voies naturelles cst préférable à la taille 
hvpogastrique chez l’homme aussi bien que 
chez la femme, sauf le cas chez l'homme de 
lumeur très grosse. L’¢lectro-coagulation semble 
ètre la méthode de choix, pour intervenir par 
les voies naturelles. Cette méthode consiste à 
utiliser des courants de haute fréquence et de 
basse tension pour obtenir par action calorifique 
la coagulation de la matière albuminoïde Ce 
n'est pas l’'échauffement de VPélectrode qui coa- 
gule, c'est le courant lui-même. 

On utilise l'électrode de Legueu, véritable 
sonde urétérale en cuivre, parfaitement isolée. 
et que l'on fait passer dans un cystoscope à 
champ très vaste. Après injection dans la vessic 
de 200 grammes d'eau, le malade est couché sur 
une électrode indifférente. La tumeur étant dans 
le champ du cystoscope, on porte l'extrémité de 
l'électrode sur la tumeur. Une intensité de 250 à 
500 ma est nécessaire suivant la grosseur du 
papillome. 

Cinq observations intéressantes montrent que 
les suites opératoires sont des plus simples, les 
malades reprenant souvent leurs occupations le 
jour mème de l'éléctro-coagulation. Le nombre 
de séances varie de 2 à 26 suivant le volume et 
la multiplicité des tumeurs. G. GIBERT. 


111 


Ernest R. W. Franck (Berlin). — Traitement 
par l’hyperémie des affections inflammatoires 
avec infiltration des voies urinaires Congres 
d'Urologie, Paris, 1915). 

L'auteur a fait construire des résistances élec- 
triques chauffantes disposées en forme de 
sondes flexibles ou rigides de toutes dimensions 
à partir du n° 6 Charrióre et qu'il a employées 
avec succès pour produire une hyperémic active 
dans les lésions chroniques avec infiltration des 
voies urinaires. NUYTTEN. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 


A.-R. Friel (Johannesburg). — lonisation et 
électrolyse dans les affections du nez et de 
l'oreille; remarque sur l'injection intravei- 
neuse du pneumo-bacille de Friedlander dans 
le traitement de lozéne (Archives of the 
Roentgen Ray, n° 160, novembre 1915, 
p. 212-219, 7 fig.). 

L'auteur décrit les différentes électrodes dont 
il se sert pour l'ionisation de Vorcille moyenne, 
des sinus maxillaires et frontaux, du nez. 

Les principales affections traitées furent : les 
otites moyennes chroniques, lempy¢me des 
sinus maxillaires et frontaux, les rhinites chro- 
niques. Pour les otites moyennes, comme pour 
les autres affections, il utilisa Pion zinc (solution 
à 1 pour 100 de sulfate de zinc) avec un courant 
de 2453 milliampères pendant 10 minutes : une 
séance tous les 8 ou 10 jours. Souvent une seule 
séance fut suffisante. Dans Fempyéme des sinus 
frontaux et maxillaires, 20 à 50 milliampcres 
pendant 10 ou 13 minutes. L'existence de poly pes, 
les lésions de l'ethmoïde sont des contre-indica- 
lions formelles à ionisation de ces sinus. 

La grande majorité des otites moyennes ainsi 
traitées etla moitié des cas de sinusite guérissent. 
L'auteur combine l'ionisation à la vaccinothé- 
rapie dans les rhinites chroniques avec infection 
polymicrobienne, à muqueuse très enflammée et 
¿épaissic; aux formes mono-microbiennes où la 
muqueuse est peu modifiée il réserve la vaccino- 
thérapie seule. Dans les cas d'hypertrophie con- 
comitante des cornets, il fait Vélectrolyse avec 
une aiguille de zinc. WILLIAM VIGNAL. 


LIVRES NOUVEAUX 


Médications des troubles de la motilité. par 
GEORGES GUILLAIN (Bibliothèque de thérapeutique 
Gilbert-Carnol). J.-B. Bailliére et Fils, édit. 4915, 
115 pages. 

Dans ce très intéressant petit livre, qui sera 
tres utile autant au pralicien qu'au médecin- 
électricien, Fauteur décril, avec une compétence 
des plus éclairées, les traitements pharmacolo- 
giques et les traitements physiques, usités dans 
les troubles de la motilité. 

Dans l'hëémiplégie, Vélectrisalion doit ¿tre em- 
ployéc avec prudence; et non d'une facon intem- 
pestive. On peut essayer de la galvanisation cen- 
trale, quoique Faction sur la résorption du caillot 
paraisse à l’auteur, comme à bon nombre d'élec- 
triciens, trés douteuse. L'auteur ne croit pas à 
l'action réelle de la galvanisation médullaire sur 
la dégénération du faisceau pyramidal. 

L'électrisation périphérique peut être tentée, 
quoique cette mani¢re de faire n'ait pas d'in- 
fluence curative sur Phémiplégie. 

Dans Vhémiplégie hystérique, la faradisation 
révulsive «persuasive », peut provoquer la gué- 
vison, souvent d'une manière très rapide. 

Le traitement de la paralysie infantile est exposé 
avec beaucoup de soin: Guillain conseille les 
séances longues, le chauffage des membres, 
l'électrisation pendant longtemps si c'est né- 
cessaire; mais quand la poliomyélile a laissé 
dans la moelle une cicatrice, il estime que le 
traitement n'a plus aucune efficacité, et qu'il est 
illusoire de le continuer pendant des années. 

La syrinjomyélte est l'affection médullaire, 
saccompagnant de paraplégie spasmodique sur 


laquelle les rayons X ont la plus grande in- 
fluence thérapeutique: dans les paraplegies les 
résultats sont variables, ce qui se concoit fort 
bien, car les lésions peuvent èlre fort diffé- 
rentes. 

Dans les polynévrites, Vélectricité bien com- 
prise est un des meilleurs agents thérapeu- 
tiques; il ne faut pas Pemployer dans la période 
aiguë au début d'une polvnévrile sensilive ou 
dune polynévrite mixte, car elle exagérerait les 
douleurs. Le traitement des névriles motrices 
donne en général de bons résultats. 

Dans les atrophics musculaires myelopalhiques, 
la galvanisation de la moclle est rationnelle, on 
doit lui adjoindre la galvanisation des muscles 
et des nerfs; les résultats sont peu favorables 
dans la syringomyélie, la sclérose latérale amyo- 
trophique. la poliomyélite antérieure chronique, 
le type Charcot Marie. 

Dans les myopathies, la galvanisation de la 
moelle ne donne aucun résullat, Vélectrisation 
périphérique retarde parfois l'évolution, mais 
ne guérit pas. 

Les alrophies musculaires traumaliyues béné- 
ficient largement de l'électrisalion en général et 
de Pélectro-mécanothérapie en particulier. 

L'action thérapeutique de Félectrisation dans 
les churées parait douteuse. 

Ce livre est très important pour les médecins- 
électriciens, parce qu'ils y trouveront, sur les 
principaux troubles de la motilité, Vopinion 
d'un non spécialiste qui est aussi un des neu- 
rologistes des plus distingués. 


L. DELUERM. 


NÉCROLOGIE 


EUGENE DESCHAMPS (de Rennes) 


Ceux d’entre nous qui ont fréquenté il y a 
quelques années la Société francaise d'électro- 
theraphie et les Congrès de physiothérapic, se 
souviennent du D' Deschamps. 

Vif et alerte, éloquent et incisif, il était tou- 
jours le premier sur la brèche quand le hasard 
des discussions portait sur les maladies de la 
nutrition ou du tube digestif: et il nous déve- 
loppait alors des idées tres personnelles avec 
une conviction des plus ardentes. 

Esprit hbéral et indépendant, le docteur Des- 
champs fit beaucoup pour notre spécialité, en 
créant dès 1894, à l'hôpital de Rennes un service 
d'électrothérapie. 

Sa vic toute de travail el de loyauté profes- 


Le Gerant : Pierri Acair. 


sionnelle est pour nous tous un bel exemple; 
sa mort prématurée laissera de vifs regrets. en 
particulier chez ceux qui connurent comme lui 
le temps difficile de notre spécialité. L. R. 


HENRI SIMON 


Chef du service radiographique de l'hôpital 
national de Genève, M. Henri Simon, est mort à 
l'âge de 45 ans, des suites d'une radiodermite 
dont on navail pu arrèter les progrès, malgré 
trois ampulations successives d'une portion de 
la main gauche, puis de la main entière, puis du 
bras. Jusqu'au dernier moment, M. Henri Si- 
mon avail tenu à rester à son posle. L. R. 


vt bol. — Paris. hop. Lynne, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


LE DIAGNOSTIC RADIOGRAPHIQUE 
DES CALCULS DE L’URETERE PELVIEN 


Par F. ARCELIN 


(Planche IIT) 


De toutes les questions qui se posent en fait de diagnostic radiographique, il en est 
peu d'aussi intéressante et délicate que celle des calculs de l'uretère pelvien. Il nous a 
paru à propos de revenir sur ce problème et d'en exposer à nouveau les données princi- 
pales. Le rôle de la radiographie est d'autant plus important que ni l'examen clinique, 
ni l'examen instrumental ne permet, dans la grande majorité des cas, de certifier lexis- 
tence d'un calcul au niveau de l'uretère pelvien. Si l'examen radiographique montre la 
présence d'une ombre sur le trajet de l'uretére pelvien, il ne faut pas conclure immédia- 
tement que cette ombre répond à un calcul urinaire. Nous savons actuellement qu'au 
niveau de la cavité pelvienne il existe de nombreux corps opaques étrangers aux voies 
urinaires susceptibles de donner une ombre radiographique semblable à celle d'un calcul. 
Avant d'exposer la méthode conduisant à un diagnostic certain, précisons les lacunes de 
chacun de nos procédés d'examen. 


$ 1. — Insuffisance du diagnostic clinique. — La douleur ne se localise pas au 
niveau de l'uretère. Un malade souffre de la fosse iliaque droite ou gauche, il est permis 
de penser à un lout autre diagnostic qu'à celui de lithiase. La douleur est-elle à droite, 
bien souvent le clinicien pensera à une crise d'appendicile surtout s'il s'agit d'un calcul 
infecté avec température. S'il s'agit d'un calcul aseptique, sans élévation thermique, la 
crise douloureuse provoquée par le calcul n'aura pas le tableau clinique de la crise 
d'appendicite. Le siège de la douleur à la pression n'est pas le même dans les deux 
affections. Le point de Mac Burney est nettement différent des points uréléraux. Mais 
pratiquement il arrive que la palpation réveille une douleur vive au point de Mac Burney 
chez un sujet atteint de lithiase urétérale. 

A gauche comme à droite, les lésions urétéro-annexielles peuvent être une cause 
d'erreur de diagnostic. Chez une de nos malades, les crises douloureuses nous faisaient 
penser à un calcul de Puretére. La radiographie indiquait une ombre au niveau de Pure- 
tère pelvien gauche, mais l'examen des urines était négatif. Leur composition était nor- 
male : aucune trace d'albumine ; après centrifugation l'examen microscopique du culot 
ne montrait pas la présence d'un seul globule rouge. Une intervention exploratrice fit 
découvrir un kyste dermoide de l'ovaire avec pédicule tordu. 

Chez la femme, généralement, la palpation combinée au toucher vaginal permet de 
sentir le calcul. Chez l'homme, par le toucher rectal, il n'est pas toujours facile d'avoir 
une sensalion nette de corps étranger. 

A propos de l'examen el des signes cliniques des calculs urétéraux, nous tenons à 
insister sur le peu de signes que donnent certains calculs. I] est permis de dire qu'il existe 
des calculs urétéraux ne provoquant pour ainsi dire aucun symptôme douloureux localisé 
du côté de l'obstacle. Chez une de nos malades atteinte de lithiase rénale gauche, recon- 

N°3. — Mars 1914. 8 


114 F. 4rcelin. 


nue par la radiographic, l'examen clinique et instrumental pratiqué par Rafin fil consta- 
ter la disparition fonctionnelle du rein droit. La malade n'attirait pas l'attention de ce 
côté ct ce n'est qu après un interrogatoire serré qu'elle avouait avoir quelque peu souffert 
de ce côté-là. A la suite d'une néphrolomie gauche, cette malade meurt de choc opéra- 
toire. L'autopsie fait découvrir à droite un rein transformé en une poche hydronéphro- 
tique, sans aucune valeur sécrétoire. L'urelère, dilaté sur toute sa longueur, atteint 
la dimension du petit doigt. On trouve un calcul de la grosseur d'un noyau de datte 
dans l'extrémité inférieure de cet uretère (fig. 1). 

Nous n'insisterons pas davantage sur cette 
insuflisance du diagnostic clinique. Les douleurs 
provoquées par lé calrul peuvent simuler une 
affection toute différente : appendicite, lésion 
utéro-annexielle, elc. Un calcul peut aussi détruire 
silencieusement un rein. 


$ I]. — Insuffisance du diagnostic instrumen- 
tal. — A l'examen cysloscopique quelquefois le 
calcul est visible et le diagnostic se pose en toute 
cerlitude. Dans d’autres circonstances, on constate 
des caractères moins nets, on peul rencontrer un 
méat plus ou moins congestionné, entr'ouvert. Les 
mouvements rythmiques d'éjaculation ne se font 
plus. Il s'écoule un peu de sang, ou bien il ne 
s'écoule rien el le méal parait atrophié. Chez 
d'autres sujels le méat parait normal. La sépara- 
tion des urines ne donne des renseignements 
que sur la valeur fonctionnelle des reins. 

Le cathétérisme des uretéres a une toute autre 
valeur. La sonde pénètre dans l'uretére, puis lutte 

contre un obstacle, il est probable qu'il s'agit du 
dis e ei a ne calcul recherché, mais il y a loin de cette consta- 
tation à une certitude. 

Une coudure, un rétrécissement arrêtent tout aussi bien la sonde urétérale qu'un 
calcul placé dans la lumière de l’uretère. Chez certains sujets normaux, la sonde urétérale 
est arrêtée après pénétration de quelques centimètres. La sensation d'arrêt de la sonde ne 
permet donc en aucune façon de conclure à la présence d'un calcul. [] arrive aussi qu'une 
sonde pénètre facilement dans un uretère dilaté contenant un calcul, soit parce que la 
sonde passe à côté du calcul, soit parce qu'elle refoule le calcul jusqu'au bassinet. Donc, 
quelle que soit l'hypothèse envisagée, le cathétérisme de l'urctére est incapable de nous 
fixer sur la présence ou l'absence d'un calcul. 


$ MI. — Insuffisance du diagnostic radiographique. — Depuis les premières recherches 
d'Albers Schonberg, on a signalé qu'il existait sur le trajet de l’uretère de nombreux 
corps étrangers susceptibles de donner à la radiographie une ombre semblable à celle 
d'un véritable calcul urinaire. En France, Cathelin a été le premier à signaler cette cause 
d'erreur dans l'interprétation des radiographies de la région urétéro-vésicale. Ni la situa- 
tion, ni la forme, ni la dimension, ni la valeur de ces ombres ne permettent un diagnostic 


Le diagnostic radiographique des calculs de Curetere pelvien. 115 


différenticl. De nombreuses recherches ont identifié un certain nombre de ces corps 
opaques donnant une ombre semblable à celle d'un calcul de l'urctère. Albers Schönberg 
a montré que ces taches du bassin « Becken-Flecken » élaient dues à des phlébolithes, 
Proust et Infroit en ont publié un cerlain nombre d'exemples avec toutes les vérifications 
nécessaires. Mais il existe de nombreux autres corps donnant la même apparence. Les 
granulalions vésicales (Proust et Infroit), les corpuscules de Stieda, les concrétions 
appendiculaires, les concrétions para-intestinales, les kystes dermoides (Rafin et Arcelin), 
les ganglions calciliés, les fibromes de Pulérus avec nodule calcifié. Dernièrement Goul- 
lioud, chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Joseph, nous a fait radiographier un fibrome 
dont les calcifications pesaient plus de 1 kilog. 

Sans insister davantage, le lecteur comprendra facilement qu'avec ces nombreuses 
causes d'erreur il est absolument imprudent de décider une intervention sur la simple 
vue d'une radiographie montrant une ombre des plus nettes sur le trajet de l'uretère 
pelvien. Nous ajouterons que, même en présence d'un malade présentant des symptômes 
urinaires parfaitement caractérisés au niveau de l'uretère, il n'est pas permis de tenter 
une intervention d'aprés une radiographie indiquant une ombre au niveau de Puretére. 
Nous avons eu l'occasion d'examiner un malade présentant des coliques néphrétiques 
des plus nettes. Un de nos collègues pratique la radiographie. L'épreuve indique une 
ombre sur le trajet de l'urclére gauche, le diagnostic de calcul de l’uretère est formulé. 
Le malade pressé d'en finir avec ses souffrances réclame une opération de suite. La 
veille de l'intervention, ce malade vient nous trouver et nous réclame une radiographie 
de vérification. Nous retrouvons l'ombre au même endroil. Mais nous nous refusons à 
formuler le diagnostic de calcul de l'uretère d’après la simple radiographie. Sur nos 
indications l'intervention est repoussée à plus tard. Dans cel intervalle de temps, le 
malade est examiné plus soigneusement, plus complètement. L’inoculation des urines 
indique qu'il s'agit d'une tuberculose rénale, bilatérale. Depuis trois ans, ce malade est 
soumis à un traitement médical. Les crises douloureuses ont disparu totalement. Il est 
infiniment probable que chez ce malade il s'agissait de coliques néphrétiques en relation 
avec sa tuberculose rénale. L’uretére était d'ailleurs perméable. 

Nous irons encore plus loin dans notre prudence ; nous croyons que, même chez un 
lithiasique, il est téméraire de tenter une intervention sur la vue d'une simple radiographie 
montrant un calcul de Purelcre. Il arrive assez souvent qu'au cours d'une intervention 
sur l'uretère, le calcul se déplace et que le chirurgien ne sente rien au niveau de la plaie 
opératoire. Qu'arrivera-t-il en pareille circonstance? Suivant le tempérament et l'état 
d'âme de l'opérateur nous avons vu adopter deux lignes de conduite bien différentes. Les 
uns ne trouvant pas le calcul au point indiqué abandonnent les recherches opératoires. 
Dans un cas, le calcul est senti, pincé entre deux doigts. Abandonné un instant, il est 
impossible de le retrouver. Le rein et une portion de l'uretère correspondant sont 
enlevés sans que le calcul soit retrouvé. Voici deux radiographies de ce calcul faites á 
quelques mois d'intervalle. La forme de l'ombre, son cheminement, l'histoire de la 
malade sont tout en faveur d'un vrai calcul, sans qu'il puisse être donné une certitude. 
(Voir planche ITI, radiographies II et IV.) 

Dans un autre cas, un malade est opéré pour une lithiase rénale el urétérale du 
mème côté. L'incision du bassinet, l'exploration manuelle du rein ne font trouver aucun 
calcul. Restail alors le problème du calcul de l'urelére pelvien. En présence d'une erreur 
de diagnostic au niveau du rein, n'existerait-il pas aussi une erreur d'interprétation pour 
l'ombre située au niveau de l'extrémité inférieure de l’uretère pelvien? Dans le doute, les 


116 F. 4rcelin. 


opérateurs pratiquent le cathétérisme rétrograde de Puretére. La sonde pénètre jusqu'à 
la vessie sans donner la moindre sensation d'un obstacle. En présence de ce double 
résultat déconcertant : calcul du rein diagnostiqué par la radiographie et non trouvé à 
l'intervention, calcul de l’uretère diagnostiqué par la radiographie et non perçu par un 
cathétérisme rétrograde, les opérateurs ne poursuivent pas leur intervention et ne vont 
pas à la recherche de Puretére. Deux ans plus tard, nous avons l'occasion d'examiner ce 
même sujet. Nous diagnostiquons à nouveau la présence d'un calcul de l'uretère que 
| nous identifions par la radiogra- 
phie associée au cathétérisme et 
que nous faisons enlever par 
urétéro-lithotomie sous-périto- 
néale. (Voir planche III, radio- 
graphies V et VI.) 

D'autres opérateurs, dans 
d'autres circonstances, moins 
impressionnés par les erreurs 
d'interprétation, plus certains de 
leur diagnostic, n'hésitent pas 
à prolonger les recherches jus- 
qu'au calcul. Ainsi, chez une 
petite fille, la radiographie indi- 
quait cinq calculs au niveau de 
l'extrémitéinférieure de l’uretère: 
à l'intervention un seul calcul est 
trouvé en place, les autres ont 
disparu; sans hésiter, Rafin pro- 


longe son incision, découvre le 
Fig 2. — Radiographie de cing calculs de Puretére dont un seul fut trouvċen rein et trouve les quatre autres 
place au moment de l'intervention el quatre autres dans le bassinel. é : 
calculs dans un bassinet dilaté. 
Ces exemples prouvent que la simple radiographie n'a pas une valeur suffisante 
pour faire trouver un calcul réellement existant au point indiqué. Ils prouvent aussi que 
les calculs peuvent se déplacer et qu'il est nécessaire de se rendre compte de cette mobi- 
lité si Von veut éviler au malade des recherches prolongées, des incisions allant du 
pubis à la 12° côte. La simple radiographie ne donne pas toujours cette notion de 


mobilité. 


$ IV. Lacune de l'examen radiologique. — Nous venons de voir que la radio- 
graphie montre des calculs de l'uretère et d'autres corps opaques aux rayons X. Il est 
naturel de nous demander si elle montre tous les calculs de luretère. En prenant 
la statistique des malades dont nous avons pusuivre l'histoire jusqu'au bout, nous 
avons eu l'occasion de radiographier 17 calculs de Vurelére pelvien. Sur ce nombre, 
nous trouvons que 4 calculs sont restés invisibles à l'exploration radiographique. 
Dans les quelques jours qui ont suivi notre examen, deux malades ont expulsé spon- 
tanément leur calcul. Un malade l'a expulsé à la suite d'un cathétérisme de l'uretère 
(Rafin), un autre a été opéré par Rafin. Ces calculs étaient composés d'acide urique 
pur; leurs poids respectifs : 0 gr. 25, 0 gr. 32, 0 gr. 24. Le quatrième a été brisé sans 
être pesé. 


Le diagnostic radiographique des calculs de l'uretère pelvien. 117 


Notre statistique personnelle indique donc que près d'un quart des calculs de 
l'uretère sont invisibles à la radiographie. 

Si le diagnostic clinique et instrumental a des lacunes, il est juste de reconnaitre 
que le diagnostic radiographique a aussi les siennes. L'absence d'ombre visible sur la 
plaque au niveau de l'urelére ne veut donc pas dire qu'il n'exisle pas un calcul dans cet 
uretère. En formulant un diagnostic radiographique, il faut toujours se souvenir de 
cette possibilité. 


$ V. — A quelle méthode faut-il demander un diagnostic certain, complet de calcul de 
l'uretère. — En associant le calhétérisme de l’uretère, quelquefois l'injection de 
collargol à la radiographie, nous pouvons dans la très grande majorité des cas formuler 
un diagnostic certain et préciser les indications opératoires. Par l'introduction d'une 
sonde opaque, nous marquons le trajet de Puretére; par l'injection d'une solution de 
collargol nous déterminons le calibre de ce canal. Nous pouvons ainsi nous rendre 
compte admirablement si l'ombre à identifier se trouve ou non sur le trajet de l'uretère. 
Nous voyons aussi de quelle façon la sonde opaque pénètre dans Puretére el pourquoi 
il arrive qu'elle soit arréléc. Dans d'autres cas, sous la poussée de la sonde, nous assis- 
tons au déplacement de l'ombre à identifier. Toutes ces constalations vont nous conduire 
à un diagnostic complet, certain, indiscutable. 

Dans un service d'urologie bien organisé, ces deux examens se superposent sans 
aucun risque pour les malades, sans perte de temps. En collaboration avec Rafin nous 
avons pu repérer ainsi cinq calculs de l'uretère ct les trouver dans les conditions pré- 
vues. Un autre calcul ainsi localisé a été opéré par Jaboulay et Guiliani. 


£ VI. — Le cathétérisme de l’uretère associé à la radiographie indique que l'ombre ne 
répond pas à un calcul urinaire. — Nous savons que chez un malade présentant tous les 
signes cliniques de la lithiase urinaire il est indispensable de vérifier l'identité de 
l'ombre que la radiographie montre sur le trajet de l'uretère. Cette ombre peut répondre 
ou non à un calcul. L'examen combiné peut donner soit une certitude, soit un doute. 

Voici un exemple tiré de ma collection. Il s'agit d'un homme d'une quarantaine 
d'années présentant depuis longtemps des signes urinaires datant d'une blennorragie 
ancienne. Il se plaint de douleurs sur le trajet de Vurclére droit. L'examen radiogra- 
phique est pratiqué, il montre une ombre très nette au niveau de l'extrémité inférieure 
de Puretére. Les caractères de l'ombre, sa forme, en particulier, sont ceux d'un calcul 
urinaire. Nous élions convaincus, cliniquement et radioscopiquement, qu'il s'agissait 
d'un calcul urinaire. Le malade entre à l'hôpital Saint-Joseph pour se faire opérer le plus 
tôt possible. Par principe, la veille de l'opération nous décidons avec Guiliani de vérifier 
la nature exacte, le degré de mobilité de ce calcul. 

L'examen cystoscopique est pratiqué, il permet de constater un méat urétéral 
normal. L'éjaculation, elle aussi, paraît normale. La sonde est introduite et pénètre sans 
difficulté aucune. La radiographie pratiquée à ce moment indique que l'ombre de la sonde 
se trouve à 50 mm. en haut et en dedans de l'ombre à identifier. Une telle distance ne 
permettait plus de penser à un calcul uréléral. Il aurait alors fallu supposer une énorme 
dilatalion de l'urelère, ce qui aurail été en contradiclion avec l'aspect du méat et 
l'écoulement saccadé de l'urine. Ce malade ne fut donc pas opéré. La nature du corps 
étranger donnant cette ombre nous est inconnue. (Voir planche HI, radiographies | 


et IT.) 


119 F. Arcelin. 


I ne faudrait pas croire qu'un diagnostic différentiel sera toujours aussi facile. Il 
peut arriver que l'ombre à identifier se superpose à celle de la sonde. Il est permis alors 
de se demander si ce corps opaque est au contact de la sonde dans l'urelère, à distance 
de la sonde dans un plan situé plus haut ou plus bas par rapport à l'uretère. Quelquefois 


Fig. 5. — Radiographie d'un calcul de l'uretère Fig. 4 — Radiographie du même calcul localisé au moyen 
pelvien gauche. d'une sonde urélérale, Opération par Rafin. 
la réponse à ces questions est très facile, dans d'autres circonstances elle est particu- 
lièrement délicate. Si, par exemple, nous avons affaire à un phébolite des veines péri-uré- 
| 
térales, les résultats radiographiques sont particulièrement troublants. I] est nécessaire 
alors de ne conclure que d'après tous les signes clinique et radiographique, de prati- 
quer des examens complets du malade, de recommencer plusieurs 'adiographies. 
Généralement, avec de la patience, on arrive au diagnostic vrai. Ces cas troublants 


Fig. 5. — Rudiographie d'un calcul de l'uretère droit. Fig. 6. — e orton taeda par la sonde 
heureusement sont rares. Toutes les fois que le doute persiste, si léger soit-il, on ne peut 
que proposer au malade une intervention exploratrice. 

En résumé, le cathélérisme associé à la radiographie indique que l'ombre suspecte 
ne répond pas à un calcul urinaire lorsque les deux ombres, celle de la sonde et du corps 
douteux, se trouvent à distance et que l'uretére ne présente aucun signe de dilatation. 
(L'état de Puretére peut se vérilier au moyen d'une injection de collargol.) Lorsque les 
ombres se superposent, il existe un doute qu'il faut éclaircir. 


Le diagnostic radiveraphique des calculs de l'uretère pelvien. 11 
8 s7apruq 


$ VII. — Le cathétérisme de l'uretère associé à la radiographie indique que l'ombre 
répond à un calcul. — Suivant le volume, la nature, la situation du calcul suivant l'état 
de l'uretére (dilaté ou resserré sur le calcul), l'examen combiné nous donnera des résul- 
tats de probabilité, de certitude, ou de doute. 

Résultats de probabilité. — Sur l'épreuve de vérification nous trouvons que l'ombre 
de l'extrémité de la sonde butte contre l'ombre du calcul. Au moment du cathétérisme 
la sonde a été arrêtée el n'a pu aller plus loin. Ces résultats sont tout en faveur de la 
présence d'un calcul enclavé dans Puretére. Il n'existe qu'une cause d'erreur possible, 
cest que la sonde soit arrêtée pour une raison quelconque, rétrécissement, coudure de 
l'uretère, et que le corps étranger donnant l'ombre soit situé dans un plan supérieur ou 


z z by X, > < Ss 

> = Se DRE 
RS DER, 
trate $ : 


PRE 


Fig. 7. — Radiographie d'un calcul de l'uretère pelvien Fig. $. — Radiographie du mème calcul, la sonde passe 
gauche. à distance. 


inférieur, en dehors de Puretére. Nous formulons cette réserve théorique; dans la 
pratique, toutes les fois que nous avons constaté ce résultat, nous nous sommes bien 
trouvé en présence d'un vrai calcul de luretère. 

Résultats de certitude. — Le cathétérisme de Puretére est pratiqué. La sonde passe 
librement sur un trajet plus ou moins étendu. Sur la radiographie nous constatons que 
l'ombre douteuse s'est déplacée au-devant de la sonde, que les deux ombres, celle de la 
sonde et celle du corps étranger, se touchent. Nous avons alors une certitude absolue. Il 
s'agit d'un calcul de Purctére et de rien autre chose. Nous savons en outre que ce calcul 
est mobile, susceptible de se déplacer pendant l'opération, de fuir sous les doigts de 
l'opérateur ou simplement par le fait de la position du malade. 

Résultats douteur. — Après examens combinés, nous pouvons nous trouver en pré- 
sence de résultats moins nets. 

Ainsi, par exemple, l'ombre de la sonde peut se trouver à une pelite dislance de 
l'ombre à identifier. Une telle radiographie donne naissance à deux hypothèses : ou bien 
il sagit d'un uretère dilaté dans lequel la sonde a pu passer à distance du calcul, ou 
bien le corps à identifier se trouve en dehors de Pureléreá distance de la sonde. Ce 
résultat douteux peut être éclairé par une injection de collargol dans luretére. Une 
nouvelle radiographie pratiquée aussitôt indique soit un uretère dilaté et l'ombre du 
collargol englobe celle de la sonde et du calcul. Il s'agit alors d'un calcul de Puretere. 
Ou bien la radiographie indique un uretère normal passant à distance du corps à 
identifier. L'ombre de l’uretère n'englobe que celle de la sonde. Nous avons alors la 
certitude qu'il ne s'agit pas d'un calcul de Puretére. 


120 F. freelin. 


Autre hypothèse. L'ombre de la sonde peut être tangente à celle du calcul. L'extré- 
mité de la sonde a dépassé largement l'ombre douteuse. La pénétration de cetle sonde 
n'a élé marquée d'aucune résistance. D'après celte épreuve nous pouvons nous trouver 
aussi bien en présence d'un vrai calcul que d'un phébolile développé dans une veine 
péri-urétérale que d'un corps élranger situé dans un autre plan. C’est encore l'injection 
de collargol qui nous indiquera s'il s'agit ou non d'un calcul. 

Enfin, dernière hypothèse, l'ombre de la sonde 
peul être superposée à celle du calcul. Nous pou- 
vons faire les mêmes suppositions que dans le 
cas précédent et nous aurons recours au même 
moyen pour nous assurer qu'il s'agit bien d'un 
‘alcul. L'ombre du collargol englobant celle du 
calcul nous donne une vérilable certitude. 


$ VIII. — Conclusion. -— Grace aux progrès 
successifs des méthodes d'examen, il est possible 
aujourd'hui de faire le diagnostic précis de 
lithiase urélérale. En étudiant mélhodiquement 
les résultals des examens combinés. cathétérisine 


Fig 9.— Radiographie du même caleul après injee- €t radiographie, il est facile, dans la tres grande 


tion de collargol. L'uretère parait dilate. Operation 
par Kafin. 


majorité des cas, de distinguer l'ombre d'un calcul 
de l’uretère de celle d'un corps élranger aux voies 
urinaires. Ces examens sont susceplibles de nous renseigner sur la mobilité ou la fixité 
des calculs, sur létat du calibre de l'uretère. Ces connaissances indiquen! les précau- 
tions à prendre pour éviler le déplacement des calculs pendant l'intervention : posilion 
du malade, pince douce sur l'urelère au-dessus du calcul avant d'en tenter l'extraction, 
lorsqu'on se trouve en présence d'un urelère dilaté et d'un calcul mobile. 

Il peut arriver aussi que les examens les plus minutieux ne donnent pas une certi- 
tude complèle. On ne proposera alors au malade qu'une intervention exploratrice avec 


tous ses aléas. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE III 


I. — Ombre sur le trajet de l'uretère gauche chez un sujet présentant des symptômes urinaires 
avec crises de coliques néphrétiques. 

ll. — Radiographie apres catheiérisme de Curetère au moyen d'une sonde opaque, L'ombre de la sonde 
se trouve à 50 millimètres de Pombre à identifier. Il ne s'agit pas d'un calcul de l'uretère. 
Le malade nest pas opéré. 

111. — Ombre sur le trajel de l'urelère droit. Il sagit probablement dun calcul par suite de la forme, 
du déplacement de Pombre. Symptômes urinaires très nets. 

IV. — Autre raliographie du mème sujet quelques mois plus tard. Le cathétérisme de contrôle n'est 
pas fait. Le calcul est perçu au moment de l'intervention, mais n’est pas trouvé quoique 
le rein el une partie de Purelére soient enlevés, 

V. — Ombre sur le trajet de Curetere gauche. Dans une première intervention sur le rein, ce calcul 
nest pas perçu par un cathélérisme rétrograde et n'est pas recherché, les opérateurs 
crovant à une erreur de diagnostic. | 

VI. — L'ombre est refoulée par la sonde uretérale dans un examen combiné pratiqué deux ans plus tard. 
La présence d'un calcul ureléral est certaine. Le calcul est trouvé à l'intervention. 


Joucnal de Radiologie Planche 3 
et d'Electrologie Mémoire Accelin 


farmer 


Radiographies de Jusetcre peivien 


ELECT RODIAGNOSTIC 
AU MOYEN DES DECHARGES DE CONDENSATEURS 


Par J. CLUZET 


Professenr à la Faculté de médecine de Lyon. 


Les travaux de d'Arsonval, Zanietowski. Sudnick, Mann, Guyenot, Doumer, Bour- 
guignon et les nôtres ont déjà appelé l'attention sur les avantages que présente, en 
électrodiagnoslic, l'emploi des condensateurs. Mon but est seulement d'exposer ici une 
méthode nouvelle qui me parait se recommander, tant aux électrologues qu'aux prati- 
ciens non spécialisés en électricité médicale, par la simplicité el la précision. 

Il faut reconnaitre, tout d'abord, que l'emploi des condensateurs a été présenté jus- 
qu ici, presque toujours, avec les apparences d'un procédé compliqué et difficile. Aussi, 
dans une étude magistrale sur l'état acluel de I’électrodiagnostic, Huet a-t-il pu dire (') : 
«Bien que les décharges de condensateurs permettent d'eslimer avec une plus grande 
précision l'élat de lexcilabilité électrique des nerfs et des muscles, je ne crois pas 
qu'elles soient appelées à remplacer dans la pralique courante, pour la recherche 
de la RD, l'exploration par les courants faradique el galvanique. En raison des longues 
manipulations qu'elle nécessite et des calculs plus ou moins compliqués qu'elle entraîne, 
la méthode des condensateurs demande un temps très long pour pratiquer, de façon à 
répondre aux besoins de la clinique, un examen électrodiagnostique même parmi les 
plus simples. » 

Certainement, quelques manipulations délicates et quelques calculs sont néces- 
saires, si l'on veut tirer d'un examen par les condensateurs tout ce qu'il peut donner; 
pour cette raison, les examens électriques complets demandent une compétence particu- 
hère et doivent être réservés aux spécialistes (est-ce un mal?). Mais, au contraire, pour 
les examens sommaires, pour la recherche de la RD, par exemple, nulle mélhode mest 
plus simple et plus rapide que celle décrite ci-dessous. 


l. — MÉTHODE SIMPLE D'EXAMEN ÉLECTRIQUE 


Le procédé, que j ai décrit pour la première fois en 1911 (°), est basé sur l'emploi 
d'un condensateur réglable; l'appareil, chargé directement par une source de courant 
continu, permet de caractériser l'état des nerfs el des muscles en recherchant la capacité 
dont la décha: ge détermine le seuil de la contraction musculaire. Ce procédé a été expé- 
rimenté par divers électrologistes et, notamment, par Lewis Jones et Cumberland (1913) 
qui en ont parfaitement montré les avantages (°). 


A. — Principes sur lesquels repose la méthode. — On sail que si l'on considère unc 
série de capacités croissantes, chargées au même potentiel, les décharges, si elles sont 
continues et non oscillantes, c'est toujours le cas dans les conditions de l'électrodia- 
gnoslic, peuvent être représentées de la manière suivante (fig. 1). 

La durée de chaque décharge est représentée par le temps (ot,, of,, of,,etc.) qui est 
nécessaire à la chule du potentiel, de sa valeur initiale V à zéro. 


(4) Huet. Quelques considérations sur Pélectrodiagnostic (Bulletin o'ficiel de la Soc. Fr. d'Electrothérapie 
el de Radioloyie méd., avril 1912). 

(2) CLUZEr. Méthode et appareils nouveaux pour lélectrodiagnostie (Lyon Médical, 26 nov. 1911). 

Voir aussi: Condensateur à capacité réglable pour l'électrodiagnostie (Annales d'électrohiologie, 1910, p. 559) ; 
Avantages de l'emploi des condensateurs dans l’électrodiagnostie (Paris Médical, avril 1912); Sur une nouvelle 
méthode d’électrodiagnostic (Lyon Médiral, juillet 1912; Anuales d'électrobiologie, 1915, p. 104). 

(*) Lewis Jones. Use of Condenser Discharge in Electrical Testing (Prereedings of the Royal Society of Me- 
dicine, 1915, vol. VI, p. 57). 


122 J. Cluzet. — Klectrodiagnostic 


On sait, en outre, que pour les diverses décharges la durée et la quantité d'électri- 
cité sont proportionnelles à la capacilé (*). Si, par exemple, les capacités qui ont donné 
les courbes I, IT, HI et IV sont représentées par 1, 2, 3, 4, les durées ot,, ot, ol, el ot, 
sont entre elles comme les nombres 1,9, 5, 4. 

Lewis Jones a cité (loc. cit.) les nombres suivants : 


Capacités. Durée de la décharge. Capacités. Durée de la décharge. 
à 1 1 
0,025 —— Ə mi ¿ = 
À microfarad 16000 de seconde 0,5 microfarad TT de seconde 
E 1 1 
0,0: = sone = = 
05 $000 i 400 E 
| 
0,195  — A = 2 — S 
5200 200 
0.25 — — 


1600 


La varialion des capacilés nous indique donc la variation de la durée des décharges 
el de la quantité d'électricité mise en jeu. Or, depuis les travaux 
de Weiss, on connaît l'importance capitale de la quantité d'élec- 
tricité et surtout de la durée dans les phénomènes d'excitation; 
par suite, il était à prévoir que, nous rensei- 

gnant sur la valeur de ces deux facteurs, la con- 

naissance de la capacité 
liminaire, c'est-à-dire 
dont la décharge déter- 
mine le seuil de la con- 
traction, devait être très 
utile en électrodiagnostic. 
Effectivement, l'ex- 


t, tz ts te périence montre que les 


Fig. 1. — L, H, UH, IV. etc., courbes représentant les décharges de capaciles crois- nerfs et les muscles nor- 
santes chargées au même potentiel (V). = 


voltage 


temps 


maux demandent une ca- 
pacité liminaire sensiblement constante; celle-ci est voisine, en «général, de 0,02 
(2 centièmes de microfarad) pour un potentiel de charge de 110 volts. Au contraire, dans 
certains états pathologiques, on doit employer des capacités très différentes pour déler- 
miner le seuil de la contraction musculaire. 

Ainsi, les muscles présentant la RD à l'examen au moyen des courants faradiques 
et galvaniques sont inexcitables par les faibles capacités, comme ils le sont par les 
courants faradiques et par toutes les ondes brèves. Il faut, pour déterminer le seuil, 
employer de 0,1 à 1 microfarad, en général, si les muscles présentent la RD partielle, de 
1 à 10 microfarads si la RD est complète. D'ailleurs, l'excitation par les fortes capacités 
fait apparaître les caractères bien connus de la RD {lenteur de la secousse, modification 
des actions polaires, déplacement du point moteur). 

L'un des principaux avantages de l'emploi du condensateur réglable résulte de la 
grande variété qu'il permet d'oblenir dans la durée des ondes excitantes. La méthode 
classique, au contraire, n emploie que deux sortes d'ondes : l'onde faradique, assez 


(t) On démontre, en effet, que la durée est liée à la résistance R du circuit de décharge et à la capacité 
C par la relation : t= RC, (1) 
tandis que la quantité d'électricité mise en jeu est donnée par la formule : Q = CV. (2) 

On voit que ¢ et Q sont proportionnels à C, si la résistance et le voltage de charge demeurent constants. 


au moyen des décharges de condensateurs. 123 


brève, d'une durée de un 400"* de seconde environ, et l'onde galvanique, de très 
longue durée. Dans ces conditions, l'examen se borne à rechercher comment répondent 
les nerfs el les muscles à chacune de ces deux ondes. 

Au contraire, le condensateur réglable permet d'obtenir un grand nombre d'ondes 
intermédiaires entre la décharge très brève, fournie par la plus faible capacité, et la 
décharge très longue, analogue au courant galvanique, fournie par la plus forte capa- 
cité. Grâce à ces intermédiaires, nous pourrons souvent distinguer, avec les muscles 
présentant la RD et donnant sensiblement le même résultat à l'examen farado-galva- 
nique, des différences très importantes qui permettront d'établir toute une série de 
degrés dans la RD. 

Enfin, il est à remarquer que dans certains cas, pour si grandes que soient les capa- 
cités employées, on ne peut meltre en évidence la contraclion nette d'un muscle présen- 
tant la RD à l'examen farado-galvanique. Mais il suffit alors d'intercaler une résistance 
supplémentaire dans le circuit de décharge pour faire apparaître la secousse lente des 
muscles en voie de dégénérescence. Le rôle de la résistance intercalaire, dans ces cas, 
sera expliqué plus loin; nous ferons seulement observer ici que (il suffit de considérer 
les formules (1) et (2) pour s'en convaincre) l'addition d'une résistance augmente la 
durée des décharges sans faire varier leur quantité d'électricité. 


B. — Appareil. — Le modèle de condensateur réglable dont je me sers depuis plus 
d'un an contient la série de capacités suivantes, en microfarads : 


0,005 0,01 0,02 0,02 0,05 0,01 0,2 0,2 0,9 1 ó ð 


? 


el cest là la seule graduation portée par l'appareil. 

Un système de leviers à ressorts permet de mettre en service telle ou telle capacilé, 
el il est ainsi possible, par des combinaisons convenables, d'oblenir une capacité quel- 
conque comprise entre 0,005 et 10 microfarads, avec une approximation suffisante. 
Deux bornes, portant l'indication charge, sont réunies à la source du courant continu 
(prise de courant de ville ou pôles de pile médicale), tandis que deux autres bornes, por- 
tant l'indication décharge, sont réunies aux électrodes. 

La charge et la décharge sont produiles alternativement en agissant sur une clé 
de Morse à trois contacts. Un comimutateur permet de changer à volonté le signe des 
électrodes ct une série de résistances (1000, 2000 et 5000 ohms) peut être introduite dans 
le circuit de décharge en agissant sur le levier. | 

Tel est l'appareil qui permet d'effectuer un examen électrodiagnostique simple, 
sans le secours d'aucun moyen de graduation ou de mesure du courant continu. Voici 
comment on procède. 


C. — Marche à suivre pour effectuer un examen. — Les électrodes sont placées 
comme il convient; l'électrode active (de 1 cc. de surface) sur le point moteur du 
nerf ou du muscle examiné, l'électrode indifférente (de 100 cc. de surface) sur une 
région éloignée de l'électrode active. 

On agit sur la clé de Morse ct, en mème temps, on augmente peu à peu la capacité, 
à partir de la plus faible valeur (0,005 microfarad), jusqu'à produire le seuil de la 
contraclion musculaire. 

En examinant un certain nombre de sujels, on détermine d'abord quelles sont 
les capacités liminaires normales correspondant aux divers nerfs et aux divers muscles, 
pour le voltage dont on dispose (110 volts ou 220 volts, en général, s'il s'agit du courant 


124 J. Cluzet. — Klectrodiagnostic 


de ville; plus faible voltage, s'il s'agit d'une pile médicale). Avec un polentiel de 
110 volts, on obtient en général 0,02 (2 centièmes de microfarad) comme capacité 
liminaire, pour presque tous les nerfs el muscles normaux. 

Après une série de déterminations faites sur les sujets normaux, on pourra procé- 
der à l’examen des malades. Plusieurs cas pourront se présenter. 

1° Si, sur un sujet, on obtient une capacité liminaire inférieure à la normale, on 
conclura à l'hyperexcilabilité du nerf ou du muscle examiné: lorsque, au contraire, la 
capacité liminaire obtenue sera plus grande qu'à l'état normal, on conclura à une dimi- 
nulion de Pexcitabilité aux ondes brèves. Les variations quantitatives de l'excitabilité 
sont ainsi rapidement mises en évidence. 

2° Si l'on constate de l'hypoexcilabilité, on devra pousser plus loin les investiga- 

| tions. Il peut se faire, en effet, que l'on ait soit une simple hypoex- 
J citabilité aux ondes simples, soit la réaction de dégénéres- 

Il cence (RD). 
jy Les muscles pour lesquels on obtiendra une capacilé liminaire 
très supérieure à la normale (1 dixième à 1 microfarad, en géné- 
ral, pour 110 volts), mais qui joui- 
ront encore d'une cerlaine excila- 
bilité indirecte, par l'intermédiaire 
du tronc nerveux correspondant, 
pourront présenter la RD partielle. 


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Les muscles pour lesquels on 
obtiendra une capacilé liminaire 


nS 
e 


encore plus forte que précédem- 
ment, et qui seront inexcilables par 
l'intermédiaire du tronc nerveux, 
pourront présenter la RD complete. 

Mais, sil s'agit vraiment de 
RD compléte ou partielle, on cons- 


Fig. 2 
g. 2. 


Condensateur réglable disposé pour un examen électrique simple. tatera en outre, au moyen des 
décharges longues, la lenteur de la 
secousse, et, souvent, l'inversion polaire, le déplacement du point moteur. 

On notera avec soin la valeur de la capacité liminaire car, plus celle-ci sera élevée 
el plus la RD sera accusée. Il sera facile de mettre ainsi en évidence, dans la RD, toute 
une série de degrés que la méthode classique est impuissante à faire apparaìtre. 

5 Enfin, si Von ne peut arriver à provoquer une contraction nelle du muscle exa- 
miné, même avec les plus forles capacités, on devra, avant de conclure, intercaler une 
résistance croissante dans le circuit de décharge. Pour cela, il suffira d'agir sur le levier 
(fig. 2) disposé à cel effet; on introduira ainsi 1000, 2000, puis 5000 ohms. 

On constalera alors les phénomènes suivants : 

Les muscles normaux voisins du muscle examiné, qui, excités par les fortes dé- 
charges, se contractaient trés énergiquement avant l'introduction des résistances, 
présentent, pour une même capacité forte, des secousses de plus en plus faibles à 
mesure que la résistance augmente. 

Au contraire, si le muscle examiné n'est pas complèlement inexcilable et présente 
la RD, ses contractions deviennent de plus en plus distinctes, de plus en plus appa- 
rentes, el présentent nettement tous les caractères de la réaction de dégénérescence. 


au moyen des décharges de condensateurs. 129 


ll sera possible alors de chercher la capacité liminaire en diminuant peu à peu la 
capacité jusqu'à produire le seuil de la contraction lente. 

Donc, avant de conclure à l'inexcitabilité d'un muscle, on devra introduire succes- 
sivement dans le circuit du malade loules les 
résistances contenues dans l'appareil et employer 
la plus forte capacité supportable pour le malade. 
C'est alors seulement, et en Pabsence de toute 


+ = Prise de courent 


. . , , 9 
contraction du muscle considéré, que l’on pourra _ Cé de Morse 
affirmer Vinexcitabililé pour le voltage employé. 7 E 
Y hee 
En résumé, la méthode du condensateur ré- | Re 
vlable permet de mettre rapidement en évi- EE E É 
dence : Condensateur 


1° Les simples variations de l'excitabilité ; 
Y" La réaction de dégénérescence complète 
ou partielle, avec un nombre caractérisant le degré 


de la RD: Fie. 3. — Dispositif general pour l'examen au 
7 Li -citabilite moyen des décharges de condensateurs. — 
e) + ICXCHADINLE. E, électrode active: E, électrode indifférente. 


A litre d'exemple, et pour indiquer com- 
ment peut se faire la notation d'un examen, je citerai le cas suivant 


Marte B..., SALLE Saint-Rocn, 4 (HÔTEL-DiEU). — Paralysie faciale gauche d'origine syphili- 
tique ayant débuté il y a 5 semaines. 


EXAMEN DU 9 DÉCEMBRE 1915. 


CAPACITÉS LIMINAIRES 
NERFS ET MUSCLES en microfarads, 
Potentiel de charge. 113 volts. 


FORME DE LA SECOUSSE CONCLUSION 


Tronc du facial g.. . . .[—1 (le muscle releveur de inexcitable en partie. 
l'aile du nez répond 
scul). 
Tronc du facial dr... .. — 0,02 contractions vives. normal. 
Muscle frontal xy... . . - 5 avec 5,000 ohins. contractions lentes. RD complète. 
Releveur de l'aile du nez g. + 0,5 id. RD partielle. | 
Orbiculaire des lèvres g. 4 1,5 id. RD complete. 
Carré du menton g. . . . | id. RD complète. | 
| | 
NV. B. = Les signes placés devant les capacités dans le tableau ci-dessus indiquent le signe du pôle le plus actif et 


auquel se rapportent les nombres oblenus. 


D. — Action de la résistance intercalaire. — On a indiqué plus haut quelle est l'utilité 
des résistances que Pon peut introduire dans le circuit de décharge. L'effet, quelque peu 
paradoxal, produit par les résistances, a été aussi constaté par Jones. 

Or, dans une expérience de Cumberland citée par Jones, le muscle long extenseur 
du gros orteil, qui présentait la RD complète à l'examen, au moyen des courants fara- 
dique et galvanique, avait pour capacités liminaires (potentiel de charge, 200 volts) : 

1 microf. 1 0,50 0,50 0,50 
lorsque les résistances intercalées dans le circuit étaient respectivement : 


1000 ohms 2000 3000 4000 3000 


D'après ces nombres il semblerait que lorsqu'un muscle présente la RD, l’augmen- 


126 J. Cluzet. — Flectrodiagnostie 


tation de la résistance peut produire une diminution de la capacité liminaire. Il en résul- 
terait que l'augmentalion de la résistance peut produire, pour une capacité donnée, une 
diminution du voltage liminaire : c'est lá un résultat contraire à ce que l’on observe sur 
les muscles normaux. On devrait donc conclure des nombres ci-dessus que les muscles 
en voie de dégénérescence se comportent d'une manière tout à fait opposée à celle 
qu'indiquent les lois d'excitation de Hoorweg et de Weiss. 

Je n'ai pas observé le fait très important signalé par Jones et Cumberland. Sur 
aucun des nombreux malades que j'ai examinés, l'introduction d'une résistance supplé- 
mentaire, dans le circuit de décharge, n’a jamais provoqué une diminution de la capacité 
liminaire. Celle-ci augmentait toujours au contraire ; elle augmentait, il est vrai, beau- 
coup moins pour les muscles présentant la RD que pour les muscles normaux. De même, 
si l'on employait une capacité donnant une contraction supra-minimale, l'introduction 
d'une résistance ne paraissait pas affaiblir sensiblement la secousse des muscles présen- 
tant la RD, tandis que cette introduction diminuait considérablement la secousse des 
muscles normaux voisins. | 

On trouvera dans la thèse de Dano (Thèse, Fac. de méd. de Lyon, 1913) le compte 
rendu détaillé de nos recherches sur ce sujet. Voici donc en quoi consistent, d'après mes 
observations, les effets produits par l'introduction des résistances i“tercalaires : les 
secousses lentes des muscles en voie de dégénérescence deviennent plus apparentes, 
parce qu'elles persistent et parce qu'au contraire les contractions rapides des muscles 
normaux voisins s’affaiblissent et disparaissent bientôt. 


11. — RECHERCHE DE LA CARACTÉRISTIQUE DE L’EXCITABILITE 


On peut tirer de l'examen au condensateur réglable la valeur d'une cerlaine quantité, 

dont un grand nombre d'expériences physiologiques ont montré l'importance et que l'on 
£ q 

peut appeler caractéristique de Vexcitabilité. Cette quantité, .en effet, qui a pour expression 


a E ; ' 
le rapport 5 des coefficients de la formule, aujourd’hui classique, de Weiss, se montre 


indépendante des conditions expérimentales étrangères à l’excitabilité ('). 

D'ailleurs, la caractéristique n'ayant élé recherchée jusqu'ici que par un très petit 
nombre d'électrologistes, sa détermination n'offre pas encore un intérêt aussi grand que 
la recherche de la RD ou des autres anomalies considérées dans la première partie de 
cette étude. Aussi, je me bornerai à indiquer ici très brièvement les procédés employés 
et les résultats oblenus. | 

Il faul tout d'abord remarquer que le condensateur, pour ces déterminations, ne doit 
plus être ulilisé comme précédemment. Au lieu de le charger directement sur la source 
de courant continu, on doit interposer un réducteur de potentiel et un voltmétre, de 
manière à graduer el à mesurer le potentiel de charge. Pour cela, on n'a qu’à relier les 
bornes de charges du condensateur réglable aux bornes de sortie du réducteur de 
potentiel que tous les électrologistes possèdent déjà dans leur installation pour électro- 
diagnostic. Deux procédés peuvent être employés pour rechercher la caractéristique. 

I. — Le procédé le plus exact est basé sur la recherche de la capacité liminaire 
optima, c'esl-à-dire de la capacité qui, par sa décharge, provoque le seuil de la contrac- 
tion en dépensant le minimum d'énergie électrique. 

On commence par employer une capacité faible, 0,01 par exemple, et l'on cherche, 


(t) CLuzer. Sur l'excitation des nerfs par le minimum d'énergie. Application à l'électrodiagnostic (C. R. de 
l'Académie des Sciences, 17 avril 4905). — Ip. (Thèse, Fac. des Sciences, Paris, 1905.) 


au moyen des décharges de condensateurs. 127 


en agissant sur le réducteur de potentiel, à provoquer le seuil de la contraction; une 
simple lecture du voltmètre donne alors le voltage liminaire correspondant à la capacité 
employée. Puis, on passe successivement à un certain nombre de capacités, 0,02 — 0,03 
— 0,04 par exemple, et l'on détermine chaque fois le voltage liminaire. 

Ensuite, on calcule l'énergie dépensée dans toutes ces décharges liminaires (il suffit 
d'effectuer le produit de la capacité par le carré du voltage); le nombre le plus petit fait 
connaitre la capacité optima que j'appellerai C,. Utilisant alors la relation: 


caractéristique = 1,26 RC,, (x) 


que j'ai établie par l'application pure et simple de la loi de Weiss aux décharges de con- 
densateurs, on aura la valeur de la caractéristique, si la résistance R est connue. 

Celle-ci peut être mesurée au moyen de la méthode de Wertheim-Salomonson ('). 
On peut encore effectuer une deuxième détermination de la capacité optima (soit C’) 
après avoir introduit une résistance additionnelle connue (»); on a alors 


RC, =(R+"C', 
d'où Pon peut tirer la valeur de R. 

II. —- Le deuxième procédé est beaucoup plus simple, mais moins exact. On choisit 
deux capacités ** el C’ du condensateur réglable, susceptibles de donner des contractions 
avec le voltage dont on dispose, et l’on cherche les voltages liminaires correspondants 
V et V’; un réducteur de potentiel et un voltmétre sont, comme nous l'avons déjà dit, 
nécessaires à ces délerminations. Puis, on intercale une résistance de 2000 ohms par 
exemple, et Pon détermine Jes deux nouveaux voltages V, et V’,. On a, en appliquant la 


formule de Hoorweg : 
V—W CC 


VV UC ió 


caractéristique = 2000 

I] est à remarquer que les calculs nécessités par celte formule sont très simples; on 
arrive, avec un peu d'habitude, à les exécuter en moins d’une minute. 

L'expérience montre ici encore que, dans les cas de RD, les mesures effectuées après 
avoir intercalé la résistance sont les plus commodes : la contraction des muscles en voie 
de dégénérescence est plus apparente et ne peut être confondue avec les mouvements 
dus aux contractions très énergiques des muscles normaux voisins. 

Le deuxième procédé, comme d’ailleurs tous ceux qui reposent sur la formule de 
Hoorweg, est moins exact que le précédent; cela tient à ce que la formule donne des 
erreurs importantes pour les fortes capacités, celles justement qui sont presque toujours 
employées dans les cas de RD (dans une expérience citée par L. Herman, l'erreur donnée 
par la formule de Hoorweg (3) est de 44 pour 100, tandis que l'erreur donnée par la for- 
mule (x) est seulement de 7,3 pour 100). 

Mais la recherche du minimum d'énergie étant souvent difficile ou même impos- 
sible, on se contentera dans beaucoup de cas des indications fournies par le deuxième 
procédé. 


RÉSULTATS 


Voici les résultats obtenus chez quelques sujets en appliquant successivement le 
simple examen électrique par le condensateur et la recherche de la caractéristique. 


(4) CLUZET. Précis de Physique médicale, p. 68. 


128 J. Cluzet. 


VALEURS DE LA CARACTERISTIQUE DE L'EXCITABILITÉ, EN DIX MILLIÈMES DE SECONDE. 


RÉSULTATS CARACTÉRISTIQUES | CARACTÉRISTIQUES 
NERFS er MUSCLES de l'examen 


électr. simple 


DESIGNATION obtenues obtenues par la 


parla formule z résultant formule 2, résultant 


des sujets. 
de la loi de Weiss. de la formule de Hoorweg 


Sujet normal, Jeanne|long. ext. du pouce. normal. 1,6 
D.,salle St-Roch.6,[fléchisseur com. des normal. 2,3 
salurnisme. doigts. 

biceps gauche, RD partielle. 
c. fléch. du pouce g. RD complète. 
c. fléch. du pouce d. id. 
jamb. ant gauche. id. 

P., salle Ste-Marie,| jamb. ant. droite. normal. 
amaigrissemenk, ie 
cachexie. os Fr 

N., salle St-Roch. 4,[orbicul. des levres| RD complète. 
paralysie faciale g.| gauche. | 

nerf facial droit, normal. 

B., paralysie faciale! nerf facial droit, normal. 
gauche. orbicul. des lèvres RD complète. 

gauche. 


On voit par ces quelques exemples que si les valeurs de la caractéristique sont sen- 
siblement égales pour divers muscles ou nerfs normaux, il existe au contraire des écarts 
considérables si l'on considère les états pathologiques. De plus, on constate que les deux 
procédés donnent des résultats voisins quand les nerfs et muscles sont normaux, très 
différents, au contraire, quand on observe la RD. 

Cependant, en raison de la difficulté que l'on éprouve à rechercher la décharge 
dépensant le minimum d'énergie, on devra se contenter souvent, malgré les erreurs 
inévitables, des indications fournies par l'application de la formule de Hoorweg. 


CONCLUSION 


Au moyen des décharges de condensateurs, on peut facilement procéder à un examen 
électrique simple des nerfs et des muscles et rechercher la caractéristique de l'excitabilité. 

1° Pour l'eramen électrique simple, on emploie un consensaleur réglable chargé 
directement par le courant de ville ou par une pile médicale. On obtient plus rapidement 
el avec plus de précision qu'au moyen du procédé classique les indications concernant 
la variation de l'excilabilité et la réaction de dégénérescence. On met en évidence, en 
outre, toute une série de degrés, dans la RD complète et dans le RD partielle, que la 
méthode farado-galvanique est impuissante à révéler. 

Il semble que, en raison de sa simplicité et de la précision qu'il comporte, le nouveau 
procédé doive être utile non seulement aux spécialistes, mais aussi aux praticiens non 
spécialisés en électrodiagnostic, qui désirent cependant pouvoir examiner quelquefois 
les nerfs et les muscles de leurs malades. 

Pour ma part, je l'emploie maintenant de préférence et presque exclusivement. 

2" La caractéristique de l'ercitabilité peut être déterminée au moyen d'un condensa- 
leur réglable chargé avec un voltage que Pon gradue et que l'on mesure. Bien que les 
manipulations et les calculs qu'il nécessite soient peu importants, ce deuxième mode 
d'emploi des condensateurs est plus complexe et n'offre pas encore un aussi grand 
intérel que l'examen électrique simple. 


SUR L'EMPLOI D'ÉCRANS METALLIQUES 
AU CONTACT DE L’EMULSION EN RADIOGRAPHIE 


Par A. LOMON 


Chef suppléant du laboratoire de Radiologie de la Charite. 


La matière frappée par un faisceau de rayons X émet un rayonnement secondaire. 
Les propriétés de ce rayonnement sont bien connues depuis les travaux de Sagnac. TI 
est remarquable que l'on n'ait pas cherché leur utilisation en radiographie, cependant 
Stewart a indiqué qu'une feuille de cuivre argenté placée contre l'émulsion renforce 
la radiographie, sans lui | 
donner aucun grain. Su de EE quel EE 
(Arch. of Röntgen Rays, | j ae 
avril 1915). | 

Le fond des chassis 
radiographiques est dou- 
blé d'une feuille de plomb 
sur laquelle repose, par 
le côté verre, Ja plaque 
photographique. Cet 


écran est destiné à arré- 


à 


na 7 


i ad 
> 
- 


` 


lerle rayonnement secon- 
daire du bois du fond du 
chàssis. On sait que le 
rayonnement secondaire 
du plomb impressionne 
fortement l'émulsion à 
courte distance. Il a une 
faible pénétration. Au 
contraire le rayonnement 
du bois et des substances 
à faible poids atomique 
se propage beaucoup plus 
loin, mais compense celte 
pénétralion par une bien 
plus faible impression 
photographique aux cour- 


les dislances Cj Fig. 1.  Cràne de face. Feuille de plomb sous la moilié gauche de la figure. Image 
> arc} voilée à droite par le rayonnement secondaire de la table. Temps de pose : 
Au lieu de cnercner 7 secondes, 7 milliampéres, rayons n° 9B. 


d'annihiler le rayonne- 
ment secondaire, nous avons pensé que l'on pouvail le laire servir à renforcer l'image 
radiographique. Pour cela il faut placer la source de ce rayonnement contre lémulsion 
et non contre le dos de la plaque. 

(1) Une feuille de papier noir suffit à arrèler le rayonnement secondaire du plomb; une feuille d'étain 
se laisse très facilement traverser par le rayonnement secondaire du bois. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — I. 9 


130 A. Lomon. — Sur Pemplot ecrans metalliques 


L'expérience suivante montre clairement l’action renforcatrice d'une feuille de plomb 
ainsi placée et son aclion de protection contre le rayonnement secondaire du bois de la 
table. On fait une radiographie avec une plaque reposant, gélatine en dessous, sur une 
feuille de plomb moitié plus petite; le tout est enfermé dans une pochette de papier 
noir. La partie de la plaque en contact avec le métal donne une image vigoureuse, 
brillante, sans voile; la partie reposant, par l'intermédiaire de l'enveloppe de papier, 
sur la table est grise el 
voilée (fig. 1). 

Si l'on interpose entre 
la table et la pochette de 
papier contenant la plaque 
el l'écran de plomb une 
plaque de tôle, ce voile 
disparaît, mais le renfor- 
cement persiste au con- 
lact de l'écran de plomb 
(fig. 2). Le plomb a émis 
un rayonnement secon- 
daire qui additionne son 
action propre à celle des 
rayons X. Ce rayonnement 
possède tous les caractères 
décrits par Sagnac. Il est 
d'autant plus inlense que 
le métal est de poids ato- 
mique plus élevé. Il est 
pratiquement nul avec l'a- 
luminium (27,5), peu im- 
portant avec le zinc (65), 
plusimportant avec l'étain 
(148), Por (197), le plomb 
(206,92). Il s'amortit très 


/ 


Fig. 2. — Action de renforcement au contact d'une feuille de plomb. Temps de vite: une couche d'air de 
3 E 


pose : 10 secondes, 10 milliampères, rayons n*7B. 


quelques millimètres l'ar- 
rêle ainsi qu'une mince feuille de papier el l'expérience suivante met en évidence cette 
importance du bon contact. On place sur une planche de photogravure une plaque 
photographique, gélatine contre métal: on Virradie dans une boile de carton. L'image 
de la trame métallique apparaît par suile d'un renforcement de l'impression aux points 
de contact du métal et de lémulsion. L'image s’atténue dans les endroils où les creux 
du cliché laissent une couche d'air entre la planche et la plaque. 

L'interposilion d'une feuille de papier pelure ou d'une mince feuille d'aluminium 
entre le plomb et l'émulsion arrête totalement l'action renforçatrice due au rayonne- 
ment secondaire du plomb. Cet effet d'une feuille d'aluminium élimine sans conteste la 
possibilité d'une impression par effluves du métal. 


au contact de Cemulsion en radiographie. 131 


MODIFICATIONS DE L’IMAGE PHOTOGRAPHIQUE. — ACTION RENFORCATRICE 
ACTION DE CONTRASTE 


L’élude des modifications de l'image radiographique par un écran métallique au 
contact de Pémulsion décèle deux phénomènes différents. Un renforcement de l’image 
qui ne fait jamais défaut quelle que soit la qualité du rayonnement incident. Une augmen- 
talion des contrastes qui croît avec le degré de pénétration du rayonnement incident et 
avec l'épaisseur de la région radiographiée. Ce dernier phénomène est d'une extreme 
importance pratique. 

Le meilleur écran métallique semble être une feuille de plomb de 5/10 de millimètre 
d'épaisseur. L'étain en feuille tel qu'on Pemploie pour les armatures des condensaleurs 
serait d'une utilisation commode parce qu'il est facile d'obtenir un contact parfait entre 
le métal et l'émulsion. Il a le défaut d'être trop mince et d'avoir un poids atomique 
moindre que le plomb et l'or. Ces feuilles ont environ 2/100 de millimètre d'épaisseur ; 
l'expérience montre qu'une épaisseur plus grande de métal est nécessaire, que deux 
feuilles d'étain minces et superposées émettent plus de rayons secondaires qu'une seule. 
Fait curieux, si l'on place une feuille d'étain de 2/100 de millimètre sur une plaque 
photographique et que l'on irradie la plaque au travers du métal, l'action du rayonne- 
ment secondaire l'emporte sur l'absorption par l'écran, du rayonnement primaire; on a 
ce résultat paradoxal d'une impression plus forte de la plaque sous le métal ('). 

Nous avons expérimenté des feuilles d'or de 2/100, 5/100, 4/10 de millimètre 
d'épaisseur. Les résultats ne sont pas aussi satisfaisants qu'avec le plomb, parce que Por 
laminé nest jamais parfaitement plan et qu'une feuille, même très mince, oppose une 
résistance invincible à une adhérence régulière avec la plaque photographique. On se 
rend compte de l'action renforçatrice d'un écran de plomb, poli et non oxydé, en se 
servant d'un châssis à écran renforcateur ordinaire, muni d'un volet à ressort et d'une 
couche d'ouate. On fait reposer la plaque photographique sur une feuille de plomb de 
dimensions moitié moindres. On peut ainsi comparer l’image obtenuc au contact du 
métal el celle réalisée sans le concours du métal. 

On pourrait penser que l'émission de rayons secondaires ne se produit qu'avec un 
rayonnement primaire très pénétrant. Le renforcement de l’image est appréciable avec 
du n° 2,5 B. Mais comme nous le verrons, il y a tout intérêt à uliliser un rayonnement 
très pénétrant. 

Le renforcement de l'image peut être évalué grossicrement à un quart, très infé- 
rieur. par conséquent, à celui que réalise l'écran renforçateur au tungstène. Mais la 
radiographie ne présente aucune espèce de grain et les contrastes sont tout à fait 
remarquables. 

Si l’action renforgatrice se manifeste avec la pénétralion de rayonnement habituelle- 
ment employée en radiographie, l'action de contraste croît avec la pénétration du 
ravonnement et l'épaisseur de la région à radiographier. Ce sent les régions les plus 
difficiles qui donnent les plus belles épreuves avec une pureté des blancs, une profon- 
deur des ombres, une richesse de détails tout à fait remarquable. 

On sait la difficulté de réaliser une bonne radiographie du crane de face. Celle-ci 
devient facile. La netteté des différents plans osseux peut faire croire à une radio- 


(*) Chanoz avait remarqué que, dans certaines conditions, une plaque radiographique montre une zone 
plus impressionnée sous une mince lame d'acier placée sur Pémulsion (Lyon médical, lo mars 1908). 


132 A. Lomon. 


graphic de crane sec. Sur certains clichés les sutures osseuses sont apparentes. Le 
modelé des tissus mous ne le cède en rien à la finesse des détails osseux, au point 
que les globes oculaires se reconnaissent dans l'orbite. 

Or, ces radiographies si remarquables se réalisent très simplement en 15 à 
50 secondes avec une intensité de 2 à 3 milliampères et des rayons 9 ou 10 B. 
Avec 6 à 15 milliampères, une à cinq secondes suffisent à obtenir des radiographies 
de hanche. de bassin, de régions lombaires, sans voiles. à contrastes éclatants pourvu 
que l'on utilise un rayonnement au moins égal au n° 9 B et que le contact de l'émulsion 
et du mélal soit parfait. 

Le raccourcissement du temps de pose est dû non à l'action renforcalrice du 
mélal qui est faible, mais à la possibilité de se servir d'un rayonnement ultra-pénétrant, 
réservé jusqu ici aux applications radiothérapiques, de développer à fond le cliché et à 
l'absence totale du voile. 

L'écran métallique ne répond pas au mème objet que l'écran fluorescent. ll est infé- 
rieur à ce dernier pour les radiographies qui nécessitent un temps de pose très court et 
ne demandent pas une très grande finesse de détails, radiographies du tube digestif par 
exemple. 11 lui est préférable dans les cas suivants : radiographies du squelelte, où la 
fine structure de l'os doit être conservée ; radiographies de l'appareil urinaire où il vaut 
mieux, au prix de quatre à cinq secondes de pose de plus, réaliser une image sans 
aucune espèce de grain. Enfin l'écran métallique nous à paru précieux dans les radio- 
graphies de très petits corps étrangers de l'œil, en position antéro-postérieure. Ici la 
petilesse du corps du délit nécessite une très bonne image ; l'épaisseur de la région tra- 
versée par les rayons X favorise le voile. Ce sont des indications auxquelles répond 
d'une façon particulièrement heureuse l'écran métallique. 


UN CAS D’ACROMEGALIE TRAITÉ PAR LA RADIOTHÉRAPIE 


Par MM. 


BÉCLÈRE et JAUGEAS 


Les résultats si encourageants obtenus par lun de nous en 1909 dans un cas de 
tumeur hypophysaire, trouvent une confirmation frappante dans la nouvelle observation 
que nous avons recueillie el qui, venant s'ajouler à celles déjà présentées au Congrés 
de physiothérapie de Berlin (avril 1913), 
ne laisse aucun doute sur la valeur de la 
radiothérapie pour le traitement de cette 
affection, qui est reslée, malgré d'auda- 
cieuses tentalives, à peu près en dehors 
des ressources de la chirurgie, ainsi qu'en 
témoignent les statistiques et les résullats 
que nous résumons plus loin. 

Mile H., âgée de 19 ans, se présente 
en juin 1912, dans le service du professeur 
de Lapersonne à l'Hôtel-Dieu, se plaignant 
d'une baisse de la vue, qui s'accuse pro- 
gressivement depuis deux ans et lui interdit 
la lecture des fins caractères d'un journal 
et les travaux d'aiguille minutieux. Elle 
souffre en même lemps de maux de tête 
presque continus dans la région frontale et 
la région temporale. 

On ne relève rien de particulier dans 
ses antécédents héréditaires. Elle-méme 
n'a jamais été malade; à partir de 12 ans, 
elle a été réglée très irrégulièrement et 
depuis trois ans, elle présente une aménor- 


rhée complèle. Fig. 1. 

L'examen le plus superficiel permet de 
remarquer certains caractères importants du côté de la face, des extrémités des mem- 
bres et de la taille. | 

La face rappelle l'aspect lypique de Pacromégalique (fig. 1) : forme ovalaire à 
grosse extrémilé supérieure; arcades orbilaires proéminentes, racine du nez élargie, 
lèvres lourdes et épaisses, paupières bouffies et tombantes. Le maxillaire inférieur 
est en prognatisme; les dents écartées sont régulières el la langue est élargie, mais 
non é€paissie. 

Les mains présentent des dimensions anormales, qui avaient d'ailleurs attiré 
l'attention de la malade en l'obligeant à changer de temps en temps la pointure de ses 


134 


Beclere et Jaugeas. 


gants et à retirer les bagues quelle portait. Elles sont larges et épaisses, et se 


Fig. 2. 


rapprochent de la forme dite en baltoir (fig. 2). Les pieds ont les mêmes caractères 


Fig. 


Ql 


de largeur el d'épaisseur. 

La taille est petite, ce qui lient 
en parlie à une voussure dorsale très 
accusée, dont le début remonte à 
quatre années et qui tend à augmen- 
ter (fig. 3). 

L'examen oculaire, qui nous a été 
obligeamment communiqué par le 
Dr" Coutela et qui ultérieurement a 
été régulièrement effectué par le 
D" Pechdo, a révélé les particularités 
suivantes : 

Œ droit. — Légère exophtal- 
mie : réflexes pupillaires normaux à 
la lumière et à Paccommodation. La 
pupille est atteinte à un faible degré 
de névrile sans stase. 

L'acuilé est égale à 4/10. 

Œil gauche. — Mémes caractères 
avec une névrite un peu plus marquée. 

L'acuité est plus faible; la ma- 
lade compte les doigts à 50 centime- 
tres et dans le champ visuel nasal 
seulement. 

Le champ visuel est caractéris- 
lique d'une hémianopsie hétéronyme 
bi-temporale; il ne dépasse pas 20 ou 
50° du côté nasal supérieur. 


Le sens chromalique est conservé dans une surface très réduite. 


Un cas dacromegalie traite par la radiothérapie. 135 


Ces constatations entrainaient le diagnostic de tumeur de la région hypophysaire, 
avec compression du chiasma. Celui-ci a été précisé par la radiographie du cráne qui 
montre la voûte d'épaisseur irrégulière, les sinus frontaux très développés, le progna- 
tisme du maxillaire inférieur. L'aspect de la selle turcique est nettement altéré, le profil 
affecte la forme d'un hameçon, témoignant de l'usure des apophyses clinoides anté- 
rieures el postérieures el de la lame quadrilatère (fig. 4). 

Traitement. — Le traitement thyroidien suivi pendant deux mois s'étant montré 


Fig. 4. 


inefficace, la malade est soumise à la radiothérapie qui lui a élé appliquée à partir du 
25 novembre 1912. 

Nous avons employé la technique fixée par l'un de nous en 1909 et qui consiste 
dans Pirradiation méthodique des deux tempes et de la région frontale, permettant 
ainsi d'utiliser au moins quatre portes d'entrée. 

Chacune des surfaces irradiées a recu par séance 5H d'un rayonnement pénétrant 
filtré par une lame d'aluminium de 1 millimètre d'épaisseur, si bien que la même région 
n était exposée aux rayons X que tous les quinze jours. 

Après quelques mois d'un traitement régulier et en présence des heureuses modi- 
fications obtenues, les irradiations ont été espacées el actuellement, après un total de 
»8 séances réparties sur quatre zones, la malade est laissée en observation. 

Résultats. — L'amélioration s'est manifestée très rapidement par la disparition 
complète des maux de tête. 


130 Beclere et Jaugeas. 


Les phénomènes oculaires se sont amendés et, en mai 1915, l'acuité visuelle de l'œil 
droit s'est élevée à 7/10 el celle de l'œil gauche à 1/20. Le champ visuel s’est développé 
comme l'indique le schéma ci-joint. Mais ces modifications se sont profondément 

accusées et, en octo- 

A IME bre 1913, le schéma 

| II (fig. 5) nous était 
communiqué. 

Les  déforma- 
tions de la face, des 
extrémilés et de la 
colonne dorsale 
n'ont pas régressé, 
mais elles sont res- 
tées rigoureusement 
stalionnaires. Les 
règles n'ont pas 
Mai 1915. reparu. 


Les résultats 
obtenus dans ce cas 
se superposent assez 
exactement à ceux 
que nous avons déjà 
publiés et que nous 
rappelons plus loin. 
Leur ensemble per- 
met de prendre la 
radiothérapie en 
légitime considéra- 
tion dans le traite- 
ment des tumeurs 
de lhypophyse et 
même de la placer 
au premier rang 
dans la thérapeuti- 
que de ces affections. 

Si nous oppo- 
sons à ce traitement 
médical, le traite- 
ment chirurgical très 
en faveur pendant 
ces dernièresannées, 
nous donnerons à 
notre conclusion une complète justification. En effet, les statistiques présentées par les 
chirurgiens les plus experts dans la pratique de lhypophysectomie montrent que les 
résultats ne sont pas aussi brillants qu'on l'avait espéré et que la chirurgie de l'hypo- 
physe n'a pas encore tenu les promesses dont elle est pleine d'après M. Toupet. En nous 


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Un cas d'acromegalte traite par la radiotherapie. 137 


référant à une excellente revue sur cette question parue dans la Presse médicale 
(12 avril 1915), sous la signature de Lenormanl, nous voyons que la gravité immédiate 
de l'opération est considérable : sur un total de 29 opérations dans une série de cas 
rapportés par Toupet, Bade, Spiess, Chiari, etc., on trouve 10 morts; Eiselsberg perd 
4 opérés sur 16, Hirsch a 3 morts sur 26 cas et Cushing, sur un ensemble de 55 interven- 
tions, a 6 morts. 

A première vue, les résultats thérapeutiques semblent assez favorables (Von Eisels- 
berg, Hirsch, Cushing), bien qu'il reste une proportion appréciable d'insuccés complets. 

Mais si l'on analyse un peu ces résultats, on remarque que l'hypophysectomie agit à 
peu près uniquement comme une opération décompressive et que l'amélioration porte 
essenticHlement sur les troubles d'hypertension crânienne (céphalée, troubles visuels). 
L'action sur les troubles d’origine hypophysaire est beaucoup moins évidente et moins 
constante. On a bien signalé une amélioration plus ou moins grande des symptômes 
d'acromégalie, et en particulier une réduction du volume des pieds et des mains, vrai- 
semblablement limitée aux parties molles, mais ces résultats prêtent à discussion el il 
est nécessaire d'attendre de nouvelles observations suivies à longue échéance pour juger 
de l’action véritable exercée par l'hypophysectomie sur les troubles d'origine glandulaire. 

D'après ce bilan, la chirurgie hypophysaire apparaît grevée d’une lourde mortalité; 
ses résultats thérapeutiques sont inconstants, presque toujours incomplets, souvent tem- 
poraires ; elle améliore surtout les phénomènes d'hypertension cránienne, et on peut se 
demander avec Lenormant, si une trépanation décompressive banale — qui aurait l'avan- 
tage d’être parfaitement aseptique — ne donnerait pas la même amélioration. D'autre 
part, l'hypophysectomie par voie nasale, la seule défendable, reste toujours incomplète, 
par suite ne peut prétendre à aucune valeur curative etenfin les recherches physiologiques 
les plus récentes n'ont-elles pas montré que la couservation de la vie était impossible 
dans le cas de la destruction complete de l'hypophyse? 

« L'opération, dans les conditions actuclles, ne saurait donc être considérée comme 
une méthode idéale (Lenormant) » et, de l'avis même de Cushing, l'hypophysectomie 
doit vraisemblablement faire place dans l'avenir à d'autres méthodes thérapeutiques 


comme la radiothérapie. 


La communication de M. Béclére,au Congres de Physiothérapie de Berlin (avril 1915), n'ayant été publiée 
dans aucun journal francais, nous croyons utile de la reproduire in extenso, à la suite du travail de MM. Bé- 


clere et Jangeas. 
N D. L.R. 


LES RAYONS DE RONTGEN 
DANS LE TRAITEMENT DES TUMEURS HYPOPHYSAIRES 
DU GIGANTISME ET DE L'ACROMÉGALIE 


Par 


BÉCLERE 


Médecin de Uhópital Saint-Antoine. — Membre de FAcadémie de Médecine. 


Je me propose d'abord de vous soumettre les résullats favorables que j'ai oblenus dans le 
‘trailement des tumeurs de l'hypophyse à laide des irradiations de Röntgen, puis de vous 
décrire les particularités de la technique que j'ai employée et que je préconise en pareil cas, 
enfin de vous exposer les indicalions el les contre-indicalions de l'emploi de ce mode de 
traitement au cours de l’évolution des tumeurs de Vhyphophyse, spécialement de celles qui se 
manifestent cliniquement par le syndrome yigantisme où par le syndrome acroméyadie. 

Je commence par quelques mots d'historique. 

La première observation démontrant la possibilité d'agir favorablement sur une tumeur de 
ihypophyse à l'aide des rayons de Röntgen fut publiée par le Dr Gramegna de Turin dans 
la Revue neurologique du 15 janvier 1909 sous ce tilre : Un ras d'acromégalie traité par la 
radiothérapie. 

Chez une femme de 47 ans, alleinle d'acromégalie avec céphalée violente, faiblesse 
progressive de la vue el rélrécissement concentrique du champ visuel, les rayons de Röntgen 
furent dirigés sur la région de la selle turcique à laide d'un localisateur introduit dans la 
bouche. 

Par deux fois. à huil mois d'intervalle, le Dr Gramegna réussit à faire disparaitre les accès 
de céphalée el à diminuer les troubles visuels, en un mol à faire rétrograder les phénomènes 
de compression dus à la tumeur hypophysaire, mais l'amélioration ne ful que parüelle et 
lemporaire et la maladie n'en aboutit pas moins à une terminaison fatale. 


l. — LES RÉSULTATS THÉRAPEUTIQUES 


À ce premier fail je puis joindre actuellement quatre observations personnelles dont deux 
seulement ont été publiées tandis que les deux aulres sont encore inédites; elles démontrent 
toules avec cerlilude l'action favorable des rayons de Röntgen sur les tumeurs de Phypophyse. 

Première observation personnelle. — Au moment où parut l'observation du Dt Gramegna, 
je trailais depuis un mois et demi, à l'aide des rayons de Röntgen mais au moyen d'une 
technique nouvelle, une jeune fille de 16 ans el demi, Mile B..., que mon collègue le Dr Renon 
avail présentée le 4 décembre 1908 à la Société médicale des hôpilaux de Paris comme offrant 
au complet lous les symptômes de V/ypophysoméyalie (1) et dont il avait bien voulu me confier 
le traitement. 

Deux mois après le début des irradiations, je présentai les résultats thérapeutiques obtenus 
à la Société médicale des hôpitaux de Paris, en la séance du 12 février 1909, dans un assez long 
mémoire intitulé : Le traitement medical des tumeurs hypoplysaires, du gigantisme et de l'acro- 
mégyalie par la radiothérapie (p. 27% des Bulletins el Mémoires de la Sociélé médicale des hôpi- 
laux de Paris). 


4 


(9 Louis RENON, Arthur Derre et R. Moxien-Vixanp. Syndrome polyglandulaire par hyperactivité hypo- 
physaire (gigantisme avec tumeur de l'hypophyse) et par insuflisance thyro-ovarienne. Société médicale des 
hoipitaur, séance du 4 décembre 1908, 


Les rayons de Röntgen dans le traitement des tumeurs. 139 


Le traitement ful continué six mois, puis interrompu pendant six autres mois. Après celle 
longue suspension de traitement je revis la malade et publiai la note suivante dans la thèse 


inaugurale de mon 
assistant, le D" Jau- 
geas (!) : 

« La jeune fille 
dont le traitement me 
ful confié par le Dr Re- 
non offrait au complel 
les symptômes de l'hy- 
pophysomégalie puis- 
que, avec un nolable 
ayrandissemement de 
la selle turcique revélé 
pur la radiographie 
(diamètre antéro-poslé- 
rieur au minimum trois 
fois plus grand que 
celui d'une selle turci- 
que normale), elle était 
alleinte à la fois : 

1° De violents accès 
de céphalée avec ver- 
liges el vomissements; 

2 De graves trou- 
bles visuels ; 

5° De gigantisme; 

4 Dinfantilisme 
génital avec surcharge 
adipeuse. 

Tandis qu'avant le 
traitement les acci- 
dents suivaient une 
marche rapidement 
progressive, ils com- 
mencérenl à s'amélio- 
rer quinze Jours envi- 
ron avant la première 
séance d irradiation. 

Un an plus tard 
les résultats thérapeu- 
tiques obtenus peuvent 
élre résumés comme 
il suil : 

1° Disparition com- 
plète de la céphalée, des 
vertiges, des nausées el 
des vomissements; 

2° Très légère amé- 


Fig. 3. — Observation I. — Après deux mois de traitement (5 février 1909). 


lioration de la vision de l'œil droit qui, avant le traitement, était complètement abolie, avec 
atrophie pupillaire. La malade est devenue capable de reconnaître et de compler les doigts 
placés à 50 centimètres de distance; 

5 Très grande amélioration de la vision de l'œil gauche, caractérisée par le retour de la 


(1) Jauceas. Les rayons de Röntgen dans le diagnostic et le traitement des tumeurs hypophysaires, du 
gigantisme el de Vacromégalie. Thèse de doctorat, Paris, 1909. Steinheil, éditeur. 


140 Beclere. — Les rayons de Rontgen dans le traitement 


lecture el de l'écriture, abolies avant le traitement, ainsi que par wn accroissement excentrique du 
champ visuel qui est devenu au minimum {rois fois el demi plus étendu qu'avant le traitement; 

A Arrét de la croissance du squelette aussi bien en épaisseur qu'en longueur; 

© Instauration des fonctions génitales, établissement des règles, développement des seins et 
des poils du pubis; 

6° Diminution du pouls du corps, de la surcharge adipeuse et de la boulimie. 

Je n'ai pu, depuis 1909, revoir la malade, qui n'habite pas Paris, mais j'ai de ses nouvelles 
par l'intermédiaire de son médecin habituel et je puis affirmer qu'actuellement, en 1915, elle 
est en bonne santé el conserve le bénéfice acquis par son trailement. 

La figure 1 représente les limites du champ visuel de l'œil gauche avant le traitement. 

La figure 2 montre le bénéfice acquis après un mois de traitement : le champ visuel a 
doublé d'étendue. 

La figure 3 montre le bénéfice acquis après deux mois de trailement : le champ visuel a 
plus que triplé d'étendue. 


Observation Il, — C'est celle d'un jeune homme de 25 ans dont le traitement m'a élé confié 
par le Dr de Lapersonne, professeur de clinique ophtalmologique à la Facullé de médecine de 
Paris. Tous les détails concernant l'état de ce jeune homme avant les irradiations de Réntgen 
ont été exposés par le professeur de Lapersonne et le D" Cantonnet dans un important mémoire 
intitulé : Troubles visuels produits par les tumeurs de Uhypophyse sans acroméyalie (Archivos 
d'ophtalmoloyie, février 1910). 

Pendant huit mois, le malade a élé soumis à la radiothérapie, dans mon service de l'hôpital 
Saint-Antoine, par mon assistant le D" Jaugeas, puis, très amélioré par ce traitement, il a été 
présenté à la Société d'ophtalmologie, 
le 6 décembre 1910, par le Dr Can- 
tonnet. 

Au moment où le malade m'esl 
confié, il est atleint depuis deux ans 
de troubles progressifs de la vision el 
la radiographie du cráne, comme en 
lémoigne la figure 4, révèle un agran- 
dissement très marqué de la selle tur- 
cique. 

Voici, d'après le Dr Cantonnet, 
l'élal des yeux et de la vision, avant el 
après le traitement. 

Avant le traitement. — A Vophtal- 
moscope, la papille de l'œil droit 
apparait légérement pâle dans toute 
son élendue, celle de l'œil gauche uni- 
formément blanche, avec l'aspect de 

Eig b= Qescroahas 1h — Radiographic dm crane: la dégénérescence descendante des 
nerfs opliques sans névrile. 

L’ceil droit jouit d'une acuité visuelle centrale égale à la normale, mais ie champ visuel est 
profondément altéré. Toute la partie latérale (moitié droite de l'espace) fait défaut. La moitié 
nasale conservée est très rétrécie el ses limites sont irrégulières. 

L'œil gauche ne voil rien, cependant il a conservé le pouvoir de localiser à leur place 
exacte les sources lumineuses situées dans la moitié gauche de l'espace, il a donc conservé la 
vision quantitative dans sa partie temporale. 

En résumé, hémianopsie homonyme latérale droite. 

Apres le traitement. — Le fond de Peeil apparaît à lophlalmoscope avec le même aspect 
qu'avant le traitement, comme c'est la règle pour les atrophies optiques par dégénérescence, 
même dans les cas de notable amélioration fonctionnelle. 

L'hémianopsie homonyme latérale droile persiste, mais la vision est nettement améliorée. 
Pour l'œil droit, dans une petite zone de la moitié droite du champ visuel, elle est récupérée 
intégralement, tandis que la moitié gauche s'est agrandie à la périphérie au point de reprendre 


des tumeurs hypophysaires, du gigantisme et de l'acromegalie. 141 


son élendue normale. Dans les porlions conservées ou récupérées du champ visuel de l'œil 


droit, l'acuité est nor- 
male. 

Le champ visuel de 
l'œil gauche demeure 
aboli dans sa moitié 
droile, mais la percep- 
tion de la lumière per- 
siste dans toute léten- 
due de la moilié gauche 
dont un pelit secteur, 
placé à la parlie supéro- 
externe, a récupéré la 
perceplion des couleurs 
el celle des formes 
avec une acuilé visuelle 
égale à 1/60* de l'acuité 
normale. 
| La figure 5 montre 
le champ visuel avant 
le traitement. 

La figure 6 montre 
les résullals acquis par 
le Lrailement. 


Observation Ill, — 
Celle observation iné- 
dite est celle dun ma- 
lade dont le D" Darier, 
ophtalmologiste répu- 
té, m'a confié le traile- 


Naa: 


O. CG. V = simple 
perceplion de la lumière, 


Fig. 5, — Observation I, — Avant le traitement (11 décembre 1909), 


O. G. V = 1/60° 
Fig. 6. — Observation I — Après le traitement (5 décembre 1910). 


Aux zones noires correspond la cécité complete. aux zones crises la simple perception lumi- 


ment el qui a élé neuse, aux zones blanehes la conservation où la récupération du champ visuel avec le sens de la 
lumière, des formes et des couleurs. 


soumis à la radiothé- 


rapie, dans mon service de l'hôpilal Saint-Antoine, par mon assistant le D' Jaugeas. 
M. W., âgé de 46 ans, lourneur sur mélaux, a loujours eu une excellente santé. En 


Fig. 7. — Observation Wl. — Radiographie du crâne. 


juillet 1911, il Sapercoil qu'il a peine à lire 
son journal el, au mois d'octobre suivant, il 
lui est devenu tout à fail impossible de 
distinguer les caractères qui en composent 
le texte, seules les grandes lettres du litre 
sont demeurées perceptibles. 

Le Dr Darier, consullé par le malade, 
conslale une notable diminution de l'acuité 
visuelle. Elle est réduite pour Veeil gauche 
à 1/10* el pour l'œil droit aux 25 de sa 
valeur normale, cependant les papilles ne 
présentent aucun signe d'atrophie. La men- 
suration du champ visuel révèle une hémi- 
anopsie  bilemporale  caractéristique qui 
oriente Je diagnostic dans le sens d'une 
compression du chiasma par une lumeur 
hypophysaire. 


Ce diagnostic est confirmé par la radiographie du crane qui révèle un notable agrandisse- 
ment el une déformation caractéristique de la selle turcique, comme le montre la figure 7. 
Le traitement radiothérapique, commencé le 25 octobre 1911, est continué chaque semaine 


142 Beclére. — Les rayons de Rontgen dans le traitement 


pendant six mois, puis les irradiations sont espacées, les dernières ont été données seulement 
une fois par mois. 

Deux mois après le début du traitement, le champ visuel s'est élargi et l'acuité visuelle de 
l'œil gauche est remontée au 1/5 de sa valeur normale, tandis qu'avant le traitement elle était 
abaissée au 1/10°. 

En septembre 1912, c’est-à-dire après un an de traitement environ, le champ visuel est 

encore plus notablement 


RN ge élargi. 
RTS ne 2 A Pamélioralion in- 
TEDE, 


contestable des troubles 
oculaires se Joint une 
atténuation de limpuis- 
sance génitale accusée 
par le malade avant le 
traitement. 

La figure 8 montre 
le champ visuel des deux 
yeux avant le traitement. 

La figure 9 montre 
to les résultats thérapeuli- 
ques obtenus. 


aN Q We if aN iD 


ray Nes = 
RE ER ae od 
Sane Y | / 
i i f i ee of # 


Observation IV. — 
Le malade qui fait l'objet 
de cette dernière obser- 
vation inédite est encore 
en traitement. Il m'a été 
confié par le Dr Valude, 
l'ophtalmologiste de 
Phospice des Quinze- 
Vingls et il est soumis 
aux irradiations de Rónt- 
gen, dans mon service de 
l'hôpital Saint-Antoine, 
v= Y par mon assistant le 

Fig. 9. — Observation I. — Après le traitement (22 février 1913). D" Jaugeas. 

M. L. âgé de 59 ans, 
boulanger, est pris, sans cause appréciable, en octobre 1911, de céphalée ayant pour siège pré- 
dominant la région frontale et les régions temporales. La douleur est sourde, continue, sans 
exacerbation et assez inlense pour meltre obstacle au sommeil. Pas de vomissements ni de 
vertiges. 

En mème temps qu'il souffre, le malade s'aperçoit d'un affaiblissement de la vue pour lequel 
il consulte successivement plusieurs oculistes. Sans diagnoslic ferme, des traitements divers 
sont inslilués ; la céphalée s'allénue et les troubles visuels demeurent slationnaires. 

En août 1912, la céphalée reparail el la vue s'affaiblit davantage. Le malade consulte un 
nouvel oculiste dont l'examen, sans s'élendre à la selle Lurcique, est cependant assez complel 
puisqu'il constate que l'urine ne contient ni albumine, ni sucre, que la réaction de Wassermann 
est négalive el que le liquide céphalo-rachidien est normal. Le malade n'en reçoit pas moins 
dix injections intraveineuses de cyanure de mercure qui provoquent une stomalile sans amé- 
liorer la vue. 

Le malade se présente enfin ‘à l'hospice des Quinze-Vingts au D" Valude qui fait les consta- 
tations suivantes : 

OEil droit, d'aspect extérieur normal. Légère mydriase. Perte des réflexes pupillaires à la 
lumière, à l'accommodalion el à la convergence. Hypermétropie. Aucune diminution de la 
transparence des milieux oculaires. Aucune alléralion appréciable de la rétine, ni de la papille. 


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des tumeurs hypophysatres, du gigantisme et de l'acromégalie. 143 


OEil gauche en strabisme convergent, hypermétrope el astigmate, sans altération rétinienne 
ni papillaire. 

L’acuilé visuelle est extrêmement diminuée, 5/100* à gauche et 2/100° à droite. 

Le champ visuel très notablement rétréci est typique; il s'agit d’une double hémianopsie 
temporale. 

Le diagnostic du D" Valude, compression du chiasma par une tumeur de l'hypophyse, est 
confirmé par la radiographie du crâne qui révèle, comme le montre la figure 10 un notable 
élargissement de la selle turcique déformée. 

Le malade n'a encore recu actuellement 
que neuf irradiations, mais déjà un nouvel exa- 
men, praliqué le 15 février, a montré, avec 
un léger élargissement du champ visuel, une 
amélioration de Pacuilé visuelle de l'œil gau- 
che, elle est remontée de 1/20 à 1/15° de sa 
valeur normale. 

La céphalée auparavant si violente a com- 
plélement disparu et l'amélioration de l'acuité 
visuelle est rendue manifeste surlout par ce 
fail que le malade est redevenu capable de 
sortir et de se diriger seul dans les rues de 
Paris, de lire les plaques indicatrices et même 
de se servir du chemin de fer métropolitain 
tandis qu'avant le début du traitement un 
guide lui étail indispensable. 

Les quatre observations que je viens de 
vous soumeltre démontrent, je crois, à n'en pas douter, l'action favorable des irradiations de 
Röntgen sur les tumeurs de Phypophyse. A ma connaissance, d'autres observalions du même 
genre n'ont pas encore élé publiées. 


Fig. 10. — Observation IV. — Radiographie du crane. 


11. — LA TECHNIQUE 


I] m'est permis de supposer que les heureux résullats thérapeutiques que j'ai obtenus 
tiennent, au moins pour une bonne part, à la technique spéciale que j'ai adoptée et que je 
préconise. 

Le siège profond de l'hypophyse nécessite, cela va de soi, l'emploi des procédés destinés à 
réduire au minimum l'écart inévitable entre les doses absorbées à la superficie et dans la 
profondeur des tissus traversés, c'est-à-dire le choix d'une ampoule très résistante, son éloigne- 
ment de la surface traitée el Pinterposition d'un filtre d'aluminium de plus ou moins grande 
épaisseur. Mais par quelle voie convient-il d'atteindre l'hypophyse ? 

La bouche a élé, si je ne me trompe, la voie généralement adoptée jusqu'à présent. L'irradia- 
tion exclusivement par la bouche a suffi pour donner au D" Gramegna le succès relatif que 
jai rappelé. 

Celle voie buccale présente l'incontestable avantage que les obstacles solides interposés sur 
le trajet du rayonnement de Röntgen n'ont qu'une épaisseur relativement faible, ce sont 
seulement la voùte palatine, la muqueuse du rhino-pharynx el le corps du sphénoïde ou plus 
exactement les deux parois osseuses assez minces qui forment le plancher et le plafond des sinus 
sphénoïdaux. 

L’hypophyse est certainement moins éloignée de la muqueuse palatine que du légument 
cutané. En revanche, les dimensions du cylindre de verre introduit dans la bouche sont forcément 
réduites par la limite de Pécartement des dents el par l'obligation de diriger ce cylindre 
obliquement en haut de manière à ce que son axe rencontre le palais à l'union de la voûte 
osseuse avec le voile. Son diamètre intérieur ne peul guère dépasser 3 centimètres; il est d'une 
orientation délicate, d'un maintien incommode. 

Malgré tous ces inconvénients, je suis bien loin de rejeter la voie buccale comme porte 
d'entrée des rayons dirigés sur l'hypophyse, mais je crois qu'il ya grand avantage à lui adjoindre 


144 Beclere. — Les rayons de Rontgen dans le traitement 


la voie cutanée par la région fronto-temporale. C'est le moyen, sans dépasser la dose superfi- 
cielle maxima compatible avec l'intégrité de la peau, de doubler, de quadrupler, de décupler 
mème, par la multiplicité des portes d'entrée, la dose profonde donnée à l'hypophyse. Dans les 
quatre observations personnelles que je vous ai présentées, la voie d'accès des rayons X a été 
exclusivement cette région fronto-temporale. 

Une coupe horizontale du crâne au-dessus des arcades orbitaires, à la hauteur des 
apophyses clinoïdes, montre que le contour extérieur de la région frontale et des deux régions 
temporales figure approximativement une demi-circonférence dont le centre se confond avec 
celui de la selle turcique. Sur une coupe verticale et antéro-postérieure du crâne, le contour 
extérieur de la région frontale figure aussi, mats avec moins d'exactitude, le quart d'une circon- 
férence dont le centre se confond encore avec celui de la selle turcique. Ainsi, toute la surface 
extérieure du cráne formée par le frontal, le tiers antéricur des pariétaux, la portion écailleuse 
des ltemporaux et une pelite partie des grandes ailes du sphénoide, représente à peu près un 
quart de sphère ayant pour centre l'hypo- 
physe, comme le montre la figure 11. 

En tenant compte de cette forme 
du cráne, on subdivise la surface cor- 
respondante du tégument cutané, celle 
de la région fronto-temporale, en un 
certain nombre de circonscriptions donl 
chacune, tour à tour, sert de porte d'en- 
trée au rayonnement convenablement 
dirigé. Sans dépasser pour chaque cir- 

Fig. 14. — Coupe verticale antéro-poslcrieure et coupe horizontale conscription la dose MASIMA compatible 

du crâne passant par la selle turcique. avec l'intégrité de la peau, on peut, de 

cette manière, multiplier la dose donnée 

à l'hypophyse par le nombre des surfaces successivement irradiées en une seule séance. Par 

exemple, si la région fronto-temporale est divisée seulement en quatre circonscriplions, il 

devient facile, à l'aide de rayons pénétrants et filtrés, de donner à lhypophyse au moins la 
moilié de la dose que recoit la peau, sinon mème une dose équivalente. 

Ces diverses voies d'accès n'ont d'ailleurs pas absolument la même valeur. La plus courte et 
la meilleure, en raison de la minceur de la paroi osseuse à laquelle elle correspond, est certaine- 
ment celle de la fosse temporale. 

J'ajoute que l'emploi de cette technique est grandement facilité grâce à l'outillage cons- 
truit, sur mes indications, par M. Drault. Une série de cylindres localisaleurs en verre à base de 
plomb s'adapte à la cupule protectrice qui enferme l'ampoule de telle sorte que l'axe de chaque 
cylindre passe exactement par le foyer d'émission des rayons de Róntgen. Dans ces conditions, 
il suffit que le cylindre localisateur ait un diamètre intérieur de 5 centimètres au minimum el 
que le bord cireulaire de son ouverture libre soit appuyé, en quelque place que ce soil, sur la 
région fronlo-lemporale pour que les radiations auxquelles il donne passage atteignent 
immanquablement l'hypophyse. 

La technique spéciale que je viens de décrire compense le désavantage qui résulte pour 
l'hypophyse de son siège profond et la place, au point de vue de l'absorption des doses théra- 
peuliques, dans des conditions au moins aussi favorables que celles où se trouvent les ovaires 
chez les femmes dont les ménorragies de la ménopause, avec ou sans fibromes, sont aujour. 
d'hui si remarquablement modifiées par les irradiations de Röntgen. 

Chez les quatre malades que j'ai traités, les séances d'irradiation étaient d'abord hebdoma- 
daires, puts, plus tard, étaient espacées à de plus longs intervalles. 

Le nombre des portes d'entrée du rayonnement élait habituellement de quatre, les deux 
régions lemporales et les deux moiliés de la région frontale. 

Le filtre d'aluminium interposé avait seulement un millimètre d'épaisseur et la dose 
absorbée, à chaque séance, par la peau de chacune des surfaces irradiées, ne dépassail pas 
trois unités H. 

Il est clair que, tout en gardant le principe essentiel de cette technique, on peut la modifier 
el la perfectionner, d'abord en augmentant jusqu'à plusieurs millimètres l'épaisseur du filtre 


des tumeurs hypophysatres, du gigantisme et de l'acromegalie. 145 


d'aluminium, puis en multipliant les portes d'entrée du rayonnement, par exemple en divisant 
en six, huil ou dix circonscriptions tour à tour irradiées la surface cutanée de la région fronto- 
lemporale. Ce sera le moyen d'obtenir plus rapidement de plus beaux résultats thérapeutiques. 

Quant à la crainte de léser le Lissu cérébral sain et de troubler son fonctionnement, c'est - 
une crainte dont l'expérience montre qu'il n'y a pas à tenir comple. 

L’encéphale se comporle en pareil cas comme la moelle épinière. La rénovalion des 
fonctions médullaires chez les syringomyéliques trailés par la radiothérapie est le meilleur 
argument qui démontre pour les cellules et les fibres nerveuses saines Pinnocuité de la dose 
destructive des cellules néoplasiques. 


111, — LES INDICATIONS ET LES CONTRE-INDICATIONS DU TRAITEMENT 


Les tumeurs de l'hypophyse se divisent, au point de vue symptomatique, en deux grandes 
catégories suivant qu'elles se manifestent exclusivement par des signes locaux d'ordre méca- 
nique qui témoignent de la compression des organes voisins ou suivant qu'à ces signes locaux 
se joignent des lésions éloignées d'ordre trophique et plus spécialement une hyperostéogeuèse, 
manifestation du fonctionnement exagéré de la glande hypophysaire. 

Dans le premier cas, où les troubles visuels dus à la compression du chiasma sont un des 
symptômes prédominants et réalisent la forme ophtalmiyue des tumeurs de l'hypophyse, si on 
met à part les tumeurs d'origine syphilitique justiciables de la médication spécifique, le traite- 
ment par les irradiations de Rünigen est indiqué à toutes les étapes de la maladie. ll a d'ailleurs 
d'autant plus de chances de succès qu'il est institué plus tòt, à la période de compression 
simple, avant la destruction irrémédiable des fibres nerveuses du chiasma et la dégénérescence 
descendante des nerfs opliques. 

Dans le second cas, c'est-à-dire dans les formes gigantique el acromégalique des tumeurs 
de Uhypophyse, si les irradiations de Röntgen sont capables d'arrêter dans son évolution la 
croissance anormale du squelette en longueur ou en épaisseur, elles ne peuvent pas, bien 
entendu, faire rétrocéder les lésions acquises. 

Leur emploi est indiqué seulement au début et pendant toute la période d'augment de la 
maladie, c'est-à-dire à la période des lésions hyperplasiques el de l'hyperfonctionnement de la 
glande hypophysaire. 

Leur emploi est au contraire contre-indiqué à une période plus avancée de l'évolution 
morbide, à la période de déclin et de déchéance, quand les lésions hyperplasiques des cellules 
hypophysaires font place à des lésions régressives et destructives, quand à lhyperfonclion- 
nement de la glande succède une insuffisance fonctionnelle qui finit par devenir incompatible 
avec la vie. 

Au cours du gigantisme el de l'acromégalie, Parrot de l'hyperostéogenèse, la diminution 
de la force musculaire, la somnolence, la Lorpeur des fonctions cérébrales, la chute des poils, 
la sécheresse de la peau, la diminution du poids du corps et le fléchissement de l'état général, 
tels sont les signes principaux qui manifestent cliniquement le passage de la période d'augment 
à la période de déclin, qui contre-indiquent l'emploi thérapeutique des irradiations de Röntgen 
et qui indiquent plutôt celui de l'opothérapie hypophysaire. 

D'une manière générale et quelle que soit la forme clinique des tumeurs hypophysaires, 
qu'elles se révèlent par des troubles oculaires, par du gigantisme, par de l'acromégalie ou par 
de linfantilisme génital avec surcharge adipeuse, leur trailement par les irradiations de 
Röntgen aura d'autant plus de chances de succès qu'il sera institué de meilleure heure, d'où 
l'importance extrème d’un diagnostic précoce aujourd'hui facilité par la radiographie du crâne. 

Pour conclure, vous me permettrez de répéler devant vous la proposition par laquelle, il y a 
quatre ans, je terminais ma communication à la Sociélé médicale des hôpitaux de Paris : 

Les rayons de Rüntyen sont à la fois l'instrument du diagnostic précoce el du traitement 
médical des tumeurs de Chypophyse. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 10 


TRAITEMENTS ÉLECTRIQUES DES ANKYLOSES " 
Par MARQUÉS (de Toulouse) 


= Avant tout traitement électrique des ankyloses on devrait avoir recours à la radiographie pour 
reconnaitre la nature des lésions. 


Radiodiagnostic. — L’exploralion radiographique nous renseigne sur les configurations des 
surfaces articulaires. Les tissus mous (tels que les cartilages de revêtement, les ligaments, les 
capsules articulaires) échappent à l'examen radiographique. L'aspect et les dimensions de l’espace 
clair laissé par les tissus mous peuvent donner d'utiles renseignements. En règle générale, lorsque 
la hauteur de cet espace clair est très diminuée, on peut conclure à la destruction des cartilages 
arliculaires (?) et songer à Pexislence d’adhérences fibreuses. 

Ces adhérences fibreuses deviennent opaques aux rayons X si elles sont infiltrées de sels 
calcaires. Lorsque nous ne voyons plus d’espace intra-articulaire, nous pouvons admettre l'existence 
d'une ankylose totale (3). Arrivé à ce stade évolutif l’ankylose ne peut être trailée par l'électro- 
thérapie; elle ne relève que des méthodes sanglantes : ostéoclasie, ostéotomie ou résection. 

Nous n’aurons donc en vue que le traitement des ankyloses incomplètes et des raideurs arti- 
culaires. 


Electrothérapie. — On traite en général ces cas par le massage ou la mécanothérapie; mais 
on a tout avantage á faire précéder ces méthodes d'un traitement électrique. Le courant continu 
peut donner d'excellents résultats dans certains cas d'ankyloses incomplètes. 

Il est bon de faire des séances de galvanisation pendant un minimum de vingt à trente minutes. 
L'action sclérolysante du pôle négatif (comme l’a indiqué le professeur Leduc) donne les meilleurs 
résultats. On doit faire tolérer la plus haute intensité possible, compatible avec l'intégrité de la peau. 

Suivant les articulations on atteindra une intensité de 50 à 100 milliampéres; on se servira 
d'électrodes bien capitonnées et on les imprégnera soigneusement d'une solution de chlorure de 
sodium. La compresse cathodique entourera l'articulation malade et l'on usera d’une large élec- 
trode posilive indifférente placée sur une autre partie du corps. 

Nous avons aussi, dans certains cas, imprégné nos électrodes avec une solution à 20 pour 1000 
de chlorhydrate d'ammoniaque, et placé ces électrodes de chaque côté de l'articulation, suivant la 
méthode du docteur Water Guyer (de New-York). Nous devons avouer que ce procédé ne nous a 
pas paru supérieur à la méthode du professeur Leduc. 

Le courant continu (à lui seul) calme les phénomènes douloureux, s'ils persistent encore, fait 
disparaitre l'épaississement des tissus, l'empátement péri-articulaire et suffit dans de nombreux cas 
à assouplir Parliculation enraidie. ` 

L'action analgésique de la galvanisation facilite singulièrement la mobilisation. Aussi, dès que, 
sous l'influence de l'électrothérapie, ankylose devient plus lâche et l'articulation moins douloureuse, 
on peut utiliser la mécanothérapie dont l’action sera ainsi aidée de beaucoup par la galvanisation 
préalable. 


De l'utilité du traitement précoce. — Le traitement électrique aura des résullats d'autant plus 
heureux que son intervention aura été plus précoce. 

On adresse, en effet, le plus souvent à Pélectrothérapeute des cas anciens où toute intervention 
est inutile. Ces mêmes malades traités à une époque beaucoup plus rapprochée de la période 
inflammatoire qui a déterminé leur ankylose, auraient certainement bénéficié de la thérapeutique 
électrique. 

En dehors des arthrites tuberculeuses, on devrait poser en principe qu'il faut galvaniser le 
plus tôt possible toute articulation atteinte d'un processus inflammatoire capable de provoquer des 
raideurs articulaires ou de l’ankylose. 


(*) Rapport présenté au Ve Congrès de Physiothérapie des médecins de langue frangaise : Paris, Pâques 
1914. a 

(2) C'est surtout au genou qu'il est facile de faire cette observation, 

(5) Au moins si la radiographie a été prise en bonne position, car il faut se méfier de certaines projec- 
tions qui donnent des superpositions d'ombres. 


Traitements electriques des ankyloses. 147 


Nous devons, en somme, généraliser le principe établi par le docleur Delherm, dans le traite- 
ment des arthrites blennorragiques à tendance ankylosante. 

On sait que, dès 1902, notre confrère Delherm établissait comme règle « qu’il faut galvaniser 
les arthrites revélant la forme Duplay-Brun avec tendance à l'lankylose dès le début, dès les pre- 
miers jours, à la période aiguë inflammatoire et fébrile, avant le 8° ou le 10° jour, car alors l'inter. 
vention est réellement utile ». 

Le courant continu est en effet, avec l'immobilisation, le meilleur des antiphlogistiques ; c'est 
aussi une des meilleures méthodes capables d'assouplir une articulation, en faisant résorber les 
exsudats articulaires et les empâtements péri-articulaires. Aussi dès les premières applications les 
malades disent qu'ils souffrent moins. 

Ce traitement électrique a également la plus heureuse influence contre l’atrophie musculaire 
des extenseurs et des muscles péri-articulaires. 

De plus, dans les cas où nous avons pu instituer cette thérapeutique d'une façon précoce, nos 
radiographies ne nous ont jamais permis de constater la raréfaction ou Vatrophie osseuse que l'on 
observe si souvent dans les cas anciens. 

Méme dans les cas les plus graves, on ne doit pas désespérer, si ce traitement n’est pas fait 
d'une façon trop tardive. 

Voici l'exemple d'un résultat obtenu dans un cas à lésions complexes. 


Le 8 août 1912, M. E. J..., âgé de 55 ans, voulut maitriser et arréler un cheval (de haute taille). 
Il saisit vigoureusement l’animal par la bride, mais le cheval se cabra soudain. M. E... ne voulut 
pas lâcher prise et fut soulevé au-dessus du sol, malgré son poids (assez considérable d’ailleurs, 
85 kilog., vu la petitesse de sa taille). 

Le choc, au niveau de l'articulation scapulo-humérale droite, fut si violent et le traumatisme 
si considérable que les délabrements musculaires et ligamenteux permirent la production d’une 
luxation de l'épaule droite, avec arrachement des insertions osseuses de la capsule articulaire, et 
paralysie radiculaire par élongation. A la suite de ce traumatisme l'épaule devint le siège d'une 
énorme tuméfaction. 

Pendant deux mois, le blessé fut traité par un rhabilleur pour fracture (de l’os du bras), fracture 
qui n'avait jamais existé. Deux mois après l'accident, vu l'aggravation de son état, M. J... 
demanda l'avis du professeur Rémond qui m'adressa le blessé pour vérifier par la radiographie son 
diagnostic de « luxation non réduite de la tête humérale droite ». 

La radiographie montra l’exactitude de ce diagnostic, et de plus fit bien voir qu'il n’y avait 
aucune trace de fracture. Le professeur Mériel réduisit cette luxation ancienne, mais il n'obtint ce 
résultat qu’en exerçant de puissantes tractions. 

Après cette intervention, le bras restait nécessairement paralysé (comme il l'était déjà depuis 
l'accident), il tombait inerte le long du corps. Le blessé ne pouvait relever ni les doigts, ni le 
poignet; il ne pouvait fléchir Pavant-bras sur le bras, ni écarter le bras du corps. 

Dans ces conditions le chirurgien fit pressentir que par suite de cette paralysie, de l’immobili- 
sation qu'elle entratnail, et des circonstances de l'intervention, il surviendrait, sans nul doute, un 
certain degré d'ankylose de l'épaule. 

A cette époque il existait déjà de la raideur articulaire du poignet et des petites articulations 
des doigts; l'épaule ne pouvait être mobilisée sans provoquer de très vives douleurs. 

Vu l'âge et létat général du blessé (qui est diabétique), il était en effet à prévoir que cette 
épaule immobilisée par la paralysie radiculaire devait s'ankyloser. Aussi après le traumatisme 
opératoire, le professeur Mériel, dans le but d'éviter autant que possible les raideurs articulaires, 
faisait-il faire du massage à son blessé. 

Monsieur E. vint me revoir à celte époque (25 Octobre 1912). L'épaule droite était encore en ce 
moment endolorie et tuméfiée (car les manœuvres de réduction ne dataient que de quelques jours). 

Malgré le massage, ses doigts étaient toujours enraidis, sa main gonflée, l'épaule immobilisée, 
le bras tombant le long du corps. Tous les mouvements provoqués, aussi bien ceux des doigts que 
ceux du poignet et de l'épaule, étaient en ce moment-là très douloureux. 

Il n'était guère possible de mobiliser le bras, car M. E... se défendait et tolérait assez mal les 
manœuvres d'élévation du bras au-dessus de l'horizontale. 

Le blessé venait pour que je traite sa paralysie, mais dans le but de chercher à atténuer une 
ankylose, qui paraissait inévitable, je fis aussi avant chaque traitement (de galvanisation musculaire 
rythmée au métronome) une séance de courant continu. 

J'eus d'abord recours à l'action sédative du pôle posilif et à Peffluvation de haute fréquence 
pour calmer l’arthralgie qui tourmentait le blessé. 

Après les cinq premiers traitements les phénomènes douloureux étaient très atténués; aussi 
j'employai la méthode du professeur Leduc dès les séances suivantes, du 6 novembre 1912 à la fin 


148 Marques. 


août 1915 (deux séances par semaine), et je pus faire dès ce moment de la mobilisation méthodique 
par suite de la sédation de la douleur. 

Le deltoïde droit ne reprit ses fonctions qu’en août 1915, et malgré cette longue période d'une 
année entière d'inactivité, de tout mouvement volontaire, l'arliculation scapulo-humérale a récupéré 
l'amplitude de tous ses mouvements. Il ne reste plus de raideur articulaire des doigts ni du poignet 
et la paralysie radiculaire a pu être considérée comme entièrement guérie en Novembre 1915. 


Voici donc un cas prouvant que la longue durée de immobilisation, ou de l’absence de mou- 
vements volontaires, ne doit pas nous décourager. Nous pouvons espérer obtenir les meilleurs résul- 
tats, à la condition d'instituer le traitement électrique le plus tôt possible. 

C'est sur l'utilité de cette intervention précoce que nous devons, à mon avis, appeler l'attention 
de nos confrères, les médecins traitants, en insistant tout d’abord sur l'action analgésique de l'élec- 
tricité, qui facilite singulièrement la mobilisation, et aussi sur l'utilité d'électriser les muscles péri- 
articulaires atrophiés, de façon à faciliter les mouvements et l'usage du membre malade. 

Tout en réservant la première place au courant continu, dans le traitement des phénomènes 
douloureux qui peuvent accompagner les ankyloses, nous devons aussi indiquer l'effet analgésique 
de l’effluve de haute fréquence (préconisée par le docteur Oudin). 

Les courants de haute fréquence sous forme d'effluvation ou dans leur forme plus récente de 
diathermie peuvent rendre de grands services, pour combattre les phénomènes de vaso-constriction 
et de refroidissement observés si souvent dans les membres enraidis ou ankylosés. 

L'effluvalion de haule fréquence provoque une vaso-dilatation et une hyperémie des plus salu- 
taires pour activer la bonne nutrilion des tissus. 

Dans le même but, on pourrait employer les bains de lumière Jocaux, et encore mieux la ther- 
mo-pénétration pour faire résorber les exsudats et pour combattre le syndrome refroidissement. 

Les propriétés analgésiques anliphlogistiques et résolutives de la diathermie méritent d’être 
ulilisées. 

On peut combattre par ces moyens, les divers troubles trophiques et pout-être même l'atrophie 
osseuse que l’on constate si souvent dans les ankyloses; de plus, on voit les empatements péri-arti- 
culaires, les épanchements des gaines et des synoviales subir une diminution appréciable, après 
quelques séances. 

L'ankylose fibreuse qui survient à la suite de la péri-arthrite scapulo-humérale, les névralgies et 
les troubles trophiques concomitants, peuvent être avantageusement traités par l’effluvation de 
haute fréquence, la révulsion franklinienne, les bains de lumière locaux, et la diathermie. Ces 
traitements électriques permeltent au blessé de faire hátivement et sans douleur, des mouvements 
volontaires ou de la mécanothérapie. 


En résumé. — Dans les ankyloses incomplètes et les raideurs articulaires, la méthode du pro- 
fesseur Leduc donne les meilleurs résultats, et suffit à elle seule, dans de nombreux cas, pour 
assouplir une articulation enraidie. 

L’effluvation de haute fréquence, les bains de lumière et la diathermie peuvent faire résorber 
les exsudats et provoquent une hyperémie qui lutte contre la diminution de vitalité des membres 
ankylosés. L'action analgésique puissante de ces divers procédés électriques permet de mobiliser 
plus facilement les articulations ankylosées ; dès que l'ankylose devient plus lâche et moins doulou- 
reuse, on peut utiliser la mécanothérapic ou la mobilisation méthodique (dont l'action est ainsi de 
beaucoup aidée par l'électrisation préalable). 

Nous devons employer le traitement électrique le Sluis tôt possible et insister auprès de nos 
confrères sur l'utilité du traitement précoce. Sauf dans le cas d'arthrites tuberculeuses, on devrait 
galvaniser le plus tôt possible toute articulation atteinte d'un processus inflammatoire capable de 
provoquer des raideurs articulaires ou de Fankylose; on donnera la préférence à la méthode du 
professeur Leduc dès que P'ankylose esl confirmée. 


LA PHOTOTHÉRAPIE (MÉTHODE FINSEN) DANS LE TRAITEMENT 
DU LUPUS VULGAIRE i” 


Par P. FRANCOIS 


Médecin de Fhópital dermatologique Nottebohm (Anvers). 


Nous connaissons de longue date l'influence de la lumière sur la santé des plantes et des 
animaux, son influence sur notre moral, son influence sur notre peau et entre autres la pigmentation 
qu'elle y détermine, enfin Vinsolation avec ses différents degrés, depuis le simple érythème solaire 
jusqu'à la complète sidération de toutes les fonclions, qu’une exposition au soleil peut produire. 
Les recherches scientifiques faites dans le but de mieux connaître le pourquoi et le comment de 
ces influences ont conduit les expérimentateurs à certaines conclusions parmi lesquelles nous 
citerons nolamment la division du spectre en deux parties. Une partie, comprend les rayons 
bleus, violets et ultra-violets, à réfrangibilité et à effets chimiques ou actiniques maximum et effet 
calorique minimum; l'autre, comprend surlout les rayons rouges et infra-rouges à réfrangibilité 
et à effets chimiques minimum et à effet calorique maximum. 

L'influence biologique des rayons chimiques est considérable ; elle varie de l’utilité à la nocivité 
suivant leur abondance, leur concentration, leur durée d'action et les réceptivités individuelles. 
Ainsi on voit les rayons rouges ne pas influencer plus que l'obscurité les animaux sensibles à la 
lumière (ver de terre, protée, caméléon, perce-oreille, cloporte, etc.) landis que les rayons violets 
exercent sur eux la mème influence que la lumière blanche (Graber, Dubois, P. Bert, Hoppe-Seyler). 
Sur les microbes, l’action nuisible ou mortelle de la lumière est due aux rayons chimiques 
(Duclaux, Downes et Blunt, Roux, Arloing, Geisler, Büchner, d'Arsonval et Charrin, Finsen). 
L'action excitante de la lumière sur le sang et les capillaires sanguins (Finsen) sur la contractilité 
du protoplasme (Auerbach, Engelmann). sur les nerfs (Hammer, Schenk, Finsen) est due aux 
rayons chimiques et est directement proportionnelle à la quantité de rayons absorbés. C'est le 
sang qui absorbe le plus de rayons violets. L’insolation avec tous ses degrés, l'érythème électrique, 
la pigmentation, tant dans le règne animal que dans le règne végétal (pigmentation rouge des 
végétaux sensibles à une trop grande lumière), sont dus aux rayons chimiques et non aux rayons 
caloriques (Charcot, Unna, Widmark, Defontaine et Maklakow, Hammer, Finsen). Tout dépend de 
l'intensité et de la durée d'application de la lumière; l’action de celle-ci se fait plus facilement 
sentir chez les albinos et les blonds à peau peu pigmentée et au commencement du printemps 
lorsque l'épiderme ct la pigmentation se sont affaiblis pendant l'hiver. Enfin sur la peau malade, 
les rayons chimiques de la lumière peuvent avoir une action défavorable par exemple dans le 
xeroderma pigmentosum, la pellagre, le prurigo estival de Hutchinson, la variole, les maladies 
exanthématiques telles que la rougeole, la scarlatine, etc. 

C'est en se basant sur l'étude approfondie de ces propriétés physiologiques de la lumière que 
Finsen a conseillé : 

1° De l’exclure complètement dans le traitement de la variole, en plaçant le varioleux, des le 
d“but de sa maladie, dans une véritable chambre noire photographique où les rayons rouges foncés 
seuls ont accès. Dans ce cas les vésicules ne suppurent pas, elles se dessèchent vite sans lais- 
ser de cicatrices ou des cicatrices très peu apparentes; il ne se produit presque pas de fièvre secon- 
daire, pas de complications, et la maladie se termine presque toujours vite et facilement. Ces résultats 
ont été confirmés par d'assez nombreux médecins, surtout au Danemark, en Suède, en Norvège, en 
Angleterre; 


2 D'employer les rayons chimiques concentrés dans le traitement de certaines dermatoses et 
spécialement dans le lupus vulgaire. 

Cet emploi est basé: 

a) Sur l'action bactéricide de ces rayons. 

b) Sur la production possible, suivant la dose et la durée d'application, d'une hyperémie et 
mème d'une inflammation cutanée locale amenant à la longue, par sa répétition, un effet sclérogéne. 


(1) Ce travail sera présenté comme rapport au Ve Congrès de Physiothérapie des médecins de langue 
francaise (Pâques 1914), Paris. 


150 P. Francois. — La Phototherapie (methode Finsen) 


c) Sur la pénétration possible des radiations dans les tissus vivants, pénétration facilitée par 
certains artifices, tels que la compression. 


Pour faire utilement de la photothérapie chimique, il est de toute nécessité d'employer une 
lumière assez riche en rayons actiniques et de la concentrer le plus possible, ensuite d'exclure 
autant que faire se peut les rayons calorifiques qui, surtout concentrés, provoquent une brûlure des 
tissus et dont l'exclusion ne nuit pas à l’action bactéricide de la lumière. 

Comme source lumi- 
neuse on peut se servir du 
soleil, qui n'est pas la meil- 
leure, parce qu'elle détermi- 
ne trés vite de la pigmenta- 
tion, — réaction de défense 
—, ou de l'arc vollaique. 
Les lampes á incandescence 
sont insuffisantes. 

Le premier appareil 
construit par Finsen le fut 
en vue d'utiliser la lumière 
solaire. Il consistait en un 
anneau métallique de 5 cen- 
timètres de hauteur encer- 
clant deux lentilles, une 
plane et une plan-convexe 
de 20 centimètres de dia- 
métre. Le tout était monté 
sur un support métallique 
arliculé. L'espace compris 
entre les deux lentilles était 
rempli avec une solution de 
bleu de méthylène ou de 
sulfate de cuivre ammonia- 
cal, dans le but d'absorber 
une quantité aussi considé- 
rable que possible de rayons 
calorifiques tout en renfor- 
cant l'action de la partie 
chimique du spectre. Mal- 
heureusement la période 
d'utilisation solaire dans 
les pays du Nord est très 
réduite; d'autre part, les 
lupus vulgaires y sont plus 
fréquents que dans les pays 
méridionaux. Aussi Finsen 
s'appliqua-t-il rapidement à 
construire des appareils 

— Lupus tumidus non exedens datant de 4 ans. — 16 séances. utilisant Parc voltaique de 
4. — Lupus ulcéré de la narine et de la sous-cloison (2 ans et demi). — 25 séances. 50 à 50 ampères. 

Le foyer de la lampe à 
arc ne donnant pas des rayons parallèles comm: le soleil, l'appareil construit par Finsen fut 
formé de deux cylindres semboitant l'un dans l’autre et encerclant chacun deux lentilles plan- 
convexes : les deux premières pour rendre les rayons parallèles, les deux dernières pour rendre les 
rayons parallèles convergents. Pour refroidir les rayons, l’espace compris entre les deux lentilles 
inférieures était rempli d'eau distillée et au-devant de l'appareil se plaçait un filtre de lumière 
composé de deux verres plans, délimilant un espace dans lequel on mettait une solution de bleu de 
méthylène ou de sulfate de cuivre ammoniacal. Le degré de température supporté par chaque 
malade étant très variable, on employait des filtres de forces différentes. 

Au fur el à mesure que ses études avancaient, Finsen perfectionnait ses appareils et démontrait : 

a) Que la meilleure lampe à arc pour son appareil fonctionnait avec 50 ampéres, 50 volts cou- 
rant continu et devait être munie d’un relais de réglage automatique. 


9, 
4 


dans le traitement du lupus vulgaire. 151 


b) Que les charbons devaient être aussi minces que possible, ce qui donnait une augmentation 
de la quantité de rayons chimiques. 

c) Qu'il fallait surtout chercher à condenser le rayonnement du pôle positif. 

d) Que les lentilles des appareils condensateurs et compresseurs devaient ètre en cristal de 
roche, parce que le verre ordinaire absorbe 30-40 pour 100 du rayonnement ultra-violet, tandis 
qu'avec le cristal de roche le déchet est presque inappréciable. 

e) Que le sang absorbant très facilement les rayons chimiques, il y avait lieu pour pouvoir les 
porter à une certaine pro 
fondeur dans les tissus, de 
comprimer ces derniers 
afin de les rendre exsan- 
gues. 

La Finsenthérapie est 
toute de détails et c'est 
pour ne pas en avoir tenu 
suffisamment compte que 
ses résultats, en France, 
ne sont pas aussi brillants 
qu'ailleurs et que la mé- 
thode ne s'y est pas affir- 
mée avec autant d'autorité 
que dans les autres pays. 
Je m'excuse près du lec- 
teur si entre quelque peu 
dans ces détails. 


LA LAMPE A ARC 


Il y a une économie à 
traiter quatre malades à la 
fois, et dans un service 
hospitalier il faut y recou- 
rir. Dans ce cas on doit se 
servir d'une lampe á arc 
marchant sur 50 volts cou- 
rant continu et dont les 
tiges latérales sont suffi- 
samment écartées pour 
permettre le placement, 
autour du foyer lumineux, 
de quatre condensateurs, 
cela sans danger de court- 
circuit qui ferait fondre 
les parties mélalliques de 
ces derniers. Le réglage 
de la lampe doit étre auto- 
matique et doit se faire 


: 1-2 — Lupus tumidus datant de 6 mois. — Cornet et cloison atteints. — 52 scances. 
tellement régulièrement 3-4. — Lupus végótant datant de 5 ans. — Fosses nasales el cloison atteintes. — 
que les deux charbons, 155 séances, après léger raclage. 


qui doivent être bien pla- 
cés l'un vis-à-vis de l'autre, se consument et se rapprochent avec la mème vitesse et se maintiennent 
toujours au mème écartement de façon à avoir toujours la même longueur d'arc; en d'autres termes, 
la tension de la lampe pendant le travail ne doit pas varier de plus de 2 volts. Le mécanicien de 
l'Institut Finsen de Copenhague a ajouté aux bobines ordinaires de réglage de la lampe une bobine 
supplémentaire destinée à établir la tension voulue dès la mise en circuit. 

Pour ne pas devoir changer trop souvent les charbons, leur meilleure longueur est celle de 
50 centimètres. Le crayon positif ou supérieur doit avoir un diamètre de 24 millimètres, le négatif 
un diamètre de 17 millimètres. Ce sont les plus fins diamètres possibles, si on veut avoir une lampe 
qui brûle tranquillement. 1l faut aussi que la masse de charbon soit très dure, très comprimée 
pour avoir le maximum de rayons chimiques et le minimum de produits de combuslion qui 


152 P. Francois. — La Phototherapie (methode Finsen) 


altèrent la lampe. Quand on place les crayons il faut veiller avec soin à ce que leurs pointes se 
fassent vis-à-vis, pour que le cratère soit bien régulier et également lumineux partout. 

Dans l'appareil de Finsen-Reyn, avec lequel on ne peut traiter qu'un seul malade à la fois, la 
lampe à arc, également à réglage automatique, marche sur 20 ampéres 50 volts, courant continu ; 
les crayons sont placés obliquement l’un vis-à-vis de l’autre de telle sorte que le cratère soit bien 
dirigé en avant. C'est là la grosse difficulté dans l'emploi de cette lampe. Les portecrayons sont 
munis de vis de réglage et il faut pendant toute la durée de l'application surveiller le cratère 
pour qu'il ne change pas 
de place ou ne se projette 
pas soit en haut, soit en 
bas. 


L'APPAREJL 
DE CONCENTRATION 


Cet appareil est con- 
stitué par deux cylindres 
de laiton, s’'emboîtant l'un 
dans l’autre en compre- 
nant chacun un système 
de lentilles, le supérieur 
desliné à rendre parallèles 
les rayons venus diver- 
gents du cratère voltaïque, 
l'inférieur destiné à les 
reconverger en un foyer 
distant d'environ 10-15 cen- 
timètres de la dernière 
lentille. 

Les lentilles sont en 
cristal de roche de façon 
à réduire au minimum 
l'absorption des rayons 

_ chimiques. Les rayons ca- 
lorifiques sont retenus par 
une première couche d’eau 
distillée qui se trouve au- 
devant du premier système 
de lentilles, dans un espace 
entouré d’un manchon 
dans lequel circule un cou- 
rant d'eau froide. Ce man- 
chon est méme muni d'une 
cheminée dans laquelle 
monte spontanément l’eau 
chauffée pour s’y refroidir. 
Plus tard, les rayons calo- 
rifiques traversent une se- 
conde couche d’eau dis- 

tillée comprise entre les lentilles du deuxième système; enfin au contact de la partie malade, ils 
rencontrent une nouvelle et dernière couche d’eau froide circulant dans le compresseur. De cette 
façon les rayons calorifiques sont pour ainsi dire complètement éliminés. Sauf pour l'eau cir- 
culante, l’eau employée doit être très bien distillée pour éliminer, le plus possible, les sels et 
éviter des dépôts sur la surface des lentilles. Il enlrainerait une perte considérable dans le rayon- 
nement. 

Entre les deux systèmes lenticulaires existe un espace vide au niveau duquel le laiton est 
perforé de plusieurs trous d'aérage : ceci pour éviter tout phénomène de condensalion à la surface 
des lentilles diminuant encore le rendement lumineux du condensateur. 

Les lentilles doivent être tenues dans le plus grand état de propreté. Tous les jours, au moins 
une fois, elles doivent être nettoyées. Les surfaces qui ne sont pas en contact avec l’eau de refroi- 


— Lupus de lu main. 
— Lupus disséminé à gros tubercules. datant de 11 ans. — 571 séances, 


1-2. 
3-4. 


dans le traitement du lupus vulgaire. 153 


dissement doivent étre frottées avec des linges de toile pour qu’il ne reste pas de pluchons a leur 
surface; celles qui sont en contact avec l'eau doivent être frottées sous un courant d’eau, avec 
un bouchon de liége, et, si aprés cela elles ne sont pas trés claires, on doit se servir pour les net- 
toyer de diamantine mais non d’acides qui pourraient attaquer les substances qui servent a les 
sertir dans les rainures des tubes de laiton. 

On ne saurait attacher trop de soins à l’entretien des lentilles ; c'est de cet entretien, en effet, 
et de la façon dont la compression de la parlie malade est effectuée pendant l'application que 
dépend le succès du trai- | 
tement. Les appareils de 
concentration sont géné- 
ralement groupés au nom- 
bre de quatre, autour d'une 
lampe á arc fixée en leur 
centre. Ils sont supportés 
par un statif auquel ils 
sont accrochés au moyen 
de vis qui permettent de 
bien les centrer sur la 
lampe. 

Pour constater si ce 
centrage est bien exact, 
on recouvre la dernière 
lentille d'une feuille de 
papier bleu et par un 
mouvement de va-et-vient 
exercé au moyen des vis, 
on déplace le condensa- 
teur jusqu’à ce que le foyer 
lumineux qui se montre 
sur le papier, soit très 
rond et entouré d'un léger 
liséré jaune. Il est évident 
que si le centrage n'est 
pas exact, beaucoup de 
rayons se perdent. 

La canalisation d’eau 
froide circulante est aussi 
supportée par le statif. 
Avant la mise en marche 
de la lampe il faut tou- 
jours bien la vérifier et 
la faire fonctionner, car un 
arrêt dans cette circula- 
tion provoquerait une brû- 
lure du malade et ferait 
éclater les lentilles qui 
sont très coûteuses. 

Le condensateur de 
Finsen-Reyn est analogue 
au condensateur du grand 
appareil. Il est plus ramassé et la deuxième lentille du premier système est une lenlille de Fresnel : 
elle permet une meilleure utilisation du foyer lumineux. 


2. — Lupus serpigineux ulcéreux croûleux, datant de 15 ans. — 431 séances. 
3. — Lupus plan, dalant de 15 ans. — 800 séances. 


1- 
3- 


LES COMPRESSEURS 


Les compresseurs sont formés essentiellement d’un anneau métallique muni d'un manche et 
sertissant deux lentilles en cristal de roche. 

Celles-ci délimitent un espace dans lequel circule un courant d’eau froide. La lentille supérieure 
est plane; Pinférieure est plane, plus ou moins convexe ou plus ou moins concave pour qu’elle puisse 
s'adapter exactement à la partie malade sur laquelle on Pappliquera. 


194 P. François. — La phototherapie (methode Finsen) 


On a aussi construit des compresseurs en forme d'enlonnoir pour atteindre les angles ct en 
forme de prisme pour l'intérieur des narines. 

Les compresseurs doivent être entretenus dans le plus grand état de proprelé et nettoyés de 
la mème façon que les condensateurs, chaque fois qu'ils ont été employés. 

Au moment d'appliquer le compresseur on le greffe sur une canalisation d'eau froide. Cette 
circulation enlèvera les derniers rayons calorifiques qui ont accompagné le faisceau lumineux jus- 
qu'à son point de concentration. 


CONDUITE GÉNÉRALE DU TRAITEMENT 


On commence par faire choix de la partie malade que l'on veut trailer; on la débarrasse de 
toute pellicule, squame ou croûte, puis on la nettoie avec de l'éther, de la benzine ou de l'alcool. 
Au crayon dermographique, son contour, sur une étendue égale à celle d'une pièce de cinquante 
centimes, est délimité. 

On fait choix du compresseur nécessaire el on le greffe sur la canalisation d’eau froide. On 
vérifie cette canalisation el on fait circuler l’eau. 

On allume la lampe et on procède à la vérificalion du centrage des condensateurs. Puis on 
couche le malade sur un lit à roulettes et à surface résistante. De cette façon il ne se déplace pas et 
il offre à l'infirmière un point d'appui suffisant, pour qu'elle puisse bien faire la compression sans 
se fatiguer. 

Je préfère, en effet, la compression faite par la main intelligente d'une infirmière à celle exercée 
par des instruments. Ceux ci, je les ai abandonnés les uns après les autres parce que tantôt la com- 
pression ne restait pas effective pendant loute la durée de la séance, tantôt le malade se déplacait 
et la région ne restait pas éclairée pendant le temps voulu. Le nouvel appareil de Sandmann est ce 
que l'on a fait de plus parfait dans cet ordre d'idées. Une visite faile en automne dernier à Copen- 
bague et à Vienne m'a fait constater que sa mise en place est plutôt difficile, que son application 
n'est pas possible partout et que sa surveillance doit être continuée; il n’a donc guère d'avantages. 
Quand le malade est bien confortablement couché, on protège la peau tout autour de l'endroil a 
soigner au moyen de papier d’élain et d'ouate humide, puis on applique sur la partie malade le 
compresseur choisi. L'infirmiére doit exercer une compression telle que la lésion soit anémiée, le 
sang absorbant en grande partie des rayons chimiques et empêchant leur propagation profonde. 
Puis on amène la partie à trailer un peu en avant du foyer de concentralion de la lumière et 
dans un plan bien perpendiculaire au rayonnement; on protège les yeux de l’opérateur, et au besoin 
ceux du malade, au moyen de grandes lunettes en verre très fumé. 

En moyenne, dans le lupus vulgaire, la durée d’une application est de 70 à 75 minutes. Dans les 
lupus très superficiels elle peut être un peu moins longue. 

L'application doit être absolument indolore. Dès que le malade se plaint et c'est généralement 
parce que des rayons calorifiques l'atteignent, il faut vérifier le centrage et surtout la position 
de la partie malade vis-à-vis du faisceau lumineux (je rappelle qu'elle doit être bien perpen- 
diculaire). 

Immédiatement après l'application on ne voit quelquefois qu’un peu de congestion qui ne 
tarde pas à disparaître. De 12 à 24 heures après, il se forme une phlyctène suivie rapidement d'une 
excorialion de la partie centrale. 

Traitée par des lotions boriquées suivies d'une applicalion de pâte boriquée ou de pale de zinc 
recouverte de lint et renouvelée tous les jours, cette excoriation guérit en 12.14 jours. Si elle traine 
un peu, on pourra faire un badigeon au nitrate d'argent. 

Quand le lupus est superficiel, une bonne application peut suffire. 11 faut, dans tous les cas, 
attendre et tenir le malade en observation. S'il est profond, il faut à ce moment donner une seconde 
application et recommencer même quelquefois une troisième, voire une quatrième fois, dès que la 
cicatrisation de la phlyctène est obtenue. Il arrive qu’à la troisième ou à la quatrième applicalion 
le malade accuse un peu de sensibilité à la compression; en règle générale cela ne se produit pas. 
C'est par la répétition de cette dilacération œdémateuse du tubercule qu'on le voit disparaitre et se 
transformer en un tissu de cicatrice. L'action bactéricide de la lumière inlervient-elle aussi? On ne 
le sait au juste. Ce qui est certain, c'est que l'action dépend des rayons bleus, violets et ultra- 
violels jusqu'à 522 yu; les ultra-violets en dessous de 522 up sont arrêtés par les couches superfi- 
ciclles de Vépiderme. 

Après la troisième ou la quatrième application, suivant la profondeur des lésions, on laisse 
généralement reposer la partie malade pendant plusieurs semaines (4-6). Après ce laps de temps, 
on recommence si cela est nécessaire et ainsi insensiblement on finit par transformer le lupus en 


dans le traitement du lupus vulgaire. 155 


une cicatrice lisse, rose, non rétractile et pour les petits lupus, à peine visibles. La beauté de la cica- 
trice photothérapique est la cause primordiale du choix de cette méthode dans le traitement du 
lupus vulgaire, et cela malgré le coût et la longueur du traitement. J'ai observé quelquefois, mais 
très rarement, sur des lupus composés de quelques tubercules, que ceux-ci disparaissaient en 
laissant une cicatrice qui en révélait nettement les limites, sans pour cela ètre le moins du monde 
disgracieuse. 


INDICATIONS 


Je crois que la Finsenthérapie n'est plus appliquée, à l'heure actuelle, hormis à Copenhague, 
qu'au traitement des tuberculoses cutanées et spécialement du lupus vulgaire. 

Lorsque le lupus vulgaire ne peut pas ètre extirpé, ce qui est presque la règle pour celui de 
la figure, il faut à mon avis, recourir à la Finsenthérapie de préférence à toutes les autres méthodes. 
11 faut surtout y recourir dans le lupus non exedens qu'il soit plan ou élevé. Il y a à cela, comme 
je le disais plus haut, la raison esthétique de la beauté de la cicatrice. 

La Finsenthérapie, appliquée seule, est capable de guérir les plus grands lupus non exedens. 
Il y a cependant avantage dans ces cas, à la combiner à la radio ou à la radiumthérapie, tandis que 
dans les petits et moyens lupus elle doit être employée seule. Lorsque le lupus n’a jamais été 
traité, surtout lorsqu'il n’a jamais été curetté ou cautérisé, soit au fer chaud, soit au galvano, la 
photothérapie le guérit beaucoup plus vite et avec une bien plus belle cicatrice que si le malade 
a déjà subi ces très mauvaises méthodes de traitement. 

Dans le lupus exedens, on peut avec grand avantage appliquer la méthode lorsque le malade la 
supporte. On voit alors quelquefois les ulcérations se fermer très vite. Sans cela on les déterge avec 
une légère solution antiseptique et on fait des applications de radio ou de radiumthérapie ou 
d'onguent à l'acide pyrogallique (10 pour 100). Quand Pulcération est fermée on la traite comme un 
lupus non ulcéré. 

Lorsque le lupus est végétant, il faut réduire les végétations au moyen de la pommade pyro- 
gallée, précédée quelquefois, quand les végétations sont très fortes, d'un curettage superficiel 
(jamais vouloir porter la curette dans la profondeur, ce qui amènerait l'inoculation des plans 
profonds). 

Comme les lupus de la face sont très souvent accompagnés de lésions des muqueuses, — 
elles sont mème souvent dans ces cas le point de départ du mal, — il est de toute importance de les 
rechercher chez chaque lupique et de les traiter énergiquement si l’on ne veut pas s'exposer à une 
récidive fatale. 

Le lupus des membres ne doit être traité par la photothérapie que lorsqu'il n’esl pas extirpable 
et que le traitement radio ou radiumthérapique a donné ce qu'il pouvait donner. 

Un mauvais état général, une tuberculose pulmonaire ou muqueuse étendue assombrissent fort 
le pronostic de curabilité. Il en est de même lorsque le lupus a très profondément infiltré la peau. 


RÉSULTATS 


À l’Institut Finsen, de Copenhague, 1602 cas de tout aspect et de toute extension traités de 1896 
à 1910, ont donné 955 guérisons (59,6 pour 100), 505 de ces guérisons, soit 72 pour 100, concernaient 
des cas jeunes (moins de 4 ans) et 402, soit 49,9 pour 100 des cas anciens. Parmi les non guéris, il y 
en a cependant qui sont améliorés au point qu'ils ont pu reprendre leurs occupations et se méler 
de nouveau à la société. 

Ce sont là de très beaux résultats que ne nous donnent pas les autres méthodes de traitement, 
mais qui ne s'obtiennent que lorsqu'on la suil à la lettre. Une mauvaise technique ou un laisser- 
aller dans l’application du traitement entraîne des résultats moins beaux. 

A l'hôpital lupique de Vienne, on a traité de 1904 à 1909, par la Finsenthérapie, 511 cas avec 
95 guérisons contrôlées et 34 guérisons qui n'ont pas pu être contrôlées au moment de l'édification 
de la statistique, mais qui sont très probablement complètes, soit 41, 44 pour 100. 

A l'Hôpital dermatologique Nottebohm d'Anvers, nous avons traité de 1902 à 1914, 553 lupiques 
avec 192 guérisons (54,6 pour 100); de ces guérisons 117 concernent des anciens lupiques (de plus 
de 4 ans d'âge) et 75 des cas jeunes. 


150 P. Francois. 


La statistique globale se décompose comme suit : 


TRÈS GRANDS MOYENS PETITS 
GRAND LUPUS LUPUS LUPUS LUPUS 


o E - T E ee o A Aena — 


TOTAUX 


ANCIENS ANCIENS NOUVEAUX] ANCIENS NOUVEAUX] ANCIENS NOUVEALUXI ANCIENS [NOUVEAUX 


Gueris 

Guéris en observation . 

En traitement 
Abandonnés, améliorés . 
Abandonnés 
Echees........... 


On a reproché à la méthode Finsen d’être longue et dispendicuse. C'est un reproche non fondé 
pour les petits el les moyens lupus, en particulier pour ceux qui n'ont pas encore été traités : pour 
ce motif, la méthode devrait être plus connue et plus répandue. Pour les grands et surtout Jes 
tros grands lupus, le reproche parait fondé. Cependant seule, mais surtout aidée de la radio ou de 
la radiumthérapie, c'est l'unique méthode qui puisse encore tenter la cure radicale ou une améliora- 
tion considérable de la maladie. 

Une expérience déjà longue me porte à la recommander chaudement à l'attention des praticiens. 
Les résullats que nous avons oblenus, on peut les obtenir partout, à condition, comme je l’ai dit, 
d'étudier et d'appliquer la méthode en tenant compte des plus petits détails. La beauté des cica- 
trices, surtout pour les petits lupus, est la légitime récompense des soins que l’on apporte au 
traitement. 


FAIT CLINIQUE 


RÉSULTAT FAVORABLE DU COURANT CONTINU | 
DANS UN CAS D’INSUFFISANCE OVARIENNE CONSÉCUTIF 
LA RADIOTHERAPIE 


Par A. ZIMMERN et P. COTTENOT 


Tout a fait au début de la radiothérapie gynécologique, on a pu écrire que les rayons X 
étaient capables d'établir une dissociation fonctionnelle entre l'épithélium ovarien el la glande à 
sécrélion interne. 

Du fait que les hémorragies et les règles tarissaient sans éclosion subséquente de vertige, 
de céphalée, de tristesse, d'insomnie, la castration róntgénienne apparaissait différente de la 
castration chirurgicale, les rayons X, à l'encontre de celle-ci, laissant intacte la fonction glan- 
dulaire. | 
Celle dissociation, qui eùt été complète si Pon n'avait pas signalé cependant la possibilité 
de quelques vapeurs, était une conception fort élégante, mais elle ne s'est nullement confirmée 
si bien que Bergonié a pu écrire : « A mesure que s'est accru le nombre des observations, s'est 
vérifiée la réalité de Vinhibition ovarienne caractérisée par des troubles d'insuffisance parfois 
aussi marqués qu'après les castrations chirurgicales. » 

On nest cependant pas rigoureusement d'accord sur l'intensité des phénomènes d'insuffi - 
sance ovarienne qui se développent après la radiothérapie. 

Alors que Bouchacourt, comme les auteurs ci-dessus, a pu constater parfois leur violence, 
Laquerrière les considère comme plus faibles, en moyenne, que dans la ménopause naturelle. 

D'autres auteurs n'accordent aux divers accidents qu'une importance très secondaire el 
pensent qu'ils sont souvent relatés avec exagération chez des femmes à tempérament névropa- 
thique. 

Pour Albers-Schónberg, les troubles en question ne seraient jamais très accusés. Ce radio- 
logiste déclare même que l'apparition de troubles congestifs, de palpitations, de transpiration 
doivent èlre considérés comme de bon augure pour le succès du traitement. 

C'est également l'opinion de Beclére qui fail des premières bouffées de chaleur, une sorte 
de crilérium annoncialeur de la ménopause. 

Avec la technique de Krónig et Gauss on aurait pu s'allendre à des phénomènes plus séricux. 
Mais l'Ecole de Fribourg assure que les phénomènes vaso-moleurs, les bouffées de chaleur, sont 
les seuls accidents généralement observés, et qu'ils ne présentent le plus souvent qu'un carac- 
tere éphémère. 

Malgré cela, on rencontre cependant des cas où le tableau de l'insuffisance ovarienne n'est 
pas réduit à une simple ébauche. Le syndrome au maximum, comme on Vobservait après l'opé- 
ration de Battey, comprend des troubles trophiques, psychiques el vaso-moteurs. Or, les troubles 
trophiques, tels que la tendance à l'obésité, ne paraissent jamais avoir élé observés après la 
radiothérapie. Les troubles psychiques au contraire, lassitude, irritabilité, défaillances de 
mémoire, mélancolie, ne nous ont pas semblé très exceplionnels. Quant aux bouffées de chaleur, 
elles s'accompagnent, semble-t-il, assez souvent d'un cortège de malaises parfois assez intenses, 
vertiges, palpitations, transpirations, insomnie. 

Quelle est dans ces cas la nature et l'étendue de lalléralion ovarienne? S'agit-il seulement 
de phénomènes d'inhibition fonctionnelle, de privation d'hormones, ou de lésions réelles dont la 
dominante serait une altération vasculaire, la transformation hyaline des parois vasculaires avec 
oblilération consécutive, comme on ľa publié en Allemagne? Nous ne sommes sans doute pas 


58 Fait clinique. 


l 
près d'être fixés sur ce point puisqu'on enlève de moins en moins, et pour cause, les ovaires 
soumis à la radiothérapie. 

Par leur intensité, les phénomènes d'insuffisance ovarienne peuvent être suffisamment 
obsédants pour conduire les malades à exiger une intervention thérapeutique. Or, Popothérapie 
ovarienne qui s'impose immédiatement comme la thérapeutique la plus rationnelle, manque par- 
fois d'efficacité comme il apparaît dans l'observation suivante : 

Il s'agil d'une femme de 42 ans atteinte depuis plusieurs années de métrorragies violentes et 
soudaines qui permettaient de la suivre à la trace. L'examen gynécologique très difficile en rai- 
son de Pembonpoint très marqué de la malade laissait cependant suspecter un utérus fibroma- 
teux dans son segment supérieur. Une série de séances de radiothérapie faites à doses réfractées, 
mit fin non seulement aux métrorragies mais aux règles, et la ménopause artificielle obtenue 
s'accompagna tout d'abord de quelques vapeurs et d'un peu de lassitude. Peu à peu ces phéno- 
ménes s'accentuérent; la lassitude devint extrême, puis survinrent des palpitations, des 
bouffées de chaleur, des crises sudorales particulièrement marquées la nuit et rendant le 
sommeil très pénible, de Pirritabilité alternant avec des phases de mélancolie, si bien que la 
malade réclama avec insistance un traitement qui la soulageát. Nous eúmes recours à tout l'ar- 
senal médicamenteux et physiothérapique que nous pensions incapable de compromettre les 
résultats de la radiothérapie, extraits glandulaires sous toutes leurs formes (thyrénine, ocréine), 
haute fréquence, séjour au grand air, voyage, elc. : la situation restait invariable et toujours 
très pénible. 

Ayant observé parfois, au cours du traitement électrique de l’entérocolite et de la consli- 
pation, des modifications heureuses des fonctions génitales, nous avons eu l’idée de tenter un 
essai dans ce sens, avec le vague espoir de produire une excitation de l'ovaire. 

Dès la première séance les transpiralions s'amendérent, la lassitude perdit de son intensité. 
Puis peu à peu les bouffées de chaleur devinrent moins intolérables, le sommeil reparut, etc., 
si bien qu'au bout d'un mois de traitement (une douzaine de séances) la malade ne se plaignit 
plus que de quelques bouffées de chaleur. Ce qui dans cette observation nous incite à croire 
que nous avons agi sur l'ovaire — par toute voie réflexe que l'on voudra bien imaginer —, 
c'est qu'au cours du traitement est survenue par deux fois une petite expulsion glaireuse 
striée de sang, alors que, depuis dix mois, il n’y avait pas eu la moindre perte. 

Sans vouloir donner à cetle observation d'autre valeur que celle d'un fait clinique inléres- 
sant, nous pensons : 

1° Qu'elle témoigne de la possibilité d'observer après la radiothérapie gynécologique des 
phénomènes d'insuffisance ovarienne intenses et rebelles; 

2° Que le courant continu est peut-être de tous les procédés d'excitation en notre possession 
le plus apte à stimuler l'ovaire inhibé ou altéré dans son fonctionnement par les rayons de 
Röntgen. 


(4) La technique que nous avons utilisée est, sauf en ce qui concerne les dimensions des électrodes. 
celle qui est préconisée dans Venterocolite. Deux petites électrodes 8/8, furent appliquées sur la région 
hypogastrique, précisément sur les points qui servent de porte d'entrée aux rayons dans la radiothérapie 
appliquée aux ovaires. La polarilé fut renversée toutes les 4 minutes. Intensité : 50 à 60 mA. Durée de chaque 
séance : 20 minutes. 


NOTE DE PRATIQUE 


LA TECHNIQUE RADIOTHÉRAPIQUE DANS LES LEUCÉMIES 


La radiothérapie appliquée au traitement des leucémies a permis dans certains cas une 
survie de près de dix années. Elle est donc loin d’être détrônée par certaines médications 
récentes, en particulier par le benzol. Ce médicament, dont les effets toxiques sont indiscu- 
lables, a été, par certains, associé à la radiothérapie : cette association qui ne semble pas tou- 
jours conduire à des résultats plus rapides entraîne souvent des troubles graves du tube digestif. 

L'usage courant des filtres a permis de diminuer l'écart entre la dose retenue par la peau 
ct celle qu'arrêtent les organes profonds, la rate dans le cas présent. Quoi qu'on fasse, cepen- 
dant, la peau absorbe plus que la profondeur et la filtration n'évile pas la radiodermite. 

Avant toul traitement, sera fait un examen du sang. Les modifications ultérieures de la 
formule sanguine serviront de guide pour la répétilion des séances. 

Dans la leucémie myéloïde, forme la plus fréquente de la leucémie, les applications doivent 
porter principalement sur la rate : exceptionnellement elles s'étendront aux épiphyses des os 
longs. 

Dès la première application, on relève sur un calque le contour exact de la masse splé- 
nique et certains repères essentiels : l’ombilic, les crêtes iliaques, lappendice xyphoide. 

La surface ainsi délimitée sera divisée en segments aussi régulièrement géométriques que 
possible. Chaque zone d'irradiation mesurera environ 8 centimètres de côté; on la limitera 
pendant l'application, par des feuilles de plomb ou de caoutchouc opaque. L'ampoule sera à 
15 centimètres du tégument. C'est le traitement en damier. Les applications seront failes par 
toutes les portes d'entrée possibles : en avant, en arrière et par côté. 

En principe, une période de repos d'une durée de quinze jours au moins et même de trois 
semaines doit s'écouler entre chaque irradiation portant sur le même point; il faut donc repérer 
soigneusement les segments traités afin de ne pas empiéter plus tard sur ceux précédemment 
irradiés. 

Les rayons seront pénétrants pour atteindre la profondeur. On utilisera une ampoule émet- 
tant des rayons marquant 8 à Y au radiochronométre de B. (ampoule dure). Le rayonnement 
traversera un filtre d'aluminium de 1 à 5 millimètres d'épaisseur. La quantité donnée sera de 
4 unités H par segment traité. 

Dans les deux premiers mois du traitement, pour arriver à lPirradialion complète de tous 
les segments, il sera bon de faire deux applicalions par semaine, en irradiant chaque fois 2 ou 
» segments. A mesure que surviennent la diminution de volume de la rate, l'amélioration de 
l'état général et surtout un relour du sang vers la formule normale, on espacera les applica- 
tions. La surface apparente de la rate étant moins élendue, les segments à irradier deviennent 
aussi moins nombreux. Le traitement doit être poursuivi longtemps, malgré des apparences de 
guérison: selon l'état du sang, les séries de séances pourront n'avoir lieu que tous les deux ou 
trois mois. Il faut éviter la leucopénie. 

Dans la leucémie lymphatique, la méthode d’applicalion varie avec les trois formes cliniques 
que peut revêtir l'affection : forme exclusivement ganglionnaire ; forme exclusivement splénique ; 
forme ganglionnaire et splénique. 

La rate est traitée comme dans la leucémie myéloïde. Les masses ganglionnaires sont 
individuellement irradiées avec les mêmes doses que la tumeur splénique. Quand les masses 
ganglionnaires font saillie, il sera avantageux de les comprimer légèrement pour en aplatir la 
surface et éviter ainsi une inégale répartition des doses absorbées. 

La radiothérapie constitue, à l'heure actuelle, le traitement de choix des leucémics; elle 
donne des résultats supérieurs à toutes les autres méthodes, à condition d'être appliquée sui- 
vant une technique précise. 

La RÉDACTION. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


P. Busquet (Paris). — De la radiologie dans les 
armées en campagne (La Presse médicale, 
n° 102, 17 Décembre 1915, p. 1465 à 1470, 9 fig.). 


La nécessité et l'utilité de la radiologie en temps 
de guerre paraissent indiscutables. L'auteur passe 
en revue les différents modeles de voitures radiolo- 
giques qui ont été construites, depuis celle éta- 
blie en 1904 par les maisons Gaiffe et Panhard et 
Levassor jusqu'à la voiture radiologique récemment 
construite par Massiot et Radiguet et qui semble 
bien répondre à tous les besoins de la radiographie 
sur le champ de bataille. P. COLOMBIER. 


PHYSIQUE 


M. de Broglie. — Enregistrement photographl- 
que continu des spectres des rayons de Roent- 
gen. Spectre du tungstène. Influence de l'agi- 
tation thermique (C. R., Acad. Sciences, 22 Dé- 
cembre 1915). 


L'auteur continue l'étude des spectres des rayons X 
fournis par les cristaux avec des tubes à anticathodes 
variables (tungstène, platine) et l'influence de la tem- 
pérature sur ces phénomènes. H. GUILLEMINOT, 


G. Friedel. — Sur les symétries cristallines que 
peut révéler la diffraction des rayons de Roent- 
gen (C. R., Acad. Sciences, 29 Décembre 1915). 


TECHNIQUE 


G. Schwarz (Vienne). — Sur la radiothérapie par 
les rayons secondaires (Wiener klinische Wo- 
chenschrift, n° 46, 13 Novembre 1915, p. 1899 et 
1900, 5 fig.). 


Des discussions récentes ont attiré à nouveau 
l'attention sur l'importance thérapeutique du rayon- 
nement secondaire. 

Mais il existe peu d'observations concluantes ou 
de recherches expérimentales. Les essais de S. 
méritent done d'être rapportés. 

11 fit germer des pois et prit au bout de 48 heures 
20 échantillons absolument comparables qui furent 
répartis par cinq dans quatre verres de montres. 

Deux de ces récipients furent remplis d'électrargol 
de Clin, les deux autres d'eau. Puis on irradia avec 
la même ampoule pendant 30 minutes (Rayons 7 
Benoist, 10 H) un verre de montre rempli d'eau, et un 
autre rempli d'électrargol, après quoi on procéda à 
l'ensemencement, par groupes et aux quatre coins 
d'un récipient rectangulaire rempli de terre, de ces 
germes et de ceux qui n'avaient pas été irradiés. 

Bien entendu les plantes irradiées se montrèrent 
en retard sur les autres, mais de plus. tandis qu'il 
n'existait d'abord pas de différence entre le dévelop- 
pement de celles qui avaient été irradiées dans 
Vélectrargol et de celles qui l'avaient été dans l'eau 
pure, il se manisfesta à partir du 10° jour un retard 
considérable dans le développement des premières 
dont la taille resta d’à peu près moitié des autres. 


Donc les germes irradiés dans l'électrargol et qui 
en raison de la moindre transparence de ce liquide 
aux rayons X avaient reçu certainement une moindre 
quantité de rayonnement primaire avaient été 
influencés par le rayonnement secondaire d'une 
façon qui compensait et au delà cette différence. 

R. Lepoux-Lesarp. 


Salzmann (Kissingen). — Recherches sur la 
substitution des rayons X aux produits radio- 
actifs dans la radiothérapie profonde (Deuts. 
med. Wochen., n° 52, 25 Décembre 1913, p. 2557). 


La nécessité d'employer pour la radiothérapie 
profonde des rayons très durs et très filtrés, fait que 
l'on se prive de l’action biologique puissante des 
rayons mous, qui avec les substances radioactives 
se laissent utiliser simultanément. 

Aussi peut-on envisager la possibilité d'introduire 
sur le trajet des rayons une source puissante de 
rayons secondaires caractéristiques, source qui 
jouerait ainsi le rôle d'un résonateur, et émettrait 
des rayons de pénétration plus faible que ceux de la 
source. De ses expériences physiques, l'auteur 
conclut que les substances dont le poids atomique 
est entre 107 et 120 sont les plus appropriées. parti- 
culièrement le cadmium. II se propose d'aborder 
prochainement la partie physiologique de cette 
question. A. ZIMMERN. 


W. E. Schall (Londres). — Mesures et unités de 
rayons X (The Archives of Roentgen Ray, n° 161, 
Décembre 1913, p. 273 à 276). 


Article de vulgarisation ad usum medirorum des 
données physiques sur les différentes facons de 
mesurer le rendement d'une ampoule, l'énergie d'une 
radiation, l'intensité des Rayons X. Il est impossible 
de résumer ce travail rempli de formules faciles 
à comprendre et qui objectivent bien nos connais- 
sances actuelles concernant ce sujet. 

WILLIAM ViGNAL. 


Rob. Kienbok (Vienne). — L'emploi des radio- 
mètres photochimiques (chromo-radiomètres) 
pour ia détermination des doses cutanées 
(Strahlenther, VI, 2,27 Novembre 1913, p. 686). 


Etude critique de la valeur des chromo-radiométres 
dans l'appréciation de la dose d’érythème, qui vient 
compléter un rapport du mème auteur présenté au 
Congres de Physiothérapie de Berlin (1915) sur la 
dosimétrie. 

Dans ce travail qui se prete difficilement à une 
analyse succincte, l'auteur passe en revue les diffé- 
rents facteurs qu'on pourrait appeler les variables 
de la dosimétrie. Ce sont la qualité du rayonnement. 
l'épaisseur du réactif et l'épaisseur de la peau. Il 
rappelle cependant que déjà les variétés dans la 
couleur de l'étalon, les conditions d'éclairage, ou la 
durée d'impression et d'autre part la radio-sensibilité 
de la peau sont susceptibles de produire des écarts 
qui enlévent à la chromo-radiométrie tout earactère 
de précision. 

L'auteur se contente d'esquisser l'influence de la 


SR A ms EE Cie ETS 


i Ces E 


. m © 


T e e ee 


Rayons À. 


qualité du rayonnement sur l'absorption par le réactif, 
phénomène bien connu ; mais il insiste sur les con- 
ditions créées par les variations dans l'épaisseur du 
réactif et de la peau. Une comparaison effective ne 
saurait avoir de valeur que si le réactif et la peau 
présentent la même épaisseur. Si, par exemple, on se 
sert d'un réactif mince pour évaluer la quantité qui 
atteindra une peau épaisse, à couche cornée très 
développée, on commettra forcément une erreur dans 
l'appréciation de la dose d’érvthéme, et si Pon arrête 
l'action des rayons à la teinte correspondante à cette 
dose d'érytheme, ce même rayonnement étant filtré 
par les couches superficielles de l'épiderme, il y 
aura sous-exposition. 

Aprés avoir discuté, pour chaque type d'épaisseur 
du réactif et chaque épaisseur de peau, les conditions 
de la sous-exposition, de la surexposition et de 
l'exposition correcte, l'auteur conclut que, malgré 
l'insuffisance de la méthode, il ny a pas lieu de 
l'abandonner mais au contraire de chercher à se 
rapprocher de la précision en tenant compte, ainsi 
qu'on est en mesure de le faire aujourd'hui, de la 
qualité des rayons, de l'épaisseur de la peau et de 
sa sensibilité. L. BONER. 


Belot (Paris). — Présentation d'un modèle d'am- 
poule Belot pour radiothérapie intensive (Bul- 
letins de la Soct'lé de radiologie méd. de France, 
n° 00, Décembre 1915, p. 345 à 546, 1 fig.). 


Le docteur Belot présente un nouveau modèle de 
son tube spécialement construit pour la radiothérapie 
intensive, Ce tube, qui avait déjà fait l'objet d'une 
communication il y a plusieurs mois, a été amélioré 
surtout au point de vue de la résistance de Fanti- 
cathode. En effet, dans les anciens modèles, on 
atteignait assez vile la limite permise. Avec le nou- 
veau modèle, non seulement on peut dépasser de 
beaucoup cette limite, mais on supprime en quelque 
sorte la période de formation qui était souvent assez 
longue. On a obtenu ces résultats en substituant le 
tungsténe au platine et en ulilisant la soufflerie pour 
refroidir Vanticalhode. Au cours de cette présenta- 
tion l'auteur a pu, avec une ampoule neuve, faire pas- 
ser, pendant 15 minutes, 5 milhamperes, alors qu'on 
conservait un degré de dureté correspondant à 
7 Benoist pendant tout le cours de l'essai. 

G. Haner. 


Belot (Paris). — Parafoudre pour régulateur du 
type Bauer (modèle Pilon) (Bulletins de la Société 
de radioloyie méd. de France, n° 50, Décembre 
1915, p. 549, 1 fig.). 


La description de cet appareil a été faite dans le 
n° 2. Février 1914, page 95. 


Laquerrière, Delherm, Nuytten (Paris). — Nou- 
vel écran renforçateur (Bulletins de la Société 
de radiologie méd. de France, n° 50, Décembre 
1915, p. 554 et 555). 


Les auteurs ont eu l'occasion de faire des essais 
avec un nouvel écran renforcateur: la rapidité de 
cet écran semble ¿tre du même ordre que les écrans 
habituels, c'est-à-dire environ 1/50 du temps de pose 
normal. Le grain parait un peu plus fin, ce qui serait 
tres avantageux, car le granité habituel retire de la 
finesse à l'épreuve. Une troisième question très im- 
portante est la persistance de sa rapidité, car nous 
savons que, souvent, un écran, parfait au début, 
décroit peu à peu de rapidité, et au bout de quelques 
mois, cette rapidité qui était de 1/30 tombe à 1,20 
ou à 1:10. 

Les expériences failes avec le nouvel écran sont 
trop récentes pour permettre d'envisager ce dernier 
facteur, il faut attendre l'épreuve du temps; dans 


161 


quelques mois les D Laquerrière, Delherm et 
Nuylten nous diront, peut-être, que la rapidité est 
restée à sa valeur initiale; souhailons-le. 

G. Taner. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Krolunitsky. — Wirradiation du foie chez le 
chien et ses effets sur la ieucocytolyse digestive 
(C. R. de la Société de biologie, 26 Décembre 
1915, p. 625 et 626). 


Par Pirradiation du foie avec les Rayons X, la 
leucocytolvse que provoque un repas de viande est 
alténuée; elle n'apparait pas complètement jugulée, 
car l'irradiation du foie est limitée et. dans les expé- 
riences rapportées, on observe des élévations 
brusques du nombre des leucocytes au moment où 
devrait se produire la leucoeytolysine déterminée 
par le repas, de sorte que Vantileucoevtolysine du 
foie irradié neutralise plus ou moins eflicacement 
cette dernière sans amener une hypoleucocytose. 

F. JAUGEAS. 


RADIODIAGNOS TIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


P. Redard (Paris). — La radiographie des os et 
des articulations. Sa valeur en chirurgie ortho- 
pédique (Archives d'r.lectricilé médicale, n° 572, 
25 Décembre 1915, p. 555 à 385). 


Ce travail, qui est une excellente mise au point de 
la question, est trop considérable pour être analvsé 
et doit être lu dans le texte. Dans ses conclusions, 
l'auteur insiste surtout sur la valeur de la radiogra- 
phie en chirurgie orthopédique et sur les perfection- 
nements qui restent à faire. La radioscopie stéréosco- 
pique a une supériorité manifeste sur la radiographie 
ordinaire. J. LouniEn. 


E. Bellingham Smith (Londres). — Paralysie 
infantile avec déformations rares (Proceedings 
of the Royal Society off Medecine (seclion de 
Pediatrie), vol. VIT, n° 1, Novembre 1915, p. 18). 


L'auteur rapporte le cas d'un enfant de 1 an 1/2 
alteint de paralysie infantile, dont le début remonte 
à l’âge de 2 mois, survenant quelques jours après 
une vaccination. L'impotence est complète aux mem- 
bres inférieurs et au bras gauche. Cliniquement, au 
membre inférieur droit, ce sont les muscles adduc- 
teurs et extenseurs de la cuisse et tous les muscles 
de la jambe qui semblent atteints tandis que tous les 
muscles du membre inférieur gauche sont paralysés. 
L'examen électrique montre une diminution notable 
aux courants galvanique et faradique pour le membre 
inférieur gauche; à droite réactions normales. 

La radiographie révèle une subluxation de la 
hanche gauche, une fracture en bois vert de l'extré- 
mité inférieure du fémur gauche, et une hypertrophie 
de la diaphyse fémorale gauche immédiatement au- 
dessous du grand trochanter. 

Wittiam VIGNAL. 


F. Parkes Weber (Londres). — Angiokératome 
avec modifications osseuses (Proreedinys of the 
Royal Society of Medecine (clinical section), 
vol. VII, n° 2, p. 20 à 27, 2 fig.). 

Jeune homme de 16 ans, d'apparence chétive. Les 
extrémités ont en hiver une grande tendance à la 
cyanose ; engelures fréquentes laissant des cica- 
trices. 

Sur les mains on voit des verrues lélangicctasiées ; 
aux pieds, de nombreux kératomes. La radiographie 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 11 


102 Rayons X. 


montre aux mains que les phalangettes sont rabou- 
gries:il y a, de plus, une raréfaction osseuse de tous 
les os de la main; aux pieds, la raréfaction osseuse 
est beaucoup plus prononcée, l'extrémité de la der- 
nière phalange du gros orteil gauche a disparu comme 
on le voil quelquefois dans la maladie de Ravnaud. 
La radiographie ne révéle pas de modifications de la 
fosse pituitaire. WILLIAM VIGNAL. 


Tanton. — Fractures du col chirurgical de l'omo- 
plate (Journal de Chirurgie, tome XI, n° 6, 
Décembre 1915, p. 705 à 710, ò fig.). 


Le col chirurgical correspond à une ligne partant 
de Péchancrure coracoïdienne et aboutissant à 4 cm. 
au-dessous du tubereule sous-glénoïdien en passant 
au-devant du bord externe concave de lepine. Une 
fracture du col chirurgical détache dans un même 
fragment la glene, le col anatomique et Papophyse 
coracoïde. Avant la radiographie on considérait qu'il 
ne pouvait pour ainsi dire pas y avoir fracture à ce 
niveau. Actuellement, au contraire, on constate que 
celle lésion est loin d'ètre aussi rare. En dehors du 
tvpe classique décrit plus haut, on peut rencontrer : 

Une deuxième forme : le trait décrit une courbe à 
concavité externe et traverse la fosse sus-épineuse 
et l'épine. — Une troisième : la fracture rectiligne va 
verticalement de l'échanerure eoracoidienne au milieu 
du bord externe de l'os. — Une quatrième, dans la- 
quelle le trait de fracture descend le long du renfor- 
cement compact du bord externe, ce bord externe est 
alors détaché sur une longueur plus où moins consi- 
dérable et fait partie du fragment. — Une cinquième : 
Papophyse coracoïde fracturée à sa base forme un 
fragment à part. Ces fractures peuvent s'accompagner 
de grands délabrements ou ètre isolées, c'est alors 
qu'elles sont facilement méconnues. Le diagnostic 
est difficile et cest la radiographie seule qui don- 
nera la certitude. L'auteur passe en revue le diagnos- 
tic, le pronostic et le traitement. 

A. LA@UERRIERE. 


De Postolat-Bachoué (Biarritz). — Curieuse 
cause d'erreur de diagnostic d'une fracture 
de l'humérus (Société des Chirurgiens de Paris, 
28 Novembre 1913, in Paris Chirurgical, p. 99 
à 097. 


Cliniquement il existait une crépitation au 1/3 infé- 
rieur de Phumérus, due non à une fracture, comme 
le montre la radiographie, mais á un fragment de 
verre introduit au moment de Paccident. Ce verre 
était du reste trop peu dense pour étre décelé par 
les rayons X, surtout avee l'appareil platré qui avait 
été primilivement placé sur le bras de la malade. 

PAUL AUBOURG. 


Mouchet. — U’ « os tibiale externum », ses rap- 
ports avec la tarsalgie et la fracture du sca- 
phoide tarsien (Revue de Chirurgie. n°12, 10 Dé- 
cembre 1915, p. 825 à 846, 10 fig.) (1). 


De ses observations personnelles et des recherches 
bibliographiques très importantes qu'il a faites, 
l'auteur conclut que l'« ostibiale » peut être latent et 
alors il échappe le plus souvent. En général on le 
constate quand il y a des phénomènes douloureux : 
quand il y a eu traumatisme on peut confondre avec 
une fracture du tubertule scaphoïdien; cette fracture 
est exceplionnelle, mais si, en général, les contours 
d'un fragment fracturé n'ont pas la régularité de Vos 
surnuméraire on peut éprouver les plus grandes 
difficultés à faire la différence sur la radiographie la 
plus nette. Il peut arriver qu'on ne puisse poser un 
diagnostic ferme que si Von trouve le même aspect 


(y Voir à ce sujet l'analyse du travail de Froelich, Journal 
de Rutiolagie, nt 2, p. 95. 


à l'autre pied. Quand il n’y a eu aucun traumatisme 
du pied il convient de distinguer : a) des sujets qui 
souffrent de P « os tibiale » sans affaissement de la 
voûte plantaire et sans valgus; b) des sujets qui ont en 
même temps un « os tibiale » et un pied plat valgus 
(l «os tibiale - se trouve ainsi particulièrement exposé 
aux pressions de la chaussure). La constatation 
radiographique peut avoir une importance en parti- 
culier dans l'expertise d'un accident du travail. Le 
traitement peut, s'il y a pied plat, consister dans 
l'essai du port d'une semelle : mais si la semelle ne 
soulage pas, ou lorsqu'il n’y a pas pied plat, il faut 
recourir à Vextirpation. A. LAQUERRIERE. 


Villandre(Paris). — Hypertrophie de la clavicule 
droite : résection au tiers moyen de l'os et 
greffe d'une portion égale de la 6° côte {“ocité 
des Chirurgiens de Paris, séance du 21 Novem- 
bre 1913, in Paris Chirurgical, p. 977 à 987). 


Un cliché de Belot montrait une déformation de la 
clavicule dont l'épaisseur était doublée et qui présen- 
tait une teinte uniformément grise, avec hypertrophie 
de la i= cote droite. Après avoir éliminé les diagnos- 
tics étiologiques de syphilis, tuberculose, maladie de 
Paget, ostéomalacie sénile, V. par l'examen histolo- 
gique de la pièce montre qu'il s'agissait d'ostéite 
hypertrophique inflammatoire simple. Une nouvelle 
radiographie sera faite apres opération. 

Pate Arrnorna. 


Potel (Lille). — Sarcome de l'omoplate (Socirlé 
de Chirurgie, 3 Décembre 1915, p. 1588 à 1995). 


Dans le cas de l’auteur, le cliché montrait une 
opacité au niveau de J'omoplate, mais sans détails 
utiles. PAUL AUBOURG. 


Arthur F. Hertz et W. Johnson (Londres). — 
Côte cervicale avec symptômes vasculaires 
(The Royal Society of Medecine (clinical section), 
vol. VII, n° 2, Décembre 1913, p. 52 et 55, 
2 fig.). 

Côte cervicale droite chez une femme, très visible 

à la radiographie, qui ne détermina des troubles qu'à 

l'âge de # ans. Douleurs névralgiques, atrophie mus- 

culaire des éminences thénar et hypothénar de la 
main droite. Absence du pouls radial. Battements 

exagérés de la sous-claviére droite qui fit penser à 

un anévrisme. L'intervention chirurgicale confirma 

le diagnostic radiologique. WILLIAM VIGNAL. 


Lesieur (Lyon). — Côtes cervicales (Société meu. 
des hipitaux, 19 Décembre 1913, p. 855 à 861). 


A propos d'une autopsie de côte cervicale double, 
complète, l'auteur relate plusieurs observations qui 
mettent au point cette question à Fordre du jour. 

PAUL AUBOURG. 


P. G. Skillern (New-York). — Fracture du bas- 
sin chez un enfant (Vew York medical Journal, 
» Novembre 1915, 1 fig. et The Lancet, 10 Jan- 
vier 1914, p. 120 et 121). 
Un gareon de 7 ans recoit un traumatisme violent 
sur la région pubienne; on trouve une ecchymose 


siégeant au-dessus de la symphyse pubienne ct 


s'étendant entre les deux épines iliaques antéro- 
supérieures. 

Pas de troubles vésicaux, l'enfant marchait norma- 
lement. Pas de crépitation, pas d’inégalité osseuse, 
pas de mobilité anormale; douleur provoquée par 
les différents examens, 

Par contre, la radiographie révéla des lésions assez 
étendues : en effet, on voyait deux traits de fractures 
obliques et symétriques partant de la partie supé- 


“=” 


rieure de la symphyse pubienne jusqu’au bord du 
trou obturateur. A droite le trait de fracture passait 
au dela et intéressait Pischion; à gauche lischion 
était indemne. 

L'absence de symptômes subjectifs semble due à 
la forme sous-périostée de la fracture, ce qui peul 
expliquer l'absence de déplacement des fragments. 

Ce cas est particulièrement intéressant, car les 
fractures du bassin sont rares dans l'enfance; el 
étant donnée la pauvreté des signes cliniques, cette 
fracture aurait pu être ignorée sans le concours de 
la radiologie. WILLIAM VIGNAL. 


Batty Shaw of Higham Cooper (Londres). — 
Modification du bassin due a une atrophie 
testiculaire avant la puberté (Royal Society of 
Medecine (section of medecine), séance du 
25 Novembre 1915 et The Lancet, n° 25, 6 Dé- 
cembre 1915, p. 1606 à 1608, 1 fig.). 


Observation d'un homme de 24 ans entrant à 
l'hôpital pour entérile muco-membraneuse. C'est un 
sujet grand, gracile et très jeune d'apparence. Des 
l'ige de 7 ans on observa chez lui une ertopie 
testiculaire et à 16 ans ses testicules s‘atrophiérent. 

L'examen radiologique ne montre pas d'élargisse- 
ment de la selle turcique, mais une moindre densité 
du squelette. Les épiphyses humérales, radiales, 
cubitales sont séparées de leurs diaphyses par une 
large zone cartilagineuse. Au niveau de Pacetabulum, 
le bassin bombe fortement en dedans. Le contour 
du bord supérieur du bassin est recourbé en dedans. 
Au niveau de la symphyse, les deux os du pubis sont 
séparés par une large zone claire. 

Le dianretre transverse est au diamètre 
postérieur comme 57 est à 67. 

Ces anomalies seraient dues d'après S. et C. non 
à une ostéomalacie frusle mais à un arrêt de déve- 
loppement du système osseux. VVHLLIAM VIGNAL. 


antéro- 


Rouvillois (Casablanca). — Fracture comminu- 
tive du crane par baile de petit calibre avec 
hernie centrale et hémiplégie à gauche (Société 
de Chiruryie, 17 Décembre 1915, p. 1741 à 1748, 
2 radiographies). 

Le cliché montre les orifices d'entrée et de sortie 
du projectile et révèle l'existence d’une longue fissure 
irrégulière, antéro-poslérieure, de 20 centimètres de 
long, de laquelle se détachent des fissures secon- 
daires irradiées en haut et en bas. A sa partie 
moyenne, on sort une esquille triangulaire. 

PAUL AUBOURG. 


Goullioud (Lyon). — Récidive cránienne d'un 
cancer d'un sein, perforation du crâne mé- 
connue à la radiographie (Lyon Médical, tome 
CXXI, n° 45, 26 Octobre 1915, p. 685 et n° #4, 
2 Novembre 1915). 


La malade, âgée de 40 ans, avait élé opérée il y a 
trois ans (2$ mars 1910) pour cancer du sein droit. 
On avait fait le curage de l'aisselle et Pablation du 
grand pectoral. Le 3 juin 1915, la malade rentre à 
l'hôpital pour une tuméfaction de la région sincipitale. 
La tumeur, plus étalée sur le crâne qu'une loupe, 
mesurait 9 centimètres et demi dans un sens et 
10 centimètres et demi dans l’autre sens. La radio- 
graphie du crâne prise de profil est très nette el ne 
montre pas trace de perforation de la boîte crAnienne ; 
tout au plus voit-on la table externe érodée superfi- 
ciellement. 

La malade fut opérée par une large craniectomie. 
Le frazment osseux enlevé avait 2 centimètres et 
demi de long sur 10 centimétres de large. 

Malgré une large perforation des os du cráne qui 
avait environ R centimètres de diamètre, la radio- 


Rayons X. 


163 


graphie avait montré la table interne intacte et ce 
fut une vérilable surprise opératoire de trouver les 
os du crâne perforés. 

Cette observation montre combien il faut être 
réservé dans l'interprétation des radiographies du 
crane, même les meilleures. Tu. NOGIER. 


Destot (Lyon). — Perforation du crâne non dé- 
celée par la radiographie (Lyon Médical, to- 
me CXXI, n° 44, 2 Novembre 1915). 


L'auteur rappelle le cas d'une loupe dégénérée qui 
avait rongé les deux tables du crâne; jamais on 
n'aurait dit, d'après le cliché radiographique, qu'il 
existait une perforation; il v avait cependant une 
perforation large comme la paume de la main. 

Tn. NOGIER. 


Gangolphe (Lyon). — Perforation du crâne non 
décélée par la radiographie (Lyon Médical, 
tome CXXI, n° 44, 2 Novembre 1913). 


À opéré récemment une tuberculose perforante de 
la région pariétale du crâne. La radiographie n'avait 
pas montré de perforation cránienne; or, en faisant 
l'opération, il trouva un trou de la dimension d'une 
pièce de 1 franc. Tu, NoGien. 


Siegel (Paris). — Névralgie faciale. Dent de sa- 
gesse incluse dans le maxillaire inférieur (5o- 
ciélé des Chiruryiens de Paris, séance du 19 Dé- 
cembre 1913, p. 821 à 826). 


C'est, apres l'échec de nombreux traitements, la 
succession de nombreux diagnosties étiologiques, 
que la radiographie montra la présence d'une dent 
de sagesse en évolulion anormale comme cause de 
la névralgie faciale. L'ablation de la dent amena la 
guérison. PAUL AUROURG. 


P.-V. Badin (Paris). — Sur l'importance de la 
radiographie dans l'étude du pied plat valgus 
des adolescents (.1rchives d'électricité médicale, 
n° 572, 25 Décembre 1915, p. 584 à 588). 
L'auteur passe rapidement en revue les diverses 

théories émises pour expliquer l'architecture d’une 

voùte plantaire normale et le mécanisme des défor- 
mations qui peuvent se produire: conceptions de 

Mever, de Lorenz et Charpy, de Quénu et Küss. enfin 

celle de Destot basée sur l'étude radiologique. On 

admet en général qu'il y a modification de l'équilibre 
transversal du bloc caleanéo-astragalien. 

L'examen radiographique permet de constater un 
déplacement très marqué du calcanéum el de Pastra- 
gale. L'auteur conseille de faire l'examen d’abord 
sans charge, puis avec charge, c’est-à-dire le pied 
supportant le poids du corps. La comparaison des 
deux épreuves (face et prolil) est nécessaire pour 
assurer le diagnostic. 

Ce travail se termine par des indications thérapeu- 
tiques. L'électrothérapie et la gymuastique sont trés 
utiles, mais il ne faut pas négliger le traitement ortho- 
pédique par la semelle; c'est encore la radiographie 
qui permettra de choisir telle ou telle semelle pour 
chaque cas particulier. J. LOUDIER. 


Morestin (Paris). -— Luxation irréductible du 
gros orteil (Société de Chirurgie, 24 Décembre 
1915, p. 1777 à 1785,.4 clichés). 

L'irréductibilité était due non pas aux sésamoides 


mais au tendon de Vadducteur du gros orteil. 
PAUL AUBOURG. 


Broca (Paris). — Ankylose congénitale du coude 
gauche (Société de Chirurgie, 10 Décembre 1915, 
p. 1677). 

Le cliché montre le radius complétement soudé à 
l'humérus en avant, à angle droit; Pextrémité humó- 


164 Rayons X. 


rale dépasse en arrière formant une sorte de cro- 

chet, sous lequel on voit le cubitus renflé en massue, 

non emboilant. La structure des os parait normale. 
PAUL AUBOURG. 


Laroyenne (Lyon). — Entorse du poignet, dia- 
stasis scapho-lunaire (Lyon Médical, tome CXXI, 
n° 44, 2 Novembre 1015). 


Un jeune emplové d'une maison de banque passe 
sa journée à empiler des dossiers au haut d'un pla- 
card. Dans ce travail, ses deux mains. en hvper- 
extension, font effort pour pousser avec la paume. 
Le soir, il ressent une douleur telle qu'il devient 
presque impotent de cette main. L'examen et la pal- 
pation du poignet ne montrent rien d'anormal. La 
radiographie semble normale. Le malade est traité 
par Pimmobilisation plátrée. Guérison en dix jours 
environ. Une seconde radiographie comparée à la 
première et interprétée par le Dr Destot donne la 
clef des douleurs éprouvées. H y avait sur la première 
un écartement scapho-lunaire qui a disparu sur la 
deuxième radiographie. Th. Nocien. 


Walther (Paris). — Ostéo-arthrite tuberculeuse 
du coude droit, largement ulcérée. Traitement 
par les injections sclérogénes et les curettages 
répétés de l'articulation. Guérison (Bulletin 
de la Société de chirurgie, n° 36, 18 Décembre 
1915, p. 1944). 


M. W. présente un malade entré dans son service 
pour tumeur blanche du eoude tistulisée depuis un 
an. Sous le contrôle radiologique, on a pu voir les 
progres sans cesse croissants de Postéite conden- 
sante, processus de guérison, sous l'influence d'in- 
jections de chlorure de zinc. Ce travail de réparation 
s'est fait successivement an niveau de la trochlée, 
du condyle huméral, de la tete du radius et de 
l'olécrane, qui d'abord invisibles se sont dessinés 
peu à peu, sur les points d’ostéite de défense. 

P. MEUGE. 


Barbarin. — La seconde étape du traitement 
de la luxation congénitale (La (Clinique, 26 Dé- 
cembre 1915, p. 822 et 825, 4 fig.). 


Clair résumé de la technique opératoire, cet article 
est intéressant pour le radiologiste par les quatre 
figures, malheureusement reproduites en phologra- 
vure, ce qui enléve de leur netteté. qui montrent: 
une premiere position mal exécutée, une première 
position bien exécutée, une deuxième position. 

A. LAQOUERRIERE. 


Gaudier (Lille). — Ostéomyélite aigué coxo-fémo- 
rale (Société de Chirurgie, 5 Décembre 1915, 
p. 1570 à 157). 


La radiographie de Ja hanche, dans la phase aignë 
de la maladie, ne montrait aucune lésion apparente 
de la tete, du col et du bassin. Pace Atborna. 


Jacob (Paris). — Malformation peut-être congé- 
nitale du bassin s'étant manifestée pour la pre- 
mière fois au moment de la puberté sous les 
apparences d'une coxalgie (Société de Chirur- 
gie, 24 Décembre 1915, p. 176641777, 5 clichés). 


Le cliché reproduit ici montre une disparition 
presque totale du massif ischio-pubien et de la por- 
tion interne de la cavité cotvloide. Le pubis, sa 
branche horizontale. Vischion ne sont représentés 
que par quelques petits nodules disposés en chapelet 
et tres flous. La tête fémorale est décalcitiée. Le 
detroit supérieur est déformé, 

Un second cliché, fait 15 mois après. montre. en 
plus des lesions précédentes, des lésions nouvelles : 


4° une partie de la Lèle du fémur parait avoir pénétré 
dans Vexcavation pelvienne et y faire saillie; 2° l'os 
iliaque est très atrophié; 5 Pos iliaque est tourné el 
projeté en dehors, si bien que l'articulation sacro- 


iliaque est plus ouverte; 4 Je fémur est décalcifié ; 
» le rachis est incurvé du côté malade, 

Le diagnostic étiologique peut être hésitant entre 
coxalgie, osteomyélite, osiéomalacie, malformation 
congénitale subissant une évolution au moment de la 
puberté, PAUL AUBOURG. 


Auvray (Paris). — Absence presque complète 
d'impotence fonctionnelle immédiate chez une 
malade atteinte de fracture intracapsulaire du 
col du fémur (Société de Chirurgie. 5 Décembre 
1915, p. 1617 à 1619). 


Le cliché montre une fracture intracapsulaire dans 
laquelle la solution de continuité a porté à l'union du 
col avec la tête du fémur. Le col a pénétré dans la 
tète et s'y est fixé en le faisant éclater. 

M. Thiéry estime que laspect radiographique est 
dû à une arthrite, peut-être à une subluxation. 

M. Delbet, pour trancher le différend, a fait faire 
une radiographie des deux hanches et conclut à une ar- 
thrite sèche développée dans une articulation congé- 
nitalement mal formée, 

M. Savariaud pense que quantités de coxa vara 
simulent à s'y méprendre sur la radiographie, la frac- 
ture ou le décollement épiphysaire. 

M. Ombrédanne considere comme un signe radio- 
graphique constant de la luxation congénilale de la 
hanche, l'absence de saillie du sourcil cotyloïdien el 
par conséquent un rétrécissement de l'ombre radio- 
graphique juste au-dessus du cotyle par comparaison 
avec le colé sain. 

De cette discussion, qui a duré quatre séances. il 
ressort qu'il est des radiographies de la hanche dont 
l'interprétation est parfois trés difficile, Le radiolo- 
giste ne doit pas affirmer, dans certains cas. un 
diagnostic entre fracture du col et certaines arthrites 
de la hanche, Dans ces cas. la clinique retrouve tous 
ses droits et l'examen radiographique doit être com- 
plete par l'examen clinique. PAUL AUBOURG. 


— ama 


lo — 


Rayons X. 


Pied (Argenteuil). — Deux nouveaux cas de mal 
de Pott syphilitique (Annales de dermatologie el 
de syphiligraphie, Décembre 1915, p. 671 à 677). 


L'auteur atlire Pattention sur la fréquence relative 
des spondvlites syphilitiques et en rapporte deux 
nouvelles observations. Seul le premier cas a été 
radiographié. Les clichés ont contirmé la localisation 
des lésions vertébrale3, en montrant des corps ver- 
tébraux moins denses avec des irrégularités de teinte 
et la disparition des disques intervertébraux. 

NANNAN. 


Bertolotti (Turin). — Sur la nosologie des formes 
ankylosantes chroniques de la colonne verté- 
brale. Documentation radiologique (.innales 
d'électrobivlogie, Octobre-Novembre 1915). 


Dans la spondylose type Marie, on constate surtout 
de l'ostéoporose des corps vertébraux, l’ankvlose des 
petites articulations du rachis, l'ossification ligamen- 
teuse. 

Liunkylose vertébrale type Bechlerew ou cyphose 
hérédo-traumatique de Marie (ankylose avec troubles 
nerveux concomitants) peut être due à une pachvmé- 
ningite hypertrophique; mais le plus souvent elle est 
consécutive à une fracture latente du rachis. 

La cyphose traumatique est due aussi à une fracture 
méconnue de la colonne vertébrale. 

La spondylite rhumatismale est caractérisée par des 
ostéophrtes isolés, disposés latéralement au niveau 
des disques. formant des ponts osseux: il n’y a pas 
d'atrophie des disques interverlébraux. 

La spondylite déformante a comme caractères la 
déformation de corps vertébraux, l'inégalité de leur 
épaisseur, la déviation des surfaces articulaires, 
l'atrophie des apophyses transverses, la production 
d'estéophytes et de gros tubercules osseux au niveau 
de la portion ligamenteuse. DELNERM. 


SYSTÈME CIRCULATOIRE 


Rist (Paris). — Modifications statiques et ciné- 
matiques du cœur au cours du pneumothorax 
¡Soctéte méd. des hôpitaux, 12 Décembre 1915, 
p. 850). 


L'examen à l'écran d'un malade porteur de pneu- 
mothorax permet de constater deux anomalies 
curieuses. 

le Les mouvements respiratoires font subir au 
cœur une translation en masse vers le pneumothorax 
pendant l'inspiration, alors qu'il revient pendant l'expi- 
ration à sa position normale. C'est le déplacement 
inapiratoire du médiastin, considéré par Holzknecht 
comme un signe de sténose bronchique unilatérale. 

2 Les mouvements propres du cœur, ses alter- 
natives de contraction, de dilatation ont, sur celui de 
ses bords qui regarde le pneumothorax, une ampli- 
tude tout à fait insolite, démesurée, tandis qu'elle est 
parfaitement normale sur le bord de l'ombre car- 
diaque qui est contigu au poumon sain. 

R. donne de ces anomalies des explications étio- 
logiques très nettes. Mais cette modification apparente 
des battements ne se traduit pas, et Laubry l'a bien 
montré, par une anomalie dans les tracés cardiaques 
ou la pression artérielle. PAUL AUBOURG. 


Rouvillois (Casablanca). — Deux cas d'ané- 
vrisme artérioso-veineux par balle de petit 
calibre (Société de Chirurgie, 10 Décembre 1915. 
p. 1661). 

Présentation de radiographies d'un anévrisme de 
la fémorale. PAUL AUBOURG. 


W.J. Stewart (Leeds). — Fœtus acardiaque et 


amorphe (Royal Society of Medecine (Section 


165 


of Obstetrics and gynccolagy, séance du 


t Décembre 1915). 


Monstre anide sans tête ni membre. Sur la radio- 
graphie on voit une colonne vertébrale à dix-huit 
segments. aux sept segments supérieurs correspon- 
daient les côtes. Le bassin est représenté en arrière 
par deux os de chaque côté, mais pas trace Wun os 
des membres, À l'examen anatomique on trouve un 
foie, deux reins, deux uretéres, deux testicules et 
l'intestin ; mais absence complète de cœur, poumon, 
rate et capsules surrénales. WILLIAM VIGNAL. 


APPAREIL DIGESTIF 


Guisez (Paris). — Corps étrangers de l'cesophage 
(Société des Chirurgiens de Paris, 28 Novembre 
1915, in Paris Chirurgical, p. 1010-1016). 


G. rappelle qu'un examen radiologique négatif ma 
pour le diagnostic aucune valeur. La radioscopie est 
insuffisante, et il faut préférer la radiographie, 
surtout la radiographie rapide: il faut aussi faire 
des radiographies en divers plans obliques. Sur 
200 cas, 120 fois les Rayons X ont été emplovés et dans 
45 pour 100 seulement de ceux-ci, les renseignements 
radiographiques élaient exacts. Les os et les arêtes, 
les corps organiques sont le plus souvent invisibles. 

Pau AUBOURG. 


T. G. Blackburn (Port-Elizabeth). — Corps 
étranger de l’æœsophage chez un nourrisson 
(The Lancet, n° XXV, 20 Décembre 1913, p. 1784 
et South African Medical Record, 11 Octobre 
1915). ; 


Nourrisson de trois mois qui avala une épingle 
de sùreté ouverte qui séjourna dix jours dans leeso- 
phage sans amener de troubles. A Pexamen radiosco- 
pique, épingle de sûreté ouverte avec pointe en haut, 
au niveau de la partie moyenne du sternum. Etant. 
donnés Jes difficultés et les dangers d’une intervention 
on décida de se tenir ‘sur l'expectative armée et de 
radioseoper journellement. Au bout d’une semaine, 
agitations, pleurs et cris, mais ni vomissements, ni 
fièvre. Sous le contrôle des Rayons X on introduisit 
une sonde œsophagienne, et quand elle arriva au 
contact de Fépingle, une simple pression fit tomber 
cette dernière dans l'estomac. Espérant l'évacuation 
par les voies naturelles, expectative de quarante- 
huit heures; celle-ci se faisant attendre et l'examen 
radioscopique montrant le corps étranger arrèté au 
niveau du pylore, on intervint chirurgicalement avec 
plein succès. WILLIAM VIGNAL. 


M. Brelet (Paris). — La radiologie du tube diges- 
tif (Gaselte des hôpitaux, 15 Janvier 1914, p. 75 
à 79). 

Revue générale des principales applications des 

Rayons X à l'examen du tube digestif, d'après les tra- 

vaux publiés en 1915. F. Javoras. 


Charles Lester Leonard (Philadelphie). — La 
radiographie de l'estomac et de l'intestin (The 
American Journal of Roentyenolayy, n° 1, No- 
vembre 1915, p. » à 42). 

Ce travail déjà signalé dans le ne 4 de janvier est 
suivi des indications bibliographiques de l'auteur. A 
la suite de ce rapport on trouve une biographie du 
célebre radiologiste américain avec une bibliographie 
complete de tous ses travaux. \ViLLIAM VIGNAL, 


Suquet (Nimes). — Radiodiagnostic des affections 
de l'estomac (Rerve pratique l'Electroloyie et de 
Radiologie médicales, n° 2, Janvier 1914). 


Le Dr Suquet fait ressortir toute l'importance d'un 


166 Rayons X. 


examen radioscopique de l'estomac. Après avoir 

décrit l'estomac normal, l'auteur passe en revue les 

différentes images pathologiques observées à l'écran. 
G. GIBERT. 


Roger Savignac (Paris). — Un diagnostic mo- 
derne de cancer de l'estomac (La Presse médi- 


KJ 


cale, n° 105, 20 Décembre 1915, p. 1057 à 1041, 

6 fig.). 

L'examen radiologique s'impose chez tout malade 
que l'on soupconne porteur d'un cancer de l'estomac. 
La radioscopie el la radiographie sont l'une et 
l'autre nécessaires. « La radioscopie, en effet, permet 
d'examiner l'organe en pleine vie avec sa mobilité, 
ses contractions; elle permet de le palper sous l'écran, 
de le mobiliser, de suivre le mode de remplissage et 
d'évacuation. » La radiographie, d'autre part, aura 
souvent l'avantage de montrer des détails inapercus 
ou obscurs sur l'écran. 

On peut ramener à deux grands types les images 
radiologiques du néoplasme gastrique: la lacune et 
le petit estomac. 

La lacune est une « perte de substance » plus ou 
moins irrégulière, plus ou moins étendue dans 
ombre normale de Festomae. On peut dans cette 
lacune observer tous les degrés de netleté, depuis 
le simple effacement jusqu'à la véritable amputation 
de l'ombre stomacale. Le siège varie également: la 
lacune peut ¿tre pylorique, périphérique ou centrale. 
Dans certains cas en divisant Pestomac elle donne à 
l'image radioscopique l'aspect d'un estomac bilo- 
culaire. 

Le petit estomac se caractérise par une diminution 
plus ou moins considérable de l'aire de l'ombre 
gastrique, par la rigidité des contours el par con- 
sequent par l'absence de contractions péristalliques. 
À ces caractères s'en ajoutent souvent deux autres : 
Pincontinence prlorique et la stase œsophagienne. 

Quand le cancer siège dans la région cardiaque, ce 
n'est plus Pombre qui est déformée mais la poche à 
air qui la surplombe et dans ce cas l'examen n'est 
pas toujours facile. . 

Les Rayons X sont donc un moyen de diagnostic 
de premier ordre pour le cancer de l'estomac: ils 
montrent la localisation et l'étendue des lésions, 
mais cela ne suffit pas toujours et le médecin ne 
devra pas négliger les autres méthodes de diagnostic 
dont les principales sont: la recherche du sang dans 
les fèces, l'examen du suc gastrique et la mesure du 
pouvoir antitrvplique du sérum. P. COLOMBIER. 


Leven (Paris). — Diagnostic clinique de la dila- 
tation de l'estomac (Société méd. des hopntaux, 
12 Décembre 1915, p. 815). 


La douleur-signal peut faire défaut quand la dila- 
tation gastrique et la ptose sont telles que l'estomac 
finit par trouver un point d'appui sur le plancher 
museulo-membraneux de la cavité pelvienne. 

Le diagnostic de dilatation stomacale, en dehors 
des constatations radioscopiques, doit être fait avec 
des estomacs clapolants par distension aéropha- 
gigue. PAUL AUBOURG. 


G. Hayem (Paris). — Diagnostic de la dilatation 
de l'estomac (Société méd, des hopitanmo, 19 Dé- 
cembre 1915, p. 844, | orthodiagramme). 


Au lieu de confondre la dilatation et la ptose. il faut 
au contraire en faire le diagnostic différentiel à cause 
du traitement différent à appliquer. Les moyens ordi- 
naires d'exploration ‘percussion, recherche du clapo- 
lave el de la sureussion) sont insuffisants: le dia- 
unostie se fait par Fénsrufflation stomacale, qui permet 
de reconnaitre Fabaissement des deux courbures et 
le degré d'élargissement de l'organe, 

A propos de la ptose, H. presente un orthodia- 


gramme de Barret. qui montre successivement dans 
la position debout, puis couchée, un relèvement 
énorme de 12 centimètres du bas-fond stomacal et un 
refoulement du pylore sur la droite. PAUL AUboure. 


R. Massini (Bale). — Étude radiologique sur les 
rapports existant entre le système nerveux et 
la fonction motrice de l'estomac (Muenchener 
Medisinische Wochenschrift, n° 44, 4 Novembre 
1915, p. 2460). 


Noles de polémique relalives à des travaux publiés 
antérieurement dans le mème journal. 
R. Lepoux-LEsanv. 


F. Eisler (Vienne). — Étude radiologique sur les 
rapports du système nerveux avec la fonction 
motrice de l'estomac (Muenchencr Medizinische 
Wochenschrift, n° 49, 9 Décembre 1915, p. 2754 
et 2750). 

Article de polémique. R. Levoux-LEran. 

Pr" August. Bier (Berlin). — A propos du dia- 
gnostic de l'ulcére duodénal (Deutsche méd. 
Wochens., n° 51, 18 Décembre 1915, p. 2492). 


Revue générale exposant les idées de l'auteur 
d'après sa propre expérience chirurgicale. Un impor- 
tant paragraphe est consacré à la valeur sémeéiolo- 
gique des données de la radioscopie. Tandis que les 
images de biloculation et de cancer, les anomalies de 
l'évacuation sont pour le diagnostic des affections de 
l'estomac des conquêtes capitales, il est loin d'en 
ètre de mème pour les symptômes radiologiques de 
l'ulcère duodenal, dont aucun n'offre un caractère 
pathognomonique. 

On a attaché une grande valeur au signe de Bar- 
cley, lhvperpéristallisme avec ouverture fréquente 
du pylore et évacuation accélérée de l'estomac, mais 
ce caractère se rencontre en dehors de Pulcus el 
particulièrement dans les tumeurs du pancréas et 
l'ictère catarrhal. La persistance d'une tache de bis- 
muth dans le duodénum, après évacuation totale de 
l'estomac. regardée par quelques-uns comine signe 
de certitude, est également assez inconstant, et peut 
exister à Felat normal. Le symptôme de la niche 
n'est pas moins infidèle, car il peul exister normale- 
ment surtoul à Punion des deux dernières portions 
du duodénum. Tout aussi infidèle est le déplacement 
du pylore vers la droite, bien que ce symplóme soit 
un des plus constants. Enfin une ciealrice d'ulcus ne 
donne pas toujours une dilatation du bulbe ou de 
l'estoinac, ni une image d'évacuation en enlonnoir, 
bien que ces symplomes aient été souvent rencontrés. 

En somme, bien que l'examen radiologique mail 
donné jusqu'ici aucun signe de certitude absolue de 
l'ulcère du duodénum, il importe cependant d'y avoir 
toujours recours; car souvent il permettra de rap- 
porter les troubles au duodénum et parfois il déci- 
dera d'un diagnostic hésitant. A. ZIMMERM. 


Lion (Paris). — L’occlusion incomplète da l'in- 
testin dans la péritonite chronique (Suite 
méd. des hopitaur, 26 Décembre 1915, p. 921 à 
929, 1 radiographie). 

Le malade a été radiographié, après l'administration 
par la bouche de 3 doses de 50 grammes de bismuth. 
la veille au matin, la veille au soir et le matin mème 
de l'examen. Le cliché montre une anse intestinale 
largement dilatée. placée transversalement dans la 
moitié inférieure de l'abdomen. PAUL AUROURG. 


Guillot (Le Havre). — lléo-sigmoldostomie simple 
dans le traitement de la stase intestinale (su- 


Rayons X. 


ciété de Chirurgie, séance du 5 Décembre 1913, 
p. 1575 à 1588. Rapport de M. Souligoux). 


S. rappelle l'opinion de Herz sur le passage normal 
du repas bismuthé dans le cecum et pense qu'il n'est 
pas possible. par les Rayons X, d'affirmer qu'il y a 
stase des matières fécales dans le cæcum. La lecture 
complète du rapport de S. donne des indications très 
précises sur les causes de certaines conslipations et 
leur traitement, soit médical soil chirurgical. 

PAUL AUBOURG. 


C. F. Bailey (Londres). — Obstruction du colon 
transverse par coudure (Proceedinys of the 
Royal Society of Medecine (Section of Electro- 
Therapeutic), vol. VII, n° 1, p. 2 et 5). 


L'auteur rapporte l'observation dun homme de 
40 ans, qui depuis dix ans se plaignait de troubles 
gastro-intestinaux variés durant de quelques heures 
à quelques jours. 

ll y a huit ans, on lui fil une laparotomie pour 
hernie diaphragmatique, pas de résultat. Depuis, 
différents diagnostics furent émis. A Pexamen radio- 
logique : extrémité pylorique située au-dessous de 
Yumbilic, péristallisme gastrique très faible. Cinq 
heures après Fingestion du bismuth l'estomac en 
contenait, l'extrémité pylorique était descendue encore 
plus bas; le grèle était rempli de bismuth, mais rien 
dans le cecum ni les colons. 

Au bout de vingt-sept heures, le bismuth ne se 
voyait pas au delà de la partie médiane du transverse. 

Au bout de cinquante et une heures le bismuth attei- 
gnait presque l’angle splénique, mais l’angle splénique, 
le colon descendant, lanse sigmoide et le rectum 
ne contenaient pas trace de bismuth; d’ailleurs le 
malade avait eu une selle qui n'en contenait pas. 
Tandis que la partie médiane du colon, au niveau de 
Pombilic, était très rétrécie, les portions latérales 
étaient au contraire bien remplies de bismuth. La 
partie rétrécie formait une coudure qui était fixée el 
que l'on ne pouvait déplacer par la palpation. 

L'auteur pense qu'il s’agit d'un ulcère de l'estomac 
qui en se cicatrisant a amené celle coudure. 

WILLIAM VIGNAL. 


Mauclaire et Marcel Labbé (Paris). — Abcès du 
foie guéri très rapidement par l'incision et les 
injections sous-cutanées d'émétine (Société de 
Chirurgie, 24 Décembre 1915, p. 1792), 
L'examen radiologique montrait une augmentation 


de volume du foie et une saillie arrondie du dome 
diaphragmalique qui était immobile. PAUL AuUBourG. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


J. Thomas (Rochester). — Cas de rein pelvien; 
diagnostic avant l'opération (Annals of Surgery, 
fasc. 252, Décembre 1915, p. 809 à 811). 


Histoire d'une jeune femme souffrant de douleurs 
du côté gauche dans la position assise, dans la 
flexion de la jambe gauche et dans le décubitus 
latéral gauche. La palpation découvre dans la fosse 
inguinale gauche une tumeur arrondie de la taille 
d'une orange, que la pyélographie permet d'identifier : 
rein avec hydronéphrose. F. Jauaras. 


J. W. Thomson (Londres). — Le diagnostic pré- 
coce de l’hydronéphrose par la pyélographie 
et les autres méthodes (Annals of Surgery, 
fasc. 252, Décembre 1915, p. 766 à 799). 

Après avoir montré la nécessité du diagnostic 
précoce de Vhydronéphrose, qui doit permettre 
l'intervention avant que la fonction rénale ne soit 
délinilivement compromise, l’auteur étudie surtout, 
en s'appuyant sur quinze observations tres précises 


107 


el complétées par d'excellentes radiographies, les 
ressources offertes à ce point de vue par les 
Rayons X. Ceux-ci donnent le moyen d'apprécier le 
degré Phypertrophie du rein, soit d'après certains 
repères osseux, ce qui est incertain, soit mieux, 
ainsi que le conseille l’auteur, en faisant usage de 
sondes urélérales formées de segments de 1/2 pouce 
(environ 4 cent.) alternativement opaques et transpa- 
rents. Mais, grâce à la pyélographie, le diagnostic 
de dilatation du bassinet est possible avant que les 
contours du rein soient agrandis. A l’état normal on 
rencontre deux types principaux de bassinets: le 
bassinet dichotomique et le bassinet en forme 
d'entonnoir. Lorsque la dilatation débute, les calices 
apparaissent comme de longs appendices aux extré- 
mités arrondies pénétrant profondément dans l'ombre 
rénale et atteignant parfois la surface du rein, sans 
que le bassinel proprement dit soit dilaté; à un 
degré plus avancé, les calices très distendus sont 
séparés par d'étroites lignes claires divisant la masse 
opaque du collargol qui remplit le rein. Dans d'autres 
cas, Ja dilatation atteint surtout le bassinet. qui 
donne alors une ombre uniformément opaque et 
arrondie. La prélographie fournit encore des indi- 
cations sur le siege de l’obstruction et, dans le cas 
de tumeur abdominale perceptible à la palpation, 
permet de reconnaitre si celle-ci intéresse Pappareil 
urinaire. 

L'auteur termine en signalant les difficultés tech- 
niques et les dangers de la pyélographie. Y. Jaucras, 


Pillet (Rouen). — Six cas de calculs du bassinet 
(Société des Chirurytens de Paris, 19 Décembre 
1915, p. 812 à 819, 


P., en adoptant la pratique de radiographier tout 
pyurique, a observé six cas de calcul du bassinet. 

Discussion. — Iselin se demande si la radiographie 
permet de diagnostiquer la localisation pyélitique 
Wun caleul. Il n'admet point la formule de Bazy et 
Mogrand (toutes les fois où l'ombre calculeuse est à 
moins de 5 centimètres de la ligne médiane, le 
calcul est dans le bassinet) A l'appui de cette 
opinion, il présente un cliché de Belot qui aurait pu 
faire penser, en appliquant cette loi, à un caleul du 
bassinet, alors que l'intervention montra le calcul 
au somimet du calice supérieur, 

Cathelin rappelle que le quadrilatère de Bazy pour 
localiser les calculs dans le bassinet ne peut avoir 
aucune, valeur du fait de la mobilité du rein, Un bon 
signe de calcul du bassinet est non pas son siège, 
mais bien sa forme, triangulaire, à pointe inférieure, 

PAUL AUROURG. 


Gayet (Lyon). — Calcul vésical (Lyon Médical, 
n° 52, 28 Décembre 1915, p. 1111). 


L'auteur rapporte l'observation d'un caleul de 
la vessie complètement perméable aux rayons X. 
ll s'agissait d'un homme de 58 ans, qui, dix ans au- 
paravant, avait eu une erise de coliques néphré- 
tiques. Depuis un an et demi les coliques et Félimi- 
nation de graviers avaient cessé, mais depuis trois 
semaines des svmptomes de cystile violente étaient 
apparus. L'opération par taille hypogastrique permit 
l'extraction du calcul, Une épreuve radiographique 
du calcul montra sa perméabilité parfaite aux. 
Ravons X. L'examen chimique révéla qu'il s'agissait 
d'une formation d'acide urique pur. Heneti BECLERE. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Ribadeau-Dumas (Paris). — Tuberculose cavi- 
taire du premier âge (Société méd. des hópitaua, 
26 décembre 1915, p. 956 à 945, 4 radiographics). 
Chez l'enfant en bas àge, les uleérations les plus 

étendues de la tuberculose pulmonaire échappent 


108 


dans bien des eas à l'exploration clinique et l'on 
pourrait méconnaitre des cavernes volumineuses, 
sans emploi des rayons X, qui permettent de 
suivre Fevolution des lésions : témoins Jes clichés 
d'A. Weill, qui montrent par semaine le processus 
ulcéreux, du début jusqu'à la fin de la maladie. 
PAUL AUBOURG. 


Garnier (Paris). — Dilatation des bronches d'ori- 
gine congénitale chez une femme de 38 ans 
(Société méd. des hopilaux, 26 Décembre 1915, 
-p. 929). 

Dans un eas où l'examen radiologique n'avait 
donné aucun renseignement important, Fautopsie 
montra une dilatalion congénitale des bronches 
limitée au lobe supérieur du poumon droit. 

PAUL AUBOURG. 


Albert Weil el Auclair (Paris). — La radiogra- 
phie presque instantanée des adénopathies 
trachéo-bronchiques (Bulletins de la Société de 
radiologice méd. de France, n° 50, Décembre 1915, 
p. 549 à 552, 1 pl.). 


"ar cette communication les auteurs ne cherchent 
pas à prouver Putilité du radiodiagnostic pour dé- 
eeler existence de ganglions bronchiques : tous les 
praticiens, radiologistes ou non, sont d'accord sur 
ce point. Hs veulent simplement montrer la supé- 
riorité de Ja radiographie presque instantanée sur 
les autres procédés d'exploration par les rayons N. 
Alors que par la radioscopie oblique antérieure 
droite, on voit une opacité plus ou moins grande 
entre l'ombre du cœur et celle de la colonne verté- 
brale, par la radiographie presque instantanée on 
peut situer les lésions et les numérer, Comme le 
prouvent Jes superbes clichés que les auteurs font 
défiler devant les veux de leurs collègues, on dis- 
tingue nettement la trachée des ganglions diverse- 
ment situés el notamment un gros ganglion sus- 
pendu à Péperon lrachéo-bronchique. G. Hanrr. 


CORPS ÉTRANGERS 


Pierre Delbet (Paris). — Ablation d'une balle du 
corps de la deuxième vertèbre dorsale Bulle- 
tin de la Société de Chiruryie, n° 56, 18 Décem- 
bre 1915, p. 1551). 


D. entreprend Pextraction d'une balle qui d'aprés 
un premier examen radiologique était située à la 
hauteur du disque, séparant les 1% et 2° vertèbres 
dorsales. Apres des tentatives restées sans succes, 
un second examen radiologique fait par M. Contre- 
moulins montre la balle en avant du canal vertébral, 
dans le corps de la deuxième dorsale, A la seconde 
intervention, la recherche de la balle est sur le 
point de rester inachevée. Le corps étranger n'était 
pas daus le plan indiqué, étant donné que l'extension 
de la tète était plus considérable sur la table d'opé- 
ration que lors de Vexamen radioscopique, 

P. MEUGr. 


Psaltof (Smyrne). — Blessures de guerre par les 
armes modernes (Société de Chiruryie, 17 Dé- 
cembre 1915, p. 1682 à 1709). | 
P. présente de nombreux clichés, pris durant Ja 

guerre balkanique. L'un très eurieux montre une 

balle shrapnell dans Pantre d'Iighmore. 
PALL AUBOURG. 


DIVERS 


Gilbert Scott (londres). — Aspect radiogra- 
phique des fibromes calcifiés ({rchives of the 


Rayons A. 


Röntgen Ray, n° 161, Décembre 1915, p. 246 et 
247, 4 fig.). 


Quatre radiographies de tibromes caleitiés qui se 
revelent par des ombres d'intensités inégales avant 
aspect d'un gros caleul vésical de forme ovalaire, 
l'un de cos tibromes, entièrement calcifié, avait un 
aspecto bilobé et remontait jusqu'au niveau de 
Pombilic: en faisant de toucher vaginal on sentait 
des spicules qui avaient traversé les parois ulérines 
et élaient assez acérés pour percer le gant de 
caoutchouc. WILLIAM VIGNAL. 


RADIOTHERAPIE 


DERMATOSES 


Moutot el Jaubert de Beaujeu. — Traitement des 
névrodermites chroniques par la radiothérapie 
sur scarifications (Lyon Médical, n° 52, 28 Dé- 
cembre 1915, p. 1128 à 1152). 


Les scarifications ont été faites suivant la méthode 
de Vidal, Besnier et Brocq. La séance de radiothé- 
rapie a lieu immédiatement après. Indépendamment 
de leur action possible sur les terminaisons nerveu- 
ses, les searifications facililent la pénétration des 
rayons X et peut-ètre, disent les auteurs, leur action 
directe sur ces terminaisons. La première séance est 
de 5 H. sans fillre, avec des rayons de degré 5. 6 
Benoist. La deuxième séance est faite après trois à 
quatre semaines suivant la réaction obtenue, la dose 
est de 5 à » Jl. avec on sans filtres d'aluminium. En 
tout cas, la filtration doit ètre faible, 2/109, 3,10: m,m 
d'aluminium. Après ce traitement, le malade est 
laissé sans aucun topique local. Les séances sont ré- 
pétées à trois ou quatre semaines d'intervalle, La 
guérison est généralement obtenue en deux séances, 

Henr BécLiinr. 


S. E. Dore (Londres). — Granulome annulaire 
(Proceedings of the Royal Sociely of Medecine 
(Section de dermatologie), vol. VII, n° 1, No- 
vembre 1915, p. 15 et 16). 


L'auleur présente à ses collegues un homme de 
do ans, retour de Ceylan, qui depuis deux ans pré- 
sentait sur ses mains deux sortes de lésions : 1* Alro- 
phie et pigmentation de la peau du dos. des mains; 
Y des taches de granulome annulaire. dl leur demande 
leur avis au sujet du traitement radiothérapique. 

Gray présenta au Congrés International de Londres 
un eas semblable traité avee suceës par les rayons N. 

Whitfield et Pernet sont de cet avis et pensent de 
plus que lhvperkéralose due à un séjour sous les 
lropiques est aussi influencée favorablement par ce 
traitement, WILLIAM VIGNAL. 


Ritter (Ilambourg). — Radiothérapie de l'eczéma 
(Strahlentherapie, Bd 111, Heft 2, 27 Novembre 
1915, p. 599). 


La radiothérapie des eczémas n'étant pas appréciée 
encore à sa juste valeur, Pauteur a trouvé intéressant 
d'en faire une revue critique. Il sépare tout d'abord 
les formes idiopathiques des formes symptomatiques 
(diabète, anémie, etc.) mais reconnait que dans les 
deux cas, lachon antiprurigineuse des rayons est 
surprenante par sa rapidité et son efficacité. Celle-ci 
tient sans doute à des résorptions de petites infillra- 
tions au voisinage des terminaisons nerveuses, 

Quant à Faclion curative sur Feczéma lui méme, 
elle dépend peut-être d'une réaction des lissus qui 
entraine des modifications circulatoires el nutritives. 
La méthode du reste est sans danger, et il ny a 
guère que la pigmentation qui “observe après les 
irradiations. H faut se garder de toute réaction et on 


Substances radioactives. 


obtient les meilleurs effets avec 1 H 1/2 administré 
de 10 en 10 jours. Avec 4 H 1/2 on obtient la guérison 
dans beaucoup de cas. 

L'auteur recommande en outre les rayons durs 
10 à 12 Wehnelt. 

L'eczéma aigu, malgré quelques succès attribuables 
à la disparition du prurit, n'est pas regardé par Ritter 
comme une indication des rayons. Mais par contre, 
Ja radiothérapie combinée aux applications de vase- 
line salicylée, s'impose dans leczéma chronique des 
mains, l'eczéma professionnel, l'eczéma des ongles, 
l'eczéma généralisé, pour lequel la méthode du bain 
général de rayons X de Belot est applicable. Bien 
qu'on ait publié les résultats les plus encourageants 
dans l'eczéma séborrhéique, cette forme serait moins 
favorable et plutôt justiciable des topiques. 

Quant à l’eczéma de l'anus et de la vulve, ces 
formes constitueraient le triomphe de la róntgenthé- 
rapie. A. ZIMMER. 


E. P. Cumberbatet (Londres). — Chéloide traitée 
par la radiothérapie (Proceedings of the Royal 
Society of Medecine (Section d’Electrothérapeu- 
lique), vol. VII, n°1, p. 1). 


Une fillette de 8 ans brilée à la face et aux mains 
en décembre 1911. Chéloïde sur la face, sous forme 
d'un bourrelet épais et dur s'étendant sur la joue 
gauche, sur le nez, sur la joue droite, ainsi que sur 
le menton, Le traitement radiothérapique fut com- 
mencé en mai 1912 Les régions à irradier furent 
divisées en quatre zones; chaque zone traitée à part 
et ne recevant jamais plus d'une demi-pastille Sabou- 
raud (teinte B) par séance; repos de quinze jours 
entre chaque séance, Les rayons n'étaient pas filtres, 
Après neuf semaines de traitement, le bourrelet de 
l'une des zones traitées s'était aplati, seule persistait 
une légère rougeur, Dans les trois autres zones la 
guérison se fait plus lentement. Mais la chéloïde est 
plus molle, le bourrelet moins saillant. La malade 
est encore en cours de traitement. 

WILLIAM VIGNAL. 


Adamson (Londres). — Mycosis fongoide (Procee- 
dings of the Royal Society of Medecine (Section 
de Dermatologie), vol. VII, n° 2, Décembre 
1915, p. 22 et 25). 

Présente une femme de 65 ans, attemte de mycosis 
fongoide, le début remonte à quatre ans. Les lésions 
se montrerent d'abord à la face puis sur le reste du 
corps. Quelques-uns des éléments sont ulcérés. 
Adénopathie cervicale, axillaire et inguinale. Aniso- 
evlose légère. 

Amélioration rapide par radiothérapie, mais la 
malade perd du poids et s'alimente mal. 

Dore traite actuellement deux cas semblables, mais 
ne filtre pas les rayons et ne limite pas leur action, 
car sous une peau saine en apparence il peut exister 
des lésions méconnues. 


169 


Pringle suit depuis 15 ans un cas de mycosis fon- 
goïde se contentant de faire de courtes séances et 
d'une façon irrégulière chaque fois qu'une lésion 
nouvelle apparait. La maladie est ainsi tenue en 
échec mais non guérie. WILLIAM VIGNAL. 


NEOPLASMES 


Elisabeth Weishaupt (Berlin). — Sur la présence 
des leucocytes éosinophiles dans les infiltra- 
tions inflammatoires et en particulier dans les 
cancers de l'utérus préaiablement traités, ou 
non traités, par la radiothérapie (Archiv fiir 
Gynaekologie, tome CI, fasc. 2, Berlin 1915, 
p. 489 à of). 


Rien Pimportant au point de vue radiologique. 
R. L. L. 


Petersen (Kiel). — Persistance de la guérison des 
sarcomes par les rayons Xí Slrahlenther, I, 2, 
27 Novembre 1913, p. 400». 


Sans méconnaitre Vaetion indéniable des rayons 
sur la régression des sarcomes, l'auteur estime qu'on 
possède actuellement assez de documents pour juger 
de la valeur de la méthode au point de vue de la 
persistance des résultats. Mais il constate avec regret 
que la proportion de 18 à 25 pour 100 de guérison, 
proclamée par de nombreux radiologistes, ne tient 
pas compte des suites éloignées, Après avoir relevé 
toute une série de cas de sareomes dans la littéra- 
ture allemande, sur lesquels il s'appuie, il se trouve 
forcé de reconnailre que sans ètre impossible, la 
guérison définitive des sarcomes est une rareté, 

H est probable cependant qu'avec les progres de 
la technique et notamment avec la filtration, les con- 
ditions seront susceptibles d'un changement impor- 
tant. 

Aussi l'auteur insiste-t-il pour que tout cas de gué- 
rison définitive de sarcome soil publié, et que soit 
nettement contrôlé le diagnostic par Phistologie, entin 
qu'un minimum de trois ans se soit écoulé sans 
récidive, L. Boxer. 


J. Parkes Weber (Londres). — Leucémie myélo- 
gène chronique (Royal Sociely of Medecine 
(Clinical section), séance du 12 Décembre 1915). 


Malade âgé de 59 ans, spléno et hépalomégalie, 
légère hypertrophie des ganglions de Paine. Légère 
pyrexie vespérale intermittente. Hématologie de la 
leucémie mvélogène, Avant déjà été traité par les 
rayons Non lui fit prendre du benzol pendant 70 jours: 
pas de résultat. Nouvel essai de la radiothérapie 
cette fois-ci avee résultats trés appréciables: dimi- 
nution marquée de la rate et du foie et amélioration 
accentuée de la formule hématologique. 

WiLLtam VIGNAL. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


GÉNÉRALITÉS 


A. Bassenge (Vienne). — La radiumthérapie et 
les médecins praticiens (Wiener medizinische 
Wochenschrift, n° 02, 20 Décembre 1915, p. 524 

a 0242). 

Bonne revue générale, destinée aux praticiens, 
des divers modes d'application de la radiumthérapie. 
R. L. L. 


Félix Allard (Paris). — Thérapeutique par lé- 
manation de radium. Traitements radio-élec- 


triques (in .Irchives générales de Kinésithérapie, 
Physwothérame et Crénothérapie, n° 170, Dé- 
cembre 1915, p. 214 à 220, avec 5 fig. dans le 
texte). 


L'auteur rappelle les propriétés elles modes de 
production de PEnumnation, IH insiste sur la richesse 
en émanation de Ja souree de Colombières-sur-Orh 
(Hérault. 11 préfére  Finhalation à Pingestion. H 
décrit un imhalatorimm puis passe aux indications: 
manifestations goulleuses et rhumalismales, troubles 
de nutrition, certaines formes de diabète, douleurs 


170 Substances radioactives. 


névralgiques, sciatique, Enfin il préconise un traite- 
ment radio-éleetrique : on place le malade sur le ta- 
bouret isolant, la région à trailer étant découverte, 
Le radium A, produit de désintégration de l'Emana- 
tion, se dépose sur la région douloureuse; son action 
locale analgésique s'ajoute à l'action générale de 
lEmanation surles milieux organiques, J. LounEn. 


A. Piatot (Bourbon-Lancy). — Valeur thérapeu- 
tique des gaz rares et des émanations radio- 
actives des eaux minérales (Revue des .lyvnts 
physiques, n° 47, Novembre 1915). 


Les propriétés physiques et chimiques des eaux 
minérales sont si complexes que nous sommes 
encore incapables d'expliquer leur mode d'action. 
Cependant l'auteur pense que Pémanation est lélé- 
ment essentiel de la cure thermale, Son action géné- 
rale analgésique est incontestable: son rôle dans les 
phénomenes intimes de la goutte (élimination de 
l'acide urique) avant été mis en doute, fait actuelle- 
ment l'objet de nouvelles recherches de la part de 
MM. Landouzy et Marcel Labbe. 

Quant aux gaz rares (hélion, argon, ete.) et a 
l'azote des eaux minérales, aucun fait précis expéri- 
mental ou clinique n'est venu apporter la preuve de 
leur pouvoir thérapeutique. G. GIBERT. 


PHYSIQUE 


Charles Staehling. — Sur une prétendue sépa- 
ration du radium D d'avec le plomb actif au 
moyen de la réaction de Grignard (C. NR. Acad. 
des Sciences, 22 Décembre 1915). 


TECHNIQUE 


Weckowski (Breslau). — Une table d'absorption 
des rayons $ du radium et du mésothorium 
(Berliner klinische Worhenschrift, n° 47, 24 No- 
vembre 1915, p. 2186 à 2188). 

La technique des irradiations avec des substances 
adionetives manque encore d'unité. 11 s'en faut 
d'ailleurs que nous possédions toutes les données 
physiques nécessaires pour exprimer correctement, 
d'une facon rigoureuse et selon des termes compia- 
‘ables entre eux, Jes caractéristiques principales de 
nos applications thérapeutiques. L'auteur s'est donné 
la peine de caleuler l'absorption des rayons B fournis 
par de radium (et surtout le radium ©) et par le 
mesothorium en se basant sur la formule: 


J= Jh 47 
dans laquelle jila fait u = 58,428, qui est le coefficient 
de largent pris pour base. 

H a fait alors les caleuls pour 50 épaisseurs 
successives d'argent augmentant graduellement d'un 
dixième de millimetre (de 0.1 à 3 nm.) L'argent a 
été choisi comme terme de comparaison parce qu'il 
ne produit que peu de rayons secondaires el Wa pas 
un coeflicient d'absorption trop élevé. I a ensuite 
caleulé Jes coefficients pour des filtres des mèmes 
épaisseurs, mais constitués parles différents corps 
importants pour la technique courante en se servant 
de la formule : 

— log 100 —Jou Ji 


log 100 log J 
? Ju = eee : 


ele. 


ploge a loge 


et en prenant les valeurs suivantes de y 
Pour l'air ....= 0.007  Pourle plomb. = 65.559 
— eau = JAROS — Por... 108.059 
— Valuminium = 14.9 — le platine = 119.9 
— le verre. . . = 15,672 
Bien que le choix de argent comme filtre ne nous 
paraisse pas à l'abri de toute eritique, nons crovons 
utile de reproduire un extrait du tableau de auteur. 


Il indique la quantité pour cent de rayonnement 
transmis par des épaisseurs croissantes d'argent et 
l'épaisseur qu'il faut donner à d'autres corps pour 
que leur transmission soit équivalente. 


JU RU 


| 
i 


Ra — C Rayons %:. 


0 


= 
sil 


0,015625 
0,000 002 


0,000 045 


0.290 047 
0,000 841 


5.585 575 


eras 


Mesothorium TI 
(Rayons 3) 


= 
12 
«e 
«e 
~~ 
+ 
a 
= 


| 1.981307 


pa | 0,000 015 


a 


‘Argent 


. 


Lu y 


Air... 
| Eau (lissus). 
Y Verre. ; 
| Aluminium 


be 


eb mh tO = ie me D? 


0,854.17 
1,015,295 
0.512,14 
0.3011,96 
0,0910, 46 
0.010,27 
0.050,25 


Ze 
~j =1 
zE 


um ae Y 


x 
ΠL 
em = 

— 


E 
Sr nur ES 


. 


Plomb. 
Or. 
. Platine . 


ÉPAISSEUR 


N MILLIMETRES 


PE 


D 


. 


e 
> = 
. 


` 


E 


= ’ 
merece tk Kau 


SS 055: 


QI o 
CS] Z 
we ot 

w 


~~ 


H serait très utile qu'un travail analogue fut fait 
pour les rayons y sur une base pratique et que nous 
possédions pour les substances radioactives des 
graphiques analogues à celui, si commode, qu'a 
établi Belot pour les ravons de Roentgen. 

R. Lepoux-Lenann. 


A Pagenstecher (Brunswick). — Sur l'identité 
pratique des rayons du radium et des rayons 
de Roentgen (Muenchener Medisinische Wochen- 
schrift, n° 46, 18 Novembre 1915, p. 2562 el 2505). 


L'augmentation continuelle du prix des substances 
radioactives, et la difticulté croissante que Pon 
éprouve à s'en procurer, obligent à chercher dans la 
pratique un moyen de remplacer les radiations y de 
ces substances. 

Les ravons de Roentgen, qui semblent bien être, 
au point de vue physique, identiques au rayons y, 
nous en fournissent le moyen, et c'est vers eux que 
doit se diriger de plus en plus notre attention. 

Les rayons y dérivent des rayons B de mème que 
les ravons de Roentgen dérivent des rayons catho- 
diques, dans Pun et l'autre cas par arrêt brusque 
des électrons négatifs et le pouvoir de pénétration 
des radiations ainsi produites dépend de la vitesse 
des électrons considérés, Or les ealeuls des physi- 
ciens nous montrent que, si nous prenons pour unité 
la vitesse de la lumière, nous avons les chiffres sui- 
vants : 


Lumiere... . .. ( iis Thorium X .... ; e 
( | ~) 
Radium C..... l ia Thorium A .... 4 des 
0,80 0,72 
| 0,74 Thorium B + C + Dj 0,65 
0,69 0,29 
Radium B...... 0,65 
/ Her Rayons de Roentgen : 
Radium pur... . X jo ns tension de : B 
0.7 20000 volts.. .. 0, 
0.66 60000 — .... 0,4 
0.60 100000 — .... 0,05 
0.57 200000 — .... 0,70 
Mésothorium . . .. 0,50 1000000 — .... 0,94 
0,45 
0,59 
0,57 


ll ne semble pas facile de produire couramment 
aujourd'hui des tensions de plus de 200000 volts, 


Substances radioactives. 


mais on voit que mème au-dessous le pouvoir de 
pénétration des rayons X n’est pas aussi inférieur à 
celui des rayons y qu’on voudrait quelquefois le 
faire croire. D'ailleurs, Pauteur et Loewenthal ont 
constaté (ce que savent également tous ceux qui ont 
fait des expériences sur ce point) que, mème avec 
les instrumentations usuelles, Pon produit des 
rayons X très pénétrants qui peuvent traverser 
> millimetres de plomb et remplacer par conséquent 
les rayons y avec des durées d'application suffi- 
samment longues. Les expériences cliniques faites 
dans cette voie par l'auteur seront publiées ultérieu- 
rement. R. Levboux-LEbBARD. 


PHYSIOBIOLOGIE 


J. Stoklasa el V. Zdobnicky. — Influence des 
émanations radioactives sur la végétation (C. R. 
Acad. des Sciences, 1” Décembre 1915). 

Les auteurs ont cultivé différentes plantes : lentilles, 
pois, blé, pavot, lupin, betterave à sucre, vesces, 
mais, ete., soit dans des solutions nutritives faites 
avec des eaux radioactives artificielles ou naturelles, 
soit dans des vases remplis de terre arrosée avec de 
Peau radioactive, soit dans des chambres émana- 
toires. 

Dans tous les cas, les récoltes ont été supérieures 
à celles des témoins pour un certain maximum de 
radioactivité. 

Des doses trop fortes arrèlent au contraire la 
croissance, 

Ces travaux montrent combien il est important 
pour nous, de multiplier les expériences sur les ac- 
tions des doses faibles de rayonnement, car si Fin- 
fluence activante de Vémanation à faibles doses 
parait se confirmer de jour en jour, je ne connais 
jusqu'ici que de rares expériences qui puissent nous 
pousser à admettre l'action excitante des faibles 
doses de radiations nouvelles sur les processus de 
croissance cellulaire. H. GUILLEMINOT. 


H. Heineke (Leipzig) — Comment se compor- 
tent les organes hématopoiétiques vis-á-vis 
des irradiations profondes de la technique 
moderne (Muenchener medizinische Wochen- 
schrift, n° 48, 2 Décembre 1913, p. 2657 à 2609). 
En présence des irradiations profondes et inten- 

sives que nous pratiquons aujourd'hui couramment, 
il semble que l'on se préoccupe trop exclusivement 
des conséquences facheuses possibles de Paction 
du rayonnement sur la peau et qu'il y ait Heu d’étu- 
dier avec plus de suite et de détails la radiosensi- 
bilité des tissus normaux profonds et en particulier 
des organes hémalopoïétiques. 

Nous savons déjà, et nous le devons aux travaux 
de H. parus en 1905 et 1904, que, de tous les tissus 
du corps humain, c’est Je tissu lymphatique qui pré- 
sente vis-à-vis des rayons la plus grande sensibilité. 
L'on a montré également depuis que des doses 
minimes suffisent à produire des modifications appré- 
ciables de la formule sanguine. 

I} semble à H. que ces notions ne restent pas 
suffisamment présentes à l'esprit des radiologistes 
et il lui a paru nécessaire d'y insister en instituant 
quelques recherches complémentaires, 

lla cherché à déterminer d'abord la dose minima 
produisant des lésions cellulaires. 

Il s'est adressé, pour faire ses expériences, aux 
follicules de la rate et aux plaques de Peyer de lin- 
testin gréle des cochons d'Inde et des lapins sur les- 
quels il est facile d'agir directement en attirant lin- 
testin ou la rate au dehors par une incision minime. 
lia utilisé une préparation de radium de 20 milli- 
grammes enfermée dans une capsule d'ébonite re- 
“ouverte (une feuille de mica et entourée d'un 
doigtier de caoutchouc qu'on peut placer directement 


171 


sur l'organe visé ou seulement sur la peau de lab- 
domen. Son activité biologique avait été expéri- 
mentée directement sur la peau du bras de Fauteur 
et produisait à la suite d'une application de cing 
minutes, une infiltration inflammatoire allant en 
croissant à partir du deuxième jour et qui disparais- 
sait graduellement en laissant à sa place une tache 
pigmentée, 

En ce qui concerne le mode de réaction du tissu 
lymphatique, rien de neuf ne nous est signalé; nous 
nous contenterons done de rappeler que les noyaux 
des leucocvtes commencent à dégénérer au centre 
des follicules au bout d'une heure à une heure et 
demie après lirradialion, Je maximum des lésions 
étant atteint apres 4 à 6 heures. A partir de Ja 
sixième heure, les débris nucléaires sont pris par les 
phagocvtes et disparaissent peu à peu vers la dixième 
heure, Enfin, de douze à vingt-quatre heures apres, 
on ne trouve plus de phagocytes elon constate seule- 
ment la pénurie en cellules du follicule qui ne garde, 
mème si l'irradialion a été suffisaminent intense, 
aucune cellule lymphatique. 

Des nombreuses expériences entreprises il résulte 
qu'en irradiant directement Cintestin ou la rate pendant 
quelques secondes (3 secondes) avee la préparation de 
radium indiquée on produit déjà dans les follicules des 
lésions nucléaires élenduex alors qu'une application 
semblable sur la peau ne produit aueun effet appré- 
ciable. 

En appliquant le radium sur la paroi extérieure de 
l'abdomen des animane, tl suffit d'une application d'une 
durée d'une heure pour amener des destructions consi- 
dérables des follicules lymphatiques à l'intérieur de 
Cabdamen. Enfin en filtrant les rayons ù travers une 
épaisseur de plomb de 5 millimetres, il wa pas semblé 
que leur artien sur les cellules blanches fut notablement 
diminuée. 

Cette sensibilité extraordinaire, beaucoup plus 
grande encore semble-t-il qu'on ne pouvait le suppo- 
ser jusqu'à présent, nous conseille évidemment une 
ligne de conduite prudente dans les applications 
thérapeutiques et nous engage à ne pas emplover 
inconsidérément des doses de ravonnement plus 
fortes que celles qui paraissent strictement néces- 
saires à l'obtention des résultats cherchés. Ceci 
s'appliquant surtout aux irradiations intensives que 
pratique l'école de Fribourg dans le traitement des 
fibromes. (Peut-ètre pourrait-on chercher lá une ex- 
plication des troubles observés après les irradiations 
intensives de Pabdomen et déerits par les auteurs 
allemands sous le nom de Rantgenkater?) 

R. Leboux-Lrpanp. 


DERMATOSES 


Balzer et Barcat (Paris). — Noevi télangiectasi- 
ques de la face (variété de polyadénomes té- 
langiectasiques de Pringle) (Bulletin de lu 
Société francaise de dermatologie, Décembre 
1915, p. 968 à 509, 970). 


It s'agit d'un homme porteur d'une éruplion oecu- 
pant le milieu de la face et constituée d'éléments 
saillants, arrondis, rouges et recouverts de fines 
varicosités, L'examen histologique montre une néo- 
formation des capillaires sanguins et Ivniphatiques 
dans un tissu dermique en réaction inflammatoire, 

Cette dermatose est justiciable de la radiumthé- 
rapie et à ce sujet les auteurs rappellent deux 
cas analogues améliorés par cette thérapeutique, 
Avec des réactions ne dépassant pas l'érvthéeme et 
répélées toutes Jes six semaines, les éléments se 
sont affaissés el décolorés, NAAN, 


NEOPLASMES 


Isaac Levin (New-York). — Radium et Roentgen- 


172 Substances radioactives. 


thérapie dans le cancer (Medical Record, 15 Dé- 
cembre 1915, p. 106% à 1067, fig.). 


Considérations d'ordre général destinées à orienter 
les praticiens sur la valeur de ces thérapeutiques. 
R. lL. F; 


T. H. Kellock (Londres). — Tumeurs malignes 
traitées par le radium (Royal Society of Mede- 
cine (Clinical section), séance du 12 Décembre 
1915). 

OK. présente quatre cas de néoplasme conlirmés 

histologiquement qui reçurent des applications de 

radium. 

l Homme de 66 ans, néoplasie de la lèvre supé- 
rieure s'étendant d'une commissure à Pautre, Inelu- 
sion dans la lèvre d'un tube contenant 82 milligrammes 
de radium pendant 24 heures. Réaction inflamma- 
toire intense, Chute de la moustache, 2 mois après 
disparition de la tumeur, toutefois persistance à la 
face interne de la lèvre et à gauche d'une toute 
petite ulcération à bords indurés. Nouvelle inclusion 
d'un tube de 82 milligrammes de radium pendant 
18 heures, réaction inflammatoire marquée, 15 jours 
apres, cicatrisation parfaite. 

2 Homme 55 ans. Néoplasie uleérée de la partie 
postérieure de la langue. Chaine lymphatique gauche 
indurée non mobile. Inclusion de 82 milligrammes 
de radium pendant 45 heures. Après 14 jours dispa- 
rition de la tumeur. La réaction inflammatoire cesse 
au bout de 21 jours. Chaine lymphatique toujours 
indurée mais mobile, exérèse chirurgicale, Réunion 
par première intention, suite normale. 

+ Femme 50 ans. Tumeur de la grosseur d'une 
noisette siégeant à Forifice externe de l'oreille droite 
avee infiltration du pavillon de l'oreille et de la peau 
du front, Uleération avee sécrétion très fétide. Para- 
lysie du facial droit. Inclusion de 5 tubes contenant 
en tout 144 milligraimes de radium pendant 24 heures. 
Peu de réaction inflammatoire. 

Au bout d'un mois disparition presque complète 
de la tumeur avec persistance à la partie supérieure 
d'une petite uleéralion: nouvelle inclusion de 10% milli- 
grammes pendant 24 heures. Pas de réaction inflam- 
Inatoire, 

4° Homme 55 ans. Tumeur maligne de la lèvre 
inférieure : inclusion de 82 milligrammes de radium 
pendant 21 heures, Réaction intense, Disparition de 
Pinduration en 15 jours mais persistance de la réac- 
tion inflammatoire, WILLIAM-VIGNAL. 


Cazin (Paris). — Radiumthérapie des cancers 
inopérables (Paris Chiruryical, Novembre 1915, 
p. 9174952 A fig.). 


C. publie une étude critique historique très doeu- 
mentee el montre que les perfectionnements de la 
technique sont tels que la radiumthérapie a une 
place importante en thérapeutique des cancers, 
aussi bien comme palliatif que comme moven cura- 
teur. Elle doit ou précéder l'acte chirurgical et le 
rendre plus facile ou le suivre pour empêcher les 
récidives. PAUL AUBOURG. 


Allmann (Hambourg). — Le traitement du can- 
cer par le mésothorium (Deutsche Medizinische 
Wochenschrift, n° 40, Décembre 1915, p. 2402 à 
2105, 5 fig.). 


A. rapporte les résultats obtenus dans le traite- 
ment des tumeurs malignes, avec 200 milligrammes 
environ (I s'agit évidemment de 200 millizranunes 
activité bien que Fauteur ne donne aucune indication 
à ce sujel) de mésothorium fabriqué sous la direction 
du docteur Marcus dans les usines Reiherstieg de 
Hambourg. 

50 cas ont été traités, malheureusement le détail 


n'en est pas indiqué mais nous apprenons que dans 
un cas de cancer de Putérus, qui recut 10.000 milli- 
grammes-heures, on vit apparaitre au bout de douze 
semaines une fistule reeto-vaginale au point dappli- 
cation. Une autre malade qui avait recu 26.000 milli- 
grammes-heures en 13 jours eut une fistule de 
l'intestin grèle, 

Signalons en passant que l'institut de Hambourg 
pour l'étude du eancer prète au dehors du méso- 
thorium et du radium moyennant une indemnité 
caleulée à raison de 5 pfennigs par milligramme- 
heure. R. Lenocx-L.ebanD. 


H. Keitler (Vienne). — Sur le traitement du can- 
cer de l’utérus par le radium (Wiener klinische 
Wochenschrift, n° 45, 6 Novembre 1915, p. 1859 
á 1841). 

K. rapporte des observations qu'il a recueillies en 
employant 50 milligrammes de radium (sous forme 
de chlorure de radium-barium à 11 0/0) dans deux 
lubes de Dominici en argent de 1 millimètre d'épais- 
seur revétus suivant les cas de filtres de plomb de 
1, 2 et 3 millimètres el enfin d'une enveloppe de 
caouteboue. Malheureusement il ne donne pas la 
statistique exacte et complète des cas traités, 

ll insiste avec raison sur les accidents observés à 
la suite du traitement et qui ont été dans un cas 
jusqu'à une perforation vésicale. 

Plusieurs cas peu avancés ont fourni des guérisons 
cliniques, d'autres les améliorations coutumières. 

Quelques considérations judicieuses sur Vimper- 
fection de la technique actuelle et sur les inconvé- 
nients que peut présenter la publicité faite en faveur 
du traitement non opératoire des néoplasmes utérins 
terminent Particle, R. Lepoux-Lesanp. 


Sparmann (Vienne). — Rapport sur l'évolution 
ultérieure des cas de cancer traités par le 
radium (Wiener klinische Wochenschrift, n° 50, 
11 Décembre 1915, p. 2072 à 2074). 


Ce travail concerne des malades trailés à la 
clinique de v. Eiselsberg à Vienne et complète un 
premier mémoire publié dans le n° 41 du meme 
journal par N. en collaboration avec Ranzi et 
Schueller. 

ll montre que les résultats de la radiumthérapie 
se sonl, à la longue, montrés moins favorables qu'au 
début. 

Le premier travail n'avant pas été analysé ici, 
nous ne pouvons que renvoyer au présent mémoire 
les lecteurs désireux de détails, R. Lepoux-LEBann. 


SANG ET GLANDES 


Quénu et Degrais (Paris). — Splénomégalie 
d'origine paludique traitée avec succès par le 
radium (Bulletin de la Société de Chirurgie, 
n° 04, 2 Décembre 1915, p. 1449). 


Quénu et Degrais présentent une malade chez 
laquelle le diagnostice de splénomégalie paludique 
est assuré. M. Degrais fail six applications de 
radium, avec successivement 24 centigramimes, 
16 centigrammes et 26 centigrammes de substance 
active, Ces applications se font sur la face antérieure 
et postérieure de da rate. La tumeur splénique a 
disparu en trois mois. Pierre MEUGr. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Foveau de Courmelles (Paris). — Le radium en 
thérapeutique gynécologique (Gazette des hopi- 
laux, 10 janvier 1914, p. d7 et 58). 

L'auteur signale brièvement les résultats généra- 
lement favorables publiés récemment par divers 


US e - 


es DRE © ee nu F hot a Ne 


— A la. 


Électrologie. 173 


auteurs dans le traitement du cancer utérin par le 
radium ou le mésothoriunr. F. JAUGEAS. 


DIVERS 


F. Neumann (Vienne). — Le traitement des sté- 
noses cicatricielles de I’casophage par le radium 
(Wiener Alinische Wochenschrift, n° 47, 20 No- 
vembre 1915, p. 1955 à 1956, fig.). 

Deux observations intéressantes de l'auteur mon- 
trent la possibilité d'influencer très favorablement 


La 


par Je radium des sténoses cicatricielles de Voeso- 
phage conséculives à l'ingestion de liquides caus- 
tiques. 

Une deseription de la technique employée et des 
figures reproduisant les instruments permettront 
d'étendre le nombre des cas semblables et de se 
faire une idée définitive des résultats que l'on peut 
espérer de leur traitement par le radium, en 
moubliant pas qu'il convient d'attendre au moins 
6 mois apres l'accident avant de commencer le trai- 
tement, R. Levborx-Lenanp. 


LUMIÈRE 


PHYSIQUE 


J. Pougnet, E. Segol et J. Segol. — Variation de 
la force électromotrice d’un élément Weston 
sous l'influence de la lumière ultraviolette 
(C. R., Acad. Sciences, 29 Décembre 1913). 


M. Gompel et Victor Henri. — Absorption des 
rayons ultraviolets par les alcaloïdes du groupe 
de la morphine et par le phénanthréne (C. R., 
Acad. Sciences, 22 Décembre 1913). 


Afin de justifier les formules chimiques proposées 
pour la morphine et les alcaloides de ce groupe, 
les auteurs mettent à profit l'observation suivante, 
á savoir, que, dans les eorps renfermant un novau 
phénanthrénique (3 noyaux hexacarbonés soudés), 
Vabsorption de lultraviolet est d'autant plus grande 
que le nombre des liaisons doubles est plus grand 
et la substitution de groupements variés aux atomes 
d'hydrogène plus considérable, 

Ceci nous montre de quelles applications théoriques 
et pratiques est susceptible la connaissance exacte 
des lois d'absorption de Pultraviolet dans les subs- 
tances organiques en particulier, H. GUILLEMINOT. 


Chanoz. — Sur le mécanisme de l'impression 
des plaques photographiques. Nouvelle théorie 
du développement de l'image latente (Annales 
d'électro-biologie, Novembre 1913, p. 715 à 752). 


L'action du bain révélateur sur la plaque consis- 
terait en eeri: 

1° Dissolution el ionisation des grains de gélatino- 
bromure d'argent non suffisamment altérés par 
Pirradiation. 

2 Décharge des ions Ag 4- par l'intermédiaire des 
électrons véhieulés parles anions du révélateur dans 
le liquide de développement. Formation d'argent 
métallique en solution eolloïdale, 

9 Des granules de gélatino-bromure rendus « réae- 
tifs » par une irradiation suffisante jouent le rôle de 
noyaux de condensation. Hs précipitent à leur surface 
l'argent colloïdal formé dans la phase de réduction 
aux dépens des grains inallérés et donnent les 
grains noirs d'argent réduit du cliché. Ces grains 
peuvent atteindre un volume indépendant de Pirra- 
diation de la plaque et conditionné seulement par 
le milieu, 

Dr Louis DELNERM. 


ÉLECTROLOGIE 


TECHNIQUE 


Laquerrière (Paris). — Présentation d'une sonde 
téléphonique pour la recherche des corps étran- 
gers métalliques (Bulletin officiel de la Société 
francaise d'électrothérapie et de rarlioloyie, No- 
vembre 1915, p. 495 et 496). 


L'auteur attire Pattention sur un appareil tres 
connu mais dont on ne se sert pas. Ha fait cons- 
truire par Gailfe un modèle presque identique à eelui 
de Hedley. C'est un récepteur téléphonique dont Fun 
des poles, est en rapport avec une lame de plomb et 
une éloffe imbibée de ehlorure de sodium, appliquées 
sur ja peau du blessé en un point quelconque; 
l'autre pole est relié aux instruments utilisés pour 
l'extraction, Des que l'instrument rencontre un frag- 
ment métallique, si petit soital, il se produit un bruit 
caractéristique, L'auteur a utilisé ce téléphone pour 
de nombreuses extractions; il cite deux cas où, sans 
lui, il eût fallu ou laisser le corps étranger, ou faire 
des incisions tres larges. J. LOURIER. 


G. Araoz Alfaro et Alfredo Viton (Buenos- 
Ayres). — Notions d'Électro-cardiographie 
¡Revista del Circulo Medico Argentino y Centro 
estudiantes de medicina, Octobre 1915). 

Les auteurs passent en revue dans ce travail 
émaillé de nombreux tracés cardiographiques, toutes 
les maladies congénitales ou acquises du cœur. C'est 


dans les affections du myocarde, dont elle mesure en 
quelque sorte la capacilé de travail, que Vélectro- 
cardiographie donne les renseignements les plus 
intéressants. Pour chaque type d'arvthmieils publient 
un trace correspondant, M. GRUXSPAN. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


Hirtz (Paris). — Une nouvelle réaction d'électro- 
diagnostic. L'espacement des secousses de fer- 
meture (C. R. Acad. des sciences, 1” Décem- 
bre 1915). 


Le travail complet a paru dans Je numéro de 
Février, page 85. JT. Guiuteminor. 


L. Lapicque et R. Legendre. — Relation entre le 
diamétre des fibres nerveuses et leur rapidité 
fonctionnelle (C. R., Acad. Sciences, 8 Décem- 
bre 1915). 


On sait que la rapidité fonctionnelle des fibres 
nerveuses est variable et Fonde électrique (variation 
négative) qui marque le passage de influx nerveux 
est plus ou moins brève, La durée de Fexcitation 
électrique nécessaire pour faire entrer un nerf en 
activité dépend de eette rapidité fonctionnelle, 
P. Lapicque a donné le nom de chronacie à la durée 


174 


d'excitation qui exige une intensité double de celle 
requise pour un courant prolongé. La chronaxie 
moyenne d'un nerf serait une constante spécifique. 
Les nouvelles recherches des auteurs tendent à 
prouver un rapport entre la rapidité fonctionnelle et 
la grosseur des fibres nerveuses, La gaine de myé- 
line est plus grosse dans les fibres rapides que dans 
les fibres lentes, IL. GUILLEMINOT. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


TECHNIQUE 


J. Bergonié (Bordeaux). — Emploi général en 
électrothérapie du fauteuil-électrode et du 
tableau à graduation et distribution localisées 
(Archives d'électricité médicale, 10 Décembre 
1915, p. 557 à 546). 


L'auteur signale que le fauleuil électrode qu'il a 
inventé pour la cure d'obésité se préte en électro- 
thérapie à quantité d’autres applications, grâce aux 
multiples combinaisons qu'il permet de réaliser dans 
le groupement et la polarité des électrodes, grâce à 
Pemploi de toutes les formes de courant journelle- 
ment utilisées et à la possibilité de régler séparé- 
ment l'intensité sur chaque électrode L'auteur étudie 
ensuite quelques exemples : traitement des névralgies 
par la méthode de Hirtz, traitement des névrites et 
de la paralysie infantile, des scolioses, ete. 

A. NUYTTEN. 


Luigi Bardoni. — L'ionisation médicamenteuse 
avec deux courants (/.’/drologia, la Climatologia 
e la Terapia fisica, Novembre 1915). 


L'auteur utilise la technique habituelle de Pintro- 
duction médicamenteuse ; mais pense que cette 
introduction est favorisée si on fait agir simultané- 
ment un autre courant indépendant du premier et 
dont les lignes de flux traversent la région. Ce 
deuxième courant est soit du galvanique, soil mème 
du faradique ou du sinusoidal, L. DELHERM. 


Interrupteur à grande variation de vitesse de la 
maison Gaiffe ( lrchives d'électricité médicale, 
10 Décembre 1915, p. 547 et 548). 


L'interrupleur à paletle des appareils faradiques à 
chariot a été modifié de manière à pouvoir faire 
varier la fréquence des interruptions à partir de 20 
par minute. Le dispositif emplové consiste à faire 
tendre plus ou moins fortement par le levier de 
réglage et Pintermédiaire d'une crémaillère, un res 
sort spiral fixé sur Paxe de la palette. AS NUYTTEN. 


DERMATOSES 


H. Bordier (de Lyon). — Le traitement électrique 
du rhinophyma (acné hypertrophiante du nez) 
(Archives d'électricité médicale, 10 Décembre 
1913, p. 009 à 515). 


Le traitement préconisé consiste à produire une 
destruction ou une section électrolytique des parties 
hypertrophiées au moyen d'aiguilles de platines sui- 
vant la méthode bipolaire. Les aiguilles, au nombre 
de trois, étant enfoncées parallélement à environ deux 
imiflunetres du plan ciealrieiel futur, la médiane élant 
positive, les autres négatives. on fail passer progres- 
sivement Je courant (jusqu'à 40 m. A.) jusqu'à ce que 
les tissus aient pris une teinte grise allant d'une 
aiguille à l'autre. La masse se sphacéle et se détache 
quinze jours apres, On fera une ou plusieurs séances 
suivant les cas, 


Électrologie. 


Cette méthode qui a sur le traitement chirurgical 
l'avantage de ne pas exiger lanesthésie générale et 
de ne produire aucune perie de sang donne des 
résultats esthétiques remarquables dont on peut 
juger par les photographies reproduites. 

A. NUYTTEN. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Bonnefoy père et fils (Cannes). — Les mala- 
dies du cœur et les courants de H. F. (Bulletin 
officiel de la Société francaise d Electricité et de 
Radiologie, Novembre 1913, p. 505 à 509). 


Les courants de H. F. ont une action indéniable 
sur la circulation périphérique; ils agissent égale- 
ment dune manière efticace sur la circulation cen- 
trale et sur le fonctionnement du cœur. Les auteurs 
dans de nombreuses observations ont obtenu de 
brillants résultats et n'ont jamais observé le moindre 
malaise chez leurs malades. Hs publient trois cas 
tout à fait remarquables. Les malades étaient âgés 
respectivement de 56, 60 et 70 ans et atteints de pal- 
pitations, arvthmie, dilatation du cœur droit, emphy- 
seme, 

La technique emplovée était: lit condensateur avec 
intensité de 4 à 500 milliamperes. Séances de dix mi- 
nutes bi-quotidiennes ou quotidiennes au début; 
puis espacées dès que l'amélioration se produit. Un 
de leurs malades a fait 70 séances, un autre 54, 

J. LOUBIER, 


SYSTEME NERVEUX 


Duhain (Lille). — Du rôle des diverses applica- 
tions électriques dans le traitement des névral- 
gies (Revue pratique d'Electrologie el de Radio- 
logie médicales, tome I, n° 10, Décembre 1915, 
p. 215 à 222). 


Contre les névralgies névroses, la faradisation a 
été la première employée par Duchenne de Boulogne. 
On la pratique à laide du pinceau métallique dit 
pinceau de Duchenne. 

Les névralgies névrites échappent à son action ou 
parfois sont aggravées. Contre celles-ci on utilisera 
les courants continus. Les séances auront une demi- 
heure au moins, l'intensité atteindra 0,2 mA par 
centimètre carré de surface de Pélectrode active, el 
on utilisera le pôle positif loco dolenti. L'ionisation a 
donné de bons résultats, mais ne semble pas supé- 
rieure à la galvanisation simple. 

Enfin aux cas rebelles, seiatiques anciennes, 
névralgies d'origine radiculaires, sera réservée la 
radiothérapie qui a déjà donné des résultats trés 
encourageants ainsi qu'en témoignent les observa- 
lions de Delherm et Babinski, les travaux de 
Zimmern et Cottenot, les thèses de Py et Dariaux. 

F. DECHAMBRE. 


L. Mann (de Breslau). — Le traitement électrique 
des névralgies (Archives d'électricité médicale, 
10 Décembre 1915, p. 519 à 536). 


Les méthodes révulsives qui sont: le pinceau 
faradique, les étincelles de statique et de haute 
fréquence, les frictions hertziennes de Patourel, 
produisent, d'après Fauteur, une aurercitabilité des 
nerfs sensilifs de la peau qui se maintient pendant 
longtemps. Elles sont indiquées dans tous les cas où 
la sensibilité est normale ou diminuée. 

Les méthodes sédatives sont la galvanisation 
continue surtout posilive, les courants faradiques 
et de Ledue en applications humides et progres- 
sives. les effluves : elles seront utilisées, la premiere 
surtout, dans tous les cas de douleurs névralgiques 
accompagnées de phénomènes névritiques. 

Les médicaments introduits par ionophorèse 


Flectrologte. 


n'agissent que par leur action générale et non loca- 
lement. La diathermie est une excellente méthode 
d'introduction de chaleur. L'auteur mentionne encore 
l'anioneuthérapie de Steffens. 

La galvanisation continue qui agit par électrolvse 
et peut être anélectrotonus possède une action 
étiologique proprement dite et semble dans beau- 
coup de cas la méthode de choix : on emploiera des 
intensités modérées, surtout lorsqu'il y aura hypéres- 
thésie. L'auteur termine en souhaitant que l'électro- 
thérapie reprenne en Allemagne la place qui lui est 
due, afin que les confrères étrangers ne puissent 
plus dire +» qu'elle n'y existe pas ». A. NUYTTEN. 


Leprince (Bourges). — Névrite optique. Guérison 
par les courants continus (Revue pralique 
d'Electroloyie et de Radioloyie médicales, tome 1, 
n° 10, Décembre 1915, p. 223 à 295). 


Malade atteint presque subitement de névrite 
optique double, très grave, avec congestion intense 
des papilles et diminution de l'acuité visuelle telle 
qu'il était dans l'impossibilité de se conduire seul: 


19 juillet. Acuité visuelle. V. OD: 1/100 
V. OG: 2/50 
Après quelques séances de courant continu d'abord 
en application sur chaque œil, puis sur le front, la 
névrite pouvait ètre considérée comme guérie : 
20 septembre. V.: 0,9 pour les deux yeux. 
E. DECHAMBRE. 


Ch. Pfeiffer (Beaune). — Traitement électrique 
du goitre exophtalmique (Archives générales de 
Kinésithérapie, Physiothérapie el Crénothérapie, 
Novembre 1915). 


Dans 5 cas de maladie de Basedow qu'il a traités 
par le courant continu (plaque négative sur la 
thyroïde, positive sur la nuque, 30 à 40 mA, 20 mi- 
nutes), Pfeiffer a obtenu les résultats suivants après 
50 séances : diminution régulière du tour de cou et 
de Pexophtalmie, abaissement du nombre des pulsa- 
tions. disparition des phénomènes nerveux, sans 
récidive depuis deux ans. Trois autres malades chez 
lesquels la faradisation ou la radiothérapie associée 
au courant continu n'avait pas donné de résultat, 
ont été ensuite traités avec succès par la galvani- 
sation seule. GIBERT. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Goldberg (Wildungen). — Les nouvelles mé- 
thodes de traitement des tumeurs de la vessie 
et de la prostate (Dermatologisches Centralblatt, 
n° 3, Décembre 1915, p. 74). 


Revue générale où l'auteur donne rapidement la 
technique de la fulguration employée par les chirur- 
viens américains dans le traitement des tumeurs et 
en particulier des papillomes de la vessie. Les 
avantages sont les suivants: absence de danger, 
d'hémorragies et de récidives. Kütner, Bucky, 
Legueu préfèrent employer la diathermie et obtien- 
nent de bons résultats. R. Cnarenon, 


Salomon Wiener (New-York). — La cautérisa- 
tion par la haute fréquence dans la caroncule 
uréthrale (.Vew-York medical Journal, 6 Décem- 
bre 1915). 


L'auteur entend par caroncule ou un granulome 
ou un angiome papillaire ou un polype télangiectasi- 
que. Il procède de la façon suivante : anesthésie à la 
cocaïne, étincelle de moyenne longueur promenée 
sur toute la surface, application de 1 minute. Une 
petite lésion peut étre détruite en une seule fois, 
ordinairement 2 à 3 applications. 

Avantages : facilité et absence de douleur, amélio- 


179 


ration immédiate de la dysurie et du ténesme, 
absence de réaction locale, inutilité de maintenir le 
patient au lit, restauration ad integrum de la mu- 
queuse, A. LAQUERRIÈRE, 


Heitz-Boyer (Paris). — Technique intravésicale 
du traitement des tumeurs de la vessie par la 
haute fréquence (Journal d'L'roloyie. Décembre 
1915, p. 907 à 918). 

I est possible de détruire par Pétincelage de haute 
fréquence toutes les tumeurs vésicales; cependant 


Fig. 1. — La tumeur, réclinée par l'électrode et découvrant 
son pédicule, qui va être attaqué par celle-ci. 


l'auteur signale comme contre-indications les tu 
meurs présentant un caractère malin net, ou s'accom- 


Fig. 2. — La mème tumeur, détachée par Vamputation ¢lee- 
trique, de son pédicule. 


pagnant de eystite grave et celles qui sont anor- 
males par leur volume ou leur nombre. 

La technique varie un peu selon le volume de la 
tumeur: 

1* Dans le cas de tumeurs toutes petites (dimen- 
sions d'une tète d'épingle ou d'un pois) il suffit de 


170 


promener le plateau de Pélectrode en regard de ces 
petits papillomes ; 

2 Les tumeurs de moyen volume (grosseur d'un 
haricot où d'une noisette) sont atlaquées par leur 
périphérie, ou mieux au niveau de leur pédicule, qui 
subit une véritable amputation électrique ; 

3 Quand il s’agit de tumeurs volumineuses (dimen- 
sions d’une noix on d'une pèche), si le pédicule est 
nettement visible, celui-ci est détruit en une ou deux 
séances, 

Dans certains cas le pédicule n'est pas apparent, 
mais son emplacement se laisse deviner; par tétin- 
celage on creuse un chemin jusqu'à lui pour le sec- 


GE E a 
Se Tt Eon 
erties seh à DA: 


DFE 4 RS 


P 


Fig. 5. — Tumeur attaquée par sa périphérie, et détruite 
progressivement. 


tionner ensuite, Enfin si la tumeur est largement 
implantée, des bréches sont creusées dans la masse 
de la tumeur, pour la diviser en plusieurs tumeurs 
secondaires pédiculées, qui sont décapitées chacune 
par la section de son pédieule, Souvent pour com- 
pléter cette destruction et empecher toute récidive, 
une séance d'étincelage sur le moignon pédiculaire 
est nécessaire, 

L'auteur préfére Vétincelage à Pélectrocoagulation; 
il emploie de larges électrodes, qui donnent des 
résultats rapides. L'étincelage permet de mieux 
limiter la destruction en profondeur et d'éviter la 
perforation ou l’hémorragie secondaire; en outre avec 
ce procédé, à cause de la faible chaleur dégagée, les 
séances peuvent ètre prolongées. NAHAN, 


Denis Courtade. — Diagnostic, pathogénie et 
traitement électrique des paralysies vésicales 
dues à une lésion organique du système ner- 
veux (Bulletin et Mémoires de la Société Mcdi- 
cale de l'Elysée, 1° Décembre 1913). 

Les contractions du corps de la vessie dépendent 
surlout des nerfs d'origine médullaire ; tandis que la 
fermeture du sphincter lisse obéit à Faction des nerfs 
sympathiques. 


Klectrologie. 


Dans les cas de paralysie vésicale d'origine médul- 
laire, s'il est impossible d'agir d'une façon efficace 
sur la paralysie du corps, on peut, en électrisant le 
sphineter interne, agir sur les fibres circulaires du 
col et leur rendre leur tonicité normale. 

Ce résultat peut ètre atteint parce que les fibres 
sympathiques jouissent d'une certaine autonomie. 

D: Louis DELHERM. 


MALADIES DE LA NUTRITION 


Remheld. — Critique des cures modernes 
d'obésité (Münchener med. Wochens., 30 Décem- 
bre 1913, n° 52, p. 2908). 


L'auteur proteste contre Popinion trop répandue 
dans le public que la Bergonization (das Bergonisie- 
ren) se suffit à elle-même dans le traitement de 
l'obésité. Th a étudié la méthode, en s'en rapportant 
aux prescriptions de Veith qui le premier a introduit 
le procédé en Allemagne. Sans la réduction alimen- 
taire, la Bergonisation est impuissante à apporter à 
l'organisme de Pobése, le bénéfice d'une perte de 
poids séricuse. La majeure partie du poids perdu 
après chaque séance est due à l'abondance de la su- 
dation. L'auteur rappelle du reste que Bergonié lui- 
mème a déclaré que sa méthode n'était qu'un facteur 
de la cure. Cette considération serait de nature à 
modérer les ‘enthousiasmes dont certains auteurs 
ont fait preuve d'une manière exagérée. Du reste 
l'auteur reconnait, sans se rappeler sans doute que 
Bergonié en a fait Vindication capitale de sa méthode, 
que Ja gymnastique électriquement provoquée con- 
vient surtout aux obèses affligés d'une tare circula- 
toire ou d'une altération cardiaque. 

A. ZIMMERN. 


DIVERS 


Mendel (Essen). — La diathermie et son emploi 
en otologie (Deutsche med. Wochens., 1 Janvier 
1914, n° 1, p. 25). 


Bien que l'on ne dispose pas encore pour les 
applications de la diathermie à l'oreille, d'électrodes 
spéciales parfaites, on peut se contenter d'un tampon 
de eoton bien imbibé d’une solution de chlorure de 
sodium, et introduit dans le conduit auditif jusqu'au 
tympan. Celle-ci sera complétée par une électrode 
large appliquée sur le pavillon. L'autre électrode 
pourra ètre placée sur l'oreille opposée. Les effets 
de la diathermie dans les otopathies méritent d'être 
soigneusement étudiés. Ils paraissent assez incer- 
tains dans Poto-sclérose, mais par contre dans les 
exsudats, les reliquats dinflammation chronique, 
certaines variétés de bourdonnements, les résultats 
se sont montrés fort encourageants. A. ZIMMERN. 


Le Gérant : Pierre AUGER. 


74667. — Paris. Imp. Lanure, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


LES PLEURÉSIES ENKYSTÉES DE LA RÉGION DU HILE 
CARREFOUR HILAIRE DE LA PLÈVRE 
ÉTUDE CLINIQUE ET RADIOLOGIQUE 


Par F. BARJON 


Médecin des hôpitaux de Lyon. 


On connaît un certain nombre de pleurésies enkystées bien observées cliniquement, 
et bien étudiées au point de vue radiologique. Les principales formes sont : la pleurésic 
interlobaire, la pleurésie diaphragmatique et la pleurésie médiastine. On a signalé aussi 
quelques pleurésies enkystées de la région du sommet. On ne connaît pas, ou on connait 
mal, les pleurésies de la région du hile : je n'ai jamais lu aucun travail sur ce sujet. 

De telles pleurésies existent cependant, enkystées et localisées dans la région du 
hile, seulement leur existence est courte. Très vile, elles guérissent ou se transforment, 
en sorte qu'elles n'attirent guère l'attention du clinicien et passent le plus souvent 
Inapercues. 

Toulefois, ces pleurésics donnent des images radioscopiques tout à fait particu- 
lières qui attirent l'attention des radiologistes. L'interprétation de ces images esl de 
prime abord difficile; mais, la clinique aidant, on arrive à en donner une explication que 
l'évolution justifie par la suite. 

L'examen radioscopique aura donc beaucoup contribué à mettre en évidence l'exis- 
tence de ces pleurésics partielles qui, certainement, deviendront moins rares à mesure 
qu'elles seront mieux connues. 

Personnellement, j'ai observé deux cas de pleurésie de la région du hile. Dans l'une 
de ces observations, la pleurésie est restée limitée, elle s'est évacuée spontanément par 
les bronches et a guéri rapidement. Dans l'autre cas, la pleurésie, d'abord hilaire, a 
gagné sccondairement l’interlobe, se transformant en pleurésie interlobaire, puis, plus 
tard encore, elle a envahi toute la grande cavité pleurale. Ces trois étapes ont été très 
bien suivies cliniquement et radiologiquement. 

Récemment, MM. Cade et Goyet ont publié à la Société médicale des Hôpitaux de Lyon 
(juin 1913) une observalion qui doit être ratlachée à ce groupe. 

L'analyse de ces trois observations va nous servir à esquisser l'histoire clinique et 
radiologique de ces pleurésies. 

Anatomiquement, la région du hile est un des points les plus complexes de la 
plèvre. Il y a là comme une sorte de carrefour qui se trouve à la jonction de tous les 
diverticules secondaires de la plèvre. La grande cavité pleurale, les interlobes, la loge 
antérieure et la loge postéricure de la plèvre médiastine aboutissent lous au voisinage 
du hile. Seule, la plèvre diaphragmalique ne présente aucun rapport immédiat avec le 
hile. 

Cette région du hile est très mouvementée; le hile lui-mème, les extrémités des 
lobes pulmonaires circonscrivent toute une série de replis pleuraux formant de petites 
gouttières ou de petites cavités virtuelles que des adhérences peuvent facilement isoler. 


N° 4. — Avril 1914. T.— 12 


178 F. Baryon. 


/ 


Les organes voisins, en particulier l'aorte, l'artère et les veines pulmonaires, les veines 
caves, par la compression qu'ils exercent localement sur ces feuillets pleuraux, peuvent 
faciliter la formation d'adhérences hatives sur une plèvre enflammée. On concoil donc 
facilement que, dans cette région, de petits diverticules pleuraux puissent s'isoler et 
devenir le siège d’épanchemeats partiels limités. 

Les causes d'infection ne manquent pas à ce niveau: la proximité des grosses 
bronches qui mettent en communication directe avec le milieu extérieur; la présence de 
nombreux ganglions trachéaux, bronchiques et hilaires qui semblent placés lá tout 
exprès pour servir de barrières aux infeclions, mais qui peuvent les transmettre à leur 
tour; l'œsophage, enfin, qui, par son voisinage, peut devenir le point de départ des 
accidents comme dans l'observation de Cade et Goyet. 

Toutes ces raisons expliquent la possibilité de ces localisations pleurales limilées à 
la région du hile. La radioscopie et la clinique s'unissent pour nous démontrer leur 
existence. Voyons quels sont les faits qui la justifient. 


Obsenvation |. — Malade du service du D" Gallavardin. — Résumé : Etat aigu 


[ébrile. Apparition brusque d'une expectoration purulente avec extrême fétidilé de Uhaleine. 
Ombre radioscopique grisätre diffuse localisée à la région antérieure du hile droit. Pleurésie 
purulente enkystée de la région du hile. Guérison spontanée rapide. 

: Henry C..., 52 ans. Aucun antécédent héréditaire ou personnel, entre dans le ser- 
vice pour une affection aiguë qui a débuté 15 jours auparavant. L'affection a présenté 
trois phases distinctes : 

La première phase, du 2 au 8 mai, s'est caractérisée par quelques malaises, un peu 
de température le soir, pas de toux. 

La deuxième phase, du 8 au 11 mai, est marquée par l'apparition de grands fris- 
sons avec claquement de dents, point de côté très violent, qui obligent le malade à 
s'aliter, la tempéralure monte à 59°,9; toux et expectoration 
brunâtre. | 

La troisième phase débute le 11 mai, apparition brusque 
d’une haleine et d'une expecloration très fétide, franchement 
purulente sans vomique vraie. 

Le médecin traitant pense là une 'pleurésic interlobaire, 
il l'engage à entrer à l'hôpital pour y être soigné et ra- 
dioscopé. 

L'examen radioscopique montrait une ombre assez éten- 
Fig. 1. — Observ. T : Pleurésie due, irréguliérement ovalaire, grisâtre, d'une opacilé modé- 

enkystee de la région du hile droit. 

(Examen antérieur.) réc, siégeant au niveau du hile droit. Cette ombre étail 

séparée de l'ombre médiane par une mince bande claire, 
sa forme n'avait rien de caractéristique, ¡ses contours rien de précis. Pendant tout 
le temps que le malade a été observé, elle est restée bien limitée, n'a jamais eu 
de tendance à s'accroitre, elle s'est au contraire effacée progressivement et était 
beaucoup moins apparente au bout de quelques jours. 

On ne pouvait penser qu'à un pelit foyer de pleurésie enkyslée, vidée dans les 
bronches, ou à une lésion pulmonaire qui n'aurait pu être qu'un foyer de gangrène, en 
raison de la félidité. I était impossible de conclure d'une façon ferme au point de vue 


purement radioscopique. 
Cliniquement, l'examen du thorax élail négatif à gauche. A droite, on ne trouvait 


- æ 5 


Les pleuresies enkystees de la region du hile. 179 


rien ni au sommel, ni à la base, les seuls phénomènes anormaux se passaient dans le 
tiers moyen du poumon. 

En avant, submatité dans le deuxième espace intercostal, la percussion un peu 
forte à ce niveau provoque une quinte de toux suivie d'expectoration purulente avec 
haleine extrêmement fétide. A l'auscultation, rien de spécial en ce point. Quelques rales 
humides, discrets dans l'aisselle, rien en arrière. 

Quatre jours après son entrée, la lempérature retombait à la normale, tous les 
symptômes s'atténuaient rapidement el disparaissaient peu à peu. Le malade sortait le 
{5° jour complètement guéri. 

Quand on analyse ces symptômes el cette évolution rapide, l'absence de tous signes 
importants d'auscultation, l’apparilion brusque de la fétidité de l'haleine en même temps 
que l'expectoration purulente, l'amélioration survenue de suite après l'évacuation de 
cetle pelite collection fétide, la guérison spontanée obtenue en quelques jours presque 
sans traitement, tout plaide en faveur d'une petite collection purulente enkystée de la 
région du hile. Un foyer de gangrène pulmonaire se serail traduit par un ensemble de 
signes physiques d’auscullation plus importants; il se serail accompagné d'un étal géné- 
ral plus grave, et surtout il n'aurait pas guéri spontanément d'une façon aussi rapide. 


Ossenvation II. — Résumé : Etat aigu febrile. Pleurésie purulente enkystée de la région 
antérieure du hile gauche. Extension secondaire à tout l'interlobe. Vomique. Extension tardive 
à la grande cavité pleurale. Intervention chirurgicale. Guérison. 

M. G..., 56 ans, malade depuis un mois environ. Toux extrêmement tenace, quin- 
teuse, pénible avec raucilé de la voix. Expecloration muqueuse, épaisse et jaunâtre. Ni 
dyspnée, ni point de côté. Signes de bronchite diffuse à l'auscultation. Température 
38",8. 

Le 5 juin, l'examen radioscopique montre à gauche, au niveau du hile, entre 
l'arc aortique et le cœur, une ombre opaque à contours | 
bien délimités, présentant grossièrement la forme d'un 
haricot. Cette ombre se confond en bas avec celle du 
cœur, dont il est difficile de la séparer, mais du côté du 
poumon ses contours sont très nets. La base gauche est 
légèrement grise. A droite, élargissement de l'ombre du 
hile. 

Nouvel examen le 20 juin : dans l'inlervalle Fétat 
s'était rapidement aggravé, la température avait atleint 
59° et 59°,5, Vexpectoration était devenue purulente et san- e Po ne 
guinolente. La matité s'étail étendue sous la clavicule rage, Me Hauene: (examen 
gauche. L'auscultation révélait la formation de nombreux 
foyers de broncho-pneumonie avec rales fins aux sommets, aux bases, dans l'aisselle. 

L'examen radioscopique montrait une image bien différente de celle observée 
15 jours avant. Il y avait une ombre très opaque et nettement limitée qui occupait toute 
la portion moyenne du poumon gauche et s'étendait d'un bord à l'autre dans toute la 
largeur de l'hémithorax. Les bords supérieur et inférieur étaient légèrement renflés. Le 
diagnostic de collection interlobaire s'imposait. 

Pour une raison indépendante de notre volonté, on ne fil pas d'intervention.. 

Peu à peu les phénomènes aigus se calmèrent, la fièvre tomba, mais les symptômes 
locaux persistérent. Matité sous la clavicule avec abolition des vibrations, on entendait 


180 F. Barjon. 


encore quelques ráles humides dans la portion voisine du poumon. L'image radiosco- 
pique conservait sa forme caractéristique continuant à affirmer le diagnostic. 

Ce ne fut qu’au bout de 2 mois el demi à 5 mois après 
le début que la vomique ‘se produisit. Elle fut très abon- 
dante et s'accompagna de rupture d'adhérences qui per- 
mirent secondairement l'infection de la grande cavilé pleu- 
rale. Une intervention fut décidée alors et le malade guérit 
ensuile heureusement en quelques mois, mais on fut con- 
traint d'intervenir encore une fois en avant, au niveau 
du foyer primitif, pour le drainer et l'assécher compléte- 

ment. 
a Dans ce cas la localisation pleurale a élé bien franche- 
en pleurésie interlobaire. (Exa- ment affirmée par l'évolution. La collection primitive est 
restée localisée pendant plusieurs jours au niveau de la 
région du hile et ce n'est qu'au bout de 15 jours que la pleurésie interlobaire a été 
définitivement constituée. 


OnSERVATION IIT (de MM. Cade et Goyet). — Résumé de l'observation : C..., cultivateur, 
48 ans, avale en mangeant un fragment d'os et ressent une douleur très vive à la gorge. 
Aucun symplôme respiratoire. Troubles de la déglutition, ne peut plus avaler que 
des liquides. Bientôt le malade prend un peu de fièvre, accuse quelques malaises, au 
bout d'un mois l’état s'aggrave, la température atteint 59°; il se produit une hémoplysie. 
Le surlendemain, expectoration très abondante et très félide, pus franc. Véritables 
vomiques par intervalles pendant quelques jours, la température alteint 40°, mauvais 
état général. Le malade se décide à entrer à l'hôpital. | 

A l'entrée, malade amaigri, teint plombé, terreux. Expectoralion purulente peu 
fétide, pas de bacilles de Koch, nombreuses chainettes de streptocoque. 

Poumon gauche : quelques frottements, ráles à la partie moyenne en arrière et sous 
l’aisselle ; expiration soufflante dans la fosse sous-épineuse. | , 

Radioscopie : légère obscurité à la partie moyenne du poumon gauche au-dessus 
du cœur. L'espace postérieur à l'examen oblique apparait opaque dans sa parlie 
moyenne. | 

Les auteurs concluent à un empyème, secondaire à une infection d'origine cesopha- 
gienne, blessure de l'œsophage par un fragment d'os. Cel empyéme a été un empyéme 
enkysté qu'ils localisent dans la portion périhilaire de la plèvre médiastine, avec invasion 
consécutive de Uinterlobe. | 

Cette localisation paraît difficile à préciser. Les renseignements radiologiques, 
quoique un peu succincts, sont peut-être suffisanls pour localiser lempyéme primitif 
dans la portion périhilaire de la plèvre médiastine, mais ils ne suffisent cerlainement pas 
pour admettre l'invasion consécutive de l’interlobe. 

En effet, aucune des images fournies par la radioscopie, ni par la radiographie, 
n'autorise à penser que l'interlobe a été intéressé, car l'ombre obscure est toujours 
restée limitée au voisinage du hile. Elle n'a jamais eu de tendance à s'étendre en dehors, 
à couper transversalement l'hémithorax comme cela se ‘voit dans la pleurésie inter- 
lobaire. On pourrait se demander s'il n'y a pas eu plutôt propagation secondaire dans la 
loge postérieure de la plèvre médiastinale gauche. L'abondance de la vomique indique 
que l'empyème n'est pas resté limité à la région du hile.-L'origine œsophagienne de 


Les pleuresies enkystées de la region du hile. 181 


l'infection serait favorable à l'idée de Penvahissement secondaire de la loge postérieure 
de la plèvre médiastine en contact immédial avec le conduit esophagien. L'ombre 
radioscopique verticale el peu étendue produite par celte localisation passe facilement 
inaperçue parce qu'elle est recouverte par l'ombre du cœur. J'ai eu déjà l'occasion 
d'observer un cas de ce genre dans lequel l'image radioscopique ne fut pas mise en 
évidence. | 

Celle observation mérite d'être rapprochée des deux précédentes, parce que, quelle 
que soil l'opinion qu'on adopte au sujet de l'extension secondaire de cette collection, sa 
localisation primitive au niveau du hile parail suffisamment évidente. 

ll est donc certain que des pleurésies enkystées peuvent naître el se développer dans 
la région du hile, soit du côté droit (observ. 1), soit du cólé gauche (observ. IL et 111). La 
localisation peut se faire soit en avant du hile, dans le carrefour hilaire antérieur, nos 
observations | et Il se rattachent à cetle zone; soit en arrière du hile, dans le carrefour 
hilaire postérieur comme dans l'observation HHI. 

La localisation antéricure paraît se rattacher plutôt à une infection d'origine bron- 
chique ou ganglionnaire; la localisation postérieure à une origine osophagienne, sans 
cependant qu'on puisse faire de celte constatation une règle absolue. 

Lorsque des adhérences hatives ct suffisamment solides ont eu le temps de s édifier, 
l'empyéme peut rester localisé à la région du hile, y évoluer et s'y résoudre sur place; 
c'est ce qui est arrivé dans Pobservalion I. 

Mais cette région du hile n’est qu'une sorle de carrefour pleural au seuil duquel 
prennent naissance tous les diverticules secondaires de la plèvre. On conçoit donc que 
l'affection puisse évoluer en deux temps : que dans une première phase elle reste can- 
tonnce dans un des replis de la région du hile; que dans une seconde phase, avant rompu 
quelques adhérences d'un côté, lempyéme puisse s'étendre et gagner un compartiment 
VOISIN. | 

Dans l'observation IT, où il s'agit d'une localisation antérieure, l'empyème a gagné 
tout l'interlobe et la pleurésie hilaire s’est transformée en pleurésie interlobaire. 

Dans l'observation IIT, il s'agissait d'une localisation postérieure, l'extension semble- 
rait plutôt s'être faite dans la loge postérieure de la plévre médiastine. 

L'extension pourrait se faire aussi directement dans la grande cavité pleurale, 
comme cela s'est fait tardivement dans l'observalion HE au cours d'une 5° élape de l'évo- 
lution. 

I] apparaît done que la pleurésic enkystée du hile pourrait être assez souvent le 
prélude de n'importe quelle pleurésie totale, interlobaire ou médiastine. Comme la phase 
hilaire pure est courte, qu'elle ne donne qu'une symptomatologie locale très atténuée, 
elle peut facilement passer inaperçue. 

Ce sera le mérite de l'examen radioscopique de la mettre en évidence. 

Radioscopiquement les pleurésies hilaires se traduisent sur Fécran par des ombres 
limitées de la région du hile. Leur aspect est très différent suivant que l'examen a lieu 
avant ou après l'ouverture de la collection dans les bronches. 

Avant l'ouverture on constate une ombre trés opaque, nette, avec des contours très 
précis. C'est le cas de l'observation [I dans laquelle cette ombre, située sur le bord 
gauche de l'ombre médiane, un peu au-dessus et au contact de l'ombre du cœur, présen- 
Lait la forme d'un rein ou d'un haricot. C'étail le premier cas que j'observais. Je crus tout 
d'abord à une tumeur du médiastin, hypothèse que semblaient confirmer le mauvais état 
général du malade etles troubles de la voix. Je ne fis le diagnostic qu'au second examen, 


182 | F. Barjon. 


pratiqué 15 jours après, qui montrait dunc façon incontestable la transformation en 
pleurésie interlobaire. — 

Lorsque l'évacuation du pus s'est produite, Pimage élait moins opaque, les contours 
moins neltement délimilés, rappelant plutôt l'aspect d'une ombre pulmonaire. Il se 
pourrait qu’en pareil cas, on ait une image de pneumothorax partiel qui serait alors tout 
à fait caractéristique. Mais cette image a manqué aussi bien dans l'observation [ que 
dans l'observation III. 

Dans l'observation I, où la cavité était certainement très réduite puisqu'il n'y a pas 
cu de vomique vraie, on voyail seulement une ombre grise diffuse de toute la région du 
hile, qui aurail pu passer aussi bien pour l'image d'un foyer de gangrène pulmonaire si 
l'évolution et l'ensemble des symptômes cliniques n'avaient plaidé en faveur d'une pelite 
collection pleurale limitée. 

Dans l'observation III, l'examen radivscopique a cu licu aussi après la vomique, ce 
qui explique que l'ombre hilaire constatée ne présentail pas les caractères de netteté 
et de précision qui auraient rendu son interprétation plus facile. 

ll faut donc apprendre à se méfier de l'interprétation des ombres anormales de la 
région du hile. Après avoir pensé aux lésions pulmonaires, aux masses ganglionnaires, 
aux tumeurs du médiastin, il ne faudra pas oublier les pleurésies enkystées du hile. Une 
élude radioscopique ou radiographique soigneuse de ces ombres anormales s'imposera 
toujours; mais on ne devra jamais négliger de demander à la clinique un surcroit d'in- 
formations avant de conclure en dernier ressort. 


LA RADIOGRAPHIE DES ADÉNOPATHIES THORACIQUES 


Par E. ALBERT-WEIL 


Chef du laboratoire d'Électro-Radiologie de l'hôpital Trousseau. 
(Planche 5) 


Un an ne s'était pas écoulé depuis la découverte de Röntgen que les Rayons X 
étaient déjà appliqués au diagnostic des maladies du thorax. Dès la fin de 1896 des notes 
successives de Bouchard, à l'Académie des Sciences, ouvraient unc voie féconde que 
devaient bientôt suivre Bergonié et Carrière, Williams, Kelsch et Boinon, Bèclère, Oudin 
et Barthelemy, Levy-Dorn, Grunmach, Holzknecht, Garrigou et beaucoup d'autres. 

Certaines adénopathies trachéo-bronchiques ont été radiographiées, dès 1898, par 
Oudin ct Barthelemy ; en 1900, Béclére, dans son rapport au Congrés d'Électrologie de 
Paris sur les rayons de Ræntgen et le diagnostic des affections thoraciques, décrit 
l'aspect que prennent sur l'écran les adénopathies médiastines qui débordent l'ombre 
centrale formée de la superposition des ombres de la colonne vertébrale, du sternum, 
du cœur et des gros vaisseaux; mais ce nest qu'en 1902, dans son rapport au Congrès 
d'Electrologie et de Radiologie de Berne, qu'il distingue les adénopathies péri-bron- 
chiques des adénopathies médiastines et qu'il insiste sur la nécessité des positions 
obliques pour l'étude de ces dernières. 

« Les adénopathies péri-bronchiques, dit-il, se traduisent par des ombres mal délimitées, 
distinctes ou confluentes, à contours arrondis ou polycycliques, groupées en masse ou 
ramifiées, dans la région du hile pulmonaire, tout au voisinage de l'ombre médiane. 

« Les adénopathies médiaslines, suivant leur nature et leur volume, se révèlent seule- 
ment dans les examens obliques par des ombres qui obscurcissent une partie de la hauteur 
de l’espace clair moyen ou se manifestent par des ombres d'intensilé variable à contours 
arrondis ou festonnés, parfois munics de prolongements digitiformes qui débordent 
l'ombre médiane et envahissent plus ou moins l’un des deux champs pulmonaires. » 

Depuis cette publication, nombre d'auteurs, Variot et Barret, Roux et Josserand, 
D'OElsnitz et Paschetta, elc., ont étudié les adénopathies thoraciques dans la première 
comme dans la deuxième enfance; mais leurs travaux ont toujours été basés, comme ceux 
de Béclère d'ailleurs, bien plus sur des constalations radioscopiques que sur des épreuves 
radiographiques. 

Or, à l'heure actuelle, dans l'étude des adénopathies bronchiques, comme dans celle 
des adénopathies médiastines, il convient d'associer étroitement la radioscopic et la 
radiographie presque instantanée. À cause de Pacuité visuelle imparfaile de nos yeux, 
la radioscopic, qui permet d'ailleurs de juger des déplacements physiologiques, des 
mouvements normaux ou anormaux des organes, et qui, de ce fait, doit toujours pré- 
céder les opérations radiographiques, ne nous donne ici que des renseignements 
généraux el tout à fait insuffisants. En position frontale, clle ne nous revéle que les 
grosses lésions et nous renseigne mal sur leur topographie exacte; bicn plus, elle ne 
nous laisse pas distinguer les très fines indurations péri-bronchiques. Dans les diverses 
positions obliques elle ne nous permet pas de numérer les ganglions ct de les situer 
par rapport à la trachée ou aux bronches. La radiographie presque inslanlanée, ainsi 


184 E. Albert-Weil. — La radiographie 


que je l'ai montré en diverses noles à la Société de Pédiatrie (') el à la Société de Radio- 
logie (°), apporte au contraire, pour le diagnostic et l'étude de l'évolulion des adénopa- 
thies thoraciques, des précisions toutes nouvelles. 

C'est toute l'importance de ces précisions que je voudrais faire connaitre aujourd'hui ; 
pour ce faire, il convient d'étudier au préalable l'aspect que prend sur des radiographies 
presque instantanées le thorax normal en position frontale, les connaissances que 
donnent les examens en diverses positions obliques, et Vaspect radiographique du 
thorax dans la position oblique la plus favorable pour l'examen du médiastin postérieur. 


l. — LE THORAX NORMAL EN POSITION FRONTALE ANTÉRIEURE 


Le thorax normal examiné de face présente deux parties latérales claires, traversées 
par les ombres costales et claviculaires et une partie médiane sombre qui correspond 
à la projection de la colonne vertébrale, du sternum, du cœur, de l'aorte et de tous les 
organes qui sont compris dans le médiastin. 

L'ombre médiane n'est pas de teinte uniforme : elle est traversée par une bande 
sombre qui correspond à la projection des vertèbres et du sternum, et dans laquelle on 
peut distinguer les limites supérieure et inférieure et latérales des diverses vertèbres. A 
droite, l'ombre médiane est limitée assez près de l'ombre vertébrale par une ligne sinucuse 
se dirigeant successivement de bas en haut, en dehors d'abord, puis en dedans, puis de 
nouveau en dehors, pour enfin devenir presque verlicale. A gauche, ombre médiane est 
limilée par une ligne oblique s'étendant du voisinage du diaphragme jusqu’au niveau de 
la quatrième côte de bas en haut el de droite à gauche. Au voisinage de la quatrième 
cote, chez les adultes, et surtout chez les vicillards, cette ligne oblique est surmontée d'une 
saillie hémi-circulaire qui correspond à la crosse aortique el elle se dirige ensuite 
verticalement. 

Chez le nourrisson, l'ombre médiane a d'une façon assez approchée l'aspect d'une 
carafe dont le goulot est à peu près à la hauteur des clavicules. 

Les espaces clairs situés de part et d'autre de l'ombre médiastinale, limités en bas 
par le diaphragme, ct zébrés par les ombres costales, correspondent à la projection des 
poumons sur la plaque. Ces espaces clairs sont traversés au voisinage de l'ombre 
médiane par une grande bande grise plus ou moins arrondie, non homogène, pourvue de 
prolongements se dirigeant en éventail vers la périphérie du thorax; tous ces prolonge- 
ments qui ont la forme de cordons ne sont pas également gros el marqués : celui qui se 
dirige obliquement en bas vers le diaphragme et à droite du cœur est le plus visible. 

[n'y a pas lieu de rapporter ici toutes les discussions auxquelles leur interprétalion 
a donné licu. Certains radiologues ignorant de leur substratum analomique reél se sont 
contentés de les appeler « ombres concomitantes du cœur »; d'autres ont voulu être plus 
précis : Rieder, Albers-Schoenberg, Cohn, Barjon les attribuent à la projection des 
vaisseaux. De la Camp, Kraft, Arnsperger el Schellenberg les attribuent à celle de l'arbre 
brouchique. Hansemann veut voir en eux la projection de lymphatiques, situés entre 
les vaisseaux el les bronches, contenant des particules pigmentaires très opaques aux 
rayons. Cowl, Groedel et Cluzel adoptent une opinion moyenne et les attribuent en partie 
aux vaisseaux el en partie aux bronches. Pour ma parl, je me range à cette dernière 


y RibapEAC- Desis, Atbent-Weit et Mile Samir. Radtographie et radiothérapie de Fadénopathie me- 
diastine (Soriété de Pediatrie. Octobre 1915), 

(2) ALBERT-W giL et Averse La radiographie presque instantanée des adénopalbies tracheo-bron- 
chiques (Société de Radiologie, Décembre 1915). 


des adenopathies thoraciques. 185 


opinion que nombre d'examens m'ont fait croire la plus exacte. Mais il faut surtout 
retenir ici que parfois la superposition ou l'entre-croisement de ces travées rayonnantes 
peut donner licu á des petites laches opaques qu'il ne faut pas prendre pour des adéno- 
pathies hilaires ou de noyaux gra- 
nuliques; les taches qui corres- 
pondent á de petits noyaux péri- 
bronchiques sont toujours relati- 
vement grosses et leur distribution 
est loin d'étre toujours symétrique. 


1), — LE THORAX NORMAL 
DANS LES 
DIVERSES POSITIONS OBLIQUES 


Pour juger á sa juste valeur 
ce que peut donner l'examen du 
thorax, quand on le pratique en di- 
verses positions obliques, figurons 
une coupe du thorax prise á la : 
hauteur de la partie supérieure du Fig. 1. — Position oblique droite Fig. 2. — Position oblique droite 


ion é “be: antérieure à 45° environ. postérieure à 45° environ. 
cœur el construisons geomeirique- En bc se projettent seulement les En b’c’ se projettent les organes du 
ment la projection des divers or- organes du médiastin postérieur. médiastio postérieur et une partie des 


ombres des cavités cardiaques. 
ganes qu'il renferme alors que le 


centre de rayonnement reste fixe 
et que ce thorax est placé dans 
diverses orientations par rapport à 
la plaque. L'examen des quatre 
schémas ci-contre, dans lesquels 
les rapports des divers organes tho- 
raciques ont élé fixés d'après une 
coupe empruntée à Testut et Ja- 
cob, montre immédiatement que 
les positions obliques droite anté- 
rieure ou oblique gauche posté- 
rieure sont les seules possibles si 
l'on veut que la plaque radiogra- 
phique enregistre nettement les 
ombres des organes contenus dans 


le médiastin postérieur sans que  Fig.3.— Position oblique gauche Fig. 4 — Position oblique gauche 
b A t antérieure à 45° environ. postérieure à 45° environ. 

ces ombres ne viennen se super- En bc” se projettent les organes En be”! se projettent seulement 

poser à celle du cœur ou de la co-  —dumédiastin postérieur et une partie les organes du médiastin postérieur. 


des ombres des cavités cardiaques. 
lonne vertébrale. 


Dans la pratique, les positions obliques droites antérieures sont celles qui 
paraissent le plus favorables parce que ce sont celles où les images des organes 
médiastinaux acquièrent le plus de netteté: ce sont donc elles qu'il faut toujours 


employer pour étudier la trachée et les bronches, ou pour déceler des adénopathies 
médiastines. 


12° 


196 E. Albert-Feil. — La radiographie 


11). — LE THORAX NORMAL DANS LES POSITIONS OBLIQUES ANTÉRIEURES DROITES 


Si nous reprenons le schéma de la figure 1 dans le quel la ligne AB représente 
la coupe de la plaque radiographique par un plan qui lui est perpendiculaire, on voil 
qu'en ab vient se profiler un segment de colonne vertébrale, en bc la trachée, les 
bronches, les gros vaisseaux el une portion des poumons droit et gauche, en cd les 
diverses cavilés cardiaques. La plaque radiographique ou l'écran doivent donc présenter 
trois zones zébrées par les ombres coslales : deux zones sombres correspondant l’une 
à la projection des vertèbres el l'autre à celle du cœur et du sternum el une zone 
claire intermédiaire correspondant à la projection des organes médiastinaux. Cetle 
zone claire a été appelée par Béclère espace clair médian; il est préférable de l'appeler, 
avec D'OElsnitz et Paschetta, espace clair rétro-cardiaque. Quelle que soit la situation du 
cœur dans le thorax, on peut par une incidence variable l'observer : aux observations 
de Maingot, tendant à prouver que sa portion inférieure peut ètre obscurcie par un 
déplacement cardiaque, il convient de répondre, avec Pradal, que cetle apparence n'est 
constante que si l’on n'observe les sujets que dans l'incidence oblique à 45°; mais que, 
si Pon a soin de faire varier Pobliquité, il arrive toujours un moment où l’espace rélro- 
cardiaque se voit dans sa totalité. 

Aussi, pour chaque patient examiné, il y a lieu de déterminer, par une radioscopie 
préalable, l'angle que doit faire l'axe biscapulaire avec le plan de l'écran pour que 
l'espace clair soit le plus large possible. 

Dans cet examen, on constale que cet espace est rétréci à la partie moyenne dans 
la région qui correspond aux hiles pulmonaires, et qu'en cet endroit il est légèrement 
obscurci. La radiographie, prise en un temps ne dépassant pas 1/5° de seconde et dans 
la phase inspiratoire de la respiration, montre la cause de cet obscurcissement el permet 
de fixer certains organes du médiastin postérieur. Sur un cliché pris dans de bonnes 
conditions, on voit que cet espace clair est traversé, depuis sa partie supérieure jus- 
qu'au milieu de sa hauteur, par une ligne parallèle au bord postérieur de l'ombre 
cardiaque : à l'endroit où cette ligne s'arrête, elle se divise en deux autres faisant entre 
elles un angle aigu. La ligne parallèle au bord postérieur de l'ombre cardiaque repré- 
sente la trace de la partie postérieure de la trachée, les deux lignes faisant un angle aigu 
sont la projection des faces inférieures des deux bronches et l'angle qu'elles limitent est 
l'éperon trachéal. De ces lignes partent, du côté de la colonne vertébrale et au devant 
de l'ombre cardiaque (qui n'empéche pas que l'on puisse suivre leurs directions), des 
lignes rayonnantes qui s'entre-croisent parfois et sont dues à la projection des vais- 
seaux et des fines ramifications bronchiques du poumon gauche et du poumon droit. 

Cet entre-croisement de lignes et cette dispersion en éventail sont absolument 
normaux : il est important de ne pas les confondre avec les modifications radiographiques 
caractéristiques que Von rencontre chez les sujets porteurs d'adénopathies péri- 
bronchiques et intra-pulmonaires et chez les sujets porteurs d'adénopathies médiastines. 


IV. — LES ADÉNOPATHIES HILAIRES ET INTRA-PULMONAIRES 


Les adénopathies hilaires et intra-pulmonaires (fig. 5 et 6) s'étudient en position 
frontale antérieure; elles sont concentrées dans la région du hile. L'ombre concomi- 
tante du cœur semble alors renforcée en son milieu soit à droite, et à gauche, soit à 


des adenopathies thoraciques. 197 


droite seulement; sur une bonne épreuve, ce renforcement n'est pas flou; il est presque 
toujours terminé par des contours nets polycycliques festonnés ou par un ensemble de 
lignes droites réunies 
par des angles arron- 
dis. Méme en cas de 
lésions symétriques, 
ces adénopathies ne 
sont le plus souvent 
pas accompagnées de 
lésions pulmonaires : 
le thorax d'enfant que 
reproduit la figure 1 Fig. 5. — Schéma d'adénopathies siégeant à Fig. 6.— Schéma d'adénopathies intrapulmo- 
droite et à gauche au niveau du hile (posi- naires disséminées sur les fines ramifica- 
en est un remarquable tion frontale antérieure). tions bronchiques (position frontale anté- 
exemple : de chaque Fe 
côté de l'ombre cardiaque on voit des ganglions hilaires très nets mais les deux 
poumons sont absolument normaux ; mais, d'autres fois, quand ces adénopathies sont 
considérables, elles déterminent des compressions du poumon et par suite une augmen- 
tation de densité de cer- 
taines de ces parties; on 
peut en voir un exemple 
sur la figure 1 de la plan- 
che 5 : la volumineuse 
adénopathie intra-pulmo- 
naire de droite a déter- 
miné une zone conges- 
tionnée tout au milieu de 
la hauteur du poumon 
droit, presque dans toute 
sa largeur. | 
On rencontre égale- 
ment des adénopathies in- 
tra-pulmonairesbeaucoup 
moins volumineuses, dis- 
séminées au voisinage des 
fines divisions bronchi- 
ques : elles se traduisent 
sur les clichés par des 
taches sombres ne dépas- 
sant pas parfois la gran- 
deur d'une grosse tête 
d'épingle, taches peu 
nombreuses que Pon ne 
saurait confondre avec les taches multiples et disséminées formant une sorte de pique- 
tage général des poumons que Gauducheau d'une part, Ribadeau-Dumas et moi-même 
d'une autre, avons décril chez les malades atteints de granulie. 
Les deux formes d'adénopathies hilaires et intra-pulmonaires peuvent d'ailleurs 
coexister comme on peut le constater par la figure 2 de la planche 5 : à droite, il existe 


Fig. 7. — Adénopathies hilaires à droite el à gauche. 


199 E. Albert-Weil. — La radiographie 


une grosse adénopathie hilaire et à gauche un grand nombre de fines adénopathies 
intra-pulmonaires. 


V. — LES ADENOPATHIES MEDIASTINES 


Chez les nourrissons les adénopathies trachéo-bronchiques débordent souvent l'ombre 
cardiaque et peuvent alors se voir facilement dans la position frontale, surtout du 
côté droit ainsi que je l'ai montré dans un premier travail fait en collaboration avec 
MM. Ribadeau-Dumas et Maingot (') et dans un deuxiéme mémoire fait en collaboration 
avec M. Ribadeau-Dumas et Mlle Samet (°) (fig. 8 et fig. 9). On peut l'expliquer par les dif- 
férentes raisons suli- 
vantes : la lésion tu- 
berculeuse initiale se 
situe plus souvent dans 
le poumon droit que 
dans Je poumon gau- 
che: les groupes gan- 
glionnaires sont plus 


importants à droite 
Fig. 8.— Schéma d'adénopathies médiastines Fig 9. — Schéma d'adénopalhies média- quà gauche; le hile 
droites occupant toute la hauteur du mé- stines droites siégeant à la partie supé- A 
diastin (position frontale antérieure). rieure du thorax (pusition frontale anté- droit est plus acces- 
di sible que le gauche á 
l'exploration, car, par suite de la présence à gauche du cœur et des gros vaisseaux, l’axe 
trachéo-bronchique subit une légère déviation à droite. 

D'OElsnitz et Paschetta décrivent une forme d'adénopathie basse ou diaphragmatique 
et une forme haute: selon ces auteurs l’adénopathie diaphragmatique descend vers le 
diaphragme en s'effilant progressivement et le touche parfois par une partie insignifiante ; 
d'autres fois elle s’y étale largement et en fait sa base de sustentation, tandis que l'extré- 
mité supérieure se raltache au cœur. La forme haute supra-cardiaque tend à déformer la 
partie supérieure de l'ombre médio-thoracique qui se trouve ainsi élargie plus ou moins 
considérablement et se présente avec des bords polycycliques. 

Cette division me paraît un peu schématique, car il n'est pas rare de voir chez les 
nourrissons des chaînes ganglionnaires s'étendant du sommet du thorax jusqu'au dia- 
phragme et donnant une ombre parallèle à l'ombre cardiaque tellement continue que 
celle-ci paraît dédoublée. Ces ombres se terminent en haut et en bas par des contours 
polycirculaires ressemblant à des festons ou à des segments de sphère. La figure 5 de la 
planche 5 en donne un exemple des plus typiques, car elle est l'image du thorax d'un petit 
enfant qui fut autopsié par la suite par M. Ribadeau-Dumas: cet enfant, atteint d'une 
pneumonie caséeuse du sommet gauche avec caverne et granulic dans le reste du poumon, 
présentait dans la loge comprise entre la bronche, la trachée et la face médiastinale du 
poumon droit, un amas de ganglions casécux soudés entre eux à la trachée et au pou- 
mon par un tissu inflammaloire caséeux par places. 

Dans la deuxième enfance, les adénopathies débordent bien moins souvent l'ombre 
cardiaque : la radiographie d'une petite malade que j'ai radiographiée en 1910, et que 


(1) Risaneau-Duuas, ALBERT-WEIL et MAINGOT. Etude radiologique de la tuberculose pulmonaire du nour- 
risson (Société de Pédiatrie, Novembre 1912). 
(1) RiBabeac-Dumas, ALBERT-WEIL et Mile Samer. Loc. cilalo. 


des adenopathies thoraciques. 189 


a 


M. Triboulet a présentée à la Société de Pédiatrie, montre un bloc adénopathique dont 
l'aspect rappelle celui d'une massue occupant toute la hauteur du thorax, constitue 


une grande rareté clinique 
(fig. 10). 

Les réactions gan- 
glionnaires sont d’ailleurs 
souvent bien moins inten- 
ses dans la deuxième en- 
fance que dans la première; 
de plus la cage thoracique 
s'accroît très rapidement 
avec l'âge; aussi des adé- 
nopathies même considé- 
rables trouvent à se loger 
dans le médiastin posté- 
rieur sans refouler les pou- 
mons en comprimant sim- 
plement la trachée et les 
bronches : c'est ce qui 


explique comment chez | 


certains enfants, présentant 
des signes cliniques indis- | 
culables prouvant lexis- | 


tence d'adénopalhies tho- Fig. 10. — Grosses adénopathies médiaslines occupant toute la hauteur de la partie 


raciques (tirage, souffle 


droile du médiastin. 


expiratoire, transsonance sterno-vertébrale, déformations thoraciques caractérisées 
par un sillon séparant la région abdominale du plastron sterno-costal, etc., etc.) ou 
chez d'autres n'ayant pas de signes cliniques, mais un mauvais état général les rendant 


IN 
A 
H E 


Fig. 11. — Schéma d'adénopathies média- 
stines débordant la colonne vertébrale se 
profilant au travers de l'ombre cardiaque. 


très suspects, ni la radioscopie ni la radiographie en 
position frontale ne permettent de voir des adénopa- 
thies même imporlantes car elles sont complètement 
masquées par la colonne vertébrale. | 

Par contre, quand le paquet adénopathique déborde 
la colonne vertébrale et fait saillie dans l'ombre car- 
diaque, de bonnes radiographies faites en de courtes 
fractions de seconde permeltent parfois de le voir se 
profiler par transparence au travers de l'ombre car- 
diaque en donnant naissance de part el d'autre de la 
colonne vertébrale à des ombres polycirculaires ou 
ovoïdes qui rappellent l'aspect que donnent sur les 


plaques certains maux de Pott dorsaux dont M. Roederer et moi avons décrit l'aspect 
(fig. 11). La figure 1 planche 5, qui est l'épreuve d'une pelite malade présentant à la 
fois des adénopathies hilaires et des adénopathies médiastines, montre bien cet aspect 
intéressant et comment la confusion serait possible s’il n'existait quelques caractères 
distinctifs; la vigueur de l'ombre de l'abcès potlique est toujours bien plus considé- 
rable que la vigueur d'une ombre ganglionnaire; et, indépendamment de l'étude de la 


(1) ALBeRT-WeEIL et Roeperer. Les aspects radiologiques du mal de Pott (Société de Radiologie, Juin 1919). 


190 E. Albert-Weil. — La radiographie 


valeur de l'ombre, les commémoratifs cliniques doivent toujours contribuer à établir le 
diagnostic. | | | 

Et d’ailleurs ces constatations en cas d'adénopathies du médiastin sont assez excep- 
tionnelles; aussi l'examen, dans les positions obliques antérieures droites, permet seul 
d'assurer le diagnostic de façon irréfutable, car toutes les adénopathies médiastines se 
voient dans les examens obliques antérieures droites. 

Je possède, à l'heure actuelle, un très grand nombre de clichés pris sur des enfants 
d'Ages les plus divers. De leur comparaison, je crois qu'on peut conclure que la plus 
grande majorité des adénopathies siègent dans l'espace inter-bronchique et à la bifur- 
cation trachéale, s'étendent surtout dans la moitié inférieure du thorax et affectent les 
trois types différents qui sont reproduits dans les schémas ci-joints (fig. 12, 13 et 14). 


Fig. 12. — Schéma d'adénopalhies mé- Fig. 13. — Schéma d’adénopathies mé- Fig. 14. — Schéma d'adénopathies mé- 
diaslines étudiées en position oblique diastines étudiées en position oblique diastines éludiées en position oblique 
antérieure droite : adénopathie in- antérieure droite : adénopathie in- antérieure droite : petites adénopa- 
ter-bronchique en forme de coin. ter-bronchique s'étendant dans tout thies péri-trachéales au niveau de la 

le tiers inférieur du thorax. division de la trachċe. 


Certaines adénopathies sont en forme de coin dans l'espace inter-bronchique (fig. 12), 
d'autres s'étendent de l'éperon trachéal jusqu’au diaphragme ou jusqu à une assez 
faible distance de lui, constituant un bloc cylindrique effilé à ses deux extrémités 
(fig. 13). D'autres fois, mais bien plus rarement, la partie postérieure de la trachée et 
l'éperon trachéal sont semés d'une série de petits ganglions isolés et non confluents 
(fig. 14); ce dernier type accompagne en général les types précédents, mais il peut 
exister parfois à l'état de pureté. La figure 3 de la planche 5 montre deux paquets 
adénopathiques siégeant, l’un à l'éperon trachéal et l’autre au-dessous dans le tiers infé- 
rieur du thorax. La figure 4 de la planche 5 montre une adénopathie en forme de coin 
dans l'angle inter-bronchique et quatre petits ganglions descendant de l'extrémité infé- 
rieure de la trachée le long d'une des bronches. 


VI. — DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DIFFÉRENTIEL 
ENTRE LES ADÉNOPATHIES TRACHÉO-BRONCHIQUES ET D’AUTRES AFFECTIONS 
INTRA-THORACIQUES 


Avant l'emploi de la radiographie presque instantanée, comme les ombres données 
par les adénopathies présentaient, du fait des mouvements respiratoires ou des mouve- 
ments plus fréquents dus à la propagation des pulsations cardiaques, des contours 
flous el des limites peu distinctes, il était naturel que l'on ait étudié le diagnostic diffé- 


des adenopathies thoraciques. Ig! 


rentiel entre les adénopathies médiastines ou hilaires et la broncho-pneumonie, la 
pneumonie, la pleurésie interlobaire, diaphragmatique ou médiastine ; et l'on comprend 
que Pradal se soit étendu sur ces points dans sa thèse; mais, à l'heure actuelle, il n'y a 
plus lieu d'insister là-dessus. Les projections d'adénopathies trachéo-bronchiques 
établies presque instantanément, ont toujours des contours nettement polycirculaires, 
tranchant nettement sur les ombres voisines; le triangle de la pneumonie a une loca- 
lisation presque pathognomonique; les ombres des pleurésies, des broncho-pneumonies 
ont toujours des contours flous, jamais hémicirculaires. L'hésitation n'est permise que 
lorsqu'il existe une ombre opaque dédoublant le bord droit du cœur, car une pleurésie 
médiastine et de grandes chaînes adénopathiques occupant toute la hauteur du thorax 
peuvent donner le mème aspect; mais, indépendamment des commémoralifs el des 
signes cliniques qui doivent assurer le diagnostic, il faut se rappeler que dans la 
pleurésie médiastine le bord externe de l'ombre juxtaposée au cœur est presque rec- 
tiligne, que dans le cas d'adénopathies l'extrémité supérieure et l'extrémité inférieure 
de cette ombre sont toujours circulaires et que son bord externe est le plus souvent 
festonné et irrégulier. Les examens obliques en position antérieure droite lèvent d'ail- 
leurs, de plus, toute incertitude, puisque, en ces affections, les aspects observés sous 
cette incidence sont tout à fait différents les uns des autres. 

Le diagnostic différentiel entre l'aspect radiologique des adénopathies médiastines 
du nourrisson et l'aspect radiologique de l'hypertrophie du thymus mérite par contre 
qu'on s’y arrêle quelque peu. 

Le thymus normal échappe à la radiographie ; il déborde peu ou pas l'ombre ster- 
nale; aussi l'ombre médiothoracique normale a la forme d'une carafe dont l'ouverture 
est à la base du cou, el la portion rétrécie au niveau des clavicules. Quand le thymus 
est hypertrophié d'une façon moyenne, ses lobes font saillie de part et d'autre du 
sternum ct semblent entourer l'ombre cardiaque de deux prolongements dirigés en éven- 
tail. Quand le thymus est atteint d'une hypertrophie vraiment considérable, ses lobes 
terminés intérieurement par deux droites qui se rencontrent à angle aigu circonscrivent 
le cœur, et l'ombre cardiaque semble noyée dans l'ombre thymique. 

Les contours de l'ombre thymique observés sur des radiographies presque instan- 
tanément sont toujours, comme le dit Gauducheau, nets, quelquefois rectilignes, le plus 
souvent incurvés, mais l'intensité de l'ombre est uniforme; quand les contours sont 
incurvés, les courbes sont formées par des arcs de cercles á trés grand rayon. 

Les adénopathies sont au contraire toujours limitées par des arcs de cercles à petits 
rayons juxtaposés comme des festons; el enfin l'intensité de l'ombre qu'elles détermi- 
nent est très variable et très rarement uniforme. 

Si l'on prend comme exemple l'hypertrophie thymique considérable que j'ai fait 
reproduire dans la planche 5 et qui en est la sixième figure et le cas d'adénopathie 
médiastine accompagné de caverne et de granulie pulmonaire qui en est voisine sur 
la planche, on peut apprécier nettement ces différences. La courbe et la forme de 
l'ombre de l'adénopathie droite ne ressemblent pas à la courbe et à la forme de l'ombre 
d'un des lobes du thymus. 

Mais il existe des cas complexes: certains enfants présentent un thymus hypertro- 
phié et en méme temps des adénopathies trachéo-bronchiques; il en était ainsi chez le 
premier petit malade atteint d'hypertrophie du thymus que j'ai eu à soigner et dont, avec 
M. Ribadeau-Dumas, j'ai rappelé l'observation à la Société de Pédiatrie. Dans ces cas 
une lecture attentive des radiographies presque instantanées permet, par l'examen des 


192 E. AlbertW eil. 


contours des ombres, d'apprécier ce qui appartient au thymus et ce qui appartient aux 
adénopathies. 


Vil. — UTILITÉ DE L'EXAMEN RADIOLOGIQUE POUR LE DIAGNOSTIC ET LE PRONOSTIC 
DES ADÉNOPATHIES TRACHÉO-BRONCHIQUES 


ll n'est pas de médecin d'enfants qui n'ait pu constater combien est souvent difficile 
le diagnostic des adénopathies trachéo-bronchiques, combien sont fugaces et inconstanls 
les signes qu'elles déterminent, combien nombre d'entre elles n'ont été diagnostiquées 
que sur la table d'autopsie. Aussi l'utilité de l'examen radiologique pour le diagnostic, 
soit des adénopathies inflammatoires, soit des adénopathies tuberculeuses, est chose 
évidente, puisque c'est l'examen radiologique qui bien souvent, à lui seul, donne la 
cause d'un amaigrissement, d'une asthénie ou d'une toux persistante. Aussi tout enfant 
suspect devrait être systématiquement examiné à l'écran el radiographié. 

La radiographie presque instantanée d'ailleurs si elle est répétée à intervalles régu- 
liers, fixe le pronostic, et montre les résultats de toutes les interventions thérapeutiques, 
micux que l'auscultation ou la pesée; elle permet de juger s'il y a amélioration ou aggra- 
valion puisqu'elle rend possible la numération des ganglions, la mesure de leur gran- 
deur et de leur densité, à condition que, pour chaque examen, l'on se replace dans les 
mêmes conditions d'observation el que l’on suive une technique uniforme. 


Vill. — TECHNIQUE DES EXAMENS RADIOGRAPHIQUES 


Cette technique est au reste assez simple si l'on dispose d'une installation puissante 
et de tubes bien au point. 

Les nourrissons peuvent être examinés couchés sur une table transparente aux 
rayons avec l'incidence dorsale et l'écran ou la plaque au contact du thorax; en des 
cas exceptionnels, ils peuvent être examinés avec l'incidence antérieure. Mais le plus 
souvent il est préférable de les examiner comme les enfants plus âgés dans la position 
verticale, ce qui permet de passer facilement de la position frontale aux positions 
obliques. 

Le tube est placé à une distance telle que son anticathode soit à soixante-dix centi- 
mètres de la plaque; le rayon normal pour les radiographies en position frontale est 
amené au milieu du sternum, sur la région aortique. 

Pour les radiographies en positions obliques, antérieures droites, l'enfant est placé 
debout obliquement avec son bras gauche contre le support transparent: un examen 
radioscopique permet de lui donner l'obliquité la plus favorable pour que l’espace clair 
rétro-cardiaque ait sa largeur maxima. Le rayon normal est dirigé au niveau de la région 
relativement obscure de cet espace, c'est-à-dire au niveau de la bifurcation de la trachée. 
Quand Penfant est susceptible de comprendre, on lui apprend á immobiliser quelques 
secondes son thorax dans la phase inspiratoire de la respiration et l'on prend une épreuve 
en une courte fraction de seconde pendant cette inspiration, après avoir fixé la plaque 
perpendiculairement au rayon normal, de telle sorte que le bras droit du sujet et la 
portion droite extrême du sujet y soient solidement appuyés. 

Les épreuves les plus démonstralives sont celles qui sont obtenues en un temps 
inférieur à 1,10% ou 1/5* de seconde. 


Journal de Radiologie 


et d'Electrologie 


Adenopathies hlaires a droite et adenopathies 


me diastines debordant l'ombre vertebrale. 


Fig. 3. Adenogathies médiastines en position oblique 


anterieure droite. 


Planche 5 


Mémoire Albert Weil 


Fig. 2. Adénopathies hilaires et péribronchiques. 


Fiv. 4. Aderspathies mediastines peritracheales et 


pi L 1 
interbronch'que en position oblique anterieure 


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LES LIMITATIONS ACTUELLES DE LA RADIUMTHÉRAPIE 
DANS LE TRAITEMENT DES CANCERS PROFONDS 


Par A. BAYET 


Professeur de la clinique dermato-svphiligraphique à lFhôpilal Saint-Pierre (de Bruxélles:. 


Nous avons assisté, dans ces derniers temps, à un véritable réveil de la question du 
(traitement du cancer par les méthodes radioactives. C'est au Congrès de Gynécologie 
(de Ilalle).en Septembre 1912, que Krónig et Gauss firent leurs premières communica- 
lions sur l'emploi des rayons X dans le traitement du cancer de l'utérus: plus tard, ils 
adjoignirent aux rayons X le mésothorium et firent à la Société de Gynécologie de 
Francfort el au Congrés de Physiothérapie de Berlin des communications retentissantes, 
qu'ils confirmérent au Congrès de Londres de 1945. Entre temps, les publications de 
Düderlein el de Bumm avaient encore renforcé l'enthousiasme pour ces méthodes et l'on 
n'était pas loin, dans le grand public, dans le public médical même, d'espérer qu'on 
tenait enfin le remède contre les cancers profonds. 

Mais des voix discordantes se firent entendre venant surtout de Vienne. Au 
85” Congrès des Naturalistes et Médecins allemands, qui se tint à Vienne le 2h Sep- 
lembre 1915, le prof Ranzi (*) fit, en son nom, ainsi qu'au nom des D" Schiiller et 
Sparmann, une communicalion dans laquelle il se montrait plus que sceptique, hostile 
même à la nouvelle méthode, et le prof” Wertheim (de Vienne), au même Congrès, 
renforça ses critiques (’). | 

Il faut bien reconnaître que, si le scepticisme viennois manque quelque peu de justi- 
lication expérimentale, l'enthousiasme des Allemands paraît les avoir entrainés trop 
loin. Ils semblent avoir oublié que leurs recherches n'ont rien apporté d'essen- 
tiellement nouveau dans la question, que celle-ci est, depuis longtemps déjà, résolue 
dans ses principes el dans ses indicalions par les travaux fondamentaux de Wickham, 
Degrais et Dominici, pour ne citer que quelques noms parmi la pléiade des chercheurs 
qui, depuis dix ans, ont jeté les bases de la radiumthérapie. Que l'abondance relative 
du mésothorium, en metlant l'instrument radioactif aux mains d'un plus grand nombre 
de chercheurs, en attirant plus fortement l'attention d'un pays scientifique puis- 
samment organisé comme l'Allemagne, ait multiplié les occasions de trouvailles heu- 
reuses, cela ne fait pas de doute. Il ne faut pas oublier toutefois qu'à la France revient 
l'honneur d'avoir créé la radiumthérapie et de l'avoir élevée au rang qu'elle occupe 
aujourd'hui. 

Entre les deux directions opposées, et devant la tendance très marquée du public 
médical à s'emballer sur les résultats du traitement du cancer par les méthodes radio- 
actives, j'ai cru bon d'esquisser quelles sont, pour le moment, les limites de la radium- 
thérapie. 

En le faisant, je n’obéis pas à la pensée d'en restreindre le domaine. Une expérience 
de huit années m'a montré qu'on ne peut trop apprécier un aussi puissant moyen d'action 
sur les néoplasies cancéreuses. Je sais, pour l'avoir observé moi-même, que nombreuses 


(1) Prof. Raxzt, Dr H. Scant teen et De R. Searnmans. Erfahrungen über Radium behandlung der malignen 
Tumoren (Wiener Alin, Woeh., 1045, n° 41 et Strahlenthérapie Band IV. chap. 1). 
(2) Prof. E. Wentuem. Radium und Uterus Krebs (Strahleathérapre Band HE Heft. 1). 


JouRNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 15 


194 4. Bayet. — Les limitations actuelles de la radtumtherapte 


sont les formes de cancers qui disparaissent sous son influence; je sais surtout que, 
dans les cas désespérés, inopérables, lá où le médecin n'avait plus auparavant à compter 
que sur la morphine, on a enregistré des améliorations inattendues, des arrêts imprévus 
dans l’évolution du mal. Je considère qu'avec la chirurgie, les méthodes radioactives (el 
dans ces m'thodes je range la radiothérapie) constituent la seule arme vraiment efficace 
que nous ayons pour lutter contre le cancer. Et puis, il faut bien appuyer sur ce fait, 
les substances radioactives sont les seuls agents qui, depuis que l'on s'occupe de traiter 
les tumeurs malignes, aient montré une action modificatrice sur les celiules cancércuses, 
les troublant dans leur évolution, les frappant de déchéance ou les ramenant à leur 
développement typique. Comme nous ne sommes qu'au débul des recherches, devant 
ce fait nouveau el unique, tous les espoirs sont permis. 

Mais la science ne doit pas être l'expression d'espérances ou de préférences. C'est 
discrédiler une méthode que d'annoncer qu'elle est à même de réaliser des choses 
impossibles. C'est à nous, qui explorons le champ, d'en tracer les limites: c'est ce que 
je vais essayer de faire, en commençant par déclarer que celles-ci ne sont que provi- 
soires et que les conclusions auxquelles j'arriverai n'ont de valeur que pour l'heure 
actuelle. Les substances radioactives rencontrent leurs limites d'action dans quatre 
directions différentes : 


1° Limitation due à la résistance au rayonnement de certains types de tumeurs, d'après 
leur structure histologique, leur type biologique, leur localisation dans certains tissus, la 
période de leur évolution : 

2° Limitation due à l'insuffisance d'action du rayonnement par suite du volume et de la 
profondeur des lésions : 

3" Limitation due à l'impossibilité d'élever indéfiniment les doses de substances radio- 
aclives ; 

4” Limitation d'application due à la comparaison avec les autres méthodes de traitement 
du cancer. 


* 
> » 


I. Limitation due a la résistance au rayonnement de certains types de tumeurs, 
d'après leur structure histologique, leurs dimensions, leur type biologique, leur locali- 
sation dans certains tissus, la période de leur évolution. — Il est acquis que tous les types 
de cancers ne réagissent pas avec une égale docililé aux rayonnements. 

I existe une échelle de radiosensibilité des tumeurs, depuis celles qui disparaissent 
sous l'influence d'une faible quantilé de rayons, jusqu'à celles qui résistent aux plus 
fortes doses. 

Pour la peau, Monsieur Darier a attiré l'attention sur la différence de radiosensi- 
bilité des épithéliomas, suivant qu'ils sont du type baso-cellulaire ou spino-cellulaire. 
Sans aller jusqu'à dire que les spino-cellulaires ne réagissent absolument pas à l'action 
du rayonnement, il est certain qu'ils exigent pour leur guérison des doses plus considé- 
rables que les autres et que parfois il faut appeler à l'aide la chirurgie. 

Certains épithéliomas de la peau sont particulièrement rebelles; dans leur Traité 
de Radtumthérapic, Wickham et Degrais (*) en énumérent une série: tout d'abord, ceux 
qui s'accompagnent de lymphangite périphérique; puis ceux qui récidivent sur une 
cicatrice ; ceux qui ont une trop faible épaisseur de lissu de soutènement. Enfin, il en 
est qui résistent sans qu'on puisse délerminer la cause de l'échec. 


Oy) Nicnknau et Dronwis. Radiuenthérapie, 2 edit. p. 174. 


dans le traitement des cancers profonds. 195 


Parmi ceux-ci, j'en ai observé une variété qui, d'apparence assez bénigne, oppose 
la plus grande résistance au rayonnement. Elle est caractérisée par une tumeur dure, 
grosse comme une petile cerise, à bords blancs, surélevés, d'apparence cartilagineuse, 
ayant au centre un cratère qui se prolonge vers la profondeur par un mince canal de 
1/2 centimètre de longueur. On dirait un volumineux molluscum contagiosum. Ces 
formes résistent d'une façon inattendue au radium et il est préférable de les extirper 
chirurgicalement. 

L'étude histologique des tumeurs en fonction de leur résistance au rayonnement 
commence à peine; il est certain que, comme pour les tumeurs cutanées, il doit exister 
dans d'autres organes des différences de réaction aux rayonnements et des néoplasmes 
réfractaires aux méthodes radioactives. 

Pour ce qui concerne le type biologique des tumeurs, c'est un fait d'observation 
que deux tumeurs, d'apparence semblable, réagiront tout différemment dans un orga- 
nisme jeune ou chez un malade âgé. C'est ce que Bumm a reconnu en recommandant 
de réserver, dans le traitement du cancer de l'utérus, le mésothorium pour les malades 
âgés et de recourir d'emblée à la chirurgie quand il s'agit de cancer développé chez une 
jeune femme. Cette question n'est pas encore définitivement tranchée par l'étude de 
séries comparables, mais il est certain dès maintenant que, de ce côté, il y a des réserves 
à faire sur l'action des substances radioactives. 

L'influence du type biologique du cancer, indépendamment de son type histologique, 
se retrouve quand on applique les substances radioactives au traitement des épithéliomas 
développés sur un lupus ancien. Ces épithéliomas montrent au rayonnement une extra- 
ordinaire résistance el, pour ma part, je ne suis pas encore parvenu à en faire dispa- 
raître un seul. La récidive in situ est la règle. 

La limitation d'action des substances radioaclives résulte encore de la localisation 
de la tumeur dans certains tissus. 

Je cilerai en premier lieu le cancer de la langue. Meme pris au début, il est diffi- 
cile de l'améliorer pour plusieurs causes: la première de toutes est l'extension qu'a déjà 
atteint le mal quand on porte le diagnostic. A une grande distance de la tumeur prin- 
cipale, on trouve, entre les faisceaux musculaires, des traînées de cellules cancéreuses 
qu'il est difficile, sinon impossible, de détruire. L'existence d'adénopathies, souvent 
très précoces et très élendues, rend illusoire le traitement, et impossible la poursuite 
de nouveaux foyers. 

Le deuxième obstacle résulte de la sensibilité de la muqueuse buccale au rayou- 
nement; elle rend presque impossible administration des doses qui seraient nécessaires 
pour obtenir unc destruction définilive du cancer. 

Une autre localisation, très importante dans l’évolution du cancer, et dans laquelle 
celui-ci montre une résistance très grande au rayonnement, est représentée par les 
adénopathies satellites. Ges mélastases ganglionnaires peuvent être diminuées, parfois 
même, si elles sont petiles, détruites par une irradiation intense, mais d'ordinaire elles 
montrent une résislanec presque invincible. On comprend toute l'importance d'une 
semblable constatation, étant donnée la fréquence des adénopathies satellites dans le 
cancer.Il m'a paru qu'elles étaient particulièrement résistantes à laine et au creux de 
l'aisselle. 

La résistance de certaines tumeurs à l'action du rayonnement, d'après le moment 
de leur évolution, se manifeste de la façon la plus évidente dans les récidives. Il est, en 
effet, d'observation couranle qu'une récidive est beaucoup plus résistante que la tumeur 


196 4. Bayet. — Les limitations actuelles de la radiumtherapte 


primitive. On constate souvent qu'une tumeur, après s'élre réduite sans difficulté sous 
l'action du radium, repullule, et celte récidive, au lieu de céder à l'influence du rayon- 
nement, continue à croilre, parfois même pendant Virradiation. H semble que lappli- 
cation du radium sur la tumeur primitive ait provoqué la destruction des cellules les 
plus fragiles et que la récidive, issue de la pullulation des cellules les plus réfractaires, 
partage leur résistance à l'action résolulive de Virradiation. 


11. Limitation due à l'insuffisance d'action par suite de la profondeur des lésions. — 
ll est démontré qu'il faut, pour influencer la cellule cancéreuse dans le sens de la 
guérison, une certaine quantité de rayonnement. Or, pour une surface donnée, la quan- 
tité de rayons recus varie en raison inverse du carré de la distance. 

Delbet et Herrenschmidt, Tuffier et Manti ont trouvé que la distance à laquelle le 
radium conserve son effet utile s'arrétait à 2 ou 5 centimètres environ de la surface 
émissive ; Wickham et Degrais, en agissant avec 10 centigrammes de radium pur, pen- 
dant 48 heures, avec un filtrage faible, ont trouvé qu’à 9 centimètres le rayonnement 
avait agi de telle sorte que les modifications dégénératives des cellules cancéreuses, 
imputables au radium, étaient encore abondantes. Dans un autre cas, ils fixèrent la dis- 
lance à 11 centimètres. Suivant la très juste observation de ces auteurs, il est incorrect 
de dire : le radium agit à telle profondeur, car les constatations des dégénérescences 
cellulaires dépendent, pour la profondeur, du degré de radiosensibilité de la tumeur 
traitée. 

Pour Bumm (de Berlin) Virradiation du mésothorium agit à 3 à 4 centimètres dans 
la profondeur : entre 5 el 9 centimètres on trouve encore des noyaux de cellules bien 
vivantes. Ilenkel (d'léna) trouve que l'aclion en profondeur est de # à 5 centimètres ("). 

Les constatations faites sur la matrice, par divers auteurs, semblent confirmer ces 
données. En examinant les cas de cancers utérins traités par Wickham et Degrais, 
Bumm, Krómer, Döderlein et Krónig et extirpés après irradiation, le professeur Wertheim 
(de Vienne) trouve que sur 18 de ces matrices, 16 contenaient encore des noyaux de cel- 
lules cancércuses, en petit nombre, il est vrai; dans deux cas seulement, la guérison 
microscopique avait été oblenue. I] convient d'ajouter à ces deux cas celui publié par 
Chéron et Rubens-Duval. 

H résulte de ces constatations que, d'une façon générale, l'action du rayonnement 
utile ne dépasse pas 10 centimètres, el très souvent même n’atleint pas cetle limite. 
Faut-il aller aussi loin que le professeur Henkel (') quand il dit : Ce qu'on connait 
actuellement du traitement par le mésothorium et par le radium donne l'impression 
qu'en raison de cet épuisement d'activité utile à une faible distance, ces médications 
sont arrivées au point mort? Je ne le pense pas; tout d'abord, rien ne dit que les cel- 
lules cancéreuses trouvées dans les utérus irradiés soient encore à mème de donner 
naissance à une prolifération atypique, et puis, un rayon d'aclion d'une dizaine de cen- 
Limètres représente une distance que souvent la chirurgie n'atteint pas. 

Comme premitre conséquence de celle limitation d'action en profondeur, il apparait 
illusoire d'irradier les cancers profondément situés dans la cavité abdominale et tho- 
racique quand ils ne sont pas accessibles par les conduits nalurels. Jusqu'ici, en effet, 
on ne possède pas une observation valable de tumeur de ce genre. 

La seconde conséquence, c'est qu'il ne faut pas trop compter sur le radium pour 


(1) Prof. Wesker (léna). Zur Strahlentherapie in der Gynäkologie, Die Behandlung des Uterus cerzinonis 
(Muenchener medi, Wochenseh., > Février 1914. 


dans le traitement des cancers profonds. 197 


une tumeur très volumineuse. L'ensemble de la tumeur, les parties fortement irradiées 
peuvent rélrocéder et rélrocèdent en effet; les parties éloignées, moins fortement 
touchées, présentent souvent des novaux encore vivants qui deviennent le point de 
départ de la récidive. 

Comme on le voit, la limitation d'action du radium en profondeur constitue un 
obstacle réel au traitement de nombre de tumeurs cancéreuses. Nous verrons plus loin 
si les limites qui en résultent ne peuvent pas être reculées. 


111. — Limitation due à l'impossibilité d'élever indéfiniment les doses de substance 
radioactive. — Il semble logique (et certaines expériences de Wickham et de Degrats 
semblent le prouver) qu'on pourrait élargir la zone d'action des substances radioactives 
en élevant leurs doses: la encore, existe une limite que l'on ne peut dépasser sans danger. 

Les expériences faites par Kronig, Döderlein ct Bumm, au moyen du mésothorium, 
ont amené ces auteurs à employer des doses absolument inaltendues qu'on aurait pu 
croire intolérées par l'organisme : on atteignit 800 milligrammes. 

Le principe du trailement était celui-ci: élever les doses, augmenter le filtrage. En 
méme temps que les doses allaient croissant, le filtrage montait à 3, 4 millimètres de 
plomb. I semble donc que, dans Fopinion de l'École allemande, l'élévation des doses 
puisse élre compensée par l'augmentation du filtrage. 

H n'en est rien, et celle compensation n'est vraie que dans certaines limites. En effet, 
si l’on examine la courbe d'absorption d'un rayonnement radique, en fonction d'épais- 
seurs croissantes de plomb, on voit que cette ligne, qui jusqu'à 1 millimètre de filtre 
décroit rapidement, reste à peu près horizontale dès qu'on a dépassé 1 1/2 à 2 milli- 
mètres. [l importe donc peu que l'on augmente cette épaisseur ; la quantité de rayonne- 
ment qui traverse un filtre de 5 millimètres est sensiblement égale à celle qui traverse 
4 millimètres. L'action du filtrage, à partir de 2 millimètres, et même avant, n'a donc 
qu une action compensatrice restreinte de l'élévation des doses. 

En France, sous l'influence de Dominici, Chéron, Rubens-Duval, on a augmenté 
aussi les doses de radium, mais dans des proportions beaucoup plus faibles que pour 
le mésothorium. La belle série des résultats obtenus semble justifier jusqu'à un certain 
point la nécessité d'agir au moyen de doses massives (*). 

Ouelles doivent être ces doses massives et sont-elles forcément nécessaires dans 
chaque cas ? I] est certain que des doses faibles de 1, 2, 5 cenligrammes sont d'ordinaire 
insuffisantes pour obtenir un résullat complet et que la prolongation du temps de pose 
ne suffit pas à compenser la pelitesse des doses. Il est certain, d'autre part, qu'en heau- 
coup de cas il est nécessaire d'individualiser et qu'il n'est pas utile de trailer un cancer 
superficiel avec la même énergie qu'un cancer profond. I] est certain aussi, d'autre part, 
que les doses excessives préconistes par l'École allemande ne sont pas sans danger, et 
cn Allemagne même un mouvement de recul se dessine. 

H trouve son expression dans deux articles importants parus l'un dans les Fortschritte 
auf dem Gebiete der Róntgenstrahlen (?) et l'autre dans le Münchener med. Wochenschrift ©). 
Dans ce dernier, le professeur Hendel (d'léna) se demande s'il est vraiment nécessaire 
d'atteindre les doses très élevées el s'il n'existe pas une dose optima, qui n'est pas 
nécessairement aussi considérable que celles utilisées par Krônig, Gauss, Bumm et 

(` De H. ChÉnox et Rubras-Duval. Valeur de la radiumthérapie des cancers ulérins et vaginaux 
(Archives d'électricité médicale, 25 Janvier 1914). 
(7) Dr H. E. Senmwr (Berlin. Uber die früher und heute erzielten Erfolge der Straldenbehandlung bei 


hiefzelegenen Karzinomen (Forlsehritte auf dem (Giebiete der Rontygenstrahlen, Octobre 1915, 
(2) Prof. HENKEL. Lor. cit. 


198 4. Bayet. — Les limitations actuelles de la radiumtherapte 


Döderlein. Henkel estime qu'en général, avec le mésothorium, celle dose optima doit 
osciller, pour les applications gynécologiques, entre 100 et 200 milligrammes. Suivant 
lui, les doses plus fortes sont de nature à léser le tissu sain. 

En effet, l'idée primitive d'une aclion élective du rayonnement sur les cellules 
cancéreuses n'a qu'une valeur limitée et n'est vraie que d'une façon relative; Asschof a 
publié un cas dans lequel l'irradiation d'un cancer du sein avait déterminé la nécrose 
des muscles intercostaux, de la partie superficielle du poumon et une atrophie circons- 
crite du foie. D'autre part, Bumm a cité deux cas de nécrose profonde, intéressant une 
fois la paroi vésicale, l'autre fois le tissu cellulaire du bassin jusqu'au sacrum. D'autres 
accidents se sont encore produits qui n'ont pas été signalés. 

A vrai dire la question est peu encore éclaircic et les constatations toutes récentes 
de Händly sont troublantes à cet égard. En étudiant cinq utérus traités par les méthodes 
radioactives, et en comparant ses cas aux cas analogues publiés par Asschoff, Krónig ct 
Gauss, par Döderlein et par Wickham et Degrais, l'auteur arrive à cette conclusion que 
l'action profonde, soit des rayons X, soit du mésothorium, n'est pas uniforme et est 
insuffisante pour détruire les cellules carcinomateuses dans la paroi utérine ct dans le 
paramétrium, sans cn même temps provoquer de très graves nécroses à la surface et 
Buinm, en étudiant un cas analogue, arrive à cette conclusion que, bien que le résultat 
clinique fût parfait, il ne pouvait y voir la démonstration d'une action spécifique sur la 
cellule carcinomaleuse; l'arrêt de développement de la néoplasie devait s'expliquer par 
l'action sclérosante sur le lissu cellulaire et musculaire environnant. 

Je crois que la vérité est plus compliquée el qu'il est acquis, comme on l'a maintes 
fois démontré, que les cellules carcinomatcuses sont plus fortement influencées que les 
autres; mais le phénomène de résorption ou de cicatrisation n'est pas tout entier lá; il 
réside aussi dans une énergique parlicipation de tissus cellulaires et musculaires et les 
rapports entre ces deux processus de guérison me semblent trop complexes pour que la 
disparition d'une tumeur soil une simple question d'élévation des doses. Il arrive un point 
où celles-ci entravent le processus de réparation et c'est lá qu'il faut s’arreter. 

Peut-on fixer un chiffre? évidemment non. Celui-ci variera avec la nature des cas à 
traiter; il variera aussi avec l'expérience et l'habileté de celui qui manie la substance 
radioactive. 

Mon but n'est pas de chercher à fixer ce point de technique. Il est, avant tout, de 
montrer qu'il existe, du côté de l'élévalion des doses, une limitalion certaine qu'on ne 
pourra enfreindre sans aller à l'encontre du but que Pon poursuit. 


IV. — Limitation de ¡a radiumthérapie du fait de la comparaison avec les autres 
méthodes de traitement des cancers profonds. — ll est bien évident que si la chirurgie 
donnait 100 pour 100 de guérison dans le cancer, le radium el les subslances radioactives 
ne scraient jamais sortis des laboratoires de physique. C'est aux défaillances de la 
chirurgie dans le traitement du cancer qu'il faut attribuer la recherche passionnée à 
laquelle nous assistons, pour trouver mieux que l’exérèse comme traitement curalif. 

Pour décider du choix à faire, entre la chirurgie et les méthodes radioactives, il 
faudrait avoir, de part et d'autre, des séries comparables. Pour les cancers inopérables, 
la chose se juge d'elle-même: ils restent le domaine exclusif des substances radioactives ; 
les substances radioactives el les rayons de Róntgen sont le seul moyen que nous pos- 
sédions de les améliorer. Mais, pour les cancers opérables, il est difficile de fixer la 
conduite à suivre, el cela faute de séries comparables. 


dans le traitement des cancers profonds. — 199 


Du côté des méthodes radioactives les séries sont à la fois faussées el incomplètes. 
Faussées, parce que les cas que l'on soumet actuellement à la médicalion radioactive 
sont les plus mauvais, les cas désespérés. A cel égard, les constatations faites par 
Déderlein sont intéressantes ('). Avant l'ère radioactive, sur 100 carcinomes ulérins se 
présentant à la clinique gynécologique de Munich, 65 à 70 élaient opérables; depuis 
qu’on les traite aux rayons X et au mésothorium, 30-35 pour 100 seulement auraient pu 
être soumis à l'opération. 

Les séries incomplètes: en effet, l'expérimentation n'a, jusqu'ici, pu se faire sur 
une échelle assez vaste; les publications qui portent sur un nombre relalivement consi- 
dérable de cas sont trop récentes pour qu'on puisse en tirer des conclusions définitives. 

Force nous est d'attendre, du moins pour certaines variétés de cancer. Pour d'autres, 
la solution est plus évidente. Certains cancers, tels que ceux de la prostate, de l'æœso- 
phage, donnent, à l'opération, des résultats trop décevants pour qu'on puisse hésiter. 11 
vaut mieux, dans la très grande majorité de ces cas, recourir aux substances radio- 
actives. Pasleau, et Degrais pour la prostate (°), Guisez (°) pour œsophage ont publié 
des cas encourageants. | 

Pour le cancer du rectum, on a le droit d'hésiler. Les résultats opéraloires sont 
d'ordinaire favorables, les récidives aujourd'hui plus rares. Dans une leçon donnée 
le 48 Octobre 1915, à l'Académie de Dusseldorf, le professeur Depage (de Bruxelles) 
estimait que la mortalité opératoire était d'environ 6 pour 100 et que 70 à 80 pour 
100 des malades ayant survécu à l'opération pouvaient être considérés comme défini- 
tivement guéris (*). Devant des séries semblables, il est certain que la comparaison 
est difficile pour les substances radioactives et que, dans l’état actuel de la science, il vaut 
mieux recourir à l'opération qu'à Virradiation. 

La situation n'est pas aussi nette pour le carcinome de l'utérus. L'École allemande 
proclame, par la voix de ceux qui ont le plus largement expérimenté le mésothorium, 
que l'on est justifié de traiter d'emblée par la méthode radioactive les cancers même 
opérables. Les séries seraient aussi favorables que celles données par la chirurgie. 

Il est évident que si les résultats des cliniciens allemands se maintenaient, la ques- 
tion prendrait une toute autre face; mais les résultats des analyses microscopiques 
faites sur des utérus irradiés, puis extirpés, doivent nous rendre prudents el ne nous 
permettre d'escompler l'avenir qu'avec circonspection. 

J'estime qu'il faut réserver la solution. Du reste, je pense qu'on arrivera à con- 
naître les formes de cancers ulérins pour lesquels il est préférable d'opérer de suite et 
d'autres pour lesquels il vaut micux irradier d'emblée. 

I] m'est difficile de passer en revuc toutes les localisations du cancer et de discuter 
la valeur relative des méthodes à choisir. 

Tout en réservant la question, nous devons cependant proposer une solution provi- 
soire, applicable à l'heure actuelle : quand un malade réclame notre assistance pour un 
cancer, nous ne pouvons pas attendre que toutes ces discussions soient closes pour 
choisir la méthode de traitement. 


D'une facon générale, dans l'état actuel de nos connaissances, il faut, en cancéro- 


(DÖDERLEIN et SEUFFERT. Unsere weiteren Erfahrungen mit der Mesothoriumbehandlung der Karzinoms 
(Muench. med, Wochensch, 5 Février 1914). 

(2) O. Pasteat et P. DEcnais. De l'emploi du radium dans le traitement des cancers de la prostate 
(Journal @Urologie médicale et chirurgicale, 15 Septembre 1913 et Strahlentherapie Band IHH chap. 4). 

(3) Grisez. Le traitement radiumthérapique du cancer de Peesophage (communication faite au XVI Con- 
gres international de médecine, Londres 1913 et Strahlenthérapie Band IV, chap. 1). 

(4) Prof. Derace. Du traitement chirurgical du eaneer du rectum (Journal médical de Bruselles, 1913, n°43). 


200 A. Baret. 


thérapie, choisir la méthode la plus radicale et la plus rapide, sauf exceptions à déter- 
miner. Les méthodes radioaclives ont une action lente et celle lenteur peut parfois 
¿tre dangereuse. J'estime qu'il faut, chaque fois que Pexérese large est possible, faire 
intervenir d'abord la chirurgie, quitte à soumettre la région opérée à l'irradialion préventive 
de la récidive. L'avenir nous fixera bientôt sur le nombre et la nature des exceptions à 
apporter à ce préceple. 

Telles sont les limitations actuelles des méthodes radioactives. Est-ce à dire qu elles 
circonscrivent, d'une façon rigide, le champ de nos possibilités ? Si cela était vrai, ces 
méthodes seraient bien, comme on l'a dit, arrivées à un point mort. 

Mais il n'en est rien : on a cherché en effet à sensibiliser les tumeurs à l'action des 
rayons et par conséquent à renforcer leur action et à élargir leur zone d'influence. On a 
essayé l'injection de sels de selenium et de sels de cuivre. D'après mon expérience, il 
ne semble pas que ces préparations aient une influence marquée sur le développement 
de la tumeur. A la clinique d'Heidelberg, on a expérimenté le borate de choline (enzytol) 
qui aurait la propriété d'agir sur les éléments de la tumeur et en même temps de sen- 
sibiliser celle-ci à l'action du rayonnement. Les essais auxquels je me suis livré avec 
cette substance ne m'ont pas permis de tui attribuer une action bien nette. 


de 

On peut reculer les limites d'action des substances radioaclives en combinant 
intimement la chirurgie et la radiumthérapie. Cette association peut se présenter sous 
trois aspects principaux : 

1" L'intervention chirurgicale peut précéder les applications de radium en ouvrant 
les voies qui rendent irradiable une tumeur profondément située et difficilement 
accessible : | 

2” L'intervention chirurgicale peut précéder l'application du radium en enlevant, 
dans une tumeur pour laquelle l'extirpation totale est impossible, la plus grande partie 
du mal, laissant à l'irradialion le soin de compléter l'opération volontairement partielle; 

3° La chirurgie peut, d'autre part, devenir possible grace à l'intervention du radium. 
Nombreuses sont les observations de cas où un utérus cancéreux inopcrable put être 
enlevé avec succès après l'irradialion ; pour la prostate, il en est de même. 

Mais il importe de remarquer que si la radiumehirurgie doil se développer. ce 
n'est pas en employant les substances radioactives comme simple complément d'une 
opéralion faite suivant les méthodes ordinaires, mais en combinant la chirurgie et 
l'irradialion : l'intervention sera faite dans le but et avec l'idée de permettre l'application du 
radium. YU faudra créer de nouvelles méthodes adaptées à cette nouvelle indication. 

Après avoir, dans nombre de publications, dressé l'actif d'uuc méthode nouvelle el 
riche d'avenir, j'ai voulu en donner le passif. Ce n'est pas un procès-verbal de 
carence, loin de la; les méthodes radioactives sont la plus belle acquisilion que la 
science ait faite dans la thérapeutique du cancer autrefois si simplifiée. En fixer les 
limites, ce n'est pas clôturer les recherches, mais montrer où doit porter l'effort. 


RADIOTHÉRAPIE ET RADIUMTHÉRAPIE 
DANS LE TRAITEMENT DU LUPUS VULGAIRE” 


Par 


J. BELOT et L. NAHAN 


Depuis les merveilleuses recherches de Niels Finsen sur le traitement du lupus, l’action curative 
- des radiations du soleil et de l'arc voltaïque est universellement acceptée. Lorsqu'en 1895 Röntgen 
découvrit les rayons, qui portent son nom, on les appliqua aux lupiques : leur analogie avec les 
rayons ultra-violets, leur plus grand pouvoir de pénétration, leur action sclérogène laissaient sup- 
poser que la Finsenthérapie allait ètre supplantée par la Róntgenthérapie. 

Le premier cas de lupus tuberculeux traité par les rayons X appartient à Schiff et date de 1897, 
puis viennent les présentations de Kummel, Schiff et Freund, Gocht, Albers-Schonberg, etc. Depuis, 
les publications sont devenues si nombreuses, qu'un historique complet de la question nous entrai- 
nerait loin des limites de ce travail. Et cependant, malgré le grand nombre de travaux parus, 
l'accord semble loin d’être fait. Schiff et Freund, Albers-Schônberg auraient obtenu jadis un grand 
nombre de guérisons en utilisant soit des irradiations intensives, soit des irradiations faibles 
continuées pendant longtemps. Schollz guérit des cas graves de lupus, généralement presque inac- 
cessibles à la thérapeutique ordinaire. Cetle méthode, entre les mains de Gassmann, Pusey, Barney, 
Nogier, Augé, Dubois, Bailly Salin, donne des résultats complets. 

Par contre le professeur Lang, de Vienne, dit n'avoir jamais été témoin d'une seule guérison 
complète attribuable à ce mode de traitement. Unna conseille de recourir aux rayons X pour amé- 
liorer les lupus très étendus, qu’on continue à trailer par d'autres méthodes. Pour Kienbôck, 
Holzknecht, il est bien rare de guérir complètement le lupus par la radiothérapie. Brocq, Pautrier, 
François, Lenglet et l’un de nous partagent cette opinion et n'attribuent à cette méthode qu’un 
effet modificateur, préparant le terrain, sans conduire à elle seule, à la guérison totale et définitive. 

En étudiant de près un certain nombre des observations publiées par ces différents auteurs, il 
nous a semblé pouvoir expliquer en partie ces apparentes contradictions. 

Au début de la radiothérapie on utilisait souvent des tubes mous; la filtration était inconnue 
el les doses employées par certains radiologistes (Schiff, Freund, Winkler, Bailly Salin), qui rap- 
portent des cas de guérison, étaient suffisantes pour provoquer une réaction intense, allant jusqu’à 
Pulcération plus ou moins profonde. Certes, cette méthode peut amener parfois une guérison com- 
plète du lupus vulgaire, mais nous verrons plus loin au prix de quels inconvénients. 

D'autres radiologistes ont recours à une méthode plus douce, que nous appellerons par analogie 
avec la terminologie employée en radiumthérapie la méthode sèche. Ils évilent toute réaction 
marquée, se contentent de doses déterminant tout au plus un érythème léger de la région malade 
et une pigmentation de la peau saine environnante. 

En réalité si l’on étudie les résultats favorables publiés, on ne trouve souvent que des amélio- 
rations très appréciables. Il semble que certains radiologistes prononcent le mot guérison quand 
s’est produit la régression des diverses lésions, dont l'association constitue, il est vrai, la partie 
la plus apparente du lupus: nous voulons parler de J'infiltration, de la tuméfaction, de Pulcération, 
du suintement, des croútes et des squames, des cicatrices diflormes et chéloïdiennes. [ls oublient trop 
que l'élément caractéristique est le lupome, c'est-à-dire un tubercule tuberculeux enchâssé plus ou moins 
profondément dans le derme, et qui demande souvent à étre recherché par un œil exercé. On ne doit 
parler de guérison, qu'après une stérilisation totale, non seulement superficielle, mais profonde. 

Pour porter un jugement définitif sur la valeur d'une méthode de traitement du lupus tuberculewr, 
il faul conclure d'après un grand nombre d'observations, car un lupus n'est guère comparable a un 
autre lupus au point de vue de sa marche, de son évolution, de sa curabilité. En particulier, 
n'oublions pas le processus évolutif de certains lupus serpigineux, dont le centre s’affaisse et dont 
quelques nodules évoluent spontanément vers la guérison, laissant á leur, place une cicatrice. 


(f) Ve Congres de Physiothérapie des médecins de langue francaise. Paris, Pâques 4915. 


202 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapte 


Les cas observés devront en outre être suivis pendant plusieurs anoces; il ne faut jamais se 
laisser influencer par la satisfaction du malade: charmé par le résultat esthétique il ne tient aucun 
compte du résultat curalif. 


RADIOTHÉRAPIE 


Les techniques utilisées par les différents auteurs peuvent se grouper en deux classes : 
1° La méthode ulcéreuse. destructive, caustique ; 
2° La méthode sèche, douce. 


|. — Méthode destructive. — Elle fut surtout employée au début de la radiothérapie; la réac- 
tion ulcéreuse était obtenue soit par des doses massives données d'emblée, jusqu'à 20 H (Broca), 
soit par des doses moyennes, dont les effets se surajoutaient. 

Les rayons X agissaient en somme comme un caustique et pouvaient produire une nécrose des 


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Avant traitement, Après traitement par radiothérapie el searifieations. 


Fig. 1. — Lupus hypertrophique de l'oreille. 


nodules lupiques. Cette plaie róntgénienne était ensuite traitée, pour hater la cicatrisation, par des 
topiques ou d'autres agents physiques. En particulier Winkler (de Vienne), à la suite des travaux 
de Doumer et Marquant sur les ulcères variqueux, préconisait à cet effet l'emploi de l’aigrette et de 
la petite élincelle statiques. 

Malgré certains cas de lupus guéris de cette façon, nous rejetons complètement cette méthode, 
à la suite des essais, que l’un de nous a faits jadis, tout au début de la radiothérapie. 

La radiodermite, puisqu'il faut l'appeler par son nom, est souvent très douloureuse ; ainsi dis- 
paraît un des grands avantages de la radiothérapie; l’indolence. 

Selon la profondeur atteinte par la nécrose, il faut des mois, quelquefois même une année 
pour obtenir la complète cicatrisation. C'est qu'en effet, le tissu lupique offre une sensibilité toute 
particulière à l'égard des rayons X. Certains placards, comme l’a très bien fait remarquer Dekeyser, 
sont le siège de réactions très violentes après absorption de doses de 7 à 10 H: l’un de nous a, 
depuis longtemps, attiré l'attention sur ce fait. On ne sera donc jamais certain de ne pas dépasser 
l'effet utile; la nécrose pourra s'étendre au delà des limites, que l'on s'était imposées. 

La cicatrice qui succède à Pulcération est parfois très acceptable, mais souvent elle se modifie 
dans la suite. La peau devient dure, épaisse, atrophique, lardacée et se couvre par places de télan- 
giectasies plus ou moins marquées. Une pigmentation intense, irrégulièrement répartie, tranche 
nettement avec des surfaces blanches, atrophiques. En somme le résultat définitif est loin d’être 
esthétique. Au placard de lupus, a succédé une cicatrice souvent plus visible et plus disgracieuse 
que la lésion primitive. Cet argument prend une indiscutable valeur pour une lésion dont le siège 
de prédilection est la face. 


et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 203 


Enfin il n'est pas rare de voir survenir un an, deux ans, quelquefois trois ans après ces applica- 
tionsintenses, desaltérations tardives 
se caractérisant par une exulcéralion 
superficielle, à laquelle succède une 
véritable ulcération, avec escarre. 
Ces accidents tardifs sont d'autant 
plus fréquents que les doses utilisées 
ont été plus fortes et que les tissus 
sur lesquelsonlesa appliquées étaient 
plus altérés. Chacun sait avec quelle 
désespérante lenteur se réparent ces 
lésions. L'un de nous a pu observer 
plusieurs malades atteints de lupus, 
chez lesquels ont apparu, deux ou 
trois ans après une irradiation in- 
tense (dose destructive), des ulcéra- 
tions nécrosantes. L’une d'elles avait 
été présentée jadis pour démontrer 
l'excellence des doses massives ! 

Le résultat curatif n’est pas plus 
satisfaisant, rarement les lupomes 
sont tous détruits ; les plus profonds, 
pour n'être plus apparents, n’en per- 
sistent pas moins, cachés dans la 
profondeur du derme sous une cica- 
trice, qui empêche de les dépister. 
La récidive ne tarde pas à se mani- 
fester, particulièrement en bordure. 


. y Avant. Après traitement par la radiothérapie 
Les brûlures massives consécu- et la galvanopuncture. 
tives aux doses nécrosantes détrui- Fig. 2. — Lupus de la main et du médius. 


sent indistinctement les tissus sains 
et malades; il en résulte des mutilations qui proscrivent de façon absolue ce procédé pour le trai- 
tement des lupus orificiels. 

Cette méthode, à cause de ses dangers et de ses résultats problématiques, est complètement a 
rejeter. L'accord, croyons-nous, est aujourd'hui à peu près complet sur ce point. Schiff, qui avec 
Freund fut un des premiers à employer cette technique, conclut : « Je tâche actuellement d'éviter 
toute réaction intense, il s'ensuit naturellement que j'emploie une minime dose de rayons X et 
uniquement avec des tubes durs. » 

Il. — Méthode douce. — Cette méthode consiste à doser la ati de radiations et à conduire 
le traitement de façon à éviler toute réaction violente et à plus forte raison toute ulcération : ainsi 
nous procédons pour les nombreux lupus que nous traitons. Nous donnons, selon les cas, 3, 4 ou 
5 unités H, mesurées au radiométre Sabouraud-Noiré. Les irradiations sont faites quelquefois sans 
filtre, le plus souvent à travers 1 ou 2 millimètres d'aluminium, suivant l'infiltration plus ou moins 
profonde du placard lupique. Ces doses déterminent, tout au plus, dans les 10 à 15 jours qui 
suivent, une réaction érythémateuse franche avec gonflement léger. Nous répétons ces irradiations 
toutes les 2 à 3 semaines, c’est-à-dire que nous attendons la diminution des phénomènes d'irri- 
tation locale déterminés par la séance précédente. 

Avec cette technique, nous observons, dans la plupart des cas, une amélioration indiscutable : 
l'infiltration diminue vite, l’cedéme s'affaisse, la sécrétion se tarit, puis les bourgeons papillo- 
mateux disparaissent; les ulcéralions ne tardent pas à être remplacées par une cicatrice blanche, 
fine et lisse, du meilleur aspect. L'expérience montre que les rayons X ainsi utilisés n'ont pas d'effet 
direct sur les éléments tuberculeux. Ils ne détruisent pas les nodules lupiques mais favorisent par 
leur action sclérogène la régression des tubercules : ils modifient le terrain sur lequel ils évoluent. 
On arrive ainsi à isoler les lupomes; il ne reste plus qu’à les détruire par une méthode appropriée. 

Si, poursuivant le traitement radiothérapique, on cherchait à obtenir la disparition complète de 
ces nodules, on multiplierait inutilement les séances : elles détermineraient une nuisible radio- 
atrophie du tissu sur lequel évoluait le lupus. 

En somme, il ne faut demander à la radiothérapie que ce qu'elle est capable de donner, c'est à- 
dire une régression du placard lupique, et recourir à un autre procédé pour déterminer une guéri 
son aussi parfaite que possible, tant au point de vue esthétique, qu’au point de vue de la stérilisa- 
tion des téguments. 


204 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapie 


Après de longues années d'expériences, nous préconisons donc une méthode mixte, qui néces- 
sairement variera suivant le siège, la forme clinique et l’évolution de l'affection; aussi passerons- 
nous en revue les principales variétés du lupus tuberculeux, afin d'établir le rôle de la radiothé- 
rapie dans le traitement de cette dermatose. 


INDICATIONS SELON LES FORMES 


f° Lupus plan fermé (tumidus non exedens). — Ici la radiothérapie ne constitue pas le procédé 
de choix. Tout au plus elle permettra de rendre plus apparents les nodules, qui pourront ainsi être 
détruits par d'autres procédés (scarifications, ignipuncture, étincelles de haute fréquence, élec- 
trolyse). Il faut autant que possible lui préférer l’exérèse chirurgicale ou la Finsenthérapic. Si le 
lupus siège sur le corps ou à la face au dessous d'une ligne allant de la commissure buccale 
à l'oreille, Pextirpation chirurgicale est indiquée. Mais dans ces cas il est à recommander de 
fuire aussitôt après, dans un but préventif, quelques irradiations légères sur la cicatrice. Nous 
avons eu, en effet, l’occasion d'observer, après de telles interventions, la transformation chéloi- 
dienne de la cicatrice ; cela n’est pas pour nous étonner, sachant combien sont fréquentes les 
chéloïdes développées sur terrain tuberculeux, particulièrement quand la cicatrisation ne s'est 
pas faite par première intention. L'action destructive des rayons X sur les productions chéloidiennes 
est assez connue pour que nous n'ayons pas à y insister. 

Ce que nous venons de dire du lupus tumidus non exedens peut se répéter pour les cas de petits 
tubercules lupiques primitifs et isolés. 

2° Lupus ulcéré. — La radiothérapie trouve dans ces cas une de ses principales indications, 
surtout dans les formes hvpertrophiques papillomateuses. Les résultats sont rapides : après 
quelques irradiations les sécrétions se tarissent, les croúles et les squames tombent, les bourgeons 
s’affaissent, l'infiltration diminue; l’ulcération est remplacée par une cicatrice fine, souple, blan- 
châtre. En somme, on a obtenu un résultat esthétique des plus satisfaisants, mais les nodules 


Avant traitement. Aprés traitement par les searifications et la radiothérapie; 
conservation de la forme du nez. 
Fig. 3. — Lupus turgescent hypertrophique du nez. 


lupiques persistent; dans certains cas mème ils peuvent paraître plus nombreux, car le traitement 
les a rendus plus apparents. 


et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgatre. 205 


Pour arriver à un résultat définitif, certains auteurs, en particulier Kienbück, Holzknecht, 
Ulmann, Jeanselme et Francois, recommandent de continuer le traitement par la photothérapie. La 
radiothérapie ne serait qu'un adjuvant servant à déblaver la lésion et à préparer le terrain pour les 
applications de la méthode de Finsen. Les rayons X ont, en effet, fermé Pulcération, réduit de 
volume le placard, aplati les hourgeons. La lésion se rapproche ainsi de la forme non exedens et la 
photothérapie reprend tous ses droits. Nous croyons que cette association thérapeutique est à 
conseiller toutes les fois qu’on se trouve dans les conditions requises pour faire de la bonne photo- 
thérapie; mais encore faut-il que la dose de rayons X absorbée soit relativement faible et que les 
téguments aient gardé une vitalité suffisante pour résister à la lumière. Schaumann a rapporté au 
Congrès international de physiothérapie de 1910, deux cas d'ulcéralions profondes produites par la 
Finsenthérapie dans un tissu atrophié par les rayons X. 

Enfin, il ne faut pas oublier, que l'action de la photothérapie est d'autant moins active, que les 
tissus, sur lesquels elle s'exerce, sont plus sclérosés et surtout plus pigmentés. 

Quand le gros œuvre est accompli par la radiothérapie, d'autres auleurs ont recours, pour 
détruire les nodules lupiques, soit à Vétincelle de haute fréquence (Bordier, Guilloz), soit à 
Pélectrolyse avec ou sans introduction médicamenteuse (Lenglet, Sourdeau), soit à l’électrocautère 
ou aux scarifications. 

Nous donnons la préférence aux scarifications linéaires, quadrillées, qui, convenablement faites, 

donnent le résultat esthétique le meilleur. Voici la technique que nous employons journellement 
_ contre les nombreux cas de lupus, que nous avons à traiter à l'hôpital Saint-Louis, dans le service 
de notre maître Brocq. 

Après une ou deux irradiations de 4 à 5 H, destinées à préparer la lésion, nous pratiquons 
toutes les semaines la destruction des nodules apparents par les scarifications. Chaque quinzaine, 
immédiatement après la séance de scarifications, nous faisons une nouvelle irradiation de 3à 4 H 
de rayons n° 7 Benoist environ. La profondeur atteinte par la pointe de notre scarificateur dans le 
tissu mou des lupomes, nous permet d'apprécier l'infiltration plus ou moins profonde de la lésion 
et nous sert d'indication pour le choix du filtre à employer. Quoi qu'il en soit, nous ne dépassons 
jamais la dose érythémateuse moyenne; parfois certains placards réagissent plus violemment et 
prennent une teinte rouge franc, qui nous oblige à attendre la troisième ou la quatrième semaine, 
avant de procéder à une nouvelle irradiation. 

Il est bien difficile de fixer d'avance le nombre de séances nécessaires, la durée du traitement 
varie d'un cas à un autre. Pour suspendre les irradiations, on se laisse guider par les résultals 
obtenus et l'état des téguments. Quand la lésion revêt un aspect très différent de l’état primitif, 
c'est-à-dire lorsque l’ulcération est remplacée par une cicatrice blanche, fine, superficielle, que 
l'infiltration et l'wdéme ont totalement disparu, nous arrétons les séances de radiothérapie. Nous 
craindrions, par un traitement trop prolongé, de remplacer la lésion primitive par une radio- 
atrophie des plus disgracieuses, sans obtenir la guérison définitive. 

5° Appliquée au lupus serpiyineux non ulcéré, qui couvre une grande partie de la face et dont le 
centre évolue spontanément vers la cicatrisation, la radiothérapie rend également de grands ser- 
vices. Elle permet d'attaquer la périphérie infiltrée, rouge, couverte de squames ct riche en nodules. 
Mais ici encore la radiothérapie n'est qu’un traitement préparatif; elle fait tomber les squames, 
blanchit les lésions, diminue l'infiltration et surtout isole et rend apparents les tubercules, qui plus 
tard seront détruits par les scarifications, les pointes de feu, ou l’électrolyse. 

4° Dans certains lupus vorax eredens, après quelques irradiations, on voit les tissus se raffermir 
et l'ulcération se transformer en une cicatrice fibreuse, lisse, plus ou moins semée de nodules. Il 
importe, dans nombre de ces cas, de combiner d'emblée les scarifications et la radiothérapie. 

5° Le lupus des orifices constitue une des principales indications de la méthode : en un temps 
relativement court, elle arrête l’évolution des lésions. S'il s'agit de la forme turgescente de l'oreille, 
après quelques irradiations légères, le pavillon primitivement cedématié, croúteux, suintant, reprend 
une forme presque normale. Les croútes et les squames sont tombées, l’érythème a presque totale- 
ment disparu et il ne reste qu'à détruire les nodules devenus apparents. Des résultats analogues 
sont obtenus, quand le placard lupique siège aux levres. Sur le nez, parfois méconnaissable en 
dessous des infiltrats, des croûtes et des ulcères qui le recouvrent, les irradiations réntgéniennes 
font souvent merveille. 

Dans les formes ulcéreuses graves, qui ne tardent pas à devenir térébrantes et phagédé- 
niques, la radiothérapie arrête parfois l’évolution rapide, amène la cicatrisation et préserve les 
malades de délabrements effroyables : mutilation du nez et des Roues atrésie des orilices, ectro- 
pion des paupières, etc. 

La radiothérapie appliquée seule permet d'obtenir dans ces cas un ré sullat estiélique très 
acceptable : elle redonne au nez, aux oreilles, aux lèvres leur forme normale ; cependant la cicatrice 
esl souvent quelque peu disgracieuse, sclérosée. Elle rétracte, effile un peu ces organes; aussi nous 


206 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapie 


lui associons systématiquement les scarifications : elles permettent d'aller plus vite, donnent une 
cicatrice plus belle, sans mutilation 
et surtout atteignent directement les 
nodules lupiques. 

Les scarifications ont lieu tous 
les 8 jours, les séances de radiothé- 
rapie à dose faible (5 à 4 H.) tous les 
15 jours, puis tous les 20 jours seu- 
lement. Dès que la cicatrisation est 
complète, et l'infiltration disparue, 
il importe de cesser la radiothérapie. 
A la période des tubercules isolés, 
elle ne peut que compromettre le 
résultat définitif. 

La combinaison de ces deux mé- 
thodes montre bien le peu d'action 
des rayons X sur le tubercule lui- 
même. Sur un lupus du nez, par 
exemple, irradié sans scarifications, 
persistent après la cicatrisation un 
très grand nombre de nodules, qu'il 
faut détruire dans la suite. Par con- 
tre, si les scarifications ont alterné 
avec les rayons de Röntgen, on 
n'observe plus qu'un très petit nom- 
bre de nodules à l'époque où la cica- 
trice est établie. Le scarificateur a 


Avant traitement. Après traitement par la radiothérapie dilacéré et fait régresser les lupomes, 
et l'ignipuncture. 

contre lesquels les rayons X ne pa- 

Fig. 4. — Tuberculose lupique du doigt. raissent avoir qu'une faible et in- 


constante efficacilé. 

6° Lupus des muqueuses. — Dans le lupus du nez, la muqueuse est ordinairement atteinte, sou- 
vent même son infection est primitive; les irradiations filtrées reçues par la surface cutanée sus- 
jacente agissent en profondeur et viennent modifier les lésions de la cavité nasale. Cependant la 
guérison complète ne sera obtenue que par les pointes de feu, le raclage, les cautérisations précé- 
dées ou suivies d'applications de radium. Dans le lupus des conjonctives également, la radiothé- 
rapie devra être secondée par d'autres méthodes adjuvantes. 

Le lupus des gencives, de la langue, de la voûte palatine ne relève pas de la radiothérapie 
pour le moment. 

Certes, à l’aide du tube Bouchacourt pour endoradiothérapie, nous avons pu irradier et amé- 
liorer un cas de tuberculose à forme lupique, s'étendant à une partie de la voûte palatine, mais 
là encore les rayons X ne doivent être considérés que comme un précieux adjuvant. 

Du reste, il est nécessaire, pour que celte ingénieuse méthode se répande, que des perfec- 
tionnements importants soient réalisés dans la construction des ampoules adaptées à cette méthode; 
alors, il est fort probable que les rayons X se substitueront au radium pour le traitement d'un 
grand nombre de lupus des cavités. En effet, comme nous le montrerons plus loin, c'est contre 
les localisations muqueuses de cette affection que la radiumthérapie est surtout indiquée, à cause 
de sa facile application. 

1° Nous recommandons également la radiothérapie dans le traitement des lupus secondaires déve- 
loppés sur les téguments recouvrant un foyer tuberculeux profond : ostéite, adénite, etc. Associée 
aux scarifications, à la curette ou au galvanocautère, elle amènera la guérison de la lésion cutanée 
et contribuera largement à l'amélioration du foyer bacillaire profond. Nous filtrons à travers des 
lames d'aluminium de 2 à 5 millimètres d'épaisseur, afin que la dose retenue par les téguments et 
celle qu'arrétent les plans profonds (atteints dans ce cas), ne soient pas trop différentes. 

Quelquefois les résultats que nous venons de relater sont rapidement obtenus; en un ou 
deux mois la lésion est très modifiée; souvent le traitement doit être continué pendant six mois, 
un an et même davantage. En particulier les lupus traités antérieurement par d'autres méthodes 
sont plus rebelles à l’action des rayons X; ils le sont d'autant plus qu'ils ont été soumis à des 
médications énergiques et sclérosantes. 

Enfin certains cas résistent complètement à l'irradiation róntgénienne, comme aux autres 
modes de traitement: il s'agit soit de ces lupus intractabilis, dont parle Finsen, et qu'il aurait ren- 


et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 207 


contrés dans une proportion de 2 à 5 pour 100, soit de certains lupus vorax, qui malgré tout conti- 
nuent leur terrible évolution. 


RADIUMTHÉRAPIE 


Comme les rayons de Röntgen, le rayonnement des corps radioactifs et surtout du radium a 
été appliqué au traitement du lupus vulgaire. La très grande analogie, qui existe entre ces radia- 
tions, laisse prévoir des effets similaires. 

On sait que le radium émet toute une série de rayons (2, $, y) qui différent entre eux par 
diverses propriétés et en particulier par leur inégal pouvoir de pénétration. L'emploi judicieux de 
filtres appropriés permet, en supprimant une fraction du rayonnement, de l'épurer et de pouvoir 
ainsi, selon les cas, réduire au minimum l'écart entre les effets superficiel et profond. 


Avant traitement. Après traitement par les searifications et la radiothérapie. 


Fig. 5. — Lupus ulcéré de la face et du nez. 


Comme en radiothérapie, il existe en radiumthérapie deux méthodes principales d'applications: 
l'une utilise le rayonnement global et cherche à guérir le lupus par la destruction des tissus malades; 
l'autre a pour but de déterminer une réaction inflammatoire légère, à laquelle succède la régression 
du processus lupique. 

La première mérite les mêmes critiques que la radiothérapie destructive. Pour guérir ainsi un 
lupus, il faut provoquer une nécrose profonde, toujours douloureuse et demandant parfois de longs 
mois pour guérir (Dekeyser). C'est un procédé qui doit être abandonné. 

La méthode douce se rapproche singulièrement de celle que nous avons préconisée en radio- 
thérapie. Par des applications de moins longue durée et surtout en filtrant le rayonnement, on 
détermine une réaction inflammatoire, à laquelle succéderont: la décongestion du placard lupique, 
l'isolement et Pencapsulement des tubercules, l’aplatissement des bourgeons, la cicatrisalion même 
des plaies existantes. Cette réaction inflammatoire ne doit pas entrainer l’ulcération et à plus forte 
raison, la destruction des couches superficielles. L'expérience nous a montré qu'il ne fallait pas 
demander autre chose à la radiumthérapie. Pas plus que les rayons X, le radium ne guérit habituelle- 
ment les tubercules lupiques, à moins de déterminer la nécrose des tissus. Même dans les cas en 
apparence favorables, l’insuccès définitif est la règle. 

Il en est ‘ainsi, par exemple, pour les tubercules isolés, si fréquents chez les enfants où ils 


208 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapie 


sont la première manifestation d'un lupus qui ne demande qu'à évoluer. Nous avons déterminé, par 
un traitement méthodique, Vaplatissement des tubercules, la diminution de leur diamètre apparent; 
dans certains cas mème, le tégument s'est déprimé à leur niveau, revètant un aspect de légère atro- 
phie. Malgré tout, le tubercule est resté et il a fallu le détruire par la chirurgie, le cautère ou la 
photothérapie. 

Qu’on ne vienne pas nous dire que nos insuccès sont dus à une mauvaise technique, à des 
séances insuffisantes, à une filtration inefficace! Nous avons essayé toutes les techniques, sans plus 
de succès définitif. Nous insistons sur ces faits, parce que l'on croit trop volontiers aujourd'hui, 
que le radium est un agent thérapeutique d'une telle puissance que rien ne saurait lui résister. 
L'expérience et la pratique montrent, hélas, qu'il n’en est rien et qu'en matière de lupus, la radium- 
thérapie ne conduit pas à d'autres résullats que la radiothérapie. Les cicatrices consécutives à la 
radiumthérapie ne sont pas plus belles que celles de la radiothérapie: les télangiectasies et la 
pigmentation sont l'apanage fréquent de l'une et l’autre méthode. 

Si certains auteurs ont prétendu guérir cette rebelle affection par les applications de radium, 
la plupart reconnaissent qu’il persiste des tubercules, dont la destruction réclame d'autres procédés. 
Ainsi Wickham, très au courant de la question, déclare que le radium seul détermine rarement 
une guérison définitive. 

Les indications générales de la radiumlhérapic sont précisément les mêmes que celles de la 
radiothérapie; elles dépendent, comme on le sait, de la forme et de la localisation de l'affection. 
Tout ce que nous avons dit précédemment peut s'appliquer à cette méthode: elle fera le gros 
œuvre; elle préparera le terrain; elle améliorera létat local jusqu'à lui donner les apparences de la 
guérison... mais, dans l'immense majorité des cas, le lupome persiste; un œil exercé sait le dépister. 

Cependant parmi les lésions susceptibles d'être améliorées par la radiumthérapie, il en est pour 
lesquelles elle est plus spécialement indiquée. La facilité des applications est la grande règle qui 
doit guider le spécialiste. 

Ainsi, il est peu pratique de traiter par cette méthode un lupus étendu à toute la face ou à une 
joue. Il faudrait une série d'applications contigués, difficiles à repérer, à moins d’avoir à sa dispo- 
sition un appareil radifère de grande surface: le prix élevé des substances radioactives rend très 
rares ces appareils. Combien il est plus simple, pour ces lésions étendues, d'avoir recours à la 
radiothérapie, puisque les résultats définitifs sont analogues. 

Par contre, le radium sera très précieux contre les lésions des cavités et particulièrement contre 
Je lupus de la muqueuse nasale. Grace à la souplesse du procédé, on peut apporter la source de 
radiations au contact même des lésions, là où les rayons X ne peuvent agir qu'indirectement, par- 
fois même où ils ne parviennent pas. 

Souvent on combinera les deux méthodes, en attaquant directement la lésion des mu- 
queuses par le radium, et en dirigeant sur elle un faisceau de rayons X, au travers des tégu- 
ments interposés. 

Avant ou après grattage, les applications de radium modifieront les tissus, détermineront la 
cicatrisation, isoleront les tubercules, et permettront ainsi de restreindre aux lupomes la destruction 
électrolytique ou ignéc. 

Enfin on a essayé l'injection de solutions radifères ou d'¿manation, dans les tissus tuberculeux ; 
les résultats obtenus ne permettent pas d’avoir une opinion sur la valeur de ce procédé. 

Contre le lupus, en résumé, l'action de la radiumthérapie se rapproche de celle des rayons X ; 
le radium pouvant être facilement introduit dans les cavités, constitue, combiné ou non au gratlage, 
un procédé excellent pour le traitement des lésions des muqueuses. 


Lupus carcinome. 


On trouve dans la littérature médicale une grave accusation contre la radiothérapie du lupus. 
Les auteurs anglais, Spencer, Walker et Leaf, ont attiré l'attention sur la dégénérescence épilhé- 
liomateuse des cicatrices de lupus traités par les rayons X ou le radium; certains paraissent 
convaincus que cette dégénérescence est le fait du trailement institué. 

Le développement du cancroïde sur lupus était connu bien avant la découverte de Röntgen, 
comme en font foi les observations publiées par Alibert, Rayer, Devergie, Hebra, Volkmann, Kaposi, 
Vidal, Besnier, Leloir et tant d'autres. En 1901 parut dans les Archives für Dermatologie und Syphilis 
un travail d'ensemble sur la question, par Ashihara; cet auteur rapporte 122 cas de lupus carcinome 
et montre, à l'aide d'examens histologiques, qu’on arrive par transitions insensibles d'un tissu 
purement lupeux à un lupus nettement carcinomateux. Depuis, l’un de nous a publié à la Société de 
Radiologie huit nouvelles observations de cancer développé sur des lupus, qui n'avaient pas été 
effleurés par la radiothérapie. Morestin a également rapporté un cas d'¿pithélioma évoluant sur la 
cicatrice d'un lupus enlevé chirurgicalement. Tout récemment nous avons eu l’occasion de voir 


mY 


F 


et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 209 


deux cas de lupus très anciens, qui présentaient cette dégénérescence et qui cependant n'avaient 
jamais été soumis aux rayons X. L'un était vierge de tout traitement, bien que datant de plus de 
20 ans; l’autre n'avait eu à subir que des applications d'emplátre et de pommades anodines. 

