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JOURNAL
DE RADIOLOGIE
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LA RADIOGRAPHIE DES MAXILLAIRES ET DES DENTS
Par J. BELOT
Professeur de Radiologie à l'École francaise de Stomatologie.
(Planche I)
L'étude des maxillaires et des dents, à l'aide des rayons de Röntgen, est encore peu
connue, malgré les quelques travaux dont elle a été l'objet. A vrai dire, les spécialistes
ne l'ignorent plus; la création récente d'une chaire de radiographie, à l'École francaise
de stomatologic, montre assez l'importance qu'attachent à cette branche du radiodia-
gnostic quelques esprits éclairés : un enseignement complet ne saurait s'en priver.
Cependant, il semble bien que, dans leur pratique courante, les stomatologistes et les
dentistes ne demanden! pas toujours à la radiographie la solution des problèmes qu'elle
est capable de résoudre. Un grand nombre ne se souviennent que de l'imperfection des
résultats du début: d'autres ont été peu satisfaits d'épreuves récentes, floues ou illi-
sibles, résultant d'une technique imparfaite; ils hésitent à se servir d'un procédé qu'ils
considèrent nécessairement comme infidèle.
Pour que la radiographie donne des renseignements précis, il importe, après
avoir étudié le problème posé, de choisir la méthode appropriée.
Il existe actuellement, toute une série de procédés permettant d'obtenir, avec plus ou
moins de netteté, l’image des maxillaires et des dents. Quelques-uns n'ont plus qu'un
intérêt historique ; plusieurs sont précieux dans certains cas, insuffisants dans d'autres.
Le radiologiste se perd facilement au milieu de ces diverses méthodes et n'oblient pas
toujours la meilleure solution.
Je voudrais, dans ce travail, étudier rapidement les procédés de radiographie den-
taire, décrivant avec plus de détails ceux qui au cours de ma pratique m'ont semblé
les meilleurs. J’essaierai ensuite d'en fixer les indications.
La disposition anatomique de la région rend particulièrement difficile l'application
N° 1. — Janvier 1914. 1
2 | J. Belot. — La Radiographie
de la radiographie. Le fait que chacun des maxillaires affecte dans son ensemble la
forme d'un U a conduit, pour éviter la superposition du côté droit sur le côté gauche, à
divers artifices : ainsi s'explique la multiplicité des méthodes imaginées.
On peut les diviser en trois classes basées sur la position de l’ampoule et de la
plaque.
Le foyer radiogéne et la plaque sont en dehors de la cavité buccale : c'est le groupe
des procédés extra-buccaux. Sans changer la position de l'ampoule, la plaque ou la
pellicule est introduite dans la bouche, soit au contact, soit au voisinage des maxil-
laires ct des dents: ainsi la radiographie est intra-buccale.
Enfin on peut placer dans la cavité buccale la source radiogéne et obtenir l'épreuve
sur une plaque située extéricurement, au contact de la joue: c'est l'endoradiograplue.
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La méthode la pdafs*emoitiñic- tila phis inplé;"éonhue de tous les radiologistes,
consiste à radiographier de profil toule ou une partie de la moitié inféricure de la tête,
en ayant soin de faire reposer sur la plaque le maxillaire qui doit étre exploré.
L'ampoule est placée du cóté opposé : les rayons doivent ainsi traverser les deux maxil-
laires avant d'impressionner la plaque. L'épreuve obtenue est forcément confuse puis-
qu'elle se compose de l’image des deux maxillaires et des dents qu'ils portent. ll est
extrêmement difficile, en effet, de séparer ce qui appartient à chaque côté; quant aux
arcs antérieurs, ils ne laissent sur la plaque qu’une indéchiffrable silhouette.
Pendant fort longtemps on se contenta de cette méthode primitive. Excellente lors-
qu'elle s'appliquait aux membres, elle perdait la plupart de ses qualités par le fait même
de la disposition des maxillaires et de l'impossibilité de séparer la branche droite de la
branche gauche pour les radiographier. Cette très réelle imperfection explique les crili-
ques portées sur la valeur du procédé.
Un moyen s'offrit au radiologiste, lui permettant de enter une interprétation plus
exacte de l'image obtenue: ce fut la stéréoscopie. Grâce à cette méthode, les plans
reprennent dans l’espace leur situation et on peut séparer l'image de chacun des maxil-
laires; malheureusement, pour que le résultat soit excellent, il faut qu'il existe une dis-
lance assez grande entre les plans; il faut en plus que l'espace qui les sépare soit trans-
parent, autrement dit qu'il n'y ait que peu ou pas d'organe opaque entre les principaux
plans considérés.
La région inférieure de la face présente, au niveau du maxillaire supérieur et de la
branche montante du maxillaire inférieur, toute une série de plans osseux, plus ou
moins opaques, plus ou moins transparents. En réalité, il est souvent très difficile de
percevoir le relief, au milieu des nombreuses silhouettes osseuses qui se superposent:
on distingue les maxillaires et les dents, parfois on arrive à les différencier, mais on ne
peut pas toujours les situer exactement dans l'espace.
11 faut enfin ajouter que la vision sléréoscopique n'est pas donnée à tous. Cerlains
la possédent imparfaitement, d'aulres ne peuvent l'obtenir; quoi que l'on fasse, le relief
est toujours singulièrement moins net qu'en photographie; aussi celle méthode est-elle
peu uliliséc
L'élude des maxillaires et de leur disposition m'a conduit depuis longlemps à user
d'un artifice permettant d'¿viler, en partie, la superposition de l'image des maxillaires.
Je Vai décrit à la fin de l'année 1911 el j'ai été très heureux de voir que mes éminents col-
des maxillatres et des dents. 3
lègues Speder (') et Arcelin (^) l'utilisaient pour les recherches sur le maxillaire infé-
rieur, en particulier sur sa branche montante.
Il consiste essentiellement à déplacer le foyer radiogène de telle sorte qu'il ne
réponde plus au centre de la région considérée ct à remplacer l'incidence normale par
une incidence oblique. Un schéma fera très facilement comprendre le principe de la
méthode.
Le maxillaire inférieur, comme le supérieur, affecte dans son ensemble la forme
d'un fer à cheval: supposons qu'il repose par une de ses branches sur une plaque radio-
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Fier. 1. — BC, plaque; DG, branches du maxillairc; A, focus Fig. 2. — A’, focus; NO, image de la branche G; MN, image
de Vampoule. de la branche D et d'une partie de la branche G.
graphique (fig. 1). Si le foyer radiogéne occupe la posilion À, limage de la branche D
et celle de la branche G se superposeront plus ou moins exactement sur la plaque BC.
En portant le focus au point A’ (fig. 2), on voit par la construction qu'une grande
partic de la branche G se projette sur la plaque en NO, sans superposition de la branche
D, dont l'image se fait en MN.
On peut enfin d'une part rapprocher Pampoule de la plaque el d'autre part incliner
le focus de lelle sorte que Pobliquité du faisceau
de rayons X soit plus marquéc par rapport à la
plaque. L'axe du faisceau fait ainsi avec le plan
de la plaque un angle (+) plus petit que l'angle
droit (fig. 3).
Par cet artifice l'image de G se projette sur
la plaque, tandis que celle de la branche O file en
avant; seule la région antérieure du maxillaire
présente, partiellement du reste, une image con-
fuse. On peut encore améliorer le résultat en
déplaçant le foyer radiogène sur un plan perpen- Fie à Le fee + de tampons caters dang
diculaire à celui de la figure. du maxillaire G.
Ainsi, gràce au choix judicieux de l'incidence,
il devient possible de dissocier en parlie l'image radiographique des maxillaires el des
dents.
L'application à la pratique de ces considéralions géométriques sc réalise de la
façon suivante :
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(1) Speper. La radiographie dentaire et ses diverses techniques. Conyrès pour l'avancement des sciences,
Nimes, 19192.
(2) ARGELIN. L'exploration radiologique de la dentition. Revue pratique d'Electrologie et de Radiologie médicales
n° 5, Mai 1915.
A J. Belot. — La Radiographie
Le sujet est couché, de profil, sur une table garnic de telle façon que l'épaule vienne
se loger dans une cavité appropriée ; ce dispositif permet au cou, à la joue et au maxil-
laire considéré de reposer sur le plan de la table. Sous la joue et le cou on glisse une plan-
chette montée sur deux supports: elle est destinée à fournir un appui à la tête. La hauteur
de cet appui peut être appropriée à la conformation du sujet grace aux variations de lon-
gueur que l'on donne aux supports. On dispose l'ensemble de telle sorte que le cou repose
franchement sur la planchette el que la tète, au lieu d'être horizontale, fléchisse sur l'épaule
correspondant au côlé exploré. En un mot, la tete s'appuie sur un petit plan incliné dont
la partie haute est en contact avec l'épaule. Cette inclinaison facilite le dédouble-
ment des images.
On pric le pa-
tient de porter la
tête en arrière, de
la mettre en hyper-
extension : cetle
position écarte le
menton de la face
antéricure du tho-
rax et rend plus
facile l'application
des incidences obli-
ques. Enfin la tête
est maintenue a
l'aide d'une bande
de Robinson ten-
due par deux poids.
Le malade
étant immobilisé
dans cette position,
on s'assure que les
branches montan-
Fig. 4. — Méthode extra-buccale. — Incidence oblique. Dent de sagesse non évoluée a
de langle du maxillaire, ayant rompu son sac, Le et horizontale
du maxillaire infé-
rieur s'appliquent très exactement sur la plaque: il ne reste plus qu'à choisir l'incidence
appropriée aux recherches que l'on veut effectuer. Elle varie selon qu'il s'agit du
maxillaire supérieur ou de l'inférieur; je dois dire tout de suile que cette méthode
s'applique surtout au maxillaire inférieur el à la dent de sagesse du maxillaire supérieur.
Lorsque la radiographie doit porter sur la branche montante et particulièrement
sur l'angle qu'elle forme avec la branche horizontale, je place l'ampoule de telle sorte
que le rayon normal au plan horizontal passe au-dessous et légèrement en arrière de
l'oreille ; puis j'approche le localisateur aussi près que possible du sujet, ou du moins
aulant que la saillie de l'épaule permet de le faire. Dans ces conditions, le maxillaire
qui repose sur la plaque se projelle sur elle presque sans déformation, tandis que celui
du côté opposé va se projeter en avant et au-dessus du précédent. On obtient loujours
ainsi les détails de la branche montante; souvent l'image de la branche horizontale est
troublée en partie par celle du côté opposé : le dédoublement n'est pas complet. Il
arrive aussi quelquefois que l'ombre de la colonne vertébrale vient se confondre avec
des maxtllaires et des dents. 5
l'angle externe du maxillaire inférieur : cette superposition n'a du reste aucun inconvé-
nient (voir la Planche hors texte n° 11).
Il est possible d'obtenir une séparation plus complète des images, en ayant recours
à une incidence plus oblique, mais c'est au prix de déformalions plus accusées dans
l'image du maxillaire considéré. Il suffit de placer l'ampoule presque au-dessus el
légèrement en arrière de l'épaule, de l'incliner de telle sorte que le rayon axial, qui pré-
cédemment était perpendiculaire au plan horizontal, l'attaque obliquement, en passant
au-dessous du maxil-
laire opposé. En ce
cas, la plus grande
partie du faisceau
passe entre les maxil-
laires. On comprend
qu'ainsi, l'image du
maxillaire le plus
éloigné de la plaque
se projette en avant
et au-dessus de celle
du maxillaire qui
touche la plaque.
L'image de ce der-
nier apparait un peu
agrandie et déformée
mais montre, sans la
moindre superposi-
tion, les dents et les
détails de structure
depuis le condyle
articulaire jusqu'au
niveau des prémo-
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laires. On peut, non Fig. 5. — Méthode extra-buccale. — Le maxillaire inférieur est abaissé. La dent de sagesse
. de l'angle du maxillaire est dans son sac; celui-ci s'est rompu et infecté ; la dent est en
seulement solution- partle détruite.
ner tous les pro-
blémes que pose la dent de sagesse, mais encore reconnaître l'état du maxillaire ; sur
certaines épreuves, on voit même nettement tous les détails de structure osseuse, le trou
mentonnier et le canal dentaire (Voir la Planche hors texte n° 12).
Quand on veut radiographier le maxillaire supérieur, la même incidence peut être
utilisée, surtout lorsqu'il s agit de la dent de sagesse. Cependant, il y a parfois intérêt à
maintenir ouverte la bouche du sujet, en introduisant un bouchon entre ses incisives.
L'abaissement du maxillaire inférieur facilite singulièrement la lecture des images.
Malgré cette précaution la branche montante du côté opposé à la plaque se pro-
jette souvent sur le maxillaire supérieur, puisque le principe mème de la méthode et de
la rejeter en haut et en avant. Aussi, est-il quelquefois préférable de centrer en avant
de la branche montante, légèrement au-dessus el en arrière de la région qu'occupe la
dent de sagesse symétrique. Sur la plaque on oblient nettement l'image de la dent
recherchée; le maxillaire supérieur du côlé opposé se projette en avant et en bas; de
même le maxillaire inférieur, qui avec l'incidence précédente se dessinait au-dessus de
6 J. Belot. — La radiographie
celui qui était au contact de la plaque, passe maintenant au-dessous et en arrière.
Enfin si, pour certaines recherches, on désire faire passer l’image du maxillaire
supérieur le plus éloigné de la plaque, en bas el en arrière. il suffit de centrer vers l'aile
du nez.
On voit que grâce à des artifices d'incidence, il est possible de projeter l'image du
maxillaire symétrique. en avant, en arrière, au-dessus ou au-dessous de celui que l'on
étudie: on choisit pour chaque cas la projection qui donne les détails les plus nets et
les plus complets.
Je tiens à répéter que la détermination de ces incidences est plus compliquée en
apparence qu'en réalité. On se perd facilement, au milieu de ces descriptions un peu
arides; aussi, je ne saurais trop conseiller au débulant d'éludier ces diverses positions
sur un crâne sec, en faisant, à l'aide de fils, l'épreuve géométrique. 11 ne lui restera plus
qu'à modifier un peu les incidences théoriques,
d’après la conformation des maxillaires cxplorés.
Il est une autre méthode de radiographie extra-
buccale, signalée dans l'ouvrage de Scheef, par
Robinson et Spitzen ('). La figure (n° 6) emprun-
tée à ces auteurs montre son principe.
La plaque est au contact de la joue. La bouche
est ouverte au maximum ct le faisceau de rayons X
passant entre les maxillaires opposés, projette sans
superposition, l'image de la région explorée. Cette
mélhode qui schématiquement parait excellente,
ne donne pas en réalité, de bons résultats. La posi-
tion de l'ampoule est très difficile à déterminer et
méme en apportant tous ses soins à cette opéra-
Fe a be aes ite Atte tion, on n'arrive pas à éviler la superposition des
ae P P l'image de la dent la plis jmages: l'écartement des maxillaires, suffisant cn
avant, esl insuffisant en arrière pour livrer passage
au faisceau de rayons X. Quoi qu'on fasse, l'image des dents et du maxillaire opposés
recouvre plus ou moins celle du côlé exploré. Ainsi, j'estime que l'on doit réserver cette
méthode à l'examen d'une dent isoléc ; souvent même elle ne pourra être ulilisée.
La radiographie posléro-antéricure de la face, présente quelque intérêt, pour l'étude
de la direction des branches horizontales el surtout de leur symétrie. Elle s'obtient en
appuyant le menton du patient sur la plaque et en centrant au niveau des premiers ver-
tebres cervicales: Fampoule est placée le plus près possible de la nuque. Enfin, pour
certaines recherches portant sur le massif antérieur du maxillaire inférieur, je fais
reposer le menton sur la plaque; la bouche étant ouverte, je centre de telle sorte que
l'axe du faisceau passe légèrement en avant des incisives supéricures
MÉTHODES DES EMULSIONS INTRA-BUCCALES,
Un des procédés les plus simples pour éviter la superposition des images esl
d'introduire la plaque ou la pellicule dans la cavité buccale.
C'est la méthode employée depuis longtemps par les Américains. Elle consiste à
(1) Handbuch der Zahnheilkunde,
des maxillatres et des dents. 7
appliquer contre la muqueuse de la table interne alvéolaire, la couche sensible d'une
pellicule photographique convenablement enveloppée de papier noir. Elle est maintenue
en place, avec le doigt ou à l'aide d'un appareil approprié. L'ampoulc est située à hau-
teur convenable, en face de la joue correspondante.
La grosse difficulté réside dans la mise en place de la pellicule et dans son main-
Lien en immobilité absolue. Pour remédier à cet inconvénient, Darmezin a préconisé le
dispositif suivant :
On prend une empreinte en stents de la mâchoire à radiographier, puis sur la
pièce obtenue, on moule une feuille mince d'aluminium ou de plomb. On interpose
entre celle-ci et la muqueuse (face interne) une petite pellicule photographique assez
souple pour épouser la forme de la région. En fermant la bouche, le patient maintiendra
le tout immobile et assurera un conlact parfait. |
Cet artifice est, à vrai dire, bien compliqué ; il nécessite la collaboration intime du
stomatologiste et du radiologiste, ainsi que toule une série de manipulations fort
désagréables pour le patient. '
Actuellement, il est fort peu utilisé, pour ne pas dire totalement abandonné. On se
contente de fixer la pellicule ou la plaque sur un mince support métallique. Sa forme
est telle qu'on peut l'introduire aisément dans la bouche et l'appliquer contre la face
interne de la dent incriminée. Un manche coudé facilite cette manœuvre. On obtient une
immobilisation suffisante, élant donnée la faible durée du temps de pose.
A vrai dire, celte méthode a permis aux spécialistes américains d'obtenir des
résultats excellents et je crois que, dans certains cas, elle peut être avantageusement
utilisée. En particulier, elle s'applique bien au massif antérieur, car la mise en place de
l'émulsion ne présente pas grande difficulté. Il en est de même pour le maxillaire infé-
rieur, dans sa partie moyenne; mais dès que l'on veut atteindre la région des molaires
et de la branche montante, le malade se défend et la méthode est inapplicable.
L'image obtenuc est loujours fort limitéc par suite des faibles dimensions de la
plaque; on voit une dent ou deux, trois au plus; souvent même l'extrémité des racines
se projette en dehors. De plus, la surface muqueuse de la table interne alvéolaire n'offre
pas un plan parallèle à celui des dents; cette disposition entraîne une déformation des
images. Elle est particulièrement importante pour q
les dents latérales du maxillaire supérieur.
Dieck a voulu remédier à cel inconvénient : au
lieu de placer le foyer de l'ampoule en une position
telle que le faisceau vienne frapper à peu près nor-
malement le maxillaire et la dent à radiographier,
il utilise une incidence spéciale. Elle est détermi-
née de façon à corriger, théoriquement du moins,
la déformation. Comme je l'ai dit tout à l'heure,
cette déformalion tient à ce que le plan de la dent E da
n'est pas parallèle à celui de la plaque. On se rend dent; C, faisceau de rayons.
compte aisément de ce fait sur la figure 7. La
ligne AB représente laxe d'une dent placée dans le maxillaire, et BD la position
qu'occupe la plaque ou la pellicule appliquée contre la muqueuse. Si l'on radiographiait
en rendant Vaxe du faisceau normal au plan de la dent, représenté par la ligne AB, on
aurait sur BD, une image très déformée ; le point À tomberait même probablement en
dehors de la plaque, parce qu'il en est relativement très éloigné.
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y J. Belot. — La Radiographie
Au contraire déterminons la direction de la plaque BD, puis celle de l'axe de la
dent AB; ces deux plans ou ces deux lignes limitent un angle ABD, dont nous pou-
vons prendre la bissectrice BO. Si l'axe du faisceau est normal au plan bissecteur et
tombe sensiblement en son milicu, la déformation sera bien moins marquée que précé-
demment : si le faisceau de rayons X était un faisceau parallèle, elle serait nulle ; il fau-
drait pour cela placer le foyer à l'infini.
Pour la réalisation de sa méthode, Dieck marque sur la peau, en face de la dent
étudiée, le point correspondant à la moitié de sa hauteur. Puis il applique la plaque
contre la muqueuse, la maintenant a Faide d'un appareil spécial, (fig. 8). C'est
une sorle de compas à branches multiples, soutenues par un manche O ; ces bran-
ches peuvent sc mouvoir autour de l'axe B. La tige AC supporte la plaque et en prend
N la direction. On donne au stylet MN la direction
n de laxe de la dent. I] ne reste plus qu'à placer
J a l'équerre DBV de telle façon que la branche DB
prolonge la bissectrice de l'angle (2); la branche BV
indique la direction que doit avoir l'axe du faisceau.
ll suffit de le remonter parallèlement à cette direc-
tion, de façon qu'il rencontre le point marqué sur
la peau, au niveau du milieu de la dent.
On voit de suite combien ce procédé est com-
pliqué : je Pai décrit avec quelques détails, parce
que récemment, des dentistes l'ont opposé à la
méthode de projection horizontale en lui altribuant
une très grande précision. Et d'abord, il ne faut
pas oublier que, pour être exacte, l'image devrait
être formée par un faisceau parallèle, ce qui n'est
pas. ll suffit ensuite de réfléchir un instant à lin-
Fig. 8. — Méthode de Dieck. — Appareil pour ; , . .
o de cn exaclilude que présente nécessairement la détermi-
nation de la direction de l'axe de la dent et du plan
de la plaque, pour être convaincu de l'infidélité de cette méthode. Néanmoins, elle peut
dans nombre de cas, donner une image utile, souvent même plus exacte que le simple
procédé pelliculaire; il ne faut pas cependant lui demander une précision qu’elle ne
saurait avoir
Plus simple ct aussi plus précieuse, pour le stomatologiste, est la méthode à laquelle
j'ai donné le nom de projection horizontale. Elle nous vient de Vienne, où le professeur
Costa (*), de Buenos-Ayres, l'aurait vu pratiquer chez Holzknecht : celui-ci, en attri-
buait la paternité à Kienbóck.
Elle consiste à obtenir une projection horizontale du maxillaire et des dents, sur
une plaque de grandeur convenable mise à plat entre les dents du sujet, le côté de
l'émulsion en contact avec les dents à examiner.
Supposons que AB (fig. 9), représente la dent et qu'elle soit sensiblement perpen-
diculaire à la plaque radiographique PP’: portons sur PP’ une longueur AC égale à AB,
puis réunissons les points CB et prolongeons celte ligne à l'infini. Si nous plaçons un
foyer radiogène en un point quelconque de cette ligne CX, nous aurons sur la plaque
PP” une image CA de la dent BA en grandeur réelle.
(1) Prof. Costa. Revue de voyage à l'étranger. Archives d'électricité médicale, 1905.
des maxtllatres et des dents. 9
En effet, dans ces conditions, la dent elle-même et sa projection radiographique
forment les deux côtés d'un triangle rectangle, dont l'hypothénuse (le rayon CB lui-
même) fail avec les deux cólés des angles égaux « 2’ valant chacun 50 grades ou
45 degrés. Ce triangle est donc isocèle et, par suite, la dent et son image sont égales en
longueur.
On aurait tort d'en conclure que l’image n'est
pas déformée dans son ensemble; elle subit, au
contraire, une double déformation. Elle est forcé-
ment élargie el il est inutile d'insister sur ce fait;
en plus, quoique projetée en vraie grandeur, elle
subil dans son ensemble une déformation partielle
d'autant plus accentuée que le foyer radiogéne est
moins éloigné d’elle.
I] suffit pour s'en rendre comple de mener un
rayon quelconque XR, par exemple, partant du
foyer X et allant à la plaque PP” en passant par la
dent (fig. 10). L'angle 3 est plus grand que l'angle x
> +
et l'angle V plus petit que l'angle a’
tj! e
i? <4 ,
Fig. 9 — Méthode de projection horizontale.
PP’, plaque; B A, dent; EX, direction du faisceau.
orx—2, donc $ nest pas égal à Y, le triangle n'est
plus isocèle; l'image doit ¿tre déformée au point O et on voit aisément que ODA >A R.
Le calcul et Vexpérience montrent que cette déformation est nulle pour les points A
et Bet maximum pour le milieu de la dent, dans les conditions habituelles de la pratique.
Pour appliquer la méthode, on introduit entre les dents du patient une pelite plaque
et on dispose le foycr de l'ampoule de façon que l'axe
du faisceau réponde aux conditions énoncées; il
devra être tangent à la pointe extrême de l'apex et
rencontrer le plan de la plaque sous une incidence
de 45 degrés.
X
Si au lieu de porter sur une dent, la recherche
s'applique à l'ensemble d'un maxillaire, il est néces-
saire de faire successivement trois épreuves : une
pour le groupe incisif, une autre pour chacun des
groupes latéraux (fig. 11).
On peut déterminer approximativement la
position que doit occuper le focus, en faisant men-
talement dans Pespace la construction géométrique;
C à ~ . ce procédé conduit souvent à d'invraisemblables
Fig. 10. — Méthode de projection horizontale. ;
Étude des déformations: AC=AB, AR < AO. déformations.
Pour rendre simple et presque automatique
l'application de cette méthode, j'ai fait construire successivement depuis 1905 plusieurs
appareils. Le modèle définitif porte le nom d'indicateur d'incidence. Comme son nom
l'indique, il permet de déterminer immédiatement la situation du foyer radiogène pour
une dent quelconque ou un groupe de dents: en plus il maintient le patient, la plaque
10 J. Belot. — La Radiographie
el l'ampoule dans la position nécessaire Il comprend trois parties formant un tout indé-
formable. Un embout en ébonite A s'ajustant par une fermeture à baïonnette, sert à le
fixer sur l'orilice de mon localisateur (fig. 12). On sait que dans cet appareil l'ampoule
Fig. 11. — Méthode de projection horizontale. — P P’,
points A C B, indiquent les trois positions que doit occuper le focus,
pour obtenir l'image des dents. A. région antérieure :
rale gauche : B. région latérale droite.
est centrée de telle sorte que l'axe
du faisceau corresponde au centre
de Porifice; le rayon axial passe
donc également par le centre de
l'ajutage.
Celui-ci porte une couronne
métallique sur laquelle est montée
la tige T destinée à supporter le
porte-plaque C. La tige T peut être
repoussée parallèlement à sa direc-
tion à droile ou à gauche de la piè-
ce A, à l'aide de la vis à quatre
filets V. Ce dispositif a pour but de
permettre la radiographie stéréosco-
pique, en assurant le déplacement
angulaire nécessaire.
La tige T est constituée par
deux tubes entrant l'un dans l'autre
et permettant d'allonger ou de raccourcir l'appareil selon les cas. Elle porte à son
extrémité inférieure une mâchoire D maintenant le porle-plaque C. L'angle que forme
le porte-plaque avec la tige a été
choisi tel que, pour une dent quel-
conque, la direction du faisceau soil
celle que j'ai précédemment indiquée.
La mâchoire D immobilise le porte-
plaque par une vis de serrage, mais
peut aussi lui permelire de se dépla-
cer d'un quart de cercle, en glissant
entre les pièces qui la constituent. Ce
déplacement se fait sans apporter la
moindre variation à l'angle formé par
le porte-plaque el la tige T.
Le porte-plaque, en laiton nic-
kelé, est très rigide et affecte la forme
spéciale que représente la figure. La
partie reclangulaire sur laquelle est
fixée la plaque C, à l'aide d'un petit
support à glissière ou d'un simple
caoutchouc est introduite dans la
cavité buccale, à plat entre les dents.
L'échancrure permet de loger la lèvre
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Fig. 12. — Indicateur d'incidence.
el la joue. Quant à la pièce I que j'ai supprimée dans le dernier modèle, elle ne sert qu'à
matérialiser l'axe du faisceau de rayons X : elle est retirée au moment de l’utilisation.
Pour faire une radiographie dentaire, on fixe l'indicateur d'incidence au localisaleur
des maxillaires et des dents. LI
et on l'amène dans la position de la figure (15). Le sujet est assis; sa tête est immobili-
sée contre le dossier de la chaise à l'aide d'une bande de Robinson. On introduit alors
le porte-plaque C ‘chargé de la plaque) entre les dents du patient aussi profondément
que possible : l'opération est facile avec mon pied-support. On peut encore laisser le
système immobile et demander au sujet d'avancer la tète j jusqu à ce que le porte-plaque
occupe la cavité buccale. Dans ces conditions, appa-
raitra sur la plaque tout le groupe incisif supé-
rieur.
Pour la région latérale droite, le malade
reste dans une position analogue, mais en
desserrant la mâchoire D, on fait effectuer au
porte-plaque une rotation d'un quart de cer-
cle autour de son axe : ainsi, le faisceau de
rayons X frappe la Joue droite, tandis que
tout à l'heure il rencontrait l'extrémité du nez.
Le côté gauche s'obtient d'une façon analogue:
mais on doit enlever le porte-plaque, le retourner el
le fixer à nouveau dans la mâchoire D : la disposi-
tion est symétrique de la précédente.
Les mêmes opérations sont répétées pour le maxil-
laire inférieur, mais tout le système est renversé:
l'ampoule se place au-dessous du plancher buccal
el l'émulsion de la plaque qui était précédem-
ment au contact de la face triturante des dents supé-
rieures, repose maintenant sur celle des dents infé-
rieures (fig. 14). On voit que pour l'ensemble d une den-
tition, six épreuves sont nécessaires, trois pour le haut,
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trois pour le bas.
Dans le cas où les recherches doivent porter sur
Fig. 13. — Projection horizontale, — Posi-
une seule dent bien déterminée, je procède de la facon tion pour la radiographie des incisives
supérieures.
suivante. Avec un crayon dermographique, je marque
sur le tégument l'emplacement de la dent; en faisant tourner aulour du porle-plaque
le système ampoule-support, je fais passer l'axe du faisceau en face le point marqué :
il rencontre nécessairement l'apex de la dent à explorer.
Parfois, il est utile, pour la localisation d'une dent supplémentaire, de savoir si elle
est en avant ou en arrière des dents normales. La stéréoscopie permettra de résoudre ce
problème ; il est facile de la réaliser avec mon dispositif. La tête du patient étant immo-
bilisée, on fait une première épreuve, en poussant à l'aide de la vis V (fig. 12) la lige T au
fond du chariot qui la porte; la deuxième épreuve est obtenue en ramenant la tige T dans
la position opposée. Ainsi l'axe du faisceau a pris successivement, par rapport à la dent
explorée, deux positions, une à droite, l'autre à gauche : l'écartement angulaire est
calculé pour que les épreuves donnent le relief. On interprète facilement les images
stéréoscopiques ainsi obtenues, en supposant que l'on observe la cavité buccale
d'arrière en avant: l'image apparaît comme si elle était vue de la luette.
L'ensemble de ces recherches se fait aisément sur un sujet assis. Les malades
pusillanimes et les enfants peuvent être radiographiés dans la position couchée
l'immobilité absolue s'obtient plus facilement.
12 J. Belot. — La Radwgraphie
Enfin, je conseille d'utiliser des plaques en verre épais de dimensions 41/2 X 6 pour
les petites bouches et particulièrement pour les enfants; l'adulte admet sans difficulté
la dimension 6 <61/2. Ces plaques au moment de l'emploi sont enveloppées de papier
noir aiguille, recouvert lui-même d’une feuille paraffinée. Chez les petits enfants, je
remplace les plaques par des vitroses rigides.
Telle que je viens de la décrire, l'application de la méthode nécessite mon indica-
teur d'incidence et mon localisateur pied-support. Je me hate de dire que l'on peut se
contenter de l'indicateur. Dans ce cas, après l'avoir mis en place dans la bouche du
3 sujet bien immobilisé, on fait coincider
l'axe du faisceau émis par l'ampoule avec
l'axe de Vembout; pour cela, il suffit de
déplacer l'ampoule. On retire alors l'indi-
cateur de la bouche du patient et on le
remplace par la plaque. Avec ce procédé,
il est possible de diminuer l'angle que fait
avec la plaque le rayon axial et d’oblenir
ainsi une projection de la dent en rac-
courci. Celle incidence a l’avantage de
montrer une plus grande portion du maxil-
laire, au-dessus des apex : on peut étudier
l'os incisif jusqu'au niveau des fosses
nasales.
Certains préfèrent à cel indicaleur qui
donne même au débutant, des résullals
excellents, un dispositif plus simpliste fait
d'un morceau de carlon ou d'une plan-
chette. Un opérateur habile peut parfois
Fig. 14. — Projection horizontale. — Position pour la radio- obtenir avec ces moyens de fortune, de
graphie des incisives inférieures.
bons résultats. La pratique m'a conduit
à établir l'indicateur que je viens de décrire, parce que seul il place automatiquement
l'ampoule dans la position la meilleure.
Les images sont d'une netteté et d'une précision remarquables ; elles montrent, non
seulement les dents, mais aussi tout ou une partie du maxillaire avec les plus fins détails
de sa structure. Son application est facile et n'occasionne aux malades ni douleur, ni
ennui, les générateurs actuels permettant de réduire le temps de pose à une ou deux
secondes. À mon avis, elle doit occuper en radiographie dentaire une place prépondérante.
Cependant, malgré ses avantages, elle présente quelques inconvénients que je ne
saurais passer sous silence. On lui a reproché de donner des déformations importantes.
Avec une bonne technique, elles sont insignifiantes dans la majorité des cas; elles sont
cependant d'autant plus marquées que l'angle formé par la dent et le plan de la plaque
s'écarte de l'angle droit. On peut avec un peu d'habileté. par une variation de l'incidence,
réduire au minimum celte déformation. Du reste, dans la majorité des cas, elle na
aucune importance.
La superposition de l'image du sinus est parfois gênante au maxillaire supérieur;
on ne peut dire, par exemple, si la racine de la molaire pénètre ou non dans la cavité
de l’antre. Cependant, il est possible d'y arriver en modifiant l'incidence el, au besoin,
en utilisant la méthode stéréoscopique.
des maxillaires et des dents. 13
Quelquefois l'introduction de la plaque provoque des nausées et des contractions
spasmodiques désagréables. Si le sujet est inlolérant, on peut badigeonner l'arrière-
gorge avec une solution de cocaïne. Dans certains cas, l'absence de dents ou l'existence
d'une dent isolée rend difficile la mise en place de la plaque et son maintien dans
l'immobilité absoluc. On peut alors la caler à l’aide d'un morceau de stents.
ENDORADIOGRAPHIE
Mon excellent ami et collègue Bouchacourt est l'auteur d'une méthode très ingé-
nieuse à laquelle il a donné le nom d'endoradiographie. Il a fait construire une ampoule
à rayons X, qui peut être introduite dans la cavité buccale. Le foyer d'émission radio-
gène se trouve dans la bouche; la plaque ou la pellicule est en dehors. Celle-ci est
appliquée aussi exactement que possible contre l'angle du maxillaire quand Îles
recherches doivent porter sur le maxillaire inférieur; la position est symétrique pour
le maxillaire supérieur. Ainsi l'image s'obtient de dedans en dehors, tandis qu'avec
la méthode précédente elle se produisait de dehors en dedans. Ce procédé, à coup súr
Lrès ingénieux, na pas donné des résultats très satisfaisants. En effet, la position
du foyer radiogène, à quelques centimètres (1 ou 2) de la dent considérée, a comme
conséquence fatale de déformer et d'agrandir démesurément l'image de cetle dent. En
plus, le point d'impact de ces tubes spéciaux mesure une certaine élendue : toute la
surface du focus émet des rayons ainsi, du reste, que la paroi du tube. Ces diverses
imperfections nuisent à la nettcté des détails.
Enfin il est difficile de décider les patients à se laisser introduire l'ampoule dans la
bouche. Malgré le fonctionnement en unipolaire, qui cependant supprime toute sensation
faradique, le sujet redoute les chocs électriques et n'accepte pas volontiers l'opération.
A mon avis, Vendoradiographie ne doit pas être utilisée en stomatologie, à cause de
l'imperfection des résultats qu’elle fournit, au prix cependant de grosses difficultés opć-
raloires. Cetle critique n'enlève aucune valeur à la méthode de Bouchacourt : elle a des
indications plus précieuses.
INDICATIONS DE LA RADIOGRAPHIE
La radiographie trouve ses indicalions dans toutes les branches de l'odontologie.
En ortuopontie, les rayons X sont souvent indispensables; ils font connailre
au praticien si rien ne s'oppose à l'application d'une force sur la dent à redresser. Ils
montreront la direction radiculairc des dents à déplacer, leur longueur et leurs rap-
ports.
De plus, la radiographie permettra d’être fixé sur l'existence de dents supplémen-
taires, de savoir si une dent permanente existe au-dessus d'une temporaire en évolulion
anormale. Elle révélera l’état de résorption de la temporaire, l'évolution de la définitive,
sa direction, l'intégrité de sa loge, etc. Ces renseignements ont la plus haute valeur pour
le praticien. | |
Enfin une épreuve latérale fixera sur les rapports des deux maxillaires, sur la direc-
tion réciproque des massifs antérieurs, sur l'angle que forme l'os incisif avec le massif
facial.
En PROTHÈSE, la radiographie apportera une série de renseignements des plus utiles,
14 J. Belot. — La Radiographue
qu aucune autre méthode n'est capable de fournir avec une semblable précision. Lorsque,
dans un but prothélique, on ulilise une racine, soit pour une dent à pivot, soit pour un
bridge, il importe de connaître l'état de sa résorption apicale el cémentaire, sa lon-
gueur intra-alvéolaire et l'intégrité de son arliculation. La radiographie renseigne exac-
tement sur ces points.
C'est surloul en PATHOLOGIE DENTAIRE que la radiographie trouve ses plus précieuses
indications.
Elle permet de déceler les fractures du maxillaire avec la plus grande netteté,
d'établir la direction du
trail de fracture, de con-
slater l'existence d'un che-
vauchement, d'une coap-
lation imparfaite ou la
persistance d'un séquestre
cause d'une suppuration
prolongée.
Les lésions inflam-
maloires des maxillaires
n'échappent pas à la mé-
thode. Grace à elle, il est
possible de savoir l'éten-
due des dégâts dans
l'ostéo-périostile phleg-
moneuse, les limites de la
nécrose qui peut en être
la conséquence. Parfois la
nelteté des images rend
possible un diagnostic dif-
férentiel entre le sar-
come, l'épithéliome et la
tuberculose du maxillaire.
Fig. 15. — Projection horizontale. — 1. Maxillaire supérieur. Vue latérale. Petil .
odontome au niveau de Vapex de la 2 prémolaire. — 2. Maxillaire supérieur. Dans son travail sur
Vue latérale. Appareil de redressement. Délinilives derrière des tempo- 3 ,
raires. 5. Maxillaire supérieur. Vue latérale. Dents temporaires en régres- les arthriles alvéolo-den-
sion; dents permanentes avec sac infecté (zones claires). — 4, Maxillaire infé- - ` | y
rieur, massif antérieur. Fracture, sulure osseuse, chevauchement. taires, Fourquet a dit tres
justement : « En principe,
toute dent atteinte d'arthrite chronique devrait être soumise à l'examen radiographique
tant pour la nature et l'étendue des lésions qu'elle pourrait présenter ou avoir provo-
quées, que pour les indications thérapeutiques. » Mieux que toute autre exploralion,
la radiographie renseigne sur les limites des lésions apicales et péri-apicales : elle
montre l'existence et les dimensions du kyste, la propagation de l'infection à la dent
voisine ou sa limitation à la dent incriminée. Ces diverses lésions se manifesteront par
des signes de raréfaction osseuse, dont les caractères permeltront souvent un diagnos-
tic précis et une intervention utile.
On peut reconnaître facilement ia dent causale d'une fistule, sans avoir recours à
i exploration au stylet, toujours douloureuse et incapable le plus souvent de renseigner
exactement.
La plaque radiographique laisse apparaitre l'image du canal dentaire et permet
des maxtllaires et des dents. 15
ainsi d'en connailre l’état, de voir où s'arrête l'obluration, si une fausse voie existe, si
un débris d'instrument na pas été oublié, si enfin des néoformations de dentine
n’obturent pas sa lumière.
Pour l'extraction des dents, les rayons X peuvent, dans quelques cas, aider le sto-
matologiste, en lui indiquant le nombre et la direction des racines, les rapports avec les
dents voisines. Après une extraction difficile, ils permettront d'explorer sans douleur
l'alvéole malade, de savoir s'il a été partiellement fracturé au cours de l'interven-
tion ct si des frag- | |
ments de racine
sont reslés dans le
> CA
Ta
r?
he
«
D «
o
Le”:
maxillaire. Ces ren-
scignements aide-
ronl singulièrement
à soigner l'alvéolite
post-opératoire,
toujours doulou-
reuse ct parfois si
rebelle.
Chacun sait les
accidents que peut
provoquer la dent
de sagesse au cours
de son évolulion.
Bien des tatonne-
ments seront évités
quand on connaîtra
l'existence de cette
dent, son stade d'é-
volution, l'intégrité
de son sac, sa dégé-
nérescence, ou sa
A Fig. 16. — Projection horizontale. — 1. Maxillaire supérieur. Raréfaction de l'os maxillaire
destruction. Enfin au niveau de l'apex de la prémolaire : pyorrhée alvéolaire. — 2. Maxillaire supérieur. Gros
è ‘ kysle suppuré partant de Vapex de la première molaire, — 5. Maxillaire supérieur. Résorplion
la déterminalion de sponlanée des incisives centrales. — 4. Maxillaire supérieur. Pyorrhée alvéolo-dentaire
par troubles trophiques, au niveau de dents seclionnées pour la mise en place d'un appa-
reil de prothèse.
sa direction sup-
primera les tenta-
lives infructueuses d'extraction, en indiquant le sens suivant lequel l'effort doit être dirigé.
Que de fois j'ai recherché la situation et la direction des reliquats d'une dent de sagesse
brisée au cours d'une extraction incomplète! Si le malade avait élé radiographié
avant loute tentative, cet accident el les troubles qu'il entraîne auraient été évités.
Dans l'étude du bec-de-lièvre, la radiographie indique avec une grande exactitude
le degré d'¿cartement des bords de la fissure alvéolo-palatine et montre le dédoublement
de l'incisive lalérale.
Les odontoléralomes et les malformations dentaires sont facilement observes; une
radiographie faite avant toulc intervention guidera le chirurgien.
Enfin le sinus maxillaire peut être étudié dans ses rapports avec les dents voisines.
Plusieurs fois la radiographie n'a permis d'établir que l'infection provenait d'une dent,
et quelle avait de là gagné le sinus, par lente propagation.
10 J. Belot. — La Radiographie
Telles sont brièvement résumées les principales indications de la méthode; on voit
par ce courl aperçu que son domaine comprend une grande partie de la pathologie.
Certes, loin de moi l'idée d'en préconiser l'usage chez tous les sujets atteints d'affection
dentaire; je voudrais simplement qu’en présence d'un cas douteux ou difficile le-
spécialiste se rappelle quels précieux renscignements les rayons de Röntgen apportent
à son art. |
Pour obtenir de la radiographie toute la précision qu'elle est capable de donner, il
ne suffit pas de connaitre les procédés spéciaux que j'ai précédemment indiqués, il faut
encore savoir celui qui doit être utilisé dans tel cas considéré.
Chaque fois que les recherches devront porter sur la dent de sagesse, la branche
montante du maxillaire iuférieur, et sur le tiers postérieur de la branche horizontale,
on utilisera la méthode extra-buccale, avec incidence spéciale. I] en sera de même pour
la dent de sagesse du maxillaire sup‘rieur. On pourra compléter l'exploration par une
épreuve en projection horizontale : le choix d'une incidence oblique d'arriére en avant
permettra quelquefois d'avoir l'image de la dent recherchée (planche hors texte, n° 5).
C'est encore la méthode de profil qui nous renseignera sur les rapports des dents ou des
productions pathologiques avec les cavités voisines.
ll en sera de mème pour déterminer la direction d'un trait de fracture du maxillaire
inférieur, cependant lorsqu'il porte sur la région moyenne ou antérieure, j'ai obtenu, par
projection horizontale, des images très nettes (fig. 15, n° 4). Enfin. scule la méthode de
profil permet d'établir l'angle que forment entre eux les massifs antérieurs, notion
importante en orthodontie.
Dans presque tous les autres cas, il faut avoir recours aux méthodes intra-buccales.