Ainsi donc, les faits montrent qu’en dehors de toute irradiation, Pépithéliome apparaît, avec 
une fréquence relative, sur des cicatrices de lupus vulgaire et même sur des lupus en activité. 

Faut-il s'étonner alors, que certains lupus traités par la radiothérapie se compliquent de carci- 
nome? Tout ce que l’on peut dire, c’est que le cancer s’est développé malgré la radiothérapie; on 
n’a pas le droit de tirer une autre conclusion. 

Pour que l’on puisse soutenir que les rayons X favorisent l'apparition du cancer sur un terrain 
lupique, il faudrait prouver que le pourcentage des lupus carcinomes est plus élevé chez les 
lupiques trailés par la radiothérapie que chez ceux qui ont été soumis aux autres méthodes. Or cela 
n'est pas. Nous croyons même que la statistique serail en faveur de la radiothérapie. Nous ajou- 


Résultat esthétique après traitement, Résultat esthétique après traitement par les searifications 
et la radiothérapie. 


Fig. 7. — Lupus turgescent du nez Fig. 8. — Lupus étendu aux joues el au nez, 
traité par les scarificalions et la radiothérapie. | type congeslif avec croûtes. 


terons enfin que l’un de nous a eu l’occasion de guérir par la radiothérapie un cas d'épithéliome 
greffé sur un lupus non irradié. 

Le lupus vulgaire n'est pas, du reste, la seule affection cutanée sur laquelle puisse apparaître 
spontanément le carcinome ; les dermatologistes savent très bien que cette complication existe 
pour un grand nombre de dermatoses : lupus érylhémateux, lichen, psoriasis, eczéma, ulcères 
chroniques et mêmes lésions cutanées de la syphilis. Il n'est pas rare de voir le cancer prendre 
naissance sur des cicatrices quelconques; celles consécutives aux brúlures paraissent prédispo- 
sées á celte complication. 

Aussi croyons-nous avec Barjon « qu’il serait irrationnel de priver les malades atteints de lupus 
d'une cure radiothérapique efficace et fertile en résultats pour une crainte qui, en somme, n'est pas 
justifiée ». 

CONCLUSIONS 

La radiothérapie, sans être le traitement héroïque du lupus tuberculeux, mérite d'être 
appliquée contre cette affeclion. 

Des deux techniques utilisées, la méthode violente déterminant des réactions ulcéreuses est 
complètement à rejeter : on aura recours aux irradiations légères et espacées. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 14 


210 J. Belot et L. Nahan. 


Ainsi employée, la radiothérapie détermine une amélioration indiscutable mais ne détruit 
qu'exceptionnellement le nodule lupique. Pour obtenir la guérison complète, il est habituellement 
nécessaire de lui adjoindre une autre méthode thérapeutique variable selon les cas. 

1° Dans le lupus plan non ulcéré la radiothérapie n'est pas indiquée. ` 

2 Associée à la Finsenthérapie, aux scarifications ou à lélectrolyse négative, elle permet 
d'obtenir la guérison du lupus ulcéré. 

5° Elle améliore considérablement le lupus serpigineux non exedens et certains lupus vorax. 

4° Elle est indiquée dans le lupus des orifices, où elle donne, combinée aux scarifications, des 
résultats esthétiques excellents et empêche de graves mutilations. 

5” Elle est d'une application difficile dans les localisations lupiques des muqueuses où cependant 
elle détermine des améliorations; on doit lui associer rapidement le curettage, les scarifications et 
les cautérisations. 

6” Elle est indiquée dans le traitement des lupus secondaires, développés sur des foyers 
d'ostéite ou d'adénile tuberculeux. 

La radiumthérapie peut avoir des indications analogues, mais il nous paraît préférable de la 
réserver aux lupus peu étendus et aux lésions des muqueuses pour lesquelles elle constitue une 
méthode efficace et d'application facile. 

Les rayons X ne sont pas la cause du développement d'épithélioma sur le lupus. Cette dé- 
générescence se rencontre souvent sur des lupus vierges de toute application radiothérapique. 


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(Travail du Service d'Electrothérapie de 
M. le DF Broeg, à Uhopital St-Louis.) 


L'ÉLECTROTHÉRAPIE DANS LE TRAITEMENT 
DU LUPUS VULGAIRE” 


Par RENÉ CHAPERON 


L'Electricité a été appliquée au traitement du lupus vulgaire sous ses diverses modalités. On 
trouve dans la littérature médicale des résultats différents d'un spécialiste à un autre: il semble 
mème que les dermalologistes soient singulièrement moins enthousiastes que les électrothérapeutes. 
Aussi, exposerons-nous tout d'abord la technique des méthodes utilisées en rapportant les résultats 
obtenus par ceux qui les ont appliquées ; nous chercherons ensuite à en préciser les indications. 

Nous nous appuierons sur les résultats que nous avons pu voir chez les nombreux lupiques de 
St-Louis et particulièrement chez ceux que nous avons soignés avec M. Belot dans le service de 
notre Maitre, M. Brocq. 


J. — ÉLECTRICITÉ STATIQUE 


L'électricité statique a depuis longtemps été préconisée contre le lupus vulgaire, comme adju- 
vant d'autres traitements locaux. Sans parler de l'effet salutaire sur l'état général souvent précaire 
chez les lupiques, on a utilisé localement le souffle ou l'aigrette. Sous cette action, les plaies lupi- 
ques se détergent puis bourgeonnent et revêlent un meilleur aspect. Après un nombre plus ou 
moins élevé de séances la lésion s’est rétrécie ; elle est moins profonde et on distingue des trainées 
épidermiques se dirigeant des bords vers le centre; on arrive ainsi peu à peu à la cicatrisation que 
trop d’auteurs ont bien à tort considérée comme la guérison. 

Suchier (2), Winkler ont eu recours à l'électricité statique dans le lupus. Suchier a soin de curet- 
ter au préalable la lésion et fait agir soit le souffle négatif, soit l’élincelage jusqu’à ce que la sur- 
face devienne noire. Il se produit dans la suite une escarre : c'est une sorte de fulguration. Albert 
Weil (3) a guéri un lupus de la fesse parles courants frankliniques induits. Ces courants se rappro- 
chent des courants de haute fréquence; on ne peut du reste juger une méthode sur la guérison 
d'un seul cas. Danlos, dont on connait les recherches sur les différents traitements du lupus, déclare 
très nettement que, même avec un excellent appareillage, il n’a jamais obtenu le moindre résultat. 

Évidemment ce n'est pas le souffle statique qui détruira les nodules: son elfet, dans les cas les 
plus favorables, ne peut être somme toute que stimulant et modificateur. L’étincelle statique est sus- 
ceptible de produire une action plus énergique ; mais les difficultés de son application lui font, à 
juste titre, préférer la haute fréquence. 


11. — COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE 


Dès leur apparition en 1894, les courants de haute fréquence furent essayés dans le traitement 
du lupus. Ils ont été utilisés sous la forme d'étincelles destructives ou en ayant recours à des pro- 
cédés plus complexes : la fulguration et Péleclrocoagulation. 


Étincelle de haute fréquence. — L'étincelage s'applique en utilisant soit la grande étincelle de 
résonance, soit celle, plus petite, de l'électrode condensatrice. 

L'électrode directe de résonance semble donner de meilleurs résultats ($). L'électrode conique de 
Doumer, une électrode à pointe effilée dans le genre de celle de Bordier (5) ou de Guilloz, per- 
mettent une action plus violente et plus précise sur les nodules ou sur certaines régions qu'il con- 
vient de détruire. L'étincelle de condensation agit moins énergiquement ; on peut du reste se servir 


(4) Rapport au Ve Congrès de Physiothérapie des Médecins de Langue Francaise, Pâques 1914, Paris. 


(2) Sucmer. — Traitement électrostatique du Lupus. Annales d Eleetrobiologie, 1905. 

(3) Albert Wert. — Traitement d'un Lupus de la fesse par les courants frankliniques induits. Progrès 
Médical, 24 Février 1900, 

($) Picnano. — État actuel de la thérapeutique par l'étincelle de haute fréquence. Thèse de Paris, 1910. 


(5) Bonnier. — Traitement des petits nodules lupiques par les étincelles de haute fréquence. HI Congrès 
de Physiothérapie, Paris, 1910. 


212 René Chaperon. 


d’une électrode à pointe pour détruire les points les plus malades et utiliser ensuite l'électrode 
condensatrice pour l'élincelage général de la lésion et des régions circonvoisines. 

D’après Guilloz, en laissant. agir Vétincelle durant dix à vingt-cinq secondes, on délermine une 
irritation inflammatoire à laquelle succède l'élimination des tissus morbides et une cicatrice légère- 
ment déprimée. Rouge au début, celle-ci pálit à la longue; bientôt il n'est plus possible de la distin- 
guer de la peau saine. 

Certains auteurs ont eu l'idée de combiner les scarifications à la haute fréquence. Le principe 
de cette méthode (t) consiste à faire pénétrer Vaigrette électrique, issue de l'électrode condensatrice, 
jusqu'au contact des tissus sains grâce aux scarifications profondes qui lui ouvrent la voie. Sous 
l'influence de cette excitation les tissus normaux prolifèrent tandis que les éléments malades se 
résorbent sans ulcération, sans perte de substance et avec un résultat esthétique remarquable. La 
séance de haute fréquence dure de deux à trois minutes pour un placard de trente centimètres de 
surface. La douleur serait peu intense, surtout si l’on a soin d'augmenter progressivement l'étincelle. 
La réparation se fait vite et la cicatrice est souvent presque invisible. 

Quoi qu'il en soit, la destruction des nodnles lupiques par l'étincelle de haute fréquence est 
difficile à effectuer et plus douloureuse qu'on veut bien le dire; enfin, il n'est pas certain que la 
guérison suive ces tentatives de destruction. 


Fulguration. — La fulguration a été préconisée contre le lupus. C'est en 1906 que la méthode fut 
exposée par de Keating-Hart au Congrès de Milan. « L'étincelle utilisée cesse d’être la petite étincelle 
« timide employée jusqu'alors et devient l’étincelle violente, puissamment disruptive, intolérable à 
« Pélat de veille, qui nécessitera désormais le sommeil chloroformique (?). » 

La mème année, Bizard, de Keating-Hart et Fleig (3) appliquaient la fulguration au lupus de la 
face. 

D'après eux « les applications ordinaires de haute fréquence étaient douloureuses et répétées ». 
Le traitement durait des mois entiers ct les résultats en étaient généralement incomplets. La fulgu- 
ration se différencie de ces applications par l'association de la chirurgie et de l'étincelle électrique. 

Après un premier étincelage de la surface atteinte (étincelage non indispensable du reste) le 
chirurgien enlève à la curette tous les tissus friables, l'électricien crible ensuite d'étincelles, plus ou 
moins longues et violentes, la surface cruentée. 

Pendant quelques jours un écoulement séro-purulent s'écoule de la plaie; puisil se forme une 
croûte qui laisse à sa place une cicatrice rosée dont la teinte s’atténue peu à peu. 

De l'aveu même des auteurs, persistent quelquefois à la périphérie des lésions des éléments 
isolés échappés à la curette et à Pétincelle: ils réclament une deuxième et courte intervention pour 
laquelle l’anesthésie locale suffit. 

La fulguration active certainement la cicatrisation et permet ainsi d'attaquer des lupus très éten- 
dus. Malheureusement l'action de Pétincellesur les nodules lupiques avant échappé à la curette est sur- 
tout mécanique: malgré un étincelage soigneux et prolongé il reste toujours quelques éléments qui 
en proliférant nécessiteront bientôt de nouvelles interventions. L'expérience a montré que dans ces 
conditions la destruction par Pair surchauffé conduisait avec plus de simplicité à des résultats 
meilleurs quoique souvent incomplets. 


Électrocoagulation. — Cette méthode consiste à détruire par coagulation (à l'aide des courants 
de haute fréquence et de basse tension) tout ou une partie d’un foyer lupique. 

Nagelschmidt, au III Congrés de Physiothérapie, a exposé les résultats qu'il avait ohtenus. 
D'après lui, les cicatrices sont moins belles qu'après la Finsenthérapie; mais on peut, en une seule 
séance, détruire un large placard lupique tandis qu'il faudrait une centaine de séances de Finsen 
pour arriver au même résultat. En outre, dit-il, l'action est plus profonde qu'avec les rayons ultra- 
violets. 

I] signale les avantages suivants: un afflux de lymphe abondant qui favorise l’élimination rapide 
des produits toxiques, l’absence complète d'hémorragie au cours de l'opération, la formation extraor- 
dinairement marquée de granulations entrainant une cicatrisation rapide. 

Certes, l'électrocoagulation permet une destruction rapide et profonde de grands placards 
lupiques; faut-il encore faire remarquer que si l’on peut régler en surface l'étendue de la coagula- 
tion, on n'est pas toujours certain de s'arrêter en profondeur aux limites que l’on s’est imposées. 
Du reste, on connait mal, a priori, la profondeur de l'infiltration lupique. La curette, en criant sur 
les parties saines, avertit l'opérateur ; Pélectrocoagulation est une méthode aveugle. Pour ce même 


(1) ZIMMER et LousrE, — Application combinée des searifications et de la haute fréquence. Société de 
Dermatologie, 2 Juillet 1908. 

(2 ZIMMERN. — La fulguration, les actualités médicales. Bailliére, 1008. 

© Bizaro, de Wearing-Harr et Feme. — Lupus tuberculeux traité par la fulguration. Société de Derma- 


tologie, 5 Mars 1908. 


L’électrothérapie dans le traitement du lupus vulgaire. 213 


motif la Finsenthérapie entraînera une cicatrice plus esthétique, parce qu'elle n'aura commis que le 
minimum de délabrements. 

La comparaison que semble établir Nagelschmidt entre l’électrocoagulation et la photothérapie 
ne peut ¿tre soutenue: dans un cas, en effet, on détruit par une coagulation massive tout l'ensemble 
des tissus sur lesquels évolue le lupus, tandis que par la photothérapie on détermine l'irritation des 
tissus sains et malades, sans destruction meme superficielle ; sous l'influence des phénomènes 
inflammatoires les nodules se résorbent secondairement et c'est précisément l’absence de destruc- 
tion globale qui entraine un résultat esthétique excellent. 


111. — COURANT CONTINU 


Le courant continu est appliqué de plusieurs facons. 

Il sert d'abord à détruire, par l’électrolyse, les nodules lupiques ; on a utilisé ensuite la propriété 
qu'il possède d'introduire dans les tissus les médicaments ou les caustiques ; cette dernière méthode 
est généralement connue sous le nom, impropre du reste, d'ionisation. 


Électrolyse. — L'¿lectrolyse se pratique au moyen d'une aiguille inattaquable en platine ou en 
or que l'on enfonce profondément dans le nodule lupique : elle est reliée par un réducteur de poten- 
tiel au pôle négatif d'une source de courant continu. L'électrolyse négative doit ètre préférée. 

Autour de l'aiguille, selon l'intensité du courant, il se produit, après quelques secondes, un halo 
hlanc grisátre, puis une sorte d'éclatement des tissus se manifestant sous la forme d'irradiations de 
même couleur. 

L'intensité du courant doit être élevée (trois à cing milliampères), et l’action prolongée suffi- 
samment pour désorganiser l'élément attaqué : l'expérience guide sur la durée. 

D'après notre Maître M. Brocq, qui fut le premier en France à appliquer Pélectrolyse au traite- 
ment du lupus, cette méthode ne doit pas être utilisée au début de l’affeclion; «il ne faut Pemployer 
qu'à la période dite des tubercules isolés pour attaquer directement, avec précision et d'une manière 
aussi complèle que possible, ces véritables racines du mal. Ainsi le nombre de piqûres n'est pas 
trop élevé ct le procédé devient plus pratique. En outre, on peut, en utilisant des aiguilles assez 
volumineuses et en les dirigeant en tous sens dans le tissu friable des tubercules, atteindre la matière 
lupique avec beaucoup plus d'exactitude que par tout autre procédé, sauf peut-être par le raclage 
chirurgical méthodique ». 


lonisation. — Certains auteurs(!), se basant sur quelques effets heureux de l’ionisation, ont eu 
recours à cette méthode. On s’est servi de diverses solutions ¿lectrolytiques et particulièrement de 
sulfate de cuivre ou de zinc à 2 pour 100. On utilise une électrode cylindrique de verre (Lenglet) 
contenant le liquide, ou une électrode recouverte d'un tissu spongieux imbibé de la solution. « L'in- 
tensité du courant est portée aussi haut que le malade peut le supporter; 10 à 12 milliampères sont 
ordinairement tolérés avec des électrodes de 6 à 10 centimètres carrés de surface; la durée d’appli- 
cation est de 10 à 20 minutes. Dès la première séance, les nodules traités perdent leur apparence 
sucre d'orge et se confondent avec le reste de la peau traitée. Au bout de quelques jours ils com- 
mencent à se résorber. Parfois ils s'éliminent et laissent une cicatrice lisse. D'autres fois la cicatrice 
se dessine au milieu des nappes lupiques à mesure que celles-ci disparaissent (°). » 

Le choix du médicament aurait une certaine importance; les insuccès seraient dus pour certains 
à ce que l'on ne connaît pas les ions appropriés à la lésion, mais nous entrons là dans le domaine 
de l'hypothèse. Quoi qu’il en soit, ce procédé ne donne pas de résultat définitif. 

L'ionisation peut être pratiquée de façon différente au moyen d'aiguilles métalliques atta- 
quables. Lenglet et Sourdeau ont traité un assez grand nombre de malades par cette méthode. 

On fait une série de piqûres très rapprochées les unes des autres, avec une aiguille de zinc ou 
de cuivre reliée au pôle positif. L'intensité du courant doit être faible, de un-demi à un milliampère; 
la durée très courte : 3 à 5 secondes au maximum pour chaque piqûre. Ce traitement s'appliquerait 
surtout aux lupus non exedens où les lésions sont peu étendues en surface et présentent au contraire 
une extension en profondeur. 

ll nous est difficile d'admettre la valeur de cette méthode : dans Vélectrolyse négative avec 
aiguille inattaquable, on laisse passer le courant pendant un temps suflisant pour désorganiser le 
nodule; au contraire, avec une aiguille positive attaquable, Paction du courant ne dure que quelques 
secondes; à cette seule condition il est possible de retirer l'aiguille. La destruction des nodules, si 


(1) LENGLET et SourpEat. — Association de l'ionisation électrolytique à la scarification, au grattage, à la 
haute fréquence et particulièrement à la radiothérapie dans le traitement des adénites tuberculeuses et de 
certaines dermatoses rebelles, Société de Dermatologie, 2 Juillet 1908. 

(?) SOURDEAU, — L'ionisation en dermatologie. Thèse de Paris, 1908, 


214 Rene Chaperon. 


résistants, ne peut être effectuée en un laps de temps aussi court sous une faible intensité. Quant 
aux composés nouveaux résultant de l'attaque produite sur l'aiguille, ils sont en trop petite quantité 
pour agir avec elficacité sur les éléments cellulaires. A notre avis, l'ionisation au moyen d'aiguilles 
attaquables n’est pas à recommander, cette méthode doit céder la place à l’électrolyse négative. 

Celle-ci s'applique habituellement comme complément des autres méthodes. 

Brocq recommande de détruire par l'électrolyse négative les nodules persistants, quand par les 
scarifications on est arrivé à la période dile « des tuhercules isolés ». Lenglet a combiné la haute 
fréquence et l'électrolyse. D'après lui ce n'est pas tant la combinaison immédiate des deux procédés 
que leur succession médiate qui a paru donner de bons résultats. 

A la fin du traitement radiothérapique, lorsque les rayons X ont fait le gros œuvre en isolant 
les tubercules, Vélectrolyse combinée ou non à l'électropuncture ou aux scarifications permet, 
comme l'ont montré Belot et Jangeas (*), d'atteindre les reliquats et de les guérir. 

L'électrolyse est en outre très précieuse pour faire disparaitre les télangiectasies qui existent 
souvent sur la cicatrice d'une plaque de lupus traitée par les rayons X ou une autre méthode. 
Belot (2) a décrit jadis les détails de ces applications et montré les résultats que l'on pouvait en 
obtenir. 

On voit que ces diverses méthodes de traitement donnent des résultats très divers; il existe du 
reste entre les auteurs des divergences profondes capables de troubler le débutant. Elles tiennent à 
ce que l’on groupe sous le nom générique de lupus des lésions de forme très variée dont Pévolu- 
tion n'est pas comparable : le terme guérison lui-même est pris dans un sens très différent. Et 
d’abord qu'entend-on au juste par « guérison du lupus »? 

Si Pon dit d'un lupus qu'il est guéri lorsqu'on a obtenu la cicatrisation ou lorsqu'on a arrêté 
pour un certain temps la marche extensive des lésions, il est certain que les méthodes précédentes 
conduisent presque toutes à ce résultat; mais on y arrive aussi, plus simplement et à moins de 
frais, par des applications de permanganate, de sublimé, etc. Si au contraire, on ne prononce le mot 
« guérison » que devant la disparition totale des nodules lupiques (et c'est là le sens exact du mot 
« guérison ») il faut bien reconnaître que la plupart des mélhodes électrothérapiques n'y par- 
viennent pas. 

D'autre part le lupus, malgré l'unilé de sa lésion fondamentale, revèt des formes très diverses 
d'un cas à un autre, évolue plus ou moins vite, est plus ou moins tenace. On s'étonne un peu de 
constater que les auteurs ne tiennent pas compte de la forme clinique du lupus qu'ils soumettent à 
Pélectrothérapie : la plupart des observations sont muettes sur ce point. Il est cependant capital. 


IV. — INDICATIONS SELON LES FORMES 


Passons donc en revue les principales variétés de lupus et voyons celles qui sont susceptibles 
d'être améliorées ou guéries par telle ou telle modalité électrique. 

Le lupus peut se caractériser par un ou plusieurs tubercules isolés. On aura recours de préfé- 
rence à l’exérèse chirurgicale si elle est possible; dans le cas contraire, l'électrolyse négative à dose 
destructive permet une guérison sans cicatrice défigurante. 

Dans le lupus tumidus non exedens, forme des plus rebelles quoique torpide et parfois bénigne 
en apparence, l'électrothérapie cédera la place aux autres méthodes et particulièrement à la Finsen- 
thérapie. 

Contre les formes ulcéreuses recouvertes ou non de croútes et de squames on peut, après net- 
tovage des lésions par des pansements humides, employer, concurremment avec d'aulres méthodes, 
l'étincelle de haute fréquence dans le but d'aider la cicatrisation; il faut bien savoir que si un 
curettage complet n'a pas précédé la fulguration, de nombreux nodules persistent dans la cica- 
trice, indice certain d'une récidive déjà en évolution. 

Aux vari¢lés ulcéreuses appartient le lupus vorax qui le plus souvent atteint le nez. Contre lui 
les méthodes électriques sont inapplicables et ordinairement inefficaces. Il faut se garder de détruire 
en masse les tissus infiltrés et de provoquer ainsi un délabrement irréparable. On sait que dans ces 
cas, les scarilications font merveille. Nous en dirons autant pour les lupus hypertrophiques. L’élec- 
trolyse, par contre, interviendra utilement pour la destruction des nodules isolés. 

Contre les formes végélantes la curette doit être préférée à la fulguralion. 


Le siège du lupus réclame une thérapeutique appropriée et fait varier par conséquent les indi- 
cations de l'électrothérapie. 


(t) BeLor et Javeeas, — Radiothérapie du lupus vulgaire, Soriété de Radiologie médicale de Paris, 
Novembre 1909, 

?) J. Beror, — Traitement des télangiectasies consécutives à la radiothérapie, Société de Radiologie 
médicale de Paris, Novembre 1909. 


? , . . e 
L'electrotherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 215 


Les lésions orificielles et celles de la face ne relèvent pas de cette thérapeutique qui pourrait, 
par ses modalités destructives, entrainer une atrésie cicatricielle des plus ennuyeuses. 

Dans le lupus des fosses nasales, qui souvent est le point de départ du lupus de la face, un grat- 
lage s'impose presque toujours. On peut le faire suivre d'un certain nombre de séances de haute 
fréquence qui donneraient, d'après Didsbury ('), de bons résultats. 

Si la lésion siège sur les membres ou sur le tronc le résultat esthétique importe moins; aussi 
l'exérèse chirurgicale, lorsqu'elle est possible, demeure le procédé le plus rapide et le plus certain. 


V. — CONCLUSIONS 


L'électricité statique est inutilisée à l'heure actuelle dans le traitement du lupus vulgaire. 

L'étincelage de haute fréquence tel qu'on le pratique est douloureux; son action est insuffi- 
sante. 

Quant à la fulguration, méthode adjuvante du curettage, elle peut hâter la cicatrisation des 
surfaces cruentées; malgré une action énergique elle ne réalise pas une destruction aussi définitive 
que la carbonisation par l'air chaud ou le feu. 

L'électrocoagulation est une méthode trop aveugle pour les lupus de la face. Tout au plus 
pourrait-on l'utiliser contre des lésions du tronc de moyenne étendue; nous préférons cependant, 
dans ces cas, curetler la lésion ou enlever chirurgicalement les tissus malades. 

L'électrolyse négative est de tous les procédés électriques celui qui doit être retenu, à cause de 
sa simplicité et de la beauté des résultats qu'elle procure. Au cours du traitement par des méthodes 
diverses : scarificalions, Finsen ou radiothérapie, elle permet de détruire les nodules lupiques, 
quand on est arrivé à la phase dite « des tubercules isolés ». Encore faut-il qu'elle soit appliquée 
selon certaines règles et que le courant atteigne une intensité suffisante pour désorganiser les 
tissus. 

Certes, le rôle de l’électrothérapie est peu important dans le traitement du lupus vulgaire, mais 
c'est en restreignant les indications d'une méthode que l'on assure son définitif succès. 

En matière de traitement du lupus, il faut avant tout ¿tre éclectique, aussi on aura toujours à 
la mémoire ces quelques lignes de notre Maitre, M. Brocq : 

« Il n'existe pas de traitement univoque du lupus vulgaire, de traitement vraiment supérieur à 
tous les autres; mais il y a plusieurs méthodes thérapeutiques excellentes contre cette affection, 
qu'il faut savoir appliquer suivant les cas. Souvent même dans un cas donné il convient de combiner 
plusieurs procédés pour arriver plus promptement à la guérison » (?). 


(1) G. Dipspury. — Essai de traitement du lupus nasal pituitaire par les courants électriques de haute 
fréquence et de haute intensité en applications locales. Société de Dermatologie, 1900. 

(2) Broco. — Traitement du lupus vulgaire du nez par les searifications. (Rapport présenté au Congrès 
de Budapest.) 


LA THERMOTHÉRAPIE ET LA LUMINOTHÉRAPIE 
DANS LES ANKYLOSES 


Par F. ALLARD 
Analiysé el résumé par le Dt Laquerriére. 


En général, la thermo ou la luminolhérapie ne peuvent suffire dans le traitement des ankyloses; 
ces méthodes ont surtout pour but de préparer la mobilisation. 

LA. décrit les applications directes de corps chauds (sacs de sable) et de {issus chauffés par des 
résistances électriques (l'intolérance de la peau ne permet pas alors d'utiliser des températures 
élevées), la douche d'air chaud, le bain d'air chaud, les bains de lumière (chaleur rayonnante). 

La thermo-luminothérapie produit : une action analgésique (plus prononcée si on utilise de la 
lumière bleue ou violette); une diminution de la contracture, une hyperhémie active par vaso- 
dilatation qui hátera la disparition des exsudats et dépôts divers. 

Ces actions iront d'autant plus en profondeur que la chaleur sera plus pénétrante, d'où supé- 
riorité des lampes à chaleur radiante lumineuse. 


Dans les fausses ankyloses (contracture, rétraction musculaire, cicatrice vicieuse, etc.), on 
emploiera la douche d’air chaud avec massage et mouvements sous la douche, séance de 20 à 
30 minutes. 

Dans les «mkyloses vraies : 

a) incomplètes et láches, les applicalions superficielles de chaleur peuvent suffire (douche 
d'air chaud), mais on doit préférer le bain d'air chaud et, s'il y a douleur, le bain thermolumineux, 
séance de 30 à 45 minutes. En général, il faut adjoindre massage et mobilisation immédiatement 
apres; 

b) incomplètes et serrées, il faut recourir à des moyens plus puissants (bain Dowsing de 45 mi- 
nutes, suivies de massage et de mobilisation), mais souvent il faudra recourir au redressement forcé 
sous chloroforme (l'arthrite qui en résullera sera traitée par la thermoluminothérapie) ; 

c) complètes, il n'y a rien à espérer des traitements physiques, on doit recourir a Vinterven- 
tion sanglante et traiter les suites opératoires comme dans les cas précédents. 


Les contre-tadicalions sont les cas où l'évolution espérée est l'ankylose (tumeur blanche). 


La chaleur et la lumière dans les arthrites constituent avec le massage et la mobilisation le (rat- 
tement préventif par excellence des ankyloses. Dans les arthrites asepliques traumatiques, la mobili- 
sation, qui doit être faite de très bonne heure, ne peut Pétre que si elle est précédée d'une application 
de chaleur. Dans les arthrites avec inflammation septique, la mobilisation ne peut èlre hátive, et, 
pour prévenir Pankylose, la thermothérapie et le massage léger constituent les seules ressources. 
Dans ce dernier cas, il faut utiliser le bain de lumière avec peu de chaleur en applications prolongées. 


Conclusions. — La t(hermoluminothérapie constitue le procédé de choix dans le traitement ther- 
mique des ankyloses parce qu'il réunit tous les éléments actifs (chaleur obscure, chaleur radiante, 
rayons lumineux, rayons chimiques). 

Elle est l'auxiliaire le plus puissant de la kinésithérapie contre les fausses ankyloses, les anky- 
loses láches et quelques ankyloses serrées. 

Elle est le complément indispensable des interventions chirurgicales dans le traitement de la 
plupart des ankyloses serrées et des ankyloses complètes. 

La thermoluminotherapie, qui a pris une place prépondérante dans le traitement des arthrites, 
constitue, seule ou associée à la kinésithérapie, le traitement préventif par excellence des ankyloses. 


RADIODIAGNOSTIC, RADIOTHÉRAPIE ET RADIUMTHÉRAPIE 
DES ANKYLOSES 


Par 


R. LEDOUX-LEBARD 
(Planches 4 et 6.) 


I. Définition; délimitation du sujet. — « Dans l'antiquité on entendait par ankylose (¿yzvi0m0:5, cour- 
bure) cet état d'une articulation dans lequel les mouvements sont abolis et le membre fixé dans la 
flexion. Un autre mot (ôgisxmhov) servait à dénommer les cas dans lesquels l'abolition des mouve- 
ments coïncide avec la rectitude du membre. En parcourant les auteurs, d'Uippocrate à Ambroise 
Paré, on ne trouve rien qui sorte de celte donnée générale, seulement le mot ¿góxw0%v tombe en 
désuétude, et malgré sa signification étymologique le mot ankylose se trouve appliqué à tous 
les cas. Fabrice de Hilden, vers le milieu du xvi" siècle, sortit le premier de cette voie de routine; 
il distingue nettement lankylose complète ou par soudure osseuse et Pankylose incomplète ou par 
rétraction des parties mol'es.... 

« Dans l'état actuel de nos connaissances, l'ankylose ne constitue pas une maladie à proprement 
parler; c'est un vice de conformation acquis qui succède à diverses affections ct qui peut être défini 
cet élat des articulations dans lequel les mourements restent définitivement abolis ou génés (1) ». 

Telle est l’acception généralement donnée jusqu’à présent au terme d'ankylose, mais dans un 
manuel récent et déjà classique (*), nous trouvons une définition élargie encore par la suppression 
de la notion de permanence de la lésion : « Le mot ankylose signifie disparition partielle ou totale 
des mouvements dans une jointure normalement mobile. » 

Ainsi étendue, la notion d'ankylose embrasse le domaine entier de la pathologie interne et 
externe des articulations. Encore ne s’y arrète-t-il pas puisqu'il n'est rien spécifié quant à la cause, 
au siège etau mécanisme de la limitation des mouvements. 

Sans doute, presque toutes les affections que nous aurions à envisager dans une semblable 
étude, si nous nous arrétions à cette conception de l’ankylose, sont justiciables de l'exploration 
radiologique. Nous pouvons même poser en principe que loute affection articulaire ou péri-arti- 
culaire comporte aujourd'hui un examen radiographique, mais il nous semble qu'en ce qui concerne 
l'ankylose, notre façon de délimiter la question doit être beaucoup mins large. 

Nous ne pourrons évidemment porter le diagnostic radiologique Cankylose que lorsqu'il existera 
sur l’image des lésions articulaires ou péri-articulaires nettes permettant de conclure à la limitation 
des mouvements par le seul examen des radiographies. C'est-à-dire qu'à quelques rares exceptions près, 
nous n’aurons à envisager que les cas dans lesquels il existe des modificalions du squelette arti- 
culaire ou des ossificalions pathologiques péri-articulaires ayant abouti généralement à l'ankylose 
par soudure osseuse ou ankylose complète des anciens auteurs. 

Méme ainsi limité notre sujet reste singulièrement vaste et doit être étudié à des points de vue 
extrèmement différents : les limites imposées à un rapport nous permettront à peine de passer en 
revue brièvement les côtés les plus importants de la question. 


IT. Mécanisme et siège de l'ankylose. — Si nous envisageons, au point de vue du mécanisme 
même et du sréye analomtque de Vankylose, tous les cas qui nous intéressent, nous verrons qu'ils 
peuvent, sans exagérer par trop la schématisation, se ramener à un certain nombre de types distincts 
suivant la cause de l'arrêt ou de la limitation du mouvement. 

A. AFFECTIONS PERI-ARTICULAIRES ANKYLOSANTES. — Elles peuvent à leur tour se subdiviser en 
plusieurs groupements suivant la nature des organes ou tissus qui produisent l’ankylose. En allant 
de la surface vers la profondeur nous pouvons distinguer : 

l° Les bursites calcifiantes (hygromas calcifiants) que nous nous contenterons de signaler une 
fois pour toutes et que l’on rencontre surtout à l'épaule et au genou; 

2° Les synoviles et les tendinites calcifiantes, dont le type le plus fréquent se rencontre au niveau 

du tendon d'Achille; 

3° Les myosiles ossifiantes généralisées, les calcifications interstitielles généralisées, affections assez 
rares dont le cas le plus récent, le 74 de la littérature, vient d’être décrit par Blenkle qui reproduit 
dans son travail de bonnes radiographies; 

4 Les myosites ossifiantes localisées ou myosites ossifiantes traumatiques, car elles succèdent 


(1) Dictionnaire de Jaccoud : article Ankylose par P. DENUCE. 
(2) Dans le tome I, p. 808, dù à MM. Leceng, Proust et Tixier, du Précis de Pathologie chirurgicale, publié 


chez Masson. 


218 R. Ledoux-Lebard. — Radiodiagnostie, 


presque toujours á un traumatisme et aboutissent le plus souvent á la formation d'un « ostéome » 
véritable dont un des types, cliniquement et radiologiquement les mieux étudiés, est Postéome du 
brachial antérieur ; 

9" Les exosloses péri-articulaires de forme et d'étiologie diverses, qui peuvent entraver les mouve- 
ments arliculaires telles que par exemple une volumineuse exostose du rebord colyloidien que nous 
avons rencontrée récemment sans en pouvoir déterminer la nature, etc. 

B. AFFECTIONS ARTICULAIRES ANKYLOSANTES. — Mais toutes les affections précédentes ont pour 
caractère commun de limiter, de brider les mouvements plutôt que de s'y opposer. Nous les 
laisserons donc en dehors du cadre proprement dit de notre travail, n'étudiant en somme que les 
ankyloses procédant de lésions ayant intéressé l’un au moins des constiluants anatomiques de lar- 
ticle : extrémités osseuses, synoviale, capsule, ligaments, et y ayant produit des modifications 
appréciables à l'examen d'un cliché radiographique, c'est-à-dire essentiellement des modifications 
des extrémités osseuses en présence, des ossifications, voire de simples calcifications des éléments 
ci-dessus énumérés, et en particulier des ligaments. Ce sont elles qui constitueront l’objet propre- 
ment dit de notre rapport. Contrairement aux affections péri-articulaires, il est rare qu'elles ne 
s'étendent pas d'emblée, ou secondairement, à la plupart des éléments de l'articulation au lieu de 
rester essentiellement limitées à un système anatomique. Ce sont donc essentiellement des « ar- 
thrites », des « arthropathies » ou des « ostéo-arthropathies » qui ont leur point de départ : 

1° Dans les épiphyses osseuses; 2° dans les cartilages; 5° dans la synoviale; 4° dans l'appareil 
ligamenteux et capsulaire. 

Ayant ainsi circonscrit la notion d'ankylose, cherchons à établir les précisions que peut nous 
fournir l'examen radiologique. 


III. Processus de formation de l'ankylose. — Il est bien évident que seul l'examen radiologique 
est capable de nous renseigner d’une facon posi- 
live et de nous permettre de suivre sur le vivant 
l'évolution et le processus intime de formation 
des ankyloses telles que nous les entendons, 
c'est-à-dire des ankyloses par ossification ou 
calcification. 

Des radiographies successives de l’articu- 
lation nous font assister à l'apparition des pre- 
miers symptômes objectifs d'une ankylose. 
Lorsque, par exemple, à la suite d'une luxation 
du coude cependant parfaitement réduite, s'ob- 
serve une raideur croissante, nous pouvons 
bientôt constater sur notre plaque de minimes 
taches, premiers indices de calcification des 
ligaments internes. (Cf. la fig. 8 de la pl. 6). 
Suivant leur importance et leur développement 
le pronostic que nous porterons pourra varier 
considérablement et nous serons à même de 
contrôler par la radiographie les effets du trai- 
tement et des massages et d'émettre, lorsque 
cesseront de s’accroitre ces calcifications, un 
pronostic favorable pour le retour des mou- 
vements perdus ou toutau moins pour la con- 
servation de ceux qui existent encore, ou bien 
au contraire, si nous voyons s'étendre les lé- 
sions, un pronostic défavorable. 


nn C'est ainsi que la radiographie nous per- 

A tint Han toute mettra d'étudier le mécanisme de formation 

monitoire) montrant la diminution de l'interligne articulaire dans toutes les ankyloses d'origine traumatique 

phalango-phalangienne surtout au médius el à l'annulaire, si nombreuses et si variées et dans lesquelles 
dont la phalange et la phalangine montrent un début de dé- "NE x 

calcification. (Dr J. Belot.) elle révélera biensouvent un substratum anato- 


mique positif expliquant les « douleurs » des 

traumatismes anciens, en permettant parfois d'intervenir chirurgicalement pour lever les obstacles 
(Cf. fig. 8 de la pl. 4 et les fig. 8 et 9 de la pl. 6). 

Dans presque tous ces cas, qu'il s'agisse des grandes ou des petites articulations, on peut dis- 

tinguer des degrés différents, suivant qu'il existe seulement des calcifications ou des ossifications 

péri-articulaires ou bien que ce premier degré est franchi et qu'à la suite de lésions osseuses plus 


Radiotherapie et Radiumtherapte des Ankyloses. 219 


ou moins accentuées il s’est formé des réactions pouvant aller jusqu’à la soudure complète et défi- 
nitive des surfaces articulaires en présence. 

Rappelons également l’ankylose par interposition d'un fragment osseux dans l'intérieur même 
de l'articulation où il est fixé à demeure par des néoformations osseuses. 

Dans le domaine de la pathologie non traumatique. plus vaste et plus variée encore, l'examen 
radiologique nous permet également de poursuivre nos constatations. 

Il est en particulier certaines maladies qui frappent de préférence les petites articulations et 
qui se prêtent pour cetle raison d'une 
facon spéciale à l'examen. C'est ainsi 
que le psoriasis arthropathique, dont 
Belot a si bien mis en évidence tout 
l'intérêt, permet de suivre au niveau 
des articulations inter-phalangiennes 
et métacarpo-phalangiennes toute la 
série des lésions d'abord destructives 
de Pos, puis productrices d'une réac- 
tion articulaire se traduisant en pre- 
mier par Ja diminution de l’espace 
articulaire (que l’on peutconstaler net- 
tement sur la figure) pour aboutir 
graduellement à la soudure plus ou 
moins irrégulière, et souvent accom- 
pagnéedela production d'ostéophytes, 
desextrémités articulairesen présence. 

Presque toujours on peut établir 
quatre phases dans le processus de 
lankylose (envisagé au point de vue 
radiologique) : | 

1” phase : Diminution de l'inter- 
ligne arliculaire et début de la raréfac- 
tion osseuse (phase préemoniloire) cl. 
08.11, 

2° phase: Raréfaction osseuse pro- 
noncée allant par places jusqu'à la dis- 
parition du tissu osseux (phase destruc- 
tive) [cf. fig. 2). 


Fig. 2. — Psoriasis arthropathique. Lésions initiales de la phase destruc- 


Ze a live. Réduction de l'interligne phalango-phalanginien. Erosion osseuse 
5 phase: Des néoformalions os- de l'extrémité distale de la phalange du médius et de lannulaire. 


seuses apparaissent par places et ten- (D' J. Belot.) 

dent à réédifier du lissu osseux (phase 

hyperplasique) [cf. fig 2, pl. 4]. Elles sont habituellement désordonnées et aboutissent à la 
4° phase: Formation de soudures osseuses, constitution de lankylose (phase d'ankylose) 

(ef. fig. 4, pl. 4]. 

« Nous devons à l'extrême obligeance du D" Belot la série des belles figur: s de psoriasis arthro- 
pathique comme la plupart des clichés que nous reproduisons, et qu'il a bien voulu choisir à notre 
intention dans Ja riche collection de radiographies de son service de Saint-Louis. Nous l'en remer- 
cions tout particulièrement et sommes heureux de lui en témoigner notre reconnaissance. 

Dans certaines arthropathies, dont les arthrites tuberculeuses sont le type, il ‘s'écoulera souvent 
très longtemps, alors que l’ankylose sera cliniquement manifeste, avant que l'examen radiogra- 
phique seul nous permetle d'affirmer son existence. Tout au plus pourrions-nous la déduire d'un 
certain degré de réduction de l'interligne articulaire et de l'existence des lésions classiques des 
extrémités osseuses, mais en réalité notre diagnostic devra être plutôt celui d’arthropathie que 
d'ankylose véritable selon la définition donnée plus haut à ce terme, puis viendra une période 
à laquelle commenceront à se manifester les fusions osseuses pour aboutir souvent avec la gué- 
rison clinique à la destruction de l’article mobile et à la coalescence de parties osseuses. 

Cette étude de l’ankylose tuberculeuse nous conduit à insister sur l'examen radiologique comme 
étant le seul contrôle rationnel des résections articulaires exécutées en vue précisément d'aboutir 
à la formation d'une ankylose osseuse complète et définitive. Bien que la mode de ces interven- 
tions soit aujourd'hui beaucoup moins répandue, et que leur domaine semble devoir se restreindre 
à mesure que s'étendent les indications de l'héliothérapie, on aura quelquefois encore l’occasion 
de suivre sur l'image les résultats de cette chirurgie dont la figure 3 fournit un exemple des plus 


220 R. Ledoux-Lebard. — Radiodiagnostic, 


curieux puisqu'il s’agit d'une malade opérée par Ollier lui-même il y onze ans et chez laquelle une 
cheville, d'une matière que nous n'avons pu déterminer exactement, est restée parfaitement tolérée 
durant tout ce laps de temps. 

Ces quelques exemples montrent d'une part l'importance de l'examen radiographique pour 
élucider le mécanisme de formation des ankyloses et permettent de prévoir d'autre part la variabi- 
lité des images observées. 

IV. Diagnostic radiologique des ankyloses. — Il est bien évident, ainsi que nous l’avons dit, que 
seule la radiographie permet de faire le diagnostic positif de l'existence d'une ankylose osseuse, 
mais peut-être nous donne-t-elle dans un certain nombre de cas le moyen d'aller plus loin encore et 
d'aboutir, indirectementtoutau moins, à un diagnostic ¿tiologique. 

Il s'en faut que l'étude radiographique des diverses variétés d’ankyloses soitcompléte et ce ne 
saurait être la tâche d'un rapporteur à ce Congrès que de combler toutes les lacunes existant sur 
ce point. Pour y parvenir, des recherches nombreuses exigeant un temps considérable seront 
encore nécessaires; nous nous contenterons d'indiquer brièvement les constatations qui nous ont 
paru ressortir de l'examen de nos clichés personnels et de ceux, très nombreux que noscollègues 
ont bien voulu mettre à notre disposition tout en faisant ressortir l'intérêt que présenterait une 
étude circonstanciée de cette question qui mériterait à coup sûr une monographie spéciale. 

Passons rapidement en vue les diverses affections ankylosantes que nous classons par pure 
commodité en chirurgicales et médicales. 


A. ANKYLOSES CHIRURGICALES. 


le Ankyloses traumatiques. — Nous nous contenterons de renvoyer à ce que nous avons déjà 
dit plus haut et aux figures (cf. fig. 8 et 9, pl. 6) en insistant seulement sur l'importance de l’exa- 
men radiologique encore trop souvent négligé, en particulier pour les traumatismes déjà anciens, alors 
que seul cependant il est déterminant pour le diagnostic. 

2° Tuberculose. — Il faudrait un article spécial pour décrire l'aspect radiologique des lésions 
bacillaires ankylosantes généralement tardives. 

3° Anhylose par résection osseuse. 


B. ANKYLOSES MÉDICALES. 


4° Arthriles gonorocciques. — Elles représentent un des types parfaits de l'arthrite ankylosante 
hyperplasique, et bien qu'elles n'aient pas d'une facon générale de caractéristique radiologique 
absolue elles pourront cependant. en particulier au niveau du carpe, être reconnues par la seule 
radiographie en raison de l'importance des soudures osseuses et des modifications de structure qui 
les accompagnent comme le montrent bien les deux figures 1 et 2 de notre planche 6. 

5" Arlhriles aiguës diverses. — Innombrables, tant par leur étiologie que par leurs manifesta- 
tions cliniques, sont les arthrites aiguës suppurées ounon suppurées qui peuvent aboutir à Pankylose. 

ll a été longtemps classique de considérer que seules les arthrites septiques étaient susceptibles 
de cette terminaison. Il semble bien établi par l’examen radiologique que cette distinction est 
erronée et que les arthrites non suppurées les plus diverses peuvent amener à leur suite des 
réactions osseuses intenses, comme le prouve en particulier une observation d'Aubourg. 

6 Arthrites subaigués. — Mème remarque que pour le paragraphe précédent. 

7° Psoriasis arthropathique. — Nous renvoyons à ce que nous en avons dit plus haut et à nos 
figures, montrant l'intérêt de cette affection pour l'étude radiologique des arthrites ankylosantes. 

8° Rhumalismes chroniques déformants. — C'est ici une classe bien étudiée et dont les caracteres 
radiologiques sont assez nets pour permettre très souvent le diagnostic sur le vu seul d'un cliché. 
Barjon, dans une thèse justement classique, a montré que la disparition des cartilages diarthrodaux, 
la raréfaction trabéculaire avec hypertrophie apparente, Venvahissement graisseux effaçant la struc- 
ture osseuse, le boursouflement des têtes osseuses, enfin la déformation avec ankylose, la délimita- 
tion osseuse moins nette sur les diaphyses en constituaient les caractères principaux. 

Y Arthrites goulleuses. — Nous renvoyons pour leur étude au rapport du D' Desternes présenté 
à ce congrès en remarquant que dans la goutte le processus est d'abord longtemps extra-articulaire 
et ne devient arliculaire que secondairement. Les altérations articulaires moins marquées sont plus 
tardives et moins étendues. (Cf. Barjon.) 

10° Arthropathies nerveuses. — La résorption du squelette primitif et la néoformation osseuse 
désordonnée secondaire en sont les principales caractéristiques : l’ankylose y est moins constante 
et souventproduite par un processus extra-articulaire. 

11° Arthriles chroniques diverses non traumatiques, — Ce groupe conslitue un chaos cli- 
nique dans lequel très cerlainement des subdivions nombreuses se feront. L'étude radiographique 
de ces cas contribuera sans aucun doute à fixer la nature d'un certain nombre d'ankyloses dépen- 
dant de cette classe provisoire. 


Radiotherapie et Radiumtherapie des Ankyloses. 221 


12° Affections diverses; tumeurs malignes articulaires, elc., aboutissant à des ankyloses plus ou 
moins complètes; c'est ici encore un groupe d'attente créé essentiellement pour la commodité de la 
classification. 

La brève énumération que nous venons de faire ne prétend aucunement à être complèle et nous 
n'avons pas cherché da- 
vantage à donner un 
groupement définitif, 
mais seulement à trou- 
ver un cadre dans lequel 
peuvent rentrer com- 
modément la plupart 
des affections ankylo- 
santes pour lesquelles il 
paraît rationnel de de- 
mander au radiodiagno- 
stic plus que la seule 
affirmation del'existence 
d'une ankylose. Bien en- 
tendu, nous n'oublions 
pas que l'image radio- 
graphique ne permet 
que par déduction des 
conclusions éliologiques. 
Dans bien des cas il sera 
impossible de préciser 
une étiologie, mais il 
seralégitimedeconclure 
seulement à existence 
d'un processus aigu. su- 
baigu ou chronique, se- 
lon l’aspect des clichés 
obtenus et des lésions 
ostéo-articulaires révé- 


lées. 

y V. Étude topogra- Fig. 3. — Femme de 50 ans. Résection du genou par Ollier, il ya 11 ans, avec enchevillage 
phique des ankyloses. = (ivoire ?) : fusion osseuse complete avec quelques zones de décalcification. Type de Vank y- 
Nous venons d'envisager lose parfaite, il n'y a plus trace d'une articulation. 


lesankyloses d'une façon 
générale au point de vue des renseignements que fournit le radiodiagnostic quant au mécanisme 
de leur production et nous avons cherché à indiquer dans leurs grandes lignes les particularités 
qui permettent dans certains cas un diagnostic éliologiqne. Pour être complet il nous faudrait 
maintenant reporter ces notions à chaque articulation en particulier et reprendre, à propos de 
chacune, toutes les affections qui sont susceptibles d'y produire Pankylose en insistant sur les 
caractères propres qui peuvent résulter de la situation ou de la disposition anatomique de larti- 
culation considérée. On conçoit qu'un semblable travail sorte entièrement du cadre de ce rapport. 
Nous nous contenterons de reproduire, en un tableau synoptique imilé de celui que donne 
Poirier dans son arthrologie, la liste complète des articulations susceptibles d'ankyloses et nous avons 
mis en tlaliques celles qui présentent un intérêl particulier au point de vue du radiodiagnostic. 


Articulations des corps vertébraux entre eur. 
` Amphiarthroses typiques. < Art. sacro-verlébrale. 
Art. sacro-coccygienne. 
AMPHIARTHROSES. . . Art. sternale supérieure. 
— chondro-sternale. 
| Diarthro-Amphiarthroses . 4 — costo-verlébrales. 
Symphyse sacro-iliaque. 
Art. péronéo-tibiale inférieure. 
Art. de l'épaule. 
— médio carpienne. 
— nétacarpo-phalangienne. 
— de la hanche. 
— astragalo-scaphoidienne. 
— métalarso-phalangienne. 


DIARTHROSES.. . . . Enarthroses. 


222 R. Ledoux-Lebard. — Radiodiagnostic, 


radio-carpienne. 
sans ménisques . . | piso-pyramidale. 
Condvli occipito atloidienne. 
PO A. Fémoro-tibiale. 
avec ménisques. . B. Bicondylienne : 
temporo-maxillaire. 

Art. carpo-mélacarpiennes. 
— calcanéo-cuboïdienne. 
— sterno-claviculaire. 
. phalangiennes de la main et du pied. 
fémuro-roluliennes. 
tibio-tarsienne. 
coude. 
Art. radio-cubitale supéricure et inférieure. 
astragalo-caleanéenne postérieure. 
atlo-odontoidienne. 

Art. acromio-claviculaire — scapho-lunaire. 

— pyramido-lunaire. 

— des os de la 2° rangée du carpe. 

— péronéo-tibiale supérieure. 

— du tarse antérieur — sacro-iliaque. 
Arthroïdies . . . . . . . . f — symphyse pubienne. 
— des apophyses articulaires vertéb rales. 
— atlloido-avoidienne — costo-transversaires. 


Emboitement réciproque. 


DIARTHROSES . 


Trochoides. . = 


| Art 
Trochléennes.. . . . . . : 


VI. Considérations techniques. — 11 est toujours bon de rappeler certaines règles générales dont 
l'oubli peut entretenir les erreurs de diagnostic les plus fâcheuses. 

Signalons d’abord la nécessité pour le radiologiste de posséder une collection de clichés nor- 
maux des diverses articulations aux divers âges ou, à défaut de clichés, des atlas permettant de se 
reporter rapidement à l’anatomie radiologique normale. | 

Rappelons d'autre part que toute articulation devra, en vue d'un examen complet, être radio- 
graphite au moins sous deux incidences différentes et dans les cas douteux, difficiles ou intéres- 
sants, il sera toujours utile d'appeler à l’aide la radiographie stéréoscopique. 

Enfin, si la radiographie permet seule d'une façon certaine, en dehors de l'intervention chirur- 
gicale ou de l'autopsie, le diagnostic de l’ankylose, de son siège, de son étendue et de ses modalités, 
la plus grande prudence est de rigueur lorsqu'il s’agit de déductions étiologiques. 


VIT. Pronostic. — Tout ce que nous avons dit permet de juger jusqu'à quel point l'examen 
radiographique pourra déterminer notre pronostic, dont ilsera, dans les ankyloses traumatiques en 
particulier, un des facleurs principaux. Rappelons a ce point de vue ce que nous disions au début 
mème de ce rapport, à savoir que toute affection articulaire, et en particulier que toute affection 
articulaire ankylosante, nécessite aujourd'hui un examen radiologique dont l’omission peut avoir 
pour le malade les plus graves conséquences et pourra être reprochée au médecin ou au chirurgien. 


VHI et IX. Radiothérapie. Radiumthérapie. — La délimitation que nous avons donnée à notre 
sujet suffit presque à exclure la radiothérapie du domaine des traitements actifs de l'ankylose pro- 
prement dite, elle maura d'intérêt que dans le traitement de l'affection causale dans un certain 
nombre de cas, en particulier dans la tuberculose des petites articulations, mais ne pourra être 
considérée alors que comme un traitement préventif d’une ankylose à craindre, plutôt que comme 
un moyen de diminuer ou de supprimer une ankylose déjà existante sur laquelle elle restera, bien 
entendu, sans effet. Signalons seulement l'action qu’elle peut avoir sur l'élément douleur, qu’elle est 
capable d'influencer très favorablement dans une série d'arthrites aiguës aboutissant à l'ankylose, 
rappelons enfin également que, dans certaines hydarthroses, elle constitue, d'après le médecin-major 
Hirtz, un traitement de choix. 

Mais tout cela ne constituera pas à proprement parler une radiothérapie des ankyloses, les 
mêmes considérations s'appliquent aux substances radio-actives que nous ne retiendrons guère 
également que dans le traitement des phénomènes douloureux puisque nous laissons en dehors de 
notre étude la radiumthérapie de la goutte traitée à ce congrès parle D' Claude el celle des arthrites 
en général qui exigerait un travail spécial sortant tout à fait de notre cadre. 

C'est à la chirurgie orthopédique que revient la seule part importante dans le traitement des 
ankyloses, les radiations se contenteront d'en faire le diagnostic. 


X. En résumé, nous avons essayé de montrer les divers aspects sous lesquels il est possible 
d'étudier radiologiquement les ankyloses vraies. 1 faudrait reprendre en détail, pour en faire l'étude 
complete, chacun des chapitres dont nous avons esquissé le sujet et dont beaucoup attendent un 
texte délinitif établi à l'aide des matériaux entassés déjà dans la liltérature et des recherches 


nouvelles. Si nous contribuons à faire reprendre par d'autres et mener à bien ce travail, notre 
rapport aura rempli son but. 


Journal de Radiologie 
et d'Electrologie. 


Fig. 3. 


Fig. 1. 


Digitize 


Ledoux Lebard. 


Planche 4. 


Mémoire 


4 


Fig. 5. 


, 
y 


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MASSON ET Cf 


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Journal de Radiologie 
et d'Flectrologie 


Arthropathies et Ankyloses. 


Planche 6 


Memoize Ledoux Lebard 


Marm. í 


L'ÉLECTROTHÉRAPIE DANS LE TRAITEMENT DE LA GOUTTE 


Par NUYTTEN (de Lille). 


(Dans une première partie intitulée « Considérations Générales » l'auteur fait une revue sommaire 
des différentes théories admises sur Uétiologie de la youtte et des manifestations cliniques de la diathèse 
goutleuse; il en conclut qu'il y a lieu, au point de vue de la thérapeutique électrique, de considérer le 
traitement général et le traitement local.) 


1], — THÉRAPEUTIQUE GENERALE 


Un grand nombre de modalités électriques ont été proposées et appliquées dans la goutte: 
nous en retiendrons principalement deux. L'une, la plus ancienne et la plus employée: les courants 
de haute fréquence en application générale; l’autre plus récente, peu employée encore mais non 
moins intéressante : la gymnastique électrique généralisée suivant la méthode de Bergonié. 

Les courants de haute fréquence. — Lorsque le professeur d'Arsonval eut démontré dans ses 
remarquables travaux que les applications de haute fréquence déterminaient une augmentation 
notable des échanges respiratoires, on s'empressa d'employer ces applications dans le traitement 
des maladies de la nutrition. En 1899, Apostoli et Laquerrière, dans un important travail, signalaient 
leurs premiers résultats: ils concluaient d'une longue série d'observations et d'analyses d'urine aux 
actions suivantes: 

a) Relévement de l’état général; — b) Amélioration de la diurése et élimination plus facile des 
excreta ; — c) Suractivilé des combuslions et des échanges organiques ; — d) Tendance du rapport 
de l'acide urique à l'urée à se rapprocher de la normale; — e) Retour à la normale de l’activité de 
réduction de l'oxyhémoglobine. 


(L'A. cite ensuile divers travaux (Charrin, Morton, Desnoyès, etc.), montrant que les applications 
générales de IT. F... réqularisent les combustions organiques. Le métabolisme est accéléré, les matériaux 
azotés sont amenés à un degré de désintégration plus complète qui favorise leur élimination, « c'est la 
contre-parlie des processus pathogéniques probables de la goutte ». — Ces résultats semblent devoir étre 
attribués à une influence trophique directe sur la cellule. 

Il rapporte ensuite que, trois fois, Apostoli avait vu un accès aigu se manifester des les premières 
séances ; mais il pense qu'il y a eu seulement coincidence dans ces cas, car le fuit n'a jamais élé signalé 
depuis.) | 

Nous croyons tout au moins exagéré de dire, à l’exemple d'Apostoli, qu'il faut se garder d'inter- 
venir durant la période aiguë : ce serait priver les malades des bienfaits du traitement au moment 
mème où ils peuvent en retirer grand bénéfice. L'axiome « patience et flanelle » qui résumait alors 
toute la thérapeutique de la crise aiguë, a bien perdu de sa rigueur et nombre de médecins n'hési- 
tent pas à intervenir plus activement tout au moins lorsqu'ils se sont assurés du fonctionnement 
suffisant du filtre rénal. Il n'existe pas, selon nous, d'autres contre-indications et cela aussi bien au 
point de vue du traitement général que du traitement local que nous étudierons tout à l'heure. 

Les A. qui ont étudié l’action des applications générales de H. F. (Th. Guilloz, Desnoyès, C. Guil- 
loz, Sudnik, Bonnefoy, père et fils) constatent, en général, dès les premières séances, une amé- 
lioration sensible de l’état général, mais aussi de l'état local et la diminution des empátements et 
des raideurs articulaires, la diminution des douleurs, une marche plus facile, l’espacement et 
même la disparition des accès; toutefois, ils reconnaissent que le traitement doit être poursuivi 
longtemps (plusieurs semaines ou plusieurs mois) pour obtenir des résultats complets et recom- 
mandent, à titre préventif, de faire de temps à autre (tous les ans ou deux fois par an) une série 
de séances. 

Est-ce à dire qu’on obtiendra toujours, par ce moyen, un résultat parfait et même simplement 
un résultat? Evidemment non! Et ce serait mal connaitre les goutteux que d'appliquer à tous le 
même traitement. Heureusement nous possédons dans la gamme si étendue de nos applications 
électriques d'autres modalités dont les actions sont différentes ; à nous de les choisir suivant le cas, 
d'unir à la thérapeutique générale le traitement local, de faire en un mot œuvre de clinicien. 

On aura surtout intérèt à soigner par les courants de haute fréquence les goutteux pléthoriques 
hypertendus et les artério-scléreux. On associera chez eux un des traitements locaux que nous étu 
dierons plus loin, le courant galvanique avec ou sans ionisation lithinée. 

Le lit condensateur semble avoir donné de meilleurs résultats que la cage, c'est donc lui que 
l'on utilisera de préférence. 


224 Nuytten. — L'electrothérapie 


Lithiases. — Les premières observations furent publiées, croyons-nous, par Moutier (') qui, dans 
plusieurs cas de coliques hépatiques, et dans deux cas de coliques néphrétiques, avait vu ses 
malades, après 2 ou 3séances, rendre sans douleur de nombreux calculs. Plusieurs années après, les 
crises n'avaient pas reparu. Ces résulats étaient confirmés par d'autres auteurs Laquerrière et 
Delherm (?), Lacaille (*)]. Il est fort probable, comme le signalait Moutier, qu'à côté de l'action 
générale il faut faire intervenir ici l'action locale inhibitrice et antispasmodique des courants de 
haute fréquence sur Purétére et les voies biliaires. Peut-être aussi faut-il tenir compte de l'augmen- 
lation de la diurèse. 

Larat a conseillé également dans les lithiases les bains hydro-clectriques à courants sinusoïdaux : 
il en aurait obtenu de bons résultats. 


La gymnastique électrique généralisée ou ergothérapie passive de Bergonié. — L'application de la 
gymnastique musculaire, médicalement réglée, a fait faire d'importants progrès à la thérapeutique 
des maladies de la nutrition. 

La mise en activité de tout le système musculaire, qu'elle soit volontaire ou électriquement 
provoquée, comme dans l'ergothérapie passive de Bergonié, amène une augmentation générale des 
combustions et des oxydations. L’accélération imprimée au cours du sang et à l'hématose pulmo- 
naire envoie à tous les organes, à toutes les cellules de l'organisme un sang plus actif et plus 
abondant. 

M. Spéder a rapporté en 1912, à ce même Congrès, les résultats obtenus dans l'obésité par la 
gymnastique électrique, il n’y a pas de raison pour ne pas l'utiliser dans les autres maladies de la 
nutrition. 

En particulier, les indications de Vergothérapie passive dans la goutte découlent de la nécessité 
d'augmenter les combustions et d'accélérer la nutrition en produisant le minimum de traumatisme 
articulaire. 

Non pas, certes, que nous prétendions contraindre les articulations à un repos absolu; il nous 
semble, au contraire, indispensable de les faire fonctionner, mais encore faut-il que ce fonctionne- 
ment soit possible et n'éveille pas des souffrances trop violentes. La mobilisation des articulations 
pourra être faite à son heure par une gymnastique soit passive, soit active, indépendante, mais 
notre gymnastique musculaire ne sera plus limitée, grace à l'exercice électrique, par ces lésions 
articulaires, elle sera plus précoce et plus intense. Ainsi, l'ergothérapie passive sera la première 
étape qui permettra de ramener le goutteux à une vie musculaire active, c'est-à-dire de faire dispa- 
raitre une des causes de sa maladie: l'absence d'exercice. Elle sera d'autant plus utile que le sujet 
sera plus impotent et moins apte à la gymnastique volontaire, qu'un plus grand nombre d'articula- 
tions seront prises ou que ces articulations seront plus importantes (tibio-tarsienne, genou). 

Elle permettra de lutter non seulement contre la méiopragie musculaire générale, mais aussi 
d'agir localement sur les atrophies réflexes, suites d'arthrites; nous reviendrons tout à Pheure sur 
ce sujel. 

La techaique ne sera pas invariable. Les premières séances seront toujours faibles et surveillées 
afin d'éviter la fatigue qui peut se produire assez facilement au début chez un goutteux déshabitué 
de tout travail physique, fatigue qui tendrait à aggraver son état d'intoxication. 

Chez les goutteux obèses, l'augmentation du travail sera rapide et progressive, de manière a 
réaliser en mème temps la cure d'obésité. Les neurasthéniques et les déprimés se trouvent bien de 
séances plus légères et plus courtes qui activeront leurs oxydations et leur nutrilion tout en main- 
tenant leur systéme nerveux dans le repos le plus complet. 

Notre expérience de Vergothérapie passive, quoique assez restreinte dans la goutte, nous a 
cependant permis de constater l'amélioration rapide de l'état général, la disparition des insomnies 
et la diminution des douleurs, une sensation d'allégement et de vivacité, une marche plus aiste. 
Nous n'insistons pas sur ce sujet. On trouvera plus de détails dans les articles de Bergonié et de 
Laquecriére, dans le rapport de Spéder à ce même Congrès en 1912 et dans notre thèse (+). 


Autres traitements généraux. — On a préconisé plusicurs autres traitements généraux : signalons 
le bain statique (Newmann, Vigouroux) qui peut rendre des services quand il y a neurasthénie, 
ou insomnie et le bain hydro-électrique à courants sinusoïdaux (Larat et Gautier). 

Guilloz a utilisé, en mème temps que l'action locale, l'action générale du courant continu en 
disposant ses électrodes le plus loin possible l'une de Fautre et en faisant passer de hautes inten- 
silés (150 à 200 m a.). | 


Société de Médecine de Paris, 25 Novembre 1911. 


(") 

È) Eleetrothérapie clinique. 

(>) 

(*) A. Nuyrres, La méthode de Bergonié. Thèse de Paris. 


dans le traitement de la goutte. 295 


Ajoutons enfin que chez les entéritiques, les constipés chroniques, la galvanisation ahdominale 
pourra rendre certains services en faisant disparaître une des causes de l'auto intoxication. 


111, — TRAITEMENT LOCAL 


Déjà, à propos du traitement général, nous avons envisagé l'opportunité de l'intervention dans 
la crise aiguë. En pratique, la question ne se pose guère: les applications de haute fréquence à 
domicile nécessitent un appareillage encombrant et peu transportable, elles sont et resteront 
longtemps encore l'exception. Il n'en est plus de même dans les applications locales qui ne néces- 
sitent qu’une boîte de piles et quelques accessoires. 

Le traitement étant sensibleme it le même dans la goutte aiguë et dans la goutte chronique, 
nous ne séparerons pas ces deux modalités. 

La galvanisation à haute intensité, accompagnée généralement d’électrolyse médicamenteuse, 
constitue à l'heure actuelle la principale thérapeutique électrique de la goutte. Nous avons confondu 
ces deux modes parce qu'à notre avis (et nous sommes, pensons-nous, d'accord avec la plupart des 
électrothérapeutes) la part d'action la plus importante revient au courant électrique envisagé en 
lui-mème, elle est en tout cas la plus certaine et la moins discutable. 

D'aucuns cependant placent au premier rang l'influence de l'ion médicamenteux, tandis que 
d'autres lui refusent toute utilité. 

En fait, l'action du courant continu est depuis longtemps démontrée. Nous verrons ce qu'il faut 
penser de l’autre. 

Le courant galvanique a sur la crise aiguë de goutte une action remarquable et telle que l'on 
observe très souvent l'avortement de l’accès dès la première ou la seconde séance ('), et dans les 
autres cas une diminution très nette de l'intensité des symptômes et de la durée de la crise. La 
douleur si pénible se calme et devient très supportable, l’état fluxionnaire, l’œdème et la rougeur 
salténuent rapidement et bientôt tout rentre duns l’ordre. La crise ainsi traitée ne laisse habi- 
tuellement pas de reliquat : nous conseillons quelques séances supplémentaires pour éviter le 
passage » l'état chronique. 

Mais lorsque des troubles permanent. se sont installés, que les cartilages sont encrass*s de 
dépôts uraliques, «qu'il existe des tophi et de la raideur articulaire, ici encore la galvanisalion reste 
le traitement de choix. ` 
Comme dans la crise aiguë, l’action analgésique du courant continu se fait sentir si les appli- 
cations sont suffisamment longues et intenses (20 à 5U milliampères durant 20 à 40 minutes, suivant 
la surface des électrodes, la sensibilité de la peau, la susceptibilité du malade). L'action révulsive 
superficielle et pro onde, la rubéfaction de la peau témoignent d'une vaso-dilatation intense, d'une 
circulatioa plus active. [l ea résulte la diminution de l'empiteinent articulaire. Les dépôts nratiques 
et les tophi s'alténuent, mais assez leatement, ils finissent parfois par disparaître complètement. 

Les raideurs articulaires entrent, elles aussi, en régression grace à la disparition des incrus- 
tations uratiques des cartilages d'une part, à l'action de sclérulyse du courant galvanique de 
l'autre. Cette action, quia été si remarquablement étudiée par M. le professeur Leduc, est plus 
intense au pôle négatif; l’action analgésique plus accentuée au pôle positif. 

En fait, ces questions de polarité n’interviennent qu'à la surface cutanée : dans la profondeur, 
le passage du courant est seul à considérer, car chaque tranche idéale de tissu, chaque cellule, si 
l'on veut, est négative par rapport à celles qui la séparent de l'électrade positive, positive par 
rapport aux autres. Peu importe donc que l'application suit mononolaire (c'est-à-dire avec un pôle 
autour de l'articulation, l’autre pôle en un point quelconque du corps) ou bipolaire (larticulalion 
étant comprise entre deux électrodes), ce qu'il faut chercher, c'est à obtenir la plus grande densité 
possible dans la profondeur. Pourcela, quand la région s’y préte (tibio-tarsienne, genou), la méthode 
bipolaire est préférable, car le courant a moins tendance à diffuser, mais on sera plus souvent 
amené à pratiquer des applications monopolaires, soit que l’on veuille employer, selon la mèthode 
de Guilloz, l’action trophique générale du courant, soit que l'on préfère se servir d'un bain élec- 
trode (articulation trop petite ou trop: sensible, crise aiguë), soit que l’on pratique l'ionisation 
médicamenteuse. La méthode qui a donné à Guilloz d'excellents résultats consiste à placer une 
grande électrode autour de l'articulation malade (bain lithiné au pôle positif) et l’autre électrode 
(très grande aussi) en un point éloigné. 

On fail passer alors la plus forte intensité compatible avec l'intégrité de la peau (100, 150 et 
même 200 milliampéres) durant 20 à 30 minutes. Les séances seront répétées tous les jours ou 
même deux fois par jour dans les cas aigus. On peut combiner ce traitement avec le bain à quatre 
cellules de Schnée. 


(1) BILHINKIN, Société Française d'Electrothérapie, 1907. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 15 


226 Nuylten. 


lonisation médicamenteuse. — (L'A. pense qu'on ne peut préciser exactement le mécanisme de lac- 
tion de Uélectrolyse du lithium sur les tophi.) L'adjonction de l'ionisation lithinée aux applications du 
courant galvanique n’offre aucun inconvénient; elle permet d'introduire dans l'organisme des quanti- 
lés de lithium qui sont loin d'être négligeables et qui possèdent, de par leur « état naissant », une 
activité que n'ont pas les préparations introduites par voie stomacale. 

L'introduction de substances autres que lithium a été également proposée : lion salicylique, 
— bien qu'à vrai dire on ne voie pas très nettement ce qu'il vient faire dans la goutte, les salicylates 
n'y ayant jamais donné grand résultat — a l'avantage de pouvoir être associé à l'ion lithium, sous 
forme de salicylate de soude au pôle négatif. D'autre part, le D" Michaut a obtenu, par l'ivnisation 
du thyminate de soude, la disparition en trois séances d'un énorme tophus goutteux (!). 

Enfin, on n’oubliera pas les résultats obtenus par le protesseur Leduc dans les ank yloses fibreuses 
et les raideurs articulaires par lionisation de lion chloruré (chlorure de sodium au pole négatif). 


Quelques autres traitements locaux. — Les courants de haute fréquence ont été employés sous deux 
formes principales : les effluves et la diathermie. 

La première a été peu utilisée : cependant, elle se trouve indiquée dans la plupart des auteurs. 
Schmidt, tout dernièrement encore (?), a conseillé son emploi. Les effluves ont une action vaso- 
motrice et surtout analgésique. | 

Quant à la diathermie, les médecins qui l'ont utilisée dans la goutte n'ont pas eu, semble t-il, à 
s'en féliciter : Gunsbourg note uue augmentation de la douleur (*); Morlet fait la même constatation 
et conseille l'emploi des petites doses, il avoue d'ailleurs que, dans tous les cas, les résultats sont 
médiocres ($). 

La faradisation, le souffle statique ont également été essayés, nous n'insisterons pas. 


Traitement des atrophies musculaires. — Lorsque, soit d'emblée, soit après un certain nombre 
d'accès, la crise ne se résout pas entièrement, qu'il en reste des reliquats, des raideurs articulaires, 
que la goutte en un mot, passe à l'état chronique, il est utile de se préoccuper de l'état des muscles 
qui commandent les mouvements des articulations atteintes. On les trouvera souvent en voie 
d'atrophie plus ou moins marquée. Nous n’oublierons pas tout ce que nous pouvons contre cette 
atrophie, car, avant mème que le traitement ait rendu à l'articulation sa mobilité, il nous sera facile 
de rendre à ses muscles leur volume et leur force primitive. S'il n'existe qu'une hypoexcitabilité 
légère, à l’electrodiagnostic, les courants faradiques tétanisants rythmés et ondulés constitueront 
l'application de choix. On pourra avec avantage taire travailler les muscles sur une résistance. 
Rappelons ici que le traitement général par l'ergothérapie passive de Bergonié permet de remplir 
au mieux les indications en localisant l'application sur tel groupe musculaire plus particulièrement 
atteint (>). Si Vatrophie est plus marquée, ce qui est rare, on utilisera les chocs galvaniques. 

Les méthodes dexcitation musculaire lutteront encore par le fonctionnement des muscles 
contre les déformations, au moins quand elles n'auront pas pour cause des lésions osseuses. 

D'ailleurs, il n'est pas possible de nier les rapports de la fouction musculaire el de la fonction 
articulaire. De même que l'arthropathie détermine l’atrophie réflexe , de meme le traitement de l'atro- 
phie est susceptible d'agir sur l'arthropathie quand cela ne serait que grace à l'accélération circu- 
latoire due au travail musculaire. 


CONCLUSIONS 


Nous n'avons parlé, ni de la diététique, ni de l'hygiène générale; il est bien évident pour nous 
que toute thérapeutique, qu'elle soit électrique ou autre, ne peut être qu'un corollaire de la diététique 
et de l'hygiène. Nous ne pouvons rien ou presque rien sans elles, mais elles non plus ne peuvent 
pas tout. Cependant nous ne pensons pas sortir de la vérilé clinique et scientifique en disant que 
l'électrothérapie répond à toutes les indications du traitement de la goutte et constitue la méthode 
de choix. Volontiers, nous faisons nôtres les conclusions de la thèse de C. Guilloz : 

« Les résultats cliniques sont constants el souvent supérieurs à toute attente. La comparaison 
« du traitement électrique avec les autres médicalions autigoulteuses démoutre qu'il est le traite- 
« meut de choix el en quelque sorte spécifique, puisqu'il agit à la fois sur la diathèse et sur la 
« nature même de la lésion. » 


(1) Micnaur, Congrés de UAL F. A. S., 1912. On sait que pour Gota et Small l'acide urique serait maintenu 
en dissolution dans le sang grâce à la présence d'acide thymique. U est regrettable qu'aucun électrothéra- 
pente n'ait depuis lors apporté sa contribution a cette question. | 

(4) Soriéié de thérapeutique, 22 janvier 1915. 

5) GUNSBOURG, Action physiologique de la thermopénétration Annales de Médecine physique, Anvers, 1911. 

(4) MonLer, Traitement de Varthritisme par la thermothérapie. Annales de Médecine physique, Anvers, 1911 

(5) BenGonie, Archives d'électricité médicale, 10 décembre 1913, p. 557. | | i | 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


A PROPOS D'UN NOUVEAU TUBE DE RONTGEN 
A VIDE DE HITTORF (TUBE COOLIDGE) 


Par 


J. BELOT et W. VIGNAL 


Depuis quelque temps on fait grand bruit en Amérique autour d'un nouveau tube á 
rayons X, dû à Coolidge : le principe de son fonctionnement est nouveau et ses avantages 
seraient très grands. A en croire même certains articles de la grande presse, celle ampoule 
devrait révolulionner la radiologie. 

Tout récemment, une de nos meilleures publications médicales (') reproduisait un article 


$ có AA $ de 7- PEA Vis hes DR » hr 5 . y RRS" 4 
ACA LVL , y rel a’ Y 
US pie 


es 


Fig. 1. — Ampoule d'étude construite par la maison Pilon, sur le principe de Coolidge. 


de Coolidge paru dans le Physical Rewiev, et faisait ainsi connaître aux radiologistes francais — 
les éléments de cette nouveauté. 

A juste titre, les particularités de celle ampoule ont soulevé la curiosité des lecteurs : 
chacun cherche à se renseigner ; de nombreux même demandent déjà aux fabricants la livraison 
de ce modèle. 

Bien que nous soyons très parliculièrement documentés sur cette ampoule, nous voulions 
attendre, pour la présenter aux radiologistes, qu'elle cesse d'être un instrument de laboratoire. 
En effet, depuis quelque temps, d'actives recherches élaient poursuivies en France par un 
constructeur (*) auquel appartient la licence de ce tube; il avait bien voulu tenir l'un de nous au 
courant de ses essais. 


(1) Archives d'Electricité Médicale (25 Février 1914). 
(2) M, PILON. 


228 [nstruments nouveaux. 


Dans les ampoules établies jusqu'à ce jour, les perfeclionnements n’ont porté que sur la 
construction, sans jamais rien changer au principe mème de leur fonctionnement. On a modi- 
fié les régulateurs, rendu Vanticathode peu fusible, assuré le refroidissement des pièces qui 
s'échauffent; enfin tout l'ensemble a été construit plus robuste. 

Le modèle de Coolidge est basé sur un principe nouveau; c'est. comme l'indique son créa- 
leur, un tube fonctionnant par décharge d'électrons indépendants « pure electron discharge ». 

Pour bien comprendre toute la valeur de ce perfectionnement il importe de rappeler 
brièvement le mode de fonctionnement des tubes actuellement utilisés. 

Les rayons X sont produits par le choc d'un faisceau cathodique sur un obstacle. Pour 
qu'ils soient utilisables en médecine. il importe que les projectiles cathodiques leur donnant 
naissance, soient animés d'une grande vilesse. 

Si Pon produit les rayons cathodiques à la pression atmosphérique, le libre parcours d'un 
quelconque de leurs projectiles constituants (électrons) est très faible. Conslamment gêné par 
les chocs sur les molécules gazeuses, il ne peut acquérir une vitesse suffisante, son énergie 
étant presque immédialement ulilisée à ioniser le gaz ambiant. 

Le moyen logique de parer à cel inconvénient est, évidemment, de raréfier le gaz du mi- 
lieu où se produira le phénomène. Les chocs deviendront ainsi plus rares puisque les parti- 
cules du milicu seront moins nombreuses : le libre parcours moyen et la vilesse des électrons 
augmentent. 

Malheureusement on est bientôt arrèté dans cette voie par l'extrême résistance que pré- 
sente, au passage du courant électrique, un gaz très raréfié. 

Pour que le courant puisse circuler dans un gaz. parfaitement isolant en temps normal, il 
faut qu'il soil ionisé, ou que des électrons prennent naissance à l'électrode négalive (cathode” 
et servent de transporteurs de charge. Les deux phénomènes coexistent dans les tubes ordi- 
naires, le second étant une conséquence du premier. 

On admet, en effet, que la cathode émet des électrons, sous l'influence des chocs pro- 
duits par les ions positifs venant la frapper avee une vitesse considérable, dès que le courant 
s'établil. 

La raréfaction du gaz a pour effet de diminuer le nombre des chocs ioniques et par suite 
le nombre d'électrons produits; la résistance croit donc par suite du manque d'agents vecteurs 
du courant. Si le vide est poussé suffisamment Join (vide de Hitlorf) aucun courant ne passera 
plus, à moins qu une somrce d'électrons ne rienne fournir à la cathode les électrons indispensables 
ala formation du faisreau cathodique. 

C'est ce que M. K. W. Coolidge, ingénieur de la General Electric C°, a réalisé en utilisant 
une propriélé antérieurement connuc des substances incandescentes. On sait, en effel, qu'un 
corps porté au rouge émet des électrons qui ionisent le gaz ambiant, ou sont capables de rendre 
conductrice l'enceinte 
vidéc qui les contient 
(effet Edison). Cette 
conductibilité a d'ail- 


leurs un caractère dis- 

= a A SS symétrique; le courant 
a —), :* ; kc 

ne passe que si le corps 

chaud est au potentiel 

ll négatif. Il suffit donc 

de porter à l'incandes- 

Fig. 2. — Schéma d'un tube décrit au brevet Coolidge. cence la cathode d'un 


A. anticathode, — M. cylindre cathodique servant è diriger les électrons. — C, filament catho- tube complètement vidé, 
dique avee ses condneteurs, — P, batterie d'accumulateurs destinée à chauffer le filament. — Me l . 
Ro résistance de reglage, — B. bobine on transformateur, -- 1, interrupteur sur le circuit de haute pour voir espace qui 


Crateri sépare les électrodes 

devenir conducteur. Le 
moyen le plus simple est de former la cathode d'un filament métallique chauffé par un courant 
électrique auxiliaire, et de connecter le tube à la source de haute tension suivant le mode 
ordinaire. Le passage du courant s'effectue ainsi grâce à une production d'électrons, indépen- 
dante du courant principal. 


Le tube primilif que représente notre dessin (fig. 2), et qui est un des modeles du brevet, se 


Instruments nouveaux. 229 


compose d'une ampoule en verre d'Iéna, semblable dans ses grandes lignes à celles que nous 
avons l'habitude d'utiliser. 

L'anode -1 est constituée par un disque de tungstène. Dans certains modèles décrits. elle est 
faite d'un gros bloc de ce même mélal pesant environ 100 grammes et présentant un grand 
diamètre. Elle est supportée par une tige de molybdéne ou d'un métal peu fusible, soutenue 
de façon à ne pas fléchir par le poids; cette tige aura aussi pour but de disperser, dans la 
mesure du possible, la chaleur dégagée. Dans les dispositifs les plus récents on a prévu une 
soufflerie pour le refroidissement du système. Le tube est monoanodique : l’anode fait office 
d'anticathode. 

La cathode C est une spirale plate ou de forme variable, faite d'un fil de tungslene; elle est 
supportée par deux tiges en molybdène. Cette spirale est reliée à une batterie d'accumula- 
leurs P soigneusement isolée, car elle sera portée au potentiel cathodique. Une résistance H, 
également isolée, permet de faire varier l'intensité du courant qui traversera la spirale de 
tungstène et par conséquent de modifier à volonté sa température, pour lui permettre de 
libérer plus ou moins d'électrons. 

Entourant la spirale se trouve un cylindre en molybdéne relié au pôle négatif de la source 
de haut potentiel (bobine P, contact tournant, 
etc.). Ce cylindre, dont la forme et les dimen- 
sions varient sur les modèles essayós, sert à 
diriger le faisceau cathodique sur l'anlicathode. 
en un point d'impact plus ou moins élendu. 

La spirale fournit des électrons proportion- 
nellement au degré de lempérature auquel la 
porte le courant dela batterie d'accumulateurs a € 
P. Le courant de haute tension qui venant de 
anode A, passe par le cylindre de molybdène R 
M, sert de vecteur aux électrons dégagés; ils 
sont donc dirigés sur l'anticathode (faisant B 
fonction d'anode) et donnent naissance, en la Q. qu 
rencontrant, aux rayons de Róntgen. 

Pour mettre le tube en marche, on ferme T, tube. — S, spintermétre, — Mo milliamperemetre sur la 
le courant de la batterie d'accumulaleurs sur hante tension. — R. résistance du circuit de chauffage, — 
la spirale de tungslene; on l'amène au degré A, amperemetre, ~- R accumulateurs. 
d'échauffement nécessaire pour produire la dé- 
charge voulue d'électrons. Dès que la spirale est chaude, on fait passer le courant de haut 
potentiel en fermant l'interrupteur T. 


Fig 5. — Installation schématique du tube Coolidge. 


Les propriétés de ce nouveau dispositif sont remarquables. Tant que le filament esl 
froid, aucun courant ne passe dans le tube, quelle que soit la différence de potentiel appliquée 
(100000 volts et plus), puisque à son intérieur existe le vide de Hittorf. Dès que Pon chauffe 
la cathode, le faisceau cathodique se forme, le courant s'établit et le tube fonctionne. 

Si Pampoule est alimentée par un transformateur à haut potentiel dont on ne modifie pas 
(par réglage) les constantes primaires, on observe que l'intensité croît dans le circuit à haute 
tension, à mesure que s'élève la température du filament : la quantilé de rayons X produits 
augmente. Comme nous avons supposé le réglage du primaire invariable, Faugmentation de 
l'intensité secondaire entraine un abaissement de la différence de potentiel. Cette chule de 
potentiel a comme conséquence une diminution de la vilesse des électrons cathodiques : par ce 
fait, la qualité du rayonnement X diminuera en même lemps. 

Si, par contre, on suppose que l'on maintient constante la différence de potentiel aux bornes 
du tube, l'élévation de température de la cathode n'influence que la quantité de rayons X pro- 
duits, en permettant à unc intensité plus élevée de traverser le tube. 

Réciproquement, si en maintenant à température constante le filament cathodique, on 
augmente la différence de potentiel aux bornes du tube, on constate que l'intensité n augmente 
pas sensiblement, mais que le degré radiochromométrique du rayonnement s'élève. 

Ce tube est donc facilement réglable dans les deux sens : plus l’on chauffe la spirale de 
tungstène, plus s'élève le nombre d'électrons mis en liberté, plus augmente aussi la quantité 


230 Instruments nouveaux. 


de rayons X émis. D'autre part, plus le courant vecteur acquiert un potentiel élevé (au-dessus 
de la valeur nécessaire au fonctionnement du tube), plus il entraîne vite les particules catho- 
diques: la qualité du rayonnement se modifie ; les rayons émis sont plus pénétrants. 

Tant que l’anticathode du tube n'est pas incandescente, celui-ci ne laisse passer le courant 
que dans le sens anode-cathode, par suite de la conductibilité dissvmétrique dont nous 
avons parlé. Il peut donc fonctionner sans soupape s’il marche à un régime tel que son anti- 
cathode n'est pas portée au rouge. Si ce phénomène vient à se produire, la conductibilité 
symétrique reparait: il faut alors recourir aux moyens déjà connus pour redresser le courant 
(soupapes, éclateurs, elc.). 

Une autre particularité curieuse de ce modèle est qu'il ne présente de fluorescence du 
verre en aucune région. Si l'on ne voyait l'incandescence du filament et parfois aussi celle de 
Panticathode, rien ne signalerait son activité. | 

On peut expliquer cetle absence de fluorescence par le fait que les ions positifs, nombreux 
dans un tube ordinaire, font ici totalement défaul. A la première excitation du tube, la paroi 
interne du verre prend une charge négative et ne pouvant attirer d'ions posilifs, conserve cette 
charge. La présence de la charge négative empêche les électrons de venir frapper la paroi 
de verre, d'y produire la fluorescence habi- 
tuelle, l'élévation de température toujours nui- 
sible et le rayonnement parasite parfois si 
gênant en radiographie. 

L'absence d'ions à l'intérieur de l'ampoule 
(vide de Hittorf) supprime le bombardement de 
la cathode et l'élévation de température qui 
en est la conséquence. Comme d'autre part, 
le verre de l'ampoule ne s’échauffe pas, il en 
résulte que la puissance applicable à ce tube 

Fig. 4. — Détails de la cathode et de l'anticathode. n'est limitée que par la fusion de l'anticathode. 
F. filament. — SS’, supports du tilament isolés l'un de l'autre C'est pour ce molif que l'on a employé le tung- 


et reliés aux accumulateurs. — €, cylindre cathodique servant à ` ; : 
diriger les électrons. — VW’, tiges de support du cylindre. — Stène, métal dont le point de fusion est très 
A, anticathode massive en tungsténe. élevé, la tension de vapeur la plus basse, la 


conduction grande et le poids atomique élevé. 

L'élévation de température de Panticathode ou des pièces métalliques du tube, au-dessous 
de leur point de fusion, n'a pas d'inconvénient, puisque par construction, ces pièces sont 
vidées de tous les gaz qu'elles seraient susceptibles de dégager. On sait qu'avec les tubes ordi- 
naires, cette épuration absolue entrainerait vite le blocage de l’ampoule : sa résistance 
deviendrait telle que le courant ne pourrait la traverser. 

Sur le tube Coolidge, comme sur tout autre modèle, la fusion de l'anticathode met l'ap- 
pareil hors d'usage. 

En plus, l'expérience a montré qu'avec un faisceau très puncliforme et une certaine énergie 
admise, la résistance du tube devient instable : elle tombe subitement à une fraction de sa 
valeur primitive et retourne instantanément à sa valeur première, calant même le courant dans 
certains cas. | | 

D'après Coolidge, on peut expliquer ainsi ce phénomène. Sous l'influence de la forte 
charge, agissant par un point d'impact réduit, l'anticathode fond et le métal se volatilise. La 
vapeur de métal produite au point d'impact est traversée par les rayons cathodiques primaires 
et, par choc. se trouve ionisée ; ainsi diminue la résistance du tube. 

I] s'ensuil, comme conséquence, que plus on élargira la surface du point d'impact, plus le 
tube pourra supporter une intensité élevée et accroître son débit en rayons X. 

Si Pon admet que l'énergie dépensée est insuffisante pour déterminer la fusion de l'antica- 
thode (refroidissement, grand focus, etc ), le tube peut fonctionner aussi longtemps que l'on 
voudra, sans varialion, cl par suite sans surveillance. 11 ne nécessite donc aucun régulateur, 
puisque par définition son degré de vide est très grand et doit rester toujours identique (vide 
de Hiltorf). A ce titre, il présente pour la radiothérapie un très grand intéret. La constance 
de la valeur du faisceau, son homogénéité possible, la facilité de réglage des rayons X pro- 
duits, feront oublier certains détails d'utilisation forcément compliqués : accumulateurs, 
rhéostat, ete. 


Instruments nouveaux. 2ST 

En radiographie, comme en radioscopie, il conserve les mémes avantages de réglage et de 
constance ; le seul point à redouter sera la fusion de l’anticathode. Pour ces applications, en 
effet, le point d'impact do't être aussi réduit que possible : Vanticathode s'échanffera rapide- 
ment et atteindra la température de fusion comme sur les lubes actuels à anlicathode de tung- 


stène. 


Il ne faut donc pas croire, ainsi que le laisseraient supposer certaines publications, que 
des intensités très supérieures à celles que nous ulilisons seront facilement atteintes. 


Pour faire saisir les différences existant entre les tubes actuels et Pampoule Coolidge, nous 
avons cru utile de résumer ainsi leurs principales caractéristiques : 


CARACTÉRISTIQUES 


TUBES ACTUELS 


Vide de quelques y, u, limité par la présence néces- 
saire de gaz ionisables. 


Pièces métalliques moyennement erpurgées de gaz, 
impossibilité dexpurgation totale sous peine de non- 
fonctionnement. 


Présence d'ions nécessaire au fonctionnement. 


Electronisation intérieure due au bombardement de 
la cathode par les ions positifs; ce bombardement 
s'accompagne de Péchauffement de la cathode. 


Degré radiochromométrique variable avec la pression 
intérieure. 


L'intensité admise eal fonction du vide intérieur et de 
la différence de potentiel aux bornes du tube. 


Puissance absorbuble limitée 
par Uéchauffement : 
le de la cathode 
2° du verre 
3” de Panticathode 


fusion. 


Par Camollizzement du tube dù aux gaz sortants : 


te de Vanticathode 
2° du verre 
o° de la cathode. 


Par suite de Ia forme et de la disposition des élec- 
trodes la condurtibilité est plus grande dans le sena 
cathodeamode et facilite le passage du courant inverse, 


NOUVEAUX TUBES 


Vide aussi poussé que possible: probablement de 
quelques centièmes de y. 


Pières métalliques complèlement expurgées, aucun 
gaz he devant sorlir, mème à haute température. 


Par suite de l'absence de gaz, absence d'ions qui 
seraient nuisibles au fonctionnement, en produisant 
échauffement du verre et le bombardement de la 
cathode. 


Electronisation par inrandesrenre de la cathode, Pas 
de bombardement ni d'échauffement de la cathode; 
sa température ne dépend que de la différence de 
potentiel appliquée au filament. 


Degré radiochromométrique indépendant de la pression 
intérieure qui est sensiblement nulle; la pénétration 
du ravonnement est en relation avec la différence de 
potentiel appliquée aux bornes du tube. 


L Intensité est sensiblement indépendante de la diffé- 
rence de potentiel, mais dépend de la température du 
filament: loi de Richardson 


izay Teh 


dans laquelle T est la température absolue ; e est 
la base des logarithmes Népériens; a, une constante 
indiquant la concentration des électrons sur le corps 
incandescent; b le travail nécessaire pour produire 
des électrons à la surface du métal. 


Puissance absorbable limitée seulement par la 
fusion de l'anticatbode: pas d'échauffement de la 
cathode autre que celui volontairement provoqué. 
Pas déchauffement du verre. 


Aucune désorelusion possible: les pieces du tube 
devant être complètement expurgées. 


Dissymétrie absolue si Vanticathode n'est pas portée 
au rouge: la conductibilité n'existe que dans le sens 
anode-cathode, direction normale du courant 


939 Instruments nouveaux. 


Ce nouveau tube, il importe de le dire, n'est pas sorti des laboratoires où on l'éludie: il 
n'est pas encore au point, aussi est-il difficile de se faire une opinion sur sa valeur pratique. 

Cependant Lewis Gregory Cole, professeur de Radiologie au Cornell University Collegr, a 
pu faire quelques essais avec velte nouvelle ampoule, qu'il qualifie « d'instrument de précision ». 
Parmi les avantages qu'il lui trouve, citons: la stabilité, la souplesse, l'énorme rendement, la 
longue durée et l'absence de rayonnements parasites. Grâce à la slabilité du tube on peut, 
d'après Cole, obtenir des résultats toujours semblables entre eux. La souplesse de cette ampoule 
serail remarquable. Ainsi, après avoir utilisé des rayons peu pénétrants permeltant de voir 
les anastomoses vasculaires, on pourrait, un instant après, produire des radialions d'une péné- 
tration très grande, rappelant celle des rayons y du radium. 

Si ces prévisions se réalisent, une ère nouvelle s'ouvrirait pour la radiothérapie des 
néoplasmes profonds, mais sachons attendre. 


BIBLIOGRAPHIE 
W. D. CooLimarE (New-York). — Puissante ampoule avec une décharge d'électrons indépendante (The 
American Journal of Rentgenology, vol. 1, n° 5, Janvier 1914, p. 115 à 124, 3 fig.). 
Lewis Grecory Cote (Cornell). — Rapport préliminaire sur Putilisation de l'ampoule Coolidge pour le 


radiodiagnostic et la radiothérapie (The American Journal of Rantgenology, vol. IL n° 3, Janvier 1914, p. 125 à 
152, 10 lig.). 

W. D. CooLibaE (New-York). — A powerfúl Röntgen Ray Tube with a pure electron discharge (Physical 
Rewiew N. S., vol. IE n°6, Décembre 1913. Archives PElectricité médicale). 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


Albert-W eil (Paris). — Les débuts de la Radio- 
logie (Paris Medical, n° 5, 5 Janvier 1914, p. 5 à 
13. 4 fig. et 4 radiographies). 


Après avoir rappelé les recherches faites en 1774 
par l'abbé Nollet sur les décharges électriques dans 
les gaz raréfiés, celles de Hittorf, Lenard, Geissler 
et Crookes qui montra l'existence des rayons catho- 
diques, l'A. rapporte les principaux passages du mé- 
moire de Róntgen présenté en décembre 1895, à la 
Société physico-médicale de Wurzbourg. Les pre- 
miers expérimentateurs francais furent Oudin, Bar- 
thélemy, Imbert et Bertin-Sans. Des radiographies 
de Oudin et Barthélemy (reproduites dans le Puris 
Medical) furent présentées à l’Institut en Janvier 1896. 
Une épreuve de la main nécessitait alors une pose 
de 30 minutes. Les ampoules n'avaient pas encore 
d'anticathode. Que de progrès réalisés pendant ces 
dix-neuf ans qui nous séparent de la découverte des 
rayons X! R. CHAPERON. 


G. E. Pfahler (Philadelphie). — Le danger ac- 
tuel des rayons X et les moyens de s’en pré- 
server (The Journal vf the American Medical 
Assocrat.on, vol. LXIL, u° 2, 10 Janvier, 1914, 
p. 189 à 111). 


Les grands progrès du radiodiagnostic ont conduit 
un grand nombre de praticiens à établir che. eux 
une installation radiologique et ce souvent au plus 
grand détriment de leurs malades et d'eux-mêmes. 
Ignorant en effet la inaniére de se servir des 
rayons X, de les doser, de les filtrer, ils délermi- 
nent chez leurs patients des brûlures graves: ne 
connaissant pas les différentes manières de se pro- 
téger, ils sont eux-mêmes victimes de leur négligente 
ignorance, Aussi E. P. jette-il un eri d'alarme dans 
la crainte de voir la radiologie décriée. ce qui Parre- 
terait dans son bel essor. Il met donc les confrères 
non spécialisés en garde contre les dangers au-de- 
vant desquels ils courent, en énoncant d'une facon 
claire el précise les pratiques qu'il doivent rigoureu- 
sement observer, afin de se protéger et de ne faire 
courir aucun risque aux malades qui viennent se 
confier à eux. Mais ces pratiques, on ne peut bien les 
connaître et bien les appliquer qu'en se spéciali- 
sant: aussi plus la radiologie se perfectionnera, plus 
elle ne sera accessible qu'aux seuls initiés. 

\VILLIAM VIGNAL. 


— Sur la spectroscopie 


M. de Broglie (Paris). 
R. Acad. Nc., 


des rayons de Röntgen (C. 
19 Janvier 1914). 


Dans cette note qui fait suite aux travaux que nous 
avons déjà résumés, M. de Broglie publie les spectres 
radiographiques oblenus en faisant tourner lente- 
ment un cristal de facon que Faxe de rotation passe 
par la face servant de plan de réflexion. Ces spec- 
tres rendent particulièrement manifestes les raies 
caractéristiques du métal de Vanticathode, très varia- 


bles d'ailleurs, toul en présentant une analogie géné- 
rale pour des corps cependant très différents comme 
le platine, le tungstène, le cuivre. 

H. GUILLEMINOT. 


PHYSIQUE 


M. de Broglie el F. A. Lindemann (Paris). — 
Observation fluoroscopique par vision directe 
des spectres des rayons de Röntgen (C. R. 
Acad. Sc., 19 Janvier 1914). 


Jusqu'ici la radiographie seule avec de longues 
poses avait permis d'observer les images de diffrac- 
tion des ravons X. Les auteurs sont arrivés, avec 
des ampoules spéciales munies de fenètre en verre 
au lithium, à obtenir des spectres fluoroscopiques. 

H. GUILLEMINOT. 


G. Friedel. — Sur les structures cristallines 
mises en évidence par la diffraction des rayons 
Röntgen (C. R. Ac. Sc., 12 Janvier 1914). 


Les phénomènes de diffraction des rayons Röntgen, 
mettent en lumière la périodicité du milieu cristallin. 
L'auteur montre comment l'étude des résultats ob- 
tenus offre un précieux moyen d'investigation pour 
connaitre ce qu'il appelle l'assemblage moléculaire ou 
la répartilion des points du milieu cristallin qu'on 
doit regarder comme des centres d'émission dans le 
phénomène de la diffraction. H. GUILLEMINOT. 


Hans Küstner. — Une électrode de zinc, récem- 
ment décapée, ne donne lieu à aucune lumi- 
nescence électrique dans un milieu privé de 
tout gaz capable de réaction ( Physikalische 
Zeitschrift, n° 2, 19 Janvier 1914. p. 68 à 73). 


Dans une précédente étude, Fredenhagen avait 
montré l'importance que prenait le gaz dans les déga- 
gements d'électrons hors des surfaces métalliques. 
H semble admettre mème que celle-ci ne peut se pro- 
duire sans celui-là. L'auteur vient confirmer les tra- 
vaux précédents en établissant les données suivantes : 
1. Dans le vide absolu une surface métallique sans 
connexion ni réaction chimique avec re qui l'entoure 
ne dégage pas d'électrons. — 2. Si la surface métalli- 
que a été placée au contact de traces d'un gaz ca- 
pable de réaction, ce gaz, absorbé par elle, lui per- 
mettra ensuite de dégager des électrons, en quantité 
d'autant plus considérable que Pépaisseur du métal 
sera grande, toute action s'épuisant ensuite avec le 
gaz absorbé. — 5. Si Pon agit enfin dans un milieu de 
vide absolu mais où une autre masse métallique 
laisse peu à peu diffuser du gaz, le phénomène d'abord 
inexistant se produira progressivement. 

L. GERARD. 


TECHNIQUE 


Henri Bécière (Paris). — L'emploi en radiogra- 
phie rapide de plaques dites spéciales, répond- 
il à un besoin? (Bulletin de la Société de radio- 


logie méd. de France, n° ol, Janvier 1914, p. 25 

et 26). 

L'auteur pense qu'on ne relire aucun avantage à 
utihser avee les écrans renforcateurs, des plaques 
dites spéciales. Personnellement, il emploie avee ou 
sans écran, les plaques à liodo-bromure d'argent. et 
il obtient des radiogrannnes lui donnant toute satis- 
faction. En outre, ces plaques très rapides, fournis- 
sent des contrastes parfaits, blanes très purs, noirs 
intenses, et ont Pavantage d'ètre d'un prix de revient 
relativement faible, G. HARET. 


David Ralph Bowen (Philadelphie). — Nouveau 
dispositif pour développer dans un laboratoire 
de radiologie (The Archives of the Roentgen Ray, 
n° 162, Janvier 1914, p. 508 à 514, 5 fig.). 

Les figures ci-dessous font comprendre mieux que 
n'importe quel résumé, ce nouveau dispositif imaginé 
par l'auteur. W. VIGNAL. 


Fig. 1. — 1. Bain de firaleur. — 2. Eau courante. — 5. Extra. 
— 4. Glace ou eau chaude. — 5. Developpatenr. — 6 Ecou- 
lement des eaux. — 7. Bouteille pour le trop plein. — 8. Cadre 
pour suspendre les porle-plaques. — 9% Eau froide et 


chaude. — 10. Lanterne rouge. — 11. Lanterne blanche. 


Fig. 2. — Ratelier pour suspendre les plaques dans les porte- 
plaques pendant le séchage. 


Lomon (Paris). — Sur l'action renforcatrice des 
écrans métalliques en radiographie (Pulletin 
de la Société de radiologie méd. de France, n° al, 
Janvier 1914, p. 35l à m2). 

Le I Lomon présente une note incomplète encore, 
ear ses recherches ne sont pas terminées, sur lem- 
ploi des éerans métalliques, en radiographie. Fantot 
il a utilisé des feuilles de plomb ou d'étain très min- 
ces, Qu'il a interposées entre la région à radiogra- 
plier ef la plaque photographique en les placant en 
contacto parfait avec la couche sensible: tantôt ila 
fait traverser le verre du eliebé par le faisceau de 


Rayons X. 


ravons X et il a mis des feuilles de métal plus épais- 
ses en contact avec Pémulsion: dans les deux cas il 
a obtenu une action renforcatrice incontestable, plus 
aceusée cependant avec le deuxième dispositif. Ce 
renforcement est indépendant de la qualité du rayon- 
nement de l'ampoule, mais en fonction du poids 
atomique du métal emplové, G. HARET. 


Bucki (Berlin). — Moyen d'éliminer les rayons 
secondaires produits dans l’objet radiographié 
(Archives d'électricité médicale, n° 374, 25 Jan- 
vier 1914, p. 92 à 98, avec 3 fig.). 


LA. utilise un treillis quadrillé formé de bandes 
métalliques de 244 centimètres de large, réunies 
de facon à ce que le prolongement de la surface de 
chaque bande se dirige vers le fover du tube et le 
place entre le malade et la plaque. On augmente 
ainsi considérablement les contrastes et la netteté 
des images, on peut soit surexposer, soit pousser 
le développement à fond sans provoquer de voile, ete. 
Mais on obtient des images quadrillées d'un effet 
assez surprenant au premier abord. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Regin. Morton (londres). — Emploi des filtres 
non métalliques en radiologie (Strahlenther., 
tome IV, n° 4, Janv. 1914, p. 500). 

L'auteur fait la critique des filtres métalliques et 
donne les raisons qui Font amené à leur substituer 
des tissus imprégnés de solutions salines. Ce sont 
d'une part des phénomènes de condensation lorsque 
le filtre métallique est trop rapproché de ampoule 
et laltéralion consécutive de eclle-ci, et lorsque le 
filtre est trop rapproché de la peau, c'est son absence 
de malléabilité et la production d'érythéme et de 
télangiectasies déterminées par l'action des ravons 
secondaires. 

Avec des filtres non métalliques ces inconvénients 
ne sont pas à redouter. 

On pourrait douter du pouvoir filtrant des tissus 
en toile de pansement, mais Pauteur fournit à l'appui 
des clichés qui démontrent que, sous une épaisseur 
de plusieurs doubles, de pareils tissus imprégnés de 
tungstate de soude ont la mème propriété que les 
épaisseurs les plus courantes de Paluminium. Une 
épaisseur simple de toile imprégnée répond à envi- 
ron 07,3 d'aluminium. L'auteur termine en indiquant 
l'épaisseur de son filtre qui convient dans les ditTé- 
rents cas (hypertrichose, adénopathies, etc.) 

L. Boxen. 


William Kampson (Londres). — De l'usage de 
radiométres gradués dans le dosage des 
rayons X (The Journal of the Rüntyen Society, 
vol. X, n° 58, Janvier 1914, p. 19 à 25). 


W. IE présente à la Société un radiométre qu'il a 
établi avec vingt-cinq teintes graduées. Selon lui, il 
présente de nombreux avantages sur la méthode 
Sabouraud-Noiré dont les deux principaux sont : 
l'existence d'une graduation et la facilité d'apprécier 
non sur l'identité de deux teintes mais la différence, 
ce qui est de beaucoup plus facile, de sorte que 
grâce à sa graduation on sait toujours dans quel 
sens on va. Wi.LLiam VIGNAL. 


Guilio Ceresole (Venise). — L'évaluation de 
l'effet Villard à la lumière artificielle (Radivloyia 
Medica. n° 1, Janvier 1914). 


Pour utiliser Feffet Villard dans le dosage des 
rayons X Fauteur préfère la méthode de Bordier à 
celle de Sabeuraud. I conseille d'examiner la teinte 
d'épilation HE de échele Bordier) à la lumiére ar- 
tificielle riche en rayons jaunes de l'appareil spécial 
de Nogier dont il apprécie la grande simplicité. 

M, GRUNSPAN. 


Rayons X. 235 


G. Mareschal. — La radiographie dans les armées 
en campagne (La Nature, n° 2124, 7 Février 
1914. p. 177 à 178, 2 photographies). 


Description d'une voiture radiologique automobile 
construite par Radiguet et Massiot décrite ci-dessous. 
R. CHAPERON. 


Guilleminot (Paris). — Présentation d'une voiture 
automobile pour radiologie, destinée en parti- 
culier au service des armées en campagne, 
construite par M. Massiot (Bulletin de la Société 
de radiologie méd. de France, n° 51, Janvier 1914, 
p. 18 à 25,5 fig.). 


L'auteur décrit une voiture fort bien étudiée par 
le médecin-major Busquet et très heureusement 
réalisée par la Maison Massiot. Cette voiture pré- 
sente les particularités suivantes : à l'extérieur sont 
fixés et protégés par des bâches ou des coffres, pour 
le transport, les accessoires tels que le lit opéra- 
toire, le transformateur, le rhéostat dévidoir; à lin- 
térieur se trouve la dynamo actionnée par le moteur 
de la voiture, le condensateur, la turbine, puis un 
laboratoire pour le développement des clichés. Au 
repos, on dresse une tente sur lun des côtés de la 
voiture pour faire une chambre de radioscopie ou de 
radiographie en pleine campagne. Si l'on se trouve 
pres d'une habitation, le transformateur étant mobile, 
on peut installer le matériel dans une des chambres 
du rez-de-chaussée en passant le câble par une 
fenetre. Le transformateur a deux enroulements, l'un 
pour la radioscopie à marche normale, Fautre pour 
la radiographie intensive, 8 à 10 milliamperes. 

G. Haner. 


Oudin et Cottenot (Paris). — Présentation d'une 
nouvelle table pour cabinet d'électro-radiologie 
(Bulletin de la Société de radiologie méd. de 
France, n° 51, Janvier 1914, p. 28 à 51, 3 fiur.). 
La communication a paru in extenso dans le 

Journal de Radiologie et Œ'Electrolagie, tome I. n° 2, 


Fevrier 1914, p. 90 et 91. G. HARET. 
ACCIDENTS 
Menetrier cl Monthus (Paris). — Epithelioma 


radiologique des paupières Circhives d'électri- 
cilé médicale, n° 374. 25 Janvier 1914, p. 97 à 65, 
avec o fig.). 


Employé á la réception des ampoules et á des dé- 
monstrations, le sujet, à partir de l'âge de 19 ans, 
exposait abondamment aux rayons sa tète, ses mains 
et son thorax. — A 26 ans, il est atteint de radioder- 
mite: à 29 ans, il cesse toute irradiation. 

Vers 30 ans, il commence à avoir une tuméfaction 
boutonnière de la paupiére inférieure gauche, avec 
conjonctivite — la lésion progresse et envahit toute la 
paupière — puis il y a ulcération du bord des deux 
paupières. 

En Juin 1911 (56 ans), on fait l'exèrèse des deux 
bords palpébraux (depuis le sujet va bien). 

L'examen histologique montre un tissu néoplasique 
dense rappelant la morphologie de la gaine épithé- 
hale externe des follicules pileux — et Fon peut 
suivre sur les coupes les différentes étapes du pro- 
cessus partant des follicules. Les A. coneluent qu'il 
s'agit d'un épithélioma d'origine pilaire avant pour 
point de départ les altérations hyperplasiques déter- 
minées par Pirritation rentgienne chronique sur les 
follicules pileux. A. LAQUERRIÈRE. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Destot (Paris). — Du róle et de l'importance de 


la radiologie dans l'étude et l'évaluation des 
impotences fonctionnelies (Paris Médical, n° ò, 
5 Janvier 1914, p. 155 a 159). 


L'auteur divise les impotences fonctionnelles en 
impotenees d'origine traumatique et en impotences 
non traumatiques. 

Dans les premieres, il distingue : 

le Les impotences tenant à des lésions du sque- 
lette ou des articulations, suite des fractures ou des 
luxat'ons : 

% Les impotences tenant à une lésion du svstème 
neuro-musculaire accompagnées souvent de troubles 
trophiques osseux ou articulaires ; 

3 Les impotences sine materia (hystéro-trauma- 
tisme ou simulation). 

Quant aux impotences non traumaliques, elles sont 
variées : ostéomvélite, tuberculose, goutte, rhuma- 
tisme blennorragique, syphilis, tabes, syringomvélie, 
déformations congénitales ou acquises. 

L'auteur insiste surtout sur les impotences fonc- 
tionnelles traumatiques. 

H faut que le praticien indique nettement le rensei- 
gnement qu'il demande à la radiographie et d'autre 
part que la lésion soit cliniquement bien localisée, 
pour que le cliché puisse donner un document utile. 
Toutefois la meilleure éprenve ne rendra pas tou- 
jours compte de Vimpotence fonctionnelle (fractures 
de l’avant-bras par exemple), tandis que dans d'autres 
cas elle permettra de redresser des erreurs. 

L'auteur conseille également de faire une radio- 
graphie même quand l'examen elinique ne décèle pas 
de déformation ou de lésion appréciable. On a sou- 
vent ainsi l'explication d'impolences fonctionnelles 
attribuées jusque-là à de vagues rhumatismes. 

Une fois le droit anatomique à limpotence fone- 
tionnelle admis, la radiographie déterminera dans 
quelles limites et dans quelles proportions on doit 
l'entendre. 

Quant anx impotences fonctionnelles tenant à une 
lésion du système neuro-musculaire, la radiographie 
sera d'un précieux secours en montrant par exemple 
des processus ossifiants ou atrophiques. 

L'auteur termine en insistant sur Pimportance de 
ce moyen d'exploration qui fournit des données 
anatomo-pathologiques indiscutables permettant. dans 
l'établissement de l'impotence, de donner des approxi- 
mations et des movennes, d'autant plus que la men- 
talité des blessés joue actuellement un rôle considé- 
rable dans celte évaluation. A. DARIAUX. 


Albert- Weil (Paris). — Le radiodiagnostic en 1914 
(Pars Médical, n°5,3 Janvier 1914, p. 101 et 111, 
avec 2 radiographies). 


Revue générale des principaux travaux de radio- 
diagnostic parus pendant l'année 1913, 

Mentionnons 3 signes radioscopiques décrits dans 
la tuberculose commencante. Le signe de Williams, 
caractérisé par la moindre course du diaphragme du 
côté lésé pendant l'acte respiratoire : le signe d'Orton, 
“aractérisé par linvariabilité de la teinte du sommet 
alleint, pendant Finspiration profonde: le signe de 
Bitlorf consistant dans le retard que met le sommet 
lésé à s'éelairer, sion fait varier l'intensité du ravon- 
nement de zéro à l'intensité nécessaire à la vision. 
Kreuzfuchs a décrit en outre le signe de la toux. Du 
côté malade, pendant les accès de toux, le poumon 
ne s'éclaireit pas comme du côté sain. Léonard a 
insisté sur les déplacements des visceres thoraciques 
dans la tuberculose pulmonaire mème débutante, 


230 


Weil et Mouriquand ont continué à étudier l'image 
radioscopique de la pneumonie, mais l'ombre carac- 
léristique, triangulaire, à base axillaire peut faire 
défaut dans certains cas et son interprétation est 
souvent difficile. 

Lebon et Aubourg ont donné un schéma de l'image 
radiologique du rétrécissement mitral qui peut servir 
à le caractériser. 

L'image radioscopique de la péricardite a été bien 
éludiée dans la thèse de Blechmann. 

La radiographie est devenue tout à fait indispen- 
sable apres opération dans le cas de kyste hyda- 
tique du foie. Elle montre un état post-opératoire 
qui constitue, suivant l'expression de Chauffard, l'hy- 
dropneumokysle. R. CHareron. 


Cousergue. — La radiologie en campagne et au 
cours de la guerre des Balkans (Paris Médical, 
n° 5, 5 Janvier 1914, p. 17 à 25, avec 6 radio- 
graphies). 

L'auteur résume les avantages en chirurgie de 
guerre de la radiologie qui renseigne sur le siège, 
la nature et la forme du projectile, sur l'importance 
des lésions osseuses. Dans le cas de fracture, elle 
permet, après l'application d'un appareil contentif, de 
se rendre comple de la qualité de la contention. 

Le laboratoire de radiologie devrait être affecté à 
un hopital d'évacuation. Tous les jours il pourrait 
faire la tournée des différentes formalions sanitaires 
de la région. I faut done que le laboratoire de radio- 
logie soil automobile. Le moteur de la voiture ali- 
mentera une dynamo suffisante pour donner 15 am- 
pères sous 110 volts, de façon à obtenir 5 à 6 milli- 
amperes dans Pampoule et des ravons durs. 

R. CHAPERON. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


W. D.C. Kelly (Londres). — Sarcome de I’hu- 
mérus après suture métallique (Journal of the 
Royal Army Med cal Corps, Décembre 1915, in 
The Lancet n° 2, 10 janvier 1914, p. 125). 


En mai 1915, un jeune soldat se fit une fracture 
oblique de Phumérus gauche. Pas de réduction par 
extension et alleHes, ainsi qu'en fait foi une radio- 
graphie: huit jours après Vaccident, suture métallique. 
Trois mois après, le malade revient avec une grosse 
tuméfaction du bras qui en quinze jours avait pris 
de larges proportions; nouvelle radiographie, on 
porta le diagnostie de sareome qui fut vérifié histo- 
logiquement. WILLIAM VIGNAL. 


Klynens. — Le diagnostic radiographique des 
sarcomes osseux (Paris Méd cal. n°5, 5 Janvier 
1914, p. 129 à 155, 5 fig. et 3 radiographics). 
On peut diviser les sarcomes en sarcomes centraux 

et périphériques, Au niveau des os longs. le début 
se fait toujours dans la diaphvse, tout prés du car- 
lilage de conjugaison. Cette notion constitue un des 
éléments les plus importants du diagnostic différen- 
tiel. On peut le plus souvent distinguer l'origine du 
sarcome. Le sarcome central provoque toujours une 
destruction notable du tissu osseux, d'où les frac- 
lures fréquentes observées dans ce cas. 

Le sarcome périphérique n'entame généralement 
que la périphérie de Pos. A un stade assez tardif 
Pépiphbyse est envahi par le tissu sarcomateux. Mais 
meme alors Varticulation reste indemne, car le carti- 
lage Veneroútement constitue une solide barrière de 
défense, Le périoste est refoulé et détaché par la 
masse néoplasique qui arrive à engainer la diaphyse. 
I réagit d'ordinaire par un processus (Possilication 
qui délermine la production d'une coque plus ou 
moins épaisse. Le périoste peut mème former à sa 
jonction avee la diaphyse, un éperon osseux s 0ppo- 
sant à la marche envabissante de la tumeur. 


Rayons À. 


La syphilis forme plus de tissu osseux qu'elle n'en 
détruit, tandis que le sarcome détruit généralement 
plus qu'il ne forme. H ne faut pas confondre les 
sarcomes ossifiants, très opaques, avec des ostéomes. 
Les formes parostéales peuvent donner lieu à des 
erreurs. Les hématomes sous-périostiques limités 
par une coque doivent ètre distingués d'avec les sar- 
comes au début. 

L'auteur termine en disant qu'on ne peut pas lou- 
jours conclure d'une façon affirmative et que la res- 
ponsabilité du radiographe est souvent fort lourde. 

R. CHAPERON. 


M. Perrin. — Exostoses ostéogéniques multiples 
accompagnées d'arréts de développement et 
de déformations du squelette (/enue d'Ortho- 
pédie. 1° Janvier 1914, p. 55 à 82, avec 8 fig. 
dans le texte). 


L'auteur rapporte trois observations personnelles 
d'exostoses osléogéniques concernant trois membres 
de la même famille: le père et deux enfants. Ces 
observations sont trés intéressantes et très détaillées 
et des radiographies ont été faites pour presque 
toutes les parties du squelette. Il existait, en effet, 
chez les trois des exostoses multiples; mais dans les 
trois cas on retrouve une malformation d'un des 
deux avant-bras, à droite pour le père et la fille. à 
gauche pour le fits. Cette malformation, due à un 
arrèt de croissance portant sur les deux os de lavant- 
bras, mais surtout sur le eubitus, a produit un rac- 
courcissement et une incurvalion de ces deux os; 
chez la fille, la tète radiale luxée menacait de perforer 
la peau, on a dù pratiquer sa résection. 

L'auteur résume ensuite 35 observations se rap- 
prochant de ses cas et trouvées dans la littérature 
médicale depuis le travail remarquable de Bessel- 
Hagen, puis il étudie la pathogénie des troubles de 
croissance accompagnant les exostoses et cite les 
différentes théories émises à ce sujet. J. Lounien. 


H. Vegas et J. M. Jorge (Buenos-Ayres). — 
Fracture de l'apophyse coracoide (Remus dOr- 
thopédie, n° 1, 1% Janvier 1914, p. 1 à 7. avec 
1 fig. dans le texte). 


Observation d'un jeune garcon de 14 ans qui à la 
suite d'un violent traumatisme eut une fracture de 
la base de l'apophyse coracoide gauche, décelée par 
la radiographie. À ce propos, les auteurs étudient les 
svmptômes, le mécanisme, le pronostic el le traite- 
ment de ces fractures. Le diagnostic est souvent 
fort difficile; aussi cette observation est-elle inté- 
ressante paree qu'il est rare de voir une fracture 
isolée de la coracoide, que les Signes fournis par 
l'examen clinique sont généralement peu précis el 
que Ha radiographie peut seule permettre d'affirmer 
le diagnostic. J. Lounien. 


Lapointe (Paris). — Etude sur l'os du tarse sur- 
numéraire juxta-scaphoidien (os tibiale exter- 
num) et particulièrement sur sa confusion avec 
une fracture (La Clinique, n°5, 30 janvier 1914, 
p. 66 à 69. avec 4 fig). 


L'os tibiale easternum, connu depuis Luschka. pré- 
sente une réelle importance en raison des douleurs 
qu'il peut causer et de sa confusion possible avec 
une fracture du tubereule scaphoidien. ; 

le Forme typique. — Forme approximative d'une 
demi-sphère ou d'une pyramide irrégulière dont la 
base répond à la tubérosité du scaphoide, sa lon- 
gueur peut dépasser un centimètre: parfois simple 
contact avec le scaphoïde (véritable arthrodie), par- 
fois fusion soit par des tissus fibreux, soit mème par 
du cartilage ou de Fos; dans ce dernier cas, la fusion 
peut être incomplète. L'osselet offre une facette pour 


Rayons X. | 237 


la tète de l'astragale, mais le ligament calcanéo-sca- 
phoïdien plantaire s'interpose, sans s'insérer sur le 
surnuméraire — celui-ci donne seulement attache á 
quelques fibres du lendon du jambier postérieur. 

2 Formes atypiques. — Très fréquentes, forme d'un 
pois, d’une lentille, d'un grain de blé; perdu dans 
les parties molles, il adhère au ligament calcanéo- 
scaphoïdien et au tendon tibial et peut en imposer 
pour un sésamolde. 

Entre les 2 formes, tous les intermédiaires existent, 
et, en cas de bilatéralité, la forme de chaque côté 
peut être différente. 

Les formes atypiques ne se révèlent souvent par 
aucun symplóme et sont des trouvailles radiogra- 
phiques. 

L'os tibial peut se traduire par une simple diffor- 
mité ou par une difformité avec douleur. 

On peut souffrir sans qu'il y ait pied plat, la saillie 
osseuse est irritée par la chaussure à la suite des 
efforts. 

L'auteur discute ensuite la possibilité de la confu- 
sion avec une fracture; pour lui l'image radiogra- 
phique est dans ce cas très différente : en général, la 
fracture du scaphoide est multifragmentaire; dans 
les cas très rares où il y a fracture isolée de la tube 
rosité scaphoïdienne, l'image est différente d'un os 
tibial parce que le scaphoïde a des dimensions nor- 
males et précisément, dans Je cas classique de Mou- 
chet, les deux scaphoides avaient une taille et une 
forme anormales si bien que. de Vavis de l'auteur, il 
faut interpréter ce cas comme un os tibial soudé à un 
pied, non soudé à l'autre. En somme, Lapointe déclare 
ne pas conna tre de fracture de la tubérosité du scaphoïde 
qui donne une image radiographique analogue à celle de 
Cos tibial. 

Le seul traitement rationnel en cas de douleur est 
l'extirpation, quitte à faire ensuite le traitement ortho- 
pédique s'il y a, de plus, pied plat. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Lamy (Berck). — De la torsion spiroide du tibia 

(Orthopédie et tuberculuse chirurgicale. n° 1, Jan- 

Vier 1914, p. 54). 

Cette malformation accompagne souvent le pied- 
bot varus équin congénital etest caractérisée par la 
rotation du pied en dedans, bien que la rotule reste 
directement en avant. 

Suivant le degré de l'affection, on peut agir soit par 
ostéotomie linéaire transversale du tibia (Jalaguier), 
soit par la mise d’un appareil spécial à ressort. 

AUBOURE. 


Schwartz (Paris) — Radiographie d'os tibial 
antérieur (scaphoide accessoire) (Bulletin de 
la Sociélé de Chirurgie, 28 Janvier 1914, p. 124). 
Un cliché (Ménard) montre, sur les deux pieds, un 

os tibial externe plus volumineux á droite, avec flou 

de l’espace qui le sépare du scaphoide par suite 
d'arthrite à ce niveau. AUBOURG. 


Bobard (Auxerre). — Fracture du radius vicieu- 
sement consolidée chez un enfant de 7 ans 1/2. 
Ostéotomie suivie d’ostéosynthése par vissage 
sur plaque métallique de Lambotte (Société 
les Chirurgiens de Paris, 16 Janvier 1914, p. 59 
à 61). 

La radiographie permet de reconnaître une frac- 
ture en bois vert, du radius, un mois après l'accident. 

Un second cliché, après opération, montrait la 
parfaite tolérance de la plaque. AUBOURG. 


P. Colombier (Paris). — Lésions précoces de la 
lèpre constatées par la radiographie (Bulletin 
de la Société de Pathologie exotique, 14 Janvier 
1914, 2 fig.). 


Dans ses études sur la lèpre, C. a systématique- 
ment radiographié le squelette du lépreux. Les 
ravons X permettent de constater des lésions os- 
seuses qu'on ne pourrait soupconner à l'examen cli- 
nique. Malgré l'aspect extérieur normal, il existe des 
allérations osseuses, caractérisées par une perte de 
substance des phalangettes. Celles-ci, au lieu de se 
terminer, comme à létat normal, par une extrémité 
arrondie, sont nettement coupées en biseau. Les 
radiographies de C. sont très démonstratives au 
niveau des pieds : les phalangettes des mains sont 
normales. MT. LEBON. 


W. H. Stewart (New-York). — Fractures du 
cráne avec pénétration d'air dans les ventri- 
cules (The American Journal of Roentgenology. 
vol. l, n° 2, Décembre 1913. p. 83 à 87, 5 fig.). 


Homme de quarante-sept aus, avec fracture du 
crâne siégeant sur la branche verticale du frontal 
près du bord externe du sinus frontal droit. La table 
externe de Pos avait été écrasée contre la table in- 
terne, et la portion correspondante du sinus était 
oblitérée. Amélioration rapide par repos. H quitte 
l'hôpital quinze jours après l'accident; mais revient 
cinq jours après avec céphalée violente, vomisse- 
ments, torpeur accentuée, confusion mentale inter- 


Distension gazeuse des ventricules. 


mittente, exagération des réflexes rotuliens. Nouvelle 
radiographie : en position latérale: immédiatement 
en arriére de la fracture, zone claire décrivant une 
courbe s'étendant jusqu'à la mastoide puis, faisant 
un coude brusque sur elle-mème, elle vient se ter- 
miner en s’amincissant dans la région des sinus 
sphénoïdaux; en posilion frontale; la tète fortement 
fléchie en avant, les zones claires affectant une forme 
ovale sont situées trés haut et irradient latéralement 
en bas (voir figures). S. porta le diagnostic de frac- 
ture du cráne avec distension gazeuse des ventri- 
cules; le diagnostic fut confirmé opératoirement: au 
cours d'une intervention décompressive on ponc- 
tionna les ventricules, des bulles d'air s'échappé- 
rent. Cependant le malade mourut, et Pautopsie con- 
flrma une seconde fois ce diagnostic. 
WILLIAM VIGNAL. 


Moty (Paris). — Accidents de la dent de sagesse 
(Revue de Chirurgie, n° 2, 10 Février 1914, 
p. 169). 


M. Moty note que les proliférations épithéliales de 
apex siègent le plus souvent contre ou mème entre 
les racines et ne sont pas en conséquence décelables 
par les rayons de Rüntgen. MEUGE. 


238 


Ruggero Balli (Modane). — L'architecture de la 
mandibule humaine (La Rudiolona Medica, 
n° 1, Janvier 1914). 


Trenle examens radiologiques de mandibules hu- 
maines appartenant à des individus masculins depuis 
la vie fœtale jusqu'à Page de 80 ans, ont permis a 
Pauteur de noter quelques particularités de Vossifi- 
cation de cet os. 

Les trajectoires osseuses apparaissent dans la 
substance spongieuse des branches montantes du 
fetus dès VPage de 5 mois. Les trajectoires bitides 
arrivent les premières á 4 mois de la vie extra- 
utérine, á leur développement complet. Viennent en- 
suite : les trajeeloires principales, les trajectoires 
postérieures, les trajecloires marginales à 1 an, les 
trajecloires radiées el les trajecloires de réunion. 

Dans le corps du maxillaire inférieur les trabécules 
interalvéolaires décrites par Wokolf sont déjà vi- 
sibles à Page de 4 ans. L'auteur a fait 5 radiogra- 
phies de chacun des maxillaires. M. GRUNSPAN. 


Raymond Passot (Paris). — Le diagnostic et les 
indications opératoires dans les sinusites fron- 
tales (L'Hoputal, n° 2. Janvier 1914, p. 31 à 54). 


Excellent article de pratique médicale, très clair, 
tres complet et très utile pour le praticien. L'auteur 
préeise le rôle important que joue la radiographie 
dans le diagnostic des sinusiles frontales. Le sujet 
doit ètre assis la tete fortement fléchie en avant, Pam- 
poule sous loceiput.de facon que les rayons suivent 
la direction sous-occipito-frontale. Une radiographie, 
faite suivant cette technique, permet de reconnaitre 
les petits sinus que Pon ne peut diagnostiquer par 
les autres méthodes, les dimensions des sinus, celles 
des diverticules frontaux, ce qui au point de vu des 
indications opératoires est de premiére importance. 

En faisant une radiographie de profil on se rendra 
compte des dimensions du prolongement orbitaire 
et lon pourra reconnaitre si le cas se complique 
d'ethmoïdite, On aura alors une trainée sombre ver- 
ticale allant du sinus frontal au cornet moyen. La 
lecture de ces épreuves radiographiques demande 
un eertain apprentissages à Pheure actuelle, tout 
spécialiste doit pouvoir la faire. 

William VIGNAL. 


Th. Nogier (Lyon). — Une cause d'erreur dans 
l'interprétation des radiographies du poignet : 
la pseudo-luxation physiologique du scaphoide 
(Lyon Médical. tome CXXII, n° 3, 18 Janvier 
1914, p. 159 a 142). 


Papres Destot, le scaphoide se présente sous di- 
verses formes: haricot, cachet, forme globuleuse; de 
plus on ne peutse baser sur Pombre pour apprécier 
les fractures, car la moindre baseule de l'os change 
son aspect et ses dimensions; or cetle bascule est 
facile en raison de la laxité de ses articulations 
avec les os voisins; d'aprés Destot, dans les incli- 
naisons latérales, si le seaphoide se déplace, il con- 
serve sa forme. En réalité, il bascule et forme une 
pseudo-Inxation physiologique que Pon pourrait 
erore pathologique, En inchinaison cubitale et en 
position normale, le seaphoide a la place nécessaire 
pour se développer; mais en inelinaison radiale, 
Papoplivse stvloide radiale touche presque le trapeze 
et le seaphoide se loge dans un espace triangulaire 
formé en haut par Vextrémité radiale, en bas par le 
trapeze et le trapézoide, en dedans par le grand os 
et le semilunaire, Le seaphoide bascule alors dans 
le sens dorso-palmatre et peut paraitre luxé ou mème 
fracturé à cause de ombre portée par son extré- 
mité antérieure sur l'autre extrémité. Pour éviter 
des erreurs, il faut done ne radiographier qu'une 
main par cliché, la placer sur le trajet du ravon per- 
pendiculaire incident et en légère inclinaison cubitale; 


Rayons X. 


il faut se souvenir que le scaphoïde peut normale- 
ment subir les déplacements décrits, n'admettre une 
fracture que si les fragments sont séparés par un 
trait clair, ou s'ils se surmarchent, ou si leurs bords 
sont déchiquetés; enfin, il faut se rappeler que dans 
ce cas la tabatiére anatomique est comblée par une 
sailhe; en cas de doute, refaire une radiographie 
dans le sens latéral. Cette étude démontre qu'il ne 
suffit pas de savoir obtenir un bon cliché; il faut 
aussi savoir l'interpréter, TH. NOGIER 


Picqué (Paris). — Fracture ancienne de l'extré- 
mité inférieure du radius (Bulletin de la Société 
de Chirurgie. 28 Janvier, p. 115). 

A propos d'une fracture classique du radius, 

P. note sur le cliché, l'absence du tubercule du sca- 

phoide. AUBOURG. 


P. Japiot (Lyon). — Fractures des tubérosités 
compliquant la luxation de l'épaule. Valeur 
diagnostique de la radiographie (Archives selec- 
tricité médicale, 10 Janvier 1914, p. 5 à 7, 1 pl.). 


L'auteur rapporte quatre observations d'arrache- 
ment des tubérosités et insiste sur l'utilité diagnos- 
tique de la radiographie. Ces fractures ne paraissent 
pas habituellement un gros obstacle à la réduction 
qui ne nécessite pas de technique spéciale. Les frag- 
ments se remettent d'eux-mémes en place après 
réduction, cependant ils peuvent par la suite géner 
la mobilisation de l'épaule et entrainer de la douleur 
et de Vimpotence. A. NUYTTEN. 


Paul Bernard Roth (Londres). — Double coxa- 
vara à type infantile chez une fillette de 3 ans 
¡The Pro eeunys of Royal Suciely of Medecine 
(surgical section), vol. VIL, u° 5, pages 122 et 
125, 1 fig.). 

Observation d'une fillette de 3 ans qui, depuis 
3 mois seulement, avait une démarche déhanchée. A 
la radiographie double coxa-vara de type infantile. Ce 
cas est intéressant à cause du jeune âge du sujet et 
parce que seule la radiographie permet de ditérencier 
la coxa-vara de la luxation congénitale de la hanche. 

WILLIAM VIGNAL. 


Hermann Legrand (Alexandrie). — Fracture de 
la rotule directe et comminutive (sept frag- 
ments); cerclage au fil d'argent et suture au fil 
de bronze fin d'un fragment central complé- 
tement detaché. Guerison. Radiographies au 
bout de 3 ans (Rapport de M. Mauclare, Bulle- 
tin de la Société de Chirurgie, 7 Janvier 1914, 
p. 7 à 9). 

Le fil d'argent du cerclage est rompu en deux 
points. Le til de bronze de la suture interfragmen- 
taire est toujours visible. L’articulation a un fonc- 
tionnement parfait. 

A propos de ce cas, M. montre un cliché fait six 
mois apres une fracture de la rotule : on voit cing frag 
ments superposés étagés depuis la base de la rotule 
jusqu'à l'insertion du ligament rotulien.  AUBOURG. 


Mauclaire et Badin (l'aris). — Radiographies du 
genu valgum et lesions osseuses multipies de 
nature probablement syphilitique (Bulelin de 
la Suciété de Choruryte, 14 Jouvier 1914, p. 65). 
Irrégularités et dépressions multiples sur le tibia, 

raréfaction de la tète du péroné, élargissement du 

fémur avee ostéite raréliante, ostéite raréliante de la 
crète iliaque, des doigts: telles sont les lésions mul- 
tiples observées chez une fillette de 5 ans, venue 
consulter pour un genu valgum. 

Le diagnostic, en Vabsence de Wassermann, aurait 


Rayons X. 


pu ètre fait avec syphilis, ostéomalacie, ostéite 
fibreuse, mais l'os est plus transparent dans ces 
deux affections. AUBOURG. 


Hermann Legrand (Alexandrie). — Fractures 
articulaires de l'extrémité inférieure du fémur, 
intercondylienne et suscondylienne, en T. Os- 
téo-synthèse par vissage des condyles et d'une 
attelle métallique intercondylo-diaphysaire. 
Guérison. Résultat au bout de six mois (Rap- 
port de M. Mauclaire, Bulletin de la Société de 
Chirurgie, T Janvier 1914, p. 247). 


Un cliché, pris après l'accident, montrait une rotule 
intacte, agissant à la manière d’un coin et séparant 
par divulsion l'épiphyse inférieure fémorale, en for- 
mant une fracture en V. En arrière des condyles, on 
devine le bout inférieur de la diaphyse brisé en biseau 
tranchant. 

Un second cliché, pris 10 jours après l'intervention, 
montrait une coaptation imparfaite du fragment et 
surtout un défaut de correspondance des arcs dia- 
physaire et condylien: aussi un appareil de Hennequin 
fut placé suivant les indications de la radiographie ; 
40 jours après, les radiographies face et profil mon- 
traient la correction des ares par l'appareil plâtré, 
la formation d'un cal, la liberté de l'articulation. 

AUBOURG. 


P. Delbet (Paris). — Fracture bimalléolaire 
avec luxation du pied en arriére. Réduction 
sanglante. Cerclage de la malléole interne. 
Guérison (Société des Chirurgiens de Paris, 
9 Jauvier 1914, p. 39 à 42). 


Ce genre de fracture, qui s'accompagne si souvent 
de chute du pied ou de luxation du pied en arrière, 
a été radiographié, avec vérification opératoire de 
l'intégrité de l'extrémité inférieure du tibia dont la 
malléole seule était fracturée. AUBOURG. 


Japiot (Lyon). — Pied plat valgus consécutif a 
une fracture de Dupuytren (Lyon Medical, tome 
CXXII, n° 2, 11 Janvier 1914, p. 76 et 77). 


Il s'agit d'un blessé immobilisé dans un appareil 
plátré; dès les premiers pas, on constate une défor- 
mation en valgus qui s’accentue dans la suite et 
s'accompagne d'une grande difficulté pour marcher. 

D'après la radiographie, il s'agit de la réduction 
insuftisante d'une fracture de Dupuytren: de face, le 
plateau tibial, dans ses trois quarts internes, sur- 
plombe le bord interne du pied et nentre en contact 
avec Vastragale que par sa portion la plus externe. 
Les lésions osseuses sont les suivantes: 1° fracture 
de la malléole, qui s’est fixée à la face inférieure du 
plateau tibial; 2° le péroné est fracturé à une dizaine 
de centimétres au-dessus; le fragment inférieur, fait 
avec la diaphyse un angle obtus à ouverture externe; 
3 sur le péroné une courbe plus marquée corres- 
pond au tubercule de Tillaux fracturé. 

Cest ce que Destot a fait décrire sous le nom de 
pied plat traumatique secondaire par éversement; á la 
suite de la fracture, la mortaise a cédé; l'appui de 
la jambe, au lieu de se faire sur la partie postéro- 
externe de l’astragale, se fait en dedans; par suite 
Vastragale a basculé et s'est inclinée de 45 degrés : 
la consosidation s’est faite dans cette position et seule 
une intervention sanglante permettrait au malade de 
marcher. Tn. NOGIER. 


Mari: Nageotte Wilbouchewitch (Paris). — La 
scoliose par malformation de la cinquiéme ver- 
tebre lombaire et son traitement (Archives de 
Médecine des Enfants, Janvier 1914). 


La radiographie nous apprend qu'un certain nombre 
de scolioses sont dues à une malformation de la 


239 


cinquième vertèbre lombaire consistant en une diffé- 
rence de hauteur entre la moitié gauche et la moitié 
droite de la vertèbre. De cette obliquité résulte la 
chute de toul le tronc du côté le moins élevé. Que 
la malformation soit due à une ostéite destructive, 
tuberculeuse ou autre, ou qu'elle soit congénitale, le 
seul traitement rationnel consiste dans l'usage d'un 


oO a —.|OA <x qex~ oe 


hausse-pied du cóté de laffaissement: grâce au hausse- 
pied le poids du corps se trouve réparti également 
sur les deux côtés de la vertébre , la moitié la plus 
élevée est dans des conditions favorables à son 
aplatissement éventuel et la moitié affaissée se trouve 
déchargée d'autant. CHASSARD. 


Carlo Infante (Naples). — Examen radiologique 
d'un cas de tarsalgie rebelle (La Radiologia 
Medica, n° 1, Janvier 1914). 


L'auteur publie l'observation d'un malade atteint 
de tarsalgie très rebelle, la douleur s'exacerbait lors- 
qu'il marchait sur un pavé irrégulier ou lorsqu'il 
descendait un escalier. Les traitements physiques 
échouèrent l’un apres l'autre, Réaction de Wasser- 
mann négative. L'examen radiologique révéla Pexis- 
tence d'une exostose en forme d'épine pointue et 
polie implantée sur la face inférieure du calcanéum 
et qui se prolongeait en avant le long du ligament 
plantaire, Le malade refusa l'intervention chirurgi- 
cale. Deux mois après, les douleurs ayant disparu, 
une nouvelle radiographie démontra que la pointe 
avait disparu et que Pexostose s'était arrondie. 
L'auteur, médecin militaire, insiste sur l'utilité des 
vérifications radiographiques chez les malades de 
l'armée souvent soupconnés de simulation, lorsque 
les signes objectifs très nets font défaut. 

M. GRUNSPAN. 


240 


Calvé (Berck). — Anomalie d'une apophyse trans- 
verse de la V° vertébre lombaire (Orthopedie el 
Tubrrculose chiruryicale, n° 1. Janvier 1914. 
p. 68, 1 radiographie). 


Chez un malade de 40 ans, soupconné de mal de 
Pott, la radiographie montre comme cause des dou- 
leurs une hypertrophie en forme d'aile. de l'apophyse 
transverse gauche de la ò: vertébre lombaire et hyper- 
Ostose de sa partie inférieure. La douleur pouvait 
tenir au frottement de cette hyperostose contre l'os 
iliaque. 

Le diagnostic peut, dans ees cas, erreravee mal de 
Pott, sacrocoxalgie, sciatique rebelle, lumbazo: il 
est reetilié par la radiographie, AUBOL RG, 


Allan-Newton. — Fracture des vertébres cervi- 
cales sans lésion de la moelle épinière (.1us/ra- 
liun Medical Record, 6 Décembre 1915, in Lancet 
n° 5,51 Janvier 1914, page 554). 


L'auteur rapporte deux cas de fracture de Paxis 
et l'atlas dont un avec luxation sans lésions ner- 
veuses. Ces deux cas ont été vérifiés par la radio- 
graphie. Ces cas rares sont cependant plus fréquents 
qu'on ne le pense et maintenant que l'on fait systé- 
matiquement des examens radiologiques après les 
traumatismes, nombre de cas semblables qui autre- 
fois passaient inapercus seront diagnostiqués, 

Wintriam VIGN AL. 


Calvé (Berck) el Lelièvre (Sées). — Radiographie 
de la colonne vertébrale de profil dans le mal 
de Pott (.Imencan Journal of Orthopédie Nur- 
yery, Octobre 1915, vol. XI. n° 2). 


Le mal de Pott au début. lorsque les symptômes 
sont peu accentués, peut ètre diagnostiqué grâce à 
la radiographie de profil, qui décélera un amincis- 
sement d'un disque intervertébral, premier stade 
anatomique d'une destruction vertébrale. Arnournc. 


Ménard (Berck). — Cure orthopédique de la gib- 
bosité tuberculeuse (Orthopédie et Tuberculose 
chirurgicale, Janvier 1914, n° 1, p. 9 à 22 
27 figures de radiographies). 


M. présente de nombreux clichés de mal de Pott : 
ulcération intersomalique, sans compensation — ulcé- 
ration intersomatique, avec recul vertébral, inflexion 
antérieure — ulcération de deux corps vertébraux 
avec recul du supérieur sur l'inférieur. tassement. des 
arcs correspondants, correction parfaite — soudure de 
deux corps vertébraux et tassement des arcs posté- 
rieurs correspondants — destruction presque com- 
pléte de deux corps vertébraux — soudure de trois 
corps vertébraux — soudure avec inflexion á 90”. 

Toutes ces lésions se voient sur des radiographies 
du rachis de profil. AUBOURG. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Delorme. — Des signes et du diagnostic de la 
symphyse cardio-péricardique (Gazette des hópi- 
taux, 24 Janvier 1914, p. 147 à 158, avec 5 fig.). 
Etude trés complète et très documentée de la ques- 

tion. L'A. insiste surtout sur l'importance des signes 

fournis par la radiologie. H cite largement les excel- 
lents travaux de MM. Vaquez et Bordet sur cette 
question. J. Lounier. 


E. Speder (Bordeanx). — Sur un cas d’épanche- 
ment péricardique et de pneumothorax étudié 
par la radiographie instantanee (Archives 
d'Electricité médicale, 10 Janvier 1910, p. 14 
a 21). 

Histoire d'un malade qui à la suite d'un trauma- 
tisme présenta des signes cliniques qui firent croire 


Rayons X. 


à la probabilité d'une fracture de côte. L'examen 
radiologique démontra qu'il n'existait pas de fracture, 
mais un hydropneumothorax et un épanchement 
péricardique. Un radiogramme instantané (Blitz) 
montre une ombre linéaire enveloppant le contour 
cardiaque et qui n’est autre que le péricarde distendu 
par l’'épanchement. D'autres examens permirent de 
suivre l'évolution clinique qui fut favorable. 
NUNTTEN. 


APPAREIL DIGESTIF 


M B. Cannon (Boston). — Des premières appli- 
cations des rayons X dans l'étude du tube 
digestif (Tne Journal of the American Medical 
Association. vol. LXIL, n° 1,5 Janvier 1914. 
pages 145). 


Historique succinet de cette importante question. 
L'auteur y résume les premiers travaux qu'il entre- 
prit en 1896 avec A. Moser sur la déglutition, faisant 
déjà usage du repas bismuthé, dont il est par suite 
inexact d'attribuer la paternité à Rieder. L'auteur 
wen réclame pas la priorité, estimant à juste raison 
qu'il est difficile, sinon impossible. de le faire. L'idée 
de cette technique est en germe dans la premiere 
constalation de Röntgen : les métaux lourds à poids 
atomique élevé et leurs sels sont opaques aux 
Ravons X. | WILLIAM VIGNAL. 


Thomas Guthrie (Londres). — Dentiers et os 
dans l'æœsophage (The Proceedings of the Royal 
Society of Medecine, Larynyoloyical section, 
vol. VII, n° 5, Janvier 1914, pages 44 à 46, 
o figures). 


L'auteur insiste sur la nécessité de diaphragmer 
pour la recherche radioscopique de ces corps étran- 
gers qui autrement passeraient inaperçus. Si les den- 
tiers se décèlent facilement, il n’en est pas de mème 
des os:il convient alors de faire prendre au malade 
un lait de bismuth et l'arrèt dans son écoulement 
indiquera la situation de ce corps étranger. 

WILLIAM VIGNAL. 


Baumgartner (Paris). — Extirpation de l’œso- 
phage thoracique pour cancer, à l’aide de la 
respiration artificielle (Presse Médicale, 14 Jan- 
vier 1914, p. 34 à 56, avec 1 fig. dans le texte). 


I] s'agit d'un homme de ül ans qui était atteint de 
cancer de la partie inférieure de l'æœsophage thora- 
cique. L'examen radioscopique et radiographique, 
pratiqué par M. Delherm, a confirmé le diagnostic 
clinique et montré un rétrécissement presque infran- 
chissable au niveau du corps de la 8 vertébre 
dorsale. Pendant l'intervention, l'auteur a utilisé 
pour la première fois chez l’homme la respiralion 
artificielie par le procédé du souffict. J. LOUBIER. 


Caffiero. — La mobilité de l'estomac (// Tommasi, 
n° 16, 1915). 


Caffiero publie plusieurs observations sur la fonc- 
tion motrice de l'estomac chez les individus sains et 
chez les gastropathes. ll trouve chez les individus 
sains, après administration du repas d'épreuve de 
Renzi avec bismuth, que l'ombre orthoradioscopique 
et radiographique est variable d'individu à individu 
et oscille entre 8 et 18 centimètres en hauteur: diffé- 
rence due à la tonicité des parois de Pestomac. Ces 
conclusions sont analogues à celles de Boeri el 
V. Maragliano. 

Chez les eclasiques avec insuffisance mécanique 
marquée de l’estomac, l'ombre radioscopique après 
repas est plus ample. Elle est moins haute et plus 


- large, 347 centimètres de hauteur, 9 à 10 centimètres 


transversalement. 
Au contraire, l'extraction du repas d'épreuve donne 
des résultats tres variables et inexacts dans une 


Rayons X. 


mème gastropathie. On obtient un jour 40 centimètres 
cubes, un autre 220 centimètres cubes. 
Cela démontre la supériorité de la radioscopie. 
DONGRADI. 


Siciliano. — Études de radiologie gastrique 
(Giorn. di El. Med., Juillet-Aoùt 1915, p. 158 
à 174). 


L'auteur fait prendre à un malade un aliment el 
ingérer deux capsules de carbonate de bismuth. H 
estime que ce procédé permet d'une facon rigoureuse 
de faire l'étude de la mobilité gastrique, de la réplé- 
tion de l'organe, de la consistance du contenu. et 
Wen déduire des indications au point de vue du 
régime à instituer. Drinennu. 


A. Béclère. — Le radiodiagnostic des maladies 
de l'estomac. Les images lacunaires et diver- 
ticulaires (Paris Médical, Janvier 1914). 


L'examen radioscopique donne les renseignements 
les plus précieux; la radiographie n'intervient que 
pour fixer des documents, tandis que sur Pécran 
nous voyons se dessiner la forme, les mouvements 
et l'évacuation de Pestomac. Mais la radioscopie 
doit ètre combinée avec la palpation, et elle n'exclut 
nullement les autres recherches telles que l'examen 
du sue gastrique. Il est des cas où la morphologie 
de l'organe parait normale, mais où des examens 
pratiqués à 6 heures d'intervalle indiquent une éva- 
cuation défectueuse et nn obstacle pylorique; dans 
d'autres cas, au contraire, il n'existe pas de troubles 
fonctionnels, mais ce sont les modifications morpho- 
logiques de limage qui passent au premier plan 
comme élément de diagnostic. 

M. Béclére divise les images gastriques en deux 
groupes: le premier, dans lequel Panomalie porte sur 
les dimensions de l'estomac; le second, dans lequel 
c'est le tracé des contours gastriques quí est anormal. 
Dans chaque groupe il distingue 5 types. Dans le 
premier groupe: ce sont, l'image de l'estomac allongé, 
celle de Vestomar dilaté et celle de l'estomac rétracté, 
Dans le second groupe l'image est modifiée soit par 
soustraction partielle, Soit par addition localisée, soit 
enfin par division: d'où des images lacunaires, des 
images diverticulaires et des images biloculatres, 

Les images lacunaires et diveriiculaires sont les 
plus pathognomoniques. 

ly IMAGES LACUNAIRES. — Elles sont telles qu'une 
portion de la silhouette de Pestomac semble avoir 
été enlevée à Pemporte-piéce. Cet aspect est dù à 
une tumeur gastrique qui fait saillie dans la cavité 
de l'organe. En clinique deux cas se présentent: ou 
bien il existe une tumeur visible à la palpation, et la 
'adioscopie permet d'affirmer qu’elle appartient à 
l'estomac; ou bien il n'existait aucune induration 
palpable, et l’image lacunaire est alors le signe par 
excellence d'un néoplasme stomacal. 

2% IMAGES DIVERTICULAIRES, — L'image stomacale 
est pourvue d'un diverlicule de la cavité gastrique ; 
l'estomac a parfois conservé sa forme habituelle, 
souvent il est biloculaire; la taille du diverticule est 
variable, de celle d’un pois à celle d'une noix; il parait 
parfois détaché de la petite courbure, sans continuité 
apparente avec elle. H est presque toujours impos- 
sible de mobiliser Pimage du diverticule, Cet aspect 
caractérise VPulcére calleux; dans certains cas, le 
diverticule étant très allongé, on peut en conclure 
que la perte de substance s'étend au travers d'adhé- 
rences dans le parenchyme d'un organe voisin, foie 
ou pancréas. 

Ces images diverticulaires s‘observent d'habitude 
chez des femmes maigres, páles, cachectiques, avant 
dépassé la cinquantaine et chez qui un cancer était 
sonpconné. L'examen radioscopique transforme donc 


241 


le pronostie dans ces cas en ouvrant la voie à un 
traitement chirurgical curateur. 

Ainsi, réserve faite pour la transformation tardive 
d'un vieil ulcus en néoplasme, il y a contraste absolu 
entre les deux images: lacunaire, pathognomonique 
du cancer et diverticulaire, pathognomonique de 
l'ulcus. P. COTTENOT. 


Jesse S. Myer (Saint-Louis). — Gastrite poly- 
peuse (polyadénome) (The Journal of the 
American Medical Association, vol. LXI, n° 22, 
29 Novembre 1915, p. 1960 à 1965, 2 fig.). 


Le diagnostic de polyadénome polypeux de l'estomac 
a pu ètre posé à la suite de l'examen radiologique, 
chez un malade avant de Fanachlorhydrie, de Phypo- 
pepsie, et de la mucorrhée. 

L'image du bismuth avait des contours flous et 
irréguliers, Pensemble avait un aspect marbré qui fit 
penser à la présence de nombreuses masses arrondies 
saillant dans la cavité gastrique, obturant presque 
complétement le fundus et le vestibule pylorique, et 
séparées par de minces sillons où s'écoulait le 
bismuth. Pas de sténose pylorique. Diagnostic 
confirmé par l'opération et l'examen histologique. 

G. RatLor-Lapoixtr. 


Clément Maréchal. — Diagnostic radiologique 
de l’ulcère et des ulcérations pyloriques ou 
parapyloriques. Spasme pylorique (These «de 
Paris, 1915). 


Cetravail très documenté, appuyé surde nombreuses 
observations, a pour point de départ le résultat de 
recherches qu'avee M. OFttinger nous avons commu- 
niquées à la Société de Radiologie en 1910, établissant 
que la présence d'un ulcére avoisinant le pvlore 
engendre chez les sujets qui en sont porteurs un 
spasme durable de la région pylorique, qui fait que 
l'image de celle-ci sefface plus ou moins A Pécran 
radioscopique. 

Ce spasme donne à la portion terminale de l'estomac 
l'aspect d'un manche de massue, où d'un her de canard, 
la partie renflée étant constituée par la rétro-dilatation 
du fundus qui se produit Je plus souvent dans ces 
cas, surtout quand il y a menace de sténose. 

Parfois, sous l'influence Wun régime approprié, on 
voit ce spasme céder, l'estomac reprendre son appa- 
rence normale, et la région pvlorique s'étendre vers 
l'hyvpocondre droit. 

La plupart des observations qui font l'objet de 
cette thése ont été vérifiées par l'intervention chirur- 
gicale. On y trouve de nombreux schémas et une 
planche  radiographique qui montrent nettement 
l'aspect particulier que revèt l’estomac pathologique, 
atteint d'ulcus pylorique ou parapylorique. 

E. Boxxior. 


Bacher. — A propos du radiodiagnostic de 
l’ulcère pénétrant dans le pancréas, sans 
rétention par spasme pylorique (Deutsche med. 
Woch., 15 Janvier 1914, p. 117). 


L'auteur a pu se convaincre, d'après un certain 
nombre de eas opérés, et où l’on trouva un ulcére de 
l'estomac pénétrant le pancréas, que le spasme pylo- 
rique provoquant de la rétention du repas bismuthé 
après six heures, peut faire défaut, lorsque la situa- 
tion de luleére est telle qu'il intéresse le pancréas. 
Ce qui peut expliquer cette anomalie. c'est Paltération 
du pancréas qui provoque une hvpersécrélion, et 
par suite excite la mobilité gastrique et duodénale. 

A. ZIMMERN. 


Lucien Bossy.— Contribution à l'étude de lana- 
tomie topographique du jéjuno-iléon au point 
de vue chirurgical (Thèse de la Faculté de 
Montpellier, n° 11, 19 Décembre 1915). 


JOURNAL DE RADIOLOGIE FT DELECTROLOGIE. — l. 16 


242 


L'auteur cherche à déterminer s'il existe pour le 
jéjuno-iléon une position de repos commune à tous 
les sujets,les organes pleins de la cavité abdominale 
étant de volume normal et les autres organes creux 
se trouvant à peu près à Pétat de vacuité. Pour cela 
l'auteur a comparé les données de la méthode anato- 
mique en disséquant des cadavres à celles de la 
méthode radiologique en opérant sur des sujets en 
décubitus dorsal. La mème technique ne fut pas tou- 
jours employée; en général, le sujet était purgé la 
veille, il absorbait de 15 à 50 grammes de carbonate 
de bismuth et des radiographies élaient prises de 
deux à quatre heures après celte ingestion. Données 
anatomiques et données radiologiques se confirmerent 
et l’auteur en conclut qu'il existe une position de 
repos commune à tous les sujets pour le jéjuno-iléon 
qui peut être considéré comme divisé en deux parties 
par le psoas gauche : une première partie occupant 
la fosse lombo-iliaque gauche, une deuxième la fosse 
pelvienne, chacune d'elles pouvant selon les circons- 
tances déborder dans la fosse lombo-iliaque droite, 
et respectivement en haut ou en bas. 

L'auteur avant voulu voir ensuite si l'intestin gréle 
moditiait beaucoup sa position selon les changements 
d'attitude expérimenta sur le cobaye. IL prit deux 
radiographies de cet animal en posilion verticale, 
l'une la tète en haut, l'autre la tête en bas. Les modi- 
fications furent peu marquées, ee que l'auteur explique 
par l'existence du vide péritonéal nécessaire à lar- 
rangement normal du jéjuno-iléon et au retour du 
grèle à cet état après les déplacements imposés par 
les organes voisins. L. GERARD. 


Desternes (Paris). — La radiographie du cæcum 
et de lappendice iléo-cæcal (Paris Médical, 
n° ò, 5 Janvier 1914, p. 125 à 129). 

L'auteur démontre par divers exemples que l’explo- 
ration radiographique de la région cæco-appendiru- 
laire mérite d'entrer dans la pratique courante. Les 
images radiographiques qui illustrent le texte mon- 
trent en effet très nettement le siége, la forme, les 
dimensions du cecum et, par lartilice de repères 
métalliques, sa mobilité. 

On peut ainsi : 

ly Dans l'appendicile chronique, éliminer le diagnostic 
en rapportant à leur véritable siège les points dou- 
loureux abdominaux : pvlore, duodénum, vésicule 
biliaire, ete., ou le confirmer par la vérification de 
trois symptomes primordiaux: localisation appendi- 
culaire de la douleur, fixité ciecale, altérations 
cæcales ; 

% Dans les périrolites membraneuses vérifier la pré- 
sence d'adhérences en combinant la radiographie 
avec la radioscopie; 

% Dans les diverses affections cecales, constater les 
anomalies de forme, de mobilité-et de fonctionnement 
qui peuvent, avee l'aide de la clinique, donner des 
renseignements précis ou de valeur relative mais 
toujours utiles pour contirmer un diagnostic. 

A. DARIAUX. 


H. Lebon (Paris). — Aérocolie (La Clinique, 
23 Janvier 1914.) 


Le gros intestin renferme des gaz provenant soil 
de la transformation sur place des matières alimen- 
taires. soit de Pintestin gréle, soit de l'estomac. 

Dans la pneumatose tolale on trouve du gaz dans 
tout le colon, Landis que dans les pneumatoses loca- 
lisées, moins rares.on trouve des poches gazeuses 
surtout au niveau de l'angle hépatique, de Pangle 
splénique et dans le colon sigmoide. L'examen radio- 
logique permet d'attribuer à leur véritable cause des 
troubles capables de faire croire à une affection sto- 
maeale, à une affection hépatique (kyste hydatique, 
lithiase biliaire), à une lésion cardiaque (tachycardie) 
arsthnie), une appendicite chronique, à des coques 


Rayons X. 


néphrétiques ou à de simples douleurs de névralgie 
intercostale. COLOMBIER. 


Professeur Mario Serena (Bologne). — Étude 
des petits mouvements du colon à l'aide du 
sériographe (La Radiologia Medica. n° 1, Jan- 
vier 1914). 


L'auteur ne possédant pas d'instrument radiociné- 
matographique, a employé pour ses examens le 
sériographe de Bussi; il a fait quatre, cing radiogra- 
phies successives à intervalles égaux de o” le sujet 
étant debout. Il a observé trois catégories d'individus : 
les normaux. les constipés, et les individus qui étaient 
sous l'action de la rhubarbe. Il a pu noter une variété 
de petits mouvements du colon sans toutefois pouvoir 
attribuer à chaque état des mouvements différents. 
Deux tableaux contenant de nombreux schémas et de 
tres belles radiographies sont annexés à ce travail 
fort intéressant. M. GRUNSPAN. 


Bensaude et Sorrel (Paris). — Six cas de méga- 
colon. Examens radiologique et rectoscopique. 
Considérations thérapeutiques ‘(Archives des 
maladies de l'appareil digestif et de la nutrition, 
Janvier 1914, n° 1,p. 4 à 42, 10 fig., 4 clichés, et 
un index bibliographique de 56 travaux sur le 
mégacolon). 


L'examen radiologique et la rectoscopie permettent 
de faire le diagnostic de mégacolon : mais il faut 
allier les deux méthodes, car la dilatation de lintes- 
tin, évidente à l'examen rectoscopique, peut passer 
inapercue à l'examen radiologique. 

Cliniquement.ou le diagnostie est fait par hasard, 
au cours d'un examen intestinal, sans symplómes 
fonctionnels antérieurs (1 eas) — ou les malades pré- 
sentent des signes intestinanx (5 cas) : ballonnement 
du ventre, constipation, crises d'obstructio minor — 
ou ces symptômes intestinaux (2 eas) s'accompagnent 
de signes d'intoxication générale : amaigrissement, 
céphalée, crises douloureuses digestives. 

La rectoscopie est d'autant plus intéressante à pra- 
tiquer qu'elle permet de reconnaitre la présence de 
valvules (5 fois sur 6 cas). Ces valvules situées à 
l'union du colon pelvien et du rectum, sont des 
malformations embryonnaires, ou sont causées par 
des brides extérieures, ou traduisent les coudures 
de l'intestin. Si leur présence peut expliquer (e rétro- 
dilatation, elle ne peut expliquer l'allongement de US 
iliaque qui semble un fait constant dans tous les 
mégacolons. Du reste, il ne s'agit pas dans ces cas 
de simples dolichocolons, mais bien de mégacolons, 
puisque « le mégacolon iliaque est une dilatation per- 
manente du colon pelvien, existant seule pour son 
propre compte » (Patel). 

Fait curieux, ces valvules, dans les 3 cas opérés, 
n'ont pas été relrouvées au moment de l'intervention 
chirurgicale : elles étaient donc dues à une coudure. 

L'esumen radiologique comprend: t° le lavement de 
bismuth, qui permet de reconnaitre les allongements 
du colon pelvien (les 6 cas rapportés par B. et 5.ne 
concernent que FS iliaque) et les poches à air conco- 
mitantes; 2 le repas de bismuth. qui permet de 
constater soil de la sluse terminale, soit de la stase 
initiale, généralisée dans tout le gros intestin. Et ces 
différences de stase expliquent les différences celi- 
niques. La stase initiale s'accompagne de signes d'in- 
toxication générale ;la stase terminale peut ne pas 
s'accompagner d'accidents sérieux. 

Comment pratiquer l'examen radiologique? Tout 
d'abord, il faut étudier la traversée digestive par 
l'examen des selles après la prise dun cachet de 
poudre de charbon : on a déjà un renseignement 
sur le degré de la stase. Après, on peut faire les 
deux ordres d'examens radiologiques dans de meil- 
leures conditions, voici pourquoi. 


Rayons X. 


Le but du premier examen aux rayons X est de 
voir la forme, la longueur des différents segments, leurs 
rapports entre eux dans les organes voisins. Il faut 
donc que tout l'intestin apparaisse ensemble unifor- 
mément coloré : le bismuth devra donc ètre donné 
en plusieurs doses, de facon que chacun des paquets 
de bismuth colore un segment déterminé de l'intestin. 


Normalement, d'après Hertz, le bol alimentaire 
atteint : 
Le ceecum en. 4 heures 
L'angle colique droit en 6 h.1/2 
Le milieu du transverse en. Be 8 heures 
langle coliqne gauche en. ...... 9 — 
Le colon iliaque en. . ; 41 — 
Le colon pelvienen.......... 12 — 


La partie supérieure du rec tum en.. 18 — 


Tl faudra done, chez un sujet normal, répartir sur ee 
laps de temps (42 à 18 heures) les prises de bismuth, 
la dernière ayant lieu 10 heures environ avant l'examen 
radioscopique pour que tout le gros intestin soit 
coloré. 

Anormalement, si la traversée, au lieu de se faire 
en 20 à 50 heures, se fait en plusieurs jours, al faudra 
espacer davantage les prises de bismuth. 

Dans le second examen, qui a pour but de préciser 
le temps mis par le bol bismuthé pour parcourir 
chacun des segments et déterminer le siège de la 
stase, c'est à une autre méthode (méthode de Hertz) 
qu'il faut avoir recours; on fera prendre le bismuth 
en une seule fois, et Pon multipliera les examens 
pour suivre pas à pas sous l'écran la marche du hbis- 
muth. 

L'épreuve du carmin donnant déjà le temps. cest 
surtout le siege de la stase que l'examen radiologique 
précisera. 

Conclusion. — De leurs six observations, B. et S. 
retiennent ces faits : 

1° Les anses intestinales trop longues sont souvent 
aussi trop larges : à ces anses à la fois trop longues 
et trop larges s'applique le nom de mégacolon ; 

2 La présence des valvules est fréquente. Elles 
ont été perçues à examen rectoscopique ; 

3 La thérapeutique est dominée par l'étude de la 
stase. 11 faut tenter le traitement médical avant de 
recourir à la chirurgie qui doit s'inspirer de ce prin- 
cipe général: à salase localisie, peuvent convenir des 
interventions ne portant que sur l'anse (résection, 
anastomose des segments sus et sous-jacents): à stare 
yénéralisée, doit être opposée Pocclusion totale de 
l'intestin par n'importe quel procédé (résection, iléo- 
sigmoïdostomie, etc.). ÁUBOURG. 


Constipation chronique 
Monographie de 31 


Pauchet (Amiens). — 
‘(traitement chirurgical). 
pages (Maretheux)]. 


P. résume ses communications de 1913 au Congrés 
de Chirurgie, à la Soc. de Chirurgie, dans la Revue 
de Guyneculogie. Pour étudier la stase cæcale, 
P. durant trois ans, fit radiographier tous les sujets 
de sa clinique se plaignant de troubles abdominaux : 
estomac, intestin, appendice, foie, rein, etc. 

a pathogénie des coudures intestinales, les 
troubles fonctionnels causés par ces coudures, sont 
longuement analvsés dans ce travail où lon trouve 
la description et les résultats des opérations prati- 
quées sur le gros intestin. AUBOURG. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


J. Belot. — Les progrès du radiodiagnostic en 
pathologie urinaire (Paris Médical, Janvier 1914). 


Les progrès de la technique radiologique ont 
étendu considérablement les indications de la radio- 
graphie rénale; les renseignements fournis par elle 
constituent une aide puissante pour létablissement 


243 


d'un diagnostic exact. M. Belot étudie les progrès 
accomplis dans cette branche de la radiologie. H y a 
deux obstacles à la radiographie des calculs rénaux: 
ce sont la petitesse et la transparence de certaines 
pierres. Actuellement les caleuls composés presque 
uniquement d'acide urique sont à peu près nuls. 
indécelables, et la radiographie très rapide permet de 
voir des pierres de la taille d'une tête d'épingle, 
Lorsque, grâce à cette technique, la présence d'un 
caleul a été diagnostiquée, M. Belot conseille de faire 
une seconde épreuve posée qui, par la netteté plus 
ou moins grande de Pombre calculeuse, permet de 
diagnostiquer la péri-néphrite. La tuberculose rénale 
donne parfois une silhouette ramifiée particulière, 
Enfin le rein normal donne dans les trois quarts des 
cas une image plus ou moins nette. Le bassinet et 
les calices peuvent ¿tre étudiés eux aussi après avoir 
été remplis de collargol. Ce procédé de la pyélogra- 
phie a rendu des services pour le diagnostie d'hvdro- 
néphrose ou de caverne rénale. 

Les caleuls de luretère sont décelés comme ceux 
du rein par la radiographie. Leur situation intra- 
urétérale peut être affirmée grace à l'injection au 
collargol suivant le procédé de Pasteau et Belot, et 
la sonde graduée de Pasteau indique la distance qui 
sépare le ealeul du méat urétéral. 

Les caleuls vésicaux sont d'un diagnostie plus dif- 
ficile, la moitié de ceux-ci en effet sont trop transpa- 
rents pour ètre décelés, C'est surtout dans le cas de 
caleul diverlieulaire que la radiographie est d'un 
précieux secours; on remplit la vessie de collargol, 
et Pon pratique deux examens sous diverses inci- 
dences ; la forme et la situation du calcul sont ainsi 
déterminées, Les caleuls de la prostate peuvent être 
aussi différenciés de ceux de la vessie grâce à ce 
procédé, P. COTTENOT. 


Ball (Irlande). Calcul et tumeurs du rein 
(Royal Academy of Medecine in Ireland in The 
Lancet, n° V, 51 Janvier 1914, p. 518 et 319). 


B. rapporte l'observation d'un homme de 45 ans 
qui, pendant deux ans, se plaignait de douleurs dans 
le rein droit et eut quelques hématuries. L'examen 
radiologique décela un petit calcul dans le bassinet, 
A l'opération, on trouva sur le bord externe du rein 
une tumeur dont on fit l'ablation en mème temps que 
celle du ealcul et Pexamen histologique montra qu'il 
s'agissait d'un adénome kystique. Cette tumeur n'é- 
tait pas décelable par l'épreuve radiographique. 

WILLIAM VIGNAL, 


R. J. William (Newcastle). — Sonde urétrale 
opaque, pyélographie et sulfate de baryum 
dans le diagnostic des affections des voies 
urinaires (7he Lancet, n° IV, 24 Janvier 1914, 
p. 255 à 256, 14 fig.). 

L'auteur résume en cet article son expérience per- 
sonuelle à ce sujet. La pyélographie est bien Ja plus 
fidele des techniques en radiodiagnostic, il la préfére 
de beaucoup à l'emploi des sondes opaques. La solu- 
tion de collargol qu'il emploie est habituellement de 
10 pour 100 : il n'a jamais eu d'inconvénient avec cette 
méthode, mais il ne pratique jamais l'injection de la 
solution colloïdale sans anesthésie; il s'arrète dès 
que le malade se plaint d'une sensation de pesanteur 
dans Phypocondre et, en cas d’hydronéphrose soup- 
connée, il s'arrête dès qu'il voit par le cystoscope 
la solution de collargol refluer dans la vessie. 

Pour la vessie, il utilise une suspension de deux 
parties de sulfate de baryum dans dix parties d'huile ; 
il a pu ainsi reconnaitre des diverticules vésicaux. 

WILLIAM VIGNAL. 


Pasteau et Belot (Paris). — Un nouveau cas de 
calcul diverticulaire de la vessie (Bulletin de 


la Société de Radiologie médicale de France, 
n° 51, Janvier 1914, p. 27 et 28). 


Les auteurs, poursuivant la série de leurs commu- 
nications sur les calculs diverticulaires de la vessie, 
apportent un nouveau cas très intéressant. I s'agit 
d'un malade radiographié un an auparavant; l'épreuve 
avait montré une opacité faisant penser à un caleul 
vésical, mais la lithotritie tentée après cette radio- 
graphie ne permit pas de trouver le calcul. On fit 
une evstoscopie et rien n'apparut dans la vessie. 
Pourtant le malade voulait avoir une explication sur 
l'opacité révélée par le radiodiagnostic. I s'adressa 
done à un autre chirurgien et à un autre radiographe. 
Le Dr Pasteau, ainsi consulté, pensa à un calcul diver- 
liculaire et le Dr Belot fit une épreuve radiographique, 
aprés introduction dans la vessie d'une solution de 
collargol. On s'aperçut alors que la vessie possédait 
deux diverticules symétriques et que le calcul était 
dans Tun d'eux. G. HARET. 


Alejandro Nogueira (Montevideo). — Le dia- 
gnostic radiographique des calculs de la région 
prostatique (/terista de los Hospitales n° 51, 
tome VI, n° 9, Septembre 1915, p. 507 à 525, 
ü fig.). 

Après une courte étude elinique sur la symptoma- 
tologie accompagnant la présence de calculs dans la 
région prostatique, l'auteur fait l'historique de la 
question. La première observalion publiée, concer- 
nant une radiographie de calcul prostatique, est due 
au Dr Bird en 1898. Puis plusieurs années s'écoulent 
et vers 1909 les cas deviennent fréquents et sonl 
signalés par Durrieux, Gasta Forssell, Ravasini, 
Tanton, Legueu, Pastean. 

Alejandro Nogueira nous donne ensuite sa tech- 
nique: elle présente cette particularité qui consiste à 
remplir la vessie d'un lait bismuthé, alors que la 
plupart des auteurs se servent d'une solution de 
collargol. Aussi recommande-til la prise rapide de la 
radiographie, alors que le bismuth est encore en 
suspension dans le liquide. 

Ce travail est accompagné d'une observation per- 
sonnelle très détaillée, illustrée de deux figures 
montrant les particularités qui permettent de faire le 
diagnostic de calcul prostatique. G. HARET. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 
oi 


D'(Elsnitz et Paschetta (Nice). — Valeur de 
l'exploration radiologique du thorax pour le 
diagnostic de l'adénopathie trachéo-bronchique 
chez l'enfant (Paris Médical, 7 Février 1914). 
Les ganglions médiastinaux sont un relais habituel 

et constant de Vinfeetion tubereuleuse, quelle qu'en 

soit la porte d'entrée. I y a donc grand interét a 

dépister l'adénopathie trachéo-bronchique chez len- 

fant; la clinique étant souvent insuffisante, Pexplo- 
ration radiologique représente un complément din- 
vestigation précieux pour les pédiatres. 

Les auteurs. après avoir pratiqué de très nombreux 
examens, insistent sur quatre points particulièrement 
intéressants: Ie les signes radiologiques nominaux 
de l'adénopathie trachéo-bronchique: 2° Ja valeur des 
examens obliques du thorax: 5° le diagnostic des 
adénopathies hautes et de Phypertrophie du thymus: 
% Ja radiothérapie de Vadénopathie trachéo-bron- 
chique. | 

4° La radiographie instantanée permet de dépister 
une adénopathie légére et de distinguer dans ce cas 
les ombres pathologiques de l'ombre normale donnée 
par les bronches: Jes ombres ganglionnaires sont en 
elfet irrégulières, d'intensité hétérogène, de contours 
mal définis, de limites nnprécises; 

% Les auteurs attachent une grande importance à 
l'examen en position oblique, qui fait souvent appré- 
cier des adénopathies mediastines importantes alors 


Rayons À. 


que l'examen frontal décelait des adénopathies péri- 
bronchiques discrètes. 

Celte exploration du médiastin postérieur est donc 
indispensable. MM. d'OElsnitz et Paschetta ont remar- 
qué que la position de meilleure visibilité pour cet 
examen n'est pas toujours la position oblique anté- 
rieure droite à 45°, mais que la position de choix est 
variable avec les sujets examines : 

5 Le diagnostic de Vadénopathie haut située avec 
Vhypertrophie du thymus n'offre guère de difficultés 
pratiques. Dans ce dernier cas, lombre thymique 
élargit le segment supérieur de l'ombre médiothora- 
eique; elle fait corps avec l'ombre cardiaque; elle a 
des bords réguliers el nets, le bord droit générale- 
ment rectiligne, le gauche variable de direction, sul- 
vant le degré de l'hvpertrophie: 

4 D'ailleurs, ces deux affections sont justiciables 
du mème traitement, Sans doute. les cas d'adéno- 
pathie médiastinale de l'enfance, traités avec succes 
par la radiothérapie, sont encore peu nombreux, 
mais, en raison de son innocuité, cette méthode the- 
rapeutique doit être employée chaque fois que le 
volume des ganglions est susceptible de donner lieu 
à des accidents de compression menacante, 

P. COTTENOT. 
D'Œlsnitz et Paschetta (Nice). — Valeur de l'ex- 
ploration radiologicue du thorax pour le dia- 
gnostic des affections respiratoires de l'enfance 

(Archives d'Electririlé médicale, n° 575, 10 Jan- 

vier 1914, p. 8 à 15). 

L'exploration radiologique du thorax pratiquée 
systématiquement dans les affections respiratoires 
de l'enfance, révèle, précise ou complète le diagnostic, 
éclaire le pronostic en faisant assister à l'évolution 
des lésions. 

Dans la pneumonie franche, Yombre du foyer est 
remarquable par son intensité et est souvent visible 
alors qu'aucun signe stéthoscopique n'en révèle lexis- 
tence. 

Les pleurésies avec épanchement et les pleurésies 
enkystées donnent aussi des ombres caractéristiques. 
Le degré de l'épanchement est mesuré par le dépla- 
cement plus ou moins marqué de l'ombre cardiaque 
du côté opposé. C'est l'absence de la déviation car- 
diaque qui fera distinguer l'obscurcissement tres 
opaque de certains épaississements pleuraux, suite 
de pleurésie, avec l'ombre d'un épanchement. 

C'est surtout dans la tubereulose des poumons et 
des ganglions trachéo-bronchiques que l'examen radio- 
logique donne des renseignements précieux, qu'il 
s'agisse d'une évolution chronique ou de tuberculose 
aiguë, Les rayons X confirment ce que la clinique a 
montré et découvrent quelquefois une lésion mécon- 
nue. Les aspects radiologiques sont parfois des plus 
divers et les auteurs citent un Cas que l'on avait pris 
pour un kyste ou une tumeur du poumon, à cause 
de l'ombre arrondie à contours précis et qui, à lau- 
topsie, a été reconnu pour une tuberculose casécuse 
primitive du poumon. Pour Vadénopathie trachéo- 
bronchique, on doit pratiquer l'examen de face et en 
positions oblique et latérales. Lorsque la localisation 
est haute, rétro-sternale, on verra, grace à la radio- 
logie, s'il s'agit de ganglions trachéo-bronchiques dont 
les limites sont imprécises, la forme irrégulière, ou 
si Von a affaire à une hypertrophie du thymus dont 
les limites latérales sont nettes et précises, 

J. LOUBIER, 


Ribadeau-Dumas (Paris). — La tuberculose du 
nourrisson (La Clinique, 2 Janvier 1914, n° 1, 
p 2). 

La radiographie est actuellement le meilleur moven 
que l'on ait pour déceler les localisations primitives 
de la tuberculose du nourrisson. 


Rayons X. 


Les radiographies doivent être rapides, au tren- 
licme de seconde. En cas de lésion pulmonaire indé- 
celable, adénopathie trachéo-bronchique plus mar- 
quée du côté de la lésion permet de localiser l'examen 
clinique de ce côté. Parfois mème les rayons permet- 
tent de voir l'évolution d’une granulie, caractérisée 
par la présence d'une foule d'ombres minuscules 
correspondant aux tubercules disséminés. 

Peut-être mème les rayons X sont-ils un moyen thé- 
rapeutique de Fadénopathie trachéo-bronchique. 

MEUGÉ. 


H. Paillard, H. Rousselot et P. Béhague. — 
Considérations cliniques et radiologiques sur 
la pneumonie du sommet chez l'adulte (Piroyrés 
Médical, 10 Janvier 1914, p. 15 à 16, avec 5 fig. 
dans le texte). 


Les auteurs rapportent trois observations de pneu- 
monie du sommet examinées radiologiquement. Les 
deux premiers cas élaient presque semblables: on 
constatait à Véeran une ombre qui avait à peu près 
la forme d'un triangle dont la base occupait la région 
axillaire et le sommet effleurait Pombre du cœur. 11 
est intéressant de signaler que l'on constate quelque 
chose de semblable dans les pneumonies infantiles. 
En tout cas, la radiologie confirme cette opinion 
émise depuis longtemps par la plupart des cliniciens : 
il faut toujours ausculler Paisselle avec soin, La 
troisieme observation a trait á une malade atteinte 
de pneumonie tuberculeuse ou broncho-pneumonie 
tuberculeuse. La radioscopie a confirmé les signes 


stéthoscopiques en montrant que tout le sommet 


¿tail gris, mais qu'il y avait deux zones beaucoup 

plus sombres qui avaient le volume d'une grosse 

noix et siégeaient dans la région sous-claviculaire. 
J. LOUBIER. 


P. Courmont et Barfou (Lyon). — Pneumothorax 
silencieux ; pleurésie purulente; évacuation 
avec injection d'azote; guérison (Soc. méd. des 
hop. de Lyon, 27 Janvier 1914). 


Malade de 65 ans présentant des signes cliniques 
d'épanchement pleural gauche. 

La radioscopie montre un hémi-thorax complete- 
ment sombre où l’on distingue avec peine une ligne 
de niveau mobile. 

Après ponction et injeclion d'azote, on trouve un 
hémithorax à 3 zones: une inféricure, très opaque, 
de liquide; une moyenne, assez opaque, marbrée, 
à ligne de niveau immobile, constituée par des adhé- 
rences masquant la présence du gaz; enfin une zone 
supérieure, trés claire, de gaz. 

Ultérieurement les radioscopies niontrerent, après 
une période de reproduction du liquide, sa dispari- 
tion au bout de 4 mois et Péclaircissement progressif 
de la zone dadhérences. H. BÉCLÈRE. 


Ramond (Paris). — Les pleurésies bilatérales 

(Soc. méd. des hopitau., 25 Janvier 1914, p. 107 

à 112). 

Ces pleurésies, qui n'évoluent généralement pas 
vers le gros épanchement, peuvent passer inaper- 
cues à Vexamen à l'écran : souvent R. a véritié sur 
l'écran la parfaite transparence des bases alors qu'il 
y avait cependant un exsudat d'un demi à l centi- 
metre d'épaisseur. AUBOURG. 


Lenormand (Paris). — La chondrectomie dans 
les déformations thoraciques accompagnées 
de troubles respiratoires (Bulletin de la Soc. 
de Chirurgie, 14 Janvier 1914, p. 454 59). 

Chez un malade de 20 ans, présentant des défor- 
mations thoraciques et des crises d'asthme, l'examen 
radiologique (Raulot-Lapointe) montrait : le dia- 


245 


phragme seul respire et les côtes au lieu de s'e- 
carter, se rapprochent durant l'inspiration; de mème 
les bronches s'abaissent et se rapprochent en bloe 
de la ligne médjane au lieu de s'écarter comme nor- 
malement; — les còles sont anormalement opaques, 
surtout vers leur attache cartilagineuse; les carti- 
lages sont plus épais, de mème le sternum. 

“Apres la cehondrectomie, l'examen histologique des 
cartilages réséqués (Ameuille) montrait lexistence 
anormale d'un are vasculaire traversant le cartilage 
dans toute sa longueur, H n'y avait pas de dégéné- 
rescence amiantique. AUBOURG. 


Chauffard ((Paris). — Etat hémoptoique consé- 


cutif à louverture dans les bronches d'un 


abces dysentérique du foie. Guérison par 

l'émétine (Soci*té méd. des hopitaux, 16 Janvier 

1914, p. 29 à 54). 

L'examen radiologique, chez un malade erachant 
du sang d'une facon intermittente, montrait de Vobs- 
curité des deux tiers inférieurs du poumon droit, 
obseurité massive qui ne permettait ni de reconnaitre 
le diaphragme droit, ni de savoir si Fexpectoration 
sanglante était de provenance hépatique ou pulmo- 
hare. 

Aprés une cure de chlorhydrate Vémétine à doses 
élevées, Je malade guérit, et Pexamen radioseopique 
montrait alors la coupole diaphragmatique et la base 
du poumon droit revenu à sa transparence normale. 

AUBOURG. 


Leclerc (Lyon). — Pneumothorax double consé- 
cutif à une contusion de la paroi thoracique 
(Lion Médical, tome CXXII, n° 1, 4 Janvier 
1914, p. 15 à 17). 


Radioscopie de M. Destot : « Thorax vide, dia- 
phragme refoulé des deux côtés et immobile ; espa- 
ces intercostaux élargis: surfaces pulmonaires très 
claires; cœur médian, A gauche, le long de la colonne, 
bande grise de 3 à 4 centimetres, animée de batte- 
ments (poumon repoussé?) A droite, transparence 
moindre, base claires; pas de bande, mais légère 
ombre médiane: sommet très clair. » 

[l s'agit d'un jeune homme qui, en Sentrainant sur 
les « barres parallèles », retomba sur les dites 
barres d'une hauteur de 50 centimètres, au niveau 
des aisselles. Trois semaines après l'accident, le 
premier pneumothorax est survenu, et le deuxième 
deux mois apres. Il y eut déchirure du poumon et du 
feuillet viscéral de la plèvre sous la double influence 
antagoniste de l'effort nécessité par Pélan, et de la 
compression exercée parles barres; le pneumothorax, 
à la vérité, s'est fait en deux temps : distension au 
moment de la contusion, puis déchirure à propos 
du moindre effort. ll est tres rare, conclut Pauteur, 
de trouver un pneumothorax bilatéral, surtout non 
tuberculeux. Tu. NoGikr. 


CORPS ÉTRANGERS 


Réchou (Bordeaux). — Quelques procédés nou- 
veaux de localisation des corps étrangers 
(Archives dl Electricite médicale n° 374. 25 Janvier 
1914, p. 75 à 91 avec 9 fig. et des tableaux). 
Exposé trés clair ettrés précis : FA. préfère parmi 

les procédés nouveaux la technique de Mazéres con- 
sistant à radiographier la région avec 2 repères, l’un 
silué à la face supérieure. l'autre à la face inférieure 
el, après avoir mesuré les distances séparant les 
images de ces repères et les images de l’objet, à lire 
sur une table établie une fois pour toutes la profon- 
deur du corps étranger el sa distance de la ligne 
joignant les 2 repères. A. LAQUERRIERE. 


William Henry Battle (Londres). — Balle de 


246 


revolver dans la colonne vertébrale ¡The 
Lancet, n° 1, 5 Janvier 1914, p. 20 à 25, 1 fig.). 


L'auteur rapporte le cas d'un homme qui, s'étant 
tiré un coup de revolver. fut atteint au niveau du 
huitième espace intercostal gauche à environ un cen- 
timétre et demi du bord externe du thorax. La ra- 
diographie décéla une balle qui paraissait siéger un 
peu à droite de la ligne médiane de la région spinale, 
à la hauteur de la septième vertébre dorsale. Comme 
le malade avait une double paraplégie et de lineon- 
tinenee d'urine, on fitune laminectomie qui permit de 
découvrir le corps du délit à l'emplacement révélé 
par l'examen radiologique. La balle de revolver 
située entre la vertèbre et la dure-mère était légère- 
ment aplatie et n'avait pas déterminé de lésions 
osseuses décelables; la radiographie n'en révélail 
aucune. Bien qu'on eût extrait la balle, le malade 
mourut vingt-cinq jours après le coup de feu par in- 
fection secondaire, sa paraplégie persistant et son 
incontinence d'urine par regorgement s‘accentuant. 

WILLIAM VIGMAL. 


DIVERS 


Le Filliátre. — Présentation de deux fillettes 
xiphopages (Bulletin de l'Académie de méde- 
cine, n° l, séance du 6 Janvier 1914, p. 55). 


Après les frères Siamois de renommée proverbiale, 
après les célèbres sœurs Radica et Doodica, c'est 
encore un exemple typique de iphophagie chez deux 
fillettes, accouplées par un pont cylindrique de 5 cen- 
timétres de longueur et de 14 centimètres de cireon- 
férence qui les unit au niveau de la partie inférieure 
du thorax et de la partie supérieure de l'abdomen. 

La nouveauté el le principal intérèt de celle pré- 
sentation consistent dans les résultats qu'a donnés 
à M. Aubourg l'exploration radiologique des deux 
filletles. 

Pour le thorax, l'examen radioscopique montre, 
au-dessus de ehacun des deux diaphragmes, animes 
de mouvements non synehrones, un coeur, des pou- 
mons et un œsophage dont l'aspect et le fonctionne- 
ment sont normaux. 

Le pont d'union se compose d'une portion supé- 
rieure de consistance eartilagineuse qui semble 
réunir, en les prolongeant, les sternums des deux 
enfants et d'une portion inférieure, molle et dépres- 
sible, où le palper fait percevoir des gargouillements 
et des déplacements gazeux chaque fois que les 
enfants crient ou se contractent, Existeraitil done 
une communication entre le tube digestif de lune et 
celui de Pautre ? 

La radioseopie et la radiographie d'abord apres 
Vingestion d'un lait de carbonate de bismuth, puis 
après un lavement d'huile bismuthée montrent que 
chaque sœur posséde un estomae, un intestin grèle 
et un gros intestin, ainsi qu'un foie, d'aspect normal, 
tout à fait indépendants des organes Similaires de la 
conjointe. 

Cependant le pont d'union montre, à l'exploration 
radiologique, des anses intestinales, reconnaissables 
à leur elarté quand elles sont remplies de gaz, à 
leur opacité quelque temps après l'ingestion du lait 
de bismuth. Des examens radioseopiques répétés 
démontrent que ces anses appartiennent exclusive- 
ment à l'intestin gréle, quelles se déplacent, que 
pendant les inspirations profondes, dans les elTorts, 
au moment des eris, elles passent de la cavité abdo- 
minale de Tune des tillettes dans celle de Fautre, 
pour reprendre leur place à expiration suivante, 
mais que c'est toujours Vintestin de Madeleine qui 
passe dans Vabdomen de Suzanne pour en sortir 
presque aussilol. 

En démontrant la complète dualité de ces deux 
organismes accouplés, Pexploration radiologique 


Rayons X. 


légitime, dans l'avenir, la tentative d'une séparation 
chirurgicale. A. BECLERE, 


Arthur Schmit. — Dépôts intramusculaires de 
salvarsan: leurs conditions d'apparition sur 
les images radiographiques (Dermaloloyische 
Zeitschrift, p. 113 à 125, Février 1914, 2 plan- 
ches). 


le L'examen radioscopique est incapable Pétablir 
le temps nécessaire à la résorption de salvarsan env 
ployé en solution aqueuse ou en émulsion et injecté 
dans les muscles fessiers. L'ombre est trop peu 
aecentuee et disparait trop vite. Les dépôts quí peu- 
vent résulter de l'injection ne sont plus visibles 
après un temps trop court pour que la résorption 
ait pu completement se faire. 

X L'examen à l'écran ne peut pas non plus rensei- 
gner sur le temps nécessaire à la résorption des 
émulsions huileuses de salvarsan injectées dans la 
peau. 

I y aurait lieu de rechercher si le véhicule liquide 
considéré ne donne pas lui-méme une ombre radios: 
copique. 

5 H peut exister quelquefois des modifications 
pathologiques consistant en concrétions caleaires et 
pouvant aboutir à des foyers de nécrose. Dans ce 
‘as, on constale une ombre radiographique qui peut | 
devenir la source de causes d'erreurs. 

R. CHAPERON. 


RADIOTHÉRAPIE 


NÉOPLASMES 


H. Sellheim. — Le traitement des tumeurs par 
les radiations (Deutsche Medizinische Wochens- 
chrift, 1" Janvier 1914, n°1, p. 22 à 24). 

Texte d'une conférence sur ce sujet faite à un 
public de médecins et de non médecins. 
R. Lepoux-LeEBARD. 


DERMATOSES 


Rostaine (Paris). — Les chéloides et leur traite- 
ment (Revue des hôpitaux, n° 1, Janvier 1914). 


Les chéloides sont spontanées ou primitives el 
secondaires ou cicatricielles. Les chéloides sponta- 
nées sont de beaucoup les plus graves. La thérapeu- 
tique, mème chirurgicale par l'ablation, ne donne 
aucun résultat. 

Les rayons X et le radium, au contraire, ont donné 
des résultats remarquables. En quelques applica- 
tions. tous les 20 jours, la tumeur s'affaisse et guérit. 
Après Vextirpation chirurgicale les radio et radium- 
thérapie empêchent la récidive. DONGRADI 


Darbois (Paris). — Les prurits circonscrits re- 
belles. Leur traitement par la radiothérapie 
(Soc. médic. du VF arrond., 27 Janvier 1915). 


Les prurils localisés, vulvaires, ano-génitaux, 
poplité, ete., sont souvent chroniques et rebelles à 
tous les traitements, méme à la statique et à la haute- 
fréquence. 

Dans ces cas, la radiothérapie donne des résultats 
remarquables el les récidives sont extrémement rares. 
Ouelques séances espacées de 12 à 20 jours suflisent. 
Dans une t" séance toute la région est irradiée et 
recoit une dose de #11, rayons 6 à 1 B. Suivant 
les lésions, Jes rayons sont filtrés ou non liltrós. 
Ouand il y a des placards épais, il faut employer des 
ravons durs filtrés. Dans une 2 séance, on fait 
absorber à la peau le maximum compatible avec son 
intégrité, sans arriver à la radiodermite. 


Rayons X. 


L'incontinence d'urine, la fistule à lanus, les 
suppurations chroniques, le diabète entravent l’action 
des ravons X. DONGRAD3:. 


Moutot et Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Trai- 
tement des névrodermites circonscrites chro- 
niques par la radiothérapie sur scarifications 
(Annales 'Electrobiologie, Décembre 1915, p.813 
à 817). 


Dans le traitement des névrodermiques chroniques 
rebelles, on avait bien jusqu'iei employé la radio- 
thérapie et les scarifications, mais on les employait 
isolément. 

Les auteurs ont associé ces deux méthodes, il 
leur a semblé que ‘leur action était ainsi renforcée 
et que les résultats obtenus étaient plus rapides. 

Ce travail, paru antérieurement dans le Lyon Médi- 
cal, a été analysé tome Er, n°5, p. 168. 

J. Lovren. 


Nanta (Toulouse). — Deux nouveaux cas de 
lymphodermies (-Innales de dermatoloyie et de 
syphiligraphie, Janvier 1914, p. 19 à 28). 


La deuxième observation est un cas de lympho- 
dermie symétrique de la face et des muqueuses de 
la face. Les lésions cutanées furent considérable- 
ment réduites au bout de deux mois de radiothérapie : 
en mème temps la formule sanguine revenait vers la 
normale. 

Cette amélioration due aux rayons X est un argu- 
ment de plus en faveur du diagnostic difficile de 
lymphadénie, caractérisé cliniquement parles tumeurs 
cutanées, muqueuses et glanglionnaires, et confirmé 
par les examens histologique et hématologique. 
L'examen histologique cependant pouvait faire 
penser à une Ivmphosarcomatose, mais l'auteur se 
base sur l'amélioration considérable obtenue par la 
radiothérapie pour rejeter ce diagnostic. 


L. NAHAN. 


F. Blasi (Naples). — Le traitement de l’eczéma 
par les rayons X (-Innali di Elett. medica e Ter. 
Fis., Novembre 1915). 


L'auteur rappelle les travaux antérieurs et les 
techniques les plus courantes; il pense que l'eczéma 
est le plus souvent dù à un agent microbien sur 
lequel les rayons X ont une action nocive. 

DELHERM. 


Thedering (Oldenbourg). — Radiothérapie de 
l'eczéma chronique (Strahlentherapie, UN, 2, 
21 Novembre 1915, p. 620). 


La radiothérapie l'emporte sur la très grande ma- 
jorité des traitements opposés à l’eczéma chronique. 
I] convient cependant de bien mesurer la quantile 
du rayonnement, et d'éprouver au préalable la sen- 
sibilité réntgénienne de la peau. 

L'anteur croit mème que l'élévation de température 
locale, qu'il espère pouvoir mesurer avec un dispo- 
sitif thermo-électrique, correspondant à l'intensité 
des modifications cellulaires produites par les rayons, 
fournirait une importante mesure biologique. ` | 

D'une importante statistique, Thedering tire les 
conclusions suivantes : dans les formes chroniques, 
avec sugillation superficielle de la peau, dans les 
formes récentes et d'intensité moyenne, la rónteen- 
thérapie est la méthode de choix. Dans les formes 
anciennes, dans Jes variétés lichénoides. la où les 
topiques ne manifestent aucune efficacité, la radio- 
thérapie est à instituer à Pexclusion de toute 


autre 
thérapeutique. 


A. ZIMMERN. 


247 


Alvarez Sainz de Aja. — Le lupus tuberculeux 
chez les enfants et son traitement d'élection 
(La Prensa Medica, 15 Décembre 1914). 


Les petits lupus doivent être enlevés chirurgicale- 
ment. Ceux qui sont plus étendus seront de préfé- 
rence traités par la radiothérapie et la photothérapie. 

DELNERM. 


Freund (Vienne). — Remarques sur la théra- 
peutique du lupus (Strahlentherapie, IV, I, 
20 Janvier 1914, p. 251 à 243, avec 9 fig.). 


L'auteur passe en revue les divers traitements du 
lupus qu'on emploie aujourd'hui: rayons X, électri- 
cité, intervention chirurgicale, applications de subs- 
tances médicamenteuses, finsenthérapie. Il étudie 
quelques observations à propos de ces traitements 
et arrive à cette conclusion, qu'en somme, aucun de 
ces traitements ne peut être qualifié de « spécifique » 
et que chaque méthode a du bon et du mauvais, 
suivant la façon dont on Papplique. A. ZIMMERN. 


SANG ET GLANDES 


Henri Lew. — Contribution au traitement de la 
leucérhie myéloide par le benzol associé à la 
radiothérapie (Presse Médicale d'Egypte, 15 Jan- 
vier 1914, p. 23). 

L'auteur rapporte l'observation d'une malade de 
40 ans atteinte de leucémie mvéloide à formule par- 
ticulièrement grave. Cette malade fut d'abord soignée 
sans succès par la radiothérapie seule, puis très 
améliorée par l'association du benzol et de la radio- 
thérapie. Malheureusement, ce cas a été traité à 
une période trop avancée et une issue fatale est à 
craindre. J. LOUBIER. 


Sidney Lange (Cincinnati). — Radiothérapie des 
hypertrophies du thymus (The American Journal 
of Rentgenoloyy, vol. 1, n° 2, Décembre 1915, 
p. 74 à 80). 


Excellente mise au point de cette importante 
question dont Fauteur poursuit Pétude depuis plu- 
sieurs années. [l conclut que Vhypertrophie du 
thymus chez le jeune enfant, doit dans tous les cas 
èlre irradiée el non opérée; car les statistiques 
montrent une mortalité postopératoire de 35 0/0, 
alors qu'elle est nulle par la radiothérapie, qui 
convient tout aussi bien aux cas urgents qu'aux 
autres ; car, trois heures et demie après Virradiation, 
Pinvolution glandulaire commence et l'on note une 
attenuation marquée des svinptomes alarmants. 

Au cours des traitements de la maladie de Graves- 
Basedow, il convient aussi d’irradier le thymus, car 
aux autopsies on trouve suivant les auteurs que 
cette glande est hyperplasiée dans 75 à 95 0.0 des 
cas. Aussi, avant toule thyroïdectomie, l’auteur pro- 
pose-t-il Pirradiation systématique du thymus. Cette 
revue générale est suivie d'une bibliographie. 

WILLIAM VIGNAL. 


O. H. Petersen. — Observations d’adénopathie 
tuberculeuse traitée par les rayons X (S/rahlen- 
therapie, IV, 1, 20 Janvier 1914, p. 272 à 299, 
avec 12 fig.). 

L'auteur applique ce traitement depuis 2 ans. 

H a traité ainsi 55 malades, mais de ces 53 cas il 
laisse de cóté 14 incompletement traités. 

Les 39 autres cas se répartissent, en 3 groupes : 

le Malades complètement guéris : 138; 

2 Malades améliorés mais encore en traitement: 15; 

3 Malades améliorés et partis : 6. 

P. donne les observations de tous ces malades et 
une bibliographie incomplète de Ja question. 

A. ZIMMERN. 


248 


SYSTÈME NERVEUX ` 


Laquerrière et Loubier (Paris). — Note pour 
faire suite à une observation de sciatique 
rebelle traitée par la radiothérapie (Bulletin 
officiel de la Société francaise d'électrothérapie 
et de radiologie médicale, Janvier 1914, p.8à 11). 


L'observation a été publiée en 1912. Depuis. le 
malade guéri a présenté deux menaces de rechute, 
jugulées immédiatement par la reprise de la radio- 
thérapie, Les auteurs concluent qu'après une seia- 
lique grave, mème quand on obtient une guérison 
complète, il faut conseiller au malade de revenir à 
la moindre récidive. A la suite de cette communica- 
lion, les membres de la Sociélé se livrent à une 
intéressante discussion sur les divers traitements 
de la sciatique. A. LAQUERRIERE. 


Uledesico de Luca (Rome). — La radiothérapie 
du goitre exophtalmique (Giornale di Medicina 

c Chirurgia, 51 Décembre 1915). 

L'expérience et la pratique ont démontré à l'auteur 
que, malgré les résultats très encourageants et 
l'innocuité absolue de la radiothérapie bien conduite. 
cette méthode de traitement a encouru de nombreux 
échecs : il engage les radiothérapeutes et les chirur- 
giens à combiner leurs efforts pour le plus grand 
bien des malades, car il connait des cas où res 
deux méthodes réunies ont eu des effets très heu- 
reux. M. GRUNSPAN. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Chaoul (Le Caire). — Radiothérapie en gynéco- 
logie (Presse Médicale (Egypte, 1°" Janvier 1914, 
p. 8 et 9). 


Ce travail est un résumé de la question du traite- 
ment des hémorragies utérines el des fibromvomes 
par les rayons MX. Après avoir cité les principaux 
travaux publiés sur ce sujet, l'auteur fait un parallèle 
entre la castration opératoire et la castration rónt- 
génienne ; ces deux procédés ont chacun leurs indi- 
cations el leurs contre-indications tirées soit de lage, 
soit de l'état de la malade. L'auteur insiste surtout 
sur la technique; tous les auteurs sont d'accord 
pour employer le filtre, des ravons durs et pour 
multiplier les portes d'entrée. L'article se termine 
par la statistique personnelle de l'auteur. 

J. LOUBIER. 


George E. Pfahler (Philadelphie). — La radio- 
thérapieen gynécologie (The American Journal 
of Roentgenology, vol. 1, n° 2, Décembre 1915, 
p. bo à 79). 

Revue générale de la question. 

P. y déeril sa méthode pour le traitement des 
libromes: il divise la région abdominale en trois 
regions: une centrale et deux latérales, comme dans 
la méthode de Bordier et la quatrieme région que 
l'auteur irradie est le périnée. H irradie généralement 
deux régions par séanee sal administre par séance 
et par région 10 N (hienb6ck) ou 3 H (Holzknecht), 
ces doses étant mesurées à la sortie d'un tiltre 
composé d'un morceau de cuivre et d'une plaque 
d'aluminium de 2 millimetres. 

Les avantages de ce traitement selon Pfahler 
consistent: 1) à éviter le shock d'une intervention 
sanglante: 2) à conserver jusqu'à un certain point 
la sécrétion interne qui est totalement supprimée 


Rayons NX. 


par Povariotomie: 5) le traitement peut ètre gradué 
suivant les besoins de la cause. WILLIAM VIGNAL. 


Reifferscheid (Bonn). — La radiothérapie en 
gynécologie (Strahlentherapie. 20 Janvier 1914, 
tome IV, n" i, p. 146). 


L'auteur expose ses recherches à la clinique 
gvnecologique de Bonn. D'Avril 1911 à Septembre 1915 
il a obtenu les résultats suivants : 

Sur 49 cas de miyomes, 11 sont encore en traite- 
ment, 51 sont guéris (27 avec aménorrée complète et 
disparition de la tumeur, 4 avec de faibles hémor- 
ragies à intervalles réguliers), Dans 2 cas, Famélio- 
ration ful assez grande pour interrompre le traitement 
— Y autres malades partirent avant d'avoir obtenu 
un résullal — 3 cas ont été opérés aprés un court 
traitement (f parce qu'on Soupcounait du sarcome, 
ce qui fut véritié à Pintervention, 4 parce que les 
lésions des annexes étaient plus importantes que le 
mvome, le 5° parce que la malade elle-mème désirait 
l'opération). 

La durée movenne du traitement fut de 6 mois, 
4 mois seulement avec une technique différente, 
dans les derniers temps où il employa #50 N au lieu 
de 210 X au début. 

Les tumeurs traitées étaient de tailles différentes, 
cerlaines dépassaient Vombilic. Les rayons X ont 
toujours amené une diminution de la tumeur, quel- 
quefois une disparition complete. 

L'auteur décrit un cas qui prouve que de petiles 
quantités de rayons (1#0 NX) suffisent souvent pour 
un bon résultat. 

Sur 42 cas de ménorragies, Y sont encore en traile- 
ment, 27 sout guéris, 4 cas est amélioré, 2 cas sont 
partis trop tot, 4 cas ont été opérés (1 paree que la 
biopsie a permis de constater un commencement de 
carcinome, les 3 autres se croyaient plus vite guéries 
par une opération). 

La durée du traitement fut au commencement de 
6 mois 1/2, plus tard de 5 à 5 mois, chez quelques 
femmes âgées 2 à 5 mois. 

Dans les dysménorrées les résultats furent moins 
bons, sur à cas, 1 guérison, 2 améliorations passa- 
gères, 1 aucun résultat, | partie trop tot. 

Dans 5 cas de pruril, 2 améliorations, 1 
résultat, 2 parties trop tot. 

Dans 2 cas d'annexite tuberculense, on obtint une 
légére amélioration. 

Dans 3 cas d'ostéomalacie. | est encore en traite- 
ment, 2 furent légèrement améliorés el guérirent 
après opération. 

En somme, la statistique de Fauteur nous fournit 
des documents très intéressants au point de vue de 
la valeur des ravons X en gynécologie. 

E. Roveaynor. 


sans 


Delpratt Harries (Exeter). — Du traitement des 
fibromes utérins par les rayons X, d’après la 
méthode de Bordier (The Archires of the Rüntiyen 
Ray, n° 162, Janvier 1914, p. 500 à 502). 
L'auteur publie quatre cas de fibromes utérins 

avec hémorragies abondantes et anémie profonde, 

survenant chez des fennnes de 39 à 40 ans. Ces 
quatre cas furent traités avee succés suivant la 
méthode des trois cycles de Bordier, Pour le premier 

eyele: irradiation de utérus: il fillrait des rayons à 

travers une feuille d'aluminium de 1/2 millimetre, 

pour les deuxième et troisième cycles il mettait 

2 feuilles d'aluminium: mais, à l'avenir. s'appuyant 

sur la formule de Ganss (de Freiburg) il mettra trois 

feuilles d'aluminium. \ViLLIAM WIGNAL. 


Substances radivactives. 2 


Se 


9 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


PHYSIQUE 


Alfred W. Porter (Londres). — L'indice de ré- 
fraction des émanations de radium (The Journal 
of the Röntgen Society, n° 38, Janvier 1914, p. ? 
à 9, 3 fig.). 

En prenant la présidence de la Röntgen Society. 
Porter fit une conférence sur cette intéressante 
question, en exposant les recherches qu'il poursuit 
avec Cuthberstone. Article à lire dans le texte, car 
on ne peut résumer le développement des nom- 
breuses formules qu'il donne. D'ailleurs, auteur na 
pas encore terminé ses recherches el espère pouvoir 
faire une nouvelle communication à une prochaine 
séance. Sil wa pu encore déterminer l'indice de 
réfraction de ces émanations, if est arrivé à la 
conclusion qu'il doit ètre très fort: plus fort que 
celui de tous les gaz connus. \VILLIAM NIGNAL. 


O. Hahn (Berlin). — Sur la différenciation du 
radium et des préparations de mésothorium 
d'âge différent au moyen du rayonnement y 
(Strahlentherapie, tome IV, fig. 1, p. lot à 175). 


On sait combien il est délicat de distinguer les 
préparations de mésothorium de celles de radium, 
ce qui a permis souvent des substitulions de pro- 
duits. D'autre part. il est plus dificile encore 
d'évaluer approximativement l'âge d'une préparation 
donnée de mésothorium, ce qui présente cependant 
également une grosse Importance pratique, en raison 
de la vie limitée de ce produit. TH. à qui nous en 
devons la découverte donne dans cet article des 
renseignements qui permettront aux physiciens de 
faire ces différenciations. IL conviendra de lire 
l'original qui ne se prête guère à une analyse, sion 
‘intéresse à cette question. R. Lipoux-Lrbanp. 


TECHNIQUE 


Szilard (Paris). — Sur un nouvel appareil pour 
toutes mesures de radioactivité (Archires 
CElectricité médicale, 10 Janvier 1914, p. 28 
à 35). 

L'appareil est un électromètre à cadran el à lecture 
directe: il se compose ‘dune aiguille et d'un équi- 
page mobile au potentiel de l'appareil, attirés par 
un secteur chargé. L'appareil très sensible peut être 
eradué en unités quelconques. Différents accessoires 
(condensateur à rayons y, condensateur à gaz pour 
le dosage des liquides, condensateur pour salle 
d'émanation) permettent toutes les mesures utiles. 

A. NUYTTEN, 


Th. Nogier (Lyun). — Emploi de l'électrodensi- 
métre de Benoist pour la mesure de l'activité 
des appareils de radium. (Suc. méd. des hop. 
de Lyon,20 Janvier 1914, avec I fig.). 


Cet appareil, déjà connu et primitivement destiné 
A la mesure de la densité électrique superticielle 
dans les applications d'électricité statique. peut servir 
à mesurer l'activité du radium. H est basé sur la 
méthode électroscopique de mesure. ou méthode de 
mesure à potentiel variable : un sel de radium élant 
placé dans le voisinage d'un électroscope charge 
ionise Vair qui, devenu ainsi conducteur, amene la 
décharge graduelle de l'électroscope. 

La technique de la mesure est trés simple. 


U , TEET 
On obtient a= a, élant lactivitė à mesurer, £, le 


temps de décharge de l’électroscope en présence de 


Pappareil à radium. 4, le temps de décharge en pre- 
sence d'un appareil étalon (uranium ou radium), 

Cet électrodensimetre est intéressant en ce qu'il 
permet facilement un contrôle régulier de Pactivité 
des appareils à radium utilisés en thérapeutique, 

H. BeEcLERE. 


PHYSIOBIOLOGIE 


W.S. Lazarus Barlow (Londres). -— Action des 
substances radioactives et des radiations sur 
les tissus normaux et pathologiques (The Ar- 
chives of the Rüntyen Ray, n° 162, Janvier 1914, 
p. 289 à 299). 


Résumé très complet et clair de nos connaissances 
actuelles sur ce sujet, Dans la première partie de ce 
rapport (qui fut aussi présenté à la section de patho- 
logie générale du Congrès international de Londres) 
l'auteur nous montre Faction inhibitrice et destruc- 
tive des différentes radiations surles tissus normaux, 
leurs composants chimiques pris isolément, D'après 
de nombreuses observations et expériences, on est 
arrivé à conclure que ce sont surtout les rayons a 
et 4 mous qui ont eette action, alors que les rayons N 
plus pénétrants et les ravons y sont sans action, si 
ce n'est par les radiations secondaires qu'ils émet- 
tent en rencontrant un obstacle: la tendance actuelle 
est de donner une très grande importanee à ces 
radiations secondaires. D'autre part. il résulle des 
travaux de Chambers et Russ que seuls les rayons 2 
ont une action indubitable sur les érvthrocytes et 
les leucocytes, d'où l'action des rayons X sur une 
rate leucémique appelle de nouveaux travaux. Si l'on 
s'apercoit que les cellules sont modifiées dans leur 
vitalité .on ignore encore quels sont ees changements, 
ainsi que le prouve Fexpérience suivante de Fauteur, 
il irradie un eareinome de souris, en détache un 
morceau qu'il greffe sur une autre souris: cette greffe 
sera considérablement retardée dans son développe- 
ment. et sa croissance se fera beaucoup plus lente- 
ment. Pour obtenir cet effet. il faut que la tumeur soit 
exposée pendant trente minutes à 0.270 millième d'é- 
manation radifère : ee sont ici les ravons aquiagissent; 
si on veut oblenir le même résullal avec les rayons ÿ 
ou X.le temps de Virradiation doit ètre d'une heure. 
Cette action destructive où inhibitrice mest pas la 
seule facon d'agir des radiations. A petites doses 
elles ont une action stimulante, ainsi que le prouvent 
les expériences de Cattley sur les végétaux (Journal 
of Pathology and Bacterioloyy, vol. XII, page 380, 1909), 
el celles de l'auteur en collaboration avec Bonney 
sur les œufs d'ascaris mégalocéphala (Archives Midd- 
lesese Hospital, 1909, vol. XV Eighth Cancer Report, 
p. 147). 

Une méme radiation agil différemment suivant 
les cellules: celles qui sont le plus sensibles el le 
plus vite frappées de mort sont les cellules en voir 
de division, ainsi que le montrent les travaux de 
Gasthell (Proceedings of the Royal Society of Medecine 
Sor, B. vol, EXNXNXT, 1914 p. 509). 

L'application thérapeutique des radiations découle 
de toutes ces observalions: mais l'auteur évite de 
parler des effets curaleurs des différentes radiations, 
car pour lui la radiothérapie est encore dans lempi- 
risme. et. des nombreuses guérisons qui lui sont attri- 
buées. beaucoup ne lui sont pas dues, 

Ce jugement, fort disculable, n'est heureusement 
pas prononcé en dernier ressort, et nous en faisons 
appel auprès de nos confrères chirurgiens qui, de 
plus en plus, s'adjoignent, el avec d'heureux résultats, 
la collaboration des radiotherapeutes. 

WILLIAM VIGNAL. 


250 


G. A. Rost et R. Krueger (Kicl). — Recherches 
expérimentales sur l'action du thorium X sur 
les glandes génitales des lapins (Strahlenthera- 
pie, t. IV, fase. L, p. 582 à 597, avec 3 tig.). 


Les auteurs ont cherché à déterminer par la voie 
expérimentale, si le thorium X qui possède, comme 
on le sait, une action énergique sur certaines cellules 
normales ou pathologiques agit également sur les 
cellules sexuelles et si, d'autre part, il peut servir à 
renforcer l'effel biologique des rayonnements venus 
du dehors. 

Les expériences faites sur le testicule des lapins 
montrérent que le thorium X seul, administré à une 
dose moyenne de 200 U.E.S. pendant un temps 
variant de 8 jours à plusieurs mois.ne produit aucune 
modilication appréciable de la spermatogénèse. 

Des irradiations de 4 unités X à travers 1/2 milli- 
mètre d'aluminium produisent des lésions à peine 
appréciables, tandis que les mèmes irradiations, faites 
chez des animaux recevant en mème temps du tho- 
rium X. amènent une destruction considérable dans 
les épithéliums des tubes contournés, ces épithéliums 
étant presque partout détruits. 

Au contraire, lorsqu'il s'agit de l'ovaire. on ne cons- 
tale en somme aucune différence entre Veffet des 
irradiations pratiquées seules el des irradiations 
faites chez les animaux recevant du thorium X. Le 
thorium X seul, ne produit d'ailleurs non plus aucun 
résultat appréciable. 

Ces constatations méritent de retenir l'attention en 
ce qu'elles témoignent d'une réaction biologique très 
différente, sous l'action du thorium X (rayons a). de la 
part d'éléments que l'on supposerait devoir au eon- 
traire réagir à peu près de la même facon, les cellules 
males et femelles des glandes génitales étant toutes 
deux ultra-sensibles au ravonnement de Róntgen. 

Mais ne savons-nous pas, par la radiothérapie, com- 
bien peul ètre différente Paction exercée sur des 
tumeurs qui paraissent au premier abord tout à fait 
semblables par leur origine et leur constitution histo- 
logique ? 

Ces résultats seront à retenir ponr les applications 
de thorium X à la thérapeutique: elles permettent 
également d'administrer ce produit dans les affections 
du-sang, la goulle, ete.. sans avoir à craindre une 
action nuisible sur les organes génitaux. 

R. Lepoux-Lep arp. 


DERMATOSES 


Auvray et Degrais (Paris). — Enorme tumeur 
angiomateuse de la joue et de la lévre, traitée 
par le radium (Bulletin de la Sor, de Chirurgie, 
14 Janvier, p. 59 à 62,4 pholographies de ma- 
lades). 

Apres un traitement de 20 mois, en 5 séries d'appli- 
cations, avec 5 centigrammes de sulfate de radium 
pur, applications faites côté muqueuse et côté cutané, 
une grosse tumeur de la joue gauche, donnant la 
sensation d'un gros sac vaseulaire, a été remarqua- 
blement améliorée. 

Une tentative antérieure d'électrolyse était restée 
intruetueuse. Et Fon craignait qu'une opération n'en- 
frainat de trop graves hémorragies. AUBOURG. 


NÉOPLASMES 


À. Pearce Gould (Londres). — Radium et cancer 
(British Medical Journal, n° 2766, 5 Janvier 1914, 
avec 3 radiographies). 


Dans cet excellent travail, impossible à analyser ici 
en detail. Vauteur rapporte plusieurs observations de 
néoplasmes malins améliorés ou guéris par des 
applications de radium. I résume les indications, les 
succes et les insucces de la méthode. IL BÉCLÈRE. 


Substances radioactives. 


Thévenard (Paris). — A propos du traitement 
du cancer par le radium (Discussion, Société 
des Chirurgiens de Paris, Y Janvier 1914, p. 25 à 
59, 16 Janvier, p. 54 à 59). 

T. présente trois cas traités par deux méthodes 
différentes : le premier, par la méthode de Dominici, 
par Rubens-Duval. 

Pour une récidive de cancer du col utérin, après nou- 
veau curettage, T. introduisit deux tubes de radium. 
les laissa 24 heures. Le résultat immédiat fut excel- 
lent, localement et généralement. Trois mois après, 
nouvelle application sans grands résultats. Aussi 
lamputation de l'utérus fut décidée et la pièce, exa- 
minée par R. D., fut reconnue avee quelques raris- 
simes cellules cancéreuses. L'opinion de R. D. fut 
qwen cetle occasion il avait peut-ètre dépassé la 
dose utile de radium, et que le pouvoir selérosant du 
radium avait transformé le néoplasme en un tissu de 
nécrose, après avoir passé par un stade inflammatoire. 
Mort rapide de la malade dans le coma. 

Les deux autres cas furent traités par Bruneau de 
Laborie par ionisation du radium. Chez une femme 
avant un cancer de Putérus, l'ionisation supprima les 
douleurs et les hémorragies durant un an. 

Chez une autre malade, électrocoagulée par Doven 
pour un cancer utérin et présentant une récidive, 
Vionisation permit une survie de un an. 

Discussion. — A. Desjardins (p. 25 à 50) critique 
d'abord la méthode de Chéron qui consistait à placer 
des tubes soit dans l'utérus, soit dans le vagin, avant 
de tenter un acte opératoire. Les applications répétées 
de radium ont alors l'inconvénient de compliquer 
l'opération, car, au lieu des plans de clivage habituels. 
on tombe dans un tissu fibreux sans limites et rhys- 
térectomie ne peut pas ètre faite après la radium- 
thérapie. 

Voici la technique de D. : I° Dans les cancers ulé- 
rins étendus, comme traitement préopératoire, une 
ou deux applications de radium, puis extirpation la 
plus large possible, enfin mise en place de tubes 
tres fillrés, entourés de drains de caoutchouc ne 20. 
Chaque tube est entouré de péritoine ou de tissu 
voisin, de facon à le fixer rigoureusement à la place 
ou il a été mis. Les tubes sont laissés 48 heures — 
2 Dans les cancers moins étendus, pas de traitement 
préopératoire. 

Le Bee (p. 50 à 32) cite quelques cas personnels. 
Un épithélioma pavimenteux du col, un épithélioma 
du larynx furent cliniquement guéris par application 
locale, Dans deux autres cas, cancer du sein, épithé- 
lioma du col utérin, l'effet du radium parut nuisible, 
en excitant la tumeur. 

Peraire (p. 54 450) pour les épithéliomas superficiels, 
a eu des résultats très remarquables. Au contraire, 
pour les tumeurs néoplasiques profondes, P. n'a eu 
que des mécomptes. 

Dans une récidive d'hypernéphrome métastatique 
de la dure-mère ayant détruit l'occipital, application 
de radium par « feu croisé » fit arrêter momentané- 
ment le développement de la tumeur, puis le malade 
mourut. 

Dans les épithéliomas mammaires, lors des réci- 
dives, le radium, comme les rayons X, n'a nullement 
arrété le développement des tumeurs. 

Dans un épithélioma végétant de l'ovaire, ni le sélé- 
nium intraveineux, ni l'application locale de tubes de 
radium, n'ont eu de résultals. 

Dans le fibrome utérin, le radium, comme les 
rayons X ou l'électrothérapie, est tout à fait contre- 
indiqué, parce que souvent les fibromes sontinacees- 
sibles au rayonnement du radium. 

A côté de ces insuccès, P. signale un cas de volu- 
mineux sarcome fuso-cellulaire de la région occipitale, 
un sarcome du tibia, traités par le radium, et elini- 
quement guéris. 

Entin, les chéloides cicatricielles, à condition de 


Substances radioactives. 2 


continuer longtemps les applications de radium, sont 
guéries dune facon extraordinaire. AUBOURG. 


Th. Nogier (Lyon). — Traitement par le radium 
d'un épithélioma du nez chez un vieillard de 
80 ans. Guérison (Société méd. des hópraus 
de Lyon, 20 Janvier 1914, avec 3 photographies). 


Communication intéressante, par l'âge du malade 
el la rareté de l'emploi du radium à Lyon. 

Lésion ulcérée, sans base indurée. Pas de gan- 
glions. Application de 107,8 milligrammes-heure avec 
tiltre de X10 de millimètre d'aluminium. Réaction 
assez forte (picotements) pendant 15 jours. Guérison 
complète en un mois. 

L'auteur fait suivre celte observation de plusieurs 
remarques : 

le IL montre la profonde différence, existant entre 
les ravons a, 8 et y du radium et les rayons corres- 
pondants de l'ampoule de Crookes, d'où différence 
entre la radiumthérapie et la radiothérapie ; 

% 11 pense que le succès ou Vinsucces de la ra- 
diumthérapie dans les épithéliomas tient à la consti- 
tution histologique de ceux-ci : les baso-cellulaires, 
méme étendus, guérissent vite sans récidive: les 
spino-cellulaires, mème petits, peuvent s'améliorer, 
mais récidivent presque toujours ; 

3° Entin, il juge nécessaire, dans les néoplasmes 
profonds el inopérables, d'associer au radium la ra- 
diothérapie intensive filtrée afin d'agrandir le champ 
d'action. H. Bec Lene. 


Robert Abbé (New-York). — Le radium dans le 
traitement du carcinome et du sarcome 
(Strahlentherapie, tome W, f. 1, 20 Janvier 1914, 
p. 27 à 25, avec 11 fig.). 


A. résume les résultats obtenus dans le traitement 
de 750 malades. Signalons seulement ses succes 
dans les papillomes du larynx, 1 cas de cancer du 
col utérin guéri depuis 8 ans, 1 sarcome de la pau- 
pière sans récidive depuis Y ans et un sarcome du 
maxillaire guéri également depuis 9 ans. 

R. L. L. 


Rauzi, Schüller el Sparmann (Vienne). — Sur 
la radiumthérapie des tumeurs malignes 
(Strahlentherapie, tome IV, n° 1, Janvier 1914, 
p. 97 à 108). 


A la suite de nombreuses observations, une techni- 
que nouvelle de la radiumthérapie s'impose aujour- 
d'hui, technique qu'on peut résumer en : 

4° Hautes doses; 2 filtration rigoureuse. 

Les auteurs nous présentent le résultat de la 
radiumthérapie dans 53 cas de tumeurs malignes, 
inopérables el vérifiées histologiquement, 

Dans 6 cas, il s'agissait de malades opérés et l'on 
fit seulement un traitement préventif contre la réci- 
dive. A part un résultat inconnu, trois de ces cas 
recidiverent. Deux autres en traitement depuis 25 
mois sont encore sans récidive. Les doses employées 
étaient faibles. 

Sur les autres 47 malades, 18 ont abandonné trop 
tot le traitement, 6 (dont deux seulement avaient recu 
des hautes doses) sont morts au cours du traitement. 
l'état des 3 autres s'est aggravé. Six malades ont été 
peu améliorés et 1l autres l'ont été nettement. Ces 
malades sont encore en trattement. 

Trois malades ont été guéris. Avec de semblables 
résultats, on voit donc que la radiumthérapie pour 
tumeurs inopérables est incertaine dans ses effets. 

L'action destructive du radium s'exerce autant sur 
la cellule néoplasique que sur celle du tissu sain et, 
si parfois la première succombe plus vite, cela est 
dù à ce qu'elle est en état de dégénérescence, ou en 
état de moindre résistance. N’a-t-on pas déjà maintes 
fois observé des brúlures des tissus sains environ- 


QT 
~ 


nants avant que l'action sur la tumeur devienne 
manifeste ? 

Lorsqu'il s’agit de néoplasmes internes, il y a sur- 
tout à craindre la perforation des organes voisins 
dont le contenu peut infecter le péritoine, la plèvre, 
ou donner des abees graves. 

Entin, ona remarqué des cas dans lesquels pendant 
la radiumthérapie il se produisait des généralisations 
rapides. 

La guérison n'est pas durable. Sur 40 malades 
(Exner) la récidive est survenue 38 fois dans le délai 
de 3 ans. H n'y a que deux cas qui ont subsisté 7 et 
Y ans sans récidive. 

En revanche, l'emploi de la radiumthérapie est 
tout à fait indiqué, après l'opération, pour préserver 
contre une récidive, et surtout après les opérations 
où le chirurgien ne croit pas avoir fait une exérèse 
complète, ce qui est d'ailleurs la règle. L. BONER. 


H. S. Finzi (Londres). — Cancer de l’œsophage 
traité par le radium (The Archives of Roentyen 
Ray, n° 162, Janvier 1914, p. 303, 2 figures). 


L'auteur publie le cas d'un homme de 64 ans 
atteint d’un cancer de Pæsophage: apres ingestion 
de bouillie bismuthée, on voyait sur la radiographie une 
ombre très large dont le bord supérieur atteignait 
presque le bord inférieur du manubrium sternal; au 
dessus de cette ombre Peesophage était très dilate. 
Cette ombre. de plus, était traversée parun canal tres 
rétréci et irrégulier, on n'y voyait qu'un très mince 
filet de liquide bismuthé. On introduisit dans ce ré- 
trécissement, grâce à l'æsophagoscopie, 100 milli- 
grammes de bromure de radium entourés d'une 
gaine de platine de 2 millimètres d'épaisseur; on 
l'y laissa séjourner seize heures. 

Nouvel examen radiologique 2 mois après. Bien 
que la tumeur médiastinale paraisse plus claire- 
ment encore. le rétrécissement est considérablement 
élargi, la dilatation au-dessus de la tumeur a dis- 
paru, le liquide bismuthé arrive jusqu'au dia- 
phragme. 

Le malade se trouve très amélioré: nouvelle appli- 
eation de radium, mais dans un but seulement pal- 
liatif; car l’auteur est d'avis que dans ce cas il ne 
faut pas chercher une guérison. 

WILLIAM VIGNAL. 


Herbert Tilley (Londres). — Sarcome nasopha- 
ryngien traité par les émanations de radium 
(The proceedings of the Royal Society of Mede- 
cine (laryngological section), vol. VII, n°»; 
Janvier 1914, p. 91 à ob). 

M. T. présente l'observation d'un jeune homme 
atteint d’un volumineux sarcome nasopharyngien 
traité par deux capsules contenant chacune 40 milli- 
grammes de bromure de radium qui furent inclus 
dans la tumeur. En une semaine la masse néoplasi- 
que avait disparu. 

A. J. Martineau et Somerville Hastings citent chacun 
une observation personnelle de sarcome nasophi- 
ryngien qu'ils traiterent également avec suceés par 


le- radium en employant, Pun 47 milligrammes de 


bromure de radium pendant 24 heures, l'autre 82 milli- 
grammes. 

Watson Williams. — West important d'insister sur 
la différence énorme qui existe dans la radiumthe- 
rapie des sarcomes et des épithéliomas; alors que 
dans le premier cas on a des résultats excellents et 
définitifs, dans le second cas on na qne des résul- 
tats temporaires, c'est un traitement purement pal- 
liatif. 

Johson Horne fait remarquer que les tumeurs éti- 
quelées sarcomes nasopharyngiens sont des fibrosar- 
comes sans caractère de malignité, et que des obser- 
vations précédentes l'on peut conclure seulement 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


2.2 


que le radium agit efficacement sur les tissus em- 
bryonnaires. 

R. Paterson rappelle que bon nombre de ces lu- 
meurs éliqueléos fibro-sarcomes guerissent sans trai- 
tement héroïque. uniquement par la cure arsenicale, 
el pense Qu'il v a Heu d'ètre très circonspeet dans 
les appréciations que Vou est tenté de porter et les 
décisions que Pon prend. WEILLIAM VIGNAL. 


Hugo Schüller (Vienne). — Contribution a la 
technique de la radium et de la mésothorium- 
thérapie en urologie (Archires d'flectrarilé med., 
10 Janvier 1914, p. 22 a 27), 


L'auteur décrit : fe une sonde endo-urétrale à tube 
radifère pour irradiation des rétrécissements calleux 
de Purétre; 

2 Un instrument avant la forme d'un lithotriteur 
destiné à porter un tube radifère au niveau de la 
prostate et du col de la vessie ; 

3 Un cathéter destiné au mème usage et recevant 
un tube de Dominici à sa partie antérieure: 

# Un evstoscope porte-radium qui permet Pappli- 
cation d'un appareil au contact des tumeurs endo- 
vésicales. 

L'auteur a vérifié que les muqueuses urétrale. vési- 
cale et rectale supportent parfaitement un rayon- 
nement convenablement filtré. H irradie également par 
le rectum et le périnée suivant la méthode des feux 
croisés. Bien que son expérience soit encore courte, 
il constate que toutes les tumeurs qu'il a irradiées 
sont maintenant opérables, alors qu'elles ne Fétaient 
pas précédemment, A. NUYTTEN, 


F. Nahmmacher (Dresde). — Le radium et ie 
mésothorium dans le traitement des tumeurs 
et des affections gynécologiques (Strahlenthe- 
rapie, tome IV, f. 1. p. 109 à 122, 5 fig.). 


Résultats favorables de la pratique radiochirurgi- 
eale de auteur quí ne donne malheureusement pas 
une stalistique intégrale de tous ses cas, 


it. L. Lo. 


A. Günsett (Strasbourg). — La question de la 
radiumthérapie des cancers gynécologiques 
en France (Strahlentherapic, tome IV, f. J, 
p. 36 à 45). 

Revue générale des travaux francais les plus 
connus, mettant en relief leur importance et rappe- 
lant que la radiumthérapie gynécologique est née en 
France. Ro. L. 


F. Heimann (Breslau). — Traitement des can- 
cers de l'utérus par les radiations (Berliner 
klinische Wochenschrift, 5 Janvier 1914, n° 1, 
p. 12415, 2 fig.). 


H. rapporte Jes résultats obtenus dans 18 cas de 
cancer de l'utérus en employant 30 milligr. de méso- 
thorium filtré sur 3 ou 4 millimetres de plomb et 
appliqués jour et nuit pendant une semaine sans 
remission, soit 168 heures. On laisse ensuite un 
intervalle de 5 à 6 semaines pour reprendre un trai- 
tement de 7 jours, et ainsi de suite salva lieu. Dans 
l'intervalle il est fait de la radiothérapie par voie 
vaginale en filtrant sur 9 millimètres d'aluminium et 
en donnant à chaque séance de 40-50 N. Lorsque le 
col est cicatrisé, il est fait aussi de la radiothérapie 
par voie abdominale, mais en ne dépassant jamais 
25 X par point d'application. 


Substances radioactives. 


H. n'a jamais eu d'accident avec cette technique el 
sur ses 1X cas, il en indique 5 comme s'étant montrés 
réfractaires au traitement, un comme avant aban- 
donné, un autre comme étant mort de métastase 
gastrique. Restent 15 malades dont 6 ont été tres 
remarquablement améliorées el ne présentent plus de 
lésions appréciables du col (guérison clinique). Les 
7 autres qui sont encore en traitement ont toutes ¿té 
aussi très améliorées, R. Levbourx-Lenanb. 


Chéron et Rubens-Duval (Paris). — Valeur de la 
radiumthérapie des cancers utérins et vagi- 
naux (Archives dElectricilé médicale, n" 374, 
2 Janvier 1914, p. 64 à 74). 


Les cancers ulérins et vaginaux inopérables doi- 
vent être traités par: 1° le rayonnement ultra-péné- 
trant; 2 des doses massives. La radiumthérapie peut 
donner des guérisons, mais elle donne au moins des 
améliorations, alors que toutes les autres thérapeuti- 
ques étaient voués à Pimpuissance. Les auteurs ont 
obtenu sur 158 cas comprenant surlout des cancers 
utérins et vaginaux inopérables et des récidives après 
hvstérectomie : une guérison certaine analomique- 
ment démontrée (la malade était morte [ò mois apres. 
d'une autre affection); 46 régressions cliniquement 
complètes (22 se maintenaient depuis des temps 
variant de 4 à 1 an, 15 datent de moins de 1 an, 
9 malades perdues de vue); 51 régressions impor- 
tantes. soit seulement locales (dévelappement de 
mélastases), soit suivies de récidives in situ; 12 ré- 
gressions suftisantes pour permettre Fhystérectomie : 
2 cas de régression importante avec trailement 
interrompu pour raisons étrangères: 62 régressions 
d'importance variable ayec améliorations passagères 
des svmptômes: 2 résultats nuls. 

A. LAQUERRIERE. 


Luys (Paris). — A propos du traitement du cancer 
de la vessie par le radium (Société des Chirur- 
giens de Paris. 50 Janvier 1914, p. 86 et 87) 
Dans un épithélioma pavimenteux métatvpique 

malin (Ameuille), Degrais tit 7 applications en intro- 
duisant deux tubes de radium dans une sonde- 
béquille n°19, qui fut placée au contact de la lu- 
meur. Application de 2 heures avec 2 centigrammes 
de radium. 

Bien que les signes fonctionnels, hémorragie, dou- 
lenrs, aient été très améliorés, la tumeur continua 
d'évoluer avec un deme qui doublait son volume. 

AUBOURG. 


SYSTÈME RESPIRATOIRE 


L. Réthi (Vienne). — Le radium en laryngo-rhi- 
nologie (Strahlentherapie, t. IV, f. 1, 20 Jan- 
vier 1914, p. 92 à 94). 

Revue générale extrêmement complete el pourvue 
d'une bibliographie abondante et soignée, Travail 
indispensable pour quiconque s'intéresse à cetle 
question spéciale. R. L. L. 


DIVERS 


M. Levy (Berlin). — La radiumthérapie en sto- 
matologie (Shrahlentherapie, tome IV, f. 1, p. 
125 à 105). 

Les résultats obtenus se bornent en somnie a 
l'amélioration de quelques pyorrhées alvéolo-dentaires 
par des lavages avec des solutions radioactives (en 
particulier de thorium Xi et dans la fermeture plus 
rapide de fistules dentaires. R. L. 1. 


Lumiere. 


253 


LUMIÈRE 


PHYSIQUE 


José Rodriguez Mourelo. — Sur la phototropie 
des systèmes inorganiques (('. R. Ac. Sciences, 
12 Janvicr 1914). 


L'auteur étudie la propriété que présentent certains 
corps inorganiques de changer de couleur sous Fac- 
tion de la lumière. Cette propriété, fréquente chez les 
composés organiques, comme la établi Markwald 
en 1899, est familière aux radiologues. puisque les 
radiomètres chimiques sont basés en général sur la 
phototropie ou sur PX-radiotropie des réactifs. 

L'auteur a étudié à ce point de vue surtout les 
sulínres métalliques phosphorescents. I} montre 
qu'il y a une certaine relation entre la phototropie et 
la luminescence, mais que d'autre part les deux 
phénomènes ne sont nullement parallèles. L'ion 
manganèse lui parait jouer un rôle capilal dans la 
phototropie des sulfures. On sait déjà qu'il est le 
phosphorogéne actif chez beaucoup de corps lumi- 
nescents. IF. GUILLEMINOT. 


TECHNIQUE 


Eugène Darmois el Maurice Leblanc fils. — Sur 
la possibilité d’un arc alternatif dans la vapeur 
de mercure (C. R., Ac. Sciences, 26 Janvier 
1914). 


Ce travail intéressera tous les radiologues qui, 
disposant seulement du courant allernatif, désirent 
alimenter une lampe à vapeur de mercure pour la 
production des rayons ultra-violets. On sait en effet 
que Parc au mercure dans le vide agit comme sou- 
pape, et que le courant, une fois amorcé dans nos 
lampes médicales, continue à passer s'il est de sens 
constant, mais se rompt et demande un nouveau 
réamorcage s'il change de sens, d’où la nécessité des 
converlisseurs ou des redresseurs pour courants 
alternatifs. La présente note fait connaitre un phéno- 
mene qui, peul-étre, pourra trouver un intérèt pra- 
tique dans lavenir. En chauffant la partie médiane 
d'un tube de quartz rempli de mercure et formant 
une boucle dont la convexité est en haut et les extró- 
mités plongées dans deux récipients de mercure à 
Pair libre, on rompt la colonne de mercure, et les 
vapeurs mercurielles interposées laissent passer dans 
les deux sens un courant allernatif amené aux deux 
récipients. Par ce procédé, un courant de 2,1 sous 
30 volts donne une intensité lumineuse de 5000 bou- 
gies. H. GUILLEMINOT. 


Leopold Freund. — Les avantages et les incon- 
vénients de l'emploi de différents appareils 
pour la photothérapie (Deulsche Med. Woch., 
22 Janvier 1914, n° 4, p. 185). 

L'auteur passe en revue les différentes sources de 
lumière qu’on emploie en photothérapie. 

Il insiste sur ce fait que le même appareil ne peut 
servir à toutes les applications et que, pour chaque 
cas, il faut un dispositif spécial. 

Etude détaillée de diverses lampes et des effets 
des rayons émis par ces lampes. A. ZIMMERN. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Henri Pierron. — De la croissance, en fonction 
des intensités d'excitation, du rapport de la 

. période latente à la période totale d'établisse- 
ment pour, les sensations lumineuses (C. R., 
Acad. Sciences, 26 Janvier 1914). 


Question d'ordre physiologique qui intéressera 
vivement ceux que préoccupe le fonctionnement de 
l'organe récepteur des radiations visibles. H. G. 


G. Michaud et F. Tristan (Costa-Rica). — Fleurs 
ultra-violettes (La Valure. n° 2121, 17 Janvier 
1914, 6 phot.). 


Faisons l'hypothèse que l'ail devienne sensible à 
la lumière invisible comprise entre 5160 el 5260 unites 
Angstrom. les perceplions visuelles seraient très 
modifiées. Les fleurs, la peau humaine blanche, un 
grand nombre de substances organiques ou mine- 
rales paraitraient noires, comme cela a lieu sur les 
photographies faites en lumière ultra-violette de la 
longueur d'onde indiquée plus haut, L'auteur suppose 
que la couleur spéciale de la corolle des fleurs a un 
rôle analogue au pigment de la peau humaine destiné 
à protéger des cellules délicates contre des radiations 
de très courte longueur d'onde, qui sont funestes anx 
tissus vivants en général. Trois fleurs seulement 
n'absorbent pas Vultra-violet mais le réfléchissent. 
L'auteur les qualifie de « fleurs ultra-violettes » et 
suppose que Pultra-violet a pour rôle d'attirer les 
insectes, Dans ce cas, il faudrait admettre que cer- 
tains insectes percoivent la lumiére ultra-violette, 

R. CHAPERON. 


E. Slavik (Prague). — Action de la lumière sur 
la genèse du pigment (Annales d Electrohiologie 
et de Radiologie, Décembre 1915, p. 785 à 705). 


Pour vérifier l'expérience fondamentale de Finsen 
au sujet de l'influence des ravons de lumière chimique 
sur la peau humaine, l'auteur relate dans ce travail 
des’ expériences faites sur ses téguments. Après 
avoir exposé à la lumière de la lampe de Kromaver. 
différentes places de son avant-bras gauche pendant 
un temps variant entre une minute et trente mi- 
nutes, il a fait photographier ces différents points et 
a complété l'expérience par Pexamen microscopique, 
afin d'établir jusqu'à quelle profondeur agissent les 
rayons de la lampe de Kromayer. Un an après Pirra- 
diation, on découvre encore des traces d'irritation 
et de matiéres eolorantes, dans la plupart des eel- 
lules basilaires. J. LounEen. 


THÉRAPIE 


Armand-Delille. — L’héliothérapie (L'wurre mé- 
dico-chirurgicale, n° 75, Masson et Ci, 1914, 
m4 p.). 

La lumière solaire agit par toutes ses radiations, 
de Vinfra-rouge à Pultra-violet: les radiations ultra- 
violettes semblent avoir le plus d'action, en particu- 
lier celles qui sont les plus proches des rayons 
visibles. D'où l'avantage d’avoir recours aux stations 
d'altitude, où les rayons solaires sont moins inter- 
ceptés par des brouillards ou des poussières. Cepen- 
dant le soleil garde une action tres intense sur les 
plages ou à la surface de la mer, par suite de la 
réflexion des radiations bleues-violettes et ultra-vio- 
lettes. Sappuvant sur ces données, l'auteur énumère 
les avantages des différentes stations montagneuses 
el marines de notre pays. 

L'héliothérapie totale est bien supérienre à l'hélio- 
thérapie locale. La cure doit être instiluée progres- 
sivement: on augmente pelit à petit la durée des 
séances et la surface des régions irradiées, 

L'héliothérapie trouve sa prineipale indication dans 
le traitement des tuberculoses osseuses : les appa- 
reils platrés sont à rejeter et on se contente de dis- 
positifs à extension continue, qui permettent une im- 


294 


mobilisation suffisante, Quelle que soit la localisation 
la restitulion ad integrum est rapidement obtenue; 
les douleurs s'atténuent, les fistules se ferment, les 
plaies se cicatrisent, les tuméfactions et les fongosités 
disparaissent, les muscles atrophiés reprennent du 
volume et les mouvements redeviennent possibles, 

La cure solaire donne également d'excellents ré- 
sultats dans d’autres localisations tuberculeuses (gan- 
glionnaires, péritonéales, iléo-cæcales, anales, géni- 
tales et urinaires), et même on a obtenu des amélio- 
rations dans certaines formes torpides de tuberculose 
pulmonaire. 

Les brúlures, les plaies atones, certains troubles 
trophiques, certaines affections génitales de la femme 
et certaines maladies générales se sont bien trouvées 
de Pirradiation solaire, qui est également à recom- 
mander chez les nourrissons débiles. 

Enfin, il semble que les rayons solaires provoquent 
le développement esthétique du système museulaire 
el osseux et qu'une grande part leur revienne dans 
les merveilleux résultats obtenus avec la méthode 
Hébert, c'est-à-dire l'exercice fait au soleil, le corps 
presque entièrement nu. L. NAHAN. 


Vignard et Gouffray. — La cure solaire des 
tuberculoses chirurgicales (L’euvre médico- 
chirurgicale, n° 74, Décembre 1915, Paris, li- 
brairie Masson). 


On peut conclure des trois premiers chapitres 
consacrés à l'étude physique « qu'il n'existe pas 
d'expériences démonstratives touchant la profondeur 
exacte à laquelle pénètre » chaque sorte de radia- 
tions; qu'il faut renoncer « à l'espoir de voir les ra- 
diations ultra-violettes exercer une action en profon- 
deur», mais que c'est cependant « une erreur d'écrire 
qu'en héliothérapie, ce sont les rayons caloriques 
qui tiennent la premiere place ». Il est en somme 
impossible de préciser à quoi exactement est due 
l'action thérapeutique. 

Dans le chapitre IV les auteurs montrent que pour 
les tubereuloses chirurgicales, les radiations ont une 
action curative alors que l'hygiène, le bain d'air non 
insolé, etc., amélioraient seulement l'état général. 
ls précisent Ja technique de Phnéliothérapie et 
montrent par quels appareils orthopédiques on peut 
maintenir, quand cela est nécessaire, Pimmobilisation, 
tout en permettant les irradiations. 

Le chapitre V est consacré aux choix des stations; 
«on ne peut que sourire du dogmatisme de ceux 
qui elassent a priori les malades », alors que les 
sujets présentent en même temps des lésions pul 


Electrolo gie. 


monaires. Les fébricitants, les obèses iront plutôt à 
la montagne, les serofuleux, les adénopathiques, les 
anémiques, les rachitiques à la mer (seules les 
plages du midi permettent Phéliothérapic). 

Les résultats : on constate une action analgésiante 
remarquable, puis le retour du sommeil et de Fap- 
pélit; ensuite les tissus se raffermissent: les places 
atones bourgeonnent. Cependant les fistules ne se 
ferment que quand les parties profondes mortitiées 
se sont résorbées ou le plus souvent éliminées, Il 
est bon de ponctionner les abcès. 

Enfin, le dernier chapitre est une étude préliminaire 
de Phéliothérapie artificielle; avee des lampes à 
vapeur de mereure à dispositif d'aération, les auteurs 
ont obtenu des résultats très encourageants. 

Comme on le voit, très complète monographie à 
consulter pour tous ceux qu'intéresse cette question 
d'actualité, A. LAQUERRIERE, 


E. Sari (Nice). — Quelques essais d'application 
d'héliothérapie locale au traitement de la tu- 
berculose laryngée (Revue hebdomadaire de 
laryngologie, Potologie et de rhinoloyie, 10 Jan- 
vier 1914, p. 33 à 42). 


La technique employée a été la suivante: la tète 
bien protégée et les yeux recouverts d'un bandeau 
noir, le patient est placé face au soleil, la bouche 
ouverte, A laide d'un miroir larvngé placé au fond 
de la gorge, l'opérateur projette les ravons sur les 
cordes vocales. Les séances sont répétées matin et 
soir et durent environ 30 minutes, 

L'auteur rapporte trois cas de laryngite tubercu- 
leuse traités dès la première période, puis plusieurs 
autres cas traités à une période plus avancée de la 
maladie. Les résultals ont été très satisfaisants, la 
plupart des malades ont guéri et dans tous les cas 
on a observé la sédation de la douleur, J. Lorger. 


John J. Grace (Londres). — Remarques sur le 
traitement de la sciatique (The Lancet, n° 2, 
10 Janvier 1914, p. 102 et 105). 


J. G. donne l'observation de six malades souffrant 
de sciatique chronique et rebelle à tout traitement 


jusqu'alors tenté. Il amena une guérison définitive 


pour quatre d'entre eux et une amélioration notable, 
en exposant le point le plus douloureux pendant 
20 minutes aux effets d'une chaîne thermo-lumineuse, 
puis en emplovant le pôle positif d'une machine 
statique. WILLIAM-VIGNAL. 


ELECTROLOGIE 


GENERALITES 


Hudellet (Dakar). — Le service d’électricité mé- 
dicale à l'hôpital colonial de Dakar (Archives 
d'Electricité médicale, n° 374, 25 Janvier 1914, 
pages 99 à 102 avec un plan). 

Exposé sommaire mais des plus intéressants de 
Pinstallation et du fonctionnament d'un service eolo- 
nial, trop modeste d'ailleurs pour le rôle important 
qu'il doit remplir. A. LaQUERRIERE. 


Prof. Grober (léna). — Traitement du coup de 
chaleur, coup de soleil et des accidents de 
l'électricité industrielle (Deutsche med. Woch., 
je" Janvier 1914, n° 1, p. 1). 

Revue générale embrassant la conduite a tenir et 
les précautions à prendre dans les états pathologiques 
eréés par la chaleur, les radiations lumineuses el 
l'électricité de haute tension. 

Contrairement à Fopinion de beaucoup de chirur- 


giens. l'auteur a observé des brûlures électriques très 
douloureuses pour lesquelles le traitement par la mor- 
phine s'impose et l'emporte sur l'anesthésie locale. 
Le pansement au liniment oléo-caleaire donnerait les 
meilleurs résultats. 

L'auteur met en garde les sauveteurs contre les 
dangers qu'ils peuvent courir eux-mêmes par le con- 
tact avec la victime. 

Enfin, contre les accidents généraux, il recommande 


de poursuivre la respiration artificielle plusieurs 
heures durant, de la combiner avec le massage 


externe du cœur, voire même avec la ponction lom- 
baire. Lorsque Paccidenté revient à la vie, il est indi- 
qué de compléter cette thérapeutique par la saignée 
et les injections de sérum. A. ZIMMERN. 


PHYSIQUE 


Pierre Weiss (Zurich). — Le magnéton (Rev. yen. 
des Sciences, 15 Janvier 1914). 
Mise au point d'une des hypotheses les plus sédui- 


Electrologie. 


santes de la science contemporaine, cet article inté- 
resse tous ceux que préoceupe la conception du 
magnétisme, de l'électricité, de la matiére elle-mème. 
Cette hypothèse est un corollaire de la théorie élec- 
tronique de l'atome et de la théorie cinétique de fa 
chaleur. 

L'atome est formé d'électrons en révolution autour 
d'un centre, d'où la possibilité d'un moment atomique, 
le moment magnétique d'un aimant, étant comme on 
le sait, le produit de la grandeur de Pun des poles 
par la distance des deux pôles. Dés lors qu'un atome 
posséde un moment magnétique, il tend à s'orienter 
dans un champ magnétique extérieur. 

Mais eette orientation est sans cesse contrariée 
par Pagitation thermique. Cependant aux tres basses 
températures (P. Weiss a fait des essais à 20% absolus) 
l'orientation est facilement totale chez les corps 
analogues au fer (fer, nickel, cobalt). Ces memes 
corps au-dessus du degré thermometrique où ils 
perdent leur haut magnétisme (point de Curie), el en 
général tous les autres corps magnétiques (parama- 
gnétiques) ne présentent pas une orientation totale : 
le moment magnétique total mesurable n'est pas la 
somme des moments élémentaires, paree qu'on ob. 
lent qu'une faible prédominance des moments ¢le- 
mentaires, dans la direction du champ. Cette prédo- 
minanee est d'autant plus faible que la température 
est plus élevée:ou, si Pon veut, le coeftierent Cai- 
mantation, Cestá-dire Je quotient du moment total 
par le champ, est inversement proportionnel à la 
température absolue (loi de Curie) pour les para- 
magnétiques, et inversement proportionnel à la 
temperature comptée à partir du point de Curie 
pour les ferromagnétiques (P. Weiss). Or voici 
où les travaux de P. Weiss deviennent surtout intéres- 
sants pour la physique générale : quand on détermine 
les moments magnétiques de Patome-gramme chez 
les corps qui permettent de négliger la einétique 
thermique, comme les ferromagnétiques aux très 
basses températures, on s'apereoit que ces moments 
magnétiques sont des multiples d'un mème nombre. 
Comme le nombre des atomes dans latome-gramme 
de tous les corps est le méme, et que dans ce cas 
particulier le moment magnétique de Vatome-gramme 
est la somme des moments atomiques, cela signitie 
que les alomes des différents corps ferromagnétiques 
ont un moment magnétique multiple d'un mème 
moment élémentaire commun à tous. 

Mais ce n'est pas tout. P. Weiss et ses collabora- 
teurs ont reconnu que le moment magnétique d'un 
atome nest pas invariable : suivant ses conditions 
physiques ou chimiques il se modifie, mais il se 
modifie non pas d'une facon continue, mais en aug- 
mentant ou en diminuant par saut de un ou plusieurs 
moments élémentaires, 

A ce moment élémentaire partie aliquote commune 
à tous les atomes P. Weiss a donné le nom de 
magnétlon. 

Le présent article a pour but de résumer toutes 
les mesures nouvelles effectuées tant sur les ferroma- 
gnétiques que sur les paramagnétiques, aussi bien 
dans les cas où il faut compter avec l'agitation ther- 
mique que dans ceux où elle est négligeable en vue 
de vérifier l'existence réelle de ce moment élémen- 
taire et sa constance dans les séries chimiques. Tous 
ces travaux lui paraissent converger vers la méme 
conclusion. Le magnéton est désormais la forme 
quasi tangible sous laquelle s'offre à la science lhv- 
pothése rajeunie d'Ampère sur les courants élec: 
lriques particulaires, eause de Vaimantation naturelle, 

IT. GUILLEMINOT. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Cluzet et Petzetakis (Lyon). — L'électrocardio- 
gramme pendant l'anesthésie générale ; modi- 


255 


fications importantes provoquées par le chlo- 
roforme (Lyon Médical, tome CXXII, n° 4, 
95 Janvier 1914, p. 183 à 187). 


Les chiens en expérience. immobilisés, ont la patte 
antérieure droite et la patte postérieure gauche dans 
les électrodes. Voici les effets observés : Ether : 
phase d'exeitalion : rythme à 200 pulsations sans ary the 
mie; Poodulation Fest souvent négative: période de 
résolutions: 100 pulsations, F positive.Chlorure d'étlryle : 
première phase: 500 pulsations, F souvent négative; 
phase  d'insensibilité |: ralentissement du rythme, 
F positive. Chloralose : premiere phase : 200 pulsa- 
tions, F presque toujours négative: narcose : 110 pulsa- 
tions, oscillations augmentées en amplitude, arvihinie. 
Chloroforme: phase Vexcitation : rythme à 460, ampli- 
tude augmentée, F negative. Quelques minutes apres 
ralentissement à 70 et dissociation auriculo-ventricu- 
laire. Puis nouveau ralentissement à 4650 avee des 
pauses completes de plus de 6% accompagné de block 
partiel. L'intervalle AL s'allonge ¿il se produit des 
pauses ventrieulaires, aprés 3 à 4 pulsations nor- 
males, au moment de l'expiration: ces pauses durent 
de 5 à 6”, pendant lesquelles les contractions aurieu- 
laires persistent: enfin le block total se produit avee 
dissociation aurieulo-ventriculaire complète, quel- 
quefois accompagnée Wextra-systole. 

Le block ne disparait qu'au réveil, le rythme s'ac- 
eélere alors jusqu'à devenir normal. La qualité du 
chloroforme ne semble avoir aucune influence. Les 
trois premiers anesthésiques ne causent en somme 
que de la taehyeardie, puis du ralentissement: le 
chloroforme les exagére et provoque en outre des 
troubles du rythme : block partiel avee ou sans pau- 
ses Ventriculaires, block total avee ou sans pauses 
totales. Or, en anesthésie chirurgicale, si le block 
partiel ou total est bien toléré, les pauses ventricu- 
laires ou totales ne seraient-elles pas un danger pour 
le cœur ? 

M. Gallavardin constate qu'il existe dans le ewur 
deux systèmes différents : la masse mvocardique qui 
travaille et un autre système générateur et conduc- 
teur des excitations qui est sensible aux diverses 
excitations. L'expliecation des expériences de M. Clu- 
zet pourrait ètre dans une dégénérescence graisseuse 
des fibres du myocarde que le chloroforine provoque 
si facilement. Tu. NoGien. 


Duffield et Murray (Londres). — Lait et déchar- 
ges électriques (The Journal of the Rontyen 
Society, n° 58, Janvier 1914, pages 9 à 18; 
6 figures). 

Voulant se rendre compte si, comme le croit le 
populaire, les conditions électriques de Patmosphére 
à l'approche d'un orage favorisent la fermentation du 
lait les auteurs entreprirent une série d'expériences, 
dont ils décrivent minutieusement la technique ; 
expériences qui tendent à prouver le contraire. Cette 
fermentation serait due à la température qui favorise 
la pullulation des microbes. WILLIAM VIGNAL. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


TECHNIQUE 


O'Farril(Mexique).—L'effluve de haute fréquence 
et l'iode naissant (Annales d'Electrobioloyie el 
de Radivloyie, Décembre 1915, p. 818 à 826). 


L'effluve de H. F. décompose énergiquement les 
iodures en solutions aqueuses et met Piode en 
liberté. L'auteur a traité plusieurs cas avec succès 
en recouvrant la partie à soigner d'une feuille d'ouate 
imbibée d'une solution d'iodure de potassium à 
3 pour 100. L'effluve monopolaire de H. F. était en- 


256 


suite appliquée jusqu'à Pobtention de la coloration 
jaune orangé, c'est-à-dire 4 à ò minutes. Une adéno- 
pathie trachéo-bronchique fut considérablement amé- 
horée par ce procédé; application de Veffluve de 
HW. F. sur des points de la paroi thoracique corres- 
pondant aux ganglions, après avoir fait une injection 
hypodermique de Le. ec. d'iodure de potassium. 
J. Lounier. 


Laquerrière et Delherm. — Quelques perfec- 
tionnements à la technique instrumentale de 
la gymnastique musculaire localisée (Jorn! de 
Médecine de Paris, 10 Janvier 1914). 


Les auteurs atlirent Pattention sur les avantages 
qui résultent de Femplot dans la gymnastique mus- 
culaire localisée des deux dispositifs suivants: 

Ie L'onduleur de d'Arsonval, modèle Laquerriére. 
— Cet appareil, très peu encombrant, permet d'on- 
duler simplement le courant, de Fonduler en le ren- 
versant à chaque passage, de londuler en le laissant 
monter jusqu'au maximum et en le coupant brusque- 
ment. Mais surtout il permet d'obtenir deux courants 
décalés lun par rapport à Fautre, de facon à pouvoir 
exciter un muscle el son antagoniste, la eontraction 
de l'un débutant exactement, comme dans Je mouve- 
ment physiologique, au moment où la contraction 
de l'autre commence à décroitre;s 

2% La planchette pour Pélectrisation sinultanée de 
plusieurs groupes musculaires, de MM. Delherm et 
Laquerriere, — Ce dispositif, tres portalif, présen- 
tant 4 résistances graduables, permet de trailer simul- 
tanément 4 groupes musculaires à des degrés divers 
de dégénérescence, Fintensité étant graduée au ni- 
veau de chacun d'eux par Fintermédiaire du rhéostal 
qui fui est propre, D'où résulte une économie de 
temps tres appréciable, CHASSARD. 


DERMATOSES 


E. Jacobi. — Traitement du lupus par la dia- 
thermie (Strahlenthérapie, B. IV. I 1., 20 Jan- 
vier 1914, p. 24t à 255). 


D'après J., le meilleur traitement du lupus est la 
diathermie. On obtient, par la diathermie, des résul- 
tats absolument parfaits. mème dans les eas de 
lupus très étendu. Le résultat esthétique est égale- 
ment parfait, tout aussi remarquable qwavee la 
Finsenthérapie. Cependant J. conseille les rayons de 
Finsen dans le lupus de la face et réserve la dia- 
thermie pour le Jupus du corps el des muqueuses, 
La diathernue donne un résultat plus rapide et ne 
présente aucun danger. ZIMMERN, 


SYSTEME NERVEUX 


Robert W. Lovelt (Boston). — Principes théra- 
peutiques dans la paralysie infantile (The 
Journal of the American Medical Association, 
vol. LXIL, n° 4, 24 Janvier 1914, p. 251 à 254). 


L'auteur, chirurgien orthopédiste, s'élève avec vi- 
vueur contre Félectrothérapie précoce dans la para- 
Ivsie infantile. Tout au plus admet-il que Von com- 
mence le traitement # à 6 semaines après le début 
des accidents, et à ee moment quelques séances de 
courant induit! Ce travail montre que Pauteur ignore 
la valeur de Félectrothérapie, ses résultats et Teffet 
si différent du courant induit et du continu, Le fail 
qu'il passe sous silence cos données si précises el 
si précienses de Vélectrodiagnostic justifie notre 
appréciation. WILLD VIGNAL. 


MALADIES DE LA NUTRITION 


Marcel Labbé (Paris). — La gymnastique élec- 
trique dans le traitement de l'obesité compli- 


Klectrologie. 


quée (Journal d: Médecine d: Paris, n°2, 10 Jan- 

vier 1914, p. 27 à 55). 

L'auteur, grace à la gymnastique électrique ima- 
ginée el réalisée par le Professeur Bergonié, a pu 
chez des malades atteints d'obésité compliquée par 
le mauvais état de leurs articulations ou la faiblesse 
de leur ewur, par une éventralion ou une hernie 
ombilicale, ou encore par une paresse excessive, 
obtenir une augmentation des dépenses, quí. avee un 
régime alimentaire réduit. a donné les meilleurs 
résultats. 

Les séances, d'une durée de 15 à 20 minutes au 
début, sont prolongées ensuite jusqu'à 60 minutes, 
tous Jes jours ou tous les deux jours. 

La gymnastique ainsi provoquée n'est ni doulou- 
reuse ni pénible, « Les membres, dit Pauteur, se 
soulèvent rythmiquement comme dans une sorte de 
danse museulaire. » Le malade ressent au début une 
légére courbature qui disparait ensuite, 

Les mouvements respiradoires augmentent d'am- 
plitude, les sueurs sont abondantes, on ne constate 
jamais d'essoufflement; le pouls devient plus ample, 
la pression s'élève légérement pour sabaisser ensuite. 

L'élévalion de la température centrale et Vaugmen- 
lation des échanges respiratoires sont une preuve 
absolue de la dépense d'énergie. 

L'auteur rapporte deux eas intéressants : 

Le premier chez une femme atteinte d'ohésité 
rendue irréductible par le mauvais état de son cœur 
et chez laquelle Le traitement électrique avee le 
regime alimentaire et un pen de thyroidine a pro- 
voqué un amaigrissement de 112 à 84 kilogs. La ma- 
lade n'a plus de tachveardie ni d'essoufflement, La 
marche est devenue plus facile, Le pouls s'est abaisse 
en 3 mois de 102 à 82 el la pression maxima de 19.5 
à 16, La cireonférence axillaire a diminué de 10> à 
90 centimetres el la cireonférenee ombilicale de 
156 À 115. 

Le deuxième cas a été observé chez un malade 
alteint de spondylose rhizomélique et chez lequel la 
gymnastique électrique et le régime alimentaire ont 
produit la eessation des douleurs et une augmenta- 
tion de Pamplitude des mouvements, Un traitement 
précédent par Je salievlate, Vaspirine el les ravons N 
nava fail qu'aggraver l'affection. A. Dariven. 


Desplats (Lille. — Une nouvelle méthode de 
traitement des maladies par ralentissement de 
la nutrition et particulièrement de l'obésité. 
L'ergothérapie passive du professeur Bergonié 
(Journal des Sciences médicales de Lille, 10 Jan- 
vier 1914, p. 25 à 54). 

Ce travail est un excellent article de vulgarisation 
de la méthode de Bergonié. L'auteur résume d'une 
façon tres claire et tres complete les travaux que le 
professeur Bergonié el les D“ Laquerriére el Nuviten 
ont publiés sur cette question. J. Lounten. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 
ee 


Desternes et Laquerriére (Paris). — Un cas de 
calcification de la bourse séreuse sous-acro- 
miale guérie par la diathermie (Bulletin de la 
Société francave d'électrothérapie et de radio- 
logie médicale, Janvier 1014, p- 12 à 1h, avec 
2 figures). 

I] s'agit d'un malade présentant une impotence de 
l'épaule considérable et rebelle à tous les traitements. 
La radiographie montrait une ealcitication: le sujet, 
qui élail résigné à l'intervention chirurgicale, subit 
20 séances de diathermie quí amenérent une guérison 
complete. Le point eurieux est qu'une nouvelle radio 
graphie faite 9 mois apres montre une disparition 
complète de la calettication. J. Loumen. 


Le Gérant : Vienne Accra. 


74 865. — Paris. Pmp. Lancre, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


L'EXAMEN DU RECTUM ET DE L'ANSE SIGMOIDE 
PAR LES RAYONS X 


Par MM. JAUGEAS et FRIEDEL 
(Planche 7) 


L'étude radiologique du tube digestif malgré son développement si considérable, 
ne s est pas également étendue à ses divers segments. Les recherches se sont surtout 
multipliées pour l'estomac et ont conduit à des résultats définitifs; elles ont atteint 
moins de précision avec le gros intestin dont l'aspect est si varié qu'il laisse beaucoup 
d'incertitude dans les résultats et rend toujours l'interprétation délicate. 

Il semble que jusqu'ici le radiodiagnostic ait négligé la dernière portion du tube 
digestif, rectum et anse sigmoide et dans un ouvrage récent (') Faulhaber constate 
l'absence de données utiles sur cette partie du tube digestif. Aussi, malgré toute la 
valeur de la reclosigmoidoscopie comme méthode d'exploration, avons-nous utilisé 
systémaliquement la radiographie, espérant en retirer des indications capables de 
confirmer ou de compléter celles fournies par l'observation directe. 

La technique que nous avons employée et qui a fait l'objet d'une note à la Société 
médicale des hôpitaux (*') comporte deux temps, la préparation du sujet et son 
examen. 

1° Préparation du sujet. — Dès qu'il s'agit d'étudier la physiologie du colon, c'est-à- 
dire les conditions du transit intestinal, l'ingestion d'un repas bismuthé est nécessaire; 
mais pour la détermination des caractères anatomiques et analomopathologiques il faut 
recourir à l'injection rectale. 

fl est d'usage d'injecter pour l'examen d'ensemble du gros intestin des préparations 
liquides, aqueuses ou huileuses tenant en suspension une grande quantité de substance 
opaque, carbonate de bismuth ou sulfate de baryte. Ces préparations donnent géné- 
ralement une représentation assez précise des divers segments du gros inleslin, mais 
on remarque cependant que leur remplissage n'est pas toujours régulier et en particulier 
l'anse sigmoide et le colon descendant ne sont souvent indiqués que par des ombres 
très discontinues, capables de nous fixer sur leur trajet et non sur leur calibre. Les 
préparations liquides ne permettent pas, en raison méme de leur fluidité, de limiter le 
remplissage à un segment déterminé du colon. La segmentation et les mouvements 
antipéristaltiques divisent la masse opaque et donnent aux images observées un caractère 
trop imprécis pour permettre de tirer une conclusion clinique. 

Aussi avons-nous fait choix des préparations pâleuses capables de mouler fidèle- 
ment la cavité recto-colique, de supprimer les poches gazeuses et de constituer des 
suspensions rigoureusement homogènes qui n'abandonnent pas la substance opaque par 
sédimentation ; d'autre part, ces préparations peuvent être utilisées en quantités exacte- 
ment mesurées correspondant au segment à explorer, qui ne doit pas s'élendre prati- 
quement au delà de l'angle splénique du colon. 

Pour la nature de la pâte à injecter nous nous sommes inspirés des préparations 

(1) RrEDER-ROSENTHAL, Lehrbuch der Róntgenkunde, Leipzig, 1915. 
(2) Bulletin de la Suc. méd. des Hop. de Paris. 4 Juillet 1915. 
N° 5. — Mai 1914. l.— 17 


258 Jaugeas et Friedel — L'examen du rectum 


couramment employées dans les pansements intestinaux, afin d'écarter les substances 
qui provoquent de l'irritation et de rendre la préparation tolérable aux intestins, même 
les plus sensibles. Nous nous sommes arrêtés à un mélange de vaseline et d'huile de 
vaseline à parties égales auquel on incorpore soigneusement du carbonate de bismuth ou 
du sulfate de baryte dans la proportion de 40 à 50 pour 100. Lorsque l’on emploie le 
sulfate de baryte, lequel est généralement aggloméré en pelits grumeaux, il est indis- 
pensable de le broyer au mortier avec l'huile de vaseline avant de l'incorporer à la 
vaseline. 

Malgré sa consistance, cette préparation est facilement injectée à l'aide d'une 
seringue de Guyon de 125 c.c. munie d'une canule rectale souple. La quantité à 
injecter varie avec l'importance du segment à explorer; en moyenne le contenu de 
cinq seringues permet d'atteindre l'angle splénique. 

La progression régulière de la masse bismuthée sous l'influence de la pression 
exercée assure une très parfaite distention du colon qui rend plus manifestes les troubles 
de la tonicité du gros intestin ou les accidents de son calibre. 

2° Examen du sujet. — L'examen a été pratiqué généralement dans le décubitus 
dorsal, le malade reposant sur la plaque. Mais l'examen radioscopique préalable destiné 
à contrôler le remplissage nous a montré souvent l'utilité d'orienter le sujet obliquement 
pour dissocier l'anse sigmoide et isoler tout son trajet. Nous avons ainsi effectué l’explo- 
ration soit dans la position de l'examen direct antéro-poslérieur, soil dans la position 
oblique postérieure gauche, la ligne bi-iliaque, étant inclinée d'environ 45° sur le plan 
horizontal. 


L'application de cette technique à un grand nombre de malades nous a pérmis de 
fixer les caractères radiologiques du rectum et de Panse sigmoïde, que nous analyse- 
rons rapidement grace aux schémas et à la planche qui accompagnent ce texte. 


I. Rectum. — La cavité reclale présente une direction verticale; elle est limitée à 
la partie inférieure par un contour arrondi et latéralement on observe des incisures 
correspondant aux valves de Houston : l'incisure gauche inférieure se trouve à 6 cen- 
timétres de l'orifice anal, la 
droite moyenne à 9 centimè- 
tres, la gauche supérieure à 
11 centimètres et enfin l’épe- 
ron recto-sigmoidien à 15 ou 
14 centimétres. L'image rec- 
tale présente à l’état normal 
AN une largeur d'environ trois 


: travers de doigt(Pl.7, fig.1-2). 
Fig. 1. — Rectum et anse sigmoïde Fig. 2. — Anse en projection oblique. S 8 ( ER ) 
contractés. Constipation spasmodique. Constipation spasmodique. Cet aspect se modifie 


sous diverses influences : 

1° Par contracture. — Le rectum est globuleux, la hauteur et la largeur sont 
réduites (fig. 1-2); 

2° Par atonie. — La dilatabilité du rectum devient considérable; l'image est 
agrandie suivant toules ses dimensions ct présente une déformation caractéristique : 
la partie inférieure affecte la forme d'un entonnoir (fig. 5, fig. 4). Il faut, en effet, 
bien séparer cet aspect de celui que donne le rectum simplement distendu par l'accu- 
mulation de la substance injectée, relenue par une sténose sigmoïdienne. Dans ce cas 


et de l’anse sigmoide par les rayons X. 259 


les dimensions du rectum sont augmentées, mais il n’y a aucune déformation. L'élasti- 
cilé de parois est conservée. Pl. 7, fig. 3. | 
o” Par cancer. — Les préparations páteuses sont capables de déceler, comme pour 
l'estomac, les moindres défauts de la cavité rectale et donnent ainsi des images lacu- 
naires rappelant les images lacunaires gastriques. Pl. 7, fig. 5. Nous devons distinguer 


Fig. 5. — Alonie reclosigmoïde avec Fig. 4. — Néoplasme rectosigmoïde, Fig. 5. — Cancer rectosigmotde. 
allongement de l'anse. Constipation Atonie rectale sous-jacente. (Infiltration étendue en nappe). 
rectale avec phénomènes toxiques. 


les lésions localisées qui allèrent en un point la régularité des contours de l’image el 
créent une lacune plus ou moins étendue, et les généralisations qui déterminent des 
aspects variés d'après lesquels la cavité semble réduite à une succession de segments 
inégalement rétrécis ; Pl. 7, fig. 6, sch. fig. 9. 

4° Par syphilis ou tuberculose. — Ces processus entraînent la formation de sténoses 
élendues, la cavité rectale n'étant plus représentée que par un canal plus ou moins 
étroit (fig. 6). | | 


II. Anse sigmoide. — Conformément aux descriptions anatomiques, l'examen radio- 
graphique permet de distinguer deux grandes variétés : lanse courte et l'anse longue, 


Fig. 6. — Sténose rectale syphilitique Fig. 7. — Atonie rectocolique. Fig. 8. — Alonic reclosigmoide, anse 
avec dilatation en amont sans altera- Constipation atonique. sigmoide tros allongée chez une 
tion de la muqueuse. femme hystérectomisee. 


qui se présentent chacune sous des aspects variés suivant qu’elles sont plus ou moins 
inclinées dans la fosse iliaque. PI. 7, fig. 1 et 2. 

Ces deux types présentent des caractères exagérés dans les conditions suivantes : 

4° Par contracture : le calibre est diminué et le contenu intestinal très segmenté 
(fig. 1 et 2); 

9° Par atonie : Fanse est très distendue, elle atteint parfois la deuxième lombaire, 
sa largeur est augmentée, et dans les cas les plus accusés, les contours restent paral- 
leles; il n'y a pas de segmentation (fig. 7 ct 8); 


260 Jaugeas et Friedel. 


3" Pay slénose en aval : le segment situé au-dessus de la sténose présente un élargis- 
sement exagéré (fig. 6). : 

Les déformations reconnaissent les mêmes causes que celles du rectum : 

1° Cancer. — I] détermine des lacunes typiques et des réductions du calibre allant 
de la sténose large à l'effacement presque complet d'une partie de l'anse (PI. 7, 
fig. 4 el 5). 

2 Processus inflammatoires. — Tuberculose et syphilis. Le diagnostic des adhé- 
rences, très important pour fixer le pronostic opératoire, est difficile à établir; des 
examens répétés dans les mêmes conditions de préparations du sujet peuvent fournir 
quelques probabilités s'ils montrent des aspects restant toujours comparables et si les 
tentatives de mobilisation par la palpation n'ont aucun cffet (fig. 9). 


Le colon iliaque. — Le colon iliaque participe aux altérations que nous venons de 
signaler pour le colon sigmoidien : il apparaît contracturé ou au contraire relâché ou 
| atonique et forme parfois 
une anse dans la fosse ilia- 
que (fig. 5 et 10). Une par- 
ticularité que nous avons 
trouvée fréquente et qu'Au- 
bourg a d'ailleurs remar- 
quée est l'existence d'une 
coudure vers sa parlic 
Fig. 9. — Amputation du rectum pour cancer. Fig. 10. — Allongement du colon AREE Ada hauteur oo 

Adhérences de l'anse. iliaque. Constipation atonique. créte iliaque (fig. 2}: Dans 

un cas même, chez une 

colitique nous avons observé un développement exceptionnel de ce point, déterminant 
une tuméfaction limitée, perceptible au travers de la paroi abdominale. S'agit-il d'une 
fixation anatomique de la partie inférieure du colon descendant avec abaissement de 


l'angle splénique, ou de l'atonie du segment supérieur du colon entraînant ce plissement 
limité ? 


Ainsi la radiodiagnostie vient compléter et étendre les renseignements acquis à 
l'aide de la rectosigmoïdoscopie, dont le domaine est restreint au segment sigmoïdo- 
rectal du colon pelvien et dont l'application est rendue quelquefois difficile par la pré- 
sence de sténoses infranchissables ou par la sensibilité exagérée de l'intestin. 


Jouznal de Radiologie Planche 7 
et d’'Electrologie Mémoire Jaugeas et Friedel 


Fig. 1. Anse courte. Fig. 2. Anse longue. 


Fig. 3. Sténose recto-sigmoide par appendicite Fig. 4. Cancer sténosant de l'anse. 
chronique. 


Fig. 5. Cancer recto-sigmoiie avec sure, Fig ©. “lancer recto-sigmoide (localisations multiples). 


LA FORME DE LA CONTRACTION A L'ÉTAT NORMAL 
ET PATHOLOGIQUE 


SECOUSSE. — TÉTANOS. — CONTRACTION TONIQUE 


Par Q. BOURGUIGNON 
Chef du Luboratoire d'Électro-Radiothérapie de la Salpétriére. 


Lorsqu'on fait tomber sur un muscle ou son nerf moteur une excilalion unique et 
d'intensité convenable, la contraction obtenue est une secousse musculaire. 

La forme de la secousse musculaire est indépendante de la nature de l'excitant 
cmployé, mécanique, physique ou chimique. 

Au contraire, elle varie avec la nalure du tissu musculaire excité. 

Si, l'excitation étant toujours unique, on fait varier l'intensité de cette excitation, 
on voit varier l'amplitude de la contraction entre deux limites qui sont : 

4° Le seuil, ou contraction la plus petite possible; 

2 La contraction maximale, ou contraction la plus grande possible. (Voir fig. 1.) 


A E A m AN AL CL TA A A 


Fig. 1. — Secousse musculaire normale, croissant du seuil à la secousse maximale, — Excitation du biceps de l'homme 
par une onde induile d'ouverture d'intensité croissante. — Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur. 


Il y a donc lieu, dans l'étude de l'excitation des nerfs et muscles, de séparer l’un de 
l'autre deux points de vue : 

1° L'excitabilité, qui cst surtout une étude de mesures de l'excitant; 

2 La contraction, qui est surtout une étude qualitative, dans laquelle la méthode 
graphique a la première place. 

Laissant de côté le point de vue de l'excitabililé, je vais tacher de synthétiser nos 
connaissances actuelles sur la forme de la contraction normale et pathologique et de 
montrer, à mon point de vue, le parti que l’on peut en tirer en électrodiagnostic. 

I. État normal. — En employant l'électricité comme agent d'excitation, on peut 


262 G. Bourguignon. 


faire varier l'intensité de l'excitation et sa durée. Les courants continus « dits galva- 
niques en médecine » permettent de faire des excilations prolongées, avec fermeture 
et ouverture bien séparées. 

Les courants induits « dits faradiques en médecine », les décharges de conden- 
sateurs, les courants galvaniques établis et coupés au moyen des rhéotomes, comme le 
pistolet de Weiss, permettent de faire des excitations de courle durée, inférieure a 
celle de la période d'excitation latente. Ces courants, courants brefs, ne permettent 
pas de distinguer une excilation de fermeture et une excilation d'ouverture et doivent 
être assimilés tout entiers à la fermeture d'un courant galvanique. 

Il faut donc étudier séparément la contraction obtenue par les courants brefs et la 
contraction oblenue par les courants de durée plus ou moins longue. Enfin, il faut 
distinguer les excitations isolées et les excitations répétées à intervalles plus ou moins 
grands. 

4. MuscLes strits. — a) Courants brefs isolés et courants prolongés faibles et moyens. 
Secousse. — Sur le muscle strié, à l'état normal, la contraction obtenue avec un courant 
bref, ou avec la période d'état variable de fermeture ou d'ouverture d'un courant pro- 
longé, mais d'intensité faible, est une secousse musculaire. 

Cette secousse est caractéristique du muscle qui la donne : elle est de durée plus 
ou moins longue, avec début plus ou moins brusque suivant que le muscle considéré 
est plus ou moins rapide. Mais sur un même muscle elle a les mêmes caractères, quel 
que soit le courant excitant. L’amplitude seule de la contraction varie avec l'excitant et 
son intensité. 

Si le courant est prolongé et peu intense (courant galvanique faible ou moyen), ou 
bien il ny a qu’une secousse de fermeture, ou bien il y a une secousse de fermeture 
el une d'ouverture, avec repos complet du muscle pendant le passage du courant. 

b) Courants brefs répétés. — Si l'excitation, au licu d'être unique, est répétée, c'est- 
à-dire si Pon fait tomber une série d'excilations par courants induits, par décharges de 
condensateurs, par courants galvaniques brefs, à intervalles suffisamment courts, le 
muscle reste en état de contraction permanente pendant tout le temps que dure l'exci- 
tation répétée : le muscle est en état de tétanos. On démontre facilement que le tétanos 
n'a que l'apparence d'une contraction unique, mais est en réalité le résultat de la fusion 
d'autant de secousses qu'il y a d'excitations. 

c) Courants prolongés forts. — Si Von excite un muscle strié par un courant galva- 
nique suffisamment intense (12 à 15 mA chez l'homme), on observe une contraction 
tonique pendant le passage du courant. Cette contraction tonique fail suile à une 
secousse de fermeture, dont le point culminant est beaucoup plus élevé que le niveau 
de la contraction tonique. 

Au moment de l'ouverture du courant, tantol on observe simplement la cessation 
de la contraction tonique (voir fig. 2), tantôt on observe une secousse d'ouverture, plus 
haute que le niveau de la contraction tonique, mais moins haule, comme il est de règle, 
que la secousse de fermeture. 

Il y a donc analogie graphique et mécanique entre le télanos ct la contraction 
tonique. Mais il faut bien se garder de confondre ces deux modes de contraction, l’un 
élant une série de secousses fusionnées, l'autre élant vraisemblablement, jusqu’à preuve 
du contraire, une contraclion unique mais prolongée pendant le passage du courant. 
Cest pourquoi je préfère ne pas employer l'expression de « tétanisalion galvanique » 
qui s'est peu à peu introduite dans le langage médical, et employer l'ancienne expression 


La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 263 


de galvanotonus ou contraction galvanotonique, comme von Bezold, Hering, Wundt, 
Remak, etc... qui ont étudié ce phénoméne. 

En résumé, la contraction du muscle strié normal peut se présenter sous trois 
aspects principaux : ` 

1° La secousse musculaire, obtenue avec les excilations isolées brèves, choc d'in- 
duction, décharges de condensateurs, courants galvaniques brefs, fermeture ct ouver- 
ture de courants galvaniques prolongés mais peu intenses; | 

2° Le tétanos, obtenu par des séries d'excitations brèves: 

3" Le galvanotonus, contraction tonique pendant le passage d'un courant galva- 
nique prolongé suffisamment intense. 

Ces trois modalités sobtiennent par l'excitation directe du muscle comme par 


Muscle -NFTe 
A à 


A eg S 


Fig. 2. — Galvanotonus normal chez l'homme. — Excitation du biceps de l'homme par un courant galvanique de 14 m A. 
Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur. 


l'excitation des nerfs moteurs et cela quel que soil le sens du courant ct quelle que soit 
la méthode, bipolaire ou monopolaire, employée. 

Les phénomènes sont exactement les mêmes chez l'homme et chez les animaux. 

2. Muscles Lisses. — Les muscles lisses ne peuvent être étudiés qu'au moyen de 
courants suffisamment durables. Les chocs d'induction en général sont inefficaces. 

Dans ces conditions, la contraclion du muscle lisse est toujours une contraction 
très lente, très prolongée : c'est le type de la contraction tonique, c’est-à-dire une con- 
traction unique soutenue et non un tétanos par fusion de secousses élémentaires. 

3. DEDOUBLEMENT DE LA CONTRACTION. — Sur les muscles qui, normalement donnent 
des secousses plus ou moins rapides, on peut observer dans certaines conditions, un 
phénomène spécial, qui a reçu des dénominalions variées, mais est au fond toujours 
le même : 

Avec une excitation brève, isolée, à une sccousse initiale, dont le relachement est 
plus ou moins complet, on voit succéder une contraction tonique très prolongée et très 
lente à se relâcher. Ch. Richet qui a étudié ce phénomène sur les muscles de l'écrevisse, 
donne à la contraction tonique qui, pour une seule excitation brève. succède à la 
secousse initiale, le nom d’ « onde secondaire ». 

Tiegel, qui a observé le même phénomène sur la grenouille affaiblie par l'inanition 
hibernale lui donne le nom de « contracture ». 

Ranvier emploie l'expression de « tonicité ». 

On désigne aussi l'ensemble de la secousse initiale et de la contraction tonique qui 
Ja suit, sous le nom de « dédoublement de la contraction ». 

Ce phénomène qui existe spontanément dans les muscles de l’écrevisse, et dans 


264 = G. Bourguignon. 


ceux de la grenouille affaiblie par l'inanition hibernale, est facile à produire expérimen- 
talement sur des muscles striés par intoxication par la vératrine, par divers agents 
chimiques, ou simplement par la fatigue. 

*Dans tous ces cas, le phénomène est le même : il se produit par une excitation 
brève (choc d'induclion isolé, par exemple) et se présente sous l'aspect d'une secousse 
initiale, qui s'achève ou ne s'achève pas, mais est suivie d'une contraction tonique, dont 
la hauleur est toujours moindre que celle de la secousse initiale (*). 

L. et M. Lapicque ont montré, pour les muscles de l'écrevisse, que ce dédoublement 
de la contraction étaitdà à ce qu'on excitait ces muscles avec des ondes trop brèves pour 
leur vitesse d'excitabilité qui est faible. Mais en excitant ces muscles avec des ondes 
œalvaniques suffisamment prolongées, M. Lapicque a obtenu une secousse à la ferme- 
ture, sans contraction tonique secondaire : la secousse ne diffère alors de celle d'un 
muscle rapide que par sa durée qui est plus grande : c'est une secousse lente. 

Tels sont les faits que la physiologie nous a appris. 

Mais déjà, dans le dédoublement de la contraction, nous voyons apparaître un phé- 
nomène pathologique, car, à part les muscles lents de l'écrevisse, c'est par intoxication 
expérimentale ou par modifications des muscles par l'inanition ou par la fatigue que ce 
phénomène a été observé. 

I]. États pathologiques. — Tout ce que nous venons de voir nous montre un rapport 
étroit, certain mais mal défini, entre la structure du muscle etla forme de sa contraction. 

H est donc logique que, dans les évolutions pathologiques spontanées, on observe à 
la fois un changement dans la structure des muscles et un changement dans la forme de 
la contraction. C'est ce que l'expérience a montré. 

Les états pathologiques musculaires peuvent être divisés en deux classes : 

1° Les états pathologiques dans lesquels il n'y a que diminution de volume du 
muscle avec diminution du nombre des fibres musculaires et augmentation possible du 
tissu interslitiel, mais sans altération de la structure des fibres musculaires : c'est le cas 
des atrophics dites réflexes, que l'on observe dans les arthrites, par exemple. 

Dans ces cas, la contraction conserve sa forme normale dans ses trois modalités. 

2° Les états pathologiques musculaires dans lesquels il y a des altérations paren- 
chymateuses du muscle, accompagnées ou non d’altérations interstilielles. Dans ces cas, 
les altérations portent sur la fibre musculaire, et peuvent se schématiser en disant 
que la striation transversale diminue et que le sarcoplasme et les noyaux se multi- 
plient. 

C'est ce qu'on observe au degré le plus développé dans les muscles de la maladie 
de Thomsen, et à un degré moindre dans ceux de la myopathie lorsqu'elle débute, et dans 
les muscles dégénérés, surlout au début de la dégénérescence. 

Depuis la découverte des altéralions de la forme de la contraction dans la myo- 
pathie par moi-même avec la collaboration de E. Huet, nous pouvons généraliser et 
dire que tout muscle alléré dans sa structure est altéré dans la forme de sa contrac- 
tion. C'est ce qui fait l'extrême importance de l'élude de la forme de la contraction en 
pathologic et en éleclrodiagnostic. Mais il faut ne tirer de cette recherche que ce qu’elle 
donne : or, la contraction ne nous renseigne que sur l'état du muscle et nullement sur 


(1) Bortazzr (Ueber die Wirkung des Weratrins und anderer Stoffe auf die quergestreifte atriale, und 
glatte Muskulatur. Arch. ftir Physiol., 1991) et Mile Totevko (La Fonction musculaire. Paris, Doin) ont étudié 
longuement la double contraction et tenté d'établir Pexistence d'une excitabilité propre du sarcoplasma, 
Cette théorie est combattue par M. et L. Lapicque. 


g 


La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 265 


celui du nerf. Ce n'est que secondairement el par l'étude directe du nerf que l'on peut 
tirer de l’électro-diagnostic des inductions sur l'état probable des nerfs. 

Cela dit, voyons les diverses modalités de la contraction pathologique. 

1. Contraction lente. — Le phénomène le plus anciennement décrit, celui qui a le pre- 
mier'atliré l'attention, c'est le ralentissement de la contraction. La contraction lente est 
caractérisée par l'augmentation de la durée de toutes les phases de la contraction : pé- 
riode d'excitation latente, phase d'énergie croissante, phase d'énergie décroissante. I 
en résulte à l'œil et sur les graphiques l'aspect d'une contraction paresscuse, trainante, 
prolongée (voir fig. 5). Celte contraction est caractéristique de la dégénérescence et 
conslilue l'élément essentiel de la DR. 

Il est possible qu'on lait observée ailleurs que dans la dégénérescence et on a 
publié des observations de myopathies avec DR, dont l'interprétation est difficile; mais, 


Fig. 3. — Contraction lente. — DR très accentué. — Jambier anlérieur excité par un courant galvanique. — Petite électrode 
au point moteur. — Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur. 


en tout cas, jamais la lenteur de la contraction n'est aussi caractérisée que dans la 
dégénérescence. 

La lenteur de la contraction s'observe quel que soit le courant employé. 

Mais, comme un muscle malade ne l'est jamais également dans toutes ses parties, 
et que les courants brefs excilent électivement les partics restées normales ou voisines 
de la normale, tandis que c'est l'inverse pour les courants prolongés, il en résulte que la 
lenteur de la contraction est plus facile à mettre en évidence avec les courants galva- 
niques qu avec les courants faradiques. 

Une conséquence immédiate du ralentissement de la contraction, c'est qu’on obtient 
la tétanisation avec des excitations plus espacées qu'à l'élat normal. 

2. Contraction galvannlonique non durable. — Sous ce nom, il faut cntendre la con- 
traction tonique, pendant la durée de passage du courant. 

Ce phénomène ne diffère de la contraclion galvanotonique observée sur les muscles 
normaux, que par les deux caractères suivants: 

a) Elle s'obtient sur les muscles pathologiques avec des intensités beaucoup plus 
faibles qu’à l'état normal el souvent dès le seuil. | 

b) Elle s'obtient beaucoup plus facilement par l'excitation directe du muscle que 
par l’excitalion par le nerf, c'est-à-dire qu’en méthode monopolaire, c'est surtout l'exci- 
tation dite longitudinale (pelite électrode sur le tendon) qui la provoque. A l'état normal, 
au contraire, l'excitation par le nerf la provoque aussi facilement, sinon plus, que l'ex- 
citation directe du muscle. 

Cette contraction galvanolonique, dans les débuts de la dégénérescence, a été si- 
gnalée depuis longtemps par Erb ('). Signalée incidemment par Huet (°), elle a fait l'ob- 


(1) Ers. Trailé d'électrothérapie, traduct. franc. par Rueff, 1884, page 172. 
(°) E. Hver. Bull. de la Soc. franc. d'Electroth. et de Radiol., juin 1911, page 271. 


266 G. Bourguignon. 


jel de travaux récents de Delherm et Laquerrière (') et de G. Bourguignon (°). Dans 
une étude d'ensemble sur la DR, le Thomsen et la myopathie, avec E. Huet (’), j'ai 
atliré Valtention sur elle au dernier Congrés de médecine de Londres. 

J'ai montré qu'elle se trouve non seulement dans la DR, mais encore dans la myo- 
pathie, comme je Pai signalé pour la première fois, avec E. Huet, en 1911. 

Mais tandis que dans la DR la contraction tonique, suivant le degré de la dégéné- 
rescence, fait suite soit á 
une secousse initiale vive, 
soit à une secousse ini- 
tiale lente (voir fig. 4 el 
fig. 5), c'est toujours à 
une secousse vive qu'elle 
succède, dans la myopa- 
thie. 

Dans la DR, comme 
dans la myopathie, le re- 


Fig. 4. — Contraction galvanotonique non durable avec secousse initiale vive dans lachement de la secousse 


un cas de DR légère. — Jambier antérieur. — Petite électrode au point moteur. — initiale est toujours plus 
Réduction : 1/2 grandeur. 


complet avec le pôle né- 

gatif qu'avec le pôle positif. Ces différences d'actions polaires ne sont d’ailleurs qu'ap- 
parentes et tiennent à la localisation de l'excitation, car en monopolaire, comme en 
bipolaire, ainsi que je l'ai montré avec Ienri Laugier, sur l'homme, à la suite des 
expériences de H. Cardot et H. Laugier sur la grenouille, il n’y a d'excitation de ferme- 
ture que par le pôle négatif. Avec le pôle positif, c'est un pôle négatif virtuel qui agit. 
5. Contraction galvanotonique durable; réaction myotonique (*). — Enfin, l'excitation 


Fix. 5. — Contraction galvanotonique non durable succédant à une secousse lente dans un cas de DR accentute. — Jambicr 
antérieur. — Pelile électrode au point moteur. — Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur. 


de certains muscles malades peut donner une contraction extrêmement prolongée, 
constituant la réaction myotonique. 

Cette réaction, qui a longtemps élé considérée comme particulière à la maladie de 
Thomsen, a été étudiée pour la première fois très complètement par Erb qui en a décrit 
minutieusement les détails. E. Huet, en 1892, en a donné de nouveau une étude très 
complète. Babonneix, dans la Gazette des Hôpitaux du 6 décembre 1915, a donné une revue 


(1) Dennenm et LaquenniÈRE. Bull, de la Soc. franc, d'Élertroth. et de Radiol., juin 1913. 

(2) G. BOURGUIGNON. id, id, juin 1915. 

(3) E. Hver el G. BourGuiGNon. La contraction galvanotonique durable et non durable dans la maladie 
de Thomsen, la myopathie et la dégénérescence. Congrès de Londres, 1915, Arch. d’Electr. méd. expérim. el 
clin.. 25 septembre 1915. 

($) Pour la bibliographie de la réaction myotonique, voir la Revue générale de 'Babonneix « La Réaction 
myotonique », Gaz. des Hópitaux, 6 décembre 1913, et la communication au XVH” Congrès international de 
méd. de Londres (août 1915) de E. Huet et G. Bourguignon, publiée in extenso dans les Arch. d'Électrir. 
méd, expérim. et clin., 25 septembre 1913, 


La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 267 


générale très documentée sur la réaction myotonique. On y trouvera toutes les données 
elassiques el récentes sur celle réaction, lant au point de vue de la contraction volon- 
laire qu'au point de vue de la contraction mécanique el électrique. Je préfère donc ne 
pas reprendre ces détails et lâcher de rapprocher les phénomènes observés dans la 
réaction myolonique de ce que nous a montré la physiologie. 

C'est dans la maladie de Thomsen que celte réaction a son maximum de dévelop- 
pement. 

1. Excitations brèves isolées. — Lorsqu'on excite un muscle de Thomsen, soit en son 
point moteur, soit par son nerf, avec les courants brefs, on obtient uniquement une 
secousse normale. 

9, Excitations brèves répélées. — Mais lorsque les excilations sont répélées, on 
oblient un tétanos avec des excitations beaucoup plus espacées qu’à Félat normal. 

Si, le muscle étant télanisé, on cesse l’excitalion létanisante, le relâchement n'est 
pas immédiat, mais le muscle reste quelque temps en état de tétanos avant de se relâcher. 

Si on répète les excitations tétanisantes, cet état tonique qui succède au télanos dis- 
parait peu à peu el le télanos reprend les mêmes caractères qu'à l'élat normal. Le repos 
fait réapparaître le télanos pathologique. 

Toutes les modalités de la contraction oblenue avec les excitations répétées s'expli- 
quent par la facilité à entrer en contraction tonique qu'ont les muscles de la maladie de 
Thomsen. | 

3. Courants prolongés. — Le caractère tonique de la contraction des muscles de 
Thomsen, que montrent déjà les excilations répétées, apparaît avec beaucoup plus de 
nettelé lorsqu'on emploie les excitations par les courants galvaniques assez prolongés. 

On voit alors, lorsque, en méthode monopolaire, la petite électrode, négative, est 
placée sur le point moteur du muscle, une contraction qui rappelle en tous points la 
double contraction des muscles vératrinés. 

A une secousse à début brusque, qui ne s'achève pas complètement, succède une 
contraction tonique qui se développe lentement pendant le passage du courant et dure 
longtemps, jusqu'à plusieurs secondes après l'ouverture du courant. 

Suivant l'intensité du courant, au moment de l'ouverture, il existe ou il n'existe pas 
de secousse d'ouverture. 

Lorsque la petite électrode au point moteur est posilive, celle contraclion tonique 
existe scule, sans secousse iniliale (voir fig. 6). 

Cette différence d'actions entre les deux pôles tient à l'inaclivilé du pôle positif à 
la fermeture et s'explique par la localisation de l'excitation à la fois dans le nerf et 
dans le muscle lorsque l'électrode au point moteur est négative, tandis que l'excitation 
prend naissance vraisemblablement en plein muscle à une électrode virluelle négative, 
lorsque Vélectrode au point moteur est posilive. C'est la conclusion que j'ai tirée d'expé- 
riences que j'ai faites avec la collaboration d H. Laugier. 

Sauf de rares exceptions, telles que celles qu'ont publiées Cluzet, Mazet et Froment, 
mais dont je n'ai pas encore vu d'exemples, la contraction tonique fait défaut dans 
l'excitation par le nerf, tandis qu'elle existe seule dans l'excitation directe du muscle 
(excitation bipolaire du muscle, excitation longitudinale en méthode dite monopolaire). 

La répétition des excitations fait disparaitre la contraction tonique pour ne 
laisser subsister que la secousse de fermeture, avec ou sans secousse d'ouverture. 

Cette contraction tonique très prolongée (contraclion galvanotonique durable) n'est 
pas spéciale à la maladie de Thomsen. J'ai montré, avec E. Huet, que, chez la grande 


208 G. Bourguignon. 


majorilé des myopathiques (18 cas sur 22 actuellement), on la trouve dans quelques 
muscles qui sont toujours des muscles peu malades ou même d'apparence normale. 
uy Ces réactions ont été retrouvées par Delherm qui en a publié des exemples, et par 
Cluzet. 


Fig. 6. — Maladie de Thomsen. Contraction galvanotonique durable avec le courant galvanique. — Petite électrode au poin 
moteur du Fl. superf. des doigts. 
Negative. — Secousse suivie de la réaction myotonique. | Positive. — Réaction myolonique sans secousse initiale. 


Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur. 


Mais, chez les myopathiques, la secousse initiale ne fait jamais défaut quel que soit 
le signe de l’électrode au point moteur : il y a seulement une différence dans le degré 
de relâchement du muscle après la secousse initiale : le relâchement est plus complet 
avec le pôle négatif qu'avec le pôle positif (voir fig. 7). 

Le caractère prolongé 
du télanos vrai est moins 
net et moins fréquent chez 
les myopathiques que dans 
la maladie de Thomsen. 

Mais chez les myopa- 
thiques, comme dans la 
maladie de Thomsen, la ré- 
pétition des excilations fait 
disparaître la contraction 
tonique qui reparaît par le 
repos. 

Fig. 7. — Myopathie. — Contraction galvanotonique durable. — Petite électrode au Qu'est-ce que celle con- 
point moteur du biceps. — I. Negative. Secousse initiale avec relâchement com- 


plet suivie de la contraction galvanotonique durable — Il. Positive. Secousse ini- traction tonique ? Si Pon 
tiale avec relachement incomplet suivie de la contraction galvanotonique durable. . : 
considère les graphiques de 


maladie de Thomsen dans l'excitation galvanique par le pôle négatif au point moteur et 
les graphiques obtenus dans les mêmes conditions chez les myopathiques, on a la forme 
de la double contraction des muscles vératrinés. Mais ce rapprochement n'est vraisem- 
blablement que superficiel. 

En effet, sur les muscles vératrinés ou modifiés par la faligue ou l'inanition, ou sur 
les muscles de l'écrevisse, le phénomène de la double contraction est provoqué par une 
excilation brève isolée, el disparaît lorsqu'on emploie un courant de pile prolongé. 

C'est l'inverse qui a lieu sur les muscles pathologiques de l'homme : l'excitation 


La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 269 


brève ne donne qu'une secousse normale; l'excitation prolongée au contraire fait appa- 
raitre la contraction tonique. 

Si on considère les graphiques obtenus sur les muscles de Thomsen par le pôle 
positif au point moteur, ou, quel que soit le pôle, par l'excitation longitudinale, la courbe 
obtenue est très semblable à celle que donnent les muscles lisses qui donnent une 
contraction tonique sans secousse initiale. 

Elle rappelle aussi beaucoup, mais avec une durée infiniment plus grande, la courbe 
obtenue sur les muscles atteints de la dégénérescence, lorsque le passage du courant 
a une durée inférieure à la durée totale de la secousse lente (voir fig. 2). 

Tout se passe donc, el ceci n'est qu'une hypothèse, comme si, dans le muscle atteint 
de maladie de Thomsen, il y avait l'un à côté de l'autre un muscle rapide et un muscle 
lent, un muscle strié et un muscle lisse. Pansini ('), dans un très intéressant travail sur 
la maladie de Thomsen, a déjà insisté sur la double contraction du muscle de Thomsen, 
et il parle de la « double personnalité » de ce muscle. 

Conclusions. — De cette étude de physiologie normale et pathologique, nous 
pouvons tirer les conclusions suivantes : 

4° La forme de la contraction semble bien liée à la structure même de la substance 
contractile, aussi bien à l'état normal qu'à l’état pathologique. 

Les altérations pathologiques, dans la dégénérescence, la myopathie au début et 
le Thomsen, ramènent le muscle strié à un état anatomique voisin de celui du muscle 
lisse, par la multiplication du sarcoplasme et des noyaux. 

Sans tirer aucune conclusion, que rien ne permet de tirer sur le rôle respectif du 
sarcoplasme et de la fibrille dans la contraction, on peut dire que ces altérations 
pathologiques sont le substratum des modifications de la forme de la contraction. Il y 
a coincidence des modifications structurales et physiologiques, mais je ne pense pas 
qu'on soit en droit d'affirmer qu’on excite le sarcoplasme, car on n'a pas encore donné 
de démonstration certaine de son excitabilité. 

2° Les altérations anatomiques de la fibre striéc les moins prononcées se 
traduisent par une contraction galvanotonique non durable, beaucoup plus facile à 
obtenir qu'à l’état normal (dégénérescence légère et myopathie). 

Les altérations plus accentuées se traduisent par la secousse lente, dans la dégéné- 
rescence et par la contraction galvanotonique durable dans le Thomsen et la maar 
(réaction myotonique). 

3° Au point de vue de l’électrodiagnostic, la forme de la contraction est un témoin 
très fidèle de l’état structural du muscle. La contraction galvanotonique non durable, 
très nelle dans les débuts de la DR, surtout dans l'excitation longitudinale, en permet 
un diagnostic précoce, alors que l'excitation au point moteur ne donne que des réactions 
normales. 

La réaction myotonique et la réaction galvanotonique non durable dans la myopa- 
thie en permettent un diagnostic précoce, puisque c'est tout à fail au début et seule- 
ment au début de la myopathie qu'on les observe. 

Enfin la réaction myolonique, avec tous ses caractères, se trouve à son maximum 
de développement dans la maladie de Thomsen. 


(1) Pansint. Sulla malattia di Thomsen (Dr Pasquale, Naples, 1907). 


VE CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE DES MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE 


Tenu à Paris du 14 au 19 Avril 1914. 


14 AVRIL — PREMIERE SÉANCE 


Le Congrès s'est ouvert, en présence d'une nombreuse assistance, par le discours du Président 
d'honneur, le professeur Landouzy. 

Avec le merveilleux talent d'exposition qu'on lui connaît, le Doyen a rappelé que le premier, il y 
a trente ans, il avait, dans ses cours de thérapeutique, vanté les bienfails de la physiothérapie; 
puis abordant les sujets des rapports, le savant clinicien mit tout son talent oratoire à une lumi- 
neuse exposition de l'étiologie de la goutte, du diabète, de l'obésité. 

Le président du Congrès, le professeur Maurel, de Toulouse, rappelant les lois de Claude Ber- 
nard, relatives aux agents chimiques et à leur action élective sur les différents tissus, montra que 
ces lois s'appliquent aussi aux différents agents physiques. 

Le Dr Laquerrière, secrétaire général. dans un discours tout de cordialité, rappela les différentes 
étapes de cinq congrès de langue française : les applaudissements très nourris qui ont salué la fin 
de son discours, ont bien montré à Laquerrière toute la reconnaissance des congressistes pour 
l'œuvre dont il a assumé, il y a sept ans, la fondation et qui doit sa réussite aux paticnts efforts de 
son créateur. 

Parmi les assistants on remarquait : MM. Cyriax et Mme Cyriax (Londres), Savareanu (Buca- 
rest), le professeur Wertheim Salomonson (Amsterdam), Libotte. Ilenrard, Matagne (Bruxelles), 
Francois (Anvers), Howard Humphris (Londres), Van Pée, professeur Edmundo Xavier (Brésil), 
Hovent (Bruxelles), Du Bois (Genève), Wuyllamoz (Lausanne), Belot (Président de la Société de 
Radiologie), Haret, Aubourg, Kouindjy, Dubois de Saujon, Sollier, Marqués (Toulouse), Mencière 
(Reims), Wetterwald, Arcelin (Lyon), Albert Weil, Danjou (Nice), A. Béclère, Ehrmann, Glénard, 
Chicotot. Major Hirtz, professeur Michaut (Dijon), Nuytten, Lanel, Bacquelin, etc., etc. 

Le reste de la séance fut consacré à des communications sur l'action des agents physiques dans 
les psychasthénies, objet de la premiére question. 

Les communications de MM. Sollier (Boulogne-sur-Seinc), Dubois (de Saujon), Kouindjy (Paris), 
Lanel (Paris), Fraikin (Argelés) Duhain (Lille), Sandoz (Paris) Charlier (Paris), sont un peu en dehors 
de la spécialisation du Journal; aussi, malgré leur grand intérêt clinique, nous ne pouvons que les 
mentionner. 


DEUXIÈME SÉANCE 
PRÉSIDENCE DE M. Francois (ANVERS). 


La 2" séance est ouverte à 14 heures. — Deuxième question. Les agents physiques dans la goutte. 

1° Présentation des Rapports. 

M. Claude (Paris). Traitement de la goutte par la radiumthérapie. — Le traitement local est très 
variable. Application d'appareils à sels collés (Soupault, Dominici), de cataplasmes de boues radio- 
actives actiniferes (Claude). Tonisation de solutions de radium (Haret) et des boues (Bertolotti, 
Zimmern), etc. Toutes ces méthodes ont leurs succès et leurs insucces; elle utilisent soit le rayon- 
nement seul, soit le rayonnement associé à lémanation. La thérapeutique générale de la goutle 
emploie l'émanalion née de travaux francais, mais étudiée surtout ces derniers temps en Allec- 
magne. L'ingestion d'eau chargée d'émanation a été pronée par Lazarus et Birkel, Tessier de 
Lyon et ses élèves. Dans un grand nombre de cas on constaterait la disparition de l'uricémie, la 
résorplion des tophi, une décharge urique dans les urines, une amélioration des lésions péri-arli- 
ticulaires. Les cas suraigus ou très graves constituent une contre-indication formelle. 

MM. Dausset et Beçus (Wittel). Kinésithérapie. (Ce rapport n'intéresse pas les électrothérapeutces 
et les radiologues.) 

MM. Desternes et Baudon. Radiodiagnostic de la goutte : 

La goutle peut alteindre: 

Soit les viscères : mais les renscignements radiologiques n'offrent alors rien de caractéristique; 

Soit les os ct les arliculalions : seul point étudié par les rapporteurs. 

Histomour. — D. et B. citent comme bibliographie: Potain et Serbanesco (Ac. des Sciences, 
Janvier 1897), Bayen et Destot (Assoc. francaise pour Pr. des Sciences, St-Etienne, 1897); Teissier, 
Bayen et Roques (Nouveau traté de la nutrition, Baillac, 1910); Ralhery (Maladies de la nutrition, 
Masson, 1912). 


V: Congrés de physiotherapie. 271 


4° GOUTTE NETTEMENT DIFFÉRENCIÉE. — Le tophus, dépôt de sels uratiques, envahit soit les par- 
ties molles péri-articulaires, soit le tissu osseux lui-même. Par sa consistance chimique, le tophus 
est un dissolvant énergique des lamelles osseuses. 

Le signe fondamental de la lésion goutteuse est la transparence anormale du lissu osseux, se tra- 
duisant sur les clichés par des taches claires: ces taches forment à l'intérieur de Pos des lacunes et, 
sur la périphérie, des encoches plus ou moins profondes. Les taches lacunaires sont arrondies, à 
bords nets, comme taillées à l'emporte-pièce, entourées d’un liséré léger d'ostéite condensante ; elles 
mesurent de quelques millimètres à 1/2 centimètre à la main, un centimètre aux métatarsiens. Elles 
siègent surtout sur l'épiphyse ou le tissu spongieux, moins souvent sur la diaphyse. 

L’encoche traduit la présence de dépôts uratiques dans les parties molles : ils déforment l'os 
par compression, et lui donnent l’aspect comme déchiqueté à coups d'ongle. 

Ces destructions osseuses peuvent donner naissance à des fractures spontanées, à des défor- 
mations et ankyloses des articulations: c'est là un fait rare, car le plus souvent l'articulation même 
est peu touchée: il n’y a pas d'acide urique dans les liquides articulaires des goulteux (Lumière et 
Gelibert). 

La goutte est donc non pas une lésion articulaire, mais une lésion osseuse; de plus, les lésions 
osseuses sont très minimes, alors que Pempátement, les déformations auraient pu faire penser à 
des lésions beaucoup plus étendues. 

2 RHUMATISME GOUTTEUX. — Dans les crises subaiguës, simulant le rhumatisme, il n'y a pas 
de taches claires, mais seulement un peu d'encrassement articulaire, des contours osseux irréguliers, 
des ostéophytes, des zones d’ostéite atrophiante ou hypertrophiante. Il existe deux types de rhu- 
matisme goutleux : 

A. Le rhumatisme goutteux, type fibreux : la radiographie montre l'intégrité presque com- 
pléte des os et des articulations. 

B. Le rhumatisme goutteux, type noueux : sur les parties latérales des épiphyses on voil des 
nodosités de teinte claire, bordées du côté de Pos sain par un mince liséré opaque: le tissu osseux 
raréfié conserve sa texture. 

Le diagnostic est à faire avec le rhumatisme déformant vrai. Mais le boursoufflement des épi- 
physes sans élargissement réel, Postéoporose spéciale, les rares productions ossifiantes péri-arti- 
culaires, la conservation presque constante de l'articulation, les encoches et érosions en coups 
d'ongle sur le pourtour des extrémités osseuses, appartiennent au rhumatisme goutteux plutôt qu'au 
rhumatisme déformant vrai. 

9° FORMES LOCALISEES DU RHUMATISME GOUTTEUX. — A. Le rhumalisme ostéalyique (Durand- 
Fardel et Besnier) est caractérisé par Ja présence de petites nodosilés miliaires sous-périostées 
de teinte claire. 

B. Les nodosités d'Ilerberden, de nature goutteuse pour Potain, claires à la radiographie — de 
nature rhumatismale pour Bayer et Destot — caractérisées par des bourrelets opaques de proliféra- 
tion osseuse, sont considérées par Leri (Journal médical francais, 1912) comme de nature gouttcuse. 

C. Les nodostlés de Bouchard ont des signes radiologiques semblables, mais moins accentués. 

D. Lésions goulteuses du poignet : les extrémités cubitale et radiale paraissent atteintes d'atro- 
phie, de raréfaction osseuse: les os du carpe sont parsemés de taches claires arrondies qui leur 
donnent un aspect muriforme. 

E. Lesions goutleuses des grandes articulations : on observe l'aspect irrégulier, effiloché, flou 
des extrémités osseuses qui se sont laissées, sur leur pourtour, envahir et pénétrer par les tophus 
péri-articulaires. 

F. Lésions goutteuses du rachis: on a signalé des formes simulant la spondylose rhizomélique. 

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL. — Le diagnostic différentiel doit être fait : 

a. Avec le rhumatisme déformant: les caractères différentiels ont été exposés plus haut; 

b. La tuberculose : les contours des lacunes ou des trous ne sont pas netscomme dans la goutte: 

c. L'actinomycose : les taches lacunaires sont alors entourées d'ostéites condensantes mar- 
quées: le dignostic se fait pur l’analyse du pus; 

d. La calcinose sous-cutanée de Profichet: les pierres, composées de chaux, sont très opaques 
et siègent sous la peau. 

MM. Monseaux (Vittel). Diététique. 

M. Nuytten (Lille). Electrothérapie : Rapport paru in exlenso dans le Journal de Radiologie et 
d'Electrologie, n° 4, avril 1914. 

2 Communications annoncées. 

M. Fraikin (Argelés). Action des Eaux de Beaucens (Htes-Pyrénées), dans la goutte et la sciatique. Ces 
eaux contiennent du chlorure de lithium, des bicarbonates, mais sont, en outre, nettement radioac- 
tives. Par leur composition radioaclive, ces eaux agissent d'une double manière : action générale 
dissolvante sur l’urate de soude; action locale trophique sur les éléments mêmes du nerf. 


272 y" Congrès de physiotherapie 


Libotte (Bruxelles). Traitement de la goutte par les courants de H. F. L'A. apporte quelques faits 
cliniques dont il donne l'interprétation. Nous relevons deux observations de goutte aiguë guérie 
par la diathermie et quelques observations de goutte chronique traitée par les effluves de H. F. 
ou Je lit condensateur. Guérison en 6 à 12 séances. 

Danjou (Nice). Point de vue spécial dans le traitement de la goutte. Forestier (Aix). L'hydrothérapie 
dans la goutte. | 

La discussion générale des rapports et des communications a porté presque uniquement sur la 
diélélique, question bien en dehors du cadre de ce Journal. 


15 AVRIL — TROISIÈME SÉANCE 


PRÉSIDENCE DE M. LE P' WERTHEIM SALOMONSON (D’ AMSTERDAM). 


La séance cst ouverte à 9 heures. — Troisième question. Les agents physiques dans les ankyloses. 
1° Présentation des rapports. 


MM. Allard (Paris) : Thermothérapie et luminothérapie (cf. Extrait in Journal de Radiologie, 
n° 4, p. 216); | 
Forestier (Aix) : Hydrothérapie; 
Gay (Bourbonne, : Hydrologie; 
Gendron (Bordeaux) : Kinésithérapie. 
Marqués (Toulouse) : Electrothérapie (J. de Rad., n° 5, p. 146); 
Ledoux-Lebard (Paris) : Radiodiignostic ct Radiothérapie (J. de Rudiol., n° 4, p. 217). 


% Communications annoncées. 


M. Hirtz (du Val-de-Gráce) considere que la méthode fondamentale de traitement des ankyloses 
doit consister dans l'usage de l’arthromoteur que rien ne saurait surpasser comme efficacité et qui 
doit être actionné par un moteur électrique, doit pouvoir doser le mouvement degré par degré et 
avec une vitesse réglable et doit posséder un moyen d'apprécier exactement les mouvements angu- 
laires. Avec un semblable instrument, le traitement est une œuvre de douceur et de patience. 

A titre d'adjuvants, le courant continu et les rayons X peuvent être avantageusement employés. 
L'auteur a obtenu sur 117 cas variés, 74 guérisons complètes (62 pour 100), 52 améliorations très 
importantes et 21 améliorations faibles ou nulles, l’épaule fournissant le plus de succès (80 pour 100). 

M. Barthe de Sandfort (Paris) a, dans la période maniable des ankyloses, obtenu de bons résul- 
tats avec les bains de cires minérales, ou les applications locales d'ambrine (mélange de paraffines 
ct de résines). Cette thermothérapie nouvelle offre l'avantage que sous les carapaces cireuses appli- 
quées d'abord à 60 degrés et qui conservent une chaleur de 45 degrés pendant très longtemps (si le 
pansement est bien occlusif) la circulation locale est très activée, ce qui facilite la phagocytose et les 
phénomènes de réparation. En même temps il se produit une analgésie de l'articulation, telle que le 
massage et la mécanothérapie sont infiniment moins pénibles. 

MM. Marie et Escande (Toulouse) étudient les ostéomes musculares multiples des psoas décelés 
uniquement par la radiographie et présentent l’observation détaillée d'un accidenté du travail qui a 
subi un violent traumatisme de la région lombaire et sacrée, s’accompagnant de la production d’un 
volumineux hématome. Plusieurs examens électriques et radiographiques pratiqués avec le plus 
grand soin, sept mois après l'accident, n'avaient pu mettre en évidence aucune lésion osseuse, arti- 
culaire ou musculaire appréciable. Le malade a été revu dix mois après le premier examen. Les 
nouveaux clichés radiographiques ont montré alors la présence de quatre noyaux osseux en voie 
d'évolution dans la masse musculaire du psoas. Les phénomènes de compression, exercés par ccs 
masses osseuses sur les racines nerveuses placées à ce niveau, ont permis d'expliquer l'intensité des 
troubles sensilifs et moteurs restés jusque-là difficilement explicables. 

Revenant sur l'étude des lésions goutteuses, M. Libotte (Bruxelles) nous apporte le résultat de 
ses observations personnelles dans leur traitement par la haule fréquence. Les cas qu'il a traités 
élaient des cas aigus, avec fièvre, des cas subaigus sans fièvre ou des cas chroniques, se manifes- 
tant alors surtout par la présence de tophus. Les nodosités d'Heberden ont subi le inéme traite- 
ment que les tophus. Il n'y a eu aucune médicalion chimique. Dans les cas aigus ou subaigus, 
applications sur le petit solénoïde par manettes ou plaques; dans les cas chroniques, applications 
directes du résonateur de Oudin. Accessoirement il a été fait des séances de chaise condensatrice 
ou — quand la tension artérielle atteint 20 max. — de cage. 

On peut considérer la goutte comme étant la résultante de désordres variés du métabolisme 
aboutissant à la production de poisons de nature indéterminée, mais existant certainement puisque 


des medecins de langue francaise. 273 


l'injection de la sérosité d'une arthrite goutteuse à la dose de 19 cm3 par kilogramme, produit 
une forte hyperthermie et tuc l'animal. Outre ces poisons, il existe dans le sang, de l'acide urique en 
quantité anormale et les reins n'éliminent que lentement ces produits nuisibles. Or, par son action 
générale, la haute fréquence active l'élimination et. sous son influence, le coefficient de toxicité des 
urines s'élève en même temps qu'on y conslate des décharges azotées, tandis que par son action 
cellulaire elle exalle nos moyens de défense ct fortific nos immunités. 

MM. Danjou (Nice), Fraikin, Forestier, Duverney, Dausset, Maurel dans leurs communications ou 
remarques cnvisagérent, à tous les points de vue, le rôle de ’hydrothérapie, des eaux minérales, de 
la dictélique, sujets qui sortent du cadre de nos études et, un peu sans doute en raison de l'heure avan- 
cée, l'étude de la question des myopathies fut remise à p'us tard après quelques mots de M. Delherm. 

Il rappelle que les muscles atteints de myopathie au début présentent une réaction spéciale : la 
réaclion myotonique. Cette réaction doit être systématiquement recherchée chez tous les enfants el 
adolescents se plaignant de fatigue, de difficultés à exécuter certains mouvements. La présence de 
la réaction myotonique permet de préciser le diagnostic ct d'éviter des traitements intempestifs ou 
trop actifs qui peuvent fatiguer le muscle et en précipiter la dégénération. 

La question n'est pas discutée plus longuement pour permettre à M. Bourguignon de faire sa 
tros intéressante conférence. 


M. Bourguignon. — Conférence sur les conceptions modernes sur la pathogénie et l'électrophystologie 
des myopathies, objet de la quatrième question. 


L'aulcur rappelle d'abord l'historique de la distinction des atrophics musculaires my¢élopa- 
lhiques ct myopathiques, dont les étapes sont marquées par les travaux de Duchenne de Boulogne, 
d’Erb, de Landouzy et Dejerinc. C'est au travail de ces deux derniers autcurs, que l'on doit la dis- 
tinction fondamentale des deux ordres d'alrophies musculaires. 

Étudiant ensuite les réactions électriques des muscles malades, l'auteur montre que depuis ses 
travaux, avec la collaboration de E. Huet ct H. Laugier, on peut dire que toule lésion de la fibre 
striée, caractérisée par la multiplication des noyaux et du sarcoplasme, s'accompagne d'allération 
de la forme de la contraction, ce qui rapproche les unes des autres la dégénérescence, la myopathie 
et la maladic de Thomsen. La distinction des atrophies musculaires en myélopathiques et myopa- 
thiques ne peut plus être aussi absolue. i 

L'atrophie de Werding-Hoffmann, ainsi que l'a montré F. Raymond, constitue d'ailleurs un lype 
de transition entre les myopathies et les myélopathies. C'est d'ailleurs la tendance des travaux 
récents, ainsi que Pont montré les auteurs des rapports sur les myopathies au dernier congrès de 
Londres. Toutes ces affections ont un caractère cominun; elles sont héréditaires et familiales. 

Au point de vue pathogénique, on lend, avec H. Claude, à faire jouer un rôle imporlant aux 
sécrétions internes dans le développement de ces dystrophies, qu'elles soient d'origine nerveuse ou 
d'origine musculaire. 


QUATRIÈME SÉANCE 


PRÉSIDENCE bi: Moone Dr Harer. 
EXPOSITION 
(VISITE 


L'exposilion du Congrés de Physiothérapie comprend, comme tous les ans, les principales 
Maisons fabriquant les divers appareils concernant l'électrologie, la radiologie, la radiumthérapie et 
la kinésithérapie. 

En électrologic la ma.son Lézy présente un appareil transportable galvano-faradique et la 
maison Breslauer différents meubles de cabinet permettant, outre la galvano-faradisation, le cautère 
et la lumière. 

En radiologie, chaque constructeur expose un modèle de contact tournant, depuis le grand 
modèle de Gaiffe permettant les intensilés les plus fortes qu'un tube puisse supporter, jusqu'au 
modèle minuscule pourrait-on dire, de la Maison Radiguet qui cependant permet d'env oyer 20 mill. 
dans un tube donnant des rayons 6. Nous avons également le modèle moyen de Drault, qui n'offre 
qu'un encombrement assez faible, et le modèle de la Maison Breslauer. 

Les installations avec bobines sont représentées par le meuble-sellette de Radiguet, la crédence 
de Drault et celle de Gaiffe avec lesquelles on peut obtenir de Pintensif suffisant pour la radiogra- 
phie rapide. 

L'apparcillaye d'utilisation tel que lits, pieds supports, orthodiagraphes, attire également latten- 


JouRNaAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLEErRoLoGE. — I. . 18 


274 y" Congres de physiotherapie 


tion. Nous voyons le lit-table de Drault pour examen de l'estomac et celui de Roycourt pouvant 
servir à l’examen du malade debout ou couché; les différents supports, pied de Belot, chez Gaiffe, 
picd support de Drault, pied de Roycourt, et orthodiagraphe de Destot construit par Drault, ainsi 
que loutes les cupules protectrices montées sur pieds articulés variés. 

Les fabricants d'ampoules nous montrent leurs derniers perfectionnements. Les Etablissements 
H. Pilon présentent cette année leur série de tubes, tous maintenant munis d'anticathode tungstène. 
C'est la confirmation des résultats si probants de ces deux dernières années. Outre ces tubes, nous 
trouvons à ce stand, une règle à calcul des temps de pose d'une grande simplicité. Elle est basée sur 
« la région à radiographier ». Interviennent naturellement la distance, la pénétration, le milliam- 
pérage. Des index permettent même, sans compliquer l'opération, de faire intervenir certains coef- 
ficients tels que : rendement de l'installation, rapidité de la plaque, etc. Ce petit instrument 
pourra être de la plus grande utilité pour le praticien. 

Un autre appareil ingénieux que nous trouvons à ce stand est la lampe pour milliampéremeétre 
qui fonctionne par luminescence des gaz. Elle est alimentée par le circuit même du tube : donc plus 
de bris de filament, plus de danger du vuisinage de la basse et de la haute tension. On peut, grace à 
cette lampe, observer pendant la radioscopie les variations du milliampèremètre. 

La Maison Thurneyssen expose un modéle de tube intensif permettant le passage de 15 milli- 
amperes pendant 10 à 15 secondes, et un tube pour la radiothérapie laissant passer 2 milliampères 
avec ravons 7 à 8 Benoist, presque indéfiniment: ces modèles sont construits sur le principe habi- 
luel et bien connu de cetle maison très réputée : on nous promet, sous peu, un nouveau modèle de 
tube intensif. 

La Maison Muller expose son tube en verre de Lindeman pour le traitement des affections super- 
liciclles et toute la série des ampoules à eau pour la radiographie et radioscopic ; à noter également 
l'excellente ampoule à deux ballons, type fibrome, si utile pour la radiothérapie intensive : elle y 
joint des tissus imperméables aux rayons X et des dispositifs de protection. 

Le radium est représenté par la Maison Bucquet qui a mis au point l'appareillage permettant 
d'utiliser l'émanation d’après les derniers travaux de M. Danne, et aussi quelques appareils de 
mesure, indispensables aux médecins radiumthérapeutes. 

Les médicaments et solutions radifères et radioactives sont exposés par le Laboratoire Jaboin ct 
montrent les applications multiples du radium et du mésothorium en pharmacologie. 

Les rayons ultra-violels ont également leur place ici; la Société des Lampes Quartz présente 
plusieurs installations et la Maison Breslauer montre un stérilisateur d'eau. 

La kinésithérapie a donné naissance à des appareils multiples, les uns vibrateurs, dont nous 
voyons divers modèles aux Maisons Radiguet et Ruppaley; les autres destinés à l’ergothérapie active, 
tel que l'appareil de Gaiffe. 

La chaleur, qui actuellement a, cn thérapeutique, une place importante, est mise à la disposi- 
tion des médecins au moyen d'appareils avec foyer tels que ceux de la Maison Rupalley, de Bruneau, 
ou d'appareils utilisant le courant électrique, comme les appareillages de Gaiffe. 

N'oublions pas enfin l'électro-cardiographe de la Maison Rousselle et Tournaire et l'écran cellulaire 
du docteur Bucky pour l'élimination des rayons secondaires en radiologie, appareil déjà signalé 
dans ce journal. Tel est l'aperçu général de cette exposition, qui permet aux Congressistes de voir, 
entre deux séances, les derniers perfectionnements apportés dans les divers appareillages dont ils 
ont besoin. 

Une strie de radiogrammes et de moulages appartenant aux Congressistes complétait très 
heureusement cet ensemble. 


L'organisation de cette exposition fait le plus grand honneur à son Directeur, M. le docteur 
laret. 


16 AVRIL — CINQUIÈME SÉANCE 
PRÉSIDENCE DE M. Le Dr Ligorre (BRUXELLES). 


Cinquième question. — Le traitement du lupus vulgaire par les agents physiques. 
IP Presentation des rapports. 


M. Bulliard (Paris) lit son travail sur la kinésithérapie dans le lupus vulgaire. 

M. Chaperon (Paris) traite la question de l'élechrothérapie dans le lupus. (Ce rapport a paru 
in eaienso dans le n° +, page 211.) 

M. Francois (Anvers) expose son mémoire sur la Finsenthérapie. Les beaux résultats de cette 
méthode, entre les mains d'un opérateur aussi distingué, ont été exposés par lui dans le n° de mars 
du journal. (Voir ce rapport, paru in extenso, n° 5, page 149.) 


des medecins de langue francaise. 275 


Enfin MM. Belot et Nahan (Paris) nous communiquent leur rapport sur Ja radiothérapie et la 
radiumthérapie (travail paru in extenso dans le journal n° 4, page 201). 


2 Conununications, 


M. Barcat (Paris). Le radium dans le traitement du lupus rulyaire. Il expose le résultat de sa 
pratique portant sur 7 années. Cet auteur a traité environ 200 cas de lupus vulgaire par le radium. 
Il considère la radiumthérapie comme un bon traitement du lupus tuberculeux. 

M. Matagne (Bruxelles), qui nous avait déjà parlé du mème sujet à la Sociélé de Radiologie au 
mois de mars, fait une communication sur les beaux résultats oblenus par lui, grace à la radiumthé- 
rapie. Il a traité 60 cas. Il aurait vu d'une façon suivie les nodules lupiques disparaître sousl'influence 
des applications de radium. 

La méthode est la suivante :adversaire du rayonnement global aussi bien que de la méthode ultra- 
pénétrante,il n’emploie qu’un rayonnement fillré avec 4 ou 5 dixiémes d'aluminium. Les sels de 
radium sont de l'activité 500000. Dans cerlains cas il emploie une activité de 50000, mais pour 
finir avec l'activité de 500 000. 

MM. Belot et Desaux font une communication sur la douche filiforme (imaginée par M. Veyrières, 
de la Bourboule) dans le traitement du lupus : méthode nouvelle qui consiste à détruire les nodules 
lupiques à l'aide d'un très fin jet d'eau sous pression. Les résultats seraient excellents et rapide- 
ment obtenus sans trop de douleur. 

M. Biraud (Poitiers) donne le résultat de sa pratique dans le traitement des ulcères variqueu.r 
et des ulcères atoniques, en général, par la radiothérapie. Il emploie les petites doses 1/2 ou 1 H. 
avec un rayonnement de qualité 5 à 6 Benoist. Sa longue pratique lui a permis de constater d'excel- 
lents résultats. 

M. Albert Weil (Paris) nous parle du traitement du spina ventosa et des arthrites fongueuses par la 
radiothérapie — méthode de choix. Il communique également la technique et les résultats qu'il 
obtient dans le traitement des adénopathies luberculeuxes. A retenir surtout qu'il se sert de filtres 
de 4 mm. d'épaisseur et qu'il donne de 12 à 14 H. par mois. Ces quantités étant apprécites par la 
méthode du calcul. (Méthode des courbes du D" Belot.) 

Dans les adénopathies trachéo-bronchiques, Albert Weil a oblenu par la radiothérapie des 
résultats vraiment surprenants. L'auteur montre des projections faisant voir les étapes de la 
disparition de masses ganglionnaires trachéo-bronchiques sous l'influence du traitement. 


ə Discussion des rapports et des communications. 


M. Chicotot (Paris) qui a une longue expérience du traitement du lupus est de Favis du D‘ Belot. 
Il estime que naturellement, et dans des cas cependant très rares, le lupus vulgaire peut se trans- 
former en cancer, et cela en dehors même de tout traitement. Comme lc Dr Belot, il s'oppose à 
cette idée que la radiothérapie puisse provoquer du cancer chez des lupiques. Il semblerait 
même, depuis que l’on traite les lupus par les agents physiques, que les cas de dégénérescence 
cancéreuse soient moins fréquents qu'autrefois. 

M. Biraud est du mème avis. 

M. Henri Béclère cite l'observation d'un eufant atteint d'adénopathie trachéo-bronchique 
qui fut amené dans un étal absolument désespéré à l'hôpital St-Antoine, la radiothérapie dans ce 
cas fit merveille ct, depuis un an, la santé de l'enfant paraît complèlement remise. Cetle observation 
vient confirmer les beaux résultats du Dr Albert Weil. 

M. Belot ne partage pas l'enthousiasme du D" Malagne sur le traitement du lupus vulgaire par 
le radium. ll répète encore une fois que ce n'est qu'exceptionnellement que l'on voit, par cette 
méthode, disparaître les nodules tuberculeux. Les nodules lupiques résistent aussi bien au radium 
qu’à la radiothérapie. 

Il confirme également par des observations personnelles, les beaux résultals que l’on peut 
obtenir par la radiothérapie dans les adénopathies trachéo-bronchiques. Il préconise la méthode 
dans les adénopathies médiastines d’origine néoplasique, insistant sur ce fait que la radiothérapie 
constitue un procédé supérieur à toute autre méthode. 

Après une courte intervention de M. Matagne qui maintient les conclusions de sa communication, 
cette partie de la séance s'achève sur une question posée par le Dr d'Halluin au Dr Albert Weil. Le 
Dr" d'Halluin demande si la radiothérapie dans le spina ventosa n’améne pas, par la suile, des 
troubles dans la croissance, car il s'agit de jeunes sujets. Le D" Albert Weil montre qu'il ny a 
nulle inquiétude à avoir à ce sujet, étant donnée l'habituelle localisation des lésions. 

La matinée se termine sur une communication de diététique par M. Maurel, président du 


Congrès. 


276 $" Congres de phystotherapte 


SIXIEME SEANCE 


PRÉSIDENCE DE Me Maurer, (FouLousE'. 


Avant d'aborder la question mise à l’ordre du jour, le Congrès entend une très inléréssante 
communication du Professeur Bergonié sur l’applicalion à la thérapeutique de la paralysie infantile, 
d'un chemin mobile ou trottoir roulant dont la vilesse peut ¿tre graduée de 100 mètres à 7 kilo- 
mètres à l'heure. Cet appareil peut servir au diagnostic et vient alors confirmer les données de 
l'électrodiagnostic. mais il permet surtout de pratiquer méthodiquement la rééducation d'enfants 
uuxquels la marche, même avec des béquilles, n'était plus possible. | 

Des vues cinématographiques très démonstratives se rapportant à des cas d'inégale gravité ont 
heureusement complété celte remarquable communication. 


l” Sixième question : les ptoses. 


M. Glénard (Vichy). — La conception des pluses abdo ninales el les constatations radioyraphiques. 

La ptose viscérale ou abaissement d'un viscère abdominal par défaut de ses moyens de suspen- 
sion a le caractère fondamental d'unc maladie de l'appareil digestif, Pentéroptose. 

L'entéroptose présente un syndrome physique qui lui est personnel, caractérisé par la ptose, la 
colosténose (brachycolie), l'hypostase abdominale et un syndrome fonctionnel caractéristique : 
faiblesse, dyspepsie à localisations mésogastriques, irrégularité de la fonction intestinale par insuffi- 
sance de la sécrétion biliaire. Les constatations d'anatomic normale failes par l’auteur de l'entéro- 
plose sur les sujets dans la station debout, ont été confirmées par la radiologie. 

Le signe radiologique caractéristique de la gastroplose est la pyloroptose; la ptose du colon 
transverse doit être caractérisée, non seulement par son abaissement, mais par la réduction de 
calibre, la direction recliligne de cet inteslin; ces caractères radiologiques sont précisément ceux 
qu'avait indiqués la clinique de Penléroplose. 

M. Desternes (Paris). — La pose gastrique, présentation de radiographies. 

On entend par « ptose » le déplacement d'un organe, sa chute, du fait du relâchement de ses 
moyens de fixation; mais si ce terme présente un sens bien défini quand il s'agit d'organes tels que 
le rein qui se déplace en totalilé, il n’en est plus de même pour l'estomac, organe de situation et de 
dimensions variables selon l'état physiologique, naturellement doué d'une assez grande mobilité et 
dont un seul point demeure fixe, le cardia. La ptose gastrique totale n’existe donc que tout à fait 
exceptionnellement, puisqu'elle supposerait la dislocation du pôle supérieur sous-diaphragmatique 
el Pabaissement du cardia; la plose partielle pylorique, au contraire, est très fréquente, accompa- 
gnant l’atonie de Porganc, la slénose, la stase, etc. Elle entraîne avec elle. de façon plus ou moins 
nelle. soit l'allongement, soit la plose véritable de la première portion duodénale soutenue par le 
ligament duodéno-hépatique. 

C'est dans ce sens surtout quil nous a paru intéressant de vous montrer par une série de 
clichés les diverses élapes de ces accidents : estomac hypotonique, atonique, avec allongement ct 
bas fond plus ou moins marqué; abaissement du niveau du liquide indiquant une moins bonne 
adaptation de l'estomac à son contenu; abaissement et ptose pylorique entrainant elle-même à sa 
suite, allongement, dilatation, plose duodénale. 

Quelques clichés montreront en outre les différents aspects et les différentes siluations de 
estomac, selon l'état de vacuité ou de plénitude plus ou moins accentuées, suivant la position 
d'examen; d'autres enlin montreront les rapports normaux ou anormaux de Pestomac avec le 
gros intestin, le colon transverse en particulier (Résumé de l'auteur). 

M. Lanel (Paris). — Traitements physiques des prolapsus du rectum, 

La pathogénic du prolapsus du rectum relève de causes diverses, les unes d'ordre anatomique 
ou d'ordre physiologique, les autres d'ordre pathologique. 

Par suile, il existe de multiples formes cliniques et, pour chaque malade, il faut procéder à un 
interrogaloire ct à un examen local complet. Les chirurgiens ont imaginé de nombreuses opéra- 
lions. Cependant certains chirurgiens allemands conseillent de tenter le traitement physiothéra- 
pique. s'adressant à la cause et aux moyens de défense de l'organisme. 

La méthode de Thure Braudt est réellement excellente : manœuvre d'élévation du rectum saisi 
à travers la peau du flanc droit, mouvements de gymnastique passifs et actifs, massage de lout 
l'abdomen ou direct du rectum, etc. L'hydrothérapie, la cure thermale de Chatel-Guyon, sont aussi 
indiquées en premier lieu. L’électricité offre aussi d'importantes ressources sous forme de courants 
continus et faradiques combinés, ou de haule fréquence avec électrodes longues, de faible calibre, 
pour calmer Vintlammation du rectum, ou avec grosses électrodes pour exciter le rectum et ses 
libres lisses. 


des medecins de langue francaise. por: 

11 faut combiner tous les agents physiques, éviler la fatigue du muscle, l'accoutumance du 
réflexe. 

M. Laquerrière (Paris). — finportance de Ceramen radioyraphique dans certaines affections abdomi- 
nales. 

Il est indispensable, pour trouver Vexplicalion de cerlains phénomènes ou de certains insuecès 
thérapeutiques de pratiquer l'examen radiologique. L'auteur cite le cas d'un malade entéritique el 
ptosique depuis longtemps, auquel les traitements les plus divers (sangle, ablation de lappen- 
dice, etc.), n'avaient apporté aucun soulagement durable. Or, la radiographie montrait un allonge. 
ment considérable de tout le colon avec des condures, des adhérences, etc; il y avait donc une 
raison anatomique aux insuccès. Enfin, il est souvent nécessaire de vérilier par les ravons si une 
ceinture abdominale corrige réellement la plose pour mante elle est conseillée. 

M. Glénard (Paris). — Traitement de la plose. 

L’entéroptose sous ses formes si variées est toujours justiciable d'un même traitement compor- 
lant quatre agents thérapeutiques : une sangle de lype spécial, les laxatifs salins quolidiens, Je 
régime ovo-carné à l'exclusion des graisses, acides, crudilés, elc., le bicarbonate de soude el les 
cures alcalines. Les agents physiothérapiques, douches froides, massage, électricité, exercices 
physiques n'interviennent qu'après le traitement de l'entéroptose. C'est la théorie de l'entéroptose 
qui a donné la formule du corset actuel; le corset ancien favorisait et aggravait Pentéroptose. 

M. Fraikin (Argelès). — Le déséquilibre du ventre (pathogénte, radiologie, phystothéra pie). 

Il existe deux variétés de déséquilibre au point de vue pathogénique : Fun procède de la paroi 
aux viscères, l'autre procède des viscères à la paroi ; celui-ci reconnait pour causes principales une 
tare hépatique (Glénard) ou la constipation. Il est d'un diagnostic difficile: pour le faire de bonne 
heure, il faut recourir à la radiologie (radioscopie et radiographie), qui permet de vérifier le dépla- 
cement des organes et leur mode de fonctionnement. L'auteur étudie ensuite la pathogénie des 
troubles nerveux, locaux et généraux. Le traitement du déséquilibre est avant tout physique. el tous 
les agents physiques, à condition d'être choisis judicieusement suivant les malades et le moment de 
leur maladie, sont susceplibles d'être utilisés aussi bien dans le traitement du déséquilibre que dans 
celui de ses complications et en particulier de ses complications nerveuses. 


2° Communications diverses. 


M. Duhain (Lille). — Action comparative de la galranisation lombo-abdominale et du larement elec- 
trique dans Fobstruction intestinale. 

Les résultats favorables obtenus par le lavement électrique dans Vobstruction intestinale ont 
engendré chez un certain nombre de médecins cette équation : obstruction intestinale -- lave- 
ment électrique. Présentée telle quelle, elle n'est pas exacte et il est bien certain que dans les cas 
de spasme, ou dans ceux où le spasme agyrave et entretient la situation (invagination), la galvani- 
sation lombo-abdominale donnera des résultats supérieurs à ceux du lavement électrique. L'auteur 
cile deux observalions personnelles à l'appui de son opinion. 

MM. Delherm et Laquerrière (Paris). — Role de divers procédés dans l'orclusion. 

Si le lavement électrique est très souvent le traitement de choix, il arrive qu'il peut augmenter 
le spasme, comme les auteurs en ont rapporté des exemples; dans ces cas, au contraire, la 
walvanisation, ou la galvano-faradisation anléro-poslérieure de l'abdomen, fait disparaître le spasme 
et remédie à Pocclusion. D'autre part, chez les opérés récents ayant de Pocclusion, le bain de 
lumière local donne d'excellents résultats. 

M. Fraikin (Argeles). — L'électricité statujue chez les nerreuw : Utilité de sa posologie et des faibles 
doses. 

L'électricilé statique mérite de ne pas être abandonnée chez les nerveux. Elle constitue pour 
eux une médicalion très ulile, qui n'agit nullement par suggestion, mais a une action organique 
réelle, démontrée par la physiopathologic. L'auteur conseille de doser autant que possible la 
statique comme les autres modalités électriques et en indique les movens théoriques et pratiques. 
Il estime que chez les nerveux, il faut agir avec la stalique très progressivement et se contenter de 
doses plus faibles que celles que l'on emploie habituellement pour le baia statique, la douche, les 
cffluves et les étincelles. I résume les indications de l'électricité statique dans les névropathies. 

M. Laquerrière approuve absolument les conclusions de l'auteur et rappelle qu'il y a 
20 ans, Apostoli insistait sur la nécessité d'appliquer aux névropathes des doses très prudentes; 
aussi faut-il préférer aux machines américaines à grand débit répondant à d'autres buts, les petites 
machines, qui seules permettent d'obtenir dans les névropathies les résultats qui viennent d'élre 
rapportés. 

MM. Escande et Durand. — Fistule pyostercorale : rep rage du trajet fisbdeno par la radiographie 
après injection bismuthée. 

lls signaleut un cas de fistule dont le traje! mesurait 25 centimètres et décrivent la technique 


278 V* Congrès de phystotherapte. 


qui leur a permis de repérer la longueur, la direction ct la forme du trajet : une intervention a 
confirmé Vexactilude des renseignements fournis. 


* 
. o» 


L'ordre du jour étant épuisé, M. Maurel, président du Comité d'organisation prononce Vallocution 
de clôture dans laquelle il remercie les membres du Congrés de leur assiduilé et les félicite pour 
le travail considérable quia été fourni. 11 constate avec plaisir, les progrès croissants de la physio- 
thérapie, mais estime qu'aux nombreuses observations cliniqnes apportées doivent s'ajouter dans 
l'avenir, des faits expérimentaux. La physiothérapie devenant une nécessilé dans l'ordre profes- 
sionne}, doit comporter un enseignement el il émet le vœu que celui-ci soit oflicicllement organisé 
dans les Facultés. I} remercie enfin ses collaborateurs immédiats MM. Laquerriére, Delherm et 
Haret qui ont assuré le succès du Congrès et les membres étrangers venus communiquer leurs 


travaux. 


La RÉDACTION. 


Par suite du manque de place, nous publierons, dans notre prochain Numéro, le compte rendu détaillé 
de Peeposttion de la Société de Physique. (NOTE DE LA REDACTION.) 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


Sir Olivier Lodge. — La découverte de la radio- 
activité et son influence sur le cours de la 
science physique (1"* partie) (Revue scientifique, 
21 Février 1914, p. 225 à 232). 


Les frontières entre les différentes sciences sont 
tombées et, par exemple, les mutations des corps 
radioactifs sont du ressort autant du chimiste que 
du physicien. — La découverte de la radioactivité a 
donné immédiatement un certain nombre de faits ex- 
périmentaux indéniables: mais très rapidement leur 
interprétation a provoqué des hypothèses, et ces hy- 
pothèses ont soulevé le scepticisme. Pour Lodge, 
les rayons cathodiques et les rayons $ sont des élec- 
trons en mouvements — les rayons X et les rayons y. 
des pulsations de l’éther : la résistance de ces der- 
niers à la réfraction était prévue par la « Théorie de 
la dispersion », leur pouvoir de pénétralion n'était 
qu'une conséquence naturelle de la minceur de la 
couche d'éther perturbée, cte. Mais il ne trouve pas 
absurde que l’on puisse encore supposer que ces 
ravons sont un transport de particules matérielles, 
bien qu'il ne le croie pas; il fait remarquer que 
parfois le progrès ramène à des conceptions an- 
ciennes : la théorie électronique du passage du cou- 
rant dans les métaux se rapproche tout à fait de l'an- 
cienne conception du fluide électrique. 

A. LAQUERRIERE. 


PHYSIQUE 


Louis Benoist ct Hippolyte Copaux (Paris). — 
Vérifications nouvelles des lois de transparence 
de la matiére aux rayons X dans le cas spécial 
des complexes minéraux (C. R. Ae. Ne., 23 Fé- 
vrier 1914). 


Tous les radiologues connaissent les mémorables 
travaux par lesquels M. Benoist est arrivé à établir 
des les débuts de la radiologie, les lois de transpa- 
rence de la matière aux rayons X. Cette transparence 
étant une propriété atomique indépendante de l’état 
physique et chimique de la matière, il a établi une 
formule simple qui permet de calculer l'équivalent de 
transparence d’un composé en fonction de ceux des 
“composants. La présente note est une vérification 
de l’exactitude de cette formule pour différents sels, 
et notamment le ferrocyanure de potassium, la chlo- 
ropentamine cobaltique, et le silicomolybdate de po- 
tassium. H. GUILLEMINOT. 


M. de Broglie (Paris). — Sur l'obtention des 
spectres des rayons incidents au travers de 
feuilles minces (métalliques) (C. R. Ac. Se., 
2 Février 1914). 


Reprenant des expériences de MM. Friedrich et 
Hupka, qui avaient obtenu des figures de diffraction 
sur une plaque sensible placée à quelques cenli- 


métres d'une feuille métallique, soumise à un fais- 
ceau X, l'auteur observe que dans certaines condi- 
tions, ces figures font voir l'aspect spectral caracté- 
ristique de Panticathode. L'étude de ce phénomène 
le conduitades déductions importantes quinécessitent 
de nouvelles expériences, tant sur l'action des champs 
magnéliques sur les spectres de substances ferro- 
magnétiques que sur l'interprélalion de certains faits 
de résonance atomique, H. GUILLEMINOT, 


J. Kern. — De l'intensité des images photogra- 
phiques obtenues par l'interférence des 
rayons X (Physikalische Zeitschrift, n°5, 17 Fé- 
vrier 1914, p. 136 à 140). 


L'auteur étudic les images d'interférence en faisant 
varier les distances qui séparent le point lumineux du 
cristal et de la plaque photographique. Finalement il 
parvient à cette loi : l'intensité des taches obtenues 
sur la plaque photographique est proportionnelle au 
carré du nombre des molécules de la surface cristal- 
line frappée et à un autre facteur qui dépend de l'in- 
tensité du faisceau et de la chaleur qu'il dégage. 

L. GÉRARD. 


J. Laub. — Quelques-uns des phénomènes pro- 
duits par les rayons X et durs à leur passage au 
travers des corps (Physikalische Zeitschrift, n°5, 
Iv Février 1914, p. 140 à 144). 


L'auteur projette sur des lames épaisses de 3 cen- 
timètres de soufre ou de charbon de bois, un rayon- 
nement X dur. li en résulte la formation d’un rayon- 
nement secondaire propre, homogène qui a pu lui 
donner des images interférentielles consistant en 
cercles concentriques alternativement plus clairs el 
plus foncés. Il faut des lames de charbon et de 
soufre épaisses pour produire un rayonnement in- 
tense et obtenir de bonnes images. 

L. Gérano. 


C. G. Barkla. — Les rayons X caractéristiques 
(Physikalische Zeitschrift, n°5, 17 Février 1914, 
p. 160 à 162). 


L'auteur rappelle qu'une substance frappée par un 
rayonnement X primaire émet trois sortes de rayon- 
nement : 

Un rayonnement semblable au primaire; 

Un rayonnement X de pénétration très différent ; 

Une projection d'électrons très rapides semblables 
aux rayons B du radium. 

1. Le rayonnement de qualité différente du rayon- 
nement primaire dépend seulement de la nature de 
la substance traversée. Les combinaisons chimiques 
de celle-ci ne l’influencent pas. — 2. Ce rayonnement 
caractéristique ne dépend que du poids atomique, et 
sa longueur d'onde diminue quand celui-ci aug- 
mente. H est homogène. — 3. Il West produit que si 
la substance est frappée par un rayonnement pri. 
maire de plus petite longueur d'onde que celui qui la 


200 


caractérise. — 4. On le divise en ses deux séries K 
et L. Chaque élément de chaque série a son rayon- 
vément caractéristique. — 5. [Lest émis dans toutesles 
directions. La polarisation aussi bien que la direc- 
tion du faisceau primaire sont sans action sur lui. 
— 6. L'intensité du rayonnement secondaire varie 
quand varie le rayonnement primaire, d’après la seule 
loi de l'absorption de celui-ci par la matière irradice. 
— 7. L'absorption elle-mème dépend de la longueur 
d'onde du rayonnement primaire; celle-ci est fixée 
par celle du ravonnement caractéristique de la subs- 
lance. — 8. L'émission des rayons est accompagnée 
par celle d'électrons, rayonnement corpusculaire 
secondaire de la substance. — 9. On ne peut mesurer 
exactement par ionisation l'absorption d'un ravonne- 
meut.— 10. Le rayonnement caractéristique en traver- 
sant la matière, produit l'expulsion de quelques-uns 
de ses électrons. Leur vitesse dépend de la pénétra- 
tion du ravonnement et augmente avec elle. De là, 
la possibilité de mesurer les longueurs d'ondes du 
rayonnement caractéristique. Elles vont de Al:)= 
99-10%" à Ag:—0,22-10*=, — 11. Les décou- 
vertes récentes tendent à faire croire qu'il y a des 
lignes spectrales pour cette sorte de fluorescence 
comme il y en a pour la lumière. — 12. Le choc de 
rayons corpusculaires 8, quand ils atteignent une 
vitesse suffisante produit aussi une émission de 
rayons Caractéristiques. La vitesse suffisante est jus- 
tement celle des corpuscules émis par la substance 
sous le choc des ravons X. — 15. Les recherches ré- 
ventes sur Pinterférence et la réflexion des rayons XN 
par Laub s'appliquent aux rayons caractéristiques. 
— 14. On peut dire que le faisceau émis par lanti- 
cathode d'un tube de Röntgen représenterait un 
spectre complet de ravons X, si les rayons à grande 
longueur d'onde n'étaient retenus dans le verre. — 
15. En tout cas, deux faits s'imposent actuellement. 
D'abord la merveilleuse simplicité de ce système, 
chaque substance ayant son rayonnement caractéris- 
tique. Ensuite, l'identité fondamentale qui existe 
entre la lumière et les rayons X et qui autorise a 
parler déjà de spectroscopie réntgenienne. 


L. GERARD. 


TECHNIQUE 


F. Davidsohn (Berlin). — Sur la technique des 
irradiations profondes (Berliner klinische Wo- 
chenschrift, 16 Février 1914, n° 7, p. 509.) 


L'auteur décrit un dispositif de Koch : « Valterna- 
teur à haute tension » qui permet d'utiliser pendant 
une même séance deux ampoules l'une au-dessus, 
l'autre au-dessous d'une table par exemple, fonction- 
nant alternativement, H insiste sur les avantages de 
cette mamère de procéder qui permet de gagner du 
temps tout en ménageant les ampoules. 

R. Lepovux-Lenarnp. 


De Keating-Heart (Paris). — La thermoradio- 
thérapie dans le traitement des cancers inopé- 
rabies et des fibromes (Société de Médecine de 
Paris, 25 Janvier 1914). 


Les lois de Bergonié-Tribondeau ne suffisent pas 
toujours à expliquer la différence de radiosensibilité 
des tissus. De l'interprétation originale qu'il donne 
aux expériences de certains auteurs (Gerhartz, Bec- 
querel, Schwarz) el de la discussion de ses exps- 
riences personnelles, l'auteur est conduit à formuler 
la lot suivante : Toutes choses égales Caillews. la radia- 
sensihilité Mun tissu vivant est fonction de sa tempé- 
rature. 

Hoy a done intérêt en radiothérapie profonde à 
chauffer la fumeur que Von veut irradier et à glacer 
los léguments sains qui la recouvrent, de facon à 


5 


Rayons X. 


obtenir avec des doses moindres de rayons X des 
effets thérapeutiques plus énergiques et, malgré des 
doses ordinairement nocives pour la peau, la sup- 
pression des radiodermites. 

L'auteur donne la préférence pour le chauffage 
des masses néoplasiques à la diathermie; il refroidil 
les téguments sains au moyen d'un sae de glace. 
la pu ainsi obtenir des résultats remarquables dans 
le traitement des fibromes et dans celui de cancers 
inopérables siégeant surtout au sein. La méthode est 
encore discutable. CHASSARD. 


H. Guilleminot (Paris). — Sur la variation de 
résistance du sélénium exposé aux rayons X 
et aux rayons de radium (Annales d'Electrobio- 
logic et de Radiologie, Janvier 1914; p. 8 à 21 
avec 3 fig.) 

LA. a voulu chercher si l'on pouvait utiliser les 
propriétés du séléaium pour la mesure des radia- 
tions. IT faut se mettre à l'abri des causes d'erreur. 
En effet, il faut tenir eompte des variations de résis- 
tance de Ja cellule de sélénium avee le voltage et 
la température : la sensibilité du sélénium est d'au- 
tant plus grande que la température est plus basse, 

J. Loumen. 


B. Szilard (Paris). — Sur la mesure de poten- 
tiels électriques, à distance, sans fil (0. R. fe. 
Ne., 25 Février 1914). 


Tous les travaux concernant la mesure des hauts 
potentiels intéressent les radiologues qui attendent 
toujours le voltmètre électrostatique idéal. H. G. 


Bucky (Berlin). — Sur l'évaluation optiquement 
correcte des modifications de la couleur des 
radiodosimétres (Archives d Electricité médicale, 
10 Février 1914, p. 159 à 145). 


Partant de ce fait que la pastille Sabouraud non 
irradiée, absorbe tous les rayons lumineux sauf les 
verts et ne peut par suite ètre distinguée du blane 
dans la partie verte du spectre tandis que la pastille 
irradiée apparait noire dans les mêmes conditions, 
l'auteur transforme la comparaison des teintes en 
une comparaison de « lucidité ». Ha construit un petit 
appareil qui se monte sur l'ampoule et dans lequel 
la pastille est éclairée par: la lumiéere d'une petite 
lampe à incandescence filtrée à travers un verre 
vert. Une échelle grise graduée en unités X peut se 
déplacer à côté de la pastille et permet d'évaluer 
directement la dose. L'intérèt de ce dispositif est de 
posséder une source lumineuse constante. Quant à la 
question de savoir si Pæil apprécie mieux une diffé- 
rence d'éclairement qu'une différence de teinte, elle 
ne nous parait pas démontrée. A. NUYTTEN. 


F. M. Meyer (Berlin). — Quelques remarques 
sur le dosage en radiothérapie (Fortschritte auf 
dem Gebiete der Roentyenstrahlen,t. XXE, fase. 5, 
20 Février 1914, p. 558-561). | 


Judicieux rappel à la prudence à propos de com- 
munications diverses et en particulier de celle de 
Warnkros (ef. analyse, p. 205), sur le danger qu'il 
peut y avoir à administrer des doses trop consi- 
dérables. 

L'auteur fait également, avec juste raison, la eri- 
tique des indications de puissance et de rapidité des 
appareillages fournis par cerlains constructeurs. 

LEDOUX-LEBARD. 


F. Dessauer (Franclort-s.-M.). — Progrès tech- 
niques de la radiothérapie profonde (Forl- 
schritte auf der Gebiete der Roentyenstrahten, 
t. XXI. fase. 5, 20 Février 1914, pages 567-569, 
4 lig.) 


Rayons À. 


D. donne quelques courbes destinées à montrer la 
valeur des appareils construits sous sa direction 
pour la pratique de la radiothérapie et déeril som- 
mairement l'ampoule Amrhein. Le refroidissement de 
Vanticathode y est obtenu au moven d'un courant 
d'air qui se charge de gouttelettes dean à son pas- 
sage dans un petil réservoir et vient se projeter 
contre Ja surface à refroidir. — 

R. Lepoux-LEbaup. 


Rosenthal. — L'ampoule de M. J. E. Lilienfeld 
Ctrchives Electricité médicale, 25 Février 1914, 
p. 198 à 200, avec 1 fig.). 


Ce tube a vide extrème nécessite; 1% un circuil 
(chauffage) de basse tension qui porte à Vineandes- 
eenee un filament métallique situé près de Pantica- 
thode; % un circuit de 500 volts qui va à un manchon 
d'aluminium entourant en partie le filament métal- 
lique. C'est le circuit de conductibilité qui provoque 
des décharges entre ce manchon et le filament; 5 le 
circuit ordinaire de haule tension réuni à l'anode ct 
à la cathode du tube. L'intensité qui passe dans le 
tube est proportionnelle à l'intensité du courant de 
conductibilité et le réglage serait très facile, mais le 
ravonnement obtenu serait très hélérogène. 

A. LAQUVERRIÈERE. 


Ed. D. Coolidge (New-York). — Puissante am- 
poule radiologique à décharge indépendante 
d'électrons (The American Journal of Roent- 
yenoloyy, vol. I, n° 5, Janvier 1914, p. 115 à 
124, 6 fig.). — Un tube Rontgen puissant avec 
décharge pure d’électrons (Archives d Electricite 
médicale, 25 Février 1914, p. 201 à 221, avec 
6 figures). 


La description de ce tube est parue dans le nu- 
méro d'Avril de ce Journal. 
A. LAQUERRIERE. 


Lewis Gregory Cole. — Rapport préliminaire 
sur l'utilisation pour le radiodiagnostic et la 
radiothérapie de l'ampoule Coolidge (The Ime- 
rican Journal of Roentgenology, vol. 1, n° 5, 
Janvier 1914, p. 125 à 151, 10 radiographies). 
Voir article dans le N° 4, Avril 1914. 


Lomon (Paris). — Radiographies avec écran 
métallique (Bulletin de la Société de radioloyie 
médicale de France, n° 52, Février 1914, p. 55 
à 56). 


Le Dr Lomon poursuivant ses recherches sur 
l'action renforcatrice des écrans métalliques, nous 
apprend qu'ils réduisent considérablement le temps 
de pose, et qu'ils permettent d'utiliser en radiogra- 
phie un faisceau extrémement pénétrant sans rien 
perdre des oppositions de l'image. 

G. HARET. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Aubertin et Beaujard (Paris) — Action des 
rayons X sur une myélomatose expérimentale 
(Archives de Médecine expérimentale et d Anal. 
pathologique, t. XXVI, n° 1, Janvier 1915). 


Les auteurs ayant soumis à une lente intoxication 
par le plomb deux cobayes de la mème taille ont 
obtenu une myélomatose expérimentale présentant 
beaucoup d'analogie avec la leucémie myéloïde. 

En effet les cobayes ainsi intoxiqués presentaient 
une anémie marquée, avec leucocylose, mononu- 
cléose et, en plus, une poussée énorme de globules 
rouges à noyan. 


281 


L'un des cobaves fut irradié, tandis que lautre 
servit de témoin. 

Comme chez les leucémiques irradiés, il y eut 
quelques heures après les irradiations, des poussées 
de polynucléose, apparition d'éosinophiles et aug- 
mentation considérable des globules rouges á noyau. 
Mais ces poussées se montrèrent de moins en moins 
accentnées et furent remplacées par une leucopénie 
prononcée, L'examen microscopique montra aussi de 
nombreux leucocytes en histolyse. 

L'appareil hématopoiétique ainsi touché répondit à 
peine à une nouvelle intoxication saturnine, tandis 
que le témoin présenta une poussée leucocytaire 
énorme. 

Après la septième séance, on sacrifia les animaux. 
L'animal irradié présentait une intense macrophagie 
pigmentaire et nucléaire, preuve de la destruction d'un 
grand nombre de cellules, de Patrophie de la rate et 
des ganglions Ivmphatiques el de la dégénérescence 
graisseuse très marquée de la moelle osseuse, Ces 
lésions contrastaient avec l'hyperplasie de la rate et 
des ganglions lymphatiques et avec une moelle d'appa- 
rence normale mais très riche en éléments sanguins 
existant chez le témoin. 

La radiothérapie a masqué partiellement les effets 
hématologiques du processus, atrophiant en mème 
temps la rate et la moelle osseuse ; cependant malgré 
l'énormité des doses employées, on retrouva encore 
très au complet les signes caractéristiques de la 
myélomatose saturnine. 

La radiothérapie dans la leucémie, comme dans la 
myélomalose saturnine, ne fait done qu'atténuer tem- 
porairement les elfets du processus pathologique, ne 
s'altaquant en rien à la cause encore inconnue de la 
leneémie. 

L. Bonen. 


Fiorini et Gironi (Crémone). — Immunicorps et 
rayons Röntgen (Archires d'Electricité medicale, 
10 Février 1914, p. 113 à 116). 


D’expériences entreprises sur des lapins inoculés 
avec des cultures de typhus en bouillon, tués par 
réchauffement et dont les uns étaient irradiés tandis que 
les autres étaient conservés comme contróle, les 
auteurs concluent : 

le Les rayons de Röntgen n'ont aucune influence 
avec les doses employées (16 X) sur la production 
d'agglutinines, sur les substances propres à dév er 
le complément, sur les hémolysines. 

Y Les rayons X n'ont aucune influence surle contenu 
du sérum en immunicorps ni in rive ni in vitro, 

% Les rayons X sont sans influence aucune sur 
l'établissement des adaptations des microorganismes 
aux agelutinines. A. NUYTTEN. 


ACCIDENTS 


Silvio Gavazzeni et Spartaco Minelli (Bergamo). 
— L'autopsie d'un radiologiste. (La Radiologia 
Medica, Février 1914, vol. I, n° 2). 


Le Dr T.... dont les auteurs ont pu faire Pautopsie, 
est mort à l'âge de 49 ans avant présenté l'aspect 
d'un homme atteint d'anémie grave. H exercait la spé- 
cialité de médecin radiologiste depuis environ 
14 années et était atteint depuis fort longtemps, de ra- 
diodermite assez discrète de la main gauche et du 
coté gauche de la face. Forcés par la présence de la 
famille d'opérer avec rapidité, les auteurs n'ont pré- 
levé que quelques fragments de cerlains organes 
importants. La rate el la moelle osseuse étaient le 
siege d'une atrophie considérable et semblaient, par 
les lésions qu'elles présentaient. avoir perdu presque 
totalement leur fonction hémalopoiétique. Les testi- 
cules atrophiés semblaient avoir été exposés aux 


282 


ravons X dans un but expérimental. Les auteurs pen- 
sent pouvoir dire que l'action nocive des rayons X 
qui a produit les lésions typiques des testicules a 
également donné naissance aux lésions des organes 
hématopoiétiques et par conséquent que lanémie 
pernicieuse progressive dont le malade était alteint, 
était elle aussi d'origine róntgenienne, 
M. GrunspPan. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Hirtz (Paris). — La radiographie en campagne 
(Bulletin de la Société de Radiologie médicale de 
France, n° 52, Février 1914, p. 41 à 48). 


Le rôle de la radiographie en campagne semble 
impossible à envisager pendant l'action, mais il sera, 
au contraire, très utile après la bataille, soit dans 
les ambulances immobilisées, chargées de soigner 
les blessés inévacuables, soit dans les centres hospi- 
laliers voisins de ces derniers. Ce sont les lésionsde 
la tete, du tronc, du bassin. de la hanche, de la cuisse 
qui rendront surtout les blessés inévacuables et qui 
nécessileront l'usage immédiat de la radiographie. Il 
faudra donc exécuter les radiographies les plus diffi- 
ciles, et très rapidement, dans des formations assez 
distantes où les besoins seront à peu près simultanés. 
On estime à 500 au moins le nombre des radiographies 
qui S'imposeront immédiatement pour un corps d'ar- 
mée, après un engagement sérieux. Pour satisfaire à 
ces besoins il faut que le poste radiographique soit 
porté par une automobile robuste dont la carrosserie 
renferme un laboratoire photographique muni d'un 
générateur et d'un transformateur aussi puissants 
que possible ct de tous les accessoires nécessaires : 
tente-abri, lit radiographique, porte-ampoule, ete.... 
L'auteur eslime en résumé, que l'appareil le plus apte 
à rendre des services dans ce cas, est le contact 
tournant. G. Taner. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


M. Brandes (Kiel). — Recherches expérimen- 
tales sur la date d’apparition de l'atrophie 
osseuse due a l’inactivité. (Fortschritte auf dem 
Gelucte der Roentyenstrablen,t. XXE, fase. 5, 20 Fé- 
vricr 1914, 2 pl. et fig. dans le texte). 


Le calcanéum du lapin parait convenir particulié- 
rement à l'étude expérimentale de latrophie osseuse. 
Les recherches de B. prouvent qu'il suffit d'une 
simple diminution de la fonction pour produire une 
atrophie osseuse du squelette du pied apparaissant 
au bout de très peu de temps et s'étendant rapide- 
ment. L'immobilisation produit les mêmes résultats. 

Le temps au bout duquel se montre cette atrophie 
est encore moins long que celui que l'on a constaté 
chez l'homme pour l'apparition des atrophies aiguës, 
dites réflexes ou tropho-névrotiques. On serait donc 
fondé à mettre en doute, jusqu'à nouvel ordre, l'exis- 
tence réelle de l'atrophie aiguë tropho-névrotique. 

R. Levoux-LEenaup. 


Laurence (Paris). — Anomalie de la première 
côte gauche avec douleurs et parésie. Ablation : 
guérison (Société des Chirurgiens de Paris, 20 Fé- 
vrier 1914, p. 160 à 169). 

Le cliché montrait non pas une côte surajoutée, 
mais une première cole venant s'insérer non sur le 
sternum, mais se fusionner avec la deuxième cole. 

A cette occasion, M. H. Mavet, M. Baudoin. exa- 
minent cerlaines anomalies des côtes supérieures 
(Surnumeraires ou anormales). AUBOURG. 


Rayons X. 


Van Neck. — Un cas d'ostéopsathyrose congé- 
nitale (Journal médical de Bru.celles, 12 Février 
1914, p. 77 à 79 avec 3 fig.). 


L'A. rapporte l'observation d'une petite fille de 
huit ans et demi qui depuis sa naissance présente 
des déformations multiples. En outre, l'examen des 
radiographies montre des fractures des membres, 
fractures avec peu de déplacement, toutes consoli- 
dées, avec cols exubérants. Pour l'auteur, ces 
fractures sont intra-ulérines. On a tort, ditil, de 
confondre cette affection avec Postéogenesis imper- 
fecta. Voici, d'après lui, les caractères radiographi- 
ques qui différencient ces deux affections : 


OSTEOGENESIS OSTEOPSATHYROSIS 
IMPERFECTA CONGENITA 


Forme. .|Courbures peu pronon-|Courbures extrava- 
cées. ganlos. 
Epaisseur... .[Auzmentée, os trapus.} Diminuce. 
languenr. . . .|Diminuée. Proportionnée au 
corps. 
Structure, . . .[Peu nette. Nelte. 
Perméabilité, .[Augmentée. Augmenlce. 


Fractures .{Deplacements impor-|Peu de déplacement. 
tants. Cals nuls ou! Cals épais. 
transparents. 

KE piplases.. Normales. Normales. 

Cartiluges épi- 

physaires. . . | Normaux. Normaux. 


J. LOUBIER. 


A. Broca (Paris). — Exostoses ostéogéniques 
(Pédiatrie, 28 Février 1914, p. 50 à 52). 


L’exostose ostéogénique nait au niveau du carti- 
lage de conjugaison, se développe lentement; l’ossifi- 
calion d'abord peu prononcée se complète progressi- 
vement, Comme l'exostose se développe du côté de 
la diaphyse, à l’âge adulte, elle peut se retrouver très 
loin de la ligne diaphyso-épiphysaire, la diaphyse 
avant continué à croitre. 

Par la radiographie, à la période de formation on 
constate que la néoformation est plus foncée à la 
base qu'au sommet, et que l’image radiographique 
ne correspond pas comme taille, à la tumeur perçue 
au palper (la portion périphérique est en effet carti- 
lagineuse). — Il ne faut pas englober Pexostose uni- 
que, non héréditaire, qui est un accident local (la 
plus connue est Pexostose sous-unguéale du gros 
orteil, puis celles de l'extrémité inférieure du fémur 
et de l'extrémité supérieure du tibia) sous la mème 
rubrique que les exostoses multiples, maladie dys- 
trophique, le plus souvent héréditaire. 

A. LAQUERRIERE. 


Widal et Jacquet (Paris). — Un cas de sporotri- 
chose avec gomme osseuse d'un métacarpien 
(Bulletin de la Société francaise de Dermatoloyie 
et de Syphiligraphie, Février 1914, p. 87). 


I] s’agit d'une femme présentant des gommes dis- 
séminées dans le tissu cellulaire sous-cutané et dans 
les masses musculaires et dont la nature sporotri- 
chosique a été révélée par Vensemencement et la 
sporo-agglutination. 

On constate, en outre, une tuméfaction marquée 
de la tète du 3° mélacarpien, rappelant une ostéite 
syphilitique. Sur le cliché radiographique le périoste 
est fortement épaissi: il forme à l'os comme un man- 
chon de 2 millimètres d'épaisseur sur une hauteur 
de près de 3 centimètres. 

Les cas d'ostéile ou de périostite sporotrichosiques 
ne sont pas rares, mais l’ostéite sporotrichosique 
des mélacarpiens n'avait pas encore été signalée. 

L. NAAN. 


Rayons X. 


Paul Bernard Roth (Londres). — Hypertrophie 
fusiforme de la diaphyse humérale gauche. 
(The proceedings of the royal Society of Medecine. 
Clinical section, vol. VIT, n° 4, Février 1914, 
p. 71 à 72, Radiographie). 


Garcon de 9 ans présentant un gonflement de son 
bras gauche: 18 mois auparavant il fit une chute sur 
ce membre. A la palpation : douleur, consislance os- 
seuse compacte, légère alrophie musculaire. Sur une 
radiographie on voit une cavité centrale, siluée dans 
la partie moyenne de la diaphyse, de la grosseur 
d'une noisette: à la périphérie, hypertrophie fusiforme 
très dense. L'auteur pensa qu'il s'agissait d'une né- 
erose osseuse séquelle du traumatisme : formation 
d'un abcés dans la suite qui, par irritation de voisi- 
nage, amena cet épaississement. L'intervention chi- 
rurgicale confirma pleinement le diagnostic. 

WILLIAM VIGNAL. 


Albert Mouchet (Paris). — Os surnuméraires du 
tarse; leur róle dans les ostéalgies du pied, 
leur diagnostic avec les fractures (Pulletin el 
Mémoires de la Société de Médecine de Paris, 


séance du 13 Février 1914, p. 101 à 110). 


L'auteur résume ses travaux antérieurs sur la 
question et présente de nouvelles radiographies. 
Contrairement à Lapointe. il estime que dans le diag- 
nostie entre une fracture du scaphoide et un « os 
tibiale » on ne peut guere compter sur des signes 
différentiels tirés de l'aspect des fragments. 

E. DECHAMBRE. 


Charlier (Paris. — Un cas d'ostéo-périostite 
traumatique? (Bulletin de la Société de radiologie 
médicale de France, n° 52, Février 1914, p. 97 à 
08). 


L'auteur avant à radiographier un accidenté qui 
prétendait avoir subi un écrasement de la première 
phalange de l'index, sS'apercut, par la radiographie, 
qu'il s'agissait en réalité d'une périostite ancienne, 
car on ne pouvait admettre qu'en 1# jours le travail 
d'ossification de sa phalange ail pu atleindre un pa- 
reil degré. G. HARET. 


Lereboullet et Petit (Paris). — Varices congéni- 
tales du membre supérieur et dystrophies os- 
seuses (Bulletin de la Société médicale des ho pi 
tus, 6 Février 1914, p. 251-256, 1 cliché). 


Malade de 52 ans, dont la radiographie du membre 
supérieur droit montrait : os amincis, de petit vo- 
lume — radius mince, aplati, déformé, avec trait de 
fracture sur le 4/5 inférieur sans coaptation des 
fragments — eubitus gréle à tête atrophiće, à extre- 
mité inférieure particulièrement spongieuse — elavi- 
cule réduite — omoplate déformée avee acromion 
petit — amincissement de la coracoïde. 

AUBOURG. 


Lapeyre (Tours). — Autogreffe de la diaphyse 
tibiale nécrosée et séquestrée par ostéomyé- 
lite. Restauration du tibia autour de la greffe. 
Guérison avec résultat fonctionnel excellent 
(Bulletin de la Société de Chirurgie, 14 Février 
1914, p. 182 à 190, 3 clichés). 


L. présente trois radiographies de la greffe en 
place sous (trois étals : 
1° La prolifération commencée, Pos nouveau n'en- 
globe pas encore la greffe: 
2 La greffe est englobée. l'os déjà solide: 
o Le travail est définitivement arrèté. 
AUBOURG, 


283 


Conor Maguire (Irlande). — Déformation congé- 
nitale du fémur (British medical Journal, 
n° 2773, 21 Février 1914, p. 413 avec 1 radiogra- 
phie). 

Il s'agit d'une jeune fille dont la jambe droite pré- 
sentait un raccourcissement de 42 centimetres, sans 
Impotence, 

La palpation et la radiographie montrèrent que ce 
raccourcissement portait sur le fémur; la diaphyse 
n'existait pas, les deux épiphyses seules s'étaient 
développées. Hevia BÉCLÈRE. 


Clarence A. Mc. Williams (New-York). — Le 
périoste dans la greffe osseuse (The Journal 
of the American medical Association, vol. LXI, 


n° 5, 31 Janvier 1914, p. 546-551; 11 figures). 


D'aprés toute une série de radiographies, Tauteur 
conclut que l'existence de périoste sur Pos greffé 
est indispensable. Les greffes osseuses sans périoste 
sont toujours résorbées, alors qu'au contraire les 
autres se dévoloppent normalement ainsi que Fon 
peut s'en rendre compte sur les radiographies qu'il 
publie; ajoutons, sans prendre position dans ce débat, 
que de nombreux auteurs sont d'un avis oppose. 

W;i.ttam WIGNAL. 


H. M. Stewart (Johnstown). — Sur un cas 
démontrant l'utilité des rayons X dans le dia- 
gnostic des fractures (The Journal of the Ame- 
vican medical Association, vol. XLI, n° 5, 
ot Janvier 1914, p. 574-575, 4 figures). 
Les ravons X sont indispensables pour faire un 

diagnostie précis; mais après réduction il faut 

encore avoir recours à eux pour S'assurer qu'elle est 
bien faite. Article de vulgarisation pour les prati- 
ciens, WILLIAM WIGNAL. 


Roland Hammond (Providence). — Importance 
de la radiographie pour établir le pronostic 
des affections tuberculeuses des os (Fhe Ame- 
rican Journal of Roentgenology, vol. 1, n° 3, Jan- 
vier 1914, p. 150-152, 4 figures). ` 
Dans la plupart des cas, la radiographie faite á de 

nombreux intervalles donne des indications précises 
et précieuses sur l'évolution des lésions et, dans 
quelques cas, nous révèle des élats inconnus par le 
simple examen elinique. On peut ainsi diriger plus 
intelligemment la thérapeutique et, d'après les don- 
nées de R. H., ceci semble surtout vrai dans un cas 
de cosralyie. WILLIAM VIGNAL. 


O. Weski (Berlin). — A propos d'un article du 
D' Maag sur un odontome de l’antre d’High- 
more (Fortschritte auf der Gebiete der Roent- 
gestrahlen, t. XXI, fase. 5, 20 Février 1914. 
p. 580-581.) 


Noles de polémique à propos de Particle cité, paru 
dans un fascicule antérieur du mème périodique. 
R. Levoux-Lrnanp. 


Broca (Paris). — Décollements épiphysaires et 
fractures de la région condylienne externe 
(Journal des jpraticiens, 14 Février 1914, p. 97 
à 100 avec 57 fig.). 


Le décollement épiphysairre tout à fait pur est 
rare; if ne se traduit à la radiographie que par un 
élargissement de la ligne claire conjugale : aussi, 
pour s'en rendre comple, faut-il comparer avec soin 
les radiographies de face, du eôlé malade et du côté 
sain. Les décollements mixtes (décollement épiphy- 
saire aver petit éclat osseux) sont plus fréquents 
mais souvent méconnus. 


284 


L'A. aborde ensuite l'étude de la vraie fracture du 
condvle externe. La radiographie montre que le trail 
de fracture part en pleine diaphyse et qu'il existe 
presque toujours un déplacement important, Le sens 
de ce déplacement sera minutieusement éludié sur 
les épreuves, pour le réduire et bien diriger la pres- 
sion directe. J. LOUBIER. 


Mouchet (Paris). — Entorse juxta-épiphysaire du 
radius; de l'utilité de recourir à la radiogra- 
phie du côté sain en même temps qu’à celle 
du côté blessé (Bulletins el Memoires de la 
Société de Médecine de Paris, 15 Février 1914, 
p: 99 #101). 


Ala suite d'une chute sur la main, un jeune homme 
de seize ans présente du gonflement et un point dou- 
loureux à un centimetre au-dessus de Particulation. 
La radiographie ne montre aucun déplacement, mais 
il semble y avoir un petit éclat osseux dans la ligne 
diaphyso-épiphysaire. La radiographie du côté sain 
montre le mème aspect. I s'agit done d'une lésion 
rare, Pentorse juxta-épiphysaire d'Ollier. Mouchet 
insiste sur la nécessité de radiographier svstémati- 
quement, dans les cas douteux, le cóté sain : il ys 
a souvent, surtout quand lossitication est près de se 
terminer, des irrégularités de la ligne jugale qui 
pourraient en imposer pour une fracture. 11 termine 
en faisant remarquer que trop souvent les radiogra- 
phies sont mal interprétées parce que le radiographe 
ne procède pas à un examen clinique suffisant. 

E. DECHAMBRE. 


Caraven et Degouy (Amiens). — Luxation radio- 
carpienne pure en arrière (Gazelle médicale de 
Picardie, n° 2, 25 Février 1914, p. 504 55, avec 
1 dessin et 3 radiographies). 

Le malade, âgé de 24 ans, avait Favant-bras appuyé 
par le coude lorsqu'un poids d'environ 200 kg tomba 
sur la paume de la main, d'une hauteur de 60 centi- 
mètres. Il y avait déformation en dos de fourchette, 


Radiographie de profil. 


mais les stvloides radiale et cubitale étaient dans 
leurs rapports normaux: la gouttière du pouls avait 
sa profondeur normale; l'axe médian de la main 
n'était dévié ni en dedans ni en dehors. Après une 
discussion serrée et méthodique du diagnostie, C. 


Rayons X. 


el D., éliminant la fracture du radius et la luxation 
dorsale du grand os qui donnent des déformations 
analogues, concluent á une luxation radio-carpienne 
compléte en arriére, luxation pure, sans fracture du 
rebord postérieur du radius, sans fracture des os du 
carpe. 

La radiographie a confirmé ce diagnostic. Sur la 
vue de profil la laxation est frappante; le semi-lunaire 
a conservé ses rapports normaux avec le grand os. 
mais il s'est déplacé en arrière du bord postérieur du 
radius. La styloide radiale est le siège d'une fracture 
parcellaire sans déplacement (peu visible de face). 
De face, on voit que la styloïde cubitale est égale- 
ment fracturée: il ny a pas non plus de déplace. 
ment. Pas de fracture de Pépiphyse proprement dite, 
pas d'arrachements parcellaires des gouttières tendi- 
neuses dorsales. L'examen des radiographies montre 
combien le carpe, malgré que la luxation soit com- 
plète, parait remonté de peu, surtout sur le cliché 
de face; si l'on n'avait que celui-ci à sa disposition 
il ne serait guère possible d'affirmer un déplacement 
queleonque du carpe. La réduction de cette luxation 
a été des plus simples. DEGOUY. 


H. C. Frenkel-Tissot (Zurich). — Contribution à 
l'étude des troubles trophiques d’origine trau- 
matique de l'os semi-lunaire du carpe (Fort- 
schritte auf dem Gebiete der Roentyenstrahlen, 
t. XXI, 20 fasc. 5 Février, 1914, p. 550 à 2551, 
pl. 22). 
sien que moins connue que la fracture du sca- 

phoíde, celle du semi-lunaire (dont on cite plus sou- 

vent la luxation) parait n'être pas très rare en réalité, 

Ouelques observations récentes montrent en outre 

que cet os peut présenter, comme la plupart de ses 

voisins du carpe, des troubles trophiques post-trau- 
matiques extrèmement accentués el susceptibles 
mème d'aboutir à des fractures secondaires, 

Preiser avait étudié le premier ces accidents dune 
facon complète pour le scaphoïde. Il était arrivé à 
celte conclusion qu'il s'agissait d’arrachements liga- 
menteux importants (particulièrement au niveau du 
ligament dorsal conducteur des vaisseaux principaux) 
avant comme conséquence des troubles de la nutri- 
tion aboutissant à une ostéite raréfiante qui rend fa- 
cile une fracture à la première occasion. Kienbéck, 
dans un travail d'ensemble, a repris la question pour 
le semi-lunaire. Il se rallie à la théorie de Preiser 
tandis que d'autres auteurs, à la suite de Pfitzner, 
considèrent les lésions observées sur les radiogra- 
phies comme relevant de processus congénitaux ou 
de lésions tuberculeuses, syphilitiques, ete. 

Deux observations, dont l'une en particulier suivie 
d'opération, permettent à l'auteur de démontrer le 
bien-fondé de la théorie de Preiser-Kienbóck. 

La 1 obs. se rapporte à une femme de chambre de 
25 ans, chez laquelle les mouvements du carpe droit 
sont douloureux. Une radiographie montre des zones 
claires au niveau du semi-lunaire. Le traitement (air 
chaud et mécanothérapie) produit une certaine amé- 
lioration mais ne restitue pas un fonctionnement nor- 
mal : la malade qui se refuse d'ailleurs à une inter- 
vention est perdue de vue. 

La 2° obs. est celle d'un ébéniste qui, au service 
militaire, cherchant à ouvrir la culasse d'un canon, 
donne un coup violent avec la paume de, la main 
et présente au bout de quelques heures un gonfle- 
ment important du poignet avec impotence fonction- 
nelle. Il est radiographié un mois après l'accident, en 
Juillet 1908. On constate une fissure de l'épiphyse 
radiale, Bien que sentant encore quelque gene. le 
malade est rapidement amélioré. 

Il est revu en Octobre 1912, plus de quatre ans 
après l'accident, se plaignant d'avoir toujours souf- 
fert depuis et d'éprouver un certain degré d'incapa- 
cité professionnelle. Une radiographie montre Vah- 


Rayons X. 


senee de structure osseuse et des zones de raré- 
faction du semi-lunaire, Les troubles eonslalés ne 
s'améliorant pas malgré le traitement, le malade est 
opéré en Février 1915, ie semi-lunaire est extirpé el 
montre à l'étude histologique des modilicalions de 
structure extrémement accentuées avec processus 
d'ostéite rarétiante et travées fibreuses permettant, 
d'apres leur aspect, de conclure à deux fractures qui 
ne se seraient pas produites au mème moment, la 
plus récente ne pouvant guère ètre interprétée que 
comme une fracture secondaire par compression dans 
un os altéré. 

La théorie établie d'abord par Preiser pour le sea- 
phoïde, et étendue par Kienbeæck au semi-lunaire, 
parait done devoir être aceeplée pour tous ces cas. 

Il y aurait peut-être lieu de rechercher si elle ne 
s'applique pas également à la maladie de Koehler du 
scaphoïde du tarse. R. Levocx-Lenanp. 


Ombrédanne (Paris) — Reposition sanglante 
d'une tête radiale complètement détachée (Bul- 
letin de la Société de chirurgie, 11 Février 1914, 
p. 200). 

Enfant de Mans :le cliché montre la cupule radiale, 
le cartilage de conjugaison, un fragment osseux 
juxta-épiphysaire de 5 millimètres, qui, détachés en 
bloc de la diaphyse radiale, ont basculé de 90° et se 
sont soudés à angle droit sur Pare de la diaphyse : 
la surface articulaire radiale est sensiblement dans 
un plan vertical. 

Un second cliché, trois semaines après Pinterven- 
tion, montre une exubérante latérale du cal, qui 
empeche les mouvements de pronation et de supina- 
tion : au contraire, les mouvements de flexion et 
d'extension sont très étendus, alors qu'ils étaient 
abolis avant l'acte opératoire. AUBOURG. 


Ombredanne (Paris) — Interposition de l'épi- 
trochlée décollée entre les surfaces articulaires 
du coude (Bulletin de la Société de chirurgie, 
11 Févricr 1914, p. 200). 

Le cliché montre deux petites taches osseuses inler- 
posées dans l'articulation : l'une représente le point 
complémentaire de lépitrochlée, l'autre un fragment 
détaché de la base mème de cette apophyse (enfant 
de 12 ans). 

Opération : ablation du fragment épitrochicen. 

AUBOURG. 


Duvergey. — Fracture de la tête du fémur (Jour 
nal de médecine de Bordenu. 8 Février 1914, 
p. 97 el 98, avec un schéma). 

Cette observation est intéressante parce que les 
fractures de la tète du fémur sont rares et qu'il est 
pour ainsi dire impossible d'en faire le diagnostic 
sans une bonne radiographie. Le traumatisme avant 
porté sur la crête iliaque, la partie supérieure de la 
vité cotvloide a fait éclater une portion de la par- 
lie supérieure de la tête fémorale. 

J. Lounirn. 


Japiot (Lyon). — Fracture malléolaire avec 
fragment postérieur du tibia (fragment margi- 
nal postérieur), radiographie et pièce (Lyon 
medical, t. CXXIL, n° 8, 22 Février 1914, p. #19 
à 425). 

Il s'agit d'un malade qui fait une chule dans un 
escalier et saute sur le pied droit; après quelques 
pas, il perd Féquilibre et tombe sur le côté gauche. 
Ouinze jours plus tard, il entre dans le service du 
Dr Vallas. Le pied est subluxé en arrière, le tibia fail 
une proue en avant, le diagnostic de fragment posté- 
rieur s'impose. La réduction se fait d'ailleurs facile- 
ment en tirant sur le talon d'arriére en avant, en por- 
tant la pointe du pied en dehors. 

Rudiographie : de profil, subluxation du pied en 


285 


arrière, refente du plateau tibial. Malléole interne 
taillée en pointe, sa plus grande partie étant empor- 
tee par le fragment postérieur. De face : pas de dias- 
tasis : tubercule postérieur séparé du péroné par un 
intervalle de ò millimetres, malléole interne refendue 
par un grand fragment en coin remontant à 5 centi- 
metres dans le fat du tibia. 

La fracture est réduile el immobilisée: le résultat 
fonctionnel est bon et le malade marche facilement. 
Un an apres environ, le malade entre à l'Hôtel-Dieu 
ou il succombe des suites d'une tuberculose pulmo- 
naire; la pièce est alors examinée, A premiére vue, 
il est difficile de reconnaitre le pied fracturé; mats 
le bulbe libial est épaissi à sa partie postérieure: il 
n'existe qu'un très faible dénivellement entre le tibia 
etle fragment. 

Radiographs: de fragment postérieur est revenu a 
sa place: la malléole interne est restée un peu 
déplacée en arrière. 

L'auteur conclut à l'excellence du résultat théra- 
peutique, à l'exactitude des renseignements radiogra- 
phiques, et à l'impossibilité de confondre ce fragment 
avee tout autre : il sagit bien du fragment postérieur 
ou fragment de Destot. Tn. NOGIER. 


W. Carmalt Jones (Londres). — Arthrite chro- 
nique dans l'hémophilie (The Lancet, n° 9, 
28 Février 1914, p. 606 à 607, 1 figure). 
Observation compléte d'un hémophile de 52 ans 

qui depuis l'âge de 2 ans n'a cessé de faire des acci- 

dents. Une radiographie de son genou droit montre 
la résorption du cartilage articulaire surtout au niveau 
du fémur et de la rotule. L'air chaud combiné au 
massage soulage le palient et rend de la souplesse 
à son articulation. Wi,nntam Visas, 


E. Spéder (Bordeaux). — Contribution à l'étude 
radiographique des malformations de la co- 
lonne vertébrale (.Irchires d'électricité médicale, 
29 Février 1914, p. 186 à 193, 5 figures). 

Par l'examen clinique seul, le diagnostic étiolo- 
gique des dévialions de la colonne vertébrale est sou- 
vent difficile; d’où Pioportance des données radiolo- 
giques. Chez Venfant on doit d'abord faire une 
radiographie d'ensemble pour obtenir Paspect général 
de la colonne vertébrale, puis des radiographies 
himitées à chaque région; celles-ci seront d'autant 
plus nettes que le radiolimitateur sera de diamètre 
plus pelit. 

L'aspeel radiographique des vertèbres chez les 
jeunes enfants diffère de celui que Pon obtient chez 
l'adulte, les différentes pieces wélant pas ossiliées, 
PA. déerit aspect de la vertébre chez Fenfant à Fétat 
normal et à Vétal pathologique : puis il rapporte 
l'observation d'un jeune enfant de 8 mois qu'il a 
radiographié el qui présentail des anomalies mul- 
tiples. Le cliché d'ensemble permet de constater que 
la colonne dorsale est formée de treize éléments avec 
13 paires de côtes et que la colonne lombaire com- 
porte, en plus des vertebres normales, une demi-ver- 
tebre supplémentaire intercalée entre la première el 
la seconde lombaire, La radiographie localisée de la 
région lombo-sacrée montre que cette demi-vertèbre 
supplémentaire possede un demi-corps, une apophyse 
transverse et un demi-are postérieur. LA, pour fixer 
toutes ces malformations a fait plusieurs radiogra- 
phies localisées dans des incidences différentes. 

J. LounIER. 

Lionel E. C. Norburz (Londres). — Malforma- 
tion congénitale des vertèbres (The proceedinys 
of the Royal Society of Medecine, Section de 
pédiatrie, vol. VII, n° 4, Février 1914, p. 73-74). 
Fillette de 5 ans 1 2 accusant, depuis deux ou trois 


semaines, des douleurs sous son rebord costal 
gauche et présentant en outre une seoliose moyenne 


280 


à convexilé gauche, Sur une radiographie on voit les 
première et deuxième lombaires en forme de coin el 
le disque intermédiaire est de dimensions très 
réduites. Wintiam VIGNAL. 


Balthazard (Paris). — Un cas de spondylose 
traumatique avec autopsie (malad:e de Kun- 
nel) (Rerue de Chirurgie, n° 3, 10 Mars 1914, 
p. 216). 


Un blessé, accidenté du travail, meurt six mois 
après un traumatisme violent, avant présenté divers 
phénomènes de compression médullaire. La radio- 
graphie ne fail rien soupeonner. A Pautopsie on note 
une fracture incomplète de la 11: dorsale, des frac- 
tures des lames transverses de la 10* dorsale, enfin 
une fracture des apophvses épineuses des 9 et 10° 
dorsales. P. MEUGÉ. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Hannus. — Présentation de radiogrammes con- 
cernant des malades atteints d'arythmie (So- 
ciété de médecine de Nancy, 25 Février 1944). 


M. Hannus présente des radiographies montrant 
des aortes dilatées dans leur totalité, prises sur des 
malades atteints d'arythmnie. Il pense que lassocia- 
tion de Paortite et de larvthmie constitue un syn- 
drome pathologique spécial. P. AME. 


Gunsburg (Anvers). — Inversion du cœur (.42- 
nales de médecine physique @Anrers, n°6, Dé- 
cembre 1915). 


Il s'agit dun cas de dextrocardie chez un enfant 
de 8 ans dont le diagnostic clinique fut contirmé par 
la radiographie. La pointe du ceur est au niveau du 
6° espace intercostal droit. Ces eas ne sont pas sou- 
vent signalés, probablement à cause de l'absence de 
svmptomes cardiaques. Quant à l'origine de la dex- 
trocardie, l'auteur pense qu'il faut Pattribuerá la 
persistance de la moitié droite du sinus primitif de 
l'embryon, alors que normalement cette moitié droite 
satrophie. G. GIBERT. 


APPAREIL DIGESTIF 


L. Pierce Clark ct Archibald H. Busby |New- 
York). — Importance de l'examen radiologique 
du trajet gastro-intestinal au cours des affec- 
tions nerveuses dites fonctionnelles. (The Jour- 
nal of the Amerienm medical Association, vol. 


LXII. n° 6, 7 Février 1914, p. 440 à 445, 9 fig.). 


C. el B. ont fail l'examen radiologique du tube di- 
gestif de dix épileptiques des deux sexes: chez tous 
ils ont observé des anomalies : gastroptoses, rétre- 
cissement du colon descendant, ptose du cecum ou du 
transverse, de l'angle hépatique, viseéroptose et, chez 
presque tous, atonie gastrique. Ils concluent que 
l'examen radiologique est important tant au point de 
vue diagnostie que pour les indications thérapeuti- 
ques: nombre de ces malades ont vu, par un traile- 
ment approprié, disparaitre leurs troubles gastro- 
intestinaux el par suite se produisit l'amélioration de 
l'état général. WILLIAM VIGNAL. 


A. W. Crane (Kalamazoo). — L’estomac, organe 
réflexe. (The American Journal of Roentye noloyy, 
vol. I, n°5, Janvier 1914, p. 148- 4). 


Le radiologiste doit ètre doublé d'un elinicien 
averti, sachant interpréter ce qu'il voil sur l'écran ou 
la plaque radiographique. Lestomac plus que tout 
autre organe demande a étre bien étudié, Nombreux sont 
es cas de spasme pylorique, de biloculation gastrique, 


Rayons X. 


de cardiospasme qui ont motivé une intervention 
pour le moins inutile, car on n'a trouvé aucune 
lésion gastrique : les troubles fonctionnels persis- 
tèrent après la guérison opératoire : ceci est dù à ce 
que Festomac est « la sonnette d'alarme » (fhe alarm 
Lor) de Pabdomen. Maintes fois, n'at-on pas trouvé 
associés à ces troubles fonctionnels : des appenicites, 
des calculs biliaires ou de la cholécystite; chez la 
fenune les affections gynécologiques peuvent en être 
la cause. Enfin il mest pas rare de trouver, coïnci- 
dant avec un ulcére gastrique, une appendicite. L'au- 
teur apporte, à l'appui de ses dires, des statistiques 
fort probantes empruntées aux différents chirurgiens 
américains. WiLLiaM VIGNAL. 


Huerter (Marbourg). — Nouveaux resultats de 
la radiologie de l'estomac (Berlin, Urban el 
Selavarzenbery, 1913, 2 fase. in 8°, 62 p. 75 fig.). 


Bon résumé accompagué de nombreuses figures 
sechémaliques exposant d'une facon claire et assez 
complète les résultats les plus récents de Pexplora- 
tion radiologique de l'estomac. On peut en recom- 
mander vivement la lecture aux médecins et mème 


aux radiologistes qui pourront rafraichir leur mé- 
moire sur quelques points particuliers de l'examen 
gastrique. R. Lepousx-Lenann. 


N. M. Richter (Chicago). — Sténose congénitale 
du pylore (The Journal of the American medi- 
cal Association, vol. LXIL, n° y, 51 Janvier 1914, 
p. 595 à 556). 


Avant eu loccasion de voir et d'opérer vingt-deux 
cas de sténose congénitale du pvlore, R. étudie la 
symplomatologie et les indications opératoires. Dix- 
neuf de ces cas étaient des sténoses hvpertrophi- 
ques, les 5 autres des sténoses spasmodiques. L'exa- 
men radiologique doit uniquement se borner å déler- 
miner le temps d'évacuation de l'estomue el non la 
perméabilité du pylore. Autrement, on s'exposerail 
à de graves erreurs; un pylore, complétement obluré 
par suite d'un état congeslif de Vhypertrophie mus- 
culaire, peut. dans la suite, redevenir partiellement 
perméable el inversement. Winntam VIGNAL. 


Vidor-Revesz (Budapest). — Constatation radio- 
logique rare. (Fortschritte auf dem Gebiete der 
Roentyenstrahlen, t. XXE, fase. Février 1914, 
p.570 à 574, 6 fig. dans le texte et planches XXIV). 


Curieuses observations de : P double estomac en 
sablier: 2° gastro-entérostomie spontanée naturelle 
(néoplasme gastrique ouvert dans le grele); 5° éven- 
tration diaphragmatique dont il faut lire le détail 
dans l'original. R. Levoux-Lenanp. 


Felice Perussia (Milan). — Syndrome radiologi- 
que simulant une sténose infrapapillaire du 
duodénum (La Radiologia médica, Février 1914, 


vol. I, n° 2). 


LA. publie cette observation instructive pour dé: 
montrer une fois de plus la difficulté des examens 
radiologiques du duodénum. Un malade qui présen- 
tail tous les signes cliniques d'ulcère duodéna) avec 
sténose fut soumis à l'examen radiologique: on v 
constata un péristaltisme extrêmement rapide du 
duodénum, ce qui fit contirmer pleinement le diagnos- 
tic clinique. L'intervention chirurgicale démontra, deux 
mois après, que le malade était porteur dun néo- 
plasme volumineux, inopérable, de la petite courbure 
de Pestomac. L'image radiologique est complétement 
changée; on voit un estomac irrégulier, piriforme, 
à contours estompés qu'aucune onde péristallique 
n'agite, situé dans Vhypocondre gauche, Quatre ra- 
diographies sont jointes à ce travail et montrent les 


Rayons X. 


phases successives par lesquelles a passé le dia- 
gnostic radiologique. M. GRUNSPAN. 


Chauffard (Paris). — Ulcère pyloro-duodénal 
(Bulletin médical, 7 Février 1914, p. 135 à 159). 


A propos d'un cas observé dans son service, PA. 
rappelle les caracteres radiologiques de Pulcére du 
duodénum. La radiologie est d'un grand secours 
pour le diagnostic entre Pulcére du duodénum et 
Puleére de Vestomac. Dans le cas de lauleur les 
signes radiologiques étaient nuls car son malade ne 
présentait ni douleur, ni pylorisme, mais simplement 
des hémorragies. J. Lounien. 


H. Lebon (Paris). — Diagnostic radiologique de 
l'appendicite chronique (La Clinique, n° 8, 
20 Février 1914). 


Après avoir bien posé que la radiographie de Pap- 
pendice est assez rare, L. insiste sur ce fait qu'on 
est certain d'obtenir toujours une image du cecum 
et de la dernière partie de l’iléon. et consécutivement 
de préciser la situation anatomique de la partie pos- 
térieure etinterne du cæcum, point d'implantation de 
l'appendice. Ce point repéré sur la paroi abdominale 
doit coïncider avec le point douloureux maximum et 
être le départ de toutes les irradiations doulou- 
reuses. P. MEUGr. 


Henri Béclère (Paris). — Un cas d'insuffisance 
de la valvule iléo-cæcale (Bulletin de la Société 
de radiologie médicale de France, n° 52, Février 
1914, p. 5). 


L'auteur présente un radiogramme dans lequel une 
anomalie du colon transverse permet de voir parfai- 
tement la baryte au delà de la valvule iléo-cæcale, 
celle-ci ayant été franchie au cours d'un lavement 
barvté : tout le gréle semble rempli par le mélange 
opaque. G. HARET. 


Richard Gompertz (Londres). — Cas de consti- 
pation spasmodique (The Lancet, n° 7, 17 Fé- 
vrier 1914, p. 452 à 455, 4 fig.). 


R. G. publie l'observation radiologique d'un cas de 
constipation par spasme du gros intestin datant d'un 
an, chez un homme de 39 ans. Ainsi que le révéla 
l'écran (et une série de radiographies dont Pauleur 
publie quatre des plus typiques), le bismuth ne su- 
bissait aucun retard dans la traversée intestinale 
jusqu'à langle splénique. Une radiographie prise 
32 heures après le repas bismuthé montre bien le 
colon pelvien distendu, mais le transverse el le colon 
descendant complètement contracturés; 48 heures 
après Pingestion de bismuth, on voit que si le trans- 
verse est rempli, par contre le cólon descendant est 
en état de contracture. Geci explique les dimen- 
sions anormales du cecum et du colon ascendant 
qui dans la lutte contre la contracture des colons 
transverse et descendant se sont dilatés et les dou- 
leurs ressenties par le malade dans la fosse iliaque 
droile. WILLIAM VIGNAL. 


Alfred C. Jordan (Londres). — Le péristaltisme 
du gros intestin (The Archives of the Róntyen 
Ray, n° 163, Février 1914, p. 528 à 539, 18 fig.). 


Des 27 cas de péristallisme du gros intestin que 
C. J.a observés, il tire les conclusions suivantes : 
que des 4 mouvements décrits par Rieder : le péris- 
taltisme, les contractions toniques uniformes, Fanti- 
péristaltisme et les oscillations, seuls existent 
les deux premiers. Pour lui, les mouvements anti- 
péristaltiques décrits par Rieder proviennent d'une 
erreur d'interprétation due a ce que l’auteur allemand 
sest uniquement basé sur la radiographie sans s'ai- 
der de la radioscopie. En effet, quand les matières 


287 


arrivent dans le cacum et les colons ascendant et 
transverse, elles sont trés fluides, puis perdent de 
leur volume par suite de l'absorption de l’eau, elles 
se rétractent, ce qui. sur des radiographies succes- 
sives, peut faire croire à des mouvements antipéris- 
talliques. 

Il est très difficile d'observer le péristaltisme du 
gros intestin, on ne peut le voir qu'immédiatement 
après un repas et de préférence après le petit dé- 
jeuner et le diner, plus rarement après le repas de 
midi et le goûter. Une onde péristaltique met de 2 à 
$ minutes pour aller de l'angle splénique au colon 
pelvien. Ce n’est que dans les cas de diarrhée que 
4 minutes suffisent pour évacuer le gros intestin du 
cæcum au rectum. WiLLtam VIGNAL. 


Dellot (Epernay). — Occlusion intestinale chro- 
nique par bride cecale (Bulletin de la Société 
de chirurgie, 20 Février 1914, p. 261 à 265). 


Une radioscopie, faite après avoir fait prendre au 
malade 3 doses de carbonate de bismuth de 20 gr. 
chacune à 3 h., 5h. et 9 h. du soir, permit de recon- 
naitre le lendemain matin une masse noire corres- 
pondant au cecum — puis une interruption de la 
masse sur le colon ascendant; en somme, une diffi- 
culté du passage du bismuth á 2 travers de doigt 
au-dessous de langle hépatique. 

L'intervention montra une bande fibreuse que P. 
put décoller de la bandelelle ciecale antérieure 
qu'elle recouvrail. Elle s'étendait de la base de l'ap- 
pendiee jusqu'à la partie supérieure du colon ascen- 
dant. Cette section permit au colon de s'allonger. 

AUBOURG. 


C. Lehmann (Bostock). — Radiographie d'un cas 
d'invagination iléo-cæcale (Horlschritle auf dem 
Gebiete der Roentyenstrahlen, t. T, fase. 5, 20 Fé- 
vrier 1914, p. 561 à 562, | fig.). 

Chez un jeune homme de 18 ans, qui souffrait de- 
puis3semaines de coliques avec alternance de cons- 
tipation et de diarrhée souvent sanglante, on donne 
un lavement de bismuth et Pon constate que le liquide 
s'arrête brusquement dans la partie gauche du colon 


transverse en formant comme une cassure netle, au 
lieu de présenter l'amincissement graduel générale- 
ment observé en cas de sténose. 

Une radiographie montre de plus que le bismuth a 
filtré le long de la paroi intestinale au dela du point 
d'arrèt, la partie médiane du calibre intestinal res- 
tant claire, comme le montre le schéma ci-joint imité 
de Fauteur. A l'opération on constale une invagina- 
tion iléo-ciecale. 

Ce cas parait ètre le premier du mème genre qui 
soit publié: il est regrettable que la plaque originale 
en soit perdue et que ce soit simplement un croquis 
de mémoire qui en tienne lieu. 

R. Lepoux-Lepanp. 


208 


H. Drummond (Newcastle). — Note sur les 
fonctions du colon et particulièrement sur la 
progression des lavements (Bristish Medical 
Journal, n° 2770, 31 Janvier 1914, p. 240). 


LA. a constaté que les lavements bismuthés, ou 
barvtés, à la dose de 1 litre, atteignent lé cecum en 
10 minutes environ. Ce temps est à peu pres le mème 
pour des liquides moins denses tels que le lait ou 
l'eau pure (sortant par une fistule cæcale). 

Pour Jui, ce n'est que dans des cas pathologiques 
que Ja valvule iléo-ciecale se laisse franchir et que 
le bismuth pénètre dans l'iléon. 

Comment progresse le lavement dans l'intestin® 
Est-ce par la simple pression du liquide ou par des 
mouvements antipéristaltiques du colon? L'auteur 
penche pour la seconde hypothèse, s’appuvant sur 
le fait que de petites quantités de liquide, injectées 
sous faible pression, parviennent cependant vers la 
30° ou 40° heure dans le cecum. 

Dans des cas d'iléo-colostomies datant d’un an et 
plus, D. a constaté que la portion de intestin grèle 
ainsi rapprochée du gros intestin se dilatait et jouait 
en quelque sorte le role du colon supprimé. 

Henri BÉCLÈRE. 


Gosset (Paris). — Vésicule ou duodénum (Bul. 
letin de la Société de Chirurgie, 18 Février 1914, 
p. 248-252, 1 fig.). 


Vésicule ou duodénum est une question qui se 
posera de plus en plus, gráce aux données de la 
radiologie. 

Il s’agit d'une malade de M. Florand, présentant 
des crises douloureuses fréquentes, sous forme de 


ds AP à 
11 
4% f 


ANA ar 


Fim 


crampes d'estomac, avec irradiations dorsales et 
parfois des vomissements et de lictère. 

Examen radiologique (Aubourg). « La malade ayant 
pris un lait de 100 gr. de carbonate de bismuth et 
290 e. c. d'eau d'albumineuse, l'estomac s'est montré 
de forme et de siège normaux, avec un bas-fond ne 
participant pas à la chute du transverse et atteignant 
la crête iliaque : il my a pas de déformation appa- 
rente de l'estomac. 

Après le pylore. on voyait à l'écran el on voit sur 
le cliché une déformation, une encoche sur le bord 
droit de la premiére portion du duodénum : cette 
encoche a persisté durant tout l'examen. Le point 
douloureux correspond bien á cette région; mais il 


Rayons X. 


existe en dehors du duodénum une ombre marquée 
qui est la vésicule biliaire augmentée de volume, si 
bien que je ne puis dire si le point accusé doulou- 
reux est sur le duodénum ou sur la vésicule. 

Trois heures après la prise du lait de bismuth, il 
ne restail aucun résidu dans l'estomac. Au résumé : 
ly déformation de la partie droite de la premiere 
portion au duodénum: 2 grosse vésicule : 5° douleur 
correspondant à la vésieule el au duodénum, à leur 
point directement en rapport; # pas de sténose 
stomacale ». 

Opération. — Les constatations opératoires ont con- 
lirmé strictement toutes les déductions de la radio- 
logie. La vésicule adhere intimement, par son fond 
towné a gauche, a la premiere portion du duedénim 
qu'elle déprime. Les adhérences sont libérées et, après 
libération, on constate que le duodénum n'est pas 
rétréci. Cholécystectomie, ligature isolée des vais- 
seaux cysliques, ligature du moignon du eystique. 
Durée totale de Popération : 10 minutes. 

Analomie pathologique. — Bile noire épaisse dans 
la vésitule et deux calculs arrondis, noiratres, avant 


. le volume d’un œuf de vanneau. 


G. relate cette observation comme « un cas tvpe 
de compression du duodénum par une grosse vési- 
cule distendue avec péricholécystite el le diagnostic 
avait été strictement établi par l'examen radiolo- 
gique ». A ce propos, on rappelle une observation 
d'un malade de M. Enriquez où Pon trouva lésion 
vésiculaire et lésion duodénale (cholécystectomie el 
gastro-entérostomie dans la mème séance). 

H faut toujours, en présence d’une image radiolo- 
gique de sténose duodénale, songer non seulement 
à la possibilité d'un duodénum, mais encore à une 
compression extérieure exercée par la vésicule, même 
quand celle-ci ne peut ètre sentie à la palpation, à 
moins que les deux lésions ne coexistent. 

AUBOURG. 


Enriquez ct Gosset (Paris). — Syndrome vési- 
culo-duodénal. Cholécystite ancienne et péri- 
cholécystite avec fistule entre la vésicule et le 
duodénum (Bulletin de la Societé de Chirurgie, 
25 Février 1914, p. 282-286). 


E. et G., montrant les rapports entre les cholécys- 
tiles et les lésions duodénales, apportent un cas 
dans lequel il existait un syndrome vésiculo-duodénal 
dingnosliqué cliniquement. 

Malade de 60 ans. dont l'examen radiologique. des 
plus instructifs, permettait à lui seul de porter le dia- 
wnoslie. 

« Pas de stase bismuthée. — Carcum contenant 
encore du bismuth de fa veille. alors que le reste 
du gros intestin est complètement vide. Traversée 
rapide — grande ptose gastrique — Evacuation gas- 
trique facile; mais, par contre, légère stagnation du 
bismuth dans la lumière duodénale (1% et 2 portions). 
Elle est manifestement déviée sur la droite et semble 
lixée sur la face inférieure du foie, dont elle suit 
l'ascension dans la position couchée. Douleur à la 
pression, strictement limitée á la région vésiculo- 
duodénale. 

« Quel élait le diagnostic à porter par l'examen radio- 
logique? On pouvait dire : lesion duodénale certaine 
el on pouvait ajouter probablement d'origine vésieu- 
laire. En effel, sur lorthodiagramme, l'angle droit du 
colon transverse est fixé au bord inférieur du foie: 
or ces adhérences du foie et de l'angle droit. au 
niveau de la fosse vésiculaire, sont dues à la péricho- 
lécystite. Cette fixité de l'angle droit permettait de 
supposer unc péricholécystite ancienne ayant pro- 
voqué en outre la lésion duodénale. » 

Opération. — Après libération d'adhérences ser- 
rées, on melen évidenee un tractus d'un demi-centi- 
métre qui relie la vésicule au bord supérieur du 


Rayons X. 


duodénum. Ce tractus est creux et fait communiquer 
la vésicule et l'intestin. Cholécystectomie, puis fer- 
meture de la fistule duodénale. Durée totale : 34 mi- 
nutes. Suites opératoires des plus simples. 
AUBOURG. 


Gosset (Paris). — Radiographies d'un calcul de la 
vésicule biliaire (Bulletin de la Société de Chirur- 
yie, 11 Février 1914, p. 207 à 209, 4 cliché). 


Trois elichés (Ledoux-Lebard) montrent très nette- 
ment, entre la première et Ja deuxième apophyse 
transverse lombaire droite. une ombre que sa forme 
polygonale tend à identifier comme calcul biliaire. 
Un premier cliché est pris dans Ja position classique 
du décubitus ventral, sans insufflation de l'estomac 
et montre une tache entre la première et la deuxième 
lombaire. 

En raison de la projection de cette tache dans 
l'ombre rénale, il est pris deux autres radiographies 
de la région rénale : 1° l'une, dans le décubitus dorsal, 
eomme s'il s'agissait d'une radiographie du rein mais 
un peu obliquement; elle fait voir, outre une om- 
bre rénale tres petite, annonçant vraisemblablement 
un rein seléreux, l'ombre du calcul qui, projetée obli- 
quement sur le pôle supérieur du rein, n'appartient 
done pas à ce dernier organe et montre un contour 
plus net, répondant à une coque caleifiée ; 2° l'autre, 
dans le décubitus ventral, où ombre du calcul est 
toujours nettement visible. 

Le calcul unique, comme Pa montré l'intervention, 
siégeait dans le col de la vésicule. Sa radiographie, 
après opération (il était entouré d'une coque), rappe- 
lait la forme reconnue sur les trois clichés préopé- 
raloires. 

G. estime qu'il y a lieu de recourir plus souvent 
à la radiologie dans la recherche des calculs et cette 
recherche doit être faite systématiquement. Les résul- 
tals posilifs deviennent plus nombreux si on a soin 
de ne pas insuffler l'estomac et surtout de ne pas le 
remplir de bismuth. 

Discussion. — M. Quénu partage cet avis de Putilité 
de radiographier tous les malades chez lesquels on 
soupconne la lithiase biliaire. Les caleuls visibles ont 
une écorce caleaire. Un résultat fut négatif chez un 
malade qui portait plus de 200 calculs dans sa vési- 
cule. O. rappelle ses expériences avec Darbois : les 
résultats ont varié avec l'épaisseur du foie recouvrant 
la vésicule, la maigreur du sujet, la vacuité du gros 
intestin. 

M. Mauclaire rappelle le premier cas publié par 
Infroit en 1903, à l’Académie des sciences, calcul re- 
couvert de carbonate de chaux. Depuis, sur bien des 
lithiasiques, il na pu retrouver un cas semblable, 
car il s'agissait de calculs de cholestérine pure. 
M. rappelle Particle de Case (Journal of the Amerie. 
med. Association, 20 sept. 1913) avec 40 cas de calculs 
biliaires dans 1000 examens du tube digestif. Les 
calculs biliaires seraient trés sourent visibles et le 
diagnostic radiologique différentiel est à faire avec 
calcification des cartilages costaux, caleul et tuber- 
culose du rein, ganglions calcifiés. AUBOURG. 


S. Rubaschow (Moscou). — Sur 'e diagnostic ra- 
diologique des calculs bilialres (Fortschritte 
auf dem Gebiete der Roentgens'rahlen, t. XXI, 
fasc. 5, 29 Février 1914, p. 553 à 550, 1 pl.). 


La rareté de l'apparition sur la plaque des concré- 
lions biliaires est bien connue et l'on a décrit de 
nombreux artifices de technique destinés à rendre 
plus visibles ces productions. 

L'auteur préconise un procédé qui consiste, le ma- 
lade étant sur le dos et ampoule sous la table, à 
pratiquer la compression en introduisant la plaque 
dans l'ouverture mème du compresseur. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — I 


289 


Les ealeuls biliaires placés sous un sujet épais 
radiographié ensuite suivant cette méthode sont net- 
tement visibles sur les clichés. Mais c'est la figure 
reproduisant la radiographie d'un amas de calculs 
biliaires, obtenue par hasard en prenant une plaque 
intestin, qui constitue la partie la plus intéressante 
de ce travail. R. Lepoux-Lepanp. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Bela Alexander (Budapest). — Radiographies 
comparatives des deux reins et des deux ré- 
gions rénales (Fortschritte auf dem Gebiete der 
Roentgenstrahden, t. XXI, fase. 5, 20 Février 
1914, p. 505 à 535 avec 11 schémas dans le 
texte). 


Dans de nombreux articles antérieurs et dans sa 
monographie de 1912, l'auteur a insisté déjà sur la 
nécessité de procéder toujours à l'examen des deux 
reins, si Pon veut pouvoir donner des conclusions 
exactes et complètes et tous ceux qui ont quelque 
expérience de la radiographie des voies urinaires 
sont d'ailleurs d'accord sur ce point. Dans cet arti- 
cle, A. donne une série d'observations prises dans 
sa pratique personnelle et illustrées de schémas qui 
montrent que l'interprétation correcte et le diagnos- 
tic complet n'étaient possibles dans ces cas qu'en 
adiographiant les deux régions rénales. Il faut lire 
dans l'original le détail de eette casuistique qui ne se 
préte pas à une analyse, mais est extrêmement ins- 
tructive. R. LEpoux-LEBARD. 


V. Blumm (Vienne). — Sur l'injection de collar. 
gol dans le bassinet, á propos de l'article de 
Wossidlow (Archiv. fur klinische Chirurgie, 
20 Février 1914, t. CIII, f. 5, p. 865 à 869). 


L'A. insiste sur les dangers de la pyélographie dont 
il conteste les avantages el qu'il veut voir remplacée 
dans l'immense majorité des cas par des radiogra- 
phies avec sondes opaques après cathétérisme des 
uretères. R. L. L. 


O. S. Socoler (Denver). — Obstruction urétérale, 
stase urinaire : nouvelle étiologie des calculs 
(The Journal of the American medical Association 
vol. LXII, n° 5, 51 Janvier 1914, p. 567 à 572, 
4 figures). 


Coïncidant avec un calcul rénal, F a toujours ob- 
servé une cause de stase urinaire soit dans le trajet 
de Vuretére soit au niveau du bassinet. Il appuie 
cette théorie par une série de radiographies mon- 
trant des coudures siégeant sur divers points du tra- 
jet urinaire supérieur et coincidant avec l'existence 
des calculs. WILLIAM VIGNAL. 


H. D. Rolleston et E. Boyet (London). — Mala- 
die d'Addison et calcification des surrénales 
[The proceedings of the Royal Society of Mede- 
cine (Clinical Section), vol. VH, n° 4, Février 
1914, p. 55 455 (Radiographie)). 


Garcon de 12 ans 1/2 présentant le syndrome addi- 
sonnien au complet. Au niveau de la dernière côte 
près de son articulation vertébrale, c’est-à-dire dans 
la région surrénale, on voit sur une radiographie une 
ombre se détachant très neltement à droite, d'une 
facon plus floue à gauche. Les auteurs pensent que 
cette ombre est due à la calcification des surré- 
nales. Autour du hile pulmonaire on trouve encore 
des ombres denses et disséminées qui font penser à 
des ganglions calcifiós. WILLIAM VIGNAL. 

19 


200 


Chevelle (Nancy). — Uretére double ¿société de 
Médecine de Nancy (Séance du 11 Février 1914): 


ZA, présente les radiozraphies d'un rein après in- 
jection de collarzol, H sagit dans le eas particulier 
d'un rein possédant 2 ureteres distinets sur tout leur 
pareours el naissant de 2 territoires rénaux distincts. 
Cette dualité de l'urelère n'existe que du côté droit, 
le rein gauche avant un uretére normal simple. 

AIMÉ, 


Pasteau et Belot Paris). — A propos d'un cas de 
radiographie urétérale (Bulletin de la Societé 
de Ra ligloyte médicale de France, n° 02, Février 
1915, p. of à 0). 


Les auteurs, au cours d'une exploration radiolo- 
gique sur une vessie remplie de collargol, ont cons- 
tate la réalité du reflux vésico-urétéral, sous la simple 
influence des contractions de la vessie sans que 
les ureléres présentent aucun degré de dilatation 
préalable, Hs ont pu fixer sur une plaque radiogra- 
phique la preuve de ce reflux. Cette constatation a 
un intérél énorme en clinique, car elle permet d'ad- 
mettre Pinfection ascendante, de la vessie au rein. 

G. Haner. 


Potocki, Laquerrière et Delherm (Paris). — La 
radiographie du fœtus «in utero » (Journal de 
Médecine de Parts, n°9, Février 1914, p. 172 à 
175). 


Les A. décrivent la technique qui leur a permis 
d'obtenir des radiographies satisfaisantes de foetus in 
utero, alors que jusqu'ici d'autres tentatives avaient 
échoué en partie tout au moins. 

Grâce à la puissance des installations radiolo- 
giques actuelles, concluent Jes auteurs : « 1° on peut 
radiographier couramment le fetus dans les deux 
derniers mois de la grossesse et obtenir souvent une 
image trés nette, non seulement de la colonne ver- 
tébrale et de la tête, mais encore des côtes et des 
membres, des mains y compris les doigts, les 
pieds, ete.; 2° on arrive fréquemment a obtenir des 
images satisfaisantes au 7 et au 0" mois, ». 

Les A. sont mème parvenus à radiographier un 
fetus de # mois 1/2. E. Decuamane. 


Ph. Kreiss (Dresde). — Sur le diagnostic radio- 
logique des grossesses gémellaires Fortschritte 
auf dem Gebicte der Tocntyenstrahlen, t. XXE, 
fase. ò 20, Février 1911, p. 076 à 979, pl. XXID. 


A la clinique du Prof. Kehrer, à Dresde, tous les 
cas de grossesse suspecte de gémélarité sont radio- 
erapliés, Signalons seulement que K. prend ses cli- 
ches dans le décubitus dorsal silya peu de liquide, 
dans le décubitus latéral s'il y en a beaucoup et qu'il 
pose deus minutes environ avec 2 où ò nulliuianperes et 
un éeran Heyden. (M n'indique pas la qualité du 
ravonnement.) R. Leborx-Lenaro. 


Mario Ponzio (Turin). — Le radiodiagnostic de 
la grossesse (La Radiologia Medica, vol. L, n° 2). 


L'auteur a radiographié 21 femmes enceintes ou 
présumées telles. I décrit son procédé qui n'offre 
rien de particulier. Comme Laquerriéere et Delherm, 
it conseille de faire prendre aux malades la position 
dorsale, et, comme eux, il a pu radiographier quel- 
ques farlus ages de 4, mois. Le Dr Ponzio ne fait 
aucune mention dans son travail de la tres complete 
communication de MM. Potocki, Delherm et La- 
querriére à la Société de Radiologie, décembre 1912, 
qui prouve que ces auteurs sont parvenus les pre- 
miers à radiographier un fœtus de + mois 12. Les 
radographies annexées à ce travail ne sont guere 


Rayons X. 


probantes: à peine apercoit-on vaguement sur l'une 
d'elles la tète fatale. M. GRUNSPAN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Rosenthal G. (Paris). — Radiographie d'un repas 
pulmonaire chez le lapin (Suriété de Medecine 
de Paris, Février 4914). 


L'auteur présente une radiographie prise à la fin 
d'une absorption de lo gr. de lait bismuthé par le 
poumon. à l’aide d'une canule dans la trachée. H faut, 
pour réussir, aller doucement et obtenir un écoule- 
ment goutte à goutte. E. Dreenamnte. 


Fauquez (Paris). — Un cas de cancer de l'ceso- 
phage avec ouverture dans la trachée (Bulletin 
dos Soctelés médicales Carrondissements, p. 81). 


Avant fait ingérer un lait de bismuth au malade on 
vit très nettement à la radioscopie de longues trai- 
nées noirátres dessiner tout Farbre bronchique jus- 
qu'à ses plus fines ramifications. Ce malade est mort 
quelques semaines après l'examen, 4 mois seulement 
apres la paralysie récurrentielle quí avait été la pre- 


-mière manifestation du néoplasme de Fæœsophage. 


J. Loubien. 


20 F. Thomas (Cleveland). — Le diagnostic 
radiologique des lésions médiastinales (The 
American Journal of Rantgenology, vol I, n° 5, 
Janvier 1914, p. 132 à 145, fo figures). 


Revue générale abondamment illustrée, Mais pas 
de bibliographie. S'adresse surtout aux non spécia- 
listes, WILLIAM VIGNAL. 


E. Sluka (Vienne). — Sur la fréquence de la tu- 
berculose des sommets chez l'enfant (Wiener 
hlinische Wochenschrift, 19 Février 1914, p. 175, 
1 figures). 


L'auteur montre l'importance de l'examen radio- 
scopique et radiographique du thorax chez Fenfant'au 
point de vue du diagnostic de la tuberculose. Il fait 
voir que trés souvent l'on est porté cliniquement à 
poser le diagnostic de tuberculose des sommets alors 
que les poumons sont indemnes et qu'inversement on 
observe des lésions indéniables lá où la clinique ne 
les soupeonnait pas. Le contrôle radiologique est 
done indispensable. 7 reproduetions de bonnes radio- 
graphies illustrent cet article instructif. 

R. Lepoux-Lesparp. 


E. Fletcher Ingals ct Stanton A. Friedberg (Chi- 
cago). — Exploration radio-endoscopique des 
bronches (The Journal of the American Medical 
Associalion, vol. LXII, ue 8, 21 Février 1914, 
p. 610 à 614, 1 figure). 


S. et J. rapportent deux observations de corps 
étrangers des bronches que la bronchoscopie ne per- 
met pas de localiser; au contraire, grdce à la radtosco- 
pie, tls purent faire le diagnostic de la localisation el 
sous son contrôle extraire les corps du délit. 

WILLIAM VIGNAL. 


W.H. Kelson (Londres). — Extirpation d'une 
poche pharyngienne sans anesthésie locale 
chez un homme de 70 ans !The proceedings of 
the Royal Society of Medecine (Laryngological 
Section). vol. VII, n° 4, Février 1914, p. 54 à 07, 
2 radiograplites]. 

Apres avoir fait avaler une cuillerée de lait de bis- 
muth au malade, on voyait à l'écran qu'il tombait 
rapidement jusqu'au-dessus de Ja crosse de l'aorte et 


+ 


liayons A. 


se logeait dans un diverticule situé á ce niveau; 
en faisant avaler au malade le reste du lait de bis- 
muth la poche se remplissait, puis se vidait dans 
Pesophage et le contenu arrivait sans encombre 
dans l'estomac. Le diverticule pharyngien causait 
de la dysphagie par compression de Peesophage 
immédiatement au-dessus de la crosse aortique. 
WILLIAM VIGNAL. 


Darbois (Paris). — Note sur les calcifications pleu- 
ro-pulmonaires (Bulletin de la Société de radio- 
logie médicale de France, n° 52, Février 1914, 
p. 60 à 64, 1 planche). 


L'auteur, à l'aide de nombreuses radiographies, 
montre les aspects radiologiques dus à des calcifi- 
cations, puis il interprète les résultats qui peuvent 
se classer sous quatre propositions : f° la présence 
d'une calcification pleuro-pulmonaire montre que l'or- 
ganisme a été localement infecté, qu'il a subi un pro- 
cessus de fonte purulente et que, secondairement, il 
a résisté activement; 2° l'intensité de l'opacité esten 
rapport avec l'épaisseur de la calcification el sa ri- 
chesse en calcium: 5° l'évolution de la calcification 
renseigne sur l’évolution du processus infectieux : si 
l'opacité diminue et mème s'efface, il s'agit sans nul 
doute d'une décalcification accompagnée souvent 
d'une nouvelle poussée évolulive; 4 l'absence de 
toute calcification chez un bacillaire présentant de- 
puis plusieurs mois des lésions de ramollissement, 
indiquerait une évolution à marche rapide. 

G. HARET. 


CORPS ÉTRANGERS 


Viannay. — Traitement des aiguilles immergées 
dans les téguments (Loire médicale, 15 Février 
1914, p. 99 à 105). 


LA. insiste sur la nécessité absolue de la radio- 
graphie qui doit ètre pratiquée sous deux incidences 
-— il recommande de rechercher sans gant, l'aiguille 
avec le doigt : l'usage du téléphone-sonde de Hedley 
nous parait beaucoup plus à conseiller. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Tuffier (Paris). — Corps étranger des bronches 
(aiguille). Tentatives vaines d'extraction par 
bronchoscopie. Bronchotomie, fragmentation 
de l’aiguille, expulsion par la bouche (Bulletin 
de la Société de Chirurgie, p. 202 à 206). 


La radiographie avait montré une aiguille, avalée 
par mégarde, dans la bronche droite ou même sa se- 
conde bifurcation, Localisation avec l'appareil de 
Hirtz. L'intervention montre le corps étranger der- 
rière le cœur. Au point marqué par l'aiguille de Hirtz, 
T. sent une surface dure, irrégulière, presque fibreuse 
et après 10 minutes de recherche, ferme la plaie tho- 
racique. Une heure après l'opération, la malade rend 
un gros morceau de l'aiguille; un petit fragment de 
1 em de long est demeuré dans la bronche. 

AUBOURG. 


DIVERS 


Aubourg (Paris). — Examen radiologique de deux 
fillettes xiphopages (Paris médical, 14 Février 
1914, p. 275 à 277). 

Ce cas est celui présenté à l'Académie de médecine 


par M. Le Filiatre ; l'analyse a paru dans ce journal, 
n° 4, Avril 1914, p. 246. 


Proust (Paris). — Malformation congénitale du 
pouce gauche et du premier orteil droit (Zul- 


291 


letin de la Société de Chirurgie, 18 Février 1915, 
p. 221 à 224). 


A la main, le cliché montre deux pouces et deux 
mélacarpiens, ces deux os écartés l'un de lautre. Il 
semble de plus, que la 2* phalange du pouce soit 
réunie par une bride, figurant presque une articu- 
lation, avec l'extrémité distale du métacarpien sup- 
plémentaire. La tr et la 2° phalanges semblent bifides. 

Au pied, | métatarsien supplémentaire, très rudi- 
mentaire. Au niveau du 1* cunéiforme et même du 
scaphoïde, existent des jetées osseuses qui sont les 
traces d'une ébauche supplémentaire osseuse le long 
du bord interne du pied. Malgré ces déformations, 
pas de troubles fonctionnels. AUBOURG. 


Rouvillois (Casablanca). — Monstre double ( Bul- 
letin de la Sociélé de Chirurgie, 18 Février 1914, 
p. 246, 4 fig.). 

R. montre la photographie d'un monstre double 
pygopage, les deux sujets sont soudés par la région 


sacrée. La radiographie du pont donne une image 
rappelant aspect de la colonne vertébrale. 
AUBOURG. 


Tison (Paris). — Un cas de malformations mul- 
tiples décelées par la radiographie (Bulletin de 
la Société de Radiologie médicale de France, n° 52, 
Février 1914, p. 58 à 59, 1 pl.). 


Il s'agit d'un jeune sujet de 4 ans qui avait une 
dextrocardie, sans inversion des autres organes: les 
malformations portaient également sur le thorax, car 
l'enfant présentait 13 côtes à droite et 11 seulement 
à gauche; de ce côté la 6° et la 7 étaient partielle- 
ment soudées; enfin le coceyx pointait vers l'exlé- 
rieur. G. HARET. 


Blenkle (Potsdam). — Un nouveau cas de myosite 
ossifiante progressive (Archiv. fuer Klinische 
Chirurgie, 20 Février 1914, t. CIII, fasc. 5, 
p. 765 à 779, 6 fig.). 

Observation complète accompagnée de 4 bonnes 


202 


radiographies du 74 eas publié de cette curieuse af- 
fection. R.L. L. 


Arthur F. Hertz (Londres). — Cas d'inversion 
viscérale (The Archives of the Rocntyen Ray, 
n° 165, Février 1914, p. 525, 1 fig.). 

Schéma radiologique d’un «cas dinversion totale 
des viscères observée chez un sujet de 29 ans qui est 
gaucher. Wi.Ltam VIGNAL. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


G. Détré (Paris). — Le domaine actuel de la ra- 
diothérapie (Bulletin général de thérapeutique, 
8 mars 1914). 


Après un rapide apercu sur les progrés incessants 
de la technique radiothérapique depuis la découverte 
de Röntgen, l'auteur distingue avee Wetterer des 
indications absolues et des indications facultatives 
du traitement par les ravons X. 

CHASSARD. 


DERMATOSES 


Fritz Meyer (Berlin). — Les derniers progrès 
de la radiothérapie et leurs applications en 
dermatologie (Dermatoloyische Zeitschrift, n° 5, 
Mars 1914, p. 209 à 218). 


WA. étudie d'abord la façon dont on doit procéder 
pour faire absorber aux tissus silués dans la profon- 
deur de grandes quantités de rayons sans déterminer 
des lésions de la peau; il énumére les différents 
filtres qui ont été successivement employés et il 
recommande particulièrement Faluminium. H se 
demande su existe réellement une différence biolo- 
gique entre les rayons durs el mous et nous apprend 
que l'accord west pas fait sur ce point en Allemagne. 

PA. a soigné plusieurs cas de lichen plan avec un 
rayonnement dur. D'après lui, l'effet s'obtient plus 
‘apidement et plus sûrement que par les rayons 
moyennement durs. L'eczèma chronique peut ètre 
amélioré parles rayons X. H faut employer un ravon- 
nement de 10 à 12 Wehnelt (6 à 7 Benoist), un filtre 
de 0 mm. ò d'aluminium et des doses de 2H environ. 
ll recommande de bien mesurer les doses et fait 
remarquer que si on emploie un rayonnement dur, 
les résultats donnés par le radiomètre ne sont pas 
absolument comparables à ceux obtenus par un 
rayonnement mou. Tb serait à souhaiter qu'on four- 
nisse un dosimétre pour rayons durs. 

M. résume la technique emplovée par Regaud et 
Nogter ainsi que celle de Spéder dans Phvpertrichose. 
ll donne, bien à tort, du reste, la préférence à la 
radiothérapie sur Pélectrolyse qui demande trop de 
patience de la part du médecin et du malade, 

Dans Pépithélioma, dans le cas de métastases can- 
céreuses, il faut recourir au rayonnement dur et 
filtré. 

R. Cirarenon, 


H. Meyer (Kiel) et H. Ritter (Hambourg). — Sur 
la méthode de la radio-épilation du cuir che- 
velu chez l'enfant (Fortschritte auf dem Gebiete 
der Roentyenstrahlen, t. XXI, 20 Février 1914, 
p. 74 à 178). 


La radio-épilation du cuir chevelu des enfants ne 
s'obtient pas toujours sans quelques diflicultés, 
lorsqu'on emploie, ainsi que cela se fait générale- 


Rayons X. 


ment, un rayonnement de qualité moyenne (+7 Benoist). 
(est quien effet, dans ces conditions, la dose épilante 
et la dose Wérytheme sont tres voisines. H arrive 
done fréqueminent ou bien de ne pas produire lépi- 
lation complète et temporaire, ou bien au contraire 
de déterminer une alopécie définitive souvent, mème 
accompagnée de troubles trophiques. 

Mais si Pon s'adresse à des rayonnements de qua- 
lité différente filtrés sur aluminium, on peut voir 
s'éloigner de plus en plus, à mesure que leur dureté 
augmente, la dose épilante et la dose dérytheme 
conformément aux indications du tableau ci-dessous : 


QUALITÉ | ÉPAISSEUR 
du du filtre 
ravonnement. | d'aluminium. 


DOSE 
épilante. 


DOSE 
dérytheme. 


pa. 10 unilés. 10 unites. 
0.» 12 12 
0.5 14 Is 
1 16 A) 
4 20 ow 


Les « quantités » ont été évaluées en utilisant le 
dosimétre de Sabouraud. 

Dans la pratique, les auteurs ont constaté qu'il suf- 
fisait d'un filtre de Omm.5 avec lequel la dose épi- 
lante suffisante chez tous les enfants est de 9 X. Les 
cheveux commencent à tomber au 14 jour et Vépila- 
tion est complète au bout de 5 semaines, La repousse 
commence de la 6" à la 8° semaine, elle est terminée 
au bout de 3 mois. 

Les irradiations se font en 5 secteurs, ce qui suflit 
pour que pas un cheveu ne reste. Vingt enfants trai- 
tés ainsi à l'hôpital Saint-Georges à Hambourg, n'ont 
présenté aucune espèce Paccident et la repousse s'esl 
effectuée normalement. 

(Rappelons que Regaud et Nogier ont recommandé 
déjà — pour ne citer qu'eux — d'emplover un rayon- 
nement tres pénétrant pour le traitement des hyper- 
trichoses;. R. Levocxi-Lenamo. 


Pfoerringer (Ralisbonne). — Sur l'emploi des 
rayons de Rontgen fortement filtrés dans la 
radiothérapie superficielle (Fortschritte mf dem 
Gebicte der Roentyenstrahlen, t. XXE fase. a, 
20 Févier 1914, p. 557 et 598). 


Dans deux cas d'épithéliomas, l'un du dos de la 
main et Fautre du nez, avant résisté aux rayons non 
liltrés, P. obtint la guérison complète en administrant 
en une séance 49 H. filtrés sur 5 mm d'aluminium. 

Un eareinome de la lèvre inférieure, un autre du 
nez et un troisième de l'angle interne de Peril furent 
traités exactement de la méme facon avec le mème 
succès, enlin Fauteur a obtenu avec 10 H sous 5 mil- 
limétres d'aluminium, la guérison d'un eezéma chro- 
nique palinaire des mains, qui, amélioré momentané- 
ment par les applications de 3 à 4 H de rayons non 
filtres, recidivail régulierement. 

Ces observations sont à ajouter aux nombreux cas 
analogues qui tendraienta prouver qu'il existe, a éga- 
lité de dose absorbée, une différence dans Faction 
biologique des ravonnements mous et des rayonne- 
ments pénétrants. R. Liboux-Lrnanp. 


W. Knowsy Sibbley (London). — Radiodermite 
et tuberculides pigmentaires (The procedings 
of the Royal Society of mederine (section de 
dermatologie), vol. VII, n° 4, Février 1914, 
p. 74 à 77, 2 figures). 

Fillette de 15 ans atteinte dès l'âge de 4 ans d'un 

lupus nasal, futirradiée à plusieurs reprises, en 1904, 

avec une ampoule sans filtre et sans cupule, prò 


Rayons X. 


senta dans la suite une radiodermite intense de toute 
la face pour laquelle elle resta hospitalisée pendant 
un mois, quitta l'hopital, fut complètement négligée, 
el inocula sa radiodermite par son lupus nasal qui 
est actuellement guéri; mais des tuberculides pigmen- 
taires ont persisté sur la face et ont envahi la nuque 
et la région cervicale. WILLIAM VIGNAL. 


NÉOPLASMES 


Warnekros iBcrlin). — Sur la technique de la 
radiothérapie du cancer (Berliner  hlinische 
Wochenschrift, 2 Février 1914, p. 198 à 202). 


Bien que Pon puisse considérer les radiations y des 
substances radioactives comme plus pénétrantes que 
les rayonnements durs fournis par l'ampoule de 
Röntgen, cette différence dans la qualité est plus que 
compensée par la différence dans la quantité des 
radiations émises. On s'en apercoit facilement, si 
après avoir mis par exemple un papier de Kienbóck 
dans le vagin, on irradie par l'abdomen en employant 
d'une part 100 milligrammes de mésothorium pendant 
10 minutes et d'autre part une ampoule à ravons X. 
On constate alors que le mésothorium n'a pas influence 
le papier (qui arrive à peine à la teinte d'1/2 X après 
une application de 10 heures) tandis que les rayons 
de Réntgen donnent la teinte de 10 unités X. 

H parait done de plus en plus nécessaire de com- 
pléter l'effet local obtenu par les substances radio- 
actives, en lui adjoignant la radiothérapie qui peut 
diffuser davantage son action. Mais pour rendre pra- 
tique et véritablement effective cette radiothérapie elle 
doit s'appliquer non seulement par la voie vaginale 
qui permet d'administrer sans redouter d'accidents 
des doses énormes, mais encore par la voie cutanée. 
Or ici. la crainte des érythèmes rend le problème 
plus délicat. Est-il impossible en employant des 
ampoules spéciales d'augmenter les doses? H sem- 
blerait que oui d'aprés les indications de l'auteur. 

L'ampoule qu'il emploie — sans la décrire — el que 
les usines Veifa ont réussi à produire, supporterait 
> milliamperes environ pendant près d'une heure sans 
échauffement notable et sans modification de son 
rendement (Cf. déjà à propos de cette « ampoule 
Amshein » notre analyse dans ce journal). 

Avec un courage qui étonne un peu W. a essavé à 
la clinique de Bumm ce nouveau modèle de tube 
capable de fournir sous 3 mm d'aluminiusa, et avec 
une distance de 20 centimètres de Panticathode à la 
peau, de 80-120 X en 10 minutes. Il a, dans une irra- 
diation de l'abdomen pour cancer utérin, pris 5 sec- 
teurs dont chacun a recu 190 X en une seule séance et 
il n'a pas craint de donner à nouveau le lendemain. sur 
les mémes régions, une nouvelle application de 60 X 
en continuant de telle sorte, qu'en 20 jours consécu- 
tifs, il a pu, chez une méme malade, répartir sur 
16 secteurs, 3500 X, soit en moyenne 248 X ou 109 H 
par secteur. 

(N.-B. — H semble que ces doses soient comptées 
sous 4 millimetres d'aluminium, bien que le texte de 
l'auteur ne le dise pas implicitement.) 

Dans ces conditions, il n'a observé aucun des acci- 
dents si redoutés des radiologistes. Cest tout juste 
si la peau a rougi sans que cet érythème fat doulou- 
reux el sa disparition n'a laissé subsister que la 
pigmentation habituelle. I considère done que l'on 
wa pea trradier chaque secteur Jusque l'apparition de 
la premiere rougeur sana se préoccuper de la dose, | 

Chez une femme de 51 ans, présentant un cancer 
du col infiltrant et à marche rapide avant envahi déjà 
la paroi antérieure du vagin et chez laquelle on ne 
pratiqua d'abord que des irradiations par la voie 
culanée, on contróla chaque jour Feffet local obtenu. 
Au bout de 2 semaines, Puleération s'était nettovée, 
les hémorragies avaient cessé et Pon constatait dans 


209 


les biopsies la production d'un tissu conjonctif selé- 
rosé au milieu duquel se trouvaient des cellules 
cancéreuses gravement malades. Certaines biopsies 
avant montré que quelques cellules néoplasiques 
paraissaient encore intactes, on procéda également 
à des irradiations par voie vaginale et l'on appliqua 
ainsi 4000 X en 10 jours. Les biopsies postérieures à 
ces nouvelles irradiations ne montrèrent plus que 
des cellules cancéreuses malades. 

L'auteur signale encore qu'ila employé simultané- 
ment jusqu'à 5 ampoules dans le traitement de la 
méme malade, une pour Virradiation vaginale et deux 
pour les irradiations abdominales. Enlin, il annonce 
de nouveaux essais avec des ampoules permettant 
l'endoradiothérapie. 

Ce qui est intéressant dans cette communication et 
ce qui mérite de retenir notre attention. ce sont les 
doses énormes de rayons qui ont été appliquées sane 
accidents cutanés. Malheureusement l'auteur ne nous 
explique pas par suite de quels phénomènes lam- 
poule Veifa et l'appareillage de la mème maison ou 
le nouvel appareillage de la maison Reiniger qu'il 
emploie lui ont permis de braver toutes les lois radio- 
logiques de la sensibilité cutanée. Aussi crovons-nous 
devoir jusqu'à nouvel ordre, mettre nos collègues en 
garde contre l'adoption d'une thérapeutique aussi 
énergique et manifester la crainte de voir des acci- 
dents à longue échéance rendre l’auteur plus prudent. 
Entin il est surtout regrettable qu'il ne nous donne 
pas d'indications précises sur la qualité du rayonne- 
ment employe. Là est sans doute le secret de l'ab- 
sence d'accidents car il est bien évident que, quelle 
que soil la technique, la dose absorbable par la peau 
sans érytheme ne varie que dans des limites étroites, 
tandis que l'on peut faire passer à travers la peau 
des quantités de rayonnement théoriquement illimitées 
si elles ne sont pas ahxorbées. 

R. Lepoux-Lepanp. 


SANG ET GLANDES 


Hirtz (Paris). — Traitement des adénites par la 
radiothérapie (Société de Médecine militaire 
francaise, Bulletin, n° 4-19, Février 1914, p. 158 
à 160.) 


L'auteur rend compte des résultats obtenus dans 
son service, Sur 14 cas qu'il retient, tous ont pu être 
considérés comme guéris. H divise les adéniles au 
point de vue du traitement radiothérapique en adé- 
nites non suppurées et en adénites en voie de ramol- 
lissement. Les premières après une légère réaction 
'aractériséc par du gonflement et de Ja sensibilité 
régressent en 2 à 9 séances. Les autres sont plus 
longues à guérir, exigeant de 5 à 8 séances. Il faut. 
comme le processus de fonte purulente est activé, 
les ponctionner avant chaque application de rayons X. 
Les doses employées étaient de 5 11 à travers 4 mil- 
liméetre d'aluminium répétées toutes les 3 semaines. 

L. GÉRARD., 


Braillon ct Brohan. — Accidents respiratoires 
graves par hypertrophie du thymus chez un 
nourrisson de onze jours. Radiothérapie. Gué. 
rison (Annales d Electrobioloyie et de Radiologie, 
Janvier 1914, p. 90 à 54. 


Ce qui est intéressant dans cette observation, c'est 
que le nourrisson qui en fait l'objet ne présentait 
pas seulement des accidents respiratoires graves 
mais encore de la dysphagie : on pouvait done 
penser à un phlegmon rétro-pharvngien. Le diag- 
noslie a été fait, grâce à la radiologie. Les accidents 
ont cessé des la première séance de radiothérapie 
(une unité H et demie), Deux séances ont suffi pour 
amener une guérison qui se maintient depuis plus 


294 


de cing mois. Ceci démontre done une fois de plus, 
Faction énergique et rapide de la radiothérapie sur 
le thymus hvpertrophié. J. LOUBIER. 


Bérard. — Hypertrophie du thymus traitée avec 
succès par la radiothérapie (Loire médicale, 
15 Janvier 1914, p. 20 à 55.) 


A cause des symptômes fonctionnels que présen- 
tail un bébé de trois mois, PA. fit le diagnostic 
Whypertrophie du thymus. En effet la radioscopie 
avait été négalive: lombre du médiastin antérieur 
paraissait normale. Ce cas fut traité par la radiothe- 
rapie (4 H à ehaque séance, filtre d'aluminium de 
deux millimetres). Apres la première séance, amélio- 
ration considérable, Guérison, au bout de 3 séances: 
l'enfant avant été revu pour la dernière fois, 3 mois 
après. J. LOUBIER. 


Lenormant (Paris). — La thymectomie dans le 
goitre exophtalmique (Presse médicale, 14 Fé- 
vrier 1914, p. 126 à 128.) 


ll est fréquent de trouver chez les basedowiens 
un thymus persistant et hvpertrophié. L'examen 
radioscopique peut venir en aide à la clinique (18 om- 
bres thymiques relevées sur 20 basedowiens examinés 
par Schullze) mais il est assez rarement pratiqué. 

A l'heure actuelle on connait 14 observations de 
thyvmectomies pratiquées dans le goitre exophlal- 
mique. 

Dans ses conclusions VA. rappelle l'action éner- 
gique des ravons X sur le thymus et conseille, avant 
toute opération, de tenter la radiothérapie sur la 
glande. Si l'amélioration est insuffisante on fera la 
thyroïdectomie et la thymeclomie en une seule 
séance, J. LOUMER. 


Sergent et Cottenot (Paris). — L'irradiation des 
glandes surrénales dans la thérapeutique de 
l'hypertension artérielle (Bulletin de la Société 
médicale des hopitaux, 27 Février 1914, p. 285 
à 592). 


S. et C présentent 12 observations d'hvpertension 
artérielle, traitée par la radiothérapie appliquée sur 
les surrénales, suivant la méthode de Zimmern el 
Cottenot. 

Ces 12 malades ont été traités par les ravons X 
— en éliminant toute médication intercurrente pou- 
vant fausser les résultats — en gardant Jes mèmes 
condilions antérieures de vie ou de régime. Les 
pressions ont été prises avec le sphygmotensiomètre 
de Vaquez. 

Sur les 12 malades, 11 ont subi du fait du traite- 
ment, un abaissement de la pression artérielle, un 
seul n'a pas été influencé. 

Ces abaissements ont porté sur la pression maxima, 
et sur la minima qui sont modifiées de facon parallèle. 
Hs varient pour la pression maxima entre 2 et > cen- 
limetres de Hg. Ces résultats confirment pleinement 
les résultats antérieurs (Zimmern et Cottenot. de. des 
Seiences, 22 Avril 1912: Soe. de Biologic, 27 Avril 1912; 
Soe. de Radiologie médicale de France, 14 Mai 1912; 
Cotlenot, Th. de Puris, 1915). | 

L'ivradialion des surrénales constitue une arme 
puissante eontre l'hypertension : elle donne son 
maximum d'effet dans l'hypertension pure par hyper- 
épinéphrie. l 

Les effets ne sont pas seulement immédiats au 
traitement : ils peuvent persister de longs mois, 
un an, dix-huit mois. à condition de suivre un régime 
et une hygiène convenables. E 

Quant anx prétendues lésions des surrénales par 
les irradiations, if faudrait pour les obtenir faire 
agirdes doses dix fois supéricures à celles emplovées 
on clinique, Pour les reins, plus où moins compris 


Rayons X. 


eux aussi dans le champ d'irradiation, il n'a jamais 
été possible Py déterminer expérimentalement des 
mod.fications histologiques sous linfluence des 
rayons X. D'ailleurs les analyses consécutives aux 
irradiations, mont jamais décelé de diminution de la 
perméabilité rénale. 

Cette méthode peut donc rendre de grands services. 

AUBOURG. 


TUBERCULOSE 


Bittrolff (Heidelberg). — La radiothérapie de la 
tuberculose du sternum et des côtes (Muen- 
chener medizinische Wochenschrift, 11 Février 
1914, n°7, p. 557 à 559.) 


L'auteur publie dans cet artiele la statistique des 
cas de ces affections traitées d'Octobre 1910, à 
Avril 1915 dans la clinique du prof. Wilms à Heidel- 
berg, en tout 50 cas. Sur ceux-ci 9 ont été perdus de 
vue: restent 22 cas utilisables traités en général 
avec des rayons filtrés sur 1 millimetre ou 4 mm. 1/2 
d'aluminium et des doses de 5 à 5 H par séance. 

Dans 4 cas des généralisations tuberculeuses ont 
rendu Ja thérapeutique illusoire. Sur les 17 autres 
malades, ilen est tl qui ont été définitivement guéris, 
2 qui restèrent probablement guéris également et 5 
qui ont présenté une amélioration manifeste. 

La thérapeulique idéale dans ces cas consiste à 
réséquer les porlions osseuses malades. à vider les 
abcès et à cureter les trajets puis à pratiquer une 
radiothérapie intensive et longtemps poursuivie. 

Malgré l'intervention chirurgicale il n'est pas dou- 
teux qu'une grande part revient à la radiothérapie 
dans les guérisons observées eomme le prouve la 
fermeture, sous son influence, des trajets persistant 
souvent depuis longtemps après l'intervention et 
comme le démontrent aussi les résultats nettement 
moins favorables observés chez les malades qui 
n'ont pas été soumis à l'action des rayons de Rónt- 
gen. R. Lepoux-Lebanp. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


René Gauducheau. — La radiothérapie des 
fibromes utérins (fraselle médicale de Nantes, 
14 Février 1914, p. 121 à 127). 


Bon travail de vulgarisation qui s'inspire surtout 
de la communication de Béclère au Congrés de Lon- 
dres. A. LAOUERRIÈRE. 


E. Partos (Genève). — Contribution à la radiothé- 
rapie gynécologique (Correspondenzblatt fuer 
Sclureizcraerste, 21 Février 1914, p. 242-245.) 


P. donne les résultats de son expérienee qui S'élend 
à 10 cas de fibromes et à 2 cas de métrorragies. Ils 
sont naturellement très favorables. 

Signalons la erainte des brûlures très répandues 
dans le publie génevois. au point d'être, nous dit Fau- 
teur, une véritable phobie. R. LEDOUX-LEBARD. 


DIVERS 


W. S. Newcomet (Philadelphie). — Influence de 
la radiothérapie sur la maladie de Raynaud (The 
American Journal of Roentyenology, vol. I, n°5, 
Janvier 1914, p. 155-155, 2 fig.) 


N. rapporte Fobservation de 2 eas de maladie de 
Ravnaud avec ulcérations aux extrémités digitales, 
lraitées avec suecés par la radiothérapie. IE est 
regrettable que l'auteur ne nous dise pas la durée, 
l'espacementet le nombre des séances, pas plus que 
la quantité de H employés. WILLIAM VIGNAL. 


Substances radioactives. 


209 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


GÉNÉRALITÉS 


A Bickel (Berlin). — La radium et la thorium- 
thérapie modernes dans le traitement des tu- 
meurs. de la goutte, des infections rhumatis- 
males, des névralgies et des maladies du sang 
(Texte d'une conférence faite à des médecins 
praticiens le 13 Novembre 1919, Bertin. Hirs- 
chwald, 1914, 4 brochure in-8” de 40 pages). 


Cette lecon résume d'une facon excellente. à l'usage 
de tous les praticiens, les données actuelles du su- 
jet. L'auteur met à profit sa grande expérience per- 
sonnelle de la question et sait faire la part des points 
acquis et des espérances justifiées, sans se laisser 
entrainer par un optimisme inconsidéré. La lecture 
de cette brochure ne peut qu'être vivement recom- 
mandée aux médecins. R. Lepoux-Lebanp. 


PHYSIOBIOLOGIE 


H. Agulhon ct Mlle Th. Robert. — Action de 


lPuranium colloidal sur le bacille pyocyanique 
(C. R. Ae. d. Ne., 9 Février 1914). 


MM. Agulhon et Sazerac avaient déjà observé l'ac- 
tion activante de luranium et des sels d'urane sur 
Jes cultures de bacille procvanique. La présente com- 
munication montre que l'uranium colloidal a une ac- 
tion activante bien plus puissante, et les auteurs 
voient dans cette activation une manifestation de 
phénomènes catalytiques. Il est intéressant de noter 
toutes ces observations, car eest sans doute par 
l'intermédiaire d'actions catalvliques indirectes qu'on 
peut expliquer les activations signalées, et d'ailleurs 
très particulières, causées par l'action des radiations 
nouvelles. H. GUHRLLEMINOT. 


F. Ghilarducci (Rome). — L'action du radium 
sur les cultures de bacilles tuberculeux (Bull. 
della R. Academia Medica di Roma, anno XXXIX, 


fasc. 11). 


L'auteur a partagé ses expériences en deux calé- 
gories. Il inocula une première série de cobayes 
avec une cullure contenant 4 cm. e. d'éosine et une 
seconde série de cobayes avec une cullure sans 
éosine. Les animaux furent soumis à Virradialion du 
radium. les uns pendant une heure et les autres pen- 
dant 2% heures. L'auteur eonelut que le radium a une 
action manifeste sur la virulence des bacilles tuber- 
culeux. La survivance notable des animaux trradiés 
en démontre le pouvoir atténuant; Patténuation de 
la virulence des bacilles mest pas due aux rayons 
alpha. M. GRUNSPAN. 


DERMATOSES 


G. Riehl et M. Schramek (Vienne). — Le radium 
et son emploi thérapeutique en dermatologie 
(Vienne, Braumueller, 1913, 1 brochure in 8°, 


41 pages). 


Los auteurs publient dans cette brochure des cours 
faits à l'usage des médecins praticiens à la clinique 
dermatologique de Vienne qui dispose, comme on le 
sait, de quantités considérables de radium. Leur ex- 
posé est bien fait, clair et assez complet. IT est ter- 
miné par un tableau statistique intéressant de 246 
malades traités par des applications externes de re- 
dium. R. LEDOUX-LEBARD. 


NÉOPLASMES 


Henkel (léna). — Sur la radiothérapie en gyné- 
cologie dans le traitement du cancer de 
l'utérus (Muenchener medizinische M ochens- 
chrift, 3 Février 1914, n° 5, p. 227-250.) 


L'auleurexpose la technique adoptée à sa clinique 
dans le traitement du cancer de l'utérus par le méso- 
thorium. 11 commence par appliquer la substance 
radioactive sans filtration en employant de 50 à 
150 milligr. qui sont laissés en place de 8 à 2% heures 
suivant le volume de la tumeur. On peut juger au 
bout de 15 jours de l'effet produit et Pon commence 
alors à utiliser les rayons filtrés, Dans tous les cas 
où la tumeur devient opérable sans risque vital trop 
considérable pour la malade elle est extirpée. 

Il insiste sur ce fait qu'il ne connait pas à l'heure 
actuelle de traitement local qui puisse se comparer 
meme de loin à l'action du mésothorium. 

Bien entendu l'on devra chercher à compléter son 
action soit par des injections de choline, soit par la 
radiothérapie, soit mieux encore par l'association des 
deux méthodes, R. Lepoux-Lenano. 


Guisez (Paris). — Traitement par le radium des 
tumeurs malignes des voies aériennes et di- 
gestives supérieures (Socicté des Chiruryiens de 
Paris, 6 Février 1914, p. 99 à 115). 


A. — Gorye. 

fe Malade de 60 ans, présentant un épithélioma ul- 
céré de Pamygdale gauche avee adénopathie sous- 
maxillaire, douleurs tres vives, déglutition impossi- 
ble. G. place dans l'uleération un tube de 2 egr. el 
sur adénopathie une plaque de 2 cgr. 1/2, 12 séan- 
ces de 5 à #h. à 2 jours d'intervalle, Amélioration 
très rapide de tous les symptômes. Récidive au bout 
de 8 mois : le malade s'est alors refusé à une nou- 
velle application de radium. 

2 Malade de 65 ans, avec épithélioma de lamyg- 
dale droite, non plus ulcéré, comme dans le cas 
précédent, mais bourgeonnant, sans adénopathie. 
D'abord par morcellements, une grande partie de la 
tuneur fut enlevée, puis sur le moignon, G. placa 
2 tubes de 1 egr. 1/2 = 6 applications de 4 heures. 
Disparition progressive du moignon qui adhérait a 
la carotide interne. Examen histologique (Deglas) = 
épithelioma pavimenteux. 

3 Malade, avec épithélioma de amygdale à forme 
limitée. Après ablation, radiumthérapie par la mé- 
thode des feux croisés. Aucune récidive depuis 2 an- 
nées, 

B. — Liryns. 

je Epithélioma de l'épiglotte : diagnostie histologi- 
que par Carrion. Le malade refuse une résection de 
l'épiglotte. Mise en place d'une sonde contenant 
7 cgr de radium. Série d'applications tous les #4 à 5 
jours, durant # mois. Guérison apparente de la tu- 
meur durant 2 ans. puis récidive. 

% Epithélioma des arvténoïdes et de la face posté- 
rieure du larynx (Saint-Cène) avec propagation à Fe- 
sophage. 40 heures d'applications locales de radium 
en 8 séances. Amélioration durant 3 mois seulement. 

3 Tumeur arviénoidienne, épithélioma cylindrique 
(Hallion) traitée extérieurement par une plaque de 
2 cer de radium sur Fadénopathie — intérieurement 
par une sonde contenant du radium placée en face 
de la tumeur aryténoidienne. 

Diminution de la tumeur et des signes fonclion- 
nels : actuellement pas de récidive depuis 4 mois, 


296 


4° Récidive d'un épithélioma de la corde vocale 
droite, opéré il ya 5 ans, par fulguration après la- 
rvngotomie. 

Apres extirpation de la récidive par larvngotissure, 
6 applications de 6 heures de 5 cgr chacune. Au- 
cune récidive depuis 5 ans. 

ə Récidive dun épithélioma de la corde vocale 
droite, opéré il y a un an. Applications de radium à 
l'intérieur et à l'extérieur, sans aucun résultat. 

D'une facon générale, la difficulté est de pouvoir 
placer le radium dans le larynx, sans trop gèner le 
malade, Si une trachéotomie a été faite antérieure- 
ment, on peut glisser le tube par la plaie trachéale : 
on peut alors faire des séances plus longues, tou- 
jours plus efficaces, 

C. Cancer intrabronchique et intrapulmonaire. 

Dans trois cas. le diagnoslie a été fait par la bron- 
choscopie : le traitement tout nouveau consiste en 
injections de sels de radium soles, dans les bronches, 

4 Malade de M. Rénon, vu à l'écran par Jaugeas 
(opacité complete de Vhemithorax gauche). Examen 
histologique (Géraudel) : tumeur épithéliomateuse a 
globules épidermiques, aspect tvpique des épithélio- 
mas bronchiques. Dominici et Faure-Beaulieu ayant 
démontré que le sulfate de radium injecté dans les 
veines s'arrête au niveau des capillaires pulmonaires 
et y séjourne pendant plus d'un an, le malade recut 
en 6 semaines dans les veines et dans le poumon 
900 microgrammes, soit 0.5 de sulfate de radium. 
Légère diminution de la tumeur. cachexie. mort. 

2 Malade avec épithélioma de la bronche gauche 
(¿pitbélioma à cellules fusiformes imbriquées, Hal- 
lion), 7 injections à 2 ou 5 jours d'intervalle. d'am- 
poules huileuses de à microgr de sulfate de radiuin, 
au niveau de la bronche gauche. Grande amélioration 
de Pétat local et de Fétat général. 

9° Epithelioma de la bronche gauche. Apres abla- 
tion des vegetations, injections d'huile contenant 
20 microgramimes de sulfate de radium. Arrèt total 
des hémorragies. Meilleure respiration trachéale. 

D. — (Esophage. 

fe Épithélioma du 1/3 moyen de l'œsophage avec 
sténose complete. Examen histologique (Deglas), épi- 
thelioma tubulé. Applications quotidiennes de à egr 
de radium; huit séances de 4 ou 5 heures consécu- 
tives, amélioration locale considérable, 

Au bout de 4 mois nouvelles applications : cepen- 
dant la sténose augmente el le diagnostic se pose 
entre récidive de la tumeur ou transformation fibreuse 
et rétrécissement par action cicatricielle du radium. 
Sur le refus par le malade d'une @sophagoscopie, 
la dilatation est faite avec des bougies olivaires. 
Excellent état général depuis trois ans. 

2 Epithélioma, au début, siégeant au-dessus du 
cardia. Examen histologique (Bauer) : épithélioma à 
cellules evlindriques, 10 applications locales de ra- 
dium de 245 cer à ? jours d'intervalle, de 5 heures 
chacune. Amélioration locale immédiate, constatée à 
l'esophagosecope. 

Apres 6 mois, nouvel examen : plus de bourgeons, 
présence de tissu cicatriciel qui nécessite des dila- 
tations comme une véritable sténose cieatricielle. 

P Epithélioma pavimenteux lobulé (Deglas) à 8 cm 
de Porfice supérieur. 2 séries d'applications de 
ob heures. Nouvel examen histologique : il semble 
que la tumeur épithéliomaleuse soit devenue vérita- 
blement inflammatoire. Guérison depuis un an 1/2 

+ Dans une trentaine d'autres cas, G. n'a obtenu 
que des amélioralions, sans pouvoir dire guérison 
clinique et mème histologique. 

D'une facon générale, le cancer de Persophage pa- 
rait avoir une certaine analogie avec les cancers de 
la pean, évolution à forme lente, pas de généralisa- 
tion, aussi le radium agil-il sur Veesophage comme 
sur la peau. Leet palhatif a été évident chez tous 
les malades traités : quelques-uns seulement pré- 


Substances radioactives. 


sentent actuellement tous les signes d'une guérison 
apparente. 

Le radium est un palliatif inespéré dans toute une 
catégorie de cas de cancers inopérables des voies 
aériennes et digestives supérieures. AUBOURG. 


Pasteau (Paris). — Le radium dans le traitement 
des cancers dela prostate (Société des Chirur- 
giens de Paris, 15 Février 1914, p. 159 à 146). 


P.a traité 46 malades parla voie urétrale : malheu- 
reusement c’est un très long traitement, et le plus 
grand nombre de malades n'ont pas persévéré, igno- 
“ant la gravilé de leur état et obtenant trop vite un 
résultat subjectif au début du traitement. 

Chez un malade, présentant un néoplasme prosta- 
tique avec prolongement dans la cavité vésicale, 
une application locale de radium fut faite, après la- 
quelle la eystoseopie montrait une diminution de la 
tumeur — puis la tumeur élait disparue à une se- 
conde cystoscopie au bout de 10 mois. D'autres ap- 
plications furent faites ensuite durant un an. Chez ce 
malade, où le diagnostic clinique et evstoscopique 
avail permis de conclure à tumeur inopérable, sous 
l'influence du traitement, la tumeur vésicale a slis- 
paru complètement el le résultat se maintient depuis 
A ane. 

Dans d'autres cas, plus ou moins élendus dans le 
bassin, P. a constaté la régression du volume de la 
tumeur, la disparition des symptômes douloureux, 
l'amélioration de l'état général et ces améliorations se 
maintiennent depuis plusieurs années. Les masses gan- 
glionnaires inguinales peuvent diminuer el mème 
disparaitre. Quand P. a voulu opérer des malades 
traités d'abord par le radium, il n'a pu libérer entie- 
rement, niextirper la tumeur, à cause de la présence 
d'un bloc fibreux, où les plans de elivage n'existaient 
plus. 

P. conelut, comme Desjardins Fa fait pour les can- 
cers de l'utérus : il ne faut pas avec le radium dé- 
passer le but; il faut intervenir et enlever la tumeur 
dès qu'on a constaté qu'elle est devenue sinon, ab- 
solument mobile, mais plus mobilisable, sous Vin 
fluence des applications radiques. Attendre davantage 
expose à ne plus pouvoir opérer : on en est alors 
réduit à compter sur le seul effet du radium pour 
amener une guérison complète. AUBOURG. 


Legueu et Chéron (Paris). — Guérison par la ra- 
diumthérapie d’un cancer urétro-vaginal ino- 
pérable (Bulletins de la Société de Chiruryic, 
11 Février 1914, p. 177 à 182; Discussion, 18 Fé- 
vrier 1914, p. 227 à 255, et 25 Février 1914, 
p. 274 à 281). 


Un cancer de la cloison recto-vaginale, chez une 
femme de 20 ans, avait été diagnostiqué histologi- 
quement (Colle, de Lille). L'état général et l'état 
local ne pouvaient permettre une intervention. 

Une seconde biopsie (Verliac) donnait : épithé- 
lioma pavimenteux polvédrique, dont le point de dé- 
part est plus probablement le vagin que Purétre. 

Radiumthérapie : 42 Applications externes avec un 
appareil plat contenant 6 egr de radium, six séances 
de 5 heures chacune. Résultat inappréciable, un peu 
de sédation de Ja tumeur: 

% Introduction du radium dans la tumeur après 
chloroformisation. Dans chacune des deux masses 
latérales néoplasiques, C. introduit un tube contenant 
5 egr de sulfate de radium. La gaine métallique est 
constituée par un tube mesurant une épaisseur de 
9/10 de mm.: elle est elle-mème entourée de 3 épais- 
seurs de tarlatane pour diminuer le ravonnement 
secondaire, Application de 20 heures. 

Au bout de 15 à 20 jours, grande amélioration : 
diminution de volume des masses végélantes, de 
l'écoulement sanguin, des douleurs. 


Substances radioactives. 


Un mois après, application dans l'urètre d'un tube 
contenant 5 egr de sulfate de radium, d'une épaisseur 
de 5/10 de mm., composé Pargent engainé de 12 feuillets 
de tarlatane. Durée d'application : 22 heures. Au bout 
de 15 jours. dispantion progressive des douleurs. 
Les tumeurs périvaginales sont remplacées par un 
tissu cicatriciel souple. Transformation de l'état gé- 
néral : augmentation de poids de 6 kgr. 

Récidive urélérale après 3 mois. Deuxième applica- 
tion suivie d'une radiumdermite douloureuse qui 
dure 6 semaines. 

Au bout de 8 mois, l’état local se maintient très 
bon: les tissus sont souples lá où il y avait des 
bourgeons indurés. On ne trouve « aucune trace de 
cancer ». 

Persistance de la guérison pendant trente mots. A ce 
moment, opération pour incontinenee d'urine (double 
implantation des uretères dans l'intestin) mort par 
péritonite. 

Laulopsie (Verliac) fut suivie d'un examen histolo- 
gique « un grand nombre de coupes sont pratiquées 
en des points différents et ne donnent aucun élément 
cancéreux ». 

L. et C. retiennent de cette observation : 

4° La fonte complète du tissu néoplasique au point 
qu'on ne peut le retrouver au microscope; 

2 Les résultats cliniquement et histologiquement 
complets de la radiumthérapie, au milieu de quelques 
échecs : 

> L'eflicacité de la radiumthérapie : a. suivant la 
nature de chaque cancer; b. suivant la technique 
comme doses et comme applications. 


DISCUSSION 


M. Sarartaud, après une hystérectomie abdominale 
incomplète pour néoplasme du col, confia sa malade 
à Degrais. D. place 3 tubes contenant ensemble 5 egr 
de radium dans la cavité résultant de lamputation 
alvpique du col, pendant 48 heures. Deuxième appli- 
alion après 15 jours, troisième application après 
40 jours. 

Deux mois après, cicatrisation 
souples, état général superbe. 

Au bout de 18 mois, pas trace de récidive. « Sans 
le radium, cette femme serait morte depuis long- 
temps et dans des conditions lamentables. » 

M. Pierre Delbet rappelle sa communication à FAs- 
sociation française pour Pélude du cancer, de sa 
statistique intégrale de 4 années. 

L'action des radiations du radium sur les cellules 
cancércuses n'est plus en discussion, elle est cer- 
taine. Mais elle est locale. Or, une thérapeutique 
locale ne peut ètre le traitement idéal du cancer 
ulérin. 

La portée du radium, étudiée avec Herenschmidt 
est assez courte : elle West guère que de 2 em 1/2. 

Chez tous ses malades, D. après une période 
d'apparence de guérison. a toujours vu la mème ter- 
minaison : la mort. 

Le radium prolonge-tal la vie des cancéreux? D. ne 
le croit pas. Est-ce à dire qu'il faille faire fi des 
améliorations que donne le radium dans bien des 
cas? Evidemment, non; car le radium peut supprimer 
les écoulements, diminuer les douleurs, remonter 
l'état général. Dans certains eas, le radium sans 
détruire la tumeur, agit cependant sur les cellules 
épithéhomateuses pour Jes modifier et diminuer la 
toxicité de leurs séerctions. 

M. Thiéry. d'abord sceptique sur l'action du radium, 
a changé d'avis et pense que la radiumthérapie a une 
action efficace sur le cancer. Mais cette action peut- 
elle aller jusqu'à la guérison? 

M. Potherat, après radiumthérapie, a vu des trans- 
formations remarquables, des régressions surpre- 
nantes, mais n'a jamais vu la guérison complète. 


parfaite, tissus 


297 


Après avoir été soignée 2 ans par la radiumthé 
rapie pour un cancer du col. une malade fut envovée 
à P. pour enlever l'utérus, Une nouvelle application 
de radium fut suivie d'une hémorragie grave; la ma- 
lade était saignée à blanc, se remit, mais mourut 
sans opération au bout de 2 mois. 

Les tissus utérins étaient atrophiés, breux : mais 
vraisemblablement le cancer continuait d'évoluer en 
profondeur dans épaisseur des ligaments larges. 

M. Demoulin, cite 2 observations de néoplasmes 
malins trailés par le radium. 

Le premier cas concerne une tumeur du ereux sus- 
claviculaire, traitée dans le service de Delbet par des 
applications interstitielles. Après 3 mois. la tumeur 
avait pour ainsi dire disparu. Après 6 mois, appari- 
tion de ganglions dans Paisselle; ablation, puis ra- 
dium dans la plaie. Après 10 mois, affaiblissement 
des 4 membres, difficulté de la respiration, mort 
subite. 

Le second cas concerne un cancer végétant du col 
utérin. Disparition totale du néoplasme végétant à la 
suite d'applications de radium. Trois mois après, 
propagation du cancer au rachis, mort. 

D. sans tirer de conclusion, fail remarquer que si 
Faction du radium est merveilleuse sur certains néo- 
plasmes malins, elle n'empèche pas les récidives a 
distance. Dans les deux cas précités, il a été frappé 
de la rapidité de l'apparition et de Févolution de ces 
récidives, 

M. Pierre Delbet. Un cancer limilé peut guérir avec 
des doses suffisantes de radium. Mais d'ordinaire 
les cancers ont des prolongements, lointains, continus 
ou discontinus, que le radium ne peut atteindre. 

La seule preuve de l'efficacité d'une thérapeutique 
contre le cancer : Cest la survie. Or, l'expérience de 
la thérapie par le radium est encore trop courte 
pour que Pon puisse parler de guérison. 

Le radium est un merveilleux agent, mais son ac- 
tion n'est que locale, plus locale qu'une opération 
bien conduite. AUBOURG. 


F. Heimann (Breslau). — Traitement combiné 
par le mésothorium et la radiothérapie en gy- 
nécologie (Medizinische Klinik, 1° Février 1914, 
p. 189 à 191). 


H. emploie le mésothorium (5430 milligr., activité 
filtré sur 5 mm de plomb et la radiothérapie. 

Ila traité 26 cas de cancer de l'utérus dont 21 étaient 
inopérables d'emblée, tandis que 5 étaient des réci- 
dives inopérables. IE s'est trouvé 5 cas réfractaires, 
d'ailleurs traités in estremis, tandis que les 21 autres 
eas ont donné des améliorations extraordinaires. 
Chez tous, le cancer n'est plus perceptible au toucher 
au niveau du col. R. Leboux-LEgann. 


W. S. A. Griffith (Londres). — Épithélioma pri- 
mitif du vagin traité par le radium (The provee- 
dings of the Royal Society of Medecine, vol. VIT, 
n° 4. Février 1914 (Obstetrical et Gynwcologi- 
cal Section), p. 259 à 142). 


Épithélioma, chez une femme de 67 ans, siégeant 
dans le cul-de-sac vaginal postérieur: mesurant 3 em 
sur 2 et infiltrant toute la paroi vaginale, mais n'inté- 
ressant pas la paroi rectale. 

Du 16 au 26 Juin. la malade recut en tout 225 milligr. 
de radium, chaque application durant 6 heures. 

Le 25 Juillet, la majeure partie de cette néoplasie 
avait disparu, laissant un petit nodule gros comme 
une pièce de 50 centimes, Du 25 au 29 Juillet, la ma- 
lade recut journellement 25 milligr. de radium pen- 
dant 6 heures. 

Actuellement il ne reste plus trace de la néoplasie, 
la malade se porte bien, le vagin est souple. 

WILLIAM VIGNAL. 


208 


Doederlein et Seuffert. — Suite de nos observa- 
tions sur la mésothoriumthérapie du cancer. 
(Münchener Medizinische Wochenschrift, 5 Fé- 
vrier 1914, p. 225 à 227 et 10 Février 4914, 
p. 515 à 515). 


Comme suite au travail retentissant publié par D. 
en Mai 1915 (Monatsschrift fiir Geburtshilfe) les auteurs 
donnent ici leur statistique des cancers traités durant 
l'année écoulée, et qui sont au nombre de 180, tous 
observés chez la femme, se décomposant en 155 can- 
cers de l'utérus, 9 du sein, 10 du rectum, 1 de la ves- 
sie. Ode la vulve, 2 sarcomes de l'utérus, une réci- 
dive de cancer du corps thyroïde et 1 ostéosareome 
du sacrum, 

ls signalent que, depuis la mise en œuvre de cetle 
nouvelle thérapeutique, les cancers de utérus traités 
sont dans un état plus grave en moyenne qu'autre- 
fois. En effet, le chiffre d'opérabilité était alors de 
60 à 70 pour 100, tandis que les 155 malades vues en 
1915, comprenaient 105 inopérables; ce qui ne donne 
plus une opérabilité que de 30 à 33 pour 100. N y aura 
lieu de tenir compte des résultats finaux de cette 
aggravation. 

De ces 155 malades, 24 sont mortes ainsi qu'une des 
malades avant un cancer de la vulve et l'un des sar- 
comes de l'utérus. Chez 31 femmes il ne reste plus à la 
guile du traitement aucun signe objectif ni subjectif du 
cancer. De ces malades, cliniquement et provisoire- 
ment guéries, 19 étaient opérables, et 12 inopérables, 
plusieurs mème, dans un état presque désespéré, 

Citons comme particulièrement intéressante. parmi 
les malades cliniguement guéries, une grossesse au 
3" mois chez laquelle on commença par pratiquer un 
curettage avant d'instituer la thérapeutique par le 
mésolthorium. On n'ignore pas la gravité de ces cas 
et le peu de durée des interventions dirigées contre 
eux. 

Les résullals ont été en général moins favorables 
dans les cas de récidive post-opératoire, bien qu'il y 
ait eu aussi ici quelques sucrés éclatants. 

Sur les 11 cancers du rectum, deux ont disparu 
sans laisser de trace, tandis que chez les 9 autres, 
on Nobserve pas d'influence favorable. 

Eostéo-sarcome du sacrum parait momentanément 
arrété dans son évolulion, mais n'a pas disparu. 

Les 9 cancers du sein, tous traités par des appli- 
cations externes, n'ont donné que deux cas favo- 
rables. 

Dans l'ensemble, le mésothorium a donc fourni des 
succes incomparablement plus beaux et plus nom- 
breux dans les cancers gynécologiques que dans 
toutes les autres localisations. Bien entendu, il faudra 
quelques années avant de pouvoir porter un jugement 
définitif. 

I arrive souvent qu'à la suite du traitement, des 
aggravations dans l'état de la malade soient mises 
sur le compte de la thérapeutique. Si cela est vrai 
parfois, plusieurs cas suivis d'autopsie ont montré 
qu'ilne s'agissait lá souvent que d’une évolution natu- 
relle du mal. 

Signalons enfin que les auteurs n'emploient plus 


Substances radioactives. 


que des filtres de laiton et qu'ils n'observent plus, 
depuis qu'ils ont abandonné les filtres de plomb, les 
escarres grisátres généralement constatées aupara- 
vant. R. LEDOUNX-LEBARD. 


SANG ET GLANDES 


H. Schuller. — Action du radium sur les tumeurs 
de la rate (Berliner klinische Worhenschrift, 
16 Février 1914, n° 7, p. 295 et 298). 


S. rapporte 4 observations intéressantes. 

Obs. I. — Garçon de 15 ans, atteint depuis 3 ans 
de leucémie à forme splénique, rate descendant jus- 
qu'à la symphyse et dépassant Pombilic à droite. 

Il est fait du 2% Octobre au 20 Décembre 1915, 
douze irradiations avec du radium el de l'émanation 
(rademanit) en tout 550 000 milligrammes-heures. Il se 
produit une diminution remarquable de la rate qui 
dépasse à peine le rebord costal le 22 Décembre. en 
mème lemps que le nombre des leucoeytes tombe de 
615500 à 26000. L'amélioration s'accentue encore après 
le traitement: le 15 Janvier 1914, le malade a engraissé 
de 8 kilogs, il ny a plus que 12000 leucocytes. 

Ons. I. — Homme de 42 ans, avant présenté déjà 
en 1906, une augmentation du volume de la rate qui 
céda à la radiothérapie, Pas de symptômes jusqu'en 
1912, Dès lors, rate de plus en plus volumineuse, 
état général de moins en moins satisfaisant, la radio- 
thérapie et les injections de thorium X restent sans 
résultat. Le 5 août 1915, l'état est désespéré et l'on 
pratique une première irradiation avec le radium, ad 
solationem mentir. Il est fait en tout 4 irradiations avec 
du radium, du mésothorium et de lémanation (total 
environ 52 000 millizrammes-heure). L'état s'améliore 
graduellement et Ja formule sanguine redevient nor- 
male. En Janvier 1914, le malade parail guéri. 

Ons. HI. — Veuve de 6i ans chez laquelle on con- 
state, au début de 1915, une énorme rate occupant 
tout l'abdomen, diminution du nombre des globules 
rouges. Diagnostic : Maladie de Banti. 

La radiothérapie et des injections d'arsacéline 
donnent de bons résultats. En août 1915 récidive qui 
cede à la même thérapeutique mais pour peu de temps 
seulement, puis l'état s'aggrave sensiblement. La 
radiothérapie reste sans effet. Irradiations de radium 
amenant rapidement la régression de la rate et une 
amélioration de l'état général qui permet de pratiquer 
en décembre une splénectomie. En Janvier 1914, la 
malade parait guérie. 

Ons.1V. — Lvmphadénomatose aleucémique, durant 
depuis # ans chez un homme de 56 ans. Depuis 1913, 
grosse tumeur de la rate. Les adénopathies cèdent 
à la radiothérapie systématique qui reste sans 
influence sur Pétat de la rate, celle-ci diminue au 
point de reprendre son volume normal après une 
série d'irradiations par Je radium. 

Ces observations intéressantes montrent que les 
recherches sur ce sujet méritent d'être poursuivies, 
nous rappellerons seulement à l'auteur qui parait les 
ignorer, les publications de Renon et Degrais sur le 
mème sujet. R. Levoux-Leparp. 


LUMIÈRE 


PHYSIQUE 


G. Reboul. — Sur l’action sélective des métaux 
dans l'effet photoélectricue (C. /?. Ac. des 
Sciences, 16 Février 1914). 


Travail tendant à trouver que les radiations qui 
produisent la plus forte émission négative sont celles 
que le métal considéré absorbe le plus, les maxima 
sélectifs correspondant d'ailleurs aux fréquences 


Inmineuses en résonance avec la période propre de 
Patome. IL. GUILLEMINOT, 


TECHNIQUE 


Eugène Darmois et Maurice Leblanc fils. — Sur 
le fonctionnement de Parc alternatif à vapeur 
de mercure (f°. R. te. des "Sciences, 9 Février 
1914). 

Dans cette note qui fait suile à celle que nous 


Lumière. 


avons précédemment analysée, les auteurs précisent 
les conditions de fonctionnement de Parc quand on 
fait varier l'intensité du courant, la surface libre des 
électrodes. la longueur de l'are, la pression de la 
vapeur de mercure, la forme du tube. H. G. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Jean Bielecki et Victor Henri. — Influence de 
la liaison éthylénique et des groupes carbonyl 
et carboxyl sur l'absorption des rayons ultra- 
violets (€. R. fe. des sciences, 25 Février 1914). 


Nous avons déjà signalé un travail de MM. Gompel 
et V. Henri (p. 175, Mars 1914) montrant les relations 
de la structure de la molécule avec son pouvoir 
d'absorption pour Fultra-violet. La présente note 
apporle de nouveaux documents à cette question et 
intéressera tous ceux qui s'occupent de la radiobio- 
logie dans ses rapports avec la stéréochimie. 

HT. GUILLEMINOT. 


P. A. Dangeard. — Sur le pouvoir de pénétra- 
tion des rayons violets et ultraviolets au travers 
des feuilles (des végétaux) (C. KR. .fc. des 
Sciences, 2 Février 1914). 


Communication importante pour ceux qui se pro- 
posent d'étudier l'action des diverses radiations sur 
la fonction chlorophyvllienne. II. G. 


Miramond de Laroquette Alger). — Variations 
de la ration alimentaire et du poids du corps 
sous l'action du rayonnement solaire dans les 
différentes saisons. Nutrition par la chaleur 
(C. R. Ac. des Sciences, 25 Fevrier 1914). 


L'auteur a fait cette constatation intéressante que 
Pappétit de cobaves observés dans des cages vitrées 
placées sur la terrasse d'Alger pendant un an varie 
en proportion inverse de l'intensité et de la durée 
du rayonnement Solaire. Il a reconnu en outre que 
le poids du corps suit une courbe de mème sens, 
que ces facteurs extérieurs (ou, si Pon veut, que la 
température) en hiver, au printemps ct en automne, 
Au contraire, pendant léte, et en général quand la 
température ambiante dépasse 27°, la courbe du poids 
s'inverse par rapport à celle de la température 
moyenne. 

11 fait remarquer que par suile, durant certaines 
périodes de l’année (Février à Juin), le cobaye, bien 
que diminuant peu à peu sa ration quotidienne 
augmente de poids, tandis que dans d’autres périodes 
(automne) bien que augmentant sa ralion il perd du 
poids, Poplimum de profit en poids avec une ration 
minima paraissant être 27% Cela revient à dire que 
la ration d'entrelien varie avec la température el 
qu'on peut la réduire au minimum pour le cobaye 
dans les environs de 27°; c'est là un fait général bien 
connu et conforme aux données de la physiologie. 
Il rend compte de cette observation que dans les 
cures solaires, la mème ration conservée s'accom- 
pagne d'une augmentalion de poids, observation 
d’ailleurs rappelée par l’auteur. 

Mais nous ne suivrons pas M. Miramond de Laro- 
quette dans ses déductions touchant la biologie géné- 
rale, déductions que fait prévoir cette partie du 
titre: nutrition par la chaleur. Ce serait soulever des 
discussions de bioénergétique qui ne peuvent s'expo- 
ser en quelques lignes. If. GUILLEMINOT. 


THÉRAPIE 


Carl Brill (Magdebourg). — Les propriétés cu- 
ratives des rayons lumineux et calorifiques 


209 


Deuts. Mel. Woch., 19 Février 1914, n° 8, p. 594). 
( p ) 


On connait depuis longtemps les propriétés cura- 
tives de la lumière du soleil. Les cures prolongées 
provoquent mème des hyperémies actives. L'A. a eu 
l'idée d'utiliser ces hypérémies pour la guérison de 
certaines maladies conformément aux idées de 
Biers. 

L’attention de Brill a été attirée par la découverte 
des rayons rélants. Ce sont les rayons infra-rouges 
extrèmes révélés par Rubens dans le spectre du so- 
leil, dont la longueur d'onde est de 60 000 uy (0,6 mm.). 
La lumiére du soleil présente donc une énorme ri- 
chesse de divers rayons, á partir des ravons rétants 
jusqu'aux ravons ultra-violets, en passant par les 
ravons visibles. D'après Jésionex, ce sont surtout les 
rayons invisibles qui possèdent les propriétés cura- 
lives les plus remarquables. Or, la lumière électrique 
contient Jes mèmes rayons que la lumière du soleil. 
Elle est méme préférable, au point de vue thérapeu- 
tique, à celle-ci. En effet, les rayons invisibles de la 
lumière du soleil sont, en grande partic, absorbés par 
l'atmosphère, tandis que la lumière électrique les 
contient tous. 

L'appareil proposé dans un but thérapeutique par 
Brill est très simple. C'est un corps creux fabriqué 
d'une substance de mauvaise conductibilité, dans 
lequel on introduit une source de lumière électrique. 
Ce corps a une forme s'adaptant complètement à la 
surface de la partie du corps soumise au traitement. 
Il peut ètre appliqué aux malades alités. Une haute 
température peut y être obtenue très vite, sans aucun 
danger pour le malade. L'action de cet appareil sur- 
passe beaucoup celui de Biers. 

Les résultats obtenus dans les prostatite et scia- 
tique, ont été très satisfaisants au point de vue sub- 
jectif et objectif. A. ZIMMERN. 


André Nepveu (Paris). — Sur les fondements 
physiques de l’hélio et de la photothérapie de 
la tuberculose laryngée (Recueil a Oto-Rhino- 
Larynyoloyie, 1914, p. 13 à 24). 


Après avoir rappelé les principales propriétés bio- 
logiques de la lumière (action sclérogène, bactéricide 
et analgésique) PA. se demande quels sont parmiles 
rayons ultra-violets ceux qui ont le plus d'activité. 
D'après Jensen, élève de Finsen, ce sont les rayons 
bleus-violets et ultra-violets de grande longueur 
d'onde qui ont le plus grand pouvoir pénétrant. Pour 
cette raison il ne faut pas employer l'appareil de 
Bang riche en radiations de courte longueur d'onde 
dans la tuberculose larvngée où les lésions ne sont 
jamais uniquement superficielles. 

L'héliothérapie a été surtout utilisée dans les sa- 
natoriums suisses. Le malade tourne le dos au soleil, 
fait face à un miroir ordinaire el s'arrange pour 
envoyer les rayons lumineux sur un laryngoscope 
qui par une 2 réflexion eavoie les rayons solaires sur 
la glotte. 

Jensen, à Davos, soumet ses malades à des séances 
de 5 minutes, d'heure en heure. Le traitement dure 
plusieurs mois et donne d’appréciables résultats; les 
infiltrations disparaissent, les ulcérations guérissent 
et la voix revient. 

Pour l'A. il est préférable au lieu de recourir a 
l'héliothérapie, d'employer une lampe à arc, une len- 
tille de quartz à circulation d'eau et des miroirs la- 
ryngoscopiques en quartz. Elle doit prendre place 
parmi les méthodes courantes de traitement de la 
tuberculose laryngée. R. CHAPERON. 


André Nepveu (Paris). — Détails sur mon appa- 
reil de photothérapie laryngée. Technique. 
Application au pharynx, aux fosses nasales et 
à l'oreille moyenne (Recueil d'Oto-Rino-Laryn- 
gologie, 1914, p. 121 à 156). 


300 


L'A. se sert d'une bonne lampe à arc du modèle 
des lampes à projection. La condensation des rayons 
s'obtient par une lentille de quartz de dix dioptries. ll 
existe en outre une euve de quartz à faces parallèles 
où passe une circulation d'eau distillée. La lampe 
est enfermée dans une boite en métal pour protéger 
médecin et malade contre les radiations. 

La séance se fera autant que possible en chambre 
noire sous une surveillance active de tous les ins- 
tants. LA. indique un signe objectif de la bonne 
direction des rayons lumineux : la «lueur trachéale ». 

La photothérapie s'applique principalement à la tu- 
bereulose larvngée. Elle peut rendre des services 
dans le lupus larvngé, dans les larvngites chroniques, 
dans les ulcérations du voile ou de la cloison. 


Flectrologte. 


On obtient quelques résultats dans lhvpertrophie 
des cornets, dans les processus chroniques d'adhé- 
renees el dans Votorrhee chronique s'accompagnant 
de bourdonnements. R. CHAPERON. 


Joubert (Hyères). — La cure solaire et marine 
dans la péritonite tuberculeuse (Pediatric, 28 Fé- 
vrier 1914, p. 56 à oY). 

LA. conelut de ee travail basé sur 91 observations 
que la cure solaire provoque rapidement dans la plu- 
part des cas, la cessation de la douleur, de la diar- 
rhée et la chute de la température. Elle amène la ré- 
solution des galeaux péritonéaux, son action sur 
Pascite est moins manifeste et plus lente. 

A. LAQUERRIERE. 


ÉLECTROLOGIE 


TECHNIQUE 


Wolmersdoff. — Les machines électrostatiques 
condensatrices (Llectrotecion. Zeist. 15 Janvier 
1914; in Genie Ciril, 7 Mars 1914). 


LA. rappelle le mode de construction des machi- 
nes électrostaliques condensatrices, dont les pla- 
teaux, au lieu d'agir seulement par une de leurs 
faces, sont disposés à la facon de condensateurs, les 
plateaux fixes alternant avec les plateaux mobiles, 
et électricité étant recueillie à la périphérie au lieu 
de l'être sur les faces, Chacun des plateaux mobiles 
contient une série de secteurs métalliques, entière- 
ment enfermés dans la matière isolante. 

L'auteur décrit en détail la construction actuelle 
de ces machines qui peuvent donner une étincelle 
notablement plus grande que le rayon du disque. 
Inventées depuis 1902, elles n'avaient pu jusqu'ici 
¿tre construites commercialement, faute d'un isolant 
approprié : Pebonite devient, en effet, conducteur au 
bout de quelque temps, sous l'influence de l'ozone. 
La découverte récente de la bakélite a permis d'arri- 
ver au résultat désiré, 

Pour donner une idée de la puissance de ces ma- 
chines. l'auteur les compare avee les machines à 
influence des modèles ordinaires : ainsi, une machine 
ordinaire à deux disques tournants, de 55 em de 
diametre, donne une étincelle maximum de 220 mm, 
et peut débiter 70 mieroamperes, alors que la ma- 
chine condensatrice de méme dimension, á 3 disques 
tournants, donne une étineelle de 550 mm et débite 
1600 microamperes, 

Les principales applications de ces machines sont 
lélectrothérapie et la radiographie. NAHAN. 


Seibt. — Les oscillations dans les réseaux à cou- 
rant continu (Flectrotechnisehe Zeitschrift, 21 
Août 1915; in Technique moderne, lo Février 
1014. | 


En plus de variations légères qui existent dans les 
réseaux à courant continu, alimentés par des dyna- 
mos (sur lesquelles Belot a insisté jadis au point de 
vue thérapeutique), il eireule continuellement de 
faibles courants allernatifs : on peut S'en convaincre 
en reliant un téléphone aux bornes du réseau par 
intermédiaire d'un condensateur. L'impurelé des 
sons fournis démontre qu'il sagit de courants alter- 
natifs de diverses espèces. FA. a pu déterminer 
qu'en général il n'existait pas de vibrations possé- 
dant un nombre de périodes supérieures à 4400. 
L'existence de ces courants estle fait des collecteurs 
des dvnatios. On sait, en effet, que la tension fournie 
n'est pas absolument constante, mais présente de 
faibles ondulations dont le nombre depend du 


nombre de lames du collecteur, du pas polaire et 
de la vitesse de la machine. D'autre part, les inter- 
ruptions de courant au collecteur, donnent naissance 
á des oscillations libres. Par suite de la complexité 
d'un réseau de distribution (machines en parallèle) 
s'accumulent dans le circuit toute une série de vibra- 
tions de période très différente. 

C’est un argument de plus, en faveur de Femploi 
des accumulateurs pour les applications délicates et 
de l'électrodiagnostie et de Pélectrothérapie. 

J. BELOT. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Cluzet et Petzetakis (Lyon). -- Étude électrocar- 
diographique et expérimentale du réflexe 
oculo-cardiaque (Lyon anedical, tome CXXII, 
n° 7, dimanche 15 Février 1914, p. 574 à 576). 


La compression des yeux déterminant le ralentir- 
sement du pouls, les auteurs ont songé à étudier 
l'électrocardiogramme obtenu pendant cetle compres- 
sion chez le chien normal et chez le chien présentant 
une bradycardie expérimentale. — A létat normal, 
on constate un ralentissement du pouls de 150 à 100 
et un léger trouble de la conduelibilité auriculo-ven- 
triculaire (augmentation de Vintervalle A D. — Li 
bradveardie est réalisée par la section de la moelle a 
la hauteur de la 7 cervicale: du mème coup, Faccé- 
lération due au svmpathique est supprimée: le 
rythme tombe à 50-60. A ce moment, une compression 
légère du globe oculaire fait tomber le rythme a 20 
révolutions cardiaques; une compression forte donne 
des pauses totales de 5 à 7 secondes: si elles dépas- 
sent la durée d'une minute, la mort survient. Outre 
des pauses totales, les auteurs ont pu obtenir des 
pauses ventriculaires pendant lesquelles l'oreillette 
continue à battre: enfin il s'est produit diverses mo- 
dilications dans la forme et la position relative des 
divers accidents électrocardiographiques : allonge- 
ment des intervalles AP et IF; changement d'aspert 
des ondulations ventriculaires initiales et finales et 
de londulation auriculaire. L'automatisme ventrieu- 
laire n'a pas été observé; en résumé, la compression 
oculaire semble agir aussi bien sur le ventricole que 
sur l'oreillette et moditie, de toute évidence, la con- 
duectibilité auriculo-ventriculaire. 

Tu. NOGIER. 


A. Javal (Paris). — Variations de la conductivité 
électrique des humeurs de l'organisme (C. R. 
He. d. Ne., 9 Février 1914). 

La question de la conductivité des liquides de 
organisme a été étudiée par différents expérimen- 


Electrologie. 301 


tateurs. Par le présent travail, M. Javal s'attache 
surtout à établir que, aussi bien dans les cas patho- 
logiques que chez le sujet normal, la conductivité 
varie parallèlement avec la teneur en chlorures des 
humeurs considérées. Les électrolvtes non chlorés 
n'imposent pas, d'un sujet à lautre, de variations 
appréciables à cette conductivité; d'où la possibilité 
de déterminer rapidement la chloruration des hu- 
meurs par des mesures de résistance. 
H. GUILLEMINOT. 


Doumer (Lille). — La résistance électrique de 
l'organisme (.Inrales d'électrobioloyie et de vra- 
diologie, Janvier 1914, p. 1 à 7). 


La résistance électrique d'un organisme vivant est 
variable d’un individu à un autre individu, d'une ré- 
gion à une autre. Pour une mème région celte résis- 
tance est encore variable suivant d’autres conditions 
physiologiques, par exemple létat hygromeétrique de 
l'épiderme. J. LOUBIER. | 


J. de Meyer. — Notes préliminaires au sujet de 
nouveaux courants électriques du muscle 
(Journal médical de Bruxelles, 19 Février 1914). 


La contraction museulaire détermine la produc- 
tion de « courants action »: les potentiels électri- 
ques développés dans des organes produisant du 
travail mécanique sont toujours considérés comme 
lies à ce travail. L'auteur s'est demandé si Pexten- 
tion des muscles ne détermine pas elle aussi, comme 
leur contraction, la production d'un potentiel électri- 
que. Des expériences qu'il a faites sur la grenouille 
lui ont montré que l'extension des éléments muscu- 
laires est en effet à elle seule capable de créer des 
différences de potentiel, et que celles-ci ont une 
tout autre allure que celles dues à Ja contraction. 
Peut-être est-ce à ces courants quest due la phase T 
de Pélectro-cardiogramme. P. CoTTENOT, 


Caudot (Henri) et Laugier (Henri). — Variations 
des paramètres caractéristiques de l'excita- 
bilité des nerfs sous l'influence de l'électro- 
tonus (Société de biologie, 14 Février 1914). 


Lapicque (L.-et-M.) — Modification de l'excita- 
bilité des nerfs par les sels qui précipitent le 
calcium (Soc, de biologie, 14 Février 1914). 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


Lanietowski (Cracovie). — Mon procédé excito- 
moteur simplifié comparé aux méthodes an- 
ciennes et nouvelles usitées en électrodiag- 
nostic (Letlschrift für medisinische électroloyie, 
vol. XIV, n° 4, 1914.) 


Le procédé excilomoteur simpliflé de Lanietowski 
permet la lecture directe et sans caleul, à l'aide de 
Pexcitométre de son invention, des coefficients d'exci- 
tations avec n'importe quelle paire de condensateurs. 
Il indique le degré de résistance des tissus, la 
capacité optima pour les limites de la R. D., la 
quantité utile de l'excitation (selon la situation du 
nerf), le coefficient de la polarisation de Salomonson, 
la quantité de courant nécessaire pour une excita- 
tion faradique tres courte ainsi que la tension et 
l'intensité de Pexcitation galvanique habituelle. H 
suffit pour cela de réunir à Pexcitométre par une 
ligne droite la quantité d'électricité nécessaire pour 
obtenir le seuil d'une contraction. On Hit alors à 
l'extrémité droite de cette ligne, la tension a, à Vextré» 


mité gauche, la capacité optima; sur l'intersection 
de celte ligne et de celle des ordonnées on lit le 
coefficient de la quantité 3; on peut à Paide de ce 
moyen se renseigner également sur Vexcitabilite 
normale des points moteurs, ainsi que sur l'influence 
qu’exereent Sur Pexestabilité normale des points 
moteurs la grandeur des électrodes et la distance à 
laquelle elles se trouvent lune de Fautre. 

La ligne d'utilisation est toujours plus haut située 
pour le positif que pour le négatif, En cas d'inver- 


sion, la ligne du négatif est au-dessus de celle du 


positif. La situation de ces deux lignes permet aussi 
le calcul du coefficient d'intensité K, qui peut d'ail- 
leurs être directement lu sur l'excitomètre. 

M. GrUNSPAN. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Deumié et Madginier. — Myopathie progressive 
du type Leyden Moebius (Loire médicale. 15 Fé- 
vrier 1914, p. 84 à 86). 


Malade de 18 ans, présentant une faiblesse museu- 
laire croissante. On avait d’abord fait le diagnostic 
du mal de Pott. — Atrophie musculaire el début par 
la racine des membres, sans contraction fibrillaire. — 
Le diagnostic de myopathie fut confirmé par l'examen 
électrique qui fit constaler des réactions galvaniques 
et faradiques normales malgré l'intensité de Patrophie, 

A. LAQUERRIERE. 


Cotton (Montréal). — L’électrocardiographie cli- 
nique d’après le récent volume de Thomas 
Lewis (t) (Archives des maladies de cour, Février 
1914. 


L'auteur montre comment pour ditférentes lésions 
valvulaires l'éleetrocardiographie donne des rensei- 
gnements intéressants concernant l'état du muscle 
cardiaque. Aussi bien pour le diagnostic et la loca- 
lisation des lésions, la lecture d'un électrocardio- 
gramme est souvent trés utile. Le rétrécissement 
mitral ou pulmonaire par exemple, presque toujours 
accompagné d'une hypertrophie prépondérante du 
ventricule droit, présente des caractères électrocar- 
diographiques caractéristiques très visibles sur les 
uombreux diagrammes qui illustrent cette intéres- 
sante étude. G. GIBERT. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


A. Moutier (Paris). — Sur le stigmate de I’hyper- 
tension artérielle (C. Ii. Ac. des Sc., 25 Février 
1914). 

M. Moutier a observé que chez les sujets hyper- 
tendus dont la pression artérielle avait été abaissée 
par la d'Arsonvalisation, il suffisait d'une cause for- 
tuite peu importante, pour faire réapparaitre Pétat 
d'hypertension. C'est sur cette fragilité de Pabaisse- 
ment acquis qu'il croit pouvoir expliquer les aececi- 
dents liés à l'hypertension chez les « hypertendus 
détendus » qui eonserverait ainsi, malgré les appa- 
rences, un véritable « stiginate » que la d'Arsonvali- 
sation ne ferait pas disparaître. Il en conclut au 
point de vue pratique que ces « hypertendus déten- 
dus » doivent éviter toutes les causes capables de 
déterminer un retour, mème passager, de leur hyper- 
tension antérieure. H. GUILLEMINOT. 


H. Lewis Jones (Londres). — Diathermie ou Île 
chauffage électrique des tissus du corps (The 
Lancet, n° 6, 7 Février 1914, p. 575 à 511). 
Conférence faite dans le but de vulgariser dans 


(2) Th. Lewis. — Clinical electrocardiography, 4 vol, Shaw 
and sons, London, 1915. 


302 


le corps médical la connaissance des différentes 
indications thérapeutiques de cette méthode, 
WILLIAM VIGNAL. 


TECHNIQUE 
AA 


Veith (Nuremberg). — Sur une nouvelle méthode 
de galvanisation de parties étendues du corps 
(Winchn. med. Woch., 5 Mars 1914, n° 9, p. 419). 


L'auteur constate que la méthode de galvañisation 
avec larges électrodes qu'il a appris à connaitre à 
Bordeaux chez Bergonié est tout à fait inconnue en 
Allemagne. H a pu se rendre compte de ses avan- 
lages. notamment dans le traitement des paralysies 
et particulièrement de la paralysie infantile. 

Reproduisant un article original de Bergonié avant 
trait à l'emploi de la galvanisation rythmée avec 
électrodes à grande surface, Verth conclut en se 
promettant d'appliquer la méthode d'une facon 
suivie, étant donné qu'elle lui a paru l'emporter de 
beaucoup, en effi ‘acité, sur toutes les anciennes 


méthodes. A. ZIMMERN. 
NÉOPLASMES 
A 


Augusto Luzenberger (Naples). — Traitement 
de la lipomatose douloureuse par la galvanisa- 
tion (Annalidi Electricita medica et terapia fisica, 
Anno XII, n° 12). 


LA. rapporte l'observation d’un malade atteint de 
lipomatose douloureuse, qu'il a soigné par l'ionisa- 
tion au salievlate de soude, en raison du caractère 
névralgique de la douleur, Après la troisième séance, 
d'une intensité de 20 milliamperes, les tumeurs élaient 
réduites à la moitié de leur volume primitif, et après 
la septième séance le malade voulut reprendre ses 
occupations de pâtissier: il avait été admis 5 mois 
avant dans le service des incurables. 

M. GRUNSPAN. 


SYSTÈME CIRCULATOIRE 
OA 


Lafond Grellety. — L'électricité dans le traite- 
ment des phlébites (Revue des agents physiques, 
Février 1914). 


De la relation et de la discussion de sept observa- 
tions très intéressantes, il résulte que l'électricité sous 
forme de courant continu possède une action cura- 
tive à la fois fidèle et rapide dans le traitement des 
phlébites, aussi bien dans les périodes aiguës de l'af- 
fection que dans les formes anciennes. 

L'auteur a pratiqué à la fois des applications locales 
(les deux électrodes étant placées au niveau du mem- 
bre malade) et des applications générales (élec- 
trode positive au front, électrode négative à Pextro- 
mité du membre malade). Les électrodes employées 
étaient larges et non métalliques. Le courant a été uli- 
lisé à des doses variant de las m a. pendant un temps 
très long (en movenne 6 heures par jour réparlies sur 
2 ou 5 séances). Le traitement a toujours été bien 
toléré par le patient. Au sujet de l'embolie une seule 
conclusion est permise : si le nombre restreint d'oh- 
servations n'aulorise pas a conclure que le courant 
continu préserve de Pembolie, rien non plus ne prouve 
qu'il soit susceptible de la provoquer, puisque cette 
complication ne s'est pas produite une seule fois 
dans sept cas. 

Cette thérapeutique demande à ètre prise en consi- 
dération, du fait de la pénurie et de Vinsuflisanee des 
autres moyens thérapeutiques. Cirassanp. 


L. Bordoni (Sienne). — Action de la haute fré- 
quence sur le sang, son utilité particulière 


Flectrologie. 


dans la chlorose (Giorn. di Elett. Med., Juillet- 
Août 1915). 


L'autoconduction a une action très efficace dans 
les états chloro-anémiques à la dose de 20 ou 
SU séances: les effets se completent encore après le 
traitement. Les éryibrocytes sont régénérés la quan- 
tité d'hémoglobine augmente, il en est de mème de 
la valeur globulaire. la formule tend à revenir à la 
normale, La haute fréquence agit comme stimulant 
des organes hématopoïétiques. DeLnenm. 


SYSTÈME DIGESTIF 
nn ae 


E. Payr (Leipzig). — De la prophylaxie et de 
la thérapie des adhérences péritonéales au 
moyen de l'introduction de fer dans l'intestin et 
de l'emploi de l’électro-aimant (Archives d’Elee- 
tricité médicale, 10 Février 1914, p. 151 à 158. ct 
Münchener medizinische Wechenschrift, 1915, 
n° 47). 


PA. a d'abord entrepris des expériences sur les 
animaux et ila constaté qu'il lui était possible au 
moyen d'un électro-aimant puissant de déplacer à 
travers la paroi abdominale une anse intestinale préa- 
lablement remplie d'oxyde magnétique de fer. Cette 
substance déjà utilisée comme moyen de contraste 
en radiologie sous le nom de « diaphanite » lui aper- 
mis de contrôler sous l'écran l'action de Son aimant. 
Il a pu par ce moyen rompre chez des animaux des 
adhérences artificiellement provoquées, Cette mé- 
thode a été essavée dans deux cas, chez l'homme, 
où elle a pu confirmer le diagnostic d'adhérences 
par la douleur provoquée en un point détermine. 
LA. espère, au moyen Wun éleetro-aimant plus puis- 
sant, obtenir des résultats très intéressants tant au 
point de vue diagnostic qu'au point thérapentique. 
On peut reprocher à cette méthode d’être un peu 
aveugle, mais la nouveauté du procédé vaut qu'on 
l'expérimente de facon impartiale. A. NUYTTEN. 


SYSTÈME NERVEUX 
eS ee 


Allard et Cauvy. — Contribution à l'étude du 
traitement de I’hémiplégie organique ({.frrhives 
générales de kinésithérapie, physiothérapie et eré- 
nothérapie, Janvier 1914). 


Les auteurs attirent l'attention sur les importantes 
améliorations fonctionnelles que les traitements 
externes bien conduits sont susceptibles de produire 
dans l'hémiplégie organique, Le massuge précoce 
suivi de la mobilisation manuelle évite ou alténue la 
contracture, empéche l'atrophie des  museles: et 
Pankylose des articulations. La rééducation, d’ailleurs 
fort délicate, rappelle les images motrices oubliées 
et modifie le psychisme du matade dans le sens de la 
confiance, L'électricité, principalement sous forme 
de galvanisation continue des membres atteints, 
active la circulation. élève la température locale et 
favorise la résorplion des œdèmes. Enlin les eaux 
thermales, en particulier celles de La Malou. peuvent 
rendre des services appréciables. CHASSARD. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 
A IA 


Heitz-Boyer (Paris). — Traitement endoscopique 
de la tuberculose vésicale par les courants de 
haute fréquence Journal d'urolorie, Février 1914, 
p. lod à 159). 

Cette application des courants de H. F. doit ètre 
limitée aux cas où les SYmptômes rebelles, après né 
phrectomie, sont dus à la persistance anormale d'ul- 


Iilectrologte. 


cérations tuberculeuses, sans grande cystite envi- 
ronnante. 

Pour éviter la perforation et limiter les effets des- 
tructifs, l'A. préfère Pétincelage à Vescarrification par 
électrocoagulation. Jl faitune application prudente de 


Fig. 1. — Avant. 


Pétincelage sur la zone malade et ses environs iminé- 
diats. La douleur est assez marquée et nécessite une 
anesthésie locale profonde ou mème une anesthésie 
générale. Les suites sont simples, Sans douleur no- 
table; il se produit une réaction violente au niveau 
de la zone étincelée avee production de membranes 
exubérantes, simulant certaines cystites végetantes, 
sphacélées ; ces membranes se détachent et un nou- 


Fig. 2. -- Apres. 


vel épithélium recouvre les parties détruites. La ci- 
catrisation est oblenue au bout de 4 Semaines en- 
viron. 

1'A. rapporte à la fin de son travail une observa- 
tion détaillée avec figures d'examens cystoscopiques 
successifs. L. NAHAN. 


Charles Russ (Londres). — Nouvelle méthode 
thérapeutique des cystites coli-bacillaires et 
autres infections (The Lancet, n° VIL, 14 Fé- 
vrier 1914, p. 447 à 449, 4 fig.). 


A la suite d'une série de recherches datant de Juin 
1909. C. R. a démontré qu'une suspension de microbe 
dans un électrolyte s'agglomére à Fun des pôles, 
pole qui varie suivant lélectrolyte employé; de plus 
dans certains cas, cette agglomération est accompa- 


303 


gnée de mort. H s'est basé sur ces données pour re- 
chercher une nouvelle thérapeutique des suppura- 
tions. Les premiers eas traités furent des ulcéra- 
tions variqueuses; comme électrolyte il utilisa le 
chlorure de sodium, les résultats furent des plus 
encourageants. Puis il songea à traiter les eystites à 
coli-bacille. H entoura l'abdomen d'une ceinture for- 
mant le pôle négatif et remplit la vessie, préalable- 
ment vidée, d'une solution de Nael a 2 pour 100; puis 
dans une sonde de Nélaton il introduisit un fil de 
platine : le pôle positif. Pendant 30 minutes il fit 
passer un courant de 5 à ò milliampères; les résul- 
tats furent peu encourageants. Il substitua à la solu- 
tion salée, une solution d'acide iodique a 1/1500 el 
parvint à guérir des malades âgés, atteints de evstite 
chronique. WILLIAM VIGMAL. 


SYSTÈME RESPIRATOIRE 


Lavraud (Lille). — Cas d’ozène guéri depuis 
dix ans par I’électrolyse cuprique (finales d'E- 
lectrobioloyie et de Radiologie. Janvier 1914, 
p. 22 à 25). 


L'A. a emplové Pélectrode en cuivre reliée au pôle 
positif et implantée dans la muqueuse nasale, le pôle 
négatif étant au voisinage de la joue correspondante. 
Séance de 10 minutes toutes Jes semaines pendant 
® mois. Intensité 6 à 10 milliampéres. Cette malade 
qui a été revue tout récemment, reste guérie depuis 
7 ans sans aucun traitement. J. LOUBIER. 


MALADIES DE LA NUTRITION 


Schnée (Francfort-sur -le Mein). — Le dégrais- 
seur et son emploi en clientèle (Zeitschrift fur 
Electrologie, vol. XIV, 1914). 


Le dégraisseur, d'après Sehnée correspond exacte- 
ment au fauteuil de Bergonié. La modification de 
Schnée consiste uniquement dans emploi de dé- 
charges de condensateurs au lieu du courant fara- 
dique. L'auteur mentionne le nom de Bergonié dans 
la bibliographie, mais n'en parle pas dans le texte de 
son travail. La rédaction du journal s'est empressée 
avec raison de remettre les choses au point dans une 
petite note adjointe au texte. M. GRUNSPAN. 


DIVERS 


Hartemberg (Paris). — Les céphalées muscu- 
laires ou cellulitiques (Société de médecine de 
Paris, 2 Février 1914). 


L'A. a utilisé avec succès contre ces céphalées le 
massage, lair chaud et l'électricité sous forme de 
courants continus de haute intensité appliqués sur 
les régions atteintes. A l'aide de ces divers moyens, 
la guérison totale peut ètre obtenue en 6 semaines à 
2 mois dans les cas récents. au bout de 3 à 4 mots 
dans les cas anciens. 

Une étude d'ensemble de ces céphalées fait Pobjet 
de cette intéressante communication. 

E. DECHAMBRE. 


Hervé. — De l'excision galvanique des brides 
pleurales au cours du traitement par le pneu- 
mothorax (Journal des Praticiens, 14 Février 
1914, p. 106 à 108). 


L'auteur préconise dans les cas, ou la radioscopie 
montre que la rétraction pulmonaire se produit mal, 
l'introduction a travers une aiguille de hiss de ca- 
libre un peu gros, d'un très fin galvanocautère avec 
lequel on détruit les adhérences. Il a jusqu'à présent, 


304 Froid — 


expérimenté ce procédé dans 3 cas qui sont encore 
en traitement: mais il faut en conclure tout au moins 
que cette pratique, sans inconvénients, est très bien 
tolérée. A. LAOUERRIÈRE. 


Petit. — Adénopathie cervicale chez une ma- 
rastique. Traitement par la diathermie et la ra- 
diothérapie (.Irchives electricité médicale, 
25 Février 1914, p. 19% à 196. 


Malade de 21 ans, avec depuis 2 ans troubles diges- 
tifs: le poids est tombe de 50 kg à 58 kg 500 pour une 
taille de fim 52. Depuis s'est développé une hyper- 


Chaleur. 


trophie ganglionnaire de toute la région cervicale, 
Traitement par la diathermie, plaques aux cuisses. 
aux mollets, aux bras, séances de 20 minutes — tous 
les jours. — Sensation de bien-être, puis réappari- 
tion de Pappétit el cessation des douleurs stoma- 
cales, le poids est passé, de Décembre à Avril, de 
98 kg à 45 kg 1/2: la reprise du traitement en Août a 
donné une ascension de 44 à 46 kg 700 en 3 mois, 
six mois apres, le bon état et laugimentation de 
poids se maintenaient. 

L'adénopathie a été traitée, des que Pamélioration 
de létat général a été suffisante, par la radiothé- 
rapie elle está peu pres totalement disparue. 

"A. LAOUERRIERE. 


FROID — CHALEUR 
DIVERS 


Bromberg (La Haye). — La thermothérapie de 
la blennorragie (Deutsche med. Woch., 22 Jan- 
vier 1914, n° 4, p. 179). 


Le fait que le gonocoque ne résiste pas á une 
température au-dessus de 40% a poussé certains au- 
teurs à tenter le traitement de la blennorragie aiguë 
et chronique par Faction de la chaleur sur les 
tissus malades, ces tissus pouvant supporter une 
température de 55% Comme instrumentation, cer- 
tains auteurs emploient la sonde de Winternitz, 
d'autres des bougies urélérales électriquement 
chauffées, d'autres enfin la diathermie. 

Les gonocoques sont tués en 6 heures à 40°, en 
45 minutes à la température de 444.5 enfin en 5 mi- 
nutes à la température de 49 5. Cette méthode peut 
également être emplovée en cas de prostatite. 

B. donne la description de l'appareil qu'il utilise; 
il se sert d'anesthésie locale, apres un lavage urétral 
à la manière de Janet. — H fait monter la tempéra- 
ture doucement jusqu'à 90 et la maintient pendant 
une quinzaine de minutes. L'écoulement aigu et les 
filaments disparaissent rapidement. 

A. ZIMMERN. 


Henri Béclere (Paris). — La pression et la ther- 
mométrie en cryothérapie (Journal de Médecine 
de Paris, 10 Janvier 1914). 


L'auteur a réalisé un appareil de ervothérapie formé 
par un tube, destiné à recevoir un mélange d'a- 
cide earbonique et Pacétone. Les parois de ce tube 
sont constituées par un métal peu conducteur et 
sont entourées d'une enveloppe athermisante pour 
empecher l'apport de calories extérieures, tandis que 
le fond est en métal très minee et très condueteur 
pour que la transmission des frigories soit facile. 
La surface froide étant appliquée sur la région à 
traiter, un ressort lui transmet la pression et un 
index indique directement Ja valeur en kilogrammes 
de la force de contact, d'où indirectement la pression 
(kilogrammes par centimetre carré). 

Quant aux mesures lhermométriques, nécessaires 
pour vérifier à chaque instant si le contact est in- 
time entre le fond du récipient et la neige et si la 
transmission des frigories se fait normalement, l'au- 
teur conseille l'emploi des soudures thermo-électri- 
ques (fer-constantan) qui permettent de mesurer la 
température, non seulement à l'intérieur du mélange 
frigorifique, mais ausst à la surface d'application. à 
l'intérieur de la partie à traiter et mème dans la zone 
voisine qu'il faut respecter. CHASSARD. 


BIBLIOGRAPHIE 


Dawson F. D. Turner. — Radium : its Physics 
and Therapeutics (2° édition, Londres, Baillière 
Tindall and cow, 1914). 

Petit livre très précieux; l'auteur qui dirige le ser- 
vice de radiuimthérapie à « L'Edimburg Royal Intir- 
mary » a condensé toutes les données pratiques de 


son expérience personnelle. Cette seconde édition 
(la première datant de 1911) est mise au courant des 
nouvelles données scientifiques concernant les pro- 
priélés physiques et biologiques du radium. On y 
trouve un intéressant chapitre concernant l'emploi 
des émanations des composés du radium et du tho- 
rium. 


oo 


Le Gérant : PIERRE Accen, 


75009. — Paris. Imp. Lanune, 9, rue de Fleurus, 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


NOTE SUR L'INSTRUMENTATION ET LA TECHNIQUE 
DE LA TÉLÉRADIOGRAPHIE DU CŒUR ET DE L'AORTE 


Par MM. 
O. JOSUÉ, L. DELHERM, A. LAQUERRIERE 
(Planche 8) 


Dans ces dernières années, la radiographie à dislance de plus en plus grande, est 
entréc, pour ce qui concerne l'examen du cœur el de l'aorte, dans la pratique d'un certain 
nombre d'auteurs : en particulier Alban Kohler a étudié les images obtenues en plaçant 
l'ampoule à 2 mètres et même à 2 m. 50 de la plaque photographique. 

Le matériel très puissant du laboratoire de la Nouvelle-Pitié (contact tournant de 
Gaiffe, grand modèle), nous pcrmetlant d'obtenir en des temps très faibles de bons 
clichés à longues distances, nous avons été amenés à pratiquer la radiographie du 
cœur et de l'aorte à 5 mètres, distance qui nous parait plus que suffisante pour réaliser 
des clichés où la déformation de l’image soit pratiquement nulle. 

Mais, très rapidement, nous avons constaté que, s'il est relativement facile de se 
placer dans des conditions identiques quand on utilise uniquement la posilion frontale 
soit antérieure, soit postérieure, il n’en est plus de même lorsqu'on place le sujel dans 
les positions obliques. Si l'on veul revoir le même malade à quelques jours de distance 
il est impossible, sans un appareillage spécial, de lui donner exactement la mème incli- 
naison par rapport au rayon normal. 

Bien plus, nous observions que si, après avoir par la radioscopie repéré une cer- 
taine position, on veut en pratiquer la radiographie, et surlout la radiographie à 
dislance, on s'aperçoit que le patient s'est plus ou moins déplacé pendant qu'on exécu- 
tait les diverses manipulations nécessaires. 

Pour éviter ces erreurs d'une part, pour gagner du temps d'autre part, ce qui esl 
indispensable dans un laboratoire très chargé comme le nôtre, nous avons été amenés 
à réaliser pour l'examen du cœur et de l'aorte un appareillage, un dispositif général, une 
technique. 

DESCRIPTION DE L’APPAREJLLAGE 


L'ensemble de l'appareillage se compose : 

1° Du pied-support de Belot, sur lequel nous avons fait mettre des repères, de facon 
à pouvoir Porienter toujours de la mème façon ; donner à son bras porte-ampoule la 
mème longueur; le placer exactement sur le rail à distance voulue, ctc., le tout à pre- 
mière vue ct sans avoir besoin de mesures ou de vérifications; 

2° D'un rail de 4 mètres, fixé dans le sol, gradué par des traits indiquant les distances ; 

5° D'un dossier d'examen. Ce dossier est porté par une plate-forme carrée montée 
sur 4 galets, qui sert de base à tout l'appareil. 

Sur un des côtés, deux des galets sont engagés dans le rail, ce qui assure la fixité 
de la position du dossier par rapport au rail et par conséquent à l'ampoule, ce qui 

N° 6. — Juin 1914. 1.—20 


306 Note sur Cinstrumentation et la technique 


permet de plus, sil en est besoin, de déplacer le système en le laissant perpendiculaire 
au rayon normal. Une vis de serrage en temps ordinaire bloque ces galets pour que 
l'appareil reste mobile. 

Sur la plale-forme s'élève une charpente en bois qui porte le pivot supérieur sur 
lequel tournent les pièces dont nous allons parler. 

Sur celle même plate-forme carrée est placé un demi-cercle de bois horizontal qui 


E 
€ Y 


Fig. 1. — Dispositif de téléradiograpnie. 


Examen oblique antérieur droit, angle de 30 degrés. 


forme une deuxième plate-forme mobile sur la première. Sur son côlé diamétral, le 
demi-cercle porte un grand panneau vertical constitué de plusieurs épaisseurs de bois 
contre-plaqué, maintenues par un cadre rigide. 

Sur ce cadre peuvent glisser pour être amenés à bonne hauteur des supports des- 
linés à appuyer le malade et des tire-bandes permettant de passer des bandes pour 
l'inmobiliser. 

Le dossier est marqué cu son milicu par une ligne de peinture blanche verticale ; 
c'est sur cetle ligne qu'on place soil la colonne vertébrale, soit le sternum, et c'est sur 
celle ligne que dans la position frontale sera repéré le rayon normal. 


de la teleradiographie du cœur et de l'aorte. 307 


La plate-forme en demi-cercle tourne sur un pivol inférieur el entraine le dossier 
qui, lui-même, à son sommet, est relié par des pièces spéciales à un pivot supérieur 
fixé à la charpente. 

L'axe de rotation est calculé de fagon à passer par l'axe du corps du sujet ¡ceci bien 
entendu d'une facon un peu approximative en raison des varialions d'épaisseur indi- 


Fig. 2. — Dispositif de léléradiographie. 


Examen dans le plan frontal. 


viduelles), lorsque celui-ci est placé sur la plate-forme, bien appuyé au dossier avec son 
sternum ou sa colonne vertébrale portant sur la ligne blanche. 

L'appareil est très facilement mobilisable; même quand le sujet est en place il suffit 
d'appuyer légèrement sur l’un des côtés du dossier pour déterminer la rotation soil à 
droite, soit à gauche. 

Le bord circonférentiel de la plate-forme mobile est gradué de chaque côté de 
0 à 90 de cing en cinq degrés; une pédale permet un blocage immédiat de l'appareil 
sous un angle donné. 

Un support équilibré et mobile dans le sens vertical ou horizontal peut à volonté 
contenir un écran radioscopique ou un châssis radiographique et permet soit de faire 
varier la hauteur du châssis ou de l'écran. soit de les approcher ou de les éloigner du sujet. 


308 Note sur Uinstrumentation et la technique 


DISPOSITIF GÉNÉRAL ET TECHNIQUE 


Le pied-support est placé sur le rail, la base du dessier mobile est également 
engagée sur le rail. | 

En se servant des repères du pied-support, on met le bras porte-ampoule bien perpen- 
diculaire au rail, et on le fail saillir de telle sorle que le foyer de l’anticathode soil exac- 
tement à la même distance du rail que le milieu du dossier. Í] ne reste plus qu'à faire 
varier la hauteur selon la taille du sujet. 

On place le sujet sur la plate-forme, de façon à ce que sa colonne verlébrale ou son 
sternum coïncide exactement avec la ligne médiane du dossier. On lui recommande de 
bien s'appuyer sur ce dossier; on met à bonue hauteur les appuis qui sont destinés à le 
soutenir; et, surtout si l'examen doit durer un peu longtemps, on le fixe avec quelques 
tours de bande. 

Dans ces conditions, l'axe du sujet, l'axe du dossier et le foyer de l'ampoule se 
trouvent sur une même ligne droite. 

Si l'on veut faire précéder la téléradiographie d'une radioscopie — el cela est en 
général préférable — on place un écran devant le sujet et on rapproche l'ampoule. On 
procède comme avec un dispositif habiluel; mais on a l'avantage de faire varier l'incli- 
naison du malade sur le rayon normal, sans qu'il ail à obéir à des commandements (qui 
peuvent élre mal compris) et sans qu'il change de position par rapport à ses points 
d'appui. | 

On peut ensuite, soit procéder pour chaque position à une téléradiographic immé- 
diate, soit repérer sur le socle les différents angles dont on juge les images dignes d'être 
conservées, pour procéder après la fin de l'examen radioscopique, à la série des radio- 
graphies. 

Pour faire la téléradiographie, on laisse le bras porte-ampoule tiré à la même lon- 
gueur el élevé à la même hauteur : on se contente de faire rouler le pied jusqu’à ce que 
son repère coincide avec un des trails marqués sur le rail directeur; 2 mètres, 2,50; 
3 mètres. On remplace l'écran radioscopique par un chassis chargé et tout est prêt 
pour la radiographie. 

Ajoutons que les ampoules Pilon, dont nous nous servons, nous permettent, sans 
difficulté, de faire à la fois une radioscopie de près sous petit régime, et une téléradio- 
graphie avec une intensité de 30 m. a. ou plus; il n'est donc pas nécessaire de changer 
le tube. Disons aussi que le contact tournant de Gaiffe, où toutes les variations de régime 
sont obtenues par la simple manœuvre d'un rhéostat, facilite encore le passage rapide de 
la radioscopie à la radiographie intensive, puisqu'il suffil de pousser un peu plus loin 
une manclte. 


AVANTAGES DE L'APPAREIL 


Cet appareil nous parait présenter des avantages considérables pour la radioscopie 
simple, parce qu'il permet l'exploration du malade dans diverses positions sans que 
celui-ci ait à bouger. 

Habituellement quand on déplace le malade pour un examen oblique, ce dernier le 
fail sans mesure; avec notre appareil, le médecin peut, avec la plus grande facilité, 
déplacer son sujet avec toute la lenteur désirable, tout le doigté nécessaire et l’amener 
exactement sous des angles déterminés. 

En orthoscopie, nous relrouvons les mêmes avantages soit qu’on fasse de l'orthos- 


de la téleradiographie du cœur et de l'aorte. 309 


copie simple, soil qu'on emploie un orlhodiagraphe qui se branche avec rapidité et facilite 
sur le pied de Belot. En outre, point très important, on peut savoir sous quel angle exact a 
été pris le calque, et l'on peut ultérieurement se remettre dans des conditions identiques, 
quand on suit à intervalles plus ou moins éloignés la marche d'une maladie. Ceci est 
particulièrement indispensable quand il s'agit d'interpréter des images prises en oblique, 
où une erreur est facile à faire. Sans doute, il existe déjà d'excellents appareils servant à 
mesurer les angles sous lesquels sont pris les radiogrammes, comme celui de MM. Va- 
quez et Bordel par exemple; néanmoins le nôtre nous paraît particulièrement commode, 
en raison de la facilité avec laquelle on fait pivoter le 
sujet qui demeure passif pendant l'examen radios- 
copique. 

Mais notre appareil a été fait surtout en vue de la 
téléradiographie, pour permettre de prendre des clichés 
de face et dans diverses positions sous un angle connu: 
il n'est pas sans intérél en effet, de pouvoir conserver 
un document impersonnel d’une image pathologique 
intéressante. 

Le téléréntgénographe d'Alban Kohler employé 
cn Allemagne est pratique sans doule, mais le malade 
n'est pas assez immobilisé; il n'est pas commodément 
mobilisable; il est appuyé sur la plaque tantôt de 
champ, tantôt par une épaule, ce qui gêne un repérage 
exact. Enfin, il n'est pas franchement soutenu comme 
dans notre appareil où le dossier solide d'une part, 
les appuis latéraux d'autre part, permettent à un sujet. 
meme affaibli d'être examiné sans faligue. 

Avec notre dispositif nous faisons les radiogra- 

| cie ‘ Fig. 5. — Carré de plomb de 10 centimetres 
phies à 3 mètres. Dans ces conditions, il est rare de este. radiographic successivement aver 
que les épreuves de face ne nous donnent pas une no Dp paint Aas ian 
netteté parfaite des contours. Pour les radiographies ^ RE CR a es 
en oblique la nettelé est évidemment variable, de a le carré de plomb est à 0°08 de la 
loin comme de près d'ailleurs, suivant l'opacité du ee A 

“ie 3 sur chacune d'elles est indiquée la dimension : 
médiastin. Di ae VO 

En tout cas, nous pensons que cette distance est SR 
suffisante pour que nous puissions considérer les images obtenues comme n'ayant qu'une 
déformation pratiquement nulle. 

Alban Kôlher pense qu'avec un écarlement de 2 mètres entre l'anticathode et la 
plaque on obtient une image n'ayant qu'un agrandissement de 2 millimètres. Meyer et 
Pfeiffer disent même que l'agrandissement ne dépasse pas 1"",6. D'après ces données, en 
nous plaçant à 5 mètres, nous nous mettons dans des conditions encore meilleures. Du 
reste, si cela était nécessaire, nous pourrions nous placer à une distance encore supé- 
rieure. 

D'autre part, nolre ami le D" Belot a bien voulu très aimablement établir pour nous 
une formule permettant de calculer la déformation linéaire en téléradiographie. 

Voici, du reste, la note qu'il nous a communiquée : 

« L'étude des triangles semblables obtenus en faisant la construction géomélrique 
de la projection radiographique, conduit à l'expression suivante : 


es... 


Echelle centimetrique 


310 Note sur l’instrumentation et la technique 


de 
2 (4—3?) 
dans laquelle : 


z = la moilié de la déformation cherchée. 


d = le plan médian de l'objet radiographié correspondant à la plus grande 
dimension linéaire (on suppose l'axe du faisceau passant par l'axe de 
l'organe. 

o = la distance de la plaque au plan médian. 


A = la distance du foyer à la plaque. 


Cetle expression donne une valeur représentant seulement la moitié de l'agrandis- 
sement total linéaire de la dimension considérée. 11 faut donc multiplier le résultat par 2 
pour connaître l'agrandissement linéaire total. 

Si l'on considère la surface de la projection, au lieu de sa plus grande dimension 
linéaire, l'agrandissement croil comme le carré. 

De l'expression ci-dessus, on peut tirer l'un quelconque des facteurs. 

Ainsi, en admettant comme négligeable une déformation de 2 millimèlres sur un 
bord (limite de Pacuité visuelle), c'est-à-dire en faisant, : = 2, on peut calculer la valeur 
de A, pour un organe de plan médian d, situé à une distance de la plaque 5; on connaîtra 
ainsi la distance qui doit séparer le focus, de la plaque, pour que la déformation ct 
l'agrandissement soient praliquement nuls. 


La formule devient : 


> : 
Sd du 


On peut, en partant de celle relation, construire un abaque complet, qui permet de 
déterminer immédiatement, pour tel organe considéré, la valeur de la déformation pour 
une distance (focus-plaque) quelconque. » 

Enfin pour étudier nous-même expérimentalement celte question de l'absence de 
déformation, nous avons fait différentes recherches soit avec des règles de plomb 
graduées, soit avec des silhouettes de plomb placées devant la plaque. Citons seule- 
ment les conslatations suivantes. 

Un carré de plomb de 100 millimètres de côté est radiographié à 0 m. 75 à 1 m. 50, 
à 5 mètres en le plaçant à 8 ef à 15 centimètres de l'anticathode. 


Les résultats sont les suivants : 


À 8 centimètres l'image du carré sur la radio à 0",75 = 0,115. 
sa = 1,90 = 0,107 
_ P o", » = 0",105. 
A 15 centimètres l'image du carré sur la radio a 0",75 = 0".126. 
= gf 1,50 = 0,419. 
as —_ a”, » = 0,105, 


Si maintenant nous passons aux constalations sur le vivant, un coup d'œil jeté 
sur la planche figures 1 et 2, permet de voir en 4, une image du cœur d'une femme 
atteinte d'un rétrécissement el d'une insuffisance mitrale prise à 70 cenlimétres, en 2, 
l'image du même cœur prise à 5 mètres : on peul juger de la différence. 


Journal de Radiologie Planche Y 


et d'Flectrologie Mémoire Josué, Delhezm, Laquertière 


Ai 


Fig. 1 Dist. 0 m. 70 Position obl. dr. ant. a 40° Fig. 2 Dist. 3 m. Position cbl. dr. ant. a 40" 


Fig. 3 Dist. O m. 70. Position obl. dr. ant. a 20" Fig 4 Dist. 3 m. Position obl. dr. ant. a 20" 


Fig. 5 Radiographie de face a 0 m. 70 Fini: Radioucapbie-de Face @ Bm 


Marmand 


Digitized by Google 


de la teléradiographie du cœur et de l'aorte. 311 


Nous pensons d'ailleurs qu'il est inutile d'insister sur les avantages de la téléra- 
diographie. 

L'utilité de notre appareillage apparait surtout pour la téléradiographie en position 
oblique, puisqu'il permet de prendre des images successives déviant les unes par rap- 
port aux autres de 5 degrés en 5 degrés. 

On peut ainsi obtenir un cliché montrant sous quel angle disparait la pointe du 
cœur en position oblique droite postérieure; sous quel angle l'oreillette gauche décolle 
de la colonne vertébrale: il est aussi facile de radiographier l'aorte en position oblique 
droite antérieure sous un angle déterminé et repéré, ete. 

Nous avons reproduit sur la planche deux clichés pris tous deux en oblique droite 
antérieure. Le premier a été effectué avec une déviation de 20 degrés; il montre que 
l'ombre aortique commence à se dégager de l'ombre vertébrale ct à faire saillie en avant. 

Le second a été effectué avec un angle de 40 degrés; il montre que l'aorte est com- 
plètement séparée de l'ombre de la colonne vertébrale. 

Si Pon compare les radiographies prises à 3 mètres avec les deux suivantes prises 
à 70 centimètres el sous les mêmes incidences, on peut se rendre compte de la déforma- 
tion qui accompagne fatalement ces dernières. 


En résumé le dispositif que nous avons étudié permet de réaliser dans des conditions 
excellentes de simples explorations radioscopiques : le sujet est dans une situation com- 
mode, bien appuyé et immobilisé s'il y a lieu ; de plus il n'a pas à se déplacer lui-même 
et c est le médecin qui le fait tourner à son gré. 

Les mêmes avantages se retrouvent si l'on veut pratiquer soit l'orthodiagraphic, 
soit la téléradioscopie. 

Mais ce dispositif permet surtout d'exécuter les téléradiographies dans les condi- 
tions précises que l'on désire, par exemple exactement sous les angles que l'on a repérés 
par radioscopie. 

Enfin l'appareil permet avec la plus grande facilité de replacer ultérieurement pour 
suivre l'évolution de la maladie le sujet dans une situation rigoureusement identique à 
celle du premier examen. 


ÉVALUATION DE LA CHLORURATION DES LIQUIDES 
DE L'ORGANISME 
PAR LA MESURE DE LEUR CONDUCTIVITÉ ÉLECTRIQUE 


Par A. JAVAL 


Chef de laboratoire à l'hôpital de Rothschild. 


Au cours de nos recherches sur l'isotonie et la composition des humeurs, nous 
avons été conduits à pratiquer, en collaboration avec M. Boyet, simultanément pour un 
très grand nombre de liquides normaux et pathologiques de l'organisme, la mesure de 
la conductivité électrique et l'analyse chimique des composants facilement dosables. 
Nous sommes maintenant en état, par des examens qui ont porlé sur le sérum, le 
liquide céphalo-rachidien, le liquide d’wdéme, les liquides pleuraux et ascitiques, de 
préciser les relations qui existent entre la conductivité d'une strosité et sa teneur en 
électrolytes, particulièrement en chlorure de sodium. 


TECHNIQUE 


1° Mesure de la conductivité. — Nous nous sommes servis de l'appareil de Kohlrausch 
modifié par Ostwald, basé sur le principe du pont de Wheatstone. On sait que les cou- 
rants alternatifs à fréquence ct à force électromotrice élevées et à faible intensilé ne 
décomposent pas d'une façon appréciable les solutions salines; d’après M. Bouty et la 
plupart des physiciens, ce procédé fournit des résultats exacts dans la mesure des résis- 
tances électriques des solutions de concentration moyenne. 

L'appareil comprend : 1° un accumulateur; 2° une bobine de Ruhmkorff; 3° une 
boîte de résistance de comparaison, étalonnée avec le plus grand soin; 4° un fil de mesure 
en platine très fin et très bien calibré tendu sur une règle de 4 mètre divisée au mil- 
lième, sur laquelle se meut un curseur; 5° un téléphone et 6° un vase à électrodes où 
l'on met le liquide à étudier. Ce vase se trouve placé dans un bain d'eau chauffé au 
gaz et maintenu à température constante au moyen d'un régulateur à toluène. 

On sait que la résistivité d'une substance ou son inverse, la conductivité, varient 
beaucoup avec la température : pour les liquides, la conductivité est d'autant plus faible 
que la température est plus basse. Ces variations, qu’entrainent les fluctuations thermo- 
métriques, obligent à déterminer exactement la température du liquide au moment où 
l'on mesure la conductivité, afin de faire les corrections nécessaires pour ramener cette 
mesure à une température fixe. 

Dans nos expériences, nous avons conventionnellement adopté jusqu'ici, avec la 
plupart des auteurs, la température de 25 degrés, quoique, au point de vue biologique, il 
eùl été peut-être plus intéressant d'adopter 57 degrés, température du corps humain. 

Pour oblenir la valeur de la résistivité d'un liquide, nous mesurons la résistance de 
la portion de ce liquide comprise entre les deux électrodes de platine de position fixe ct 
bien déterminée, contenues dans le vase d’Ostwald. 

Ces deux électrodes de platine sont portées chacune par un fil de même métal scellé 


A. Javal. 313 


dans un tube de verre; chaque tube est fixé dans un couvercle en ébonite; les deux tubes 
peuvent être soudés ensemble par une petite tige de verre; de cette facon, les électrodes 
occupent, l'une par rapport à l'autre, une position constante, ce qui est évidemment de la 


plus haute importance. pe 
Les électrodes doivent étre platinées, a -= 
9 ` . . . . A AA O ee 
c'est-à-dire enduites de platine électrolytique PASA Caer ES 
: : 4 sis e- — æT N 
et bien adhérent. de per 7 | 
ri : | no | ! 
Dans ces conditions, la résistance trou- at =: Ə a 
| ia | FT va 
véc pour un liquide à une température donnéc AF e cater wae 


est bien constante, à la condition, facile à \ = —— 
salisfaire, que le niveau du liquide dépasse \ 

, ’ A — — — ---9 QE ——— -M a aiea iie 
les électrodes d'une hautcur au moins égale El: 

à leur intervalle. | 
| ey 
Les connexions de l'appareil sont celles ae E can ee 
y Í Schéma de l'appareil de Kohlrausch. 
que nous indiquons dans la figure ci-contre : 

Lancons dans le système le courant induit de la bobine, le téléphone est actionné : 
nous intercalons une résistance connue qui pour nos liquides est soit 40, soit 50 ohms, 
et nous manœuvrons le curseur de telle facon que le son du téléphone soit éteint ou 
passe par un minimum, ce qui nous conduit à une position facile a fixer sur la régle, 
avec un peu d'habitude, à un demi-millimétre près. 

Les électrodes de platine limitent un certain volume de liquide de section s, de 
longueur 1 constantes. Soit R la résistance de cette colonne liquide qu'on détermine 


expérimentalement et : la résistivilé du liquide étudié. On a R—: a Si l'on a mesuré 


avec le même vasc la résistance R’ d'une solution type dont la résistivité est connue, on 


, , 


. , l . a R 2 R L 
aura aussi R’ = 3’ 7 d'où Roe et R= — 2: Le rapport — est ce qu'on appelle la constante 
a] 4 a] 


‘ i À 


de l'appareil, soil A cette valeur; la résistivité 2 du liquide étudié et par suile + = i 


Dans une première opération, on détermine donc la valeur de la constante de 
l'appareil (qu'il suffira de vérifier de temps en temps par la suite), en se servant d'une 
solution décinormale de chlorure de potassium pur dans l'eau dislillée, et dont la 
résistivité est donnée par les tables de Kohlrausch à diverses températures. 

On opérera ensuite avec le liquide à étudier : sa résistivilé sera proportionnelle aux 
distances de l'extrémité de la règle au curseur, que nous exprimons en millimètres par 
a d’un côté et 1000 — a de l'autre. La conductivité s’obticndra en divisant la constante 
de l'appareil par le chiffre de la résistivité. La formule de la conductivité K sera donc 
K—A (1000 — a) 

Ra 

Si Pon veut faire des mesures en série, on aura tout intérêt, une fois la constante de 
l'appareil bien fixée, à élablir un tableau qui donnera instantanément la conductivité 
pour chaque position du curseur. 

2° Dosage des chlorures. — Les dosages ont été fails dans les cendres de 40 centi- 
mètres cubes de prise d'essai pour chaque liquide, par la méthode classique de Char- 
pentier-Volhardt. Il était intéressant d'établir au préalable les laux normaux ou moyens 
de chloruralion des humeurs et leurs variations extrêmes. Le tableau ci-dessous résume 


toules nos analyses : 


314 4. Javal. — Évaluation de la chloruration des liquides 


Nombre Maximum de NaCl | Minimum de Na Cl | TAUX NORMAL 
d'analvses. par litre. par litre. ou de plus fréquent. 


LIQUIDES EXAMINES 


Sérum | 1,65 
Liquide céphalo-rachidien.. . . . ) 8,54 
— ascite oof 6.78 
— _ plenral . 6,79 
— dademe. 6,90 


RÉSULTATS 


Nous avons dahord examiné 41 liquides au point de vue de la conductivité : 
19 sérums, 10 liquides pleuraux et 12 liquides d'ascite. 

Si nous les rangeons dans chaque catégorie d’après leur richesse en chlorures, 
nous obtenons le tableau suivant : 


LIQUIDES EXAMINÉS ' | Nombre de cas. 


RL ae ae ee ee l De 5 à 6 gr. 110.16 + 121.10 $ 116.104 


a de ls ae ate De 6 à 6,0. 113.10 : 128. 10-4 121.40 + 
RE ET De 6,50 à 7. 129.10 + 143.104 156.10-4 
eee De530à6gr.| 118.10 4 135 .10-4 195.10 $ 


ee ET Se De 6 à 6,50. 124.10 t 158.10-4 131.10 * 


De 7 à 7,50. 142.10 + 147.104 144.10 t 
De 7,50 á 8. 140.10-+ 156.10-+ 150.10 * 


Liquide céphialo-rachidien.. .. 


On voit que, pour chaque liquide, la conductivité augmente nettement en même 
temps que la teneur en chlorures. 

Le liquide céphalo-rachidien, toujours plus riche en NaCl que les autres sérosités 
de l'organisme, a une conductibilité spécifique constamment plus élevée. 

Avec le même appareil et dans les mêmes conditions, nous avons mesuré la conduc- 
tivité de solutions titrées de NaCl pur dans l'eau distillée : nous avons obtenu à 
25 degrés, les chiffres suivants qui se rapprochent bien des chiffres classiques : 


Na Cl = 5 pour 1 000. K = 9.10 *. 
Na CI = 6 pour 1000. K == 110.10-*. 
Na Cl == 7 pour 1 000, K = 126.10 +. 
Na CI — 8 pour 1000, K = 142.10*, 


qui nous permeltent d'établir le tableau comparatif suivant entre la conductivité des 
liquides de l'organisme et la conductivité des solutions titrées de chlorure de sodium 
pour une teneur en chlorures correspondants : 


Différence entre K 
des liquides et des 
solutions Litrées 
correspondantes. 


K moyenne K moyenne 
des des solutions titrées 
liquides examinés. de Na Cl. 


Na CI moven 


LIQUIDES EXAMINES par litre. 


105.10 * + 13.10-1 
114.10 $ + 7.10! 
122.10» + 14.10 $ 


106.10 4 + 17.10 4 
as Y 151.10 114.10 4 + 417.40 ¢ 


144,10 150,10 + 114.10 4 


Liquide céphalo-rachidien. . y 
8 = TT 150.10 138.10 + + 412.10-$ 


de l'organisme par la mesure de leur conductivité electrique. 315 


L'écart est sensiblement constant : en tout cas, aucune loi n'apparaît ni pour le 
voir augmenter, ni pour le voir diminuer suivant la nature de la sérosité ou sa richesse 
en chlorure. Nous pouvons en déduire que, lorsque les chlorures varient dans les 
liquides de l'organisme, les électrolvtes non chlorés semblent rester immuables, et que 
les variations de la conductivilé des sérosités que l'on observe dans les limiles assez 
grandes que nous indiquons dans notre premier tableau, paraissent dues exclusivement 
aux variations des chlorures. 

Nous avons ensuite établi pour cinquante sérosilés variées les différences entre la 
conductivilé du liquide et celle de la solution titrée de NaCl de même taux chloruré. 
La moyenne générale de ces cinquante lectures nous a donné un écart de 12.10 *, ce 
qui équivaudrait à une différence de 0 gr. 75 pour 1000 de NaCl. Ce sont les chiffres 
moyens que nous adoptons provisoirement comme représentant la part habituelle des 
électrolytes non chlorés dans la conductivité totale. 

En d'autres termes, si nous retranchons 12.10 ‘ de chaque conductivité mesurée, 
nons avons en moyenne la conductivité résiduelle attribuable aux chlorures, d'où il est 
facile, à l'aide d'un tableau, de tirer l'évaluation des chlorures eux-mêmes. 

Voici à titre d'exemples les résultats de vingt-trois comparaisons rangées par ordre 
de conductivité croissante. 


Na CI théorique Na CI , 
K —12.10-t correspondant dosé DIFFERENCE 
a K— 12.10 * | chimiquement. 


K 


NATURE DES LIQUIDES 


déterminé. 


grammes par litre|grammes par litre [grammes par litre 


97.10-* 3,13 5,38 20 


ee ee ee ee ee 100.10- 


- 
ad 


A A a> ges né 110.10 * 98.10-* 5,20 5,03 

ae Ge AAA 113.10 t 101.10 * 5,40 4,91 

FT ey es Cv re 415.10 * 103.10 $ 5,55 9.44 
Liquide pleural. . . . . . . . . 118.10-° 106.16 * 5,13 5,85 
Sérum, 522008 4-08 de te à hw à 119.104 107.10 + 5,19 6,01 
A A A A 120.10 * 108.40 * 5,85 5,75 
Liquide pleural. . . Me 121.10 * 109.10 + 5,92 9,19 
Sérum... is a 4 122.10 * 110.40 * 6 6,43 
de re ae ee des $ 112.10 * 6,12 5,91 

a i 113.10 + 6,19 6,08 

ne D RS a Te “4 115.10 + 6.31 6,57 

E BP den Tye, Ga ie eo 4 116.10 $ 6,37 6,38 
A dace ee en -4 117.40 t 6,44 6,90 

t 119.10 + 6,56 1,09 

"+ 130.10 * 7,25 7,49 

rie ihe wig ARE o A $ 151.10 + 1,51 6.90 

y 155.10 $ 1,45 7.25 

$ 134.10-* 1,50 1,61 

i 135.10 * 1,56 1.49 

$ 156.10 4 7,62 1,72 

de 158.10 * 1.15 1,55 

1 144.10 * 8,12 1,96 


~e 
~ 


Pour ces vingl-trois cas, l'écart maximum entre les chlorures calculés par la con- 
duclivité et les chlorures dosés chimiquement a été de 0 gr. 49 pour 1000 correspondant 
à une différence de conductivité de 6.10" +. 

Cette différence est peut-être attribuable a une petite variation des électrolytes non 


chlorés se produisant dans certains cas exceptionnels: elle marque peut-être aussi la 
limite de précision de nos méthodes. 


310 > A. Javal. 


CONCLUSIONS 


Lesage el Dongier, Long, Guye et Bogdan, Joltrain et Monier-Vinard ont publié des 
chiffres de résistivité ou de conductivité de liquides normaux ou pathologiques, mais sans 
élablir de point de comparaison entre les chiffres et le dosage chimique des électrolytes. 
Le rapport que nous venons d'établir nous semble suffisamment précis pour constituer 
un procédé pratique de dosage de chlorures en série avec une exaclitude suffisante pour 
les besoins de la clinique. 

Pour les recherches, il est ulile de pouvoir apprécier, méme globalement, la valeur 
des électrolytes non chlorés des sérosités. Ces substances en effet, phosphates, sul- 
fates, etc., sont d'une analyse pratiquement impossible dans les liquides organiques 
autres que l'urine, soil parce que l'on dispose en général de prises d'essai tout à fait 
insuffisantes par rapport aux minimes quantités à doser, soit parce que les méthodes 
sont trop incertaines, de sorte que nous sommes extrêmement mal renseignés sur leur 
mutation. 

Les chlorures, Purée et albumine sont à peu pres les seuls constituants des sérosités 
jusqu'ici pratiquement dosables. 

Les méthodes détournées qui nous permeltent d'apprécier la valeur, même globale, 
des substances indosables, ont toujours leur utilité. Si la cryoscopie nous renseigne 
sur la concentration moléculaire totale, la mesure de la conductivité nous fait franchir 
un pas de plus et nous permet de dissocier, de la concentration totale, la part qui 
revient aux électrolyles. Nous aidant de l'analyse chimique des chlorures, nous pouvons 
alors dissocier encore, parmi les ¿lectrolytes des sérosilés, la part du chlorure du sodium 
et celle des éléments non chlorés. 

Ainsi, de proche en proche, nous pénétrons plus intimement dans la connaissance 
de la composilion des humeurs et de leurs variations. Les conclusions remarquables 
qui ont été tirées, en ces derniers temps, de l'étude de l'hydrémic, de la chlorurémie et 
de l'azotémie, prouvent surabondamment l'utilité de ce genre de recherches. 


REVUE DES CONGRÈS 


EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE 


Tenue à Paris. 


PAQUES 1914 


En visitant cette Exposilion, voici ce que nous avons noté pouvant intéresser nos lecteurs : 


Drault et Raulot-Lapointe. — 1° Un contact tournant extrêmement silencieux. Dans le modèle sur 
courant alternatif, l’accrochage moteur se faitautomatiquement. Le démarrage est obtenu en moteur 
asynchrone, puis, grâce à la forme de la pièce magnétique et des amortisseurs du rotor, le moteur 
se synchronise et continue à fonclionner ainsi. Aucun collecteur n'est utile; le courant est envoyé 
directement dans les enroulements, après passage dans un commutateur spécial, qui réalise. en une 
scule manwuvre, les couplages nécessaires. Un relais automatique, dit sélecteur de phase automa- 
tique, relie le transformatcur au circuit alternatif dans le sens convenable; le courant de haute 
tension a ainsi la même direction, quelle que soit la phase sur laquelle s’est accroché le moteur. 

2° Un fauteuil radiologique de M. le D' Béclère, avec écran fluorescent et chassis à pression pour 
la radiographie au cours de la radioscopie. 

Maison Régnier. — Présente un liqguéfacleur à gas basé sur le procédé Lindi, mais utilisant, pour 
plus de simplicité, une bouteille de gaz comprimé à 150 atmosphéres. En sortant de la bouteille, le 
gaz parcourt un serpentin. enfermé dans une enceinte métallique close, puis passe dans un tube 
plusieurs fois replié ct contenu dans un cylindre métallique. Le cylindre métallique est lui-même 
contenu dans un vase de Dewar argenté, réalisant une protection thermique parfaite. Un robinet 
pointeau règle l'échappement du gaz qui se fait dans le vase de Dewar; les gaz refroidis par cette 
détente circulent autour du tube contenu dans le cylindre métallique et ensuite autour du serpentin. 
Pour faciliter la liquéfaction, le serpentin est entouré d'un mélange de glace pilée et de sel marin. 
En 15 à 20 minutes, on obtient 159 centimètres cubes de gaz liquéfié pour 1 mètre cube de gaz 
détendu. L'appareil ne fonctionne convenablement qu'avec des pressions supérieures à 100 atmos- 
phères. 

Le matériel radiologique. — M. Bucquet nous présente : 

1° Des appareils à sels collés pour les applications thérapeuliques du radium. On leur donne la 
forme de plateaux ou de tubes, suivant les besoins; ces deux formes peuvent être munies de filtres 
éliminant les rayons « et f, pour ne laisser subsister que les rayons y, très pénétrants. 

2 Des appareils creux pour l’utilisation médicale du rayonnement de l'émanation du radium. Tubes 
et appareils plats. On peut ainsi faire des applications radiumthérapiques sans posséder ce métal 
précieux. dont le prix limite les applications. 

L’émanation se vend au millicurie. Le millicurie a un rayonnement sensiblement égal à celui 
d'un milligrainme de bromure de radium en équilibre radioactif. Les appareils peuvent facilement 
contenir 50 millicuries d'émanation, le millicurie d'émanation ayant sensiblement un volume de 
0.001 millimètre cube. L'économie réalisée ainsi est importante (de1 à 50 environ), mais il faut utiliser 
l'émanation dans les 4 jours qui suivent la séparation du radium. L'activité de ces appareils s'éta- 
lonne à Pélectrométre. 

3 Un appareil à activer les aiguilles. -— Dans une enceinte fermée contenant Pémanation du 
radium, des aiguilles sont portées à un potentiel négatif de 500 à 600 volts. Elles deviennent rapide- 
ment radioactives. Après étalonnage de leur activité, elles servent au traitement, en les enfoncant 
dans la partie malade. 

4° Appareil à préparer l'eau radioactive. — On sait que beaucoup de sources thermales doivent 
les propriétés de leurs eaux à leur radioactivité. L'appareil en question a pour but d'effectuer la 
dissolution de l'émanativn produite par une solution de bromure de sodium. On y parvient en 
brassant énergiquement l’eau, avec le mélange d'air et d'émanation contenu dans l'appareil. Les 
prélèvements se font par un robinet placé à la partie inférieure de l'appareil; à chaque prélèvement, 
une quantité égale fraiche vient automatiquement remplacer l'eau soutirée. 


318 Exposition de la Societe de Physique. 


Avec | milligramme de bromure de radium, l'appareil peut produire 1 litre d'eau à 75000 unités 
Mache par litre; 

o Un électroscope, muni d'un condensateur à air, pour la mesure de l’activité de l'eau radioactirée. 
La mesure se fait cn profitant de la grande solubilité de l'émanation dans l'air. Quelques centimètres 
cubes d'eau sont désactivés par un courant d'air. Cet air est intégralement introduit dans le conden- 
sateur, où l’on mesure son activité. 

bv Un électroscope dit à rayons y, qui sert à mesurer et à contrôler tous les appareils contenant 
du radium ou de l'émanation. 


Maison Ropiquet-Roycourt. — A ce stand est expose : 

. 1° Le nouveau contact tournant Ropiquet avec transformateur à circuit magnétique fermé ct 
redresseur d'alternances. La commande du meuble est reportée sur une petite table tres mobile; 
sur elle est fixée le rhéostat, dont la graduation est à variations tres progressives. Un commutateur 
permet la variation du rapport de transformation suivant la dureté de l'ampoule. Aucun contact 
avec les circuits, de haute ou de basse tension, n’est possible. Enfin le meuble, disposé suivant le 
lype vertical, présente un encombrement restreint et donne l'impression d'une construction robuste 
et parfaitement étudiée. 

2 Deux types de support l'ampoules. — Le premier. très simple, cst destiné à la radiothérapie. 
Le second, à commande de précision par pignons taillés, combiné à la nouvelle table-dossier, 
constitue un appareil universel pour radiographie en position couchée, verticale, inclinée, avec ou 
sans compression, ainsi que pour la téléradiographie. 

5 Les appareils d'aérothérapie du docteur Brucker, de Paris, pour l'emploi de l'oxygène en 
thérapeutique. | 

Un oxyvolatilisateur pour la pulvérisation, à l'état vésiculaire, de substances médicamenteuses 
destinées aux affections des voies respiratoires. 

Un appareil de rééducation respiratoire, créant des dépressions et des pressions variables ct 
cadencées par un métronome réglable, dans les poumons du malade à rééduquer. 

Un Pulmo-Rythmeur, pratiquant la respiration artificielle automatique sur les asphyxiés, intoxi- 
qués. nouveau-nés, électrocutés, sans autre force motrice que la force élastique de Poxygéne 
comprimé. 

Maison Lézy. — Expose : 1° L'appareil de localisulion des corps élrangers de A. Bideaux. La 
méthode consiste à radiographier en même temps que le patient, un réseau métallique centimé- 
trique, dont une maille quelconque est répétée sur la peau du patient. Deux radiographies à 90° 
sont ainsi faites. 

Il ne reste plus quà mesurer la profondeur et la position du corps étranger, par rapport aux 
repres de la peau, en comptant les fils du réseau sur les épreuves obtenues. 

2" Un combinostut : contient sous un faible volume les appareils nécessaires en électrothérapie. 
Tous les organes sont enfermés dans un socle; seules sont apparentes les manettes de commande : 
des plaques gravées indiquent l'usage et la manœuvre de chaque commande. Cet appareil permet les 
applications de courant continu, faradique à secousses progressivement variables dans une large 
limite, grace à l'interrupteur « Progrès » breveté S. G. D. G., la galvano-faradisation, l’électro- 
diagnostic, courant sinusoidal, ondulatoire, lumière endoscopique, caustique, massage vibratoire, 
petite chirurgie. 

Etablissements Poulenc. -- Lampe «a vapeur de mercure en quarts fonctionnant directement sur 
courant alternatif. Le brûleur est en réalité un convertisseur à 2 cathodes, qui redresse lui-même 
le courant qui le traverse. Il est nécessaire d'adjoindre à l'appareil un petit transformateur diviseur 
de tension. | 

9° Microradioyraphie. — Dans le stand de M. Lézy, M. Goby nous présente son appareil 
de microradiographie.le « Wicroradio ». En employant des rayons très mous, obtenus au moyen des 
ampoules construites spécialement par les établissements H. Pilon, on obtient des radiotypes 
d'objets très petits. Les détails sont si nets, que les épreuves peuvent supporter des agrandissements 
considérables. On peut ainsi étudier l'anatomie d'un objet très petit, sans dissection destructrice 
souvent à rejeter dans le cas de pièces rares. Le procédé permet l'observation de détails très fins là 
où d'autres méthodes avaient échoué. 

L'étude de certaines feuilles, l'anatomie des insectes très transparents aux rayons X, l'ostéologie 
de petits animaux, ont été ainsi obtenues, avec un luxe de détails inattendus. La base de la technique 
est dans le choix de la qualité de rayons à employer et le temps de pose. 


Compagnie Ouest et Central électrique (Vantes). — M. le docteur Angebaud nous présente ses dyna- 
maynelos bien connues déjà et un nouveau pied support d'ampoules. La cupule, opaque aux rayons X, 
construite sur les indications du docteur Angebaud, est incassable, isolante, ne renferme aucun 
métal. Bien ue qne dépassant pas 5.5 millimètres d'épaisseur, la matière employée arrèterait très 


Exposition de la Societé de Physique. 319 


efficacement les rayonnements les plus durs. L'aspect extérieur est celui de l’acajou verni, plein 
d'élégance. Des écrans protecteurs seront construits avec la même substance. 

C. H. F. Muller (de Hambourg). — M. Boniface nous montre: 1° Un tube à anticathode interchan- 
yeable et fenétre en verre Lindemann, pour étude du rayonnement X; 

2 On tube à eau a double ballon dit « Pénétrant », pour la thérapie profonde ; 

> Une modification apportée an tube Cyclop, permettant d'employer le refroidissement par souf- 
flage d'air ; 

+ Un tube sec de 170 millimètres de diamètre, supportant 2 à 5 millimètres avec des ravons 
7 Benoist ; tous ces modèles sont bien connus et trop appréciés des radiologistes pour qu'il soit 
utile de les décrire. 

La Maison Drissler nous présente: 1° Un tube sec à double ballon, pour radiothérapie prolongée. 
radiateur à ailettes. 

% Un tube semblable au précédent, mais avec un seul ballon, pour radiographie intensive. Ces 
deux lubes peuvent indifféremment être munis de l'osmo-régulateur ou de la soupape à air; 

5° Les tubes Buuchacourt pour endoradiothérapie ; 

4° Une ampoule radiogène plate lenticulaire, permettant de rapprocher Panticathode de la peau. 
Le verre de l’ampoule se posant directement sur le sujet, un des pôles de la source à haute tension 
doit ¿tre relié au sol; 

> Une soupape pour courant intense. à deux électrodes positives, et à grande capacité, pour 
éviter les variations de vide trop rapides. 

Maison Ancel. — { n pulvérisateur à vapeur d'iode pour cautériser les plaies. L'iode métallique 
est fondu par une résistance chauffée électriquement et pulvérisée par un courant d’air produit par 
une petile pompe, montée sur l'appareil. | 

Maison Rousselle et Tournaire. — Monsieur Dugast, chef du service électromédical nous présente : 
le Un écran cellulaire du docteur Bucky, pour l'élimination des rayons secondaires. L'appareil se 
compose de cellules quadrangulaires de 2 centimètres de côté sur 5 centimètres de hauteur: les 
parois de ces cellules sont inclinées el convergent vers un point central situé à 60 centimètres au- 
dessus d'elles. Il s'interpose entre le sujet et le récepteur (plaque ou écran). La plupart des ravons 
non issus de l’anticathode, placée au point de convergence des parois, sont éliminés. L'image 
gagne en netteté. Le quadrillage très fin produit par l'écran cellulaire, gène peu la lecture de 
l’image. et peut servir à une mensuration rapide; 

Y Un dosimétre orthospectral. — Appareil destiné à la comparaison correcte des pastilles dosi- 
métriques avec les teintes élalon. L'appareil se fixe sur l'ampoule et contient la pastille en virage. 
On observe cette dernière au travers d'un écran coloré en vert. La pastille paraîtra blanche quand 
elle est intacte. grise quand elle est virée. La comparaison se fait avec un étalon dégradé de cou- 
leur grise. La teinte de la lumière éclairant la pastille n'apporte dans ce cas aucune perturbation 
dans la comparaison. L'appareil contient sa source éclairante, c'est une lampe électrique à bas 
voltage, relié à la source seulement au moment de la mesure; | 

5 Un électrocardioraphe Siemens. — D'encombrement très réduit et comportant des dispositifs 
antitrépidants très ingénieux. L'enregistrement se fait sur une pellicule photographique, dont une 
portion peut ètre coupéc et enlevée facilement de l'appareil, pour être développée. Le galvanomètre 
est posé sur un support autonome; la lampe à projection, le dérouleur de pellicule, le miroir tour- 
nant, le moteur pour actionner ces organes, sont disposés dans une seule boite, supportée par une 
autre table. 

Maison Radiguet et Massiot. — Exposait : 1° Un contact tournant petit modèle, de poids et de 
dimension très réduits (0,75 < 0,501). Sur courant alternatif il permet d'obtenir 20 MA environ 
dans un tube de dureté moyenne; 

9 Le matériel transportable du laboratoire de radioloyie automobile. A signaler dans ce matériel, 
le lit particulièrement simple et robuste. Il permet les radiographies dans diverses positions, se 
replie sous un faible volume, et est ainsi facilement transportable. 

Société d'appareils de mesures. — Exposail les appareils de M. B. Szilard, pour la mesure de la 
radioactivité : 

Iv Appareil pour Pétalonnaye ds substances radioactives solides. Se compose d'un électromètre 
très sensible et très robuste monté sur pivots, les indications sont lues directement sous une 
aiguille se déplaçant au-dessus d'un cadran. L'électromètre est monté sur un socle cylindrique 
formant condensateur, pour la mesure au moyen de l’émission totale. Un second condensateur 
muni de filtre sert à la mesure par la méthode des rayons y. 

2° Pour Uétalonnage des liquides el des gas on monte l'électromélre sur un condensateur à 
gaz. 

9 En condensateur spécial a grille permet de mesurer l'activité de l'atmosphère des inhalaloria, au 
moyen du mème électromètre. 


320 Exposition de la Societe de Physique. 


4* Un appareil à radioactirer les liquides, système Laborde. — Fonctionne automatiquement, sans 
pompe, pour radioactiver de petites quantités de liquide. Il permet un dosage très exact. 

5 En appareil à radioaciiver les liquides, ‘système B. Szilard. — Pour préparer des quantités plus 
importantes de liquide, pour boisson ou pour bains radioactifs; permet en outre de mélanger à 
l'atmosphère des inhalatoria, une quantité d'¿manation parfaitement dosée. 

Établissements Gaiffe, Gallot et Cie successeurs. — M. Gallot nous présente : 1° Une pompe 
rolalive a grand débit el fuible vitesse, spécialement applicable au refroidissement des tubes à RX, 
système Baret-Gaifle. L'appareil peut alimenter plusieurs ampoules, marche presque sans bruit; 
on peut encore obtenir une amélioration dans ce sens en y adjoignant des silencieux: 

2 Une série de radioyraphies montrant que la pénétralion des RX varie extrêmement peu avec 
l'intensité, el une étude sur les rayons secondaires émis par les murs; 

5° Un appareil de diathermie transportable de volume el dz poids (15 kilog.) extrémement réduits, 
permet d'introduire dans l'organisme sous forme de chaleur de 55 à 40 watts; il peut servir pour 
de petites électrocoagulations, notamment pour les applications intravésicales. Le réglage est 
extrêmement progressif, la tension du courant de haute fréquence est faible, il n'y a aucun défaut 
d'isolement à craindre dans le cystoscope; 

4° Un appareil de diathermie d'Arsonval de mème principe que le précédent, mais beaucoup plus 
puissant — 300 watts. — Le réglage très progressif est obtenu suivant le système du résonateur 
Oudin, permettant de mettre en résonance soit une cage d'Arsonval, soit une chaise longue. 

La puissance de ces deux appareils a été mesurée par l'intensité du courant débité dans une 
résistance connuc, dépourvue de self, et formée d’un fil fin immergé dans un liquide réfrigérant. 
La résistance ¢tablie ainsi ne varie pas sensiblement avec Ja fréquence, ct peut être déterminée par 
les procédés habituels. On déduit facilement la puissance dépensée dans cette résistance en faisant 
le produit Rl?; 

> Compas de M. le Médecin-Major Hirtz. — Ce compas permet après exécution de radio- 
graphies et de graphiques, de situer d'une façon absolument précise un corps étranger inclus 
dans l'organisme. La détermination est matérialisée par un compas de sculpteur, dont la pointe 
indicatrice peut prendre toutesles directions, en indiquant toujours le même point de l’espace, sans 
qu'il soit nécessaire de procéder à aucun réglage: 

6° ne scie chirurgicale alternative formée de deux James juxtapostes, animées de mouvements 
égaux et de sens contraires. Il n’y a aucune réaction sur les parties à scier ni sur l'opérateur, qui 
n’a absolument qu’à guider la scie, sans faire aucun effort pour résister au mouvement alternatif. 

Enfin dans le domaine de la physique pure, nous admirons les résultats des travaux de : 

M. de Broglie qui expose une série de spectres des rayons X obtenus par sa méthode du 
cristal tournant. Ces spectres sont caractéristiques du métal de l’anticathode ct se différencient par 
le nombre, la position et l'intensité des raies et des bandes qui les forment. 

En résumé, très belle et très intéressante Exposition qu'il faut visiter dans tous secs détails : elle 
fait le plus grand honneur à la Société qui l’organise. 


La RÉDACTION. 


CONGRÈS INTERNATIONAL DE TALASSOTHÉRAPIE 


Tenu à Cannes les 16, 17 et 18 Avril 1914. 


Ce Congrès a réuni plus de 400 médecins de France et de l'Étranger. Citons, parmi les Français, 
professeur d'Arsonval, président effectif du Congrès, professeur Berthelot, professeur Bouchard, 
professeur Teissier, D' Guiter, président du Comité d'organisation, Baudoin, secrétaire général. 
Parmi les étrangers : MM. Pullowski, de l’Académie de Médecine de Varsovie, Vermeulen, de la 
Haye, professeur d'Espine, de Genève, Dr Marigliano, de Gênes, Braún, de Luxembourg. 
MM. Mesureur, directeur de l'A. P. et Ambroise Rendu, délégué du Conseil municipal de Paris, 
assistaient aux séances. 

Jeudi, à 10 heures du matin, eut lieu la séance solennelle d'ouverture sous la présidence du 
prince de Monaco. De beaux discours furent prononcés par le prince de Monaco, M. Capron, maire 
de Cannes, D' Guitter, président local, deux délégués étrangers; mais le plus remarquable et le plus 
applaudi fut celui du professeur d'Arsonval qui affirma que la médecine devait s'appuyer de plus 
en plus sur la physique. 

Cinq longues séances de travail furent consacrées aux travaux du Congrès. Les nombreux 
rapports et communications présentés peuvent ètre classés en trois catégories : 1° nature, mesure 
des radiations solaires; 2° effets biologiques et posologie de l'héliothérapie marine; 5° technique et 
applications de l’héliothérapie à diverses maladies. 


1° Nature, mesure des radiations solaires (Rapports de MM. Berthelot, Vallot, Dupuigne, Nogier). 
De toutes les radiations émises par le soleil nous ne percevons sur notre globe que celles dont la 
longueur d’onde va de 20 pá 053. De 20 p à 0 u 8 s'étend la partie infra-rouge (calorique) du spectre 
solaire; de 0u 8 à 0 u 4 la partie visible (lumineuse); de 0y 44043 la partie ultra-violetle (chi- 
mique). La limitation du spectre du côté de l’infra-rouge est due à l'acide carbonique et à la vapeur 
d’eau, la limitation du côté de l’ultra-violet est due à l’ozone des hautes couches de l'atmosphère. 
La partie infra-rouge renferme environ 80 pour 100 de l'énergie totale du rayonnement solaire; la 
partie visible 14 pour 100; la partie ultra-violette moins de 1 pour 100. Cependant bien qu'inférieures 
en quantité à l'énergie infra-rouge, ce sont l'énergie lumineuse et l'énergie ultra-violette qui jouent 
le principal rôle dans les actions chimiques et biologiques. La machine animale est une machine chi- 
mique et non thermique (Berthelot). 

Pour mesurer le rayonnement solaire on peut se servir d'instruments spéciaux, dits actino- 
mètres, dont les uns mesurent les rayons caloriques et les autres les rayons chimiques, tels : 
l'héliographe de Campbell, l'actinomètre de Michelson, l'héliothermomètre de Vallot (Vallot, 
Dupaigne). D'une façon empirique on se sert d'un thermomètre pour mesurer la chaleur, de l'œil 
pour évaluer la lumière, et on peut avoir recours, pour connaître à peu près l’activité chimique, à 
ces petits instruments dont se servent les photographes pour apprécier le temps de pose 
(Berthelot). 


2° Effets biologiques et posologie de l'héliothérapie marine. (Rapports et communications de 
MM. Robin et Bith, d'OElsnitz, Pradal, Malgat, Festal, Guiter.) — Les raÿons solaires absorbés par 
les molécules chimiques intraprotoplasmatiques excitent la vie cellulaire ct augmentent les oxyda- 
tions tissulaires. La lumière solaire active les mouvements des êtres vivants tant par son action 
sur les téguments que par l'intermédiaire du système nerveux. Les rayons solaires agissent sur le 
sang qui les absorbe pour transporter à travers tous les tissus, l'énergie dont ils sont chargés; ils 
augmentent les globules rouges, les leucocytes, le taux de l'hémoglobine; ils excitent la phagc- 
cytose. Ils ont un pouvoir baetéricide très net, qui est du à l’action directe des rayons sur les bactéries 
et non, comme on le croyait, à des phénomènes d'excitalion (Robin). 


Action sur l'homme. — Sensation de bien-être qui se traduit par une augmentation de la force 
musculaire et des mouvements (Robin). Le bain chaud de soleil diminue la pression artérielle et le 
bain froid l’augmente (Malgat). La température, le pouls, la respiration sont influencés (d'OElsnitz 
et Pradal). Le sang présente une augmentation de ses éléments figurés et du taux de l'hémoglo- 
bine ; le pouvoir phagocytaire est activé (Robin, d'OElsnitz). Ces effets sont en grande partie dus aux 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 21 


322 Congrés international de Talassotherapte. 


rayons chimiques, mais les rayons caloriques participent aussi largement au pouvoir biologique du 
soleil (Robin). C'est par le tégument que passent les rayons et la pigmentation semble étre en raison 
directe de l'efficacité de la cure solaire (Robin, Festal, Malgat, Guiter). Le pigment joue un rôle de 
défense, en absorbant les rayons dangereux et permettant aux rayons bienfaisants de pénétrer dans 
le corps (Robin). Le pigment est un régulateur photochimique (Malgat), il témoigne simplement de 
la résistance et de la réactivité organique (Festal). 

En l'état actuel de nos connaissances, il est impossible d'établir des lois précises réglementant 
le dosage de l'héliothérapie. Nous devons nous contenter d'appliquer empiriquement des règles 
iniliales préalables, et, suivant les nécessités, de les modifier, de les adapter aux variables modes 
réactionnels des sujets traités (d'OElsnitz). 


3° Technique et applications de l'héliothérapie à diverses maladies. (Rapports et communicalions 
de MM. Malgat, Andrieux, Pascal, Revillet, Armand Delille, Festal, Guibert, Aimes, Vidal, Claisse, 
Montenis, Jouffray). — C'est entre 10 et 15 heures que les radiations sont les plus actives. Les tem- 
pératures les mieux supportées vont de 30 à 40°. Les bains prolongés se donnent a une température 
moyenne. La cure totale varie selon les malades, de trois mois à plusieurs années. La plupart des 
auteurs exposent progressivement les malades au soleil, commençant par exposer la région malade 
seule pour arriver à l'exposition complète du corps. Certains même (Malgat) exposent d'emblée le 
corps entier. 

L'héliothérapie marine est bien supérieure à l’héliothérapie d'altitude, dit Robin. Le grand 
guérisseur est le soleil, proclame Montenis. C'est donc sur les bords de la mer, et principalement 
sur les plages de la Méditerranée, à cause de la douceur de leur climat, que s'obtiendront les 
meilleures cures héliothérapiques (Malgat, Montenis, Joulfray, Vidal, Revillet, Guiter). Cependant 
l'héliothérapie et la talassothérapie étant des agents thérapeuliques du mème ordre, la prépon- 
dérance doit ¿tre reconnue au climat marin, d'après Andrieu de Berck. 

Les affections tuberculeuses bénéficient largement des bienfaits de la cure solaire. Les tubercu- 
loses chirurgicales réalisent Vindication la plus favorable et les résultats les plus merveilleux de 
l'héliothérapie. Les tuberculoses superficielles de la peau, des yanglions sous-cutanés réagissent rapide- 
ment et guérissent vite. Les tuberculoses des os donnent des réactions générales qu'il faut toujours 
surveiller. L'état général s'améliore bientôt et l'infection disparait. Le traitement classique ne doit 
pas être abandonné (Pascal). L’héliothérapie conduit à la méthode conservatrice, bien que des chi- 
rurgiens la dédaignent (Andrieu). La cure solaire a donné des résullats surprenants dans le traite- 
ment de la luberculose périlonéale. La durée de la maladie est abrégée et la solidité de la guérison 
est bien augmentée (d'OElsnitz, Armand Delille). Revillet voudrait que l'on eût plus souvent recours 
à l'héliothérapie dans le traitement des tuberculoses des oryanes génito-urinaires. Le bain de soleil 
est indiqué dans le traitement des néphrites tuberculeuses, de certaines albuminuries prétubercu- 
leuses, des cystites, des prostatites. Pour cet auteur, le soleil est l'agent emménagoque et emmé- 
norrhéique par excellence. Aussi, c'est dans les affections luberculeuses des organes génilo-urinaires de 
la femme que l'héliothérapie trouve ses plus sûres indications. 

Dans la tuberculose adéno-médiastine, Vélat général s'améliore vite et l'on constate une diminution 
progressive des symptômes de Padénopathie. Festal conclut ainsi : « Si nous parvenons à détruire 
chez l'enfant, à l’aide des radiations solaires, les foyers bacillaires cantonnés dans les ganglions 
médiastins, nous aurons, dans une large mesure, prévenu les lointaines et tardives éclosions tuber- 
culeuses de l'adolescence et de l'âge adulte, et, par lá, amélioré les statistiques de mortalité par 
tuberculose. » La tuberculose pulmonaire de l'adulte peut aussi bénéficier de l’héliothérapie marine, à 
condition que l'infection ne soit pas trop avancée et qu'on n'ait recours qu’à des insolations très 
courtes (Malgat). En dehors des tuberculoses, l'héliothérapie donne d'excellents résultats dans la 
cure des pluies superficielles à allure torpide (ulcères variqueux, bubons, etc.), des affections osseuses 
(fractures, périostites, traumatismes articulaires, etc.), et dans les affections douloureuses de la femme 
(annexites, périmétrites) (Claisse). 

Cette partie scientifique du Congrès fut complétée par la visite aux divers établissements hélio- 
thérapiques de Hyères, Cannes, Menton et Nice. Les Congressistes quittèrent Cannes le 19, pour 
aller clôturer, le 22, le Congrès de Nice dans un grand banquet, auquel le prince de Monaco 
prononça un très beau discours. Partout les Congressistes reçurent le meilleur accueil, et les 
Comités locaux rivalisèrent de zèle pour leur rendre le séjour de la Côte d'Azur aussi agréable 
qu'utile. Dr Py. 


DIXIÈME CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ ALLEMANDE DE RADIOLOGIE 
« DEUTSCHE RONTGEN GESELLSCHAFT » 
(Berlin, 19 au 21 Avril 1914) 


Le dixième congrès de la Société allemande de Radiologie s’est réuni le 19 avril, sous la prési- 
dence du Professeur Levy-Dorn, Médecin en Chef du Laboratoire de Radiologie de l'hôpital 
Rodolphe Virchow à Berlin. 

Les D” Immelmann (Berlin) et Graessner (Cologne) furent nommés vice-président et secrétaire- 

Le Président, dans le discours d'ouverture, donna un aperçu du développement de la Socicté 
pendant les dix premières années de son existence et proposa, comme membre d'honneur, le 
Conseiller secret Hittorf (Munster), le célèbre inventeur des tubes à vide portant son nom. 

Le Congrès, cette année, s’est surtout occupé de radiothérapie, moins de radiodiagnostic. 

754 Congressistes ont pris part au congrès; la Société de Radiologie compte en tout 
800 membres. Cette proportion dépasse de beaucoup celle de nos congrès francais. Grashey 
(Munich) a été élu président pour l'année prochaine. 

Au cours des discussions qui succédèrent aux communications sur la thérapie, Albers-Schón- 
berg proposa à la Société de fonder une section spéciale pour la radiothérapie : ce vœu fut accepté 
immédiatement. Désormais les communications seront groupées sous trois rubriques principales : 
Diagnostic — Thérapie — Technique. — Les substances radioactives trouveront, comme les rayons X, 
place dans ces divisions. Cette unification ne pourra qu'être très profitable aux travaux du congrès. 


* 
y » 
Au début de la première séance furent discutés les rapports sur les effets biologiques des 
rayons de Röntgen. 


Paul Krause (Bonn). — Les effets biologiques des rayons X sur le tissu normal animal et 
végétal. (Rapport officiel.) — K. parle d’abord des relations qui existent entre les rayons X et les 
autres genres de rayonnement. ll s'occupe ensuite des phénomènes primaires et secondaires qui y 
jouent un rôle important et attribue à ces derniers (rayons secondaires, ionisation, fluorescence, 
réaction chimique) la plus forte part dans l’action sur la cellule animale et végétale. Il résume nos 
connaissances relatives à l’action des rayons X sur les bacilles, les protozoaires, les ferments, les 
sécrélions humaines et animales et surtout sur les organes du corps humain et animal, en insistant 
sur les tissus qui intéressent la radiothérapie. H termine en énumérant les hypothèses et les lois . 
qui jouent un rôle dans l’action biologique des rayons. 


Reifferscheid (Bonn). — Action des rayons X sur les ovaires dans la race humaine et chez 
les animaux. — R. décrit la gravité différente de la lésion ovarienne selon la dose appliquée. Une 
régénération de l'ovaire n'est possible que si, après l’irradiation, les cellules primordiales ne sont 
pas toutes détruites. 


Simmonds (Hambourg). — L'action des rayons X sur le testicule. — S. insiste sur le fait 
qu'après destruction de la lignée spermatique, et après une période de prolifération des cellules 
interstiticlles, il se produit, relativement vite, une régénération des cellules spermatiques. H croit que 
la conservation de l’appétit sexuel et des caractères sexuels est due à cette relation de réciprocité 
entre les cellules séminales et les cellules interstitielles. 


M. Kornicke (Bonn). — Action biologique des rayons X sur les plantes. — Ce rapport peut 
se résumer ainsi : les petites doses ne sont d'aucun effet sur les plantes, les doses moyennes pro- 
duisent une accélération de la croissance et les doses fortes un ralentissement et un arrêt; une 
utilisation des rayons X pour l’agriculture est impossible actuellement. 


RADIODIAGNOSTIC 


Alban Koehler (Wiesbaden). — Le radiodiagnostic des parasites de l’homme. — A. K. présente 
des radiographies de cysticerques calcifiés siégeant dans les muscles de l’homme. 


Lehmann (Rostock). — Trichobezoar. — L. montre la radiographie d’une tumeur pilaire de 
l'estomac. 


324 Dixième Congrès de la Societe allemande de Radiologie 


Grunmach (Berlin). — Radiodiagnostic du spasme de l'estomac. — G. étudie le spasme 
localisé et généralisé et vante l'effet curatif du dioxyde de thorium. 


Haudek (Vienne). — L'hypersécrétion et la motilité de lestomac. — H. s'élève contre le 
diagnostic prématuré « spasme gastrique » et rappelle le rôle que peut jouer un excès de liquide 
dans l'estomac, pour retarder l'évacuation de cet organe. 


DISCUSSION : 


Haenisch (Hambourg) relève l'importance du mouvement péristaltique augmenté par suite d'occlu- 
sion du pylore. | | 


Levy-Dorn compare les radiographies de différentes affections gastriques avec les résultats de 
l'opération et de l'autopsie. 


Holzknecht ajoute quelques indications sur la valeur des symplômes radiographiques des maladies 
de l'estomac. 


Gottwald-Schwartz (Vienne). — Capsules pour radioscopie permettant en même temps 
l'évaluation de l'acidité du suc gastrique (Azidiliits Capseln). -- Dans les cas où il est impossible 
de pomper l'estomac au moyen d’un tube en caoutchouc, l’auteur emploie une capsule en gélatine 
contenant une substance qui absorbe les rayons et suspendue à un fil teint au rouge du Congo. 

La capsule est avale avec le fil et sa position contrôlée dans l'estomac à l’aide de la radios- 
copie. Après 10 minutes, la capsule est dissoute et le fil peut être reliré sans incommoder le malade. 
La réaction du fil indique l'acidité du suc gastrique. Les capsules sont fabriquées par F. Reiner 
et C°, Vienne, IX, Pelikangasse. 


Holitsch (Budapest). — Radiographie d'ulcères de l'estomac et du duodénum avec estomac 
en forme de sablier chez la même personne. — H. a eu l'occasion, dans deux cas, de porter le 
diagnostic d’ulcére de l'estomac et du duodénum. Des cas analogues n’ont jamais été publiés. 

t° Mme J. K., 27 ans, souffre depuist ans de douleurs gastriques et vomit souvent ; jamais de 
sang. La douleur commence de suite après les repas.— Repas d'épreuve. — Acide chlorhydrique, par 
litre 28, acidité générale, 40. Douleur à la pression à gauche, dans la région épigastrique. — Radio- 
yraphie. — L'estomac est vide après 6 heures, bismuth dans l'intestin grêle, civcum vide. L'eau 
bismuthée remplit également le duodénum. — Bouillie bismuthée. — Estomac en sablier. Le com- 
mencement du duodénum est toujours très rempli et douloureux à la pression. Ceci et le fait 
qu'après 6 heures, l'estomac ne montrait plus aucun résidu, malgré l’ulcération certaine de 
l'estomac, prouvaient qu'il fallait admettre l'existence d'un ulcère du duodénum. qui, par son hyper- 
motilité, compensait le spasme pylorique du à l’ulcère de l'estomac. L'opération (Dr Polya) a 
confirmé ce diagnostic. 

2° Mme S. 0., 55 ans, souffre depuis 2 ans de douleurs stomacales commencant une demi-heure 
après les repas. Mais parfois, clle ne ressent rien pendant des semaines. À droite de l'ombilic une 
région très localisée est douloureuse à la pression. — Repas d'épreuve. — Après 50 minutes l'estomac 
est vide. — Radiographie. — L'estomac est vide après 6 heures. Le bismuth se trouve en partie 
dans l'intestin grêle, en plus grande partie dans le colon. — Eau bismuthée. — Une partie seulement 
en forme d'entonnoir sous le diaphragme gauche est remplie. Le liquide en sort par la partie 
inférieure pointue, après 10-20 secondes et entre dans la partie inférieure de l'estomac. De lá on 
peut la faire parvenir facilement dans le duodénum. — Bouillie bismuthée. — Estomac en sablier. 
Le duodénum reste très élargi et douloureux à la pression. 

Le diagnostic qui s'imposait, était : « ulcération de l'estomac, dont l'action pylorospastique 
élait fortement compensée par un ulcère du duodénum >». L'opération montra les deux ulcéra- 
tions. 


Holzknecht (Vienne) et Lippmann (Chicago) ont réussi par un nouvel appareil, à remplir l'intestin 
grèle d'une façon durable. Leur procédé facilite le diagnostic des maladics de cet organe. 


David (Halle S/S). — Etudes sur l'intestin grêle. — David donne un aperçu sur des études 
tres approfondies qu'il a faites en utilisant sa méthode de remplissage direct du duodénum. Il s'en 
est servi tout d'abord pour vérifier in vivo nos conceptions sur la forme et la position de cette por- 
tion de l'intestin ; conceptions qui jusqu’à présent ne reposaient que sur des éludes cadavériques. 
11 y découvrit certaines différences, par exemple en ce qui concerne la position de Panse jéjuno- 
duodénale. Les mêmes recherches furent exécutées également sur d’autres parties du duodénum. 
En plus, il a soumis le mouvement péristaltique et le lemps de passage dans l'intestin grêle à une 
étude minutieuse. Il réussit de cette facon à déterminer, indépendamment du mouvement gastrique, 
le passage par l'intestin grêle, ce qui n'avait jamais été fait sur le vivant. En répétant ces investi- 


` 


« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 325 


gations avec tous les sels métalliques employés en radiodiagnostic et en variant les aliments, 
David réussit à établir une nouvelle méthode de diagnostic des fonctions de l'intestin grêle. Pour 
terminer, l’auteur expose une nouvelle forme de lavement qui permet de mettre en évidence la 
dernière anse de P'iléum. 


Grodel (Frankfurt) montre d'intéressantes radiographies de maladies de l'intestin grêle et à la discus- 
sion prennent part Haudeck et Brauer, relatant des faits isolés. 


Max Cohn. — L'appendice sain et l'appendice malade. — M. C., qui a montré l’année dernière 
des radiographies de l’appendice sain, a étudié, depuis, cet organe à l'état pathologique. Deux 
points ont surtout retenu son attention : le temps du remplissage de l'appendice et la forme qu'il 
prend à partir du remplissage jusqu'au moment où il s’est vidé. Si l’on examine l'appendice, après 
avoir essayé de le vider par un lavement ou par des laxatifs, on peut conclure à un état patholo- 
gique dans le cas où il garde une fraction de son contenu. Parfois on ne peut remplir l’appendice, 
mais même dans ces cas, la radiographie donne des indications sur l’état pathologique de l'organe. 


Hænisch (Hambourg). — Contribution au diagnostic radiologique des affections du gros 
intestin. — H. parle des résultats qu'il a eus, en employant la méthode des lavements avec des 
métaux lourds, dans le diagnostic des maladies du gros intestin. On arrive à reconnaitre facilement 
les rétrécissements dus aux néoplasmes, les dilatations et les inflammations saccompagnant de 
fortes altérations de la muqueuse. 


DISCUSSION : 


Schwarz (Vienne) est également très content de cette méthode. Il a, entre autres, pu poser le 
diagnostic d'un petit cancer de l'intestin au début, qui a pu ¿tre opéré à temps. 


Bachmann (Leipzig). — Tumeurs cancéreuses du gros intestin. — B. montre des radiogra- 
phies analogues de tumeurs cancéreuses du gros intestin, dont le siège, la grandeur et la mobilité 


purent être déterminés par les rayons X. 


Grob (Affeltern). — L'auteur relate ses recherches sur des fractures de l’avant-bras. — Provo- 
quées expérimentalement, elles expliquent le mécanisme de certaines formes de fractures décelées 


par la radiographie. 


Wohlauer (Charlottenbourg). — Fractures des membres inférieurs. — W. montre des radio- 
graphies de fractures des membres inférieurs, permettant le diagnostic d'affections syphilitiques 


de la moelle épinière. 


Grashey (Munich). — Fractures. — G. montre des radiographies de fractures où un faux 
diagnostic avait été posé et évité par des radiographies de contrôle. 


Alban Koehler (Wiesbaden). — La pathologie de l'os naviculaire du pied des enfants. — 
A. K. apporte de nouvelles preuves démontrant que la maladie de l'os naviculaire des enfants, 
qu'il a décrite en premier, est due à un arrêt de l'évolution normale et qu'il ne s’agit pas d'un 


traumatisme. 


Edm. Falk (Berlin). — La genèse des côtes cervicales. — La plupart des côtes cervicales 
se développent en prenant racine aux apophyses costales de la dernitre vertébre cervicale : Falk a 
pu prouver par la radiographie, et en faisant une préparation anatomique du squelette, que des 
côtes cervicales peuvent également se développer par déplacement cranial des arcs vertébraux. De 
cette façon, un arc vertébral, appartenant de prime abord à une vertèbre thoracique, entre en rela- 
tion avec le corps d'une vertèbre cervicale. La côte cervicale qui en résulte est alors à considérer 
comme une côte provenant de la première vertèbre thoracique. Ainsi oh trouva, dans une prépara- 
tion d'un fœtus de 25 centimètres de longueur, avec cyphoscoliose, les 5°-7° vertèbres munies de deux 
moitiés d'arcs seulement; en outre, la dernière vertèbre cervicale portait 2 petites côtes cervicales, 
et la colonne vertébrale cervicale portait à gauche des moitiés d’arcs vertébraux. Les deux petites 
côtes cervicales de la dernière vertèbre sont donc à considérer comme côtes thoraciques déplacées 
vers le crâne. 

Les faits permettent, d'après Falk, de déterminer l'étiologie et l'époque de la formation d'un 
certain nombre de scolioses congénitales. 


Graessner (Cologne). — Le diagnostic radiologique du spina bifida occulta. — L'auteur a 
trouvé souvent des fentes de différentes longueurs, à Pos sacré et aux dernières vertèbres lombaires, 


326 Dixième Congrès de la Societé allemande de Radiologie 


chez des malades qui avaient consulté pourjune toute autre maladie, soit pour des désordres de la 
nutrition ou des malformations des pieds et des orteils, soit pour des symptômes nerveux (inconti- 
nence d'urine). 


Altschul (Prague) a vu des cas analogues. 


` 


Kreiss (Dresde) et Dessauer (Francfort). — Mensuration du bassin. — Les auteurs 
décrivent une méthode qui permet la mensuration exacte du bassin de la femme enceinte à l’aide 


de la radiographie. 


J. M. Judt (Varsovie). — La pneumonie des nouveau-nés en radiographie. — La pneumonie 
des nouveau-nés (syn. pneumonie en foyers — broncho-pneumonie catarrhale — pneumonie lobu- 
laire) est comptée parmi les maladies pulmonaires qu'il est impossible de révéler par les rayons X. 

On dit couramment que les pneumonies en foyers ne sont pas visibles; la pneumonie fibreuse et 
lobulaire feraient seules exception (Weill, Mouriquand, etc.). 

Les observations de l’auteur Pont poussé à conclure tout autrement, car il a réussi à fixer sur 
la plaque les pneumonies en foyers, dans 80 pour 100 des cas. Ces observations ont été contrôlées 
par l'autopsie. A cet effet, les cadavres de 195 nouveau-nés ont été disséqués dans l'Institut patho- 
logique de l'Université de Moscou (hôpital de l'Enfant-Jésus) par le professeur Pozaryski. 

Les pneumonies en foyers de la première enfance sont très multiformes. On remarque sur les 
radiographies les mêmes variations que sur la table d'autopsie. 

De mème que les amas de tubercules, les foyers lobulaires de la pneumonie catarrhale sont mis 
en évidence par les rayons X. Il est certain que Pexsudat (pauvre en fibrine) qui remplit les alvéoles 
du poumon absorbe une quantité suffisante de rayons. Si les foyers augmentent de volume et 
envahissent, par confluence, de plus grandes parties d'un lobe, la radiographie en est évidemment 
plus nette ct Pombre est souvent aussi marquée que pour la pneumonie fibrineuse. 

La pneumonie paravertébrale hypostatique, en bandes, de Steffen ne donne que des images 
incertaines au début. Ce n’est alors qu’une hypostase, difficilement révélée par les rayons X. Par 
contre, elle est facilement mise en évidence si elle s'accompagne de processus infectieux. 

On distingue 5 groupes radiologiques de pneumonies en foyers : le type nodulaire, miliaire; le 
type lobaire de la broncho-pneumonie catarrhale et la forme diffuse confluente. 


1°" Groupe. — La forme nodulaire se rencontre surtout dans la rougeole. Les deux poumons sont 
parsemés par des foyers minuscules de couleur grisátre. Ces nodules sont plus irréguliers que les 
tubercules, moins proéminents ct moins bien limités; on peut malgré cela se tromper à l'autopsie 
el penser à une tuberculose miliaire. Le tissu pulmonaire environnant n'est pas altéré. 

La radiographie montre à peu près la même chose; on voit de petites taches de la grandeur 
d'une pointe d'épingle qui se touchent presque et qui rappellent les tubercules disséminés. Hl y a 
cependant quelques différences entre les deux maladies. Les foyers miliaires sont disséminés d'une 
façon plus régulière et leur grandeur est sensiblement toujours la même. 

Dans la broncho-pneumonie catarrhale, les foyers diffèrent énormément entre eux par la gran- 
deur, la forme et l'épaisseur. Dans certains cas on trouve des foyers confluents à côté de parties 
assez vastes où le tissu pulmonaire est complètement indemne. 

Dans la tuberculose miliaire l'ombre générale est bien plus intense. Elle est due au manque 
d'air dans les alvéoles et à l'hyperémie du poumon. Le diagnostic radiologique d'une broncho- 
pneumonie est très facile; les foyers ne se trouvent que dans un poumon ou dans une partie du 
poumon. L'auteur a pu constater 6 cas de broncho-pneumonie pseudo-miliaire, c’est-à-dire 
9 pour 100, 


2° Groupe. — La forme lobaire de la broncho-pneumonie a été observée dans 4 cas, c'est-à-dire 
dans 2 pour 100 des cas. Ce sont des infiltrations compactes dans un ou deux lobes, nettement déli- 
mitées. Ces formes accompagnent ordinairement la diphtérie. Il est très difficile, dans ce groupe, de 
poser un diagnostic différentiel radiologique exact entre la forme lobaire de la broncho-pneumonie 
et Phépatisation fibrineuse. 

La différenciation de Weill et de Mouriquand ne semble pas exister en réalité. « Pratiquement, 
la pneumonie s'accompagne toujours d'une ombre radioscopique, la broncho-pneumonie presque 
jamais. » (Presse méd. 1912, p. 1087.) Il n'existe vraiment aucune différence. On a essayé, au point de 
vue clinique, de différencier ces broncho-pneumonies lombaires de la pneumonie fibrineuse. En 
dernier lieu, le travail de Riesman s'est occupé de cette question. Cette similitude fut, comme on 
sail, affirmée par différents pathologistes. 

Quelquefois, mais rarement, on observe l’organisation des exsudats broncho-pneumoniques 
(Karl, Ribbert, Feldman). Dans ces cas, la prolifération du tissu conjonctif peut être mise en 


« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 327 


parallèle avec celle qui existe dans la pneumonie fibrincuse. Au point de vue radiologique, ces 
infiltrations sont caractérisées par la disparition complète du dessin pulmonaire et par une délimi- 
tation très nette, qu'on ne trouve jamais dans les foyers confluents. Les complications, telles que la 
suppuration, les bronchiectasics ct le pneumothorax sont facilement visibles sur la radiographie. 
Les foyers gangréneux seraient peu apparents. 


Joseph Ziegler (Berlin). — L'examen du thorax dans le premier diamètre oblique. — Le 
diagnostic d'une dilatation de l'aorte au début, surtout s'il s’agit de l’aorte descendante et de larcus 
aortae, est souvent très difficile, même si on examine dans le premier diamètre oblique. L'auteur a 
essayé de trouver pour l'homme sain une valeur normale déterminant l'étendue de Parc aortique 
et surtout la relation de Parc de l'aorte avec la colonne vertébrale. A ce sujet, il a examiné 76 per- 
sonnes : — 59 hommes et 57 femmes — qui, cliniquement, avaient un thorax normal, et a cherché 
langle pour lequel le champ du milieu (médiastin) apparaît devant l'écran, comme une fente étroite 
bien éclairée, quand on oriente le malade, dans le premier diamètre oblique. 

En opérant chaque fois, dans des conditions identiques, il obtint pour 51 personnes ayant une 
colonne vertébrale normale un angle de 20°-22° (surtout de 21°). Un angle au-dessous de 18° et 
au-dessus de 25° ne se trouva que chez des personnes ayant une colonne vertébrale légèrement 
dévice, dans le premier cas à droite, dans le second à gauche. L'écart fait par l'angle de rotation 
avec la normale correspondait toujours au degré de déviation de la colonne vertébrale. Les angles 
de 18% et 19° d'un côté, de 23°, 24 et 25° de l’autre côté, peuvent être considérés comme formant la 
limite de la normale. De légères dilatations de l'aorte ascendante et du commencement de l'arc de 
l'aorte ont une influence sur langle de rotation, en le réduisant. Si l’on tient compte dans chaque 
cas de la position de la colonne vertébrale, cette méthode peut servir au diagnostic des affections 
aortiques. 


Beltz (Cologne). — La gomme syphilitique en radiographie. — L'auteur montre les radiogra- 
phies d'un homme de 60 ans qui souffrait de symptômes vagues (astlime, battements de cœur, 
toux). L'examen clinique démontra une légère bronchite, une dilatation du cœur gauche, une 
hypertrophie du foie, etc., surtout une augmentation de la matité sternale qui était de 9 centimé- 
tres. On pensa à un anévrisme car la réaction de Wassermann ful trouvée positive. 

La radioscopie permit d'écarter ce diagnostic. Au contraire, on trouva une ombre en demi- 
cercle de la grandeur d'une pomme émergeant de l'ombre cardiaque. On posa donc le diagnostic de 
tumeur pulmonaire. Pendant les 5 premiers mois d'observation, il ny eut aucun changement. Un 
an et demi après, la tumeur avait augmenté énormément. On inslitua une cure mercurielle par 
frictions et pendant la cure on pouvait observer à la radioscopie une diminution de la tumeur. 
Après 9 mois elle avait disparu tout à fait. 11 s'agissait donc, très probablement, d'une gomme pul- 
monaire. 


Immelmann (Berlin) montre une radiographie d'un thymus hypertrophié et en discute les signes 
caractérisliques. 


Sabat ner Loose (Brême), Schütze (Berlin), Rosenblatt (Odessa), montrent une série de 
radiographies rares de différentes maladies. 


RADIOTHÉRAPIE 


Heinecke (Leipzig). — Action biologique des rayons. — L'auteur s'occupe spécialement de 
trois questions : 

4° La réaction des cellules très radiosensibles et celle des cellules moins sensibles diffèrent par 
le temps d'apparition et la forme de dégénérescence. Pour les première (lymphocytes, une partie des 
cellules de la moelle osseuse) l’action commence immédiatement après l'irradiation; pour les 
secondes, seulement après une période de latence. Pour les premières, il s’agit d'une karyolyse sou- 
daine, pour les secondes d'une dégénération lente du noyau. ll est impossible d'expliquer ces varia- 
tions par la seule différence de la sensibilité. Il faut plutôt admettre une action tout à fait différente. 
La karyolyse par explosion des cellules très sensibles se comprend, en admettant que la masse du 
noyau est disloquée par un rayonnement secondaire qui y prend naissance; 

2 La période latente, qui se trouve dans son aspect le plus typique pour les ulrérations tardives de 
la peau, s'explique plus difficilement. 11 y a bien les altérations des vaisseaux qui pourraient fournir 
une explication, mais ces altérations ne se retrouvent pas toujours. L'explication en est par contre 
possible, si l’on tient compte des expériences de Hertwig et de Wassermann, qui ont prouvé (ce 
qui était connu depuis longtemps) que les rayons sont à mème d'arriler la faculté karyohinelijue des 
cellules, sans les tuer. Or, chaque cellule, a une durée d'existence déterminée, après laquelle elle 


328 Dixieme Congrès de la Societe allemande de Radiologie 


meurt etest remplacée par une nouvelle génération. Si cette nouvelle génération ne peut pas se 
produire. par le fait que la cellule mère se voit privée de son pouvoir karyokinétique, cette dernière 
ne sera plus remplacée après sa mort physiologique. Il est probable que la période latente s'explique 
par le fait qu'après absorption du rayonnement, la cellule n’est privée que de son pouvoir karyoki- 
nétique; on pourra la définir par le temps qui s'écoule entre l'application des rayons qui privent la 
cellule de son pouvoir reproductif et sa mort physiologique. Les suites qui accompagnent la dispari- 
tion de la faculté reproductive peuvent être mises en évidence par différents exemples (testicule, peau), 
mais il est impossible d'expliquer par cette théorie tous les phénomènes touchant à la période latente; 

5” La différence de la radiosensibilité des tumeurs s'explique par la différence de la radiosensiln- 
lité des cellules normales dont proviennent les tumeurs. Elles ont à peu près la même sensibilité 
que leurs cellules mères, mais augmentée par une prolifération beaucoup plus active. Parmi les car- 
cinomes nous trouvons des différences notables de radiosensibilité provenant de la différence de 
sensibilité des cellules épithéliales normales de la peau, des muqueuses et des glandes. Les diffé- 
rences sont encore plus marquées dans les sarcomes, dont les uns, les lymphosarcomes, provenant 
des formes cellulaires très sensibles, cèdent facilement aux rayons X, tandis que d'autres, par 
exemple les sarcomes périostaux, y sont absolument réfractaires tout autant que leurs cellules 
mères. 


R. Kienboeck (Vienne). — Érythème précoce et fièvre róntgénienne. — L'érythème précoce est 
une rubéfaction de la peau qui se produit quelques heures après l'irradiation et se perd rapidement. 
Jusqu'à présent l'explication en était inconnue. K. croit qu'il s'agit d'une irritation due aux rayons X, 
d'un état initial de la lésion cellulaire qui est dans son essence une dégénération et conduit, après 
15 jours, à la dermatite. Les altérations de l’état général sont souvent observées quand on traite des 
tumeurs par les rayons X. On admettait que la destruction des cellules mobides était la cause de 
cet état, en mettant dans la circulation des produits toxiques. On parlait d'une toxémie rüntgé- 
nienne. Kienbóck explique également ces phénomènes par une irritation de la tumeur par les rayons. 
L'activité cellulaire qui produit physiologiquement des substances toxiques est augmentée par les 
rayons X. C'est également un phénomène transitoire initial d'une action irritative des rayons X. 
L'érvthème précoce et la fièvre rôntgénienne sont des symptômes sans gravité. L'action irritative 
des rayons X est sans importance, en comparaison avec leur action destructive. 

Ces phénomènes sc produisent surtout après des irradiations fortes. Les petites doses sant moins 
actives ou inactives. Il n'y a que les doses qui se trouvent à la limite de l'activité qui peuvent être 
considérées comme doses trritatives. Elles n’ont que peu d'action. 


Pagenstecher (Brunswick). — La radiothérapie prolongée. — Les résultats de la thérapie 
par les rayons ne sont pas si bons qu’ils paraissent, car la plupart des publications de guérisons et 
d'améliorations concernent des cas très superficiels ou du moins facilement accessibles. L'auteur 
croit qu'on doit en chercher la cause dans la méthode, en vogue en ce moment, des irradiations 
courtes et intenses, où il est nécessaire d'intercaler des intervalles assez longs entre chaque 
séance. Ces intervalles laissent à la tumeur le temps de se remettre et de continuer à proliférer. 
Pour éviter ces pauses dangereuses, l’auteur préconise des filtres de 0,25 — 4 millimètre de plomb 
ou ? millimètres de cuivre — au lieu des filtres en aluminium de 3 millimètres d'épaisseur qui sont 
généralement employés en ce moment. Par la photographie, par l'électroscope et par la biologie, 
on a pu se rendre compte de l'efficacité de ces rayons durs : des lésions de la peau n’ont jamais 
été observées, même après une irradiation de 120 heures de la même partie de la peau; un cas de 
sarcome de l'intestin a été guéri complètement, en employant un filtre d'un millimètre de plomb. 

Pour faciliter ces longues irradiations, qui demandent journellement au moins 1 à 2 heures, 
l'auteur a décrit, en commun avec Lowenthal, un localisateur qui, muni de filtres en métaux lourds, 
d'une certaine épaisseur, permet le traitement de quatre à six personnes à la fois, avec un seul 
tube. En plus, l'auteur a essayé un tube avec filtration interne, exécuté, en différents modèles, par 
les maisons Muller et Reiniger. Dans ce tube, l'anticathode est recouverte par un manteau de cuivre 
de différentes épaisseurs. Ce tube permet d'utiliser tout le rayonnement sous forme de rayons très 
durs. Il est inutile, en se servant de ce modèle, de couvrir le malade avec des tissus protecteurs. 

L'auteur a pu se rendre compte de l’exaclitude de ses idées. Dans plusieurs cas d'irradiation 
intense et courte ou de fortes doses de radium, survint un arrêt de l’évolution suivi bientôt d'une 
nouvelle prolifération. C'est seulement après emploi de sa méthode d'irradiation continue et 
journalière, et de petites doses de radium dans l'intervalle des séances, que les tumeurs disparurent. 


DISCUSSION : 


La discussion sur la radiothérapie des tumeurs fut très vive et de nombreux orateurs y prirent part : 
les avis étaient extrémement partagés. Les uns s'exprimaient d'une façon très réservée; d'autres, 
comme Seuffert (Munich) et Gauss (Fribourg). sont d'avis de remplacer autant que possible — 
mème dans les cas opérables — la chirurgie par la radiothérapie. 


« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 329 


Kausch. — Lésions rontgéniennes des doigts. — Kausch s'est brûlé trois doigts de la main 
gauche, en opérant devant l'écran (extraction d'un corps étranger). Les ulcérations superficielles 
guérirent d’abord, puis se rouvrirent sans avoir été contusionnées. Les ulcérations furent plus 
graves que la première fois, accompagnées d'eczéma et furonculose. Sur le médius, apparut une 
ulcération très profonde comprenant toute la partie dorsale des deux dernières phalanges et allant 
jusqu’au périoste. Le tendon se gangréna et la dernière articulation s'ouvril; deux petits séquestres 
en sortirent. 

La guérison se fit spontanément et l'articulation demeura mobile : les mouvements actifs sont 
même possibles. Les deux dernières phalanges du médius sont atrophiées, raccourcies d'un centi- 
mètre, la dernière phalange est légèrement tournée vers le côté ulnaire. Les cicatrices sont fermes 
et indolores. La guérison dure depuis huit mois. Kausch en déduit qu'il vaut mieux attendre dans 
un cas analogue et ne pas exciser ou amputer trop tôt. 


Eckstein (Berlin). — Sur quelques actions inconnues des rayons X et leur utilisation en 
thérapeutique. — Peu de temps après Ja découverte des rayons X on constata leur action sédative 
sur les névralgies ou autres maladies. De mème, on nota la disparition du prurit; mais cette 
action sédative ne fut pas utilisée d'une facon systématique. 

Il y a cing ans, l'auteur a découvert l'effet sédatif des rayons X, dans les douleurs de prove- 
nance traumatique (contusions) qui cessent souvent pendant ou immédiatement après Virradiation. 
Cette action peut se prolonger quelques jours et mème quelques semaines. On peut également 
influencer des douleurs de toute nature par les rayons A. Les doses sont en moyenne petites : ainsi, 
dans une contusion du doigt, l’auteur peut observer sur lui-mème l'effet sédatif, 15 secondes après 
l'application; il augmenta de minute en minute. Les rayons sont de pénétration moyenne et les 
applications de 3 à 7 minutes de durée à une distance du foyer de 15-50 centimètres et une intensité 
de 0,4 à 2 M. A. avec ou sans filtre. 

Eckstein conseille cette méthode, après les opérations, pour calmer la douleur post-opératoire ; 
en médecine interne il la recommande pour les états de spasme. Il n’observa jamais d'inconvénient 
à son application. Dans un cas de rhumatisme chronique du genou, les douleurs disparurent et la 
crépitation diminua immédiatement d'une façon sensible. Dans un autre cas, un réflexe exagéré du 
pharynx disparut après irradiation externe de la région sous-maxillaire. 


Démétrius Chilaiditi (Constantinople). — Technique de la radiothérapie gynécologique. 
— Afin d'utiliser l'élasticité de la peau (qui est en moyenne de 40 cm) pour Pirradiation par des 
portes d'entrée multiples, l'auteur a fait construire. il y a 3 ans, un tube compresseur en forme de 
raquette qui permet de tendre la peau dans n'importe quelle direction ou de la fixer après l'avoir 
tendue par la main. Le premier modèle de ce compresseur avait l'inconvénient d'être trop grand; 
le modèle actuel est plus petit. 

La technique générale de l’auteur tient une moyenne entre celle d’Albers-Schünberg et celle de 
Fribourg, tout en se rapprochant davantage de cette dernière. Filtrage avec 3 mm d'aluminium, 
distance de 18-20 cm. foyer-peau : 8-12 champ d'irradiations sur l'abdomen, 4-6 sur le dos; 5-10 H. par 
places, intervalles d'un mois entre chaque série. Guérison après 5 séries en moyenne. Dans 50 cas 
de fibromes, dans les trois dernières années, aucun cas de non-réussite. Parmi eux figurent des 
fibromes sous-muqueux, des fibromes énormes dépassant l'ombilic, chez des femmes ayant moins 
de 50 ans. 


Wichmann (Hambourg). — Valeur des rayons X dans le traitement du cancer. — En traitant 
le cancer profond de la peau on peut se rendre compte que l'action des rayous X est limitée par 
une quantité d'obstacles : les complications chirurgicales, les infections secondaires et les tumeurs 
. réfractaires. Ces dernières ne le sont souvent que pour une qualité de rayons, certains cancers 
demandent des rayons plus mous, d'autres des rayons plus durs. La tumeur peut empirer, non 
seulement par des doses trop faibles qui ont une action excitatrice, mais même par des doses fortes, 
suffisantes en elles-mêmes. On peut souvent remédier à un manque de radio-sensibilité par les 
rayons ultra-violets, par l’électrocoagulation, en enlevant le bord du cancer et en grattant le fond. 

En outre, certaines conditions locales de la tumeur peuvent rendre l'emploi des rayons X aléa- 
toire. Ainsi, quand il faut compter avec une action en profondeur de plus de 2 cm, les rayons X 
ne suffiront pas et les substances radioactives devront ¿tre préférées. 

Tous ces faits prouvent que les rayons X ne sont pas le remède souverain pour le traitement 
local du cancer, même si on augmente la pénétration et l'homogénéité des rayons. I] faudra toujours 
employer à côté des rayons X d’autres moyens thérapeutiques, l'opération et les substances radio- 
actives. | 


330 Dixteme Congres de la Societe allemande de Radiologie 


Hessmann (Berlin). — Radiothérapie des tumeurs malignes et surtout du cancer de l'estomac 


avec des doses massives. — L'auteur préconise RE (comme Lówenthal) des filtres en métal 
lourd. 


Grunmach (Berlin). — L'action curative des rayons X sur les tumeurs internes. 


Krause (Berlin). — La róntgenthérapie des cancers du sein. — K. parle en faveur des irra- 
diations post-opératoires. Ses résultats dans le traitement des récidives sont très bons, grâce à un 
traitement continué pendant très longtemps. 


D: M. Frankel (Charlottenbourg). — Tuberculose pulmonaire et rayons X. — D'après les 
découvertes les plus récentes, les rayons X auront une grande valeur dans la lutte contre la tubercu- 
lose en général, tant au point de vue du diagnostic que du traitement. L'auteur rappelle le traite- 
ment de la tuberculose osseuse, mise en évidence surtout par le chirurgien /selin qui a eu des 
résultats surprenants, et les succés publiés dans le traitement de la tuberculose péritonéale. En 
outre, il aftirme que, dès maintenant, les résultats oblenus dans le traitement de la tuberculose 
pulmonaire sont très encourageants. Des congestions du sommet, et même des cas du second degré, 
ont été améliorés d'une façon notable. L'auteur expose les résultats qu'il a eus, en traitant plus de 
80 cas, depuis 1910. L'action des rayons s'étend ou bien sur le bacille même, ou bien sur le tubercule, 
ou bien sur létat général. 

Tandis qu'au laboratoire, on peut réussir à obtenir une action nocive des rayons X sur les 
bacilles mêmes, on ne peut provoquer pareil résultat dans l'organisme, sans déterminer également 
une réaction sur les téguments. Par contre, on obtient une lésion des bacilles, en provoquant, par 
l'irritation due aux rayons X, une surproduction d'anticorps. Le tubercule est lésé par destruction 
du tissu tuberculeux qui est remplacé par un tissu cicatriciel avec altérations vasculaires. L'action 
sur l'organisme consiste en une élimination des toxines; on l'obtient par une irradiation excitatrice 
du thorax et de la rate. 

La technique doit se laisser guider par ces considérations. L'auteur conseille : des doses 
moyennes pour les formes légères, de façon à provoquer l’élimination des toxines et la résorption; 
des doses plus fortes, quand il s’agit d'un foyer spécial ou de glandes. 

Il est arrivé, après bien des tátonnements, à considérer lirradiation continue comme le procédé 
de choix. 

Voici les résultats des cas traités et les indications spéciales que l’on peut en déduire : 

Certains cas de tuberculose pulmonaire, dont le diagnostic clinique était évident, ont été 
améliorés. La courte durée d'observation ne permet pas de parler de guérison clinique. 

Dans 80 cas, il a noté 64 résultats positifs et 16 cas qui furent réfractaires au traitement. Après 
quelques séances, on pouvait déjà constater une amélioration de l’état général et de l'appétit : les 
malades se sentaient mieux, augmentaient de poids; leurs points de côté disparaissaient, ainsi que 
les accès d'oppression et la toux. La respiration était plus libre. A mesure qu'augmente le nombre 
des irradiations, l'expectoration tarit, la quantité de bacilles diminue. Dans 57 cas, ils disparurent 
complètement. Les rales seffacent, surtout aux sommets. A la radiographie, on constate une 
diminution des ganglions hilaires. Dans 15 cas, la radiographie démontra que les sommets étaient 
plus clairs qu'avant le traitement. Les exsudats pleurétiques furent résorbés en peu de temps. 

Une élévation de la température, au début, est un signe favorable. C'est probablement une libé- 
ration des toxines par l’irradiation, un commencemeut d'immunisation, suivi par la destruction des 
toxines et la chute de la température. La diminutien des glandes tuberculeuses du hile a pour effet 
de rendre la respiration plus libre et de diminuer la toux. 

Le tissu pulmonaire tuberculeux est bien plus sensible aux rayons X que le tissu normal. 
Comme les ovaires, les glandes tuberculeuses répondent aux irradiations par une prolifération du 
tissu conjonctif et par la cicatrisation. 

Le mème procédé se rencontre dans le tissu granuleux. Les petites cavernes montrent, après 
l'irradiation, un épaississement de leurs parois. Il s’agit d'une inflammation réactive du tissu envi- 
ronnant, aboutissant à une prolifération conjonctive. Les cavernes plus grandes ne sont nullement 
influencces par les rayons. Dans trois cas de pleurésie tuberculeuse, l'irradiation a été suivie de la 
dissolution des adh¢rences. Dans un cas de tuberculose bilatérale, on remarqua, en même temps 
que la disparition des glandes du hile, la guérison d'un petit foyer gauche, de sorte qu'il fut 
possible de pratiquer, à droite, le pneumothorax artificiel : le cas concernait un confrère. Trois cas 
réfractaires à la tuberculine ne le furent plus après un traitement adjuvant par les rayons X. 

La technique de l'auteur, qui consiste en l'irradiation locale des différents foyers et Virradiation 
générale du thorax et de la rate, a été décrite en détail dans : Therupie der Gegenwart, Décembre 1911 ; 
Berliner Klinische Wochenschrift, Verhandlungen des deutschen Zentralkomiles für Tuberkulose, 
Juin 1912 et Congrès international de la Tuberculose, 1915. 


« Deutsche Rüntgen Gesellschaft. » 331 


Il est nécessaire de se conformer strictement aux indications données dans ces travaux pour 
éviter une hémoptysie. Ces résultats concordent absolument avec ceux qui ont été observés à la 
clinique médicale de Fribourg. L'auteur essaie de faire une tuberculine en soumettant des émulsions 
de bacilles aux irradiations rontgéniennes. 


Küpferle (Fribourg). — Tuberculose pulmonaire. — K. résume ses résultats du traitement 
radiothérapique de la tuberculose pulmonaire, suffisamment connus par ses publications antérieures. 


Fritz M. Meyer (Berlin). — La róntgenthérapie de la tuberculose pulmonaire. — Après 
une expérience de 3 mois acquise sur des cas traités à l'hôpital « Augusta-Victoria », à Schöneberg- 
Berlin, l’auteur croit pouvoir affirmer que les rayons X ontune action très favorable sur l'évolution 
de la tuberculose pulmonaire. L'expectoration diminue vite et l'état général s'améliore sensi- 
blement. 


Fritz Winkler (Ingolstadt). — Une guérison durable d'un cas de mycosis fongoide. — Les 
cas de guérison durable de mycosis fongoide sont très rares. ll n’y a que le cas de Belot qui meut 
pas de terminaison fatale. L'auteur a observé deux cas de mycosis fongoïde, une femme de 68 ans, 
qui fut soignée avec un succès passager, et un homme de 47 ans. Ce dernier fut amélioré d’abord 
par Rieder. L'auteur continua Pirradiation avec des tubes Polyphos de 8 (W.) de pénétration, á une 
distance de 30 centimétres en séries de 4 applications chacune de 8 minutes, plus tard de 4 minutes, 
avec des intervalles de 4 semaines. L'intensité était de 1 à 4 m. A. et demi. Après disparition des 
symptómes, l'auteur continua des irradiations prophylactiques. Ce cas (dont le traitement a été 
commencé en 1909) peut être considéré comme définitivement guéri. 


Fritz M. Meyer. — La radiothérapie du psoriasis, d’après L. Freund. — Freund croit 
pouvoir éviter les récidives du psoriasis en enlevant les croútes avec la curette tranchante avant 
l'irradiation. Meyer n’a eu que des déboires par cette méthode. Les récidives sont toujours surve- 
nues, même en employant des rayons filtrés. Malgré cela, la radiothérapie du psoriasis serait 
parfois à préférer au traitement par les onguents. 


Fritz M. Meyer. — Les rayons filtrés dans le traitement de l'eczéma. L'auteur a eu des 
succès merveilleux en traitant des cas d’eczéma chronique datant de 10 à 15 ans. Les eczémas 
professionnels ont donné les meilleurs résultats. L'auteur emploie dans chaque séance une « demi- 
dose entière » 2 « doses entières « en trois semaines. Filtre d’un millimètre d'aluminium. Aucune 
réaction. 


Démétrius Chilaiditi (Constantinople). — Contribution à la radiothérapie de l’hypertri- 
chose. — La technique spéciale de l’auteur : sensibilisation de la papille du cheveu pour les 
rayons X et 2 à 3 jours après, irradiation en employant un filtre de 3 millimètres d'aluminium, a 
continué à donner des résultats satisfaisants. C. a soigné jusqu’à présent 40 cas. Des lésions de la 
peau — sauf l'érythéme de courte durée — n'ont jamais été observées. L'auteur ne filtre plus avec 
3 millimètres d'aluminium, trouvant cette épaisseur superflue. La dose qu'il emploie — si possible 
en une fois — est supérieure à celle qu'il avait indiquée autrefois. La dose de l'épilation définitive 
pour 3 millimètres d'aluminium se trouve entre 15 et 20 H. La différence entre cette dose et celle 
qui fut indiquée autrefois (8-12 H) n’est pas due à une augmentation de la dose, mais à une rectifi- 
cation du dosage. La difficulté de doser les rayons fortement filtrés avec nos moyens ordinaires 
est très grande et donne des résultats incertains, de sorte que les indications de différents auteurs 
sont difficilement comparables. 


Lówenthal (Brunswick). — Remarques sur la radiothérapie avec des filtres de métaux lourds. 
— L. montre des radiographies de rayons pénétrants ayant traversé 1/2, 1 et 2 millimètres de plomb. 
Ensuite, il parle du rayonnement secondaire. Il explique l’action biologique dans la cellule animale 
par la formation d'électrons naissant dans la cellule même (rayonnement secondaire cathodique) 
dus en grande partie à la présence de fer et de chaux dans le corps de la cellule. 

La formation de ce rayonnement cathodique secondaire est démontrée par de petites pièces de 
métal posées sur une plaque photographique, qui la noircissent si elles sont touchées par des 
rayons ayant passé 5 millimètres de plomb. L'intensité de ce rayonnement secondaire cathodique 
est en proportion directe avec le poids atomique de métaux rayonnants. 

En même temps, l’auteur montre un localisateur avec filtres en métaux lourds, pour l’utilisation 
du rayonnement par plusieurs personnes à la fois. Il présente également deux ampoules à filtration 
intérieure des rayons X par 2 millimètres de cuivre. 


DISCUSSION : 


Dans la discussion, le P' Gauss (de pours parle d’essais qu’il a faits sur la méthode de Lowenthal. 
I] trouve que l'absorption est considérable avec des filtres en métal lourd. 


332 Dixteme Congrès de la Societé allemande de Radiologie 
O 


Heimann (Breslau). — L'influence des différents filtres dans l'irradiation mésothorique de 
Povaire du lapin. — L'auteur a recherché quels étaient les meilleurs filtres, en radium et mésotho- 
riumthérapie; il s'est basé sur les travaux de Keltmann et Mayer qui avaient trouvé que le laiton, 
sous une épaisseur de | mm, absorbe 5 pour 100 de rayons y, tandis que le plomb, sous une épais- 
seur de 5 mm, en absorbe 28 pour 100. Pour ses expériences il utilisa l’ovaire du lapin vivant et se 
servit, comme filtre, de laiton (| millimètre), d'aluminium (3 mm) et de plomb (5 mm). En plus, 
il employa le mésothorium, sans filtre dans sa capsule en argent de 0,2 mm d'épaisseur. La dose 
était de 8) mmgr. de mésothorium. 

Les animaux furent d'abord irradiés pendant 6 á 12 heures par le ventre, puis avec 100 mmgr. 
pendant 18 heures, par le dos. Le côté droit fut irradié après qu’on eut rasé les poils, tandis que le 
côté gauche était protégé, autant que possible, par un tissu protecteur. Les animaux furent sacrifiés 
8 jours après lPirradiation et les deux ovaires soumis à l'examen microscopique, 

Les premières expériences avec une irradiation de 12 heures démontrèrent qu'uniquement avec 
un filtre de plomb, on pouvait arriver à une altération des ovaires, tandis qu'avec un filtrage au 
laiton ou à l'aluminium et même sans filtre on ne pouvait constater aucune lésion. Après une 
irradiation de 6 heures, on ne trouva aucune altération. On se décida donc, comme les ovaires des 
lapins se trouvent assez haut placés, près de la colonne vertébrale, à une irradiation de 18 heures 
en prenant le dos comme porte d'entrée, tout en employant 100 mmgr. de mésothorium. | 

Le résultat fut le même. Ce n’est qu’en employant le plomb comme filtrage, qu’on put trouver 
des lésions des ovaires. L’ovaire irradié n'avait que la moitié de la grandeur de l'ovaire respecté, 
de même on constatait la disparition du tissu glandulaire et des follicules de Graaf. Ces derniers, 
quand ils n'étaient pas résorbés complètement, contenaient des débris épithéliaux et des masses en 
dégénérescence hyaline. Il est à noter que, des deux cornes utérines, celle du côté irradié était 
également lésée. Son épithélium et ses glandes étaient détruits. Les plis de sa muqueuse avaient 
presque complètement disparu. 

L'auteur n'a jamais vu d'inconvénient résultant de la filtration par le plomb. Au contraire, en 
se servant de plomb, il a constaté l’épidermisation des parties ulcérées. H est possible que cette 
action soit due aux rayons secondaires du plomb que, jusqu’à présent, on s’efforçait d'éliminer. 


TECHNIQUE 


Dessauer (Francfort-sur-Mein). — Le rayonnement composite du tube à rayons X etsa valeur 
pour la thérapie en profondeur. — Dessauer arrive, par des considérations théoriques, à admettre 
que la radiothérapie aura bientôt surpassé la radiumthérapie, surtout pour les applications par voie 
externe. 

Pour les applications internes, la question est discutable : le radium sera toujours, par son 
petit volume, plus facile à introduire dans les cavités naturelles. 


Berger, directeur de Veifa-Werke, ajoute que la fabrique de Dessauer vient de lancer un nouvel 
appareil pour radiothérapie en profondeur (type transformateur et interrupteur à diélectrique 
azeux). Le transformateur est construit de facon à éviter d'une façon absolue le courant 
inverse, en fermant le circuit secondaire pendant la traversée de londe d'ouverture et en 
l'ouvrant pour Fonde de fermeture. 


Klingelfuss (Bale) rappelle qu'il a lui-même fait connaître ce dispositif depuis 2 ans. 


Gottwald Schwarz (Vienne). — Une nouvelle méthode d’osmorégulation. — Par cette 
nouvelle méthode l'osmorégulation se fait sans flamme, à distance et pendant la marche du tube. 
Le petit appareil breveté qui s'adapte à chaque tube consiste en deux électrodes qui touchent le fil 
de palladium et le chauffent au rouge comme le fil d'un galvano-cautére. Le tout est couvert par un 
cylindre en verre qui contient du coton trempé dans de Palcool. Les vapeurs, sans s'allumer, pénètrent 
par le tube de palladium dans l'intérieur du tube et réduisent son degré de vide. 


Max Silberberg (Berlin). — Instrument ponr faciliter la radioscopie des spasmes abdomi- 
naux. — L'appareil inventé par l'auteur, et fabriqué par la maison Reiniger, est constitué par un 
cylindre pourvu d'un écran en platino-cyanure. Il se pose sur l'abdomen, dans la région voulue, et 
permet de déplacer le contenu des organes à examiner (estomac, etc.). 


DISCUSSION : 


Holzknecht (Vienne) ne veut avec son diaphragme, nullement entrer en concurrence avec Bucky. 
Son appareil sert surtout pour inspecter rapidement certaines régions, tandis que l'appareil de 
Bucky donne une bonne image générale. H recommande l'emploi des deux appareils, simulta- 
nément. 


Bucky ajoute que son diaphragme va être perfectionné très sensiblement. 


« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 333 


Bucky (Berlin). — L'adaptométre, instrument destiné à mesurer l'adaptation de l'œil à 
l'obscurité. 


Holzknecht (Vienne). — Nouveaux modèles d'appareils à rayons X. — L'auteur décrit son 
« distincteur » (c'est le diaphragme compresseur basé sur l'effet Bucky), son nouveau localisateur 
suspendu et quelques autres appareils. | 


DISCUSSION : 
Bucky (Berlin) lui répond en préconisant son compresseur connu depuis l’année dernière. 


Braun (Solingen). — Les diaphragmes antérieurs pour éviter les rayons secondaires dans la radiogra- 
phie et la radioscome (effet Bucky). — L'auteur approuve Bucky et montre plusieurs radiogra- 
phies très belles qui prouvent que le quadrillé dù au diaphragme de Bucky ne trouble nulle- 
ment la netteté de la radiographie. | 


Grossmann (Charlottenbourg). — Rayons secondaires et filtres. — Démonstrations de courbes 
montrant l'absorption de différents filtres. 


Dessauer (Francfort) appelle l'attention sur une manière d'éliminer le rayonnement secondaire des 
différents filtres. 


Grisson (en a construit un apparcillage pour la thérapie en profondeur, de même qu'un tube 
spécial. 


Levy-Dorn. -- Le tube Coolidge de la A. E.G. -- L'auteur présente surtout le côté technique 
de ce tube suffisamment connu par d'autres publications. La Société A. E. G. lui a promis quelques 
tubes en le priant de les expérimenter. L’orateur ne les pas encore utilisés; la Société A. E. G. est 
d'avis que ce tube a encore besoin de perfectionnement. 


DISCUSSION : 


Blumberg (Berlin) fait quelques remarques sur ce tube avec lequel il a déjà travaillé, mais il lui est 
impossible d'émettre un jugement définitif. 


Rosenthal (Munich) RS a entendu d'un radiologiste de New-York que le tube Coolidge n'a pas 
tenu ce qu'on attendait de lui et qu'il n’est pas utilisable en pratique. 


Un autre orateur fait la remarque qu'il vient directement d'Amérique, où il a vu Kohl employer 
uniquement le tube Coolidge et en obtenir des résultats merveilleux. 


Albers-Schónberg ajoute qu’une publication de Kohl va paraitre prochainement dans son journal. 
Fürstenau prétend que le brevet du tube Coolidge lui revient. 


V. Wieser (Vienne). — Méthode pour produire des rayons X convergents et parallèles. — 
Il utilise à cet effet un cylindre en plomb massif percé de canaux dont les axes convergent vers un 
point déterminé. Ils ne laissent passer que les rayons qui se propagent suivant leurs directions. 

Si on place ce cylindre sur le trajet des rayons X émis par une ampoule, dont le point d'impact 
est une large surface, il ne laissera passer que les rayons de mème direction que les canaux. 

Le faisceau actif convergera, à l’aide de cet artifice, vers un point déterminé par la construction 
du cylindre. 


Grossmann (Berlin). — Remarques critiques sur les dosimétres. — L'orateur compare la pas- 
tille de Sabouraud, le papier de Kienbóck et l'ionomètre. C'est ce dernier qui est à préférer, mais la 
pastille de Sabouraud vaut mieux que l'instrument de Kienbôück. 


DISCUSSION : 


Immelmann et Schultz (Berlin) se servent à leur satisfaction entière de l’intensimètre de Furstenau. 
lis l'emploient en radiodiagnostic et en radiothérapie. 


Levy-Dorn (Berlin) commente également les différences qui existent entre les différents dosimctres ; 
elles sont dues à la variation du degré de pénétration des rayons. 


Hammer (Fribourg) décrit un ionoquantimétre pour rayons X et radium. 


A la discussion qui suivit prirent part Hessmann (Berlin), Neminow (St-Pétersbourg), Furstenau 
(Berlin), H. E. Schmidt (Berlin), Wertheim (Amsterdam), etc. 


Walter (Hambourg). — La valeur des tissus protecteurs. — Pour apprécier la valeur d'un 
tissu protecteur contre les rayons X il faut d'abord tenir compte de son « action protectrice 
absolue » qui doit être exprimée par une feuille de plomb ayant le même pouvoir protecteur. En 
second lieu, le poids du tissu est à considérer, car il est souvent destiné à ètre porté sur le corps. 


334 Dixième Congrès de la Societe allemande de Radiologie. 


: 6 à T site 
Ce facteur peut ètre mesuré par la formule o — 1,13 > dans laquelle s exprime la légéreté spécifique 


du tissu, à « l’action protectrice absolue » et y le poids de P'unité en grammes. Le chiffre 1,13 y est 
ajouté pour que s soit égal à 1 pour le plomb. Pour les tissus en caoutchouc s est entre 0.79 et 0,86, 
pour des verres plombés de différentes provenances 0,50-0,54. 


Walter (Hambourg). — Le rapport du prix du radium et du mésothorium. — Se basant sur 
le fait que la différence de prix entre le radium et le mésothorium provient uniquement de la courte 
durée du mésothorium, l’auteur cherche à en déduire des formules mathématiques pour exprimer 
cette différence. 


Huizmans (Cologne). — Télécardiographe. — Rappelle les avantages de son télécardio- 
graphe qu'il a construit, avec la collaboration de Dessauer, et montré au Congrès de Médecine 
interne en 1915. L'appareil a pour but de remplacer l’orthodiagraphe, de vérifier les fonctions du 
cœur, de photographier le cœur dans 
n'importe quelle phase, de contrôler 
par la radiographie l'effet de la médi- 
cation. 

L'appareil se compose d'un contact 
à la fin de la systole du pouls (A), d’un 
relais pour réglage (B) (peut se poser à 
volonté sur 0,02, 0,04 — 2” pour une ou 
deux photographies) et de l'appareil 
Dessauer « Eclair » qui seul donnerait 
à une distance de 150 à 200 cm, en un 
deux centièmes de seconde (400 M. A. 
dans l'ampoule) des images nettes, se 
prétant à la mensuration. 

La Maison Veifa-Werkea construit 
également un système de contact au 
mercure (C) qui ne laisse passer les 
éclairs qu’à la fin de l'inspiration ou de l'expiration. On est donc à même d'effectuer la photographie, 
en combinant comme on le veut la respiration et la phase cardiaque. Ordinairement, la respiration 
normale suffit, comme en utilisant l’orthodiagraphe. 

Le télécardiographe est meilleur marché, plus exact et prend moins de place que l’orthodia- 
graphe. A l'aide du kymographion on a pu se convaincre que l'appareil donne les photographies 
dans la phase cardiaque désirée. 

Pour vérifier la fonction du cœur, on fait partir un éclair à la fin de la systole et de la diastole. 
Le déplacement des bords du cœur, surtout du bord gauche, est en relation directe avec la fonction 
du muscle. On constate pour le cœur normal un déplacement de 7 mm, pour une myocardite un 
déplacement nul ou minime. Pour la première fois, on réussit de cette facon, par la radiographie 
scule, à différencier une hypertrophie d'une dilatation. De même on peut photographier le cœur 
dans n'importe quelle phase ct déterminer exactement par la mensuration l'effet d'une cure. Pour 
plus de 100 photographies, H. employa le même tube, un Wolfram de Gundelach. 


GÜNSETT (Strasbourg). 


EXPOSITION DU CONGRÈS DE RONTGEN 


Berlin, 19 au 21 Avril. 


Le Congrès avait organisé une exposition qui comprenait une partie scientifique et une partie 
technique. Dans la partie scientifique, différentes cliniques, des hôpitaux et des médecins avaient 
exposé des radiographies. Leur nombre était trop élevé pour qu'il soit possible de les énumérer. 
L'hôpital du Saint-Esprit de Francfort-sur-le-Mein et l’Académie de Médecine militaire montraient 
des radiographies provenant de la guerre balkanique : elles ont obtenu un vif succès. Une expo- 
silion très complète de la littérature rüntgénienne était jointe à cette partie scientifique. 

La partie technique avait une très grande importance; elle se faisait remarquer par le grand 
nombre de maisons qui s’y étaient fait représenter et par la variété des modèles exposés. 

Sans entrer dans le détail des expositions particulières, nous fixerons quelques impressions 
et ferons quelques comparaisons entre les méthodes et les appareils utilisés en Allemagne et en 
France. 


MATÉRIEL GÉNÉRATEUR. — Le matériel générateur exposé a été presque tout entier réalisé en 
vue des traitements radiothérapiques intensifs qui sont, à l'heure actuelle, très généralement prati- 
qués en Allemagne. 

La fréquence ct la durée des traitements, les intensités relativement considérables que ces 
applications nécessitent ont conduit le constructeur à perfectionner l’appareillage, à le rendre plus 
robuste et plus industriel. Les bobines d'induction semblent d’ailleurs encore les instruments de 
prédilection en radiothérapie. Elles sont toujours à isolement sec, le plus souvent du type horizontal. 

Pour remédier aux inconvénients des isolants secs on les a presque toutes munies d'un dispo- 
sitif de ventilation du faisceau primaire. Parfois le ventilateur est placé directement en: bout de 
linducteur; chez d'autres (Polyphos) un large tuyau métallique flexible, de 7 à 8 cm de diamètre, 
relie la bobine au groupe moteur-pompe, fixé sur le guéridon de commande. On sait que depuis 
longtemps, Ropiquet a adopté ce principe. 

Les interrupteurs se sont modifiés et presque partout on utilise les interrupteurs à gaz dont 
nous avons pu apprécier depuis longtemps en France, les qualités de régularité. A la vérité là forme 
extérieure de ces appareils n’a même rien d'inédit pour celui qui connaît quelque peu notre indus- 
tric. Cette évolution a du reste été extrêmement rapide, car l’un de nos collaborateurs nous rappe- 
lait qu'il avait été accueilli d'un sourire incrédule, il y a un an à peine, par le représentant d'une 
des grandes maisons allemandes, quand il parlait d’un interrupteur français à diélectrique gazeux 
et d'un modèle sur courant alternatif. 

La maison Siemens a adopté, en plus de l'interrupteur à gaz, un sélecteur d'ondes analogue à 
celui qui a eu, il y a quelque temps, son heure de célébrité en France. Il est disposé pour faire 
fonctionner trois tubes à la fois. C’est, en effet, une des principales préoccupations des construc- 
teurs que d'exposer des installations susceptibles de faire fonctionner plusieurs tubes à la fois. 
Veifa-Werke et Sanitas présentent même des dispositifs alimentant 4 ampoules. On conçoit d'ail- 
leurs facilement cette tendance, car il semble admis ici que, pour faire de la bonne thérapie pro- 
fonde, il faille alimenter l'ampoule, non pas d’une façon continue, mais par impulsions laissant de 
larges temps de repos entre chaque alimentation; ces temps de repos peuvent évidemment ¿tre 
utilisés pour faire fonctionner plusieurs ampoules. 

Pour justifier ce procédé opératoire, certaines théories, plus ou moins vraisemblables, sont 
émises sur la désionisation des ampoules pendant les temps de repos. Elles demandent à être 
contrôlées par des expériences sérieuses, car un esprit simpliste ne manquera pas de remarquer 
que, chez nous, à l'aurore des rayons X, au moment où les tubes ne pouvaient encore supporter que 
des intensités minimes, on avait également songé à rythmer le courant. En 1896 l'expérience fut 
faite à Marseille, dans le service du D' Delanglade sur un tube Collardeau; mais ces dispositifs 
disparurent lorsque les ampoules furent perfectionnées et devinrent capables d'un travail continu. 

Peut-être se trouve-t-on en Allemagne, dans des conditions analogues, puisque l’on cherche à 
faire fonctionner les tubes à rayons X d'une façon continue à des intensités variant de 3 à 6 millis? 
On est en droit de supposer que l’emploi plus judicieux du refroidissement par air ou par pulvéri- 
sation liquide rendra bientôt ces rythmeurs inutiles. 

Le commutateur rythmeur se présente sous des formes extrêmement variées. Lorsqu'on n’a pas 
eu souci de régler séparément le régime des ampoules, il est uniquement branché sur le circuit de 


336 Exposition du Congrès de Rontgen. 


haute tension comme dans l'appareil de Sanitas; dans ce dernier, chaque ampoule travaille une ou 
deux fois par seconde. Koch et Sterzel présentent un appareil d'un principe analogue mais dans 
lequel le commutateur haute tension est animé d'un mouvement alternatif; le dispositif Koch et 
Sterzel s'applique d’ailleurs uniquement à 2 ampoules. 

Lorsqu'on désire régler séparément les ampoules on arrive à des formes plus complexes, par 
exemple à celle du commutateur rythmeur Polyphos à mouvement alternatif, qui agit à la fois sur la 
haute tension ct sur le circuit de basse tension, les contacts basse tension se font dans des godets 
à mercure. Pour les installations dans lesquelles on s’est contenté d'envisager l'alimentation d'une 
seule ampoule, on a simplement ajouté à l'interrupteur de la bobine un rythmeur qui peut ètre du 
type à mercure ou du type à contact sec et qui agit à la façon du métronome sur nos installations 
de médecine générale; Seifert, Reiniger et Sanitas ont des dispositifs de ce genre. 

Si le générateur de courant est un commutateur tournant, on utilise comme distributeur les 
organes mêmes du commutateur; une des ondes sera envoyée dans une ampoule, l’autre onde dans 
une autre ampoule. En plus de ces dispositifs, le constructeur a parfois placé en bout d'arbre du 
moteur ou de la commutatrice un collecteur permettant de ne laisser passer le courant primaire 
que pendant le quart ou la moitié d'une rotation complète de l'appareil, les ruptures se font à sec 
et on se met théoriquement à l'abri des étincelles, en réglant la position des balais pour que la 
coupure se fasse au moment où la valeur de l'intensité passe par 0. 

Dans d’autres cas (Siemens), ce collecteur est enfermé mystérieusement dans une cuve, exté- 
ricure au commutateur, et entraîné par un renvoi à engrenage; il affecte la forme et les dispositions 
d'un combinateur de tramway de petites dimensions et se préte aux combinaisons les plus compli- 
quées. En combinant tous ces procédés d'alimentation d'ampoules, on devinera facilement la variété 
infinie des dispositifs exposés. 

Cet appareillage donne la possibilité de trailer le malade avec plusieurs ampoules à la fois. On 
peut donc utiliser simultanément plusieurs voies d'accès vers la tumeur. Il semble que les difficultés 
inhérentes à la mise en place et à la surveillance de ces ampoules aient, jusqu’à présent, éloigné le 
praticien de ces méthodes. M. l'ingénieur Dessauer a essayé de lui faciliter sa tâche : le fantôme de 
Dessauer, constitué par plusicurs lames parallèles de celluloïd saupoudrées de platino-cyanure, 
permet de « matérialiser » en quelque sorte les divers faisceaux de rayons X et de montrer leur 
point de convergence. Cependant, cet appareil ne supprime pas l'incertitude dans laquelle se trouve 
le praticien lorsqu'il essaie de substituer à ce fantôme, le malade lui-même. 

Dans le but d'enrichir en rayons pénétrants le faisceau de rayons X il est à noter que les com- 
mutateurs tournants ont parfois été prévus avec des secteurs métalliques de largeurs variables; 
chez Veifa Werke, Seifert, ces secteurs peuvent présenter deux longueurs déterminées, un système 
à ficelles permet de faire la manœuvre à distance. Chez Sanitas, ce principe a été appliqué à un 
commutateur à plateau et le réglage de la largeur du sectcur est fait d’une facon absolument pro- 
gressive. 

La maison Veifa Werke a également exposé un dispositif pour stéréoscopie radioscopique 
renouvelé de Villard (1901) (sans du reste l'indiquer) et ne présentant aucune particularité nouvelle. 
Comme dans les expériences primitives, l'opérateur regarde Pécran au moyen d’un oculaire stéréo- 
scopique synchrone, réalisant automatiquement la vision des images du tube gauche par l’œil droit 
et réciproquement. Il serait à souhaiter que des expériences fussent faites à nouveau en France, 
atin de se rendre compte si la stéréoscopie radioscopique ne peut pas, avec les puissances actuelle- 
ment disponibles, donner de plus précieux renseignements. Les expériences que l’on montrait por- 
taient sur des objets inanimés. 

Au point de vue radiographique, l'instrument de prédilection est toujours le commutateur 
tournant; il est souvent complété par un dispositif à radiographie instantanée (Unipuls de Veifa 
Werke). Suivant les caractéristiques du transformateur, le courant est soit fermé directement sur 
le primaire, soit envoyé à travers une self-induction; des détonateurs arrètent généralement londe 
correspondant à l'établissement du courant. Parfois encore un rhéostat sert à amener graduelle- 
ment l'intensité à la valeur convenable à la rupture. 


SUPPORTS D'AMPOULES. APPAREILS ACCESSOIRES. — Les supports d'ampoules exposés ne 
présentent pas de caractéristiques nouvelles; ils sont pour la plupart construits en bois et de 
modèle très simple et très rustique; le localisateur lui-même est constitué par une caisse en ébénis- 
terie doublée de caoutchouc opaque ou par des cupules de cristal. La maison Reiniger a cependant 
exposé un support presque uniquement métallique avec équilibrage de la partie mobile et com- 
mande par volants des différents mouvements. Certains modèles de supports ont été établis unique- 
ment en vue du traitement des fibromes; ils sont par suite très bas et les mouvements de la cupule 
ont été limités strictement aux déplacements intéressants pour cette application spéciale. Quoi qu'il 
en soit, l'ensemble de ces accessoires est loin de pouvoir ¿tre comparé avec ceux qui existent en France. 


Exposition du Congrès de Rontgen. 337 


La maison Sanitas exposait un support très spécial destiné à irradier aussi uniformément que 
possible l'abdomen. Ce support est constitué par un grand bras en porte à faux tenant l'ampoule ; 
ce bras se déplace au-dessus du malade en décrivant à pen près une demi-circonférence, chaque 
demi-circonférence est parcourue en quelques secondes. Comme ce mouvement ne s'effectue pas à 
une vitesse uniforme, surtout aux points extrèmes de la course qui correspondent à un arrêt 
notable, un système de volets commandés par un contre-poids est destiné à corriger automatique- 
ment (?) les variations d'irradiation qui seraient la conséquence de ce déplacement non unilorme. 

Quelques tables permettent de faire successivement les deux épreuves nécessaires à la stéréo- 
scopie radiographique : elles sont parfois à commande électrique (Seifert): d'autres fois à commande 
mécanique ou pneumatique (Siemens, Reiniger). La complication bien inutile des commandes 
conduit parfois à un fonctionnement imparfait. 

Reiniger et Veifa Werke exposaient également des dispositifs pour cinématographic permettant 
d'escamoter 8 ou 10 plaques successivement. Ces appareils, soit pour stéréoscopie, soit pour ciné- 
matographic, n'ont pas encore été introduits dans le domaine pratique. La principale difficulté est 
d'être sûr d'obtenir d'un tube un fonctionnement constant à des puissances suflisantes pour pouvoir 
prendre plusieurs radiographies instantanées à des intervalles tres rapprochés. 

Les stéréoscopes exposés étaient tous du type à prisme, ils sont combinés pour permettre un 
éclairage électrique des clichés et donnent une excellente vision, mais ils sont extraordinairement 
encombrants. 


APPAREILS DE MESURE. — La maison Siemens et la maison Reiniger exposaient des appareils 
à chambre d'ionisation identiques à ceux qu'a fait construire M. Villard; dans l'appareil de la 
maison Siemens, la chambre d'ionisation était réalisée de telle facon que, exposée dans un sens au 
faisceau des rayons X, elle en donnait la pénétration, dans l’autre sens la quantité. Il est à remar- 
quer que, comme en France, ces appareils n'ont pas encore eu l'épreuve de la pratique; leur sensi- 
bilité à des faisceaux de rayons X frappant d'autres points que le récepteur, rend leur usage des 
plus délicats. 

L'intensimétre à sélénium de la maison Radiologie a paru plus robuste, par suite moins sujet à 
erreur; malheureusement son étalonnage est empirique et l'appareil ne peut ètre considéré, par 
suite, que comme un indicateur des variations du faisceau de rayons X, il convient de rappeler, du 
reste, que Guilleminot a depuis longtemps étudié chez nous ce dispositif, à la suite des premières 
recherches de Luraschi. 

Le milliampèremètre est naturellement utilisé d'une façon générale, pour mesurer l'intensité 
traversant Pampoule. 


AMPOULES A RAYONS X. — Les tubes à refroidissement par air sont assez généralement 
employés; on a réalisé des variantes dans lesquelles l'air entraîne un peu d'eau vaporisée de facon 
à augmenter sa capacité calorifique. 

Les tubes à circulation d'eau continuent également à être à la mode: dans certains modèles 
celte circulation est faite par thermo-siphon; dans d’autres c’est une pompe qui assure le mouve- 
ment du liquide; dans d'autres enfin, la pesanteur agit seule; les difficultés d'isolement des réser- 
voirs d'eau limitent, d'une façon assez notable, l'emploi de ce dispositif de réfrigération. 

Les ampoules pour radiothérapie intensive sont généralement de petit diamètre avec un grand 
réservoir d'air. Enfin Gundelach a construit pour la maison Veifa Werke, une ampoule double des- 
tinée à la stéréoscopie radioscopique. 

À noter aussi des soupapes en verre coloré de façon à diminuer leur luminosité. 

Enfin Veifa Werke avait construit, sur les indications de M. Dessauer, un tube très spécial des- 
tiné à des expériences de laboratoire remarquables par leur originalité. L’anticathode de cetle 
ampoule est de très grandes dimensions (7 à 8 cm de diamètre) et le faisceau cathodique est suffi- 
samment large pour venir frapper le plus uniformément possible cette anticathode. Les rayons ne 
sont donc plus émis comme habituellement d'un seul point, mais bien d'une large surface. 

Si sur le trajet du faisceau émis par cette ampoule, on place une masse de plomb convenable- 
ment orientée et percée d'une multitude de trous convergents, on éliminera tous les rayons, sauf le 
faisceau de rayons convergents que laisse passer ce filtre, qui n'est, en réalité, qu’un tamis direc- 
teur : on peut alors concentrer ce faisceau sur une tumeur interne. On se trouve ainsi dans les 
meilleures conditions de traitement, puisque la densité des rayons est très faible à la traversée de 
l'épiderme et que, par suite, il y aura sur la peau le minimum de réaction. Malheureusement, ce 
n’est lá qu'une expérience ; le rendement d’un pareil dispositif est infiniment petit et ne permet pas 
son utilisation pratique. Du reste, on peut arriver à un résultat analogue, en choisissant une série 
de portes d'entrée et en dirigeant l'axe du faisceau (au cours des irradiations successives) de telle 
sorte qu'il vienne toujours atteindre la tumeur considérée. LA RÉDACTION. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — L YY 


CONGRÈS ALLEMAND DE MÉDECINE INTERNE 


(Wiesbaden, le 22 Avril 1914) 


Les médecins qui rentraient du congrés de la Société de Radiologie et de la Société de Chirur- 
gie allemandes à Berlin, pouvaient s'arrèter à Wiesbaden le lendemain de la clôture du congrès 
radiologique : en cette ville siégeait le Congrès allemand de médecine interne. Vu l'importance qu'a 
prise la radiothérapie, ce congrès a également consacré une séance à cette question et chargé le 
Professeur Werner d'un rapport officiel. 

Pr. Werner (Heidelberg). — La radiothérapie des néoplasmes des organes internes. (Rapport). 
Dans nn exposé admirable de clarté, le rapporteur a su rendre justice à ce que la radiothérapie des 
tumeurs internes a donné, tout en rectifiant bien des points où l'enthousiasme exagéré des premières 
heures s’est trouvé décu et en relevant les méfaits et les mécomptes de cette méthode. 

La partie la plus intéressante du rapport était celle qui traitait des résultats obtenus. 

Le rapporteur commence en mentionnant les merveilleux résultats de Béclère, dans les tumeurs 
hypophysaires. Pour les cancers de la muqueuse buccale et de la langue, les résultats durables sont 
extrémement rares, de mème pour les néoplasmes du larynx et du pharynx. Par contre des amélio- 
rations temporaires ont ¿té maintes fois observées. Les cancers de l’œsophage sont trailés en 
général en portant à leur contact des substances radioactives. On arrive souvent à des améliorations 
sensibles, mais lrès rarement à un résullat complet. Une irradiation trop forte est du reste dange- 
reuse et peut conduire à la perforation de l'asophage. Des résultats analogues furent obtenus par 
irradiations róntgéniennes extérieures, en cercle autour de l'æsophage, en y ajoutant l'effet sensihi- 
lateur des injections intraveincuses d'enzytol. L'enzytol est, on le sait, le produit qui se forme quand 
on irradie une cellule vivante; il dérive de la choline et aurait des effets analogues aux rayons X. 

Les tumeurs du thorax ont été elles aussi souvent très bien influencées par la radiothérapie; 
quelques-unes ont disparu avec ou sans injection d'enzytol. Le résultat dépend surtout du caractère 
du néoplasme. Quant aux cancers de l'estomac, on a pu également les voir régresser et même dispa- 
raître complètement par des irradiations extérieures avec injections d'enzytol. L'irradialion, après 
mise à nu chirurgicale de la tumeur, a comme eflet une disparition rapide el une amélioration 
énorme de l'état général même s'il s’agit de cas très avancés. Certains malades ont vécu des années 
en se portant relativement bien. Parmi les carcinomes de l'intestin, ceux qui sont situés le plus bas 
donnent les meilleurs résultats. Les cancers silués un peu haut sont difficilement traitables à moins 
qu'on ait recours à leur mise à nu chirurgicale, Les cancers des reins, des capsules surrénales, du 
pancréas n’ont été qu'améliorés, tandis que quelques néoplasmes de la vessie ont rétrocédé, mais 
la guérison n’a pas été durable. Quant aux néoplasmes de la prostate, ce sont plutôt les formes 
molles qui réagissent bien, les formes indurées ne sont guère influencées. 

En général, le principe d'enlever toutes les tumeurs opérables est le meilleur, particulièrement 
quand il s'agit de tumeurs des organes internes. L'irradiation doit surtout servir comme moyen 
prophylactique pour éviter les récidives. 


Le Pr. C. Lewin (Berlin) s'exprima d'une facon tout aussi réservée. Néanmoins il put montrer les 
radiographies de néoplasmes de l'«sophage et de l'estomac très améliorés après un traitement par 
les substances radioactives. 


Lazarus (Berlin), Alwens (Francfort), Müller (finmenstadt) s'étendent sur la technique des 
applications et la théorie de Paction en profondeur. 


Dans la discussion on fut d'accord pour ne pas demander l'impossible à la thérapie par les 
rayons. On releva les dangers de l'application des substances radioctives et le P'de la Camp (Fribourg) 
insista sur le fait que des malades atteints de néoplasme du poumon ont succombé à une pneumonie 
après Firradiation. 

Les leucémies et les maladies de la rate sont considérées comme cédant facilement à ce traite- 
ment. Hosslin, Falta (Vienne), Rieder (Munich), Meyer Königsberg) en fournirent la preuve. 


Gunsett (Strasbourg) apportale premier cas d'acromégulie traité en Allemagne, par les rayons X. 
Le malade avait une hémianopsie bitemporale très avancée qui a cédé au traitement radiothéra- 
pique appliqué selon la méthode de Béelcre, légèrement moditiée; 3 mois après le début du traite. 


ment, le champ visuel était complètement normal. 
Enfin. Kiipferle el Bachmeister ont relalé leurs essais de traitement de la tuberculose pulmonaire 


GUNSETT (Strasbourg). 


FAIT CLINIQUE 


UN DIAGNOSTIC RADIOGRAPHIQUE DE PNEUMONIE 
CHEZ L'ENFANT 
Par MM. LEBON et LAQUERRIÈRE 


X..., 5 ans, est pris le 15 décembre de quintes de toux nocturne; par la suite ne tousse 
plus. Le 16, tempér. 59°: les 17 et 18 elle oscille entre 59 et 40”. Devant l'absence absolue de 
signes cliniques au ventre, aux membres, à la gorge, el à l'auscultation, le D' Lebon, supposant 
un début d'une pueumonie centrale, preseril des bains chauds toutes les 5 heures (enveloppe- 
ments froids dans l'intervalle); avec un confrère il annonce la défervescence pour le 6° ou le 7° jour. 

Le 9° jour, la silualion est la même : température entre 40° et 409,6, mais on conslale une 
très vague submalilé au sommet droit, avec un peu de skodisme sous-claviculaire. 

Le 11° jour, même état, l'enfant est très abattu, pousse des gémissements continuels, pré- 


Dir An 


sente une raideur légère de la nuque et une albuminurie minime. L’auscullation ne donne pas le 
moindre souffle, on trouve toujours la légère submatilé en haut à droite. Le Dr Lebon et un 
consultant pensent à une granulie et proposent le sérum de Joussel: mais ils décident de prati- 
quer une culi-réaction (qui est négalive) el une radiographie. Celle-ci est faite par le Dr Laquer- 
rière avec un appareil transportable, c'est-à-dire ne permettant pas l'instantané. On demande 
s'il s'agit d'une granulie, d'une pleurésie interlobaire, d'une pneumonie, ete. 

Le cliché obtenu donne une image typique de pneumonie du lobe supérieur droit. 

Dans ces conditions on continue le traitement précédent en y adjoignant 5 goulles d'huile 
camphrée matin el soir el des lavements froids. La défervescence se produit le 16* jour de la 
maladie et l'enfant guérit completement. 

En somme, la radiographie a donné un diagnostic ferme alorsque les signes stéthoscopiques 
étaient nuls, ou à peu près. Il peut done y avoir gros intérèl chez un enfant présentant une forte 
fièvre, sans explicalion clinique apparente, à examiner par les rayons le système pulmonaire. 


NOTES DE PRATIQUE 


SCHÉMAS RADIOLOGIQUES DU TRONC 
Par le professeur A. CERNÉ (de Rouen) 


M. le professeur Cerné, professeur de clinique chirurgicale à l'École de médecine de Rouen 
el médecin radiologiste (son livre sur PEstomac en fait foi), fait publier chez Poinat divers 
schémas du tronc, dessinés par lui, sous forme de diagrammes. Rien n'illustre mieux une 
observalion, ne précise el ne fixe mieux dans l'esprit la description d'une lésion que le dessin 
qui parle aux yeux: aussi leur emploi mérite-t-il de se 
généraliser pour les commentaires illustrés des radiolo- 
gustes. 

M. Cerné, après de longues et patientes recherches, 
a pu élablir des schémas radiologiques qui diffèrent des 
schémas ordinaires, plus ou moins imaginés, par des pré- 
cisions anatomiques sur quelques points qu'il nous esl 
très ulile de connaître. 

1° Sternum. — La fourchette sternale, généralement 
représentée comme correspondant au quart supérieur de 
la 2° vertèbre dorsale, doit être abaissée de toute la hau- 
teur dune vertèbre. De plus, le slernum, de 19 centi- 
mètres pour Sappey, est en réalité long de 25 centimètres 
en moyenne. 

2 Inclinaison des côtes et intervalle costo-iliaque. — 
Les côtes ont donc une inclinaison plus marquée, par 
suile de l’abaissement de la fourchette sternale. L'inter- 
valle costo-iliaque est diminué d'une manière équivalente. 

5 Voúte diaphragmatique. — Cette voûte doit être 
déterminée non pas sur le cadavre, mais sur le vivant; 
encore faut-il la déterminer par les rayons X et non pas 
par les constatations cliniques. Chez l'individu debout, 
au moment de la pause respiratoire (fin de l'expiration) la 
parlie médiane du diaphragme répond en avant à la partie moyenne de l'appendice xiphoide, 
en arrière au quart inférieur de la 10° vertèbre dorsale. La différence entre les deux domes 
diaphragmatiques droit et gauche est de 14 à 15 millimètres, mais cette différence varie avec la 
replélion de Pestomac ou de l'intestin. La position couchée fail peu varier la situation du 
diaphragme : il remonte très légèrement. 


4 Situation du mamelon. — Le mamelon doit être représenté dans le 4° espace intercostal. 
D Ombilic. — Lombilic est toujours figuré trop élevé et constitue un point de repère fort 


mediocre. En radiologie, il est facile d'en choisir d'autres: on ne devrait jamais rapporter la 
situation d'un organe à Combilic. La hauteur de Pombilic varie, l'individu debout et couché. 
Debout, il répond à la crête liaque (tiers inférieur de la 4° verlébre lombaire); couché, il s'élève 
de la moitié de la hauleur d'une vertèbre. 

AUBOURG. 


Votes de pratique. 341 


RADIOGRAPHIE DE LA TÉTE 


Il faut distinguer dans la tète, au point de vue radiographique, deux régions : le crine 
(voûte el base du crâne), la face (sinus et orbites), chacune d'elles exigeant des dispositions 


techniques différentes que nous exposerons 
successivement. Nous négligerons la radiogra- 
phie des maxillaires qui a fait ici l’objet d'une 
étude spéciale (janvier 1914, n° 1). 


Conditions techniques générales. — La 
valeur documentaire des images radiographi- 
ques dépend de l'immobilisation parfaite de la 
région explorée; aussi lorsqu'il s'agit de la lêle 
soumise à des déplacements involontaires ne 
faut-il négliger aucun des moyens capables de 
la réaliser complètement : bande fendue enser- 
rant le front et chargée de poids, suspension 
des mouvements respiraloires. 

La radiographie rapide, en réduisant le 
temps de pose à quelques secondes, place Popé- 
raleur dans des conditions plus favorables; elle 
est surtoul précieuse lorsque l'examen porte sur 
l'orbite et a pour but la recherche de petit 


Fig. 1. — Radiographie de la base du cräne. 


corps étranger inclus dans le globe oculaire, l'immobilité rigoureuse et nécessaire de cel organe 


Fig. 2. — Posilion du focus la plus 
favorable pour l'exploration des sinus. 


ne pouvant êlre espérée que pour un lemps très court. 


I. Cráne (voûte el base du crâne). — La tête repose sur 
la plaque par la fosse temporale, la ligne unissant les centres 
des orbites étant perpendiculaire au plan de la plaque. Le 
point d'incidence normale varie avec le siège de la lésion à 
éludier; il n'est exactement déterminé que pour l'explora- 
tion de la selle turcique : milieu de la ligne unissant langle 
externe de l'orbite au trou auditif. 


IT. Fare (orbites, sinus). — La vue latérale, utile par- 
fois pour l'exploration des orbites (l'orbite explorée élant au 
voisinage de la plaque), doit être fréquemment complétée par 
une vue de face dans laquelle les cavilés symétriques de la 
face apparaissent dissociées; elle est donc particulièrement 
indiquée pour l'examen des sinus frontaux, ethmoïdaux el 
maxillaires. 

Le front et le nez sont appliqués sur la plaque et, afin 
d'éviter la projection du massif osseux de l'étage moyen du 
crâne sur la région orbitaire, le diaphragme cylindrique 
embrasse le sommet de la téte et son axe est obliquement 


dirigé vers la ligne des centres des orbites qu'il rencontre suivant le plan médian antéro- 


postérieur. 


Lorsqu'il s’agit des sinus maxillaires, la disposition précédente est modifiée; le sujet relève 
un peu la tête afin d'éloigner le front de la plaque el d'en rapprocher le maxillaire supérieur. 
D'autre part le diaphragme cylindrique est orienté normalement à la plaque el correspond à 


la base du crâne. 


Indications. — Traumatismes du crâne et de la face, affections osseuses, tumeurs de 
l'hypophyse, corps étrangers de l'orbite, sinusites. 


La RÉDACTION. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


A. Hirschmann (Berlin). — Propositions prati- 
ques pour la prochaine exposition de radio- 
logio. (hortschritte auf dem Gebiete der Roentyen- 
strahlen, 18 Mars 1914, p. 701-705). 

Le titre est suffisamment explicite. 
R. Leboua-L erat. 


PHYSIQUE 


M. de Broglie (Paris). — Sur les spectres des 
rayons de Rontgen, rayons émis par des anti- 
cathodes de cuivre, de fer, d'or (C. It. Ac. des 
Sc., 2 Mars 1914). 


M. de Broglie dont les travaux, déjà en partie ana- 
Ivsés, ont contribué à établir les relations entre les 
longueurs d'onde des rayons N émis el la nature du 
metal de Fanticathode, donne iet les résultats de ses 
recherches sur des antieathodes de euivre, de fer 
et d'or. Un fait est intéressant à noter parmi ses 
derniers résultats. Au cours d'une expérience sur les 
tubes à anticathode d'or, la couche d'or superficielle 
avant fondu en un point. et les atomes de cuivre 
sous-jacents avant contribué à Vémission, le spectre 
de diffusion cristalline a donné les bandes earacté- 
ristiques du euivre. On peut donc parler de spec- 
lroscopie par les rayons X comme par les rayons 
lumineux, et les indications fournies sont non moins 
précises, 

Au sujet de ces travaux, certains lecteurs pourront 
éprouver quelque difficulté à concilier la spécificité 
du spectre d'émission de Pantteathode suivant le 
métal employé, avee la notion elassique du rapport 
des longueurs d'onde des ravons X avee la vilesse 
des projectiles cathodiques, H leur sultira de hre les 
divers travaux publiés sur da spectrographis rontee- 
nienne pour eomprendre le trut d'union entre ces 
deux données, Ainsi dans la présente note de M. de 
Broglie, ils pourront voir qu'avec une anticathode de 
cuivre deux expériences faites avee des ravous durs 
et des rayons mous montrent dans le second cas un 
transport du maximun d'intensité spectrale vers 
l'extrémité eorrespondant aux grandes longueurs 
d'onde. Le choe cathodique sur un métal donné, a 
mesure que la vitesse des projectiles augmente. 
transpose veraisemblablement le maximum de raie 
en raie vers les courtes 4: Falome émetteur se eom- 
porte comme un résonaleur à plusieurs notes el non 
comme un Vibrateur láche capable de les émettre 
toutes: Fémission rôntgémenne rappelle Fémission 
lumineuse à spectre de rales des gaz, el non lémis- 
sion lumineuse des soldes chauffés à spectre con- 
tinu. H. GILLEMINOT. 


Louis Benoist ct Hippolyte Copaux Paris). — 
Application des lois de transparence de la ma- 
tière aux rayons X, à la fixation de quelques 
poids atomiques contestés. Cas du thorium et 
du cerium (C. R. de. des Ke, mars 194), 


— Cas du glucinium (C. R. Ac. des 


25 Mars 1014. 


Ce travail est la suite de celui que nous avons 
analysé dans notre dernier numero: il nous offre 
quelques nouveaux exemples des applications pra- 
tiques des lois formulées par Benoist. Les chimistes 
hésitent à attribuer Je poids atomique 116 ou 252 au 
thorium paree qu'on peul le regarder soit comme 
bivalent, soit comme tétravatent: or, la transparence 
du thorium nest compatible qu'avee le chiffre 252, 
Le erium., lui, est bivalent ou trivalent, d'ou les 
poids atomiques de 92 ou 140.25: Cest encore ici le 
plus élevé qui répond aux résultats de Pexploralion 
r ntgénienne. Le glucinium est aussi bivalent ou tri- 
valent, d'où les poids atomiques de Ot on 15,7: Fexa- 
men radiologique du glueinium montre que le poids 
atomique de 9,1 est seul conforme à ees résultats. 

Hh faut done admettre qu'un meme élément peut 
sous un poids atomique invariable, présenter une 
valence chimique variable, donnée. qui, les auteurs le 
font remarquer, est compatible avee l'idée qu'on se 
fait actuellement de la structure de Fatome. 

H. GUILLEMINOT. 


W. Necklenburg ct S. Valentiner. — La dimi- 
nution de la fluorescence par suite d'une plus 
grande concentration des gaz (Physikalische 
Zeitschrift, n°6, lo Mars 1914; p. 267 à 274). 


Les auteurs divisent les recherches faites surla 
fluorescence en deux groupes, eelles qui étudient la 
spectroscopie de la fluorescence et la nature du fais- 
eean lumineux qui determine cette dernière. et celles 
qui déterminent Vinfluenee du degré de vide sur la 
couleur et Fintensité de la fluorescence, Ayant eons- 
teuit un photometre où une partie du faiseean lumi- 
neux d'une lampe Nernst sert délalon tandis que 
Pautre provoque la Nuorescenee d'un tube à vide, ils 
l'utilisent pour mesurer Péelat fluorescent que pro- 
duisent des tubes contenant des gaz alealins à faible 
pression. Hs en concluent que dans ce cas la fuo- 
rescence apparait pour une certaine pression minima 
et que le degré de vide le plus favorable à une bonne 
fluorescence est d'environ lOu g par centimetre cube. 

LEON GERARD. 


SC., 


C. Deguisne (Francfort-sur-le-Mein). — Étude du 
champ magnétique dans les inducteurs radio- 
logiques (Fortschritte auf dem Gebiete der 


Ruentgenstrahlen, t. XXE fase. 6, 18 Mars 1814, 
p. 521-324, 


TECHNIQUE 


H Wendt. — Étude des transformateurs en 
tenant compte particulièrement des irradiations 
profondes. (Fortschritte auf dem Gebiete der 
Ruentyenstrahlen, t. XXE fase. 6, 18 mars 1914, 
p. 687-692). 

Travail destiné à défendre les appareillages de 

Dessauer contre les eriliques contenues dans un 


Rayons NX. 343 


article de Günther et Bosselmann (de la maison Rei- 
niger, Gebbert et Schall) paru antérieurement dans 
le méme périodique. Re LL 


H. Kress ¡Francfort-sur-le-Mein). — Recherches 
sur l’action en profondeur des appareillages 
radiologiques (lortschrille auf dem Gebiete der 
Roentgenstrahlen, t. XXI, fase. 6. 18 Mars 1914, 
p 692.699, 4 figures). 


Article écrit dans le mème but que le précédent. 
R. Lepoux-Lepann, 


W. von Wieser (Vienne). — Une ampoule de 
précision (Forlschrilte auf dem Gebiete der 
Roentgenstrahlen, t. XX1, fasc. 6, 18 Mars 1914, 
p. 651-658, avec 2 figures). 


W. décrit un dispositif ingénieux permettant d'avoir 
toujours une ampoule donnant des radiographies 
nettes par suite de la réduction et de la fixation du 
fover qui est obtenue en plaçant un diaphragme à 
l'intérieur de l'ampoule au-devant de Panlicathode 
sur le faisceau de rayons qu’elle émet. 

R. Leborx-Lrnanp. 


J. Robinsohn (Vienne). — Sur un dispositif de 
centrage à rotule. Le Ræœntgensphéroscope 
(Fortschrille auf dem Gebiete der Roentyen- 
strahlen, t. XXI, fasc. 6, 18 Mars 1914, p. 625-652, 
avec 8 ligures. 


R. décrit un dispositif à rotule destiné à permettre 
de remplacer avantageusement le tube viseur de 
Dieck dans tous les cas dans lesquels une projection 
exacte el en vraie grandeur est nécessaire et en par- 
ticulier en radiologie dentaire ainsi que dans cer- 
taines applications radiothérapiques (épilation du 
cuir chevelu par exemple). R. Lepoux-Lenarp. 


G. Holzknecht (Vienne). — Diaphragme com- 
presseur basé sur l'effet Bucky. Petit dispositif 
qui permet d'obtenir des images radiosco- 
piques extrêmement nettes. (Archives d Electri- 
cilé médicale, 25 Mars 1914, p. 310 à 517, avec 
ð figures). 


L'image radioscopique pour les individus corpu- 
lents est toujours très panvre en contraste en raison 
des rayons secondaires émis en grande quantité par 
l'organisme. L’A. place un étroit eylindre compres- 
seur entre le sujet et l'écran radioseopique: dans 
ces conditions la plus grande partie de ces ravons 
secondaires sont arrèlés et l’image gagne considéra- 
blement en contraste. On peut aussi en employant 
des rayons durs augmenter considérablement les 
limites actuelles de la perception. C'est ainsi qu'on 
peut voir des taches du bassin, des concrélions de 
la prostate, des calculs biliaires, etc. 

A. LAQUERRIERE. 


ACCIDENTS 


F. Ehrmann (Paris). — Les radiodermites. (/'«- 
ris médical, 21 Mars 1914). 


L'auteur étudie la pathogénie, les svmptomes et le 
traitement des radiodermites. 
Dans létiologie interviennent les doses, la qualité 


des rayons. le nombre et Pespacement des irradia- 
lions: les traumatismes ont une action adjuvante. H 
existe deux modes d'action : destruction des cellules 
les plus sensibles d'un tissu, où entrave apportée à 
Sa nutrition par des lésions vaseulaires ou ner- 
VOUSES. 

La radiodermite aiguë survient après une période 
latente de 184 25 jours lorsque la dose a dépassé 
4 ao M: avec des ravons fillrés sur des lames 
d'aluminium épaisses, la réaction est moins forte. 
L'endartérite oblitérante a une part prépondérante 
dans la pathogénie des accidents tardifs eonsécutifs 
à des irradiations répétées. 

Lirradiation quotidienne à très fable dose a pro- 
voqué parfois chez les opérateurs des accidents qui 
présentent deux particularités : c'est qu'ils s'accom- 
pagnent de névrites doulourenses, et peuvent se 
transformer en épithéliomas. 

Les variétés cliniques de la radiodermite sont : 

a) La réaction précoce, érythème passager appa- 
raissant après quelques heures. 

b) La radiodermite aiguë qui comprend plusieurs 
degrés : 4% degré : chute des poils: 2° degré : érytheme 
plus ou moins marqué; 5° degré : phlveténes qui 
Sulcerent: 4° degré : c'est Puleere de Röntgen. 

e) Les accidents tardifs consistent daus Patrophie 
selérense, les télangiectasies et la pigmentation, 
exceplionnellement des eschares. 

dj Les accidents tardifs professionnels revétent la 
forme d'hvpersératose diffuse, télangiectasies, chute 
des ongles et ulcérations. 

Aprés avoir rappelé brièvement Fanatomie patho- 
logique de ees lésions, M. Ehrmann insiste sur les 
caractères cliniques qui permettent de porter le diag- 
nostie de radiodermite. Le traitement. varie avec 
les différents eas; lorsqu'il s’agit Vulceres sans ten- 
dance ada cicatrisation, il peut y avoir intérêt à en 
pratiquer lexérèse chirurgicale ou la destruction à 
Pair chaud. P. COTTENOT. 


P. Cosima Binda (Milan). — Mort immédiate par 
les rayons X? (Giornale di Elettricita Medica, 
Seplembre-Octobre 1915). 


Un enfant âgé de 2 ans et demi, atteint de trveho- 
phitie, fut soumis à la radiothérapie à Phopital civil 
de Milan: il mourut subitement pendant la # séance 
du traitement donné par une religieuse du service en 
dehors de la présence du médecin. Appelé par lau- 
torité judiciaire à donner son avis sur la cause de 
la mort de Penfant, l'auteur aflirme que rien ne per- 
met de l'imputer à Faction des ravons XN. 

L'autopsie a été très instructive, le thymus hyper- 
trophié présentait trois cavités remplies d'un liquide 
muco-purulent. Les cas de mort subite par hyper- 
trophie thymique sont nombreux : les auteurs sont 
d'accord pour ladmettre ; leurs opinions ne différent 
que sur l'explication à donner au mécanisme de 
cette mort. La théorie de la compression meéea- 
nique parait la plus rationnelle. 

Dans le cas particulier, Fauteur pense que la mort 
thymique de l'enfant est due à la position qu'on lui 
a infligée pour pouvoir irradier sa lésion et non pas 
à l'action des rayons N. A cette occasion on a émis 
le vea que les applications radiothérapiques soient 
généralement faites en présence du médecin spé- 
cialiste. M. GRUNSPAN. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


G. Fedor Henisch (Hambourg). — La radiogra- 
phie des os et des articulations, sa valeur en 


chirurgie orthopédique (Archives d Electricité 

médicale, 10 Mars 1915, p. 258 à 251). 

Etude impossible à analvser en raison de son éten- 
due el quill faut lire dans le texte, contentons-nous 


344 


de signaler les points sur lesquels Pauteur s'étend 
un peu plus longuement : nécessité de la connais- 
sance parfaite de l'ostéologie radiologique normale 
et des variélés anatomiques du squelette, diagnostic 
et contrôle du traitement des fractures, étude des 
seolioses et spondvlites, diagnostic précoce de la 
coxalgie et de la luxation congénitale de la hanche, 
étude des lésions du pied : pied plat, pied bot, tu- 
berculose, caleifications des bourses séreuses, ete. 
André NUYTTEN. 


P. V. Badin (Paris). — Syphilis osseuse hérédi- 
taire tardive (Presse médicale, 28 Mars 1914, 
n° 25, p. 240-242, 4 figures). 


Une malade âgée de 9 ans a été longtemps sol- 
gnée sans succes pour un genu valgum droit très 
accentué, L'auteur qui la vit à Page de 6 ans prati- 
qua un examen radiographique quí a montré des 
altérations multiples du squelette : toute la partie 
inférieure du fémur et le tiers supérieur du tibia 


sont élargis. déformés, remplis de lacunes et de 
vacuoles ; 


ces lésions se retrouvent à lVextrémité 


supérieure du péroné, à celle du fémur et à Paile 
iliaque quí sont envahies par Postéjte raréfiante; la 
main droite également présente des allérations des 
phalanges et des métacarpiens. 

En présence de ces altérations mul- 
tiples, de leur aspect et de leur évolution, guidé 
aussi par les stigmates d'hérédo-syphilis que portait 
la malade, Pauteur a pensé que le genu valgum 
n'est que symptomatique d'une ostéite syphilitique 
héréditaire, Le diagnostic fut confirmé par la réaction 
de Wassermann et par les heureux résultats du trai- 
tement spécifique; cependant les lésions observées 
ne ressemblent pas à celles que détermine habituel- 
lement la syphilis. P. COLOMBIER. 


osseuses 


Rayons X. 


V. Ménard (Berck-sur-Mer). — Troubles dystro- 
phiques du squelette dans la coxalgie. (Ortho- 
pédie et Tuberculose chirurgicale, n° 2, Mars 1914, 
p. 151-158, 29 figures et clichés). 


Les rayons X permettent de suivre les troubles 
dystrophiques durant l'évolution de la coxalgie. 

le Bassin (Chalochet, Thèse de Paris 1901). 

Détroit supérieur : il devient oblique ovalaire ou 
plutòt ovoide. 

Détroit inférieur :il est rétréci du edté malade : la 
tubérosité ischiatique du côté malade est déviée en 
dedans et en arrière. L'ischion sain descend plus 
bas que Pischion malade. 

Grand bassin : Paileron iliaque du côté malade 
verse en dedans de façon à se rapprocher de la ver- 
ticale. 

D'une façon générale, toutes les pièces du bassin 
sont allongées, hypertrophiées dans le voisinage du 
cotyle, atrophiées à distance. 

Y Fémur. 

A. Modifications d'épaisseur el de structure : elles 
se traduisent par la décaleification quí apparait des 
la première semaine, le côté malade présente sur le 
cliché une teinte plus foncée. La conséquence de la 
raréfaction est la fragilité du fémur. 

a) Dans l'épiphyse supérieure et le bulbe trochan- 
térien: la décalcification gagne rapidement les limites 
de la tète qui deviennent incertaines et confuses. 
'arfo1s il existe une légère hypertrophie du col, du 
trochanter et de la tète elle-mème. 

b) Dans la diaphyse : la diaphyse devient plus 
mince que du côté sain, 

Le canal médullaire est souvent élargi, mais le 
tissu compact s'amincit progressivement. 

“e Dans le bulbe inférieur de la diaphyse : décalci- 
fication. 

d) Dans l'épiphyse inférieure 
tissu spongieux. 

D'une façon générale, ces troubles trophiques évo- 
luent au début jusqu'à la guérison (4 à 5 ans), ils 
sont en rapport, un peu avec l'application des appa- 
reils, mais surtout avec la gravité de l'affection arti- 
culaire. A la guérison, la décalcification du fémur 
disparait el le fémur reprend une solidité suffisante. 

B. Modifications de longueur : sur la diaphyse, 
il y a allongement du côté malade de 5 à 20 milli- 
mètres : ce fait est la règle dans la coxalgie. Cet 
allongement peut persister après guérison et devenir 
définitif. , 

99 Os de la jambe et du pied. — Il y a dystrophie 
des os de la jambe et du pied : arrét de développe- 
ment, régression de l'épaisseur diaphysaire, amin- 
cissement du tissu compact, raréfaction du tissu 
spongieux épiphysaire. AUBOURG. 


: il vararéfaction du 


Lance (Paris). — La maladie de Schlaetter. (Soc. 
des Chirurgiens de Paris, 27 Mars 1914, p. 268- 
285, avec index bibliographique de 51 travaux 
sur la question). 


Dans les fractures par arrachement de la tubéro- 
sité antérieure du tibia, il faut considérer l'adulte et 
l'adolescent. 

Chez l'adulte, où la soudure s'opère de 18 à 24 ans. 
on ne peut observer que deux variétés : 1° l'arra- 
chement total et complet, décrit par Gaudier et Bou- 
ret; 2° l'arrachement incomplet ou soulèvement de 
la tubérosité, beaucoup plus rare. 

Chez Vadolescent, avant la soudure, au contraire 
Parrachement complet est Pexception ; l'arrachement 
incomplet est la règle et constitue un type clinique 
décrit la mème année (1905) par Osgood et Schlaetter. 

Cliniquement, à la suite d'une contracture violente 
du quadriceps, il existe une douleur mais qui n'em- 
pèche pas la marche. Localement existe une douleur 
sur la tubérosité du tibia. 


Rayons X. 


Radiologiquement, on voit soit un soulèvement en 
masse de tout le noyau osseux, soit de sa pointe 
seulement, soit le détachement d'un petit fragment. 

L. rapporte deux observations de maladie de 
Sehlaetter avee cliches et discute la pathogénie de 
cette affection due pour Jes uns à un traumatisme, 
pour les autres, à une apophysite : il convient de 
discuter l'interprétation des images radiograplhiques 
pour connaitre la nature traumatique ou inflamina- 
toire de la maladie. 

Normalement, le point osseux complémentaire de 
la tubérosité tibiale apparait à 15 ans el se soude a 
la diaphvse de IR à 26 ans. D'après Sehlaetter, Cap- 
parition du point osseux est très variable comme 
date et il existerait: deux points Wossifiealion, par- 
fois meme trois points. 

De plus il y a une grande difficulté de technique 
de ces radiographies : ad convient d'emplover des 
ayons mous pour voir les fines frames osseuses qui 
relient les fragments. Avee des rayons durs, on ne 
les verrait pas et on ferait alors de diagnostic de 
fracture. TL convient de plus de faire les radiogra- 
phies rigoureusement de profil (Lobligeois et Tison): 
la torsion du membre donnerait des superpositions 
d'ombres. 

A une période tardive, on ne voit pas de eal véri- 
table. 

On peut done eroire que la maladie de Schlaetter 
est non pas le résultat d'un traumatisme, nuus est 
due à une apophysite. AUBOURG. 


A. Luger (Boston). — Contribution à l'étude des 
tumeurs du cerveau visibles à la radiographie 
et en particulier des tumeurs d'origine pitui- 
taire (Fortschritte auf dem Gebiete der Roent- 
genstrahlen, tome XXI, fase. 6, 18 Mars 1914, 
p. 605-514, 2 planches). 

Aprés avoir passé sommairement en revue les 
observations existantes de tumeurs intracrániennes 
révélées par la radiographie, L. apporte trois obser- 
vations nouvelles de tumeurs hypophysaires avee 
'aleitication des rendant visibles sur la plaque. De 
bonnes reproductions de ses clichés illustrent son 
article. R. Lepoux-Lenano. 


Michel (Nancy). — Enucléation traumatique du 
scaphoide carpien (Société de Médecine de 
Nancy, 25 Mars 1914). 


A la suite d'une chute sur le poignet, le malade 
qui fait l'objet de cette communication présenta des 
signes de fracture et porta un appareil platre. 

Au sortir de cet appareil, on put constater une 
raideur absolue, empechant tout mouvement de flexion 
et d'extension du poignet, en méme temps qu'une 
saillie dure au-devant du radins. 

Cette saillie n'était autre ehose qu'un fragment du 
scaphoïde avant été énueléé lors de Paccident. 

L'ablation de ce fragment rendit au malade les 
mouvements du poignet. Les radiographies faites 
avant Fopération montrent nettement les deux frag- 
ments du scaphoide et permettent de constater en 
outre une luxalion du semi-lunaire. P. AIME. 


Demoulin (Paris). — Luxation méconnue du 
grand os en arriére (luxation dite du semi- 
lunaire). — Résultat fonctionnel suffisant sans 
intervention (Bull. de la Soc. de Chirurgie, 
t Mars 1914, p. 317). 


Les elichés montrent une luxation du grand os en 
arrière : le semi-lunaire n'a subi qu'une trés faible 
rotation en haut et parait être le siege de petits 
arrachements osseux, ainsi que le prouvent de petites 
irrégularités à sa périphérie: il existe un autre arra- 
chement du seaphoide et une fracture sans déplace- 
ment de Fextrémilé inférieure du radius. 


345 


Ce blessé na été ni réduit, ni opéré : cependant le 
résultat fonetionnel est tres satisfaisant. 
AUBOURG. 


Geo. C. Johnston (Pittsburg). — Radiographie 
de l’hypophyse et relations de cette glande 
avec les états épileptiques (The American 
Journal of Rentgenology vol. 1,1, n° 4, Fé- 
vrier 1914, pages 172-175, 8 radiographies). 


J. radiographie la selle turcique chez une centaine 
de sujets épileptiques qui jusqu'aux ages de 1 à 
oo ans ne présentaient aucune tare et commencèrent 
seulement alors d'être atteints d'attaques de « petil 
malo», attaques d'abord espacées, puis de plus en 
plus rapprochées. 11 fut ainsi amené À faire d'inté- 
ressantes constatations : dans la majorité des cas il 
y avait ivpertrophie des elinoïdes antérieures et pos- 
térieures, hvpertrophie beaucoup plus marquée pour 
les postérieures. Par suite la fosse pituitaire est di- 
minuée de volume, ce qui entraine une compression 
de la glande pituttaire. Dans certains cas mème les 
apophvses clinoides antérieures et postérieures arri- 
vaient non seulement à se rencontrer mais aussi à 
simbriquer. 

Concurremment à ces modifications de la selle 
tureique, la radiographie permit de déceler d'autres 
modifications osseuses telles que la disparition des 
cellules Sphénoïdales qui étaient remplies par du 
tissu osseux: l'auteur décrit ce processus comme 
étant une lésion d'acromégalie localisée, Sans vou- 
loir présenter des conclusions fermes, ceci n'étant 
qu'un travail préliminaire, Fauteur croit cependant 
que ces-états épileptiques débutant entre 15 et 55 ans 
sont dus à la compression de Fhvpophyse et surtout 
de son lobe postérieur. 

Mekennan et Henninger, dans les services desquels 
les sujets étaient hospitalisés, se basant sur ces 
constatations, administrérent avee des résultats fort 
encourageants de Pextrait Chypophyse. 

Peut-être pourrait-on intervenir elururgiealement 
par lablation des elinoïdes. L'auteur adresse à cet 
effet un pressant appel au célebre chirurgien améri- 
eain Harvey Cushing, Souhailons-hi bonne chance. 

WILLIAM VIGNAL. 


W. Hampson (Londres). — Radiographie de la 
selle turcique (The Lancet, n° 10, 7 Mars 1914, 
page 114). 


W. H. recommande la teehnique suivante comme 
permettant de bien centrer le rayon normal sur la 
selle tureique. Placer en avant du conduit auditif 
externe et un peu en haut, de chaque côté du eráne, 
deux anneaux métalliques de rideaux de 3 centi- 
mètres de diamètre environ et les fixer au moyen de 
bandes adhésives. Le rayon normal passera par la 
selle tureique quand sur Pécran on verra les deux 
anneaux concentriquement disposés, 

WILLIAM ViGNAL. 


Caillon et Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Frac- 
ture intra-alvéolaire d’une dent. Consolidation. 
Radiographie (Lyon médical, t. CXXII, n° 40, 
8 Mars 1914, p. 929 à 551). 


Un enfant se brise, en tombant sur un camarade, 
Vincisive supérieure droite centrale, tout près du 
collet. On enlève peu aprés une esquille de la dent 
fracturée, puis tout rentre dans Vordre. Quatre ans 
apres, il revient porteur d'un gros abeès au niveau 
de sa dent fracturée, abees qui datait d'une semaine 
seulement. Deux  radiograplnes sont faites qui 
montrent un gros foyer d'ostéite, et une fracture 
consolidée intra-alvéolure de Vautre incisive centrale ; 
il v a eu doute réunion par formation de 
cénient et suture secondaire. Ce cas montre bien 


sans 


346 


l'utilité de la 
traumatisme. 
M. Areelin avait remarqué, dit-il. qu'une dent eariée 
montre à la radiographie un bord très irrégulier et 
d'opacité variable, tandis que s'il s'agit d'une fracture 
intra-alvéolaire, le trail de séparation est parfaite- 
ment nel. Th. NOGIER. 


radiographie du maxillaire après un 


Billiard (Rouen). — Etude sur la radiographie 
dentaire. Présentation de clichés (Bulletin de 
la Société de Médecine de Rouen, Février 1914). 


Dans ee travail Pauteur résume surtout les travaux 
du Dr Belot sur cette question. H passe en revue les 
procédés employés : extrabuecal, intrabuecal, et les 
indications en orthodontie, en prothèse et en patho- 
logie. 

Enfin il rapporte deux observations qui montrent 
combien l'examen radiologique de la bouche présente 
d'importance. J. LOUBIER. 


Dehelly (Le Havre). — Luxation du coude en 
dehors. arrachement de l'épitrochlée qui 
s'interpose entre les surfaces articulaires et 
empêche la réduction (Bul. de la Soc. de Chi- 
rurgie, 4 Mars 1914, p. 288, 1 cliché). 


La radiographie avant montré ces lésions, D. fit 
lablation du fragment, le malade guérit sans inci- 
dent. 

A la séance suivante (18 Mars 1914, p. 544), M. Wan- 
verts (Lille) présente un cliché avee arrachement de 
l'épitrochlée, comme dans le cas précédent. 

AUBOURG. 


Osgood (Boston). — Certains types d'arthrite 
déformante et leur traitement (Orthopedie el 
Tuberculose chirurgicale.n*2, Mars 1914, p. 95-124, 
17 figures et un index bibliographique de 
50 travaux sur la question). 


O. dans une conférence au College of Physicians 
and Surgeons of Philadelphia, définit plusieurs types 
d'arthrites déformantes : 

fe La polyarthrite chronique infectieuse. — Type infec- 
liens. -— Quoique les symptômes et le gonflement 
périarticulaire aient existé depuis longtemps, la 
radiographie ne montre que de très légères altéra- 
tions osseuses etl cartilagineuses. 

% La polyarthrite chronique torique. — Type 
torique. — Les articulations métacarpo-phalangiennes 
elphalango-phalanginiennes sont légèrement fléchies, 
mais. praliquement, on ne constate pas de lésions 
importantes des os, ni d'uleération des cartilages. 

Type toxique. — Maladie de Still. Gonflement péri- 
articulaire surtout prononcé au niveau des poignets. 
La radiographie montre des lésions peu avancées 
des os et des articulations, spécialement au niveau 
des articulations phalango-phalanginiennes. La déeal- 
cilicalion est prononcée au niveau des diaphyses. 

$e La polyarthrite chronique atrophique, — Type atro- 
phique. — Les articulations phalango-phalanginiennes 
et la plupart des articulations meélacarpo-phalan- 
giennes sont le siege de lésions atrophiques accen- 
tuées au niveau des tissus osseux et eartilagineux. 
L'alrophie frappe également la structure des os. 


fe La polyarthrite chronique hypertrophique, — 
Type hypertrophique. — Lesions assez précoces. 


Les nodosités sur les doigts étaient très marquées, 
quoique cependant la radiographie ne montre que 
tres peu de dépôt caleique. 

Malum eoxae senilis. Hyperostose sur le bord 
supérieur de Facélabulum et au niveau de la partie 
inférieure de la tète. Aplatissement dela tète mon- 
trant le début d'une poussée de dégénérescence. 

AUBOURG. 


Rayons X. 


G. Michel (Nancy). — Des suites éloignées de 
amputation de Chopart (Nocielé de Médecine de 
Nancy. 25 Mars 1914). 


Les radiographies dont il sagit montrent les mau- 
vais résultats de Pamputation de Chopart, opération 
qui provoque inévitablement un mouvement de bas- 
cule de Pastragale el fournit un point d'appui défec- 
tueux pour la marche. P. AME. 


Mlle Perrot (Saint-Etienne). — Fracture du col 
chirurgical de ľhumérus passée inaperçue 
chez un enfant de 11 ans et décelée par la ra- 
diographie (Loire medicale, 15 Mars 1914, p. 159 
et 156). 


Ge cas curieux montre qu'une fracture sérieuse 
peut passer inapercue et être prise pour une simple 
contusion à cause du peu de troubles fonctionnels 
accompagnant cette fracture avec engrénement. Dans 
ces cas, le diagnostic ne peut ¿tre établi que grace 
à la radiographie. J. LouniEn. 


B. Ulrichs (Finsterwalde). — Radiographie de 
l'articulation du genou après injection d'oxy- 
gène (Forstehrilte auf dem Gebiete der Roent- 
genstrahlen, t. XXI, fasc. 6, 14 Mars 1914, p. 6118- 
620, avec 5 planches). 


U. recommande chaudement pour les examens 
radiographiques du genou, l'injection préalable Woxv- 
gene suivant la technique réglée par Wollenberg et 
Draeger. 

Les reproductions de radiographies qui accom- 
pagnent son article montrent tout le parti que Pon 
peut tirer en elfet de cette méthode et les détails 
extraordinaires qu'elle est susceptible de mettre en 
évidence. H serait done à souhaiter, S'il est vrai 
qu'avec une bonne technique et en procédant pru- 
demment, la méthode n'est pas dangereuse, qu'elle 
soit expérimentée sur une plus large échelle, mais 
nous recommandons une extréme circonspection à 
ceux qui seront tentés de Fappliquer. 

R. Lepoux-LEBARD. 


L. Imbert (Marseille). — Les fractures du col 
du fémur. — La fracture intracapsulaire existe- 
t-elle? (Gas. des Hopitaue, 12 Mars 1914, p. 485- 
487). 


En réunissant les signes fournis par la radiogra- 
phie et les signes cliniques, l'auteur est amené à 
conclure que la fracture intra-articulaire est incompa- 
'ablement plus rare que Fextracapsulaire. La radio- 
graphie, en effet, montre généralement dans les frac- 
tures du col les caractères suivants : élargissement 
et raccourcissement du eol fémoral, fermeture de 
l'angle que fait le col avec le corps de Pos, par suite, 
ascension du trochanter et raccourcissement qui ne 
peuvent ètre le fait de la fracture intracapsulaire. 
L'examen elinique, d'autre part, confirme cetle opi- 
nion : raecourcissement invariable au cours de la 
maladie, correction possible de l'attitude du pied en 
rotation interne, faible atteinte fonctionnelle de larti- 
eulation. Tl en résulte que le praticien doit se com- 
porter toujours dans les fractures du col du fémur 
comme s'il s'agissait d'une extracapsulaire. 

F. JAUGEAS. 


Savariaud (Paris). — Les fausses fractures du 
col fémoral chez l'enfant et la coxa-vara soi- 
disant congénitale (Soc. de Chirurgie, 25 Mars 
1914, p. 406-412). 

Depuis cing ans, S. n'a pu découvrir aucun cas 
authentique de fracture du col chez les enfants au- 
dessous de 10 ans : en revanche, un nombre respec- 


Rayons X. 


table de coxa-vara peut simuler «€ premiére vue des 
fractures intracapsulaires sur des clichés radiogra- 
graphiques. 

S. présente : 

lc 2 figures tirées de la these de Lenoel (Diagnostic 
de la coxalgie fruste, Paris, 1912). 

La radiographie montre un large espace clair à 
l'union de la tète et du col du côté droit et une coxa- 
vara typique du gauche. Lenoel admet bien la coxa- 
vara, mais il aftirme la fracture. 

2 Deux observations personnelles : 

La première est une coxa-vara rachitique bilatérale. 

La seconde est une coxa-vara double par rachi- 
tisme tardif. 

Bien que ces deux radiographies évoquent Pidée 
d'une fracture, ce diagnostic est à rejeter : 

le Par Pabsence de commeémoratifs. 

% Par l'aspect radiographique : il y a, en effet, 
entre les fragments un espace clair > dans une frac- 
ture, il y aurait un trail foneé dù à la superposition 
des ombres. Il s'agit done d'un cartilage épiphvsaire 
à évolution retardée et bifurqué par rachitisme. 

M. Delbet partage lavis de Savariaud sur Pétiologie 
de ces aspects radiographiques. Sur les trois cliches, 
la courbure du eol siege, non pas au niveau de la 
ligne elaire qui a été prise pour un trait de fracture, 
mais bien plus en dehors dans la région cervico-tro- 
chantérienne. Au niveau de la ligne claire, les deux 
bords osseux, le bord cervical et le bord capital sont 
exactement à la mème hauteur : il n'y a pas lá de 
déplacement. AVBOURG. 


Savariaud. — Les fausses coxalgies, les fausses 
luxations et les fausses fractures du col fémo- 
ral ou la coxa-vara des enfants et des ado- 
lescents (Journal de Médecine de Paris, 21 Mars 
1914, p. 227 a 231, avec 9 fig. dans le texte). 


Etude très complèle de cette question avec radio- 
graphies à l'appui. La radiographie permet de faire 
le diagnostic entre la eoxa-vara et les autres affec- 
tions de la hanche: ce qui est très important au point 
de vue du pronostic. Les trois signes importants de 
la coxa-vara sont : Faffaissement du eol, la rotation 
du fémur en dehors, entin la torsion du col. 

En se basant sur l'examen radiographique, PA. étu- 
die 3 aspects de la eoxa-vara : 4% Cora rara jurta- 
trochantérienne, type des jeunes enfants. — 2 Cosa-vara 
aver atrophie du col qui est fissuré verticalement, type 
des enfants de 44 10 ans. — 3° Cora-vara en Crosse, 
jurta-capitale, C.-V. des adolescents, — Dans ce dernier 
cas, la bande claire qui limite en dehors la tete fémo- 
ale a donné souvent l'illusion d'un décollement épi- 
physaire. 

L'auteur rapporte des observations sur chacun de 
ces cas. J. LOUBIER. 


Elsmslie (Londres). — Coxa-vara. Etude patho- 
logique et traitement (Orthopédie el Tuberculose 
chirurgicale, n° 2, Mars 1914, p. 197-205, analyse 
de Jacques Calvé). 


La coxa-vara est une diminution de langle que fait 
le col sur la diaphyse et qui est normalement de 135". 
La fermeture de l'angle peut résulter soit d'une ineli- 
naison plus accusée de la racine du col sur la dia- 
physe, soit d'une incurvation du col dans sa partie 
moyenne, soit d’une inclinaison de la tète sur le col. 
La eoxa-vara est ou traumatique (fracture avec conso- 
lidation vicieuse) ou due á une malléabilité spéciale 
du tissu osseux (rachitisme, ostéomalacie, ostéite dé- 
formante, ostéite fibreuse). 

On peut les classer en trois groupes : 

fe coca-vara de l'adolesrence : (de 15 à 17 ans): le 
siège de la coxa-vara dans cette variélé est toujours 
près du cartilage dia-épiphysaire. L'orientation de la 
tète du fémur est en bas et en arrière. 


347 


2 Cora-vara infantile ou cervicale, décrite par Hof- 
meister, caractérisée par une démarche en canard. 
La tète glisse en bas, au niveau du cartilage de conju- 
gaison en entrainant une portion du col; la ligne 
épyphysaire tend à devenir verticale, Au niveau du 
bord supérieur du col existe un hiatus en V que 
jamais le tissu osseux ne comblera. 

P Cora-vararachilique, caractérisée par une inflexion 
de tout le eol, sans déplacement de Pépiphyse. 

AUBOURG. 


P. Desfosses (Paris). — Bassin rétréci par ab- 
sence de sacrum (Presse médicale, 28 Mars 1914, 
n° 26, p. 242-244. 7 fig.). 


L'auteur présente la radiographie d'une fillette de 
7 mois chez laquelle on remarque : l'absence de toute 
la partie terminale de la colonne vertébrale à partir 
de la 2 lombaire, l'absence du sacrum et du coceyx. 
Les 2 ilions atrophiés semblent fusionnnés en arriére, 
et les branches isehio-pubiennes occupent une posi- 
tion presque verticale. 

Les anomalies et variations numériques ne sont 
pas rares, el le professeur Le Double, de Tours, en a 
réuni un grand nombre de cas, mais une semblable 
anomalie n'avait pas encore été signalée. 

P. COLOMBIER. 


Philippe Lesbre (Lyon). — Les anomalies costo- 
vertébrales congénitales en rapport avec les 
déformations thoraco-rachidiennes (Thèse de 
Lyon, Y fig. et 5 radiographies, 118 pages). 


Excellent travail très documenté s'appuyant sur 
les travaux récents de Böhm et de Putti; dans une 
premiére partie, PA. expose les malformations costo- 
vertébrales dans leur ordre de complexité croissante, 
avee les considérations étiologiques et pathogéniques 
qui s'y rattachent: dans une deuxième partie, apres 
avoir donué les caractères généraux des déviations 
congénilales thoraco-rachidiennes, il en fait l'étude 
détaillée par régions, au point de vue clinique. 

La radiographie montre dans les cas de scoliose 
l'existence fréquente d'hémivertébres cunciformes, 
de spina-bitida occultes ou non. L'élévation congéni- 
tale de lomoplate s'explique souvent par la présence 
de côtes surnumeraires. 

Voici résumées les conclusions de cette thèse : 

Les anomalies vertébrales s'étagent à tous les de- 
grés depuis les variations normales de transition 
jusqu'aux malformations pathologiques. 

Les anomalies costales des régions cervieo-dor- 
sale. dorsale et dorso-lombaire sont parallèles dans 
chaque segment aux anomalies vertébrales. 

Les déformations thoraco-rachidiennes existent en 
puissance dans les malformations congénitales costo- 
vertébrales, mais elles ne se révèlent que secondai- 
rement, sous l'influence des modifications de la crois- 
sance et des conditions méeaniques. Leur apparition 
est généralement précoce, au cours de la première 
année: cependant elle peut présenter toutes les étapes 
jusqu'aux manifestations tardives de la puberté. 

Le traitement orthopédique ne peut évidemment 
rien contre les malformations causales, mais il per- 
met, dans une large mesure, de prévenir et de com- 
penser les déformations mécaniques secondaires. 

Toute intervention chirurgicale sur le rachis est 
imprudente; aucune ne peut prétendre à un résultat 
orthopédique certain. R. CHAPERON. 


Mayet (Paris). — Paraplégie pottique a marche 
rapide guérie en quelques jours par Vapplica- 
tion de la méthode d'Abbott (Sor. des Chirur- 
giens de Paris, 27 Mars IMA, p. 263-268). 

La radiographie (Henri Béclére) montrait que le 
corps de la ze vertébre lombaire avait pénétré dans 


le corps de la re vertébre : la compression mé- 
dullaire siégeait à ee niveau. 

L'application de la méthode d'Abhott fit disparaitre 
en quelques jours tous les signes de compression 
médullaire, AUBOURG. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Méry, Salin ct Wilborts (Paris). — Asystolie à 
répétition consécutive à la dilatation aiguë pri- 
mitive du cœur chez l'enfant (Sur. médicale des 
Hopitaur, 15 Mars 1914, p. 457-472). 


M. S. et W. rapportent 3 cas de dilatation aiguë 
du ewur sans causes sulflisantes en apparence pour 
les provoquer, ni pour expliquer les accidents sous 
forme Pasystolie à répétition. 

Dans le prenner cas, Vexamen radioseopique mon- 
trait : un ewur tres hypertrophie débordant à droite 
l'ombre vertébrale médiane, un ventricule avee des 


Orthocardiogramme (M. G..., 24 mai 1912: 


pulsations précipilées; le foie était gros, remontant 
le diaphragme droit. 

Dans le second cas, Fexamen radioscopique mon- 
trait un thorax normal. 

Dans un troisiéme cas, Fexamen (Bordet) montrait: 
« pointe arrondie, globuleuse, rejetée en dehors, 
S'abaissant fortement au-dessous du diaphragme, 
mème pendant les efforts d'inspiration, En oblique 
postérieure droite, elle ne disparait que sous un 
angle élevé de plus de 30 degrés. En somme, ewur 
ventriculatre, augmenté de volume surtout à gauche. 
Médiastins clairs. Mobilité latérale et verticale de la 
pointe ». AUBOURE. 


Henri Béclere (Paris) — Calcification étendue 
de la paroi d'un anévrisme volumineux de la 
crosse aortique. (Bulletin officiel de la Societe 
francaise d'Electrothérapie et de Radiologie médi- 
cale, Mars 1914, p. 90 à 92 avec 3 ligures). 

La littérature ne mentionne ques cas dans lesquels 
la radiographie montra des caleitieations dans des 
anóévrismes de Paorte. Encore sSagissaitil de petites 
plaques ne dépassant guère 2 à 3 centimetres. lei au 


Rayons X. 


contraire les cliches permettent de constater une 
bandelette qui épouse une bonne partie du contour 
de la poche et mesure 2 millimètres de large sur 
If centimetres de hauteur, son opacité peut être 
comparée à celle des parties osseuses. 

A. LAOUERRIERE, 


APPAREIL DIGESTIF 


Rimaud (Saint-Etienne). — Sténose œsopha- 
gienne par cesophagite et spasme (cardio- 
spasme) (Loire Médicale, 15 Mars 1914, p. 150 
à lo). 

L'A. rapporte l'observation d'un malade atteint de 
cette affection chez lequel Fexamen radioseopique et 
msophagoscopique a été pratique plusieurs fois. A 
la radioscopie on constatail que le bismuth descen- 
dait rapidement jusqu'au cardia, puis remontait au 
bout d'un instant derrière le manubrium jusqu'à dit 
fusion du bismuth. On a fait, grâce aux ravons A, le 
diagnostic de sténose œsophagienne inférieure. 

J. Lou. 


Leullier et Guisez (Paris). — Spasme du cardia 
avec grande dilatation idiopathique chez un 
enfant de 8 ans. Diagnostic radioscopique con- 
firmé par l’æœsophagoscopie. Guérison (Bulletin 
officiel de la Société d'Elcctrothérapie, Mars 1914, 
p. 76 à 79). 

L'enfant présentait des troubles digestifs. des 
vomissements graves qui entrainaient un état cachec- 
tique menacant. La radioscopie montre un œsophage 
en forme de poche élargie, se terminant en bas en 
fuseau, 50 minutes aprés Paspeet élait le meme et il 
ny avat pas de bismuth dans Pestomac. Plusieurs 
heures apres le bismuth était dans Festomacet dans 
l'intestin. L'esophagoseopie confirma le diagnostie 
et la dilatation amena en quinze jours une améliora- 
tion considérable. A. LAQUERRIERE. 


M. Haudek ‘ Vienne). — Remarques à propos du 
travail du docteur Strauss sur des fautes d'ob- 
servation dans l’examen radiologique de l'es- 
tomac antérieurement paru dans la même 
publication (lourlschritte auf dem Gebiele der 
Roentyenstrahlen, t. XXI, fase. 6, 18 Mars 1914, 
p. 599-705). 


Artiele de polémique. R. L.-L. 

C. Thurstan Holland (Liverpool). — Tricho- 
bezoar (The Archives of Roentgen Ray, n° 164, 
Mars 1914, p. 575-574, 2 radtographies). 


Jeune file de 16 ans avant depuis Fâge de 6 ans 
une tumeur abdominale, qui, examinée par plusieurs 
médecins et chirurgiens, fut prise tantôt pour une 
tumeur hépatique, tantôt splénique ou rénale, Depuis 
six ans, jusqu'à Pannée derniere, Venfant avail des 
vomissements constants qui S'élaient arrêtés mais 
revenaient depuis peu. A la palpation on sentait une 
masse dure s'étendant du rebord costal gauche 
jusqu'à 2 centimétres au-dessous de Pombilie et 
remontant par une courbe à bord mousse sous le 
bord inférieur du foie. Cette tumeur était mobile, En 
interrogeant sa mére on apprend qu'à Page de o ans 
cette fillette avait la manie non seulement d'arracher 
ses cheveux pour les manger mais aussi ses draps 
de lit. 

Examen radiologique : 

le Avant le repas barvté la forme générale de la 
tumeur était visible sur l'écran, on da différencie du 
foie grâce au colon distendu par des gaz. 

Y Les premieres gorgées de la solution barytée 
resterent suspendues à la partie supérieure de les- 


Rayons X. 349 


tomac, puis s'épandirent latéralement, corffant la 
masse qui se trouvait à l'intérieur de l'organe. 

5 Puis dans les contours gastriques se dessine 
nettement la couche de baryum se glissant entre les 


Solution de sulfate de baryum maintenue dans l'extrémité 
cardiaque de l'estomac et formant chapeau à la masse intra- 
gastrique (Trichobezoar). 


parois el le corps étranger de l'estomac. — Par gas- 
trostomie on retire un trichobezoar mesurant 25 cen- 
timetres de long et pesant environ 1 k. 500. Cette 


Radiographie de l'estomac contenant 5 trichobezoars 
articulés entre eux. 
(1) Le bismuth s'infiltre entre les surfaces d'articulalions. 


observation est intéressante ear cest un des rares 
cas où le diagnostic fut fait radiologiquement. De 
plus, le trichobezoar affectait la forme en J qui est la 
forme universellement admise comme étant celle de 


l'estomac normal. Cette observation est à rapprocher 
de deux autres observations semblables. L'une du 
meme auteur (The Achives of the Roentgen Ray, n°156, 
Juillet 1915, p. 46-47, 2 figures), où le trichobezoar 


Us pra dist A 


$ 
dur Las 


INCHES 


Photographie des 5 trichobezoars après intervention 
chirurgicale. 
Thurstan Holland (Archives of Rentgen Ray — juillet 1913, 
n° 156). 


était formé de trois boules de cheveux s'articulant 
entre elles, ce qui donna à l'image radiologique un 
aspect segmenté. La seconde observation est de 
A. Ram Hottom et E. Barclay (The Archives of the Roent- 
gen Ray ne 159, Octobre 1915, p. 167-169, 4 figures). Il 
s'agit d'une jeune femme de 28 ans qui depuis 
vingt années en était porteur. Sa tumeur extirpée 
comme les deux précédentes affectait aussi la forme 
en J caractéristique. WILLIAM VIGNAL. 


Enriquez et Gosset (Paris). — Remarques sur 
l'exclusion du pylore (Bul. de la Soc. de Chi- 
rurgie, 14 Mars 1914, p. 551-559). 


Faut-il adjoindre l'exclusion du pylore à la gastro- 
entéro-anastomose dans les ulcères para-pyloriques el 
duodénaux? 

L'insuffisance dans certains cas, de la gastro-anas- 
tomose simple, est démontrée : 1° eliniquement, par 
ce fait que cerlains malades continuent de souffrir, 
ont de Vhyperchlorhydrie et peuvent présenter des 
hémorragies; 2 radiologiquement, une partie, par- 
fois mème la totalité des aliments continue à passer 
par le pylore. 

Hesse (de Bonn) (Die (Giastroenterostomie im Roent- 
genbilde, Zeitschrift für Rontgenkunde und Radium- 
forschung, 1912, Bd XIV, fase. 5, p. 155 à 118) a étudié 
le fonctionnement radiologique de 28 gastro-entéros- 
tomies, à la suite d'ulcères récents ou états consé- 
culifs à des ulcères anciens (lésions cicatricielles, 
adhérences, sténoses, estomacs biloculaires). 

Dans 25 cas, l'évacuation de l'estomac s'est toujours 
faile, partie par la gastro-entérostomie, partie par le 
pylore el le duodénum. Il est impossible de traduire 
par un pourcentage l'évacuation de la bouche, et 
l'évacuation du pylore. Ce que lon peut dire, c'est 
que suivant le siège plus ou moins élevé de la bou- 
che, la plus grande partie des ingesta passe au début 


350 - 


par la bouche, le pylore fonetionnant très peu, tandis 
qu'au contraire c'est le pylore qui assure presque 
exclusivement l'évacuation du résidu gastrique. Le 
mécanisme est le mème immédiatement ou longtemps 
après l'intervention. 

Pour Vexelusion du pylore, Barsony (Beilrage sur 
klinischen Chirurgie, t. LXXXVI fase. 5, Janvier 1914, 
p. 475-485, 9 fig). a fait l'examen radiologique des 
malades avant subi une exclusion pylorique par Île 
procédé de la ligature au fil de soie, enfouie sous 
un surjet séro-séreux. Sur 14 malades, l'examen 
adiologique attentif, prolongé, repris plusieurs fois 
pendant des heures, jusqu'à évacuation totale de 
l'estomac, examen pratique d'ailleurs dans des posi- 
lions diverses du sujet, a montré que la bouillie hix- 
muthée passail en plus ou moins grande abondance par 
le pylore. 

L'exclusion au fil de soie est done insuflisante : il 
convient de faire Pexclusion vraie, avee section de 
Pestomae en dedans du pylore. AUBOURG. 


Santy (Lyon). — Résection médiogastrique pour 
biloculation par ulcère (Lyon médical, t. CXXII, 
ne 9, 1 Mars 1914, p. 478 à 480). 


Il s'agit d'une malade présentant des troubles 
digestifs divers faisant penser à un ulcère chronique 
de l'estomac. La radioscopie, pratiquée avant linter- 
vention, montre : a) A jeun une ligne de niveau sur- 
montée d'une grande bulle gazeuse qui soulève le 
diaphragme. b) Après ingestion de bismuth, Pestomae 
se termine inférieurement en cul-de-sac vertical. 
c) Une heure et demie après, on voit se former en 
dessous et à droite une seconde poche séparée de 
la première par un espace clair très nel. 

Le diagnostie d'estomac biloculaire s'impose. Apres 
l'intervention, une nouvelle radioscopie montre un 
estomac de forme normale, se contractant énergi- 
quement, une légère incurvation de la grande cour- 
bure indique seule la situation de la réunion opéra- 
toire. 

La malade guérit complétement. Th. NOGIER. 
Lagoutte (Lyon). — Estomac biloculaire par 

ulcère calleux pénétrant de la petite courbure. 

Résection médio-gastrique (Lyon medical, 

t. CXXII, ne 9, te Mars 1910, p. 497 à 502). 


I s'agit d'une femme présentant des symplómes 
d'ulcère de Festomac. La radioscopie met en évi- 
dence deux poches, réunies par un espace clair: le 
bismuth y chemine par un étroit couloir: six heures 
apres, il restait encore du bismuth dans la poche 
inférieure. 

ll s'agissait sans doute d'un uleére calleux de la 
pelite courbure, diagnostic vérifié par Vintervention 
apres laquelle la malade semble en parfait état. Ls 
adiographie a done permis de faire un diagnostic 
exaet el la radioseopie a démontré Fatonie de la 
poche inférieure. Th. Nocter. 


G. Holzknecht et M. Haudek (Vienne). -- Surla 
motilité gastrique dans l’ulcère de l'estomac et 
l'ulcère du duodénum. Remarques à propos 
des publications du docteur Kreuzfuchs í(Forl- 
schritte auf dem Gebiete der Roentyenstrahlen, 
t. XXI, fasc. 6, 19 Mars, p. 655-657). 


Les auteurs montrent que contrairement aux asser- 
tions de Kreuzfuehs il est généralement impossible 
de baser sur Vexamen de la motilifé gastrique un 
diagnostic différentiel rigoureux entre Fuleère de 
l'estomac proprement dit et Fuleëre du duodénum. 
H est done préférable d'employer en général la dési- 
gnation d'uleére juxta-prvlorique quí ne préjuge rien 
quant au siege de la lésion, R. Lepoux-Lenarp. 


Rayons X. 


R. D. Carman (Rochester). — Signes radiolo- 
giques de l’ulcère duodénal (The Journal of 
the American Medical Association, vol. LXII, 
n° 15, 28 Mars 1914, p. 980-084, 7 radiogra- 
phies). 


C. a eu l'occasion d'examiner radiologiquement 
198 cas d'uleère du duodénum dont le diagnostic a 
été confirmé par le chirurgien. [l attache une tres 
grande importanee au péristallisme exagéré de 
l'estomac, péristaltisme qu'il compare à une « tem- 
pete +». les contractions gastriques  creusant en 
vagues profondes la grande et la petite courbure. 
Les contractions péristaltiques différent de celles que 
l'on rencontre dans la sténose du pylore où elles ne 
siègent que sur la grande courbure et sont sinon 
toujours, du moins souvent, suivies d'ondes antipé- 
ristaltiques alors que dans Vuleére du duodénun: il 
n'en a jamais observé même dans les eas avee obs- 
truction. La vigueur de ces contractions varie en 
mtensité suivant le repas opaque employé; Cest 
ainsi qu'il a remarqué que le carbonate de bismuth 
provoque des contractions moins vigoureuses que 
Poxyehlorure de bismuth ou le sulfate de baryum. 


HO ne faut pas se baser sur la déformation du 
contour duodénal pour affirmer un ulcére, cette 


déformation peut ètre due à des causes extrin- 
séques telles que présence d'adhérences. compres- 
sion de la vésicule biliaire: l'existence d'un résidu 
six heures après un repas opaque, pas plus que Pin- 
continenee pylorique ne sont les signes pathogno- 
moniques d'un uleére du duodénum, mais chaque fois 
que l'estomac, tout en conservant sa forme normale, 
présentera de violentes contractions et qu'on trouve 
un résidu six heures apres l'ingestion du repas bis- 
muthé, il faudra songer à ee diagnostic, qui ne s'im- 
posera que lorsqu'on verra un diverticulum. 
WILLIAM VIGNAL. 


Cornelius Mueller (Segesvar). — L'étude radio- 
logique des affections du duodénum. Fort- 
schrille auf dem Gebiete der Roentgenstrahlen, 
t. XXI, fasc. 6, 18 Mars 1914, p. 614-518, 
2 planches). 


L'auteur a eu l'occasion d'examiner un grand 
nombre de malades atteints d'affections du duodé- 
num dont 40 ont subi le contrôle d'une vérification 
opératoire et il reproduit sur deux planches un eer- 
tain nombre des images les plus typiques. 

Elles permettent de noter, dans une première série 
de cas, le déplacement à droite de l'antre pylorique 
fixé plus ou moins loin de la ligne médiane. 

Sur une autre série de chehés, on peut voir le 
duodénum plus ou moins eomplètement rempli 
dans sa premiére et sa deuxième portions, ce qui est 
presque toujours, d'aprés l'auteur, Pindice d'adhé- 
rences et de périduodénite. 

‘Tout en reconnaissant autant que quiconque Fin- 
téret de l'exploration radiologique du duodénum 
et la valeur de constatations du genre de celles qui 
sont signalées par M., nous croyons qu'il convient 
d'être extrémement prudent dans le diagnostic radio- 
logique des affections gastro-duodénales et qu'il 
peut être parfois impossible de distinguer entre les 
svinplomes d'origine duodénale et ceux d'origine 
vésiculaire par exemple. L'examen aux rayons est 
nécessaire, mais il n'est pas suffisant; il s'ajoute 
simplement aux autres modes d'investigation et les 
indices qu'il fournit complétent le tableau clinique 
et font pencher le diagnostie dans un sens ou dans 
l'autre. (Cf. d'ailleurs Vanalyse du travail de Holz- 
knecht que nous donnons dans ce numéro même.) 

R. Lenoux-LEBARD. 


De Vernejoul et Sedan (Marseille). — Mégaco- 


Rayons X. . 


lon congénital ou maladie de Hirschprung 
(Gaselte des Iopitauc, 28 Mars 1914, p. 597-604). 


Affection caractérisée par la dilatation du colon et 
l'épaississement de ses parois sans obstacle au 
cours des matiéres. Les auteurs étudient Phisto- 
rique, la pathogénie, Pétiologie, l'anatomie patholo- 
gique, enfin la symptomatologie et parmi les signes 
physiques ils arrivent à parler de la radioscopie. 

Ils conseillent de donner une grande quantité de 
bismuth en trois repas espacés de 3 heures. 

Les A. rappellent la durée de la traversée diges- 
tive normale et citent les chiffres de Hertz. 

On peut encore employer la méthode de l'infiltra- 
tion d'air dans l'anus ou le procédé de la sonde de 
Kühn. J. Lounien. 


E. Sorrel (Paris). — La stase intestinale chro- 
nique (Thèse de Paris 1914, avec index biblio- 
graphique de 320 travaux sur la question, 
Steinheil, éditeur). | 


S. fait rentrer dansle chapitre de la stuse intestinale 
chronique, outre les cas décrits par Lane sous cette 
dénomination, ceux de cecum mobile, de typhlatonie, 
de périrolile membraneuse, d'obstruction par coudure 
de l'angle gauche décrits par Terrier, Reynier, Bé- 
rard et Potel sous le nom d'occlusion fruste incomplète, 
et la plupart des cas voisins de la maladie de Hirsch- 
prung que Fon désigne par le terme de mégarolon 
arquis. 

Toutes ces affeetions ne causent des accidents que 
par Pintermédiaire d'un mème facteur, le ralentisse- 
ment du cours des matières, la stase. 

Après avoir rappelé Pembryologie du gros intes- 
tin et fait un exposé très complet des différentes dis- 
positions anatomiques de cet organe, contrôlées 
personnellement par de nombreuses dissections et 
des examens radioscopiques, l'A. en étudie la phy- 
siologie et apporte une contribution radiologique 
personnelle à la question du péristaltisme et de Pan- 
tipéristaltisme, du fonctionnement de la valvule de 
Bauhin et de la durée de la traversée digestive. 

Apres avoir montré que la stase intestinale chro- 
nique se rencontre dans 80 pour 100 des cas chez la 
femme, l'A passe en revue les différentes théories 
qui Pexpliquent : 

fe Les théories allemandes : théorie du cæcum 
mobile de Wilms et Stierlin; théorie de la tvphlato- 
mie de Fischer (la mobilité du eæcum n'intervient 
pas, c'est l'insuffisance musculaire de la paroi, lato- 
nie, d'où dilatation consécutive): théorie de Klose 
(torsion habituelle du cæcum). 

Y Les théories anglaises : théorie de Lane. (Les 
causes de la stase sont variées et nombreuses. La 
lésion initiale est la ptose, d'où résulte la formation 
de coudures d'abord láches et mobiles, puis fixées 
ensuite par des ligaments et pouvantse produire sur 
tous les points du gros intestin.) 

S. accepte toutes les théories et montrent qu'elles 
ne Sexcluent pas. 

H décrit : 

Une forme généralisée de la stase intestinale: 

Des formes localisées: stase par coudure iléale: 
stase dans le cæcum et colon ascendant; stase pro- 
duite en arriére des barrages du coude gauche; 
stase produite en arrière d'un obstacle siégeant au 
niveau de l'anse sigmoide. 

Ces différentes formes de stase donnent lieu à 
des symptômes généraux communs (d'intoxication), 
el à des Symptômes propres à chaque forme. 

Tout en reconnaissant une certaine valeur aux 
signes cliniques, à la palpation après insufllation de 
l'intestin et à Pexamen rectoscopique, S. insiste sur 
ce point que c'est seulement avec laide dun examen 
auc rayons À qu'on arrivera au diagnostic certain et 


351 


complet, 11 préconise la méthode d'absorption du 
bismuth par la bouche de préférence au lavement. 

Ho aceorde la supériorité aux examens radiosco- 
piques et à Porthodiagraphie sur la radiographie qui 
donne lieu à des déformations d'images. 

La technique a consisté à faire absorber au ma- 
lade 120 grammes de chlorure de bismuth en trois 
prises égales espacées de 3 heures chacune, la der- 
mere avantlien à 10 heures du soir la veille, 12 heures 
avant l'examen, Si la traversée digestive est ralentie, 
les prises seront esparées davantage suivant Fim- 
portanee du ralentissement. 

L'examen  radioseopique permet d'apprécier le 
retard dans la marche du bismuth, la situation et 
la forme des colons, le degré de mobilité des der- 
niers segments. 11 permet d'éliminer le diagnostic 
d'appendicite, de néoplasme, de sténose. 

Ce sont les rayons X qui permettent au chirurgien 
d'aller à coup sûr au siège de la stase et de décider 
d'avance quel procédé il emploiera. 

S. s'étend longuement sur les divers procédés et 
sur leurs résultats. Ce sont encore les rayons XÑ qui 
permettent de se rendre compte du fonctionnement 
intestinal apres l'opération. 

Ce très important travail qui apporte des pré- 
cisions dans une question d'étude relativement 
récente, est illustré de nombreux schémas radiolo- 
giques et de planches anatomiques qui en facilitent 
la lecture. G. RONNEAUX. 


Pierre Duval et J.C. Roux (Paris). — Contribu- 
tion à l'étude du traitement chirurgical de la 
« stase colique » par altérations du côté droit 
(cæcum, colon ascendant, angle hépatique) (Bul. 
de la Soc. de Chirurgie, A Mars 1914, p. 505-514. 
25 Mars 1914, p. 581-592). 

Sous le titre de stase colique, on englobe aujour- 
d'hui toute une série de syndromes qui, présentant 
tous comme symptôme capital la constipation avec 
intoxication générale, sont cependant très  ditTé- 
rents. Ces svndromes sont : 

lo La péricolite membraneiuse, congénitale, prove- 
nant d'une soudure du ventricule épiploïque droit 
(à distinguer de la péricolite acquise, fonction d'une 
infection abdominale) et caractérisée par le voile 
membraneux périciecocolique et surtout la bride 
d'atlache sous-hépatique qui rétrécit Pangle hépa- 
tique, créant là une sténose incomplète, Elle s'ac- 
compagne souvent d'un accolement en canon de 
fusil du colon ascendant et du colon transverse for- 
mantle colon « double barreled ». 

Y Le excum mobile primilif (à distinguer du cecum 
mobile secondaire déerit par Haussmann et consé- 
cutifá Pabaissement primitif de langle hépatique). 

$ La typhlectasie atonique (à distinguer du méga- 
cæcum congénital). 

4° La cecolyphdite chronique. 


A. Cliniquement, tous ces états se caractérisent par 
de la constipation entrecoupée de diarrhées. Les 
caractères des diarrhées varient : 

a) Avec Vintégrité de la muqueuse : elles sont 
jaunes, Podeur butvrique. ocrées, riches en amidon 
et levures, fermentent dans le vase. 

bh) Avec des altérations de la muqueuse : les diar- 
rhées sont très putrétiées, tres noirátres et contien- 
nent du mucus éæcal. 

L'état général de ces constipés du côté droit — teint 
jaune, langue sale, amaigris, neurasthéniques, — est 
différent de Pétat général des constipés par altération 
du côté gauche dont les seyballes sont imputrescibles. 

B. Au point de vue radiologique : 

Dans le cecum mobile, on voit un déplacement 
plus ou moins considérable du caco-colon, dans la 
position couchée, debout ou sur le cote gauche. 

Dans la péricolite, Jackson, après un repas hbis- 


352 


muthé, signale la stagnation de la bouillie dans le 
vecum, la dilatation du bas fond du cæcum parfois 
prolabé, le retard de l'évacuation cieeale. D. et R. 
pensent que le lavement bismuthé donne des résul- 
tats plus importants. Le bismuth s'arrête un temps 
à l'angle hépatique, le cæco-colon parait boursouflé, 
bulleux, barré par des brides que lon différencie 
bien nettement, des bandes de contraction (les au- 
teurs n'indiquent pas le moyen de cette différeneia- 
tion), le cæcum est immobile dans les variations de 
position du corps, mais dans la position debout, les 
incisures par Îles brides s’aceentuent; le colon 
- double barreled » se traduit par l'aceolement per- 
manent du colon ascendant et de la partie droite du 
transverse. 

Dans latvphlectasie atonique, le cæeum dilaté, pro- 
labé, est rapidement rempli de bismuth, rempli 
comme un sac inerte, à contours immuables, sans 
contractions, sans modifications. Sa lenteur d'éva- 
cuation est désespérante. 

Dans la typhlocolite, H. Béclére, par deux fois, 
a vu un état fragmenté tomentueux du bismuth dans 
le cecum et pense pouvoir attribuer eet état à une 
fragmentation de la bouillie par le contenu patholo- 
gique du cecum. Si cette interprétation était vraie, 
elle serait le signe radiographique de la typhlo- 
colite. 


C. Au point de vue chirurgical. Chaque cas comporte 
une opération différente : encore ne faut-il opérer 
que les cas graves, rebelles. 


DISCUSSION 


M. Munclaire (18 Mars 1914, p. 356), expose son 
opinion sur les affections signalées par Duval. 

le Stage ceeale, — Elle acecompagne souvent la ptose 
du gros intestin : M. en présente une radiographie. 


Péricolite membraneuse. — Diminntion de hauteur du cæcum 
et du colon ascendant. — Rétrécissement à l'origine du 
colon transverse. — Anastomose iléo-colique.— Résultat nal. 


Contre la ptose, M. a fait des cæcoplicatures et des 
ciecoposies : il montrera les résultats radiologiques. 
2 Dilatation cecale. — Ty a stase bismuthée, 
témoin un cliché montrant une stase 47 heures apres 
l'ingestion du bismuth. 
Ə Périvolite membraneuse. — Elle peut ètre carac- 


Rayons X. 


térisée aux ravons X par des rétrécissements étagés 
sut le colon ascendant, ou par une diminution de 
hauteur du eæeun et du colon ascendant avec rétré- 
cissement à l'origine du transverse (fig. 1). 

4 Plose généralisée du gros intestin : le lavement 
bismuthé peut montrer un cecum ptosé dans le 
pelvis, un colon transverse plaqué contre le colon 
descendant : il semble que tout le gros intestin soit 
allongé et augmenté de longueur. 

M. pense que la valvule de Bauhin est souvent 
insuftisante chez les constipés et rappelle que Case 
(Péristaltisme et antipéristallisme colique avec insul- 
fisance de Ja valvule iléo-cæcale, Medical Record, 
7 Mars 1914) vient de publier plusieurs clichés 
démontrant cette insuflisance. 

M. Souligous pense que chez la femme, il ne faut 
pas se contenter d'une radiographie qui montre le 
cæeum dans le petit bassin pour en tirer une raison 
d'opérer : car Cest là une situation presque normale, 

M. Pierre Delbel pense que la division de Duval en 
quatre lésions est trop schématique : trés souvent 
les lésions sont associées. 

le Dans la péricolite membraneuse, Duval pense 
que le voile membraneux péricolite eongénital peut 
étre aisément reconnu par la radiographie du lave- 
ment bismuthé, par trois signes : 

fe L'arrêt du lavement à Fangle hépatique. 

X Les boursouflures du ceieco-colon « bulbeux 
barré par des brides que Pon différencie bien nette- 
ment des bandes de eontractures ». — Pour Delbet, les 
bandes de contractures sont reconnaissables à leur 
instabilité : mais l'aspect bulleux du colon est dû à 
la tvphlectasie atonique, caractérisée par des eiæcums 
à parois minces, lepto-cecums, de couleur bleuâtre, 
qui présentent entre leurs bandelettes, surtout entre 
la postérieure et Pexterne, une série de poches, de 
bourses flaccides, séparées par des brides où la 
paroi a résisté : ce sont ces poches qui, à l'examen 
radiologique, donnent au colon el au cecum l'aspect 
bulbeux. 

5 L'immobilité du cæcum dans les différentes posi- 
tions du corps. -- Pour Delbet, le voile membraneux 
congénital, membrane de Jackson, peut au contraire 
être compatible avec une mobilité étendue du cæeum. 
ll est des cæcums très mobiles avec de très belles 
membranes. D. l'a constaté à l'examen radiologique 
et à Popération. 

Les signes radiologiques de Duval ne seraient donc 
pas caractéristiques de la péricolite membraneuse. 

% Dans le cæcum mobile primitif, Delbet ne donne 
pas de signes radiologiques spéciaux. Mais il insiste 
sur le désaccord entre la topographie radioscopique 
et la topographie de dissection au niveau de l'angle 
hépatique. Sur le cadavre, Pangle sous-hépalique 
parait presque toujours fixe. Sur le vivant, examiné 
aux rayons X.il présente presque toujours une mobi- 
lité notable. Ces diseordances entre l'anatomie topo- 
graphique du vivant et celle du cadavre n'ont pas été 
suffisamment étudiées, parce que radiographes et 
anatomistes travaillent séparément. 

5" Dans la dilatation du eæcum. — Les rayons X 
montrent bien la dilatation du cecum : car en eli- 
nique, ee que Pon reconnait au toucher, ce sont les 
cocums épais; au contraire, les cæeums minees ne 
sont pas sentis par la palpation. 

$ Dans la typhlocolite, l'aspect fragmenté du 
bismuth n'est pas dù pour Delbet à Pinflammation 
eco-colique, mais à des boulettes stercorales qui 
existent dans des poches diverticulaires. 


M. Cunéo ne croit pas que l'existence de la péri- 
colite membraneuse puisse être diagnostiquée par 
l'examen radioseopique, lequel montrerait qu'en ce 
cas le eæeum est dépourvu de mobilité. Plus de 
trente examens cliniques, complétés par les explora- 
tions radiologiques, contrôlés par des constatations 
opéraloires atlentives, permettent à Cunéo d'affirmer 


Rayons X. 353 


qu'une péricolite membraneuse très intense peut 
coexister et coexiste en fait le plus souvent avec un 
cecum très mobile. AUBOURG. 


P: Hutinel (Paris). — Spasmes périodiques du 
colon descendant chez l'enfant (Presse médi- 
cale, 7 Février 1914, n° 11, p. 105 à 108, 2 fig.). 


Les spasmes périodiques du gros intestin, el en 
particulier de V'S iliaque et du colon descendant, sont 
assez peu connus. Assez fréquents chez Penfant, ils 
sont d'un diagnostic trés délicat el peuvent donner 
lieu à des erreurs regrettables. La radiographie vient 
heureusement en aide au elinicien, en décelant Vexis- 
tence des spasmes et en fixant leur siège avec pré- 
cision. P. COLOMBIER. 


Chastenet de Géry. — La radiographie des calculs 
biliaires (Gazette des Hôpitaux, 31 Mars 1914, 
p. 615 à 617). 


La radiographie rend de grands services dans la 
lithiase biliaire et l'auteur cite les nombreux travaux 
faits sur cette question qui est maintenant bien 
connue. 

Certains calculs sont absolument invisibles à cause 
de leur composition et de leur perméabilité; la plu- 
part des auteurs admettent qu'il faut qu'un calcul 
contienne du calcium pour être décelé aux rayons NX. 
Les difficullés venant des organes voisins, de la 
paroi ou des mouvements respiratoires sont suppri- 
mées par une bonne technique : intestin vide, esto- 
mae distendu, plaque contre la paroi. au contact du 
rebord chondro-costal droit, le malade étant dans le 
décubitus dorsal, l'ampoule au-dessous de lui. Radio- 
graphie en apnée, rayons durs, localisateur. 

L'auteur cite quelques erreurs de diagnostie que 
lon peut commettre : calculs du rein, de la vessie, 
dépôls calcaires quelconques, ete. Lorsque la lithiase 
biliaire existe, elle peut être reconnue dans 40 à 
50 pour 100 des cas. J. Lounten. 


Raymond Bonneau (Paris). — Calcul biliaire. 
Radiographie positive (Soc. des Chiruryiens de 
Paris, 27 Mars 1914, p. 288). 


B. présente un cliché qui, après insufflation de 
Pestomae, montre une ombre magnifique de ealcul. 
La radiographie permit d'affirmer le diagnosticet de 
poser l'indication opératoire, car les signes cliniques 
élaient peu marqués. 

Apres intervention, l'examen chimique du calcul a 
révélé dans le calcul la présence de la chaux : c'était 
la raison de sa visibilité aux ravons X. 

AUBOURG. 


Coullaud (Paris). — Abcès du lobe droit du foie, 
d'origine dysentérique, traité par l'incision et 
le drainage transpleuro-diaphragmatique (Soc. 
des Chirurgiens de Paris, 13 Mars 1914, p. 211- 
216). 


La radioscopie montrait la partie droite du dia- 
plragme de à centimétres plus haute que la gauche, 
et immobile pendant la respiration. Sur la courbe 
du diaphragme droit existait une tache noire, formant 
une saillie de 3 cenlimétres de haut. Cette image 
était surtout nette dans l'examen postérieur. Cette 
figure permit de porter le diagnostic de lésion 
postéro-supérieure du lobe droit, ayant une tendance 
à s'ouvrir en haut du côté de la plèvre. La localisa- 
tion fut confirmée lors de l'opération.  AUsourc. 


Walther (Paris). — Kyste hydatique de la face 
convexe du foie (Suc. de Chiruryie, 25 Mars 1914, 
p. 400-404). 


L'examen montrait dans ce cas une voussure tres 


accentuée repoussant en haut le diaphragme droit. 
Le sinus costo-diaphragmatique était clair: il n'y 
avait done pas de pleurésie et la tumeur appartenait 
au foie. AUBOURG. 


Émile Weill ct Pruvost (Paris). Un cas de kyste 
hydatique du foie sans éosinophilie, avec 
réaction de Weinberg et examen radiologique 
négatif (Soc. médicale des Hopitaur, 20 Mars 1914, 
p. 552). 

Ombrédanne, à Fintervention, a trouvé un kyste 
central du foie, alors que les moyens de diagnostic 
de laboratoire avaient donné des renseignements 
négatifs : Fombre hépatique n'était pas agrandie : 
il n'y avait pas d'ombre marquée du kysle, au milieu 
de l'ombre hépatique. AUBOURG. 


APPAREIL GENITO-URINAIRE 


Billiard (Roucn). — La radiographie de l'appa- 
reil urinaire dans la pratique journalière 
(Revue médicale de Normandie, 25 Février, 
10 Mars ct 25 Mars 1914, 2 planches hors texte). 


Excellent article de vulgarisation dont nous con- 
seillons la lecture aux confrères non spécialisés dans 
la radiologie. L'examen radiologique doit ètre fait 
toutes les fois que Pon pense aux calculs du rein, 
des uretéres, ou de la vessie, aux tumeurs et dépla- 
cements des reins, à la tuberculose rénale ou aux 
hydro et pronéphroses. 

Chacun de ees cas est passé en revue, puis, dans 
un second chapitre, PA, étudie les difficultés de 
l'examen radiographique, difficultés inhérentes au 
malade (obstacles anatomiques, physiologiques ou 
pathologiques) ou au caleul Jlui-méme (dimension, 
composition) et donne le moyen de remédier à ces 
inconvénients : conseils aux médecins traitants pour 
la préparation médiate des malades (les purger, les 
rassurer, ete.) 

Un troisième chapitre traite de la préparation 
immediate du malade, c'est-à-dire de la position à 
lui faire prendre, et de la technique proprement 
dite : radiographie avec locahisateur et compres- 
seur, ete. Enlin, examen et interprétation des clichés. 

J. LOURBIER. 


Suquet (Nîmes). — Radiodiagnostic des affec- 
tions du système urinaire (fev. pratique CElec- 
trologie et de Radioloyie, Mars 1914, p. 67). 


On passe trés brièvement en revue les renseigne- 
ments fournis par l'exploration radiologique de Fap- 
pareil urinaire : avec les appareils modernes puis- 
sants, on peut voir les contours du rein. ses dimensions, 
ses anomalies de situation: les ronds opaques per- 
mettent, ainsi que les injections de collargol, d'ex- 
plorer l'uretère. Les caleuls, sauf ceux d'acide urique 
pur, sont très visibles. L'A. énumere les erreurs d'in- 
terprétation possibles (confusion avec les calenls bi- 
liaires, appendiculaires, les corps étrangers de lin- 
testin, les ossilications des cartilages costaux, les 
plaques ealeaires dans les artéres athéromateuses, 
les phlébolithes, les ganglions caleifiés, les calenls 
de la prostate, la caleitication de Povaire, les granu- 
lations intravésicales) et il recommande de prendre 
plusieurs clichés à quelques jours d'intervalle. La 
cystoscopie semblerait supérieure à la radiographie 
pour l'examen de la vessie, la radiologie de la pros- 
tate est à l'étude. F. LoBLiGEois. 


Arcelin (Lvon). — Statistique de 102 examens 
radiographiques pour lithiase réno-rénale, 
suivis de vérifications diverses (Lyon Médical, 
t. CXXII, n° 9, 1 Mars 1014, p. 472 à 477). 


La statistique présentée par l'auteur part de mars 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 25 


354 


1906 pour finir en mai 1915. H résulte de son exposé 
que, en collaboration avec divers chirurgiens de la 
région lyonnaise, il pratiqua 162 examens radiogra- 
phiques suivis de vérifications diverses: 92 interven- 
lions, 7 expulsions spontanées, | expulsion spontanée 
après cathétérisme, 4 autopsies. 

Deux erreurs d'interprétation sont à relever : un 
calcul stereoral et un calcul biliaire pris pour des 
caleuls rénaux. Deux diagnostics n'ont pas été con- 
firmós; l’auteur pense qu'on éviterait toute incerti- 
tude en localisant les calculs avec la sonde urétérale. 
Six caleuls trop petits n'ont pas été décelés par la 
radiographie. M. Arcelin, revenant sur ses deux 
erreurs d'interprétation, pense qu'elles sont dues à 
l'absence de tout examen méthodique : il n’a été fait 
ni cathétérisme, ni pyélographie. Quant aux6 calculs 
non trouvés à la radiographie, il faut attribuer ce 
fait à une technique qui était, à ce moment. encore 
défectueuse. En définitive, il faut associer plus étroi- 
tement que jamais les Signes radiographiques aux 
résultats de Vexamen  clinique et instrumental. 
M. DurourT demande la composition du caleul biliaire 
pris pour un caleul rénal: c'était d'après l'auteur, du 
carbonate de chaux. M. Gayer pense que la pyélo- 
graphie ne renseigne que pour Jes calculs siégeant 
dans les calices ou le bassinet, or ceux siégeant 
dans ‘le parenchvme sont beaucoup moins rares 
qu'on ne de croit. M. Baron dit avoir vu en eflet 
chez un malade de M. Tixier 3 caleuls décelés à la 
radiographie : deux étaient dans le bassinet, le troi- 
sime en plein parenchyme. Tn. NoGrer. 


Arcelin (Lyon). — Topographie de la lithiase 
` réno-urétérale (Lyon médical, t. CXXII, n° 11, 
15 Mars 1914, p. 585 à 584). 


L'auteur, reprenant une ancienne statistique déjà 
présentée, la décompose en calculs rénaux droits el 
gauches. C'est ainsi qu'il trouve 53 calculs à droite 
contre 54 à gauche; par contre Tluretère gauche 
donne passage à un nombre plus élevé de calculs : 
un certain nombre s'y arrèlent au niveau de Porifice 
urétéro-vésical. Douze calculs sont ainsi relevés 
contre 6 à droite. Les calculs arrètés au niveau de 
l'uretère lombaire sont une rareté. Cette répartition, 
ne portant que sur le nombre relativement restreint 
de 104 cas, ne semble ètre cependant que provisoire. 

Tu, NOGIER. 


. 


Reynard (Lyon). — Pyélographie pour une pyo- 
néphrose (Lyon Médical, t. CXXII, n° 10, 
8 Mars 1914, p. 534 à 536). 


L'auteur présente une pyonéphrose pour laquelle 
il fit faire deux radiographies par le Dr Nogier. La 
premiére, prise avec sonde opaque dans Puretére, 
montre deux calculs dans le rein droit, la deuxième 
montre un rein énorme touchant la erete iliaque en 
bas et se perdant en haut dans les fausses côtes. Le 
collargol dessine trois cavités correspondant aux trois 
calices, les caleuls y sont très visibles: le plus gros 
est dans le bassinet, le collargol ne le touche pas. 
ee qui montre qu'il est étroitement emprisonné; les 
deux autres sont libres. Seule la radiographie per- 
mettait un diagnostic anatomique précis et évitait 
des surprises à l'intervention. Tn. NoGier. 


J. M. Mason (Birmingham). — Dangers de la 
pyélographie (The Journal of the American 
Medical Association, vol. LXII, n° 11, 14 Mars 
1914, p. 859-844, 9 figures). 


Cri d'alarme contre l'usage intempestif de la pyé- 
lographie que les médecins américains emploient 
depuis 1909 pour diagnostiquer toutes les affections 
uréléro-pvélo-rénales. Braasel, de la clinique des 
frères Mayo, qui à la suite des travaux de Voelcker et 
Lichtenberg en 1906 introduisit cette méthode aux 


Rayons X. 


États-Unis, ne l'emploie plus que dans des cas 
exceptionnels, et dans un travail paru en 1913 il 
indique les restrictions dans son emploi: larges 
hydronéphroses et tous les cas où pour une cause 
ou une autre le bassinet ne peut bien se vider: 
tumeurs analogues du rein. Enfin d'une facon géné- 
rale la pyélographie ne doit être utilisée que lorsque 
toutes les autres méthodes de diagnostic ont échoué. 
Comme confirmation à cette régle (à cette loi pour- 
rions-nous dire) M. rapporte deux observations 
personnelles ct une | 
qu'il doit à Fobli- 
geance de J. B. Mal- 
lory, professeur à 
l'Université d'Ala- 
bama. Il s'agit de 
reins enlevés .chi- 
rurgicalement 3 à | 
# jours après une (2 
pvélographie. La 
surface de ces reins 
était parsemée de 
larges nodules noi- 
rátres el sur une 
section il y avait de 
larges infarctus 
noirátres. Dans l'un 
des cas le bassinet 
contenait un préci- 
pité de collargol: à 
noter que l'on avait 
eu soin de laisser 
la sonde en place 
quelquetemps pour 
faciliter lévacua- Fig, 1.— Surface extéricure du rein 
tion de la solution montrant des nodules noirs, dus au 
colloidale (il est collargol. 

vrai que l’auteur ne 

nous dit pas si suivant ce que conseille Arcelin, on 
eut soin de pratiquer ensuile un lavage du bassinet 
avee de l'eau physiologique). Sur une coupe histolo- 
gique on trouve; à l'intérieur de la capsule de 
Bowmann, le collargol colorant les corpuscules de 
Malpighi; les tubes droits et contournés ainsi que 


Fig. 2. — Collargol au milieu d'un ahces. 


le tissu interstitiel sont bourrés de granulations col- 
loidales. A la suite de ces intéressantes observations 
l'auteur cite toute une série de travaux qui ont paru 
sur cette importante question et qui constituent pour 
ceux que cette question préoccupe une importante 
bibliographie. 

Le très grand intérèt de ces observations réside 
dans le fait que les constatations sont faites non à 
l'autopsie mais sur des reins enlevés chirurgicale- 
ment; on ne peut done imputer à la décomposition 
'adavérique cette diffusion du collargol. Kelly et 


Rayons X. 


Lewis (Silver iodielemulsion : a new medium for 
Skiagraphy of the urinary tract. Surg. Gynec. and. 
Obst., 1915, XVI, 1915) puis Stover trouvèrent au cours 


Fig. 3. — Collargol dans les tubes droits. 


de néphrectomies le tissu périrénal infiltré de 
collargol. 

L'importance et Vintérét de cet article bien docu- 
menté, venant après la discussion de la section de 
Chirurgie de la Société royale de Médecine de Lon- 
dres, peu avant celle de la Société de Radiologie 
médicale de France n’échappera à personne. 


WILLIAM VIGNAL. 


C. W. Vest (Baltimore). — Observation relative 
à l'usage du collargol dans la pyélographie 
(Bulletin of the John Hopkins Hospital, t. XXV, 
n° 277, Mars 1914, p. 74-78, avec 3 graphiques). 


L’auteur rapporte les observations de 6 malades 
opérés aprés pyélographie. Chez 5 de ces malades 
on a pu constater à Popération la présence de col- 
largol dans le tissu rénal ou périrénal et mème, 
dans un cas, dans la cavité péritonéale. 

Les tissus présentaient des changements de colo- 
ration et étaient œdématiés. Dans un des cas, exis- 
tait une coloration foncée s'étendant à toute la région 
rétropéritonéale du côté injecté et il se produisit un 
abcès rétro-péritonéal nécessitant une seconde opé- 
ration. 

Dans un autre cas dont malheureusement il ne put 
pas ètre fait d'autopsie il semble même que l'injec- 
tion puisse être considérée comme ayant été la cause 
principale de la mort. 

Les solutions employées élaient à 10 et 15 0/0 et il 
n'a pas été observé de différence d'effet entre les 
deux titres. 

Les douleurs consécutives sont en général très 
accentuées et peuvent durer pendant plusieurs jours 
ainsi que l'élévation de température qui les accom- 
pagne parfois. E 

Il est fréquent de constaler des cylindres et de 
Palbumine dans les urines. 

La pyélographie ne doit done ètre pratiquée que 
lorsqu'elle est absolument indispensable et avec les 
plus grandes précautions. Peut-être pourra-t-on sub- 
stituer au collargol un autre produit. Le professeur 
Kelly a expérimenté sous ce rapport Piodure dar- 
gent et s'en est trouvé satisfait. R. LEDOUX-LEBARD. 


M. André (Nancy). — Néphrectomie transpérito- 
néale. (Présentation de pièce et de radiogra- 
phies) (Société de Médecine de Nancy, séance du 
11 Mars 1914). 

M. André montre les radiographies intéressant un 
malade ayant un rein ectopique situé au niveau du 
promontoire. Ce rein S'étant infecté à la suite d’une 


355 


gonococcie fut enlevé et les troubles dont souffrait 
le malade disparurent complètement. Ce malade 
avait été traité successivement pour appendicite et 
entérite, étant donné le siège des douleurs. 

Les radiogrammes faits après cathétérisme et après 
injections de collargol montrent un uretère en forme 
WS surbaissé traversant plusieurs fois la ligne mé- 
diane pour, en partant de la vessie, venir aboutir au 
bassinet, à la hauteur du promontoire. PAUL Ame. 


Heitz-Boyer (Paris). — Exclusion partielle dans 
un rein tuberculeux avec urines claires (Jour- 
nal d' Urologie, 15 Mars 1914, p. 297 à 501). 


Dans ce travail Pauteur montre Putilité de la ra- 
diographie pour aider au diagnostic d'exclusion par- 
tielle dans un rein tuberculeux. 

Il s'agit dun homme atteint de tuberculose orchy- 
épididymaire, avec urines claires et sans phéno- 
mènes de cystite mais qui présenta antérieurement 


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pendant plusieurs années des symptômes douloureux 
dans la région rénale droite. L’exploration des deux 
reins montre que le fonctionnement du rein droit est 
diminué dans de notables proportions. 

On peut penser ou à une atrophie congénitale du 
rein droit ou à un rein, dont une partie du paren- 
chyme s'est trouvée supprimée, détruite par suite de 
lésions bacillaires. La radiographie, en révélant des 
ombres estompées, ressemblant à certaines infiltra- 
tions calcaires de vieux foyers tuberculeux, confirme 
cette seconde hypothèse. L. NAHAN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Paliard (Lyon). — Image radioscopique due à 
une pachypleurite (Lyon médical, t. CXXII, 
n° 10, 8 Mars 1914, p. 526 à 529). 


Le malade dont il est question ne présentait, à 
l'auscultation, que de la bronchite et des adhérences 
anciennes «de la plèvre. La radioscopie apporte la 
preuve de ces adhérences avec rétrécissement du 
diamètre transversal du còté droit, qui avait été le 
siège d'une pleurésie ancienne. De plus, au niveau de 
la partie moyenne, on constatait une ombre très nette, 
large, prolongeant en haut l'ombre du cœur, et res- 
semblant à la péricardite avec épanchement, péricar- 
dite dont on ne trouvait pas les signes cliniques; 
l'ombre disparaissait en position dorsale. L'autopsie 
a vérifié le diagnostic de pleurite, mais a permis de 
se rendre compte que l'ombre ainsi formée était due 


356 


à un épaississement considérable des plévres adhé- 
rentes, au niveau de la lame antérieure des deux 
poumons. M. Barjon pense qu'on pouvait affirmer 
l'origine pleurale de cette image en se basant sur la 
teinte grise uniforme et homogène de Pombre, et sur 
sa disparition en position dorsale. Tu. NOGIER. 


Lewis Sayre Mace (San-Francisco). — Pleuré- 
sies diaphragmatiques tuberculeuses chro- 
niques à symptomatologie simulant un ulcère 
gastrique (The Journal of the American Medical 
Association, n° 9, vol. LXII, 28 Février 1914, 
p. 674-678, 6 radiographies). 


L. S. M. rapporte 8 observations de pleurésies dia- 
phragmatiques tuberculeuses chroniques dont la 
symptomatologie, au premier abord, simulait a sy 
méprendre le syndrome de Pulcére gastrique; mais 
par un examen plus attentif grandement aidé par la 
radiologie, on put faire à temps un diagnostic précis, 
évitant ainsi aux malades une intervention sinon dan- 
gereuse, pour le moins inutile. 

Si, en dehors de la douleur en broche, des vomis- 
sements et de la flatulence, on ne trouve pas d'autres 
svmptômes gastriques, et surtout si Pexamen radio- 
logique de Vestomac est négatif, on portera son 
attention sur la base du thorax et il ne sera pas rare 
de trouver des adhérences de la plévre au diaphragme, 
qui se traduisent par une déformation de cette masse 
musculaire qui, en un où plusieurs points, est atti 
rée dans la cage thoraeique; de plus, on trouvera 
des signes classiques de tuberculose pulmonaire. 

WILLIAM VIGNAL. 


E. Rach (Vicnne). — Les types de la tubercu- 
lose pulmonaire infantile reconnaissables ra- 
diologiquement (Münchener medisinische Wo- 
chenscluift, 24 Mars 1914, p. 642-645, 5 figures 
dans le texte). 

L'auteur distingue 6 types principaux : 

4 Le foyer pulmonaire primaire de Ghon (décrit en 
réalité d'abord par Parrot). — Ce type, de fréquence 
décroissante de la première à la quatorzième année, 
est parfois bien reconnaissable radiologiquement 
lorsqu'on voit un foyer nettement circonserit et dis- 
tinet des ganglions trachéo-brochiques. H est impos- 
sible à diagnostiquer avec certitude lorsque le foyer 
siège assez pres du hile pour se confondre avec les 
ombres des ganglions. Fréquemment on en retrouve 
les traces avec guérison chez les sujets plus Agés. 

Y Adénopathie trachéo-bronchique tuberculeuse avec 
tuméfaction des ganglions. — C'est un des types les 
plus connus radiologiquement et qui est parfois 
surtout net pour le groupe ganglionnaire supérieur 
droit. 

Tuberculose tutra-pulmonaire du hile. — Il s'agit 
évidemment le plus souvent de lésions des ganglions 
qui accompagnent les divisions bronchiques qui se 
casétient où se creusent meme de cavernes. Dans 
ces cas, on voit en général une zone d'ombre nua- 
geuse et à pointe tournée en dehors s'étendre dang 
le champ pulmonaire en formant comme un triangle 
dont la base répond à l'ombre médiane, Ce caractère 
permet le plus souvent de distinguer cette forme 
intrapulmonaire de la précédente ou extrapulmo- 
naire, 

4° (iranulie pulmonaire, — Les progrès de la tech- 
nique radiologique permettent de la mettre en évi- 
dence d'une facon parfaite. 

> Phtiste des nourrissons. — Souvent reconnais- 
sables grace aux rayons X les lésions peuvent pré- 
De des aspects divers suivant la forme évolutive. 

© Tuberculose des sommets. — Elle se rencontre 

id chez l'enfant à partir de la 6* et de la 7° année 

et passe pour présenter à peu pres les mémes carac- 

teres et la mème tendance évolutive que chez l'adulte. 


Rayons X. 


Ml est bien évident, d'ailleurs, que seule l'associa- 
tion de l'étude radiologique et des caractéristiques 
anatomiques et cliniques donne une entité à ces 
formes et en fait l'intérèt. R. Lepoux-Lenano. 


Caussade et Levi Frankel (Paris). — Abcès 
unique et volumineux du poumon droit d'ori- 
gine puerpérale. Pyopneumokyste (Soc. médi- 
cale des Hopitau.e, 13 Mars 1913, p. 485-497). 


A propos de ce cas, où l'examen radiologique ne 
put être pratiqué, C. et L. F. discutent la valeur de 
l'examen radiologique dans le diagnostic des lésions 
du poumon. Employée seule, la radiologie conduirait 
à des errreurs : 

fe Le kyste hydatique qui devrait, par sa forme 
diseoide, s'imposer av ec certitude, n'est pas toujours 
dinenostique : Devé et Rougé ont montré que des 
adhérences et des lésions de voisinage peuvent mo- 
difier l'aspect discoïde. De plus, cet aspect a été 
observé (Devé) dans un cas de bronchectasie géante. 
C. et L. F. Pont vu dans un cancer du thymus et dans 
une adénopathie trachéo-bronchique volumineuse. 

2° Les abeès du poumon peuvent être confondus 
avec des pleurésies interlobaires : les manœuvres 
radioscopiques décrites dans les traités pour dia- 
gnostiquer une pleurésie interlobaire sont sujettes 
à caution : l'abcès, que Von suppose plus étendu 
qu'épais, avec une inclinaison en rapport avec Îles 
données anatomiques, peut être, au contraire, plus 
épais que large, ou prendre la forme sensiblement 
sphérique : de plus, les dispositions normales des 
scissures sont souvent moditiées. 

9” Dans le cas de pneumokyste, le diagnostic ra- 
diologique est difficile : on est toujours indécis pour 
aflirmer, soit une pleurésie interlobaire, soit une dila- 
tation bronchique géante (eas de F. Devé), soit un 
pneumokvste hydatique, soit un kyste hydatique 
gazeux, Soit un abcès gazeux du poumon. 

4 L'abeës du poumon peut même soulever un dia- 
gnostic différentiel avec les cavernes tuberculeuses 
(cas de Sauerbruch, de Zurich, Münch. moda: Wochenz., 
n° of, Août 1915, p. 1894). 

5° Pour la localisation mème du siege d'une collec- 
tion purulente et gazeuse intrapulinonaire, C. et L. 
estiment que les ravons X sont parfois insuffisants : 
ainsi, il ne faut pas oublier les anciens movens 
percussion, auscultation, ponetions. Tous les moyens 
sont bons pour arriver au diagnostic : il ne faut pas 
demander à l'un d'eux une prédominance à Vexelu- 
sion des autres. AUBOURG. 


CORPS ÉTRANGERS 


Hirtz (Paris). — Méthode radiographique et ap- 
pareil simple pour la localisation précise et la 
recherche des corps étrangers (Soc. de Chi- 
ruryie, 25 Mars 1914, p. 575-579). 


La localisation des corps étrangers par deux ra- 
diographies orthogonales donne une fausse sécurité 
au chirurgien : fe après Fincision, le point de repère 
superticiela disparu; 2 les corps étrangers ne donnent 
au doigt aucune sensation. Aussi la seule manière de 
localiser un corps étranger consiste à user d'un ap- 
pareil avee tige indicatriee, qui permet au e hirurgien 
d'intervenir sans le géner et qui peut s'appliquer à 
toutes les parties du corps. 


Technique. — La région contenant le corps étranger, deter- 
miné au préalable comme existence et situation approxima- 
live grace à une premiere radiographic, est placée sur une 
plaque radiographique dans la position où sera faite Couderven- 
tion. Trois repères opaques sont disposes sur la peau de telle 
facon que le triangle formé par ces trois points circonscrive 
le corps étranger. Le pied de la verlicale passant par le 
foyer de l'ampoule a été au préalable précisé au fil à plomb et 
marqué sur la plaque par un petit index de plomb. La hauteur 


Rayons X. 357 


de ce foyer par rapport à la plaque est connue. Deux radio- 
graphies successives sont alors faites sur le mème cliché en 
déplaçant l'ampoule d'un nombre délerminé de centimetres 
de part et d'autre de la position primitive fixée par le fila 
plomb. 

Au développement, on trouve sur la plaque une double 
image de chacun des trois repères et du corps étranger, Un 
graphique tres simple permet de transformer cette double 
projection conique en projections orthogonales sur deux plans 
(vertical et horizontal), 

La construction se fait sur une feuille de papier transparent 
qui permet le calque rapide des images doubles du cliché. 
Elle est très facile et nexige aucune connaissance mathéma- 
lique. Elle consiste essentiellement à joindre par des lignes 
droites, sur les plans horizontal ct vertical, la projection des 
deux foyers anlicathodiques à chacune des images des 
repères qu'ils ont produites. Ces lignes s'entre-cruisent deux 
à deux: leurs intersections donnent les projections orthoyo- 
nales cherchée3. 

Le graphique sert à régler un compas (figure) formé de 
trois branches horizontales tournant autour d'un centic 


be. = 


commun et portant trois tiges périphériques verticales de 
longucur réglable, Une quatrième tige traverse à frottement 
doux l'axe méme du compas, c'est la sonde localisatrice. 

La projection horizontale détermine la position des tiges 
périphériques et de la sonde médiane, la projection verticale 
permet de modiller la longueur des tiges périphériques et, 
partant, donne le réglage en profondeur. 

Le compas réglé est présenté sur le malade replacé dans la 
position adoptéc pour la radiographie. On s‘apercoit alors 
que les pointes des trois liges périphériques viennent coïnci- 
der exactement avec les trois repères marqués sur la peau à 
laide d'une légère pointe de feu. La sonde localisatrice 
touche le tégument en un point: elle devrait pénétrer dans 
les tissus dune certaine quantité pour qu'un index dont elle 
est munie tombat sur sa butte fixe; cette longueur indique 
justément la profondeur du corps étranger. 

Le principe géométrique permet une vérification préopéra- 
loire. En effet, la sonde localisatrice mattrialise, dans 
l'espace, le rayon normal passant par le corps étranger. Si 
donc sur le point où celle sonde touche la peau, on fixe un 
grain de plomb et si l'on centre au fil à plomb l'ampoule sur 
ce grain, une radiographie devra donner une coïncidence 
entre le repère entané et le corps étranger. La durée totale 
de la localisalion est d'environ une heure et souvent moindre. 
Le développement et le fixaze du cliché prennent d'ailleurs 
une bonne partie de ce temps. 

Recherche du corps étranger — A la salle d'opération, le 
malade est replace aussi exactement que possible dans la 
posilion où il a été radiographié, position qui avait été au 
préalable définie avec l'opérateur. 


lad 


Le compas sterilisé tenu par un aide aux mains aseplisées 
est présenté sur les trois repères cutanés. La sonde localisa- 
(rice indique l'endroit où il faut inciser. L'instrument est 
replace sur la region autant de fois qu'il est nécessaire, et 
lorsque la sonde est descendue sur sa butée, sa pointe est au 
contact du corps étranger Il va sans dire que les manœuvres 
qui pourraient déplacer celui-ci, en particulier les tractions 
violentes d'écarteurs, devront être évilees. 

Si, par suite d'une disposition analomique spéciale, pré- 
sence d'nne saillie osseuse, de vaisseaux ou de troncs nerveux 
importants, l'incision ne pent èlre faite à l'endroit indiqué 
par la sonde Jocalisatrice, celle-ci peut se déplacer sur un 
arc mobile et aborder obliquement la région. Sa pointe viendra 
cependant finalement toucher le corps étranger, 

Resultats. — Nombre de localisations el de recherches ont 
déjà été faites depuis cing ans avec cet appareil, et dans les 
cas les plus difliciles : dans les services de MM. Hartmann, 
Oucau, Fuftier, Schwartz, Jacob. 


DISCUSSION 


M. Hartmann rappelle que, dans un cas de balle 
situé dans les muscles prévertébraux, le procédé de 
M. Hirtz s'est montré d'une précision absolue. 

M. Chaput décrit son procédé des deux repères. Le 
radiographe place un repère antérieur et un repère 
postérieur en ligne droite avec le corps étranger. 
H est des lors facile de savoir exactement la situa- 
tion du corps étranger, sur la ligne en question, avec 
une construetion géométrique très simple (procédé 
du graphique) en prenant deux épreuves, Pune d'avant 
en arrière, l'autre d'arrière en avant. Sur les épreuves, 
si les images ont? la mème dimension, on peut dire 
que le corps étranger est au milieu de la distance 
qui sépare les deux repères: si les deux images sont 
peu différentes, le corps étranger est au voisinage 
du milieu de la région; si elles sont très inégales, le 
projectile est très rapproché d'un des repères. 

M. Jacob montre que Fappareil de Hirtz différe de 
l'appareil de Contremoulins par ce fait qu'il est moins 
compliqué et qu'il my a pas, à proprement parler, de 
construction géométrique à faire dans Pespace : on 
la réalise sur une simple feuille de papier calque, en 
moins d'une heure. 

M. Demoulin rappelle Fappareil à tige de Tuftier 
(Poirier de Clisson. Th. de Parts, 1904). La téléradio- 
graphie pourra rendre, en l'absence d'appareils, de 
grands services dans la localisation des corps étran- 
gers. AUBOURG. 


Mazères.— Recherche des corps étrangers.— Sur 
trois procédés pratiques permettant la locali- 
sation avec ou sans compas (Archives d Electri- 
cité médicale, 25 Mars 1914, p. 281 à 292, avec 
6 figures). 

Placant un repère à la face antérieure de la région, 
un repère à la face postérieure, et pratiquant 2 ra- 
diographies sur la mème plaque en déplaçant lam- 
poule, l'A. indique 3 manières d'obtenir ta localisation 
du corps étranger : au moyen d'une échelle, au moyen 
d'une réglette, au moyen d'une construction gra- 
phique. JE est impossible de résumer la description 
déjà fort concise dans le texte, et nous ne pouvons 
que renvoyer le lecteur à Foriginal. 

A. LAQUERRIÈRE. 


R. L. Wason (Londres). — Corps étranger de 
avant-bras avec une histoire trompeuse (The 
Lancet, n° XI, 14 Mars, 1914, p. 748). 


Un matelot se traumatise Vavantbras en faisant 
une chute; quatre jours après. il se présente à la 
visite avee un æœdème inflammatoire considérable, 
s'étendant du coude à la racine des doigts. A la pal- 
pation le long du ravin, on sentail une petite masse 
dure. L. W. eraignait une lésion osseuse; cependant, 
après bien des pansements humides, Perdeme dis. 
parut, seule persistait la petite masse. A la premiere 
escale du navire, l'auteur fit radiographier Pavant- 


bras á deux reprises, chaque fois avec un résultat 
négatif, Puis la petite masse devint complétement 
mobile et donna bien l'impression d'un corps étran- 
ger. Vingt-six jours apres les premiers svinptomes, 
Fauteur retira, après une petite incision superticielle, 
une aiguille longue de 3 centimetres et demi. 
\ILLIAM VIGNAL. 


Malot (Lvon). — Diagnostic et localisation des 
corps étrangers intra-oculaires par la radio- 
graphie rapide (Revue générale COphtalimoalogie, 
Jo" année, n°9, 31 Mars 1914, p. 97 à 104). 


Le Dr Malot, qui est l'auteur d'une these sur le 
diagnostic et la localisation des corps étrangers 
intra-oculaires par la radiographie rapide, a organisé 
un service de radiologie annexé à la clinique ophtal- 
mologique du professeur Rollet. TE a donc résumé 
dans cet article les indications du radiodiagnostic et 
sa technique. 

L'examen radiologique s'impose lorsqu'après effrac- 
tion du globe de Fœil les milieux sont devenus 
opaques, car Pophtalmoscopie ne peut plus donner 
de renseignements suffisants. Des deux procédés 
radioscopique ou radiographique, Pauteur préfére 
le second, à juste raison, d'ailleurs, si Von ne veut 
pas se risquer à laisser échapper des fragments de 
métal assez volumineux: tandis que par l'obtention 
d'un cliché, on peut prétendre révéler la présence de 
parcelles métalliques minuscules. 

La prise des clichés doit renseigner sur la pré- 
sence du corps étranger et sur son siège. A cet effet, 
il convient de prendre 2 épreuves, la tête reposant 
par la région temporale côté malade, et le sujet re- 
gardant en haut, pour la { épreuve, et en bas pour 
la 2°; suivant done le déplacement de Pombre pro- 
jetée par le fragment métallique, par rapport à l'axe 
du globe oculaire, on sait immédiatement si le corps 
étranger siege dans le globe ou en dehors, et si 
dans le 1 eas, il siège dans l'hémisphère postérieur 
ou antérieur. G. Haner. 


Coullaud (Paris). — Balle de carabine enkystée 
dans la paroi antérieure du péricarde (Soc. des 
Chirurgtens de Paris, 20 Mars 1914, p. 244-254). 


L'examen radiologique montrait une balle près de 
la paroi antérieure du thorax. dans le 9° espace inter- 
costal gauche, animée de battements svnehrones 
aux battements du cœur. Ablation. Guérison. 

A propos des balles du péricarde, M. Zislin cite 
trois eas de balles enkystées dans le péricarde : un 
cas de Piequé (1864) — un eas de Curran (The Lancet, 
1887) — un cas de Tuftier (Soc. de Chirurgie, 1903). 