Les Américains utilisént couramment le procédé de la pellicule; sans méconnaitre sa
très réelle valeur, je lui préfère la méthode de projection horizontale. Elle est d'une
grande simplicité d'application et les renseignements qu’elle apporte ne le cèdent en rien
à ceux que fournit la pellicule; presque toujours la netteté des détails est plus parfaite.
Si toute déformation doit être évitée, la méthode de Dieck pourra être essayée,
mais en sachant bien que sa précision est plus apparente que réelle.
R
* x
En radiographie dentaire, comme en radiographie urinaire, la collaboration du
pralicien et du 3pécialiste est indispensable. Le stomatologiste pose le problème à
résoudre : le radiologiste, après l'avoir étudié, choisit la méthode susceptible de lui
donner la meilleure solution; parfois, il contròle, à l'aide d'un autre procédé, un premier
résultat. Si l'interprétation lui parait difficile, qu'il soumette ses hésitations au stomato-
logiste : la discussion du cas conduit presque toujours à un diagnostic exact.
En se conformant à ces indications, le radiologiste devient un précieux auxiliaire
du stomatologiste.
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Journal de Radiologie. Planche 1.
MÉTHODE DE PROJECTION HORIZONTALE
(Intra-buccale)
1. Maæillaire supérieur droit (vue latérale). — Deux séquestres au bas d'un espace raréfié (kyste
opéré).
2. Maxillaire inférieur droit (vue latérale). — A l'apex de la première prémolaire, tache correspon-
dant à un foyer suppuré. origine d’une fistule mentonnière. La radiographie a révélé le
siège du mal.
3. Maxillaire inférieur droit (vue latérale). — Ostéo-périostite du maxillaire : Doit de substance,
épreuve faite après la régression des phénomènes aigus.
4. Maxillaire supérieur droit (vue latérale). — Dents permanentes derrière les temporaires ; l'incisive
a rompu son sac et la racine de la temporaire est presque totalement résorbée : les autres
sont encore dans leur sac.
5. Maxillaire supérieur droit (vue latérale). — Épreuve montrant la dent de sagesse en évolution; il
est possible d'en obtenir l’image par la méthode de projection horizontale. La région claire
correspond au sinus maxillaire.
6. Maxillaire inférieur droit (vue latérale). — Trois dents permanentes au-dessous de trois tempo-
raires.
7. Maxillaire supérieur (vue antérieure). — Les deux incisives latérales définitives chassent les
temporaires. Détails de Pos incisif.
8. Maxillaire inférieur (vue antérieure). — Dents permanentes au-dessous des temporaires, non
encore en résorption.
=
. Maxillaire supérieur (vue antérieure). — Détails de Pos incisif; au niveau de l'apex de l incisive
latérale gauche, il existe un foyer de suppuration (raréfaction osseuse) limité au pourtour de
cette seule racine. |
10. Maxillaire supérieur gauche (vue latérale). — Enorme kyste suppuré ayant envahi le maxillaire et
refoulé les racines des dents voisines de l'incisive latérale; le kyste s’est développé à Vapex
de Pincisive.
MÉTHODE DES INCIDENCES OBLIQUES l.
(Extra-buccale) ' ua,
11. Radioyraphie latérale droite. — Rayon axial normal à la plaque passant en arrière de l'oreille.
— La branche montante et la branche horizontale droites au contact de la plaque sont nettement
visibles; on distingue. sans superposition, la dent de sagesse inférieure, dans son sac non
ouvert. Le maxillaire gauche est rejeté en haut et en avant.
12. Radiographie latérale gauche.— Projection oblique. Le maxillaire inférieur est élargi et déformé,
mais il apparait avec tous les détails: dent de sagesse de langle, oblique en bas et en avant :
racine des molaires, etc.
ba
SUR LA NATURE DES RAYONS X
Par
H. GUILLEMINOT A. ZIMMERN
Chef des travaux pratiques de physique médicale. Professeur agrégé à la Facullé de médecine.
Depuis plus de 15 ans, nous manions couramment le rayonnement X dans la
pratique médicale et nous ne sommes pas encore fixés d'une façon définiuve sur sa
véritable nalure. Non seulement nous hésitons à décider si nous avons affaire à une
oscillation périodique de Péther ou à une série de pulsations isolées, mais nous sommes
à peine certains de ne pas nous trouver en présence d'une radiation d'émission de
mème nature que les rayons 2 et $ du radium.
Cependant, peu à peu les raisons s'accumulent pour ou contre chacune des théories
proposées el le comilé de direction de notre nouveau journal a pensé être utile à ses
lecteurs en leur exposant l'état actuel de la question. Nous allons étudier les raisons qui
militent en faveur de chaque hypothèse.
$ 1. -— Radiations vraies et radiations d'émission dans un champ magnétique. —
On sait qu'il existe dans la nature deux types de radiations qui n'ont de commun que le
nom sous lequel on les désigne.
Ce sont d'une part les radiations vraies telle que la lumière constituée par la
propagalion à travers Véther d'ondes sphériques divergentes dans l'espace à partir du
centre lumineux ; d'autre part, les radiations d'émission qui ne sont autre chose que les
lrajecloires de particules extrêmement petites cheminant à une vitesse extrémement
grande telles que les rayons cathodiques ou les rayons a et 3 du radium.
Parmi les caractères qui dilférencient les deux groupes, il en est un qui, à première
vue, peut sembler décisif, c'est la faculté que possèdent les radiations d'émission, et que
ne sauraient posséder les radiations vraies, d'être déviées par un champ magnétique :
en effet, toutes les radiations d'émission que nous connaissons impliquent la translation
de particules électrisées ; tantot ces particules portent une charge positive, ce sont des
ions matériels qui, tels les projectiles 2 du radium, tels les projectiles des rayons
canaux dans les tubes à vide, sont positivement électrisés; lantôt elles portent une
charge négalive, ou si l'on veut, ce qui est plus conforme aux données actuelles de
la science, elles sont constiluées par la charge électrique unité elle-même, sans
support matériel, c'est-à-dire par l'alome d'électricité, par l'élechron en mouvement de
translation.
Or, si Pon fait cheminer une radialion d'émission dans un champ magnélique,
autrement dit si l'on fait passer un courant de projectiles électrisés entre les deux pôles
d'un aimant, il se passe un phénomène identique à celui que l'on observe quand on
soumet un circuit électrique mobile à un aimant pendant que Île courant passe : le
courant électrique est dévié à droile ou à gauche suivant sa direction par rapport à
celle du champ magnétique.
Placons un fragment de sel de radium dans Ventrefer d'un puissant électro-armant
et examinons un pinceau de rayonnement qui s'échappe de lui perpendiculairement uux
lignes de flux magnétique ; nous voyons, dès que l'électro-aimant fonctionne, le pinceau
| E
19 H. Cuilleminot et A. Zimmern.
s étaler; une partie ‘n'est pas déviée de sa position originelle, ce sont les rayons +; une
partie est déviće d'un côté comme le serail un courant électrique centripéte, ce sont les
rayons $; une autre partic est déviée du côté opposé comme le serait un courant cen-
lrifuge, ce sont les rayons 2. Nous en concluons que les rayons a sont fails d'ions élec-
Lrisés posilivement, que les rayons 3 sont faits d'électrons négatifs el que les rayons y
ne sonl pas des charges é'ectrijues en mouvement.
De même, un champ magnétique dévie les rayons calhodiques et les rayons canaux
des lubes à vide, mais ne dévie pas le rayonnement X.
Le rayonnement + des corps radio-aclifs et le ravonnnement X des lubes à vide se
rapprochent donc par ce caractère des radiations vraies, c'est-à-dire des radiations dont
le type est la lumière.
Mais est-il bien sûr que toutes les radiations d'émission doivent ètre déviables par
un champ magnélique el que toules radiations non déviables sont des radiations
vraies ?
Ceci ne peut se démontrer a priori, car il suffit d'imaginer une radiation d'émission,
dont les particules soient électriquement neutres, pour concevoir qu'un champ magué-
tique les laisse indifférentes.
Cette hypothèse a élé proposée par Bragg, pour expliquer la nature des rayons + :
il les suppose constitués par les trajectoires de particules formées par l'accouplement
d'un ion positif ct d'un électron négatif; celle hypothèse réduit à néant les raisons
tirées du caractère que nous étudions en ce moment.
On a dit, il est vrai, qu'il serait bien difficile de concevoir les rayons ~ comme fails
de projectiles a et $ accolés, élant donné leur haut degré de pénélralion à travers la
maliére, alors que les z el 3 sont si facilement arrêtés. De même, on concoil mal le
grand pouvoir pénétrant des rayons X quan les projectiles des rayons canaux el les
projectiles des rayons cathodiques ne traversent même pas la paroi des lubes à vide.
Mais si c'est lá une raison présomplive en faveur de la nature ondulatoire, on ne saurait
en son nom condamner d'une facon absolue l'hypothèse de l'émission, puisqu'il n'est
pas impossible d'imaginer des projectiles électriquement neutres et extrêmement
pénétrants.
$ 2. — Radiations vraies et radiations d'émission à la rencontre de milieux
successifs. Réflexion. — On a allégué contre l'hypothèse de la nature ondulaloire des
rayons X el des rayons y le fail qu'ils ne se réfléchissent pas quand ils abordent la sur-
face de séparalion de deux milicux.
H west pas bien sûr tout d'abord que l'absence de réflexion puisse èlre une raison
valable en faveur de la théorie de l'émission. On ne voil pas pourquoi une radiation
d'émission ne se réfléchit pas, comme une balle élastique rebondit en frappant une
surface plane; et, de fait, on sail que si les rayons 3 ou cathodiques, rayons d'émission
bien caractérisés, ne subissent pas la réflexion régulière sur les surfaces polies, ils sont
néanmoins dispersés, et les rayons nouveaux ont, d'après les expériences de Gehreke,
des vitesses varices inférieures à celles des rayons primaires.
En second licu, si l'on veul bien se rendre comple que la réflexion d'une radiation
par un élément matériel n'est régulière et analogue à celle des rayons lumineux par les
surfaces polices qu'à certaines conditions, el que dans beaucoup de cas la réflexion non
régulière conduit aux phénomènes de réflexion diffuse et de diffusion dans Vintimité des
corps traversés, on devra admellre que les rayons X subissent bien, eux aussi, leur
Sur la nature des Rayons X. 19
réflexion, une réflexion qui rappelle celle des rayons lumineux soit à la surface des
objets rugueux, soit dans les milieux non homogènes ou milieux troubles : nous allons
le voir au paragraphe ñ.
On peut même aller plus loin et dire qu'il n’est pas impossible que dans cerlains cas
les rayons X subissent une réflexion quasi régulière.
Les expériences de Barkla semblent établir que les ravous X peuvent subir une
réflexion régulière sur les surfaces de clivage de certains cristaux et Bragg a montré
que ce phénomène est d'autant plus manifeste que le pinceau incident aborde plus
obliquement la surface réfléchissante.
[l nous paraît donc bien difficile de tirer de la non-réflectivilé ordinaire des rayons X
el y une preuve pour ou contre la théorie ondulatoire.
$ 3. — Quelques considérations qui feront voir un lien entre certains phénomènes
propres aux rayons X et le phénomène de la réflexion. Rayonnement secondaire. — On
sail que quand les rayons X traversent un corps matériel, s y absorbant partiellement,
un rayonnement secondaire (rayonnement de Sagnac) est émis dans toutes les directions
de l'espace par les particules de toute la masse de ce corps.
On sait aussi depuis les travaux de Barkla el Sadler que les rayons secondaires
se composent de deux radiations différentes : 1°) une radialion propre au corps irradié,
émise par lui avec des caractères déterminés et à peu près indépendants de la radiation
incidente ; elle est constituée en réalité par deux rayonnements différents, l’un analogue
aux rayons X ou y, l’autre au rayonnement 5 ; et 2”) une radiation dépendant de la nature
du faisceau incident. A la première ils ont donné le nom de radialion homogène, à la
seconde celui de rayons dispersés (ou mieux diffusés).
Ils ont montré que la radialion homogène et les rayons dispersés sont en proportion
lrés variable suivant le corps qui les émet. fl y a prédominance des rayons dispersés
pour tous les corps de poids atomique faible (depuis l'hydrogène Jusqu'au soufre envi-
ron). ll y a prédominance du rayonnement homogène propre pour les corps de poids
atomique plus élevé.
Barkla ct Sadler ont été plus loin. Ils ont élabli que, si les rayons dispersés (ou
diffusés) avaient la mème qualilé moyenne que les rayons primaires, au contraire le
rayonnement propre élail loujours moins pénétrant, fait qui évoque la loi de Stokes pour
les phénomènes de luminescence ; ainsi le rayonnement propre ne serait jamais émis par
les corps capables de l'émeltre quand le faisceau primaire est d'une force de pénétration
inférieure à celle que posséderait ce rayonnement.
Ce sont les rayons diffusés qui nous intéressent surtout ici. Ou bien on peut les
regarder comme émis par les électrons des alomes soumis à l’action du faisceau pri-
maire, ce qui fait supposer que non seulement les électrons sont capables de vibrer
suivant un rythme propre, donnant son cachet à la radiation homogène, mais aussi
comme le ferait un résonateur à accouplement lâche, pour employer la terminologie
propre à la science de la télégraphic sans fil. Ou bien on peut plus simplement les regar-
der, en adoplant la théorie ondulatoire des rayons X, comme le produit d'une série de
réflexions irrégulières en milieu trouble du rayonnement primaire. Cette conecplion, qui
ne parait pas avoir clé celle des auteurs précités, exige que la qualité du rayonnement
secondaire émis par les substances à poids atomiques légers soil identiquement la mème
que celle du faisceau incident.
Des mesures faites par l'un de nous sur les ravons secondaires émis du côté de la
20 H. Guilleminot et A. Zimmern.
face d'incidence par des lames de subslances à poids alomique léger el d'épaisseur crois-
sante irradiées par un faisceau de rayons X non filtrés, il résulle que les rayons diffu-
sés sont plus mous quand ces lames sont minces, qu'ils durcissenl progressivement
avec Fépaisseur de la lame diffusante el qu'ils tendent vers la qualité du rayonnement
primaire quand l'épaisseur devient suffisante (*).
Cela se conçoit parce qu'une lame mince, absorbant une proportion plus grande de
rayons primaires mous, diffuse surtout ces rayons mous, tandis que les couches succes-
sives plus profondes placées en arrière recoivent de moins en moins de ravons mous el
par conséquent diffusent une proporlion de plus en plus grande de rayons pénétrants.
Les mesures effectuées ont conduit à une formule simple qui donne la qualité et la
quanlilé de rayonnement diffusé émis par la substance considérée en fonction de linten-
sité el du coefficient de pénétration du rayonnement primaire, de l'épaisseur de la lame
traverséc cl d'un coefficient propre à la matière considérée.
Si l'on a affaire à un rayonnement primaire quasi homogène, lel que celui qui a
traversé des fillres radiochroïques très épais, la qualité du ravonnement secondaire émis
est la mème que celle du primaire. S'il s'agit d'un rayonnement primaire ordinaire non
filtré la qualité moyenne du rayonnement secondaire tend vers celle du rayonnement
primaire à mesure que la lame diffusante devient plus épaisse, ce qui confirme alors
l'observation de Barkla et Sadler.
ll est assez difficile d'expliquer ces résullals sans invoquer le phénomène de la
diffusion pure el simple et il ne parait pas s'accorder facilement avec l'hypothèse cor-
pusculaire des rayons X. semble a priori que le fail établi par Gehrcke sur la disper-
sion des rayons $ ct relaté plus haut soit bien plus conforme aux déductions de lhypo-
thèse corpusculaire,
Néanmoins là encore nous sommes en présence d'une probabilité, dune présomp-
tion, mais nous n'avons pas de raison absolue pour rejeter la théorie de l'émission.
$ 4. — Radiations vraies et radiations d'émission a la traversée de milieux successifs.
Réfraction. — Toutes les radiations vraies connues se réfractent; les rayons X ne se
réfractent pas; voilà un fait positif qui mérite de retenir un moment notre allenlion.
Il est ulile avant de le discuter que l'on ait bien présente à l'esprit la nature du
phénomène.
On sail que quand un rayon lumineux passe d'un milieu moins dense dans un milieu
plus dense, de lair dans l'eau par exemple, il est dévié de sa direction initiale et se
rapproche de la normale élevée sur la surface de séparation au point où ce rayon la
franchit. On sait d'autre part qu'une relalion constante, entrevue par Kepler el précisée
par Descartes, lie l'angle de réfraction rà l'angle d'incidence i. Quelle que soil Pobliquité
sind , ve RS
~ == constante, pour deux mèmes milicux considérés.
de l'incidence, on a
S
Le phénomène de la réfraction à lui seul renferme la preuve peut-être la plus con-
vaincante que les radiations lumineuses et paralumincuses sont des radiations vraies, et
celle preuve parail si bien établie et si exclusive que l'on est tenté a priori d'admettre
que tout rayon qui se réfracte est une ondulation éthérée, landis que tout rayon qui ne
se réfracte pas est aulre chose.
Vovons quelle est la valeur de cette déduction.
Tout d'abord voici comment on établit que les rayons lumineux sont déviés de leur
(0 C Ra 6 et 20 mars 1911 et 2% avril 1911, el Soc. Radiol, 1911.
Sur la nature des Rayons X. 21
roule en passant d'un milicu dans un autre et comment on démontre que toule radia-
lion vraie doit subir cette déviation.
On fait remarquer en premier lieu que quand un rayon passe d'un premier milicu
dans un deuxième milieu, la fréquence oscillatoire reste la même, ou, si l'on veut, les
points singuliers du deuxième milieu vibrent à l'unisson des points singuliers du premier,
sans quoi le mouvement ne serait pas cntretenu. Or, si le second milieu est plus dense
(on est conduit par diverses voies et en particulier par l'étude du pouvoir inducteur spé-
cifique en électricilé à admeltre que l'éther est plus dense dans la matière que dans le
vide, et d'autant plus dense que le milieu maléricl est lui-même plus dense), cela implique
que les points singuliers y sont plus serrés et par conséquent que la longueur d'onde et
la vitesse de translation y sont plus petites. Celte dernière déduclion sert de preuve a
l'hypothèse, puisqu'elle lombe sous le contrôle de l'expérience.
Ce fait indiscutable étant établi, on démontre en second lieu la nécessité de la dévia-
lion du rayon incident par le fait de la diminution de vilesse de translation des ondes
vibraloires. Le raisonnement est simple et il a le mérite de montrer le rapport de l'indice
de réfraction avec les densités supposées de l’éther et par suite avec le pouvoir induc-
teur (!}. Cette démonstration n'implique qu'une difficulté, c'est la conception de la propa-
galion de la lumière en ligne droite, conception qu'on établit facilement à la condition
de considérer le mouvement lumineux comme fait d'une suite de vagues synchrones.
Ceci nous amène à la conclusion suivante : toule radiation vraic constituée par une
ondulation entretenue doit subir la réfraction quand elle passe d'un milieu dans un
autre. Si un projectile subissait une déviation semblable, cela impliquerait que le second
milieu est moins dense que le premier, ce qui est contraire à l'expérience.
Or les rayons X passent d'un milieu dans un autre sans se réfracter.
Que pouvons-nous conclure de ce fait négatif”?
Si l'on se place dans l'hypothèse de leur nature corpusculaire, rien de plus simple :
on dira qu'il n'est pas forcé qu'un projectile passant d'un milieu moins dense dans un
milieu plus dense subisse la déviation : si ces milieux sont parfaitement fluides pour le
mouvement considéré, aucune déviation ne se produira.
Si, au contraire, on se place dans l'hypothèse de l'ondulation éthérée, l'explication
paraît à première vue plus difficile. On peut la fournir de deux façons différentes.
On peut dire tout d'abord que le rayonnement X n'est pas un mouvement ondula-
( En effet, supposons un faisceau lumineux RS émanant d'une source très éloignée, et cheminant
d'abord à travers le milieu M, puis rencontrant la surface de séparalion AB et pénétrant dans le milieu plus
dense M’. L'éloignement de la source nous permet de
regarder comme plane la petite parlie R'S' du front de R
l'onde sphérique émanant de la source, et les files de
points singuliers oscillants SS’ RR’ comme parallèles.
Lorsque le front d'onde aborde obliquement la surface,
le mouvement vibratoire de la file particulaire SS’ par-
courra des distances moins grandes que RR’ qui che-
mine encore dans le premier milieu : ainsi tandis que
le mouvement RR’ chemine jusqu'en R” en parcourant
la distance R'R” le rayon SS’ ne parcourt qu'une dis-
lance S'S” inférieure et le front d'onde devient R’S”
dans le second milieu. Ainsi, les ravons R et S pren-
nent-ils les directions nouvelles R*R””, SS”. N est
facile de démontrer que, l'angle d'incidence étant égal
à l'angle R'S'R” et langle de réfraction étant égal à
S'R"S", on a la relation
Sini_ RR” V Fig. 1.
Sin» Ss” Y y
Viet V étant les vitesses respectives de la lumière dans chaque milieu considéré.
rer
i$ ma- Ps”
_ ERAS NUS A IN
29 TI. Guilleminot et A. Zimmern.
loire périodique comme le mouvement lumineux. Une série de raisons appuient
aujourd'hui l'hypothèse émise et développée par Stokes, Wiechert, J.-J. Thomson,
d'après laquelle ce rayonnement serait formé de pulsations isolées, de perturbations
électromagnétiques de l’éther rapidement amorties, réduites peul-être à une seule onde.
On peut en second lieu dire que la théorie de Helmholtz sur la dispersion spectrale
des rayons lumineux permel de comprendre la non-réfrangibilité des rayons X en leur
supposant une longueur d'onde extrêmement petite et tout en admettant la possibilité
d'un mouvement ondulatoire entretenu.
~ D'après celle théorie, en effet, la vilesse d'un mouvement ondulatoire à travers les
milieux de densité variable n'est pas absolument indépendante de la fréquence propre à
ce rayonnement el par suile l'indice de réfraction dépend dans une certaine mesure de
celle fréquence. L'indice de réfraction augmenterait d'abord avec la fréquence dans la
gamme lumineuse puis diminuerait et pourrait se réduire à l'unité pour des fréquences
très grandes.
Dans ces conditions, la non-réfrangibililé des rayons X ne peut pas êlre considérée
comme une preuve infirmant la théorie ondulatoire, nt même comme une raison suffi-
sante pour rejeter l'hypothèse d'un mouvement ondulatoire entretenu.