AUBOURG. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Forssell (Stockholm). — Importance de la ront- 
genthérapie en pathologie interne (VIH Con- 
grès des médecins du Nord, Août 1915). 


Rapport trés documenté, DA. passe en revue: 
a) l'action des rayons X sur le chimisme cellulaire 
(dissociation des complexus moléculaires, précipita- 
tion des sol. colloidales, action sur les processus fer- 
mentatifs, Pautolyse, formation de substances actives, 
comme la choline aux dépens de la lécithine, déshy- 
dratation des tissus, pholo-activité conférée à 
ceux-ci, ete: b) laclion biologique des rayons X 
(action destructive élective sur les cellules de cer- 
taines tumeurs, glandes vasculaires, ete.), action 
regénérabrice sur les tissus normaux, ete.; c) des 
effets thérapeutiques obtenus dans les leucémies et 
pseudo-leucémies, tuberculoses (Ivmphomes, tubercu- 


Rayons À. 


loses superficielles, pulmonaires, péritonéales, etc.), 
affections nerveuses (névralgies, svringomyeélie, ete.), 
affections glandulaires (thymus, thyroïde, surrénales, 
ovaires, ete.): d) la technique, importance de la 
pénétrabilité des rayons. insuflisance des moyens de 
mesure, résultats négatifs de la sensibilisation préa- 
lable de la zone à irradier par injections de subs- 
tances photo-actives, résultats plus intéressants des 
injections préalables de préparations métalliques, 
pour Putilisation du ravonnement secondaire, 
V. MAHAR. 


C. Stern (Düsseldorf). — Sur l'importance de la 
filtration en radiothérapie (Muenchener Medizi- 
nische Wochenschrift, 5 Mars 1914, p. 487-488). 


Résumé d'une 


praticiens. 


conférence faite à des médecins 
R. Lebocx-Lenanp. 


DERMATOSES 


Heymann (Hanoï). — Traitement par les rayons X 
des ulcères phagédéniques tropicaux (Annales 
d'Hygiène et de Médecine coloniales, n° 1, Janvier, 
Février, Mars, t. XVII, p. 87 à 96). 


PA. devant la multiplicité des agents thérapeu- 
tiques mis en action pour ces ulcérations, tenta la 
radiothérapie, à la suite des observations de Gau- 
thier, Calleville, Schmidt, concernant la cicatrisation 
de plaies atones par les rayons X. 

ll cite $ observations de malades présentant des 
ulcérations à fonds grisätres, sanieux, laissant 
suinter une sérosité louche. 

En quelques séances de radiothérapie, la cicatri- 
sation se fit complétement. 

Grâce à ce traitement, on vit d'abord et très rapi- 
dement céder les douleurs, puis le tarissement du 
suintement séreux, et la guérison rapidement obte- 
nue donna une cicatrice souple, sans adhérence aux 
plans sous-jacents même dans les cas d'ulecères pro- 
fonds. G. Harner. 


H. Mestscherski et F. Grintschar (Moscou). — 
Un cas de sclérome respiratoire du nez et de la 
gorge traité sans succés par le vaccin et amé- 
lioré par les méthodes physiques (Berliner 
klinische Wochenschrift, 16 Mars 1914, p.512-514, 
2 figures). 


Le titre suffit à indiquer le contenu de cette obser- 
vation eurieuse dans laquelle un bon résultat fut 
obtenu en associant la radiothérapie, le radium et la 
neige earbonique. R. LEDOUX-LEBARD. 


Anatley Corbett (London). — Lichen plan hyper- 
trophique (The Proceedinys of the Royal Society 
of Medecine, vol. VII, n° 5, Mars 1914 (Section 
de Dermatologie), p. 117). 


Fillette de 15 ans présentant des lésions de lichen 
plan hypertrophique sur la partie antérieure de 
Pavant-bras droit et sur Péminence thénar. Améliora- 
tion marquée par la radiothérapie; elle reçut en 
45 jours deux fois 1/5 de dose de pastille Sabouralid. 


A WILLIAM VIGNAL. 


NÉOPLASMES 


J. H. Sequeira (Londres). — Sarcome pigmen- 
taire traité par la radiothérapie (The Proceedings 
of the Royal Society of Medecine (Section de 
Dermatologie), vol. VII, n° 5, Mars 1914, 
p. 117-118). 

Sujet présentant une infiltration violacée des pieds 
et des malléoles, ainsi qu'aux poignets et sur le dos 


Rayons X. 


des mains. Dans ces zones inflammatoires présence 
de nodules. 

Le traitement débuta en Août, chaque région recut 
30 H., Virradiation se faisant au travers d'un filtre 
d'aluminium de OÓmm2. Pas de réaction, Aetuelle- 
ment téguments de consistance normale, disparition 
de la teinte violacée. Légère pigmentation brane. Le 
ras sera suivi. WILLIAM VIGNAL. 


Pfoerringer (Ralisbonne\l. — Contribution à 
l'étude de la radiothérapie des tumeurs mali- 
gnes inopérables (Fortschritte auf dem Gebiete 
der Roentgenstrahlen, 18 Mars 1901, p. 580-087). 


P. rapporte 12 cas de sa pratique dans lesquels la 
“adiothérapie, dans le sens le plus large de ce terme, 
lui a fourni des résultats heureux el mème ines- 
pérés. 

Ii s'agit d'un sarcome du cou, de 3 cancers du rec- 
tum et d'un cancer de l'utérus tous inopeérables, 
mais chez lesquels une amélioration considérable ou 
meme une disparition complete des troubles a été 
obtenue. 

Quatre autres malades dont un cancer des fosses 
nasales et 5 cancers du reetumn qui auraient été à la 
rigueur opérables mais ne pouvaient subir Pinterven- 
tion en raison de leur état général ou de leur refus 
ont fourni des résultats encore meilleurs puisque. en 
associant les rayons de Röntgen, le meésothorium, la 
choline et le thorium X., P. a obtenu ehez tous une 
guérison clinique complète, I insiste avee raison 
sur les avantages de la thérapeutique combinée, 

° R. Lepotx-LEBARD. 


SANG ET GLANDES 


A. Zimmern et Cottenot (Paris). — Traitement 
par les rayons X des glandes à sécrétion in- 
terne en état d'hyperactivité (Presse médicale, 
18 Février 1914, n° 14, p. 159-154). 


Les cellules glandulaires sont très sensibles à lac- 
tion des rayons X. De fortes doses produisent 
des destructions histologiques: les doses thérapeu- 
liques agissent en diminuant Paetivilé des glandes, 
Les ravons X ont done une action frénatrice sur les 
sécrétions glandulaires, action diamétralement oppo- 
sée à celle de Popothérapie. 

Les ovaires sont extrémement sensibles à cette 
action : le traitement radiothérapique des fibromes 
a déjà fait ses preuves, En mème temps que Farrêt 
des hémorragies et la régression de volume de la 
tumeur on observe une ménopause prématurée qui 
s'accompagne des malaises habituels à la mèno- 
pause. 

Le corps thyroïde semble plus réfractaire à l'action 
des rayons. 

Le traitement du goitre exophtalmique a donné 
des résultats indiscutables et sera bientôt au point. 

Aucun résultat expérimental ne peut nous per- 
mettre d'apprécier la susceptibilité de P/ypophyse. 

Par contre, la radiothérapie de lhypertrophie du 
thymus compte à son actif de merveilleux suecés. 

MM. Zimmern et Cottenot ont spécialement étudié 
l'action des rayons X sur les glandes surrénales., Us 
ont obtenu de très bons résultats thérapeutiques fai- 
sant baisser notablement la pression artérielle chez 
des hypertendus, au moyen de rayons trés pénétrants 
abordant la surrénale par la voie lombaire au niveau 
de la douzième cote. , P. COLOMBIER. 


A.S. Warthmi (Michigan). — Les modifications 
des tissus leucémiques produites par leur 
exposition aux rayons Röntgen (Archires d Elec- 
tricité médicale, 25 Mars 1914, p. 509 ct 509). 

 D'expériences sur les animaux et d'examens de 

tissus prélevés sur des malades ayant été traités 


399 


pour leucémie (8 eas forme mvéloide, 2 Ivmphatique, 
5 maladies de Hodgkins, ete), VA. pense qu'il faut 
diviser les effets en deux elasses : effets immédiats 
ou dégénéralifs, effets réactionnels. I résume son 
travail de la facon suivante : «< des irradiations pro- 
longées des organes hémalopoieliques dans les cas 
de leucémie, produisent d'abord une dégénérescenee 
des cellules jeunes et maternelles el par eela mème 
une diminution considérable dans la production des 
leucoevtes, particulièrement dans la forme mvéloïde. 
Cet elfet destruectif est suivi d'une réaelion par 
laquelle les cellules d'un type plus résistant seront 
formées: le processus leucémique essentiel est irré- 
sistible, bien que moditié dans son earactère », 
A. LAQUERRIERE. 


Hochguer:el (Bonn). — La radiothérapie de la 
pseudo-leucémie (Iortschritle auf dem (iebiete 
der Roentogenstrahlen, t XXI, fasc. 6, 18 Mars, 
1914, p. 659-667), 


Dans une étude conseieneieusement documentée 
et accompagnée d'une bonne bibliographie, IH. réunit 
toutes les observations de pseudo-leueémie traitées 
par la radiothérapie et montre que les svimptôomes 
d'ailleurs trés divers groupés sous cette désignation 
sont tous justiciables des rayons de Rónigen qui 
constituent actuellement encore la meilleure théra- 
peutique à diriger contre les Ivimpliomes ganglion- 
paires quelle quien soit Fétiologie primilive réelle, 

R. Levori-Lenano. 


SYSTÈME NERVEUX 


Delherm et Chassard (Paris). — Observation 
d'un cas de névralgie consécutive à un zona 
(Bulletin de la Science francaise CElectrothéra pie 
et de Radiologie, Février 1914, p. 52 à 55). 

Zona s'étendant à la nuque, à l'oreille, au moignon 
de l'épaule, au cou; les vésienles disparurent rapide- 
ment, mais 15 jours plus tard, douleurs tres vives. On 
fit d'abord du courant continu, puis de introduction 
électrolytique de bromure de radium, sans résultat. 
On eut alors recours à la radiothérapie : rayons 
durs (7 à 9 Benoisb 5/4 Vila 1H par séance. Appli- 
cations sur les différentes régions doulourenses. 
Quelques jours après la fin de la série, les douleurs 
s'atténuérent, On fit au total 9 séances et le malade 
quoique souffrant encore bès légerement se trouve 
assez bien pour cesser le traitement. 

A. LAQUERRIERE, 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Peyron (Versailles). — Un cas de fibrome utérin 
traité par les rayons X (lier. pratique d'Elec- 
troloyie et de Radiologie, Mars 1914, p. 65). 


Il s'agit d'une énorme tumeur fibreuse (allant du 
pubis jusqu'à trois centimetres au-dessus de Pom- 
bille et d'une épine iliaque à l'autre) chez une 
femme de 47 ans, grande névropalhe. Le début de 
la tumeur remontait à dix ans, elle oecasionnait des 
pollutions et des « engourdissements paradisiaques », 
mais fatiguait Ja malade et rendait tout travail 
impossible. Cette tumeur traitée par la radiothérapie 
diminua en quatre mois du volume d'une tête de 
fætus à celui d'une amande en mème temps que se 
relevait l'état général. F. LouriGrois. 


Lacaille (Paris). — Contribution à l'étude de la 
valeur thérapeutique des rayons X sur les 
fibromes utérins (Journal de Médecine, Paris, 
n° 12, 21 Mars 1914). 

L'auteur apporte 48 cas nouveaux de fibromes 
utérins traités par la radiothérapie. Sur ces 18 cas, 


360 


4 n'ont pas continué le traitement, mais sur les 14 
restants il a obtenu 44 succès. Aussi insiste-til avec 
juste raison sur la valeur thérapeutique de la radio- 
thérapie surtout lorsqu'il s'agit d'un fibrome pur, 
génant soil par son volume, soit par des hémorra- 
gies, soit par compression, soit par son retenlisse- 
ment sur l'état général. L'exeellence de la radiothé- 
rapie s'affirme de plus en plus et les quelques 
insuecés signalés ne comptent guère en présence 
des beaux succès qu'on enregistre tous les jours. 

R. LEVERE. 


J. Delpratt Harris (Devon). — Radiothérapie 
des fibro-myomes utérins (Deron ureter Me- 
dico-chiruryical Socicty, séance du 13 Mars 1914; 
in The Lancet n° XI, 28 Mars 1914, p. 895-896). 


D. rapporte 4 observations de fibromes utérins 
traités avec succès par la radiothérapie. 

A. hoyer apporte Jui aussi Pobservation d'un cas 
de fibrome utérin chez une femme de 42 ans, traitée 
avee sueces par les rayons X. Et se plaçant au point 
de vue purement clirurgieal il dit combien il se sent 
allégé d'une grave responsabilité en n'opérant plus 
des femmes qui affaiblies et profondément anémiées 
par des hémorragies profondes peuvent être traitées 
avec suecés par la radiothérapie. 

WILLIAM VIGNAL. 
Erwin v. Graff (Vienne). — Essais de rœnt- 
genthérapie intensive en vue d'abréger la 


durée du traitement des myomes utérins (Zen- 
tralbl. f. Gynec., n° 11, Mars 1914). 


Dans 10 cas, l'A. a largement dépassé (243 X, 
moyenne des doses totales et 674 X, moyenne des 


SUBSTANCES 


GÉNÉRALITÉS 


W. S. Newcomet (Philadelphie). — Radiumthé- 
rapie dans une centaine de cas (The Thera- 
peutic Gazette, n° 5, 15 Mars 1914, p. 150-156, 
1 tableau). 


Travail de statistique et de 
SCieNCIeUX. 

L'auteur se refuse d'écrire le mol guérison, mais 
emploie les termes « amélioralion notable » ou 
«sans nouvelle manifestation de l'affection ». 

WILLIAM VIGNAL. 


eritique très con- 


W. S. Lazarus Barlow. — Radium et radiations, 
agents thérapeutiques (Vorth London Medical 
and Chiruryical Society, séance du 19 Mars 1914 
in The Lancet, n° XI, 28 Mars 1914, p. 894-895). 


L'on ne connait encore rien de décisif concernant 
les radiations: la question du dosage par exemple 
est encore à l'étude et est loin d'être résolue. 

L'action du radium, dans les mèmes conditions el 
les mèmes doses varie suivant les cellules. Ceci 
explique jusqu'à un certain point la différence d'action 
de ce corps sur les multiples variétés de tumeurs. 
On possède à l'heure actuelle quelques preuves sur 
le fait que les cellules cancéreuses irradiées jusqu'à 
un état voisin de la mort amenent un certain degré 
d'inmmunité, immunité strictement spécifique à Vindi- 
vidu porteur de la tumeur. Hest d'avis que le radium 
ne doit être utilisé que dans les cas inopérables, ou 
que dans les cas où lintervention chirurgicale ne 
donne que de piteux résullats comme dans les 
tumeurs malignes des amvedales. Se basant sur les 
faits cliniques et expérimentaux, il repousse l'emploi 


Substances radioactives. 


doses par série) les doses utilisées par Gauss 
(1400 X, dose moyenne totale et 261 X par série). Pour 
ce faire, PA. a augmenté le nombre des champs d'ir- 
adiation cutanés, ventraux et dorsaux: utilisé le 
vagin comme porte d'entrée et augmenté les doses 
de chaque irradiation. 

Malgré eela. la durée du traitement jusqu'à établis- 
sement de Paménorrhée est restée sensiblement 
égale à celle notée par Gauss (5 Semaines environ). 

LA. estime que l'augmentation des champs dirra- 
diation oblige à diminuer feur surface et rend la 
visée des ovaires plus difficile; nombre d'irradiations 
peuvent ainsi manquer leur but. 

LA. en conclut qu'il serait préférable de limiter 
les champs d'irradiation à 8 ou 10: d'augmenter leur 
surface et, par lá mème, les chances de couvrir les 
ovaires par les faisceaux de ravons X; d'employer 
un ravonnement assez pénétrant pour qu'à 6 à 8 centi- 
metres de profondeur, les ovaires puissent absorber 
10 à 20 X, de telle sorte que 500 à 400 X par série 
seraient suffisants. V. Matan. 


DIVERS 


. 


Luigi Neri (Milan). — Radiothérapie d’un cas 
d’ossification du biceps et du brachial antérieur 
(Gaz. degli Osped. delle Cliniche, 18 Mars 1914). 


Par suite de Vossification, les mouvements de 
flexion, d'extension, de torsion étaient impossibles. 

Sous l'action de la radiothérapie ossification 
diminua et les mouvements revinrent. 

Deux radiographies, une avant, uneaprés, montrent 
qu'il y a eu une disparilion presque complète des 
néoformations. DELMERM. 


RADIOACTIVES 


du radium après une intervention chirurgicale comme 
trés nocif alors que l'on peut utiliser les rayons X. 
Pourquoi cette différence entre les ravons X et les 
ravons y si étroilement apparentés? C'est un fait 
encore inexpliqué. De plus, apres qu'une tumeur a 
été détruite par les radiations, les produits de désin- 
tegration passent dans l'organisme et il convient de 
surseoir à toute intervention sanglante tant que ces 
produits n'ont pas été éliminés. 
WILLIAM VIGNAL. 


A. E. Hayward Pinch (Londres). — La radium- 
thérapie (Medical Society of London, séance du 
9 Mars 1914, in The Lancet, n° XI, 14 mars 1914, 
page 749-751). 

P. expos? les méthodes employées au - Radium Insti- 
tule » de Londres et les résultats obtenus. Les sels 
utilisés contenant 90 pour 100 de radium sont enfer- 
més soit dans des tubes, soit dans des étuis plats 
contenant 5 milligrammes ou 227,5 par centimetre 
carré. Les émanations de radinm sont contenues 
dans des solutions titrant au moins 4 millicurie par 
litre, On y utilise différents fillres à savoir : 

0901; 005, d'aluminium. 

0mh; Jo d'argent. 

pom; fom: Yom ep 5e de plomb. 

05; 08" de platine. 

D'aprés l'auteur, c'est le filtre d'argent de I milli- 
mètre d'épaisseur qui lui parait le meilleur, Si Pon 
emploie un filtre trop épais il se reforme des radia- 
lions secondaires nuisibles. H faut, avant tout traite- 
ment. assurer la protection des tissus sains : dans ce 
but. il recommande de les bien assécher, car ila 
remarqué, surtout dans la région axillaire, que l'humi- 
dité élait souvent cause d'accident; la protection 


Substances radioactives: 


des muqueuses saines comme dans le vagin et le 
rectum s'assure en tamponnant avec des mèches de 
gaze. 

Dans le traitement des néoplasies, chaque fois que 
Pon peut enfouir le tube radifère, il est indiqué de le 
faire car son action est ainsi quadruplée. H. P passe 
ers lite en revue les différentes affections qu'il traita 
par la radiumthéraphie et expose les résultats obtenus. 
L'idiosvnerasie joue un grand role, aussi convient-il 
au début d'un traitement, surtout pour les affections 
cutanées, d'ètre très prudent, de peur d'amener de la 
télangiectasie et.de la pigmentation des téguments. 

Le radium agit favorablement sur la tuberculose 
ganglionnaire, moins bien sur la tuberculose cutanée 
pour laquelle il préfère la Finsenthérapie. Examinant 
ensuite le traitement des tumeurs malignes il est 
d'avis que chaque fois qu'une néoplasie est opérable 
il convient de recourir au bistouri. Dans le cancer 
de ka langue et de la bouche il obtient d'excellents 
résultats, de mème que dans celui de la vessie el de 
Putérus. La forme annulaire du cancer du rectum 
bénéficie plus du traitement que la forme en plaque. 
Les tumeurs qui sont le plus favorablement 
influencées sont les sarcomes et Iympho-sarcomes ; 
toutefois il faut se faire une règle de ne pas toucher 
aux sarcomes mélaniques. Le radium amène une 
régression rapide mais temporaire des lymphadé- 
nomes. 

Dans lintérèt des malades comme dans celui des 
médecins il convient, pour le moment du moins, de 
rayer le mot guérison du vocabulaire, quand on 
parle de la radiumthérapie du cancer. Toutefois à 
mesure que nous connaitrons mieux le merveilleux 
agent thérapeutique, quand la technique sera perfec- 
tionnée, il est à espérer que Von pourra en toute 
justice et en toute confiance employer le mot de 
guérison, D'ici là, soyons circonspects. 

Douglas Harmer. — Avant d'appliquer le radium 
dans les cancers de la bouche et du pharynx, on 
commence par enlever au moven de la diathermie le 
plus possible de la néoplasie. 

N. S. Finzi. — Recommande d'enfouir Fagent radi- 
fere dans les tissus chaque fois que cela est possible, 
mais au heu de Pimplanter au milieu de la tumeur, 
il Venfonee à la périphérie près de la zone d'extension, 
agissant ainsi plus efficacement sur la tumeur en 
détruisant les lissus en voie Paceroissement. 

WILLIAM VIGNAL. 


Corlett (W. Th.) — Radium (The Cleveland Medi- 
cal Journal, Mars 1915, n°5, p. 180-184). 


En quatre pages, Vactinothérapie, la radiothérapie 
et la radiumthérapie sont jugées par Pauteur avec 
un dédain bien regrettable pour lui. 

R. Lepoux-Leparp. 


F. Gudzent et L. Halberstaedter (Berlin). — Sur 
les accidents professionnels dus aux substances 
radioactives (Deutsche medizinische Wochen- 
schrift, 20 Mars 1914, p. 555-557). 

G. et H. ont eu loccasion d'examiner douze per- 
sonnes occupées depuis plus ou moins longtemps à 
la manipulation des substances radioactives et ils 
ont constaté chez elles : 

te Des accidents cutanés sur la face palmaire de 
la phalangette du pouce, de Vindex et du médius 
consistant en hyperkératinisation, principalement au 
niveau du bord unguéal avec, dans les cas les plus 
graves, déformation des ongles qui deviennent 
“assants, et troubles de la sensibilité au toucher: 

2 Des troubles de Pétat général caractérisés par 
la fatigue, l'envie de dormir, céphalée, vertiges, ete., 
ainsi que les modifications de ta formule sanguine 
atteignant exclusivement les leucocytes dont le 
nombre est diminué et va de 7000 à 5500 pour les cas 
examinés. 


361 


La formule leucocytaire présente une lymphocytose 
relative et absolue accentuée avec une diminution 
relative et absolue du nombre des leucoeytes neutro- 
philes. 

ll y a donc lieu de faire prendre aux personnes 
exposées à manier fréquemment les substances 
radioactives de grandes précautions. 

R. LEDOUX-LEBARD. 


G. Klein (Munich). — Sur les désignations de 
mesures des doses de rayonnement dans la 
radiumthérapie et la mésothoriumthérapie 
(Muenchener medizinische Wochenschrift, 24 Mars 
1914, p. 661). 


L'auteur propose Ja désignation générale d'actino- 
thérapie pour remplacer le terme de radiothérapie 
étvmologiquement incorrect. Jl indique ensuite des 
notations qui permettraient d'unifier les indications 
relatives aux applications thérapeutiques des sub- 
stances radioactives. R. Lepoux-LEsAnD. 


DERMATOSES 


Peraire (Paris). — Tumeur chéloïdienne rétro- 
mastoidienne. Ablation. Greffe et Radium (Soc. 
des Chirurgiens de Paris, 13 Mars 1914, p. 222- 
924). 


Malgré une premiére intervention, malgré des sca- 
rifications, il y eut récidive d'une chéloide chez un 
enfant de 15 ans. La cicatrice fut largement enlevée 
et suivie d'une autoplastie par glissement de la peau 
de la région cervicale voisine. Puis Wickham, pen- 
dant 3 mois, fit des applications de radium (les doses 
ne sont pas indiquées), avec un intervalle de repos 
de 20 jours. 

Après la cessation de la radiumthérapie, il y eut 
de nouveau récidive, cette fois énorme. Nouvelle 
ablation elnrurgicale, puis radiumthérapie par 
Degrais, trois fois par semaine pendant deux mois 
(sans indications de doses). Grâce à cetle médication 
longtemps prolongée, il n'y a pas de récidive : on 
peut se demander si même il convient de suppri- 
mer tout à fait les applications de radium. 

M. E. Delaunay eroit qu'il n’est pas besoin de 
pratiquer Fextirpation préalable de la chéloïde : le 
radium sufiit à lui seul pour la faire disparaitre. 


-= Mème, le bistouri semble avoir une action prédispo- 


sant aux récidives. 

M. Peraire répond que c'est sur les indications de 
Wickham lui-même qu'il a commencé par opérer son 
malade, avant de le soumettre à la radiumthérapie. 


AUBOURG. 


Frank Edward Simpson (Chicago). — Radium- 
thérapie de la blastomycose (7he Journal of the 
American Medical Association, vol. LXII, n° 11, 
14 Mars 1914, p. 844-845, 4 figures). 


Abcés blastomycosique siégeant à langle interne de 
l'œil gauche depuis trois mois, diagnostic bactério- 
logique et histologique. Le malade refusant tout 
traitement chirurgical, on applique sur la lésion des 
emplatres contenant 0 milligr. 04 de baryum radi- 
fere: la lésion fut ainsi irradiée pendant trois 
semaines, le total des séances se montant à 5heures. 
Légère réaction inflammatoire, indolore. 15 jours 
apres deux petites pointes persistérent sur les pau- 
pières supérieure et inférieure; nouvelle applica- 
tion de 15 minutes. 

Guérison complete, résultat esthétique parfait se 
maintenant en Juillet 1915. WiLLIAM VIGNAL. 


302 


NÉOPLASMES 


A.von Wassermann (Berlin). — Analyse de l’ac- 
tion des substances radioactives sur le cancer 
des souris (Deutsche medizinische Wochenschrift, 
12 Mars 1914, p. 024-528). 


Abandonnant ses recherches sur la chimiothérapie 
des tumeurs de la souris dont on se rappelle le 
retentissement momentané, W. passe à étude de 
l'action des agents physiques sur le cancer expéri- 
mental et se demande d'abord si le rayonnement agit 
directement sur les Gumeurs ou sile sang ou d'autres 
cellules jouent un rôle dans cette action qui serait 
alors indirecte. 

Après avoir commencé par déterminer le temps 
pendant lequel un cancer de la souris peut survivre 
en dehors de l'organisme qui Fa produit et avoir 


constaté — ce que tout le monde savait déjà — que 
ce temps était amplement suffisant dans les condi- 
tions ordinaires pour permettre toutes les expé- 


riences, il procéda à des irradiations au moyen de 
mésothornun. Le tissu cancéreux divisé en parti- 
cules et formant une sorte d'émulsion dans le liquide 
de Ringer est mis dans des tubes dans lesquels 
on suspend un tube contenant 55 milligrammes de 
mésothorium filtré sur 4 millimetre de laiton. Des 
tubes témoins sont placés dans des conditions iden- 
tiques. On inocule à des souris neuves des prélé- 
vements faits sur ces divers tubes au bout de une 
heure, 2 et 3 heures. On constate ainsi que le 
tissu cancéreux irradié pendant 3 heures ne donne 
plus de greffe positive. 

De ces expériences on peut conclure que l'action 
des ravonnements sur les tumenrs est une action 
directe, ce qui était depuis longtemps démontré. 

Mais si l'on augmente un tant soit peu le volume 
des fragments cancéreux irradiés, on constate que 
déjà avee des fragments de 3 millimètres on peut 
obtenir des greffes posilives après 3 heures dexpo- 
sition au mésothorium, autrement dit, Faction du 
rayonnement s’atténue avec la profondeur. 

Dans une autresérie d'expériences, W. montre que 
l'action des radiations se traduit d'abord non pas en 
détruisant complétement les cellules atteintes qui 
restent vivantes, susceptibles d'échanges nutritifs, 
mais en sapprimant leur faculté de reproduction. 

I} se passe ici ce que Pon a signalé déjà à propos 
des trypanosomes (analyse de Particle de Halbers- 
lacdler, paru dans ce journal). 

Si on dénomme nutrirepteur le eomplexus biolo- 
gique de la nutrition et du mouvement et génorepteur 
le complexus de la reproduction, Von peut dire que 
les rayons suppriment les génocepteurs et Pon peut 
« expliquer » Paction élective des rayons sur les 
divers tissus du corps en formulant la proposition 
suivante: un tissu est d'autant plus susceptible aux 
radiations qu'il est plus riehe en génocepteurs. 

Hest évidemment très regrettable que Bergonié et 
Tribondeau n'aient pas attendu pour formuler la loi 
qui porte leurs noms, les sensationnelles découvertes 
de W. R. Levocrx-Lenano 


Dawson Turner (Edinburgh). — Carcinone de la 
région rétro-cricoidienne traité par le radium 
(Edinburgh Medico-Chirurgical Society, séance 
du 4 Mars 1914, in The Lancet, n° 12; 21 Mars, 
1. 914, p. 827). 


Femme de 58 ans atteinte depuis 16 mois d'un 
carcinome de la région rétro-cricoidienne avee enva- 
hissement du larvnx. Le 22 Septembre trachéotomie 
pour atténuer la dyspnée, puis pharvngotomie sous- 
hyoidienne permettant d'introduire dans le néoplasme 
un tube de radium que lon retira le 6 Octobre: une 
dose de 1680 milligrammes-heure ayant été adminis- 


Substances radioactives. 


trée. Nouvelles inclusions d'un tube de radium le 
17 Novembre et le 24 Janvier: la dose totale s'élevant 
ainsi à 5090 milligrammes-heure. La tumeur a con- 
sidérablement diminué et Pétat général de la malade 
s'est amélioré, 

D. T. conelut du résultat obtenu dans ce cas que 
les petites doses de radium employées pendant une 
longue période sont de beaucoup préférables aux 
doses élevées pendant un laps de temps court. 
L'action prolongée du radium permet une bien plus 
grande pénétration et une destruction plus certaine 
des cellules eancéreuses profondes. 

WILLIAM VIGNAL. 


Ch. Monod (Paris). — Discussion surla radium- 
thérapie (Bul. de la Soc. de Chiruryie, 4 Mars 
1914, p. 297-301). 


Pour un épithélioma du col utérin, manifestement 
inopérable, chez une malade de df ans, M. fit faire 
des applications de radium en trois séries. 

Im série, — Aprés un cureltage des bourgeons 
Wiekham mit sur la cicatrice 4 centigrammes de 
adium pur. Au bout de 15 jours, Pexamen montrait 
la souplesse et Pétat lisse des segments cureltés. 


Y série, — Deux mois aprés, trois nouvelles 
séances. 
o° série, — Six mois aprés, une nouvelle séance, 


Depuis trois ans. pas de récidive : parois du vagin 
souples, pas d'hémorragies, très bon état général. 

M. insiste sur la nécessité de faire des applications 
en série, de continuer le traitement, en l'absence 
mème de signes physiques ou fonctionnels. H ne faut 
pas se contenter de l'amélioration, meme parfaite, 
du début du traitement. AUBOURG. 


P. Degrais et Anselme Bellot (Paris). — Cancer 
de l'utérus et radium (La Clinique, 10 Avril 
1914, n° 15, p. 228). 


Les auteurs rapportent quelques faits cliniques de 
cancer de l'utérus traités par eux. A ce propos, ils 
conseillent dans le cas particulier de néoplasme du 
col, le curettage des bourgeons charnus, avant Vap- 
plication d'un appareil plat ordinairement, Sadap- 
tant aux lésions du col. 

H faut irradier non seulement le vagin, mais aussi 
la cloison recto-vaginale par Pampoule rectale, cette 
cloison étant le plus souvent envahie trés précoce- 
ment. Dans ces cas la cicatrisation détinitive res- 
semble à celle d'une hystérectomie totale: en même 
temps se fait aussi une transformation de Pétatl 
général. 

Dans deux cas de cancer du corps utérin, Pirradia- 
tion iniracavitaire combinée à lirradiation massive 
des fosses iliaques a donné des résultats excellents, 
trop récents pour en lrer une règle thérapeu- 
tique. 

Enfin restent les cas de récidives post-opératoires 
dont ils présentent un cas datant de six ans. 

ls feront connaître prochainement les faits histo- 
logiques consécutifs aux applications de radium, 

P. MEUGE. 


M. Watrin (Litge). — Radiumthérapie dans le 
cancer utérin (Le Scalpel et Liége médical, 
n° 55, 1% Mars 1914, p. 562-565). 


L'auteur rappelle tout d'abord quelques notions 
élémentaires de physique sur les corps radioactifs 
et le radium, il explique ce qu'est Pémanation, ce 
qu'on entend par ravons a, 8 et y, ces derniers ne 
comprenant que le centième des rayons émis par 
le radium, et seuls utilisables en thérapeutique. On 
sépare ces rayons ultra-pénétrants y des autres au 
moyen de filtres de plomb, d'aluminium, ete. Après 
un mot sur les appareils utilisés, PA. résume un 
récent travail de Schanto de Vienne sur la radium- 


Substances radioactives. 


thérapie du caneer utérin. Après avoir fait des essais 
avec le mésothorium, Schanto a obtenu de bien meil- 
leurs résultats avec le radium. 

Il n'est de résultats réels qu'avec de fortes doses 
de radium (50 à 100 milligramines), un filtrage con- 
venable et une irradiation permanente de 7 jours. 
Ces conclusions ne sont d'ailleurs pas enthousiastes 
puisqu'il n'admet qu'un résultat analogue à celui que 
l'on obtient avec le bistouri et le caulére; et cette 
arme purement palliative qu'est le radium ne serait 
pas sans danger, car le radium n'a pas une action 
élective sur les éléments cancéreux, d’où hémorra- 
gies parfois et fistules vésico-vaginales ou vagino- 
rectales el on observerait des troubles assez sérieux 
de létat ‘général (céphalée, douleurs épigastriques, 
coliques, élévation de température), d'où les conclu- 
sions vraiment pessimistes de Fauteur. 

F. LoBLIGEOIS. 


Legueu el Chéron (Paris). — Guérison par la ra- 
diumthérapie d'un cancer rétro-vaginal inopé- 
rable (Journal d'Urologie, 15 Mars 1915, 
p. 291-206). 


Les auteurs rapportent l'observation d’une jeune 
femme, présentant un épithélioma carcinomaleux 
polvédrique étendu à la partie supérieure de la vulve, 
à l’urètre et au vagin. 

Un traitement intensif par le radium fut institué 
(6 séances de 5 heures avec un appareil plat de 
5 centigrammes, puis introduction dans les deux 
masses latérales, et par deux fois, dans Purétre d'un 
tube contenant 5 centigrammes de radium, entouré 
d'une gaine de 5 dixièmes de millimetre d'argent et 
de plusieurs épaisseurs de tarlatane). 

A la suite de ce traitement les phénomènes géné- 
raux et locaux s'amendent et la guérison apparente 
s'établit, mais avec incontinence d'urine par suite 
du sphacéle de la paroi urétrale. 

Après trente mois la guérison persiste. La malade 
succombe alors à une péritonite généralisée. 

L’autopsie permet de prélever et d'examiner les 
régions primitivement atteintes d’épithélioma. 

Un grand nombre de coupes sont pratiquées en 
des points différents et ne montrent aucun élément 
cancéreux. L. NAHAN. 


SANG ET GLANDES 


Rénon, Degrais et Tournemelle (Paris). — Ra- 
diumthérapie de la leucémie myéloïde. Essai 
de comparaison entre la radiumthérapie et la 
radiothérapie de cette affection (Soc. médicale 
des Hôpitaux, 20 Mars 1914, p. 526-531). 


Aux 5 cas de leucémie traités par la radiumthé- 
rapie (Acad. de Médecine, 17 Juin 1915 — Congrès de 
Londres, Août 1913 — Soe. méd. des Hopitaur, 19 juil- 
let 1915, p. 54 — Soc. méd. des Hôpitaux, 28 no- 
vembre 1913, p. 649) R., D. et T. en ajoutent un 6”. 

Pour une splénomégalie, avec 264000 globules blanes, 
trois applications sont faites sur la rate pendant 
2% heures d'une dose de 25 centigrammes de sulfate 
de radium, á 45 jours d'intervalle ; les globules blanes 
tombent à 8620 et, au bout d'un mois, la rate a repris 
ses dimensions normales. 

Les auteurs citent une observation de H. Schúller 
(Ceber die Wirkung von Radium auf Wiltztumoren, Ber- 
liner klinische Wochenschrift, n° 7, 1914, p. 295) où les 
globules blanes tombèrent de 675000 à 12 000, après 
douze applications de radium et de rademanit (ce qui 
représente 30 000 milligrammes-heure). 


363 


Dans un des 5 eas rapportés antérieurement par 
Rénon, une des malades traitées est actuellement 
enceinte de 7 mois et a très bien supporté sa gros- 
sesse, 

Si l'on essaie de comparer les ravons X et le ra- 
dium, on voit que la radiumthérapie constitue actuelle- 
ment le meilleur traitement de la leucémie : rapidité 
d'action, disparition surprenante de la splénomégalie, 
relèvement saisissant de l'état général, étonnante 
diminution des globules blanes. 

Sur 12 cas traités par Rénon (6 publiés et 6 en trai- 
tement), 8 cas avaient été traités par les rayons X : 
après abandon de la radiothérapie, la radiumthérapie 
a été emplovée, en désespoir de cause, comme der- 
nière planche de salut: le rayonnement radique a 
semblé réveiller à nouveau la sensibilité du tissu 
splénique. 

Si l'action des rayons X et du radium est la mème 
pour les modifications tissulaires, il est possible 
qu'au point de vue biologique, il y ait une différence 
d'action résultant du mode opératoire. Le radium’ 
peut ètre laissé plus longtemps ta situ que les ravons X: 
les éléments du sang passent et repassent un très 
grand nombre de fois dans la rate irradiée, s'im- 
prégnent lentement, mais dune manière constante, 
de l'énergie apportée par le radium. Les leucocytes, 
mithridatisés pour ainsi dire contre le rayonne- 
ment X, semblent se sensibiliser à l'action du rayon- 
nement radique. Aussi la rate augmente moins de 
volume aprés la cessation de la radiumthérapie 
qu'après la cessation des rayons X, mais cette opi- 
nion est loin d'être admise par tous les auteurs. 

AUBOURG. 


Dawson-Turner (Édimbourg). — Maladie de Ba- 
sedow (Annales d'Electrobiologie et de Radio- 
logie, Février 1914, p. 105 à 105). 


LA. rappelle les nombreux cas de cette affection 
traités avec succès par les rayons X. Il a eu l'occa- 
sion d'essayer Je radium et s’en est fort bien trouvé. 
Témoin les 4 observations qu'il rapporte. Ces quatre 
malades ont reçu des doses assez importantes allant 
jusqu'à 550 milligrammes-heure en un mois. — Ac- 
tion favorable sur les symptômes : hypertrophie du 
corps thyroïde, exophtalmie, tachycardie. 

J. Lounier. 


APPAREIL GENITO-URINAIRE 


Desnos (Paris). Traitement de l'hypertrophie et 
du cancer de la prostate par le radium (Bil- 
letin médical, 7 Mars 1914, p. 251 à 253). 


Dès 1909, Pauteur publiait la méthode qu'il em- 
plovait alors et qu'il a très peu modifiée ces temps 
derniers. La technique employée a été la mème pour 
Vhypertrophie et pour le cancer de la prostate. La 
seule différence est que la dose est plus élevée dans 
le caneer (ò centigrammes) que dans Vhypertrophie 
(2 eentigr. 1/2). Le radium est porté au contact de la 
prostate par la voie reetale à l'aide d’une sonde de 
caoutchouc ou par Purétre au moyen d'une sonde- 
béquille; cette derniére voie a les préférences de 
l'auteur et, dans les deux cas, la muqueuse est pro- 
tégée contre toute action caustique par une feuille 
d'aluminium. Les séances durent en moyenne deux 
heures et sont répétées tous les huit ou quinze jours. 
Les résultats sont très satisfaisants. Dans le cancer, 
le radium produit, d'une facon presque constante, la 
sédation des douleurs. J. Lounter. 


364 


Lumière. 


LUMIÈRE 


PHYSIOBIOLOGIE 


Jean Bielecki et Victor Henri (Paris). — Contri- 
bution à l'étude de la tautomérie. Étude quanti- 
tative de l’absorption des rayons ultra-violets 
par les dérivés de l’acide acétyl-acétique (C. R. 

Ac. Sciences, 23 Mars 1914). 


Cette note met en relief le fait que des corps iden- 
tiques par leur formule chimique, mais stéréo-chimi- 
quement différents, présentent un coefficient d'absorp- 
tion variable et sélectif pour les rayons ultra-violets 
de différentes longueurs d'onde. Cette particularité, 
on le sait, a son importance en cadiobiologie, beau- 

¿coup de composés organiques donnant lieu à des 
formes taulomeres. IL G. 


THÉRAPIE 


F. H. Verhoef (Boston). — Lumière ultra-vio- 
lette, agent germicide (The Journal of the Ame- 
rican Medical Association, n° 10, volume LXII, 
7 Mars 1914, pages 762-764). 


Des expériences entreprises, V. conelut : que la 
lumière ullra-violette ne peut ni ne doit ètre employée 
comme agent bactéricide dans les affections de l'œil, 
car elle cause de graves modifications dans la cornée 
par destruction cellulaire. WaiLLiAM VIGNAL. 


Barbarin (Paris). — Traitement des tubercu- 
loses ostéo-articulaires par I’hélio‘hérapie (Soc. 
des Chirurgiens de Paris, 20 Mars 1914, p. 227- 
259 — 27 Mars 1914, p. 207-265). 


B. rappelle que Jaecoud, il y a 50 ans, Poncet il y 
a 20 ans, avaient préconisé l'héliothérapie : Rikly, 
Rollier semblent, par l'exposition aux rayons solaires, 
le plus longtemps possible, considérer l'héliothérapie 
non comme un moyen local, mais comme un moyen 
de traitement général des affections chroniques tuber- 
culeuses. 

Comment agit Phéliothérapie? Il ne semble pas que 
la chaleur du bain de soleil soit indispensable, car 
l'absence de rayons caloriques n’entraine pas la dis- 
parition de Faction produite : c'est done une action 
de la lumière, par les ravons ultra-violets, à condi- 
tion de Pappliquer non pas localement, mais sur le 
corps entier. 

L'insolalion doit se faire progressivement, avant 
d'arriver jusqu'à des insolations de 6 à 8 heures : les 
résultats sont merveilleux. 705 malades sur 804, atteints 
de tuberculoses osseuses fermées furent guéris; 
248 malades sur 325, atteints de tuberculoses suppu- 
rées fistuleuses furent guéris (statistique de Rollier) : 
la pigmentation est, en général, Pindice de l'action 
bienfaisante du rayon. 

B. pense qu'à coté de Phéliothérapie en altitude, 
on peut employer Pinsolation, n'importe où. Avec 
l'architecte Tronchet, B. a fait construire, au dispen- 
saire de Puteaux, un pavillon avec toit formant ter- 
rasse, ou if soigne ses malades systématiquement. 
Les premiers résultats ont été très satisfaisants. 


DISCUSSION 


Léo rapporte Vobservation d'une péritonite tuber- 
culeuse guérie par l'héhothérapie seule, dans la cour 
d'une maison de rapport à Paris même. 

Quant à l'action des rayons ultra-violets, L. cite la 
monographie de Vignard et Jouffrov (Lyon) qui n'osent 
pas conclure parmi les multiples hypothèses, 


Mayel pense que Vhéliothérapie doit entrer sans 
la moindre hésitation dans la thérapeutique de toutes 
les tuberculoses externes. M. signale les résultats 
remarquables dans la péritonite tubereuleuse. 

Judet pense que, malgré les bons effets de l'hé- 
liothérapte, il ne faut pas supprimer les anciens 
moyens : immobilisation, injections modifieatrices, H 
faut allier tous les moyens thérapeutiques. 

Luys, pour des fistules lombaires après néphrecto- 
mie pour tuberculose rénale, a vu, sur la Côte d'Azur, 
des résultats remarquables par l'exposition au soleil; 
de même dans la cystite tuberculeuse. 

Cazin a vu récemment à Levsin toute une série 
de malades, de photographies, de radiographies mon- 
trant l'amélioration progressive jusqu'à la guérison 
définitive. La méthode de Rollier consiste dans l'in- 
solation systématique générale et non locale : les ma- 
lades, en l'absence du soleil apparent, sont exposés 
nus à l'air. Les malades ne sont plus immobilisés 
dans des plátres. Un fait intéressant est la constata- 
tion de l'excellent état de la musculature : les ma- 
lades ne sont ni adipeux ni atrophiés museulaire- 
ment. 

A l'occasion de sa communication, C. rappelle les 
guérisons obtenues par Chéron et Dominici, à l'aide 
de la photothérapie sur des malades de MM. Auvray, 
Lardennois, Demoulin, Revnier, Routier. 

M. Lance. Dans les tuberculoses chirurgicales, il 
ne faut pas oublier que le malade est d'abord et avant 
tout un tubereuleux général, aussi L. passe en revue 
les diverses médications générales et insiste sur les 
bons effets de Salies-de-Béarn. 

Loin Wopposer Phéliothérapie à la cure marine, il 
faut au contraire comparer les résullats. Andrieu, à 
Berck, a constaté que sur des séries de malades 
traités les uns au soleil, les autres à l'air, ibn'y avail 
pas de différence bien marquée au point de vue de 
la marche de l'affection. 

Quant aux résultats mémes de l'héliothérapie, la 
durée de la cure est très variable : six mois à deux ou 
trois ans; aussi ce traitement ne semble pas rac- 
courcir la durée des ostéo-arthrites tuberculeuses. 
Sa supériorité est la possibilité de supprimer en 
partie Pimmobilisation. AUBOURG. 


Friedberger (Berlin) et Shiogi (Tokio). — Sur 
la désinfection de la cavité buccale par les 
rayons ultra-viole!s (Deutsche med. Wochenschr., 
n° 12, 19 Mars 1914, p. 586 à 588). 


On connait le très grand pouvoir bactéricide des 
rayons ultra-violets. On sait, d'autre part, que la 
cavilé buccale est un milieu où pullulent en grand 
nombre les micro-organismes. 

Les auteurs ont exposé la cavité buccale d'un lapin 
à l'action des rayons ultra-violets. Après une séance 
de 50 minutes, la bouche était à peu prés stérile, et 
l'ensemencement sur un bouillon de culture ne donnait 
plus rien. Après avoir badigeonné la cavité buccale 
dun lapin à Faide d'un tampon trempé dans une 
culture de prodipiosus, on tit agir les rayons ultra- 
violets : 20 à 30 minutes d'exposition suftirent à tuer 
ce bacille. 

La même expérience fut faite avec le bacille de la 
diphtérie quí se montra plus résistant, car il fallut 
deux Séances de 30 minutes chacune, espacées de 
2 heures. D'après les auteurs, les inconvénients de 
cette méthode sont à peu près négligeables. 

Les lapins, après une séance un peu plus longue, 
ont présenté un peu de rougeur de la muqueuse 
buecale et une salivation abondante pendant quelques 
jours. 


Électrologie. 


Chez l'homme, 10 minutes d'exposition produisent 
une hyperémie insignifiante,, émoussent la sensibi- 
lité sur le dos de la langue, en provoquant une 
légère cuisson; tous ces phénomènes précèdent une 
légère inflammation qui apparait au bout de deux 
jours. Une radiation plus prolongée exposerait à des 
dangers. 


365 


Les auteurs verraient volontiers la méthode appli- 
quée au traitement de la diphtérie, mais ni dans 
cette affection, ni dans d’autres infections des voies 
supérieures, ils ne nous renseignent sur les résultats 
pratiques. 

L. Boxer. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


Patel (Lyon\. — Brúlure du crâne par un cou- 
rant électrique (Lyon médical, t. CXXII, n° 9, 
1“ Mars 1914, p. 469 à 470). 


L'auteur présente un malade, ouvrier électricien, 
qui heurta de la tête un cáble transportant du cou- 
rant à haute tension. Il fut foudroyé et tomba. A la 
suite de cet accident, on put constater, après la 
chute de lescarre, à la région temporale gauche, 
que Pos était à nu; il se mobilisa et une rondelle 
osseuse put ètre détachée au ciseau. La plaie s’est 
ensuite refermée; la cicatrisation s'est effectuée, 
mais on sent au niveau de la brûlure une dépression 
au-dessous de laquelle on perçoit cependant une 
résistance osseuse. 

M. Arcelin fait observer que les courants à basse 
tension peuvent eux aussi occasionner de graves 
accidents ; tout dépend de la condition du contact 
(mains humides par exemple). Ces faits sont clas- 
siques. Tu. NOGIER. 


Espina (Madrid). — Accidents dus au courant 
électrique (Revista de Medicina y Cirugia pra- 
tica, 7 Mars 1914). 


Le Dr Espina rapporte l'observation d'un ouvrier 
qui a subi une décharge électrique de 1800 volts. 
Son corps était criblé de brûlures de tous les degrés, 
mais présentait en particulier deux énormes brûlures 
du thorax et8 orifices dans le bras gauche. Le biceps 
gauche troué de part en partavait par sa contracture 
rendu très difficile la manœuvre de la respiration 
artificielle. Ces blessures ne se sont pas infectées et 
ont eu une évolution comparable à celle de pointes 
de feu superficielles ou profondes. L'auteur a insisté 
sur ce cas, parce qu'il n'avait pas rencontré dans la 
littérature médicale une observation analogue à 
celle-ci. M. GRUNSPAN. 


TECHNIQUE 


D'Arsonval (Paris). — Nouvel appareil de dia- 
thermie intensive (Archives d'Electr. méd, 
10 mars 1914, p. 255). 


Appareil trés puissant fabriqué par la maison 
Gaitfe et destiné spécialement aux applications géné- 
rales de diathermie suivant la méthode du professeur 
Bergonié et à Pélectrocoagulation. L'appareil com- 
prend 2 transformateurs que l'on peut faire marcher 
ensemble ou séparément, des éelateurs à diélectrique 
carburé, un réglage à self progressivement variable. 

A. NUYTTEN. 

G. Ceresole (Naples). — Les courants de haute 
fréquence et les phénomènes électrolytiques 
(Giornale de Eletricita medica, Septembre-Octo- 
bre 1915). 

I] résulte des nombreuses expériences résumées 
dans ce travail que les courants de haute fréquence 


en application directe ne donnent jamais naissance 
à des phénomènes électrolytiques. 


L’étincelle obtenue par le courant pris sur le grand 
solénoide, le petit solénoïde, le résonateur d'Oudin 
ou sur la bobine bipolaire de Tesla produit toujours 
des phénomènes électrochimiques au point où agit 
le réactif. | 

Si l'on introduit une résistance dans l’un des 
réophores avec le circuit de Tesla, le courant obtenu 
en dérivation sur le grand ou le petit solénoïde ou 
sur le résonateur d'Oudin, assume en application 
bipolaire une polarité de supériorité. 

L’effluve et l'étincelle de haute fréquence peuvent 
transporter la matiére. 

L’effet thermique prédomine dans toutes les appli- 
cations directes. M. GRUNSPAN. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Louis Lapicque (Paris). — Sur l'économie d'ali- 
ments réalisable par l'élévation de la tempéra- 
ture extérieure (C. It. Ac. des Se., 9 Mars 1914). 


Le titre de cette note ne parait pas intéresser 
directement la radiologie et Pélectrologie médicales, 
cependant les idées qui y sont exposées sont relatives 
à une question toute d'actualité pour nous. 

Cette question a été soulevée par les travaux de 
Bergonié sur Fapport de calories par les courants 
de haute fréquence considéré comme ration d'ap- 
point; et une note récente de Miramond de la Ro- 
quette dont j'ai donné le compte rendu derniérement 
a accentué les termes de cetle proposition en con- 
cluant de Futilisation de Pénergie rayonnante du 
soleil à la nutrition par la chaleur. L'auteur combat 
avec énergie celte interprétation et considere que 
l'apport de chaleur extérieure sous quelque forme 
que ce soit ne saurait ètre considéré que comme un 
moyen de diminuer sa thermolyse et de fournir un 
complément utile pour la régulation de la thermo- 
genèse. H. GUILLEMINOT. 


Cluzet et Petzetakis (Lyon). — L'électrocardio- 
gramme pendant l'anesthésie générale. Modifi- 
cations importantes provoquées par le chloro- 
forme (Annales dl 1: lectrobiologie el de Radiologie, 
Février 1914, p. 75 à 84, avec 4 planches). 

Un mémoire de ces auteurs sur le même sujet a 
paru dans le Zyon Médical et a été analysé dans le 
n° 4 (p. 255) du Journal de Radiologie. 

J. LOUBIER. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


J. Bergonié. — Nouveaux tableaux des points 
moteurs (Archives d Electricité médicale, 10 Mars 
1914, p. 235 à 258). 


Description et présentation des tableaux muraux 
donnant par région la topographie des points moteurs 
des nerfs et des muscles: tableaux faciles et rapides 
à lire. ANDRE NUYTTEN. 


366 


Doumer (Lille). — Chargeur et déchargeur de 
condensateurs (Reunion biologique, Lille, 
14 Mars 1914). 

L'auteur présente un petit appareil, monté sur 
l'arbre d'un moteur électrique, permettant de charger 
un condensateur et d'en lancer la charge alternati- 
vement dans un sens et dans l'autre, à travers le 
muscle ou le nerf que Von désire exciter. 

Cet appareil peut avantageusement remplacer les 
bobines. F. JAUGEAS. 

C. Bourguignon (Paris). — Localisation de l’exci- 
tation dans la méthode dite « monopolaire » 
chez l’homme. Pôles réels et pôles virtuels 
dans deux organes différents (Soc. de Bioloyte, 
7 Mars 1914, p. 595-596). 
ar des expériences sur l'homme normal, l'auteur 

apporte une confirmation aux travaux de H. Cardot 
et H. Laugier montrant qu'en méthode monopolaire 
comme en méthode bipolaire, avec le courant galva- 
nique, il n'y a dexeitation de fermeture que par le 
pole négatif et d'excitation d'ouverture que par le pole 
positif. Les excitations nées en apparence au pole 
positif à la fermeture et au pôle négatif à louver- 
ture, naissent en réalité à des pôles virtuels de signe 
contraire, situés quelque part sur le trajet des lignes 
de force qui vont de la grande électrode à la petite 
électrode. 

Ces expériences démontrent de plus la localisation 
de l'excitation et l'existence des poles virtuels dans 
un organe différent de celui qu'on excite. 

F. JAUGEAS. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Donzelot et Pezzi.— Tachysystolie de l’oreillette 
avec dissociation atrio-ventriculaire compléte 
(Soc. méd. des Ilópitaux, 15 Mars 1914 (497-506). 


Dans la tachysystolie de Poreillette, le nombre des 
battements auriculaires est généralement tres élevé 
(200 à 300 par minute); le rythme du ventricule est 
irrégulier ou régulier : dans ce dernier cas le rapport 
du rythme aurieulaire au rythme ventriculaire varie 
de 2 à 1, de 5 à 1. de 4 à 1. ete. 

Chez une malade de 62 ans, la méthode électro- 
cardiaque a confirmé l'existence d'une dissociation 
atrio-ventriculaire complete et a révélé une tachy- 
svstolie de Foreillette que rien ne laissait prévoir. 

D. et P. montrent deux électrocardiogrammes pris 
sur la malade dans deux dérivations différentes, Sur 
Pélectrocardiogramme supérieur (dérivation 1), deux 
compleres ventriculaires trés espacés sont séparés 
par de nombreuses ondulations régulières d'une 
durée de 1/5* de seconde environ. Les soulèvements 
n'affeelent aueun rapport avee ces ondidations. 
Celles-ci sont encore plus nettes sur Pélectrocardio- 
gramme inférieur (dérivation 2) : leur régularité de 
mème que leur dimension ne laissent aucun doute 
sur leur signification: leur nombre est à peu pres 
de 300 à la minute, les svstoles ventriculaires sont 
beaucoup plus lentes, 37 à la minute, sans rapport 
avee celles de Poreillette. AUBOURG. 


L.et M. Lapicque et R. Legendre (Paris). — 
Changement d'excitabilité des nerfs condi- 
tionné par une altération de leur gaine de 
myéline (C. R. Ac. des Se.. 16 Mars 1914). 


Les auteurs établissent une certaine relation entre 
des changements dVexcitabilité du nerf aux courants 
de décharge des condensateurs (augmentation du 
voltage rhéobasique, diminution de la chronasrie) et 
une altération particuliere de la gaine de mvéline 
produite sous l'action de diverses substances, ou du 
froid excessif, H. G. 


Électrologie. 


Babonneix (Paris). — Le syndrome électrique 
de la réaction myotonique (Archives d'Electricité 
médicale, 10 Février, 25 Février, 10 Mars 1914). 


Revue très complète et très documentée de la 
My. R. et spécialement des travaux récents de 
’ansini, de Bourguignon et Huet. Les différentes 
réactions obtenues par Pexcitation faradique et galva- 
nique des muscles et des nerfs sont étudiées dans un 
premier chapitre, démontrées el interprétées grâce à 
la reproduction d'un grand nombre de tracés mvogra- 
phiques. La Mv. R. se rencontre dans la maladie de 
Thomsen où elle est totale et permanente, dans la 
myopathie où elle est transitoire et Jocalisée, dans 
la D. R. où elle est partielle, contraction galvano- 
tonique non durable). Bien qu'elle n'apparaisse plus 
comme un symptôme pathognomonique de la maladie 
de Thomsen, elle n'en apporte pas moins au dia- 
gnostic un appoint considérable comme le montre 
l'auteur dans un second chapitre. Puis adoptant la 
théorie de Mile loteyko touchant la dualité anato- 
mique et fonctionnelle du muscle, il fait de la My. R. 
le résultat d'une prépondérance du sarcoplasme sur 
la mvofibrille, la contraction galvano-tonique étant la 
contraction propre du sarcoplasine. Cette prépondé- 
rance serait due, dans la maladie de Thomsen, à la 
transformation du sareoplasme en mvofibrilles, à la 
transformation inverse et au retour à Pétat embryon- 
naire dans la myopathie et la réaction de dégéné- 
rescence. ANDRÉ NUYTEN. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


M. Levère. — A propos d'une observation de 
corne cutanée guérie par la haute fréquence et 
la radiothérapie (Bulletin officiel de la’ Société 
francaise d'Électrothérapie, Mars 1914, p. 80 à 82). 


Lésion de 5 centimètres de hauteur, siégeant au 
pavillon de l'oreille d'un homme de 78 ans, récidivant 
depuis un an malgré les traitements divers, y compris 
Pablation et les cautérisations ignées. Le traitement 
consistant en cinq séances de petites étincelles de H F, 
avec manchon de verre, amena une amélioration 
marquée qui fut transformée en guérison complète 
par trois séances de radiothérapie de une unité H 
environ chacune. Cette guérison se maintient inté- 
grale huit mois après. A. LAQUERRIERE. 


NÉOPLASMES 


Seyderhelm (Strasbourg). — Sur laction des 
courants électriques faibles sur les tumeurs 
des rats et des souris (Deutsche mud. Wochensch., 
n° 12, 19 Mars 1914, p. 585 à 985). 


L'auteur rappelle qu'il avait déjà montré que les 
courants électriques de faible intensité ont, dans la 
leucémie, la mème action sur le sang que les rayons X. 
Hv a — à condition d'employer l'intensité nécessaire 
— une action élective sur les éléments pathologiques 
(leucocvtes polvnucléaires et myvélocytes) pendant 
que les globules rouges, les lymphocytes he sont, 
pour ainsi dire, pas touchés, On expérimenta sur des 
tumeurs âgées de 14 à 28 jours. Il s'agissait de car- 
cinones de la souris du type alvéolaire, décril par 
Jensen. et de sarcomes du rat, sarcomes à cellules 
fusiformes. On employa à cet effet des électrodes 
non polarisables. Les résultats peuvent ètre résumés 
de la manière suivante : 

4 Sur les careinones de souris : 

Avec 15-20 m.-A, 1550 minutes par jour, on obtint 
en deux à quatre semaines la nécrose et l'élimination 


Bibliographie. 


complète des néoplasies sous-cutanées. Des coupes 
histologiques montraient au micros-ope des phéno- 
ménes de karvolvse, de la dégénérescence hyaline 
des endothéliums et de l'atrophie des vaisseaux; avec 
des intensités très réduites (24 5 m.-A) la tumeur 
s'accrut plus vite et on trouva de nombreux noyaux 
en karvokinèse ; 

2 Sur les sarcomes du rat, Paction était plus 
marquée et on obtint la nécrose de la tumeur d'une 
manière beaucoup plus rapide. L. Bonen. 


SYSTÈME CIRCULATOIRE 


O. Libotte (Bruxelles). — L’effluvation mono- 
polaire précordiale de haute fréquence et de 
haute tension dans les insuffisances cardiaques 
(Annales d'Electrobiologie et de Radiologie, Fé- 
vrier 1914, p. 100 a 102). 


La technique emplovée par Tauteur n'a rien de 
spécial, c'est la technique ordinaire des effluves 
monopolaires. 

Les résultats obtenus ont été très favorables sur- 
tout sur l'hypertension, les palpitations, la dyspnée. 
L'état général fut rapidement amélioré. 

| J. Lounien. 


SYSTEME NERVEUX 


Vulpius (Heidelberg). — Traitement de paralysies 
spasmodiques (Urthopelicet Tuberculose chirur- 
gieale, n° 2, Mars 1914, p. 127). 


V. signale les excellents résultats du nouvel appareil 
électrique dit myomoteur de Leduc, après lopéra- 
tion de Foérster et les opérations dites de méthode 
tendineuse. AUBOURG. 


E. J. Durand (Paris). — Des frictions statiques 
dans le traitement de certaines affections mé- 
dullaires (Bulletin officiel de la Société francaise 
d'Electrothérapie et de Radiologie m'dicale, Mars 
1914, p. 85 à 89). 


Les frictions statiques prolongées, peu serrées et 
énergiques (c'est-à-dire à grande intensité), de mème 
que les étincelles, donnent souvent d'excellents résul- 
tats au cours du tabes: en partieulierelles améliorent 
les douleurs et mème Pincoordination. Dans la para- 
plégie spasmodique, des frictions ainsi pratiquées 
seraient dangereuses; au contraire des frictions 
courtes, très serrées et très douces (faible intensité) 
donnent une sédation marquée des phénomènes spas- 
modiques. A. LAQUERRIERE. 


307 


Maurice (Paris). — Présentation d'un appareil 
électrique pour la rééducation auditive (Bulletin 
officiel de la Société francaise UElectrothérapie 
et de Radiologie médicale, Février 1914, p. 45 
à 49, avec 1 fig.). 

L'A. appelle l'attention sur les bons effets que 
donne dans bon nombre de surdités, eel appareil qui 
réalise un massage vibratoire du tympan par la pro- 
duetion de son, dont on peut graduer l'intensité et la 
hauteur et dont le timbre se rapproche de celui de 
la voix humaine. 

Signalons qu'à la Société d'Électrothérapie., id ya 
quelques années, M. Durand a déjà proposé de faire 
de la rééducation auditive au moyen d'un récepteur 
téléphonique branché sur un appareil faradique. 

A. LAQUERRIÈRE. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Denis Courtade (Paris). — Sur un nouveau beni- 
qué destiné à pratiquer la dilatation électroly- 
tique de l’urètre (Bulletin de la Société française 
d'Electrothérapie et de Radiologie, Février 1914, 
p. 50 à 52, avec 1 figure). 

Ce beniqué a la forme d'un beniqué ordinaire, mais 
il est creux, si bien qu'il peut être traversé par une 
bougie conductrice qui facilite Pintroduction. 

De plus lA.. grace à la bougie conductrice, peut se 
servir aussi de beniqué légèrement conique, ce qui 
favorise la dilatation. A. LAQUERRIÈRE. 
P.-Ch. Petit (Paris). — Le traitement électrique 

des maladies génitales de l’homme. Blennor- 

rhagie chronique (Rerue de Physiothérapte chi- 

rurytcale et médicale, Mars 1914, p. 6 à 8). 

Résumé clair des différentes méthodes préconisées 
jusqu'ici. A. LAQUERRIÈRE. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 


Laquerrière et Loubier. — Un cas d'hydarthrose 
du coude guéri par la faradisation (Bulletin de 
la Société francaise d'Electrothérapie el de Radio- 
logie médicale, Mars 1914, p. 85 et 84). 


Blessé du travail, qui après 20 séances de massage 
était incapable de reprendre son métier; la radiogra- 
phie faite à ee moment permettait de distinguer net- 
tement une svnoviale distendue faisant saillie sur le 
côté de l'articulation; 5 séances de faradisation font 
disparaitre toute impotence (sur une nouvelle radio- 
graphie, la  synoviale trés effacée se distingue 
encore). A. LAQUERRIERE, 


BIBLIOGRAPHIE 


Albert Ranc. -— Contribution à l'étude des ac- 
tions physiologiques de la lumiére. Actions 
des rayons ultra-violets sur les hydrates de 
carbone (Edit. A. Lecierc, Paris). 


On sait combien est intéressante l'étude des actions 
chimiques de Pultra-violet et en particulier celle de 
ses actions sur les hydrates de carbone. 

L'auteur apporte dans un travail très elair et très 
documenté les résultats de ses recherches person- 
nelles. 

I} consacre un premier chapitre à l'exposé des 
méthodes danalyse des produits traités et à la des- 
cription des appareils producteurs Wultra-violet. 

A noter en particulier dans ee chapitre les procé- 


dés employés pour sélectionner les ultra-violets de 
différentes longueurs d'onde, au moyen d'écrans de 
viscose, d'acétate de cellulose, de verre euphos, de 
verre uviol, de Wood à la nitrosodiméthylaniline, ete. 
A noteraussiles procédés de mesure de Fabsorption 
des ultra-violets. 

Le deuxième chapitre est consacré a l'étude de 
l'oxydation et de la décomposition de la giveérine 
par ultra-violet. IT se forme du glyeérose contenant 
de Paldéhyde glveérique et des corps à fonctions 
acides où aldéhydiques divers. 

Cette action est assez analogue à celle des oxv- 
dants chimiques etelle est ordinairement augmentée 
par la présence de Peau oxvgénée. 

Le troisième chapitre est consacré à Pétude de 


368 


l'action de Pultra-violet sur le Jévulose qui se dé- 
compose ordinairement en aldéhyde formique et 
divers autres produits qui peuvent aboutir à la for- 
mation d'acide carbonique, d'oxyde de carbone, etc. 

Dans le quatrième et dernier chapitre lauteur 
étudie Vhydrolyse du saccharose sous l'action de 
Pultra-violet, hydrolyse qui aboutit à la formation 
d'une série de corps parmi lesquels Valdéhyde for- 
mique, Poxyde de earbone, des acides, des produits 
à fonctions aldydéhiques. 

Cet intéressant travail renferme d'ailleurs une série 
de faits particuliers qui constitueront une documen- 
tation précieuse pour tous ceux qui désirent entre- 
prendre de nouvelles expériences sur ce rayonne- 
ment. H. GUILLEMINOT. 


H. Assmann. — Recherches sur l'examen radio- 
logique des poumons en tenant compte du 
contrôle anatomique ¡Travail de la clinique du 
professeur Strumpell à Leipzig (léna. Fischer, 
1914, 1 vol. in-8°, 1v et 157 p., 14 planches). 


Il peut sembler à certains que le radiodiagnostic 
des affections pulmonaires constitue aujourd’hui un 
chapitre à peu près terminé et définitivément écrit. 
Et cependant il n'existait pas encore de travail d'en- 
semble dans lequel le contrôle anatomique fourni 
par l'autopsie ait pu se superposer, pour un nombre 
de cas suffisants des affections pulmonaires les plus 
variées, aux constatations radiologiques faites à 
l'écran ou fixées sur la plaque. 

Aussi devons-nous ètre reconnaissants à l'auteur 
d'avoir assemblé avec patience et avee un judicieux 
esprit critique les observations nombreuses s'éten- 
dant aux formes morbides les plus variées qui cons- 
tituent ce travail. 

On pourra voir en le lisant avec soin combien est 
nécessaire Pintime collaboration du clinicien, de 
l'anatomopathologiste et du radiologiste pour arriver 
à un diagnostic exact reposant sur une conception 
rigoureuse des lésions et correspondant aux images 
observées. On pourra se rendre compte aussi de 
l'intérèt qu'il y aurait à poursuivre encore sur bien 
des points, à l'aide d'observations plus nombreuses, 
ces comparaisons instructives. 

L'ouvrage d'Assmann doit donc figurer dans la 
bibliothèque de tout radiologiste soucieux d'ètre 
exactement renseigné sur le radiodiagnostic des 
affections pulmonaires. Il s'y joindra dignement a 
l'atlas de Groedel, à l'excellent ouvrage d'Arnsperger, 
au elassique travail de Holzknecht et au récent ar- 
ticle de Rieder. H est regrettable que nous ne puis- 
sions citer en face de ces noms aucune monographie 
française récente depuis les publications elassiques 
de M. Béclère. R. Lepoux-LEnanp. 


A. Chauffard. — Leçons sur la lithiase biliaire, 
(I vol. in-8° de 242 pages, avec 20 planches 
hors texte. Masson et Cie, édileurs, Paris, 
1914). 


Ce livre du professeur Chauffard est un recueil de 
lecons faites l'an dernier à la elinique médicale de 
l'hôpital Saint-Antoine. Plus que tout autre, l'auteur, 
grace à son incomparable documentation, était tout 
désigné pour traiter ce sujet qu'il chérit particulière- 
ment. Cette œuvre essentiellement personnelle cons- 
titue un ensemble de documents de la plus haute 
valeur scientifique, documents qui sont précieuse- 
ment utiles au praticiens; cel ouvrage est concu 
dans un esprit et suivant un plan parfaitement pra- 
tiques. Dans sa préface l'auteur dit lui-mème : « Une 
lecon clinique a le devoir de ne rien ignorer d'impor- 
tant sur le sujet qu'elle étudie, mais ne dui deman- 
dons pas de devenir une revue générale; pour 
rester œuvre d'expérience personnelle, elle doit 
faire passer la chose vue avant la chose lue. » 


Bibliographie. 


Ses trois premiers chapitres sont consacrés à la 
pathogénie de la lithiase biliaire ; il y reprend cette 
grande question en tenant compte non seulement 
des données cliniques anciennes et des recherches 
bactériologiques, mais aussi des recherches bio- 
chimiques que depuis plusieurs années il poursuit 
avec ses élèves, Grigaut, Laroche et Flandin. 
L'étude de Phypercholestérinémie constante chez les 
lithiasiques est un élément nouveau dont il montre 
le rôle primordial et dont il étudie la genèse. 

En clinieien averti, il ne néglige aucune méthode 
d'examen et réserve une large part au diagnostic 
radiologique des calculs de la vésicule biliaire. H 
rappelle qu'en 1896, Chappuis et Chauvel pratiquèrent 
les premières recherches de laboratoire, qu'en 1899 
Carl Beck, de New-York, obtenait le premier une 
radiographie du calcul biliaire sur le vivant. Toute- 
fois si dans certains cas le diagnostic radiologique 
des calculs biliaires est chose possible, c’est un fait 
exceptionnel. En effet, les calculs de cholestérine 
pure ne sont pas visibles; seuls sont décelables les 
calculs anciens et inerustés de chaux et encore faut- 
il un concours de conditions favorables. 

Avec le Dr Ronneaux, il fit l'examen radiogra- 
phique de toute une série de calculs, avec des ravons 
donnant 4 1/2 au radiochromométre Benoist: un 
certain nombre de planches représentant ces radio- 
graphies sont publiées dans ce livre. L'une d'elles 
doit tout particulièrement retenir notre attention : on 
y voit des radiographies comparatives de caleuls 
biliaires et de sulfate de baryum prises sous la 


RÉDUCTION DUNE PLANCHE CONTENUE DANS L'OUVRAGE. 


1 2 3 4 


1. Sulfate de baryum. — 2. Calculs hemolytiques. 
3 et 4. Calculs à facelles. 


mème épaisseur (fig.); un certain nombre d'entre eux 
sont d'une transparence presque parfaite, tout particu- 
lièrement les caleuls pigmentaires hémolyliques formés 
en majeure partie de bilirubinate de chaux. Les eal- 
culs à facettes dont quelques-uns sont de vieux 
calculs inerustés de chaux ne donnent qu'une légère 
ombre grise. On conçoit donc facilement qu'au tra- 
vers des tissus vivants, cette ombre ne se différencie 
pas facilement. En effet, une autre planche nous 
montre comparativement la photographie et la radio- 
graphie d'une vésicule bourrée de calculs à facettes; 
on devine à peine sur le radiogramme le contour 
des calculs: celte visibilité serait certainement 
nulle sur le sujet vivant. Les dernières leçons sont 
consacrées au traitement diététique et médicamen- 
teux, traitement hydro-minéral et traitement chirur- 
gical. 

En résumé, ce livre est une étude d'ensemble de la 
cholélithiase sous les aspects si variés de cliniques 
générale et thérapeutique; l'auteur précise ce que 
tout médecin doit savoir pour examiner et traiter 
convenablement un malade atteint de lithiase bi- 
liaire. WILLIAM VIGNAL. 


mmm TMB aaa 


Le Gérant : PIERRE AUGER. 


75 590. — Paris. Imp. Lancre, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


MÉCANISME HISTOLOGIQUE DE LA GUÉRISON 
DU MYCOSIS FONGOÏDE PAR LA RADIOTHÉRAPIE 


Par L.-M. PAUTRIER 


L’acquisition la plus intéressante de la radiothérapie dans le domaine dermato- 
logique est, à n'en pas douter, le traitement du mycosis fongoide. Si l'on y joint, en 
médecine générale, le traitement des leucémies, on peut dire que sur ces deux points 
particuliers, l'ère des rayons X a amené une transformation totale de la thérapeutique. 
Certes, les applicalions de la radiothérapie sont nombreuses et multiples et si, après 
la période d'enthousiasme des débuts, un certain tassement s'est produit, il n'en reste 
pas moins un riche domaine que peut revendiquer cette branche de la thérapeutique 
physique. Mais, dans la plupart des cas où on applique, la radiothérapie ou bien sert 
d'adjuvant à un autre traitement (par exemple lorsqu'elle suit une exérese chirurgicale 
ou une séance de scarifications) ou bien se substitue à d'autres méthodes qui, si elles 
donnaient des résullats moins complets, moins rapides, moins élégants, étaient cepen- 
dant loin d'être négligeables, et se montraient souvent susceptibles d'amener une gué- 
rison totale. Et par exemple, si la radiothérapie, précédée d'un curettage superficiel, 
représente aujourd'hui le traitement de choix des épithéliomas cutanés, il ne faut pas 
oublier qu'avant son apparition, et aujourd’hui encore pour les médecins qui ne peuvent 
l'avoir à leur disposition, l'emploi judicieux et bien manié du simple galvano ou ther- 
mo-caulère, peut donner des résultats sinon aussi esthétiques, du moins souvent aussi 
complets. Par contre, en face d'un cas de leucémie ou d'un mycosis fongoïde confirmé 
et arrivant à la période de tumeurs, le médecin consciencieux s'avouait à lui-même 
autrefois son impuissance totale et ce n'était que pour masquer cette impuissance au 
malade et par devoir professionnel, qu'il administrait Parsenic à plus ou moins hautes 
doses et recourait aux différents topiques de la thérapeutique externe. On peut dire qu'il 
y a dix ans, tout malade atteint d'une de ces redoutables affections, arrivée à un certain 
stade de son évolution, était irrémissiblement perdu à brève échéance. L'avènement des 
rayons X a changé du tout au tout ce pronostic si sombre et, si les fails ne permettent 
pas encore de prononcer légitimement le mot de guérison — car à vrai dire, il s'agit 
d'une lutte ingrate contre des manifestations qui reparaissent à plus ou moins brève 
échéance après leur disparition, — du moins le fait de pouvoir prolonger pendant des 
années un malade, autrefois condamné au bout de quelques mois, représente une des 
plus belles conquêtes de la thérapeutique moderne. Il nous sera permis à ce propos de 
faire remarquer que c'est dans le service de notre Maitre el ami M. Brocq que notre ami 
Belot soigna en 1905, et pour la premiére fois, un mycosis fongoïde par les rayons X. 
La malade était alors arrivé à la période des tumeurs, qui criblaient son corps et sa face : 
son élat était tel qu'avec les méthodes anciennes de trailement, une terminaison 
fatale paraissait devoir survenir à brève échéance. Or, précisément, la même malade, 
vient de faire un nouveau séjour dans le service de M. Brocq à Saint-Louis et si durant 
tout ce laps de temps elle a du continuer son traitement, sans jamais Pabandonner, il 
n'en reste pas moins que la radiothérapie lui a déjà donné plus de dix ans de survie, à 
l'heure actuelle. 

N° 7. — Juillet 1914. 1. — 24 


370  Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison 


Depuis les premières recherches de MM. Brocq et Belot, ces données sont devenues 
classiques : le traitement radiothérapique du mycosis fongoide est aujourd'hui de règle 
ct donne toujours, entre les mains de ceux qui savent manier convenablement les 
rayons, les mêmes admirables résultats. Pour qui les constate pour la première fois, ils 
semblent tenir du prodige: on voit en huit, dix, quinze jours, une tumeur mycosique 
s'affaisser, diminuer, fondre comme neige au soleil, et disparaître totalement sans 
laisser d'allérations macroscopiques de la peau. Nous avons eu l’occasion d'obtenir 
nous-méme des résultats semblables. [ls sont aujourd'hui connus de tous. Mais ce qui 
n'a pas encore été étudié à notre connaissance, c'est le mécanisme histologique de cette 
guérison, le processus de la fonte de ces volumineuses tumeurs, et c'est ce que nous 
nous sommes proposé d'examiner; nous avons pu réaliser ce dessein en étudiant une 
malade que nous avons suivie Belot et moi, et sur laquelle jai pu pratiquer plusieurs 
biopsies, avant tout traitement, et à différentes périodes de la cure radiothérapique. 


* 
3 + 


Mais nous devons d'abord résumer brièvement ce qu'est le mycosis fongoïde pour 
ceux de nos lecteurs dont les connaissances dermatologiques seraient insuffisantes. 
Rappelons donc qu'on désigne sous ce nom une affection rare de la peau, dont la 
nature nous est totalement inconnue, mais qui, arrivée à son stade adulte, possède une 
symptomatologie des plus nettes et une physionomie des plus caractéristiques. Par 
contre, à sa période de début, elle peut se manifester par des éruptions de type extrème- 
ment varié, qui simulent d'autres dermatoses, mais qui se présentent dans la plupart 
des cas sous forme de plaques irrégulièrement distribuées à la surface du corps, assez 
mal limitées, superficielles, sans infiltration sous-jacente, de couleur rouge-rosé ou 
tirant un peu sur le jaune, quelquefois sèches et desquamant légèrement, dans d'autres 
cas présentant des vésicules, un peu de suintement, des croûtelles et simulant l'eczéma 
Il est alors impossible de porter un diagnostic de mycosis fongoide: on ne peut que le 
soupconner. Un symptôme important met souvent sur la voie: c'est un prurit parlicu- 
lièrement intense, particulièrement rebelle, plus violent et plus tenace que ne le com- 
porteraient en apparence les lésions cutanées. Toutes les fois que chez un malade 
avant dépassé la quarantaine on se trouve en présence d'un de ces prurits rebelles 
s'accompagnant de lésions de la peau mal définies, mais chroniques, il faut penser au 
mycosis. Cette période de début peut persister avec les mêmes caractères pendant des 
mois et des années. 

Au bout d'un laps de temps plus ou moins long, l'éruption a une tendance à 
envahir la presque totalité des t¢guments et à bigarrer le corps du malade de plaques, 
entrecoupées de régions de peau normale, mais tendant à confluer. La persistance de 
petits ilots de peau saine au centre des grandes plaques érythrodermiques a une valeur 
diagnostique de premier ordre. Le prurit persiste avec ses mêmes caractères. Peu à peu 
les téguments, au niveau des parties atteintes, s'infiltrent, prennent un aspect mame- 
lonné, rappelant la peau d'orange. L'aspect est alors tout à fait typique et le diagnostic 
s'impose. 

Sur ces plaques mamelonnées ou à leur voisinage se forment ultérieurement des 
tumeurs de volume variable, les plus petites ayant les dimensions dun pois vert, les 
plus grosses celles d'une orange; elles peuvent rester isolées ou conflucr et s'étendre 
périphériquement. Elles s'ulcèrent souvent à leur centre et forment de vastes pertes de 
substance de formes variables. 


du mycosis fongoide par la radiotherapte. 371 


On voit souvent, à cette période d'état, coexister chez le même malade les trois 
ordres de lésions que nous venons de décrire: tumeurs, plaques mamelonnées et infiltrées 
et simples plaques érythrodermiques, pityriasiques, eczématiformes. 

Le traitement radiothérapique n'intervient en général qu'à la période de mycosis 
confirmé. Dans les stades de début, on s'est borné à traiter l'affection avec les méthodes 
usitées dans la cure de l'eczéma et du prurit. Mais, dès que le diagnostic est devenu cer- 
tain (et souvent, dans un cas cliniquement douteux, l'histologie permet de trancher la 
difficulté de bonne heure), l'emploi des rayons X s'impose. Nous ne pouvons ici, pour 
ne pas allonger démesurément ce travail, entrer dans le détail des règles de ce trai- 
tement. Bornons-nous donc à dire que les tumeurs doivent être traitées avec des doses 
de 7 à 8 H, du degré de pénétration n° 5. Les régions simplement érythémateuses et 
infiltrées ne doivent recevoir que des doses plus faibles, d'environ 5 à 5 H. Des inter- 
valles de 20 jours en moyenne sépareront les irradiations sur une même région. Un fait 
mérite d'être mis en relief : c'est l'extrême résistance aux rayons X de la peau atteinte 
de mycosis fongoide, résistance non pas à l'action thérapeutique qui se manifeste au 
contraire aussitôt, mais à l’action nocive. Un mycosique peul recevoir sur l'ensemble 
de ses téguments plus de mille H sans présenter de trouble de la santé générale ct sans 
la moindre radiodermite, à condition toutefois que le traitement soit convenablement fait. 

L'action sur les tumeurs est remarquablement rapide : quelques jours après la 
séance, parfois dès le quatrième ou le cinquième jour, les modifications commencent à 
devenir apparentes; la tumeur est moins tendue, un peu plus molle, puis elle commence 
à s'affaisser; au huitième jour, elle a diminué déjà sensiblement de volume, au quinzième 
jour, elle peut avoir totalement disparu; parfois une seconde et même une troisième 
séances sont nécessaires pour obtenir ce résultat. La peau, au niveau du point primiti- 
vement occupé par la lésion, est alors plus ou moins fortement pigmentée en brun, pig- 
mentation qui dure assez longtemps. Le prurit a en même temps disparu à peu près 
complètement. 


C'est cette disparition rapide des tumeurs en une quinzaine de jours, et après une 
seule séance, que nous constatames chez la malade qui nous a permis de faire ce travail. 

Nous ne donnerons pas ici son observation complète, qui serait d’ailleurs inutile. 
Bornons-nous à dire qu'il s'agit d'une femme de 50 ans, dont les premières manifesta- 
tions de la maladie remontent au mois de mars 1910, sous forme de plaques rouges et 
squameuses, rapidement disséminées sur la face et sur tout le corps. L'affection évolua 
rapidement car, un an après, apparurent les premières tumeurs, dont certaines s'ulcé- 
rérent en peu de temps. La malade entra pour la première fois dans le service de 
M. Brocq, à Saint-Louis, en septembre 1911, présentant alors le type le plus complet 
de mycosis fongoïde généralisé avec placards rouges disséminés sur tout le corps, plus 
ou moins infiltrés, et servant de siège à de très nombreuses tumeurs, dont les dimen- 
sions variaient d'une noix à un très gros œuf de pigeon : on en observait notamment 
sur le front, les joues, le cou, les bras, la région thoracique et abdominale et sur les 
cuisses. La figure n° | et la figure n° 2 donnent une idéc de l'importance de ces tumeurs 
sur un point du visage et de leur disparition tolale après une première série de trai- 
tement. 

Frappés une fois de plus de la fonte si rapide et si éclatante de ces tumeurs, nous 
jugeames l’occasion particulièrement favorable pour étudier le mécanisme de cette 


372 Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison 


guérison locale. Et de fait, nous pûmes pratiquer chez cette malade une série de 
biopsies qui nous ont permis de suivre, pas à pas, le mécanisme des modifications histo- 
logiques dont ces tumeurs sont le siège, sous l'action de la radiothérapie. 

Nous nous bornerons à décrire les résultats que nous a donnés l'étude d'une volu- 
mineuse tumeur du cou dont la figure n° 5 donne l'aspect avant tout traitement, ct dont 
la figure n° 4 montre la disparition totale après la cure radiothérapique. 

Nous avons pu pratiquer à son niveau trois biopsies : une avant le traitement, une 
seconde au quatrième jour qui suivit la première séance de 7 II, et une troisième au hui- 


Fig. 1. — Tumeurs mycosiques du front, du sourcil, Fig. 2. — Montrant la disparition totale el sans cicatrice 
de la joue, de la lèvre, avant le traitement radiothé- apparente des mêmes tumeurs, après traitement radio- 
rapique. thérapique. 


ième jour. La tumeur avait, on le voit, les dimensions d'une noix; elle avait diminué 
environ d'un tiers dès le quatrième jour, de plus de la moilié au huitième et avail tola- 
lement disparu au quinzième jour. 


* 
» y% 


Mais, avant de décrire ici le mécanisme histologique de la fonte de ces tumeurs, il 
nous faut de nouveau ouvrir une parenthèse pour exposer rapidement l'anatomie patho- 
logique du mycosis fongoide. L'accord est loin d'être fail sur sa structure anatomique, 
comme aussi sur sa vraie nalure. Certains auteurs seraient volontiers partisans de son 
origine infectieuse, due à un parasite encore inconnu; à l'appui de cetle thèse ils font 
‘aloir que le début se fait parfois, sous forme d'une lésion première, qui serait l'équi- 
valent d'un chancre ou d'une lésion d'inoculation, et que dans certains cas de mycosis 
on peul obtenir une réaction de fixation du sérum, en partant d'un anligène fabriqué 
avec une macéralion de tumeur mycosique. 

D'autres, les plus nombreux, se fondent sur les examens histologiques pour ranger 


du mycosis fongoide par la radiotherapie. 2) 


le mycosis lantol dans les sarcomes ou à côté des sarcomes, tantôt pour en faire une 
sorte de lymphadénie cutanée ou un état voisin des lymphadénies. La théorie sarcoma- 
leuse rallie la majorité des auteurs allemands, la théorie lymphadénique ou para- 
lymphadénique est plus en faveur en France. 11 peut parailre surprenant qu'une pareille 
divergence puisse subsister; nous ne sommes plus en effet au temps où l'on se conten- 
tait de définir un infiltrat en disant qu'il était formé de « cellules rondes » ou de « cel- 
lules embryonnaires ». 

L’alphabet anatomo-pathologique s'est de nos jours singulièrement précisé, el les 


Fie. 5. — Deux volumineuses tumeurs du cou chez la mème Fig. 4 — Montrant la disparilion totale de ces deux lu- 
malade, avant la séance de radiothérapie. C'est au niveau meurs, quinze jours apres une seule séance de radiothé- 
de la première de ces tumeurs qu'ont été faites les biopsies rapie de 7H, 
qui sont représentées dans les figures suivantes. 


termes de cellules rondes, de cellules inflammatoires ont été remplacés par ceux des 
types cellulaires bien définis de lymphocytes, mononucléaires, polynucléaires, plasma- 
zellen, mastzellen, cellules conjonctives jeunes, fibroblastes, etc.... Si donc, des obser- 
vateurs modernes persistent dans des divergences semblables, l'un décrivant une infil- 
tration formée de lymphocytes, l’autre de plasmazellen, un autre de cellules conjonctives 
pathologiques voisines des cellules sarcomateuses, c'est déjà une première raison de 
penser qu'il n y a pas un type unique d'infiltration dans le mycosis fongoide, mais bien 
des aspects bigarrés. 

Nous ne pouvons entrer ici dans une discussion étendue; nous nous proposons de 
consacrer prochainement un travail à celle importante question, Bornons-nous à dire 
que dans le mycosis fongoide confirmé, depuis les plaques simplement infiltrées jus- 
qu'aux vraies tumeurs, la lésion histologique est essentiellement constituée par une 
infiltration importante du derme, infillration plus ou moins dense, plus ou moins 
élendue en profondeur. Cette infiltration est due à notre avis à un relour à l'état embryon- 
naire du tissu conjonctif dermique, sous l'influence d'une cause que nous ignorons 


354  Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison 


encore; sous l'influence de ce retour à l'état embryonnaire la substance collagène 
prend un aspect réticulé et ses mailles se remplissent d'un infiltrat de cellules conjonc- 
tives jeunes, de ces cellules conjonctives embryonnaires qui sont susceptibles d'évoluer 
en prenant tous les types cellulaires et dès lors on comprend la bigarrure des aspects 
histologiques que l'on peut observer. Tel infiltrat sera constitué uniquement de cellules 
conjonctives jeunes, de lymphocytes et paraîtra confirmer la théorie lymphadénique; tel 
autre sera particulièrement riche en plasmazellen; lel autre présentera un mélange de 
lymphocytes et de cellules conjonctives énormes, pathologiques, allant franchement 
vers la cellule sarcomateuse; un autre encore sera particulièrement riche en éosinophiles 
el Pon assistera à une véritable production d'éosinophilie locale. Le danger serait de se 
laisser impressionner par tel ou tel de ces cas, et d’avoir tendance à généraliser. Tous 
ces aspects bigarrés sont dus à ce retour du tissu conjonctif à l'état embryonnaire, la 
cellule conjonclive embryonnaire ayant la possibilité d'évoluer vers tous les types 
cellulaires normaux ou pathologiques. Nous ne pouvons qu'esquisser ici les ébauches 
d'un travail que nous trailerons prochainement dans toute son ampleur. 


* 
» y 


Pour en revenir au point de vue pralique qui doit nous occuper ici, bornons-nous à 
retenir que les plaques infiltrées, que les tumeurs mycosiques, sont formées par un 
infiltrat dense et tassé qui remplit tout le derme, arrive presque au contact de l'épiderme, 
l détermine sa saillie, son 
bombement, et constitue 
en somme le substratum 
de l'épaississement de la 
peau, du corps même de 
la tumeur. Quelles sont 
les modifications qui se 
produisent au sein de cet 
infiltrat, sous l'action de 
la radiothérapie ? 

Dans le cas qui nous 
occupe, les tumeurs 
étaient constitućes à peu 
près exclusivement par 
des cellules conjonclives 
embryonnaires, présen- 
tant de nombreuses ka- 
ryokinéseset par quelques 


lymphocytes. 
Fig. 5. — Tumeur du cou avant toul traitement. On remarquera l'importance el la La fi ure 5 donne 
densité de Vinfiltrat cellulaire, qui arrive presque au contact de l'épiderme. et qui 8 
forme dans le derme une nappe ininterrompue, homogène. (Grossissement : une idée de la répartition 
45 diametres.) 


et de limportance de 
l'infiltrat dans la tumeur du cou, biopsiée avant tout traitement. Cet infiltrat, très étendu 
en hauteur, arrive presque en contact avec l’épiderme; d'autre part, par en bas, il des- 
cend jusqu’au tissu adipeux. El dans toute l'étendue du derme ainsi envahi, les éléments 
cellulaires sont étroitement tassés, comprimés les uns contre les autres, ils sont répartis 
en une vaste coulée, sans espaces libres, formant une nappe dense et homogène. Rien 


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du mycosis fongoide par la radiothérapie. 379 


ne permet mieux de comprendre la saillie, la consistance, la fermeté de la tumeur ainsi 
sous-tendue par cel infil- 
tral cohérent. 

La figure 6 représente 
une biopsie faite sur la 
même tumeur, quatre jours 
après une séance de radio- 
thérapie de 7 H. La diffé- 
rence est frappante, et la 
comparaison des deux 
figures est plus éloquente 
que toute description. La 
nappe d'infiltration dense 
et homogène s'est dislo- 
quée; la trame conjonctive 
du derme était tout à 
l'heure invisible, masquée 
qu'elle était par les élé- SALES 
ments cellulaires qui la + he RAA ees KORG $ A 
couvraieut ; elle apparaît ~~ Sie 


maintenant dans presque Fig. 6. — Mème tumeur, 4 jours après une seule séance de radiothérapie de 7 H. La 
nappe d'infiltration précédente est disloquée; elle a disparu pour la plus grande 


NI 
$ te. AN 
Ad AA 


-> 
La 
y 


E Ei 


toute l'étendue de la coupe, partie; il n'en reste plus que de petits amas disséminés çà et là, clairsemés. En 
, méme temps on distingue sur la coupe d'assez nombreuses dilatations vasculaires 
el ne presente plus que ca Ivmphatiques, (Grossissement : 45 diamètres.) 


et là, par places, des petits nodules, des petites trainées d'infiltration, plus ou moins 
clairsemées. En même 
temps, le derme réapparu 
apparaît creusé d'assez 
nombreuses dilatations de 
capillaires sanguins el 
lymphatiques. Accessoire- 
ment, notons encore que 
l'épiderme, tout à l'heure 
légèrement végétant el 
hyperacanthosique n’en- 
voie plus de bourgeons 
exubérants. 

La figure 7 montre 
une transformation encore 
plus accusée. Nous som- 


à 7 
* 


ieee 
b 


s 


e 
. 


mes au huitième jour qui 
suit la séance de radio- 
thérapie. L'infiltrat a pres- 
que totalement disparu; 


Fig. 7. — Mème tumeur, 8 jours après la séance de radiothérapie. L'infiltrat a dis- 
paru à peu près totalement; le derme apparait presque normal. Il ne reste plus 
que de petits ilòts d'éléments cellulaires clairsemés. A noter que les capillaires #4 
sanguins et lymphatiques sont plus nombreux et plus dilatés que sur la coupe tout le derme apparaît li 


précédente. (Grossissement : 45 diamètres.) béré et presque entière- 


ment normal; c'est à peine si on retrouve quelques petits îlots d'éléments cellulaires 
très clairsemés. Par contre, les capillaires sanguins et lymphatiques sont encore 


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356  Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison 


plus apparents et plus dilatés que tantôt, on les retrouve très nombreux et béants sur 
la coupe. 

Nous demandons encore une fois que l'on veuille bien comparer, d'un seul coup 
d'œil, les figures 5, 6 et 7, et se rendre compte ainsi de la transformation totale accom- 
plie en huit jours. Certes, la diminution puis la disparition macroscopique des tumeurs 
est un phénomène déjà surprenant et qui semble déconcertant par sa rapidité, pour qui 
Pobserve pour la première fois. Mais il nous semble peut-être moins saisissant encore 
que la constatation de cette fonte cellulaire ainsi suivie pas à pas el déjà à peu près 
complète en une semaine. Cette infiltration, si dense et si compacte, qui fond et dispa- 
rait, ce derme qui se vide de celte prodigieuse accumulation de cellules représentent 
cerlainement un des aspects les plus frappants que puisse offrir Phistologie. 

Une question vient maintenant naturellement à l'esprit: comment ont agi les 
rayons X sur les éléments cellulaires et que sont devenus tous ceux-c1? Nous savons 
déjà, d'une facon générale, que les cellules sont d'autant plus sensibles à l'action de la 
radiothérapie qu'elles sont plus hautement différenciées (épithéliums glandulaires) ou 
qu'elles sont plus embryonnaires, comme le sont celles d'une tumeur. Par exemple, les 
cellules d'un épithélioma seront plus vulnérables que celles de l'épiderme sain du 
voisinage. De même, dans le traitement radiothérapique de la leucémie myéloide, ce 
sont les myélocytes qui disparaissent les premiers de la circulation, les leucocytes 
normaux du sang élant moins sensibles. 11 est donc facile d'admettre, dans le cas qui 
nous occupe, que cet infiltrat formé de cellules conjonctives embryonnaires ait été d’une 
sensibilité élective toute spéciale aux radiations émanées de l'ampoule. Et de fait, si l'on 
examine les éléments clairsemés que l'on retrouve encore dans les coupes de la tumeur 
au huitième jour de la séance, on constate qu'un grand nombre d'entre eux sont manifes- 
tement très altérés: au premier stade, nous l'avons dit, les cellules sont du type con- 
jonctif embryonnaire, elles ont des dimensions à peine supérieures à celles d'un lympho- 
cyte mais, à l'inverse de ce dernier, au lieu d'être formées par un noyau compact, 
opaque, fortement teinté par les colorants basiques, elles sont constituées à peu près 
uniquement par un noyau vésiculeux, clair, transparent, Or, au huitième jour de la 
séance, les éléments cellulaires ont pour la plupart perdu cette structure et ne sont plus 
guère représentés que par de petits amas de chromatine, n'ayant même plus un aspect 
arrondi, mais déformés et manifestement en voie de dégénérescence et de mort. On peut 
donc admettre que les cellules de l'infiltration mycosique, particulièrement sensibles 
aux rayons X, subissent sous l'action de ces derniers une dégénérescence rapide et 
totale. 

Reste à expliquer comment le derme se débarrasse de tous ces éléments détruits. La 
présence des nombreux capillaires sanguins el lymphatiques manifestement dilatés que 
l'on voit sur la figure 7, nous paraît être manifestement en rapport avec ce rôle de voirie. 
ll est vraisemblable que c'est par leur intermédiaire que se fait le déblayage de tout 
l'infiltrat dégénéré. 

Nous nous sommes demandé si l'examen du sang ne nous permettrait pas de 
constater quelques altéralions intéressantes en rapport avec ce drainage cellulaire. Nous 
avons trouvé au cours d'un examen pratiqué quelques jours après une séance radiothé- 
rapique les résultats suivants : 


du mycosis fongoide par la radiotherapie. 377 


Numération des globules rouges... 044,444 ee ee ee ee 4 800 
Numération des globules blancs... 4.4.0 +... . . + 12 000 
Equilibre leucocytaire : Polynucléaltes.. 2. ...... .. . ee . . .. Of a 
— — Éosinophiles. . . .................. o 
— — AT esec 2. a nate ge & Boe tes BO e 9 
— — Mononucléaires normaux. . . 0.0.06... 8 ee ee 2 
— — Grands mononucléaires de forme anormale et mani- 
festement altérés. 0.4. 0 eee 10 "o 


Comme on le voit, il y a une leucocytose sensible, une diminution du nombre des 
polynucléaires, une éosinophilie marquée, enfin la présence en nombre appréciable de 
grands mononucléaires anormaux ct altérés, peut-être en rapport avec un processus de 
macrophagie. 

On sait, d'autre part, qu'on a signalé, dans le cours du traitement radiothérapique 
de la leucémie, de véritables décharges d'acide urique qui s'expliquent par la destruc- 
lion d'un grand nombre de leucocytes dont la nucléine se transforme précisément en 
acide urique. Nous nous sommes également demandé si nous ne pourrions observer un 
phénomène analogue chez notre malade; et de fait, au cours d'une analyse d'urines pra- 
tiquée après une série de séances, on a pu trouver 15,25 d'acide urique. Nous n'avons 
pu malheureusement renouveler cette recherche et nous ne pouvons, d'une seule consta- 
tation, tirer de conclusions fermes. 

Bien qu'il s'agisse d'anatomie pathologique, et de dermatologie, c'est-à-dire de 
deux sciences qui n'intéressent qu'accessoirement les lecteurs de ce journal, il nous a 
semblé qu'il pouvait être intéressant pour eux, de connaitre le mode d'action et de gué- 
rison d'une des plus belles applications de la radiothérapie. 


QUELQUES EXEMPLES DE L'UTILITÉ 
DE L'EXAMEN RADIOLOGIQUE DU BORD INFÉRIEUR DU FOIE 


Par R. LEDOUX-LEBARD 


(Planche 9) 


Alors que tous les segments du tube digestif proprement dit ont merveilleusement 
profité de l'extension et du perfectionnement de nos procédés de radiodiagnostic, les 
organes annexes sont restés un peu en dehors de ce courant de progrès. Il semble même 
plutôt s'être dessiné, en ce qui concerne la face inférieure du foie et les voies biliaires, 
un léger mouvement de recul. Les médecins qui s'attendaient à voir la radiographie 
fournir une réponse posilive à leurs interrogations sur la présence de calculs ou sur la 

localisation hépatique de l'affection observée, 

déçus par de trop nombreuses négations, en 
sont venus á considérer l'examen radiologique 
comme incapable de leur fournir dans ces cas 

des éclaircissements et partant comme inutile. 
Cependant, en laissant absolument de côté 

la face supérieure du foie, si avantagée par la 
délimilation que lui fournit la clarté pulmo- 

T naire, et en s’en tenant strictement au bord 
inférieur et aux voies biliaires, on parvient très 

rapidement à se convaincre par une étude im- 

partiale des faits publiés et un examen systé- 

matique des malades hépatiques, de l'impor- 
tance du radiodiagnostic et des renseignements 
précieux que peuvent nous fournir la radiosco- 


a a a 


B CT. 


Schéma 1. — Kyste hydatique débordant la partie . l: di hi . , . 
moyenne du bord inférieur du foie. — B: Bord infé- PIE el la ra IOgrapnie pratiquées suivant une 


E Ombre hépatiques Is Tumeur este hépatique) technique rationnelle et avec persévérance. 
L'ahdomen est snpposé vu de face, la radiographie a été Il n'est pas inutile d'insister sur cette 
prise dans le décubitus abdominal, plaque sous le ventre. 

question de technique, car elle joue ici un rôle 
prépondérant. Il convient d'abord de chercher à bien mettre en évidence le bord hépa- 
tique par la différenciation gazeuse que l'insufflation du colon pratiquée sous le contrôle de 
la radioscopie permet de réaliser d'une façon idéale, sans aucun danger et avec une gène 
beaucoup moins considérable que celle que procure aux malades la distension gazeuse 
de l'estomac. Il est ensuite indispensable de prendre des clichés dans trois positions au 
moins : 4° dans le décubitus ventral, cliché d'ensemble; 2° dans le décubitus dorsal, 
radiographie de la région vésiculaire prise suivant la technique des radiographies rénales ; 
5° dans la station verticale en complétant l'examen par une radioscopie et radiographie 
gastrique après ingestion de bismuth. On sera surpris des précisions que fournira 
cet examen et l'on comprendra aussi que les auteurs américains qui procèdent ainsi aient 


R. Ledoux-Lebard. 379 


pu, comme Case, présenter une série des radiographies de calculs biliaires qui parait au 
premier abord surprenante et proclament hautement la nécessité des radiographies hépa- 
tiques. On conçoit par contre que ces examens seront longs et laborieux mais mieux 
vaut, croyons-nous, ne pas entreprendre l'examen radiologique du foie que de le prati- 
quer hâtivement et sans une bonne technique. Il est à peine besoin d'ajouter qu'il con- 
viendra d'utiliser des installations assez puissantes pour permettre toujours la radio- 
graphie en apnée. Comme Case nous conseillons enfin l’usage des rayonnements mous, 
ə B. environ. 

Au point de vue clinique trois questions sont plus particulièrement et plus fréquem- 
ment posées au radiologiste. 

1° On lui demande s'il s'agit d’une affection hépatique et surtout si une tumeur pal- 
pable dans l’abdomen dépend ou non du foie. L'observation suivante, prise entre 5 ana- 
logues, en fournit un exemple et montre qu'il 
est souvent possible de répondre catégorique- 
ment à cette interrogation. 


Obs. 1. — Mme V., 47 ans, sans antécédents par- 


E 
ticuliers, extrêmement nerveuse, croit présenter unc 
petite tuméfaction anormale de la région épigas- 
trique que plusieurs chirurgiens consultés décla- 
rent imaginaire. Cependant son médecin pensant D 


percevoir en effet une tumeur anormale la conduit 
à M. A. Gosset qui nous demande d'examiner ra- 
diologiquement foie et estomac. Après insufflation 
du colon la radioscopie montre une tumeur arrondie, 
du volume d'une pomme, sur le bord antérieur du 
foie au niveau de la colonne vertébrale. Le schéma 1 
est dessiné d'après la radiographie prise au cours 
de cet examen. Notre diagnostic fut : tumeur de la 
face inférieure du foie, ayant les caractères d'un 
kyste. L'opération (D' A. Gosset) montra un kyste Schéma 2. — Grosse vésicule bilinire (choléeyslite pu 
hydatique répondant par son volume, sa forme et sa Fano) Vestomac E a été insurfé de gaz (polion de 
situation à l'image observée. grosse vésicule qui tranche sur la clarté gazeuse de 

l'angle hépatique du colon. A. En C, colon transverse, 

en D colon descendant, en E bulle gazeuse gastrique. 


% On demande trés souvent aussi au abdomen est supposé vu de face, la radiographie a été 
| ‘ | : ÉS ot prise dans le décubitus abominal, plaque sous le ventre. 
radiologiste de déterminer s'il s'agit ou non 
d'une affection de la vésicule. La constatation positive de l'ombre de la vésicule lui per- 
-mettra, si elle est possible, de répondre affirmativement. Dans l'interprétation des images 
on n'oubliera pas que le rein droit peut se projeter parfois avec unc très grande netteté 
mème sur des radiographies prises la plaque sous le ventre, dans le décubitus ventral. 


A v C 


Obs. Il. — Mme N., 59 ans, crises douloureuses vraisemblablement d'origine vésiculaire. Toute- 
fois avant de pratiquer une intervention le Dr Reymond veut s'assurer qu'il s'agit bien de la vési- 
cule et non du rein. 

On aperçoit nettement différenciée å la radioscopie une ombre qui parait répondre à la vésicule 
et qu'avec le D" Enriquez qui assistait à l'examen, nous n'hésitons pas à interpréter comme telle. 
La radiographie fournit l'image que reproduit le schéma 2. L'examen de l'estomac fait prévoir une 
péricholécystite adhésive. 

L'intervention montre une vésicule pleine de pus, à parois extrêmement épaissies et sclérosées, 
elle contient un calcul et adhère de toutes parts. 


Obs. III. — Dame d'une cinquantaine d'années souffrant depuis longtemps de douleurs dans le 
flanc droit. On sent vaguement une masse qui pourrait être le rein ou la vésicule. La radiographie 
reproduite sur la figure 5 de la planche 9 montre le foie le rein descendu et augmenté de volume 


3980 Ledoux-Lebard. — Quelques exemples de l'utilité 


et une masse qui ne pouvait guère être que la vésicule, hypothèse que confirma l'opération en 
montrant à M. Gosset un hydro-cholécyste avec un calcul oblitérant que l’on devine, plus qu'on ne 
le voit sur le cliché. 


5” Existe-t-il des calculs biliaires? Telle est assurément la question la plus fré- 
quemment posée au radiologiste à propos du foie. Le rapport de MM. Desternes et 
Baudon publié ici même fournit à ce sujet toutes les indications générales utiles et nous 
n y reviendrons pas. Nous rappellcrons seulement que 
Case a montré au Congrès de Londres, en août 1914, 
une séric d'une quarantaine de radiographies de calculs 
biliaires réunies au cours d'un milier d'examens hépa- 
tiques. Or, nous avons nous-méme rencontré depuis 
le mois d'octobre 1914 sur 47 malades radiographiés à 
ce point de vue, 4 cas où les calculs ont été décelés 
avec certitude et un cas douteux. Notre statistique ne 
paraît donc pas devoir être inférieure à celle de Case, 
ce qui démontre bien qu'il s'agit lá uniquement d'une 
question de technique et nullement d'une composition 
chimique spéciale aux calculs biltaires transatlantiques. 


Obs. IV. — Mme S., 44 ans. Crises « hépatiques» multiples. 
Actuellement jaunisse. La radiographie dans le décubitus 
abdominal montre une ombre d'aspect calculeux siluée entre 
les deux premières apophyses transverses droites. On voit 
très nettement cette ombre sur la figure | de la planche 9. La 
figure 2 (Planche %) montre une radiographie de la mème 
malade prise suivant la technique habituelle pour les radio- 


Fig. 9. — Radiographie d'un caleul géant 


extrait par M. Gosset. Ce calcul repré- graphies du rein. On y retrouve beaucoup plus nette celle 
yo veritable moule de la vési- — fois, projetée au niveau du pôle supérieur du rein droit, petit 
(Chauffard. Lithiase biliaire, et alrophique, l'ombre quadrilatère carac terisu qur, à centre 

PI NIN, fig. 2.) moins opaque, qui répond évidemment à un calcul biliaire à 


coque calcaire. L'intervention permit à M. Gosset d'extraire 
un calcul solitaire du cholédoque très fragile et qui fut brisé en examinant mais dont nous don- 
nons néanmoins, en médaillon central sur la planche hors texte, la radiographie prise après Pextrac- 
tion en assemblant les morceaux ('). 


Obs. V. — La figure 4 de la planche 9 montre une vésicule biliaire remplie de calculs : le cliché 
a élé pris suivant la technique habituelle pour les radiographies du rein. Il s'agissait d'une dame 
avant eu, depuis de longues années, de fréquentes coliques hépatiques. 

Nous croyons donc essentiel de pratiquer plus souvent qu’on ne le fait actuellement la recherche 
radiologique des calculs biliaires qui, avec une bonne technique, nous fournira un peu plus souvent 
qu'on ne le pense peut-être, la certitude de leur présence et qui, dans de nombreux autres cas, nous 
permettra du moins des constatations intéressantes. 

Nous reproduisons ici (fig. 5) la radiographie d'un calcul géant, véritable moule d'une grosse 
vésicule enlevé par M. Gosset. Il eut été curieux de radiographier la malade qui le portait avant 
l'intervention. 


< 


4° Dans les cas assez fréquents où existe cliniquement un doute entre l'origine gas- 
trique et l'origine vésiculaire des symptômes observés, le médecin peut encore deman- 
der au radiologiste de chercher à fixer un diagnostic hésitant. Parfois il révélera une 
lithiase qui restait des plus douteuses ainsi qu'il nous est arrivé de le faire récemment 
pour une jeune fille qui venait de jfrésenter des accidents graves et qui pouvaient 


(1) L'observation clinique et opératoire détaillée de cette malade a été présentée par M. Gosset à la 
Soctélé de Chirurgie. 


Jouznal de Radiologie Planche 9 


et d'Electiologie | Mémoire Ledoux Lebard 
Calculs biliaires 


Mémoire Desteznes et Baudon 


Fig. 5. Kyste hydatique du foie. Fig. 6. Calculs = «ares 


— Marand 


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de l'examen radiologique du bord inferieur du foie. 381 


faire penser à des phénomènes gastriques ou duodénaux (cette observation sera publiée 
ailleurs avec les radiographies) et chez :aquelle on constatait de nombreux calculs dans 
la vésicule. Dans d'autres cas il pourra montrer au contraire l’origine stomacale ou 
intestinale des phénomènes observés en n'oubliant pas combien l'interprétation peut 
se trouver délicate en l'absence d'images caractéristiques. 

Ces quelques observations choisies parmi nos cas d'examen radiologique de la face 
inférieure du foic nous paraissent, malgré leur petit nombre, suffire à prouver son utilité 
ct nous commandent d'insister pour qu'il soit pratiqué plus régulièrement et suivant une 
technique approprice. 


LÉGENDE DES FIGURES 1 A 4 DE LA PLANCHE 9 


Fig. 1. — Calcul biliaire. Radiographie prise dans le décubitus abdominal, plaque sous le ventre, 
qui est supposé vu de face, sans localisaleur. Tache quadrilatère qui pourrait prêter à 
confusion, par son siége, avec un calcul du rein. 


Fig. 2. — Mème malade. Radiographie de la région rénale droite (qui est supposée vue de dos) 
' suivant la technique habituelle avec localisateur compresseur, etc. On voit l'ombre 
annulaire habituelle aux calculs biliaires enrobés et la projection au niveau du pôle 
supérieur du rein montre qu'il s'agit d'un corps situé sur un plan très antérieur a 

celui de cet organc. . 


Fig. 5. — Radiographic de la région rénale droite, supposée vuc de dos, prise suivant la technique 
habituelle. On voit le foie, l'ombre vésiculaire ct l'ombre rénale agrandie et abaissće. 
(On devine sur le cliché une ombre qui fut rétrospectivement interprétée comme 
calculcuse.) 


Fig. 4. — Radiographie de la région rénale droite, supposée vue de dos, prise suivant la technique 
habituelle. On voit une grappe d'ombres annulaires répondant à une vésicule gorgée 
de calculs. 


Le médaillon central non numéroté donne la radiographie après extraction du calcui 
représenté sur les figures 1 et 2. 


L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DU FOIE" 


Par MM. 


DESTERNES et BAUDON 


Chef et Chef-Adjoint du Laboratoire d'Electroradiologie de Pltópital Beaujon. 


(Planche 9) 


L’exploration radiologique du foie se réduisait jusqu’à ces cinq ou six dernières années, à 
l'inspection radioscopique de sa face supérieure : le diaphragme coiffant l'organe hépatique qui le 
suit dans ses moindres mouvements se délache vivement sur la clarté du champ pulmonaire, 
dessinant la forme et le contour du viscère sous-jacent ; des anomalies, des déformations de l'ombre 
phréno-hépatique, se déduisaient le volume de cette région du foie, sa mobilité, la présence de 
telles lésions capables de modifier son aspect normal. La longue durée des temps de pose alors 
nécessaire ne permettait guère d'en obtenir une bonne radiographie et, par ailleurs, tout le reste de 
l'organe échappait à notre investigation. Les progrès de Pappareillage et de la technique, l'usage 
des écrans renforçateurs, en réduisant la pose à quelques secondes, à quelques fractions même 
de seconde, permirent d'opérer en apnée, de surprendre ainsi l’image nette d'un organe immobile; 
dès 1908 Béclère pouvait, au congrès d'Amsterdam, présenter les premiers clichés obtenus en 
France de kystes hvdatiques et d’abcès du foie. 

Ces conditions nouvelles excellentes, jointes à une technique appropriée dont Béclère eut le 
grand mérite de fixer les règles, permirent enfin d'aborder l'élude du foie dans son entier, de sa 
face inférieure en particulier demeurée jusqu'alors à peu près invisible. L'ombre du bord inférieur. 
se fond avec celle des organes voisins d'égale opacité : en conseillant de distendre artificiellement 
l'estomac et d'opérer de préférence dans le décubitus dorsal, Béclère nous a appris à rendre 
apparente la région inférieure du foie, soulevée el accolée à la paroi par le coussin gazeux que lui 
forme l'estomac dilaté. 

La technique de l'exploration hépatique est aujourd’hui bien établie ; elle a fait ses preuves ct 
Pon est en droit d'affirmer qu’en se plaçant dans les meilleures conditions elle nous permet 
d'obtenir des images nettes et des renseignements précis. C'est une conquèle récente du radio- 
diagnostic : il importe que le médecin en connaisse à la fois et les indications et les difficultés. 
Tantôt, en effet, il oublie de recourir à ce mode d'examen capable de lui apporter des données fort 
utiles, tantôt, au contraire, il nous demande de formuler en quelques minutes sur une vue rapide 
à l'écran ou une simple radiographie, un diagnostic complet et définitif. H doit savoir que l'examen 
du foie comporte une préparation du malade, la mise au point délicate d'un appareillage puissant 
et complexe, des examens minutieux et souvent répétés. 


TECHNIQUE DE L'EXPLORATION DU FOIE. — L'exploration du foie comporte comme tout examen 
viscéral emploi de la radioscopie et de la radiographie, la première jouant le rôle primordial, la 
seconde n'intervenant que pour fixer en un document impersonnel et permanent, une image soigneu- 
sement choisie et repérée. Pour donner toutes ses indications, la radioscopie sera toujours pra- 
tiquée dans les conditions les plus favorables : adaptation parfaite de la vision dans l'obscurité, 
ampoule stable et réglable, châssis porte-ampoule mobile avec indicateur d'incidence et dia- 
phragme-iris. 

La radiographie sera rapide, en apnée; elle suppose donc des ampoules à grand débit, l'emploi 
d'écrans renforcateurs; les plaques seront de bonne qualité et développées avec sain. 


Exploration de la face supérieure. — Le malade placé devant ampoule, debout ou assis, mais 
bien appuyé contre le chassis ou le dossier d'un fauteuil spécial, l'opérateur prend une vue 
d'ensemble de l'image thoracique : il vérifie la forme et la hauteur du diaphragme, plus élevé à 
droite de 2 centimètres environ; il s'assure que l'ombre phréno-hépatique a sa convexité ct sa 
mobilité habituelles, que les sinus costo-diaphragmatique et phréno-péricardique s'éclairent dans 
toute leur étendue, que le poumon, la plèvre, Je cœur présentent leur aspect normal. En faisant 
varier l'incidence, en élevant et abaissant l'ampoule il suit toute la surface du dôme hépatique. 


(1) « Rapport devant être présenté au Congrès de l'Association francaise pour l'avancement des Sciences; 
le Havre, 27 Juillet au 2 Août 1914. » 


L'exploration radiologique du foie. 383 


Se trouve-t-il en présence d'une anomalie, l’ampoule immobilisce, la région bien repérée et 
localisée, il substilue la plaque à l'écran et la radiographie est faite en apnée. L’examen est ensuite 
complété par inspection en position directe postérieure, en position oblique, en position latérale 
droite. 


Exploration du bord inférieur. — L’exploration en position debout donne fréquemment d'excel- 
lents résultats; il semble préférable cependant de recourir à la technique spéciale dont Béclére a 
ainsi fixé les règles: 

1° Examen en décubitus dorsal, sur un plan perméable aux rayons X émis par l'ampoule placée 
en dessous. 

2% Replétion gazeuse de l'estomac — à laquelle il convient d'ajouter la replétion gazeuse du 
gros intestin. 

Le malade a ¿té purgé la veille, il a pris le matin un grand lavement évacuateur, il doit étre 
absolument á jeun. 

La distension gazeuse de Pestomac est réalisée facilement par la potion de Rivière (absorption 
successive de 4 grammes de bicarbonate de soude et de 4 grammes d'acide tartrique dissous dans 
une minime quantité d'eau) ou mieux par la potion de Tonnet, recommandée par Aubourg et plus 
agréable pour le malade. 

La distension gazeuse du gros intestin s'obtient par l'introduction lente, à l’aide de la sonde 
rectale, de 500 c.c. environ d'air, suivie ou non d’un petit lavement bismuthé destiné à faire 
refluer l'air vers l'angle colique droit. Souvent on l'obtient simplement par l'emploi répété de la 
distension gastrique, une première fois, une heure ou deux avant l'examen, une deuxième fois au 
moment même de l'examen. 

Le malade ainsi préparé, la radioscopie est pratiquée en décubitus dorsal, en faisant varier 
l'incidence de façon à raser la face inférieure du foie; la région intéressante repérée, la radio- 
graphie est faite en suivant les indications suivantes : 

5 Plaque au contact du rebord chondro sternal. 

4 Limitation de la région explorée par un diaphragme de plomb; pour assurer mieux encore 
l'élimination des rayons secondaires, on peut encore utiliser le dispositif spécial conseillé par 
Buky. 

»” Radiographie en apnée. 

6° Emploi d'une ampoule donnant des rayons n° 3 au radiochromométre de Benoist. 

Ce dernier point, cependant, demeure en discussion, au moins comme nous le verrons, 
pour la radiographie des calculs biliaires. Nombre d’auteurs et Case en particulier qui a présenté à 
Londres de fort beaux clichés, utilisent de préférence des rayons n° # ou 5 Benoist. 


l. — LE FOIE NORMAL. 


Sans aucune préparation, l’opacité du foie se confond avec Vopacité générale de l’abdomen : 
son bord supérieur seul, intimement accolé au diaphragme, se détache vivement sur la clarté du 
champ pulmonaire; son bord gauche vient en contact avec la poche a air gastrique et se distingue 
à peine; son bord inférieur est à peu près totalementinvisible, sauf à son extrémité externe ou les 
gaz contenus dans l'angle colique droit permettent de fixer ses limites. Si l’on réalise au contraire, 
la distension gazeuse et de l'estomac et du gros intestin, il devient possible d'étudier les contours 
du foie dans presque toute leur étendue. 


Bord supérieur. — Radiologiquement, l'inspection du bord supérieur se réduit à l'étude du 
diaphragme, « l'ombre phréno-hépatique est une», comme l'écrit H. Béclére. En position debout, 
le thorax apparait sur l'écran, formé de deux zones claires, les champs pulmonaires, et d'une opa- 
cilé médiane, l'ombre vertébro-cardio-aortique. Les champs pulmonaires sont en has nettement 
limités par Pombre diaphragmatique ; l'opacité médiane, au contraire, se continue sans ligne précise 
de démarcation avec l'opacité phréno-hépatique. Le diaphragme droit se détache de l’ombre car- 
diaque au niveau de la 11° vertèbre dorsale, se dirige en dehors et légèrement en haut durant 5 à 
6 centimètres, puis descend obliquement jusqu’au gril costal avec lequel il forme un cul-de-sac 
profond. Dans son ensemble il prend la forme d'un dôme, dont la courbe varie avec le temps de la 
respiration, plus convexe à l'expiration, plus aplatie à l'inspiration. L’étendue des mouvements 
varie selon les sujets de 2 à 6 centimètres, elle est moindre chez la femme, à type respiratoire costo- 
vertébral supérieur. Dans l'inspiration les sinus phréno-péricardique, à peine marqué, et costo- 
diaphragmatique, très profond, s'éclairent vivement. L'expansion respiratoire est la même des 
deux côtés, mais l'hémi-diaphragme droit est normalement plus élevé que le gauche de 2 centi- 
mètres environ. 


384 Desternes et Baudon. 


En élevant et en abaissant l'ampoule de facon à faire varier l'incidence, en pratiquant succes- 
sivement l'examen en position directe. antérieure, postérieure, oblique, on peut explorer toute la 
face supérieure du foie. : 

De profil, en position latérale droite, la convexité du foie se voit parfaitement : elle présente 
l'aspect d'un dôme arrondi « le sommet de la coupole 
est aplati ct alteint 6 à 8 centimètres au-dessus des 
points les plus inféricurs du cul-de-sac diaphragma- 
tique. » (H. Béclère.) 

La face postérieure, difficilement accessible, entre 
en rapport avec le rein, la capsule surrénale, l'aorte. 
l'œsophage, mais tout se confond dans une même opa- 
cilé; la face antérieure est protégée par les dernières 
côtes dont les ombres se projettent sur sa partie 
externe; à sa partie interne elle se confond avec la 
teinte sombre de la colonne vertébrale. 


Bord inférieur. — Rendu visible par la clarté de 
l'estomac et de l'intestin remplis de gaz, le bord 
antéro-inférieur du foie répond successivement à les- 
tomac, au duodénum, au colon transverse. à l'angle 
colique droit. 

Schéma n° 1. — Vue schématique montirani les rap- Y Trois grandes plages occapeni le champ pon 
ports du foie (1) et de la vésicule biliaire (5) avec phrénique : au centre la clarté gastrique, à gauche 
l'estomac (2), le colon transverse (5) et le duodé- Ja rate et langle splénique du colon, à droite le foie. 
num (4) (Estomac et intestin remplis de gaz). Dans l’ensemble la face inférieure du foie se pro- 

file suivant une ligne oblique de gauche à droite et de haut en bas. » (H. Béclère.) 

La vésicule demeure normalement invisible. (Voir schéma n° 1.) 


I]. -— LES ANOMALIES DANS LA MOBILITÉ, LA SITUATION ET LES RAPPORTS DU FOIE. 
Mobilité. — L'abcés du foie, la péri-hépatite, la névralgie phrénique, la pleurésie diaphragma- 


tique, les pleurites de la base troublent la mobilité du diaphragme et du foie; l'emphysème en 
agrandissant le champ pulmonaire abaisse le diaphragme et diminue l'amplitude de ses déplace- 
ments, de même la tuberculose (signe de Williams); le pneumothorax, les épanchements pleuraux 
refoulent le foie vers l'abdomen, alors qu’au contraire, le météorisme, les tumeurs abdominales, la 
vessie distendue, la grossesse avancée, le soulèvent vers le thorax. 


Situation el rapporls. — Indépendamment des causes multiples que nous venons d'énumérer et 
que la radioscopic permet d'analyser, deux grandes anomalics méritent d’être étudiées : l'une, congé- 
uitale, Pinversion, l’autre acquise, l'hépatoptose. 

L'inversion, sans ¿tre fréquente, n’est pas exceptionnelle. Aubourg, Ronneaux, Michaud, d'Hal- 
luin, etc., ont cité des exemples de transposition du foie à gauche; l'un de nous eut l'occasion d'en 
observer, au régiment, un cas qui avait échappé à l'inspection des conseils de revision. Le plus sou- 
vent, c'est une curiosité, sans grand intérêt pathologique et que la radiographie est la première 
à déceler. 

L’hépatoplose, liée à la flaccidilé de la sangle abdominale et au relâchement des ligaments viscé- 
raux, est fréquente et rentre dans le groupe de l'entéroptose que Glénard a étudiée et sur laquelle 
les rayons X ont apporté de multiples et précieux renseignements. La radioscopie, en ce qui con- 
cerne le foie, intervient surtout pour mesurer l'étendue des déplacements selon la position d'examen. 

Sous ce même nom d'hépatoptose, on a publié tonte une série de fails curieux, où la siluation 
et surtout les rapports du foie sont modifiés du fait des organes voisins, de l'intestin en parti- 
culier. Béclère présentait en 1899, à la Société médicale des Hôpitaux, un cas d'hépatoptose par 
ectopie sous-diaphragmatique du colon transverse : l'intérêt de cetle observation résidait dans ce 
fait que la clarté anormale sous-phrénique avait conduit l’auteur au diagnostic d'abcès gazeux. 
et que l'autopsie avait révélé l'erreur d'interprétation en montrant la cause réelle de l'image obser- 
vée. Chilaiditi, en décembre 1910, montra à la Société de radiologie trois radiographies d' « hépa- 
toptose avec interposition d'intestin entre le foie et la coupole diaphragmatique ». Nous-mémes en 
avons observé deux cas. 

L'interprétation de ces faits n'est pas encore nettement établie : dans deux cas de Chilaiditi, il 
s'agissait de malades atteints de splanchnoptose généralisée; le malade de Béclére présentait de la 
sclérose pulmonaire avec symphyse pleurale droite; il en était de même chez un de nos malades, où 


L'exploration radiologique du foie. 385 


la sclérose pulmonaire avait déterminé par rétraction pleuro-phrénique la présence sur la radiogra- 
phie, de deux images nettes du diaphragme séparécs par une zone claire en forme de croissant; chez 
l’autre, dont le cliché est reproduit par le schéma n° 2, l'existence d'une sténose pylorique, s'accom- 
pagnant d’adhérences et d’une stase gastrique énorme, devait certainement jouer un role dans la 
production de l’ectopie intestinale. Dans un cas enfin cité par Letulle et Aubourg, et contrôlé par 
Pautopsie, il s'agissait, au contraire, d'une véritable malformation du foie qui expliquait l’anomalie. 

A tous ces faits où l'intestin est en cause, nous ajouterons une observalion personnelle et, 
croyons-nous, unique dans la littérature radiologique, d'inversion totale de l'estomac venant s'inter- 


Schéma n° 2. — Ectopie colique masquant en partie Schéma n° 3. — Inversion totale de l'estomac, 
l'opacité hépatique. refoulé par distension gazeuse intestinale. 
1, cœur; 2, foie; 3, poche à air gastrique; 
4, 4, 4, distension gazeuse de l'intestin (colon transverse, 
duodénum). 


1, cœur; 2, foie; 3, intestin. 


poser à droile, en avant du foie. Le cliché, présenté à la Société d'électrothérapie, et que reproduit 
le schéma n° 3, se rapporte à une malade opérée à l'hôpital Beaujon par le D' Wiart. L'intervention 
révéla l’existence d'un vaste abcès vraisemblablement consécutif à une perforation duodénale. 


Déplacement du foie par les organes voisins. — Bensaude, Gillard et Ronneaux ont présenté à la 
Société médicale des hôpitaux (déc. 1911), deux cas de mégacolon s'accompagnant d'un déplacement 
considérable du foie complètement basculé, le lobe gauche soulevé, le lobe droit abaissé : le bord 
inférieur, au lieu d’avoir sa direction oblique, était devenu presque vertical. Dans un kyste du pan- 
créas, Ronneaux a trouvé le diaphragme droit surélevé dans sa partic externe, le lobe gauche du 
foie complètement abaissé par refoulement et le foie entier basculé. 


II. — LES ANOMALIES DANS LE VOLUME ET LA FORME DU FOIE. 
Nous plaçant surtout au point de vue clinique, nous étudierons successivement les foies médi- 
caux, les foies chirurgicaux. 


I. — Les foies médicaux. 


1° L'atrophie du foie s’observe dans un certain nombre d'affections : cirrhose, dégénérescence, 
tuberculose, etc., mais si, au début, la radiographie peut apporter quelques renseignements en 
confirmant la diminution de volume de l'organe, le plus souvent au moment où notre examen est 
réclamé, la présence d'ascite rend l’exploration difficile. 

2° L'hyperlrophic du foie sans déformation spéciale se rencontre dans les cirrhoses bypertro- 
phiques, les cancers primitifs massifs, la congestion hépatique, qu’elle soit circulatoire, infectieuse 
ou toxi-alimentaire. 

Dans tous ces cas, la radiographie montre l'augmentation du volume du foie, mais le signe le 
plus important, le plus caractéristique est le suivant : non seulement la forme générale du viscère 
est conservée, mais l'hypertrophie se développe par en bas, le bord supérieur esl pas, ou à peine suré- 
levé, à l'encontre de ce qui se passe dans les abcès ou kystes hydatiques. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 2 


380 | Desternes et Baudon. 


3” Les anomalies de forme du foie se divisent : 

En malformations congénitales ; 

En malformations acquises; 

En malformations pathologiques. 

Les malformations congénitales ont été étudiées surtout par Letulle, et le cas cité par Aubourg 
montre qu’on doit connaître leur existence si l’on veut éviter les erreurs d'interprétation. La défor- 
mation par le corset a été bien étudiée, au point de vue anatomique, par Charpy; au point de vue 
radiologique, par Carl Beck. « Le véritable foie de corset se distingue à la radiographie par sa 
forme caractéristique. La pression des côtes inférieures sur le foie conduit, par l'étranglement pro- 
gressif, à la formation sur la face antérieure du lobe droit d'un sillon transversal qui le divise en 
deux parties réunies par un pont à la manière de cerlains boutons de manchettes. » 

Les foies ficelés et bosselés se présentent le plus souvent sous des aspects très analogues, 
quelle que soit l'affection en cause, syphilis, tuberculose, néoplasme : la radioscopie révèle les 
sillons et les bosselures, mais l'interprétation est toujours délicate. La prudence nous conseille de 
signaler les caractères de l’image observée en laissant à la clinique le soin d'en rechercher les 
causes. 


11. — Les foies chirurgicaux. 


Les anomalies de volume et de forme du foie s'observent, au point de vue chirurgical, dans 
deux grandes affections, les kystes hydatiques et les abcès. 


Kystes hydatiques. — En présence d’un foie augmenté de volume et déformé, le médecin 
soupçonne l'existence d'un kysle hydatique, et demande l'examen aux rayons X: quels rensei- 
gnements est-il en droit d'en attendre? L'un de nous, (Dr Desternes, Journal médical francais, 
Déc. 1910) s’est efforcé de répondre à cette question. Le KH est une affeclion relativement rare en 
France, mais à laquelle le médecin pense assez volontiers; aussi dans nombre de cas l'examen 
infirme-t-il cette hypothèse. L’exploration radiologique comporte trois solutions : 

1° Elle permet déliminer le KH en fixant le diagnostic exact ; 

2° Elle permet de restreindre le diagnostic à deux ou trois affections, dont le KI], sans parvenir 
à résoudre par elle seule le problème; 

9° Elle permet d'affirmer l'existence d'un KH. 

Quelques exemples tirés de la pratique montreront à la fois toute l'importance d'un radiodia- 
gnostic bien conduit, et toute la prudence qui convient à l'interprétation. | 


1° L'examen permet d'éliminer le kyste hydatique. 


Un malade du service de M. le Pr Robin, âgé de 22 ans, présente une voussure thoracique, avec matité 
tres étendue sus-hépatique, suppression des bruits respiratoire, symptômes de compression, etc., on pense 
à un kyste du poumon ou du foie; l'examen révèle une opacilé à bord supérieur irrégulier, plus sombre à 
la partie moyenne qu'à la base du champ pulmonaire, l'aorte est repoussée vers la gauche : le diagnostic 
radiologique tumeur pulmonaire avec léger épanchement pleural secondaire est confirmé par la ponction et 
l'opéralion. 

Chez un homme de 56 ans, on observe depuis quelque temps des accès nocturnes d'oppression, de la 
malilé sus-hépatique, un foie débordant largement dans l'abdomen : l'examen montre un cœur dilaté el une 
pleurésie méconnue qui abaissait le foie. 

Un confrère présente une tumeur dure, mobile, saillante à Vépigastre, sans réaction marquée de létat 
général; il pense ainsi que le chirurgien consulté a un KH du foie ou de la rate : l'examen, après dilata- 
tion gazeuse de l'estomac, montre une grosse rate et un gros foie régulier, qui éliminent l'hypothèse de 
KH. Mème cas, chez un malade adressé au Dr Castaigne avec le diagnostic de KH : le foie est énorme, 
mais régulier et Phypertrophie s'est faite par en bas : on conclut à une forme de cirrhose toxi-alimentaire et 
la diminution très rapide du foie par un régime approprié confirme le diagnostic. 

Un malade de la salle Monneret présente en même temps que les Symptômes de grande suppuration, 
une matite remontant jusqu'à l'épine de Pomoplate : on pense à un kyste pulmonaire suppuré ou à une 
pleurésie purulente, la radioscopie montre une énorme opacité, remontant jusqu'à la 3° côte, mais celle 
opacilé a pour limite supérieure la ligne régulière du diaphragme surélevé et distendu en un vaste arc de 
cercle; nous affirmons l'existence d'un abcès sous-phrénique et Pautopsie confirme ce diagnostic. 


2° L'eramen oriente vers deus ou trois affections, dont le kyste hydatique, sans pouvoir à lui seul 
assurer le diagnostic. La radioscopie, comme la radiographie nous donnent des images qui ne sont 
que des ombres portées : leur opacité, leur siège, leurs rapports, leur mobilité, leur forme, tels sont 
les éléments sur lesquels se base notre interprétation, mais elles ne nous apprennent rien par elles- 
mêmes sur la nature des lésions. La déformation en dome du bord supérieur, du foie par exemple, 
signe des plus importants, peut se rencontrer aussi bien dans les KH du foie ou mème du poumon 
et dans les abcès du foie, les bosselures multiples peuvent ètre le fait de KH multiples, mais aussi 
de certaines formes de carcinome ou syphilis. Béclère a présenté au Congrès d'Amsterdam une 


L'exploration radiologique du foie. 387 


observation de foie syphilitique dont l'aspect radiologique avait fait conclure á la présence d'un KH. 
La vésicule biliaire très distendue peut simuler un kyste de la face inférieure du foie. 

Dans tous ces cas d'interprétation difficile, aspect des déformations, leurs contours plus ou 
moins circulaires, leur situation, ramènent toujours à un petit nombre d’hypothéses et l’histoire 
clinique complétera le diagnostic. C'est le devoir du radiologue de bien indiquer les doutes de son 
interprétation, et sa collaboration avec le médecin, qui d’ailleurs doit ètre constante, donnera toute 
leur valeur aux documents qu'il apporte. 


3” L'examen aboulil au diagnostic ferme de kyste hydatique. — Le caractère pathognomonique 
du KH, celui qui permet d'affirmer sans aucun doute sa présence, c'est sa forme sphérique : l’image 
est celle d'un arc de cercle, d'une ‘circonférence plus ou moins complète, mais régulière, comme 
tracée au compas. Dans les kystes centraux, ou qui occupent les faces antérieure ou postérieure on 
peut en pleine opacité hépatique déceler une ombre plus intense, de forme nettement arrondie ; 
parfois la tumeur, bien qu'occupant l’un des lobes au voisinage du bord, confond ses contours avec 
ceux du foie lui-même auquel elle donne un aspect globuleux; le plus souvent, le kyste, tout en 
hypertrophiant le foie, déborde seulement sur un des bords et la partie saillante, dessine au niveau 
du bord supérieur une forme demi-cerclée, au niveau du bord inférieur des contours polycyliques. 
Cependant, assez fréquemment, le kyste est recouvert d’une portion plus ou moins étendue de tissu 
hépatique et son contour, au lieu d’être géométrique, prend l'aspect d'une tumeur, moins nette, 


plus étalée. 


Résultats obtenus par l'exploration radiologique dans la recherche des kystes hydatiques. 
Nous empruntons la plupart de ces observations à l'excellente thèse d'H. Béclére, nous 


contentant d'y ajouter quelques faits personnels. 


« En 1904, Gagnière, dans le Trailé de Radiologie, cite deux cas où Pexamen permit de soupconner 
l'existence de kystes, le premier pulmonaire, le second hépatique. » 

En 190%, Aubourg eut l'occasion de diagnostiquer un kyste chez un malade antérieurement opéré d'un 
autre kyste de la face inférieure du foie. « L'examen radioscopique montra que ce malade présentait un foie 
en mosquée dont le dôme remontait à 8 centimètres au-dessus de la normale. » 

Trois observations de Béclère sont particulièrement intéressantes : 

Dans la première, présentée en 1908, au Congrès d'Amsterdam, il s’agit d’un malade de 45 ans, pàli, 
amaigri, anorexique, chez lequel la rapidité des accidents et le volume du foie faisaient porter le diagnostic 
de cancer massif du foie; l'examen radioscopique montra 
le dôme hépatique soulevé et déformé par une saillie demi- 
cerclée à contours nets, le diagnostic de KH en découlait 
et fut confirmé par l’opération. 

A ce même Congrés, Béclère put montrer les premiers 
clichés publiés en France de KH du foie, l'un, de kyste du 
lobe gauche, faisant saillie à l’épigastre et donnant à la 
radiographie une convexité en arc de cercle régulier, l’autre 
de KH du bord inférieur se traduisant par une saillie anor- 
male à contour irrégulièrement polycyclique. 

Dans trois observations qui nous sont personnelles les i 
faits semblent exactement calqués sur les cas que nous 
venons de citer. 

Dans le 1* cas, un homme de 30 ans présente au niveau 
de la région épigastrique, au voisinage de la ligne médiane, 
une tumeur légèrement saillante, résistante, indolore, ayant 
seulement donné lieu à deux reprises à des phénomènes 
passagers d'embarras gastrique. La radiographie, après 
distension gastrique, montre un foie de forme ovoide, à 
grand axe vertical, le dôme phréno-hépatique se continuant 
avec le bord gauche et le bord inférieur en une vaste cir- 
conférence absolument régulière. (Voir Planche 9, fig. à.) 

Le second cas se rapporte à une malade du service : BAe, E 
de M. le Dr Pozzi, présentant a l'épigastre une tumeur Schéma n° 4. — de oe du bord inférieur 
volumineuse, dure, immobile, de forme arrondie : on nous , , a ; 
demande de confirmer le diagnostic de KH : la radiogra- ge 2, estomac distendu par les gaz; 5, gros intes- 

; : , in distendu par les gaz; 4, saillie en arc de cercle 
phie en décubilus dorsal, ampoule en dessus, montre dans formée par le kyste hydalique. 
l'opacité totale du foie, une large zone arrondie d'opacité 
plus marquée et répondant à la tumeur; en décubitus dor- 
sal, ampoule en dessous, le bord inférieur se dessine en un contour polycyclique, formant trois courbes, 
la médiane, plus volumineuse et régulière (schéma n° 4); l’opération confirme la présence d’un volumineux 
kyste hydatique. 

Notre troisième malade porteur d'un foie énorme était, depuis des années, soigné pour des troubles 
gastro-intestinaux, quand, à la demande du Dr Castaigne, il fut soumis à la radiographie. L'examen révéla, 
au niveau du bord inférieur, très abaissé et très élargi, deux larges saillies de forme arrondie : l'opération 
pratiquée par le Dr Dujarier contirma l'existence de deux volumineux kystes hydatiques. 


388 Desternes et Baudon. 


Dans certains cas, l'examen permet d’affirmer KH, mais la localisation en est difficile : s’agit-il 
d'un kysle pulmonaire, ou d'un kyste du bord supérieur du foie à développement thoracique? Barjon, 
dans la Revue de médecine, a cité deux cas où l'examen ne put résoudre la question. Le plus souvent 
cependant, l'exploration sous diverses incidences de toute la face supérieure du foie, l'étude de la 
mobilité diaphragmatique permettent un diagnostic exact. 

Il en fut ainsi dans une de nos observations : 


Chez une jeune fille de 19 ans, en excellent état de santé, le médecin découvre à l'occasion d'une grippe 
légère, une abolition du bruit respiratoire avec matité de presque tout le champ pulmonaire droit; il pense 
à une pleurésie méconnue : la radioscopie en position directe, avec incidence normale, montre une vaste 
opacité sphérique surmontant le diaphragme sur lequel elle semble s’implanter largement à sa base; en 
faisant varier l'incidence, on arrive à vérifier qu'une mince zone de clarté s'insinue entre le kyste et le 
diaphragme sauf sur quelques centimètres à sa partie la plus interne; il s'agissait d'un kyste pulmonaire 
contrôlé par l'intervention. 


Hydro-pneumo-kysles post-opératoires. — Que devient, après l'opération, la volumineuse poche 
kyslique? C'est là un point que l'exploration radiologique a permis d'étudier ct auquel ont été 
consacrées toute une série de recherches intéressantes, parmi lesquelles nous signalerons les travaux 
de Marcelino Herera Vegas (Buenos-Ayres, 1905), de Devé (Revue de Chirurgie, 1907); de Legueu 
Société de Chirurgie, 22 décembre, 1909); de Vegas et José Jorge (Buenos-4yres, 1910); plus récem- 
ment de Chauffard et Ronneaux (Société médicale des hôpitaux, février 1912, et Société d'electrothe- 
rapie, décembre 1912); de Chaisemartin (Thèse, Paris, 1912) ; de Cerné (Presse médicale, 2 mars 1912). 

Fréquemment se développent des épanchements hydro-aériques plus ou moins longtemps après 
l'intervention; nous nous bornerons sur ce sujet à citer les conclusions de Chaisemartin. 


« Les faits constatés par MM. Chauffard et Ronneaux et nous-méme, imposent les résultats suivants : 

1° Le liquide contenu dans la poche du kyste opéré et non les gaz, donne à cette affection (hydro- 
pneumo-kystes post-opératoires de Chauffard et Ronneaux), tout son caractère de gravité ; 

2 Le malade devra être suivi très attentivement et durant plusieurs mois après l'intervention, car 
l'hydro-pneumo-kyste peut n’apparattre que très longtemps après l'xuvre du chirurgien; 

$ Liecamen radiologique fréquemment répété permettra seul, le plus souvent, de poser le diagnostic et 
de suivre l’évolution des épanchements liquides et gazeux. ll posera en outre les indications du traitement. » 


Abcès du foie. — Nous envisagerons successivement les abcès du foie proprement dit, les abcès 
sous-phréniques, l'abcès gazeux sous-phrénique. 


Abcès du foie. — Les signes radiologiques de l'abcès du foie varient selon qu'il s’agit d’une 
collection centrale, d'une collection périphérique, d'une collection ouverte. 

Dans le premier cas, on peut ne constater qu’une augmentation du volume du foie, mais fait 
important, cette hypertrophic se montre aussi bien par en haut, vers le thorax, que par en bas, 
tandis que les foies médicaux, nous l'avons remarqué, ne se développent guère que vers l'abdomen. 

Le plus souvent, à l'hypertrophie s'ajoutent de nouveaux signes : déformation des contours, 
troubles dans la motilité phrénique, réactions inflammatoires, dont Béclère a fait une étude minu- 
tieuse basée sur l'observation d'un certain nombre de cas, présentés au Congrès d'Amsterdam (1908). 

Ces observations des plus intéressantes sont rapportées dans la thèse d'H. Béclére, ainsi que 
les travaux antérieurs de Loison, Bergonié, Aubourg, etc. Il s’agit dans tous les cas d’abcès de la 
convexité du foie et le diagnostic s'était fondé sur les signes radioscopiques suivants : hypertrophie 
du foie, surélévation et déformation en mosquée, en brioche, du déme hépatique, troubles de la motilité 
hépatique. 

Les abcès de la région inférieure ont profité des progrès récents de la technique, que nous 
avons indiqués, mais leur diagnostic demeure beaucoup plus imprécis. 

Nous avons eu l'occasion d'observer plusieurs cas d'abcés du foie mais comme les faits rentrent 
tous dans le cadre de ceux qu'a publiés Béclère, nous croyons ne pouvoir faire mieux que de citer 
les conclusions du maitre, sur le radiodiagnostic des abcés du foie : « Il est hors de doute que la 
radioscopie peut rendre des services au chirurgien pour aider au diagnostic des abcts de la face 
postéro-supérieure du foie; par contre elle ne donne aucun renseignement, ainsi que nous l'avons 
constaté plusieurs fois dans le cas des abcès de la région antéro-inférieure qui évoluent vers 
l'abdomen. 

Dans les abcès de la face convexe du foie, cet organe étant augmenté de volume, refoule davan- 
tage la moitié de la voûte, et celte dernière peut alors présenter une différence de 5 à 6 centimètres 
par rapport à la moitié gauche. En outre, les mouvements du muscle élant douloureux, par suite 
de l'inflammation qui a pu se propager à son tissu, il s'immobilise et l’on aperçoit alors la moitié 
gauche qui continue ses oscillations, tandis que la moitié droite ne bouge pas. 

L'inflammation peut se transmettre à la plevre à travers le diaphragme, et l'on constate, en plus 
de la dénivellation anormale des deux moitiés de la voûte et de l'immobilisation de la partic droite, 


L'exploration radiologique du foie. 389 


l'oblitération du ‘sinus costo-diaphragmatique droit, par accolement de ses parois, ou la présence 
d'une faible quantité de liquide dans la cavité pleurale. 

Le processus inflammatoire peut également se transmettre à la base du poumon droit dont le 
tissu se condense, puis peut suppurer à son tour; on remarque alors au-dessus du diaphragme et 
en contact avec lui, une zone d'ombre irrégulière occupant la base pulmonaire. 

L'abcès du foie peut aussi, après avoir progressé à travers le diaphragme et la base du poumon 
droit, venir s'ouvrir dans une bronche ct donner lieu à une vomique; dans ce cas, on verra la base 
du poumon parcourue par une traînée opaque plus ou moins large, se continuant avec le foie et se 
dirigeant de bas en haut et de dehors en dedans. » 


Abcès sous-phrénique. — Dans les collections sous-phréniques ne se rallachant pas à l'abcès 
hépatique, l'aspect est tout différent : le diaphragme peut êlre considérablement surélevé, refoulé 
jusqu'à Pomoplate, jusqu'à la troisième côte, dans un 
cas soumis à notre observation, mais la déformation 
des contours fait défaut : il dessine au contraire dans 
son ensemble un arc de cercle très régulier, et c'est 
pour nous, dans la régularité même de la courbe duc 
à sa distension extrême, que réside le signe le plus 
important de l’abcès sous-phrénique. 

Nous en citerons deux exemples personnels dont 
l'un représenté par le schéma n° 5. 


Une dame âgée de 36 ans. rentrée depuis quelques mois 
en France, après un long séjour à Mexico, présente des 
accès fébriles, un état général déprimé, une douleur sourde 
dans la région hépatique, une matité sus-hépatique très 
étendue. La radioscopie montre une surélévation marquée 
du diaphragine, avec motilité très diminuée, mais pas de 
déformation : l'ombre phréno-hépatique décrit une courbe 
d'une régularité presque géométrique. L'opération révèle 
la présence d’un abcès sous-phrénique contenant environ 
900 grammes de pus. Il ne s'agissait pas d’un abcès du foie, 
mais d'une collection sus-hépatique, qu'on crut, après coup, 
devoir rattacher à une crise d'appendicite survenue six 
mois auparavant. 1, dôme phrénique soulevé par la collection; 2, masse 

Chez un malade de la salle Monneret, très cachectique hépatique; 5, cœur; 4, eslomac dilate par du gaz; 
et présentant tous les symptômes de grande suppuration, 5 Colon dilate par insufflation. 
ainsi que les signes physiques d'une pleurésie, la ponction 
exploratrice montre ua liquide dont les caractères histo-chimiques ne concordent pas au diagnostic de 
pleurésie; la radioscopie est demandée et montre le diaphragme soulevé en une énorme voûte régulière- 
ment cintrée jusqu'au niveau de la 3° côte; le diagnostic d'abcés sous-phrénique est vérifié à autopsie. 


Schéma n° 5 — Abcès sous-phrénique. 


Dans les cas de ce genre, la radioscopie ne permet aucun doute, mais il en est d’autres où la 
difficulté est grande de décider entre la pleurésie purulente et l’abcès du foie; Achard a conseillé le 
procédé suivant de diagnostic : après évacualion d'une certaine quantité de liquide, on injecte de 
Pair; s'agit-il d'une pleurésie, le niveau du liquide est sus-phrénique et s'étale librement; dans 
l'abcès du foie, au contraire, la zone claire gazeuse est limitée en haut par une bandelette d'ombre 
arciforme qui n'est autre que le diaphragme. Ainsi se trouve réalisé l’abcès gazeux sous-phrénique, 
caractérisé par la présence d'une zone claire dissociant l'ombre phréno-hépatique, séparant le dia- 
phragme du foie. 


IV. — VESICULE BILIAIRE. -— CALCULS BILIAIRES. 


Calculs biliaires. — Cette question a fait l’objet de nombreux travaux parmi lesquels nous cile- 
rons à l'étranger, ceux de Carl Beck, Albers-Schonberg, Alessandri et Della Vedona, Bevan, Coen, 
Dessauer et Wiesner, Rubaschow, Roubacheff, Case; en France, ceux de Chappuis et Chauvel, 
Béclére, Arcelin, Mauclaire et Infroit, Maingot, Bourguet, Chastenet de Gery, Gosset, Aubourg, 
Loison, Deslernes, Darbois. En octobre 1899 Carl Beck présentait à l'Association médicale du 
comté de New-York les premières images de calculs obtenus sur le vivant: depuis cette époque, si 
l'on excepte la collection présentée au Congrès de Londres par Case, les résultats positifs ne 
semblent pas avoir été très nombreux. , 

En France, la première observation est celle de Mauclaire et Infroit à Académie des Sciences, 
le 21 seplembre 1905; Arcelin publie la seconde dans le Lyon médical du 28 juillet 1907; puis viennent 
celles de Béclère en avril 1909, de Desternes en janvier 1912 (voir Planche 9, fig. 6), présentées à la 
Société de Radiologie, suivies de quelques autres de Lomon, Aubourg, Lefournier, Ledoux-Lebard. 


390 Desternes et Baudon. 


La technique de cette recherche a cependant été fort bien précisée par Béclére, par Maingot, 
dans sa thèse de 1909. A quoi tient donc le petit nombre des résultats heureux? A des causes phy- 
sico-chimiques bien connues : les calculs biliaires sont formés, soit de cholcstérine pure, soit de 
sels biliaires, soit de cholestérine entourée de couches calcaires stratifiées. C'est dans ce dernier 
cas seulement qu'ils semblent capables d'arrêter le rayonnement et de donner sur le cliché une 
opacité distincte de l'opacité générale des tissus qui les entourent. Aussi Béclère concluait-il : « La 
nécessité imposée aux calculs biliaires, de contenir du calcium pour être révélés par la radiographie, 
telle est la loi physico-chimique à laquelle viennent se heurter le plus souvent les efforts des méde- 
cins radiologistes. On peut prévoir qu'à l'avenir comme par le passé, la recherche radiographique 
des calculs biliaires sera suivie de succès seulement par exception et que jamais d'un examen néga- 
tif on ne devra lirer aucune conclusion. » 

Ces conclusions laissaient peu d'espoir de succès, et pourtant ceux d'entre nous qui ont assisté 
au congrès de Londres y ont vu exposés toute une série de fort beaux clichés de calculs présentés 
par Case : calculs « nombreux, petits, à faceltes, ayant en un mot tous les caractères habituels des 
calculs de cholestérine ». Des renseignements fournis par Case et de ses publications il semble 
résulter que ces cas heureux (40 cas environ sur un millier d'examens) ne sont pas dus, comme on 
serait tenté de le croire, à des conditions physico- chimiques spéciales à la lithiase américaine, mais 
pour une large mesure à la mise en œuvre rigoureuse d’une technique appropriée : réplétion 
gazeuse et intestinale intense, choix d'un rayonnement mou, n° 4 de l'échelle de Benoist, emploi de 
diaphragme de plomb et utilisation, pour assurer au mieux l'élimination des radiations secondaires, 
d'un dispositif analogue à celui qu'a récemment proposé Bucky. 

Nous sommes donc en droit d'espérer que le radiodiagnostic de la lithiase biliaire guidé par 
ces indications nouvelles, ne tardera pas á prendre un heureux développement. 


Vésicule biliaire. — Il en sera de mème, sans doute, pour l'étude de la vésicule biliaire que les 
tendances chirurgicales actuelles désignent tout particulièrement à notre attention. Normalement, 
elle demeure invisible, mais lorsqu'elle est augmentée de volume, son ombre dépasse le bord infé- 
rieur et la radioscopie, comme la radiographie peuvent en donner l'image. 

C'est à Aubourg que revient le mérite d'avoir à diverses reprises tenté de fixer l'importance des 
renseignements qu'on peut retirer de l'exploration vésiculaire. 

En dehors de la lithiase, dont nous avons parlé, on pcut chercher à connaître le volume et les 
rapports de la vésicule. 

Dans une première communication à la Société de Radiologie en avril 1910, Tuffier et Aubourg 
présentent une radiographie montrant une vésicule très distendue : l'opération permit en effet de 
retirer plus de 200 grammes de liquide et les auteurs insistent sur la concordance entre les résultats 
de la radiographie et les données de la clinique : grosse vésicule, tumeur; petite vésicule, lithiase. 

En mars 1914, Aubourg étudie à nouveau la radiographie vésiculaire et montre l'intérêt qu’elle 
présente en raison des rapports pathologiques fréquents entre la vésicule, l'estomac, le duodénum, 
le colon transverse, le pancréas. 


Siège de la vésicule. — C'est dans l'espace triangulaire limité en dehors, par le rachis, en haut 
et en dehors par le bord inférieur du foie, en bas par le colon transverse rendu visible soit par 
distension gazeuse, soit par lavement bismuthé, comme le propose Aubourg, qu'il convient de 
rechercher l'ombre vésiculaire. 


Rapports de la vésicule. — « Par rapport au premier coude duodénal, on voit que la vésicule 
biliaire peut siéger soit au-dessus du pylore, soit au niveau de la 1” portion du duodénum, soit au 
niveau du bord externe de la 2° portion. Au niveau du pylore, si la vésicule est libre, l'aspect radio- 
logique du canal pylorique est normal. — Mais à la suite de cholécystite et de péricholécystite, s’il 
existe des adhérences avec le pylore, il y a déformation du pylore réalisant les sténoses pyloriques 
extrinséques sur lesquelles M. Tuftier a insislé depuis longtemps. » 

« Il en est de même pour le duodénum : s'il existe des adhérences entre la vésicule et les deux 
premières portions du duodénum, ce peut étre une cause de compression qui pourrait, sans examen 
de la vésicule, faire poser le diagnostic radiologique de lésion pariétale, alors que le duodénum est 
en réalité sain ». 

Nous avons tenu à insister sur la communication d'Aubourg, car nous pensons qu'il s'agit lá de 
faits extrêmement importants que nous avons pu vérilicr à diverses reprises et sur lesquels nous 
regrettons de ne pouvoir nous étendre... « Vésicule ou duodénum, écrit encore Aubourg, est une 
question qui se posera de plus en plus, grâce aux données de la radiologie. » Nous ajoulerons : 
vésicule ou duodénum, ou pylore, ou estomac, ou colon transverse, ou pancréas? telles sont les 
questions qui se posent journellement et que seule la radiologie peut résoudre mais qui ne peuvent 


L'exploration radiologique du foie. 391 


l'être que par une série d'explorations méthodiques et successives sur chacun des organes en cause. 

Dans un premier examen après distension gazeuse de l'estomac ct de l'intestin, les contours de 
l'estomac, la région vésiculaire seront explorés, la localisation des points douloureux précisée par 
rapport à l'estomac, au colon transverse, au bord inférieur du foie; la radiographie sera faite si la 
vésicule est apparente. Le malade prendra ensuite un premier repas bismuthé et sera examiné à 
nouveau le lendemain, ce qui permettra de contrôler les rapports du gros intestin, de l’angle 
colique en particulier; enfin un nouveau lait de bismuth ingéré au moment de la radioscopie mon- 
trera le fonctionnement du pylore et du duodénum, leurs rapports avec la vésicule. 

Ce procédé un peu complexe, mais qui seul permet une exploration complète nous a, à diverses 
reprises, permis d'affirmer l'existence d'adhérences entre la vésicule et le pylore, entre la vésicule et 


pes ¡A rs 


Schéma n° 6 montrant : l'estomac bismuthe (1), la déforma- Schéma n° 7 montrant les anomalies de forme et de siège : 
tion de l'image pylorique (2), l'anomalie de la traversée 1° du bulbe duodénal (1): 2 du pylore (2): 3* de l'angle 
duodénale (4) dans un cas de compression vésiculaire (5) colique (3); 4* vésicule biliaire (4). dans un cas de péricho- 
avec adhérences. A la tache duodénale (4) correspond la lécystile avec adhcrences et brides fibreuses reliant entre 
zone douloureuse à la palpation. eux : duodénum. pylore et angle colique. 


le duodénum, entre la vésicule, le pylore, le duodénum et langle colique droit. Sans entrer dans de 
longs détails, nous en citerons deux cas : le premier montrant à la fois la déformation du pylore et 
le trouble de l'évacuation duodénale (schéma n° 6); le second montrant l'aspect radiographique 
dans un cas où vésicule, duodénum, pylore et angle colique étaient reliés par des adhérences 
(schéma n° 7). 


V. — DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL. 


Nous nous sommes étendus longuement sur les signes particuliers des diverses affections 
hépatiques, nous n’y reviendrons pas, mais il nous semble indispensable de dire quelques mots sur 
les causes d'erreur qui pourraient résulter d’affections des organes voisins. 

Du côté thoracique, les altérations du poumon, de la plévre, du péricarde, du cœur, en modifiant 
la clarté du champ pulmonaire et l'aspect normal du diaphragme, peuvent se confondre avec des 
troubles analogues résullant d'inflammations sous-phréniques propagées : c'est dans l'étude de la 
ligne arciforme qui représente le diaphragme que l'on trouvera les éléments du diagnostic, et la 
méthode d'Achard, pour le diagnostic des pleurésies et des abcès hépatiques, nous en a donné un 
exemple. | 

Du côté du bord interne et antéro-inférieur, c'est par l'étude des contours hépatiques rendus 
visibles par replétion gazeuse gastro-intestinale que se fera le diagnostic; l'estomac est il refoulé à 
gauche par une tumeur? elle dépend vraisemblablement du foie; est-il refoulé à droite? il s’agit 
plutôt de la rate (Belot, Société de Radiologie): l'estomac cst-il haut situé, court, oblique, immobi- 
lisé? il présente sans doute des adhérences avec le foie, soit du fait de lésions gastriques pariétales, 
soit au contraire de péricholécystites. Nous savons. que l’ulcère calleux peut créer une loge en plein 
tissu hépatique, que la vésicule remplie de calculs peut comprimer le duodénum. 

Dans les tumeurs rénales ou abdominales en général la clarté du colon distendu par les gaz 
demeure à sa hauteur normale, indiquant le bord du foie. Si au contraire la tumeur est hépatique, 
la clarté colique s’est abaissée avec le bord lui-même du foie tuméfié et on la retrouve très bas, 
au-dessus de la tumeur, et non en avant ou au-dessous d'elle. 


392 Desternes et Baudon. 


A propos du rein, signalons encore les possibilités de causes d'erreur résultant de la présence 
simultanée de calculs rénaux et de calculs biliaires. Béclère (Académie de médecine, juin 1910), 
a longuement étudié cette question, sur laquelle Darbois (Société de Radioloyie, mai 1909), Arcelin 
(Lyon Médical), ont apporté d'utiles contributions. 

La même cause d'erreur peut être due à l’existence de calculs intestinaux (Béclère, Lejeune), ou 
de calculs appendiculaires (Desternes, Arcelin, etc.). 


CONCLUSIONS 


La région supérieure du foie, profondément cachée sous le gril costal, échappe à peu près 
totalement aux procédés habituels d'investigation médicale : la radioscopie en nous la montrant 
brillamment éclairée du fait de la clarté pulmonaire, nous permet d'en scruter le volume, la forme, 
la mobilité, d'en analyser les troubles et les déformations; elle mérile donc de prendre place au 
tout premier rang des moyens mis à la disposition du médecin pour l'étude de cette région. Le 
bord inférieur, accessible à la palpation, mais en rapports complexes avec nombre d'organes voisins, 
demeurait jusqu'à ces dernières années inaccessible à nos recherches : les progrès récents, la réplé- 
tion gazeuse et intestinale qui le détachent de l'opacité abdominale et Vaccolent à la paroi, le choix 
de la position d'examen en décubitus dorsal, l'emploi d'un rayonnement approprié à la région 
examinée, l'exploration méthodique des divers organes en cause, nous ont montré qu’on pouvait, 
beaucoup plus souvent qu'on ne le croyait jusqu'alors, obtenir dans les lithiases biliaires, dans les 
cholécystites et péricholécystites, des renseignements positifs et précis. 

En résumé, dans la plupart des affections médicales de la région hépalique, la radiologie 
apporte d'utiles renseignements; dans les maladies chirurgicales : kystes hydatiques, abcès du foie, 
lithiase, cholécystite, elle est à même de guider l'intervention et souvent d'éviter des erreurs. 

Les travaux récents, les conditions nouvelles excellentes de la technique et de l’appareillage, 
font présager un nouvel essor du radio-diagnostic hépatique : pour en obtenir tous les résultats 
qu'on est en droit d'en espérer, il faudra joindre à la connaissance parfaite de l'art radiologique, la 
collaboration constante avec le clinicien et surtout, beaucoup de patience et de prudence, car celte 
exploration comporte des examens méthodiques et répétés, en même temps qu'une grande réserve 
dans l'interprétation des résultats obtenus. 


LES MYELO-NEVRITES SUBAIGUES CHRONIQUES 
(ELECTRODIAGNOSTIC — SYMPTOMATOLOGIE — TRAITEMENT) 


Par E. J. HIRTZ 


Médecin-Major de 1" classe. 
Chef du Service de Physioth¢rapie à l'hôpilal militaire d'instruction militaire du Val-de-Grace (Paris). 


Depuis six ans, j'ai pratiqué méthodiquement l'électrodiagnostic de tous les malades qui se sont 
présentés dans le service d'électrothérapie que je dirige, au nombre d'environ deux mille, soit aux 
fins d'expertise, soit en vue d'un trailement, et qui se plaignaient de douleurs ou de troubles fonc- 
tionnels. 

En constatant, au cours de l'étude de cette nombreuse série, la généralité presque absolue des 
anomalies des réactions électriques, une conception s’est imposée à mon esprit, celle de la fréquence 
considérable des petites lésions du système nerveux, non identifiées nettement jusqu’à présent, mais dont 
la relation constante avec tout un ensemble de symptômes morbides éclaire vivement un chapitre 
considérable et encore bien obscur de la pathologie humaine, tout en permettant d'envisager une 
arme rationnelle et efficace contre des troubles qui, s'ils ne sont jamais directement mortels, sont 
encore aujourd'hui pratiquement incurables et constituent pour d'innombrables malades une source 
de gène et de souffrance, ainsi qu'un amoindrissement de toutes les fonctions aussi bien que de la 
capacité vilale. 


l. — MÉTHODE D'ÉLECTRODIAGNOSTIC 


Lorsqu'il faut examiner de nombreux malades, il est nécessaire que la méthode d'exploration se 
simplifie, qu’elle devienne suffisamment rapide, sous peine d'être impraticable. J'emploie le procédé 
unipolaire. L’électrode indifférente a une surface de 200 centimètres carrés ; celle de l'électrode active 
est de 4 centimètres carrés. À ce propos, une observation n'est pas inutile. J'ai essayé loyalement 
d'employer une électrode active de 1 centimètre carré, comme il a été proposé de le faire au Congrès 
de Barcelone de 1911. Or, dans un très grand nombre de cas, la douleur provoquée par l'exploration 
électrique a été telle que l'examen est devenu pratiquement impossible ; j'ai dû renoncer à une 
surface active aussi petite. Pendant longtemps, j'ai fait précéder l'emploi du courant galvanique de 
l'exploration faradique ; or, dans immense majorité des lésions observées qui sont en somme légères, - 
les réactions faradiques sont peu modifiées. J'ai donc été amené à me préoccuper surtout des réac- 
tions galvaniques, les complétant par l'examen faradique seulement lorsque les altérations paraissent 
importantes. 

Parmi les réactions galvaniques, les secousses de fermeture négative et positive sont pratique- 
ment les seules qu'il soit facile de rechercher, les secousses d'ouverture ne s'obtenant la plupart du 
temps que par l'emploi d'intensités douloureuses pour les malades. Il est incontestable qu'il serait 
tout à fait important d'observer et d'enregistrer la forme de la contraction musculaire. Une telle 
recherche exige actuellement un appareillage compliqué et une trop grande perte de temps; cela est 
tout à fait regrettable, car il est certain que l'examen de la courbe de contraction est du plus haut 
intérêt pour juger des altérations musculaires. 

En résumé, j'estime qu'en pratique et pour les recherches que j'ai en vue, la constatation des 
deux réactions galvaniques de fermeture suffit, ce qui permet d’alléger notablement l’électrodiagnos- 
tic. Les points interrogés, sauf indication contraire en vue d'un diagnostic détaillé, sont toujours 
les mêmes et se répartissent sur les différents segments de membres. 

L'enregistrement s'effectue sous forme de tableaux graphiques. Les valeurs des intensités capa- 
bles de provoquer la secousse minima sont inscrites à l’aide d'ordonnées proportionnelles aunombre 
d'unités lues sur le milliampéremètre, en rouge pour les nerfs, en noir pour les muscles; les points 
moteurs symétriques sont notés successivement. Avec cette disposition, l'œil saisit immédiatement 
et interprète aisément le résultat de l'examen. 


Modalités anormales des réactions. — L'électrodiagnostic ainsi pratiqué est quantitatif aulant que 
qualitalif. J’estime par expérience que l'on peut faire état des valeurs trouvées, car les écarts obser- 
vés entre les examens répélés des mêmes points moteurs sont faibles et à peu près constants. 


(*) Rapport qui sera présenté au Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences, 
(Le Havre, 27 Juillet-2 Aout 1914.) 


394 : E. J. Hirtz. 


Les modifications des réactions galvaniques rencontrées ont été: l'hypo-excitabililé, ’hyperexci- 
tabilité, la réaction d'inversion ou réaction d'Erb, enfin lespacement des secousses de fermeture. 

Cette dernière réaction, sur laquelle j'ai attiré l'attention dans une communication à PAcadémic 
des Sciences (1* décembre 1915) et dans un article du Journal de Radiologie et d'Électrologie (février 
1914), se traduit par un écart plus important que normalement entre la valeur des ordonnées corres- 
pondant aux secousses de fermeture négative et positive. Il y a déjà espacement lorsque l'écart 
atteint 5 ou 4 milliampères, mais ce dernier peut aller jusqu’à 10 milliampères et quelquefois davan- 
tage. La valeur de l’ordonnée négative est souvent faible, ce qui traduit Vhyperexcitabilité, tandis 
que l'ordonnée positive, plus longue, semble indiquer l'hypo-excitabilité. Le dépouillement de toutes 
les observations où se rencontre ce signe permet de constater, sans préjuger d'une explication phy- 
siologique, qu'il accompagne presque toujours un élal d'irritabilité manifeste des centres moteurs, 
car on trouve en mème temps que lui le.cagération des réflexes rotuliens dans plus de 70 pour 100 des 
cas avec tout un syndrome d'hyperexcilabilité motrice (tendance aux tremblements, au clonus, aux spasmes) 
d'origine centrale reconnue. L'espacement des fermetures existe d'ailleurs avec une nelteté particulière 
dans les troubles consécutifs à des affections portant sans conteste sur les centres nerveux (hémi- 
plégie, myélite traumatique, séquelles de méningite cérébro-spinale, etc...). J'insiste encore sur cette 
réaclion, car elle est extrémement fréquente et nous renseigne, indirectement sans doute, mais de 
facon très précieuse, sur l'état des centres nerveux que nous ne savons pas encore interroger direc- 
tement en électrodiagnostic. 

Quelques mots encore sur la réaction d'Erb, sur la gravité de laquelle les avis paraissent actuel- 
lement assez partagés. D’après mes très nombreuses observations, il me paraît certain que la réac- 
tion d'inversion a une valeur indiscutable, et qu’elle indique une altération assez accentuce, plus 
marquée en moyenne que celle traduite par une hypo-excitabilité simple; il est toutefois impossible 
d'en faire un critérium pour la dégénérescence qui est un état commencant avec les premières ano- 
malies de la formule électrique et s'aggravant jusqu'à l’abolilion de l'excitabilité. 

Les perturbations des réactions électriques, mème légères, correspondent-elles à de véritables 
lésions des éléments nerveux ou ne représentent-elles que de simples troubles fonctionnels comme 
ont tendance à le croire certains cliniciens ? Les physiologistes seuls peuvent nous donner des notions 
précises sur ce point. Toutefois, en considérant les altérations facilement perceptibles qui accom. 
pagnent ces troubles fonctionnels, atrophie, hypotonicité, diminution de la puissance contractile 
pour le muscle, état douloureux du nerf, troubles trophiques variés, en notant en outre Pallure 
lentement progressive de ces altérations et l'extrême difficulté de leur réparation, il est impossible 
d'admettre qu'il ne s'agisse pas de lésions histologiques, légères sans doute puisque curables, mais 
parfaitement objectives. 


Statistique des réactions anormales observées. — Parmi tous les malades examinés depuis un an 
environ, je retiens seulement 186 cas, qui me paraissent, par leur origine et leur symptomatologie, 
rentrer dans le cadre pathologique que je me propose de décrire. J’élimine les lésions du système 
nerveux central, myélites franches et affections cérébrales. J'écarte également les troubles nerveux 
ayant une origine traumatique qui peuvent faire l’objet d'une description séparée. 

Voyons comment se groupent les anomalies décelées par Pélectrodiagnostic. Le tableau suivant 
en rend compte (R. D. signifie l'inversion, E. F. l’espacement des fermetures). 


Hy poexcitabilite Hyperexcitabiliteé 
générale. géncrale. 
Simple. ..... a E à 4 2 
Avec R. D. sans E. F.. . . . . . 13 6 
Avec R.D.etE.F........ 60 33 
Avec E. F. sans R. D... . . . . 54 D4 
TOTACN 2-2.) e 111 75 


En somme, parmi les 186 malades qui sont venus se plaindre de troubles variés dont la descrip- 
tion qui va suivre donnera la liste, il a toujours été trouvé des anomalies de la formule électrique, 
non seulement qualitatives, mais aussi quantitatives : 112 fois la réaction d'Erb, 161 fois l'espace- 
ment des fermetures, ces signes étant fréquemment associés (93 fois). La division selon P'hypo-exci- 
tabilité et Phyperexcitabilité repose sur des caractères dont la spécificité n’est pas rigoureuse, car 
parmi les malades présentant de Vhypo-excitabilité galvanique générale, un très grand nombre mani- 
festent des signes d'hyperexcitabilité fonctionnelle, tandis que celle-ci accompagne toujours l'hyper- 
excitabilité galvanique. 


Localisation des anomalies. — En règle tout à fait générale, les anomalies des réactions neuro- 
musculaires et surtout l'hypo-excitabililé sont maxima vers la racine des membres, au voisinage du 


Les myelo-nevrites subaigués chroniques. 395 


centre médullaire. Cette localisation est tout à fait différente de celle que l'on trouve dans les poly- 
névriles toxiques où les troubles fonctionnels et les lésions sont nettement plus accusés sur les 
extrémités. Une autre règle non moins absolue concerne la prédominance très marquée des troubles 
sur les membres inférieurs. Le travail considérable que fournissent ceux-ci par suite de l'attitude 
bipède de l'homme peut être invoqué comme cause délerminante. En troisième lieu, on remarque 
très fréquemment dans les examens portant sur les quatre membres une localisation hémisumatique 
intéressant tantôt le côté droit, tantôt le côté gauche. Mais le fait le plus important qui ressort avec 
évidence de tous ces examens, en dehors des prédominances énumérées ci-dessus, c'est la diffusion 
el la généralisation des lésions. Il n’y a jamais de côté réellement sain. La douleur névralgique qui 
altire surtout l'attention des malades, la sciatique par exemple, indique tout au plus le maximum 
des troubles, mais le coté qui ne fait pas souffrir fournit des réactions électriques toujours anormales et 
quelquefois lout autant que le cóté malade. Les membres supérieurs ne sont pas non plus indemnes 
dans de tels cas, bien qu'ils soient moins frappés ; l'électrodiagnostic en fournit la preuve. 

Une conséquence pratique se déduit de ces constatations; il faut toujours procéder à un examen 
bilatéral, des quatre membres autant que possible, mais surtout des membres inférieurs, car c'est 
toujours sur ceux-ci que se verront avec le plus d'évidence les ar.omalies recherchées. Chez certains 
malades accusant des douleurs cervicales, il m'est souvent arrivé de démontrer l’existence de réac- 
tions névritiques très marquées sur les membres inférieurs qui ne faisaient l’objet d'aucune plainte. 


JJ. — ETIOLOGIE 


Dans les 106 observations mentionnant le passé pathologique des malades, il a été trouvé les 
affections suivantes : 


Fièvre lyphoide. . . . . . . . . . . . . .. 58 
Paludisme. e ly sue ds ste 18 
SPSS AR a 10 
Diputéries 56.0 are ddr Dre we ee OS Ee 9 
Maladies infectieuses diverses. . . . . . . . 14 


Dans 17 cas seulement aucune maladie notable n’a été relevée. Or, les affirmations des inté- 
ressés sont généralement catégoriques sur ce point : les premiers troubles ressentis sont postérieurs à 
une maladie infectieuse. Ainsi donc, dans une proportion considérable de cas (74 pour 100) une 
infection sérieuse paraît avoir été le point de départ des accidents; mais, chose tout à fait remar- 
quable, c'est seulement à très longue échéance, avec un retard atteignant souvent plusieurs années, 
que les manifestations morbides se sont produites. 

Cette constatation élucide la pathogénie du syndrome observé. Dans toutes Jes maladies infec- 
tieuses les toxines sécrétées par les agents microbiens jouent un róle capital. Or, nous savons que 
ces poisons ont une affinité toute spéciale pour les tissus nerveux; il est donc absolument certain 
que ceux-ci, sous l'influence des toxines, subissent un dommage variable avec la nature du poison 
et la gravité de l'affection. Nous en avons d’ailleurs une démonstralion évidente dans la production 
des polynévriles aiguës, bien connues en clinique, succédant immédiatement à certaines infections et 
se traduisant par des symptómes bruyants, parésies, paralysics, atrophies, douleurs. A vrai dire, 
dans l'immense majorité des maladies infectieuses, il n’y a pas de phénomènes névritiques aigus 
apparents ; peut-être cependant en trouverait-on, par une recherche systématique attentive, une 
trace atténuée qui peut se confondre facilement avec l’évolution de la convalescence. 

La vulnérabilité du tissu nerveux par les toxines est un fait. Il en est un autre qui, je crois, n’a 
pas encore été mis en relief, mais qui découle avec évidence de l’observation clinique ainsi que de 
très nombreux électrodiagnostics et qui est corroboré par l'étude des névrites traumatiques. Il 
peut s'énoncer ainsi sous forme de loi : Chaque fois que les éléments nerveux ont été lésés soit par un 
poison, soit par un traumatisme, leur mode de réaction est constant, ils subissent une allération dégéné- 
rative à évolulion très lente et insidieuse avec tendance à la généralisation. Celle lésion non seulement 
survil à la cause efficiente, mais ne parait pas pouvoir se réparer spontanément ainsi que le prouve son 
aggravation progressive. 

Ce processus essentiellement chronique est absolument différent de celui des polynévrites 
aiguës qui aboutissent généralement à la guérison apparente, mais non intégrale, car en réalité au 
stade aigu succède la phase subaiguë chronique. Il n’est pas étonnant que les expériences physio- 
logiques n'aient pas encore mis en lumière ce mode de dégénérescence, car les troubles fonction- 
nels accusés ne commencent à apparaître que plusieurs années et quelquefois plusieurs dizaines 
d'années après la cause initiale. 

La diffusion des toxines explique pourquoi les altérations du système nerveux qu'elles causent 
sont généralisées d'emblée. Non seulement les nerfs périphériques sont touchés avec les prédomi- 
nances qui ont été indiquées plus haut sur les membres inférieurs et sur une moitié latérale du 


396 E. J. Hirtz. 


corps, mais les centres nerveux et surtout la moelle épinière sont frappés avec élection : les modi- 
fications des réflexes, Pallure si caractéristique des réactions anormales neuro-musculaires, maxima 
vers les régions radiculaires, le syndrome clinique à caractéristique médullaire en font foi. En 
outre, le système sympathique est également atteint, la logique permet de le prévoir, l'étude de la 
symptomatologie le prouve et cette conception de l'altération du grand directeur ct régulateur de 
notre vie organique est riche en conséquences de la plus haute importance. 

Parmi les agents infectieux responsables des petites lésions chroniques du système nerveux, 
certains se montrent plus particulièrement redoutables : ce sont en première ligae ceux des infec- 
tions typhoïdiques. Ensuite viennent, pour l’armée tout au moins, le paludisme, puis la syphilis, la 
diphtérie et enfin le groupe des maladies plus bénignes, scarlatine, rougeole, coqueluche, angines, 
grippes, etc. Voilà un nouveau point de vue à envisager dans la prophylaxie des maladies infec- 
tieuses et un nouveau titre à la reconnaissance pour les savants qui, par la géniale découverte des 
vaccins, non seulement sauvent d'innombrables existences, mais empêchent chez ceux qui auraient 
survécu, l'évolution de troubles nerveux toujours pénibles et dont les graves conséquences loin- 
taines nous échappent probablement encore. Cette considération s'applique particulièrement à la 
lic re typhoïde puisque nous la voyons en tète de la liste étiologique. 

Je n'ai envisagé jusqu'à présent que des faits précis, mais il est tout à fait logique de généra- 
liser. Les êtres, l'homme en particulier, pour lesquels ne peut malheureusement pas se réaliser 
l'existence aseptique dont la possibilité et mème les bienfaits viennent d’être démontrés, sont sou- 
mis depuis leur naissance et quelquefois avant, à l'assaut des germes pathogènes; la vie n'est 
qu'une perpétuelle vicloire sur ceux-ci; mais à chaque atteinte, sans aucune trève peut-être, leurs 
poisons lesent nos cellules nerveuses ct on peut alors raisonnablement se demander si, indépen- 
damment des tares dont il est sans doute possible d'hériter, peut-ctre seulement sous forme de 
réceptivité spéciale, il est, à partir d’un certain âge, beaucoup de systèmes nerveux normaux. La 
réponse n'est pas douteuse. Les petites lésions nerveuses ont une fréquence extrême, beaucoup pas- 
sent inaperçues et continueront à l'etre, parce qu'elles causent peu de gêne et sont compatibles 


avec une vie à peu près normale; un très grand nombre seront dépistées lorsque les troubles * 


qu'elles engendrent seront rattachés à leur véritable origine. 


Hl. — SYMPTOMATOLOGIE 


STATISTIOVE. — Voici par ordre de fréquence les différents symptômes relevés sur 120 malades 
dont les observations récentes ont pu être complétées : 


Névralgies (78) portant avec une grande prédominance sur les nerfs sciatiques (60). 

Diminution de la force musculaire, se traduisant par une fatigue rapide, quelquefois, mais rarc- 
ment par de la parésie (61). 

Douleur ou yene lombaire, lombagos plus ou moins fréquents ou permanents (50). 

Troubles diyspeptiques (45). 

` Troubles intestinaux, entérites el constipation chronique (41). 

Sensibilité au froid, tendance au refroidissement des extrémités (56). 

Emotivité, irrilabilité, asthénie cérébrale (54). 

Tendance au tremblement, au clonus, awe crampes, quelquefois aussi contractures (28). 

Troubles cardiaques, palpitations, arythmie, tachycardie, angoisses (22). 

Troubles vésicaux, vessie irritable, impérieuse ou spasmodique (17). 

Neurasthénie prononcée (14). 

Hyperesthésie générale (12). 

Troubles respiratoires. — Angoisses, spasmes (9). 

Troubles hépatiques accusés (5). 


Les nombres qui représentent ces constatations n’ont sans doute pas tous la même valeur, car 
les uns concernent des signes d'observation directe et facile, les autres sont basés sur des rensei- 
gnemenls donnés par les malades. Il faut aussi faire remarquer que tous les symptômes ne se 
trouvent pas au complet chez tous les malades, mais qu’au contraire, certains d'entre eux prédo- 
minent avec évidence. J'ai l'assurance qu’en les recherchant même à l’état d'ébauche, on trouverait 
pour chacun d'eux une fréquence encore plus grande. Cela doit être spécialement vrai pour les 
perturbations des organes purement sécrétoires et en particulier pour le foie. 


Symplomes viscéraux. — Dans l'ordre chronologique il est manifeste que ce sont les troubles 
viscéraux qui apparaissent les premiers lorsqu'ils existent avec évidence. Si une maladie infeclicuse 
grave est en cause, c'est généralement quelques mois ou peu d'années après que sc montrent les 


Les myelo-nevrites subaigués chroniques. 397 


premiers symptômes de dyspepsie ou d'entérite. Ceux-ci peuvent revêtir toutes les formes connues : 
hypopepsie, hyperacidité, atonie ou hypertonie avec ou sans ptose, pour l'estomac: du côté de 
l'intestin : constipation rebelle par atonie ou spasme, entérite muco-membraneuse, etc. Il est facile 
de comprendre pourquoi ces troubles se révèlent les premiers. Il est infiniment probable que les 
altérations des membres que nous verrons s'imposer ultérieurement ont une marche parallèle ; 
mais un groupe musculaire à simples fonctions locomotrices peut déchoir insensiblement sans que 
l'on s’en apercoive dans les premiers stades, tandis que les perturbations, même légtres, d'un 
organe à fonctions sécrétoires et motrices délicates, comme un estomac et un intestin, ont un 
retentissement beaucoup plus immédiat. 1] en va, sans aucun doute, de même pour les organes 
purement glandulaires dont les élaborations sont troublées dès que leurs nerfs régulateurs 
subissent une déchéance; cela est vrai avec évidence pour le foie. Un nombre important de malades 
portent les traces d’une insuffisance légère de la fonction hépatique avec teinte subictérique des 
conjonctives. Toutes les glandes doivent subir plus ou moins les mêmes dommages sans qu'il soit 
facile de s’en rendre compte par un simple examen clinique. 11 m'est apparu en particulier que 
certains troubles de la fonction ovarienne ne reconnaissent pas d'autre origine et qu'ils s'amé- 
liorent d’ailleurs nettement sous l'influence du traitement. 

Au stade plus avancé d'atrophie, d'hypotonicité, de diminution de l'énergie contractile que l’on 
remarque sur les muscles des membres, correspondent par modification des tuniques musculeuses, 
les ptoses de l'estomac et de l'intestin que la radiographie permet de préciser si fréquemment et 
qui auraient ainsi pour cause efficiente des altérations névritiques. 

Plusieurs observations me portent à la conviction que la persistance de certains troubles sécré- 
toires ou peut-être même encore plus la cause qui les produit, sont l’origine des ulcères de les- 
tomac et du duodénum. Ce qui est incontestable, c'est que, dans tous les cas d’ulcères confirmés 
que j'ai examinés, Vélectrodiagnostic m'a jusqu'ici montré l'existence de réactions névritiques tout 
à fait nettes el à caractère d'hyperexcitabilité, accompagnées de tout un syndrome spasmodique. 

Il n'y a pas que les organes digestifs et paradigestifs qui soient atteints. 

Le cœur réagit avec des palpitations, de l'arythmie, de la tachycardie, des angoisses précor- 
diales ; le poumon, par de l'angoisse respiratoire, des spasmes dont les cas accusés font songer a 
l'asthmé qui n'est peut-être qu'une forme extréme. 

Tout-le système vasculaire parail réagir dans les cas d'hyperexcitabilité créant un état hyper- 
tonique des muscles lisses et entraînant de l'hypertension sanguine. 

La vessie est fréquemment spasmodique et irritable avec véritable pollakiurie. J'ai observé 
également quelques rares cas de spermatorrhée. 

I] n'est pas rare de constater une véritable asthénie génilale, quelquefois au contraire de l’exci- 
tabilité. 

La fonction ovarienne subit des perturbations. 


Symptômes portant sur le tronc et les membres. — A l'encontre des troubles viscéraux, les pertur- 
bations de l'appareil locomoteur apparaissent très tardivement (10 ou 15 ans dans quelques obser- 
vations) après la maladie initiale, dans les cas où l'existence indéniable de celle-ci fixe un repère 
précis dans le temps. Le phénomène qui attire le plus l'attention des malades est la douleur, soit 
sous forme de lumbagos qui ne manquent presque jamais. soit sous celle de névralgies variées 
portant avec une prédominance extrême sur les nerfs sciatiques. Ce sont là les névralgies sciatiques 
classiques qui sont bien loin d’être primitives et sine maleria. Le retard considérable qui existe 
entre les troubles douloureux et leur cause a certainement empêché jusqu'ici d'établir une filiation 
éliologique exacte. 

Les troubles moteurs ont pu commencer beaucoup plus tôt, et, comme je viens de le dire, ne 
causer qu'une gène insignifiante pendant longtemps. L'électrodiagnostic pourrait certainement les 
révéler dès le début. | 

Lorsque les phénomènes douloureux forcent l'attention, on trouve en règle générale de l’atrophie, 
de l'hypotonicité musculaire, de la diminution de la force avec apparition rapide de la fatigue. 

Les troubles de la régulation thermique sont fréquents avec tendance au refroidissement per- 
manent ou passager des extrémités. La sensibilité générale au froid est mème un des signes les plus 
caractéristiques, permettant de songer a priori à une petite lésion du système nerveux. 

On observe souvent des spasmes vasculaires des extrémités, le signe du doigt mort (t) en parti- 
culier, ou au contraire la cyanose. Le dermographisme est fréquent. 

Sous le rapport de la sensibilité, on note fréquemment l'hyperesthésie qui se traduit pralique- 


ment par une difficulté spéciale à supporter l'électrodiagnostic, ou au contraire des aires ou bandes 
d'anesthésie. 


(1) H est à remarquer que tous les petits signes du brightisme sont énumérés dans la svmptomatologie : 
cela tient vraisemblablement à ce qu'ils n'appartiennent pas en propre à la lésion rénale, mais qu'ils 
résultent des altérations du système nerveux produites par lintoxication chronique due aux poisons urinaires. 


398 | E. J. Hirtz. 


Étude des réflexes. — Les réflexes, dont la signification physiologique est à peu près établie et 
qui peuvent nous donner de précieux renseignements sur l’état des centres nerveux, doivent être 
soigneusement recherchés. Il s'agit surtout ici des réflexes rotuliens et achilléens. 

Sur 186 cas, ils ont été trouvés modifiés 178 fois, c'est-à-dire dans la proportion considérable 
de 95 pour 100. L’exagération du réflexe rotulien a été constatée 141 fois, dont 68 avec Pexagération 
du réflexe achilléen et 75 avec sa diminution ou son abolition. La diminution ou l'abolition des 
réflexes rotuliens et achilléens a été rencontrée 56 fois. Or, il est remarquable de noter la coexis- 
tence extrêmement fréquente (165 fois, soit 88 pour 100) de l’espacement des fermetures à ses divers 
degrés avec la modification des réflexes. L'exagération du réflexe rotulien figure dans le total avec 
155 cas, sa diminution ou abolition avec 52 cas. | 

Ces constatations permettent, comme je l'ai déjà fait remarquer plus haut, d'interpréter l'espace- 
ment des fermetures comme un signe indirect de lésion médullaire, et, dans la grande majorité des 
cas, de lésion irritative. 


Symplômes généraux el psychiques. — Les signes le plus souvent observés sont, l'émotivilé, 
l'irritabilité de caractère, l’asthénie nerveuse, l'amnésie, l'inaptitude au travail cérébral, la difficulté 
de fixer l’attention, enfin la véritable neurasthénie avec des formes extrêmement accusées. 


Tout ce tableau symptomatique que je ne puis qu'ébaucher constitue un syndrome tout à fait 
caractéristique. Chez un même malade tous les trails n’en sont pas également accusés. Certains signes 
prédominent ; chez les uns, ce sont les troubles viscéraux, chez d'autres les troubles douloureux ou mo- 
teurs, chez d'autres encore l'élément neurasthénique. Mais tous ont un point commun, c'est de pré- 
senter à l'électrodiagnostic les réactions électriques anormales qui ont été décrites dans la première 
partie de ce travail. E 

Quel nom peut-on donner à cet ensemble si nettement défini, à cette véritable entité pathologi- 
que? Je propose celui de myélo-névrile subaiqué chronique. Il faut en effet exprimer qu'il existe, en 
outre des troubles névritiques des membres, une myélopathie qui traduit sa fréquente allure irrita- 
tive par Pexagération des réflexes, les tremblements, les crampes, les spasmes viscéraux, Pirritabilité 
vésicale, etc., et qui parait bien être la lésion principale; l'évolution en est exlrêmement lente et 
insidieuse et elle contraste par ses symptômes atténués avec les névrites aiguës. 


IV. — TRAITEMENT 


A des lésions essentiellement diffuses et portant principalement sur la moelle, il était logique 
d'opposer un traitement aussi étendu que possible. C'est cette conception qui m'a engagé à faire 
agir le courant continu, admirable excitant spécifique des éléments nerveux, non seulement sur les 
membres, mais encore et surtout sur le rachis et les viscères. De lá une forme extrêmement allongée 
donnée aux électrodes disposées parallèlement suivant l’axe des membres et du tronc. Sur d’aussi 
grandes surfaces, il est facile de faire passer un courant important et en pratique, dans les applica- 
lions sur le tronc et les membres inférieurs, on atteint aisément l'intensité de 500 milliamperes qu'il 
est possible de dépasser. Le pôle négatif est toujours le plus voisin des troncs nerveux. Les séances 
ont licu tous les deux jours; leur durée est de trois quarts d'heure. Les électrodes, fortement imbi- 
bées d'eau pure, doivent étre très bien faconnces et avoir une grande épaisseur (òà 6 centimètres) 
(Cf. pour détails plus complets: Archives d'électricité médicale n° 66, 25 septembre 1915 : la Galvano- 
thérapie intensive à faible densité de courant). 


V. — RÉSULTATS 


J'ai déjà traité par ce procédé, depuis environ cinq ans, un nombre considérable de malades 
présentant le syndrome myélo-névritique (plus de mille). Les résultats ont ¿té des plus heureux 
dans l'immense majorité des cas el chaque fois que les malades ont pu consacrer à leur traitement 
le temps suffisant. 

Il est impossible de surcharger cette étude déjà très longue par de multiples observations; je 
ne puis qu'énumérer les faits généraux observés. 


Appareil locomoteur. — Les douleurs névralgiques disparaissent tout d’abord, quelquefois très 
vile, mais les troubles moteurs, les atrophies sont beaucoup plus lents à régresser. Il faut de longs 
mois d’un traitement assidu pour réparer des désordres qui ont mis 10 ans, 20 ans et quelquefois 
plus pour s'installer sournoisement. Mais l'électrodiagnostic prouve qu’une modification réelle se 
produit sous l'influence du courant galvanique, car si Pon fait des examens échelonnés de 50 en 
50 séances par exemple, on voit disparaitre d'abord les inversions, puis Pespacement des fermelures; 


Les myelo-nevrites subaiguës chroniques. 399 


enfin l’hypo-excitabilité se réduit de telle façon que la formule se rapproche de plus en plus de la 
moyenne normale, tandis que le malade accuse une amélioration fonctionnelle de plus en plus 
considérable. 


Appareil digestif. — Les résultats précédents, plus rapidement et plus complètement obtenus 
qu'avec les méthodes ordinaires, présentent déjà un certain intérêt. Il est encore plus remarquable 
d'observer les modifications des troubles viscéraux. Au cours du traitement, il est de règle en effet 
de voir s'amender toujours et disparaitre souvent lorsque le courant.a été assez longtemps employé, 
les symptômes dyspeptiques et entéritiques, quelles qu'en soicnt les formes. Il estévident également 
que le fonctionnement du foie s'améliore, la teinte subiclérique des conjonclives, si fréquente, 
disparaît ; le teint devient plus clair. 


Appareil urinaire et yénital. — La pollakiuric et le spasme vésical cèdent avec l'irritabilité; il 
n'est pas rare de constater une augmentation notable de la quantité de l'urine. 

L’asthénie génitale est manifestement influencée. 

La fonction ovarienne se régularise et les époques ont tendance à se rapprocher. 


Apparetl circulatoire. — Le cœur paraît nettement sensible à l’action du courant; les troubles 
fonctionnels disparaissent rapidement : angoisses, palpitations, arythmie. L'effet est tellement 
marqué qu'il est tout à fait logique de chercher à l’utiliser dans les maladies du myocarde ou dans 
les lésions du cœur, lorsque la puissance contractile faiblit. J'ai déjà relevé quelques faits nettement 
encourageants dans cet ordre d'idée. Un autre avantage très important réside dans la diminution 
neltement constatée de la pression sanguine très souvent élevée dans les formes myélo-névritiques 
à caractère d'hyperexcitabilité; celte action s'explique par la diminution de la tendance aux spasmes 
pour les fibres musculaires lisses. 


Système nerveux. — Le courant galvanique, même à dose élevée, est non seulement un excitant 
spécifique du nerf, mais il sc montre aussi un régulateur. L'hyperexcitabilité, l'irritabilité s’atténuent 
et disparaissent sous son influence. On voit diminuer peu à peu la tendance aux spasmes, aux trem- 
blements, au clonus, aux crampes en mème temps que s/atténue l’exagération des réflexes. J'ai 
souvent vu des contractures graves d’origine myélitique disparaître lentement sous l'influence du 
courant. 

La dépression nerveuse, si fréquente, est admirablement modifiée par le traitement : celui-ci 
constitue un merveilleux et puissant tonique du système nerveux ; l'effet se fait sentir souvent très 
vite et dure bien plus longtemps que celui d’un excitant chimique; il devient d’ailleurs bientôt per- 
manent, ramenant l'entrain, la gaité, l'aptitude et le goût au travail. 

La neurasthénie, même grave, est effectivement combattue ; j'ai déjà d'assez nombreux exemples 
de guérison dont les facteurs sont sans doute la stimulation de la fonction nerveuse et l'améliora- 
tion des troubles viscéraux. 

Le sommeil souvent léger et même franchement mauvais, devient plus régulier et réparateur. 


État général. — 11 est fréquent de constater une diminution de poids chez les sujets à tendance 
adipeuse, et au contraire une augmentation chez ceux qui sont amaigris. Le courant agit donc 
comme régulateur de la nutrition. Mais ce qui frappe le plus les malades non moins que leur entou- 
rage, c'est leur bonne mine, leur air de prospérité, véritable rajeunissement de la physionomie. La 
sensation de bien-être succède aux innombrables malaises ressentis auparavant. J'ai souvent 
entendu qualifier ces changements de « véritable transfiguration ». 


VI. — RÉSUMÉ GÉNÉRAL 


J'ai exposé dans l'élude précédente les raisons qui me paraissent prouver que le système ner- 
veux, en dehors de ses grandes maladies classiques, peut ètre alteint et avec une considérable fré- 
quence, de petiles lésions, se présentant avec un syndrome myélo-névritique très constant comme 
symptomatologie et très facile à identifier. L’électrodiagnostic et les signes cliniques s'accordent 
pour démontrer l'objectivilé des altérations anatomiques et leur diffusion avec prédominance 
médullaire ; le traitement galvanique généralisé en découle ; enfin, les résultats si intéressants que 
ce dernier permet d'obtenir vérifient les déductions tirées de l'examen des malades. 

Il n'est pas exagéré de dire que cette notion nous permet d'envisager d'une façon plus claire et 
de coordonner tout un ensemble de perturbations viscérales d'origine encore très obscure et qu’elle 
ouvre la perspective d'un traitement rationnel pour les troubles souvent très pénibles, graves peut- 
être dans leurs conséquences ultimes et qui jusqu’à présent sont restés à peu près incurables. 


LES BAINS HYDRO-ÉLECTRIQUES DANS LE TRAITEMENT 
DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX 


Par M. CHARTIER (de Paris) 


L'électrophysiologie des divers courants agissant par l'intermédiaire du bain hydro-électrique 
monocellulaire ou du bain à quatre cellules de Schnée a élé longuement étudiée, il y a quelques 
années surtout. Et nous ne pouvons mieux faire, à ce point de vue, que de nous reporter aux pre- 
miers travaux de Gautier et Larat, de d'Arsonval, complétés par les études plus récentes d'Albert 
Weil, de Mougeot, de Luisada (de Florence), de Fontana (de Parme), qui firent l’objet de plusieurs 
rapports au Congrès international de Physiothérapie de Rome en 1907. 

Depuis lors, peu de modifications de technique ont été opérées, et nous signalerons seulement 
le nouvel appareil de distribution des courants pour applications du bain à quatre cellules, présenté 
par Schnée au IV: Congrés international de Physiothérapie (Berlin, 1911). 

Plus importante nous paraît être l'utilisation des bains hydro-électriques pluricellulaires dans 
l'application des courants de haute tension. Pletneff, de Moscou, a étudié les effets physiologiques 
de ces courants sur des sujets dont les deux jambes étaient placécs dans des cellules de Schnée 
remplies d’eau à 25° C. et réunies avec un appareil de haute tension. Le passage du courant est. 
immédiatement suivi d'une sensation de chaleur que le sujet éprouve tout le long des jambes jus- 
qu'au tronc, sensation qui persiste jusqu’à trente minutes après l'interruption du courant. On 
observe en même temps une légère élévation de la température interne, attribuée par l’auteur à 
l’'exagéralion de l'énergie métabolique des organes internes, une élévation au-dessus de la normale 
de la courbe pléthysmographique, enfin une certaine augmentation de la fréquence des battements 
du cœur sans variations appréciables de la tension artérielle. 

Plus récemment, Schnée a traité un certain nombre d'affections articulaires névralgiques de 
nature rhumatismale, goutteuse, blennorragique, par la dialhermie appliquée au moyen du bain à 
quatre cellules comme électrodes; les résultats qu'il a obtenus seraient comparables à ceux de la 
méthode du Professeur Bergonié. 

Nous ne croyons pas qu'en France une semblable utilisation ait été faite des courants de haute 
tension; n’ayant personnellement aucune expérience de ces applications, il nous suffira donc de les 
signaler. 


* 
Y Y» 


Les applications cliniques des bains hydro-électriques sont nombreuses, ct les résultals obtenus 
par cette méthode de traitement dans les maladies de la nutrition, les dermatoses, les rhumatismes 
et les affections cardiaques ne semblent plus prêter à la discussion. 

Notre pratique nous ayant amené à les utiliser dans le traitement des affections du système 
nerveux, et en particulier des névroses, nous nous borncrons, dans cette courte étude, à rappeler 
les services que peuvent rendre les bains hydro-électriques dans le traitement des maladies ncr- 
veuses, organiques ou fonctionnelles, en nous appuyant en partic sur nos observations person- 
nelles. 

Depuis l'époque (1857) où Becquerel proposait d'employer pour traiter « les paralysics atro- 
phiques graisscuses de l'enfance » décrites par Duchenne de Boulogne, « l'électricité appliquée a 
l'organisme entier en mettant en usage le véritable bain électrique », le bain hydro-électrique a élé 
mis en usage dans le traitement de nombre d'affections organiques du système nerveux. Mais 
avant d'aborder ses applications cliniques, il est bon de résumer les effets physiologiques qu'il 
permet d'oblenir sur la motricité ct la sensibilité. 

Tout d'abord il faut rappeler que, selon les évaluations de la plupart des auteurs, la quantité 
de courant recue par le corps humain immergé dans un bain hydro-électrique varierait entre le 
dixième (Larat et Gautier) et le cinquième (Hedley) de la totalité du courant. Pour Luisada une 


(1) Rapport qui sera présenté au Congrès de PAssociation française pour l'avancement des Sciences (Le 
Havre, 27 Juillet-2 Aoùût 1014). 


M. Chartier. for 


proportion plus considérable de courant peut traverser le corps humain, surtont lorsqu’on donne 
aux électrodes telles dispositions spéciales; il fait remarquer en outre que le système nerveux 
conduit le courant de préférence aux autres tissus. 

Pour Larat, le courant sinusoidal, appliqué au moyen d'un bain, provoque une légère tétani- 
sation générale de tous les muscles de l’économie, tétanisation non douloureuse, presque agréable. 
Les recherches de Fontana ont mis en relief les différences d'action qu'offrent les divers courants 
sur la force dynamométrique des sujets sains ou atteints d'affections diverses du système nerveux : 
neurasthénie, tabes, etc. Il a constaté une notable augmentation de la force musculaire par les cou- 
rants galvaniques à direction ascendante, peu ou pas d'augmentation de la force dynamométrique 
par les courants sinusoïdaux ou faradiques. Les courants galvaniques ascendants provoquent une 
plus grande excitabilité du système musculaire et une réflectivité plus vive. 

L'action du bain hydro-électrique sur la sensibilité générale paraît bien différente selon les cou- 
rants employés. Selon Luisada, le bain à courant galvanique ascendant exagère lexcitabilité dans 
la sphère sensitive en général; Vexcitabilité cérébraleest augmentée, et même, chez certains individus 
à tendances névropathiques, on peut observer, mème à la suite d'applications de courants très faibles, 
une exacerbation de l’éréthisme nerveux se traduisant par de l'insomnie, des accès de colère ou de 
Pexaltation de l'émotivité. Par contre, chez les malades à syndromes dépressifs, le courant provoque 
une augmentation de la sécurité statique et de la capacité cérébrale, une amélioration notable 
de la fonction sexuelle et des symptômes relevant de troubles fonctionnels dans le champ des 
nerfs crániens. Le bain à courant descendant ne détermine pas toujours des effets sédatifs et ne 
semble pas, en général, diminuer de beaucoup Pexcitabilité dans la sphère médullaire ou cérébrale. 

Au contraire, les bains à courants sinusoïdaux el les bains faradiques à intensité moyenne 
provoquent le plus souvent une sédation de l'hyperexcitahilité sensilive et même de l’éréthisme 
cérébral. Selon A. Weil, le bain hydro-électrique général long (une demi-heure) à intensité moyenne 
à température élevée (38 à 40°) est un calmant des plus actifs des troubles de la sensibilité : névral- 
gies, douleurs articulaires ou musculaires. 

Enfin, pour Larat, tous les phénomènes viscéraux et généraux observés à la suite des bains 
hydro-électriques montrent l'action de ceux-ci sur le système nerveux de la vie végétative, sur le 
grand sympathique, indépendante de l’action neuro-musculaire. Nous verrons que nos observations 
cliniques mettent en relief cette influence des bains sinusoidaux sur le système nerveux sympa- 
thique. 

* 
y Y 

Ces considérations physiologiques ont pu être le point de départ de l'application rationnelle du 
bain hydro-électrique au traitement de certaines affections nerveuses; mais elles ont surtout l'intérèt 
d'expliquer les résultats oblenus. 

L'action électrotonique du bain hydro-électrique a été utilisée dans un grand nombre de cas 
d'aniyotrophie, le bain général ayant son indication lorsque les lésions sont très étendues, le bain 
de cellules convenant particulièrement aux cas où l'lamyotrophie est localisée à un ou deux membres. 

C'est ainsi que le bain hydro-électrique trouve son application dans la paralysie infantile à 
forme disséminée, forme qui paraît ¿tre aujourd'hui beaucoup plus fréquente qu'autrefois. et dans 
laquelle la maladie, moins destructive, lèse une grande partie du névraxe. 

Pour la nature des courants 4 employer, nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer le 
lecteur à la discussion qui eut lieu au Congrès de Physiothtrapie de 1911, et dans laquelle furent 
mis en valeur les avantages des courants ondulés. D'ailleurs, si, dans le cas de poliomyélite clas- 
sique, il est permis de douter fortement des résultats qu’on peut obtenir de l'électrisation médul- 
laire. dans le cas de maladie de Heine-Médin, au contraire, la localisation plus superficielle du 
processus laisse croire que l'électrisation spinale peut agir heureusement en excitant la vitalité des 
cellules nerveuses et en favorisant la circulation méningo-médullaire. 

Les polynévrites généralisées, cerlains pseudo-labes, peuvent également bénéficier de l'usage du 
bain hydro-électrique général ou cellulaire, dont l'application est relativement facile. 

Dans les cas de labes avec amyotrophie ou seulement avec grosse hypotonie et diminution de la 
force dynamométrique, les bains hydro-électriques généraux peuvent accroître la force et la tonicité 
musculaires d'une manière fort appréciable. Le courant qui conviendrait le mieux serait le courant 
galvanique (Fontana), appliqué dans le sens ascendant, si les phénomènes névralgiques et hyperes- 
thésiques sont complèlement éteints, dans le sens descendant dans les cas contraires. 

Mais c'est surtout dans les myopathies que, selon Larat, le bain hydro-électrique à courants alter- 
natifs donnerait ses meilleurs résultats. « Sa puissante action sur tout l'organisme, dit cet auteur, 
action étendue indispensable dans une maladie aussi générale, se fait rapidement sentir. » Et il 
indique minutieusement, dans son trailé, la technique qu'il emploie et les précautions qu'il faut 
prendre au début pour ne pas fatiguer le malade au lieu de l'améliorer. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I, 26 


402 M. Chartier. — Les bains hydro-électriques 


L'action sédative des bains hydro-électriques pourra également être utilisée dans nombre 
d'affections à manifestations douloureuses (névralgies, douleurs musculaires, etc.). Le bain général 
et le bain cellulaire trouveront chacun leur indication dans la localisation ou la généralisation de 
l'affection. La nature du courant à employer nous paraît devoir être différente suivant les cas : le 
courant galvanique descendant parait ètre particulièrement indiqué dans les névralgies rhumatis- 
males ou toxi-infectieuses, à localisation bien déterminée ; les courantssinusoïdaux monophasés con- 
viennent mieux dans les états douloureux généralisés qu'on observe spécialement chez les arthri- 
tiques et les diabétiques. Ces malades bénéficient, en effet, tant de l’action calmante de ces 
courants, que de leur heureuse influence sur les manifestalions générales de leur trouble de 
nutrition. | 

Enfin, nous noterons l'utilité des bains hydro-électriques dans le traitement de certaines affections 
trophiques plus ou moins généralisées, comme la sclérodermie ou le trophædème. Dans la scléroder- 
mie généralisée, Larat associe le traitement à l’étincelle statique ou au courant de haute fréquence 
avec le bain à courant sinusoidal; cette pratique, dit-il, améliore énormément les sclérodermiques 
et restaure visiblement leur état général souvent défectueux. 

Nous avons appliqué ces bains à courants sinusoidaux dans un cas de lrophædème chronique 
datant de l'enfance, chez une malade de 28 ans, trophœædème considérable des membres inférieurs 
et débutant aux membres supérieurs, associé à un état manifeste d'insuffisance ovarienne, et sans 
phénomènes d'hypothyroidisme. Naturellement, nous avons adjoint au traitement hydro-électrique 
un traitement ovarien, et d'autre part nous avons fait pratiquer des massages. Les résultats très 
appréciables que nous avons obtenus dans cette affection, si rebelle d'ordinaire à toute thérapeu- 
tique, nous permettent de croire néanmoins que les bains hydro-électriques ont été pour une grande 
part dans l'amélioration très notable qui s'est manifestée. 

Cette influence non douteuse qu'ont les bains hydro-électriques, en particulier les bains à cou- 
rants sinusoidaux, sur les congestions chroniques, sur les cedémes, nous laisse croire qu’ils pour- 
raient être utilisés dans le myxadème et la maladie de Dercum. Il nous paraît en effet logique de 
penser que les diverses manifestations de l’adipose douloureuse, phénomènes trophiques et sensitifs, 
asthénie musculaire et dépression psychique, pourraient ¿tre améliorées par ce traitement. 


* 
x y 


C'est principalement sur l'application des bains hydro-électriques au traitement des diverses 
névroses que s'est portée notre observation personnelle. En décembre 1911, nous avons publié avec 
le Dr Morat, à la Société d'Électrothérapie une note résumant nos communes observations à ce 
sujet. Les résultats que j'ai obtenus depuis ont confirmé ces dernieres; le D" Morat qui a bien 
voulu, à l'occasion de ce rapport, m'adresser le résumé des constatations qu'il a failes depuis lors, 
de son côté, a vérifié également l’exactitude de nos premières observations. 

Il y a longtemps déjà que les bains hydro-électriques ont élé appliqués avec succès au traitement 
des divers élats neurasthéniques. Et, de fait, cette méthode thérapeutique a tout lieu d'agir dans ces 
cas : en dehors de l'action directe qu’elle a sur l'état d'asthénie motrice et d'hypotonie musculaire, 
sur l'hyperesthésie générale et sur l’hyperexcitabilité nerveuse, elle a en outre une action indirecte 
importante en relevant le taux de la nutrition, en favorisant les échanges et les éliminations, en 
relevant la tension artérielle, en particulier lorsqu’on emploie les courants sinusoïdaux. Le bain 
général monocellulaire est certainement dans ces cas la méthode de choix; toutefois, selon la pré- 
dominance de certains symptômes, manifestations motrices, gastro-intestinales, génitales, etc., la 
disposition des électrodes devra être modifiée et l'une d'elles pourra êlre directement appliquée sur 
telle ou telle partie du corps. 

Pour le traitement des états neurasthéniques, Larat ne fait pas de différence marquée entre le 
bain faradique et le bain à courants sinusoïdaux. Le bain à courant galvanique, bien qu'il ait une 
action plus considérable que le bain à courants sinusoidaux sur VPasthénie et l’hypotonie muscu- 
laires, nous semble devoir être rejeté dans la majorité des cas à cause de l'excitation cérébrale et 
médullaire qu'il détermine chez les malades en ¿lat d'éréthisme nerveux, même lorsqu'il affecte une 
direclion descendante. Les neurasthéniques avec symptômes d'atonie gastro-intestinale bénéficient 
parliculitrement des courants sinusoïdaux, en raison de l’action de ces courants sur les muscles à 
fibres lisses, surtout si la fréquence des périodes à la seconde n'est pas lrès considérable. 

Outre ces états neurasthéniques à manifestations somatiques prédominantes, nous avons eu 
l'occasion de traiter par les bains hydro-électriques, à courants sinusoidaux, soit des élats mélan- 
coliques avec anriélé, soit des états névropathiques complexes où s'associent à des degrés divers des 
phénomènes d'anxiété morale et d'angoisse physique, s'ajoutant à des obsessions, ou à des phobies. 

Dans les états dépressifs du type mélancolique, les effets des bains sinusoïdaux sont en général 
de trois ordres : a) pendant le bain et plusieurs heures après, le malade ressent un mieux-être 


dans le traitement des affections du système nerveux. 403 


général; Vasthénie est moindre, parfois même il éprouve un relèvement de son activité; il a 
souvent le sentiment que sa circulation périphérique et céphalique sont activées; au point de vue 
psychique, il se sent moins déprimé, et ses facultés intellectuelles sont légèrement stimulées. b) Le 
bain provoque en même temps une sédation des phénomènes généraux d'angoisse physique 
(oppression, troubles du pouls et troubles vaso-moteurs, tremblement, etc.), et une diminution de 
l'anxiété morale; en un mot le malade se sent plus calme pendant le bain et plusieurs heures 
après. c) Le sommeil est prolongé dans sa durée, moins entrecoupé de rêves et de cauche- 
mars. 

Dans les états névropathiques complexes à hase d'excitation nerveuse et d'anxiété, les bains 
sinusoïdaux ont en général comme effet : a) de diminuer l'énervement, l'agitation motrice, le trem- 
blement, les sensations d'excitation génitale; b) de provoquer une sédation de l'état anxieux, et en 
particulier de la sensation d'angoisse précordiale; (et il faut noter que l’atténuation de ces symptômes 
d'angoisse, si pénibles et si fréquents dans les psycho-névroses, est tout particulièrement appréciée 
par les malades); c) d'améliorer le sommeil. 

On doit se rappeler que de semblables affections ne sauraient comporter un traitement mettant 
violemment en jeu les réactions nerveuses, et user de quelque prudence dans l'application du trai- 
tement; dans notre pratique, selon l’état général du malade, selon sa tolérance aux courants, Tin- 
tensité de ceux-ci a varié de 60 à 120 milliampéres, et la durée des bains de 15 à 55 minutes. Des 
effets appréciables sont souvent obtenus dès le premier bain, se reproduisent après les bains sui- 
vants, et s'accumulent de la sorte pour amener dans la maladie une certaine détente. Cependant, 
d'une façon générale, il ne semble pas que le malade ressente, après le dixième bain, le mieux-être 
qu'il éprouvait après les premiers. Dans ce cas nous suspendons le traitement pendant dix à quinze 
jours, pour le reprendre ensuite, le malade en ressent alors, à nouveau, les avantages. 

Les heureux résultats que nous avons obtenus par les bains à courants sinusoïdaux sur les phé- 
nomènes d'angoisse des névroses nous ont incité à les utiliser dans plusieurs cas de maladie de 
Basedow, où les crises de pseudo-angor ou de pseudo-asthme constituaient les symplômes prédo- 
minants. L'action de ce traitement a été remarquable dans l'un de ces cas, et favorable dans deux 
autres. 

D'ailleurs, Thiellé préconise depuis plusieurs années le bain total sinusoïdal comme traitement 
du goître exophtalmique, ayant vu par cette scule thérapeutique diminuer le volume du corps 
thyroïde, la fréquence du pouls, Pexophtalmie, tandis que les palpitations et la dyspnée dispa- 
raissent et que les phénomènes nerveux généraux s'attónuent. Pour Thiellé, le rôle des bains à 
courants sinusoïdaux serait de tonifier la nutrition générale et d'exercer une action sédative sur le 
système nerveux. Nous pensons que, du fait de leur action régulatrice sur le système circulatoire, 
ces bains sont particulièrement indiqués chez les basedowiens présentant des manifestations per- 
manentes d'hyposystolie ou des crises d'asystolie. Peut-être pourrait-on utiliser les bains à courants 
triphasés chez ceux qui offrent une forte élévation de la tension artérielle et de la vaso-constriction 
périphérique. 

Cette influence sédative qu'exercent les bains à courants sinusoïdaux sur les états d'excitation 
du système sympathique, qui sont à la base de la majorité des cas de basedowisme et qui inter- 
viennent dans la production de la plupart des phénomènes d'angoisse, nous a déterminé à utiliser 
cette méthode thérapeutique dans certains cas d'épilepsie paraissant avoir un lien clinique avec 
des manifestations sympathico-toniques. 

Le traitement électrique de l'épilepsie nous semble en effet avoir été, à tort, négligé pendant 
un certain nombre d'années. Il avait pourtant autrefois donné quelques résullats, sinon définitifs, 
du moins intéressants; Onimus et Legros, dans leur Traité d'électricité médicale, font mention 
de leurs observations sur ce sujet. Déclarant, d’ailleurs, qu’ils n’ont pas obtenu d'effets durables, 
ils notent cependant que le courant continu, employé en électrisant le sympathique et les régions 
avoisinantes du bulbe, amène certaines améliorations. L'étude de la question aurait mérité d'ètre 
davantage poursuivie; et pourtant, la plupart des traités récents d'électrothérapie ne fout même 
plus mention de ces essais thérapeutiques. 

Or, Hartenberg présenta à la Société de Psychiatrie, en 1912, deux cas d’épilepsie traités et 
guéris par la galvanisation cervicale. On connaît sa technique : une électrode positive en collier 
autour du cou, le malade élant assis sur l'électrode négative; on fait passer un courant continu de 50 à 
60 milliampères durant 30 minutes; les séances sont répétées tous les deux jours ou tous les jours. 

Les résultats positifs qu'il a obtenus par ce procédé nous ont incité à essayer d'une méthode 
différente à laquelle nous attribuons certains avantages : celle des bains à courants sinusoïdaux. 
La technique employée par nous fut celle du bain général, une électrode siluée au niveau de la 
nuque suffisamment immergée, une électrode au niveau des pieds; intensité de 60 à 80 milliam- 
pères; durée de 20 à 25 minutes. 

En matière d'épilepsie, pour affirmer des résultats, il faut des observations de très longue durée, 


404 M. Chartier. 


comme celles d'Hartenberg. Les nôtres ne nous permettent pas encore de nous prononcer défini- 
tivement; cependant l’espacement des grandes crises, et surtout, dans un cas, la disparition des 
accidents larvés tels que vertiges, absences, sont de nature à nous encourager à continuer dans 
cette voie. 

Nous avons en effet tout lieu de penser que les courants sinusoïdaux, qui ont chez les malades 
présentant de l’éréthisme nerveux une action généralement plus calmante que les courants galva- 
niques, conviennent tout spécialement aux états épileptiques. Et d'autre part le procédé du bain 
électrique général nous semble avoir sur l'électrisation directement appliquée un certain nombre 
d'avantages : il est plus facilement toléré que la galvanisation à haute intensité; il risque moins de 
provoquer ces réflexes épileptogènes qu’une excitation directe des ganglions sympathiques cervicaux 
peut quelquefois provoquer; son action générale sur la nutrition et la circulation ont sans doute 
sur la maladie, des effets secondaires qui présentent encore leur intérêt. 

Ainsi, les bains hydro-électriques trouvent fréquemment leur application dans le traitement des 
névroses. Certes, d’autres procédés électrothérapiques peuvent également avoir une heureuse action 
sur certaines de ces affections; mais dans beaucoup de cas, nous donnons notre préférence à cette 
méthode qui, en outre de ses effets particuliers sur le tonus sensitif et musculaire, offre l'avantage 
considérable, lorsqu'il s'agit de névropathes, d'être facilement acceptée du malade en raison de la 
douceur des réactions qu'elle détermine. Dans le traitement des névroses, nous préférons nettement 
le bain total au bain cellulaire, d'une part parce que, dans le premier, en variant la position des 
électrodes, on peut localiser l’action des courants selon la prédominance de telle manifestation, 
d'autre part parce que nous pensons que le bain monocellulaire détermine par son action sur la 
périphérie, une série de réactions réflexes ayant sans doute un rôle importaut dans les résultats 
thérapeutiques obtenus. 


NOTE DE PRATIQUE 


TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DE LA FISSURE 
SPHINCTERALGIQUE 


Le traitement de la fissure sphincleralgique comple parmi les plus brillantes acquisitions 
de l'électrothérapie moderne. Il asa place marquée entre les agents médicamenteux usuels 
el le traitement chirurgical qui ne doit être mis en œuvre qu’en cas d'échec. 

La modalité électrique à utiliser est la haute fréquence (courant de tension) appliquée à 
l'aide du résonnateur de Oudin, en monopolaire. Le malade est couché sur un lit ou une chaise 
longue, de préférence dans le décubitus latéral, les jambes repliées de manière à faciliter 
l'accès de la région anale. On peut aussi laisser le sujet debout, le front appuyé sur le dossier 
d'une chaise de hauteur appropriée. 

Comme il s'agit souvent de sujets à grande sensibilité ou irrités par la souffrance, on les 
prévient de l'indolence de l'application, en leur conseillant le relachement complet. Cela fait, le 
thérapeute prend en main l'électrode reliée au pôle supérieur du résonnateur, le curseur de 
celui-ci, mis au minimum; on modifie ensuite ce réglage selon la sensibilité du patient. 

Les électrodes utilisables sont, soit du type Doumer (électrodes métalliques), soit du type 
Oudin (électrodes condensatrices), soit du type Mac Intyre (électrodes à vide). Il nous a semblé 
que les résultats laissent parfois à désirèr avec l'électrode du premier type; les électrodes du 
troisième type, par leur fragilité, offrent des risques de rupture si le malade, au moment de 
l'application, vient à faire involontairement un mouvement de défense. Nous accordons la 
préférence aux électrodes du 2° type, c'est-à-dire à l’électrode condensatrice constituée, comme 
l’on sait, par un conducteur métallique encapuchonné d'un tube de verre un peu épais. 

Celte électrode a l'avantage, du reste, de permettre au médecin de suivre facilement le 
réglage de l'intensité; l'éclat de la lueur visible dans l'intérieur du manchon de verre pendant 
le passage du courant est fonction de l'intensité. 

Les impressions sensitives du sujet permettent aussi de ne pas dépasser l'intensité néces- 
saire. I] ne doit éprouver qu'un léger picotement, ne ressentir que faiblement la sensation de 
chaleur déterminée par l'échauffement du verre traversé par les effluves ct pouvoir supporter, 
sans en être incommodé, une séance de 5 à 6 minutes de durée. 

On introduit Pélectrode, légèrement lubrifiée, dans le sphincter anal. Cette manœuvre doit 
être faite avec la plus grande douceur de manière à ne pas dilacérer la fissure. Il existe, toute- 
fois, des sphincters assez intolérants qui ne se laissent franchir que par une sorte de cathété- 
risme forcé. Il y a avantage, dans ces cas, soit à disposer du modèle d'électrode condensatrice 
de calibre plus petit, soit à utiliser ’électrode conique de Mac Intyre ou de Doumer. D'autres 
fois, il suffit d'appuyer l'électrode condensatrice au niveau des plis radiés : dans ces conditions, 
Paigrette, par Panesthésic qu'elle apporte avec elle, permet souvent Pintroduclion. 

Pour éviter toute étincelle désagréable, on peut procéder ainsi : l'opérateur lient d'une 
main Pélectrode armée d'électricité, de l’autre il touche le dos du patient, H met vivement l'élec- 
trode au contact de la fesse et la glisse doucement jusqu'au rectum. 11 enlève alors la main qui 
est en contact avec le dos. Avant de retirer Pélectrode, la même manœuvre peut être pratiquée. 

Une application suffit parfois à amener un soulagement notable, exceptionnellement la 
guérison inlégrale. I] faut répéler les séances à jours passés ; il n'y a pas lieu de dépasser 7 à 
10 séances pour obtenir un résultat complet. 

Quelques cas de fissure très élendue avec bords durs et saillants, sont calmés par cette 
méthode sans qu'il soit possible d'arriver à la guérison définitive; la dilatation doit alors 
succéder à l'électrothérapie. 

Le grand écueil réside dans le volume du bol fœcal; celui-ci, en effet, en distendant cxa- 
gérément la muqueuse anale, s'oppose à la cicatrisation de la fissure; aussi devra-l on combattre 
la conslipation. 

La RÉDACTION. 


INSTRUMENT NOUVEAU 


SUPPORT GUIDE-FILS DESTINÉ A COMPLÉTER 
UNE DISTRIBUTION PAR TROLLEY" 


La distribution par trolley du courant de haute tension est actuellement adoptée par la 
plupart des radiologistes. Elle permet d'alimenter commodément des appareils situés souvent 
fort loin du générateur. 

Ce dispositif présente cependant quelques inconvénients : ainsi il est difficile sur certains 
chássis pour examens verticaux, de relier le fil conducteur à la cathode, sans qu'il touche le 
châssis ou les parois du tube. La mise en place des conducteurs 
n'est pas plus aisée sur les tables courantes destinées à l'examen, 
dans le décubitus dorsal. 

Dans ces conditions, on réalise difficilement l'isolement des fils; 
avec peine on les écarte suffisamment du malade, des parois de la 
table, du sol ou de l'ampoule. On est réduit à divers expédients : 
ficelle paraffinée fixée au mur ou à la table, barreaux de chaises, 
manche à balai, etc ... moyens aussi inélégants qu'incommodes. 

Pour remédier à ces inconvénients, la maison Roycourt a établi 
un dispositif très simple, permettant de compléter à peu de frais une 
distribution par trolley. 

Le support guide-fils est constitué par un socle stable S, en fonte, 
facilement déplacable et surmonté d'une tige en ébonite E. Celle-ci 
est terminée par un anneau en fibre F : cet anncau présente une 
fente à proximilé de la tige. Le fil venant du trolley est introduit 
dans celle fente et se trouve ainsi renvoyé dans la direction voulue, 
loin de tout obstacle. Enfin, les arrètes de cet anneau sont arrondies 
et polies, pour éviter toute usure. Deux supports guide-fils permet- 
tent de desservir, sans aucun autre dispositif spécial, une table de 

Fig. 1. radiologie ordinaire sous laquelle doit se déplacer l'ampoule. 

Ces supports démontables et facilement transportables ren- 
dront les plus grands services au cours d'examens pratiqués au domicile du malade. Placés 
sur des chaises ou des tables, ils permettront d'isoler les fils allant de la bobine à l'ampoule. 
lls permettront d'éviter toute perte à la terre, et surtout, toute étincelle désagréable pour le 
patient. 


P. HADENGUE. 


(1) Roycourt, constructeur, 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X- 


PHYSIQUE 


Maurice de Broglie (Paris). — Le spectre des 
rayons de Röntgen (Archives d'Electricité médi- 
cale, 10 Avril 1914, p. 557 à 340 avec 5 fig.). 


Des molécules eristallines empilées forment un 
réseau à trois dimensions et ne réfléchissent avec 
intensité sur une surface cristalline donnée que des 
rayons avant une longueur d'onde déterminée. DA. 
fait tomber un faisceau de rayons X sur un bloc 
cristallisé (sel gemme, par exemple) et recueille le 
faisceau réfléchi sur une plaque photographique: 
mais il fait tourner sur lui-mème le bloc de facon à 
ce que le faisceau réfléchi se déplace sur la plaque; 
il obtient ainsi une impression en bande; seulement 
on constate que l'image est analogue à celle d'un 
spectre lumineux : il y a tout un système complexe 
de raies et de bandes, correspondant à des ravonne- 
ments réfléchis d’une facon intense pour une certaine 
position du eristal. On peut ainsi non seulement 
savoir que le rayonnement d'une ampoule est com- 
plexe, mais préciser sa composition. Les spectres 
observés sont caractéristiques du métal formant Fan- 
ticathode. 

LA. pense quen faisant tomber un rayonnement 
sur une face cristalline avec un angle bien déterminé 
on pourrait arriver à isoler une radiation homogène. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Maurice de Broglie et F. À. Lindemann. — Sur 
un nouveau procédé permettant d'obtenir très 
rapidement les spectres des rayons de Rôntgen 
(C. R. Ac. Sc., 30 Mars 1914). 


Un faisceau émané d'une fente est recu sur une 
lame de mica enroulée autour d'un cylindre fixe dont 
l'axe est parallèle à la fente, de facon qu'un des 
ravons extrèmes soit tangent à la surface du cylindre. 
Une plaque photographique est placée normalement 
au faisceau incident. Les rayons du faisceau se 
réfléchissent sous des angles régulièrement variables 
et forment un spectre sur la plaque. 

H. GUILLEMINOT. 


J. Laub. — Production d'un rayonnement se- 
condaire caractéristique par l'irradiation de 
surfaces minces à l’aide des rayons X (Physika- 
lische Zeitschrift, 1° Avril 1914, n° 7, p. 542 
à 344). 


L'auteur rappelle l'intérèt prépondérant du rayon- 
nement secondaire pour l'étude des interférences 
róntgéniennes. IT décrit le dispositif qu'il emploie 
pour en produire un très puissant. Le faisceau X 
pénètre au travers d'un tube de plomb long deem., 
large de 5 cm. et épais de 7 em. Au-dessous de ce 
tube est placée une feuille de zine qui mesure 6 cm. 
sur 2 cm.,9 et a une épaisseur de 6 cm. Au-dessous 
du zinc est un cristal puis une plaque photogra- 


phique. Le tout est enfermé dans une épaisse hoite 
de plomb d'où ne sort que le tube de plomb. Les 
irradiations étaient faites avec une ampoule Muller 
rapide à eau munie d'une antieathode de platine. 
L'auteur obtint ainsi de belles images d'interférence 
dont le centre était occupé par la lache noire du 
faisceau primaire incident. En remplacant le zinc par 
une feuille de papier recouverte de 5 em. de poudre 
de charbon, il obtint encore des images analogues. 
Louis GERARD. 


TECHNIQUE 


H. Greinacher. — L’ionométre et son utilisation 
pour la mesure des rayonnements de Rontgen 
et du radium (Physikalische Zeitschrift, n° $, 
15 Avril 1914, p. 410 à 415). 


L'auteur décrit les modifications apportées a un ap- 
pareil de mesure de Pionisation qu'il a décrit en 1912, 
et basé sur le passage sous Pinfluence de-celle-ci d'un 
courant au travers d'un condensateur à air. Ce courant 
est mesuré par un galvanométre. Différents dispo- 
sitifs permettent de mesurer l'ionisation produite par 
le radium même ou celle résultant de son émanation 
ou encore du passage d'un rayonnement de Röntgen. 

Louis GÉRARD. 


Kienbock (Vienne). — Sur la dosimétrie (S/rahlen- 
thérapie, tome IV, n° 2, 16 Avril 1914, p. 704 
à 796). | 
L'auteur donne quelques appréciations .person- 

nelles sur la dosimétrie et qu'on pourrait résumer 

de la manière suivante : 

1° La sensibilité des pastilles de Sabouraud-Noiré 
diminue avec le temps. 

2 Le radiométre de Sabouraud-Noiré donne des 
résultats tout à fait différents d'après la qualité des 
rayons employés, tandis que le quantimétre est 
beaucoup plus constant. L. BONER. 


Reginald Morton (London). — Dispositif suppri- 
mant Ponde inverse sans l’aide de soupapes 
avec les interrupteurs à jet de mercure (The 
proceedings of the Royal Society of Medecine 
[Electro-thérapeutical seclion], vol. VII, n° 6, 
Avril 1914, p. 75 à 78, 5 fig.). 

Ce dispositif est tout Simplement le sélecteur 
d'ondes appliqué jadis par Ropiquet, GailTe, ete., 
sur les interrupteurs de bobines. C'est un interrup- 
teur sur le circuit secondaire qui coupe le courant 
au moment de Fonde de fermeture (onde inverse) et 
ne le rétablit qu'à l'instant où passe l'onde de rupture 
(onde directe). WILLIAM VIGNAL. 


G. Allaire (Nantes). — Dispositif permettant de 
prendre deux clichés en une seule pose (Pulle- 
tin officiel de la Société francaise d'Electrothé- 
rapie et de Radiologie médicale, Avril 1914, 
p. 155 et 154). 


408 


L'A. préconise l'emploi de 2 plaques sensibles, 
placées gélatine contre gélatine. En appliquant les 
2 clichés l'un sur l’autre on obtient un renforcement 
des détails. A. LAQUERRIÈRE. 


Erwin von Graff (Vienne). — Un nouveau 
modéle de protecteur pour la radiothérapie 
(Strahlentherapie, tome IV, n° 2, 16 Avril 1914, 
p. 617 à 622). 


L'auteur a imaginé une cupule protectrice, enve- 
loppant à peu près entièrement le tube de rayons X 
et qui serait absolument opaque aux rayons. Sa 
forme evlindrique permet l'emploi des grands et 
petits tubes, en utilisant son grand ou son petit dia- 
mètre, Cette cupule est incassable et a en outre 
l'avantage de pouvoir être stérilisée. L. BONER. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Luminescence 
des substances organiques par les rayons de 


Rayons À. 


Rontgen (Annales d'Électrobiologie, Mars 1914, 
p. 175 à 171). 


LA. a étudié la luminescence des substances 
organiques dans la série grasse et dans la série 
aromatique : ce sont les corps de cette derniére 
série qui semblent devenir le plus facilement lumi- 
nescents par les rayons X. J. LOUBIER. 


ACCIDENTS 


Histoire d'une radiodermite chronique (La Presse 
médicale, n° 33, p. 315-516, 6 fig.). 


La Presse médicale donne Vanalyse d'un article paru 
dans la Revue médicale de la Suisse romande du 
20 Janvier 1914 C'est lémouvante histoire de Henri 
Simon, radiographe de l'hôpital cantonal de Genève, 
qui succomba aux suites d'une radiodermite. 

Le Journal de Radiologie, dans un prochain numéro 
à Foccasion d'un article sur ces lésions, publiera le 
détail de l'observation. P. COLOMBIER. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


T. H. Kellock (London). — Malformations os- 
seuses (Osteogenis imperfecta) | The proceedings 
of the Royal Society of Medecine (Clinical section) 
vol. VII, n° 6, Avril 1914, p. 126 à 169; 2 radio- 
graphics]. 


K. présente deux radiographies de tumeur des 
os tibiaux d'un petit malade de 4 ans. Les femurs 
présentent une incurvation à eonvexité externe, les 
tibias de mème. Les épiphyses non encore ossitiees 
naturellement sont trés épaissies. Le tissu osseux 
compact est tres réduit: quant à la moelle osseuse, 
elle présente sur les radiogrammes, l'aspect « d'une 
toile d'araignée » (‘Spider web” like appearance). 

Outre ces malformations l'examen physique en 
révèle d'autres : sternum en chapelet, front olym- 
pien, Gest pour ces raisons que To A. Fairbank 
pense quil s'agit plutòt d'un cas de rachitisme que 
d'osteogenis imperfecta. AILLIAM VIGNAL. 


Adolph Hartung (Chicago). — Quelques lésions 
osseuses rares (The American Journal of Roent- 
genology, vol. I, n°5, Mars 1914, p. 201 à 208; 
(7 radiographics.) 


Revue générale d'un certain nombre de lésions 
osseuses rares, avec de tres bonnes figures. A lire 
dans de texte. WILLIAM ViGNaL. 


Barnes Burt (London). — Production d'ostéo- 
phytes et d'exostoses au cours de la goutte 
chronique et du rhumatisme déformant (The 
proceedings of the Royal Society of medecine 
balncological and = climatological section, 
vol. 111, n°6, Avril 1914, p. 45 à 58, 9 figures). 


Etude de pathologie et d'anatomie comparée ten. 
dant à prouver : que les exostoses et ostéoplivies 
sont non les signes d'une maladie déterminée, mais 
sont dues à une irritation locale d'ordre mécanique. 
A Pappui de ces conclusions auteur publie des radio- 
graphies montrant la formation d'exostoses survenant 
à Ja suite de tuberculose osseuse. dosteomyvelite 
guéries, aussi bien qu'au cours de la goutte chro- 
nique et du rhumatisme déformant. 

WILLIAM VIGNAL. 


W. J. S. Bythell (London). — Aspect radiogra- 
phique des tumeurs osseuses bénignes et ma- 
lignes (The proceedings of the Royal S.ciety of 
medecine | Electro-therapeutical section; vol. VII, 
n° 6, Avril 1914, p. 72 à 75, 10 radiographies). 


B. base le diagnostic différentiel entre le sarcome 
osseux, le sarcome périostique et la myosite ossi- 
fiante sur les signes suivants : 

Surcome osseux : la diaphvse ou la partie de la dia- 
physe atteinte ne donne aucune image radiologique, 
seule apparait la tumeur. 


Sercome périostique : ombres épaisses se confon- 
dant presque avec celles de Pos, elles n'ont pas de 
limites précises, irradient dans toutes les directions: 
elles ont suivant B. l'aspect d'une épaisse fumée 
s'échappant d'un amas de feuilles brülant sans 
flamme. 


Myosite oxsifinnte: les ombres sont disposées en 
lamelles parallélement à Pos; de plus une ligne de 
démarcation très nette existe entre l'os et ces ombres. 

Les exostoses denses qui siègent principalement à la 
tète donnent une image nette, elles peuvent rapide- 
ment subir la dégénérescence maligne. Les exostoses 
spongieuses siègent de préférence aux extrémités 
osseuses: elles ont la mème structure que los nor- 
mal avec lequel elles se continuent. 


Les chondromes, complètement ossitiés, offrent Pas- 
pect d'une tumeur globulaire attachée à l'os; quand 
l'ossitication n'est pas complète on voit des ombres 
d'inégale densité. Les formes non ossifiées ne mon- 
trent qu'une moditication anormale de Pos, si ces 
chondromes siègent dans Vos, il est parfois très dif- 
ficile de les distinguer des autres tumeurs intra- 
osseuses. On les trouve habituellement dans les os 
du métacarpe et du métatarse. 

Les kystes des os peuvent présenter deux aspects : 
a) expansion fusiforme, la trabéculation West pas 
visible: b) expansion irrégulière avec visibilité de la 
trabéculation. 

Le sarcome du périoste à croissance lente donne une 
image radiographique caractéristique, Les lignes irra- 
dient de la tumeur vers la périphérie et sont perpen- 
diculaires à Vos, ces lignes d'ombres sont plus ou 
moins denses; elles peuvent former des amas lobu- 
lés, pédonculés ou sessiles. \VILLIAM VIGNAL. 


Rayons X. 


Cluzet (Lyon). — La radiographie stéréoscopique 
du poignet. (Lyon médical, tome CXXII, n° 7, 
15 Février 1914, p. 571 à 373). 


La radiographie stéréoscopique du poignet est très 
utile en raison de la complexité de l'artieulation, 
pour définir nettement létat de chaque os et avoir 
une idée d'ensemble de toute la région. Comme le poi- 
gnet a loujours une assez faible épaisseur, il suffit 
de placer Panticathode à 40 centimètres de la plaque 
et de faire subir au tube un déplacement total de 
6 centimètres 6; on le place donc successivement, 
pour chacune des deux radiographies, à 5 cm. 5 à 
droite, puis à gauche de la verticale passant par le 
centre de la région à examiner. Il suffit alors de pla- 
cer les images obtenues dans un stéréoscope pour 
obtenir le relief du poignet. L'auteur cite plusieurs 
cxemples : un malade, entre autres, chez lequel, seule 
la radiographie stéréoscopique du poignet à permis 
le diagnostic de Juxation du semi-lunaire avec frac- 
ture du scaphoïde, diagnostic véritié par linterven- 
tion chirurgicale. Cette méthode, conclut-il, devrait 
être employée systémaliquement quand une étude 
approfondie de la région s'impose, et notamment 
dans les accidents du travail. Tu. NocteEr. 


Fred. J. Fasset (Seatile). — Lésion unique du 
scaphoide (The Journal ofthe American medical 
Association, vol. LXH, 11 Avril 1914, p. 1155 à 
1156, 5 radiographies). 

F. rapporte deux cas de maladie de Kocher observés 
chez des enfants de 2 ans et demi el 4 ans. Au point 
de vue radiographique on constate seulement la pré- 
sence de Pépaississement de Pombre du scaphoide 
en un point. WILLIAM VIGNAL. 


Mouchet (Paris). — Division congénitale du sca- 
phoide carpien simulant une fracture « navi- 
culum carpi bipartitum » (Rerue d'Orthopédie, 
1” Mai 1914, p. 201 à 211 avec 2 fig.). 


H importe de ne pas confondre cette anomalie avec 


b 


une fracture ancienne, surtout lorsqu'il s'agit d'acci- 


409 


dentés du travail. Pour faire le diagnostic on a recours 
à la radiographie et Pon pratique la radiographie 
systématiquement du côté malade et du sain. Deux 
cas peuvent se présenter : on trouve un scaphoide 
bipartituin des deux côtés; on est alors en présence 
de Panomalie, ou bien on ne le trouve que du côté 
malade et on aura à faire le diagnostic avec la frac- 
ture du seaphoide. C'est la où la radiographie sera un 
élément précieux pour le diagnostic, en cas de malfor- 
mation congénitale, on remarquera : la netteté de la 
ligne de séparation, l’espace clair, l'état lisse des 
surfaces en présence: en cas de fracture on obser- 
vera Pirrégularité des surfaces. Enfin sur la radio- 
graphie de profil on trouve un déplacement des deux 
fragments, déplacement qui n'existe pas en cas de 
scaphoide bipartitum. 

Dans le cas cité par PA. il y avait en plus une bra- 
chyphalangie congénitale des phalangines de l'index, 
du médius et de l'annulaire des deux mains. 

J. Loupien. 


Chevallier (Paris). — Sur un cas d’acrodactylo- 
pathie hypertrophiante (Nouvelle Iconographic 
de la Salpétrière, Janvier-Février 1914, p. 5 à 10). 


LA. étudie un cas dacrodactylopathie hypertro- 
phiante, caractérisée par la déformation des extré- 
mités des doigts en baguette de tambour et la des- 
truction des ongles. 

Les radiographies montrent un gonflement des 
parties molles et des productions ostéophytiques de 
la phalangette avec une atrophie osseuse assez mar- 
quée aux orteils; l'interligne articulaire et les articu- 
lations sont intacts. L'examen radiographique ne 
permet de conclure à aucune lésion de la selle tur- 
cique. 

L'A. croit se trouver en présence d’un cas d'os- 
téoarthropathie hypertrophiante fruste à forme acro- 
mégalique. L. NAHAN. 


Philip Buckley (Londres). — Un cas de malfor- 
mation congénitale de l'avant-bras suivi de 
courtes considérations étiologiques (The medi- 
cal Chronicle, Avril 1914, p. 11 à 16, 4 planche 
photographique ct radiographique). 


B. rapporte l'histoire d'un enfant de 12 ans porteur 
d'une malformation congénitale de Vavant-bras droit. 
Le squelette du bras était normal, Pavant-bras était 
représenté par un moignon de trois pouces de long 
qui se terminait par cinq doigts extrèmement rudi- 
mentaires. Le doigt du côté radial qui représentait 
le pouce ctait séparé des autres doigts par une sorte 
de fosselte. Ceux-ci élaient réunis à leur base par 
une membrane mince. Chaque doigt possédait un 
ongle. Les mouvements des doigts étaient impos- 
sibles. 

La radiographie montra une articulation du coude 
normale; le radius et le cubitus étaient extrémement 
courts. 

Aprés un bref historique des théories émises dans 
l'antiquité pour expliquer les malformations congé- 
nitales, l'A. résume l'étiologie actuellement admise. 

R. CuAPERON. 


S. L. Haas (San-Franc.sco). — Transplantation 
osseuse dans les phalanges (The Journal of the 
American medical Arsceiation, vol. LXII, n°15, 
11 Avril 1914, p. 1147-1150, Y figures ou radio- 
graphies). 

Avec radiographies à Pappui l'auteur montre les 

bons résultats fonctionnels et esthétiques qu'il a 

obtenus par la greffe osseuse. WILLIAM VIGNAL. 


Lejars (Paris). — Résection de la hanche dans 


Â10 


les traumatismes anciens de la hanche (Société 
de Chirurgie, 22 Avril 1914, p. 497, 2 clichés). 


L. montre des clichés de luxation iléo-pubienne, 
sous-épineuse et de fracture ancienne du col fémoral. 
AUBOURG. 


Broca (Paris). — Luxation congénitale incom- 
pléte de la hanche, tardivement douloureuse 
(Société de Chirurgie, 8 Avril 1914, p. 491). 


B. montre les radiographies d'une malade traitée 
pour coxalgie, el en réalité atteinte de subluxation 
de la tète fémorale, légèrement recourbée. 

AUBOURG. 


J. E. H. Roberts (London). — Pseudo-coxalgie 
de Calvé [The proceedinys of the Royal Society 
of Medecine (Surgical section, sub-section of 
Orthopaedies), vol. VII, n° 6, Avril 1914, p. 205- 
204,1 radiographie]. 


Garcon de 8 ans, pas de stigmates rachitiques, 
Wasserman négatif. Boiterie, cuisse en rotation 
externe, limitation de l’abduetion, atrophie muscu- 
laire. On pense à une coxalgie au début, mais sur le 
radiogramme on voit: aplatissement de la téte fémo- 
rale, division des noyaux d’ossification de Fépiphyse, 
irrégularité de la ligne épiphysaire; épaisissement du 
col du fémur. On voit aussi des modifications osseuses 
à la partie supérieure de l'acétabulum. 

WILLIAM ViGNAL. 


Riche (Paris). — Les fausses fractures du col 
fémoral chez l'enfant et la coxa vara soi-disant 
congénitale (Société de Chirurgie, 8 Avril 1914, 
p. 486). 


Dans un cas, il s'agissait non d'un processus trau- 
matique, mais bien d'une lésion de rachitisme tardif. 
La radiographie montrait une déformation du col et 
une decalcitication de la zone articulaire et juxta-arti- 
culaire de Pos diaque et du fémur. Il convient donc 
d'êélre très prudent sur le diagnostic étiologique des 
lésions du col chez les enfants. AUBOURG. 


Le Jemtel (Alençon). — Double sillon congéni- 
tal à la cuisse et à la jambe (Société de Chirurgie, 
8 Avril 1914, p. 488). 


Une tillette de 2 ans présentait, en même temps 
que celte lésion 3 doigts au membre supérieur et 
4 orteils au membre inférieur. AUBOURG. 


E. M. Corner (London). — Ligaments croisés 
artificiels |The proceedings of the Royal Society 
of Medecine, vol. VII, n° 6 (Clinical section), 
p. 120-121, 2 radiographies]. 


A la suite d'une rupture du hgament croisé anté- 
rieure, C le remplaca par un ligament artiliciel. formé 
de deux boucles fémorale et tibiale en fil d'argent et 
s'entrelacant. Des épreuves radiographiques mon- 
trent leur parfait fonctionnement. Le sujet d'ailleurs 
a complètement récupéré l'usage de son membre. 

WILLIAM VIGNAL. 


Judet (Paris). — A propos de la maladie de 
Schlaetter (Société des Chiruryiens de Paris, 
ò Avril 1914, p. 291. Suite de la discussion, voir 
Journal de Radiologie, 1914, n° 6, p. 944). 


Les radiographies montrent que cette affection est 
non pas une fracture, mais une inflammation de 
Papophvyse antérieure du tibia. 

M. Mayet montre une série de elichés où Fon voit 
le développement normal du point épiphysaire de la 
tubérosilé antérieure du tibia se faire avec lappa- 


Rayons X. 


rence d'une disjonction osseuse : ce n'est donc pas 
une fracture, mais une apophysite par tracture exa- 
gérée du tendon du quadriceps. AUBOURG. 


E. M. Corner et R. M. de Mocobray (London). 
— Fracture de l'épine tibiale |The proreedinys of 
the Royal Society of Medecine (Clinical section), 
vol. VII, n° 6, Avril 1914, p. 129, 1 radiogra- 
phie). 

Le sujet, un jeune homme robuste, recul sur son 
membre inférieur en extension un violent trauma- 
tisme. En jouant au football, un homme très lourd 
s'abattit de tout son poids sur le bord externe de 
son genou. Gonflement considérable de Particle peu 
après le trauma. Tous les mouvements étaient con- 
servés sauf la flexion qui était impossible et occa- 
sionnait de violentes douleurs. 

La radiographie révéla, au grand étonnement de 
deux chirurgiens, une fracture par arrachement de 
Pépine du tibia. WILLIAM VIGNAL. 


Japiot (Lyon). — Contribution à l'étude du frag- 
ment marginal postérieur du tibia. Observation 
d’une fracture avec examen radiographique et 
dissection de la pièce un an après la réduction 
(Lyon chirurgical, t. XU, n° 4, Avril 1914, p. 358 
à 54). 

L'auteur a eu l'occasion de faire chez un malade le 
diagnostic de cette fracture, et de faire procéder à 
une radiographie par M. Destot. On fit la réduction, 
et le résultat fut des plus satisfaisants, puisque le 
malade a retrouvé complètement l'usage de son pied. 
Mais le cas devint intéressant par la suite, En effet, 
un an après cet accident, le malade revint à l'hôpital 
pour tuberculose aiguë dont il ne tarda pas à mou- 
rir. On put alors prendre la pièce et se livrer à des 
recherches sur la fracture. Parmi ces recherches il 
en est une qui intéresse particulièrement le radio- 
logiste, il s'agit de l'exactitude des renseignements 
radiographiques sur la nature du fragment et sur 
ses dimensions. On fit une radiographie de la pièce, 
et à la dissection l'on constata que le radiogramme 
avait donné l'état exact de la lésion. L'auteur conclut 
donc que, par la radiographie, on peut se rendre par- 
faitement compte de la position des fragments et de 
leurs dimensions. ceci venant combattre d'une facon 
indéniable l'opinion de ceux qui n'admettent pas 
l'exactitude des renseignements radiographiques. 

G. HARET. 


- Fouilloux (Lyon). — Chondrome malin de l'ex- 


trémité supérieure du péroné chez une fillette 
de 9 ans et demi (Lyon medical, t. CXXH, 
n° 47, 26 Avril 1914, p. 927 à 929). 


Une fillette de 9 ans et demi entre à la Charité 
pour une tumeur de la jambe gauche, siégeant au 
tiers supérieur du péroné. La malade présente une 
tumeur du volume d'un gros œuf; la radiographie 
montre qu'il s'agit d'une tumeur osseuse centrale, 
ovoide, développée aux dépens du péroné; elle est 
translucide aux ravons X et montre de fines cloisons 
circonserivant des logettes. La résection es! pratiquée ; 
la tumeur est constituée par une masse chondroma: 
teuse blanche, un peu molle, remplissant des alvéoles 
à cloisons minces émanées de la coque osseuse; il 
s'agirait donc d'un chondrome central, non malin, 
du pérone. Tu. NoGIER. 
Stanley Freeman (Wilkes Barre». — L'astragale 

et son importance dans la fracture de Pott 

(The therapeutic Gazette Vo Février 1914, p. 83-00). 


L'auteur, après avoir étudié les rapports de Pas- 
tragale avec le tibia et le péroné, montre par que 


Rayons X. At 


mécanisme se produit la fracture de Pott, et les con- 
séquences d’une réduction imparfaite sur l'avenir de 
l'articulation. ll insiste, en s'appuyant sur des exemples 
nombreux, sur la nécessité du contrôle radiogra- 
phique pour assurer une réduction satisfaisante. 

F. JAUGEAS. 


Baudet (Paris). — Fracture vertico-transverse de 
Vastragale. (Soc. de Chirurgie, 1* Avril 1914, 
p. 450-442). 


Fig. 4. — Fractures du col et du corps 
(type vertico-transversal". 


A l'occasion de ce cas, M. Picqué étudie ces types 
de fracture. AUBOURG. 


Baudet (Paris). — Fracture en trois fragments 
du scaphoide tarsien. (Soc. de Chirurgie, 
22 Avril 1914, p. 518, 2 clichés). 


La radiographie montrait : une fracture du cuboide 
douteuse — un fragment scaphoidien luxé tout entier 
sur la tête de Pastragale, ayant perdu ses rapports 
avec le premier cunéiforme. 

Après opération (énucléation totale du fragment 
moyen, extirpation du scaphoïde, arthrodèse astra- 
galo-cunéenne), le cliché montre que la téte astraga- 
lienne est en contact avec les deux premiers cunéi- 
formes, sans qu'on puisse dire encore s'il y a soudure 
osseuse, AUBOURG. 


Cluzet et Lévy (Lyon). — Sur un cas d’acromé- 
galie. Présentation de malade. Étude radiogra- 
phique (Lyon médical; tome CXXII, n° 15, 
12 Avril 1914, p. 835 à 841). - 


Il s'agit d’un malade atteint iros avant 
débuté il va 4 ans par une augmentation de volume 
du cráne, de la face, des mains et des pieds; la po- 
Fig. 2. — Type vertico-transversal (fracture du col). lyphagie s'est installée bientôt, accompagnée de po- 
lydypsie, de polyurie avec glycosurie; une céphalée 
d'abord légère a augmenté progressivement jusqu'à. 
devenir très vive: le malade est asthénique et redoute 
le moindre effort: il présente enfin tous les symp- 
tòmes classiques de lhyperpiluitarisme. Les radio- 
graphies montrent une selle turcique 2 à 5 fois plus 
volumineuse qu'une selle normale; son agrandisse- 
ment semble s'être fait surtout aux dépens du sinus 
sphénoidal; les apophyses clinoídes antérieures et 
postérieures ont disparu: le dos de la selle est 
aminci et semble brisé en son milieu; la fosse pitui- 
taire présente un double contour, le sien d'abord, et 
un autre dù à la tumeur. Les sinus sont augmentés, 
les parois crániennes épaissies. Aux mains les parties 
molles sont développées, les espaces interarticulaires 
agrandis. Au point de vue technique, le contour de 
la tumeur hypophysaire n'est apparu que sur le 
cliché obtenu sans écran. La radiothérapie (40 H á 
gauche, 64 H à droite) na donné aucun résultat, il 
est vrai qu'elle a été pratiquée à la période de déclin 
et de déchéance; or Béclère pense qu'il ne faut luti- 


Fig. 3. — Type vertico-transversal (fractures du col liser qu'à la période de début, seule la chirurgie peut 
et du ‘corps. tenter de soulager le malade. 


Fig. 1. — Type vertico-transversal à 5 fragments. 


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At? 


M. Leriche pense, à l'examen du cliché, que Phypo- 
physectomie peut ètre tentée sans faire courir de 
grands risques au malade: on pourrait, d'ailleurs, à 
la rigueur, se contenter de faire de la décompression, 
qui apporterait déjà au sujet un grand soulagement. 

Tu. NOGIER. 


Cluzet, Lesieur et Giraud í Lyon). — Acroméga- 
lie fruste avec faible volume de la selle tur- 
cique (Lyon medical, tome CXXH, n° 16, di- 
manche !!) Avril 1914, p. 882 à 886). 


ll s'agit d'un malade, entré au Perron pour débilité 
mentale, quí, depuis deux ans, a présenté un acerois- 
sement considérable de la taille et des déformations 
au niveau des extrémités et du massif de la face. Le 
malade, qui a 15 ans et demi. mesure f mètre 76 een- 
limeétres; il pèse 85 kilogrammes; sa circonférence 
fronto-occipitale mesure 60 centimètres; son péri- 
mètre sincipilo-mentonnier, 70 centimètres. L’examen 
radiographique donne lieu aux constatations sui- 
vantes : les parois crániennes sont irréguliérement 
épaissies: le prognatisme est très accusé, les sinus 
trés développés: par contre, la selle turcique est très 
petite, le diamètre intérieur maximum de la fosse pi- 
luitaire est de 9 millimetres; elle parait plus fermée 
qu'à l'ordinaire; le dos de la selle est épaissi. Aux 
mains les espaces interarticulaires sont agrandis. 
Les divers signes cliniques plaident en faveur d'une 
acromégalie fruste; il semble y avoir iei insuffisance 
de Fhypophyse, en raison du volume réduit de la 
fosse piluitaire; Cest eette contradiction avec les 
faits antérieurs connus qui constitue l'intérèt de cette 
observation. Tu. NoGien. 


E. Lacaille (Paris). — Quelques cas d'acromé- 
galie paraissant en partie unilatérale (Bulletin 
de la Société de Médecine de Paris, 10 Avril 1914, 
p. 520 à 522). 


L. apporte deux cas d'acromégalie qui paraissait 
unilatérale en partie, comme on peut le constater sur 
les clichés qu'il présente à la société. J. Lounien. 


P. Gilbert Scott (London). — Aspect radiogra- 
phique de la selle turcique dans les maladies 
de l’hypophyse [The prorecdings of the Royal 
Sociely of Medecine (Electro-therapeutical sec- 
tion), vol. 111, ò Mars 1914, p. 58 à 62). 


jl est tres important de prendre une bonne vue laté- 
rale, faute de quoi les ombres des apophyses elinoïdes 
ne comeideront pas et de ce fait on pourrait être 
conduit à des erreurs d'interprétation. 

Au cours des tumeurs de lhypophyse on peut 
trouver : 

12 Destruction des apophyses clinoïdes. 
d'une tumeur à marche rapide, 

Y Leur aplatissement dans les cas à marche lente. 

$" Erosion du fond de la selle, parfois mème perfo- 
ration avec communication dans les sinus sphénoi- 
daux. 

Au cours de l'ucromégalie, l'espace entre les apo- 
phises clinoides est allongé, puis à un stade plus 
avancé elles paraissent déplacées en hauteur, 

\ViLLiAM VIGNAL. 


Indice 


Bertolotti (Turin). — Polydactylie et tératome 
hypophysaire (Vouvelle lronoyraphie de la Sal- 
pébricre, Janv.-Fév., 1914, p. ll à 51). 


A propos dun malade présentant une tumeur de la 
tige pituitaire et des troubles Pinsuffisanee hvpophy- 
saire, FA. étudie les rapports existants entre cette 
dystrophie glandulaire d'origine fatale et les troubles 
de l'acrométagenése, en particulier les anomalies du 
système osseux (arrêt de développement des membres, 
polydactylie). 


Rayons X- 


Pour ce travail tres complet, la radiologie a été 
d'un grand secours : d'abord elle a permis de diag- 
nostiquer une tumeur à localisation sus-sellaire et 
visible sur le cliché: et l'A. signale que dans cette 
localisation de tératome les apophyses clinoïdes an- 
lérieures et postérieures sont rapprochées entre 
elles, avec parfois érosion de la paroi postérieure du 
dorsum sell. 

La radiographie a permis également d'étudier avec 
plus de précision les malformations congénitales 
osseuses : arrét de développement du squelette, ano- 
malies dentaires, polvdactylie. 

LA. discute l'origine des diverses polvdactvlies et 
à ce sujet présente des reproductions radiogra- 
phiques de triphalangie du pouce, d'hyperdactslie 
radiale, de syndactvlie, de macrodactvlie. L. NAHAN. 


L. Rhein (New York). — L'aspect dentaire de 
l'infection buccale. (Medical Record., 4 Avril 
1914, p. 604 à 608). 


Étude des diverses altérations de nature infec- 
tieuse intéressant les dents et qui montre tout l'inté- 
rèt de la radiographie pour leur diagnostic. 

F. JAUGEAS. 


Chavasse (Paris). — L'étude radiographique des 
maxillaires et des dents. (Thèse, Paris 1914.). 


Après un apercu très succinct et cependant très 
clair de l'instrumentation actuelle, PA. passe en revue 
les différentes méthodes préconisées pour la radio- 
graphie des dents et des maxillaires. Il s'étend plus 
particulièrement sur les deux méthodes auxquelles 
il donne la préférence : 

t* La méthode extra-buceale avec incidence oblique, 
surtout indiquée pour Pétude de la dent de sagesse 
et des maxillaires ; 

2 La méthode intra-buccale de la projection hori- 
zontale, qui est le procédé de choix pour les arcs 
antérieurs et antéro-latéraux. D'une application fa- 
cile, cette méthode est capable de donner, mieux que 
toute autre, de la finesse et des délails de structure. 

LA. atlire également l'attention sur Pintéret que 
comporte la radiographie stéréoscopique pour l'étude 
de ces régions, dont les radiogrammes sont si sou- 
vent d'une interprétalion délicate. 

Dans la seconde partie de son travail, Ch. indique 
les nombreux problèmes, que la radiographie peut 
aider à résoudre. Elle permet de suivre le dévelop- 
pement des maxillaires el l'évolution du système den- 
taire. En pathologie des maxillaires, elle fixe sur les 
‘as de malformations, de fractures, d'accidents infee- 
lieux, de tumeurs. Et surtout elle est d'un grand se- 
cours pour les stomatologistes en pathologie den- 
taire, en dentisterie opératoire, en prothèse et en 
orthodontie. 

Ajoutons que l'A. a largement illustré son travail 
et reproduit quelques superbes radiographies, accom- 
pagnées de l'observation clinique. 

En somme, excellent travail très documenté, et 
mise au point très elaire et tres précise d'une ques- 
tion encore très imparfaitement connue. L. Nana. 


Mme Houdré. — Quelques documents iconogra 
phiques sur la scoliose. (Thèse de Paris, 1914). 
L'auteur montre la valeur des différents procédés 

d'examen d'un scoliotique inspection, palpation, 

photographie, radiographie, étude de la capacité res- 
piratoire et de la valeur musculaire. 

La radiographie est un des procédés d'exploration 
les plus précieux. Deux épreuves sont nécessaires, 
une de face el une de profil. On constate soit des 
modifications des courbures, soit des déformations 
des vertèbres, caractérisées par Vasymetrie de la ver- 
tebre ou bien Vimprécision de ses contours. La radio- 
graphie de profil ne donne guère de renseignements 
que chez les enfants. P. CoTTENOT. 


Rayons X. 


P. Le Damany (Rennes). — Compressions de la 
moelle et de la queue de cheval par exostoses 
vertébrales (La Presse médicale, n° 50, 15 Avril 
1914, p. 285-286, 1 fig.). 


Un meunier âgé de 47 ans, souffrait depuis un an 
de violentes douleurs dans les membres inférieurs 
présentant tous les symptômes d'une compression 
de la queue de cheval. On pensa à une ostéa- 
arthrite vertébrale végétante et ankylosante, mais le 
diagnostic médical ne pouvait préciser la hauteur á 
laquelle se trouvait la cause des troubles observés. 
C'est alors que la radiologie vint en aide à la clinique. 
L'examen radiographique, fait par le Dr Castex, mon- 
tra une déformation du corps de la quatrième ver- 
tebre lombaire d’où part une exostose qui s'étend 
jusqu'à la troisième lombaire et fait sans doute sail- 
lie sur la face postérieure des corps vertébraux vers 
le caral médullaire. Il existe une autre végétation plus 
petite entre la deuxiéme lombaire et la troisiéme. 

Cette observation montre l'importance de l'examen 
aux rayons X : « Seul il peut avec certitude indiquer 
la nature osseuse des lésions: seul il permet lorsque 
l'affection siège au-dessous de la deuxième vertébre 
lombaire de déterminer exactement à quelle hauteur 
elle se trouve. Les rayons X fournissent des éléments 
décisifs au diagnostic : par eux la précision est abso- 
lue et sans que nous ayons besoin de soumettre le 
malade à des recherches approfondies ni de posséder 
une connaissance très exacte des topographies radi- 
culaires. » P. COLOMBIER. 


Fayard (Saint-Étienne). — Radiographie d'un 
mal de Pott dorsal (La Loire médicale, Avril 
1914, p. 171 et 172). 


Radiographie intéressante parce qu'elle a permis 
d'affirmer le diagnostic qui était très difficile à cause 
de l'absence des signes objectifs. Il s'agissait d’un 
tubercule de la grosseur d’une amande situé dans le 
corps de la neuvième dorsale. On pouvait voir égale- 
ment Pabcés froid concomitant. J. LoUBIER. 


Japiot et Santy (Lyon). — Deux cas d'anomalie 
de la cinquième vertèbre lombaire, articulation 
d'une apophyse transverse avec le sacrum 
(Revue d'Orthopédie, 1” Mai 1914, p. 213 à 219 
avec 2 fig.). 


Considérées comme rares autrefois, les malforma- 
tions congénitales du rachis sont regardées aujour- 
d'hui comme assez fréquentes grâce à la radiographie. 
Les A. citent deux cas très instructifs. En effet, il 
faut connaître ces anomalies pour ne pas confondre 
avec un mal de Pott (les malades souffrant parfois 
de cette région) et avec une scoliose dite essentielle 
(les malformations congénitales s'accompagnant sou- 
vent d'inflexion). J. LOUBIER. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Laubry et Clarac (Paris). — Anévrisme de l'aorte 
abdominale (Société médicale des Hôpitaux, 
24 Avril 1914, p. 748 à 756). 


Dans un cas où L. et C. avaient fait le diagnostic 
clinique d'anévrisme de l'aorte abdominale, un exa- 
men radioscopique (Bordet) après insufflation de 
estomac, permit de constater une ombre vertébrale 
animée de battements, sans qu’il soit possible de se 
prononcer d'une façon certaine sur l’expansion de 
celte tumeur et sa nature anévrismale. Un second 
examen, demandé à A. Béclère, loin de lever cette 
incertitude, conclut plutôt à l'absence d'ectasie. 

L'autopsie confirma le diagnostic clinique d'ectasie 
de l’aorte abdominale. 

L. rappelle un autre cas consigné dans la thèse de 


413 


Dumas et M. Siredey, un cas d'anévrisme sans batte- 
ments signalé par M. Letulle. (Soc. méd. des Hôpitaux, 
1913.) AUBOURG. 


Petzetakis. — Automatisme ventriculaire inter- 
mittent provoqué à l’état normal. Manière de 
le mettre en évidence : compression oculaire 
et atropine (Soci‘té medicale des Hópitaur, 
24 Avril 1914, p. 727-745). 


P. rappelle que Dufour et Legros ont vu sur 
l'écran, pendant la compression oculaire, larrét du 
ventricule, mais la persistance des contractions auri- 
culaires. AUBOURG. 


APPAREIL DIGESTIF 


Rosenbaum (Philadelphie). — La radiologie du 
système intestinal (New York Medical Journal, 
4 Avril 1914, p. 678 et 679). 


Résumé court, mais précis, des connaissances 
acquises sur la traversée intestinale normale et 
pathologique. A. LAQUERRIERE. 


Carnot, Roger Glénard, Gérard (Paris). — Situa- 
tion et forme des divers segments digestifs dans 
les principales positions du corps (Société médi- 
cale des Ilópitaux, 3 Avril 1914, p. 668 à 681). 


C., G. et G. ont étudié surtout l'estomac et le gros 


Fig. 1. — Déplacement des viscères en position debout 
(teintes foncées) el renverste (teintes plus claires). Super- 
position des calques de deux radiographies, repérées par 
rapport aux vertébres. 


intestin, après repas ou lavement de bismuth, pour 
juger de leur mobilité ou de leurs adhérences. 


414 


A. Position verticale, 

a) Attitude debout. — La position des viscéres est 
la résultante d'actions diverses (poids du bismuth, 
résistance des ligaments d'attache, tonicilé des parois 
abdominales, ete.). Les sujets nouveaux sont tout à 
fait rares, hien souvent le bas-fond de l'estomac est 


Fig. 2. — Décubitus latéral gauche, siège relevé. — L'esto- 
mac s'incline sur le flanc gauche; le pylore se ferme, une 
poche à air dessine le fer à cheval duodénal et la tète du 
pancréas: les angles coliques s'inclinent vers le côté gauche. 


au-dessous de l'ombilic, son segment médio-gastri- 
que est étiré: le colon transverse se coude. 

b) Attitude renversée (sujets radiographiés tète en 
bas). — Le bas-fond de l'estomac remonte de 10 cm., 
le pvlore, de la hauteur de 4 vertèbres. Le colon 
transverse devient concave surle pubis.Le diaphragme 
est relevé dans le thorax. Le cœur est remonté: il 
existe alors deux pelits sinus latéraux péricardo- 
diaphragmatiques très caractéristiques. Le cœur 
aussi se décolle. 

c) Flexions latérales droite et gauche du tissu. 
La succession rythmique de ces deux mouvements 
produit une mobilisation interne des colons et une 
évacuation intestinale marquée. 

B. Position horizontale. 

a) Décubitus dorsal. — Cette position redresse et 
remonte les viscères, surlout quand le bassin est 
surélevé par rapport aux épaules. 

by Décubitus ventral. — Cette position est très 
utile pour l'examen radiologique de l'intestin grèle 
et de ses lésions. 

c) Décubitus latéral gauche. 

d) Décubitus latéral droit. — L'estomac est élevé 
sur la droite : le pylore est largement ouvert. Le 
diaphragme et le foie tombent dans le thorax. 

C. Conclusions : cliniques et thérapeutiques. 

1° Le cœur a une grande mobilité : d'où le diag- 
nostic des symphyses G. et C. ont cru dans cer- 
tains cas apercevoir l'ombre des auricules et des 
valvules. 

% Le diaphragme change de place dans le sens de 
la pesanteur. 


Rayons X. 


3° L'estomac, pour la visibilité de la petite cour- 
bure, peut étre regardé en position renversée : c'est 


GAUCHE 


DROIT 


Fig. 3. — Déplacements du cœur en décubitus latéral gauche 
(G) et droit (D). — Calques de deux radiographies chez un 
enfant de 5 ans 


la meilleure position. La position latérale droite est 
la position d'évacuation pylorique. 

4° L'intestin grèle est surtout visible en position 
ventrale. 

5° Le gros intestin s’abaisse surtout à droite, puis 
à gauche. AUBOURG. 


Aubry (Alger) ct Viallet (Muslapha). — Perfora- 
tions trachéo-bronchiques au cours du cancer 
de l'asophage. Latence clinique possible. 
Technique de l'examen radioscopique (Revuc 
médicule d'Alger, Avril 1914, p. 199 à 208 avec 
1 schéma orthodiagraphique). 


Une perforalion trachéo-bronchique peut rester 
cliniquement tout à fait latente et n'être dépistée 
que par l'examen radioscopique. Les A. citent les 
cas rapportés et rappellent qu'ils ont publié un cas 
(Revue Méd cale d'Alger, novembre 1915, analysé dans 
le 1% numéro du Journal de Radiologic). Ns publient 
une nouvelle observation d'un homme de 52 ans 
atteint de cancer de l'æsophage, chez lequel ils ont 
pu voir après l'absorption d’un lait de bismuth, lin- 
jection de tout l'arbre bronchique jusqu’à ses rami- 
fications les plus fines. 

Leur technique consiste en ceci : examen à vide 
en positions oblique et antérieure; puis examen 
après ingestion d'une très petite quantité de lait 
de bismuth (pour éviter les accès de suffocation) 
en position antérieure d’abord pour ètre assuré de 
voir l'injection de l'arbre bronchique. On peut prati- 
quer, après, l'examen en position oblique. 

J. LOUBIER. 


Rayons X. 


Broca (Paris). — Fistule congénitale pharyngo- 
cutanée (Société de Chirurgie, 29 Avril 1914, 
p. 558). 


Le trajet de la fistule fut repéré par une radio- 
graphie après injection bismuthée qui montrait des 
ombres noires dans l’espace maxillo-pharyngien. 

AUBOURG. 


Arial W. George et Isaac Gerber (Boston). — 
Application pratique de la radiologie dans le 
diagnostic des affections gastriques et duodé- 
nales (The Journal of the American medical Asso- 
ciation, vol. LXII, n° 14, 4 Avril 1914, p. 1071 
a 1075). 

Sans rejeter la radioscopie les auteurs préfèrent 
les radiographies prises en série à différents inter- 
valles comme donnant des renseignements plus com- 
plets et plus précis. En ce qui concerne les lésions 
gastriques les auteurs n’attachent aucune importance 
à la présence d’un résidu gastrique après six heures; 
de mème le spasme gastrique n’a aucune valeur par 
lui-même, il peut en effet être du à un ulcére gas- 
trique ou duodénal, à une lésion de la vésicule 
biliaire, à Vappendicite, à un caleul du rein, à une 
affection pelvienne, enfin à des maladies du système 
nerveux. 

Tout autre est l'importance d'un estomac en sablier, 
de la constatation d’une lacune. 

Le duodénum normal présente sur l'épreuve radio- 
graphique un aspect typique : « bonnet d'éveque »: 
chaque fois que le bonnet d'évèque est déformé il y 
a un ulcère. 

Telles sont les conclusions que plusieurs années 
de pratique ont suggérées aux auteurs. 

WILLIAM VIGNAL. 


P. C. Romkes (Groningue). — Observations ra- 
diologiques sur la motilité gastrique (.Veder- 
landsch Tijdschrift voor Geneeskunde, n° 46, 
18 Avril 1914, p. 1279-1299). 


Henri Béclère (Paris). — Estomac multiloculaire 
avec insuffisance pylorique (Bulletin officiel de 
la Société française d'Électrothérapite et de Radio- 
logie médicale, Avril 1914, p. 119 et 120 avec 
une figure). 


Estomac divisé en plusieurs poches successives 
par une infiltralion néoplasique étendue et s'accom- 
pagnant d'une incontinence extrème du pylore. 

A. LAQUERRIERE. 


Gruget (Laval). — Estomac biloculaire. Diagnostic 
par la radiographle; gastroplastie et gastro- 
entérostomie. Guérison (Société de Chirurgie, 
8 Avril 1914, p. 474, rapport de E. Potheral). 


Un premier examen (Déc. 1912, Loiseleur) couché 
puis debout montre deux poches, la seconde n’appa- 
raissant que 15 minutes après la première: les deux 
paches sont réunies par un canal intermédiaire serré. 

Un deuxième examen (Janvier 1913) confirme les 
résultats du premier. Il existe une sténose médio- 
gastrique avec une poche supérieure qui n'est pas 
vidée 45 minutes après le repas bismuthé; une poche 
inférieure qui contient encore du bismuth 4 heures 
après l'absorption de celui-ci. 

Opération (Janvier 1915) : la biloculation existe, mais 
parait moins marquée que ne le montrait l'examen 
radiologique. 

Picqué rappelle que insufflation de l'estomac au 
cours de l'examen radiologique, peut présenter quel- 
ques dangers (2 accidents graves de Bardachzi, 3 cas 
de mort de Bchrend). 

Quant à l'emploi de la radiologie, il ne faut pas 


415 


accepter de primo tout ce qu’elle nous montre. La 
biloculation peut ne pas exister alors qu'une radia- 
graphie en fournit toutes les apparences (Brin, Soe. 
méd. d'Angers, 12 Fév. 1912, — Ricard, Soc. de Chirur- 
gie, 22 Fév. 1915). AUBOURG. 


Pauchet (Amiens). — Double sténose gastrique 
et duodénale (Société de Chirurgie, 29 Avril 1914, 
p. 528). 
à présente l'observalion complète d'un estomac 
AULOURG.’ 


biloeulaire. 


La poche supéricure (P S) se remplit d'abord seule, puis en U 
l'ulcère rongeant la paroi abdominale devient net. Le 
lendemain seulement, la poche inférieure (P 1) se remplit; 
la poche supérieure est vide, mais la tache U reste aussi 
nette, ainsi que la ligne verticale qui indique le trajet entre 
la poche supérieure et la poche inférieure. 


Leuret (Paris). — Trols cas d'estomac blloculaire 
vrai et un cas de faux estomac biloculaire (Soc. 
des Chirurgiens de Paris, 3 Avril 1914, p. 295 à 
307). 


L. a opéré 4 cas d’estomac biloculaire dont il rap- 
porte Pobservation clinique, radiologique et opéra- 
toire. 

Obs. I. — L'examen radiologique montrait non pas 
une sténose du pylore, comme on le croyait clinique- 
ment, mais un estomac séparé en deux par un rétré- 
cissement siégeant à union du 1/3 droit et des 2/5 
gauche de Pestomac. Il existe donc deux poches 
réunies par un étroit et assez court conduit. L'inter- 
vention montre un estomac type en bissac. Résection 
médio-gastrique. Examen histologique (Lorrain): tissu 
fibreux sans cancer. Un second examen, deux mois 
après l'intervention, montre au niveau de la résection 
un très léger enfoncement de la grande et de la petite 
courbures. 

Obs. 11. — L'examen radiologique montraitun rétré- 
cissement médio-gastrique avec un diverticule situé 
sur le canal intermédiaire aux deux poches. Le diver- 
ticule a été reconnu à l'opération, adhérent au pan- 
créas. Résection médio-gastrique. Examen histolo- 
gique (Lorrain) : lésions inflammatoires, actuellement 
non cancéreuses, mais peuletre en voie de transfor- 
mation néoplasique. 

Obs. III. — L'examen radiologique (Delapchier) mon- 
trait une biloculation gastrique. La masse médio-gas- 


416 


trique est trop volumineuse et trop adhérente pour 
faire une résection : anastomose gastro-gastrique 
avec le bouton de Jaboulay. 

Obs. IV. — (Fausse biloculation). A examen radios- 
copique, à la Salpetriére et à Saint-Joseph, estomac 
biloculaire. A l'opération, estomac d'aspect normal. 
Cependant il existait une fracture du 7° cartilage cos- 
tal avec consolidation vicieuse. Résection. Guérison : 
aucun phénomène gastrique consécutif, alors que les 
signes gastriques étaient auparavant trés accentués. 

L. rappelle que Mathieu (Traité médieo-chirurgical 
des lésions de Pestomar) distingue : 

Les biloculations par sténose : 

Les biloculations par spasme; 

Les biloculations par compression extérieure. 

Pour L. les cas de la 3° catégorie sont de fausses 
biloculations (corset, rate hypertrophice). Quant aux 
biloculations par spasme, le plus souvent s'il existe 
un spasme, il est SECONDAIRE soit à un ulcère en évo- 
lution qui a passé inapercu, soitá un ulcére guéri 
dont la petite cicatrice forme l'épine, point de départ 
du spasme. /l y a done une lésion à laquelle se sura- 
Joule un spasme. 

Du reste, le spasme surajouté joue un rôle consi- 
dérable dans presque tous les cas. Le rétrécissement 
organique compte peu par lui-mème, car ce peut ètre 
un rétrécissement large. Mais au moment du passage 
des aliments, le spasme apparait et fait un rétrécisse- 
ment beaucoup plus étroit. Il en est d'ailleurs ainsi 
pour les autres rétrécissements digestifs, de Vintes- 
tin par exemple. 

I n’y aurait done qu'une classe d'estomacs en 
sablier, ceux avec une lésion petite ou grande s'ac- 
compagnant toujours d’un spasme. Dans un cas, la 
lésion organique, le rétrécissement vrai est au pre- 
mier plan et le spasme au second; dans l'autre cas, 
la lésion est au second plan et le spasme au premier, 
voilant la lésion, Loin de faire du spasme un élément 
qui erclut l'estomac en sablier, L. en fait un élément 
essentiel de la maladie. 

Quant aux causes de rétrécissement médio-gastri- 
que, à côlé de l'ulcère et du cancer, il faut signaler 
des cas rares de lésions tuberculeuses ou syphili- 
tiques. 

Au point de vue de l'examen radiologique, L. insiste 
sur un fait particulier. Souvent au lieu de trouver de 
la stase dans la poche supérieure (Tuffer, Presse 
médicale, 1913, p. 570), le lait de bismuth passe au 
contraire très rapidement de la poche supérieure dans 
la poche inférieure, si bien qu'au bout de très peu de 
temps, on ne voit plus la poche supérieure. La stase 
dans Ja poche supérieure n'est donc pas fatalement 
constante dans la biloculation gastrique. 


AUBOURGe 


Frank Smithies (Chicago). — Nouveau signe ra- 
dioscopique pour reconnaitre le spasme pylo- 
rique d'origine extragastrique (The Journal of 
the American medical Association, vol. LXI, 
n° 17, 25 Avril 1914, p. 1508 à 1509). 


L'auteur recommande la technique suivante pour 
distinguer les spasmes pyloriques d'origine gastri- 
que, des autres. Aprés repas bismuthé, radioscopie. 
Si l'estomac est normal et pas atonique on voit un 
vigoureux péristaltisme gastrique, le duodénum ne 
tarde pas à être visible et estomac est mobilisable 
par la palpation dans tous les sens. 

D'autre part, si au contraire Pon voit sur l'écran de 
tres vigoureuses contractions péristalliques, sil y a 
des ondes antipéristalliques, si par la palpation on 
réveille une douleur le long de la petite courbure, 
dans la région épigastrique ou au niveau de la vési- 
cule biliaire, il convient de faire une injection sous- 
cutanée de un milligramme de sulfate d'atropine et 
on reprendra l'examen une demi-heure apres, 


Rayons X. 


En cas d’ulcère, la palpation fera apparaitre sur la 
grande courbe une incisure profonde, échancrure 
qui est symétriquement opposée à Vulcére situé sur 
la petite courbure. 

Dans le cas de spasme pylorique par causes 
extrinsèques, la palpation ne pourra pas faire appa- 
raitre une échancrure gastrique. L'examen répété à 
plusieurs jours d'intervalle devra toujours donner la 
mème symptomatologie. WILLIAM VIGNAL. 


G. Gendronneau (Paris). — Signes précoces et 
diagnostic de l'ulcére juxtapylorique (Thèse de 
Paris, 1914). 


L'auteur passe en revue les divers symptômes cli- 
niques qui apparaissent d’une facon précoce dans 
l'évolution de Pulcus prépylorique. ll indique les exa- 
mens de laboratoire nécessaires au diagnoslic : exa- 
men du contenu gastrique; recherche du sang qu'il 
peut renfermer. L'examen radioscopique est d'un 
grand secours; lorsqu'il montre un estomac attiré à 
droite sans distension du fond avec une diminu- 
tion ou disparilion des contractions, le diagnostic 
pourra s'orienter dans le sens d’un uleére juxta-pylo- 
rique. C’est la réunion de plusieurs des symptômes 
énumérés qui permet de fixer le diagnostic d'ulcère 
juxta-pylorique et d'instituer un traitement. Les 
rayons X sont très utiles pour confirmer le diag- 
nostic; parfois même ils peuvent à eux seuls suffire à 
Pétablir. P. COTTENOT. 


Aubourg (Paris). — Incontinence pylorique (Pul- 
letin de la Société de Radiologie médicale de 
France, n° 54, Avril 1914, p. 139). 


Il s’agit dun malade chez lequel il n'y avait aucun 
signe précis révélé par Pexamen clinique; à la radios- 
copie, on s'apereut que le lait bismuthé traversait le 
pylore comme le cardia si bien que le liquide allait 
directement dans la partie gauche de Pintestin grêle. 
On pensa à une lésion pylorique empêchant son fonc- 
tionnement, et l'intervention pratiquée quelques jours 
après montra une tumeur pylorique de la grosseur 
du poing. G. HARET. 


O. Palefski (New-York). — Visibilité aux rayons X 
du trajet intestinal supérieur, grace à l'emploi 
du tube duodénal perfectionné (Medical Record, 
18 Avril 1914, p. 702 à 70). 


L'emploi systématique du tube duodénal perfec- 
tionné décrit par l'auteur in New York Medical Jour- 
nal (18 Octobre 1913), a montré que ce procédé était 
seul capable de fournir des indications correctes, 
comme les interventions Pont prouvé. Il consiste à 
faire déglutir au malade le tube duodénal ct, dès que 
par aspiration, on relire un liquide clair, neutre, 
coloré par la bile, ce qui a lieu habituellement en 
moins de deux heures, on remplit le tube avec une 
suspension de bismuth dans le lait en se servant d'une 
seringue jusqu'à ce qu'une résistance soit perçue. Le 
malade absorbe d'autre part un lait de bismuth, pour 
repérer la situation de l'estomac. 

Lorsque le duodénum est intact. le tube atteint la 
premiere portion en moins d'une heure et langle de 
Pampoule de Vater en 1 h.1/2 à 2 heures. 

Dans un cas Wuleere perforé du duodénum, avec 
adhérences entre le duodénum et le fond de la vési- 
sicule et entre le jéjunum et la face postérieure 
de Pestomac, la ligne de réunion de la premiére et 
de la deuxième portions apparait sous la forme d'un 
angle très aigu: l'origine du jéjunum est cachée haut 
derrière l'estomac. Le tube duodénal n'a pas atteint 
Pampoule de Vater avant 16 heures. Les rayons X 
ayant montré une évacuation normale de l'estomac, 
l'auteur a conclu à uue obstruction duodénale, véri- 
liée à l'intervention. F. JAUGEAS, 


Rayons X. 


M. L. Harris (Chicago). — Rétrécissements du 
duodénum par des brides anormales du mé- 
sogastre antérieur (The Journal of the Ame- 
rican medical Association, vol. LXII, n° 16, 
18 Avril 1914, p. 1211-1215, 8 fig. ou radiogra- 
phies). 


H. rapporte cing cas de rétrécissement du duodé- 
num qu'il eut l’occasion d'examiner et d'opérer; les 
rétrécissements du duodénum sont caractérisés 
radiologiquement par un bulbe duodénal fixe dont 
l'extrémité supérieure est remontée et rétrécie. Ce 
bulbe présente de violentes contractions péristal- 
tiques; il est facile de faire une erreur d'interpréta- 
tion et de penser à une lésion de la vésicule biliaire. 

WILLIAM VIGNAL, 


D. Chalmers Watson (Edinburg). — Toxémie 
intestinale. (Edimburgh Medical Journal, vol. 
XII, n° 5, Mars 1914, p. 219-256, 14 radiogra- 
phies hors texte). 


Les rayons X acquièrent une grande importance 
dans la toxémie d’origine intestinale; car gráce à 
eux Pon peut voir quelle est la partie du tube digestif 
intéressée. En effet. en dehors des nombreux signes 
cliniques de la toxémie intestinale, c'est grace à la 
radiologie que Pon peut reconnaitre le siège habi- 
tucl d'une constipation rebelle ; il n'est pas rare de 
rencontrer dans ces cas une dilatation du ciecum 
ou des colons coïncidant avec une viscéroplose; 
elle peut encore ètre due à la présence d'adhérences 
ou à des rétrécissements; toutes ces causes sont 
décelables par Pécran ou la plaque. Pour bien se 
rendre compte de l'état de tout le trajet intestinal, 
l'auteur examine et recommande d'examiner les ma- 
lades six fois après l'absorption du repas bismuthé 
dans un laps de temps qui varie suivant les cas 
entre 3 et 72 heures. Après 6 heures dans les cas 
normaux le bismuth doit se trouver dans Je ciecuin, 
et si après 48 heures tout le bismuth n'est pas évacué 
il va « slase pathologique » dont il faut rechercher 
le siège. Les trois sièges les plus fréquents de stase 
sont le cecum avec la partie terminale de Piléon, le 
colon ascendant et le rectum. 

Ce travail très vaste. puisqu'il comprend tout le 
tractus digestif et que Fauteur rapporte 12 observa- 
tions personnelles, est cependant moins approfondi 
que celui @Aubourg et Lardennois sur les dolicho- 
colons. L'auteur d’ailleurs arrive aux mêmes conclu- 
sions; fait intéressant, car il semble ne pas les eon- 
naitre. WILLIAM VIGNAL. 


Lambret (Lille). — Les lésions du côté droit du 
gros intestin (Soriéli de Chiruryie, Discussion, 
8 Avril, 1914, p. 406). 


Dans & ablations cieco-coliques, le parfait fonc- 
tionnement de la bouche et lévaeualion régulière ont 
été constatés à l'écran. AUBOURG. 


Jacques Roux (Lausanne). — De l'emploi des 
rayons X avant l'appendicectomie (Thèse de 
doctoral, Lausanne, Décembre, 1915). 


P La radiopaphie des colevds appendicadaires, — Sur 
1037 appendices enlevés par son oncle €. Roux, Roa 
trouvé 62 fois des concrétions (5,9 0,0) : dans certains 
cas, la présence de corps étrangers dans Pappendice 
et en particulier des caleuls peut être mise en évi- 
dence par les rayons X. R. rappelle les cas de Weiss- 
flog (1906), Alban Kohler, Fittig, Haenish, Seelig, sir 
William Bennett, Harter, Trapp, Dauriac et Desternes, 
et donne neuf observations personnelles sur des 
radiographies de calculs appendieulaires. 

D'ordinaire (Rochaz) les ealculs appendiculaires 
sont formés d'un noyau et de couches concentriques : 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 


417 


ils peuvent ètre riches en chaux, d'où leur visibilité. 

Il convient en présence d'un calcul trouvé de se 
rappeler que Pappendice a des situations très va- 
riables : aussi le diagnostic différentiel est à faire 
sur le cliché avec : 

f° La lache du bassin (Beckenfleck) d'Albers Sehón- 
berg : elle cst solitaire, ronde, de la grosseur d'un 
pois, à 5 centimetres de la ligne médiane, au-dessus 
de la branche horizontale du pubis; 

2 Les entérolilhes : ils sont évacués par un pur- 
galif; ; 

5 Les calculs de l'uretère : le cathétérisme peut 
alors s'imposer: 

4° Les glandes mésentériques, les appendices épi- 
ploïques calcifiés : diagnostic différentiel impossible; 

5 Les phlébolithes : ils sont souvent bilatéraux, à 
contours nets: 

ü Les exostoses du bassin; 

7° Les ganglions tuberculeux ossiflés : Ie diagnostic 
est possible grâce à la stéréoscopie (Bennett); 

8 Les concrétions de la prostate : elles sont mul- 
tiples et ont un siège rétro-pubien; 

Y Les calcifications des artères : les ombres sont 
diffuses, linéaires: 

10° Les calcifications régressives dans les tumeurs ; 

ile Les caleuls intrapéritonéaux d'origine appendi- 
culaire après migration par perforation d'appendicite. 

Aussi, dans les cas douteux, il y a intérèt à faire 
secondairement un examen avec du bismuth pour 
situer l'ombre calculeuse par rapport au cocum. 

Le role de la radiographie du corps étranger de 
Pappendice : 

12 Peut démontrer la présence d'un calcul en dehors 
d'une crise : Vappendicectomie est indiquée pour 
éviter une nouvelle crise; 

2 Est une indication d'opérer à froid, quand une 
crise aiguë a passé ; 

3° Explique la cause de la répétition des crises 
chez les sujets ayant eu une ou plusieurs crises 
d'appendicite ; 

& Permet de connaitre la cause d'une fistule, après 
ouverture d'un abcès appendiculaire ; 

5° Permet de faire un diagnostic différentiel avec 
les autres taches du bassin de Puretére surtout: 

6° Enfin pourrait jouer un rôle dans les questions 
d'assurances : Sonnenburg fait jouer un rôle sinon 
capital, du moins important au calcul dans lappen- 
dicite traumatique (Pathologie und Therapie der Peri- 
typhlitis, 1915, p. 90). 

Mais, en résumé, il ne faut pas cependant se faire 
illusion sur l'importance, bien relative de ces consta- 
tations, car : 

1° La visibilité radiographique des calculs appen- 
diculaires est l'exception: 

2 La radiographie elle-méme de ces calculs est 
difficile : il faut souvent plusieurs clichés pour obte- 
nir une ombre. 

5 L'interprélation des clichés est parfois difficile : 
elle doit être prudente et faite par les médecins ha- 
bitués à la lecture des radiographies abdominales. 

Y Rudiographie de Cappendice bismuthé (avec une 
bibliographie de 57 travaux sur la question). — Dans 
quelle proportion peut-on déceler Pappendice bisinu- 
thée sur la radiographie? R. rappelle la statistique 
de Desternes 1 fois sur 20, de Aubourg I fois sur 20. 
Grodel (Munchener med. Wochenschrift, ne 14.8 Avril 
1913, p. 744) pense que Je bismuth ne pénètre géné- 
ralement pas dans Pappendice normal : aussi il na 
jamais réussi à voir Pappendice dans ses rudioscopies, 
Les radiographies de l'appendice seraient d'après 
Grodel, des erreurs d'interprétation el les ombres 
soi-disant appendiculaires seraient dues à du bis- 
muth dans l'intestin grèle. 

Le bismuth que l’on envoie dans le cecum peut-il 
refluer dans Pappendice et permettre à la radiogra- 
phie de le révéler? Eventuellement, quelle en est la 


27 


418 


signification clinique? — R. rappelle le ròle modeste 
de la valvule de Gerlach et de Manninga : il n'en reste 
le plus souvent chez l'adulte que des vestiges, Par 
un lavement, il est exceptionnel de remplir l'appen- 
dice, mais après un repas de bismuth on pourri 
voir Pappendice. Cliniquement, il ne saurait ètre 
question par les ravons X de savoir si un appendice 
est sain ou malade : le seul renseignement fourni est 
le siège de l'appendice qui correspond ou non à un 
point douloureux. AUBOURG. 


James Case (Battle Creek-Michigan). — Observa- 
tions radiologiques sur le péristaltisme et l'an- 
tipéristaltisme du colon avec considération 
spéciale sur la fonction de la valvule iléo- 
cæcale (Medical Record, 7 Mars 1914, p. 415 426). 


L'auteur, s'appuyant sur ses nombreuses observa- 
tions personnelles (environ 1500) étudie certains phé- 
nomènes physiologiques du colon : Pantipéristaltisme, 
les grands mouvements péristaltiques (Holzknecht), 
Pinsuftisance de la valvule iléo-cæcale. 

ll a retrouvé chez l'homme Panneau de contraction 
tonique siégeant sur le colon transverse exactemenl 
à droite de la ligne médiane, décrit par Cannon et 
d'autres auteurs chez les animaux. De ce point des 
ondes antipéristaltiques se déplacent lentement vers 
le cæeum. Des mouvements antipéristaltiques rapides 
semblables, sauf par leur direction, aux mouvements 
étendus signalés par Holzknecht ont été constatés 
dans les colons iliaque et descendant, Après Piléo- 
sigmoidostomie, le péristaltisme rétrograde dans le 
colon a été observé dans chaque cas examiné, sans 
exception. L’antipéristaltisme exagéré doit ètre con- 
sidéré comme un signe (Pobstruetion intestinale; il 
se rencontre dans la constipalion spasmodique et 
l'obstruction de cause bénigne ou maligne. ll est en 
particulier de grande valeur comme signe accessoire 
dans Vobstruction careinomateuse de l'intestin. 

Les grands mouvements péristalliques ont été 
observés dans 57 cas, après Pingeslion d'un repas de 
bismuth, surtout dans le transverse et le colon des- 
cendant. Ce phénomène ayant été rapproché de cer- 
tains facteurs : la prise d'un repas, l'application de 
massage, de traitements électriques, Pingestion d'eau 
froide, la palpation sous Pécran, il a semblé que le 
facteur artificiel capable de produire ce péristaltisme 
soit le massage du colon à travers la paroi abdomi- 
nale. Les grands mouvements du colon sont en rela- 
tion avec l'évacualion intestinale; ils se produisent 
régulièrement avant ou pendant l'évacuation, mais ne 
sont pas nécessairement associés à cette dernière, 
Ces mouvements étendus représentent les principaux 
movens par Jesquels les aliments progressent le long 
du colon. Après un lavement de bismuth, on voit 
fréquemment un large anneau de contraction se pro- 
pager le long du colon. Ces contractions commencent 
dans quelques cas à la jonction du crecum et du 
colon ascendant, en face de la valvule iléo-cocale et 
non au sommef du cecum; dans ces eas le ew#eum 
et Pappendice ont été trouvés enveloppés d’adhe- 
rences, Ces résultats montrent que le carum fixé, 
plutôt que le caecum mobile, est favorable à la stase 
et qu'il a été accordé à ee dernier une importance 
excessive. 

Les grands mouvements pendulaires déerits par 
Rieder ont été observés pendant les déplacements en 
Masse, 

insuffisance de Ja valvule iléo-ciwcale a été eon- 
Statée dans 250 cas sur 1500. Ce fait doit avoir une 
grande importance clinique. Les recherches anato- 
miques ont montré que la valvule était suffisante à 
l'état normal. L'insuftisance a été rencontrée réguliè- 
rement chez un certain nombre de sujets au cours 
d'examens pratiqués à de larges intervalles: elle ne 
parait done pas être accidentelle, D'autre part, Fin- 
tervention chirurgicale peut corriger Vinsuflisance 


Rayons X. 


(Kellogg) ainsi qu'en témoignent plusieurs cas con- 
trolés par la radioscopie. Dans la majorité des cas 
observés par Pauteur, l'insuffisance de la valvule iléo- 
cocale est associée non avec la diarrhée, mais avec 
la constipation. Notre connaissanee actuelle de l'an- 
tipéristaltisme fait aisément comprendre pourquoi 
nous trouvons de la stase dans Viléon, et de la cons- 
tipation plutôt que de l'hypermotilité, lorsque le 
reflux du contenu colique vers Filéon n'est pas em- 
pèché par la suffisanee de la valvule iléo-ciecale. 
Ces intéressantes constatations sont suivies de 
quelques observations détaillées, illustrées par d'ins- 
truetives radiographies. F. JAUGEAS. | 


Henri Béclere (Paris). — Ectasie cæcocolique 
(Lavement au sulfate de baryum et coréine) 
(Bulletin officiel de la Société française d'Elec- 
trothérapie et de Radiologie médicale, Avril 1914, 
p. 121 à 126, avec 5 figures). 


L'auteur préconise pour l'examen du gros intestin, 
un lavement (purgation la veille, et lavage intestinal 
préalable le matin) avec : sulfate de baryum chimique- 
ment pur pour radiographie 300 grammes — Coréine 
(Taillandier) 15 grammes — eau à 27° : 1200 grammes. 
Finement pulvériser le sulfate de baryum avec la co- 
réine. Meler à l'eau et battre avec une batteuse pour 
œufs. 

Donner le lavement sous faible pression, d’abord 
le malade étant dans le décubitus latéral droit, puis 
le malade couché à plat ventre. 

Pour le malade qui est l'objet de cette communica- 
tion on a fait une radiographie en position ventrale : 
elle montre le ciecum et le colon ascendant anorma- 
lement dilaté — une radiographie en décubitus laté- 
ral gauche : le ciecum a quitté sa position habituelle 
et est tombé vers la ligne médiane — une en position 
debout: on constate l'atonie de la région ceeco-iliaque 
et sa distension, le fond est prolabé et il existe des 
bulles de gaz au niveau des plicatures. 

A. LAQUERRIERE. 


F. Meyer-Betz (Kœnigsberg). — Technique et 
importance de l'examen radiologique du foie. 
(Muenchener medizinische Wochenschrift, n° 15, 
14 Avril 1914, p. 810-815, 1 pl.). 


Dans un article d'ailleurs fort bien fail, l'auteur 
étudie la technique de l'examen radiologique du foie. 
Il montre que pour mettre cet organe en évidence 
d'une facon régulière, il est nécessaire de produire 
dans l'abdomen des accumulations gazeuses, ce que 
l'on peut réaliser de plusieurs manières. | 

La méthode la plus facile en même temps que la 
meilleure consiste dans Vinsufflation directe du gros 
intestin. M. insiste avec raison sur l'importance qu'il 
y a à la pratiquer sous le contrôle constant de la 
vue; c'est-à-dire en pratiquant la radioscopie et en 
s'aidant d'une palpation rationnelle et du changement 
de position du malade. 

La distension gazeuse de l'estomac peut èlre un auxi- 
liaire ulile ce que nous savons aussi depuislongtemps. 

On peut d'autre part, et surtout dans les cas où il 
existe de Vascite, faire pénétrer par ponction de Poxy 
gène par exemple, dans la cavité abdominale, mais c’est 
évidemment ià une manœuvre déjà plus compliquée 
et plus difficilement acceptée. Enfin dans les cas où 
il n'y a pas d'ascite, c'est une véritable petite opéra- 
tion à laquelle il faut procéder et il nous semble pré- 
férable de recourir tout de suite à une laparatomie 
exploratrice vraie. 

Nous pouvons done avec Pauteur recommander 
Vinsufflation du gros intestin comme méthode de 
choix dans l'examen radiologique du foie en insis- 
tant sur les renseignements précieux que donne cet 
examen, encore trop peu pratiqué, dans un grand 


Rayons X. 


nombre de cas. Mais les remarques faites à propos 
de l’article de Loeffler analysé ici même, sont encore 
de mise pour cet article. R. Lepoux-Lepanp. 


George E. Pfahler (Philadelphia) — Diagnostic 
radiologique des calculs biliaires et de la cho- 
lécystite (The Journal of the American medical 
Association, vol. LXII, n° 17, 25 Avril 1914, 
p. 1504-1306). 


P. pense avec Case que dans 50 pour 100 des eas 
les calculs biliaires sont visibles si Pon suit la tech- 
nique suivante : 4° Le malade doit ètre purgé la 
veille au soir; l'examen doit avoir lieu le lendemain 
matin à jeun; 2° le malade, l'abdomen et le thorax 
complètement nus, est couché à plat ventre, la plaque 
photographique sous lPhypocondre droit. Les bras 
sont ramenés en avant de sorte qu'il repose à plat 
sur sa poitrine et sa face. Ensuite. afin d'élargir au- 
tant que possible l'espace compris entre la crète 
iliaque et les fausses côtes droites, on incurve le 
corps à gauche. 

5 La radiographie sera prise le malade en inspira- 
tion et la pose sera aussi courte que possible, les 
rayons mesurant 6 à 7 Benoist. Si l'on veut délimiter 
la vésicule biliaire il faut suivant la technique de Bé- 
clére insuffler l'estomac et les colons. De plus il re 
commande de ne pus se servir d'écrans renforcateurs. 

WILLIAM VIGNAL, 


C. Loeffler (Erfurt). — L'image radiologique du 
foie et de la rate (Muenchener medizinische 
Wochenschrift), n° 14, 7 Avril 1914, p. 763-764). 


L'auteur décrit l'insufflation du colon pour la mise 
en évidence du foie et de la rate. 

Nous n’avons guère besoin de faire remarquer que 
ce procédé d’ailleurs excellent n'a rien de nouveau et 
est bien connu de la plupart des radiologistes qui 
l'appliquent déjà depuis longtemps. 

R. LEeboux-LEBAnRp. 


Letulle et Aubourg (Paris). — Tumeur pancréa- 
tique, diagnostic radiologique, intervention 
(Bulletin de la Société de Radiologie médicale de 
France, n° 54, Avril 1914, p. 136 à 137). 


Celle observation est intéressante au point de vue 
des diagnostics successifs posés après le radio- 
diagnostic. Consécutivement à un premier examen, 
on pensa à une tumeur de la région paneréatique, la 
radioscopie avait montré (chez cette! malade qui avait 
une tumeur épigastrique), un allongement segmen- 
taire des 3 portions du duodénum ayant élargi au 
triple l'anneau du duodénum entourant le pancréas. 
Puis l'examen se poursuivant, on vit qu'il existait un 
effacement de la région pylorique et l’on rectitia alors 
le diagnostie pour porter eelui de : « tumeur de la 
région pylorique à évolution sur la région pancréa- 
tique ». Une intervention chirurgicale fut pratiquée et 
montra que le premier diagnostic était le vrai, il 
existait au niveau de la tète du pancréas une tumeur 
kystique d'origine tuberculeuse consécutive à une 
entérite tuberculeuse à laquelle la malade finit, d'ail- 
leurs, par succomber. 

G. Harer. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Arcelin (Paris). — A propos de la pyélographie 
(Bullelin de la Sociélé de Radiologie médicale de 
France, n° 54, Avril 1914, p. 140 à 145). - 


L'auteur rappelle qu'il est question actuellement, 
au sein de diverses sociétés et dans plusieurs pério- 
diques, d'accidents parfois graves survenus à la suite 
de l'injection intra-vésicale de solution de collargol 


419 


faite dans un but de diagnostic. Il montre que beau- 
coup d'autres modes d'exploration présentent des 
inconvénients et que des accidents heureusement 
rares, comme ceux qui ont été signalés, ne doivent 
pas priver le clinicien d'un moyen d'investigation 
aussi précieux que la pyélographie, mais à la condi- 
tion de respecter certaines régles, en la pratiquant 
seulement dans les cas où elle est absolument indis- 
pensable, et en n’employant une solution de collargol 
qui ne dépasse pas 5 pour 100 grammes d'eau. 
G. ITARET. 


Marion (Paris). — Traitement des calculs rénaux 
(Paris médical, 2 Mai 1914, p. 545). 


M. étudiant la thérapeutique des calculs rénaux dis- 
tingue au point de vue radiographique : 

fe Des calculs invisibles, — les calculs d'acide 
urique pur. — La technique a une importance consi- 
dérable et tel calcul invisible pour un radiographe 
quelconque apparaitra entre les mains d’un opérateur 
spécialisé dans ces recherches; 

% Des calculs visibles qui apparaissent situés ex- 
clusivement dans le bassinet ou dans le bassinet avec 
prolongements rénaux — ou exclusivement rénaux. 
Tout calcul situé dans un rectangle ayant 5 centi- 
mètres de longueur à partir de la ligne médiane et 
comme largeur la distance qui sépare la premiére et 
la deuxième lombaires est dans le bassinet. 

A. DAREAUX. 


Gayet et Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Reln 
mobile, radiographie en position verticale 
(Lyon médical, tame CXXII, n* 14, 5 Avril 1914, 
p. 759 à 762). 


Lorsque le malade est en décubitus dorsal, il est 
très difficile de se rendre compte de la véritable 
étendue du déplacement du rein ptosé; si, dans les 
grandes inspirations, l'organe se perçoit facilement, 
dans la majorité des cas, le pôle supérieur ne des- 
cend pas au-dessous du thorax: dans la position de- 
bout, au contraire, il descend parfois jusqu'à la fosse 
iliaque: il est mème parfois difficile de différencier 
dans la position couchée, le rein ptosé du rein 
abaissé. Mais si l’on veut palper le rein dans la posi- 
tion debout, une difficulté se présente : la contrac- 
tion des muscles de l'abdomen gène la palpation et 
empèche le rein de descendre aussi bas qu'il le pour- 
rait. Pillet, de Rouen, a résolu le problème en faisant 
appuyer le malade sur une table support placée 
presque verticalement. 

Les auteurs se sont servis de cette méthode, et, 
faisant appuyer le malade sur un brancard relevé et 
appuyé contre le mur, ont fait des radiographies 
dans celte position; ils publient deux cas où cette 
méthode a mis en évidence une forte ptose du rein : 
une sonde placée dans Purelére s'est fortement 
coudée. Or, jl est important, pour l'intervention, 
d'avoir des indications précises sur le degré d’abais- 
sement, les changements d'orientation, les courbures 
de luretére. 

M. Dufourt pense que la pyélographie donne de 
meilleurs résultats. 

L'auteur persiste à croire que la méthode de Pillet 
fait disparaitre toute espèce d'inconvénient de lexa- 
men debout. Tu. NOGIER. 


Reynard (Lyon). — Tumeur du rein coexistant 
avec la lithiase bilatérale (16 calculs d'un côté 
et 32 de l’autre) (Lyon médical, tome CXXII, 
n° 14, 5 Avril 1914, p. 769 à 771). 

Chez un malade de l’auteur, malade atteint de li- 
thiase accompagnée de tumeur, il est impossible 
d'explorer les reins à cause de la défense de la paroi; 
le malade a une hématurie continuelle, que la cystos- 


420 


copie attribue au rein gauche. Une première radio- 
graphie est prise par le Dr Nogier : il y a 12 calculs à 
droite, 32 à gauche. Pour localiser les calculs du rein 
gauche, une deuxième radiographie est prise apres 
mise en place d’une sonde opaque et injection de 
100 centimètres cubes de collargol. Cette épreuve, 
très nette, montre le bassinet etles trois ealices très 
dilatés; il y a un gros calcul dans le bassinet, un 
grand nombre de calculs arrondis dans le calice in- 
férieur, deux ou trois calculs dans les deux autres: 
le collargol baigne toutes les pierres, donc elles sont 
libres et mobiles. Une néphrectomie gauche est pra- 
tiquée, un épithélioma papillaire a poussé sur le ca- 
lice moyen, toutes les indications de la radiographie 
furent rigoureusement vérifiées par l'examen de la 
pièce. Tu. NOGIER. 


Chevassu ct Aubourg (Paris). — Hypertrophie 
de la prostate, injection de collargol (Bulletin 
de Radioloyie médicale de France, n° 54, Avril 
1914, p. 157 à 139). 


Les auteurs présentent la radiographie d'un malade 
chez lequel ni le toucher rectal, ni la rectoscopic, ne 
permettaient de reconnaitre la partie haule d'une 
prostate hypertrophiée. On eut recours à une injec- 
tion de collargol dans la vessie avant de pratiquer la 
radiographie et Pon vit alors que Puréthre prosta- 
tique au lieu d'ètre derrière le pubis était remonté à 
la partie moyenne du détroit supérieur. G. Haner. 


Marion (Paris). — Kyste hydatique calcifié rétro- 
vésical diagnostiqué (Journal € Urologie, 15 Avril 
1914, p. 449 à 451). 

I} s'agit dun malade présentant de la pollakyurie 
et des troubles à la miction. Le toucher rectal per- 


Fig. 1. 


met de sentir au-dessus de la prostate une grosse 
masse dure et arrondie; la eystoscopie ne révèle 


Rayons X. 


qu'un bombement de la paroi inférieure de la vessie. 
La radiographie montre une masse opaque du 
volume d'un gros œuf de dinde (fig. 1). 

On pense à un kyste calcifié du petit bassin, vrai- 


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Fig. 2. — La masse enlevce est ovalaire dans son ensemble 
avec deux lubcrosites d'aspect cartilagineux. 


semblablement à un kyste hydatique. Le diagnostic 
fut confirmé par l'intervention chirurgicale. 
L. Nana. 


W. H. Cary (Brooklyn). — Radiographie de la 
trompe de Fallope (The American Journal of 
Obstetrices, Mars 1914, in The Lancet, n° XVI, 
18 Avril 1914, p. 1128). 


La pyélographie paraissant jouir d'une grande 
faveur, il était évident que Pon devait chercher à 
appliquer le mode d'investigation à d’autres organes. 
L'auteur Pappliqua dans la recherche de lésion des 
trompes de Fallope. Reste à savoir si cette méthode 
n'offre pas de gros inconvénients ou vest pas dan- 
gereuse. WILLIAM VIGNAL. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Ledoux-Lebard (Paris). — Sur la nécessité de 
l'examen radiologique systématique des tuber- 
culeux (Bulletin de la Société de Rad:ologie médi- 
cale de France, n° 34, Avril 1914, p. 1594 140). 


Le Dr Ledoux-Lebard projette le radiogramme d'un 
thorax fait chez une jeune fille d'aspect floride et qui 
ne présentait, d'après l’auscultation, qu'une tubercu- 
lose du iv degré; or, la radiographie montre une 
caverne énorme en pleine masse pulmonaire. De ce 
fait l’auteur conclut, avec raison, qu'il faudrait, dans 
tout examen de tuberculeux, faire une radioscopie 
systématique du thorax. G. HARET. 


Alfred C. Jordan (Londres). — Du diagnostic 
dela tuberculose pulmonaire par les Rayons X 
(The Lancet, n° 14, 4 Avril 1914, p. 965-964). 


Ravons X. 


Conférence faite au + Royal Hospital for diseases 
of the Chest ». L'auteur refuse toute valeur diagnos- 
tique au défaut d'illumination des sommets par la 
toux. Pour lui, le seul signe important d'une tubereu- 
lose au début réside dans l'aspect tacheté du pou- 
mon, ces taches se disposent radiairement de lori- 
gine des bronches à leur terminaison pres de la 
périphérie. Ces taches sont dues, ainsi qu'il résulte- 
rait de ses travaux et recherches personnels (Peri- 
bronchial Phtisis in Practioner February 12 et British 
Medical Journal, 51 Août 1912), à Vinflammation de 
ganglions Ivmphatiques s‘'aecompagnant de dépôts 
‘aleaires ; alors que les ombres linéaires sont dues à 
la présence de tissu fibreux. En se basant sur ses 
constatalions radiologiques l'auteur conclut que lin- 
fection bacillaire débute dans les grosses bronches, 
envahit le tissu péri-bronchique et de lá gagne les 
ganglions du hile. Il est done important d'après lui 
de reconnaitre à l'écran Vaspeet marbré du poumon 
avant qu'il n’y ait les taches hilaires, 

WILLIAM VIGNAL. 


Weil ct Gardere (Lyon). — Valeur sémiologique 
de l'ombre radioscopique « en bande transver- 
sale » de la région moyenne du poumon (Lion 
médical, t. CXXI, n° 15, 12 Avril, p. 831 à 855). 


Souvent on observe, dans la radioscopie du thorax, 
une ombre transversale en forme de bande horizon- 
tale, s'étendant du médiastin à la paroi eostale: dans 
quatre cas ainsi observés, il existait à Vautopsie des 
lésions de tuberculose et des adhérences: chez un 
cinquième malade on constate que l'ombre transver- 
sale était en relation avee la transformation scléro- 
caséeuse totale du lobe moyen du poumon droit. 
L'examen radioscopique montrait à droite une bande 
transversale à peu près horizontale allant du mé- 
diastin à la zone axillaire, et précisément à l'autopsie, 
le Jobe moyen droit était porteur de lésions mas- 
sives qui lui donnaient une consistance dure, sclé- 
reuse. 

Dans trois observations antérieures les auteurs 
retrouvent la coincidence de la bande radioscopique 
avec des alterations très étendues du lobe moyen. 
Dans un cas cependant où la bande avait été 
observée à gauche, il s'agissait d'une zone de pneu- 
monie caséeuse; dans tous les autres cas de bande 
transversale, le malade était atteint de tuberculose 
pulmonaire. 

M. Mouisset rappelle à ce propos une communica- 
tion qu'il fit sur ce qu'il appelait l'ombre négative 
du poumon: il s'agissait d'une femme atteinte de 
tuberculose pulmonaire ancienne, présentant une 
ombre transversale à forme étoilée: lautopsie a 
permis d'établir que cette ombre devait ètre attribuée 
à une selérose tuberculeuse ancienne et à un fronce- 
ment cicatriciel de la plévre. Tn. NOGIER, 


Luigi Muratori (Rome). — Plaie du poumon, 
hémothorax, guéris par la thoracentése et le 
pneumothorax artificiel de Forlanni ((mornale di 
Medicina e Chirurgia, 15 Avril 1914). 


L'observation très instructive citée par l'auteur a 
trait à un malade blessé par une arme tranchante 
dans la région mammaire droite. L'hémothorax consé- 
cutif fut ponctionné 4 fois. La 5° ponction pratiquée 
environ six semaines après l'accident donna issue 
à 400 em? de liquide purulent auquel furent subslitués 
690 cn? d'azote. La mème opération fut répétée 
huit jours après, mais on ne retira cette fois que 
450 cn de liquide franchement purulent remplacé 
séance tenante par 200 em d'azote. 

Le malade quitta l'hôpital au bout de trois semaines 
et complètement guéri. A l'examen radioscopique on 
apercevait une légère opacité de toute la moilié 
inférieure du poumon droit. L'ineursion diaphragma- 
tique était notablement diminuée du mème côté. 


421 


L'auteur croit pouvoir affirmer que le pneumo- 
thorax artificiel pratiqué en temps voulu et allié à la 
thoracentese a épargné à son malade les dangers de 
l'opération très grave qu'est la thoracotomie et a 
abrégé considérablement la durée de la maladie. 

M, GRUNSPAN. 


H. Morriston Davies (Southampton). — La 
valeur thérapeutique de l'introduction de gaz 
dans la cavité pleurale (British Medical Journal, 
n° 2732, 25 Avril 1914, avec 4 radiogr.). 


L'auteur expose d'une facon très complète les 
indicalions spéciales, la technique et les résultats 
de introduction d'azote ou d'oxygène dans la plevre. 

Une te radiographie montre un cas de tuberculose 
tres favorable pour le traitement par injection 
d'azote: à droite une caverne dans le lobe supérieur, 
de grosses lésions du hile: à gauche des lésions de 
la base. Les 29/53 supérieurs sains du poumon gauche 
sufliraient à assurer les fonctions respiratoires, 

Les trois autres radiographies montrent le résultat 
progressif de l'introduetion d'oxygène dans un cas 
de pleurésie purulente existant depuis 7 ans et consé- 
cutif à une pneumonie. Le côté droit est entièrement 
opaque. Un mois plus tard, après 5 injections 
d'oxygène, le poumon commence à se rétracter et 
Pon voit trés nettement son bord externe formant 
une ligne verticale. 

Enfin3 mois plus tard, apres3 nouvelles injections, 
au cours desquelles on constatait que le liquide 
pleural était de moins en moins purulent, on voit le 
poumon presque entièrement rétracté contre Je mé- 
diastin: celui-ci est même légèrement repoussé vers 
la gauche. Heneri BÉCLÈRE. 


Rist et Ameuille (Paris). — Le type adulte de 
l'adénopathie trachéo-bronchique (Société mé 
dicale des Hôpitaux, 3 Avril 1914, p. 691). 


L'anatomie pathologique de ladénopathie trachéo- 
bronchique de l'adulte ne ressemble nullement à celle 
de Penfant : la présence des ganglions n'est révélée 
avec authenticité que par l'examen aux rayons de 
Rüentgen. AUBOURG. 


F. Dominguez (La Havane).— Cas de sporotri- 
chose à localisations multiples. — Importance 
de l'examen aux rayons X pour déterminer les 
foyers (Med. Record, 4 Avril 1914, p. 608 à 611.) 


Histoire d'un malade chez qui avait élé fait le diag- 
nostic de pneumonie, mais Pabsence des bacilles 
spécifiques dans Jes crachats conduisant à penser à 
une tumeur du poumon, un examen radioscopique 
fut pratiqué qui montra Ja lésion localisée clinique- 
ment. Une nouvelle étude des crachats permit alors 
de révéler la présence de spores d'Endomuyres alhi- 
cans virillemen: le traitement à Piodure de potassium 
qui en découlait, a amené une rapide amélioration 
controlée par l'examen radioscopique. Un an plus 
tard, sont apparus des troubles auriculaires, otite 
suppurée sans fiévre avec persistance de douleurs 
atvpiques: Pexamen du pus a montré les mèmes 
organismes qu'à la premiere atteinte, et la radiogra- 
phie a fixe le siege exact du foyer se traduisant par 
une opacité complète de la région mastoïdienne. 
Ainsi la collaboration du laboratoire de microbio- 
logie et du laboratoire de ravons X a permis dans ce 
cas de faire le diagnostic étiologique et d'instituer un 
traitement eflicace. Y. JACGEAS. 


CORPS ÉTRANGERS 


Miramond de Laroquette (Alger). — Nouveau 
procédé radiographique de découverte des 


422 


corps étrangers (Paris médical, 28 Mars 1914, 
n° 17, p. 411.) 


Le procédé décrit par l'auteur est une application 
de la méthode graphique. Il consiste à situer le corps 
étranger dans son plan horizontal par rapport aux 
branches d'un repère métallique en forme de croix 
qui, par suite, l'inscrit dans un de ses secteurs. et 
dans son plan vertical par le point d'intersection de 
deux rayons incidents partis de l'anticathode après 
déplacement de celle-ci d'une longueur connue. Les 
données centimétriques ainsi fournies sont reportées 
sur deux graphiques, Fun figurant la situation du 
corps dans son plan horizontal, l’autre dans son plan 
vertical. 

On commence par faire deux épreuves sur une 
mème plaque, l'une telle que le rayon normal se con- 
fonde avec la normale au repère cruciforme préala- 
blement fixé sur la région qui recèle le corps étran- 
ger, l’autre après déplacement de Fampoule paralle- 
lement à l'une des branches du repère d'une quantité 
connue. La mesure de la distance du corps étranger 
à partir du centre de la croix donne dans les deux 
épreuves deux points I et I’ qui, réunis sur le gra- 
phique aux deux positions de Fampoule, fournissent 
par l'intersection de ces droites, un point C qui figure 
le corps étranger, en localisation verticale, 

La localisation horizontale est ensuite donnée par 
le rapport de la première image du corps étranger 
avec l’image des branches du repère entre lesquelles 
elle est comprise. Pour cela, on abaisse des normales 
aux branches du repère métallique à partir du 
point central ou des contours du corps étranger, et 
la transcription sur le graphique se fait grace à 
l'échelle que donnent des trous percés de centimètre 
en centimètre dans le repère. Pour faciliter ensuite 
au chirurgien la découverte du corps étranger, on 
fixe sur le repère un compas à branche indicatrice 
mobile, pouvant, par son inclinaison et son déplace- 
ment en hauteur, donner la direction et la profon- 
deur du corps étranger. A. ZIMMERN. 


Mauclaire (Paris). — Recherche d'une balle in- 
trapétreuse et d'une balle intraorbitaire (Soc. 
de Chirurgie, 29 Avril 1914. p. 559). 


La localisation de ces balles a été faite par M. le 
médecin-major Hirtz, à l'aide de son appareil (Jour- 
nal de Radiologie, Mai 1914, p. 356, pour la descrip- 
tion.) AUBOURG. 


DIVERS 


George G. Davis (Manila). — Diagnostic radiolo- 


gique de l'adénite tuberculeuse (The Journal of 


the American medical Association, vol. LXII, 
2) Avril 1914, p. 1317 à 1319, 7 figures ou radio- 
graphies). 


On ne peut porter un diagnostic radiologique d'adé- 
nite tuberculeuse que lorsque les masses ganglion- 
naires commencent à se caséifier, car c’est à ce mo- 
ment que les depots calcaires se forment. Conclusions 
basées sur une seule observation. 

WILLIAM VIGNAL, 


Meugé (Paris). — Cas d'inversion viscérale totale 
(Bulletin de la Société de Radiologie médicale de 
France, n° 34, Avril 1914, p. 145 à 144). 


Le sujet porteur de cette inversion totale n'a 
jamais été malade, il a été soumis à la radioscopie 
tout à fait par hasard et Fon s'est aperçu à ce mo- 
ment seulement de Panomalie. Cette reconnaissance 
présente toutefois dans le eas particulier un assez 
gros intérèl, car Je sujet avant eu, il y a quelques 
années, de vagues douleurs dans la fosse iliaque 


Rayons X. 


droite, on avait songé à un début d'appendicite, or ce 
diagnostic devra ètre rejeté si les douleurs reparais- 
sent, car on sait maintenant que son appendice iléo- 
ciecal se trouve à gauche. G. HARET. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Georges Detré. — Les bases scientifiques de la 
radiothérapie (Bulletin de la Société de Thérapeu- 
lique, 25 Avril 1914). 


La propriété destructive des rayons X está la base 
de la radiothérapie. Tous les tissus ne sont pas éga- 
lement sensibles à cette action destructive : les plus 
sensibles sont ceux dont l'activité proliférante est la 
plus grande. On a pu dresser une échelle de sensi- 
bilité à l'égard des rayons X pour les différents tissus 
normaux et pathologiques. Ce travail est une revue 
générale des notions connues depuis longtemps. 

CHASSARD. 


Heineke (Leipzig). — Sur la théorie de l'action 
biologique des rayonnements et en particulier 
sur la durée d'action latente (Muenchener medi- 
souche Wochenschrift, n°149, 14 Avril 1914, p. 807 
á 811). 


Nous savons depuis longtemps que Paction du 
rayonnement des rayons de Róenlgen et du radium 
sur les cellules vivantes animales ou végétales se 
rapporte essentiellement á des modifications dans le 
processus de la division nucléaire. Hertwig et ses 
élèves ont montré que l'irradiation d'œufs d'amphi- 
biens fécondés peut produire, suivant la dose: un 
'alentissement des divisions, un arrèt du développe- 
ment, la mort de l'embryon à un stade peu avancé 
ou enfin l'apparition de malformations. 

On observe des phénomènes analogues, mais moins 
accentués lorsque les cellules spermatiques ou ovu- 
laires ont été irradiées isolément avant la copulation. 
Le résultat est d'ailleurs sensiblement le mème, que 
la fécondation s'effectue entre un œuf normal et un 
spermatozoïde irradié, ou, inversement, entre un œuf 
irradié el un spermatozoide normal; enfin, chose 
curieuse, dans ces irradiations d'éléments isolés des 
doses de rayonnement beaucoup plus considérables 
loin de produire des modifications plus importantes, 
laissent apparaitre des individus mieux développés, 
voire même presque normaux. l résulte évidemment 
de ces expériences que puisque l'effet des irradia- 
lions est le mème sur des cellules de volumes auss 
différents que l'œuf et le spermatozoïde e’est que 
l'action du rayonnement s'exerce sur des éléments 
qui doivent se retrouver en proportions à peu pres 
égales des deux côtés, c’est-à-dire les chromosomes 
du noyau. Enfin ltertwig explique la moindre action 
observée dans les irradiations plus intenses par ce 
fait que la cellule irradiée perd alors complètement 
la faculté de se reproduire tout en gardant celle de 
féconder ou d'être fécondée. Par suite, seule, la cel- 
lule non irradiée se développe après la fécondation 
et produit un organisme en apparence au moins 
normal (organismes dits haploides). 

Halberstaedter a montré par des expériences faites 
sur les trypanosomes l'exactitude de eette conception 
(Cf. analvse dans ce Journal). Les trypanosomes irra- 
diés à doses moyennes ne meurent pas, gardent leur 
motilité, mais perdent leur pouvoir de reproduction, 
c'est-à-dire la faculté de division nucléaire. 

Ces recherches nous apprennent qu'une dose de 
rayonnement déterminée est capable de supprimer 
la faculté de reproduction des cellules sans les tuer 
inévitablement et nous fournit encore Vexplication de 
la durée de Paction latente du rayonnement. 


Rayons X. 


Nous savons que la vie des tissus est due au re- 
nouvellement constant des cellules qui les composent 
et que la vie de celles-ci est d'une durée très diverse, 
suivant les tissus, quelques-unes avant une longévité 
toute particulière. 

Si, dans un tissu irradié, tout un groupement cellu- 
laire a perdu la faculté de se reproduire mais n'a pas 
été tué par le ravonnement, la lésion Wapparaitra 
que lorsque les cellules en question auront parcouru 
le cycle naturel de leur existence et seront mortes 
sans être remplacées. On comprend ainsi ce phéno- 
mène de latence dont la longueur ne dépendra que 
de la durée de vie des cellules considérées. Les 
ulcérations cutanées en particulier qui apparaissent 
souvent au bout d'un temps si considérable et d’une 
facon si brusque s’expliquent parfaitement de cetle 
manière. 

Ce n’est pas à dire qu'il s'agisse lá d’une loi appli- 
cable à toutes les cellules. H est en effet des élé- 
ments particulièrement sensibles aux irradiations 
(tels que surtout les lvinphocytes et sans doute aussi 
une partie des cellules de la moelle osseuse) chez les- 
quels l'action immédiate est entièrement différente 
puisqu'il s'agit d'une destruction, on pourrait presque 
dire d’une explosion nucléaire. Les noyaux des lym- 
phocytes disparaissent en effet presque immédiate- 
ment après Pirradiation el cette réaction rapide est 
constante quelle que soit la quantité du rayonnement. 
recu. Il n'y a pas de latence et tous les noyaux qui 
n'ont pas disparu au bout de 24 heures subsisteront 
ultérieurement. 

Sans chercher pour l'instant d'explication définitive 
à ce processus, H. fait remarquer avec raison qu'il 
existe entre la réaction des lymphocytes par exem- 
ple el celle des cellules du revèlement cutané aux 
irradiations une différence fondamentale. 

Les subtiles et intéressantes remarques qu'il pré- 
sente nous paraissent d’un intérèt capital pour l'étude 
des réactions des tissus normaux ou pathologiques 
aux irradiations. Les éléments des tumeurs parais- 
sent en effet se comporter aussi de la mème manière 
que les cellules qui leur ont donné naissance mais 
en présentant une sensibilité plus grande et directe- 
ment proportionnelle à la rapidité de Jeur évolution. 

R. LEeboux-LEBAnp. 


DERMATOSES 


Richard L. Sutton (Kansas City). — Cas de mul- 
tiples verrues plantaires (The Journal of the 
American medical Association, vol. LXII, n° 17, 
25 Avril 1914, p. 1520-1321, 4 fig.). 

L'auteur est arrivé à en débarrasser complètement 
son malade en une semaine en faisant des applica- 
tions de neige carbonique, puis de rayons X. 

WILLIAM VIGNAL. 


J. J. Priagle (London). — Carcinome de la face 
survenant au cours d'une xérodermie pigmen- 
taire traitée par des doses massives de radium 
[The proceedings of the Royal Society of Mede- 
cine (Dermatological section), vol. VII, n° 6, 
Avril 1914, p. 149-155, ò fig.]. 


Homme de 20 ans atteint depuis l'âge de 2 ans de 
xérodermie pigmentaire ayant débuté par la face. 
Depuis cette époque l'affection n’a fait que progres- 
ser. Actuellement, il est couvert de taches pigmen- 
taires, présente de Patrophie cutanée en nappe et de 
la télangiectasie linéaire et étoilée; de plus, il y a 
des tumeurs verruqueuses, des ulcérations et méme 
des papillomes et des carcinomes. A plusieurs 
reprises au cours de la marche de son affection, il 
fut, dit-il, gratté, aussi présente-t-il de Pectropion des 
paupiéres inférieures. En 1913, on le traita pendant 
2 mois par de la radiothérapie tous les 2 jours. Mais 


423 


son cas s'est singulièrement aggravé; car la face est 
le siège de 2 tumeurs malignes exulcérées, ayant 
perforé la joue gauche et s'étendant jusque sur la 
levre supérieure, obstruant complétement la narine 
gauche. La seconde tumeur siège sur la moitié droite 
du menton. L'examen histologique montra qu'il s'agis- 
sait d'un carcinome à cellules épithéliales. On intro- 
duisit dans la tumeur 3 tubes de bromure de radium 
contenant chacun 90, 40 et 22 milligrammes de ce 
sel; on les y laissa 2% heures. Dès le lendemain la 
zone infillrée qui entourait Pulcération avait considé- 
rablement diminué. Cinq jours après, on introduisit 
dans Pulcération siégeant sur la moitié droite du 
menton 40 milligrammes de bromure de radium. 
Voici les résultats obtenus : 

4° Amélioration notable de l'état général: 

2 La zone ulcérée est de beaucoup moins étendue; 

3” Disparition de Pinfiltrat énorme autour de la tu- 
meur ; 

4 La néoplasie ne communique plus avec la bouche, 
la joue est souple, la narine droite est hbre et le 
malade peut écarter ses mâchoires, ce qu'il ne pou- 
vait faire auparavant: 

ò Fait curieux : atténuation marquée de la pigmen- 
tation sur toute la zone irradiée. 

WILLIAM Viena. 


R. Burnier (Paris). — Diagnostic clinique des 
alopécies chez l'enfant (La Presse médicale, 
n° 50, 15 Avril 1914, p. 286-289, 13 fig.). 


L'auteur signale entre autres Valopécie consécu- 
live à Papplication des rayons X, dans certaines 
lésions du cuir chevelu : contre la teigne en parti- 
culier. Les cheveux tombent de 20 à 30 jours après 
la séance d'irradiation el commencent à repousser 
2 ou 3 mois plus tard. 

ll ne faut pas confondre cette alopécie avec une 
plaque de pelade : sa forme régulièrement arrondie 
et les commémoratifs permettront facilement le diag- 
nostic. P. COLOMBIER. 


NÉOPLASMES 


Kronig et Gauss (partie clinique), Krinski et 
Lembke (partie expérimentale), Watjen (partic 
histologique et Konigsberger (partie physique) 
(Fribourg). — Expériences sur le traitement 
non opératoire du cancer (Deuts. med. Wochen., 
n” 15 et 16, Avril 1914), 


Travail considérable qui vise aux conclusions sui- 
vantes : 

Considérant comme exact le principe de Firradia 
tion homogène, il y a lieu de -préférer les rayons 
tres pénétrants, Comparée à la force de pénétration 
des rayons y filtrés du radium et du mésothorium, 
celle des rayons X, malgré les perfectionnements des 


appareils producteurs est encore très inférieure. 
L'avenir dira si les filtres d'aluminium mème de 


3 mm. ne doivent pas ¿tre considérés comme insuffi- 
sants et s'il n'y aura pas lieu d'en employer de plus 
épais (1 mm. de zinc, par exemple). 

Dans Vintérét du monochromatisme des ravons, 
dans l'application du radium et du mésothorium à 
des cancers profonds, il y a lieu de placer la source 
à une distance minima de 5 em de la peau, malgré 
les filtres. On évitera ainsi les altérations des tissus 
sains, altérations dues moins aux rayons secondaires 
émanés des filtres métalliques, qu'à la trop grande 
proximité de la source. 

A cette distance relativement grande le danger est 
de ne pouvoir pas faire parvenir la dose utile sur la 
masse cancéreuse et d'y produire des effets d’excita- 
tion plutôt que de destruction. 

Dans les différents carcinomes traités, l'activité 


424 


des doses utiles a varié entre 4,06 et 10,75. En aucun 
cas on ne doit descendre au-dessous de 1,06, équiva- 
lant à 500 milligrammes de bromure de radium. 

D'après les données de Fhistologie il semble bien 
qu'au point de vue de leur action biologique sur 
le carcinome, les rayons X et le mésothorium aient 
une grande similitude, De plus, la sensibilité de la 
cellule cancéreuse vis-a-vis de cos deux modalités 
dépasse heaucoup celle de la cellule normale. 

L'expérience montre que tant avee les rayons y du 
mésothorium qu'avec les ravons X filtrés on réussit 
à amener des carcinomes profonds à une régression 
totale, complète, sans endommager les tissus sains 
de facon notable. Cette régression complète s'est 
montrée persistante, dans certains cas, au delà de 
2 ans. 

Dans les eancers profonds, difiicilement opérables, 
le probléme thérapeutique est résolu en faveur des 
rayons. Mème dans les eancers opérables, si surtout 
ceux-ci sont facilement accessibles aux feux croisés, 
la préférence doit aller aux ravons. Néanmoins cette 
question ne sera définitivement résolue que lorsqu'on 
pourra tabler sur des résultats datant d'au moins 
Y ans. 

On ne peut savoir encore si les récidives sont plus 
à craindre avec Jes rayons qu'après l'intervention 
chirurgicale, MAHAR, 


Rudolf Klotz (Dresde). — Sur les injections in- 
tra-veineuses de métaux colloidaux dans le 
traitement des cancers (Strahlentherapie, t. IV, 
fascicule 2, 16 Avril, p. 622-625). 


Malgré les nombreuses observations publiées par 
divers auteurs et d'après lesquelles il semblerait que 
les injections de métaux lourds colloidaux ne sont 
pas sans inconvénients d'une part et paraissent de 
l'autre donner bien peu de résultats dans le traitement 
des tumeurs malignes, l'auteur continue à pratiquer 
les injections intra-veineuses de cobalt (électro-cobalt 
de Clin) et de séléninm colloïdal (de Furck). H in- 
jecte 5 centimetres cubes d'une solution colloidale à 
0.02 pour 100 diluée dans 50 centimètres cubes de sé- 
rum et qu'il pousse très lentement en 15 à 20 minutes. 
Ces injeetions ne sont renouvelées que tous les 
9 jours el chez les sujets qui paraissent ne pas de- 
voir bien supporter une aussi importante addition de 
liquide il diminue la quantité. Il n'observe dans ces 
conditions aucun phénomène facheux et il trouve que 
Faction de la radiothérapie, dont une séance est pra- 
tiquée aussitôt après l'injection, se trouve considéra- 
blement renforcée. Les irradiations sont faites à tra- 
vers o millimétres d'aluminium à la dose de 10 à 42 X 
exceptionnellement de 20 à 25 X par secteur. 

{ne donne d'ailleurs aucune statistique ni aucune 
observation détaillée. R. LEDOVX-LEBARD. 


SANG ET GLANDES 


Franchetti (Florence). — Hypertrophie du thy- 
mus et roentgenthérapie (Académie médico- 
physique d Florence, 22 Janvier 1914; Gaz. degli 
Ospedali, 19 Avril 1914). 


Un enfant d'un mois présentait des accès d'asthme 
thymique. L'organe dépassait le manubrium du ster- 
num. el la radiographie montrait qu'il débordait le 
Coeur. 

La radiothérapie améliora considérablement le ma- 
lade et Pexploration radiologique montra une véri- 
table réduction de la glande. DELHERM. 


Raillat (Reims). — Goitre exophthalmique chez 
une fillette de six ans. Hérédité similaire (So- 
ciélé médicale des Hopitaur, 2% Avril 1914, 
p. 708). 


Rayons X. 


L'examen radioscopique montrait: un cœur normal 
surmonté d'une ombre triangulaire à base supérieure, 
dépassant un peu le niveau des clavicules. Cette 
ombre, modifiée par les battements des gros vais- 
seaux du cou, semble répondre au thymus, inappré- 
ciable eliniquement. 

L'étude radiographique des points d'ossification ne 
présente aucune anomalie, Quatre séances de radio- 
thérapie ont été faites, chaque série comportant trois 
irradiations, une médiane et deux latérales, droite et 
gauche, sur la région thyroidienne, largement cou- 
verte et débordée. 

Filtre : 2 millimètres Al. Dose avant le filtre : 15 11, 
WB. environ. Trois pastilles Sabouraud-Noiré, sur 
le localisateur, atteignant successivement la teinte B. 
D'après Belot. dose hors du filtre (à la peau) par 
chaque séance : 4 H et demi, environ. 

Le résultat fut nul sur Pexophthalmie et sur la tu- 
meur thvroïdienne, A la fin du traitement, réaction de 
la peau : pigmentation légère, mais nette (traitement 
par le D° Baud). AUBOURG. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Schmitz (Chicago). — Les doses massives en gy- 
nécologie (Surgery, Gynecology and Obstetrics, 
Avril 1914). 


Article de Revue malheureusement extrémement 
incomplet au point de vue bibliographique : un seul 
auteur francais est en effet cité. A. LAQUERRIÈRE. 


R. Gauducheau (Nantes). — La radiothérapie des 
fibromes utérins (Revue pratique d'Obstélrique el 
de Gynécologie, Avril 1914, p. 107 à 114). 


L'analsse de ce travail est parue dans le n° 5 de ce 
Journal. R. CHAPERON. 


Ebeler (Cologne). — L'emploi des rayons X en 
gynécologie (Strahlentherajyne, tome IV, n° 2, 
16 Avril 1914, p. 579 à 617). 


L'auteur apporte, avec leur interprétation, une série 
d'observations intéressantes et documentées. Le trai- 
tement de la métrorragie parait actuellement aban- 
donné entièrement à la radiothérapie, mats il n'en est 
pas de mème pour celui du fibrome de l'utérus. Entre 
l'école chirurgicale qui ne consent pas à abandonner 
Texérese et l'école de Fribourg qui n'admet que la 
radiothérapie, l’auteur reste éclectique. Il convient, 
et en cela il est d'accord avec la plupart des radio- 
thérapeutes, qu'il y a des cas où il faut intervenir 
chirurgicalement, notamment Jorsqu'on ceraint une 
dégénérescence earcinonateuse ou gangréneuse. Il 
tient compte aussi de l'état social de la malade, lequel 
quelquefois s'oppose à un traitement prolongé, Mais 
par contre il y a tous ces malades qui, soit à cause 
des lésions cardiaques, soit à cause de leur état géné- 
ral, sont dans Fimpossibilité de supporter le choc 
chloroformique ou opératoire et qu'on doit sans hési- 
tation soumettre à la radiothérapie. 

L'auteur a emplové des ravons durs, filtrés sur 
9 millimetres d'aluminium, łe tube étant à 15 centi- 
mètres de la peau. Ha donné au commencement 
180-240 X (en 22 applications), dose qu'il a réduite en- 
suite à 90-120 X (en 12 applications) par mois, Les 
observations comportent 02 cas de mvofibromes et 
20 cas de métrorragie. 

Sur les 52 cas de myofibrome, Al n'ont pas suivi le 
traitement assez longtemps: chez 16, on obtint la mé- 
nopause artificielle; dans un cas, les ménorragies 
furent tres diminuées (dans ce eas le malade exigea 
la suspension du traitement en raison de son état 
salisfaisant) et Seas furent opérés ensuite (par erainte 
d'une transformation cancéreuse). Il s'agissait surtout 


a 


de femmes entre 47 à 54 ans. Les fibromes élaient 


Substances radioactives. 


de grosseur variable et dans deux cas seulement le 
volume de la tumeur ne se moditia pas: dans tous 
les autres il y eut une réduction considérable et dans 
l'un d'eux mème, celui d'un gros fibrome, disparition 
complete. Pour prévenir le retour de l'hémorragie, 
l’auteur a continué à irradier les malades quelque 
temps encore après avoir obtenu la ménopause et n'a 
observé qu'une seule fois une métrorragie tardive. 
Dans les eas encore en traitement, il affirme une sé- 
rie de très notables améliorations. 

Sur les 20 cas de métrorragies (sans fibrome) chez 
12 femmes ágées de 59 à 56 ans on obtint facilement 
la ménopause; dans trois cas, on se contenta de dimi- 
nuer seulement les ménorragies, les règles étant 
devenues normales {femmes de 55 à 57 ans); dans 
5 cas encore au traitement l'amélioration est des à 
présent notable. Sur 52 cas de ménopause provo- 
quée, il n'y a eu que dans 15 cas des troubles d'insuf- 
fisance ovarienne. Jamais on n'a eu de lésions de la 
peau et l'auteur convient que les doses employées, 
doses moyennes, sont largement suffisantes pour le 
traitement. L. Bonen. 


SUBSTANCES 


GENERALITES 


Bayet (Bruxelles). — La radiumthérapie des or- 
ganes profonds (Bulletin officiel de l'Académie 
de médecine de Bru.rclles, Mars 1914). 

Voir l'article du même auteur paru dans le Journal 


de Radiologie, avril 1914, pages 193 et suivantes. 
A. LAQUERRIÈRE. 


TECHNIQU 


P. Degrais et Anselme Bellot. — Le radium, 
ses propriétés physiques, son instrumentation, 
ses applications thérapeutiques (Revue men- 
suelle de Physiothérapie pratique, 10 Avril 1914). 


Les auteurs se proposent dans une série d'articles 
d'étudier les propriétés physiques du radium, son 
instrumentation, ses modes d'application, les résultats 
que permet d'obtenir son emploi judicieux. 

Le premier article est consacré aux propriétés phy- 
siques. Bonne revue générale. CHASSARD. 


D. Schlesinger et H. Herschfinkel (Berlin). — 
Sur la possibilité d'empêcher le rayonnement 
secondaire dans l'application du rayonnement 
ultra-pénétrant (Strahlentherapie, t. IV, fasc. 2, 
15 Avril 1914, p. 785 à 788). 


Les recherches expérimentales des auteurs leur 
ont montré que ce sont les revêtements de caout- 
chouc qui présentent les conditions les plus favo- 
rables à l'arrêt des rayonnements secondaires et que 
parmi les métaux, c'est le plomb qui est le produc- 
teur du rayonnement secondaire le plus nocif, tandis 
que le cuivre, le laiton, l'argent et l'aluminium four- 
nissent des résultats meilleurs et très peu différents 
les uns des autres. R. Lepoux-Lebarp. 


H. Herschfinkel (Berlin). — Sur la mesure des 
rayons y du radium et du mésothorium 
(Strahlentherapie, t. IV, fase. 2, 15 Avril 1914, 
p. 194 à 759). 

Description technique des méthodes de mesure. 
R L. L. 


425 


DIVERS 


G. Allaire (Nantes). — Anévrisme cirsoïde très 
amélioré par les rayons X (Bullelin officiel de 
la Société francaise d’ Electrothérapie et de Radio. 
loyie médicale, Avril 1914, p. 127 à 152 avec 
1 tigure). 

Malade de 14 ans et demi présentant sur le côté 
droit du cou une tumeur irrégulière, bosselée, avec 
de gros vaisseaux, mesurant 9 centimètres de lon- 
gueur et divisée en 2 masses. Thrill. Souffle fort a 
renforcement svstolique. 

L'anévrisme aurait débuté à Frage de 4 ans — à 
partir de 6 ans hémorragies fréquentes et abondantes 
— depuis quelque temps vertiges et étourdissements. 
Entré à l'hôpital à la suite d’une hémorragie en jet. 

Traitement : en 15 mois 27 séances de 4 11 environ 
chacune sous filtre. 

Très grosse diminution de la tumeur. Aspect nor- 
mal ou à peu près de la peau, pas d'hémorragie. Dix 
mois après les résultats se maintiennent. En somme, 
amélioration considérable. A. LAQUERRIERE. 


RADIOACTIVES 


Weckowski (Breslau). — Appareil rotatif pour 
irradiations avec les substances radioactives 
(Berliner klinische Wochenschrift, n°19, 20 Avril 
1914, p. 745). 


L'auteur décrit un appareil à disque rotalif sur 
lequel on monte les substances radioactives et qui 
permet d'assurer une répartition plus égale du rayon- 
nement. R. LEDOUX-LEBARD. 


PHYSIOBIOLOGIE 


F. Gudzent (Berlin). — Recherches expérimen- 
tales sur l’action des substances radioactives 
sur les ferments (Strahlentherapie, t. 1V, fasc. 2, 
15 Avril 1914, p. 666 à 675). 


Un certain nombre de travaux très contradictoires 
avant été publiés jusqu'à ce jour sur ce sujet, quel- 
ques auteurs arrivaient à cette conclusion que l'éma- 
nation du radium agissait sur les ferments tandis que 
d’autres la trouvaient inactive. G. a cru devoir re- 
prendre la question dans des expériences rigoureuses 
et en se servant pour les contrôles de la méthode 
optique. 

Les recherches entreprises sur la nucléose et la 
trypsine montrent que les rayons f et y des subs- 
tances radioactives sont sans influence aucune. H en 
est de même pour les rayons a du thorium X ou de 
ses dérivés et aussi pour les rayons a de émanation 
du radium. R. LEDOUX-LEBARD. 


E. Keetmann (Berlin) — L'absorption des 
rayons f et y et des rayons X dans les tissus 
(Berliner klinische Wochenschrift, n° 15, 20 Avril 
1914, p. 759 à 745). 


K. étudie comparativement la pénétration et lab- 
sorption des rayons 8 et y des substances radioac- 
tives et des rayons X. H est regrettable que les con- 
sidérations physiques intéressantes et exactes de 
son travail l'amènent à des conclusions visiblement 
erronées lorsqu'il s’agit des rayons de Ræœntgen. 

Peut-ètre ses relations avec la Société Auer de 
Berlin, grande productrice de substances radioactives, 
ne sont-elles pas sans influence sur le jugement défa- 


426 


vorable qu'il porte sur les rayons X qu'il a Fair d'ac- 
cuser d'être capables de produire le cancer contrai- 
rement aux rayons y. R. Lrpoux-Lrnanp. 


Flemming (Berlin). — Radium et mesothorium 
en ophtalmologie (Strahlentherapie, t. IVY, fase. 2, 
16 Avril 1914, p. 681 à 707, 14 fig.). 


Dans cet article F. passe en revue une série d'af- 
feelions oculaires trailées avantageusement par les 
substances radioactives et pour la casuistique exacte 
desquelles on devra se reporter à son mémoire. 

Nous rapporterons seulement les recherches très 
intéressantes faites en collaboration avee Krusius 
sur Faction du rayonnement sur la tuberculose 
oculaire expérimentale du lapin. 

ll en résulte qu'une irradiation courte (2 milligram- 
mes-heures) suffit à augmenter la durée d'incubation 
tandis qu'une irradiation plus longue (150 à 200 milli- 
grammes-heures) suffit à empecher l'infection. La 
dose bactéricide est aux environs de 158 milligram- 
mes-heures. 

‘Cette action bactéricide est d'ailleurs extrémement 
faible comparée à celle du rayonnement solaire. Ce- 
lui-ci stérilisait Pémulsion placée sur le sol, à Berlin, 
en 50 minutes. A une hauteur de 5000-6000 mètres, la 
stérilisation de l'émulsion est obtenue en moins de 


5 minutes. 


Les irradiations ne donnent d'ailleurs de résultats 


que si elles sont pratiquées très rapidement après 
l'injection, leurs effets restant nuls dès que les phé- 
nomenes cliniques ont commencé à se manifester. 
Signalons enfin que la sensibilité de l'œil humain 
parail être beaueoup moins grande qu'on ne l'admet 
généralement vis-à-vis des applications de substances 
radioactives. R. Lepoux-LEbanp. 


A. v. Domarus (Berlin). — Nouvelles recherches 
sur l’action biologique du thorium X (Strahlen- 
therapie, te IV, fasc. 2, 15 Avril 1914, p. 574 a 
080). 


Des travaux antérieurs avaient montré, à D. et à 
d'autres auteurs que Pon observe dans les empoison- 
nements par le thorium X en outre des moditieations 
caracteristiques de la formule sanguine un retard 
appréciable de la coagulation du sang. 

Pour compléter ces premières recherches il a en- 
trepris une série de nouvelles expériences desquelles 
il résulte définitivement que l'action toxique du tho- 
rium X se manifeste par un retard de la coagulation 
sanguine sans modilication dans la quantité du tibri- 
nogéene mais avec diminution constante du tibrine- 
ferment. 

D'autre part D. a montré qu'en variant la quantité 
de thorium X administré, l'action sur la moelle os- 
seuse passe par tous les degrés successifs depuis 
l'excitation cellulaire aux très petites doses jusqu'à 
la destruction presque complète aux doses massives. 

R. LEDOUX-LEBARD. 


DERMATOSES 


Charles Petit. — Radiumthérapie des angiomes 
sanguins ou lymphatiques (These de Paris, 1914). 


L'auteur préconise la radiumthérapie dans les 
tumeurs angiomateuses où elle reste le traitement 
de choix — les résultats étant d'autant plus heureux 
que le cas peut paraitre plus grave. — Les plus beaux 
sucees sont das à l'emploi des tubes radiferes inclus 
dans Vintérieur de ces tumeurs angiomateuses, san- 
guines ou Ivmphatiques. 

La radiumthérapie est également indiquée dans les 
angiomes dont les capillures s'éeartent du type nor- 
mal — chez les enfants — et dans les insuceés des 
autres médications. 


Substances radioactives. 


Dans les angiomes-plans le radium associé à Pélee- 
trolvse et aux ravons ultra-violets donne d'excellents 
résultats; et lorsque les dimensions de Vangiome 
font redouter Pélectrolyse, le radium reste le traite- 
ment le moins douloureux et Je plus efficace mème 
au prix dun tissu de cicatriee ou de quelques télan- 
giectasies, A. DAnEAUX. 


NEOPLASMES 


Allemann (Hambourg). — Sur le traitement non 
opératoire du cancer (Strihlentherapie, t. IV, 
fasc. 2, 16 Avril 1914, p. 626 à 655). 


A. résume dans cet article sa technique des appli- 
cations de mesothorium au traitement des cancers 
et en particulier des cancers ulérins. 

ll utilise des filtres de laiton de 1 millimetre au plus, 
et de fortes doses (150 à 200 milligrammes) appli- 
quées pendant 24 heures toutes les 3 à à semaines. Il 
insiste avec raison sur les aceidents observés et en 
particulier sur les ténesmes. 

Dans l'intervalle des irradiations il emploie Parsenic, 
l'iode et la choline. Enfin partant de l'idée que la des- 
truction de tissu cancéreux produile par les irradia- 
tions doit exciter la formation d’anti-corps dans lor- 
ganisme, il a essayé d'injecter du sérum de malades 
irradiées. Le nombre de ses observations (trois) à ce 
sujet, est encore trop restreint pour permettre la 
moindre conclusion. 

Sur 85 cancers traités il y a eu 15 morts (dont une 
imputable peut-ètre aux irradiations), dans 15 cas ré- 
cidivés ou ayant refusé l'opération, les résultats sont 


jusqu'à ce jour exeellents, les malades ayant repris 
| ) 


leur vie normale; 20 malades sont encore en traite- 
ment. | 
En raison de la gravilé des cas, ces résullats peu- 
vent ètre considérés comme satisfaisants. 
R. Levoux-LEBARD. 


E. v. Seuffert (Munich). — État actuel, problèmes 
et limitations de la thérapeutique du cancer 
par les radiations (Strahlentherapie, €. IN, 
fasc. 2, 16 Avril 1914, p. 740 à 785). 


Revue générale intéressante dans laquelle S. mon- 
tre avec raison les grands progrès réalisés dans le 
traitement du cancer en général et du cancer utérin 
en particulier par la radiothérapie et la radiumthéra- 
pie qu'il défend contre les attaques nombreuses de 
certains chirurgiens en s'appuyant sur les chiffres de 
sa stalistique des cas traités à la clinique de Doeder- 
lein à Munich. (On trouvera une traduetion complète 
de cet intéressant article dans les Archives d Electri- 
cilé médicale de mai 1914.) R. LEDOUX-LEBARD. 


Sinclair Tousey (New-York). — Carcinome diffus 
du sein et de la région axillaire, amélioré par 
le radium (The Journal of the American medical 
Association, vol. LXII, n° 15, 11 Avril 1914, 
p. 1167). 


Carcinome ulcéré du sein chez un homme. gros 
ganglions dans les aisselles el sur la poitrine. La 
peau qui recouvrait ees derniers était rouge et sur 
le point de Sulcérer. La maladie évoluait depuis plu- 
sieurs années. La réaction de Wassermann était 
franchement négative. Le patient ne pouvait pas se 
servir de son bras gauche. 

Le traitement fut institué de la facon suivante : 
application de sulfate de radium contenant 20 milli- 
grammes du métal mesurant 20000 millicuries. Ce 
sel de radium était contenu dans un tube de verre 
de 0 mm.,5 qu'entourail complètement un manchon 
en aluminium de 0mm.,5 d'épaisseur. On fit des ap- 
plicalions trois fois par semaine pendant un mois, 


Substances radioactives. 


puis une fois par semaine. Pendant le premier mois 
on fit des applications de 15 minutes sur les bords 
de Pulcére ainsi que sur les ganglions du côté droit. 
Au bout de ce temps les masses ganglionnaires 
étaient résorbées, et Pulcération cicatrisée n'était 
plus adhérente. Le malade pouvait se servir de son 
bras, el avait augmenté de cinq livres. de plus le côté 
gauche s'était amélioré, L'auteur en lire la conclusion 
que l'action des radiations soit du radium, soit de 
Pampoule de Crook développe chez les sujets des 
anticorps qui agissent sur les fovers distants. 

Le côté gauche fut semblablement traité et sem- 
blablement amélioré. WILLIAM VIGNAL. 


P. P. Cold (London). — Myxo-chondrome de la 
hanche [The proceedings of the Royal Society of 
Medecine (Clinical section), vol. VII, n° €, Avril 
1914, p. 127-128). 


C. rapporte l'observation d'un homme qui, à la 
suite d'une fracture du 1/3 supérieur du fémur, vit sa 
hanche grossir considérablement, une tumeur s'y 
développant. On tenta la radiumthérapie à cet effet, 
on enfouit dans la tumeur 200 milligrammes de ra- 
dium pendant 24 heures: résultat déplorable sur l'état 
du malade. Pendant 2 mois on le soumil aux radia- 
lions radifères par applications cutanées. Une fistule 
persista au lieu de l'introduction du radium et la 
tumeur continuait à grossir régulièrement. On dut 
recourir à la désarticulation. 

WILLIAM VIGNAL, 


SANG ET GLANDES 


Gilbert. — La radiumthérapie dans les leucémies 
myéloides (Thèse de Paris, 1914). 


L'auteur publie quelques cas de leucémie myéloide 
traités par la radiumthérapie. 

Cetle méthode est-elle supérieure à la radiothéra- 
pie qui a donné très largement ses preuves ? 

ll n'en est rien, son seul avantage est peut-ètre 
de pouvoir traiter plus facilement des malades non 
transportables. 

Comme la radiothérapie, elle serait d'un effet im- 
médiat puissant, mais n'arréterait comme elle, que 
pour un temps plus ou moins long, la marche fatale 
des leucémies myéloides. A. DARIAUX. 


SYSTÉME GÉNITO-URINAIRE 


René Le Fur (Paris). — A propos du traitement 
des tumeurs de la vessie et de la prostate par 
le radium (Soc. des Chiruryiens de Paris, 3 Avril 
1914, p. 307 á 514). 


Le traitement des tumeurs de la vessie et de la 
prostate n’est nullement au point: L'A. en rapporte 
cinq observations : 

Obs. I (Vessie). — Homme de 68 ans, avec néo- 


427 


plasme, reconnu au cystoseope, sur le Re néo- 
plasme peu saillant et légèrement infiltré. 8 applica- 
tions de radium de 5 à 8 egr. chacune de 12 h. envi- 
ron. Après 5 séances, espacées de 3 en 3 semaines, 
diminution notable des hémaluries. Les 5 dernières 
séances n’améliorent pas les hémaluries. Mort au 
bout de 2 ans. 

Obs. 11 (Nessie). — Homme de 62 ans. Au cystoscope, 
néoplasme infiltré en dehors et au-dessous de Pure- 
tere droit. 3 applications de radium intravésical de 
» à 8 cgr. pendant 19, 18 et 20 heures. Amélioration 
très rapide. Suppression des douleurs et des héma- 
turies. Malade perdu de vue. 

Obs. HH (Vessie). — Première application de radium 
de 8 cgr. bien supportée. La deuxième provoque une 
irritation vésicale : fausse incontinence avec douleurs 
vives; persistance des hématuries. Cette deuxième 
application semble avoir donné un coup de fouet à la 
maladie : induration générale de la vessie, phlegma- 
tia alba dolens. Le F. n'a jamais vu une évolution 
aussi rapide. 

Obs. IV (Prostate). — Cancer de la prostate, 2 appli- 
calions de 5 à 7 cgr. de radium aménent une vive 
irritation vésicale, ne calme ni les douleurs ni les 
hématuries. Cachexie rapide. 

Obs. V (Prostate). — Cancer de Ja prostate. Appli- 
cations dans Purétre prostatique, de 5 à 7 cgr. de 
radium durant 8 à 10 heures : trois applications, à 
intervalle d'un mois. Amélioralion remarquable tant 
au point de vue local (souplesse de la prostate, dis- 
parition des noyaux, urines redevenues claires) 
qu'au point de vue général (le malade a repris 4 kgs.). 

Le F. discute la technique et les résultats. - 

I. Technique des applications de radium. 

A. Dans la vessie. 

Je Sonde à demeure de radium. — Le tube de ra- 
dium entouré de sa gaine métallique doit se trouver 
entre les deux yeux de la sonde. 

2° Application après taille hypogastrique. — Le ra- 
dium peut ètre placé et enlevé en mème temps que 
le tube de Freyer. 

B. Au niveau de la prostate. 

1° Sonde à demeure, dans l'urèthre prostatique. 

2 Dans la prostate elle-mème, après prostatosto- 
mie. 

II. Résultats thérapeutiques. 

1? Tumeur de la vessie. — Les applications de ra- 
dium intravésicales par sonde « ont fait faillite », 
c'est une méthode aveugle : Papplication logique du 
radium ne peut se faire qu'après taille hypogastrique. 

2 Tumeurs de la prostate. — Il est encore néces- 
saire que le radium agisse, non pas en dehors, mais 
au milieu du tissu néoplasique lui-même; il ne faut 
pas que le radium agisse en mème temps sur des 
tissus sains : aussi l'application logique du radium 
ne doit se faire qu'après prostatostomie. 

Comme il existe de nombreuses variétés de cancer, 
avec des évolutions plus ou moins rapides, il faut 
être très réservé sur les termes de guérison par telle 
ou telle méthode. AUBOURG. 


LUMIÈRE 


PHYSIQUE 


F. v. Hauer et J. v. Kowalski. — A propos de 
la photométrie de la fluorescence (Physikalische 
Zeitschrift, n° 7, 1* Avril 1914, p. 522 à 527). 


L'auteur décrit d'abord Pappareillage employé : un 
foyer monochromatique ultra-violet, qui est la lampe 

à arc au mercure, et un photomètre capable de me- 
surer de faibles sources lumineuses. 

Les bandes apparues sont les unes anat, 


les autres momentanées, celles-ci disparaissant par 
une sorte d'absorption sélective. 

La fluorescence atteint son maximum pour les cya- 
nures de lithium, potassium et platine sous l'action 
d'un rayonnement siégeant aux confins du spectre de 
l'ultra-violet, aux environs de 390 pu de longueur 
d'onde. 

N existe pour les eyanures de ruthénium de platine 
plusieurs sortes de rayonnement donnant des maxi- 
ma de fluorescence. 

L'influence de fa température sur la fluorescence 


428 


fut étudiée sur un composé phosphoré et montra 
qu'elle existait quand apparaissaient deux raies bien 
définies parmi les différentes raies permanentes. En 
effet le maximum de fluorescence ne se produit pas 
dans les mêmes conditions pour les différentes raies 
lumineuses, Mais dans l'ensemble elle Saccroit avec 
la température. L. GIRARD. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Mme Victor Henri (Paris). — Étude de l'action 
métabiotique des rayons ultra-violets. Produc- 
tion de formes de mutation de la bactéridie 
charbonneuse (C. R. Ae. des Ne., 6 Avril 1914). 


La puissance bactéricide des ultra-violets parait 
due, d’après les travaux de M. et Mme Henri, à leur 
faculté de provoquer des réactions chimiques por- 
tant sur des groupements moléculaires déterminés 
du protoplasme et surtout des substances nucléaires. 

La réaction varie suivant la dose d'énergie fixée, 
d'où la possibilité de provoquer des modifications 
dans les microorganismes. 

De fait les bactéries charbonneuses soumises par 
Pauteur à des doses graduées présentent des modi- 
fications morphologiques dont plusieurs paraissent 
durables après une série de repiquages. Les carac- 
teres biochimiques et biologiques, la virulenee et les 
effets réactionnels provoqués différent, chez les 
formes modifiées, de ce qu'ils sont chez la bactéridie 
normale, H. GUILLEMINOT, 


André Broca (Paris). — Quelques considéra- 
tions théoriques à propos des études d'hygiène 
oculaire faites au laboratoire central d'électri- 
cité (Annales d'Ocndlistique, Mars 1914). 


Les sources diverses de lumière ne produisent pas, 
à travail égal, la mème fatigue oculaire. Le travail de 
lecture a servi de base aux appréciations. Sa vitesse 
dépend du rapport entre l'angle sous-tendu par un 
détail de caractère et Pangle limite qui lui corres- 
pond (angle caractéristique). Cette vitesse n'est Pail- 
leurs pas proportionnelle à ce rapport. L’optimum 
varie entre 5 et 4. Le travail doit être proscrit au- 
dessous de 2. Parmi les sources de lumière les plus 
intéressantes à étudier, l'auteur estime qu'il faut 
placer en premier lieu Pare au mercure et Pare au 
néon. 

Les travaux de A. Broca et F. Laporte (Bull. de la 
Soc, intern. des électriciens. juin 1908) reproduits dans 
ce numéro des Annales d'Oculistique ont conduit a 
des conclusions d'un haut intérêt pratique. On cons- 
tate en effet que la lampe à incandescence au car- 
bone et Farc au mercure à égalité d'éclairement 
donnent la même acuité visuelle pratique. La vitesse 
de lecture est indépendante de la nature de la lumière, 
et, dans certaines conditions, de Féclairement. Un 
éclairement de 20 à 40 lux parait Poptimum. H faut 
éviter la vue mème tres indirecte de sources éclai- 
rantes à grand éclat : Péclairage diffus est néces- 
saire, et la vue du foyer lumineux doit ètre proscrite 
dans la mesure du possible. H. GUILLEMINOT. 


Jean Bielecki el Victor Henri (Paris). — Con. 
tribution à l'étude de la tautomérie. Étude 
quantitative de l'absorption des rayons ultra- 
violets par les dicétones de la série grasse 
(OR. de, des Ne., 6 Avril 1914). 


Ce travail apporte une nouvelle série de preuves à 
cette donnée que le pouvoir d'absorplion des ultra- 
violets est hé d'une facon remarquable à la nature 
des hens chimiques, à la structure stéréo-chimique 
moléculaire. Chaque laison double provoque, on le 
sait, Pabsorplion d'une certaine longueur d'onde, et 


Substances radioactives. 


la présence simultanée dans une molécule de deux 
ou trois groupes non saturés exalte l'absorption. Ici 
les auteurs étudient le cas de lacétvlacétate d'éthyle 
ct de ses dérivés et montrent les résultats conformes 
aux prévisions. H. GUILLEMINOT. 


Calcul du spectre d'absorption d'un corps d'après 
sa constitution chimique (C. R. Ac. des Se., 
20 Avril 1914). 


Dans cette note les auteurs établissent une formule 
représentant le spectre @absorption d'un corps 
d'après sa constilution chimique. Ce travail met en 
lumière le fait déjà indiqué plus haut que chaque 
groupement chimique provoque une bande d'absorp- 
tion particulière dans le spectre de lultra-violet et 
que les groupements existant simultanément dans 
une mème molécule s'influencent mutuellement sui- 
vant leur position respective dans l'architecture sté- 
réo-chimique de cette molécule. H. GUILLEMINOT. 


J. Bergonié (Bordeaux). — Sur la variation des 
dépenses énergétiques de l'homme pendant le 
cycle nycthéméral (C. R. Ac. des Sc., 30 Mars 
1914). — De la répartition rationnelle des re- 
pas chez l’homme dans le cycle nycthéméral 
(C. R. Se. des Sc., 14 Avril 1914). 


Ce travail intéressant surtout pour la physiologie 
générale sera lu aussi avec profit par les radiologistes 
parce que le facteur dominant dans le quantum 
des dépenses énergétiques de l'organisme est Vinten- 
sité de l'énergie radiante extérieure qui augmente ou 
diminue la thermolyse movenne normale, L'auteur 
déduit de ses mesures, la courbe de la chaleur à 
fournir suivant les heures du jour dans la vie ordi- 
naire, et propose de modifier en conséquence la dis- 
tribution des apports alimentaires, c'est-à-dire l'heure 
des repas et leur valeur nutritive, étude qui fait 
l’objet de la 2° note signalée. H. GUILLEMINOT. 


THÉRAPIE 


Moutagnon (Saint-Étienne). — Tuberculose péri- 
tonéale guérie par l'héliothérapie (La Loire 
médicale, 15 Avril 1914, p. 158 à 162, avec 2 tra- 
cés). 


De nombreux cas ont été déjà publiés, mais l'A. 
rapporte trois observations personnelles dont une en 
détail où la guérison a été extrêmement rapide chez 
une petite malade très gravement atteinte. La tech- 
nique est simple : le sujet est étendu, l'abdomen dé- 
couvert exposé à l'action solaire; il faut surveiller la 
peau et commencer par des séances d'un quart 
d'heure, puis on arrive peu à peu à 5 séances d'une 
heure par jour. 

LA. insiste surtout sur ceci: Phéliothérapie peut 
être faite partout; si le soleil faisait trop longtemps 
défaut on le remplacerait par la lumière d'une lampe 
électrique à mercure. J. Loubren. 


Mallet (Paris). — Action comparée de l’hélio- 
thérapie marine et de la radiothérapie dans 
les tuberculoses sous-cutanées (Communica- 
tion faite au Congrès de Thalassothérapic de 
Cannes, Avril 1914). 


Les radiations n'ont d'effets biochimiques qu'au- 
tant qu'elles sont absorbées par les tissus. Les 
rayons ultra-violets solaires atteignent un maximum 
de 1 millimètre 1,2 de profondeur, les rayons violets 
pénètrent jusqu'à 5 centimetres; seuls pénètrent plus 
profondément les rayons verts, jaunes et surtout 


Electrologie. 


rouges. Les obstacles à la pénétration sont les mus- 
cles, Je sang, la pigmentation. Les radiations de 
grande longueur d'onde sont les seules eflicaces; 
elle agissent sur l'état général. 

Les rayons X agissent localement et électivement 
sur le tissu Ivmphoïde, La cure solaire sera donc 
appliquée sous forme de bains généraux, et la radio- 


429 


thérapie, à laquelle elle devra s'associer, sera loca- 
lisée à la partie malade. 

Les bons effets de cette méthode mixte peuvent 
avoir une explication satisfaisante dans Je fait que 
la radiation solaire, déterminant lhvperhémie, sensi- 
bilise en quelque sorte les fovers morbides à Paction 
des ravons X. Py. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


E. Fleury (Versailles). — Un cas de mort par 
électrocution (courant 110 volts). Rapport d'ex- 
pertises médicales (Société de Médecine de Ver- 
sailles, Juillet 1913 et Annales d'Hygiène publique 
et de Médecine légale, n° d'Avril 1944). 


Une femme bien portante entre dans son bain. Au 
bout de dix minutes, elle tire le cordon d'une sonne- 
rie électrique, en communication accidentelle avec 
un conducteur de lumière (alternatif 110 Y — 50 pé- 
riodes). Ce cordon métallique est saisi de la main 
gauche, puis des deux mains : le courant traverse le 
corps immergé et ressort par le bouchon de vidange 
sur lequel repose la fesse gauche, qui est brilée 
superficiellement. Mort en quelques secondes. 

Observation très complète, avec résultats de Fau- 
topsie et discussion des phénomènes pouvant pro- 
duire la mort par électrocution par des courants de 
faible voltage. P. HADENGUE. 


TECHNIQUE 


Hergens (Saarow, Mark). -- Electrode souple 
(Berliner klinische Wochenschrift, 27 Avril 1914). 


Les électrodes habituellement employées sont sou- 
veut imparfaitement appliquées, d'où résultent des 
douleurs et des brülures. Les électrodes nouvelles 
de Hergens ont l'avantage d'être souples ce qui per- 
met un excellent contact. Elles sont constituées par 
un filet formé de maillons d'aluminium. On recouvre 
cette surface métallique d'ouate ou de gaze humide. 
Le tout est appliqué au moven d'une bande de caout- 
chour. P. COTTENOT. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


E. P. Cumberbatch (London). — Examen élec- 
trique des muscles et des nerfs par la méthode 
des condensateurs | The proceedings of the Royal 
Society of Medecine (Section of Electrotherapeu- 
tics), vol. VII, n° 5, Mars 1914, p. 58 à 46]. 


Les méthodes d'électrodiagnostie en usage depuis 
prés de 46 ans ont de nombreux désavantages : 

fe Elles oceasionnent une douleur assez vive, d'où 
impossibilité de sen servir chez les jeunes enfants 
et les adultes pusillanimes : 

2° [l est souvent impossible, à moins d'avoir recours 
à la méthode graphique, de dire si la contraction est 
lente ou rapide. De plus les muscles réagissent plus 
lentement quand la température est basse que lors- 
qu'elle est plus élevée; 

5 Dans le courant faradique la décharge à la fer- 
meture est différente de la décharge à la rupture, 


d'où complexité du problème. Dans la très grande 
majorité des appareils médicaux, Pimpulsion dure 
1/400* de seconde environ: un muscle normal doit ré- 
pondre à une excitation beaucoup plus courte. C’est 
pourquoi l'auteur propose la méthode par décharge 
de condensateur, ear on peut mesurer exactement la 
durée de Fexcitation, étant donné d'une part la capa- 
cité du condensateur, d'autre part Ja résistance du 
corps humain évaluée à 1000 ohms. De plus cette mé- 
thode permet d'exprimer numériquement létat d'un 
musele en disant que pour Vexciter il faut 0,0! micro- 
farad (normal) ou 0,07 microfarad (début de R. D.) 
et ainsi de suite. On peut donc obtenir des résultats 
comparables. WILLIAM VIGNAL. 


Pi Suner ct M. Bellido (Barcelone). — Electro- 
cardiographie; technique et applications expé- 
rimentales et cliniques (Revista Espanola de 
Electroloyia y Radioloyia Médicas, Nov.-Déc. 
1913, n° 20). 


Dans ce travail trés documenté les auteurs publient 
des électro-cardiogrammes, obtenus par application 
directe des électrodes lorsqu'ils ont travaillé sur eer- 
tains animaux comme la tortue ou le pore, ou par 
application indirecte lorsqu'ils ont opéré sur lhonme. 
Hs ont employé le galvanométre cardiaque de Eintho- 
ven, muni d'un électro-almant. Le courant traverse 
ici un conducteur mobile, une lamelle de quartz, pla- 
tine ou or, extremement fine ne dépassant pas quel- 
ques millièmes de milim. d'épaisseur, de grande résis- 
tance et de grande inertie, dont il modilie la position 
selon la lot d'Ampère. Les mouvements de cette fine 
lamelle sont projetés à travers un microscope pour 
être enregistrés par la photographie. Pour la dési- 
gnation des contractions cardiaques les auteurs em- 
ploient Ja nomenclature de Kraus. Hs appellent A 
Vondulation auriculaire, 1 Pondulation ventriculaire 
initiale et F l'ondulation ventricylaire finale. 

Le cycle de la révolution cardiaque commence par 
A, suivie d'un repos électrique correspondant à la 
transmission de Pexcitation par le faisceau de His. 
Vient ensuite la contraction Hla plus importante et 
la plus marquée, suivie clle-méme d'un repos qui 
correspond à la somme algébrique des variations 
électriques s’exereant en sens opposé dans les diffé- 
rentes fibres de la masse ventriculaire. La contrac- 
tion F beaucoup plus faible clôt le evele. La période 
de repos qui fait suite est vraisemblablement Pexpres- 
sion de la diastole de tout l'organe. 

Les investigations ont toutes porté sur le cœur 
gauche, et les électro-cardiogrammes ne révèlent en 
général que des lésions aortiques ou mitrales à cause 
de la prépondérance fonctionnelle du ewur gauche 
sur le cœur droit. M. GRUNSPAN. 


A. D. Waller (Londres). — Sur l'action électrique 
du cœur humain (Archives des maladies du ceur, 
Avril 1914). 

Grace à un dispositif électrique précédemment 
décrit, l'auteur fait une étude très précise des cœurs 


430 


à type vertical et à type horizontal: il insiste sur ce 
fait que ce sont des cœurs absolument normaux 
alors que la radiographie ferait sûrement conclure à 
une hvpertrophie soit du ventricule droit soit du ven- 
tricule gauche. Quelques exemples montrent que les 
orthodiagrammes de ces cœurs se sont trouvés con- 
formes aux données arithmétiques fournies par les 
électro-cardiogrammes. R. Levene. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


P. van Pée. — La réaction myasthénique de Jolly 
(Revista de Flectroloyia y Radiologia Medicas, 
Sept.-Oct. 1915). 


La réaction myasthénique de Jolly consiste en une 
fatigue rapide du muscle sous l'influence du courant 
faradique tétanisant. Jl constituerait d'après Jolly un 
signe pathognomonique de la mvasténie grave pseu- 
do-paralvtique. Van Pée a observé un malade àgé de 
40 ans atteint de mvasthénie grave. Il a examiné les 
muscles lésés de la face et des membres à différentes 
heures de la journée; il n'a jamais obtenu une réac- 
tion suflisamment caractéristique pour pouvoir la 
dénominer réaction mvasthénique. ll a noté certes 
une fatigue des muscles mais qui ne différait nulle- 
ment de celle que l'on trouve chez des neurasthé- 
niques et dans certaines formes d'hvstérie trauma- 
tique. H lui semble excessif de vouloir attribuer à 
celle réaction la valeur des réactions d'Erb et de 
Duchenne. D'ailleurs Oppenheim qui la considérait 
comme avant une valeur diagnostique de premier 
ordre se montre bien plus seeptique dans son récent 
traite. | 

La réaction mvasthénique mérite d'être mentionnée 
dans les traités d'électrothérapie mais seulement, dit 
l'auteur, à titre de phénomène curieux étroitement 
mélé au problème encore si obseur.de la physiologie 
et de la pathologie musculaires. M. GRUNSPAN. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


J. Belot (Paris). — L'électrolyse négative, mé- 
thode de choix pour le traitement de certains 
angiomes et des télangiectasies (Bulletin officiel 
de ia Société francaise d'Elertrothérapie et de 
Radiologie médicale, Avril 1914, p. 115 à 118). 


L'emploi de Péleetropuncture positive est souvent 
recommandé en raison de l'action coagulante du 
pôle positif, mais ce pôle produit des cicatrices sou- 
vent très imparfaites. Les applications bipolaires 
faites de facon quelconque ont, au niveau du positif, 
les inconvénients de ce pole. 

Par contre la section électrolytique de Bergonié, 
qui a l'avantage de permettre d'aller vite, est, même 
au point de vue esthétique, le procédé bipolaire Île 
meilleur, Mais il faut préférer le plus souvent la gal- 
vanopuncture négative, qui donne les résultats estlié- 
tiques les meilleurs : en général, l'important nest 
pas d'aller vile, mais d'avoir les cicatrices les moins 
apparentes. 

Dans Jes nevi plans l'électrolvse, difficile à appli- 
quer, ne donne que rarement des résultats, Il est 
vrai que le radium et les rayons n'y sont pas plus 
avantageux. 

Dans les nevi stellaires, une seule séance, si Pon 
arrive à bien cathétériser le vaisseau avec une aiguille 
fine, peul suffire à guérir sans qu'il y ait aucune 
trace. L'électrolvse est ici le traitement idéal. Cest 
avec une technique identique qu'on améhorera Îles 
telangiectasies (meme les télangiectasies suites de 


Electrologie. 


radiodermites, à la condition toutefois que des vais- 
seaux séparés y soient visibles et qu'elles n'affectent 
pas la forme en nappe uniforme). 

Enfin, dans l'angiome tubéreux, si Pon procède de 
la périphérie vers le centre et si on ne fait pas de 
séances trop intenses, on obtient des résultats excel- 
lents avec cette supériorité sur les rayons X et le 
radium, qu'on n'a pas à craindre de réactions éloi- 
gnées et qu'au contraire Paspect des cicatrices va en 
s'améliorant avec le temps. 

En résumé, dans l’immense majorité des angiomes 
saillants, surtout des régions visibles, Vélectrolyse 
négative est le traitement de choix. Dans les gros 
angiomes des régions non visibles, si Pon veut gagner 
du temps, on peut employer soit la section électro- 
lytique de Bergonié, soit les rayons X. 


Discussion : M. Haret confirme les bons effets de 
l'électrolvse contre les télangiectasies. — M. H. Bé- 
cière est de l'avis de M. Belot sur Pégalité du radium 
et des rayons X en ce qui concerne les dangers d'ac- 
cidents tardifs; il cite une observation de télangiec- 
tasies intenses développées tardivement dans un cas 
qui avait paru d'abord un admirable succès du ra- 
dium. A. LAQUERRIERE. 


Ove Straudberg (Copenhague). — Traitement de 
la tuberculose de la muqueuse des voies aé- 
riennes supérieures par l'électrolyse de Reyn 
(Strahlentherapie, t. IV, n° 2, 16 Avril 1914, 
p. 649 à 661). 


Reyn avait montré, il y a déjà quelques années, 
qu'à l'aide de l'électrolyse on pouvait fixer dans les 
tissus Piode à l'état naissant à condition de faire 
absorber au malade préalablement, par voie buccale, 
une certaine quantité d’iodure de sodium. Une heure 
et quart après l'administration du médicament sont 
nécessaires pour assurer sa pénélration dans le sang 
et les tissus. | 

L'auteur a mis cette méthode en pratique dans son 
service d'otorhinolaryngologie du Finsen med. Lys 
institut, et a traité ainsi 217 malades dont la plupart 
avéc des lésions multiples et en a obtenu des résul- 
tats plus qu'encourageants. La plupart étaient des 
cas de lupus tuberculeux de la muqueuse pituitaire. 
Voici la technique qui fut suivie : une heure et quart 
après l’ingestion de 5 gr. de Nal on fait l'électrolyse. 
On applique en un point quelconque une large plaque 
négative indifférente et on pique avec une aiguille en 
platine reliée au pôle positif la région malade. Après 
3 minutes d'application, pendant lesquelles on débite 
5-5 m. A., on fait une nouvelle application dans une 
région voisine. Dans chaque séance il est fait envi- 
ron dix piqûres électrolvtiques et chaque série de 
10 séances est suivie d'un repos de 8 jours. 

Exception faite des malades qui ont interrompu 
leur traitement, il ny a eu que des améliorations 
{malades encore au traitement; ou des guérisons. Ces 
dernières ont été obtenues avec tantôt deux, tantôt 
un plus grand nombre de séances (jusqu'à 50) ce qui 
correspond à 10 à 150 gr. de Nal. Les malades gué- 
ris ont été suivis pendant 1 à 21 mois et il n'y a eu 
qu'un seul d'entre eux qui ait récidivé. La quantité 
d'iodure, quoique grande, n’a provoqué qu'une seule 
fois des phénomènes d'iodisme. Le malade avait pris 
500 gr. de Nal. Le grand avantage de cette méthode 
consiste surtout dans la courte durée du traitement. 

L. Bonen. 


 NÉOPLASMES 


Keating Hart (Paris). — Cancer et fulguration 
(suite) (Revue de Physiothérapie chirurgicale et 
médicale, Avril 1914, p. # à 9, avec 2 fig.). 


Résumé de six observations antérieurement pu- 


Électrologie. 


bliées, mais dont les sujets continuent à vivre sans 
récidive. L'intéret réside done dans l'étude de résul- 
tats se prolongeant de plus en plus. 

A. LAQUERRIERE. 


SYSTÉME NERVEUX 


H. Lewis Jones (London). — Électrothérapie, ra- 
diodiagnostic et radiothérapie dans les affec- 
tions du système nerveux [The proceedings of 
the Royal Society of Medecine (Electrotherapeu- 
lic section), vol. VII, n° 5, Mars 1914, p. 55 
à 58.. 


Les muscles paralysés doivent ètre soumis à lac- 
tion d'un courant à variations rythmiques, 15 périodes 
d'action el 15 de repos par minute, de plus les séan- 
ces doivent durer longtemps et le courant doit être 
plus fort que celui utilisé jusqu'à présent. De plus il 
est préférable d'utiliser les décharges de condensa- 
teurs; car elles sont mieux supportées par le patient 
que celles provenant d'une bobine d'induction. De 
plus les décharges de condensateurs sont plus faciles 
à doser exactement; la combinaison qui lui semble 
la meilleure est 120 volts avec quelques dixièmes de 
microfarad, 

Dans les cas de paralysie musculaire il ne faut pas 
seulement s'occuper des muscles, mais il convient 
aussi de soigner les troncs nerveux par lionisation. 

WILLIAM VIGNAL. 


Delherm (Paris). — La paralysie radiale (Pere 
mensuelle de Physiothérapie pratique, 19 Avril 
1914, p. 78 à 83). 


Le nerf radial est assez superficiel et accessible au 
niveau de la gouttière de torsion. Les causes de la 
paralysie radiale sont multiples; la plus fréquente 
est la compression prolongée du nerf dans la gout- 
tière. 

Après avoir dit quelques mots des symptômes, l'A, 
arrive à l’électrodiagnostic. L'excitation du point 
d'Erb ne provoque pas la contraction de tous les 
muscles du membre supérieur du côté malade. La 
conductibilité nerveuse parait s'arrèler au point où 
s'est produite la compression. Si le nerf est sérieuse- 
ment comprimé, on pourra observer la réaction de 
dégénérescence. Le pronostic el le traitement seront 
basés sur l'électrodiagnostie. 

On pourra faire de la galvanisation en appliquant 
le pôle positif au niveau de la gouttière et le négatif 
au dos de la main, intensité 45 milliampères environ 
pendant 20 minutes, séances quotidiennes, puis fara- 
diser les muscles par secousses esparées avec un 
trembleur lent. En cas de R. D., la galvanisation 
seule sera employée. J. LOUBIER. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Henry Bugbee (New-York). — Observations nou- 
velles sur l’emploi de l'étincelle à haute fré- 
quence pour l'amélioration de l'obstruction 
prostatique dans certains cas (Medical Record, 
14 Février 1914, p. 295 à 296). 


Aux 74 observations d'obstruction vésicale déjà 
publiées par l'auteur viennent s'ajouter quatre nou- 
veaux cas de nature bénigne (hypertrophie prostatique 
en masse ou limitée à un lobe) et quatre cas de na- 
ture maligne: ces derniers bien que très améliorés 
seront l’objet d'une publication ultérieure après un 
temps convenable d'observation. 

La méthode consiste à détruire le tissu prostatique 
par contact direct, le courant étant appliqué au 
moyen d'un fil isolé introduit dans la vessie à travers 
le cystoscope. La douleur, souvent absente, rare- 


431 


ment aiguë, disparait des que le courant est inter- 
rompu. 

Les cas d'obstruction par petite prostate fibreuse, 
sans hypertrophie générale, ont été symptomatique- 
ment guéris. | 

Les cas Wobstruction par un collier de nodules 
prostatiques. sans lobes latéraux, ont été complète- 
ment modifiés, là où la tonicité de la vessie était 
bonne et méme améliorée lorsque la paroi vésicale 
était atonique. 

Les cas d'adénome généralisé, où l'opération ou- 
verte étail contre-indiquée, ont été très améliorés, 

F. JAUGEAS. 


Li Virghi (Naples). — Traitement abortif élec- 
trolytique de la blennorragie (Journal Uro- 
loyie, 15 Avril 1914, p. 435 à 448). 