$ 5. — Où peut-on trouver un criterium qui permette d'affirmer la nature des
rayons X. — Ainsi, jusqu'ici, nous n'avons pas trouvé de criterium absolu qui nous
permelte de classer les rayons X parmi les radiations vraies ou les radiations
d'émission.
Où donc trouvons-nous des signes vraiment caractéristiques de chacun de ces
groupes, des signes qui puissent nous fixer sur la nature de ces rayons A?
Faut-il les chercher dans les actions des radiations sur la malière? Non, car on
constate une remarquable similitude d'action physico-chimique entre des radiations
éminemment différentes. Ainsi les radiations ultra-violeltes du type ondulatoire ct les
radiations % du type particulaire, quand elles rencontrent la matière, se transforment
partiellement en chaleur et peuvent produire des phénomènes de luminescence, des
dissociations ioniques, des réactions atomiques; leur analogie à ce dernier point de
vue est si remarquable que l'on constate parfois qu à égalité de doses d'énergie radiante
fixée, les effets chimiques produits sont à peu près les mêmes.
Faut-il les chercher dans l'étude du régime de translation, de la vitesse ? Mais si les
mesures de Blondlot, vérifiées depuis par différents physiciens, nous ont appris que la
vilesse de propagalion des rayons X est la mêine que celle de la lumière ct des ondes
électromagnétiques en général à travers l'éther, nous savons aussi que les rayons 3 et
les rayons cathodiques, éminemment particulaires, ont des vilesses, sinon égales, du
moins à peu près du même ordre de grandeur.
Faut-il chercher une preuve de la nalure des rayons X dans les théories qui
expliquent leur mode de production? Mais, s'il est très rationnel d'admeltre que l'arrêt
brusque des électrons cathodiques contre l'anli-cathode des tubes à vide provoque une
perturbalion électromagnétique de l'éther, perlurbalion qui se propage à distance; s'il
esl non moins rationnel d'affirmer que la durée de cette perturbation est fonction de la
vilesse de ces éleclrons; si, par suite, la complexité des faisceaux de rayons X
s'explique logiquement par la complexité de la décharge cathodique que Villard a
montrée faile de décharges successives à vitesses variables; si, enfin, la relation entre
la qualité moyenne des faisceaux X étudiés ct la vilesse movenne des projectiles catho-
Sur la nature des Rayons A. 23
diques ou la différence de potentiel aux bornes du tube se trouve rigoureusement
élablie par cette hypothèse, nous n'avons pas le droit de prendre cetle série de raisons
alléchantes pour une preuve irréfulable. Nous avons plus d'un exemple, en physique,
de théories spécicuses, un jour assises sur des bases apparamment inthranlables, el
battues en brèche le lendemain.
Ml est cependant une catégorie de phénomènes qui s'imposent à nous comme
capables de décider entre les différentes hypothèses possibles. Nous voulons parler de
la polarisation, de la diffraction, des interférences.
Certes, à supposer que nous constations queles rayons X ne donnent pas lieu à leur
production nous ne pourrions pas en induire qu'ils sont des rayons d'émission : nous ne
sommes jamais sûrs, en présence d'un résultat négatif, de nous êlre placés dans les
conditions expérimentales convenables. Mais si, au contraire, nous arrivons à les provo-
quer en étudiant l'oplique des rayons A, nous aurons tout lieu de croire à la nature
ondulatoire de ce rayonnement.
Au cours de ces derniéres années de nombreux travaux ont ¿té faits sur celle ques-
tion d'un si haut intérêt scientifique : Barkla, Haga, Windt, Waller, Pohl, Kleeman,
puis tout récemment Laue, Friedrich, Knipping, de Broglie, ont apporté successivement
des résultats surprenants el inattendus. Malgré la nelleté des phénomènes enregistrés,
l'interprétation de leur production laisse encore place à la discussion et les difficultés de
cette interprélalion mérilent que nous nous y arrélions.
Nous dirons d'abord quelques mots des phénomènes de polarisation, puis nous
insisterons plus longuement sur les phénomènes d'inlerférence.
$ 6. — Polarisation des rayons X. — Barkla en 1906 (Phil. Mag., juin 1906) et Ilaga
¡Proced. Ac. Se. Amsterdam, aott 1906) ont montré que les rayons secondaires émis par
diverses substances présentent des signes révélaleurs d'une polarisation nette dans un
méridien donné. |
Le disposilif le plus facilement réalisable dont ils se sont servis est le suivant :
K est une lame de charbon qui recoil à 45" environ le rayonnement primaire R
donné par un tube à vide. Le charbon
émet abondamment des rayons secon-
daires et ces rayons sont surtout com-
posés de rayons primaires diffusés el
peu de rayons homogènes.
On fait tomber un faisceau de
ces rayons secondaires S sur un char- Fi. 2.
bon cylindro-conique C placé dans un |
manchon protecteur P muni d'un diaphragme D et convenablement disposé suivant
l'axe du faisceau S. Dans ces condilions, on observe au bout de 60 heures environ
qu'une pellicule photographique enroulée à l'intérieur de P ct appliquée contre ses
parois de manière à ne recevoir que le rayonnement lerliaire émis par le charbon C,
présente deux maxima et deux minima d'impression à 90".
Ces maxima et ces minima ne peuvent tenir qu'à une cerlaine polarisation du
rayonnement secondaire, car le charbon C est symétriquement irradié. Il est facile de
contrôler cette symétrie d'irradiation, en recucillant l'impression photographique
directe du rayonnement secondaire en H. La tache développée est parfaitement uni-
forme.
21 H. Guilleminot et A. Zimmern.
Si, au contraire, on envoyait sur C le rayonnement primaire R, on n'observerait
aucun maximum ni minimum sur la pellicule P.
Ces exptriences ont été variées, elles ont été répétées pour un nombre assez consi-
dérable de substances. Des recherches analogues faites par Bragg, Madsen, puis
Kleeman, sur les rayons secondaires donnés par les rayons y du radium, ont fourni des
résultats analogues. Mais si tous ces résultats ont été concordants, si la dissymétric du
rayonnement terliaire est évidente, il faut, si l'on veut en tirer une preuve irréfutable de
la nalure ondulatoire du rayonnement X, établir d'abord d'une façon certaine que le
phénomène produit est bien un phénomène de polarisation analogue à celui des rayons
lumineux et, en second lieu, que si le rayonnement secondaire est polarisé, ce ravonne-
ment est sûrement identique au rayonnement primaire.
En ce qui concerne ce dernier point, nous avons dit plus haut que loutes les pré-
somplions sont pour identifier ces deux rayonnements el pour considérer l'émission
secondaire non homogène comme une diffusion en milieu trouble, mais nous avons
ajouté que la preuve absolue et rigoureuse de cette déduclion n'était pas faite d'une façon
indiscutable.
Quant au premier point, nous devons avouer que, si nous sommes forcés de recon-
nailre la dissymétric de l'émission tertiaire ou, si l'on veut, la diffusion dissymétrique
des rayons secondaires en rayons tertiaires, nous avons quelques difficullés à en induire
d'une façon certaine un mécanisme qui implique exclusivement une ondulation trans-
versale. |
Nous allons voir si les phénomènes d'interférence nous offrent enfin la preuve irré-
fulable désirée.
$ 7. — Diffraction et interférences des rayons X. — On avait espéré trouver une
preuve de la nature ondulaloire des rayons X dans des phénomènes de diffraction. Ilaga
el Windt, en 1899, se sont crus sur cette voic cn obscrvant au microscope la trace pho-
tographique d'un pinceau de rayons X ayant traversé une fente triangulaire étroite.
Celle-ci présentait, en effet, à son sommet, un étalement manifeste. Mais cette singu-
larité semble relever de la formation des pénombres plus peut-être que d'une illusion
d'optique, d'un phénomène de contraste, comme l'ont prétendu Walter et Pohl. Les
recherches personnelles de ces derniers auteurs n'ont pas abouti, du reste, à mettre en
évidence un phénomène de diffraction réel. Sommerfeld cependant est arrivé Ihéori-
quement à celle conclusion que les ondes de Roentgen doivent donner des maxima
d'éclairemenl, c'est-à-dire des bandes de diffraction.
Comme il ne s'agit pas dans le cas des rayons X d'une source rigoureusement punc-
tiforme, les pénombres génent l'observation el il est bien difficile de s'assurer du
phénomène.
Toutcfois Koch, à l’aide de son microphotométre, semble avoir retrouvé des maxima
et des minima d'intensité, ce qui serait en faveur de la réalité de la diffraction, s’il était
avéré que Vappareillage est resté rigoureusement immobile (Pohl).
La question vient d'être étudiée sous une aulre face par Laue et ses collaborateurs,
Friedrich et Knipping, et, bien que l'interprétation de leurs résultats prèle encore à
quelques discussions, ceux-ci semblent bien de nalure à faire admettre définitivement la
théorie ondulatoire. Ces auteurs ont, en effet, montré que les rayons de la famille rœnt-
génienne sont susceplibles d'inlerférer. Or, un rayonnement qui inlerfére est un rayon-
nement qui présente des différences de phase, et qui est, par suite, ondulatoire.
Sur la nature des Rayons À. 25
Les phénomènes d'interférence que l'on obtient en optique ordinaire à l’aide des
réscaux de diffraction plans ou croisés exigent pour leur production un rapport défini
a
- entre la longueur d'onde 4 de la lumière à diffracter el la constante a, c'est-à-dire
l'écartement des traits du réseau.
En admettant a priori la nature électro-magnélique du rayonnement de la famille
reentgénienne et en raisonnant par analogic avec les phénomènes propres aux ondes
lumincuses, on pouvail cspérer que des phénomènes interférentiels se laisseraicnt déce-
ler à condition de pouvoir disposer pour celte recherche de réseaux dont la constante
serait d'un ordre de grandeur faiblement supérieur à celui de la longueur d'onde attri-
buée aux rayons de Ranlgen.
En d'autres termes, il fallait trouver un réseau assez petit pour rendre le phénomène
possible avec les courtes longueurs d'onde présumées des rayons X.
La valeur de celles-ci pourrait être calculée très exactement à partir de la durée T
de l'arrêt de l'électron (temps de son amortissement dans la matière de l'anticathode),
par simple analogic avec l'équation À — VT qui permet de calculer la longueur d'onde
d'une radiation connaissant la vitesse V de propagation de l'ébranlement et la période
d'oscillation T de l'électron générateur. Mais nous n'avons sur ce point que les consi-
dérations théoriques de Walter et Pohl, de Sommerfeld ct Koch qui amènent à fixer aux
environs de 107’ cm. soit 0,01 la valeur du À des rayons X. |
Rappelons à ce propos l'ordre de grandeur des plus courtes longueurs d'onde de
l'ultra-violet. Elles mesurent 0* ,1, ct sont par suile 10 000 fois plus grandes.
Le grand mérite de Laue est d’avoir songé à utiliser, en guise de réseau, des
substances cristallines auxquelles la théorie de Bravais attribue une structure réticulaire.
Formés de molécules régulièrement disposées aux nœuds de l'édifice réticulaire, el
séparées par un intervalle de 10 -* cm., les cristaux pouvaient donc, d'après ce qui vient
d'etre exposé plus haut, vis-à-vis des rayons X (À voisin de 10 * cm.), se comporter exac-
tement comme les réseaux optiques vis-à-vis de la lumière.
C'est ce que l'expérience à vérifié, apporlant du même coup une preuve expéri-
mentale tangible à la théorie de Bravais.
Une différence capitale cependant existe entre les réseaux de diffraction optiques et
le réseau de Bravais : c'est que, dans le pre-
mier cas, on n'a affaire qu'à des réseaux
simples ou croisés, c'est-à-dire à une ou
deux dimensions, tandis que les cristaux
représentent un système à trois dimen-
sions, ce qui introduit une certaine com-
plication dans les calculs et l'interprétation
des résultats.
Sous l'inspiration de Laue, ses élè-
ves Friedrich et Knipping ont réalisé le
dispositif expérimental indiqué par la
figure ».
Un fin pinceau de rayons X limité par l'obtention des images d'interférence + A. anticathode;
une série de diaphragmes traverse une lame He a A de SS
cristalline fixée sur un goniomèlre permet-
lant de réaliser une orientation convenable par rapport au faisceau incident (fig. 3).
96 H. Guilleminot et A. Zimmern.
Lorsque la lame cristalline, par exemple une lame plan parallèle d'un cristal
cubique (blende de zine), taillée perpendiculairement à un des axes principaux, est
placée normalement sur la direction du faisceau incident, on obtient sur une plaque
photographique placée à 4 millimètres en
.
ATP ARMES arrière, el après une exposition de plu-
ERR, oa A ;
DI LE ST, sieurs heures, une figure remarquable
POS: TAS O FS par sa symélric (fig. 4).
ie: SRE SERRE Aulour de l'impression centrale lais-
ay y x oe F ù ; ie > n Ai
LS à sée par le faisceau primaire s'élagent en
A, À , 2 4 y s 4
ss Y = e, LE ió cercles concentriques el avec une symé-
z $ : 7 Po , ¢ à “2 $ í L 3 \ + i
CARS Ag: © . $ À trie parfaite une série de laches particu-
ste 4 i fag lièrement intenses. Celles-ci sont vrai-
Y ` ` > $ A + $ À
i AS A T, semblablement dues à un ravonnement
- Le .
E %, . e :
i Ear E TR secondaire issu du cristal ou plus exacte-
HA ment de ses atomes el s'expliquent faci-
Fe batt lement par ce fait que la série des plans
ME ¿ traversés représente une pile de réseaux
Vi Re i élémentaires qui chacun d'eux fournissent
Fig. 4. — Expériences de Laue. Friedrich el Knipping. — Phé- des maxima d'intensité répartis sur des
nomenes d'interférences obtenus par passage dun faisceau
de rayons X à travers un réseau cristallin.
branches d'hyperbole équilatére, mais
dont la superposition amène sur cer-
tains points le renforcement, sur d'autres extinction du rayonnement.
Le rôle joué par le cristal dans la production des interférences est évident, car, si
l'on expérimente comparativement avec du sel pulvérisé el un cristal de ce sel (Friedrich
el Knipping ont fait cette expérience avec du sulfate de cuivre), on n'obtient aucun dia-
gramme dans le premier cas.
En examinant par ailleurs les taches sur des plaques de plus en plus reculées à partir
de la face d'émergence du cristal, il est facile de voir que leur surface ne change pas, ce
qui indique qu'elles sont produites par un faisceau parallèle.
De même, leur distance à partir du centre de figure croit proportionnellement à la
distance de la face d'émergence, ce qui prouve que le rayonnement est rectiligne.
Enfin la rotation ou le déplacement du cristal dans son plan ne change rien à la
constilulion des diagrammes, tandis que les taches se déplacent quand le cristal tourne
autour d'un axe normal au faisceau incident.
Ces expériences onl été répélées en France par M. de Broglie qui les a heureuse-
ment et ingénieusement complétées en utilisant les phénomènes de réflexion dont les
effels se rapprochent davantage de ceux que l'on peut prévoir avec les réseaux qua-
drillés, c'est-à-dire à deux dimensions.
Les images obtenues à l'aide d'un faisceau faiblement incliné sur la face antérieure
d'un cristal cubique (incidence rasante) rappellent de très près les images de Laue.
Norman Schaw assure avoir obtenu des phénomènes de diffraction analogues avec
les rayons y du radium frappant un cristal sous une incidence rasante. M. de Broglie a
également répélé ces expériences, mais sans grand succès, le voile produit par le
rayonnement ultra-pénétrant du radium gênant l'observation des taches.
La constatation d'interférences, si elle nous apporte un fondement solide à lexis-
tence d'un rayonnement périodique, laisse encore cependant entière la question de
leur origine
Sur la nature des Rayons X. 27
La pensée premiére que l'on peut avoir est qu'elles seraient dues à un rayonnement
fluorescent. A cet égard, la nettetéet l'absence de déviation de laches malgré les variations
dans l'état du tube au cours de chaque pose serait un argument très favorable. D'autre
part, on sail, depuis les travaux de Barkla et Sadler, que l'émission fluorescente peut
être constituée par des radiations de pénétration différente. Cela expliquerait les diffé-
rences d'intensilé des taches placées sur des cercles différents. Par contre, comment
admettre que les taches relèvent du rayonnement caractéristique alors que le carbone
n’en produit pas, et que, malgré cela, les diagrammes obtenus avec le diamant mon-
trent de très belles images d'interférence ?
D'autre part, les mesures du pouvoir de pénétration par la photométrie des taches,
avec et sans inlerposition d’un écran d'aluminium, nous montrent que, dans le cas de la
blende, Vabsorbabilité est plus faible que celle que Barkla a déterminée pour le zinc.
D'après cela, faut-il retirer aux rayons caractéristiques la production des interfé-
rences et la chercher ailleurs ?
Rien n'empêche a priori de la reporter à Panticathode elle-même.
L'existence des phénomènes de diffraction avec le carbone, le carborundum, les
cristaux organiques (de Broglie) dépourvus de rayonnement caractéristique, l'égalité
de pénélration des rayons de la blende et du diamant, la symétrie des taches autour du
faisceau primaire dans les diagrammes par transmission constituent en faveur de celte
hypothèse une présomption très défendable.
L'inégalité d'intensité de chaque série de laches situées sur des cercles différents
s'expliquerait dès lors par la propriété de Panticathode de fournir plusieurs rayonnements
caractéristiques de pénétration différente. On sait, en elfel, depuis Barkla que le platine
fournit plusieurs radiations propres.
Si donc de nouvelles expériences confirment ces présomplions, nous serions
amenés à reviser la conception pulsatoire des rayons X et à introduire parmi les
ébranlements isolés de l'éther résultant de l'arrêt brusque de Pélectron, parmi ces
impulsions disconlinues, un rayonnement périodique issu du métal de Panticatliode. Au
rayonnement primaire, considéré comme pulsatoire, se mélangeraient des oscillations
à la manière de notes musicales accompagnant un bruit.
Cerles, rien n'oblige à repousser l'existence de radiations monochromatiques
périodiques noyées dans l'émission de l'anticathode.
Un certain nombre de faits paraissent mème donner quelque crédit à celle hypothèse.
Telle est peut-être l'existence de halos se produisant indépendamment de la struc-
ture cristalline.
En faisant passer un pinceau de Rœntgen à travers des substances amorphes
comme la cire, la paraffine, Friedrich a obtenu des anneaux de diffusion, comparables
aux anneaux de diffusion de Newlon ou au halo du soleil. M. de Broghe, de son côté, en
faisant passer les rayons à travers de l’eau sucrée, de l'air liquide, de l'amidon en
batons, aurait constaté un élargissement de la tache centrale.
Rankin, en faisant passer un faisceau de rayons à travers du mica, de la fonte,
du verre, a obtenu sur une plaque photographique placée à quelque distance en arrière
un réseau de stries sombres, larges d'un demi-centimètre. En échelonnant des plaques
photographiques les unes derrière les autres, les dernières montraient parfaitement le
phénomène.
L'existence d'un rayonnement caractéristique issu de Panticathode est depuis long-
temps généralement admise. Il paraît devoir prendre naissance chaque fois que le degré
28 H. Guilleminot et 1. Zimmern.
de pénétralion du rayonnement primaire émané du métal dépasse celui du rayonnement
propre du métal. Au rayonnement primaire, déjà composite, s'ajouterait ainsi le rayon-
nement caractéristique du métal qui viendrait par suile en augmenter l'inhomogénéité.
Peut-être même n'est-il pas besoin d'admettre la production de ce rayonnement
caractéristique du métal de Fanticathode par les rayons X eux-mêmes, car, des expé-
riences de Beatty, il semble résulter, pour une anlicathode de cuivre tout au moins, que
les électrons du faisceau cathodique peuvent déjà, par eux-mêmes, pour une vitesse
suffisante, engendrer ce rayonnement caractéristique. Le pouvoir de pénétration de ce
rayonnement serait toutefois inférieur à celui des rayons X primaires qu'il accompagne.
Les interférences proviendraient-elles alors de ce rayonnement caractéristique que
le réseau cristallin isolerait el disperserait selon certaines lois?
En résumé, malgré le chemin parcouru, l'imperfection de nos connaissances et les
quelques contradictions que nous avons signalées nous obligent encore à rester sur la
réserve quant à l'édification d'une théorie valable. Trop de raisons militent actuelle-
ment en faveur de la conception ondulatoire pour que nous ne soyons pas amenés à
rejeter définitivement toute hypothèse corpusculaire. Mais malgré la précieuse contribu-
tion qu'a apportée en ces derniers temps la découverte des interférences, incontestable-
ment décisive dans ses déductions immédiates, en particulier la nature électro-magné-
tique des phénomènes, nous sommes encore trop peu renseignés sur les circonstances
de leur production, nous n'avons encore qu'une analyse trop incomplète des multiples
rayonnements qui composent la famille roentgénienne, voire même la composition
du seul faisceau primaire, pour ne pas être en définitive obligés de convenir, qu'en
l'état actuel du problème de la nature des rayons X nous n'en sommes qu’au prélude,
et commençons tout juste à en entrevoir la solution,
L'ÉLECTRICITÉ
DANS LE TRAITEMENT DE LA PARALYSIE INFANTILE
(Poliomyélite antérieure classique. — Poliomyélite épidémique.)
Par
L. DELHERM et A. LAQUERRIERE
Depuis les mémorables recherches de Duchenne de Boulogne sur « la paralysie
atrophique de l'enfance », la paralysie infantile était considérée comme une entité mor-
bide bien définie; mais dans ces dernières années, on a observé, à maintes reprises,
l'existence d'affections similaires, ayant un caractère épidémique, présentant des mani-
festations douloureuses, s'accompagnant parfois de rechutes et qui en somme s'écarlent,
par certains de leurs symptômes, de la poliomrélite classique.
Est-on en présence d'une seule affection ou de deux affections différentes ?
A l'encontre des unicistes, les dualisles estiment que la vieille conception classique
de la poliomyélite doit subsister telle qu'elle a été exposée par Duchenne; tandis que
la poliomyélite épidémique, avec ses symptômes divers, constituant à des degrés
variables des mélanges de méningite, de myélile, d'encéphalite, de névrite, etc., doit
être considérée comme une affection tout à fait distincte.