Voici résumée la technique employée par cel au- 
teur : après un lavage du canal, il anesthésie la mu- 
queuse urétrale à la cocaine, puis il injecte 5 en de 
protargol, qui sont abandonnés dans le canal inté- 
rieur pendant la durée de la séance. L’électrolyse 
négative est praliquée à l’aide d'une tige métallique 
à surface isolante et dont l'extrémité supporte une 
boule n° 15-14 Charrière. La durée de la séance est 
de 5 à 4 minutes. Elle détermine tout au plus une 
augmentation immédiate de l'écoulement et une sen- 
sation de brûlure aux mictions suivantes. 

Deux à trois séances d'électrolyse suffisent pour 
faire disparaitre le gonocoque et régresser l'écoule- 
ment. 

Alors on procède au deuxième temps du traite- 
ment, qui consiste en des lavages antiseptiques, des 
massages sur béniqué et des médications endosco- 
piques. Si on constate la réapparition du gonocoque, 
on refait deux nouvelles séances d'électrolyse. 

Ce traitement, appliqué à une blennoragie prise au 
début, amène la guérison en huit jours et donne des 
résultats d'autant plus rapides, qu'il a été institué 
plus tôt. Il wa sa valeur abortive que dans les blen- 
noragies entreprises avant le 11° jour. 

La seule contre-indication que son auteur lui re- 
connaisse, est une excessive sensibilité du canal d'ori- 
gine psychopatique. L. NAHAN. 


MALADIES DE LA NUTRITION 


O. Libotte (Bruxelles). — Haute fréquence et 
goutte (Annales d'Electrobioloyie, Mars 1914, 
p. 171 à 174). 


L’A. publie des cas de goutte aiguë et de goutte 
chronique qu'il a traités par les courants de H. F. 
en applications générales (chaise condensatrice) ou 
en applications locales (résonateur de Oudin). Ré- 
sultals remarquables; guérison de tous les cas en 
quelques jours. 

D'après PA., la H. F. fait disparaitre les tophi, 
amène des décharges urinaires Wurates et d'acide 
urique el possède une influence très active sur Fas- 
similation et la désassimilation. J. LOUbIER. 


L. Bordoni (Florence). — Observations sur l'eff- 
cacité de la haute fréquence sur les états chlo- 
ro-anémiques (/'Idrolujia, la Climatologia e la 
Terapia fisica, Mars 1014). 


L'auteur a déjà traité ce mème sujet dans cette 
même revue. H y revient pour insister à nouveau sur 
les bons effets de la d'Arsonvalisation, sous forme 
Pauto-conduction, dans les états chloro-anémiques. 
Vingt-cinq à trente séances de 15 minutes chacune 
avec une intensité de 3-6 ampères au primaire suffi- 
sent pour relever les forces des malades, augmenter 
le taux de lhémoglobine et modifier favorablement 


432 Froid — 


le chiffre des éléments figurés du sang. Ces résultats 
se maintiennent après la suspension du traitement 
et tendent méme á progresser. M. GRUNSPAN. 


Gustav Gaertner (Vienne). — Quelques obser- 
vations sur le procédé de Bergonié contre 
l'obésité (Wiener med. Wochen., 18 Avril 1914, 
n° 16). 


Chaleur. 


Long article où PA. cherche à démontrer que le 
régime alimentaire est susceptible à lui seul d'ame- 
ner une diminution du poids des obèses sans qu'au- 
cune intervention électrique ne soit nécessaire. La 
méthode de Bergonié pour Gacrtner serait non seu- 
lement inutile; mais peut-ètre mème non absolument 
exempte de dangers. F. RoucaYRoL. 


FROID — CHALEUR 
DIVERS 


GÉNÉRALITÉS 


Miramond de Laroquette (Alger). — La physio- 
thérapie des blessés de guerre (Revue de Phy- 
siothérapie de Lille, Avril 1914). 


Certains blessés du Maroc qui recoivent actuelle- 
ment à l'hôpital du Bey, à Alger, des traitements 
physiothérapiques permettent de penser que dans 
certains cas l'on arrivera à réduire dans de tres 
grandes proportions le nombre et le degré des inva- 
lidilés définitives. . G. GIBERT. 


Elsaesser (Hanovre). — Appareil à inhalation 


d'air chaud (Deuts. med. Wochen., n° 16, Avril 
1914). 


Apparcil constitué par un ventilateur électrique à 
ailettes, adapté à un tube contenant les résistances 
chauffantes. Un dispositif spécial et simple permet à 
l'air chaud d’entrainer des médicaments volatils. Il 
peut être utilisé, soit pour des inhalations Pair 
chaud et sec, soil pour diriger un jet d'air chaud 
dans les fosses nasales et surtout dans le pharynx, 
notamment dans les cas d'angine diphtérique, Fair 
chaud même à 60° ayant une action puissante sur les 
bacilles des fausses membranes. MAHAR. 


BIBLIOGRAPHIE 


Nobécourt. — Cardiopathies de l'enfance. Un 
volume de 250 pages avee 76 figures. Librairie 
O. Berthier. 


L'ouvrage du D'Nobécourt ne peut trouver auprès 
du publie médical qu'un accueil très favorable, car 
sa lecture sera utile à tous les praticiens. 

L'auteur s'est en effet attaché à montrer les carac- 
teres particuliers que revétent les eardiopathies chez 
les enfants, les difficultés que peut rencontrer le 
médecin, les conséquences fácheuses de ses erreurs, 
les bénéfices retirés d'un diagnostic précis et d'une 
thérapeutique judicieuse. 

Mais, dans son avant-propos, le Dr Nobécourt qui 
ne méconnait pas l'importance des acquisitions 
récentes, déclare que les nouveaux procédés de 
recherches demandent une technique minutieuse et 
une instrumentation spéciale qui ne sont pas à la 
portée de la plupart des médecins. + Les procédés 
classiques d'examen du cœur sont suffisants, dit-il. 
dans la majorité des eas. Parfois, il est indispensable 
d'avoir recours à la radioscopie et à lorthodiagraphie, 
de mème qu'à la carding aphie. Le temps me manque 
pour décrire, malgré leur grand'intérèl, ces méthodes 
si précieuses d'exploration. » 

On ne peut que regretter cetle lacune volontaire 
dans eet ouvrage plein d'intérèt el admirablement 
documenté. LEBON. 


G. Schwarz. — Le radiodiagnostic clinique du 
gros intestin et ses bases physiologiques 
(Berlin, Springer, 1914, 4 vol. in-8°, vi-155 pages, 
108 figures). 

S. résume dans ce faseicule sa riche expérience 
personnelle de l'étude radiologique du gros intestin. 
Après quelques indications techniques que nous 
cussions souhaitées plus completes et plus précises, il 


Le Gérant : Vienne ALGER. 


étudie le météorisme intestinal, puis limage du 
colon et ses variantes après ingestion de substances 
contrastantes par la voie buccale. 


Un chapitre circonstancié et particulièrement 
intéressant est consacré à élude des mouvements 


physiologiques du gros intestin, ce qui amène à 
Faction des divers médicaments, puis à Pétude de 
la constipation chronique. 

Un chapitre, un peu court également. auquel il ne 
hous semble pas que S. accorde toute l'importance 
qu'il mérite, traite du lavement bismuthé el nous 
passons ensuile en revue la pathologie proprement 
dite du gros intestin : changement de situation, ehan- 
gement de volume. insuffisance de la valvule de 
Bauhin, aspect radiologique de Pappendice, entéro- 
coliles, tubereulose iléo-ciæcale, sténose tuberculeuse 
du gros intestin et enfin cancer. 

ll ne saurait ètre question dans 
ment brève, de rendre comple de eet ouvrage plein 
de faits el auquel, contrairement à un défaut ger- 
manique souvent constaté, nous reprocherions plus 
volontiers de pécher par sa briévelé, excès de con- 
densation que par exeés d'ampleur. 

I nous parait regrettable en elfet que Fauteur 
n'ait pas protité de cette occasion pour rédiger un 
traité véritablement complet de l'étude radiologique 
du gros intestin dans lequel il aurail incorporé toutes 
les données de la littérature, fournissant ainsi une 
monographie définitive et dont Fabsence se fait vive- 
ment sentir. 

Tel qu'il est, se bornant exclusivement à relater 
ce qu'il a personnellement observé, le travail de 
Schwarz n'en est pas moins indispensable pour le 
radiologiste soucieux de bien connaitre ee chapitre 
délicat du radiodiagnostie. Souhaitons que. dans une 
deuxieme édition, qui ne saurait tarder, Pauteur 
tienne compte de notre demande. 

R. Lepoux-Lepanp. 


une analyse force- 


75 550. — Paris. Imp. Lancre, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


REVUE GENERALE 


I'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DE L'GESOPHAGE 


Par MM. AUBOURG et BELOT 
(Planche 10) 


Normalement, l'œsophage, conduit musculo-membraneux, échappe à l'examen 
radiologique direct : indirectement, il est facilement perçu par l'intermédiaire des sub- 
stances opaques qui le traversent. À cet effet, on peut utiliser soil un cachet, soit un 
lait de bismuth ; il y a intérêt à employer un lait assez épais ou mieux une crème épaisse 
bien homogène que l'on mange à la cuiller(*). 

Comme pour l'exploration de tout le médiastin postérieur, ce sont les positions 
obliques qui sont les positions de choix : position oblique antérieure droite et oblique 
postérieure gauche. On voit dès lors un espace clair allongé, étendu du pharynx au 
diaphragme, limité par la colonne vertébrale, d'une part, Pombre cardio-aortique, 
d'autre part. Des deux positions indiquées, la première est la plus simple et la plus 
fréquemment utilisée; la seconde donne parfois des renseignements plus précis, surtout 
lorsqu'il existe une opacité anormale du médiastin. 

Normalement, un lait de sel opaque traverse l’œsophage en une à deux secondes; le 
cachet de bismuth en deux à six secondes. Ce qui frappe au cours de cette traversée, 
c'est l'aspect sinueux du conduit, on dirait un S très allongé, avec coudures multiples. 
Cependant, si l'on introduit dans l'œsophage une sonde opaque, modèle Charnaux (*), par 
exemple, on redresse facilement toutes ces sinuosités : elles ne sont donc dues qu'au 
contact normal des organes voisins, reliés à œsophage par des expansions musculo- 
élastiques formées de fibres lisses. 

Il faut savoir que l'œsophage présente des points normalement rétrécis. Morosow et 
Mickulicz(*) ont décrit à Poesophage un aspect moniliforme avec quatre points rétrécis 
et quatre segments intermédiaires plus ou moins dilatés. Les quatre rélrécissements 
sont: 1° le cricoïdien, au niveau de l'orifice supérieur de l'œsophage, 2” Paortique, au 
niveau de la quatrième vertébre dorsale, 5° le bronchique au niveau de la cinquième 
vertèbre dorsale, 4° le sus-diaphragmatique au niveau de la dixième vertèbre dorsale. En 


(1) 42 Formule de cachet : 


Carbonate de bismuth. .......... ... 2 ou 5 grammes. 
2 Formule de capsule : 
Carbonate de bismuth. ....... 1, 5 où ò grammes dans une capsule. 


s Formule de bonbon : 
Bonbon de chocolat au bismuth. 
4° Lait de bismuth : 


A. Carbonate de bismuth... 0.0.0... 2. ...28. 10 grammes. 
Llosa e Se Bee Be Shoe oi NO Re, Ee Se 25 grammes. 
ou B. (Holzkneeht). 
Carbonate de bismuth. ........ coo... 10 grammes. 
SE iy A | Aad ees Oe ee ee 1 gramme. 
Sucre de lait q. s. pour consistance de pate. 
5° Creme de bismuth (Belo). — On bat ensemble deux cuillerées de bismuth avec une cuillerée de 
sirop de sucre. On oblient une crème sucrée, épaisse et homogène. 
(2) CHARNAUX. — Appareils radioscopiques pour l'exploration des divers organes. — Soc. de Radiologie 


médicale de France, 1912, p. 156. 
(3) MickuLicz. Wiener med. Presse, 1881, p. 1541. 


N° 8. — Août 1914. l. — 28 


434 Aubourg et Belot. 


ces points, il est fréquent de constater, chez les sujets normaux, un arrét notable 
dans la descente mais surtout au niveau du rétrécissement aortique, de tous le plus 
fréquent et le plus marqué. Cet arrêt est tout momentané, plus marqué à coup sûr 
avec le cachet qu'avec le lait de bismuth. Souvent même on ne constate qu'une 
légère déviation de la direction générale suivie par le bismuth. ll est d'autant plus 
important de connaître ces points normalement rétrécis qu'ils sont ordinairement les 
sièges d'élection des rétrécissements organiques. 


l. — STENOSES DE L’CESOPHAGE 


Les sténoses organiques sont caractérisées, au point de vue radiologique, par l'arrêt 
du bismuth, à la limite supérieure du rétrécissement; puis le lait s'écoule en filant par 
un conduit plus ou moins 
rétréci dans le segment 
inférieur. 11 marque ainsi, 
par le retour à l'aspect nor- 
mal, la limite inférieure du 
rétrécissement et, parsuile, 
la longueur totale de la 
sténose organique. L'exa- 
men radioscopique répété 
et continué permet de con- 
naître le degré du rétrécis- 
sement, sa perméabilité 
plus ou moins grande au 
passage du lait de bismuth, 
enfin les sinuosilés mêmes 
de la lumière du rétrécis- 
sement (fig. 1, 5, 4, plan- 
che 10). 

La crème épaisse de 
bismuth donne au mieux 
ces divers renseignements. 
Elle est bien préférable, 
dans la majorité des cas, 
au cachet bismuthé. Celui- 
ci, en effel, provoque par 
sa présence, des mouve- 
ments spasmodiques du 
conduit «esophagien; il 
Fig. 1. — Sténose de l'esophage, tiers inférieur (Néoplasme). Remarquer la dila- Monte el descend, finit par 

aida sa o ay avena dle: te COR ROS: E arráler ait aiyeat du ré: 

trécissement. Parfois, un 
mouvement de déglutition provoque à nouveau toute une série de mobilisations 
du cachet. Enfin, il finit par s'aplatir ou se briser, et le bismuth passe, en un filet 
plus ou moins gros, selon la perméabililé du rétrécissement. Cette façon de pro- 


L'exploration radiologique de l'æsophage. 435 


gresser est très nette quand le calibre de l'œsophage est déjà très diminué (fig. 1 et 4, 
planche 10). 

Lorsqu'il s'agit d'un rétrécissement encore peu marqué, d'une lésion au début, le lait 
de bismuth peut ne donner aucun renseignement précis. L'œsophage est perméable aux 
liquides, seuls les solides passent difficilement. La crème bismuthée renseigne parfois, 
mais c'est au cachet qu'il faut s'adresser si l'épreuve du lait bismuthé a été néga- 
tive. 

Le cachet subit un temps d'arrêt au niveau de la région rétrécie, présente, selon 
les cas, des mouvements d'ascension et de descente, puis s’immobilise, malgré les mou- 
vements de déglutition. Enfin, à la suite d'ingestion d'un peu de liquide, il s'aplatit et 
passe plus ou moins vite. Entre cet aspect et le précédent, tous les degrés peuvent 
exister; ils dépendent. de la plus ou moins grande perméabilité du canal. 

Le diagnoslic différentiel avec le spasme simple est parfois très difficile : nous ver- 
rons plus loin quels sont les principaux caractères différentiels. 

Deux autres signes accompagnent souvent les sténoses organiques de l'œsophage : 


1° La présence dune dilatation fonctionnelle en amont de la sténose, comme dans tout 
rétrécissement. Elle se traduit par une poche qui se laisse distendre par le liquide 
bismuthé et qui peut atteindre en surface jusqu'à 5, 8 et 10 centimètres de largeur. 
Parfois même, avant l'exploration au bismuth, on est averti de la présence probable de 
celte poche par une zone très claire à son niveau, aspect qui rappelle les aéro ou pneumo- 
colies localisées (fig. I et planche 10, fig. 1, 4 et 5). 


2° La présence de mouvements antipéristalliques. — Cette constatation peut être faite 
avec un lait de bismuth, mieux avec un cachet. Avec le lait, on voit la limite du liquide 
se soulever comme dans un pneumothorax à bascule. Le cachet, arrivé au niveau de la 
limite supérieure de la sténose, s'arrête quelques instants : puis, par antipéristal- 
tisme, remonte dans la lumière du conduit, pour bientôt redescendre au niveau du rétré- 
cissement. Il faut tenir compte également des mouvements transmis par les battements 
de l'oreillette droite, lorsque la poche liquide est dans son voisinage. 

Ce sont lá les caractères ordinaires des sténoses intrinsèques par lésions pariélales, 

Les sténoses extrinséques, par simple compression des organes voisins, présentent 
des caractères différents. Le plus souvent, on ne rencontre pas la filière rétrécie plus ou 
moins longue que l’on trouve dans les sténoses intrinsèques. Le rétrécissement paraît 
régulier et beaucoup plus court. L'arrêt du lait de bismuth donne plus l'impression d'un 
arrêt par coudure que par diminution de calibre. Comme le passage des aliments est 
beaucoup plus rapide que dans la sténose intrinsèque, on ne trouve généralement pas de 
dilatation du conduit en amont du point comprimé; l'antipéristaltisme y est beaucoup 
moins fréquent. | 

Mais il est des cas dont le diagnostic semble impossible; c'est quand une lésion de 
voisinage a envahi la paroi cesophagienne : dans ces sténoses que l'on pourrait dire 
mixtes, à la fois intrinséques et extrinsèques, il est très difficile, souvent impossible, de 
déterminer la part qui revient dans la sténose, à l'envahissement de l'æœsophage ou à la 
tumeur de voisinage. | 

Parmi les causes de sténose intrinsèque, les deux causes étiologiques les plus fré- 
quentes sont les rétrécissements cicatriciels (à la suite d'absorption de liquides caus- 
tiques) et les rétrécissements d'origine néoplasique. Bien que des caractères radiolo- 
giques puissent être donnés — pour distinguer ces deux types de rétrécissement (comme 


436 Aubourg et Belot. 


pour les sténoses cicatricielles ulcéreuses ou cancéreuses de l'estomac), il ne nous 
semble pas qu'il existe des signes différentiels très nets plus encore s'il existe des rétré- 
cissements tuberculeux et syphilitiques. 

Certes, il est des sténoses néoplasiques dont l’image est très particulière : la dilata- 
tion cylindrique se termine par une limite inférieure, irrégulière, dentelée, parfois lacu- 
naire (fig. 4 et 5, planche 10). La sténose d'origine cicatricielle serait plus régulière, 
plus cylindrique ou cylindro-conique. Cette distinction est loin d'être toujours vraie. 
Ainsi, nous reproduisons 
une radiographiedesténose 
cicatricielle (planche 10, 
fig. 2), consécutive á Pab- 
sorption d'eau de Javel, 
qui ressemble singulière- 
ment à celle d'une sténose 
néoplasique (planche 10, 
fig. 1). 

L'existence de ganglions 
médiastinaux au voisinage 
de la slénose fait songer 
au néoplasme, sans loute- 
fois permettre de l'affirmer. 

Aussi, en présence d'un 
rétrécissement de l'œso- 
phage, il est très difficile 
sinon impossible d'en indi- 
quer la cause. Comme pour 
toute la radiologie du tube 
digeslif, on peut donner un 
diagnostic causal d'impres- 
sion, Jamais un diagnostic 
de certitude. Encore ce 
diagnostic d'impression 
peut-il être infirmé par 
d'autres mélhodes d'explo- 


ration clinique. C'est ainsi 
que, récemment, chez le 


Fig. 2. — Sténose du cardia par néoplasme avec énorme dilatation de l'œsophage. 


père d'un de nos collègues, 
agé de 70 ans, el présentant un état général qui pouvait faire craindre un cancer, lexa- 
men radiologique avait montré un rétrécissement organique de l'œsophage para-dia- 
phragmatique (fig. 6, planche 10) : sur le diagnostic de la cause de ce rétrécissement, 
nous nous élions bien gardé de donner une précision. Un examen cesophagoscopique, 
pratiqué par Guisez, montra que ce rétrécissement était dû à un nevus. Des séances 
d'irradiation de radium, faites, loco-dolenti, sous le contrôle de l'æsophagoscopie, ont 
rendu, au malade, en deux séances une perméabilité parfaite de son canal œsophagien. 
Une fois de plus, les rayons X n'avaient pu donner qu’un diagnostic régional, un 
diagnostic morphologique : on se serait trop avancé et grossièrement trompé, en portant 
un diagnostic éliologique de cancer. 


L'exploration radiologique de l'æsophage. 437 


Parmi les causes de sténoses ertrinsèques de l'æsophage, il faut citer toutes les lésions du 
médiastin qui peuvent comprimer cet organe : au premier rang se placent l’anévrisme de 
l'aorte et tout le groupe des aorlites avec réaction périaortique. C'est là un des rensei- 
gnements les plus précieux fournis par l'examen radiologique que de pouvoir déceler 
un anévrisme au début, alors qu'il n'existe aucun autre signe clinique qu'une difficulté 
de la déglutition. Les recherches des syphiligraphes ont montré la fréquence insoup- 
connée d'aortiles avec retentissement œsophagien. Ces deux diagnostics d'ectasie et 
d'aortite, avec périaortite, sont facilement donnés par l’examen aux rayons X. Aussi 
peut-on poser en principe, que, dans un cas de gêne de la déglutition, le radiologiste 
doit, avant toute exploration de l’œsophage, procéder à un examen complet du thorax et 
particulièrement du cœur et des gros vaisseaux. 

I] faut cependant remarquer que les troubles de déglutition présentés par les sujets 
porteurs d'anévrisme sont loin de donner toujours des signes nets de rétrécissement, à 
l'examen radioscopique. Dans nombre de cas, le cachet ou le lait de bismuth passe 
presque sans arrêt, au niveau de la poche anévrismale. Le plus souvent l’œsophage est 
légèrement dévié et l'on voit le corps opaque contourner le bord postérieur de la dila- 
tation, au lieu de descendre comme d'habitude dans un canal presque vertical. 

À côté des affections de l'aorte, il faut noter, comme pouvant comprimer l'œsophage 
et amener des signes radiologiques de sténose, la tuberculose des ganglions du médiastin, 
les abcès chauds et surtout les abcès froids du médiastin, les adénies et adénites, l hyper- 
trophie de lobes thymiques aberrants, etc., d'une façon générale, toutes les tumeurs du 
médiastin. 

Si certaines adénopathies médiastines peuvent provoquer une sténose de l’cesophage, 
il importe de remarquer qu'il en est de très volumineuses ne modifiant en ricn la perméa- 
bilité du conduit. Nous avons pu constater que d'énormes ganglions de la région hilaire 
ne génaient pas la progression du repas. 

Quoi qu'il en soit, un examen radiologique complet pourra facililer le diagnostic en 
montrant des lésions du médiastin, connexes de la gêne de déglutition. 


1}. — FISTULES ŒSOPHAGO-BRONCHIQUES 


La fréquence des examens radiologiques a permis de constater un nombre assez 
inattendu de fistules œsophago-bronchiques, comme complications des rétrécissements 
néoplasiques de l’æœsophage. Au cours d'un examen avec un lait de bismuth, on peut 
voir l'arbre respiratoire rempli de bismuth jusque dans les plus petites ramifications 
bronchiques. Cetle image rappelle par sa nettelé et sa finesse, celles des moules, de 
l'arbre bronchique obtenus par l'alliage d'Arcet. Il s'agit d'un passage du lait de bismuth 
dans l'arbre respiratoire, par communication trachéo-cesophagienne si le bismuth se 
répand dans les deux côtés droit et gauche, par communication œsophago-bronchique 
si le bismuth ne se répand que d'un seul cóté. Parfois, le passage du bismuth a pu étre 
suivi de mort immédiate (Desternes) ; le plus souvent, il ne se produit, chez les malades, 
aucun incident immédiat appréciable. Cette tolérance des bronches au bismuth, que 
l'un de nous a constatée deux fois à l'hôpital Boucicaut, dans le service de M. Letulle, 
a été confirmée par les expériences de Guisez sur des chiens. Pour étudier la tolérance 
des bronches et du tissu pulmonaire aux injections de substances médicamenteuses, cet 
auteur a injecté du lait de bismuth directement dans telle ou telle bronche d'un chien, 
sous le contrôle des examens radioscopique et bronchoscopique. Les animaux en expé- 


438 Aubourg et Belot. 


rience n'ont présenté d'autre incident qu’une inappétence plus ou moins marquée. Les 
examens histologiques de M. Letulle n’ont montré au niveau de l'épithélium pulmo- 
naire que peu d'altérations : mais, fait curieux, du bismuth fut retrouvé plusieurs fois à 
l'intérieur des ganglions trachéo-bronchiques. 


11). — SPASMES DE L'ŒSOPHAGE 


Spasme symptomatique. — Toute lésion de œsophage peut être la cause d'un 
spasme de l'organe; le spasme, dans ce cas, est symptomatique d'une lésion. 

Dans tous les conduits membraneux contractiles, « la présence de corps étrangers 
et leur effort sur le point qui fait obstacle à leur passage déterminent, dans l’organe, un 
certain degré de spasme qui vient encore ajouter à la constriction » (Béhier). Dans ce 
spasme, consécutif à une lésion wsophagienne (plaie, ulcération, etc., jouant à l'égard de 
ce canal muco-membraneux le même rôle que les lésions uréthrales pour l’urèthre), 
l'examen radiologique montre un arrêt du cachet, souvent même du lait de bismuth. 
Cet arrêt n'est pas définitif; après une période d'hésitation, de mouvements d'ascension 
et de descente (péristaltisme et antipéristaltisme), le cachet passe d'un seul coup. On ne 
constate pas de filière rétrécie à contours plus ou moins irréguliers. Très rarement, il 
existe une dilatation en amont ; en tout cas, elle est toujours peu étendue. 

Spasme sympathique. — Ces mêmes caractères se retrouvent dans les spasmes 
sympathiques ou spasme à distance survenant à la suite d’une lésion du larynx, du 
cardia, de la petite courbure, du pylore : Lorper(') a de nouveau insisté sur leur fré- 
quence et leur étiologie. Quand ces spasmes intéressent la région de l'œsophage dia- 
phragmatique, ils provoquent le syndrome des rétrécissements du cardia avec dila- 
tation de la partie susdiaphragmatique de l’œsophage. 

Spasme essentiel. — Mais il reste un spasme essentiel, idiopathique par cesophagisme. 
où le diagnostic radiologique pourrait prêter à confusion avec un spasme secondaire à 
une lésion organique de l’æsophage. Ce spasme est souvent très difficile à caractériser, 
en particulier lorsqu'il siège à la région inférieure de l'organe, au niveau du cardia. Il 
importe dans les cas douteux de répéter, à intervalles plus ou moins espacés, l'examen 
radiologique. Si Pon constate, d'un examen à l’autre, une variation de siège du spasme, 
une traversée plus ou moins facile du repas opaque, il s’agit d'un spasme essentiel. La 
variabilité du point où s'arrête le mélange opaque est la caractéristique de cette anomalie. 
Un autre signe peut être tiré également de la rapidité, de la brusquerie même, avec 
laquelle s'effectue le passage, après la période d'arrêt. 

Enfin, comme dans beaucoup de rétrécissements spasmodiques esscnliels, une 
injection préventive de sulfate d'atropine peut faire disparaître le spasme et montrer un 
passage normal du bismuth. Toutefois, cette méthode ne donne pas une sécurité absolue. 

Il reste encore le catéthérisme, sous le contrôle de l'écran, avec une sonde opaque; 
son passage montrera qu'il s'agissait bien d'un spasme et non d'un rétrécissement 
organique. 

IV. — ATONIE DE L'ŒSOPHAGE 
MM. Holzknecht (Vienne) et Olbert (Marienbad) ont décrit une affection de l'œso- 


phage remarquable par sa fréquence et par la facilité avec laquelle l'examen radiolo- 
gique permet d'en établir le diagnostic, très difficile à faire autrement : c'est l'atonie 


(1) Lærer. — Leçons de pathologie digestive (Masson, 1914). 


L’exploration radiologique de l'æsophage. 439 


de l'wsophage : M. Chilaiditi (*) a fait connaître, en France, le mémoire de nos collègues 
autrichiens. 

L'insuffisance motrice de l’cesophage se caractérise par une progression difficile des 
ingesta de consistance molle et de faible volume; les bouchées volumineuses passent 
au contraire normalement ainsi que les liquides. Le bol alimentaire semble ne pouvoir 
progresser que s'il est parfaitement liquide, ou si son volume est suffisant pour entrer 
franchement en contact avec les parois œsophagiennes et les réveiller de leur atonie. 

Au point de vue radiologique, ce trouble se traduit par ce fait que chaque bol de 
crème bismuthée épaisse pousse devant lui le bol précédent étalé dans le conduit, comme 
si l'ensemble occupait un tuyau inerte. Le bismuth ne remplit pas complètement l’æœso- 
phage sous forme d'une colonne cylindrique; il revêt l'aspect d'un large ruban discontinu, 
a contours indécis, de largeur à peu près uniforme, n'excédant nulle part la largeur 
normale (un travers de doigt et demi). Finalement, la dernière portion reste dans l’œso- 
phage sous forme d'une longue et mince traînée. Pour la balayer, le malade doit avaler 
quelques gorgées d’eau ou faire de nombreuses et successives déglutitions. 

Cette anomalie ne s'accompagne souvent d'aucun signe physique; quelquefois, 
cependant, les sujets qui en sont atteints présentent des troubles subjectifs qui feraient 
penser à une sténose. L'examen radioscopique permet de porter un diagnostic précis. 


V. — CORPS ÉTRANGERS DE L'ŒSOPHAGE 


Les rayons X sont souvent mis à contribution pour établir le diagnostic de corps 
étrangers de l'œsophage; en fait, leur présence et leur situalion sont souvent révélées 
par un examen radiologique. Encore faut-il se rappeler deux faits. 

1° Un examen radiologique négatif n'a pour le diagnostic aucune valeur. Après de 
multiples radioscopies et radiographics sous des angles obliques différents, si le corps 
étranger n'est perçu ni sur l'écran, ni sur la plaque, on n'est pas en droit de conclure à 
son absence. Guisez (*) sur 200 cas de corps étrangers a employé 120 fois les rayons X : 
dans ces 120 examens radiologiques, 45 pour 100 seulement des corps étrangers ont été 
reconnus, do pour 100 ont passé totalement inapercus. 

I] va sans dire que pour ces recherches, on ne saurait se contenter de la radioscopie ; 
la radiographie en apnée apportera des renseignements plus précis. 

Quelque procédé radiologique que Pon utilise, la visibilité du corps étranger dépend 
de sa composition chimique et de son épaisseur. On comprend aisément que les petils 
fragments osseux, les aréles de poisson, les corps organiques sont le plus souvent invi- 
sibles. Ce sont précisément ceux qui sont le plus fréquemment avalés. 

Par contre, tous les corps étrangers métalliques ou minéraux (monnaie, dentier, 
épingles, cailloux, etc.) sont presque loujours décelés el localisés par la radiologie, 
si leurs dimensions ne sont pas trop faibles (fig. 5). 

Même lorsque le corps étranger n'est pas visible et qu'il est soupçonné, l'arrêt du 
repas bismuthé, en un point de l’œsophage, le spasme qui l'accompagne permetlent de 
penser à l'exactitude du diagnostic et à la probabilité du siège. 

2% Dans le tiers supérieur de l'aesophage, il peut être parfois très difficile de situer 
le corps étranger soit dans l'œsophage, soit dans le larynx ou la trachée. Sans doute, on 
a conseillé de faire prendre au malade un lait de bismuth : si le corps étranger est dans 


(1) CuiLatorTI. Soc. de Raciolugie médicale de France, 1914, p. 52. 
(2) Guisez. Soc. des Chirurgiens de Paris, 28 Mai 1915, p. 1010-1016. 


440 Aubourg et Belot. 


l'esophage, il détermine un spasme qui arrête momentanément le passage du liquide 
opaque (Th. Guthrie) (*). On peut dès lors localiser le corps étranger à telle hauteur de 
lcesophage. Mais il est fréquent de constater, avec des corps étrangers haut situés, que 
le malade a un tel spasme préventif qu'il lui est impossible de prendre la plus petite 
quantilé de liquide bismuthé, sans qu'elle provoque des quintes répétées gênant considé- 
rablement l'examen. Cette remarque est encore plus importante à connaitre quand il 
s'agil de tout jeunes enfants. Aussi peut-on dire que, pour un corps étranger silué au- 


Fig 5. — Pièce de cing centimes arrétée dans œsophage, au niveau de la crosse aortique 
(Rétrécissement normal du canal cesophagien, image retournée). 


dessus du niveau de la crosse aortique, il est parfois difficile de préciser son siége, soil 
dans I’@sophage, soit dans les voies aériennes supérieures. | 

L'image que nous reproduisons montre une pièce de cinq centimes arrétée dans 
l'œsophage au niveau de la crosse aorlique (fig. 5), chez un enfant de neuf ans. Les 
troubles que présentait le sujet étaient tres minimes et la déglutilion se faisait sans 
grandes difficultés. 

Quoi qu'il en soit, chaque fois qu'on se trouve en présence d'un corps étranger de 
l'æsophage, la radioscopie et la radiographie doivent d'abord être pratiquées, à cause de 
leur simplicité. Si le résultat est négatif, on n'aura pas le droit de conclure à l'absence de 
corps étranger, à moins qu'il s'agisse d'un objet métallique ou à poids atomique élevé. 


(1) Tn. GUTHRIE. Proceedings of the Royal Society of Medecine of London, Laryngological section. Janvier 
1914, p. 44. 


N 


Lexploration radiologique de l'æsophage. A 


VI. — MALFORMATIONS DE L'ŒSOPHAGE 


Trois ordres de malformations sont assez fréquemment révélées par l'examen 
radiologique : 

1° Les dilatations congénitales de l'æœsophage ; 2° les diverticules de l'ceesophage : 
5° les déviations de l'æœsophage. 

1° La dilatation congénitale de l'æsophage se traduit par la constatation radiologique 
d'une énorme poche cesophagienne qui remplit tout le médiastin postérieur : cette poche 
peut contenir une très grande quantité de liquide. On dirait un véritable estomac 
siégeant dans le thorax. Puis, après la replétion de la poche par le liquide bismuthé, 
le cardia s'ouvre, et, comme par éjaculalions successives, le liquide s'évacue dans 
l'estomac, donnant alors l'aspect de deux estomacs superposés, lun intrathoracique 
l'autre abdominal. | 

Ces faits ne sont pas très rares : nous en avons pour notre part observé quatre cas, 
chez des sujets de moins de 20 ans. Au point de vue radiologique, ils sont tout à fait 
comparables à une dilatation acquise, secondaire 
à un rétrécissement du cardia. Ces formes congé- 


nitales pourraient entrer dans les cas de dilatation E y PE 
de la portion abdominale de l'æsopbage (Luschka) 4 
causés par un sillon circulaire et profond, situé à 
Pabouchement de l'æœsophage dans l'estomac. he 
[ 15 
/ / 


Une série d'examens, faits à des époques plus 


ou moins éloignées, permet de différencier celte 
malformation congénitale de la dilatation consé- 
cutive à une slénose néoplasique du cardia. La 
limile inférieure du bismuth est nelle, régulière, 


arrondie. Enfin, la façon dont s'effectue le passage | j 
dans l'estomac est différente; le cathétérisme. avec | \ 
une sonde opaque, montre un cardia libre. n EP = 
4 | = Fig. 4. — Schéma d'un diverticule postérieur 
2° Les diverticules de l'œsophage. de l'æsophage. 


Les diverticules de l'œsophage se divisent en: 

a) Diverticules de traction. Ils sont situés dans la moitié inférieure de l'æsophage 
thoracique, et apparaissent secondairement à des d'adhérences avec un organe voisin. 

b) Diverticules de pulsion. Ils sont primitifs, situés dans la moilié supérieure du 
conduit; ils sont congénitaux, formés probablement aux dépens des arcs branchiaux. 

On peut utiliser pour l'examen, le cachet, le lait de bismuth ou la sonde opaque. 

Avec le lait de bismuth, procédé le plus simple, on voit ordinairement le liquide 
passer directement du pharynx au cardia, et l'on est tout surpris de conslater qu'une 
poche remplie de bismuth persiste. Elle est située, en général, dans la portion cervicale 
de l'œsophage, ou dans sa partie thoracique supérieure. Cette poche, dont les dimen- 
sions apparentes peuvent varier, est régulière, parfaitement ovoide, ce qui la différencie 
des dilatalions sus-jacentes aux sténoses : dans ces cas, en effet, on se souvient que lu 
limite inférieure de la poche est généralement irrégulière, déchiquetée (néoplasme) ou 
en entonnoir (sténose cicatricielle ?). 

Si, la poche étant remplie, on prie le sujet d'absorber à nouveau une cerlaine 
quantité de bismuth, on voit le liquide bismuthé filer en avant ou en arrière de la poche. 


442 Aubourg et Belot. 


On a donc la preuve d'un diverticule, d'un appendice de l'wsophage planté générale- 
ment sur sa paroi postérieure. I] semble parfois assez indépendant de |'rsophage, 
puisque le liquide peut y séjourner plusieurs heures, comme chez un malade de 
Guisez. Le diverticule finit par se vider soit directement dans l'sophage et l'estomac, 
soil à l'extérieur par vomissement, à cause d’un spasme surajouté qui bloque l'esophage, 
au moment où la poche diverticulaire se vide. 

Holzknecht a remarqué que le cachet de bismuth se comportait différemment 
dans le cas de rétrécissement et dans le cas de diverticule. Dans le cas de rétrécisse- 
ment, après une série d'ascensions et de descentes, dues aux mouvements péristalliques 
et anlipéristalliques de l'organe, le cachet revient toujours à son point d'arrêt initial, 
s'effile et disparait ensuite brusquement. Au contraire, s'il s'agit d'un diverticule, le 
cachet présente bien également des migrations dues au péristaltisme, mais il disparait à 
un niveau supérieur à celui auquel il s'était primitivement arrêté. 

Malgré tout, avant de porter le diagnostic de diverticule, il est nécessaire de faire 
une série d'examens, pour saisir le moment favorable au remplissage de la poche. 

Quelquefois, il peut arriver que le diverticule se remplisse d'abord sans que le bis- 
muth suive le trajet œsophagien, soit par suile du peu d'abondance du liquide pour le 
volume de la poche, soit aussi parce que la compression qu'exerce le diverticule sur 
l'œsophage retarde la progression. Un examen attentif solutionne d'habitude la question 
et permet de ne pas prendre pour une sténose, un simple diverticule. 

Dans les cas difficiles, le cathétérisme de l'œsophage avec une sonde opaque laisse 
voir, sur l'écran, le trajet de ce canal et ses rapports avec le diverticule préalablement 
rempli de bismuth. 

Certains cas, rares heureusement, peuvent simuler un diverticule simple, alors qu'il 
s’agit d'une complication d'un néoplasme en évolution. Jaugeas, dans son Précis de 
Radiologie, en rapporte un cas-type emprunté à Krause. 

5° Dévialions. — La position normale de l œsophage est bien connue; il n'occupe 
pas toujours sa situation anatomique; il peut être déplacé en masse, avec l'ensemble 
du inédiastin, par des épanchements ou adhérences pleurales. Le plus souvent, la dévia- 
lion n'est que partielle et provient soit d'une tumeur du médiastin, soit d'un anévrisme 
de l'aorte: nous avons déjà insisté sur ce point. L'examen radiologique établit ou con- 
firme le diagnostic de ces déviations toujours difficiles à établir. 


On voit que le radiodiagnostic des affections du tube œsophagien embrasse une 
grande partie de la palhologie de cet organe. Avec l'æœsophagoscopie, il constitue les 
deux procédés d'exploration les plus utiles. Certains ont voulu opposer ces deux 
méthodes, en vantant les avantages de la vision directe, sur l'étude des ombres proje- 
tées. Cetle conception est regrettable, parce qu'elle s'écarte de la vérité. L'esophagos- 
copie ct le radiodiagnostic se complétent mutuellement. L'ampoule de Róntgen donne 
surtout la topographie des lésions, tandis que l'œsophagoscope permet de préciser leur 
aspect extérieur. Qu'il s'agisse d'un corps étranger, d'un trouble, d'une malformalion 
ou d'une lumeur de Fæsophage, la radioscopie doit succéder à l'examen clinique; puis, 
selon les cas, l'œsophagoscopie apportera des détails que les rayons X ne sauraient 
fournir. 


Journal de Radiologie Planche 10 


Retrécissements de l'Œsophage 


el d'Electrologie Mémoire Aubourg et Belot 


a 


Fig. 1. Néoplasme de l'cesophage tiers supérieur. Fig. 2. Retrécissement cicatriciel de l'cesophage. 
(Oblique). (Region moyenne Ex oblique). 


Fig. 3. Néoplasme de l'cesophage. Fig. 4. Néoplasme de l'cesophage tiers inférieur. 


(Region inférieure Ex oblique . ‘Ex oblique). 


Marmand 


Fig. 5. Néoplasme du cardia. Grosse dilatation Fig. 6. Sténose du cardia. 


, 
de | oapeanhage | TR PE ¡Ex antero vosterieur) 


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LA MALADIE DE RAYNAUD ET SON TRAITEMENT 


Par MM. 


L. DELHERM et G. GIBERT 


Définition. — La maladie de Raynaud ou gangrène symétrique des extrémités est une variété de 
gangrène sèche, caractérisée par des troubles, qui peuvent être divisés en trois stades : 
1° Syncope locale; 2° Asphyxie locale; 5° Gangrène. 


NOTIONS CLINIQUES 


La syncope locale intéresse un ou plusieurs doigts ; l’une ou les deux mains. La peau prend une 
teinte cireuse, exsangue. Les mouvements sont difficiles; la sensibilité est imparfaile; les doigts 
morts. Cet état dure de quelques instants à quelques beures; puis la sensibilité, Ja chaleur, la vie 
reprennent au bout d’un certain temps. 

Asphyaie locale. — Ce second stade succède au précédent ou peut allerner avec lui; il se produit 
une teinte cyanotique, soit blanc bleuátre, soit violette, ou ardoisée, comparable à une tache 
d'encre. Il peut exister sur l’avant-bras ou sur la jambe des marbrures en cerceau, comparables à 
celles produites par l'usage de la chaufferette; ce stade s'accompagne de douleurs vives, d'engour- 
dissement, de brûlures, d'élancements. Le pouls parfois devient imperceptible. 

Au bout d'un certain temps les taches disparaissent, la peau reprend sa coloration normale. 

Après l'accès, le retour à l'état normal est précédé d'une vaso-dilatation qui peut durer 15 à 
20 minutes et le pouls reprend une activité considérable. 

Gangrène. — Les extrémités prennent une teinte lilas ou d'emblée violacéc. Le sujet éprouve 
une sensation d'onglée, des élancements, des fourmillements, des chaleurs brúlantes. 

Les douleurs restent limitées aux extrémités ou peuvent s'irradier dans le membre. Les tégu- 
ments sont froids et l'abaissement thermique est parfois de plusieurs degrés, contrastant avec une 
élévation de la température des poignets et des mains. La gangrène s'installe alors et se présente 
suivant trois apparences : phlyctènes, parcheminement, escarres. 

La marche de la maladie se fait par accès; mème quand il y a gangrène, la terminaison est 
favorable; les escarres s'éliminent, la sécrétion se tarit peu à peu, la réparation se poursuit. 


PRONOSTIC 


La maladie de Raynaud n’entraine jamais un pronostic fatal. Cependant les douleurs, l'impo- 
tence fonctionnelle consécutive, les pertes de substances possibles rendent le pronostic de cette 
affection assez sérieux. 

11 ne faut pas oublier non plus que la syncope locale et l’asphyxie sont souvent des troubles 
prémonitoires d'une sclérodermie. L'association de ces deux maladies a été remarquée par tous les 
auteurs; Favier le premier en 1880 a réuni 14 cas. Elle a été signalée par Fox, Potain, Grasset, 
Vidal, Belot; nous-mêmes en avons observé un cas. 


ÉTIOLOGIE — PATHOGÉNIE 


La maladie de Raynaud est une maladie de l'adolescence et de l'âge adulte; à partir de 50 ans 
elle devient rare. Elle est quatre fois plus fréquente chez la femme que chez l'homme; et on a 
noté qu’elle pouvait ètre héréditaire et familiale (Grasset). 

Les facteurs accidentels de la maladie ont été décrits par tous les auteurs. La cause provocatrice 
est presque toujours le moindre abaissement de température, les crises reparaissant aux premiers 
froids; quelquefois mème il suffit d'une émotion morale. Enfin on a observé aussi que l'apparition 
des accès douloureux coincide avec des troubles menstruels. 

Trois théories pathogéniques ont été soutenues : 


444 L. Delherm et G. Gibert. 


a) Théorie nerveuse. — Maurice Raynaud rapportait la cause de cette affection à des troubles 
fonctionnels des vaso-moteurs, plus particulièrement à un spasme des vaisseaux capillaires, se pro- 
duisant presque toujours sur un terrain névropathique. Suivant la durée et la force du spasme, il 
se produirait la syncope, l'asphyxie ou la gangrène. 

D'autres auteurs (Pitres, Vaillard, Lancercaux) ont prétendu qu'il s'agissait d'une gangrène 
névritique. 


b) Théorie vasculaire. — L'anatomie pathologique montre que des lésions vasculaires sont très 
fréquentes dans la maladie de Raynaud. On a observé soit des lésions inflammatoires de la tunique 
endothéliale des artères, soit une atrésic très prononcée des trois tuniques artérielles. Mais jusqu'à 
présent il n’est pas démontré que ces troubles vasculaires soient primitifs ou secondaires. 

Dans le même ordre d'idées il est à poter que la maladie de Raynaud peut survenir au cours 
d'une maladie de l'appareil circulatoire bien déterminée : l’artério-sclérose, la chlorose, Panémie. 


c) Théorie infectieuse. — Très souvent le syndrome de Raynaud apparait chez un sujet intoxiqué. 
Les poisons toxiques peuvent être l'alcool, le plomb ou les toxines microbiennes. Pour Marcel Sée, 
la syphilis et la tuberculose jouent un rôle important dans la genèse de la maladie de Raynaud. 

Les produits toxiques à action vaso-constrictive peuvent aussi provenir d'une glande endocrine 
en mauvais fonctionnement. Voivenel et Fontaine ont rapporté 6 observations d'altération thyroi- 
dienne associée à la maladie de Raynaud. Nous-mémes en avons observé un cas. D'autres auteurs 
vont plus loin et attribuent une origine purement thyroïdienne à cette maladie. 


TRAITEMENTS PHYSIQUES 


1° Courant voltaïque. — Raynaud employa avec succès le courant continu descendant sur la 
moelle épinière; le pôle positif à la 5° cervicale; le pôle négatif snr Ja dernière lombaire ou le sacrum. 

Les applications quotidiennes duraient de 10 à 15 minutes avec 10 à 15 milhampères : 

D'après Huet, Nothnagel a obtenu de bons résultats en plaçant le pôle positif sur le plexus bra- 
chial, le négatif à la nuque avec 6 à 10 milliampères pendant 5 à 10 minutes. 

S'il y a lieu d'agir sur les membres inférieurs, on place une électrode négative aux lombes; une 
positive sur la paroi abdominale, dans les fosses iliaques. 

On peut encore se servir comme électrode positive d'un bain dans lequel on fait plonger les 
mains ou les pieds. 

2° Courant faradique. — Si l'on emploie le courant faradique, on peut faradiser faiblement la 
peau avec les électrodes humides ou avec le pinceau faradique, pendant un temps très court. 


Pendant très longtemps le courant voltaïque et le courant faradique ont été seuls employés 
dans le traitement de Ja maladie de Raynaud, mais, depuis quelques années, d'autres procédés 
capables d'agir plus rapidement sur la circulation locale et générale ont été utilisés, en particulier 
les courants de haute fréquence, l'air chaud et la luminothérapic. 

5° Haute fréquence. — La haute fréquence peut ètre employée en applications générales (lit 
condensateur) ou locales (électrode condensatrice de Oudin). 


a) Lit condensateur. — Bonnefoy fait passer un courant de 4 à 500 milliampéres en séances 
quotidiennes de 10 minutes environ. 

lla publió 5 cas de maladie de Raynaud traités par cette applicalion. 

Dans un cas où le début de la maladie remontait à 5 ou 6 mois seulement, l'amélioration fut 
manifeste dès les premières séances. Un autre malade, plus sérieusement atteint et depuis longtemps, 
fut guéri en 3 mois et après 50 séances environ. Enfin, dans un cas beaucoup plus grave où le 
traitement par le lit condensateur fut très long, le malade guérit de la main droite mais la maladie 
continua à évoluer sur la main gauche. 

Les résultats annoncés par cet auteur sont rationnels, car nous savons que la haute tréquence 
employée sous cette forme détermine des effets vaso-dilatateurs el caloriques considérables et une 
sensation de chaleur intérieure très agréable. 


b) Electrisation avec le manchon de verve, frictions hertsiennes, — L'électrisation, à l'aide de 
l'électrode condensatrice en parliculier, constitue nn des meilleurs moyens d'action contre la mala- 
die de Raynaud. L'application doit se faire sur les doigts, la main, Vavant-bras et le bras jusqu'à 
production d'une rubéfaction appréciable. Elle a pour but principal d'agir sur la circulation cutanée 
et d'y déterminer une vaso-dilatation notable. 

Ce procédé a donné à Desnoyer, Marque, Leullier, à d'autres et à nous-mêmes, de bons résultats. 

Une de nos malades, G..., âgée de 18 ans, nous a été amenée le 15 octobre 113. Elle présentait 


La maladie de Raynaud et son traitement. 445 


de l'asphyxie locale des mains, et des crises d'assez longue durée se reproduisaient fréquemment. 
Cet état avait débuté deux ans auparavant. Les douleurs n'étaient pas très vives mais les sensations 
de froid et d’engourdissement étaient très pénibles. Après 16 séances de haute fréquence au man- 
chon de verre nous avons noté une amélioration très appréciable ; vers la fin, nous avons fait quel- 
ques séances de hain local de lumitre, et la malade est partic le 24 novembre dans un état incom- 
parablement meilleur. 


c) Diathermie. — Pour traiter des extrémités en état de syncope et refroidies, l'utilisation thermique 
des courants de haute fréquence semble être un des lraitements les plus logiques. La diathermie, en 
effet, produit un échauffement intense des tissus; de plus, elle possède une action vaso-dilalatrice 
et tonique; certains prétendent même qu'elle possède aussi une action sédative et antispasmodique. 

Au moment de l’applicalion il est facile de constater une augmentation de chaleur dans la pro- 
fondeur des tissus, démontrée du reste par les expériences de Mile Grunspan; une hyperémie con- 
sidérable, et parfois une sudation modérée. Le malade éprouve souvent une atténualion des dou- 
leurs immédiatement après la séance. 

Pour faire des applications de diathermie, on peut se servir de deux électrodes métalliques 
(étain, plomb) absolument nues ct très planes, ou des électrodes spéciales de Delherm et Laquer- 
rière, d'une surface de 400 centimètres carrés environ. Chaque électrode sur laquelle le malade 
pose les mains ou les pieds est reliée respectivement aux deux pôles d'un solénoïde placé entre les 
deux bornes d'un condensateur de haute fréquence. L’intensité et la durée de la séance varieront 
avec les malades. 


4 Air chaud. — Bensaude et Vignal ont eu l'idée d'employer Pair chaud dans le syndrome de 
Maurice Raynaud à des degrés différents, depuis la simple asphyxie légère jusqu'à la cyanose per- 
sistante et même jusqu’à des ulcérations rebelles, avec nécrose des phalangettes. Belot a amélioré 
el guéri des cas d'acroasphyxie vraie. 

L'air chaud fait cesser les crises de syncope locale; il diminue ou supprime la cyanose; calme 
les douleurs, empèche la gangrène, lorsqu'elle était imminente. Il ne guérit évidemment pas la 
gangrene, et pas plus que toutes les autres médications il ne saurait avoir la prétention de rendre 
la vie à des tissus morts, mais il limite la zone de gangrène et facilite la cicatrice de l’escarre, en 
laissant un tissu souple et parfait. 

Sur 4 malades, Bensaude a eu : une amélioration légère et trois améliorations notables, équiva- 
lant presque à des guérisons. La durée de l'application a été longue, d’une à plusieurs heures, et 
même, dans un cas, de 4 à 6 heures. 

On peut appliquer l'air chaud, soit au moyen du « bain », en plaçant les mains ou les pieds 
dans un milieu chauffé, soit au moyen de la « douche ». 
| L'action de la douche doit être attribuce à l'accélération de la circulation, à la constitution d'un 
état d'hyperémie active. Malheureusement cette méthode, comme toutes les autres du reste, exige 
beaucoup de persévérance. 

Nous préférons de beaucoup le jet d'air chaud sous une certaine pression pour les raisons 
suivantes : la douche a une action plus profonde que le bain, grace au jet qui agit par une sorte de 
massage; de plus, la sudation, qui, dans la caisse, forme une couche protectrice contre la chaleur 
environnante, s'évapore par le courant d'air du jet et produit de ce fait une circulation plus intense. 

Les applications de douches d'air chaud se feront donc sous une certaine pression (2 ou 3 kilos). 
Le jet, au début de la séance, doit être envoyé de loin, 50 à 40 centimètres environ. puis, à mesure 
que les téguments s'échauffent, on rapprochera le générateur de la peau. L'application ne doit pas 
ètre douloureuse. 


3° Thermo-luminothérapie. — La thermo-luminothérapie ajoute aux propriétés thérapeutiques de 
la chaleur (analgésie, hyperémie) l'action si importante des radiations. 

On se servira d'un des nombreux appareils connus sous le nom de hain de lumière locale, ou de 
la chaîne thermo-lumineuse de Delherm et Laquerrière. La source lumineuse sera placée à une dis- 
tance bien repérée de la région à irradier. Au début de la séance on partira d’une intensité très 
faible, le rhéostat étant au zéro; puis, progressivement, on augmentera l'intensité lumineuse, 
jusqu'au moment où le malade accuse une sensation de chaleur assez vive. La durée est de 10 à 
30 minutes, et les séances sont répétées tous les jours. 

Sous l'influence du bain de lumière il se produit une rougeur plus ou moins vive de la peau. A 
la suite de l'application nous avons noté que les crises étaient plus espacées et devenaient moins 
douloureuses. 

Une de nos malades, S..., âgée de 44 ans, que nous avons soignée en 1915, était prise depuis 1900 
d'engourdissements de l'annulaire droit, avec insensibilité telle qu'une aiguille enfoncée profondé- 
ment déterminait seulement une légère douleur; cet élat durait une ou deux heures environ, puis 
disparaissait. De 1900 à 1910 la maladie a progressé et s'est élendue à tous les doigts des deux 


446 L. Delherm et G. Gibert. 


mains. Quand la malade vint nous consulter, la peau des deux mains était lisse, cireuse, scléroder- 
mique; il existait tous les symptômes classiques de l'asphyxie locale et des troubles trophiques des 
extrémités des doigts. 

On fit 25 séances de bain de lumière locale : la douleur fut très atténuée, au point que la malade 
put recommencer à donner des lecons de piano: les troubles trophiques aussi disparurent petit à 
petit. Dix mois après la cessation du traitement létat était aussi satisfaisant que possible. 

Une autre malade, F..., âgée de 57 ans, présentait depuis quelque temps des troubles 
asphyxiques, avec douleurs intermittentes dans les mains et les avant-bras. On pratiqua des appli- 
cations de lumière sur les régions malades. Dès les premières séances, la malade se trouva mieux, 
la douleur diminua, surtout sur la main gauche; après 25 séances on cessa le traitement. 


CONCLUSIONS 


Voici, d’après Mougneau, les opinions de quelques auteurs sur le traitement électrique de la 
maladie de Raynaud. 

Nogier emploie la galvanisation locale : les extrémités trempent dans une cuvette reliée au pôle 
négatif, avec 15 à 20 milliampères et une durée de 10 à 20 minutes. Il fait suivre cette application 
d'une séance de haute fréquence, sous forme de lit condensateur, à 400 milliampères, durant 
15 minutes, et d'une effluvation sur la région atteinte. Dans deux cas, où la maladie était assez 
accusée, où les orteils élaient livides et froids, tous les phénomènes disparurent à la 15° application. 

Guilloz est partisan du courant galvanique, appliqué sous la forme de frictions anodiques. 

F. Rose n'a jamais vu un résultat quelconque avec les traitements médicamenteux. Les seuls 
résultats appréciables qu'il a observés, tant dans la forme sanglante, que dans la forme gangre- 
neuse, furent obtenus par l'emploi des courants de haute fréquence. Ces résultats turent particuliè- 
rement brillants dans un cas publié par le Prof. Raymond, Touchard et Vincent. 

L'air chaud, d'après Dieulafoy, donne de bons résultats. Bensaude, qui a employé les douches 
d'air chaud, dans toutes les variétés de syndrome de Raynaud qu'il a rencontrées, a eu des 
résultats très satisfaisants à condition de continuer les applications pendant très longtemps. Il fut 
moins satisfait dans deux cas de maladie de Raynaud avec sclérodermie. L'impression de Bonamy 
est que la douche d'air chaud retarde un peu l'évolution des lésions, soulage un peu les malades, 
mais ne peut amener une guérison complète. 

Belot estime qu'avec l'air chaud on réussit à espacer les crises, à diminuer lasphyxie, à éli- 
miner la gangrène ; c'est aussi l'avis de Dausset. 

Claude associe volontiers le traitement médicamenteux au traitement physique. 


2 


Personnellement, nous estimons que dans le traitement de la maladie de Raynaud, il faut utiliser 
le courant de haute fréquence, sous forme de lit condensateur; ou de thermopénétration, les élec- 
trodes étant placées une dans chaque main. 

On produit ainsi une vaso-dilatation considérable des vaisseaux des muscles de l'avant-bras et 
du bras, une calorification très appréciable de tout le segment du membre : on peut même dire que 
la haute fréquence, employée ainsi, est le seul procédé connu capable de déterminer la calorificalion 
des tissus profonds. 

Mais, si ce procédé est très utile, parce qu'il agit sur la circulation générale du membre, il 
n’exerce pas d'action suffisante sur les e.ctrémités, puisque la chaleur est perçue surtout aux poignets 
et au-dessus. | 

Aussi, est-il bon de joindre à ce traitement une autre médication, capable d'exercer une action 
vaso-dilatatrice cutanée. 

Dans ce but, nous employons plus particulièrement l'étincelage à l’aide de l'électrode à man- 
chon de verre d'Oudin quand le malade peut le tolérer, ou, dans les cas qui sont plus douloureux, 
l'effluvation, Pair chaud en séances prolongées; ou mieux encore la lumière, qui joint à l’action 
calorique une action lumineuse stimulante, s'exercant à une certaine profondeur dans les tissus. 

Sans doute cette manière de faire ne donne pas toujours des résultats parfaits, nous avons, 
avec elle, enregistré des échecs, mais, dans la forme moyenne, surlout prise au début, on est en 
droit d'attendre des traitements que nous venons d'indiquer des résultats vraiment très encoura- 
geants. 


SUR LE VOILE EN RADIOGRAPHIE" 


Par H. GUILLEMINOT 


La question du voile, en radiographie, est l’une des plus complexes qui se présente aux 
radiologues. | 

Le voile, en effel, est dd avant tout au rayonnement secondaire produit dans les environs de 
la plaque radiographique. Soit le sujet A reposant sur la table B (fig. 1), et soit P la plaque 
sensible. Cette plaque recoil, en outre du rayonnement primaire, le rayonnement secondaire 
que lui envoie chaque molécule a du corps, et le rayonnement 
secondaire que lui envoie chaque molécule b des objets 
sous-jacents ou environnants. 

Je négligerai les rayons secondaires envoyés par l'air 
almosphérique el les objets placés latéralement, et je ne 
m'occuperai de ceux qu'émet la table sous-jacente B que 
pour dire leur valeur relative dans la production du voile. 
Je m'altacherai au contraire plus longuement à l'étude des 
rayons S diffusés par le corps A. 


@ 1. — RAYONS SECONDAIRES ÉMIS EN RETOUR PAR LA TABLE 
ET LES OBJETS SOUS-JACENTS. 


a) Leur valeur relative. — Une molécule, b, quelconque, 
diffuse en tous sens des rayons secondaires. Ces rayons ont 
à traverser des couches successives de matières plus ou moins 
épaisses, suivant que les molécules qui les diffusent sont 
situées plus ou moins profondément. Si l'on totalise tous les FIRE 
rayons secondaires émis du côté de la face d'incidence, c'est-à-dire du côté de la plaque radio- 
graphique P, le calcul et l'expérience montrent que l'intensité secondaire est proportionnelle à 
l'intensité du rayonnement primaire el qu'elle augmente avec l'épaisseur de la table. J'ai anté- 
rieurement établi une formule qui donne l'intensité du rayonnement secondaire en fonction 
de celte épaisseur (°). 

Lorsque l'épaisseur de la lame sous-jacente devient très grande, le rayonnement secondaire, 
émis du côté de la plaque radiographique el dans une direction voisine de l'incidence, tend vers 
un maximum ; il ne dépend plus alors que de l'intensité du rayonnement primaire quelle que 
soit sa qualité (3). 

Quant à la valeur voilante de ce rayonnement, elle dépend uniquement du rapport de son 
intensilé mesurée sur la couche sensible P avec l'intensité du rayonnement primaire ; mais, 
pour l’apprécier, il faut faire entrer en ligne de compte la surface de section du faisceau pri- 
maire. Plus le faisceau est large (c'est-à-dire moins le rayonnement est localisée), plus il arrive 


(') Communication faite au Congrès de l’A/fas, le Havre, Juillet-Aoút 1914. 
4 —K* 
2 
coefficient de pénétration K à travers la substance considérée, I, étant l'intensité du rayonnement primaire; 
t, l'épaisseur de la lame irradiée et z le coefficient de diffusion propre à la substance. Quand il s’agit d’un 


(?) Cette intensité I, est donnée par la formule l,=31, pour les faisceaux monochromatiques de 


faisceau composite, la formule devient I, = 3 1, À — 2l dans laquelle y ,/ représente la fraction du rayonne- 


ment primaire transmise par une lame d'épaisseur double de /. 
(3) La formule devient alors en effet I, —!/, 3 lo, puisque pal devient pratiquement nul. 


448 H. Guilleminot. 


sur chaque point de la gélatine sensible de rayons secondaires venus de toutes les directions. De 
sorte que, sans qu'il y ail proportionnalité, on peut dire que l'intensité du voile croit avec 
l'ouverture du diaphragme (5). 

Quoi qu'ilen soit, si l'on opérait sur une table de bois très épaisse (8 ou 10 cm.) etsi Pon ne 
localisait pas du tout le faisceau primaire, le coefficient de diffusion du bois étant d'ailleurs 
comme on le sait très élevé, l'intensité du rayonnement voilant pourrait devenir une fraction 
appréciable du rayonnement primaire mesuré sur la plaque. 


, 2 ' , , bd | ae 
L'expérience m'a montré qu'elle peut atteindre 50 de ce rayonnement pour des cônes d'irra- 


dialion de 5 cm. de rayon environ, ce qui est à peu près négligeable en pralique. 

B) Moyen d'éviter les rayons serondaires en retour. — Tout le monde connaît le moyen 
extrêmement simple qui permet d'éviter le rayonnement secondaire des tables. IT suffit de 
mettre une plaque de plomb sous la plaque photographique. Le plomb ne donne qu'une quan- 
tité insignifiante de rayons secondaires diffusés, et son rayonnement homogène n'est pratique- 
ment pas nuisible. 


9 2. — RAYONS SECONDAIRES EMIS PAR LE CORPS DU SUJET. 


a) Leur valeur relative. — Une molécule a quelconque du corps diffuse en tous sens des 
rayons secondaires. Ceux qui nous intéressent ici sont ceux qui se dirigent vers la plaque. Si, 
comme plus haut, nous commençons par considérer seulement ce qui se passe dans une région 
limitée, par exemple, dans un cylindre vertical (fig. 1) ayant l'unité de surface de base, les rayons 
secondaires émergeant en bas ont une intensité qui dépend de l'intensité du rayonnement pri- 
maire el de l'épaisseur du corps irradié. Seulement, ici, la relation est un peu plus complexe entre 
ces différentes quantités. 

Ainsi quand on prend des lames de bois, de paraffine, de substances organiques molles, et 
de 1 cm. d'épaisseur, l'expérience montre que, pour un rayonnement moyen (5, 6, 7 de Benoist), 
le rayonnement secondaire est maximum avec une épaisseur de 2 cm. Son intensité décroîl à me- 
sure qu'on augmente l'épaisseur, mais cetle décroissance est très lente. Avec un rayonnement 
dur (8 Benoist), le maximum s'observe pour une épaisseur de 3 cm. Avec un rayonnement mou 
(5, 4) il s'observe pour une épaisseur voisine de { em. 

Si Pon prend l'aluminium, ce sont les épaisseurs de 1, 2, 5 mm. qui correspondent à peu près 
aux épaisseurs centimétriques des substances organiques ci-dessus (?). 

8) Valeur voilante. — La valeur voilante du rayonnement secondaire dépend ici encore du 
rapport de son intensité avec l'intensité du rayonnement primaire qui émerge du corps. Seule- 
ment on s'apercoil, pour peu qu'on jette un coup d'œil sur la formule de la note ci-dessous, que 
le rayonnement primaire décroil de centimètres en cenlimètres beaucoup plus vile que le secon- 
daire. Ainsi dans le cas d'un faisceau n" 6-7 tombant sur la paraffine, alors que le rayonnement 
secondaire émis par 8 cm 1/2 de paraffine est environ 70 pour 100 du rayonnement émis par 
2 cm. de la même substance, le rayonnement primaire, lui, mesuré derrière 2 cm. et derrière 
8 em. 1,2, est à peine de 50 pour 100 dans le second cas de ce qu'il est dans le premier. 

Le résultat est qu'il arrive un moment, surtout si le cône d'irradiation est de grand dia- 
métre, où le rayonnement secondaire alteint et dépasse l'intensité du primaire, 

Pour préciser par quelques chiffres cette proposition, le rayonnement secondaire donné par 


(4) H faudrait, pour établir les variations du voile avec la section du faisceau, faire entrer dans la formule 
un coefficient & qui serait lui-mème une fonction très complexe de la section S du faisceau primaire. La 
formule deviendrait ainsi LI, ==", 30 lo. 

(2) La formule qui donne l'intensité du rayonnement secondaire émis du côté de la face d'émergence du 
ravonnement primaire et dans le voisinage de sa direction, est, si Pon considère un faisceau primaire de 
diamètre et d'intensité constante : h= slol K(— log K), K étant le eoeflicient de pénétration du ravonne- 
ment primaire supposé monochromatique. Si Pon a affaire à un faisceau composite, la formule devient : 


I,=31,1(—K' log K — K log K’ — K” log K”....) 


K. K, K” étant les coefficients de pénétration des 10 faisceaux composants auxquels on peut réduire 
approximativement le faisceau global pour exprimer numériquement sa courbe de pénétration. C. R. Ac. des 
Se. 6 Juillet 1914. 


Sur le voile en radiographie. 449 


2 em. de paraffine a été, dans l'une de mes expériences, à 4 cm. en arrière de la face d'¿mer- 
gence, d'une intensité d'environ 0",15, alors que le rayonnement primaire émergeant de cetle 
paraffine était de 1,6. Quand on portail à 12 cm. l'épaisseur de cette paraffine le rayonne- 
ment primaire n'élail plus que de 0",27, alors que le secondaire avail à peine diminué de moi- 
tié 0*,07. 

Le cône d'irradialion dans cetle expérience était très étroit (2 à 5 cm. de diamètre). Pour 
une section cing à six fois plus considérable, le rayonnement secondaire elle primaire sonl à peu 
près égaux. 

y) Moyen d'éviler le voile. —- 1 est impossible d'éviter que la face d'émergence émette des 
rayons secondaires qui impressionnent la plaque sensible. Le choix du rayonnement primaire 
ne saurail en aucun cas mettre à l'abri de leurs effels néfastes. En effet, le coefficient de diffu- 
sion m'a paru êlre à peu près le mème pour les différentes qualilés du rayonnement X. Les 
hautes intensilés ne meltent pas plus à l'abri de ces effets. Ce qui fait que les elichés obtenus 
avec les rayons mous et avec les appareils intensifs sont meilleurs, toutes choses égales dail- 
leurs, c'est que les rayons mous donnent plus de contrastes el que les poses rapides évitent 
mieux les déplacements. 

I} n’y a qu'un moyen de réduire au minimum le voile. (est de réduire le cône d'irradiation 
au minimum, c'est de diaphragmer le plus possible. 

L'idéal serait d'opérer avee des faisceaux de 1 cm. de section environ. La netlelé des cli- 
chés est remarquable, mais la vue d'ensemble manque. Pour obtenir la vue d'ensemble, dans 
ces conditions idéales, J'ai fait construire par la maison Massiot un dispositif de lil dans lequel 
le tube est fixe, ainsi qu'un diaphragme de plomb placé au-dessus du sujet et un second dia- 
phragme de plomb placé entre le sujet et la plaque. Ces deux diaphragmes ont un orifice carré 
de I cm. de côté sur le trajet d'un meme faisceau vertical. Le malade est placé sur un charriot, 
mobile dans les deux sens, longiludinal et transversal. La plaque radiographique se déplace 
solidairement avec lui. En déplacant le sujet de centimètre en centimètre, on vient offrir suc- 
cessivement à l'impression, les différentes zones du sujet et les différentes régions correspon- 
dantes de la plaque. 

On obtient ainsi un damier radiographique qui est en mème lemps une radiographie ortho- 
gonale. Je reviendrai ultérieurement sur la description de ce dispositif que je n'indique aujour- 
d'hui que comme une application pratique des données qui précèdent. La difficulté qu'il y a à 
oblenir des déplacements rigoureusement centimólriques, avec un appareil de construction for- 
cément provisoire, m'ont jusqu'ici empêché de lui faire rendre ce que promet chaque impres- 
sion considérée isolément. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLUGIE. — |. 29 


LE ROLE DE L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE 
DANS LE TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE 
PAR LA MÉTHODE DE FORLANINI 1 


Par M. ARCELIN 


Chef du service de Radiologie à l'Hôpital Saint-Joseph et à Vltópital Saint-Luc. 


Depuis Pintroduclion de la méthode de Forlanini dans le traitement de la tuberculose pulmo- 


naire, l'exploration radiologique du thorax a pris une importance toute particulière. — Ce procédé 
thérapeutique est d'application récente, en France tout au moins. — Au Congrès de Lille en 1909, 


nous avons présenté, avec le Dr Balvay, à la section de médecine de « l'Association française pour 
Pavancement des Sciences », la première communication sur le pneumothorax artificiel. Depuis, la 
question a été mise à l'étude par de nombreux chercheurs; il serait possible de citer aujourd'hui 
une bibliographie déjà longue. 

Sans entrer dans d’autres détails, nous voulons simplement résumer le rôle de l'exploration 
radiologique dans cette thérapeutique physique nouvelle, encore pleine de promesses et d'incer- 
litudes. Nous diviserons notre étude en une série de paragraphes correspondant à l'évolulion 
normale d'un pneumothorax. 


J. — AVANT LE PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL 


a) DIAGNOSTIC DE L'UNILATÉRALITÉ DES LESIONS. — Nous rappelons que la méthode de Forlanini 
s'applique surtout aux tuberculeux unilatéraux chez lesquels l’évolution morbide se continue malgré 
le traitement hygiéno-diététique. Sauf indications extrêmement rares, la pratique du pneumothorax 
artificiel chez un malade, dont les deux poumons sont atteints de tuberculose, expose à un échec ou 
tout au moins à des complications des plus graves. Il importe done, avant de commencer un 
pneumothorax artificiel, de s'assurer que le poumon opposé est indemne. L’exploration clinique 
n'est pas toujours suffisante pour donner celte assurance. L'utilisation de la radiologie vient 
augmenter considérablement le champ d'investigation el donner au clinicien des renseignements 
d'une très grande précision. 

En soumettant systématiquement un très grand nombre de tuberculeux à l'exploration radiolo- 
gique, en comparant les données cliniques et radiologiques, on s’apercoit rapidement que les deux 
méthodes d'examen se superposent en bien des points et se complètent admirablement. L'examen 
clinique seul est aussi insuffisant que l'examen radiologique seul. L'examen rationnel, méthodique, 
d'un tuberculeux demande l'association étroite, intime, des deux méthodes. 

Lorsqu'il s'agit de poser les indications du pneumothorax artificiel, il est de toute imporlance 
de savoir si le poumon supposé sain, Pesl vérilablement. Toutes les méthodes d'exploration seront 
mises en œuvre pour arriver à cette certitude. Or il nous est arrivé plusieurs fois de trouver des 
lésions au début, qui ne pouvaient être mises en évidence ni par la palpation, ni par la percussion, 
ni par l'auscultation. Ce sont particulièrement les lésions développées an niveau du hile pulmonaire 
que la radioscopie et la radiographie peuvent montrer, bien avant que les signes cliniques ne les 
révèlent. Voici une malade (fig. 1, n° 1) chez laquelle nous avons pratiqué un pneumothorax artiliciel. 
À gauche, la radiologie montrait toute une série de granulalions disséminées dans les 2,5 inférieurs du 
poumon. L'auscultation confirmait ces données. A droite, par contre, Pauscultation la plus minutieuse 
faisait croire à l'absence de toute lésion. La radioscopie au contraire mon!rait quelques rares granu- 
lations isolées, placées ca et là autour du hile. Basant les indications du pneumothorax sur la 
clinique seule, Popération fut pratiquée. Les premiers résultats furent heureux, mais dans la suite 
le poumon droit évolua. De nouveaux examens radioscopiques montrèrent l'augmentation, en 
nombre et en étendue, des granulations avoisinant le hile. Les signes cliniques devinrent évidents. 
A cet exemple nous pourrions en ajouter beaucoup d'autres. 


(Y Rapport présenté au Congrés de VAssociation francaise pour l'avancement des Sciences (Le 
Havre, 1914). 


M. Arcelin. ASI 


b) DIAGNOSTIC DE L'ÉTENDUE DES LESIONS UNILATERALES. — Lorsque la question de Punilatéra- 
lité des lésions est résolue par l'examen clinique et radiologique, il importe d'être renseigné sur 
l'étendue des lésions. Tel malade peut présenter une lésion limitée au sommet, tel autre, au 
contraire, peut présenter des lésions dans toute l'étendue du poumon. Cette connaissance a son 
importance pour fixer le plan opératoire et localiser l'emplacement de la ponction. En principe, 
nous chercherons à pénétrer dans la cavité pleurale en un endroit où le poumon a conservé radio- 


5 4 


Fig. l. — N°1. — Radiographie du thorax de M. A droite granulations visibles autour du hile que l'examen clinique ne 
révele pas. Evolution ultérieure confirmant le diagnostic radiographique. 
N°2. — Pneumothorax arlificiel au début: sur le bord externe du champ pulmonaire gauche on distingue en plus 
clair la cavité du pneumothorax. 
N° 5. — Adhérences pleurales au 1/5 supérieur droil, poumon tendu comme une voile. 
N° 4. — Hydropneumothorax gauche. Adhérences sous la clavicule, épanchement à niveau liquide horizontal, cœur 


refoulé à droite. 


scopiquement sa transparence normale. Dans ces condilions, on est plus sùr de tomber sur une région 
libre d'adhérences et de créer le pneumothorax. En mème temps, on se met à l'abri des accidents 
que peut provoquer la ponction soit dans des adhérences, soit dans le tissu pulmonaire par péné- 
tration d'air dans les vaisseaux ou par simple réflexe. Lorsque le poumon a sa transparence nor- 
male modifiée de haut en bas, dans toute son élendue, il ne faut pas pour cela renoncer an pneumo- 
thorax, mais agir avec une extrême prudence. Dans un cas analogue, nous avons eu, Dalvay et moi, 
un accident grave : perte de connaissance, contractures localisées et généralisées suivies de mort 
dans les 24 heures. En l'absence de vérification, nous croyons que l’embolie gazeuse doit être mise 
en cause pour expliquer ces accidents. 


c) DIAGNOSTIC DES ADHERENCES PLEURALES. — A côté de l'étendue des lésions pulmonaires bien 
visibles par la radioscopie, il serait désirable de compléter les indications de l'emplacement le plus 
favorable pour la ponction, par la connaissance des adhérences pleurales. Sur ce point encore, la 
radioscopie est susceptible de donner des indications précieuses; mais il faut bien se rappeler que 


452 M. Arcelin. — Le role de l'exploration radiologique 


toules les adhérences ne sont pas visibles avant l'établissement du pneumothorax. Si le diaphragme a 
conservé sa mobilité relative, si le cul-de-sac costo-diaphragmatique s'éclaire dans les mouvements 
d'inspiration, si le cœur est en position normale, si l’hémithorax n’a pas subi de réduction ni de 
rétraction, il est infiniment probable que le pneumothorax s'établira sans difficultés notables. 
L’aiguille arrivera facilement à faire pénétrer quelques bulles de gaz. La cavité virtuelle de la plèvre 
se transforme en cavité réelle. | 

Au contraire, lorsque le diaphragme est immobile et a perdu sa forme régulière, lorsque le cul- 
de-sac costo-diaphragmatique s'éclaire mal, il est possible que la base du poumon, point d'élection 
pour les injections gazeuses, soit le siège d’adhérence des deux feuillets pleuraux. Lorsque l'opéra- 
teur aura été prévenu de ces aspects pathologiques, il pratiquera la ponclion avec une extrême pru- 
dence, la recommencera plusieurs fois sans se décourager. Au besoih, dans une nouvelle séance, 
apres un nouvel examen, il pourra faire de nouvelles lentatives dans d'aulres régions. I] n'est pas 
rare de réussir ainsi cerlains pneumothorax qui paraissaient impossibles à réaliser au premier abord. 

Lorsqu'il existe un épanchement, le pneumothorax se fait parfaitement bien après avoir reliré 
le liquide. Cette précaution préliminaire est iudispensable si l'on veul se rendre comple, par l'aiguille, 
des pressions interpleurales et faire pénétrer facilement l'azote dans la plèvre. Bien des opérateurs 
sont arrêtés dans la pratique du pneumothorax par les gouttes liquides (sang, épanchement) qui 
forment à l’intérieur de l'aiguille un chapelet capillaire. Au moment de l'introduction de l'azote, il 
faut avoir soin de sécher la lumière de l'aiguille ou tout au moins d'en chasser les gouttes liquides 
à l’aide d'un mandrin. Sans cette précaution, il est impossible de faire circuler le gaz, à moins d'une 
très forte pression qui expose à des accidents graves. 


Hl. — PENDANT LE PNEUMOTHORAX 


Lorsqu'une certaine quantilé de gaz a pénétré dans la cavité pleurale, il se produit dimpor- 
tantes modifications thoraciques que, seule, la radioscopie permet de suivre complètement. Les 
signes cliniques sont des plus insuffisants pour traduire cet ensemble de changements. J'ai fait 
décrire dans la thèse (1) de l’un de mes élèves, l'aspect que présente un thorax modifié par la pré- 
sence d'un pneumothorax artificiel. Sans entrer dans lous les détails, je rappellerai rapidement les 
renseignements que fournit l'examen radioscopique et radiographique du pneumothorax. 


a) LA CAVITÉ PLEURALE. — Lorsqu'une certaine quantité de gaz a transformé la cavité virtuelle 
de la plèvre en cavité réelle, celle-ci se montre sous l'aspect d'une zone uniformément plus claire; son 
étendue est variable. Au début, dans une cavité pleurale libre d'adhérences, le pneumothorax occupe 
généralement le côté supéro-externe du thorax. Lorsque le pneumothorax est total, il peut occuper 
tout l'hémithorax. S'il existe des adhérences pleurales, le pneumothorax peut revêtir une forme 
quelconque. Tantôt on distingue une poche gazeuse au-dessus du diaphragme, à la base du thorax, 
refoulant le poumon vers le haut, tantôt on la rencontrera vers le sommet, comme portée par le 
poumon. Lorsque l'azote ne pénétrera pas en quantité normale, avec la pression habituelle, la 
radioscopie donnera bien souvent l'explication de ce fait. Elle montrera que le pneumothorax ne 
peut se faire par suite d'adhérences, de cloisonnements pleuraux. La cavilé pleurale revètira la forme 
d'une poche plus ou moins régulièrement limitée (fig. 1, n° 2). 


b) Le poumon. — Contrastant avec la zone uniformément claire du pneumothorax, le poumon 
se rétracte aulour de son hile en donnant une ombre plus sombre, plus foncée, en rapport avec les 
lésions dont il est porteur, avec son degré d'aflaissement sur lui-même. Lorsque la pression inlra- 
pleurale est égale à la pression atmosphérique, le poumon peul revèlir différentes formes. Quel- 
quefois il est plaqué de haut en bas contre la colonne vertébrale; chez d'aulres malades, les lobes 
supérieurs et moyens saffaissent au niveau du hile et retombent sur le lobe inférieur. S'il existe 
des adhérences pleurales, le poumon peut rester tendu dans la cavité pleurale à la façon d'une 
voile de navire. 


c) LES ADHÉRENCES PLEURALES, — Invisibles avant le pneumothorax, les adhérences pleurales 
deviennent parfaitement visibles après. Elles peuvent exister en un point quelconque du thorax. 
Les plus répandues, celles que nous avons rencontrées le plus souvent chez nos malades, sont 
celles du tiers supérieur (fig. I, n° 5), et celles qui répondent au diaphragme. Mais il peut en 
exister en un point quelconque. Ces adhérences sont plus ou moins étendues. Quelquefois elles 
se réduisent à une base très étroite, chez d'autres malades elles occupent une surface plus étendue. 


Y. Annis. — De Paspeet radiologique du pneumothorax. These de Lyon, V5. 


dans le traitement de la tuberculose pulmonaire. 453 


Habituellement la présence de ces adhérences donne lieu à des phénomènes douloureux. Les 
malades se plaignent d'une sensation de tiraillement au niveau de l'épaule ou de la clavicule pour 
les adhérences du tiers supérieur. Les adhérences de la base déterminent des douleurs plus 
vagues que souvent le sujet ne localise pas. 


311. — LES COMPLICATIONS DU PNEUMOTHORAX 


Par le fait du pneumothorax, il se produit des modifications intrathoraciques nombreuses. Les 
unes sont de véritables complications, aggravant le pneumothorax, les autres ne sont que des 
modifications sans grande importance, n'ayant pas de retentissement sur l’état général du malade. 
Seules la radioscopie et la radiographie permettent de prendre une connaissance complète de ces 
modifications et complications. L'examen clinique indique certaines d’entre elles et ignore les 
autres. 


a) L'ÉPANCHEMENT. — Il n'est pas rare au cours d'un pneumothorax artificiel de voir apparaitre 
un épanchement. À la radioscopie, celui-ci occupe la base du thorax, avec une opacité très marquée 
et présente à sa partie supérieure un niveau horizontal. Sous l'influence des battements cardiaques, 
des déplacements du sujet, de chocs sur la paroi thoracique, on voit osciller ce niveau liquide. On 
peut suivre admirablement l'augmentation de cet épanchement, sa diminution, sa régression spon- 
lanée comme sa disparilion à la suite d'une ponction évacuatrice. 


b) LE DÉPLACEMENT DU MÉDIASTIN. — A l'état normal, le médiaslin est une cloison médiane en 
équilibre sous l'influence de l'élasticilé pulmonaire des poumons droit et gauche. Lorsque cel 
équilibre est rompu par le pneumothorax, il en résulte des déplacements du médiastin, c'est-à-dire 
du cœur, de l'aorte, de liesophage. Ces déplacements sont plus ou moins marqués suivant l'état du 
pneumothorax. Quelquelois nous avons constaté que le médiastin dépassait à peine la colonne 
verlébrale et que le sujet ne manifestait aucun trouble de compression, n'éprouvait pas la moindre 
gène. Il arrive aussi que, dans le but de comprimer le poumon malade, on élève la pression intra- 
pleurale de quelques centimètres d'eau au-dessus de la pression atmosphérique. On constate alors 
que le médiastin est considérablement dévié du côté sain. Non seulement il est attiré par Vélasticité 
du poumon normal, mais il est repoussé aussi par la pression positive des gaz intra-pleuraux Il 
n'est pas rare de constater de la gène respiraloire par suite de la diminution de la capacité respira- 
toire, de la gène de déglutition par suite du déplacement de œsophage, des troubles cardiaques 
et circulaloires par suite de la compression exercée sur les gros vaisseaux. Lorsque chez un malade 
traité par le pneumothorax artiliciel on constale ces troubles, une simple radioscopie permet bien 
souvent d'en avoir immédiatement l'explication. S'il s'ajoute en plus un épauchement, le déplace- 
ment du médiastin et les troubles fonctionnels augmentent en proportion de son volume. 


c) LES MODIFICATIONS DU DIAPHRAGME. — On peut répéter, pour le diaphragme, ce qui a élé dit 
pour le médiastin. A létat normal, le diaphragme est en équilibre sous l'influence de diverses 
forces. Il est mobile par suite de sa musculature. Lorsque cet équilibre est rompu, on voit deux 
phénoménes se produire: le diaphragme s'abaisse, attiré par les organes abdominaux, et simmo- 
bilise. Ces modifications se produiseut au fur et à mesure de l'évolution du pneumothorax. Elles 
ne sont à leur maximum que lorsque le pneumothorax est total depuis un certain temps. Après un 
épanchement liquide, il est habituel de voir le diaphragme plus abaissé qu'après un simple 
pneumothorax. 


d) MODIFICATIONS DANS LA STATIQUE DU MEDIASTIN. — À l'état normal, le médiastin, équilibré par 
la force élastique des poumons, est immobile dans le sens transversal; pendant les mouvements 
d'inspiration et d'expiration, il ne subit que des déplacements verlicaux en relation avec les mouve- 
ments du diaphragme. Lorsque le pneumothorax a rompu cet équilibre transversal, on assiste au 
déplacement du médiastin dont nous avons déjà parlé, mais, en plus, on voit que ce médiastin est 
animé de mouvements transversaux en relation avec les mouvements respiratoires. Il est animé 
véritablement d'un mouvement pendulaire. Pendant l'inspiration, le médiastin est déplacé du côté 
du poumon sain, attiré par l'élaslicilé pulmonaire mise en jeu par la dilatation du thorax. Pendant 
l'expiration. il revient à sa position première. Ces mouvements sont plus ou moins étendus, plus ou 
marqués suivant les sujets, mais ils existent toujours à un degré variable. 


€) SURVEILLANCE DU POUMON SAIN. — Lorsque, au cours d'un pneumothorax, il se produit une 
ascension thermique inexplicable, il est urgent de surveiller cliniquement et radioscopiquement le 


454 M. Arcelin. 


poumon supposé sain. Cette association est indispensable en raison des perturbations produites 
dans les signes de l'auscultation normale. Lorsque la radioscopie indique une diminution dans la 
transparence pulmonaire du côté sain, il ne faut pas hésiter à supprimer le pneumothorax, quitte à 
le reprendre plus tard ou même à le faire du côté opposé, si les lésions du côté primitivement 
malade semblent être définitivement arrêtées dans leur évolution. 


IV. — APRÈS LE PNEUMOTHORAX 


Lorsqu'un pneumothorax artificiel est total, il est intéressant de suivre son évolution aussi bien 
par le manomètre, par la radioscopie, que par l’évolution de tous les signes cliniques. Aussitôt après 
que le pneumothorax est total, si nous arrétons les injections gazeuses, nous voyons le pneumothorax 
diminuer rapidement, le poumon reprendre sa place progressivement et le thorax son aspect anté- 
rieur. De jour en jour, les modifications sont visibles. La résorption de l'azole est rapide. Si, au 
contraire, nous arrétons les injections chez un malade traité par le pneumothorax pendant plu- 
sieurs années, et que nous le suivions par des examens radioscopiques répétés, nous constatons que 
la résorption de l'azote se fait avec une lenteur désespérante. lIl nous est arrivé de retrouver un 
pneumothorax chez des malades qui n'avaient pas reçu d'injection gazeuse depuis plusieurs mois. 

En règle générale, la régression rapide ou lente d'un pneumothorax se fait exactement en sens 
inverse de son établissement. Progressivement, le poumon réoccupe la cavité thoracique en s'éloi- 
gnant de la colonne vertébrale. Le médiastin se rapproche de la ligne médiane et le cœur reprend 
sa place. Les dernières traces de gaz pleural se voient sur le côté supéro-exlerne du thorax. Les 
mouvements pendulaires du médiastin diminuent d'amplitude et finissent par disparaitre. Le dia- 
phragme remonte à sa place, mais ne retrouve que partiellement sa mobilité. Lorsque le pneumo- 
thorax a disparu totalement et que le poumon respire à nouveau, il ne faut pas croire qu'à la radio- 
Scopie on constatera une transparence normale. Les résultats du pneumothorax sont des plus 
variables. Dans les cas les plus heureux, lorsque le malade ne crachera plus et n'aura plus de tem- 
pérature, on constatera une transparence pulmonaire généralement diminuée, par suite des épais- 
sissements de la plèvre et des adhérences, par suite de la sclérose pulmonaire. Chez d'autres 
malades, le pneumothorax est continué des années, sans que l’on obtienne, à proprement parler, 
une cicatrisation des lésions. 


V. — CONCLUSIONS 


Les résultats obtenus en tuberculose urinaire par la néphrectomie peuvent faire espérer des 
résultats très intéressants en tuberculose pulmonaire unilatérale par la suppression fonctionnelle 
d'un poumon. Un chirurgien n'accepte d'enlever un rein qu'après des examens minutieux répétés; 
un médecin ne peut proposer un pneumothorax artificiel qu'après un examen complet de son 
malade. En tuberculose pulmonaire, comme en tuberculose urinaire, il faut pouvoir compter surun 
organe sain pour supprimer l'organe malade. Ajoutée à l'exploration clinique, l'exploration radio- 
logique nous donne une méthode sûre pour poser les indicalions, pour suivre l'évolution du pneu- 
mothorax artificiel et donner aux malades le maximum de garantie. | 


LES DIVERSES SUBSTANCES RADIOACTIVES " 


DÉDUCTIONS PRATIQUES POUR LE MÉDECIN 


Par M. R. LEDOUX-LEBARD 


Depuis les premières et admirables découvertes des Becquerel, des Curie, des Debierne, des 
Hahn, des Rutherford, des Soddy et de tous ceux qui nous ont révélé le monde merveilleux de la 
radioactivité, des recherches incessantes et minutieuses ont élendu et précisé nos connaissances. 
Les faits nouveaux et d'abord surprenants se sont coordonnés et classés en un tout mainlenant déjà 
très harmonieux et une science précise et vaste malgré sa jeunesse, s’est édifiée sur la théorie des 
transformations radioactives comme base. 

Le grand traité de la radioactivité de Mme Curie et le magistral ouvrage de Rutherford 
donnent de cette branche de la physico-chimie moderne un exposé complet que le langage 
mathématique employé met malheureusement hors de la portée de la plupart des biologistes et 
surtout des médecins. Pour eux, il n'existe guère, en France, de publications suffisamment explicites 
au point de vue physique et chimique, tout en étant rédigées sous une forme lisible pour tous, qui 
leur permettent de se familiariser avec les données nouvelles à la compréhension desquelles rien ne 
les a préparés et qui constituent pourtant le rudiment indispensable sans lequel une application 
thérapeutique rationnelle el efficace est impossible. 

Croyant ces notions générales difficiles et longues à acquérir, le médecin est tenté de les négliger, 
ce qui le conduit, soit à ignorer la radiumthérapie et ses récents et magnifiques développements, 
soit à abandonner un peu au hasard et à régler au petit bonheur les applications qu'il pratique. De 
la des résultats en apparente contradictoires el de nombreux insuccès prompts à se transformer 
parfois en désastres. | 

Nous ne saurions trop répéter que les notions de physique et de chimie nécessaires et suffisantes 
ici sont à la portée de tous les médecins, si peu mathématiciens soient-ils, et que le bagage 
théorique strictement indispensable est bien léger. 

Ce qu'il faut avant lout c'est de pouvoir familiariser son esprit avec les notions nouvelles 
acquises ct c'est seulement après les avoir souvent passées en revue el ressassées en quelque sorte 
qu'elles se présentent comme d'elles-mémes sous une forme claire el compréhensible. 

Sans cette « cristallisation » préalable, il n'est pas d'utilisation thérapeutique profitable des 
substances radioactives. 

Désirant essentiellement dans ce rapport attirer l'attention des médecins sur des questions d’un 
intérêt pratique et qui leur sont encore souvent étrangères, nous croyons ne pouvoir trop insister 
dès le début sur la nécessité que présente pour eux cetle première initiation et sur les avantages 
qu'elle leur assure. N'ayant ni le désir, ni la possibilité de passer en revue dans notre travail tout 
le domaine, déjà trop vaste, des applications médicales des substances radioactives, nous donnons 
en appendice une bibliographie sommaire, soigneusement choisie, qui permetlra à chacun de 
trouver des instruments de travail en rapport avec ses connaissances actuelles, ses goûts, le temps 
dont il dispose et le but poursuivi, et d'arriver facilement à maitriser les éléments physico- 
chimiques de la radioactivité, 

Le temps qui y sera consacré ne sera jamais du temps perdu, même pour ceux qui n'ont pas 
l'intention de passer eux-mêmes de la théorie à la pratique. Quant aux radiumlhérapeutes c'est 
seulement s'ils sont suffisamment initiés au côté physique de la question pour exécuter cux-mémes 
quelques mesures — oh! très simples d’ailleurs — qu'ils pourront contrôler certains de leurs achats 
des précieuses substances el surtout surveiller de plus près l'état des produits qu'ils auront en leur 
possession. 


(t) Rapport présenté au Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences (Le Havre, 1914). 


456 R. Ledoux-Lebard. 


Rappelons seulement que l'on groupe aujourd'hui les substances radioactives en deux grandes 
familles: la famille de l'uranium avec sa branche collatérale, la famille de Pactinium, et la famille 
du thorium. 

Dans chacune d'elles, de l'élément chef de file dérivent à tour de rôle, par des transformations 
successives, les éléments suivants jusqu'à un terme ultime qui serait le plomb pour la première, le 
bismuth pour la seconde, ces derniers aboutissants étant, eux, invariables, et nous ramenant aux 
corps simples de la chimie classique el aux notions qui nous sont a tous familiéres. 

Les substances radioactives sont donc des corps en voie d'évolution et les transformations 
intra-atomiques qu'ils subissent à chaque étape de leur désintégration ne sauraient s'accomplir 
sans libération d'énergie. Cette énergie est mise en liberté sous des formes diverses, mais en parti- 
culier sous la forme rayonnante, qui comporte: 1° des rayonnements formés par émission de parti- 
cules matérielles et comparables aux rayons canaux (atomes d'hélium), les rayons a; 2° des rayon- 
nements formés par des électrons négatifs et comparables aux rayons cathodiques, les rayons $; 
3” enfin des rayonnements qui semblent de nature purement vibratoire et partagent la plupart des 
propriétés des rayons de Röntgen, les rayons y. 

C'est à ces rayonnements que sont dues, on ne doit pas l'oublier, les actions thérapeutiques 
des substances radioactives auxquelles on empruntera, suivant les cas et suivant l'action cherchée, 
l'une ou l'autre modalité rayonnante et c'est à l'extraordinaire réserve d'énergie emmagasinée sous 
un faible volume et se libérant au cours de leurs transformations, que ces substances doivent leurs 
merveilleuses propriétés. 


TABLEAU DES SUBSTANCES RADIOACTIVES 


FAMILLE DE L URANIUM. FAMILLE DU THORIUM. 


Uranium 1 


(5> 10% années). 
Uranium X Thorium 
(24,6 jours). 
. A 2 E | 9. iog 
Uranium X 2 Actinium (10° années). 
(50 ans) (A. Meésothorium I 
Uranium 2 Radio-Actinium a+ % Poe 
(2>< 10" années) (19,5 jours). Mésothorium H 


loniumn 


(2 >< 108 années). 
Radium 
(2000 ans). 
Emanation 
(5.85 jours). 
Radium A 
(5 minutes). 
Radium B 
(26,7 minutes). 
Radium € 
(19,5 minutes). 
Radium Cy 
(1,9 nnnutes). 
Radium D 
(16,5 ans). 


Radium E 
(5 jours). 


Radium F ou Polonium (?) x 


(150 jours). 


Radium G ou Plomb (?). 


Actinium X 
(10 jours). 


Emanation 
(4 secondes). 


Actinium A 
(0,00%) secondes). 


Actinium B 
(50 minutes). 


Actinium € 
(42,1 minutes). 


Actinium D 
(4,71 minutes). 


(6,2 heures). 
Radiothorium 
(2 années). 
Thorium X 
(9,65 jours). 
Emanation 
(od secondes). 


Thorium A 
(0,14 seconde). 


Thorium B 
(10,5 heures). 


Thorium C 
(60,5 minutes). 


Thorium C2 
(7) 
Thorium D 
(51 minutes). 


(Bismuth (7). 


N. B. — Nous avons emprunté les données de ee tableau aux ouvrages de Rutherford et de 


Soddy et à un article de Mile L. Meitner. 1 


es indications de temps figurant entre parenthèses sous 


chaque corps indiquent la durée de sa demi-période, Les caractères grecs placés à la droite du 


nom des corps, indiquent les rayonnements émis par chacun d'eux. 


Les diverses substances radioactives. 497 


Le tableau que nous donnons ci-contre nous fournit la liste des diverses substances radio- 
aclives actuellement connues d'une manière suffisante en même temps qu'une indication sommaire 
de leurs principales propriétés. C'est en quelque sorte comme l'inventaire de notre arsenal théra- 
peulique. Les données physiques propres à chaque substance en commandent le mode d'application 
et la technique. 

La connaissance expérimentale des actions biologiques des modalités d'énergie employées dans 
chaque cas, connaissance qui commence à se préciser malgré de nombreuses lacunes, commande 
ce que nous pourrions appeler la posologie. 

Pour un très grand nombre de médecins, le radium représente à lui seul toute la radioactivité 
et notre liste de corps paraît bien longue. En réalité, les questions de durée, d'équilibre radioactif, 
de difficulté de préparation, etc., la réduisent singulièrement dans la pratique. 

Dans la série de l'uranium, nous avons le radium et l'émanatlion, dans la série du thorium, le 
mésothorium et le thorium X, enfin dans la série de l’actinium, Vactinium qui n'est guère utilisable 
d'une facon courante jusqu'à présent, que sous la forme des boues actiniféres. Cela ne fait pas, en 
somme, dans notre arsenal thérapeutique une demi-douzaine de substances radioactives; il est 
vrai qu'elles ont toutes leur importance. 

Nous ne pouvons songer à les passer en revue successivement en étudiant leurs propriétés 
physiques, chimiques, biologiques et thérapeutiques pour en déduire ensuite des conclusions pra- 
tiques relatives au choix de la substance à employer et à son mode d'application dans tel ou tel 
cas. Nous supposerons donc connues dans les grandes lignes les notions générales et nous en arri- 
verons immédiatement aux déductions. Envisageant les diverses modalités d'application des subs- 
tances radioactives, nous chercherons à mettre en parallèle les produits dont nous disposons et a 
indiquer les facteurs qui devront guider notre choix. 

Or, deux méthodes principales s'offrent à nous d'utiliser l'énergie émise par les transformations 
radioactives. L'une qui consiste à faire agir à distance sur les tissus, les rayonnements provenant 
de la substance répartie dans des ampoules, des capsules, des appareils à sels collés. des tubes, etc., 
c'est la méthode des « irradiations »; l'autre qui consiste à apporter au contact mème des cellules, 
dans l'intimité des tissus, la substance active, qu'elle se mélange aux humeurs par inhalation, par 
ingestion, par injection ou par ionisation, peu importe. Dans la premiére, nous ne subissons aurune 
déperdition de la matière radiante employée ; dans la deuxième, la substance radioactive est perdue, 
incorporée au sujet trailé, éliminée pour une grande partie, fixée pour une autre dans les tissus. 

l° Irradiations. — Pour la pratique de nos irradiations, superficielles ou profondes, nous avons 
aujourd'hui le choix entre deux substances que la similitude de leurs propriétés physiques et 
chimiques comme de leurs actions biologiques, permet d'employer à peu près indistinctementen 
suivant une même technique : le radium et le mésothorium. 

Plus jeune que le radium et presque inconnu encore comme agent thérapeutique en France, 


Activites relatives 


0 2 4 6 8 10 12 HW 16 18 20 22 2% 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48. 50 
Annees 


Courbe de désactivation du mésothorium en fonction du temps (d'après M. Razet). 


où nous avons été le premier, croyons-nous, à Vemployer, le mésothorium a cependant assez bril- 
lamment fait ses preuves dans d'innombrables cas pour que l’on puisse aujourd'hui le considérer, 
au point de vue de ses vertus, comme parfaitement égal — sinon supérieur comme le disent avec 
insistance quelques auteurs — à son aîné qui garde seulement tout l'avantage de sa longévité. (Voyez 
notre tableau.) 


458 R. Ledoux-Lebard. 


Le choix á faire entre les deux, devra donc dépendre uniquement des conditions de prix et de 
facilité d'obtention. Au début, le prix du mésothorium s'établissait aux environs de 175 francs le 
milligramme-activité (c'est-à-dire pour la quantité de mésothorium ayant la mème activité qu'un 
milligramme de bromure de radium pur), et la maison Knoefler (de Berlin) qui a été la première à 
en réaliser la production industrielle en a alimenté dans ces conditions une série de laboratoires 
allemands. Mais le bruit fait autour des résultats obtenus dans certaines cliniques plus particuliè- 
rement favorisées, a fait naître une telle demande que les prix ont subi une rapide envolée qui 
leur a fait un moment dépasser ceux du radium pour s'établir maintenant légèrement en dessous, 
semble-t-il. H est d'ailleurs assez difficile de préciser et de savoir quel est au juste le prix du 
radium en ce moment, mais il semble osciller autour de 500 francs le milligramme. Or, les prix du 
mésothorium fabriqué en Allemagne et de celui qui est produit depuis peu en France, ne semblent 
guère inférieurs à 550 francs le milligramme. Dans ces conditions, il est bien évident que le 
radium paraît plus avantageux. En tenant compte du fait que le mésothorium livré par l'industrie con- 
tient toujours environ 25 pour 100 de radium, il faudrait que pour rester attrayant, le prix de vente 
s'établisse aux environs de la moitié de celui du radium. La différence entre les capilaux à engager 
compenserait alors, d'une manière que nous estimons pratiquement suffisante, la différence dans 
l'amortissement annuel à prévoir, amortissement qui peut s'évaluer grossièrement par 1 pour le 
radium contre 100 pour le mésothorium. | 

Encore supposons-nous qu'il s'agit de mésothorium de fabrication récente, puisque la valeur 
du produit se modifie avec les années. Walter, de Hambourg, a publié des barémes qui permettent 
de faire les calculs nécessaires, l'âge du produit étant connu, et Hahn a montré, par quelles mesures, 
d'ailleurs délicates, il était possible de déterminer l’âge d'une préparation donnée de méso- 
thorium. 

La courbe que nous reproduisons schématise d'une façon très nette la désintégralion du méso- 
thorium. 

Nous avons supposé et nous admettons jusqu’à présent que les deux substances — employées 
de même — ont les mèmes propriétés thérapeutiques et tout semble l'indiquer. Pourtant certains 
auteurs ont, ainsi que nous le disions, affirmé la supériorité du mésothorium dans certains cas ct 
en particulier dans le traitement des cancers utérins. Nous avons eu parfois, dans les applications 
de ce genre que nous avons faites avec le docteur Gosset, le docteur Demarest, le docteur J. Ber- 
ger, etc., la mème impression sans pouvoir parler de certitude, car nous n'avons jamais eu l'occa- 
sion jusqu'ici de pouvoir faire agir simultanément dans des conditions identiques, sur un même 
néoplasme, une quantilé des deux substances de méme radioactivité. Mais c'est là une expérience 
que nous espérons pouvoir réaliser un de ces jours. D'ici lá, nous nous contenterons, nous basant 
sur notre expérience, de considérer les deux produits comme ayant exactement même valeur théra- 
peutique : le choix doit donc être exclusivement dicté par la commodité d'acquisition et de prix. 

2° Applications à substance perdue. — Il n'en est plus de mème, évidemment, dès qu'il s’agit 
d'applications dans lesquelles la substance doit ¿tre perdue. La longévité du produit mentre plus 
ici en ligne de compte, car son action se sera exercée et il sera éliminé bien avant la limite de 
durée de son évolution naturelle. La moindre différence de prix garde donc ici une importance 
de premier ordre. Nous avons montré qu'on pouvait en particulier substituer avec avantage le 
mésothorium au radium pour les injections sous-cutanées, inlerstiticlles ou intraveineuses. 

Mais beaucoup plus intéressantes encore à ce point de vue sont deux autres substances : 
l'émanation de radium dans la série de l'uranium et le thorium X dans la série du thorium, toutes 
deux avec cet inconvénient que leur demi-période n'est pas tout à fait de quatre jours et avec cet 
avantage que leur prix est relativement très minime. 

Pour qui pourrait en appliquer sans trop notable perle de temps, de suffisantes quantités, 
Vémanation est un substitut parfait du radium, car elle possède tout son rayonnement y, on peul 
donc aussi bien l'utiliser pour les irradialions que dans les applications internes, à substance 
perdue. A l'étranger, à Vienne notamment, sous le nom de Rademanit, à Londres, etc., l'emploi 
de l'émanation tend à s'organiser et à se répandre. Il s’en faut encore qu'il en soit de même en 
France. 

La forme gazeuse en indiquait évidemment une modalité d'application particulière : inhalation 
et l'on sait la vogue momentanée dont ont joui les émanatoria. H semble d'ailleurs bien que l'im- 
portance de cette voie d'absorption ait été exagérée, car les quantités de gaz, émanation que peut 
fixer le sang dans des conditions déterminées de température et de pression, sont limitées. 

Le thorium X n'est pas, par rapport au mésothorium, un homologue parfait de ce qu'est l'éma- 
nation par rapport au radium. Il lui manque une partie importante du rayonnement et surtout le 
rayonnement y, mais l'intensité de son rayonnement « due à la rapidité de ses désintégrations en fait 
un produit extrêmement actif, soit pour les applications en surface, soit en Pincorporant à un 
excipient quelconque, pátes, pommades, etc, soit en Pappliquant en enveloppements (compresses 


Les diverses substances radioactives. 459 


imbibées d'une solution de thorium X), sans oublier l'action cellulicide intense du rayonnement a. 

Mais en raison de la facilité de son emploi et de sa concentration sous forme de solutions 
aqueuses, le thorium X se prête plus particulièrement aux cures de boisson, d'une part, et aux injec- 
tions (intraveineuses surtout, en raison de son action destructrice des lissus à trop forte concen- 
tration), de l'autre. En Allemagne, la littérature est riche déjà en travaux qui lui sont exclusive- 
ment consacrés et qui montrent son intérêt dans les affections goutteuses et les arthropathies 
d'une part, dans les affections du sang et les néoplasmes de l'autre. Maintenant que les médecins 
français ou tout au moins parisiens, ont la possibilité de se procurer du mésothorium et du tho- 
rium X faits en France, nous espérons qu’ils vont chercher à vérifier par eux-mêmes et à compléter 
les recherches si captivantes faites en Allemagne avec ces produits. 

Quant à l'émanation du thorium, il faut attendre que son emploi soit devenu pratiquement pos- 
sible avant d'en parler plus longuement. L'avenir nous réserve assurément à ce point de vue maintes 
surprises. Sans doute, le jour viendra-t-il aussi où l'utilisation thérapeutique de Vactinium sera 
devenue une réalité : pour l'instant, nous ne pouvons juger de sa valeur que relativement par l’em- 
ploi des boues radioactives à l’actinium, résidus de fabrication du radium, mais qui suffisent, par 
les résultats qu’elles donnent, à entretenir de ce côté les plus vives espérances. 


Nous avons aujourd'hui à notre disposition, à côté du radium, quelques substances radio- 
aclives bien définies, d'utilisation thérapeutique relativement facile, d'efficacité indiscutable dans 
un grand nombre d’affections ou d'états morbides. Deux d'entre elles, l'émanation du radium et le 
thorium NX, nous paraissent mériter surtout l'attention du médecin, à l'expérimentation pratique 
duquel elles oflrent des resssources précieuses et qu'une suffisante prudence rend exemptes de 
dangers, tandis que leur prix relativement minime ne limite pas trop étroitement leur emploi. 

Pour nos irradiations, enfin, le mésothorium vient augmenter utilement la quantité de substance 
disponible et permettra peut-être un jour d'arriver à des prix plus abordables. 

Le rôle de ce rapport nous parailra rempli si, après avoir rappelé que le radium ne constitue 
pas le seul corps radioactif applicable avec profit en médecine, nous décidons des confrères de 
plus en plus nombreux à pratiquer eux-mêmes l'utilisation thérapeutique de la radioactivité, à 
en préciser et à en étendre encore les indications. 


BIBLIOGRAPHIE 


Lazarus. Handbuch der HRadiumbioloyie und Therapie. Wiesbaden. Bergmann, 1915, in 8° (Ouvrage 
excellent et fondamental qui contient en outre une bibliographie très complèle jusqu'à sa date 
d'apparition). 

LirLIAWskY el LUNXGWITZ. Die Radioclemente in der Heilkunde. Berlin, Adler verlag, in-8° (Ouvrage 
plus résumé mais bien au courant et très recommandable). 

WickHam et Decrars. Raduonthérapie. Paris, Baillicre, 1 vol. in-8", 2° édition 1913 (S’occupe 
surtoul des applications thérapeutiques proprement dites). 

Barcat. Précis de Radiumthérapie. Paris, Maloine 1915, 1 vol. in-18 (Mémes remarques, très bon 
résumé). 

Dawson TURNER. Radium us physics and therapeutics. London, Baillière, Tindall et Co, 1911, in-18 
(Très élémentaire). 

Nous avons cité déjà, pour ceux qu'intéresse le côlé physique et qui ne redoutent pas les inté- 
grales le grand ouvrage de: 

Mme CURE. Traité de la Radioactivité. Paris, Gauthier-Villars, in-8”, 2° édition, et celui de: 

RUTHERFORD. 


Les deux journaux allemands, Fortschritte «uf dem Gebiele der Rontgenstrahlen et surtout 
Strahlentherapie contiennent de nombreux et importants mémoires, la revue Le Radium est exclusi- 
vement consacrée au côté physico-chimique de la question, mais depuis 1914 le Journal de Radiologie 
(Paris, Masson et Cie, éditeurs) permet de se tenir au courant de tout ce qui intéresse de près ou 
de loin les applications médicales de la radioactivité. 


LE COURANT CONTINU ET LE COURANT FARADIQUE 
DANS QUELQUES AFFECTIONS GYNÉCOLOGIQUES 


Par M. G. DIMIER 


Chef du laboratoire d'Electro-Radiologie à l'hôpital Broca. 


Pour n'avoir pas Pintention d'exposer ici des idées personnelles, ni meme la prétention de donner à 
notre travail un caractère d'originalité, nous croyons eependant qu'il n'est pas sans intérêt d'affirmer de 
temps à autre Pexistence de l'électrothérapie gvyvnécologique., si peu et surtout si mal connue. 

On nous a objecté que la question était jugée depuis longtemps, que les amélioralions ou guérisons 
mises à l'actif de l'électricité n'étaient que des coincidences heureuses, et que l'oubli dans lequel elle était 
tombée suffisait amplement à justitier Postracisme qui la frappe. | 

Cette objection ne nous a nullement eonvaineu, et cet oubli est plus apparent que réel. Si Pélectrothéra- 
pie Woecupe pas en gynécologie la place à laquelle elle est en droit de prétendre, elle est cependant bien 
vivante et si certains lui dénient toute valeur et feignent mème de Pignorer, d’autres, comme notre maitre le 
professeur S. Pozzi, savent que cette thérapeutique bien conduite est absolument inoffensive et peut rendre 
de très appréciables services. Et ne lui a-t-il pas donné une preuve éclatante d'estime et de confiance en 
eréant, dans son service de chirurgie gvnécologique à l'hôpital Broca, un laboratoire d'éleetrothérapie dirigé 
d'abord par le Dr Zimmern et par nous-méme ensuite ? 

Là. il nous a été donné de constater combien peu de médecins savent que dans le domaine de la gyné- 
ecologie, l'électricité a actuellement des indications très précises, et cest parce que nous croyons que la 
majorité des praticiens méconnait encore son efficacité dans certaines affections gynécologiques, qu'il nous 
a paru utile de revenir sur ce sujet. Étant donné le caractère élémentaire que nous tenons à donner à ce 
travail, nous nous limilerons à l'étude très sommaire de quelques affections gynécologiques auxquelles la 
méthode électrique peut être appliquée. 

Si, après avoir suscité dans différents Congrès et ailleurs des discussions fort intéressantes et pris dans 
a thérapeutique une place importante, affirmant ainsi sa réelle valeur, lélectrothérapie gvnéeologique a 
trouvé non seulement des adversaires résolus, mais aussi des détracteurs opiniâtres, la faute n'en est-elle 
pas à ses partisans par trop enthousiastes ? De quelles louanges exagérées ne Font-ils pas comblée ? De 
quelles vertus curatives ne Pontils pas gratiliée? C'était la panacée à la portée de tout Je monde, permettant 
avec un minimum de connaissances de traiter et de guérir, et il semble qu'on ait voulu compenser son 
introduction tardive dans la thérapeutique gynécologique en étendant ses indications à toutes les affections 
des organes génilaux de la femme. 

Dans de telles conditions, les insueeés les plus lamentables devaient ètre fatalement nombreux. et une 
réaction violente ne pouvait manquer de se produire. Aussi, les détracteurs de la méthode, ne tenant aucun 
comple des remarquables travaux parus sur la question — œuvres de savants éminents et d'une irrépro- 
chable valeur scientifique parce que basées sur des données théoriques et expérimentales et sur des lois 
physiques el physiologiques indiscutables — eurent-ils beau jeu, non seulement pour affirmer la faillite de 
l'électrothérapie en général, mais encore pour lui dénier la qualité d'agent thérapeutique et lui attribuer les 
pires méfaits, voyant plutôt en elle la cause des maux que leur remède. 

ll n'existe pas de méthode uniforme pour traiter les maladies. Vouloir tout guérir par une thérapeutique 
unique constitue done non seulemeut un non sens, une erreur thérapeutique, Cest aussi prétendre à 
impossible et risquer de s'attirer les plus cruels mécomptes. Pas plus en gynécologie que pour les affec- 
tions des autres appareils de l'organisme, une seule méthode ne peut avoir la prétention de se suffire à elle- 
mème à Fexelusion de tout autre traitement. Tei, du reste comme en toute chose, la vérité réside dans une 
opinion moyenne, al faut savoir utiliser l'électricité avec à-propos et discernement; et c'est pour avoir 
voulu affranchir lélectrothérapie gvnécologique de ces principes, que ses partisans à outrance Pont compro- 
mise et vouée à l'injuste suspicion d'un grand nombre de médecins. 

L'éleelricité appliquée à la gynécologie ne mérite ni réprobation absolue, ni engouement excessif : on ne 
doit pas la considérer autrement que comme une branche de la thérapeutique par les agents physiques, 
dont Putilité admise par tous n'est plus à discuter. Aussi ne faut-il lui demander rien de plus que ce qu'elle 
peut donner. 

L'emploi médieal de l'électricité implique exactement les mémes préliminaires d'examen elinique et de 
diagnostie que celui d'un médicament quelconque, et, comme lui, il comporte des indications et des contre- 
indications. H ny a de différence que dans Vinstrumentation. H peut servir à réaliser, suivant le procédé 
d'appheation choisi, les effets d'un grand nombre d'agents thérapeutiques très différents et à constituer les 
médications les plus opposées. H ne faut done voir dans le traitement électrique qu'une ressource théra- 
peutique précieuse qu'il n'est plus permis de négliger et qui doit non pas seulement toujours ètre dans ses 
moindres détails l'expression d'une vue théorique mais aussi répondre à une conception pathogénique bien 
délinie, 

Suivant une opinion actuellement encore tres répandue, les effets thérapeutiques attribués à l'électricité 
gvnécologique ne s'appliquent qu'au traitement du fibrome. C'est lá une erreur profonde qui mérite d'ètre 
relevée, Et, tout en nous refusant d'admettre comme le prétendent certains auteurs que toutes les affections 
genitales de la femme sont curables par Pélectrieité, nous demeurons convaincus que dans certains eas bien 


(f) Rapport présenté au Congres de PAssociation française pour Pavancement des Sciences (Le Havre, 1914). 


G. Dimier. 461 


définis elle devient entre les mains de médecins expérimentés un excellent moyen d'améliorer el de guérir 
les malades et qui permettra souvent à certaines femmes d'éviter une intervention chirurgicale. 

De ce qui précède, il ne s'en suit pas qu'on puisse opposer l'électrothérapie à la chirurgie, surtout en 
gynécologie où il est parfois si difficile de diagnostiquer et de préciser certains phénomènes morbides 
- sans aller y voir », « L'électricité en Ey nécologie, comme le dit Apostoli, n'a pas la prétention de se suffire 
à elle-mème dans tous les cas, et elle n'aspire qu'au rang modeste Pauxiliaire utile +. 

Quand aucune lésion organique appréeiable n'existe, quand la femme souffre ou présente des hémorra- 
gies, quand une intervention chirurgicale ne s'impose pas, où ne parait pas offrir des chances suflisantes de 
guérison radicale ou bien lorsque toute idée d'opération est rejetée par la malade ou par son entourage, il 
ne faut pas oublier qu'on trouvera dans lélectricilé une ressource thérapeutiqne précieuse, capable de com- 
battre les symptômes de Faffection, pour le plus grand bénéfice des malades. 

En toute impartialité nous devons cependant avouer que mème dans les affections qui sont du domaine 
de Pélectrothérapie, le suecés ne doit pas être considéré comme une régle absolue, Cela tient à ce qu'il est 
rare « qu'une lésion un peu importante d'un organe n'ait pas un retentissement plus ou moins aceusé sur le 
reste de l'organisme: en sorte que la maladie dans son ensemble représente une série de réactions reliées 
les unes aux autres par des mécanismes d'ailleurs variables et ayant leur siège dans les éléments des tissus 
ou des organes avant une valeur propre à chaque malade » (Manquat). 

De ce qu'après une intervention chirurgicale, une hvstérectomie, certaines femmes n'ont pas été amé- 
liorées et que des troubles fâcheux sont apparus plus tard, s'en suit-il que la chirurgie ne puisse jamais 
guérir et qu'il faille renoncer à Uhystérectomie? Jl en est de même de Péleetricité : mais si des échecs 
peuvent se produire, ils n'ont du moins aucune conséquence facheuse et ne font courir aux malades aucun 
risque de mutilation, grâce à la bénignité de la méthode, Quant au secret du suecés, on ne saurait le cher- 
cher ailleurs que dans le choix judicieux des cas traités. 

Faut-il faire un crédit quelconque à cette opinion maintes fois émise et soulenue par de nombreux 
médecins à savoir que « les effets thérapeutiques attribués à l'électricité sont purement imaginaires et 
doivent èlre rapportés à la suggestion? » 

lI est manifeste que certaines maladies traitées ordinairement par Pélectricilté guériraient fort bien sans 
elle; mais il n'en résulte pas qu'il en soit de mème de toutes les maladies. Si l'on pret tend refuser à Vélee- 
tricité toute action thérapeutique, il mest pas de raison pour que le reproche ne s'adresse pas également 
aux autres agents thérapeutiques, et alors autant vaut supprimer la notion même de thérapeutique. Mais 
personne n'ignore plus aujourd’hui que les applie ations de Pélectricité en médecine sont basées sur ses 
effets thermiques, chimiques, mécaniques qui déterminent des phénomènes biologiques de tous ordres. 
Aussi « l'électricité devra-t-elle ètre employée toutes les fois que lexpérimentation clinique sagement 
conduite aidée de toutes les ressources que peut donner la connaissance des lois physiques qui régissent 
les courants, aura montré que ses effets sont vraiment utiles » (Vigouroux). 


* 
F y 


Nous n'avons pas la moindre prétention de faire ici un historique complet de Félectrothérapie gynéco- 
logique; cependant il n'est pas sans intérêt de jeter un coup d'ail sur son évolution el sur les conceptions 
des médecins qui nous ont precédes. 

(est Kralzenstein (1744) qui le premier, crovons-nous, eut l'idée d'appliquer Pélectricité à la médecine: 
mais c'est Pabbé Nollet (1745) qui, avee sa machine statique à frottement, fut le véritable promoteur de 
l'électrothérapie. De Nollet à Marat (1792) l'électricité statique qui seule était connue jusqu'alors fut employée 
par de nombreux médecins sous forme de bains, d'impression, de souffle, d'aigrettes, d'étincelles, dans les 
affections les plus diverses et avec des résultats plus ou moins heureux. 

De Hoen (1755) et Alberti (1765) Vauraient utilisée avee un certain succès dans des cas d'amenorrhée. 

Le courant continu ne fut appliqué à la gynécologie qu'en 1857, et, en la circonstance, le hasard seul fut 
l'origine d'une thérapeutique qui devait se développer rapidement. 

Becquerel appliquant cette modalité électrique à une hystérique qui présentait de Pincontinence d'urine 
(pole négatif intra-vésical, pôle positif abdominal) eut la surprise de voir apparaitre un flux menstruel, alors 
que cette malade était aménorrhéique depuis de longs mois. Cetle observation n'eut aucun retentissement, 
et quelques médecins seulement parmi lesquels il convient de citer Fanot (1859), Elleaume (1865, Gerhardt 
et Fieber (1864), Benedickt (1867), Eulemburg, Smidt, Rockwell (1868) publièrent des cas de déplacement 
ulérin et de dysmenorrhée, dans lesquels l'électrothérapie leur aurait rendu de réels services. 

En traitant au moyen d'un eourant. entrant par le rectum et sortant par l'abdomen, une constipation 
opiniátre occasionnée par des phénomènes compressifs dus à un fibrome, Althaus en 1865 put faire dispa- 
raitre cette compression. A la même époque, il préconisa un traitement des tumeurs au moyen d'une double 
puncture faite avec des électrodes en or, que parcourait un courant fourni par deux piles de Daniell. 

Neflel et Cutter (1870-1871) furent les premiers à appliquer la méthode d'Althaus au traitement des 
fibromes. d'autres auteurs les imitèrent, mais nombreux furent les eas de mort dus à la double puncture et 
le procédé fut dés lors condamné et abandonné. 

Le courant continu avait été utilisé aussi dans d'autres affections de lutérus et des ovaires, et Onimus 
publia en 1874, 11 observations montrant que la galvanisation de la colonne vertébrale et du sympathique 
avait de bons effets sur les troubles menstruels. Dans le mème but, Neftel, Whittaker et Althaus employaient 
aver succès l'électrisalion directe. Une des observations de Neftel est à noter, car en guérissant une dys- 
menorrhée, il guérit en méme temps un vaginisme rebelle, Aussi comprend-on qu'en 1875 Beard et Rockwel 
aient recommandé dans leur Traité de pratiquer Vélectrisation des anomalies menstruelles. 

Tripier fut en France le véritable créateur de Pélectrothérapie gvnécologique. Dans son Traité d'electro- 
thérapie, publié en 186°, il expose d'une facon magistrale l'action du courant continu sur l'utérus. En 1866, il 
complète l'étude des phénomènes galvano-caustiques el son travail se résume ainsi : + l'application du cou- 
ant continu à un corps vivant au moyen d'éleetrodes inaltérables, détermine la formation d'une escarre au 
point d'application de chacune de ces électrodes; Vesearre posilive est comparable à celle produite par les 
acides et par le feu; Pescarre négative à celle produite par les alealis. 

Aux différences que présentent les escarres des deux pôles, correspondent des caracteres différents 


462 G. Dimier. 


Le courant continu et le courant faradique 


dans les cicatrices qui succèdent à la chute des escarres. Les cicatrices positives étant dures et rétractiles, 
les cicatrices négatives sont molles, minces et pas ou peu rétractiles. Plus la force électromotrice de la pile 
sera considérable, plus la cicatrisation sera rapide, mais aussi plus elle sera douloureuse. H importe que 
les électrodes ne soient pas attaqués par les acides ou les alcalis naissant; aussi les fait-on en métaux peu 
ou pas oxydables. » 

Mais, si Tripier nous a donné une étude presque complète sur le courant eontinu, il s'adresse, lui, tou- 
jours au courant faradique dans la thérapeutique gvnécologique. Le courant faradique a été employé égale- 
ment dans le traitement du fibrome; du reste, cette forme de courant précéda, en gynécologie, l'usage du 
courant galvanique. Mais, ses premières applications s‘adressérent surtout au traitement de l'inertie utérine, 
et la majorité des aceoucheurs s'accordérent à le considérer comme un moyen particulièrement utile dans 
les hémorragies de la délivrance ou de la subinvolution utérine. Tripier a nettement formulé les indications 
de la faradisation interne dans les hémorragies après la délivrance, dans les subinvolutions, dans les 
engorgements ulérins, les hémorragies de la ménopause, ete., « Dans les hémorragies légères, dit-il, et 
lorsque la faradisalion est employée comme agent modéré de réaction utérine, je place Pexcitateur positif 
sur la région lombaire et le négatif au-dessus du pubis. Dans les hémorragies graves, j'emploie comme 
excilateur négatif une forte olive engagée dans Putérus meme. » Ces observations remontent à 1864 et déjà 
à cette époque, Tripier n'hésitait pas à introduire une sonde dans la cavité utérine. 

En 1879 commence pour lélectrothérapie gynécologique, une ère de grand développement; les fibromes 
retiennent surtoul Pattention. La mème année, deux gvnécologues francais, Martin et Chéron, conseillent 
dans Je traitement du fibrome, d'appliquer une électrode positive sur la muqueuse du col ou de l'introduire 
st possible dans la cavité du col, mais jamais au delà. ls emploient tantôt le courant continu, tantôt le 
courant interrompu. « De tous les modes d'emploi de Pélectricité, conelut Chéron, lintermitlence du courant 
continu est le seul qui soit bien supporté par les malades et ne présente, au point de vue général ou local, 
aucun inconvenient. Ce mode d'électrisation agit en faisant disparaitre la congestion et lempèche de se 
reproduire en faisant un massage périphérique et toterstitiel, en dégorgeant l'utérus, en empêchant les 
liquides de s'y accumuler, toutes conditions qui diminuent la nutrition du fibroide.... Le résuitat de celte 
action sur les fibromyomes se traduit: le par la suppression des hémorragies; 2° par une réduction notable 
du volume de la tumeur; 5 par Je retour graduel de la santé générale. Quant à la réduction complète de la 
tumeur par Félectricité, c'est une illusion qui ne peut reposer que sur l'observation imparfaite: mais le ser- 
vice rendu aux malades par lintermitlence du courant continu, en s'opposant à l'envahissement de la mala- 
die, en diminuant le volume de la tumeur, en rendant celle-ci compatible avee un bon état de santé. doit 
faire placer Vintermittence du courant continu, el ce mode d'application de lélectmeité seul, au premier rang 
parmi les moyens à opposer avec succès à cette redoutable affection. » 

Aimé Martin se servait d'une électrode olivaire en platine qu'il introduisait dans la cavité cervicale 
armée du pôle positif: Félectrode négative se trouvait sur le ventre: il faisait passer un courant fourni par 
cinq à dix éléments de piles pendant un quart d'heure environ. H interrompait parfois le courant, mais jamais 
quand la tumeur était en voie de régression. Comme résullats, il avoue 4 succès complets, 4 améliorations 
et ò insuecés sur 15 cas traités. 

Le Blond par le courant constant obtint rapidement Farrét des hémorragies dans les fibromes, et au 
Congres de Bruxelles de 1879 il fit une communication sur ce procédé. 

Courty s’oecupa également en 1881 de la question du courant continu dans le traitement des fibromes, 
suivant le procéde de Chéron: il déclare dans son Traité qu'on peut par les intermittences rythmées dimi- 
nuer les hémorragies des tibromes. 

Le courant continu a été également employé, mais sans succès, dans le traitement des hémorragies 
ulérines par Gallard et son élève Pégoud (1881). Aussi leurs conclusions sont défavorables à la méthode, 

Jusqu'à cette époque, la mesure du courant électrique était demeurée tout à fail empirique; on estimait 
simplement l'intensité par le nombre des piles mises en cireuit, C'est alors que le galvanométre fit son 
apparition dans la thérapeutique électrique et permit de se rendre compte avec exactitude des intensilés. 

En 1882, Apostoli communique à l'Académie de Médecine les principes de sa méthode. Si Apostoli ne 
peut en aucune facon revendiquer l'honneur d'avoir été le premier à faire usage du courant continu dans 
les affections utérines, on ne peut cependant lui contester le mérite d'avoir transformé cette thérapeutique. 
de l'avoir assise sur des bases solides et d'avoir ainsi constitué une méthode scientifique dont il mest pas 
possible de nier lintérèt et l'efficacité, et qui, avec juste raison, porte son nom. 

Auparavant, Tripier avait essayé d'attaquer la tumeur par le vagin, et à l'aide d'une aiguille reliée au 
pôle négatif d'une pile, et isolé au moyen d'un tube de verre dont les deux bouts étaient effilés à la lampe, il 
faisait passer 15 à 35 m. A. pendant un quart d'heure. Les résultats ne furent pas tres encourageants. 

Dans historique qu'il fait de l'emploi du courant continu dans le traitement des fibromes utérins, 
Apostoli fait remarquer que « à part quelques auteurs américains (Cullen, Gilmann, Kimball, etc.), qui d'une 
facon aveugle pénétrent dans l'utérus par la paroi abdominale, à l'aide d'aiguilles implantées dans la tumeur, 
tout le monde et en particulier les auteurs francais sont d'accord pour appliquer dans le vagin le pôle actif 
sous forme d'une sonde métallique. Quelques-uns, et c'est même Pexception, ne se hasardent qu'avec la plus 
grande circonspection à introduire la sonde recouverte d'un linge dans le col, sans jamais le dépasser. 
Aucun n'ose entrer dans lutérus quand mème et de parti pris. D'un mot, pour affirmer ma base d'opération, 
je dirai qu'elle est toujours intra-utérine. Jentre en effet toujours et quand meme dans Pulérus naturelle- 
ment, ou par voie d'effraction « si les voies naturelles ne sont pas perméables. Mais la porte d'entrée, 
d'après Apostol, doit toujours ètre vaginale. » 

Voici certains priueipes de la méthode d'Apostoli : 

le Emploi d'une électrode inoxydable dont la sphère d'action sera ainsi locahsée; 2° application de la 
galvanocaustique chimique positive ou négative suivant les cas: 5° mesure exacte de Pintensité par l'emploi 
du galvanometre; 4 emploi d'une large électrode indifférente à cause de la grande intensité du courant. 

En 138%, Apostoli pose de nouvelles indications : 

> Appliquer une dose de Ma. utérinement tolérable; 2 ne jamais brusquer les malades: 5 arriver pro- 
eressivement à la dose maxima et décroitre de méme. 

Dans la thèse de Carlet parue en 188%, on trouve la première statistique d'Apostoli qui renferme 
29 observations toutes à peu près favorables au traitement électrique. 


dans quelques affections gynécologiques. 463 


Cependant, si la méthode d'Apostoli trouve des défenseurs, elle voit s'élever contre elle des détracteurs 
qui déclarent nuisible le traitement des fibromes par le courant continu. 

Après qu'Apostoli eut communiqué au Congrés de Copenhague (1884) des observations de métrites 
subaigués ou chroniques traitées avec succès par le courant continu à faible intensité, Mundé fait paraitre 
en 1885 un important travail sur l'électricité comme agent thérapeutique en gynécologie, dans lequel al pose 
les indications des diverses modalités électriques dans les aflections génitales de la femme. 

A partir de 1885, l'élan est donné aux applications de Félectrieité à la gynécologie, et le Traitement des 
fibromes préoccupe sérieusement les spécialistes, En Allemagne, en Amérique, en Angleterre, en France, 
dans Jes Congrés et dans les sociétés savantes, la plupart des gvnécologistes font des recherches sur le 
courant continu et apportent les résultats de leurs travaux. 

En 1887, Grandin fait à New-York une communication sur des imdications du courant faradique et du eou- 
‘ant continu en gynécologie; il relate des cas de subinvolution, de meétrite parenchvmateuse, de congestion 
ovarienne, de névralgies pelviennes, dadherences, de déviations de Putérus dans lesquels Félectrieité aurail 
eu une heureuse influence, Mais c'est toujours le traitement du fibrome qui retient le plus l'attention du 
monde médical et qui soulève les polémiques les plus ardentes. Lawson Tait dénie à lélectrolvse une action 
supérieure au traitement par la curette el la cautérisation, et la considere comme dangereuse et inutile. 

La eonviction de Lawson Tait ne fut pas partagée par lous les gvnécologues el Edder, Keith, Playfair, 
Aveling, ete., ete, publierent des observations dans lesquelles les améliorations dues au courant électrique 
étaient si considérables, que les malades pouvaient se eroire guéries, 

Les expériences d'Apostolh furent reprises par Zweifel, Bayer, Engelmann, Brose, Arendt, Martin, 
Scheffer en Allemagne: tous ont constaté les bons effets de la galvanocaustique positive sur les hémorra- 
gies dans les cas de librome. En Amérique, le traitement électrique comple aussi de nombreux partisans. 
En 1880), à la Société de Chirurgie, à la suite d'une longue diseussion, plusieurs chirurgiens (L. Champion- 
mére, Bouilly, Sehwaz, Kirmisson) se prononcérent en faveur des bons effets du courant continu dans Îles 
libromes, lorsqu'il était inutile ou impossible de faire mieux. 

Danion, après s'être efforeé de démontrer que la galvanocaustique est une erreur scientifique, que le 
courant localement appliqué sur le col, agissant de la même facon sur les symptômes, Faction thérapen- 
tique doit plutôt ètre attribuée à une influence dynamique qu'à une influence caustique, fait des applications 
intravaginales sur le col, et fournit dans la these de Giessler une série observations qui ne sont pas sans 
intéret. 

Au Congrés de Berlin en 1890, Pélectrothérapie gynécologique est Pobjet de discussions dont l'ampleur 
justifie l'intérêt que suscite la méthode, et les auteurs allemands font de nombreuses communications en 
majeure partie favorables au traitement: électrique. En France, Richelot, Terrier, Quenu, Pozzi. Labadie- 
Lagrave et Régnier sont d'avis qu'on doit insister sur la nécessité d'une application scientifique de la méthode; 
ils reconnaissent que l'électricité a une action évidente dans les hémorragies et les douleurs, ainsi que sur 
l'état général, et qu'elle offre, dans certains cas bien définis, une ressource thérapeutique qu'il n'est plus 
permis de négliger. 

En Russie, Pélectricité est employée avec succès par Stanislawski; Massin Papplique au traitement des 
inflammations annexielles; Papialkowsky affirme avoir guéri des endométrites chroniques au bout de 
à 8 séances. En Belgique, on ne trouve que les travaux de Saulmann, sur toutes les applications de Vélee- 
tricité à la gynécologie. 

De 1891 à 1895, il y a tant en France qu'à l'étranger, une véritable débauche de publications; en Amérique 
principalement, le traitement électrique est plus en honneur que jamais; en Allemagne, chacun s'efforce de 
rechercher ce que vaut le courant électrique dans les maladies des femmes. En France, il convient de citer 
les travaux de Le Bee, Baradue, Ducor sur la galvanocaustique des fibromes; Bergonié essave la faradisa- 
tion contre les douleurs provoquées par un fibrome et obtient deux succès complets; Nitot s'occupe de la 
thérapeutique électrique de Pamenorrhée; Apostoli fait au Congrés de Bruxelles une communication impor- 
lante surtout par ses conclusions sur Finterrogalion galvanique de Putérus. 

En septembre 1893, au troisième Congrés annuel de l'Association d'électrothérapeutique américaine, 
Margaret Cleaves fait un rapport sur Pélectrolyse métallique, et apres avoir fait part du mode et des facili- 
tés d'application de ce traitement, elle fait ressortir qu'elle a eu surtout des résultats rapides dans le traite- 
ment des hémorragies utérines. 

A la mème époque, au Congrès de chirurgie de Paris, réapparaît la question de lélectrothérapie en 
gynécologie: on y discute de ses applications aux inflammations pelviennes, aux déviations utérines. aux 
troubles de la menstruation, aux fibromes utérins. Mais il y a conflit entre Velectricité et la chirurgie gynė- 
cologiques, et les partisans et les détracteurs de la méthode électrique ne peuvent se mettre d'accord. 

En mème temps que le travail de Boisseau sur l'éleetrolvse intra-utérine de l'agent, parail, en 1895, la 
thèse d'Albert Weil sur Je courant continu en gynécologie qui pourra être consulté avee fruit. 

Dans la thèse de Louart soutenue en 1896, on trouve des observations quí ne concernent pas seulement 
les hémorragies des tumenrs fibreuses mais aussi les hémorragies d'autres affections de l'utérus. Ce qui en 
fait Vintéret, c'est qu'au lieu d'employer le courant continu, à haute intensité comme Vavait conseillé Apos- 
toli, Louart n'a jamais dépassé 50 Ma et eut toujours de bons résultats sur Phémorragie. 

H convient également de mentionner la thèse de Laquerriére (1900) sur le traitement des tibromes utérins 
par la méthode d'Apostoli et en particulier sur ses résultats éloignés. 

En 1901, parait la thèse de Zimmern sur les hémorragies ulérines et leur traitement électrique: c'est une 
élude remarquable et fort documentée des modalités électriques utilisables, de leurs actions physiologiques 
et de lenrs applications aux hémorragies de l'utérus. 

Nous devons signaler aussi « L'électrothérapie gynécologique WApostoli + publiée par Laquerrière, où se 
trouvent réunis les travaux des auteurs étrangers sur la question de Fappheation du courant continu dans 
le traitement du fibrome et des hémorragies ulérines en général, Enfin, nous mentionnerons le récent rap- 
port de Laquerriére et Guilleminot au troisième Congrès de Physiothérapie. 

Si dans ces dix dernièrés années, il Wa pas été publié de travaux originaux sur Vélectrothérapie gynéco- 
logique, on ne peut conclure pour cela à la faillite de la méthode, Nous estimons toutefois, que si certaines 
de ses indications doivent ètre encore étudiées et précisées, elle mérile cependant d'être prise en sérieuse 
considération par tous les gynécologues. 


464 G. Dimier. — Le courant continu et le courant faradique 


La plupart des auteurs de traités ou de manuels de gynécologie classiques ont fait du terme d'électro- 
thérapie gvnceologique, le svnonyme de traitement du fibrome par Félectricité, ee qui semblerait indiquer 
que tous les fibromes peuvent bénéficier de cette thérapeutique indistinctement. C'est là une erreur aussi 
flagrante que de prétendre que tous les myomes, quels qu'ils soient, doivent ètre opérés. 

Si pous somines convamecus qu'une bonne moitié des femmes portant des fibromes doivent être contiées 
d'emblée au chirurgien sans passer par la période de tatonnement du traitement électrique palliatif, nous 
erovons également qu'une intervention qui reste toujours dangereuse, west pas fatalement indispensable. 
e Car, à côté des cas où Popération est contre-indiquee où refosée, il en existe d'autres où les circonstances 
sont telles, qu'une mort opératoire prendrait les proportions d'une vraie catastrophe el où au contraire la 
prolongation sûre de Pexistence de la patiente pendant quelques années encore est absolument indispen- 
sable. Du reste, un traitement électrique, mème d'une longue durée, ne contre-indique en aucune facon une 
opération différée, au contraire, le traitement électrique est parfois à même de rendre opérable un cas qui 
au début paraissait ne pas Petre, en améliorant Petat général (Frédérieq). 

Aussi, au moment où s'ouvre Pére de la chirurgie gynécologique conservatrice ne sera-t-il pas inutile 
d'appeler à nouveau Fattention des spécialistes sur le traitement électrique, moyen eflicace dans beaucoup 
de cas de timeurs fibreuses pour faire disparaitre certains svinplomes morbides, et sans danger pour peu 
qu'on ne perde pas de vue les eontre-indieations. 

A l'heure actuelle, l'emploi de Félectricité en gynécologie repose sur des données et des indications pré- 
cises autant que certaines, et dans le traitement des fibromes, tout le monde est à peu près d'accord pour 
dénier à Péleetricité une action propre sur la tumenr elle-même, et rapporter la réduction de son volume à 
sa décongestion et à la resorption des exsudats. Dans leur rapport au troisième Congrès de Physiothera- 
pie, Laquerriere el Guilleminot s'expriment ainsi : + Nous jugeons inutile de revenir une fois de plus suc 
les résultats de la méthode d'Apostoli qui sont exposés partout: nous rappellerons seulement que si elle 
donne rarement (dans les cas de tumeurs fibreuses de Pulérus) une diminution sérieuse de volume, elle parait 
du moins arreter Févolution pendant un nombre d'années appréciable dans une bonne majorite des cas, el 
qu'elle arrète Phémorragie dans la proportion de 80 à 90 0/0, - 

L'hémostase est done le résultat le plus constant, confirmé non seulement par les gynécologues parti- 
sans de la méthode, mais encore par ses détracteurs qui reconnaissent à l'électricité une supériorité mani- 
feste sur les autres procédés conservateurs. Et le professeur Pozzi wa pas craint d'écrire : « la majorité des 
observateurs reconnait que le traitement électrique des tibromes diminue les hémorragies et les douleurs 
d'une facon manifeste et améliore l'état général. TE faut se souvenir qu'il y a là une ressouree thérapeutique 
précieuse comme hémostalique.... » 

La tumeur en elle-mème ne constitue pas un réel danger, mais il Wen est pas de mème des perles san- 
guines et des douleurs qu'elle occasionne. Les svinptômes dont souffrent Jes femmes nont en général aucun 
rapport avec leur fibrome, à tel point qu'il en est, lorsque ces symptômes manquent, qui ignorent complète- 
ment leur tumeur pendant toute leur existence. 

Cest done surtout comme moyen hémostatique et seulement comme traitement symptomatique et pal- 
liatif qu'on est légitimement en droit essayer Papplication du courant électrique à la thérapeutique des 
tumeurs fibreuses. Pour notre part, et sabs aucun parti pris, nous nous sommes toujours refusé à traiter 
a le fibrome + par l'électricité, car nous estimons que la tumeur appartient au chirurgien. Du reste, les idées 
que nous nous sommes faites de Faction du courant sur les tissus, notre pratique et les accidents arrives à 
d'autres nous ont surabondaminent démontré le bien fondé de notre intransigeance. 

L'hémorragie uterine, d'après Snéguireff, est due à des fibromes dans 1900 des cas, du moins avant 
50 ans. Suivant Winkel, on observerait des ménorragies ou des métrorragies chez 50 0/0 des femmes 
atteintes de fibromes. D'une manière générale, les hémorragies ne s'observent que pendant la période dacti- 
vité génilale, eb ont leur maximum d'intensité à Váge où cette activité est elle-même à son maximum: elles 
disparaissent dans la plupart des cas où du moins diminuent en fréquence et en abondance au moment de 
la ménopause. 

Les hémorragies utérines dues aux fibromes revétent les deux formes habituelles à toutes les hémorra- 
gies utérines : la forme ménorragique et la forme métrorragique. La forme ménorragique est la plus fré- 
quente, Jes menstrues peuvent être seulement plus abondantes, ou bien leur durée peut se prolonger pendant 
10 à 12 jours et plus. Dans la forme métrorragique, les règles peuvent n'être en rien modifiées, mais entre 
chaque période on voit survenir un écoulement sanguin qui peut aller du simple suintement à la véritable 
hémorragie. 

La cause des hémorragies dans les tumeurs fibreuses n'est pas encore complèlement élueidée ; pour la 
majorité des auteurs, Fhémorragie serait due à des lésions de la muqueuse. Wyder est très aflirmatif sur ce 
point ¿a Cest un fait établi dit-il que Cest dans la muqueuse utérine qu'il faut chercher la cause des 
hémorragies ». Pour M. Pozzi, les hémorragies paraissent intimement liées aux lésions de métrile intersti- 
teile qui accompagnent toujours les corps breux peu éloignés de la muqueuse... En général, le svmplôme 
hémorragie est d'autant plus accusé que le néoplasme est plus rapproché de la cavité... » 

Cette opinion west pas adinise par tous les auteurs, Borrissov n'a que rarement trouvé des lésions 
d'endométrite. Pour Theilhaber, la lésion résiderait dans la modification de Ja structure du parenchyme 
uterin qui a doublé et triplé son épaisseur, Piequand partage aussi cette opinion et considère la métrorragie 
comme un des symptomes du début de la dégénérescence tibreuse du fibro-myome. 

Les hémorragies dues aux tumeurs fibreuses étant très fréquentes, dans quels cas doit-on recourir à 
Vélectrieite 2 

A priori, la question semble extrémement simple à résoudre, et Pon serait tenté d'utiliser Félectrisation 
dans tous les eas de fibromes qui se compliquent d'hémorragie. L'indieation résulte d'une série de conditions 
cliniques tirées de la nature de la tumeur et des signes auxquels elle donne lieu. 

Les progres mnecessants de la ehirurgie, les perfeclionnements apportés dans Ja technique opératoire ont 
à ce point diminué les risques courus par les malades, que le nombre des cas auxquels la cure électrique 
est applicable se réduit aujourd'hui à bien peu de chose. Seuls, les fibromes hémorragiques inopérables sont 


dans quelques affections gynécologiques. 465 


justiciables du traitement pas Je eourant électrique, c'està-dire les fibromes volumineux dont les adhé- 
rences sont si completes qu'un chirurgien prudent n'osera jamais les aborder; les fibromes qu'on rencontre 
chez les femmes au voisinage de la ménopause et ceux qui évoluent chez les anémiées, les tuberculeuses, 
les diabétiques. les albuminuriques et les cardiaques. C'est ici que Pélectricien doit montrer le pouvoir de 
la méthode, car dans les cas de ce genre elle réussit, sinon complétement, tout au moins à un degré sufli- 
sant pour rendre l'existence tolérable. La néphrite aiguë, la congestion hépatique, Fhémophilie, les diarrhées 
chroniques, la grossesse, lhystérie sont autant de circonstances défavorables au traitement électrique. 

Deja en 1890, Quenu reconnut Pindicalion absolue de la thérapeutique électrique dans les mvomes 
hemorragiques sans lésion des annexes. 

Pour Zimmern « il est rare que dans les formes inopérables on Wobtienne pas assez promptement une 
diminution plus ou moins marquée du symptôme hémorragie. On peut compter, dans beaucoup de cas, 
obtenir un résultat assez persistant pour rendre aux malades la vie désormais supportable. La diminution 
des pertes amène en outre le plus souvent le relèvement de état général et la cessation des phénomènes 
douloureux. probablement par la disparition des phénomènes de congestion pelvienne, ou la résorption des 
exsudats. La proximité de la ménopause constitue d'une manière générale une eireonstance favorable. 

« H y a cependant, en dehors du cas précédent, une circonstance où Femploi du courant électrique ne 
parait pas injusliflée. Nous ne pensons pas en effet porter atteinte au principe ehirurgical « tont fibrome 
donnant lieu à des accidents une fois reconnu doit être enlevé » en proposant Fessai du traitement électrique 
chez les femmes que leur àge permet de considérer comme à peu près arrivées au terme de la vic génitale 
el chez lesquelles le symplóme hémorragie wWallectera pas une allure particulièrement menacante. 

a Dans bien des cas, en effet, le traitement électrique entrepris au voisinage du terme de la vie génilale 
a permis de conduire des femmes sans encombre à la ménopause et de leur procurer ainsi, par la cessation 
definitive de leurs pertes, un benefice analogue à eelui d'une intervention radicale. 

« Le traitement électrique est au surplus sans danger, sans inconvénient st lon a soin de respecter 
quelques contre-indications et de ne Pappliquer qu'à des fibromes de petit volume où au contraire trés gros 
et à type abdominal. » 

Dans sa communication au Congres de Bruxelles en 1892, Apostoli avait indiqué Pinteréet que pouvail 
présenter [interrogatoire de Vulérus par le courant, et il conseillait de tirer de la réponse les indications el 
contre-indications à son emploi. 

« Tout utérus interrogé galvaniquement qui supporte 100 et 150 Ma. a ses annexes saines on des 
annexes quí ne nécessitent pas d'opération. e Tout utérus quí ne supporte pas 50 Ma., a sa périphérie 
suspecte. « Tout utérus dont Pintolérance iniliale s'atlénue est un utérus dont les annexes ont un proces- 
sus inflammaloire en voie de régression, « Tout ulérus qui ne supporte pas 20 à 50 Ma.. est un utérus 
susceptible de castration. + 

M. Pichevin fit des objections à Apostoli: non pas à cause de la périlonite limitée que pouvait donner 
le courant agissant sur des annexes purulentes, mais au contraire parce qu'il prétendilavoir vu des malades 
à ovaires purulents supporter parfaitement 100 milliamperes et plus. 

ll est done difficile, pour ne pas dire impossible, de tirer des réactions de Putérus des conclusions 
absolues. En général, il faut laisser de côté Félectrothérapie, quand il y a des lésions annexielles inflamma- 
toires aiguës où subiuguës el qu'il se produkt après une premiere application des phénomènes de réaction 
febrile, ear, dans ces cas, la méthode peut donner des résultats déplorables: elle risque de propager lin- 
flanmmalion, d'aggraver de tres sérieuse facon tous les svinptomes et suivant Vexpression de M. Richelot 
- elle devient un erime si ce West une erreur » De même toute collection liquide suppurée ou hématique 
utérine ou périutérine contre-mdique absohunent l'emploi de l'électricité et réclame seulement une évacua- 
tion plus ou moins rapide ou Fextirpation chirurgicale. 

Parmi les contre-indications du traitement électrique, il faut encore citer les tumeurs pédiculées situées 
dans la cavité utérine, ou sous-périonéales, s'attachant sur le corps ou le fond de Futérns: une mvomectlo- 
mie qui se fait en quelques instants sera toujours préférable pour arréter une hémorragie, à un procédé lent 
et graduel. Hen est de mème des exeroissances polypoides de la muqueuse de l'utérus faisant saillie dans 
la cavité utérine et parfois mème en dehors du col: elles sont justiciables seulement de ta torsion, au bhis- 
touri ou de l'anse galvanique. Ici, la galvanocaustique devient un danger sérieux car elle peut en effet pro- 
voquer l'accouchement spontané des polypes, ce qui n'est pas sans inconvénient surtout quand il s'agit 
de lumeur de volume moyen, car en progressant dans la filière génitale elle peut comprimer l'uretére, 
s'étrangler on s'uleérer elle-mème, ee quí peut ètre Voccasion d'acceidents graves. 

Viet el Schaffer ont souvent observé Pexpulsion vaginale de polvpes ulérins que d'autres avant et apres 
eux (Howland, La Torre, Rome, etc.) ont également signalée. De plus. la galvanocaustique est impuissante 
à arréter le flux hémorragique, elle Pangmente mème dans la majorité des cas et, danger plus sérieux 
encore, elle provoque le sphacéle de la tumeur. 

Etant donnés les dangers et accidents possibles que peuvent faire naitre des applications intempestives 
du courant électrique. on voit combien il est nécessaire et indispensable, si Pon ne veut pas exposer les 
malades aux plus graves désordres, de toujours faire un diagnostic exact et précis et de savoir uliliser le 
courant à propos et avec discernement, 

* 
y 


L'hémorragie, avons nous dit. constitue Vindication la plus formelle de Pélectricité, doit-on en conclure 
que toutes les hémorragies utérines sont curables par ce moyen? « dl en est de l'électricité comme de toute 
thérapeutique : dans telle circonstance, le suceés est certains daus telle autre. il est absolument aléatoire: 
dans d'autres méme, on s'expose, si Pon n'y prend garde, à des erreurs qui peuvent devenir dangereuses. 
C'est cela précisément que Pon n'observe pas d'une facon assez rigoureuse, et cependant le secret de succès 
obtenus par l'électricité médicale ne doit pas ètre cherché autre part que dans un choix raisonné des cas. » 
(Zimmern.) 

Il faut donc ici aussi, savoir faire une selection : et, pour notre part. nous considérons encore comme 
justiciables de l'électrothérapie. les hémorragies que Fon rencontre au cours des aflections génilales de 
nature congestive; les hémorragies dans la subinvolution asepliqne: les hémorragies de la selérose utérine 
qui résistent à tout autre traitement (curettage et traitement médical), Cependant, toutes les fois que lhémor- 


JUURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — l. | 50 


466 G. Dimier. — Le courant continu et le courant faradique 


ragie n'aura pas tendance à diminuer au bout d'un certain nombre de séances, on ne devra pas hésiler à 
cesser le traitement pour passer la main au chirurgien. 

Pour se faire une opinion plus complète el avoir de plus longs développements, nous conseillons à tous 
ceux que celte question intéresse, de lire le travail du Dr Zimmern, qui est certainement le meilleur sur les 
hémorragies utérines, el que nous-méme avons souvent consulté avec profit. 

La congestion ulérme dominait, chez les anciens auteurs, la pathologie de Vulérus. Cependant, sous 
l'influence des recherches anatomo-pathologiques et sous l'empire des idées pastoriennes, la métrorragie 
devient de plus en plus la manifestation des affections inflammatoires de l'utérus dans les cas où les signes 
de tumeur ou de déviation manquent. 

Grace aux travaux de Doléris, de Siredey, de Richelot, la congestion ulérine a repris son droit comme 
entité morbide parmi les autres alleetions de l'utérus. Pozzi a signalé comme cause de ménorragie congestive 
les excitations réflexes avant comme point de départ les organes génilaux et en particulier les annexes. 
Siredey place au premier rang les excitations génitales excessives et étudie la congestion utérine sous deux 
formes, la forme sèche et la forme hémorragique. Dans la forme hémorragique, c'est l'hémorragie qui domine 
la scène, Tantót, le sang coule à flot dès le début des règles, tantôt la quantité de sang n'est pas augmentée, 
mais l'écoulement ne s'arrête pas au temps prévu. « I peut donner lieu, dit Siredey, à un suintement inm- 
lerrompu pendant plusicurs semaines et se confondre avec l'époque suivante que signale un accroissement 
de l'hémorragie, C'est la forme ménorragique. Mais l'écoulement peut aussi se produire à des moments 
autres que ceux des règles : à la ménorragie s'ajoute la métrorragie. » Bouilly considérait cette menstruation 
interealaire comme l'expression d'une poussée congestive intermenstruelle se passant du côté de l'ovaire. 

Quoi qu'il en soit, Fhémorragie sans être abondante, trouble profondément, par sa persistance, l'état 
général des femmes qui en sont atteintes. Elle les oblige à des repos prolongés au lil, les dérange dans leurs 
vecupations, les amène à un véritable état d'épuisement physique et moral, et à l'hvpochondrie. 

« L'électrisation rendra de réels services, dans les formes hémorragiques de la congestion utérine » 
(Doléris). Nous ajouterons : de la eongestion dite primitive essentielle. Cependant. il est certains cas (chez 
les neurasthéniques) dans lesquels la congestion sceondaire pourra ¿tre considérée au point de vue traile- 
ment, comme une véritable congestion primilive et l'on sera autorisé à agir directement sur Pulérus. 

D'après Snéguireff, les hémorragies qui surviennent au moment de la ménopause chez les pléthoriques, 
les obèses, les cardiaques, les hépatiques, doivent ètre respectées : ce sont des hémorragies bienfaisantes et 
si dans ces conditions on voulait combattre énergiquement Fhémorragie, on pourrait voir survenir les phé- 
noménes suivants : ou bien le sang trouverait une autre issue (rectum, abdomen, bronches, etc.), ou bien 
le systéme vasculaire ne pouvant résister à l'excès de tension, les fonctions du ewur seraient sérieusement 
compromises et il se ferait dans certains cas des ruptures vasculaires, 

La fausse métrite constitue également une eontre-indication du traitement électrique. D'après Beurnier, 
le ti-su ulérin est pour ainsi dire alone dans la congestion utérine, il wa aucune tendance à réagir, el pour 
arriver à un résultat il est nécessaire de provoquer chez lui au lieu d'une simple cautérisation une excita- 
tion permanente et durable, Pour ce faire, on peut avoir recours soit à la faradisation suivant la méthode de 
Tripier modiliée par Apostoli. soit au courant continu avec intermiltences rythmées ou encore au courant 
sinusoidal rvthmiquement interrompu. Enfin, suivant la recommandation de Larat, on pourra alterner les 
applications faradiques avec le sinusoidal el les courants rythmés. 

Ces procédés réussissent d'ordinaire quand la congestion utérine est de date récente, mais ils deviennent 
tout à fait impuissants quand l'utérus a pris des habitudes hémorragiques. 11 faut alors s'adresser au cou- 
rant continu. La galvanisation positive intra-utérine el mieux encore vaginale donne des résultats satisfai- 
sants et durables grace à l'action intime et profonde du courant sur la fibre lisse ulérine, 

L'hémorragie de la ménopause ne nous arrètera pas longtemps. La ménopause étant un acte physiolo- 
gique el non une maladie, ses manifestations ne sont pas graves, en général. Néanmoins, des hémorragies 
profuses el mème graves annoncent souvent l'établissement de la ménopause, et Suéguireff indique 0,57 0,0 
de cas d'hémorragies. 

« Ala métrite virginale, correspond à Fautre pole de la vie génitale ce qu'on pourrait appeler la métrite 
de la ménopause.. + (Pozzi. Cette métrite de la ménopause qui na pas attiré l'attention de la malade jusqu'à 
cel âge erilique, ne serait peut être autre chose que la sclérose ulérine qui s'est révélée à la malade brus- 
quement par une ménorragie à la suite de troubles congestifs qui ont certainement plus de prise sur un 
ulérus malade, dont les vaisseaux ont perdu leur contraetibilité normale, peu résistant par conséquent à la 
pression sanguine, L'hémorragie de la ménopause ne se distingue pas en général de celle de la selérose et 
de la congestion uférines: seul Pinterrogatoire de la malade pourra établir Je rapport de cause à effet entre 
hémorragie et la ménopause, 

La galvanisation intra-otérine ou vaginale est tout à fait indiquée ici, à la condition toujours que Futérus 
et les annexes ne présentent vien de suspect. 

Dans ees dernières années, de nombreux travaux sont parus sur la sclérose utérine, et. de leur analyse, 
il est difficile de tirer une conclusion bien nette sur les vraies causes de la métrorragie qui la complique 
presque toujours. 

Pourquoi un utérus seléreux saigzne-t-il ? 

Certains auteurs mettent en cause linsuffisance de lutérus, c'est-à-dire la prolifération du tissu conjonetif 
el Patrophie du tissu musculaire; d'autres accusent uniquement la sclérose des vaisseaux; d'autres enfin, 
tout en ne niant pas le fait anatomique de l'hvperplasie du tissu conjonetif ni la sclérose des vaisseanx ne 
leur reconnaissent qu'une valeur secondaire dans la production de Vhemorragie. La cause principale doit 
¿tre cherchée ailleurs, dans les troubles de sécrétions internes des glandes (Pankov). 

Si l'on ne peut faire encore que des hypothèses plus ou moins probables sur les origines des hémorra- 
gies. on est toul à fait fixe sur l'action, contre ce symptôme, du courant continu qu'on peut appliquer dans 
certains cas récents. et quand la selérose n'a pas envahi tout l'organe. La galvanocaustique intra-utérine 
parait préférable, dans le eas particulier à la galvanisation vaginale: elle provoquera une poussée d'activité 
nouvelle dans les faisceaux musculares non encore touchés par le processus atrophique el retardera jus- 
qu'a un certain point la marche progressive de la selérose. C'est lá un résultat très important pour Jes 
malades qui peuvent ainsi atteindre leur ménopause sans incident fâcheux. 

ll est encore d'autres hémorragies ulérines qui peuvent ètre heureusement influencées par le courant 
continu. 


dans quelques affections gynécologiques. 467 


Quand plusieurs semaines après un avorlement ou un aecouchement, une femme présente un écoulement 
pur ulent ou muco- purulent, qu'elle a des règles qui avancent, qui se prolongent et qui prennent un caractere 
nettement ménorragique, quand, en un mot, elle présente de la métrite hémorragique, la galvanocaustique 
intra-utérine, en cautérisant, en modifiant la muqueuse malade et en diminuant la congestion dont elle est 
le siège, permettra de la supprimer très rapidement en agissant sur Patonie muse ulaire, cause bien connue 
de la production et de la persistance des hémorragies, surtout « dans ces ulérus vasculaires qui résistent 
parfois au curettage + (Regnier). Du reste, pour la majorité des électriciens gynécologues, le traitement 
électrique doit être réservé aux cas d'endométrite qui récidivent continuellement, même après plusieurs 
curetlagos. 

L'hémorragie, écrit Pozzi dans son Traité, s'arrète très souvent inslantanément après le curettage, ce 
que j'atiribue non seulement à la destruction de la surface saignante, mais aussi à la contraction que le 
graltage provoque dans la paroi musculaire et les vaisseaux. » 

Siredey croit plutôt que la guérison est due à l'excitation que produit lintroduelion de la curette dans 
l'utérus, et aux contractions réflexes très énergiques el très efficaces qu'elle détermine. 

Mais il est des cas dans lesquels la curette ma qu'une action absolument illusoire et insuffisante sur 
l'atonie musculaire; le courant continu, par son action excito-motrice sur Ja fibre musculaire utérine, devient 
alors un auxiliaire précieux el eflicace pour faire cesser les hémorragies. EL cest à colte action tonique 
remarquable quil faut attribuer les heurenx résultats, bien plus qu'aux propriétés caustiques, antiseptiques, 
decongestionnantes et coagulantes de lélectricité, indéniables certes, car l'expérimentation physiologique 
nest pas toujours conforme à l'observation elinique. 

De toutes les causes qui sont susceptibles de provoquer Fatonie utérine, la subinvolution West pas la 
moins importante. L'accord n'est pas encore fait sur la question de savoir si la subinvolution utérine est 
uniquement d'origine infectieuse, ou si d'autres causes purement mécaniques peuvent aussi intervenir, 

En France, on s'est peu occupé de la question, seul, M. Doléris, a étudié d'une facon très remarquable 
et très approfondie, la subinvolution uterine. 

H existe deux grandes variétés de snbinvolution: Pune, qui serait la résultante de Finfection utérine: 
l'autre. qui constitue un trouble pathologique indépendant de tout accident septique. 

Pour la subinvolution infectieuse «il faut mettre en première ligne Vinfluence de Pinfeclion puerpérale. 
C'est ainsi qu'on voit chez une femme dont la régression utérine s'est effectuée normalement et rapidement 
pendant 3, 4 et 5 jours, Vinvolution s'arrêter au premier frisson qui lémoigne Pinfection commencante et sans 
qu'aucune canse malérielle extrinsèque (déviation. exsudat péri-utérin, adhérences) puisse encore ètre ineri- 
minée » (Doléris). 

L'infection peut se localiser dans l'utérus, mais cela n'est mème pas toujours nécessaire pour provoquer 
la subinvolution. « L'infection, dil encore Doléris, peut agir presque en déterminant une sorte de stupeur 
de Pappareil genital, car dans bien des eas où la substance mème de Futérus est peu ou point affectée, 
les éléments infectieux lavant seulement traversé pour aller gagner les annexes, le péritoine, les grands 
viscères el s'y cantonner, Vinvolution de la matrice n'en est pas moins brusquement arrèlée ». 

Le seul passage des éléments infectieux est done suffisant pour arrêter Finvolution. Les pertes sanguines 
qu'on constate dans ces cas, remontent au dernier accouchement où au dernier avortement, Quand on inter- 
roge la femme, on apprend que l'accouchement a été laborieux, prolongé, qu'il y a eu de la fièvre, un peu 
de leucorrhée purulente pendant les périodes d'accalmie. 

L'infection peut cependant n'etre que passagère ou de courte durée, l'utérus reprend ensuite son évolu- 
tion normale. 

Mais à côté de ces subinvolutions où le passé infectieux de Putérus est net et indéniable, il y en a 
d'autres où l'élément infectieux manque ou est difficile à dépister. 

Ribemont-Dessaignes est porlé à croire, même dans ces cas, à une légère infection de Pulérus passée 
iInapercue. Loin d'être de eet avis, M. Doléris est plutôt convaineu de Fexistence d'une subinvolution non 
inflammatoire « parce que leur étiologie, leur marehe, leur traitement surtout sont absolument distincts ». 

D'après Doléris encore, les opérations obstétric: des peuvent conduire à Ja subinvolution, par le fait de 
Vatonie de Putérus qui suit le surmenage de l'organe résultant d'un travail anormalement prolongé. Parmi tes 
autres causes de la subinvolution non infecheuse, on peut encore citer les déchirures du col et du périnée, 
les déviations. les grossesses rapprochées, l'absence de la lac talion, ete. 

M. Camacho nie l'existence de la subinvolution aseplique. ll ne croit pas non plus aux influences des 
opéralions obstétricales sur Pinvolution, car, dit-il, « nous avons parmi nos observations plusieurs cas d'in- 
terventions obstélricales : délivrances artificielles, application de forceps, un cas d'inversion utérine, curage 
digital, curettage, ele.; nous n'avons jamais observé le moindre effet fâcheux sur la marche rétrograde de la 
matrice lorsque la courbe thermométrique oscillait autour de la normale. et. au contraire, toutes les fois que 
la température s'élevait, que les lochies devenaient fétides, nous avons constaté Varret dans Finvolution. » 

La symptomatologie de la subinvolution West pas complexe. Tout d'abord, on note toujours dans les 
antécédents de la malade une grossesse ou un avortement : la malade ne s'est jamais complétement rétabhe 
depuis: elle se plaint de pesanteur dans le bas-ventre. de douleurs lombaires, de pertes blanches, de pertes 
rouges. Ces pertes rouges, dans les cas où elles dominent la sene, sont tres caractéristiques. Elles sur- 
viennent souvent dans les premiers jours qui suivent l'accouchement, et le palper abdominal ne laisse aucun 
doute sur leur origine: l'involulion normale ne s'est pas accomplie, Pulérus non rétracté laisse les vaisseaux 
élargis et béants. 

Mais les hémorragies précoces ne sont pas toujours la règle. Parfois la femme ne s'apercoil de rien, et 
les suites de couches paraissent normales: mais la subinvolution persiste néanmoms et elle est diagnosti- 
quée lors de la réapparilion des règles qui s'annoncent comme une ménorragie quí peut devenir grave par 
suite de sa persistance. 

Ces deux formes de la subinvolution utérine sont-elles justiciables de l'électrothérapeutique ? 

L ‘emploi du courant électrique pour le traitement de la subinvolution d'origine mfectieuse a élé diverse- 
ment apprécié; des opinions très opposées se sont manifestées sur sa valeur curalive; il a eu ses partisans 
et ses adversaires, et bien des fois les louanges des uns provoquerent de la part des autres des blames que 
rien ne justifiait, si ce n'est une technique défectueuse ou un mauvais choix des cas. 

Il est certain que pendant l'évolution des phénomènes septiques, ni la curelte ni l'électricité ne provo- 
queront la régression de Puléras. Du reste les altérations infammatoires aiguës, subaiguës ou purulentes 


J 


468 G. Dimier. — Le courant continu et le courant faradique 


de l'appareil utérin-ovarien constituent des contre-indications formelles à la galvanocaustique. Mais que la 
métrite devienne chronique, alors apparaitra l'efficacité du courant contre Phémorragie de la subinvolution 
persistante. TE permettra d'agir sur les lésions par son action polaire et sur l'élément contractile par ses 
effets a y aver d'autant plus de rapidité que Pendometrite est moins ancienne. 

« C'est dans les formes jeunes, avec parésie musculaire ou subinvolution que Félectrisalion se montre 
particulièrement efieace et prompte dans ses effets. Dans celles-et au bout de trois à quatre séances, les 
accidents hémorragiques diminuent deja, et il men faut guère plus d'une douzaine pour supprimer entière 
ment le symptôme. 

Dans les formes anciennes, dans celles quí s'accompagnent de lésions vasculaires étendues et dont la 
forme fongueuse constitue le type extrème, hémorragie est avant tout sous la dépendance de lésions vas- 
culaires propres à la muqueuse, et Fatome du muscle mentre que pour une faible part dans la production 
du svmplóme. Or, ce sont lá justement les formes les plus tenaces et les plus rebelles au traitement élec- 
trique. Vingt ou trente séances, bien souvent, ne suflisent pas pour amener le résultat désiré, Tout en haut 
de l'échelle prennent place les endométriles avec formations polypeuses. Sur celles-ci l'électricité est sans 
action aucune et parfois mème elle augmente lhémorragie » (Zimmern). 

De ces données, découlent les indications du traitement électrique et du curettage dans les hémorragies 
de la subinvolution utérine d'origine septique. Dans les cas de subinvolution ou l'élément infectieux manque, 
où n'existe comme trouble pathologique que Patonie de Putérus, « Pélectricité rend des services très appré- 
cables > pour restituer à l'organe son activité fonctionnelle momentanément perdue. 

La faradisation, le courant ondulatojre, le courant sinusoidal, le courant continu ont été préconisés tour 
à tour, et les suceées attribués à chacun d'eux permettraient de penser que Péleetricité sous ses différentes 
formes peut ètre utilisée indistinetement pour combattre Pinertic utérine. 

Si Radford, Barnes, Mackenzie, Tripier, Apostoli, Doléris et tous ceux qui se sont servis du courant 
faradique en ont retiré les meilleurs effets, d'autres auteurs ont remarqué que la faradisation devenait un 
excitant mécanique impropre quand la subinvolution était installée, paree que incapable de lutter contre 
l'atonité du muscle. ; . 

En ce cas, Cest au courant continu, véritable excitant de la fibre museulaire lisse, qu'il faut s'adresser. 
De faibles intensités seront utilisées: on évitera ainsi les effets caustiques du pôle positif tout en lui con- 
servant son aclion stimulante sur la fibre musculaire atone. On obtiendra toujours ainsi des effets plus 
certains, plus puissants, plus rapides. 

* 
x y 


On trouvera dans tous les traités, livres ou articles spéciaux, de longs développements sur la technique 
du traitement des hémorragies utérines par l'électricité sur le mode d'action du eourant. Aussi ne donne- 
rons-nous que des indications très sommaires sur le manuel opératoire couramment employé. 

Pour lutter contre le symplóme hémorragie utérine, dans les seuls cas naturellement où le traitement 
électrique est indiqué, lemplor du courant continu forme Punique base de ce traitement et ne demande pas 
une instrumentation compliqué e. Différentes sources peuvent être utilisées pour la production de ee courant. 

Si les séances doivent avoir lieu dans le cabinet du médecin, on peut utiliser les accumulateurs ou le 
courant des secteurs, à condition qu'il soit continu. La graduation est chose importante; elle s'obtient en 
intercalant dans le circuit une résistance appelée rhéostat. Une souree constante, un galvanometre apério- 
dique bien étalonné, un bon rhéostal, tout un jeu d'électrodes appropriées sufisent amplement pour 
l'application de ce courant dans les cas d'hémorragie utérine. 

Pour le traitement au domicile des malades, on pourra utiliser une batterie de piles de 32 éléments au 
bisullate de mereure, munie d'un galvanometre avant une graduation suflisamment étendue. 

Tous les appareils sont également bons, à la condition cependant qu'il wy ait jamais d'interruption dans 
le courant. Les, Fintensité du courant est réglée par un collecteur qui intercale les éléments des piles, les 
uns aprés les autres, dans le circuit Sur certaines batteries, les constructeurs placent un rhéostat ou un 
réducteur de potentiel qui permet d'élever graduellement l'intensité de 0 à un maximum tolérable. et Sup 
prime par consequent les légers inconvénients du collecteur d'éléments. Mais Cest lá une complication sans 
grande utilité: le collecteur d'éléments est tres suffisant si Pon a soin de le mancuvrer avee douceur. 

Les électrodes sont: Félectrode négative où indifférente qu'on relie au pôle négatif de-la source élec- 
rique ou de la batterie, el Péleetrode active qui sera mise en relation avec le pòle positif. C'est ee pole 
dont on se sert habituellement dans le traitement des hémorragies utérines. 

existe un grand nombre d'électrodes génitales, toutes destinées à pénétrer dans la cavité ulérine. Nous 
ne dirons rien des électrodes en metal oxvdable qui ne sont presque jamais emplovées. 

Nous avons toujours utilisé des électrodes en charbon de cornues de préférence aux électrodes en 
métal inattaquables ¿il nous a semblé que les résultats obtenus étaient beaucoup plus rapides. Les électrodes 
en charbon sont de grosseurs différentes, ce quí permet d'adapter à l'utérus, celle qui convient le mieux 
au calibre de sa eavite. 

Comme électrode indifférente, on utilise une mince plaque Wétain pur autour de laquelle on dispose une 
épaisseur assez considérable de ouate hydrophile, el l'on recouvre te tout d'une enveloppe de tissu hydro- 
phile, Cette électrode indifférente doit avoir une surface proportionnelle a l'intensité du courant qu'on désire 
utiliser: en général, 500 à 50) centimetres carrés suffisent amplement à tous les besoins, et permettent d'éviter 
Lous les inconvénients inhérents au passage du courant intense pendant une séance assez prolougee. 

L'électrode indifférente est appliquée sur la paroi abdominale et, avant de fermer le cire uit, i faut avoir 
bien soin de S'assurer de son adherence intime avec les tissus. La densiti du courant étant ainsi régulière- 
ment répartie sur toute la surface de la peau, celle-ci se trouvera ainsi à Fabri de l'érvthéme et surtout de 
Pesearrilieation qui est la signature d'un mauvais électricien. 

I faut rejeter de parti pris tous les modèles d'électrodes dans lesquels les tissus souples ne sont pas 
en épaisseur suflisante, 

I est indispensable de toujours mouiller convenablement lélectrode et de ne janiais laisser le coton se 
dessécher complètement, car, aprés plusieurs alternatives de dessication et de madefaction, ce dernier 
devient cur et se prete mal à l'emploi auquel al est destiné, 

L'opération quí consiste à faire agir le coarant continu à Fintéricur de la cavité ulérine a été appelée 


dans quelques affections gynécologiques. 469 


par Apostoli, galvanoeaustique intra-utérine : eette expression peul prèter à confusion: mais il faut linter- 
préter dans son sens le plus large, e’est-a-dire que son action ne se limite pas à eautériser les parois de 
l'utérus. mais qu'elle s'étend à Fensemble des propriétés du courant continu, 

La malade doit être placée sar une table gvnécologique, ou couchée sur un lit, les pieds appuyés sur 
deux chaises. Après avoir pratiqué Vasepsie des instruments ef une désinfection des parties génitales de la 
femme, l'opérateur s'assure du bon fonctionnement de ses appareils et procède ensuite au cathétérisme 
utérin. 

L'emploi du spéculum est plus génant qu'utile, et doit être rejeté, L'index et le médius de la main gauche 
sont introduits doucement dans la eavité vaginale et repérent le col et son orifice externe: la sonde tenue 
dans la main droite est glissée dans le vagin le long de la gouttière formée par les deux doigts de manière 
à éviter, autant que faire se peut. le contact des parois du vagin. La sonde arrivée au niveau du canal cervi- 
‘al est poussée légèrement, sans violence el sans force jusqu'au fond de la cavité utérine. 

L'introduction de la sonde demande un certain doigté et un peu d'habitude. Très souvent en effet les 
mauvaises positions de Putérus obligent à certaines manæuvres de redressement ou à des mouvements 
compliqués d'élévation ou d'abaissement de la sonde : on parviendra à vainere toutes ces diflicullés en 
S'armant de patience el de douceur. Si au bout d'un moment, on se rend compte que le cathétérisme complet 
est impossible, le mieux est de ne pas insister et de limiter son intervention au seul cathétérisme du canal 
cervical, Cetle pratique est du reste employée par bon nombre d'auteurs, en raison de la erainte que leur 
inspire l'introduction de la sonde dans la cavité utérine. 

Quand il ne reste plus qu'à faire passer le courant, on relie la sonde utérine au pôle positif et électrode 
indifférente au pôle négatif; on manœuvre alors le rhéostat de telle facon que l'intensité ne s'élève que 
tres progressivement. 

Nous n'avons jamais dépassé 504 60 Ma. Ces intensités nous ont toujours paru suffisantes pour arrêter 
les hémorragies: un guide tres stir du reste est la sensibilité individuelle et la réaction de la malade: sui- 
vant l'expression d'Apostoli « il ne faut jamais dépasser la dose utérinement tolérable ». 

Bergonié conseille de ne jamais dépasser 1060 Ma: certains auteurs emploient cependant des intensités 
qui varient entre 50 et 200 Ma. Notre pratique personnelle nous permet d'affirmer qu'au-dessus de 50 à 60 Ma, 
mème avee une électrode indifférente de grandes dimensions, les applications sont douloureuses et refusées 
par les malades. La durée de l'application est de 5 à 10 minutes. On ramène progressivement le galvano- 
mètre à zéro et Pon retire la sonde: une injeetion vaginale termine la séance. 

On a signalé comme accidents dus à la galvanocaustique intra-utérine lesearrification et mème la perfo- 
‘ation du fond de lutérus. Pour éviler ces complications henreusementtrès rares, il suffi de n'emplover que 
des électrodes se terminant par une extrémilé mousse, et pour se garder d'enfoncer la sonde dans le tissu 
utérin On la maintient à un ou deux millimètres du fond de Putérus. 

Suivant les circonstances, les séances pourront avoir lieu deux ou trois fois par semaine. En général, 
Phéemorragie cède complétement aprés 6 ou 8 séances au maximum; deux ou trois séances suflisent mème 
dans les cas récents de subvolution utérine. 

Il peut arriver cependant. soit par erreur de diagnostic, soit à cause de l'inertie complète et absolue de 
l'utérus, que le traitement électrique reste sans effet, malgré des séances nombreuses el souvent répélees, 
Il est inutile @insister et l'on doit sans perdre de temps faire appeler le chirurgien. 

Certains auteurs préférent à la galvanocaustique intra-utérine les applications vaginales de courant 
continu. On peut se servir des memes électrodes que pour la galvanocaustique, en ayant seulement soin de 
recouvrir l'extrémité conductrice de la sonde d'une épaisse couche de ouate hydrophile qu’on imbibe d'eau 
chaude. On introduit celte élcetrode tampon dans le vagin, avec un doigt conducteur qui permettra de la 
placer dans l’un des euls-de-sacs vaginaux. Le cirenit sera fermé sur l'abdomen et la séance pourra ètre 
prolongée pendant un quart d'heure environ. 

L'action du courant continu a été diversement interprétée. Sans entrer dans des discussions théoriques, 
on peut dire que l'action polaire, si elle n'est pas Ja seule en cause, est du moins la seule dont l'existence et 
l'efficacité soient hors de doute. Son effet est double et comprend Faction immédiate Heroe sur la 
surface saignante, et une action due à la réaction du parenchsime utérin. 

Par son action polaire, le courant produit divers effets : fe une action chimique: % une action motrice. 
Au pôle positif, il se produil un dégagement d'acide chlorhvdrique : + à faible concentration, à faible dose 
du courant, effets modilicateurs: à forte concentration, à forte dose, effets caustiques. » Zimmern). Le 
parenchyme utérin réagit vis-à-vis du courant continu par le réveil de la fonction musculaire, Les tibres 
lisses de ce parenchyme reprennent leur tonicité et contribuent ainsi à l'arrêt de Phémorragie par la pro- 
duction de - ligatures vivantes des artères ». 

Mais, à cette action polaire incontestable, s'ajoutent une action interpolaire produite par le passage dn 
courant d’une électrode à Pautre, et une action extrapolaire qui se manifeste à distance. Ces deux actions 
n'étant pas encore suffisamment éludiées, nous nous bornerons seulement à les mentionner. 


L'expérience semble avoir démontré qu'il existe en dehors de la métrite hémorragique, certaines formes 
de métrites chroniques d'origine infectieuse, dans lesquelles le traitement électrique se trouve indiqué quand 
tous les phénomènes aigus ou subaigus sont éteints. « Ces cas sont particulièrement douloureux el épuisants. 
Pour le chirurgien judicieux, ils représentent des cas exaspérants par Jeur tenacité, el, entre cerlaines mains 
trop pressées, ils ont parfois donné lieu à une intervention dont les conséquences ont été plus lamentables 
que la maladie elle-mème » (Th. Keith). Des observations publiées, et de l'avis même des électriciens les 
plus compétents, il y a tout lieu d'admettre qu'il est récllement possible, par un emploi judicieux et raisonné 
du courant coutinu, d'apporter quelque soulagement à ce genre de malades 

Nous ne nous occuperons ici que de la métrile blennorragique chronique, extrémement fréquente et 
particulicrement difficile à guérir. 

En pratique. il est parfois presque impossible de savoir quand finit la phrase aiguë de la métrite blennor- 
ragique et quand commence la forme chronique. Très souvent, la première passe à peu pres inapercue et la 


470 G. Dimier. 


seconde s'installe presque toujours seurnoisement: aussi quand les femmes viennent se plaindre d'une 
leucorrhée abondante qui les ennuie plus qu'elle ne les fait souffrir, on constate, en général, qu'on se trouve 
en présence d'une évolution morbide déjà arrivée à la période de chronirité,. 

En dehors des poussées aiguës, qui, d'ailleurs, respectent rarement les annexes, la forme chronique 
offre des manifestations svmptomatiques qui impriment au syndrome utérin un aspect particulier et que Donnat 
a ainsi résumé dans sa thèse : | 

« Lateucorrhee peut exister scule indépendamment de tout autre symptôme. Elle n'est pas toujours épaisse 
ct verdátre. Elle peut perdre ces caracléres si typiques et Napparaitre que comme un écoulement muco- 
purulent ou mème simplement séreux. Souvent on la voit revenir après de longs intervalles où elle avait 
disparu, indiquant aussi le réveil d'une infection en apparence éteinte. 

Généralement, à la leucorrhée s'ajoutent les autres éléments du syndrome utérin : les douleurs à s'ège 
abdominal et lombaire sont exaspérées au moment de la menstruation. Celle-ci est fréquemment allérée. Les 
régles deviennent douloureuses et difficiles: elles sont irrégulières, surviennent trop tôt, se prolongent plus 
longtemps. qu'à l'ordinaire et reprennent parfois après avoir complètement cessé. 

A l'examen, le col west pas tumélié; mais, le plus souvent. la gonococcie se borne à la localisation cervi- 
cale: aussi, ne trouve-l-on pas souvent le corps de Putérus sensible à la pression ou augmenté de volume. 

Lorsque ce tableau clinique est au complet, le diagnoslic est relativement facile : le caractère de la 
lcucorrhée, Fallure de la menstruation mettent généralement sur la voie. Mais, très souvent, les symptômes 
sont frustes et l'on est obligé de se guider surtout sur les commemoratifs. Alors Vinterrogatoire en apprenant 
l'existence d'une uréthrite, d'une evslite, d'une vaginite antérieures, ou en renseignant sur l'absence de toute 
puerpéralité à incriminer, peut mettre la gonococcie en suspicion » (Donnal). 

Malgré l'abondance des moyens préetendus curatifs, il faut avouer que le traitement de la métrite 
blennorragique chronique est encore un des points les moins connus de son histoire. Si par les procédés 
classiques : tampons glvcérinés, injections vaginales ou intra-utérines de solutions anliseptiques et légere- 
ment caustiques, on peut obtenir des résullals assez satisfaisants, il faut également savoir que la métrile 
blennorragique chronique peut avantageusement bénéficier du traitement électrique. 

Bien que la galvano-caustique ait été fréquemment employee, la plupart des auleurs lui préfèrent cepen- 
dant Pélectrolyse interstitielle. 

La galvano-caustique a pour but la modification de la muqueuse au moyen d'électrodes inattaquables 
(charbon, platine, nickel) par les acides qui se développent au niveau du pôle posilif, et Putilisation des 
propriétés bactéricides de ce pôle, L'électrolvse interstitielle consiste dans l'emploi d'électrodes solubles, atta- 
quables par conséquent par les acides, et dont les produits de décomposition métallique, orientés vers le pôle 
négalif, pénètrent dans Pintimité des tissus, très au dela de la surface épithéliale. Elle manifeste ses elfets 
par une action caustique légère, moditicatrice et non destructive, et par une aclion antiseptique très puissante. 

Papialkowsky a étudié les effets du courant électrique dans les métrites, mais se basant sur les bons 
résultats que donne le ehlorure de zine dans Vendométrite, il eut l'idée de remplacer Péleetrode inattaquable 
d'Apostoli par une électrode en zine, afin d'utiliser les produits de décomposition de Pélectrolvse. N démontra, 
en efet, que Je passage du courant donne naissance, autour de la sonde intra-ulérine, à du chlorure de zine. 

Apostoli et Gautier ont utilisé le cuivre comme électrode; Debedat a pu préconiser Pélectrolvse de Falı- 
minium, Regnier celle du fer: Boisseau du Rocher a obtenu d'excellents résultat, dans les métriles gonocoe- 
ciques, par Peleetrolvse de l'argent. D'après cet auteur, Pelectrolyse de Vargent ne consiste pas seulement 
dans Pintroduction momentanée de sels d'argent que lavent la cavité utérine ; les ions métalliques dévelop- 
pés au niveau de la sonde vont èlre transportés par le courant vers le pôle négatif à travers les couches 
des tissus utérins. L'argent se dépose dans ces tissus, y persiste un certain temps, et constitue « des foyers 
interstitiels dantiseptie. » (Donnab. 

L'action penetrante de lélectrolvse argentique jointe à la production d'un composé chloré du métal, un 
oxvchlorure d'argent, el sa diffusion dans la zone péripolaire sont peut-être la raison des bons résultats que 
donne la méthode, Ce qu'il y a de certain, cependant, c'est que la métrite gonococcique chronique traitée par 
l'électrolvse à Faide d'électrodes oxvdables en argent est une de celles où les effets du courant continu sont 
les plus rapides. 

La technique de l'électrolvse interstitielle est à peu de chose près la même que celle de la galvano-caus- 
tique intra uterine; seuls quelques détails sont utiles à connaitre. 

L'électrode d'argent avant été introduite dans Futérus, on Pisolera des parois vaginales, par un manchon 
de caoulchoue ou d'ébonite facilement stérilisable. L'intensité à employer varie suivant les auteurs; 25 à 
50 milhamperes nous semblent suffisants. i 

Pendant la séance qui sera de 5 à 10 minutes, la sonde a conlracté des adhérences avec la muqueuse 
utérine; pour les voir disparaitre, il suflit de renverser le courant el de faire agir pendant quelques instants 
le pole négatif: la sonde ne tarde pas à être libérée, grâce à l'action des produits basiques développés au 
contact de lélectrode et qui ramollissent les adhérences. 

Les malades soumises au traitement électrique ne devront, en aucun eas, négliger les prescriplions hydro- 
thérapiques et hveiéniques recommandées dans la métrite chronique; elles completeront de très-heureuse 
facon l'action de Velectrothérapie. 


* 
. o» 


Si. depuis que la thérapie électrique existe, on a cru devoir étendre ses bienfaits à nombre d’autres affec- 
tions des organes génitaux de la femine, les observations publiées ne sont pas suffisamment convaineantes, 
et les discussions auxquelles elles ont donné lieu sont par trop contradictoires, pour qu'il soit permis de 
mettre à Pactif de la méthode, comme le voudraient encore certains auteurs, des succés relentissants, qui, 
Join de plaider en sa faveur, ne peuvent que la diseréditer. 

Aussi, erovons-nous devoir conclure que le secret du suceës de la thérapeutique gvnécologique électrique 
réside uniquement dans le choix judicieux des cas à traiter, eb que les accidents et les échees, trop souvent 
signalés, sont venus très justement signaler co.nbien il était téméraire et néfaste de vouloir appliquer le cou- 
rant à toutes les affections de la gynécologie. 


NOTE DE PRATIQUE 


L'IONISATION DU RADIUM 


L'ionisalion médicamenteuse est un procédé de traitement qui semble se rapprocher de 
l'idéal, puisqu'il permet de faire arriver le médicament, directement et sans effraction de l’enve- 
loppe légumentaire, au niveau de la région malade, c'est-à-dire à l'endroit même où l'on cherche 
à obtenir son maximum d'action. 

On transporte ainsi du sodium, du lithium, etc.... Le titre des solutions varie de 1 à 5 pour 100. 
Ces substances élant d'un prix peu élevé, on peut, comme litre de solution, dépasser légèrement 
celui que nous fixent les formules de P'électro-chimie, élant donné 
qu'habituellement on fait des séances de 30 minutes, et qu'on 
emploie une intensité d'un demi-milliampère par centimètre carré 
d'électrode active. Nous savons, en effet, que la quantité de 
substance véhiculée dépend uniquement du nombre de coulombs 
que Pon fail passer. 

Mais lorsqu'il s'agit de radium on ne peut se servir pour 
Pélectrolyse que de solutions faibles, sinon le traitement devien- 
drait inaccessible à la plupart des malades, par simple raison 
pécuniaire. 11 a donc fallu chercher la dose minima capable de 
produire des effets thérapeutiques, et modifier les facteurs temps 
et intensité qu'on avail adoptés pour toute autre ionisation. 

La solution à laquelle on s'est arrêté est de 10 à 20 micro- 
grammes pour 100 grammes d'eau distillér. On peut introduire en 
effet, sans inconvénient, dans un organisme vivant cette quantité 
de radium, pro die, et elle est suffisante pour produire des effets 
thérapeutiques. 

Mais l'emploi de doses aussi faibles est assez difficile, car il 
convient de tirer le meilleur parti de cette solution, il faul en perdre le moins possible pendant 
la manipulation. Aussi l'usage de compresses est-il peu à recommander, nous leur préférons 
un petit appareil d'un usage assez fréquent en Angleterre pour l'électrolyse médicamenteuse, 
alors qu'en France il est peu connu. 

Il se compose, comme le montre le schéma, d'un récipient de verre dont le fond plat est 
formé d'une matière poreuse À, recouverte extérieurement de peau; on met dans ce récipient 
la solution à ioniser, le courant est amené par une lige de charbon B el le fond de l'appareil est 
appliqué sur la région malade où il est maintenu fixé pendant loute la durée de la séance. 

Ce dispositif permet d'éviter toute perte de radium, et ne nécessite qu’une faible quantité 
de solution. D'autre part, grâce à la paroi poreuse, on a toujours sur la partie en contact avec le 
malade, une électrode parfaitement humide pendant tout le temps de Popération el quelle que 
soit la pression exercée. Si donc cel appareil se recommande lorsqu'on se sert de substances 
coûteuses, il est également très pratique pour l'ionothérapie en général. 


G. HARET. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


PHYSIQUE 


M. de Broglie (Paris). — Sur la spectroscopie 
des rayons secondaires émis hors des tubes à 
rayons de Rontgen et les spectres d’absorp- 
tion (C. R. Ar. Se., 25 mai 1914). 


M. de Broglie étudie iei le spectre des métaux em- 
plovés non plus comme anticathodes, mais comme 
producteurs de rayons secondaires propres (radia- 
tions homogènes émises par les éléments de poids 
atomiques Supérieurs à 50), quand on les place en 
dehors du tube dans un faisceau de ravons XN. 


H. G. 


TECHNIQUE 


R. W. A. Salmond (London). — Expériences 
sur la filtration en Rayons X (The proceedings of 
the Royal Sociely of Medecine. | Electro Thera- 
peutical section: Vol. VH, n° 7, Mai 1914, 
p. 79-86). 


Des expériences entreprises par S. au laboratoire 
de physique du service électrothérapeutique du 
Cancer Hospital de Londres, il résulte que Faction 
des filtres varie suivant la dureté des tubes. L'auteur 
est cependant arrivé à établir un tableau comparatif 
dupouvoir filtrant des différentes substances utilisées, 
Ces mesures furent faites au moyen de lélectroscope. 
Les filtres métalliques ne doivent pas ètre appliqués 
directement sur la peau à cause du rayonnement 
secondaire qu'ils émettent. 


CHAMOIS 
(Peau de). 


ALUMINIUM. PAPIER. CUIR TANNE. FLUSRE. 


inm. 
30mm. 
Dimm. 
omm. 


10mm. 
rom. 
Smm. 
901 M. 


INM. 
7mm. 
15mm. 
16min. 


omm. 
mm. 
15mm. 
timm. 


Omm,’ 
imm. 
2mm. 
SUI. 


Bien entendu, ces chiffres ne sont quwapproximatifs, 
mais, d'aprés les experiences de contrôle failes dans 
le service, ils furent reconnus très suffisamment 
exacts. Pour protéger le malade contre le rayonne- 
ment secondaire émis par les filtres métalliques, il 
recommande de mettre au coté distal, une couche de 
peau de chamois, Wintam Vivas. 


Dessauer (Francfort am Mein). — Le rayonne- 
ment y du radium peut-il être produit artificiel- 
lement dans les ampoules à rayons X (.Muen- 
chener Medisinische Wochenschrift, n°18, 5 Mai 
1914, p. 989 a 990). 


Se basant à la fois sur le ealeul et sur ses expé- 
mences, D. répond aflirmalivementa cette question et 
pense que nous sommes en mesure des à présent de 
produire des rayons de Röntgen suflisamiment péné- 


trants pour, qu'au point de vue pratique, ils puissent 
remplacer Je ravonnement y du radium. 

lla ealculé les absorptions de ces ravonnements 
tres pénétrants dans les tissus et établi des tables 
qui fournissent immédiatement les indications des 
doses en profondeur, [ne donne d'ailleurs dans cet 
article que des indications générales, sans aucun 
chiffre et sans aucune expérience. 

R. Lepoux-Lenann. 


Marius Nissim (Pise). — Nouvelle méthode pour 
évaluer la superficie de la projection ortho- 
diagraphique (La Perlioloyia Medica, Mars 1914, 
fase. 5., p. 115 à 117). 


Laire cardiaque relevée sur un orthodiagramme 
n'est pas une figure géométrique. 

L'ombre cardiaque évaluée sur un carré millimó- 
tique ne donne qu'une approximation. 

Pour obtenir la superticie, PA. taille, sur une lame 
de métal assez mince, le contour de-la figure à éva- 
tuer. La lame du métal doit avoir une épaisseur égale 
partout el pour cela passée au sphéromètre, On pèse 
la lune découpée. 

Si, connaissant le poids de tem? du métal dont on 
s'est servi, aluminium ou plomb, on divise le poids 
total par le poids du em?, on a la superficie en em, 

Pour simpliftier, il faudrait employer une lame de 
métal dont LE cm? péserait 4 gramme. 

DONGRADI. 


Charles Phillips (Londres). — Types modernes 
d'ampoules à rayons X (Valture, 14 Mai 1914, 
p. 270 à 272). 


Courte étude sur les principales caractéristiques 
des ampoules actuellement utilisées et sur les nou- 
veaux perfectionnements réalisés dans lampoule 
Coolidge, F. JAUGEAS., 


Lobligeois, Mathé, Ruiz, Sbarra (Paris). — Pré- 
sentation d’un appareil transportable pour 
radiologie (Bulletin et Mémoires de la Société de 
radiologie médicale de France, n° 55, Mai 1914, 
p. 168). 


Les A. présentent un appareillage d'un modèle 
tres réduit, pour l'alimentation d'un tube de Crookes 
en monopolaire, et permettant de faire de la haute 
fréquence, de la galvano-caustique; une prise de 
lampe suffit et le courant primaire peut être continu 
ou alternatif à 110 ou 22) volts, G. Hanrr. 


Un nouvel appareil pour la mesure de l'intensité 
du rayonnement de Rontgen. Intensimétre du 
Dr Furstenau (Archives d'Llectricité médicale, 
10 Mai 1914, p. 489). 


L'appareil est basé sur les variations de résistance 
électrique du sélénim sous l'influence des ravons X. 
ll se compose d'une planchette à sélenium que l'on 
place au niveau de la partie irradiée et qui est reliée 


Rayons X. 


par un fil souple à l'appareil de mesure, eontenant 
une pile à débit constant et amperemetre gradué 
empiriquement en « minutes nécessaires pour obtenir 


5 U ». Dr ANDRE NUYTTEN. 
D'halluin (Lille). — Résultats d'expériences 
montrant les difficultés de nous protéger 


‘contre les rayons X (Bulletin et Mémoires de la 
Sociélé de radiologie médicale de France, n° dò, 
Mai 1914, p. 161 à 168, 1 fig.). 


LA. n'est jamais, sauf pour les examens radiosca- 
piques, dans la salle des ravons X, mais dans une 
salle voisine communiquant avec la précédente par 
une porte entr'ouverte. L'opérateur se trouve face 
au tableau de commande où sont quatre soupapes. 
Malgré ces précautions, il a constaté qu'il recevait 
des rayons X, les uns émis parles soupapes, les 
autres traversant Je localisateur et le mur de pro- 
tection, d’autres également, rayons secondaires, émis 
par le plafond et les murs. Cette constatation cepen- 
dant ne doit pas trop émouvoir les radiologistes, 
car la présence du rayonnement a été révélée par la 
méthode photographique, or, ce réactif est très sen- 
sible, el les doses qu'il enregistre peuvent être tres 
faibles, donc peu nuisibles. Il sera cependant néces- 
saire de faire des recherches de mesure quantita- 
tive, mais, dès maintenant, cette observation permet 
de conclure qu'il est impossible de se mettre com- 
plètement à Fabri des rayons X. G. HARET. 


473 


PHYSIOBIOLOGIE 


Aubertin et Beaujard (Paris). — De l'action des 
rayons X sur les myélomatoses (Arch. des mal. 
du cœur, Mai 1914). 


A et B étudient, en s'adressant à I mentos 
le mécanisme de l'action des rayons X sur les sympto- 
mes cliniques et hématologiques de la leucémie. Pour 
les auteurs, cette action est purement cellulaire et ne 
Sattaque en rien à la cause inconnue de la leucémie, 

Si Von sacrifie le cobaye irradié, on voit que la 
moelle est dégénérée, atrophiée et remplie de graisse, 
les mvéloevtes ainsi que les mégaloevles sont en 
partie détruits, les ¿osinophiles disparaissent, seuls 
les globules nucléés sont moins touchés. 

Il semble done logique d'admettre que le processus 
essentiel de la mvélomatose n'est pas modifié, mais 


que la radiothérapie par son action destructive ne 


R. Levene. 


James B. Murphy (New-York). — Greffes hété- 
rogénes effectuées, gráce á la destruction du 
tissu lymphoide par les rayons X (Travail du 
Rockefeller Institute for Medical Research) (The 
Journal of the American Medical Association, 
vol. LXH, n° 19, 9 Mai 1918, p. 1459). 

M., par des expériences, montre que Pon peut greffer, 
en détruisant le tissu Iymphoide par les ravons X, 
des tumeurs de souris sur des rats et que ces tumeurs 
continuent à grossir. Sur des animaux témoins non 
irradiés, les greffes ne prennent pas. 

Wi,nLnram WIGNAL. 


fait qu'en atténuer les effets. 


RADIODIAGNOS TIC 


GÉNÉRALITÉS 


Paul Carnot (Paris). — Recherches radiologiques 
sur la gymnastique viscérale (Société de Théra- 
peulique, 22 Avril 1914). 


C. a étudié par la radiographie les déplacements 
viscéraux dans diverses attitudes el divers mouve- 
ments. 

Le cœur a une mobilité plus grande qu'on ne le 
croil généralement. Dans la position renversée, tête 
en bas, le cœur, entrainé par la pesanteur, se détache 
du diaphragme et tombe vers la région cervicale. De 
meme, les déplacements dans les autres plans (décu- 
bitus latéral gauche et surtout droit) sont notables. 
Des examens dans différentes positions pourraient 
permettre de préciser le diagnostic de symphyse car 


diaque et mème le siège des adhérences. 
Le diaphragme, dans les positions renversées, 


bombe dans le thorax, la coupole droite surtout par 
le poids du foie. 

L'extomar change de forme dans les différentes 
positions du sujet, et ces diverses attitudes influent 
sur l'évacuation. Le décubitus latéral gauche entraine 
une position de repos qui soulage le pylore (ulcus 
du pylore), mais est très défavorable au travail d'éva- 
cuation (estomac atone ou ptosé). 

Le gros intestin est d’une grande mobilité : la 
flexion latérale droite produit un tassement et un 
plissement accentué. du cecum et du colon ascen- 
dant, en même temps qu'un redressement et un éti- 
rement du colon descendant. La flexion latérale 
gauche produit inversement le mème phénomène. Ce 
mouvement de balancement à droite et à gauche 
peut avoir son utilité pour l'évacuation fécale dans 
certains cas de constipation avec engorgement du 
gros intestin. Le renversement du tronc en arrière 


provoque simultanément un redressement des deux 
branches coliques verticales et un renversement du 
transverse, normalement convexe. 

Ces divers déplacements viscéraux, reconnus exac- 
tement par la radiographie, permettent de renforcer 
les systèmes de soutien ligamenteux ou musculaires, 
et peuvent même avoir des effets thérapeutiques 
dans des cas de ptose, d'atonie colique, d'adhérences 
anormales, G. GIBERT. 


OS. CRANE, ARTICULATIONS 


Ziembecki (Lemberg). — Contribution à la patho- 
logie chirurgicale de l'âge de croissance (soc. 
de Chiruryic, 6 Mai 1914, p. 580-595, 2 clichés). 


Z. montre des clichés d’une malade présentant : à 
droite, une luxation iliaque postérieure; à gauche, 
une luxation centrale, franscotyloidienne : la tète 
fémorale fait saillie dans le petit bassin. 

AUBOURG. 


Huguier (Paris). — Résultats éloignés de trois 
résections osseuses pour ostéosarcomes, répa- 
rées avec un transplant libre pris sur le péroné 
du malade (Soc. des Chirurgiens de Paris, 8 Mai 
1914, p. 386). 


Les clichés (Lomon) montrent que le segment 
transplanté du péroné ne présente aucune trace de 
résorption : il a conservé sa forme el son canal cen 
tral: la partie supérieure est soudée, la partie infé- 
rieure forme une pseudarthrose. H nv a aucune réci- 
dive, au bout de 4 ans. AUBOURG. 


Reginald Morton (London). — Quelques ano- 
malies congénitales (The Archives of the Rent- 


474 


gen Ray, n° 166, Mai 1914, p. 442-445, 11 radio- 
graphies hors-texte). 


L'Auteur publie un certain nombre de malforma- 
tions congénitales; retenons les figures 5, 6, 7 de la 
planche CCCENLE qui intéressent un mème sujet 
présentant : fe Une absence du pouce et du I méta- 
carpien el soudure des épiphyses carpiennes des 
# et oe métacarpiens de la main droite. Les os du 
carpe, ainsi que les extrémités inférieures du radius 
et du cubitus, sont déformés, % Vhumeérus gauche 
se divise en deux à son tiers inférieur, une partie 
continuant la direction générale de Vos, l'autre s'en 
écartant à angle aigu. Sartieulant avec la branche 
droite, on voit un carpe rudimentaire auquel fait suite 
une main qui, comme sa eongénère droite, n'a pas de 
pouce. L'aurieulaire est seulement représenté par la 
phalangine et la phalangette,  Wibciau VIGNAL. 


Dufour, Legras el Ravina (Paris). — Ostéoma- 
lacie atypique à début infantile, chez une 
femme vierge, de 77 ans (ostéopsathyrosis ?) 
(Soe. médicale des hópitau.e, 22 Mai 1914, p. 916- 
21, 1 cliché). 


Femme avant eu 25 fractures : la radiographie 
montre une décaleification des os : le tissu osseux 
est résorbé et atrophié : e’est une des caractéris- 
tiques de l'ostéomalacie. AUBOURG. 


Carle Rederer (Paris). — Un cas de malforma- 
tion symétrique de la main (Revue d'Orthopédie, 
1 Mai 1914, p. 241 à 245, avec ? radios. et 1 fig.). 


LA. rapporte Vobservation d'un petit malade de 
deux ans el demi présentant une malformation svmé- 
trique de Ja main aceompagnée d'un double hallux 
valgus. Les radiographies montrent : à droite, une 
pièce osseuse surnuméraire sous l'extrémité proxi- 
male de la premiere phalange de l'index, cette pièce 
osseuse en coin dirige la pointe du doigt vers l'axe 
de la main; à gauche, la piece osseuse placée symé- 
triquement parait avoir des connexions avee la pha- 
lange, le doigt est beaucoup moins dévié qu'à droite. 

J. Louer. 


Lombard (Alger). — Bifurcation héréditaire et 
familiale de la main (Revue dl'Orthopédie, Mars 
1914, p. 159 à 146, avec fig. et radiogr. dans le 
texte). 

H s'agit d'une malformation transmise parla mère 

à quatre de ses enfants : fusion de deux métacar- 

piens (le 3° et le #)en un os bifide: le 3°et le + doigt 

élaut articulés avee ee mélacarpien bifurqué à son 
extrémité distale. On remarquait en outre des doigts 
surnuméraires, sauf chez le dernier né. 

J. LOUBIER. 


Mutel (Nancy). — Un cas de main bote radiale 
congénitale (Revue «(Orlhopédie, Mars 1914, 
p. 119 à 128, avec fig. dans le texte). 

La radiographie montrait des deux cótés : le cubitus 
lévérement incurvé, labsence de radius, 5 metacar- 
piens dont le premier est gréle; le pouce et l'index 
avaient une premiere phalange Commune, mais le 
pouce possédait une phalangine et une phalangette. 

De nombreuses anomalies musculaires ont été 
découvertes à la dissection. I. Lounien. 


Carle Roederer et Max Bouvaist. — Un cas 
d'absence congénitale du radius (/ievue d'Ortho- 
pédie, Mars 1914, p. 129 à 154, avec 1 fig. et 
2 radiogr.). 

Enfant de 5 mois présentant une double main bote 
radio-palinaire, Les radiographies montrent : à droite, 


Rayons X. 


l'intégrité du radius, une malformation de Fartieula- 
tion métacarpo-lrapézoide: à gauche, absence de 
radius, épaississement et brièveté du cubitus, mal- 
formation du premier métacarpien. Observation inté- 
ressante, puisque sur le mème sujet on trouve 
2 variétés différentes de main bote. J. Loumen. 


Paul Bernard Roth (London). — Absence con- 
génitale du cubitus (The Lancet, n° 91, 25 Mai 
1914, p. 1457-1458, 2 figures). 


Filette de sept ans dont le bras gauche était atro- 
phié depuis la naissance et depuis quelque temps 
la déformation s'accentuait considérablement, A la 
palpation on trouve le radius luxé en haut et en 
avant sur Phumérus; le radins offre une courbe à 
coneavité interne; les 25 inférieurs du cubitus, ainsi 
que trois doigts sont absents: le 1/5 supérieur de cet 
os est très réduit en épaisseur. La main est fléchie 
sur le bord cubital formant avec ce dernier un angle 
droit, La mobilité semble peu atteinte; en effet le 
coude peut être le siège de mouvements de flexion 
et d'extension, la main mise en supination; toutefois 
la pronation est incomplete. Le poignet peut ètre 
fléchi et défléchi completement. Les deux doigts 
peuvent de mème subir les mouvements de flexion 
et d'extension mais ne peuvent s'opposer. 

La radiographie montre un humérus normal; du 
cubitus on ne voit que le 1/3 supérieur. Le radius est 
déformé décrivant un are de cercle, 

Le poignet est représenté par Pos crochu et grand 
os. Deux doigts complets : le pouce dont le méta- 
carpien est en contiguité avec le grand os et Pauri- 
eulaire (pour Fauteur) quí est en contiguité avec los 
crochu. 

Rappelons que Wierseqewshki (Zeitschrift für Ortho- 
padische chirurgie, Band, XXVIE, 1910, p. 101 à 431) 
a pu réunir dans la littérature médicale 22 eas Pab- 
sence congénitale du cubitus; il adopte dans cette 
revue générale la classification de Kimmel (die Miss- 
bilduny der ectremitaten durch defekt, Verwachsuny 
und Webersakl. Bibliotheca Medica Abt: E, M. 5. 
Cassel, 1895) qui divise ces cas en trois groupes. 

A) Le cubitus est totalement ou partiellement ab- 
sent. le radius est normal, quoique souvent ineurve ; 
les doigts cubitaux existent. 

B) Cubitus totalement ou partiellement absent: le 
radius est ankvlosé avec Phumérus suivant un angle 
plus ou moins obtus: quand if existe une portion 
supérieure du cubitus elle est fusionnée dans lanky- 
lose radio-humérale. 

© Cubitus totalement ou partiellement absent: 
radius luxé en avant et en haut sur l'humérus. 

Le cas publié par Roth rentre dans ee dernier 
groupe. WILLIAM VIGNAL. 


R. Kienbæck (Vienne). — Os rotulien du coude et 
fracture de l'olécrane (Fortschritte auf dem 
Gebiete der Roentgenstrahlen, tome XXII, fase. I, 
8 Mai 1914, p, 85 à 94, 5 fig. I pl.) 


K. a publié déjà en 1905 l'observation d'un malade 
qui présentait une sorte d'os rotulien à chaque coude, 
H reproduit aujourd'hui en détail sa première 
observation et y ajoute un deuxième cas unilatéral; 
celui-ci est limité au eoude droit. 

Mais tandis qu'avec Ptitzner et d'autres auteurs, il 
estimait, en publiant sa première observation, qu'il 
s'agissait dans son cas et d'autres analogues d'un 
volumineux sésamoide qu'on pouvait appeler os rotu- 
lien du coude, il revient maintenant sur cette opinion. 
Considérant qu'il y a toujours eu dans ces cas un 
traumatisme local important, il envisage ces os 
comme des fragments d'olécrane non consolidés à la 
suite d'une fracture ancienne, H s'agirait done sim- 
plement de pseudarthroses. R. Lepoux-Lenarn, 


Rayons X. 


Denet. — Deux cas de scapulalgie avec séques- 
tres. Diagnostic fait par la radiographie. Inter- 
vention (Orthopédie et tuberculose chiruryicale, 
n°9, Mai 1914, p. 291 à 206, 5 figures). 


D. publie deux observations complètes : 

fe Cas. — Les lésions portent surtout sur l'extré- 
mité humeérale : le noyau épiphysaire est représenté 
par une tache sombre. Tout le tiers supérieur de la 
diaphyse est le siège d'une ostéomvélite chronique 
due à l'infection secondaire. 

2 Cas. — Le cliché montre deux séquestres qu'un 
sillon d'élimination, plus clair, sépare des parties 
restées saines. AUBOURG. 


Galland (Paris). — Deux cas de fracture de l'omo- 
plate (Tuberculose el orthopédie chirurgicale. 
n° 5, Mai 1914, p. 227 à 302, 2 clichés, 2 sché- 
mas). 


Le trait de fracture est dessiné par un Y, couché à 
branches ouvertes en dedans, divisant complètement 
le bord externe de l'omoplate au-dessous de la cavité 
glénoide, fracturant le pilier externe. Bientôt ce trait 
se divise en deux : une félure supérieure se dirige 
sur l'angle Supérieur et interne de Fomoplate, lautre 
inférieure se porte sur le bord spinal qu'elle atteint 
dans son 1/4 inférieur. G. a observé deux cas iden- 
tiques : ce type de fracture ne parail pas avoir été 
déjà remarqué. AUBOURG. 


Coville (Orléans). — Gros orteil surnuméraire 
du pied droit (Revue d'Orthopédie, 17 Mai 1914, 
p. 29 à 256, 1 fig. et 1 radiogr.). 


Observation intéressante, parce que la radiographie 
a montré que, contrairement à ce qui se passe d'ha- 
bitude dans le cas d'orteil surnuméraire, il y avait 
indépendance et intégrité complète des deux premiers 
métalarsions, J. LoUBiER. 


Verrier (Lyon). — Pied plat valgus invétéré 
double, d'origine congénitale (Lyon médical, 
tome CXXII, n°20, 17 Mai 1914, p. 1079 à 1081). 


Un homme de 65 ans présente deux pieds plats 
valgus, d'origine congénitale. La radiographie montre 
une bascule de Vastragale : sa tête regarde la face 
plantaire du pied; le seaphoide s'articule avec une 
néoformation osseuse, en arrière, la face supérieure 
de Pastragale s’articule avec la mortaise tibio-péro- 
nière sur sa moitié postérieure; des butoirs osseux 
guident le tibia; la face inférieure de Vastragale est 
orientée en arrière ; le caleanéum a fait basculer en 
haut et en dehors toute sa moitié postérieure: nom- 
breux ostéophytes sur sa face supérieure. La bascule 
de Pastragale semble être congénitale; les lésions 
d'arthrile sèche relèvent d'une adaptation fonction- 
nelle; quant aux ankvloses et ossifications, elles 
peuvent ètre d'origine infectieuse, le malade présen- 
tant des lésions bacillaires. Th. NoGirr. 


Desgouttes (Lyon). — Fracture bi-malléolaire 
avec fragment postérieur (Lyon medical, tome 
CXXII, n° 20, 17 Mai 1914, p. 1098 à 1101.) 


L'auteur présente des radiographies faites avant et 
après la réduction d’une fracture bi-malléolaire avec 
un troisième fragment. La réduetion est parfaite. 

M. Durand montre la radiographie d'une fracture, 
type « Dupuytren bas », avec fragment postérieur et 
grande luxation du pied par chute du talon. Le bord 
inférieur du tibia est reporté en avant. La déforma- 
tion est réduite sous anesthésie; la radiographie 
montre que la correction est très satisfaisante; il ne 
reste plus qu’à mobiliser cette jointure. M. Vallas ne 
s'étonne pas des bons résultats obtenus: si l’on ne 
se préoccupe du fragment postérieur que depuis 


479 


qu'on fait de la radiographie, il est bien certain que 
jadis le fragment postérieur existait déjà et que la 
simple réduction donnait de bons résultats. 

Th. NoGien. 


Bertein (Lyon). — Fracture bi-malléolaire an 
cienne avec fragment postérieur. Intervention. 
Bon résultat fonctionnel (Lyon médical, tome 
CXXH, n° 49, 10 Mai 1914, p. 1041 à 1045). 


Un militaire s’est fait une fracture bi-malléolaire 
par abduetion: on la réduit en corrigeant le valgus 
qui existait et Pon fait un plâtre ; quand, après quatre 
semaines, on enlève le plâtre, on constate que le 
pied est en équin. Une radiographie montre alors 
qu'il s'agit d’un déplacement de Pastragale sous la 
dépendance d'une fracture marginale postérieure; un 
fragment triangulaire abrasé de la marge postérieure 
tibiale a été soulevé par la poussée de Pastragale et 
plaqué contre le bulbe tibial en arrière; le péroné 
est cassé à 6 centimètres au-dessus de la pointe 
malléolaire ; du côté interne, la malléole est en con- 
tinuilé avee le tibia, mais elle est fendue verticale- 
ment, el son bord postérieur fait partie intégrante 
du fragment postérieur. A l'intervention, on refoule 
le bulbe tibial contre les tendons, Vastragale est 
remis en place. Le résultat fonctionnel est très bon, 
mais la radiographie montre que la subluxation as- 
tragalienne postérieure s'est reproduite. 

Th. Noaten. 


Auvray (Paris). — Fracture marginale antérieure 
de l'extrémité inférieure du tibia (Soc. de Chi- 
ruryte, 6 Mai 1914; p. 597 à 605,2 clichés). 


Le cliché (Bonniot) montrait un volumineux frag- 
ment détaché du bord antérieur de la mortaise 
tibiale qui avait été projeté en avant sous impulsion 
de Pastragale et était demeuré dans cette position. 
L'astragale, subluxé en avant, était venu se placer 
sous le fragment tibial. 

Une intervention chirurgicale a très notablement 
amélioré les rapports des os et de l'articulation du 
cou-de-pied.) AUBOURG. 


Chevassu (Paris). — Ostéosarcome de l'extrémité 
inférieure du fémur (Soc. de Chiruryie, 20 Mai 
1914, p. 662). 


C. a fait le diagnostic clinique de tumeur à myélo- 
plaxes, par la nettelé de sa cirronseription radiogra- 
phique. L'espace clair correspondant à la tumeur est 
partout limité par une zone sombre qui indique un 
épaississement de réaction osseuse. En aucun point, 
il n'y a d'infiltration de Vos voisin. 

P. Delbet voit lá un excellent signe 
sur lequel il a déjà insiste. 

Robine a vu un pareil cas où la radiographie 
révélait une cavité occupant le condyle interne et 
dont le contour bien net semblait en rapport avec 
l'existence d'une tumeur relativement bénigne. 

AUBOURG. 


‘adiologique, 


Barbarin (Paris) — La maladie de Schlaetter. 
(Soc. des Chiruryiens de Paris, 17 mai 1944, 
p. 540). 


B., sur les clichés de 3 malades, a constaté le 


redressement typique du point apophysaire tibial 
signalé par Schlaetter. Il ne s'agit pas d'un trau- 
matisine, mais d'une apophvsite. AUBOURG. 


Frat (Nice). — Tumeur blanche du genou. 
Résection extra-articulaire. Guérison. (Soc. de 
Chirurgie, 27 Mai 1914, 689 à 699). 


Le cliché montrait : obscurité de Pinterligne, 
destruction osseuse portant à la fois sur Je tibia, la 


476 


rotule et le fémur. Les lésions étaient étendues sur 
une hauteur de 15 centimètres et se traduisaient par 
un effacement de la structure trabéculaire, Pinfiltra- 
tion périarticulaire et synoviale. AUBOURG. 


Robin (Angers). — Malformation congénitale rare 
des genoux. (Revue d'Orthopédie, 1 Mai 1914, 
p. 257 à 240, avec 2 radiogr.). 


Il s'agit d'un cas de luxation congénitale des deux 
genoux : à droite, l'extrémité supérieure du tibia 
remonte devant la face antérieure du fémur. il y a 
une rotation externe très marquée; à gauche, luxation 
antérieure également avec subluxation latérale du 
tibia en dehors sans rotation. J. LOUBIER. 


Ferraton (Paris). — La résection dans les trau- 
matismes anciens de la hanche. (Soc. de Chirur- 
gie, 27 Mai 1914, p. 672 à 678, 1 cliché). 


F. montre le cliché d'une ancienne luxation iliaque 
avec une lète fémorale entourée d'ossificalions. 
AUBOURG. 


Toubert (Lyon). — Note sur une variété de frac- 
ture complexe de l'extrémité supérieure du 
fémur (Soc. de Chirurgie, 15 Mai 1914, p. 608 à 
614, 2 clichés). 


T. rappelle la division schématique des fractures 
du col fémoral en intracapsulaires (fract. sous-cépha- 
lique de Kocher, fract. du col anatomique, fract. 
intracapsulaire) el extracapsulaires (fract. du col chi- 
rurgical, fract. extracapsulaire, fract. uni-trochanté- 
rienne et les fract. isolées du grand el du petit 
trochanter). T. a observé un cas de fracture simulta- 


née du grand el du petit trochanter. Sur le cliché, ce 
qui frappe c'est la déformation en coxa vara. L'angle 


du col est réduit de 1509 à 100°. Le col s’est fléchi 
dans la cavité cotyloïde et le grand trochanter en 
entier a suivi le col: il s'est détaché de l'extrémité 
supérieure du fémur, qui pointe, taillé en biseau, 
oblique en haut et en dehors un espace clair 
indique en haut le point où le sommet du grand 
trochanter se sépare du fémur, et une surface sombre 
en bas, indique l'endroit où la diaphyse fémorale et 
la partie inféro-externe du col fémoral se juxtaposent 
ou plutôt se pénètrent. Enfin, le petit trochanter 


Rayons X. 


apparait, nettement détaché du fémur par sa base : 
il s'est éloigné du fémur en pivotant, car l'extrémité 
supérieure du fragment est restée proche de la 
diaphyse. Le petit trochanter, de vertical est devenu 
horizontal et sa face interne est devenue supérieure. 
AUBOURG. 


Imbert Marseille). Les fractures du col du 
fémur. La fracture intracapsulaire existe-t-elle? 
(Revue française de Médecine et de Chirurgie, 
29 Mai 1914, p. 150). 


LA. ne nie pas l'existence de la fracture intracap- 
sulaire du col du fémur, il affirme seulement qu'elle 
est très rare. La radiographie seule peut nous faire 
faire ce diagnostic; sans elle, il est préférable de se 
croire en présence d'une variété extracapsulaire. 

J. Loubien. 


Stockis (Liége). — Coxa-vara traumatique (Jo.;- 
nal de Médecine de Paris, 16 Mai 1914, p. 595 
et 394). 


Accidenté du travail, âgé de 18 ans, qui a recu une 
lourde pierre sur le genou gauche: hydarthrose con- 
sécutive. Un mois après le blessé se plaint de la 
hanche gauche et sS'alite. Une première radiographie 
faite quelque temps après montre une coxa-vara 
typique; puis une deuxième radiographie à quelques 
mois de distance confirme la première. L'A. appelé 
comme expert a conclu que le traumatisme a pu à 
lui seul créer la coxa-vara, S'appuyant en cela sur 
des cas analogues signalés par différents auteurs. 
Enfin une dernière radiographie, faite dix-huit mois 
après les premières, montre que l'aspect de la lésion 
est resté le mème, J. LouBIER. 


Tillage (Tours). — Ostéopsathyrosis héréditaire 
familiale (Revue @Orthopedie, n° 2, 1914, p. 115, 
avec une radiographie). 


Observation d'une malade de 54 ans qui, à la suite 
d'un traumatisme peu considérable (tombée de sa 
hauteur), fit une fracture du col du fémur avec luxa- 
tion de la téte fémorale en bas et en avant dans le 
triangle de Scarpa. Ces lésions furent montrées par 
la radiographie. Ce qu'il y a de curieux, c'est que 
tous les membres de la famille de cette malade ont 
eu des fractures à la suite de traumas insignifiants. 
L'A. se demande si cette fragilité osseuse familiale 
ne rentre pas dans le cadre de lostéopsathyrosis 
décrite par Lobstein en 1825, J. Loupier. 


Horace Packard (Boston), — Eversion de la 
vessie, suite tardive de viol (Annals of Surgery, 
Avril 1914). 


Il s'agit d'une jeune fille de 2l ans qui avait été, à 
l'âge de 4 ans, victime dun viol. Elle avait alors pré- 
senté une rupture du périnée et de la vessie et souf- 
frait depuis d'incontinence d'urine que deux opéra- 
tions n'avaient pu guérir. 

Elle se présentait actuellement avec une énorme 
procidenee de Putérus à la vulve ainsi qu'une éver- 
sion totale de la vessie. L'examen aux rayons X 
montra l'absence de l'arche pubienne. L'auteur pense 
à la possibilité de sa destruction par ostéite, à la 
suite de la mutilation. Henri BÉCLÈRE. 


Aubourg (Paris). — Radiographie de la selle tur- 
cique dans un cas d'épilepsie (Bulletins el 
Mémoires de la Société de Radiologie médicale de 
France, n° 55, Mai 1914, p. 168 à 169). 

Johnston de Pittsburg a rapporté des lésions trou- 
vées á la radiographie de la selle turcique chez une 
centaine d'épileptiques : ces lésions consistent en 
une déformation portant tantôt sur Papophyse cli- 


Rayons X. 


noide postérieure, tantôt sur PFapophyse clinoïde 
antérieure. Or FA, avant à faire la radiographie 
du cráne d'un jeune épileptique, a corroboré ces faits 
en découvrant également, au niveau de la selle tur- 
cique de son malade, un allongement anormal de 
Papophyse clinoïde postérieure sans épaississement 
du tissu osseux. G. HARET. - 


M. Bertolotti (Turin). — Le syndrome oxycépha- 
lique (La Presse Médicale, n° 55, 2 Mai 1914, 
p. 332-554). 


L'oxycéphalie est une dysostose earactérisée par 
deux symptômes principaux : la lésion des nerfs 
optiques et la déformation du crane. Les symptômes 
dystrophiques sont surtout des malformations os- 
seuses des orbites, du nez, du palais, des machoires. 

L'auteur s'est appuyé sur la radiographie pour 
faire la revision de ce syndrome el propose de lui 
donner le nom de eranio-svnostose pathologique, au 
lieu de syndrome oxveéphalique, dénomination im- 
propre sous laquelle on Va décrit jusqu'à ce jour. 

P. COLOMBIER. 


William, H. Haskin (New-York). — Accidents 
septiques d'origine dentaire (New-York medical 
journal, 16 Mai 1914, p. 979 à 985 avec 6 figures). 


L'auteur rapporte 16 observatiors qui, pour la plu- 
part, démontrent l'importance considérable de la 
radiographie dentaire: car, dans plusieurs des cas. 
l'examen clinique ne révélait pas l'origine de la suppu- 
ration et mème parfois on avait déjà enlevé des dents 
non malades sans amener d'amélioration. La radio- 
graphie, au contraire, permet de reconnaitre el de 
soigner la lésion. A. LaQUERRIERE. 


Japiot (Lyon). — Fractures de la colonne lom- 
baire sans symptómes médullaires. Radiogra- 
phie (Lyon médical, tome CXXII, n° 18, 5 Mai 
1914, p. 977 4 981). 


L'auteur présente deux radiographies de fracture 
de la colonne lombaire. Le premier malade est un 
ouvrier qui fit une chute de six mètres: il ne garda 
le lit que peu de temps. mais, sept mois apres lacci- 
dent, il se plaignit de souffrir de la région lombaire: 
comme il n'y avait pas de signes médullaires, on 
pouvait penser à de la simulation. A l'examen du 
cliché, on constate que les deux premières vertèbres 
lombaires se sont mutuellement pénétrées: les 
disques sont disparus ou aplatis, la premiére lom- 
baire est élargie: il s'agit d'une fracture du corps. 
La deuxième radiographie présentée montre une 
fracture de la 5 lombaire. Lare postérieur s'est 
iafléchi vers le bas, la 4° est déplacée; pas de signes 
de compression. Chez un malade qui se plaignait 
encore de souffrir deux mois après une chute de 
7 mètres, la radiographie montre une fissure oblique 
de Pare postérieur de la 5 lombaire. Tn. NoGten. 


Japiot et San'y. — Deux cas de malformation 
rare de la 5° vertèbre lombaire : articulation 
d'une apophyse transverse avec l'aileron du 
sacrum. Radiographies (Lyon médical, t. CX NTI, 
n° 18, 5 Mai 1914, p. 981 à 985). 


Les auteurs présentent deux radiographies de mal- 
formation congénitale du rachis. Chez une première 
malade, on constate que Papophyse transverse droite 
de la 5 lombaire est trés élargie; sa base s'est sou- 
dée aux apophyses voisines; son extrémilé se pro- 
longe en outre jusqu'au sacrum et s'articule avec lui, 
Chez la deuxième malade, l'apophyse droite est éga- 
lement élargie, sa base fusionne avec les apophyses 
arliculaires voisines, elle émet de mème un prolon- 
gement eftilé qui va s'articuler avec le sacrum. 

H existe peu de radiographies sur ce sujet; pourtant 


477 


il est intéressant de savoir si ces malformations sont 
en rapport avec les douleurs ressenties par la malade, 
auquel cas, un traitement approprié pourrailles déli- 
vrer; souvent il y a sroliose concomitante: enfin, 
signale M. Planchie, la sacralisaticn de la 5° lombaire 
peut occasionner des accouchements dystociques. 
L'appréciation était difficile: il s'agissait sans doute 
d'une véritable spina-bilida. M. Gayet cite un cas de 
fracture. dans lequel un ouvrier tombe dune échelle 
sur Pépaule et le côté gauche de la nuque: en 
l'absence de signes cliniques nets, on le prend pour 
un simulateur; une radiographie, faite par M. Nogier, 
permet de constater un trait de fracture coupant 
obliquement l'apophvse articulaire de la mass”? laté- 
rale gauche de la sixième cervicale. M. Adenot 


. pense que la radiographie doit être pratiquée chez 


les accidentés du travail, car elle a l'avantage, si elle 
ne montre pas de lésions graves, de décider l'ouvrier 
à reprendre le travail. Tu. Noarer. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Alelokoff (Nijni-Novgorod, Russie). — Un pro- 
cédé nouveau pour déterminer les dimensions 
exactes du cœur au moyen de la radioscopie 
(Roussky Vrateht, t. XTEL, n° ò, 1914). 


L'auteur conseille d'avoir recours au procédé sui- 
vant qui lui est personnel : 

Le malade étant assis ou debout, on place le tube 
de Röntgen derrière Jui, au niveau du cœur, un peu 
à gauche de la colonne vertébrale. L'écran se trouve 
devant la poitrine du malade. La distance de l'antica- 
thode à l'écran doit être rigoureusement mesurée; 
elle peut varier entre 1 mètre et 80 cent., mais ne 
doit pas être inférieure à 80 cent. On examine le 
malade etavee le compas on mesure Pombre du cœur 
sur Pécran dans les deux diamètres. Ensuite, on 
procéde à une seconde mensuration en plaçant Fan- 
ticathode exactement à mi-distanee de sa situation 
précédente par rapport à Fécran. Si précédemment 
elle était dun mètre, on la réduit à 50 cent. 

Les deux mensurations doivent être faites dans des 
conditions absolument identiques. Si la premiére 
mensuration a ét: faite en expiration complète et le 
cœur étant en systole, la seconde doit être faite dans 
les mêmes phases. 

Pour obtenir ensuite les dimensions exactes du 
cœur, on n'a qu'à se servir de la formule suivante : 
Ixl 


X= 


X étant la dimension cherchée ; l la première men- 
suration et € la seconde. Cette formule a été obte- 
nue par Fauteur, à Faide de la méthode des triangles 
semblables. 

Au lieu de faire les mensurations sur Pécran on 
peut également faire deux radiographies successives 
et mesurer sur les plaques les dimensions obtenues. 
Ce dernier procédé donne des résultats plus rigou- 
reux. 

Il est bon de remarquer que ce procédé de mensu- 
ration n'est pas nouveau. M. DE STANKEWITON. 


Giacomo Pesci (Gines) — L'augmentation de 
volume de l'oreillette gauche du cœur dans le 
cadre radiologique (la Radiologia Médica, vol. 1, 
n° 5, Mars 1914 p. 106.115 15 observ. el nom- 
breuses bibliographies). 

L'oreillette est située profondément, — Elle peut 
èlre radiologiquement explorée de 2 façons. La plus 
commune est l'examen de l'ombre du cœur en pro- 
jection orthogonale. 

La ® méthode «consiste dans examen du cœur en 
projection oblique antérieure gauche ou oblique pos- 


478 


térieure droite. Si l'oreillette est hypertrophiée ou 
dilatée il en résulte une ombre dans l'espace clair 
retrocardiaque. 

LA. a étudié 29 malades atteints de diverses affec- 
tions cardiaques. Sur 46 cas d'insuffisance mitrale 
pure il n'a trouvé que 2 fois l'oreillette gauche aug- 
mentée de volume. 

Dans les cas de sténose pure et de double lésion 
mitrale, il a constamment trouvé l'augmentation de 
volume de l'oreillette gauche. On peut mème voir la 
pulsation de l'oreillette, 

L'augmentation marquée du volume de l'oreillette 
gauche avec forme ovoide du cœur est un attribut 
presque constant de sténose mitrale. 

DONGRADI 


Laubry (Paris). — Le pouls laryngé présystolique 
du rétrécissement mitral (Soc. médicale des 
Hopitane, At Mai 4914, p. 785-789, 4 orthodia- 
grammes, | électrocardiogramme). 


Des examens radioscopiques répétés ont donné à 
L. les résultats suivants : 

Le ewur est angmenté de volume dans tous ses 
diamètres, son bord gauche est rectiligne. sa pointe 
rejetée en dehors est fortement abaissée, arrondie el 
globuleuse. L'oreillette gauche fait saillie en dehors, 
animée comme le ventricule de battements de forte 


Fig 1. — Orlhodiagramme en position frontale. 
amplitude. En position oblique antérieure droite 


à 49°, la forte saillie de l'oreillette gauche rend le 
médiastin inexplorable. L’aorte n'offre ni déforma- 


Fig. 2 — Orlhodiagramme 
en oblique 
postericure droite à 80°. 


Fig. 5. — Orthodiagramme 
en oblique 
postérieure droite à 80°. 


tion, ni dilatation. L'aorte ascendante est allongée. 
Les dimensions à Porthodiagramme sont de 5 cent. 1/2, 
chiffre normal élant donné Páge du malade (62 ans). 
L'ombre aorlique déborde légèrement à gauche la 


Rayons X. 


colonne vertébrale; mais en oblique antérieure droite, 
le calibre du vaisseau a son diamètre normal el ses 
parois ne battent pas. 

L'examen en oblique postérieure droite, position 
de choix pour le repérage de l'oreillette gauche, est 
particulièrement caractéristique. A 50 degrés, alors 
qu'il existe normalement une mince bande claire 
entre l'ombre du cœur et l'ombre vertébrale, le 
médiastin est inexplorable et l'espace clair disparait 
en entier. A 80 degrés, la partie inférieure apparait 
seule sous forme Wun petit triangle clair, surplombé 
par l'énorme saillie de l'ombre auriculaire gauche, 
entamant encore l'ombre vertébrale. Pour objectiver 
la précession de la pulsation larvngée sur la systole 
cardiaque, L. a employé d'abord la méthode gra- 
phique, puis un électro-cardiogramme, en enregis- 
trant simultanément la pulsation laryngée : l'onde 
négative laryngée coincide avec le soulèvement auri- 
culaire de Pélectro-cardiogramme. AUBOURG. 


Costantino de Palma. — Anévrisme de l'aorte 
abdominale diagnostiqué à l’aide des Rayons X 
(Annali di Eleltricita a Terapia Fisica, an. XIII, 
Février 1914, p. 92 à 56). 


A la suite dun diagnostie de mal de Pott, porté 
par plusieurs médecins et chirurgiens chez un 
malade atteint de raideur de la colonne vertébrale, 
avec impossibilité de se baisser, sans fléchir les 
cuisses el les genoux. on fil une radiographie de 
la région dorso-lombaire qui était douloureuse.— La 
radiographie fit apparaitre une notable raréfaction 
des vertèbres lombaires et une usure de l'apophyse 
transverse gauche de la 1'° vertèbre lombaire. — 
Réexaminant alors le malade, PA. sentit dans la 
région rénale gauche une pulsation, très perceptible 
avec la paume de la main. Après décès du malade, 
le nécropsie montra un vaste sac anévrismal de l'aorte 
abdominale le long du psoas. DONGRADI. 


APPAREIL DIGESTIF 


D. Crone (Fribourg en Brisgau). — Sur le sulfate 
de barium comme substance contrastante dans 
le radio-diagnostic de l’appareil digestif (Muen- 
chener Medizinische Wochenschrift, n°19, 12 Mai 
1914, p. 1056 à 1058). 


‘auteur se sert exclusivement depuis un an et 
demi du sulfate de barium chimiquement pur de 
Merck, soit par la bouche, soit en lavements. Avant 
observé un cas de mort chez un enfant deo ans 1/2, 
atteint de méga-colon et qui avait recu un lavement 
d'environ 200 grammes de ee produit, €. donne 
l'observation détaillée avec les résultats de l'autopsie 
pour montrer qu'il ne semble pas que lon puisse 
rapporter ce décès à un empoisonnement par le sul- 
fate de baryum. R. Lepoux-Lebann. 


Louis Seucert (Nancy;. — Un cas de diverticule 
de la partie supérieure de l’&œsophage (Société 
de Médecine de Nancy, séance du 15 Mai 1914). 


L'observation rapportée par Seucerl concerne un 
homme de 50 ans, originare des Vosges, qui lui fut 
adressé pour troubles dysphagiques avant débuté 
il y a environ un an. On ne trouve aucun antécédent 
morbide personnel ni héréditaire. 

Les troubles qui attirérent l'attention du malade 
commencérent Ase manifester tantôt par de la séche- 
resse de la gorge avec sensation de picotement el 
toux séche accompagnée souvent de nausées, tantôt 
au contraire par une salivation abondante et rejet 
de mucosités troubles. Une dysphagie légère, irré- 
guliére el capricieuse, apparut. empechant un jour le 


Rayons X. 


passage des premières gorgées du repas, et laissant 
tout passer le lendemain. 

Cette dvsphagie prit bientôt des earactéres trés 
particuliers. Les premières bouchées passent, puis 
les suivantes semblent s'arréter à la base du cou avec 
sensation de corps étranger. Le malade ne peut pas 
mème avaler une goutte d'eau: bientôt après une 
régurgitation plus ou moins importante, la dvsphagie 
cesse complètement, Le repas terminé il existe néan- 
moins à la base du cou une sensation de gêne, jus- 
qu'à ce qu'une régurgilation violente, prise pour un 
vomissement, libère le malade : les aliments (cachets 
médicamenteux par exemple) déglutis au début du 
repas sont souvent rendus intacts, Je repas termine. 

Ces faits particuliers incitent Fauteur à penser qu'il 
s'agit d'un diverticule œsophagien. 

L'inspection, la palpation, la percussion ne donnent 
aucun renseignement, Le cathétérisme indique tantôt 
un arrèt de la sonde à 22 ou 25 em. des arcades den- 
taires, tantôt un libre passage jusqu'à l'estomac. 

L'examen radioscopique fait par Seucert et Aimé 
permet de constater, en position oblique antérieure 
droite, l'existence d'une tache sombre avant les dimen- 
sions d'un œuf de poule, située immédiatement en 
avant de l'ombre vertébrale au niveau de la clavicule, 
des que le malade à ingéré 3 ou # gorgées de lait de 
bismuth. L'ingestion de pâte bismuthée permet de 
suivre les contours de l'œsophage qui semble normal 
dans son trajet et montre ses rapports avec la poche 
sombre entrevue au début de l'examen. Il y a tout 
lieu de penser qu'il s'agit bien là d'un diverticule 
postérieur de la partie supérieure de Vaesophage. 

L'examen csophagoscopique pratiqué ensuite, 
sur les données de la radioscopie, permit de verifier 
le fait. 

Ce genre d'affection, très rarement observé autre- 
fois, se présente fréquemment depuis l'usage plus 
répandu de l'exploration radioscopique. 

P. AME. 


Armistead C. Crump (New-York). Diagnostic du 
rétrécissement de œsophage (The journal of 
the American Médical Association, volume LXII, 
n° 19; 9 Mai 1918, p. 1471 à 1475; 4 radiogra- 
phies). 


Avant souvent eu des déceptions dans Fexamen 
radiologique des rétrécissements de laœsophage, 
surtout dans les rétrécissements larges, C. imagina 
la méthode suivante qui lui donna, aflirme-t-il, pleine 
satisfaction. I utilise des enveloppes de saucisse 
qui, chacun le sait, ne sont autre chose que la tunique 
fibreuse de Pintestin du porc. Après lavoir bien liée 
à un bout et fixé à l'autre un anneau métallique, il 
lintroduit dans Pesophage du patient, le pharynx 
préalablement badigeonné à la cocaïne. Puis quand 
le malade Fa avalé, il le remplit petit à petit d'un 
lait de bismuth; une fois ce tube plein, il procède a 
l'examen radiologique et prétend pouvoir ainsi déeé- 
ler les rétrécissements mème les plus larges. 

WILLIAM VIGNAL. 


E. Smukler (Philadelvhic) — Cardiospasme 
avec dilatation de l’œsophage (.Ve-Fork mé- 
diwal Journal, 28 Avril, p. 772 à 779, avec 7 fig.). 
ISA. rapporte 5 observations détaillées où le dia- 

gnostie fut établi par la radiographie et dans les- 

quelles la dilatation du cardia amena soit une guéri- 
son, soit une amélioration considérable, alors que 

Pélat des patients étaient extrémement Sérieux. 

A. LAQOUERRIERE. 


Charlier (Paris). — Le radio-diagnostic des 
corps étrangers de l'oasophage (Journal de 
Médecine de Paris, n° 21, 25 Mai, 1914, p. 416 à 
417). 


LA. cite une observation personnelle montrant que 
l'æsophagie et la radiologie ne doivent pas être oppo- 
sées Pune à l'autre, mais sont deux procédés qui 
peuvent se compléter dans certains cas. 

ll s'agissait d'un enfant de 2 ans présentant subi- 
tement une dyspnée telle qu'une tachéotomie fut pra- 
tiquée d'urgence. On demanda ensuite à l'examen 
‘adioseopique la cause de cette dyspnée, le chirur- 
gien soupconnantavee raison la présence d'un corps 
étranger, 

En effet, on vit apparaitre sur l'écran une opacité 
avant la forme d'une spire et siégeant à la partie su- 
périeure de læsophage, en arrière des premiers 
anneaux de la trachée, spire avant à peu près le mème 
volume que la canule trachéale, A 2% heures d'inter- 
valle, par deux fois, un spécialiste, entrainé à la pra- 
tique de Peesophagoscopie, introduisit le tube mais 
ne put apercevoir le corps étranger, il se trouvait 
sans doute masqué par un boursoullement de la mu- 
queuse. On fut obligé de recourir à une cesophago- 
tomie externe et l'on trouva le corps du délit : un 
fragment de tapis métallique. Voie: done un cas où 
Pesophagoscopie a échoué alors que la radioscopie 
a donné le maximum de résultat, puisqu'elle a permis 
de reconnaitre d'abord la présence de ce fragment 
métallique, puis de le repérer pour en faire Vextrac- 
tion. 

Ho semble done que dans le cas de déglutition ou 
d'aspiration de corps étranger, la régle à suivre soit 
la radioscopie immédiate. puis lœsophago- ou la 
broncho-scopie, destinée soit à compléter la recher- 
che, si l'examen à été rendu négatif par la perméa- 
bilité du corps étranger aux rayons X, soil à per- 
mettre Penlevement, le procédé radioscopique devant 
avoir la priorité, car il ne nécessite aucune narcose, 
et est indolore. 

Quant à l'extraction sous le controle de l'écran, 
préconisée par l'auteur. nous pensons que, dans cer- 
tains cas, elle sera peut-ètre possible, mais dans 
d'autres elle semble bien compliquée : introduction 
de la pince dans l'obscurité, immobilisation du sujet 
dans une position difficile, pour permettre l'examen 
à l'écran, lout cela invitera le chirurgien à ne pas 
trop insister sur ce moyen et à recourir le plus tot 
possible à l'asophagotomie externe. G. Haner. 


Klee (Munich). — Action du tonus du pneumo- 
gastrique et du sympathique sur la forme de 
l'estomac (Muenchener Medizinische Wochen- 
schvift, n° 19, 12 Mai 1914, p. 1044 à 1047, 
Y schémas). 


Nous manquons jusqu'à présent de bases physio- 
logiques, nous permettant d'apprécier exactement 
l'action du tonus des nerfs de Feslomac sur cet 
organe lors de nos examens radio- 
logiques. K. a entrepris des recher- 
ches expérimentales pour tácher de 
parfaire nos connaissances sur ce 
point. 11 s'est servi de chats chez les- 
quels il pratiquait la décérébration 
d'aprés la méthode de Sherrington 
et chez lesquels il produisait ou sup- 
primait les tonus du sympathique et 
du pneumogastrique en faisant agir 
sur ces nerfs la chaleur ou le froid. 
La constance des résultats obser- 
vés dans ces conditions permet d'y 
attacher une très grande valeur. 

L'estomae du chat normal vivant donne une image 
assez analogue à celle de Pestomac normal à forme 
en crochet de Phomme. On y distingue une zone car- 
diaque, une zone movenne, une zone pylorique. Les 
ondes péristaltiques, faciles á observer sur la région 
pylorique, dépassent rarement la région moyenne et 
ne se montrent pas sur la portion cardiaque. 


Fis. 1. 
Estomac normal 


480 


Lorsque Festomac est entièrement détaché de son 
système nerveux central, on observe une image anz- 
i logue à l'image normale. Peut-ètre 
l'estomac est-il un peu plus relacheé 
à sa partie moyenne, mais les ondes 
péristaltiques sont normales et la 
musculature gastrique travaille avec 
une parfaite coordination. 

L'image est très différente si, ayant 
éliminé Faction cérébrale, on fait 
agir le refroidissement successive- 
ment sur Fun ou Pautre conducteur 
nerveux. 

En refroidissant le pneumogas- 

Fix. 2. trique, ou voit un estomac absolu- 
Estomac détache Ment atonique, la région pylorique 


de ses tres élargie, on n'observe plus au- 
connexions cune onde péristaltique. 
nerveuses. Réchauffons maintenant le pneu- 


mogastrique et nous verrons aussi- 
tòt se reproduire une image normale et apparaitre 
d'énergiques contractions el une évacuation rapide. 
Si nous le refroidissons à nouveau, nous revenons en 
une ou deux minutes au premier aspect décrit et 
ainsi de suite, 
Si Pon élimine tout à fait l'action du sympathique 
en ne laissant subsister que le tonus du vague, on 


Fig. 5. 
Tonus du sympathique. 
Le pneumogastrique 
est refroidi. 


Fr. i. 
Le pneumogastrique 
est réchaufTé. 

Tonus du vague. 
Tonus du sympathique. 
observe une telle augmentation de la contractilité 
que la région pylorique et la région moyenne de 
Vestomac se contractent entièrement au point que le 
bismuth ne les remplit plus et qu'on n’y observe plus 


Fig. 5. 
Section du sympathique. 
Tonus du vague. 


Fig. 6. 
Section des splanchniques. 
Refroidissement 
du pheamogastrique. 
aucune contraction, Cette action s'arrête à la région 
cardiaque qui est délimitée très nettement. 

Si, ehez l'animal ainsi préparé, on réfrigére alors Je 
pheumogastrique, l'image se moditie aussitôt et Pon 
revient à Paspect Masque que nous avons décrit en 
premier hen, les contractions péristalthiques se pro- 
duisent normalement ainsi que Févacuation gas- 
trique. 

IE faudra que des recherches Ciniques nous mon- 
trent si lon peut transposer à l'homme ces données 
expérimentales trés intéressantes. 

R. Leboux-LEnxRp. 


Rayons X. 


Schütz et Kreuzfuchs. — Un cas de rumination 
avec estomac en sablier intermittent. Examen 
aux rayons X (Wiener Klinische Wochenschrijt, 
21 Mai 1914). 


Observation d'une malade de 55 ans qui, depuis 
son enfance souffrait de l'estomac, mais qui depuis 
$ ans avait des régurgitations et de la rumination. 
Les douleurs se produisaient surtout au début des 
repas, mais cessaient quand l'estomac était rempli. 
Beaucoup de médecins furent consultés, mais la 
malade n'avait jamais été examinée aux rayons X. 
Une première radioscopie permit de constater un 
estomac en sablier, mais dont les deux parties com- 
muniquaient au moyen d'un canal. Un autre examen. 
fait plusieurs mois après, montra un estomac en 
sablier nettement séparé en deux portions. Il s'agis- 
sait sans doute de spasme nerveux. J. LOUBIER. 


Flandin, Brodin et Pasteur Vallery-Radot 
(Paris). — Examen radioscopique de l'estomac 
dans un cas d'empoisonnement volontaire aigu 
par le sel d'oseille (Soc. Médicale, des hopilaus, 
28 Mai 1013, p. 975). 


Les examens radioscopiques  (Ronneaux) ont 
donné les renseignements suivants : au début de 
Pintoxication : un estomac petit, contracté, mad- 
mettant qu'une pelite quantité de bismuth: plus tard, 
un estomac hypertonique avec spasme mésogastrique. 
Sagitil d'une ulcération stomacale, ou d'une sté- 
hose mésogastrique, ou d'un spasme fonctionnel, 
seule l'évolution ultérieure pourra renseigner. 

AUBOURG., 


L. Seucert (Nancy). — Pyloro-gastrectomie pour 
ulcéro-cancer (Société de médecine de Nancy. 
Séance du 27 Mai 1914). | 
ISA. présente une malade opérée le I] mai 1914, 

Wun cancer du prlore avee sténose presque com- 

plète. Une radiographie faite avant l'opération montra 

à cette époque un estomac à bas-fond longuement 


-étalé entre les deux crétes iliaques. Une résection de 


estomac intéressant environ les deux tiers de Vor- 
gane fut faite le 14 mai suivantla technique de Billroth 
première manière. Les suites opératoires furent 
excellentes, l'appétit revint au delà de toute espé- 
vance et l'estomac subit de curieuses modifications 
dans sa forme générale. Th devint très aminci au 
niveau du fond et la partie voisine de la section subit 
une dilatation en cul-de-sac tendant à reproduire la 
forme d'une nouvelle poche stomacale. 
P. AME. 


Mauclaire (Paris). — Kystes gazeux de l'intestin 

(Soc. de Chiruryie, 27 Mai 1914, p.. 685 à 689). 

A propos d'un cas observé et radioscopé pour 
stase gastrique, M. rappelle un cas de Barjon et Du- 
parquier, où tout l'abdomen était lumineux, depuis 
la coupole diaphragmatique jusqu'aux crêtes iliaques 
et le foie refoulé contre le rachis. ÁURBOURG. 


I.O Palefski(New-York). — Cathétérisme de l’in- 
testin (Vew-York medical Journal, 18 Avril 1914, 
p. 771 à 772 avec 1 fig.). 

Au cours de recherches sur le duodénum, l'auteur 
avant fait déglutir à une malade un modèle de son 
« tube duodénal modiflé + constata que l'extrémité 
du tube sortait par l'anus. Une radiographie prise 
immédiatement montre le trajet du tube à travers 
tout le système gastro-intestinal; elle permet de 
constater que le trajet du pylore au cecum mesure 
seulement chez ee sujet 50 centimètres. L’A. se de- 
mande si ee cathétérisme bueco-anal ne pourrait pas 
servir soit pour porter des topiques sur des régions 
malades. soit comme excitation mécanique dans la 
constipation. A. LAQUERRIÈRE. 


Rayons X. 


Lewis Gregory Cole (New- 
York). — Diagnostic de 
l'ulcère duodénal (The Lan- 
cet, n° XVIII, 2 Mai 1914, 
p. 1259 à 1244; 17 radio- 
graphies). 


L'auteur expose sa méthode 
pour diagnostiquer Pulcére du 
bulbe duodénal. Il décrit la 
méthode qu'il utilisa dans cinq 
cas, toujours avec succès. H 
convient de prendre des radio- 
graphies instantanées des diffé- 
rentes phases, non dun mème 
cycle de contractions péristal- 
tiques. mais de différents cycles. 
Les déformations du bulbe duo- 
dénal par un uleére sont per- 
manentes et sur une série de 
radiocinématographies, on re- 
trouve toujours d'une façon 
constante et invariable la défor- 
mation. Un ulcère induré fail 
saillie dans la lumière du bulbe : 
cette saillie est variable, c'est 
soit une légère incisure d’autre- 
fois; ce peut ètre une large 
masse obstruant presque tota- 
lement le bulbe. Dans certains 
cas il est très important de bien 
répérer la situation de l'orifice 
pylorique afin de se rendre 


compte de l'étendue des lésions Fig. 1. — Duodénum normal. 
duodénales. | 1. Diastole. > 2, Systole. 
Si Porifice pylorique est inté- A. Bulbe. — B. Sphincter. — C. Unde terminale. 


ressé par le processus ulcératif | 
ou inflammatoire, on rencontre de la dilatation gastrique par obstruction. La rétraction cicatricielle 
entraine souvent des déformations aussi importantes 
que Vinduration ulcéreuse. Souvent la cicatrisation 
d'un uleère du bulbe cause le rétrécissement de 
l'angle hépatique du colon par des adhérences, adhé- 
rences pouvant aussi intéresser la grande courbure 
de Festomac. 

Il est impossible de distinguer par la radiologie 
un ulcére actif, d'un ulcère cicatrisé. De mème, il est 


Fig. 2. — Ulcére du bulbe. 
A. Bulbe. — B. Sphincter. — C. Onde terminale. 
D. Deuxième portion du duodénum. 


Fig. 4. — Vicil ulcére avec rétrécissement cicatricicl 
du bulbe. 


très difficile de différencier un ulcére du bulbe duo- 
dénal d'adhérences dues à une eholécystite; dans ce 
dernier cas, le pylore serait le plus souvent intéressé 
avec le bulbe; mais ce diagnostic a un intérèt plus 
scientifique que pratique, car dans l’un et l'autre cas 
il faut intervenir et sur la mème région. 

WILLIAM VIGNAL. 


Antonio Coppola (Naples). — Sténose du duodé- 
Fig. 3. — Bulbe normal. num consécutive a une ulcération de fiévre 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTRULUGIE. — |. ol 


482 


typhoide (Annali di Elettricita e Terapica fisica, 
an. XIII, Janvier 1914, n° 1, p. 1 à 11, 10 fig. et 
radiographies). 


Femme de 50 ans atteinte de fièvre typhoide. 
Entérorragie vers la # seplénaire, guérison, Y se- 
maines après. Un an après, pesanteur dans le flanc 
droit, douleurs 7 à 8 heures après le repas, dans la 
région pylorique, ainsi que l'indique la malade. 

Examen radioscopique et radiographique d'heure 
en heure, 10 minutes après le repas, l'estomac a la 
forme d'une cornemuse; il est tout entier dans le 
flane gauche. 8 heures aprés le repas, la digestion 
stomacale n'est pas terminée et Pon aperçoit une 
sténose du pylore, avec dilatation de la portion 
supérieure. DONGRADI. 


Rousseau (Paris). — Coudure du duodenum et 
rétrécissement du pylore par une cholécystite 
calculeuse (Soc. des Chirurgiens de Paris, 1°" Mai 
1914, p. 543). 


Le diagnostic radiographique avait été : atrésie de 
la partie inférieure de l'estomac consécutive vraisem- 
blablement à une lésion du pylore (néoplasme ou 
ulcère). L'intervention a montré une compression du 
pylore par une grosse vésicule adhérente de partout : 
un calcul obstruait le cystique. AUBOURG. 


Desternes et Baudon (Paris). — Valeur de la 
radiographie dans le diagnostic de l'appendicite 
chronique (Journal de diététique, 20 Avril 1914, 
p. 84 à 90, avec 5 lig.). 


Lorsque Pappendice West pas masqué par Popacité 
du cecum, il est visible lorsqu'il se remplit de 
bouillie bismuthée (ce qui est le cas le plus habituel). 
Dans ces conditions, on peut étudier la situation et 
les rapports de Fappendice, sa mobilité, sa direction, 
ses dimensions et son calibre. On voit tout le parti 
que Pon peut tirer de cel examen pour le radio- 
diagnostic de Pappendicite chronique. L'exploration 
radiologique de la région cieco-appendiculaire mérite 
donc d'entrer dans la pratique courante, car elle est 
pour la clinique un adjuvant des plus utiles. 

J. Loser. 


Aristide Busi (Bologne). — La Roœntgénologie 
du processus vermiforme du cecum (La Radio- 
logia Medica, vol. 1, fasc. 3, Mars 1914, p. 97 
à 106). 


LA., dans un historique de la question, rend hom- 
mage à l'Ecole française qui, avec Béclère, Desternes, 
ele., a cu le mérite de montrer que l'appendice pou- 
vait être décelé par les rayons X. 

Les difficultés techniques pour obtenir une radio- 
graphie de Fappendice sont le plus souvent exagé- 
rées. La question réside dans le choix d'une techni- 
que opportune. H faut employer la radioscopie et la 
radiographie combinées et, selon lintérèt du cas et 
les difficullés, employer toutes les ressources (pose 
breve, diaphragme dans certaines occasions, positions 
les plus diverses, Compression, déplacement de Fom- 
bre endo-abdominale, etc.). 

ll y a des appendices qui se remplissent avec les 
sels opaques el d'autres non. Ceux-ci sont les plus 
nombreux. Pourquoi ? 

Les notions sur la physiologie de l'appendice sont 
encore un peu obscures, on pourra peut-ètre pénétrer 
ses secrets grâce aux rayons X. DONGRADL. 


Pauchet (Amiens). — Stase cæco-colique. Colec- 
tomie totale (Soc. de Chirurgie, 27 Mai 1914, 
p. 678 à 689). 

Apres colectomie totale, la radiologie montre que 
la fin de l'intestin grèle est claire comme un gros 
intestin, [se refait un nouveau colon mais vertical 


Rayons X. 


comme le grèle : le drainage fécal se fait alors dans 
de bonnes conditions. 

Pierre Duval, chez deux coleclomisés, a observé 
une dilatation assez considérable des derniéres anses 
greles avec mouvements péristaltiques visibles: il 
s'agit lá d'une adaptation des dernières anses grèles 
qui sont appelées à remplacer le colon. 

AUBOURG. 


Escande et Durand, (Toulouse). — Fistule pyo- 
stercorale ; repérage du trajet fistuleux par la 
radiographie après injection bismuthée (Annales 
UElectrobiologie et de radiologie, Avril 1914, 
p. 269 à 272). 


On introduit une sonde de Nélaton, dans Forifice 
cutané du trajet fistuleux; au moyen de cette sonde 
on injecte une émulsion de carbonate de bismuth 
rigoureusement pur. Pinjection est poussée lente- 
ment, sans effort et Von peut étudier la progression 
de émulsion à Fécran. On peut voir de cette facon 
le trajet fistuleux, les trajets secondaires s'ils 
existent, la direction et Vabouchement à l'intestin. 
Le tout est fixé immédiatement par une radiographie. 
Les auteurs citent une observation dans laquelle 
l'application de celte méthode a donné des résultats 
précis, confirmés par l'intervention opératoire le len- 
demain. J. LOUBIER. 


Aubourg (Paris). — Les calculs biliaires. La 
radiographie de la vésicule biliaire (Journal 
de diététique, 20 Avril 1914, p. 81 à 84 avec 2 fig.). 


La majorité des caleuls biliaires étant des calculs 
de cholestérine ne sont pas visibles aux ravons X. 
Les caleuls visibles, à coque de chaux, sont la grande 
exception. | 

L'examen radiologique peut donner des renseigne- 
ments précis sur le volume de la vésicule biliaire, 
son siège et ses rapports avec les régions prlorique 
et duodénale. Le sujet doit ètre examiné à jeun, 
l'estomac sera insufflé au moyen de la potion de 
Tonnet; un lavement de bismuth permettra de déli- 
miter l'angle hépatique du colon. Le malade est 
examiné  eouché (décubitus dorsal), Pampoule 
étant placée sous la table. Lorsque la vésicule est 
visible, c’est qu'elle est augmentée de volume; a 
l'état normal, elle est cachée sous la face inférieure 
du foic. J. LOUBIER. 


Ziembichi (Leinberg). — Hypertrophie de la 
vésicule biliaire luxée dans l'arriére cavité des 
épiploons, (Soc. de Chirurgie, 6 Mai 1914, 
p. 979, 1 dessin). 


L'examen radiologique montrait dans ce cas, un 
refoulement de l'estomac en haut. Le bismuth était 
visible dans la grande tuberosité, au pylore, au 
duodénum, dans l'intestin grele; il était invisible dans 
la partie médiane de l'estomac, comprimé, réduit à 
une languette et refoulé tout entier en haut par la 
tumeur luxée dans l'arrière cavité des épiploons. 

AUBOURG. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Daniel N. Eisendrath. (Chicago). — Les effets 
de la pyélographie (note préliminaire) (The 
Journal of the American Medical Association) 
(vol. LXII n° 18, 2 Mai 1914, pages 1592-1595, 
4 micrographies). | 
Dans cette note préliminaire, Fauteur rapporte 

9 observations où des injections de collargol, dans 

le bassinet de chien en expérience, délermina la 

mort. La capacité du bassinet, chez le chien est 


Rayons X. 


de 2 c.c. 3, et avec une pression de 50 millimètres 
de Hg on n'obtient aucun résultat nocif. 

Dans un premier cas, sous une pression de 
100 millimètres de Hg, il injecta 20 e. e. d'une 
solution de collargol à 10 pour 100; cing minutes 
après l'animal meurt; aussitôt on fait son autopsie 


Fig. 1. — Coupe pu REIN. — C. Collargol dans le tissu 
intertubulaire. 


et Pon trouve dans la veine cave inférieure, dans 
l'auricule et le ventricule droit, une notable quantité 
de collargol, en quantité moindre dans le cœur 
gauche. Les poumons étaient uniformément noirs 


Fig 2. — COUPE DE FOIE. 
C. Infractus de collar,zol. 
C. P. Espace interacineux rempli de collargol. 
C. V. Vaisseaux remplis de collargol. 


et au microscope on voit les capillaires bourrés de 
la solution colloidale. Le foie était mamelonné et au 
microscope on y distinguait de nombreuses embolies 
colloidales. De même, la rate et la muqueuse gas- 
trique présentaient de nombreuses zones hémorra- 
giques avec des dépots de collargol. Le rein était 
le siège d'embolies colloïdales. 

Dans une seconde expérience, il injecta 300 c. c. 
sous une pression de 100 millimètres de Hg, l'animal 
mourut en trente minutes. A Pautopsie on trouve, le 
bassinet étant rompu, du collargol répandu dans le 
tissu périrénal; les viscères étaient également le 


183 


siège d'embolies mais beaucoup moins nombreuses 
et importantes. 

L'auteur pense que les cas de mort observées 
chez l'homme relèvent du même mécanisme emboli- 


Fig. 3. — Coure pe poumon. — C. Les capillaires 
situées entre les alvéoles sont remplies de collargol. 


gène. Mais il se réserve de discuter la question plus 
à fond, quand il présentera au Congrès de l'American 
Medical Association son rapport qui est basé sur 
quatre cents expériences environ. 

WILLIAM VIGNAL. 


Nogier et Reynard (Lyon). — Coexistence d’une 
tumeur du rein et d’une néphrolithiase bila- 
térale (Lyon médical, tome CXXII, n° 20, 17 
Mai 1914, p. 1069 à 1072). 


L'observation rapportée par les auteurs est un bel 
exemple du rôle joué par lirritation due à un caleul 
du rein, sur le développement d'un cancer. Il s'agit 
d'un malade de 49 ans qui a toujours souffert de ses 
deux reins; depuis sept mois, il a une hématurie 
continue, non douloureuse; amaigrissement léger, 
grosse polyurie; du côté gauche, à la palpation, 
empâtement mal délimité; la cystoscopie montre que 
le sang vient de ce côté; à droite, un peu d’albumine: 
Si l'hématurie a tous les caractères de Phématurie 
néoplasique, le rein n’est cependant pas gros, et Pon 
constate de la dilatation de la cavité pyélorénale. 
La sonde présente en outre un débit régulier et abon- 
dant, augmenté par la compression. Une sonde 
opaque est placée dans le bassinet gauche et une 
radiographie, prise de chaque côté, montre 16 calculs 
à droite et 32 à gauche. Une deuxième épreuve est 
prise à gauche après injection de collargol. Le 
bassinet et les calices apparaissent très dilatés, un 
gros calcul occupe tout le bassinet, le plus grand 
nombre des autres est dans le calice inférieur. On 
fait une néphrectomie ; le malade, deux mois après, 
est revenu à la santé. On constate sur la pièce, 
outre les lésions attendues, la présence d’un épithé- 
lioma en champignon sur la paroi du calice moyen. 
La pyélographie a donc permis de dessiner d'avance 
le contour du rein, de dire qu'il était dilaté et creusé 


-de poches lisses; elle s'est trouvé en défaut, il est 


vrai, en ce qui concerne la tumeur, mais ce n'en est 
pas moins la plus précieuse des méthodes d'explo- 
ration du rein. Du reste, une tumeur molle et fon- 
gueuse esttrès transparente aux rayons X et ne peut 


donner une image. Tu. NOGIER. 


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484 


Pillet (Rouen). 
anormale (Journal d'urologie, 


— Tuberculose rénale à forme 
Mai 1914, p. 595). 


P.*rapporte l'observation d'une malade présentant 


Fig. 1 — Radiographie de la région rénale. 


divers signes, qui font penser à une pyélite avec ou 


a 
à, 


OB 7 7 ER DST 
i LE, PETER ONE AE e ++: 
y >: en oe E Dors 


Fig. 2. — Rein enlevé et ouvert (Radiographie). 


sans calcul, ou peut-ètre à un rein en fer à cheval. 


Rayons X. 


La radiographie ne décèle pas de caleul, mais à 
gauche une série de petite taches à contour irré- 
gulier, du volume d'un pois, s'égrénant le long de 
la colonne vertébrale devant les apophyses costi- 
formes. Leur situation près de la colonne vertébrale 
fait rejeter l'idée de corps intra-urétéraux : on pense 
à des ganglions lombaires à noyaux calcifiés. 

En outre, la radiographie montre sur le bord 
supérieur de la 12 côte une tache opaque irrégulière, 
et appartenant vraisemblablement au rein. L'inocu- 
lation positive ajoutée à ces signes radiographiques, 
fait diagnostiquer une tuberculose rénale, qui fut 
confirmée par l'intervention chirurgicale. 

L. NAHAN. 


Rafin et Arcelin (Lyon). — La mobilité rénale 
et ses conséquences pour le diagnostic radio- 
graphique des calculs du rein (Lyon médical, 
t. CXXII, n° 22, 31 Mai 1914, p. 1209 à 1212). 


Les auteurs insistent sur la nécessité d'immobi- 
liser le rein, si l'on veut obtenir une ombre visible. 
On évite les déplacements dus aux mouvements du 
diaphragme en abaissant le temps de pose á quelques 
secondes dans la majorité des cas; mais chez cer- 
tains autres sujets, la radiographie instantanée doit 
ètre employée, contrairement a l'avis de certains 
auteurs qui la trouvent inutile, coûteuse et dange- 
reuse, C'est ainsi qu'un malade présentant tous les 
signes de lithiase rénale apporte aux auteurs une 
radiographie faite récemment et ne montrant pas de 
calcul. Un nouvel examen radiographique fait en 
expiration forcée (radiographie instantanée) montre 
un calcul absolument net, se profilant sur la 12° côte. 
Une radiographie instantanée en inspiration forcée 


montre le calcul quelques centimètres plus bas. Le 


calcul fut trouvé à l'intervention. Seule la radiogra- 
phie instantanée permit de faire le diagnostic, parce 
que la compression n'empéchait pas les déplacements 
du rein avec les mouvements inspiratoires. M. Bar- 
jon insiste cependant sur la nécessité de faire une 
bonne compression de la région á radiographier. On 
y adjoindra l'aide de la radiographie rapide ou ins- 
tantanée. Tn. NOGIER. 


Perrier (Genève).— Note sur un cas d'expulsion 
de calcul urétéral par l'injection urétérale de 
glycérine (Journal d'Urologie, Mai 1914, p. 559). 


Cette observation ou le diagnostic était hésitant 
entre calcul rénal ou urétéral et lésion appendico- 
intestinale, à cause des antécédents, est très instruc- 
tive. Elle montre avec quelle facilité la radiographie 
de l'uretère après l'introduction d'une sonde opaque, 
a permis de résoudre un problème délicat. 

Le calcul urétéral fut ensuite éliminé après une 
injection de glycérine, mais PA. ne doute pas 
que le cathétérisme pratiqué au moment de l'examen 
radiographique a été d'un grand secours pour la 
réussite de cette méthode. L. NAAN. 


Nogier el Reynard (Lyon). — Les coliques 
néphrétiques en dehors de la lithiase (pseudo- 
coliques néphrétiques) (L'Avenir médical, 1 Juin 
1914). 


A l'aide de nombreux exemples, N. et R. démon- 
trent que nous devrions toujours songer aux fausses 
crises lithiasiques qui peuvent se produire chaque 
fois que la lumière de l'uretère est obstruée pour 
une cause quelconque (pyélonéphrite, épithélioma du 
rein, papillome vésical implanté pres de Pembou- 
chure de Vuretére). La radiographie, avec ou sans 
pyélographie, doil devenir une règle dans tout exa- 
men de l'appareil urinaire. G. GIBERT. 


A. Hyman (New-York). — La vessie normale et 
ses sphincters et les modifications apportées 


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e 


Rayons X. 


par la prostatectomie sus-pubienne (Annals of 
Surgery, Avril 1914). 


L'auteur nous présente des radiographies de vessies 
normales faites en position dorso-ventrale avec com- 
pression modérée, les rayons frappant le sujet juste 
au-dessus de la symphyse et la vessie étant remplie 
par une solution de collargol à 5 pour 100. 

La forme la plus fréquente est celle à sommet 
large et base plus étroite, mais le type arrondi est 
également normal. Dans tous les eas, la séparation 
entre la vessie et l'urètre est très nette ce qui prouve 
que le sphincter vésical interne est bien le muscle 
qui retient Purine dans la vessie pleine. 

Ce sphincter est situé au niveau du bord supé- 
rieur de la symphyse ou à mi-chemin entre les deux 
bords, supérieur et inférieur. | 

Dans l'hypertrophie de la prostate, la forme de la 
vessie est modifiée : elle tend à devenir Popposée de 
la précédente, elle est plus large en bas qu'en haut, 
ses contours sont irréguliers et elle présente souvent 
des diverticules. Enfin sa base remonte au-dessus de 
la symphyse. 

L'auteur affirme, d'après ses radiographies, que, 
mème alors que la distension de la vessie est 
extrème, le vrai sphincter est, comme normalement, 
le sphincter interne. 

Après la prostatectomie, le contour général de la 
vessie n'est guère modifié au moins à la partie supé- 
rieure, mais l'organe présente maintenant deux cavi- 
tés distinctes : une supérieure vaste, correspondant 
à la vessie proprement dite et une inférieure plus 
petite, arrondie ou plus ou moins allongée. 

Ce nouvel aspect est dù pour l’auteur à la destruc- 
tion anatomique, ou peut-être seulement fonction- 
nelle, du sphincter vésical interne, du fait de l'opéra- 
tion. Le vrai sphincter de la vessie est maintenant le 
muscle compresseur de Purétre (sphineter vésical 
externe) et ceci est prouvé par le cathétérisme. 

Henri BECLERE. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Broca (Paris), — Fistule congénitale pharyngo- 
cutanée (Soc de Chirurgie, 13 Mai 1914, p. 656). 


B. rapporte un nouveau cas où l'injection bismuthée 
dans le trajet de la fistule montrait son prolonge- 
ment jusqu’au pharynx. AUBOURG. 


Speder et Dubourg (Bordeaux). — L'adénopathie 
trachéo-bronchique latente chez l'enfant. — 
Comparaison du radio-diagnostic et du diagnos- 
tic clinique (Archives d'Electricité médicale, 
25 Mai 1914, p. 529 à 547, avec 18 figures). 


Les A. ont examiné un très grand nombre d'en- 
fants, soit eliniquement sains, soit cliniquement 
atteints Wadénopathie. Ils ont fait des radiographies 
extra-rapides au moyen de l'appareil à une seule 
onde de Siemens et Halske (1/10 ou 1/100 de seconde). 

Sur plus de 100 enfants observés, parmi lesquels 
60 paraissaient normaux, il n'y a eu que quatre fois 
absence complète de ganglions. Jamais on wa trouvé 
un ganglion isolé sans autre modification de l'aspect 
pulmonaire (péri-bronchite). Chez certains sujets, on 
a trouvé des ganglions dans les champs pulmonaires. 

L'examen oblique ne parait pas donner des rensei- 
gnements beaucoup plus marqués que le simple 
examen frontal; en effet, en position oblique, les 
ganglions droits et gauches se projettent à travers 
l'espace clair médian et, d'autre part, certains gan- 
glior s médiastinaux, qui échappent à l'examen frontal, 


sont situés sur les côtés des corps vertébraux et 


échappent également à l'examen oblique. 
Les signes cliniques classiques sont souvent peu 
caractéristiques dans les adénopathies peu intens?s : 


485 


les signes nouveaux sont le signe de d'Épine consis- 
tant dans le retentissement exagéré et le timbre 
broncho-phonique de la voix haute auscultée au 
niveau de la portion dorsale de la colonne vertébrale 
et dans la transformation en « chuchotement » de la 
voix basse. Il résulte de la transmission aux ver- 
tébres, par les ganglions, des vibrations, il corres- 
pond done à Padénopathie des ganglions pré-verté- 
braux: mais loujours les A. ont trouvé des ganglions 
hilaires. Le signe de Martin du Magny (Pauscultation 
de la voix à la base du poumon la fait percevoir 
lointaine) parait correspondre à la présence de gan- 
glions disséminés le long des bronches intra-pulmo- 
naires. 

En somme, les A. pensent que la valeur de l'examen 
oblique est plus restreint qu'il n'est admis générale- 


ment, qu'il faut surtout employer la radiographie de 


face, en incidence postérieure, avec des rayons assez 
durs el des poses soit extra-rapides, soit de préfé- 
renee instantanées. Les signes radiographiques sont 
plus préeis que les signes physiques quant à Péten- 
due, à la localisation, et au développement des adé- 
nopathies (mais les signes de d'Épine et de Martin 
du Magny sont les signes physiques donnant le plus 
d'exactitude). A. LAQUERRIERE. 


Castaigne et Paillard (Paris). — Pneumothorax 
total ambulatoire: et curable au cours d'une 
tuberculose latente (Soc. médicale des hôpitaux, 
22 Mai 1914, p. 925). 

Des examens radioscopiques successifs (Desternes) 
ont permis de suivre l'évolution spontanée vers la 
guérison, en un mois. AUBOURG. 


Guisez et Richez (Paris). — Trois cas de gan- 
grène pulmonaire soignés par la méthode des 
injections massives intra-bronchiques (Soc. 
médicale des hôpitaux, 15 Mai 1914, p. 905). 


Dans ces trois cas, la radioscopie a montré le siège 
des lésions et a permis de suivre la disparition pro- 
gressive de Popacité intra-pulmonaire à la suite des 
injections. AUBOURG. 


Cardinale G. B. — Pronostic radiologique de la 
tuberculose pulmonaire (Gasetta degli ospedali 

e delli clinische, n° 59, 17 mai 1914). 

L'auteur dit que les formes les plus graves sont 
celles qui procèdent par foyers de destruelion dissé- 
minés ou non sans calcification. Par contre, les 
formes bénignes sont celles où le tissu de sclérose 
prédomine. DELNERM. 


CORPS ÉTRANGERS 
cd 


Gosset et Ledoux-Lebard (Paris). — Difficulté de 
la recherche radiologique de certains corps 
étrangers (Bulletins el Mémoires de la Société de 
Radiologie médicale de France, n° 55, Mai 1914, 
p. 169 à 171, 1 fig.). 


I] s'agit d'une jeune fille qui s'était tiré une balle 
de revolver au sein gauche. L'orifice du projectile se 
voyait près du mamelon. Une radiographie faite peu 
de temps après n'avait pas fait découvrir le projec- 
tile et l’état de la malade étant grave on n'avait pu 
faire d'autre cliché. Quand elle fut guérie de ses 
aceidents pulmonaires, on la soumit à un examen 
radioscopique nouveau, qui fut aussi négatifs une 
série de clichés furent pris. enfin, on découvrit la 
balle près de la tète fémorale, à 40 centimètres de 
distance de son orifice d'entrée. Les auteurs signalent 
ce fait qui pourrait avoir une grosse importance 
dans un cas médico-légal : il faut. pour faire une 


486 


reherche compléte, prendre les radiogrammes des 
régions mème très éloignées avant de conclure à 
l'absence de la balle. G. Harner. 


DIVERS 


D'halluin (Lille). — Un cas d'inversion viscérale 
totale (Bulletins et Mémoires de la Société de Radio- 
logie médicale de France, n° 55, Mai 1914, p. 159 
à 161, 2 fig.). 


I] s'agit. d'une petite malade de 15 ans, corporelle- 
ment bien constituée, mais qui ne peut, sans se cya- 
noser, courir comme les enfants de son age. On 
constate, en Vexaminant, que la pointe du ewur bat 
à droite et, à Vauscultation, on entend dans le 
2% espace intercostal droit un souffle systolique suivi 
d'un claquement valvulaire. L'examen radioseopique 
montre que la pointe du cœur est à droite de la ligne 
médiane, le foie à gauche, et la bulle gazeuse stoma- 
cale à droite. L'ingestion de bismuth montre Wail- 
leurs une inversion totale de tous les éléments du 
tube digestif, depuis l'estomae jusqu'à l'os iliaque. La 
forme de chacun des éléments est normale et le 
fonctionnement satisfaisant. G. Maner. 


Marie et Escande (Toulouse). — Ostéomes mus- 
culaires multiples du psoas, décelés uniquement 
par la radiographie (.Innales d'Electrobioloyie el 
de Radiologie, Avril 1914, p. 265 à 268). 


Observation d'un accidenté du travail, avant subi 
un traumatisme violent sur la région lombaire droite. 
Une première radiographie faite sept mois après 
l'accident n'avait fourni aueune indication. Une 
deuxième radiographie faite dix mois après la pre- 
miére a permis de constater 4 ostéomes du psoas en 
voie d'évolution, ainsi que Pindiquajt le peu d'épais- 
seur de la portion compacte. Cette observation est 
intéressante, parce qu'elle montre que les ostéomes 
peuvent parfois se développer avec une extrème len- 
teur. Elle prouve aussi l'importance de l'examen 
radiographique dans les lésions d'ordre purement 
musculaire, surtout dans le cas d'accident du travail 
lorsque l'examen clinique fournit peu de renseigne- 
ments et que les réactions électriques sont sensible- 
ment normales. J. Lounien. 


Detré et Maheu (Paris). — Radiographie dans 
un cas d'emphyséme cervico-sous-cutané (Bul- 
letins et Mémoires de la Société de Radiologie 
médicale de France, n° 55, Mai 1914, p. 171). 


Cet accident apparut chez un enfant, au décours 
d'une rougeole; on fit une radiographie qui montra 
que l'emphysème était interstitiel et avait décollé les 
divers plans museulo-aponévroliques. Mais on ne 
trouva pas le point de départ, qui reste très problé- 
matique. G. HARET. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Ph. J. Rosenthal (Munich). — Quelques contri- 
butions à la question de la radiothérapie pro- 
fonde (Archives d'Electricité médicale, 10 Mai 
1914, p. 484 à 488). 


Les rayons X, qu'il est possible à l'heure actuelle 
de produire en quantité beaucoup plus importante 
que les rayons + du radium, sont mieux appropriés 
que ces derniers à la radiothérapie profonde en ce 
sens qu'ils permettent par l'éloignement de la source 


Rayons X. 


de diminuer le rapport entre les doses reçues par la 
surface et la profondeur. Mais il est nécessaire de 
produire des ravons X particulièrement durs et pour 
cela PA. a fail construire une ampoule dont le fil de 
cathode se prolonge au dehors dans un tube en ma- 
tière isolante de maniere à éviter les décharges glis- 
sant le long du verre; cette ampoule est refroidie par 
circulation d'huile sous pression. Considérant que les 
réactifs chimiques sont d'autant moins influencés que 
les rayons sont plus durs, l'idéal de PA est d'obtenir 
avec une énergie électrique donnée le plus petit nom- 
bre d'unités possible. Quant à la question de faire tra- 
verser l'ampoule par le maximum d'énergie, ce qui 
a surtout été recherché jusqu'à présent, elle est très 
désirable en soi, mais d'importance beaucoup moin- 
dre. André NUYTTEN. 


DERMATOSES 


Gaucher (Paris). — Traitement des épithéliomas 
cutanés (Rerue de thérapeutique, 15 Avril 1914, 
p. 29, et Paris Médical, n° 28, Juin 1914, p. 4I 
à 47 et La Clinique, Juin 1914, p. 402). 


Parmi les méthodes à utiliser contre Pépithélioma 
cutané, PA cite : te lablalion ehirurgicale par exérèse 
ou ráclage. qui doit être complétée par des applica- 
tions de rayons X: % la eautérisalion ignée, méthode 
qui a sa préférences 5° Ja cautérisation chimique; 
4° la radiothérapie: 5° Ja radiumthérapie, Ces deux 
dernières méthodes déterminent « des effets de des- 
truction élective à l'égard des tissus, produisant une 
cautérisation moléculaire et des escarres cellu- 
laires »; mais ces procédés ne mettent pas à labri 
des récidives. 

L'auteur préconise des fortes doses de 10 à 5011 de 
rayons durs. filtrésà travers des filtres de cing dixièmes 
à deux millimètres d'aluminium: la dose et le tiltre 
varieront suivant les formes. 11 faut également irra- 
dier la région ganglionnaire correspondante, quand 
il y a propagation de ce côté: mais F'adénopathie ne 
se résorbera jamais entièrement, Quand Pépithélioma 
siège sur des muqueuses, la radiothérapie est moins 
favorable, il faut la faire précéder de l'exérèse chirur- 
gicale : cependant les localisations nasales et econ- 
jonctivales sont très accessibles aux ravons X. 

Le radium présente les mêmes indications et les 
mèmes avantages. Au dire de l'auteur, il agirait d'une 
facon moins brutale, pénétrant plus profondément et 
donnerait de meilleures cicatrices, mais il a Tinconve- 
nient de coûter cher et d'exiger un traitement plus 
long. 

Il sera utilisé sous forme de sel collé : on aura 
recours au rayonnement global pour les lésions 
superficielles et au rayonnement ultra pénétrant pour 
les lésions profondes. Cette différenciation de Faction 
des ravons X et du radium est du reste discutable. Le 
radium et les rayons X sont à rejeter quand il s'agit 
de localisations buceales ou linguales. 

L. NAHAN. 


Kuznitzky (Breslau). — Quelques mots sur la 
thérapeutique du lupus (Strahlenthérapie, t. IV, 
n° 2, 16 Avril 1914, p. 660 à 665). 


S'appuyant sur de très nombreux cas traités et 
suivis dans la clinique universitaire de Breslau et 
dans d'autres cliniques, l'auteur passe en revue les 
principaux moyens que la thérapeutique moderne 
possède contre le lupus. 

La méthode plastique avec exérese, si elle n'est 
pas dangereuse comme ona pu le craindre un mo- 
ment, est presque impossible dans des eas étendus 
et profonds. Le soleil donnerait quelques résultats 
chez les enfants, la thérapeutique médicamenteuse 
pécherait par instabilité des améliorations obtenues. 


Rayons X. 


La diathermie ne posséderail pas encore des appa- 
reils facilement maniables. La Finsenthérapie a donné 
des résultats dans les lupus plans, mais lorsqu'il 
s'agit de lupus uleéré el tres infiltré, la radiothérapie 
est le procédé de choix. D'après l'auteur. il aurait 
fait ses preuves, car on a vu des guérisons avant per- 
sisté au delà de 10 ans. 

En associant la radiothérapie avec la thérapeutique 
médicamenteuse, les résultats seraient vraiment re- 
marquables. Par contre, le lupus plan se laisserait 
difficilement influencer par les ravons X, mais en le 
traitant auparavant avee Facide pyrogallique qui le 
transforme en lupus ulcéré, les résultats seraient 
beaucoup plus parfaits. L. Praxcors. 


P. Darbois (Paris). — Les prurits circonscrits 
rebelles. Leur traitement par la radiothérapie 
(Journal de Médecine de Paris, n° 91,23 Mai 1914, 
p. 408 à 411). 


L'auteur étudie spécialement les prarits circons- 
crits rebelles et en donne la symptomatologie trés 
détaillée. Leur caractère commun est leur ehronicité, 
leur ténacité extrème et leur résistance au traitement 
local et général. 

I] procède de la facon suivante : 

Première séance, 4 H., 6-7, Benoist, toute la partie 
prurigineuse est irradiée ; 

Deuxième séance, dix jours apres, la peau est déjà 
moins congestionnée et plus souple. 

La deuxième séance doit être faite avee tacet. La 
dose et la qualité des ravons différant suivant les 
parties traitées et selon l'aspect objectif de la lésion 
cutanée. La dose, par exemple, sera plus forte sur 
les fesses qu'à la face interne des euisses, moins 
forte sur la face palmaire des mains que sur le 
creux poplité, le cou ou les jambes. 

La ‘qualité du rayonnement sera différente. Ravons 
pénétrants sur Îles placards épais avec infiltration 
dermique et peau éléphantiasique et, dans ce cas, il 
faudra employer un filtre aluminium d'un demi-mil- 
limétre. Ravons peu pénétrants sans filtre sur Pépi- 
derme vernissé. 

Dans les cas anciens Fauteur provoque une très 
légère radiodermite. 

Dans tous les cas, il fait absorber par la peau en 
une seule séance la quantité maxima qu'elle peut 
recevoir. L’intervalle entre chaque séance varie 
de 12 à 20 jours. 

L'auteur à ainsi obtenu depuis 6 ans des résultats 
remarquables. Cinq récidives sur 5) cas. 

Les insuecès proviennent toujours d'une cause 
(irritation chronique (diabète, incontinence du- 
rine, ete.). 

L'action des rayons est complexe : 

D'abord, elle anesthésie les extrémites terminales 
des nerfs périphériques sensitifs et vaso-moteurs : 

Ensuite, elle paralyse la karvokinese des cellules 
en voie de multiplication exagérée. A. Dantaux. 


O. Crouzon et Folley (Paris). — Disparition 
spontanée des verrues planes sur une main 
après radiothérapie des verrues de l'autre 
main (Paris médical, 30 Mai 1914). 


Ces A. rapportent l'observation d'un eas de verrues 
planes des deux mains, dont l'une fat traitée par les 
ayons X; les verrues disparurent sur cette main et 
Pon vit en même temps s'affaisser celles de la main 
qui n'avait pas été irradiée. 

Les A. signalent ce fait comme une nouveauté, I 
est cependant connu de tous les Dermatologistes el 
point n'est besoin, comme ils le font, d'invoquer Fau- 
torité de toute une série d'auteurs allemands, alors 
que nombre de spécialistes francais considèrent cette 
notion comme classique; on la trouve nettement 
exposée dans les ouvrages de dermatologie. 


487 


L'absence de toute indication précise de dosage 
enleve à cette observation, la plus grande partie de 
son intérel. J. BELOT. 


Arrou (Paris). — Lipomatose symétrique traitée 
par la radiothérapie (Soc. de Chirurgie, 27 Mai 
1915, p. 702). 

Dans une récidive après intervention, la radiothé- 
rapie (Delherm) a amené la guérison de deux masses 
cervicales volumineuses. 

Si ces heureux effets de la radiothérapie sont con- 
firmés,il y aurait là, d'après Lenormand, une heureuse 
acquisition; car souvent, dans ces cas, le rôle de la 
chirurgie west que palliatif. AUBOURG. 


NEOPLASMES 


J. Rosenthal (Munich). — Contribution à l'étude 
de la radiothérapie profonde (Mucnchener Medi- 
stnische Wochenschrift, n° 19, 12 Mai 1914, 
p. 1058 à 1060). 

Considérations théoriques qui amènent l'auteur a 
recommander en radiothérapie des tumeurs malignes 
l'emploi exclusif de rayonnements ultra-pénétrants 
et de grandes intensités. R. Lepoux-LEnanb. 


J. F. Percy (Galesburg). — Des meilleures mé- 
thodes pour enrayer les progrès des cancers 
inopérables (The Journal of the American Medi- 
cal Association, vol. LXI, n° 21, 23 Mai 9141, 
p. 1651 à 1654). 

Après avoir passé rapidement en revue les diffé- 
rents remèdes palliatifs employés jusqu'à ee jour y 
compris la radio- et la radium-thérapies l’auteur 
aborde l'étude de la thermothérapie et conclut d'après 
ses recherches et son expérience personnelle que la 
cellule eancéreuse est particulièrement sensible à 
la chaleur. WILLIAM VIGNAL. 


Hermann-Johnson (Plymouth). — Sur les avan- 
tages et les désavantages respectifs des rayons X 
et du radium dans le traitement du cancer 
(British Medical, Journal, 9 Mai 1914). 


Voici les conclusions de Fauteur : 

Dans les cas de cancer peu avancé, avant ou après 
l'opération, les rayons X doivent être préférés au 
“adium. 

Quand Popération est impossible, il faut faire une 
inclusion de radium au centre de la tumeur, mais les 
rayons X devront être appliqués sur la zone environ- 
nante et. sur tous les organes où une métastase est 
à craindre. 

Entin, si le radium est la méthode de choix dans 
les cancers du vagin, de l'utérus et du rectum, les 
‘avons X ont une action également eflicace, et, en 
toul cas, ils seront toujours un adjuvant utile. 

HENRI BÉCLERE. 


SANG ET GLANDES 


Pulawski. — Contribution à l'étude du traitement 
de la leucémie par les rayons X et le benzol 
(Wiener Klinische Wochenschrift, 7 Mai 1914, 
p. 611). 

Observation très détaillée concernant une femme 
de 54 ans, en ménopause depuis 5 ans, atteinte de 
leucémie et qui présentait notamment des ganglions 
sous-maxillaires et cervieaux de la grosseur d'un 


œuf de poule. 
L'examen du sang montrait 1852000 globules rouges 


et 425 600 globules blanes. LA. fit d'abord six séances 


188 


de ravons X en 10 jours sur la rate par trois portes 
d'entrée différentes (rayons filtrés, en tout 19 uni- 
tés H.; mesures faites sous le tiltre). Le sang examiné 
à nouveau donne 2088 000 globules rouges et 157000 
globules blanes. 

La malade est mise ensuite à la cure de benzol, 
par gouttes: elle en prend environ 50 grammes en 
16 jours, pendant lesquels elle fait une poussée 
fébrile. Après cette médication, l'examen du sang 
fait constater 1 904000 globules rouges et 8 400 glo- 
bules blanes. 

Enfin on termine le traitement par 4 irradiations 
sur la rate en 18 jours; ce qui produit une amélio- 
‘ation trés marquée : on note, en effet, 2392000 glo- 
bules rouges et 2600 globules blancs. 

J. Lounier. 


Garnier (Lyon). — Ictére hémolytique acquis. 
Traitement radiothérapique (Lyon Médical, tome 
CXXII, n° 19, 10 Mai 1914, p. 1029 à 1055). 


La malade présentée par Fauteur a fait, il y a 
3 ans, un accès paludéen; elle s'est, depuis ce mo- 
ment, beaucoup affaiblie; actuellement, un ictére 
généralisé motive son entrée à FHôtel-Dieu. Cet 
ictere n'a jamais été accompagné de prurit ni de 
purpura, mais la malade présente une splénomégalie 
considérable, une hypertrophie du foie, de Panémie 
globulaire avec diminution de la résistance et héma- 
ties granuleuses, une absence de pigments biliaires 
dans les urines et des crises abdominales doulou- 
reuses bi-mensuelles. En deux mois, dix séarees de 
12 à 15 minutes de radiothérapie sont faites sur la 
région splénique; après trois séances, la malade se 
sent plus forte, elle a bon appétit et digère bien. Les 
examens de laboratoire ne révèlent cependant aucun 
changement dans son état: les dimensions de la rate 
n'ont pas varié. Actuellement, après ces dix séances 
de radiothérapie, la malade a conservé un excellent 
appélit, ses digestions sont normales; elle n'a plus 
de crises abdominales, mais la rate semble avoir 
augmenté de volume et Panémie s'est accentuée; 
seul Pictére a un peu régressé. M. Joseph Chalier 
pense qu'un traitement chirurgical, la splénectomie, 
serait à conseiller; M. Leclerc semble ne ladmettre 
que difficilement, en raison de sa gravité. 

Th. NOGIER. 


Albert Weil. — Les Rayons X et I’hypertrophie 
du thymus (Paris Médical, Mai 1914, p. 599 
à 601). 


L'auteur rapporte plusieurs cas d'hypertrophie 
thymique traités par les rayons X et guéris très 
pidement. 

Le thymus étant tres sensible aux ravons, des 
doses de 5 à 6 H filtrées hautement et pratiquées sur 
deux portes d'entrée en un espace de temps très 
court, sont tres suffisantes pour la guérison anato- 
mique et clinique. 

I} ne faudra recourir aux hautes doses que dans 
des cas d'asthme thymique à crises subintrantes et 
répétées, A. Dantaux. 


TUBERCULOSE 


Erminio Albertario (Paris). — La Roentgenthé- 
rapie dans la péritonite tuberculeuse (Gazetta 
medica italiana, n° 47, 25 Avril, 50 Avril, 
1 Mai 1914.) 


L'action des ravons X surles tubereuloses cutanées 
est démontrée cliniquement par un grand nombre de 
guérisons. 

L'A. dans des recherches expérimentales, a montré 
Faction des rayons X sur les processus tubereuleux. 

Les antmaux injeetés avec des bacilles tuber- 


Rayons X. 


culeux et traités par les rayons X, résistent à 
l'infection, alors que les témoins injectés, mais non 
traités, suecombent. 

Cliniquement, l'action des rayons X sur les malades 
se démontre objectivement et subjectivement. 
Subjectivement, les malades éprouvent une sensalion 
de libération : la respiration est plus facile, les dou- 
leurs sont moins vives et plus rares. 

Objectivement, il y a de la diminution du météorisme, 
la courbe thermique est favorablement modifiée. 

L'action est plus rapide et plus nette sur les formes 
fibro-plastiques après paracentèse préalable de 
Pascite, la couche de liquide opposant une légère 
résistance au passage des rayons X. 

La modification leucocytaire rend les cellules plus 
aptes à résister à l'infection. DONGRADI. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Edgar Birdsall (Glens Falls N. Y.). — Le traite- 
ment radiothérapique des myomes (Médical 
Record 16 Mai 1914, pages 892 à 895). 


Après avoir rappelé les effets des rayons X sur les 
ovaires et les fibromes, leurs indications et leurs 
contre-indications, les résultats définitivement 
acquis, Pauteur rapporte trois observations qui 
viennent confirmer toutes les publications antérieures. 

F. JAUGEAS. 


Prof. Alexandrov (Moscou). — La radiothérapie 
en gynécologie (V. Congrès des qgynécologues et 
accoucheurs russes, 1913. Trailé de gynécologie, 
Mai 1914). 


Les ravons X produisent non seulement de Poligo 
menorrhée mais de Paménorrhée. Les fibromes où 
prédomine le développement des éléments muscu- 
laires avec cedéme prononcé des tissus et de la capsule 
peuvent disparaitre entièrement. Il est préféable de 
donner des doses moyennes et de réserver les fortes 
doses pour les fibromes hémorragiques. 

Bonchtedt sur 40 malades a eu de bons résultats; 
dans 3 cas, le myome a complétement disparu. Il a 
fait ses applications avec 3 millimètres d'aluminium. 

DELUERM. 


Piceinino. — Syndrome spasmodique limité au 
membre inférieur gauche, chez une base- 
dowienne avec volumineuse tumeur utéro- 
ovarienne. Roentgenthérapie, guérison (Annali 
di ellettricita medica e terapia fisica. An. XII. 
Fév. 1914, p. 414 ol). 


Cas curieux, amélioré pour l'usage simultané de la 
galvanisation, de Pionisation iodée et de la radio- 
thérapie appliquée sur le cou et sur la tumeur 
ovarienne. DONGRADI. 


DIVERS 


E. P. Cumberbath (London). — Influence des 
rayons X sur les suppurations chroniques 
(The Lancet n° XX, 16 Mai 1914 pages 1592 
à 1595). 


Pour la première fois, il y a deux ans, l'auteur 
essava de traiterles vieilles suppurations chroniques 
par lirradiation et obtint des résultats très encou- 
rageants. [ne s'attaque qu'aux suppurations de 
longue durée résistant à tous les modes de traite- 
ment mème à l'intervention chirurgicale. Le premier 
cas ainsi traité remonte à deux ans; la suppuration 
S'arrèta, la cicatrisation se fit dans d'excellentes 
conditions, el se maintient depuis cette époque. Trois 


Substances radioactives. 


autres eas similaires furent irradiés, avec mèmes bons 
résultats. Au cours de Fannée 1913, C. irradia plusieurs 
plaies à suppurations chroniques dans bon nombre 
de eas, il arriva à les tarir complètement; dans 
d'autres, il Wobtint que des améliorations. Bien que 


SUBSTANCES 


GÉNÉRALITÉS 


A. Jappelli. — Action biologique et thérapeuti- 
que du thorium X (La Riforma Medica, 25 Avril 
1914, p. 461-466, nombreuses photographies). 


Le thorium X a sur les cellules vivantes la même 
action que les substances radioactives. Les petites 
doses les stimulent, les fortes les annihilent. 

H exerce une action inhibitrice sur la néoformation 
de la cellule sanguine, il diminue la coagulation du 
sang et, sous l'effet de doses élevées, on a observé 
une disparition totale de leucocytes du sang: les 
animaux succombaient en 2 à 4 jours, en adynamie. 

Les indications thérapeutiques se posent surlout 
dans la leucémie où, au bout de quelques semaines, 
le nombre des leucocytes descend a un chiffre 
voisin de la normale. Amélioration plus évidente 
dans la leucémie myéloïde, moins dans la lymphoide. 
Comme avec les rayons X, la leucémie n'est pas 
guérie. 

Il faut de hautes doses de thorium X; par voie 
intra-veineuse, 150 à 800 UE par jour sont nécessaires. 

A petites doses, on peut agir sur Panémie perni- 
cieuse quand l'arsenic est resté sans effet. Dans 
l'obésité, résultats tres intéressants avec une injec- 
tion quotidienne de 20 à 40 UE. Mémes doses et 
résultats dans hypertension artérielle. 

DONGRADI. 


Lazarus-Barlow (Londres). — La cause et le 
traitement du cancer vus a la lumiére des 
récentes recherches radio-biologiques (British 
Medical Journal, 9 Mai 1914). 


L'auteur, après un long exposé de l’action biolo- 
gique du radium et diverses considérations pratiques 
sur son emploi, conclut en voyant en lui un mer- 
veilleux agent de traitement des cancersinopérables, 
mais conseille l'opération dans tous les cas où elle 
est possible. Henri BECLERE. 


A.-E. Hayward Pinch (London). — Rapport du 
« Radium institute » du 1°’ Janvier au 31 Dé- 
cembre 1913 (The Lancet, t. XXI, 25 Mai 1914, 
p. 1441 à 1448). 


Déjà analysé dans le n° 6 du mois de Juin. 
W. VIGNAL. 


PHYSIQUE 


A. Blanc. — Sur un rayonnement accompagnant 
l'oxydation du phosphore (C. 11. Académie des 
Sciences, 25 Mai 1914). 


Il s'agit d'un rayonnement d’ailleurs très peu péné- 
trant, qui serait capable d'ioniser l'air et qui four- 
nirait le premier exemple connu d'une réaction 
chimique s’accompagnant de phénomènes voisins de 
la radioactivité. H. G. 


A.-F. Kovarik et L.-W. Mc. Keehan. — Mesure 
par numération directe de l'absorption et de la 
réflexion des particules B (Physikalische Zeit- 
schrift, n°9, 1% Mai 1914, p. 434 à 440). 


489 


ses observations soient peu nombreuses, sa technique 
non encore réglée délinitivement, il est cependant 
justifié de publier cette note préliminaire qui fournit 
de précieux renseignements et pourra inciler à 
d'utiles recherches. WILLIAM VIGNAL. 


RADIOACTIVES 


La mesure du rayonnement 8 était obtenue par la 
mesure de Pionisation développée et Pon avait con- 
clu que l'absorption des particules 8 produites par 
un grand nombre de corps radioactifs se faisait 
selon une loi exponentielle, fort variable, selon la 
substance dont le rayonnement est réfléchi et la 
vilesse de celui-ci et selon la substance réfléchis- 
sante. Mais l'ionisation variant avec la vitesse des 
particules 8, il est préférable de mesurer directe- 
ment le nombre de celles qui pénètrent ou sont 
réfléchies. Les auteurs ont pour cela utilisé la mé- 
thode de Geijer, qui consiste à maintenir au niveau 
d'une pointe un potentiel électrique toujours égal et 
juste, insuffisant pour que se produise une étincelle. 
Celle-ci n'aura lieu que si des ions sont dégagés (par 
une particule 8, par exemple), et un électromètre à 
corde mesurera le flux passé. Après avoir donné le 
détail de leurs expérimentations, les auteurs arrivent 
aux conclusions suivantes. Contrairement à ce qui 
élait admis, les particules 8 du radium E et des 
dérivés actifs du thorium ne sont pas absorbées 
selon une loi exponentielle, Les particules $ avant 
traversé une substance ou déjà réfléchies sont plus 
difficilement absorbables que le ravonnement inci- 
dent. Le nombre des particules 8 s'accroit avec le 
poids atomique de la substance qui les émet d'une 
facon presque semblable à l'accroissement de la 
puissance iomsatriee : le matériel qui produit la 
réflexion est sans action. La dispersion par des 
lames très minces augmente le pourcentage des par- 
ticules qui, à une certaine distance, seront absor- 
bées par des lames peu épaisses. 

Dr Léon Geranp, 


W. Marckwald. — Recherches sur la destruction 
de l'émanation du radium dans une atmosphère 
d'hélium (Physikalische Zeitschrift, n° 9, 1 Mai 
1914, p. 440 à 441). 


L'auteur recherche quelle est la rapidité de des- 
truction de Pémanation du radium quand celle-ci est 
placée dans une atmosphère d'hélium et conclut 
qu'elle est tout à fait comparable à ce qui se passe 
dans l'air. L. GÉRARD. 


TECHNIQUE 


C. Engler, H. Sieveking et A. Kænig. — L'utili- 
sation du fontaktoscope pour mesurer la ra- 
dioactivité des eaux de source (Physikalische 
Zeitschrift, n° 9, i~ Mai 1914, p. 441 à 447). 


Après avoir rappelé les perfectionnements que 
Hammer a introduits en 1912 au fontaktoscope d'En- 
gler el Sieveking, les auteurs donnent les résultats 
oblenus par eux avec leur appareil dans de nom- 
breuses mesures. Ils utilisaient deux fontaktoscopes 
par comparaison, ouvert ou fermé, l'eau restant ou 
ne restant pas dans Pappareil que Pon avait fermé. 
Les chiffres étaient semblables à 4 ou 2 pour cent 
près pour des études d'une heure et comparables à 
ce que donnaient les courbes théoriques. Hs con- 
cluent en disant qu'il y a là un appareil pratique 
pour ces sortes de mesures que Pon peut encore 
rendre plus précises en utilisant les facteurs de cor- 
rection de Duanesche. Dr Léon GÉRARD. 


490 


S. Russ (Londres) — Mesure du rayonnement 
du radium (The proceedinys of the royal Society of 
Medecine |Electro therapeute section], vol. VII, 
n” 7, Mai 1914, p. 92 à 102, 4 figures et tracés). 
Etude trés complète des mesures des radiations 

du radium et du pouvoir absorbant des différents 

filtres, ainsi que des tissus des differents organes. 

Article très documenté à lire dans le texte. 

NVILLIAM WIGNAL. 


DERMATOSES 


A. Schuyler Clark (New-York). — Radiumthéra- 
pie des épithéliomas cutanés par des doses 
uniques et massives. (The Journal of the Ame- 
rican Médical Association, vol. LXIL, n° 19,9 Mai 
1914, p. 1455 à 1498). 


Revue générale de la radiumthérapie des néo- 
plasies cutanées, suivie d'une critique des méthodes 
employées. Pour S. €, les éehecs sont dus en 
grande partie à l'impossibilité d'irradier comple- 
tement toutes les parties des tumeurs, la majorité 
des auteurs emplovant des filtres qui ne laissent 
passer que les rayons y, qui sont, il est vrai, les plus 
pénétrants mais les moins nombreux. L'auteur fait 
des irradiations massives en une seule séance de 
12, 15 ou 24 heures. Quand il ne peut agir ainsi, il 
fait une deuxiéme ou méme une troisième séance 
dans un laps de temps aussi proche que possible, 
alin de se rapprocher des premières conditions. H 
utilise 2 mmgr. 59 de bromure de radium pur prove- 
nant du laboratoire Curie et avant une radioactivité 
de 1500000. [I n'interpose aucun filtre. Deux à cinq 
jours après lirradiation apparait un érythème du 
lissu sain environnant le néoplasme, L'auteur cher- 
che à produire cet érythème espérant ainsi détruire 
des cellules cancéreuses aberrantes. D'ailleurs, 
d'aprés son expérience personnelle le tissu sain est 
beaucoup plus long à subir l'influence des radiations 
et pour le détruire, il faudrait 1/5 en plus du temps 
nécessaire à la destruction du tissu cancéreux. A la 
suite de cette étude, il publie 22 observations de 
néoplasies cutanées ainsi traitées et conclut, qu'au 
point de vue clinique comme au point de vue esthe- 
tique, c'est la méthode fournissant Jes meilleurs 
résultats. WinLiam VIGNAL. 


Saphier. — Au sujet du traitement des ulcères 
chroniques de jambes par l'émanation de 
radium (Wiener Alinische Wochenschrift, 7 Mai 
1914, p. 612). 


L'A. décrit la technique qu'il a employée et donne 
les résultats qu'il a obtenus. — Sur 21 eas d'ulcères 
de jambes traités 10, c'est-à-dire environ la moitié, 
furent guéris, 6 ont été améliorés considérablement 
enfin il y a eu 5 insueces. J. Loupien. 


Esdra. — La radiumthérapie de l'hypertrichose 
(Journal italien des Maladies vénériennes et de la 
peau, OL Mar 1914). 


L'auteur a cherché à obtenir avec le radium un 
résultat esthétique parfait. 

Dans certains eas, il a noté une guérison totale: 
dans d'autres cas, le succès n'a été que partiels du 
reste, il s'agit seulement d'un nombre de cas très 
restreint: en outre, la techniqne n'est pas encore 
fée, L'auteur a utilizé de grandes plaques radiferes 
d'intensité diverse, Résultats à discuter. 

DELNERM. 


Substances radioactives. 


NÉOPLASMES 


Thévenard (Paris). — Sarcome de la jambe 
traité par le radium : sphacèle total. infection 
grave, amputation, guérison (Soc. des Chirur- 
giens de Paris, 29 Mai 1914, p. 466). 


Pour un sarcome musculaire de Ja jambe, avec os 
indemnes, Dominici placa 6 tubes, contenant res- 
peetivement 55. 30, 55, 18, 45, 45 milligrammes de 
sulfate de radium pur et les laissa 76 heures. — Spha- 
céle rapide de la tumeur au bout de 48 heures : 
augmentation au :0* jour. 

La radiumthérapie des tumeurs ne devrait ètre 
essavée qu'après l'examen histologique et réservée 
uniquement à celles qui paraissent constituées par 
des tissus non encore organisés. AUBOURG. 


James R. Riddell (Glascow). — Le radium dans 
le traitement des tumeurs malignes (British 
Medical Journal, 9 Mai 1914). 


Exposé détaillé de 8 cas de cancer inopérable, 
traités avec succés par le radium. 
Hevia Bie kre. 


J.-L. Faure (Paris). — La guérison du cancer de 
l'utérus (Presse médicale, n° 55, samedi 2 Mat 
1914, p. 515-332. 


La guérison du cancer de lutérus, dit l'auteur, 
West pas un vain mot. — Opéré d'une facon précoce 
le cancer du eol guérit presque toujours, et même 
quand les lésions sont plus étendues la guérison est 
encore plus fréquente que la récidive. 

A cote de Fopération chirurgicale une autre 
méthode donne de remarquables résultats : la radium- 
thérapie. Le radium a une influence certaine sur le 
cancer du col de l'utérus, Cest peut-être mème le 
cancer sur lequel il agit de la façon la plus efficace 
et la plus constante. Cette méthode est encore trop 
récente pour qu'on soit fixé sur son exacte valeur, 
mais on a constaté des améliorations considérables et 
il existe des cas de guérisons apparentes qui remon- 
tent déjà à quatre ou cinq ans. — Le mésothorium 
n'a pas subi l'épreuve de la durée pour qu'on sache 
S'imérite importance que luiattribuentles Allemands. 

Pour guérir le cancer de Futérus, le mieux est 
done d'associer les deux méthodes, et e de faire 
suivre l'opération large d'une application de radium. 
qui, Sil a le pouvoir de faire disparaitre des masses 
néoplasiques étendues, doit avoir celui de détruire 
les quelques cellules errantes et la poussière de 
cancer qui peuvent exister dans le fover opéra- 
toire à la suite de intervention mème la mieux con- 
duile ». P. COLOMBIER. 


G. Keil (Munich). — Technique de l'emploi du 
mésothorium en gynécologie (Münchener med:- 
zinische Wochensclouft, n° 20, 19 Mai 1914, 
p. 1108 à 1112). 


Indications détaillées sur la technique suivie à la 
clinique du professeur Klein à Munich. 

Emploi de doses moyennes répétées en ne dépas- 
sant pas 10 centigrammes et en utilisant au moins 
5 centigrammes, Association d'injections ¡intra-vel- 
neuses de colloides, Venzvtol, ete., el de séances de 
radiothérapie dans l'intervalle des applications de 
mésothorium. 

#0 cas de cancers gvnécologiques dont 29 du col, 
10 du corps et un chorio-épithéliome. Les 29 eancers 
du col comprenaient 24 tumeurs primitives et 5 réci- 
dives post-opératoires, Sur les 10 cancers du corps, 
9 étaient des récidives post-opératoires. 

Chez 11 malades, le traitement a amené une guéri- 
son clinique complète, R. Lepoux-Lenann, 


Lumière. 


Jacobs (Bruxelles).— Les rayons ultra-pénétrants 
du radium dans le traitement du cancer du col 
utérin (Le Progrès médical belge n° Y, 1% Mai 
1914, p. 66 à 67). 


L'auteur avant entrepris une série de recherches 
sur la radiumthérapie du cancer utérin présente 
ses malades à la Société belge de gynécologie et 
d'obstétrique, pour permettre à ses collègues d'ap- 
précier les résultats obtenus. Le sujet qui fait 
l'objet de cet article a une histoire elinique très in- 
téressante et l'action du traitement semble être tout 
à fait manifeste ehez lui. Cette malade s'était pré- 
sentée au docteur Jacobs en 1913 avee des hémorra- 
gies très abondantes et le toucher permettait de re- 
connaitre un vaste chou-fleur épithéliomateux rem- 
plissant le fond du vagin et partant des deux lèvres 
du col. Le eorps utérin était immobilisé, les tissus 
profonds voisins du col étaient œdémaliés, indurés, 
Petat général était très mauvais, 

Le docteur Jacobs ne songea mème pas à « dé- 
blaver le terrain par la eurette, craignant une hé- 
morragie mortelle ». 11 placa, sous le chloroforme, 
en plein tissu cancéreux, cing tubes de radium de 
> centigrammes chacun: il les laissa en place cin- 
quante-six heures. 

Au bout de trois semaines, il nota la disparition 
totale du chou-fleur, qui, nécrosé, avait été éliminé 
dans les irrigations vaginales: les deux lèvres du col 
étaient à vif, rouges, mais jes plaies avaient bon 
aspect. Le col diminuait de volume, Fdème et lin- 
filtration du bas-fond de la vessie disparaissaient, la 
mobilité utérine revenait. La présentation faite quatre 
mois après le début du traitement permettait de 
constater Paspeet normal du col, et Pétat général était 
trés bon. 

L'auteur fait suivre sa communication d'une note 
résumant l'examen d'une biopsie faite au début : il 
s'agissait d'un cancer mixte, interstiliel et nodulé, et 
en méme temps papillaire, fait assez commun, con- 
clutal, car l'on rencontre, dans ces dégénéreseences 
malignes, toutes les combinaisons possibles, 

G. HARET. 


Mme Fabre et M. Rouhier (Paris). — Sur Pem- 
ploi du radium après intervention chirurgicale 
incomplète dans le cancer de l'utérus incom- 
plètement opérable (Suciélé d'Obstétrique et de 
Gynécologie de Paris, 11 Mai 1914). 


Malade opérée par M. Rouhier en Septembre 1915, 
pour cancer du eol en gros chou-fleur avee eul-de- 
sae droit manquant de souplesse : hystéreetomie 
vaginale avee ablation des tissus durs pareheminés 
du côté droit; mais cette ablation ne put être com- 
plète (examen histologique : épithélioma pavimen- 
leux). 

Reprise des hémorragies au bout de 5 semaines, 
récidive dans la eicatriee vaginale. On fit alors des 
applications de radium; dès la première, cessation 
des hémorragies et très rapidement l'état général se 
remonta. Actuellement, état général parfait, engrais- 
sement de 7 kilogrammes, aucune douleur, aueun 
écoulement: la cicatrice vaginale souple présentait 


491 


encore une légère érosion où l'examen histologique 
révèle seulement du tissu conjonctif. 

Discussion. — M. Pozzi, au service duquel appar- 
tient la malade, pense que, si lon ne peut enlever com- 
pletement un néoplasme, le radium parait pouvoir 
compléter Peeuvre chirurgicale. M. Doleris rapporte 
une observation du méme genre, ou la malade reste 
depuis 7 mois en excellent état. 

A. LAOUERRÈRE, 


Bérard. — Quelques résultats du traitement par 
le radium des néoplasmes inopérables de ľu- 
térus et du rectum (Lyon médical, te CXXII, 
n°22, 31 Mai 1914, p. 122) à 1229). 


Pour amorcer une discussion sur le traitement du 
cancer par le radium, Fauteur présente Fobservation 
suivante : la malade, âgée de 55 ans, présentait un 
néoplasme inoperable du col utérin, et avant en- 

ahi tout le vagin et le plancher de la vessie; le 
27 juillet 1915, on dispose à lintérieur du vagin de 
la malade deux tubes de 50 et de 50 milligrammes de 
sulfate de radium et un appareil à sels eollés. La 
premiéreapplication est de 4 +0) milligrammes-heure. 
Les appareils sont enlevés, désinfectés et on refait 
2640 milligrammes-heure avec intiltration sur Qe".5 
de platine. Le te septembre, plus de métrorragie, 
ni de douleurs: le 14 septembre, la région s'est mo- 
bilisée, la malade a Villusion de la guérison: elle a 
engraissé. On lui fait encore 1200 milligramines- 
heure sur le col Le Tf novembre, l'état est bon, la 
cicatrice est souple, non adhérente; on fait encore 
1200 milligrammes-heure sur la cicatrice, Les névral- 
gies des membres inférieurs ont cédé, la malade n'a 
plus l'aspect typique des cancéreux ; elle se sent forte 
et peut travailler. Lorsqu'un cancer est opérable, 
conelut auteur, il faut d'abord l'enlever et faire du 
radium sur la cicatrice: s'il ne Vest pas, le radium 
peut encore donner des services de 2 à 5 ans. Mais 
ce ne sontpas des guérisons, de mème que pour cer- 
tains néoplasmes du rectum également traités et tres 
améliorés. M. Patel a revu dernièrement une malade 
porteur d'un cancer ulérin et traitée aussi par le ra- 
dium,il y a six mois. Les pertes et les douleurs ont 
disparu: l'état général de la malade est excellent, 

Tu. Nocien,. 


SYSTÈME NERVEUX 


Michell Clarke et Lansdown (Bristol). — Tumeur 
de la moelle épinière ; laminectomie et applica- 
tion de radium (British medical Journal, 9 Mai 
1914). 


Il s'agissait d'une tumenr intra-médullaire de la 
région lombo-sacrée jugée inguérissable à l'opération 
et traitée quelques semaines plus tard en placant un 
tube de 90 milligrammes de radium pendant 22 heures 
dans le canal médullaire. Le résultat fut le retour 
progressif du mouvement et de la sensibilité dans 
les membres inférieurs auparavant paralvsés. Mal- 
heureusement, la malade mourut? mois après Pappli- 
cation, de eystite aiguë. Hesnt BÉCLÈRE. 


LUMIÈRE 


PHYSIQUE 


Léon et Eugène Bloch (Paris). — Sur les spectres 
d'étincelle de quelques éléments dans l’ultra- 
violet extrême (C. R., Ac., des Se., 18 Mai 1914). 


Les auteurs donnent ici le résultat de leurs me- 
sures relatives aux longueurs d'onde des spectres 


d'étincelle fournis par l'arsenic, Vantimoine, Vétain, 
le bismuth, Paluminium, le cadmium. H. G. 


TECHNIQUE 


J. Kowalski. — L'étincelle oscillante comme 
source économique des rayons ultra-violets 
(C. R., Ac. des Sc., 11 Mai 1914). 


492 


On sait que le spectre d'étincelle oscillante prove- 
nant de la décharge de condensateur éclatant entre 
deux pointes métalliques est très riche en ultra-violet. 
L'auteur a repris à ce sujet certaines expériences 
de A. Pfluger et de Lénard dans le but d'éclaircir 
certaines conclusions apparemment contradictoires 
de ces auteurs. 

D'après ces recherches, le maximum d'énergie Spec- 
trale se déplace vers les courtes longueurs d'onde 
quand augmente l'amplitude du courant oscillant, ou 
quand l'énergie consommée dans Pétincelle est plus 
considérable, cette étincelle étant mieux amortie. 

La longueur d'onde correspondant au maximum 
d'énergie spectrale dépend aussi de la nature des 
électrodes (aluminium, laiton, zinc, ete.) 

En raison de la facilité avec laquelle on peut 
obtenir Pétincelle oscillante, il est intéressant pour 
les éleetriciens et les radiologues de connaitre ces 
travaux. H. GUILLEMINOT, 


J. Kowalski. — Utilisation de l'étincelle oscil- 
lante comme source de rayons ultra- 
violets (Société Internationale des Electriciens, 
6 Mai 1914), (in Technique moderne, 1" Juin 
1914, notes el comptes rendus, Communicalion). 


On fait usage généralement, comme source de 
ravons ultra-violets dans les emplois industriels de 
ceux-ci, de lampes à vapeur de mereure. Un meilleur 
rendement en radiations utiles, par rapport à l'énergie 
employée, pourrait être obtenu au moyen de l'étin- 
celle électrique. Le rendement peut d’ailleurs varier 
beaucoup avec les conditions d'émission des étin- 
celles oscillantes, et se trouve influencé par Îles 
“auses suivantes : 4° nature des électrodes: 2° dis- 
tance explosive: % valeur de l'amortissement de lé- 
tincelle; 4 intensité et constance du circuit oscillant, 
la faculté d'émission étant proportionnelle à la capa- 
cité et inversement proportionnelle à la self. 

Des essais effectués par l'auteur ont permis d'ob- 
tenir un rendement d'émission atteignant jusqu'à 
59,4 pour 100, chiffre supérieur à la moyenne de 50 ou 
35 pour 100 obtenu par la lampe à mercure. Lors des 
essais effectués à Fribourg sur une eau ensemencée, 
contenant 21000 bactéries par centimètre cube, la sté- 
rilisation obtenue par un dispositif d'étincelle oscil- 
lante fut reconnue complète. L. NAHAN. 


G. Vitoux (Paris). — Des mesures héliothéra- 
piques (Congrès de Cannes, Bulletin de théra- 
peutique, 15 Mai 1914). 


La place importante que prend l'héliothérapie dans 
la thérapeutique nécessite que les conditions de son 
application soient réglées dans tous leurs détails; et, 
avec juste raison, l'auteur insiste sur l'utilité de mé- 
thodes de mesures précises du rayonnement solaire. 

Divers instruments simples et praliques doivent 
¿tre utilisés : ee sont Théliographe de Campbell, le 
thermomètre. Vhéliothermométre à boule noire, lac- 
tinométre de Michelson, enfin, le chassis sensitomé- 
trique de Marion. Grâce à l'emploi de ces instruments, 
les héliothérapeutes pourront faire des observations 
réellement comparables et appliquer les ressources 
thérapeutiques du soleil au mieux des intérets de 
leurs malades. R. LEVERE. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Victor et Venceslas Moycho. — Action des 
rayons ultra-violets monochromatiques sur les 
tissus. Mesure de l'énergie de rayonnement 
correspondant au coup de soleil (C. R., .fr., 
Se., 25 Mai 1914). 


L'ultra-violet est obtenu au moyen de létineelle 
électrique. Le spectre est étalé au moyen de prismes 


Lumière. 


et de lentilles de quartz. L'énergie de chaque raie 
est mesurée avec une pile thermo-électrique. Le 
réactif est l'oreille d'un lapin. 

D’après ces expériences, la région du spectre la 

plus active correspond à > = 2800 et l'énergie nécessaire 
pour produire le seuil de la réaction est d'environ 
1 ie 
qq de pelite calorie. 
L'ultra-violet extrème de 4 = 2500 à 2500 et Pultra- 
violet de À = 5500 ne donnent pas de réaction avec 
une dose d'énergie incomparablement plus considé- 
rable. Il. GUILLEMINOT. 


André Helbronner et Gustave Bernstein. — Sur 
la vulcanisation des solutions de caoutchouc 
par les rayons ultra-violets (C. R., Ac., Sciences, 
11 Mai 1914). 


Les auteurs étudient une action peu connue jusqu'ici 
des rayons ultra-violets. Sous leur influence, le caout- 
choue entre en liaison avec le soufre pour se vulca- 
niser. Cette action se manifeste, en particulier, dans 
les solutions de caoutchouc additionnées de soufre. 
Il se forme un gel d'une remarquable stabilité. Le 
processus consisterait d'abord dans une transfor- 
mation du soufre dissous en soufre colloïdal: ce 
soufre au fur et à mesure qu'il se formerait se 
laisserait vraisemblablement absorber par le caout- 
chouc. H. G. 


THÉRAPIE 


Collet (Lyon). — Technique de !'héliothérapie 
laryngée (Lyon médical, t. CXXII, n° 19, 10 Mai 
1914, p. 1062 à 1066). 


L'auteur divise l'héliothérapie en héliothérapie 
direrte et héliothérapie indirecte. L'héliothérapie 
directe est externe quand les rayons solaires péné- 
trent par la peau; quand ils pénètrent par les voies 
naturelles. elle est stomatodiale; après laryngo- 
fissure, elle devient traumatodiale. L’héliothérapie 
indirecte ou réfléchie est monocatoptrique quand 
les ravons sont réfléchis une fois. dicatoptrique 
quand ils le sont deux fois. L'héliothérapie externe 
n'a pas donné de grands résultats, car les rayons 
ultra-violets solaires ne peuvent pénétrer dans la pro- 
fondeur des lésions. L'héliothérapie stomatodiale est 
difficile à appliquer et fatigante pour le sujet; rhé- 
liothérapie traumatodiale n'est qu'une exception en 
raison des indications restreintes de la larvngo- 
fissure. 

L'héliothérapie monocatoptrique est la plus simple: 
le malade peut lui-méme s'en faire des applications 
avec un laryngoscope ordinaire; le miroir devra seu- 
lement, d'après les indications du Dr Nogier, être en 
nickel pour altérer le moins possible les qualités et 
la quantité du rayonnement. Pour faire de Phéliothé- 
rapie dicatoptrique, le malade se place dos au soleil 
etenvoie sur le laryngoscope les rayons déjà réfléchis 
par un autre miroir. Le Dr Alexandre a imaginé à ce 
sujet un excellent appareil, mais dont le miroir d'ar- 
gent devra être remplacé par un miroir de nickel. 
Depuis longtemps, on attribue, sans en être sûr, lac- 
tion curative du rayonnement solaire aux rayons 
ultra-violets: aussi vaut-il mieux, pour réduire les 
pertes, se contenter d'insolation monocatoptrique et 
utiliser un miroir en nickel. H semble aussi qu'il 
‘audrait mieux pratiquer eette insolation dans des 
stations altitudes; mais, d'après le Dr Nogier, les 
poussières el fumées des villes narrétent que les 
ullra-violets extremes, les moins pénétrants el, par 
suite, les moins actifs des rayons solaires en profon- 
deur. L'héliothérapie larvngée pourra donc être tentée 
avee succés mème en ville. Tu. NOGIER. 


Électrologie. 


H.-V. Schrotter. — Au sujet de I’héliothérapie 
marine (Wiener klinische Wochenschrift, p. bdo, 
14 Mai 1914). 


L'A. étudie la nature et la mesure des radiations 
solaires surtout en ce qui concerne la partie ultra- 
violette du spectre. Ges questions ont été traitées au 
Congrès international de thalassothérapie (Cannes, 
avril 1914) dont Panalvse a paru dans le numéro de 
juin du Journal de Radiologie p. 521 et 322. 


J. LOUBIER. 


D Œlsnitz (Nice). — Posologie de l’héliothérapie 


493 


marine (Tuberculose et Orthopédie chirurgicale, 

n° 5, Mai 1914, p. 221 à 265). 

Rapport présenté au Congrès de thalassothérapie 
et analysé dans le Journal de Radiologie (1914, n° 6 
p. 320). AUBOURG. 


Andrieu (Berck). — L'héliothérapie marine dans 
le traitement des tuberculoses chirurgicales, 
(Tuberculose et Orthopédie chirurgicale n° 3, Mai 
1914, p. 266 à 290, avec bibliographic). 

Rapport présenté au Congrès de thalassothérapie 

et analvsé dans le Journal de Radiologie (1914, n° 6 

p. 320). AUBOURG 


ÉLECTROLOGIE 


PHYSIOBIOLOGIE 


Doumer (Lille). — Actions interpolaires du cou- 
rant continu (Annales d'Electroloyie et de Radio- 
loyie, Avril 1914, p. 217 à 237). 


Les actions interpolaires du courant continu sont 
moins bien connues que les actions polaires. L.A. cite 
à ce sujet les expériences de G. Weih et démontre 
qu'en dehors du transport des ions d'un pôle à l'autre, 
les courants électriques produisent dans les tissus, 
au niveau des surfaces de Séparation des organes et 
des cellules, en général de milieux différents, des 
polymérisations d'ions et par conséquent des phéno- 
ménes de polarisation. 

L'A. rappelle ensuite qu'il a signalé le premier en 
janvier 1914 les phénomènes d'hydralation des col- 
loides. Continuant cette étude, il a fait des expérien- 
ces sur la gélatine purifiée et a constaté qu'au pole 
positif la gélatine subit une très réelle hydratation 
alors que dans l'extrémité de ła colonne de gélatine 
voisine du pôle négatif on observe une deshydrata- 
tion réelle. Ces phénomènes se rencontrent avec la 
plupart des colloïdes organiques. Enfin ces colloïdes 
sont transportés, les uns vers le pôle positif, les 
autres vers le pôle négatif. De plus sous l'influence 
du passage du courant continu le colloïde négatif 
reste une barrière infranchissable (ou presque) pour 
un colloïde de signe opposé; il se laisse au contraire 
traverser par un colloïde de même signe. Ces consta- 
tations sont très importantes au point de vue biolo- 
gique. J. LoumEn. 


Micheels (Liége). — Action des solutions anodi- 
sées et cathodisées sur la germination (Annales 
d'Electrobioloyie et de Radiologie, Avril 1914, 
p. 258 à 262). 


L'A. a soumis des solutions très étendues de chlo- 
rure de potassium et de sodium dans Peau (1/100- et 
1/1000-) au courant galvanique. De cette façon il a pu 
se rendre compte des dissemblances qui existent 
entre les liquides anodiques et cathodiques au point 
de vue de leur action sur les germinations 

L'A. dans cette première partie du travail a fait 
20 expériences qui sont très intéressantes à suivre. 
lla employé tantôt des courants faibles de longue 
durée, tantôt des courants de haut voltage pendant 
un temps relativement court. L'action du courant 
galvanique dans ces solutions très étendues de KCI 
et NaCl parait ètre proportionnelle, pour une mème 
surface d’électrodes, au nombre des coulombs em- 
ployés. J. LOUBIER. 


A. Moutier (Paris). — Interdépendance de l’hypo- 


tension artérielle périphérique et de I’hyper- 
tension artérielle viscérale (C. Ii. Ac. des Se., 
18 Mai 1914). 


M. Moutier considère que souvent Phvpotension 
périphérique (artéro-anélastose par amollissement) 
est la contre-partie d'une vaso-constriction interne 
(artério-anélastose par durcissement) intéressant les 
artères des régions centrales du corps : l'hypoten- 
sion radiale serait dépendante d'une hypotension 
abdominale, 

Partant de cette considération, Fauteur propose 
d'agir électriquement sur les artères de la région 
abdominale pour modifier la tension périphérique. 

Il. Guilt LeMinor. 


ELECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


G. Bourguignon (Paris). — Localisation de l'ex- 
citation dans la méthode dite « monopolaire » 
chez l’homme. Pôles réels et pôles virtuels 
dans deux organes différents (/ievue de Neuro- 
logie, 50 avril 1914). 


L'auteur étudie chez l'homme normal la localisa- 
tion de l'excitation, et les expériences qu'il apporte 
confirment pleinement les résultats obtenus par Car- 
dot et Laugier sur les préparations neuro-muscu- 
laires isolées, et ceux qu'il a lui-imème signalés avec 
Laugier dans la maladie de Thomsen et la dégéné- 
rescence. Ces expériences très scientifiquement con- 
duites et accompagnées de leurs graphiques, mon- 
trent qu'en méthode monopolaire comme en méthode 
bipolaire, l'excitation de fermeture ne prend nais- 
sance qu'à Pélectrode négative et celle d'ouverture 
qu'à Pélectrode positive. Les excilations, nées en 
apparence au pôle positif à la fermeture et au pôle 
négalif à l'ouverture, naissent en réalité à des pôles 
virtuels de signe contraire, situées quelque part sur 
le trajet des lignes de force qui réunissent la grande 
et la petite électrode. La notion de Finversion en 
pathologie se trouve singulièrement modifiée. 11 faut 
distinguer les cas où l'inversion existe dès le seuil 
et elle signitie alors que le pôle réel Situé au point 
moteur n'agit plus et les cas où il s'agit simplement 
des lois de Pfüger. R. Levene, 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Lenoble (Brest). — Étude clinique sur une va- 
riété rare de paralysie familiale des membres 


494 


inférieurs observée en Bretagne (Annales de 
Médecine, 19 Mai 1914, p. 469). 


Dans ce travail PA. rapporte cing observations, 
presque identiques de paralysie transitoire, incom- 
plète, des muscles jambier antérieur, extenseur 
commun des orteils, extenseur propre du gros orteil, 
qui présentérent nettement de la D. R. dans le seul 
cas où l'examen éleetro-diagnostie fut pratiqué. 

N s'agit d'une affection rare, à caractère ethnique 
et familial, développée chez des prédisposés par un 
état d'infériorité de l'axe cérébro-spinal. LA. pense 
à une radiculo-mvélite antérieure très localisée, d'ori- 
gine indéterminée, peut-être sous Ja dépendance 
d'une hématomvélie circonserite. L. NAAN, 


Louis Gallavardin. — Altération du complexe 
ventriculaire électrique au cours des troubles 
de conductibilité auriculo-ventriculaire (Block 
total ou Block partiel) (Archives des maladies du 
cœur, Mai 1914). 


D'une série de tracés électriques recueillis chez un 
jeune homme au cours d'une atteinte de rhumatisme 
articulaire, l'auteur conclut que les altérations ryth- 
miques dépendant des altérations de la zone auri- 
culo-ventrieulaire sont complexes. Quatre modalités 
sont à retenir. Allongement de l'intervalle a.-v., in- 
termillences ventriculaires, altération du complexe 
ventriculaire, et pauses ventriculaires. L. Levene. 


ELECTROTHERAPIE 


GENERALITES 


Hiram H. Seelye (Daytona). — Comment guérit 
Pélectricité (Ver York Medical Journal, 9 Mai 
1914, p. 950 à 932). 


Article de vulgarisation: auteur cherche à con- 
vaincre ses confrères de Peflicacité de Pélectrothéra- 
pie. H insiste surtout sur les courants de haut poten- 
tiel — Wave current et Haute fréquences — et met 
parliculiérement en lumière leurs actions sur la nu- 
trition générale, I explique ces actions de la facon 
suivante : les ions et les électrons, c'est a-dire des 
charges électriques, jouent un grand rôle dans la 
composition intime de la matière: en soumettant les 
cellules de l'organisme à des charges et à des dé- 
charges successives on favorise les mouvements de 
ces petites charges électriques, d'où activité plus 
grande des divers phénomènes normaux des cel- 
lules. A. LAQUERRIERE. 


Kakovski (Kiew). — La thermopénétration dans 
les maladies internes (Le Proyrés médical, 
OW Mai 1914). 


Excelente revue eritique des différentes applica- 
tions de la thermopénétration. L'auteur recherche 
judicieusement les contre-indieations de cette théra- 
peutique qui a suscilé un enthousiasme peut-être 
exageré chez beaucoup d'anteurs. Ses essais intéres- 
sants dans Je traitement des inflammations chro- 
niques du rein ne lui ont pas permis de conclure à 
une amélioration manifeste. 

I réserve la contre-indication de la thermopéné- 
tration aux tumeurs malignes, aux tuberculeux avant 
une tendance aux hémorragies, aux phases finales 
des lésions cardiaques, aux néphrites aiguës et sub- 
aiguës tant que l'action de la thermopénétration sur 
le rein malade ne sera pas mieux élucidee, 

El mettant à part toute exagération inévitable pour 
une nouveauté, Pauteur conelut à Faction analgésiante 
certame de la thermopénétration, et à la moditica- 
tion facile de la température des organes profonds 
et de leur circulation sanguine. G. GIBERT. 


Electrologie. 


John J. Grace (Londres). — Les épaules doulou- 
reuses et leur traitement par les moyens phy- 
siques (British Medical Journal, 9 Mai 1914). 


Pour l'auteur, sauf dans quelques cas qu'il rap- 
porte à des névralgies, on peut trouver dans les 
épaules douloureuses un point sensible occupant un 
des quatre sièges suivants : partie postérieure du 
creux axillaire, muscle sous-seapulaire, muscle sus- 
scapulaire ou deltoïde et pouvant être dù à des 
causes diverses (névrite, rhumatisme, ete.). 

Ces points sensibles sont recherchés à laide d'un 
tube à vide (ou d'une plaque métallique pour les 
points profonds) reliée à l'un des pôles d'une machine 
slatique. 

Le traitement consiste d'abord en l'exposition aux 
ravons d'une lampe à filament de charbon de 500 bou- 
gies pendant 20 à 30 minutes suivant l'acuité des cas; 
puis le malade est placé sur la plate-forme de la 
machine statique et l'on applique sur la zone dou- 
loureuse une électrode reliée au pôle positif. 

Les séances sont répétées tous les jours jusqu'à 
l'apparition de l'amélioration; elles ont lieu ensuite 
trois fois par semaine. HENRI BÉCLERE. 


NÉOPLASMES 


Keating Hart (Paris). — Cancer et fulguration 
(suite) (Revue de Physiothérapie chirurgicale el 
médicale, Mai 1914, p. 5 à 8 avec 2 figures). 


Cancer vulvo-vaginal propagé à l'urètre et à lanus, 
considéré comme  inopérable. Exerèse limitée au 
contour exact des lésions macroseopiques. Fulgu- 
ation. Guérison maintenue 6 ans après avec parfaite 
conservation des fonctions vésicales et rectales. 

A. LAQUERRIERE. 


SYSTÈME NERVEUX 


Joseph L. Harris (New-York). — Névrites bra- 
chiales (Vew York Medical Journal, 9 Mai 1914, 
p. 352 à 334). 


Travail basé sur un certam nombre d'observations 
de cas graves, avec douleurs violentes, anesthésie 
ou paresthésie, ou hyperesthésie, impotence, paré- 
sie où paralysie. PA. insiste sur un symptôme qu'il 
n'a pas trouvé décrit : la sensibilité très vive à la 
pression de la coracoïde. C'est seulement dans un 
seul cas qu'on a constaté des troubles de la contrac- 
tilité électrique. 

a plupart avaient subi des traitements variés avec 
les diagnostics les plus divers: bursite, périarthrite, 
subluxation, ete. Le massage, la chaleur, ete., 
n'avaient pas donné de résultal. l 

LA., après longue expérience des différents traite- 
ments recommandés dans cette affection qui, d'après 
les classiques, dure de 5 à 18 mois, préconise Pem- 
ploi des courants de haute fréquence, appliqués sous 
forme de frictions légères avec Pélectrode à vide 
durant 10 minutes 3 fois par semaine. 

« Les résultats sont étonnants ». Dans la majorité 
des cas la guérison complete est obtenue en 1 mois. 
LA ne compte qu'un seul échec chez un diabétique, 
encore y eut- un soulagement, Il faut déplacer 
l'électrode sans cesse et ne pas la laisser immobile 
sans quoi on détermine à son niveau une _hyperes- 
thesie de la peau qui va en augmentant à chaque 
Séance. Elle doit être appliquée sur la peau nue et 
non sur des vèlements sans quoi lon risque de déter- 
miner des brûlures. | 

Ouand cela est possible il est préférable de faire 
des séances quotidiennes el de les faire suivre d'une 
application de chaleur; cette technique que PA. ne 


Électrologie. 


peut employer à Phópital, lui donne en clientèle des 
résultats encore plus rapides. 

En résumé dans un temps comparativement très 
court, les H. F. donnent des résultats; leur applica- 
tion est facile, non douloureuse et sans inconvénient. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Reederer (Paris). — Quelques opinions sur cer- 
taines paralysies de l'enfance (Société médicale 
de PElysée, 4 Mai 1914). 


Dans cette communication Fauteur relate quelques 
observations fort instructives d'enfants atteints de 
paralysies consécutives à des polyomyélites et dont 
l'état s’est amélioré très tardivement sous Faction de 
l'électricité. 

Dans un premier cas, jeune fille de 19 ans, l'auteur 
obtient « Je retour de nombreux groupes musculaires 
et de nombreux faisceaux d'autres groupes, cing ans 
après Pattaque de polvomvélite ». Dans un autre, 
jeune fille de 12 ans, ce n’est que dans le cours de 
la cinquième année que la paralysie a rétrocédé, 

De plusieurs faits du mème ordre, on peut eon- 
clure que dans la paralysie infantile « durant très 
longtemps, des résultats sont à attendre et Pespoir 
demeure d'une amélioration possible ». Aussi «ne 
faut-il pas se háter de recourir à des interventions ». 
ll faut savoir ne pas abuser des appareils et les reti- 
rer de temps à autre; d'autre part il y a souvent 
intérèt à continuer le plus longtemps possible la 
cinésithérapie et Pélectrothérapie. E. DECUAMBRE. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Arcelin et Giuliani (Lyon). — Utilisation des cou- 
rants de haute fréquence en urologie (Lyon 
médical, tome CXXII, n° 21, 24 Mai 1914, p. 1155 
à 1138). 


Les courants de haute fréquence peuvent ètre en 
urologie employés sous deux formes : la haute ten- 
sion ou méthode de Keating-Ifart. la basse tension, 
méthode de Doyen. Par la première méthode, 
M. Heitz-Bover crible, en milieu liquide, une petite 
tumeur de la vessie de millions d’étincelles, la tumeur 
est détruite mécaniquement; mais il faut un evsto- 
scope spécial et les sondes sont rapidement détruites, 
M. Legueu, utilisant la basse tension, met la sonde 
au contact de la tumeur; cette méthode parait plus 
avantageuse : intensité plus forte, pas de dérivation, 
persistance du point d'entrée du courant. Les auteurs 
présentent à ce sujet l'observation suivante : chez 
une malade de 72 ans, la cvstoscopie montre à gauche, 
dans la vessie, un papillome de la grosseur d'une 
noix. L’électrode est appliquée en à à 6 points difé- 
rents de la tumeur pendant 30 à 90 secondes pour 
chaque point : courant de haute fréquence, basse 
tension, bipolaire, électrode indifférente sous le siège, 
intensité : 400 milliampères. La tumeur se désagroge; 
pendant les jours suivants elle diminue. Une semaine 
après, nouvelle séance qui réduit considérablement 
la forme et l'aspect de la tumeur; enfin une troisième 
séanee détruit ce qui reste. L'application, indolore 
dans les deux premières séanres, est devenue dou- 
loureuse celte fois, lorsqu'on a voulu, pour prévenir 
une récidive, s'attaquer à la base d'implantation de 
la tumeur. Cet élégant mode de traitement a permis 
de débarrasser de sa tumeur une malade pour laquelle 
en raison de son age, l'intervention chirurgicale au- 
rait été dangereuse, cette dernière garde d'ailleurs 
tous ses droits pour les grosses tumeurs avec intil- 
tration de la paroi. Tn. NoGien. 


J. Curtis Webb (Londres). — Traitement des 
hémorroides par l'électrolyse (The proceedings 
of the Royal Society of Medecine [Electro thera- 


495 


peutic Section], vol. VII, n* 7, Mai 1914, p. 87 
á 91). 


Préconise Pélectrolvse des petites hémorroides 
comme une méthode eflicace, rapide et indolore. 
WILLIAM VIGNAL. 


C. E. Iredell et Ralph Thomson (Londres). — 
Diathermie dans les hématuries vésicales (The 
Lancet, n° XX, 16 mai 1914, p. 1429-1450). 


Dans les hémorragies vésicales par earcinomes 
inopérables les auteurs ont tiré grand bénéfice de la 
diathermie. [Is ont ainsi traité quatre cas et ont 
arrèté les hémorragies depuis plusieurs mois. Ce 
traitement se fait sans aucun danger et avec toute 
l'asepsie chirurgicale voulue. WILLIAM VIGNAL. 


MALADIES DE LA NUTRITION 


Alfred Furstenberg (Berlin). — La méthode de 
Bergonié (Medizinische Klinik, 10 Mai 1914, n° 19, 
p. 804). 


LA. décrit Vappareillage de la méthode de Bergo- 
nié et en donne les indications. 

ll na pas observé, après les séances, de fatigue 
« comme on en observe après les grandes prome- 
nades », il n'a pas constaté non plus l'existence 
Wabondantes transpirations chez les malades qu'il a 
traités. Par contre, cet auteur a étudié les variations 
de la température du corps pendant et après l'appli- 
cation. Au début, pendant les 5 premières minutes 
de la séance, la température monte de 5 dixièmes, 
elle se maintient à ce degré pendant 15 ou 20 minutes 
puis lombe rapidement pour arriver à 2 dixièmes au- 
dessous de la température initiale : ce sont les plus 
grands écarts que PA. a constatés. 

Hest ensuite question des résultats obtenus. Dans 
la plupart des cas, la perte de poids fut sensible. 
Certains malades n'ont suivi aucun régime spécial; 
mais il est à noter que les patients perdent d'autant 
plus de poids qu'ils suivent un régime pendant le 
traitement par la méthode de Bergonié. Le rythme 
respiratoire n'est pas modifié d'une facon appréciable, 
la fréquence du pouls augmente de 10 pulsations à la 
minute, guére plus. Enfin, en général on obtient un 
bon résullat sur la pression artérielle, 

J. Lounirr. 


DIVERS 


Janicaud (Guéret). — Un cas de mal perforant 
guéri par un traitement électrique (Revue de 
Physiothérapie chirurgicale el médicale, Mai 
1914, p. 8). 


Malade de 48 ans présentait un mal perforant de- 
puis des années. L’affection siège au gros orteil et 
atteint l'os. Application les premières fois d'étincelles 
de H. F. de 2 centimètres environ et friclion avec le 
manchon de verre; abrasion au ciseau des parties 
sphacelées par les élincelles. Séance tous les 5 jours. 
A la 8° séance comme l'amélioration parait se ralen- 
tir on ajoute faradisation du nerf tibial postérieur. 
Au total 13 séances. Guérison se maintenant 7 mois 
après. A. LAQUERRIERE. 


Anacleto Romano. — L'électrothérapie appliquée 
au traitement de l'aliénation mentale (Annali cle 
Elletricita e Terapia fisica, Janv. 1914, p. 12 à 20). 


L'électricité, qui autrefois avait donné de bons ré- 
sultats dans le traitement de l'aliénation mentale, a 
été abandonnée depuis longtemps. L’A. croit que c'est 
à tort. Par son action sur les centres nerveux, cal- 


496 


mante chez les excités, excitante chez les déprimés, 
par son action psychique, elle peut donner de bons 
résultats, 

Au point de vue électro-diagnostic, PA. emploie de 
préférence Pélectricité statique avec ou sans étincelle, 
francklinisation hertzienne. Ces malades se pretent 


Bibliographie. 


mal à un examen électrique galvanique ou faradique. 
lla pu déceler la simulation très facilement avec ce 
procédé. 

LA. considère qu'on devrait faire entrer l'électricité 
dans le traitement de la folie. DONGRADI. 


BIBLIOGRAPHIE 


Denis Courtade (Paris). — Notions pratiques 
d'électrothérapie appliquée à l'urologie (ancien 
interne des hôpitaux, chef de laboraloire à la 
Faculté de médecine, etc). Préface de M. le 
docteur Guyon (un volume in-8 de 212 p. avec 
figures. Paris, Gittler éditeur, 16 rue Dauphine). 


I va 25 ans, que, à des titres divers, notre ami 
D. Courtade est attaché à la clinique des voies uri- 
naires de l'hôpital Necker. C'est done dire qu'à sa 
compétence bien connue parmi nous, comme électro- 
thérapeute, physicien et physiologiste, il joint une 
expérience considérable de cette spécialisation dans 
la spécialité qui est formée par l'électrothérapie uro- 
logique. 

Le présent volume est constitué par les leçons 
faites en 1912 et 1913 à l'hopital Necker. 

L'auteur s'attache à donner au lecteur : 

fe Une connaissance « Sinon complète, du moins 
suflisante de l'agent thérapeutique » à employer, et 
pour cela 80 pages environ sont consacrées à la phy- 
sique, à Pinstrumentation, à Pélectro-physiologie ; 

2 Une connaissance approfondie de la physiologie 
des organes á traiter; 

9” Une connaissance non moins approfondie de 
chaque maladie. 

Aussi pour chaque chapitre se trouve en rappel les 
notions relatives au fonctionnement normal, et les 
principales notions de pathologie permettant d'appli- 
quer le traitement avec fruit. 

Comme on le voit, livre clinique et pratique dans 
sa conceplion. Ajoutons qu'il est écrit dans un style 
sobre et clair. Aussi peut-on dire qu'il est digne à la 
fois el du renom de M. D. Courtade, et de la noto- 
riété de la vieille école de Necker. : 

A. LAQUERRIERE. 


J. Wetterer (Mannhein). — Manuel de radiothé - 
rapie. Handbuch der Rontgentherapie von 
D' med. Josef Wetterer Band Il (Otto Nemnich 
Verlag Leipzig, 1914). 


Avec le tome second dont l'apparition suit de quel- 
ques mois celle du premier, la nouvelle édition du 
classique Manuel de radiothérapie de Wetterer est 
entierement publiée. 

Ce tome second est un livre de plus de 500 pages, 
illustré de 16> figures dans le texte, de 12 planches 
en couleur et de IX planches en noir. 

Tandis que le précédent volume, analysé ici même, 
a passé en revue toutes les questions générales sou- 
levées par l'application de la découverte de Röntgen 
à la thérapeutique, celui-ci, dans sa premiére partie 
qui forme les trois quarts de l'ouvrage, est consacré 
à l'étude distincte et détaillée des multiples affec- 
lions justiciables du traitement par les rayons de 
Röntgen. 


~ 


Anomalies de la croissance des poils et maladies 
des poils; dermatoses; tumeurs malignes; maladies 
du sang et des organes hématopoirétiques ; affections 
gynécologiques; maladies tuberculeuses; maladies 
non tubereuleuses des ganglions lymphatiques; ma- 
ladies des organes glandulaires, thymus, corps thy- 
roide, hypophyse, prostate, capsules surrénales; 
maladies non tuberculeuses des articulations ; bron- 
chite chronique et asthme bronchique ; maladies des 
nerfs et de la moelle épinière, les titres seuls des 
onze chapitres de cette premiére partie proclament 
l'étendue. la richesse, la diversité du domaine actuel 
de la reentgenthérapie et montrent qu'aucun de ses 
nombreux départements va été négligé par l'auteur. 

La seconde partie du nouveau volume est consa- 
crée à l'emploi des substances radio-actives en thé- 
rapeutique. La radio-activité et les éléments radio- 
actifs, spécialement les plus usités pour le traite- 
ment, radium, mésothorium, thorium X et actinium, 
l'instrumentation, les modes d'application et le do- 
sage, l'emploi thérapeutique de l'émanation, les ac- 
tions biologiques des éléments radio-actifs, l'emploi 
du radium et du mésothorium dans le traitement de 
certaines affections de la peau et des muqueuses, 
les tumeurs malignes, les affections gynécologiques. 
les maladies du sang et des organes hématopoiréti- 
ques, la goutte et le rhumatisme, les maladies de la 
moelle épinière et des nerfs, les maladies des veux, 
tels sont les en-tétes des divers chapitres de cette 
seconde partie, non moins complète que la pre- 
mière. 

Un tableau final résume, pour les affections qui 
viennent d’ètre énumérées, les principales indications 
de leur traitement soit par les rayons de Róntgen, 
soit par le radium, avec ou sans le secours d’autres 
médications associées. 

Parmi les nombreuses illustrations qui rehaussent 
la belle clarté du livre, quelques planches en couleur 
d'un aspect assez rare sont à signaler; elles repré- 
sentent un cas de tuberculose laryngée, un cas de 
néoplasme de la vessie récidivé à la suite de l'abla- 
tion chirurgicale et deux cas de tuberculose ulcé- 
reuse de la muqueuse vésicale avant et après la gué- 
rison due aux rayons de Róntgen. 

Dans un chapitre complémentaire, sont exposés 
quelques-uns des progrès les plus récents, réalisés 
au cours de l'impression du premier et mème de ce 
second volume. 

Enfin, une bibliographie très étendue, où les tra- 
vaux des médecins de notre pays occupent la large 
place qu leur est légitimement due, achève de faire 
de ce Manuel de radiothérapie, fruit de lintime col- 
laboration du D"r et de Mr Wetterer, une œuvre excel- 
lente que nous regrettons de ne pouvoir analvser 
avec plus de détails et un guide précieux que tous 
les médecins radiologistes auront grand profit à pos- 
séder, au sens le plus complet de ce mot. 

BECLERE. 


a I RP PP EP 


Le Gérant : Penne AUGER. 


73 665. — Paris. Imp. Lanure, Y, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


LE ROLE DE LA VOITURE RADIOLOGIQUE 
DU SERVICE DE SANTÉ 
AUX ARMÉES 


Par M. HARET (') 


Médecin major de 2* classe. 


Le róle de la voiture radiologique nous oblige á considérer deux questions : Putilité 
de la radiologie aux armées, Putilité de la mobilité des laboratoires radiologiques. 

La question d'utilité de la radiologie était toute résolue pour les spécialistes; il 
leur paraissait impossible qu’on pùt se passer de la radiologie. De quelle chirurgie 
s'agit-il en effet la plupart du temps en campagne? De la chirurgie des fractures et de la 
recherche des corps étrangers métalliques. Or dans les deux cas l'examen radioscopique 
est indispensable. Qu'on discute sur l'opportunité du moment où l'on doit faire cet 
examen, cest un point qui mérite la discussion, mais ce qu'on ne peut nier c'est la 
nécessité de le pratiquer à un moment donné. 

Quelques rares chirurgiens cependant niaient cette absolue nécessité. Il s'est fait 
des guerres avant la découverte des rayons X, disaient-ils, et l'on s'en passait bien. 
Certes oui, comme l'on se passait du chloroforme ou du sérum antitélanique, mais 
puisque nous avons ce précieux mode d'invesligation faisons profiter les blessés de ce 
progrès incontestable. 

D'ailleurs, peu à peu, les plus irréductibles se sont laissés gagner et si au début de 
la campagne nous trouvions encore quelques confrères un peu hostiles à notre spécia- 
lité, aujourd’hui nous n'en rencontrons plus un seul refusant le concours des rayons X, 
ou même semblant le négliger. Ils ont pu apprécier en effet quelle perte de temps et 
souvent quels échecs nous leur faisions éviter dans la recherche des projectiles; de quel 
poids nous allégions leur responsabilité pour le traitement des fractures. 

Donc actuellement, dans les deux armées où nous sommes appelés à fonctionner, 
loin de trouver des obstacles à l'accomplissement de notre tàche, nous ne trouvons que 
des appels incessants venant de toutes les formations, aussi bien des hôpitaux fixes vers 
l'arrière, que des ambulances de première ligne. 

Un problème se pose : où la radiologie doit-elle de préférence s'exercer. 

Dans la vie civile la solution serait vite trouvée : partout où peuvent arriver des 
blessés. Mais n'oublions pas que nous sommes en campagne, et quil faut grandement 
modifier nos habitudes, pour nous adapter à un principe qui doit tout primer ici : l'éva- 
cuation. C'est un facteur qui acquiert une importance énorme dans la zone d'avant et que 
parfois les confrères mobilisés ont tendance à perdre de vue, peu habitués qu'ils sont à 
abandonner à d'autres mains leurs blessés après le pansement urgent. L'évacuation 
intensive nous semble une condilion énorme pour le bon fonctionnement du service de 

(1) Autorisation de publier : Le Médecin Inspecteur, Chef supérieur du Service de santé de l'armée, 
Signé : MIGNON. 
N° 9. — Mai 1915. I. — 52 


498 Haret. — Le role de la voiture radiologique 


santé de l’armée, et si, tous, nous secondions les efforts des confrères militaires dans ce 
sens, nous arriverions certainement à des résultats supérieurs. 

Depuis six mois que nous dirigcons un équipage radiologique et après avoir été 
appelés à fonctionner depuis les ambulances de toute première ligne jusqu'aux forma- 
tions sanitaires stables de l'arrière, nous avons pu nous faire une opinion sur le point où 
les rayons X doivent entrer en action. Notre avis personnel est que la radiologie doit 
être pratiquée dès que l'on se trouve dans une formation ou le blessé peut être « (raité », 
et nous entendons par traiter non pas le fait de mettre un pansement ou d'arrêter une 
hémorragie, mais celui de faire un traitement efficace, curatif, de quelques jours, sans 
que l'évacuation presse, le chirurgien ayant le temps de bien examiner chaque blessé, 
et la possibilité, grâce à son matériel, à son installation, de pratiquer une intervention 
qu'il pourra suivre quelque temps. 

Dès cet endroit la formation radiologique est utile et nécessaire. Utile, parce qu'elle 
servira à déceler des corps étrangers qui, sans elle, auraient pu passer inaperçus ; néces- 
saire parce qu'elle évitera au blessé la suppuration en permettant l'extraction rapide de 
certains corps étrangers, les shrapnells par exemple, qui favorisent presque toujours le 
pus, et par suite les complications plus ou moins longues, et plus ou moins graves. 

Son róle dans les fractures n'est pas moins important puisque l'on se rendra compte 
de la position des fragments dans l'appareil d'immobilisation et Pon évitera au cours des 
transports la dilacération des muscles ou des vaisseaux par un fragment en mauvaise 
posilion. On apprendra également s'il existe une esquille qu'il convient d'enlever avant 
l'immobilisation définitive, car elle serait une cause de suppuration d’où retard à la con- 
solidation. 

Voilà donc les formalions où le besoin de radiodiagnostic est évident. A-t-on 
quelque avantage à le pratiquer dans la zone plus proche de la ligne de feu? Nous ne le 
pensons pas, car nous avons déjà vu les ébauches de lutte s'engageant entre les chirur- 
giens de ces ambulances d'avant et les Directions des services de santé pour refréner 
l'ardeur des opérateurs ; si on leur donne d'autres facilités pour mettre à profit leur acti- 
vité chirurgicale, on augmentera l'encombrement. Certes le zèle de nos confrères chirur- 
giens de l'extrême avant est très louable, mais ils doivent surtout faire de l’ « embal- 
lage » et c'est sortir, peut-être, du rôle qui leur est dévolu que de vouloir déjà intervenir. 
On ne sait si demain ou même dans une heure il n'arrivera pas à cette ambulance un 
convoi de quelques centaines de blessés, il faut toujours être prêt, ne jamais se laisser 
encombrer et si l'on permet d'intervenir là autrement que pour des cas absolument 
urgents, on est vite débordé. 

Le rôle du laboratoire de radiologie, quant à sa mobilité, est une question non 
moins complexe. 

Cette mobilité est une condition indispensable au grand rendement de la formation. 
Nous n'avons jamais eu plus de 60 blessés à examiner dans une seule formation sani- 
taire. Or, faisant de la radioscopie, seul examen pratique dans la zone des armées, on 
peut en une journée panser facilement tous les blessés, laissant à chacun un schéma de 
l'image obtenue à l'écran. Si nous avons une installation fixe, on voit de suite à quels 
inconvénients nous arriverons : ces 60 blessés examinés, nous n'aurons plus qu’à nous 
croiser les bras en atlendant un nouveau convoi. Si, au contraire, notre installation est 
mobile, dès le lendemain nous opérerons dans un autre centre el ainsi de suite, si bien 
qu en 4 ou 9 jours tous les blessés hospitalisés dans la ville auront été vus, et nous par- 
tirons sur un autre point de l'armée. 


du Service de Sante aux armées. 499 


Ajoutons, qu'avec le matériel dont nous disposons dans les voitures du Service de 
santé ('), nous pouvons faire les examens les plus délicats (recherches de projectiles 
dans le crâne, l'abdomen, le bassin, etc...), el cela comme dans notre cabinet. En outre 
nous possédons tous les accessoires pour organiser vite et en quelque endroit que ce 
soit une chambre noire, nous n'aurons donc par l'emploi de celte formation mobile aucun 
désavantage sur le laboratoire fixe. 

La voiture radiologique offre donc un gros intérêt pour la zone des armées. Que 
l'on mette un peu à contribution, pour diminuer le travail de la voiture, les installations 
fixes établies avant la guerre dans les hôpitaux ou maisons de santé privées de la région, 
ce sera parfait, mais pendant la campagne, la création de nouveaux postes de ce dernier 
genre ne semblerail pas répondre aux besoins. 

Un dernier point digne de retenir l'attention, est le mode de traction le plus conve- 
nable à donner aux voitures radiologiques. Les Allemands utilisent la traction animale. 
Nous ne voyons à cela aucun avantage, avec le rôle que nous avons tracé aux voitures 
suivant notre conceplion propre; nous y voyons au contraire, beaucoup d'inconvénients. 
En campagne, plus que partout ailleurs on doit tendre à obtenir en tout le meilleur 
rendement. Dans notre cas particulier, la rapidité de transport d’un point à un autre sera 
un facteur important pour arriver à ce but (n'oublions pas en effet, que nous avons une 
zone de terrain mesurant environ 250 kilomètres dans chaque sens). D'autre part une 
panne quelconque d'auto se réparera facilement, étant donné l'extension de la locomo- 
tion automobile et le nombre des parcs de réparation disséminés un peu partout; on 
trouvera toujours à quelques kilomèlres un secours etle moyen de faire exécuter la répa- 
ration nécessaire. Si nous possédons des chevaux, que nous ayons un accident, nous 
doutons de trouver semblable facilité pour les remplacer : tous les chevaux étant réqui- 
sitionnés et l'échange d’un animal blessé avec un animal sain étant l’objet de démarches 
el difficultés sans nombre dans les cantonnements où toutes les unités ont leur rôle 
défini. | 

En résumé, la voiture radiologique automobile est une formation indispensable au 
service de santé de la zone des Armées, son rôle est précis, sa zone d'action étant 
limitée comme nous l'avons proposé, afin de rendre le plus rapidement possible le 
maximum de service aux blessés et aux chirurgiens, en facilitant le traitement efficace 
pour les premiers, et en évitant aux seconds la perte d'un temps si précieux pour tous. 


(1) Voitures Gaiffe-Gallot; dans un prochain numéro nous décrirons ce type de voiture. (Note de la 
Rédaction.) 


UN CAS DE SARCOME RÉCIDIVANT DU CUIR CHEVELU 
TRAITÉ ET GUÉRI PAR LA RADIOTHÉRAPIE 


Par M. J. BELOT 


Les cas de sarcome améliorés ou guéris par les rayons X, sans êlre exceptionnels, 
sont encore relativement rares; aussi me semble-t-il utile de rapporter l'observation d'un 
jeune homine atteint de sarcome du cuir chevelu, ent ai oblenu la régression totale et 
durable par des applications radiothérapiques. 

Ce malade me fut confié, à mon laboraloire de l'hôpital Saint-Louis, par mon 
Maître et ami le docteur Rochard, qui, étonné lui-même du résultat, voulut bien le 
présenter à la Société de Chirurgie('). En effet, la gravité de la tumeur, sa malignité, 
l'extraordinaire rapidité de son développement, l'insuccès des opérations chirurgicales 
pratiquées, semblaient condamner le sujet à une généralisation rapide. Il a suffi de 
quelques séances dirradialions pour arrêter celte évolution, fatale en apparence, et 
changer totalement le pronostic. 

G... âgé de 18 ans, exerce la profession de garçon de café; il s'est toujours bien 
porté, quand au mois de mars 1912, il voit apparaître, sur son cuir chevelu, à peu près 
au niveau du lambda, une tumeur. C’est d'abord un simple nodule, de la grosseur d'un 
pois, de consistance dure; il est peu douloureux, assez sensible cependant pour que le 
sujet s'en aperçoive. Sans grande douleur, la tumeur se développe rapidement, puisque 
en juillet 1912, elle atteint le volume d'un œuf de poule. Elle n'est pas ulcérée, adhère, 
intimement aux plans profonds et soulève avec elle le cuir chevelu, normal d'apparence. 

A cette époque (juillet 1912) le D" Ferrand de Blois, pratique une première ablation; 
le malade sort guéri, deux mois plus tard. 

Un mois à peine, après la sortie de l'hôpital, en octobre 1919, c’est-à-dire moins de 
trois mois après l'opération, la tumeur récidive au voisinage de la première lésion. La 
cicatrice commence à se soulever; la sensibilité s'exagére; néanmoins le malade reste 
sans traitement jusqu'en mai 1913. 

A cette date, le volume de la tumeur est analogue à celui qu'elle mesurait au 
moment de l'intervention; elle a changé de forme. Tandis que la première fois, elle 
s'élalait, ovoide, dans le sens antéro-postérieur, elle se présente plus arrondie, fran- 
chement saillante, dans le sens vertical. 

Le 15 mai 1913, le malade est opéré pour la deuxième fois, par le même chirurgien. 
Le 21 mai, on enlève les fils; à peine la cicatrisation terminée la tumeur récidive; au 
mois de septembre, elle atteint à nouveau le volume d'un œuf. 

Pour la troisième fois, le D' Ferrand, opère son malade (septembre 1913). La récidive 
est immédiate et s'accompagne de quelques phénomènes douloureux. 

En décembre, le malade vient trouver le D" Rochard à l'hôpital Saint-Louis. 

Devant la gravité du cas, et les récidives répétées, le D" Rochard renonce: à toute 
intervention et nous confie le malade, pour être traité par les rayons X. 

Voici le résultat de notre examen consigné sur la fiche du malade : 

Sur la région du lambda existe une zone glabre arrondie, en légère dépression, 


(9 Société de Chirurgie. — Séance du 24 juin 1914. 


J. Belot. — Un cas de sarcome recidivant du cuir chevelu. 501 


correspondant aux cicatrices des opérations antérieures. Le tégument est rosé, soulevé 
par places, légèrement douloureux à la pression. Sur le bord antérieur et à droite existe 
une grosse tumeur ovoide, dure, à grand diamètre antéro-postérieur. Son volume est 
celui d'un abricot. Son bord droit est lisse, tandis que sur son bord gauche existent 
deux peliles tumeurs accolées intimement à elle-même; elles mesurent le volume d'une 
petite noisette. On trouve encore deux petits soulèvements, en arrière de la grosse 
tumeur. Le centre de la zone cicatricielle 
déprimée est également irrégulier et bosselé. 
L'ensemble est très dur, soulève le cuir che- 
velu, qu'il paraît englober et adhère intime- 
ment aux plans osseux (fig. 1). 

L'évolution et l'aspect clinique font 
porter le diagnostic de sarcome. Devant le 
résultat consécutif aux trois interventions 
précédentes, nous n'avons pas voulu procéder 
à une biopsie. Le malade fut soumis immé- 
diatement à un traitement radiothérapique 
moyennement actif. 

Le 10 décembre 1913, il reçut sur toute 
la région malade une dose de 6 H, rayons 
n” 7-8, filtrés sur deux millimètres d'alumi- 
nium (mesures faites par ma méthode des 
courbes). 

Le 19 décembre, sans l'apparition d'au- 
cun phénomène réactionnel, la tumeur avait déjà sensiblement diminué; sa teinte était 
un peu plus rosée. Je fais, le jour même, une nouvelle irradialion et le malade en reçoit 
ainsi, du 10 décembre 1913 au 23 mars 1914, un total de huit. Déjà, en février, la lésion 
est complètement aplatic; la peau se ride, indice certain de la fonte des éléments sous- 
jacents. L'alopécie existe sur les parties irradiées, mais n'est du reste pas complète. En 
mai, on considère la lésion comme objectivement guérie. 

A cette époque, le malade nous quitle et passe en médecine pour une affection 
pleuro-pulmonaire : nous ne le revoyons qu'en juin 1913. L'état local est toujours satis- 
faisant : la tumeur n'a pas récidivé. La région atteinte est plate, un peu irrégulière 
encore, mais on a l'impression qu'il s'agit d'une irrégularité du périoste, consécutive 
aux altérations antérieures. Je fais, pour prévenir loute récidive possible, une séance de 
rayons X le 3 juin, une nouvelle le 22 juin. L'état actuel est excellent. 

Cette observalion, me paraît, dans sa simplicité, extrêmement intéressante, parce 
qu elle démontre l'effet indiscutablement puissant des rayons de Röntgen sur certaines 
tumeurs malignes. Voilà un malade, porteur d'un sarcome, qui évolue vite, qui récidive 
avec une rapidité croissante, à mesure que se succèdent les interventions chirurgicales 
(trois en un peu plus d’un an), chez lequel un nouveau chirurgien consullé, se refuse 
à intervenir. Quelques applicalions de rayons X, faites selon les conditions techniques 
modernes, arrêtent l’évolution de la tumeur, en déterminent la régression et enfin la 
disparition : le résultat se maintient depuis plus de cinq mois (fig. 2). 

Certes, il manque à cette observation un examen histologique, et quelques esprits 
chagrins ne manqueront pas de me le reprocher. J'ai dit pour quel motif j'avais cru 
utile de ne pas faire une biopsie. Cependant, le diagnostic clinique des chirurgiens qui 


Fig. 1. — Avant trailement radiothérapique. 


502 J. Belot. — Un cas de sarcome recidivant 


ont examiné ce jeune homme concluait au sarcome; mon examen, au début du traite- 

ment, alors que je n'espérais pas un si rapide succés, confirmait le diagnostic précédent. 

La clinique, l'évolution conservent bien leur valeur en dehors de l'histologie qui, du 

reste, ne renseigne pas toujours. Quoi qu'il en soit, un fait subsiste, indiscutable : une 

tumeur maligne, à évolution rapide, ayant récidivé trois fois après trois ablations, 

s'arréle el disparaît sous l'influence de quelques irradiations avec Uampoule de Röntgen : le 

résultat se maintient excellent depuis 

ke PE plus de cinq mois, alors que la récidive 

avait été immédiale après la dernière 
exérese. 

Ce résultat n'est pas pour sur- 
prendre les radiologistes. Nous 
savons tous que des éléments cellu- 
laires, particulièrement certaines cel- 
lules sarcomateuses, présentent à 
l'égard des rayons de Röntgen, une 
exquise sensibilité. On a même pu 
dire, que, de toutes les tumeurs ma- 
lignes, le sarcome à évolution rapide 
étaitle plus facilement influencé. Mal- 
gré les très beaux résultats publiés 
par Béclère, Haret, Kienböck, elc., 
celle conception ne saurait être exacte 
telle qu'elle est énoncée. 

Il existe entre les lésions sur les- 
quelles on pose l'éliquelte « sar- 
come » une très grande différence de 

Fig. 2. — Après traitement radiothérapique. sensibilité rünigenienne. Tandis que 
certaines tumeurs ne paraissent pas 
influencées, d'autres réclament des doses intenses pour régresser (témoin le cas de 
sarcome que J'ai publié au Congrès de Berlin en 1906); d'autres enfin fondent avec une 
surprenante rapidité. Le type cellulaire a certainement une grande importance : aucune 
méthode ne nous permet encore d'établir un pronostic d'après ce facteur. Certes l'histo- 
logie a fait de grands progrès, mais on constate ce fait surprenant, que de deux tumeurs 
histologiquement comparables, l'une régresse et l’autre n'est pas modifiée par les irra- 
diations. Il paraît donc probable que des éléments, en apparence identiques, sont en 
réalité différents. 

D'autres facteurs ont aussi une grande importance. Selon sa situalion, la tumeur 
est plus ou moins accessible. Dans le cas que j'ai relaté, le sarcome occupe le cuir 
chevelu, adhère à Pos, mais les rayons ont pu l'atteindre facilement : les plans inter- 
posés étaient réduits au minimum. Enfin, il s'agissait d'un sujet jeune et d'une tumeur 
à éléments jeunes, se reproduisant vite; cependant ce n'était pas le sarcome à marche 
foudroyante, à envahissement ganglionnaire, qui dépasse et annihile toute thérapeu- 
tique. 


A l'ensemble de ces facteurs, j'attribue le résultat que j'ai obtenu. Je crois, du reste, 
que la radiothérapie comptera à son actif un plus grand nombre de succès dans la théra- 
peutique du sarcome, quand elle sera instituée plus vite, avec une technique plus 


du cuir chevelu. 503 


précise. Un autre cas de sarcome généralisé, que je traite en ce moment, en est une 
preuve saisissante. 

= J'estime que, contre ces tumeurs, il faut d'emblée utiliser de fortes doses de 
rayons X, de rayons filtrés sur plusieurs millimètres d'aluminium, on doit multiplier les 
portes d'entrée (irradialions multipolaires, par segments carrés) et remonter l'état général 
du sujet. 

Dans l'observation que je viens de rapporter, je n'ai pas donné, d'emblée, une très 
forte dose (6 H), mais on remarquera qu'il s'agissail d'une tumeur sous-cutanée, située 
sur le crâne. Pour les tumeurs plus profondes, localisées aux membres, par exemple, je 
n'hésite pas à donner 10 à 15 H filtrés sous 3 à 4 millimètres d'aluminium. Je ne dépasse 
pas les doses de 20 H; je reviens, tous les 20 à 25 jours, sur le même point. Je me 
demande, du reste, si les auteurs qui préconisent des quantités plus élevées, font des 
mesures qui permettent la comparaison avec les doses que j'utilise. 

J'insiste encore sur l'importance de la technique. Pour guérir une tumeur, une 
leucémie, une lésion quelconque, il ne suffit pas de placer une ampoule au-dessus de la 
région malade et de l'arrêter, après un certain temps. C'est de la mauvaise thérapeutique, 
qui donne des accidents et des insuccès, rarement des guérisons. Or, il faut bien 
l'avouer, nombre de radiothérapeutes n'attachent pas encore assez d'importance aux 
détails de la technique. J'en trouve la preuve dans l'observation de malades, qui traités 
par tel radiologue ne s'améliorent pas, tandis qu'ils guérissent si un autre les irradie! 
Je crois, et A. Béclère l'a déjà montré, que certains des insuccès publiés sont le fait 
d'une mauvaise technique et non de l'inactivité des radiations. 

De cette observation et des considérations qui lui font suite, je concluerai : 

Le traitement de choix des tumeurs sarcomateuses reste, pour le moment du 
moins, l'ablalion complète, quand elle est possible. Elle doit toujours être suivie d'irra- 
diations de Röntgen ou d'applications de substances radioactives si l'accès en est 
difficile. 

Lorsque la néoplasie est très élendue, les rayons de Róntgen peuvent, dans 
nombre de cas, provoquer une amélioration incspérée, quelquefois même la guérison 
apparente. 

Enfin, quand après l'ablalion, un sarcome récidive avec rapidité, la radiothérapie 
nous paraîl devoir être instituée, combinée ou non à une nouvelle exérèse partielle ou 
totale. 

L'activité des rayons de Röntgen, pour les cas directement accessibles, ne le cède 
en rien au rayonnement des substances radio-actives. L'ampoule de Crookes a pour elle, 
la quantité de l'énergie radiante, la simplicité, la facilité du dosage, et la grande 
surface du champ irradié; les substances radioactives peuvent être introduites à l'inté- 
rieur même des tumeurs et ce sera là, je crois, leur principale application. 

La radiothérapie associera souvent, au cours d’un traitement, les rayons X et les 
radiations des corps radioactifs. 


L'ANTIPÉRISTALTISME DU GROS INTESTIN 


Par L. HAUCHAMPS 


Directeur du laboratoire de radiologie des hôpitaux de Bruxelles. 


Dans une intéressante étude du gros intestin, Rieder (16) attribue à cet organe 
quatre espèces de mouvements : 1° les mouvements pendulaires qui sont analogues à 
ceux de l'intestin grêle et qui provoquent des déplacements assez considérables; 2” les 
mouvements péristaltiques qui ont été décrits depuis bien longtemps dans tous leurs 
détails; 3° les mouvements antipéristaltiques dont l'existence, à l'état normal du moins, 
est encore niée par beaucoup d'auleurs; 4° enfin les anneaux de contraction tonique qui 
s'opposent durant un temps plus ou moins prolongé au transit des malières fécales. 

‘Tous ces mouvements ont été étudiés surtout sur les animaux chez lesquels il est 
facile de les observer dans toute leur intégrité physiologique grâce aux procédés 
modernes d'expérimentation physiologique. Dans cette communication nous nous 
occuperons surtout de lantipéristallisme auquel nous croyons pouvoir attribuer la 
formation de l'énorme tumeur fécale dont nous rapportons plus loin l’histoire clinique. 

L’antipéristallisme a été observé en premier lieu par Jacoby (14) en 1890, chez des 
chats el chez des lapins plongés dans un bain isolonique après ouverture du ventre. 

En 1902 le physicien américain Cannon (7) eut Pheureuse inspiration de recourir à 
l'examen radioscopique pour éludier l'antipérislaltisme chez les animaux ; il vit notam- 
ment chez le chat toutes les 2 à 5 heures environ des ondes cheminer le long du colon à 
partir du moment où les premières porlions de la masse bismuthée se furent déversées 
dans le civeum. En 1904, Elliot et Barclay-Smith (11) purent confirmer l'existence de cet 
antipéristaltisme au niveau de la première portion du gros intestin; ils le trouvèrent 
chez les animaux les plus divers et surtout chez les herbivores, dont le cæcum est consi- 
dérablement développé et dilaté. 

J. Bochim (5) constata chez le chat laparotomisé et plongé dans un bain de Ringer 
un anneau de contraction à l'union du premier tiers du colon transverse avec ses deux 
tiers suivants; à partir de ce point il vit se propager des ondes antipéristaltiques vers le 
ciecum el des ondes périslalliques vers l'angle splénique. Cel auteur chercha à expliquer 
la constipation spastique chez l'homme par Pantipéristaltisme exagéré et par des con- 
tractions toniques localisées au milieu du colon transverse. 

Cel antipéristallisme du gros intestin, dont l'existence est définilivement prouvée 
chez la plupart des animaux, existe-t-il aussi chez l'homme? Cette question est très 
difficile à élucider parce que nous n'avons à vrai dire à notre disposition qu'un seul 
procédé exact d'invesligalion, l'examen aux rayons X. Aussi règne-t-il un grand désac. 
cord parmi les auteurs qui se sont occupés de celte question; les uns sont affirmatifs 
mais ne peuvent apporter à l'appui de leur thèse que des preuves de présomption; car 
personne jusqu'ici na pu observer Panlipéristallisme directement sur l'homme. Les 
aulres, au contraire, se refusent à croire que la preuve certaine de l'antipéristaltisme chez 
l'homme ait été faite el s'expliquent tous les phénomènes invoqués en faveur de lanti- 
péristallisme, par un tout autre mécanisme. 


L'antiperistaltisme du gros intestin. 50) 


Stierlin (22), qui a le mérite d'avoir apporté une contribution importante aux con- 
naissances que nous possédons sur la physiologie el la pathologie du gros inlestin, nous 
semble avoir résumé le plus fidèlement toutes les preuves que l’on fait valoir en faveur 
de l'existence de lVantipéristaltisme du gros intestin, et qui sont les suivantes : 1° la 
stagnation physiologique des matières fécales dans le caecum; 2° le reflux de ces 
matières que l’on peut voir s'opérer dans les différents segments du gros intestin; 5° le 
déplacement vers le bas du cecum à l’état de réplétion; 4° l'issue de gaz el de matières 
fécales à travers les fistules consécutives à l'appendicotomie et 5° la formation de 
tumeurs fécales dans le cecum et le colon ascendant à la suite de l’iléo-sigmoïdostomie. 

On a constaté depuis longlemps, aussi bien en clinique qu'à l'autopsie, que le colon 
ascendant et le cæcum sont, de toutes les parties du tube digeslif, celles qui restent 
le plus régulièrement remplies de matières fézales. Aucune notion d'anatomie ou de 
physiologie ne nous permet d'expliquer cette slagnation fécale dans ces organes. 
Roith (17) émit le premier la supposilion que l'antipéristaltisme devait en être la cause. 

C'est à Bloch (4) que beaucoup d'auteurs attribuent la première observation d'anli- 
péristaltisme du colon; il observa en 1911 une femme, atteinte de constipation habi- 
tuelle, pendant les 117 heures qui suivirent l'administration du repas de bismuth et il fit 
pendant ce laps de temps, toute une série de radiographies de l'abdomen. La comparai- 
son de ces images montra que la masse bismuthée, après avoir complètement rempli le 
cæcum el le colon ascendant, et après s'être déplacée ensuite presque tout entière dans 
le colon transverse, avait rétrogradé de nouveau dans le cæcum pour abandonner enfin 
définitivement cette portion de iintestin. Bloch n'hésita pas à voir dans ce reflux des 
malières fécales une preuve de l'antipéristaltisme. 

Rieder (16) déclare que le gros intestin chez l'homme ne présente guère, au point de 
vue fonclionnel, de divergences avec celui des animaux; ses recherches lui font admettre 
que l'antipéristallisme chez l'homme est propre à tous les segments du gros inteslin, 
rectum y compris, qu'il peut même franchir la valvule de Bauhin et se propager à une 
partie de l'intestin grêle; il fait observer en outre que ce phénomène est le moins accusé 
au niveau du cæcum et du colon ascendant, ce qui est en contradiclion avec les affirma- 
tions de la plupart de ceux qui, admettant l'existence de l'antipéristaltisme, prétendent 
ne l'avoir trouvé qu'au niveau de ces deux segments. 

L'opinion de ces auteurs n’a pas été sans rencontrer de nombreuses contradictions. 
ll est évident que toutes les preuves qui ont été indiquées sont loin d'être péremptoires; 
c'est ainsi que le déplacement du cæcum vers le bas à la suite de son remplissage peut 
tout aussi bien s'expliquer, comme le dit avec raison Schwartz (20), par l'action de la 
pesanteur, c'esl ainsi encore que l'issue des malitres fécales consécutives à l'appendico- 
tomie peut être due simplement à la contraction des tuniques du cœcum. 

Bergmann et Lentz (2) ne croient pas qu'il soit nécessaired'invoquer des phénomènes 
d'anlipéristaltisme pour expliquer le reflux des matières fécales dans le cecum, reflux 
signalé en premier lieu par Bloch, confirmé par Rieder el par Stierlin, et constalé égale- 
ment par eux-mêmes. Quand il s agit de liquides ce reflux peut se faire d'une façon pas- 
sive; il suffit que la contraction du colon à un endroit déterminé cesse pour que les 
liquides reviennent en partie à leur position première sous l'influence de la pesanteur: 
et cela est d'autant plus plausible que l'angle splénique est, de toutes les parties du 
colon, celle qui est la plus élevée et qui présente le plus d'obstacle á la progression des 
malières. Quand les féces sont plus consislantes, une contraction du colon développe en 
amont une certaine pression capable de les refouler sur une cerlaine étendue. Aussi pour 


506 £. Hauchamps. 


ne pas préjuger le fond de ce mécanisme, ces deux auteurs entendent-ils parler simple- 
ment d'un transport rélrograde. 

Ce reflux n'est pas sans analogie avec ce que l'on observe dans certaines sténoses 
œsophagiennes; dans ces cas il arrive de constater que le niveau supérieur du liquide 
bismuthé s'élève à une hauteur assez considérable en l'absence de toute contraction 
visible d'antipéristallisme; c'est que l'élévation du liquide est provoquée alors par des 
contractions périslaltiques que l’on voit cheminer dans la direction du cardia. Le péri- 
slaltisme œsophagien a donc pour résultat direct de refouler en amont le contenu 
cesophagien. Dans les sténoses de l'intestin grêle, l'observation des phénomènes moteurs 
est d'observation plus complexe et plus difficile, mais il est pourlant logique d'admettre 
que le même mécanisme intervient ici aussi, du moins pour une certaine part, dans les 
déplacements rétrogrades que subissent les liquides et les gaz. Il est donc logique 
d'admettre que ce même mécanisme peut provoquer un certain reflux des matières 
fécales contenues dans le gros intestin; mais encore n'est-il pas possible que le refou- 
lement se fasse sur une trop grande élendue. 

H. Albrecht (1) fait observer avec raison que, s'il est admissible qu'une contraction 
énergique du colon puisse refouler sur un pelit trajet une colonne de matières fécales 
qui ne présente pas de solution de continuité, on ne comprendrait pas comment cette 
contraction arriverait à refouler à grande distance des particules isolées de matières : 
dans ce dernier cas, il faudrait, pour expliquer un trajet rétrograde considérable, 
admettre que le gros intestin se contracte successivement à des hauteurs différentes de 
plus en plus rapprochées du cecum, ce qui équivaudrait à admettre l'action de l'antipé- 
ristallisme. 

Nous avons rapporté que Boehm avait observé chez le chat un anneau de contraction 
tonique au niveau de la première partie du colon transverse; dans ces derniers temps 
ces anneaux de contractions, véritables spasmes, ont été étudiés expérimentalement 
et cliniquement par plusieurs auteurs. C’est ainsi que Case (8), en s'appuyant sur une 
statistique de plus de 1500 observations, admet l'existence d'un anneau de contraclion 
tonique dans la moitié droite du colon transverse. 

Il est dans la nature des choses que ces spasmes ne laissent pas toujours trace sur 
la couche sensible; les coudures antéro-postérieures et les superpositions des différents 
segments inteslinaux ne nous permeltent pas le plus souvent de les projeter sur la 
plaque, ainsi que Holzknecht le fait observer dans une étude sur les spasmes localisés 
au niveau de la coudure de l'anse sigmoide. 

Boehm (5) a tenté d'expliquer la constipation spastique par le mécanisme de cet 
anneau de contraction tonique et le jeu de Pantipéristaltisme. Cette opinion nous semble 
digne d'attention: l'observation suivante, publiée déjà par Hustin (13) semble à notre 
avis la confirmer. 

ll s'agit d'une femme de 58 ans qui souffrait depuis 3 ans de douleurs au-dessous de 
l'omoplate droite; ces douleurs survenaient par crises qui se répétaient tous les 4 à 
5 mois et même dans ces derniers temps tous les 3 mois environ. Pendant une de ces 
crises qui fut observée à l'hôpital, le ventre se ballonna, des anses d'intestin grêle se 
dessinèrent sous la peau, des douleurs lancinantes se manifestèrent au niveau de l'angle 
postérieur de la dixième côte droite el des vomissements de matières liquides claires 
se produisirent. La conslipalion, entrecoupée quelquefois de diarrhée, était devenue 
d'année en année plus opiniatre. 

L'examen radiographique du tube digestif fut fait pendant une crise. Or voici la 


L'antiperistaltisme du gros intestin. 507 


radiographie que je fis 38 heures après l'ingestion du repas de bismuth (fig. 1) : nous 
constatons encore une forte accumulation de bismuth dans le cæcum et le colon ascen- 
dant, qui sont fortement distendus, et une interruption de la colonne fécale au commen- 
cement du colon transverse. Cette solution de continuité, nous la constalámes sur les 
8 radiographies que nous fimes au cours de cette observation : jointe aux données de 
l'anamnése, à la stagnation des 
matières fécales dans le colon 
ascendant et aux symplómes cli- 
niques d obstruction intestinale, 
elle nous fit porter le diagnostic 
de tumeur siégeant au commen- 
cement du colon transverse. 
Mais a la laparotomie le chirur- 
gien ne trouva à ce niveau ni 
tumeur, ni bride, ni autre cause 
de sténose; le gros intestin était 
considérablement dilaté, il est 
vrai, mais il ne présentait nulle 
part de lésion organique. 

L’accumulation des matières 
fécales et le ralentissement con- 
sidérable de leur transit dans ce 
cas ne peuvent s'expliquer à 
notre avis que par une sténose fonctionnelle, par un anneau de contraction tonique qu'il 
faut rapporter probablement à une excitation anormale du nerf vague. Cette conception 
se trouve d’ailleurs confirmée par les recherches qui ont élé publiées dans ces derniers 
temps sur la vaguotonie. 

Nous avons cherché à montrer que la plupart des considéralions indiquées par les 
auteurs en faveur de l'existence de Pantipéristaltisme ne constituent pas des preuves 
convaincantes à l'appui de leur opinion et que l’antipéristaltisme n'est pas de loin le seul 
facteur qui puisse expliquer les faits invoqués. La seule preuve de son existence nous 
semble résider dans les phénomènes de transport rétrograde que subissent les matières 
fécales à la suite de l'iléo-sigmoidostomie. 

Rieder (15) rapporte l'histoire d'une énorme tumeur fécale siégeant dans le cæcum 
qui s'était formée après une iléo-sigmoidostomie; les matières fécales, au lieu d'être éva- 
cuées de l'iléon par le rectum et l'anus, avaient dd passer par les trois segments du 
colon pour s'accumuler dans le cæcum. 

De Quervain (10) décrit un cas analogue : à la suite d'une iléo-sigmoïdostomie avec 
exclusion de tout le gros intestin faite en vue de parer aux troubles d'une constipation 
opiniâtre, il observa dans la région iliaque droite, une accumulation considérable de 
matières fécales. H. Albrecht (1) publia en 1912 la troisième observation de ce genre se 
rapportant à une femme qui fut laparolomisée 7 fois. 

A ces 3 relations nous pouvons en ajouter une quatrième; il s'agit d'une jeune 
femme de 26 ans, extrêmement nerveuse, ayant souffert, toute sa vie durant, de constipa- 
tion rebelle à toute action thérapeutique. Pour obvier à ce trouble un chirurgien pratiqua 
tout d'abord l’appendicostomie de Keetley ; par l'ouverture on fit des lavages du colon 
avec de l’eau chaude et légèrement purgative. 


Fi: E, 


508 


L. Hauchamps. 


Plus tard le chirurgien dut se résoudre à intervenir une deuxième fois et enleva 
l'appendice, en même temps qu'il fit une néphropexie à droite ; mais la malade ne retira 
aucun bénéfice de ces opérations et force lui fut de courir les chances d'une nouvelle qui 
consista cette fois en une iléo-sigmoïdostomie. Aucune amélioration ne se manifesta dans 


Fig. 2. 


son état; au contraire ses forces 
déclinèrent de plus en plus et elle 
en arriva réellement á un état des 
plus précaires. Un mois après celte 
iléo-sigmoïdostomie la malade fut 
envoyée en Suisse pour y faire une 
cure de repos au grand air. On pro- 
céda là-bas au premier examen ra- 
diographique. 

Quand je vis la malade un 
mois après cet examen, elle pré- 
sentait une forte luméfaction, visi- 
ble à distance, de consistance assez 
ferme, localisée dans la fosseiliaque 
droite et s étendant jusqu'au rebord 
costal droit. A l'examen radiosco- 
pique, sans ingestion préalable du 
repas de bismuth, le cæcum et le 


colon ascendant se montrèrent distendus par une masse énorme absolument opaque aux 
rayons X. Sans aucun doute, le bismuth ingéré un mois auparavant en Suisse se trouvait 


encore accumulé là dans le 
cæcum et le colon ascendant. 

Nous administrámes alors 
un petit repas d épreuve conte- 
nant environ 25 grammes de 
carbonate de bismuth et, après 
examen radioscopique, nous 
procédames immédiatement à 
la radiographie. 

Celle-ci montre un estomac 
vertical dont le point le plus 
déclive arrive au niveau de la 
ligne qui réunit les sommets 
des deux crétes iliaques (tig. 2); 
à la partie moyenne de l'organe 
nous constatons un étrangle- 
ment, une fausse biloculation 
due à la pression des gaz accua 


mulés à ce niveau dans le colon; enfin dans la fosse iliaque droite (C) nous voyons la 


partie supérieure de la tumeur fécale. 


Le second cliché (fig.3), pris une heure après l'ingestion du repas, montre l'énorme 
tumeur fécale (C) occupant toute la moitié droite de l'abdomen; il montre encore le pôle 
inférieur de l'estomac (E) qui a déjà évacué une grande partie de son contenu. | 


L. Hauchamps. — L'antiperistaltisme du gros intestin. 509 


Le troisième cliché, pris 6 heures après le repas, prouva que l'estomac avait évacué 
complètement son contenu et que le bismuth s'était accumulé dans les dernières por- 
tions de Viléon. Il eùt été fort intéressant d'observer toutes les phases du transport 
rétrograde du bismuth à travers le colon jusqu'au cecum et d'en étudier le mécanisme ; 
malheureusement l'état de faiblesse extrême de la malade ne nous permit pas de pour- 
suivre cette observation. 

De Quervain admet que le refoulement des matières jusqu'au colon transverse s'ex- 
plique dans ces cas d'iléo-sigmoidostomie par leur stagnalion dans le rectum; quand 
celui-ci est rempli, elles s'accumuleraient, faute de place, dans le colon ascendant. 
En ce qui concerne le refoulement dans le colon transverse et le cæcum, le même auteur 
admet ici le mécanisme par anlipérislaltisme. 

Il est possible que la stagnation dans le reclum favorise l'accumulation des matières 
dans le colon descendant, mais nous ne voyons pas pourquoi l'antipéristaltisme n’inter- 
viendrait pas dans cetle partie de l'intestin comme il intervient dans les autres, et cela 
d'autant plus qu'il est prouvé que l'antipéristaltisme, contrairement à ce que l’on croyait 
il y a quelques années, se manifeste sur tous les segments du gros intestin. 


BIBLIOGRAPHIE 


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L'ÉLECTROTHÉRAPIE ET SA VALEUR RÉÉDUCATIVE 
CHEZ LES ACCIDENTÉS DU TRAVAIL" 


Par A. LAQUERRIÈRE 


Un grand nombre de lésions ou de troubles consécutifs à des traumatismes sont 
justiciables de l'électrothérapic; mais le but de cel article n’est pas de passer en revue 
tout ce que l'électroradiologiste peut faire dans les suites d'accidents; ce que nous vou- 
lons mettre en lumière c'est ce que son rôle a de particulier quand il se trouve en 
présence, non d'un accidenté quelconque, mais bien d'un accidenté du travail. 

L'accidenté du travail au point de vue clinique. — Un blessé peut déjà par le simple 
fait de l'émotion, du schok nerveux éprouvés au moment du traumatisme, n'être plus tout 
à fail un malade ordinaire. Si ce blessé présente un développement intellectuel 
insuffisant, s'il offre des tares névropathiques ou psychiques, suite d'intoxication, 
l'aspect clinique va se trouver encore modifié. Mais ce qui contribue le plus à donner 
à Vaccidenté du travail une physionomie spéciale ce sont les conséquences sociales 
et judiciaires de son traumatisme. Praliquant depuis plus de quinze ans les accidentés 
du travail, je suis à même d'affirmer que la simulation pure, voulue et raisonnée, est 
beaucoup plus rare que certains seraient lentés de le penser ; mais ce que l'on observe 
très fréquemment c'est que le blessé de très bonne foi exagère les troubles qu'il éprouve, 
c'est qu'inconsciemment il fait ce qu'il faut pour ne pas guérir; en un mot il est plus ou 
moins atteint de cel élat pour lequel Brissaud a créé le mot de « sinistrose ». 

Le plus souvent le blessé du travail a quelques traits caractéristiques que l’on peut 
résumer ainsi : 

D'abord il est persuadé qu'il a subi un dommage dont on lui doit réparation. Il 
méconnait le caractère forfaitaire de la loi de 1898 qui le protège, même quand il n’y a 
aucune faute du patron, même quand c'est l'accidenté qui est fautif. Il est une victime, 
on lui a causé un préjudice immérité; la justice exige qu'il soit indemnisé. 

Ensuite il veut garder un pansement; il est peu instruit et croit à l'efficacité des 
bandes el des nappes de coton; il a peur de se faire mal et le pansement le protège; 
mais surtout le pansement est l'insigne de son état de sinistré et il pense que si on le lui 
enlève c'est pour démontrer qu'il est guéri. 

Enfin il ne veut pas remuer : le mouvement pourrait lui faire mal, et de plus si Pon 
constatait chez lui une activité quelconque il est persuadé qu'on ne voudrait plus le 
croire malade. 

Il est ainsi dans les meilleures conditions pour surajouter une hystéro-neurasthénie 
traumatique à la sinistrose. Ajoutons l'ennui des enquêtes el des expertises, déjà appré- 
ciable pour n'importe qui, mais plus particulièrement pénible pour un individu peu 
instruit, peu éduqué, qui se délie naturellement des personnes qui appartiennent à 
d'autres classes sociales, et nous comprendrons facilement que même, s’il ne fait pas 
des troubles hyslériques manifestes, même si — comme cela se pratique dans certaines 
officines — le blessé n'est pas éduqué en vue d'exagérer son état, il laisse son atrophie- 
musculaire augmenter, ses articulations s'ankyloser, ses troubles circulatoires s'aggra- 
ver, ete. 


(4) Cette étude s'applique aussi, très justement, aux blessés de guerre. (Vote de la Rédaction.) 


A. Laquerrière. ALI 


Deux cas extrêmes peuvent se présenter : ou bien le blessé se rend dans certains 
cabinets spéciaux, on lui fait chaque jour un massage, mais on lui met un bandage qui 
l'immobilise bien entre les séances et on se garde de lui conseiller le mouvement, de lui 
dire qu'avec de la volonté il guérira; ou bien il rencontre à la compagnie d'assurances 
un médecin plus bureaucrale que praticien qui, après lui avoir fait quelques jours de 
massage, le renvoie sans mot dire dans les bureaux où il apprend qu'il doit reprendre son 
travail le lendemain alors que ses articulations sont encore raides, ses muscles 
atrophiés, etc. 

Ces deux extrêmes se réalisent très rarement, l'immense majorité des blessés traités 
soit par les praticiens de la ville, soit par les médecins de la compagnie, sont soignés 
d'une façon plus rationnelle, mais même quand ils sont bien soignés on peut dire que le 
plus souvent ils ne sont pas traités comme il le faudrait : on a recours trop souvent aux 
pansements qui vraiment n'ont plus rien à faire quand il n’y a plus de plaie, puis on prend 
comme grand remède le massage. On ne saurait trop vanter les bons effets du massage 
en certains cas, mais il faut bien reconnaître que sa valeur rééducative est faible et qu'il 
n'a pas d'action psychique immédiate, enfin que sa technique ne peut varier d'un jour à 
l'autre suivant les circonstances pour donner au blessé l'impression qu’on oppose un 
médicament différent à chacun de ses troubles. | 

Au contraire, l'électrothérapeute est puissamment armé, en raison de la diversité 
des moyens dont il dispose, pour lutter immédiatement contre les divers symptômes 
causés soit par la lésion, soit par la sinistrose. Si par exemple le sujet ne peut ou ne 
croit pouvoir remuer, sans le buler par des affirmations verbales qui n'auraient pour 
effet que de lui faire consulter un autre médecin, on déterminera des contractions élec- 
triques des muscles, qui, malgré l'immobilisation, empécheront l’atrophie. 

La seule condition pour réussir dans l'immense majorité des cas est de faire les 
applications soi-même, ou de les surveiller de très près : c'est en voyant le patient 
chaque jour, c'est en Pexaminant, c'est en lui causant, qu on pourra suivre l'évolution 
de son état nerveux et psychique; c'est en étant persuadé que quand on soigne un 
accidenté du travail il y a lieu non seulement de traiter l'affection résultant directement 
du traumatisme, mais de prévenir l'éclosion de la sinistrose (ou de lutter contre elle), 
qu'on empêchera l'évolution des troubles soit névropathiques, soit cérébraux qui entrent 
pour une grande part dans la constitulion des infirmités. Nous allons donc passer en 
revue quelques-uns des cas où le rôle rééducatif de l'électrothérapeute est de mise; si 
parfois ce rôle rééducatif est dès le premier jour prépondérant, il ne doit jamais être 
perdu de vue et, dans presque tous les cas, a à intervenir au moins pour une part. 


Troubles de la sensibilité. — a) Anesthésie. — On rencontre quelquefois des anes- 
thésies qui cliniquement paraissent absolues. L'examen électrique permettant de faire 
subir à l’anesthésique, sans dommage pour ses téguments, des excitations sensitives formi- 
dablement plus intenses que celles fournies par aucun autre procédé, forme souvent le 
seul moyen de distinguer une anesthésie organique d'une anesthésie sine materia. 
Quand il s’agit d’anesthésie sine materia, la meilleure méthode pour convaincre le sujet 
de la vanité de ses troubles est de lui procurer une sensalion; de plus, en pratique, 
il semble indéniable que la sensation détermine en quelque sorte un réveil du nerf. 
Nous n'avons pas à exposer ici la technique de la révulsion faradique avec le balai de 
Duchenne, ou avec le râteau de Tripier qui à notre avis est de beaucoup plus commode. 
Le traitement de l'anesthésie hystérique est exposé dans différents ouvrages; rappelons 


512 4. Laquerrière. — L'electrotherapie et sa valeur rééducative 


seulement qu'il faut profiter de chaque amélioration pour faire entrer dans les centres 
psychiques du sujet la notion « qu'il est guérissable, qu'il n’a pas de nerf coupé, etc. ». 
Ce qu'on rencontre le plus souvent chez Vaccidenté du travail c'est de l'hypoes- 
thésie, avec des sensations d'engourdissement, d'impotence, de refroidissement, et dans 
la plupart des cas il existe dans les segments de membre traumatisés une association 
de troubles sensitifs el de troubles circulatoires. La révulsion électrique agit sur la sen- 
sibilité et sur la circulation de la région (ce qui indirectement peut améliorer le fonc- 
tionnement musculaire). Voici un exemple très résumé de ces aclions multiples : 
Un cocher de 52 ans a recu le 8 décembre un coup de pied de cheval au coude droit ; envoyé le 20 janvier 
à ma clinique : il n'a jamais eu de paralysie complète, mais il accuse habituellement une impotence et une 
sensation de froid des deux derniers doigts de la main droite; dès qu'il subit un peu de refroidissement il 
devient si impotent et si maladroit des trois derniers doigts que tout travail est impossible. On constate : 
une diminution considérable de la sensibilité au palper, à la piqúre, au faradique sur les trois doigts. Au 
dynamométre, main droite malade 24, main gauche 55. Pas de troubles de la contractilité électrique. Traité 


par la révulsion faradique. Après la première séance, l’anesthésie a diminué, la main malade amène 30 au 
dynamomètre. Aprés la quatrième séance, le blessé est guéri et ne présente plus aucun trouble. 


ll est bon, d'ailleurs, de savoir que chez les travailleurs, la couche cornée épider- 
mique peut être un obstacle considérable au passage du courant et à la rééducation 
électrique ainsi que le montre le fait suivant : 

Un accidenté du travail, blessé le 4 octobre 1908, m’est envoyé le 11 aoùt 1909 pour divers troubles parmi 
lesquels nous ne retiendrons qu'une anesthésie très considérable de la face dorsale du pied et absolue de la 
face plantaire. Cette anesthésie le gène énormément caril ne sent pas quand son pied se pose sur le sol. La 
première révulsion faradique fait disparaître l'anesthésie de la face dorsale; mais au bout de quatre séances 
il ny a aucune modification de l’anesthésie plantaire; je suis sur le point de considérer la lésion comme 


organique, j'essaie une cinquième séance après un bain de pieds prolongé. Cette seule séance suffit pour 
ramener d'une façon complète et définitive une sensibilité normale. 


b) Algies. — Les douleurs résultant d'une lésion déterminée sont justiciables du 
trailement de cette lésion mais il arrive fréquemment que chez les accidentés du travail 
on rencontre dans le membre blessé des algies qui peuvent très schématiquement se 
rapporter à deux catégories : algies sine-materia, hystériques; algies résultant de troubles 
circulatoires. La révulsion (sinapismes, pointes de feu, etc.) a toujours été employée 
comme traitement de la douleur, il n’y a donc rien d'étonnant à ce que la révulsion 
électrique qui peut être graduée à volonté, être employée à dose considérable et répétée 
sans inconvénient pour les téguments aussi souvent qu'on le désire, trouve une grande 
place dans le traitement des phénomènes douloureux en général; mais dans les cas qui 
nous occupent elle est particulièrement précieuse. 

Duchenne, de Boulogne avait montré l’action analgésique de la révulsion fara- 
dique, et il avait entrevu son rôle rééducateur : il la comparait à la cautérisation du 
lobule de l'oreille au moyen de laquelle, en attirant l'attention du sujet sur une autre 
douleur violente, on substituait pour ainsi dire la douleur passagère, due au traitement, 
à la douleur habituelle. Le système nerveux apprend ainsi à nouveau à juger de la 
valeur des sensations : c'est ce que j'entendais un jour exprimer par un collègue sous 
une forme peut-être un peu brutale mais qui rend bien compte, à mon avis, en certains 
cas, du mécanisme thérapeutique : « Voilà une malade qui n’a rien et s'imagine 
souffrir; montrons-lui ce que c'est qu'une vraie douleur et alors elle ne se plaindra plus. » 

En fait, quand il s'agit de douleur purement psychique souvent une révulsion 
électrique amène une sédalion complèle immédiale; ce procédé soulage plus ou moins 
toutes les douleurs, mais le fait qu'une douleur intense disparaît instantanément doit 
faire pencher fortement vers le diagnostic d'algie sine materia. Nous pourrions citer 
nombre d'exemples de guérison immédiate de troubles paraissant graves et invétérés. 


chez les accidentés du travail. 513 


Les algies résultant de troubles circulatoires sont fréquentes, elles sont le plus 
souvent le résultat de la véritable manie qu'a l’accidenté du travail de ne pas se servir du 
membre traumatisé. Si l'on se rappelle l'importance qu'a eue, un moment, la méthode 
de Bier qui consiste à réchauffer et à congestionner une région, on comprend toute 
l'utilité des procédés électriques qui répondent à ce but. Le bain de lumière local est 
alors extrêmement précieux et il fait rapidement disparaître ces algies; mais il a l’incon- 
vénient d'allonger notablement les séances dans les cas où la lésion elle-même néces- 
site déjà une application de quelque durée. En pratique, je préfère le plus souvent la 
révulsion par le manchon de verre de Oudin. Elle n’est pas douloureuse (et nous n’avons 
pas besoin ici d'un procédé violent comme dans la rééducation de la sensibilité), elle 
détermine une sensation de chaleur intense, et une hyperhémie qui se prolonge long- 
temps après l'application : durant la saison froide, je fais pour ainsi dire à tous mes 
accidentés du travail, en plus du traitement nécessité par l'affection pour laquelle ils me 
sont envoyés, une révulsion de haute fréquence. Cela ne prend que quelques instants, 
ils en éprouvent un bien-être suffisant pour que maintes fois je les aie vus réclamer 
cette application et j'ai les meilleurs effets sur les phénomènes douloureux. 


Troubles moteurs. — En dehors des vraies paralysies, des impotences par 
arthrite, etc., qui ne présentent rien qui nous intéresse dans cet article, les accidentés 
du travail offrent souvent des troubles moteurs qui méritent que nous nous y arrétions. 

Nous avons déjà insisté sur la répugnance que le blessé présente souvent pour le 
mouvement. Or, nombreux sont les cas où le mouvement est indispensable pour arriver 
à la restauration fonctionnelle. il y a quelques années, les médecins parisiens ont recu 
de l'étranger un opuscule où l’auteur montrait la nécessité de l'exercice dans les suites 
d'accidents et déclarait que les blessés du travail sciaient tout le bois nécessaire à la 
consommation de son hópital. Il est probable que les blessés francais, moins disci- 
plinés, accepteraient difficilement le travail comme procédé thérapeutique, mais on peut 
affirmer que la plupart d'entre eux déclareraient que s'ils sont assez bien pour qu'on 
leur impose un labeur, ils aiment mieux reprendre le métier qui leur rapporte. 

D'ailleurs, parfois, le sujet à demi guéri a recu le conseil de travailler et s’est 
remis au travail sans ménagement, si bien qu’au bout de quelques coups de marteau, 
il a refait une poussée d’arthrite ou a été repris d’une faiblesse musculaire qui l'ont 
obligé à cesser. Il est bien difficile de le convaincre que l'exercice est nécessaire à sa 
guérison. Mais qu'il ait des raisons pour ne pas agir ou que ce soit simple mauvaise 
volonté, simple entêtement, l'électricité, qui est, en dehors de la volonté, est le seul agent 
capable de provoquer des contractions musculaires, permet de faire travailler un muscle, ou 
des muscles à la volonté seule de l'opérateur ('). Grace à elle, et à elle seule, on peut 
réaliser une gymnastique active, quoique involontaire. 


Voici un exemple tiré de la thèse de mon élève Desbœufs (*), qui montre d'une part 


(1) Remarquons que l'électrothérapie n'a pas la prétention d'être à elle seule une rééducation motrice com- 
plète. Il y a des mouvements réflexes qui ne peuvent s'exécuter que quand le malade a réappris à coordonner 
par un travail cérébrol ou médullaire, la contraction de nombreux muscles: il y a des habiletés profession- 
nelles que seul un long exercice volontaire est capable de faire reparaitre ; il y a des travaux de force qui ne 
seront possibles que quand le sujet aura reconquis par l'habitude la puissance de l'effort volontaire. Mais la 
réfection du système musculaire est le moyen le plus efficace de conduire le sujet sur le chemin d'une réédu- 


cation totale. 
(2) Thèse de Paris, 1909. Le rôle du médecin électricien dans les accidents du travail. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I. 55 


514 4. Laquerriere. — L’electrotherapie et sa valeur reeducative 


l'utilité de l’électrodiagnostic, et d'autre part l'influence du travail musculaire électrique 
dans un cas où la mauvaise volonté était poussée à l'extrême. 


B..., 18 ans, accidenté du travail, m'est envoyé le 23 mars 1907 pour une prétendue section tendineuse que 
l'électrodiagnostic montre être en réalité une névrile du médian. Cette névrite de moyenne intensité est soignée 
et guéric par le traitement électrique. Mais le 3 mai, quand nous demandons au blessé de reprendre son tra- 
vail, il déclare être infirme : tandis que nous nous occupions des mouvements de ses doigts, B... s’est obsliné 
malgré nous à porter son bras en écharpe, il présente une impotence considérable du coude (arthrite par immo- 
bilisation) et une atrophie considérable au triceps. Malgré ses affirmations nous le sounietlons à lélectromé- 

canothérapie avec poids croissants; du 6 mai au 29 juin (20 séances) le triceps reprend un volume presque 
normal, Parthrite du coude disparait complètement, et bien que le blessé se déclare toujours nie: l'expert 
le déclare guéri le 21 juin. 


Mais l'exercice électrique ne doit être employé qu'après qu'un examen minulieux a 
montré l'absence de cause entretenant le trouble : 

N..., accidenté du travail, a subi une contusion violente de l’épaule ; depuis il ne peut lever le bras au 

dessus de l'horizontale: dès qu'il veut dépasser l'horizontale, il éprouve une douleur et ne peut continuer à 


contracter son deltoide. Une séance de galvanofaradisation de l'épaule amène une amélioration marquée et en 
quelques séances le blessé reprend son travail. i 


Il est probable que si dans ce cas nous avions méconnu l’origine du trouble, et si 
nous avions seulement fait contracter ce deltoïde qui d'ailleurs n’était nullement 
atrophié, nous aurions eu un résultat bien moins rapide, il était nécessaire avant tout 
de faire cesser l'inhibition causée par la douleur. Par contre, il est des troubles moteurs 
qu’on peut guérir pour ainsi dire par n'importe quel traitement, pourvu que le traitement 
frappe énergiquement soit le système nerveux périphérique du sujet, soit ses centres 
psychiques; il s'agit alors de phénomènes hystériques dont voici un cas typique : 

G..., 35 ans, m'est envoyé par le Dr Fouineau avec le diagnostic d'impotence hystérique. 11 tenait un bloc 
de marbre très lourd et peinait pour le soutenir. Soudain, sans cause, il l'a laissé tomber et depuis il n’a aucun 


mouvement volontaire de lannulaire et du petit doigt. Une révulsion CARE énergique fait reparaitre 
immédiatement les mouvements. 


Mais le plus souvent, dans les cas d'hystéric, il y a intérêt à faire une rééducation 
plus raisonnée. Je ne puis, sans entrer dans le détail des différents procédés de gymnas- 
tique électrique (‘), que citer quelques exemples de leur utilisation : 


J..., 54 ans, a été mordu par un cheval au niveau du deltoïde. Quand on me l'adresse 10 jours après, il n’y 
a plus trace de la morsure mais il existe une impotence de Pavant-bras et de la main. Les mouvements du 
poignet et des doigts sont maladroits, ne se font que lentement avec peine et sans aucune force; le blessé 
ne peut prendre que des objets légers et ne peut serrer. Pas d’atrophie musculaire. Réactions électriques 
normales. Sensibilité normale. On applique la faradisation sous forme de chocs espacés de façon à déterminer 
des contractions énergiques des muscles et en particulier des fléchisseurs. A la troisième séance, le blessé 
se sert bien de sa main dont la force est sensiblement normale et il demande lui-mème à reprendre son 
travail. 


Tous les cas ne sont pas aussi simples et il faut bien reconnaître qu'ici la rapidité 
du résultat a élé singulièrement favorisée par ce fait que le trouble était récent et qu'il 
n'avait pas eu le temps de se graver dans les centres psychiques du sujet. De plus, celui- 
ci n'avait aucune raison de craindre le traitement et de douter du résultat. Voici au 
contraire un exemple qui montre en face de quelle difficulté on peut se trouver en 
pratique et combien il est parfois utile d'avoir un matériel compliqué. 


B..., 52 ans (?), a été électrocuté légèrement par la chute d'un cable électrique. Au bout de quelques heures, 
il présentait une paralysie absolue avec anesthésie du bras frappé par le câble. Le médecin traitant lui a fait 
un traitement faradique qui Pa amélioré en transformant la paralysie complète en parésie très marquée, et en 
faisant disparaitre l'anesthésie. Mais probablement sous l'influence du réveil de la sensibilité les séances 


(1) Voir Lagvenntére. Notes préliminaires sur l'électromécanothérapie, mémoire conronné par l'Académie 
de médecine. Bulletin officiel de la Société d Electrothéra pie et de Radiologie médicale, 1906. 
(2) Parésie, suite d'électrocution, traitement électrique. Société d'Electrothérapie, décembre 1909. 


chez les accidentes du travail. 515 


deviennent intolérables : douleurs vives, insomnie, etc. Aussi le confrère déclare renoncer au traitement et fait 
un certificat concluant à une infirmité permanente. Je vois le blessé à ce moment (3 mois après l'accident) et 
devant l'intégrité absolue des réactions électriques, je fais de la gymnastique musculaire électrique, mais je 
la réalise par le procédé le plus doux que je connaisse : l'étincelle indirecte de statique ondulée par l'ondu- 
leur spécial pour « wawe current » de la maison Gaiffe. J’obtiens ainsi de très belles contractions musculaires 
sans provoquer de sensation, 14 séances réparties sur 4 semaines amènent une guérison complete. 


Mais naturellement il arrive que quelles que soient la patience du médecin et la com- 
plexité du matériel dont il dispose, on n'obtient pas le résultat cherché; cela se produit 
surtout chez les sujets déjà traumatisés depuis longtemps qui ont l'habitude de se consi- 
dérer comme infirmes. Voici un exemple typique d'insuccés ('). 


B... 43 ans, m'a été envoyé en avril 1910 pour les suites d'un traumatisme remontant à janvier (fracture 
du poignet). A son entrée, il y a surtout de l'arthrite du poignet et des diverses articulations de la main. 
D’avril à août, on le soigne avec des alternatives d'améliorations et de rechutes (dues à des poussées rhuma- 
tismales manifestes). En août, on constate des phénomènes d'impolence musculaire, alors que les arthrites 
sont presque guérics. En septembre, il est évident qu'il s'agit de paralysie hystérique qui devient presque 
absolue à la fin du mois. On fait alors la rééducation électrique muscle par muscle ; chaque séance est suivie 
d'une amélioration plus ou moins grande ; il n’est pas rare de voir le blessé qui en arrivant n’était capable 
d'aucun mouvement, soulever au boul d'un certain nombre de minutes des poids déjà très sérieux. Seule- 
ment il y a toujours rechute entre les séances et au bout d'un mois il n’y a aucun résultat. Nous avons enfin 
l'explication de notre insuccés. Un jour fait irruption dans la salle où nous soignons le blessé une vieille 
mégère alcoolique qui nous déclare avec volubilité qu'il est inutile de soigner son mari, qu'il est infirme, qu'il 
est inguérissable. En fait le blessé bien plus jeune que sa femme, et qui paraît se laisser entièrement dominer 
par elle, redevient immédiatement complètement paralysé. Très névropathe, il ne guérit pas parce qu'à nos 
séances de rééducation, qui ne durent que peu de temps chaque jour, s'oppose une suggestion incessante en 
sens contraire. Dans ces condilions nous renonçons au traitement, 


J'ai tenu à terminer par l'observation d'un échec afin de bien montrer que je ne 
prétends nullement que, même en ce qui concerne les cas théoriquement justiciables de 
la rééducation, l'électricité a le pouvoir de toujours guérir. 


CONCLUSIONS. — L'accidenté du travail est un malade d’une catégorie spéciale. 
— Il faut chez lui traiter la lésion traumatique mais il est souvent tout aussi indispen- 
sable de prévenir la sinistrose. 

Le médecin électricien est dans une situation spéciale, s’il s'occupe de son blessé, 
pour dépister les manifestations de cet état et pour lutter, grâce à la diversité de ses 
moyens d'action, immédiatement contre elles. 

La révulsion électrique, avec ses différentes modalités, mérite de jouer un grand 
rôle dans les troubles sensitifs (anesthésies ou algies) surajoutés aux suites directes du 
traumatisme. — Elle a d'ailleurs en même temps une action très importante sur les 
troubles circulatoires. 

La gymnastique électriquement provoquée permet de remédier, sans heurter 
les convictions du sujet, à l'immobilisation intempestive à laquelle il est soumis trop 
souvent. Elle forme, de plus, le meilleur moyen (parce qu'active quoique involontaire) de 
commencer la rééducation motrice. 


(1) Thèse Desbœufs. 


LES PROCÉDÉS MODERNES D'ÉLECTRODIAGNOSTIC 
DES NERFS MOTEURS ET DES MUSCLES 


Par G. BOURGUIGNON 


Chef du Laboratoire d'Electro-Radiothcrapie de la Salpétricre. 


Dans ce travail, je ne chercherai pas á exposer dans leur détail tous les travaux parus sur 
lélectrodiagnostic, même seulement dans les dix dernières années. J'essaierai de dégager quelques 
notions claires et précises et de montrer ce qui, d'après mes recherches et ma pratique, me parait, 
actuel'ement, donner les résultats les plus précis en électrodiagnostic. 

L'électrodiagnostic étant l'application à la pathologie humaine de la physiologie des nerfs et 
des muscles, je serai obligé de faire de nombreux appels aux travaux des physiologistes. Il n'y a, 
d'ailleurs, aucune différence essentielle entre les recherches de physiologie pure et les recherches 
d'électrodiagnostic, et l’on peut, presque sans modifications, transporter en électrodiagnostic, les 
résultats acquis en physiologie expérimentale. 

Dans les débuts de l'étude de l'excitation électrique des nerfs et des muscles, il y a eu intri- 
cation des travaux des physiologistes purs et des électrothérapeutes, qui font, en somme, de la 
physiologie humaine, normale et pathologique. 

ll est regrettable que, après avoir travaillé parallèlement, les électrothérapeutes et les physio- 
logistes se soient, peu à peu, séparés. Heureusement, depuis ces dernières années, les relations 
entre physiologistes et électrothérapeutes paraissent se resserrer, ce qui ne pourra avoir que 
d'heureux résultats pour les progrès de l'électrodiagnostic et de la physiologie elle-même. 

Les acquisitions de l’électrodiagnostic dans les quinze dernières années se rapportent à trois 
ordres de faits : 

Des procédés nouveaux de mesure de l'excitabilité basés sur les découvertes physiologiques 
ont été introduits. 

Des notions nouvelles sur les réactions pathologiques des nerfs et des muscles dans certaines 
affections ont enrichi nos connaissances sur la forme de la contraction. 

Enfin, des études physiologiques précises sur les lois polaires permettent d'interpréter plus 
correctement des faits très anciennement connus. 

J'étudierai donc, successivement : 

1° Les lois polaires et l'interprétation de l'inversion ; 

20 Les procédés de mesure de l’excitabhilité ; 

5° La forme de la contraction normale et ses altérations pathologiques ; 

4° Dans une dernière partie de ce travail, qui en sera, en quelque sorte, la synthèse et la 
conclusion, j'exposerai la technique et l’instrumentation que je propose, et la manière qui me 
paraît la meilleure de mettre en pratique les notions théoriques précédentes. 


A. — LOIS POLAIRES 


L’excitation électrique des nerfs moteurs et des muscles peut s'obtenir par deux méthodes 
désignées respectivement sous les noms de : « Méthode bipolaire » et « Méthode monopolaire ». 

Dans la « méthode bipolaire », les deux électrodes sont égales. On distingue le courant descen- 
dant et le courant ascendant, suivant que le courant électrique est de même sens que l'influx nerveux 
ou de sens contraire à celui-ci. 

Pflüger a donné les lois de l'excitation par le courant galvanique, suivant le sens du courant. 
Ces lois très simples se résument dans le tableau suivant : 


(1) Rapport présenté au Congres de UAssocialion francaise pour l'avancement des Sciences (Le Havre, 1914). 


G. Bourguignon. | 517 


Courant descendant. Courant ascendant. 

F O F O 

Courants faibles. ..... Secousse Rien Secousse Rien 
Courants moyens . . . . . Secousse Secousse Secousse Secousse 
Courants forts.. . . . . . . Secousse Rien Rien Secousse 


Pflüger a expliqué la disparition de la secousse de fermeture en courant ascendant et de la 
secousse d'ouverture en courant descendant avec les courants forts, par l’électrotonus et la locali- 
sation de l'excitation à la fermeture et à l’ouverlure du courant. 

Il est admis, sans contestation, depuis Pfltger et von Bezold, que, dans la méthode bipolaire, 
l'excitation de fermeture prend naissance à l’électrode négative, tandis que l'excitation d'ouverture 
prend naissance à l’électrode positive. En méthode bipolaire, on n’a qu’une N F et une P O. 

Dans la « méthode monopolaire », qui a été imaginée en Allemagne par les électrothérapeutes 
Baierlacher (1859) et Brenner (1862), puis en France ct indépendamment d'eux, par le physiologiste 
Chauveau (1875), les deux électrodes sont inégales. L'une d'elles seulement, la plus petite, est placée 
au niveau du tissu excité; l’autre électrode, dite électrode indifférente, est placée en un point 
quelconque du corps de l’homme ou de l'animal en expérience et aussi loin que possible du 
tissu excité. 

Dans ces conditions, la densité du courant est très forte au niveau de la petite électrode et très 
faible au niveau de la grande électrode. Avec une intensité suffisante, il y a, en apparence, des 
excitations de fermeture et d'ouverture avec l'un et l’autre pôles. 

Le rapport de la grandeur de la secousse pour une même intensité, ou des hauteurs de seuil, 
si Pon considère les seuils, n'est constant qu'entre N F et PO d'une part, entre PF et NO d'autre 
part. Mais le rapport de P F à PO est variable suivant qu’on considère les nerfs, de gros muscles, 
ou de petits muscles. Ces faits s'expriment dans la formule classique : 


b 


NFC>PFC><POC><NOC NFC PFC POC NOC 


Les faits observés par Brenner et Baicrlacher, d'une part, et par Chauveau, d'autre part, sont 
les mêmes. Mais l'interprétation qu’en donnent ces auteurs est différente. 

Pour Brenner et Baierlacher, et après eux de Watteville, Erb, etc., la méthode monopolaire 
obéit aux mêmes lois que la méthode bipolaire. Pour eux, il n'y a d'excitation de fermeture que par 
l'électrode néyatire, et d'excitation d'ouverture que par Pélectrode positive. 

Brenner et Baicrlacher expliquent la secousse de fermeture obtenue avec l’électrode différenciée 
positive, et la secousse d'ouverture obtenue avec l'électrode différenciée négative par l’action à 
distance de la grande électrode. 

Erb explique cette action à distance de la grande électrode par l'existence de pôles virtuels, 
anodes virtuelles, lorsque l’électrode différenciée est la cathode, et cathodes virtuelles lorsque l'élec- 
trode différenciée est l’anode. 

Pour Chauveau, au contraire, et après lui la plupart des électrothérapeutes, la faible densité du 
courant au niveau de la grande électrode la rend complètement inactive et c’est à l’action de la 
petite électrode, quel que soit son signe, qu'il attribue toutes les excitations de fermeture et d'ouver- 
ture observées. Or, récemment, H. Cardot et H. Laugier(') ont montré, par des expériences sur la 
variation de la caractéristique de l’excitabilité (appelée chronaxie par L. Lapicque) sous l'influence 
de la température et de l'anhydride carbonique, que, en « méthode monopolaire », comme en 
« méthode bipolaire », excitation de fermeture ne prend naissance qu'à la cathode. Des expériences 
analogues leur ont montré que la secousse d'ouverture ne prend naissance qu’à l’anode. 

Moi-même, récemment, j'ai pu démontrer sur l’horime normal l'existence des pôles virtuels et 
la localisation de l'excitation de fermeture à la cathode et de l'excitation d'ourerture à Vanode (2). 

Le nerf radial au bras, le nerf médian ou le nerf cubital au bras, se prêtent admirablement à 
l'expérience résumée dans les graphiques de la figure 1. 

Sur ces nerfs, avec une électrode de 1*”?, on n'obtient, en effet, de secousses dans les muscles 
innervés que pour NF et PO avec le courant galvanique et pour NF avec les ondes brèves. 

PF et NO ne donnent de secousses que dans des muscles voisins: PF et NO agissent par un 
póle virtuel de nom contraire situé á distance de la petite électrode sur le trajet des lignes de force 
qui réunissent les deux électrodes. 

Des expériences, que je poursuis actuellement, m'ont donné des résuMats concordants. Ainsi, 
en déplaçant la grande électrode, sans toucher à la petite, NF et PO excitent toujours et pour les 


(1) H. Carpor et H. LAUGIER, Comptes rendus de l Acad. des Sciences, t. CLIV, 1912, p.379 ; — Comptes rendus 
de la Soc. de Biologie, 2 et 9 mars 1912; — Journ. de Physiol. et de Pathol. générales, mai 1912; — H. CaArDor, 
Thèse de la Fac. des Sc. de Paris, 1912. 

(*) G. BOURGUIGNON, Soc. Biol., 7 mars 1914. — Revue Neurologique, 30 avril 1914. 


518 G. Bourguignon. — Les procédés modernes d'electrodiagnostic 


mêmes intensités le nerf sur lequel est placé la petite électrode. Pour PF et NO, le muscle qui 
répond varie avec la situation de la grande électrode. Les pôles virtuels se déplacent quand on 
change la situation de la grande électrode, tandis que les pôles réels ne bougent pas. Cette expé- 
rience montre donc bien que la petite électrode ne conditionne que NF et PO, tandis que la PF 
et la NO apparentes ne sont que la secousse de fermeture due à une cathode virtuelle (N’F) et la 
secousse d'ouverture due à une anode virtuelle (P'O). La situation des pôles virtuels est déterminée 
par la situation de la grande électrode. 

Il me semble donc rationnel d'abandonner les désignations de PF et de N O et de les remplacer 
par celles de N'F et de P'O, pour indiquer le signe réel de l’électrode active et sa nature virtuelle. 


Fig. 1. — Petite électrode sur le nerf radial. 
Ligne du haut : Vaste externe. — Ligne du milieu : Muscles innervés par le radial à Vavant-bras. — Ligne du Las : Signal 
l. Courant galvanique. — II. Onde induite de fermeture. — Ill. Onde induite d'ouverture. — IV. Courant faradique tétanisant (*). 


La formule classique, qui représente des faits brutaux, ne se trouve vérifiée que sur les organes 
volumineux (gros muscles) ou sur les nerfs isolés de tissus excitables, comme le nerf cubital dans 
la gouttière olécranienne. | | 

J'ai vu, en effet, sur ce nerf, qu'on obtient N'F et P'O beaucoup plus facilement en Pexcitant 
dans la gouttière olécranienne qu’en Pexcitant au bras, entre le biceps et le triceps: excilé au bras, 
le nerf cubital donne les mêmes résultats que le nerf radial ou le nerf médian; ce sont les muscles 
voisins, biceps et triceps, qui répondent a la fermeture lorsque l’électrode placée sur le nerf est 
positive et à Pouverture lorsqu'elle est négative. 

Il devient, dès lors, facile d'interpréter les lois polaires. | 

En « méthode monopolaire », comme en « méthode bipolaire », les actions polaires sont les 
mêmes. Il n'y a, en réalité, qu’une méthode qui est la méthode bipolaire. 

Tandis qu'en bipolaire, les deux électrodes sont instrumentales, dans la méthode dite « mono- 
polaire », Pune est instrumentale, l’autre est formée par les tissus; l'une (petite électrode) est 
diflérenciée, l'autre (électrode virluelle) est diffuse. E 

Nous comprenons donc que le rapport des hauteurs de seuil, ou de grandeur de secousse, soit 


(1) Ces graphiques ont été publiés à la Soc. de Biologie, le 7 Mars 1914. 


des nerfs moteurs et des muscles. D19 


constant pour NF et PO d'une part, pour N'F (PF) et P'O (NO) d'autre part, mais que le rapport 
de PO et de N'F soit variable. 

Dans les muscles volumineux, la petite électrode placée au point moteur excite le point moteur 
(filets nerveux) pour NF et pour PO. Mais, N'F (PF) et P’O (NO), dues au pôle virtuel, se produi- 
sant dans le voisinage de la petite électrode, se trouvent encore dans le méme muscle. La différence 
de densité à Pélectrode réelle et à Pélectrode virtuelle explique les rapports observés: NF >N'F, 
PO > P'O. L'efficacité différente de la fermeture et de louverture à une mème électrode explique 
les rapports NF > PO et N'F > P'O. Mais rien ne fait prévoir le rapport de N’F et de PO. Si le 
muscle considéré, au contraire, est de faible volume, on verra apparaître, pour N'F et pour P'O, 
des secousses dans les muscles voisins bien avant d'en obtenir dans les muscles sur lesquels la 
petite électrode est placée. 

Si un nerf chemine entre des tissus conducteurs et excitables (nerf radial, nerf médian au bras, 
nerf cubital au bras), les pôles virtuels se forment dans les muscles voisins et l’on n’a de secousses 
dans les muscles innervés par les nerfs excités que pour NF et PO; N'F et P'O excitent les 
muscles voisins. Si un nerf est dans une goullière osseuse, le tissu osseux constitue un isolant, 
empêche ou diminue la diffusion du courant et augmente la densité aux pôles virtuels qui se 
forment dans le même organe que les pôles réels: on retrouve alors la formule classique. | 

Il est donc légitime de comparer la secousse de fermeture née à lélectrode réelle (N F) avec 
la secousse d'ouverture née à la mème électrode (P O). Il est légitime aussi de comparer la secousse 
de fermeture du pôle virtuel (N'F) avec la secousse d'ouverture née à la même électrode (P* 0.) On 
peut aussi comparer entre elles, quand on les obtient, la secousse de fermeture née au pôle réel 
avec la secousse de fermeture née au pôle virtuel (NF et N'F), d'une part; et les secousses d'ou- 
verture née à chacune des électrodes, d'autre part (P O et P' O). Mais,la comparaison de la secousse 
d'ouverture née au pôle réel (P O) avec la secousse de fermeture née au pôle virtuel (N' F ou P F) n’a 
aucun sens : c'est ce que traduit la variabilité exprimée dans la formule par PO > <PF. 

L’inversion que l’on peut observer à l'état normal lorsque la petite électrode n'est pas exacte- 
ment placée au point moteur d'un muscle, s'explique facilement comme l'avait déjà dit Erb, puis 
Huet, et ainsi que je l'ai précisé avec H. Cardot et H. Laugier ('), par la formation de pôles virtuels 
et le rapport de la densité aux deux électrodes actives. 

Il faut donc considérer que, lorsqu'on compare l'excitation par le pôle négatif et par le pôle 
positif, en méthode monopolaire, on compare, en réalité, l'excitabilité de deux organes différents 
ou de deux régions d'un même organe et'non pas l’excitabilité d'un même point pour chaque pôle. 

Comparer NF ct PO, c'est comparer l’excitabilité pour la fermeture et louverture au niveau 
de la région située sous la petite électrode. Comparer P F (N'F) et NO (P'O) c'est comparer l'exci- 
tabilité pour la fermeture et l'ouverture dans la région de Félectrode virtuelle. Comparer NF et PF 
(N’ F), c'est comparer l'excitabilité à la fermeture en deux régions différentes, de même que com- 
parer PO et NO (P’ 0) c'est comparer Pexcitabilité à l'ouverture de deux régions différentes. 

C'est avec ces nolions, qui me paraissent solidement établies, qu'il faut étudier les lois polaires 
en pathologie. 

En pathologie, Erb a montré dans la DR, la variation du scuil et de la grandeur relative de la 
secousse pour PF (N’F) et NF ct décrit ce qu'on appelle l'inversion ou réaction d Erb. 

Pour bien comprendre la signification de l'inversion en pathologie, il est nécessaire de préciser 
encore quelques points. 

Chauveau, sur l'animal, a montré que, lorsqu'on augmente l'intensité en méthode monopolaire, 
on voit d'abord la secousse produite à NF être plus grande que celle que produit PF (N' F), puis, 
les deux secousses s'égalisent et, finalement, N F devient plus petit que P F (N’ F) pour disparaitre 
alors que P F persiste: on a, ainsi, une inversion qui n’a plus du tout la signification de celle qu'on 
observe lorsque la petite électrode n'est pas exactement placée au point moteur. 

L’explication du phénomène est facile par les lois de Pflüger. 

Lorsque la petite électrode placée au point moteur est négative, l’électrode diffuse, positive, est 
comprise entre la petite et la grande électrode : elle se trouve plus profondément située dans le 
muscle, plus loin du centre nerveux; cela revient donc à faire un courant ascendant. Lorsque la 
petite électrode est positive, au contraire, c'est l’électrode négative qui est le plus profondément 
située dans le muscle : le courant est donc descendant. Or, d’après les lois de Pflüger, avec les cou- 
rants forts, en courant ascendant la secousse de fermeture disparaît. Il n’y a donc aucune différence 
entre la disparition de la secousse de fermeture en courant ascendant et la diminution, puis la dis- 
parition de la secousse de fermeture à N F. P F, qui agit par le pôle virtuel (N’ F), continue à donner 
une secousse de même qu'en courant descendant on voit persister la secousse de fermeture. 


(1) G. BOURGUIGNON, H. Carvot et H. LAUGIER, Soc. de Biol., 13 juillet 1912 - 


920 G. Bourguignon. — Les procedes modernes d'electrodiagnostic 


Sur l’homme, à l’état normal, les intensités nécessaires pour observer, en monopolaire, la loi 
des courants forts, sont trop élevées pour pouvoir être employées. 

Mais, à l’état pathologique, les muscles deviennent plus sensibles à Vélectrotonus. Je n’en veux 
pour preuve que la facilité avec laquelle, dans les débuts de la DR, on obtient la contraction gal- 
vanotonique et les secousses d'ouverture, ainsi que je l'exposerai plus loin. 

Il en résulte que nous pourrons observer à l’état pathologique, dans l'échelle d 'intensités com- 
patibles avec l'examen sans douleurs ni brûlures, la loi des courants forts de Pflüger. 

Loi des courants forts, variation de Fexcitabilité relative au pôle réel et au pôle virtuel, voilà 
deux explications possibles de la réaction d'Erb. 

Si nous poussons plus loin l'étude des faits, nous voyons qu'il faut établir des distinctions dans 
les inversions observées dans la DR. Dans certains cas, la petite électrode étant placée au point 
moteur d'un muscle, l'inversion n'existe pas pour les seuils et NF apparaît avant N'F (PF des clas- 
siques). Puis, en augmentant l'intensité, on atteint l'égalité polaire; finalement, avec des intensités 
plus fortes, on observe l'inversion. 

Dans d'autres cas, l'inversion se montre dès le seuil. 

Je pense que, dans ces deux ordres de faits l'interprétation doit être différente. 

Dans la première série (absence d'inversion au seuil), il s’agit, évidemment, de la loi des cou- 
rants forts. Dans la deuxième série, il s'agit, évidemment, d'élévation considérable du seuil sur le 
nerf, avec seuil normal ou abaissé sur le muscle. Il peut même, dans ces cas, s'agir d’une inexcita- 
bilité complète du nerf. Et, en effet, c'est dans les cas de section du nerf que l'inversion au seuil 
s'observe le plus souvent. On peut mème dire que, en général, l'absence d'inversion au seuil doit 
faire écarter l'hypothèse de section nerveuse. Ainsi, dans un cas de compression du nerf cubital 
par un anévrysme crétifié dans une cicatrice, alors que tout, cliniquement, faisait penser à une 
section du nerf, il y avait, malgré l'inexcitabilité complète du nerf cubital, absence d'inversion au 
seuil sur les muscles de l'éminence hypothénar. L'intervention chirurgicale a révélé qu'il n'y avait 
pas section, mais simple compression du nerf. Cela ne veut pas dire qu’on ne puisse pas trouver 
d'inversion dès le seuil dans d'autres cas que dans ceux de section nerveuse. Mais d’après ce que 
jai vu, cela me paraît infiniment plus rare. 

J'attire, d'ailleurs, l'attention sur ce fait que, si l'inversion aux courants moyens ct forts s'ob- 
serve souvent dans la DR, l'inversion dès le seuil est beaucoup plus rare. Il faut donc, en pratique, 
ne pas se contenter de chercher l'inversion avec des courants moyens ou forts, mais la chercher 
au seuil. L'interprétation et la signification clinique de ces deux ordres d'inversion est différente à 
mon avis; la gravité de l'inversion au seuil est plus grande que celle de l'inversion due à la loi de 
Pfliger des courants forts. 

Lorsque l'inversion, par l’un ou l'autre des mécanismes que je viens d'exposer, existe au point 
moteur, elle n'existe pas, en général, dans l'excitation longitudinale. 

Dans ce cas, la petite électrode étant placée sur l’union du tendon et des dernières fibres 
musculaires, pour NF, Pélectrode active est plus voisine de l’électrode que pour PF; d'autre part, 
dans l'excitation longitudinale, on met surtout en jeu Pexcitabilité des fibres musculaires; il en 
résulte que l'organe excité par N F et par N'F est le même et le rapport de grandeur des seuils et des 
secousses n'est conditionné que par le rapport de la densité aux deux électrodes, densité qui est 
plus grande à NF qu'à NF. š 

Cependant, dans quelques cas, l'inversion persiste même dans l'excitation longitudinale. Quand 
on a la chance de Pobserver à une période où le nerf est encore excitable, on ne la trouve pas sur 
le nerf. Il y a là un point d'interprétation délicate. Tout en penchant plutôt vers l’idée d'une varia- 
tion dans le rapport d'excitabilité de régions différentes du même muscle, ces faits, rares, doivent 
nous faire faire quelques réserves sur la possibilité d'inversion vraie des actions polaires, chose 
qui n'a. d'ailleurs, pas encore été démontrée. 

Pour résumer, on peut dire : 

l° A l'état normal, en monopolaire comme en bipolaire, il n'y a qu'une N F et une P O. La PF 
et la NO sont dues à des pôles virtuels et doivent s'exprimer par les termes NF et P'O. 

2° A Pétat pathologique, il faut distinguer, pour les muscles excités au point moteur, l'inver- 
sion quí existe des le seuil de celle qui existe seulement pour les courants moyens ou forts. La 
premicre s'explique par un seuil beaucoup plus bas sur le muscle que sur le nerf. La deuxième, 
manifeste seulement une sensibilité plus grande du nerf malade à la polarisation et à l'électrotonus, 
et s'explique par la loi de Pflüger pour les courants forts. Cliniquement, la première indique un 
élat pathologique du nerf plus grave que la deuxième. 


B. — L'EXCITABILITÉ ET SA MESURE 


Depuis Du Bois-Reymond (1845-1849), la seule mesure de l'excitabilité a ¿té longtemps la 
recherche de l'intensité nécessaire pour obtenir le seuil de la contraction. 


des nerfs moteurs et des muscles. 521 


Les travaux de Fick (1864), puis d'Engelmann (1870) portèrent les premières atteintes à la loi de 
Du Bois-Reymond, en montrant l'influence du temps de passage du courant dans l'excitation. Mais 
il faut arriver aux recherches qui ont succédé à l’introduction de l'excitation par la décharge des 


condensateurs par Chauveau, puis d'Arsonval, 
Pre résultats précis sur la mesure YA AAA 
Après] is de Zaniétowski et Cybulski 
près les essais de Zaniétowski et Cybulski, Ht 
pp pe 
CARRETA NA 


de Waller, de Wertheim Salomonson, sur Pex- 1%0 
cilation par les condensateurs, Hoorweg (1892) 
donna une loi qui exprime la quantité d'élec- 
tricité nécessaire pour obtenir le seuil en fonc- 0% 
tion de la capacité employée. 

Weiss (1901), avec le courant continu, éta- 
blit la loi de la quantité d'électricité nécessaire 
pour obtenir le seuil en fonction de la durée de 
passage du courant. 07 

Les lois de Hoorweg et de Weiss, étudiées 
depuis par Lapicque et par Cluzet, ont servi 
ensuite de base aux travaux de Sudnick, Mann, 06 
Guyenot, Doumer, el aux miens, sur la mesure 
de l'excitabilité en électrodiagnostic. 

La loi d'Hoorweg, établie sur l'homme a 
l’aide des condensateurs, montre que la quan- 
tité d’électricité nécessaire pour avoir le seuil NWA 
de la contraction augmente lorsque la capacité 
augmente et qu’elle est la somme d’une quan. 
tité constante et d’une quantité proportionnelle 0,3 
à la capacité. Le voltage luminaire diminue 
quand la capacité augmente jusqu'à une cer- 
taine capacité à partir de laquelle il reste cons- 
tant. La loi de quantité s'exprime graphique- 
ment par une droite et s'écrit : q =a + LC. La 0"! 
loi des voltages s’exprime graphiquement par 
une hyperbole équilatère et s'écrit : 


v =" + 6 (voir fig. 2). 


Capacités, 
La loi de Weiss, élablie sur la grenouille, Fig. 2. — Courbe des voltages el courbe des quantités, 

avec le courant continu de durées comprises en fonction des capacités (muscle rapide). (Loi de Hoorweg.) 

entre 1/10 000 de seconde et quelques millièmes 

de seconde, montre que la quantité d'électricité nécessaire pour avoir le seuil de la contraction 

augmente quand le temps de passage du courant augmente et qu'elle est la somme d'une quantité 


constante et d'une quantité proportionnelle au 
META E de E temps de passage du courant. Cette loi, comme 
ENMARCAN SE 


celle d'Hoorweg, s’exprime graphiquement par une 
droite et s'écrit : q =a + bt. 
La loi de l'intensité est une hyperbole équilatère 


. l 
et s'écrit : 4=; +b. 


En introduisant ła résistance du circuit de dé- 
charge dans la formule d'Hoorweg, comme Ta fait 
Lapicque, on peut ramener la loi d'Hoorweg à 
celle de Weiss. La loi d'Hoorweg devient, en effet : 


C ec i 
q=a + ORC. 
Fig. 3. — Courbes de décharge de deux condensateurs En TT , ` 
de capacité C et 2 C. Charnes au méme voltage et dé- Dans cette formule modilice, b prend la méme 
chargés sur la mème résistance. signification (intensilé) que dans la formule de 


Weiss, car la durée de décharge du condensateur, 
c'est-à-dire le temps de passage du courant, est proportionnelle au produit RC. RC est donc homo- 
logue à un temps. Si R est constant, la durée de décharge est proportionnelle à la capacité (v. fig. 5). 

La formule d'Hoorweg exprime donc alors, mais seulement d'une manière rapprochée, la quan- 
tité d'électricité nécessaire pour atteindre le seuil en fonction de la durée du passage du courant. 


522 G. Bourguignon.— Les procedes modernes d'electrodiagnostic 


Les constantes a et b, de la loi de Weiss, varient, pour un mème nerf et un même muscle, avec 
les conditions expérimentales, et particulièrement avec la densité du courant. Mais leur rapport 
P reste constant : c'est ce que montre le fait que deux droites déterminées, sur le même nerf ou le 
même muscle en variant la densité du courant, se rencontrent au même point sur laxe des 
abscisses, lorsqu'on les prolonge du côté négatif (voir fig. 4). 

a 
b 
Cluzet donne à ce rapport le nom de caractéristique d'excitabilité. L. Lapicque lui a donné le 


C'est la valeur de ce rapport + qui caractérise l'excitabilité. 


nom de chronacie et le désigne par la leltre +. On a donc : = T 


Ce rapport constant étant un temps, on peut aussi l'appeler constante de temps. Il correspond 
å la durée de passage du courant qui donne le seuil en dépen- 
sant le minimum d'énergie. 

Caractéristique de l'excitabililé, constante de temps, 
chronaxie, sont donc des termes synonymes qui désignent 


simplement le rapport i des coefficients de la formule de 


Weiss. L. Lapicque remplace, dans la formule de Weiss, 
(l 


b 
suivante : ¿=b (3 + 1) et : q =b (t + £t). Il ne conserve 


donc que les deux constantes b et = qui sont mesurables 
expérimentalement. 
Lorsqu'on agit sur résistance constante, il ny a 


rien de plus simple que de mesurer le rapport F 


f 
EE 
Es 
Ea 
= 
Ed 
ba 
El 
1 
La 


le rapport — par sa valeur + et la transforme de la facon 


Quantites en mrerocoulomebs. 


En physiologie, cette mesure de durée se fait soit avec 


2 4 6 8 10 12 44 16 les condensateurs, soit avec les courants continus mesu- 
rés à l’aide du rhéotome balistique de Weiss. 
Temps en 1 de seconde Lapicque a montré que la durée de passage du cou- 
10 000 rant, qui caractérise l’excitabilité et que nous avons vue 
Fig. 4. — Droiles des quantités correspondre au minimum d'énergie, est mesurée par le 
pour un meme muscle. (Loi de Weiss.) temps pendant lequel le courant doit passer pour obtenir 


le seuil avec une intensité double de celle qui donne le seuil 
pour une durée infinie, réalisée pratiquement par une fermeture à la main d'un courant galvanique. 

Si R est constant, on peut chercher cette durée avec les condensateurs : c'est la durée de 
décharge du condensateur qui donne le seuil pour un voltage double de celui qui a donné le seuil 
avec un courant de durée prolongée. 

Pour obtenir une résistance constante, on shunte les électrodes sur 5000 » qui sont en série 
avec 7000 w. Une résistance de 10 000 w est mise d'autre part en série avec les électrodes. Dans ces 
conditions, la résistance réduite est, à moins d'un dixième près, de 10 000 w, et les variations de 
résistance du tissu sont rendues négligeables. 

Connaissant la résistance R du circuit de décharge, il suffit, pour déterminer la chronaxie, de 
chercher la capacité C qui donne le seuil avec le voltage double de celui qui donne le seuil avec un 
courant galvanique et de multiplier le produit RC par un coefficient pour exprimer la durée du 
courant continu qui aurait donné le seuil avec le même voltage. Lapicque donne comme coefficient 
le chiffre 0,57. Cluzet donne le chiffre de 1,26. La divergence de ces deux auteurs tient à la façon 
dont ils ont mesuré la durée de décharge. 

La question est importante si l’on veut déterminer la valeur absolue de la constante de temps; 
elle n'a pas d'importance si nous voulons seulement comparer entre eux différents nerfs et muscles. 
On pourrait même se contenter d'exprimer la caractéristique d'excitabilité par le produit RC sans 
le transformer en temps mesuré en 1/10 000 de seconde. 

Tels sont les résultats très précis obtenus en physiologie. 

L'excitabilité est donc mesurée par deux constantes, une hauteur de seuil (rhéobase de 
Lapicque) qui est contingente et dépend autant des conditions expérimentales que de l'excitabilité, 
et une constante de temps, ou chronaxie, ou caractéristique d'excitabilité, qui est largement indé- 
pendante des condilions expérimentales. 

En électrodiagnoslic, deux séries de procédés ont élé proposés pour mesurer la caractéristique 
d'sxcitabilité. 


des nerfs moteurs et des muscles. 523 


Dans une première série, on ne cherche pas à mesurer en valeur absolue cette caractéristique, 
mais on cherche à en apprécier les variations. On peut dire que la recherche de l'excitabilité fara- 
dique constitue le procédé de ce genre le plus ancien. Mais la graduation tout empirique du 
chariot d'induction en centimètres, ne permet qu'une grossière appréciation de cette caractéristique 
de l’excitabilité. 

Deux procédés en permettent actuellement une appréciation beaucoup plus fine : c’est la 
recherche dela capacité luminaire pour un voltage constant, de Cluzet (*), et la recherche du rapport 
des quantités luminaires de l'onde induite de fermeture et de l’onde induite d'ouverture, que J'ai 
étudié avec H. Laugier (?). Je dois dire que le procédé de Cluzet, que Lewis Jones et Cumberland ont 
expérimenté présente sur le mien l'avantage de disposer d'une gamme de durées d'onde beaucoup 
plus grande et, par suite, d’être applicable à des DR beaucoup plus fortes que le procédé par le 
chariot d'induction. 

Ces deux procédés, qui permettent d'obtenir des indices dont la variation est parallèle à la varia- 
tion de la constante de temps, n'en donnent pas une mesure exacte, et rien ne permet même de dire 
que l'indice varie proportionnellement à cette constante. 

Aussi a-t-on cherché à mesurer sur l'homme, à l’état normal et à l’état pathologique, la constante 
de temps et Cluzet a donné un procédé qui, d'après lui, permet cette mesure (3). 

Des expériences que j'ai faites et que je poursuis, me permettent de dire qu’à l'heure actuelle, 
nous n'avons aucun moyen de mesurer réellement la constante de temps à travers la peau. 

J'avais pensé qu'en déterminant la capacité donnant le seuil avec le minimum d'énergie, ou, ce 
qui revient au même, la capacité donnant le seuil avec le voltage double de celui qui donne le seuil 
en courant continu (voltage rhéobasique de Lapicque) successivement avec et sans résistance inter- 
calaire, je pourrais connaître R et, par suite, le produit RC donnant la caractéristique de l’excila- 
bilité. C'est d’ailleurs l’un des procédés de mesure de R qu'emploie Cluzet (loc. cit.). 

Or, si l’on se contente de faire l'expérience avec une seule résistance, les choses ont l'air de 
marcher très bien. | 

En effet, connaissant C, el C,, les capacités correspondant au minimum d'énergie ou à la chro- 
naxie, sans résistance ajoutée et avec résistance ajoutée, et r la résistance ajoutée pour déterminer 
C,, on a l'égalité suivante : 


(1) RC, =(R + y) C,. 
a ae _ wr, 

D'où lon tire : ==. 

L'expérience vérifie l'égalité (1) RC, =(R +r) Ca. 


Mais, si l’on répète sur le même muscle l'expérience avec une deuxième résistance r,, on obtient 
une capacité C, et l'on a une nouvelle égalité : 

(2) | RC, = (R + r) Cs. 

Or, dans ces conditions, on trouve une valeur de R différente de la valeur trouvée dans la pre- 
miére expérience. 

L'égalité (2) RC, = (R -!- »,) C, se vérifie cependant comme s'était vérifiée légalité (1), mais RC, 
de la deuxième expérience se trouve différent de RC, de la première, ce qui est absurde. J'ai répété 
un grand nombre de fois l'expérience sur le biceps, sur le nerf radial au bras, sur le long supinateur. 
Toujours, j'ai trouvé lc même résultat. Voici, pour fixer les idées, les chiffres d'une expérience de 
ce genre. 

J'emploie mes électrodes impolarisables. La petite électrode, de 1 centimètre carré de surface, 
est fixée par une bande très élastique sur le point moteur du long supinaleur droit d'un sujet 
normal. 

Première expérience : 

1. Pas de résistance intercalaire C, = 0"',05. 
2. Résistance intercalaire de 2450 o, 


Cs 0”",02, 
Deuxiéme expérience : 
1. Pas de résistance intercalaire 
GC, = 07,05. 
2. Résistance intercalaire de 3825 w, 
C, = 001, 


(1) CLUZET, Journal de Radiologie et Electrologie, Mars 1914. Lyon Médical, 26 novembre 1911. 

(2) G. BourGuiGxox et H. LAUGIER, Soc. d'Electrothér. Mai 1911 et Avril 1912. — Soc. de Biol., 2 et 9 mars 
1912. — Revue Neurologique, Janvier 1912, Avril 1912. — G. BorrGUIGNoN, Soc. d'Électrothér. Déc. 1912. — 
H. LAUGIER, Thèse, Fac. de Médecine, Paris 1915. 

(5) CLUZET. — Journal de Radiol. et Electrot. Mars 1914. 


524 G. Bourguignon. — Les procédés modernes d’électrodiagnostic 


Dans la première expérience, on trouve (1) R x 07,03 = (R + 9 450) x 0”",02, d'où l'on tire 
R = 4900 o. 
En vérifiant l'égalité, on trouve 4900 >< 0',00000005 = 0,000 147 
(4 900 < 2 450) < 0',00000002 — 0,000 147. 
L'égalité (1) est donc vérifiée. 
Dans la deuxième expérience, on a: 
(2) R >< 0',00000005 = (R + 3 825) x 0',00000001 
d'où l'on tire : R = 19120. 

En vérifiant légalité (2), on trouve 1912 x 0',00000005 = 0,00005737 

(1912 + 3825) < 0',00000001 = 0,00005756. 


L'égalité est donc encore vérifiée; mais, dans le premier cas, on trouve que la résistance du 
sujet est de 4900 w, tandis qu'on ne la trouve que de 1912 dans le deuxième cas, alors que la capa» 
cité chronaxique est restée la même. Le produit RC, caractéristique de Vexcitabilité, qui est de 
0,000 147 dans la première expérience, devient 0,00005757 dans la deuxième. Nous trouverons donc 
autant de valeurs de R et de RC que nous ferons d' SAPOHSREES avec des résistances intercalaires 
différentes, ce qui est absurde. 

Il est donc impossible, actucllement, de déterminer la chronaxie à travers la peau. 

Pour expliquer ces résultats, j'ai cherché à contrôler comment varie la résistance initiale du 
sujet pour des intensités variables. 

A la base des déterminations proposées de la constante de temps, on a admis, hypothétique- 
ment, que, pour des courants de durée brève, la résistance du sujet peut être considérée comme 
constante et personne, à ma connaissance, n’a cherché à vérilier cette hypothèse. 

C'est ce que j'ai cherché à faire. — 

Mes expériences, dont je viens de donner un exemple numérique, permettent déjà de dire que R 
n'est pas la même pour des intensités différentes, même avec des durées aussi brèves que celles des 
décharges de condensateurs. 

Mais il pouvait y avoir une erreur venant des résistances employées. 

Mes premières expériences étaient failes en employant des résistances sans self, constituées par 
des crayons Conté, étalonnés, comme celles qu'emploient Weiss et Lapicque, et que Cluzet a 
annexées á son condensateur. 

Or, ces résistances ont un fort coefficient thermique. Stables pour de faibles intensités, elles 
varient très vite des que l'intensité augmente un peu. Ainsi une résistance de 1200 w, stable entre 
O et 6mA, descend progressivement jusqu’à 1000 w, lorsque l'intensité monte de 6mA à 15mA. Elle 
est de 1100 w pour un courant de 9mA;; les variations sont d'autant plus grandes que la résistance 
éludiée est plus grande. Pour me mettre à l'abri de cette variation, si faible soit-elle, de la résis- 
tance intercalaire, jai abandonné les résistances en crayon Conté et j'ai adopté des résistances 
liquides impolarisables. 

Dans un tube en U, je mels une solution à 
deux lames de zinc. 

Je ferme, sur cette résistance, le courant d'un groupe d'accumulateurs dont je connais le vollage 
à 5 pour 100 près; je lis l'intensité obtenue sur un galvanométre qui donne 2/100 de mA et je n'ai 
pas de voltmétre dans le circuit. 

J'ai constaté la fixité de Fintensité pendant des passages de courant de 10 secondes et l'égalité 
en renversant le courant, ce qui démontre l’absence de polarisation de la résistance. Je calcule, par 
la loi dOhm, la résistance, et je soustrais la résistance du milliampéremetre. En faisant des détermi- 
nations successivement avec différents voltages, j'ai obtenu des chiffres concordants à 2 ou 5 pour 100 
près, ce qui est infiniment plus constant que ce que donne la mème expérience faite avec les résis- 
tances étalonnées en graphite. 

Pour éviter l'échauffement et la formation de capacités, je plonge le tube en U plein de la solu- 
tion de sulfate de zinc dans un bac en verre rempli de pétrole et isolé de la table par une planchette 
de bois supportée par des pieds de verre. Dans ces conditions, en faisant la mème expérience que 
plus haut, sur la chronaxie, j'ai retrouvé exactement les mêmes résultats qu'avec les résistances en 
crayon Conté : aux inlensités employées, elles avaient donc cerlainement peu varié et c'est bien à la 
variation de résistance de la peau, en passant du voltage rhéobasique au vollage double ou au vol- 
tage nécessaire pour lrouver la capacité donnant le seuil avec le minimum d'énergie. qu'il faut attri- 
buer le résultat de mon expérience. 

Lorsqu'un courant continu traverse le corps, la résistance varie oil un temps variable avec 


l'intensité qui passe. H y a, pour une intensité donnée. une diminution de la résistance pendant le 
pussage du couranl. 


+ 


1 pour 100 de SO*Zn et le courant est amené par 


des nerfs moteurs et des muscles. 525 


En outre, la résistance initiale est d'autant plus basse que l'intensité est plus élevée. 

J'ai cherché à rendre négligeables ces variations de résistance, et c'est en poursuivant ce but 
que j'ai pu séparer la variation de résistance, fonction de la durée de passage du courant, de la 
variation de résistance initiale, fonction de l'intensité. 

En intercalant entre la source et le sujet, soit des résistances étalonnées mais possédant de la 
. self, soit les résistances liquides sans self et impolarisables que je viens de décrire, mesurées 
comme je l’ai indiqué, j'ai obtenu les mêmes résultats. 

L'introduction d'une résistance de 2000 » à 5000 w suffit à rendre l'intensité fixe pendant le pas- 
sage du courant; elle rend donc négligeable la variation de résistance en fonction du temps de pas- 


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Fig. 5. — Courbes des intensitts el de la résistance du sujet en fonction des voltages. 


Electrodes impolarisables. — Grande plaque dans le dos; tampon de 1 centim. carré sur la face antérieure de Vavant-bras droit. ~ 
Voltages mesurés par le réducteur de potentiel de Lapicque. — Pas de voltmètre dans le circuit R intercalaire — 17 500 w. 
. v mov æ .. . . 
R du sujet = im 125 (R. du galvanom.). — 17 500 (R. intercalaire). 
— — — Intensiteés calculées en supposant R constant et ¿ proportionnel au voltage. 


sage du courant, ce qui permet de lire très facilement l'intensité initiale avec des voltages variés. 

J'aurais voulu mesurer la résistance par la méthode du pont de Wheatstone, mais l’instrumenta- 
tion me faisant défaut actuellement, j'ai du me contenter de la mesure par loi d'Ohm en soustrayant 
la résistance du milliampèremètre. En graduant le voltage avec le réducteur de potentiel de Lapicque, 
qui est un véritable potentiomètre et que j'ai adapté à l'emploi pour l’homme, ainsi que je l’expose- 
rai tout à l’heure, je n'ai pas besoin de voltmètre et je supprime ainsi la cause d'erreur due à sa 
présence. En procédant ainsi, j'ai vu, avec la collaboration de Barré, que, sur certains sujets, une 
résistance de 15 000 w permet d'obtenir des intensités proportionnelles au voltage à 1/10 près, ce qui 
est pratiquement suffisant. Malheureusement, sur beaucoup de sujets, il aurait fallu employer des 
résistances plus fortes, ce qui devient peu pratique, à cause de l'élévation du voltage que cela 
cntraine. Mais l'étude de la variation de l'intensité en fonction du voltage avec des résistances ne 
permettant pas d’avoir la proportionnalité de l'intensité au voltage, nous a montré que l'intensité 


526 G. Bourguignon. — Les procedes modernes d électrodiagnostic 


croît plus vite que le voltage, suivant une courbe très régulière qui, jusqu’à présent, a été constante 
(voir fig. 5). 

Si, après avoir peu à peu augmenté le voltage, la résistance intercalaire étant en circuit, on 
prend un voltage employé antérieurement, on retrouve strictement la même intensité. Ainsi, dans 
une expérience, avec une résistance intercalaire de 17000, 20 volts donnaient 0mA,7; après être 
monté jusqu’à 9mA,8 avec 200 volts, j'ai retrouvé 0mA,7 avec 20 volts. 

Ces expériences prouvent donc que, même en ce qui concerne la résistance initiale, on ne peut 
pas la considérer comme constante pour des intensités différentes; en rapprochant ces expériences 
des expériences que je rapporte plus haut, je conclus qu'il est impossible actuellement de mesurer 
la caractéristique de l'excitabilité, la constante de temps, à travers la peau. J'espère y arriver au 
moyen de résistances intercalaires bien choisies et en étudiant de plus près la Ioi de la variation de 
la résistance initiale en fonction de l'intensité. 

Je pense aussi que c'est dans ces variations de la résistance initiale qu'il faut chercher la raison 
de l’action paradoxale des résistances intercalaires trouvées par Lewis Jones et par Cumberland et 
que Cluzet n'a pas retrouvée. 

Qu'avons-nous donc gagné actuellement en ce qui concerne la mesure de l'excitabilité ? Si, à 
l'heure actuelle, les mesures exactes de constante de temps à travers la peau sont illusoires, les 
déterminations d'indices d'excitabilité au moyen du procédé de Cluzet, avec les condensateurs à 
voltage constant ou avec notre procédé par les courants induits, constituent un très gros progrès 
sur la simple recherche du seuil qui ne mesure pas l'excitabilité. 

Mais il ne faut pas attacher à ces procédés de valeur absolue, car si un muscle ou un nerf sain 
donnent toujours un rapport normal dans mon procédé ou une capacité liminaire normale dans celui 
de Cluzet, un muscle ou un nerf malade, mais de façon diffuse, pourront donner les mêmes chiffres 
qu’un organe sain, au moins au niveau du point moteur. Il sera bon de comparer l'excitabilité au 
point moteur et en dehors du point moteur, car, si l’on obtient des chiffres différents dans ces deux 
modes d'excitation, on pourra conclure que l'organe est malade, au moins partiellement. 

Je n'ai pas parlé, dans ce qui précède, d'excitabilité pour l’un ou l’autre pôle. Ce que j'ai dit 
dans la première partie de ce travail suffit à en faire comprendre les raisons. Nous ne pouvons, à 
l'heure actuelle, tenir compte des résultats de l'étude de l'excitabilité que lorsqu'ils sont obtenus 
avec le pôle négatif. 

H. Cardot a constalé que, sur la grenouille, si on cherche la chronaxie en courant ascendant ou 
descendant, ou, ce qui revient au même, avec NF et avec PF en monopolaire, sur une préparation 
très fraîche, on trouve deux constantes de temps différentes. J'ai retrouvé sur l’homme, par l'étude 
du rapport des quantités liminaires pour l'onde induite de fermeture et londe induite d'ouverture, 
cherché avec le pôle réel et avec le pôle virtuel, des différences analogues. Mais je ne puis encore 
donner de précisions à ce sujet et nous ne pouvons pas tirer de la comparaison de Pexcitabilité à 
NF et à N’F de conclusions de la valeur de celles que permet de tirer la comparaison de la hauteur 
du seuil à ces deux pôles. Il n'y a donc pas lieu, actuellement, de s'occuper de comparer la cons- 
tante de temps à NF avec la constante de temps à N'F (PF des classiques). 

a 


C. — LA FORME DE LA CONTRACTION 


Il me reste à étudier, maintenant, ce que nous pouvons tirer de l'étude de la forme de la 
contraction. 

Les données fournies par cette étude sont les plus anciennes et les plus solidement établies. 

Mais, la découverte que j'ai faite avec E. Huel de troubles dans la forme de la contraction chez 
les myopathiques et l'étude que j'ai faite, et que Delherm a confirmée, de la contraction galvano- 
tonique dans la DR légère, permet de compléter les notions classiques et de synthétiser la patho- 
logie musculaire, tout en apportant des moyens de diagnostic plus précoces dans les lésions peu 
accentuées. 

Les faits que j'ai décrits dans la myopathie avec E. Huet et H. Laugier (t) ont été confirmés par 
différents auteurs et, notamment, par Delherm, par Cluzet et par Wertheim Salomonson qui m'a 
dit avoir retrouvé les réactions que j'ai décrites chez les myopathiques. 

A l’état normal, la forme de la contraction est, dans une large mesure, indépendante de l’exci- 


(1) G. BourGUIGNON et E. HUET, « Réaction électrique des muscles dans deux cas de Myopathie », Société 
de Neurologie, 1° juin 1911. — G. BourGuiGNon et E. Huet: Recherches sur les réaclions électriques des 
muscles dans la Myopathie au début », Société franc. d'Électrothérapie, novembre 1914. — G. BOURGUIGNON, 
E. Hver et H. LauGier : Recherches sur les réactions électriques des muscles dans la Myopathie, présenta- 
tion de graphiques, Société franc. d'Electrothérapie, février 1912. — E. Huet et G. BOURGUIGNON. — 17° Congrès 
Intern. de Méd. de Londres. 


des nerfs moteurs et des muscles. 327 


tant, et liée intimement à la structure du muscle. Dans un article du Journal de Radiologie el 
d'Electrologie (t), j'ai résumé les notions actuelles sur la forme de la contraction. Je renvoie donc 
à cet article et serai bref sur ce sujet. 

La contraction normale du muscle strié est la secousse musculaire, pour une excitation peu 
intense et unique. 

Si l'excitation se répète, les secousses se fusionnent et l’on obtient le tétanos. 

Si Pon fait passer un courant prolongé et assez intense, à la secousse au moment de l'ouverture 
et de la fermeture, s'ajoute, entre les deux secousses, une contraction tonique qu'il faut distinguer 
du tétanos vrai et désigner sous le nom, que lui avait déjà donné Remak, de contraction galvano- 
tonique. Cette contraction galvanotonique s'obtient avec des intensités fortes à l'état normal, mais 
toujours plus facilement dans l'excitation par le nerf que dans l'excitation directe du muscle réalisée 
au mieux par l'excitation dite longitudinale. | 

Dans les états pathologiques, la forme de la contraction s'altére et c'est le meilleur témoin de 
l’altération du muscle: mats cela ne comporte aucune conclusion relativement à l'élat du nerf. 

Il faut distinguer, en pathologie, les atrophies simples, dans lesquelles la contraction reste 
normale, des affections, avec hypertrophic ou atrophie des muscles, dans lesquelles la forme de la 
contraction s'altére. 

La dégénérescence, les myopathies, la maladie de Thomsen forment le groupe des affections 
musculaires avec altération de la forme de la contraclion. 

Dans toutes ces affections, c'est par l'excitation directe du muscle (excitation longitudinale, 
pôle positif dans l'excitation au point moteur), que l’altération de la forme de la contraction se 
montre avec son maximum de netteté. 

Par des expériences sur la maladie de Thomsen et la DR, en collaboration avec H. Laugier (?), 
j'ai montré que la différence de forme de la contraction, obtenue suivant que la petite électrode 
placée au point moteur est négative ou positive, tient à une différence de localisation de l'excitation 
et non à une différence d'actions polaires : lorsque l’électrode placée au “point moteur est positive, 
elle donne la mème forme de contraction que l'excitation longitudinale, tandis que, lorsqu'elle est 
négative, clle donne la même forme de contraction que l'excitation du nerf ou un mélange des deux. 
C'est par l’électrode positive (N'F), comme par l'excitation longitudinale, que la contraction est la 
plus lente dans la DR, le plus purement myotonique dans le Thomsen. 

C'est donc surtout par l'excitation longitudinale qu'il faut rechercher les altérations légères de 
la forme de la contraction et c'est le courant galvanique qui doit avoir la préférence; les ondes 
brèves excitent trop bien les parties restées normales pour bien mettre en évidence l’altération de 
quelques fibres dans un muscle. 

I. Dégénérescence. — Dans la dégénérescence, à côté de la contraction lente, caractéristique, il 
faut rechercher avec soin la contraction galvanotonique obtenue avec des intensités beaucoup plus 
faibles qu’à l’état normal. Signalée par Erb (3); puis par E. Huet (*), incidemment, cette réaction a 
fait l'objet de recherches de ma part que j'ai publiées à la Société d'Électrothérapie (5). — Delherm 
et Laquerrière (6) Pont retrouvée aussi très fréquemment. C'est le signe le plus fin et le plus précoce 
de la DR, à condition de le chercher par l'excitation longitudinale; c'est d’ailleurs la manière la 
meilleure de voir la lenteur de la contraction ainsi que l'ont montré Ramak, Doumer, Huet, etc. 
Il arrive souvent, en effet, que l'excitation au point moteur, ne permet pas d'obtenir autre chose que 
des réactions normales, alors que l'excitation longitudinale permet de trouver une contraction gal- 
vanotonique, même quand il n'y a pas encore de contraction lente. 

Ce signe est si fin, que j'ai pu, chez deux malades de P. Marie et Chatelin, localiser une tumeur 
médullaire au niveau de C. HI-C. IV par la constatation d'un très léger galvanotonus, uniquement par 
l'excitation longitudinale, dans le trapèze cervical et le sterno-mastoldien. Ces deux muscles, sains 
en apparence, sans aucune atrophie, donnaient des réactions normales par le point moteur. Les 
troubles sensitifs et la clinique localisaient la tumeur sur C. V-C. VI. 

Ces deux malades furent opérés par de Martel, et chez les deux malades la tumeur fut trouvée 
sur C. MI-C. IV. 

Ces deux faits me paraissent de nature à démontrer l'importance de premier ordre de la 


(1) G. BOURGUIGNON, Journal de Radiol. et d'Electrol., Mai 1914. 

(2) G. BOURGUIGNON et H. LAUGIER, Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 2 juillet 1913; — XVII Congrès 
international de Médecine, Londres, aout 1913; — G. Bourauicnon, Bull. de la Soc. franc. d'Electrothérapie 
décembre 1915. ¢ pie, 

(3) Ers, Trailé d'Electroth., traduction franc. de Rueff, 1884, p. 472. 

(*) E. ee Bulelin K la Soc franç. d'Électrothérapie et de Radiologie, 1911. 

(5) G. BOURGUIGNON, « La contraction galvano-tonique dans la réacti 8 i . . 
de graphiques, Société frane. a biere. Jn ques ction de dégénérescence » présentation 

(6) DELHERM et LAQUERRIÈRE, « La réaction tétanisante dans la réaction de dégénérescence », même numéro. 


528 G. Bourguignon. — Les procedes modernes d’électrodiagnostic 


recherche de la contraction galvanotonique, par l'excitation longitudinale, pour dépister des traces 
de DR au début. 

Par ce même signe, j'ai pu dépister le début de la DR3des le troisième jour, dans un cas de 
paralysie faciale périphérique. 

L'abaissement du seuil du galvanotonus dans la DR me paraît dû à des phénomènes de polari- 
sation et d’électrolonus comme Pabaissement du seuil des secousses d'ouverture qui s’observent 
aussi si fréquemment dans les débuts de la DR. 

Il. Myopathie. — Dans les myopathies, j'ai montré avec E. Huet et H. Laugier, dans les muscles 
les moins atteints, des réactions qui peuvent se grouper sous trois chefs : 

1? Augmentation des secousses d'ouverture ; 

2 Contraction galvanotonique, pour de faibles intensités, de” tous points semblable : à celle de 
la DR; 

3° Contraction mvotonique analogue à celle de la maladie de Thomsen. 

C'est encore dans l'excitation directe du muscle que ces contractions pathologiques s'observent 
avec le plus de netteté et avec des intensités plus faibles que dans l'excitation par le nerf qui, sou- 
vent même, ne les donne pas du tout. 

La recherche de ces réactions permet donc un diagnostic précoce de la myopathie. — Elles 
montrent, en outre, que, dès le début, le processus est étendu à un plus grand nombre de muscles 
que la clinique ne le fait voir. Peut-ètre ce diagnoslic précoce permettra-t-il de faire un traitement 
efficace sur les muscles les moins malades. 

II. Maladie de Thomsen. — Dans cette affection, il n’y a presque rien à ajouter à ce qu’en ont 
dit les auteurs qui, depuis Erb, s'en sont occupés. E. Huet a donné une description très complète des 
réactions électriques dans cette affection ({). 

Je rappellerai seulement l'interprétation dont j'ai i parlé plus haut, de Ja différence de forme de 
la contraction avec les deux pôles lorsque la petile électrode est placée au point moteur. On a 
rapproché la contraction de Thomsen au courant galvanique du phénomène de la double contrac- 
_tion de la pince de Pécrevisse, des muscles vératrinés, et des muscles fatigués. 

Pansini, dans un très intéressant travail sur la maladie de Thomsen (2?) a insisté sur la double 
contraction du muscle de Thomsen et il parle de la « double personnalité » de ce muscle. J'ai fait 
remarquer que le rapprochement était superficiel. Sur les muscles cités, en effet (vératrine, fatigue, 
pince de l'écrevisse), c'est l'excitation par londe brève qui fait apparaître la double contraction, 
tandis que le courant de pile donne une secousse normale. Lapicque explique ce phénomène par le 
fait que l’onde brève est mal adaptée à des muscles ralentis. 

Dans la maladie de Thomsen, c'est exactement l'inverse qui se passe : l'onde brève (onde induite 
d'ouverture, par exemple) donne une secousse normale, tandis que le courant prolongé provoque la 
double contraction au point moteur du muscle ou par le nerf, quand le nerf donne la réaction myo- 
tonique comme Pont montré Cluzet, Delherm, Souques et Duhem. 

ll n'est pas légilime, à mon avis, de vouloir expliquer la contraction du Thomsen par les expé- 
riences sur la vératrinc. A la vérité, nous ne savons pas encore ce que c'est que la double contraction 
tant dans la vératrine, la fatigue ou sur la pince de l'écrevisse, que dans la maladie de Thomsen. 
= L'étude de la forme de la contraction nous fournit donc, actuellement, un moyen très précoce 
de la DR et de la myopathie au début par le galvanotonus et la réaction myotonique. 

Mais nous voyons s'atténuer les différences entre la myopathie, le Thomsen et la DR et j’admets 
très bien l'existence de contractions lentes, dans certains cas de myopathie, sans qu'il soit nécessaire 
d'y voir une erreur de diagnostic ou une association. J'en ai vu, pour ma part, un bel exemple. Il 
n'y a, d'ailleurs, lá rica d'étonnant : les lésions des muscles dans les trois affections étant très 
voisines et devant se traduire par des altérations fonctionnelles voisines; c'est ce que j'ai fait 
ressortir, l’année dernière, avec E. Huet, au Congrés de Londres, et dans la conférence sur la myo- 
pathie que j'ai faite au dernier Congrès de Physiothérapie de Paris. 


D. — TECHNIQUE. — MANIÈRE DE PRATIQUER L'ÉLECTRODIAGNOSTIC 


Aux termes de cetle étude, je voudrais résumer les notions que nous avons acquises et indiquer 
la meilleure manière de pratiquer actuellement l’électrodiagnostic. 

Faire un électrodiagnostic se ramène, en soinme, a trois recherches : 

1° Étudier la forme de la contraction, par le nerf, par le point moteur, et par le tendon; 

2 Déterminer un des indices d'excitabilité que j'ai indiqués 


(1) E. Weer, Nouvelle leonographie de la Salpêtrière. 1892. 
(2) Pansint, Sulla malattia di Thomsen (D" Pasquale, Naples 1907). 


des nerfs moteurs et des muscles. 529 


3° Comparer les seuils par le pôle réel et par le pôle virtuel, par le nerf, par le point moteur, 
et par le tendon. 

Pour réaliser ces recherches, il faut disposer : 

1? Du courant galvanique; 

2° Soit de condensateurs (procédé Cluzet), soit d'un chariot d'induction gradué au galvanomètre 
balistique. 

Si Pon peut disposer des deux installations, on pourra, dans certains cas, avoir avantage à 
comparer les résultats par les deux procédés. 

A la Salpêtrière, j'emploie le courant galvanique, le chariot d'induction et les condensateurs. 

Les recherches précises d’électrodiagnoslic auront avantage à être faites avec des appareils 
bien isolés et donnant de bons contacts. C'est pourquoi j'emploie des appareils montés sur ébonite, 
et que, ayant supprimé les combinateurs à leviers, je n'emploie que des commutateurs à fiches. 

Comme électrodes, j'emploie mes électrodes impolarisables à l'argent et au chlorure d’argenl. 
La plaque, dont la taille importe peu, est d'environ 80 centimètres carrés; le tampon est de 1 centi- 
mètre carré. Mais, dans certains cas, où il est nécessaire d'employer des intensités élevées, j’em- 
ploie un tampon plus large de 2:*2,5 de surface. Je les garnis d'amiante imbibée d'une solution de 
NaCl à 9 pour 1000 que j'ai substituée à la solution à 3 pour 1000 que j'employais au début. 

Pour les recherches délicates, j'ai fait faire une petite borne qui se fixe directement sur les 
tampons d'ébonite ct se substitue au manche; un bracelet en feuille anglaise, d'une élasticité par- 
faite, permet une fixation rapide et stable de Pélectrode. 

ll est utile de pouvoir, pour les recherches avec le courant galvanique, utiliser à volonté une 
clef simple ou une double clef. 

La polarisation des électrodes étant éliminée, il reste la polarisation des tissus. Avec la double 
clef, le courant de polarisation est mis en court-circuit à l'ouverture. Avec la clef simple, il ne l’est 
pas. Dans le premier cas, la polarisalion des tissus diminue ou s’annule à chaque ouverture, mais 
l'effet de la fermeture du courant de polarisation s'ajoute à l'effet d'ouverture. La conséquence 
de ces faits, c'est que la double clef est le procédé de choix pour Pélude des secousses de ferme- 
ture, landis que la clef simple est le seul procédé permettant d'étudier la secousse d'ouverture. 

Une clef simple à double contact pourra servir. En court-circuitant entre l'un des plots et la 
clef, on en fait une clef à simple contact. Un commutateur à deux directions permet de l'employer 
comme clef à simple contact sur le courant continu, ou comme clef à double contact pour faire la 
charge et la décharge des condensateurs. 

ll est nécessaire, avec les condensateurs, de n'avoir aucune self dans le circuit. 

L. Lapicque a fait faire un réducteur de potentiel qui est sans self et joue le rôle de poten- 
tiométre, graduant par 1/20" du voltage sur l'un des deux collecteurs, par 1/200* sur l'autre. On peut 
donc mesurerle voltage sans voltmètre. Le voltmètre ne joue plus qu'un rôle de contrôle de voltage 
de la source. 

Mais ce réducteur n'admet pas plus de 20 volts. 

J'ai fait faire, par la maison Boulitte, une boite de résistances composée de neuf résistances 
égales entre elles, sans self, et égales chacune à la résistance totale du réducteur de potentiel. 

Ces résistances s'introduisent successivement au moyen d'un collecteur entre le réducteur 
au 1/20° et le réducteur au 1/2007. Il se produit, entre ces deux réducteurs, une différence de poten- 
tiel égale au produit de la résistance ajoutée par l'intensité. 

Voici, dès lors, le moyen d'utiliser le réducteur de Lapicque pour graduer le voltage de 0 à 
200 voits par dixième de volt, en conservant une intensité constante dans le réducteur. 

Si l'on met 20 volls sur le réducteur, on n'intercale aucune résistance supplémentaire. Le 
collecteur de 19 plols permet d'aller par volt de 4 volt à 19 volts. Le collecteur de 9 plots gradue 
1 volt par dixième de volt. 

Si le seuil n'est pas obtenu avec 20 volts, on en met 40 sur le réducteur et l'on intercale une 
résistance égale à celle du réducteur. L’intensité ne change pas dans le réducteur. Mais, les deux 
collecteurs étant au zéro, on a 20 volts à l’origine du circuit d'utilisalion. On graduera donc par volt 
et par dixième de volt de 20 volts à 40 volts et ainsi de suite; il suffira de mettre, chaque fois que l'on 
mettra 20 volts de plus sur le réducteur, une résistance intercalaire de plus. Avec 200 volts sur le 
réducteur et les neuf résistances intercalées, on gradue par 1/10" de volt de 180 à 200 volts. 

La source que j'emploie est une balterie d'accumulateurs de 100 éléments dont la charge est 
surveillée et maintenue entre 200 volts et 210 volts. Elle est montée en série et réunie à un collecteur 
double qui permet d'en prendre à volonté de 1 à 20 groupes de dix accumulateurs chacun. 

L'emploi du collecteur double permet de commencer tantôt par un groupe, lantót par un autre 
groupe et d'user également les différents groupes de dix accumulateurs. Le premier groupe est 
divisé lui-méme en un groupe de cing accumulateurs, et les cing premiers accumulateurs peuvent 


+ 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 54 


530 G. Bourguignon. — Les procédés modernes d'electrodiagnostic 


être pris individuellement. Ceci permet de ne mettre que deux, quatre, six, huit, ou dix volts sur le 
réducteur, pour les besoins de la physiologie expérimentale. 
Des commutateurs à fiches, disposés comme l'indique le schéma de la figure 6, permettent 


Reducteur de Potentiel 
Condensateur 2 $ 5 
LO, 
FE Z 


“0 ‘0 ‘Q Combinateur a Fiches 
(AA } 


interrupteur 


Fig. 6. — Schéma de la table d'électrodiagnostic (') de G. Bourguignon. 


Tous les fils sont visibles, passant à la surface de la table, dans des tubes de caontchone sans soudnre (tubes de phonendoscope). — 
Les instruments sont sur une tablette reposant sur la table par l'intermédiaire de $ cales isolantes. — Les numéros des fils partant de 
la batterie indiquent le numéro de l'accumulateur dont le pôle est relié à la borne correspondante du collecteur double. 

Le pôle + du 1° accumulateur est relié à la borne 0. 

Collecteur double. — Le collecteur Á est relié à la borne A et le collecteur B à la borne B. On doit Putiliser toujours de façon à 
avoir B comme pôle positif. 

Combinateur à fiches pour les condensateurs. — Il n'a été représenté que le fil commun qui relie une armature de chaque 
condensateur à la barre antérieure du combinateur et les trois fils qui relient la 2 armature des trois premiers condensateurs au com- 
binateur : il y a 15 fils semblables pour les 15 capacités, 


A. — Amperemetres. C€. s. — Clef simple à double-contact. 
V. — Voltmétres. R! —R?. — Résistances intercalaires. 
Am A. — Milliamperemetre. Réducteur. — Fiche C quand on ne prend que 20 volts, 


C. D. — Douhle-clef de Morse, 

Chaque commutateur à fiche porte une lettre ou un chiffre pour chaque position de la fiche. 

Tableau des contacts à établir pour constituer les différents circuits. 

4° Fiches à établir pour avoir le courant induit. 

Indncteur. — Il’. — let 1 ne servent que pour les mesures de Y et de I en dehors des expériences. 

Induit. — 35’ — 4’ (ou 4’ ou 4"). 

3° Fiches à ét:blir pour avoir le courant continu. 

a) Avec la double clef. — a ou b, suivant que Von veut contrôler on non l'intensili dans le réducteur, 1 ou 1’ (avec ou sans mA). — 
9. — 5. — 4 lou &' ou 4”) — 5. 

bj Avec la clef simple. — a on b. — 1 oui’. — 2 — 6, 

4* Condensateurs. — b. 17 — 2’ — 4 (ou Y ou 1) — 6. 


d'employer le courant á la sortie du réducteur, soit directement comme courant galvanique, soit 
pour l'examen par les décharges de condensateurs. 

Un condensateur du type de celui de Cluzet ou des condensateurs associés par un combinateur 
permettent facilement cette recherche. Le mieux est de disposer des capacités suivantes : 


02 001 = 0=: 002 = 0,002 = 0= 005 
0”:,01 — Qu" 02. — Uwi,02 — 0=:,05 
0711 — C2 — Om == 0.1, 

4 ur = Qme — Qur = Pyme 


Un renverseur peut être mis dans l’un ou l’autre des circuits. 

Enfin, un grand chariot avec une bobine à fil fin de 4000 ohms, graduć au galvanomètre balis- 
tique, me permet de rechercher le rapport des quantités d'électricité donnant le seuil à onde induite 
de fermeture et à l'onde induite d'ouverture. 

Un interrupteur, que je présente au Congrés international d'Electrologie de Lyon, permet de 
trier les ondes induites et de faire passer une seule fois et exclusivement l'onde induite de fermeture 
ou l'onde induite d'ouverture. Un ampèremètre et un vollmétre, que j’exclus du circuit pendant les 
expériences, me permettent de contrôler le voltage des accumulateurs et la fixité de la résistance du 


(9 Pour utiliser cette table pour Pélectrothérapie, il suffil d'intercaler, entre le renverseur et les élec- 
trodes, un métronome de Bergonié Huet. 


des nerfs moteurs et des muscles. 531 


circuit, ce qui est très important. La source est constituée par deux accumulateurs de 2 volts chacun. 

Pour faire un électrodiagnostic complet, je commence par faire la recherche de la forme de la 
contraction par le courant galvanique. 

Les décharges des grandes capacités permettent bien de voir la contraction lente de la DR, 
mais elles ne permettent pas de rechercher le galvanotonus ni la myotonie. Je pense donc préfé- 
rable d'étudier la forme de la contraction au moyen du courant galvanique. 

Il faut rechercher avec soin la forme de la contraction obtenue par l'excitation du point moteur, 
par l'excitation longitudinale et par l'excitation du nerf. 

C'est par le nerf que l’on trouve le moins d'altéralions, c'est par le tendon qu'on en trouve 
le plus. | 

Ce que j'ai dit du galvanotonus montre le haut intérêt diagnostic de la recherche de la forme 
de la contraction par l'excitation longitudinale. 

Après avoir pris connaissance de la forme de la contraction, avoir déterminé s'il y a, ou non, 
de la contraction lente, du galvanotonus, ou de la myotonie, il faut passer à l'étude des lois polaires. 
Mais, étant donné ce que nous savons maintenant de leur signification, il n'y a pas lieu d'y insister. 
Cependant, une inversion nettement caractérisée dès le seuil indiquera une DR très importante 
avec vraisemblablement, de grosses lésions nerveuses. 

Il ne reste plus qu'à prendre connaissance de la constante de temps. 

Jusqu'á présent, nous ne possédons aucune indication sur les variations de la constante de 
temps, dans la myopathie et le Thomsen. Par contre, dans la DR, la constante de temps varie d'une 
façon très importante. 

Il ny a pas lieu, pour le moment, de rechercher la valeur absolue de la constante de 
temps, puisque je pense avoir démontré que cette recherche est illusoire à travers la peau. 

Mais, il faut rechercher un des indices de l’excitabilité en employant soit le procédé de Cluzet 
des condensateurs à voltage constant, soit le procédé de G. Bourguignon et H. Laugier, avec le 
courant induit. | 

Pour employer le procédé de Cluzet, il faut choisir un voltage qui dépend des capacités dont 
on dispose. 

Si Pon a à sa disposition des millièmes de mf., on peut employer 100 volts ou plus; mais, si 
l'on ne dispose pas de capacités inférieures à un centième de mf., il vaut mieux ne prendre que 
50 volts. On cherche alors, sur les différents muscles atteints de DR, avec le pôle négalif, la capacité 
qui donne le seuil avec les 50 volts. D'une valeur qui oscille autour de 0,01 à 0,02, à Pélat normal, 
si le circuit ne contient aucune self, cette capacité s'élève jusqu'à plusieurs dixiemes de mf., et 
mème plusieurs mf. dans la dégénérescence. La capacité s'élève d'autant plus que la DR est plus 
accusée. L'introduction de résistances inlercalaires permettra, souvent, d'obtenir encore des contrac- 
tions sur des muscles qui n’en donnaient plus avec le voltage employé et les capacités les plus fortes. 

Mais il ne faut voir, je le répète, dans ce procédé qu’un faradique perfeclionné. 

Si l'on veut employer le procédé que j'ai employé avec H. Laugier il faut disposer du chariot 
que j'ai indiqué plus haut et de mon interrupteur. Un renverseur dans le circuit induit permettra 
d’avoir le même pôle à la petite électrode sur les deux ondes. Après avoir cherché, en quantité, le 
seuil pour l'une des ondes, on le cherchera avec l’autre, et il suffit de faire le rapport de ces deux 
quantités en mettant en numérateur la quantité qui a donné le seuil avec l'angle de fermeture. Le 
rapport baisse d'autant plus que la DR est plus accentuée. De 10 à 12 à létat normal avec mon 
chariot, il peut baisser jusqu’à 2 ou 1,5; ensuite, la DR est trop accentuce pour que le chariot dont 
je dispose puisse donner une contraction avec les deux ondes. 

Ce procédé ne permet done de suivre l'évolution de la DR que dans ses débuts. Mais il permet 
souvent de déceler des DR qui ne se traduisent encore par aucune alléralion de la forme de la 
contraction. 

En résumé, le diagnostic de la maladie de Thomsen et celui de la myopathie se feront par l'étude 
de la forme de Ja contraction, par celle des secousses d'ouverture, et c’est le courant galvanique qui 
a le premier rôle dans ce diagnostic. Les altérations du tétanos faradique sont souvent moins 
marquées, moins caractéristiques que les altérations du courant galvanique. 

La topographie de la DR et son diagnostic précoce se font très facilement au moyen du courant 
galvanique qui décèle soil la contraction lente, soit le galvanotonus, principalement par l'excitation 
longitudinale. Après avoir déterminé la topographie de la DR avec le courant galvanique, on appré- 
ciera son degré et Pon suivra son évolution par l’un des deux procédés que je viens d'étudier ct qui 
sont basés sur les découvertes physiologiques les plus récentes. 

Quant à la mesure exacte de la constante de temps, elle n’est actuellement possible que sur les 
nerfs et les muscles dénudés et reste Papanage de la physiologie expérimentale. 

La mesure exacte de la constante de temps à travers la peau est à trouver : ce sera, j'espère, 
l'œuvre de l'avenir. 


RÔNTGENTHÉRAPIE DE LA SPLÉNOMÉGALIE PALUDÉENNE 


Par le Dr JOAO A. G. FROES (de Bahia, Brésil) 


Professeur á la Faculté de médecine de Bahia. 


Le traitement par les rayons X de la splénomégalie palustre a été essayé, en Italie, 
par le professeur Maragliano (de Gênes) dès 1907, époque où l'on a appliqué aussi la 
réntgenthérapie aux grosses rates dues au paludisme, à la Faculté de médecine de 
Bahia, dans les cliniques des Professeurs Anizio de Carvalho et Alfredo Britto. 

Dans la littérature médicale on rencontre de temps en temps des références au 
traitement de la splénite paludéenne chronique par les rayons X, dont les dernières 
| notices ont été signa- 
lées dans le Tropical 
Diseases Bulletin de 
Janvier 1914, par le 
D" Culloch. Cet au- 
teur cite aussi des 
observations des 
docteurs Skinner et 
Carson. 

De notre côté, 
nous avons obtenu 
de bons résultats a 
l'hôpital Santa 
Izabel, à Bahia; nous 
Fig. 2. — Schéma du traitement rontgenthé- comptons. une serie 


Fig. 1. — Megalosplénie palustre avec les cad Padé de anlenomegalio a lie 
dimensions de la rate avant (A) et après le se iS pia 8 p de 10 cas de spléno- 
traitement par les rayons X (B). La dimen- ee iai Hewi ; p 
sion A a été fixée par le nitrate d'argent . Volume de la rate avant le traitement. mégalie alustre 
pour permettre la comparaison ultérieure. B. Volume splénique après les rayons X. 8 P 


On irradiait chaque jour une des neuf divisions traitée avec succès 
de la projection culanée de la grosse rate, en r 
filtrant les rayons X par des lames de bois de Par les rayons À. 
4mm. d'épaisseur. Quelques-unes des 
observations ont élé publiées dans sa thèse par notre élève, le D" Fernando Didier : Da 
ræntgentherapia nas esplenomegalias palustres, Bahia, 1912. (De la rentgenthérapie dans les 
splénomégalies palustres). 

La technique employée a été celle de la radiothérapie des leucémies et les résultats 
ont été d'autant plus satisfaisants que le traitement était appliqué à une époque plus 
rapprochée du début de l'affection. 

Toutes nos observations se rapportent à des malades évidemment palustres; nous 
avons éliminé la leucémie par l'examen du sang, ainsi que le démontre l'observation 
clinique que voici : 

J., 29 ans, cultivateur de son état, à Bahia (Brésil), avait été victime d'accès de 
fièvre intermiltente pendant dix mois à peu près : sa rate a augmenté considérablement 
de volume, elle mesure 24cm. de hauteur, et arrive laléralement jusqu'à Pombilic 


(fig. 1). 


Rontgenthérapie de la splenomegalie paludeenne. 533 


Ce malade a été soumis aux irradiations de Röntgen, d’après la méthode de divi- 
sion des grosses rates leucémiques de M. le D" Belot (fig. 2). Chaque jour, on a traité 
une seule division, de façon à revenir sur la même division tous les 9 jours. Les 
rayons X n'étaient pas filtrés par l'aluminium, mais par une plaque de bois de 4 mm. 
d'épaisseur. On n'a pas observé de radiodermite. 

Après 58 applications, le succès était évident; on nolait une réduction de volume de 
60 pour 100; la hauteur de la rate n'excédait pas 9 cm. (fig. 1 et 2). 

En méme temps que se prodiguait la radiothérapie, le malade ne prenait que des 
pilules de quinine, fer et arsenic; le succès paraît donc bien devoir être attribué à la 
róntgenthérapie. 

Avant le début du traitement réntgenthérapique, notre Assistant, M. le D" Vieira 
Lima, avait examiné le sang du malade, dont voici le résultat : 


Hémalies par mmš. a a A eG te dé à mu A 2.480.000 
Leucocyles par mm’. ga br A etes 8.060 
Hémoglobine (Fleischl), . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 40 0,0 
Valeur globulaire.e ssl sem a Rene ds 0.80 


Proportion leucocylarre : 


Polynucléaires neutrophiles. . . . . . . . . . . . . . 276 46 0/0 
Lymphocytes grands... . . .. . . . . . . . . . . .. 30 2 0/0 
— a 4 Be kB eae. ec, HS Ave 258 43 0,0 
Mononucléaires. . . . . . .. . . ee . . . . . . . . . 8 1,34 
Éosinophiles... . . .. . . . . . . . . eee . . . .. 99 3, 66 
Formes de transition. . . . s.a aoe . . . . . . . . . 6 1,00 
BasophlleSi or ee e ao we a OR EE e à d 0 0,00 
600 4010, 00 


Comme on le voit par l'examen hématologique, il ne s’agit pas dans notre obser- 
vation d'un cas de leucémie; contre cette affection l’action bienfaisante des rayons X est 
connue. Ces radiations sont également capables de guérir les splénomégalics palu- 
déennes, quoiqu'il y ait plus de résistance à la guérison, quand la grosse rate a déjà 
une longue existence. | 

Devant l'observation clinique qu’on vient de lire, vérifiée par d'autres cas sembla- 
bles que nous avons pu observer, nous ne pouvons souscrire à l'avis de quelques 
spécialistes, qui font des rayons X un moyen de diagnostic différentiel entre la spléno- 
mégalie leucémique et la mégalosplénie paludéenne. Ces deux formes de splénomégalies 
peuvent céder à la réntgenthérapie; mais si la sensibilité des grosses rates leucémiques 
est plus grande,par contre la guérison parait plus durable dans les cas de splénomégalie 
paludéenne. 


INVERSION DES VISCÈRES THORACIQUES ET ABDOMINAUX 


Par P. MEUGE 


Interne des hôpitaux de Paris. 


Les fails d'inversion sont assez rares pour relater l'examen radiologique d'un sujet, reconnu 


par hasard comme un inversé viscéral. 


I] s'agit d'un infirmier de l'hôpital Boucicaut, âgé de 24 ans, venu, en mars 1914, au labo- 


> LL 
FN 
Nes SE) 

pix 


Thorax ct abdomen, vue antéricure. 


ratoire, pour accompagner une malade el qui, sans rai- 
son, par simple curiosité, manifesta le désir d'être exa- 
miné aux rayons X. 

A notre étonnement, le cœur fut reconnu à droile 
de la ligne médiane : il est normalement constitué et 
l'aorte dépasse le bord droit du sternum. 

L'estomac fut examiné, après absorption d'un lait 
de bismuth : il est entièrement à droite et ne présente 
comme particularités qu'un allongement de la portion 
horizontale. Les contractions sont normales, mais se 
font de droite à gauche. L'ombre hépalique est dans 
l'hypocondre gauche; elle est augmentée de volume. 

Le lendemain, je regardai son intestin: le cecum 
est dans la fosse iliaque gauche; le colon ascendant ct 
langle hépatique lui font suite dans l'hypocondre 
gauche ; le colon transverse passe de la fosse iliaque 
gauche à l'hypocondre droit : on voit une coudure en 8, 
du colon pelvien au bas de la fosse iliaque interne 
droite. 

Le schéma ci-contre réunit les trois radiographies 
que j'ai prises du cœur, de l'estomac et de l'intestin : 
elles ont été présentées à la Société de Radiologie 
(avril 1914). 


Cet homme, très bien constitué, qui avoue n'avoir jamais été souffrant, ne présente aucun 
trouble apparent du fait de son inversion viscérale. 

J'ai demandé à M. Frantz Glénard, qui se trouvait au laboratoire lors de mon examen, de 
vouloir bien l'examiner par ses moyens personnels, aujourd’hui classiques, de palpation et de 
percussion: seule la percussion, m'a dit M. Glénard, donne dans ce cas des renseignements 
utiles, en montrant de la sonorité dans l’hypocondre droit et de la matité dans Phypocondre 
gauche. Au contraire la palpation, en raison de la tension abdominale qui est normale, 
est totalement négative. L’auscultation du cœur donne le maximum de bruit systolique au- 
dessous et en dedans du mamelon droit. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


PHYSIQUE 


Maurice de Broglie (Paris). — Sur l'analyse 
spectrale directe par les rayons secondaires 
des rayons de Roentgen (C. R. Ac. des Sciences, 
19 Juin 1914). 


L'auteur a continué l'étude des différents corps 
emplovés non plus comme anticathode, mais comme 
diffuseurs de rayons X et producteurs de rayons 
secondaires placés en dehors de ampoule. 

Les éléments dont le poids atomique est inférieur 
à 28 ne présentent pas de raies. De 50 à 50, les raies 
sont à peine apparentes. A partir de 50ehaque élément, 
donne un spectre défini. Les spectres secondaires 
ainsi obtenus présentent les memes raies que lorsque 
les éléments qui les produisent sont employés comme 
anticathode. H. GUILLEMINOT. 


J. Holtsmark. — Recherches sur l'éclairement 
produit par le faisceau cathodique dans une 
atmosphère d'hydrogène (Physikalische Zeits- 
chrift, n° 12, 15 Juin 1914, p. 605-608). 


L'auteur a comparé une série d'images photomé- 
triques, tandis qu'il faisait varier la pression du gaz 
dans le tube entre 0 mim.006 et 0 min, 070 d'une part, 
et d'autre part la tension du courant qui fut de 
20 à 1700 volts et l'intensité du courant. La plus 
forte luminosité est produite par le plus fort voltage 
et dépasse pour 1700 volts de 20 pour 100 ce que 
Pon obtient avec 10 volts. La pression du gaz a une 
importance et les tubes donnant une lumière rouge 
produisent plus d'éclat que ceux qui donnent une 
luminescence violette. Enfin l'éclairement qui parait 
augmenter en allant de 0 milliampeére 2 à 55 milliam- 
pères, n’est plus influencé par de plus fortes inten- 
sités. LEON GIRARD. 


TECHNIQUE 


R. Schoenefeld (Vienne). — Technique radiogra- 
phique avec le contact tournant (Fortschritte 
auf dem Gebiete der Roentyenstvahlen, t. XXII, 
fasc. 2, 6 Juin 1914, p. 219-225). 


L'auteur donne des indications détaillées de Ja 
technique à laquelle il est arrivé pour ses radiogra- 
phies en utilisant un contact tournant de Siemens et 
Halske. R. Lepvoux-Leparp. 


R. Kienbóck (Vienne). — Un protecteur pour 
les tubes d'osmo en palladium (Fortschritte auf 
dem Gebiete der Roentgenstrahlen, t. XXII, 
fasc. 2, 6 Juin 1914, p. 242-245, 5 fig.). 

L'auteur décrit un petit protecteur en fil de fer qui 
coiffe Posmo régulateur et le protege très efticace- 
ment. Un schéma en montre le détail. 

R. Lepoux-Lepanp. 


Barret iParis). — Présentation d'une pompe de 
compression silencieuse pour l'alimentation 
des ampoules à soufflerie d'air (Pulletins et 
Memoires de la Société de Radioloyie médicale de 

France, n° 56, Juin 1914, p. 196 à 197). 


L'usage des tubes à anticathode refroidie par cou- 
rant d'air tend à se généraliser, mais il faut une 
soufflerie puissante pour permettre un courant d'air 
intense, La pompe dont on se servait, présentait des 
inconvénients dont le principal était le bruit. Le 
Dr Barret vient de faire réaliser par la maison Gaile 
un groupe moteur-pompe presque silencieux qui 
rend tout à fait pratique ee système de refroidisse- 
ment qui nécessitait autrefois un appareillage trop 
bruyant, surtout pendant les examens radioscopiques 
au cours desquels on est obligé d'interpréter à haute 
voix l'image obtenue à l'écran. G. Manr. 


Josué, Delherm et Laquerrière (Paris). — Dis- 
positif pour radioscopie, Radiographie et Télé- 
radiographie (Bulletins el Mémoires de la Société 
de Radiologie médicale de France, n° +8, Juin 1914, 
p. 186 á 100, 2 fig.). 

Ce disposilif a fait l'objet d'un article dans le n° 6 
de ce Journal, Juin 1914, p. 506 ASI. G. HARET. 


Ledoux-Lebard (Paris). — Dispositif de protec- 
tion des malades contre les radiodermites 
pendant la radioscopie et la radiographie 
(Bulletins el mémoires de la Société de Radioloyie 
Médicale de France, n° 96, Juin 1914, p. 185 
a 185). 

LA.. pensant avec raison que Pusage des filtres 
est sans inconvénient pour la radioscopie et pour 
la plupart des radiographies, croit pouvoir le recom- 
mander pour arrêter les rayons très mous nuisibles 
à la fois pour l'opérateur et pourle malade. ll a fait 
réaliser par la maison Drault, un petit dispositif très 
facile à adapter au-devant de l'ampoule. 

G. HARET. 


. Regaud (Paris). — Régulateur de vide osmo- 


anticathodique pour tubes producteurs des 
rayons X  (trchires d'Electricité médicale, 
10 Juin 1914, p. 600 à 609). 


Modification de osmo régulateur de Villard dont 
le tube est remplacé par une lame de platine portée 
à l'incandescence non plus par une flamme extérieure 
mais par le choc des rayons cathodiques. On peut 
utiliser soit l'anticathode elle-même du tube et il 
suftit alors de faire parvenir de l'hydrogène ou du 
gaz de houille au niveau de Vanticathode (tubes à 
refroidissement par air ou par conduction), soil une 
cathode et une anticathode supplémentaire. disposées 
dans une tubulure spéciale et dans lesquelles on ne 
fait passer le eourant qu'au moment de Femploi 
(tubes à eau). 


530 


Les avantages sur le Villard sont: la commande à 
distance el le plus grand débit, tant pour mollir que 
pour durcir Panmpoule. Dr ANDRE NUYTTEN. 


W. A. Duncan (Boston). — L’équipement radio- 


logique dans l’armée (The American Journal of 


fiventgenology, vol. 1, n° 6, Avril 1914, p. 268-275, 
y lig.). 


Le service de santé de l'armée américaine s'occupe 
depuis quatre ans de Pimportante question de Féqui- 
pement radiologique en campagne. La question est 
encore à l'étude, 

Le Laboratoire radiologique de campagne a sa 
place toute indiquée dans les formations de Parriére, 
à la tète d'étape et non dans les hôpitaux division- 
naires qui ne reçoivent les blessés que temporaire- 
ment en vue d'une évacuation; et où le temps, vu le 
grand nombre de blessés, manquerait. Toutefois, 
comme les hôpitaux de l'arrière peuvent étre appelés 
à se déplacer souvent, il faut que ce matériel soit 
transportable et robuste, très robuste alin de pou- 
voir subir de nombreux transbordements, soit en 
automobile, soit en chemin de fer. 

Ki l'on veut bien se rappeler que sur les champs 
de bataille la meilleure conduite à tenir pour les 
corps étrangers est Pexpectalive,on ne s'embarrassera 
pas d'appareils pour localiser ces corps. La pratique 
courante se réduira surtout à rechercher : 

La nature et l'étendue des fractures; 

Le siege de la ou des fractures sous un panse- 
ment. 

On aura donc recours à la radiographie plus qu'à 
la radioscopie. D'où nécessité d'ètre abondamment 
pourvu de plaques el de tout le matériel photogra- 
phique, 

Le contact tournant a été choisi comme donnant le 
plus de satisfaction au point de vue de sa robustesse, 
de son entretien el de sa facilité de mise en marche. 

L'électricité doit être fournie par un moteur action- 
nant une dynamo, L'une des boites servant à Fem- 
ballage du matériel doit se transformer en table 
radiologique, 

Actuellement. Farmée américaine possède depuis 
deux ans plusieurs installations qu'elle expérimente 
tous les jours. WILLIAM VIGNAL. 


ACCIDENTS 


E. Doumer (Lille). — Un traitement des radio- 
dermites chroniques (Société de thérapeutique, 
10 Juin 1914. 


Ce traitement consiste en frietions légères deux 
fois par jour. mais prolongées. d'un mélange à 
25 pour 100 d'acide lipoïque et de vaseline. Puis, tous 
les deux jours on fait une séance d'effluvation sta- 
ligue. le tabouret étant relié au pole positif de la 
machine, après avoir recouvert la région d'une légère 
couche de pommade à l'acide lipoique. 

G. GIBERT. 


Jeanselme (Paris). — Angiomatose cutanée con- 
secutive a la radiothérapie (Bulletin de la So- 
été de dermatologie et de syphiliyraphie, Juin 
L914, p. 515). 


Y rapporte le cas d'une jeune femine, qui a vu 


apparaitre, apres un traitement radiotbérapique pour 


adenopathie cervicale 
vasculaire, se 
mique. 


une vaste 
detachanl sur un 


nappe d'ectasie 
tegument achro- 


Rayons X. 


Cette malade, dont la mère avait de l'acné rosaré, 
présente, en outre, un léger état de couperose. E'A. 
pense, que cette tendance spontanée aux ectasies 
vasculaires a favorisé le développement des nappes 
érectiles sous l'influence de la radiothérapie. 

L. NAHAN. 


Kempf et Pagenstecher (de Braunschweig). — 
Un cas de radiodermite après radioscopie; 
son traitement chirurgical (Miltetlunyen aus 
den Grenzyebieten der Medizin und Chirurgie, 
t. XXVII, n° 2, 1913, p. 27-274, avec 7 figures). 


L'examen fut pratiqué pour une tuberculose de la 
hanche: irradiation dura 2 à 5 minutes, à 5 reprises; 
pas d'autres indications que celles-ci : 220 volts, in- 
terrupteur Wehnelt, dureté movenne de l'ampoule. 
10 jours aprés érythème inguinal, vésiculation, der- 
matite humide fort douloureuse. Après 6 ou 7 semaines 
pendant lesquelles on ne fit qu'appliquer de la 
« graisse de pore +», la réparation semblait complète, 
sauf télangiectasie et atrophie de la peau. 4 mois plus 
tard réapparul à ce niveau une ulcération qui avait 
tous les caracteres d'un ulcère radiologique. 

Pour réparer cette lésion étendue de la région 
inguinale, K. fit une autoplastie par glissement, avec 
drainage. Guérison après 8 semaines. Les A. insis- 
tent : fe sur la réapparilion tardive d'une radioder- 
mile grave, d'ailleurs signalée par Freund et par 
Wetterer; 2° sur la méthode chirurgicale qui lui fut 
appliquée avec succès. G. DETRE. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Gougerot, Ehrmann el Larousse (Paris). — Spo- 
rotrichose osseuse et sous-cutanée disséminée 
chez un enfant de 14 mois (Bulletin de la So- 
cirlé de dermatoloyie et de syphiligraphie, Juin 
1914, p. 304). 


Les A. rapportent l'observation d'un enfant présen- 
tant des localisations cutanées et osseuses de spo- 
rotrichose, à forme tuberculoide. — Les lésions 
osseuses, détaillées par la radiographie, siégeaient 
sur les métatarsiens et métacarpiens, et étaient 
constituées par un mamelon de périostite hypertro- 
phiante entourant la diaphyse et par un aspect flou 
et réticulé de los. Cet aspect radiographique est 
analogue à celui que lon rencontre habituellement 
dans le spina ventosa tuberculeux; aussi le dia- 
enostic ne fut possible qu'à Paide des recherches de 
laboratoire. 

A noter que la radiothérapie fut tentée sans succes 
sur ces localisations mycosiques, dont eut vite raison 
un traitement ioduré, institué quand le diagnostic 
exact ful établi. L. NAAN. 


Harry W. Dachther Soledo (S. S. A.). — Pé- 
riostite typhique chronique (The American 
Journal of Ræntyenoloyy, vol. 1, n° 6, Avril 1915, 
p. 22 à 258, 6 radiographies). 


Dans cet article, Fauteur met en garde radiolo- 
gistes et eliniciens contre la tendance qu'ont eertiuns 
d'entre eux de faire sur la vue d'une radiographie 
un diagnostic étiologique. Il est vrai que, dans les 
observations qu'il rapporte, l'erreur clinique parait 
facile. 


Rayons A. 


Dans les deux cas qu'il cite, une périostite typhique 
chronique fut diagnostiquée et traitée comme une 
lésion syphilitique; traitement qui n'amena aucune 
sédation des troubles. Les malades ne guérirent 
qu'à partir du jour où on leur fit de la sérumthérapie 
anti-tvphique. Les lésions typhiques des os ressem- 
bient à s'y méprendre aux lésions svphilitiques, en 
effet, on trouve : un pérjoste épaissi et enflammé; 
une bilatéralité fréquente; le tibia plus fréquemment 
atteint; entin des lésions multiples. 

WILLIAM VIGNAL. 


Judet (Paris). — Luxation de la phalangette du 
pouce (Société des Chiruryiens de Paris, 19 Juin 
1914, p. 907). 


La tumeur phalange est complètement lisse en 
arrière de la premiére : elle est en extension coin- 
plete, de telle sorte que l'aspect extérieur du pouce 
n'est pas changé. I n'y a pas de fracture concomi- 
tante. AUBOURG. 


Foisy. — Luxation du grand os, énucléation du 
semi-lunaire, fracture et luxation dorsale du 
pyramidal. Échec de la réduction, extirpation 
du semi-lunaire, suivie d’un résultat satisfai- 
sant (Soc. de Chirurgie, 3 Juin 1914, p. 702 à 
159, 2 clichés). 


Avant l'opération, la radiographie de face montrait : 
4 l'arrachement de la styloite radiale; 2° le semi- 
lunaire empiétant fortement sur la tete du grand os 
sur laquelle il se détache sous la forme d'une ombre 
triangulaire à sommet inférieur: 3° deux petits frag- 
ments osseux au-dessus du pyramidal. De profil, le 
semi-lunaire est chassé en avant; la surface inféricure 
concave regarde directement en avant, le grand os 
est séparé du radius par un espace vide, le pyramidal 
est luxé en arrière. 

Après l'opération, les radiographies montrent que 
le grand os est séparé du radius par une distance de 
| centimètre; le scaphoïde a basculé et se montre en 
projection; le pyramidal s'est rapproché du cubitus. 
De prolil le grand os est dans Pare du radius; le pyra- 
midal est subluxé en arrière, l'apophyse du scaphoide 
est anormalement saillante en avant. AUBOURG. 


Van Neck (Bruxelles). — Fracture du coude 
chez l'enfant et appareil de Hackenbruck (Jowr- 
nal médical de Bruxelles, 28 Mai 1914, p. 287 à 
280 avec 4 figures). 


LA., bien qu'ayant obtenu un résultat fonctionnel 
satisfaisant, estime que cet appareil ne s'est pas 
montré supérieur à un autre : en elfet, l'opacité des 
parties métalliques a empêché de voir les os peu 
opaques de l'enfant, si bien qu'on a fait les manceuvres 
de réduction empiriquement. A. LAQUERRIERE. 


L. Michel (Nancy). — Luxation du coude avec 
fracture de la tête du radius (Société de mede- 
cine de Nancy, Juin 1914). 


L'A. présente un blessé qui, à la suite d'une chute 
dans un escalier, eut une luxation du coude en 
arrière. Le diagnostic s'imposait au premier abord 
par la saillie de Polécráne et l'augmentation du dia- 
mètre antéro-postérieur du coude; cependant on ne 
pouvait arrriver à percevoir la cupule radiale clas- 
sique. La réduction fut très facile, mais quelques 
craquements articulaires et une zone de dépressions 
au niveau de la tète radiale firent songer à une frac- 
ture de cette tète. C'est ce que montra la radiogra- 
phie, principalement celle qui fut prise en incidence 
latérale, le coude fléchi à angle droit et appliqué sur 


537 


la plaque. On put se rendre compte que la tète 
radiale était déplacée en flexion au-devant du condyle 
huméral, la tranche de fracture regardant en haut et 
en avant. 

Le traitement mécanothérapique donna en deux 
mois, des résultats permettant d'éliminer toute idée 
d'intervention chirurgicale. P. AIMÉ. 


Van Neck. — (Bruxelles). Metatarsus varus con- 
génital (Journal médical de Brurelles, 28 mai 
1914, p. 289, à 290 avec 4 figures et 5 radio- 
graphies). 


Adduction congénitale de Pavant-pied (pes adduc- 
tus). 2 variétés : te (Freelich et Broca) coudure du 
bord interne du pied à sa partie moyenne, l'avant- 
pied formant avec l'arrière un angle ouvert en de- 
dans; déjettement du pied en dehors: gros orteil 
paraissait plus long que normalement et souvent pré- 
hensible; pied creux; 2° (Dunker) même caractère 
mais avee pied plat ou bien (Nové-Josserand) avec 
tarsus valgus et pied creux. 

L'auteur a déjà signalé un cas de la première caté- 
gorie chez un monstre à malformation multiple et 
apporte trois observations de la deuxième. 

Le trailement tout au voisinage de la naissanee 
peut ètre le modelage par un appareil: mais très 
rapidement, dès que l'enfant avance en àge, il est in- 
dispensable de recourir à l'intervention chirurgicale. 

A. LAQUERRIERE. 


Picqué (Paris). — Fracture antéro-transversale 
de l’astragale avec luxation postéro-interne du 
fragment postérieur (Sc. de Chirurgie, 17 Juin 
1914, n° 817). 


P. présente la radiographie de ce cas, où l'on voit 
nettement Ja poulie astragalienne en dedans, sans 
fracture de la malléole interne. AUBOURG. 


Mayct (Paris). — Syphilis héréditaire de la rotule. 
Fracture par arrachement d’un fragment os- 
seux (Soc. des Chiruryiens de Paris, ò Juin 1914, 
p. 509 à 514). 


La radiographie montra dans ce cas des altérations 
de la rotule, caractérisées par des parties transluci- 
des ayant l'aspect de vacuoles. Il existait en meme 
temps un corps étranger osseux en arrière du tendon 
du quadriceps. AUBOURG. 


Mayet (Paris). — Ostéomyélite aiguë de l'ischion 
(Sor. des Chirurgiens de Paris, 19 Juin 1914, 
p. 990). 


La radiographie montre que tout Pischion el sa 
branche ascendante sont flous, décalcifiés, comme 
érodés : il y a mème une sorte de séparation entre 
la branche ascendante de Vischion et descendante 
au pubis, une sorte de fracture pathologique de cette 
région : du côté sain, la continuité osseuse est com- 
plète. AUBOURG. 


E. Kirmisson (Paris). — Fistule ombilicale symp- 
tomatique d'une tuberculose du pubis (La 
Presse médicale, n° 44, 3 Juin 1914, p. 421 à 422, 
1 figure). 


Un petit malade, ágé de 9 ans, présentait dans la 
région ombilicale une fistule, par laquelle on pouvait, 
par pression, faire sourdre un pus jaunátre el ino- 
dore. Ni les antécédents ni les symptômes ne pou- 
vant éclairer l'auteur sur le diagnostic de Pallection, 
il eut recours à la radiographie. Celle-ci montra au 
niveau du pubis droit une lésion intéressant le corps, 
la branche descendante et la branche horizontale; 


538 


cette dernière présentait même deux petits séques- 
tres. 

Le diagnostic de lésion tuberculeuse du pubis, 
auquel l'auteur avail songé, fut done confirmé et pré- 
cisé par l'examen radiographique. Celle observation 
montre done une fois de plus quels précieux servi- 
ces peut rendre la radiologie à la chirurgie osseuse. 

P. COLOMBIER. 


Ch. Infroit (Paris). — Note sur la radiographie 
cránienne. Nouveau dispositif pour immobiliser 
la tête. Diagnostic des lésions de la selle tur- 
cique des tumeurs cérébrales et des altéra- 
tions des os du crâne (Bulletin de l'Académie 
de médecine, séance du 25 Juin 1914, p. 875). 


L'auteur prétend que, dans la radiographie du 
crâne d'un malade couché ou assis, Pimmobilite est 
extrémement difficile à obtenir et que le parallélisme 
de la ligne médiane sagittale de la tète avee la pla- 
que sensible, indispensable à la correcte reproduc- 
tion de la selle turcique, n'est obtenu que « par une 
faveur du hasard ». 

C'est sans doute qu'il ignore la bande fendue du 
docteur Robinsohn, si commode pour réaliser trés 
simplement a la fois cette immobilite et, avec un peu 
d'attention, ce parallélisme. 

Aussi a-t-il imaginé un nouveau dispositif qui con- 
siste à immoliliser la tète par la bouche : « sur une 
lame mélallique rigide que j'entoure de cire des 
dentistes, je prends Pempreinte buecale complete. 
En trempant ce moulage dans Peau froide, il devient 
jumédiatement tres dur. Le malade est assis surune 
chaise, Fempreinte est de nouveau placée dans la 
bouche et Ja lame est fixée à laide de deux vis à un 
support très robuste qui est lui-même fixé au sol. Le 
support de plaque, le porte-ampoule et le porte-em- 
preinte sont, quoique indépendants, rigoureusement 
parallèles l'un à l'autre. Grace à cette méthode, les 
images de la selle turcique sont reproduites sans dé- 
formation. » 

Dispositif ingénieux, intéressant, mais non « des 
plus simples », comme le dit Pauteur, el qui, dans la 
adiographie cránienne, apporte peut-être un progrès 
mais nullement une révolution. A. B. 


Sicard et Hagueneau (Paris). — Acromégalisme 
partiel familial (type digito-palpébral (Societe 
médicale des hopitaux, 26 Juin 1914, p. 1258 à 
1240). 


La radiographie (Infroit; avait montré dans ce cas, 
un élargissement de la fosse turcique et la destruc- 
tion des apophyses clinoides, sans augmentation ce- 
pendant des cavités des sinus frontaux. 

AUBOURG. 


Lebedinsky (Paris). — Canine incluse dans la 
voûte palatine (Rerue de Stomatologie, Juin 1914, 
p. 923). 


L'auteur rapporte l'observation d'une malade chez 
laquelle on pouvait songer d'après les signes qu'elle 
présentait : 12 à une dent incluse en ectopie; 2° ou à 
une racine laissée lors d'une extraction précédente ; 
5 ou à un sequestre d'une portion du maxillaire. La 
radiographie précisa le diagnostic en montrant une 
canine volumincuse incluse dans la voùte palatine. 
Aidé parles renseignements de situation et de direc- 
tion visibles sur la radiographie, Vauteur intervint 
utilement el guérit sa malade des troubles, dont elle 
souffrait depuis deux ans. L. NAHAN. 


Giacomo Pesei ((1énes). — Note sur une techni- 
que de la radiographie latérale; de la colonne 


Rayons X. 


cervicale (Radiologia Medica, p. 205, Mai 1914). 


L'auteur recommande de faire coucher le malade 
les bras croisés dans le dos, de manière que les 
épaules portent le plus possible en arrière et en bas 
et on dispose le tronc en position oblique antérieure 
droite où gauche (45% par rapport au plan du lit. On 
pose une plaque radiographique sous le cou du 
malade, le bord inférieur de celle-ci enfoncé dans la 
région sous-claviculaire. La tète fixée en extension, le 
cylindre compresseur peut être laissé horizontal ou 
légèrement oblique.selon les cas, de manière à centrer 
le rayon normal sur les dernières vertèbres cervicales. 
On réussit généralement dans ces conditions à ob- 
tenir l'image de la septième cervicale el souvent de 
la première dorsale. La radiographie annexée à cette 
note est d'une très grande clarté. 

M. GRUNSPAN. 


Boidi Trotti (Turin). — Les fractures latentes 
de la colonne vertébrale (Rudioloyia medica, 
Mai 1914, p. 195). 


Les cing observations publiées dans ce travail fort 
intéressant sont tout à l'appui de l'opinion soutenue 
par l'auteur et par nombre de eliniciens, que certains 
cas désignés sous le nom génésique de evphose ou 
spondylose traumatique sont dus à des fractures 
antérieures et latentes du rachis. Sa bénignilé des 
symptomes immédiats fait conclure à la bénignité du 
traumalisme. 11 n'en est pas moins vrai que très 
souvent la fracture du rachis passe ainsi inapereue, 
mais provoque ultérieurement des lésions d'une par- 
ticulière gravité, car elles ont une marche progressive 
et chronique (evphose traumatique). 

La radiographie seule peut mettre en évidence uve 
fracture à l'époque où le traitement rationnel est pos- 
sible et la guérison facile à obtenir : tout traumatise 
chez qui on a dépisté des symptômes médullaires, 
memes fugitifs el légers doit ètre soumis à cet examen, 
L’expertise médico-légale devra se baser sur l'examen 
radiographique; de cette facon seront sauvegardés 
aussi bien les intérêts du sinistré que ceux de la 
Société d'assurance. M. GRUNSPAN. 


Houdré (Mme) (Paris). — Quelques documents 
iconographiques sur la scoliose, 2° partie. — 
(Revue Pratique d'Obstétrique et de Pédiatrie, 
Mai 1914, p. 141 à 160). 


Nous ne prendrons dans ce long el excellent tra- 
vail que ce qui concerne la radiographie : la radio- 
graphie seule permet d'aflirmer avec certitude l'exis- 
tence de malformations congénitales : hémivertèbres, 
coins osseux, côles surnumeraires. 

Il est nécessaire de faire la radiographie de face et 
celle de profil. 

Sur la radio de face, une confusion des diverses 
parties de la vertèbre, une disparition des espaces 
au-dessus el au-dessous de la vertebre est caracté- 
ristique d'une lésion inflammatoire : en pratique, Île 
mal. Le manque de symétrie des diverses parties de 
la vertebre est le signe de la torsion et de la rotation 
de la vertèbre, lésions caractéristiques des scolioses 
graves par dystrophie osseuse. 

La à vertebre se lit mal et, avec certaines inci- 
dences, on peut ne voir que son are postérieur sur la 
radio de profil, qui, d'après lA.. n'est possible que 
chez les enfants: on peut observer une suppression 
de l'espace intervertébral qui est sans signification, 
Chez les enfants au-dessous de 10 ans, on observe 
presque constamment une encoche profonde du corps 
vertébral, médiane et parallèle aux faces. 

A. LAQUERRIÈRE, 


Rayons X. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Pezzi el Bordet (Paris). — Un siège peu fréquent 
du souffle d'insuffisance mitrale ; importance 
de l'examen radioscopique et graphique (4n- 
nales de Médecine, Juin 1914, p. 597). 


Dans ce travail les A. rapportent le cas d’une 
malade présentant une dyspnée d'effort, des batte- 
ments synehrones avec le choc apexien et élendus 
aux 2 et 3° espaces gauches près du sternum et un 
souffle systolique à ce niveau. 

L'examen clinique pouvait déjà écarter l'idée d’une 
sténose pulmonaire, une maladie de Roger ou d'un 
souffle anémique. Le diagnostic restait hésitant entre 
souffle d'insuffisance mitrale et souffle cardio-pulmo- 
naire. Une étude minutieuse des caractères de ce 
bruit anormal conduisait à lui admettre plutôt une 
origine organique, vraisemblablement mitrale. Pour 
affirmer ce diagnostic, les A. ont eu recours à la 
radioscopie et à la méthode graphique. 

La radioscopie et les tracés orthodiagraphiques en 
position frontale antérieure ont montré une légère 
mais manifeste augmentation du contour gauche du 
cœur, et les cavités droites non dilatées. En position 
O. P. G. l'oreillette gauche empiète légèrement en 
arrière sur l'espace clair rétrocardiaque. La radio- 
graphie a en outre permis de montrer que les pulsa- 
tions du 5° espace correspondaient au ventricule 
gauche. Les méthodes graphiques ont montré que 
les pulsations du 2: espace avaient Ja mème origine. 

En présence de ce cas, les A. insistent sur l'intérêt 
que comporte la radioscopie et les méthodes gra- 
phiques pour faire le diagnostic d'insuffisance mi- 
trale, quand celle-ci détermine un soufile à siège peu 
fréquent. L. NAHAN. 


Lacaille cl Ducellier (Paris). — Les anévrismes 
de l'aorte passent souvent inaperçus faute de 
signes stéthoscopiques et sont des trouvailles 
de bioradiographie (Société médicale de l'Elysée, 
8 Juin 1914, p. 76 à 80). 


Les A. apportent des clichés de dilatations ampul- 
laires de l'aorte, petites dans 12 cas, importantes 
dans 2, et absolument indécelables par les signes 
cliniques. [ls pensent que les anévrismes ampul- 
laires sont très fréquents à l’âge adulte. 

Discussion : M. Bouchacourt pense que, dans la 
plupart des cas présents, il s'agit d'aortites, de dévia- 
tions de l'aorte, etc., et non d'anévrismes au début. 


A. LAQUERRIÈRE. 


Letulle, Aubourg, Lebon, Heuyer (Paris). — 
Rétrécissement congénital de l'artère pulmo- 
naire. Sténose infundibuliforme avec malfor- 
mations multiples du cœur : leur origine endo- 
myocarditique (Société médicale des Hôpitaux, 
12 Juin 1914, p. 1055 à 1085). 


L'examen radiologique avait fourni les renseigne- 
ments suivants : 

Examen antérieur. — La moitié inférieure du bord 
droit du cœur, c'est-à-dire la partie de ce bord qui 
correspond au ventricule droit dans sa région tout à 
fait inférieure, près du sinus phrénico-cardiaque droit 
et, au-dessus, à l'oreillette droite, déborde notable- 
ment la ligne médiane. De plus, au lieu de décrire 
une courbe régulière convexe à droite, il présente 
dans sa partie supérieure une saillie prononcée (fig. 1). 

L'oreillette droite parait donc notablement aug- 
mentée de volume. 

Au-dessus de Poreillette, le bord droit est formé 
par la veine cave supérieure qui offre, à l'état normal, 
une convexité à peine perceptible. Or, chez notre 
malade, on trouve, au niveau de la partie inférieure 


539 


du bourgeon vasculaire, une convexité marquée. La 
légère encoche du bord droit qui correspond, norma- 
lement, à l'union du bourgeon vasculaire et du cœur 
est, ici, très prononcée, grâce à la saillie de la por- 
tion supérieure du bord auriculaire et de la région 
de la veine cave. 

Le bord gauche répond successivement, de haut 


Fig. 1. — Image radiographique du cœur en position 
latérale gauche. 


en bas, à la erosse de l'aorte, à l'artère pulmonaire 
etau ventricule gauche. 

L'axe supérieur (ou aortique) est à peine percep- 
tible à Page adulte. L'axe moven (ou pulmonaire) est 
également très peu distinel. 

La figure 1 nous montre une aorte et une artère 


o’ 
AA * 


Fig. 2. — Examen antérieur. 
Calque pris sur un positif 9/12 d’après une téléradiographie. 


pulmonaire normales. L’axe pulmonaire ne fait sur 
nos clichés aucune saillie. 

L'axe inférieur, très étendu, se porte, a l'état nor- 
mal, très obliquement de haut en bas et de droite à 
gauche, se terminant au diaphragme et non à la par- 
tie du cœur qui, en général, n'est visible qu'au-dessous 


340 


de la coupole diaphragmatique, dans la poche à air 
stomacale, 

Au contraire, le protil moutre : un arc inférieur 
(ventricule gauche) moins vertical que normalement 
et plus oblique en dehors: une pointe du cœur rele- 
vée el rejetée vers la gauche. 

Le contour inférieur du ventricule droit, qui ne 
devrail pas être visible (car le bord inférieur de la 
silhouette cardiaque répond, dans sa moitié gauche, 
au ventricule gauche), se montre ainsi exagéré et ne 
se trouve plus perdu comme à Fétat sain, dans les 
ombres perforées du foie et de la colonne vertébrale. 

L'augmentation du volume des cavités droites est 
encore rendue manifeste par l'examen du cœur en 
position oblique. 

Position oblique antérieure droite. — On voit dans 
l'examen, en position oblique antérieure droite. une 
première saillie due à l'oreillette droite augmentée de 
volume el une seconde saillie, située plus bas, qui 
représente le ventricule droit. 

Aucune ombre anormale au niveau du bourgeon 
vasculaire n'indique. au-dessus du ventricule gauche, 
une dilatation de Partére pulmonaire. 

Position latérale gauche. — En faisant passer le ravon 
normal de droite à gauche, il est possible de consta- 
ter également, grace à la maigreur du sujet, la dispa- 
rition en bas et en avant) de Pespace rétro-sternal 
au niveau du ventrieule droit qui est coilé à la paroi 
thoracique, et surtout l'augmentation du volume de 
l'oreillette droite qui, formant le bord postérieur de 
l'ombre cardiaque, tombe dans Pespace rétro-car- 
diaque. 

Mensuralion du cœur. — Faite sur une téléradiogra- 
phie (schéma). 

Distance latérale droite = 2,8, (Ce diamètre, qui 
répond à peu près au diamètre de l'oreillette droite, 
est représenté par une perpendiculaire abaissée de la 
partie la plus périphérique du bord droit sur la ligne 
médiane.) 

Distance 
abaissée du point le plus périphérique du 
gauche sur la ligne médiane). 

Diamètre longitudinal = 19,8. (Droite, menée de la 
partie supérieure du contour de l'oreillette droite à 
la pointe du coeur.) 

Diamètre transversal = 9,7. (Droite, menée du point 
où Je bord droit de la silhouette eardiaque rencontre 
le diaphragme à Funion de Farc moyen et de Farc 
inférieur du bord gauche.) 

Angle dinclinaison = 26% (Angle formé par la ren- 
contre du diamètre longitudinal et du diamètre trans- 
versal.) AUBOURG. 


latérale gauche = 9,9. (Perpendiculaire 
bord 


E. Mueller (Munich). — Observations radiolo- 
giques sur les causes d’erreur des méthodes 
cliniques de détermination du volume du cœur 
(Munchener medizimsehe Wochenschrift, ne 25, 
9 Juin 1914, p. 1270-1271, 9 fig.). 


Les cliniciens se basent normalement dans lap- 
préciation des dimensions cardiaques par la percus- 
sion sur les points de repère que fournissent les 
mamelons. M. fait remarquer à la suite de nombreux 
examens orthodiagraphiques combien ees points de 
repère ont peu de valeur, car la distance qui sépare 
les deux mamelons peut osciller entre 15 et 2 cm. 
chez les sujets de 20 à 50 ans présentant à peu pros 
le mème développement physique el en particulier 
le mème développement thoracique. 

L'on ne devra done, pour apprécier l'état normal ou 
anormal du volume du cœur, se baser que tres rela- 
tivement sur ce point de repère et recourir plus sou- 
vent qu'on ne le fait jusqu'à présent à l'examen radio. 
logique, R. Lrpoux-LEpanD. 


Louste cl Mlle Leconte (Paris). — Tumeur du 
corps thyroïde simulant cliniquement et à la 


Rayons X. 


radioscopie un anévrisme de la crosse de 
l'aorte (Sociéte médicale des Hôpitaux, 19 Juin 
1914, p. 1187-1188). 


Pour une malade de 48 ans, présentant un syndrome 
de compression médiastinale cliniquement attribuable 
à un anévrisme, l'examen radioscopique (Béclére) 
en positions antéro-postérieure et latérale oblique, 
montre une ombre médiastinale faisant corps avec 
l'aorte, Aussi Béelère conclut, comme la clinique, à 
une ectasie, Et l'autopsie a montré qu'il ne s'agissait 
pas d'une ectasie, mais d'un corps thyroïde pesant 
240 gr. avec une aorte normale, 

Le diagnostic montre les difficultés du diagnostic 
des tumeurs du médiastin, malgré la radiologie. On 
écrit habituellement que la tumeur ectasique de 
l'aorte est pulsatile, ce n'est pas toujours vrai. 

AUBOURG. 


APPAREIL DIGESTIF 


Schmieden, Ehrmann et Ehrenreich (Berlin). 
— Le diagnostic moderne des affections de 
l'estomac d’après une statistique de 40 cas avec 
vérification opératoire (Milteilungen aus den 
Grenzyebieten der Medizin und Chirurgie, tome 
XXVII, n° 4, 1914; p. 479 à 544; 45 fig.). 


De ces 40 cas étudiés avec toutes les ressources 
de la elinique moderne, l'exploration radiologique 
comprise. et contrôles ensuite sur la table d'opéra- 
tion, les A. dégagent de longues conclusions dont on 
peut retenir les points suivants : Fimportance d'un 
examen radiologique ou plutôt d'examens radiolo- 
giques répétés ne fait aucun doute; un pelit carci- 
nome n'est souvent décelable que par cette méthode. 
Dans un seul cas, on commit une erreur de diagnostic 
en croyant à l'existence d'un ulcére tandis que l'opé- 
ration montra un cancer inextirpable de la petite 
courbure. Les A. avouent que l'erreur n'aurait pas été 
commise s'ils avaient tenu plus compte des signes 
adiologiques (estomac petit, haut situé, pas d'ondes 
péristalliques sur la petite courbure, image lacunaire 
à ce niveau qui n'avait pas été suffisamment remar- 
quée) que des signes cliniques. 

I n'y eut pas d'autre erreur sur la nature des lé- 
sions; mais il faut dire que, dans beaucoup de cas, le 
diagnostic ne fut pas porté de façon précoce. IT y 
eut plus souvent erreur Sur la localisation de Pulcére 
duodénal. I n'y aurait pas de signe typique de celui- 
ci; le meilleur serait le siège de la douleur à droite 
de Vombilic, surtout si l'examen à l'écran permet 
aussi de le situer à droite du pylore; le passage du 
bismuth dans le duodénum fortifie le soupçon d'une 
lésion duodénale. 

Aucune méthode ne doit ¿tre négligée; les A. rejet- 
tent seulement la gastroscopie comme dangereuse. 

G. DETRE. 


Gross (Nancy). — Diverticule de œsophage. Extir- 
pation. Guérison (Societé de Chirurgie, 10 Juin 
1914, p. 754-760, 1 radiographie). 


A l'examen radiologique, le diverticule apparaissait 
sous la forme d'une tache arrondie, un peu diffuse, 
mesurant à peu près 6 cm. dans ses deux diamètres, 
presque médiane, un peu plus accusée à gauche et 
se terminant à sa partie supérieure au-dessus de la 
clavicule. 

L'opération a montré qu'il s'agissait d'un diverti- 
ticule inséré sur la face postérieure de l'æsophage. 

AUBOURG. 


Shingoro Marnyama (Japon). — Contribution à 
l'étude du diverticule de l’œsophage. dit par 
pulsion (Mitlleilungen aus den Gren:yeliele der 


Rayons À. 541 


Medisin und Chirurgie. Bond. 28, Neft 1, 1914, 

p. 1). 

A l'occasion d'un cas dont l'observation clinique, 
radiologique et anatomo-pathologique est aussi com- 
plete que possible, intéressante revue de létiologie, 
de la symptomatologie el du traitement de cette 
lésion autrefois méconnue par les cliniciens, mais 
dont les médecins radiologistes font aujourd'hui si 
facilement le diagnostic. A. B. 


Heller (Leipzig). — Spasme chronique du cardia 
avec dilatation de l’@sophage. Cardiaplastie 
extramuqueuse (Mitteilungen aus den Greniqe- 
bieten der medizin und Chirurgie tome XXVII, 
n° 4,1913, p. 141 à 149, avec figures). 


Chez un malade de 49 ans qui souffrait de dys- 
phagie depuis Page de 50 ans la sténose du cardia 
fut démontrée par la radioseopie. La bouillie bismu- 
thee s'aceumulait dans un véritable sac asophagien, 
il y avait encore un résidu plusieurs heures après 
l'ingestion. La radioscopie permit également de juger 
la valeur de l'opération ‘incision longitudinale de la 
musculeuse et suture transversale). Trois mois plus 
tard, le bismuth tombait comme une pierre au fond 
de l'estomac sans aucun arrét au cardia. Une torsion 
en forme d's de la partie inférieure de Peesophage, 
décelée par un léger dépôt de bismuth sur les parois, 
était le seul reliquat de la dilatation de l'organe. 

G. DÉTRÉ. 


Finsterer el Glaessner (Vienne). — Ulcére calleux 
de la grande courbure de l'estomac ayant pro- 
gressé dans la rate (Mitteilungen aus den Grenz- 
yebieten der medizin und Chirurgie, tome XXVII, 
n° 1, 1915, p. 126 à 159, 5 fig.). 


Chez un homme de 43 ans, l'existence depuis 3 ans 
de douleurs à gauche de l'épigastre, douleurs provo- 
quées notamment parle redressement, les mouvements 
brusques du rachis, l'existence aussi d’hématémeses, 
de melena rendaient probable le diagnostic d@ulcere 
calleux. La radioscopie montra Pestomac altiré vers 
la droite et à Punion du tiers supérieur et du tiers 
moyen de la grande courbure un diverticule aplati, 
large de trois doigts: son image persistail 24 heures 
après l'évacuation complète de l'estomac qui s'était 
faite dans le délai normal; sur la petite courbure, en 
face de ce diverticule siégeait une encoche, telle 
qu'on en constate sur la grande courbure dans le cas 
beaucoup moins rare d'uleus de la petite courbure. 
L'examen était donc absolument démoustratif. La 
réaction de Glaessner-Kreuzfuchs (ingestion d'Ile] 
pendant l'examen radioscopique déterminant la sus- 
pension du péristaltisme et Pocelusion du pylore) 
confirmait aussi le diagnostic d'ulcère, 

L'opération montra, en effet, un ulecre calleux de 
a grande courbure adhérant à la rate et fortement 
en bas à la queue du pancréas. Après séparation, la 
paroi de l'estomac présentait une ouverture large 
comme 1 france, et le pôle inférieur de la rate une 
excavation de la taille d’une noix. On fit la résection 
de l'ulcus, la gastro-entérostomie, la splénectomie, 
et le malade guérit. 

Après avoir remarqué que ce cas est unique dans 
la littérature radiologique, les A. justifient longuement 
leur conduite opératoire. G. DETRÉ. 


H. Poillon. — Quelques notions récentes sur 
Pulcère de l'estomac (La Clinique, n° 20, p. 315, 
15 Mai 1914). 


Dans le syndrome de la petite courbure étudié par 
Læper et Schulman, la radioscopie montre qu'il y a 
ni stase, ni dilatation gastrique, mais une déforma- 
tion de la petite courbure. 


Dans des cas simulant les crises gastriques du 
tabes étudiés par Babinski, Chomet et Gaston Durand, 
l'examen radioscopique a surtout montré une dilata- 
tion très accentuée et une douleur juxta-pylorique. 

P. MEVGE. 


R. D. Carman (Rochester). — Le diagnostic 
radiologique de l’ulcère gastrique (The Imeri- 
can Journal of Roentgenoloyy, vol. I, n° 4, 
Avril 1914, 37 figures). 


Du 1* Septembre au 1* Mars, Carman a eu Pocca- 
sion, à la Clinique des frères Mayo, d'examiner 1983 ma- 
lades atteints de lésions gastro-intestinales; 47 de ces 
malades furent reconnus à Popération porteurs d'ul- 
core de l'estomac: 59 de ces ulcères avaient été dia- 
gnostiqués radiologiquement, ce qui fait une propor- 
tion de 83 pour 100, L'auteur attache une grande 
importance à la radioscopie; les radiographies même 
prises en séries n'arriveront jamais à remplacer ce 
mode d'exploration. 

L'A. distingue quatre variétés d'ulcères : 

4° Petite érosion superlicielle de la muqueuse; 

2 Ulcère calleux avec cratère profond; 

3° Ulcére perforant avec ou sans formation de 
diverticule ; 

4° Ulcère se cancérisant rapidement. 

Les deux seuls signes pathognomoniques d'un 
ulcère gastrique sont : 

a) « La niche ». 

8) Le diverticule. 

Les autres signes tels que : 

Le sillon, la biloculation gastrique, le retard de 
l'évacuation, la mobilité diminuée, la douleur fixe à 
la pression, Phypotonie gastrique et l'antipéristaltisme 
ne sont que des signes accessoires qui, par eux- 
memes, n’ont pas grande signification. 

L'auteur désigne sous le nom de niche Pimage que 
donne Pulcére gastrique qui s'est creusée une pelite 
cavité dans les parois gastriques réservant le nom 
de diverticule ou formation cavitaire à Vulcére perfo- 
rant qui est en communication avec une poche dans 
un Organe voisin. 

« La niche » est située généralement sur la petite 
courbure ou sur la paroi postérieure: quand elle se 
trouve dans la région pylorique il est parfois très 
difficile de la rendre bien visible, par suite des mou- 
vements péristalliques. 

Bien que non pathognomonique, le sillon de la 
paroi gastrique est après la niche et le diverticule le 
signe le plus important. Le sillon consiste en une 
échancrure par contraction de la paroi gastrique, 
échancrure se produisant sur la paroi opposée au 
siège de l’ulcus. La profondeur et la largeur du sillon 
sont variables. Dans un cas où l'auteur vil un sillon 
large et mamelonné en face d'une seule niche, on 
trouva à l'opération plusieurs ulcères. L’estomac 
doit ètre vu pendant sa réplétion, car l'on peut sou- 
vent ainsi décéler un ulcère qui une fois l'estomac 
plein n'est plus visible. Pour qu'un sillon ail une 
valeur symptomatologique, il faut : 

4° Qu'il soit constant et stationnaire; 

% Qu'il persiste malgré une palpation vigoureuse ; 
apres Padministration d'un anti-spasinodique. 

L'auteur hésiterait de porter le diagnostic sur ce 
signe seul, mais associé á d'autres il acquiert quel- 
que valeur: nolamment quand il coexiste avee un 
point douloureux à la pression, point nettement 
limité et localisé sur la paroi opposée. 

La biloculation gastrique par ulcus peut èlre spas- 
modique et alors le chirurgien ne la retrouve plus 
quand le sujet est sous l'influence d'un anesthésique, 
ainsi que Va signalé Aubourg à la Société de Radio- 
logie, où il la retrouve elle est alors due à une rétrac- 
tion cicatricielle. L'estomac biloculaire carcinoma- 
teux est plus irrégulier et le canal joignant les deux 
poches est plus long. Enfin l'estomac biloculaire 


542 


spasmodique simple ressemble à £y méprendre à 
celui dù à un uleus, d'autant plus que souvent il ne 
cede pas à un antispasniodique. 

Tous les autres signes n'ont de valeur qu'associés 
aux signes cliniques et ne peuvent donner qu'une 
présomption, car on les retrouve dans beaucoup 
d'autres affections gastriques ou des viscères péri- 
gastriques. 

On devra songer à une dégénérescence carcinoma- 
teuse rapide chaque fois qu'on verra un large ulcère 
avec un cratère profond. WILLIAM VIGNAL. 


Faullsaber et Freiherr von Redwitz (Wurtz- 
bourg). — Tableau clinique et traitement de 
Pulcére « extra-pylorique» de l'estomac Mit- 
terlungen aus den Grenzgebieten der Medizin und 
Chirurgie, Band 28, Helft 1, 1914, p. 150 à 212). 


Travail tres important et très intéressant, illustré 
de 47 figures qui, pour la plupart, reproduisent des 
images radioscopiques el reposant sur l'observation 
de 58 cas d'uleus extra-pvloriques de Testomac 
opérés par le prof. Enderlen : 10 gastro-entérostomies 
avec 4 mort, 3 résections en coin sans accident, 
9 opérations de Billrotth IF avec 1 mort, 56 résections 
circulares avee 2 morts. 

Un uleere extra-pvlorique de Pestomae pour deux 
ulcéres pyvloriques, telle est à peu pres la fréquence 
relative des deux localisations. 

L'auteur étudie en détail l'étiologie, la svmptoma- 
tologie et le diagnostic de Puleus extra-pylorique. H 
insiste tout particulièrement sur la périodicité des 
douleurs, sur Fallernance des crises douloureuses 
avec les périodes de bien-être, ce symptôme consi- 
déré à tort par Moginhan comme caractéristique de 
Puleus duodénal et très légitimement aboutit à la 
conclusion que la périodicité en question caractérise 
essentiellement tous les ulcères chroniques et pro- 
fonds de l'estomac et du duodénum, plus spéciale- 
ment ceux qui pénetrent dans les organes voisins, 
qu'elle domine Je tableau clinique tant qu'il ne sur- 
vient pas de phénomènes d'ocelusion pylorique mais 
que, tres importante pour le diagnostic d'uleus, elle 
est sans valeur pour la localisation topographique. 

A ce point de vue, c'est le résultat de l'exploration 
radiologique, c'est la constatation d'une image diver- 
teulaire ou d'une image biloculaire persistante de 
estomac quí ont une valeur pathognomonique, Le 
fait est aujourd'hui classique ou devrait Petre, 

D'après l'experience de l'auteur et contrairement 
aux anciennes assertions d'londek, luleus extra- 
pvlorique de Pestomae s'accompagne seulement dans 
20 à 25 pour 100 des cas observés d'un retard dans 
l'évacuation de eet organe (résidu stomacal lO heures 
après le repas bismuthé). 

L'auteur passe en revue tous les procédés opéra- 
toires appliqués au traitement de Puleus extra-pylo- 
rique, les compare, les critique et donne nettement 
la préférence sur la gastro-entérostomie aux procédés 
plus radicaux qui suppriment la lésion, spécialement 
à la résection cireulaire de la portion moyenne de 
l'estomac. 

ll se plait à rendre hommage aux récentes publica- 
tions de Mathieu sur le mème sujet et à la concor- 
dance des vues cliniques du médecin de Fhôpital 
Saint-Antoine avec les siennes propres. 

A. BÉCLERE. 


Barjon (Lyon). — Biloculation par sténose 
médio-gastrique. Étude clinique et radiologique 
(Le Progrès Médical, n° 26, Juillet 1914, p. 328 
à 555, 4 fig.). 

L'auteur fait une étude complète de la question et 
montre que la stenose médio-gastrique n'est qu'excep- 
tionnellement congénitale, on a réuni à peine 4 cas 


Rayons X. 


qui résistent À la critique, habituellement elle est 
causée par Puleére (90 pour 100), par le cancer (6 à 
10 pour 100), par la svphilis, 3 cas jusqu'à présent. 

Les symptômes n'ont rien de bien caractéristique, 
appétit peu modifié, douleur variable, les vomisse- 
ments alimentaires fréquents contenant souvent des 
aliments ingéres la veille, état général mauvais. 

La seule exploration pouvant donner des rensei- 
gnements avant Vere radiologique, était l'exploration 
à la sonde permettant l'insufflation, grace à laquelle 
on voyait se dessiner les 2 poches, sous la paroi 
abdominale. Mais c'est l'examen aux rayons X qui 
l'emporte maintenant, par la précision des rensei- 
gnements qu'il fournit dans ces cas. C'est grâce au 
radiodiagnostic qu'on peut distinguer une bilocula- 
tion banale, d'une vraie, la première étant causée 
par compression de voisinage, rate leucémique, 
tumeur du foie, distension gazeuse de l'intestin, ete., 
car la biloculation iei n'est pas permanente et se mo- 
diie d'un jour à Fautre. L'A. reconnait également 
une forme de biloculation spasmodique, qu'on peut 
rencontrer chez certains névropathes, et une autre 
forme spasmodique, qu'on peut rencontrer chez cer- 
tains névropathes, et une autre forme spasmodique, 
souvent liée à la présence d'un ulcus, pouvant mon- 
trer une certaine fixité pendant des années. 

Enfin il arrive à la biloculation vraie par sténose 
médio-gastrique organique. H en existe 2 formes, 
l'une que M. Barjon dénomme « active », elle est 
serrée annulaire: l'autre, qu'il appelle « passive », est 
plus lâche, et souvent due à la présenee d'une tu- 
meur. Dans le premier cas, l'aspect radiologique est 
celui de 2 estomacs distincts, superposés, avec con- 
tractions indépendantes et alternatives. Tandis que 
dans la sténose plus large il ny a jamais l'aspect de 
2 poches indépendantes, ce n'est qu'un estomac 
déformé. 

LA. aborde enfin le traitement, déconseillant la 
gastroplastie paree quineftieace, et donnant le choix 
soit à la gastro-entérostomie ou meme à la gastrec- 


tomie; 4 radiogrammes illustrent cette étude tres 
intéressante. G. HARET. 


Pierre Duval (Paris). — Indications des diffé. 
rents procédés opératoires dans le traitement 
de l'estomac biloculaire (Soc. de Chirurgie, 
17 Juin 1914, p. 790, 24 Juin, p. 826). 


A propos du traitement chirurgical des biloculations, 
D. étudie les indications de la gastrectomie, de len- 
téro-anastomose sur la poche supérieure et de la 
gastro-gastrostomie entre les deux poches, Dans 
cette derniére opération (4 observations), les Rayons X 
montrent une large et rapide communication entre 
les deux poches gastriques. 

Dans un cas de résection médio-gastrique, le cliché 
montrait une biloculation spasmodique, un estomac 
biloculaire intermittent comme dit Klose. au niveau 
de la résection, La poche cardiaque se vide par con- 
tractures rythmiques tontes les cinq secondes envi- 
ron, dans la poche pylorique, entre lesquelles la 
communication est interrompue entre les deux 
poches. Dans l'ensemble, la réplétion de la poche 
pylorique est instantanée et très facile. 


Discussion. 


Souliqaur, — Dans un cas de gastro-gastrostomie 
pour estomac biloculaire (Parmentier) a constaté le 
passage immédiat du bismuth de la poche cardiaque 
dans la poehe pylorique. 

Mauclaire, — Apres gastro-gastrostomie entre les 
deux poches et entéro-anastomose sur la poche 
supérieure, a vu que les aliments passaient par 
Vanastomose gastro-intestinale dans la poche plo- 
rique. De temps en temps. par des mouvements anti- 
péristaltiques, l'estomac vidait sa poche pylorique 


Rayons X. 


dans sa poche cardiaque, puis de lá dans l'intestin. 

Walther relate l'observation d'une malade. examinée 
2 fois par Barret, et chez qui le second examen avait 
montré une diminution progressive du canal inter- 
médiaire et un retard très marqué du passage après 
gastro-entéro-anastomose sur la poche supérieure, 
bien que la forme de l’estomac soit la mème qu'avant 
l'intervention, le liquide passe librement par la poche 
retrécie et apparait immédiatement dans la poche 
inférieure. l'évacuation s'effectue par la néobouche 
aussilót après Vingestion du lait de bismuth; elle 
s'opère en même temps par le pylore et se poursuit 
avec des vitesses 4 peu près égales par ces deux 
orifices. 

Quénu a opéré deux cas d'estomac biloculaire qui 
seront publiés dans la thèse de Lathil. 9 Atnouns. 


Hartmann (Paris). — Les bouches gastro- 
intestinales dans le cas de pylore perméable 
(Soc. de Chirurgie, 17 Juin 1914, p. 798). 


A propos du fonctionnement des bouches, quand 
le pylore est perméable, Il. pense que : 

4° Une bouche bien ourlée de muqueuse, réunie 
par première intention, non ulcérée secondairement, 
ne se ferme jamais; 

2 Lorsque la bouche est faite près du pylore, la 
bouche fonctionne : lorsque la bouche est faite loin 
du pylore, presque tout le contenu gastrique passe 
par le pylore. Ces opinions résultent d'expériences 
sur les animaux (Metivet) et de constatations radio- 
logiques chez des opérés (Wilfrom) : la plus grande 
partie du contenu gastrique, sinon la totalité, passe 
par la bouche; celle-ci est faite par H. 

Sur Pantre pylorique. H. pense que les contractions 
gastriques ne sont nettes à Pexamen sur l'écran que 
dans la portion pylorique. 

Pierre Duval a le plus souvent vu à la radioscopie, 
la néobouche se fermer au moment des contractions 
violentes du vestibule pylorique. La vidange de Fes- 
tomac ne se fait pas au moment des contractions de 
l'estomac qui obliterent la bouche au lieu d'y chasser 
son contenu. 

Cunéo, chez une malade dont les contractions 
étaient très nettes, a vu la néobouche se fermer 
quand l'estomac se contractait : le bismuth ne passait 
que dans la période de reláchement. 

Tuffier rappelle le fonctionnement normal du 
pylore, après neutralisation par les liquides duodé- 
naux alcalins, du contenu de l'estomac, et les con- 
tractions de Pestomac secondaires à cette modifica- 
tion toute chimique. 

Walther rapporte l'examen radioseopique (Delherm) 
d'une malade opérée il y a 13 mois. On constate un 
relèvement du bas fond de l’estomae (par rapport au 
cliché préopératoire) et une issue en masse du bis- 
muth par le large orifice de Panastomose, orilice qui, 
cependant, est situé très loin du pylore. | 

AUBOURG. 


Lejeune (Paris). — Radiographie d'estomac, 
ulcère calleux (Bulletins et mémoires de la Société 
de Radiologie médicale de France, n° 56, Juin 
1914, p. 190 à 191). 


ll s'agit d'un malade chez lequel on fit à Pécran le 
diagnostic d’ulcère calleux : l’image ne laissait aucun 
doute à cet égard. Mais lorsqu'on fit la radiographie, 
on vit sur l'épreuve un diverticule complètement 
rempli, sans vacuole d'air. L'A. signale ce fait qui, 
sans radioscopie préalable, aurait pu causer une 
erreur d'interprétation. G. HARET. 


Walther (Paris). — Tumeur de la petite cour- 
bure de l'estomac (Soc. de Chirurgie, 9 Juin 
1914, p. 158-745). 


543 


L'examen radioscopique montrait contre le bord 
droit de l'estomac, très abaissé et extrémement mo- 
bile, l'ombre d'une tumeur appliquée sur la petite 


HR RS 


Schéma radioscopique. 
En pointillé, l'ombre de la tumeur empiétant sur la petite 
courbure de l'estomac. 


courbure qu'elle déformait légèrement et dont la 

mobilisation à la palpation entrainait l'estomac. 
L'examen histologique a montré qu'il s'agissait 

d'un fuso-sarcome pur. AUBOURG. 


Walther (Paris). — Sténose aiguë complète du 
pylore (Soc. de Chiruryte, 3 Juin 1914, p. 756 à 
738). 


L’examen radiologique (Enriquez) avait montré une 
sténose complète du pylore : 24 heures après, on ne 
trouvait aucune trace de bismuth dans l'intestin, 
chez un malade qui par mégarde avait avalé, quelques 
jours auparavant, une gorgée d'esprit de sel. 

Aprés gastro-entéro-anastomose, l'examen radiolo- 
gique (Delherm) montrait que l'anastomose large 
fonctionnait parfaitement, mais que Vocclusion du 
pylore était restée absolue. AUBOURG. 


Enriquez, E. Binet, Gaston-Durand (Paris). — 
Du mode d'action du bicarbonate de soude sur 
les douleurs gastriques tardives. Étude radio- 
scopique (Société de thérapeutique, 10 Juin 
1915). 


Les recherches ont été faites sur 91 malades 
(dyspepsie simple, dyspepsie et cholélithiase, ptose 
douloureuse gastrique, gastrite alcoolique). L'examen 
radioscopique avant la prise de bicarbonate de soude 
a montré chez 7 malades l'estomac vide, quatre heures 
après le repas type légèrement bismuthé. Chez ces 
7 malades, la vacuité de l'estomac coincidait avec 
l'absence de douleurs. 

Chez les 14 malades restants, quatre heures après 
le repas Pécran montra des estomacs presque pleins 
à péristaltisme très ralenti, et il existait un rapport 
assez élroil entre Vintensilé des phénomènes douloureux 
et l'importance du retard de l'évacuation stomacale. Les 


contractions de ces estomacs douloureux étaient 
minimes, superficielles, très esparées, inefficaces. 

Du bicarbonate de soude (de 1 à 2 gr.) fut donné à 
14 malades dont les douleurs se produisaient 4 heures 
après le repas. Dans 12 cas sur 14, les douleurs ces- 
sèrent 10 à 15 minutes après Vingestion du bicarbo- 
nate de soude. L'examen montra que la sédation ou 
la suppression des douleurs coincidait, ehaque fois, 
avee des confractions péristalliques étendues, intenses, 
fréquentes et inefficaces, el que l'évacuation de Festo- 
mac était immédiatement accélérée. 

Le bicarbonate aurait done un effet anesthósique 
dù à l'acide carbonique qu'il dégage, et un réel pou- 
voir excito-moteur. G. GIBERT. 


Perrin ct C. Jaisson (Nancy). — Contribution 
au diagnostic radiologique de la syphills gas- 
trique (Société de médecine de Nancy, Juin 1914). 


Les A. présentent des radiographies de Pestomac 
d'un malade de 55 ans, atteint de syphilis gastrique 
sous les apparences d'une dyspepsie banale compli- 
quée d'entérile, 

L'estomae légèrement plosé est presque tout entier 
à gauche de la ligne médiane, sa forme est celle d'un 
crochet, sa mobilité parfaite et son évacution com- 
plete en 2 heures 1/2. 

Le contour de la grande courbure présente une 
série de dépressions, de dentelures indiquant que la 
paroi prend mal le bismuth. A son niveau, l'estomac 
se laisse facilement déprimer et présente de larges 
ondes péristalliques régulièrement espacces. 

"analyse du sue gastrique montre : absence totale 
CHCI libre la evstodiagnostie faite par M. Caussade ne 
décèle aucun élément néoplasique, le Wassermann 
est nettement positif (Zuber), 

L'âge du malade, la longue durée de l'affection qui 
dure depuis 6 ans, l'état de la grande courbure qui 
reste souple et se contracte normalement autorisent 
à rejeter l'hypothèse d'un cancer encéphaloïde et per- 
mettent de penser qu'il pourrait s'agir de lésions 
gommeuses ou seléro-gommeuses n'ayant pas atteint 
la musculeuse stomacale. A l'appui de cette manière 
de voir est l'amélioration obtenue chez ce malade, 
après trois semaines de traitement ioduré et arse- 
nical, 

A ce propos, P. Aimé présente à la société les ré- 
ductions de 2 radiographies concernant Pestomac d'un 
syphilitique de 57 ans atteint d'accidents tertiaires. Ce 
malade, quiest en outre aleoolique, a des périodes où 
son estomac Jui permet de tout absorber sans mesure 
et des périodes où il ne supporte aucun aliment et lui 
occasionne de violentes douleurs. Ce malade de pas- 
sage disposant de peu de temps, il fut impossible de 
pratiquer l'analyse du sue gastrique, et de faire le 
cvstodiagnostic. 

La radiographie montre un estomac volumineux à 
grosse poche à air et dont la paroi est le siege de 
violentes contractions dès l'arrivée du bismuth. En 
14 d'heure, il est complétement vide. Les parois sont 
souples, Festomac très mobile ne présente aucun 
des signes radiologiques habituels du cancer ou de 
Pulcére, Faut-il en faire un estomac syphilitique? Y a- 
til crise gastrique du tabes? Tout en conseillant au 
malade la reprise du traitement spécilique, P. Aimé 
ne se eroit pas autorisé à eonclure d'une facon pré- 
eise, pensant qu'il faut être très réservé dans linter- 
prétation d'images radiologiques qui ne peuvent pas 
apporter les éléments certains nécessaires à un dia- 
gnostic étiologique. P. Aimé. 


A. Schmidt (Halle, et Ohly (Cassel). — Dilatation 
congénitale du duodénum avec diverticule 
(Muenchener Medizinische Wochenschrift, ne 2, 
Y Juin 1914, p. 1278 1280, 5 fig.). 


Chez une femme de 28 ans, qui présente depuis de 


Rayons X. 


nombreuses années des phénomènes intestinaux que 
l'examen des selles permet d'interpréter comme dus 
à une pancréatite intermittente, examen radiologique 
montre la persistance de l'ombre duodénale pendant 
toute la durée de l'examen et de Pévacnation gas- 
trique. 

L'examen du duodénum à l'écran, suivant la méthode 
de David, fait voir une dilatation considerable de la 
portion descendante du duodénum. 

L'intervention chirurgicale permet de constater une 
dilatation considérable atteignant surtout la partie 
descendante qui présente comme des boursouflures 
diverticulaires. Le duodénum a presque les dimen- 
sions de l'estomac vide. On ne constate d'ailleurs 
aucune modilication pathologique de ses parois et Pon 
pralique une gastro-entérostomie postérieure avec 
fermeture du pylore. Le malade meurt six jours après. 

Cette observation est intéressante par la rareté des 
cas semblables et les erreurs de diagnostie auxquels 
ils pretent. R. Lepoux-Lepanrp. 


P. Lohfeldt (Hambourg). — Deux cas de péri- 
typhlite chronique avec insuffisance de la val- 
vule iléo-cæcale (Forlschrilte auf dem Gehicte 
der Roentqenstrahlen), t. XXIL, fasc. 2, Juin 1914, 
p. 216-217, 1 pl.). 


L'auteur s'associe à l'opinion de Dietlen qui consi- 
dere l'insuffisance de la valvule de Bauhin comme un 
svmptôme objectif important de pérityphlite chroni- 
que, mais sans voir dans les phénomènes douloureux 
qui Paccompagnent souvent, une réaction du grèle ; 
certains cas de péritvphlite chronique dans lesquels 
la valvule est parfaitement continente s'accompagnent 
des mémes douleurs. L. n'a observé que deux cas 
nets; le premier quí aceusait des douleurs vives lors 
de la première radioseopie, au moment ou la valvule 
s'est ouverte, ful examiné une deuxième fois dans la 
méme semaine et présenta les mémes douleurs sans 
que l'on ait pu parvenir à forcer à nouveau la valvule. 
It s'agissait d’un garcon de 9 ans appendisectisé de- 
puis longtemps et chez lequel le diagnostie radiolo- 
gique d'adhérences post-pérityphlitiques fut véritié 
par une nouvelle opération. 

Dans le deuxieme cas, bes douleurs apparurent au 
moment ou le cecum se remplissait, mais sans aug- 
menter, ni présenter de caractère particulier lors du 
passage du liquide dans l'intestin grele, 

R. Lepoux-Lenarn. 


Franz. M. Groedel (Francfort sur le Mein). — 
Image radiologique d’une invagination iléo- 
cæcale (Fortschritte auf dem Gebiete der Roent- 
genstrahlen, t. XXII, fasc. 2, Juin 1914, p. 206- 
208, 1 pl.). 


Comme complément à lartiele de Lehmann analysé 
dans ee journal, G. publie en détail une observation 
qu'ilavaitdéjà fait paraitre dans la Muenehencr Medi- 
sinische Woehshsehrift de 1914, n° 14, et qui se rap- 
porte à un garçon de 7 ans chez lequel on observait 
cliniquement des crises extrêmement doulourenses 
dans la région iléo-civeale avec traces de sang dans 
les selles, pas d'œufs de parasites, pas de tempéra- 
ture. 

Un lavement de bismuth ne fit pas voir d'autre par- 
tieularité qu'une insuffisance de la valvule ileéo-ewcale. 
Un repas bismuthé montre après 8 heures, le cecum 
et le colon remplis en entier, la derniére anse de Piléon 
est également remplieetse continue directement avec 
le cecom. L'appendice reste visible dans les deux cas, 
4 heures plus tard tout le grèle était vide. 

Ces examens venaient à Pappui d'un diagnostie eli- 
nique d'obstruction intestinale passagère vraisembla- 
blement due à une invagination iléo-cæcale probable- 
ment consécutive à une appendicite. 


Rayons X. 


Une intervention montra, en effet, une invagination 
d'ailleurs lâche et facile à réduire. L’appendice long 
de 12 cm., tordu et rempli de matières avec un piqueté 
hémorragique de la muqueuse, était manifestement 
malade depuis longtemps. LEboux-LEBARD. 


Wilhelm Dünkeloh (Leipzig). — L'ulcus duodeni 
(Mitteilungen aus den Grensgebiten der Medizin 
und Chirurgie, tome XXVII, n° 1; 1913, p. 174 
á 182). 


Dans celte revue générale de séméiologie et de 
thérapeutique, l’auteur énumère ainsi les caractères 
radiologiques de Vulcére du duodénum : 4° ptose 
gastrique ; 2° péristaltisme augmenté, surtout au ni- 
veau de l'antre; 5 pylore ouvert; 4° passage rapide 
du contenu gastrique dans le duodénum; 5° ombre 
duodénale grise juxlaposée à l'ombre gastrique plus 
sombre; 6° présence d'un résidu gastrique; 7° loca- 
lisation par la palpation sous l’écran d'un point dou- 
loureux au niveau du duodénum. G. DÉTRÉ. 


H. Rieder (Munich). — L'exploration de l’appen- 
dice, particulièrement dans l'appendicite Münch- 
ner Medizinische Wochens., n° 27, 7 suite, 1914). 


Étude magistrale et des plus serrées sur la valeur 
de l'exploration radiologique de l’appendice, au cours 
de laquelle l’auteur accorde aux travaux de ses de- 
vanciers la place qu'ils méritent, et notamment si- 
gnale à l’assemblée les publications françaises telles 
que celles de Belot et Desternes. 

ll montre l'importance qu'il y a de pouvoir explorer 
la région appendiculaire avant Pincision chirurgicale. 
Cette exploration nécessite tantôt le lavement opa- 
que, tantôt le repas opaque, parfois les deux pro- 
cédés combinés. 

Le lavement opaque, qui doit avoir un volume de 
1200 à 1500 centimètres cubes, comporte un mélange 
de 200 à 300 grammes de sulfate de barium mélangé à 
700 grammes de farine délayée dans l’eau. Toutefois 
Rieder accorde la préférence au repas opaque que 
l’on retrouve 446 heures après l'ingestion dans le 
cæcum mais dont il convient de suivre la progression 
jusqu’à évacuation complète de cet organe. D'ordi- 
naire l’appendice devient visible 7 à 8 heures après 
l'ingestion, soit plusieurs heures après le remplissage 
du cæcum. Il y a intérèt à n'employer que des rayons 
filtrés, les examens pouvant èire prolongés ou fré- 
quemment répétés. 

L’appendice qui se remplit ainsi après le cæcum 
présente souvent des mouvements propres, de véri- 
tables déplacements. Sa forme est variable; s’il se 
remplit rapidement et se vide de méme, on peut 
admettre avec Frankel que l'organe est sain. Souvent, 
à la place de l’appendice normalement développé, on 
observe une sorte de moignon conique. Cette image 
se rencontre fréquemment chez des sujets à l’habitus 
infantile. 

L'absence d'image appendiculaire, correspondant 
au non-remplissage de l’appendice par le bismuth ne 
saurait toujours avoir pour cause un obstacle ma- 
tériel. . 

Les altérations pathologiques de Pappendice se 
laissent suspecter d'après un certain nombre de 
caractéres, tels que les coudures et les adhérences 
que la palpation, sous le contróle des rayons, permet 
de mettre en évidence. 

A ce point de vue, l'auteur partage l'avis de Des- 
ternes et Belot sur la valeur des ectopies de lappen- 
dice, relativement à l'existence d'adhérences, indices 
d'appendicite chronique. D'après George et Gerber, 
la stase dans le cecum et surtout dans Pappendice 
doit ètre toujours tenue pour suspecte, notamment 
lorsque celle-ci dépasse 24 heures, et que le cæcum 
et le colon ont complètement évacué leur contenu. 

C'est surtout sur la localisation précise à la région 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I. 35 


545 


appendiculaire de la douleur provoquée que renseigne 
l'exploration radiologique, elle permet ainsi d'éliminer 
des affections ayant leur siège dans des organes voi- 
sins, tels que Vuretére ou l'appareil génital. 

D'ordinaire la douleur repose plus particulièrement 
à la racine de l'organe, mais elle peut s'étendre à 
toute la région cæcale. 

Il est à remarquer que, dans la colite catarrhale, 
les points voisins sont également douloureux à la 
pression, mais il semble que le plus souvent le siège 
de la douleur se trouve reporté non pas à la racine 
de l’appendice, mais plutôt à la région de la valvule 
iléo-cecale. 

L’insuffisance de la valvule de Bauhin n'aurait pas, 
d'après Rieder, au point de vue du diagnostic de la 
perithyphlite chronique, l'importance que lui accor- 
dent certains auteurs, tels que Dieblen. 

En matiére de conclusion, Rieder affirme que le 
tableau radiologique peut donner dans les affections 
chroniques de l'intestin et de Pappendice des rensei- 
gnements suffisamment précis, pour que, en cas de 
soupçon d'appendicite latente, on n'hésite plus à re- 
courir à ce moyen d'exploration. H espère voir ainsi 
diminuer le nombre des appendicectomies inutiles. 
La chirurgie n’a-t-elle pas montré fréquemment, de 
par la constatation d'appendices dépourvus de lé- 
Sion anatomique, que l’entéro-colite pouvait engendrer 
des troubles similaires. ZIMMERN. 


Pierre Duval et J.-Ch. Roux (Paris). — Examen 
fonctionnel radiologique de la typhlo-sigmoïdos- 
tomie latérale simple (Soc. de Chirurgie, 10 Juin 
1914, p. 761 à 766). 


Les résultats opératoires de la typhlo-sygmoidos- 
tomie ont été étudiés par lavement et par ingestion 
de bismuth. 

4° Par lavement (un litre d'huile de bismuth). On 
voit très nettement le liquide bismuthé monter direc- 


Fig. 1. — Lavement, début de l'injection (Aubourg). 


tement du rectum, également dans le cæcum et le 
côlon pelvien. Au début de l'injection. on obtient une 
figure en y, puis on obtient une ligure en boucle 
longue, montant par le côlon droit et le côlon gauche, 
les deux colonnes de bismuth se rencontrent dans le 
côlon transverse. 

2° Par ingestion (100 grammes de carbonate de bis- 
muth et 250 centimètres cubes d'eau albumineuse). 
Au bout de 5 heures, le bismuth remplit le cæcum 


no 


546 


et les dernières anses gréles : le cecum et le côlon 
ascendant sont remplis presque à hauteur de la cróte 


Fig. 2. — Lavement, fin de l'injection (Aubourg). 


iliaque. A la 6° heure, selle spontanée de bismuth. 
A la 10° heure, mème état. 

Dans d'autres cas (H. Béclére) on a constaté du 
reflux dans le côlon pelvien et le colon iliaque. 

La typhlo-sigmoidostomie peut donc ne pas réa- 


Fig. 3. — Injection de bismuth. Reflux dans le côlon pelvien (H. Béclère). 


liser l'exclusion du côlon. Elle hâte la traversée diges- 
tive (en 6 heures au rectum au lieu de18 à 24 heures), 
draine le côté droit, mais le reflux peut exister au 
rectum dans le côlon gauche. 

D. et R. rappellent à ce propos les travaux de 
Cannon. Dans le côlon gauche, il n'y a pas de mou- 
vements périslaltiques. Si donc un reflux existe par 


Rayons X. 


la typhlo-sigmoidostomie dans le côlon gauche, il 
sera rapidement chassé vers le rectum par les con- 
tractions péristaltiques. 

Dans le côlon droit, au contraire, Cannon, Holsk- 
necht, Case enseignent qu'un péristaltisme qui pousse 
sur le transverse le contenu cæcal, secrète normale- 
ment un anti-péristaltisme qui fait retomber dans le 
cæcum les matières en marche sur le transverse: la 
typhlo-sigmoidostomie est la bouche la mieux placée 
pour évacuer dans le rectum ce reflux du côlon droit 
dans le caecum. D'autant que ce reflux normal dans 
le cecum s'accuse dans tous les états pathologiques 
du côlon droit et est une des causes principales de 
la stagnation et de la constipation cæcale. 

Il ne faut demander aux anastomoses, dans ce 
traitement de la constipation cæ&cale chronique, que 
de drainer le côlon droit, le débarrasser de son trop- 
plein. L’iléo-sigmoidostomie, Piléo-colostomie ne peu- 
vent réaliser ce drainage à cause du reflux dans les 
côlons. 

La typhlo-sigmoïdostomie latérale draine admira- 
blement le côlon droit directement dans le rectum ; 
elle soulage la fonction des côlons, sans toutefois la 
supprimer. AUBOURG. 


Pierre Duval et Jean-Charles Roux (Paris). — 
Les altérations du côlon droit et la constipation 
cæcale. Les indications du traitement chirur- 
gical et ses résultats (Archives des maladies de 
l'appareil digestif et de la nutrition, n° 6, Juin 
1914). 


On sait depuis une dizaine d'années qu'en dehors 
de Vappendicite chronique, d'autres lésions de la 
région cæcale ou colique droite peuvent créer ou 
entretenir un ensemble de troubles de la santé géné- 
rale. Pierre Duval et Jean-Charles Roux ont cherché 
à établir, à l’aide des procédés de diagnostic les plus 
récents, une symplomatologie des troubles du côlon 
droit et du côlon où Pappendicite chronique n’inter- 
vient pas. 

La rétention des fèces au niveau du côlon droit 
produit les symptômes suivants : 

4° Douleur plus ou moins accentuée dans le côté 
droit du ventre augmentant vers les 2 ou 3 heures 
du matin, au moment où la tension fœcale est la plus 
grande par suile des fermentations. 

2° Troubles fonctionnels du gros 
intestin révélés par les examens co- 
prologiques et se traduisant par une 
constipation chronique interrompue 
par une évacuation diarrhéique plus 
ou moins fréquente, suivie d’une atté- 
nuation des douleurs dans la fosse 
iliaque droite. 

5° Mauvais état général dù à la réten- 
tion des fèces au niveau du cecum 
(anémie, cholémie, teinte brune de la 
peau, fatigue habituelle, céphalées ré- 
cidiventes vespérales et nocturnes). 

Tels sont les symptômes de la stase 
colique; mais il convenait d'aller plus 
loin et de rechercher par la palpation 
et par la radiographie la cause pre- 
mière de la gène à l'évacuation du 
cecum, Trois altérations principales 
sont en cause, comportant chacune un 
traitement particulier : 

La mobilité anormale du cecum; 


La péricolite inflammatoire vu mem- 
braneuse ; 


L'ertasie cæcale ; 

La mobililé anormale du cecum est constatée par la 
palpation et la radioscopie. « Dans la station debout, 
après lavement bismuthé, le cæcum descend vers le 
pubis presque dans le petit bassin tandis qu’il remonte 
largement dans le décubitus dorsal ». L'examen dans 


Rayons X. 


le décubitus latéral gauche montre une ombre ercale 
s'éloignant du bord de Pos iliaque et permet d'appré- 
cier le degré de mobilité du cecum et du colon ascen- 
dant. Le traitement est médical (sangle et laxatif) ou 
chirurgical (fixation du cæcum au tendon du petit 
psoas). 

Les péricoliles membraneuses ou inflammatoires se 
produisent de préférence au niveau de Tangle droit 
du côlon, y produisant des adhérences et des sou- 
dures quelquefois étroites. L'examen radiographique 
dans la péricolite inflammatoire montre des strictures 
anormales au niveau de l'angle ‘hépatique ou sur le 
colon même; dans la péricolile membraneuse le 
« cæcocôlon est boursouflé, bulbeux, barré par des 
rides de contractions. On note également un retard 
à l’évacualion cæcale ». Le traitement chirurgical 
(cieco-sigmoidostomie, résection du còlon droit) est 
le plus souvent indiqué. 

L'ectasie cvcale avec typhlite se constitue à la suite 
des troubles cireocoliques ou d'une constipation habi- 
tuelle. La radioscopie seule fixe le diagnostic. « Le 
cæeum est dilaté, prolabé : il se remplit rapidement 
de bismuth. Il représente des dimensions considé- 
rables surtout dans le sens transversal. D’après 
H. Béclere et Kienbock, les lésions de la muqueuse 
seraient même visibles et se traduiraient par une 
ombre bismuthée plus pâle. Le traitement est uni- 
quement chirurgical (fixation du ezeeum au tendon du 
petit psoas, résection du colon droit après établisse- 
ment d'une iléo-transversocolostomie). De nombreuses 
radiographies illustrent cette trés intéressante étude. 

G. GIBERT. 


E. Lacaille (Paris). — Mise en évidence par 
l'examen radiologique de la constipation rele- 
vant d'un traitement chirurgical (Bullen des 
Sociétés d'arrontissements, p. 414 et 415). 


En cas de constipation rebelle, même si rien ne fait 
penser à une tumeur, il est prudent et souvent indis- 
pensable de faire l'examen aux rayons X qui révelera 
une cause malérielle justiciable soit d'une opération, 
soit du port d'une ceinture intelligemment comprise. 
L’A. présente un certain nombre de clichés confirmant 
sa these. A. LAQUERRIÈRE. 


L. Lagane (Paris). — Diagnostic et traitement de 
la dysenterie amibienne (La Presse médicale, 
n° 49, 20 Juin 1914, p. 469-469).. 


L'examen radiologique peut contribuer à établir le 
diagnostic de dysenterie amibienne, dans certains cas 
chroniques. M. Aubourg a déerit comme altération 
morphologique constante la réduction de la capacité 
du gros intestin. Le gros intestin, dont la capacité 
normale est d'environ 4 litre, ne peut plus contenir 
que 500, 260 ou mème 100 grammes de lavement bis- 
muthé. H se présente sous la forme d'une corde mince 
et tendue, « ce sont des brachycolons uniformément 
et régulièrement rétrécis ». 

P. COLOMBIER. 


Duval et H. Béclère (Paris). — Radiographies 
positives de calculs et de vésicules calculeuses 
(Société de Chirurgie, 17 Juin 1914, p. 822). 


Dans 2 cas, D. et B. ont vu des calculs : dans un 
2 cas, une grosse vésicule sans voir de calculs. 

Des calculs examinés par Lesure (méthode de De- 
niges) ont donné les résultats suivants : 

4° Calculs invisibles à la radiographie: cholestérine 
et pigments biliaires; après calcification, résidu nul. 

2 Calculs visibles à la radiographie: pigments bi- 
liaires à cholestérine; après calcification, résidu de 
cendre contenant phosphate et carbonate de chaux. 

3° Boue biliaire visible à la radiographie : choles- 


347 


térine et pigments biliaires; après calcification, résidu 
d'A. phosphorique, carbonique et de chaux. 

Les calculs peuvent done être clairs et la boue 
biliaire opaque. AUBOURG. 


E. Rautenberg (Berlin). — Radiographies du 
foie, de la rate et du diaphragme (Deutsche 
Medizinische Wochenschrift, 14 Juin 1914, n° 24, 
p. 1205-1208, 4 pl.). 


Chez les malades quí présentent de Pascite, on 
peut aisément, après avoir évacué une partie du 
liquide, faire pénétrer dans la cavité abdominale une 
certaine quantité de gaz, ainsi que cela s’est déjà 
pratiqué pour l'examen radiologique des cavités arti- 
culaires et de la vessie. 

L'auteur après s’étre contenté d'introduire d'abord 
de 1 litre à 1 litre 1/2 d'oxygène en fait pénétrer main- 
tenant de 3 à 6 litres, sans qu'il en résulte aucun 
inconvénient pour les malades. 

Il pratique alors l'examen et la radiographie en 
station verticale et dans le décubitus latéral gauche 
lorsqu'il veut voir le bord droit du foie, dans le décu- 
bitus latéral droit lorsqu'il veut examiner la rate. 

Après l'obtention des clichés, le gaz est évacué 
facilement et s'échappe par le trajet de la ponction 
que Von avait obturée au moyen d'un leucoplaste 
par exemple. Si Pon éprouvait ainsi des difficultés il 
suftirait de réintroduire l'aiguille creuse. D'ailleurs, 
le gaz qui reste dans la cavité péritonéale est absorbé 
en quelques jours et ne produit aucun effet facheux. 
Bien loin de là, il parait mème retarder un peu la 
reproduction du hquide. 

Dans ces conditions, on peut mettre en évidence 
d'une facon parfaite le bord droit et une partie du 
bord inférieur du foie et toute la rate. 

L'auteur a pu ainsi préciser, par exemple, le dia- 
gnostic de cirrhose du foie, de carcinose du péri- 
toine, de foie cardiaque, ete. Ha constaté que le foie 
normal s'affaisse sensiblement dans le décubitus la- 
téral, le bord droit s'écartant de la paroi et s'apla- 
tissant tandis que dans les cas pathologiques il peut 
maintenir sa convexité ou présenter des formes par- 
ticulieres. 

En somme, chez les malades qui présentent de Pas- 
cite, il s'agit d'une manœuvre simple, facile, sans 
danger et qui donne radiologiquement les renseigne- 
ments utiles et intéressants. Mais chez des malades 
qui ne présentent pas de liquide dans le péritoine, il 
ne semble pas que l'on doive adopter cette manœuvre 
et la laparatomie exploratrice d'emblée nous parait 
préférable. 

Quatre clichés accompagnent cel article, le premier 
qui montre des nodules cancéreux sur le revêtement 
péritonéal du diaphragme semble particulièrement 
intéressant. R. Leooux-LEbBARD. 


J. Witte (Hanovre). — Un cas de radiographie 
particulièrement nette de calculs biliaires 
(Fortschritte auf dem Gebiete der Reentyenstrahlen, 
t. XXH, fasc. 2, 6 Juin 1914, p. 217-219, 1 pl.). 


Chez une malade de 55 ans avant des troubles di- 
gestifs légers et présentant à la palpation une zone 
douloureuse à droite du nombril mais sans autre 
symptôme hépatique, on constate des la radioscopie 
deux ombres très nettes répondant au point doulou- 
reux et bordant la colonne vertébrale. Une radiogra- 
phie prise debout fait voir qu'il s'agit évidemment de 
calculs biliaires remplissant la vésicule. Bien qu'il 
n'y ait pas eu de vérification opératoire, il ne semble 
pas y avoir de doute possible quant au diagnostic. 

R. Leboux-Lebanb. 


Leuret et Laurence (Paris). — Fistule broncho- 
biliaire par ramollissement d'une gomme sy- 


548 


philitique hépatique (Société des Chirurgiens de 
Paris, à Juin 1914, p. 484-400). 


L'examen radioscopique montrait un foie augmenté 
de volume sans collection sus ni sous-hépatique. 
AUBOURG. 


Seymour Barling (Birmingham). — Corps étran- 
ger du foie extrait après vingt-trois ans (7he 
Archives of the Röntgen Ray, n°167, Juin 1944, 
p. 25 à 27, 1 radiographie hors-texte). 


L'auteur rapporte l'observation d'une jeune femme 
qui, en septembre 1911, fut opérée pour une appendi- 
cite, car elle se plaignait de violentes douleurs dans 
tout le côté droit de abdomen. L'appendiee était 
long et bridé à sa base. 

Elle revint en octobre 1915, nullement soulagée 
par Popération, se plaignant de douleurs très vio- 
lentes quand elle était debout et cireulait. En fai- 
sant un interrogatoire plus serré, on apprend que 
vingt-trots ans auparavant, à Page de 3 ans, elle tit une 
chute en portant une bouteille, qu'elle se blessa assez 
sérieusement dans Phypochondre droit; elle dut rester 
alitée six mois. Une eicatrice est encore visible au 
niveau de la sixième côte droite quand on soulève le 
sein. Sur une radiographie d’Emrys-Yones, Pon voit 
croisant la He et la 12° cote en dehors du pôle supé- 
rieur du rein un corps opaque long de 8 centimètres 
sur 3 de large. A Popération, on trouva dans le foie 
une poche kystique adhérant, en haut, au diaphragme, 
et l'on relira d'abord après incision un demi-litre 
environ d'un liquide noirátre, sirupeux, mélangé de 
caillots; puis un morceau de verre épais et incurvé 
comme le sont les débris de bouteille. 

Cette intéressante et curieuse observation prouve 
une fois de plus la nécessité d'examiner complète- 
ment les sujets aux rayons X, autrement Pon peut 
se réserver de désagréables surprises, comme dans 
le cas présent où la région hépatique n'avait pas été 
vue. WILLIAM VIGNAL. 


SYSTEME GENITO-URINAIRE 


Gayet el Jaubert de Beaujeu (Lyon). - Pyélo- 
graphies (Lyon médical, tome CXXH, n° 25, 
21 Juin 1914, p. 1586 à 1988). 


La pyélographie est une méthode récente qui com- 
mence seulementa se répandre en France. Les auteurs 
se servent d'une sonde urétérale opaque; Pinjection 
est poussée à l'aide d'une burette de Mohr, le malade 
étant dans le décubitus dorsal: si le rein est mobile, 
la radiographie est faite le malade étant appuyé sur 
un plan très incliné, presque en position verticale. 
Les auteurs montrent toute une série de radiogra- 
phies: rein mobile avec hémalurie mais sans dilata- 
tion du bassinet, rein abaissé et peu mobile avec 
distension des calices, amélioré par Finjeetion de 
collargol: rein très mobile avec hydronéphrose, rein 
ptosé. Chez une autre malade avant subi diverses 
interventions et une néphrectomie, la radiographie 
montre un bassinet plié à angle droit: sa partie infé- 
rieure est vue à plat, les calices sont vus en projec- 
tion. 

La méthode permet aussi de diagnostiquer Pori- 
gine d'injections pararénales: chez une jeune fille 
atteinte d'une volumineuse tumeur de Phypochondre; 
l'origine rénale a pu être éliminée, le rem étant 
refoulé, mais sain. La pyélographie a touiours été 
d'une innocuité parfaite, elle a même rendu des ser- 
vices aux reins infectés : elle est seulement tres déli- 
cate et demande la docilité des malades et la patience 
des opérateurs. NOGIER. 


Billiard (Rouen). — La radiographie de l'appa- 
reil urinaire dans la pratique journalière. 


Rayons X. 


Revue pratique des maladies des oryanes yénito- 
urinaires, n° 65, Mai 1914, p. 189 à 201). 


Ce travail paru dans la Revue médicale de Normandie 
a été analysé dans le Journal de Radiologie, page 355. 
G. HARET. 


Suquet (Nimes). — Radio-diagnostic des affections 
du système urinaire ¡(Revue pratique des mala- 
dies des organes génito-urinaires, n°63, Mai 1914, 
p. 179 à 182, 2 fig.). 


Ce travail, paru dans la Revue pratique d'élertrolouyte 
et de radiologie, a été analysé dans le Journal de 
Radiologie, page 350. G. HARET. 


Rafin et Arcelin (Lyon). — La mobilité rénale et 
ses conséquences pour le diagnostic radiogra- 
phique des calculs du rein (Journal d'Urologie, 
15 Juin 1914, p. 725). 


Si certains reins, atteints de grosse périnéphrites, 
sont immobiles, la plupart du temps cet organe 
subit des mouvements dus à la respiralion, quelque- 
fois même, chez des sujets amaigris, les battements 
aortiques suffisent pour lui imprimer des secousses. 
Cette mobilité rénale, si difficile à dépister par les 
moyens cliniques habituels, est aisément mise en 
évidence par la radiographie faite aux deux temps 
d'une respiration foreće; ainsi on voit les déplace- 
ments subis par l'ombre rénale, les calculs du rein 
ou du bassinet, ou par l'ombre du collargol introduit 
dans le bassinet. 

Les déplacements du rein pendant la respiration 
ne sont pas empechés, comme certains le croient, 
par la pression du cylindre compresseur. Ces faits 
démontrent que la radiographie rapide est néces- 
saire pour mettre en évidence tous les ealeuls 
visibles à la radiographie. Cette méthode d'investi- 
gation est également utile pour étudier avec préci- 
sion la mobilité rénale et se rendre compte des adhé- 
rences, qu'un rein peut avoir contractées. 

L. Nanan. 


Lubey et Paris (Paris). — Rein ectopique congé- 
nital pris pour une tumeur du mésentère (Jour- 
nal d Urologie, 15 juin 1914, p. 769). 


Un rein dvstopique est d’un diagnostic très diffi- 
cile; aussi les erreurs ne sont-elles pas rares. La 
confusion avec une tumeur abdominale d'origine 
annexielle, colique ou mésentérique est fréquente. 
Dans le cas qui fait l'objet de ce travail, en présence 
d'une grosseur abdominale dans la région ombilicale 
et mobilisable dans le sens transversal, les auteurs 
crurent à une tumeur du mésentere., L'intervention 
les mit en présence d'un rein droit congénitalement 
ectopié et malformé. 

L. et P. attirent l'attention sur l'importance de la 
adiographie avec introduction de sonde opaque dans 
l'uretère pour le diagnostic d'une tumeur abdominale 
et d'origine douteuse: ils reconnaissent que Femploi 
de cette méthode aurait rectifié leur diagnostic et 
empèché une intervention inutile. L. NAHAN. 


Aubourg (Paris). — Ombres anormales de la 
région du bassinet (Bulletins et Mémoires de la 
Société de Radiologie médicale de France, n° 56, 
Juin 1914, p. 182 à 185). 


Ce cliché est intéressant au point de vue du dia- 
gnostic de la tuberculose et des calculs du rein. On 
avait trouvé des taches au-dessous de la 12° côte au 
niveau de la ft" lombaire, mais ces taches superpo- 
sees, entourées de zones claires avaient laissé un 
certain doute quant à leur nature, dans l'esprit du 
radiologiste. Il se contenta de qualifier ces ombres 


Rayons X. 


d'- ombres anormales » pouvant provenir de l'intérieur 
ou de Pextérieur du bassinet. On opéra et Pon trouva 
une tuberculose des calices et du bassinet. L’A., à ce 
sujet, attire l'attention des radiologistes en leur 
recominandant la prudence dans Pinterprétation des 
épreuves. G. HARET. 


K. Sorantin (Vienne). — Radiographie d'un diver- 
ticule de l'urètre (Fortschritte auf dem Gebiete 
der Roentgenstrahlen, t. XXH, fasc. 2, 6 Juin 
1914, p. 241-242, 1 pl.). 


Radiographie d'un pseudo diverticule de Purétre con- 
sécutifá des abcès péri-urétraux multiples avec fistu- 
lisation après injection de collargol, d'une part, intro- 
duction d’une sonde opaque flexible qui s’est enroulée 
dans la poche, de Fautre. Vérification des données 
radiologiques par autopsie, le malade étant mort peu 
après d'hémorragie cérébrale. R. Leboux-LEBARD. 


Picot et Aubourg (Paris). — Calcul de l'uretére 
pelvien, examen radiologique, intervention chi- 
rurgicale (Bulletins et Mémoires de la Société de 
Radiologie médicale de France, n° 5, 6 Juin 1914, 
p. 181). 


Les À. présentent un radiogramme montrant deux 
taches au niveau de la région sacro-iliaque droite. 
Pour éviter une fausse interprétation on introduisit 
un catheter dans l'uretère et Pon constata par une 
radiographie qu'il s'arrêtait sur l'opacité. Ce moyen 
semble propre à écarter les causes d'erreur tenant 
aux taches du bassin dont Roux de Lausanne, vient 
de donner une énumération dans sa thèse. 

G. HARET. 


Felice Perussia (Milan) — Technique de la 
radiographie du fœtus dans l’utérus maternel 
(Radivlogia medica, p. 205, Mars 1914). 


Convaincu de Pimportance de la technique pour 
cette question spéciale de Vinvestigation radiologique, 
l'auteur a protité du matériel très riche mis à sa 
disposition par l'Institut obstétrique de Milan pour 
entreprendre une série de recherches systématiques 
et pour établir des lignes directrices qui doivent 
guider le radiologue désireux d'obtenir des résultats 
sûrs et constants. Il indique la préparation à faire 
subir à la malade, les différentes positions qu'il faut 
lui faire prendre et les différents sens dans lesquels 
ont peut utilement projeter les rayons. L'usage du 
diaphragme limitateur et compresseur est absolu- 
ment indispensable. L'auteur préfère faire deux 
radiographies de détails au lieu d’une seule à champ 
vaste qui perdrait en netteté ce qu'elle gagnerait 
en dimensions. Employant un cylindre de 13 cm de 
diamètre, il est suffisant de prendre des plaques du 
format 18 >< 24. 

Il west pas utile non plus d'employer des rayons 
très durs; les rayons 5-6 de échelle Walter sont 
largement suffisants. Il faut évidemment tacher d'ob- 
tenir des radiographies au moins rapides sinon ins- 
tantanées et lorsqu'on dispose d’une intensité de 
25-30 Ma. au secondaire, on obtient de bonnes radio- 
graphies avec un temps de pause variant entre une 
seconde et une seconde et demie. 

Six radiographies accompagnent le travail; elles ne 
sont ni renforcées ni retouchées, ce qui n'enlève 
d’ailleurs rien à leur extrème netteté. 

M. GRUNSPAN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


E. Weill, Cluzet, Mauriquant et A. Dufourt 
— Pneumonie expérimentale du chien. Note de 
radiologie (Lyon médical, tome CXXII, n° 25, 
7 Juin 1914, p. 1286 à 1289). 


549 


Les signes cliniques de la pneumonie étant sou- 
vent fort différents d'un sujet à l’autre, les auteurs 
s'adressent aux rayons X pour étudier la pneumonie 
expérimentale du chien. Hs présentent trois épreuves; 
la premiére est celle d'un chien normal; la deuxième 
a été faite #8 heures après l'injection; à la base gau- 
che, une zone opaque s'étend de la base de l'ombre 
cardiaque jusqu'au diaphragme. La troisième radio- 
graphie, faite 4 jours après l'injection, est identique, 
Phépatisation a disparu en 10 jours, tandis qu'un peu 
de toux persistail encore. Les auteurs emploieront 
désormais la radiographie instantanée. Souvent, dit 
M. Mouriquand, les signes cliniques existent sans 
signes radiologiques, et inversement ; Pexpérimenta- 
tion éclaircira sans doute ce point obscur. M. Weill 
pense qu’on peut affirmer déjà que le souffle n'existe 
pas au niveau du foyer hépatisé mais à sa périphérie. 

Tu. NOGIER. 


Antonio Coppola (Naples). — Recherches radio- 
logiques sur la topographie broncho-pulmo- 
naire normale et pathologique (Annali di elel- 
tricità medica e Terapia Fisica, 30 Mai 1914). 


Apres avoir injecté dans l'appareil broncho-pulmo- 
naire du cadavre un liquide composé d'huile de vase- 
line et de bismuth, l'auteur a procédé à différents 
examens radioscopiques, le cadavre étant en posi- 
tion verticale ou horizontale ? 

Les radiographies annexées sont très nettes, aussi 
bien celles qui ont été prises sur les cadavres 
d'adultes que celles prises sur des fœtus à terme, 
morts peu de jours après la naissance; il semble 
résulter de la comparaison de ces différents clichés 
que la bifurcation bronchique est la même chez le 
fetus que chez l'adulte, mais chez le premier la 
branche épiartérielle gauche est évidente. L'auteur 
pense que ce fait est une démonstration évidente 
que le lobe supérieur gauche existe comme le lobe 
supérieur droit mais qu'il est rudimentaire et atro- 
phié et que le petit rameau ascendant qui se détache 
de la bronehe gauche sur les radiographies d’adulte 
pourrait ètre un rameau épiartériel, vestige du lobe 
supérieur. L. GRUNSPAN. 


Auclair Gaston. — Diagnostic des adénopathies, 
trachéobronchiques par la radiographie instan- 
tanée chez Venfant (Thèse de Paris, 1944). 


Si Pon envisage les difficultés du diagnostic radio- 
graphique des adénopathies trachéo-bronchiques, il y 
a lieu à distinguer : 

4 Des adénopathies médiastinales qui peuvent 
siéger dans toute la hauteur du médiastin. 

2° Des adénopathies hilaires. 

Lorsque les adénopathies médiastinales siègent à 
la partie supérieure, seule la radiographie instantanée 
en position frontale permet de les différencier d'un 
thymus hypertrophié. 

La radiographie instantanée nous permet de nu- 
mérer les ganglions, de les localiser avec exactitude, 
de les déceler lorsqu'ils sont encore très pelits; elle 
nous indique l'endroit qu'il faut irradier pour avoir 
les plus grandes chances d'agir sur les ganglions. 
Enfin, à l’aide des radiographies prises en série, on 
peut suivre l'évolution des adénopathics. BONER. 


Wydler (Bale). — Le traitement radical des dila- 
tations bronchiques (Zur radikalen Behandlung 
der Bronchiektesien, in Mitteilungen aus den 
Grenzgebieten der Medizin und Chirurgie, Band 
28, Heft 1, 1914, p. 141). 


vest la relation d'un cas de dilatation bronchique 
traité chirurgicalement par le prof. de Quercain. 
Trois images radiographiques représentent le thorax 
successivement avant le traitement, après la ligature 


550 


d'une branche de l'artère pulmonaire et après la 
résection du lobe inférieur du poumon gauche. 
A. B. 


Belot (Paris). — Un cas de pleurésie médiastine 
Bulletins et Mémoires de la Société de Radiologie 
médicale de France, n° 5,6 Juin 1914, p. 194 à 196, 
1 planche). 


I! s'agissait d'une malade dontle diagnostic n'avait 
pu être posé d'une facon absolument sûre par les 
moyens habituels de la clinique. On fit donc un 
radiodiagnostic qui permit d'affirmer l'existence 
d'une pleurésie médiastine. La malade eut, à quelque 
temps de lá, une vomique qui confirma le diagnostic, 
puis s'améliora. Mais bientôt l'état redevint grave, 
on procéda á un nouvel examen radioscopique et Pon 
trouva un épanchement de la grande cavité pleurale. 
L'intérèt de cette observation réside dans l'image de 
pleurésie médiastine, assez diflicile á interpréter. 

G. HARET. 


Laroche, Brodin et Huber (Paris). — Syndrome 
pseudo-pleurétique de la base dans les pleu- 
résies interlobaires (Annales de médecine, Juin 
1914. p. 651). 


Dans ce travail, les A. rapportent trois observations 
détaillées de pleurésie interlobaire avec syndrome 
pseudo-pleurétique de la base. Ils montrent que la 
symptomatologie clinique ne permet pas dans ces 
cas de faire un diagnostic de pleurésie interlobaire. 
Il faut s'adresser à deux autres modes d'invesliga- 
tion: les positions exploratrices répétées et l'examen 
radioscopique. 

Ce dernier s'impose toujours dans les cas dou- 
teux; elle peut confirmer l'existence soit d'un épan- 
chement suspendu avec clarté des sinus costo-dia- 
phragmatiques, soit d’une collection hydroaérique 
également suspendue. Le diagnostic radiologique 
peut toutefois ¿tre impossible; dans certains cas tout 
le parenchyme de la base est en état de splénisation; 
alors une obscurité massive simule un grand épan- 
chement de la base. L. NAHAN. 


E. von Adelung Dakland.— Pneumothorax arti- 
ficiel (The Journal of the American medical 
Association, vol. LXII, n° 25, 20 Juin 1914, 
p. 1944-1950, 6 fig.). 


L'auteur décrit sa technique qu'il a empruntée à 
Forlanini en y apportant de petites modifications. I] 
illustre cet article de fort belles radiographies mon- 
trant les heureux résultats qu'il a ainsi obtenus. 

WILLIAM VIGNAL. 


Roque, Cordier et Lévy (Lyon). — Pneumonie á 
pneumobacille de Friedlaender et à pneumo. 
coques (Lyon Médical, t. CXXIE, n° 25, 31 Juin 
1914, p. 1591 à 1396). 


A propos d'une pneumonie du service, deux exa- 
mens radioscopiques ont donné les résultats sui- 
vants: le premier examen pratiqué quatre jours après 
Padmission, montre à la base droite un foyer d'hépa- 
tisation net et de forme triangulaire à sommet hilaire, 
de contours flous, l'extrême base est respectée, la 
plévre libre: il s'agissait pour les auteurs d'une pneu- 
monie lobaire franche à signes physiques prolongés. 
Or le triangle radioscopique ne présentait qu'un 
léger effacement des contours au niveau du hile: la 
netteté de ses autres limites avait permis un ortho- 
diagramme. Un mois aprés, on constate une obseu- 
rité mal détime de tout le bord inférieur gauche, les 
contours ne sont pas nets. Peut-ètre Vimage nette 
était-elle due à une pneumonie à pneumocoques, 
l'image floue à une pneumobacillémie, ce qui corres- 
pondrait à Pexamen bactériologique. Th. NOoGIER. 


Rayons X. 


Mamie et Aimard (Leysin). — Diagnostic des 
cavernes muettes du poumon par les rayons X 
(Paris Médical, n° 32, Juillet 1914, p. 149 à 158, 
10 fig.). 


Les auteurs commencent par passer en revue tous 
les signes capables de faire déceler une caverne et 
font la critique de ces signes. La matilé est incons- 
tante; la sonorité tympanique se rencontre principa- 
lement dans les régions pulmonaires inliltrées; le 
tintement métallique peut étre parfois le signe d'un 
pneumothorax partiel; le bruit de pot felé est un des 
plus caractéristiques, avec le rále caverneux et le 
souffle caverneux, néanmoins on ne peut se baser 
sur aucun de ces signes pris séparément pour affir- 
mer l'existence d’une caverne, et lorsque celle-ci est 
centrale, le diagnostic de difficile devient parfois 
impossible, sans la grande ressource des rayons X. 

Sur 790 examens de tuberculose pulmonaire, les 
auteurs ont vu leur diagnostic rectifié 12 fois par les 
rayons X. Ces 12 malades présentaient des cavernes 
volumineuses qui, chez les uns, ne se manifestaient 
par aucun signe d’auscullation, chez les autres, les 
signes existants ne permettaient pas de faire un dia- 
gnostic. Ce sont ces 12 malades dont ils apportent 
les observations détaillées, avec, pour 10 d’entre 
eux, les radiographies obtenues. Chez les uns, l'état 
général satisfaisant ne pouvait faire penser à de telles 
lésions, chez les autres, malgré l'état général mau- 
vais Pauscultation n'avait pu déceler ‘ces cavernes. 

Les auteurs insistent donc sur la nécessité absolue 
du radiodiagnostic en tuberculose pulmonaire car il 
renseigne non seulement sur l’état exact des lésions, 
mais sur leur siège, ct permet d'éviter dans certains 
cas de grosses erreurs, certaines graves lésions pou- 
vant rester méconnues par les moyens habituels de 
la clinique. G. HARET 


F. Jessen (Davos). — Sur la localisation des 
cavernes et des abcès pulmonaires (Mrinch- 
ner Medizinische Wochenschrift, n° 25, 25 Juin 
1914, p. 1391, 1 fig.). 


H est parfois utile de savoir si une adhérence pleu- 
rale, un abcès, un point de gangrène, etc., se trouve 
en avant ou en arriére ou sur le côté du thorax. 

Les radiographies stéréoscopiques prises pour 
nous renseigner à ce sujet sont insuffisantes pour ce 
qui est des parties molles et ne donnent une image 
véritablement en relief que pour le squelette. Pour 
remédier à cette insuflisance, J. utilise constamment 
le localisateur de Furstenau, comme s'il s'agissait de 
déterminer la situation des corps étrangers et il 
recommande pour cette application cet appareil connu 
de tous les radiologistes. R. LEnoux-LEBARD. 


Rest, Ameuille, Melle de Pfeiffel (Paris). — 
Abcès amibien du poumon (Soc. Médicale des 
Hôpitaux, 12 Juin 1914, p. 1049-1055). 


L'examen radiologique montrait : un poumon gauche 
parfaitement clair du haut en bas — un poumon droit 
lout à fait transparent dans sa partie supérieure, 
mais occupé à sa base, par un ombre circulaire, à 
contours parfaitement nets, réguliers, comme tracés 
au compas, autour de laquelle en haut, en dedans et 
en dehors subsistait la clarté pulmonaire. En bas 
cette ombre se confondait avec Popacité hépatique. 

R. pense que ces ombres circulaires à contours 
précis sont chez Vadulte symptomatiques de deux 
maladies principales : łe kyste hydatique du poumon 
et le néoplasme. 

Après ponction, on reconnut un abcès amibien du 
poumon. 

L'opérateur (Hartmann) a montré que cet abcès 
était consécutif à un abcès du foie. AUBOURG. 


Rayons À. 


Achard et Rouillard (Paris). — Gangréne pulmo- 
naire consécutive à une contusion thoracique 
(Soc. Médicale des Hôpitaux, 19 Juin 1914, p. 1172, 
1 radiographie). 


Au cours d'une discussion sur « Tuberculose et 
Traumatisme », A. et R. présentent l'observation d'un 
malade qui à la suile d'un traumatisme violent, ful 
reconnu porteur d'une lésion caractérisée par une 
zone elaire de la base droite, entourée d'une zone 
régulière arrondie de tissu pulmonaire épaissi 
comme Fa montré la ponetion, a Pendroit où les 
Rayons X auraient montré un foyer intra-pulmonaire, 
il s'agissait d'un abcès gangreneux. AUBOURG. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Von Seuffert (Munich). — L'état actuel, les pro- 
blémes, les limites du traitement radio et 
radiumthérapique du cancer (Archives d'¿lec- 
tricité médicale, 25 Mai, p. 992 à 571 et 10 Juin 
1914, p. 610 à 625). 


Il faut remercier le Dr Bergonié d’avoir fourni au 
lecteur français une traduction intégrale de ce remar- 
quable travail sommairement analysé à la page 427 
du Journal de Radiologie. A. LAQUERRIERE. 


NÉOPLASMES 


Regaud et Nogier. — Décroissance de la radio- 
sensibilité des tumeurs malignes traitées par 
des doses successives et convenablement espa- 
cées de rayons X. Auto-immunisation contre 
les rayons X (C. R. Ac. des Sc., 8 Juin 1914). 


Si les résultats statistiques semblent indiquer que 
lorsqu'on attaque une tumeur maligne par la radio- 
thérapie ou la radiumtherapie il faut d'emblée don- 
ner des doses massives, jusqu'ici aucune expérience 
rigoureuse h'étail venue apporter son contrôle aux 
conclusions de la pratique. Nous ne pouvons que 
nous réjouir de voir M. Regaud, dont les travaux 
radio-histologiques sont déjà si nombreux et M. Nogier 
qui a déjà apporté un contingent si important à la 
radiothérapeutique, aborder la question de la radio- 
sensibilité des tissus au cours de lirradiation. 

Or, de leurs premiéres expériences, il parait décou- 
ler que la radiosensibilité d’une tumeur maligne 
décroit au cours d’un traitement prolongé sans que 
pourtant la structure histologique du néoplasme 
semble en rien modifiée. 

Des expériences rapportées par les auteurs, deux 
faits très importants se dégagent; c'est d'abord que 
la première irradiation provoque le plus souvent une 
diminution plus notable de la tumeur que les sui- 
vantes, qu'il s'agisse d'ailleurs de myxosarcome, de 
certains carcinomes, ou de certains épithéliomes. 
C'est ensuite que les symplómes généraux dus à 
l'auto-intoxication par résorption des produits du tissu 
néoplasique détruit sont également plus importants 
lors de la première attaque. 

Bien que ces fails ne puissent ètre généralisés à 
toutes les tumeurs, tout le monde admettra avec les 
auteurs que ces résultats constituent une indication 
capitale pour la thérapeutique. Mais on pourra discu- 
ter s'ils nous engagent à faire une première irradia- 
tion massive suivie d'un nettoyage chirurgical, puis 
consécutivement d’autres irradiations comme le 
pensent MM. Regaud et Nogier. 
| H. GUILLEMINOT. 


551 


Rochard (Paris). — Sarcome du cuir chevelu 
Soc. de Chirurgie, 24 Juin 1914, p. 870-873). 


1} s'agit d’un malade opéré en Juillet 1912, puis en 
Octobre 1912 pour une tumeur siégeant près du lam- 
beau et ayant récidivé une troisième fois en Mai 1913. 
A ce moment, malgré une troisième intervention, nou- 
velle récidive rapide. En Décembre, le malade est 
envoyé à la radiothérapie et traité par Belot; les 
rayons X délerminent en quelques séances la régres- 
sion de la tumeur; la guérison apparente persiste 
depuis cing mois. Ce cas est publié en détail dans 
ce journal. 

AUBOURG. 


SANG ET GLANDES 


Albert Weil. — La radiothérapie du thymus 
(Société de médecine de Paris, 23 Mai 1914). 


La radiosensibilité du thymus est telle que lévo- 
lution scléreuse commence le jour mème de l'irradia- 
tion. A l’aide de 6 observations, A. W. démontre de 
façon absolue toute l'utilité des rayons filtrés pour 
atrophier rapidement des thymus hypertrophiés chez 
Penfant. A. W. utilise des filtres très épais (4 milli- 
mètres) permettant d'adininistrer des doses suffi- 
santes de rayons épurés très pénétrants. Dose 
6 H répartis en 7 ou 8 séances par plusieurs portes 
d'entrée, filtres de 4 millimètres. 

Les résultats éloignés sont excellents ainsi que le 
montrent des radiographies faites 2 ans après chez 
des enfants cliniquement guéris. G. GIBERT. 


M. Povesi (Turin). — La radiothérapie des adéno- 
pathies tuberculeuses (Gazeta medica italiana, 
Mai 1914). 


ll est évident que la radiothérapie exerce une action 
bienfaisante sur les adénopathies tuberculeuses. Les 
lymphomes tuberculeux non suppurés régressent 
sous l'influence des rayons tandis que les suppura- 
tions sS'améliorent et que les fistules laissent des 
cicatrices assez belles de beaucoup préférables, au 
point de vue esthétique, á celles obtenues chirurgi- 
calement. l’auteur est un partisan convaincu de ce 
mode de traitement. M. GRUNSPAN. 


TUBERCULOSE 


E. Albertario (Turin). — La radiothérapie des 
péritonites tuberculeuses (Gazzetta medica ita- 
liana, 7 Mai 1914, n* 19). 


L'auteur croit à une action indubitablement efficace 
de la radiothérapie sur les péritonites tuberculeuses ; 
cette action est plus certaine dans les formes fibro- 
plastiques que dans les formes ascitiques; les dou- 
leurs sont diminuées ainsi que la tension abdominale. 
L'amélioration est non seulement clinique, mais aussi 
anatomique. Des recherches expérimentales ont dé- 
montré la transformation fibreuse et scléreuse des 
tubercules; ces résultats sont durables. 

M. GRUNSPAN. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


Lacaille (Paris). — Radiothérapie du fibrome, un 
cas très instructif (Bulletins et Mémoires de la 
Société de radiologie médicale de France, n° 56, 
Juin 1914, p. 176 à 178). 

L'A. rapporte l'observation d’une de ses malades 


qui présentait une tumeur abdominale devenue rapi- 
dement énorme, ayant provoqué un déclin rapide de 


D 


l'état général, à tel point qu'on avait songé à un sar- 
come. Mais la patiente refusait l'opération. On tenta 
done la radiothérapie. Au début, on obtint une amé- 
lioration de l'élat général, une diminution très mar- 
quée de la tumeur, mais arrivérent des symptomes 
qui firent penser à un début de grossesse: on cessa 
le traitement. Dutérus reprit rapidement alors un 
volume tel que l'intervention chirurgicale ne fut plus 
différée, et Pon constata la présence d'une tumeur 
ayant subi la dégénérescence sarcomaleuse. 
G. Haner. 


H. Arbassier. — Revue critique de l’action des 
rayons X sur l'ovaire en gynécologie (Thèse de 
Paris, 191%). 


Ainsi que Pindique son titre, ce travail est une 
revue générale des connaissances acquises sur l'irra- 
diation des ovaires en pathologie gynécologique, mais 
apparait plutòt comme un excellent chapitre de vul- 
garisalion que comme une revue critique. L'auteur 
n'a pas étudié personnellement les effects de la radio- 
thérapie dans la thérapeutique gynécologique et ne 
discute pas la valeur de telle ou telle technique, 
mais en revanche la partie physiologique de son tra- 
vail constitue une mise à jour de la question et que, 
bien qu’un peu succinete, on pourra consulter avec 
fruit. A. ZIMMERN. 


Dartigues (Paris). — Fibrome hémorragique et 
amaurose par glaucome hémorragique (Soc. 
des chirurgiens de Paris, ò Juin 1914, p. 497-504). 


A propos de cette observation, D. discute la valeur 
de Félectricité, des rayons X et du radium comme 
traitement du fibrome : D. ne eroit nullement à leur 
guérison. Ces traitements intermédiaires, basés sur 
la pusillanimité des malades, peuvent réduire au 
silence quelque symptôme pour une durée plus ou 
moins longue, mais n'ont jamais amené de guérison 
au sens réel du mot. H ne serait pas diflicile de 
démontrer qu'insuftisants le plus souvent, ils sont 


SUBSTANCES 


GÉNÉRALITÉS 


A. Gockel. — La radioactivité du sol et des eaux. 
Braunschweig, Vieweg et fils, 1914, 1 vol. de 
108 pages avec 10 figures. 


Les phénomènes de radioactivilé du sol et des 
eaux intéressent non seulement le géologue et le 
chimiste, mais aussi le médecin qui doit tenir compte 
désormais de ces nouveaux facteurs physiques : la 
radioactivité de l'almosphère par les produits de 
désintégration de l'émanation provenant du sol et la 
radioactivité des eaux thermales, Aussi l'auteur a-t-il 
pensé faire œuvre utile en réunissant tous les résul- 
tats obtenus jusqu'ici dans l'étude de cette question. 
Après avoir indiqué les méthodes de mesure utili- 
sées, il donne, grace à une bibliographie précise, les 
résultats des recherches de nombreux auteurs sur la 
radioactivité des roches formant la croûte terrestre, 
les minéraux radioactifs, la radioactivité de l'air, du 
sol, le rayonnement provenant du sol, la radioactivité 
des eaux, la radioactivité et la chaleur de la terre. 


F. JAUGE AS. 


PHYSIQUE 


O. v. Baeyer, O. Hahn u. L. Meitner. — Le 
spectre magnétique des rayons ß produits par 


2 Substances radioactives. 


plus dangereux, au total, que l'opération curative et 
n'offrent pas la rapidité curative et vraiment de déli- 
vrance complète de cette dernière. Il faut croire que 
l'auteur n'a pas eu l’occasion d'observer beaucoup de 
cas traités et n'est pas au courant des publications 
démonstratives parues à ce sujet. AUBOURG. 


DIVERS 


Prof. M. Serena (Rome). — Les conceptions de 
Manoukhine sur la leucocytolise provoquée arti- 
ficiellement par l’action des rayons X (Rivista 
ospeduliera, an. LV, vol. IV, 15 Mai 1914, p. 419- 
429). 


Manoukhine a eu l’idée d'augmenter le pouvoir de 
défense de l'organisme de l’homme dans quelques 
affections aiguës et chroniques par des irradiations 
sur la moëlle. 

lla remarqué que, dans la pneumonie, il y a une 
augmentalion des leucocytes dans le sang, augmen- 
tation qui disparait durant la défervescence. Cette 
diminution précède la crise favorable et serait due à 
la leucocytolise. 

En mème temps, la coagulabilité du sang est plus 
grande par augmentation du ferment fibrine, car 
d'après la théorie de Schmidt il y a augmentation du 
ferment fibrine pendant la désintégration des leuco- 
cyles. 

La leucocytolise se produit par l'apparition dans le 
sang d'un ferment, la leucocytolvsine. 

Donc, en faisant sur la rate des irradiations légères, 
des doses légères de ravons X, on renforce la réac- 
tion naturelle de l'organisme. 

L’A. a traité cing cas par ce procédé : quatre tu- 
berculeux pulmonaires et une méningite tubercu- 
leuse. Les résultats furent encourageants dans trois 
cas de tuberculose pulmonaire par disparition de la 
fièvre, amélioration de l'état général. 

La méthode est à essayer dans nombre d'états in- 
fectieux. DONGRADI. 


RADIOACTIVES 


l'uranium X (Physikalische Zeitschrift, n° 15, 
1” Juillet 1914, p. 649 et 650). 


Les auteurs étudient le spectre magnétique pro- 
duit par les rayons $ issus de Puranium X quand ils 
sont soumis à Faction d'un champ de 138 gaums 5. 
Hs estiment finalement la vitesse des différents rayon- 
nements 8 groupés en des sortes de bandes séparées 
les unes des autres et ne formant pas un champ con- 
tinu comme le rayonnement B du radium. Selon la 
strie considérée, ces vitesses sont de l’ordre des 
96 au 48 

100 : 

Cette étude nous montre le polymorphisme de cer- 
tains rayonnements 8 dont l'étude biologique pour- 
rait peut-être ètre utile. LÉON GIRARD. 


de celle de la lumière. 


Otto Scheuer. — Sur une réduction de l'oxyde 
de carbone par l'hydrogène provoquée par 
l’'émanation du radium (C. R. Ac. Sc., 22 Juin 
1914). 


On savait déjà que le CO? peut être réduit par PH 
naissant sous l’action de Pémanation du radium don- 
nant naissance à de la formaldéhyde. L'auteur a 
cherché si le mélange CO +11? pouvait également, 
sous l'action de Pémanation, produire de la formal- 
déhyde. Le résultat est positif. I. G. 


Lumiere. 553 


ACCIDENTS 


Janselme (Paris). — Lésions cutanées consécu- 
tives à une radium-dermite (Bu/letin de la So- 
ciété de dermatoloyie et de syphiligraphie, Juin 
1914, p. 311). 


J. rapporte Pobservation d'une femme couverte de 
cicatrices vicieuses, rouges et chéloidiennes à la 
suite de brûlures par l'acide sulfurique. La radium- 
thérapie instituée sur les cicatrices siégeant à la face 
et au poignet determina une ulcération trés doulou- 
reuse et qui fut remplacée par une cicatrice blanche, 
sur laquelle tranchaient des taches pigmentaires et 
des lacis de capillaires cetasiés. 

Des lésions semblables, mais moins accentuées, 
apparurent sur la cicatrice prépectorale qui fut sou- 
mise à un rayonnement moins intensif et filtre. 

Enfin la chéloide du moignon de l'épaule, qui ne fut 
pas traitée, ne présente ni pigmentations, ni télan- 
giectasies et s’est par contre légèrement affaissée 
et décolorée spontanément. L. Nana. 


DERMATOSES 


Eugenio Milani (Rome). — Résultats définitifs 
obtenus dans certains cas de lupus à l’aide de 
la radiumthérapie (Radiologia Médical, Mai 1914, 
p. 211). 


L'auteur ne reproduit dans cet article que les cas 
traités par la radiumthérapie et guéris depuis un 
temps assez long. Seuls les rayons alpha, les rayons 
mous qui représentent 90 0/0 des radiations totales 
possèdent, par rapport au bacille tubereuleux, une 
certaine action bactéricide. Les résultats obtenus 
par l'École de Rome sont d'autant plus remarquables, 
qu'elle ne possède que 20 milligr. de sels de radium 
avec 5 milligr. de radium élément. L'application de 
la photothérapie est d'autant plus efficace qu'elle suit 
promptement les applications de radium sans attendre 
la réaction. On divise la région malade en carrés de 
1 cent. de côté et on irradie successivement chaque 
carré pendant 20 minutes à travers un filtre d'argent 
de 1/10 de min. d'épaisseur. Les malades des six ob- 
servations cilées par l'auteur se maintiennent guéris 
depuis 1 et 2 ans. Le choix du filtre varie avec la 


variété de la maladie; toutes les formes de lupus 

sont influencées, dit-il, par ce traitement, et son 

action est non seulemeut satisfaisante, mais curative. 
M. GRUNSPAN. 


NÉOPLASMES 


H. H. Janeway (New-York). — Résultats donnés 
par ie radium dans le cancer (The Journal of 
the American Medical Association, vol. LXH, 
n° 22, 50 Mai 1914, p. 1707-1709). 


Revue générale sur l'action du radium dans le trai 
tement des tumeurs malignes. L'auteur y rend un 
juste hommage à l'œuvre de Wickham et du labora- 
toire biologique du radium. Des travaux de Wick- 
ham, de Pineh, du Radium-Institute de Londres, 
du Samaritan-Hospital à Heildelberg l'on peut con- 
clure que le radium ne doit jamais détroner le bis- 
touri, car il faut se faire une règle de ne réserver le 
radium qu'aux cas inopérables. 

WILLIAM VIGNAL. 


DIVERS 


Cotte (Lyon). — Rétraction de l’aponévrose pal- 
maire traitée par la radiumthérapie (Lyon mé- 
dical,t. CXXII, 7 Juin 1914, p. 1264 à 1265). 


L'auteur présente, au nom du Dr Bérard, l'obser- 
vation suivante : Un homme de 60 ans, avant eu à 
28 ans une pleurésie aiguë séro-fibrineuse et atteint 
depuis de rhumatisme chronique avec rétraction de 
Paponévrose palmaire; deux doigts sont à moitié 
repliés dans la paume de la main; le malade ne peut 
travailler. A droile, on enlève par intervention san- 
glante le tissu fibreux rétracté. A gauche, Mr* le 
Dr Moutet fait l'application de Vappareil à sels 
collés, le 10 janvier pendant 24 heures, le 10 février 
également, les deux derniéres en mars et avril pen- 
dant 12 heures; les rayons sont filtrés sous 2/10 de 
millimètre d'argent et 6/10 de millimètre de plomb. 
Actuellement, les deux doigts sont redressés; du 
côté opéré, les mouvements sont gènés et doulou- 
reux; de l'autre côté, Paponévrose est plus souple, 
les mouvements sont faciles; quelques applications 
de radium seront encore faites sur ce côté. 

Tu. NoGtER. 


LUMIÈRE 


PHYSIOBIOLOGIE 


Daniel Berthelot. — Sur les divers modes de 
photolyse de l'acide oxalique par les rayons 
ultraviolets de différentes longueurs d'onde. 
(C. R. Ac. Sc., 15 juin 1914). 


Le dédoublement de l'acide oxalique en acide for- 
mique et anhydride carbonique, puis la décomposi- 
tion consécutive de l'acide formique en oxvde de 
carbone et eau ou en anhydride carbonique et hydro- 
gène varient suivant la longueur d'onde du rayon- 
nement employé. La présente note précise ce qui se 
passe lorsqu'on emploie telle ou telle partie du 
spectre ultraviolet. H. GUILLEMINOT. 


S. Sécerov..— Sur l'influence des rayons ultra- 
violets sur la coloration des poils des lapins et 
des cobayes (C. R. Ac. Sc., 15 juin 1914). 


D'expériences faites sur les cobayes et les lapins 
vivants et sur les poils détachés de ces animaux, 
l’auteur conclut que les rayons ultraviolets peuvent 


transformer les poils blancs en poils jaunâtres ou 
rougeatres. Cette action se produit plus énergique 
lorsque le poil appartient à l'animal vivant, mais on 
Pobserve aussi sur les poils détachés. 

H. GUILLEMINOT. 


M. et M”* Chauchard. — Action des rayons ultra- 
violets monochromatiques sur l'amylase et la 
lipase du suc pancréatique (C. R. Ac. Sciences, 
27 juin 1914). 


La lipase et Pamvlase du suc pancréatique de chien 
sont attaquées par les rayons ultraviolets donnés par 
une lampe á mercure en quartz. Cette action n'est 
pas la mème pour les différentes longueurs d'onde. 

M. V. Henri a étudié le coefficient d'absorption du 
sue pancréatique pour chaque longueur d'onde et a 
trouvé un maximum pour x = 2815, et un minimum 
pour = 25903, sans toutefois que l'on puisse savoir 
quel est le cocflicient d'absorption propre aux fer- 
ments. 

Les auteurs du présent travail ont constaté que 
Pamylase est attaquée par les rayons de 2, inférieure 


554 


à 2.800 et d'autant plus énergiquement que les > sont 
plus petites. 

La lipase est attaquée par les rayons de ), infé- 
rieure à 5.500 et d'autant plus énergiquement que les 
à sont plus petites. 

Il est intéressant de constater le défaut de parallé- 
lisme entre le coefficient d'absorption et l'effet chi- 
mique produit, mais en remarquant, toutefois, que le 
coeflicient d'absorption du suc pancréatique total 
peut ètre tout différent du coefficient propre à chaque 
ferment. H. GUILLEMINOT. 


Victor Henri. — Étude de la dispersion des 
rayons ultraviolets par les corps organiques 
(C. R. Ac. Sc., 22 juin 1914). 


L'étude de l'indice de réfraction des rayons ultra- 
violets par les différents corps est le complément 
nécessaire de l'étude quantitative de l'absorption. 
L'auteur a abordé cette étude, qui a été à peine 
ébauchée jusqu'à présent. Il apporte les résultats 
concernant les alcools méthylique, éthylique, etc., le 
glycol, les carbures, etc. . G. 


L. Lematte. — Stérilisation des liquides opo- 
thérapiques par les rayons ultraviolets (Bull. 
de la Soc. de thérapeutique, 27 Mai 1914). 


Après avoir passé en revue les différents procédés 
de stérilisation des liquides opothérapiques, et après 
avoir montré leurs imperfections et leurs inconvé- 
nients, l’auteur décrit un dispositif permettant la 
stérilisation continue des liquides organiques tout 
en conservant à ceux-ci leurs propriétés spécifiques. 

L'appareil se compose d'une lampe à vapeurs de 
mercure à enveloppe de quartz, du type Cooper- 
Hewit, d’une cuve fermée, dont la partie inférieure 
est en métal, et dont la partie supérieure est consti- 
tuée par une lame de quartz séparée au fond métal- 
lique par un cadre de 1/9° de millimètre d'épaisseur. 
Ces trois parties délimitent un espace vide dans 
lequel on fait arriver le liquide à stériliser. 

D'après L., on peut appliquer cette méthode 
à la stérilisation des liquides organiques ingérables 
ou injectables, et leurs propriétés primitives sont 
conservées; seule la stérilisation du lait n’a pu être 
parfaitement réalisée. R. LEVÈRE. 


Georges Vitoux.— La Biologie de l’héliothérapie. 
Congrès de Cannes (Bull. gén. de thérapeu- 
tique, Mai 1914). 


Excellente revue d'ordre général où l’auteur donne 
dans ses grandes lignes les règles qui régissent 
l'émission, le mouvement, la marche et les moditi- 
cations d'intensité et de qualité des radiations so- 
laires, et où il examine les effets physiologiques de 
la lumière solaire sur les êtres vivants (action cal- 
mante et analgésiante, action tonique sur l'état gé- 
néral, action résolutive et éliminatriee, action hémo- 
statique et antitoxique). 

LA. termine en donnant quelques indications sur 
la façon de pratiquer la cure héliothérapique. 

R. LEVERE. 


THÉRAPIE 


Vignard (Lyon). — Héliothérapie artificielle 
(Lyon médical, tome CXXII, n° 26, 28 Juin 1914, 
p. 1458-1409). 


L'auteur publie deux observations : le premier 
malade préseute une arthrile sous-astragalienne du 
cou-de-pied; l'affection remonte à un an, on lui fit 
une botte plátrée, puis plusieurs ponctions. A l'entrée, 
énorme tumeéfaction du cou-de-pied gauche. Adéno- 


Lumière. 


pathie inguinale, trois fistules. Mensuration : côté 
sain : 33 centimètres, côté malade : 39 centimètres. 
Après deux mois d'irradiation avec la lampe à vapeur 
de mercure (modèle du Dr Vignard), la mensuration 
donne 35 centimètres, quelques jours après les dou- 
leurs disparaissent, le malade a récupéré quelques 
mouvements; la mensuration donne 32 centimètres. 
— La deuxième malade présente une tumeur blanche 
du poignet droit datant de deux ans. La main est 
rejetée sur le bord cubital, la malade ressent de 
vives douleurs. Mensuration : côté sain, 13 centi- 
mètres ; côté malade 15 centimètres, après six mois 
d'héliothérapie artificielle, diamètre du poignet 
malade 13 centimètres et demi. Somme toute bons 
résultats obtenus avec une puissante lampe à vapeur 
de mercure dont les rayons sont filtrés par des 
glaces soigneusement spectrographiées par le Pro- 
fesseur Nogier. Th. NOGIER. 


Vignard. — A propos de l'héliothérapie artifi- 
cielle (Lyon médical, tome CXXII, n° 23, 
7 Juin 1914, p. 1279 à 1280). 


L'auteur avait présenté, Pan dernier, une malade 
atteinte de spina ventosa suppuré du premier méta- 
carpien droit, guéri par l'héliothérapie artificielle; la 
guérison persiste actuellement. L'instrumentation 
s’est perfectionnée encore depuis ce moment; «parti 
d'une lampe á vapeur de mercure de 1500 bougies 
sous 110 volts, l’auteur a abouti à 7000 bougies sous 
500 volts, la pénétration est beaucoup plus profonde; 
onze malades ont été trailés et sont guéris : spina- 
ventosa, arthrite sous astragalienne avec huit fistules, 
tumeurs blanches du poignet, du coude et du genou. 
Pour l'un d’entre eux, l'abcés a disparu en quatre 
mois, les séances se font tous les jours en augmen- 
tant progressivement; Pimmobilisation est de règle 
pendant toute la période douloureuse. 

Th. NoGIER. 


François (Anvers). — La photothérapie dans le 
traitement du lupus vulgaire (Annales de 
médecine Physique d'Anvers, fasc. 3, Mai-Juin 
1914, p. 148 à 160). 


Voir ce rapport du V* Congrès de Physiothérapie 
dans le Journal de Radiologie, p. 149, 1914. 
A. LAQUERRIERE. 


Henri Dausset. — L'utilisation en thérapeutique 
médicale des rayons ultra-violets. (Lampe en 
quartz à vapeur de mercure) (Paris Médical, 
n° 30, 27 Juin 1914, p. 99 à 102). 


L'auteur expose deux techniques d'utilisation thé- 
rapeutique des rayons ultra-violets émis par une 
lampe en quartz à vapeur de mercure. 

Sa méthode personnelle consiste à exposer à la 
lumière non filtrée de la lampe les régions à irradier. 
La distance varie de 10 centimètres à un mètre sui- 
vant les effets à obtenir el la durée varie de cinq à 
trente minutes suivant Paccoutumance. On obtient 
une pigmentation des tissus se rapprochant du coup 
de soleil. Les rayons utilisés ont une longueur 
d'onde de 1000 à 5000 Angstróm. 

La deuxième technique (Vignard et Joffray) consiste 
à filtrer les rayons ultra-violets à l’aide d'un verre 
qui ne laisse passer que les rayons de longueur 
donde de 4000 à 5000 Angstróm. Les séances d'expo- 
sition sont plus longnes. La pigmentation obtenue 
est moins forte que celle donnée par lhéliothérapie 
ordinaire dans les mêmes conditions de temps. 

Le Professeur Nogier résume ainsi les propriétés de 
Pultra-violet : 

4° Si l'on désire en thérapeutique des effets bio- 
tiques il faut se borner aux ravons ultra-violets 
ordinaires et aux rayons du spectre visible ; 


Électrologie. 


% Si Fon recherche l'effet bactéricide il faut 
s'adresser à Pultra-violet moyen; 

5 Il est inutile de rechercher des sources de 
lumière riches en ultra-violet extrême puisque cet 
ultra-violet n’agit pas en profondeur, tout en provo- 
quant des réactions cutanéees fort douloureuses. 

L'auteur réserve donc la première technique (ultra- 
violet extrème et moyen — rayons non filtrés) aux 
affections superticielles dans lesquelles il a obtenu 
d'excellents résultats (acné bromique, ulcères vari- 
queux, syeosis de la barbe, furonculose), et la 
seconde technique aux affections profondes à défaut 
de l'héliothérapie naturelle. A. Daniaux. 


D'Œlsnitz. — La pratique de l’héliothérapie dans 
le traitement des affections tuberculeuses. 
Indications. — Technique. — Résultats. (Paris 
Médical, n° 29, 2 Juin 1914, p. 61 à 75). 


L'auteur étudie d'abord les propriétés et les effets 
thérapeutiques de la lumière solaire suivant les 
régions et les climats et conclue que Phéliothérapic 
peut être pratiquée dans toutes les régions eten par- 
ticulier dans les régions d'altitude, en climat marin, 
sur le littoral méditerranéen. 

A l'hopital ou en cure libre, le malade devra suivre 
des règles pratiques : Fimmobilité, la posilion cou- 
chée, l'insolalion totale mais progressive et à Pair 
libre, la téte protégée par un écran vert. 

La température favorable des bains de soleil 
oscille entre 55° et 40°, les écarts sont inégalement 
supportés par les malades et varie suivant : 

1° la période de cure, l'adaptation les faisant mieux 
tolérer; 

% la localisation de infection tuberculeuse, les 
tuberculoses viscérales réagissant plus défavorable- 
ment aux écarts; 

3° l'état général du malade et sa susceptibilité indi- 
viduelle. 


555 


La posologie des cures solaires est très difficile à 
élablir et doit se baser au jour le jour par Pobserva- 
tion des réactions générales, des réactions thermiques 
et des réactions tubereuliniques. 

En observant le pouls, la respiration et la tempé- 
rature, Pauteur a pu établir la constance relative des 
modes réactionnels suivants : 

1° formule de début ou de flottement (grande irré- 
gularité du type réactionnel): 

22 formule dadaptation (élévation temporaire des 
chiffres correspondant à la réaction immédiate avec 
chute tardive au-dessous du chiffre initial, par petits 
écarts ; 

5 formule inverse ou Pinadaptation; 

4° formule d'intolérance (pas de chute tardive mais 
élévation progressive par grands écarts). 

En général, pendant la période de début, il faudra 
insoler suivant le mode centripete (en commencant 
par les extrémilés), puis insoler complètement à la 
période d'adaptation définitive. 

La durée de la cure tolale sera très longue car 
elle ne ralentit pas beaucoup le cycle d'évolution 
des affections tuberculeuses. 

auteur passe ensuite en revue les différentes loca- 
hsations tuberculeuses viscérales et externes et 
donne pour chacune d'elles des indications Spéciales, 
et signale parmi les effets communs à toutes les 
affections la pigmentation progressive de l’ensemble 
des téguments. La tendance à la pigmentation étant, 
dit-il, en raison directe de la tendance du sujet a 
l'amélioration. Localement Vhéliothérapie possède 
une action analgésiante, selérosante, surcicatrisante, 
sterilisante surtout sur l'infection secondaire. Elle 
entraine la rétraction des orifices fistulaires par une 
évolution seléreuse du trajet qui permet également 
l'élimination spontanée des séquestres. L'auteur ter- 
mine en décrivant les procédés d'immobilisation 
compatibles avec la cure solaire dans les tubercu- 
loses ostéo-articulaire, la coxalgie etle mal de Pott. 

A. DARIAUX. 


ÉLECTROLOGIE 


TECHNIQUE 


Laquerrière (Paris). — Une cause d'échec dans 
la recherche des corps étrangers métalliques 
au moyen du « téléphone sonde » (Bulletin 
officiel de la Société francaise d'électrothérapie 
et de Radiologie médicale, Mai 1914, p. 186 à 
188). 


Certains corps étrangers métalliques peuvent être 
recouverts d'un vernis isolant qui empèche Île télé- 
phone de fonctionner. En particulier les épingles en 
acier, noires à tête de verre ou de porcelaine, tantôt 
ne donnent qu'un son insignitiant, tantôt mème ne 
donnent absolument aucun son. A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROPHYSIOLOGIE 


M. Chouchak. — Influence du courant électrique 
continu sur l'absorption des substances nutri- 
tives par les plantes (C. R. Ac. Sc., 22 Juin 
1914). 


L'auteur avant établi antérieurement que la vitesse 
d'absorption d'une substance nutritive par les racines 
des plantes varie avec les changements de milieu où 
plongent les racines quand on ajoute des sels quel- 


conques, s'est demandé si la cause de ces variations 
n'est pas due aux forees électriques. 

Le courant électrique est capable selon son inten- 
sité et son sens de modifier la. vitesse d'absorption 
des anions et des cathions. H croit pouvoir expliquer 
ce fait, non pas par un phénomène électrolytique 
mais probablement par le changement d'état élec- 
trique de quelque Substance colloïdale de la racine. 

IT. GUILLEMINOT. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Mlle G. Kænigs. — Recherches sur l'excitabilité 
des fibres pigmento-motrices (C. R. Ac. Sc., 
22 Juin 1914). 

Expériences sur Vexcitabilité des fibres pigmento- 
motrices du sciatique de la grenouille au moyen de 
décharges de condensateurs et suivant la méthode 
de L. Lapicque. H. GUILLEMINOT. 


Heitz (Jean) et Bordet (E.). — L'électrocardio- 
gramme dans l’inanition expérimentale. (C. R. 
Suc. de Biologie, 12 Juin 1914, p. 37-59). 

Les auteurs ont recherché les modifications que 


556 


pouvait apporter au courant d'action du cœur un 
état prolongé d'inanition par des expériences portant 
sur des lapins privés de toute alimentation solide, 
mais pourvus d'eau à discrétion. Les conclusions 
auxquelles ils sont arrivés sont les suivantes : Pina- 
nition accélère le rythme; elle diminue nettement la 
hauteur des sommets de Pélectrocardiogramme et 
reste sans action sur la conduction auriculo-ventri- 
culaire. D'après les constatations faites sur l'animal 
réalimenté, il semble que l'inanition n’atteigne pas 
d'une manière définitive la contractilité du myocarde. 
F. JAUGEAS. 


Cluzet, Bonnamour et Nadaud (Lyon). — Elec. 
trohystérogrammes de la lapine (Lyon médical, 
tome CXXII, n° 26, 28 Juin 1914, p. 1477 à 
1480). 


Les auteurs ont voulu rechercher, si Pon pouvait, 
au moyen du galvanomètre d'Einthoven, enregistrer 
la variation électrique de l'utérus chez la lapine. 
Après laparotomie, les électrodes constituées par 
deux aiguilles en platine sont enfoncées dans Îles 
tissus de manière à avoir un contact toujours iden- 
tique. Les variations électriques précèdent et accom- 
pagnent les contractions; les ondulations sont éten- 
dues sans accidents brusques: la variation négative 
se prolonge pendant toute la durée de la contraction. 

Utérus gravide. L'eau froide à 8% détermine une 
variation négative très nette, moins forte que celle 
obtenue avec de l'eau à 40% Mais ce mode d'excitation 
a le défaut de déterminer sur les aiguilles des varia- 
tions thermiques et par suite électriques. Quelques 
secondes après une injection de pituitrine, des con- 
tractions avant l'aspect d’ondulations lentes sont 
mises en évidence. 

Utérus non gravide. Les contractions produites 
par diverses excitations sont peu apparentes ; Por- 
gane accuse cependant une activité plus ou moins 
longue. Dans tous les cas observés on constate rare- 
ment de fortes oscillations, et il semble que la varia- 
tion électrique n'est pas en rapport avec la force de 
la contraction utérine. La dérivation employée n'est 
peut-être pas la meilleure; d'autre part, la variation 
électrique peut ètre beaucoup plus faible dans le 
muscle lisse que dans le muscle strié. 

Tu. NOGIER. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


L. Delherm et Mlle Grunspan. — La réaction 
galvanotonique au cours de la dégénérescence 
(La Clinique, 26 Juin 1914, n° 26, p. 411). 


Les auteurs rappellent tout d'abord la règle géné- 
rale de la réaction de dégénérescence, insistant sur 
ce fait que la lenteur de la secousse a une tout 
autre valeur que l'inversion de la formule. 

Dans ces derniers temps, Bourguignon, Delherm, 
Laquerrière ont montré qu'il fallait incorporer, dans 
la réaction de dégénérescence, la contraction galva- 
notonique observée jusqu'alors dans la maladie de 
Thomsen et dans les mvopathies uniquement. 

Les muscles en réaction de dégénérescence qui 
présentent la contracture galvanotonique, demeurent 
contractés pendant toute la durée du passage du 
courant pour revenir à l'état premier aussitôt après 
l'ouverture du circuit. 

Cette contraction galvanotonique est non durable 
pour Huet et Bourguignon, ou incomplète parce 
qu'elle ne persiste pas après le passage du courant, 
contrmrement à la contraction galvanotonique de la 
maladie de Thomsen et des myopathies. 

La réaction galvanotonique partielle ne serait pour 
Pansini qu'une contraction lente exagérée, gigan- 


Électrologie. | 


tesque; elle exprimerail au même titre que la con- 
traction lente la contractilité sarcoplasmique, alors 
que la contraction brusque exprime celle des fibrilles 
striées. 

Cette réaction myotonique a été retrouvée au cours 
de la dégénérescence complète ou incomplète. 

Dans la maladie de Thomsen, elle persiste après le 
passage du courant. 

Dans la myopathie, tantôt elle persiste, tantôt elle 
disparait à l'ouverture. Pierre MEUGÉ. 


Souques et Duhem (Paris). — De la réaction neu- 
rotonique dans deux cas de maladie de Thom- 
sen (Bulletin officiel de la Société francaise 
d'Electrothérapie et de Radiologie médicale, n° 6, 
1914, p. 193 à 198). 


Dernièrement, M. Cluzet (de Lyon), et M. Delherm 
(de Paris), ont signalé l'existence d'une réaction neu- 
rotonique produisant la persistance de la contraction 
chez deux myotoniques dans le territoire musculaire 
d'un nerf lorsqu'on excite ce nerf électriquement. 

MM. S. et D. ont recherché cette réaction neuroto- 
nique dans deux cas de maladie de Thomsen, en 
s'entourant de toutes les précautions pour éviter la 
formation de pôles virtuels dans les muscles voisins 
et de phénomènes de diffusion. L'un des deux ma- 
lades, au seuil de l'excitation à la fermeture négative 


¿sur le tronc d’un nerf (point d'Erb, médian, cubi- 


tal, etc.) présentait nettement une contraction myo- 
tonique persistante dans les territoires musculaires 
innervés, soit la réaction neurotonique. Ce malade, 
relativement jeune, ayant des muscles très hypertro- 
phiés, parait en pleine évolution morbide. 

Chez le second malade, la réaction est différente. Le 
seuil de Pexcitation du nerf n'amène pas de réaction 
neurotonique; il faut augmenter l'intensité du cou- 
rant pour voir se produire dans les muscles la persis- 
tance de la contraction lorsqu'on excite le nerf. Le 
malade ne présente donc pas, à proprement parler, la 
réaction neurotonique. 

Comparativement au premier, ce second malade 
est déjà âgé, malade depuis bien plus longtemps, 
beaucoup de muscles dégénérés sont en vote d'atro- 
phie, l'évolution de l'affection est beaucoup plus 
avancée que chez le premier. Les auteurs se deman- 
dent s'il wy a pas lieu d'établir une relation entre 
l'existence de la réaction neurotonique et le degré 
d'évolution des lésions dans la maladie de Thomsen. 

Discussion : M. Delherm observe que la réaction 
neurotonique est considérée comme une rareté : nous 
ne sommes fixés ni sur sa definition exacte ni sur la 
technique à employer : Souques et Duhem utilisent 
des passages brefs, Cluzet et Delherm ont employé 
des passages longs. Il est peut-ètre prématuré de 
chercher l'explication d'un fait mal défini. 

M. Bourguignon n'a jamais constaté avec la tech- 
nique des auteurs de réaction neurotonique dans le 
Thomsen, il a toujours dù dépasser l'intensité limi- 
naire. Dans cette affection il existe des fibres saines 
et des fibres malades dans un mème muscle; la con- 
traction lente est celle des fibres malades; mais il 
n'est pas illogique d'admettre que, durant un stade, 
ces fibres malades peuvent encore obéir à l'excitation 
du nerf. On aurait alors une contraction lente par 
excitation du nerf (réaction neurotonique); à un stade 
plus avancé, au contraire, la fibre malade aurait une 
vitesse d’excitabilité trop différente de celle du nerf 
pour lui obéir, l'excitation du nerf ne produirait plus 
de contraction lente; mais seulement la contraction 
brusque des fibres saines. Telle serait une explica- 
tion plausible de la constatation des auteurs. 


A. LAQUERRIÈRE. 


Souques el Duhem. — État comparé des réactions 
électriques des troncs nerveux dans l’atrophie 


Electrologie. 


musculaire Charcot-Marie et dans la névrite 
interstitielle hypertrophique (Revue neurolo- 
gique, 50 Juin 1914, p. 886 et Bulletin Société 
franc. Electrothérapie, 1914, n° 6, p. 199-202). 


Les auteurs ont examiné comparalivement, au 
point de vue des réactions électriques, les troncs 
nerveux de deux malades atteints d'atrophie muscu- 
laire Charcot-Marie et d'un malade atteint de névrite 
iuterstilicile hvpertrophique. 

Dans la névrite interslitielle hypertrophique ils ont 
observé de l'abolition complete de Pexcitabilité fara- 
dique et de Vinexcitabilité incompléte au galvanique, 
méme avec des intensilés de 50 m.-a. 

Si les nerfs ne réagissaient pas, par contre les 
muscles présentaient des troubles de lexcitabilité, 
allant de la simple hypoexcitabilité jusqu'à la R. D. 
complète, Le malade avait, en outre, perdu toute 
sensibilité électrique au courant faradique, alors que 
l'exeitabilité galvanique était bien conservée. 

Dans l'atrophie musculaire Charcot-Marie, les auteurs 
n'ont pas constaté de troubles notables de Pexcitabi- 
lité des troncs nerveux. Les réactions sur les museles 
ont varié avec le degré d'atrophie dont ils élaient 
atteints, ils allaient de la légère hypoexcitabilité à 
l'abolition complete de cette excitabilité. 

Cette différence des réactions électriques dans la 
névrite interstitielle amvotrophique et des réactions 
dans l’atrophie Chareot-Marie, parait pouvoir consti- 
tuer un nouvel élément de diagnostic entre ces deux 
affections, que certains auteurs ont été tentés de con- 
fondre. 

Les causes de cette différence des réactions élec- 
triques tiennent vraisemblablement à la différence 
histologique des lésions des trones nerveux dans les 
deux affections. 

Dans Vamyotrophie Charcot-Marie, les troncs ner- 
veux sont normaux ou peu altérés. Dans la névrite 
hypertrophique ils sont profondément lésés el pré- 
sentent en particulier un épaississement énorme de 
la gaine de Schwann. Il est possible que cet épais- 
sissement empéche le courant électrique d'atteindre 
le cylindre-axe, qui n'est pourtant pas détruit puisque 
Pinflux volontaire passe. 

M. Huet estime aussi que les réactions électriques 
sont assez dissemblables dans les deux maladies et 
qu'elles se montrent dans le sens indiqué par les 
deux auteurs; mais elles ne sont peut-ètre pas aussi 
marquées, en elfet, dans Patrophie Charcot-Marie. 
L'excitabilité des nerfs est, aussi, souvent plus 
atteinte que ces auteurs ne le signalent. 

A la Société Francaise d'Électrothérapie, à la suite 
de la mème présentation, M. Delherm signale qu'il est 
classique de considérer que dans la maladie de 
Charcot-Marie les nerfs peuvent présenter une dimi- 
nution considérable de l'excitabilité galvanique et 
faradique et que ces troubles peuvent mème être 
constatés dans les territoires nerveux, non atteints 
en apparence, et que dans les muscles les plus atro- 
phiés on observe nettement la réaction de dégéné- 
rescence. Mais, ces faits n'intirment en rien la con- 
clusion de MM. Souques et Duhen. 

M. Bourguignon fait des réserves sur la possibilité 
de baser sur les réactions communiquées une diffé- 
renciation entre les deux affections. 


Dr Louis DELHERM. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


TECHNIQUE 


Jules Durand (Paris). — Quelques applications 
nouvelles des frictions hertziennes (Bulletin 


597 


officiel de la Soc. francaise délectrothérapie et de 
radiologie medicale, Mai 1914, p. 173 à 181). 


Étude très documentée où l'auteur résume son 
expérience personnelle. 11 estime que l'étincelle de 
H. F., pour donner ses pleins effets, doit ètre prati 
quée avec un pelit balai de clinquant promené près 
des téguments et ètre fournie par un appareil où les 
interruptions du primaire soient relativement espa- 
cées. ll a obtenu de bons effets dans les névralgies, 
les névrites, certaines manifestations du tabès. Ce 
procédé de révulsion thoracique lui a donné de bons 
résultats dans certaines dyspnées d'origine cardiaque 
ou pulmonaire. Enfin il en a tiré de bons effets dans 
certains troubles gastro-intestinaux et contre certains 
bourdonnements d'oreille (dans ce dernier cas, le 
pourcentage des échecs emporte d’ailleurs sur celui 
des succès). A. LAQUERRIÈRE. 


A. Lamdri (Naples). — L'hypodermoclyse et les 
médications hypodermiques, la thoracentèse et 
la paracentése électriques (Giornale di elettri- 
cita medica, ann. XIV, Nov.-Déc. 1913, fasc. VI, 
p. 237-245). 


LA., voulant simplifier la technique de Vélectrisa- 
tion des tissus immédiatement après l'introduction 
de substances médicamenteuses, a fait construire des 
instruments pour ces diverses interventions. 

Pour l'hypodermie médicamenteuse électrique, dl a 
établi des aiguilles s'adaptant aux seringues et dont 
l’'embase est constitué d'un anneau de caoutchouc 
vulcanisé avec serre-fll et prise de courant. Il réalise 
ainsi Pionisation sous-cutanée. Le courant employé 
est soit le galvanique, soit le faradique. 

Pour la thoracentèse et la paracentèse, l'aiguille 
est modifiée et peut admettre un trocart. Sa base est 
composée comme Paiguille hypodermique, mais il y 
a en plus une plaque métallique annulaire qui peut 
ètre recouverte de compresses pour éviter des brú- 
lures de la peau. 


Figures et bibliographie. DONGRADI. 


GÉNÉRALITÉS 


Duhain (Lille). — Considérations générales sur 
le rôle des agents physiques dans le traitement 
de la psychosténie (Archives d'électricité medi- 
cale, 10 Juin 1914, p. 591 à 595). 

Communication au Ve Congrès de physiothérapie. 


Elle concerne surtout la kinésithérapie. 
A. LAQUERRIERE. 


DERMATOSES 


M. Grunspan (Paris). — Ulcère variqueux rapi- 
dement guéri parla diathermie (Bulletin officiel 
de la Soc. francaise d'électrothérapie et de radio- 
logie médicale, Mai 1914, p. 169 et 170). 


Variqueuse de 50 ans, portant depuis trois mois 
5 petits ulcères de la taille d'une pièce de 50 cen- 
times. Sciatique. Plaque fessiére, plaque sous la 
plante du pied. 500 m.-A. 5 fois par semaine. 

En une dizaine de séances, les uleérations sont 
complètement cieatrisées ; mais la seiatique n'est que 
soulagée. 

Le courant continu a guéri depuis cette dernière 
affection et les uleérations restent guéries depuis 
ÿ mois. 

En somme, la diathermie a été plus efficace sur 
les troubles circulatoires que sur les phénomènes 
douloureux. A. LAQUERRIERE. 


558 


Marcus (M”"). — L'hypertrichose et son traite- 
ment (Thése de Paris, 1914). 


Exposé un peu trop bref des deux méthodes, Pélec- 
trolyse et la radiothérapie. L'auteur manifeste ses 
préférences pour la première en raison des aléas et 
des risques de la seconde. A. ZIMMERN. 


SYSTÉME DIGESTIF 


Plicque (Paris). — Les vomissements incoercibles 
de la grossesse et leur traitement (Bulletin 
médical, 24 Juin 1914, p. 645 a 647). 


Dans cet article très documenté où la plupart des 
traitements connus sont passés en revue, nous 
sommes heureux de constater que l'électrothérapie 
n’a pas été oubliée. La technique de la galvanisation 
du pneumogastrique donnée par l'auteur est la sui- 
vante : pole positif appliqué à l'estomac à l’aide 
d'une large plaque, pôle négatif formé par une petite 
plaque placée à gauche au-dessus de la elavicule, à 
l'origine des scalènes. Pour notre part, nous préfé- 
rons la technique indiquée par Apostoli qui joint à 
l'action sur le pneumogastrique une rééducation en- 
seignant à la malade à résister au vomissement. 


J. LOUBIER. 


Van Pee (Verviers). — Traitement électrique des 
affections du tube digestif (Annales de médecine 
physique d'Anvers, fasc. III, 1914, Mai-Juin, 
p. 137 à 147). 

Bon résumé, foreément un peu court, de tout ce 


ce que l'électrothérapeute peut faire pour les affec- 
tions du tube digestif. A. LAQUERRIÈRE. 


SYSTÉME NERVEUX 


Delherm et Laquerriére. — L’électrisation si- 
multanée des divers groupes musculaires dans 
les atrophies et les paralysies (Giornale di Elet- 
tricita medica, an. XIV, Nov.-Déc. 1113, fase. VI, 
p. 246-248). 


Tous les auteurs sont d'accord actuellement pour 
admettre qu'il faut traiter les paralysies et les atro- 
phies par des séances longues de gymnastique élec- 
trique, sans aller jusqu'à la fatigue du muscle. 

ll n'existait pas d'appareil permettant la galvanisa- 
tion simultanée de plusieurs muscles ou groupes de 
muscles. 

Delherm et Laquerriére ont comblé cette lacune 
avec un appareil léger, portatif et très commode. Il 
est composé d'une tablette sur laquelle sont fixées 
# résistances et pouvant effectuer les applications 
avec 2, 3, 4 ou 5 électrodes. 

Avec les résistances, on peut, à volonté, augmenter 
ou diminuer les contractions de tel ou tel muscle. 
Cet appareil permet d'augmenter la durée du travail 
de chaque groupe de museles, sans allonger la durée 
des séances, ce qui est un avantage pour le malade 
et le médecin. DONGRADI. 


M. Levère (Paris). — Action simultanée de la 
diathermie et du courant continu dans un cas 
de sciatique radiculaire (Bulletin officiel de la 
Soc. francaise d'électrothérapie et de radiologie 
médicale, Mai 1914, p. 771 et 172). 


Malade de 55 ans qui, immédiatement après un 
effort, fut pris de douleurs de reins, puis de sciatique, 
signes de Lasegue et de Bonnet très nets, atrophie 
musculaire, élernuement douloureux, scoliose, anes- 


Electrologte. 


thésie tégumentaire, en bande, etc., légère hyper- 
excitabilité électrique. 

Médicaments les plus divers sans résultat durant 
2 mois 1/2; 12 séances de courant continu ne donnent 
que sédation légère, passagère; 10 séances de douche 
d'air chaud ne donnent pas plus de résultat. On 
essale alors simultanément diathermie et couraut 
continu. Amélioration dès les premières applications, 
guérison en 10 séances; il persiste seulement un peu 
de diminution du réflexe achilléen. A. LAQUERRIÈRE. 


Fraikin. — L'électricité statique chez les ner- 
veux. Nécessité de sa posologie, utilité des 
faibles intensités (Archives l'électricité méticale, 
10 Juin 1914, p. 585 à 590). 

Communication au V* Congrès de physiothérapie. 


Voir Journal de Radiologie, p. 277. 
A. LAQUERRIÈRE. 


APPAREIL GENITO-URINAIRE 


Boerner (Berlin) el Santos (Lisbonne). — Une nou- 
velle électrode de diathermie pour employer 
dans l'urétrite blennorragique (Mediz. Klinik, 
n° 25, Y1 Juin 1914, p. 1062-1063). 


"Le courant passe entre une bougie métallique intro- 
duite dans l'urètre, d'une part, et plusieurs autres 
plaques métalliques (placées autour du penis, sur le 
bas ventre, périnée et cuisse), d'autre part. La tem- 
pérature obtenue est de 45° à 44,2; la durée de l'ap- 
plication est de 4 heure 1/4. Les auteurs n’ont jamais 
eu de brûlures. Les résultats, dans Purétrite aiguë 
comme dans Purétrite chronique ont été remar- 
quables. L. R. 


Desnos (Paris). — Valeur hémostatique de l'élec- 
trocoagulation des tumeurs vésicales (Journa! 
d'uroloyie, 15 Juin 1913, p. 715). 


D'après cet auteur, les courants de H. F. employés 
sous forme d'électrocoagulation contre les tumeurs 
vésicales agissent par caulérisation du point touché 
par l'électrode et par diathermie en profondeur, 
celle-ci déterminant une thrombose des vaisseaux 
nourriciers de la tumeur. Dans les cas de tumeurs 
provoquant de fortes hémorragies el altérant grave- 
ment l'état général, Desnos conseille de rechercher 
d'abord, dans un but hémostalique, l'action coagu- 
lante de la diathermie. A cet effet, dans les premieres 
séances, on se contentera d'effleurer les franges vési- 
cales qui prendront un aspect blanc neigeux. Dans la 
suite, quand l’hémorragie aura cessé et létat général 
redevenu meilleur, le milieu vésical s'étant éclairci 
on attaquera plus profondément la néoplasie. 

Cette méthode est également à utiliser dans les 
cas où la présence de débris de tumeur a déterminé 
une infection vésicale intense; outre l'arrêt des hé- 
morragies, celle-ci est heureusement influencée. 

L. NAHAN. 


C. E. Iredell et Ralph-Thomson (Londres). — 
Trois tumeurs malignes de la vessie traitées 
par la diathermie (7he Lancet, n° XXV, 20 Juin 
1914, p. 1745-1746). 


Les auteurs ont eu Poccasion d'essayer la dia- 
thermie dans trois cas de tumeurs malignes de la 
vessie. 

Dans les deux premières observations il s’agit 
d'hommes âgés de 66 el 5% ans. 

Le premier d'entre eux était porteur d'une grosse 
tumeur épithéliomateuse, saignante et située pres de 
Porifice uréthral, l'autre était atteint d'un carcinome 
prostatique. 


Flectrologte. 


Dans ces deux cas on fit une taille supra-pubienne, 
et après abrasion superticielle de la tumeur on com- 
menca le traitement dmthermique en introduisant 
par la plaie une électrode á bout olivaire dont la 
tige était soigneusement isolée, Une large électrode 
indifférente était placée sous les fesses. 

On introduisait dans la plaie en mème temps que 
Pélectrode active un doigt et dès que la chaleur 
n'était plus supportable on arrétait le traitement. 

Les hématuries ne reparurent qu'au bout de six 
ou sept mois. 

La manière de procéder dans le troisième cas, fut 
un peu différente, car le patient, un homme de 66 ans se 
refusait à toute intervention chirurgicale. 

Par la cystoscopie on put voir une large tumeur 
pulsatile occupant presque toute la base de la vessie. 

On introduisit done par Puréthre une électrode et 
Pon eessait les applications quand le sujet accusait 
une sensation de chaleur intra-vésicale. 

Toutefois, et les auteurs le reconnaissent, cette 
technique ne doit pas se généraliser pour deux rai- 
sons : 

4° Parce qu'il est presque impossible de savoir 
exactement si les applications se font sur la tumeur 
ou sur les parois vésicales restées saines ; 

2 Parce que l'on n'a que des notions subjectives 
sur le degré de chaleur atteint et que ces notions 
dépendent de la sensibilité variable des sujets. 

Néanmoins ils oblinrent des résultats encoura- 
geants car depuis trois mois et après neuf applica- 
tions le malade n'a pas eu de nouvelles hématuries. 


WILLIAM VIGNAL. 


Denis Courtade (Paris). — Des spasmes de 
l’urètre. Pathogénie et traitement électrique 
(Bulletin Officiel de la Société francaise d'Electro- 
thérapie et de Radiologie médicale, Mai 1914, 
p. 182 à 184). 


L’urétre a un sphincter lisse et un strié qui seul 
est le siège de spasme. Ces spasmes peuvent 
être d'origine nerveuse (myéliles), psychopatiques 
(Ganet), ou enfin ètre occasionnés par une paresse 
vésicale. C'est de cette troisième catégorie que 
s'occupe PA.: les malades ayant des besoins fré- 
quents d'uriner s’habituent à résister et provoquent 
Pirritabiliié du sphincter. 

Le traitement électrique doit : 1° agir sur l'état 
général (statique. Lit condensateur cage de H. F). — 
2° calmer Pirritabilité du sphincter externe (H. F. en 
applications rectales). — 3* redonner á la vessie une 
ténacité normale (faradisation, un póle dans Purétre 
prostatique ou un pôle périnéal, la plaque indiffé- 
rente étant sur le ventre. Utiliser la bobine á gros 
fil et éviter les intermittences rapides. 


A. LAQUERRIERE. 


MALADIES DE LA NUTRITION 


A. de Suzenberger (Naples) — Traitement 
rationnel de l'obésité (Annali di Elettricita 
Medica e Terapia fisica, 30 Mai 1914.) 


C'est une revue générale du traitement de l'obésité. 
L'auteur insiste sur le fait qu'aucun régime alimen- 
taire ne peut suffire à lui seul à modifier le poids 
d'un obèse et à le ramener à un état durable voisin 
de la normale. Il décrit la méthode de Bergonié avec 
les modifications que lui ont apportées Laquerrière, 
Nuytten, Schnée, etc., et il en vante tous les avan- 
lages. M. GRUNSPAN. 


O. Libotte. — Haute fréquence et goutte. Faits 
cliniques (Journal médical de Bruxelles, 21 Mai 
1914.) | 


559 


Après avoir présenté plusieurs observations lau- 
teur constate les résultats parfois très encourageants 
que l'on obtient par la diathermie localisée, associée 
ou non à la diathermie généralisée. Dans des cas 
très favorables des tophi récents peuvent disparaitre, 
presque toujours la nodosité fibreuse se réduit. 

G. GIBERT. 


Libotte (de Bruxelles). — Haute fréquence et 
goutte (Archives d Electricité médicale, 10 Juin 
1914, p. 597). 


Déja analysé (Mai 1914, p. 272). A. N. 


DIVERS 


Nogier et Genet (Lyon). — Plaie du corps 
ciliaire ; éclat magnétique Intra-oculaire ; 
extraction à l’aimant (Lyon médical, t. CXXII, 
n° 26, 28 Juin 1914, p. 1499 à 1502). 


Un ouvrier était occupé à couper des rivets lors- 
qu'il ressentit un choc sur l'œil gauche; quelques 
gouttes de sang s'échappèrent. A l'examen on 
constate une plaie ciliaire. Le Dr Nogier constate par 
la radioscopie que : 1° le blessé a un corps étranger 
métallique dans l'œil; 2° ce corps a la forme d'une 
paille et mesure environ 8 millimétres de long. 
L'électro-aimant, appliqué après incision, attire sans 
difficulté le corps étranger. La technique suivie pour 
l'examen radioscopique fut la suivante : le faisceau 
étant bien localisé, le corps étranger fut apercu. En 
commandant au blessé de regarder en haut, puis en 
bas, on vit le corps étranger mobilisé avec l'œil ; si 
ce corps étranger a été vu, c'est qu'il était volumi- 
neux; la radiographie est seule capable d’en indiquer 
la position précise et les dimensions exactes. 

Th. NoGIER. 


Rollet et Genet (Lyon). — Corps étranger magné- 
tique de l'œil gauche, extraction à l'électro- 
aimant géant (Lyon médical, tome CXXII, 
n° 26, 28 Juin 1914, p. 1498-1499). 


Il s’agit d'un ouvrier, qui, en déelouant une caisse, 
recut dans l'œil un éclat de fer. Quatre jours après, 
chémosis volumineux avec hypopion. La radiogra- 
phie montre la présence d'un éclat. A l'entrée, l'œil 
présente de l'infection du globe. Après incision 
l'électro-aimant est appliqué, le corps étranger vient 
à la deuxième application, sóus une force portante 
de 385 kilogs. L'œil ne présente quelques jours après 
aucun signe d'irritation mais il reste aveugle; ce 
corps étranger était dans l'œil depuis quarante jours. 

Th. NoGiEr. 


Hartemberg (Paris). — Les céphalées muscu- 
laires et cellulitiques (Bulletin des Sociétés d'Ar- 
rondissements, 20 Juin 1914, p. 396 à 410). 


Il s'agit d'un type « de mal de tête, encore peu 
connu des médecins », qui se confond souvent avec la 
migraine des arthritiques. Il existe une céphalée 
constante (endolorissement, douleur vague) souvent 
plus marquée au réveil, exacerbé par les efforts, les 
courants d'air, etc. Sur ce fond éclatent des accès 
paroxystiques plus ou moins violents (à la nuque, à 
à la tempe, au cou) ressemblant à une migraine; 
mais les vomissements sont rares. 

L'examen montre que chez ces sujets il y a des 
épaississements de consistance lardacée à la nuque, 
au cou, aux joues, au front, aux tempes. Les muscles 
du cou. le masseter, le temporal, etc., peuvent pré- 
senter des nodosités. En somme il s'agit de « cel- 
lulite ». 

Pour l’auteur, le grand traitement est le massage ; 


500 Froid — Chaleur. — Bibliographie. 


mais il reconnait que l'électrothérapie peut être utile. 
« Des 1895, je préconisai l'électrothérapie, sous forme 
de courants continus à haute intensité appliqué, sur 
toutes les régions atteintes. La galvanisation possède 
le double avantage de dissoudre les gonflements et 
de diminuer la sensibilité douloureuse. Elle agit 
évidemment ici sur les filets nerveux irrités de la 
mème manière que dans les névralgies ». 
A. LAQUERRIERE. 


Laquerrière. — Note sur deux échecs dans le 
traitement de la fissure sphinctéralgique par la 


méthode de Doumer (Bulletin officiel de lu 
Société francaise Wel clrothérapie et de Radiolo- 
gie médicale, Juin 1914, p. 205 à 206). 


L’auteur a une expérience de 15 années et pense 
que cette methode est un excellent traitement. Pres- 
que toujours les échecs sont imputables au malade 
(peur, manque de persévérance, etc.); mais il a vu 
deux cas où nettement il a échoué; dans les deux 
cas il s’agissait de fissures situées trés haut; il est 
possible que dans ces conditions les électrodes habi- 
tuclles n’atteignent quwimparfaitement la lésion et 
déplissent mal la muqueuse. A. LAQUERRIÈRE. 


| FROID — CHALEUR 
DIVERS 


Salles (Lyon). — La douche d'air chaud dans le 
traitement du furoncle et de l’anthrax (Province 
médicale, 4 Juillet 1914). 


L'auteur a appliqué ce traitement à 17 cas de furon- 
cles et 5 cas (anthrax. Pour les furoncles non encore 
suppurés, guérison en 5 séances en moyenne, pour 
les furoncles suppurés deux ou une séance. Quant 
aux anthrax les plus gros ils ont guéri comme des 
furoncles. 


La technique consiste à lancer brusquement un jet 
d'air chaud (120, 150, 500°) que Pon coupe d'autant 
plus vite que la chaleur est plus intense. On répète 
celte manœuvre un certain nombre de fois, puis on 
termine par une douche de la région à 70° environ. 

Dans lanthrax on utilise une chaleur beaucoup plus 
élevée (600 à 700°), En somme la technique active la 
suppuration quand elle n’est pas établie et ensuite 
favorise la cicatrisation. En mème temps elle est 
très analgésique. A. LAQUERRIÈRE. 


BIBLIOGRAPHIE 


E. Forgue ct À. Jeanbrau. — Guide pratique du 
médecin dans les accidents du travail (1 vol. de 
684 p., 3* édition, Masson et C", éditeurs, 
Paris). 


Cet excellent ouvrage sera lu avec fruit par tous 
ceux qui de près ou de loin, s'occupent des accidents 
du travail; c'est un guide sûr que tout médecin doit 
avoir près de lui, pour solutionner les difficiles pro- 
blemes que posent chaque jour les suites médicales 
ou judiciaires d'une blessure assujettie à la loi de 1898. 

La radiologie n’est pas oubliée et j'ai été frappé de 
lire sous cette rubrique la phrase suivante : « En 
règle générale, les magistrats nomment un radio- 
graphe parmi les trois experts et toute difticulté se 
trouve ainsi évilée ». Je ne sais si à Montpellier cette 
phrase est justifiée, mais à Paris, il wen est pas 
ainsi, car la nomination d'un expert radiologiste, 
en matière d'accident du travail, est l'exception. 
MM. Forgue et Jeanbrau, dans leur livre, montrent la 
voie qui devrait ètre suivie. 

Un fait m'a surpris dans cet ouvrage, c'est la 
part très grande que tient la mécanothérapie dans le 
traitement des accidents du travail. Certes, c'est là 
un procédé excellent; cependant les établissements 
de mécanothérapie, pour accidents du travail, n'ont 
pas, à Paris du moins, donné les résultats qu'on en 
attendait. [ne faudrait pas donner à ce procédé une 
suprématie, qu'il ne mérite pas, sur l'électrothérapie. 
Celle-ci est trop reléguée au dernier plan et cepen- 
dant elle possède une gamme variée de procédés ea- 
pables d'agir, selon ses modalités, sur la sensibilité 
et la circulation. Au point de vue du rétablissement 
fonctionnel (rééducation, ete.) l'électrothérapie est le 
seul procédé qui puisse donner des contractions 
museulaires actives quoique involontaires. 

On pourra me reprocher de voir la question en 


électricien; je crois cependant, que lélectrothérapie 
mérite sa place à côté de la mécanothérapie. 

Le succes de cet ouvrage, nécessitant déjà une 
troisième édition, montre bien ses remarquables 
qualités. J. BELOT. 


G. W. C. Kaye. — Rayons X. Introduction. Mé- 
thode des rayons de Rôntgen (Londres, Long- 
mans, Green and Co, 1914, vol. de 250 p., avec 
97 fig.). 

Les notions trés sommaires que nous possédions 
sur la nature et les propriétés optiques des rayons X 
sont devenues assez complètes et assez précises, 
grâce aux travaux de nombreux expérimentateurs 
(Barkla, Lane, Bragg, etc.), pour permettre un exposé 
aussi développé que celui représenté par l'ouvrage 
de Kaye. Ces notions nouvelles, précédées d'une étude 
sur les radiations corpusculaires de Pampoule de 
Crookes (rayons cathodiques, rayons canaux) sont 
réparties en plusieurs chapitres disposés sans ordre 
et consacrés successivement aux moyens de mesure 
des rayons X, aux rayons secondaires, aux phéno- 
mènes d'interférence et de réflexion et enfin a la 
nature des rayons X. Il faut regretter qu'à côté 
des travaux de Barkla ne se trouvent pas ceux de 


Guilleminot sur la constitution du rayonnement donné 


par les ampoules et la transmission des rayons X à 
travers les écrans d'aluminium. 

En dehors des nombreuses considérations physi- 
ques réunies par l'auteur, sont exposées de brèves 
indications sur linstallalion statique, lampoule et 
les applications médicales des rayons X, mais celles- 
ei n'ont aucune valeur pratique pour le radiologiste 
qui sera seulement intéressé par Pimportante docu- 
mentation offerte par cet ouvrage et empruntée aux 
recherches récentes sur les propriétés physiques des 
'adialions qu'il utilise. F. JAUGEAS. 


Le Gérant : PILRRE AUGER. 


13841. — Paris. Imp. Lauvre, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


QUELQUES RÉFLEXIONS 
SUR LES VOITURES RADIOLOGIQUES AUTOMOBILES 
A PROPOS DU FONCTIONNEMENT DE L’UNE D'ENTRE ELLES 


Par F. LOBLIGEOIS 


Chef de Laboratoire de Radiologie à l'hôpital Bretonneau. 


Il est à souhaiter que toute formation sanitaire de quelque importance (et par là 
nous entendons parler aussi bien des hôpitaux que des ambulances) soit pourvue d'une 
installation radiologique. Mais, en pratique, cela entrainerait des dépenses considé- 
rables et, de plus, c'est une complication dans le transport du matériel de l'ambulance. 
Enfin, si un cliché peut être pris plus ou moins correctement par n'importe quel physi- 
cien, après quelques jours d'étude, un examen radioscopique nécessite des connaissances 
anatomiques et anatomo-pathologiques et une assez grande pratique de la radiologie. 

C'est pour répondre à ces desiderata qu'ont été créées les voitures radiologiques 
qui comprennent le véhicule et Fappareillage. À chacune d’entre elles doit être attaché 
un médecin spécialisé dans la radiographie. 

Ne nous occupant que du matériel, nous allons voir comment différents constructeurs 
ont résolu le problème qui leur était posé et, chemin faisant, nous dirons les réflexions 
que nous suggère notre pratique personnelle. 


Véhicule. — Les Allemands emploient comme véhicules des voitures à traction 
animale : l'avantage invoqué est de pouvoir éviter la panne, de pouvoir plus facilement 
remplacer un cheval hors d'usage qu un moteur avarié. On a mis aussi en avant qu'une 
voiture tirée par des chevaux provoque moins de secousses susceptibles de détériorer le 
matériel radiologique qu'une voiture automobile; à ces arguments nous répondrons : 
avec les autos modernes, les pannes sont rares; de plus, le chauffeur doit être assez bon 
mécanicien pour pouvoir, par les moyens du bord, remédier aux pannes légères; pour 
les cas plus graves, avec l'extension qu'ont pris en temps de guerre les services auto- 
mobiles, de nombreux parcs automobiles existent qui peuvent rapidement remettre en 
état une voiture qui a un accroc. Quant aux secousses dangereuses, c'est une question 
de précaution, de bon arrimage du matériel, une question de bon état des routes beau- 
coup plus qu'une question de mode de traction. Reste à l'actif de la traction mécanique, 
sa vitesse et la possibilité, au besoin, de fabriquer son électricité à l’aide du moteur de 
la voiture même. Enfin, des chevaux ne peuvent parvenir à faire le service qu'on 
demande parfois aux voilures radiologiques : n'avons-nous pas dd faire jusqu’à 
170 kilomètres dans une même journée el, constamment, des étapes de 40 à 50 kilo- 
mètres? Toutes nos préférences vont donc aux voitures automobiles. 

Quand une voiture risque de rester longtemps éloignée de son point d’attache, il est 
utile qu’elle possède un certain nombre de pièces de rechange; il ne faut tout de même 
pas se laisser entraîner à trop charger la voiture, car la voiture lourde a de graves incon- 
vénients : réduction de la vitesse, insuffisance des freins en cas d'obstacle subit, enlise- 
ment facile par les jours de pluie, dans les bas-côtés des routes et dans les cours des 
écoles transformées en hôpitaux temporaires, dans la neige, etc. A plusieurs reprises, 

N° 10. — Août 1915. 1. — 56 


562 F. Lobligeots — Quelques reflexions 


nous avons du perdre une demi-heure et plus à désenliser notre lourde voiture, quelque- 
fois avec des bœufs; enfin, les voitures lourdes consomment plus d'essence. 

On a voulu recourir aux grosses voitures dans l'idée de pouvoir pratiquer dans leur 
intérieur les examens radiologiques : pour des malades sur brancards il faudrait des 
carrosseries de dimensions inacceptables; de plus, pour des radiographies, les trépida- 
Lions du moteur ou du groupe électrogène altéreraient la netteté des clichés. 

Autre détail : nous nous réjouissons d’avoir eu à notre voiture des bandages pleins : 
quelle économie d'argent, de temps, de fatigue! Sans doute, il y a plus de trépidations, 
de secousses même, mais elles sont très supportables pour le personnel et sans incon- 
vénient pour le matériel s'il est bien arrimé. Quelle quiétude de savoir qu’on ne risque 
pas d'avoir à changer une chambre à air en pleine nuit, sous la pluie ou même, comme 
cela est arrivé à un de nos collègues, exposé aux obus! 


Production du courant électrique. — Bien entendu, la formation radiologique pro- 
duira elle-même le courant nécessaire : deux solutions : un groupe électrogène moteur- 
dynamo ou une dynamo aclionnée par le moteur de la voilure. En faveur de cette 
deuxième solution, il y a prix, poids et encombrement moindres. Deux méthodes 
d'accouplement ont été mises en œuvre; ou bien la dynamo est réunie au volant du 
moteur par une courroie à agrafes (dans ce cas, les deux organes doivent être à proxi- 
mité l'un de l'autre, ct dans un certain modèle de voiture radiologique, la dynamo, 
placée sous les jambes du manipulateur, oblige celui-ci à les tenir en l'air, soulevées par 
le coffre de la dynamo), ou bien la dynamo est entrainée par frottement sur le bandage 
de la roue arrière préalablement soulevée par un cric, solution facheuse à cause de la 
fatigue qu'elle occasionne au différentiel. De plus, pourquoi faire marcher un moteur de 
18 HP et plus, alors qu'un petit moteur de 4 à 2 HP est suffisant? Nous préférons 
donc le groupe électrogène indépendant, placé dans Finlérieur de la voiture. Nous 
n'avons cu qu à nous louer du groupe électrogène Ballot : son moteur mono-cylindrique 
| 1,2 HP à soupapes commandées 62-80 est bien suffisant et très robuste (il a tourné sur 
notre voiture jusqu'à 10 heures le mème jour sans fatigue). Son poids (100 kilos) n'est 
pas excessif el son encombrement est très acceptable; la dynamo qu'il actionne donne 
du courant conlinu à 80 volts sous 8 ampères et plus. Un autre avantage de deux 
moteurs indépendants est le suivant : le moteur de la voiture, qui vient de faire une 
étape plus ou moins longue pour amener celle-ci à la formation sanitaire, peut se reposer 
pendant la séance, pendant que tourne le moteur du groupe, et il est en de meilleures 
conditions pour continuer la route, la séance terminée. Ce dernier avantage a, il est 
vrai, une contre-partie : en hiver, quand notre voiture avail passé la nuit dehors par 
8 et 10 degrés au-dessous, ce qui nous est arrivé plusieurs fois, il fallait un temps el des 
efforts considérables pour la mise en marche du moteur; et, arrivé à l'étape, il fallait à 
nouveau se battre avec le moleur du groupe! Malgré ce petit inconvénient, nous préfé- 
rons, encore unc fois, le moteur indépendant. 


Matériel radiologique. — Il comprend tout d'abord un interrupteur, qui est toujours 
un interrupteur-turbine rotatif à diélectrique gazeux; ce diélectrique est soit le gaz 
d'éclairage, soit les vapeurs d'éther; l'infériorité de l'éther est de nécessiter un nettoyage 
assez fréquent de l'interrupteur, mais cet inconvénient est largement compensé par la 
facilité de se le procurer et de le transporter. 

Le transformateur est d'ordinaire du type vertical à isolant pâteux; il convient que 
cet isolant ne craigne ni les intempéries ni les trépidations. Quand ce transformateur 


sur les voitures radiologiques automobiles. 503 


doit être transporté hors de la voiture pour les examens, ce qui arrive dans la plupart 
des types utilisés, il est préférable qu'il ne soit pas trop lourd; il doit donner néan- 
moins dans le circuit d'utilisation une intensité de deux à trois millis : cette intensité 
est suffisante, à notre avis, mais nécessaire; nous savons que quelques-uns de nos 
collègues se contentent d'un milli. Certains transformateurs (Massiot) comportent deux 
enroulements, permettant ainsi de faire soit du normal, soit de l'intensif atteignant huit 
millis et plus. À propos du transformateur, disons ici un ennui réel que nous avons 
éprouvé à diverses reprises cet hiver : notre transformateur, refroidi pendant le trajet 
dans la voiture froide, se couvrait, aussitôt porté dans la salle d'examens chauffée, 
d'une buée épaisse; quelquefois même, l'eau ruisselait d'une borne à l’autre; on devine 
le mal qu'il fallait se donner pour l'assécher et obtenir la suppression des pertes du 
courant. Il nous a semblé, d'ailleurs (est-ce une erreur?) qu'un transformateur trop froid 
nous donnait un rendement inférieur au rendement normal. Dans quelques appa- 
reilllages (Gaiffe), un dispositif de garde empêche les à-coups dans le circuit. 

Nous ne pouvons passer en revue tous les pieds-supports d'ampoules utilisés; les 
modèles des divers constructeurs conviennent tous plus ou moins; mais, à notre avis, il 
est essentiel que le pied-support comporte une cupule opaque aux rayons X, protectrice 
pour l'opéré et pour l'opérateur; cette cupule a, de plus, l avantage de permettre l'emploi 
d'un diaphragme pour les examens (presque indispensable pour les localisations de 
corps étrangers) et même, au besoin, d'un compresseur pour certaines radiographies. 
Le pied de campagne du docteur Belot nous donne toute satisfaction. Ce pied permet 
les examens tube en dessous, ce qui peut avoir son intérêt. Certaines installations com- 
portent un support d'ampoule fixé sur la table d'examen avec dispositif permettant de 
mettre le tube en dessous ou en dessus. Ce disposilif, qui économise un pied-support, 
est bon (diminution de prix, de poids et d'encombrement), mais nous préférons, si l’on 
ne peut avoir les deux, le pied indépendant qui permet d'examiner, dans leur lit même, 
quelques grands blessés intransportables, ce qui leur évite une fatigue inutile. 

Dans ce même but, la table d'examens (transparente aux rayons X bien entendu), 
doit avoir des dimensions suffisantes pour qu'on puisse poser dessus un brancard régle- 
mentaire, ce qui permet de laisser le blessé sur le brancard sur lequel il a été apporté 
dans le cas où il conviendrait de lui occasionner le minimum de fatigue. | 

Les connexions des diverses parties du circuit seront assurées de la manière sui- 
vante : de l'interrupteur à la bobine (celle-ci étant dans la salle où se font les examens), 
un câble double et bien isolé (car il recevra la pluie quelquefois plusieurs heures de 
suite). Pratiquement, une longueur de 25 mètres nous a toujours suffi : la longueur 
de 100 mètres demandée par quelques-uns de nos collègues nous surprend. Ce câble 
est parfois enroulé sur un dévidoir analogue à ceux des téléphones et portant sur une de 
ses joues le rhéostat de réglage à plots. Je n'ai pas la pratique de ce dispositif, mais je 
sais que dans bien des circonstances il m'aurait gêné, et je préfère le câble simple- 
ment enroulé sur lui-même et le rhéostat indépendant. Du rhéostat à la bobine et au 
spintermètre, des boudinettes quelconques. Quant aux fils qui conduisent le courant de 
haute tension, ce seront les câbles à grand isolement ou des enrouleurs genre Zimmern, 
suivant les circonstances. 

Les ampoules seront ..... celles que l’on pourra se procurer : je crois qu'il est pré- 
férable qu’elles puissent supporter au moins deux à trois millis et qu'elles soient munies 
d'un dispositif de refroidissement (n'avons-nous pas fait jusqu'à quatre-vingts examens 
de suite?). Les régénérateurs à étincelles étant trop vile épuisés, nous préférons les 


904 F. Lobligeots. 


osmos (au palladium, peut-être) ou les régéncraleurs à air (dits Bauer), malgré les 
inquictudes que nous donnent les trépidations de la voiture et les positions que peut 
prendre l'ampoule au cours des nombreux transports, cause de fractionnement de la 
colonne de mercure, d'où rentrée permanente de Pair et mise hors d'usage de l'ampoule. 


Fonctionnement. — Radioscopie. — Pour les examens radioscopiques, on se sert 
d'un écran au platino-cyanure de baryum muni d'une glace de verre opaque aux rayons X. 
Pour le cas où il y aurait une trop grande difficulté à faire l'obscurité dans certains 
locaux, ou bien pour les extractions de projectiles par le chirurgien en plein jour sous le 
contrôle de l'écran, celui-ci doit pouvoir être muni d'une bonnette permettant ces exa- 
mens en plein jour. Dans l'intervalle des examens, le radiologue doit porter en perma- 
nence des lunettes noires foncées, afin de ne pas perdre le bénéfice de Paccommodation 
à l'obscurité. L'écran à bonnette a l'inconvénient de ne pas permettre au radiologue de 
montrer au chirurgien ce qu'il y a à voir, puisque un seul observaleur peut voir à la fois. 
Autre inconvénient plus grave, il empêche de prendre un calque de la région examinée 
sur le verre de l'écran : or ces calques sont très utiles, car ils sont rapidement faits, 
laissent un document facile à joindre au dossier et permettent souvent d'éviter la prise 
d'un cliché plus long à faire, plus coûteux et plus encombrant. Dans certains hôpitaux 
temporaires, on a consacré une pelite pièce à la radiologie, elle est ainsi toute prêle et 
obscure quand nous arrivons, d'où économie de temps. 


Radiographie. — La radiographie nécessite un matériel photographique. Les plaques 
utilisées, extra-rapides, seront emballées plaque par plaque dans des pochetles opaques 
à la lumière; on devra avoir plusieurs cassettes avec écran intensificateur, toutes pourvues 
de plaques avant la séance. Les dimensions 18-24 et 24-50 suffisent dans l'immense 
majorilé des cas. 11 suffira donc d'avoir un jeu de cuveltes 24-30 et quelques réactifs. 
Comme cabinet noir, certains constructeurs ont aménagé l'intérieur même de la voiture; 
nous y voyons quelques inconvénients parmi lesquels la difficulté d'obtenir l'étanchéité 
à la lumière après un certain temps de fonclionnement (les Joints laissant filtrer la 
lumière), et Finpossibililé de ranger les appareils dans la voiture pendant le développe- 
ment des clichés. D'ailleurs (nous ne savons ce qui se passe à l'avant), nous avons tou- 
jours trouvé rapidement un endroit transformable en cabinet noir : un placard, un 
espace entre deux portes, un dessous d'escalier, une cave. La plus grande difficulté, 
le croirait-on? est de se procurer de l’eau pour laver les clichés; aussi, conviendrait-il 
d'avoir des sels éliminateurs d'hyposulfite pour pouvoir réduire au minimum le lavage. 

Une difficulté réelle consiste dans ce fait que la voiture qui nous a élé confiée ayant 
eu pendant plusieurs mois des tournées très longues, devait se déplacer le plus rapide- 
ment possible. Aussitôt donc une séance finie, les appareils étaient replacés dans la voi- 
ture, et celle-ci partail recommencer ailleurs : nous avons fait jusqu'à trois séances dans 
la même journée avec 90 kilomètres de route! Dans ces conditions, il nous fallait partir 
avant que les clichés ne fussent secs : impossible de les emporter ou de faire des 
calques; nous laissions donc les clichés que nous reprenions ultéricurement, quand 
nous repassions; mais combien de clichés cassés, perdus, ou délériorés! 

Ce sont là difficultés de détail : il n'en est pas moins certain que les voitures peuvent 
rendre de très grands services à la condition d'être pourvues d'un bon châssis, d'un 
appareillage robuste, ct autant que possible affectées à une région donnée : la connais- 
sance précise des itinéraires el des locaux ulilisables facilitent le travail et améliorent 
considérablement le rendement de la voiture. 


UTILITÉ DES LABORATOIRES DE RAYONS X 
A BORD DES NAVIRES-HOPITAUX 


Par M. JEAN COUIN 


Aide-major de 2° classe. 


De tous les services sanitaires, l'évacuation des blessés et les soins de première 
heure sont peut-étre les plus importants ct aussi les plus difficiles 4 réaliser. Par suite de 
l'encombrement des voies ferrées de la région du Nord, le département de la guerre a 
demandé à la Marine des navires-hôpitaux pour faciliter l'évacuation des blessés de la 
région de N... à A.... 

L'armée du C. E. O. n'utilise plus que’ cet unique mode de transport et les trains 
sanitaires maritimes qui servaient dans la Manche assurent actuellement l'évacuation 
des blessés de la presqu'île de Gallipoli; de leur cóté, nos amis les Anglais ont envoyé 
leurs beaux ct nombreux navires-hôpilaux également au cap 11...; disons, en passant, que 
les transports Anglais sont de beaux types de navires qui, armés au commerce en 
temps de paix, étaient prévus pour servir de transport de navire-hópital pendant la 
guerre; aussi réunissent-ils les meilleures conditions. En dehors des installations par- 
faites de couchage, des salles de pansement et d'opération, du matériel indispensable 
pour les soins, chacun de ces navires-hôpitaux possède un laboratoire de radiologie qui 
ne laisse rien à désirer. 

En France, on a réalisé en peu de temps des moyens de transport par mer qui 
donnent complète satisfaction, mais il serait à souhaiter que chacun d'eux possédat un 
matériel radiologique; actuellement 11 rendrait de très grands services. 

ll y a toujours en rade du cap H... un navire-hopital qui opère son chargement de 
blessés; le plein se fait plus ou moins rapidement; il est soumis à l'aclivilé des opéra- 
tions de guerre. I] faut compter environ de un à huit jours; chaque navire prend en 
moyenne de six à huit cents blessés; dès que le chargement est effectué, le navire quitte 
les Dardanelles pour conduire ailleurs les blessés; alors un autre transport, qui était en 
réserve à quelques milles, le remplace; ainsi l'évacuation est assurée dans les meilleures 
conditions. | 

Les blessés ont donc une présence à bord du navire-hôpital qui dure assez long- 
temps, leur séjour est compris du jour où ils embarquent jusqu'au moment où ils sont 
déposés au port sur lequel on les évacue, le voyage dure de cinq à six jours; on peut donc 
compter dix Jours de présence en moyenne par homme. Pendant cette période à bord ils 
reçoivent, je dirai les premiers soins, car ce sont des blessés qui, une heure avant leur 
arrivée sur le navire-hôpilal, ont été ramassés sur le champ de bataille et évacués 
aussitôt. Les blessés légers, plaie en séton, éraflures, contusions, sont laissés à lerre; 
seuls les graves sont évacués. Le navire-hópital est non seulement une ambulance d'éva- 
cuation, mais bien un véritable hôpital de première ligne; il doit posséder comme les 
hôpitaux modernes tous les moyens de soigner. Les services maritimes fonclionnent 


566 J. Gouin. — Utilité de Laboratoires de Rayons X 


très bien; les navires-hôpitaux depuis octobre ont fait leurs preuves: tous les blessés 
reçoivent une injection de sérum antitétanique; les pansements sont faits, refaits autant 
de fois que les blessés en ont besoin; les fractures mises dans les appareils (types 
Delorme) découpés par les moyens du bord, la 
chirurgie d'urgence y trouve son épanouissement. 
Je n'en veux pour preuve que ce que je vois faire 
par mon chef de service. I] faut avoir vu un trans- 
port-hópital chargé de blessés pour se rendre 
compte du travail et de la difficulté de la tâche 
(fig. 1). 

Ces six á huit cents blessés vont demander 
leurs soins et cela pendant dix jours (à bord d'un 
navire), à 5 ou 6 médecins tout au plus. La plu- 
part ont des fractures compliquées, des broie- 
ments et ont conservé leurs balles, et cela est 
surtout vrai pour les blessés du Corps Expédi- 
tionnaire d'Orient. 

C'est une trépanation d'urgence, un projectile 
logé dans un corps verlébral, dans une articula- 

| | | tion, etc. Ce sont lá des cas graves, compliqués, 

Fig. 1. — Ensemble de l'installation E . > g : 
disposée pour examen d'un blessé de bas en haut. qui impliquent les Rayons X. Aussi, je le dis 

nettement, la radiologie est indispensable, tout 
au moins d'une utilité plus qu'incontestable, sur les navires-hópitaux. 

Les quelques rares périodiques médicaux qui peuvent nous toucher á bord, vantent 
l'utilité des ambulances automobiles radiologiques, mais aussi disent les difficultés 
auxquelles on se heurte pour l'installation de ces voitures : á bord d'un navire- 
hôpital, toutes ces complications n'existent pas; il ne faut pas oublier qu'à l'heure 
actuelle tous les bateaux possèdent la force électrique (80 volts en général); il n'y 
a plus à discuter le choix du moteur, il suffit seulement d'installer un laboratoire de 
rayons X simple, mais complet, qui permette tous les examens radioscopiques et 
radiographiques. 

Voici ce dont je dispose comme appareils. 

Le courant du bord est du type continu 80 volts fourni par une dynamo de 
500 ampères distributeur à 2 fils. 


1° Interrupleur à mercure modèle de Gaiffe. — (Diélectrique éther); 3 c. cubes d'éther 
permettent une marche d'une séance de 25 à 50 examens, soit environ 3 à 4 heures de 
fonctionnement. Dans le Nord, je me servais de gaz d'éclairage que je conservais facile- 
ment dans des ballons en caoutchouc de 20 litres pendant 2 ou 3 jours. En Orient je ne 
puis penser au gaz, j'ai essayé l'hydrogène; je dispose de quatre obus d'une contenance 
chacun de 10000 litres. Ce gaz est destiné à assurer la régularité de la marche des sou- 
papes de Villard et le chauffage des tubes. 


2° Grand transformateur de Rochefort Gaiffe. — Modèle N° 2. — La bobine et le con- 
densateur sont logés dans une caisse en bois fixée au mur; le transformateur, en outre, 
y est amarré par des cordes. 

Les soupapes sont prises à leur extrémité dans une sorte de rátelier en bois appliqué 


a bord des navires-hôpitaux. 507 


à la cloison; les tableaux de commande, appareils de mesure, rhéostat, sont fixés par 


des vis. 


9° Le pied porte-ampoule à Rayons X était plus difficile à maintenir : le système sui- 


vant a été disposé : 


Des rails sur une longueur de 2 mètres et ayant la sens de l’empatement du cha- 


riot constituent une glissière pour 
les roues en les emprisonnant, ils 
empêchent l'appareil de culbu- 
ter dans les mouvements de rou- 
lis; en outre, une vis à main peut 
immobiliser instantanément le 
chariot en le bloquant sur les 
rails. J'ai utilisé le pied de 
Drault (petit modèle) avec adap- 
lation de la petite et de la grande 
cupule de Gaiffe (fig. 2). 


4° La table à examen est de 
bois plus haute que les tables 
radiologiques, mais le dessus est 
mobile, en toile tendue sur un 
cadre; un des côtés de la table 


VS 
SN 


C 
B... D 
A .. A 
B ) 
` NA Ns POR à EN SS NN 
S N ` W AN Ree SN 
SES SS NN WSs NS SS EN SS 


Fig. 2. — Dispositif de fixalion du pied porte-ampoule, 
pour résister aux oscillations du batiment. 


A A' Roues du support. 
B B' Rails de maintien. 
C Pièce d'arrimage. 
D Vis de pression. 
P  Pied-support. 


est fermé complètement par un écran protecteur en plomb, formé de 3 enveloppes. 


Fig. 5. — Installation disposte 
pour la radiographie de haut en bas. 


L'intérieur est en bois d'un centimètre; 
l'extérieur en plomb d'un millimètre; entre les 
deux se trouvent des feuilles d'amiante de 6 mil- 
limètres d'épaisseur. 

Les blessés des membres supérieurs ou infé- 
rieurs, c'est-à-dire les malades pouvant marcher, 
sont examinés couchés, les blessés graves à qui 
la marche est impossible sont amenés sur les 
brancards, et pour leur épargner des souffrances 
inutiles et éviter une perte de temps, on enlève 
le dessus en toile de la table, et le brancard, avec 
les blessés, prend la place du cadre (fig. 5). 

Les blessés du thorax ou des épaules (seuls) 
sont examinés debout si leur état le permet. Je 
crois devoir attirer l'attention sur l'écran pro- 
lecteur placé sur un des côtés de la table : il 
ne nuit en rien à la marche de l'ampoule et 
met à l'abri des rayons obliques l'opérateur 
placé de ce côté; il a une valeur de protection 


indiscutable : il est facile à réaliser dans le cas des examens couchés, alors qu'il semble 
impossible d'adapter commodément un système protecteur dans les examens en station 


verticale. 


Telle est l'installation du Navire-hôpital X.... 


Force 80 volts. 


Voici les constantes habituelles : 


568 J. Gouin. 
AMPOULES. PRIMAIRE. SECONDAIRE. ÉTINCELLE. QUALITÉ. 
Pilon A. QO. . . . . .. 4 Amp. 2 millis. 14 1 Benoit. 
Gundelach (vieux)... 3 1,5 49 148 id. 
Belot (à osmo). . . . . $ 1,5 12 6 
Chabaud. uc... 2 0,6 12 7 


Avec ce matériel très simple et robuste et des écrans renforcateurs, on peut faire de 
bonne besogne. ll a été fait actuellement, depuis octobre 1914 jusqu'au mois de 
juin 1915, 1073 examens radioscopiques et 500 radiographies. 

Dans les cas de fracture grave, avec broiement ou avec déplacement, la radiogra- 
phie s'impose; il peut en être de même pour quelques localisations difficiles de projec- 
tiles; au contraire, dans les cas bénins de fracture sans déplacement, une fiche radiosco- 
pique suffit; les projectiles sont repérés en présence du chirurgien et enlevés aussitôt s'il 
y a urgence; je fais la localisation des projectiles suivant les indications que me donna 
mon maitre, le docteur Belot — cette méthode m'a donné d'excellents résultats. 

L’utilité d'un laboratoire complet radiologique à bord des navires-hôpitaux français 
s'impose, surtout actuellement où les blessés du C. E. O. sont appelés à séjourner sou- 
vent quelques jours sur les transports sanitaires maritimes. Ces derniers sont mainte- 
nant non pas des simples trains sanitaires, mais bien de vrais hôpitaux de « campagne » 
qui, tout près du champ de bataille des opérations, reçoivent les blessés de la dernière 
heure, attendent plusieurs jours à faire leur chargement et effectuent ensuite un voyage 
d'une assez longue durée. 

Il serait à souhaiter qu’auprés des salles de chirurgie que possèdent les navires- 
hôpitaux Français, 1l soit adjoint comme chez nos amis les Anglais, un laboratoire de 
radiologie, car il ne faut pas oublier que ces navires sont non seulement des trains 
d'évacuation, mais de véritables hôpitaux flottants. 


LES RENSEIGNEMENTS FOURNIS PAR LA RADIOGRAPHIE RAPIDE 
DANS LA TUBERCULOSE PULMONAIRE 


Par MM. 
LEON VOUTERS RENE DESPLATS 
Professeur suppléant à la Faculté libre de Lille, Chef du service radiologique 
médecin de Vhopital de la Charité. de la Faculté libre à Vhópital de la Charité. 


(Planche 11) 


Nous avons cherché depuis quelques mois à l'hôpital de la Charité, sur nos tuber- 
culeux pulmonaires, quels renseignements nous pouvons atlendre aujourd'hui des progrès 
réalisés par la rapidité des radiographies. Nous espérons compléter et contrôler progres- 
sivement ces recherches : nous apportons ici, sans aucun essai d'historique ou de 
bibliographie, nos premiers résultats personnels. 

Nous pratiquons aussi méthodiquement la radioscopic sur nos malades : elle a 
montré les renseignements précieux qu'elle apporle, aussi bien sur les poumons au 
repos qu’à l'occasion des mouvements respiratoires : renseignements d'ordre anatomo- 
pathologique à l'état statique, où les ombres et les clartés trahissent plus ou moins nette- 
ment les infiltrations et les cavernes; renscignements d'ordre physiopathologique à l’état 
dynamique, où l'éclairage incomplet d'un sommet à l'inspiration comme à la toux et le 
relard unilatéral du diaphragme révèlent assez fréquemment le poumon tuberculisé. 

Mais nous avons délibérément limité nos recherches à la seule radiographie, qui 
fixe sur la plaque, avec les nombreux détails que l'œil a peine à percevoir d'ensemble, et 
l'esprit à retenir, les images radioscopiques. On obtient ainsi, dans la plupart des cas, 
une image anatomo-pathologique avant la lettre, assez grossière à la vérité, mais qui 
renseigne au moins sur l'extension des lésions, sinon sur leur nature. 


* 
x x 

I] apparaît, en effet, qu'il faut uniquement demander à la radiographie d'un poumon 
tuberculeux des transparences et des opacités qui traduisent à l'œil les pertes de subs- 
tance et les densifications : pertes de substance et densifications qui peuvent ressortir, 
non seulement à des processus éliologiquement très différents de la tuberculose 
(cavernes gangréneuses, dilatations bronchiques, pneumonie, broncho pneumonies, 
scléroses pleuro-pulmonaires, etc.); mais dans la tuberculose pulmonaire elle-même, 
tantôt à des poussées évolutives, bénignes ou graves, el tantôt à des cicatrices depuis 
longtemps et parfois définitivement immobilisées. | 

Aussi les renseignements radiographiques doivent-ils être considérés non pas 
comme des signes pathognomoniques, auxquels il suffit désormais qu'on ait recours, 
mais simplement comme des signes physiques analogues à la matité, ou au souffle, ou aux cra- 
quements, quilirent ainsi qu'eux leur valeur des signes généraux, ou des signes fonclionnels, ou 
des autres signes physiques auxquels ils s'associent et des localisalions qu'ils révèlent. Ils 
acquièrent ainsi dans le diagnostic de la tuberculose pulmonaire évolutive, la seule au 


570 L. Vouters et R. Desplats. — Les renseignements fournis 


fond qu'il importe de reconnaître, une valeur scientifique de probabilité d'autant plus 
considérable qu'ilsremplissent mieux les conditions qui précèdent, et une valeur pratique 
d'utilité d'autant plus précieuse qu'il y a moins de signes physiques, à condition toutefois 
qu'ils coexistent alors avec les signes généraux, les signes fonctionnels ou l'examen des 
crachats qui donnent à la lésion, plus ou moins vraisemblablement, sa signature étiolo- 
gique. 

Nous avons successivement fait passer à la radiographie nos tuberculeux pulmo- 
naires, non pas toujours à tuberculose étendue, quelquefois au contraire à tuberculose 
apparemment très discrète, mais toujours à tuberculose avérée ; nous avons systémati- 
quement éliminé les cas douteux où la bactériologie n'a pas tranché positivement les hési- 
tations de la clinique. 

Pour appliquer dans l'avenir aux tuberculeux soupçonnés les renseignements 
fournis par la radiographie sans méconnailre et sans exagérer la valeur d’approxima- 
tion qu'ils apportent au diagnostic, nous avons voulu savoir, en effet, quels renscigne- 
ments fournis par la radiographie ressortissent évidemment à la tuberculose pulmonaire 
chez les tuberculeux avérés. Aussi nos observations semblent plus apporter, dans cette 
étude préliminaire, quelques notions sur les services, inattendus parfois, dus à la radio- 
graphie dans la tuberculose pulmonaire antérieurement diagnostiquée qu'une appré- 
ciation sur les qualités diagnostiques des images qu'elle fournit dans les affections pul- 
monaires où la tuberculose est seulement crainte ou soupçonnée. 

Nous avons minutieusement examiné d'abord la nature et l'extension des signes 
physiques avant la radiographie, puis confronté les signes physiques à l'image obtenue, 
enfin cherché dans les signes physiques, après la radiographie, certains détails aupa- 
ravant inaperçus, mais suggérés par elle. 

À procéder ainsi, nous n'avons jamais rencontré jusqu'à présent un cas où la radio- 
graphie aide à découvrir certains signes physiques échappés au premier examen : quand 
il y a discordance entre l'examen physique antérieur el la radiographie, il y a discordance 
entre la radiographie et l'examen physique postérieur. Aussi nous pensons qu'il faut 
soigneusement éviter qu'on réduise la radiographie au rôle d'un indicateur sommaire, 
qui pourrait abrégerle travail clinique en attirant plus particulièrement l'attention sur 
l’une ou l'autre région. C'est quand même un service qu'elle peut rendre, mais bien 
secondaire, puisqu'avec un peu plus de temps et d'altention les signes physiques ainsi 
dépislés peuvent être dépistés sans elle. Il faut bien savoir au contraire, ainsi qu'on 
verra plus loin, qu'il faut lui réclamer des services autrement importants, qu'elle est 
la seule à rendre. 


ll nous a paru qu'on pouvait sans artifice arriver à classer ainsi les observations 
qu'on trouvera rassemblées à la fin de ce travail : 


I. DANS UNE PREMIERE CATÉGORIE (Observations 1, 2, 3, 4, 5, 6), les images radiographi- 
ques se superposent assez exactement, plus ou moins, mais à peu près quand même, aux 
signes physiques ; les plaques noires se superposent aux densifications pleurales ou pulmo- 
naires, avec submalité, respiration diminuée ou respiration soufflante; les marbrures 
plusou moins discrètes se superposentauxinfiltralions tantôt plus et lanlôt moins ramolhes 
avec rales sous-crépilants ; les clartés arrondies se superposent aux cavernes avec sub- 
matité, souffle el gargouillements. 


par la radiographie rapide dans la tuberculose pulmonaire. 571 


C'est évidemment la catégorie la moins intéressante, sauf par la valeur que 
confère Passocialion des images avec les signes physiques, soil aux images identiques, 
mais sans signes physiques, soit aux signes physiques identiques, mais sans images, 
qu'on trouvera décrits dans les catégories suivantes. 


II. Dans UNE DEUXIÈME CATEGORIE (Observations 7, 8,9, 10,11), les renseignements four- 
nis par les images radiographiques dépassent franchement, ou parfois considérablement, 
les renseignements fournis par les signes physiques. 

1° Tantôt c'est la révélation d'un stade autrement avancé qu'on avait cru jusqu'alors, 
dans l'évolution de la tuberculose pulmonaire, mais sans extension plus large des lésions 
en surface (Obs. 7). Il s’agit presque toujours en pareil cas d'une caverne au sommet 
dont la coque épaisse, infiltrée, dense ou plus ou moins ramollic, interpose entre 
l'oreille ou le doigt et la cavité ses signes propres, dont le voisinage immédiat intercepte 
les signes cavitaires plus éloignés, alors que la radiographie dessine assez nettement 
quelquefois, mais non pas toujours, les contours de la caverne. 

2° Tantôt c'est la révélation d'un processus en surface autrement étendu qu'il n'avail jus- 
qu'alors élé soupçonné (Obs. 8, 9, 10, 11). D'après notre expérience, il y les plus grandes 
chances pour qu'il en soit ainsi dans la majorité des cas; à considérer surtout qu'en fait 
presque tous les cas où les images radiographiques sont plus ou moins superposables 
aux signes physiques tendent, quand même, à déborder notablement les signes par les ` 
images. D'ailleurs, à réserver les seuls cas où la discordance est considérable entre 
l'extension des signes radiographiques et la limitation des signes cliniques, ils sont 
encore assez nombreux. | 

I] est rare que pareille discordance apparaisse au sommet; sa faible épaisseur laisse 
arriver vraisemblablement au clinicien, soit en avant, soit en arrière, tous les signes qui 
s'y produisent. On a pu l'observer cependant : il semble alors s'agir chez ces vieux tous- 
seurs, autrefoistaxés du seul emphysème avec bronchite, mais qui n'en tuberculisaient pas 
moins leur entourage, d'un ancien foyer tuberculeux entouré d'emphysème, accessible 
aux rayons, mais inaccessible à Porcille à travers sa coque cmphysémateuse. 

Il est fréquent au contraire que les images radiographiques débordent par en bas 
les signes physiques sur des surfaces considérables. 

A l'extrême il s'agit par exemple d’un tuberculeux, chez qui l'examen physique 
n'avait révélé, dans le quart ou le cinquième supéricur d'un poumon, qu'une infiltration 
plus ou moins discrète, avec une respiration soufflante el quelques râles sous-crépitants, 
alors que la radiographie révèle une infiltration totale et serrée du poumon du sommet 
à la base, avec unc infiltration plus légère de l’autre poumon dans sa région moyenne. 

On peut se demander pourquoi la concordance habituelle, au sommet, des signes 
physiques et de l'image; et pourquoi leur discordance, à mesure qu'on descend vers la 
base une échelle où persiste l'image et où disparaissent progressivement tous les signes 
physiques. Il nous a semblé qu'on pourrait peut-être en trouver la raison dans l'épaisseur 
du poumon,qui croît progressivement du sommet à la base. Au sommet, sous faible 
épaisseur, tanten avant qu’en arrière, tout apparail à l'examen physique; mais à mesure 
qu'il descend, l'observateur, à qui la corticalité seule est accessible, laisse inexploré tout 
un noyau central à volume rapidement croissant, dans lequel doivent éclaler aussi, 
comme dans la pneumonie centrale un souffle tubaire el des rales crépitants, les signes 
révélateurs de la tuberculisation, mais comme dans la pneumonie centrale inaccessibles 
à l'oreille ; tandis qu’au contraire les rayons enregistrent sur la radiographie tout ce 


v 


572 L. Vouters et R. Desplats. — Les renseignements fournis 


qu'ils rencontrent sur leur passage, en traversant le poumon de part en part. Il y a long- 
temps, d'ailleurs, qu’aux autopsies, les cliniciens avaient remarqué la tendance à l'exten- 
sion vers les bases d'un grand nombre d'infiltrations, qu'à l'examen clinique on aurait 
crues plus limitées ; c'est une constatation analogue, une autopsie sur le vivant, plus 
grossière il est vrai, mais autrement utile, que réalise ici la radiographie. 

3° On voit encore à quel point ces renscignements peuvent être précieux : il y a tout 
un pronostic à modifier, en cas d'excavalion, comme en cas declension large, insoupconnables 
par ailleurs. Sans faire, en effet, ressortir exclusivement, ou presque, à l'extension des 
lésions, qui sert de base aux classifications allemandes ou suisses, du type Turban, le 
pronostic de la tuberculose pulmonaire chronique, il n'en est pas moins vrai qu’elle en 
soit un facteur important. 

D'autre part, le traitement bénéficiera du diagnostic précisé : c'est ainsi qu'une 
excavation reconnue pourra conduire au pneumothorax artificiel; ou qu'au contraire 
l'apparition d'une infiltration jusqu'alors insoupçonnée, au centre d'un poumon clini- 
quement sain, pourra contre indiquer le pneumothorax artificiel de la plèvre opposée. 


DANS UNE TROISIÈME CATÉGORIE (Observations 12 et 13) les malades sont par toute leur 
histoire clinique des tuberculeux pulmonaires avérés et probablement étendus (fièvre 
tuberculcuse, amaigrissement, hémoptysies, toux, crachals à bacilles de Koch abondants) 
mais l'examen physique soigneusement et fréquemment répété, n'arrive à déceler aucun signe 
physique de tuberculisation pulmonaire. Il nous a paru dans cerlains cas, tout au moins, 
qu'une radiographie apportait la clef des phénomènes : elle a revélé 2 fois, des lésions élendues 
autant qu'inatlendues. Dans un cas (Obs. 12) c'élait la tuberculisation d'une base avec 
intégrité des sommets : l'absence absolue des signes physiques, apparus d'ailleurs 
plus tardivement, ressortissait peut-être à la localisation probablement centrale du 
processus. 

Dans l'autre cas (Obs. 15) c'était Vinfiltration diffuse étendue d'un poumon, avec 
infiltration plus discrète de l'autre poumon, insoupconnables l'une et l’autre à l'examen 
physique, mais tout à fait en rapport à la radiographic, par leur extension, avec les 
troubles généraux, les troubles fonctionnels et les crachats riches en bacilles : s'agit-il 
encore ici d'une écorce à peu près saine arrivant à masquer les signes d'infiltration 
profonde? En tout cas, il nous a semblé particulièrement intéressant d'insister sur cette 
observation paradoxale, qui montre avec plus d'éclat que la précédente encore à quels 
résultats la radiographie permet quelquefois d'aboutir. 


DANS UNE QUATRIÈME CATÉGORIE (Observations 14 et 15) où les cas nous ont paru rares, 
les renseignements fournis par les signes physiques dépassent, au contraire des cas précédents, 
les renseignements fournis par les images radiographiques. Il semble que la radiographie 
ramène à des frontières plus étroiles des lésions que l'examen physique aurait fait 
soupconner plus étendues. Il se peut qu'en pareil cas la radiographie fasse un départ, 
impossible à la clinique, entre Vinfiltration tuberculeuse et la congestion banale péri- 
tuberculeuse, la première tenace et l'autre variable, mais qui lorsqu'elles coexistent 
ont pour expression les mêmes ráles sous-crépilants. Tous les médecins ont vu ces 
tuberculcux fatigués, qui reçus à l'hôpital, avec un ensemble de signes qui faisait craindre 
un large ramollissement ou même une infitralion totale du poumon, s'amélioraient par 
le repos, jusqu à réduire exclusivement leurs signes, après quelques jours, une ou deux 
semaines au plus, à quelques rales sous-crépitants du sommet. 


par la radiographie rapide dans la tuberculose pulmonaire. 573 


Les lésions tuberculeuses impressionnent peut-être les plaques, et non pas les 
congestions simples pérituberculeuses. Pour vérifier celte hypothèse, nous avons fait 
quelques radiographies dans les œdèmes pulmonaires ou les bronchites aiguës conges- 
tives (Obs. 16, 17, 18) à coup sûr non tuberculeuses, où nous avons toujours vérifié 
l'absence d'images radiographiques, si fins, si serrés, si étendus que fussent les rales 
sous-crépitants, à condition toutefois qu'ils fussent isolés, congestifs, mais sans broncho- 
pneumonie. 

On est ainsi conduit à se demander, mais c'est une interprétation qui nous semble 
encore insuffisamment confirmée, si la radiographie ne permettrait pas de faire la dis- 
tinction entre les lésions tuberculeuses et certaines au moins des lésions non tubercu- 
leuses. On différencicrait peut-être ainsi le poumon tuberculeux massif du poumon 
tuberculeux au sommet el congestif dans le reste de son étendue, le poumon tuberculeux 
au sommet comme à la base du poumon tuberculeux au sommet et congestif à la base: 
les observations infirmeront plus tard ou confirmeront cette hypothèse. 


* 
x + 


Nous aurions voulu pouvoir apporter dans cette étude un contrôle anatomo-patho- 
logique. Les quelques autopsies que nous avons pu réaliser portaient malheureusement 
sur des cas trop avancés pour qu'elles méritent d’être rapportées : l'extension des lésions 
et leur slade évolutif commandaient trop la concordance des constatations anatomo- 
pathologiques, radiographiques et cliniques. Il n’y a pas à se dissimuler d’ailleurs qu'il 
est nécessairement assez difficile d'avoir pour les divers cas des autopsies confirmatives : 
la plupart des tuberculeux évoluent après leurs radiographies; d'autres lésions s'ajoutent 
aux lésions radiographiées ; si bien qu'ils aboutissent à la mort avec des lésions pratique- 
ment trop élendues et trop avancées. 


OBSERVATIONS 


Pour éviter d’être fastidieux, nous avons rapporté quelques observations seulement, 
choisies dans les diverses catégories, auxquelles, ainsi qu’on a pu voir, nous avons fait 
ressorlir tous nos cas. Nous avons joint quelques radiographies, pour illustrer les 
observations qui nous ont paru les plus intéressantes ou les plus démonstratives. 


I. — OBSERVATIONS OU LES IMAGES RADIOGRAPHIQUES, QUOIQUE UN PEU DÉBORDANTES, SONT ASSEZ 
EXACTEMENT SUPERPOSABLES AUX SIGNES PHYSIQUES. 


Obs. 1. — H., 22 ans. Oppression, toux, crachats, hémoptysies, fièvre. 
PG. Sp. Sous-crépitants denses et serrés dans tout le poumon, en avant et en arrière. 
Rg. Marbrures très denses de tout le poumon, surtout à la base. 


PD. Sp. Rien. 
Rg. Marbrures moins denses, sauf au sommet qui reste clair. 
Obs. 2. — H., 47 ans. Toux, crachats mousseux, fades, abondants, stries sanglantes, amaigrissement, 


fièvre, aphonie. 
PD. Sp. Submatité légère dans la moitié supérieure en arrière. 
Souffle sur l’origine interne de l'épine de omoplate. 
Sous-crépitants dans la moitié supérieure. 
Rg. Tache grise arrondie à la hauteur de l'épine de l'omoplate (contours flous). 
Tache grise triangulaire à base axillaire à la hauteur des 5°, 4* et 5° côtes. 
Marbrures grises, épaisses et scrrées du sommet à la base. 


PG. Sp. Rien. 
Rg. Marbrures grises assez discrètes dans la région péri-hilaire (voir fig. 1). 
Obs. 3. — H., 17 ans. Signes fonctionnels et signes généraux multiples de tuberculose pulmonaire 


avérée. 


974 L. Vouters et R. Desplats. — Les renseignements fournis 


PG. Sp. Matité avec bruit de pot félé au sommet en avant. 
Souffle cavitaire au sommet en avant. 
Sous-crépitants métalliques descendant assez bas en avant et en arrière. 

Rg. Dans la moilié supérieure énorme tache claire à bords arrondis, limitée à sa partie 
inféro interne par une opacification large qui se confond avec le cœur. 

PD. Sp. Matité moins forte avec bruit de pot felé, au sommet en avant. 
Souffle rude, au sommet, en avant. 
Sous-crépitants métalliques descendant assez bas en arrière, mais en perdant leur timbre. 

Rg. Dans la moitié supérieure, opacilé très intense, sauf au niveau des deux premiers espaces 
intercostaux, où apparait près de la colonne vertébrale une tache claire, arrondie, 
d'environ 2 centimètres carrés (voir fig. 2). 

Obs. 4. — H., 46 ans. Bronchites tous les hivers, la dernière depuis un an; un crachat sanglant, 
| amaigrissement, apyrexie. 
PD. Sp. Submatité légère, au sommet, en avant. 
Souffle intertrachéo-bronchique. 
Sibilants et ronflants disséminés. Sous-crépitants dans toute la hauteur, sauf à la région 
postéro-externe et latérale de la base. 

Ry. Marbrures étendues du sommet à la base, dessinant un triangle à base supérieure, a 
sommet inférieur tangent à la colonne vertébrale, à limite externe oblique en bas et 
en dedans pour laisser claire toute la région externe et axillaire de la base. Au milieu 
de ces marbrures on voit quelques taches noires à contours imprécis, surtout au som- 
met, qui entourent une région plus claire (probablement caverne). 

PG. Sp. Sibilants et ronflants disséminés. 
Rg. Rien. 
Obs. 5. — H. 
PD. Sp. Respiration ouatée avec expiration prolongée en avant. Sous-crépitants dans toute la 
hauteur en avant, dans les 2/3 supérieurs en arrière. 

Rg. Sommet noir, images péribronchiques très épaisses et très grises avec quelques taches 
noires bien délimitées qui paraissent correspondre à des ganglions calcifiés. 

PG. Sp. Respiration ouatée avec expiration prolongée en avant. 
Sous-crépitants discrets en avant et en arrière. 
Rg. Sommet gris, images péribronchiques grises avec quelques taches noires à limites pré- 
cises (voir fig. 5). 
Obs. 6. — H., âgé. Bronchites tous les hivers, toux, crachats, stries sanglanles, apyrexie. 
PD. Sp. Submatité dans la moitié supérieure en avant et en arrière. 
ct PG. Gros sous-crépilants du sommet à la base en avant en arrière. 
Re. Marbrures tres serrées du sommet à la base avec quelques ilots clairs disséminés. 
Pénombre hilaire gauche. 


Il. -- OBSERVATIONS OU LES IMAGES RADIOGRAPHIQUES DÉBORDENT LES SIGNES PHYSIQUES. 


2 


1° Elles révelent un stade évolutif plus avancé. 
Obs. 1. — H. 30 ans. Toux, crachals bacillifères, stries sanglantes, fièvre, tuberculose du pied. 
PG. Sp Respiration rude au sommet, soufflante au hile. 
Craquements et sous-crépitants légers au sommet en avant. 
Rg. Zone très claire, arrondie, bien limitée au sommet, encadrée par une zone très grise. 
PD. Sp. Respiration rude au sommet. 
Rg. Obscurité discutable au sommet. 
2° Elles révèlent une extension plus considérable en surface. 
Obs. 8 — 1F., 20 ans. Toux, crachats, hémoptysies abondantes, diarrhée, amaigrissement, apyrexie. 
PG. Sp. Submatité et douleur à la percussion au sommet en avant. 
Affaiblissement du murmure vésiculaire au sommet en avant. 
Sous-crépilants au sommet en avant; quelques rales sous-crépitants disséminés, sauf au 
sommet en arriére. 
Rg. Marbrures très serrées dans les 2/3 supérieurs avec images péribronchiques très noires. 
PD. Sp. Quelques ráles sous-crépitants disséminés, sauf au sommet en arrière. 
Re Marbrures discrètes dans tout le poumon. 
Obs 9 — IL, 45 ans. Toux, erachals mousseux, sucurs nocturnes, amaigrissement, fièvre légère. 
PD. Sp. Respiration soufflante aux deux sommets surtout à gauche avec un foyer de sous-crépi- 
et PG. tants au sommet droit en avant. 


par la radiographie rapide dans la tuberculose pulmonaire. 575 


Rg. Marbrures bilatérales du sommet à la base. Taches lenticulaires bien limitées, très nom- 
breuses et disséminées dans les deux poumons. 
Image médiastinale supérieure élargie à gauche (voir fig. 4). 
Obs. 10. — F., 46 ans. Oppression, toux, crachats, deux grandes hémoptysies, sueurs nocturnes, 
amaigrissement, fièvre légère. 
PG. Sp. Submatité douloureuse au sommet en avant. 
Diminution du murmure vésiculaire au sommet en avant et respiration soufflante au 
sommet en arrière. 
Craquements après la toux à la partie externe du sommet en avant. 
Rg. Marbrures très opaques et très serrées du sommet à la base, grosses taches noires vers 
le sommet à contours flous. 
PD. Sp. Respiration soufflante au sommet en arrière. 
Rg. Marbrures disséminées plus discrètes. Grosses taches noires à contours flous au som- 
met et vers le hile du poumon gauche. 
Obs. 11. — H. 
PG. Sp. Rien. 
Rg. Quelques taches noires au niveau du hile pulmonaire. 
PD. Sp. Quelques ráles sous-crépitants au sommet. 
Kg. Opacité extrêmement marquée qui se manifeste par de larges bandes noires, séparées 
par des régions plus claires où l'on voit des taches lenticulaires (voir fig. 5). 


Ill. — OBSERVATIONS OU LES IMAGES RADIOGRAPIIIQUES REVELENT DES LESIONS SILENCIEUSES 
A L'EXAMEN CLINIQUE. 


Obs. 12. — H.,2l ans. Toux, 5 hémoptysies en 5 mois; bon état général, apyrexie. 
PD. Sp. Diminution du murmure vésiculaire au sommet en avant. 
Quelques ràles sibilants disséminés. 
Rg. La radiographie ne contient pas les sommets, qui semblaient clairs à la radioscopie. 
Grosse opacité diffuse de la base. 
Obs. 13. -- H., 50 ans. Oppression, toux, crachats purulents bacilliféres, hémoptysies, sueurs noc- 
turnes, amaigrissement, fièvre. 
PD. Sp. Rien d'autre qu’un souffle sec hilaire entre les deux omoplates. 
PG. Rg. Marbrures diffuses du sommet à la base des deux côtés très nettes surlout à droite avec 
images péribronchiques élargies ct grisátres. Sommets gris (voir fig. 6). 


IV. — 1° OBSERVATIONS OU LES SIGNES PHYSIQUES DÉBORDENT LES IMAGES RADIOGRAPHIQUES. 
Obs. 14. — H. âgé. Signes fonctionnels et généraux d'emphyséme et de bacillose. 


PD. Sp. Hypersonorité diffuse avec respiration ouatée et expiration prolongée. Submatité légère 
avec sous-crépitants au sommet droit. Sous-crépitants fins et serrés bourrant le 1/5 
inférieur des deux poumons en arriére. 

Rg. Espaces intercostaux très élargis avec images très claires laissant bien voir par oppo- 
sition les radiations bronchiques normales. Sommet droit plus gris que le gauche. 
Rien aux bases. 
Obs. 15. — H., 29 ans. Tonsse depuis l'enfance, crachals mousseux, stries sanglantes, apyrexie, 
réformé pour bronchite. 
D. Sp. Submatité légère avec diminution du murmure vésiculaire au sommet en avant et en 
arrière. Quelques craquements au sommet en avant. Sous-crépitants serrés dans les 
2/5 inférieurs du poumon en arrière. 
Rg. Teinte grise uniforme limitée au sommet. Poumon clair, quelques taches noires bien 
limitées au milieu des images bronchiques. 
PG. Sp. Sibilants et ronflants en avant et en arrière. 
Rg. Quelques taches noires au milieu des images bronchiques. 


2° OBSERVATIONS OU RIEN NE TRADUIT A LA RADIOGRAPHIE LES SIGNES PHYSIQUES 
DANS LES CONGESTIONS BANALES SANS TUBERCULOSE. 


Obs. 16. — H., 48 ans. Insuffisance et rétrécissement aortiques. Asystolie. 
PD. Sp. Foyers de sous-crépitants très gros et très serrés aux deux bases en arrière, le droit 
et PG. occupant la moitié inférieure, le gauche le tiers inférieur du poumon. 


» 


iad 
DT 


L. Fouters et R. Desplats. 


Rg. Gros cœur. 
Plages pulmonaires absolument claires du sommet à la base. 
Obs. 17. — H., 59 ans. Asystolie cardio-rénale. 
PD. Sp. Submatité avec quelques ráles sous-crépitants au sommet droit en avant (tuberculose ?) 
et PG. Sous-crépitants très serrés dans les deux poumons, au moins dans les 2/3 inférieurs en 
avant et en arrière. 
Rg. Cœur très dilaté. 
Mouchetures au sommet droit (tuberculose). 
Ombre volumineuse au niveau du hile pulmonaire droit. 
Rien aux bases. 
Obs. 18. — H., 55 ans. Toux et crachats sans bacilles depuis 6 mois, amaigrissement, apyrexic. 
PD. Sp. Sibilants et ronflants disséminés variables, sous-crépitants serrés aux deux bases. 
ct PG. Rg. Les deux bases sont claires. la droite cependant un peu plus grise que la gauche. 


Sans alourdir ce mémoire d'observations plus nombreuses, calquées sur les précé- 
dentes [car nos autres cas, tous tant qu'ils sont, tendent aux mêmes conclusions], 
nous pensons pouvoir le résumer ainsi : 

1° La radiographie constitue, non pas un révélateur pathognomonique, auquel 
demander uniquement, sans autre signe, ou contre toute apparence, le diagnostic d'une 
tuberculose pulmonaire active; mais un excellent signe physique, dont la valeur dépend 
essentiellement des images qu’elle apporte et des signes auxquels elle s'associe, soit 
pour confirmer un diagnostic hésitant, soit pour préciser les lésions d'un diagnostic 
assuré mais encore imparfait. 

2° Dans la tuberculose avérée, visée particulièrement ici, nous avons limité notre 
étude au diagnostic à tel jour, uniquement considéré ; nous n'avons fait qu'effleurer à 
dessein la question des renseignements à réclamer, sur l’évolution d'un cas, à la com- 
paraison des radiographies successivement espacées ; nous nous proposons d'y revenir 
ailleurs. 

5° Dans la grande majorité des cas, il nous a paru qu'il fallait surtout demander à 
la radiographie de dessiner la topographie des lésions à proprement parler tuberculeuses. 

A) C'est surtout l'extension des infiltrations qui nous a frappés, très souvent plus 
considérable et souvent beaucoup plus considérable, qu'on n'aurait pu croire avant la 
radiographie, à tel point qu'il y faut particulièrement insister : il apparaît maintenant 
pour nous, qu'il faut au moins doubler presque régulièrement les surfaces qu’un examen 
clinique a révélées tuberculeuses. 

B) Dans quelques cas, cependant, la radiographie réduit à des limites plus étroites 
les surfaces que l'examen clinique a suspectées plus étendues ; il s’agit sans doute alors 
de bronchite, de congestion banale ou d'œdème associés à la tuberculose, mais que 
l'image élimine. 

4° Il arrive aussi, quelquefois, assez rarement d’après nos cas, que l’image annonce 
un stade évolutif insoupçonné par l'examen clinique, l'excavation par exemple, mais qui 
peut échapper à l'œil, comme à l'oreille, isolée par sa coque impénétrable à l’un comme 
à l'autre. 


Jouznal de Radiologie Planche 11 
et d'Electiologie Mémoire Vouters et R. Desplats 


Observation 2. Observation 3. 


Observation 5. Observation 9. 


Observation 11. Observation 13. 
M rrmand 
Tuberculose Pulmonaire 


Voir les observations pour la légende des figures 


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LE REPÉRAGE ET L'EXTRACTION DES CORPS ÉTRANGERS 
PAR LES PROCÉDÉS RADIOLOGIQUES 


Par A. CHARLIER 


Le grand nombre des blessures par armes à feu constatées au cours de la guerre actuelle 
m'engage à présenter un exposé de la queslion du repérage et de l'extraction des corps étran- 
gers en général et des projecliles en particulier au moyen des rayons X. 

Je ne viserai pas à élre complet. Je laisserai de côlé un certain nombre de méthodes de 
localisation que j'avais décrites au cours des conférences organisées en 1913 et 1914 par l’Asso- 
ciation des Chefs de laboratoire de radiologie des hôpitaux de Paris. Je m’attacherai simplement 
à la description de celles que j'ai reconnues comme les plus pratiques et les plus appropriées à 
la chirurgie de guerre, après les avoir éprouvées chaque jour dans la zone de l'avant, depuis le 
début des hostilités, comme médecin-chef d'un laboratoire de radiologie de campagne. 

Une question préalable se pose : Doit-on chercher systématiquement à repérer et à extraire 
les corps étrangers? — La clinique nous apprend qu'ils causent souvent des troubles graves : 
douleur, inflammation, suppuration, symptômes de compression, perforations d'organes, etc.; 
les projectiles de plomb font courir le risque d'une intoxication saturnine (intoxication qui a 
été signalée chez des sujets criblés d'une multitude de petits plombs de chasse, mais qui n'est 
guère à redouter avec les projectiles de guerre). 

En conséquence, théoriquement, leur extraction est loujours désirable, soit à cause des 
désordres qui surviennent aussitôt après leur introduction, soit à cause de ceux qui peuvent se 
manifester après une période plus ou moins longue de tolérance. 

Mais, pratiquement, il vaut mieux s'abstenir, en dehors d'une nécessité urgente, lorsque 
l'intervention présente des dangers. 

L'examen radiologique est un des éléments d'information les plus précieux pour prendre 
une décision en connaissance de cause. I] donne la certitude de la présence du corps étranger 
et indique son emplacement exact. C’est quelquefois lui qui fait découvrir un corps étranger 
chez un sujel que l'on place sous l'écran fluorescent, sans se douter qu'il en est porteur. 

Pour montrer comment l'on arrive à ces résultats, j'exposerai tout d’abord la technique de 
la recherche. Je décrirai ensuite les méthodes radiologiques de localisation et d'extraction. 

Je terminerai en donnant les indications de chacune de ces différentes méthodes, d'après 


mon expérience. 


* 
4 x 


RECHERCHE DES CORPS ÉTRANGERS 


Corps visibles et corps invisibles. — L'emploi des rayons de Röntgen est basé sur la pro- 
priété que présentent la plupart des substances de produire une image sur l'écran fluorescent 
ou sur la plaque photographique, image d'aulant plus apparente que les substances sont d’un 
poids atomique plus élevé. 

Ainsi, les objets métalliques se détachent franchement sur le fond du radiogramme; les 
éclats de verre et de porcelaine font un contraste moins accentué; les échardes de bois, les 
noyaux sont difficilement ou pas du tout visibles. 

Avec certains artifices, on arrive à reculer les limites de la visibilité; mais un certain 
nombre de corps étrangers échappent encore à nos investigations. 

Jl convient d'envisager successivement la recherche par la radioscopie, puis la recherche 
par la radiographie. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — l. ol 


578 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction 


Radioseopie. — En pratiquant la recherche radioscopique, on aura soin d'examiner en dif- 
férentes incidences la région suspecte. 

Parfois on dégage ainsi une pelite ombre, correspondant à un corps étranger, de l'ombre 
d'un organe qui la masquail. Parfois on remarque ainsi un objet de forme aplatie (par exemple 
une chemise de balle), qui attire l'attention quand il se présente dans le sens de sa largeur et 
qui passe inaperçu quand il se présente dans le sens de son épaisseur. 

Si un examen de quelques minutes ne donne pas de résultat positif, il n’y a pas lieu de le 
prolonger. Ce serait exposer inutilement le patient à la radiodermite. Il est préférable de 
recourir tout de suile à la radiographie. 


Radiographic. — Il n'est pas douteux que bien des détails qui échappent à un examen à 
l'écran fluorescent se voient nettement sur un cliché. J'ai décelé ainsi plusieurs fois de petits 
fragments de projectiles qui étaient passés inapercus à la recherche radioscopique. L'image est 
surtout nelle quand la pose est très courte, condition indispensable dans les régions difficiles à 
immobiliser. 

De mème les substances de faible poids atomique échappent à la radioscopie. Pour obtenir 
leur silhouette sur une plaque, on se sert souvent d'une ampoule molle. Ainsi Nogier a montré 
des fragments de bois dans une éminence thénar atteinte de phlegmon, au moyen d'une pose 
de trois minutes, avec des rayous n° 4 Benoist. 

Par une technique analogue, Bergonié a décelé un morceau de sucre caramélisé dans Île 
larynx d’un enfant; il a également radiographié des grains de café, des croùles de pain. 

Belot déclare que de semblables résultats peuvent également être obtenus avec des rayons 
extra-durs. Je pense, pour ma part, qu'ils peuvent être aussi bien oblenus avec des rayons de 
pénétration moyenne. Toute la difficulté consiste à proporlionner le temps de pose à la dureté 
du tube, à l'intensité du courant et à la finesse des détails désirée. Quoi qu'il en soit, la 
réussite reste l'exception pour les substances peu opaques aux radiations. 


Diagnostic. — En interprétant un radiogramme, il faut se garder des erreurs de diagnostic. 

Sachons reconnaître les images correspondant à des sels à base de bismuth, d'iode, de mer- 
cure, d'arsenic, d'argent, qui proviennent d'un pansement, d'une injection dans une cavité, 
d'une injection sous-culanée. 

Evitons de prendre pour des corps étrangers : des os sésamoïdes, l'os hyoide, les cartilages 
du larynx; des calcifications d’artéres, des phlébolithes, des concrétions dans les ligaments. 

C'est en analysant les caractères des ombres, leur forme, leur degré d'opacité, leur direc- 
lion, leur siège, que nous pourrons affirmer la présence, parfois même la nalure, d'un corps 
étranger. 

Si nous n’arrivons pas à identifier une. ombre anormale, contentons-nous de la signaler 
sans donner d'interprétation précise. 

Si nous ne remarquons aucune particularité, disons que nous ne découvrons pas de corps 
étranger. Mais n'affirmons jamais qu'il n'en existe pas. Il en existe peul-être un que nous 
n'avons pas su déceler, à cause de ses très petites dimensions, de sa composition chimique, ou 
pour tout autre molif. 


LOCALISATION DES CORPS ÉTRANGERS 


Quand le radiologiste est arrivé à conclure à la présence d'un corps étranger, sa tâche n'est 
pas Lerminée. 1 doit préciser l'endroit exact où il siège par rapport aux repères analomiques 
(os, organes divers), ou par rapport à des repères artificiels marqués sur les léguments ou intro- 
duits dans les chairs. 

Les corps étrangers se déplaçant parfois sous l'influence des mouvements musculaires, il y 
a lieu de procéder à la localisation à un moment aussi rapproché que possible de l'acte opéra- 
Loire quand une intervention est décidée. 


Position de choir pour le repérage exact. — Pour mes repérages, j'utilise une table 
au-dessous de laquelle se trouve une ampoule envoyant les rayons de bas en haut, et mobile en 


K 


579 


tous sens dans un plan horizontal. Au-dessus de la table est un écran fluorescent fixé sur un 
porle-écran qui permet également de le déplacer en tous sens dans un plan horizontal (fig. 1). 

J'examine systématiquement le blessé couché, dans la posilion exacte qu'il doit occuper 
pendant l'extraction. Cette précaution est indispen- 
sable. Le repérage n'a de valeur au point de vue chi- 
rurgical que s'il est fait dans la position opératoire, 
les rapports des différents plans variant avec les chan- 
gements d'attitude. Opérer par la face antérieure ou 
par la face latérale un membre dans lequel un projec- 
tile a été repéré par la face postérieure serait aller 
au-devant d'un échec. 

Si le blessé est gravement alteint, il n’est pas 
enlevé de son brancard. Celui-ci est posé sur la table 
d'examen pour éviter toute souffrance inutile. 


des corps etrangers par les procédés radiologiques. 


Fig. 1. — Table radiologique. 
en position pour examen d'un malade couché. 


Emploi du rayon normal. — Pour faire un repé- 
rage, il faut utiliser le rayon normal. On sait que c'est 
celui qui partant de Panticathode vient frapper normalement l'écran fluorescent (ou la plaque 
photographique) au centre de la plage lumineuse délimitée par les contours du diaphragme. On 
le précise encore mieux au moyen d'une croisée de fils fixée devant l'ampoule; la projection sur 
l'écran ou la plaque de cette croisée correspond à la trace du rayon normal sur le radio- 
gramme. 


Repérage radioscopique et repérage radiographique. — Il existe plus de cent méthodes de 
localisation. On en décrit de nouvelles tous les jours. (Il est vrai que beaucoup de ces nouvelles 
méthodes parues depuis le commencement de la guerre sont un démarquage plus ou moins 
heureux de méthodes abandonnées à juste Litre depuis plusieurs années.) 

Inutile de les énumérer toutes. L'important est d'en décrire quelques-unes choisies parmi 
les meilleures. 

Elles se divisent en deux classes, les méthodes radioscopiques et les méthodes radio- 
graphiques. 


MÉTHODES RADIOSCOPIQUES 


1° Examen de la région en différentes incidences. — On obtiendra parfois les renseigne- 
ments que l'on désire en observant la région en différentes incidences, el en notant les rapports 
de l'objet avec des détails anatomiques voisins. 

On recherche s'il se déplace suivant les mouvements de certains muscles, suivant les mou- 
vements de déglutilion, s’il accompagne le rythme de la respiration, les battements du cœur ou 
des gros vaisseaux. | 

S'il s'agit d'un corps de petite taille et de forme irrégulière (une aiguille par exemple) 
arrèté dans le tube digestif, on se trouvera bien de faire absorber de l'ouate hydrophile dans 
laquelle on mettra du carbonate de bismuth, ouate que l'on roulera en boulettes et que l’on 
enrobera de confiture. Ces boulettes s'enrouleront aulour du corps étranger, le rendront plus 
facilement visible, permettront de mieux suivre sa migration dans l'œsophage, l'estomac ou 
l'intestin, et faciliteront en même temps sa sorlie spontanée, en l'empêchant de s'implanter 
dans la muqueuse. 

S'il s'agit d'un fragment métallique situé dans l'orbite, on fera regarder le sujet d'abord en 
haul, puis en bas. L'ombre du fragment se déplace-t-elle avec le regard, c'est qu'il siège bien 
dans le globe oculaire. Se déplace-t-elle dans le même sens que le regard, c’est qu'il siège en 
avant du centre. Se déplace-t-elle en sens opposé, c'est qu'il siège en arrière du centre. S'il est 
très voisin du centre, le déplacement est nul: une radiographie peut alors permettre de résoudre 
le problème. 

Pour la plupart des cas l'examen de la région en plusieurs incidences ne suffit pas. Il faut 
alors employer l’une des méthodes suivantes : 


580 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction 


2 Méthode de la tige métallique. — Celle méthode m'a été enseignée par mon maitre 


M. Béclère. C’est à elle que j'ai recours presque constamment depuis le début de la campagne. 
Elle comprend deux temps : 


a) Détermination d'une verticale sur le trajet de laquelle se trouve le projectile. — Dès que 
l'on a découvert le projectile, on déplace l'ampoule pour amener l'image en coincidence avec la 
croisée de fils (ou simplement avec le centre de la plage 
lumineuse délimitée par le diaphragme s'il n'existe 
pas de croisée de fils). Puis on pose horizontalement 
sur la peau une tige métallique (par exemple la tige 
du spintermètre) (fig. 2), et on la déplace jusqu'à ce que 
l'image de son extrémité coincide avec celle du milieu 


0 0” Eceran 


——_$_$ QS er 


Tige en À 
Froje Tige en B 


t ; ; re e 

P du projectile (posilion À de la lige sur la figure 2). 

Pol A ce moment, l'anticathode, la croisée de fils (s'il en 

E existe une), le projectile, la pointe métallique el 

x Ampoule l'image triple de la croisée de fils, du projectile et 
Fig. 2. — Procédé de la tige métallique. de la pointe se trouvent sur le trajet du rayon normal, 


c'est-à-dire sur une même verticale. 
Interrompant le courant, on marque sur la peau le point en contact avec l'extrémité de la 
lige. 
On saura que, dans la position orrupée à ce moment par le blessé, le projectile se trouve sur 
une verlicale passant par cette marque ('). 


b) Détermination de la profon leur à laquelle se troure le projectile sur cette ligne verticale. 

Laissant l'extrémité de la tige sur l'endroit marqué, on imprime à l'ampoule des mouve- 
ments de va-el-vient. L'image du projectile sur l'écran fluorescent se déplace. Celle de la tige, 
qui est plus voisine de l'écran, se déplace beaucoup moins. 

Si on descend la tige peu à peu le long du corps du blessé, elle se déplace de plus en plus, 
au fur et à mesure qu'elle s'éloigne davantage de l'écran. Pour observer plus facilement les 
déplacements des ombres, il est commode de tendre un fil de plomb rectiligne sur la face dor- 
sale de l'écran, parallèlement à l’un de ses bords, vers le milieu. On fait coincider l'image du 
projectile el celle de la pointe avec deux points quelconques de cette ligne et l'on déplace 
l'ampoule perpendiculairement à sa direction. 

En descendant ou en montant la tige le long du corps, on constate qu'à un moment donné 
l'amplitude de leur déplacement est la même (position B de la tige sur la figure 2). C'est que le 
corps étranger et l'extrémité de la tige métallique se trouvent dans un même plan horizontal. 

Interrompant le courant, on marque la trace de ce plan sur la peau. 

On saura donc que le corps étranger se trouve sur une verticale passant par le premier 
point marqué, et que, de plus, il se trouve dans le plan horizontal marqué à la suite des mouve- 
ments de va-et-vient. i i 


o° Méthode de Buguet et Gascard. — Elle comporte aussi deux temps : 


a) Détermination de la verticale sur le trajet de laquelle se trouve le corps étranger. — On 
la détermine exactement comme dans la méthode précédente. 


b) Détermination de la profondeur à laquelle se trouve le projectile sur cette verticale. — 

Après avoir marqué sur la peau (en P) (fig. 5) la sorlie du rayon normal passant par le corps 
élranger, l'ampoule se trouvant en S. l'on marque également la trace de ce rayon, c'est-à-dire 
l'endroit où se projette le corps étranger sur l'écran fluorescent (07. 

Puis on amène l'ampoule en S', la décalant dans le plan horizontal d'une distance d. Dans 


(4) est tentant de remplacer la pointe métallique par un porte-mine métallique armé d'un cravon 
dermographique et de repérer et marquer directement sur la peau pendant que fonctionne l'ampoule, Cette 
facon d'agir est à rejeter, Elle augmente le risque de la radiodermite chronique qui guette les radiologistes et 
les alteint si souvent tol ou tard. [E est préférable d'emplover une longue tige et de tenir ses mains, munies 
d'ailleurs de gants anti-X, le plus loin possible du champ de l'ampoule. 


des corps étrangers par les procédes radiologiques. 581 


cette nouvelle position de l'ampoule, on obtient sur l'écran une seconde projection du corps 
étranger, en O”. (Nous avions pris soin que la première projection soit fournie par un rayon 
normal, en amenant en coincidence l'image du corps étranger ee. 

et celle de la croisée de fils. La seconde projection est au contraire 0 Y Ecran 
fournie par un rayon oblique.) On marque sur l'écran cette 
seconde projection. 

Connaissant la distance A de l’anticathode à l'écran, la dis- 
tance d entre les deux positions successives de l'ampoule, la 
distance d’ entre les deux projections du corps étranger sur 
l'écran, nous en déduirons facilement la distance verticale x 
entre le corps étranger et l'écran. 

En effet, si nous tracons sur le papier, à une échelle quel- 
conque, la ligne O'S, représentant la verticale sur le trajet de 
laquelle se trouve le corps étranger, puis perpendiculairement 5s N 
à ses deux extrémités les lignes SS’, correspondant à la distance 
entre les deux positions successives de lampoule, et O'O”, cor- Méthode de T ev Gascard: 
respondant a la distance entre les deux projections successives 
du corps étranger O sur l'écran, el si nous joignons ensuite le point S’ au point O”, nous voyons 
que nous tracons deux triangles semblables. 

De ces triangles nous tirons l'équation suivante : 


Table 


ow 
| d 
, 1 d' 
D'où Pon conclut : x= h ——» 
d+ 


x est la distance de l’objet à l'écran. Pour avoir la dislance de l’objet à la peau, c'est-à-dire 
au point P, il suffit de retrancher de x, la distance P O’ (que Pon mesure facilement) entre le 
point P et l'écran. 


Perfectionnements à la méthode précédente. — Deux perfectionnements viennent d'être 
apportés depuis le début de la campagne, l’un par le médecin-major Hirtz, l'autre par le 
médecin-major Harel. 


4° Dispositif de Hirtz. — Le médecin-major Hirtz propose d'employer un écran fluores- 
cent perforé d'un trou d'un diamètre de quelques millimètres. 

Il déplace l'écran jusqu'à ce que le trou coïncide avec l'image du projectile correspondant 
au rayon normal. Interrompant alors le courant, il passe par le trou une tige verticale graduée, 
qui sert en même temps à marquer facilement le point P sur la peau et à mesurer facilement 
la distance du point P à l'écran. (Voir dans le prochain numéro du Journal l'article spécial 
consacré à la modification à ce procédé apportée par MM. Hirtz et Gallot). 


5 Dispositif de Haret. — Le but de Haret est d'éviter toute construction graphique, de 
matérialiser la construction des triangles et de donner ainsi la distance entre le corps étranger 
et l'écran sans aucun calcul, de façon à repérer les projectiles dans le minimum de temps. 

Pour cela, il adopte une fois pour toutes une distance donnée entre l'anticathode et le pla- 
teau supérieur de la table. Puis, plaçant l'écran en contact avec la table, il marque sur la tige- 
support cette distance x en centimètres et continue à graduer la tige-support pour les diffé- 
rentes hauteurs (£x +1, 1+2, ..... ) au-dessus de la table. De cette façon, l'écran étant fixé 
pour un examen, il voit en lecture directe la distance exacte de l’anticathode à l'écran. 

D'autre part, il dispose d'un taquet lui permettant de déplacer, dans l'obscurité, de 10 cen- 
limétres, l'ampoule dans le sens de la longueur de la table. 

Pour repérer, après avoir placé l'écran au contact de la région intéressée, il fait passer le 
rayon normal par le projectile et marque sur l'écran le point B correspondant à son image 
(fig. 4). Déplaçant ensuite Pampoule de la distance AA’ qu'il a choisie de 10 centimètres, il 
marque le point B’ correspondant à la seconde image. 


582 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction 


La construction matérielle des triangles est réalisée de la façon suivante (fig. 5) : Sur une 
planchette (Haret se sert de l'intérieur du couvercle de la boite contenant la bobine de son instal- 
lation transportable), il colle un ruban métrique dont _ 
il considère seulement le côté gauche, qui représente 
la ligne AB. 

En A’, à 10 centimètres à gauche de sa partie 
inférieure A, sur une perpendiculaire à AB, il attache 
un fil fin. 

Il prend ensuile une équerre, dont il fait coincider 
le sommet de l'angle droit avec le point B, la dis- 
tance AB représentant la distance de Panticathode à 
l'écran (lue directement sur la tige-support d'am- 
poule). On prend le fil attaché en A’, on le tend, et on 
le fait passer par le point B’, la distance BB" (repor- 
tée sur le côté horizontal de l'équerre gradué en 

| millimètres) étant la dislance entre les deux images 
Dispositif de Horel. successives du projectile. 
Prise du graphique. Le fil A'B' coupe la ligne AB en un point P, tel 
que PB est la distance du: projectile à l'écran, ainsi 
qu'on le comprend par la seule inspection de la figure. | 

Bien entendu, lorsque l'écran s'applique directement à la peau en P, 
PB représente la profondeur du projectile. Lorsque l'écran ne s'applique 
pas directement en P, on retranche de PB la distance de l'écran à la A 


peau, pour obtenir la profondeur de l'objet au-dessous de la peau. Fig. 5. — Dispositif de Haret 
Détermination 
de la profondeur. 


/ 
20 377397 


7 


MEVA 
s 


mpuoosd 


Combinaison des dispositifs de Hirtz et de Ilaret. — La combinaison 
des dispositifs de Hirtz et de Haret constituerait assurément une méthode bien pratique et 
supérieure comme rapidité el comme précision à la méthode primitive de Buguet et de Gascard. 


6° Méthode de Belot. — Mon savant collègue et ami Belot est l’auteur d'une méthode très 
pratique el très précise qu'il décrira dans le prochain numéro du Journal. 


T Méthode de Morize. — Dans cette méthode, on commence par marquer sur la peau les 
points d'entrée (A) et de sortie (B) d'un rayon normal passant par le corps étranger (tig. 6). 
A Faisant tourner la région dans un plan transversal, on marque 
encore les points d'entrée (C) et de sortie (D) du ‘rayon normal 
> C passant par le corps étranger dans celte nouvelle position. 
L'objet se trouve à l'intersection des deux lignes AB et CD. 
J Il est facile de déterminer quelle distance le sépare de chacun 
D des points A, B, C, D. 
Mesurons, au moyen d'un compas d'épaisseur la dis- 
tance AB, et reportons-la sur une feuilie de papier. 
Mesurons ensuile la distance AC. Avec cette longueur 
comme rayon, el À comme centre, décrivons une circonfé- 
Fig. 6. — Méthode de Morize. rence. Mesurons la distance CB. Avec cette longueur comme 
rayon et B comme centre, décrivons une circonférence. Le 
point C sera à l'intersection de ces deux circonférences. 
Déterminons de même le point D, en décrivant des points A et B des circonférences ayant 
respectivement AD el BD comme rayons. 
Joignons les points CD. Le corps étranger O devant se trouver sur chacune des deux lignes 
se trouve à leur inlersection. 
Il suffit de mesurer les distances OA, OB, OC, OD sur le papier, pour connaitre la distance 
de l’objet à chacun des points de repère marqués sur la peau. 
Cette méthode est simple et facile à exécuter s'il s'agit du membre supérieur ou de la 
jambe ou du pied. Elle me parail difficilement applicable aux autres régions. 


» Eb » » » + } . 4 ES ° ae K . 
des corps etrangers par les procedes radiologíques. 583 


8° Méthode de l'aiguille directrice. — J'ai décrit, il y a quelques années, un procédé qui 
est très simple el qui consiste à enfoncer à travers les issus une aiguille jusqu’au contact du 
corps étranger sous le contrôle de l'écran fluorescent. 

Pour y arriver, il ne faul pas introduire l'aiguille obliquement et s'efforcer de faire coin- 
cider l'ombre de l'extrémité de l'aiguille avec celle du corps étranger. Cette coincidence, en 
effet, se produit aussi bien quand l'instrument se trouve au-dessus ou au-dessous que quand il 
se trouve au contact, puisqu'elle se produit aussilôl qu'il se trouve sur le trajel du rayon 
normal passant par le corps étranger. 

Pour bien diriger l'aiguille, j'utilise actuellement le principe de Wullyamoz et je procède 
ainsi qu'il suit : Après avoir fixé à angle droil mon aiguille à l'extrémité d'une pince à forci- 
pressure, je la pose à plat sur le tégument. Je fais coincider sa pointe avec celle du corps 
étranger. Puis je fais décrire à l'ensemble formé par l'aiguille et la pince un quart de cercle de 
manière à redresser l'aiguille. A mesure que la rotation s'accomplit, l'image de l'aiguille 
diminue la longueur; quand l'aiguille est devenue verticale, c'est-à-dire orientée suivant le 
rayon normal, elle n'est plus visible que sous la forme d'un petit cercle régulier. Il ne reste 
plus qu’à la pousser à travers les chairs, en conservant la même direction, et par conséquent la 
même image sur l'écran. 

Si l'aiguille dévie, nous la voyons reparaitre sous forme d'une ligne à cóté du cercle. 

Quand elle touche le corps étranger, nous sentons une résistance particulière, et nous 
voyons se mobiliser l'ombre. Nous pouvons encore constater la coincidence en observant la 
région dans une posilion perpendiculaire à la première. 


9° Méthode de Henrard pour l'extraction sous l'écran des corps étrangers contenus dans 
des organes creux. 

La technique de l'extraction des corps étrangers des organes creux est très simple : Le 
sujet est placé dans la position la plus favorable à une bonne visibilité. Un médecin introduit 
une pince de forme appropriée par les voies naturelles; pendant que le radiologiste observe à 
l'écran la progression de l'instrument. Quand son extrémité arrive au voisinage de l'objet, 
l'observateur avertit son confrère et indique s'il y a lieu de la porter en avant, en arrière ou de 
fermer les mors el il contrôle la réussite de la prise. 


MÉTHODES RADIOGRAPHIQUES 


1° Radiographie en plusieurs positions. — La radiographie en plusieurs positions et surtout 
en deux positions perpendiculaires, avec repères métalliques donne des renseignements utiles. 
Mais elle expose à des erreurs d'interprétation et ne suffit pas, dès que l’objet est un peu 
profondément silué. 

Pour l'œil, on peut prendre une première pose de profil, le sujet regardant en haut, une 
seconde, le sujet regardant en bas, et en tirer des conclusions comme je l'ai indiqué à propos 
de la radioscopie. Un repère placé sur la cornée montrera la distance du fragment au pôle 
antérieur. 

Une troisième pose, la cavité orbilaire reposant sur la plaque montrera si le fragment siège 
à droite ou à gauche du centre. 


2% Méthode stéréo-radiographique. — Inutile de décrire la technique de la stéréo-radio- 
graphie. En examinant les clichés au stéréoscope on aura une représentation fidèle des rapports 
de l'objet avec les repères analomiques el avec les repères artificiels. Ceux-ci pourront être 
externes (grains ou fils de plomb collés sur la peau) ou internes (aiguilles enfoncées dans la 
direction du projectile). 

Un stéréoscope commode est celui du médecin-major Llirtz qui permet d'examiner les 
clichés au sortir du bain de développement (fig. 7). 


3° Méthode de Buguet et Gascard. — Observons tout d’abord que la radiographie peut 
naturellement, comme la radioscopie, être faite, l'ampoule étant siluée au-dessous de la table 
et la plaque au-dessus du sujet. Mais pour raisons de commodités, j'ai l'habitude de la faire, 


584 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction 


l'ampoule étant au-dessus, el le blessé reposant sur la plaque (la voie opératoire reposant 
sur la plaque). 

L'application du principe de Buguet et 
Gascard à la radioscopie a été décrite plus 
haut. Voicisonapplicationàlaradiographie : 


a) Radiographie — Un examen radio- 
logique préalable a montré avec plus ou 
moins de précision l'endroit approximatif 
où siège le projectile. On applique trois 
repères mélalliques autour de ce point et 
l'on centre sur lui, lampoule étant à une 
hauteur donnée; on décale l'ampoule d'une 
distance connue à droite, on fait une pre- 
miére pose. Sans bouger le sujet, ni chan- 
ger la plaque, on décale l'ampoule de la 
méme distance á gauche. On fail une nou- 
velle pose sur la méme plaque.' 

Après développement, on trouve sur 
le cliché deux images du corps étranger 
el deux de chacun des trois repères (sans 
compter les deux images de chacun des 
Fig. 7. — Stéréoscope de Hirtz. détails anatomiques). 


b) Principe géométrique de la méthode. — Tracons sur le papier la construction (fig. 8) : 
d est la distance entre les deux positions successives de l'anticathode; «’ la distance entre 
les deux images O” et O” du corps étranger; /, la 


So: d S' distance du plan de l'anticathode à la plaque, 
x la distance cherchée du corps étranger à la 
plaque. 

2 x et h perpendiculaires tous deux au plan de la 


plaque sont dans un même plan S' O'P. 
Le plan SS' O'O” ne se confond pas avec le 
g plan S’ O'P Q (à moins que O ne se trouve par hasard 
sur une verticale passant par un point de la ligne SS’). 
Dans les triangles semblables O O'P et S' O'Q, 
on a la proportion : 
a OO 
h OO+0S 


Nai a as 


Fig. 8. — Méthode de Buguet et Gascard. 


Dans les triangles semblables SOS'et00'0% ona: 


d' _00 
d OS” 
d 00 


d'où Pon tire : PES” A A 
d+d OO'+O0O0S' 


Deux quantités égales à une troisième étant égales entre elles, on peut écrire : 


Bo al 
h dd 
hd 
d'où l lul : paa 
où Pon conclu TER. 
c) Formule pratique à employer. — Il est tout à fait inutile de faire une construction 
géométrique chaque fois que l'on emploie cette méthode. 
hd 


I] suffit d'appliquer la formule x = mp que nous venons d'établir. 


d + 


des corps etrangers par les procedes radiologiques. 585 


Toutes les valeurs du second terme sont faciles à mesurer. On obtient donc x aisément. 
On peut mesurer toul aussi facilement la distance de chacun des trois points de repère à 
la plaque et en déduire la distance qui les sépare du plan du corps étranger. 


Compas DE Hirtz. — Le compas de Hirtz est un instrument qui donne un repérage exact 
du corps étranger par rapport à trois points de repère marqués sur la peau. 

Pour Putiliser il faut procéder successivement aux temps suivants : a) obtention d'une 
radiographie; b) construction d'une épure d’après celle radiographie; c) réglage du compas 
d'après l'épure; d) utilisation du compas au cours de l'extraction. 


a) Obtention de la radiographie. — Sur le châssis ou l'enveloppe contenant la plaque photo- 
graphique, on marque le centre de figure. C'est l'intersection des deux diagonales. 
L'ampoule est placée à une distance donnée au-dessus de la plaque, le centre de celle-ci se 


Fig. 9. — Compas de Hirtz. — Prise du cliché. 


trouvant exactement au-dessous de la verticale passant par lVanticathode, deux de ses côtés 
étant bien parallèles à la direction dans laquelle tout à l'heure se déplacera l'ampoule (fig. 9). 

La région suspecte reposera sur la plaque, de préférence la voie opératoire en dessus. Un 
examen radiologique préalable a donné une indication sur l'emplacement approximatif du 
projectile. Trois repères métalliques vont circonscrire la ligne probable d'incision. Il est 
préférable, mais non indispensable, qu'ils se trouvent dans un même plan horizontal. Pour y 
arriver plus facilement, on se sert de préférence des pointes de trois trusquins. 

Ces préparatifs étant terminés, on fait deux poses successives sur la plaque, en décalant 
l'ampoule, pour la première pose d'une certaine distance à droite de sa position primitive au- 
dessus du centre de figure de la plaque, pour la seconde de la même distance à gauche du 
centre de figure. 

La plaque est développée, et, comme dans la méthode précédente, on trouve sur le cliché 
deux images du corps étranger et deux images des trois points de repère (en plus des deux 
images de tous les détails anatomiques). 


b) Construction de l'épure d'après la radiographie. — On commence par déterminer le 
centre du cliché (qui correspond à l'intersection de deux diagonales). Puis on trace sur le cliché 
deux droites passant par ce centre, l'une x x’ parallèle au sens du déplacement de l'ampoule, 
l'autre y y' perpendiculaire à la première (fig. 10). 

Ceci fait, on prend une feuille de papier à calquer (de la largeur de la plaque, mais 


586 A. Charlier. — Le reperage et l'extraction 


beaucoup plus longue) et on l’applique sur le cliché. On y calque ces deux droites xx’ el y y, 
et chacune des deux projections des trois repères et du corps étranger (p',p', a’, a’, b’, b’, c', e”). 


o 
i A O 
5 


= 


E 


EAS, AA BY 
, meee 


Fig. 10. — Epure de la méthode de Hirtz. 


Avec ces éléments on construil facilement les projec- 
tions horizontale et verticale du corps étranger el des 
trois repères. 


PROJECTION HORIZONTALE. — A une distance quel- 
conque au-dessous de x x’, tracons une ligne ff” paral- 
léle à celle-ci. Sur ff” marquons les points f et f’, les 
distances 0'f et 0' f” étant égales aux déplacements 
que l’on a imprimés à l'ampoule à droite et à gauche 
de la verticale passant par le centre de la plaque quand 
on a fait les radiographies. 

Joignons ensuite à f” (à droite de y y”) chacune 
des projections de gauche du corps étranger et des 
trois repères (p',a',b',c') et à f (à gauche de yy) 
chacune des projections de droite du corps étranger 
el des trois repères (p', a”, b', c'). 

Le point de rencontre de fp' et de f' p' corres- 
pond à la projection horizontale P’ du corps étranger; 
les points de rencontre des lignes a'f eta'f”, b'f et 
b'f’, c'f et cf” correspondent aux projections hori- 
zontales A”, B’ et C’ des points de repère. 


PROJECTION VERTICALE. — Prenons sur yy’ à partir 
de x x' une longueur O V égale à la hauteur de lam- 
poule au-dessus du plan de la plaque. Par V, menons 
une parallèle F F’ a xa; marquons F et F’, les dis- 
lances VF el VF’ étant égales aux déplacements de 
l’ampoule à droite et à gauche de la verticale au centre 
de la plaque quand on a fait les radiographies. 

Par les points a’, a’, b’, b’, c', c', p', p’ menons des 
perpendiculaires à x x'; joignons leurs points de ren- 
contre a, b, c, p (venant des projections de gauche) 


à I’, joignons les autres (venant des projections de droite) à F. 


+ | ” 
e > LN | ae wa 
E à PR y”. E N 


e LA 


Fig. 11. — Compas de Hirtz. 


à ces branches el parallèle aux trois 


Le point de rencontre des lignes pF et p F’ 
donne la projection verticale du corps étranger 
en P, ceux des lignes a Fet aF', DF et OF’, cF 
et cF’ donnent les projections verlicales des 
points de repère en A, B, C.' 


c) Réglage du compas d'après cette épure. — 
Le compas est formé de trois tiges verticales 
réglables en longueur, coulissant sur trois bras 
horizontaux articulés autour d'un même axe. 
Les extrémités de ces tiges doivent être placées 
sur les points de repère au moment de l'inter- 
venlion (fig. 11). 

L’axe sert également de pivot à un arc de 
cercle à concavité inférieure, portant une qua- 
trième tige, appelée sonde de profondeur mo- 
bile suivant la normale à cet arc de cercle. 
Cette tige peut aussi descendre par un orifice 
percé dans l'axe de rotation général des bran- 
ches du compas; elle est alors perpendiculaire 


pointes verticales. Sa longueur totale est telle que son 


, / , . . 
des corps etrangers par les procédés radiologiques. 587 


extrémité inférieure peut coincider avec le centre de l'are de cercle. Dans l'abaissement complet, 
celle extrémité ne quiltera pas le centre, quelque déplacement que subisse son support sur l'arc 
de cercle. Ce centre se trouve d'ailleurs par construction dans le plan des trois pointes péri- 
phériques quand elles sont au bout de leur course. 

Pour régler le compas, considérons tout d'abord, sur l'épure, la projection horizontale. 
Placons la sonde de profondeur sur la projection horizontale de P. Faisons tourner autour de 
leur centre les bras horizontaux et faisons coulisser sur eux les liges verticales pour amener 
leurs pointes en contact avec les points A’, B’, C’. Immobilisons-les dans cetle situation. 

Considérons ensuite sur l'épure la projection verticale. Par le point P, menons une ligne 3 3’ 
parallèle à x x’. Des points A, B, C, abaissons des perpendiculaires Ar, Bs.C ta ZZ’. Les dis- 
tances Ar, Bs, C £ représentent la profondeur à laquelle se trouve le plan passant par le corps 
étranger au-dessous des plans passant respectivement par chacun des points de repère. 

Raccourcissons de la longueur A r la lige verticale correspondant au repère A, de la lon- 
gueur B s celle correspondant au repère B, de la longueur Cé celle correspondant au repère C. 

Le réglage du compas est effectué. 


d) Utilisation du compas au cours de l'extraction. — Au moment de l'intervention le compas 
réglé sera stérilisé. Nous le poserons sur le patient, les pointes des trois tiges verticales 
coincidant avec les repères marqués sur la peau. La sonde de profondeur sera descendue sur 
le t¢gument et indiquera dans quelle direction se trouve le projectile. Grâce au secteur qui la 
porte, le chirurgien pourra choisir sa ligne d'incisiod dans un cercle assez étendu. La sonde de 
profondeur pénétrera dans la plaie opératoire, el indiquera à tout instant la direction à suivre 
el la profondeur à atteindre. Elle touchera le projectile quand elle atteindra le point le plus bas 
de sa course. 

Lorsque les différents temps ont été correctement exécutés, la précision est rigoureuse, elle 
est de l’ordre du millimètre. 


INDICATION DE CHACUNE DES MÉTHODES DÉCRITES 


Méthodes radioscopiques. — Le plus souvent les corps étrangers sont très visibles sur l'écran 
fluorescent et doivent être repérés par la radioscopie. 

Je me suis servi presque exclusivement jusqu'ici de la méthode de la tige métallique qui 
est rapide et donne des précisions suffisantes. 

Le repérage par la méthode de Buguet et Gascard (par le disposilif de Haret et celui de 
Hirtz) ou par la méthode de Belot, donne autant de garanties. Je les préfère à la méthode de 
Morize. 

Parfois le chirurgien accepte de pratiquer l'extraction immédiatement sur la table radiolo- 
gique. J'utilise alors le procédé de l'aiguille directrice. Si, par extraordinaire, l'opérateur ne 
découvre pas rapidement l'objet, l'obscurité est rétablie et l'extraction est terminée sous le 
contrôle de l'écran fluorescent. 


Méthodes radiographiques. — Si le corps étranger nest pas visible à l'écran, on pourra 
pour les doigts, la main ou le poignet, employer la radiographie avec repères dans deux posi- 
Lions perpendiculaires. Pour tous les autres cas, il sera préférable d'employer une méthode plus 
précise. 

La sléréo-radiographie n’est pas pratique dans la zone de l'avant. 

La méthode de Buguet et Gascard présente cet avantage de n'exiger aucun instrument. 

La méthode radiographique vraiment précise est celle utilisant le compas de Hirtz. 

Ayant choisi, d'après les circonstances, la méthode qui paraît devoir fournir le plus sûre- 
ment la solution du problème, il faut l'exécuter le plus rigoureusement possible. 

L'extraclion, opération si aléatoire, el même le plus souvent impossible sans le secours des 
rayons X, devient facile avec le secours d'une localisalion précise, à la condition que le chirur- 
gien place bien le blessé dans la position qu'il occupait pendant le repérage, et qu'il adopte bien 
comme voie opératoire, la voie pour laquelle a été fait le repérage. 

En me conformant à ces règles, j'ai eu la salisfaction de constaler que tous les projectiles 
repérés par moi et extraits suivant mes indicalions ont été enlevés sans difficulté. 


LE TRAITEMENT 
DES HYDARTHROSES ET DES ARTHRITES DU GENOU 
PAR LA RADIOTHÉRAPIE ET LA GALVANISATION ASSOCIÉES 


Par E. J. HIRTZ 


Chef du Service de Physiothérapie 
à l'hôpital militaire d'instruction du Val-de-Gráce (Paris). 


Parmi toutes les articulations, le genou est un lieu d'élection pour les arthrites. On 
peut invoquer comme raison de cette prédominance marquée la grande étendue et la fré- 
quence des mouvements de cette articulation, le poids de tout le corps qu’elle supporte, 
facteurs de fatigue spéciale (arthrites chroniques), Paggravation du danger des faux 
mouvements en raison de cette charge (entorses), la chute sur le genou en position plus 
ou moins anormale (contusions et entorses), enfin, les heurts dus à la situation proémi- 
nente et particulièrement exposée du genou fléchi (contusions). 

Statistiquement, les réactions articulaires les plus fréquentes sont d'origine trauma- 
tique, en particulier dans le milieu militaire. C'est ainsi que sur l'ensemble des 52 cas 
traités depuis un an dans mon service, 59 reconnaissent comme cause une contusion ou 
une entorse. 


ARTHRITES TRAUMATIQUES. — Le résultat ordinaire d'un traumatisme du genou est 
un gonflement dont le principal élément est un épanchement articulaire d'origine syno- 
viale; c'est là l'hydarthrose simple. Unerupture vasculaire a pu se produire sous l'influence 
du choc, et, dans ce cas, le sang a envahi en quantité plus ou moins grande l'articulation, 
provoquant l'hémarthrose ou l'hémo-hydarthrose. 

Un nombre certainement élevé d'hydarthoses ou d’hémo-hydarthroses guérissent 
par les traitements usuels : repos simple, immobilisation, compression, ponction, révul- 
sion. Cependant, il est d'observation courante que, dans une proportion importante des 
cas, l'articulation ne revient pas à son état normal. Après une marche quelque peu pro- 
longée, ala suite d'un léger faux pas, quelquefois sans cause appréciable, une récidive 
de l'épanchement apparait. Celui-ci se résorbe assez rapidement, mais il a une tendance 
de plus en plus manifeste à se reproduire. 

À ce moment, l'examen montre l'existence d'un peu de liquide articulaire; les culs- 
de-sac sont empâtés, la synoviale est notablement épaissie. Le malade accuse une gêne 
douloureuse, surtout accentuée pendant la marche. La circonférence peut être augmen- 
tée, mais souvent au contraire elle est diminuée par atrophie, malgré l'existence d'un 
gonflement perceptible à la vue. La cuisse témoigne, par une diminution de périmètre, 
d'une atrophie musculaire réflexe plus ou moins accusée. 

Dès lors, l'hydarthrose est devenue chronique et elle se montre particulièrement 
tenace. Les traitements usuels, compression, révulsifs, air chaud, eaux thermales, etc., 
n'agissent que peu ou pas. L’affection gêne pour la vie aclive et nécessite très souvent, 
dans l'armée, la réforme ou le passage dans le service auxiliaire. 

En résumé, dans une proportion importante de cas, Phydarthrose chronique consti- 


E. J. Hirtz. | 589 


tue une lésion extrêmement rebelle à la thérapeutique actuelle, causant une véritable 
impotence partielle plus ou moins importante, mais d'une durée toujours prolongée sinon 
indéfinie. 


ARTHRITES A DÉBUT SPONTANÉ. — En mettant à part les lésions tuberculeuses, les 
arthrites le plus fréquemment rencontrées sont celles qui se rattachent au rhumatisme 
subaigu, aux localisations articulaires de la gonococcie, enfin les arthrites franchement 
chroniques avec déformations osseuses que mes observations tendent de plus en plus à 
me faire considérer comme des arthropathies d'origine névritique. 