Nous n'avons pas qualité pour trancher le différend ; aussi restant sur notre terrain
nous exposerons le rôle que peut jouer l'électrolhérapic dans la forme classique, nous
dirons ensuile un mot de ce qu'on peut en attendre dans les formes anormales, quelle
que soit d'ailleurs l'opinion que l'on professe sur l'unité ou la dualité des deux affections.
POLIOMYÉLITE ANTÉRIEURE CLASSIQUE
1. — Marche de l'affection.
Période infectieuse. — La maladic peut commencer par un état infectieux plus ou
moins banal, durant lequel le plus souvent rien ne fait présager de la gravilé de
l'affection, et dont nous n avons pas à nous occuper.
Période paralytique. — Stade de début. — Au bout de quelques jours, s'installe une
paralysie flasque.
Bientot après il existe déjà des troubles des réactions électriques. Les muscles dont
les centres médullaires ont été touchés dégénèrent plus ou moins rapidement et
leurs réactions s éloignent peu à peu de la normale.
Duchenne de Boulogne, qui a examiné un enfant deux jours après l'apparition d'une
paralysie, a pu constater un affaiblissement de Vexcitabilité faradique du deltoïde et
après deux nouveaux jours l'inexcilabilité absolue.
Néanmoins un électro-diagnoslic à celle période est quelque peu précoce ; mais
impatience des parents oblige souvent à le pratiquer.
Aux environs du douzième jour, on peut constater, sur l'ensemble des régions para-
lysées qui paraissent sensiblement identiques au point de vue clinique, des différences
30 L. Delherm et A. Laquerriére.
considérables au point de vue ¿lectrique: on peut observer sur des groupes parfois lrés
voisins l’une des réactions suivantes :
1” L'absence de troubles au faradique el au galvanique ;
P L'hypoexcitabilité faradique et galvanique ;
5° La réaction de degénérescence incomplète;
4° La réaction de dégénérescence complète.
sn général les muscles ne présentant pas de troubles des réactions électriques
s'améliorent rapidement, souvent même spontanément: les cellules médullaires qui leur
correspondent n'ont subi qu'un peu d'infection, d'inhibition, ctc., et ne sont pas atteintes
de façon séricuse dans leur vitalité.
Au contraire la réaction de dégénérescence complèle indique des lésions médullaires
graves.
L'élat des muscles donnant des réponses intermédiaires & ces deux extrémes peut
ultérieurement, soil s'aggraver, soil s'améliorer, les chances d'amélioration étant d'au-
tant plus grandes que leurs réactions sont plus près de la normale.
Mais il est prudent de ne pas trop préciser encore el de dire simplement à la famille :
« Tels et tels muscles n'ont pas de troubles de la contractilité électrique; si la maladie
évolue à la manière habituelle, il est probable que ces muscles vont s'améliorer rapide-
ment. Pour les aulres muscles, il est impossible de se prononcer encore ».
Stade de régression. — Parfois, au bout de quelques jours, le plus souvent dans le
deuxième ou le troisième seplenaire, la maladie régresse d'une façon appréciable : les
muscles qui n'ont présenté que peu ou pas de troubles de la contractilité recouvrent
en totalité ou en partie leurs propriétés physiologiques.
C'est en général à celle époque de la maladie qu'on est appelé à examiner la valeur
du système neuro-musculaire.
Si, dans le cours de la première ou de la seconde semaine, l'examen ne peut donner
que des renseignements assez approximatifs, quand s'est écoulé le temps plus que
nécessaire à l'établissement de la réaction de dégénérescence, là où elle doit se pro-
duire, l'examen électrique permet de fixer, d'une facon précise, le siège des lésions, leur
intensilé el approximalivement leur marche.
Les muscles, dont l'amélioralion est accomplie ou est en train de s'effectuer, ne
présentent aucun trouble de la contractilité, ou seulement un certain degré d'hypoercila-
bilité aux deux modes de courant; souvent méme leur fonctionnement physiologique
est complètement. récupéré, alors que les réactions électriques montrent encore lexis-
tence dun certain degré d'hvpoexcilabilité.
Les muscles qui présentent de lhypocxcitabililé faradique el galvanique, sans modili-
calions qualitatives, mème lorsqu'ils sont encore paralysés, reviendront, tres probable-
ment, à l'état normal.
Les muscles alleints de réaction de dégénérescence incomplète au stade précédent ont
évolué, soil vers l'hypoercitabilité faradique el galvanique, soit vers la réaction de dégé-
nérescence complete. Mais quelques-uns peuvent se trouver encore en réaction de dégé-
nérescence tncomplèle, ce qui constitue pour eux un pronostic relativement favorable,
puisqu ils ne se sont pas acheminés vers un état plus grave.
D'autres muscles enfin présentent la réaction de dégénérescence complète. Plus ils sont
dégénérés plus 11 faut des courants intenses pour les faire contracter; leur contraction
esl très lente, il y a prédominance marquée de l'action du posilif, ele. Enfin on n'obtient
- L'Electricité dans le traitement de la paralysie infantile. 31
plus l'excitation en plaçant le tampon au point moteur; mais pour faire contracter le
muscle, il faut déplacer plus ou moins le tampon vers le tendon, létal élant d'autant
plus grave que le déplacement du point moteur est plus accentué (réaction longilu-
dinale, [luet, Doumer, Ghiladucci).
Évolution ullérieure. — Lorsqu'on laisse s'écouler des semaines et des mots, on
constate que tandis que l'aspect clinique du petit malade se modilie, les réactions élec-
lriques changent, elles aussi, dans une certaine mesure.
Si l'évolution a lieu dans le sens de l'amélioration, les muscles en dégénérescence
complète exigent pour se contracter des intensilés moins fortes, la secousse est moins
ralentie, le point moteur moins déplacé — ceux qui présentaient de la dégénérescence
incomplète se rapprochent du type de l'hypoexcilabililé faradique et galvanique, etc.
Par contre, au moins pour cerlains muscles, l'état, soil de dégénérescence partielle,
soit de dégénérescence complete, se maintient indéfiniment slationnaire.
Enfin l'état de certains muscles s'aggrave : il faut utiliser des intensilés de plus en
plus élevées: quelle que soit la force de l'excilation il n'y a pas de contraction : nous
avons vu récemment un toul jeune homme qui, quelques mois après le débul de sa
maladie, avail une inexcilabilité absolue des muscles du groupe antéro-externe de la
jambe.
Lxpérimentalement, Bordet et Danulescu ont observé chez le singe des réactions
analogues.
Période de déformation. — Toute la région atletute par la paralysie subit un arrél
de développement d'autant plus grave que l'enfant est plus jeune ; les articulations sont
déformées el ballantes, la jambe ou le bras peuvent être mobilisés en tous sens
(membres de polichinelle).
Les muscles sains ou moins touchés se rétractent; la main bote, le pied bot se
constituent.
La peau devient le siège de troubles trophiques. L'exeitabilité électrique des
muscles n'est pas, à celte période, très différente de celle qu'on a constatée dans la
période précédente. Certains muscles se sont améliorés, la plupart sont dans un élal
stationnaire.
Il. — Pronostic.
Sans doute divers symptômes cliniques permettent d'élablir le pronoslic, en par-
ticulier on peut chercher à faire contracter volontairement les muscles, pendant qu'on
place un doigt sur le corps musculaire, ou sur le tendon à l'endroit où il est plus acces-
sible,
On a ainsi des renseignements assez précis, ainsi du reste que Duchenne l'avail
indiqué, il y a déjà longtemps; mais cetle exploration est tout à fait difficile, sinon
impossible chez les sujets trop jeunes, indociles, inaltentifs, et partant exécutant mal
le mouvement précis qu'on leur demande d'effectuer. En outre, si ce procédé permet
de voir si un muscle est bon ou mauvais, il ne précise pas les élats intermédiaires.
Seul, l'électrodiagnoslic permel d'apprécier la valeur musculaire avec beaucoup
Plus de précision.
« La gravité du pronostic, dit Duchenne, cst en raison du degré d'atrophie el
d'alléralion graisseuse des muscles paralysés ; or, la connaissance de ce degré ne peul
32 L. Delherm et A. Laquerrière.
être obtenue que par l'exploration électrique neuro-musculaire. Plus la contractilité et
la sensibilité d'un muscle paralysé sont diminuées, plus ce dernier s'alrophie, plus
Valtération de sa nutrition est rapide. »
Les perfectionnements de l'électrodiagnostic réalisés depuis Duchenne n'ont fail
que préciser la formule que ce maitre avait donnée. Les muscles qui conservent leur
excilabililé normale ne présenteront que des troubles passagers ou légers; ceux qui
sont atteints de R D partielle sont moyennement touchés; ceux qui ont de la réaction
de dégénérescence complèle évolueront vers une atrophie marquée.
Mais il ne faut jamais s'en tenir à un seul électrodiagnostic, il est indispensable de
faire, de temps à autre, une nouvelle exploration et, pour notre part, voici comment
nous avons l'habitude de procéder :
Après un premier examen, nous soignons ou faisons soigner le malade pendant
deux ou trois mois environ, el nous procédons alors à une nouvelle exploration.
Chaque fois, nous notons soigneusement el aussi rigoureusement que possible
l'intensité nécessaire; la forme de la contraction qui devient plus lente reste station-
naire, tend à devenir plus brusque; l'inversion qui persiste ou tend à l'égalité; le
siège du point moteur déplacé, qui tend ou non à se rapprocher du point moteur
normal, ctc., elc.
Nous comparons ensuile ces notes avec l'électrodiagnostic fait antéricurement el
nous avons, en quelque sorte, pour chaque muscle, une courbe d'évolulion. C'est sur-
lout cetle courbe d'évolution qui nous paraît inléressante pour établir le pronostic.
Au bout de quelques mois, lorsque, bien entenlu, un trailement rationnel est
régulièrement suivi, on est à peu près fixé sur la valeur future de chaque muscle.
Des soins appropriés peuvent, du reste, modifier sensiblement le pronostic et nous
pouvons dire, d'après notre pratique personnelle, qu'il est exceptionnel que les enfants
soignés régulièrement, d'une façon convenable par l'électricité et les autres agents
usuels, n'en aient pas toujours retiré un bénéfice, souvent très appréciable.
La gravilé du pronostic dépend encore moins du nombre des muscles atteints que
de leur importance fonctionnelle; en particulier, dit Duchenne, le pied est moins
déformé, les fonctions du membre inférieur sont moins compromises par une atrophic
complèle des muscles du pied que par la paralysie de certains d'entre cux.
Sans doute, l'exploration exacte des nerfs “el des muscles est, parfois, entourée
de grandes difficultés, car les petils enfants sont loin de conserver cette immobilité si
nécessaire à l'examen électrique; d'autre part, la présence d'épaisses couches adi-
peuses, recouvrant de petits muscles atrophiés, nécessite des intensités fortes qui
augmentent encore les cris el les mouvements de l'enfant.
Souvent on appréciera davantage la contraction musculaire par le toucher que
par la vue. Enfin, pour éviler les diffusions, il sera préférable d'employer, aussi bien
pour le faradique que pour le galvanique, la méthode bipolaire.
lll. — Généralités sur les divers traitements de la paralysie infantile.
Sil est une maladie dans laquelle il faut être éclectique au point de vue thérapeu-
tique, c'est bien la paralysie infantile; mais encore est-il nécessaire que chaque traile-
ment vienne prendre dans l'ensemble la place qui lui est due pendant le temps néces-
Sure.
Or trop souvent, les malades, au gré des influences du moment, vont du médecin
L Electricite dans le traitement de la Paralysie infantile. 33
à Porthopédiste, de l'électricien au chirurgien ou au masseur, sans que les efforts que
peuvent faire les différents spécialistes soient coordonnés d'une facon convenable.
Deux dangers menacent le petit paralytique : le nihilisme ou Panarchisme théra-
peulique.
Le nihilisme thérapeutique, malgré les efforts de Duchenne, d'Onimus et Legros,
de Erb, etc., a régné en maitre jusqué dans ces dernières années; on se croyail quitte
envers ses malades, en leur faisant faire quelques frictions, en leur faisant prendre
quelques bains salés, voire même quelques massages ou de « bonnes » faradisations
aussi irrationnelles, parce que faites sur des. muscles cn RD, que douloureuses et mal
Lolérées.
L’anarchisme ulilise les divers traitements d'une façon irralionnelle. Si le massage,
par exemple, est très bon pour agir sur la nutrition générale du membre, il est
impuissant à faire contracter les muscles paralysés en réaction de dégénérescence;
aussi, son insuffisance est notoire lorsqu'il est employé seul. 11 en est de même de
la mobilisation.
Nous en dirons tout autant de l'électricité : si, parce que seule elle peut, en dehors
de la volonté, faire contracter les muscles en réaction de dégénérescence, elle doit
avoir un rôle capilal dans le traitement des paralysies graves, elle ne saurait constituer
toute la thérapeutique de l'affection.
Le trailcment de la paralysie infantile doit donc ètre varié et adéquat à chaque cas
parliculier. On peut, néanmoins, en poser lez indications générales, en disant qu'il est
bon d'agir : |
1° Sur la nutrition générale du membre, par le massage, les bains salés, la thermo-
pénétration, l'air chaud, la lumière, la cure solaire, le courant continu;
2° Sur les centres, par les bains de mer, les eaux de Salies ou de Bourbonne, etc.,
par le courant galvanique sur la moelle ;
5° Sur le muscle lui-mème, par l'action gymastique : c'est le mouvement qui
constitue l'excilant physiologique par excellence du muscle el par voie réflexe de la
moelle. Le massage, la mobilisation, le mouvement actif peuvent être sans doule
uliles, mais c'est ici que l'électricité constitue la base du traitement, puisque, scule, elle
peut faire contracter le muscle dégénéré ;
4° Sur le maintien d'une bonne attilude, par un appareil léger et simple ;
3” Enfin, quand il convient, de le faire, par des interventions chirurgicales cura-
lives (anastomoses nerveuses, transplantation ou anastomose tendineuse) ou palliatives
(prothèse interne ou externe).
On voit la variélé des ressources thérapeutiques dont on dispose; chacune d'elles
devra être discutée avec soin dans chaque cas parliculier, et dosée judicieusement.
IV. — Le traitement électrique.
Galvanisation rachidienne. — Certains auteurs recommandent de pratiquer la galva-
nisalion de la moelle, aussitôt que faire se peut.
Erb, en particulier, dit : « S'il s'agit de très petits foyers inflammatoires, plus le
traitement aura été commencé de bonne heure, plus on aura de chances de dompter la
maladie, de sauver ce qui ne sera pas encore complètement perdu; de préserver Îles
| all
e)
34 L. Delherm et 1. Laquerrière.
éléments nerveux qui ne sont encore qu’à demi dégénérés d'une complète destruction. »
Larat, qui a une très grande expérience de cette affection, Lewis Jones, Doumer,
Marqués, Fontana, estiment que la galvanisation précoce peut être utile ; Albert Weil
ne la conseille pas et nous n'en sommes guère partisans, néanmoins en voici la tech-
nique succincte :
Si la paralysie est localisée aux membres supérieurs, on peut placer une électrode
positive sur la région correspondant au renflement cervical, et une autre électrode
reliée au négatif au devant de la poitrine ; le courant, établi lentement, sans secousses,
est porté à 3, 6, 10, 15 millis, cl même davantage. La durée de Papplication peut être
de quelques minutes à 20 minutes; on peut la porter, plus rarement, d'après Huet, à
une demi-heure. Les séances peuvent être tri-hebdomadaires.
Quand on désire électriser le renflement lombaire, on procède de la même façon, en
mettant une plaque au niveau de la région dorso-lombaire et une autre sur l'abdomen.
Toutes les combinaisons sont, du resle, possibles, et l'on peut, s'il s'agit d'électriser
à la fois le renflement supérieur et le renflement inférieur, placer une électrode lombaire
et une électrode cervicale, reliées par des fils bifurqués entre eux; alors que deux autres
électrodes, placées respectivement sur le sternum el sur l'abdomen, sont reliées, par
deux fils, à l’autre pôle.
Électrisation des nerfs et des muscles. — Certains auteurs préconisent l'électrisation
des muscles et des nerfs, aussitôt que possible, après le début de l'affection.
D'autres, à la suite de Duchenne, commencent le traitement 3 ou 4 semaines seule-
ment après la disparition de la fièvre.
Personnellement, nous estimons qu'il y a licu d’atlendre la fin de l’évolution dégt-
nérative des nerfs et des muscles, c'est-à-dire du 15° jour au 50* environ.
1° Au début. — C'est à l'action trophique du courant galvanique qu'il faut avoir
recours. | a
S'il s'agit du membre supérieur, on applique une électrode au niveau de la nuque; on
la relie au pôle positif; on enveloppe l'avant-bras et la main dans une gaine de tissu
hydrophile dont Vélectrode est reliée au pôle négalif d'une batterie; on fait passer un
courant de 10 à 15 millis, pendant 10 à 20 minutes. A la rigueur, on peut renverser de
temps à autre le courant, en ramenant à zéro l'intensité.
Pour le membre inférieur, on ulilise une technique identique en plaçant une
électrode au pied, l'autre au siège ou aux lombes.
Certains auteurs remplacent les électrodes des mains et des pieds par un pédiluve
ou un maniluve. Nous préférons le système indiqué plus haut, parce que la répartilion
du courant est bien plus régulière el aussi parce que l'enfant peut bouger, se déplacer,
sans rien modifier, à condition que les électrodes soient bien fixées.
2° Aussildt que possible, il y a lieu d'utiliser l'action gymnastique du courant.
Pour cela, il est indispensable de faire un électro-diagnoslic préalable, qui montre
à quelle forme de courant le muscle réagit le micux.
A. Muscles en réaction de dégénérescence. — Dans ce cas particulier, seule Pélectri-
cité est capable de produire la contraction musculaire à l'exclusion de tout autre agent
physique.
Tout à fail au début, nous conseillons de :
l° Faire une application de courant continu comme il vient d’être dit;
2" Déterminer ensuite par l'excitation électrique des contractions musculaires.
L Electricité dans le traitement de la Paralyste infantile. 35
Cette excitalion peut en certains cas, quand l’état des différents muscles est sensi-
blement comparable, être pratiquée globalement.
Quand au contraire les groupes musculaires sont inégalement atteints, il y a gros
intérêt à localiser l'excitation : en effet, avec une excitation globale, les muscles les plus
atteints ne se contractent pas, ou se contractent très peu, tandis que les moins malades
exéculent au contraire un exercice sérieux; l'action thérapeutique est done surtout
Fiz. 1. — Application avec inlensité graduée sur chaque groupe musculaire el courant ondale.
marquée sur les organes les moins atteints, et il peut parfois en résulter une augmen-
tation des altitudes vicieuses.
Aussi, est-il bon de chercher le système le meilleur pour bien faire contracter
chacun des muscles visés. i
Suivant les cas, on peut ou bien porter successivement Vélectrode active sur
chacun des muscles ou encore porter les deux électrodes sur le même muscle si l'hypo-
excitabilité est telle qu'en le soumellant à une électrisation monopolaire on n'obtient
guère que des contractions des muscles voisins ou des antagonistes par diffusion du
courant.
Dans la plupart des cas, nous recommandons d'employer un tableau de distribution
analogue à celui construit par le professeur Bergonié pour son traitement de l'obésité.
On utilise plusieurs électrodes : chacune d'elles étant placée sur un muscle ou sur un
groupe musculaire, un rhéostat permet de donner à son niveau l'intensilé nécessaire. On
peut ainsi obtenir un bon travail de tous les muscles, mais les muscles travaillent simul-
tanément, ce qui raccourcit le temps total d'application.
36 L. Delherm et A. Laquerriére.
Aclucllement, en effet, Lous les auteurs sont d'accord pour augmenter notablement
la durée des séances qui autrefois étail considérée comme suffisante au bout de dix à
quinze minutes : le P" Bergonié, Albert Weil, Zimmern el Bordet en particulier, préco-
nisent des séances longues. Il devient impossible dans ces conditions de faire des
applications successives à lous les muscles atteints, la patience du petit malade serait
vite épuisée.
Pour nous, afin d'avoir un appareil éventuellement transportable, nous avons fait
construire une simple planchette (fig. 1) portant quatre résistances el quatre bornes
reliées à l'un des pôles de la source, l'autre pôle de la source allant à une grande
électrode indifférente; avec celte planchette, nous pouvons éleclriser quatre groupes
musculaires dont l'excitabilité est différente (fig. 2). En pratique d'ailleurs, si l'on avail
à en électriser un plus grand nombre, il
serait facile après quelques tâtonnements
de classer les divers muscles malades en
quatre calégories; les muscles de chaque
à calégorie ayant une excilabilité à peu près
identique seraient reliés par un cordon
bifurqué ou trifurqué à la même borne de
A =
RGEIFFE A PARIS — apparel: | |
Fig. 2. — Schéma de la planchette de distribution. Si l'on est obligé de pratiquer Vexci-
tation bipolaire, on remplace l'électrode
indifférente unique par une série d'électrodes toutes reliées à l'un des pôles de la
source et placées chacune sur un des muscles; sur chacun de ces mémes muscles, on
place une deuxième électrode venant de l'autre pôle par l'intermédiaire d'un des rhéos-
tats de la planchette.
En procédant ainsi, on peut électriser tous les muscles d'une façon convenable sans
prolonger démesurément la séance.
Il faut naturellement employer le galvanique, puisque c'est lui seul qui est capable
de donner des contrac-
tions en raison de Pétat du A!
muscle. NW
Il est préférable d'uti-
liser un courant continu
rythmé par un métronome,
de préférence inverseur,
afin d'atlénuer le plus pos-
sible les effets électrolyti-
ques sur la peau.
Cependant, dans cer-
tains cas, le muscle très nt
dégénéré réagit mieux à un Dose sens ses ne nou
courant progressivement Fig. 5. — Schéma de Fondulenr d'Arsonval (modèle Laquerritre).
,
5
t
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1
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po. — MA @ee we ew o a»
= ee =.)
(et rapidement) croissant
qu'à un choc brusque. De plus, il arrive quelquefois qu'en utilisant un courant ondulé,
on localise mieux l'action gymnastique au muscle malade qui se contracte sous cette
excilalion lente alors que ses voisins moins atteints réagissent, cux, beaucoup mieux
au choc brusque. Bref, Félectrothérapeute ayant une installation complète, fera bien
L’ Electricité dans le traitement de la Paralysie infantile. 37
de vérifier comment son petit malade répond aux excitations fournies par un ondu-
leur afin d'utiliser cet instrument le cas échéant. - |
L’onduleur que nous conseillons, parce qu'il ondule bien tous les courants et parce
qu'il estsimple et robuste, est l’onduleur de d'Arsonval; mais cet appareil ne fournit que
du courant de même sens, FORMES pes COURANTS
aussi il est préférable d'em- Me ce D dE
ployer le modèle d'Arson-
val modifié par Laquerrière
(fig. 5): l'une des modifica-
tions consiste en effet en ceci
que l'on peut obtenir un cou-
rant ondulé et inversé, ce qui
permet de ménager lépi-
derme (fig. #).
Enfin on peul, dans cer-
tains cas, se bien trouver de
l'emploi simultané de deux : | E a
courants galvaniques > lun Fig. 4. — Courbes des courants fournis par l'onduleur d'Arsonval,
. (modèle Laquerricre).
étant desliné à augmenter la
galvanotonicité musculaire, ce qui permel au second de provoquer les contractions
avec une intensité moindre (application galvano-galvanique Babinski, Delherm, Jar-
kowski).
En résumé, l'application de l'exercice musculaire électrique sera une affaire de
talonnement; le médecin cherchera dans chaque cas particulier la meilleure manière de
placer les électrodes pour chaque muscle, ct de les disposer sur les différentes régions;
il cherchera la meilleure forme de courant à utiliser, la manière la plus efficace de
répartir les polarités, etc. |
Pour la direction générale du traitement il commencera par faire des excilations
faibles en séances courtes, puis il poussera l'intensité jusqu'à obtenir des contractions
bien visibles, il augmentera ensuite la durée de la séance de gymnastique électrique.
Enfin, quand il arrivera à faire cette gymnastique durant au moins une demi-heure, 11
pourra parfois supprimer la séance préalable de courant constant.
La répétition des séances sera réglée par l'état de l’épiderme; s'il est possible, on
fera une application quotidienne; si au contraire la peau s'irrite, on n’électrisera que tous
les deux jours. En tout cas, on ne doit jamais provoquer de sensation de fatigue.
B. Muscles ayant perdu leur contractilité. — Dans les paralysies anciennes, ou très
graves, il peut se faire que les muscles aient perdu toute excitabililé.
ll est inutile d'utiliser l'action gymnastique du courant; il faut employer l’action
vaso-motrice el trophique, en appliquant une plaque dans le dos et une autre à l'extré-
mité du membre, suivant la technique que nous avons décrite plus haut.
On peut faire suivre cette application de quelques secousses, dans le but de faciliter
la circulation dans le membre. |
C. Muscles qui ne présentent pas de réaction de dégénérescence. — C'est le courant
faradique qui convient le mieux dans ce cas; mais comme les poliomyélites légères sont
l'exception, on a rarement l'occasion de l'utiliser au début.
Par contre on peut, avec fruit, faradiser les muscles qui n'ont pas été atteints par
38 © L. Delherm et A. Laquerriere.
la paralysie ou qui. avant élé très peu atteints, sont atrophiés par suite de l'absence du
fonclionnement du membre (fessiers, muscle de la cuisse dans une paralysie du groupe
antéro-exlerne). Pour de tels muscles, il est bon d'employer aussi le massage, la mobi-
lisation, les exercices, la rééducation des mouvements, etc.
Au début, on utilize le courant faradique à interruptions espacées, en séances de
10 à 15 minutes : soit sous forme monopolaire, soit sous forme bipolaire.
Plus tard, on emploie le courant rythmé, la faradisalion ondulée: enfin, mais très
tardivement, et s'il y a lieu, l'électro-mécanothérapie.
D. Applications pour la nutrition générale du membre. — Il faut soigner non seulement
les muscles paralvsés, mais le membre tout entier, ct, pour combattre les troubles cir-
culatoires et trophiques, qui sont si fréquents au cours des paralysies infantiles, tant
soil peu graves, il faut réchauffer le membre.
On peut y parvenir par des procédés divers. Nous avons vu, en particulier, M. le
P" Bergonié, envelopper pendant la séance d'électrisation, el aussi plusieurs fois dans
la journée, le membre malade dans des tissus chauffants. On peut utiliser le bain de
lumière et aussi, quand c'est possible, la thermo-pénélration.
ll ne faut pas considérer ces traitements comme un accessoire. Personnellement,
nous pensons que, sans avoir l'importance de la gymnastique électrique, ces diverses
modalités, qui ont pour but de faciliter la circulation dans un membre, agissent sur la
trophicité générale et sont appelées à rendre de très grands services.
V. — Conduite générale du traitement; ses résultats.
Sans doute l'électricité ne peut guérir ce qui est inguérissable, mais il est rare
qu'une paralysie infantile, traitée d'une façon rationnelle pendant le temps nécessaire,
c'est-à-dire pendant des mois et des années, ne soit pas améliorée souvent dans une
large mesure. | |
Certains médecins n'ajoutent pas foi à son efficacité, mais, en dehors bien entendu
des cas trop graves pour être amendés, il faudrait savoir comment furent faites les
électrisalions d'après lesquelles ils jugent, car il n’est pas rare de voir conseiller la
faradisation sur des muscles en élat de RD complèle, ou de voir apprécier le traitement
sur un essai de galvanisation effectué pendant quelques semaines.
Si, dans le traitement de la paralysie infantile, Vélectrothérapie n'a pas une aussi
grande valeur que celle que pensait pouvoir lui attribuer Duchenne de Boulogne, elle
en a pourtant une très appréciable.
A l'heure actuelle, tout le monde est d'accord pour estimer que l'électrisation rend
des services très réels, bien que, comme le recommande Erb, il faille être modeste dans
les espérances relativement au résullat de la cure, et circonspect à l'égard du malade et
de ses proches. |
Même quand on est appelé à trailer des paralysies anciennes et qui n'ont été soumises
qu'imparfailement ou pas du lout au traitement électrique, on peut néanmoins espérer
encore obtenir des améliorations. D'ailleurs, Charcot a remarqué que, même dans des
cas invélérés de poliomyélite, on peut voir la restauralion de muscles réduits à un
petit volume, et qui avaient beaucoup de peine à se contracter sous l'action du courant
électrique. Gilardueci, sur 50 muscles qui présentaient seulement la réaction à distance,
a pu constater l'amélioration dans 21.
L Electricité dans le traitement de la Paralysie infantile. 39
Nous avons eu l’occasion, à l'hôpital, pendant dix ans, d'examiner et soigner de
nombreuses paralysies infantiles, nous avons observé, d'une façon courante, que les
enfants qui nous étaient conduits régulièrement ne cessaient de progresser.
C'était d'abord la possibilité de faire mieux quelques mouvements dans la position
couchée ou dans le bain; c'était ensuite l'augmentation de ces mouvements en ampli-
tude et en précision; puis des ébauches de mouvements nouveaux venaient s’ajouter
aux précédents. L'enfant parvenait enfin à se tenir debout, soutenu par ses parents ou
accolé à un meuble; il ébauchait quelques exercices de marche, toujours soutenu, ou
des mouvements plus complexes des membres supérieurs, etc.
Sans doute il est difficile de dire dans quelle mesure on peut approcher de la répa-
ration complète sur laquelle il faut rarement compiler, mais la phrase qui revient souvent
dans la bouche des parents est « l'enfant ne cesse de progresser ».
Tant qu'il y a progrès il convient de continucr l'électrisation, pendant des années,
s’il le faut et c'est la règle. Avec Zimmern nous estimons qu'on est seulement en droit
de l’arrêler lorsque depuis un an on n’a plus aucune modification favorable.
La longueur de ce traitement, la répétition des séances sont souvent un obstacle à
ce qu'on l'effectue régulièrement.
Aussi, la question s est posée s'il ne serait pas préférable de faire effectuer l'électri-
sation dans la famille.
Nous pensons qu'en général il ne faut pas lui confier le soin de faire contracter les
muscles, ce qui est trop difficile à exécuter correctement; aussi, doit-on se borner en
général à prescrire seulement la galvanisation constante (action trophique).
Cependant, dans certains cas; on peut faire acheter aux parents les appareils néces-
saires et, après avoir réglé la technique, leur faire exécuter le traitement sous ses yeux;
ensuite, quand ils ont bien appris la technique, leur en laisser faire l'application chez
eux, à condition que le médecin électricien fera faire de temps à autre une séance devant
lui, pour voir si ses prescriptions sont suivies fidèlement. Cette précaution est très
importante si on ne veut pas s exposer à laisser électriser les muscles voisins ou anta-
gonistes. Lu
Tous les deux ou trois mois, il faut procéder à un nouvel électro-diagnostic, qui
permet de poser, s’il y a lieu, de nouvelles indications; d'agir moins sur tel muscle,
davantage sur tel autre, de constater les progrès réalisés.
Peut-être, aussi, comme le demandent Zimmern et Bordet, pourrait-on, à Paris,
par exemple, instiluer une organisation hospitalière, avec un personnel familiarisé, spé-
cialement affecté au traitement des paralysies infantiles.
Bien entendu, il ne faut pas négliger l'utilisation du massage, de l'air chaud, des
bains chlorurés sodiques, et enfin, surtout dès que les muscles ont repris un peu de
vigueur, l'exécution de certains mouvements, comme le recommande Lance au moyen de
jeux qui constitucnt toule une mécanothérapie pour enfants (lancer une balle, jouer du
tambour, s'exercer à marcher en poussant une chaise devant soi, ensuite avec deux
béquilles ou de longues cannes, etc).
À quel moment doit-on tenter les interventions chirurgicales?
On ne doit le faire qu'après avoir utilisé pendant longtemps les procédés médicaux,
et Leroy des Barres conseille, avant d'opérer, de traiter médicalement pendant 18 mois
à 2 ans environ.
Il faut donc laisser au traitement médical, sauf exception, la possibilité de donner
son maximum de résultat : les avantages en sont, du reste, très appréciables au point de
fo | L. Delherm et A. Laquerriere.
vue de Pintervention, car le chirurgien a tout intérêt à opérer sur des muscles ct des
nerfs qui sont dans le meilleur état fonctionnel et trophique possible.
Avant d'opérer, il est une règle, qui n'est malheureusement pas suffisamment
suivie, et dont on ne devrail jamais- du reste se départir, c'est de procéder loujours à un
électro-diagnostie préalable qui renseignera le chirurgien sur la valeur actuelle de tel ou
tel muscle el aussi, éventuellement, sa valeur dans l'avenir.
L’électro-diagnostic aide à établir les limites de l'intervention et les résultats qu'on
est en droit d'en attendre. C'est une des garanties dont s'entourent Mencière et Pié-
chaud qui disent que la chirurgie des difformités paralytiques repose tout entière sur
l'appréciation exacte de létat électrique des muscles
LES POLIOMYÉLITES: EPIDEMIQUES
Dans la paralysie infantile classique, tant soit peu sérieuse, on trouve toujours, pour
ainsi dire, un muscle ou un groupe musculaire en réaction de dégénérescence persis-
tanle, signe que les cornes antérieures sont touchées profondément. Cette réaction de
dégénérescence définitive ou de très longue durée nécessite un traitement prolongé qui
donne des résultats plus ou moins marqués et souvent très péniblement acquis.
Les poliomyélites épidémiques peuvent cliniquement se présenter avec l'aspect des
poliomyélites classiques au point de vue des phénomènes paralyliques, mais comporter
des différences au point de vue électrique.
On y rencontre également la réaction de dégénérescence aussi absolue dans ses
conséquences que dans les cas de poliomyélile classique. |
Mais il est plus fréquent d'observer des sujets qui présentent la réaction de dégé-
nérescence et se comportent néanmoins comme s'ils étaient atteints d'une névrite grave
ou moyenne au point de vue de l'évolution ultérieure.
Enfin, il n'est pas rare de voir d'autres sujels qui ne diffèrent guère cliniquement
des précédents et qui ont des réactions électriques plus atténuées : inexcitabilité fara-
dique, hypoexcitabilité galvanique; ou même simple diminution aux deux modes d'exci-
talion el se comportent comme des paralysies diphtériques.
I] semble donc qu'on rencontre dans cerlaines poliomyéliles épidémiques des
formes moins graves el sur lesquelles on a plus d'action par une thérapeutique appropriée que
dans la paralysie classique ainsi que, Albert Weil en particulier, d'autres auteurs et
nous-mêmes avons eu l'occasion d'en publier des cas.
La notion qu à côté de la poliomyélite classique grave il peut y avoir des paralysies
moins sévéres, plus facilement amendables et même de nature à guérir complètement,
fail acquérir aux agents physiques el, en particulier à l'électricité, une importance plus
grande dans le traitement des cas qui sont groupés sous le nom de « paralysie
infantile ».
Au début du (railement, sans hésiter, c'est au courant constant, à intensilé tolé-
rable, qu'il faut donner le choix quand il existe des douleurs:
Plus tard, on doit faire des interruptions galvaniques ou faradiques, du faradique
ondulé, de Pélectro-mécanothérapie en se conformant aux indications et aux techniques
formulées pour la paralvsie infantile classique.
REVUE DES CONGRÈS
XXVI" CONGRÈS FRANÇAIS DE CHIRURGIE
Paris, 6-11 Octobre 1913 |
Au dernier congrès de chirurgie, deux questions intéressant les radiologistes ont
été traitées, à l’occasion des deux rapports de MM. Demoulin et Pierre Duval.
Dans son Rapport sur les lésions du crâne par les armes à feu (11 oct. 1913, p. 449-456),
M. Demoutin, chirurgien de l'hôpital Boucicaut, insiste sur deux points :
4° L'étude radiologique des esquilles ;
2° La téléradiographie.
1° Pour les esquilles, elles se réduisent en général à de petites lames osseuses très
minces, placées entre les parois latérales du crane, qui, elles, très épaisses, absorbent
une grande partie du rayonnement, font des ombres très marquées et font disparaître
facilement les pénombres dues à l'esquille. Qu'il soit des esquilles visibles, le fait n'est
pas douteux. Mais il faut savoir qu'il est exceptionnel. Donc si la radiographie ne pré-
sente pas d'ombres esquilleuses, on n'a pas le droit de conclure à leur absence.
2 Pour les méthodes radiologiques il est utile de combiner la radiographie et sur-
tout la téléradiographie à la radioscopie quand le chirurgien cherche à déterminer la
distance qui sépare un corps étranger intracranien d'un point déterminé de la surface
du crâne. |
Avec la téléradiographie, on peut regarder les rayons qui passent par les os du crâne,
en avant el en arrière du corps étranger, comme très sensiblement normaux : on évite
ainsi les erreurs de localisalion dues à la radiographie ordinaire. Ces téléradiographies
doivent être faites de face et de profil.
I] peut être intéressant de faire une téléradiographie stéréoscopique, pour juger de
la profondeur de la balle et la localiser à gauche ou à droite de la ligne médiane, dans
les cas où la radiographie de face ne peut être faite, à cause de l’état du blessé et où la
radiographie de profil est seule possible.
A l’occasion de son Rapport sur les affections chirurgicales du colon pelvien, M. PIERRE
DuvaL, dans un chapitre de radio-diagnostic, rappelle les deux méthodes d'examen :
méthode haute, on examine le colon au fur et à mesure de son remplissage après un repas
de bismuth — méthode basse, sous le contrôle de l'écran, on donne un lavement d'huile
bismuthée dont on suit la progression à travers tout le colon jusqu'au cæcum. Ces
deux méthodes ne sont nullement antagonistes, mais il semble que la méthode basse du
lavement s'impose comme premier temps d'examen, par sa rapidité el la précision des
renseignements obtenus et que la méthode haute ne soit que complémentaire du lave-
ment bismuthé pour parfaire le diagnostic.
Après l'examen du malade couché, il convient de pratiquer l'examen du malade
42 Revue des Congrés.
debout afin de constater les changements possibles de formes et de rapports dans ces
deux positions.
L'emploi du lavement bismuthé permet de faire le diagnostic de sténose et aussi
d'en préciser le siège sur tel ou tel point du colon ilio-pelvien. Mais il faut savoir que
l'absence d'arrêt du lavement bismuthé dans le colon ne permet pas toujours de porter
le diagnostic de slénose el, pour être exceptionnel, le fait doit être cilé. On peut même,
en faisant changer le malade de position, diagnostiquer parfois une sténose par com-
pression d'un organe volsin.
Les coudures permanentes peuvent se traduire par un arrét brusque du lavement,
mais généralement le bismuth finit par passer.
Les allongements du colon pelvien sont fréquents. Ces allongements ne s'accom-
pagnent pas en général d'augmentation du calibre, sauf dans la maladie de Hirschprung.
Les rayons X donnent alors, sujet deboul, une image comparable à l'hydro-pneumo-
thorax. | | - |
Les rétrécissements peuvent s'étendre à une grande partie du colon pelvien (corde
colique) ou être localisés en un point (rétrécissements syphilitiques). Dans le rétrécis-
sement syphilitique, le lavement passe mais donne à l'intestin un aspecten sablier.
Les spasmes du colon ilio-pelvien sont rarement observés, et les ptoses sont excep-
tionnelles. Les adhérences se traduisent, sur l'écran, par l'absence de mobilité du
segment ilio-pelvien, pendant la palpation directe, les mouvements respiratoires forcés,
le passage à la stalion debout : le diagnostic radiologique en est très difficile.
La pneumocolie se rencontre à la fin du colon iliaque, à son union avec le colon
descendant.
PauL AUBOURG.
| LA RADIOGRAPHIE
AU CONGRÈS DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE D'UROLOGIE
Paris, Octobre 1913
Dès l’apparition des rayons X comme moyen de diagnostic, les urologues tendi-
rent des bras largement ouverts à la nouvelle méthode d'exploration. Avec les perfec-
tionnements progressifs de la radiographie, le diagnostic et le traitement des lithiases
urinaires se sont transformés. Aujourd'hui, dans l'immense majorité des cas, une con-
naissance très précise de l'aspect radiologique de l'arbre urinaire est le prélude de toute
exploralion clinique et instrumentale. Un urologue, véritablement digne de ce nom,
ne s'aviserajt plus, sauf le cas d'extrême urgence, d'intervenir chez un lithiasique qui
n'aurait pas élé radiographié.
Bien que la radiographie ait un droit de cité établi en urologie, il reste encore quel-
ques problèmes à élucider. Chaque année, un certain nombre de communications vien-
nent augmenter l'étendue de nos connaissances radiologiques, ct préciser leurs portées
thérapeutiques.
Au dernier congrès, M. Belot, avec le langage clair et précis que nous lui connais-
sons, a résumé avec beaucoup d'entrain l'ensemble de nos connaissances sur la radio-
La Radiographie au Congrés d Urologie. 43
graphie appliquée à la recherche des calculs du rein. De superbes projections ont permis
aux membres du congrès de suivre l'exposition des opinions émises. Parmi les calculs
du rein, il en existe de très visibles ; mais il faut ajouter immédiatement qu'il arrive
d'en rencontrer d'autres peu visibles ou même pas visibles du tout. Le diagnostic radio-
graphique est sous la dépendance de la composition et de la structure du calcul. Si le
calcul est plus opaque aux rayons X que les lissus ambiants, il laissera une ombre plus
ou moins visible. Si au contraire Popacité du calcul est égale ou sensiblement égale à
celle des tissus voisins, celle-ci ne donnera naissance à aucune ombre reconnaissable
sur la plaque. |
La technique joue aussi un rôle important. Pour ètre súr de reconnaitre tous les
calculs visibles, il faut que ces calculs soient immobiles pendant le temps de pose.
Deux causes d'erreur très bien mises en relief par M. Belot, la mobilité imprimée au
calcul soit par le diaphragme, soit par les battements des gros vaisseaux. Quelques
projections ont montré combien un calcul mobilisé pendant le temps de pose par les
battements artériels donnait une ombre floue et peu reconnaissable. Les preuves
fournies par M. Belot montreront aux retardataires combien la radiographie instantanée
est utile pour préciser un diagnostic qui élait douteux avec de longs temps de pose!
Enfin, l'auteur montra par de nombreuses projections tous les types de calculs que
l'on peut rencontrer et leurs aspects radiologiques, depuis les plus volumineux jusqu'aux
plus petits. En terminant, il insista très justement sur les déplacements que pouvaient
subir certain calculs, sur la nécessité de tenir compte de ces faits dans la technique
opératoire.
A propos du rein, je dois signaler encore la communication de MM. Papin et
Maingot : Application de la radiographie au diagnostic de la tuberculose rénale. Les auteurs
rapportent l'histoire de trois malades tuberculeux rénaux chez lesquels l'exploration
instrumentale élait particulièrement délicate, voire même impossible. Or, chez ces
malades, la radiographie a pu montrer le rein tuberculeux, soit par le fait de calcifica-
tion secondaire, soit par suite de grosse déformation de l'ombre rénale. Je ne saurais
trop féliciter ces auteurs de leur chance et de leur habileté! mais il ne faudrait pas
croire que d'une façon habituelle la radiographie permettra de poser le diagnostic de
tuberculose rénale, ou même de distinguer le rein malade chez un sujet reconnu tuber-
culeux, mais chez lequel le cathétérisme est impossible. Un rein tuberculeux même
très avancé dans son évolution pathologique peut ne donner aucune ombre visible,
reconnaissable sur la plaque radiographique. Le diagnostic de tuberculose rénale appar-
tient en entier à la bactériologie. 11 faut avoir la chance de MM. Papin et Maingot pour
que la radiographie puisse éclairer un diagnostic hésitant de bacillose urinaire et loca-
liser l'affection à tel ou tel rein!
Parmi les nouveautés susceptibles de rendre de réels services, j'ai le devoir agréable
de signaler la communication de M. Pasteau : Nouvelles sondes urétérales, graduées pour
la radiographie. L'auteur a eu l'ingénieuse idée de faire construire des sondes, dont on
trouvera la description plus loin, dans ce journal. De superbes radiographies failes en
collaboration avec M. Belot montraient les applications pratiques de cette invention.