Toutes ces arthriles ont pour caractère la chronicité ; beaucoup sont graves par 
l'impotence et par les douleurs qu'elles causent. Elles résistent obstinément aux divers 
traitements et certaines sont réellement incurables par les moyens usuels, surtout celles 
de la dernière catégorie précitée dont l’évolution paraît progressive. 


Traitement. — Après avoir constaté l'échec, dans les cas rebelles, de toutes les médi- 
cations ordinaires et en particulier de l'air chaud qui fournit, quoi qu’on en dise, bien peu 
d'améliorations réelles, je me suis adressé, depuis plusieurs années, à la radiothérapie 
associée à la galvanisation, et je puis dire qu'aucune autre méthode ne m'a donné de 
résultats comparables. Le procédé est général et s'applique à tous les cas. 


Radiothérapie. — Une ligne longitudinale est tracée aú crayon dermographique par 
le milieu de la rotule; elle sert à séparer deux champs d'application des rayons siégeant 
de part et d'autre de cette ligne médiane et délimités par une ouverture demi-circulaire 
de grandeur appropriée, percée dans une feuille de plomb. Celle-ci est modelée sur le 
genou ct disposée de telle façon que le côté rectiligne formant diamètre recouvre com- 
plètement la ligne tracée comme repère. Cette précaution est nécessaire pour éviter la 
double irradiation de la peau dans la zone moyenne. La dose est de 4H (rayons 8 Benoist, 
filtre d'aluminium de 1 ou mieux de 5 millimètres d'épaisseur). La même dose est appli- 
quée sur l’autre côté du genou, en ayantsoin de retourner la cache et en dirigeant chaque 
fois le faisceau légèrement en dedans par rapport à l'axe du membre. Les séances sont 
répétées de 3 en 35 semaines. 


Électrothérapie. — Dans l'intervalle. on procède à des séances de galvanisation. Un 
sachet-électrode épais, de forme rectangulaire, enveloppe complètement l'articulation. 
Il est imbibé d'une solution à 2 pour 100 d'iodure de potassium et connecté au pôle 
négatif. Une grande électrode positive, également très épaisse, est placée sur la région 
lombaire. L'intensité employée s'élève au maximum toléré par le malade: elle atteint 
50 à 80 milliampères. Les séances durent trois quarts d'heure et sont répétées trois fois 
par semaine. 


Résultats. — Avec ce traitement mixte, il est naturellement difficile de faire la part 
exacte de chacun des deux facteurs. Il est cependant incontestable que la radiothérapie 
a une action très nette sur les phénomènes douloureux et que, dans certains cas, elle fait 
à elle seule régresser les épanchements et empâtements articulaires. La galvanisation a 
également une action manifeste, mais me parail moins active. On peut avoir des guéri- 
sons par l'une ou l'autre méthode employée isolément; toutefois, leur combinaison donne 
beaucoup plus de chances de succés. 


590 FE. J. Hirtz. 


La gène douloureuse est nettement influencée, même dans les arthrites chroniques 
accusées et très anciennes. Les épanchements se réduisent quelquefois très vite, le plus 
souvent lentement; le gonflement et les empatements s'atténuent peu à peu; la gêne 
fonctionnelle diminue et finit par disparaître, en même temps que l'aptitude à la marche 
redevient normale. La durée du traitement est très variable; elle va de quelques semaines 
à plusieurs mois. 

Dans les hydarthroses chroniques d'origine traumatique, on peut dire que la guéri- 
son complète est la règle générale, et depuis que j'ai recours à cette méthode de traite- 
ment, aucun de mes malades n'a du être réformé. Certaines arthrites de nature infec- 
ticuse et surtout les grosses arthrites chroniques déformantes sont naturellement plus 
rebelles. On peut cependant les améliorer considérablement, témoin cette observation 
résumée. 

Mme B..., 54 ans, est atteinte d'arthrite chronique des deux genoux. Une hydarthrose 
s'est déclarée spontanément à gauche il y a plus de 12 ans. A droite, l’arthrite a débuté 
il y a 8 ans et tous les traitements employés jusqu'à ce jour n'ont pu empêcher la lésion 
bilatérale de s’aggraver peu à peu. Lorsque je la vois, les genoux sont volumineux, sur- 
tout à gauche. Les culs-de-sac sont très empâtés et les mouvements s'accompagnent de 
craquements nombreux. La gêne est considérable et des douleurs se produisent même 
pendant la nuit après la moindre fatigue. Mme B... présente en outre les signes et les 
réactions d'une névrite sciatique double très accusée, surtout à droite, avec crampes 
nocturnes et atlitude un peu vicieuse du pied dont la voûte plantaire est exagérée. 

Traitement général par la galvanisation intensive. Les genoux sont soumis à la 
radiothérapie et à l'ionisation iodurée. Après 8 mois, les articulations ont à peu près 
l'aspect normal et l'amélioration fonctionnelle est telle que Mme B... peut marcher pen- 
dant cinq heures consécutives et monter plus de cinquante étages dans une journée. 


Parmi les 52 cas traités depuis un an, je compte 24 hydarthroses aiguës et 15 hydar- 
throses chroniques, récidivantes, toutes d'origine traumatique, 6 arthrites aiguës de 
natures diverses et 7 arthrites chroniques. 

La guérison, sanctionnée par la reprise du service, a été obtenue pour toutes les 
arthrites aiguës et les hydarthroses traumaliques. La totalité des arthrites chroniques 
ont été très améliorées et pour quelques-unes la guérison a été complète. 

ll est évident que les articulations autres que le genou peuvent bénéficier du même 
trailement, mais leurs lésions sont beaucoup moins fréquentes que celles du genou et 
toutes ne sont pas aussi facilement abordables, la hanche en particulier. 

En résumé, je considère que la radiothérapie associée à la galvanisation constitue, à 
l'heure actuelle, le traitement le plus efficace pour les arthrites du genou, traumatiques 
ou autres, qui évoluent si souvent vers la chronicité et se montrent, dans la plupart des 
cas, extrêmement rebelles aux méthodes thérapeutiques ordinaires. 


ETUDE RADIOLOGIQUE DE LA CONSTIPATION” 


Par H. LEBON 


Ancien interne des hôpilaux. 


A l’état normal, les aliments, après avoir franchi le pylore, parcourent l'intestin grêle chassés 
par les contractions péristaltiques, tandis que les parties assimilables (eau, sucres, graisses. 
matières albuminoïdes) sont peu à peu absorbées, les unes après avoir subi une série de transfor- 
mations, les autres directement. Le contenu de l'intestin, le chyme, s'épaissit donc de plus en plus 
en perdant progressivement son eau, et en saugmentant de ce qu'on peut appeler les fèces intesti- 
nales, c’est-à-dire des sécrétions intestinales épaissies, des produits de décomposition de la bile, 
des cellules épithéliales provenant de la muqueuse du duodénum, du jéjunum et de l’iléon, ainsi 
que de certains produits de déchets. 

Dans le gros intestin, les fèces intestinales et les fèces alimentaires (substances alimentaires 
incomplétement digérées et substances non assimilables) forment la masse des matières excrémen- 
titielles. Ces matières vont s'épaississant toujours de plus en plus en perdant uniquement la petite 
quantité d'eau qu'elles renferment, bien que le gros intestin puisse ¿tre encore, mais dans des cas 
exceptionnels, le siège de phénomènes osmotiques importants (lavements alimentaires et médi- 
camenteux). 

En pénétrant dans l'intestin, le chyme provoque, par excitation réflexe, des contraglions péri- 
staltiques, qui ne sont pas perçues normalement, et sont sous la dépendance du système nerveux 
ganglionnaire contenu dans les parois (plexus d'Auerbach et de Meissner). Par action réflexe égale- 
ment, la sécrétion du suc pancréatique, de la bile, des glandes intestinales (glandes de Brúnner ou 
de Lieberkiihn) commence et devient plus active. Les glandes de l'intestin sécrètent, du reste, des 
produits qui pénètrent dans les capillaires, et qu'on appelle sécrétions internes ou hormones, sui- 
vant l'expression proposée par Bayliss et Stirling. 

Lorsque les aliments, par accumulation des déchets inutilisables ou pour toute autre cause, 
provoquent une augmentation du péristallisme, et lorsque par irritation de la muqueuse se produit 
une hypersécrétion glandulaire, les matières séjournent moins longtemps dans l'intestin et sont 
expulsées sans avoir acquis leur dureté habituelle. ll y a diarrhée. 

Au contraire, chez de très nombreux sujets, les évacuations peuvent devenir, non passagère- 
ment mais d'une façon permanente, moins abondantes, moins fréquentes, et plus sèches qu'à 
l'état normal. Il se crée ainsi un état pathologique contre lequel il devient indispensable de 
lutter. 11 y a constipation. 

L'examen radioscopique ne nous fait évidemment pas connaitre toujours la cause de la rareté 
des évacuations, mais nous l'indique cependant quelquefois. Il n'est pas douteux que l'insuffisance 
des sécrétions inteslinales entraine la constipation. Or, la radioscopie ne nous donne aucun rensei- 
gnement sur les troubles de la sécrétion pancréatique et de la sécrétion biliaire qui exercent cer- 
tainement une grande influence sur la contraction de l'intestin. 

Mais, par contre, les rayons X nous font très exactement discerner les défauts de péristaltisme 
tenant à des troubles de l'innervation ct de la musculature de l'intestin. Grâce à eux, nous pouvons 
savoir si la traversée intestinale est uniformément retardée avec défécation normale; si, au 
contraire, les matières s'accumulent en un point. Il nous est possible de nous rendre compte de 
l’état de l'intestin dans la constipation spasmodique, constipation qualitative avec modification du 
volume, de la forme, de la consistance des matières; dans la constipation atonique, constipation 
quantitative ou cumulative de Field, caractérisée par la rétention et l'accumulation des matières 
fécales dans le gros intestin, la totalité des évacuations pour une journée restant inférieure à la 
normale antérieure des sujets; dans la constipation horaire avec selle retardée, par modification 
des habitudes régulières, non seulement de quelques heures, mais parfois de un ou plusieurs jours. 

Mais la constipation, que Hertz, dans son livre admirablement documenté définit : « Un état 
dans lequel aucun des résidus d'un repas, pris huit heures après la défécation, n'est évacué dans 


(1) Communication au Congrés de A. F. A. S. Le Havre, Juillet 1915. 


592 H. Lebon. 


les 48 heures qui suivent », qu'elle soit totale (rareté des évacuations, diminution et sécheresse 
des matières) ou dissociée (constipation qualitative, quantitative, horaire), tient, ainsi que l'examen 
aux rayons X nous le montre, soit à un retard de la traversée inlestinale tout entière (intestin 
grêle et gros intestin) ou seulement à un retard de la traversée du gros inlestin, avec défécation 
normale, sans stase intestinale. Elle peut encore tenir, comme les rayons X le démontrent, à une 
lésion des parois de l'intestin (iléon ou côlon), et s'accompagner de stagnation prolongée des 
matières excrémentiticlles dans une partic du tube intestinal. 


= constitutionnelle. 
Ralentissement de la traversée de Y = | ee Meee à aan : 
Constipation simple sans intestin gréle et du gros intes- < = a e oo O ae ae am a 
stagnation des matiéres a 7 | par a imentation défectueuse. 
fécales. = par défaut d'exercice. 
S + par intoxication saturnine. 


Ralentissement de la traversée 


Constipation réflexe. 
\ du gros intestin. 


Constipation par dolichocolon. 

Coudure de da partie terminale de 

.l'iléon. 

Etranglement de Piléon par Pappendice 
iléo-cæcal. 

Néoplasmes de l'intestin grèle. 


Lésion circonscrite des parois 
de l'intestin grèle. 


a | simples sans ptose. 
s ae Coudures < chez les ptosiques. 
Bos Eos avec adhérences. 
D = Foz Rétrécissement du calibre Néoplasmes. 
5 E Sm du gros intestin. Rétrécissements fibreux. 
gon RC Accumulation des féces à l'angle pelvi- 
© © T p 2 rectal 
> Fad n © dl. 

Le > . . 
o o nF + Tumeurs du voisinage. 
a3 2°53 _ eae Colon Typhlectasie atonique. 
© = >= Parésie de Ja tunique musculaire du , ve 
SB ns ieee e l né ascendant. { Cecotyphlite chronique. 
S © re gros Intestin, avec ou sans inflam- Coloniae 
as | mation de la muqueuse. NAN AN 
o Colon pelvien. 
= Lésions 
a congénitales Cæcum mobile. 

des parois Megacólon. 


du gros intestin. 

Faiblesse des muscles abdominaux et ptose. 
Colon vorace. 

Constipation dyskinétique. 


CONSTIPATION SIMPLE SANS STAGNATION DES MATIÈRES FÉCALES 


4° Constipation par ralentissement de la traversée de l'intestin grêle et du gros intestin. 


La constipation par simple ralentissement de la traversée de l'intestin grêle et du gros intestin 
n’est peut-être pas aussi fréquente que la constipation avec stase, et entraine des accidents d'auto- 
intoxication moins marqués. Toutefois, elle reconnaît des causes multiples et son importance 
est grande. 

a) Constipation constitutionnelle, — Dans la constipation constitutionnelle, la traversée de lin- 
testin se fait beaucoup plus lentement qu'à l'état normal, grâce probablement à une hypoplasie des 
muscles de l'intestin. Ainsi que le déclare Hertz, on constate, par l'examen aux rayons X, que les 
matières bismuthées ne parcourent l'iléon qu'avec une très grande lenteur, pour n'arriver au coecum 
qu'au bout de 8 à 10 heures au licu de 4 à 5, et n’atteindre le côlon pelvien que de 70 à 75 heures 
après leur absorption. 

b) Constipation des vieillards. — Chez les vieillards constipés, auxquels on administre un repas 
de contrôle, on remarque en général une progression très lente des aliments. ll nous est souvent 
arrivé de trouver du bismuth, dans l'intestin de personnes âgées, de 15 à 15 heures après son inges- 
tion, le côlon ascendant n'étant pas encore à ce moment rempli jusqu'à l'angle hépatique. Trois 
et quatre Jours après le repas bismuthé, on voyait le gros intestin admirablement dessiné dans 
son entier. 

Il semble juste de rapporter ce retard dans le passage des fèces, à l’atrophie des fibres muscu- 
laires intestinales. Il convient cependant d'ajouter que les lésions des fibres musculaires, plus mar- 
quées au niveau de l'iléon. s'accompagnent encore de lésions vasculaires et d'atrophie de la 
muqueuse, atrophie qui entraine nécessairement une diminution de la sécrélion glandulaire. 

c) Constipation par faiblesse des muscles abdominaux. — Certains sujets, n'ayant pas encore 
atteint un âge avancé, mais dont les parois abdominales sont devenues insuffisantes, présentent à 


Etude radiologique de la constipation. 593 


l'écran un retard souvent marqué de la traversée, et de liléon qui peut renfermer du bismuth 
12 heures après un repas de contrôle, et du gros intestin. 

Exceptionnellement, on peut cependant observer, chez des sujets jeunes, une faiblesse extrême 
des muscles de l'abdomen sans paresse intestinale. Au reste, dans la majorité des cas, l'insuffisance 
des muscles abdominaux s'accompagne de plose viscérale et de défécation incomplète. 

d) Constipation par alimentation défectueuse. — Lorsque l'alimentation se compose de substances 
essentiellement assimilables, ne. laissant aucun déchet, on constate un ralentissement des mouve- 
ments péristaltiques de l'intestin. L'existence de matières étrangères non digestibles et d'acides 
organiques (acide lactique, acide butyrique, sels d'acides biliaires, etc.), provenant de la digestion 
des graisses, sucres, végélaux, est en effet indispensable pour mettre en jeu la contractililé intes- 
tinale. Les sujets ayant une hygiène alimentaire défectueuse, se nourrissant d'œufs, de viande, de 
pommes de terre, etc., finissent par avoir de l’atonie intestinale. 

Quand les stimulants mécaniques et chimiques sont trop faibles, le cœcum peut n'être atteint 
par le repas bismuthé qu'au bout de 7 à 8 heures. La traversée du gros intestin est de même très 
ralentie sans accumulation des matières fécales dans la dernière partie du côlon. Il suffit de modi- 
fier l'alimentation, d’ordonner une nourriture en partie végétarienne, pour que les résidus alimen- 
taires non digérés, et non digestibles, traversant l'intestin, réveillent son action et fassent dispa- 
raitre l'inertie intestinale. L'examen radiologique d'un mème sujet constipé, avant et après le chan- 
gement de régime, le montre d'une facon indiscutable. 

e) Constipation par défaut d'exercice. — L'exercice musculaire, par les contractions répétées des 
muscles de l'abdomen et du psoas, probablement aussi par son action sur les échanges gazeux, 
entretient la régularité des fonctions intestinales. La vie trop sédentaire, l’immobilité prolongée, 
entrainent au contraire la constipation. 

Dans un cas de constipation prononcée, chez un sujet menant autrefois une vie active, et brus- 
quement condamné à une vie sédentaire, la radioscopie nous a montré un simple retard très marqué 
de la progression du bismuth dans l’iléon et le côlon, sans rétrécissement, sans stase, alors qu'on: 
pensait à un néoplasme intestinal. 

f) Constipation saturnine. — La constipation saturnine tient à la suppression momentanée des 
mouvements péristaltiques de l'intestin grêle et du gros intestin. La disparition des contractions 
intestinales est due, probablement, à l'action du plomb sur les nerfs sympathiques. 

Nous avons trouvé, à plusieurs reprises, chez des malades du service de M. le professeur 
Letulle, un retard important de la traversée intestinale. Même sur des sujets en voie d'amélioration, 
le coecum peut n'être atteint par le riz bismuthé qu’au bout d'un temps de beaucoup supérieur au 
temps normal, puis le gros intestin ne se remplit qu'avec une lenteur extrême. On sait, du reste, 
que les saturnins peuvent rester pendant plusieurs jours sans avoir de garde-robe. 

S'appuyant sur des observations d‘Ollivicr, Hertz pense qu'on pourrait trouver des rétrécisse- 
ments spasmodiques disséminés de l'intestin quand, à l'inhibition du péristallisme, vient s'ajouter 
une irritalion des pneumogastriques. 


2° Constipation par ralentissement de la traversée du gros intestin. 


a) Constipation réflexe. — La faiblesse musculaire, la diminution de l’activité réflexe, Pintoxica- 
tion saturnine diminuent à la fois le péristallisme de l'intestin grêle et du gros intestin. 

Un foyer douloureux peut transmettre, par voie centripète, une impression aux centres 
nerveux qui, en réagissant à leur tour sur le grand splanchnique, diminuent ou suspendent, par 
inhibition, les mouvements intestinaux. 

L'inhibition réflexe consécutive à une lithiase biliaire ou à une lithiase rénale doit porter sur 
tout l'intestin. 

Toutefois, chez les sujets souffrant de constipation pouvant être considérée comme d'origine 
réflexe, le retard des matières porte uniquement dans la grande majorité des cas, sur la traversée 
colique, l'inhibition réflexe provenant d'une lésion chronique de l'appendice, d'une lésion ulérine, 
d'une lésion ovarienne, etc. 

Malgré Boas, auquel la constipation spasmodique ne semble pas démontrée, la constipation 
par spasme de Fleiner semble exister bien réellement. En dehors de la conformation des selles 
(selles allongées, comme passées à la filière, ou scybales ovillées), en dehors de la corde colique et 
des signes directs Gu spasme du côlon que peut fournir la palpation abdominale, la radiographie 
nous montre un côlon contracté chez des malades se plaignant de douleurs abdominales, et allant 
difficilement à la selle. L'existence d'un spasme colique chez certains constipés étant certaine, 
il est impossible de ne pas lui attribuer un rôle dans la pathogénie de la constipation. 

Le spasme intestinal peut s'étendre à tout un segment du côlon ou, ce qui est plus fréquent, 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. oR 


594 H. Lebon. 


être limité à un point très circonscrit de l'un de ses segments. Dans le premier cas, l'examen 
radioscopique montre une corde colique pouvant être de la grosseur du petit doigt. Dans le second 
on trouve un simple rétrécissement, faisant subir un temps d’arrét anormal au liquide bismuthé 
d'un lavement, rétrécissement pouvant disparaitre à la suite d'une injection d'atropine, et sans 
dilatation au-dessus de lui. 

b) Dolichoculons. — L'augmentation de longueur du gros intestin est susceptible d'accroitre la 
longueur de la traversée colique. Pour Hertz, la constipation constitutionnelle peut, du reste 
résulter d'une anomalie héréditaire « comme une longueur exagérée du côlon ». 

Le côlon peut, en elfet, offrir une longucur anormale et présenter, même chez l'enfant, des 
coudures multiples. Ces côlons trop longs retardent la progression des matières excrémentitielles 
et produisent la constipation. 

Quelquefois chez l'adulte, lorsque des adhérences viennent à fixer les coudures, la constipation 
peut s'accompagner de stase. 

Au surplus, dès 1869, Jacobini avait remarqué que la longueur exagérée du côlon pelvien, chez 
le nouveau-né, était une cause de constipation, et parfois même une cause d’obstruction complète. 
Chez l'adulte la torsion d'un dolichocólon pelvien a broxedue des accidents d’occlusion réclamant 
une intervention chirurgicale. 

La radioscopie, en nous montrant un côlon disco fois coudé, et manifestement plus long 
que normalement, nous donne l'explication des troubles intestinaux et d'exonérations difficiles, 
dont la cause, sans elle, reste souvent inconnuc. 


CONSTIPATION AVEC STAGNATION DES MATIERES FÉCALES 


D'après ce que nous venons de dire, les deux expressions « paresse intestinale » et « conslipa- 
tion » sont synonymes De plus, contrairement à l'opinion de certains auteurs, de Franz Mayer 
entre autres, la paresse intestinale est toujours marquée par un retard de la traversée intestinale 
totale, et ne s'accompagne pas forcément de stagnation des malières fécales. La stase ne se 
rencontre que lorsqu'une lésion vient s'ajouter à la paresse de l'intestin. 

Cette stagnation se montre toutes les fois que, par alonie, un segment se laisse distendre 
passivement jusqu'à ce que son contenu, soit par l’arrivée d'une nouvelle quantité de matières, soit 
par production de produits de fermentation irritants, ait acquis un pouvoir excitant suffisant pour 
amener une forte contraction péristaltique, et vaincre l'obstacle situé en aval. 

La constipation avec stase ne s'accompagne pas toujours, à son début du moins, de lésion 
circonscrite des parois de l'intestin. Mais il est rare qu'au bout d'un certain temps, le contact 
prolongé des feces n'irrite pas la muqueuse, et ne provoque pas des poussées inflammatoires avec 
réactions périlonéales. 

Cette variété de constipation est d'autant plus intéressante à bien connaître qu'on a, depuis 
peu, proposé d'intervenir chirurgicalement dans de nombreux cas. Lors de stase persistante, 
démontrée aux rayons X, quand l'amélioration des malades n'est obtenue ni à l'aide de purgatifs, 


ni par les massages abdominaux associés à la gy Dee et à la respiration abdominale, on a 
tenté des opéralions diverses. 


CONSTIPATION PAR LÉSION CIRCONSCRITE DES PAROIS DE L'INTESTIN GRÉLE 


Rare dans Piléon, la stase intestinale reconnait pour cause : soit une coudure du pelit intestin, 
soit un élranglement de la partie terminale du grèle par un appendice anormalement situé, soit un 
rétrécissement néoplasique ou mème simplement fibreux. 

a) Constipation par couture. — Importante par son retentissement sur le duodénum, la coudure 
dusdéno-jéjunale ne s'accompagne pas de retard notable dans l'évacuation des matières excré- 
mentitielles. 

Elle est en cela bien diflérente de la coudure de l'ilton au voisinage du coecum. La coudure 
pathologique du grêle près de sa terminaison, la coudure pré-cecale, entraîne toujours un ralentis- 
sement marqué de la progression des feces, avec dilatalion des dernières anses grèles. On peut 
trouver du bismuth dans les anses grèles terminales 25 à 50 heures après un diner bismuthé. 

b) Constipation par élranglement, — L'étranglement du gréle par bride péritonéale ou par 
invaginalion peut parfois, après disparition des accidents aigus et graves d'occlusion intestinale, 
être suivi de constipation avec stase par rétrécissement du calibre de l'intestin, qui devient ainsi 
l'origine d'accidents nouveaux. L'examen radioscopique, après absorption de riz bismuthé, nous 


Etude radiologique de la constipation. > 599 


indique alors l'existence d'un obstacle à la progression des matières et nous montre l'existence 
d'une sténose incomplète. 

L'appendice iléo-coecal peut même, ainsi qu'on l'a prétendu dans ces derniers temps, et comme 
l’a montré Moynihan, être la canse d'une stase intestinale chronique. Il y a des exemples irréfu- 
tables de diminution du calibre du grèle par l'appendice, près de sa terminaison. Mais, ainsi que 
l'a fait remarquer Jordan, ces exemples sont très exceptionnels. L'enroulement de l'appendice 
autour de l’iléon, enroulement qui ne se reconnaît en général qu'au moment de l'opération, pour- 
rait être diagnostiqué si Vappendice se remplissait de bismuth après un repas de controle, ce qui 
est exceptionnel. Cependant, ce diagnostic a été fail. 

La radioscopie seule peut permettre de se rendre compte du retard et de l’acccumulation des 
matières digestives dans l'iléon au voisinage du coecum. Cette stase, qui peut s'accompagner de 
défécations normales en apparence, peul aussi s'accompagner de diarrhée suivant l'état du gros 
intestin, et ne se traduire que par le tableau clinique de la dyspepsie de fermentation. 

En nous montrant une cause rare de constipation, les rayons X nous indiquent en même temps 
le seul traitement curatif possible, la mise en court-circuit de l'intestin, ou Pablation de Pappendice. 

c) Retrécissement néoplasique et rétrécissement fibreux. — La constipation est pendant longtemps, 
chez de nombreux malades, le seul signe d'un néoplasme du petit intestin à début insidieux el à 
développement lent. L'examen radioscopique peut nous montrer alors un rétrécissement du grêle 
et nous faire ainsi soupconner un cancer chez des constipés présentant de temps en temps des 
débâcles, et n'accusant que des troubles légers des fonctions digestives. 

A la constipation, plus ou moins marquée mais constante, peuvent venir s'ajouter, du reste, 
des douleurs vives avec vomissements capables de faire croire à une lésion gastrique, du clapo- 
tage intestinal el des phénomènes de fausse ascite grâce à la réplétion incomplète des anses dila- 
tées par un liquide abondant. 

Seule la radioscopie, après repas de contrôle, nous montre la cause de la constipation, et 
nous permet de porter un diagnostic précis et précoce dans ces sténoses lentes et progressives de 
l'intestin grèle, difficiles à dépister, sténoses généralement néoplasiques mais qui, comme 
A. Mathien en a rapporté un exemple, peuvent ótre aussi, exceptiounellement, de nature scléreuse 
et succéder á un violent traumatisme abdominal. 


CONSTIPATION PAR LÉSION CIRCONSCRITE DES PAROIS DU GROS INTESTIN 


4° Rétrécissement du calibre du côlon. 


a) Constipation par coudure simple. — Normalement le gros intestin présente trois coudures 
marquécs, Pune à l'union du côlon ascendant et du côlon transverse, l’autre à l'union du côlon 
transverse et du côlon lombaire, la dernière en avant du rectum. Mais ces coudures se déplissent 
plus ou moins pendant la traversée intestinale. Elles ne font que très rarement obstacle à la pro- 
gression des matières fécales. 

Hertz a vu cependant une jeune femme, constipée depuis son enfance, chez laquelle un repas 
bismuthé arrivait à Pangle splénique en un temps normal, puis cessait de progresser. Il fallait une 
semaine pour qu'une petite quantité de bismuth pénètre dans le côlon descendant. Cependant un 
lavement bismuthé injecté lentement sous une faible pression (0,50 centimètres) franchissait facile- 
ment l’angle splénique, et atteignait le cœcum en 2 minules. Il déplissait par conséquent l'angle 
splénique qui n'était pas rétréci par des adhérences. Aussi le traitement par des lavements quoti- 
diens donna des résultats satisfaisants. L'excitalion du transverse par l’eau du lavement fut 
suffisante pour permettre aux contractions de ce dernier de vaincre l'obstacle situé au-devant de 
lui. Le transverse élait dans sa situation normale. On ne constatait en outre chez la malade aucune 
ptose viscérale. 

b) Constipation par coudure chez les plosiques.-— L'angle hépatique du côlon, et plus rarement 
son angle splénique, peuvent être abaissés; le transverse peut décrire une très forte courbe à 
concavité supérieure, descendant au-dessous des crètes iliaques dans la position verticale, et ne 
remontant pas dans le décubitus dorsal. 

On pourrait croire que l’abaissement des angles du côlon, et la chute du trausverse qui exagère 
les coudures hépatique et splénique, retardent le passage des matières fécales, provoquant de la 
stase. Cette idée semble, a priori, d'autant plus vraisemblable que, si faible que soit l'obstacle 
apporté à la marche des fèces par la ptose du transverse, il vient s'ajouter à l'obstacle normal dù à 
la forme du gros intestin (diminution progressive du diamètre du côlon, du cœcum au côlon 
pelvien). 

La constipation par ptose est généralement admise depuis les travaux de Glénard. Cet auteur 


590 H. Lebon. 


écrit, en effet, que, dans Ventéroptose, la deuxième anse (sous-pylori-costale) du côlon peut être 
le siège d'une accumulation de scybales, et que le prolapsus du coude droit a, pour conséquence 
fácheuse, d'accentuer l'angle sous-pylorique du côlon, créant à ce niveau un obstacle à la progres- 
sion des contenta de la premitre anse transverse à la deuxième. 

L'examen radiologique est loin de pouvoir faire admettre un fonctionnement irrégulier du gros 
intestin dans l’entéroplose simple. Tant que les muscles abdominaux conservent leur vigueur, tant 
qu'ils soutiennent les viscères qu'ils recouvrent, les rayons X ne font constater ni retard, ni arrêt, 
dans la traversée colique. ll n’y a pas de constipation. 

c) Constipation par coudures avec adhérences. — Les adhérences péritonéales sont extrêmement 
fréquentes, et succèdent souvent à une lésion des parois du côlon. Une inflammation localisée re- 
tentit en général, au bout d'un certain temps, sur la séreuse viscérale, sur les mésos, sur la séreuse 
pariétale. L'immobilisation d'un segment du gros intestin n'entraine pas, du reste, toujours forcé- 
ment un arrét dans le cours des matières excrémentitielles. La radioscopie le prouve. 

La péricolite conséculive à la colite peut se compliquer de rétraction des brides fibreuses. 

Lorsque, sans cesse tiraillées, les adhérences se sont épaissies, et sont devenues une cause de 
striction et de stase intestinale, les examens successifs à l'écran fluorescent nous montrent non 
seulement des coudures anormales et leur fixité absolue, mais encore la lenteur avec laquelle le 
repas bismuthé arrive au côlon pelvien et Paccumulation du bismulh dans un des segments du 
côlon. 

ll est d'autant plus important de constater la stagnation des matières par l'examen radiosco- 
pique, que les malades peuvent présenter des crises diarrhéiques pendant un certain temps avec 
colospasme douloureux, jusqu’au moment ou la rétention colique s'installe d'une façon définitive 
par suite de la dégénérescence des tuniques muqueuse et musculeuse, dégénérescence qui entraîne 
une diminution de la sécrétion muqueuse, et un affaiblissement des contractions musculaires 
compensatrices. 

Les observations de stase sus-coecale, publiées depuis ces dernières années, ne sont pas très 
rares (Lane, Jackson, Duval, Poncet, Cotte, etc.). Or, à la stase cœcale soupçonnée seulement par 
Vinlerrogatoire du malade et la palpation, confirmée uniquement par la radiographie, on attribue 
des troubles nombreux : troubles nerveux (migraines, névralgics, rhumatismes); troubles digestifs 
(dyspepsies, gastralgies, coliques); infections (côlites, appendicite, tuberculoses). 

Il semble qu'on a exagéré la fréquence de la stase ccecale. La constipation est, à l'heure actuelle, 
un état morbide extrêmement commun. Les médecins demandent presque journellement aux 
rayons X de leur fournir des renseignements sur l'état de l'intestin de sujels souffrant de constipa- 
tion chronique. Cependant les radiologistes ne trouvent que dans un nombre de cas relativement 
peu nombreux, des malières accumulées dans le ccecum dilaté et dans les dernières anses grèles. 
Ce n'est pas tout à fait sans raison que Hertz déclare que la surcharge fécale du coecum el du côlon 
ascendant, chez les constipés, est un mythe, et que le qualificatif de fosse d'aisance, appliquée par 
Lane à celte partie du gros intestin, est une insulte gratuite à cette importante région du tube 
digestif. 

Toutefois la stase curcale existe. Elle donnerait même aux malades qui en sont atteints un teint 
jaunâtre spécial, et saccompagnerait de troubles de l’état général que ne connaissent pas « les 
constipés par altération du côlon gauche qui conservent sans aucun trouble des scybales et des 
matières imputrescibles dans leur gros intestin ». 

La péricolite membraneuse, la péricolite congénitale, est l'une des causes les plus fréquentes 
de stase cólique droile. 

L'examen radioscopique ne nous montre, il est vrai, ni le voile membrancux péri-cœco-colique 
ni la bride d'attache sous-hépatique, mais il nous permet de constater l'existence de la soudure per- 
manente de la partie supérieure du côlon ascendant et de la partie droite du transverse, d’une part, 
soudure qui ne se modifie ni par les changements de position, ni par le massage de la paroi abdo- 
minale, et, d'autre part, la rétention prolongée du riz bismuthé dans le cœcum et le côlon ascendant 
dilatés par rétrécissement de l'angle hépatique. 

Si, au lieu d'un repas de contrôle, on administre un lavement bismuthé, on remarque, outre 
certains signes de péricolile, un arrèt prolongé du liquide du lavement au niveau de l'angle hépa- 
tique, puis son irruplion dans un côlon droit augmenté de volume. 

Lane, qui, l'un des premiers, a attiré l'attention sur l'importance des adhérences, des coudures 
et des rétrécissements qu'elles provoquent, dans la genèse de la constipation chronique, a proposé 
les interventions chirurgicales les plus radicales. D'après Pauchet, le traitement est, et doit être 
bénin, puisque la maladie ne condamne pas le sujet à une mort immédiate; il consistera en la sec- 
tion des brides, Pentéro-anastomose, ou la résection intestinale. On a conseillé, en effet, les opéra- 
tions suivantes : seclion des brides et libération des adhérences péricoliques, coecoplicatures, cæco- 
fixations et entéro-anastomoses (iléo-sigmoïdostomie, creco-sigmoidostomie, iléo-transversostomie, 


Etude radiologique de la constipation. 9097 


abouchement de Viléon au rectum aussi bas que possible pour éviter le reflux des matières dans 
le côlon, reflux presque constant, dû aux contractions anti-péristalliques qui, dans ces cas anor- 
maux, ne manquent pas de se produire et repoussent mème les fèces au delà de la valvule de 
Banhin, dans l'intestin grêle), résection totale du gros intestin. 

Toute opération devra évidemment ¿tre précédée d'un examen radiologique méthodiqne pour 
montrer si le calibre de l'intestin est rétréci (lavement bismuthé), si les coudures sont mobiles, si 
les brides sont laches (radiographies en positions diverses). 

d) Constipation par rétrécissement néoplasique. — Les néoplasmes du gros intestin peuvent 
évoluer pendant un temps très long sans hémorragies abondantes, ne se manifestant que par des 
signes de cólite et de la constipation. L'examen radiologique présente donc un grand intérèt chez 
les sujets de 45 à 60 ans qui voient subitement survenir de la constipation, ou s'aggraver une 
constipation ancicnne. 

Le diagnostic de sténose néoplasique se fait beaucoup plus sûrement par l'administration d'un 
lavement qui, en butant contre l'obstacle, provoque un spasme et entraine l'arrèt brusque du 
liquide, que par un repas bismuthé, lorsqu'un simple toucher rectal ou l'emploi du rectoscope ne 
permettent pas de reconnaitre la présence d'un obstacle bas silué, et d'en déterminer la nature. 

L'emploi des rayons X est d'autant plus important que les alternatives de diarrhée et de consti- 
pation, qui ne font jamais défaut au début, peuvent faire commettre une erreur de diagnostic. 

Un repas bismuthé peut mème parvenir, chez ces malades, au coccum dans un temps normal 
ou même dans un temps plus court que normalement, grace à l'exagération du péristaltisme en 
deçà du point rétréci (Bayliss et Stirling). 

Quand le rétrécissement est large, grace à l'hyperkinèse fréquente du côlon situé en avant de 
lui, la bouillie bismuthée peut ne pas ralentir sa marche et arriver rapidement à son niveau. Alors, 
après un temps d'arrêt plus ou moins long, que la radioscopie permet de juger, le défilé est franchi. 

Quand le rétrécissement est très étroit, ou momentanément infranchissable (scybales, masses 
fongueuses), le repas bismuthé n'arrive plus que très difficilement au point lésé, par suite de Paccu- 
mulation des gaz et des mouvements anlipéristaltiques anormaux. Le côlon peut avoir la dimension 
du poignet. 

On peut voir le riz bismuthé, aussitôt l'obstacle franchi, reprendre sa marche en avant et pro- 
gresser rapidement grace à l'exagération des mouvements péristaltiques normaux dus à l'hyper- 
kinèse du segment inférieur. 

L'accroissement du péristaltisme du segment inférieur de l'intestin, Phypersécrétion muqueuse 
abondante de nature irritative qui dilue les excréments agglomérés, expliquent les fausses diarrhées 
qui, sans la radioscopie, peuvent égarer longtemps le diagnostic, en ne laissant pas soupconner la 
constipation. 

e) Constipation par rétrécissement fibreux. — Les rétrécissements fibreux de la partie inférieure 
du gros intestin (colon pelvien ou rectum), qu'ils soient de nature syphilitique, blennorragique ou 
autre, déterminent un arrèt des matières au-dessus d'eux. La destruction de la muqueuse, Pinfiltra- 
tion du tissu sous-muqueux, la rétraction cicatricielle, se produisent lentement et entrainent une 
constipation, simple d'abord, puis avec stase que l'examen radioscopique montre parfaitement. Sur 
les radiographies, on peut même faire le diagnostic de la nature du rétrécissement cause de la 
rétention fécale. 

f) Accumulation des matières fécales. — Les rayons X nous démontrent encore l'existence d'une 
variété de constipation due à l'accumulation des feces dans le côlon pelvien, au-dessus du rectum. 
La constipation est encore accrue par la coudure de l'intestin à l'union du côlon pelvien et du 
rectum, coudure que l'accumulation des scybales exagère et rend plus aiguë. 

La radioscopie est d'autant plus importante pour reconnaître cette variété de constipation, que 
lorsqu'il se forme des adhérences, ce qui est fréquent, l’examen au moyen du recloscope peut 
devenir impossible. 

g) Compression du gros intestin par une tumeur de voisinaye. — Les tumeurs des organes abdo- 
minaux, qui peuvent en s’accroissant venir comprimer une partie quelconque du côlon, provoquent 
une diminution de plus en plus marquée du calibre de l'intestin et un retard plus ou moins pro- 
longé dans la marche des matières excrémentitielles. 

La radioscopie nous montre alors, non seulement la cause de la constipation (compression) 
mais encore le siège du rétrécissement, et l’origine de la tumeur. 


2° Parésie de la tunique musculaire du côlon avec ou sans inflammation de la muqueuse. 


a) Parésie du côlon ascendant. — La péricolite congénitale peut, nous venons de le voir, provo- 
quer la rétention des matières excrémentitielles dans le cœcum et le côlon ascendant, mais n'est 


598 H. Lebon. 


pas la seule lésion capable de déterminer cet accident. Il faut encore mentionner comme cause de 
rétention la typhlectasie alonique el la cceco-typhlite chronique. 

D'après P. Duval et J.-Ch. Roux, les selles revèteraient au moment des débàcles diarrhéiques 
des caractères absolument particuliers dans la constipation du côlon droit, suivant qu'il y aurait 
typhlocolite ou non : « Si la muqueuse n'est pas fortement altérée, les selles évacuées ont une colo- 
ration jaunátre, une odeur butyrique, elles sont souvent aérées et fermentent rapidement dans le 
vase qui les contient... Au contraire, si la muqueuse présente des altérations profondes, il se pro- 
duit une exsudalion séreuse ou séro-albumineuse abondante qui se putrélie rapidement, et donne 
aux fèces une odeur caractéristique et, pour un même régime alimentaire, une coloration d'autant 
plus noirâtre que la putréfaction est plus avancée. On reconnaîtrait parfois des fragments de mucus 
provenant du cœcum ou de l'extrémité inférieure du grêle, et dont la coloration jaune par la biliru- 
bine est caractéristique. 

és La coeco-typhlite chronique présente tous les caractères exagérés de la diarrhée cœcale 
avec putréfaction, des poussées de fièvre légère, el un état général rapidement inquiétant. » 

Si l'examen des fèces et les signes chimiques permettent de faire le diagnostic, la radioscopie 
est incapable, quoiqu’on en ait dit, de permettre de différencier une typhlectasie atonique d’une 
péricolite membraneuse avec rétrécissement de l'angle hépatique. 

Dans la typhlectasie atonique et dans la cœcotyphlite chronique, l'examen aux rayons X nous 
montre surtout en effet un cœcum prolabé et distendu, la distension remontant dans le côlon ascen- 
dant. La disparition, signalée par plusieurs auteurs, de brides de contraction est loin d'ètre 
constante. Ces brides peuvent, au surplus, être peu accusces dans un coecum normal. Il n’y a pas 
18, comme on l’a soutenu à tort, de signe pathognomonique. 

On a signalé également un état fragmenté, tomenteux, du bismulh du cœcum, qu'on a pensé 
pouvoir attribuer à une fragmentation de la bouillie par le contenu pathologique du ccecum. Ce 
signe n’est, pas plus que le précédent, pathognomonique d'une typhlocolite. On voit cet aspect 
tomenteux, même sans dilatation ccecale et sans stase fécale, après l'administration d'un lavement 
bismuthé, chez un certain nombre de malades et de sujets sains. Bien plus, on peut le rencontrer 
lorsque, ce qui doit toujours avoir lieu, l'examen radioscopique est précédé de l'évacuation aussi 
complète que possible du contenu du tube intestinal par un purgatif ou un grand lavement, sui- 
vant qu'on a recours au repas de contraste ou au lavement bismuthé. | 

Les seuls signes, qui seraient susceptibles de faire pencher le diagnostic radiologique pour une 
constipation par coudure primitive du gros intestin et péritonite congénitale, seraient le très brus- 
que changement de direction du transverse, ainsi que la position couchée du ccecum sur le plan- 
cher pelvién. Mais, en un temps relativement court, l'accumulation et la fermentation des liquides 
fécaux, dans un gros intestin enflammé, entrainent la formation d'un pli prononcé de l'angle hépa- 
tique (le côlon ascendant pouvant se souder à la partie droite du transverse par péritonite secon- 
daire localisée), ainsi que le déplacement de l'ampoule cœcale amincie et alourdie. 

b) Parésie de la tunique musculaire du colon transverse. — Hertz qui a suivi la progression d'un 
repas bismuthé dans l'intestin de quatre ch/oroliques atteintes de constipation, a vu les matières 
subir un temps d'arrét au niveau du transverse. Le cœcum, chez une de ses malades ful atteint en 
4h. 1/2 ct le milieu du transverse 2 heures plus tard. « Cependant, au cours des 24 heures qui 
suivirent, la progression ne ful que de 6 à 8 centimètres, puisque le lendemain matin, l'angle splé- 
nique n'avait pas été alteint, et dans l'après-midi, l'ombre n'avait pas changé. Le côlon pelvien ne fut 
atteint que le matin du deuxième jour après le déjeuner au bismuth ; à ce moment le cacum n'élail 
plus visible, et l'ombre du côlon ascendant était très pâle. Par conséquent la constipation était due 
à une paresse de la portion de l'intestin située au delà du milieu du côlon transverse, au point où 
la force nécessaire à la propulsion des fèces est la plus grande. » 

Les troubles digestifs avec perte d'appétil, estomac paresseux, constipation opiniâtre, sont fré- 
quents chez les sujets atteints de névroses à forme dépressive (hypocondriaques, mélancoliques, 
neurasthéniques) présentant un ralentissement exagéré de la nutrition générale. 

Un hypocondriaque n'ayant que deux ou trois selles par semaine, et se croyant atteint d'une 
allection intestinale grave, ne nous a montré qu’un ralentissement marqué de la traversée du trans- 
verse et du côlon descendant. Le repas de contrôle, qui au bout de 7 heures arrivait à l'angle 
hépatique, n’atteignait la partie moyenne du transverse que 50 heures après son absorption, et le 
côlon pelvien qu'au bout de 75 heures. A ce moment, les colons ascendant et transverse n'élaient 
plus visibles sur l'écran où se distinguaient seuls les cólons lombaire et iliaque. 

Hertz, dans un cas analogue, a vu également un retard considérable de la traversée du côlon 
transverse el descendant. Soixante-quatorze heures après le repas au bismuth, le cæcum, le colon 
ascendant et le commencement du côlon transverse élaient vides, mais on voyait la moitié gauche 
du côlon transverse el tout le côlon descendant. Sur un autre sujet, il a constaté une paresse 
considérable au dela de l'angle hépatique. 


Etude radiologique de la constipation. 509 


Qne, chez ces sujets, la constipation soit due à une alimentation insuffisante ou défectueuse, 
qu'elle provienne d'un ralentissement dans la sécrétion des glandes intestinales, ou mieux d'une 
insuffisance des muscles lisses des parois du côlon, la radioscopie est d'autant plus précieuse 
qu’elle nous montre un intestin perméable, et quelle permet d'éviter une intervention chirurgicale 
que ces malades viennent parfois réclamer. 

e) Parésie de la tunique musculaire du colon pelrien. — La résistance aux appels à la défécation, 
passée à létat d'habitude, détermine une accumulation des maliéres dans le rectum, et a pour 
résultat d'¿mousser de plus en plus le réflexe de la défécation. Il en résulte que le besoin d'aller à 
la selle cesse bientôt d'être senti. Il peut arriver même un moment ou la défécation naturelle 
devient impossible. 

A l'état normal, le rectum renferme toujours peu de matières, tandis que, en cas de difficulté 
de la défécation par mauvaises habitudes antérieures, il contient toujours des fèces accumulées. 

L'examen radioscopique après un repas de riz bismuthé, ou micux après l'absorption de petites 
quanlilés de carbonate de bismuth pendant 4 ou 5 jours consécutifs, montre une accumulation des 
matières excrémentitielles, non seulement dans le rectum, mais dans le côlon pelvien qui est 
dilaté. 

L'affaiblissement de la tunique musculaire du côlon, prouvée par la dilatation permanente 
observée, est due à l’irritation de la partie terminale du gros intestin, irritation qui amène rapide- 
ment des accidents inflammatoires du côté de la muqueuse. 

La situation s'aggrave, à la longue, d'un léger degré de colite qui, à son tour, provoque l'alté- 
ration de la musculeuse du gros intestin et augmente la rélention. 

Ainsi la négligence habituelle de l'appel à la défécation a pour résultat une constipation carac- 
térisce par une progression normale ou accéléréedes aliments digérés jusqu'au côlon pelvien, puis 
par leur amoncellement dans le côlon pelvien parésié et bientôt irrémédiablement atteint dans sa 
musculature, d'où sa très forte distension. 

Aux malades, venus trop tard demander un conseil pour voir survenir le retour des fonctions 
normales par une extrême régularité d'habitudes (présentations pour aller à la selle tous les jours 
à la méme heure, lavements froids, suppositoires, etc.), on ne peut que conseiller l'usage de lave- 
ments quotidiens. On a pensé, il est vrai, à intervenir chirurgicalement et à pratiquer unc iléo- 
sigmoïdostomic, espérant que, puisque les matières en arrivant de Piléon dans le cæœcum et le colon 
ascendant déterminent leur contraction, elles provoqueraient aussi des mouvements du colon pelvien, 
réveilleraient cet organe endormi et agiraient beaucoup mieux que tous les laxatifs. Mais, pas plus 
que le traitement médical, le traitement chirurgical ne peut faire apparaitre des contractions péri- 
staltiques dans un colon dontiles éléments musculaires sont alrophiés et ont disparu. Une opération 
n'empêche pas le remplissage du côlon jusqu’au c«cum, grâce à Pantipéristaltisme, et n'amene 
pas la guérison de ces patients. 


CONSTIPATION PAR LÉSION CIRCONSCRITE CONGÉNITALE 
DES PAROIS DU GROS INTESTIN 


Maladie de Hirschprung. — La constipation est, dans la maladie de Hirschprung, un phénomène 
constant. Se manifestant par des troubles graves chez l'enfant, ou même chez l'adulte le mégacólon 
s'accompagne d'une traversée normale de Pintestin grèle, et d'un arret stercoral dans le gros intestin 
dilaté. L'examen radiologique permet de se rendre immédiatement compte de Faccumulation du 
riz bismuthé administré, au-dessous d'une partie rétrécie, dans une dilatation ampullaire énorme. 

La constipation de la maladie de Hirschprung provient de la longucur anormale et de la mobi- 
lité excessive de lanse sigmoide chez le nouveau-né. 

Cwcum mobile. — Grace à une anomalie de développement assez fréquente, la dernière anse 
grèle, le cæœcum et son appendice, le côlon ascendant peuvent jouir d'une très grande mobilité. 
Cette mobilité exagérée de la dernière portion du grèle et de la première partie du gros 
intestin, de lanse iléo-cœæco-côlique constitue le cecum mobile. 

Le méga-cœcum mobile congónital est caractérisé cliniquement par des douleurs rappelant 
celles de lappendicite chronique et une constipation tenace avec débicles. 

En nous montrant les déplacements du cecum rempli de bismuth, la dilatation de Fanse coeco- 
colique, la radioscopie nous permet d'altribuer la constipation à sa véritable cause, la dilatation 
cœcale, sans nous montrer toutefois l'arret de développement, la malformation primitive. 


600 H. Lebon. — Etude radiologique de la constipation. 


FAIBLESSE DES MUSCLES ABDOMINAUX ET PTOSE 


La faiblesse des muscles abdominaux, du diaphragme, et des muscles du plancher pelvien qui 
ont pour fonction : les premiers d'élever la tension abdominale ; les derniers de servir à l'expulsion 
des matières excrémentitielles, conduit naturellement à une notable difficulté de la défécation. 

On voit chez les sujets à paroi abdominale flasque une accumulation des fèces dans le rectum 
et le côlon pelvien. Mais à la dyschésie vient s'ajouter, en général, un retard dû à la chute des 
viscères (intestin grêle et gros intestin), que nous montre nettement l'examen radioscopique après 
repas bismuthé. 


COLON VORACE 


La constipalion peut, dans des cas évidemment exceptionnels, tenir d’après Hertz, à une absorp- 
tion intestinale d’une activité excessive. N'ayant jamais eu l'occasion d'examiner un sujet atteint 
de côlon vorace, nous résumons en quelques mots ce qui a été dit par cet auteur. 

Hertz, chez une femme n'ayant de selle que tous les 5 jours, et n'éprouvant jamais depuis 
$ ans le besoin d'aller spontanément à la garde-robe, a constaté radioscopiquement une traversée 
intestinale normale. Il n’y avait pas d'accumulation de matières dans le côlon, alors qu’on aurait 
dù en trouver une quantité énorme. 

« La seule explication de cet état de chose, dit-il, paraît être que la malade avait un côlon 
vorace, dans lequel l'absorption était si rapide que, pendant le temps qu'il faut aux maliéres pour 
atteindre le côlon pelvien, il n’en restait plus rien. » 

La vitesse de propagation des résidus alimentaires jusqu’au rectum peut donc être normale 
chez certains sujets, et cepe idant ces résidus peuvent parvenir au rectum en trop petite quantité 
pour provoquer la distension qui détermine le réflexe de délécation. 


CONSTIPATION DYSKINÉTIQUE 


L'examen radioscopique permettrait, enfin, de distinguer une forme dyskinétique de constipa- 
tion, qui serait caractérisée par une mobilité exagérée du côlon, avec haut degré d'antipéristal- 
lisme. 

« Le côlon inférieur et le rectum peuvent, dit Ch. Lester Léonard, être remplis en temps nor- 
mal, mais, à cause d'une segmentation anormale et du mouvement rétrograde, la durée d’évacua- 
tion des matiéres fécales dépasse le temps normal. Les masses fécales forment des petites boules 
dispersées dans tout le côlon. » 

L’existence d'ondes antipéristaltiques dans le gros intestin de l'homme n'est certes pas dou- 
teuse. Toutefois ces ondes ne se produisent que dans des conditions spéciales: une simple lésion 
de la muqueuse, un obstacle rétrécissant la lumière du côlon, une simple contraction du sphincter 
anal lorsque se produit le besoin de défécation peuvent faire refluer les matières vers le coecum. 

Mais nous n’avons jamais observé, chez les constipés, des mouvements antipéristaltiques exa- 
gérés, ce haut degré d'antipéristaltisme dont parle Léonard, et l'existence de la constipation dyski- 
nétique nous semble fort douteuse. 


En résume, on voit que, par des examens répétés à l'écran fluorescent, chez des individus cons- 
tipés, il a été possible de reconnaître certaines formes de constipation, dont la clinique était inca- 
pable de nous faire soupçonner l'existence. 

Plus souvent, les rayons X ont permis de reconnaître l'arrêt momentané des matières en des 
points constants, dans le cours de certaines affections, sans lésion apparente à ce niveau des parois 
intestinales, ou l'accumulation des matières stercorales par suite de lésions que le simple examen 
ordinaire des palients ne pouvait faire soupconner. 

Enfin, en nous montrant des allongements pathologiques du côlon, des coudures brusques 
s'opposant a la marche normale des fèces, l'existence de néoplasmes insoupçonnés avec fausses 
diarrhées venant encore égarer le diagnostic, la radioscopie permet, ou d'instiluer un simple traite- 
ment médical, ou d'intervenir chirurgicalement. Dans ce dernier cas, non seulement le chirurgien 
connait exactement la nature de l'obstacle qui provoque la constipation, mais encore son siège 
precis. 


PHENOMENES CUTANÉS TARDIFS DUS A LA RADIOTHÉRAPIE 


Par le D' ARCELIN 


Chef du Service de Radiologie à l'hôpital Saint-Joseph et à l'hôpital Saint-Luc. 


Dans ce travail, nous laisserons de côté l'étude des phénomènes immédiatement conséculifs à 
un traitement radiothérapique, c'est-à-dire se produisant dans le mois qui suit l'application. Nous 
ne nous occuperons que des phénomènes tardifs apparaissant quelques mois, quelques années, 
après lá cessation de tout traitement par la radiothérapie. 

Lorsque nous avons commencé notre étude, nous nous sommes aperçu qu'il était difficile de 
lui incorporer un nombre considérable d'observations méthodiquement recueillies. Autant les phé- 
nomènes immédiatement consécutifs à la radiothérapie sont bien connus parce que les malades 
sont facilement observés, autant les phénomènes tardifs le sont moins parce que les malades 
échappent la plupart du temps à une observation méthodique. Ce n'est guère qu’à l’occasion 
d'accidents graves qu'il est possible de constaler certaines conséquences tardives de l’utilisation 
des rayons X Bien souvent, il arrive que ces modifications éloignées ne sont pas observées par le 
radiothérapeute lui-même. Elles sont livrées à la publicité sans que l’histoire du traitement en soit 
exactement rapportée. | 

Il est regrettable que la publicalion de ces altérations cutanées tardives ne soient pas publiées 
avec aulant de soin que les succès de la radiolhérapie. Nous estimons que la connaissance de ces 
cas malheureux est aussi nécessaire que celle des cas heureux. C'est par leur étude que notre 
technique se perfectionnera et meltra dans l'avenir nos malades à l'abri des redoutables accidents 
de la radiothérapie. Il est donc du devoir de chacun d’entre nous de suivre ses malades et de donner 
intégralement les résultats éloignés du traitement radiothérapique. 

La question des radiodermites est à l’ordre du jour. Cette année deux études d'ensemble ont été 
publiées : l’une, sous la signature de M. Ehrmann (3); l’autre, par mon ami Bouchacourt(3). J'essayerai 
d'ajouter à ces deux éludes remarquables le résultat de mes huit années de pratique journalière. 
J'augmenterai mes matériaux de quelques observations qui m'ont été communiquées très obligeam- 
ment par mon collègue et ami Barjon. 

En revisant mes observations de malades traités par la radiothérapie, je puis faire deux 
grandes divisions. Les uns ont été traités par une ou plusieurs applications de rayons X ayant 
déterminé une réaction précoce de radiodermite dans le mois suivant. Les autres ont élé soumis 
à une série d'applications de rayons X, à doses plus faibles, à intervalles plus éloignés, sans réac- 
tion immédiatement consécutive. 

Je n'ai pas cru devoir diviser celte étude d'après les réactions tardives obtenues après traile- 
ment avec ou sans filtre d'aluminium, car je suis convaincu avec M. Guilleminot que l'action des 
rayons X est proportionnelle à la dose absorbée. Jusqu’à présent, je n'ai constaté aucun fait me 
permettant de croire à la spécificité d'action des rayons durs ou des rayons mous. 

La différence d'action entre un faisceau de rayons filtrés et un faisceau de rayons non filtrés, à 
dose égale, tient uniquement à la différence de répartition des doses absorbées dans l'un et l’autre 
cas. 


I. — PHÉNOMÈNES CUTANÉS TARDIFS CHEZ LES MALADES TRAITÉS 
PAR UNE OU PLUSIEURS APPLICATIONS DE RAYONS X, SUIVIES DE RADIODERMITE PRÉCOCE. 


Les applications massives, dans ma pralique, onl élé réservées à un petit nombre de lésions : 
épithéliomas cutanés, lupus. Un certain nombre de mes malades sont restés sous ma surveillance. 
Après une réaction précoce très marquée, la cicatrisation s’est faite dans les deux à trois mois. Chez 


(1) Rapport présenté au VII: Congrés international d'Electrologie et de Radiologie médicales. 
(?) Paris médical, 21 mars 1914. 
(3) Répertoire de médecine internationale, janvier 1914 


602 Arcelin. 


quelques malades revus tardivement, la radiodermite précoce n’a laissé aucune trace appréciable. 
J'ai publié deux cas d’épithélioma de la paupière supérieure traités par une seule dose, sans filtre, 
de 22 H. L’un date de cing ans(!), l’autre de trois ans. A première vue, on ne distingue aucune 
altération de la peau. Il n'existe pas trace de télangiectasie. C'est à peine si l'on trouve une 
certaine irrégularité dans les plis cutanés. Il en est ainsi ches un grand nombre de mes malades 
lrailés par de fortes doses sur de petites surfaces. 

Chez d'autres malades, on ne retrouve l'emplacement soumis à l'application radiothérapique 
que par la présence d'une peau plus fine, plus lisse, glabre, déprimée, sans télangiectasie. 

Ces constatations ont été faites sur des malades dont les surfaces irradiées variaient de la 
dimension d’une téte d'épingle à celle d'une pièce de deux francs environ. 

Dès que l'on traite des surfaces plus étendues, les phénomènes cutanés tardifs s'accentuent, la 
peau reste glabre, plus fine, plus mince, plus blanche (d'un blanc nacré) sur laquelle se détachent 
de gros vaisseaux télangiectasiques. (Observations I et II.) 

Chez certains sujets, les lésions s'arrètent lá. Chez d'autres, les lésions tardives revêtent un 
caractère plus grave et donnent naissance à des ulcérations survenant à une période plus ou moins 
éloignée du traitement primitif. Ces ulcérations présentent une série de caractères assez particuliers. 
Elles n'ont aucune tendance à la cicatrisation. Après une première cicatrisation laborieusement 
obtenue, elles peuvent se reproduire. Enfin, elles sont douloureuses localement, el provoquent des 
douleurs à distance. Les malades atteints de telles ulcérations ne peuvent dormir, maigrissent et 
ménent une vie misérable, tant que les lésions ne sont pas réparées. (Observations III et IV.) 


H. — PHÉNOMÉNES CUTANÉS TARDIFS CHEZ LES MALADES TRAITÉS PAR UNE SÉRIE 
D'APPLICATIONS DE RAYONS X, SANS ACCIDENTS PRÉCOCES. 


Chez un très grand nombre de malades, le traitement radioth¢rapique ne provoque aucun 
accident précoce. Tardivement, il ne se manifeste aucune modification qui puisse retenir notre 
attention. Une adénile cervicale est traitée, guérie, par quelques applications de rayons X, à 
raison de 4 à 5 unités H par mois, rayons n° 7-8 (Benoist). Quelques années plus tard, il ne reste 
aucune trace du traitement radiothérapique. La peau paraît normale, elle ne présente pas 
d'atrophie. Peut-être est-elle restée glabre, si le traitement a été un peu prolongé el a porté sur une 
région riche en follicules pileux. 

Chez d'autres sujets, l'adénite est plus rebelle, elle a suppuré. Le traitement radiothérapique a 
duré beaucoup plus longtemps. La peau a été le siège d'une certaine pigmentation. Çà et lá, il s’est 
produit une légère desquamation superficielle n'attirant pas l'attention. Quelques mois après la fin 
du traitement la peau semblait revenue à un état sensiblement normal. Si l'on revoit de tels 
malades quelques années plus tard, il n'est pas rare de trouver une peau blanche, atrophique, 
parcourue de quelques vaisseaux lélangiectasiques. Tant que les lésions tardives s'en tiennent là, 
il ne faut faire aucun reproche à la radiothérapie. Les malades sont beaucoup moins gènés parleur 
télangieclasie que par leurs adéniles rebelles, ulcéreuses, suppurant depuis de longues années et 
cicatrisées par la radiothérapie. 

Les lésions tardives ne s'en tiennent pas toujours à ce stade. Sans modifications précoces plus 
marquées que celles dont nous venons de parler, il arrive que l’atrophie s’accentue, portant sur 
toute l'épaisseur de la peau, sur les vaisseaux qui font de l’endartérite oblitérante, sur les nerfs qui 
donnent naissance à des névrites atrocement douloureuses. Au bout d’un certain temps, quelques 
semaines ou quelques mois, Patrophie cutanée étant complète, il se forme une véritable escarre 
laissant une uleéralion. Celle-ci se caractérise par les douleurs dont elle est le siège, par sa tendance 
à ne cicatriser qu'avec une extrème lenteur. Souvent la cicatrisation est arrêtée par un nouveau 
processus de destruction. Ces ulcérations tardives se rencontrent surtout sur les surfaces largement 
irradiées, particulièrement au niveau de la paroi abdominale. C'est à l’occasion du traitement de 
certains fibromes, de certaines leucémies, qu'il est donné d'observer ces phénomènes tardifs. 

Nous rapportons ici deux observations caractéristiques de malades ayant présenté ces altéra- 
lions cutanées survenues à une date éloignée. Au moment du traitement, elles n'ont présenté, l'une 
el l'autre, que des réactions insignifiantes, attirant si peu l'attention du médecin traitant que les 
applications de rayons X étaient continuées. Dans un cas personnel, les accidents tardifs n'ont 
commencé que 13 mois après la fin du traitement; dans un autre cas, traité par M. X..., mais 
observé par Barjon et par Mus, les mêmes phénomènes se sont produits après 11 mois. (Observa- 
lions V, VI.) | 

M. Ehrmann, dans son article signale, un cas de radiodermite ulcéreuse tardive, rapporté par 
Darier, apparaissant 11 ans après la dernière irradiation. i 


(5) Lyon médical, 4 février 1911, 


Phénomènes cutanés tardifs dus à la radiotherapie. 603 


II. — CONCLUSIONS. 


Jusqu'à présent, je me suis atlaché à ‘rapporter quelques faits indiquant les phénomènes 
cutanés tardifs que pouvait provoquer la radiothérapie. A l’aide d'observations, j'ai montré qu'une 
peau ayant absorbé une certaine dose de rayons X pouvait donner naissance à certaines modili- 
cations tardives. L'importance de celles-ci est sous la dépendance de plusieurs facteurs que je puis 
énunicrer ainsi : 

1° La quantité de rayons X absorbée par la peau; 

2° La sensibilité, ou le peu de résistance que présente cette peau; 

5° L'étendue de la surface cutanée irradiée. 


Provoquons, dans un but thérapeutique, une radiodermite aiguë sur une petite surface, chez un 
sujet de sensibilité moyenne, dans la très grande majorité des cas, pour ne pas dire dans la tota-. 
lité, nous verrons cette radiodermite cicatriser en donnant une peau plus ou moins normale, plus 
ou moins atrophique, quelquefois télangieetasique. Mais il est infiniment rare de voir apparailre 
à ce niveau des phénomènes tardifs produisant une nouvelle ulcération. Le malade guéri par ce 
moyen d’un épithélioma ne songera pas à récriminer contre sa cicatrice, à peine visible, contre 
les quelques vaisseaux télangiectasiques que l’électrolyse fera disparaître facilement. 

Appliquons la mème dose de rayons X sur une surface de même dimension, mais sur une peau 
plus fragile, soit par suite d'applications antérieures de rayons X, soit par suite d'une affection 
générale comme la syphilis, nous aurons des réactions prochaines et tardives toutes différentes. 
Chez un syphilitique, au lieu de voir la radiodermite évoluer vers la guérison dans le temps nor- 
mal, nous pouvons assister à la formation d'une ulcération à marche extensive, très douloureuse, 
ne guérissant que sous l'influence du traitement spécifique. Chez un sujet déjà trailé par la radio- 
thérapie, sans réactions cutanées, après un temps de repos dont il est difficile de fixer les limites, 
un nouveau traitement, même à faible dose, peut déterminer une radiodermile aiguë. (Voir obser- 
vation VII.) Après guérison, cette radiodermile peut donner lieu à des accidents tardifs plus graves 
que l'accident primilif (Voir observation VIII.) | 

Par opposition, prenons le cas d'un malade irradié sur une très large surface, qu'il s'agisse 
d'un leucémique ou d'une fibromateuse, nous constatons que des phénomènes tardifs des plus graves 
peuvent se produire, alors que la réaction précoce a été minime. C’est à peine si la paroi a présenté 
un léger érythème, un peu de pigmentalion. D'autres fois, il sest produit une desquamation super- 
ficielle, épidermique, mais tout cela avec si peu de gravilé apparente que le traitement radiothé- 
rapique était néanmoins poursuivi. Arrivé au terme du traitement, le radiothérapeute laisse partir 
sa malade; des mois, des années même se passent sans aucun trouble apparent. Puis, en dehors 
de toule cause appréciable, les accidents graves dont nous avons parlé éclatent. 

Il faut donc admettre qu'une cellule, qu’un lissu, dont l'état biochimique a été modifié par les 
rayons X, a tendance à continuer son évolulion daus le sens qui lui a été imprimé. L'action abio- 
tique des rayons X est inconteslablement très prolongée. 

C'est très justement, à mon avis, que M. Ehrmann a attiré l'altention sur la question des surfaces 
en radiothérapie. J'admets très volontiers avec lui qu'une pelite surface se trouvant entourée d'élé- 
ments normaux retrouve facilement, rapidement ses relations avec les centres nerveux et vascu- 
laires, qu'une large surface, au contraire se trouve dans de mauvaises conditions pour les répa- 
tions el les suppléances aussi bien nerveuses que vasculaires. Dans ces condilions, les parties 
centrales de la région trailée, mal innervées, mal nourries, s'atrophient, s’ulcèrent. Elles ob¢issent : 
ainsi à l'impulsion qui leur a été imprimée sans que l'organisme puisse intervenir efficacement 
pour les régénérer. 

D'après les faits que nous avons observés, il faut tenir compte, en radiothérapie, de la sensi- 
bilité cutanée, de l'élendue de la surface cutanée soumise à l'irradialion, de la quantité de 
rayons X absorbée par la peau, si Pon veut éviter les réactions cutanées tardives, dangereuses 
pour le malade. 

Les observations qui m'ont inspiré ce travail se rapportent à des malades traitées par le 
faisceau global émis par une ampoule ou filtré par des filtres d'aluminium inférieurs à 2 milli- 
mètres d'épaisseur. Dans ces conditions, si l'on étudie la répartition des doses absorbees, on constate 
que ce sont les parties superficielles, c'est-à-dire la peau, qui absorbent la plus forte quantité de 
rayons X. Les parties profondes ne reçoivent qu'une très faible proportion du faisceau incident. A 
la suite des beaux travaux de M. Guilleminot et de M. Belot sur la filtration, nous savons faire 
parvenir aux parties profondes de l'organisme, en ulilisant des filtres d'aluminium dépassant 3 mil- 
limétres d'épaisseur, une quantité égale ou supérienre de rayons X, lout en diminuant la dose 
absorbée par la peau. 


604 Arcelin. 


Je ne doute pas que dans l'avenir les accidents culanés tardifs ne deviennent plus rares et dis- 
paraissent. Les beaux travaux de MM. Nogier et Regaud, sur la filtration à travers 5 et 4 millimètres 
d'aluminium, ouvrent des horizons nouveaux à la róntgenthérapie. Pratiquement, lorsque nous 
avons à traiter une lésion profonde, située au-dessous d'une peau normale, que ce soit un ganglion, 
une rate, un utérus, ou tout autre organe, nous savons faire pénétrer les doses utiles, jusqu'à ces 
organes profonds, tout en évitant de faire absorber à la peau des doses dangereuses dans le pré- 
sent et dans l'avenir. 


OBSERVATION I. — N:evus plan, trailé par la radiothérapie, radiodermite précoce, atrophie culanée 
LI ? . . u ) 
persistante, télangiectasie, mauvais résullal 4 ans après. (ANCELIN.). 


Mile X..., bonne santé habituelle, ágée de 5 ans, m'est présentée pour un nævus plan occupant la région 


temporale droite et la joue du même côté. 
Au niveau de la région temporale, sur une dimension égale à celle d'une pièce de 5 francs, traitement 


radiothérapique. 


10 novembre 1909 — 5 H — aucune réaction conséculive, 
15 avril 1910 — 7-8 H — érythème, 

15 octobre 1910 — 7-8 H — érythème et desquamation, 

ol mai 1011 — 7-8 H — réaction ulcéreuse assez vive. 


Trois mois plus tard il a repoussé une peau blanche, nacrée, fine, atrophique. 

Janvier 1914. — La peau est restée fine, atrophique, elle est parcourue de gros vaisseaux télangiecta- 
siques. Au point de vue esthélique, le résultat est des plus médiocres. C’est le seul nævus plan étendu que 
j'aie traité par la radiothérapie. | 


OBSERVATION Il. — Leucémie myélorde, radiothérapie, radiodermite superficielle, télangiectasie, 
pas dulcération ('). (BARION.) 


M. V.., 58 ans, atteint de leucémie myéloïde avec splénomégalie. 

Seplembre 1905. — Commencement de traitement radiothérapique au niveau de la rate, du sternum, des 
condes et des genoux. (25 H.) 

25 Octobre. — Le 18 octobre est apparue une rougeur locale sur la région splénique; érythème suivi de 
légère cuisson, puis démangeaison et desquamation. La réaction est limitée à une surface large comme la 
paume de la main. On continue le traitement en irradiant la périphérie de la rate tout autour de la région 
irritée. 


t Décembre 1905 — A la suite de la dernière irradiation, il y a eu encore un léger érythème superficiel. 
14 Mars 1906. — La peau reste pigmentée au niveau de la zone irradiée, on y note même quelques petites 


taches pétéchiales superficielles. La desquamation s'est produite à deux reprises différentes, d'abord quinze 
jours après les dernières séances, vers le 20 novembre et de nouveau fin février, sans rougeur, ni déman- 
geaison. On continue le traitement. 

20 Mar 1906. — La peau a encore desquamé trois semaines aprés les dernières séances. La desquama- 
tion a été précédée de démangeaisons très vives, sans rougeur locale, et a été suivie d'une éruption de 
petits boutons autour de la zone desquamante. 

14 Janvier 1907. — Localement la peau est couverte de petites taches rouges pétéchiales. 

15 Avril 1107, — Desquamation 7 semaines après les dernières irradiations. Persistance de taches 
télangiectasiques. 

2% Mars 1909. — Persistance de télangiectasies sans ulcération de la peau. 

25 Avril 1915. — Pas d'ulcération. 


OBSERVATION HT. — Traitement radiothérapique d'un nevus piqmentaire, Radiodermite ulcéreuse précoce 
avec arcidents tardifs; resuinée au Congrès de Reims 1907 (BarJon). 


Mile P..., 21 ans, a été traitée par un confrère pour un nevus pigmentaire silué à la tempe droite, de la 
largeur d'une pièce de 5 francs. 

Première séance. — Mars 1905, sans résultat. 

2° séance. — Avril 1905, suivie d'une radiodermite intense avec ulcération, mise à nu des téguments et 
suintement abondant pendant 3 mois. 

5° séance. — Janvier 1906, sans résultat apparent. (Aucune indication sur les doses de ces différentes 
séances.) Depuis cette date, aucun traitement. 

Vers le 15 mai 1907, c'est-à-dire 16 mois après la dernière séance, il s'est produit au point irradié de lin- 
flammation, de Pinduration, du suintement avec formation de crontes. Je vois la malade le 1* juin. Je con- 
seille quelques cataplasmes de fécule et des pansements humides à l'eau bouillie faiblement additionnée 
d'eau Oxvgénée. 

Le 6 juin, les douleurs sont trés vives, les applications ne font que les augmenter, l'eau oyvgénée 
dédoublée n'a pu être supportée. Je conseille une pommade à l'ortoforme et à l'oxyde de zinc. 

Le 10 juin, je note de ladèéme de la paupière et de la joue correspondante, au centre de l'ulcération 
les tissus ont pris un aspect mortifié, ils sont froids et atones, ni rougeur ni chaleur locale, pas d’inflam- 
mation de voisinage, mais lésion torpide très douloureuse avec tendance à ulcérer et à creuser. 


(1) In these CHEVALIER. — Traitement de la leucémie myéloide par les rayons X, Lyon, 1915. 


Phénomènes cutanes tardifs dus à la radiothérapie. 605 


Il s'agit bien d’une récidive sur place de radiodermite ulcéreuse, un an et demi après la guérison de la 
premiére, plus de 2 ans après les premières applications. Il nv a eu aucun traumatisme, aucun grattage, 
aucune cause d'irrilation, la lésion s’est développée peu à peu insensiblement et à froid: elle évolue déjà 
depuis 25 jours. La pommade à l'ortoforme n’a pas été supportée, on la remplace par du liniment oléo- 
calcaire. 

Le 21 juin, je revois la malade, le pansement occlusif au liniment oléocalcaire a été bien supporté, il y a 
moins de gonflement, la lésion est beaucoup moins douloureuse. L'aspect reste le même, tout le centre est 
mortifié. occupé par un tissu necrosé, jaunátre, en voie d'élimination; sur les bords l’ulcération tend à 
creuser. Tout le pourtour est constitué par du tissu violacé, plissé, ridé, scléreux, d'aspect atrophique. 

La malade part en vacances, et je la perds de vue pendant 40 jours. Je la revois le 30 août, l'aspect est 
sensiblement le mème, cependant la plaie est moins douloureuse et il y a une légère tendance à la cica- 
trisation. 

Après une cicatrisation assez étendue, il s'est produit à nouveau des douleurs, du gonflement et un léger 
suintement d'aspect purulent. Puis la cicatrisation a repris son cours lentement, et elle n’a été complete que 
longtemps après. Au bout de 2 ans la guérison s'était maintenue. 

En résuiné : première radiodermite ulcéreuse en 1905 après une forte irradialion, évolution pendant 
3 mois, puis cicatrisation. 

Deuxième radiodermite ulcéreuse spontanée deux ans après, sans nouvelle irradiation, évolution pendant 
3 et 4 mois, puis cicatrisation définitive, mais avec atrophie et rétraction de la peau, aspect en somme plus 
vilain que celui de la tumeur primitive. 


OBSERVATION IV. — Radiodermite ulcéreuse précoce après le traitement d'un fibrome persistant pendant 11 mois. 
Réouverture spontanée après 4 ans (BARION). 


Mile D..., 55 ans, a été traitée par le Dr X... pour un fibrome utérin. Le traitement radiothérapique a débuté 
en octobre 1906. On faisait tous les 15 jours une séance de 10 minutes, dans la fosse iliaque droite. Après la 
quatrième séance, toute la peau du ventre était rouge et cuisante, pas d'ulcération. On laisse alors un 
intervalle de trois semaines, et Pon applique à nouveau 3 séances à 15 jours d'intervalle. Dix jours après, 
douleurs intenses dans tout le ventre et brülure étendue de tous les téguments abdominaux. 

Au mois de mai 1907, toute la peau est tombée. H s'est formé d'abord deux ulcérations peu étendues, 
puis elles se sont réunies ensemble et la plaie vive présentait alors 10 centimètres de hauteur sur 15 de 
largeur et une profondeur de 2 centimètres. Cette ulcération a persisté pendant 41 mois, puis s’est 
cicatrisée peu à peu vers avril 1908. 

Cette malade a éprouvé surtout des douleurs atroces; pendant 5 mois elle n’a pu dormir, et rien ne la 
calmait. Au bout de 5 mois elle a commencé à avoir une ou deux heures de sommeil, sous l'influence d'une 
potion calmante. 

En juillet 1911, sans cause apparente, la plaie s'est rouverte. Il s'est formé une ulcération de 3 centimètres 
de diamètre recouverte d'une croûte qui tombait et se reformait. On note la cicatrice indurée et profonde de 
la première radiodermite ulcéreuse, avec peau dure atrophique et rétractile, aspect de cicatrice de brûlure 
profonde, 10 centimètres sur 5. Tout autour de cette cicatrice, zone rouge intense, trainées vasculaires 
superficielles, formations télangiectasiques occupant une surface de 16 centimètres sur 8. 

Cette seconde ulcération se cicatrise peu à peu lentement en plusieurs mois. 

Je revois la malade le 8 novembre 1912. Depuis 3 mois une nouvelle ulcéralion s'est rouverle sur la 
cicatrice. Elle présente les dimensions d'une pièce de 50 centimes, elle est très douloureuse. On constate 
plusieurs autres points indurés sur la cicatrice, qui menacent aussi de se rouvrir. Les télangiectasies se sont 
beaucoup accentuées et étendues. 


OBSERVATION V (1). — Fibrome de l'utérus, radiothérapie sans accident précoce. 
Radio lermile tardive avec ulcérations douloureuses (ARCELIN). 


Mme R..., âgée de 49 ans, 3 enfants vivants, est traitée pour un fibrome de Putérus remontant jusqu’à 
l'ombilic, étalé en largeur. 

Décembre 1910. — It est pratiqué le 15 décembre une application à droite sur une surface de 8 centi- 
mètres de diamètre environ; le 16 décembre, à gauche, sur une surface de mème étendue; le 17 décembre sur 
la ligne médiane par une porte d'entrée de même étendue. A chaque application, ampoule-degré 7-8 Benoist; 
filtre aluminium de 1 millimètre d'épaisseur. Teinte T Bordier, sur filtre. 

Février 1911. — Mème traitement. A la suite de ces applications, il apparait une légère rougeur de la peau, 
quelques squames, pas de suintement, pas de radiodermite. 

Mars 1911. — La peau parait normale, mème traitement. 

Mai 1911. — La peau est teintée en brun, aucune desquamation. 

Juin 1914. — Mème traitement. La peau, sauf sa couleur brune, parait normale. 

7 Avril 1915. — La malade revient se présenter disant qu'à la fin de décembre 1912 (c’est-à-dire 18 mois 
après la fin du traitement) elle s’est aperçue d'une sensation de cuisson au niveau de la région abdominale, 
quelques irradiations douloureuses au niveau de la région lombaire, au niveau de la région dorsale; une 
faiblesse générale oblige la malade à se reposer au lit pendant quelques jours à la fin de mars. Au moindre 
travail, les douleurs s'exasperent. 

A examen, dans la région sous-ombilicale, sur une longueur de 20 centimètres environ el sur une nauteur 
de 6 centimètres, la peau parait jaunátre, lisse, squameuse en certains endroits, avec un très riche réseau 
de vaisseaux télangiectasiques. Cette zone est le siège de lancées et de picotements. La malade a une 
sensation de chaleur à ce niveau, comme si elle s'était présentée devant un feu assez vif. Elle ne peut se 
baisser sans provoquer des douleurs assez marquées. La marche et le moindre effort sont douloureux. 


(1) Bulletin de la Société de radiologie médicale de Paris, mai 1915. 


606 Arcelin. 


A la palpation, on a l'impression d'un œdème dur, profond, résistant au doigt. La peau et mème la paroi 
abdominale semblent s'être transformées en une cuirasse rigide. Pas d'ulcération en ce moment, mais on a 
l'impression que la vitalité des tissus est considérablement ralentie par suite d'un défaut d'irrigation sanguine 
que le réseau télangiectasique est impuissant à suppléer. 

Novembre 1915, — L'évolution des lésions a continué. La malade présente une large ulcération de la 
dimension de la paume de la main dans la région sous-ombilicale. Les mouvements sont douloureux. Méme 
au repos, surtout la uuit, la malade souffre considérablement au niveau des ulcérations ct dans le dos. L'état 
général est moins bon, amaigrissement notable. La malade refuse toute intervention chirurgicale qui pourrait 
la débarrasser de son ulcération. 


OBSERVATION VI. — Fibrome de l'utérus. - Radiothérapie sans accident précoce. 
Radiodermite tardive avec ulcérations douloureuses. (ARCELIN.) 


Mme X... vient me trouver à mon cabinet en juillet 1911, pour me demander de soigner une radiodermite 
de la paroi abdominale, consécutive à un traitement radiothérapique pour fibrome hémorragique pratiqué 
par le Dr X... (méthode Bordier). 

Cette malade. femme intelligente, me donne les indications suivantes sur l’origine et la nature des acci- 
dents ia présente. 

Elle a élé soumise, en 1909-1910, à sept séries de 9 séances de radiothérapie sous filtre d'aluminium de 
1 mm. d'épaisseur (méthode Bordier). 

Chaque nouvelle série est pratiquée 50 à 40 jours environ après la précédente. A chaque série il est fait 
trois séances de radiothérapie au niveau de chacune des trois portes d'entrée. 

Le traitement est terminé en juillet 1910. Pendant ce traitement, le malade n'a rien remarqué de spécial, 
ni rougeur, ni démangaisons. Elle a eu cependant, en avril 1910, une vésicule (?) sur le eóté gauche de 
l'abdomen. La cicatrisation se fail rapidement et de nouvelles irradiations sont faites à cet endroit sans 
autre accident. A la fin du traitement, la peau est légèrement pigmentée en brun; aucune démangeaison, 
aucune sensation spéciale. La malade va bien; état général bon. 

15 Juin 1911. — Sans aucune cause particulière, il se forme dans toute la région sous-ombilicale, des 
phlyetenes arrondies de la dimension de la paume de la main. Ces phlyctènes percent et se recouvrent de 
croútes. Tout autour la peau est rouge, brune, avec de nombreux vaisseaux télangiectasiques. A une distance 
un peu plus grande, il existe un bourrelet oedématenx dur, d'aspect blanchatre, dépourvu de vaisseaux. 

La malade souffre considérablement de son état. Elle ressent des douleurs très vives au niveau de ces 
phlyctènes qui se transforment en véritables escarres, sans aucune tendance à la cicatrisation. Elle ne peut 
dormir ni supporter le moindre contact au niveau de ces plaies. Elle ressent en outre des douleurs horribles 
au niveau de l'abdomen et de la région lombaire. L'état général de la malade décline, perte des forces, de 

‘appétit, du sommeil. 

8 Janvier 1915. — Revue par le Dr G.... La cicatrisation mest pas achevée. Il persiste une ulcération de la 
dimension d'une pièce de cinquante centimes. Les hémorragies utérines ont reparu. A la fin de janvier 1915, 
la situation est devenue intolérable, le malade se décide à une opération in extremis et elle succombe, après 
l'opération, vers le 26 janvier 1915. (Ces derniers détails m'ont été communiqués par le Dr Barjon). 


OBSERVATION VII. — Leucémie myéloide. — A~ Traitement radiothérapique par Barjon; sans accident. 
2° Traitement radiothérapique par J. C. — Radiodermite. 


Marie L..., 52 ans, atteinte de leucémie mryéloïde, entre le 10 février 1409 dans le service de M. le 
Professeur J. Courmont. 

La malade est traitée d’abord du 15 mars au fte juillet 1909 par M. Barjon, sans accident de radiodermite. 
I] est pratique 42 séances de ravons X. Aucune action sur la leucémie. 

Du 26 novembre 1909 au 19 mars 1910, la malade est soumise dans le service de M. Courmont a 
21 séances de rayons X. A la suite de ce traitement, radiodermite ulcéreuse de 15 cm. de diametre, 
rapidement cicatrisée par des applications d'huile goménolée. Le Professeur Courmont fait remarquer qu'à 
chacune des séances, la malade n'a reçu qu'une dose de deux unités. 


` 


OBSERVATION VHI. — Erzéma chronique des mains traité par Destot en 1907-1908, sans accident par A... en 


1908-1909, Radiodermite. Guérison rapide, accidents tardifs plus graves 12 mois plus tard, cicatrisation (') 
(ARCELIN). 


M. X..., professeur de piano, présentant de Peezéma chronique des mains depuis plusieurs années, s'élait 
adressé à M. Destot en 107-1908 pour faire trailer cet eczéma par la radiothérapie. 

Vers la fin de 1908 (50 novembre), M. X. se présente à ma consultation de Fhôpilal Saint-Luc, en me 
priant de continuer le traitement commencé par M. Destot. 

Pendant la fin de 1908 et l'année 1909, je revois six ou sept fois le malade à l’occasion de plaques récidi- 
vantes d'eczéma. Chaque fois, je le soumis à de très faibles doses de rayons X. Il n'eut jamais la moindre 
réaction de radiodermite, ses plaques d'eczóma disparaissaient. 

En novembre 1909, il présentait deux plaques d'eczéma qui résistaient aux séances précédentes, espacées 
chacune de six semaines à deux mois. C'est alors que je me décidai à augmenter la dose de rayons X. La 
main est protégée par une feuille de plomb recouverte de caoutchouc. Je donne une dose de rayons X que 
j'estime moins élevée que la teinte F du vadiométre de Bordier (à IL). 

Dix à douze jours plus tard, le malade voit sa peau rougir, gonfler et présenter des phlyctènes au niveau 
des deux régions traitées. L'une répond au côté externe du dos de la main sur une zone de 5 centimètres de 


(1) Voir l'observation in extenso : Lyon Médiral, 29 juin 1911, p. 1167, et 5 septembre 1911, p. 487. 


Phenomènes cutanés tardifs dus à la radiotherapie. 607 


diamètre environ, Pautre au niveau de la phalange de Vannulaire et du petit doigt. L’épiderme tombe, le 
derme reste à nu d'un rouge très vif. Je soigne le malade avec des badigeonnages à l'acide picrique el des 
lavages à l'eau bouillie tiède; quelques applications de vaseline. 

Au bout de deux mois, la cicatrisation était réalisée, Il s'etait reformé un épiderme mince, blanchátre, 
cicatriciel, | 

Décembre 1910. — Un an après la cicatrisation, il se forme de petites crevasses au centre de ces deux 
cicatrices. Ces crevasecs s'élargissent et il se forme de véritables uleérations de la dimension d'une pièce 
de 50 centimes. (A ce moment, le malade ne se présente pas à nous, mais voil plusieurs confrères.) Ces uleé- 
rations gagnent en profondeur et forment de véritables godets, des gaines de tendons sont dénudées. Le 
pourtour de ces ulcérations se boursoufle considérablement, devient blanchâtre, prend lPaspeet de tissus 
lardacés, de peau morte. Le dos et Ja main, les doigts enflent considérablement, toutes les régions voisines 
prennent une coloration très rouge. H se produit une desquamation abondante sur une large surface, non 
atteinte par la première radiodermite. Le malade ressent une fatigue dans tout le bras, il ne peul dormir et 
éprouve la sensation du bras serré par une corde, Les ulcérations sont particulièrement sensibles à Pocea- 
sion des pansements. Le malade a plusieurs syncopes. 

En mars 1911, c'est-à-dire après quatre mois de traitement, le malade voit sa main désenfler et la cicatri- 
sation se produire. | 

Mai 1911. — Le malade présente une peau fine, cicatricielle sur le dos de la main avec quelques vaisseaux 
télangiectasiques, sans adhérence avec les plans profonds. La main elles doigts récupérent tous leurs mou- 
vements. If semble n'y avoir aucune conséquence plus grave à redouter. 

Juin 1914. — A notre connaissance, le malade n'a pas présenté d'autres accidents. Il lui reste une peau 
mince, cicalricielle, non adhérente, avec télangiectasies. 


FAIT CLINIQUE 


UN CAS DE MALADIE DE RAYNAUD 
AVEC CONCRÉTIONS CALCAIRES SOUS-CUTANÉES 


Par MM. 


G. GIBERT et CH. LOYER 


Mine S..., 44 ans, est alteinte depuis 15 ans de maladie de Raynaud bien caractérisée par 
des accès d'asphyxie blanche et de cyanose accompagnés de douleurs intolérables, se produisant 
à intervalles irréguliers et successivement à tous les doigts des deux mains. 

Au moment où la malade vient nous voir, nous notons une sclérodermie localisée aux 
doigts, dont la peau est épaissie, adhérente aux plans profonds, cireuse et lisse. La pulpe des 
doigts porte le vestige de nombreuses expulsions sous forme de petites dépressions; quelques 
ulcéralions suppurent el expulsent encore des concrétions. Sur la face interne du médius 
gauche, au niveau de la deuxième phalange, la peau fail saillie comme repoussée par un corps 
étranger. Une saillie analogue est perçue au niveau de l'épitrochlée gauche. 

Nos radiographies nous montrérent des nodules calcifiés dans l'épaisseur des tissus aux 
doigts des deux mains, quelques-uns isolés et peu denses comme sous la pulpe du pouce, 
d'autres en amas conglomérés et plus denses. L'exploration radiographique des membres infé- 
ricurs ne nous a révélé aucune concrélion calcaire. Enfin, par la radiographie stéréoscopique, 
nous nous sommes assurés que ces nodules n'étaient que des îlots bien détachés de Pos, et qu'il 
n’y avait aucune connexion entre les os et les concrélions. 

L'analyse chimique que nous fimes faire précisa la nature calcaire de ces productions 
pathologiques, en confirmant la présence de carbonate et de phosphate de chaux, et l'absence 
d'urale. | 
Cette observation de concrélions calcaires sous-culanées dans un cas de sclérodermie asso- 
ciée à la maladie de Raynaud est à rapprocher de celles publiées par Thibierge, qui croit à un 
rapport anatomo-clinique entre la sclérodermie el les concrétions calcaires sous-culanées. Des 
observations de Thibierge et de la nôtre, il ressort en effet que ces deux lésions marchent sou- 
vent de pair, et que « l'infiltration calcaire constitue une terminaison, un aboutissant des lésions 
conjonctives ». 

Nous avons trailé cette malade par la diathermie localisée et la thermoluminothérapie. Les 
applications furent faites selon la technique que l’un de nous a exposée ici, c'est-à-dire chaque 
main appliquée sur une plaque séparément, ces plaques élant reliées aux extrémités du petit 
solénoïde (intensité variant de 400 à 600 milliampéres). Nous faisions en même temps des appli- 
cations de bain de lumière locale au moyen de la chaîne thermolumineuse de Delherm et 
Laquerri¢re (mains à 50 centim. de la source lumineuse, durée de la séance 50 à 40 minutes). 

Les résullals que nous avons oblenus sont assez encourageants, les ulcérations qui suppu- 
raieut el qui expulsaient des concrélions furent taries dès les premières séances ; après 25 séances 
la malade ne ressentait plus de douleurs et l'épaississement sclérodermique avail notablement 
diminué. Quant aux concrétions calcaires sous-culanées, une radiographie faite avant le départ 
de la malade nous a montré que notre traitement n'avait eu aucune influence sur ces nodules 


calcifiés. 


ANALYSES 


; RADIOLOGIE 
RAYONS X 


TECHNIQUE RADIOLOGIQUE 


G. Bordi-Trotti. — Comment maintenir à un de- 
gré de dureté constant des tubes de Rontgen 
pendant la radiothérapie intensive. (La Radio- 
loyia medica, Mars 1915, p. 116-119; 1 schéma). 


Étant données les doses énormes employées ac- 
tuellement en radiothérapie et les filtres épais dont on 
se sert, les séances de radiothérapie sont fort lon- 
gues et par suite, les ampoules mollissent plus ou 
moins vite durant la séance, phénomène qu'il con- 
vient d'éviter. Pour ce faire, on a employé des am- 
poules contenant une certaine quantité d'eau en con- 
tact avec Vanticathode ou encore des ampoules à 
circulation d'eau. L'auteur donne la préférence a 
l'ampoule à refroidissement par courant d'air, suivant 
la méthode de Barret. Mais l'auteur, et c'est lá lori- 
ginalité de son procédé, intercale surle trajet du tube 
qui conduit l'air de la pompe au tube radiogène un 
serpentin contenu dans une cuve d'eau froide afin de 
refroidir l'air échauffé à la longue par son passage à 
travers la pompe devenue chaude à force de tourner. 

F. LoBLIGEOIS. 


Lomon (Paris) — Quelques mots sur un vieux 
tube à rayons X (Presse médicale, n° 69, 50 sept. 
1914.) 


LA. démontre par les résultats qu'il a obtenus a 
l'ambulance du collège Rollin, que le tube Chabaud 
fonctionnant sous une intensité de 1 milli-ampère (ce 
débit pouvant être donné avec un interrupteur mo- 
derne, une bobine quelconque et une simple batterie 
d'accumulateurs) peut suffire dans un hôpital annexe 
à répondre à tous les besoins du chirurgien. On ob- 
tiendra avec des temps de pose courts des images un 
peu grises à la vérilé mais tres exactes. 

Henri BECLERE. 


L. Bérard et Wullyamoz. — Quand et comment 
faut-il extraire les projectiles de guerre? (Bull. 
de l'Académie de médecine, n° 15, 1915, p. 404 
à 409.) 


De cet article, nous ne retiendrons que ce qui a 
trait à l'extraction à l’aide de la radioscopie. Les 
auteurs se servent d'un fluoroscope léger à bandeau 
qui permet les examens en plein jour. Pour repérer 
la situation du projectile, une pince coudée à angle 
droit est utilisée : quand l'ombre du projectile se con- 
fond avec l'extrémité de la première partie de la 
pince, la seconde disparaissant par raccourci, cette 
seconde moitié donne exactement la direction du pro- 
jectile. L’incision est alors faite, le chirurgien re- 
cherchant le projectile dans la direction donnée; si 
le chirurgien ne tombe pas directement dessus, un des 
aides, à l'aide du fluoroscope, conduit la pince réin- 
troduite dans la plaie dans la bonne direction. Un 
ou deux examens suftisent d'ordinaire. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 


Cette méthode est employée depuis longtemps- 
mais l’idée du fluoroscope à bandeau et de la pinee 
coudée appartiennent au docteur Wullyamoz. Depuis 
le début de janvier, j’emploie avec divers chirurgiens 
l'écran radioscopique pour les guider au cours de 
l'extraction, et ce procédé me donne toute salisfac- 
tion. (Vote de l'analyste). F. LoBLIGEONS. 


H. Toussaint. — Dépistage radiologique de la 
non-pénétration et de l’expulsion spontanée 
des projectiles de guerre (Bull. et Mémoires de 
la Soc. de chirurgie, n° 10, 16 Mars 1915, p. 651 
à 655, | radio.) 

L'auteur énumère tout d'abord les renseignements 


utiles que Pon peut attendre de la radiologie : elle 
permet de former une pièce d'archives, d'être fixé sur 


Ja présence ou non dans l'organisme d’un projectile 


métallique; d'enrayer au point initial toute superche- 
rie, toute allégation mensongère; d’écourter toute 
mise en observation; de ne pas ètre bernés par ceux 
qui doivent être débarqués au plus vite; de s'opposer 
à l'acte opératoire si le corps étranger, après avoir 
déjà justifié une première attaque, restée infruc- 
tueuse, a émigré, abandonnant la place expulsé par 
les voies naturelles. L'auteur relate ensuite, à l'appui 
de sa thèse, trois observations, soil de corps étran- 
gers n'ayant pas pénétré, soit de projectile expulsé 
par le rectum. F. LosLiGEots. 


Torres Carreras (Barcelone). — Procédé suivi 
dans deux cas de localisation de corps étran- 
gers intra-oculaires (Revista española de Elec- 
trogia y Radiologia médicas. Juillet 1914, ne 20, 
p. 228-290.) 


Le procédé signalé par l'A. diffère peu de celui 
employé habituellement : radiographie instantanée, 
l'œil blessé reposant sur la plaque sensible. LA. 
place deux indices de plomb, l'un à la partie médiane 
du rebord orbitaire inférieur, l’autre à la partie mé- 
diane du rebord orbitaire supérieur, et il fait 2 radio- 
graphies, l’une, l'œil regardant au maximum en haut 
et en dedans, l’autre, l'œil regardant en bas et 
en dehors. Maurice Buvar. 


PROCÉDÉS DE LOCALISATIONS 


E. Colardeau (Paris). — Méthode de localisation 
exacte des projectiles dans le corps des bles- 
sés par voie radiographique (Arch. d'électricité 
médicale, n° 389, Mars 1915, 5 fig.). 


L'auteur utilise les propriétés des triangles sem- 
blables : il fait deux radiographies successives de la 
région intéressante sans changer le blessé de posi- 
tion mais en déplaçant Vampoule d'une longueur 
déterminée entre le premier et le second cliché. Les 
plaques radiographiques utilisées sont contenues 


59 


610 


dans une cassette qui occupe rigoureusement la mème 


place pour les deux clichés. Des repères métalliques . 


placés sur la cassette porte-plaques et dont Pimage 
s'imprime sur le cliché permettent de déterminer la 
position du projectile. Un calcul, complexe au pre- 
mier abord, mais simple en réalité, donne la profon- 
deur à laquelle est le corps étranger. Le procédé a 
été depuis copié de diverses manieres. Nous rappe- 
lons qu'on Pa simplifié en prenant les deux poses 
sur la mème plaque. F. LoBLIGEO15. 


Bertin-Sans et Ch. Leenhardt (Montpellier). — 

= Localisation par la radiographie des projectiles 
dans l'organisme : procédé des croix graduées 
(Arch. d'électr. médicale, n° 587, 1% Janvier 1915, 
p. 10-17). 


Renoncant complètement à la radioscopie sans en 
donner les raisons, les auteurs considèrent qu'avec 
des repères convenables et deux clichés pris dans 
deux plans exactement perpendiculaires lun sur 
l'autre, la localisation des projectiles est suffisante 
dans la plupart des cas. La difficulté commence quand 
on ne peut faire la radiographie dans les deux plans 
(par exemple lorsqu'il s'agit d'épaule, de tronc, etc.). 
lis préconisent alors la méthode connue : on prend 
une première radiographie qui permet de se rendre 
compte approximativement de la situation du corps 
étranger; puis, mettant un repère sur la peau au 
point où le ravon normal passe parle projectile ainsi 
repéré, on fait sur une même plaque deux radiogra- 
phies en déplacant entre la première et la seconde 
Pampoule d'une longueur donnée. On a ainsi sur ce 
cliché deux images du projectile : les propriétés des 
triangles semblables permettent de savoir rapide- 
ment la profondeur du projectile par rapport au 
repere placé sur la peau.Si la partie du corps radio- 
graphiée ne repose pas exactement sur la plaque (ce 
dont on s'aperçoit par limage double du repère), il y 
a une correction à faire. Tout cela est connu. L'ori- 
ginalité du procédé de MM. Bertin-Sans et Leenhardt 
consiste dans la substitution aux repères habituels 
de croix en carton souple sur lesquels ils fixent une 
croix de repères métalliques opaques (grains de 
plomb). Hs fixent deux 
antérieure et postérieure de la région à radiogra- 
phier; el comme les grains de plomb sont espacés les 
uns des autres d'une distance connue, la projection 
du corps étranger se fait á une distance aisément 
mesurable de tel ou tel grain de plomb de la croix. 
Comme la situation de la croix sur la peau, lors de 
prise du cliché, a été tracée de facon indélébile, on 
aurail ainsi aisément sur la peau la situation exacte 
du projectile 

Cette méthode, outre toutes les objections qu’on 
peut faire, à juste titre, quant à la détermination de 
la profondeur, nous parait être une complication aux 
procédés connus, complication qui ajoute encore aux 
causes d'erreur. Fixer, à l'aide d'adhésif, une croix de 
‘arton souple sur un thorax (technique des auteurs), 
doit donner sur le cliché une image bien déformée de 
cette croix el les plombs doivent cesser d'être égale- 
ment espacés, d'où mensurations un peu inexactes. 

Néanmoins, au dire des auteurs, elle aurait donné 
de bons résultats, F. LoBLIGEOIs. 


Haret (Paris) et Schlesinger. — Un dispositif 
tres simple pour la localisation des projectiles 
par la radioscopie (Presse médicale, n° sl, 
24 Décembre 1914), 


Les auteurs qui, depuis le début de la guerre, fone- 
honnent sur un camion radiologique GailTe, n'ont 
ulilisé que la radioscopie pour la recherche des pro- 
jectiles et en ont obtenu des résultats utiles et sufti- 
sants. 


de ces croix sur les faces 


Rayons X. 


Ils résument ainsi eux-memes leur méthode de loca- 
lisation basée sur les rapports de deux triangles sem- 
blables : | 

4° Contact de l'écran avec la peau du sujet; 

2 Repérage sur Pécran du rayon normal passant 
par le projectile; 

$” Déplacement de l'ampoule (10 cm.) le long d’une 
glissière ; 

4° Repérage de la nouvelle ombre du projectile sur 
l'écran; 

5 Mesure de l'écart de ces deux points de repère; 

6 Lecture sur la tige d'écran de la distance antica- 
thode-écran ; 

7° Mise en place du sommet de l'angle droit d'une 
équerre au chiffre correspondant à cette distance sur 


45678910t 135 


& 

N 

A. 1" position du foyer de 20 SS 

l'ampoule. Ð 

3 a 
B. Image correspondante du N 16 <9 D 
projectile sur l'écran. A | e 
A’. 2* position du foyer de pt > S 
l'ampoule. és RSS 
B'. Image correspondante du 2 
projectile sur l'écran. A -- 0,10. Es S 


P. Projectile. 


un ruban métrique (placé dans la direction du rayon 
normal); 

8" Tension du fil A’ (représentant un rayon issu de 
l'ampoule dans sa 2° position) jusqu'au chiffre de la 
réglette B B’ de Péquerre correspondant à l'écart en 
centimètres des deux repères de l'image; 

% Lecture sur la réglette verticale de l'équerre du 
chilfre où le fil coupe cette ligne : on aura la profon- 
deur du projectile sous la peau. Henri BÉCLÈRE. 


Jaugeas (Paris). — Localisation précise des pro- 
jectiles par la radioscopie (Presse médicale, n°81, 
24 Décembre 1914). 


Contrairement á la plupart des procédés de locali- 
sation qui utilisent la radiographie, celui-ci se sert 
de la radioscopie qui conduit, dit l'auteur, à des résul- 
tals analogues, sans exiger une installation souvent 
compliquée. 

Le blessé étant étendu sur la table de Béclère, 
autant que possible dans la position qui sera choisie 
pour l'opération, et l'écran étant placé au-dessus de 
lui, l'ampoule est amenée dans une position telle que 
le rayon normal passe par le projectile. On marque 
sur la peau du sujet les points d'entrée et de sortie 
de ce rayon, et sur l'éeran la projection du projectile. 
Déplacant ensuite Pampoule d'une distance déter- 
minée, on marque sur l'écran la nouvelle projection 
et l'on mesure la distance qui la sépare de la pre- 
mière. 


Rayons X. 


On a ainsi les éléments de deux triangles sembla- 
bles que l’on peut construire dans l’espace. 
A'A! — OO’ et A'T (distance du focus à l'écran) 
‘ étant connues, 
AN : 
on mesure facile- 
r i 
ment la distance 
A At du projectile 


à l'écran, et en retirant de cette distance celle de 
l'écran à la peau, on a la profondeur à laquelle se 
trouve le projectile. HENRI BÉCLÈRE. 


G. Marion (Paris). — Appareil pour la localisa- 
tion des corps étrangers « Repéreur Marion- 
Danion » (Presse Médicale, n° 78, 5 Décembre 
1914). 


L'auteur présente un appareil pour la localisation 
très exacte des projectiles, appareil pouvant égale- 
ment servir de guide au cours de l'opération pour 
leur extraction. Il utilise pour cela la radiographie. 
On prend sur la mème plaque deux épreuves, l'am- 
poule ayant été déplacée d'une distance quelconque 
repérée sur la région opératoire. Puis l'appareil ayant 
été réglé d'après cette plaque est reporté ainsi réglé 
sur le blessé et placé suivant les points de repère 
précédemment marqués. Une tige index indique alors 
la direction dans laquelle on doit inciser et la pro- 
fondeur à laquelle se trouve le projectile. 

Henri BÉCLÈRE. 


Debierne (Prof.). — Surune méthode de localisa- 
tion des corps étrangers par la radioscopie 
(Presse médicale, n° 9,4 Mars 1915). 

Cette méthode consiste à déterminer deux axes 


quelconques passant par le corps étranger à l’aide 
- de points marqués sur la peau du sujet et à fixer la 


Fig. 1. 


position du projectile par le point de rencontre de 
ces deux axes. 
Pour déterminer les quatre points nécessaires, on 


611 


se sert de deux repéres métalliques qui, placés entre 
le sujet et l'ampoule d'une part, le sujet et l'écran 
(autre part, sont amenés de façon à coincider avec 
l'ombre du projectile. On marque alors sur la peau la 
position de ces repères : on a B et B’. On recom- 
mence l'opération en déplaçant latéralement l'am- 
poule : on obtient R et R’. 


Fig 2. 


Sur une feuille de papier, on trace une droite xx’, 
sur laquelle on porte une longueur 6b’ égale au pre- 
mier axe B B’ (mesuré avec un compas à branches 
courbes). De b comme centre, on trace un arc de 
cercle de rayon égal à B R, puis de 4’ comme centre | 
un deuxième arc de rayon égal à B' R. Ces arcs se 
rencontrent en un point r ayant par rapport à bet b 
la même position que R par rapport à B et B'. De 

` mème on obtient r’ analogue de R’. 

En tracant la droite rr’ qui coupe 6 b'en p, on a 
la reproduction des axes passant par le projectile et, 
par conséquent, la position de celui-ci. 

Henri BÉCLÈRE. 


M. Ménard (Paris). — Localisation des projec- 
tiles et examen des blessés par les rayons X 
(Archives d Electricité médicale, n° 389, Mars 1915, 
p. 68-70). 


L'auteur se loue de l'appareil de Hirtz et rapporte 
un certain nombre d'observations de projectiles rapi- 
dement enlevés grâce à cet appareil. 

F. LoBLIGEOIS. 


F. Menuet (Nantes). — Localisation des projec- 
tiles au moyen d'un repéreur spécial (Arch. 
d'électricité médicale, n° 389, Mars 1915, p. 57- 
67, 1 fig., 9 schémas). 


Cette méthode que l’auteur appelle « méthode des 
contours », comporte l'emploi d'un repéreur Spécial : 
c'est une bande métallique ou bien (il y a deux mo- 
dèles), un assemblage de petites pièces de bois qu’on 
peut fixer dans une position donnée par des écrous 
à papillons. Le contour de la région où se trouve le 
corps étranger est ainsi embrassé par ce conforma. 
teur qui en épouse saillies et creux. Une charnière 
permet de Pouvrir et de dégager la région sans dé- 
former le conformateur. Sur le pourtour de celui-ci 
glissent des cavaliers mobiles que l'on peut fixer 
quand besoin est. Au moyen de la radioscopie, on 
place le conformateur au niveau du projectile. On 
fixe les cavaliers aux extrémités de deux (ou trois) 
diamètres passant par le projectile en faisant varier 
l'incidence du rayon normal. On dégage le conforma- 
teur, on le referme, on réunit ensemble les deux ea- 
valiers de chacun des diamètres : l'endroit où se 
coupent ces différents diamètres indique dans l'es- 
pace, la situation exacte du corps étranger. Comme 


612 


on a noté sur la peau l'emplacement des cavaliers, 
on a immédiatement la connaissance de la situation 
du projectile, de la profondeur á laquelle il est situé 
et du point où il est le plus rapproché de la peau. 
Procédé ingénieux et qui donne de trés bons résul- 
tats. F. LoBLIGEOIS. 


PI. Mauclaire (Paris). — Locaiisation et re- 
cherches de projectiles (Bull. et Mém. de la 
Soc. de Chirurgie de Paris, tome XLI n° 2, 
19 Janvier 1915, p. 77-79, 2 fig.). 


La précision des localisations de projectiles que 
donne actuellement la radiographie, permet le plus 


ESS 
cHU 9) 
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EN a A 
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RON 
reed 


Pile Letecteur électrolytique 


Fig. 1. 


souvent de se passer d'autres appareils de recherches 
ou de localisation. 

Néanmoins Fauteur s'est bien trouvé, à plusieurs 
reprises, de l'emploi de l'appareil téléphonique de 
Hedley auquel il a adjoint un détecteur électroly- 


7 > ane pap 
LEA ALERT RS € EUR AAA DAA A | 


y — 


Shema de fa sonde 
exploratrice employee 


Fig. 2. 


tique. Aussitôt que la pince à branches isolées se 
trouve au contact du projectile, un grésillement révé- 
lateur annonce ce contact. 
En cas de trajet anfractueux, une sonde contenant 
un fil métallique remplace avantageusement la pince. 
F. LoBLIGEOIS. 


Phocas. — Sur la recherche des projectiles dans 
les tissus (Bulletins et Mémoires de la Société 
de Chirurgie, n°14, 26 Avril 1915, p. 854-855). 


L'extraclion des corps étrangers sous le contrôle 
de Véeran serait l'idéal déclare M. Phocas; mais il 
reproche à ce procédé des inconvénients tels que les 
difficultés d'installation, les dangers pour l'opérateur, 
l'incommodité de la technique. Aussi M. Phocas pré- 
conise-t-il la manœuvre suivante : implantation sous 
l'écran d'une aiguille avec laquelle on va prendre 
contact avec le corps étranger; guidé par ce ravon 
matérialisé, on a toutes les chances possibles de re- 
trouver facilement le projectile, 

Ce procédé nous parait très contestable, car il ne 
donne qu'un des diamètres et, par suite, l'aiguille 


Réceptedr leleph, 


Rayons X. 


introduite peut sembler, sous l'écran, toucher le 
corps étranger et en être, en réalité, très éloigné. La 
recherche et l'extraction des corps étrangers, telle 
que nous la pratiquons sous le contrôle de l'écran 
depuis le début du mois de janvier, ne nous donne 
au contraire que satisfaction. F. LoBLIGEOIS. 


G. Rechou (Bordeaux). — Localisation des corps 
étrangers, le Radioprofundométre (Arch. d'¿lect. 
médicale, n° 597, 10 Janvier 1915, p. 5 à 10, 
2 fig.). 


Sous le nom, à l'étymologie barbare, de radiopro- 
fundomètre, l'auteur décrit un appareil destiné à figu- 
rer dans l’espace, à matérialiser en 
quelque sorte, aux yeux du chirur- 
gien, la situation du projectile à 
extraire. 

Réduit à ses parties essentielles, 
le radioprofundomètre se compose 
d'un socle en bois supportant deux 
montants. Entre ceux-ci un cadre 
rectangulaire mobile peut prendre 
toutes les positions. Les côtés de 
ce cadre portent des rainures dans 
lesquelles coulissent des potences 
munies à leurs extrémités de cro- 
chets. 

En faisant glisser toutes ces pièces 
convenablement, on peut faire coin- 
cider les quatre crochets avec les 
quatre points marqués au préalable 
sur la partie du corps où se trouve 
le projectile, points repérés radio- 
scopiquement par un des procédés 
connus {extrémités de deux diame- 
tres se croisant à 900), 

Les crochets ainsi en contact avec les points re- 
pérés, le cadre est ouvert, dégagé de la région exa- 
minée, refermé sans S'ètre déformé; dès lors, il suf- 
fit, avec un fil d'unir deux à deux les crochets se 
faisant face pour avoir dans l'espace la position du 
projectile; par suite, on mesure facilement la 
distance à chacun des points repérés sur la peau 
et représentés par un crochet de l'appareil. 

L'idée est originale de cette sorte de « confor- 


4 mateur » et nous savons qu'il donne de bons ré- 


sultats, mais, s'il est commode, il ne nous semble 
pas d'une grande utilité : un chirurgien à l'œil 


+ exercé peut toujours se rendre compte de la pro- 


fondeur d'un corps étranger quand on lui a donné 

les points de repères nécessaires sans l'emploi du 

radioprofundométre, et, au besoin, une épure rapi- 

dement construite donnera d’aussi bonnes indica- 

tions que celles fournies par l'appareil de M. Réchou, 

appareil d’ailleurs encombrant (1 m. 60 de hauteur). 
F. LoBLIGEO1s. 


Ch. Vaillant (Paris). — Une grande simplification 
dans l’obtention des radiographies (Presse mé- 
dicale, n* 68, 25 Septembre 1914). 


ll s'agit simplement de l'obtention directe des radio- 
graphies sur papier « gélatino », procédé connu depuis 
longtemps et qui n’a rien d'original. R. 


A. Vergely. — Méthode pour localiser exacte- 
ment les projectiles après la radioscopie 
(Presse médicale, n° 7, 18 Février 1915). 


Le membre étant immobilisé dans la position qui 
sera choisie pour l'opération et le corps étranger se 
trouvant autant que possible dans l'axe du faisceau 
des rayons on place entre le membre et Pampoule 
d'une part, entre le membre et l'écran d'autre part, 
2 petites balles de plomb emmanchées sur des ba- 


Rayons X. 


guettes, On les déplace jusqu'à ce que leurs ombres 
coincident avec celle du projectile et Pon marque à 
ce niveau 2 points sur la peau. On répète l'opération 


Fig. 1. 


dans une seconde position faisant avec la premiére 
un angle de 90° environ et Pon marque 2 croix sur la 
peau. 

On découpe dans un morceau de carton un orifice 
permettant d'y introduire le membre. On fait coïnci- 
der les bords de cet oritice avec les 4 points de re- 
père marqués sur la peau et l’on reporte ceux-ci sur 
le carton. 

Le carton retiré du membre étant posé sur une 
feuille de papier on joint par 2 droites AA” et BB’ 
les 2 points el les 2 croix. — L’intersection C de ces 
droites représente la position du projectile. 

On choisit alors sur le bord du carton un point D 


le plus rapproché de C qu'il est possible; on mesure 
avec une aiguille aseplique la distance DC. Puis re- 
portant le carton autour du membre on enfonce l'ai- 
guille au point D jusqu'à la limite mesurée; la pointe 
doit toucher le corps étranger. 

HENRI BÉCLÈRE. 


A. Zimmern (Paris). — Localisation anatomique 
des projectiles par la Radiographie (Paris mé- 
dical, n° 40-41, p. 329-553, 7 fig. et 19 pl.). 


L'auteur décrit un procédé de localisation des 
corps étrangers par la radiographie, qu'il nomme 
« procédé anatomique » par opposition aux très nom- 
breux procédés décrits jusqu à ce jour, qui sont pu- 
rement géométriques. Le chirurgien ne se contente 
pas de savoir qu'un projectile se trouve à tant de 
centimètres de profondeur d'un repère tracé sur la 
peau : sa localisation anatomique est beaucoup plus 
utile à connaître. Du fait qu'un projectile sera placé 
en avant ou en arrière de tel organe ou de tel os 
l'opération peut être facile ou compliquée, voire 
mème impossible. 

La méthode de M. Zimmern a précisément pour but 
de faire connaitre la position anatomique des projec- 
tiles et cela par des moyens simples puisqu'elle 


613 


n'exige comme accessoires qu'un mètre souple en 
rubau (modèle des couturières), un double décimètre, 
et une carte des opérations. Cette carte des opéra- 
tions est constituée par 19 planches schémaliques 
représentant des coupes du corps humain à différents 
niveaux. 

On commence par situer dans Vespace le corps 
étranger, au moyen de deux radiographies sur la 
mème plaque, par rapport au plan médian du corps 
el par rapport á la plaque. 

Après avoir mesuré le périmètre du blessé au ni- 
veau du corps étranger, on conclue, par comparaison 
avec le périmètre de la coupe schématique corres- 
pondante de la carte des opérations, dans quelles 
proportions il faut réduire les chiffres obtenus pour 
les reporter sur celte coupe. 

On connait ainsi la position anatomique du projec- 
tile et ses rapports précis, A condition toutefois que 
le blessé examiné ne s'écarte pas trop au point de 
vue anatomique du type normal dont Pauteur s'est 
inspiré pour établir ses schémas. P. COLOMBIER. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


H. Toussaint (Paris). — Réveil et localisation de 
la syphilis osseuse á la suite des coups de feu. 
(Bull. et Mém. de la Société de Chirurgie de Paris, 
t. XLI, n° 7, 25 Fév. 1915, p. 477-482, 2 fig.). 


L'auteur cite deux observations (Pune de fracture 
double du radius, Pautre de fracture d'un métacar- 
pien) dans lesquelles la consolidation ne se faisait pas. 
Dans les deux cas, un Wassermann positif confirma le 
diagnostic de syphilis. Le traitement spécifique 
amena rapidement la guérison. Des radiograplues 
successives (dont deux sont reproduites dans l'article) 
permettent de suivre les progrès de la réparation 
osseuse. F. LoBLIGEOIs. 


Tapon (Paris). — Contribution à l'étude des 
points d'ossification du squelette par la radio- 
graphie (Thèse de Paris, 1914). 


S'appuyant sur une douzaine d’observations (dont 
41 personnelles), l'auteur conclut que la radiographie 
étant un bon moven pour déceler les points d'ossifi- 
cation, on pourrait Pemployer : 

4 A étudier l'apparition et l'évolution de ces points 
d'ossification et l’époque à laquelle ils se soudent au 
corps de Pos; 

9 A déterminer s’il s'agit d'un fœtus prématuré ou 
d'un enfant débile à terme et de pronostiquer ainsi 
les chances de survie; 

% A déterminer l’âge d'une personne vivante de 
moins de 30 ans et à connaitre l’ainé dans le cas 
d'accouchements gemellaires. L. BONER. 


Prof. Bertolotti (Turin). — Contribution radiolo- 
gique à l'étude du développement ostéogéné- 
tique des métacarpiens (La Radiologia medica, 
Mars 1915, p. 105-112, 6 fig.). 


Contrairement à ce qui se passe pour les quatre 
derniers métacarpiens, le premier métacarpiena un 
point épiphysaire proximal et non distal. C'est ce qui 
fait que Sappey, Poirier (entre autres anatomistes), le 
considèrent comme la première phalange du pouce, 
lequel serait privé de métacarpien. On a, gràce à 
la radiographie, pu étudier sur le vivant Possilica- 
tion des métacarpiens et Dubreuil-Chambardel a 
trouvé chez 82 enfants sur 324 sujets de 5 à 14 ans 
qu'il a examinés un point d'ossificalion distal du pre- 
mier métacarpien; soit dans 33 0/0 des cas; Bertolotti 


614 


qui a repris cette étude, note une fréquence de 
09 0/0 mais dans 50/0 des cas seulement ce noyau 
distal était complétement séparé de Pépiphvse. Les 
cellules cartilagineuses de ce noyau distal sont orien- 
tées, d'ailleurs, dansle mème sens que celles du car- 
tilaye de conjugaison. Pour expliquer la différence 
qui existe entre le premier et les autres métacarpiens 
quelques auteurs invoquent les conditions physiolo- 
giques spéciales du fonctionnement du pouce.D'autres 
font intervenir l'anatomie comparée faisant observer 
que chez certains cétacés, on trouve deux noyaux 
épiphysaires à chaque métacarpien et que chez 
l'homme c'est le noyau proximal qui a disparu pour 
les quatre derniers métacarpiens tandis que c'est le 
seul qui ait persisté pour le pouce, D'ailleurs, nom- 
breuses sont les anomalies et Köhler cite un eas ou 
les novaux des cing métacarpiens étaient tous proxi- 
maux. I] existe, d'ailleurs, toutes les transitions pos- 
sibles entre les points épiphysaires et les pseudo- 
épiphysaires. Nous ne suivrons pas Bertolotti dans 
toutes les explications qu'il donne de ces anomalies 
que de nombreux schémas rendent moins difficiles a 
suivre : disons seulement que le point distal du pre- 
mier mélacarpien quand il existe est dù à une anoma- 
lie par régression, assez souvent héréditaire d'ail- 
leurs. Ce point distal apparaît entre 1 et 3 ans et se 
soude à la diaphyse entre 15 et 1# ans. 
F. LOBLIGEOIS. 


Giovanni Valcancoli (Florence). — Sur deux 
cas de brachydactylie (La Radiologia medica, 
Mars 1915, p. 112-116, 2 radios). 


Premier cas : Briéveté et élargissement des troi- 
sième et quatrième métacarpiens faisant paraitre 
exagérément long le deuxième. Aucun trouble moteur, 
cause et hérédité inconnues. 

Deuxième cas : Raceourcissement des troisième et 
quatrième métatarsiens droits avec cinquième méta- 
tarsien plus long que normalement. 

A propos de ces deux cas l'auteur cite des statis- 
tiques connues de cas semblables. De Pensemble des 
faits il résulte que cette anomalie est plus fréquente 
à la main qu'au pied, souvent symétrique et Inlate- 
rale, héréditaire quelquefois, congénitale presque 
toujours. Elle semble prédonnner dans le sexe fémi- 
nin. Les segments raccourcis sont, d'ordinaire, aplatis 
et ont des contours irréguliers. La soudure de leurs 
épiphvses est précoce. Sans se rallier à la théorie 
endogéne ou à Pexogene pour l'explication de ces 
faits, l'auteur estime que ces anomalies sont acquises 
etcausees par des alléralions ostéogénétiques sur- 
ajoutées à une maladie générale (achondroplasie par 
exemple) et favorisées par des troubles locaux (trau- 
matismes, maladies inflammatoires). 

F. LonLIGE0I1s. 


Carleton R. Metcalf (Pittsburg). — Séparation de 
l'épiphyse du petit trochanter du fémur (The 
Journal of the American Medical Association, 
Vol. LXIV, n° 15, 10 Avril 4915, p. 1254-1256, 
3 radios.) 


Cette lésion assez rare est causée soit par un choc 
direct soit par une contraction violente du psoas 
ilinque dans un mouvement pour retrouver Péqui- 
libre et éviter une chûte. Dans la majorité des eas on 
rencontre les symplomes suivants : 4° Douleur peu 
marquée au repos, assez vive dans les mouvements 
etirradiée dans laine; sensibilité a la pression du 
petit trochanter; 2 Impotenee fonctionnelle partielle 
ou totale moins marquée chez les enfants que chez 
lesadultes; 5 Deformation consistant dans labduction 
de la cuisse: 4% Endure localisée et ecchymose. Le 
diagnostic est en général facile. H n’y a pas de crépi- 
tation, pas de raceoureissement ni d'allongement du 
membre. La radiographie montre l'ascension du frag- 


Rayons X. 


ment détaché du petit trochanter. Le pronostic doit 
ètre assez réservé surtout chez les personnes âgées. 
R. CHAPERON. 


Prof. G. Scaduto (Palerme). — Radiographie d’un 
cas rare d'ostéo-myélite syphilitique du tibia 
(La Radiologia medica, n° 2, Février 1915, p. 68 
à 70, 1 radio.). 


Le titre indique le sujet de cette observation ba- 
nale. F. LobLicro1s. 


Silvio Ricca. — Étude radiologique d'un cas de 
Paget considéré spécialement au point de vue 
des altérations de la base du crâne (La Radio'o- 
gia medica, fase. 4, 1915, p. 145 à 154, 8 radios). 


Les altérations osseuses dans la maladie de Paget 
sont connues et elles sont constantes. Celles de la 
base du crâne, en particulier, ont été mises en relief 
par Léri et André qui ont décrit sous le nom de « con- 
vexo-basie » une déformation qu'ils considèrent comme 
pathognomonique de la maladie de Paget et qui con- 
siste en un abaissement total de la base du cráne 
sous le poids du cerveau à lexceplion du pourtour du 
trou occipital. D'une très longue et très complète 
étude d'un cas unique de maladie de Pagetqu'ila pu 
observer, S. Rieca conclut que cette convexo-basie 
par affaissement de la base du crane n'est qu'une 
pseudo convexo-basie et qu'il s'agit lá d'une ostéite 
hypertrophiante de la base semblable à Vostéite des 
autres os. F. LonuiGEois. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Giacomo Pesci (Gênes). — Blessures par armes 
à feu intéressant le cœur et non mortelles (La 
Radioloyta medica, Mars 1915, n° 5, p. 102-105.) 


N s'en faut que toutes les blessures intéressant le 
cœur soient mortelles. Les examens radiologiques 
ont contribué à mettre cette constatation encore plus 
en valeur. Peset en cite de nombreux exemples dus a 
divers auteurs, puis il relate une observation person- 
nelle récente : il s'agit d'un étudiant de 48 ans qui 
s'était tiré une balle de revolver dans la région du 
cœur. Ce blessé guérit: or, l'examen radioscopique 
avait montré que le projectile était situé à la partie 
supérieure de la paroi postérieure du ventricule gau- 
che. Le fait que Jes contractions cardiaques ne fai- 
saient pas descendre à la partie la plus déclive du 
péricarde sous l'influence de la pesanteur le projee- 
tile démontre que celui-ci était dans le cœur etnon 
dans le péricarde. F. LoBLIGEOIS. 


APPAREIL DIGESTIF 


M. Ponzio. — Le criterium de l’opportunité d'une 
opération d'apres le diagnostic radiologique 
dans le carcinome de l'estomac (La Radioloyia 
medica, Janv. 1915, p. 14 14, S radios.) 


Dans le cancer de l'estomac, l'examen radiologique 
donne un pourcentage de diagnostics exacts de 77 00, 
tandis que les procédés eliniques ne donnent que 
05 00 de diagnostics exacts. La radiologie permet 
souvent d'éviter une laparotomie exploratrice qui, si 
peu grave qu'elle soit, n'est jamais absolument inof- 
fensive chez Jes malades affaibhis par la maladie. 
L'auteur de cet important travail passe ensuite en 
revue les diverses localisations du cancer de Festomac 
en décrivant pour chacune d'elles les signes radiolo- 
giques qui permettent de la diagnostiquer et de re- 
connaitre son degré d'opérabilité, Chemin faisant, il 
dit comment reconnaitre aussi l'existence d'adhéren- 


Rayons X. 


ces aux organes voisins. À retenir ce fait que la lapa- 
rotomie exploratrice montre le plus souvent des lé- 
sions plus étendues que ne le montrait l'examen 
radioscopique. Travail complet sur la question mais 
ne présentant rien d'absolument original. 


F. LoBLIGEOIS. 


Lorenzo Coleschi (Rome). —Examen radiologique 
d'un estomac biloculaire (La Ralioloyia medica, 
Mars 1915, p. 97 à 101.) 


L'auteur relate l'observation clinique et radiologi- 
que d’une malade atteinte d'estomac biloculaire. Cette 
femme, âgée de 56 ans, présentait depuis 12 ans des 
crises graves et fréquentes d'hvperchlorhydrie quand, 
en février 1913, elle eut un vomissement marc de café 
et du melena. Les troubles gastriques augmentant, 
elle entra à la clinique du Pr. Baccelli en mars 1913. 

L'examen clinique montre un abdomen normal, non 
douloureux à la pression mème profonde. L'estomac 
descend à trois travers de doigt au-dessous de lom- 
bilic. Après repas d'Ewald, Facidité totale du sue 
gastrique est de 2,27 pour 1000. Le diagnostic clini- 
que porté est : sténose partielle du pylore. 

Un examen radioseopique est pratiqué dans la po- 
sition debout; la bouillie barvto-bismuthée ingérée 
semble remplir entièrement l'estomac : seule une pe- 
tite bulle d'air persiste au-dessus du liquide. La 
poche opaque ainsi visible a la forme d'une corne 
située à gauche de la ligne médiane et elle descend 
à trois travers de doigt au-dessus de Pombilic. Le 
bord gauche est nel et régulier, Le bord droit pré- 
sente une encoche permanente qui a tout l'aspect 
d’une ombre lacunaire. Le bas-fond est net et régulier. 
Dans l'examen oblique antérieur droit, à la partie 
supérieure de la corne décrite, on voit le bismuth 
s'insinuer dans un canal étroit qui se dirige à droite 
et en arrière : on peut le suivre sur un doigt de lon- 
gueur, puis il se confond avec la teinte générale de 
l'abdomen; malgré les contractions stomacales Pom- 
bre lacunaire reste la même ainsi que la forme géné- 
‘ale de l'estomac. Cet examen radiologique confirmait 
donc, semblait-il, le diagnostic clinique de sténose 
partielle du pylore et l'ombre lacunaire permettait de 
conclure à une tumeur comprimant parliellement le 
pylore dont la seule partie perméable était le petit 
canal allant vers la droite. Le seul point inexplicable 
était la petite dimension de Pestomac, celui-ci s'arrè- 
tant á trois travers de doigt au-dessus de Pombilic 
alors que l'examen clinique le montrait descendant à 
trois travers de doigt au-dessous de Pombilic. Or, 
un examen pratiqué un peu après, permit de consta- 
ter l'existence au-dessous de la poche précédemment 
décrite d’une seconde poche située à droite de la 
ligne médiane, isolée de la premiere et munie elle 
aussi d'une bulle d'air. Le petit canal décrit faisait 
communiquer les deux poches l'une avec l'autre. A 
droite et en bas de la poche inférieure se voyait le vrai 
pylore qui, à chaque contraction stomacale, laissait 
échapper un peu de bismuth dans le bulbe duodénal 
nettement visible. Un troisiéme examen pratiqué peu 
de temps après fit voirla poche supérieure vide et lin- 
férieure remplie. Il s'agissait done d'un estomac bilo- 
culaire. L'opération pratiquée confirma ce diagnostic : 
on trouva deux poches stomacales réunies par un 
étroit conduit et des adhérences aux organes voisins 
(principalement au foie) expliquaient les flexuosilés 
du canal d'union. L'opération consista essentiellement 
en une gastro-entérostomie de la poche inféricure. 
Un nouvel examen pratiqué 20 jours après permit de 
voir le bismuth passer facilement d'une poche dans 
l'autre et, dans le duodénum, fuser non seulement vers 
le duodénum, mais encore relluer vers le pylore. Le 
néo-pylore fonctionnait bien, l'ancien pas du tout. 

L'intérêt de cette observation consiste en ce fait 
qu’on fut mis sur la voie du vrai diagnostic par la 


615 


discordance entre les dimensions données par la per- 
cussion et celles de la poche stomacale supérieure. 
F. LoBLIGEOIS. 


Pr. L. Siciliano (Florence). — Un cas d'éven- 
tration du diaphragme avec graves altéra- 
tions de l'estomac (La Rerlioloyia medica, n° 2, 
Février 1915, p. 70 à 76, 1 fig.). 


Un malade de 55 ans ressentait depuis 4 ans des 
douleurs tardives très vives, calmées par Pingestion 
des aliments. Quand le malade entra à la clinique 
médicale de Florence, il avait depuis 2 mois des vo- 
missements acides abondants (jusqu'à 3 et 4 litres), 
qui Se répétaient tous les 8 à 10 jours avec de fortes 
crises douloureuses. Cinq jours après son entrée, il 
eut un vomissement de sang suivi quelques jours 
apres dune hématémèse abondante. Grand amaigris- 
sement. L'examen radiologique montra un estomac 
comprenant 4 poches au moins, de forme presque 
impossible à décrire, avee ascension dans le champ 
pulmonaire d'une partie de l'ombre de Vestomac; des 
contractions péristaltiques intenses faisaient penser 
à un spasme ou à un rétrécissement du pylore. Une 
gastro-entérostomie fut pratiquée et le malade quitta 
la clinique très amélioré, mais, sauf que la poche infé- 
rieure de l'estomac se vidait rapidement désormais 
dans l'intestin, l'aspect radiologique de Vestomac 
était resté le mème. | 

Y avait-il lá une hernie du diaphragme ou bien une 
rupture de ce muscle permettant l'issue dans le 
thorax d'une partie de l'estomac? L'auteur conclut 
en faveur de la seconde hypothèse en se basant sur 
les signes suivants : conservation de la courbure gé- 
nérale du diaphragme et conservation de la forme de 
la portion de l'estomac herniée quelle que fùt la po- 
sition dans laquelle on mettait le malade. La hernie, 
congénitale le plus souvent, ne permet pas d'ordi- 
naire une vie très longue, bien qu'elle soit rarement 
sujette à Pétranglement. F. LOBLIGEOIS. 


F. Perussia (Milan). — Spasme unilatéral inter- 
mittent du diaphragme (La Radiologia medica, 
n° 2, Février 1915, p. 76 à 78, 2 radios.) 


Sous ce titre, l'A. relate le cas dun homme, atteint 
de népbrite chronique, qui présentait des sortes de 
crises douloureuses dans Phypochondre gauche, s'ac- 
compagnant @éructations et de vomissements. Ces 
crampes, parfois subintrantes, allaient jusqu’é tenir le 
malade éveillé toute da nuit. L'examen radioscopique 
montra que pendant la crise, la moitié gauche du 
diaphragme s‘abaissait exagérément et se maintenait 
ainsi abaissé pendant toute la durée de la crise. En 
mème temps, il y avait ascension exagérée de lhémi- 
thorax droit; l'estomac était reporté à droite, le pylore 
remontant haut dans Fhypochondre droit. L'estomac 
était alors le siege de phénomènes de contractions 
au cours desquels on voyait soit la poche à air se 
vider un peu (ee qui se traduisait extérieurement par 
une éructation), soit le liquide s'échapper par le car- 
dia (vomissement). 

Le phénomène le plus remarquable de cette cu- 
rieuse observation est que le malade pouvait à 
volonté provoquer ce spasme de la moitié gauche du 
diaphragme et le maintenir le temps qu'il le voulait. 
H fut emporté par une néphrite chronique et Fautop- 
sie ne donna aucune explication anatomique des 
phénomènes observés pendant la vie. 

F. LoBLIGEOIS. 


C. Grandy. — Un cas de hernie diaphragmatique 
diagnostiqué par les rayons X (The Journal of 
the American Medical Association, vol. LXIV, 
n° 45, 10 Avril 1915, p. 1257, 3 radios). 
Intéressantes radiographies d'un malade qui, à la 

suite d'une chute, présenta de la dyspnée et des pal- 


616 


pitations. L'examen radiographique montra la situa- 
tion tout à fait anormale de l'estomac situé à gauche 
dans la cavité thoracique ; le cœur était dévié à droite 
de la ligne médiane. R. CHAPERON. 


Ch. R. Hancock (New-York). — Un cas d'intus- 
susception causé par l’inversion du diverticule 
de Meckel (The Journal of the American Medical 
Association, vol. LXIV, n° 15, p. 1065, 1 fig.). 


L'auteur rapporte le cas d'une occlusion intestinale 
chez un enfant de 2 ans dont le frère était mort de 
la même affection à l'âge de 10 ans. Rien ne pouvait 
eliniquementindiquer la cause de cette occlusion dont 
le siège fut localisé par la radiographie, L'opération 
montra qu'il s'agissait d'une invagination intestinale 
dont Papex était formé par le diverticule de Meckel 


retourné. Paul COLOMBIER. 
Anthony Bassler (New-York). — Megaccecum 


idiopathique (The Journal of the American Me- 
dical Association, vol. LXIV, n° 15, 27 Mars 1915, 
p. 1062-1063, 2 fig.). 


Sur 1742 examens radiographiques de l'abdomen 
l’auteur a rencontré 5 cas de megaccecum idiopathique, 
chez des malades àgés de 43 et 59 ans. Il s'agit la de 
cas de megacecum pur, c’est-à-dire de dilatations 
portant exclusivement sur le segment cœcal, le reste 
de l'intestin étant absolument normal. L'auteur qui 
ne spécifie passi l'affection est congénitale ou acquise, 
mais qui cependant attribue un rôle pathogénique 
important à l'infection microbienne, a traité avec suc- 
cès deux des malades qu'il a examinés par le repos 
au lit, la diète et le massage abdominal, Le tableau 
clinique du megaceecum n’est pas clairement indiqué; 
c'est une découverte de la radiographie. 

P. COLOMBIER. 


Franck C. Yeomans (New-York). — Cancer pri- 
mitif du foie. Opération pour récidive survenue 
sept ans après la première opération (The 
Journal of the American Medical Association, 
p. 1501, vol. LXIV, n° 16, 17 Avril 1915, 1 ra- 
dio). 


L’A. rapporte le cas d'une femme opérée sept ans 
avant et qui présentait une tumeur abdominale assez 
dure. L'examen radiographique montra l'existence 
d'une masse siluée dans la moitié droite de Pabdo- 
men, étendue depuis la crête iliaque jusqu'au niveau 
de la première vertébre lombaire. Le cæcum et le 
colon ascendant étaient dilatés. La tumeur appuyail 
sur le colon transverse qui était abaissé. L'opération 
montra l'existence d'un cancer du foie. La malade 
succomba peu de temps après l'intervention. 

R. CHAPERON. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Gouriou (Paris). — Étude sur ies calculs diver- 
ticulaires de la vessie (Thèse de Paris 1914, 
Vigot, 84 p.). 


Revue générale de la question. Seul le chapitre 
consacré au diagnostic radiographique et exposé 
d'aprés les travaux de Pasteau et Belot intéresse 
parliculièremeut le radiologiste. 

D'après leur composition chimique, les calculs 
diverticulaires, comme les autres calculs urinaires 
peuvent être classés en calculs qu'on verra bien, 
Ceux qu'on verra peu et ceux qu'on ne verra pas. La 
radiographie simple pourra laisser deviner un calcul 
diverticulare par la situation de l'ombre anormale; 
mais pour que la radiographie donne tous les rensei- 
gnements dont elle est capable, il faut, au préalable, 


Rayons X. 


remplir la vessie d'un liquide opaque et prendre 
plusieurs clichés, le sujet étant dans des positions 
différentes. On verra alors nettement les rapports du 
calcul et de la vessie, et ainsi pratiquée la radiogra- 
phie excellera à fixer un diagnostic de calcul diver- 
ticulaire. 

En outre cette méthode permettra parfois de révé- 
ler des diverticules insoupconnés et vides de caleul. 
Enfin la radiographie pourra également être utilisée 
après le traitement par lithotritie avec instruments 
spéciaux pour montrer s'il n’est pas resté un fragment 
inaperçu. | L. Nanan. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Samuel J. Glauer M. D.(Cincinnali). — Valeur de 
la radiographie dans le diagnostic des maladies 
du larynx et de la trachée (The Journal of the 
American Medical Association, 21 Novembre 
1914, vol. LXIII, n° 21, p. 1827-1831, 7 micro- 
graphies). 


L'A. passe en revue les diverses recherches et les 
nombreuses constatations que l'emploi des rayons X 
a permis de faire en laryngologie. 

Après quelques considérations générales d'ordre 
anatomique et physiologique, PA. étudie les modi- 
fications relevées sur l'image radiographique au cours 
de diverses affections (tuberculose, syphilis’. C'est 
ainsi qu'il arrive à déclarer que l'aspect criblé du 
cartilage thyroïde n'est pas une caractéristique du 
carcinome, ainsi que Paflirmait Thost, de Hambourg. 

L'emploi de la radiographie est enfin des plus pré- 
cieux lorsqu'il s'agit d'observer certains cas de sté- 
nose ou de déviation du larynx dans lesquels lexa- 
men direct est, pour ainsi dire, impossible. 

Maurice Buvar. 


V. Maragliano. — Observations radiologiques 
sur le pneumothorax artificiel (Communication 
au Congrès de Gênes, Octobre 1914, in La 
Radiología medica, Janvier 191%, p. 27 à 29). 


La radiologie est utile dans le pneumothorax arti- 
ficiel : 4° pour établir les indications et contre-indica- 
tions de celui-ci; 2 pour suivre le décours du pneu- 
mothorax; 5° pour suivre les phénomènes qui se pas- 
sent après la résorption du pneumothorax dans le 
poumon sain et le poumon malade. 

fo LPA fait remarquer que la conception d’après 
laquelle on réserve le pneumothorax artificiel aux cas 
dans lesquels un des deux poumons est sain ou très 
peu atteint est trop simpliste car elle soustrairail à 
cette thérapeutique précisément les cas les plus favo- 
rables. Très délicates d’ailleurs sont les nuances qui 
permettent de décider S'il y a lieu ou non de prati- 
quer cette opération. Un point important est de savoir 
sil y a ou non des adhérences, car il faut être sùr 
de pouvoir introduire une quantité suffisante de gaz. 

% Dans le décours du pneumothorax, il convient de 
se rappeler que la bulle gazeuse peut ètre antérieure 
ou postérieure el, par suile, invisible dans l'examen 
antéro-postérieur, ce qui pourrait porter un obser- 
vateur non averti à conclure à la résorplion du 
gaz. Les mouvements du diaphragme sont particulie- 
rement intéressants à noter, surtout le phénomène 
paradoxal de Kienbôüek, visible de préférence quand 
un peu de liquide se trouve dans la plevre. 

5 Les examens répétés ont une grande importance 
en permettant de suivre le processus de la guérison 
dans le poumon comprimé par le gaz etdans l'autre. 
LA. a pu constater un fait des plus importants : la 
calcification des foyers broncho-pneumoniques dans 
le poumon non soumis à la compression, calcification 
qu'il faut considérer comme un processus de guéri- 


Rayons X. 


son. Enfin, à noter que l'expansion du poumon com- 
primé n'est pasen rapport avec la pression du gaz 
mais simplement avec sa présence. 

F. LOBLIGEOIS. 


Porro. — Radiologie de la pneumoconiose (Com- 
munication faite au Congrès de Gênes, Octo- 
bre 1914, in La Radiologia medica, Janvier1915). 


Tout en faisant de grandes réserves à cause de la 
difficulté qu'il ya à bien différencier les cas de pneu- 
moconiose pure de ceux où il y a en mème temps 
tuberculose pulmonaire, l’auteur croit avoir pu obser- 
ver quelques cas de pneumoconioses pures qui lui 
permettent de conclure que : 1° dans les cas de pneu- 
moconiose généralisée les signes cliniques sont loin 
d'être en rapport avec l'étendue des lésions; 2° il 
n'existe pas de confluence en des points spéciaux 
(particulièrement les sommets) des granulations 
anthracosiques. F. LosiiGeots. 


Devoto. — Les lésions non tuberculeuses du 
sommet pulmonaire (Congrès italien de méde- 
cine interne, Octobre 1914, in La Radiologia 
medica, n° 1, Janvier 1915). 


Evidemment, quand manquent tous les signes sté- 
thoscopiques de la tuberculose, la radioscopie ne 
donne, le plus souvent, rien d'intéressant; mais C'est 
toutefois un examen qu'on ne devrait jamais négliger 
de faire. Quant aux lésions non tuberculeuses du 
sommet pour lesquelles Pexamen radiologique est 
intéressant, l'auteur cite les suivantes : petit pneumo- 
thorax circonserit, petit épanchement pleural, pro- 
cessus cortico-pleural, petite caverne dans l'apex. 
L'auteur admet cependant que, dans la plupart des 
cas, ces lésions sont elles-mêmes d’origine tuber- 
culeuse. F. LoBLIGEO1S. 


H. Méry et L. Giraud (Paris). — Emphysème 
généralisé sous-cutané dans la rougeole non 
compliquée (Archives de Médecine des enfants, 
t. XVIII, n° 1, Janvier 1915). 


Les autcurs rapportent plusieurs cas (dont deux 
observés par eux) d'emphysème sous-cutané étendu 
à toute la moitié supérieure du corps et survenu 
chez des enfants au cours d'une rougeole simple sans 
complications broneho-pulmonaires. 

La radiographie faite dans 2 cas montra une trans- 
parence anormale des plans musculaires infiltrés par 
l'air; les champs pulmonaires étaient plus clairs que 
normalement, mais leur clarté était égale : il n'y 
avait pas de pneumothorax. On remarquait cependant 
dans le médiastin gauche, au-dessus du cœur, une 
petite zone plus lumineuse, surtout visible dans un 
des 2 cas, faisant penser qu'il y avait lá un emphy- 
sème médiastinal. Henri BECLERE. 


G.-B. Cardinale (Gênes). — Un cas de kyste hyda- 
tique du poumon (La Radiologia medica, Février 
1915, p. 59 à 67, avec 3 radios). 


Après un rapide exposé de l'anatomie pathologique 
et de la symptomatologie du kyste hydatique du 
poumon en général, l’auteur expose le cas qu'il luia 
été donné d'observer. Il s'agit d'un malade qui souf- 
frait depuis longtemps de la poitrine du côté droit; 
puis les douleurs s’accentuérent; survinrent de la 
toux, des hémoptysies, du dépérissement et une 
légère élévation de la température. Aucun signe eli- 
nique ne permettait d'affirmer l'existence d’un kyste 
hydatique et l'examen radiologique, en montrant une 
ombre très opaque s'étendant du sommet droit jus- 
qu'à la quatrième côte, n'apportait pas une lumière 
décisive sur la nature de l'affection. Survinrent des 
vomiques; l'ombre observée permit de constater 
une bulle d'air sus-jacente à du liquide et des exa- 


617 


mens consécutifs montrèrent la diminution progres- 
sive du liquide et le retour presque ad inteyrum en 
quelques mois. À noter dans cette observation que la 
condensation du tissu pulmonaire autour du kyste 
rendait trés flous les contours de celui-ci, rendant 
plus difficile le diagnostic. Celui-ci fut d’ailleurs fait 
grâce non pas à la radiologie, du moins au début, 
mais à Faide d'une ponction exploratrice. L'auteur 
conclut en disant que le kvste hydatique du poumon 
peut revêtir des aspects divers et que, par suite, en 
face d'une opacité intra-pulmonaire, à côté des 
tumeurs du poumon, des anévrysmes, des épaissis- 
sements pleuraux diffus, il convient de penser à la 
possibilité d'un kyste hydatique du poumon. Une 
bibliographie assez importante accompagne cette 
intéressante relation, qu'illustrent trois belles radio- 
graphies. F. LoBLIGEOIS. 


Comby (Paris). — Radiographie des adénopathies 
bronchiques. Revue générale (Archives de Méde- 
cine des enfants, t. XVII, n” 11-12, Novembre- 
Décembre 1914). 


L’A., après avoir insisté sur l'insuffisance des 
moyens cliniques d'exploration dans le diagnostic des 
adénopathies trachéo-bronchiques de l'enfance, rap- 
pelle les travaux de Béclére (1900) et de d'OElsnitz et 
Paschetta (1915) sur la question. Il expose ensuite 
les résultats fournis actuellement par la radiographie 
instantanée et qu’il emprunte à Particle publié ici par 
Albert Weil en avril 1914. Henri BÉCLÈRE. 


CORPS ÉTRANGERS 


H. Toussaint (Paris). — Localisation radiosco- 
pique d'un shrapnell ayant traversé la paupière 
supérieure gauche pour aller s'inclure dans la 
fosse ptérygo-maxillaire droite (Bull. et Mém. 
de la Soc. de Chirurgie de Par s, t. XL, n° 38, 
15 Décembre 1914, p. 1510-4315). 


Grâce à un repérage radioscopique précis pratiqué, 
tube en dessous, avec deux images du corps étran- 
ger sur l'écran par déplacement latéral de Pampoule, 
l'auteur a pu, en trois minutes, extraire un shrapnell 
inclus dans la fosse ptérygo-maxillaire. 

F. LonuiGeois. 


H. Morestin (Paris). — Extraction d'une balle 
fixée dans la cloison osseuse des fosses nasales 
(Bull. et Mém. de la Soc. de Chirurgie de Paris, 
t. XLI, n° 6, 16 Février 1915, p. 421-426, 5 fig.). 


Quatre mois aprés la date de sa blessure, un blessé 
eut Pidée de se soumettre á un examen radiogra- 
phique qui révéla la présence d'un corps étranger 
qu'on ne soupconnait pas en raison de la facilité avec 
laquelle il était toléré. C'était un shrapnell, fixé dans 
la cloison des fosses nasales, que l'auteur a extrait 
en l'abordant par une incision sous-labiale. Les images 
radiographiques ont beaucoup facilité l'opération en 
précisant le siège du corps étranger, sa forme, ses 
rapports avec la cloison et en permettant d'étudier 
la meilleure facon de l'aborder. P. COLOMBIER. 


Baumgartner et H. Toussaint (Paris). — Extrac- 
tion d'un shrapnell localisé dans le lobe tempo- 
ral par le compas de Hirtz ¡Bull. st Mém. de la 
Soc. de Chirurgie de Paris, t. XLI n° 4, 2 Fé- 
vrier 1915, p. 219-221). 


L'observation rapportée par les auteurs relate une 
heureuse localisation obtenue par la méthode du com- 
pas de Ilirtz. Un shrapnell a été trouvé à 3 cenli- 
metres et demi de profondeur dans le lobe temporal 
à Vendroit exact où l'indiquait l'aiguille de l'appareil. 

P. COLOMBIER, 


618 


H. Morestin (Paris). — Extraction par la bouche 
d'une balle arrêtée dans l'espace maxillo-pha- 
ryngien (Bull. el Mém. de la Soc. de Chirurgie de 
Paris, t. XLI, n° 6, 16 Février 1915, p. 426-429, 
2 fig.). 


Deux radiographies faites par M. Béclère ont per- 
mis à l'auteur de localiser et d'extraire une balle qui 
n'avait pu être trouvée lors d'une première opération. 
Cette balle logée contre la paroi du pharynx entre 
amygdale et les carolides a été abordée par la voie 
buccale. P. CoLoMBIER. 


G. W. Boot (Chicago). — Quatre cas de corps 
étrangers dans les voies aériennes ou dans 
l'assophage,(The Journal of the American Medi- 
cal Association, vol. LXIV, n° 10,6 Mars 1915, 
p. 817-819, 4 fig.). 


L'auteur rapporte 4 observations de corps ¢trangers 
avalés par des enfants, avec les radiographies corres- 
pondantes. Ces cas montrent le grand secours que 
peut apporter au clinicien la radiographie en spé- 
cifiant rapidement la localisation exacte du corps 
étranger, renseignement que l'examen chnique aidé 
de la bronchoscopie n'est pas toujours capable de 
donner. P. COLOMBIER. 


Th. Weiss et Georges Gross (de Nancy). — Notes 
de chirurgie de guerre (Bull. et Mém. de la Soc. 
de Chirurgie, de Paris, t. XLI, n° 4, 2 Fév. 1915, 
p.157 à 174, 11 fig.). 


Les auteurs, affectés à l'hôpital militaire de Nancy 
ont eu à y traiter environ 2000 blessés. Ce qui leur a 
surtout permis de suffire à leur très lourde tâche, 
c'est le fonctionnement absolument parfait du service 
radiographique du professeur Guilloz. « La chirurgie 
de guerre, disent-ils, ne saurait avoir aucune préci- 
sion sans l'emploi de la radiographie. La radioscopie 
n'est réellement utile que pour déceler un corps 
étranger souvent loin de son point d'entrée; elle ne 
saurait remplacer limage radiographique qui seule 
permet de bien établirles indications opératoires. » 

Cette opinion de Favantage de la radiographie sur 
la radioscopie pour la localisation des corps étran- 
gers est très discutable, mais nous ne nous attarde- 
rons pas à en faire la crilique ici. 

Particle de MM. Weiss et Gross est illustré par 
plusieurs reproductions de radiographies intéres- 
santes qui montrent les différentes modifications des 
balles au sein des tissus, depuis la balle de fusil 
intacte jusqu'à sa fragmentalion en éclats innom- 
brables. P. COLOMBIER. 


RADIOTHÉRAPIE 


Prof. G Scaduto (Palerme), — Les rayons de 
Finsen et les rayons de Rontgen dans le traite- 
ment du lupus vulgaire (La Radiologia medica, 
n°4, 1915, p. 164 à 175,19 photos.). 


SUBSTANCES 


Frank E. Simpson (Chicago). — Traitement des 
chéloides par le radium (The Journal of the 
american Medical Association, Vol. LXIV, n°16, 
17 Avril 1915, p. 1500, 4 photos). 


LA. distingue les cheloides vraies des tissus cica- 
triciels mixte. Les chéloïdes vraies, surtoutcelles qui 


Rayons X. 


Tout en rendant hommage aux résultats obtenus 
parla méthode de Finsen dans le traitement du lupus 
vulgaire, l’auteur considère que cette méthode, très 
longue et très onéreuse, ne peut, de plus, donner de 
satisfaction que pour les cas de lupus très superli- 
ciels. H donne donc la préférence à la radiothérapie. 
Au point de vue de la technique l'auteur a recours 
dès la première séance à une dose forte causant un 
certain érytheme, ce qui lui aurait permis de guérir 
certains lupus en une seule séance. À l'appui de sa 
thèse, l’auteur publie neuf observations. 

F. LOBLIGEOIS. 


G.-P. Boussi. — Les épithéliomas de la paupière 
(These de Paris). 


Les rayons X ou le radium donnent dans le traite- 
ment des épithéliomas superficiels à évolution lente 
des résultats égaux à ceux du bistouri, mais les cica- 
trisations qu'ils provoquent sont plus esthétiques. 

Quand la tumeur envahit le cartilage tarse, un acte 
chirurgical doit préparer les voies à la radiothérapie, 
laquelle devra être prolongée longtemps pour éviter 
les récidives. 

L'auteur hésite à donner la préférence au radium 
ou aux rayons X: le premier étant peut-ètre un agent 
plus puissant, mais dont le prix élevé restremt beau- 
coup l'usage; le second, d'un abord beaucoup plus 
facile, est le plus souvent très efficace. Ces deux thé- 
rapeutiques ont à leur actif des cures miraculeuses 
et des insuccès flagrants. P. COTTENOT. 


ACCIDENTS 


Mlle Sophie Feggin. — Du cancer radiologique 
(These de Paris). 


Les cancers développés sur les radiodermites chro- 
niques présentent une analogle frappante avec ceux 
des goudronneurs et des ramoneurs. Ce sont des 
cancers professionnels. 

Ils apparaissent de préférence au dos des mains 
et des doigts chez des sujets jeunes présentant une 
radiodermite chronique ancienne. fis font suite à la 
radiodermite uleéreuse plus souvent qu’à des lésions 
hypertrophiques. Il est très rare qu'ils apparaissent 
sur une peau atrophice. 

Après une évolution lente et progressive, la termi- 
naison est fatale si l'on n’est pas intervenu à temps. 

L'histologie montre la transformation de la radio- 
dermite en cancer; on voit d'abord une zone papil- 
lomateuse, puis des globes épidermiques apparais- 
sent. Rarement on a vu, au lieu d'épithélioma lobulé, 
du tissu sarcomateux. 

Ainsi l'irritation physique prolongée due aux 
rayons X est capable de transformer une lésion bé- 
nigne en tumeur maligne; ceci est un argument en 
faveur de la non spécificité des causes des cancers, 
à moins qu'il faille faire intervenir une action biolo- 
gique particulière aux rayons X. 

Le traitement consiste dans l'intervention chirur- 
gicale, mais c'est surtout la prophylaxie de ces acci- 
dents à laquelle on doit s'attacher, grace à l'emploi 
rigoureux des moyens de protection efticaces. 

P. COTTENOT. 


RADIOACTIVES 


sont de récente formation et celles qui surviennent 
chez les enfants, sont particulièrement sensibles aux 
rayons sélectionnés du radium. 
a dose à donner varie suivant chaque cas indivi- 
duel et nécessite une grande expérience clinique. 
Les douleurs sont rapidement influencées par Île 
traitement. I! faut employer les appareils à vernis 


Substances radioactives. 


lorsque la chéloïde présente une certaine étendue. 
Pour les chéloïdes Iméaires. consécutives par exemple 
à une incision opératoire on peut se servir d'un tube 
de radium, mais il faut avoir soin de préserver la 
peau saine de chaque côté de la chéloide. Il est en 
général inutile de recourir aux réactions fortes qui 
sont susceptibles de déterminer ultérieurement des 
télangiectasies. 

Dans les cas favorables, la chéloïde a la couleur 
et donne la sensation d'une peau normale. Parfois 
elle peut rester un peu rouge. D'après PA. le traite- 
ment des chéloides par le radium ne comporte jamais 
d'échecs. R. CHAPERON. 


M. Bertolotti (Turin). — Sur un cas de carcinome 
de l'amygdale guéri par la radio et radium- 
thérapie (La Radiologia medica, n° 4, 1915, p. 155 
à 164). 


L'auteur rapporte un cas de cancer de l’amygdale 
traité lant par la voie buccale que par la voie trans- 
cutanée (par plusieurs portes d'entrée). Quand la 
tumeur eut beaucoup dimmué de volume, on termina 
la cure par des applications intra-buccales de sels de 
radium. La guérison fut complète. L'auteur insiste 
avec raison sur les nécessités d’une bonne technique; 
puis il entre dans de longues considérations sur le 
mode d'action des radiations et estime qu'il faut con- 
sidérer les rayons de Röntgen comme une sorte de 
chimiothérapie indirecte. F. LobLIGEOIS. 


M. Mameli Spinelli. — La rontgenthérapie du 
cancer utérin (Arch. italiennes de gynécologie, 
n° 9, 1915). 


L'action spécifique doit s'entendre dans ce sens 
que les rayons, après avoir traversé une couche de 
tissus sains, sans Paltérer, agissent ensuite théra- 
peutiquemont sur les cellules en état de grande ré- 
ceptivité (cellules carcinomateuses) situées profondé- 
ment. Les petites doses ont une action irritante, 
accélèrent l'accroissement de la tumeur et, par suite, 
sont nocives. Les rayons sont d'autant plus efficaces 
que leur dureté est plus grande. On doit administrer 
dans le plus bref délai possible les doses capables 
de détruire les éléments néoplasiques. Ces doses de- 
vront ètre très élevées puisque des doses faibles 
déterminent un coup de fouet sur la tumeur. L'auteur 
estime que cette dose doit être de 500 à 500 H au 
niveau de la tumeur, done, de 3000 à 5000 H à la peau. 
Il utilise trois portes d’entrée cutanées et une vagl- 
nale. Avec celle technique, on observe la régression 
rapide de la tumeur, la diminution de la douleur, la 
cessation des hémorrhagies et des pertes fétides et 
l'amélioration notable de l’état général. 

F. LonBLIGFOIS. 


F.-J. Schænenberger et S.-W. Schapira. M. D. 
(New-York). — Application de radium dans la 
vessie pour carcinome (The Journal of the Ame- 
rican medical Association, 21 Novembre 1914. 
Vol. LXIII, n° 21, p. 1852-1855). 


Les observations relatives au traitement du carci- 
nome de la vessie par le radium sont rares. Les A. 
nous en rapportent 2 cas dont Pun eut une issue fatale 
6 mois après l'intervention. 

Dans l’un, l'examen cystoscopique montra une tu- 
meur molle siégeant au niveau du trigone; pour 
l’autre la clinique permit de porter le diagnostic de 
cancer primitif de la prostate avec propagalion à la 
vessie. 

Chez le premier; après avoir fait une cystostomie, 
on laissa en contactavec la tumeur pendant 12 heures, 
un tube contenant 15 milligrammes de radium; on fit 
ensuite une incision dans le tissu néoplasique même 
et on y enfouit le même tube à nouveau pendant 


619 


12 heures. Dans le second cas, après avoir fait une 
prostatectomie, on employa la mème technique. 

Le premier patient eut sa plaie opératoire cicatri- 
sée au bout du onzième jour (c'est pour ce malade 
que l'issue fut fatale); chez le second, la vessie était 
fermée au bout de trois semaines. 

Des examens evstoscopiques pratiqués au bout de 
deux et trois mois montrérent une muqueuse vési- 
cale d'apparence lisse et de couleur sensiblement 
normale. , 

Les A. notent chez ces deux malades des accès 
pyrétiques intenses dans la huitaine qui suivit lin- 
tervention; ils les expliquent par une résorption de 
toxines dues à la destruction des tumeurs par le ra- 
dium. M. Buvar. 


C. E. Iredell (Londres). — Un cas de lèpre traité 
par le radium et la diathermie (The Lancet, 
Décembre 4914, n° 4762, p. 1299). 


LA. étudie l'évolution d'un cas de lèpre observé 
sur un médecin directeur d'un asile de lépreux pen- 
dant sept ans et qui fut traité par le radium et la 
diathermie. 

Une application de radium d'nne durée de 25 mi- 
nutes suffit pour assurer la cicatrisation d’un léprome 
de la lèvre supérieure ; six applications (de 25 minutes 
de durée chacune) de 22 milligrammes et demi de 
radium furent faites sur le nerf cubital siège de phé- 
nomènes douloureux. On fiten outre des séances de 
diathermie d'une durée de 20 minutes. Sous l'influence 
de ce traitement PA. signale une diminution de la 
douleur dans le bras et une sensation plus percep- 
tible de la force musculaire. Des troubles gastro- 
intestinaux concomitants (vomissements, douleur, 
constipation) disparurent à la suite d'applications de 
diathermie et l'A. préconise ce mode de traitement 
pour les localisations splanchniques de cette affec- 
tion. M. Buvar. 


Fichera. — Quelques inconvénients du traite- 
ment par le thorium X (Communication au 
Congrès de Génes, Octobre 1914, in La Radiolo- 
qia medica, Janvier 191). 


La grande affinité du thorium X pour la moelle 
osseuse et le sang expliquent sa tendance hémorra- 
gipare. Il convient de bien se rappeler cet inconvé- 
nient afin de prendre toutes les précautions néces- 
saires quand on Pemploie en injections intra-vei- 
neuses. De plus, à cause de son élimination très 
lente, il convient de mettre un intervalle d'au moins 
six à sept jours entre deux injections consécutives. 

Sur douze malades traités, l'auteur observa trois 
cas @hémorragie: le premier malade, atteint d'ietère 
hémolytique, eut trois graves hématémeses avec 
melena; le second atteint de carcinome gastrique, 
eut deux hématémeéses; le troisième, atteint de car- 
cinome du foie, eut des hémorrhagies cutanées dif- 
fuses. F. LobBLIGEOIS. 


Jappelli. — Action biologique et thérapeutique 
du thorium X (forma medica, n° 17, 1914). 


Revue générale qui commence par un exposé des 
propriétés physiques et biologiques du groupe des 
substances radioactives auquel appartient le tho- 
rium X. De son étude pharmaco-dynamique, il résulte 
que le thorium a les mèmes indications thérapeutiques 
que Pémanation du radium, mais qu'il est sensible- 
ment plus actif que cette dernière. Par exemple, il 
est à noter que dans des cas ou la radiothérapie 
n'agissait plus, le traitement par le thorium a été 
employé avec de notables résultats. Dans la goutte, 
les résultats sont bons mais inconstants. Influence 
notable sur Phypertension. Quelques succes dans des 
scialiques ebroniques, dans l'impuissance et dans 
quelques affections médullaires. Résultats encoura- 


620 


geants dans des tumeurs malignes. Aucune action 
dans les maladies infectieuses. 

L'usage du thorium X, est contre-indiqué dans 
l'hyposystolie, le diabète grave, les états fébriles, la 
maladie de Basedow, les affections ou la résistance 


E lectrologte. 


globulaire est diminuée, avec tendance à l'hémor. 
ragie. 

Quoi qu’il en soit, le thorium semble étre un agent 
thérapeutique destiné à jouer un certain rôle dans la 
thérapeulique moderne. F. LoBLIGEOIS. 


ÉLECTROLOGIE 


TECHNIQUE ET APPAREILS 


Bordier (Lyon). — Un moyen très simple d'élec- 
trisation pour hôpitaux militaires (Presse médi- 
cale, n° 75, 29 Octobre 1914). 


Dans un flacon de verre d'une contenance de 200 à 
750 gr., on met un peu moins de 1 cm. de hauteur 
de chloroforme, puis on remplit le flacon d’eau jus- 
qu'aux trois quarts. Dans deux rainures latérales du 
bouchon, on fait passer deux fils isolés, dénudés à 
l'extrémité et plongeant l’un dans le chloroforme, 
l’autre, très court, seulement dans l'eau. Le courant 
(alternatif ou continu) est pris sur une lampe de la 
salle et amené par deux fils souples, dont l’un est 
fixé à un des fils du flacon, l’autre à une électrode 
constituée par un rouleau entouré de molleton. Le 
2° fil du flacon communique avec une 2 électrode 
plane et spongicuse. 

Les deux électrodes étant imbibées d’eau chaude 
et l'électrode plane étant placée sur la cuisse, par 
exemple, le rouleau est promené surla région à élec- 
triser. On incline peu à peu le flacon-rhéostat de 
maniére á rendre de plus en plus faible l'épaisseur 
de chloroforme au-dessus du fil et, par conséquent, 
augmenter l'intensité du courant. 

11 faut après chaque séance retirer du flacon le fil 
long, afin d'éviter que la substance isolante en soit 
dissoute par le chloroforme. 


Bordier (Lyon). — Un moyen très simple d'élec- 
trisation pour hôpitaux militaires (Presse médi- 
cale, n° 5, 4 Février 1915). 


L'A. indique quelques perfectionnements à son 
appareil décrit précédemment (V. ci-dessus) : 

4° Pour régler commodément l'intensité du courant, 
la partie dénudée du fil plongeant dans le chloroforme 
devra être recourbée et l’on enroulera sur elle un fil 
métallique très fin dont l'extrémité relevée émergera 
la première du chlorofor- 
me quand on inclinera le 
flacon. L'intensité du cou- 
rant augmentera à me- 
sure que la partie émer- 
geante de ce fil deviendra 
plus grande(on atteindra, 
par exemple, 10 à 15 mA. 
en courant continu); si 
l'on veut du courant plus 
intense encore, on incline 
le flacon jusqu'à ce que 
le gros fil dénudé touche 
l'eau. 

2 Pour n'avoir pas à 
retirer du flacon le fil long 
après chaque séance, il 
suffit de l'introduire dans 
un fin tube de verre qui 
traverse le bouchon. On 
introduit ce tube contenant le fil avant de ver- 
ser le chloroforme et l’eau afin que l’eau n’y pénètre 
pas. 

3* Enfin, si on utilise le courant continu, il faut, 


pour éviter les altérations électrolytiques, que le fil 
plongeant dans le chloroforme soit relié au pôle 
négatif (on le reconnait en mettant dans l’eau l'extré- 
mité des deux fils souples amenant le courant sur le 
négatif se dégagent les bulles gazeuses les plus nom- 
breuses). 

Il sera également avantageux de remplacer le fil 
court plongeant dans l’eau par un crayon de charbon. 


Montage et utilisation de la dynamo-faradique 
(Arch. d'électr, médicale, n°390, Avril 1915, p.117 
à 124, 2 fig.). 


Note indiquant le principe et le mode de fonction- 
nement de la dynamo-faradique construite par la mai- 
son Gallot et Cie sur la demande du Pr Bergonié. 
Cet appareil donne du courant faradique à ondes très 
aiguës et peut fournir une intensité très importante, 
permettant de traiter plusieurs malades à la fois. 
Supprimant l'interrupteur, elle donne un courant 
d'une grande régularité bien moins désagréable pour 
le patient que le courant faradique ordinaire. 

Mais un avantage très appréciable de cet appareil 
est qu'avec lui il est possible de faire des expé- 
riences : 

f° A quantité d'électricité constante et à temps 
variable; 

2° A temps d'excitation constant et à quantité va- 
riable ; 

3 A différence de potentiel maximum constante et 
à temps variable. 

Toutes les grandeurs peuvent être mesurées ou 
déterminées très simplement. 

ll semble donc que la nouvelle machine dynamo- 
faradique permette de faire des études plus appro- 
fondies des réactions physiologiques et qu'on pourra, 
grâce à elle, créer un procédé d'électro-diagnostic sur 
des données vraiment scientifiques. 

Nous ne pouvons, après essai de cet appareil, que 
dire notre espoir de le voir rendre les services qu'on 
peut en attendre. F. LOBLIGEOIS. 


APPAREILS ÉLECTRIQUES 
POUR LA RECHERCHE 


DES CORPS ÉTRANGERS 


Bergonié (Prof.) (Bordeaux). — La mobilisation 
dans les tissus des projectiles magnétiques par 
des séances répétées d'électro-magnétisme 
(Arch. d'électr. médicale, n° 388, Février 1915, 
p. 25-27). 


Avec un électro-aimant puissant, on peut agir sur 
les corps étrangers magnétiques (éclats d'obus, balles 
allemandes, chemises de balles allemandes), mais sur 
ceux-là seulement. Cette action consiste d’abord dans 
leur découverte, puis dans le fait que des séances 
répétées provoquent leur mobilisation dans les tissus 
et rendent ainsi leur extraction plus aisée. Cette 
mobilisation est un fait constant. L'auteur en résume 
trois cas typiques 


Électrologie. 621 


Bergonié (Prof.) (Bordeaux).— Nouvelle méthode 
pour rechercher, localiser et extraire chirur- 
gicalement les projectiles magnétiques (Bull. et 
Mémoires de la Société de Chirurgie, n° 15, 
14 Avril 1915, et Arch. d'électr. médicale, n° 390, 
Avril 1915, p. 89 à 107, 2 fig.). 


Voici un résumé de l'auteur lui-mème de cette 
importante communication : 

ie Au moyen d'un électro-aimant puissant, on peut 
déceler et localiser les projectiles magnétiques. (Voir 
l'analyse ci-dessus.) 

X Cette méthode, purement objective, ne fait inter- 
venir ni schéma ni repère; ellene met en jeu que le 
sens du tact qui, chez le chirurgien, est si parfait et 
si entrainé. Découvrir, en effet, un projectile au moyen 
de l'électro-vibreur, c'est sentir par le palper les 
vibrations communiquées aux tissus qui l'entourent 
par le projectile magnétique. mis lui-même en vibra- 
tion par l'électro-vibreur convenablement approché 
sans contact. Ces vibrations sont senties par les doigts 
soit à la surface de la peau. soit profondément dans 
les incisions, les plaies, ete. Toute vibration sentie 
indique sûrement l'existence d'un projectile magné- 
tique dans le voisinage. 

3° Pourrepérer et localiser le projectile magnétique 
découvert, il suffit de rechercher, toujours par le tou- 
cher, Je point de vibration maxima; le projectile est 
au-dessous de ce point. C'est sur ce point que doit 
être faite l'incision pour arriver à l'extraction la plus 
facile. 

4° Pour extraire le projectile, le chirurgien se ren- 
seigne lui-mème par la perception sous le doigt des 
vibrations des tissus, et cela à tous les temps de son 
opération. Il est guidé par l'appareil dans ses recher- 
ches autant de fois qu'il le désire, et de plus en plus 
sûrement, vers le projectile, jusqu'à ce qu'il le sente 
vibrer sous le doigt. 

5° La méthode ne présente, mème lorsqu'on pro- 
longe les recherches, ni danger, ni mème inconvénient 
pour le blessé, le chirurgien ou les assistants. 

F. LoBLIGEOIS. 


PI. Mauclaire (Paris). — Appareils électriques et 
téléphoniques pour la localisation et l'extrac- 
tion des corps étrangers métalliques (Bull. et 
Mémoires de la Société de Chirwrgie,n° 40, 29 Dé- 
cembre 1915, p. 1591-1592). 


A propos de l'extraction d'un corps étranger de la 
plevre, M. Mauclaire passe en revue les divers appa- 
reils électriques que l'on a préconisés pour guider 
sur les projectiles magnétiques : 

1° Le galvanomètre. Les deux anneaux d'une pince 
à deux mors sont reliés chacun à un des pôles d’un 
galvanométre; quand les deux mors touchent le pro- 
jectile à la fois, il y a déviation de l'aiguille du galva- 
nomètre. 

% La sonnerie électrique. Ici, le contact avec le 
projectile fait marcher la sonnerie électrique (pro- 
cédé infidèle). 

3° Le téléphone de Hedley. Il se compose d'une pile, 
d'un récepteur téléphonique et d'un détecteur élec- 
trolytique. Quand la pince est en contact avec Île 
corps étranger, il se produit un bruit de friture très 
net. (Voir pour les détails, p. 612.) 

4 La balance électro-magnélique de Hugues. Elle 
comporte une pile électrique, un interrupteur et deux 
bobines d'induction exactement pareilles dont les 
primaires sont dans le circuit de la pile. Si l'on appro- 
che une des bobines d’une masse métallique, le télé- 
phone se fait entendre. F. LouLiGEois. 


Rollet (Lyon). — Extraction des balles alleman- 
des et des éclats d'obus à l’aide de l’électro- 


aimant géant (Arch. d'éleclr. médicale, n° 387, 
Janvier 1915, p. 18 et 19). 


L’électro-aimant de l'hôpital Desgenettes, à Lyon, 
a une force portante de 1150 kgs. Il est utilisé d'or- 
dinaire pour l'extraction des corps étrangers intra- 
oculaires. M. Rollet a imaginé de l’employer pour 
l'extraction des projectiles de guerre. Seuls, les éclats 
d'obus et les balles allemandes à cause de leur enve- 
loppe (ferro-nickel) sont magnétiques et sont influen- 
cés par Pélectro-aimant. L'auteur aurait réussi à 
retirer un certain nombre de projectiles par ce pro- 
cédé : en approchant de la région où l'on soupçonne 
la présence d’un corps étranger l’électro-aimant, le 
blessé ressent une douleur plus ou moins vive et la 
peau ence point se soulève. Soulévement de la peau 
et douleur confirment ce diagnostic. Puis le projectile 
attiré par l'aimant se fraie un chemin à travers les 
masses musculaires. Quand il est sous la peau, une 
petite incision permet son extraction facilement. 

Procédé intéressant, mais qui nous parait condam- 
nable à plusieurs points de vue : il est douloureux, 
donc si l’on veut éviter au blessé la douleur, il néces- 
site autant que les autres l'anesthésie générale; il est 
aveugle, et l’on peut craindre qu’un éclat d'obus à 
arètes vives, comme il y en a tant, coupe sur son 
passage par le plus court chemin, filets nerveux ou 
vaisseaux sanguins. Enfin, si comme cela arrive fré- 
quemment, le projectile s’est entouré d'une couche 
de sérosité purulente, il est impossible par ce pro- 
cédé de le savoir et de faire le drainage nécessaire. 

En résumé, procédé d'exception, vu le prix énorme 
et l'encombrement d’un pareil outillage; procédé infi- 
dèle au point de vue diagnostique, puisqu'il ne décèle 
ni les balles françaises, ni les objets en cuivre comme 
nous en avons vus plusieurs (bouchons de percuteurs. 
boutons, pièces de monnaie); procédé aveugle pou- 
vant entrainer des dégâts, procédé douloureux. Il 
nous semble à rejeter complètement. 

F. LoBLIGEOIS. 


Marcel Baudoin. — La boussole et les blessures 
par balles de fusil (Arch. d'électr. médicale, 
n° 387, Janvier 1915, p. 21 et 21). 


L'auteur a imaginé de faire le diagnostic de la na- 
ture des projectiles au moyen de la boussole : il dit 
mème que le blessé sera ainsi plus rassuré si, se 
servant dune boussole, il se rend compte qu'il a une 
balle de fusil, moins grave qu'un éclat d'obus. L'au- 
teur oublie absolument que les éclats d'obus sont 
aussi magnétiques, sinon plus, que les balles de fusil 
allemand et que, par suite, ce procédé de diagnostic 
sur lequel il insiste ne vaut rien. De plus, s’il est vrai 
qu'une balle de fusil allemand fait dévier la boussole, 
il suffit d'envelopper, dans l'épaisseur d’un mouchoir 
de batiste mouillé, une balle de fusil pour empècher 
toute déviation d’une boussole mème très sensible. 
A plus forte raison s’il s'agit d'une balle incluse sous 
la peau les déviations sont-elles nulles! 

F. LOBLIGEOIS. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


M. Mendelssohn. — De la valeur diagnostique 
et pronostique de l'examen électrique des 
nerfs sectionnés ou comprimés (Bull. de l'Aca- 
démie de Médecine, tome LXXIII, n° 8, 25 Fév. 
1915, p. 272 280). 


L'examen électrique des nerfs sectionnés ou com- 
primés permet, d'après l'auteur, de formuler un pro- 
nostic non seulement au point de vue de la curabilité 
de l'affection, mais aussi au point de vue de sa durée 
probable. La dissociation de la conduction et de 


622 


Pexcitabilité d'un nerf lésé est d'un pronostic favo- 
rable. 

La valeur diagnostique de l'examen électrique est 
incontestable, mais cependant elle reste relative. Il 
faut tenir compte, en effet, des cas spéciaux et anor- 
maux qui peuvent amener des causes d'erreur : par 
exemple, les anomalies des distributions des nerfs, la 
double innervation de certains muscles, la suppléance 
par anastomoses nerveuses, les synergies musculai- 
res, etc. 

Enfin Pincision exploratrice doit être réservée pour 
des cas très exceptionnels et compliqués dans les- 
quels l'exploration électrique ne peut fournir aucun 
renseignement précis sur l’évolution de la lésion dans 
le nerf intéressé. P. COLOMBIER. 


P. Cottenot et P. Reinhold (Paris). — Une réac- 
tion électrique particulière observée au cours 
de la régénération des nerfs (Bull. de l Académie 
de Médecine, tome LXXIII, n° 11,16 Mars 1915, 
p. 345-345). 


En examinant les réactions électriques chez des 
soldats atteints de lésions des nerfs périphériques 
par projectiles, les auteurs ont constaté une réaction 
particulière qui se manifeste au cours de la régéné- 
ralion des nerfs. 

Quand l'excitation du nerf porte au-dessous de la 
lésion, elle ne provoque aucune réaction musculaire 
tant au courant faradique qu'au galvanique. Par contre 
l'excitation du nerf au-dessus de la lésion provoque 
des contractions musculaires normales brusques. Le 
nerf se comporte donc comme un nerf sain, au-dessus 
de la lésion, et répond normalement aux excitations. 

Cette réaction rare, puisqu'elle a été constatée 
9 fois sur 500 cas examinés, peut être considérée 
comme une réaction de régénération et comporte un 
pronostic favorable. P. COLOMBIER. 


Pierre Marie (Paris). — Des résultats fournis par 
lélectrisation directe des troncs nerveux dans 
la plaie opératoire chez les blessés atteints de 
traumatismes des nerfs (Bull. de lV Académie de 
Médecine, tome LXXIII n° 6, 9 Février 1915, 
p. 175 à 181, 1 fig.). 


L'auteur présente un appareil imaginé et réalisé 
par le Dr Henri Meige, destiné à porter une excitation 
électrique sur un nerf mis à nu dans une plaie opé. 
ratoire. La difficulté que les constructeurs avaient 
rencontrée jusqu'à ce jour dans la fabrication d'un 
appareil de ce genre consistait surtout dans la réali- 
sation d'électrodes entièrement et rigoureusement 
stérilisables. 

L'appareil du Dr Henri Meige se compose d'un 
manche isolant constitué par deux tubes de verre 
juxtaposés et reliés ensemble par des ligatures en fil de 
cuivre. Les pointes excitatrices sont des fils de nickel 
ou de platine introduits à frottement dur dans des 
tubes de verre effilés, maintenus eux-mêmes par les 
tubes du manche. Enfin, les conducteurs sont des fils 
de cuivre isolés au moyen de fragments de tubes de 
verre, alternant avec des perles de verre; ils sont re- 
liés à un appareil donnant du courant faradique à 
interruptions lentes (bobine à gros fil, de préférence). 

Cette méthode permet de reconnaitre ou d'authen- 
tifier les cordons nerveux situés dans la plaie opéra- 
toire, d'apprécier la gravité de leurs lésions au point 
de vue du pronostic et de décider la conduite à tenir 
vis-à-vis de ce nerf, suivant son mode de réaction. 

Mais surtout, et c'est là un des grands avantages 
de la méthode, elle permet de dissocier dans un meme 
nerf périphérique les localisations anatomiques et 
fonctionnelles de certains groupes musculaires in- 
nervés par ce nerf. 

On sait que, dans l'état actuel de la science, la 
grande majorilé des anatomistes, des physiologistes, 


Flectrologte. 


des électrologistes et des chirurgiens adinettent que, 
dans les troncs des nerfs périphériques, la conducti- 
bilité de l'influx nerveux est une conducetibilité glohale, 
c'est-à-dire que, par exemple, le tronc du nerf sciati- 
que, à sa sortie du bassin, fournit à tous les muscles 
innervés par ce nerf, sans qu'aucune distinction soit 
à faire entre les différents points de la tranche de ce 


nerf. En réalité il en est tout autrement. I] existe sur 


le pourtour de la tranche de tout tronc nerveux des 
membres une série de localisations des plus nettes. 
Suivant le point ou Pon fait porter l’électrisation à la 
‘acine du membre, on fait, à volonté contracter, à 
l'extrémité de ce membre, tel outel des groupes mus- 
culaires innervés par ce nerf. 

Cette notion d'une localisation très nette des diffé- 
rentes fibres motrices a un intérèt pratique évident : 
il est indispensable que, dans leurs sutures, les chi- 
rurgiens affrontent, aussi exactement que possible, 
les extrémités sectionnées des différents faisceaux 
nerveux du bout supérieur avec les mèmes faisceaux 
du bout inférieur. Sinon, on voit quelles fácheuses 
conséquences peut avoir pour les régénérations ulté- 
rieures, le manque de coïncidence entre les extrémités 
seclionnées des différents faisceaux. P. COLOMBIER. 


ELECTROTHERAPIE 


DERMATOSES 


Laborderie (Sarlat). — L’électricité médicale en 
dermatologie (Revue pratique d'Electroloyie et 
de Radiologie médicale, n° 16, Juin 1914, p. 137 
à 14). 


Parmi les diverses modalités électriques utilisées 
en dermatologie, l'auteur éludie dans cet article 
l'ionisation. Après quelques considérations sur l'his- 
torique de la question et la technique à emplover, 
l'auteur relate les résultats obtenus par les ions le 
plus souvent employés : ions zinc, magnésium, hypo- 
sulfureux, iode, radium, salicvhque, mercure. 

L'ion zinc utilisé en 1905 par le Prof. Leduc, a donné 
de bons résultats dans les cas de pelade, de furoncle 
et d’anthrax. Les cicatrices hypertrophiques, le lupus 
érvthémateux, les ulcères chroniques, les angiomes, 
les tumeurs cutanées ont bénéficié largement de son 
emploi. 

Lion magnésium rend de grands services dans le 
traitement des verrues. 

L'ion hyposulfureux encore à l'étude parait devoir 
¿tre efficace dans lacné, la séborrhée, le pityriasis 
versicolor, etc. 

L'ion iode a été employé avec succès dans le viti- 
ligo, lactinomycose, la sclérodermie. 

L'ion radium a donné quelques résultats heureux 
dans certains cas de cancer. 

L'ion sulicylique a amélioré certains cas Wichthyose 
et de kératose pilaire. | 

Enfin l'ion mercure a également quelques succès 
à son actif dans le psoriasis (Philippson). 

E. DECHAMBRE. 


SYSTEME DIGESTIF 


Gremeaux et Arnal (Dijon). — Nouvelle appli- 
cation des courants de haute fréquence á la 
stomatologie (Revue pratique d'Electroloyie et de 
Radiologie médicales, n° 16, Juin 1914, p. 129 
a 157). 

Apres un court apercu sur la difficulté de traite- 
ment de certaines dents infectées les auteurs exposent 
leur technique. Ils utilisent le courant de haute fré- 


Necrologie. 


quence en « application monopolaire à l'aide d'une 
électrode, composée d'un fil de platine inclus dans 
une gaine de porcelaine mince et eflilée montée sur 
un manche d'ébonite ». La cavité étant bien asséchée, 
on introduit la fine électrode profondément dans la 
dent et l’on établit le courant durant une minute envi- 
ron. Après quoi on Pintroduit aussi loin que possible 
dans la direction des canaux á traiter; on obture en- 
suite la cavité à la gutta. 

Les résultats, avec une bonne technique et quelques 
précautions, sont d'une certitude absolue. Trois 
observations détaillées de caries pénétrantes traitées 
sans succès par les moyens classiques terminent 
cette étude. Dans les trois cas, la haute fréquence 
produisit une guérison rapide et durable 

Les auteurs fondent de grands espoirs sur l'emploi 
de cette modalité électrique en stomatologie, espoirs 
qui sont depuis longtemps des réalités en médecine 
el en chirurgie. E. DECHAMBRE. 


623 


MALADIES DE LA NUTRITION 


Cavaillon. — Traitement de l'obésité par les mé- 
thodes scientifiques (Thèse de Paris, 1914). 


Dans la cure de Pobésité, à côté du régime, des 
médicaments, de la cure hydrominérale, l’auteur 
passe trop vile sur les agents physiques. 

Parmi les moyens physiques lélectricité a des 
indications trés précises. 

Après avoir énuméré le procédé du courant galva- 
nique continu et celui du galvanique à interruptions 
rapides de Leduc, l'auteur s'arrète un instant sur le 
procédé de Bergonié lequel — à condition cependant 
de l’associer au régime — donnerait des résultats 
très appréciables. L. BONER. 


NÉCROLOGIE 


TRIPIER (Paris). 


En juin 1907 la Société d'électrothérapie fêtait le 
cinquantenaire scientifique de celui que M. d'Arson- 
val avait baptisé « le père de lélectrothérapie fran- 
çaise ». Aujourd'hui ce n’est plus une fète mais un 
deuil qui rappelle à nos mémoires le nom de Tripier, 
éloigné depuis quelques années par son grand âge 
de nos réunions, mais qui avait cependant gardé 
jusqu'à ses derniers jours toute la verdeur de sa 
grande intelligence. 

L'œuvre de Tripier est considérable. Ses débuts 
comme préparateur de Claude Bernard orientérent 


d'abord son esprit vers la physiologie. C'est à cette 
influence que nous devons ses travaux sur l'Etude 
analytique de la pathologie nerveuse, sur les phénome- 
nes de nutrition, l'engorgement inflammatoire ou varices 
viscérales. 

Mais il fut avant tout et surtout un clinicien de 
grande valeur. Il analysait avec le plus grand soin 
les moindres symptômes présentés par ses malades, 
ne laissait rien passer d'intéressantou de nouveau sans 
chercher à en dégager les causes, sans en tirer des 
aperçus ingénieux toujours frappés au coin de son 
clair esprit, de son jugement sain et de son grand 
bon sens. 

La thérapeutique et l'hygiène tiennent une grande 
place dans les travaux de Tripier. Sa devise était 


Primum vivere, deinde philosophari. C'est elle qui 
Yorienta vers Vélectrothérapie à laquelle il resta 
fidèle toute sa vie et que nous avons seule à consi- 
dérer ici malgré tout lintérèt que présentent ses 
leçons cliniques sur les maladies des femmes, sur l’hys- 
térie, les maladies du système nerveux, l'arthrilisme 
tous travaux qu'on peut relire aujourd’hui, qui n'ont 
rien perdu de leur valeur, qui abondent en idées ori- 
ginales et qui, malgré la hardiesse des vues de.l’auteur 
et leur originalité, empruntent à son sens clinique, à 
son souci de l'honneteté et de la vérité scientifique, 
une véritable allure classique. 

La clarté de sa langue, l'élégance de son style, ne 
sont pas le moindre charme de ses écrits qui valent 
à cet égard ceux de nos grands cliniciens. 

En 1859 Tripier publiait un premier mémoire sur le 


_trailement des déviations utérines par la faradisation. 


On ne voyait alors dans l'électricité que l'agent qui 
avait fait contracter les pattes des grenouilles de 
Galvani. Les réactions musculaires provoquées par 
l'état variable étaient seules prises en considération. 
Les premiers mémoires de Duchenne avaient paru et 
ne traitaient que de la contraction systématisée des 
muscles. Aussi Tripier ne cherchait-il qu'à provoquer 
cette réaction mécanique, pour redresser un utérus 
dévié, mais le physiologiste qui avait suivi dans le 
laboratoire de Cl. Bernard ses travaux sur les vaso- 
moteurs et le sympathique ne devait pas en rester là. 
H constata vite les moditications profondes que la fara- 
disation d'un organe fait subir à sa circulation; il se 
rappela avoir déjà observé la cessation des batte- 
ments de l'artère du cordon pendant la faradisation 
du testicule ; et depuis lors dans tous ses mémoires, 
dans ses lecons cliniques, il ne cessa d'insister sur 
le drainage vasculaire provoqué par la faradisation, 
sur l'intérét qu'il présente dans les affections inflam- 
matoires chroniques, dans les congestions et les 
stases sanguines. C’est de ce point de départ que 
sont sortis ses travaux sur les contusions, les entorses, 
les arthrites chroniques. 

C'est en escomptant les réactions motrices en même 
temps que le drainage vasculaire qu'il conseille l'em- 
ploi de la faradisation contre les hypertrophies de la 
prostate et contre les fibromes utérins, les métriles chro- 
niques hypertrophiques. 

En somme on peut dire que Tripier a le premier 
sorti la thérapeutique par courants alternatifs de 
l'ornière des paralysies ou des atrophies musculai- 
res, pour en faire un agent de thérapeutique géné- 
rale, et on sait combien cette voie a été féconde en 
résultats. 


624 


C'est pour graduer plus facilement l'énergie fara- 
dique que Tripier imagina dès 1840 son appareil à 
hélices mobiles, le seul aujourd’hui employé et qu'il 
signala la différence physiologique du courant de 
tension produit par les induits à fil fin avec le courant 
de quantité des hélices à gros fil. 

Les travaux de Tripier sur le courant continu sont 
aussi de tout premier ordre, puisque en même temps 
que Ciniselli, il chereha à tirer parti de l'action caus- 
tique d'une électrode au contact des tissus pour la 
destruction du rétrécissement de l'urètre. C'est à cette 
opération née de la collaboration de Tripier et de 
Malley que Nélaton donna plus tard le nom d'électro- 
lyse. Le galranocaustique chimique de Tripier avait 
passé à peu près inapercue, Pélectrolyse de Nélaton 
eut un retentissement énorme. Et pourtant Tripier 
avait poussé à fond Pétude de cette opération et de 
ses suites. [avait montré que l'opération de Ciniselli 
était défectueuse parce que ce chirurgien employait 
l'électrode positive comme active. Tripier montra que 
les cicatrices acides positives rétractiles doivent 
amener une récidive tandis que les cicatrices alcali- 
nes négalives restent molles et souples. H avait pro- 
posé la même méthode curative contre les atrésies du 
col de l'utérus, les rétrécissements du rectum ou de Cceso- 
phage. 

Au cours de ses travaux, Tripier insista tout parti- 
culièrement sur la différenciation nécessaire entre 
l'action immédiate destruelive des alcalis ou des aci- 
des nés au contact des électrodes avec les tissus, et 
sur l’action de polarisation médiate créée par le pas- 
sage du courant entre les électrodes. Il demanda 
qu'à cette dernière soit conservé le nom d'électrolyse 
ou mieux de voltaisation réservant le terme de galva- 
nocaustique à la destruction polaire. On nous per- 
mettra d'ajouter que nous voudrions voir cette ter- 
minologie acceptée par tous les électriciens. 

Dans la cure du rétrécissement il demandait qu'on 
emplovát Paction décongestive et résolutive de la 
voltaïsation faible au début de Popération avant de 
faire agir l'action destructive de la galvanocaustique 
par un courant plus intense. 

C'est aussi à Punion de la galvanocaustique et de 
la voltaisation qu'il attribuait les excellents résultats 
de sa méthode de cautérisation tubulaire aujourd'hui 
tombée en désuétude grâce aux progrès de la chirurgie 
aseplique, mais qui pourtant mériterait d'être con- 
servée dans certains cas. Après avoir ponctionné un 
kyste, un abcès, un lipome, Tripier se servait du trocart 
comme électrode et faisait passer un courant continu 
dont l'action locale caustique changeait le trajet du 
trocart en fistule, et dont l'action de polarisation sur 
les parois internes de la tumeur liquide en amenait, 
par un mécanisme qu'il ne cherche pas à expliquer, 
la guérison rapide. 

La galvanocaustique des ulrérations anciennes, des 
fistules, des fissures présente, selon Tripier, ce double 
avantage d'une cautérisation destructive superficielle 
et d'une décongestion résolutive profonde. 


Necrologie. 


Nous ne résumons ici que quelques chapitres des 
travaux de Tripier. Mais si on veut bien considérer 
que chacun des mots que nous avons soulignés est 
le sujet d'un mémoire quelquefois trés étendu, on 
comprendra combien est vaste l'œuvre de Tripier; on 
verra tout ce que nous lui devons. Et nous n'avons 
pas parlé de sa contribution à notre outillage instru- 
mental, où, comme le disait M. d’Arsonval, « on re- 
trouve bien des nouveautés vieilles de cinquante ans qui 
nous viennent aujourd'hui sous des noms exotiques 
des quatre coins du monde. » Nous pourrions mainte- 
nant préciser en disant « de l'Europe centrale ». 

C'est encore au discours de M. d'Arsonval, lors du 
cinquantenaire de Tripier que nous voulons emprun- 
ter ces dernières phrases qui caractérisent si bien sa 
haute figure morale. 

« Toujours vous vous êtes effacé et volontairement 
soustrait à toutes les distinctions, à toutes les places, 
à tous les honneurs auxquels vous donnaient droit 
vos travaux. » 

Et plus loin :« Pour poursuivre la guérison et 
Pobservation de vos malades, vous n'avez jamais re- 
culé devant un sacrifice de temps, de peine ou d'ar- 
gent. Nous avions la consultation payante, la consul- 
tation gratuite, vous avez inventé la consultation 
payée. C'est la seule de vos méthodes qui soit à 
l'abri du plagiat ». Dr" Oubix. 


EIJKMAN (Hollande). 


Le Dr P. H. Eijkman, le distingué radiologiste de 
Scheveningue, ancien président de la Société néer- 
landaise de Radiologie, vient de mourir. 

Le Dr Eijkman avait été, en effet, un des premiers 
en Hollande à se spécialiser dans la radiologie, ses 
connaissances profondes en physique l'avaient incité 
à travailler cette spécialité; il s’occupait tout parti- 
culièrement du radiodiagnostic et avait publié à ce 
sujet un certain nombre de travaux. Ses confrères 
néerlandais. unanimes à reconnaitre sa haute compé- 
tence en la matière, l'avaient porté à la présidence 
de leur Société de Radiologie. Il était, en outre, pré- 
sident de la Société médicale de Physiothérapie et 
d'Hygiène, secrétaire de la Société néerlandaise 
d'Anthropologie. 

En France, le De Eijkman était également très 
apprécié de ses collègues; il avait été invité il y a 
2 ans à faire, à Paris, une conférence sur un appa- 
reillage de son invention, pour la radiographie sté- 
réoscopique et avait publié dans le Paris Médical un 
article très documenté. Présenté à la Société de 
Radiologie médicale de France, il avait été élu 
à Punanimité membre titulaire. : 

La radiologie française partage donc doublement 
le deuil de la médecine néerlandaise, car elle vient 


Le Gérant : PIERRE ÁCGER. 


de perdre un confrère distingué et un éminent 
collègue. G. HARET. 
76 662. — Paris. Imp. Lanure, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


DE L'IMPORTANCE DE BIEN DIFFÉRENCIER 
LES MANIFESTATIONS ORGANIQUES ET LES MANIFESTATIONS 
PSYCHIQUES CHEZ LES BLESSÉS DE GUERRE 


Par DELHERM et PY 


11 importe au point de vue du diagnostic, du pronostic et du traitement, de connaítre 
la nature exacte des accidents présentés par les blessés, de différencier les troubles 
organiques des manifestations inorganiques et, dans les cas d'association, de préciser 
ce qui doit être attribué à l'un ou à l'autre de ces états morbides. 

Cette différenciation ne peut se faire que par une étude minutieuse des divers 
symptômes physiques et fonctionnels, en particulier de l'état des réflexes; ét aussi 
parfois au moyen de l'exploration électrique. 


A. — BLESSES QUI N’ONT PAS ÉTÉ ATTEINTS PAR DES PROJECTILES 


Le cas type est celui du blessé qui a été projeté à terre par un obus de gros calibre 
éclatant à courte distance. L'homme a généralement perdu connaissance; lorsqu'il 
reprend ses sens il présente des troubles divers et souvent de l'impotence d'un ou de 
plusieurs membres. 

Les souvenirs du blessé peuvent parfois être de quelque utilité pour établir le 
diagnostic; mais son récit est souvent sujet à caution et les hystériques en particulier 
ont une forte tendance à exagérer leur état. 

L'examen des réflexes cutanés et tendineux donne des renseignements plus sûrs : 
leur modification signifie qu'il existe un état organique, alors que lorsqu'ils sont 
normaux il y a lieu de penser à l'hystérie. 

Voici, par exemple, un malade projeté à terre par l'éclatement d'un obus; il reste 
quatre heures évanoui; à son réveil il tente en vain de se lever; au bout de deux jours, 
il est alteint de mutité. Cinq mois environ après le traumatisme, la parole est redevenue 
normale, les bras ont toute leur souplesse, mais il persiste une parésie des membres 
inférieurs avec anesthésie. Le malade traîne particulièrement la jambe gauche qu'il ne 
peut soulever. Les réflexes tendineux sont normaux bien qu'un peu forts des deux côtés, 
les réflexes cutanés sont également bons; il n'y a pas de Babinski; l’anesthésie est 
complète dans tout le côté gauche. Le diagnostic de troubles psychiques s'impose. 

Un autre blessé a été renversé par l'éclatement d'un obus; il a craché du sang sur 
le champ de bataille et à l'hôpital; il est atteint d'une impotence absolue du membre 
inférieur gauche qui le force à marcher avec des béquilles. Mais le réflexe achilléen est 
normal des deux côtés; le patellaire, affaibli et plus lent à gauche, est cependant nette- 

N° 11. — Novembre 1915. I. — 40 


626 Delherm et Pr. 


ment percepuble, le Babinski est négatif à droite el indifférent à gauche; le cutané 
abdominal normal des deux côtés, la sensibilité est bonne. Il y a lieu de penser à des 
accidents inorganiques. 

Par contre, un troisième qui, comme les précédents, s'est trouvé dans la zone 
d'explosion d'un obus, a, immédiatement après, de l'impotence absolue de l'avant-bras 
droit; au bout de six mois, il n’est nullement amélioré. L'élévation du bras ne se fait 
guère au-dessus de l'horizontale; la contracture du biceps empêche l'extension à plus 
de 90°; la flexion et l'extension des doigts sont impossibles. Ces troubles sont en appa- 
rence analogues sans doute à ceux observés chez les malades précédents et le diagnostic 
d'hémiplégie hystérique a été porté; mais l'affaiblissement de la contraction du peau- 
cier, l'extension de l'orteil, l'exagération des réflexes achilléen, rotulien, tricipital, nous 
permettent de ranger nettement le sujet dans la catégorie des organiques. 


Le traitement est différent suivant qu'on a affaire á un hystérique, á un organique 
ou á un hystéro-organique. 

Dans l'hystérie il faut procéder à une rééducation motrice énergique sous une forme 
quelconque. 

Sans doute, la suggestion jouant un rôle prépondérant chez les pithiatiques, l’on 
peut voir des paralysies légères céder à un trailement électrique quelconque. Quand il 
y a quelques difficultés, il est cependant ralionnel de faire porter l'application sur le 
groupe musculaire malade : le courant faradique tétanisant en faisant énergiquement 
contracter les muscles montre au sujet que l'impotence n'est pas aussi profonde qu'il se 
l'était imaginé. Il convainc le malade du bon fonctionnement de ses muscles et peut lui 
suggérer l'idée d’une guérison certaine. 

Les étincelles de statique ou de haute fréquence, etc., toul procédé énergique, agit 
de la même façon sur les phénomènes hystériques. 

Il y a toujours grand avantage à commencer le traitement le plus vite possible, il 
agit d'autant mieux qu'il est plus précoce. 

Des paralysics hystériques traitées au début s'améliorent très rapidement alors que 
négligées elles traînent en longueur et ne guérissent même jamais. De plus elles 
finissent par laisser se créer des lésions organiques : rétractions tendineuses, positions 
vicieuses, d'un pronostic plus sombre et plus difficiles à guérir. Chez les organiques purs 
un traitement de douceur doit être la règle, et le courant galvanique pur et simple est le 
courant de choix. Une large électrode positive est placée sur la colonne vertébrale et un 
enveloppement ouaté négatif sur la région malade. On peut utilement associer au cou- 
rant le massage léger et la mobilisation. 


A 
Chez les hystériques purs la guérison est souvent complète. Elle dépend, ainsi que 
nous l'avons vu, de la précocité du traitement, mais aussi de la bonne volonté du malade. 
Certains font au début des progrès très rapides qui ne se perfectionnent plus ensuite 
lorsqu'ils voient qu'une guérison prochaine va les faire rentrer dans le rang. 
D'autres sont des apathiques qui, sans faire preuve de mauvaise volonté, subissent 
le traitement sans l'aider. 


Manifestations nerveuses chez les blessés. 627 


Enfin quelques-uns se refusent à tous soins dans l'espoir que l'infirmité pourra 
facilement guérir après la guerre par un traitement approprié ou leur vaudra une pen- 
sion de l'Etat. 

Dans les cas où il existe une association hystéro-organique on peut avec le courant 
faradique ou la haute-fréquence soustraire tout ce qu'il y a de pithiatique et améliorer 
ainsi grandement le malade; il y a lieu ensuite de traiter la lésion organique par le eou- 
rant continu. 

Chez les organiques purs le traitement constitue un palliatif qui remédie à l’atrophie 
musculaire, aux troubles circulatoires sans prétendre à de grands résultats; il rend 
pourtant aux malades des services appréciables. 


B. — BLESSÉS ATTEINTS PAR DES PROJECTILES 


Le malade a reçu un projectile dans un membre ou à la racine du membre. Tantôt 
une fracture ou l'infection ont retardé la cicatrisation de la plaie, tanlot la balle a sim- 
plement traversé en séton les tissus mous et la guérison a été rapide. Dans tous les cas, 
il reste une paralysie d'un groupe musculaire ou de tout un membre. 

Cette paralysie peut être organique, inorganique ou associée. 

L'inspection du membre peut déjà donner d’utiles indications : les troubles vaso- 
moteurs et trophiques nous font sans doute soupconner la névrite, mais les renseigne- 
ments les plus importants nous sont donnés par l'examen des réflexes et l'examen élec- 
trique qui nous permet d'examiner chaque nerf et chaque muscle en particulier et d'en 
connaître la valeur fonctionnelle. 

Quels que soient les troubles moteurs observés, on ne rencontre jamais de troubles 
électriques graves el surtout de réaction de dégénérescence dans l'hystérie. Par contre, 
la présence de cette même réaction permet d'affirmer l'existence d'une lésion organique. 
On peut même parfois reconnaitre le siège de la lésion en étudiant la répartition de 
la RD. Si elle est limitée à un ou plusieurs territoires nerveux périphériques, il est 
logique de penser à des lésions portant sur le nerf ou les nerfs correspondants. Si elle 
affecte une topographie radiculaire il y a lieu d'incriminer une lésion des racines corres- 
pondantes. Si cette localisation n'est pas toujours possible, il n’en est pas moins vrai 
que la présence de la R D doit faire conclure à une lésion sérieuse du neurone moteur 
périphérique. 

Un de nos blessés, par exemple, montre une cicatrice d’entrée à la partie antéro- 
inférieure du bras droit dans la gouttière interne du biceps à 5 centimètres du pli du 
coude et une cicatrice de sortie à la face posléro-interne du bras à deux travers de doigts 
au-dessus de l'épitrochlée. Le trajet de la balle est indubitablement dans le voisinage du 
médian. Le malade prétend que, très rapidement après la blessure, la main a été forte- 
ment attirée par les extenseurs et mise en extension forcée. Actuellement il présente de 
l'anesthésie dans le territoire du médian; les mouvements de flexion du bras sur l'avant- 
bras sont impossibles ainsi que ceux du pouce de l'index et du médius. La flexion des 
deux derniers doigts n'est pas complète. L'avant-bras droit mesure 1 centimètre 1/2 de 
moins que le gauche. 

Le premier diagnostic porté a élé celui d'impotence fonctionnelle du membre supé- 
rieur droit par section probable du médian. 

Un examen électrique montre que les réactions sont normales et fait soupçonner 
que les troubles sont pithiatiques. 


628 Delherm et Py. 


Après un traitement approprié une amélioration très rapide vient confirmer ce 
diagnostic. 

Le malade suivant présente les cicatrices de deux plaies en séton, l’une de six cen- 
timètres environ à la partie externe de la jambe à trois travers de doigts au-dessous de 
lépine du tibia et l’autre un peu au-dessous de la précédente. Il n'y a pas eu fracture, 
tous les mouvements du pied sont très limités mais en somme possibles; les réflexes et 
la sensibilité sont normaux. Le diagnostic de pithiatisme semble s'imposer mais l'élec- 
trodiagnostic montre au faradique de l'hypo-excitabilité pour l'extenseur propre du gros 
orleil, et au galvanique pour le même muscle de la lenteur de la secousse : on peut 
conclure que si les troubles pithiatiques prédominent il existe néanmoins une légère 
lésion organique. 

I] est inutile de multiplier les exemples. On peut dire qu’en clinique les cas les plus 
divers peuvent se présenter et que, pour les dépister, un examen complet est souvent de 
rigueur. | 

Chez les hystériques purs, la rééducation faradique et l'étincelage de haute-fréquence 
sont les traitements de choix pour les troubles moteurs et sensitifs. 

Chez les organiques purs, s'il y a section nerveuse, l'électrothérapie seule ne peut 
donner de résultats; il en est de même dans les cas de compression par cal exubé- 
rant, etc.... Il appartient au chirurgien de juger l'opportunité d'une intervention et ce 
n'est qu'après elle qu'un traitement électrique peut donner le maximum d'effets. 

Dans ces cas, nous avons recours au courant galvanique. Il nous parait logique de 
soumettre plus spécialement à l’action du courant le lieu présumé de la lésion et d'enve- 
lopper la cicatrice d’une large électrode circulaire négative, le pôle positif étant appliqué 
sur les racines nerveuses. Nous espérons lutter ainsi contre les particules cicatricielles 
qui peuvent encore irriter le nerf et en mème temps contre l'élément douleur qui accom- 
pagne souvent les lésions nerveuses. Dans un second temps du traitement nous faisons 
agir l'action dynamique du courant sur les muscles plus particulièrement atrophiés. 


CONCLUSIONS 


Il faut éviter par un examen succinct de conclure trop vite au pithiatisme, se sou- 
venir qu'on ne doit arriver à ce diagnostic que par élimination et ne pas oublier que 
l'association hystéro-organique est la règle en pathologie nerveuse. 

La mise en lumière de ces divers cas importants pour le diagnostic l'est encore plus 
pour le pronostic qui intéresse l'Élat au double point de vue financier et de la Défense 
nationale. 

Le traitement est différent suivant que l'on est en présence d'un psychique, d'un 
organique ou d'un hystéro-organique. La douceur est la règle chez l'organique alors que 
l'on doit rééduquer énergiquement l'hystérique et doser les deux modes de traitement 
chez les hystéro-organiques. 

Dans aucun cas on n'enverra ces malades dans un dépôt ou en congé de conva- 
lescence. 


RÉFLEXIONS MÉDICO-CHIRURGICALES 
SUR LA PRATIQUE NEUROLOGIQUE EN TEMPS DE GUERRE 


Par JEAN FERRAND 
Médecin de l'hôpital Saint-Joseph, à Paris. 


De tous les organes, de tous les tissus atteints par les blessures de guerre ou lésés 
par suile de la guerre même, il n’en est pas de plus gravement touchés que les tissus 
nerveux, centres encéphalo-médullaires ou nerfs périphériques. En effet, si les vaisseaux 
se hent, si les muscles se réparent et les fractures se consolident, les tissus nerveux sont 
la plupart du temps irrémédiablement lésés. Aussi est-il fort intéressant d'étudier toutes 
les conséquences médico-chirurgicales de la guerre sur ce point particulier et de systé- 
matiser les maladies ou blessures du système nerveux de cause traumatique. 

Ceci n'est pas une revue générale de la question, qui serait beaucoup trop vaste, ni 
une statistique dont les chiffres, intéressants par eux-mêmes, sont donnés de bien des 
côtés. Mais, placé dans un des plus gros centres hospitaliers de la guerre, nous avons 
vu depuis le début beaucoup d'hommes de troupe et d'officiers dont le système nerveux 
était lésé. Beaucoup de ces lésions, vues dans notre hôpital et dans d’autres où l’amitié 
de nos confrères nous appelait, ne nous ont pas paru présenter d'intérêt spécial à 
l'époque guerrière. D'autres, au contraire, nous ont frappé par leur rareté et nous avons 
même, sur quelques points, acquis depuis le début des hostilités une expérience qui 
nous manquait. Sur ces curiosités ou ces nouveautés seulement nous voulons attirer 
l'attention, espérant qu'elles seront utiles à connaitre pour tous. 


NERFS PÉRIPHÉRIQUES 


Le système nerveux périphérique, sous la forme des nerfs mixtes des membres, est 
fréquemment victime des projectiles de guerre. Pratiquement le scialique au membre 
inférieur, le radial, le cubital et le médian au membre supérieur sont surtout atteints. 
Le diagnostic d'une lésion de ces nerfs se fait facilement dès le début, presque aussitôt 
après la blessure et, à cette époque, il est impossible de rien tenter pour éviter la paralysie 
consécutive. Il est rare, en effet, de voir ces plaies guérir sans suppuration, ce qui empêche 
toute intervention réparatrice : et le tenlerait-on, qu'elle échouerait, car même si l'infec- 
tion n'amène pas spontanément une suppuration abondante, les nerfs sont trauma- 
tisés, atteints toujours de névrile, el on ne peut les aborder sans une large ouverture qui 
suppure presque toujours après l'intervention chirurgicale, quelles que soient les pré- 
cautions aseptiques prises pendant l'opération. Donc, la conduite est simple : absten- 
tion de toute réparation nerveuse pendant 2 mois au moins et souvent plus longtemps. 

Passé ce temps, on est en présence d'un blessé dont la plaie est guérie, la cicatrice 
fibreuse plus ou moins élendue et qui subit une paralysie plus ou moins complète d'un 


nerf périphérique. 
Les symplômes de ces paralysies ne présentent rien de particulier. Troubles moteurs, 
(1) Bien que cet article n'entre pas directement dans les questions traitées par le Journal de Radiologie, 


il nous a semblé utile de le publier à cause de l'utilité qu'il présente pour nos collègues chargés des services 
d'Electrologie dans les centres neurologiques du Service de Santé. (Vote de la Rédaction.) 


630 Reflexions medico-chirurgicales. 


troubles sensitifs, troubles réflexes, troubles trophiques sont ceux des paralysies banales 
de ces nerfs, el ils sont décrits partout. Deux points seulement sont intéressants à préciser 
dans le diagnostic de paralysie d'un nerf périphérique : ces deux points consistent à 
savoir : 1° si le nerf est complètement sectionné ; 2° si le nerf est intact mais comprimé par 
la cicatrice. Et ces deux considérations ont une grosse importance, car la conduite ulté- 
rieure découle de ces précisions. 

Il semble que nous puissions aujourd'hui fixer à peu près notre ligne de conduite en 
profitant de l'expérience des autres. Un grand nombre de travaux ont déjà été publiés 
tant à l’Académie de Médecine qu’à la Société de Chirurgie, à la Société de Neurologie 
et par plusieurs centres d'hospitalisation spécialisés dans la pratique neurologique. Nous 
ne citerons aucun nom, mais nous pouvons profiter maintenant des expériences heureuses 
ou infructueuses qui ont été tentées depuis quelques mois ('). 

De tout ceci résulle que nous pouvons ramener les divers malades à 3 cas 
schématiques. 

I. Une blessure d'un membre est guérie et le nerf est comprimé dans la cicatrice : 
celle-ci pouvant d'ailleurs être fibreuse, être un cal osseux, etc.... 

Dans ce cas la paralysie motrice est incompléte; l’anesthésie aussi ne s'élend pas 
exactement à la région innervée par le nerf lésé. Les réactions électriques ne sont pas 
mauvaises : on n'observe ni R. D. complète, ni contraction vermiculaire. Mais les dou- 
leurs surtout sont intéressantes à analyser. Elles sont très variées, parfois vives, ce qui 
est une indication opératoire, tandis que dans certains cas de névrite ascendante ce signe 
est une contre-indication. 

Dans ces cas de constriction nerveuse, ce sont tantôt des douleurs continuelles sans 
crise apparente mais empêchant tout sommeil. D'autres fois ce sont des fourmillements 
dans l'extrémité du membre, par exemple dans le pied, quand le sciatique est lésé à la 
cuisse. Ces élancements arrivent par crises subites, sans raison, sans attouchement, 
souvent le bruit extérieur ou même la peur du bruit les ramène : nous en avons vu un 
exemple très net (comme ceux signalés par P. Marie surtout à propos du médian) chez 
un homme dont le sciatique avait été laissé baignant dans une poche de pus. D’autres 
comparent ces douleurs à des coups appliqués sur le membre. Enfin chez certains le mal 
remonte plus haut, la névrite est ascendante et le malade souffre même au-dessus de sa 
plaie et de sa lésion. Dans ce cas, presque toujours les troubles trophiques sont parallèles 
aux troubles sensitifs. 

Le diagnostic est facile, l'indication formelle : il faut opérer. 

L'opération consiste à chercher l'obstacle, à le lever en sectionnant les masses, 
fibreuses le plus souvent, qui sont la conséquence d'une suppuration prolongée, masses 
qui ne se reproduiront pas dans une cicatrice aseptique. On trouve un cordon nerveux un 
peu aplati, altéré, mais non coupé; on essaie de le poser sur des masses musculaires 
bien vivantes, on l'entoure de sérum chaud ou d'huile goménolée et on referme aseptiquement 
pour obtenir une réunion par première intention de la plaie. 

De tels cas sont fréquents, ils constituent le triomphe de la chirurgie nerveuse. Le 
succès est la règle, ou tout au moins est possible, la sensibilité revient en quelques 
jours, la motricité un peu plus lentement et les réactions électriques permettent de 
suivre au jour le jour la régénération fonctionnelle. Du reste, l'électrothérapie doit se 


(1) Cet article était sous presse quand ont paru les articles du Prof. Déjerine dans la Presse Médicale. 


sur la pratique neurologique en temps de guerre. 631 


poursuivre longtemps pour conserver l'intégrité musculaire et empêcher la dégénération 
des plaques terminales nerveuses soit musculaires, soit cutanées. 


IL. Le nerf est incomplètement sectionné. La cicatrice est souple et on n'y sent pas de 
brides fibreuses bien nettes pouvant être une cause de compression. II s'agit le plus sou- 
vent d'un tronc de gros volume, du sciatique ou parfois du médian. La paralysie motrice 
est incomplète, l'hypoesthésie vague et mal délimitée : pas de douleurs spontanées ou 
très peu, elles n'empéchent pas le sommeil; on ne constate non plus aucun trouble 
trophique. L'examen électrique ici rend encore service en montrant la paralysie complète 
et la dégénérescence quelquefois de certaines fibres à l'exclusion de certaines autres, ce 
qui permet d'affirmer la section incomplète du tronc nerveux. Cette dégénérescence est 
très systématisée : un muscle est parfois seul louché. 

Aucune hésitation non plus n'est à avoir ici. Il faut s'abstenir de toute intervention 
chirurgicale, respecter ces fibres conservées qui vont petit à petit servir de guide aux 
fibres sectionnées lesquelles croissent et essaient en suivant leurs voisines de retrouver 
le bout périphérique qui leur est propre. Le chirurgien n’a ici rien à voir et si le cas pré- 
cédent est le triomphe de la chirurgie, celui-ci est le succès de l’électrothérapie. On doit 
la continuer longtemps, des mois entiers, jusqu'à ce que les filets coupés aient retrouvé 
leur chemin. 

Cette conception du rameau nerveux central poussant un prolongement vers le bout 
périphérique, guidé dans son chemin par les fibres restantes et saines n'est pas une 
simple vue de l'esprit théorique. Des expériences sur l'animal ont montré que des nerfs 
complètement sectionnés et dont on suture ainsi les deux extrémités, après résection de 
plusieurs centimètres, par une suture à distance peuvent se régénérer et retrouver l'inté- 
grité de leur fonction à condition d’être guidés dans leur croissance vers une bonne 
direction. Dans une section incomplète cette condition se trouve réalisée pour les fibres 
coupées avec le maximum de chances de régénération. ll ne faut donc à aucun prix 
intervenir dans un cas semblable. 


III. Le nerf est complètement sectionné dans la cicatrice. Les symptômes de la section 
complète sont assez précis. La paralysie motrice est absolue pour tous les muscles 
innervés par le nerf en question. L’anesthésie s'étend à tout le territoire cutané connu 
pour être sous la dépendance de ce nerf: il faut aussi ne tenir qu'un compte approximatif 
de ce signe, à cause des récurrences et des anastomoses nerveuses qui peuvent suppléer 
dans une certaine mesure à la perte de la sensibilité. Les réflexes sont abolis et quelques 
troubles trophiques commencent à apparaitre (circulation défectueuse, glossy-skin, 
ulcérations des extrémités). De plus, les douleurs spontanées sont très variables ; certains 
sujets ne souffrent absolument pas, d'autres accusent de violentes douleurs dans le 
segment périphérique du membre. Et ceci a une assez grosse importance pour la déter- 
mination de la conduite à tenir. | 

Entin, l'examen électrique donne des renseignements précis. Le bout périphérique 
est dégénéré; il y a, suivant l’époque à laquelle l'examen cst pratiqué après la blessure, 
RD complète, ou contraction vermiculaire des muscles ou inversion de la formule. 

Quelle conduite devra-t-on tenir en présence d’un cas semblable qui semble aussi 
précis cliniquement et anatomiquement? Il est cependant bien plus difficile que dans les 
cas précédents d'adopter une manière de faire identique et constante. Quelques points 
cependant nous paraissent bien acquis. 


632 Réflexions medico-chirurgicales 


a) Il n'y a jamais intérêt à hater une intervention. Ceci n'est pas le résultat d'une 
expérience récente, mais l'opinion de la majorité des physiologistes qui ont étudié les 
sections et les régénérations nerveuses (voir in Cornil et Ranvier, t. TIT, l’article de 
Durante, qui donne jusqu'à 1905 toute la bibliographie de la question). La guérison 
obtenue par suture s’oblient aussi bien et même mieux un an ou même deux ans après la 
section nerveuse, probablement à cause de la névrite du segment périphérique, névrite qui 
gêne la régénération, qui apparaît très rapidement après la section et ne disparaît que très 
lentement. Pour cette raison, on ne doit pas opérer hâlivement et surtout les sujets qui 
souffrent, quelque paradoxal que le fait paraisse. On est tenté, en effet, d'intervenir, 
poussé par la souffrance de ces malades. Or ils souffrent par le fait de la névrite; celle-ci 
va s'atténuant en quelques mois. Elle est d'ailleurs justiciable de traitements médicaux 
palliatifs et de traitement électrothérapique. Mais elle disparait peu à peu et la queslion 
de l'intervention se repose à nouveau après cessation des douleurs. 


b) Dans quelques cas, la cicatrice est volumineuse, une grande masse de lissu 
fibreux sépare les deux fragments nerveux. Ceci peut se prévoir à la palpation de la région. 
On doit encore ici s'abstenir ou tout au moins attendre, car on se trouvera, après libéra- 
tion, de la cicatrice en présence de fragments impossibles à réunir et qu'il faudra sec- 
tionner ou réséquer très loin dans chaque sens : il sera alors, malgré tous les artifices, 
inutile d'essayer le rapprochement du bout central et du bout périphérique, d'où une 
opération complèlement inutile. 


c) Enfin, dans une série de faits les choses se présenteront au mieux : section com- 
plète, absence de douleurs névritiques, cicatrice mince. On a attendu suffisamment 
longtemps et on inlervient. On découvre les bouts central et périphérique du nerf en 
question, on les suit jusqu'à la cicatrice, on tombe sur la masse de tissu fibreux dans 
laquelle se perdent les extrémités nerveuses. Ici nous sommes en présence de deux tech- 
niques différentes, récemment décrites, et de systèmes tout à fail opposés. 

Les uns résèquent la totalité de la cicatrice et suturent les deux bouts nerveux après 
avoir enlevé tout le lissu fibreux et sectionné les rameaux central et périphérique du 
nerf aussi loin qu'il paraît altéré, de façon à aboucher deux cordons aussi sains que 
possible. 

D'autres cherchent seulement à dissocier les fibres nerveuses dans la cicatrice 
fibreuse et recommandent de ne jamais les sectionner. Ils reforment ainsi un conduit un 
peu artificiel entre le bout central et le bout périphérique, conduit qui contient encore 
des fibres nerveuses et peut servir de point de départ à une régénération ultérieure. Celte 
opéralion très délicate et très conservatrice peut être aidée par des techniques multiples 
comme les injections d'air ou de bleu de méthylène dans les nerfs eux-mêmes et surlout 
l'excitation directe des rameaux isolés au moyen de pôles fins et asepliques venus 
d'une source électrique et posés directement dans la plaie. 

Ces deux techniques inverses ont chacune leurs partisans et leurs détracteurs. La 
première n'a pu Jusqu'ici donner encore aucun résultat complet en sa faveur. La seconde 
a produit quelques améliorations; elle est plus conservatrice et se synthétise dans la 
formule : libérer toujours, ne réséquer jamais. Ce principe séduira Lous les neurologistes. 

Bien entendu, un long traitement électrothérapique sera l'adjuvant indispensable de 
ces méthodes sanglantes ou abstentionnistes. Seul il permettra la conservation et la 
régénération des tissus, des muscles et des plaques terminales motrices ou sensitives. 

Nous n'avons pas la prélention d'avoir, en schématisant ainsi les blessures qui se 


sur la pratique neurologique en temps de guerre. 033 


présentent à notre observation, épuisé tous les divers cas de la pratique courante. 
Cependant la plupart peuvent en général rentrer dans l'une ou l'autre de ces catégories 
pour lesquelles nous nous sommes efforcé d'offrir une solution thérapeutique. Tout 
revient à faire un diagnostic aussi précis que possible et pour cela l'examen électrique 
sera de première ulilité. 


Notions fournies par l'examen électrique. — Sans entrer dans les détails de l'électro- 
diagnostic, on peut dire que celte méthode donne des renseignements incomparables. 
Elle montre la valeur fonctionnelle des muscles et des nerfs, indiquant ainsi, par déduc- 
tion, la localisation précise de la lésion. On ne saurait se passer d'elle en Neuropatho- 
logie. Jointes aux symptômes cliniques, les conclusions de l'électrodiagnoslic permettent 
de déterminer l'étendue du traumatisme nerveux et de décider ou non l'intervention. 

A vrai dire l'électrodiagnoslic ne peut permettre d'affirmer une section nerveuse 
mais, en montrant Pinexcitabilité, dans certaines conditions techniques, il laisse supposer 
que le nerf est gravement dissocié, comprimé, étranglé ou sectionné, en tous cas qu'il 
ne remplit plus le rôle auquel il est destiné. | 

Dans d'autres cas, il indiquera des troubles peu marqués, alors que les signes cli- 
niques faisaient penser à une lésion plus grave; quoi qu'il en soit, dans les cas difficiles, 
il est extrêmement important de répéter ces examens à intervalles plus ou moins éloignés, 
de façon à suivre l’évolution. La diminution des phénomènes de dégénérescence est une 
précieuse indication de l'abstention opératoire. 

Enfin, au cours de l'intervention, l'examen électrique direct du nerf dénudé permet 
ordinairement d'être fixé sur sa continuité ou sur sa section : l'intervention trouve encore 
là un guide précieux. e 

Est-ce à dire que les notices fournies par l'électrodiagnostic permettent de porter 
des conclusions définitives? Dans certains cas, la chose n'est pas douteuse, mais on 
aurait tort de généraliser. 

ll ne suffit pas d'avoir le détail des réactions électriques; il faut encore les inter- 
préter et, pour łe faire, il est indispensable d'avoir pratiqué un examen clinique complet. 
L'électrodiagnostic doit être considéré comme un appoint puissant, mais il n’est qu’un 
des procédés d'examens qui conduisent au diagnostic. 


SYSTÈME NERVEUX CENTRAL 


Le système nerveux central est, lui aussi, atteint par les projectiles de guerre. Mais 
les lésions ne présentent que peu de symptômes particuliers à ce genre de blessures. © 
Nous laisserons d’abord de côté toutes les maladies de la moelle qui peuvent s'observer 
aussi bien chez des soldats que chez des civils; de même, nous avons vu plusieurs cas 
d'hémorragie cérébrale ou d'hémiplégie syphilitique chez des officiers âgés. Du côté 
de la moelle nous avons vu des sections des racines par des projectiles ou des corps 
étrangers intrarachidiens : ceci n'a aucun intérêt spécial. 

Nous altirons l'attention sur deux points relatifs aux traumatismes du crâne. Il est 
d'abord frappant de voir combien souvent la doctrine classique des localisations céré- 
brales est mise en échec dans nos observations : de tout ce que nous avons vu résulte 
un nouveau coup de pioche dans ce domaine des localisations. En voici quelques 
exemples : 

M... est amené avec une fracture du crane pour laquelle on le trépane. Le projectile 


634 Réflexions medico-chirurgicales 


n'a pas perforé la boite cránienne mais a produit une plaie tangentielle (nous nous expli- 
querons plus loin sur son mécanisme). Projectile, fracture, esquilles, trépanation, tout 
est très en avant de la scissure de Rolando, ce sont les deux premières circonvolutions 
frontales qui sont touchées : chirurgicalement tout s'arrange en quelques jours. Alors 
l'homme présente des accidents délirants avec manifestations violentes, ce qui s'explique 
assez bien, puis une aphasie totale type, ce qui est moins normal, et enfin une hémia- 
nopsie latérale homonyme des plus nettes, persistant encore 3 mois après l'opération. 
ce qui est plus curieux. Du reste, ce phénomène de l'hémianopsie est un symptôme 
_ fréquent dans les plaies crániennes et tout à fait déconcertant. P..., atteint d'une toute 
petite fracture dans la région pariétale, présente une hémianopsie type ne s'expliquant 
que par une lésion profonde ayant sectionné ses fibres optiques très loin dans la profon- 
deur de l'hémisphère. Par contre, C..., officier, ne présente aucune hémianopsie mais 
seulement un peu de vertige, malgré une fracture dans la région du cunéus, fracture 
esquilleuse qui atteint sûrement l'hémisphère. 

Nous devons dire d'ailleurs que les phénomènes purement moteurs des membres 
causés par des compressions des zones motrices périrolandiques ne nous ont pas trompé. 
Dans ces cas les localisalions se sont trouvées conformes à la doctrine classique. 

Le second fait intéressant dans ces fractures du crâne consiste dans ce que l’on 
peut appeler les plaies tangentielles du crane. Et ceci est surtout chirurgical, mais le 
mécanisme de production de ce genre de fractures est curieux. Sur ce point comme sur 
bien d'autres notre expérience s'est faite depuis le début des hostilités. On voil. en effet 
peu de fractures de la base. 

Les blessés porteurs de plaies de cette nature arrivent en général sans aucune aide 
et marchant. Beaucoup ne se plaignent que par hasard de leur traumatisme céphalique : 
nous en avons vu un, venu pour une plaie en séton du grand pectoral dont il s'inquiétait 
beaucoup el qui ne nous a parlé que vingt-quatre heures après d'une petite plaie du cuir 
chevelu, « sans importance », disait-il, et perdue dans ses cheveux. Les os du crâne 
élaient fracturés sous celte plaie insignifiante. Ceci est la règle, la plaie est très minime, 
aucun projectile n'y est demeuré, et l'exploration au stylet permet de sentir une solution 
de continuité dans la table externe de l'os crânien, une simple félure. En présence de 
lésions aussi minimes, on conclut à une légère felure de la table externe, on panse asep- 
tiquement et on attend. On attend ainsi quelquefois longtemps, 5, 8, 10 jours, puis tout 
à coup le blessé fait soit des phénomènes de compression localisée, sans fièvre (cas heu- 
reux, Car on peut encore intervenir à temps), soit 40° de tempéralure, des phénomènes 
généraux, et il meurt en 48 heures de méningite suraigué, malgré toute opération. 

Qu'y a-t-il donc sous celle felure de la table externe de l'os? ll y a un éclatement de 
la table interne, fracturée en plusieurs endroils, avec des esquilles libres, bref un gros 
délabrement qui produit dans le cerveau des lésions profondes. La dure-mére est parfois 
respeclée (d'où compression simple), mais souvent déchirée, et l'on retrouve des 
esquilles à plusieurs centimètres de profondeur en pleine substance cérébrale : d'où 
méningo-encéphalile, abcès du cerveau, etc. 

Ces fractures, à peu près ignorées avant la guerre, sont curicuses par leur méca- 
nisme. Une balle animée de grande vitesse frappe le crane sans y pénétrer, « tangentiel- 
lement », ne produit qu'une felure de la table externe, mais la pression du choc est suffi- 
sante pour faire éclater la table interne et en projeter les fragments dans les parties 
molles sous-jacentes. D'où le nom de plaies tangentielles du crane, nom qui explique 
surtout leur mécanisme. Nous n'insisterons pas sur leur traitement. Les chirurgiens ont 


sur la pratique neurologique en temps de guerre. 635 


montré la nécessité de la trépanation le plus tôt possible, et notre expérience faite depuis 
le début de la guerre leur donne absolument raison. 

Parmi les traumatismes médullaires, le plus curieux est le résultat de ces éclate- 
ments d'obus qui produisent souvent des paraplégies sans aucune plaie. On voit des 
hommes qui arrivent paraplégiques des membres inférieurs, avec des troubles sensitifs 
mal définis mais plutôt répartis en segments de membres, avec des rétentions d'urine : 
ces accidents sont consécutifs à une violente commotion qui les a jetés par terre. Aussi 
la plupart attribuent-ils ces accidents paralytiques à leur chute. Ces paraplégies s'arran- 
gent souvent soit rapidement, soit plus lentement. Nous en avons vu une récemment qui 
datait de 5 mois. | 

Nous pensons que la pathogénie en est tout autre et que le fait de la chute n'y est 
pour rien. Les cas graves et prolongés de ce genre qu'il nous a été donné d'observer 
avaient des hématomyélies et se présentaient comme bien atteints d'une section à peu 
près complète de la moelle (ou compression brusque) avec une réaction méningée très 
caractéristique. Il s'agit lá d'hématomyélies analogues à celles observées chez les 
ouvriers plongeurs travaillant dans l'air comprimé. L'éclatement de gros projectiles 
contenant des substances violemment explosives amène une raréfaction de lair et 
cerlains accidents somatiques tels que des ruptures diaphragmaliques. Rien d'étonnant 
à ce que des hémorragies médullaires se produisent à ces mêmes moments sous 
l'influence de ces brusque décompressions. 

En présence de ces cas révélés par un minimum de symptômes, il importe de faire 
un diagnostic précis et de ne pas considérer de tels sujels comme des hystériques ou 
des simulateurs, ce qui a une importance capitale pour eux, tout au moins au point de 
vue militaire sinon au point de vue thérapeutique. La ponction lombaire rendra ici de 
grands services, car la présence d'une lymphocytose ou de quelques globules rouges ou 
même d'un liquide jaune lèvera tous les doutes. 

Bien que ces trois points soient les seuls qui nous aient paru curieux et utiles à 
signaler ici, on peut rencontrer en pathologie du système nerveux central tout ce que 
l'on observe couramment en clientèle hospitalière. Mais ceci ne nous a pas semblé digne 
d'être détaillé. 


PSYCHO-NÉVROSES 


Si nous abordons maintenant le chapitre des psycho-névroses, nous voyons une 
multitude de faits très variés et que l'on peut difficilement classer dans les catégories 
connues. On observe des variétés curieuses dont la classification nosologique est des 
plus discutables. On peut penser du reste que l'apparition de ces névroses n'est pas 
spéciale à la guerre actuelle ni à ses engins de destruction ou de mutilation, car il existe 
une rubrique dans la nomenclature militaire, rubrique dans laquelle on peut les placer 
péle-méle : c'est la névrose traumatique. 

Nous ne voulons pas dire que la névrose traumatique doive constituer une entité 
nosologique immuable et suffisant à englober tous les accidents dont la cause paraît 
inorganique. Assurément non : mais quand nous aurons classé tous les cas d'hyslérie ou 
d'hystéro-traumatisme, tous les accidents mentaux.éclos sur des terrains prédisposés ct 
revétant une forme connue, il restera une série de cas bizarres, certainement dus à une 
cause inorganique, dont la description clinique ne ressemble à aucune maladie connue el 
que nous dirons constituer la névrose traumatique. 

Une première erreur à éviter est de considérer comme hystériques ou simplement 


636 Reflexions medico-chirurgicales 


névropathes des malades ou même des blessés qui sont en réalité atteints de lésions des 
centres ou des nerfs périphériques. Bien que celte erreur ait élé signalée par M. Babinski 
el lui ait servi à limiter le champ de l'hystérie, elle n'est pas commise moins souvent, en 
particulier dans les milieux militaires, où l'on a tendance à donner une grande importance 
au pithiatisme. Pour qu'une contracture soit hystérique, il ne suffit pas qu'elle soit forte- 
ment accentuée et que les réactions électriques n'indiquent pas la réaction de dégéné- 
rescence dans les muscles et nerfs de la région, il faut encore un terrain spécial,et, avant 
de se prononcer, étudier le malade au point de vue somatique. Nous avons vu dernière- 
ment ainsi un homine contusionné depuis quelque temps dans une explosion de mine 
qui présentait, sans aucune plaie, une paraplégie spasmodique nette : on parlait de le 
renvoyer à son corps comme simulateur. Nous avons fait chez lui le diagnostic d'héma- 
torachis, et la ponction lombaire a montré une réaction méningée intense incompalible 
avec le diagnostic d'hystérie. Somme toute, les accidents purement névropathiques pri- 
mitifs ou secondaires à un traumatisme ne sont pas très fréquents. [ls étaient surtout 
rares au début de la guerre ; leur nombre va en augmentant peut-être un peu actuelle- 
ment comme si, l'état de guerre devenant un état plus normal, ces accidents avaient 
mieux le temps de se développer. II faut, tout en sachant les dépister, se garder d'en voir 
partout et surtout de confondre l'hystérique et le simulateur. Donc, surveiller attentive- 
ment les accidents hystériques el se méfier de prendre pour tels des lésions orga- 
niques. 

Abordant un deuxième ordre de faits, nous ne voulons pas prétendre à l'inexistence 
des accidents névropathiques produits directement par la guerre et à caractères nettement 
hystériques. Si l'on s'en rapportait aux notions devenues classiques sur le rôle de l'émo- 
Lion, on pourrait cependant nier l'existence de tels accidents. On a tour à tour attribué, 
puis refusé à Pémotion la cause de tous les accidents hystériques et, il y a peu de temps 
encore il était devenu classique de remarquer combien les grandes catastrophes de che- 
mins de fer, de mines, de tremblements de terre avaient causé peu d'éclosions de phéno- 
mènes hystériques par rapport à la simple contagion hospitalière par exemple. Voyez 
Messine, voyez Courrières, disait-on ; il en est sorti moins d'hystériques que de la Sal. 
petriére. | 

Cependant la guerre actuelle, catastrophe dont l'immensité vaut bien celle du trem- 
blement de terre de Messine, fait naître, sous l'influence de l'émotion, de véritables hys- 
tériques. Il faut aussi tenir compte du terrain, de la fatigue, de la dépression nerveuse 
chez des hommes soumis depuis de longs mois à un surmenage perpétuel et qui vivent 
au milieu des morts el des mourants. Aussi ces malades présentent bien les anciens 
caractères attribués à lhystérie, ils en ont les sligmates; ils nous arrivent ainsi de 
l'avant et ces sigmates sont réels. On ne peut accuser ici l'éducation du malade. En voici 
un exemple. 

B... a été évacué du front avec le diagnostic de fracture de la colonne vertébrale. Il 
est tombé dans un trou que venait de creuser devant lui un obus allemand; relevé en 
brancard, atteint de paraplégie des membres inférieurs, il a été évacué sur l'arrière sans 
poser 2% heures à peine dans une ambulance. On commence par le soigner comme une 
fracture de la colonne vertébrale parl immobilisation, et je fus appelé à donner mon avis 
sur sa paraplégie. Je n'eus pas de peine à constater l'absence de fracture de la colonne 
verlébrale, de troubles sphinctériens, une paralysie motrice très incomplète des mem- 
bres inférieurs el, par contre, une hémianesthésie absolue et complète permettant de lui 
enfoncer des épingles dans la peau depuis la plante des pieds jusqu'à la racine des che- 


sur la pratique neurologique en temps de guerre. 637 


veux sur tout le cóté gauche du corps sans aucune réaction de sa part. Et personne 
n'avail jusqu'à ce moment recherché la sensibilité de ce malade ni fait son éducation sur 
ce point. 

Donc, il y a des hystériques véritables créés par l'émotion du combat et ces malades 
répondent bien à la description jadis classique de l'hystérie. 

Enfin, en ce qui concerne les psychoses vraies, nous n'avons observé que peu de 
choses intéressantes. Nous avons vu des mélancoliques, des déments précoces, deux psy- 
choses maniaques dépressives, un dément épileptique avec fugues, etc. Tous ces malades 
ne sont pas à proprement parler des victimes de la guerre. Peut-être le surmenage phy- 
sique auquel ils ont été soumis a-t-il été pour eux la cause déterminante de l'éclosion 
des accidents, mais tous avaient eu antérieurement des prodromes plus ou moins sérieux 
ou des antécédents familiaux. Les émotions qu'ils avaient ressenties ont cependant laissé 
leur cachet dans leur délire et les mélancoliques nous ont paru avoir plus de troubles 
hallucinatoires qu'on ne le constate d'habitude. | 

Reste alors toute une série de cas impossibles à classer dans la nosographie actuelle 
et auxquels nous réserverions volontiers le nom de psycho-névrose traumatique. En quoi 
consiste cliniquement cette affection? Nous lui distinguerions plusieurs degrés. La forme 
la plus bénigne, nous ne la constatons pas dans les formations de l'arrière; nous la con- 
naissons par les récits rapportés par nos confrères de l'avant ou par des officiers l'ayant 
observée. 

Un officier supérieur fort intelligent nous racontait avoir un jour envahi une tranchée 
allemande sur laquelle, avant son altaque, l'artillerie française avait déversé une masse 
d'obus pendant plus de deux heures. Il appelait cela un tir de pilage. Les Allemands 
s élaient réfugiés au fond de cette tranchée profonde dans laquelle ils étaient bien abri- 
tés : aucun n'avait élé blessé. Cependant, aucun ne bougea à l'arrivée des Français. Ils 
paraissaient devenus idiots et ne pensèrent même pas à faire usage de leurs armes, pas 
plus qua prendre la fuite. EL l'officier qui nous racontait ce trait insistait sur l'effet 
moral d'un semblable tir d'artillerie lourde el attribuait l'élat de ces hommes à cet effet 
moral. Voilà certes un premier degré de névrose traumalique. On ne peut le confondre 
avec la peur à proprement parler, car il consiste dans une suppression complète de 
toute action volontaire et même de la plupart des réflexes, le premier de ceux-ci ayant dù 
être de se défendre au moyen de ses armes ou bien de fuir. 

Du reste, la plupart des hommes sortant de la fournaise mème de la guerre arrivent 
à l'intérieur avec des troubles psychiques légers. Tous ont de l'insomnie, entendent le 
canon et se réveillent la nuit en proie à des cauchemars et à des hallucinations auditives. 
Quelques jours de repos suffisent d'ailleurs à calmer ces symptômes, mais le calme, la 
tranquillité, le repos au lit et une alimentation laclo-végétarienne abrègent la durée de 
ces phénomènes. 

Il existe une forme déjà plus accentuée de névrose lraumatique caractérisée par des 
signes plus sérieux. Nous avons eu occasion de voir plusieurs malades qui présentaient 
un syndrome assez analogue à la paralysie agitante. Ils sont atteints de tremblement, 
surtout intentionnel, la marche est difficile; l'un d'eux avait même de l'antépulsion, une 
grande fixité du regard et ce facies figé caractéristique de la maladie de Parkinson com- 
paré par plusieurs neurologistes au facies dd à la peur: Potain n'a-t-il pas autrefois 
attribué à une peur violente el brusque certains débuts foudroyants de paralysie agitante? 
Ces malades sont spasmodiques, leurs réflexes tendineux sont exagérés, ils pleurent faci- 
lement; souvent des zones d'anesthésie signent l'origine inorganique de la maladie et 


638 Réflexions medico-chirurgicales 


tous présentent les mêmes troubles de céphalée, d'insomnie, de cauchemars que ceux 
atteints de la forme précédente. Celle-ci est déjà plus tenace, elle s'accompagne, comme 
beaucoup de psychoses, de phénomènes gastro-intestinaux qui durent autant qu'elle. 
Trois semaines, un mois, sont indispensables à la maladie pour se terminer et les cal- 
mants, les hypnotiques el l'hydrothérapie chaude sont de précieux adjuvants à la gué- 
rison. 

Fait remarquable à retenir, tous ces malades ont peur de ne pas guérir. Ils sont, en 
général, très impressionnés par leur état, se rendent très bien compte de l'inanité de 
leurs hallucinations et s'inquiètent beaucoup de la possibilité de leur guérison. Mais ils 
paraissent fatigués physiquement autant que moralement et ne font aucune difficulté 
pour garder le lit autant que le médecin le désire. 

Cette forme est à distinguer d'abord de la simulation : ce diagnostic est en général 
facile,car un simulateur ne peut soutenir longtemps une semblable mise en scène ; mais 
il faut la séparer surtout de la paralysie agitante ou de certaines formes de paralysie 
pseudo-bulbaire, ce qui sera d'habitude très facile, sinon à l'arrivée du malade, du moins 
au bout de très peu de jours. Nous avons vu plusieurs officiers atteints de cette forme et 
même des médecins. Les uns et les autres avaient eu un début assez brusque, à la suite 
d'explosions importantes survenues tout à côté d'eux, soit par mines, soit par gros obus. 

Le troisième degré de la névrose traumatique est une véritable psychose avec période 
de délire. Nous avons pu en observer deux cas très nets. ll s'agissait de jeunes soldats 
ayant recu de légères blessures, d’ailleurs guéries quand nous les avons vus. La maladie 
s'est caractérisée, dans les deux cas, par des périodes de calme et des crises de délire. 
Pendant la période de calme, le malade ressemble beaucoup à un mélancolique banal : il 
parle peu, reste sans bouger dans sa chambre et évite le contact avec les autres soldats; 
il mange mal ou presque pas. On arrive cependant à obtenir quelques réponses en insis- 
tant et l'examen amène régulièrement de l'angoisse. Bref, l'état a une grande analogie 
avec la période mélancolique d'une psychose maniaque dépressive, et si l’on n'assistait 
pas aux crises aiguës, on pourrait classer la maladie dans cette catégorie. 

Mais tout à coup le malade s'agile el commence à délirer. La caractéristique de ce 
délire est d'être tout entier fourni par des images militaires et même se rapportant à la 
guerre : le phénomène dominant est l'hallucination. L'un de nos malades voyait les enne- 
mis dans un coin de sa chambre; aussitôt son visage prenait l'expression d'une grande | 
épouvante; il se réfugiait dans un coin de la chambre, s'abritait derrière son lit et faisait 
le geste de tirer sur des ennemis imaginaires, faisant le simulacre de la manœuvre de son 
fusil, remuant son magasin et visant ceux qu'il croyait venir l'attaquer. Ce délire n'était 
pas toujours purement hallucinatoire. Quelqu'un entrail-il dans sa chambre, il se préci- 
pitait sur lui et cherchait quelques insignes militaires, en prole á la plus grande frayeur; 
mais trouvait-il quelque galon ou bouton indiquant la qualité d’officier francais, il se 
calmait aussitôt et ne prenait plus peur de son nouveau visiteur. C'est ainsi qu'il se pré- 
cipita sur le médecin inspecteur général et embrassa sa croix de commandeur de la 
Légion d'honneur. Il cherchait d’ailleurs à faire partager sa frayeur aux autres, à ses 
infirmiers, par exemple, et finalement se cachait dans son lit pour échapper aux ennemis. 

L'accès délirant dure parfois plusieurs heures, puis le malade rentre dans une 
période de calme, mais il conserve en partie le souvenir des hallucinations et des faits 
qui ont illustré la période délirante. Ces malades avaient élé atteints vers le deuxième 
mois de la campagne. Tous deux étaient accusés d'alcoolisme par leurs camarades. 
Cependant c'étaient de jeunes soldats accomplissant la troisième année de leur service 


sur la pratique neurologique en temps de guerre. 639 


militaire au moment du début de la guerre; on peut donc étre sûr qu'ils n'avaient jamais 
présenté d'accidents analogues et n'avaient pas fait d'excès alcooliques notoires, sans 
quoi ils n'auraient pu accomplir leur service comme ils l'avaient fait. 

De tels malades étant fort difficiles à soigner dans un hôpital militaire ordinaire, 
nous avons du, en présence de symptômes aussi caractérisés de psychose hallucinatoire, 
demander leur transfert dans un asile d'aliénés. 

Telles sont les trois formes de la maladie que nous croyons pouvoir appeler psycho- 
névrose traumatique, formes légère, moyenne et grave qui nous paraissent bien causées 
par les accidents de la guerre. 

On voit donc la variété immense de ces malades ou blessés nerveux victimes de la 
guerre. Les nécessités de la défense obligent à les évacuerun peu péle-méle sur l'arrière. 
Névroses traumatiques, fractures du crâne, hystériques et sections nerveuses des mem- 
bres nous arrivent dans les mêmes convois et le hasard les fait tomber sous l'examen 
tantôt de chirurgiens, tantôt de médecins. 

Nous ne saurions trop attirer l'attention sur l'importance qu'il y a pour tout méde- 
cin à savoir faire le tri de ces malades, à séparer immédiatement et à diriger sur les 
centres chirurgicaux les fractures du crâne par exemple ou les sections médullaires. Le 
plus tôt possible ensuite, il faudra faire un diagnostic entre les affections névropathiques 
et celles qui sont bien organiques, car le traitement des premières sera d'autant moins 
long qu'il aura été plus précoce. Séparer ensuite tous ceux pour lesquels l'électrothéra- 
pie sera sinon la guérison, au moins le moyen d'attendre la cure chirurgicale opportune; 
enfin soigner les plaies des membres, savoir y discerner la lésion nerveuse, sa nature et 
sa gravité pour conformer sa conduite à ce que nous avons dit plus haut. Telles sont les 
fonctions de tout médecin traitant : on voit leur importance et Pon comprend que l'ave- 
nir et Pinfirmité des blessés repose sur un diagnostic hâtif; c'est le point, à notre avis, 
le plus difficile dans notre rôle de médecin de l'arrière : faire le triage de ces malades 
après un diagnostic exact et complet. 

De tout ceci, nous pouvons conclure que, dans un grand centre hospitalier du service 
de l'arrière, on rencontre les cas neurologiques les plus habituels de tout service pari- 
sien. On y rencontre en outre ceux que nous venons de décrire. Ce sont ceux qui nous 
ont frappé. Mais beaucoup ont certainement échappé à notre observation et nous serons 
heureux de les voir décrits par nos confrères pour le plaisir de notre curiosité personnelle. 


UN NUMÉRATEUR COMPOSTEUR RADIOGRAPHIQUE 


Par E. J. HIRTZ 


Chef du Service de Physiotherapie 
à l'hôpital militaire d'instruction du Val-de-Gráce (Paris). 


Dans les laboratoires où s'exécutent de nombreuses radiographies, en particulier dans les 
services hospilaliers, il est de toute nécessité, pour éviter les erreurs d'attribution des clichés, 
de marquer ceux-ci de signes particuliers permettant leur identification. La meilleure méthode 
consisle à inscrire sur le cliché le numéro du répertoire sous lequel est enregistré le nom de 
chaque malade radiographié avec les indications qui le concernent et à charger les rayons X 
eux-mémes de réaliser l'inscription. 

Plusieurs dispositifs ont déjà ¿té employés dans ce but, utilisant soit des vignettes décou- 
pées, soil des chiffres ou lettres métalliques isolés. 

J'ai fait construire par les établissements Gaiffe, pour mes besoins personnels, un numéra- 
teur composteur qui, à l'usage, se montre très bien approprié à sa fonction. C'est ce qui m'en- 
gage à le faire connaitre. 

Il se compose d'un petit cadre en bois, en forme de rectangle allongé, présentant un évide- 
menl intérieur également rectangulaire et s’ouvrant sur un des petits côtés du cadre. Les deux 
bords parallèles de l'évidement sont entaillés d'une rainure longitudinale. Dans le logement ainsi 
constitué peuvent glisser à frottement doux de pelites plaquettes de bois, carrées, portant des 
numéros ou leltres gravés en creux que remplit une préparation opaque aux rayons X. La 
réglette admet cinq numéros formant un nombre de cinq chiffres (99999 au maximum), plus, le 
cas échéant, une des lettres D ou G (droite ou gauche). 

Une boite en bois, munie de cases formant classeur, renferme les numéros et les lettres. 
Les numéros sont au nombre de cinq par ligne de cases et les lettres en exemplaire unique. 
Une autre case allongée contient la réglette-composteur et une sangle ou lac de fixation dont 
l'utilisation va être indiquée. 

Pour l'emploi, les numéros prélevés dans les cases de la boîte sont glissés dans l'évidement 
de la réglelte suivant l'ordre convenable pour former le numéro du répertoire correspondant à 
la radiographie à exécuter. On ajoute, s'il y a lieu, la lettre D ou G. Pour l'opération suivante, 
on changera le dernier ou les deux derniers chiffres et la lettre. 

Tout étant disposé pour exécuter la radiographie, on place, au dernier moment, la réglette 
numeérateur sur la plaque ou le châssis, parallèlement à lun des bords, à un endroit exposé 
directement aux rayons X. S'il n y a pas de partie libre sur la plaque, la réglette est glissée sous 
la région à explorer; puis l'impression est faite. Au développement, on trouve le nombre correc- 
tement tracé en clair sur fond obscur, tandis que le bois de la réglette ne laisse que peu ou pas 
de trace appréciable; les chiffres transparaissent même à travers le tissu osseux. 

Le numérateur s'emploie dans les mèmes condilions avec les châssis porte-écran renfor- 
cateur. 

Lorsque les plaques ou chassis sont ulilisés dans la position verticale ou renversée, la 
réglette est mainlenue en situation convenable à l'aide d'une sangle ou lac à boucle se fixant 
instantanément. On peut également faire graver dans le cadre du numérateur le nom de 
l'hôpital, ce qui identifie encore mieux les clichés. 

Élant donné qu'un certain nombre de radiographies sont deslinées au tirage en positif, il 
vaut mieux systématiquement retourner le numérateur et l'employer la face contre la plaque ; 
le nombre sera alors renversé sur le négatif, mais redressé sur le positif où il pourra subsister. 

En résumé, les avantages du numéraleur-composteur radiographique sont les suivants : 

I] répond à un besoin commun à tous les laboratoires et évile les erreurs. Il peut s'employer 
avec les plaques simplement enveloppées ou avec les chassis munis ou non d'écran renforcateur. 
Il se place aisément au bon endroit de la plaque où il donnera une image utile. Il n'altère pas 
l'apparence correcte des clichés, puisqu'il laisse seulement subsister un nombre très régulière- 
mant inscrit qui peul élre conservé sur l'épreuve positive. L'apparence du nombre indique 
immédiatement si Pon a employé un écran inverseur ou non inverseur. Le numérotage se fait 
dans la salle de radiographie, au dernier moment, avec le nombre inscrit au répertoire et sans 
erreur possible. 


LE TRAITEMENT RADIOTHÉRAPIQUE DES TUBERCULOSES 
OSTÉO-ARTICULAIRES 
EN PARTICULIER DES SPINA-VENTOSA TUBERCULEUX 


Par J. BELOT, NAHAN et A. CHAVASSE 


(Planche 12) 


La radiothérapie des tuberculoses ostéo-articulaires est loin d'être une chose nou- 
velle, puisque dès 1898 Kirmisson présentait le premier cas de tuberculose du poignet 
guéri par cette méthode; depuis cette époque, de nombreuses observalions ont contribué 
à faire connaître les résultats très satisfaisants obtenus par ce procédé. Il está remarquer 
néanmoins qu'il n' occupe pas encore dans l'arsenal thérapeulique la place qu'il mérite. 

C'est pourquoi, sans vouloir reprendre complètement la question, déjà largement 
mise à jour par les communications de Redard et Barrel (*), de Freund (>), la thèse de 
Roederer (*), et surtout les travaux très documentés et très précis d'Albert Weil (*), nous 
désirons attirer de nouveau l'attention sur ce sujet, en apportant le résultat de notre 
pratique. | | 

Nous avons eu en effet, l’occasion de trailer au Laboratoire de radiologie du Service 
Brocq, à Saint-Louis, un certain nombre de tuberculoses osseuses et de suivre sur les | 
radiographies, l'évolution vers la guérison. 

Grace au voisinage de l'hôpital Grancher (hôpital d'enfants), la plupart de ces 
observations ont trait à des enfants atleints de spina-ventosa luberculeux des extrémités. 

Quelques-unes d'entre elles s'adressent à des tuberculoses ostéo-articulaires chez 
l'adulle, et sur lesquelles les rayons de Röntgen ont eu un effet thérapeulique des 
plus nets (*). 


INDICATIONS. — A. Daprés l'aspect clinique. 


D'une manière générale on peut dire que la radiothérapie est surtout indiquée dans 
les tuberculoses fermées, les tuberculoses non suppurées, à l'inverse par conséquent du 
traitement chirurgical. Lorsqu'il y a seulement simple tuméfaction de Fos, sans abcès, 
sans réaction de la peau, les rayons X font, pour ainsi dire, merveille. 

Néanmoins les tuberculoses suppurcées, même ouvertes recucillent grand fruit du 
traitement, elles nécessitent simplement un plus grand nombre de séances, c'est-à-dire 
un traitement plus prolongé. Même une suppuration abondante, la présence de nom- 


(1) Revaro et Barret. — Congrès pour l'étude de la tuberculose, 1905, in Archives d Electricité médicale, 
1906, p. 146. 
(2) FREUND. — Wiener Klinische Wochenschrift, 18 février 190%, n° 8. — Congrés de physiothérapie de 


Rome, 1908. 

(3) C. ROEDERER. — Thèse de Paris. 1906. 

() ALBERT WEIL. — Congrès de physiothérapie de Paris, 1912, in Archives d'Électricité médicale, mai 1912. 
— Traité de Radiologie, 1913. 

(5) Il n’est bien entendu question que des lésions tuberculeuses dont le diagnostic est indiscutable. 
Encore à la dernière séance de la Societé de Dermatologie, MM. Ehrmann et Gougerot ont rapporté un cas 
de spina ventosa sur lequel la radiothérapie avait échoué et où le traitement ioduré a réussi; c'était un 
spina V. sporotrichosique. Nous laissons de côté ces cas, d'ailleurs rares. La question très intéressante du 
diagnostic est en dehors de notre sujet. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 41 


642 J. Belot, Nahan et A. Chavasse. — Le traitement 


breuses fistules, sur une peau infiltrée, violacée et d'apparence peu résistante, ne 
devront pas êlre considérées comme contre-indications ; les parties molles bénéficie- 
ront tout aussi bien que l’os malade, du traitement qui devra seulement être conduit 
avec plus de précaulions. 

Le jeune áge n'est pas non plus une contre-indication. On a vivement craint au 
début, Patrophie, sous l'influence des rayons X, du cartilage de conjugaison et du noyau 
épiphysaire. Ce phénomène, à vrai dire, apparait seulement dans les formes graves où 
l'évolution spontanée de la maladie est elle-même capable de produire de semblables 
troubles. Cette considération mise à part, il est certain que l'effet thérapeutique est 
beaucoup plus rapide chez l'enfant que chez l'adulte, sans doute à cause du faible dia- 
mètre des parties traitées, et aussi de la plus grande facilité de réaction des sujets jeunes. 


B. D'après l'aspect radiographique. 


Les différentes images que donnent, à la radiographie, les spina-ventosa ont été 
décrites par plusieurs auteurs : nous n’y insislerons pas. 

Signalons seulement dans quels cas cet examen peut apporter des éléments de 
pronostic au traitement radiothérapique. 

A vrai dire ces différents aspects ne sont que des phases différentes de l’évolution 
naturelle de l'affection, et il est clair que les effets du traitement seront d'autant plus 
rapides que la lésion sera moins ancienne et moins profonde. 

0 

1. Au début, simple périostite. Le périoste est épaissi, et forme autour de l'os un 
manchon plus ou moins opaque suivant la réaction d'ossification dont il est le siège: 
quelquefois même, il semble séparé de l'os par une zone plus claire. A ce stade, la lésion 
est particulièrement sensible aux rayons de Röntgen. 


2. Plus tard, quelquefois presque simultanément, l'os réagit à son tour; il est 
élargi, tuméfié, la partie moyenne de la diaphyse est plus épaisse que ses extrémités. 
Tantot la structure de cet os est uniformément opaque, tantôt au contraire la partie 
centrale semble plus claire, comme si la cavilé médullaire était élargie (aspect d'os 
soufflé); tantôt enfin, l'os apparait avec une structure irrégulière, parsemée de cavernules 
de dimensions variables, lui donnant un aspect aréolaire. Dans certains cas, ces formes 
ne s'accompagnent d'aucune réaction périostée visible sur la plaque. 

Tous ces aspects, si différents, doivent être envisagés ensemble au point de vue 
pronostic, car ils réagissent de façon analogue à l'action radiothérapique : celle-ci don- 
nera encore d'excellents résultats, en favorisant et hatant le travail de sclérose qui 
aboutira non pas à la restitution ad integrum, mais à une cicatrisalion complète des 
lésions. 


3. À la dernière phase enfin, Pos est creusé de cavernes plus ou moins étendues, 
développées le plus souvent au voisinage du cartilage de conjugaison. Le périoste 
épaissi, décollé, apparait comme un manchon opaque dont partent des esquilles, des 
séquestres. Ce stade correspond, en clinique, à la forme suppuréc; les résultats de la 
rodiothérapie seront beaucoup moins satisfaisants. 


TECHNIQUE. — La technique devra, bien entendu, viser à faire absorber à l'os et 
aux parties molles qui l'entourent, la plus grande dose de rayons possible, en épargnant 
au maximum, la surface culanée, 


radiotherapique des tuberculoses ostéo-articulaires. 643 


La méthode qui s'impose est nécessairement celle des portes d'entrées multiples, 
ou méthode multipolaire. 

Pour les phalanges par exemple, rien n'est plus simple : on peut au cours de la 
même séance, faire absorber 4, ou mieux 3 doses successives, en divisant la circonférence 
de l'article en 3 rectangles contigus l’un à l’autre. Il suffit simplement de repérer 
soigneusement les lignes frontières à l’aide de lames de plomb, pour éviter toute super- 
position qui entrainerait fatalement une irritation de la peau. Il convient cependant de ne 
pas trop multiplier les séances successives, en se rappelant qu'une certaine quantité de 
rayons traverse complètement l'organe, et se trouve partiellement absorbée par les 
téguments précédemment irradiés. Pour les os du métacarpe et du métatarse, on utilisera 
une voie dorsale et une voie ventrale, voire même une voie latérale pour les 1* et 5°. 
Enfin pour les os longs, les articulations, la méthode multipolaire trouve son appli- 
cation. 

Le traitement consistera donc à appliquer à chaque séance par 2 ou 5 portes d’en- 
trée, 2 ou 5 doses de 3 à 5 H, en moyenne, 2 à 5 H 1/2 chez les sujets très jeunes; cette 
quantité variera suivant l’état des téguments. 

La filtration varie avec le résultat cherché : au début, lorsque l'action thérapeutique 
doit porter sur les parties molles, le périoste, on administre 5 à 4 H avec 10/10 de mm. 
d'aluminium ; plus tard, on utilisera des filtres plus épais (44 6 H avec 2 ou 3 mm.), qui 
permettent d'agir plus activement sur le périoste et Pos. 

De semblables séances seront renouvelées toutes les 3 à 4 semaines selon Pinten- 
sité des réactions locales. 

Grâce à cette facon d'agir, les réactions cutanées sont minimes; elles se bornent, 
dans quelques cas, à un érythème fugace, ou à une légère pigmentation dont les traces 
ont disparu lorsque survient la séance suivante. 


ÉVOLUTION CLINIQUE 


A. Tuberculoses fermées. — L'effet du traitement se fait rapidement sentir sur cette 
forme dès la période de repos qui suit la 2° séance; la tuméfaction des parties molles 
diminue, l'article tend à reprendre sa forme normale. 

La douleur, quand elle existe — ce qui est rare — disparaît : enfin et surtout, l'impo- 
tence fonctionnelle s’atténue rapidement. Il ne faudrait pas attribuer cette amélioration 
fonctionnelle précoce à une action des rayons X sur l'articulation; elle est due à une 
action sur les parties molles environnantes dont la congestion et l'infiltration sont sou- 
vent la cause de l'impotence. 

Enfin, aprés un nombre variable de séances, 10 á 15, tout rentre dans l'ordre; 
l'article reprend sa forme normale, la guérison clinique est obtenue. 


B. Tuberculoses suppurées et ouvertes. — Leur évolution vers la guérison est beau- 
coup plus lente. Si l'ostéite s'accompagne d'un abcès fermé, il convient de le ponctionner 
aseptiquement à l'aide d'une fine aiguille; la présence du pus et des débris sphacélés 
diminue souvent l'efficacité du traitement, comme l'ont signalé Redard et Barret, Albert 
Weil. L'abcès une fois vidé, l'évolution se fait à peu près comme pour une tuberculose 
fermée, mais plus lentement. 

Si Pabcés est ouvert et fistulisé, les phénomènes consécutifs sont différents. A la 
suite des premières séances, l'écoulement de séro-pus s'accroit, puis bientôt diminue; 


644 J. Belot, Nahan et A. Chavasse. — Le traitement 


mais longtemps encore la fistule reste ouverte. Quoique sèche en apparence, pendant 
de longs mois encore la pression peut en faire sourdre une goutte de pus. 

Puis peu à peu, si le traitement est continué avec persévérance, la fistule se ferme, 
ses bords adhèrent à Pos sous-jacent, et la guérison est complète. 

Il faut bien se garder dans ce cas, en présence de l'insuccés apparent, de vouloir 
précipiter les séances; quel que soit le résultat, celles-ci doivent toujours être espacées 
de la même façon, en insistant particulièrement sur la région de l'orifice fistuleux. 

Au point de vue fonctionnel, même remarque que dans les cas précédents : dès les 
premières séances, la douleur, souvent si intense dans les arthrites suppurées, diminue 
et disparait (observation N° 7). L'impotence s'atténue grace à la diminution de la tumé- 
faction et de la douleur. Bien entendu, en cas d'arthrite grave le retour des mouvements 
ne sera jamais que passager, puisque la guérison ne sera oblenue qu'au prix de l’ankylose. 

Enfin, fait intéressant, fréquemment constaté au cours du traitement, l’état général 
du petit malade s'améliore à son tour; l'appétit renaît, le poids augmente. Cela nous 
amène à ajouter que dans le traitement des tuberculoses osseuses, il ne faut pas négliger 
la thérapeutique générale, dont les rayons de Röntgen seront un précieux auxiliaire. Si 
entre les séances le sujet peut se livrer à la cure d'aération, cure d'altitude ou cure marine, 
la guérison surviendra plus vite. On est même en droil de se demander s'il n'y aurait pas 
intérêt, quand la cure solaire est impossible, à irradier à dose légère, les bras et les 
jambes du sujet, pour activer la défense générale de l'organisme. 


ÉVOLUTION RADIOLOGIQUE 


Après avoir rapidement passé en revue les effets cliniques du traitement radiothé- 
rapique des tuberculoses osseuses, il nous reste à étudier comment cette évolution vers 
la guérison se traduit sur la plaque radiographique. 

Pour éviter une généralisation trop hálive, nous nous bornerons à exposer quelques- 
unes de nos observations, en décrivant les images que nous avons eu l'occasion de 
recueillir à propos de chacune d'elles, au fur et à mesure du traitement. 


A) Tuberculoses fermées (spina-rentosa). 


OBSERVATION 1. — B... Albert. ò ans. 


Spina V. du pouce droit, 1” phalange, datant de mai 1915 environ, et se traduisant seulement 
par de la tuméfaction et un peu de rougeur. Pas de douleur, légère impotence fonctionnelle. 

Début du traitement, 2 juillet 1915. 

Dernière séance, 23 mai 1114. 

La méthode tripolaire est facilement appliquée. 

16 séances de 5 H 10/10 avec 5 semaines de repos entre chacune. 

l" radiographie (2 juillet 1915). 

Phalange peu déformée. Manchon périostique à travers lequel apparaît le contour de la 
diaphyse ; aspect irrégulièrement vacuolaire. 

2° radiographie (décembre 1915). 

Le contour diaphysaire est masqué par l'opacité du périoste en pleine réaction; le périoste 
est moins épais, mais plus dense. 

Apparition d'une petite zone claire au pole distal de la phalange. Par ailleurs, condensation 
diffuse. 

3" radiographie ¡avril 1914). 

L'os a repris une forme voisine de la normale, cependant il est encore un peu globnleux. 
Périoste encore dense, fusionné à la diaphyse. Cavernule très nettement apparente. 

Le cartilage de conjugaison semble respecté. 
Au point de vue clinique la guérison semblait déjà obtenue au bout de 6 à 7 séances. Actuelle- 

ment, guérison complete. 


radiotherapique des tuberculoses osteo-articulaires. 645 
OBSERVATION 2. — H... Jean, 2 mois. 


«Spina V. du I" métatarsien gauche, datant de quelques semaines seulement, évolution 
rapide. Tuméfaction douloureuse, peau rouge, vernissée, pas de pus. 


1** séance, 9 juin 1915. 

Dernière séance, 5 juin 1914. 

5 séances (avec 1 mois d'intervalle), de 3 H 10/10, 2 H 1/2, 2 H 1/2 10/10. Guérison apparente 
dès la 5° séance ; l'enfant ne revient que 9 mois après, dernière séance de 4 H 30/10. 

A la radiographie, forme surtout osseuse, os tuméfié également opaque. 


Après traitement, l'os a repris sinon sa forme, du moins son opacité normale. En tout cas, 
l'os s'est parfaitement développé, sans atrophie du cartilage de conjugaison. 


OBSERVATION 3. — H... Blanche, 3 ans. 


Spina V. du 4° métacarpien droit, dalant d'un mois à peine; l'enfant présente de nombreuses 
manifestations de tuberculose : tuberculose du cubitus, spina V. de la phalange du 4° doigt à 
droite, petits lupus de la joue et de la fesse. 


1" radiographie (17 juillet 1913). 


Tuméfaction en masse de l'os. Périoste épaissi et opaque, aspect soufflé. 

6 séances de 5 H 10/10. 

2° radiographie (8 décembre 1915). 

Disparition de la périostite. L'os a repris une forme voisine de la normale. L'extrémité 


distale de la diaphyse est occupée par une zone claire, donnant l'aspect d'une caverne (cas 
limite avec les tuberculoses suppurées). 


Guérison clinique complete, malgré lélat général très précaire. D'autres tuberculoses osseuses 
non encore traitées continuent à évoluer. 


B) Tuberculoses suppurées. 


OBSERVATION 4. — M... B..., 15 ans. 


Spina V. de l'index droit, 1” phalange, datant d'un an environ. 
Abcès fluctuant, tres tendu, ponclionné chirurgicalement; peau atrophiée rouge. 


1"* radiographie (juin 1913). (Planche 12, fiy. 4.) 

Tuméfaction en massue de la phalange. Aspect réticulé, aréolaire. Peu de périostite. 

1" séance, 25 juin 1913. 

Dernière séance, 10 juin 1914. 

La région recoit par 4 portes d'entrée 60 H filtrés sur 1 mm d'aluminium, séances de 3 à 4H; 
$ semaines de repos entre chacune. Pendant les vacances, séjour à la mer. 


Dés le mois de décembre, forte amélioration. La tuméfaction diminue, la fistule se ferme. 
Actuellement le doigt a repris un aspect normal. 


2° radiographie (décembre 1915). (Planche 12. fig. 5.) 
Diminution de volume, aspect plus clair de Pos. 
Apparition d'une caverne près de l'extrémité proximale. 

o" radiographie (mai 19141. (Planche 12. fig. 6.) 


La caverne n'a pas augmenté de volume. L’os a repris par ailleurs une structure voisine de 
la normale, légère condensation osseuse au niveau de la cavité médullaire. 


OBSERVATION ò. — Mile Nu..., 6 ans. 


Tuberculose du 3* métacarpien, ouverte á la face dorsale. 
Début du traitement, septembre 1913. 

Dernicre séance, 1° juillet 1914. 

18 séances de 5 H 10/10 et 20/10. 

1 séance de # H 10/10. 


Méthode bipolaire. 


Cliniquement, fermeture de la fistule, disparition de la rougeur, de la tuméfaction. 


646 J. Belot, Nahan et A. Chavasse. 


1° radiographic (septembre 1913). (Planche 12, fig. 1.) 
Périostite intense. Tuméfaction en masse de los. 


2° radiographie (décembre 115). (Planche 12, fig. 2.) 
Pertes de substances, lacunes, diminution de la périostite. 
3° radiographie (juin 1914). (Planche 12, fig. 3.) 
Volumineuse caverne entamant le tiers supérieur de l'os (bord radial), à contour sinueux et 


irrégulier, 
Condensation osseuse de la région voisine. 


OBSERVATION 6. — Lucien S..., 7 ans. 


Spina V. du 1” métacarpien droit, datant d'un an environ. Orifice de fistule, ouvert à la 
face externe. 

Traitement commencé le 24 juin 1915. 

Dernière séance, 10 juillet 1914. (Traitement difficile, enfant venant irréguliérement.) 

6 séances de 3 H 10/10. | 

1 séance de 3 H 20/10. 

8 séances de 4 H 20/10. 
1” radiographie (juin 1915). (Planche 12, fig. 7.) 

Périostite, tuméfaction osseuse. 
2° radiographie (juin 1914). (Planche 12, fig. 8.) 


Diminution de la périostite. Réaction osseuse du périosle formant un éperon qui englobe 
le point épiphysaire. Le cartilage de conjugaison est en partie ossifié; il est probable qu'il ne 
e développera plus. 


Cliniquement, guérison complète. 
.C) Ostéo-arthrite tuberculeuse. 


OBSERVATION 7. — M. R..., 26 ans. 


Ostéo-arthrite du coude gauche, datant de plusieurs mois. Période très avancée, nom- 
breuses fistules. Est envoyé par le chirurgien, avant amputation. Membre très douloureux, 
douleurs nocturnes empèchant le sommeil. Impotence absolue. 

Y séances de 3 à 4 H, 10/10 à 3 mm; en tout 50 H. 

Dès la 3° séance disparition des douleurs, possibililé de faire quelques mouvements. 

1" radiographie. (Planche 12, fig. 9.) 

Surface osseuse irrégulière. Abces intraarticulaire. 

2° radiographie. (Planche 12, fig. 10.) 


L'interligne se comble. L’ankylose se prépare. 
Cliniquement, grosse amélioration, il reste une seule fistule épicondylienne, presque tarie. 


Les résultats que nous avons obtenus sont en parfait accord avec ceux qui ont été 
publiés, en particulier par notre collègue Albert Weil, au Congrès international d'Élec- 
trologie et de Radiologie de Lyon (1914). Ils établissent que cette forme de tuberculose 
locale est susceptible d'être améliorée et objectivement guérie par la radiothérapie. 
Cette méthode doit donc définitivement prendre place à côté des autres procédés thé- 
rapeutiques. 


are nc rn ge RÉSULTATS OBTENUS PAR LA RADIOTHÉRAPIE 


Fig. 1. — Obs. 5. — Tuberculose ouverte du Fig. 2. -- Obs. 5. — Au cours du traitement. 
3° métacarpien, enfant de 6 ans. Osteo-périos- . Diminution de la périostite, élimination d'un 
tite intense. Avant traitement. Septembre 1913. fragment osseux. Décembre 1913. 


Fig. 3. — Obs. 5. — Disparition de la périostite. Caverne de guérison, 
respect de l’épiphyse. Structure bonne. Guérison clinique. Juin 1914. 


Fig. 4. — Obs. 4. Fig. 5. — Obs. 4. — Au cours du trai- Fig. 6. — Obs. 4. — Après trai- 
Spina ventosa de l'index droit avant traitement, tement. Diminution de volume, appa- tement, structure normale de l'os. 
enfant de 15 ans. Juin 1913. rition d'une caverne. Décembre 1913 Caverne de guérison. Mai 1914. 


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Planche 12. — Mémoire 


SUR LES TUBERCULOSES OSSEUSES ET AR TICULAIRES ERE D Me eee 


Fig. 9. — Obs. 7. 
Ostéo-arthrite du coude gauche, avant traitement. Douleurs violentes, 
perte de substance, collection intra-articulaire. 


Fig. 7. — Obs. 6. — Spina ventosa ouvert du 
1" métacarpien. Avant le traitement. Ostéo- 
periostite; tuméfaction osseuse. Juin 1913. 


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GEVE o- S 
ly) ES 


Fig. 10. — Obs. 7. 
Apres traitement 30 H. L'interligne se comble; l’ankylose se prépare : 
grosse amélioration, disparition des douleurs. 


Fig. 8. — Obs. 6. — Après traitement. Guérison cli- 
nique; disparition de la périostite; réactions osseuses 
de cicatrisation, soudure épiphysaire. Juin 1914. 


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L'IONISATION DU RADIUM DANS LE TRAITEMENT 


DES RECIDIVES LOCALES 
APRES INTERVENTION CHIRURGICALE POUR NEOPLASME DU SEIN 


Par E. HARET 


Assistant de radiologie à l'hôpital Saint-Antoine. 


Les récidives de néoplasme du sein opéré sont ou locales ou générales. Sur ces 
dernières, aucune thérapeutique n'est actuellement capable de donner un résultat, tous 
les sérums employés dans ce but n'ont amené que des effets passagers et s'il persiste 
encore des discussions sur ce point, elles sont faites, sans nul doute, dans un but uni- 
quement commercial et doivent être proscrites de toute étude scientifique. 

Sur les récidives locales, au contraire, nous pouvons tenter quelque chose. Parmi 
ces récidives locales, il en existe plusieurs sortes : dans certains cas elles sont rapides, 
si rapides que le chirurgien les voit apparaître avant la cicatrisation, sous la forme d'une 
petite ulcération persistant sur la ligne cicatricielle, ulcération qui, peu à peu, augmente 
de dimension et revêt tous les caractères d'une ulcération maligne. 

Dans d’autres cas, c'est un épaississement de la cicatrice, pouvant faire croire à une 
kéloïde; mais, en réalité, c'est une réapparition de la lésion primitive sur le tissu cica- 
triciel. | 

Enfin, d'autres fois, on voit apparaitre sur toute la région thoracique un semis plus 
ou moins confluent de noyaux indurés sous-cutanés qui, au bout de quelques semaines, 
s ulcèrent. s : 

Sur la première catégorie de ces récidives (défaut de cicatrisation), la radiothérapie 
donne des résultats très encourageants et suffisants; nous ne nous en occuperons donc 
pas; nous envisagerons uniquement les récidives à forme kéloïdienne dans la cicatrice et 
en bouton de guétre sur la paroi voisine du centreo péraloire. Sur ces lésions recouvertes 
d'un tissu extrêmement fragile ne demandant qu'à s'ulcérer nous avons remarqué combien 
la radiothérapie était difficile, le plus petit écart de pose donnant une légère réaction 
amène la destruction de ce frêle revêtement cutané. Dans ces conditions, nous avons 
essayé l'introduction de l'ion radium et elle nous a donné de forts bons résultats; nos 
essais ont porté sur quelques malades et les effets ont été tels qu'il nous a semblé 
intéressant de les signaler. 

Parmi mes observations, j'apporte ici celle d'une malade suivie pendant assez 
longtemps pour permettre de se faire une idée de l'effet thérapeutique. 

ll s'agit d'une dame qui fut opérée en 1907 pour un néoplasme du sein. Pendant 
quatre ans elle fut en très bon état, puis un peu d'ceedeme du bras apparut, on fit alors 
de la radiothérapie dans le creux axillaire et dans le creux sus-claviculaire, l'œdème 
diminua mais reparut quelques mois après; on recommenca la radiothérapie et l'on 
arriva ainsi, avec des séries espacées, à maintenir la malade pendant un an et demi. 

C'est à ce moment, en 1912, que se montra sur la poitrine, aux environs de la ligne 


648 E. Haret. 


cicatricielle, un véritable semis de petites nodosités cutanées, non ulcérées, mais recou- 
vertes d'un lissu si fragile que l'ulcération en semblait bien proche. Ayant pu constater 
l'efficacité de l'ionisalion dans des cas semblables, je fis ce traitement. C'était en 
décembre 1912; il y avait, disséminés sur la paroi antérieure du thorax, neuf de ces 
petits nodules, de grosseurs variées, allant de la dimension d'une lentille à celle d'un 
gros pols. 

Je fis trois séances par semaine; j'employai chaque fois, suivant la technique que 
j'ai déjà indiquée, une solution de 10 microgrammes de bromure de radium et, après la 
Y séance, je vis nellement un affaissement de toutes ces nodosités qui disparurent 
complètement en X séances, c'est-à-dire en deux semaines el demie de traitement. J'eus 
en même temps le plaisir de constater que la cicatrice était plus souple et moins épaisse. 
Pendant six mois, nous fumes tranquilles, puis quelques nodosités apparurent sur la ligne 
axillaire et dans le dos, je les traitai de la même façon et j'obtins dans le même temps 
environ un résultat identique. 

Quelques mois après, cette malade a fini par succomber à une récidive cérébrale, 
mais il n y avait plus trace de ses noyaux culanés. Nous savons tous que cette forme de 
récidive abandonnée à elle-même ne regresse jamais; elle essaime, s'ulcère, les petites 
plaies ainsi formées s'unissent et donnent lieu à d'énormes pertes de substance à écou- 
lement félide. Dans le cas que je vous rapporte cette manifestation n'a pas eu lieu (malgré 
deux tentatives de récidive); le traitement a donc eu un effet indéniable. 

Certes, nous n'avons agi que lccalement, mais nous n'avions pas la prétention d'agir 
autrement et nous pensons que c'est déjà un certain succès que d'éviter à ces malheu- 
reuses celte période d'ulcération où elles deviennent, pour tous ceux qui les approchent, 
des objets de répulsion tant par l'aspect de leurs plaies que par l'odeur qu'elles exhalent ! 

Devant la facilité et la rapidité du traitement, nous engageons donc nos confrères 
à essayer l'ionisation du radium qui, dans une dizaine de cas semblables, nous a donné 
des résultats presque constants sans présenter aucun inconvénient. 


SUR LES TUBES A REFROIDISSEMENT 
PAR CIRCULATION D'AIR, EN RADIOTHÉRAPIE 


Par J. BELOT 


Le principal obstacle au bon fonctionnement des tubes utilisés en radiothérapie est 
le rapide échauffement des électrodes. Déjà avec le tube Chabaud-Villard, dès que l'on 
dépassait le régime moyen d'un milliampère, survenaient la fusion de l'anticathode et la 
rapide mise hors d'usage de l'ampoule. 

L'emploi de doses plus élevées qu'au début de la radiothérapie, l'usage courant de 
filtres de jour en jour plus épais, nécessitent des ampoules pouvant supporter une inten- 
sité relalivement élevée et donner par suite une plus grande quantité de radiations. A 
cette condilion, il est possible de ne pas prolonger démesurément la durée des applica- 
tions : une séance trop longue fatigue le malade et relient inutilement le radiologiste. 

Aussi les construcleurs ont-ils cherché à perfectionner la fabrication même du tube 
et particulièrement les modes de refoidissement, puisque l'échauffement des pièces 
métalliques et des parois constituaient le facteur défavorable. Ces essais montrèrent que 
la question n'étail pas aussi simple qu'on pouvait le supposer. 

L'augmentation de l'intensité circulant dans le tube ne va pas sans une élévation rapi- 
dement croissante de la température de l'anticathode, de la cathode et même du ballon. 
On peut approximalivement estimer que la chaleur produite est proportionnelle au carré 
de l'intensité qui traverse l'ampoule. Si nous prenons un tube dont le régime habituel 
est de 0.7 MA et que nous le portons à une intensité de 3 MA, par exemple, l'échauffe- 
ment sera environ 20 fois plus considérable. 


0.7 =0.40 4) | 
—— = l) environ. 


3 ==: 0.40 — 


I] faut encore remarquer que dans cette évaluation, je ne tiens pas compte de la 
résistance apparente du tube : elle croil à mesure que l'intensité augmente et conduirait 
par conséquent à un chiffre supérieur à celui que j’ai admis. 

Ce simple calcul montre immédiatement la difficulté que Pon éprouve à éliminer la 
chaleur, puisqu elle augmente comme le carré de l'intensité. 

Un premier procédé, très ulilisé en Allemagne, consiste à augmenter le volume du 
tube et, par conséquent, la surface radiante. J'ai, pour ma part, toujours été opposé à 
cetle solution. On ne peut, en effet, aller loin dans cette voie. Une augmentation du dia- 
mètre de l'ampoule oblige à éloigner celle-ci du sujet et prolonge singulièrement la durée 
de la pose pour une même quantité absorbée. 

Avec mon modèle de pied-support localisateur, les deux distances anticathode-sujet 
les plus utilisées sont 15 et 22 centimètres; les deux cupules admettent l’une les gros 
tubes, l'autre les petits ballons. La première a élé faite pour la radiographie : elle n'est 
employéeen radiothérapie qu'en cas de force majeure. I] faut, en cffet, avec la distance 
de 22 cın., doubler la durée de l'exposition pour obtenir une même quantité qu'à 45 em. 


En effet : 


y = ? ` 

02095 484 

me 537 = 2 sensiblement. 
29 — 484 229 


650 J. Belot. — Sur les tubes a refroidissement 


On pourrait aussi augmenter l'intensité qui traverse l'ampoule pour obtenir une pro- 
duction double de rayons. 

Dans les deux cas on perd de l'énergie et on utilise mal le rayonnement produit. 

Aussi ai-je adopté pour mon modèle de tube le diamètre maximum de 140 mm.; il 
tient facilement dans la petite cupule et assure un fonctionnement meilleur, à haute inten- 
sité, que celui de 120 mm. 

Puisque l'augmentation du diamètre du tube est une solution imparfaile, on s'est 
efforcé de perfectionner le mode de refroidissement. 

Une première solution, pour l'anticathode, est la réfrigération par l’eau : c'est un 
procédé énergique, la vaporisation de l’eau exigeant de nombreuses calories. Ce dispo- 
silif est excellent, mais n'est pas sans inconvénient. J'avoue, pour ma part, que je ne 
vois pas sans une réelle inquiétude l’eau bouillir au-dessus d'un patient. Si le tube se 
brise, ce qui m'est arrivé, l'eau bouillante se répandant sur le sujet en traitement peut 
volts an recta 


panier on Aaa 


70000 


60000 
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10000 | 


15 30 y5 60 LE] 90 muan 


Fig. 1. — Courbe dessinée d'après les diagrammes d'un vollmètre enregistreur au primaire du transformateur. 
Tube neuf, en formation. 


provoquer des brûlures souvent graves et toujours ennuyeuses. Tout récemment M. Pilon 
a évité ce danger en réalisant un tube dont l’anticathode et le réservoir à eau sont d'une 
seule venue et entièrement métalliques. Ainsi le liquide chaud ne peut se répandre si le 
tube vient à se briser. 

Malgré ce perfectionnement, l'emploi des tubes à refroidissement par eau oblige à 
cerlaines précautions. L'eau doit toujours rester au contact de l'anticathode, sinon le tube 
mollit el s'altere. Ce risque, bien que considérablement réduit dans le tube à réservoir 
métallique, limite néanmoins les positions que l'on peut donner à l'ampoule. Or, chacun 
sait qu'en radiothérapie le sujet prend la position qu'il peut conserver sans faligue et 
‘ampoule est mise en regard dans une position souvent très éloignée de l'horizontalité. 

Aussi est-ce pour ce motif qu'après de multiples essais, profitant des essais qu avait 
faits notre collègue Barret, en collaboration avec les établissements Gaiffe, j'ai appli- 
qué ce mode de refroidissement à mon modèle d'ampoule pour radiothérapie. La sup- 
pression de l'eau permet au tube de prendre dans l'espace une position quelconque. 

Bien que moins énergique que l'eau, ce procédé donne cependant un refroidissement 
suffisant. Une simple pompe utilisée pour les applications d'air chaud est suffisante ; une 
source d'air comprimé donne des résultats meilleurs mais n'est pas indispensable. 

M. Pilon a bien voulu étudier, sur ma demande, un modèle de 140 mm. de diamètre, 
un peu plus grand que celui que j'ai déjà présenté au Congrès de PA. F. A. S. il y a deux 
ans (120 mm.). En utilisant des malériaux très soigneusement sélectionnés et par un 
mode de vidage spécial, nous avons pu faire supporter au tube un régime continu de 
5 MA, sous 70000 volts, pendant vingt minutes. Au bout de ce temps, la cathode du 
type ordinaire ayant rougi se décentra et mil fin à l'expérience. Il importe de remarquer 
que cette durée de fonctionnement sans arrêt dépasse de beaucoup les conditions habi- 


par circulation d'air, en radiothérapie. 651 


tuelles. En effet, le tube donnait ainsi, à 15 cm., 5 H en moins de trois minutes, rayons 
8 Benoist environ. J'ai, du reste, montré à la Société de Radiologie comment fonction- 
nait mon premier modèle, auquel j'ai pu faire supporter pendant un quart d'heure 3 MA, 
sous 70 000 volts, 15 cm. d'étincelle environ; il durcissait constamment et nous étions 
obligé de donner du gaz par le régulateur. 

J'ai apporté, avec le concours de M. Pilon, plusieurs perfectionnements à ce tube. 

Une cathode creuse a remplacé la cathode primitive; la pompe souffle de l'air à l'in- 
térieur de cette cavité et empêche le métal de rougir et de se détériorer; des ailettes aug- 
mentent encore le refroidissement. 

L'air qui s'échappe de la cathode ou de l'anticathode peut être dirigé, par un petit 
ajutage, sur le corps même du tube; il produit une forte ventilation des parois et 
empêche ainsi le verre de se détériorer. En plus, l'expérience m'a montré qu'on tenait 
plus facilement un tube à un régime choisi en refroidissant ses parois qu'en les laissant 


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ra la aat zeu [fée ¿ublulamon d ae f au ext € 


Fig. 2. — Courbe dessinée d'après les diagrammes d'un voltimetre enregistreur au primaire du transformateur. 
Tube formé; influence du soufflage. 


à la température de ce régime. Mon distingué collègue Ilirtz a du reste attiré l'attention 
des radiologistes sur ce point. 

On se convaincra de la réalité du fait en dirigeant sur une ampoule la colonne d'air 
chassé par un ventilateur; on voit le tube devenir plus stable, plus régulier et durcir 
s'il avait préalablement tendance à mollir. 

L'emploi d'un tube si petit, à un régime élevé, demande quelques précautions. 

Il est évident que les variations de son degré de raréfaclion seront plus rapides que 
sur un tube de grande capacité. 

Est-ce vraiment un inconvénient? S'il mollit, il durcira plus vite; s'il durcit, ce qui 
est le cas habituel, le régulateur lui rendra vivement son état primitif. 

À vrai dire, la surveillance doit être plus attentive que pour un tube à faible régime. 
Par contre, pour une même dose absorbée, la durée de la surveillance est notablement 
moindre. Cette objection n'est donc pas séricuse. 

Ce tube demande à être formé : il n'échappe pas à la loi générale. Quoique la durée 
de la période de mise au point soit assez courte, elle demande à être faite avec soin; 
c'est le radiologue lui-mème qui doit l'entreprendre sur son appareillage. 

Un constructeur ne peut donner un tube formé; tout au plus parvient-il à fournir une 
ampoule dure! S'il devait faire fonctionner chaque tube assez longtemps pour qu'il puisse 
être directement utilisé au régime maximum, le prix de revient deviendrait prohibitif. De 
plus, mème s'il le voulait, il ne pourrait arriver à une bonne solution. La formation d’un 
tube dépend, en effet, de l'appareillage sur lequel il doit être ulilisé. Chaque opérateur 
doit former ses tubes sur son installation; à cette seule condition, ils lui donneront toute 
satisfaction. Aussi est-ce pour cela que le tube neuf ne doit jamais être un tube très dur; 
c'est sur l'installation à laquelle il est destiné qu'il doit acquérir son étal définilif. 


652 | J. Belot. 


Il ne faudrait pas croire que de longues heures sont nécessaires pour arriver à cet 
état. Avec un peu d'expérience et de doigté, on arrive vite à former ce modèle. Je con- 
seille de débuter par un régime de 1 MA. ; si le tube est stable, s’il a tendance à durcir, 
ce qui est la règle, on passera à 1,5 MA. I] continuera à durcir. Il faut bien se garder 
d'agir sur le régulateur. On augmente l'intensité primaire et par suite l'intensité secon- 
daire, de façon à le ramener au régime précédent. S'il vient à mollir, à la suite de l’aug- 
mentation de régime. on réduit aussilôt l'intensité, de façon à le maintenir à 1,5 MA. et 
il redurcit aussitôt. 

On passera ensuite au régime de 2 MA. et, en faisant varier l'intensité, on s'efforcera 
de le maintenir toujours à une intensité constante. Après quelque temps de ces soins, 
le tube pourra supporter un régime normal de 3 MA. La vitesse du courant d'air soufflé 
sera alors un utile adjuvant au régulateur : plus on augmentera la vitesse du débit d'air, 
plus le tube aura tendance à durcir; une réduction de la quantité d'air le fait légèrement 
mollir. Ainsi on peut, en agissant sur la pompe à air, suppléer au régulateur. Je ne 
saurais trop recommander de se servir le moins possible du régulateur quand on forme 
un tube et même, d'une façon générale, quand il est neuf. C'est ainsi que l'on détermine 
le mollissement anormal et la mise hors d'usage. 

Comme type de régulateur j'ai adopté l'osmorégulaleur en platine et le système à air. 
Je conseille de préférence le premier dispositif. I est peut-être moins facile à manipuler 
que le second mais il assure une plus parfaite stabilité et un réglage plus précis. 

Je reproduis ici un diagramme, tracé par un vollmètre enregistreur spécial, très 
sensible, relié au primaire du transformeur d'un contact tournant alimentant un tube 
Belot. La courbe tracée est l'image fidèle et parallèle des variations de dureté du tube, 
au cours de sa formation. 

En débutant l'ampoule est molle (50000 volts) pour une intensité de 2 MA.; elle 
monte progressivement jusqu'à 90000 volls, pour le même régime de 2 MA. Elle 
mollit après suppression d'air. Avec 5 MA, elle mollit et le voltage tombe à 30 000, pour 
remonter ensuite, à mesure qu'elle redurcit. Après une courte période de formation, il 
devient de plus en plus difficile de la faire mollir; cependant, en supprimant la soufflerie 
d'air, les pièces dégagent ct l'ampoule mollit. Elle redurcit dès la mise en marche de la 
soufflerie. Le diagramme montre que le degré de vide suit les varialions du débit d'air, 
avec un retard à peine sensible, par suite de la faible masse des pièces métalliques. 

Ce diagramme permet de se rendre comple de la façon dont doit être formée une 
ampoule quelconque ct plus particulièrement mon modèle: il montre les variations inévi- 
tables et la stabilité qui leur succède dès que le tube est formé. 

Je ne prétends pas que ce modèle d'ampoule doit se substituer aux excellents mo- 
dèles qui existent déjà. J'ai voulu simplement montrer combien la réalisation définitive 
d'un modèle pratique demande de temps et de patience. 

Je crois être arrivé aujourd'hui à faire donner à ce tube un très haut rendement, 
dans de bonnes conditions de fonclionnement. 

Il nécessite, je le répète, une formation attentive et une surveillance conlinuelle. Ce 
sont de bien minimes inconvénients à côté de ses avantages : dose de 5 H, à 15 cm., 
en un temps variant de 2,5 minutes à 3 minules, rayons n° 8 Benoist (70000 volts), 
suppression de l'eau, mise en place dans toute position. Aussi je le considère comme 
un des tubes les meilleurs pour la radiothérapie des lésions profondes. 


Travail du Laboratoire de l'École d'infirmières de la Salpêtrière (D' Delherm). 


RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA DIATHERMIE 


Par Mathilde GRUNSPAN et Raymond LEVÈRE 


Sous ce titre de recherches expérimentales sur la diathermie nous nous proposons : 

Dans la première partie de ce travail, de compléter par des expériences sur l’homme et les 
animaux les recherches que l’un de nous a entreprises depuis 1911 sur la mesure de la tempé- 
rature réelle des tissus, mais en nous plaçant seulement au point de vue des applications de 
diathermie et d'établir la T° maximum à laquelle on peut élever la peau et les parties profondes 
sans occasionner de lésions. 

Dans la deu.ciéme partie, de chercher, dans un but thérapeutique, la manière la plus 
favorable de disposer les électrodes pour obtenir un maximum d'échauflement des parties 
profondes avec un minimum d'échauffement de la peau, en nous plaçant surtout au point de 
vue des applications de diathermie sur les articulations. 


PREMIÈRE PARTIE 


INSTRUMENTATION — TECHNIQUE 


Pour nos recherches nous nous sommes servis d'aiguilles thermo-électriques du type 
imaginé par le professeur d'Arsonval, spécialement établies par la Maison Gaiffe pour pouvoir 
être stérilisées dans l'eau bouillante à 120% et présentant un dispositif nouveau de construction 
rendant leur emploi plus aisé. 

Principe de la méthode. — Réunissons par des conducteurs des soudures A et B de deux 
métaux différents qui constituent ce qu'on appelle des couples thermo-électriques (tig. 1). 

Si le couple A et le couple B sont à des températures différentes, il s'établit dans le circuit 
formé par les deux couples et les conducteurs qui les réunissent un courant électrique dont 
l'intensité est (dans de certaines limites variables selon la nature du 
couple utilisé) proportionnelle à la différence de température entre 
A et B. 

Dès lors, si ce courant traverse un galvanomètre G, les déviations 
de l'aiguille permettront de repérer cette différence de température. En 
particulier si l'un des couples (A par exemple), est maintenu à 0° dans 
la glace fondante, le galvanomètre pourra ètre gradué directement en 
degrés cenligrades et indiquer immédiatement la température à laquelle ie: dd ir 
est porté le couple B. couple thermo - électrique. 

Dans l'appareil que nous avons utilisé el qui est représenté dans 
le schéma ci-contre (fig. 2) les couples du type « constantan-fer » étaient réalisés sous la 
forme d'aiguilles d'acier analogues à celles qu'on emploie pour les injections hypodermiques. 
La soudure constitute par la pointe de cette aiguille représentait donc un thermomètre de 
dimensions excessivement réduites, facile à introduire en un point quelconque des tissus et 
suivant instantanément, par suite de sa faible capacité calorifique, les variations de la tempéra- 
ture à mesurer. De plus, les indications de température lues sur les galvanométres pouvaient 
avoir une précision aussi grande qu'il était nécessaire et êlre observées avec la plus grande 
facilité par l'opérateur. 

Dans toutes nos expériences nous nous sommes toujours entourés des précautions néces- 


654 M. Grunspan et R. Levère. 


saires pour éviter toutes causes d'erreur. Nous avons notamment vérifié le zéro de l'appareil 


avant et après chaque expérience. 


EXPERIMENTATION ET ESSAIS DE MENSURATIONS DE LA T° SUPERFICIELLE ET PROFONDE 
AU COURS D'UNE APPLICATION DE DIATHERMIE. 


Nous savons que les effets produits par la diathermie sont aussi manifestes dans la profon- 
deur des tissus qu'à la surface de la peau. Nous avons pu mesurer la T° de la peau au cours de 


Fig. 2. — Galvanomètre pour la mesure de la température des tissus avec les aiguilles lhermo-électriques. 


la diathermie, chaque fois que nous avons voulu en limiter l'effet à un point déterminé du 
corps et nous avons employé alors comme électrode active une électrode relativement petite 


par rapport à l'électrode indifférente. 


Mesure de la T° de la peau. — Nous avons fixé l'aiguille (munie de la palette) à l’aide 
d'un lien en caoutchouc fin, nous avons appliqué l'électrode au contact rigoureux de la peau 


Fig. 3. — Dispositif pour mesurer la température de la peau. 
Plaque reculée pour montrer la position de l'aiguille. 


sur l'aiguille el nous avons laissé 
passer le courant (500 milliampères) 
(fig. 5); au bout de 15 minutes, la 
température atteignait 407,5 : cette 
température est impossible à dé- 
passer sans provoquer une sensa- 
lion de brûlure. 


Mesure de la T° du tissu cel- 
lulaire sous-cutané. — Dans le 
tissu cellulaire sous-cutané la tem- 
pérature indiquée par notre appa- 
reil est de 55° avant l'opération 
pour mesurer l'élévation de tem- 
péralure au cours de la diathermie 
nous avons enfoncé l'aiguille obli- 
quement dans le lissu cellulaire et 


nous avons ensuite fait l'application des électrodes comme précédemment; la sensation de 


chaleur est supportable jusqu'aux environs de 409,5. 


Recherches experimentales sur la diathermie. 655 


Mesure de la T° intra-musculaire. — La température intra-musculaire avant l'opération 
est de 56°,5, nous nous sommes servis de deux larges électrodes souples comme l'enseigne le 
professeur Bergonié el nous avons pris la température du muscle à l'aide de la piqûre intra- 
musculaire à peu près à égale distance des deux électrodes; avec 600 milliampères, la tempé- 
rature oblenue au bout de 15 minutes est de 40”, la sensation de chaleur devient intolérable et 
l'expérience doit être interrompue. 

En contrôlant sur nous-même ce résultat nous nous sommes servis du dispositif suivant : 
nous avons fixé une électrode au poignet gauche et l’autre sur le bras droit au voisinage de 
l'épaule; l'aiguille a été introduite dans la partie inférieure du muscle deltoïde gauche; au 
voisinage de 41,5 obtenus après 20 minutes avec une intensité de 1200 milliampères, la conges- 
Lion de la face, la transpiration abondante et la sensation de chaleur deviennent absolument 
insupportables. 


* 
x + 


Nous n'avons pas essayé d'atteindre chez nos malades des températures supérieures à celles 
que nous avons pu supporter nous-même, mais nous avons continué nos expériences sur le 
lapin et les résultats que nous avons obtenus nous paraissent assez instructifs. 


EXPÉRIMENTATION SUR LE LAPIN. 


re Expérience. — Voici comment nous avons procédé : après avoir rasé un lapin sur une 
étendue suffisante, nous avons fixé de chaque côté de la colonne vertébrale deux électrodes 
d'assez grande dimension pour que la densité du courant soit assez basse. 

La Tde la peau avant le passage du courant était de 56°,5, la T° rectale de 56°,9 et celle 
de la moelle prise à l’aide de l'aiguille thermo-électrique était de 37°. Nous laissons passer le 


Fig. 4. — Exp’rience sur le lapin: aiguille thermo-électrique dans le canal rachidien; thermomètre dans le rectum 
pour mesurer la température générale et locale. 
courant pendant 15 minutes à la dose de 400 Ma. et nous voyons petit à petit la T° rectale 
atteindre 58°, celle de la moelle 59° et la peau qui commençait à devenir très chaude avait une 
température de 406. L'expérience interrompue, le lapin qui avail été endormi à l'éther se 
réveille ; il n'a présenté par la suile aucun trouble (fig. 4). 


2 Expérience. — Nous recommencons la même expérience sur un autre lapin, mais nous 
augmentons l'intensité du courant et nous faisons passer dans l'animal 700 Ma. pendant 
10 minutes. La température de la moelle s'élève rapidement à 39°,7, celle du rectum atteint et 


656 M. Grunspan et R. Levère. 


dépasse 59°,8 el la température de la peau est de 42°. Le lapin, malgré le sommeil anesthésique, 
commence à gémir; nous coupons immédiatement le courant mais l'animal tarde à se réveiller 
et meurt quelques instants après. En enlevant les électrodes nous constatons Pexistence de 
larges escharres adhérentes aux couches profondes. 

L’autopsie nous révèle la coagulation presque totale des muscles sous-jacents ; tous les 
organes : poumon, rate, foie et reins sont le siège d'une hyperémie considérable. 

L'examen histologique fait par M. le docteur Crouzon, médecin des hôpitaux, a montré 
l'existence de lésions assez prononcées : la moelle présentait une dilatation considérable du 
canal épendymaire el des hémorragies miliaires. Les vaisseaux sanguins des reins étaient très 
dilatés et on notait la dégénérescence de nombreux tubes urinifères ainsi qu'une dilatation 
considérable des vaisseaux du foie. 

Il nous est donc permis de croire que la température de 40°,5 à l’intérieur des tissus ne 
saurait être dépassée dans une application médicale de diathermie sans risquer de graves 
inconvénients. 


DEUXIÈME PARTIE 


La diathermie étant le seul procédé qui nous permette de pouvoir chauffer les parties 
profondément situées, il nous a paru intéressant de rechercher à propos des affections articu- 
laires s'il était possible d'augmenter la T° de l'intérieur de l’article, dans quelle proportion cette 
augmentation de T° est compatible avec l'intégrité des téguments et quel est le dispositif le 
meilleur et le plus rationnel pour obtenir le maximum de chaleur profonde avec le minimum de 
chaleur superficielle. 

La collection extrêmement riche de vieillards rhumatisants que possède le service de M. le 
professeur P. Maric nous a permis de faire de nombreuses applications de diathermie et d'en 
constater les bons effets depuis que nous utilisons le dispositif que nous décrirons plus loin. 


EXPÉRIENCE TYPE AYANT SERVI DE BASE A NOS CONCLUSIONS. 


ter Procédé. — Nous avons disposé deux plaques de chaque côté du genou d'une vieille 
hospitalisée de 71 ans (légèrement hypothermique) de manière à comprendre toute la hauteur 
de l'articulation dans l'action du courant de H. F.; l'aiguille thermo-électrique enfoncée dans 
le cul de sac latéral près du bord externe de la partie inférieure de la rotule donnait avant le 
passage du courant une température fixe de 56,2. Nous établissons le courant et pendant cinq 
minutes environ nous faisons passer dans le genou de la malade 500 Ma. Bientôt celle-ci se 
plaint d'une sensation de chaleur insupportable au niveau des plaques, tandis que la T° centrale 
du genou indiquée par le galvanomètre n'est aucunement modifiée. Tout en laissant l'aiguille 
dans l'articulation nous en dévissons le fil conducteur auquel nous adaptons notre aiguille à 
palette el nous prenons la T° de la peau au niveau des plaques : celle-ci était de 41% Nous 
supprimons immédiatement le courant et nous constatons au niveau de la face externe du 
genou deux points électro-coagulés très superficiels de la dimension d'une lentille. Nous lais- 
sons la malade se reposer el les téguments reprendre leur coloration normale; l'aiguille enfoncée 
dans l'articulation indique toujours 46° de température. 


2e Procédé. — Nous prenons alors les mesures de la jambe de la malade au niveau du 
mollet et de la cuisse au niveau du 1/3 moyen el nous découpons dans une mince lame d'étain 
des électrodes ayant le même nombre de centimètres carrés el de dimensions suffisantes pour 
encercler les parties ainsi mesurées. L'application se fail aussi exacte que possible à l’aide d'une 
bande d'Esmarch. Nous faisons passer 900 Ma. à travers l'articulation. La malade n'accuse 
aucune sensation désagréable et, après 3 à 4 minutes, elle commence à sentir une petite chaleur 
douce au niveau de la rotule. La température indiquée par l'aiguille est de 37°. Environ 
10 minutes apres la sensation de chaleur est généralisée à toute l'articulation avec prédomi- 
nance dans le creux poplité; la température centrale de l'articulation est à ce moment de 58°, 
38% 5 et 29, Aucune sensation de chaleur au niveau des électrodes. Au bout de 15 minutes la 
température intérieure n'ayant pas dépassé 59% el celle de la peau du creux poplité 58,5, la 


Recherches experimentales sur la diathermie. 657 


malade commence à se plaindre et à sentir une chaleur assez vive au niveau du bord inférieur 
de Pélectrode supérieure et du bord supérieur de l’électrode inférieure ; la T° en ces points ne 
dépasse pas 57°,8 et 38°. 


INTERPRÉTATION DE CES RÉSULTATS. — En comparant les résultats obtenus par cette expé- 
rience on est frappé de leur dissemblance; on peut cependant les interpréter d'une façon simple 
et satisfaisante en faisant intervenir des considérations sur la manière dont les parties conduc- 
trices du membre sont disposées. En effet, la partie conductrice principale du membre (tissu 
cellulaire sous-cutané, aponévrose de revêlement, couches musculaires successives, séreuse 
et os), qui sert de véhicule au courant présente une épaisseur considérable. Or, la résistance de 
ces éléments conducteurs est proportionnelle à leur longueur et l'intensité qui les traverse est 
d'autant plus considérable que leur longueur est plus courte. 


a) Cas des électrodes rapprochées. — Dans le cas des électrodes rapprochées comme dans 
la 1" partie de notre expérience, les parties conductrices les plus superficielles (aponévrose, 
premières couches musculaires) présentent par rapport 
aux parties conductrices centrales (couches musculaires 
profondes, séreuses), une longueur beaucoup moins consi- 
dérable, pouvant atteindre le rapport de 1 à 2; elles sont 
donc parcourues par un courant d'intensité beaucoup y,.... . 
plus grande; d'où échauffement et même brûlure des 
couches superficielles avant que la T° des couches pro- 
fondes ait pu être influencée. Fig. 5. — Schéma montrant la voie suivie par 

La figure 5 donnera une idée de la différence des lon- Pia gaa Rae a ie 
gueurs que le courant doit parcourir dans ce cas. choes. 


Electrode. ..... E Electrode. 


Peau. .. 


-- Os. 


co Tissu cellulaire 
sous: cutane. 
Peau. 


b) Cas des électrodes éloignées. — Au contraire, dans le cas des électrodes éloignées, les 
éléments conducteurs séparant les deux électrodes présentent dans les couches superficiclles 
et profondes une longueur très voisine et l'intensité du 

Électrode. COUrant qui les traverse cst beaucoup plus uniforme en 

~ Pea supposant que leurs résistances soicnt voisines. Le 
“uce schéma ci-contre essaiera de démontrer la presque éga- 


Os. lité des distances que le courant doit parcourir dans le 
. ra second cas (fig. 6). 
Pig SD. Gia des electrones cloigntes: On suppose de plus (Nagelschmidt) que dans les 


applications du premier ordre l’échauffement des divers 
éléments constitulifs du membre est proportionnel a leur résistance : ce serail vrai dans le cas 
ou tous ces éléments seraient parcourus par un courant de méme inlensité, cc qui arriverait si 
tousces éléments étaient 
associés en série : ceci Électrode 


ne pourrait exister que -+. Électrode. 
dans une section du HILL a PILOT PIS PAST Peau 
membre comme l'indi- Muscle. . Articulation. 
- Os. 
e outs 1: ERRATA © 
Mais dans une ap- - Muscle. 
plication sur une articu- À "| ARRIR 
dE. te . > Peau. 
lation il faudrait plutôt oe 
è + Electrode. 
envisager le cas des con- 
ducteurs montés en dé- a Fig. $. — Schéma montrant les lignes de 
. : flux dans le cas où les différentes par- 
rivation sur leur source Fig. 7. — Cas d'association en séries ties conductrices du membre sont en 
et dans ce cas l'échauf- des éléments constitutifs d'un membre. dérivation sur la mème source. 


fement est d'autant plus 
grand que l'intensité du courant qui les traverse est plus grande, c'est-à-dire que leur résistance 
est plus faible. 

La figure 8 ci-dessus représente les différentes parties conductrices en dérivation sur la 
même source. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I. . 42 


658 M. Grunspan et R. Levere. 


Le professeur Bergonié se demande (*) si ces lois, vraies pour les conducteurs métalliques, 
le sont pour les tissus : ce n'est que par une généralisation hardie, dit-il, non justifiée par des 
faits expérimentaux, que nous passons des unes aux autres. Reste à savoir dans quelles limites 
cela peut être vrai : c'est aux mesures rigoureuses à décider. Peut-il y avoir assimilation entre 
les conducteurs placés en série ou en dérivation et ce quelque chose d'essentiellement variable, 
la disposition des tissus? 

Nous espérons que nos expériences avec mesures rigoureuses sur le vivant auront apporté 
une réponse affirmative à la question si précise et si judicieuse de M. le professeur Bergonié. 

Il nous reste à préciser que tout ce que nous venons de dire se rapporte aux éléments 
conducteurs situés entre les deux électrodes : au niveau des électrodes mêmes, la question 
n est plus la même, étant donné que le courant est obligé de traverser la peau pour arriver dans 
la profondeur des tissus. Ici, la résistance de contact de l’électrode avec la peau est une résis- 
lance en série : elle est parcourue par toute l'intensité du courant; par conséquent l'échauffe- 
ment est d'autant plus grand que cette résistance est plus grande, c’est-à-dire que l'électrode 
est plus petite. C’est pourquoi, afin d'éviter celle résistance de contact et par suite l'échauffe- 
ment à ce niveau, il y a lieu de ne pas abaisser la surface de contact au-dessous d’une certaine 
limite en rapport avec l'intensité du courant, en d'autres termes avec la densité du courant. Il 
faut donc, comme l'a dit le professeur Bergonié, employer en diathermie des électrodes larges; 
la densité au niveau des électrodes descend alors extrêmement bas. MM. Bergonié et Réchou 
l'ont trouvée égale chez un malade à 0,00191 Amp. 

 Électrodes d'étain circulawes. — Nous employons les électrodes circulaires pour diminuer 
autant que possible la densité du courant à leur niveau (fig. 9). Pour que celle-ci soit la: même 


Fiz. 9. — Disposition des électrodes circulaires. 


en tous les points de contact lorsque nous sommes obligés d'employer deux électrodes de dia- 
mètre différent, nous leur donnons une hauteur inversement proportionnelle au diamètre de 
manière à ce que leurs surfaces comprennent un 
même nombre de centimètres carrés. Ces élec- 
trodes circulaires ont encore, à notre avis, lavan- 


. Electrode 
RS ne A Peau. &_ 
tage de diminuer la différence entre les distances Muscle. 
qui séparent les parties profondes d'une part et les dé 
parties superficielles d'autre part, des points où gent. 


pénètre le courant (Voir la fig. 10). 
M. Bergonié recommande de tailler les élec- +. Peau. 


trodes soi-même au fur et à mesure des applica- Fig. 10. — Cas des électrodes circulaires. — Toutes les 

tions; nous faisons de même et nous taillons nos parties du membre sont également traversées par le 
s è ; ST courant. 

électrodes circulaires dans une feuille d'étain très 


mince et très souple sur laquelle nous appliquons une petite plaque métallique munie du fil 


E Por el Recnou. — La diathermie. — Applications médicales el chirurgicales, Congrès de 
l'A; BF. A. S., 1911. 


Recherches experimentales sur la diathermie. 659 


conducteur en ayant soin de la faire construire assez mince pour ne pas perforer la feuille 
sous-jacente. Nous fixons le tout solidement à l'aide d'une bande en caoutchouc en évitant de 
plisser le papier d'étain. Les électrodes grillagées de MM. Laquerrière et Delherm peuvent 
être confectionnées en différentes dimensions, et sont très laciles à enrouler autour d'une 
articulation à cause de leur grande souplesse. Leur emploi nous paraît indiqué au même titre 
que celles que nous venons de décrire. 

En procédant de la manière que nous venons de décrire il nous a fallu employer les inten- 
sités suivantes pour chauffer les différentes articulations jusqu'à une température de 39" avec 
une durée d'application variant de 10 à 15 minutes. 


Hanche.......... 1.500 à 1.400 Ma. 
Genou. .........-. 900 à 1.000 Ma. 
Cheville. . . .. . . . .. 500 à 600 Ma. 
Epaule.. ......... 700 à 800 M a. 
Coude. .......... 500 à 400 Ma. 
Poignelis ses. Sd 250 à 300 Ma. 


CONCLUSIONS 


Les recherches que nous avons faites nous permettent d'émettre les conclusions suivantes : 

fe On peut à l'aide de la diathermie élever la température des tissus jusqu'à environ 40°,5 
sans provoquer de brûlures. Au delà de cette température la sensation de brülure locale, de 
chaleur profonde et quelquefois générale nécessite la suppression immédiate du courant. Notre 
opinion sur ce point diffère de celle de M. Nagelschmidt qui a pu chauffer la peau jusqu'à 42° 
et les muqueuses jusqu'à 45° sans occasionner le moindre trouble; 

22 Nos recherches sur le lapin en particulier nous ont démontré qu'en chauffant la peau 
de cel animal un peu au delà de 42°, on y détermine des coagulalions qui intéressent les muscles 
sous-jacents sans que la temperature rectale de l'animal ait dépassé 40° et celle de la moelle 
59,7. Nous avons trouvé une dilatation notable du canal épendymaire et des hémorragies 
miliaires de la moelle, ainsi qu'une dilatation considérable des vaisseaux du foie et du rein 
accompagnée de dégénérescence de nombreux tubes urinifères; 

5° Sans tirer de conclusions trop hâtives de ces expériences que nous nous proposons de 
reprendre, nous pensons qu'il serait imprudent de chercher à dépasser chez l'homme la tempé- 
rature maximum de 40°; 

4 Dans une application de diathermie, si la sensation de brûlure éprouvée par le malade 
doit provoquer la rupture immédiate du courant, ce n'est pas à dire que cette sensation soit un 
signe cerlain de l'élévation de la température profonde; nous avons montré par nos expériences 
qu'elle peut ne dénoter qu’un échauffement de la peau et dépendre de la disposition des 
électrodes ; 

5° Aussi proposons-nous pour les cas qui nous occupent, les arthrites en particulier, un 
dispositif susceptible d'amener un échauflement maximum des parties centrales avec un 
échauffement minimum de la peau et qui consiste à disposer des électrodes circulaires englo- 
bant toute l'épaisseur du membre, au-dessus et au-dessous des articulations, à une distance 
relativement grande l’une de l’autre; 

6° Nous avons, ainsi faisant, amélioré un grand nombre d'arlhropathies chroniques, tandis 
que par le procédé, qui peut paraître logique et qui consiste à disposer les plaques transversa- 
lement de chaque côté de l'articulation, nous n'avons obtenu que des résultats très médiocres; 
nos aiguilles thermo-électriques ne décelaient, dans ce dernier cas, aucune élévation de tempé- 
rature de la partie centrale de l'articulation mais un échauffement limité simplement à la peau; 

7° Nous devons ajouter que, pour être rigoureusement précis, il faudrait dire qu'une région 
est chauffée à une température variant entre tel et tel chiffre (39° et 39%5 par ex.). car on note 
toujours une légère différence entre les températures simultanées des différents points d'une 
même région. 


LES ACCIDENTS DE L'ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE 
PROPHYLAXIE — TRAITEMENT ET RÉGLEMENTATION 


Par MM. 
A. ZIMMERN P. ISTEL 


Professeur agrége à la Faculté de Médecine. Avocat à la Cour d'appel. 


Le développement de l'industrie électrique dont les usines se multiplient chaque 
jour, dont les réseaux se resserrent, dont les conducteurs sillonnent le bord des routes, 
les grandes artères urbaines ct forment au-dessous de nos pieds un immense treillis 
vecteur d'énergie, a amené parallèlement un accroissement du nombre des accidents 
de lous degrés, depuis la simple brûlure jusqu'à la mort. 

L'importance de la progression des accidents de l'électricité industrielle en France 
ressort des relevés statistiques du service de l'inspection du travail : 


INCAPACITÉ SUITES 


ANNÉES MORTS INCAPACITE 


E ; TOTAL 
permanente. temporaire. inconnues. 
EN 28 15 O18 10 571 
; 26 4 114 29 115 
$e 35 14 71% 17 178 
LEA NE LE 41 5 8X5 18 947 
aia a 13 962 26 1 057 


Ces chiffres sont cependant au-dessous de la réalité, car ils laissent de côté les acci- 
dents ne relevant pas de la loi de 1898, c'est-à-dire ceux dont les victimes sont des par- 
ticuliers ou appartiennent aux départements de la marine et de la guerre. 

Il n'est pas exagéré de dire qu’actucllement en France le nombre de morts du fait 
de l'électricité industrielle avoisine certainement une centaine. 

On comprend donc que les pouvoirs publics se préoccupent de plus en plus d'édicter 
des mesures de protection et, à cet effet, l'Académie de Médecine, les Sociétés d'Ingé- 
nieurs, les Syndicats, ont été maintes fois invités par les Ministères des Travaux 
publics et du Travail à élaborer des règlements et à préciser les précautions à prendre 
tant au point de vue de la sécurité des travailleurs et des particuliers qu'au point de vue 
du secours à apporter aux victimes. 

A la fin de l'année 1909, le Ministère des Travaux publics a nommé une commission 
chargée de revoir et de modifier au besoin les prescriplions concernant les soins à 
donner aux personnes victimes d'accidents dus au contact avec des conducteurs 
d'énergie électrique. Les conclusions de ces travaux devaient servir à rédiger des 
instructions pour les soins à donner aux électroculés et c'est l'essence de ces précau- 
tions que nous rapportons à la fin de cet article d'après l'arrêté ministériel du 9 oc- 
tobre 1915. 

ll n'y a pas, cependant, que le législateur qui ait le devoir de se préoccuper des 
accidents de l'électricité industrielle. 

Si le nombre des victimes est si élevé, c'est surtout en raison de l'insouciance 
des ouvriers el de l'ignorance du public. Tous les chefs d'usine savent combien il est 


Les accidents de l'électricité industrielle. 661 


difficile d'obliger les ouvriers à respecter des règlements qui n’ont pour but que leur 
sauvegarde. Quant aux passants, aux promeneurs, si la macabre effigie pyrographiée 
sur les poteaux-supports des fils aériens suffit assez souvent à leur indiquer qu'il y a 
danger de mort à toucher les fils, rien ne leur indique qu'à vouloir être sauveteurs d'un 
électrocuté, ils peuvent être électrocutés eux-mêmes. 

Il appartient donc aux chefs d'écoles techniques, aux instituts professionnels tout 
aussi bien qu'aux instituteurs communaux d'insister sur le danger permanent que créent 
autour de nous les réseaux de transport d'énergie électrique. 

Par ailleurs, au médecin électricien, physicien et physiologiste incombe la táche de scruter 
les conditions des sinistres, de revendiquer les erperlises, nullement en vue d'accroître le 
domaine déjà si vaste de ses compétences, mais dans le but d'approfondir les circonstances de 
chaque accident, d'en déterminer les facteurs biologiques et d'en tirer les conclusions pratiques 
permettant Pen éviter le relour ou de parer à leurs conséquences. 


* 
+ + 


Qu'il s'agisse de l’ouvrier, du particulier ou du sauveteur, la notion primordiale à 
lui faire connaître pour lui expliquer les mesures de protection qu'on lui impose ou 
qu'il doit prendre, est celle de la résistance au passage du courant électrique. C'est 
cette nolion qu'il faut s'efforcer de vulgariser dans le public comme chez l'apprenti. 
C'est, en général, la notion de voltage qui impressionne le plus, et un courant de 
10000 volts frappera plus facilement d'effroi qu'un courant de 110 volts. Or, si le 
voltage peut compter pour une certaine part dans la genèse de l'accident, il n'est 
nullement le facteur spécifique puisqu'un courant de 10000 volts peut laisser le sujet 
indemne et un courant de 100 volts amener la mort; que dans le premier cas, la 
victime fasse une dérivation à la terre avec les mains sèches, des souliers ou des sabots 
secs, elle pourra s’en tirer avec un dommage relativement léger, une simple brûlure 
peut-être ; que si, au contraire, avec un courant de 110 volts, l'humidité de la surface 
d'entrée ou de sortie du courant diminue la résistance, la victime n'échappera pas 
à la mort. 

ll n’y a donc pas que les voltages élevés ou, comme on le dit vulgairement, que la 
haute tension qui soit dangereuse. Le courant de 110 volts ou de 220 volts qui passe 
dans nos demeures n'est pas le moins du monde inoffensif. S'il est permis de remplacer 
des fusibles ou de toucher des commutateurs avec les mains sèches sans risque aucun, 
il faut se souvenir que si les portes d'entrée du courant sont des surfaces humides et 
de larges surfaces, l'innocuité disparait. Voici à cet égard quelques exemples tout à 
fait convaincants : 

Une cuisinière, à Genève, ayant les mains mouillées, tire de l'eau au robinet mélal- 
lique; de l’autre main, elle déplace une lampe électrique. Elle est foudroyée. 

Un ouvrier, travaillant à l'intérieur d'une chaudière le dos couvert de sueur, 
s'accole contre la paroi métallique. Il veut avec sa main humide déplacer la lampe qui 
Péclaire. Il est tué. 

Un maçon chaussé de pantoufles humides et marchant sur un toit de tôle ondulée, 
touche du front un cáble dans lequel passe un courant de bas voltage; il est électrocuté. 

Un ouvrier du métropolitain est électrocuté en déplaçant une lampe alimentée 
par un courant de 170 volts. 

La nécrologie électrique fourmille d'exemples du même genre altribués à la 
diminution de la résistance aux portes d’entrée et de sortie du courant. 


662 Zimmern et P. lIstel. 


On voit donc que le voltage nécessaire pour produire les accidents dans des condi- 
lions analogues peut être très réduit. 

On connait aussi l’histoire de cette malheureuse jeune fille qui, se trouvant dans 
sa baignoire, voulut avec sa main humide tourner le commutateur de lumière privé 
de son couverele protecteur; elle établit ainsi une dérivation à la terre au travers du 
circuit de très faible résistance conslilué par son corps enveloppé de l'énorme électrode 
représentée par Peau de la baignoire. L'intensité considérable qui la traversa amena 
la mort immédiate. | 
| Si dans les cas de ce genre la mort n'est pas toujours le fait de l'électrisation 
elle-même, elle peut être le résultat d'une tétanisation des muscles respiratoires. 

La « baignoire », du reste, compte à son actif nombre de méfaits. Déjà il y a 
quelques années, le public a été très impressionné d'un accident électrique survenu 
à Fulham. Des personnes qui prenaient des bains dans cette localité furent tuées à la 
suite de commotions électriques et l'on chercha la cause de ces étranges accidents. 
On trouva que les cables qui transportaient l'énergie électrique cheminaient dans des 
tuyaux en acier, que l'isolement des cables était mauvais; les baigneurs avaient été 
foudroyés au moment où se trouvant dans leur bain ils touchérent ces conduites. 

Lutaud rapporte (Société de Médecine légale de France, 1915) qu'une jeune 
femme appartenant à une famille amie, succomba récemment dans son bain. Le père 
de cette jeune femme lui dit avoir cu la certitude que sa fille avait été électrocutée. 
Elle aurait poussé un cri avant de mourir et fut trouvée morte la main convulsivement 
cramponnée á un cordon de sonnette métallique. 

Quelques jours auparavant un enfant, àgé de quatre ans et demi, de la même 
famille, s'étant tenu debout dans la baignoire poussa un cri tandis qu'il tenait la chaîne 
de la sonnette. 11 se plaignit exclusivement d'une douleur au bras droit, douleur qui 
fut altribuée à une névralgie rhumatismale et céda assez rapidement à des frictions. 

Le père de la jeune femme en faisant une expérience à sec sur lui-même put se 
convaincre de l'existence, entre la chaîne de la sonnette et le bouton de vidange métal- 
lique, d'un courant provoquant une forte commotion. 

Les catastrophes de ce genre sont de nature à faire interdire toute sonnerie à chaine 
dans les salles de bains. Il faudrait que les entrepreneurs sanitaires et les services 
d'hygiène imposent la suppression de ces engins dangereux dans les appartements 
ainsi que la suppression du contact métallique du bouton de vidange qui, dans nos 
baiwnoires modernes, peut être émaillé, par conséquent, isolant. 

C'est du reste dans ce sens que la Société de Médecine légale de France a émis 
le vœu suivant, adoplant les propositions de M. Constant : 

« Il semble que cette question soit assez importante pour quelle mérite d'être 
« soulignée par un appel aux pouvoirs publics. En l'occasion, l'autorité la mieux qua- 
« liliée est certainement le préfet de police qui pourrait proscrire l’utilisation, dans 
« tous les bains publics, des chaînes métalliques st habituellement employées pour 
« les sonnettes d'appel. 

« D'autre part, une lettre pourrait être, au nom de la Société, adressée au Conseil 
« supérieur d'hygiène de France, de telle facon que les cas relatés ici reçoivent toule 
« la publicité désirable. » 

De ces exemples, doit ressortir ect enseignement que si le grand facteur physique 
cause des accidents mortels de l'électricité industrielle est l'intensité du courant qui 
lraverse l'organisme, ceux-ci ne peuvent être évilés qu'en mettant tout en œuvre pour 


Les accidents de l'électricité industrielle. 663 


augmenter la résistance aux points d'entrée et de sortie du courant, et réduire celle-ci a 
des proportions inoffensives. C'est à ce but que tendent dans les usines les recommanda- 
tions orales ou écrites des ingénieurs ou chefs d'usine qui prescrivent de ne jamais tou- 
cher les parties métalliques avec les mains humides, voire même avec les mains à nu. 

L'humidité est la grande ennemie des ouvriers de l'industrie électrique. Dans les 
locaux humides dont Pair est chargé de vapeurs et souvent de sels ou d'acides (électro- 
lytes), comme dans les Sucreries, Papeteries, Teintureries, Usines de produits chi- 
miques, la résistance des ouvriers est diminuée et ils sont plus que partout ailleurs 
exposés aux accidents avec les courants de basse tension. 

C'est dans le but d'augmenter la résistance qu'on prescrit l'usage des outils à man- 
ches isolants, des gants en caoutchouc, des gants en perles de verre, des chaussures 
à semelles isolantes ou des sabots en bois sec. 

C'est pour éviter des dérivations au sol que dans les usines le plancher au pourtour 
des génératrices ou des tableaux des distributeurs est rendu isolant à l'aide de tapis de 
caoutchouc, etc. 

Malheureusement, les ouvriers négligent souvent d'effectuer les réparations en revê- 
tant leurs gants et ceux-ci, du reste, parfois craquelés, ne donnent plus qu'une sécurité 
illusoire. Les gants en caoutchouc sont évidemment efficaces quand ils sont en bon état, 
mais ils ne permettent plus de donner un isolement suffisant dès qu'ils sont troués 
mème imperceptiblement. 

Un ingénieur russe, M. Artemiew, a eu l'idée de protéger les ouvriers contre tous les 
accidents possibles en les habillant d'une sorte de vêtement métallique imitant la cage 
de Faraday ou le paratonnerre de Melzens, mais ce procédé, tout ingénieux qu'il est, est 
assez dispendieux et, en France tout au moins, n'est guère entré en faveur. 

Si, comme nous venons de le montrer, il faut attacher une importance moindre à la 
notion de voltage qu à la notion d'intensité il serait inexact de dire que le voltage n'entre 
pas en ligne de compte. Il suffit de se reporter à la loi d'Ohm pour voir que, toutes 
choses égales d'ailleurs, plus le vollage est élevé, plus les accidents sont faciles. Et, 
s'il n'est pas possible de déterminer une limite, entre les courants de basse tension et de 
haute tension, à partir de laquelle ceux-ci deviennent constamment dangereux, on peut 
dire, cependant, que, pratiquement, au-dessus de 6000 volts le danger est considérable 
pour l'organisme humain. 

On sait, par ailleurs, de par des expériences précises, qu'en courant alternatif le 
danger augmente avec la fréquence jusqu'à une certaine limite, puis décroit à mesure 
que la fréquence s'élève. C'est le propre des courants dits de haute fréquence de pou- 
voir traverser l'organisme sans dommage à des intensités qui seraient mortelles en 
basse fréquence. 

ll est à remarquer que les fréquences les plus nocives sont précisément celles qui 
ont été adoptées dans l’industrie. Un courant de 50 périodes par seconde est plus dan- 
gereux qu'un courant de 2000 périodes par seconde. 

Un autre facteur de première importance, qu'on pourrait qualifier de facteur anato- 
mique, est la route suivie par le courant à travers l'organisme. Il n'est pas discutable 
que lorsque les centres nerveux supérieurs se trouvent dans le circuit, le danger est 
plus grand que lorque le courant passe par les membres inférieurs, pénélrant par l’un 
d'eux et sortant par l'autre. | 

Ce cas se présente, par exemple, lorsqu'un sauveteur appuyé par un pied sur le sol 
cherche à repousser avec l’autre un fil électrique, ou une victime accrochée à lui. 


664 Zimmern et P. Istel. 


Non moins dangereux que l'atteinte des centres nerveux est le passage du courant 
entre l'un des membres supérieurs et les extrémilés inférieures, du fait que le courant 
traverse le cœur avec une intensité plus ou moins considérable. Le danger est au maximum 
lorsque le sujet se trouve suspendu entre les deux pôles de la tension, le courant traver- 
sant l'organisme de bras à bras et pouvant passer avec une intensilé considérable à tra- 
vers le cœur. D'où le principe de ne toucher des organes électriques qu'avec une seule 
main pour ne pas risquer de faire une dérivation à travers le corps. Mais, toutes choses 
égales d'ailleurs, est-il plus dangereux de recevoir le courant à travers les centres ner- 
veux ou à travers le cœur? 

Celle question est encore à l'étude ct vivement discutée. Pour Hédon et Gagnières, 
ce serait l'action sur le syslème nerveux qui serait prédominante, tandis que 
d'autres autcurs, tels que Weiss et Zacon qui se fondent sur leurs expériences, ont 
montré qu'en faisant passer chez l'animal le courant du crâne au menton et des pattes 
antérieures aux pattes postérieures, c'est-à-dire en plaçant le cœur dans le circuit, la 
mort se produirait toujours avec des intensités inférieures dans ce second cas. 


* 
x y 

Supposons un sujet victime du courant sur une voie publique, que faut-il faire? 
Supposons celui-ci accroché à des fils de transport d'énergie ct maintenu par le tétanos 
musculaire. 

Tout d'abord, il y a lieu de ne pas se précipiter, comme le cas en est malheureuse- 
ment trop fréquent. Il faut savoir qu'une hâte immodérée pour détacher la victime ris- 
que d'en faire plusieurs autres, et se souvenir que l'on compte 30 pour 100 de victimes 
parmi les sauveteurs ('). 

Ce qu'il faut, c'est, par un appel téléphonique, si possible, par l'intervention d'un 
cycliste, d'une automobile, par un moyen aussi rapide que possible, faire prévenir à 
l'usine d'arrèter la génératrice. I] est toujours prudent de s'abstenir de toute interven- 
tion jusqu'à l'interruplion du courant et de ne pas essayer de détacher la victime. ll est 
parfois conseillé de monter sur un tas de bois sec ou de planches et de tirer la victime, 
la main enveloppée d'un linge sec. Ce moyen est susceptible de réussir avec des courants 
de basse tension (500 à 600 volts continu; 550 volts alternalif); mais il ne faut pas 
oublier qu'il est toujours périlleux. 

On a également conseillé d'établir entre deux points du circuit un shunt. Théori- 
quement, ce moyen serait excellent s’il était facilement réalisable. On pourrait le réaliser 
en jetant une chaîne en amont et en aval de la victime, elen s'aidant pour la lancer d'une 
corde rigoureusement sèche. Si l'on utilisait ce procédé, il faudrait avoir soin au moment 
du lancement d'abandonner la chaîne de manière à ne pas établir par l'intermédiaire de 
celle-ci une dérivation au sol qui ferait une nouvelle victime. 

() Voici encore un fait-divers tout récent, résultat de l'ignorance du public en matière d'accidents de 
l'électricité, arrivé aux environs de Dijon il y a peu de semaines. 

Un chariot d'une fourragere du 8* escadron du train des équipages, atlelé de quatre chevaux en flèche, 
revenait Papres-midi, avec un chargement d'avoine, des fours de guerre, quand, dans l'avenue de PArsenal, 
les chevaux s'emballérent et allèrent se jeter contre un poteau électrique. Le conducteur, le soldat Giraud, 
fut projeté sur la chaussée ; il ne recut que de légères contusions, mais le poteau avant été brisé, les fils, 
d'une puissance de 280 volts, tombèrent sur son cheval, qui fut électrocuté : Je brigadier Roussel, chef du 
convoi, avant voulu dételer, fut également électrocuté et grièvement blessé par le cheval, qui se débattait 
avant de mourir. Deux passants, MM. Lavier, cantonnier de la ville, et Jules Bourgeois. brigadier d'équipe 
au PALM, en voulant porter secours au brigadier, furent atteints par le fluide et tombèrent à leur tour 


brulés sur diverses parties du corps; tous trois ont été transportés à l'hopital; on espère que MM. Lavier 
et Bourgeois survivront, mais létat du brigadier est désespéré. 


Les accidents de l'électricite industrielle. 665 


Pourtant de tels moyens ne peuvent réussir qu'entre les mains de personnes tout 
à fait versées dans les choses de l'électricité. 

ll serait possible au sauveteur de monter sur une plate-forme bien sèche reposant sur 
des pieds de verre, des boutcilles, par exemple, de manière à l'isoler du sol: en dehors 
de la difficulté d'établir rapidement un dispositif de ce genre, il est bon de se souvenir 
qu'on n'est nullement à labri du danger lorque les tensions avoisinent et dépassent 
6000 volts. 

Si l'individu est tombé à terre avec le fil et reste en contact avec lui, s’il a heurté 
un fil tombé à terre, le sauveteur qui vient à son aide a comme ressource de le repousser 
rapidement du pied à la condition d'avoir des chaussures extrêmement sèches et d’effec- 
tuer le mouvement très rapidement. | 

En général, lorsque ces conditions sont remplies, il n'éprouvera qu'une secousse 
très faible et relativement peu dangereuse étant donné que le courant passera par les 
extrémités inférieures. Il est préférable, cependant, de se servir d'objets en bois de un 
mètre de longueur pour écarter la victime : une canne, par exemple, un parapluie, une 
perche. 

Lorque le circuit transporte du courant continu, il est prudent de ne pas couper les 
conducteurs avec une hache même parfaitement isolée ; ce moyen pourrait être fatal à 
la victime de par la self de rupture. Par contre, en alternatif de basse tension, ce moyen 
est acceptable. 

Dans tous les cas, au-dessus de 800 volts continu et de 3500 volts alternatif, toute 
tentative de sauvetage quelle qu'ellesoit peut étre rigoureusement qualifiée de dangereuse. 


* 
x yx 


Une fois la victime hors circuit, soit par l'un des moyens précédents, soit par 
l'arrêt du courant, deux cas se présentent : 

a) La victime respire, n’a pas perdu connaissance; elle est encore sous l'influence 
de la commotion ; quelques frictions et flagellations avec un linge trempé dans l’eau 
froide, une boisson stimulante, quelques tractions rythmées et le retour des fonctions 
se fera spontanément. Si la victime porte des brûlures, celles-ci devront être l’objet 
d'un traitement particulier suivant leur degré et leur étendue. 

On se souviendra qu'en général les brûlures électriques sont peu douloureuses, ne 
délerminent que des réactions légères et suppurent rarement. Le nettoyage de la plaie, 
la protection par un pansement simple peuvent suffire. 

Dans le cas de brûlures par le courant continu, on a recommandé le lavage des 
escarres avec de l'eau légèrement acidifiée par l'acide chlorhydrique pour neutraliser 
l'action des bases au niveau du pôle négatif et avec de l'eau de Vichy ou une solution 
de carbonate de soude au niveau du positif. Il est cerlain par ailleurs que des solu- 
tions faibles, acides ou basiques, ont une action sur la douleur lorsque celle-ci existe. 

En général, l'emploi des pommades est à rejeter : elles retardent la cicatrisation 
-qui, si elle est lente, ne s'en fait pas moins, dans beaucoup de cas, très régulièrement. 

Pour les brûlures très étendues, on a fait récemment bon nombre d'amputations; 
peut-être pourrait-on, dans ces cas, songer aux greffes épidermiques qui, en raison de 
l’asepticité habituelle des plaies ont de grandes chances de réussir. 

b) Le second cas, qui est le plus fréquent, est celui où la victime ne respire plus. 
Quelle doit alors être l'intervention? Elle ne peut être efficace que si elle répond à la 


666 Zimmern et P. Istel. 


pathogénie de Paccident. Or ici, nous nous trouvons en présence d'un problème qui 
passionne les physiologistes et qui n'a pas encore reçu sa solution définitive. La 
théorie de d'Arsonval qui impute la mort à l'inhibition due à l'action du courant sur 
les centres nerveux, amène à considérer l'électroculé comme un asphyxié. Aussi l'élec- 
troculé doit-il être traité comme un noyé. 

Il faut transporter la victime dans un local aéré, la dévêtir et instituer la respiration 
artificielle, les tractions rythmées de la langue, ces deux moyens pouvant être com- 
binés. Cependant, pour certains auteurs, les tractions de la langue n'auraient aucune 
ulilité. 

L'apparition du hoquet ou de vomissements sont des signes favorables. 

La respiration artificielle doit être très prolongée et il doit être de règle de la 
continuer deux heures au moins. Il n'est, non plus, jamais trop tard, pour la com- 
mencer. D'Arsonval a rapporté le cas d'un individu qui fut rappelé á la vie et chez 
lequel on instilua la respiration artificielle une demi-heure seulement après l'accident. 

A ce moyen, on peut ajouter tous les procédés d'excitation périphérique, d'irritation 
de la peau ainsi que l'irrigation du rectum avec de l'eau glacée. La réfrigation cutanée 
a aussi son indication en cas d'hyperthermie due à la tétanisation musculaire. Pour 
Julliard,le nombre des rappelés à la vie de cette manière atteindrait la proportion 
de 19 pour 100. 

Si ce chiffre est si peu élevé c'est sans doute que les victimes ne meurent pas tous 
par le mécanisme indiqué par d'Arsonval. On sait que pour Prévost et Battelli, la mort 
peut survenir de par la mise en contractions fibrillaires du muscle cardiaque. Ces 
auteurs ont, en effet, avancé que chez l'animal, pour des courants inférieurs à 120 volts, 
le cœur s'arrête après un stade de trémulations fibrillaires tandis que, au-dessus de 
1200 volts, l'inhibition avec ses conséquences sur la fonction respiratoire reprend tous 
ses droits. Entre 120 et 1200 volts, les deux phénomènes se produiraient simultané- 
ment. Il en résulterait qu'aux basses tensions et lorsque le cœur se trouve placé dans le 
circuit, la mort se produirait par le cœur. Dans ce cas, le retour à la vie deviendrait 
impossible, la respiration artificielle resterait impuissante. Le massage du cœur pré- 
conisé par certains auteurs est également inutile; on ne dispose d'aucune arme contre 
la mise en contractions fibrillaires du cœur. 

Langlois a essayé chez l'animal de combattre ces trémulations fibrillaires en rele- 
vant la pression dans les coronaires à l’aide d'injection d'adrénaline. Cette tentative 
n'a pas été couronnée de succès. Par contre, Battelli a montré par des expériences physio- 
logiques qu'un courant de voltage plus élevé, brusquement établi, agissait comme un 
antidote précieux. 

Dans les expériences que nous avons entreprises il y a quelques années pour établir 
les limites de la résistance des animaux aux hautes intensités des courants de haute 
fréquence, nous avons constaté un fait analogue : lorsque l'animal succombe sous 
l'action de ceux-ci, une décharge de bobine rapidement établie, est susceptible de 
rappeler l'animal à la vic. 

D'après Battelli, cette tentative devrait être faite immédiatement. Or, les difficultés 
de réalisation pratique ne lui donnent guère chance d'être vulgarisée. 

Jellineck a constaté des lésions histologiques réelles des centres nerveux. I] a égale- 
ment noté qu'à la suite des accidents d'électricité industrielle, on pouvait constater de 
l'hypertension du liquide céphalo-rachidien. Pour lui, la victime se trouve dans la plupart 
des cas en état de mort apparente qui, faute de soins, devient mort réelle et la respira- 


Les accidents de Uelectricite industrielle. 667 


tion artificielle est susceptible de rappeler les sujets à la vie si l'on a soin de la pro- 
longer un temps suffisant. 

C'est en se basant sur cetle conception que Jellineck fixe à deux heures au minimum 
le temps pendant lequel on doit la poursuivre. 

En outre, Jellineck conseille de praliquer une saignée pendant laquelle on sus- 
pendra quelques instants la respiration artificielle de manière à éviter la production 
d'une embolie, ainsi que le fait s'est produit une fois à sa connaissance. 

On peut aussi, à son exemple, pratiquer une ponction lombaire. On peut enfin faire 
passer à travers le sujet le même courant, cause de l'accident, une électrode positive au 
cœur et une négative au rectum. 

Il ne faut jamais, d'après Jellineck, interrompre les secours avant les signes cer- 
tains de la mort. 

Peut-être, dans certains cas, la mort est-elle due à l'échauffement considérable 
qui se produit sur le passage du courant au niveau des centres nerveux, nolamment 
dans la région bulbaire; la mort serait alors le résultat de l'effet Joule où intervient la 
durée du contact. 

Quelquefois, enfin, la mort peut être due à la lélanisation et celle-ci peut se pro- 
duire avec des courants alternatifs relativement faibles. 

« Sous l'influence du courant, écrit Weiss, tous les muscles du corps sont tétanisés, 
les combustions intra-organiques s'élèvent énormément et l'animal éprouve le besoin 
impéricux d'absorber de l'oxygène et d'exhaler Co*. Or, sa respiralion est considéra- 
blement entravée par la tétanisation des muscles du thorax et on le voit asphyxier peu 
à peu; il met à mourir un temps assez long, jusqu à dix minutes. Si, avant qu'il soit 
mort, on le détache, il revient à la vie. Ceci est évidemment très important au point 
de vue pratique. Un sujet victime de ce genre d'accidents peut être sauvé au bout de 
quelques minutes : traversé, au contraire, par un courant de 80, 100 volts, il est perdu 
en quelques secondes. » 

La mort peut encore survenir plusieurs minutes ou plusieurs heures après le 
contact. Peut-être alors s'agit-il de paralysie bulbaire ou bulbo-spinale provoquée par 
une altération cylolytique des cellules nerveuses, une embolie ou une « intoxication » 
plus ou moins aiguë résultant des altérations protéolytiques déterminées directement 
par les effets du courant et indirectement par une modification de l’action trophique 
des nerfs (Langlois). | 

Une fois la victime rappelée à la vie, il peut se produire différents accidents, en 
général d'ordre paralytique, qui acquitrent une intensité et une gravilé spéciales 
lorsqu'ils ont eu pour cause le courant continu en raison des effects électrolytiques de 
celui-ci. Le traitement électrothérapique, le massage peuvent dans ce cas manquer 
tolalement d'efficacité. 


* 
y 


Dans quelles conditions les accidents de l'électricité industrielle rentrent-ils dans 
le cadre de la loi des accidents du travail? 

I] suffit, à ce point de vue, de rappeler que la loi du 9 avril 1898 qui règle les res- 
ponsabilités dont les ouvriers sont victimes dans leur travail s'applique à tous les 
accidents survenus « par le fait du travail ou à l'occasion du travail ». 

La « faute inexcusable » de l'ouvrier, quelle qu'elle soit, permet seulement aux 
tribunaux de diminuer la pension fixée par la loi; seule, la victime qui a intentionnelle- 


668 Zimmern et P. Istel. 


ment provoqué l'accident perd tout droit à indemnité. D'autre part, l'indemnité peut 
être majorée lorsqu'il est prouvé que l'accident est dd à la faute inexcusable du 
patron. 

Par application de ces principes il a été jugé que l'accident survenu à un ouvrier 
électricien qui s'était altardé à sa besogne au delà de l'heure formellement prescrite 
et qui a été foudroyé par la mise en circulation du courant ne pouvait donner lieu à 
une indemnité d'accident du travail (Cour d'appel de Chambéry, 25 mars 1904). Mais 
l'indemnité doit au contraire être accordée avec majoration pour « faute inexcusable 
du chef d'entreprise » lorsque l'entrepreneur ou son préposé a fait monter un ouvrier 
en haut d'un poteau pour réparer ou raccorder une ligne électrique à haute tension sans 
prendre les mesures nécessaires pour assurer l'isolement de la ligne (Cour d'appel de 
Paris, 8 novembre 1910). 

Bien qu'en général il n'y ait aucune difficulté, dans les cas d'accidents industriels 
électriques, à déterminer les causes de l'accident, il se présente quelquefois des cir- 
constances où celles-ci sont discutables. Lorsque, par exemple, un ouvrier tombe sur 
une distribution électrique, il y a lieu de savoir si la mort a précédé le contact avec 
la canalisation électrique ou encore si l'accident est imputable à une syncope qui, 
si elle ne s était pas produite, n'aurait pas amené le contact fatal. 

Ainsi Schumacher, cité par Julliard, raconte qu'un ouvrier monté á un mát sans 
chapeau par un soleil ardent ct réparant des fils électriques fut frappé de mort. 
L'absence de lésion des méninges et le cri qu'il poussa avant de succomber firent écar- 
ter l'hypothèse d'insolation. 

En principe, la loi de 1898 sur les accidents du travail ne s’applique pas aux acci- 
dents dus à l'action des forces de la nature (foudre, ouragan, insolation) même quand 
ils sont survenus pendant le travail; mais il en est autrement quand il est constaté que 
le travail a contribué à mettre ces forces en mouvement ou qu'il en a aggravé les 
effets. C'est ainsi que les ouvriers obligés par leur travail à rester pendant un orage 
en contact ou à proximilé d'objets considérés comme bons conducteurs d'électricité 
tels que les poteaux et fils électriques se trouvent exposés plus que les autres au danger 
d'être foudroyés : ce danger devient pour eux un risque professionnel garanti par la loi. 

[l y aurait certainement lieu, dans les accidents d'électricité industrielle, de tenir 
compte de la sensibilité des sujets vis-à-vis de l'énergie électrique. I] est certain que les 
sujets sont plus ou moins sensibles et il est probable qu'il existe chez les individus des 
différences dans la facilité avec laquelle le cœur peut se mettre en contraction fibrillaire. 
On pourrait arguer dans certains cas de dispositions cardiaques; malheureusement, les 
éléments nécessaires à l'établissement de ce caractère nous font complètement défaut. 
On peut, cependant, présumer qu'il doit en être ainsi si l’on songe aux énormes diffé- 
rences que Fon rencontre dans la série animale en ce qui concerne la sensibilité vis-à-vis 
du courant électrique. En ce qui concerne particulièrement les contractions fibrillaires, 
celles-ci sont définitives chez le chien et chez l'homme. Il n'en est pas de même chez les 
autres animaux. Le cheval parait très sensible vis-à-vis du courant électrique par rap- 
port à son poids ; un courant relativement faible peut le frapper de mort. On sait, d'après 
_des expéricnces que l'on a instituées en vue de pratiquer l'abatage des animaux de bou- 
cherie, que le veau peut être abattu avec 20 volts et que le bœuf peut l'être avec 160 
volts et 118 mA., c’est-à-dire qu'un bœuf succombe au courant qu'on emploie en thé- 
rapeutique humaine. 

Ces considérations sont assezimpressionnantes au pointde vuc de la jurisprudence 


Les accidents de l’électricite industrielle. 669 


des accidents du travail et quant aux mesures à prendre en faveur des ouvriers. Elles 


amènent à écarter de l'industrie électrique les sujets porteurs de lésions cardiaques. 


A la suite des accidents électriques, on observe souvent des phénomènes d'hystéro- 
traumatisme. ll y a lieu, ici encore, de différencier entre l'hystéro-traumatisme vulgaire 
et la commotion électrique. Le diagnostic est encore actuellement impossible tant que 
nous ne connailrons pas le substratum anatomique capable de déceler la commolion. 


* 
x y 


Nous voulons terminer cet article par l'exposé des plus récentes prescriptions édic- 
tées par les pouvoir publics en matière d'accidents électriques. 

On sait que les prescriptions générales concernant l'hygiène et la sécurité des tra- 
vailleurs ont été récemment réunies dans le livre II du nouveau Code du Travail. On y 
peut trouver les textes qui réglementent « la protection des travailleurs dans les établis- 
sements qui mettent en œuvre des courants électriques ». (Décret du 1° octobre 1913, 
publié au Journal Officiel du 12 octobre 1913.) Ces prescriptions visent notamment l'iso- 
lement des machines et des appareils, la coupure des lignes, etc. 

Notons qu'il y est spécifié que « dans les locaux où le sol et les parois sont très con- 
ducteurs, soit par suite de dépôts salins résultant de l'exercice même de l'industrie, ou 
par suite d'humidité, il est interdit d'établir à la portée de la main, des conducteurs ou 
des appareils placés à découvert ». 

Dans les locaux qui contiennent des installations comportant des tensions supé- 
rieures à 600 volts en courant continu ou 150 volts en courant alternatif, il est prescrit 
de placer et de tenir prêts à servir pour parer aux accidents électriques, des crochets à 
manches isolants et un tabouret de bois verni avec pieds de porcelaine ou de verre. De 
plus, un ordre de service doit être affiché dans un endroit apparent de ces locaux indi- 
quant qu'il est dangereux et formellement interdit de toucher aux pièces métalliques ou 
conducteurs soumis aux tensions ci-dessus indiquées, même avec des gants en caout- 
chouc ou de se livrer à des travaux sur ces pièces ou conducteurs même avec des outils 
à manche isolant. Enfin des instructions sur les premiers soins à donner aux victimes 
des accidents électriques doivent être également affichées dans les salles des usines 
électriques. Nous croyons devoir reproduire in extenso le texte de ces instructions qui 
ont été fixées par un arrélé ministériel du 9 octobre 1913. 


Instructions sur les premiers soins à donner aux personnes viclimes d'accidents électriques. 


Soustraire le plus rapidement possible la victime aux effets du courant en se con- 
formant rigoureusement aux prescriptions ci-dessous indiquées pour ne pas s'exposer 
personnellement au danger. 

Nora. —L'humidité rend le sauvetage particulièrement dangereux. 


Tension de 1" catégorie ('). 


Écarter immédiatement le conducteur de la victime en prenant la précaution de ne 
pas se mettre en contact direct ou par l'intermédiaire d'un objet métallique avec le con- 
ducteur sous tension. 


si Lone de 1" catégorie; courants alternatifs : moins de 150 volts; courants continus : moins de 
300 volts. . 


670 Zimmern et P. Istel. 


Tension de 2° catégorie inférieure à 6000 volts (entre conducteurs). 


Tenter de supprimer le courant, s'efforcer de délivrer la victime du contact dan- 
gereux. 


A. — Un fil est tombé sur le sol et touche la victime. 
Ecartement des fils. — Sans toucher la victime écarter les fils avec les crochets à 


manches isolants prévus par le dernier paragraphe de l’article 13 du décret du 1” octobre 
1915 ('); ces crochets ne doivent pas être humides. 

Se placer sur le tabouret de bois verni avec pieds terminés par des pièces de porce- 
laine ou de verre, tabouret prévu par le dernier paragraphe de Particle 15 du décret 
du 1‘ octobre 1915 (?). 

Déplacement et dégagement de la victime. — S'il est plus facile de déplacer la vic- 
time que d écarter les fils, le faire en observant exactement les mêmes précautions. 

Dans toutes ces opérations éviter que le fil ne vienne toucher le visage ou d'autres 
parties du corps. 

B. — La victime est suspendue. 

Supprimer le courant, prévoir la chute du blessé, préparer surle sol: matelas, bottes 
de paille, etc. 


Tension supérieure à 6000 volts (entre conducteurs). 


Supprimer le courant. — Si l'on ne peut supprimer le courant, le sauvetage sera 
toujours très dangereux. 

Isoler le sauveleur à la fois du côté du courant et du côté de la terre, employer les 
crochels à manches isolants prévus par le dernier paragraphe de l'article 43 du décret 
du 1° octobre 1913 (°). 

Se placer sur le tabouret de hois verni avec pieds terminés par des pièces de por- 
celaine ou de verre, tabouret prévu par le dernier paragraphe de l'article 15 du décret du 
1“ octobre 1913 (°). 

Dans tous les cas, prévenir un médecin. 


Premiers soins à donner avant l'arrivée du médectn. 


Donner à la victime, dès qu'elle a élé soustraite aux effets du courant, les soins 
ci-après indiqués, même dans le cas où elle présenterait les apparences de la mort. 

Transporter d'abord la victime dans un local aéré où on ne conservera qu'un très 
pelit nombre d'aides : trois ou quatre, toutes les autres personnes étant écartées. 

Desserrer les vêtements et s'efforcer, le plus rapidement possible, de rétablir la res- 
ptration et la circulation. 

Pour rétablir la respiration, on peul avoir recours principalement aux deux moyens 
suivants: la traction rythmée de la langue et la respiration artificielle. 


(1) A défaut de crochets, se servir de bâtons, de cannes ou d'outils à manches isolants, ces objets ne 
devant pas être humides. 

(2) A défaut de ce tabouret, construire un tabouret isolant de fortune en disposant sur le sol des planches 
sur lesquelles on place des isolateurs ou, à défaut, des objets solides très isolants (bouteilles vides, bols 
en faïence, ete), le tout surmonté par de nouvelles planches aussi sèches que possible. 

5) A défaut de ces crochets, se servir d'outils à manches très isolants ou munis de poignées en porce- 
laine ou en verre. 


Les accidents de electricite industrielle. 67 1 


Commencer toujours par la méthode de la traction de la langue, en appliquant en 
même temps, s'il est possible, la méthode de la respiration artificielle. 

Chercher concurremment à ramener la circulation en frictionnant la surface du 
corps, en flagellant le tronc avec les mains ou avec des serviettes mouillées, en jetant 
de temps en temps de l’eau froide sur la figure, en faisant respirer de llammoniaque ou 
du vinaigre. 


1° Méthode de la traction rythmée de la langue. 


Ouvrir la bouche de la victime ct, si les dents sont serrées, les écarter en forçant 
avec les doigts ou avec un corps résistant quelconque: morceau de bois, manche de 
couteau, dos de cuiller ou de fourchette, extrémité d’une canne, etc. | 

Saisir solidement la partie antérieure de la langue entre le pouce et l'index de la 
main droite, nus ou revétus d'un linge quelconque, d'un mouchoir de poche par exemple 
(pour empécher le glissement), et exercer sur elle de fortes tractions répétées, succes- 
sives, cadencées ou rythmées, suivies de relâchement, en imitant les mouvements 
rythmés de la respiration elle-méme, au nombre d'au moins vingt par minute. 

Les tractions linguales doivent étre pratiquées sans retard et avec persistance durant 
une demi-heure, une heure et plus, s'il le faut, sans se décourager. 


2° Méthode de la respiration artificielle. 


Coucher la victime sur le dos, les épaules légèrement soulevées, la bouche ouverte, 
la langue bien dégagée. 

Saisir les bras à la hauteur des coudes, les appuyer assez fortement sur les parois 
de la poitrine, puis les écarter et les porter au-dessus de la têle en décrivant un arc de 
cercle; les ramener ensuite à leur position primitive en pressant sur les parois de la 
poitrine. 

Répéter ces mouvements environ vingt fois par minute en continuant jusqu'au réta- 
blissement de la respiration naturelle, rétablissement qui peut demander quelquefois 
plusieurs heures. 


NOTES DE PRATIQUE 


NOTE SUR UN PROCÉDÉ DE REPÉRAGE DIRECT 
DES PROJECTILES 


Par LE FAGUAYS 


I. Définition de la méthode (t). — La méthode de localisation des projectiles que j'ai l'honneur 


de vous présenter consiste : 
1° A mesurer suivant Je rayon normal la distance du projectile à l'écran. Cette lecture est 


donnée par lecture direcle sur le repéreur. 
2° A évaluer la distance de l'écran au point d'émergence du rayon normal considéré, à la surface 
de la peau. Cette mensuration se fait avec un mètre ordinaire ou une réglette adaptée au support 


de l'écran. 
La simple soustraction de ces deux mesures ainsi obtenues donne la profondeur du projectile 


au point considéré. 
On peut même souvent, comme nous le montrerons plus loin, lire directement sur l'écran la 
profondeur exacte du projectile sous la peau sans avoir à se servir du mètre. 


II. Description du repéreur. — Il est constitué par une lame de verre de 9 centimètres sur 
12 centimètres de côté. 11 présente une série d'arcs de cercle concentriques portant un chiffre à une 
extrémité. Le centre commun de ces arcs de cercle est le zéro du repéreur. Les chiffres indiquent en 
centimètres la distance à laquelle le corps repéré se trouve de l'écran. 


111. Technique du procédé. — 1° Déterminer avec soin le rayon normal passant par le projectile 
a repérer: l'ampoule étant à 50 centimètres de l'écran. 

2° Fixer sur la peau à l’aide d'un morceau de diachylon un pelit index en plomb de telle facon 
que son ombre couvre sur l'écran exactement la partie du projectile à repérer (extrémité pour une 
balle, bord ou saillant pour un éclat d'obus). | 

5° Placer le repéreur sur l’écran de façon que la ligne du zéro soit tangente aux ombres super- 
posées de l'index et du point observé du projectile. 

4 Déplacer l'ampoule de 10 centimètres, le diaphragme étant ouvert; on suit facilement sur le 
repéreur le déplacement de l'ombre du projectile. Le chiffre inscrit devant l'arc de cercle le plus 
rapproché de la projection du point considéré donue la distance en centimètres de ce point à 
l'écran. 

5” Mesurer la distance entre l'index de plomb collé à la peau et l'écran. Retrancher le nombre 
obtenu du nombre lu sur le repéreur et l’on obtient la profondeur du projectile sous l'index. 

Nous avons dit que cette dernière mensuration pouvait n'être pas indispensable dans les cas de 
bon éclairage. 

En effet, sous le rayon normal les ombres du projectile et de l'index se confondent. Mais lors 
du déplacement de l'ampoule, les ombres se sépareront et autant il y aura de divisions comprises 
entre elles sur le repéreur, autant il y aura de centimètres entre l'index et le projectile. 

Le fait pour ces deux ombres de rester confondues dans le déplacement de l’ampoule indique 


que le projectile est très superficiel. 


Théorie du procédé. — Soit un écran E, une ampoule A, placée à une distance connue D. 
Considérons un rayon normal AP sur le parcours duquel nous supposons plusieurs corps métal- 


(1) Malgré sa grande analogie avec le procédé du Dr Haret, publié dans ce journal, nous croyons devoir 
publier le procédé du Dr Le Faguays à cause des quelques modifications apportées au procédé Haret (Vote 
de la Réduction). 


Note sur un procede de repérage direct des projectiles. 673 


liques superposés : C,C,C,C,.... Les projections de ces différents corps se confondent en P (fig. 1). 
. Déplacons notre ampoule d'une longueur d parallèlement à l'écran, jusqu'en A’. Les projections 


ww nt, 
‘ ' ha z 


Fig. 1. — Théorie du procédé Fig. 2. 


de repérage direct. 


de C, C, C; C,.... cessent alors de se confondre et vien- 
nent se former sur l'écran en P, P, P,P,. 

D et d restant constantes, il est évident qu'à des 
distances constantes des pointes C, C, C, C, à l'écran 
correspondent des déplacements constants des ombres 
projetées par rapport à P et que ces différents points 
de projection se font suivant des cercles concentriques 
ayant P comme centre et PP, PP, PR, PP, comme 
rayons. 

Inversement si une projection qui, sous le rayon 
normal vient en P, occupe après le déplacement de 
ampoule en A’ une position P! par exemple, cela 


nous prouve que le point projeté occupait la position C, (fig. 2). 
On peut par un graphique simple déterminer la projection sur l'écran, après le déplacement 
latéral de l'ampoule, d'une série de points espacés d’un centimètre par exemple et places sur le 


rayon normal AP. 


Sur notre repéreur, nous n'avons fait que tracer des arcs de cercle ayant P comme centre et 
correspondant à la projection de points pris sur AP de centimètre en centimètre et éclairés du 


point A’. 


Pour la construction, nous avons adopté les dimensions suivantes : A P : 500 millimètres; AA’: 
100 millimètres; mais il est évident qu'on pourrait prendre d'autres bases. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ELECTROLOGIE. — I. 45 


LE REPÉREUR MARION-DANION 


Par A. CHARLIER 


Principe. — Le repéreur est un appareil qui donne la position du projectile par rapport à deux 
points de repère marqués sur la peau. On le règle au moyen de deux radiographies faites sur la 
même plaque. Mais au lieu de passer par l'intermédiaire d’une épure comme dans la méthode de 
Hirtz, on matérialise dans l’espace les deux rayons X qui fournissent les deux projections du 

a | projectile au cours des deux radiographies suc- 

j = cessives et l’on amène l'extrémité de la lige indi- 
catrice au point de croisement de ces deux 
rayons matérialisés. 


- ADA Dy 
EENI W 4 + 


Appareil. — L'appareil comprend (fig.) : 

1° Un plateau p sur lequel sera placée une 
plaque photographique et sur lequel on cou- 
chera la région blessée; 

2° Une colonne graduée t fixée verticalement 
sur l'un des côtés du plateau; 

5° Un support horizontals coulissant le long 
de la colonne et portant des réglettes et curseurs ; 

4* Un autre support horizontal s' coulissant 
également sur la colonne, portant aussi des ré- 
glettes et curseurs. 


Prise du cliché. — La région intéressante est 
placée sur le plateau dans la position opératoire, 
le corps étranger repéré approximativement par 
fr 4) R un examen préalable se trouvant sensiblement 
1 eh RAA Wines ss nh au-dessous du rayon normal à l’anticathode. 

> A quelques centimétres en dehors du corps 
étranger on place un repére carré en plomb, 
percé d'un orifice et on marque son emplace- 
ment sur la peau avec le thermo-cautére. On 
centre sur l’orifice du repère, l'anlicathode étant 
à une distance donnée de la plaque; et l’on 
prend une première radiographie. 

Le repère est ensuite porté à quelques cen- 
timètres en dedans du corps étranger, on marque 
à son emplacement sur la peau el l'on prend une 
e, seconde radiographie. 

MSN a On mesure ensuite avec le compas d'épaisseur 
la hauteur des repères au-dessus de la plaque. 


Repéreur Marion-Danion, 


Réglage de l'appareil. — Le cliché élant dé- 

veloppé et séché, on le pose sur le plateau à l'endroit exact qu'il occupait pendant la pose. 

On dispose le support s ainsi que ses réglettes et curseurs de telle sorte que les curseurs d 

et d' occupent exactement les positions qu'occupaient les anticathodes au moment des deux poses. 

Entre ces curseurs et deux blocs métalliques m et m que l’on place sur les projections du projectile, 

on tend des fils métalliques, qui matérialisent précisément le trajet des rayons X au cours des deux 

poses. Leur entre-croisement représente bien dans l'espace l'emplacement qu’occupait à ce moment 
le projectile. 

D'autre part on dispose le support s’, ses réglettes et ses curseurs de telle sorte que les deux 


A. Charlier. — Le repereur Marion-Danion. 675 


tiges verticales c, c se trouvent sur le trajet du rayon normal au cours des deux poses. Leurs 
prolongements passent donc en haut par les points d et d, en bas par le centre des deux images 
des repères. Leur pointe inférieure sera réglée à la hauteur mesurée au compas d'épaisseur des 
repères cutanés. 

La tige g portée sur une tige horizontale qui se déplace sur le support s' sera réglée dans le 
sens qui semblera le plus favorable en cas d'extraction, sa pointe venant affleurer au point de 
croisement les deux rayons X matérialisés; son curseur sera serré au niveau du canal dans lequel 
elle coulisse. 


Application du repéreur à l'extraction. — Toutes les vis du support s' étant serrées, celui-ci est 
séparé de la colonne ¢. 

On pose les extrémités de ses deux branches verticales sur les repères cutanés du blessé; on 
maintient les tiges bien rigoureusement verticales grâce à un niveau d’eau. Dans ces conditions, la 
direction dans laquelle se trouve le corps étranger est indiquée par la tige g et la profondeur à 
laquelle on le rencontrera par la distance entre le curseur C et le point supérieur de la coulisse O. 


Remarques. — On obtient d'excellents résultats avec Pappareil Marion-Danion, comme avec 
celui de Hirtz. 

Je crois pourtant devoir mettre en parallèle les avantages de l’un et de l'autre : 

Ce qui séduit tout d’abord dans le Marion-Danion, c'est que tout le monde comprend du 
premier coup le réglage par les rayons matérialisés. C’est là un avantage de peu d'importance. 
Car il suffit de quelques minutes d'attention pour saisir la technique du réglage par l'épure. 

On a prétendu que le réglage par les rayons matérialisés met plus à l’abri d'une erreur possible, 
disant que dans certains cas, les lignes d'une épure pouvaient se couper, tandis que les rayons 
matérialisés ne se couperaient pas. J'avoue ne voir qu'un cas dans lequel les rayons matérialisés ne 
se couperaient pas. c'est celui où le sujet se serait déplacé entre les deux poses. Mais, dans ce cas, 
l'épure rendrait compte aussi de cette particularité. 

En effet les moyens ne manquent pas pour vérifier avant I’ operan l'exactitude dn réglage du 
compas. En voici quatre : 1° Vérification que dans l'épure, les projections horizontale et verticale 
d'un même point se trouvent sur une même ligne de rappel; 2° Comparaison des cotes des trois 
repères obtenues par l'épure (épure de Hirtz) et de celles données par l'épure simplifiée et complétée 
par le calcul (procédé Charlier); et comparaison de ces cotes avec la mesure directe des repères à 
la plaque qui est facile surtout quand on emploie des trusquins comme repères; 3° Vérification 
après réglage que les tiges de repérage coïncident bien avec les repères cutanés et sont bien verti- 
cales, le sujet élant dans la même position qu’au moment de la radiographie; 4° Vérification radio- 
logique : le compas étant en place, la sonde de profondeur verticale, on place un repère métal- 
lique à Pendroil où la sonde touche la peau. Après avoir enlevé le compas, on centre sur ce repère; 
on fait une radiographie. Sur le cliché l’image du repère coïncide avec celle du projectile. 

On a encore pensé que le réglage du compas demande plus de temps que celui du repéreur. 
C'est inexact, surtout si l’on emploie mon procédé. 

J'arrive aux deux avantages sérieux du compas de Hirtz : 

Étant réglé par rapport à trois points de repères, ses indications sont valables, même si le 
sujet n'est plus dans la posilion qu'il occupait pendant la pose, pourvu que les trois tiges de 
repérage s'appliquent sur les trois repères cutanés. Avec le repéreur Marion-Danion, les indications 
sont faussées si le sujet ne se trouve plus exactement dans la même position, même si les tiges sont 
tenues rigoureusement verticales. 

De plus, avec le compas, l’incision peut être choisie dans un secteur assez étendu, sans que l’on 
ait à procéder à un nouveau réglage. Avec le repéreur, le réglage doit être recommencé si le chirur- 
gien modifie l'emplacement de sa ligne d'incision. 

J'ajoute deux autres avantages d'ailleurs secondaires, mais qui ne sont pas absolument négli- 
geables : le compas est moins coùteux et plus portatif. 

Toutes ces raisons me font conclure à la supériorité du compas de Hirtz. 


LES TROUBLES DE L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 
DES NERFS ET DES MUSCLES 


Par HUET 


(Extrait d'un article de M. et M=* Déjerine et de M. J. Mouzon.) (*). 


La disparition de la conductibilité du nerf par l'excitation galvanique ou faradique au-dessus de la 
lésion s'observe dans les compressions graves comme dans les interruptions. 

La R D était complète, dans toutes les interruptions nerveuses que nous avons eu l'occasion de 
voir, dans le territoire tributaire des faisceaux interrompus : toutes ces interruptions, à vrai dire, 
dataient d'un mois ou davantage. Mais la RD était également complète dans beaucoup de cas de 
compression. Aucun des caractères accessoires de la R D complète ne permet d'affirmer l'interrup- 
tion ni la compression, non plus que de prévoir la rapidité de la restauration. Néanmoins, l'évolu- 
tion rapide de la R D suivie dans des examens successifs, la persistance, pendant assez longtemps, 
d'une excitabilité galvanique assez forte en quantité sur les muscles, ou même l’hyperexcitabililé 
galvanique et le galvanotonus, la lenteur et l'exagération relative ou même absolue, de l'excita- 
bilité longitudinale, semblent aggraver sa signification. 

La RD est partielle lorsqu'il y a secousse lente et vermiculaire, mais que l'un des caractères 
essentiels de la RD complète fait défaut : en particulier, l'inexcitabilité faradique des nerfs ou des 
muscles. Cette R D partielle existe au même titre dans les compressions et dans les irritations et 
ses caractères ne suffisent pas pour apprécier la gravité de chaque cas. Néanmoins le pronostic est 
meilleur si l'on constate la persistance d'une excitabilité faradique à la fois sur les nerfs et sur les 
muscles, non seulement par la méthode bipolaire, mais encore par la méthode polaire, — la faible 
lenteur des secousses galvaniques ou le peu de netteté de leur apparence vermiculaire, — l’absence 
de lenteur à la cathode qui s'observe dans les formes les plus légères de la RD, — l'absence 
d'inversion polaire ou sa disparition au seuil de l'excitation. ou encore la simple égalité polaire, 
— l'absence d'hyperexcitabilité dans la réaction longitudinale. 

L'absence de la RD se voit dans les irritations et même dans certaines compressions. Les allé- 
rations quantitatives sont alors habituelles. Cependant, il existe des formes irritatives légères dont 
le caractère organique est avéré par la distribution de l’amyotrophie, par la netteté des points 
douloureux, quelquefois même par l'abolition ou par la diminution d'un réflexe tendineux et où 
l'examen électrique ne révèle cependant aucune altération appréciable de l’excitabilité des nerfs ni 
des muscles. Dans certaines formes de compression, au contraire, l'absence de la RD coincide avec 
des altérations quantitatives extrêmement intenses qui vont jusqu’à l'inexcitabilité des nerfs et des 
muscles par les courants faradiques utilisables en électro-diagnostic, même en excitation bipolaire 
et quelquefois même par les courants galvaniques jusque vers 25 et 30 milliampères et cela quel- 
ques mois seulement après le traumatisme. Lorsque, avec des courants galvaniques très forts, on 
parvient à obtenir une contraction dans quelques muscles, cette contraction est vive, non vermicu- 
laire, et il n'y a pas d inversion. Ce type de réaction tout particulier, dont le pronostic relativement 
favorable a déjà été signalé par M. Huet (?), n’a jamais été constaté chez ceux de nos blessés qui 
présentaient une interruption complète du nerf et qui se trouvaient tous à six ou huit mois, au 
plus tard, après leur blessure : il a été constaté exclusivement dans des cas de compression où la 
reslauration s'est faite, avec une rapidité relative, après simple libération. 

L'électro-diagnostic permet également, dans certains cas, d'étudier les dissocialions entre les 
lésions des différents fascicules musculaires. I] faut, pour cela, tenir compte surtout des muscles 


(1) Nous croyons être utile à nos lecteurs en reproduisant ici ce résumé si clar de M. Huet, sur une 
question très délicate et d'actualité. Cette note est extraite de l'étude de M. et M% Déjerine et M. J. Mouzon, 
parue dans la Presse Médicale du 50 août 1915, sous le titre suivant : Les lésions des gros trones nerveux des 
muscles par projectiles de querre. 


(2) E. HuET. — Bull. officiel de la Soe. française d'élertrothérupie et de radiologie, Avril 1912. 


Les troubles de l'excitabilite électrique des nerfs et des muscles. 677 


dans lesquels se produit la contraction lorsqu'on excite le nerf au-dessus de la lésion et aussi de 
certaines différences, dans les altérations de la RD partielle ou dans les altérations quantitatives, 
sur chaque muscle. Mais l'appréciation de ces différences, parfois bien légères, est difficile; car les 
différents muscles ne peuvent pas être tous excités exactement dans les mêmes conditions de tech- 
nique et, d'autre part, ils ne semblent pas avoir tous absolument les mêmes façons de se com- 
porter sous l'influence de lésions équivalentes. Néanmoins, il y a intérêt à étudier la dissociation 
au point de vue de la contractilité électrique en même temps qu’au point de vue de la tonicité et de 
la motilité, d'autant plus que l'électricité permet parfois d'exciter isolément des muscles dont 
l'action propre est difficile à distinguer par d'autres moyens. 

Lorsque la restauration se fait, il nous a paru que la phase régressive de la RD s'ébauche, en 
général, après le retour du tonus, tantôt avant le retour de la motilité, tantôt après ce retour. Les 
premiers phénomènes sont le retour de la sensibilité musculaire aux courants faradiques, une 
diminution de la lenteur et du caractère vermiculaire dans les secousses galvaniques, une atténua- 
tion de l'inversion polaire et des troubles de la réaction longitudinale. Nous n'avons jamais vu 
réapparaître la contractilité faradique des nerfs ni des muscles, même par la méthode bipolaire, 
avant la contractilité volontaire, ni avant la première atténuation des phénomènes d'ordre quali- 
tatif. Parmi nos blessés, tous ceux qui, après suture d'un nerf, présentaient, soit de vrais retours 
de motilité, soit des retours apparents de motilité liés à des retours de tonicité, ont conservé, 
pendant quelque temps, une inexcitabilité complète des nerfs et des muscles au courant faradique 
par la méthode bipolaire. C'est là un fait conforme à la loi établie par Duchenne, de Boulogne, à 
savoir, que la motilité volontaire revient avant Pexcitabilité électrique, — loi qui peut souffrir, du 
reste, quelques exceptions, ainsi que l'ont constaté Pierre Marie et Mme Bénisty. 


Professeur MICHAUT 


Collaborateur au “ Journal de Radiologie ” 


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Franc et loyal, honnéte et droit, bon au delá de toute expression, tel fut le 
professeur Michaut. 


Tous ceux qui Pont approché furent conquis par les riches qualités de cet 
esprit qui se donnait avec enthousiasme ; ceux d'entre nous qui comptent parmi 
les anciens dans notre spécialité perdent un ami sincère et sûr. 


Michaut, après avoir fait de solides études scientifiques, devint préparateur 
de physiologie à la Faculté des Sciences, chef des travaux d'Histoire naturelle, 


suppléant du professeur Lagesse, chef des travaux de physiologie, et après avoir 
passé sa thèse à 55 ans, il fut nommé l'année suivante professeur titulaire de 
physiologie. 

Très attaché à l'Ecole de médecine, il avait créé les laboratoires de micro- 
graphie et de physiologie, et il se consacrait à l’enseignement avec une ardeur 
toujours juvénile. 


Cest lui qui organisa la première installation électro-radiologique de 
l'hôpital de Dijon ; il put ainsi rendre d'inappréciables services, et notre spécia- 
lité lui doit de l'avoir implantée dans cette ville. 


Membre de la Société de Physique de France, de la Société d'Electrothé- 
rapie, de la Société de Radiologie, notre ami regretté était surtout un assidu des 
Congrès pour l'avancement des Sciences, et en 1911, au Congrès de Dijon, il 
joua un très grand rôle dans l'organisation de la très importante exposition 
d'Électricilé et de Radiologie médicales qui fut si remarquée ; aussi ses collègues 
avaient-ils pensé à récompenser son dévouement en lui offrant la présidence d'un 
des prochains Congrès. 

Quand fut créé ce journal, Michaut vint à nous et ne cessa de nous encou- 
rager à poursuivre l’œuvre commencée. Ses multiples occupations, sa chaire de 
Physiologie l’empéchaient de nous donner une active collaboration; il sut y 
suppléer en nous accordant toute sa loyale amitié. 


Quoique déjà fatigué par la maladie, Michaut qui était un ardent patriote, 
s'était, depuis le début de la guerre, dépensé sans compter et pendant onze mois 
il travailla avec acharnement. Bien que sa santé s’affaiblit progressivement, il 
ne croyait pas utile de s’arréter : il a lutté jusqu'au dernier jour en homme de 
devoir. 


C'est avec une profonde émotion que la Rédaction du journal où il n'avait 
que des amis, salue la mémoire de cet homme si dévoué et si bon et prie 
Madame Michaut qui fut sa collaboratrice assidue d'accepter l'expression de ses 


biens sincéres sympathies. 
(La Rédaction) 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


F. Ghilarducci. — Action des rayons secondaires 
du bismuth sur la muqueuse gastrique (Bul!. 
de "Acad. Roy. de Médecine de Rome. Ann. XL, 
fasc. 1X). 


Si on irradie des tissus mis en contact avec des 
substances à poids atomique élevé (non inférieur à 
30), on soumet ainsi ces tissus à l’action de rayons 
secondaires doués d’une certaine action biologique 
et même, jusqu’à un certain point, curative. L'auteur 
cite les faits suivants : bons résultats obtenus par 
Hermann-Johnson en irradiant un côlon dans lequel 
il avait introduit de l'argent métallique en poudre; 
Gauss et Lembecke obtinrent des résultats expéri- 
mentaux positifs avec le collargol (1911); Stewart eut 
des résultats satisfaisants en irradiant des cancers 
de l’æœsophage après avoir introduit dans l’esophage 
une sonde d'argent; Pagentscher (1913) eut des résul- 
tats intéressants après avoir introduit dans les 
tumeurs des solutions de cuivre colloidal; Reidel 
obtint des résultats encore meilleurs avec l’oxyde 
noir de fer. Ghilarducci eut l'idée de faire des recher- 
ches sur l'irradiation de la muqueuse gastrique au 
contact de laquelle serait du bismuth et il donne les 
résultats de ses recherches. A deux lots de lapins il 
fit ingérer du bismuth: le premier lot ne fut pas 
irradié ; le deuxième reçut une dose de 20 à 30 H de 
rayons très durs. Un troisième lot recut la mème 
dose de rayons mais n'avait pas pris de bismuth. 
Sacrifiés après un laps de temps de 20 à 40 jours, les 
animaux présentérent les troubles suivants : le lot 
non irradié ne présentait rien d'anormal; le lot irradié 
sans bismuth était de mème intact et noffrait pas 
trace de réaction du côté de la peau ou des poils; il 
en était tout autrement du lot irradié après prise de 
bismuth : les animaux parurent malades tout le temps 
que dura l'expérience; à l'autopsie, la muqueuse gas- 
trique est le siège de lésions manifestes très visibles 
à l'œil nu : ulcérations de la muqueuse, taches hé- 
morragiques, ramollissement et, chez un animal 
sacrifié au 40° jour, un énorme épaississement du 
pylore et du cardia. Les allérations microscopiques 
furent constantes et se caractérisérent surtout par 
leur polymorphisme. Ces altérations étaient d'ailleurs 
discontinues, une zone très alterée alternantavec une 
zone indemne. L'auteur attribue ce phénomène au 
contact plus ou moins intime des grains de bismuth 
avec la muqueuse gastrique. 

La thérapeutique bénéticiera-t-elle de ces consta- 
tations sur l'action des rayons secondaires? C'est ce 
que nous ne savons pas encore, mais ces recherches 
méritent d'être retenues. F. LOBLIGEOIS. 


DIVERS 


F. Perussia. — La première automobile radiolo- 
gique italienne(La Radiologia medica, Juin 1915, 
p. 270-285, 6 fig.). 


Le professeur Perussia qui avait mené en Italie 
une campagne en faveur des automobiles radiolo- 
giques voit ses idées triompher etun certain nombre 
de ces voitures vont ètre créées en Italie. Dans 
l'article que nous avons sous les yeux, M. Perussia 
décrit la première de ces voitures. Ce modèle nous 


_ parait très bien établi : c'est le moteur de la voiture 


qui entraine la dynamo productrice du courant élec- 
trique, (nous avons ailleurs fait des réserves sur ce 
moyen de faire); le courant fourni par l'alternateur 
est du courant alternatif de 155-150 volts sous 15 am- 
pères. Les appareils radiologiques proprement dits 
sont les suivants : 1° un transformateur à haute ten- 
sion bien isolé, monté sur des pieds isolants et muni 
d'une résistance appropriée ;2 un sélecteur d'onde a 
contact tournant avec moteur secondaire pour per- 
mettre Paccrochage en synchronisme; 5 un tableau 
de manœuvre monté sur roulettes, facilement dépla- 
cable, comprenant les organes de mesure, de réglage 
et même un rupteur automatique pour l'instantané : 
& une table radiologique permettant l'examen soit 
dans la position couchée, soit dans la position debout 
(avec passage facile de l’une à l'autre); cette table 
est munie d’un compresseur limitateur; 5° un support 
d'ampoule solide, léger et démontable pour le trans- 
port; 6° deux cables, l’un de 15, l’autre de 30 mètres, 
pouvant être mis bout à bout et conduisant le courant 
de l'alternateur situé dans la voiture au reste de 
l'appareillage; des fils isolés pour les autres con- 
nexions; 7° deux cassettes contenant six tubes de 
Röntgen bien arrimés pour éviter le bris en cours de 
route; 8 la série complète de tous les accessoires : 
écrans radioscopiques et renforçateurs, moyens de 
protection, développement des clichés, etc. C'est dans 
la voiture même, débarrassée des appareils que se 
fait le développement. Un réservoir de 180 litres, 
placé sous le toit de la voiture fournit l’eau néces- 
saire au lavage des clichés. 

Telles sont les caractéristiques de cette voiture 
tres bien aménagée. On nous permettra d'insister sur 
quelques particularités heureuses : Il s'agit d’un 
contact tournant donnant une assez grande intensité; 
la table radiologique mise debout constitue un châssis 
commode pour les examens debout; enfin, à en juger 
par les figures qui accompagnent cet article, toutes 
les parties de l’appareillage sont aisément maniables 
el transportables. F. LoBLIGEOIS. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


L. Queyrat et Ch. E. Schwartz. — Fractures 
spontanées, multiples, des côtes, chez un tabé- 
tique (Soc. Méd. des Hóp., 18 Juin 1915). 

L'A. présente un homme de 52 ans, tabétique, chez 
lequel Pexamen radiographique révéla Pexistence de 


Rayons X. 


fractures des 4*, 5°, 6°, 7° et 8 côtes, la dernière étant 
double, fractures absolument spontanées et amenant 
peu de gène fonclionnelle. 

Le cas était intéressant À signaler en raison de la 
rareté des fractures spontanées des côtes chez les 
tabétiques. H. BÉCLÈRE. 


Laquerriére (Paris). — Ostéomes post-trauma- 
tiques de la portion charnue des muscles 
(Journal de Médecine de Paris. 27 Juin 1914, 
p. 57). 


I.’ A. présente les radiographies de « quatre sujets 
qui montrent une augmentation de densité de la por- 
tion charnue des muscles, augmentation de densité 
suffisante pour ètre visible sur l'épreuve. » Dans 
deux cas, il s'agit du muscle crural, dans les deux 
autres, du brachial antérieur. 

Ces lésions ont succédé à des traumatismes frois- 
sant et écrasant le muscle, occasionnant des troubles 
fonclionnels intenses et des douleurs qui peuvent 
nécessiter une intervention chirurgicale, 

E. DECHAMBRE, 


Galen (Montpellier). — Ostéosarcome. Exostose 
(Revue pratique d Electrologie et de Radiologie 
médicales, tome IT, n°17, Juillet 1914, p.172, fig ). 