Une autre communication de M. Pasteau a mis en évidence l'intérêt de la radio-
graphie pour le diagnostic des calculs diverticulaires de la vessie, La radiographie seule
indique la présence ou l'absence d'un calcul, elle ne montre pas si tel calcul est diver-
liculaire ou non. En injectant du collargol, les limites de la vessie se dessinent et l'on
peut se rendre compte de la situation diverliculaire de tel calcul. Les changements
44 Revue des Congrés.
de position du sujet, les radiographies faites successivement indiquent la fixité de ce
calcul diverticulaire.
Dans une revue générale M. Arcelin étudia le diagnostic radiographique des calculs
de la vessie. L'auteur arrive à cette double conclusion : La moitié des calculs
vésicaux échappent à l'exploration radiographique par suite de leur faible opacité aux
rayons X. Quant aux calculs visibles, ils donnent bien souvent une ombre qui par elle-
même ne permet aucun caractère d'identité! Un kyste dermoide, un calcul intestinal
peuvent donner des ombres identiques à celles de vrais calculs vésicaux. Lorsque la
radiographie a montré une ombre au niveau de la vessie, il est prudent de l'identifier
par les méthodes cliniques. Par contre, la radiographie donne des notions sur la forme,
le volume, la mobilité ou la fixité des calculs que les procédés cliniques n'indiquent pas.
L’exploration radiographique dans la lithiase vésicale a donc sa place à côté des autres
procédés. Elle est de première nécessité chez l'enfant, chez les retrécis, chez les sujets
qu'il est difficile, impossible ou contre-indiqué de sonder. Bien souvent les calculs
diverticulaires seront de véritables découvertes radiographiques !
La série des communications touchant à la radiographie se termine par un travail
de M. Pasteau sur le diagnostic et le traitement des calculs de la prostate. L'auteur
nous apprend que les calculs de la prostate, par opposition avec les petits calculs de la
vessie, se trouvent au voisinage de la ligne médiane, à droite et à gauche, lorsqu'ils
sont logés dans les lobes latéraux. Mais il arrive que certains petits calculs migrateurs
occupent la même situation, quoique se trouvant dans le bas-fond vésical. Pour faire le
diagnostic différentiel, il suffit de remplir la vessie de collargol. Ses limites se dessi-
nent. S'ils'agit de calculs vésicaux, leurs ombres sont englobées dans celle du collargol.
Si Pon se trouve en présence d'un malade atteint de lithiase prostatique, l'ombre des
calculs se dessine manifestement au-dessous de la vessie, à travers les os du pubis.
Encore faut-il utiliser une incidence permettant d'éviter la superposition de l'ombre de
la vessie avec celle de la prostate! M. Pasteau nous indique ce détail de technique en
nous disant qu'il faut utiliser un faisceau de rayons X normal par rapport à la paroi
antérieure de l’abdomen.
L'Association française d'urologie, par la précision et la valeur de ses travaux, a
marqué la place de la radiologie à côté de la clinique. L'exploration radiologique des
voies urinaires possède un véritable droit de cité dans l'examen méthodique des lithia-
siques. La radiologie doit être reconnaissante à Purologie de lui avoir ouvert si rapide-
ment ses portes. Cette marque de faveur doit l’encourager à perfectionner ses méthodes
de recherche et sa technique. Dans beaucoup d'autres spécialités chirurgicales il faudra
altendre encore de nombreuses années avant que la radiologie soit reconnue comme
nécessaire et indispensable aux progrès thérapeutiques. Mais l'Association francaise
d'urologie a tracé une voie, il ne reste qu’à la suivre.
D" Arcenin (Lyon).
PREMIER CONGRÈS ITALIEN DE RADIOLOGIE MÉDICALE
Milan, 12, 13, 14 Octobre
Le premier congrès italien de radiologie médicale, organisé sous les auspices de
la Société de radiologie, a tenu ses assises à Milan du 12 au 14 octobre, sous la prési-
dence du D" Parola (').
En dehors des travaux fort intéressants que nous résumons, 94 communications
ont élé failes et presque toutes étaient accompagnées de clichés radiographiques.
Une exposition d'appareils organisée par M. Vigano était annexée au congrès.
Le Prof. Augusto Righi a exposé les dernières recherches sur la nature des
rayons X; il a montré comment l'élude de phénomènes se rapprochant de l'inter-
férence des rayons lumineux, permettait d’avoir des notions sur la forme de leurs
pulsations.
PRINCIPALES COMMUNICATIONS. — Prof. Vittorio Marigliano. — Les appareils
intensifs dans la pratique radiologique. — Un seul appareil intensif ou extra-intensif est plutôt
insuffisant. I] vaut mieux posséder un appareil extra-intensif pour la radiographie, et un bon
meuble à étincelle longue pour la radioscopie et la radiothérapie.
Dr Aristide Busi. — Eramen radiologique du crâne. — L'auteur a résumé le syndrome
radiologique des tumeurs du nerf acoustique ; il a parlé de la recherche des corps étrangers de
l'orbite, des différentes lésions des maxillaires et du crâne.
Dr Pasquale Taudoja. — La radiologie de l'intestin. — L'oraleur passe en revue toute
la pathologie intestinale et, s'aidant de belles radiographies, met en relief l'importance que
prennent les rayons X dans le diagnostic des maladies de l'intestin en général, mais surtout en
ce qui concerne les ulcères el les sténoses du duodénum.
Prof. Mario Bertolotti. — La radio et la radiumthérapie en gynécologie. La radiothé-
rapie est d’un secours précieux en gynécologie :
le Dans les dysménorrhées de tous les âges; 2° dans les métrites hémorragiques de la
quarantaine ; 5° dans les cas de fibrome de Pulérus chez les malades âgées de 40 à 50 ans.
Les contre-indications concernent spécialement les myomes suppurés, calcifiés, les polypes
el les adénomes. Dans les cas de myomes volumineux à développement rapide avec symptômes
de compression vésicale, l'intervention chirurgicale doit être préférée; il en est de même pour
les fibromes en voie de dégénérescence carcinomaleuse ou sarcomateuse.
Les rayons ultra-pénétrants du radium donnent des résultats dans le cancer du col.
M. GRUNSPAN.
(') Le deuxième congrès italien se tiendra l'an prochain à Génes, sous la présidence du prof. Vittorio
Maragliano. La Société italienne de radiologie, qui a donné en si peu de temps des preuves merveilleuses
d'activité, a décidé la fondation d'une revue mensuelle de sa spécialité : « La Radiologie medicale ». Elle sera
dirigée par le D° Perussia de Milan. Le bureau de la Société pour l'année prochaine est ainsi constitué :
Président : D' Busi de Bologne ; vice-président : Dr Taudoja de Naples; secrétaire : D' Ponzio de Turin.
NOTES DE PRATIQUE
TRAITEMENT LOCAL DES ADÉNITES
Les nombreuses observations réunies par les radiothérapeules permettent de considérer la
radiothérapie comme la méthode de choix pour le traitement local des adénites tuberculeuses.
Elle s'oppose en effet aux procédés chirurgicaux par la perfection du résultat qui tient à Pab-
sence d'altérations indélébiles du tégument cutané, si facheuses au point de vue esthétique el
si préjudiciables à certains sujets, et à la suppression des récidives par une action étendue à
tout le territoire ganglionnaire intéressé.
Résultats. — Cependant, la radiothérapie nNamene pas dans tous les cas la disparition com-
plète du ganglion; les résultats sont plus ou moins complets, plus ou moins satisfaisants suivant
la forme de Padénite.
Dans les formes monoganglionnaires, à évolulion rapide, que l'on rencontre chez de jeunes
enfants ayant, d'autre part, toutes les apparences d'une excellente santé, la résorption complète
est obtenue en très peu de temps.
Les ganglions multiples réunis en une masse volumineuse par une gangue de périadénite,
sont bientòt dissociós, grâce à la disparition de celle-ci; la palpation les découvre isolément et
permet de constater leur diminution de volume, progressive, mais lente; ils se réduisent parfois
à un noyau dur, scléreux, reslant le seul vestige de lhypertrophie ganglionnaire.
Lorsqu'il s'agit de chapelets de petits ganglions très mobiles, durs, siégeant dans la région
cervicale et caractérisant la micropolvadénile, la radiothérapie n'amène aucune modification.
Dans les formes suppurées fermées, la radiothérapie précédée d'une ponction évacuatrice
se montre encore très efficace. Quelquefois même, la disparition d'un ganglion nellement
ramolli se produit sans Pévacualion préalable du pus.
Si la suppuration est élablie el qu'il existe des fistules ou des uleérations entourées de
bourrelets kéloïdiens, laissant s'écouler un pus épais el grumeleux, la radiothérapie venant
s'ajouter à une désinfection convenable, hâte la dessiceation des fistules, ferme les ulcérations
el aplanit toute la région.
Ces modifications locales s'accompagnent d'un relèvement de létat général, qui peut d'ail-
leurs être favorisé par une thérapeutique appropriée (arsenic, iode, tanin, ele.) el par Phétio.
thérapie.
Technique. — Les irradiations portent sur les ganglions hypertrophiés et doivent s'étendre
à tout le lerriloire ganglionnaire (région cervicale, région sous-maxilluire, ete.) dans le bul
d'atteindre les ganglions non perceptibles au palper ou dont la réaction est encore latente.
Le rayonnement utilisé doit être de pénétration élevée, 8 B, et filtré par une lame d'alumi-
nium de 1 millimetre d'épaisseur au minimum.
La dose administrée à une mème région esl de # à 5 H, chaque séance élant séparée par un
intervalle dan moins quinze jours. Chezles enfants à peau sensible el tendue, il est prudent de
débuter par + H et de continuer par des doses de 5H.
En cours du traitement, il importe de contrôler soigneusement la régression des ganglions,
alin de saisir le moment où celle-ci est devenue définitive et d'éviter une exposition trop répétée
de la peau aux rayons de Röntgen. Cetle prolongation inutile du traitement aurait linconvé-
nient de provoquer latrophie du tégument suivie elle-même de l'apparition de télangiectasies
toujours très disgracieuses.
La RÉDACTION
INSTRUMENTS NOUVEAUX
LES SONDES URÉTÉRALES OPAQUES POUR LA RADIOGRAPHIE
Par O. PASTEAU
Ancien interne médaille dor et chef de clinique de la Faculté à l'hopital Necker.
Le cathétérisme urétéral étant devenu d'usage courant en chirurgie urinaire, on songea
tout naturellement à l'uliliser, en même temps que la radiographie, pour les explorations
Fiz. 1. — Radiographie de la sonde graduée, chaque
division équivaut à un centimetre.
urétéro-rénales. Les premiers essais furent tentés
avec des sondes urétérales ordinaires dans l'intérieur
desquelles on introduisait un mandrin métallique. Les
résullats obtenus, intéressants d’ailleurs, dès l'abord,
devinrent surlout pratiques lorsqu'on put utiliser
des sondes opaques par elles-mêmes : Vabsence du
mandrin métallique rendant la sonde plus souple et
plus maniable ct permellant de faire avec la radio-
graphie les explorations uréléro-rénales habituelles.
Ces sondes urétérales opaques élaient graduées erté-
ricurement par centimètres, loul comme les sondes
ordinaires.
Plus tard vint l'idée qu'on pourrait peut-être
obtenir des sondes urétérales dont la graduation pour-
rait tre visible sur la radivyraphie. Différents
essais furent lenlés, en particulier à l'étranger, mais
les résultats jusqu'ici avaient élé peu favorables.
J'ai pu, de mon côté, grâce à l'habileté de M. Eynard,
constructeur à Paris, obtenir un résullal véritable-
ment pratique. C'est à lui déjà qu'en 1899, je m'étais
adressé pour faire élablir les premières sondes uré-
lérales graduées extéricurement, sondes dont l'em-
ploi s'est tellement généralisé que le cathótérisme
urétéral ne se fail guère plus nulle part qu'avec des
sondes de ce modèle, l'opérateur pouvant ainsi lou-
jours savoir exactement à quelle hauteur il a fait
pénétrer la sonde au-dessus du méat urétéral.
Les sondes urélérales graduées pour la radivgra-
phie que Jemploie actuellement sont très régulière-
ment calibrées intus et extra, graduées extérieure-
ment comme les autres, souples, résistantes el
susceptibles de fournir des images radiographiques
parfaitement nelles comme on peul sen assurer sur
les épreuves ci-jointes obtenues par le docteur Belot
(fig. f et 2).
Fig. 4. Radiographie d'une sonde urétérale
graduée.
Fig. 2. Sonde urétérale graduée radiographiée en place le long d'un calcul de l'uretère
pelvien,
8 Instruments nouveaux.
aboy
Voici quelques-uns des avantages que présentent les sondes urétérales graduées pour la
radiographie :
l° Elles permettent de mesurer exactement les dimensions des calculs de Purelere et du
bassinet. | |
2° Elles permettent de mesurer exactement la distance à laquelle l'extrémité d'une sonde
urélérale sarréle d'un calcul uréléro-rénal.
5° Elles permeltent, avec l'injection simultanée de collargol dans l'uretère et le bassinet, de
mesurer exactement le degré de dilatation de ces cavités.
4° Elles permettent de repérer sur l'épreuve radiographique la hauteur du méat urétéral.
Fig. 2, — Sonde graduée mesurant les dimensions dun caleul de lurétre.
Connaissant, en effet, grâce à la gradualion extérieure, à quel nombre de centimètres on a
introduit la sonde dans Puretére, on n'a plus qu'à compter sur l'épreuve radiographique de
haut en bas depuis l'extrémité de la sonde, le même nombre de centimètres pour arriver exacte-
ment au niveau du méal uréléral.
9° Elles permettent de se rendre compte des courbures de l'uretère dans les différents plans,
puisque les centimètres de la sonde paraissent plus ou moins longs sur le cliché suivant qu'ils
ont posé plus ou moins loin de la plaque sensible ou plus ou moins paralléllement à elle.
L'utilité de ces sondes graduées pour la radiographie paraît indispensable au radiographe
qui veut s'occuper utilement d'exploration uréléro-rénale.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
PHYSIQUE
J. Laub. — De quelques remarques à propos
des rayons X secondaires (Physikalische Zeit-
schrift, 1912, n° 20, p. 992.)
Les rayons X secondaires sont dus à une dil-
fraction des rayons primaires ou à une certaine
fluorescence, propriété caractéristique del'atome.
L'auteur étudie la production de cette sorte de
rayons secondaires en se servant de plaques de
métal mince (or, argent, cuivre, ele) de 0,01
à 07,0001 et cn modifiant la durelé des rayons
primaires et leur angle d'incidence.
Le faisceau secondaire pénètre dans un cylindre
d'ionisation et est mesuré à laide d'un électro-
mètre. Pour éviter les troubles produits par les
rayons secondaires formés dans l'air, les mesures
sont faites dans des chambres de même métal
que la feuille examinée et dans lesquelles on a
fait le vide. La formation des rayons secondaires
augmente avec la durcté des rayons incidents.
Elle apparait pour un angle d'incidence de 5
à 10%, diminue ensuite quand cet angle augmente
pour disparaitre quand il a 300,
L'auteur se demande le rôle que peuvent jouer
le poids atomique et l'épaisseur de l’anticalhode
dans la formation des rayons secondaires par
suile de la nature qu'ils donnent aux rayons pri-
maires. L. GERARD.
L. S. Ornstein. — A propos des interférences
des rayons X (Physikalische Zeitschrift, n°19,
p. 941).
L'auteur projette un faisceau de rayons X sur
un cristal cubique. Des diagrammes obtenus, il
conclut qu'il y a des interférences et que celles-ci
indiquent que l’on a affaire à plusieurs et même
aun grand nombre de longueurs d'ondes. Il
examine ensuite les travaux de Wulff et Uspenki
sur les rayons secondaires formés dans un
cristal cubique.
Enfin il conclut que l'étude de ces diagrammes
est également intéressante au point de vuc cris-
lallographique et qu'elle permet d'expliquer la
symétrie du cristal par la structure de sa trame.
L. GÉRARD.
TECHNIQUE
René Merle. — Dispositif de microdiagraphie
de M. Pierre Goby (La Nature, 14 Octobre
1915, avec 5 figures). |
Ce dispositif comprend une chambre noire en
métal dans laquelle sont disposés à nu et l'objet
à radiographicr et la plaque pholographique non
recouverte de papier noir; un porte-ampoule à
crémaillère de grande précision permet de cen-
trer le tube très exactement. L’ampoule Röntgen
a été conslruile spécialement pour avoir un
foyer aussi fin que possible; les rayons ulilisós
correspondent à une élincelle équivalente de
2 cent. 1/2 environ. Le plus grand diamètre des
plaques que Pon peut oblenir est de 4x 4. On
oblient avec cet appareil de très fins délails de
structure des petits objets, aussi peut-on agran-
dir considérablement les clichés.
P.-M. COLOMBIER.
Hugo Sellheim. — Nouveaux procédés pour
augmenter l'action destructrice des rayons de
Rontgen sur les tumeurs profondément si-
tuées (Muenchener medizinische Wochen-
schrift, n° 41, 14 Octobre 1915, p. 2266 à
2268).
De grands progrès ont déjà élé réalisés en
radiothérapie profonde. On a modifié la construc-
tion des transformateurs; on a utilisé des am-
poules dont le refroidissement mieux assuré
augmente le rendement. L'auteur a expérimenté
des ampoules nouvelles dans lesquelles une pul
vérisation d'eau sur lanticathode assure un
refroidissement efficace et rapide.
D'autres auteurs ont cherché à incorporer aux
lumeurs des substances diverses ¿mellant un
rayonnement secondaire intense et efficace sur
les cellules environnantes lorsqu'elles sont frap-
pées par irradiation.
Il reste cependant une autre voie peu suivie
jusqu à présent, depuis les essais de M. Boucha.
court que nous nous étonnons de ne pas voir
rappeler par l’auteur, et qui consiste à augmen-
ter l'efficacité de l’action en rapprochant la source
des rayons de la région sur laquelle on veut agir
4
5o
ct en l'introduisant mème dans l'intérieur des
cavités.
S. a imaginé et fait exécuter un modèle de tube
dans lequel on utilise les radiations émises sur
la face postérieure de l'anlicathode qui sert ainsi
à la fois de licu d'émission et de fillre. Bien en-
tendu, le refroidissement, la mise à la terre, ete.,
sont des précaulions indispensables. L'auteur n'a
d'ailleurs pas encore, semble-t-il, une expérience
clinique suflisante de son ampoule pour fournir
des observations démoustratives.
| R. LEpoux-Lesanrp.
RADIODIAGNOSTIC
OS. CRANE, ARTICULATIONS
W. E. Musgrave ct A. C. Sison. — Les
lésions osseuses de la variole (The Philippine
Journal of Setence, in médicale,
ne Xt, p. Xloa 814 o fig.).
Ces deux auteurs ont observé à différentes re-
prises des lésions osseuses très curicuses dont
ils croient pouvoir attribuer l'origine à la va-
riole. Tous les os peuvent être atteints mais sur-
tout les os longs et leurs articulations. Ces lé-
sions qui n'ont rien d'analogue en France se
rencontrent généralement chez les personnes
ayant eu la variole dans leur première enfance;
les os sont nettement raccourcis, leur extrémité
cst irrégulière et élargie mais leur épaisseur
nest pas augmentée. Les radiographics montrent
tres nellement ces altérations des épiphyses.
P.-M. COLOMBIER.
Presse
Mouchet et Meaux Saint-Marc. — Sur les
formes anormales de l’hérédo-syphilis tardive
des os longs (Sortilé de Chiruryie, séance
du 22 Octobre 1915).
I s'agit de deux cas dostéile hérédo-syphili-
tique bien distincts. 1° Une jeune femmede 24 ans
atteinte d'une luméfaction douloureuse du coude,
présentant les caracteres classiques d'une osteile
tertiaire.
2" Jeune homme de 20 ans, porlant à la suite
d'un traumatisme une lésion du poignet simulant
une e osléomychite chronique d'emblée avec abcès
central ». Ce diagnostic fut modilié en raison de
slizmates d'hérédo-svphilis el du résultat positif
de la réaction de Wassermann.
L'étude radiographique (clichés de M. Gastou)
est parliculièrement intéressante et révèle des
aspects qu'il mest pas habituel de rencontrer
dans la syphilis osseuse. Dans la première obser-
vation, toute [extrémité supérieure du cubitus
présente l'aspect d'une éponge : l'os est creusé
de € cavités irrégulières, séparées par de minces
cloisons entre croisées dans tous lessens; la cor-
licale elle-mèéme est tres mince; il n'y a pas le
moindre épaississement, pas la moindre hyper-
ostose,
Rayons MX.
La radiographie du second malade fail voir
«dans l'extrémité inférieure du radius, au niveau
du bulbe de l'os, une tache claire, bien distincte
du canal médullaire, de contour régulierement
ovoide, à limites très nettes, mesurant environ
2 centimètres de diamélre ». Cet aspect peut
faire croire, soit à un abcès central, soit à une
gomme centrale. P.-M. COLOMBIER.
Achardel Saint-Girons (Parisi. — Myxædème
consécutif à une infection aiguë de l'enfance
Soe, méd, des hapitaur, séance du 10 Oc-
tobre 1915, in Bulletin, n° 28, du 16 Octobre
1915, p. 208 à 508, y fig.).
A propos de léliologie du myxedème, A. ct
S.-G. publient l'examen radiographique d'un
mvxædémateux.
Au niveau des membres inférieurs, il n'y a pas
de retard d'ossilication, mais les carlilayes de con-
juyaison n'ont pas la clarté et la nellelé de con-
tours des sujets du mème âge, comme s'il existait
de lostcite condensante. Au contraire, les épi-
physes sont plus claires, déminéralisées.
Au membre supérieur : main droile : moins de
clarté et de netteté des carlilages de conjugaison
de la tète des métacarpiens, raréfaclion des par-
ties osseuses voisines, deformation des articula-
tions phalangino-phalanginiennes, disparition
de Vinterligae articulaire — main gauche: mèmes
caracteres, ankylose de l'articulation mélacarpo-
phalangienne, hyperextension de la deuxième pha-
lange.
Ces lésions osseuses attirent Pallention sur la
coexistence du myxerdéme cl du rhumalisme
chronique déformant et posent la question des
rapports entre le corps thyroïde et cetle maladie.
Pace Atbouns.