LA. publie deux radiographies : 

t° L'une représentant « une exostose développée à 
la face externe du tibia, à sa partie inférieure, au 
voisinage du cartilage de conjugaison chez un jeune 
malade de 15 ans ». 

2 L'autre présentant « un ostéo-sarcome d’origine 
centrale de l'extrémité supérieure de la jambe chez 
un malade de 50 ans ». 

Seul, dans certains cas l’examen radiographique 
permet le diagnostic différentiel de ces deux affec- 
tions. E. DECHAMBRE. 


C. R. Belgrano. — Notes ciiniques et radiolo- 
giques sur les fractures du bassin (La Raio- 
logia medica, Mai 1915, p. 214 à 226, 6 radios). 


Les conclusions auxquelles arrive Pauleur de ce 
travail qu'illustrent six belles radios sont les sui- 
vantes : 

f° Les fractures du bassin ne comportent pas un 
pronostic aussi grave que permettraient de le 
supposer les statistiques publiées jusqu'ici; 

2 La rupture de Purétre membraneux, diagnos- 
tiquée à temps et convenablement traitée n'aggrave 
pas beaucoup le pronostic: 

3 Les fractures du bassin ont une tendance à se 
consolider assez rapidement et d'autant plus vite 
que le déplacement est moins considérable ; 

4° Elles n’ont pas une tendance particulière à 
entrainer la formation de cals hypertrophiques ou 
irréguliers ; 

» Dans les déchirures de l’urètre postérieur, on 
doit donner la préférence à la cystostomie sus- 
pubienne plutôt qu'à Purétroraphie par la voie péri- 
néale laquelle offre Vinconvénient de transformer 
une fracture fermée en une fracture ouverte avec les 
conséquences qu'elle comporte; 

6° On doit éviter les appareils de contention et se 
contenter de maintenir le blessé dans le décubitus 
dorsal; 

7° Les suites sont en général bénignes: il ne reste 
le plus souvent aucune diminution de la capacité au 
travail. F. LouLiGEots. 


Gregorio Amunategui (Valparaiso). — La ra- 
diothérapie dans le traitement des pseudar- 
throses (Revista de Medicina e Higiene practicas, 
Mars-Avril 1914). 


L'auteur public deux observations de fractures du 


681 


tiers moyen du fémur non consolidées par l'extension 
continue et suivies de pseudarthroses. Le premier 
malade opéré guérit en temps voulu avec un raccour- 
cissement de 3 centimètres le deuxième malade 
ayant eu un phlegmon du côté droit en même temps 
qu'une fracture du même côté, l’auteur ne put inter- 
venir chirurgicalement qu'au 80° jour. La 1" radio- 
graphie avait révélé l'existence d'une fracture com- 
plexe non consolidée, avec déplacement considérable 
des fragments; mais, après avoir tranché les parties 
molles, le chirurgien trouva les extrémités osseuses 
errodées et recouvertes d'un tissu ostéo-fibreux de 
néo-formation dur et très épais qui n'avait donné 
aucune ombre sur la radiographie. Deux mois après, 
le malade présentant un raccourcissement de 5 cen- 
timètres, une deuxième radiographie révélait encore 
un écartement très manifeste des fragments; le cal 
qui était volumineux et consistant à la palpation fut 
traité par le massage. 

Sept mois après le début des accidents, le raccour 
cissement ayant disparu, une troisième radiographie 
montra une coaptation nette des fragments; des 
formations osseuses entouraient Pos d'un cal volu- 
mineux. L'absence complète d'ombre radiographique 
des cals incomplètement ossifiés a fixé l’attention de 
l'auteur. 

Cluzet et Dubreuil dans leur travail paru (Mars 1913) 
dans le Journal de Physiologie et Pathologie générales 
avaient déjà démontré que le cal ne donnait nais- 
sance à une ombre radiographiqne que lorsqu'il était 
osseux et périphérique. Il faut toujours s'en souvenir 
car ces cals non ossifiés peuvent en certains cas 
donner naissance à des pseudarthroses; d'autre part 
si Pon admet qu'un membre n'est apte à recouvrer 
ses fonctions qu'après l’ossification du cal, l'examen 
radiographique donnera des renseignements aussi 
précis qu'utiles. M. GRUNSPAN. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


E. Lenoble ct À. Gougeon (Brest). — Deux cas 
de malformation congénitale des gros vais- 
seaux de la base du cœur (Annales de Médecine, 
t. 11, n 5, Avril 1915). 


Les A. nous présentent deux cas de malformation 
certainement congénitale, des gros vaisseaux de la 
base du cœur existant chez des sujets d'apparence 
robuste et ne produisant que des troubles d’ordre 
banal. 

Dans le 1‘ cas examen radiologique montrait 
une dilatation anormale et un déjettement de la 
partie initiale de l'aorte sur la gauche, une diminu- 
tion de la courbe de la crosse aortique allant gagner 
directement le flane gauche de la colonne vertébrale, 
enfin une hypertrophie consécutive du ventricule 
gauche. 

Dans le 2° cas il s'agissait d'une ectasie de l'artère 
pulmonaire immédiatement au-dessus de sa sortie 
du cœur. H. BÉCLÈRE. 


Lacaille et Ducellier. — Les anévrismes de 
l'aorte passent souvent inaperçus faute de 
signes sthéthoscopiques et sont des trouvailles 
de bio-radiographie (Soc. méd. de l'Elysée, 
8 Juin 1914). 


Les auteurs présentent de nombreux clichés de 
lésions anévrismales de l'aorte avec observations 
cliniques. Ils concluent que les anévrismes am- 
pullaires sont très fréquents chez Padulte, qu'ils sont 
méconnus par le praticien parce qu'ils ne se tra- 
duisent par aucun symptôme appréciable et qu'il 
importe de faire par les rayons X un diagnostic 
précoce, 'car dans la plupart des cas il est possible 
d'instituer une thérapeutique efficace. 

R. LEvÈRE. 


682 


APPAREIL DIGESTIF 


L. Siciliano (Florence). — Paralysie unilatérale 
du pharynx vue à l'examen radioscopique (Lu 
Radiologia medica, Juin 1915, p. 241 à 243, 
2 fig.). 


L'auteur rappelle tout d'abord que le bol alimen- 
taire observé pendant la traversée d'un pharynx 
normal subit un petit temps d'arrèt au niveau de 
Pépiglotte et, serré entre la colonne vertébrale et le 
larynx, il se divise en deux portions symétriques 
(sur une vue antéro-postérieure) qui se rejoignent 
au-dessous du larvnx. Dans les recessus latéraux du 
pharynx le bol semble s'arréter un instant, mais la 
déglutition suivante provoque la chute du bol dans 
Piesophage. Pendant le mouvement de déglutition, 
le larynx se souléve et vient au-devant du bol alimen- 
taire. L'auteur a pu observer deux malades atteints 
de paralysie unilatérale du pharynx : le bol bismuthé, 
chez ces malades, se fragmentait et une petite portion 
sSaccumulait dans le recessus latéro-pharyngé du 
côté paralysé. C'est alors que Von pouvait bien 
suivre le mouvement d’élévation du larynx qui venait 
en quelque sorte faire de Pexpression sur cette 
petite poche de bismuth et provoquer son évacuation 
dans l'æœsophage où, dès lors, elle descendait rapi- 
dement. F. LOBLIGEOIS. 


G. Epiphano (Palerme). — L'examen radiolo- 
gique de la motilité gastrique (La Rudivluyia 
me lica, Mai 1915, p. 195 à 204, 3 schémas). 


Voici les conclusions que l'auteur tire de sa subs- 
tantielle étude sur la motilité gastrique telle que la 
radiologie nous permet de l'étudier : 

fe Les mouvements par lesquels l'estomac se vide 
sont précédés d'autres mouvements dont le but est 
de brasser et diviser les substances alimentaires et 
faciliter leur chymification. Ces mouvements pour- 
aient ètre appelés « digestifs » ; 

2 Ces mouvements se manifestent par la formation 
d'une onde qui, partie de la grande courbure, suit 
l'antre pylorique, gagne la petite courbure, se pro- 
page jusqu'à F « angulus ventrieuli » en imprimant a 
la masse alimentaire un mouvement circulaire de 
révolution; 

5 Les ondes anti-péristaltiques n'ont pas une fonc- 
tion normale de brassage et les irrégularités cons- 
tatées dans le graphique des mouvements de lantre 
du pylore par Ducceschi dans le cas de digestion 
incomplete sont dus à ces mouvements antipéristal- 
tiques; 

4° Cette manière de se comporter de la museu- 
lature gastrique n'exclut pas les ondes de brassage 
de Greedel (qui sont fonction de sa tonicité et parti- 
cipent par cela mème au phénomène du péristal- 
tisme), mais est conforme à la description des mou- 
vements de l'estomac donnée par Beaumont; 

Les altérations du calibre de Pantre pylorique 
favorisent la répétition des mouvements péristal- 
tiques ; 

6° L'expulsion du chyme dans les cas pathologiques 
peut être favorisée par des mouvements de torsion 
de l'estomac sur son axe. Par cette torsion, F« an- 
qulus pylori » est dévié vers le sphincter pylorique 
donnant naissance à une plicature sur laquelle vient 
peser le sillon qui se propage le long de la grande 
courbure; 

72 Si ce mouvement de torsion est géné et que 
l'antre pylorique soit immobilisé par un spasme, des 
adhérences ou un processus néoplasique, cette stric- 
ture provoque l'expulsion du chyme. 

F. LoBLIGEO!S. 


E. Lacaille. — Mise en évidence par l'examen 
radiologique de la constipation relevant d'un 


Rayons 


X. 


traitement chirurgical (Soc. méd. du XVII ar- 
rondissement, séance du 29 Mai 1914). 


I} existe beaucoup de constipations opiniátres qui 
relevent de viciation de la forme, de la position, ou 
du calibre des anses intestinales. Le port du corset, 
le manque d'exercice, les habitudes d'irrégularité au 
point de vue de la défécation, les ptoses, en sont les 
causes principales et expliquent leur fréquence chez 
la femme. Dans ces cas il est souvent indispensable 
de rechercher par les rayons X la cause matérielle 
que seule pourra lever soit une intervention chirur- 
gicale, soit une réduction bien faite suivie de lappli- 
calion de ceinture bien exécutée. R. LEVERE. 


VOIES URINAIRES 


Walther (H. W. E.). — Appareil simplifié pour 
la pyélographie (American Journal of Sur: ery, 
t. XXVIII, n° 10, Octobre 1914, p. 398 à <90, 
fig.). 


L'auteur décrit un petit appareil très simple consis- 
tant en un petit bocek gradué muni d'un tube en 
caoutehouc à son extrémité inférieure, au moyen du- 
quel il pratique l'injection de collargol permettant la 
pyélographie en évitant toute pression exagérée, 
puisque Pon n'a recours qu’à la pesanteur. Le tout 
est facilement stérilisable et d'un prix de revient des 
plus modestes. Ce dispositif ne parait d’ailleurs pas 
absolument original. R. Leboux-LeBARD. 


Gelpi (Maurice). — Cas montrant la valeur de la 
pyélographie (New Orléans Medical and Surgical 
Journal, Décembre 1914, t. LXVII, p. 555 à 537, 
| pl. hors texte). 


Cas d'une malade de 29 ans souffrant depuis plu- 
sieurs années de troubles vagues de la région rénale 
droite où elle disait percevoir elle-mème parfois la 
production momentanée d'une tumeur que les 
médecins appelés n'avaient jamais pu constater et 
n'avaient pu, par suite, traiter. Elle est reconnue au 
palper par G. qui fait une prélographie après l'injec- 
tion lente et très bien tolérée de 128 centimetres 
cubes de collargol à 15 pour 100 montrant l'existence 
d'une hydronéphrose. Un deuxième cliché pris en 
station verticale fait voir qu'elle est en relation avec 
un rein mobile et dépend sans doute, par suite, 
d'une coudure. 

H est pratiqué une néphropexie qui parait avoir 
donné la guérison. R. LEDOUXx-LERARD. 


André (Nancy). — Quelques cas d’anomalies ré- 
nales (Société de Médecine de Nancy, Juillet 1914). 


M. André présente 2 radiographies, l'une après 
cathétérisme urétéral, l'autre après injection de col- 
largol, d'une femme dont les deux reins sont silués 
Pun au-dessus de l'autre du côté droit. Il y a deux 
uretères entièrement distincts aboutissant tous les 
deux au cote droit de la vessie. Il rapproche ce cas 
d'anomalie congénitale dans la situation des reins 
d'un autre cas dont il présente les pieces. Il s'agis- 
sait ici d'un rein qui, infecté à la suite d’une blen- 
norragie, fut enlevé chirurgicalement. Sa forme est 
allongée en forme de cylindre et ressemble beaucoup 
plus à un segment d'intestin qu'à une glande rénale. 
L'auteur pense que ces cas d'anomalie congénitale 
soit dans la forme, soit dans la situation. doivent ètre 
beaucoup plus fréquents qu'on ne le croit générale- 
ment. P. AIMÉ. 


D. Eisendrath (M. D ) (Chicago). — Étude expé- 
rimentale sur les effets du collargol employé 


Rayons X. 


en pyélographie (The Journal of the american 
medical Association, 9 Janvier 1915, vol. LXIV, 
N° 2, p. 198 à 132, 5 microgr.). 


L'A. a poursuivi les recherches sur les accidents 
au cours de la pyélographie et dont une note préli- 
minaire nous avait déjà entretenu (l'analyse de cet 
article a paru dans notre numéro d’Aout). 

Des chiens furent employés pour les expériences 
qui imitérent pour tous les détails l'opération pra- 
tiquée sur le malade (anesthésie, ouverture de la 
vessie, introduction d'une sonde bouillie dans l’ure- 
tère, un manomètre à mercure servant à mesurer la 
pression du liquide injecté). 

Une première série d'expériences fut faite avec une 
solution de collargol à 10 °/, injectée à basse pres- 
sion (13 à 30 mm de Hg). Pratiquement il ny eut au- 
cun dépôt dans le rein et l'épithélium de cet organe 
ne subit aucun dommage. Dans l'expérience 352, en 
effet, l'animal sacrifié 144 heures après flinjection 
(2,4 c. c avec 32 mm de pression) présenta des phé- 
nomènes inflammatoires minimes et des hémorragies 
interstitielles que Pon retrouve même après de 
simples injections d’eau distillée. 

La seconde série d'expériences fut faite avec la 
mème solution, mais la quantité injectée fut plus 
grande (+ à 5 c. c) et la pression moyenne (50 à 
70 mm). On constata cette fois la présence presque 
constante du collargol soit dans le tissu interstitiel 
ou dans les vaisseaux du rein, soit dans les poumons, 
soit dans ces 2 organes á la fois. A Pautopsie, quel- 
que temps après l'injection on constate qu'une cer- 
taine quantité de collargol a été résorbée et qu'une 
réaction inflammatoire intense a eu lieu á ce niveau 
(Expériences 512-517). 

Dans une troisiéme série d'essais, la méme solution 
est loujours employée mais avec une forte pression 
(70 à 140 mm de lg). Les deux cas publiés dans la 
note préliminaire appartenaient à cette série; tous 
deux se sont terminés par la mort rapide de l'animal, 
soit à la suite d'embolies capillaires multiples, soit à 
cause d’une crise aiguë d'œdème du poumon. En in- 
jectant le collargol directement dans la veine iliaque 
on provoque des embolies capillaires analogues à 
celles de l'expérience 504 et la mort par asphyxie de 
l'animal s’en sunt. 

L'A. répéta ses expériences avec un autre sel (car- 
gentos) contenant 90 %, d'argent (Série d'expé- 
riences #) et avec une solution de bleu de méthylène 
à 10 °/, (Série 6). La mort de l'animal avec hémorra- 
gies diverses survint toujours comme lorsqu'on usait 
du collargol. 

Dans une dernière série d'expériences, Eisendrath 
opéra sur des reins rendus pathologiques (hydroné- 
phrose-infection). La mort resta la règle après un 
temps variable suivant les conditions de l'expérience 
(10 minutes pour l'expérience 527 (hydronéphrose) — 
24 heures pour l'expérience 331 (pyélo-néphrite). 

Des foyers hémorragiques furent retrouvés dans les 
poumons ainsi que des sels argentiques, mais le col- 
largol est trouvé en quantité beaucoup moins grande 
dans le tissu rénal. 

De toutes ces expériences nous pouvons conclure 
qu’une injection de collargol faite mème avec les 
plus grandes précautions n’est pas toujours exempte 
de danger. Le seul fait de l'injection, par le trauma- 
tisme qu'elle entraine, peut suffire à provoquer des 
troubles réactionnels graves (inflammation, diminu- 
tion ou suppression de Ja sécrétion urinaire par ré- 
flexe réno-rénal). Si l’on ajoute que le sel injecté peut 
ne pas être éliminé et devenir la cause d’une inflam- 
mation aiguë avec production de foyers de nécrose 
avec possibilité d’une intoxication généralisée argen- 
tique, nous comprendrons que, pour l'instant, cette 
méthode d'examens reste une épreuve d'exception et 
non, comme certains auteurs pouvaient l’entrevoir, 
un nouveau mode de traitement. MAURICE Buvar. 


L. Galliard. — Pleurésie polymorphe (Soc. méd. 
des hóp., 4 Juin 1915). 


L'A. désignait primitivement sous ce nom une 
pleurésie dans laquelle un épanchement séreux voi- 
sine avec un empyéme. 

Dans le cas dont il s'agit ici, il y avait superposi- 
tion d'hémothorax et d'empyéme. 

Mais la radiographie, si elle délimite exactement 
l'ombre donnée par l’épanchement sanguin, ne révèle 
que par une pénombre à contours très indistincts la 
collection purulente enkystéc développée au-dessus 
de ’hémothorax. Le reste du poumon parait sain. 

H. BÉCLÈRE. 


Gherardo Forni (Pavie). — La tolérance des 
bronches pour les corps étrangers; singuliére 
découverte radiologique dans un cas de can- 
cer de l’æœsophage (La Radiologia medica, Juin 
1914, p. 241). 


Le malade qui fait l'objet de cette communication 
présentait des troubles graves de la déglutition. 
L'examen radioscopique, fait en position oblique an- 
térieure montrait, à la première tentative de dégluti- 
tion, une ombre de la dimension d'une piéce de 
5 francs, située au niveau de Porifice supérieur de 
l'esophage; quelques minutes plus tard, le lait de 
Bi se divisait en deux parties : l’une postérieure qui 
correspondait certainement au trajet de liesophage; 
l’autre antérieure rectiligne qui, arrivée à la hauteur 
du hile des poumons, se séparait en nombreuses ra- 
mifications au niveau des deux champs pulmonaires. 
Il est bien évident que l'ombre antérieure de la pro- 
jection concernait la trachée et les ramifications 
bronchiques remplies de bismuth; il n'y avait que 
quelques taches irrégulières le long de l'wesophage 
sténosé. Il est à noter que durant tout l'examen, le 
malade n'eut aucun accès de toux, ni de dyspnée et 
ne manifesta aucun trouble. La nuit suivante fut assez 
bonne sauf quelques quintes de toux accompagnées 
d'une expectoration peu abondante. Un deuxième 
examen radioscopique reproduisit les mèmes phéno- 
ménes et fut alors bien supporté. Le malade mourut 
peu de jours après et l'autopsie ne révéla l'existence 
d'aucune communication entre l'œsophage et la 
trachée. 

Le bismuth put rapidement pénétrer dans la 
trachée et de lá dans les bronches, grâce à Vinsensi- 
bilité, déjà révélée par l'examen digital, et due à la 
lésion bilatérale du nerf laryngé supérieur. Ce cas 
pourrait peut-être apporter un peu de clarté à la 
question concernant l'interprétation des ombres spé- 
ciales que l'on observe sur les radiogrammes des 
poumons normaux. M. GRUNSPAN. 


RADIOTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


F. Suna (Turin). — Radiolimitateur pour le trai- 
tement de la teigne (Radiologia medica, Juin 
1914, p. 255). 


L'auteur a fait construire un radiolimitateur adapté 
à la manière dont il a l'habitude de diviser le cuir 
chevelu des malades atteints de la teigne. Cet appa- 
reil est composé de deux cercles, superposés, en 
aluminium, de 25 cent. de diamètre retenus ensemble 
par un système de quatre petits boulons fixés sur le 
cercle inférieur, à égale distance l’un de l’autre, pou- 
vant serrer et relâcher les deux cercles à volonté. 


683 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


684 


Dans les espaces ainsi obtenus on glisse 4 feuilles 
de plomb qui, rapprochées ou éloignées les unes 
des autres peuvent former au centre de l'appareil 
toutes les figures géométriques qui correspondent 
aux zones du cuir chevelu, délimitées par l'auteur. La 
figure voulue obtenue et fixée, on applique l'appareil 
sur la tète du malade, M. GRUNSPAN. 


G. Scaduto (Palerme). — Deux cas d'hyperkéra- 
tose soignés et guéris par les rayons X (Radio- 
logia medica, Avril 1914, p. 171). 


Le premier cas est celui dun enfant de 8 ans, 
atteint depuis deux ans environ d'hyperkératose de 
la paume de la main gauche et de la plante du pied 
droit. Les traitements multiples auxquels on l'a suc- 
cessivement soumis ont été suivis des mèmes résul- 
tats éphémères. La radiothérapie a été couronnée 
d'un succès aussi rapide qu'efficace car, actuelle- 
ment, deux ans environ après la cessation du traite- 
ment, il n'y a pas encore trace de récidive. 

Le 2° cas est celui d'un sicilien travaillant dans le 
soufre. Les lésions sont limitées aux paumes des 
mains et aux plantes des pieds La radiothérapie eut 
le mème succès que dans le cas précédent. Des pho- 
tographies prises avant et après le traitement témoi- 
gnent de la transformation complète des régions 
traitées. 

LA. a employé la technique suivante: il a fait 
une première application à dose totale érythémateuse 
qui a provoqué un mois après, la chute des squames 
épaisses et dures. Les irradiations furent reprises 
au bout de six semaines environ à la dose de 25 de 
DE. tous les quinze jours et furent continuées pen- 
dant six mois. M. GRUNSPAN. 


E. Doumer (Lille). — Un traitement des radio- 
dermites chroniques (Revue pratique d'Electrolo- 
gie el de Radiologie ‘médicales, Tome Il, N° 17, 
Juillet 1914, p. 155 à 155). 


L'A. a eu à trailer en l'espace de neuf ans trois 
malades, dont deux médecins, atleints de radioder- 
miles chroniques des mains. Les résultats obtenus 
ont été les suivants : la peau a repris sa souplesse 
normale, les crevasses, les soulèvements épider- 
miques ont disparu; les lélangiectasies elles-mêmes 
se sont effacées par places. 

Le traitement qui donne ces résultats si encoura- 
geants, consiste « en frictions légères prolongées, 
faites au doigt sur la région malade avec un mélange 
de 20 à 50 pour 100 d'acide lipoique avec de l'huile de 
vaseline, frictions répétées matin et soir. Puis tous 
les jours ou tous les 2 jours de Peffluvation statique, 
le tabouret étant relié au pole positif de la machine 
statique. L'amélioration fut nette dès les premiers 
quinze jours de traitement. E. DECHAMBRE. 


Gaucher (Paris). — Traitement de l'épithélioma 
cutané (La Clinique, n° 26, 26 Juin 1914, p. 402 à 
406). 


Dans cette leçon clinique, l'A. après quelques con- 
sidérations générales sur les causes mal connues de 
Pépithélioma cutané les précautions à prendre pour 
en éviler le développement, passe en revue les divers 
traitements de Pépithélioma opérable. 

Y L'ablation chirurgicale. — « Elle constitue un pis 
aller. En raison de la section des vaisseaux qu'elle 
entraine, elle favorise la propagation du mal aux 
ganglions, sa généralisation et la formation de mé- 
tastases ». L'ablation serait moins nocive si l'on 
irradie innnédiatement après Vintervention la surface 
opératoire. 

Pour lépithélioma para-muqueux, Pablation chirur- 
gicale suivie d'irradiation est au contraire le procédé 
le moins inefficace. 


Rayons X. 


« Le raclage à la curette est le plus dangereux 
des procédés. » 

2 La cautérisation ignée. — Elle serait le traitement 
de choix, qu'on la pratique avec le galvanocautére, 
le thermocautére ou Pair surchauffé qui carbonisent 
les lésions. 

3° Les caustiques chimiques, ont aussi donné des 
résultats, qu'il s'agisse du caustique de Mance, de la 
pale de Vienne, de la pate de Canquoin. 

4° Les Rayons X. — Le Radium. « Rayons de Roentgen 
et Radium représentent des rayons caustiques élec- 
tifs agissant sur certaines cellules, produisant de 
petites escarres cellulaires, effectuant une destruction 
moléculaire et non une cautérisation en masse ». 

L'A. expose la technique du Dr" Ehrman: Pour un 
uleus rodens, toutes les six semaines, des séances de 
15 IT à 30 H avec rayons tiltrés ou tous les dix jours 
des séances de à à 12H. 

Pour un épithélioma végétant très étendu, séances 
de 10 à 20 H et filtres d'aluminium. 

Si Pépithélioma se complique d'adénopathie, il y a 
heu d'irradier les ganglions. 

Pour les épithéliomas muqueux et paramuqueux 
on pratiquera l'irradiation seulement apres l’exérese 
qui est dans ces cas le procédé de choix. 

L'action du Radium est analogue à celles des 
Rayons X, avec cet avantage qu'il peut pénétrer dans 
les anfractuosités les plus difficilement accessibles. 

Mais quelle que soit la thérapeutique employée, 
les récidives sont malheureusement encore très fré- 
quentes. E. DECHAMBBE. 


NÉOPLASMES 


George Pfahler (Philadelphie). — Radiothérapie 
des tumeurs malignes (The journal of the Ame- 
rican Medical Association, vol. LXIV, n* 18, 
iv Mai 1915, p. 14174 1484, 6 fig. et 2 radios). 


Bon article assez complet sur la Radiothérapie des 
tumeurs malignes. Voici les conclusions de PA. : 

1° Les tumeurs malignes doivent être autant que 
possible enlevées chirnrgicalement. 

2 Chaque opération sera suivie d'un traitement 
radiothérapique post-opératoire, 

5e Lorsqu'une nécessité absolue nécessite la remise 
de l'opération, le malade sera soumis sans tarder à 
la Radiothérapie. 

4° Les cas inopérables bénéficieront toujours d'un 
traitement par les Rayons X. Certains seront guéris, 
d'autres seront rendus opérables. 

On n'attendra pas pour instituer ce traitement 
que létat général soit devenu trop mauvais. 

5 Les récidives locales sont facilement enrayées 
par la Radiothérapie et on peut obtenir une pseudo 
guérison. 

Ge Les cancers métastatiques, même lorsqu'ils ont 
pour siège des os, peuvent être guéris par les R X. 
Cette dernière conclusion nous parait devoir ètre 
admise avec beaucoup de réserves. 

R. CHAPERON. 


SANG ET GLANDES 


Charles À. Waters Baltimore. Radiothérapie du 
thymus dans la maladie de Basedow (The journal 
of the American Medical Association, vol. LXIV, 
n° 17-24, Avril 1915, p. 1592-1594). 


Bref historique de la question du traitement des 
glandes à sécrétion interne par les Rayons X. 

L.A. cite en bonne place les travaux de Bergonié 
el de Speder, de Ledoux-Lebard, les études expé- 
rimentales de Regaud et Cremieu. 


Substances radioactives. 


W. emploie la technique suivante : 3 séries d'irra- 
diations avec intervalles de 3 semaines entre les irra- 
diations. 

ll se sert de filtres d'aluminium de 1 millimètre. Il 
prend ses mesures avec la pastille de Sabouraud et le 
radiochromométre de Benoist. Il emploie des portes 
d'entrée multiples; creux sus-sternal, 5° espace inter- 
costal droit el gauche et protége soigneusement les 
régions voisines. 

Les symptomes nerveux sont ceux qui s'améliorent 
le plus facilement. Par contre, l'exophtalmie résiste 
au traitement. L'A. conclut que la Radiothérapie doit 
être employée quand les autres traitements échouent. 

R. CHAPERON. 


SYSTÉME NERVEUX 


Py (Cannes). — Sciatique et radiothérapie (Revue 
pratique d'Electrologie et de Radiologie médi- 
cales, tome IT, n° 17, Juillet 1914, p. 168 à 172). 


En 1907, sur les indications de M. Babinski, Del- 
herm soumetlait avec succès à la radiothérapie un 
malade atteint de spondylose rhizomélique. Vers la 
même époque, Freund en Allemagne publiait quatre 
cas de sciatiques guéries par les Ravons X. 

Depuis, de nombreuses observations ont été publiées 
par MM. Babinski, Charpentier, Delherm, Py, Morat, 
Laquerrière et Loubier, Zimmern et Cottenot, la plu- 
part avec des résultats heureux. 

Technique : Rayons 6-7. B. filtrés sur 5/10 aluminium 
5 H en 5 séances, en localisant l’action des Rayons 
au point d’émergence du nerf. 

D'après Zimmern et Cottenot « l'action des Rayons X 
consiste dans le dégagement des racines comprimées 
et irritées par une inflammation de leurs enveloppes ». 

Dans le traitement ainsi dirigé aucun accident 
à craindre : La douleur s'atténue dès la % ou 5° séance 
et la durée du traitement varie de I à 3 mois selon 
la gravité des cas. E. DECHAMBRE. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Shoemaker (George Erethy). — Dégénérescence 
sarcomateuse d'un fibrome de l'utérus cinq ans 


SUBSTANCES 


PHYSIQUE 


P. Degrais et Anselme Bellat. — Le radium, ses 
propriétés physiques, son instrumentation, ses 
applications thérapeutiques (Revue mensuelle de 
Phystothérapie pratique, Juillet 1914). 


Dans ce second article, les auteurs expliquent le 
mécanisme du filtrage thérapeutique et la manière 
de l'utiliser suivant que l'on veut agir soit à la 
surface des tissus, soit dans la grande profondeur. 
Ils décrivent ensuite l'instrumentation radiumthéra- 
pique et ils en montrent toute la commodité. Ils 
envisagent enfin la façon dont les tissus répondent 
à influence du radium, se proposant ultérieurement 
d'étudier les résultats thérapeutiques obtenus. 

R. LEVÈRE. 


TECHNIQUE 


E. Vallet (Paris). — Nouveau mode d'application 
externe du radium (Quinzaine thérapeutique, 
10 Juillet 1914, p. 229 à 231). 


L’A. préconise Pemploi de faibles doses de radium 
réparties également dans une pellicule souple et 


685 


après une série de séances de radiothérapie 
(Journal of the American Medical Association, 
15 Mai 1915, t. LXIV, n° 20, p. 1653 à 1654). 


Observation d'une malade traitée cinq ans aupara- 
vant avec succès par la radiothérapie pour des 
métrorragies dues á un fibrome. Un accroissement 
de volume rapide de la tumeur (qui avait diminué 
sous Pinfluence des rayons, puis était resté station- 
naire) et une réapparition des métrorragies font 
refuser un nouveau traitement par le radiologiste 
qui adresse la malade á un chirurgien. L'auteur pra- 
tique une hystérectomie abdominale. 

Un examen histologique conduit à penser à une 
transformation sarcomateuse de certaines zones 
tumorales. L'histologiste qui a fait l'examen ne pré- 
sente d’ailleurs pas cette transformation comme 
rigoureusement certaine. Le fût-elle, que ce fait 
serait loin, comme le désirerait l'auteur, — qui est 
chirurgien — de condamner la radiothérapie des 
métrorragies pour fibrome qui ne présente aucun 
des aléas d’une intervention et permet précisément 
toujours d'intervenir ultérieurement. 

Ce qui est nécessaire, ici encore, c'est au contraire 
la collaboration radio-chirurgicale intime pour un 
examen complet et ce qu'il faut condamner, c'est 
Vaccaparement unilatéral, quel qu'il soit, parce que 
lui seul est préjudiciable aux malades. 

R. Lepoux-LEBARD. 


Emil Grubbé (Chicago). — Rayons X et subs- 
tances radioactives dans le traitement des 
affections gynécologiques (Medical Record, 
18 Juillet 1914, p. 98 à 102). 


Après avoir rappelé que le traitement des fibromes 
utérins a été appliqué pour la première fois en 1902 
par Gibson (de Denver) et qu’en 1899, le premier cas 
de cancer de l'utérus était traité par l’auteur, celui-ci 
développe les considérations bien connues sur Paction 
du rayonnement des substances radioactives de 
l’ampoule de Röntgen sur l'ovaire et les éléments 
néoplasiques. Il indique sa technique personnelle 
pour la radiothérapie des fibromes et rapporte ses 
résultats qui ne sont pas moins satisfaisants que 
tous ceux publiés jusqu'ici. F. JAUGEAS. 


RADIOACTIVES 


élastique (á hase de grenétine) accolée á demeure 
sur les téguments. Il faut commencer à observer la 
peau vers le 50° jour; la dépilation commence vers 
le 65. Une autre préparation plus active donne la 
dépilation en 15 ou 20 jours. A. LAQUERRIÈRE. 


Prof. V. Maragliano (Gênes). — Observations 
thérapeutiques sur les inhalations du radium 
(Radioloyia medica, Avril 1914, p. 165). 


Y. Maragliano a traité par les inhalations de radium 
40 malades, dont 2 atteints d'endocardite, 1 de 
myxædème, 3 de différentes formes d’arthrite, 2 gout- 
teux et 2 tuberculeux avec pneumothorax artificiels. 

Il résulte de l'étude de ces observations que les 
meilleurs résultats ont été obtenus chez un goutteux 
et dans un cas d'arthrite. 

Les arthrites gonococciques ont été aggravées, à 
la suite, probablement, des déplacements que les 
malades étaient obligés de faire. 

Un cas d'endocardite fut amélioré ainsi que le 
malade atteint de myxcedéme. 

Il faut remarquer quon n'a pu déceler aucune 
propriété radioactive du gaz prélevé au niveau du 
pneumothorax des tuberculeux. Les résultats obtenus 


686 


par l’auteur ne sont pas aussi brillants que ceux 
publiés par d'autres radiumthérapeutes; il attribue 
ces insuccès à la qualité des malades qu'il a pu 
traiter, malades d'hôpital présentant tous des lésions 
déjà anciennes et délinitives. M. GRUNSPAN. 


Joseph Bissell (New-York). — Queiques appli- 
cations thérapeutiques du radium (Medical Re- 
cord, 11 Juillet 1914, p. 59 à 58). 


L'A. a employé le radium dans le traitement 
Warthrites rhumatismales ou goutteuses sous forme 
de solution de bromure de radium prise par la bouche 
à raison de un microgramme trois fois par jour 
avant les repas continuće pendant plusieurs semaines 
ou injectée dans les veines à la dose de 50 micro- 
grammes par injection ayant été, dans certains cas, 
répétée six fois à des intervalles de deux semaines. 

Des examens du sang ont été faits avant et après 
traitement: de même, la pression du sang el la durée 
de la coagulation ont élé mesurées avant et après 


chaque injection. Ces observations, complétées par | 


l'étude minutieuse des symptômes au cours du trai- 
tement, ont conduit l’auteur aux conclusions sui- 
vantes : Aucune réaction n’a suivi les injections, sauf 
dans un cas où un violent mal de tèle survint le 
lendemain et dans un autre où se produisit un léger 
frisson, de la fièvre et une augmentation des douleurs 
articulaires pendant deux heures environ; d'une 
manière générale, il n'y a donc eu aucune réaction 
locale, contrairement à ce qu'ont observé la plupart 
des auteurs. Le radium, en injections intra-veineuses, 
apaise la douleur, il améliore la formule sanguine 
chez les malades anémiques ou cachectiques, il 
détermine la résorption des dépôts autour des 
articulations chroniquement infectées, réduit la 
pression sanguine élevée, diminue la durée de la 
coagulation et agit, dans une certaine mesure, comme 
un hypnotique. F. JAUGEAS. 


DERMATOSES 


Sinclair Tousey (New York). — Kératose de la 
main causée par les rayons X chez un radiolo- 
giste, guérie par le radium (The journal of the 
American Medical Association, vol. LXIV, n° 17, 
24 Avril 1915, p. 1594 à 1395). 


L'A. souffrait depuis longtemps déjà de ses mains 
par suile de radiodermite chronique des radiolo- 
gistes. Les lésions présentaient différents types. 
Certaines étaient des tumeurs pédonculées de pigmen- 
talion brune ou même noire. D'autres consistaient 
en placards ayant une tendance spontanée à l'exfo- 
liation. Il y avait également des fissures extrémement 
douloureuses. En résumé, les mains de PA. présen- 
taient les lésions diverses de kératose. En 1904 on 
fit Vexcision chirurgicale d'une de ces petites 
tumeurs, on obtint la guérison; l'examen histologique 
montra qu'il n'y avait pas de tumeur maligne en 
évolution. L'A. essaya de différents trailements. 

En 1914 PA. fait des applications de radium sur 
quelques-unes de ces tumeurs sur les conseils d'un 
confrère à qui la radiumthérapie avait réussi dans 
un cas analogue. Séances de 50 minutes avec un 
appareil contenant 20 milligrammes de radium. Au 


Substances radioactives. 


bout d’un mois aplatissement des tumeurs traitées. 
La peau redevint souple et d'apparence presque 
normale. L’A. appliqua le même traitement sur les 
autres points malades des mains avec un résultat 
également satisfaisant. 

On sail que des doses répétées et insuffisantes de 
rayons X ou de radium irritent souvent une lésion 
sans l’améliorer, tandis que parfois une dose plus 
forte amène le résultat désiré. 

Néanmoins, le traitement des radiodermites chro- 
niques par de nouvelles doses de rayons X ou de 
radium ne doit être tenté qu'avec une extrême 
prudence. Il nous semble préférable avant d'agir 
ainsi d'employer les autres méthodes de traitement : 
Pommades, air chaud, haute fréquence qui amé- 
liorent souvent les lésions de radiodermite. Une 
nouvelle dose de rayons peut, au contraire, causer 
des lésions fort graves. R. CHAPERON. 


O. Claude (Paris). — Le mésothorium et son 
utilisation médicale (Gazette des hôpitaux, 
9 Juillet 1914, p. 1285 à 1287). 


L'enthousiasme suscité chez certains auteurs alle- 
mands par l’utilisation thérapeutique du mésotho- 
rium et justifié par un nombre important de faits 
positifs, doit attirer notre attention sur cette subs- 
tance radioactive qu'il ne faut pas considérer comme 
un simple succédané du radium, moins cher d'appa- 
rence et plus rapidement épuisé et dont l'emploi 
rationnel serait rendu difficile par suite de Virrégu- 
larité de son débit radioactif. 

Le mésothorium pur présente bien une courte 
période de demi-désintégration (5,5 ans), mais il 
n'en est pas de mème pour le mésothorium médical 
qui est un mélange de mésothorium proprement dit, 
de radiothorium, de la série des sous-produits du 
mésothorium résultant de sa désintégration, d'une 
certaine quantité de radium correspondant à environ 
25 pour 100 de l’activité du produit et d'une certaine 
quantité de substances non radioactives. Si l’on 
établit la courbe de l'activité y du mésothorium, la 
plus intéressante au point de vue médical, on voit 
que l'intensité de ce rayonnement diminue de moitié 
seulement au bout de seize ans : elle ne se réduit 
d’ailleurs jamais à zéro, grâce à la présence du 
radium. 

Mais ces variations d'activité rendent nécessaires, 
pour les applications thérapeutiques rationnelles, la 
mesure des appareils radioactifs; celle-ci peut être 
d’ailleurs faite à longs intervalles et elle devient 
facile et précise à l’aide des divers types d'appareils 
construits dans ce but. 

L'avantage économique apparent offert par le 
mésothorium ne doit pas le faire considérer comme 
un pis-aller en face du radium rare. Le mésothorium 
émet des rayons dont les qualités physiques, n'étant 
pas absolument identiques à celles du rayonnement 
du radium, entrainent des qualités biologiques diffé- 
rentes; de plus, le mésothorium médical possède à 
masse égale une radioactivité beaucoup plus grande 
que celle du radium et est par suite capable de 
réaliser une concentration radioactive à haute effica- 
cité thérapeutique. 

Ces caractères qui laissent cependant au radium 
toute sa supériorité, montrent tout l'intérêt qui 
s'attache à l’étude du mésothorium. 

F. JAUGEAS. 


Klectrologie. 


687 


LUMIERE 


THERAPIE 


P. Francois. — La Photothérapie (Méthode Fin- 
sen) dans le traitement du lupus vulgaire (4n- 
nales de médecine physique, Anvers, Juin 1914). 


L'emploi de la Finsenthérapie dans le traitement 
du lupus vulgaire, est basé sur l'action bactérieide 
de ces rayons, sur la production possible suivant la 
dose et la durée d'application d'une hvpéremie ame- 
nant par sa répétition un effet selérogène. Cette mé- 
thode est surtout indiquée dans le lupus non exedens 
de la face de movenne dimension. La proportion des 
succès, 50 pour 100 d'après l'auteur, ne peut s'obte- 
nir que si l'on observe rigoureusement tous les détails 
de la technique ; il convient d'ajouter que le résultat 
esthétique est parfait. R. LEVERE. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Lematte (Paris). — Stérilisation des liquides opo- 
thérapiques par les rayons ultra-violets (Bulle- 
tin de la Société de Médecine de Paris, 12 Juin 
1914, p. 496 à 512). 


Après quelques généralités sur Vopothérapie, la 
nature des principes actifs contenus dans les glandes 
et les organes, la préparation des extraits d'organes, 
PA. étudie dans ce travail la stérilisation des li- 


quides par les Rayons ultra-violets. Il se sert d’une 
lampe à vapeurs de mercure à enveloppe de Quartz 
du type Cooper-Hewitt donnant une grande quantité 
de rayons ultra-violets, et utilise une technique lon- 
guement décrite. Cette méthode qui n'altère pas les 
ferments « est utile dans tous les cas où il faut con- 
server aux liquides leurs propriétés primitives ». 

L'A. a vainement tenté la stérilisation du lait par 
ce procédé. E. DECHAMBRE. 


Wettendorff (Middelkerke). — L'Héliothérapie 
marine sur le littoral de la mer du Nord (.{n- 
nales de médecine, Physique-Anvers, Juin 1914). 


LA. présente quelques observations climaté- 
riques et cliniques pour montrer la valeur dans le 
traitement des tuberculoses chirurgicales de lasso- 
ciation des divers facteurs thérapeutiques suivants : 
l'air marin, l'eau de mer, et le soleil. Sans vouloir 
mettre en parallèle les conditions climatériques des 
régions du Nord avec celles dont jouissent, soit les 
climats d'altitude, soit les climats du Midi. W. es- 
tine qu'étant donné les résultats obtenus par l'hélio- 
thérapie marine, il ne peut ètre permis aux médecins 
des stations maritimes de renoncer à ce mode de 
traitement, quelle que soit la situation géographique 
de ces stations. Si dans les climats marins moins fa- 
vorisés que d’autres, on ne peut toujours obtenir des 
guérisons complètes, on peut constater des amélio- 
rations considérables et inespérées lá où d'autres 
traitements ont échoué. R. LEvERE. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


De Vabèle. — La galvanisation (Revue mensuelle 
de Physiothéra pie pratique, Juillet 1914). 


Article de vulgarisation surtout destiné aux méde- 
cins praticiens. R. LEVÈRE. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Maurice Springer (Paris). -- De l'action de 
l'électricité sur la croissance de l’homme, des 
animaux et des plantes (Quinzaine médicale, 
10 Juillet 1914, p. 217 à 219). 


Note brève de revue générale. — Le point intéressant 
est l'expérience personnelle que l'A. relate d’ailleurs 
sans aucun détail : en électrisant chez de jeunes la- 
pins les cartilages de conjugaison, il a obtenu non 
seulement une augmentation de la taille plus rapide 
que chez les témoins, mais aussi une accélération 
de l'élévation du poids: 1l y aurait donc action locale 
sur les os et action sur la nutrition générale. 

A. LAQUERRIERE. 


ELECTRODIAGNOSTIC 


E. Caratti (Bologne). — Recherches cliniques 
sur la sensibilité douloureuse farado-cutanée 
(Travail du laboratoire de M. le professeur Dé- 
jerine) (Revue neurologique, Mai-Juin 1915, 
p. 296-504, 20 fig.). 


Jusqu'á présent on a peu employé l'électricité 


comme méthode d'examen clinique de la sensibilité 
cutanée. L'A. rappelle brièvement les quelques es- 
sais faits jusqu'ici, puis il passe à ses propres re- 
cherches, faites dans le service du professeur Déje- 
rine. Ces explorations furent faites avec le courant 
faradique à l'aide de la méthode monopolaire. (Bo- 
bine à fil fin, pinceau de fils métalliques). La peau 


Topographie 
de: Thypoesthésie tactile 
doulourense et thermique. 


Topographie 
de lhvpoesthésie 
faradique. 


Tres souvent la sensation au froid et au chaud 
sont différencices. 


doit être bien sèche afin d’éviter la contraction mus- 
culaire. 

Cinq des malades ainsi examinés étaient atteints 
de blessures de nerfs périphériques et trois de bles- 
sures du rachis avec troubles sensitifs d'origine mé- 
dullaire. Voici ce que l’auteur conclut des cas ainsi 
examinés : 

4° Le courant faradique est un moyen très exact 
d'étude de la sensibilité douloureuse cutanée ; 

2 Les zones d'altération de la sensibilité doulou- 
reuse faradique (hypoesthésie, anesthésie, hyperes- 
thésie), sont toujours (et souvent beaucoup) plus 


688 


étendues que les zones hypoesthésiques, anesthé- 
siques, hyperesthésiques des autres modes de la 
sensibilité. 

9 Parfois, les zones d'hvperesthésie douloureuse 
et tactile sont peu sensibles au courant faradique : 
mais il faut noter que, dans un eas du moins de Fau- 
teur, il s'agissait moins d'hyperesthésie que de phé- 
nomènes paresthésiques désagréables dans le terri- 
toire d'un nerf en voie de régénération. 

Tout en regrettant un peu le petit nombre de cas 
sur lesquels l'auteur étaie ses conclusions, ces cas 
entrainent la conviction et on ne peut que souhaiter 
de voir cette exploration électrique de la sensibilité 
entrer d'une façon courante dans l'étude de la sensi- 
bilité cutanée. 

Les nombreuses figures qui illustrent le texte ren- 
dent encore plus démonstratives les conclusions de 
l'auteur. F. LoBLIGEOIS. 


L. Delherm et Mlle Grunspan. — La Réaction 
galvano-tonique au cours de la réaction de dé- 
générescence (La Clinique. 26 Juin 1914). 


Après avoir brièvement rappelé les caractères 
essentiels de la réaction de dégénérescence com- 
pléte et partielle, les auteurs montrent qu'il faut 
détinitivement incorporer la contraction galvanoto- 
nique parmi les signes de la réaction de dégénéres- 
cence alors qu'elle n'avait été observée que dans la 
maladie de Thomsen et dans la myopathie (Travaux 
de Bourguignon, Delherm et Laquerrière). Les 
auteurs Pont rencontrée chez un grand nombre de 
malades et rapportent six observations. Mais dans 
les trois cas la réaction galvanotonique ne se pré- 
sente pas d'une facon identique. 

Dans la Thomsen, elle persiste aprés le passage du 
courant. 

Dans la myopathie, tantôt elle persiste, tantôt elle 
disparait à louverture. 

Dans la D R, elle semble toujours disparaitre à 
l'ouverture du courant. R. LEVÈRE. 


H. Cardot (Paris). — Variations des paramètres 
et l'excitabilité nerveuse en fonction de l'écar- 
tement des électrodes (C. R. Soc. de biologie, 
10 Juillet 1914, p. 276-278). 


Après avoir montré dans une note précédente que 
la chronaxie d'un nerf s'élève, tandis que la rhéobase 
s'abaisse, à mesure que s'accroit la longueur du 


Klectrolo gie. 


segment nerveux interposé entre les électrodes, lA., 
par de nouvelles expériences, apporte quelques pré- 
cisions sur ce phénomène et il conclut que lors- 
qu'on écarte progressivement l'une de l'autre les 
deux électrodes, les variations inverses des deux 
paramètres sont d’abord considérables, puis semblent 
tendre asymptomatiquement vers une limite, quand 
la longueur du segment interpolaire dépasse une 
certaine valeur {12 millimètres environ dans le cas 
des nerfs considérés). F. JAUGEAS. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Laborderie (Sarlat). — L'Électricité médicale en 
dermatologie (Renue pratique d'électrologie et de 
radiologie médicales, tome IT, n° 17, Juillet 1914, 
p. 155 à 168). 


Cet article est consacré à l’action de la radiothé- 
rapie dans les affections cutanées. Après quelques 
considérations sur la qualité et la quantité du rayon- 
nement, la manière de les mesurer par le radiochro- 
mométre et le chromoradiométre, sur la filtration à 
l'aide de lames d'aluminium d'épaisseur variable, sur 
l'action des Rayons X sur la peau, l'A. relate les 
résultats obtenus et la technique à suivre dans le 
traitement des affections suivantes : 

Hyperhydrose. Belot. 4 H. Zimmern et Oudin, 5 à 
6 séances de quatre minutes à 10 cm. de ampoule. 
Rayons IX. — 1 milliampére. 

Acné sous toutes ses formes; la technique varie 
d’une forme à l’autre. 

Sycosis. Obtenir l'épilation, 4-5 H : résultats remar- 
quables. 

Eciéma. « Qu'il s'agisse d'eczéma aigu ou chronique 
la guérison est presque toujours la règle ; la récidive. 
l'exception ». 

Psoriasis. 4 à 6 H en une ou deux séances (Belot). 
Les résultats sont bons : le prurit cesse dès le len- 
demain de la 1"" séance. 

Lichens. Deux cas de guérison publiés en 1904 par 
Belot. 

Prurits-Prurigo. Résultats remarquables surtout 
dans les prurits localisés (vulvaire, anal, auriculaire). 

E. DECHAMBRE. 


mm mp mm 


Le liérant : PIERRE AUGER. 


11210. — Paris. Imp. Lauure, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


L'IMPORTANCE DES VARIATIONS DU SQUELETTE 
DANS LE DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DES BLESSURES DE GUERRE 
QUELQUES OBSERVATIONS RELATIVES AU MEMBRE SUPÉRIEUR 


Par R. LEDOUX-LEBARD, CHABANEIX, DESSANE 
(Planche 15) 


Au cours de nos études anatomiques nous avons, pour la plupart, considéré généra- 
lement avec quelque mépris les commentaires de nos classiques — Poirier ou Testut — 
sur les variations anatomiques. Nous n'y voulions voir qu'une surcharge que certains 
maîtres tentaient, bien inutilement le plus souvent, d'imposer à notre mémoire ou un 
ornement factice destiné à rehausser de l'éclat de quelques noms propres, essentielle- 
ment teutons, les traditionnelles questions. 

Si d'aventure tombaient sous nos yeux les savantes monographies d'un Ledouble 
ou d'un Quain nous les regardions comme les inutiles mais inoffensifs amusements de 
vicillards un peu maniaques pour lesquels nous éprouvions une douce pitié. 

A vrai dire ce que nous constations dans les salles d'opérations et l'enseignement 
de nos maitres en chirurgie qui, en dehors des grosses anomalies artérielles, témoi- 
gnaient généralement assez peu d'intérêt aux variations anatomiques, n'était guère fait 
pour modifier notre manière de voir. Ces études spéciales nous paraissaient donc inca- 
pables d'attrait et d'utilité pour d'autres que les anatomistes de carrière et les anthropo- 
logistes. 

Avec l'apparition et le développement de la radiologie les choses ont changé pour 
le squelette ct certains organes particulièrement accessibles à l'exploration par les 
rayons X. Ce qui était à peine une curiosité anatomique a pris une importance pratique 
considérable. La connaissance approfondie des variations du squelette est devenue une 
nécessité pour le radiologiste. Le développement graduel, dans tous les pays, des légis- 
lations relatives aux accidents du travail, n'a fait que rehausser constamment l'intérêt 
pratique de tous ces détails dont le nombre aujourd’hui considérable exige un séricux 
travail et une vaste expérience de la part de quiconque les veut réellement posséder. 

Malheureusement, il s’en est fallu de beaucoup que tous ceux pour qui ces notions 
sont indispensables les aient acquises, et, malgré de nombreux travaux, parmi lesquels 
nous rappellerons seulement ceux de Destot et de Laquerrière dans notre pays, malgré 
de fréquentes présentations de clichés à la Société de Radiologie Médicale de France, 
trop nombreux sont encore ceux qui n’ont pas attaché une suffisante attention aux mul- 
tiples variations du squelette et à leurs aspects radiologiques. - 

En temps normal, de bons livres ct des atlas complets peuvent remédier rapidement 
et facilement au défaut de mémoire — ou de savoir — et permettent de sortir d'embarras. 
Mais aujourd’hui ceux qui disposent à loisir des ressources d'une bibliothèque spéciale 
sont rares. Or, notre expérience journalière nous a montré combien étaient fréquents, 

N° 12. — Décembre 1915. I. — 44 


690 L'importance des variations du squelette 


« 


dans la pratique militaire actuelle, les cas où la connaissance des variations et anomalies 
du squelette pouvait seule éviter des erreurs de diagnostic préjudiciables soit au malade, 
soit à l'État et généralement aux deux. 

Assez fréquemment ces dispositions exceptionnelles sont symétriques et l'applica- 
tion de la règle classique qui veut avec raison que l’on prenne un cliché de comparaison 
du côté sain toutes les fois qu'il peut exister le moindre doute suffit à l'observateur 
attentif pour éviter une méprise. Toutefois les conditions dans lesquelles s'exerce la 
radiologie militaire ne sont pas absolument assimilables à celles du temps de paix et la 
nécessité de ne pas gâcher inutilement trop de plaques préoccupe justement ceux qui 
ont la charge des installations militaires. Le débit de malades y est en outre générale- 
ment tel qu'il est impossible, le plus souvent, de voir les clichés de chaque sujet au fur 
ctá mesure de leur passage. Ce n'est donc que lors des examens des clichés et une fois 
les malades partis, c'est-à-dire sans 
la possibilité de faire rapidement une 
comparaison avec l’autre côté, que 
l'on constate la particularité. 

Enfin, dans un assez grand nom- 
bre de cas, il s’agit de dispositions 
unilatérales et qui échappent à tout 
contrôle. 

Nous espérons donc rendre quel- 
ques services à ceux surtout, ils sont 
nombreux, qui sont venus à la radio- 
logie depuis la guerre en réunissant 
ici quelques figures relatives unique- 
ment au membre supérieur et qui 
viennent illustrer par l'exemple les 
cas qui nous ont paru prêter le plus 
fréquemment et le plus facilement à 
confusion. 


1° PARTICULARITES 
DE LA STRUCTURE OSSEUSE 


Ce n’est guére qu’au niveau de 


. | la main et plus particulièrement du 
"K ieges d'élection des condensalions osseuses ou des apparences de Carpe qu'elles présentent un réel 
A IE OC ne y figurent également. (Légèrement intérêt pratique. Les figures 4 et 2 
de la planche reproduisent des as- 

pects que l'on peut rencontrer assez fréquemment, à des degrés généralement moins 
accentués, et qui peuvent être limités à un seul os. On serait bien tenté d'y voir des 
raréfactions vacuolaires spéciales, des débuts de lésions diverses, des reliquats de trauma- 
tismes, etc., suivant leur situation, leur forme ou leur étendue. Or, il n’en est rien. Ce 
sont simplement des dispositions individuelles dans la disposition des zones compactes 
ct spongieuses. Il importe de bien les connaître et ne pas en oublier la fréquence lorsqu'on 
pense à établir un diagnostic de felure du grand os, de l'os crochu, du scaphoïde et du 
semi-lunaire, du premier et du dernier de ces os surtout, et de se rappeler que leur 


dans le diagnostic radiologique des blessures de guerre. 691 


disposition peut fort bien n'être pas absolument symétrique aux deux mains. Il sera bien 
rare d’ailleurs que de bons clichés pris sous des incidences différentes, des radiographies 
stéréoscopiques, au besoin, ne lèvent pas rapidement tous les doutes chez un observa- 
teur prévenu. 

Le schéma ci-joint donne les emplacements les plus fréquents des îlots de tissu 
compact ou des lacunes de tissu spongieux. 
Nous y avons fait figurer aussi les sésa- 
moides des doigts qui peuvent en imposer 
parfois, surtout les moins fréquents d’entre 
eux, pour des corps étrangers, au cours 
d'un examen un peu trop hâtif des clichés. 


2° VARIATIONS DANS LA FORME, 
L'ASPECT ET LE NOMBRE DES OS 


Si nous laissons de côté les variations 
de forme et d'aspect dues au développe- 
ment et qui, pour le coude et l'épaule en 
particulier, prêtent si facilement à confu- 7 
sion mais sont heureusement presque tou- | 
jours symétriques, en sorte que la compa- "8? — Gina types diferent de seaphotdes d'après 
raison des deux côtés lève tous les dou- on remarquera combien le type d peut prèter facilement à la 
tes (*), c'est encore à peu près exclusivement  Gontie lieu d'élection se trouve précistment. en central. au 
au niveau du poignet que nous retrouve- dessous du tubercule du scapholde n O O vjours au- 
rons les seuls cas difficiles. 

Pour les variations de forme il est un os surtout, le scaphoide, qui mérite d’être 


pris en considération, d’abord parce que son aspect n’est pas toujours semblable des deux 


e 


Fig. 3. — Carpe théorique présentant toutes les pitces 
osseuses anormales ou surnuméraires rencontrées 
jusqu'à ce jour. Face dorsale el face palmaire. D'après 
Pfitzner. (Encore cette figure donnée par Poirier dans 


son Anatomie, t. I, p. 470, est-elle aujourd'hui incom- 
pléte.) 


côtés et ensuite par la facilité avec laquelle certaines de ses images sur les plaques 
prétent au faux diagnostic de fracture. Les divers schémas ci-contre montrent les princi- 
pales formes relevées sur nos clichés, font voir les aspects de fausse fracture et 
expliquent des doutes que la radiographie stéréoscopique, que l’on ne saurait trop 
recommander pour l'étude des lésions du poignet, lèvera toujours. 


(1) Et les cas embarrassants de ce genre ne seront pas rares avec l'incorporation des plus jeunes classes. 


692 L'importance des variations du squelette 


Même au carpe, qui est également la région de leur plus grande fréquence et de leur 
plus réel intérêt pratique, les anomalies de nombre seront plus rares. Les schémas ci- 
joints empruntés à Poirier, montrent leurs diverses modalités et font comprendre leur 
intérêt : on les prend très facilement pour des fractures (ainsi qu'on l’a fait si souvent au 
niveau du pied) et le diagnostic différentiel peut se trouver, dans certains cas heureusc- 
ment rares, extraordinairement difficile. 

Notre figure 3 (Planche 13) donne un très bel exemple d'os triangulaire du carpe, 
(triquetrum secundarium) également appelé os intermédiaire de l'avant-bras (Cf. Poirier, 
Ostéologie, édit. 1911, p. 470). Ses dimensions et l'aspect de l'apophyse styloïde, ici par- 
faitement normale, ne prêtent pas dans ce cas à une erreur que l’on commettrait facile- 
ment lorsqu'il est de plus petites dimensions et moins fortement calcifié. Il faut éga- 
lement se garder de le confondre avec un fragment détaché du pisiforme ou du 
pyramidal (triquetrum bipartitum), ce que les dimensions normales et l'aspect de cet os 
semblent exclure, ou avec un pisiforme accessoire (ulnare externum), mais ce dernier est 
généralement très petil. 

On voit du moins, par cet exemple, les réelles difficultés de diagnostic que peut 
faire naître l'existence d'un os surnuméraire. 

C'est encore aux variations d'ordre morphologique du type dit réversif ou régressif 
par certains auteurs, qu'appartient l'apophyse sus-épitrochléenne de l'humérus dont 
nos figures 5 et 6 donnent deux exemples. En dehors de son 
intérêt anthropologique, cette production osseuse assez 
rarement rencontrée sur le vivant et dont les atlas radiolo- 
giques les plus complets ne fournissent, à notre connais- 
sance, qu'un ou deux exemples pris sur l’os sec, pourrait être 
très facilement confondue, chez des sujets ayant présenté 
une blessure du coude, avec une épine osseuse traduisant une 
lésion périostique. 

Cette erreur de diagnostic qui pourrait avoir à l’occasion 
la conséquence, d'ailleurs modérément grave, de conduire à 
une petite intervention chez un sujet accusant — comme 
c'est si souvent le cas chez les traumatisés — de persistantes 
douleurs dans la région (') est d’ailleurs pardonnable et ne 
peut être évitée que si l’on connaît le siège exact et le trajet 
obliquement dirigé en bas et en dedans de l'apophyse sus- 
épitrochléenne. On voit, en effet, sur notre planche (fig. 4) 

une petite épine osseuse d’origine traumatique et sus-épi- 

FE vue eae los see apres Por condylienne, celle-là, qui préterait facilement à erreur si 
RERO RS sa direction et les traces de réaction périostique qui s'aper- 
çoivent au-dessus d'elle, sur le bord de l'humérus éraflé, ne 

révélaient son origine réelle, indépendamment de sa situation. La figure ci-jointe 
reproduit le dessin donné par Poirier dans son Anatomie (loc. cit., p. 445). Rappelons 
que « du sommet de cette apophyse se détache sur le vivant une bandelette fibreuse 
qui va se terminer sur l'épitrochlée et l’aponévrose d'insertion du rond pronateur. 
Ainsi est créé un canal ostéo-fibreux sous lequel passent le nerf médian et une artère, 
l’'humérale ou la cubitale. Cptte anomalie, souvent associée à une division prématurée 


(*) On est d'ailleurs parfois obligé d'extirper l’apophyse sus-épitrochléenne vraie ? 


Journal de Radiologie Planche 13 
et d'Electrologie Mémoire Ledoux Lebard, Chabaneix el Dessane 


Fig. | et 2. Exagerations de dispositions trabéculaires normales Fig 3. Os triangulaire du carpe. 


et anomalies de structure osseuse. 


Fig. 4. Os triangulaire du carpe et production osseuse Fig. 5. Epine sus-épicondylienne d'origine traumatique. 
discutable au voisinage du trapèze. 


Marmand 


Fig. 6. Apophyse sus-épitrochléenne. Fig. 7. Autre’ exemple d'apophyse sus-épitrochléenne. 


(Imave prise de profil) 


Digitized by Google 


dans le diagnostic radiologique des blessures de guerre. 693 


de l'artère humérale, est homologue du « canal supra-condylien » que l’on rencontre 
normalement chez un grand nombre de mammifères ». 

La fréquence de celte anomalie peut être évaluée de manière très variable, de 
1 à 10 0/0 ou davantage, suivant que l’on ne fait entrer en ligne de compte que les cas 
très nets avec formation d'une apophyse véritable ou que l’on tient compte de la moindre 
aspérité, à ce niveau, de la surface de l'humérus. | 

Comme pour augmenter encore les chances d'erreur, la nomenclature anatomique 
internationale désigne cette production sous le nom de processus supra condyloideus. 

Nous passerons en revue dans des articles ultérieurs une série d'autres anomalies 
du squelette qui nous apparaissent comme plus particulièrement intéressantes au 
point de vue des erreurs de diagnostic qu'elles peuvent entraîner, tant dans la pratique 
civile qu'en radiologie de guerre. 


COMMENT DÉPISTER LES BLESSÉS JUSTICIABLES 
D'UN ÉLECTRODIAGNOSTIC 


Par J. PRIVAT 


Assistant, à Paris, du D’ Calot (de Berck). 


Les lésions nerveuses rencontrées chez les blessés de guerre ne présentent pas 
toutes d'emblée un tableau clinique si net que leur existence en soit rendue évidente : il 
n'existe pas sculement des sections totales du nerf se traduisant par une impotence com- 
plète et immédiate facile à reconnaître. Des nerfs, dont le tronc a été simplement contu- 
sionné par le projectile, forment plus ou moins lentement un névrome, d'autres ne sont 
que lentement englobés par un tissu fibreux cicatriciel ou par un cal osseux. Il s'écoulera 
un certain temps avant que les symptómes résultant de ces lentes formations patholo- 
giques soient suffisants pour créer une gêne; souvent le malade ne les signale même 
pas, c'est au médecin à les rechercher. Or, à ce stade, 15 jours ou trois semaines après 
la blessure, un traitement électrique peut avoir une grande efficacité ; seul, l’électrodia- 
gnostic, en faisant connaître les modifications des réactions électriques qui existent déjà, 
pourra fournir des données précises sur son opportunité et sa modalité. 

I] importe donc par un diagnostic clinique très serré de dépister sans aucune omis- 
sion tous les blessés pour lesquels un électrodiagnostic est indispensable et chez ceux-ci 
quels sont les nerfs à examiner. 


* 
» x 


Ce diagnostic de l'utilité d'un électro-diagnostic sera basé sur l'interrogatoire du 
blessé et sur l'examen clinique des fonctions des troncs nerveux suspects. 

Le blessé vous renseignera : d’abord sur le siège de la blessure et ses complications, 
puis sur la date de cette blessure. 

Pour interroger le nerf présumé lésé, vous demanderez au malade d'exécuter cer- 
tains mouvements particulièrement choisis pour mettre en évidence la perte ou la conser- 
vation de la fonction du nerf. 


Siège de la blessure. Complications. — Il importe de faire préciser exactement les orifices 
d'entrée et de sortie du projectile, ainsi que sa nature, pour voir si dans son parcours il a 
pu rencontrer un {ronc nerveux. 

S'il existe des incisions, repérez leur siège et sachez pourquoi elles ont été faites : 
extraction de corps étrangers, phlegmon, etc. 

S'il y a fracture, palpez le cal, appréciez ses dimensions et souvenez-vous que : 

La fracture du 1,3 moyen de l'humérus s'accompagne souvent de paralysie radiale. 

Celle de l'épitrochlée de paralysie du cubital. 

Celle de la tète du péroné de paralysie du sciatique poplité externe. 


Date de la blessure. — Cette notion de date est essentielle. En effet, si vous pensez 
qu il peut y avoir lésion nerveuse, et nous venons de voir comment l'interrogatoire du 


LÉGENDES DE LA PLANCHE CI-CONTRE 


Fig. 1. — Paralysie du circonflexe. — Le blessé ne peut pas écarter le bras dans le [plan du corps. 

Fig. 2. — Paralysie du musculo-cutané. — La main étant en supination, le blessé ne peut pas fléchir 
l'avant-bras sur le bras. 

Fig. 3. — Dans la pronation, la flexion de l'avant-bras est produite par le long supinateur (radial), 
qui fait alors saillie sur le bord radial de l’avant-bras. (Dans les paralysies du nerf 
radial, par lésion haut située, cette corde du long supinateur n'apparaît pas.) 

Fig. 4. — Paralysie du médian. — Le blessé ne peut pas fléchir complètement les dernières pha- 
langes du pouce et de l’index. Atrophie de l'éminence thénar (voir fig. 5). 

Fig. 5. — Paralysie du médian (Suite). — Le blessé ne peut pas opposer le pouce et le 5* doigt. 

Fig. 6 et 7. — L'adduction du pouce, dépendant du cubital, ne doit pas être confondue avec l’oppo- 


Fig. 


Fig. 


Fig. 


Fig. 


Fig. 
Fig. 


Fig. 


Fig. : 


sition, commandée par le médian. Dans l'opposition, la face palmaire du pouce 
regarde la face palmaire des autres doigts, il y a rotation du pouce (fig. 6); dans Pad- 
duction, la face palmaire du pouce regarde en dedans (fig. 7). 


8. — Paralysie du cubital. — Le blessé ne peut pas écarter ou rapprocher de Paxe de la main 


ses doigts étendus. 


9. — Griffe cubitale : Extension des premières phalanges des 4* et 5° doigts, avec flexion des 


autres phalanges de ces doigts. — Atrophie de l'éminence hypothénar. A la face 
dorsale de la main, sillons intermétacarpiens, surtout entre le 1” et le 2° métacarpiens 
(atrophie des interosseux). 


Paralysie radiale. — Le blessé ne peut pas relever le poignet sur l’avant-bras fléchi en 
pronation, étendre les premiéres phalanges des 4 derniers doigts sur leurs méta- 
carpiens. 


Le blessé, atteint de paralysie radiale, peut étendre les 2* et les 5° phalanges sur les 
premiéres, gráce á Paction des interosseux. 


Paralysie du crural. — Assis, le blessé ne peut pas soulever le talon au-dessus du sol. 


. — Paralysie du sciatique poplité externe. — Le blessé ne peut pas fléchir le pied, étendre les 


cs 
. 


orteils. 


Paralysie du sciatique poplité interne. — Le blessé ne peut pas étendre le pied, fléchir les 
orteils. 


Steppage. — Dans la paralysie du sciatique poplité externe, à chaque pas, le blessé 
fléchit fortement le genou pour ne pas accrocher le sol avec la pointe du pied qu'il 
ne peut pas relever. 


J. Privat. 697 


NERF MOUVEMENTS SENSIBILITÉ ASPECT DU MEMBRE | TROUBLES 


TROPHIQUES. 


Membre supérieur. 


Circonflexe .{Ecartement volontaire du bras|Anesthésie face!Epaulette fondue. Nuls. 
(fig. 1). dans le plan du corps im-]} postérieure defAtrophie du deltoïde. 
possible. l'épaule. 
Museulo- [Flexion du coude impossible; Anesthésie face[Bras en manche à balais. Nuls. 
cutané. quand le bras est en supina-| externe de  [Atrophie biceps et brachial 
(fig. 2 et 5). | tion. (Dans la pronation, le! Pavant-bras. antérieur. 
long supinateur fléchitlavant- 
bras.) 


Médian. . .[(Impossibilité de la flexion Anesthésie face/Main plate, main de singe Peau de 


(fig. 4 et 5) | complète de la dernière pha- palmaire (atrophie de Véminence thé-|lindex et du 
lange de l'index. de l'index. nar). Légère flexion perma- médius 
Opposition du pouce et du nente des deux dernières| vernissée. 
y" doigt impossible (fig. 6 et 7). phalanges de l'index et du) Cyanose 
médius. de la moitié 
externe 


de la main. 


Cubital. . .[inpossibilité de Vabduction| Anesthésie {Griffe cubitale : Extension des|Peau du 5 et 
(fig. 8 et 9). | et de l'adduction des doigts! du 5* doigt. premières phalanges du 5* et] de la moitié 
étendus, surtout pour l'auri- du 4° doigt, avec flexion des interne 
culaire. 2*et 3° phalanges de ces doigts.| du 4° doigt 
Paresse de la flexion complète Atrophie de l'éminence hypo-| vernissée. 
de Pannulaire et de Pauricu- thénar. Sillons intermétacar- 
laire. piens à la face dorsale de la 


main surtout entre le 1°" et 
le 2° métacarpien (atrophie 
des interosseux). 


Radial.. . 
(fig. 10). 


.|Impossibilité d'étendre les Anesthésie 

premières phalanges des 4| face dorsale 
derniers doigts sur leurs mé- du pouce. 

tacarpiens et la main sur 

lavant-bras. 

L'extension des 2° et 5° pha- 

langes sur la première est 

possible, car elle est faite par 

les interosseux (fig. 11). 


Main tombante à l'extrémité 
de l'avant-bras fléchi en pro- 
nation. 


Nuls. 


EEE eme) — meaa 


Membre inférieur. 


Crural.. . .¡Impossibilité, étant assis, de; Anesthésie MARCHE Nuls. 
(tig. 12). détacher le talon du sol, en] face interne [Quand le blessé descend un 
étendant le genou. de la jambe. | escalier le membre fléchit; 


le genou se dérobe. 


Sciatique . .|Impossibilité, le malade étant! Anesthésie de |Impossible. Cyanose 
couché sur le ventre, de sou-|tout le pied sauf du pied. 
lever la jambe au-dessus dujune légère bande 
plan du lit. sur le bord interne. 

Sciatique ¡Extension des orteils et flexion| Anesthésie Steppage : A chaque pas le Nuls. 
poplité: du pied impossibles. face dorsale malade fléchit fortement le 
externe. du pied. genou pour ne pas accrocher 
(fig. 45). le sol avec la pointe du pied 
qu'il ne peut relever (fig. 15). 
Sciatique |Flexion des orteils et exten-| Anesthésie [Sur le talon. Nuls. 
poplité sion du pied impossibles. face plantaire 
interne. du pied, 
(fig. 14). sauf une légère 
; bande sur le 


bord interne. 


698 Comment dépister les blessés justiciables d'un électrodiagnostic. 


blessé a pu faire naitre ce soupçon, vous devez examiner la fonction du nerf et, quand 
celle-ci existe mais n'est pas parfaite, vous n'avez pas le droit de vous prononcer sans 
¿lectro-diagnostic dans les deux cas suivants : 

1” En présence d'une blessure récente (moins de deux mois) parce qu'alors les 
lésions n'ayant pas encore acquis tout leur développement, les symptômes cliniques 
seuls peuvent être insuffisants pour les déceler. 

2° Quand la blessure, au contraire, est ancienne (plus de huit mois) parce que la 
fonction peut s'être améliorée sans que pour cela les réactions électriques soient encore 
redevenues normales. Cette seconde catégorie de blessés n'offre d'intérêt à être reconnue 
que lorsqu'il s'agit d'instituer un traitement électrique, car ce traitement mal dirigé 
pourrait être funeste (par exemple prescription de faradique à un muscle qui ne réagit 
pas encore à ce courant). 


INTERROGATOIRE DU NERF 


Celui-ci se fera assez rapidement; en effet, les lésions nerveuses d'une certaine gra- 
vité que Pon rencontre à la suite de blessures de guerre siègent sur les troncs nerveux 
et non sur leurs branches collatérales; elles sont dues à un traumatisme direct ou à une 
compression par tissu fibreux ou osseux; or, dans ces conditions, on peut admettre, en 
se basant sur l'expérience de la clinique, que, dans la très grande majorité des cas, ces 
lésions se traduisent par la perte d'un ou deux mouvements particuliers, toujours les 
mèmes pour chaque nerf, et cela quelle que soit la hauteur à laquelle siège la lésion. 

Ce qui revient à dire que pour être fixé sur l'intégrité d'un nerf, il suffit de faire exé- 
culer par le blessé non pas tous les mouvements auxquels préside ce nerf, mais seule- 
ment un ou deux convenablement choisis et de constater leur existence ou leur aboli- 
tion ('). Par exemple, si le blessé peut écarter et rapprocher de l'axe de la main ses doigts 
étendus, on peut conclure que le nerf cubital est intact. 

Dans deux tableaux destinés l'un au membre supérieur, l'autre au membre inférieur, 
nous avons essayé de résumer comment interroger chaque nerf en particulier. 

Les troubles sensitifs sont moins importants que les troubles moteurs, en raison 
des nombreuses récurrences, anomalies ou anastomoses el aussi en raison du psychisme 
du blessé qui peut dénaturer les sensations. Nous n'avons mentionné pour chaque nerf 
qu'une partie de son territoire sensitif, celui qui est le plus' dépourvu d'anastomoses. 

Les troubles trophiques nous ont paru inconstants et, quand ils existent, ils ne vien- 
nent généralement que confirmer un diagnostic déjà évident. 

Enfin quand un nerf est paralysé, le membre prend plus ou moins rapidement une 
attitude caractéristique; celle-ci n'est pas constante mais, quand elle existe, elle permet 
de reconnaître souvent à première vue quel est le nerf lésé. Au membre inférieur c'est 
surtout la marche qui prend de ce fail des caractères particuliers. 


CONCLUSIONS 


Lorsqu'une blessure de guerre de par son siège, vous fait craindre l'existence d'une 
blessure nerveuse, vous demandez au malade, suivant les cas, d'écarterle bras du tronc, 
de remuer ses doigts, d'étendre ou de fléchir sa jambe, de remuer son pied et ses orteils 
ct si ces mouvements n'ont pas leur force et leur amplitude normales, et surtout si la bles- 
sure est récente ou ancienne, demandez un électrodiagnostic. 


(1) À la condition, bien entendu, que ces mouvements ne soient pas rendus impossibles par une ankylose, 
une section musculaire ou toute autre cause. 


UNE ANNÉE DE FONCTIONNEMENT 
DES DEUX CAMIONS RADIOLOGIQUES DE LA N° ARMÉE 


Par AUBOURG et BARRET 


Chargés des camions radiologiques n° 5 et 5. 


Dès le premier jour de la mobilisation, M. le médecin inspecteur Troussaint décidait d'envoyer 
aux armées des formations radiologiques mobiles de campagne. Sous la direction de M. le médecin 
major Lamoureux, des camions furent réquisilionnés, le matéricl radiologique commandé et 
arrimé, le personnel désigné, et, en quinze jours, les équipages radiologiques étaient mis à la 
disposilion de M. le Général Commandant l'Arrière, pour être rattachés à la réserve sanitaire 
d'armée : Les deux camions dont nous avons été chargés, étaient mis à la disposition de M. le chef 
supérieur du service de Santé de la N* armée. 

Convenait-il que ces formations, au lieu d’être toutes formées en grand nombre dès le temps 
de paix, ne soient improvisées qu'au début méme de la campagne? On peut répondre hardiment 
par Paffirmative et voici pourquoi: la science radiologique, relativement jeune, a présenté de telles 
évolutions dans la technique, l’utilisation et partant le matériel, qu’une installation toute faite 
aurait été vide démodée; au contraire, en équipant, au moment même de leur service, les automo- 
biles radiologiques, la 7° direction a pu ainsi fournir aux armées, un matériel de tout premier 
ordre. 

A vrai dire, cette improvisation ne fut qu'une improvisation d'exécution, car la question avait 
été éludiée dans ses détails au comité technique du service de santé. (Médecin principal Sabatier. 
Communication orale.) Méme les radiologistes s'étaient préoccupés de l'emploi des rayons X en 
temps de guerre. A notre demande, notre savant collègue M. Hirtz avait fait, en février 1914, à la 
Société de Radiologie Médicale de France (Hirtz. Bull. et Mém. de la Société de Radiologie Médicale 
de France, 1914, n° 2, p. 67) une communication longue, très documentée, sur la « radiologie en 
campagne » et suivie d'une discussion où prirent part MM. Guilleminot, Béclére, Belot, Haret et 
Aubourg. Les deux points en discussions étaient : 1° Quel matériel doit être mis en campagne à la 
disposition des médecins radiologistes ? 2 Dans quelles formations de l'avant, dans quelles condi- 
tions le commandement peut-il et doit-il envoyer les voitures de radiologie? La guerre actuelle 
nous permet de répondre, par une pratique d'une année, à ces deux questions. 

Pour le matériel, nous pouvons dire que nos examens radioscopiques, avec le matériel de 
guerre dont nous disposons, valent les examens faits dans nos excellents laboratoires de radiologie 
des hôpitaux de Paris, à Boucicaut et aux Enfants Assistés. 

Pour l'utilisation des rayons X dans Jes formations de l'avant, notre médecin d'armée 
envoie nos voitures dans n'importe quelle formation de l'avant quand un examen radiologique lui 
est demandé pour un blessé : Par la facilité de déplacement de notre matériel, les blessés peuvent 
être examinés dès que le chirurgien de l’ambulance le désire. Les instructions de M. le médecin 
d'armée, dont nous donnerons plus loin les détails, ont abouti à ce fait que les examens aux rayons X 
ont été de plus en plus demandés par toutes les formations: la formule de l’utilisation des rayons X 
en campagne est donc ainsi trouvée et démontrée. 


* 
x + 


Pour la première fois, les rayons X ont été systématiquement employés dans l’armée française 
en campagne. Sans doute, la guerre des Balkans, la guerre russo-japonaise, avec de rares unités 
radiologiques avaient déjà fourni d'intéressantes données. Mais jamais des formations radiologiques 
d'armée, dans leurs rendements, dans leur liaison avec le commandement, n'avaient donné une 
pratique continue aussi longue. I] nous paraît donc intéressant et utile de donner une vue 
d'ensemble : 

4° du matériel fourni par la 7° direction; 

2° De l’utilisation de ce matériel dans la N° armée, suivant les ordres de M. le médecin d'armée, 
et des résultats pratiques ainsi obtenus pour fournir aux chirurgiens de l'avant des données 
radiologiques utiles pour le diagnostic et le traitement. 


700 Aubourg et Barret. — Une annee de fonctionnement 


I. — ÉQUIPEMENT RADIOLOGIQUE DU CAMION 


La maison Gaiffe-Gallot a été désignée pour fournir notre matériel et l'arrimer dans un camion 
réquisitionné, choix très heureux, puisque le matériel, après un an de fonctionnement intensif est 
en parfait élat. 


5° MATÉRIEL RADIOLOGIQUE 


A. Générateur électrique. — Le courant électrique est fourni par un groupe électrogène Ballot. 
80 volts. 12 ampères. Les instruclions données par le constructeur ont permis un excellent fonction- 
nement. Encore faut-il savoir que le rendement du groupe n'est parfait que s’il est convenablement 
surveillé et entretenu. Aussi nos groupes sont-ils nettoyés systématiquement chaque semaine. Les 
hommes du camion ont été envoyés à l'usine Ballot pour recevoir tous conseils sur le diagnostic 
des pannes et leurs réparations faciles, qu'il s'agisse du moteur à essence avec son refroidisseur, 
ou de la dynamo. 

La dépense du groupe en essence est estimée à un litre par heure. Et comme le réservoir 
contient 5 litres, on pourrait croire que la marche sans recharge est de 5 heures. En réalité, le 
groupe consomme près d'un litre et demi par heure: son fonctionnement sans arrèt n'est donc que 
de trois heures et demic à 4 heures. A ce moment, le groupe est arrèté durant 2 à 3 minutes pour 
permettre la recharge, car la recharge en marche serait imprudente. 

Après 10 mois, à en juger par nos cahiers, du nombre d'examens pratiqués, on peut estimer à 
1700 heures, la durée de fonctionnement de nos groupes: deux fois ces groupes ont été envoyés 
chez le constructeur pour permettre une revision plutôt prévovante qu'indispensable: un mauvais 
fonctionnement, des ratés, avaient pour cause, non pas des lésions structurales du groupe, mais 
soit un encrassement dù à l'emploi d'huiles de qualité inférieure, soit l'insuffisance de quelques 
Joints. 

La marche du groupe est naturellement autonome; elle ne dépend nullement du moteur du 
chassis. Cette combinaison présente des avantages certains; indépendance de la dynamo au point 
de vue de son emplacement, accouplement permanent plus sûr et plus simple avec le moteur, 
moteur à régulation automatique et de caractéristiques appropriées au travail qu'il doit fournir. 

Nous ignorons actuellement le rendement des accumulateurs adoptés dans certains types de 
voitures; mais on ne peut discuter la supériorité du groupe électrogène qui offre une source 
indépendante et de fonctionnement beaucoup plus sûr; une batterie d'accumulateurs ne pourrait 
d'ailleurs atteindre une puissance équivalente à celle de nos groupes qu’en sortant des limites de 
poids et de volume imposées par les nécessités du transport; elle nécessite une organisation de 
recharge, elle est beaucoup plus fragile que le groupe et se trouve exposée par les cahots de la 
route, à des avaries multiples. 

Enfin, notre groupe électrogène a pu servir non seulement à alimenter nos tubes à rayons X, 
mais encore à éclairer au besoin les ambulances; les essais que nous avons faits, sur les indications 
de M. le médecin, ont abouti à l'adoption d'un type très pratique d'éclairage électrique, dans 
l « Auto de lumière et de stérilisation » offerte à notre armée par la S. S. B. M. et annexée a unc 
ambulance du front. 


B. Condensateur de garde. — Un condensateur de garde est annexé; il est destiné à protéger la 
dynamo contre les surtensions produites dans le circuit primaire par le fonctionnement de l'inter- 
rupteur. 


C. Tableau de commande. — Ce tableau comprend : un voltmètre, un ampéremétre, un rhéostat 
de vitesse du moteur de l'interrupteur, un interrupteur général, un interrupteur moteur. 


D. Bobine d'induction et interrupteur. — La bobine verticale Rochefort-Gaiffe n° 1, nous a donné 
un excellent rendement, à une condition, c'est que l'interrupteur Blondel-Gaiffe soit, comme le 
groupe électrogène, systématiquement nettoyé et presque à chaque usage. En effet, les cahots de 
la voiture ont pour effet d'amalgamer le mercure dans les buses. Le diélectrique gazeux est fourni 
soit par des vapeurs d'éther, soit par du gaz d'éclairage. Le gaz est pris directement sur une 
conduile ou emmagasiné dans un sac en caoutchouc, rempli au moment du départ du camion. 


E. Câble de transport électrique. — Ce câble a une longueur de 25 mètres et relie le tableau de 
commande, toujours en place dans le camion, au tableau de commande du matériel transporté 
dans la pièce où s'exécute l'examen radiologique. 


des deux camions radiologiques de la N° armee. 701 


F. Table a examens. — La table á examens, trés pratique, est une table pliante, dont le tablier, 
très transparent aux rayons X, est en bois contre-plaqué à 4 épaisseurs, en sapin de Norvège. 

Comme support d’ampoule, l'un de nous emploie une glissière à crémaillère avec diaphragme ; 
l'autre emploie un pied-support moyen, modèle Gaiffe, dont les roulettes sont ajustées sur un rail 
le long de la table. Ces deux méthodes permettent les déplacements de Pampoule, de façon à 
pouvoir examiner le sujet des pieds à la tête. Cette table permet non-seulement les examens 
couchés, mais aussi les examens des malades debout. 

La solidité de cette table est à toute épreuve. Malgré les manœuvres plus ou moins douces des 
brancardiers qui apportent les malades, malgré le poids et les heurts des brancards (car le malade, 
au besoin, peut être examiné directement dans son brancard posé sur la table), sa robustesse s'est 
maintenue sans aucun incident. 


G. Tube à rayons X et soupapes. — L'un de nous emploie des tubes Chabaud à osmo-régulateur, 
l’autre des tubes Pilon, dernier modèle O M., avec régulateur Bauer. 

La prévision pour chaque voiture est de 5 tubes et 2 soupapes. 

Depuis 12 mois, pour 4530 examens, nous avons eu 12 tubes hors d'usage, soit une moyenne de 
un tube pour 577 examens. 

Nos tubes tiennent d'autant mieux, que le même régime leur est imposé; l’un de nous fait ses 
radioscopies avec un milliampère (tubes Chabaud), l’autre avec 2 à 1/2 milliampères (tubes Pilon). 
Si la luminosité est un peu moindre dans le premier cas, ce désavantage relatif est compensé par 
une plus grande sécurité des mains de l'opérateur, surtout quand on sait le nombre d'examens 
pratiqués et la nécessité fréquente de se déganter pour marquer les repères cutanés. 

Pour les radiographies, ce qui est pour nous l'exception, nos tubes suivent généralement le 
même régime (l'intensité maxima donnée par l'installation est de 4 à 5 milliampères avec des rayons 
de pénétration moyenne. Une telle intensité est très facilement tolérée par l'ampoule Pilon O M., 
dont la limite de résistance dépasse de beaucoup ce chiffre). C'est une radiographie lente (1 à 
10 minutes), si elle est faite sans écran. Une radiographie moyennement rapide (10 à 40 secondes), 
si elle est faite avec les écrans intensificateurs; trois modèles sont à notre disposition, un 18/24, 
un 24/50, un 30/40. 


H. Accessoires de photographie. — Nos camions sont munis des produits de photographie avec 
tous les accessoires de laboratoire. 400 plaques photographiques de tous formats, 500 feuilles 
calques de toutes dimensions ser- 
vent à la documentation. L'intérieur 
du camion a été aménagé pour ser- 
vir de laboratoire de développement. ee ' 

Il convient aussi de noter une ATT Doi VOS 
grande quantité de petits acces- AT ot sers 38 > 
soires, tels clés, bures, boudinet- t rib) FERE") 
tes, etc..., pour permettre des répa- 
rations urgentes. 


- 


2° CAMION RADIOLOGIQUE 


Nos deux camions (fig. |) sont R, 
des automobiles Saurer, 50 H P, FP nmn cual ' |: a 
types voitures de livraisons (réquisi- Mae NS CAPA ay PAN, ARA Re 
tionnés chez Gaston Menier). L'éloge = — Sun —* 
de la solidité, de la robustesse de 
ces camions est tout mérité. Nous 
avons fait, au compteur, depuis un an, 24 780 kilomètres, nous pouvons dire sans aucune panne. Et 
cette constatation a d'autant plus de valeur que nos camions ont parcouru des routes invraisem- 
blables depuis l'hiver, sur un sol détrempé (l'un de nous a été enlisé toute une nuit) jusqu’à ce 
printemps, sur un sol défoncé et présentant toutes sortes d'aspérités et de trous. Il faut avoir 
voyagé sur ces chemins encombrés de convois, avoir ressenti tous les cahots du camion pour se 
douter de la robustesse de ces camions Saurer. En palier, ils peuvent faire 30 à 36 kilomètres à 
l'heure; en côtes, 10 à 20 kilomètres, avec une charge effective de 4500 kilogrammes (voiture, 
3000 kilos; matériel, personnel, essence, etc..., 1500 kilos). La dépense d'essence est de 50 à 5 litres 
aux 100 kilomètres, suivant le profil de la route; c'est ainsi que, en 10 mois, nous avons dépensé 
10 500 litres d'essence (y compris les dépenses du groupe électrogène). 

Mais, malgré toute la robustesse structurale de nos camions, nous devons dire que nos absences 


Fig. 1. — Vue du camion automobile de Radiologie. 


702 Aubourg et Barret. — Une annee de fonctionnement 


de pannes sont dues pour une bonne part à notre personnel. Nos chauffeurs avaient été choisis 
comme excellents conducteurs et excellents mécaniciens. 

Le camion du type Saurer choisi est-il le type idéal pour la radiographie de campagne? Assu- 
rément oui. Il serait dangereux pour le matériel, et nous croyons que l'expérience l’a prouvé, de 
choisir un camion de petites dimensions, moins robuste, moins solide; avec nos camions, nous 
avons évité tout ennui de transport. Peut-être la seule amélioration serait, idéalement, que le centre 
de gravité soit un peu surélevé et la carrosserie plus haut placée sur le châssis, comme dans les 
camions militaires usuels; mais c'est là un point de détail. 


3° ARRIMAGE DU MATERIEL DANS LE CAMION 


C'est, à notre avis, un véritable tour de force de la part de la maison Gaiffe-Gallot d’avoir pu 
arrimer dans ce camion tout un matériel aussi fragile, sans qu'aucun ennui sérieux ne s'en soit 
suivi en 12 mois. Une circulaire du G. Q. G. a 
2 | 7” précisé à nouveau les instructions données par 
me la 7° Direction, au moment de l'équipement des 
camions : fibres de bois pour les verres, trous 
pour les porte-ampoules, courroies de cuir pour 
les boîtes en bois, boulons à écrou ou tire-fond 
pour le matériel. En suivant ces prescriptions 
depuis le premier jour, notre matériel est de- 
meuré en bon état. 

La pholographie ci-jointe (fig. 2) montre le 
détail de l'arrimage intérieur du camion. Le 
groupe électrogène (découvert au moment de la 
prise de l'épreuve) est recouvert d'un capot : 
c'est la boîte n° 1. Deux boites, n” 2 et 5, placées 
sur le côté droit, contiennent, l’une les plaques 
radiographiques, l’autre les accessoires de pho- 
tographie. Une boîte n° 4, placée sur le côté 
gauche, contient les accessoires de radiologie. 

Ces quatre boîtes, d'un poids très lourd, 
sont placées sur le plancher du camion; au con- 
traire, cinq boîtes plus légères contenant les 
trois ampoules, les deux soupapes, la cupule du 
tube, sont arrimées sur une planche à mi-hauteur 
de la voiture. 

Sur les côtés de la voiture sont placés le pied 
support, les deux tableaux de commande. Enfin, 
la bobine est calée dans une boîte en bois, dont 
la partie supérieure contient l'interrupteur. In- 
terrupteur et bobines reposent sur un coussin 
de 4 épaisseurs de feutre. 

L’essence, les pneumatiques, les jantes amo- 
biales sont placés sur le toit du camion. Nous 
emportons toujours 150 à 200 litres d'essence en 
plus du plein de 70 litres dans le réservoir. 

L’excellent arrimage fait par la maison Gaiffe 
nous a permis non seulement de conserver le 
matériel en bon état, mais aussi d'éviter des in- 
disponibilités prolongées. En 12 mois, notre 
temps d'indisponibilité a été, pour chacun de 
nous, de 20 jours; nous constatons par année, 


Fig. 2. — Arrimage du matériel dans le camion 
pour le trajet. dans nos installations fixes des hópitaux de 


Paris, des temps pareils d'indisponibilité pour 
la réparation de matériels quand même très fragiles, quoique ne subissant pas les heurts du tran- 
sport et surtout la fréquence des emballages et réemballages continuels. 


des deux camions radiologiques de la N° armee. 703 


4 INSTALLATION DU MATÉRIEL RADIOGRAPHIQUE 


Un seul accident nous est survenu, l’un de nos camions a été incendié. Cette indisponibilité 
toute fortuite de 25 jours ne doit pas entrer en ligne de compte dans nos indisponibilités de fonc- 
tionnement. | 

Dès notre arrivée dans une formation sanitaire, nous demandons au médecin-chef de mettre à 
notre disposition une pièce de dimension minimum de 4 mètres sur 2 mètres. La photographie 
ci-jointe de l'installation déployée, montre quelle place minime peut être exigée pour l'emploi des 
rayons X. La preuve en est que, dans les formations automobiles chirurgicales, les examens radio- 
logiques se font dans le camion lui- 
mème. ll n'est donc pas besoin de 
tente annexe; c'est, à notre avis, 
une complication inutile. 

Même les hasards de la cam- 
pagne nous ont obligé de pratiquer 
nos examens dans n'importe quel 
endroit. Il est telle ambulance pla- 
cée près d’un passage à niveau, et 
nous opérons dans la modeste salle 
du garde-barrière; telle ambulance 
ou un médecin-chef a été radiogra- 
phié pour une lésion de la hanche 
dans un gourbi, dans une pièce de 
dimensions minuscules ; telle ambu- 
Jance où nous opérons dans une 
modeste pièce de pétrin de boulan- 
ger au devant du four. 

Pratiquement, aussitôt fait le 
choix de la pièce à examens radio- 
logiques, l'obscurité y est faite par 
des moyens de fortune : couvertures 
de lits de malades, rideaux noirs 
du matériel du camion. Meme, dans 
des circonstances difficiles, on pour- 
rait se passer de l'obscurité de la Fig. 3. — Le matériel mis en place, prêt à fonctionner. 
salle: nous avons en effet des bon- 
nettes pour nos écrans et l'expérience a ¿té faite, par l'un de nous, devant M. le médecin inspecteur 
Troussaint, du repérage d'un corps étranger, une après-midi ensoleillée, au mois d’août, dans la 
cour même du Val-de-Gráce. Encore pouvons-nous ajouter que la nuit peut remplacer l'obscurité 
artificielle des rideaux et des couvertures; nous en avons fait la vérification pratique dans un H. O. E. 
au début de la campagne. 

Pendant la préparation de l'obscurité de la salle d'examen, les hommes du camion descendent 
de celui-ci la boîte n° 4, la bobine, la table, le pied support, et montent l'installation suivant la 
photographie annexée (fig. 3). 

L'installation complète demande 40 à 60 minutes, le moteur est misen marche, puis l'interrupteur, 
(après avoir été nettoyé) et l’ampoule est centrée. Le remballage du matériel demande 20 à 30 
minutes. 


5° PERSONNEL DU CAMION 


Chaque camion comprend : 1° un médecin radiologiste de carrière; 2° un électricien; 3° un 
chauffeur. 

La présence d'un électricien nous parait indispensable; on ne se doute pas, surtout après les 
transports plus ou moins cahotés, de la quantité de petits détails à vérifier sur toutes les pièces qui 
constituent notre matériel; c'est au fait d’avoir à notre disposition deux électriciens de la maison 
Gaiffe très au courant de la construction des appareils et de leur maniement que nous devons de 
n'avoir eu que de très courtes indisponibilités. A notre connaissance, depuis 12 mois, nous avons 
pu, l'un ou l’autre, faire immédiatement, sans retards, les examens radiologiques qui nous étaient 
demandés. 


704 Aubourg et Barret. — Une année de fonctionnement 


L'électricien est chargé de toute la partie du matériel de rayons X, le chauffeur est chargé du 
camion et du groupe électrogène. Le chauffeur demeure dans la voiture pour surveiller le groupe 
électrogène ct l'interrupteur, tandis que l'électricien, près du tableau de commande du tube, dirige 
le jeu des manettes pour régler l'intensité et dispose soit de l'osmo-régulateur, soit de la pompe à 
air, de facon à maintenir le tube au même régime, tandis que le médecin fait l'examen. 

Au résumé, ce matériel de radiologie de moyenne intensité, bien arrimé dans un camion solide, 
nous a permis durant des mois, un fonctionnement ininterrompu ; il est actuellement en excellent 
état, bien qu'après un parcours de 24780 kilomètres. La preuve de sa solidité est donnéc par ce fait 
qu'il a été désemballé, monté et réemballé 554 fois (du 25 août 1914 au 28 août 1915): ce chiffre se 
passe de commentaires pour affirmer l'excellence du matériel. 


Il. — UTILISATION DU CAMION RADIOLOGIQUE EN CAMPAGNE 


1° ORDRES DU MÉDECIN DE L'ARMÉE 


Notre médecin d'armée a ainsi réalisé le mode d'emploi de nos deux camions radiolo- 
giques. 

Les équipages radiologiques, de la réserve sanitaire d'armée, ont été placés au siège de la 
D. E. S. près de la direction du service de santé de l’armée. 

Toutes les formations sanitaires appartenant à l'armée ou dépendant momentanément de la 
zone de l'armée, (comme les formations régionales), ont été averties que les camions radiologiques 
seraient mis à leur disposition dès que la demande en serait faite par un chirurgien, même pour 
un seul blessé. Cette demande est faite soit par la voie hiérarchique, par l'intermédiaire des 
directeurs du service de santé des corps d'armée, soit dans les cas urgents à la direction mème du 
service de santé de l'armée, par voie télégraphique ou téléphonique. Les demandes de voitures 
radiologiques nous sont aussitôt transmises et l’on peut dire qu’en moins de 2 heures, les rayons X 
peuvent fonctionner à Pendroit désigné, car la plus grande distance entre Pambulance du front la 
plus éloignée et la D. E. S. est de 40 kilomètres. 

C'est donc le médecin traitant qui demande les rayons X. Ce principe appliqué pareillement au 
laboratoire de bactériologie et de chimie de l’armée, fixe en temps de guerre l'utilisation du temps 
de paix de toutes les méthodes de laboratoire, toujours secondaires à une demande du chirurgien 
ou du médecin traitant. Les sciences médicales annexes ne viennent ct ne doivent venir qu'après 
l'examen clinique, pour confirmer un diagnostic établi ou l'orienter s'il est indécis ou imprécis. 
C'est donc au médecin de solliciter le rôle des rayons X, complémentaire de l'examen clinique; les 
ordres du médecin d'armée le précisent. 

Les camions ne sont pas rattachés à telle ou telle formation d'ambulance de triage, comme il 
avait été proposé; ne sont pas annexés à telle ou telle ambulance spécialisée; ne font pas de 
tournées à dates régulières par huitaines ou par quinzaines dans tel ou tel secteur, mais 
appartiennent à toutes les formations d'armée; le droit de les utiliser appartient à tout médecin 
traitant de l’armée. 

Les ordres écrits de M. le médecin d'armée, ont été complétés très heureusement par des 
visites provoquées aux ambulances du front. Il faut dire qu’au début, le plus grand nombre de nos 
confrères ignoraient non-seulement nos formations (qui étaient en somme des néo-formations), 
mais surtout le rendement pratique de nos appareils pour les renseignements à fournir. 


2° DEMANDES DES MÉDECINS DE L'AVANT 


Puisque l'emploi des rayons X est laissé par Monsieur le Médecin de l’armée à la disposition 
des médecins et chirurgiens traitants, il est intéressant de noter dans quelles conditions les méde- 
cins de l’avant font appel aux rayons X. 

Le fait qui domine le fonctionnement d'une ambulance de l'avant, c'est la multiplicité des 
fonctions du médecin au moment de l'arrivée d'un grand blessé; il lui faut parer au plus pressé; 
c'est l'état général du blessé. Même les conditions matérielles de l'installation convenable du blessé 
dans Pambulance, priment un examen médical approfondi. Les opérations de déshabillage, de 
nettovage, de couchage, de premiers réconforts alimentaires ou liquides, en un mot, tous les actes 
d'hospitalisation, précèdent l'examen clinique complet. Puis, comme il s’agit souvent d'une ques- 
tion de vie ou de mort, si l'état général préoccupe le chirurgien dès les premiers moments, l'état 
local, dont les rayons X pourraient fixer certains détails, passe au second plan. Il est donc faux de 


des deux camions radiologiques. de la N: armee. 709 


penser que Pexamen aux rayons X devrait ¿tre la première opération pour un blessé entrant à 
l'ambulance ; cette opinion est controuvée par la pratique et contraire même aux principes géné- 
raux d'un bon examen clinique. 

Mais quand, après quelques heures, l'état général est devenu meilleur (el chacun de nous 
constate combien le simple repos dans une bonne hospitalisation est un important facteur), quand 
le diagnostic clinique est sinon établi, du moins orienté, à ce moment, l'emploi des rayons X peul 
être utile, parce que (état local prime l'état général devenu meilleur; à ce moment, le médecin a 
toute liberté pour demander l'examen aux ravons X. 

ll y a plus; l'emploi des rayons X est souvent oublié, du moins laissé de côté au moment des 
afflux d'un grand nombre de blessés arrivant de moment en moment dans une ambulance du 
front; les médecins souvent débordés de besogne matérielle, vont avec raison au plus pressé; à ce 
moment, les méthodes de laboratoire ne peuvent matériellement pas être employées. Nous en 
avons eu souvent la preuve à la suite de chaudes affaires locales; nos périodes d'inactivité relative 
correspondent aux périodes de suractivité des ambulances (hospitalisations, opérations d'extrême 
urgence, évacuations). Nos chiffres d'examens dans une période de grande activité de notre armée, 
durant tout un mois, démontrent cette assertion. 

ll ne faudrait pas croire que cette inulilisation des méthodes radiologiques au moment des 
périodes de suractivité des ambulances pourrait ¿tre corrigée par l'adjonction d'un plus grand 
nombre de voitures radivlogiques; une ambulance de l'avant recevant 400, 800, 1500 blessés ne 
pourrait matériellement pas s'occuper de radiologie, méme avec 5 ou 10 installations, puisque le 
médecin assiste à l'examen aux rayons X. Sa tâche est alors toute autre. Et nous ne parlons que de 
radioscopies, que dire si nous étions obligés de ne faire que des radiographies? 

C'est donc secondairement. quand le chirurgien peut s'occuper de l'état local, que nous sommes 
appelés à faire des rayons X. 


3° RADIOSCOPIE ET RADIOGRAPHIE 


Le fait qui domine le fonctionnement de la radiologie aux armées est la nécessité de pratiquer 
pour tous les blessés des examens radioscopiques, la radiographie est et doit être l'exception. 

Dans les conditions de fonctionnement intensif, des formations d'avant (l'un de nous a dú 
examiner un après-midi jusqu'à 50 blessés et localiser 55 corps étrangers) il ne s'agit pas de discuter 
les avantages respectifs de la radioscopie, encore moins nos préférences personnelles : il convient 
d'aller vite et de donner un renseignement rapide et sûr. 11 faut des moyens simples adaptés aux 
circonstances. Et grâce à nos installations, nous pouvons dire que la radioscopie seule est sur le 
front la méthode de choix; il n'y a pas à chercher de fins détails de structure osseuse, des carac- 
tères différentiels de lésions viscérales; nous avons à examiner des fractures, des thorax et surtout 
des corps étrangers, toutes choses parfaitement visibles à l'écran quel qu'en soit le siège, et surtout 
visibles par n'importe qui, sous réserve d'une bonne adaptation rétinienne de l'observateur par un 
séjour d'une dizaine de minutes dans l'obscurité. 

Certains de nos collègues du front, donnaient avant la guerre leur préférence à la radiogra- 
phie; nous n'avons pas eu de peine à leur montrer et à leur prouver qu'en chirurgie d'armée la 
radioscopie peut et doit remplacer la radiographie. 

Est-ce à dire que nous avons complètement délaissé Ia méthode radiographique, assurément 
non. ll est tels cránes, tels rachis, tels coudes dont nous avons pris des clichés quand nous jugions 
l'examen radioscopique seul, insuffisant. Mais notre proportion de radiographies a été insigni- 
fiante : 515 clichés pour 4550 blessés. Encore faut-il ajouter que certains de ces clichés n’ont eu 
d'autre but que la documentation ultérieure pour des cas très intéressants ou typiques de lésions 
courantes observés. Ces clichés en très petit nombre n'ont nullement encombré nos voilures. Après 
les examens radiologiques, nous laissons au médecin-chef de la formation, le double écrit des notes 
que nous avons consignées pour chaque blessé, sur nos cahiers d'observations. 


4” RÉSULTATS CLINIQUES 


Nous sommes demandés pour trois ordres d'examens : 1° L'examen des fractures; 2° l'examen 
des lésions du thorax; © surtout la recherche et la localisation des corps étrangers. Sur 4550 blessés 
examinés, il s'agissait 5610 fois de corps étrangers. Sans entrer dans le détail des cas radiologiques 
invraisemblables que nous avons observés, il nous sera permis de faire quelques remarques géné- 
rales. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET DTELECTROLOGIE, — I. 4D 


706 Aubourg et Barret. — Une année de fonctionnement 


A. Les fractures. — Monsieur le médecin principal Bergasse (Presse médicale, n* 16,15 avril 1915) 
a bien décrit les deux types de fractures que nous rencontrons couramment, en chirurgie de guerre 
en plus des types ordinaires. 

l° Les fractures par éclactement qui se traduisent par la production de grandes flèches osseuses 
et d'innombrables esquilles. Les flèches, en forme de fourche ont parfois 10 à 15 centimètres de 
longueur, souvent ténues et pointues. Les esquilles souvent en très grand nombre sont déceltes 
par les rayons X : encore le renseignement radiologique ne va pas jusqu'à l'affirmation de leur 
indépendance ou de leur adhérence à l'os; encore moins à la notion qu'elles sont ou non dépt- 
riostces. 

2° Les fractures par écrasement donnant l'impression d'un véritable broiement ou d'une réscc- 
tion de la diaphyse d’un os sur 2, 5. 4, 10 centimètres de longueur. La poussière d'os plus ou moins 
fine qui existe à ce niveau a pu dans certains cas donner un diagnostic différentiel difficile avec de 
la grenaille de corps étrangers métalliques peu denses. 

Après reconnaissance de ces fractures, il nous a été donné de suivre leur évolution, trailces, 
soit avec les appareils à anses, plátrés ou non (Pierre Delbet, Alquier, Grounauer, Vouzelles, etc...), 
soit chirurgicalement (sutures osseuses, manchonnages d'Abel Desjardins). Une fois de plus, dans 
tous les cas, l'utilité d'un examen de profil comme complément indispensable d'un examen de face, 
nous a été démontré pour renseigner le chirurgien sur telle ou telle modification à donner à la 
direction du membre. 


B. Les lésions du thorax. — Si les hémothorax se montrent avec une surprenante fréquence, on 
peut dire que cliniquement il faut les dépister, puisque parfois les signes fonctionnels sont peu 
marqués ou même nuls. Souvent même les signes stéthoscopiques sont minimes ou d'interpréla- 
tion difficile : le chirurgien a, des lors, l'excellent moyen d'investigation que lui offrent les rayons X, 
en montrant les anomalies morphologiques des poumons, des plèvres, des médiastins, du cœur. 
Combien de fois, il nous est arrivé de constater à l'écran des obscurités intrathoraciques montrant 
soit des adhérences pleurales, rapidement épaisses, soit des épanchements simples, soit des épan- 
chements avec gaz, soit des distensions liquides du péricarde, soit des déplacements latéraux des 
médiastins alors que les signes cliniques seuls manquaient de netteté pour affirmer le diagnostic. 

Il est un fait sur lequel nous devons insister : Si le pronostic immédiat des hémothorax simples 
a été signalé comme en général relativement bénin, il ne semble pas que le pronostic tardif pré- 
sente la même bénignité. Dans un grand nombre d'examens radiologiques pratiqués en série, 
même très peu de temps après l'accident initial, nous avons trouvé chez de nombreux blessés une 
diminution progressive de la clarté des champs pulmonaires, surtout au niveau des sommets, alors 
qu'ils étaient remarquablement clairs dans la période aiguë de l’épanchement. De plus, sans parler 
de l'augmentation de volume des ganglions latéro-aortiques, les mouvements du diaphragme 
sont parfois abolis, le plus souvent diminués dans les fortes inspirations. L'obscurité des sommets 
au moment de la toux, joints au signe de Williams pour le diaphragme, assombrit, dans certains 
cas, le pronostic tardif d'un hémothorax simple qui, d'emblée, paraissait bénin. « L'avenir de 
ces malades devrait être surveillé pour éviter, par de bonnes conditions d'hygiène, l'invasion du 
bacille tuberculeux » (Bergasse, loc. cit.). 


C. Les corps étrangers. — Le radiodiagnostic des corps étrangers comprend trois phases : 

1° La reconnaissance même du corps étranger; 

2° La mesure de la distance du corps étranger à la peau; 

0” L'adaptation du renseignement radiologique à l'acte opératoire décidé par le chirurgien. 

Pour réduire au minimum les difficultés, il convient que ces trois phases présentent une liaison 
parfaite et que les conditions de repérage satisfassent aux exigences de l'intervention. 

Sur la première question, existe-t-il ou non un corps étranger? On peut dire que les méthodes 
radioscopiques de nos installations suffisent très largement à montrer un corps étranger, même 
petit, dans n'importe quelle région : thorax, bassin, crane mème. 

Naturellement, le radiologiste doit procéder avec la plus grande méthode, avec la plus grande 
patience, mais il finit par déceler un corps étranger de la grosseur d’une téte d'épingle dans la 
rotule méme (malade de Desjardin), dans le cráne (malade de Rouvillois). 

Mais, malgré l'affirmation de l'absence du corps étranger par l'examen à l'écran, nous devons 
et nous l'avons fait, pour confirmer un fait négatif, prendre un cliché radiographique, si le chirur- 
gien a le moindre doute sur l'existence possible du corps étranger : il s'agit alors d'un témoin 
impersonnel, tout objectif; ce furent des cas rarissimes, mais toujours nos clichés ont confirmé le 
diagnostic de l'écran. A la Société de Chirurgie, M. Toussaint (10 mars 1915, p. 556, 655) a justement 
insisté sur le e dépistage radiologique de la non-pénétration ou de l'expulsion spontanée des pro- 
jectiles de guerre ». Il semble très intéressant de savoir. aussi bien pour le chirurgien que pour le 


des deux camions radiologiques de la N° armee. 707 


blessé, si des projectiles métalliques ont ou non pénétré dans l’intérieur des tissus; les rayons X 
offrent un moyen simple de le savoir. 

Sur la deuxième question : A quelle profondeur le projectile est-il au-dessous de la peau ? Là 
encore la question peut se résoudre, d'une facon précise, par les seules méthodes radioscopiques. 
L'un de nous emploie le procédé de Haret (Haret, Desjardin et Aubourg, Académie de Médecine, 
29 décembre 1914), l'autre le procédé encore inédit de l'auteur (G. Barret). Les deux procédés 
se rattachent au même principe : l'application des prapriclés des triangles semblables dont 
la réalisation est faite par différents dispositifs constituant chaque méthode. Le résultat est 
identique; nous déterminons la distance du corps étranger à la peau; le corps étranger est à 
N centimètres sur une verticale passant par le point marqué sur la peau. Pour obtenir un tel 
renseignement, il faut moins de deux minutes. Le chirurgien a-t-il un doute sur la rigueur des pro- 
cédés? Il est facile de retourner le sujet et de mesurer la distance du corps étranger à la peau, non 
plus d'avant en arrière, mais d'arriére en avant; l'addition des deux distances doit correspondre a 
l'épaisseur mème du sujet, facilement mesurable avec un compas. C'est ce que nous appelons la 
preuve par deux. Il convient d'ajouter que ces procédés de mesure radioscopique de Haret ou de 
Barrret, simples, précis, sûrs, installés sans aucun frais, ont surtout l'avantage d’élre rapides : 
moins de deux minutes. Avec la méthode radiographique, il faut une heure et demie pour arriver 
au même résultat; ce simple fait, mieux que tous les raisonnements, montre combien la radio- 
scopie peut et doit ètre seule employée dans les ambulances du front, quand le chirurgien attend 
le résultat pour prendre sa décision d'acte opératoire ou d'évacuation sans intervention à 
l’ambulance. 

Sur la troisième question, l'adaptation du renseignement radiologique à l'exigence chirurgicale, 
un fait domine. bien connu des chirurgiens; le fait de repérer par les rayons X un corps étranger 
en profondeur, n'implique nullement la facilité de son extraction. L'ablation d'un corps étranger 
reste et restera, dans des cas rares il est vrai, une opération difficile et aléatoire. 11 convient donc 
au radiologiste de faciliter la tâche, souvent ardue, du chirurgien. 

Or, deux difficultés se présentent : 

1° La conservation du point marqué sur la peau et la conservation de la verticale sont difficiles 
ou même impossibles au cours de l'intervention. La raison en est que le point marqué au thermo- 
cautère, par exemple, est détruit par Pincision; 2° Le point marqué par le radiologiste n'est pas 
forcément la voie d'accès la plus facile pour le chirurgien. 

Pour parer à ces inconvénients, nous avons employé plusieurs moyens : le téléphone de Hedley 
qui a donné de beaux succès à Rouvillois, Vouzelle, Pauchet, etc. — le trépied de Desjardins (*), 
dont les résultats chirurgicaux ont été publiés à l’Académie de médecine (loc. cit.). — Un appareil 
indicateur de direction et de profondeur, imaginé par Aubourg (*). Ces deux appareils, celui de Des- 
Jardins et celui de Aubourg (auxquels du reste on peut adjoindre facilement le téléphone de Hedley 
ou la sonnerie de Dutertre) ont été modifiés depuis les critiques de M. Pierre Delbet à la Société de 
chirurgie. 

Au début, ces appareils ne permettaient au chirurgien de choisir comme voie d'accés que le 
trajet du rayon vertical. Les très justes observations de M. Delbet, nous ont conduit à modifier nos 
appareils de telle sorte qu'ils donnent actuellement l'indication en direction et en profondeur, a 
partir de n'importe quel point choisi par le chirurgien, même au cours de son intervention. 

Telles sont les trois phases des actes radiologiques qui doivent précéder l'acte chirurgical quand 
le chirurgien fait appel au radiologiste. Encore faut-il remarquer que ces renseignements n'ont de 
valeur que si le corps étranger n'est pas mobilisé au cours même de l'intervention; aussi dans ces 
cas difficiles, nous proposons aux chirurgiens d'opérer le malade sur la table de l'examen aux rayons 
X dans la position même où le repérage radioscopique a été fait. Nous croyons que ce doit être là 
une pratique exceptionnelle, car nous n'oserions pas conseiller une pratique chirurgicale systéma- 
tique de l’ablation des corps étrangers sous le contrôle de l'ampoule, soit dans l'obscurité, soit avec 
la bonnette radioscopique ; une radiodermite, avec ses graves conséquences, pourrait en être pour le 
chirurgien le résultat. 

Enfin, il convient de signaler, outre les sièges extraordinaires des corps étrangers dans tous les 
coins de l'organisme, le trajet invraisemblable des corps étrangers par rapport à l’orifice d'entrée. 
L’éloignement du projectile de sa porte d’entrée à l'endroit où il se trouve ne semble pouvoir être 
décelé que par les rayons X; du Y deltoidien à Ja 5° cervicale; de l'épaule à la région sous-hépatique; 
du creux sus-claviculaire gauche au petit trochanter droit (en suivant probablement le psoas) : tous 
les trajets peuvent se rencontrer. Sans le secours des rayons X, quand il s’agit de ces trajets si 
inattendus, le chirurgien ne pourrait savoir s’il y a un projectile et surtout où il s'est logé. Dans 


(1) L'appareil Desjardins est construit par la maison Collin. 
(2) L'appareil Aubourg est construit par la maison Gallot-Gaiffe. 


708 Aubourg et Barret. 


un article du Paris médical (La Chirurgie dans les ambulances de l'avant, n° 51, 24 avril 1915, p. 513) 
Anselme Schwartz, discutant la recherche systématique des projectiles sans le secours de la radio- 
graphie écrit: « D'ailleurs, pour ma part, je pense que non seulement la radiographie n’a rien à 
faire dans les ambulances chirurgicales de l'avant, mais que mème si je possédais un service de ce 
genre, à moins d'avoir à ma disposition tout un personnel bien stylé et un outillage parfait, il me 
serait à peu près impossible de m'en servir dès que le travail est un peu intensif ». C'est la une 
affirmation de diagnostic chirurgical et, comme radiologistes nous n'avons pas le droit de critiquer 
cette opinion d'un chirurgien. Mais à l'ostracisme de Schwartz déjà discuté (1), il nous sera permis 
d'opposer la pratique de tous les autres chirurgiens de notre armée : Alquier, Brechot, Beraud, 
Cayla, Charrier, Abel Desjardins, Dujarrier, Français, Fresson, Grounauer, Guenard, Paul Launay, 
Lapointe, Maupetit, Pauchet, Ed. Potherat, Rouvillois, Vouzelle. Nous devrions les citer tous; les uns 
dans les ambulances mème du front, les antres dans des formations plus éloignées, mais recevant 
directement des malades du front et faisant ainsi la chirurgie d'urgence, ont employé syslémati- 
quement les rayons X quand ils avaient décidé de rechercher le ou les projectiles chez un blessé: 
nous croyons savoir que cette pratique de l'adjonction des rayons X à l'acte chirurgical, ne leur a 
paru « ni inutile, ni nuisible ». Au reste, aucun chirurgien à notre connaissance n'a mis en doute 
l'utilité des laboratoires de radiologie adjoints aux nouvelles formations chirurgicales automobiles 
de l'avant; Marcille, Gosset l'avaient de suite bien vu. Mais il reste les ambulances divisionnaires 
de la première heure et toutes les autres formations de l'avant; pour elles, la création des équipages 
radiologiques de campagne a été et reste une ressource de plus ajoutée à toutes les autres méthodes 
de laboratoire et aux perfectionnements matériels qui sont mis à leur disposition. 


En résumé, cette création des camions radiologiques comme formations d'armée, dont on ne 
pouvait à l'avance déterminer ni l’organisation exacte ni l'utilisation précise, trouve sa raison d'être 
dans les conditions même qui lui sont imposées par la pratique. 

Pour l'organisation, nous avons de solides camions avec un matériel bien arrimé, avec une 
installation parfaite de radioscopie qui nous permet de répondre aux exigences des chirurgiens. 
Combien nous aurions eu de complications inutiles, si nous avions dú, sur des milliers de kilo- 
mètres, conduire et installer de massives installations radiographiques, des contacts tournants ou 
tout l'appareillage des Feldroentyenwagen : une fois de plus, le « kolossal » théorique cède le pas au 
robuste pratique. 

Pour l'utilisation, l’organisation réalisée par M. le médecin est nette et simple, toute con- 
forme à la bonne clinique, laissant au corps médical le soin de décider de l'emploi des rayons X, 
mais les leur envoyant aussitôt leur demande. Ainsi se trouve réalisé dans toutes les formations de 
l'avant, un centre chirurgical très scientifique, très actif, avec toutes les ressources de la clinique 
et des méthodes de laboratoire. Mais encore, nos blessés ont ainsi le réconfort moral et les avan- 
tages techniques qu'ils auraient pu n'espérer que dans les formations de l'arrière; nous les avons 
vus parfois impatients d'ètre examinés, souvent demandant à leur médecin-chef un examen aux 
rayons X, alors qu'ils n'étaient pas désignés, toujours satisfaits d'avoir été radioscopés; ce témoi- 
gnage, dans sa simplicité, est pour nous aussi précieux que les demandes réitérées et croissantes 
de leurs chirurgiens pour nos rayons X. 


(1) Matretit. Le traitement des blessures de guerre dans les ambulances de l'avant, Journal des prati- 
ciens. n° 22, 29 Mai 1915. 


LOCALISATION RADIOSCOPIQUE 
PAR LA MÉTHODE DE “ L'ÉCRAN PERCÉ AVEC FIL A PLOMB ” 


Par E. J. HIRTZ et GALLOT 


La méthode de localisation à l’aide de « l'écran percé avec fil à plomb » que nous avons 
imaginée peul se schémaliser ainsi : 

APPAREILLAGE, — L'écran est petit. La dimension 15/18 est convenable. Il doit pouvoir, en 
effet, s'approcher le plus pres possible de la peau même dans les régions concaves el 
déprimées. | 

L'écran fluorescent et la glace protectrice E (fig. 1) sont percés d'un petit trou O de 
3 millimètres de diamètre, siégeant non pas au centre de l'écran, mais plus près d'un des petits 
côtés. Lorsque l'écran est illuminé par les rayons X, 
Porifice O apparait comme une pelite tache noire. 

L'écran est monté, comme d'habitude, dans un 
cadre C. À l'intérieur de ce cadre, peut se déplacer 
une pièce À rectangulaire, maintenue par deux glis- 
sières latérales, dont un des côtés est formé par un l 
fil tendu H. Ce fil peut être déplacé parallèlement :: 
à lui-même depuis l'orifice O jusqu'à une cer- 
taine distance vers C (8 centimètres environ). Le 
cadre C porte en outre : 1° une pièce D en bois qui | — 
permet de le fixer dans la mâchoire spéciale du ` Fig. 1. — Détail de l'écran. 
porte-écran. Elle se compose de deux parties arti- 
culées par des charnières grâce auxquelles l'écran peut être relevé, puis replacé exactement 
dans la position initiale; 2° un petit treuil T sur lequel s'enroule un fil F passant par O et se 
terminant par une pelite balle de plomb B. Celle-ci est retenue en lemps normal par deux 
petites liges parallèles fixées dans le cadre. Lorsque la balle est laissée libre, elle pend verti- 
calement au-dessous de l'orifice O et la longueur du fil peut être aisément réglée par l'action 
du treuil; 5° en I se trouve une boîte métallique garnie d'un tampon imbibé d'encre grasse. 
Sur la face inférieure de l'écran est collée une bandelette de papier portant une division 
millimétrique dont le zéro coïncide avec O. Cette échelle permet de lire instantanément la 
longueur de fil à plomb développée, comme on le verra plus loin (fig. 5). 

Le cadre est fixé dans la mâchoire D d'un porte-écran du type ordinaire, pouvant glisser 
tout le long de la table radioscopique et muni de coulisses verticales et horizontales. L'écran 
peut donc être ajusté au-dessus d'un point quelconque grâce à ses déplacements selon trois 
axes reclangulaires. Le plan de l'écran doit s'approcher autant que possible de l'horizontale. 

L'ampoule, maintenue sous la table, est portée soil par un pied ordinaire à tige verticale 
et à bras horizontal capable de rouler sur des guides parallèlement à l’axe de la table, soit par 
un porte-tube coulissant sur le bord de la table. 

Mope D'EMPLOI. — L'ampoule doit être munie d'un diaphragme iris capable de limiter un 
pinceau fin de rayons. ll faut que ce pinceau soit rigoureusement vertical. On peut réaliser 
cette condition en employant l'écran percé lui-même. Il suffit de déplacer le tube jusqu'à ce que 
Pon oblienne la coïncidence de l'ombre de la balle et du trou de l'écran. Puis le bras horizontal 
porte-ampoule est orienté perpendiculairement au grand axe de la table. 

Cela fait, le blessé est disposé sur la table, dans la position convenable déterminée par 
une exploration radioscopique ordinaire faile au préalable. L'écran est amené au-dessus de la 
région qui contient le projectile et abaissé le plus près possible de la peau, sans la comprimer 
néanmoins. 

L'ampoule A (fig. 2) est mise en action. L'ombre du projectile P apparaît sur l'écran en p. 
On la centre alors au milieu de la tache lumineuse produile par le pinceau vertical de rayons 
que l'on réduit à un diamètre de 2 à 5 centimètres. Puis la petite tache noire O produite par le 
trou de l'écran est amenée au centre de l'ombre du corps étranger ou sur un point particulier 
de son bord en agissant sur la monture porte-écran. 


A GAIFFE a PARIS 


710 Hirtz et Gallot. — Localisation radioscopique. 


Après interruption du courant, l'écran est fixé en place à l'aide de ses vis de pression L 

(fig. 5). Une petite lige de bois (allumette) dont l'extrémité est imbibée d'encre grasse sur le 
tampon spécial, est alors passée verticalement par le 
trou de l'écran jusqu'à ce qu’elle touche la peau sur 
laquelle elle laisse une trace en forme de point. Si 
l'écran n'est pas en contact avec la peau, il est facile 
de prendre, avec cette même lige, la distance qui l'en 
sépare. Cei écartement devra être retranché ullerieu- 
rement de la profondeur trouvée pour le projectile. Y faut 
j tenir compte, dans celle mesure, de l'épaisseur de la glace 
ñ protectrice mesurée une fois pour toutes. 
/ L'ampoule est ensuile tournée d'un angle quelconque 
/ (de 15 à 20 degrés) (fig. 4) dans un plan perpendiculaire 
à l'axe du bras support. Le sens de la rotation est dirigé vers 
` le côté de l'écran qui porte le fil curseur. 

Dans ces nouvelles conditions, le pinceau de rayons X 
est dévié en O”. On amène alors l'ombre du projectile p’ a 

Fig. 2. — Schéma montrant la théorie OCCUPET le centre de la tache lumineuse, déplaçant le support 

de la méthode. d'ampoule en sens inverse de la déviation du pinceau. Puis 

le fil mobile est ajusté, en agissant à la main sur la monture, 

exactement sur la partie de l'ombre du projectile qu'occupail auparavant la tache noire O. 

Le courant est interrompu. Après avoir relevé l'écran, on retire avec précaution le blessé 
sans déplacer la table. L'écran est alors rabattu horizontalement 
el la balle du fil à plomb est amenée au contact de la face infé- 
rieure du trou de l'écran. | 

L'ampoule étant actionnée, on descend la balle de plomb en 
développant le fil à l’aide du treuil jusqu’à ce que l'ombre de la 
boule se projette sur le fil. A ce moment-là, il suffit de relever 
l'écran (fig. 5) pour que le fil à plomb vienne de lui-même s'appli- 
quer verticalement au long de l'échelle K millimétrique. On lit la 
distance qui sépare le trou O du centre de la boule. Cette lon- 
gueur représente la profondeur du projectile, car dans la seconde 
opération ainsi qu'il est facile de le comprendre, la balle de plomb 
vient occuper dans l'espace la situation exacte du projectile P. Si 
l'écran élait à une certaine distance de la! peau, la profondeur 
trouvée pour le projectile devrait être diminuée de 
cette distance évaluée comme il a éte dit plus haut. 

Les avantages de celte méthode sont les sui- 
vants : 

lo [n'y a aucune mesure directe à prendre. 
Dans les autres procédés il faut connaître : la dis- 

Len tance de Panti-cathode à l'écran. le déplacement de 

| | l'ampoule avec ou sans angle de déviation, la dis- 

iz, lance des deux images radioscopiques du projectile, 

—— 17H la distance de l'écran à la peau. Toutes ces quan- 

tités sont difficiles à obtenir sans erreur par des 
mesures directes. 

2 Elle est rapide. Cela lient justement à lab- 
sence de toule mesure à effectuer. 

o° Elle est d'une exactitude très salisfaisante. L’exactitude est fonction du bon réglage du 
pinceau de rayons et de la précision du repérage de Pombre du projectile. Dans de bonnes 
conditions, l'écart possible n'est que de quelques millimètres. Lorsqu'on voit mal le corps 
étranger el que Pon craint d'avoir fait une erreur, il faut exécuter une deuxième opéralion en 
partant de la face opposée du corps. La somme des deux profondeurs trouvées doit être égale 
à l'épaisseur totale de la région entre les deux points marqués sur la peau. 


EP 
E 
A GAIFFE a PARIS 


Fig. 5. — Ensemble de l'écran et de son pied support. 


NOTE SUR UN APPAREIL DE LOCALISATION DE PROJECTILES 


Par LE FAGUAYS 


Supposons la coupe d'un membre (fig. 1). P est le projectile. Le procédé que nous exposons 
donne immédialement, par lecture, directe les dimensions PA et PB et détermine les points A et B. 


Description de l'appareil. — Le repéreur se compose (fig. 2) d'une tige verticale C fixée sur un 
socle D. Sur cette tige verticale se meuvent deux curseurs dans chacun desquels passe une réglette 
en bois F et H pouvant se déplacer horizontalement. Les deux réglettes ainsi que la tige verticale 
sont gradutes en centimètres et millimètres. 

La réglette supérieure F est terminée à Pune de ses extrémités par un anneau métallique; 
l'autre H par une pointe de plomb (tig. 3). 


Technique. — Le repéreur est placé pres du malade, les deux réglettes horizontales étant 
perpendiculaires au grand axe de la région à examiner. 

On détermine d'abord le rayon normal passant par le projectile et on place sur la peau l'extré- 
mité F de la réglette supérieure de telle facon que le centre de l'anneau métallique se confonde 


Jf 
Vee 
— or A 
i E same 
c PU 
—— 
3 oo 
4 . 
tides 
ro 1 
Fig. 1 Fig. 2 Fix. 6. 


avec le centre de la projection du projectile. La réglette est fixée dans cette position. On a ainsi 
déterminé le point A. (fig. 4). | 

On ouvre alors le diaphragme et on place la réglette H à une hauteur quelconque de facon que 
H touche la peau et que les ombres de H et de P soient exactement l’une en face de l’autre. A ce 
moment, on déplace l'ampoule d'une longueur quelconque perpendiculairement aux réglettes, c'est- 
à-dire suivant axe du membre ou encore dans le sens de la longueur de la table (excepté pour la 
tête et la région sus claviculaire). On voit alors les ombres du projectile et des pointes des réglettes 
se déplacer. Ne nous occupons que de H ct de P. Dans le cas de la figure 5, la réglelte étant plus 
basse que le projectile, l’ombre de H ira plus loin plus vile que celle de P. Si, au contraire, H avait 
été plus haut que P, l'ombre de P serail allée plus loin. Quand les ombres se déplacent également, 
c'est que P et H se trouvent à la même hauteur. Dans notre exemple, l'ombre de H étant allée plus 
loin, remontons alors la réglette (sans bouger l'ampoule ni le repéreur qu'il faut bien maintenir en 
place) de façon que son ombre se trouve bien en face de celle du projectile (fig. 6). Mettons-la bien 
au contact des téguments. 

Nous pouvons constater en ramenant l'ampoule en arrière d'une longueur quelconque que les 
deux ombres se suivent exactement. S'il y avait une légère différence, nous la corrigerions en 
élevant ou en abaissant la réglette H. 

Le repérage est fini. Faisons la lumière et marquons sur la peau le centre de l'anneau métal- 
lique F. C'est le point A de la fig. 1, et l'extrémité H, c'est le point B de la fig. 1. 

Lisons sur la tige verticale C la distance comprise entre les deux réglettes horizontales; elle 
nous donne FP (ou AP, fig.1), c'est-à-dire la profondeur du projectile au point d'¿mergence du rayon 
normal. La différence de longueur des deux réglettes horizontales nous donne BP, la seconde 
dimension. 

Avec un peu d'habitude ce double repérage se fait de façon extrêmement rapide. L'écran doit 
êlre placé à 20 ou 50 centimètres au-dessus de la région de façon à rendre les déplacements des 
ombres plus apparents. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


TECHNIQUE 


L. Fournier (Paris). — Une nouvelle voiture de 
Radiologie de l'Armée française (La Nature, 
n° 2195, 23 Octobre 1915, p. 271-272, 5 fig.). 


Celle voiture diffère des modèles précédemment 
décrits, par sa disposition intérieure. La caisse est 
divisée en 2 compartiments par une cloison verticale, 
Le premier compartiment comprend le groupe élec- 
trogène et les appareils de commande. On y accède 
en ouvrant la cloison qui sert de dossier au conduc- 
teur. Le groupe électrogène a un moteur 4 HP. 1/2 à 
refroidissement par eau, non par radiateur, mais par 
un dispositif nouveau composé d'un volant à ailettes 
sur lequel vient tomber l'eau. Le courant est trans- 
mis aux appareils radiologiques par un cáble qui 
s'enroule sur un tambour. 

L'autre compartiment, à l'arrière de la voiture, est 
disposé pour le développement des plaques, et con- 
tient pendant les déplacements de la voiture tout le 
materiel radiologique. 

Le Gouvernement italien, qui a adopté ce modèle 
de voiture, lui a adjoint une tente que l'on dresse à 
l'arrière de la voiture, dans les cas où Pon ne dis- 
pose pas dun local convenable aux opérations radio- 
logiques. Cette tente, dont le montage et le démon- 
tage sont très rapides, posséde un dispositif très 
pratique pour maintenir solidement le bord inférieur 
des rideaux. P. COLOMBIER. 


PI. Mauclaire (Paris). -- Ablation des corps 
étrangers sous l'écran avec des gants de 
caoutchouc recouverts á leur intérieur de so- 
lution caoutchoutée plombée (Bull. et Mém. de 
la Société de Chirurgie de Paris, t. XLI, n° 54, 
19 Octobre 1915, p. 1957-1958). 


Pour protéger les mains de l'opérateur qui procède 
à Vextirpation des corps étrangers métalliques sous 
le controle de l'écran radioscopique, Fauteur indique 
la preparation suivante qui permet d'imperméabiliser 
aux rayons N les gants de caoutchouc emploves en 
chirurgie. (Gants de Chaput.) 


Solution épaisse de caoutchouc (disso- 


lution des automobilistes). . . . . . 50 gr. 
Essence minérale 6. 0 >» 
Carbonate de plomb... .. . .. 100 >» 


On en fait une pate tres homogène qu'on étend en 
4 couches successives, Les gants ainsi préparés con- 
servent toute leur souplesse, peuvent étre stérilisés 
en les trempant une heure dans laleool. 

Par surcroit de précaution, Pauteur conseille de 
s'enduire les mains de la mème préparation, que Pon 
enleve tres aisément apres l'opération avec de Fes- 
senee minérale. 

Si l'opération doit ètre longue on peut encore em- 
plover la solution caoutehoutée plombée pour pro- 


s 


malade en dehors de la zone 
P. COLOMBIER. 


téger Jes tissus du 
opératoire. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Toussaint (Paris). — Réveil du microbisme latent 
syphilitique et gonococcique au cours du trai- 
tement des plaies des armes à feu (Pull. el 
Mém. de la Soc. de Chirurgie, 5 Novembre 1915, 
p. 2056-2060, 1 cliché). 


L'exaltation du microbisme vénérien latent, exelu- 
sivement du fait des blessures de guerre, peut être 
décelé par la radiologie, comme le montre l'observa- 
tion de malades chez qui le cliché permet de dépis- 
ter le retard de consolidation osseuse par syphilis 
ancienne, plusieurs mois aprés la fracture. 

AUBOURG. 


Majocchi. — Sur quelques kystes des os (L'ospe- 
dale maggrore, n° 191, p.91 sqq). 


LA., entre autres eas, en rapporte un personnel : 
il s'agit d'un pseudo-kyste osseux de Vos ilaque 
droit chez une femme. L'examen radiographique 
montre la présence, du cóté malade, de deux grands 
espaces clairs, arrondis, juxtaposés ; entre ces 
espaces clairs bien dessinés, existait une zone où 
le tissu osseux était nellement rarétié, fait rendu 
très net par comparaison avec le côté sain, L'A. in- 
siste sur Pulilité de l'examen radiologique dans de 
semblables affections. b. LontiGrois. 


Martin du Pan (Ch.). — Trois cas de synostose 
radio-cubitale congénitale (Revue Médicale de la 
Suisse Romande, 26 Décembre 1914, t. XXXIV, 
n° 12, p. 697-710, 3 fig.). 


Trois observations de svnostose radio-cubitale bi- 
latérale avec reproduction des radiographies et une 
courte mais bonne étude d'ensemble de cette curieuse 
affection qui ne date que de Vere radiologique et 
dont il a été publié une série d'observations pour le 
relevé desquelles on pourra se reporter, comme pour 
l'historique et la bibliographie, à la thèse de M. Ra- 
binersohn. (Thèse de Genève 1914) inspirée par M. du 
P., et surtout à la Thèse de Madrange. 

R. Levoux-Lenarnp. 


Madrange (Camille). — La Synostose Radio-Cubi- 
tale congénitale (Thèse de Paris 1914, 130 p., 
10 fig., reproductions de radiographies et sché- 
mas). 

Conseiencieux travail dépassant de beaucoup le 
niveau moyen des theses. 
Le Radiologiste soucieux d'information y trouvera 


Rayons X. 713 


un exposé anatomique, physiologique et pathoge- 
nique trés suffisant de la question et surtout un 
résumé assez complet des observations éparses dans 
la littérature et que l'auteur a pu réunir au nombre 
de 72. 

I apprendra, s'il Fignorait, que cette affection est 
le plus souvent bilatérale, que la synostose radio- 
cubitale supérieure est la plus fréquente, tandis que 
Vinférieure, fort rare, n'existe jamais seule et vient 
seulement compliquer parfois la précédente: que les 
malformations diverses des os ou articulations de la 
région ou d'autres points plus éloignés coexistent 
dans 20 pour 100 des cas; que l'hérédité parait jouer 
un rôle mais que le mécanisme embryogénique exact 
de sa production n'est pas encore établi malgré de 
nombreuses discussions et théories; que les sym- 
ptômes fonctionnels sont extrémement variables et 
que le traitement chirurgical a donné jusqu'ici des 
résullats peu satisfaisants. 

ll remarquera que c'est la radiographie seule qui 
établit en somme le diagnostic de cette affection qui 
n'est vraiment connue que depuis les rayons X qui 
reglent le choix de l'intervention et permettent de 
suivre et de contrôler ses effets, mais il cherchera 
vainement les chapitres si intéressants, si utiles et 
vraiment neufs qui eussent pu être écrits sur Vana- 
tomie et la phvsiologie radiologiques normales et 
pathologiques des articulations radio-cubitales. 

Espérons que ce lecteur voudra combler 
lacune et qu'il y réussira. 


cette 
R. Lepoux-LeBarp. 


Vulliet (H.). — La luxation du semi-lunaire du 
carpe (Revue Medicale de la Suisse Romande, 
20 Février 1915, t. XXXV, n° 2, p. 57-77 avec 
22 fig.). 


Trois observations accompagnées de bonnes radio- 
graphies forment la base de ce très estimable tra- 
vail. R. LEDOUX-LEBARD. 


Tanton (Paris). — A propos de quelques trauma- 
tismes du carpe (Bull. et Mém. de la Soc. de Chi- 
rurgie, 10 Novembre 1915, p. 2151-2137, 4 cal- 
ques). 


J. signale 5 cas rares de traumatisme au poignet, 

4 Luration médio-cerpienne en avant, Le cliché 
montre, en plus d'une fracture du seaphoide, que la 
moitié inférieure du scaphoide, le gros os, Vos ero- 
chu avec le massif métacarpien sont passés en avant 
du semi-lunaire, de la moitié supérieure du sea- 
phoïde et du pyramidal, qui sont restés en rapport 
avec la surface articulaire radiale. 

Y Luration mélio-carpienne partielle en arriére. Le 
grand os, auquel est resté accolé un fragment infé- 
rieur de scaphoïde fracturé, est passé en arrière du 
semi-lunaire et sa tète répond à la glène radiale. Le 
semi-lunaire et un fragment supérieur du scaphoïde 
fracturé sont en avant de lui, la concavité du lunaire 
regarde en bas et en avant. 

I Cas complese, avec fracture de Rhéa-Barton, 
fracture de la styloide cubitale, fracture du scaphoïde 
avec énucléation dorsale incomplète du fragment 
supérieur. AUBOURG. 


Jouon et Mauclaire (Paris). — Coxa hyperflecta 
bilaterale (Bull. el Mém. de la Soc. de Chirurgie, 
» Novembre 1915, p. 2097-2099, 2 clichés), 


Les clichés montrent : une tète fémorale dans la 
cavité cotvloide — un bord supérieur du col fémoral 
raccourci et presque horizontal — une ascension du 
grand trochanter dans la fosse iliaque externe. 

L'affection est symétrique. AUBOURG. 


Tanton (Paris). — Un cas exceptionnel de frac- 
ture de l’astragale (Bull. et Mim. de la Soc. de 
Chirurgie, 10 Novembre 1915, p. 2128-2151, 
1 cliché). ; 


Le cliché montre un tassement antéro-postérieur 
de Pastragale. Le tassement n'a agi que sur la partie 
inférieure de la calotte capitale: il en a réduit les 
dimensions antéro-postérieures, si bien que le tiers 
supérieur de cette calotte, non intéressé par le tasse- 
ment, déborde le bord supérieur du scaphoïde qu'il 
chevauche. AUBOURG. 


Manges ¡W. F.). — Examen radiologique des 
sinus accessoires (Pennsylvania Medical Jour- 
nal, t. XVI, n°7, Avril 1915, p. 506-510). 


Indications très générales sur la visibilité des 
divers sinus sur les clichés et l'utilité de leur examen 
radiologique. Pas de données techniques pouvant 
servir aux spécialistes. R. LEDOUX-LEBARD. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Vouzelle (Limoges). — Éclat de grenade libre 
dans le ventricule droit (Bull. et Mém. de la 
Soc. de Chirurgie, Rapport de J.-L. Faure, 
10 Novembre 1915, p. 2148-2152), 


V. relate observation d'un blessé porteur d'un 
corps étranger reconnu (Barret) dans la région car- 
dio-péricardique et sa tentative d'extraction, inter- 
rompue par des syncopes au moment de la prise du 
Cœur. 

Le rapporteur avant emplové l'expression « examen 
radiographique » une discussion s'établit (Routier, 
Grenu, P. Duval) sur l'insuffisance de la radiographie 
pour le repérage des corps étrangers et sur la né- 
cessité de s'entourer des moyens d'exploration per- 
fectionnés. AUBOURG. 


P. 5. — Des renseignements fournis par Vouzelle 
et Barret, il résulte que l'observation envoyée à la 
Société de Chirurgie ne faisait nullement mention de 
radiographie simple. Bien au contraire, il s'agissait 
d'un long examen minutieux fait par Barret, à l'écran 
et d'une mensuration si précise qu'elle permit à 
Vouzelle d’arriver directement sur le corps étranger 
et de l'avoir en main. Dans une lettre adressée à la 
Société de Chirurgie, V. rappelle que « depuis 15 mois 
(fin août 1914) les chirurgiens de l'avant ont à leur 
disposition : des radiologistes de carrière, un maté- 
riel de premier ordre, des moyens de recherches 
nombreux (compas. indicateurs, téléphones, pinces 
spéciales), la possibilité d'opérer sous le controle de 
l'écran. La collaboration entre chirurgiens et radio- 
logistes est étroite ; le chirurgien assiste à l'examen 
radiologique. Le radiologiste assiste à l'opération, 
pret à fournir aux chirurgiens de l'avant toutes les 
méthodes que Pon a précisées depuis dans les hôpi- 
taux de l'arrière » (1). La Rédaction. 


APPAREIL DIGESTIF 


Henriques (Adolphe). — L’examen radiologique 
du tube digestif (Vew Orléans Medical and Sur- 
gical Journal, Août 1914, t. LVIT, n° 2, p. 122- 
129). 


Article de vulgarisation médicale -dans lequel il 
convient de signaler seulement les deux recomman- 
dations formulées par l'auteur et qui sont : 

te De toujours faire précéder systématiquement 


(y Voir à Faits cliniques l'article Barret: Caracteres radiol:- 
giques Cun corps étranger libre dans une cavite du cœur, 


714 


l'examen radiologique de l'estomac d'üne radioseopie 
du thorax, pratique qui devrait être universellement 
adoptee: 

% De toujours pratiquer un examen radiologique 
de tout le tube digestif dans les cas examinés en 
vue de l'estomac et qui paraissent douteux, 

R. Lrboux-Lrnaun. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


- Burns (J. Edward).-- Le Thorium, nouvelle sub- 
stance à employer pour la pyélographie (The 
Journal oj the American Medical Association, 
t. LXIV, n° 26. Juin 1915, p. 2126-2127, 4 fig.). 


Une solution neutre de nitrate de thorium et de 
nitrate de soude parait représenter un contrastant 
idéal pourla pyélograplue. Transparente à la lumière, 
ne tachant pas le linge, économique, parfaitement 
fluide, elle ne parait être ni irritante ni toxique. 

Pour obtenir 100 em? du produit recommandé par 
l'auteur, on dissout dans la plus petite quantité pos- 
sible d'eau distillée, 10 gr. de nitrate de thorium. On 
chauffe au bain-marie et on ajoute peu à peu et en 
agitant 50 em? d'une solution de nitrate de soude à 
30 9,. H se forme au cours de cette addition des pré- 
cipités qui se dissolvent entierement en fin de compte. 
On neutralise à saturation par addition de soude et 
on complète les 100 cm5 avec de Peau distilléo. 

Chez le chien on peut injecter 1,05 enr de cette 
solution par kilogramme d'animal ou en faire absor- 
her par la voie buceale ¿en par kilogramme sans in- 
convenient aucun. Les pyélographies faites chez 
Fhomme n'ont causé aucun ennui et les clichés obte- 
nus paraissent très satisfaisants autant qu'on en 
peut juger par les petites simili-gravures qui les in- 
terprélent. R. LEDOUN-LEBARD. 


W. H. Luckett et L. Friedmann (New-York). — 
Pyélographie dans le diagnostic des trauma- 
tismes du rein (Annales of Surgery, Décembre 
1914, p. 729). 


Les A. indiquent la pyélographie comme suscep- 
tible d'aider au diagnostie de traumatisme du rein. 
L'image révèle une dissémination du collargol dans le 
parenehyme rénal, parfois meme dans l'espace péri- 
renal, 

Trois cas fort intéressants, avec épreuves, illustrent 
ee travail. J. BELOT. 


Th. Plotkin. — Les résultats de 80 pyléogra- 
phies (Journal d Uroluyie, tome IV, n° 4, septem- 
bre 1915, p. 429). 


Après un résumé incomplet des travaux parus sur 
la question, Fauteur décrit la technique de 80 pyélo- 
graphies qu'il a pratiquées à Berlin, dans la clinique 
du professeur Joseph. Le seul point particulier est 
l'emploi d'un cathéter fin n° 5, ce qui du reste West 
pas une nouveauté. En cas d'écoulement insuffisant 
de l'urine (après introduction du cathéter) vu au eys- 
toscope, PA. ne pratique pas l'injection de collargol. 
La solution est au titre de 10 pour 160 (ee West pas 
une solution), et la quantité de Pinjection faite avec 
une seringue ne depasse jamais 30 centimetres cubes, 
quelles que soient les dhnensions des poches hydro- 
népbrotiques. Après la pose, le malade est mis debout 
et on lave la vessie avec du sérum. 

Une série de radiograplues montre les résultats 
obtenus, sans apporter aucun fail nouveau. 

ZA. parait ignorer que le diagnostic du rein mobile 
peut se faire par la radiographie, sans pvélographie, 
ainsi que la localisation exacte des calenls dans le 
bassinet ou le parenchyine rénal. 


Rayons X. 


Il termine en disant que la méthode est sans danger 
quand elle est pratiquée par des mains expertes, 
« Elle n'est pas autre chose que le lavage du bassinet 
qu'on emploie depuis longtemps et avec succès dans 
les pyélites +. L'A. semble oublier que dans ce cas, 
on n'utilise pas une suspensión de collargol dans l'eau. 

J. BELOT. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Fletcher Ingals (E.). —Bronchoscopie fluorosco- 
pique (Medical Record, 10 Juillet 1915, tome 88, 
n° 2, p. 36-58). 


F. I. recommande de pratiquer l'extraction des corps 
étrangers, dans les cas difliciles, sous le contrôle de 
l'écran. 

Le sujet est placé sur une table radiographique 
agencée pour l'examen par ea dessous. (I y a souvent 
lieu de placer sur cette table un plan surélevé atin de 
pouvoir laisser retomber la tète du sujet, ce qui rest 
pas toujours possible avee les tables radiologiques.) 

Le tube bronchoscopique est mis en place, la pince 
y est introduite. On commence alors l'examen à 
l'écran et on cherche à trouver avec la pince le eon- 
tact du corps étranger, puis à le saisir et enfin à le 
‘amener. Ces manœuvres peuvent nécessiter des 
tátonnements plus ou moins longs, mais ìl est rare 
que Pon ne réussisse pas en fin de compte, et pour 
quiconque connait les dilficultés des extractions de 
corps étrangers de l’œsophage, cette aide apportée a 
leur recherche doit sembler précieuse. 

ll va done lieu de recommander vivement l'essai 
de celte nouvelle technique dans tous les cas de corps 
étrangers cesophagiens visibles à l'écran. 

R. Lenoux-LenarD 


Fletcher Ingals. — Bronchoscopie fluorosco- 
pique (Journal of the American medical Associa- 
tion, 7 août 1915, tome LXV, n° 6, p. 558-559). 


Trois nouvelles observations tres favorables dans 
lesquelles Pextraction de corps métalliques impos- 
sible par les procédés ordinaires et la bronchoscopie 
simple a réussi facilement sous le controle de Fécran. 

fte cas. — Homme supposé tuberculeux chez lequel 
on découvre un clou dans un abcès pulmonaire. 
Après avoir déterminé par la bronchoscopie la bron- 
che par laquelle sortait le pus, l'extraction est faite 
assez facilement sous le contrôle de Pécran; elle ent 
été impossible par la bronchoscopie simple en raison 
du petit diamètre de la bronche et de l'abondance de 
la sécrélion purulente. 

2° cas. — Garcon de 5 ans chez lequel un clou 
logeait dans une bronche au-dessous d'un rétrécisse- 
ment. Extraction faite sous l'écran. 

9° cas. — Ville de 12 ans chez laquelle un clou de 
tapissier siégeail dans une bronche secondaire droite, 
au-dessous d'un rétrécissement. H avait été fait de 
vaines tentatives d'extraction après trachéotomie. 

La radioscopie permit de saisir et d'amener le corps 
étranger. 

Espérons qu'ici encore, comme en chirurgie de 
guerre, Fopéralion sous le contrôle de léeran qui 
S'imposait depuis que les progrès de la technique 
radiologique ont permis de pratiquer partout facile- 
ment la radioscopie, va enfin garder dans la pratique 
la place à laquelle elle a tous les droits et que seule 
la paresse génerale et Pinertie qui s'oppose partout 
à toute nouveauté Pempechaient jusqu'ici d'acquérir. 
Est-il besoin d'ajouter que le mème procédé devra se 
généraliser pour beaucoup de corps étrangers de 
Fesophage? Proposé depuis longtemps, timidement 
apphque dans quelques observations il est encore 
généralement ignoré pour cet organe, mème pour les 
cas de corps métalliques les plus facilement visibles. 

R. Lepoux-Lenanp. 


Rayons À. 


CORPS ÉTRANGERS 


Pierre Duval (Paris). — A propos de l'extraction 
des projectiles intra-pulmonaires (Bul!. el Mém. 
de la Soc. de Chirurgie, 10 Novembre 1915, 
p. 2157-2144). 


Au point de vue des indications opéraloires, l'examen 
radioscopique montre si le corps étranger est dans un 
foyer de condensation pulmonaire et si ce fover est 
adhérent ou non à la paroi. Mème sil wy a pas de 
lésion radioscopique décelable, Pampliation pulmo- 
naire est moins grande du eóté porteur du corps 
étranger; les mouvements du diaphragme sont moins 
étendus. 

Au sujet du repérage radiologique (Henri Beclère), 
la localisation rapide du projectile est faite avec le 
compas de Saissi: puis après avoir déterminé la voie 
d'accès antérieure, postérieure ou latérale, le repé- 
rage définitif est fait avec le loeajisateur de Hirtz. La 
position du sujet devant la radiographie est notée 
par un simple dessin pour avoir une concordance 
complete entre les points de repère cutanés et les 
pointes du compas. AUBOURG. 


Abadie (Paris). — Sur les appareils de repérage 
radiographique de M. Masson (d'Oran) (Pull. et 
Mém. de la Soc. de Chirurgie, 5 Novembre 1915, 
p. 2063-2070, 4 lig.). 


La position du corps étranger n'est pas repérée sur 
une seule verticale, mais elle est repérée en jonction 
de trois repères pris sur le sujet mème, Ces repères 
sont pris dans la région opératoire chirurgicale, puis 
marqués d'ondes de plomb triangulaire. Le malade 
est ensuite radiographié : la situation réciproque des 
trois repères et du corps étranger par le moyen de la 
double projection sur une même plaque. Un repéreur 
permet ensuite de reconstituer dans l'espace le svs- 
téme formé par le corps élranger et les trois repères: 
les points sont ramenés sur un compas, 

Des corps étrangers ont pu ainsi être enlevés dans 
le cul-de-sac diaphragmatique, la cavité rachidienne, 
le cerveau, 

Les avantages de la méthode sont : 

Ir Ni calcul, ni épure; 

2° Pas de mensuration de hauteur sur le sujet, pas 
de mesure d'épaisseur: 

o° Détermination faite en position opératoire; 

4° Determination faite en fonction de reperes cons- 
tants pendant Popération, et pris sur le sujet mème: 

o Matérialisation des points géométriques permet- 
tant d'abord une verification de l'opération radiogra- 
phique, puis de nouveaux réglages du compas en 
cours d'intervention: 

6° Position de la tige directrice se pliant aux exi- 
genees de la voie chirurgicale : 

7° Utilisation possible de Ja radioscopie à défaut de 
la radiographie. AUBOURG 


B. Desplas et D. Chevalier (Paris). — Technique, 
observations et résultats de l'emploi du compas 
de Hirtz (La Presse médicale, n° 57, 22 novembre 
1915, p. 469-471, 1 fig.). 


Les auteurs rapportent une statistique de 32 succès 
opératoires sur 52 cas de corps étrangers localisés 
par le compas de Hirtz. Ils ont simplifié la technique, 
mais conservent la méthode purement radiographique, 
estimant que le temps perdu à l'exécution de Pépure 
était largement compensé par la plus grande rapidité 
de l'intervention, en face d'une localisation précise. 

P. COLOMBIER. 


E. Henrard (Bruxelles). — La localisation des 
corps étrangers (Communication faite à Am- 
bulance-Océan, de l'Armée Belge, 17 Avril 1915). 


719 


Exposé rapide de quelques-uns des procédés de 
localisation des corps étrangers. 

Le compas de Hirtz y oceupe une juste place, mais 
PA. trouve un peu complexe l'épure qu'il nécessite. ll 
décrit par contre, avec figures et formules, le procédé 
dit de Gérard, qui n'est qu'une application complexe 
de la méthode dite des triangles semblables. 

LA. porte une critique sévère contre les procédés 
radioscopiques de localisation : elle me parait illégi - 
lime. La localisation radioscopique, l'extraction sous 
le contrôle de Fécran, sont des méthodes rapides, 
instantanées, done des méthodes propres à être utili- 
sées dans les formations sanitaires de l'avant, où il 
faut faire vite, où le temps de faire caleuls et épures 
est impossible à trouver. 

Entin l'A. insiste avec raison sur les avantages du 
repéreur téléphonique de Graham Bell. H attire lat- 
tention sur Pavantage de l'emploi comme électrode 
indifférent d'une lame d'argent au lieu d'une lame de 
plomb: la différence de potentiel est plus élevée el le 
téléphone donne un bruit plus net. J. BELOT. 


Ombrédanne et Ledoux-Lebard (Paris). — L'ex- 
traction des projectiles sous le contrôle inter- 
mittent de lécran (Bull. el Mém. de la Soc. de 
Chirurgie, 5 Novembre 1915, p. 2070-2084), 


La statistique porte sur 110 projectiles avec 110 suc- 
ces (la statistique Marion-Robineau donne 4 pour 100 
d'insuceés, celle d'Infroit 6 pour 100); elle comporte 
toutes les régions et tous les corps étrangers même 
minuscules (4,4). 

Technique. — Le principe est le eontrále radiologique 
au cours de l'intervention, mais ce contrôle est inter- 
millent. 

Tout d'abord. le blessé a subi un examen radiosco- 
pique et un repérage en profondeur; ce repérage 
radioscopique, par Ja méthode de Haret, est préférable 
au repérage radiographique, parce qu'il est tout aussi 
précis et surtout plus rapide. Puis un cliché radio- 
graphique est pris pour compléter certains rensei- 


gnements (zones osseuses de raréfaction. coque 
osseuse entourant le corps étranger, ele). De ces 


deux temps, de radioscopie. puis de radiographie, le 
premier seul est indispensable. 

Opérat.on, — Dans une pièce rendue obscure, mais 
éclairée à l'électricité, le malade est placé, quand il 
est endormi, sur la table de radiologie, doublée d'alu- 
minium. On fait Pobseurité et le radiologiste plante 
dans la peau une aiguille, après avoir centré le eorps 
étranger et donné au chirurgien la profondeur. On 
donue la lumière : le chirurgien opère en profondeur 
dans la direction et la profondeur de l'aiguille. Le 
plus souvent, le corps étranger est enlevé au premier 
essai. 

En cas d'échec, la lumière de la salle d'opération 
est réduite à une balladeuse; le radiologiste, muni 
d'une bonnette, regarde le corps étranger aux rayons X 
tandis que le chirurgien regarde directement la plaie 
au-dessous d'un champ : tl est protégé par une plaque 
de zine stérilisée, mise contre la plaie. Le résultat 
pratique est que la main du chirurgien n’est pas expo- 
sée : il peut diriger la pince au fond de la plaie sui- 
vant les indications du radiologiste. En général, cette 
deuxième vision du radiologiste suffit : mais parfois 
il a fallu, dans des cas difficiles, véritier 5 et 6 fois. 

Avantages de celle melhede. —- Rapidité : quelques 
minutes, certitude au point de repère cutané pour 
l'attaque du corps étranger. 

Indifference de Pétat magnétique ou non magnétique 
du corps étranger (17 pour 100 des projectiles enlevés 
n'étaient pas magnétiques). 

Suppression des risques de radiodermite. 

L'inocuité de la méthode tient : 

a) Aux moyens de protection : aluminium sur la 
table. gants de plomb, verres de plomb soigneusement 


710 Rayons X. 


verifies, capsule protectrice autour de Pampoule, em- 
plot du diaphragme mobile pour limiter le cône de 
'avonnement, gants de Mauelaire pour le chirurgien, 
plaque de zine isolante pour la main. 

by Aux trés faibles temps d'exposition aux ravons: 
le chirurgien expose sa pinte, mais non ses mains. 

Comme conclusion, O.conseille aux chirurgiens de 
ne pas emplover de bonnette, de ne pas opérer en mi- 
heu compléetement sombre; il y a tout avantage a 
faire regarder Pécran par un radiologiste de carrière 
et à ne pas bander les veux du chirurgien. 

AUBOURG. 


Petit de la Villéon (Brest). — Ablation d'un gros 
éclat d'obus intrapulmonaire (Rapport de Mau- 
claire, Bull. el Mém. de la Soc. de Chruryie,5 No- 
vembre 1915, p. 2084-2092). 


Le projectile repéré par les rayons X, à 6 centime- 
tres de profondeur, fut enlevé facilement en trente 
minutes. 

A propos de cette observation, Mauclaire rappelle 
la grande sécurité que donnent au chirurgien les mé- 
thodes radiologiques : on peut opérer soit dans Fobs- 
curité complète, soit dans une obscurité relative, soit 
avec Pélectro-vibreur de Bergonié. AUBOURG. 


Guilloud et Arcelin (Lyon). — Balle mobile dans 
le cavité pleurale gauche. Extraction après éta- 
blissement d’un pneumothorax artificiel. (Rap- 
port de Mauelaire. Bull. et Mim. de la Soc. de 
Chirurgie, 5 Novembre 1915, p. 2092-2094). 


Au cours mème- de Vintervention, après une re- 
cherche infruetueuse, une radiographie instantanee fut 
prise, qui montra que Ja balle s'était déplacée, un 
espace inlereostal plus bas que la première Jocalisa- 
tion : elle fat dés lors facilement enlevée, 

AUBOURG, 


RADIOTHERAPIE 


DERMATOSES 


Ballard (|. Willis). Les rayons X comme remède 
local idéal de l'eczéma (Medical Record, tome #7, 
n° 1,27 Mars 1915, p. 525). 

Quelques considérations générales sur le thème 
indiqué par le titre: aucune observation nouvelle qui 


intéresse le radiologiste. R. Lepoux-Lenann. 
Mackee (Georges M.) et Remer (John). — Le 


traitement de la teigne par les rayons X. ( Medi- 
cal Record, 7 Août 1919, p. 217-226 avec 20 fig.). 


Excellent article exposant très clairement les prin- 
eipes de la radiothérapie des teignes par Fépilation 
massive felle qu'elle a été établie dans ses grandes 
lignes par Sabouraud et Notre et préconisant la 
tachnique généralement adoptee anjourd'hur dans 
toute l'Europe mais qui ne parait pas encore courante 
aux Etats-Unis. Bonnes tigures. 

R. Lepoux Lepar. 


NÉOPLASMES 


Knowles ¡Frank Crozon). — Quelles ressources 
offrent les méthodes non opératoires dans le 


traitement des cancers cutanés (Pensylvania 
Medical Journal, Juillet 1915, tome XVIII, ne 10, 
p. 770-774). 


Bonne revue générale qui insiste avec raison sur 
les grands avantages de la radiothérapie et les résul- 
tats excellents qu'elle fournit. R. Lepoux-Lenarp. 


SYSTÈME NERVEUX 


R. Cestan et Paul Descomps. — La radiothé- 
rapie dans le traitement de certaines lésions 
traumatiques du système nerveux. (La Presse 
Médicale, n° 58, 25 novembre 1915, p. 479-476). 


Les auteurs utilisent la radiothérapie pour lutter 
contre l'élément douloureux et contre l'élément spas- 
modique des névrites traumatiques. La précocité du 
traitement, est la condition essentielle du succés: les 
rayons, en effet, n'agissent plus sur des lésions fixées 
en leur stade évolutif détinitif. 

Certains nerfs, comme le médian et le cubital sont 
plus sensibles que d'autres (le sriatique) aux effets 
sedatifs des ravons X, sans doute parce qu'ils sont 
mieux accessibles, 

Sur 86 cas traités on a pu constater la guérison 
complete 1 fois sur 4 et une amélioration notable de 
plus de la moitié des malades. 

La technique emplovée peut être résumée ainsi : 
lmiliampere: tube dur, 8 à 9 B. Filtre d'aluminium 
de 1 mm. Distance de Panticathode à la pean 20 cm., 
4 séance hebdomadaire d'un quart d'heure. 

P. COLOMRIER. 


GYNÉCOLOGIE 


Pfahler (G. E.). Radiothérapie profonde (/’enn- 
sylvanta Medical Journal, Juillet 191), T. XVIII, 
n° 10, p. 774-778). 


Excellente revue générale destinée aux praticiens 
et dont nous reliendrons seulement la liste suivante 
des indications et contre-indications de la radiothé- 
rapie des fibromes qui nous parait trés rationnelle 
et bonne à reproduire pour rafraichir certaines mé- 
moires. 

La radiothérapie Wun fibrome hémorragique est 
indiquée : 

4 Chez toutes les femmes Agées avant déjà une 
anémie marquée avant pu retentir surle cœur: 

Y Chez toutes les femmes, jeunes ou âgées, al- 
teintes d'affection cardiaque accentuée, de diabète, 
de néphrite chronique, de lésions pulmonaires mar- 
quées, de goitre avec svinptomes cardiaques, 

o Chez toutes les malades de plus de 40 ans ne 
présentant aucune contre-indieation spéciale. 

La radiothérapie est contre-indiquée : 

t Dans les cas de tumeurs pediculées ou pouvant 
ètre facilement excisées sans porter atteinte à la fa- 
culté de proeréalion: 

Y% Dans les cas de fibromes gangrenés ou avant 
subi une transformation maligne: 

o Dans les cas de fibromes associés à de grosses 
lésions annexielles; 

+ Dans les fibromes amenant des troubles tels que 
la vie de la malade paraisse menacée du fait de lat- 
tente de 24 3 mois nécessaire pour obtenir un rè- 
sultat radiothérapique. R. LEeboux-LEnanb. 


Substances radioactives. 


e] 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


RADIUM 


PHYSIOBIOLOGIE 


E. Partos (Genève). — Sur l’action biologique 
de lémanation condensée du radium (Commu- 
nicationau Congrès de Lyon, 27-51 Juillet 1914). 


Les émanations du radium se condensent (travaux 
de MM. Rutherford et Soddy) à un degré proche de 
— 155. Ces savants ont donné une méthode par la- 
quelle on peut séparer, enfermer et garder l'activité 
dégagée par une solution ou un se] see de radium 
qui ne se trouve pas dans un vase clos. On peut 
supposer qu'un tel produit de condensation possede 
les mêmes qualités biologiques qu'un sel radifere en 
équilibre. 

L'auteur a exposé des souris à l'action de Pémana- 
tion condensée et a constaté que ses effets biologiques 
sont identiques à ceux du radium. 

F. LoBLIGEO!S. 


RADIUMTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Earle (Samuel) : Cas de prurit anal traités par 
la carnotite (The Protoloyist (Décembre 1914, 
T. VIII, n° 4). 


E. rapporte huit cas de prurit anal ancien el re- 
belle traité avec succès par des applications de car- 
notite (minerai radifere) en poudre. 

Ji ne donne aucune indication de dose. 

R. Lepoux-LEBA RD. 


NÉOPLASMES 


Abbe (Robert) : Curabilité de l'épithélioma ra- 
diologique par le radium. Un paradoxe appa- 
rent (Journal of the American Medical Assocta- 
tion, T. LXV, 5, 17 Juillet 1915, p. 290-221). 


A. rapporte les succés très brillants qu'il aurail 
obtenus dans le traitement des lésions eulanées di- 
verses des radiologistes, depuis les fissures doulou- 
reuses et les hyperkératoses simples jusqu'à l'épi- 
thélioma vrai. H aurait traité ainsi avec les meilleurs 
résultats une dizaine de spécialistes. i 

Bien que dépourvus de toute indication de dose et 
de technique, ces résultats n'ont rien de très surpre- 
nant et il est certain que l'on peut obtenir de la 
radiumthérapie d'excellents effets dans toutes ces 
lésions. Mais les asserlions suivantes de l'auteur 
que nous traduisons textuellement nous semblent 
singulièrement hasardeuses, pour ne pas dire plus. 

« Il semble que ce soit un paradoxe radiologique 
que de voir les lésions produites par Paction con- 
tinue des rayonnements + durs d'une ampoule, 
guéries sous l'influence du rayonnement analogue 
émis par un tube de radium. Mais le fait devient in- 
telligible en sachant que l'émission de Pampoule se 
compose à peu près uniquement de rayons gamma 
durs, pénótrants, irritants (se); que ce sont les rayons 
B qui possèdent le pouvoir curateur et que ce 
sont seulement les rayons $ émis secondairement 
par les y lorsque ceux-ci frappent un corps quel- 


conque, qui donnent quelque valeur à l'action de 
Pampoule de Crookes. Nous pouvons done com- 
prendre que la grande quantité des rayons B mous 
émis par le radium guérisse heureusement les lésions 
superticielles  hvperkératosiques ou baso - cellu- 
laires. » 

« On pourrait admettre que si nous disposions 
d'une ampoule à rayons X capable de produire les 
rayons 8 curateurs par rayonnement secondaire au 
contact des lésions superticielles, celles-ci guériraient 
tout aussi bien qu'avec Je radium. Mais, pour obtenir 
ce résultat, il nous faudrait émettre de telles quan- 
tités d'énergie de l'ordre des rayons y durs qu'elles 
seraient éminemment nocives aux tissus profonds 
vasculaires, musculaires ou osseux » (sto). 

Tout commentaire nous parait superflu. 

R. LEbOUx-LEBARD. 


Miller (Jeff). — Les limites de l'emploi du ra- 
dium dans le cancer de l'utérus (New Orleans 
Medical Journal, and Surgical Journal, Juillet 
1915, t. 68, p. n° 1, 26-51). 


Généralités sur les avantages et les indications de 
l'emploi raisonné du radium dans le cancer de Puté- 
rus. Aucun fait nouveau à signaler. 

R. Leboux-LEBARD. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Burrows (Arthur). — La radiumthérapie du 
cancer du col utérin (American Journal of 
Surgery, août 1915, p. 206-298), 


Stevenson (de Dublin) a employé lémanation de 
radium dans de petites aiguilles d'acier creuses 
(analogues à des aiguilles à injections hvpodermi- 
ques) dont les parois ont 5 dixièmes de millimétre 
d'épaisseur contenant de 4-10 mies d'émanation 
et que Pon enfonce facilement dans les tumeurs en 
les espacant d'environ 2 centimètres pour éviter 
les réactions trop vives. B. recommande de les 
associer à l'emploi d'un tube radifère placé. comme 
d'habitude, dans le col. Il utilise un tube d'argent 
de 1 millimètre d'épaisseur chargé de 50-60 mics 
d'émanation ou d'une dose correspondante de sels 
de radium, tandis que les aiguilles d'acier du genre 
de celles de Stevenson sont enfoncées en arrière et 
sur les côtés dans les ligaments larges. 

é R. Lepoux-LEBARD. 


SANG ET GLANDES 


Abbe (Robert). — Lymphangiomes et radium, 
sang et glandes (Medical Record, 7 août 1915, 
p. 215-217, 4 fig.). 


A. insiste sur les excellents résultats qu'il a 
obtenus dans le traitement par le radium de trois 
Ivmphangiomes de la langue et de trois Iymplhian- 
giomes cutanés (un de la jambe et deux du cou). I 
ne fournit pas la moindre indication de technique 
et se livre à quelques considérations théoriques 
qui justitient la répétition des remarques faites dans 
une analyse ci-dessus. R. LEDOUX-LEBARD. 


718 


DIVERS 


Delano ¡Samuel). — Étude sur le radium employé 
dans la thérapeutique interne (Medical Record, 
24 Juillet 1915, p. 137-145). 


lA. a observé 52 malades rhumatisants, arthri- 
tiques, ete., auquels des doses journalières moyennes 
d'environ 4 microcuries ont été administrées, le plus 
souvent par la voie buccale, quelquefois en injec- 
tions sous-cutanées ou intra-veineuses, pendant une 
ou plusieurs semaines, avec des effets extrêmement 
variables, Le plus constant parait avoir été une action 
diurétique puis, mais moins souvent, une action 
laxative el alnagésiante. D. prétend également avoir 
constaté un effet stimulant et tonique indiscutable. 


R. Lepoux-LeEBARD. 


Bissell (Joseph B). —- La radiumthérapie en 


Hlectrologte. 


dehors des affections malignes (Medical Record, 
t. 87, n° 25, 19 Juin 1915, p. 1023-1024). 


Six observations de résultats favorables obtenus 
par la radiumthérapie : 

fe Anémie pernicieuse, injections intra-veineuses 
de solution de radium. (L'A. ne dit pas quel sel); 
gucrison clinique. 

2 Abcès de l'aisselle chez une femme opérée peu 
de temps auparavant. Ces abeós une fois ouverts 
persistent jusqu'à l'appliealion dans leur cavité d'un 
tube de 10 milligrammes pendant 5 minutes. (Pas 
d'indication sur les tiltres, ete.) 

9 Métrorragies persistantes chez une femme de 
49 ans; application d'un tube de 75 milligr. pendant 
19 heures, filtrage par 0.5 min. de plomb et argent 
(combien de chaque n'est pas dit) et autant de caout- 
choue, guérison avec lténesme intense vésical et 
rectal pendant plusieurs semaines. 

4°, 5°, 6° Suppurations chroniques d’origine osseuse 
rapidement guéries par applications sur la plaie de 
tubes radifères. R. Lepoux-Lenarp. 


ÉLECTROLOGIE 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


TECHNIQUE 


H. Bordier (Lyon). — Dispositif simplifié pour 
l’électrisation de nombreux blessés (Presse Mé- 
dicale,n” 54,8 novembre 1915). 


L'A. décrit Pinstallation de Phopital de Charbon- 
nieres-les-Bains permettant de traiter une centaine de 
malades en deux heures et demie en donnant 20 à 
0 minutes de séance à chacun. , 

Cette installation comprend trois postes : deux 
alimentés par le courant continu à 110 volts prove- 
nant d'une dynamo entrainée par un moteur à cou- 
rant alternatif industriel; le troisième alimenté par 
ce courant alternatif lui-méme. 

Dans les trois postes, la graduation du courant est 
obtenue par le flacon-rhéostat décrit dans un précé- 
dent numéro. 

Les deux postes à courant continu dans lesquels 
la mesure du courant se fait à Faide d'un milliam- 
peremetre placé en tension dans le circuit, servent 
au traitement des névriles avec ou sans D. R., des 
contractures, anesthésies, ete. Le courant amené 
dans un bassin d'eau chaude où plonge le membre, 
par une électrode de charbon, ressort par une élec- 
trode spongieuse placée sur le membre en amont 
de la lésion. 

On associe ensemble # à 6 blessés présentant des 
lésions analogues, et on les réunit en série sous le 
méme courant. 

Le poste à courantalternatifsert au traitement des 
atrophies musculaires et des paralvsies sans D. R., 
ou avec D. R. seulement partielle. 

Le courant est rythmé par linterrupteur-rhéosta- 
tique de Bordier constitué par un moteur d'horlo- 
gerie imprimant un mouvement de va-et-vient vertical 
à une tige de charbon terminée par un pinceau de 
soie de verre, Cette tige descend dans une éprou- 
vette pleine d'eau d'où le courant ressort par nn fil 
isolé qui plonge jusqu'au fond. 

L'installation de Charbonniere comprend également 


un poste d'électrodiagnostic muni d'un inverseur de 
courant et permettant d'avoir du courant galvanique, 
faradique et galvano-faradique. Chaque malade nou- 
veau est soumis à Pexamen électrique avant Vins- 
litution du traitement, Henn BECLERE. 


SYSTEME NERVEUX 


Pastor Guillen (Saragosse). — Le traitement des 
algies .par les courants de haute fréquence 
(Rivista español de electroloyia y radiologia mé- 
dicas, n° 39, Septembre, 1915, p. 305 514, 2 lig.). 
Le symptóme douleur résiste fréquemment aux 

divers agents médicamenteux. L'A. regrette qu’on 

n'ail pas plus souvent recours au courant de haute 
frequence. 

Ce courant donne toute satisfaction à Pastor Guil- 
len qui emploie le résonateur de Oudin. Pour l'ef- 
fluvation. il utilise une électrode-pinceau, formée 
par des fils métalliques très purs. Pour l'étincel- 
lage. VA. a construil une électrode composée d'un 
certain nombre de pointes métalliques : cet exci- 


tateur a la forme d'un peigne dont les pointes des 


dents forment une ligne concave. 

Les résultats obtenus par VA. contre le sym- 
plome douleur dans les hémorroides, les fissures de 
l'anus, Ja sciatique, le tabes, le rhumatisme, etc., 
ont été tres salisfaisants. F. LonLiGEois. 


CORPS ÉTRANGERS 


P. Bazy (Paris). — De l'utilité de l'électro-vibreur 
pour la recherche des corps étrangers ma- 
gnétiques (Bull. et Mém. de la Soc. de Chirurgie, 
J3 Novembre 1915, p. 2115-2116). 

B. a ainsi enlevé un éclat Cobus derrière la ecaro- 
tide primitive, un autre dans un muscle de la région 
antérieure de la jambe. 

Dans un cas où le corps étranger ne vibrait pas, 
l'opération fut faite à l'aide du repéreur de Marion. 
B. fait remarquer la difficulté de retrouver au mo- 
ment de Popération la situation exacte de l'appareil, 
tel qu'il a été placé pour le repérage. AUBOURG. 


Table analytique des Matières 


Contenues dans le Tome l“ du ‘‘ Journal de Radiologie ”, 


de Janvier 1914 à Décembre 1915 


Les caractères gras se rapportent aux mémoires originaux el lex caractères ordinaires 
auc analyses de mémoires. 


RAYONS X 


Généralités. 
Éléments de radiologie (ALBERT-WEIL). . . . . 
Róntgentaschenbuch (E. SOMMER). . . . . . .. 
De la radiologie dans les armées en campagne 


(BUSQUET) . ; PR 

Les débuts de la radiologie (ALBERT- AV EIL) ‘ 

Le danger actuel des rayons X et les de de 
s’en préserver (PFAHLER) . . . es 

La découverte de la radioactivité et son influence 
sur le cours de la science physique (LopGE). . 

Propositions pratiques pour la pioenaine expo- 
sition de radiologie (IIIRSCHMANN). j 

Le rôle de la voiture e du service ‘de 
santé aux armées (IIARET). nn d'a DAS 


Physique. 


Sur la nature des dei x Met et ZIM- 
MERN) > ie lo ds ae 

De quelques remarques à propos des rayons EN 
secondaires (LAuB). . . . . . ‘ 

A propos des interférences des rayons xX (ORN- 
STEIN) sas ru 

Sur un nouveau proc édé permettant d obtenir la 
photographie des spectres des raies des rayons 
de Röntgen (DE BROGLIE) . ; 

La production des rayons X très mous : (DEMBER). 

Photographie en couleurs d' ampoules à rayons X 
en pleine activité (D'ITALLUIN) . . . . . , . 

Enregistrement photographique continu des 
spectres des rayons de Röntgen. Spectre du 
tungstène. Influence de PRAVON thermique 
(M. DE BROGLIE). x 

Sur les symétries cristallines que peut révéler 
la diffraction des rayons de Röntgen (FRIEDEL). 

Sur la spectroscopie des rayons de ES 
(M. ne BKOGLIE) . . . . . . . . . . . 

Observation fluoroscopique par vision dirce te 
des spectres des rayons de cad i DE Bro- 
GLIE el LINDEMANN) . Dés 

Sur les structures cristallines | mises en évidence 
par la diffraction des rayons Róntgen (FRIEDEL). 

Une électrode de zinc, récemment décapée, ne 
donne lieu à aucune luminescence électrique 
dans un milicu privé de tout gaz capable de 
réaction (KÜSTNER). i ; sea 

Vérilications nouvelles des lois de transparence 
de la matière aux rayons X dans le cas spécial 
des complexes minéraux (BENOIST et CoPAUXx). . 

Sur l'obtention des spectres des rayons incidents 
au travers de feuilles minces (métalliques) 
(M. DE BROGLIE). +... ........ a .. 


49 


94 


De l'intensité des images photographiques obte- 
nues par Pinterférence des rayons X (KERN). 
Quelques-uns des phénomènes produits par les 
rayons X et dus à leur passage au travers des 

corps (LAUB). . . . +. 

Les rayons X caractéristiques ¡BARKLA). TES 

Sur les spectres des rayons de Róntgen, rayons 
émis par des anticathodes de cuivre, de fer, 
d'or (M. DE BROGLIE)?. . 

Application des lois de transparence de la ma- 
tière aux rayons X, à la fixation de quelques 
poids atomiques contestés. Cas du thorium et 
du cérium (Benorst el Copaux) . 

La diminution de la fluorescence par suite d' une 
plus grande concentration des gaz (NECKLEN- 
BURG et VALENTINER). . ; 

Étude du champ magnétique dans les induc teurs 
radiologiques (DEGUISNE) . . 

Le Spectre des rayons de Róntgen (M. DE BROGLIE). 

Sur un nouveau procédé permeltant d'obtenir 
très rapidement les spectres des ravons de 
Röntgen (M. DE BROGLIE el LINDEMANN). . . . 

Production d'un rayonnement secondaire carac- 
téristique par O de surfaces minces 
à l'aide des ravons X (Laub). 

Sur la spectroscopie des rayons secondaires 
émis hors des tubes à rayons de Röntgen et 
les spectres d'absorption (M. DE BROGLIE). 

Sur Panalvse spectrale directe par les rayons 
secondaires des rayons de Röntgen (M. DE 
BROGLIE). i ‘ j 

Recherches sur I’ éclairement produit par le fais- 
ceau cathodique dans une atmosphère d'hydro- 
gène (HOLTSMARK). + .. 6... ew . .. 


Technique. 


Les sondes urétérales opaques pour la radiogra- 
phie (PASTEAU). . . . 

Dispositif de mierodiagraphie de M. Pierre Goby 
(R. MERLE)... 

Nouveaux procédés pour augmenter y action des- 
tructrice des rayons de Röntgen sur les tumeurs 
profondément situées (H. SELLHEIM) . 

Nouvelle table pour cabinet d'électro- “radiologie 
(OupDEN et COTTENOT) . 

Nouveau carburateur à éther pour e haulTage de 
losmo-r égulateur. 

Nouveau tube a eau a anticathode de tungstène. 

Parafoudre pour régulateur « type Bauer ». 

Sur la lecture correcte des changements de cou- 
leur au radiochromometre (BuckY) . ...... 


92 
95 


94 


720 


Sur un moven certain d'éviter les brülures par 
les ravons de Röntgen (Max. MENARD). . . . . 
Nouveau radiomètre pour pastilles Sabouraud 
(CORBETT). s e s soa # Hw A Be aS 
Le régulateur automatique pour ue à 
osmo-régulateur (HIRTZ)... . ar 
Sur l'emploi d'écrans métalliques au contact de 
l'émulsion en radiographie (|.0m0x) . . . . . 
Sur la radiothérapie par les rayons secondaires 
(SCHWARZ). ©.. ; o Can 
Recherches sur la substilution des ravons x aux 
produits radioactifs dans la radiothéi rapie pro- 
fonde (SALZMANN) . ne RER 3 
Mesures et unités de rayons X (SCHALL)... 
L'emploi des radiométres photochimiques (ehro- 
mo-radiometres) pour Ja détermination des 
doses cutanées (NIENBOCK). 2. 0.0.0.6. 2 we 
Présentation d'un modéle d'ampoule Belot pour 
radiothérapie intensive (BELOT). . . . . . . . 
Nouvel écran renforcateur DANS DrL- 
HERM et NUYTTEN) . 
Sur l'identité pratique des rayons du radium el 
des rayons de Röntgen (PAGENSTECHER). : 
A propos d'un nouveau tube de Róntgen a vide 
de Hittorf (tube Coolidge) BELOT et VIGNAL) . 
L'emploi en radiographie rapide de plaques 
dites spéciales, répond-il à un besoin? ee 


BEELERE)« o. 4 fo ee : a ia 
Nouveau dispositif pour développer dans un la- 
boratoire de radiologie (RALPH BOWEN). . . . 


Sur l'action renforcatrice des écrans métalliques 
en radiographie (LOMON). 
Moyen d'éliminer les rayons secondaires pro- 
duits dans l'objet radiographié (Bucky)... 
Emploi des filtres non ere en radiogra- 
phie (Morton)... : a 
De l'usage des adiunielres gradués dans le 
dosage des rayons X (KAMPSON). . . .. . . . 
L'évaluation de l'effet Villard à la lumière artifi- 
cielle (CERESOLE). +... +... ee . ... . ... 
La radiographie dans les armées en campagne 
(MARESCHAL) +... 6 : ie, ds 
Présentation dune voiture automobile pour "a- 
diologie, destinée en particulier au service 
des armées en campagne, construite par 
M. Massiol (GUILLEMINOT). . . . ae 
Présentation d'une nouvelle table pour cabinet 
d'électro-radiologie (Ovnis et Correnor) . .. 
Sur la technique des irradiations profondes 
(DAVIDSOUN). . . a DES 
La thermoradiothérapie “dans le traitement des 
cancers inopérables et des fibromes (DE Kra- 
TING-TLAnr). a 
Sur Ja variation de résistance du sélénium ex- 
posé aux ravons X et aux rayons de radium 
(GU TLEEMENUIT Jie, Le ba el Se oe ae e a 
Sur la mesure de potentiels électriques, à dis- 
tance, sans fils (SZILARD) 2... 0.0.00... 28. 
Sur l'évaluation opliquement correete des mo- 
difications de la couleur des radiodosimétres 
E do E f 
Quelques remarques sur le A en ri radoi 
rapie (MEYER) = e oe +... . . a ee +. 
Progrès techniques de Ja rAdiothéranie profonde 
(DESSAUER) e.. 
L'amponle de M. J. E. Lilienfeld (ROSENTHAL). . 
Puissante ampoule radiologique à décharge in- 
dépendante d'électrons (COOLIDGE). +... .. 


e . e . . a . . . . . a . 


Rapport préliminaire sur Putilisaltion pour le 
radiodiagnostic et la A de Fanı- 
poule Coolidge (COLE). 4 4 0. 4... | 


Radiographies avec écran mé ue le ONON]: 

Note sur l'instrumentation et la technique de la 
téléradiographie du cœur et de l'aorte (Josur: 
DELHEUM el LAQUERRIERE). s 4, 0 0 ee ee 


280 


280 


280 


280 


280 
281 


281 


281 
281 


305 


Journal de Radiologie et d Electrologie. 


Étude des transformateurs en tenant compte 
particulièrement des irradiations profondes 
(EEN o AA UR AA Aa 

Recherches sur l'action en profondeur des 
appareillages radiologiques (KRESS). . 

Une ampoule de précision (Vox WiESER) . . . . 

Sur un dispositif de centrage à rotule. Le 
Roéntgenspheroseope (ROBINSONN). . 0... . 

Diapliragme compresseur basé sur l'effet Bucky. 
Petit dispositif qui permet d'obtenir des images 
radioscopiques extrèmement nettes (HoLzk- 
NECHT). ca Sow a A 2 

Support guide-tils destiné A compléter une dis- 
tribution par trolley (HADBENGUE) ee s.a’ 

L'ionomètre et son utilisation pour la mesure 
des rayonnements de Röntgen el du radium 
(GGREINACHER) 

Sur la dosimétrie (KiENnOCK) Dé dé us a 

Dispositif supprimant Ponde inverse sans l'aide 
de soupapes avec les interrupteurs à jet de 
mercure (REG. MORTON) . . . . ee ee 


. . . . s . e . . . . » . © a e 


Dispositif permettant de prendre deux che hés 


en une seule pose (ALLAIRE). . . in SA 
Un nouveau modèle de protecteur pour la radio- 
thérapie (VON GRAFF) ©. 6 6 ee 0. 4... . 
Sur le voile en radiographie (Guit. LEMINOT) | rs 
Expériences sur la filtration en rayons X (SaL- 
MOND) `. : Du E be RA SS 
Le rayonnement y du radium peut-il ètre pro- 
duit artificiellement dans les ampoules à 
rayons X? (DESSAUER) . Paola dr To 
Nouvelle méthode pour évaluer la supertic ie de 
la projection orthodiagraphique (NissiM) . ... 
Types modernes d’ampoules à rayons X (PniL- 
LIPS) ES sce wee SR EE CRUE ANR tt 
Présentation d'un appareil transportable pour 
radiologie (LobLiGeo!s, Marné, Ruiz et SBaRRA). 
Un nouvel appareil pour la mesure de l’intensilé 
du rayonnement de Róntgen. Intensimétre du 
Dr Fürstenau . . . . . ere cae e D ou 
Résultats d'expériences montrant les difficultés 
de nous protéger contre les rayons X a HaL- 


LUIN). e.. a ; Le 
Le rôle de la voiture radiologique du service de 
santé aux armées (HARET). . . . . ris 
Technique radiographique avec le contact tour- 
. nant (SCHOENEFELD) . . . : a . | 
U n protecteur pour les tubes d osmo en pall: 1- 
dium (KIENBÖCK). ER ae E a aa 


Présentation d'une pompe de compression silen- 
cieuse pour l'alimentation des ampoules à 
soufflerie d'air (BARRET). 4... 0... . 

Dispositif pour radioscopie, radiographie et télé- 
radiographie (Josue. DELnERM et LAQUERRIERE). 

Dispositif de protection des malades contre les 
radiodermites pendant la radioscopie et la 
radiographie (LEDOUX-LEBARD). +... . . . 

Régulateur de vide osmo-anticathodique pour 
tubes producteurs des rayons X (REGAUD). . . 

L'équipement Sn dans l'armée (Dux- 
CAN)... o n cs fo 

Quelques réflexions s sur ‘les voitures radiologiques 
automobiles à propos du fonctionnement de 
l'une d'entre elles (LouriGEors). . . 

Utilité des laboratoires de rayons X à bord des 
navires-hópitaux (Jean GoUIN). . . . . . . . . 

Comment maintenir à un degré de dureté cons- 
tant les tubes de Róntgen pendant la radiothé- 

‘apie intensive (BORDI-TROTTI). 0. a.’ 

Quelques mots sur un vicux tube à rayons X 
AS ce 2. Er a Se o fe LE 

Quand et comment faut-il extraire les projectiles 
de guerre? (BERARD el WULLYAMOZ). . . . . . 

Dépistage radiologique de la non-pénétration et 
de l'expulsion spontanée des projectiles de 
guerre (TOUSSAINT), e e e 6 ee eee . +... . 


564 
565 


609 
609 


609 


609 


Table des Matières. 


Procédé suivi dans deux cas de localisation de 
corps SES intra-oculaires (TORRES CARRE- 
RAS) . ` 

Méthode de localisation exacte ‘des projectiles 
dans le corps des blessés par voie radiogra- 
phique (COLARDEAU). $ 

Localisation par la radiographie des projectiles 
dans l'organisme : procédé des croix graduées 
(BERTIN-SANS el LEENHARDT). 

Un dispositif tres simple pour la loc alisation 
des projectiles par la id (Harner et 
SCHLESINGER) . . . . 

Localisation précise des projectiles par la radio- 
seopie (JAUGEAS). . 

Appareil pour la localisation des corps étrangers 
« Repéreur Marion-Danion » (Manion)... +. . 

Sur une méthode de localisation des corps 
étrangers par la radioscopie (DEBERSE) . 

Localisation des projectiles et examen des 
blesses par les rayons X (M. MENARD). . . . . 

Localisation des projectiles au moven d'un repé- 
reur spécial (MENUET). 

Localisation et recherches de projectiles (Mau- 
CLAIRE). 

Sur la recherche. des projectiles dans les tissus 
(PHOCAS). . . . 3 

Localisation des corps ‘étrangers, le “Radiopro- 
fundométre (RECHOU) . 

Une grande simplification dans l'obtention des 
radiographies (VAILLANT). 5 

Méthode pour localiser exactement les projectiles 
après la radioscopie (VERGELY). ; 

Localisation anatomique des projectiles par la 
radiographie (ZIMMERN). 

Un numérateur-composteur' ‘radiographique( H 1 RTZ) 

Sur les tubes à refroidissement par circulation 
d'air, en radiothérapie (BELOT). . . 

Note sur un procédé de repérage direct des pro- 
jectiles (LE FAGUAYS) . DU Bae 

Le repéreur Marion- Danion (CHARLIER). ns 

La première automobile radiologique italienne 
(PERUSSIA). . 

Une nouvelle voiture de radiologie de l'armée 
francaise (L. FOURNIER). 

Ablation des corps étrangers sous Vécran | avec 
des gants de caoutchouc recouverts à leur 
intérieur de solution eaoutchoutée PONER 
(MAUCLAIRE) . 

Une année de fonctionnement des deux camions 
radiologiques de la N° Armée (AunounG ct BARRET) 

Localisation radioscopique par la méthode de 
l'écran percé avec fil à plomb (Hinrz et GALLOT). 

Note sur un appareil de localisation de projec- 
tiles (LE FAGUAYS).. 4. ee ee 


Physiobiologie. 


L'irradiation du foie chez le chien et ses effets 
sur la leucocytolvse digestive (KROLUNITSKY).. 
Action des rayons X sur une myélomatose ex- 
périmentale (AUBERTIN et BEAU JARD) 
Immunicorps et rayons Röntgen (Fronixt et Gr 
RONI). e. Mon dir an oe 
Luminescence des substances organiques par 
les rayons de Röntgen (JAUBERT DE BEAUJEU) . 
L'absorption des rayons 8 et y et des rayons X 


dans les tissus (KEETMANN) . de e 
De l’action des rayons X sur les my élumatoses 
(AUBERTIN ET BEAUJARD). ie 


Greffes hélérogènes effectué es grace à cla des- 
truction du tissu lymphoide par les rayons X 
(MurPHY). . . . . 

Action des rayons secondaires du bismuth sur 
la muqueuse gastrique (GHILARDUGCI). . . . . 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I 


609 


009 


112 
699 
709 
111 


680 


Accidents. 


Le danger actuel des rayons X et les moyens 


de s’en préserver (PFAHLER). . . 0. . +. 
Épithélioma radiologique des paupitres (MENE- 
TRIER el MONTHUS). +. . A eh gh et E 
L'autopsie d'un radiologiste (Gavaraest et Mı- 
NELLI) seseo’ ro E E 
Les radiodermites (E ASS da as 
Mort immédiate par les rayons X? (COSIMA 
Bixba). ae 


Histoire d'une adicto chronique E E 

Un traitement des radiodermites chroniques 
(DOUMER). és 

Angiomatose ‘culance consecutive: la radiothé- 
rapie (JEANSELME) . . . 

Un cas de radiodermite après radioscopie, son 
traitement chirurgical (KEMPF et PAGENSTE- 


CHER) ; 
Phénomènes cutanés tardifs ‘dus à la radiothé- 
rapie (ARCELIN) . . . E à 
Du cancer radiologique (MLLE FEGGIN) . ae ee 


Radiodiagnostic 


Généralités. 


L'usage des rayons X dans le diagnostic des 
maladies de la panto et de l'abdomen (LOGAN 
CLENDENING). . . à 

Du role et del’ impor tance de la radiologie dans 
l'étude et l'évaluation des impotences fonetion- 
nelles (DESTOT).. . . DE 

Le radiodiagnostic en 1914 (ALBERT Wei). de 

La radiologie en campagne et au cours de la 
guerre des Balkans (CoOrsERGUE). +... - +. 

La radiographie en campagne (HirTz). . . . . 

Schémas radiologiques du tronc (CERNE). 

Recherches os sur la gymnastique 
viscérale (P. CARNOT) . ne Na Mr Sacer e 


Os. Crâne. Articulations. 


La de A des maxillaires et des dents 
(BELOT). ©.. 

Les lésions osseuses de la variole (MUSGRAVE 
et SISON) . . . à 

Sur les formes anormales de l'hérédo- syphilis 
tardive des os longs ere mer el MEAUX 
SAINT-MARC) . 

Myxedème consécutif à une maladie aiguë de 
l'enfance (Acnarn el SAINT-GIRONS) . . . +. . 
Calcitication de la bourse sous-acromio- -deltoi- 

dienne (LAQUERRIÈRE el LOUBIER) .. . 
Sporotrichose osseuse et sporotrichose pulmo- 
naire simulant la tuberculose (LAURENT). . . . 
Considérations sur la pathogénie des kystes 
essentiels des os et des cals soufflés (MUTEL). 
Des osselets surnuméraires du tarse, orsa tar- 
salia. Leur importance pratique (FROELICH). . 
La radiographie des os et des articulations. Sa 
valeur en chirurgie CRE (NOVE-JOSSE- 
RAND)...’ ; e E 
Luxation médio- -carpienne. en av vant du poignet 
droit (Moucuer et VENNIN) . . . ata 
L'ostéo-chondrite déformante de la hanche cnez 
les jeunes sujets (LENORMANT). . . ee 
Coxa-vara de l'adolescence (AUG. Broca) ia 
Contribution á Vétude de la pathogénie de la 
déformation de Madelung ou radius curvus 
(CANTAS). - + ; 
Examen radiographique du pied plat (BADIN) - 
Ostéo-arthropathie pneumique (GUULDESBROUGH). 


40 


721 


97 
97 


97 
98 
98 


722 


La radiographie des os et des articulations. Sa 
valeur en chirurgie orthopédique (REDARD) . . 
Paralvsie infantile avec déformations rares (BEL- 
LINGUAM SMITH) a de mn té we ete 
Angiokératome avec modifications osseuses 
(Parkes WEBER). 4 se se se ss . + 
Fracture du col chirurgical de Fomoplate 
CE ANYON)» ord, us o ES SE et are e 
Curieuse cause d'erreur de diagnostic dune 
fracture de lhumérus (bE PostoLAT-BACHOUE). 
L'os « tibiale exlernum », ses rapports avec la 
tarsalgie et la fracture du scaphoide tarsien 
(MOCC T e oe 4 gees ats Ge AE ANA Sa 
livpertrophie de la clavicule droite : résection 
au tiers moyen de l'os et greffe d'une portion 
égale de la 6° cote (VILLANDRE) 4. . 
Sarcome de Fomoplale (POTEL). ........ 
vasculaires 


Côte cervicale avec symptomes 
(Mexrz Er JOHNSON) ee 
Cotes cervicales (LESIEUR). . . . PE a 


Fracture du bassin chez un enfant (SKILLERN]. 
Modification du bassin due à une atrophic tesli- 
culaire avant la puberté (Barty SHAW er 
HicnaM COOPER). ooe a 
Fracture comminutive du crâne par balle de 
petit calibre avee hernie centrale et hémi- 
plégie à ganehe (RouviLLols) -...... ; 
Récidive crânienne d'un cancer du sein, perfo- 
ration du crâne méconnue à la Ae 
(GOULLIOUD) ©... ne à 
Perforalion du crane non décelée par la radio- 
graphie (DESTOT) ....... 
Perforation du crâne non décelée par la radio- 
graphie (GANGOLPHE) +... . 0.0.8. LS + 
Névralgie faciale, Dent de sagesse incluse dans 
le maxillaire inférieur (SIEGEL)... . ae 
Sur l'importance de la radiographie dans l'étude 
du pied plat valgus des adolescents (BADIN) . 
Luxation irréductible du gros orteil (MonesTIN). 
Ankylose congénitale du coude gauche (Broca). 
Entorse du poignet, dinstasis seapho-lunaire 
(LAROYENNE) . . . . ON 
Ostéo-arthrite tubere uleuse du coude droit, lar- 
gement uleérée, Traitement par les injections 
sclérogènes et les curetlages répétés de Var- 
lie ulation: Gauérison (WALTHER). 2... 0... 
La seconde élape du traitement de la luxation 
congénitale (BARBARIN) . 00.05.40. 2. ee .. 
Ostéo-mvélite aiguë coxo-fémorale (GAUDIER). . 
Malformation peut-être congénitale du bassin 
S'étant manifestée pour la première fois au 
moment de la puberté sous les apparences 
d'une coxalgie (Jacon). : 
Absence presque complete dimpotence fonc- 
tiounelle immédiate chez une malade atteinte 
de fracture PAR du eol du fémur 


. . 


(NUVRAY). . . . . ee + 
Deux nouveaux cas de mal de Pott syphilitique 
(PIED). DE A D a Le % A le i 


Sur la oh des formes auk løsnes chro- 
niques de la colonne vertébrale. Documenta- 
tion radiologique (BERTOLOTTI) ©... 

Radiodiagnostic. radiothérapie et radiumthérapie 
des ankyloses (LEDOUX-LEBARDÐD). . , . . . .. 

Sarcome de Fhumérus après suture métallique 
(RELEY osa ent es re ogo na tee Aie à 


Le diagnostic radiographique des sarcomes 
OSSCUN (NLYNENS). . . . e . . . . . e e . 
Exostoses ostéogéniques multiples accomp \- 


gues Varréts de développement et de défor- 
mations du squelette (Perra... o... o. 
Fracture de Papophy se coracuide (VEGas el ince) 
Etude sur l'os du tarse surnuméraire Juxta-sca- 
phoidien (os tibiale externum) et particulière- 
ment sur sa confusion avec une fracture 
CLAPOINTE), ...... 


164 


256 


Fractures des tubérosités 


Journal de Radiologie et d Électrologie. 


De la torsion spiroïde du tibia (Lamy). . . . . . 
Radiographie d'os tibial antérieur (scaphoïde 
accessoire) (SCHWARTZ)... . +. . RCE 
Fracture du radius vicieusement consolidée chez 
un enfant de 7 ans et demi. Ostéotomie sui- 
vie d'ostéosvnthese par vissage sur plaque 
métallique de Lambotte (BoBakD). . . . . . . 
Lésions précoces de la lèpre constatées par la 
radiographie (COLOMBIER) . + s . . . . . . . . 
Fractures du crâne avec ee d’air dans 
les ventricules (STEWART). ar Sd 
Accidents de la dent de re (Mory). a ee daria 
L'architecture de la mandibule humaine (BALLI;. 
Le diagnostic et les indications opératoires dans 
les sinusiles frontales (PassoT). ....... 
Une cause d'erreur dans l'interprétation des 
radiographies du poignet : la pseudo-luxation 
physiologique du scaphoide (NoGIER). . . . . 
Fracture ancienne de l'extrémité inférieure du 
radius (PICQUÉ). < ese. detre à 
compliquant la luxa- 
tion de l'épaule. Valeur oque de la 
diver le (MAPTOTIL > sc ta 
Double coxa-vara à type infantile chez une fillette 
de 3 ans (ROTH). 4422-24 2 de aus di AR 
Fracture de la rotule directe el comminutive 
(sept fragments): cerclage au fil d'argent et 
suture au til de bronze fin d'un fragment cen- 
tral complètement détaché. Guérison. Radio- 
graphie au bout de 5 ans (HERMANN LEGRAND). 
Radiographies du genu valgum et lésions os- 
seuses multiples de nature RER 
syphilitique (MAUCLAIRE et BADIN). ASS à 
Fractures articulaires de Pextrémité ‘inférieure 
du fémur, intercondylienne et sus-condylienne 
en T. Ostéosynthèse par vissage des condyles 
et d’une attelle métallique intercondylo-dia- 
physaire. Guérison. Résultat au bout de 
6 mois (HERMANN LEGRAND)... 2... . . . 
Fracture bi-malléolaire avec luxation du pied en 
arriére. Réduction sanglante. Cerclage de la 
malléole interne. Guérison (DELBET) . . . . . 
Pied plat valgus consécutif à une fracture de 
Dupuytren (Japiot). . . . . . ster à 
La scoliose par malformation de la cinquième 
vertebre lombaire et son traitement (Mme Na- 
GEOTTE WILBOUCHEWITCH). . 6.0. 0 6 .. 
Examen radiologique d'un cas de tarsalgie 
rebelle (INFANTE)... . . . ; Dei 
Anomalie d'une apophyse transve erse de la ve ver- 
tèbre lombaire (CALVÉ) . ........... 
Fractures des vertèbres cervicales sans lésion 
de la moelle épinière (ALLAN-NEWTON). . 
Radiographie de la colonne vertébrale de protil 
dans Je mal de Pott (CALVE el LELIÈVRE) .. . 
Cure orthopédique de la AMA tuberculeuse 
(MENARD)... . ; wei 
Recherches expérimentales sur la date d'appari- 
tion de l'atrophie osseuse due à linactivilé 
(BRANDES). . . . . A a 
Anomalie de la première côle 4 gauche avec dou- 
leurs el parésie. Ablation. Guérison (LAURENCE). 
Un cas d'ostéopsathyrose congénitale (VAN NECK) 
Exostoses ostéogéniques (BROCA). . . . . . . . 
Un cas de sporotrichose avec gomme osseuse 
d'un métacarpien (Wibal et JACQUET). . . . . 
Hvpertrophie fusiforme de la diaphyse humérale 


gauche (Ror). . . . . e . . e . . e . . . e 
Os surnumeraires du lies leur róle dans les 
vstéoalgies du pied, leur diagnostic avec les 


fractures (MOUGHET) 4.4... ee 
Un cas d’ostéo-periostite traumatique ?(CHARLIER) 
Varices congénitales du membre supérieur el 
dvstropliies osseuses (LEREDOULLET et PETIT). 
Autogrefle de la diaphyse tibiale nécrosée et 
séquestrée par ostéomvélte. Restauration du 


258 


238 


Table des 


tibia autour de la greffe, Guérison avec résultat 
fonctionnel excellent (LAPEYRE) . beer secs 
Déformation congénitale du femur (Conor MA- 
GUINE ek eee ee vs A de 
Le périoste dans la evelleo OSSCHSC INGLES: 
Sur un cas démontrant Putilité des ravons X 
dans le diagnostic des fractures (STEWART). 
Importance de la radiographie pour établir le 
pronostic des affections tuberculeuses des os 
(HAMMOND). .. | VENTES. 
A propos d'un article du Dr M: aag sur un odon- 
tome de l'antre d'Higlimore (WESKI) e.a... 
Décollements épiphvsaires et fractures de la 
region condylienne externe (Broca). ©... 
Entorse juxta- “piphysaire du radius: de Putilité 
de recourir à la radiographie du coté sain en 
mème ue qu'à celle du coté blessé (Mot- 


CHE us e . . e . . . . . . o . . e . . . . 
Luxation adio-carpienne pure en arrière (Cara- 
VEN et DEGOUY). ...... le de ee on oe 


Contribution a Pétude des troubles trophiques 
d'origine traumatique de l'os semi-lunaire du 
carpe (FRENKEL-TIssoT) . Pre ae ek es 

Reposition sanglante d'une tète radiale complète- 
ment détachée (OMBRÉDANNE) . . . . . +. . 

Interposition de lépithrochlée décollée entre les 
surfaces artienlatres du coude (OMBRÉDANNE). 

Fracture de la tète du femur (DUvERGEY) . ... 

Fracture malléolaire avec fragment postérieur 
du tibia (fragment marginal postérieur), radio- 
graphie et piece (JAPIOT). 2... 0 0... . . 

Arthrite chronique dans Fhémophilie (CARMALT 
IONES. E El ce. Bi es BS Era a a R 

Contribution a l'étude ‘adiographique des mal- 
formations de la colonne vertébrale (SPEDER). 

Malformation congénitale des vertèbres (Nor- 
BUNNY te NR O ot 

Un cas de spondylose traumatique avee autop- 
sie (maladie de Kunnel) (BALTHAZARD). 2... . 

Radiographie de la tête (La RÉDACTION). . . . . 

La radiographie des os et des articulations, sa 
valeur en chirurgie orthopédique (Horsisen). 

Svphilis osseuse héréditaire tardive (Bani)... 

Troubles dystrophiques du squelette dans la 
coxalgie (V. MENARD) 20. 6 6 6 8 ee we es 

La maladie de Sehlaetter (Lance)... 0. 0. 

Contribution à l'étude des tumeurs du cerveau 
visibles à la radiographie et en particulier des 
tumeurs d'origine pituilaire (LUGER) oo... 

Enueléation tr ene du s ee carpien 


(MICHEL) . Sea Hs O à 
Luxation méconnue du grandosen arrière (Juxa- 
tion dite du semi-lunaire), — Résultat fonc- 


tonnel suffisant sans intervention (DEMOULIN). 
Radiograplue de lhypophyse et relations de cette 
glande avec les états épileptiques (JOHNSTON). 
Radiographie de Ja selle turcique (HAMPSON). 
Fracture intra-alvéolaire d'une dent. Consolida- 
tion. Radiographie (CAILLON et JATRERT DE 
DTN I) es D te! ceo run ER RUN 
Etude sur la radiographie dentaire. Présentation 
de clichés (BILLIARD) «o... eee 
Luxation du eoude en dehors: arrachement de 
Pépitrochlée qui s'interpose entre les surfaces 
articulaires et empeéche la réduetion (DENELLY:. 
Certains types d'arthrite déformante et leur trai- 
tement (0OSGoop), o o a 6. 6 6 ee . .. . et 
Des suites éloignées de amputation de Chopart 
(G. MICHEL) ©. as SA tes ae ne 
Fracture du col chirurgical de Fhumérus passée 
Inapercue chez un enfant de 1l ans et décelée 
par la radiographie (Mile PERROT). 2... .. 
Radographie de Particulation du genou après 
injection d'oxygène (ULRICHS)... Rt ase 
Les fractures du eol du fémur. La frac bare intra- 
‘apsulaire existe-t-elle? (IMBERT)... ah.’ 


Matières. a 


Les fausses fractures du col fémoral chez Fen- 
fant et la coxa-vara soit-disant congénitale (Sa- 
VARIAUD) e a: Ge de E A cm de Se A 

Les fausses coxalgies, les fausses luxations et 
les fausses fractures du col fémoral ou la coxa- 
vara des enfants et des adolescents (Sava- 
RIAUD) o e e e 

Coxa-vara. Etude pathologique et traitement 
(EUS VSLIE)s 2. a AE 

Bassin rétréei par absence de sacrum (DEsFos- 
SES) e esse . . . . . . .. . . 0. 

Les anomalies costo-vertébrales congénitales en 
rapport avee les déformations thoraco-rachi- 
diennes (LESRRE) 2. 6 es es A 

Paraplégie pottique à marche rapide guérie en 
quelques jours par RP de la méthode 
CAbbott (MAYET) e Let a ra so Ke Ať 

Malformations osseuses (KELLOE + ox & 7: des 

Quelques lésions osseuses rares (HARTUNG). e. 

Production d'ostéophytes et d'exostoses au cours 
de Ja goutte chronique et du rhumatisme dé- 
formant (Barnes BURT) . . . Mure à 

Aspect radiographique des tumeurs osseuses 
bénignes el malignes (BYTHELI >. +... 0 . 

La radiographie stéréoscopique du poignet 
(GEUZET) o e 24: DA ne mé Oe 

Lésion unique du scaphoide (Passer). o. ea. 

Division congénitale du seaphoide simulant une 
fracture « naviculum carpi bipartitum » (Mov- 
CUED). was aaa UL ES a de 2 

Sur un cas Vacrodactviopatlie hypertrophiante 
COCHE SEL) a a A gore 

Un cas de malformation congénitale de Vavant- 
bras suivi de courtes considérations bistolo- 
giques (BUCKLEY) 444 +. ee es 

Transplantation osseuse dans les phalanges 
(HAAS 5 re AS Se à dd à a tee A 

Résection de la hanche dans les traumatismes 
anciens de la hanche (LEJARS) . ..... 6 . 

Luxation congénitale incomplète de la hanche 
tardivement douloureuse (BROCA). . 2... . . 

Pseudo-coxalgie de Calvé (ROBERTS). 0... 

Les fausses fractures du eol fémoral chez Fen- 
fant et la coxa-vara soi-disant congénitale 
ees ER ee 

Double sillon congénital à la cuisse et Ala jambe 
(LE EMPEL)S 2.508 bo ta unie le à 

Ligaments croisés artificiels (CORNER) + +... 

A propos de la maladie de Schlaetter (JUDET) . 

Fracture de Fépine tibiale (Corner et be Moco- 
E IEEE E 

Contribution à l'étude du fragment marginal pos- 
térieur du tibia. Observation d'une fracture 
avec examen radiographique et dissection de 
la pièce un an apres la réduction (Japviot). .. 

Chondrome malin de Fextrémité supérieure du 
péroné chez une fillette de 9 ans et de mi 
OCLINI Eat E A OR at 

L'astragale et son importance dans la fracture 
de Pott (STANLEY FREEMAN). +... o... +. + 

Fracture vertico-transverse de Pastrag: de (Baubrr) 

Fracture en trois fragments du seaphoïde tar- 
sien (BAUDET) . : : 

Sur un cas d'acromépgalie, Présentation de ma- 
lade. Étude radiographique (Cruzer el Levy) 

Acromégalie fruste avec faible volume de la se Je 
turcique (CLUZET, LESHEUR et GIRAUD). . . +. 

Quelques cas d'acromégalie pi waissant en partie 
unilatérale (LACAILLE). - +. . E E E 

Aspect radiographique de la se Ie turcique dans 
les maladies de Vhypophyse (GILBERT SCOTT. 

Polydactylie et téralome hypophysaire (BER- 
TOLOTTID © e s s ee s o ee ew he es 

L'aspect dentaire de l'infection buceale (RUEIN). 

L'étude radiographique des maxillaires el des 
dents (CUAVASSE) e s e s e ees ss ee ee 


. . . . . . e . . . . . 


724 


Quelques documents iconographiques sur la seo- 
hose (Mme Floupre). . 2. 2 .... 
Compressions de la moelle et de la queue de 
cheval par exostoses vertébrales (LE DAMANY). 
Radiographie d'un mal de Pott dorsal (FAYARD) 
Deux cas anomale de la cinquième vertébre 
lombaire, articulation d'une apophvse trans- 
verse avec le sacrum (Jarsor et NSANTY). . .. 
Contribution à la pathologie chirurgicale de l'age 
de croissance (ZIEMBECKI). 2.0. 0, . ee 
Résultats éloignés de trois résections osseuses 
pour ostéosarcomes, réparées avee un trans- 
plant hbre pris sur le péroné du malade (Hu- 
Co Via ae O SR eg une a BS ote aa a ere E 
Quelques anomalies congénilales (Ré. MORTON). 
Ostéomalacie atypique à début infantile chez 
une lemme vierge de 77 ans id de OES 2 
(Durour, Lecras et RAVINA). TE 
Un cas de malformation symétrique de la main 
(ROEDERER) > e e a a a a ire 
Bifurcation héréditaire et familiale de la r main 
(LOMBARD) . ne i Meme He don 
Un cas de main 1 bote radiale congénitale (MUTEL). 
Un cas d'absence congénitale du radius (ROEDERER 
et BOUVAIST). . e te we wt tw tw 
Absence congénitale du cubitus (RotH). . . . . 
Os rotulien du coude et fracture de VPolécráne 
(KIENBÖCK) a a s a Does 
Deux cas de scapulalgie avec séquestres. Dia- 
gnostic fait par la radiographie. Intervention 
(DENET). . . . . . . aE E re 
Deux cas de fracture de Vomoplate (GALLAND). 
Gros orteil surnuméraire du pied droit (COVILLE). 
Pied plat valgus invétéré double, d'origine con- 
génitale (VERRIER). os eee 
Fracture bi-malléolaire avec fragment postérieur 
(DESGOUTTES) eus nee ae he An a ys ww dei à 
Fracture bi-malléolaire ancienne avec fragment 
postérieur. Intervention. Bon résultat fonction- 
nel (BERTEIN) $ Ll dd as le, ee Se a Be 
Fracture marginale antérieure de l'extrémité 
inféricure du tibia (AUVRAY). ©. sssaaa’ 
Ostéosarcome de l'extrémité inférieure du fé- 
mur (CHEVASSU). e.s seset’. 
La maladie de Schlactter (BARBARIN). ri 
Tumeur blanche du genou. Résection extra-arti- 
culaire, Guérison (FRAT)... . ,. 
Malformation congénitale rare des genoux 
(ROHN e a Soe Sak SU PAS ein as à 
La résection dans les traumatismes anciens de 
la hanche (FERRATON) . ... o... ee 
Note sur une variété de fracture complexe de 
l'extrémité supérieure du fémur (Tounerr). . 
Les fractures du col du fémur. La fracture 
intra-capsulaire existe-telle? (LMBERT) 
Coxa-vara traumalique (STOCKIS) . . . . 
Ostéopsathvrosis héréditaire (TILLAGE). à 
Eversion de la vessie, suite tardive de viol 
(PACKARD). . 8, E be! eee ea ae A 
Radiographie de la selle turcique dans un cas 
d'épilepsie (AUBOURG). 0 0 4 .. 
Le syndrome oxyee ‘phalique (BERTOLOTTI). . . . 
Accidents septiques d'origine dentaire (HASKIN). 
Fracture de la colonne lombaire sans symptômes 
médullaires. Radiographie (Jarior) . . . . . . 
Deux cas de malformation rare de la 5° vertèbre 
lombaire: articulation d'une apophyse trans- 
verse avec aileron du sacrum (Jarior et 
SANTÉ IS E ls An tae an E 
Sporotrichose osseuse et sous-culanée dissé- 
minée chez un enfant de 14 mois (GOUGEROT, 
LURMANN et LAROUSSE) +... ....... .. 
Periostite tvphique chronique (SOLEDO). 
Luxation de la phalangette du pouce (Juber). . 
Luxation du grand os, énucléation du semi 
lunaire, fracture et luxation dorsale du pyra- 


. . 


412 


ALS 
415 


415 


#75 


475 
473 


Journal de Radiologie et d’Electrologie. 


midal. Echec de la réduction, extirpation du 
semi-lunaire suivie d’un résultat satisfaisant 
(Forsy). A x Bee. Re S 
Fracture du coude chez l'enfant et appareil de 
Hackenbruck (VAN NECK) . 2.0... 2 eee 
Luxation du coude avee f acture de la tète du 
radius. (MICHEL). e. sasse ee à ee 
Metatarsus varus congénital (VAN NECK). 
Fracture antéro-transversale de lastragale avec 
luxation postéro-interne du fragment posté- 
A as aa s Ge aw 4 Se, See: a 
Syphilis héréditaire de la rotule. Fracture par 
arrachement d'un fragment osseux (MAYET). . 
Ostéomvélite aiguë de Pischion (MAYET). . . +. 
Fistule ombilicale symplomatique d'une tuber- 
culose du pubis (KIRMISSON). . . . . . . . . 
Note sur la radiographie erànienne. Nouveau 
dispositif pour immobiliser la tète. Diagnostic 
des lésions de la selle turcique, des tumeurs 
cérébrales et des altérations des os du cráne 
(INFROIT). Cia o ee a 
Acromégalisme partiel familial (type digito- pal- 
pébral) (SrcarD et HAGUENEAU) . +... . +. + 
Canine incluse dans la voúte palatine (LEBE- 
DINSKY) 30000 a té : 
Note sur une technique de la radiographie laté- 
rale de la colonne cervicale (PESEI). ..... 
Les fractures latentes de la colonne vertébrale 
(Borni TrRoTti).. s . 6 2 ee ee th ew es 
Quelques documents onog RUES sur la 


scoliose (Mme HoubprE). Dre ok Ei 
Réveil et localisation de la syphilis osseuse Ala 
suile des coups de feu (TOUSSAINT). Di 


Contribution à l'étude des points d’ ossification 
du squelette par Ja radiographie (TAPON). 
Contribution radiologique à Pélude du dévelop- 
pement ostéogénélique des métacarpiens ous 
TOLOTI e s ar nee LAS Haas A 
Sur deux cas de brai hydaelylie (VALCANC OLI). 
Séparation de I épiphy se du petit trochanter id 
fémur (METCALF). FRS Mate) as 
Radiographie d'un cas rare d'ostéomy élite Suphi: 
litique du tibia (SCADUTO). +... «o... + 
Etude radiologique d'un cas de Paget considers 
spécialement au point de vue des altérations 
de la base du crane (Ricca). oe ....... 
Fractures spontanées, multiples, des côtes, chez 
un tabétique (QUEYRAT et Ch. SCHWARTZ) . . . 
Ostéomes post-traumatiques de la portion char- 
nue des muscles (LAQUERRIERE). e. essa’ 
Ostéosarcome. Exostose (GALEN)... a.oa. 
Notes cliniques et older sur les frac- 
tures du bassin (BELGRANO). ©. esaeen a’ 
La radiothérapie dans le traitement des pseu- 
darthroses (AMUNATEGUI). +... . ew ee 0 
Réveil du microbisme latent syphilitique et go- 
noccocique au cours du traitement des plaies 
des armes à feu (TOUSSAINT), . +... .... 
Sur quelques kystes des os (MaAJoocHl). . . . . 
Trois cas de synostose radio-cubitale congé- 
nitale (MARTIN DU PAN)......., ee 
La svnostose radio-cubitale Sener ot (Ma- 
DRANGE) à ss A We 
La luxation du semi-lunaire du carpe (VULLIET). 
A propos de quelques traumatismes du carpe 
CUANTOS: > Se e BO a Amn Gh Ba SP us. 
Coxa hyperflecta bilatérale (Jov on et MAUCLAIRE). 
Un cas exceptionnel de fracture de Vastragale 
CANONS toc We coe es eee Hh ea anne ee ee 
Examen radiologique des sinus accessoires 
(MANGES). © naci ds rca in o à Labs 
L'importance des variations du squelette dans le 
diagnostic radiologique des blessures de guerre 
(LEDOUX-LEBARD, CHABANEIX et DESSANE) . . . 


— 


Table des 


Appareil circulatoire. 


Diagnostie radiologique des lésions svphiliti- 
ques de Paorte (LisLer et KREUZFUCnS). .. 
Diagnostic d'un cas de evanose congénitale chez 
Padulte. Importance de la radiographie el de 
la phlébographie (BaRIÉ, Louny et be La MOTHE) 
Modifications statiques et cinématiques du cœur 

au cours du pneumothorax (RIST)... 

Deux cas d'anévrisme artérioso-veineux pi balle 
de petit calibre (RouviLLols) . .. Sn Yorn te oe 

FϾtus acardiaque et amorphe (STEW ART) re d 

Des signes et du diagnostic de la svmphyse 
cardio-péricardique (DELORME) 0 0 4 8 8. 

Sur un cas d'épanchement péricardique et de 
pneumothorax étudié par la radiographie ins- 
tantanée (SPEDER). e 0 0 0 0 

Présentation de radiogrammes concernant 
malades atteints d'arythmie (HANNUS). +. . 

Inversion du cœur (GUNSBURG) A ooh ok we 

Note sur l'instrumentation et la technique de la 
téléradiographie du cœur et de l'aorte (Josué, 
DELHERM et LAQUERRIERE). . . 

Asvstolie à répétition consécutive à la dilatation 
aiguë primitive du erur ehez Penfant ree 
Satin ef WILBORTS). ©... oe 

Calcification étendue de la paroi a un anévrisme 
volumineux de la crosse aortique (H. BECLERE) 

Anévrisme de Paorte abdominale (LAuUBRY et 
CLARAC) ©... : as a 

Automatisme ventr iculaire intermittent prov oqué 
à l'état normal. Manière de le mettre en évi- 
dence, Re oculaire et atropine (PETZE- 
TAKIS). . . dr a RO 

Un procédé nouveau pour déterminer les dimen- 
sions exactes du eur au moyen de la radio- 
scopie (ALELOKOFF) +. +... ee 0. . ee. 

L'augmentation de volume de Yoreille tte gauche 
du ewur dans le eadre radiologique (Pesci). . 

Le pouls larvngé présystolique du rétrécisse- 
ment mitral (LAUBRY) 0 ee 

Anévrisme de l'aorte abdominale diagnostiqué à 
l'aide des rayons X {DE PALMA). . . .. 

Un siége peu fréquent du souffle d'insuffisance 
mitrale; importance de l'examen  radiosco- 
pique et graphique (Pezzi et BORDET). . 

Les anévrismes de l'aorte passent souvent ina- 
perçus faute de signes stéthoseopiques et sont 
des trouvailles de bioradiographie (LACAILLE 
CODECELLIEN La mere RUES es 

Rétrécissement congé nital de artère pulmo- 
naire, sténose infundibuliforme avec malfor- 
mations multiples du cœur:leur origine endo- 
myocarditique (LETULLE, AUBOURG, LEBON et 
ie y aA a ee ME 6 Ge A 

Observations radiologiques sur les causes Cer- 
reur des méthodes cliniques de détermination 
du volume du cœur (MUELLER). . 

Tumeur du corps thyroïde simulant cliniquement 
et à la radioscopie un anévrisme de la crosse 


des 


de l'aorte (LousTE et Mile LECONTE). . . . 
Blessures par armes à feu intéressant le cœur 
et non mortelles (PESCI). . . . . . A Dog 


Deux eas de malformation congénitale dos gros 
vaisseaux de la base du coeur (LENOBLE et 
GOUGEON) o dogs ee e à Ai LE Mt 

Les anévrismes de l'aorte passent souvent ina- 
perçus faute de signes stethoscopiques et sont 
des trouvailles de bio-radiographie (LACAILLE 
et DUCELLIER) «2 4: 26 eck a pis ru OR à 0 

Éclat de grenade libre dans le ventricule droit 
(VOZ RE eu Sa y a da 


Appareil digestif. 


La radiographie de l'estomac et des intestins 
(LESTER LÉONARD). +... o... +... ee 


al 


98 


599 


599 


540 


614 


681 


~} 
As 
ot 


Matières. 7 


Sur un aspect non encore décrit des symptômes 
diverticulures de l'ulcère de Pestomac (PETREN 
et EDLING) ry o. . e . . . . e . ry ° . . . . e . . 


Production d'une biloculation gastrique par 
ulcère gastrique après gastro-entérostomie 


(CASMAN). ees’. an Butte Ge) A AA 
Étude sur les troubles intestinaux consécutifs à 
la gastro-entérostomie (MATHIEU el SAVIGNAC). 
Spasme douloureux du pylore (DOMINGUEZ). . . 
Corps étranger de Pestomac (AUBOURG). .... 
La radiographie de Fappendice (GAURCEROL) 
Radiographies intestinales relatives á un cas 
de sub-obstruction (Farcy) . . . . TEN 
Allongements segmentaires du gros intestin : les 
dolichocolies. Leur importance dans la patho- 
logie du gros intestin (LARDENNOIS et AUROURG). 
La potion de Tonnet pour l'examen de l'estomac 
(COLOMBIER). ... i Bdge Tae ae AR la 
L'usage des ravons x dans le diagnostic des 
maladies de la poitrine et de Pabdomen 
(LOGAN CLENDENING). >... a a ne ET 
Examen d'un cancer del œsophage aux rayons X. 
Fistule nie -trachéale (GoiNanD et VIAL- 
LET) . HR TR Re es ame RE 
Diagnostic radioscopique des biloculations gas- 
triques (COLLETTE). s. ss +... . . ee es 
Contribution au radiodiagnostic de la péri- 
tyvphlite (ULRICHS). . ... +... +... . . +. 
Cancer de l'angle droit du colon. Forme ané- 
mique. Radiographie à image lacunaire (BEN- 
SAUDE et THIBOUT). .. o... ......... 
De l'examen radiologique du foie. Sa valeur 
dans les eas Wabcés (HEYMANN). +... . .. 


Radioscopie du foie et des voies biliaires, par- 
ticulierement en vue des caleuls  biliaires 


(RSE) cg Be cara we Ba we Se a ins ea le SU 
Grand abeès du foie dysentérique, traité par la 
ponction évacuatrice et des injections d'émé:- 
tine. Bulle gazeuse intra-hépatique. Guérison. 
(Baur et PLISSAN). Se gt ses bi ee & 5 
Corps étranger de Peesophage (Gu ISEZ) . à x 
Corps étranger de Porsophage chez un nour- 
risson (BLACKBURN)... aa en S 
La radiologie du tube digestif. (BRELET) . PE 
La radiographie de Festomac et de Fintestin 
(LESTER LEONARD). o o a s a‘ es 
Radio-diagnostic des affections de l'estomac 
(DTOÚUET) s s eca ara HAS A De à re 
Un diagnostic moderne de cancer de Pestomac 
(SAVIGNAG): c oe a Aus a de a A A #4 
Diagnostic clinique de la dilatation de l'estomac 
(LEVEN) . à > G ` wet 4 
Diagnostic de la dilatation de I estomac (HAYEM). 
Étude radiologique sur les rapports existant 
entre le système nerveux et la fonction mo- 
trice de l'estomac (MAssINI) (EISLER) +... . 
A propos du diagnostic de l'uleère duodénal 
(BIERI are RRA AR ae 
L’oeclusion incomplète de l'intestin dans la pé- 
ritonite chronique (LION). 25 6.0. 6 6 ee +... 
lléo-sigmoidostomie simple dans le traitement 
de la stase intestinale (GUILLOT) . . .. +. 
Obstruction du colon transverse par coudure 
(BAILEN) Z a re ar ad do ba, co eds Lee sh 
Abcès du foie guéri très rapidement par linci- 
sion et les injections sous-cutanées d'émétine 
(MAUCLAIRE et MARCEL LABBÉ). . . . . . . . . 
Des premières applications des ravons X dans 
l'étude du tube digestif (CANNON). . . . . +. . 
Dentiers et os dans l'æsophage (GUTHRIE) . . . 
Extirpation de Vesophage thoracique pour 
cancer, à l’aide de la respiration artificielle 
(BAUMGARTNER). e s e so es s ee a ne ue 
La mobilité de l'estomac (CAFFIERO). . . . . 
Études de radiologie gastrique (SIGILIANO) . . 


. e e . 


ww 
QT 


5) 
52 


D 


59 


65 
89 


— 4 

720 

Le radio-diagnostic des maladies de l'estomac. 
Les images lacunaires et diverlieulaires (DE- 
CLERE), LA e L 1 . . . . . . e e e * e . . . . 


Gastrite polypeu use polvadé nome) (MYER. ©.. 
Diagnostie radiologique de Puleére et des ulce- 
rations prloriques ou nes Spasme 
pylorique (MARECHAL). e e 6 +... +... ee 
A propos du radio-diagnostie de Puleére péné- 
trant dans le paneréas, sans rétention par 
spasme pylorique | CLD NGMI) 4 2 ee Ste à 
Contribution à l'étude de noie topogra- 
phique du jéjuno-iléon au point de vue echi- 
rurgieal (Boss) o ee CES AR 
La radiographie du ceeum et de Fappendice 
léocical (DESTERNES). e 0606 6 8 ee ee ee 
Aérocolte (H. LEBON) 26 o... ee ee ce 
Etude des petits mouvements du colon à l'aide 
du sériographe (MARIO SERENA) «o... 
Six cas de mégacolon. Examen radiologique et 
rectoscopique. Considérations i ae a 
(BENSAUDE et SORREL) ae 2 2 2. ee ee . 
Constipation chronique traitement chirurgie al) 
(Paren)... .. by dn Bd oles 
L'examen du rectum et de l'anse sigmoide par 
les rayons X (Jriuaras el Prieener). A 
huportance de l'examen radiologique du trajet 
gastro-intestinal au cours des alfections ner- 
veuses dites fonetionnelles (PIERCE CLARK el 


Busby)... . . . EA 
L'estomae, organe pelexo (E RANE 1), a ae Se 
Nouveaux résultats de la radiologie de Y line 

(HUERTER) . .. Sa. Lee 


Sténose congénil le du pylore (Ric HTE 1 
Constatation radiologique rare (Vibon-Rev Esz). 
Syndrome radiologique simulant une sténose 
infra-papillaire du duodénum (PERUSSIA) . . . 
Uleere pyloro-duodénal (CHaurraRbi oo. . : 
Diagnostic radiologique de Fappendicite chro- 
Hupe -EEBONJ e 2547. ie a a et ter à 
Un cas d'insuftisanee de la valvule ilén-coecale 
dl. Brenene). ... ; | f 
Cas de constp: tion spasmodique ' Gomer ERTZ). 
Le péristaltisme du gros intestin (JORDAN). 
Ocelusion intestinale eens par bride cæ- 
Cale OPEL LOT rare E ANUS cs Hs Sh 
Radiographie d'un cas d'invagin: ation iléo-civcale 
(LEMMANN). ee «| Are. DAME 
Notes sur les fone tions du colon el p: arhe ulie- 
rement sur la progression des lavements 
(DRUMMOND) ooa’ ete a di E 
Vésicule ou duodénum Co. TELE TT 
Syndrome vésienlo-duodénal, Choléeystile an- 
cienne et péricholécystite avec fistule entre la 
vésicule el le duodénum CENRIQUEZ et Goss1T). 
Radiograplnes d'un caleul dela vésicule biliaire 
A E Hate St eR Aus 
Sur le diagznostie radiologique des ealeus bil- 
lares (RUBASCHOW) . +... . . . . .« . . . . 
Sténose esophagienne par cesophagite el spasme 
Ceardio-spasme) (LIMAUD) © e e e o... o. 
Spasmwe du cardia avec grande dilat; Gan idio- 
pathique ehez un enfant de 8 ans. Diagnostie 
radioseopique confirmé par Vesophagoscopie, 


Guérison (LEULLIER et GUISEZ). ....... 
Remarques à propos du travail du docteur 
Strauss sur des fautes d'observation dans 


l'examen radiologique de lestomace antérieu- 
rement paru dans la meme publication (Ha 
DERI Seria, o A omy ve ae AR o 
Trichobezoar okie era) HET Beek 


Remarques sur Pexelusion du us ho 
et GOSSET)... a 


Resection médiogastrique pour Wibe ulation i ur 
uleere (SANTYI 2. 4 


Estomae biloeulaire par uleère 


. . . . . . . . » . . 


calleux pénétrant 


Journal de Radiologie et d Klectrologie. 


de la petite courbure. Réseclion médio-gas- 
trique (LAGOUTTE o o A à 
Sur la motlité gastrique dans Fulcère de Vesto- 
mac et Pulcere du duodénun, Remarques a 
propos des publications du docteur Kreuz- 
fuebs Honzkxecur et HAUDEK) 0 0 0 0 eee. 
Signes radiologiques de Puleéere duodénal (Car- 
MANTIS. ced: RS rem eS a a A are ns 
L'étude radiologique des affections du duedé- 
hum (CORNELIUS MUELLER). 4 0 0 ee ee +... 
Mégacolon congenital ou maladie de Hirschprung 
(DE VERNEJOUL @t SEDAN). +... 0 0 eee 
La stase intestinale chronique (SORREL). . 2. 
Contribution à Fétude du traitement chirurgical 
de la « stase colique » par altérations du coté 
droit (eæeum, colon ascendant, angle hépati- 
que (P. Drvar et J. C. Roux)... 0... 
Spasmes périodiques du colon descendant chez 
Venfant CP TINÉL a os: ES a à és 
La radiographie des ealculs biliaires (CHASTENET 
DE MEN sus is das he Murs eo à 
Calcul biliaire. Ri di graphie positive (R. Bov- 
NEAL)" seo oe coa ELAn i ee ees ROUE HMS D & à 
Abeës du lobe droit du foie, d'origine dvsenté- 
rique, traité par Pineision et le drainage trans- 
pleuro-diaphragmatique (COULLAUD). 2... 8. 
Kvste hvdatique de la face convexe du foie 
ENN ALTER Dd e de WOO A a 
Un cas de kyste hydalique du foie sans éosino- 
philie, avec réaction de Weinberg et examen 
radiologique négatif (Em. Were et PruvosT). 
Quelques exemples de l'utilité de l'examen radio- 
logique du bord inférieur du foie (l|.Eboux- 
LLEVAR 0 GS A anal ee EE dl Ree 
L'exploration radiologique du fie DESTE RNES et 
BACDHDON) a ae a a a a ea Ra 
La radiologie du système intestinal (ROSENBAUM) 
Situation et forme des divers segments diges- 
tifs dans les principales positions du corps 
(CARNOT, Roser GLÉNARD et GÉRARD) 2. . - . 
Perforations trachéo-bronchiques au cours du 
cancer de Feæsophage, Latence clinique pos- 
sible. Technique de Pexamen radioscopique. 
Fistule congénitale pharvngo-cutanée (Broca) . 
Application pratique de la radiologie dans le 
diagnostic des affections gastriques et duodé- 
nales (ARIAL GEORGE ef GERBER). 0 8 ’’ 
Observations radiologiques sur la motililé gas- 
trique (ROMKES) o +... 0 . 0... 
Estomae multiloculaire avec insiltizance pylo- 
rique (H. BÉCLERE). 0. <a aa a 4 
Estomae biloculaire. Diagnostic par la radiogra- 
phie; gastroplastie et gastro-entérostomie. 
GuUériso s 4 4. und GMs ous da eS ah 
Double sténose gastrique el lie (Pau- 
CLE): IR 
Trois cas d'estomac biloculajre vrai et un eas 
de faux estomac biloculaire (LEURET). .... 
Nouveau signe radioscopique pour reconnaitre 
le spasme pvlorique d'origine extragastrique 
CSSS Re o e s ana er pro Nes Ha AE Ga 
Signes précoces et diagnostic de Pulcére juxta- 
priorique (GENDRONNEAU) . E A me dE er 
Incontinence pylorique “AUWOERG) ee ee à 
Visibilité aux ravons X du trajel intestinal supé- 
rieur grace à Vemploi du tube duodénal per- 
feelionné (PALEFSKES ee 0. 6 8 00. . . . . 
Rétrécissements du duodénum par des brides 
anormales du mesogastre anterieur (HARRIS) 
Toxémie intestinale (CHALMERS WATSON) . . . . 
Les lésions du côté droit du gros intestin (LAM- 
BRED) Se. SUR Nue ee de a Care EE à i A 
De l'emploi des rayons X avant Pappendicecto- 
mie (Jacours ROUX). se ea ee ee . . .. +. 


050 


Table des 


Observations radiologiques sur le péristaltisme 
et l'antipéristaltisme du colon avee considéra- 
lion spéciale sur la fonetion de la valvule iléo- 


eweale (CASE). II etes CU D Ex 0 
Ectasie céæcohque (Lavement au sulfate de ba 
rvum el coréine) (H. BÉCGLÈRE) . 6. 6 6 ee. 


Technique et importance de VFexamen radiolo- 
gique du foie (MEYER-BEIZ) e. 0 6 2 o... ee 
Diagnostic radiologique des caleuls biliaires et 
de la choléeyvstile (PFAHLER) +... o... .. 
L'image radiologique du foie et de la rate 
OE TELE e Us nt e Ge LD Re de te 
Tumeur pancréatique, diagnostic radiologique, 
intervention (LETULLE el Alora)... ... 
L'exploration radiologique de l'œsophage (Au- 
BOURG et BELOT). 
Sur le sulfate de baryum comme substance 
contrastante dans le radiodiagnostic de Tap- 
pareil digestif (Crone), 
Un cas de diverticule de la partie supérieure de 
l'œsophage (NEUCERT). +... +... en‘ 
Diagnostic du rélrécissement de liesophage 
o A re nées de ie We 
Cardiospasme avec dilatation de læsophage 
COM RL) 22 Le. ue de où ere us de de A 
Le radiodiagnostic des corps étrangers de Feso- 
phage (CHARLIER) ©...’ ee ee F A 
Action du tonus du pheumogastrique et du svm- 
pathique sur la forme de l'estomac (KLEE). 
Un cas de rumination avee estomae en sablier 
intermittent. Examen aux rayons X (Seutirz et 
WREUZPUCHS o o ana AS Be BE à 
Examen radioscopique de l'estomac dans un cas 
d'empoisonnement volontaire aigu par le sel 
d'oseille (FLAN IN, BRODIN et PASTEUR VALLERY- 
RADOT e 2 Gow ate a Ye ap a ae a Be GO 
Pyloro-gastrectomie pour ulcéro-cancer (SEU- 
CERT) ake ey Loi ut Ed a el oe ARA 
Kystes gazeux de Pintestin (MAUGCLAIRE). e... 
Cathétérisme de intestin (PALEFSKD. ©... 
Diagnostic de l'ulcère duodénal (COLE)... .. 
Sténose du duodénum consécutive à une ulcé- 
ration de fièvre tvphoide (COPPOLA). +... . . 
Coudure du duodénum et rétrécissement du 
prlore par une NA calculeuse > Rovs- 
SEAC)... A Gt WR ces a A a p's 
BA de la r: adiogr: aphie dans le diagnostic de 

appendicite chronique (DESTERNES el Bac- 


. e e . . e . . . . e . . e 


DON), e e ry . e . . . a . . C2 . . . e . e . 
La Renteénologie du processus vermiforme du 
cecum (Bush)... ... ; be 


Stase cavco-colique, C ‘olectomie totale (Pate HET). 
Fistule pyo-stercorale: repérage du trajet fistu- 
leux par la radiographie après injection bis- 
muthée (ESCANDE et DURAND). 2. 0 0. 
Les calculs biliaires. La radiographie de la 
vésicule biliaire (AUBOURG) ©. oo 0. 0... 
Hvpertrophie de la vésicule biliaire Juxée dans 
l'arrière-cavité des épiploons (ZIEMBICKI). 
L'antipéristaltisme du gros intestin (HAUCHAMPS). 
Le diagnostic moderne des affections de Fes- 
tomac d'après une statistique de 46 cas ‘avee 
vérilicalion opératoire (SCHMIEDEN, EHRMANN 
et ENRENREICO) oo 4. 
Diverticule de CIA Extirpation. Guć- 
rison (Gnoss) . ii la ie o aa a e YS 
Contribution a l'étude du diverticule de læso- 
phage, dit par pulsion (SHINGORO MARNYAMA). 
Spasme chronique du cardia avee dilatation 
de Peesophage. Cardioplastie extramuqueuse 
CUED) us o ee A a dias 
Uleére calleux de la grande courbure de l'es- 
tomac avant a dans la rate SDA E 
et GLAESSNER). ele ese! AE E a Jen E 
Quelques notions aeenles sur Pueere de Fes- 
lomae (POLLOS)... wee ee ee 


Matières. pi 


Le diagnostie radiologique de Fuleère de Fes- 
lomac (CARMAN). se ss ee 
Tableau elinique el traitement de l'uleére « extra- 
pvlorique » de  Festomae (FAULLSAnER el 
Premenn von IREDWITZ). 0, 60... «+. . 
Biloculation par sténose médio-gastrique. Etude 
clinique el radiologique (Barton)... .... 
Indications des différents procédés opéraloires 
dans le traitement de Pestomac biloculaire 

(P EDN AD ES Se Dd e A 
Les bouches gastro-intestin: ales dans le cas de 
pylore perméable (HARTMANN). o... . 
Radiographie Westomac, ulere calleux (LE- 
JUNE ES E de dh A EE ER E 
Tumeur de la petite courbure de l'estomac 
(WALTHER) !. . . . ER ETELA 
Sténose aigué complite du pylore (WALTHER). 
Du mode d'action du bicarbonate de soude sur 
les douleurs gastriques tardives (ENRIQUEZ, 
Binet el GASTON-DURAND). . . . So à 
Contribution au diagnostic 1 radiologique de la 
syphilis gastrique (PERRIN et JAISSON) . . .. 
Dilatation congénitale du duodénum avec diver- 
ticule (ScumMibr et Ouny). . 2.0... 2 8 i’ 
Deux cas de péritvphlite chronique avec insuf- 
fisance de la valvule iléo-ciæcale (LonrELDT) 
Image radiologique d'une invagination iléo- 
ciecale (GROEDEL) + s e se so ... 
L'uleus duodeni (DÜNKELOH). © ......... 
L'exploration de l'appendice, particuliérement 
dans Vappendicite (RIEDER) s eases. 
Examen fonctionnel adiologique de la typhlo- 
sigmoidostomie latérale simple (P. DuvaL el 
J. Ch. Roux). E ee ee oe : 
Les altérations du ‘colon droit el la constipa- 
tion (secale. Les indications du traitement 
chirurgical et ses résultats (P. DuvaL et 
Je CEROS e e Se a bars Die 
Mise en évidence par l'examen radiologique de 
la constipation relevant d'un traitement chirur- 


gieal (LACAILLE). . : 
Diagnostic et ir de la ‘dysenterie ami- 
bienne (LAGANE). . . . Se e 


Radiographies positives de vale uls el de vési- 
ecules ealeuleuses (P. Devar et H. BECLÈRE).. 
Radiographies du foie, de la rate et du dia- 
phragme (RAUTENBERG) +... es se +. 
Un eas de radiographie particulièrement nette 
de calculs biliaires (WITTE). oe +... .. 0 
Fistule broneho-biliaire par ramollissement d'une 
gomme syphilitique hépatique (LEURET et 
LAURENCE). 6 6 sors see ss 
Corps étranger du foie extrait après vingt-trois 
ans (BARLING) e eee ee 
Étude radiographique de la constipation (Leroy). 
Le critérium de l'opportunité d'une opération 
d'après le diagnostic radiologique dans le 
'arcinome de l'estomac (PONZIO) es essa’ 
Examen radiologique d'un estomac biloculaire 
(COLESCHI). 6 6 es . . +. 
Un cas d'éventration du diaphragme ave ec grave 
alteration ‘de Festomac (SICILIANO) +... ee 
Spasme unilatéral intermittent du diaphragme 
(PERUSSIA). gh da AE ata te ee 1, SE ee Y 
Un eas de hernie diaphragmatique diagnostiqué 
par les rayons X (GRANDY). . . + +. +. +. 
Un cas d'intussusception causé par Pinversion du 
diverticule de Meckel (HANCOCK) . . . . +. +». 
Mégacæcum idiopathique (BASSLER). . . +. - 
Cancer primitif du foie. Opération pour récidive 
survenue sept ans après la premiére opéra- 
tion (YEOMANS) me +... 
Paralvsie unilatérale du pharynx vue à Pexamen 
radiographique (SICILIANO) +... . + +. +. + 
L'examen radiologique de la motilité gastrique 
(EPIPHANO). o o ee see 


728 


Mise en évidence par l'examen radiologique de 
la constipation relevant d'untraitement chirur- 
gical (LACAILLE)....... ee e oa 

L'examen radiologique du tube digestif (HE N- 
REDES) SA A He ey eee eae HR A 


Appareil génito-urinaire. 


Discussion sur la pvélographie (Fr. Kipp)... 
Diagnostic des caleuls urétéraux (Wersz). . .. 
Quatre cas de calculs enclavés de Puretere (Coc- 
LINSON) a iaa Be E a A oa 
Résection transpéritonéale d'un div erticule de la 
vessie (BEER) « 4) 44. os 4 ie Ge à EE 44 
Bilharziose de la vessie et des uretéres. Contri- 
bution à l'étude des causes d'erreurs dans la 
recherche des calculs de l'appareil urinaire 
(LOTSY) . . . ‘ , 
Le diagnostic radiographique des calculs de Il ure- 
tére pelvien (ÁRCELIN). . . . . . . we . . . . 
Cas de rein pelvien; diagnostic avant Popération 
G THOMAS) tas 8 LOU CRU + du 
Le diagnostic précoce de l'hydronéphrose par 
la pyélographie et les autres méthodes (THom- 
SON)... ; she de a ee 
Six cas de calculs du hassinet (PILLE js sex 
Calcul vésical (GAYET). . . . . Ro EN e Ae 
Les progrès du radiodiagnostie « en pathologie 
urinaire (BELOT) . ............ 
Calcul et tumeurs du rein (BALL) . oe a Ws aes 
Sonde urétrale opaque, pyélographie et sulfate 
de baryum dans le diagnostic des affections 
des voies urinaires (WILLIAM)... . 0.0.0 0°... 
Un nouveau cas de calcul diverticulaire de la 
vessie (PASTEAU et BELOT). or are ee 
Le diagnostic radiographique. des calculs de la 
région prostatique (NoGUEIMA) ........ 
Radiographies comparatives des deux reins et 
des deux régions rénales (ALEXANDER) . . . 
Sur l'injection de collargol dans le bassinet, à 
propos de l'artiele de Wossidlow (BLUMM) . 
Obstruction urétérale, stade urinaire : nouvelle 
étiologie des caleuls (S0COLER). ....... 
Maladie d'Addison et caleification des surrénales 
(ROLLESTON et BoYET)............. 
Uretére double (CHEVELLE) . .......... 
A propos d'un cas de radiographie urétérale (Pas- 
TEAU el BELOT) «cos. Here 
La radiographie du fretus «in utero » (Porock1, 
LAQUERRIERE el DELNERM). . Da a a pl 
Sur le diagnostic radiologique des grossesses 
gémellaires (KREISS). 044 044 0 ... 
Le radiodiagnostie de Ja grossesse (Ponzio) . . 
La radiographie de l'appareil urinaire dans la 
pratique journalière (BILLIARD) «o... . 
Radiodiagnostie des affections du système uri- 
naire (SUQUET). . . 4... . . . . PRE ee 
Statistique de 102 examens radiographiques pour 
lithiase réno-rénale, suivis de vérifications di- 
verses (ARCELIN). ; à Re ae 
Topographie de la Uthi: ise réno- -urétérale (Ar 
CELIN) a << AA A ner die et M a 
Pyélographie pour une pyonéphrose (REYNARD). 
Dangers de la pyélographie (Mason)... . . . 
Observation relative à l'usage du collargol dans 
la prélographie (WEST). ........... 
Néphrectomie transpéritonéale (Présentation de 
pièce et de radiographies) (M. ANDRE) . . . . 
Exclusion partielle dans un rein tuberculeux avec 
urines elaires (ÎTEITZ-BoyER) . : 
A propos de la pyélographie (Arc ELIN) | ss 8 
Traitement des calculs rénaux (MARION). . 
Rein mobile, radiographie en position verticale 
(GAYET el JAUBERT DE BEAUJEU). 


. . e 


52 
100 


100 


289 


284 
290 


290 


Journal de Radiologie et d’Klectrologie. 


Tumeur du rein coexistant avec la lithiase bila- 
térale (16 calculs d'un côté et 32 de l'autre) 
(REYNARD). ©. 2... we . . .. ie 

Hypertrophie de la prostate, injection de col- 
largol (CHUEVASSU et AUBOURG). ........ 

Kvste hydatique calcilié rétro-vésical diagnos- 
DU (MARION Josta oo AAA à 

Radiographie de la trompe de Fallope (Cary). . 

Eversion de la vessie, suite tardive de viol 
(PACKARD) ug Guess o re d'en eue 

Les effets de la prélographie (note préliminaire) 
(EISENDRAT) > 00 So) se! dde gas Gr 

Coexistence d'une tumeur du rein et d'une né- 
phrolithiase bilatérale (NoGier et REYNARD). . 

Tuberculose rénale à forme anormale (PILLET). 

La mobilité rénale et ses conséquences pour le 
diagnostic radiographique des calculs du rein 
(RAFIN el ARCELIN) ee ee ee .. 

Note sur un cas d'expulsion de calcul urétéral 
par l'injection urétérale de glvcérine (PERRIER), 

Les coliques néphrétiques en dehors de la li- 
thiase (pseudo-coliques néphrétiques) (NOGIER 
et REYNARD). ed a A 2 4 

La vessie normale et ses sphincters et les mo- 
difications apportées par la prostatectomie 
sus-pubienne (HyYMAN).........,... 

Pvélographies (GAYET et JAURERT DE BEAUJEU) . 

La radiographie de l'appareil urinaire dans la 
pratique journalière (BILLIARD) . . 4, . 6% . 

Radiodiagnostic des affections du système uri- 
A AN 

La mobilité rénale et ses conséquences pour le 
diagnostic radiographique des caleuls du 
rein (RAFIN et ARCELIN). ©.. ....... 

Rein ectopique congénital pris pour une tumeur 
du mésentère (Luney et Panis)... . . . .. 

Ombres anormales de la région du bassinet 
(AUBOURG). ©. . . . . End din 

Radiographie d'un calcul de urétre (SORANTIN). 

Caleul de l'uretère pelvien, examen radiologique, 
intervention chirurgicale (Picor et AUBOURG) 

Technique de la radiographie du fetus dans 
l'utérus maternel (PeErussia). 5 bo i att 

Etude sur les ealeuls diverticulaires de la vessie 
(GOURIOU) . ee ERAN ; 

Appareil simplitié pour la Py élographie (H. Wa AL- 
THER) coe so a eae eS a 0 ; 

Cas montrant la valeur de la pyélographie 
(GERS 2d & Edo a E ee ae 

Quelques cas d'anomalies rénales (ANDRÉ) . T 

Etude expérimentale sur les effets du collargol 
employé en pyélographie (EISENDRATH) . . . . 

Le thorium, nouvelle substance à employer pour 
la pyélographie (BURNS). ©... .. 

Pvélographie dans le diagnostic des trauma- 
tismes du rein (LUCKETT et FRIEDMANN). . . 

Les résultats de 80 pyélographies (PLOTKIN) . 


Systéme respiratoire. 


Sporolrichose osseuse et sporotrichose pulmo- 
monaire simulant la tuberculose (LAURENT). . 
Corps étrangers des voies respiratoires (Ho- 
NAIL. 0, 2 de A NO ee NS NE Su. 
La topographie de la pneumonie du sommet chez 
l'adulte, in es radiologique (PArL- 
LARD) vu... os E A SA a 
L'usage des ravons AN dans le diagnostic des 
maladies de la poitrine et de l'abdomen (LOGAN 
(CUENDENING) sot Se A a A 
Sur des troubles dépendant d'une éventration 
diaphragmatique rudimentaire (KIENBOECK) 
Corps étranger du poumon (BOURGEOIS). . , . . 
Tuberculose cavitaire du premier âge (RIBADEAU- 
DUMAS 5 80 Se awe 4 eR Ju & € % 


484 


484 


484 


114 


ge 
Gi 


Table des Matières. 


Dilatation des bronches d’origine congénitale 
chez une femme de 38 ans (GARNIER)... 
La radiographie presque instantanée des adéno- 
pathies trachéo-bronchiques Cae ae ct 
AUCLAIR). de & 8 : a 
Les pleurésies enkystées de la région du hile; 
carrefour, hilaire de la plévre. Étude clinique et 


radiologique (BARJON) . . . . . . . . . : 
La radiographie des adénopathies thoraciques 
(ALBERT WEIL) .. . . . . p4 Sai 


Sur un cas d' épanchement péricardique et de 
pneumothorax, étudié par la radiographie in- 
stantanée (SPEDER) . . . a : 

Valeur de Fexploration radiologique du thorax 
pour le diagnostic de ladénopathie trachéo- 
bronchique chez Venfant (D'OELS\iTz et Pas- 
CHETTA) . . : E E E E $ de 

Valeur de l'exploration radiologique du thorax 
pour le diagnostic des affections respiratoires 
de l'enfance (D'OELSNITZ et PASCHETTA) . +. 

La tuberculose du nourrisson (RIBADEAU-DUMAS). 

Considérations cliniques et radiologiques sur 
la pneumonie du Sommet chez ladulte (ParL- 
LARD, ROUSSELOT et BEHAGUE). . . . , . . . . 

Pneumothorax silencieux; pleurésie purulente, 
évacuation avec injection d'azote; guérison 
(COURMONT et BARFOU). s . . o... . ew .* 

Les pleurésies bilatérales (RAMOND). ©. ena. 

La chondrectomie dans les déformations thora- 
ciques accompagnées de troubles respiratoires 
(LENORMAND). <= 00 o a a en 

Etat hémoptoique consécutif à l'ouverture dans 
les bronches d'un abcés dysentérique du foie. 
Guérison par lémétline (CHAUFFARD). . . . . . 

Pneumothorax double consécutif á une contu- 
sion de la paroi thoracique (LECLERC). . . . 

Radiographie d'un repas pulmonaire chez le 
lapin (ROSENTHAL). . 0... . . . . . . . 2. 

Un cas de cancer de l'æsophage avec ouverture 
de la trachée (FAUQUEZ) . ............ 

Le diagnostic radiologique des lésions médias- 
tinales (GEO Thomas) . gy Ca E de 

Sur la fréquence de la tuberculose des sommets 
chez l'enfant (SLUKA) +... ........ 

Exploration radio- endoscopique des bronches 
(FLETCHER, [NGALS et FRIEDBERG) . . . . . 

Extirpation d'une poche pharyngienne sans anes- 
thésie locale chez un homme de 70 ans 
(KELSON). é ‘ ie 

Note sur les calcifications pleuro- pulmonaires 
(DARBOIS) . . . . . . . .. APE S ae 

Un diagnostic radiographique de pneumonie 
chez l'enfant (Lemon et LAQUERRIERE) . . . . . 

Image radioscopique due à une pachepleuri(e 
(PALIARD) 4 ¿00 te ne LA de ua à 

Pleurésies  diaphragmaliques — tuberculeuses 
chroniques à symplomatologie simulant un 
ulcère gastrique (SAYRE MACE) +... . . . .. 

Les types de la tuberculose pulmonaire infan- 
tile reconnaissables radiologiquement (Rac). 

Abcès unique et volumineux du poumon droit 
d'origine puerpérale. Une PA 
SADE et LEv! RANA Doct des da E 

Sur la nécessité de Pexamen radiologique Sy sté- 

malique des luberculeux (LEboux-LEBARD) 

Du diagnostic de la tuberculose pulmonaire par 
les rayons X (JORDAN). .. . . . .. ..,. .. 

Valeur sémiologique de l'ombre radioscopique 
« en bande transversale » de la région moyenne 
du poumon (WEIL et GARDERE). . . . . , . . 

Plaie du poumon. hémothorax guéris par la 
thoracentese et le adds artificiel de 
Forlanni (MURATORI). ee ee er a Mo dns 

La valeur bherapeniique: de introduciión de 
gaz dans la cavité pleurale (Morriston DAVIES). 


168 


168 


477 
183 


210 


Le type adulte de Fadénopathie trachéo-bron- 
chique (Rist et AMEUILLE). aes 4 +. . 
Cas de sporotrichose à localisations multiples. 
Importance de Pexamen aux rayons X pour 
déterminer les foyers (DOMINGUEZ) . . . . . . 
Le rôle de l'exploration radiologique dans le 
traitement de la tuberculose pulmonaire par 
la méthode de Forlanini (ARGELIN). . . . . . 
Fistule congénitale pharvngo-cutanée (BROCA). 
Liadénopathie trachéo-bronchique latente chez 
l'enfant. Comparaison du radiodiagnostic et 
du diagnostic clinique (SPEDER et DUBOURG). . 
Pneumothorax total ambulatoire et curable au 
cours d'une tubereulose latente (CASTAIGNE et 
PAICAN ee a dr Rue ré es ae A 
Trois cas de gangrène pulmonaire soignés par 
la méthode des injections massives intra-bron- 


chiques (Grisez et RICHEZ) . TE de ee 
Pronostic radiologique de la tuberculose pulmo- 
naire (CARDINALE). +. . ie A 


Pneumonie expérimentale du chien. Note de ra- 
diologie (E. WEILL, CLUZET, MAURIQUANT et 
DUFOURTL Se ee eae A taf met a ee 

Recherches radiolagiques sur la topographie 
broncho-pulmonaire normale et pathologique 
(COPPOLA). . 6. . A ee 

Diagnostic des adénopathies tr achéo-bronchiques 
par la radiographie instantanée chez l'enfant 


(G. AUCLAIR). : ria ae 
Le traitement radical des dilatations bronchiques 
(WYDLER) ee Dee A 


Un cas de pleurésie médiastine (BELOT). sd 
Syndrome pseudo-pleurétique de la base dans 
les pleurésies interlobaires (LAROCHE, BRODIN 
ëk HUBER 0 ac Sen Ai sur das a 
Pneumothorax artificiel (Von ADELUNG DAKLAND). 
Pneumonie à pneumobacille de Friedlánder et à 
pneumocoques (Roque, Corbier et Lévy)... 
Diagnostic des cavernes muettes du poumon par 
les rayons X (MAMIE eb AIMARD). . . . . .. 
Sur la localisation des cavernes et des abcès 
pulmonaires (JESSEN). 4. 0... 
Abeés amibien du poumon (Rist, AMEUILLE et 
Mile pe PFEIFFEL). .. . ie a 
Gangrene pulmonaire consécutive à une contu- 
sion thoracique (Acnarp el ROUILLARD). ï 
Les renseignements fournis par la radiographie 
rapide dans la tuberculose pulmonaire Se 
TERS el R. DESPLATS) . . 0... 0 .. 
Valeur de la radiographie dans le diagnostic des 
maladies du larynx et de la trachée (GLAUER). 
Observations radiologiques sur le pneumothorax 
artificiel (MARAGLIANO). o... E Frege si 
Radiologie de la pneumoconiose (Porno) . ld 
Les lésions uon tuberculeuses du sommet pul- 
monaire (DEVOTO). es 6 6 ee eee 2... 
Emphyséme généralisé sous- -cutané dans la ron- 
geole non compliquée (Méry et L. GirauD). 
Un cas de kyste A Le du poumon (CARDI- 


NALE) . e . . . . e . . . . 
Radiogi raphie des adénopathies bronchiques. 
Revue générale (CombBy). a e le 


Pleurésie polymorphe (GALLIARD). As 3 i 
La tolérance des bronches pour les corps étran. 
gers, singulière découverte radiologique dans 
un cas de cancer de lœsophage (FORNI)... 
Bronchoseopie Muoroseopique (INGALS). 


Corps étrangers. 


Corps étrangers de l'estomac (AUBOURG) . . . . 

Corps étrangers des voies respiratoires (Ho- 
WAR TH) RE ei eee 4. da laca 

Dépôt calcaire autour dune aréte dans la paro- 
tide (NEWTON PITT). ee AENA re 


120 


485 


485 


485 


730 


Corps étranger du poumon (BOURGEOIS). . . +. 
Localisation des corps étrangers (DWHALLUIN). 
Corps étrangers de Peesophage (GUISEZ) . ... 
Corps étranger de A chez un nourris- 
SON (BLACKBURN. ©... O es 
Ablation d'une balle du corps de la deuxième 
vertebre dorsale (P. DELBET) 2. 0 0 0. 
Blessures de guerre par les armes modernes 
PS TTB) er ese np de o A tal a 
Dentiers et os dans Fæsophage (GUTHRIE). 
Quelques procédés nouveaux de localisation des 
corps étrangers RÉCHOU). +... .... ... 
Balle de revolver dans la colonne vertébrale 
CINTRA A See A 
Traitement des aiguilles immergées dans les 
téguments (VEANNAY). 2 6 0. ee ee ee 
Corps étrangers des bronches (aiguilles). Tenta- 
tives vaines d'extraction par bronehoscopie. 
Bronehotomie, fragmentation de  Vaiguille, 
expulsion par la bouche (TUFFIER). . .. 
Trichobezoar (Tuurstan HOLLAND) . ...... 
Méthode radiographique et appareil simple pour 
la localisation Hi et la recherche na 
étrangers (HIRTZ) 2... 6 6 4 ee ee á 
Recherche des corps étrangers. Sur trois pro- 
cédés praliques permettant la localisation 
avec où sans compas (MAZERES). .... ... 
Corps étranger de Pavant-bras avee une his- 
toire trompeuse (WASON). +... ........ 
Diagnostic et localisation des corps étrangers 
intra-oculaires par la radiographie rapide 
C(MALOT) ete te LS See Mi a, Se eae Aire 
Balle de carabine enkystée dans la paroi anté- 
rieure du péricarde (COULLAUD). . . . . 
Nouveau procédé radiographique de découverte 
des corps étrangers (MEIRAMOND DE LAROQUETTE). 
Recherche d'une balle intrapétreuse et d'une 
balle intra-orbitaire (MAUCLAIRE) . 60.0.0... 
Le radiodiagnostic des corps étrangers de Feso- 
phase (EARL ae AA à 
Difficulté de la recherche radiologique de cer- 
tains corps étrangers (GOssET et LEDOCX- 
VEDAD he sek as e e A ee 8S A RON A 
Corps étranger du foie extrait ne vingl-trois 
ans (BARLING) 0. 0... . SH vi 
Le repérage et l'extraction des corps étrangers 
par les procédés radiologiques (CHARLIER). . . 
Quand et comment faut-il a les projectiles 
de guerre? (BERARD et WULLYAMOZ), ©... 
Dépistage radiologique de la non-pénétration el 
de l'expulsion is des projectiles de 
guerre (TOUSSAINT)... . i gn be Bac fg 
Procédé suivi dans deux eas de loc alisation de 
corps étrangers intra-oculaires (TORRES CAR- 
RERAS). 0... o. eee reer : 
Méthode de localisation exacte des projec ‘tiles 
dans le corps des blessés par voie radiogra- 
phique (COLARDEAU) . oe s 4 0 . e... .. 
Localisation par la radiographie des projectiles 
dans Porganisme : procédé des croix graduées 
(BERTIN- SANs et LEENHARDT). 2. 2... 2, 
Un dispositif tres simple pour la localisation des 
projectiles par la radioscopie (HARET el 
SCHLESINGER). a s 0 0 0 . 
Localisation précise des projec cliles par la radio- 
seopie (JAUGEAS). s a eoa L 
Appareil pour la localisation des corps étran- 
gers « Repéreur Marion-Danion » (MARION)... 
Surune méthode de localisation des corps étran- 
gers par la radioseopie (DEBIERNE) 
Localisation des projectiles el examen des 
par les rayons XM. MÉNARD). ...... 


Localisation des projectiles au moyen d'un repé- 


ose 


reur special (MENUET) 6... 00... 
Localisation et recherche de projectiles Mar- 
CUSRE) 2% a du ose à 


. . 


101 
101 


165 


609 


609 


610 


610 
610 
611 
611 
611 
611 


612 


Journal de Radiologie et d klectrologie. 


Sur la recherche des projectiles dans les tissus 


(PHOCAS) ....... DR Sd Rs di nr oe 
Localisation des corps étrangers. le OS 
fundomelre (RÉCHOU) . . ......... ’ 


Méthode pour localiser exactement les projec- 
tiles après la radioscopie (VERGELY) ..... 
Localisation anatomique des projectiles par la 
radiographie (ZIMMERN) >. . 6 6. 6 2 eee 
Localisation radioscopique d'un shrapne avant 
traversé la paupière supérieure gauche pour 
aller sinelure dans la fosse plérygo-maxil- 
laire droite (TOUSSAINT). e 0. 0 0 2 . eee 
Extraction d'une balle fixée dans Ja eloison 
osseuse des fosses nasales (MORESTIN). . . . 
Extraction d'un shrapnell localisé dans le lobe 
temporal par le compas de Hirtz (BAUMGAR- 
TNER el TOUSSAINT)... . . . 
Extraction par la bouche d'une balle arrètée 
dans l'espace maxillo-pharvngien (MORESTIN). 
Quatre cas de corps élrangers dans les voies 
“aériennes où dans lassophage (Boot), . . . . 
Notes de chirurgie de guerre (Weiss et Gross). 
Note sur un procédé de repérage direct des 
projectiles (LE FAGUAYS). e. . 2 . . ee 
Le repéreur Marion-Danion (CHARLIER,. . +... 
Eclat de grenade libre dans le ventricule droit 
(VOUZELLE). . . be ene ; ; 
A propos de extrac tion des projectiles intra- 
pulmonaires (PIERRE DUVAL) a...’ .. 
Sur les appareils de repérage radiographique de 
M. Masson (d'Oran) (ABADIE). ©.. a.. 
Technique, observalions et résultats de l'emploi 
du compas de Iirtz (DEspPLATS el CHEVALIER). 
La localisation des corps étrangers (HENRARD). 
L'extraction des projectiles sous le controle in- 
termittent de l'écran (OMBRÉDANNE et LEDOUX- 


LE BARD) . . . . » . . . . . . . e . . . a . 
Ablation d'un gros éclat d'obus intra-pulmonaire 
(Perrr DE LA VILLEON). . . . . us eee PAS ety 


Balle mobile dans la cavité pleurale gauche. Ex- 
traction après établissement d'un poeumo- 
thorax artificiel (GuitLoub et ARCELIN). . . . 


Divers. 


Ostéomes post-traumatiques de la portion char- 
nue des muscles (LAQUERREERE). ©. seen’ 
Etude radiologique d'un cas de selérodermie. 
Analogies de la selérodermie avec le syndrome 
de Profichet (BERTOLOTTI). +... o... ... 
Ossitication étendue des muscles du mollet avec 
double fracture du tendon d'Achille (KLYNEUS). 
Aspect radiographique des  fibromes calcitiós 
(GILBERT SCOTT). <a a a ad à 
Présentation de deux fillettes xyphopages (Le 
FIELDE La 8 decane as ee eke ee ee US 
Dépôts intramuseulaires de saly arsan ; leurs con- 
ditions d'apparition sur les images radiogra- 


phiques (SCHMIT). a E ais. 
Examen radiologique de deux fillettes xyphopa- 
ges (AUBOURG) ....... .. a 


Malformation cone oiae du PONCE gauche et 
du premier orteil droit (PROUST). ....... 
Monstre double (ROUVILLOIS) o. 4... .. 
Un eas de malformations multiples décelées par 
la radiographie (TISON) asa 6 6 o... +... . 
Un nouveau eas de mvosite ossifiante progres- 
sive (BLENKLE). es ai th à a ga He 
Cas d'inversion viscérale dera: E E 
Diagnostic radiologique de Vadénite tubercu- 
ME A 
Cas dinversion viscérale totale (MEUGÉ) . . . . 
Un cas d'inversion viscérale totale (D'HAELUIN). . 


116 


Table des 


Ostéomes musculares multiples du psoas, dé- 
celés uniquement par la radiographie (Marte 
et ESCANDE).. . . ..... ee dl da U 

Radiographie dans un cas d'e mplhyséme cervico- 
sous-cutané (DETRE et Manru) . . 

Inversion des viscéres thoraciques et abdominaux 
(MECO ae ne NS as av oh e A A 


Radiothérapie. 


Généralités. 


Nouveaux procédés pour augmenter Paction des- 
tructrice des rayons de Rónigen sur les tu- 
meurs profondément situées (H. SELLHEIM) . 

Manuel de radiographie (WETTERER) . .. . . 

Sur la radiothérapie par les rayons secondaires 
(SCHWARZ). . , . Aves ae Step : 

Le domaine actuel de la radiothérapie (DÉTRÉ) . 

Importance de la Róntgenthérapie en pathologie 
interne (FORSSELL) . 0... , ee ee 

Sur Pimportance de la filtration en radiothéra- 


pie (STERN)... . +. TE 
Les bases scientifiques de la radiothérapie (Dé: 
TRE) . . . e . . . . . e. . e . . . e. . e e 


Sur la théorie de l'action biologique des rayon- 
nements et en particulier sur la durée d'ac- 
tion latente (HEINEKE)... : 

Quelques contributions à la question de la ra- 
diothérapie profonde (ROSENTHAL) ©... 

L'état actuel, les problèmes, les limites du trai- 
tement radio- et radiumthérapique du cancer 
(VON SECPFERT e por E ads SA ia SS 


Dermatoses. 


Emploi. action et dosage des rayons X dans le 
psoriasis et autres affections cutanées (Dorr). 
Le traitement de Vhypertrichose par la radio- 
thérapie (CHILABDITIS) 0 0. 0 0 0 2. 
Un nouveau cas de guérison actuelle de mycosis 
fongoide par les rayons X (RAJAT). ... . 
Traitement des névrodermites chroniques par ła 
'adiothérapie sur searilications (MoutoT el Jau- 
BERT DE BEAUJEU). . . E E E 
Granulome annulaire (Dorn). . A AAA 
Radiothérapie de l'eczéma (Rerre his de 
Chéloïde traitée par la radiothérapie (Cumner- 
BATET). ©.. OS vee de dr CR Sete 
Mycosis fonguide (ADAMSONI: a E A 
Les chéloïdes et leur traitement (ROSTAINE). 
Les prurits circonscrits rebelles. Leur traite- 
ment par la radiothérapie (DarBors). . . . . 
Traitement des névrodermites circonscrites chro- 
niques par la radiothérapie sur scarifications 
(Mouror et JAUBERT DE BEAUJEU) . . . ; 
Deux nouveaux cas de Ivmphodermie (N ANTA). 
Le traitement de Peezéma par les rayons x 
(PENSE A A a Mis dde da 
Radiothérapie de l'eczéma chronique (THEDE- 
o ee > ide Ke He SR Mn Je ee Ur 
Les derniers progrès de la radiothérapie ct 
leurs applications en dermatologie (F. MEYER). 
Sur la méthode de la radio-épilation du cuir 
chevelu chez l'enfant (H. Meyer et RITTER). . 
Sur Pemploi des rayons de Röntgen fortement 
filtrés dans la radiothérapie superficielle 


(PFOERRINGER) . A Vies ac dre 
Radiodermite et tuberculides Dees 
(KNOWSY SIBBLEY). : ed ne i 


Traitement par les rayons x des uleg eres phagé- 
déniques tropicaux (HEYMANN). TE ee a 


Matières. 731 


Un eas de selérome respiratoire du nez et de la 
gorge traité sans suecès par le vaccin et amé- 
lioré par les méthodes physiques ee 
SCHERSKI et GRINTSCHAR) . El ; ta 

Lichen plan hypertrophique (: AN ATLEY € ORBE ETT). 

Mécanisme histologique de la guérison du myco- 
sis fongoide par la radiothérapie (PAUTRIEN). . 

Cas de multiples verrues plantaires (SUTTON). 

Carcinome de la face survenant au cours d'une 
xérodermie pigmentaire traitée par des doses 
massives de radium (PRIAGLE) .. . 4... 

Diagnostic clinique des alopécies chez l'enfant 
(BrRNIER) . 2... . . . . . HE e 

Traitement des épithéliomas culanés (GAUCHER). 

Quelques mots sur la thérapeutique du lupus 
(KUZNITZRY) « o... à inks che patte E 

Les prurits circonserits rebelles. Leur traite- 
ment par la radiothérapie (DarBols). . . . . 

Disparition spontanée des verrues planes sur 
une main après radiothérapie des verrues de 


Pautre main (Crouzon et FoLLEY). . . . . . . 
Lipomalase sy métrique traitée par la radiothé- 
'apie (ARROU) soak E O 
Radiolimitaleur pour le traitement de la teigne 
(SUNA). . . de E a 
Deux cas d’ hyperkératose soignés et guéris par 
les rayons X (ScaputTo). east Bee GO de Mey ek 
Un traitement des radiodermites chroniques 
(DOUMER) . . . . Bn ak 6S La ae de eee 
Les rayons X comme > remède local idéal de Pec- 
zéma (BALLARD). ... AS Bree 


Le traitement de Ja teigne par les rayons N 
(Mackee et RENER). 2... 2. 6 ee ee ee . 


Néoplasmes. 


De Faction des rayons X sur les tumeurs ma- 
lignes (LEvy Donn)... ek, aoe Ae 
Epithélioma disséminé à fovers multiples déve- 
loppé spontanément sur lupus tuberculeux 
(PAUTRIER et MAUREL). +... 0... 0... 
Radiothérapie des épithéliomas cutanés, résul- 
tats éloignés, statistique (SCOUET). . . . 
Sur la présenee des leucocytes éosinophiles 
dans les infiltrations inflammatoires et en par- 
ticulier dans les cancers de Futérns préalable- 
ment traités, ou non traités, par la radiothéra- 
pie (ELISABETH WEISHAUPT). 0. ee 
Persistance de la guérison des sarcomes parles 
ravons X (PETERSEN)... 606 6 6 ee ee 
Radium et Rôntgenthérapie dans Île cancer 


(Isaac LEVIN) 2... R Og. od. a as 
Le trailement des tumeurs par les radiations 
(SE LLILEIM). . . . o . . e . . > e . e s . . 


La thermoradiothérapie dans le traitement des 
'ancers inopérables et des fibromes (DE KEA- 
TING-HART). se 
Sur la technique de la radiothét rapie du cancer 


. . . e . . . . . . e . . 


(WARNEKROS). . . à Ha E 
Sarcome pigmentaire traité par la radiothérapie 
(NEQU KIRA). . . . . . e . . . . . . . . . 


Contribution à l'étude de la radiothérapie des 
tumeurs malignes inopérables (PFOŒRRINGER) 
Expériences sur le traitement non opératoire 
du cancer (KRÜNIG, Gauss, KRINSKI et LEMBKE). 
Sur les injections intra-veineuses de métaux 
colloidaux dans le traitement des cancers 


(Korz)... A le ee 3 
Contribution à l'étude de la M oan pro- 
fonde (ROSENTHAL). : gr ae 


Des meilleures méthodes pour enraver les pro- 
grès des cancers inopérables (Percy). PEE 
Sur les avantages et les désavantages respectifs 
des ravons X et du radium dans le traitement 
du cancer (IERMANN-JONNSON). . . . 6 ee . . 


Un cas de sarcome récidivant du cuir chevelu 
traité et guéri par la radiothérapie (BELOT) . . 
L'état actuel, les problèmes, les limites du trai- 
lement radio- et radtumthérapique du cancer 
(Vox SEUFFERT) . . . . . . Der UE 
Décroissance de la radiosei sibilite des tumeurs 
malignes traitées par des doses successives et 
convenablement espacées de rayons X. Auto- 
Immunisation contre les oda X (REGAUD et 
NOGIER) 2 So. ee eek es ok 
Sarcome du enir chevelu (Roc HAR D). RC 
-Les épithéliomas de la paupière (Boussi). ... 
Sur un cas de careinome de l'amvgdale guéri 
par la radio- et radiumthérapie (BeErTOLOTTI). . 
La róntgenthérapie du cancer utérin (MAMELI 
SPINELLI Sd o dre d'un MN 
Traitement de l'épithélioma cutané (GAUCHER) - 
Radiothérapie des tumeurs malignes (PFAHLER). 
Quelles ressources offrent les méthodes non 
opératoires dans le traitement des cancers cu- 
tanés (KNOWLES). o ooo ee . . . . . . .. 


Tuberculose. 


Epithélioma disséminé à fovers multiples déve- 
loppé spontanément sur lupus tuberculeux 
(PAUTIER et MAUREL). © so . .. ee ť 

Sur la radiothérapie dans la tuberculose pulmo- 
paire humaine et expérimentale (DE La Camp). 

Recherches expérimentales pour le traitement 
de la tuberculose par les rayons de Röntgen 
(KÓÚDEERLE). 2.0.0.0. 8 we ee A 

Héliothérapic marine méditerranéenne et radio- 
thérapie combinées dans le traitement des 
adénites  bacillaires chroniques au début 
(TIXtER). .. be aR shed ; ; 

Radiothérapie et radiumthérapie dans le traite- 
ment du lupus vulgaire (Brror et NAHAN). . . 

Le lupus tubereuleux ehez les enfants et son 
traitement d'éleelion (SAINZ DE AJAY. 4 0 . o. 

Remarques sur la thérapeutique du lupus 
(REV eur ae sas bi ie She aff Was C8 8-8 

Observations d'adénopathie tubere uleuse trai- 
tée par les rayons N (PETERSEN). a.e’. 

La radiothérapie de la tuberculose du sternum 
et des côtes (BITTROLFF). ©. 0 eee 

Action comparée de Phéliothérapie marine el de 
la radiothérapie dans les tuberculoses sous- 


C utane es (M AL L E Y ). » . . . . . = 6 . , 
Quelques mots sur la the: rapeutique du lapus 
(RUZNITZKY) o... : francs 


La réntgenthérapie dans la péritonite tubereu- 
leuse (ALBERTARIO Jo... . 0 . 8 ee 0 ee 
La radiothérapie des périlonites tuberculeuses 


(ALBERTARIO) 2... i Te 
La radiothérapie des adénopathies luberculeuses 
(POVECI)« + à Sow sd mee dd de ee. 


Les ravons de Finsen et les rayons de Röntgen 
dans le traitement du lupus vulgaire (SCADUTO). 

Le traitement radiothérapique des tuberculoses 
ostéo-articulaires, en particulier des spina ven- 
tosa tuberculeux (BELOT, Nanan et CHAVASSE). 


Sang et Glandes. 


Traitement local des adénites (La RÉDACTION). . 
Essai de traitement radiothérapique prolongé 
dans un cas Wervthrémie (maladie de Vaquez) 
(PAGNIEZ. LE Sourb et BEAUJARD). ©... 
Traitement des adénites chroniques par les 
rayons X (BARBARIN et BRUNEAU DE Laporte). 
Les nouveaux traitements des leucémies (Davin) 
Traitement des bubons par la radiothérapie 
CONN ETTEG Io EE Gras Gt es ae es bw ce Dee 


500 


ao 
ae 
tm 


105 


104 


104 


644 


Journal de Radiologie et d Électrologie. 


Un cas d'acromégalie traité par la radiothérapie 
(BECLERE et JAUGEAS) . . + . . 
Les rayons de Réntgen dans le traitement des 
tumeurs hypophysaires, du gigantisme et de 
l'acromégalie (BECLERE) . 
La technique radiothérapique dans les leucémies 


(LA RÉDACTION). 0. 6 2 eee ; 
paucae myélogéne chronique (PARKES WE- 
BER) . . . . . . e . e. . . e 


Contribution au traitement de la leucémie myé- 
loide par le benzol associé à la radiothérapie 
(DEW) a. a: Lin ere GE 

Radiothérapie des hvpertrophies 
(SIDNEY LANGE)... . . . : 

Observations Padénopathie tuberct leuse traitée 
par les rayons X (PETERSEN). +. +... . . . 

Traitement des adénites par la radiothérapie 
CHE Less ER ROS AAA AA 

Accidents respiratoires graves par hy pertrophie 
du thymus chez un nourrisson de onze jours 
Radiothérapie. Guérison (BRAILLON el BROHAN). 

Hypertrophie du thymus traitée avec succès par 


du ihe cst 


la radiothérapie (BERARD) . . 6 6 . . . . . . . 
La thymectomie dans le cone exophtalmique 
(LENORMANT). + Doris á 


L'ivradiation des glandes : surrénales dans la thé- 
rapeutique de lhvper tension arterielle (SER- 
GENT et COTTENOT). .... 6 2 ee eee . 

Traitement par les ayons X des glandes à sécré- 
tion interne en état d'hyperactivité (ZIMMERN 
et COTTENOT). US et begs ae <8 | 

Les modifications des tissus leucémiques pro- 
duites par leur exposition aux rayons Rônt- 
gen (WARTHMI) . 4... ae’ : 

La radiothérapie de la pseudo-leucémie (Hoc H- 
GUERTEL: sos la a & ERA II aS 

Hypertrophie du thymus et ape 

T(FRANCHETTD ...... 0. e ; 

Goitre exophthalmique chez une fillette de 6 ans. 
Hérédité similaire (RAILLUT) +... ...... 

Contribution à l'étude du traitement de la leueé- 
mie par les rayons X et le benzol (PULAWSK1). 

Ietére hémolytique acquis. Traitement radiothé- 
rapique (GARNIER) . 0. 0. ee + 

Les rayons X et Phy pertrophic du thymus (AL- 
BERT-WEIL) Bikes fg ; SA 

Röntgenthérapie de la splénomégalie paludéenne 
(Joao FROES). . . .. A IS 

La radiothér apie du Uy mus (ALBERT-WEIL). . 

La radiothérapie des adénopathies tuberculeuses 
(Povesn). . . ; š Si 

Radiothérapie du ‘thymus dans la maladie de 
Basedow (WATERS)... . . 


Systéme nerveux. 


Névralgie sciatique Due par la dd 
(MERET) . . . . . Tr 
Note pour faire suite à une observation de seia- 
tique rebelle traitée par la radiothérapie (La- 
QUERRIÈRE et LOUBIER). . . . . PARE 
La radiothérapie du goitre exophtalmique (DE 
PA A A 
Observation d'un eas de névralgie consecutive à 
un zona (DELHERM Cl CHASSARD). . .. Sa 
Électrothérapie, radiodiagnostie et radiothérapie 
dans les affections du système nerveux (LE- 
Wis GhONES) 4 DS EE Ré A s 
Syndrome spasmodique limité au membre infé- 
rieur gauche, chez une basedowienne avec vo- 
lumineuse lumeur utéro-ovarienne. Röntgen- 
thérapie. Guérison (PICEINENO) : 
Sciatique et radiothérapie (By)... .. 
La radiothérapie dans le trailement de certaines 
lésions  traumatiques du système nerveux 
(CESTAN et DESCOMPS) 2... 0.0... .. . 


104 


248 
248 


309 


451 


488 
685 


716 


Table des 


Appareil génito-urinaire. 


La T LN des fibromes utérins (BÉ- 
CLÈRE). . . . ; 

La radiothéi rapie des fibromyomes de l'utérus 
(SIPPEL) . . . . 

Sur la radiothér rapie en gy mécologie (Vox SEU F- 
FERT). am ae ne e 

Sur le made d' elo: des rayons de Róntgen 
dans la thérapeutique evnécologique dirigée 
contre le Symplôme hémorragique (Boucua- 


COURT). . . I ; 
Traitement de l'hypertrophie de la prostate par 
la radiothérapie (HARET). ... 


Traitement des fibromyomes de l'utérus par les 
rayons de Röntgen (ALEXANDROFF). a... 
Radiothérapie en gynécologie (CHAOUL). . . .. 

La radiothérapie en gynécologie (PFAHLER). 

La radiothérapie en gynécologie (REIFFERSCHEID). 

Le traitement des fibromes utérins par les 
rayons X, d'après la méthode de Bordier (DEL- 
PRATT HARRIES) . . , . . . ae E 

La thermoradiothérapie dans le traitement des 
cancers inopérables et des fibromes (pE KEA- 
TING-HART). . douter ei 

La radiothérapie des fibromes utérins (GAUDU- 


CHEAU). +. +... ee AUS a 
Contribution à la radiothérapie eynécologique 
(PARTOS). . . e . 


Traitement combiné par le mésothorium et la 
radiothėrapie en gynécologie (HEIMANN). 
Un cas de fibromeutérin traité par les rayons X 
(PEYRON). . . : NO 
Contribution á l'étude de la valeur thér apeulique 
des rayons sur les fibromes utérins (LACAILLE). 
Radiothérapie des fibromyomes utérins (DEL- 
PRATT HARRIS)... ... 
Essai de róntgenthérapie intensive en vue 
d'abréger la durée du traitement des myomes 
ulérins (GRAFF). . . RU ee 
Les doses massives en gynécologie (Scumtrz) : 
La radiothérapie des fibromes utérins (Gaupbu- 
CHEAU DS o A dia Rta a eee a Blac ere à 
L'emploi des rayons X en gynécologie (EBELER). 
Le traitement radiothérapique des myomes 
(BIRDS DET: ope. te Ge 4 aso a Da i 
La radiothérapie en gynécologie (ALEX ANDROV) . 
Syndrome spasmodique limité au membre infé- 
rieur gauche, chez une basedowienne avec 
volumineuse tumeur utéro-ovarienne. Rént- 
genthérapie. Guérison (PICEININO). . . . . . . 
Radiothérapie du fibrome, un cas très instructif 
(LACATERE i: Ss dol Ge Se ae ee ir a mue 


488 


dul 


SUBSTANCES 


Généralités. 


La radiumthérapie et les médecins praticiens 
(BASSESGE La Aa aa e etat) 
Thérapeutique par Pémanation de radium. Trai- 
tements radio-électriques (F. ALLARD) . . . . 
Valeur thérapeutique des gaz rares et des éma- 
nations radioactives des eaux minérales (Pra- 
LOT) + i a a E diem A tees 
La radium et la thoriumthérapie modernes dans 
le traitement des tumeurs de la goutte, des 
infections rhumatismales, des névralgies et 
des maladies du sang (BICKEL) . . . . . . . . 
Radiumthérapie dans une centaine de cas (New- 
COMET: AA EA AA a 


169 


169 


170 


Matières. 7 


Revue critique de l'action des rayons X sur 
l'ovaire en gvnécologie (ARBASSIER). ss de 
Fibrome hémorragique et amaurose par glau- 
come hémorragique (DARTIGUES) . E 
La réntgenthérapie du cancer utérin (MAMELI 
SPINELLI 655. dd a a ee Sale E O à 
Dégénérescence sarcomateuse d'un fibrome de 
l'utérus cinq ans après une série de séances 
de radiothérapie (SnOEMAKER) +... 0.08 28 
Ravons X et substances radioactives dans le 
traitement des affections gynécologiques 
(ARUBBE Ls. ee ee EE de a See Dee 
Radiothérapie profonde (PrauLen) . . . 4... 


Appareil respiratoire. 


Sur la radiothérapie dans la tuberculose pulmo- 
naire humaine et expérimentale (DE La Camp). 
Recherches expérimentales pour le traitement 
de la tuberculose par les rayons de ONEEN 
(KUPFERLÉ) 2. 2 2 0 ee re ee ae er 
Un cas de sclérome respiratoire du nez et de 
la gorge traité sans succès par le vaccin et 
amélioré par les méthodes physiques (Mesr- 
SCHERSKI et GRINTSCHAR). +... 6 8 ee . > 


Divers. 


Péritonite tuberculeuse. Traitement par les 
rayons X (MoLLARD). . . ; 
Radiodiagnostic. radiothérapie et radiumthérapie 
des ankyloses (Lenoux-LEDARD).. . . . . . . 
Influence de la radiothérapie sur la maladie de 
Raynaud (NEWCOMET). © s e 0 ee ee ees 
Adénopathie cervicale chez une marastique. 
Traitement par la diathermie et la radiothé- 
rapie (PETIT) ......... ic de en er = 
Radiothérapie d'un cas d'ossification du biceps 
et du brachial antérieur (NERD) +... .. ; 
les 


Anévrisme cirsoïde très amélioré par 
rayons X (ALLAIRE) . ar : a 

Influence des rayons X sur les suppurations 
chroniques (CUMBERBATET). s.a. E 


Les conceptions de Manoukhine sur la leucocy- 
tolyse provoquée artificiellement par l'action 
des rayons X (SERENA). . 

Le traitement des hydarthroses et des arthrites 
du genou par la radiothérapie et la Ia 
tion associées (llimtz). . . . e 

La radiothérapie dans le traitement des pseu- 
darthroses (AMUNATEGUI) . . +... +... .. 


RADIOACTIVES 


Radium et Dian oben thérapeutiques 
(BARLOW) . . A à 

La radiumthérapie (Ha AYWARD Pinca) . 

Radium (CORLETT). . . . 

Sur les accidents professionnels ‘dus aux sub- 
stances radioactives (GUDZENT et HALBER- 
STAEDTER) e e a A a e Lee 

La radiumthérapie des organes profonds (BAYET). 

Les diverses substances radioactives. Déduc- 
tions pratiques pour le médecin (LEpoux- 
LEBARD) . . 

Action biologique et thér rapeutique du thorium X 
(JAPPELLI) taa a AA ue 

La cause et le traitement du cancer vus à la 
lumière des récentes recherches radio-biolo- 
giques (LAZARUS-BARLOW). +... . . ee ee 


685 
716 


104 


104 


489 


734 


Rapport du « Radium institute » du f" janvier 
au 31 décembre 1915 (Hayward Pinci) . ... 
La radioactivité du sol et des eaux (GOCKEL) . 


Physique. 


Recherche sur la production des rayons y par 
les rayons 3 (STARKE). ‘ se 

Sur une prétendue sé “paration du radium D 
d'avec le plomb actif au moyen de la réaction 


de Grignard (STAENLING) ...... T 
L'indice de réfraction des émanations de raduni 
(PORTER). ... . . 


Sur la différenciation du radium et des prépara- 
tions de mésothorium d'âge différent au moyen 
du rayonnement y (HAUN). 4 0 0 .. 

Le radium, ses propriélés physiques, son instru- 
mentation, ses applications thérapeutiques 
(DEGRAIS et Ans. BELLOT). Fe 

Sur un ravonnement accompagnant l'oxydation 
du phosphore e (BLANC). . . . . 

Mesure par numération directe de Vabsor plion 
et de la réflexion des particules 8 (Kovarik et 
MAC (REEMAS D aii ds aa RAS ARE ee te > à 

Recherches sur la destruction de Fémanation du 
radium dans une atmosphere d'hélium (Manck- 
WALD) . — a iS PRE 

Le spectre magnétique des rayons 6 produits par 
Puranium X (von Bayer, Haun et MEITNER). 

Sur une réduction de Poxvde de carbone par 
l'hydrogène provoquée par Fémanation du 
radium (SCHEUER). . . . . ; 

Le radium, ses propriétés physiques, s son instru- 
mentation, ses applications thérapeutiques 
(Deorats et BELLOT). ............ 


Technique. 


Une table d'absorption des rayons 8 du radium 
et du mésothorium (WECKOWSkKI) . E 
Sur l'identité pratique des rayons du radium et 
des rayons de Röntgen (PAGENSTECUER). 
Sur un nouvel appareil pour toutes mesures de 
radioactivité (SziLanb). . . a 
Emploi de Pélectrodensimetre de Benoist pour la 
mesure de Vactivité des appareils de radium 
(NOGIER e Lure A e A te A a 
Sur la variation de résistance du séléniumn 
exposé aux rayons X et aux ravons de radium 
(GUILLEMINOT) . ; a idem, chi PRE” 
Sur les désignations de mesures des doses de 
rayonnement dans la radiumthérapie et la méso- 
thoriumthérapie (KLEINI; a & a al a 
Lionometre et son utilisation pour la mesure 
des rayonnements de Röntgen et du radium 
((GGREINACHER) . SA ee oe eB "RS 
Le radium, ses propriétés physiques, son ins- 
trumentation, ses applications thérapeutiques 
(Deorats et Ans. BELLOT). .......... 
Sur la possibilité d'empecher le rayonnement 
secondaire dans Fapplication du rayonnement 
ultra-pénétrant(SCHLESINGER et HERSCHEINKEL). 
Sur la mesure des rayons y du radium et du 
meésothorium (HERSCHFINKEL) A 
Appareil rotatif pour irradiations avec Les 
stances radioactives (WECKOWSKI) . .. 
L'ionisation du radium {lIARET) . ...... 
Le rayonnement y du radium peut-il ètre produit 
artilicicllement dans Us à rayons X? 
(DESSAUER). ©... : poiu eee 
L'utihité du fontaktoseope pour mesurer la radio- 
activité des eaux de source (ENGLER, SIEVE- 
KING et KOENIG) ©. 2. 2 a‘a‘ť à 
Mesure du rayonnement du dium Re as) à 


sub- 


489 
02 


489 


oo 


Hie 


BRO 


480 
490 


Journal de Radiologie et d Klectrologie. 


Nouveau mode Ay do externe du radium 
(VALLET). . . . . MN Whe, Te ae oer Ne à 
Observations thérapeutiques sur les inhalations 
du radium (MARAGLIANO). ©. . 0... ee ee o’ 
Quelques applications thér rapeutiques du radium 
(BISSERL: ca ahane A AAA 
Le mésothorium et son utilisation médicale 
C(GCGATDE Je CS. SE & aod. a Lis ur te 


Physiobiologie. 


Influence de la radioactivité sur les micro-orga- 
nismes fixateurs d'azote ou transformateurs 
de matières azotées (STOKLASA). 0 0 0 . . 

Influence des émanations radioactives sur la 
végétalion (STOKLASA et ZDOBNICKY). +... 

Comment se comportent les organes hémato- 
poiétiques vis-à-vis des irradiations profondes 
de la technique moderne (HEINEKE). e...’ 

Action des substances radioactives et des radia- 
tions sur les tissus normaux et pathologiques 
(Lazarus Bartow)... . i : . ‘ 

Recherches expérimentales sur l'action du tho- 
rium X sur les glandes He des PRE 
(Rost et KRUEGER). . . . Er M5 

Action de Puranium colloïdal sur le bac ¡lle pyo- 
cvanique (AGULHON el MLLE ROBERT). . 

L'action du radium sur les cultures de bacilles 
tuberculeux (GHILARDUCOD +... e e sso ense’ 

Recherches expérimentales sur l'action des 
substances radioactives sur les ferments (Guo- 
ENVIA a e A e B ee EG a 

L’absorption des rayons $8 et y et des rayons 
X dans les tissus (Ke ETMANN). . . 

Radium et mésothorium en ophtalmologie (FLE M- 
MINS Lire a du a ee ae 

Nouvelles recherches sur l'action biologique du 
thorium X (Von Domanus). 2... . . . . . . . 


Action biologique et thérapeutique du thorium X 


(JAPPELLA) o ci Da a da ta 
Sur l'action biologique de l'émanation condensce 
du radium (PARTOS). 6... 6 6 0 ee wae 


Accidents. 


Lesions cutanées conséculives à une radium- 
dermite (JEANSELME). +... . 6 6 0. ‘l’, 

Quelques inconvénients du traitement par | 
thorium X (FICHERA). 2.0.0. 6 6 ee ee eo 


Dermatoses. 


Nwvi télangiectasiques de la face (variété de 
polvadénomes télangiectasiques de Pringle) 
(Batzer et BARCAT). : 

Radiothérapie et radiumthérapie dans le traite- 
ment du lupus vulgaire (Br.Lot et NaHan). 

Enorme tumeur angiomateuse de la joue et de 
la lèvre, traitée par le radium (Auvray et Dr- 
GRAPES) o eh Sr bre MR at 

Le radium et son emploi ‘ther apeulique en der- 
matologie (RIENL et ScuRAMEK) f 

Tumeur chéloidienne rétro- mastoidienne. Abla- 
tion. Greffe et radium (PERAIRE). bd à 

Radiumtherapie de la blastomycose (SIMPSON). s 

Carcinome de la face survenant au cours d'une 
xérodermie pigmentaire traitée par des doses 
massives du radium (PRIAGLE). . 

Radiumthérapie des angiomes sanguins ou lym- 
phatiques (Cu. PETIT) o.s 6 6 ee se 

Radiumtherapie des épithéliomas cutanés par 
des doses uniques et ‘massives (SCHUYLER 
GUAR De bow wy RN ES Oa ae à 


s . o . e . . 


685 
685 
ORG 


686 


).).) 


610 


Table des 


Au sujet du traitement des ulcères chroniques 
de jambes par lémanation de radium (Sa- 
PHIER) . . . . . . de ya O Tr Say og 

La radiumthérapie de Vhypertrichose (Espra). 

Résultats définitifs obtenus dans certains cas de 
lupus à l'aide de la radiumthérapie (MILANI). . 

Traitement des chéloides par le radium (Simp- 
BON) . . . . D TE 

Un cas de lèpre traité par le radium et la dia- 
thermie (IREDELL) o.. 0.0.0.0. 2 0 ee ee ee 

Kératose de la main causée par les ravons X 
chez un radiologiste, guérie par le radium 
(TOUSEY): paoa os à cn à de Tr 

Cas de prurit anal traités parla car notite (EARLE). 


Néoplasmes. 


De la valeur des substances radio-actives dans le 
traitement des tumeurs malignes (l.:0oux-Lr- 
BARD). Et DS ee : Se D A RIRE 

Radium et Röntgenthérapie dans le cancer 
(Isaac LEVIN). .... a i 

Tumeurs magng traitées par le radium (KEL- 
LOCK). re la wy Me el a Ra a dl 

Radiumthér apie des cancers inopérables (CAZIN). 

Le traitement du cancer ae le mésothorium 


(ALLMANN). . . . : ; z ĉi 
Sur le traitement du cancer de l'utérus par le 
radium (KEITLER) . ae tp | T's 


Rapport sur l'évolution ultérieure des cas de 
cancers traités par le radium (SPARMANN). 
Les limitations actuelles de la radiumthérapie 
dans letraitement des cancers DAS RUE 

Radium et cancer (PEARCE GOULD). . . . . . 

À propos du traitement du cancer par le ra- 
dium (THÉVENARD). . . . . . . Sat vue & 

Traitement par le radium d'un épithé lioma du 
nez chez un vieillard de 80 ans. Guérison (No- 
ELE) Sens Gr ae BE MER EYE A 

Le radium dans le traitement du carcinome et 
du sarcome (ABBE). ©. . . . . ee ee . . . 

Sur la radiumthérapie des tumeurs malignes 
(RAUZI, SCHULLER €t SPARMANN). 20.00.0202, 

radium 


Cancer de ugh traité par le 
(Finzi) . ED SUR, e o oS 
Sarcome naso- pharyngien traité par les émana- 
tions de radium (TILLEY) ....... 


Sur la radiothérapie en gynécologie dans le 
traitement du cancer de l'utérus (HENKEL). 

Traitement par le radium des tumeurs malignes 
des voies aériennes et digestives supérieures 


(GUISEZ) . . . . « . es . e . . . e . . + . e . 
Le radium dans le 1 ‘aitement des cancers de la 
prostate (Pasteat). . . .. ca 


Guérison par la radiumthérapie d'un cancer 
urétro-vaginal  inopérable (LecGuru et Cat- 
RON) eS a: es Se, lee à : : a 200, 

Traitement combiné par le mésothorinm et la 
radiothérapie en gynécologie (HEIMANN). . . 

Epithélioma primitif du PAGE traité par le ra- 
dium (GRIFFITID ee 

Suite de nos observations sur la mésothoriun:- 
thérapie du cancer (DOEDERLEIN et SEUFFERT) . 

Analyse de l'action des substances radioactives 
sur le cancer des souris (VON WASSERMANN) . 

Carcinome de la région rélro-cricoïdienne traité 
par le radium (DAWSON TURNER). ; 

Discussion sur la radiumthérapie (Ch. Monon) . 

Cancer de Vutérus et radium (DEGnais et ANs. 
BELLOT). . . . . EA BS ; oor 

Radiumthérapie dans le cancer utérin W ATRIN). 

Sur le traitement non opératoire du cancer 
(ALLEMANN). PES. y US i 

État actuel, problèmes et limit: itions de la thé- 


GRG 
717 


295 


296 


209 


297 


Matières. 


apeutique du cancer par les radiations (Vox 
SEUFFERT) e as we 2h A 
Carcinome diffus du sein et de la région axil- 
laire amélioré par le radium (SixcLalk Tousey). 
Myxo-chondrome de la hanche (Corb)... . . 
Sur les avantages et les désavantages respectifs 
des rayons X et du radium dans le traitement 
du cancer (HIERMANN-JOHNSON). 60. 2 6 . . . + 
Sarcome de la jambe traité par le radium: spha- 
cele total, infection grave, amputation, gué- 
rison (PMEVENARD). e.. e.’ y 
Le radium dans le traitement des tumeurs mali- 
gnes (RIDDELL)... . RTE SET 
La guérison du cancer de l'utérus (J. Ay, FAURE . 
Technique de l'emploi du mésothorium en gyné- 
cologie (REIL)... .... | ne , 
Les ravons ultra-pénétrants du radium dans le 
traitement du cancer du col utérin (JACOBS), 
Sur Pemploi du radium après intervention chi- 
rurgicale incomplete dans le cancer de l'utérus 
incompletement RRE (Mme Fabre et Rov- 
HIER). ee E se 
Quelques résu'tats du traitement par le radium 
des néoplasmes inopérables de l'utérus et du 
rectum (BÉRARD). . . . . . E 
L'état actuel, les problèmes, les miles lé trai- 
tement radio et radiuinthérapique du cancer 


(VON SEUFFERT) . . . +... 
Résultats donnés par le radium dans le cancer 
(JANEWAY) . ~- . . . . . . . . . . e . e . . . 


Sur un cas de carcinome de l'amvgdale guéri 
par la radio- et radiumthérapie (BERTOLOTTI). 

Application de radium dans la vessie pour car- 
cinome (SCHOENENBERGER el SCHAPIRA). . . .. 

L'ionisation du radium dans le traitement des ré- 
cidives locales aprés intervention ió 
pour néoplasme du sein (HARET). . . . . . . . 

Curabilité de lépithélioma radiologique par le 
radium. Un paradoxe apparent (ABBE) . 

Les limites de l'emploi du radium dans le cancer 
de l'utérus (MILLER). . 


Sang et glandes. 


Radiumthérapie de la leucémie myéloïde (RENON, 
DEGRAIS el Dnevevs). Ble cranes cates eae i 
Contribution à l'étude du traitement de la leucé- 
mie par le thorium X (FOSENOW) . . .. : 
Les nouveaux traitements desleucémies (Davi. 
Radiumthérapie de la leucémie my éloïde (RÉNON, 
Decrats el DESBOUIS) +... o... ee ee ee 
Splénomégalie d'origine paludique traitée avec 
succès par le radium (QUENU et Decrars). 
Action du radium sur les tumeurs de la rate 
(SCHULLER)... . es A Se "à 
Radiumthérapie de la leuc ¿mie mve vide. Essat 
de comparaison entre la radiumthérapie et la 
radiothérapie de eette affection (RÉNON, DE- 
GRAIS et TOURNEMELLE) 2... 0. 2 6 8 . 0 0 e‘ť 
Maladie de Basedow (Dawson TURNER). . . .. 
La radiumthérapie dans les leucémies myéloides 
(GILBERT): 4 ani a i II a se 
Lymphangiomes et radium, sang et glandes 
GORDE e a AAA A AA 


Appareil génito-urinaire. 


Valeur de la radiumthérapie des cancers ule- 
rins et vaginaux (CHÉRON et RUBENS-DUVAL). . 

Sur le trailement du cancer de Putéñus par le 
radium, (REITLER) . 2. 1 2 0 8 eo ee we 

Le radium en thérapeutique gynecologique (E D- 
VEAU DE COURMELLES) 4 s s soseo ee ee + . 


735 


426 
426 
426 


487 


400 


490 
490 


400 


491 


491 


401 


736 


Contribution à la technique de la radium- et de la 
mésothoriumthérapie en urologie (SCHULLER). 
Le radium et le mésothorium dans le traitement 
des tumeurs et des affections gynécologiques 
(NAUMMACHER). ooe e a de ne ds SLR we we 
La question de la radiumthérapie des cancers 
gynécologiques en France (GÜNSETT) +... . 
Traitement des cancers de Putérus par les ra- 
diations (HEIMANN). ... n ae 
Valeur de la radiumthér: apie des cancers ; utérins 
et vaginaux (CHÉRON et RUBENS-DUVAL) . 
A propos du traitement du cancer de la vessie 
par le radium (Luys) ...... LL 
Sur la radiothérapie en gvnéc ologie di ins le trai- 
tement du cancer de l'utérus (HENKEL). ... 
Le radium dans le traitement des cancers de la 
prostate (PASTEAU) ©oa‘ 
Guérison par la radiumthérapie d'un cancer uré- 
tro-vaginal inopérable (LEGUEU et CnÉRoN) 
Traitement combiné par le mésothorium et la 
radiothérapie en gynécologie (HEIMANN)... . 
Epithélioma primitif du vagin traité par le ra- 
diun (GRIFFITH) 4 eee 
Discussion sur la radiumthér apie (Cu. Monon) . 
Cancer de Putérus et radium PESAS et AN- 
SELME BELLOT)... da E ES 
Radiumthérapie dans le cancer ber (W AT RIN). 
Traitement de l'hvpertrophie et du cancer de la 
prostate par le radium (DESNOS). . 6.0.0... 
A propos du traitement destumeurs de la ves- 
sie et de la prostate par le radium (Le Fur) . 
La guérison du cancer de l'utérus (J. L. FAURE) 
Technique de l'emploi du mésothorium en gvné- 
cologie (REIL). ... O y aa 
Les rayons ultra-pé nétrants du radium dans Île 
traitement du cancer du col utérin (JACOBS). . 
Sur l'emploi du radium après intervention chirur- 
gicale incomplète dans le cancer de Putérus 
incompletement opérable (MME Faune et Rov- 
¡A A E he a Le 
Quelques résultats du traitement par le radium 


252 


491 


Journal de Radiologie et d Flectrologie. 


des néoplasmes inopérables de l'utérus et du 
rectum (BÉRARD). Soa go Be kt ea Te E 
Application de radium dans la vessie pour car- 
cinome (SCHOENENBERGER et SCHAPIRA).. . + . 


Rayons X et substances radioactives dans le 
traitement des affections used ose 
(GRUBBE) . . . Se eter 


Les limites de l'emploi du radium dans le cancer 
de l'utérus (MILLER). +. Se So dat eke ET 
La radiumthérapie du cancer du col utérin 
(BURROWS). 0 ica Dors ee à ete a 


Système nerveux. 


Tumeur de la moelle épinière; laminectomie et 
application de radium (CLARKE et LANSDOWN. 


Appareil respiratoire. 


Le radium en laryngo-rhinologie (Retm) . . . . 
Traitement par le radium des tumeurs malignes 
des voies aériennes et digestives supérieures 
(GÉISEZ LS ac ROS etes Dis pen D aS 


Divers. 


Le traitement des sténoses cicatricielles de l’œ- 
sophage par le radiuim (NEUMANN) . RS 
Radiodiagnostic. radiothérapie et radiumthérapie 
des ankyloses (LEpoux-LEBARD), . . . . . . . 
La radiumthérapie en stomatologie (LÉVY) . 
Rétraction de Faponévrose palmaire traitée par 
la radiumthérapie (COTTE) . i cap ae ae So ae AE Xe 
Étude surle radium employé dans la thérapeu- 
tique interne (DELANO). 2. 6 6 6 ew ee ee 
La radiumthérapie en dehors des affections ma- 
lignes (Bissett). 2 . 6 ee a ...... 


LUMIERE 


Physique 


L'éther lumineux démontré par Feffel du vent 
relatif d'éther dans un interféroméètre en rota- 
lion uniforme (SAGNAG) . . . . ee ee ee . 0. 

Réfraclion et rotation magnétique des composés 
à fonelion ac eee (Mourne, MULLER et 
VARIN) due Net ete Be Be ‘ - 

Sur l'absorption des ravons visibles par les 
oxvhémocyanines (Dnéré et BURDEL)... 

Variation de la forme électromotrice d'un élé- 
ment Weston sous Vinfluence de la lumière 
ultra-violette (POUGNET, E. Seco et J. SecoL). 

Absorption des ravons ultra-violets par les alea- 
loïdes du groupe de la morphine et par le 
phenanthrene (GourEz et Vieron Henri)... 

Sur le mécanisme de l'impression des plaques 
photographiques. Nouvelle théorie du dévelop- 
pement de image latente (CHANOZ). . . .. 

Sur la photographie des systèmes inorganiques. 
(MOURELO S. Rem as Ses wae bre Se Fe 

dans VelTet 


Sur Faction selective des métaux 
photoélectrique (REBOUL) ©oa 0 0. 

A propos de la photométrie de la fluorescence 
(Von Haver et VON KOWALSKI). .. . : 


Sur les spectres d'étincelle de quelques éléme nts 
dans l'ultra-violet extrème (L. et E. BLocu). 


Technique. 


Sur un nouveau dispositif de lampe à mercure 
immergée et à lumière pratiquement froide 
(BiLLON-DAGUERRE, MÉDARD et FONTAINE) 

Considérations sur la technique et la posologie 
de lhéliothérapie artificielle (DAUSSET) . . . . 

Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la va- 
peur de mercure (Danois et M. LEBLANC FILS). 

Les avantages et les inconvénients de Pemploi 
de différents appareils pour la photothérapie 
(FREUND). ...... ae 

Sur le fonctionnement de l'are ‘alternatif à va- 
peur de mercure (Darmors et LEBLANC FILS) 

L’étincelle oscillante comme source économique 
des rayons ultra-violets (KOWALSKI). . . .. 

Utilisation de l'étincelle oscillante comme source 
de rayons ultra-violets (KOWALSKI). . . . . . 

Des mesures héliothérapiques (ViTOUX). . . . . 


Physiobiologie. 


Réactions thermiques, respiratoires, circula- 
toires el hématiques provoquées par lhéliothé- 
pape: (M ORELSNITZ) i o o a eS AS LS à. a 


491 


619 


685 
117 


117 


491 


DA 2 


295 


106 


106 


106 


Table des 


De la croissance. en fonction des intensités d'ex- 
citation, du rapport de la période latente à la 
période totale d'établissement pour les sensa- 
tions lumineuses (H. PIERRON) a. ss ... . 

Fleurs ultra-violettes (Micnatb et TRISTAN). . . 

Action de la lumiére sur la genese du pigment 
(SLAVICK) . ee te on Be as a da 

Influence de la lison eine et des grou- 
pes carbonyl et carboxyl sur l'absorption des 
rayons ultra-violets (BIELECKI et VICTOR 
HENRI), ad de ee A A e al e E a e 

Sur le pouvoir de pénétration des rayons vio- 
lets et ultra-violets au travers des feuilles 
(des végétaux) (DANGEARD) ©. a 6 6 . +. +... 

Variations de la ration alimentaire et du poids 
du corps sous l'action du rayonnement solaire 
dans les différentes saisons. Nutrition par la 
chaleur ¿MIRAMOND DE LAROQUETTE) a...’ 

Contribution à l'étude de la tautomérie. Étude 
quantitative de l'absorption des rayons ultra- 
violets par les dérivés de l'acide acétylacé- 
tique (BIELECKI et Vicror HENRI). s... 

Étude de l'action métabiotique des rayons ultra- 
violets. Production de formes de mutation de 
la bactéridie charbonneuse (Mme V. HENRI). 

Quelques considérations théoriques à propos 
des études d'hygiène oculaire faites au labora- 
toire central d'électricité (ANDRE BROCA). ... 

Contribution à l'étude de la tautomérie. Étude 
quantitative de l'absorption des rayons ultra- 
Violets par les dicétones de la série lea 
(BIELECKI et V. HENRI). 0... 0 .. +. 

Calcul du spectre d'absorption d'un corps d après 
sa constitution chimique . . . 4 . . . ss 

Sur la variation des dépenses E de 
l'homme pendant le eycle nes pu 
CONTEO: E a RO AR ner ie 

De la répartition rationnelle des tapae e 
l'homme dans le cycle nycthéméral (BeRGo- 
NE, E E E Rte 

Action des rayons ultra-violets monochromati- 
ques sur les tissus. Mesure de Pénergie de 
rayonnement correspondant au coup de soleil 
(Vict. el Venc. MOYCHO). e. ...... .. . 

Sur la vulcanisation des solutions de caoutchouc 
par les rayons ultra-violels (HELBRONNER el 
DERSSTEIN) ex 40:00 a ar à pra te 

Sur les divers modes de photolyse de Pacide 
oxalique par les rayons ultra-violets de diffé- 
rentes longueurs d'onde (D. BERTHELOT) . . 

Sur l'influence des rayons ultra-violets sur la 
coloration des poils des lapins et des cobayes 
(SECEROV).. o 0 2. 2 ee Sy E NA 

Action des rayons ultra- violeta monoe bote 
ques sur Pamylase et la lipase du suc pan- 
créatique (M. et Mme CHAUCUARD). ©... 

Étude de la dispersion des rayons ultra- Malek 
par les corps organiques (Victor HENRI)... 

Stérilisation des liquides opothérapiques par 
les rayons ultra-violets (LEMATTE). . . . <... 

La biologie de l'héliothérapie (VITOUX) . +... 

Stérilisation des liquides opothérapiques par 
les ravons ultra-violets (LEMATTE). ©... . . 

L'héliothérapie marine sur le littoral de la mer 
du Nord (WETTENDORFE). e 6 ew eee 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLUGIE. — [. 


209 


299 


299 


Matières. = 


Thérapie. 


Technique générale et spéciale de l'héliothérapie 


(VIGNARD et JOUFFRAY). .. ds 
ElTets et indications des divers pains de unicré 
(GGUNSBURG) esascs e’ RE Ñ 


Héliothérapie marine méditerranéenne et radio- 
thérapie combinées dans le traitement des 
adénites bacillaires chroniques au début 
(TIXIER) . UE ter E ; +. 

L'héliothé rapie. Son mode d'action. Ses indica- 
tions. Ses résultals (DOELSNITZ) 

La cure solaire á Arcachon. Ses résultats (Fr ES- 
TALES AA se ni Spe 

L'héliothérapie dans les affections tuberculeuses 
de l'enfance. Indications et posologie (Cas- 
TAIGNE et D'OELSNITZ). 

La photothérapie (méthode Finsen) dans le trai- 
tement du lupus vulgaire (FRANÇOIS) . 

La thermothérapie et la inoi tapie dans les 
ankyloses (ALLARD) . . - Vairo eee oe 

L'héliothérapie (ARMAND- DELILLE). E 

La cure solaire des tuberculoses chirurgicales 
(VIGNARD et JOUFFRAY). es dates ee ye ee se 

Quelques essais d'application d'héliothérapie 
locale au traitement de la tuberculose laryngée 


(Sari)... . corn 
Remarques sur ‘le traitement de la sciatique 
(GRACE). on Jas eae fe a a ae 
Les propriétés curatives des rayons lumineux 
et calorifiques (CARL Britt)... - RA 


Sur les fondements physiques de l'hélio- et de 
la photothérapie de la tuberculose laryngéc 
INÉPVEL Ds Le ci A a 

Détails sur mon appareil de photothérapie 
laryngée. Technique. Application au pharynx, 
aux fosses nasales et à l'oreille moyenne 
(NEPVEU)s 6 5 2S eo in nue Em se Ha ss 

La cure solaire et marine dans la péritonite 
tuberculeuse (JOUBERT) © 4... . +... + 

Lumiéreultra-violette, agent germicide (VERHOEF). 

Traitement des tuberculoses ostéo-articulaires 
par Phéliothérapie (BARBARIN). +. +. +. «+. 

Sur la désinfection de la cavité buecale par les 
rayons ultra-violets (FRIEDBERGER et SutoG!) . 

Tuberculose péritonéale guérie par Fhéliothéra- 
pie (MONTAGNON). O Ss Sa Ge: 

Action comparée de l'héliothér rapie marine et de 
la radiothérapie dans les tuberculoses sous- 
cutanées (MALLET). . ee ee 

Technique de Phéliothérapie lary ngée (COLLET). 

Au sujet de l'héliothérapie marine (SCHROTTER). 

Posologie de I héliolhérapie marine (D'OELSNITZ). 

L'héliothérapie marine dans le traitement des 
tuberculoses chirurgicales (ANDRIEU).. . . + - 

Héliothérapie artificielle (ViGNARD). . e.. 

A propos del héliothérapie artificielle (Viex ARD). 

La photothérapie dans le traitement du lupus 
vulgaire (FRANÇOIS)... Eds soc 

L'ulilisalion en pratique médicale des rayons 
ullra-violets (HENRI DAUSSET). 0. 0... . . 

La pratique de l'héliothérapie dans le traitement 
des affections tuberculeuses (DOELSNITZ) . 

Les rayons de Finsen et les ravons de Róntgen 
dans le traitement du lupus vulgaire (SCADUTO) 

La photothérapie (méthode Finsen) dans le trai- 
tement du lupus vulgaire (FRANÇOIS) e... 


58 


106 


106 


407 


107 


107 
149 


216 
233 


254 


254 
204 


299 


299 


30 


SI 


Journal de Radiologie et d Klectrologie. 


ÉLECTROLOGIE 


Généralités. 


Le service d'électricité médicale à Fhôpital colo- 
nial de Dakar (IUDELLET) e e o ee ee 
Traitement du coup de chaleur, coup de soleil 
et des accidents de l'électricité industrielle 
(GROBER). ee ds a ts 
Brûlure du crâne par un courant électrique 
A A RE MES de dg se die 
Accidents dus au courant électrique (Espina). . 
Un cas de mort par électroculion (courant 110 
volts). Rapport d'expertises médicales (FLEURY) 
De l'importance de bien différencier les manifes- 
tations organiques et les manifestations psy- 
chiques chez les blessés de guerre (DELHERM 
AAA See. Bm oe See th Sat Goer en mt ch eh 
Réflexions médico-chirurgicales sur la pratique 
neurologique en temps de guerre (JEAN FER- 
BAND [a LR ah iat, ee ee oe, Me a. yo tere ae og 
Les accidents de l'électricité industrielle: pro- 
phylaxie. traitement et réglementation (Zim- 
MERV ELISTE] enor & oe a à dre ed bs 
La galvanisation (DE VABELE). ses 0 0 4. 


. . . » . . . 


Physique. 


Electronique et biologie : Etudes sur les actions 
catalyliques, les actions diastasiques et cer- 
laines transformations vitales de d'énergie 
OP ACHAEME) ES. a sb hs & D Lea 

Contribution à la critique des expériences sur 
l'action de l'électricité atmosphérique sur les 
plantes (P. LESAGE). ooo 

Le magnéton (P. Weiss)... 0 0. aaa 


Technique. 


Moditications à notre appareillage pour la mé- 
thode Bergonié (LAQUERRIÈRE et NUYTTEN).. . 
Quelques perfectionnements à la technique ins- 
lrumentale de la gvmnastique musculaire lo- 
Calisée (LAQUERRIERE el DELHERM).. ©... 
Présentation d'une sonde téléphonique pour la 
recherche des corps étrangers métalliques 
CLAGUERRIÈRE) 6. 0. o... o... o, 
Notions d'électro-cardiographie (Araoz ALFARO 
el ALEREDO Mire. 
Les machines ¿lectrostaliques condensatrices 
(WOLMERSDONI). o a a se de ee ee à 
Les oscillations dans les réseaux à courant con- 
A es wie hoe RS LS 
Nouvel appareil de diathermie intensive :pb'Au- 
SOSVA DEE Si, este suc Ge ee a do oe, Arr og ta 
Les courants de haute fréquence et les phéno- 
menes ¢lectrolytiques (CERESOLE) . . 
Electrode souple (ERGENS). o 
Une cause d'échec dans la recherche des corps 
etrangers mélalliques au moyen du « téléphone 
sonde » (LAOUERRIERE) o.a. 
Un moyen trés simple d'électrisation 
taux militaires (BORDER. o... 
Montage et utilisation de la dvnamo-faradique.. 
La mobilisation dans les tissus des projectiles 
magnétiques par des séances repelees d'élec- 
tro-mazgnélisme (BERGONIE). . eke ence, ae tee A 
Nouvelle méthode pour rechercher, localiser et 
extraire chirurgicalement les projectiles ma- 
enétiques (BERGONIÉ).. Dae ae re en re 
Appareils électriques el téléphoniques pour la 


. 


pour hópi- 


175 
500 
200 
obo 
565 


429 


999 
620 


620 


620 


621 


localisation et l'extraction des corps étrangers 
métalliques (MAUCLAIRE). o... 0. . .. 
Extraction des balles allemandes et des éclats 
Wobus à l'aide de l'électro-aimant géant (RoL- 
BV) RE A LT Gs She a ee a 
La boussole el les blessures par balles de fusil 
OL BACDOEN oo ii de une Les Grotte 


Physiologie. 


L'électrocardiogramme pendant Vanesthésie gé- 
nérale; modifications importantes provoquées 
par le chloroforme (CLUZET el PEIZETAKIS). . 


Lait et décharges électriques (DUFFIELD et Mrr- 


PAN bee hole ae etree. BL SAS NS Soe ea oe Se 
La forme de la contraction à l’état normal et pa- 
thologique. Secousse. Tétanos. Contraction 
tonique (BOURGUIGNON). RC 
Étude électrocardiographique et expérimentale 
du réflexe oculo-cardiaque (CLUzET el PETZE- 
TARIS a sn nt ee, & i ee ed 
Variations de la conductivité électrique des hu- 
meurs de Porganisme (JAVAL). . 0. 0. . . . 
La résistance électrique de l'organisme (DOUMER). 
Notes préliminaires au sujet de nouveaux cou- 
rants électriques du muscle (DE MEYER). . . . 
Variation des paramètres caractéristiques de 
l'excitabilité des nerfs sous l'influence de l'élec- 
trotonus (CAUDOT et LAUGIER). ........ 
Modification de Vexcitabilité des nerfs par les 
sels qui précipitent le calcium (LaAPICQUE). . . 
Sur l'économie d'aliments réalisable par Véléva- 
tion de la température extérieure (LAPiCoUE). 
Actions interpolaires du courant continu (Dou- 
MERE domaine Se MT mb edit 
Action des solutions anodisées et cathodisées 
sur la germination (MICHEELS). +... . . . 
Interdépendance de Phypotension artérielle pé- 
riphérique et de l'hypertension artérielle vis- 
cérale (MOUTIER). . ..... .. 
Influence du courant électrique continu sur 
l'absorption des substances nutritives par les 
plantes (CuOUCHAK) a. s 0 2. ee ee . . 
De l'action de Pélectricité sur la croissance de 
Phomime, des animaux et des plantes (SPRIN- 


` 


GER). . . . . . . . . ° . . . . . e s . . . . . 


Électrodiagnostic. 


Genéralités. 


Désorientation et déséquilibration provoquées 
par les courants voltaiques (BAnINSKY) . . .. 
La forme de la contraction à l’état normal et pa- 
thologique. Secousse. Tétanos. Contraction 
tonique (BOURGUIGNON) +... . o... ee a‘ 
Recherches sur Pexeitabilité des fibres pigmento- 
motrices (Mile RKOENIGS). ............ 
L'électrocardiogramme dans Pinanilion expéri- 
mentale (MErrz et BORDET). ©... 
Electrohystérogrammes de la lapine 
PONNAMOUR CL NADAUD) . o... . . ee. 
Une réaction électrique particulière observée 
au cours de la régénération des nerfs (COTTE- 
NOT et REINHOLD) 20 &. sais aS oué o 
Les troubles de l’excitabilité électrique des nerfs 
et des muscles (llum... . . . . . . . . 


(Cit Zer, 


621 


621 


621 


261 


300 


900 
901 


01 


901 
301 
abe 
#90 


0 


495 


DO 


O87 


108 


261 


ene 


added 


Dede) 


nod 


622 


676 


Table des 


Technique. 


Une nouvelle réaction d'électro-diagnostic : l'es- 
pacement des secousses de fermeture ([lu:1z) 
Electrodiagnostic au moyen des décharges de 

condensateurs (CLUZET). : 
Relation entre le diamètre des fibres nerveuses 
et leur rapidité fonctionnelle PE ct 
LEGENDRE). © © à Lise & à à 4 a is 
Mon procédé excitomoteur simplifié compar é aux 
méthodes anciennes et nouvelles usilées en 
électrodiagnostie (LANIETOWSKD. +... . 
Évaluation de la chloruration des liquides de 
l'organisme par la mesure de leur conductivité 
électrique (JAVAL). . . . . . . . . . . . . . . 
Nouveaux tableaux des points moteurs (BERGONIE). 
Chargeur et déchargeur de condensateurs (Dot- 
MER ena et as a, ah ee AAA 
Localisation de Pexcitation dans la méthode dite 
« monopolaire » chez l'homme. Poles réels et 
poles virtuels dans deux organes différents 
(BOURGUIGNON). LU SR aaa BRK 
Examen électrique des muscles et des nerfs par 
_la méthode des condensateurs (CUMBERBATECH). 
Electrocardiographie; technique et applications 
expérimentales et Re (Pr SUNER et BEL- 
LIDO). o a a sae A Se a ; 
Sur Faction électrique du cœur humain W ALLE mn 
Localisation de Fexeilation dans la méthode dite 
«< monopolaire « chez homme. Poles réels et 
poles virtuels dans deux organes différents 
(BOURGUIGNON). 2. 8. 

Les procédés modernes d'électrodiagnostic des 
nerfs moteurs et des muscles (BounGuiGnon . 
Variation des paramètres et de lexcitahilité ner- 

veuse en fonction de Pécartement des élec- 

trodes (Cannons. . e.. é 
Comment dépister les blessés justiciables d'un 

électrodiagnostic (J. Privat)... . . . . . . 


e . . . a . . . 


Applications cliniques. 


Ja contraction galvano-tonique dans la réaction 
de dégénérescence avec de gal- 
vanique (DELHERM). . 4. 0. . . : 

De la valeur diagnostique dn phénomer ne dit le 
« vertige voltaïque » et du « nystagmus galva- 
nique » dans les affections de l'oreille moyenne 
et du labyrinthe (JEANNE BOUTEN). ©...’ 

Atrophie isolée de l'éminence thénar d'origine 
névritique. Rôle du ligament annulaire anté- 
rieur du carpe dans la pathogénie de la lésion 
(Mame et Foix)... . 

Diagnostic, pathogénic et traiteme nt électrique 
des paralysies vésicales dues à une lésion 
org ganique du système nerveux (DENIS Cour- 
TADE)... Fa | 

Myopathie progressive du type Leyden Moebius 
(DEUMÉ et MADGINIER) . . BS ae tat Wah, 

L'électrocardiographie clinique a’ apres le récent 
volume de Thomas Lewis (COTTON). . . . . . 

Tachysystolie de oreillette avec dissocia- 
tion atrio-ventriculaire complete (DoxzELor et 
DEZA 65) i oe, TE Pad a tas 

Changement Pexcitabilité des nerfs conditionné 
par une altération de leur gaine de mvéline 
(L. et M. Laricocr et R. LEGENDRE). . . . . . 

Le syndrome électrique de la réaction mvoto- 
nique (BABONNEIX). ae. 4 

Les myélo-névrites subaigués chroniques (Hintz). 

La réaction myasthénique de Jolly (VAN PEE) . . 

Etude clinique sur une variété rare de paralysie 
familiale des membres inférieurs observée en 
Bretagne (LENOBLE) . . . . . + 

Altération du complexe ventriculaire ‘électrique 


83 
124 


966 


429 


108 


108 


108 


066 
393 


qa 
‘fu 


io 
e fm 
— 
as | 


WVatteres. 


au cours des troubles de eonductibilite auri- 
culo-ventriculaire (Block total ou block par: 
tiel) (GALLAVARDIN). . . . : A | 

La réaction galv anotonique ¿ au cours de la dégé- 
nérescenee (DELHERM et MLLE GRUNSPAN) . 

De la réaction neurotonique dans deux cas de 

_maladie de Thomsen (Soveves et Dunrm). 

Etat comparé des réactions électriques des 
troncs nerveux dans l'atrophie musculaire 
Charcot-Marie et dans la névrite interstitielle 
hypertrophique iSouarEs et DUNEM). mue 

De la valeur diagnostique el pronostique de 
l'examen électrique des nerfs sectionnes ou 
comprimés ( (MENDELSONN) . . . ee 

Une reaction électrique partic ulière observée 
au cours de la régénération des nerfs (Cor- 
TENOT et REINHOLD) ... o 

Des résultats fournis par l'élec trisation directe 
des trones nerveux dans la plaie opéra- 
loire chez les blessés atteints de traumatismes 
des nerfs (PIERRE Mante)... ....«..... 

Recherches cliniques sur la sensibilité doulou- 
reuse farado-cutanée (CARATTI). 2 6. 0 0 

La réaction galvano-tonique au cours de la 
réaction de dégénérescence (DELNERM et MLLE 
GMUNSPAS): LS Gols gas ie AA 


Électrothérapie. 


Généralités. 


La diathermie (ZIMMERN). . . e.a.’ ; 
De la diathermie (FESUGLIO). . ... +... . .. 
Lavement électrique (La Rr PACTION). PE 
L'exercice électriquement provoqué ou ergothé- 

rapie passive dans les maladies par ralentis- 

sement de la nutrition (BERGONIÉ). . . . . . . 
artérielle 


Sur le stigmate de Vhypertension 
(MOUTIER) . . . D ir + ; : REP 

Diathermie ou le chauñ: we électrique des tissus 
des corps (Lewis JONES). . . . SOAK, ache, MUR à 


Comment guérit l'électricité (SEELY VE) a ds 
in- 


La thermopénétration dans les maladies 
ternes (KAKOVSKI) . : ON "Sy DS eh Ge SA 
Les épaules douloureuses et leur traitement 


par les moyens physiques (GRACE) . . . 6. 
L'électrothérapie et sa valeur rééducative chez 
les accidentés du travail (LAQUERRIERE). . . . 
Considérations générales sur le rôle des agents 
physiques dans le traitement de la psycho- 
sténie (DUMAIN) . ..... ee ‘ 
Recherches expérimentales sur la diathermie 
(MLLE GRUNSPAN et Levin). 2... ee 


Technique. 


Essais de mensuration des températures réelles 
des tissus au cours des traitements par Pair 
chaud, la diathermie et Pélectrocoagulation 
(MATHILDE GRUNSPAN) . .. ; ; 

Emploi général en électrothérapie du fauteuil- 
électrode et du tableau à graduation et distri- 


bution localisées (BERGONIE). . . . . . . 
L'ionisation médicamenteuse avec deux cou- 
rants (Banpont) St te oe a de Ge Dre 
Interrupteur à grande vari ‘tion de vitesse de la 
maison Gaiffe . ...... LS a 
L'effluve de haute fréquence et Piode naissant 
(OFAR) e a E a S DEA 


Quelques perfectionnements à la technique ins- 
trumentale de lagymnastique musculaire loea- 
lisée (LAQUERRIÈRE el DELHERM). . . . . . . . 


739 


088 


740 


Sur une nouvelle méthode de galvanisation de 
parties étendues du corps (VEITH). ...... 
Quelques applications nouvelles des frictions 
hertziennes (JULES DURAND). 4. 0... 
L'hrpodermoclyse el les medications hypoder- 
miques, la thoracentèse et la paracentèse élec- 
triques (LAUDA dus nu a ares à 


Dermatoses. 


L'électrolsse de Fhvpertrichose (ALHERT-WEIL).. 
Traitement de la lèpre par la diathermie (UNxa). 
Le traitement électrique du rhinophyma (acné 
hvpertrophiante du nez (BoRDIER). . 2... 6 
A propos Bri observation de corne cutanée 
guérie par la haute fréquence et la radiothe- 
PAPO LENTE): lead en eens abus 
L'électrolsse négative, méthode de choix pour 
le traitement de certains angiomes et des té- 
langiectasies (BELOT). 0 040 ee .. 
Traitement de la tuberculose de la muqueuse 
des voies aériennes supérieures par élec- 
trolyse de Reyn (STRAUDBERG) +... 0 0 0 2. 
Uleére variqueux rapidement guéri par la dia- 
thermie (MLLE GRUNSPAN). . . . ene ue 
L'hvpertrichose et son traitement (MME. Mane US) 
Un cas de lèpre traité par le radium et la dia- 
thermie (IREDELL). ; oa S 
L'électricilé médicale en dermatologie (Labor- 
DEBIED e Mopar a ee : 622 
Dispositif simplifié pour l'électrisation de nom- 
breux blessés (BORDIER). +... . . 2 ee 


Néoplasmes. 


Présentation d'un cas de eancroïde de la face 
traité par la fulguration (DE Keatine-Hant). . 
Traitement de la lipomatose douloureuse par la 
galvanisalion (LUZENBERGER). . . . aoe 
Sur faction des courants élec Lriques faibles sur 
les tumeurs des rats et des souris (Seyprn- 
EEM) ecs Soe ra Mo tee End 
Cancer et fulguration (De KEATING- H ART). 450 
Tuberculose. 


L'électrothérapie dans le traitement du lupus 
vulgaire (R. CHAPERON) . . . Hs ere 
Traitement du lupus par la diathermie (Jaconi). 
Traitement de la tuberculose de la muqueuse 
des voies aériennes supérieures par lélectro- 
lyse de Reyn (STRAUDBERG o... 


Appareil circulatoire. 


Les actions cireulatoires de la méthode de 
Bergonié (gymnastique élec a a généralisée) 
(LAQUERRIÈRE et NUYTTEN). f cd da 

Les maladies du cœur et les e ourants de H. F. 
(BONNEFOY PERE et rs). ee ae ee ae 

L'électrieité dans le traite ment des phlébites 
(LAFOND GRELLETY) +... ..... Eo 

Action de la haute fre E quencé sur le sang, son 
utilité particuliere dans la chlorose (Bonpont), 

L'effluvalion monopolaire précordiale de haute 
fréquence et de haute tension dans les insuffi- 
sánces cardiaques (LIBOTTE). 


. . * . . . 


Appareil digestif. 


La fonction péristallique de l'intestin dans les 
maladies nerveuses à formes dépressives (Du- 
HEM). . . . . 


. . . . . 0 . . . . > e . . . 


002 


D97 


591 


109 


266 


244 
2060 


450 


110 


Journal de Radiologie et d Électrologie. 


Cing cas de fissure anale guéris par la haute 
fréquence (MÉRET). . . . ne 
De la prophylaxie et de la thérapie des adhé ren- 
ces péritonéales au moyen de lintroduclion 
de fer dans l'intestin et de MS de lélectro- 
aimant (Payr). 

Traitement électrique de la “fissure sphinctéral- 
gique (La Repacrion) . . . . . . . . e 

Les vomissements incoercibles de la grossesse 
et leur traitement (PLICOUE). | 

Traitement électrique des affections du tube di- 
gestif (Van PEE). 

Nouvelle application des 
quence à la stomatologie (¢ 


courants de haute fré- 
¡RÉMEAUX Cl ARNAL) 


Systéme nerveux. 


Deux cas d'hémiplégie cérébrale fruste consé- 
cutive à une embolie traités avec succès par 
la diathermie réalisée avec les appareils de 
haute fréquence (DAMOGLOU) a. . ... ... 

Du traitement de la sciatique (SCHURIEZ) . . .. 

Médications des troubles de la motilité (Guit- 
LAIN) Ste A A IA AAA es ETE A A 

Du role des diverses applications électriques 
dans le traitement électrique des névralgies 
IDUR a o es Sa 30 RU le 

Le traitement électrique des névralgies (MANN). 

Névrite optique. Guérison par les courants con- 
tinus (LEPRINCE) +... ee . . . . . . . . . 

Traitement électrique du goitre exophtalmique 


(PFEIFFER) . . . è è è @ « ee . > @ è ò č o >o . œ 
Principes thérapeutiques dans la paralysie in- 
fantile (1 COVE LT) . . e . . e o . . . e . . . 


Contribution à l'étude du traitement de lhén mi- 
plégie organique (ALLARD el CAUVY) . . . . . 
Traitement de paralvsies Le (VUL- 
PIUS) + es à we we es D 
Des frictions statiques dans ie: traitement de cer- 
taines affections médullaires (DURAND). a... 
Présentation d'un appareil électrique pour la 
rééducation auditive (MAURICE). ... : 
Les myélo-névrites subaigués chroniques (Hint). 
Les bains hydro-électriques dans le traitement 
des affections du systéme nerveux (CHARTIER). 
Électrothérapie, radiodiagnostie et radiothé- 
rapie dans les affections du système nerveux 
(LEWIS JONES] == d ba ae cas 
La paralysie radiale (DELHERM) . . +... ee 
Névrites brachiales (HARRIS). e. ... 6.868. 
Quelques opinions sur certaines paraly sies de 
l'enfance (ROEDERER). es e se se .. 
L'électrisation simultanée des divers groupes 
musculaires dans les atrophies et les para- 
lysies (DELHERM et LAQUERRIERE). +... +. 
Action simultanée de la diathermie et du cou- 
rant continu dans un cas de ee radicu- 
laire (LEVERE). ©. 0. 0... TE EEEE? 
L'électricité statique € hez les nerveux. Nécessité 
de sa posologie, utilité des faibles intensités 
(FRAIKEN) +... . . . TETE a 
Le traitement des algies par les courants de 
haute fréquence (PASTOR GUILLEN) ae...’ 


Appareil génito-urinaire. 


Du traitement mixte de certaines tumeurs vé- 
sicales CHEITZ-BoYER) © a. o e ..... 
Traitement des tumeurs de la vessie par les cou- 
rants de haute fréquence (LEGUEU) . . . . . . 
L'électro-coagulation dans le traitement des tu- 
meurs de la vessie et en particulier des papil- 
lomes (LEPOUTRE et D'HALLUIN). 


. + + © o 


110 


60 
110 


DOR 


718 


110 


110 


111 


Table des 


Traitement par l'hvperémie des affections inflam- 
matoires avec intiltration des voies nrinaires 
(Frank)... P ; do i ORS. 

Résultat favorable du courant continu dans un 
cas d'insuffisance ovarienne consécutif á la ra- 
diothérapie (ZIMMERN et COTTENOT) ©... 

Les nouvelles méthodes de traitement des tu- 
meurs de la vessie et de la prostate (Gorp- 


BE RG) . . . . . e . e . e . . . 
La cautérisation par la haute fréquence dans la 
earoncule urétrale (WIENER). ve 


Technique intravésicale du trailement des tu- 
meurs de la vessie par la haute fréquence 
(HEtrz-BOYER) . . . . . . : Re ods 

Diagnostic, pathoge nie et traitement élec trique 
des paralvsies vésieales dues à une lésion or- 
ganique du système nerveux (DENIS COURTADE). 

Traitement endoscopique de la tuberculose vési- 
cale parles courants de haute fréquence (HErTz- 
BOXEO): sets e Sin A ER US à 

Nouvelle méthode thérapeutique des cyslites 
colibaciHaires et autres infections (Russ). . 

Sur un nouveau béniqué destiné à pratiquer la 
dilatation électrolytique de Furétre (DENIS 
COURTADE) as a ee eee ; q 

Observations nouvelles sur l'emploi de l'étine elle 
à haute fréquence pour Famehoration de Vobs- 
truetion prostatique dans certains cas (BuG- 


BEE)... ar : ET. 63 
Traitement abortif élec trolytique de la Menio 
ravie (Li Vina)... ; 


Le courant continu et le courant faradique dans 
quelques affections gynécologiques (Diuirn). . 
Utilisation des courants de haute fréquence en 
urologie CARCELIN et GIULANI). ; 
Traitement des hémorroides par Vélee troly se 
(Gurtis WEBB). eee eee 
Diathermie dans les hématuries vésicales (ÎRE- 
DELL et THOMSON). Lie a So a AA a 
Une nouvelle électrode de diathermie pour em- 
ployer dans l'urétrite blennorragique (BOERNER 


CESANTOS) > Sos us a n nes e 
Valeur hémostatique de l'électroe oagul: ation des 
lumeurs vésicales (DESNOS) 0 0 0 4 .. 


Trois tumeurs malignes de la vessie traitées par 
la diathermie (IREDELL et RaLPH-THoMsSON) . . 

Des spasmes de Vurétre. Pathogénie et traite- 
ment électrique (GOURTADE) ....... +... 


Appareil respiratoire. 


Cas d'ozéne guéri depuis dix ans par lélectrolvse 
euprique (LAVRAUD) ao e e ee 4 ee .. 


Maladies de la nutrition. 


L'exercice électriquement provoqué ou ergothé- 
rapie passive dans les maladies par ralentisse- 
ment de la nutrition (BERGONIE) . nea e.’ 

Critique des cures modernes d'obésité (ROEMHELD). 

L'électrothérapie dans le traitement de la goutte 
UNUSUTEN) o Sis a A AA gi a 

La gymnastique électrique dans le traitement de 
l'obésité compliquée (M. LABRÉ). ....... 

Une nouvelle méthode de traitement des ma- 
ladies par ralentissement de la nutrition et 
particulièrement de l'obésité. L'ergothérapie 
passive du prof. Bergonié (DESPLATS,. a 

Le dégraisseur et son emploi en cliente le 
(SCHNEE) e wom & Soe AR we ee Se à 


111 


157 


905 


108 
176 


223 


956 


256 


305 


Matières. 7 


Haute fréquence et goutle (LIBOTTE) ...... 
Observations sur Veflicacité de la haute fré- 
quence sur les étals aaa (Bor- 
DONT). ; PRE A na ee ee 
Quelques observ ations sur le procédé de Ber- 
gome contre l'obésité (GAERTNER). ae... 
La méthode de Bergonié (FURSTENBERG) a... 
Traitement rationnel de l'obésité (DE SUZENBER- 
GER) S er e Eee SUR A AAA A 
Haute fréquence et goutte. Faits cliniques (Li- 
BOTTE). oa aaea’ ee A arcas E 
Traitement de l'obésité par les méthodes scien- 
titiques (CAVAILLON). se se o 


Affections chirurgicales. 


Traitement des ostéites tubereuleuses par les 
courants de haute fréquence (DOUMER) . . . . 
Contribution à l'étude de Pionisation salievlique 
dans les arthrites en général (AUFAURE). ... 
lonisation et électrolyse dans les affections du 
nez et de Foreille; remarque sur l'infection 
intraveineuse du pneumo-baeille de Friedlan- 
der dans le traitement de Pozene (FRIEL). 
Traitement électrique des ankyloses (Marois). 
Un cas de ealeification de la bourse séreuse 
sous-acromiale guérie par la diathermie (Des- 
TERNES EL LAQUERRIERE) © ao 6 6 0 ee ee ee 
Un cas d'hydarthrose du coude guéri par la Th 
radisation (LAQUERRIÈRE et LOUBIER). e... 
Le traitement des hydarthroses et des arthrites 
du genou par la radiothérapie et la galvanisa- 
tion associées (IIintz). . . . . . . . . . . .. 


Divers. 
Traitement de la pyorrhée alvéolaire par l'étin- 


celle de haute fréquence (ARNAL et GREMEAUX). 
La diathermie et son emploi en otologie (MEN- 


DEL.) . . . e . . . . e. . e e. e e . . 
Les céphalées musculaire ou cellulitiques (Han- 
TEMBERG). essas’ Sa, e e ee 


De l'excision galvanique des brides plearales au 


cours du traitement par le pneumothorax 
RE SAS A es hae BOR eee Boe ee, ok 
Adénopathie cervicale chez une marastique. 
Traitement par la diathermie et la radiothé- 
rapie (PETIT). Re me i A ey A 
La maladie de Raynaud et son traitement (Dr- 
LHERM et GIRERT) ....... a tat 


Un cas de mal perforant guéri par un traitement 
électrique (JANICAUD) 2... 4. ee ee ee 
L'électrothérapie apphquée au traitement de 
l'aliénation mentale (ROMANO)... 2... . . 
Plaie du corps claire: éclat magnétique intra- 
oculaire: extraction à Faimant (Noter et GFE- 
NET) s De a NS AS LÉ RS NES aa 
Corps étranger magnétique de Vail gauche, 
extraction à léleetro-aimant géant (ROLLET el 


GENET). . . . . . . . e . e . . . . . . . . 
Les céphalées mueca aires et cellulitiques s (ILAR- 
TE MRERG). e . . . . . . . e . L 1 . e . 


Note sur deux échecs dans le traitement de la 
fissure sphinctéralgique par la méthode de 
Doumer (LAQUERRIERE) ©. eaa- “i 

Un cas de maladie de Raynaud avec concrétions 
calcaires sous-cutanées (GIBERT et Loyer)... 

De lutihté de Pélectro-vibreur pour la recherche 
des corps étrangers magnétiques (P. Bazy}. 


60 


60 


Sl 


FROID — CHALEUR 


La thermothérapie et la luminothérapie dans les 
ankyloses (ALLARD). is tal A AI E e Ge at Su à 
La thermothérapie de la blennorragie (BRON - 
DERG) 103 6-4. mass DE NS is 
La pression et la thermométrie en ervothérapie 
(H. BECLERE). SM et Ti Ga eri 


216 
OÙ 


504 


Journal de Radiologie et d Électrologie. 


DIVERS 


La physiothérapie des blessés de guerre (Mi 
RAMOND DE LAROQUETTE). . . +... .... .. 


Appareil à inhalation d'air chaud (ELSAESSER . 


La douche d'air dans le traitement du furoncle 
el de Pantlirax (SALLES) . . . . . . . 


BIBLIOGRAPHIE 


Électronique et biologie. Études sur les actions 
catalytiques, les actions diastasiques et cer- 
taines transformations vitales de Pénergie 
(P. ACHALME) € ir e Wed Be A ae 

Éléments de radiologie : Diagnostic et thérapeu- 
tique par les rayons X (ALBErT-WeEIL) . . . 

Manuel de radiothérapie (WETTERER) - . . . . 

Reentgentaschenbuch (E. SOMMER). ........ 

Medications des troubles de la motililé (GuiL- 
LAIN) o a e rs Se a Mie a 

Radium : ils Physics and Therapeutics (Daw- 
SON. LERNER te we E A 

Contribution à l'étude des actions physiolo- 
giques de la lumière. Actions des rayons ultra- 
violets sur les hydrates de carbone (RANC). 


007 


Recherches sur l'examen radiologique des 


pou- 
mons en tenant ina du contrôle anato- 
mique (ASSMANN) . A See ode Ae we Cg rae 


Lecons sur la lithiase biliaire (CHAUFF A 3 
Cardiopathies de l'enfance (NOBÉCOURT). ... 
Le radiodiagnostie clinique du gros intestin el ses 
bases physiologiques (SCHWARZ)... 0. . 
Notions pratiques d'électrothérapie appliquée a 
Purologie (COURTADE) 4.4... 
Manuel de radiothérapie Ww ETTERER, e...’ 
Guide pratique du médecin dans los Aveidents 
du travail (FORGUE et JEANBRAU) ©...’ 
Rayons X. Introduction. Méthode des rayons de 
Roentgen (KAYE). 4... ee 


#52 


452 


ABADIE. . 
ABBE. 
ACHALME. 


Table alphabétique 


ACHARD el RARE : 


ACHARD el SAINT-GIRONS. 
ADAMSON.. . 


VON ADELUNG DAKLAND.. 
AGULHON et M''e ROBERT. 


AIMARD el MAMIE. . 


ALBERTARIO. . +. +. + 
ALBERT-WEIL.. . . 
ALRERT-WEIL et AUCLAIR.. 


ALELOKOFF. . 
ALEXANDER... 
ALEXANDROV. 


ALFARO el VITON.. 


ALLAIRE.. 


ALLAN-NEWTON. . 


ALLARD. . 


ALLARD et CAUVY.. 


ALLMANN. 


AMEUILLE et Rist.. 


AMEUILLE, Rist et Mie 


AMUNATEGUI.. 


ANDRE... 
ANDRIEU . 
ARBASSIER.. 


ARCELIN. 


ARCELIN et GIULANI . 


ARCELIN et GUILLOUD 
ARCELIN et RAFIN . 
ARMAND-DELILLE. . 
ARNAL et GRÉMEAUX.. 


ARROU. . 
D'ARSONVAL. 


ASSMANN. 


. » . a 


AUBERTIN et BEAUJ RD: 


AUBOURG. 


AUBOURG et BARRET.. 
AUBOURG et BELOT. . 
AUBOURG et CHEVASSU. 
AUBOURG et LARDENNOIS . . 
AUBOURG el LETULLE. . 
AUBOURG, LETULLE, LEBON 
AUBOURG et PICOT.. 
AuBny et VIALLET.. 


AUCLAIR. 


. o . . 


. 


62, 


AUCLAIR et ALBE RENE FIL. 


AUFAURE. 


AUVRAY.. 


AUVRAY et DEGRAIS . 


BABINSKY. . 


BABONNEIX. e.. 


BACHER. 


BADIN.. . 
Banın et M REL AIRE 

Von BAEYER, HAHN et 
BAILEY. . 
BALL. . . 


109, 


e. 


183. 


JE PFEIFFEL. . . 


MEITNER. a... 


. . 488, 
935, 488, 


419. 459. 


484, 


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250 


108 
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49 
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167 
243 


BALLARD. ........ 

EST EE dr e Rd e a A 
BALTHAZARD. ©aa a Boe aS 
BALZER et BARCAT. . ..... 
BARBARIN... . . ca a 
BARBARIN et BRUNE AU DE ones 
Barcar el BALZER. . . . . . . . 
Barrou et COURMONT. z 
BaRIÉ. Louny el DE LA C MOTIE: 
BARJON. LE al es Et 
BARKELAG SS ao aan e ee us 
BARLING.. € doc D 
BARRET.. , . . . mado wh Pie cast 
BARRET el AUBOURG.. ©... aa’ 
BASSENGE aoo 5 a tas Se Sw 
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BATTLE.. . . . 
DAUDET. es a LEGS we ee ee a 


BAUDOIN... . . Me ele, Gus 
BauDON el DESTENN . 
BAUMGARTNER.. ea. a ete td 


BAUMGARTNER el Tota 

Baur el PLISSAN. +... 0. 0. .. 
BAVE Ties Lie AA 
BAZY. à 4. Rs a 
BEAUJARD et NCDP DR ke Ae 
BrAUJARD, PAGNIEZ et LE SOURD. . 
BÉCLÈRE. e ce: Set BT A te A 


BÉCLÈRE el JAUGEAS. . . . ‘ 
BÉCLÈRE (Henri). . . . 955. 987. 


BÉGLÈRE (Henri) et Duva (Pierre). 
DÉS NS Se RS EN LR de ee 
BÉHAGUE, PAILLAnD et ROUSSELOT. 
BELGRANO.. ©. mu LG Die A 
Brer.LIDO et SUNER.. . +... . . » 0. 
BELLOT et DEGRAIS. . s 2... ee 
BELOT.. ... ... 4, 161, 
BELOT et AURBOURG... ..... 
Brior et NAHAN. . 2. 0. 6 ee ee . 
BELOT, NAHAN et CHAVASSE. .. - 
BELOT et PAsTEAU. . . , . . . +. 
BELOT et VIGNAL.. . . . . . . 
BENOIST et COPAUX.. +... .... 
BENSAUDE et SORREL. . . . 
BENSAUDE et THIBOUT.. . . . . 
BÉRARD.. ... +. . 
BénanD et WULLYAMOZ. . . . + +. + 
BERGONIÉ. . . . . . . . 108, 174, 
BERNSTEIN et HELBRONNER. . . . . 
BERTEING: o ED A A a 
BERTHELOT. . . . . elo Be aie Tex 2 
BERTIN-Sans et LEENHARDT. , . . - 
BERTOLOTTI. . . . . . . 101, 165, 
BICKEL. , . . as ae 
BieLecki et Vier HENRI.. 2... 
Biti sa se LUS SE BO eS 
BiLLIARD. : . . 


464. 


par noms d'auteurs 


G4, 


| 477, 
- 382. 
o. 493 
Loue ORL 
PERS “nb, 438. 
504, 348, 415, 


| | 562, 495, 
450, 500, 550, 

2, 
o . 279, 


Lu. 296, 
365, 428, 620 
M9, 477, 613, 


299, 364, 


3 46, “303, 


BILLON- lee: MÉDARD et FONTAINE. Sede dics 


BINDA.. . . + y Me gy ous A 
BINET., ENRIQUEZ el GASTON- DURAND . 
BIRDSALL à à s e go à Sud a SS 
BISSELL.. à mas he eo’ 
BITTROLFF.. e UE aa 
BLACKBURN. o e s +... . . . . . . 
BLANC. e.. 


. . . 


. 686, 


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D4 
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744 


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BLENKLE. . . iin Se ita” ie isk eae, ae cast at ane ey 
BLocn (Léon) el Riva H Err): TEE re 
BLocu (Eugene) et L. BLOCH. 4. . 
BLUMM. oaa“ 
BOBARD. s o eee se m 
BOERNER el SANTOS.. aoo 0. ee ee 
BONNEFOY (père) el FILS. o... 2 8. 
BONNEFOY (fils) el PERE... ........ 
BONXNXAMOUR, CLUZET et Napaup.. +... . ee. 
BONNEAU. ESS AA a Ra 


Boor... . HU ma be HAT 
BORDET et He ITZ. . . e . . e . . e . . . . 


BORDET et PEZZI. ....... AN ne a 
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Borni- FROTTE 4400. . DOS 
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Boucnacourr.. ......08% Be sgt ie set ee Sie 


BOURGEOIS... 6. 6 ee ..... 
BOURGUIGNON. a 6. 0. ee 
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Bouvaist et ROEDERER. Le ee ee 

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BOWEN. . . 0... ne 
Boyer el ROLLESTON: D RS a 
BRAILLON et BROHAN. . 0... . . 


264, 566, 495, 


BRANDES. . . . . . e . . . . . . . . . . . . 
BRELET. e . e e . . e . . ° . . ° . . . . . e 
BRILL. . . b . . . . . . . . . . . . ° . LJ e 


Broca (André)... 0. 0 ee ew ee ee a 
Broca (Auguste). . 97, 163, 282, 983, 410, 415, 
BRODIN, FLANpIN et PASTEUR-VALLERY-RADOT.. . 
Bropin, LarocuE et HUBER... ahaha 
DE BBOGLIE . . . 9%, 160, 255, 279, 542, 407, 472, 
DE BROGLIE et LINDEMANN. . 2. 2 ... 25, 
Bronan et BRAILLON. . . . . . 
BROMBERG. La HS SL RE o a es à 
BRUNEAU DE LABORIE et BARBARIN... 


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BURDEL et Divine. h : pe a e 
BURNIER, ....... ; p Ek 

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CALVÉ et LELIEVRE. . . ; 
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CANTAS. Gui so Les na à ‘ : Da 

CARATTI aes es a OS Lx Dh ; TE ` 
CARAVEN et DEGOUY. . e AM 


CARDINALE. 2. ARD, 


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CARMALT JONES , a nda de e a a a 
CARMAN 5 9 A a aw de PON, 
CARNOT oe ds ee a de a ; 
Canvor. R. GLÉNARD et GERARD. ee .. Sins 
CARRERAS , 0... A NET TC 

CARNY: Een Soo Se, ee hc aly oy . 
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CASMAN. . . CA A aa a he 
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CASTAIGNE el PAILLARD è., Jä Rd 
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425 
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160 
408 


Journal d Klectrologie et de Radiologie. 


CAUSSADE et Livi Franken... aa. 
Catvy et ALLARD aae. 
CAVAILLON. oe 
CAZIN 3a ek GS, a ee ee 
CERESOLE . 6.0... ee ee 
CERNE. . . . Gee RS 
CESTAN et Descomps. 
CHABANEIX, LEDOUX- LENARD ét Des SSANE. 
CAENNOZ e Don a a O a 
CHAOUL © o a Sa tee ken Mer Shee ANR 
CHAPERON. 2... eee 
CHARLIER. ee 
CHARTIER e... hs aces enh : 
(CHASSARD et DELNERM. dd a Bia oe 
CHASTENET DE GÉRY. . . ar ae à 
CHAUCHARD et Me Cicifiand. at he dee ak 
Mee CHAUCHARD et CHAUCHARD .. .. 
CHAUFFARD a ee eee 
CHAVASSE a.a.. . te, wesc 
Cnavasse, BELOT el NAS Pd a 
CHEÉRON et LEGUEU. i, EREE: 
Cuernon el Runexs-DUvVAL .. . . . 
CHEVALIER et DESPLATS . 0. 0. . 
CHEVALLIER. 2.0.0.0. 0.46 
CHEVASSU 2... SA ms 
CHEVASSU et AUBOURG. o. ee a ae 
CHEVELLE © s ere OU à 4 4 4 AS 
CHELAIDITIS o 0... 0 We PR 
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CLARAC et LAUBRY. ..... 
CLARK. . . . RS. 


CLARK et Bu “BY. . . . . . . . . e . 
CLARKE Ss “as a aa ls i 


CLAUDE 4, as o 4 ta nie 
CLENDENING eee ee : 
CLUZET .. eo so de Ne er : 
CLUZET, BONNAMOUR et N ADAUD . 
CLUZET, LESIEUR et GIRAUD... 
CLUZET et Lévy... . ow. h’na‘.’ 

CLUZET et PETZETAKIS. 0... .... 
CLUZET, WEILL, MAURIQUANT et 
COLARDEAU. ... i 
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COLESCHE ©. 0.0.0... ; ; ‘ 
COLLET ........ ; ; ha 
COLLETTE .. . s.h’. dde 
COLLINSON. 2.000.008 i es 
COLOMBIER +... ...... aora 
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COOLIDGE. o s eee n ns 
COOPER et SHAW... 0. ee .. 


Copaux et BENOIST... 
COPPOLA. ... 


CORBETT (Anatlev) .. ..... š 
CORBETT (Dudley). Dr A e e ky 
CoRDIER, Roque et Livy... ... 
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CORNER ... A a Nan vt Se a te ig 
CORNER et DE TT ae ee pte à 
COTÉES ee. Ke. dd 
COTTENOT et OUDIN. . . . . . is $ 
COTTENOT et REINHOLD ... ; 
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COTTENOT et ZIMMERN . . 
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COURMONT et Bain Be cia Seale ee en’ ae te 
COURTADE, Lee ee 176, 
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DANGEARD. SLR oo AAN eS 
DARBOIS. . . . Le Ses 
Danmors et LENLASE FILS aa‘ 
DARTIGUES. 2 va 2d 
DAUSSET. ias a es SES 
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DAVIDSOHN. 2. 2 002 8 ee ew ee 
DAVIES. co. à sn DL SR ee 
DAVIS ra da 
DEBIERNE 2. 0.0606 ee ee ee 
DEGRAIS et AUVRAY ........ 
Drcrats el BELLOT......... 
DEGRAIS et QUÉNU. ........ 
Drcnais, RENON et DEsporirs . . . 
Decrats, RENON et Dreyrus. . . 
DrGrais, RENON et TOURNEMELLE , 
DEGUIÉNES > < Le sde ss 
DEUEELY LS eee Gt we Se pe wae A ee 
DELANO 2 560% > cta Se ot eG ee az 
PELDET o St Les Ee 
DELUERM. 
DELHERM et CHASSARD. . e 
DeELHERM et GIBERT ........ 
DeLnernm et Mie GRUNSPAN.... 
DELHERM, JOSUÉ et LaocerRiERE . 
Deuenm et LAQUERRIERE. . , . 


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DELHERM, LAQUERRIERE et NUYTTEN . 


DELUERM, LaQUERRIERE et POTOCKI 
DELHERM et PY. ......... 
DELLOT 2 A ar 
DELORME. ....... ee eee 

DEMBER s. e du SS BR Gee Sw 4 
DEMOULIN ¿da à à AA 
DENET: SL LISA Ew pas 
Despouis, DEGRAIS et RENON . . . 
Drescomps el CESTAN. a.. 0. ee 
DESFOSSES. +... 2 ee ew ee te 
DESGOUTTES . 2... 6 2 uw ee 
DESNOS. casaca a ed 

DESPLATS .... sra AS. reo 
DESPLATS Cierva. ME ee cc 
DESPLATS et VoUTERS. .... . 

DESSANE, LEpoux-LEBARD 
DESSAUER él tal e Se ae a 
DESTERNES. 4 e ie a eee à 
DESTERNES et BAUDON . . . . . . . 
DESTERNES et LAQUERRIERE. . 
DESTOT e ¿2 a dan 
DETRE a eo e ls e ee ts BO Ga He i 
Detre et MAHEU. +... ...... 
DEUMIEÉ et MAbGINIER ....... 
DEVOTO ah lo a ee eee De 
Duére et BURDEL . ........ 

DoEDERLEIN Ct SEUFFERT. .... 

Von DOMARUS ...... ..... 
DOMINGUEZ. a. soa ae ee a’ 
DoxzELoT el Przzt......2.2.. 
DORE A RSS PSS 

DOUMER . . . . . . . . . 00, 3 
Dreyrus, DEGRAIS et Réxos. . . . 
DRUMMOND. , . . E een 
DUBOURG et SPERER. ....... 
DUCELLIER et LACAILLE ..... . 
DUFFIELD et Murray. ... 2... 
Durour, LeGras et RAVINA... 
DuFounT, WEILL, CLUZET 
DUMAS: aora ra at 
DUHEM. SE ne a a 
DuHEm el SOUQUES ........ 
DUNCAN  & e656 LS Le Lans SG 
DURAND ES ae a hu ne ‘e 
DURAND et ESCANDE . . . . . . .. 


et Mau RIO: 


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. 240, 
209, 


562, 49), 


168, 
108, 


. DAG, 


. 305, 
107, 


. . . 
. 
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. e . . . 
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. 165 
ur 2202 


AOD, 


, 495, 556, 


. 030, 


.. 367; 


256, 


alphabetique par noms d'auteurs. 


Duvar (Pierre) ........ a 
Duval (Pierre) et Henri Béc LERE 
DuvaL (Pierre) et J.-Ch. Roux. . . 
DCVENGEY o Liu dm ros a8 Am 


PS Bi ee ee eS A OR 
BELLE: ira Behe ee Ae ee Ee ia 
Ebuixe et PETREN .. ......... 
EURENREICH, EHRMANN et SCHMIEDEN 
EHRMANN ee ee 
EHRMANN, GOUGEROT et LAROUSSE. . 
EHRMANN, EURENUEICH et SCHMIEDEN 
EISENDRATH 4... .. 
EXISTEN A a ER a ae 
EIsLER et KREUZFEUCHS. +... .... 
ELSAESSER. +... . ee . 4. . . . . 
ÉLSMSLIF. . . . do ats lun, 
ENGLER, SIEVEKING el Kasie a 
Enrkrouez, BINET et Gaston DURAND. 
ENRIQUEZ el GOSSET. ........ 
EPIPHAN® 4, 3 4-2 aa 2.4 &% wee ie 
Escape et DURAND. . . . . . 
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Foix et MARIE. ............ 
FoLLEY et CROUZON ..... Ea 
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FREEMAN. . . . si do a 


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FRE NKEL- -TissoT . e . . . o . a . . . e 


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FRIEDBERGER et SIHIOGI. . . . . 
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FRIEDEL et JAUGEAS. a.a aaa ee a‘ 


FRIEDMANN et LUCKETT.. ...... 
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257 
115 
111 


7406 Journal de Radiologie et d'Électrologie. 


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FROES eu ete à + + + 532  GUILLEMINOT et ZIMMERN . ........... 47 
FURSTENBERG. . a & a a La oe aS Sew is DUO. GUILLOT. aa a e SR a‘ à & AD 
GUILLOUD et ARCELIN.. 2... 2. ee ee eee T6 

QUISE i 8 is. a0 100360 Y OS Soe ce? AOD 169. ¿200 

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GUISEZ et RICHEZ e. aoso aa AN 

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A A OBR GÜNSETT. ee eee ee. 292 
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GanLor et Hirtz. ................ 709 H 

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GARDERE CL WEIL. 4 de a a a das OT HAAS oo & 2 e A e o a o NO 
GARNIER. o... hive ee de breve esas TOS 2488 HADENGUE: -¢: o ails a oe “400 
GASTON-DURAND, ENRIQUEZ et BINE co... . 545 HAGUENEAU et SICARD. -............ . DDR 
GAUCHER. se. s A HAHN. oe sr 4 ke eae ee He ee sk 049 
GAUDIER. . 6. 0 eee ee ee eee ele ee) 164. HAHN, VON BAEYER el MEITNER......... 52 
GAUDUCHEAU, +... ee ee à à à + + + 29%. 424  ITALBERSTAEDTER et GUDZENT . , 0... . . . . 36 
(GAURCEROL .. sse’ ses put rr D D'HALECINS: à 45 % « co... . 94, 101, 475, 486 
GAUSS, RRÓNIG, KRINSKI et LEMBKE. co... . 423 DHALLUIN et LEPOUTRE JS tink He ok de ue HA 
(GGAVAZZENT et MINELLI. +... 0... eee ee ee) 281 HAMMOND » 2 32 2 à Lis o a Se tee ORS 
GAYET o as Eee RS ok te Bee Sie at re 2 Oke 
GAYET et JAUBERT DE BEAUJEU, . . . . . . 49, 548 — HANCOK +. ©... ee ee ee eee ee ee GAG 
CO AE LR a a SA HANNUS. AUS De da D ARR AE ZA E DRG 
GENDRONNEAU +... ee ee . . . 0 416, HARET. . . . . . . . . . . . . . . 56,471, 497, 647 
GENET et ÑNOGIER. +... +... ew ee ee .«... . 5959 TARET et Te ee | 
GENET et ROLLET ............ .. 4 6 O89 HARRIES. . . . . . . . . . . . . 248, 360, M7, 494 
GEORGE et GERBER. ... co... . Mn HARTEMBERG. © ww. ee ee . . 905, 559 
GÉRARD, CARNOT et R. Gia tas a de A3. HARTMANN. co: S02 «i a O 
GERBER et GEORGE. ee ee ee à 415 HARTUNG. 0... ... ww . 408 
GHILARDUECL e. o... ..... . n... 95, 680 HaskiN. . . . ...... +... ....... . . 411 
GIBERT et DeELNERM.............. . 443 HDAUCHAMPS. . +... «o... .. . .. . ..... . . 504 
GIBERT et LOYER o... 26 6 ee Sao eu à 008.  HAUDER + ou... lbs... ew été DAR 
GILBERT. E nk e a 497 HAUDEK et HOLZKNECHT. aa e a a aeaa BBO 
GIRAUD, CLUZET et LESIEUR . ... . . . . . o. M2 VON HAUER et von KOWALSKI... - . . . . . . 427 
Crete et MENY 3% 2 2 ia as da is OT. HAYEM. La Lu Be a 2 eB Se eS Se e, 100 
Ginoxr el FIORINI. 2. 2... «o. . ee ee a 981 HEIMANN. ..,............ . . . 939, 997 
(HULANI et ARGELIN. © 2. 2.00 0. ee ec à à AB HEINEKE, ...., «o... «o... .. 171 42 
(GLAESSNER et FINSTERER. +... ....... SM A et BORDET, 4 5, à 408 5 4 Due ewe wae DDD 
GLAUERS © e eee ee ee ee ee à à ee) 616 HEITZ-BOYER. . . . . . o... . 410, 475, 302, 555 
GLENaRD (Roger), Cannot et GÉRARD . . . . . . 413  HELBRONNER et BERNSTEIN. +... . «o... 492 
GOCKEL LR SRE a ar rte ees. dt en o HELLER ch e A ee aan nue El 
GOINARD et VIALLET. 2 Liu e 98, HENKEL. ae oe 46 à Most a a 200 
A A O a. HENMAN Da aa dre à Ste Se ENG bee a ots I 
GoMPEL et Victor Henri. ............ 47% HENRI (Victor). . . ... o... ... . eee ee) 554 
GOMPERTZ > LO LE DA a DRT Henri (Victor) et BIELECKI . . . . . . 209,364, 428 
A ER 988, 989 Henri (Victor) et GOMPEL +... .. o... . . 175 
Gosser et E ISE coa a CRBS AO. MAS Victor HESR Sd ica Go ve o à SUR 
Gosser et LEpoux-LEBARD. 2... . . . . . . 485 HENRIQUES. +... . . . . . . . . . . ee . . 713 
GOUGEON et LENOBLE.. ...... ..... . . . 08] HERGENS. & ns Sh d'au ts aer. 490 
GOUGEROT, EnRMANN et Larousse. . . . . . . . 996 HERMANN-JOHNSON. © . 0... . . . . . . . . 481 
OU. 8658  JIFRMANN-LEGRAND. ©. . . . . . . . . . . . 238, 259 
GOULD. . . . OA). HERSGHFINKEL, .... .. . ee ee ee . .. . 425 
GOULDESBROUGI . 0 se ee ee 98 J[ERSCHFINKEL et SCHLESINGER. 2... 2... . . 425 
GOULLIOUD, 2 soe < oc De Rs na moe ee Ta? HERTZ. A a ee ee ia Ses yy 22 
GOURIOU. o. 616 HERTZ et JOWUNSON . . . . . o... . . eee 162 
GRACE. ue 0 494 HERVÉ. . , . . . vas dae TOUS 
VON GRAFF 960, 408 TEU YER, LETULLE, Athor RG et LEBON. ..... 559 
GRANDE e S la a a ue, pue DO? HEYMANS alo Dre a A este da à OMS aR 
GREINACHER .. . . ar QE RM ot a, LE e a og, ee A, HIRSCHMANN. $ 2 42. a a AA gate À R 
GRÉMEAUX el AN ca. OE, 699 HIRTZ ë... . . 83, 95, 282, 205, 556, 393, 588, 640 
GRIFFITH. ooe e a ar e & te as 007 : HIRTZ et GALLOT. + 2 a ra Ree 708 
CGRILLTSCHAR et METSCHERSKT 0... 0. 598 HOCHGUERTEL . ww ee ee ee ee ee . .. 0999 
(GRORER: G a dao a OS A AA de o a ILGENISCH: o S68 A A So RE e 00 
GROEDEL à à Le a as e A as A HOLLAND 5 & Swe A E A a ES 
(GROSS... a EA E A A a AN HOLTSMARK > es Ba a at ds OD 
Gross. et TH. WElss à oaa eo 0 GIR HOLZKNECHT. . . , . A ee OD 
GRUBBE . es eh hd ne TR ks ee ON HoLZKNECHT dE Hate. || 
NU GRUNSPAN. ee so DL 997 Mo HoubrÉ. . ......... . . <. . ‘419 558 
MU Grenspax et DELHERM . 2. 0. ... 506, 688 HOWARTH... . , . E aaa A ee 5 
Mie Grunspanet LEVERE. . . ........ . . 653 HUBER, Larocur el BRODIN: | 
CODEN o> a Me NE SE MA De made a ue > MCDELCET a A A tt SN ek & a 008 
GUDZENT et HALBERSTARDTER 0 0 0. 564 HUERTERN: SE LL RL SSL Nr eee gosse SO 
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JACOBS... hs he a Se 
JACQUET et Wipat. a tea Gir 


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JAPIOT et SANTY. ..... 
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JAUBERT DE 
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BEAUJEU. a. oo eoa 
BEAUJEU et CAILLON. . 


JAUBERT DE BEAUJEU et GAYET. 


JAUBERT DE BEAUJEU 
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JAUGEAS et BECLERE. . . . . . 
JAUGEAS et FRIEDEL. .... . 


JAV AL. . e L 1 . . . e . e e 
JEANBRAU et Fonger ASS 


JEANSELME. . 2... ee eee 
JESSEN. e . e . . . . . . . . . 


JOHNSON et Hertz. .. .... 
JOHNSTON 4.4... 
JONES 404: A & Li 4 


JORDAN. 2... o ae ad ed 


JonGE et VEGAS E ris LE À 
JOSUÉ, 
JOUBERT. 2 as a a muet 
JOUFERAY et VIGNARD. . . . . 


Jovon et MaucLarnt. 


JUDET. . . . . . . . . oe e . . 


DeLnerm et Laot ERMERE 


alphabetique par noms d'auteurs. 


et Mouror. 


K 
KAKOWSKE 2... 6. ee ee ‘’ 
NAMPSON Le ee + . . 
RAYE. . . . . ae ae 
DE E Mant us age ewe ee ar 
KEETMANN. 2... 2. .. ee 
KEIL. Sn eA ee ss 
KEITLER .. 0. ces à 
KELLOCK. . . . . .…. 
KELLY. . . . . . . . 
KELSON . . . . . . cape 
KEMPF et PAGENSTECHER. .. 
NOD: ml a es FPE 
KIENBÓCK. oo... y4 100, 
KIRMISSON. oo ea‘ . . . . .. . 
BEE: « & 2 4a iaa a ; 
KLEIN. a ; 
KLOTZ Lis le Sas de Ni 
KLYNENS. ......... : 
KNOWLES.. .. “te : 
KoeENIG. ENGLER ot SIEVE KING 3 
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Kovanik el Mac KEEN: AS 


VON ROWALSKI. . asses’. 


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VON KOWALSKI et VON HAUER.. . . 
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KRESS. . . å + +. 
KREUZFUCHS el FISLEn. D Han re à 


Krinski, KRONIG, GAUSS et LEMBKE 


KROLUNITSKY. aaa ee we 
KRÓNIG, Gauss, Wrinski et LEMBKE 
KRUEGER et ROST ......... 
KÜPFERLÉ. es ee o... . 
KUSTNER. e ans e sa 
RUZNITZKY . 2... 


Linn (Marcel). ha 
Lappe (Marcel) et Mececaiin. 
LABORDERIE +... 0. 8 > ea 
LACAILLE ©.. ss. 109, 
LACAILLE ET DECELLIER: nr x 
LAFOND GRELLETY +... . . . . 
LAGANE Sp cs ee 2S A 
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LAMBRET. «ae Qo DU © & RUE 
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LANCES ep e SL a a 
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LANGE. . EESTI 
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LAPEYRE. e se sl esta 
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LAPICOUE et LEGEND E Ye we Ad 
LAPOINTE Vo << ns oo eee a 
LAQUERRIERE. . . . . . +. 99, 173, 
LAQUERRIÈRE et DELHERM. . .. 
LAQUERRIERE, DELHERM et NUYTTEN 
LAQUERRIÈRE et DESTERNES . 2... 
LAOUERRIÈRE, Josué et DELHERM . 
LAQUERRIERE et LEBON. . 2... 
LAQUERRIERE et LOUBIER. . . . .., 
LAQUERRIERE ect NUYTTEN. e... 
LAQUERRIERE. Porocki et DELHERM 
LARDENNOIS Ct AUBOURG. . 2... 
LAROCHE, BRODIN et HUBER . 
Larousse, GOUGEROT et ENRMANN. 
LAROYENNE +... .. +... et ... 
LAUD e is a id 
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Laupny et ÓOLARAC. ©. ...... 
LAUGIER et CAUDOT ........ 
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LAURENCE et LEURET. ...... 
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LAzARUS-BARLOW . ....... 
LEREDINSKY . 2... ee eee 
LEBLANC es et Darwtors 

LEBON. . . . ve 

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LERON, LETULLE, AUBOURG et Ma UYER . e. 


M'* LECONTE et LOUSTE . .... 
LE DAMANY . . . . . . 
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Liboux-LEBARD, CHABANEIX et DESSANE . . . 


Lepotx-LERarp et GOSSET. 
Leboux-LEBARD et OMBREDANNE . 
LEENHARDT et BERTIN-SANS 

LE Facuays. E t 

LE FILLIATRE . .......... 
Le Fur .... bs ules ee lo e 
LEGENDRE el L APICOUE, Hire 
Lecnas, Durour et Ravina . . 
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987 


749 Journal de Radiologie et d Electrologie. 


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Le JEMTEL. ati e ra a 
LEJEUNE. . . . Me Bo de wy te Bee ct 88 de 
LELUEVRE et CALVÉ. SN ae A I 
LEMATTE. 2 A A e ee 

LEMBRKE, KRÓNIG, Gauss el KRINSKI 

ILENOBLE, 224% bs ae se ee Bo ks ad 
LENOBLE et GOUGEON ... . . . . . 
LENORMANT ..... BN ian ANT ae Se 3k 
LEPOUTRE et D'HALLUIN .. 2.0... .. 
LEPRINCE. . 2... . . rate es a 
LEREBOULLET et Perit. ee ae eee 
LESAGE: us ais 3 a we Sn Se SB Ai en 
LESBRE ass e a ta eh ae Ma dre 
LESIEUR. Suicida a a a 
LESIEUR, CLUZET et GIRAUD ...... 
LE SoURD, PAGNIEZ et BEAUJARD . . . 
LESTER-LÉONARD. . ...... ...... 
LETULLE et AUBOURG. ....... . 
LETULLE, AUBOURG, LEBON ET He YER. 
LEULLIER et GUISEZ. ss .. .... 
PCE Me IN Eee ee Re Bd 
LEURET ET LAURENCE... ....e. 
LEVEN a oe er oo SS ee Ee aS 
LEVERE . . TN LL ST LT a 
LEVERE el Mit GRUNSPAN . 2... we 
LEVI-FRANKEL et CAUSSADE ... 0... 
LEVIN Se SR Rae ee BS ae eS 
Livy ET CLUZET. ©... whe cat me 
Levy, ROQUE et CORDIER. ... . . . . 
LEVY DORN.. ssas nai sax & 4 
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LIBOTTE ....... ie fe lg og 
LINDEMANN et DE DROELIE LA EE ee 
DONNE al E a à 
Li NV IRGHU eo: ee eo SA td a Be 
LORLIGEOIS . . 1... ee ee et ee . 
LouLiGrois, MaTHÉ, Ruiz et Sparna. . 
LODGE. A Be Lee a eS 
LOEFFLER: sos. ia à & SSL ES ES or à 
LOHFELDT <a Shi a Se be 
LOMBARD. oo aca ás a ar de Le LS 


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Loubier el LAQUERRIÉRE. 2. 2 2. . . 
Lotny, BantÉ et pr La MOTHE . . . 
LousTE et Mie LECONTE . . . . . . . . 
LOVELT Se Be Na De is a 
Lover et GipentT...... . 
Luney et PartS. ........... 
DE Luca. . . . O ee due 
Luckett et ERAS Dd a 
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MACE .... Die Bote. hn She a a La 
MAckEr et RÉMER A A 

MAC KEEHAN. . ...... ... 
MADGINIER et DEUMIÉ . . . . .. 
MADRANGE 2... ee ee en 

MAGUIRE 24 «6. LAN à 
Manet el Diri is Sin by 2, A 


MAJOR. Le Boe a Bg 

MAU SE ee a eG ss E | 
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MAMIE et AImarp . .. . . ; 
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MAURIQUANT, W EILL, Cur ZET et DUFOURT 
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MÉDARD, BILLON-DAGUERRE et FONTAINE. 
MEITNER, VON BAEYER et IAUN.. . . . 
MENARD (Max)... ee ee 
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Moycuo (Vict.; et Vence. Moycno , .. 
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NoGIER et REYNARD. ......... 


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NUYTTEN et LAQUERRIÈRE . ..... 


NUYTTEN, LAQUERRIÈRE et DELNERM. ...... 


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OMBREDANNE. ©.. eng ed 
OMBREDANNE et Eva Le BARD... 
COUNSTUIN: s ess ee LU LS ad 

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OUDIN et COTTENOT ......... 


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PAGNIEZ, LE Sounp et BEAUJARD. .. 
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PAILLARD, ROUSSELOT et BEMAGUE. . 
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PALIARD. .. . . . 
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Panis el LUBEY , . . . 
PARTOS...‘ EN se. lt ei 
PASGHETTA et DOE LNITZ. 
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PASTEAU. RS Sete: oe as ee, E 
PASTEAU et BELOT. ......... 
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PASTOR GUILLEN. . . 


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Ravina, DUFOUR et LEGRAS . . . . 
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RENON, DeGrats et DREYFUS. . . . 
RENON, DEGRAIS et TOURNEMELLE. 
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Ricés 4 osa ansia DAA SCHRAMECH et RIEHL.. ra ve ss 299 
RICHE . . . . Ls ln op ite e Boe es BE ESCHROTTER:, Goa at a ds uns 499 
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Rovmer et Mme FABRE. o 02 ee ee ADL NRILLERN ee eee me 12 
RouiLLanb et ACHARD. à ee ue ue ee IO SLAVIK ee ee ee see ee se ee + 299 
ROUSSEAU. e ec ane o RUE eee ARI GOERA S sl St dd aus a He AS es Su 200 
RoussELoT. PAILLARD et BÉUAGUE. +... ee) AD SMITH o 16] 
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SALZMANN Eee à ee Do ee i a is 460 STEWART. >. sss’ A: T0 O91, 985 
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SANTY ET JAPIOT. à ee ee ee eee «+ W9, 411 STOKLASA et ZDOBNICKY ©. cs Boe eS tee hs SIT 
SAPIENS 2 e Land A Ne en 0 Sr ATTEN Lene DA DNS ee eee, aca 400 
SGV at dh ab bd hu, EN os a ee dhe ee, do A cat ke ce cet Roe so Mob A de 080 
SAVARIAUD 2 e e eee ee ew ee ww ee 340, 341 Suner el BELLIDO. +... ee ee ee ee ee #29 
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SAVIGNAG et MATHIEU a.o e ee eee . < 91 SUTTON = e Alem: wae a O A AA BE 429 
SBARRA, LoBriGEois, Marné et Ruiz. . . . ... 412 DE SUZENBERGER. +... +... +... . . +. + 559 


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SCHLESINGER et HERSCHFINKED. +... e... . Mo TANTON e 162, 715 
SCHMIDT et OHLY. o e o e e a a D TAPON. a A de Oe le #5 615 
SCHMIEDEN, EURMANN et EHRENREICH . 2. 606). D40 THÉDERING. oe ee 247 
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Vanin, MOUREU et MULLER . . ... . . . . . 
VEGAs et JORGE Lu nues A ee 2 re 
VEITH . . . . M RSS dd à D da aie 
VENNIN- el MOUCHED 6 cs. à ed ue 
VERGELY 4680 8 à e oe ete 

VERHOEF. . . . Bt hy: a cee 

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VERRIER. Li Lun @ dus ia 

VEST. . . . bi oe rata sig. aa 

VIALLET et Coste SSL des 2 : 
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VIDOR-REVESZ eo . . . +... 
VIGNAL et BELOT. ................ 
VIGNARD. , . . . ÉD Ce dé a ae 


VIGNARD et JOUFFRAY .. es 6 ee ee . . DN, 
VILLANDRE. . a a n aa de CDE o at ae 

VITON et ALFARO. . 2.0... . . ee ee a 
NITOUX: 5 2.2 5 D SDS Aa 492, 


VOUTERS ab DEA T, ds ds Baas. ta E ce 
VOLZELUES Lar al ee D de SUR de 
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VULPES as de dater ee EE es 


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alphabetique par noms d'auteurs. g) 


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Wartu To. o e a Bee a | 
WARNEKROS +. +... +... ‘ 
WARTUM D o ce ke i. a e a he a ee, ee he ce a 
WASON. es 5 a ca at Se na‘ ‘ 

VON WASSERMANN 2000.02 0. 6 2. 5 6 2 © @ 
WATERS. 

WATRIN. 

WATSON. 

WEBR. 

WEBER. 

WECKOWSKI. 

WeEIL et GARDERE ra , 
\EILL (Em.), CLUZET, MAUROU ANT Kel De FOURT 
Wrak (Em.) et Pruvosr. 
M'e WEISHAUPT. 

Weiss (P.). . . à 
Weiss (Th.) et Gnoss y 
WEISZ. . | 
WENDT. . 

WESKI. . 
WeETTENDORFF . 
WETTERER. 

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VON WIESER. 2... ey ah eee ae Be nee os Oe ee 
Wissports, Mery et LIN: as Sede a ro de 
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616 


Le Gérant : Pienne AUGER. 


77 450. — Paris. Imp. Lancre, 9, rue de Fleurus, 


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ration of loan period. 


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