Laquerriére cl Loubier. — Calcification de
la bourse sous-acromio-delioidienne (in Lulle-
lin Officiel de la Société francaise d'Electro-
thérapie et de Radiolcgie (Juillet, Août Sep-
tembre 1919, p. 980 à 281).
Les auteurs rapportent un cas typique où le
diagnostic a élé fait grâce à la radiographie.
Une accidentée du travail âgce de 47 ans,
avant fait un violent effort, éprouve une douleur
très vive et un craquement au niveau de l'épaule
droite. La blessée, vue 4 jours après l'accident,
éprouve à la pression une douleur vive et limitée
au niveau de la grosse tubérosité de la tète hu-
méralc. Aucune déformation, pas decchynmose.
Impotence presque absolue. La radiographie
montre une grosse opacité en dehors de la tète
humérale, opacité qu'on aurait pu prendre pour
un fragment osseux si une seconde radiogra-
phie faite 5 jours plus tard sous une aulre inci-
dence n'était venue démontrer qu'il s'agissait de
calcification de la bourse séreuso sous-acromio-
deltoídienne. Lousirr.
Rayons N. 51
APPAREIL CIRCULATOIRE
Eisler el Kreuzfuchs. -— Diagnostic radio-
logique des lésions syphilitiques de l'aorte
(Deutsche Medizinische Wochenschrift, ne th,
90 Octobre 1915, p. 2145 à 2146).
Les auteurs pensent qu'il est possible dans la
plupart des cas de faire radiologiquement le
diagnostic de celte affection.
lls recommandent avec raison de ne jamais
sarréler simplement au diagnostic d'artério-
sclérose ou de névrose cardiaque chez les sujets
de 40 à 90 ans présentant des svimplémes car-
diaques mal définis sans s'être assuré par lexa-
men Je plus minulieux que l'on pouvait exclure
la svphilis.
Ce qui est caractéristique pour la syphilis de
l'aorte c'est, en même temps qu'une dilatation dif-
fuse, une ectasie partielle neltement perceptible
en un point des vaisseaux. —
Or, c'est précisément la caracttristique des
anévrismes de l'aorte. C'est qu'en effet, il n'existe
entre les deux affections qu'une différence de
degré et que l'on passe insensiblement de l'une
à l'autre.
On peut distinguer radiologiquement 3 types
de syphilis aortique : le type ascendant, le type
de l'arc aorlique et le type descendant, cette clas-
sification indiquant en même temps l’ordre de
fréquence décroissante. R. Lepoux-Leparp.
APPAREIL DIGESTIF
Ch. Lester Léonard (Philadelphie). — La
radiographie de l'estomac et des intestins
freres d'électrieté anédicale, ne 567,
10 Octobre 1919, p. 298 à 528).
Il est impossible d'analyser ce gros travail
qui a été l'un des rapports remarqués du Con-
urès de Londres.
Cest un parfait résumé de létat actuel de la
question qu'il faut lire dans le texte.
A. L1QUERRIÉRE.
Petren cl L. Edling. — Sur un aspect non
encore décrit des symptómes diverticulaires
de l’ulcère de l'estomac (f'ortsehritte auf dom
gebicte der Roentgenstrahlen, tome XXI,
fase. 1, 2 Octobre 1915, p. 15).
Le symplome décrit par les auteurs allemands
a la suite de Haudek, sous le nom de « Nischen-
symptom » et que M. Béclere a fail connaitre en
France sous le terme de Symptome diverticulaive
traduit à nos veux sur Pécran ou la plaque pho-
tosraphique Pexistence d'une cavité, d'un « diver-
licule », creusé par le processus ulcéreux el rendu
visible par le Hquide bismulhé qui le remplit.
Les auteurs publient Pintéressante observation
d'un malade chez lequel la clinique faisait penser
a l'existence d'un vicil ulctre vraisemblablement
cancérisé etchez lequel on pouvait constater sur
la petite courbure, lors de l'examen radiosco-
pique,une encoche arrondie, à concavité tournce
vers l'estomac et qui rappelait les images diverti-
culaires. On ne remarquait pas de bulle d'air à
sa parlie supérieure. Des radiographies fixerent
cette image que les auteurs interprélèrent
(sans qu'il nous paraisse y avoir de motif sufli-
sant à cette interprétation) comme élant dort
gine néoplasique. Une intervention proposée ful
refusée par le malade dont létat empira rapi-
dement et qui mourut bientôt.
A Vaulopsie, on constata que l'aspect observe
était du à une vérilable hernie de Peslomac à ce
niveau. Une uleération de 2 em. 1/2 de diamèlre
environ y avait détruit la muqueuse et la mus-
culeuse et n'avait plus pour fond que la séreuse
nullement épaissie. Trois vaisseaux assez impor-
tants étaient ouverts par cette ulcóration et le
malade était mort d'hémorragie.
R. Lepoux-LEBARD.
Casman (Anvers). — Production d'une bilo-
culation gastrique par ulcère gastrique après
gastro-entérostomie (Journal de radiologie,
vol. VI, fase. 5. 91 Juillet 1915, Bruxelles,
p- 227 à 250, 1 planche).
L'auleur a vu un malade qui, présentant des
troubles gastriques, futopéré (gas!.-ent.), demeura
amélioré pendant six ans ct redevint souffrant.
Un examen radioscopique montra unc bilocu-
lation par sténose mésogastrique, confirmée par
uue seconde intervention.
La première opération, bien qu'irréprochable
en elle-même, n'avait donc pas empèché Pévo-
lution de Pulcus, qui, par rétraction cicatri-
cielle, avait produit celte biloculation.
D' Haner.
A. Mathieu ct R. Savignac. — Etude sur les
troubles intestinaux consécutifs a la gastro-
entérostomie (.Irchives
appareil digestif et de la nutrition, Octo-
bre 1915).
A la suite de la gastro-cntérostomie on peut
voir apparaitre des troubles de la digestion
wastro-inteslinale, quelquefois véritablement gra-
ves. Ces troubles digestifs se présentent sous
deux formes cliniques principales :
La forme diarrhéique. souvent bénigne, carac-
lérisée par une diarrhée rebelle intermittente ou
continue.
La forme entéro-dyspeplique, beaucoup plus
sérieuse, dans laquelle le malade aceuse des
malaises, des sensations de pesanteur et de bal-
lonnement localisées au creux épigastrique, quel.
quefois mème de véritables douleurs. Ces phe
homenes, conséculils aux repas, font penser à
l'atouie, à la plose où à la dilatation gastriques,
d'autant plus que, dans les cas typiques, on
des maladies le
52
obtient Je bruit de flot et le bruit de clapotage.
Or Vecamen radioscopique, indispensable en
l'espèce, élimine facilement ces diagnostics en
montrant presque toujours un estomac pelit,
hvperlonique, se vidant avec rapidité. Il permet
également d'éloisner les diagnostics des compli-
cations post-opéraloires : la fistule gastro-coli-
que. la sténose incomplete de Vintestin grèle,
Puleus du jéjunum avec sténose méso-colique.
Enfin il éclaire la pathogénie des manifesta-
tions de dyspepsie plus haut signalées. Étant
donné que l'évacuation de l'estomac par lana-
stomose gastro-jéjunale se fait avec une rapidilé
exagérée, on doit attribuer les accidents qui
surviennent à Vinsuflisance de la sécrétion gas-
trique et à l'arrivée brusque dans l'intestin
eréle de substances alimentaires n'ayant pas subi
l'élaboration gastrique normale. Sous leur in-
fluence il y a surcharge et distension doulou-
reuse de l'intestin, irritation chimique et phy-
sique, d'où accélération du transit intestinal et
phénomenes d'entlérite susceptibles de retentir
sur la nutrition générale.
La prophylaxie opératoire de ces accidents
devrait être cherchée dans l'établissement par le
chirurgien d'une bouche gastro-inteslinale con-
tinente. La prophylaxie post-opératoire doit être
tentée par lélablissement d'un régime alimen-
taire sévère d'une façon prolongée, particulière-
ment chez les opérés dont VFestomac s'évacue
avec une rapidité excessive (aliments peu irri-
tants, laissant peu de résidus, bien divisés, solu-
tion CHCl, gastérine de Frémont, Kétir).
Dr CHASSARD.
Fernando Dominguez (de Cuba). — Spasme
douloureux du pylore (Bulletin de la Société
de radiologie médicale de Paris, Octobre 1913
(p. 295 à 205).
L'auleur adresse une observation paraissant
démonstrative de l'existence du spasme pylo-
rique. La malade présentait une sténose du
pylore pour laquelle on allait l'opérer, mais au-
paravant le pylore ayant été cathétérisé par les
voies naturelles, pendant plusieurs jours, on
obtint une cessation de tous les accidents. Ra-
dioscopiquement on avait vu un spasme pylo-
rique tres net. G. HARET.
Aubourg (Paris). — Corps étranger de l'esto-
mac (Bulletin de la Société de radiologie
médicale de Paris, Octobre 1915).
Le docteur Aubourg présente l'observation
d'un malade opéré par le docteur Le Fillatre
d'une gastro-entéro-anastomose. Pour des dou-
leurs vagues au niveau de la région slomacale
en dehors des digestions, le malade ful examiné
aux rayons X et l'écran permit de reconnaitre
un boulon de Jaboulay persistant au bout de
v années. Une seconde opération, pratiquée par
Rayons X.
le Dr Cazin, montra que le bouton avait quitté
l'endroit de l'anastomose et était libre dans la
cavité stomacale. G. HARET.
Gaurcerol (Paris). — La radiographie de lap-
pendice (Le Méderin praticien, n° 44, 29 Oc-
tobre 1915, p. 689 à 691).
L'auteur montre lout d'abord que la radiogra-
phie de l'appendice, après ingestion de lait bis-
mulhé, n’est pas aussi rare qu'on a pu le croire
il y a quelques années. S'appuyant sur les com-
munications de Desternes et Baudon, il précise
les résultats que peut donner l'épreuve radio-
graphique pour le diagnoslic. Ce procédé ne
donne pas de renseignements sur l'état patho-
logique de Vappendice, mais on peut localiser
exactement la place de cet appendice et vérifier
si les douleurs s'y rapportent, ou sont ducs à
un estomac abaissé, à une entérocolite. On est
renseigné aussi sur la mobilité du circum.
D' HARET.
Farcy (Amiens). -- Radiographies intesti-
nales relativesa un cas de sub-obstruction
(Bulletin de la Société de radiologie médicale
de Paris, Octobre 1915, p. 512 à 315, pl. 1,
o figr.).
L'auteur présente cinq radiographies relatives
à un cas de sub-obstruction due à des lésions
sclérosantes siégant sur la lerminaison de l'iléon
ct la partie droite du transverse: l'intérèt de
celle présentation réside en ce fait que la durée
de la traversée intestinale par le lait bismuthé
a été normalc. Néanmoins les sténoses sont
marquées sur le grèle par la présence d'anses
grèles perpendiculairement situées par rapport
au gréle, et sur le ciecum, gràce au lavement
bismuthé. G. HARET.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Frank Kidd (Londres). — Discussion sur la
pyélographie (Royal Society of Medecine
(Section de chirurgie). Séance du 21 Oc-
tobre 1915),
Frank Kipp. — L'auteur se sert d'une solu-
lion de collargol de 5 à 7 pour 100. H recom-
mande de pousser la solulion sous une faible
pression ne dépassant jamais 50 cm de Hg ct
de ne pas poser plus de 15 secondes. Il est pru-
dent de ne praliquer cette manwuvre que sur
un seul rein et une seule fois.
S. G. Scorr. — Aussitôt après la prise du
cliché il convient d'évacuer la solution de col:
largol.
J W. Thomson Watker. — De toute façon il
faut agir avec circonspeclion et douceur, ne pas
pousser l'injection colloidale avec force et s’ar-
reter si Von sent de la résistance, si lécoule-
ment ne se fait pas d'une facon continue, ou si
Rayons X. 53
le malade accuse de la douleur. De plus, il est
important de faire garder le lit pendant que:-
ques jours au patient après cet examen.
A. E. Jonxson. — Recommande de recon-
naitre à l'écran l'extrémité rénale du cathéter
avant d'injecter le collargol et de ne pas faire de
compression. WILLIAM VIGNAL
APPAREIL RESPIRATOIRE
Ch. Laurent (Lyon). — Sporotrichose osseuse
et sporotrichose pulmonaire simulant la tuber-
culose (Presse médicale, n° 80, 1°% Octobre
1915, p. 795 à 794, 1 fig.).
Un malade de 67 ans présente des lésions os-
scuses aux avant-bras et aux jamhes. L’auscul-
tation des sommets très infiltrés fait penser à la
tuberculose pulmonaire.
L'auteur fit faire une radiographie de l'avant-
bras droit qui montra très nettement une raré-
faction du tissu osseux près de l'extrémité infé-
ricure du cubitus sur une hauteur d'environ
huit centimètres.
Mais le diagnostic entre ostéomyélite, tuber-
culose et sporotrichose n’a pu être fait que par
les moyens de laboratoire et surtout par le trai-
tement d'épreuve (KI). P.-M. COLOMBIER.
W. G. Howarth (Londres). — Corps étran-
gers des voies respiratoires (The Lancet,
n° 4701, Octobre 1915, p. 994 à 996, 4 fig.).
L'auteur rapporte quatre observations de corps
étrangers des voies respiratoires; dans la ré-
gion sous-glottique, cas d'un enfant de 9 mois
qui avait avalé Pembouchure d'une trompelte;
dans la bronche droite, cas d'un homme de
50 ans, chez qui une pièce d'une canule à tra-
chéotomie était tombée. |
Dans la bronche gauche, cas d'une femme de
20 ans qui avait avalé une épingle à cheveux, et
celui d’un garçon de 10 ans qui avait avalé une
épingle à cravate.
L'auteur insiste sur Putilité de faire une radio-
graphie chaque fois qu'il s'agit d'un corps étran-
ger des voies respiratoires pour localiser approxi-
malivement son siège en fournissant ainsi de très
précieuses indications à la bronchoscopic; toute-
fois, il faut remarquer que dans cerlains cas (corps
élrangers végétaux, coque de noix, de noisettes,
os ayant déjà subi un commencement de décal-
cification), l'examen radiologique ne peut fournir
de renseignements, surtout si le corps étranger
est entouré d'une zone inflammatoire ou s'il
est caché par l'ombre du cœur. 11 est aussi très
important de prendre deux radiographies, l'une
antéro-postérieure, l'autre latérale. Chezles jeunes
enfants il est parfois nécessaire de recourir a
Vanesthésie pour obtenir un bon résultat.
WILLIAM VIGNAL.
H. Paillard. — La topographie de la pneu-
monie du sommet chez l'adulte, d'après l'as-
pect radiologique (Coples Rendus de la Soc.
de Biologie, 34 Octobre 1915).
Les travaux de Variot, de Weil et Mouriquand
ont montré que, chez l'enfant, la pneumonie du
sommet se révélait par une ombre radioscopique
ayant la forme d'un triangle à base axillaire et
à sommet affleurant l'ombre cardio-aorlique.
Mollard (de Lyon) a signalé le même aspect
chez l'adulte atteint de pneumonie à évolution
trainante.
L'étude de trois cas permet à l’auteur d'étendre
les observations de Weil ct Mouriquand à
l'adulte, du moins lorsqu'il s'agit d'infection
pneumococcique. F. JAUGEAS,
DIVERS
Laquerriére. — Ostéomes post-traumatiques
de la portion charnue des muscles (Bulletin
Officiel de la Société d'Étertrothérapie et de
radiologie, Juillet, Aodt, Septembre 1915,
p. 982 à 585).
L'auteur montre les radiographies de 4 sujets
présentant une opacité de la portion charnue de
différents muscles, opacilé suffisante pour ètre
visible sur l'épreuve.
Dans deux cas, il s'agissait du muscle crural,
dans les deux autres du brachial antérieur ; tous
élaient des suites de traumatismes.
LOUBIER,
RADIOTHÉRAPIE
NÉOPLASMES
Max Lévy Dorn (Berlin). — De l’action des
rayons X sur les tumeurs malignes (Struhlen-
therapie, tome I, n° 1, 14 avril 4915).
L'auteur parle de l’action róntgénienne sur les -
tumeurs malignes des souris. Il rappelle que,
dans ses travaux antérieurs, il avait montré que
les tumeurs malignes des souris se modifient peu
sous l’action des rayons X. Il employait cepen-
dant des doses assez fortes (80 X) et qui sou-
vent provoquaient la mort de l’animal qui était
irradié entièrement. Il localise à la tumeur lac-
tion des rayons X. Cette irradiation partielle de
l'animal permet d'employer des doses beaucoup
plus fortes (100 X ct plus) sans inconvénient
pour l'état général de l'animal. Sous l’arlion de
ces doses élevées, les tumeurs malignes dispa-
raissaient complètement dans l'espace de.quel-
ques semaines. H pratique des séances très espa-
cées mais très longues et des rayons durs.
On a l'habitude de considérer les tumeurs a
évolution rapide constituées par des cellules
jeunes comme plus sensibles aux rayons. Pour-
tant, il faut ajouter que, si la iumeur évolue
54
plus vile que n'apparait la réaction de guérison,
on ne peut pas s'altendre à un grand résultat.
L'auleur cite quelques cas de sarcomes irradiés ;
Un premier cas de lympho-sarcome (chez une
personne de 5# ans) dans la région cervicale,
opéré et récidivé, guérit complètement après
4 mois de traitement. Une récidive, quelques
mois après, guérit après une série de séances.
Une récidive dans les ganglions de laine, » ans
après, guérit facilement.
Dans un deuxième cas. il s'agit d'un sarcome
de la cuisse chez un jeune homme de 17 ans.
Contrólé par la radioscopie avant et après le
traitement, la tumeur finit par disparaitre dans
l'espace de deux ans.
Enlin, un dernier cas : sarcome de la dernière
phalange du pouce quiesi enlevé et remplacé par
un morceau d'os. Récidive tellement forte qu'on
décida l'amputation de la main, mais la radio-
thérapie, dans l'espace de 10 mois, donna une
guérison à peu près complète. L. BONER.
SANG ET GLANDES
Ph. Pagniez, L. Le Sourd ct E. Beaujard
(Paris). — Essai de traitement radiothéra-
pique prolongé dans un cas d'érythrémie
(maladie de Vaquez) (Archives des maladies
du ewur, Octobre 1915).
Les auteurs présentent l’'observalion très com-
pléte d'une malade atteinte de maladie de Vaquez
et chez laquelle la radiothérapie a amené d'hcu-
reuses modifications.
Érvthrémie typique avec érythrose très mar-
quée de la presque totalité des téguments. La
rate donne à la percussion une matité de 21 cen-
timétres de hauteur sur 15 de large; elle est le
siège de crises douloureuses qui durent plusieurs
jours, puis s'arrèlent spontanément.
La matité du foie s'élend sur 10 centimètres
sur la ligne mamelonnaire. Pas de ganglions.
Cour normal. Etat général peu atteint malgré
l'amaigrissement progressif. L'examen du sang
donne: polyglobulie (6500000) sans modification
des caractères normaux ; leucocytose (15 200) avee
polynucléose el légère réaction myéloide.
Dans une première période (24 mars à fin
août 1910) on fait 20 séances de radiothérapie :
les douleurs et Pérvthrose s'alténuent, la matité
splénique descend à 14219, puisremonte à 1915,
la formule sanguine se rapproche nettement de
la normale, la réaction myéloïde disparait, lamai-
grissement s'arrete. La malade reste deux mois
au repos : la polvglobulie se rétablit. puis s'atté-
nue de nouveau à la reprise du traitement. On
essaye d'espacer les séances. mais la rate et le
foie grossissent et ne rétrocèdent que grace à la
reprise des séances hebdomadaires.
A partir du mois d'octobre 1910, les accidents
Rayons N.
hémorragiques apparaissent et la malade sur-
combe le 8 aoùt 1912 dhémorragie cérébrale.
D" NUYTTEN.
Paul Barbarin ct Bruneau de Laborie.
— Traitement des adénites chroniques par
les rayons X (La Clinique, 40 Octobre 1915).
Les auleurs ont trailé depuis deux ans par la
radiothérapie un assez grand nombre de malades
atteints d'adénites chroniques. Cliniquement,
ils les divisent en 3 groupes :
l° Ganglions non suppurés simples ou multiples,
— Hl faut, suivant les cas, de 7 à 19 séances pour
obtenir un elfet durable.
2° Ganylions suppurés profonds aree pean intacte.
— Dans cerlains cas, d'après cecs auleurs, il y a
intérôt à évacuer le pus par ponclion simple
avant d'appliquer la radiothérapie.
9" Ganglions suppures avec peau délruile ou très
amincie. — Lorsqu'il y a des poussées inflamma-
toires, on appliquera pendant quelques jours
des pansements humides, puis des pansements
secs, et c'est seulement après que Pon fera les
séances de rayons X.
Les auteurs recommandent de ne jamais injec-
ter de liquide irritant dans la poche irradiée el
de ne jamais appliquer d'antiseptiques à la sur-
face de la poche au moment des irradialions.
La technique employée a élé la suivante :
rayons filtrés avec une lame d'aluminium de
ò 10“ de millimetre. Dose un peu au-dessous de
> H répétée dans un intervalle minimum de
lo jours sur le même point. Emploi de la mé-
thode des feu croisés. Enfin, irradier une super-
licie un peu supérieure à celle qu'occupe en
apparence le ganglion. LOUBIER.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Béclère (Paris). — La Röntgenthérapie des
fibromes utérins (in .frehives d'électricité mé-
dicale, n° 568, 25 Octobre 1915. Bordeaux).
PA. a traité 54 cas dont 8 sont à éliminer en
raison d'un nombre lrop faible de séances.
6 avaient des perles sanguines sans fibrome
appréciable.
24 présentaient un utérus plus ou moins bos-
selé — utérus fibromaleux.
6 une tumeur facilement palpable s'élevant
plus ou moins haut au-dessus de la svmphyse..
Les 6 premières avaient des Ages variables.
Pour les 60 autres — 2 avaient 59 ans — 195 de
40 à to — 27 de 40 à 90 — 12 de 50 à 55; — Ade
oo a on,
Technique. Séance en moyenne hebdomadaire
se composant chacune de 2 irradiations l'une
a droite, l'autre à gauche au moyen d'un cylin-
dre de verre au plomb de 10 centimetres de dia-
mètre ; souvent il en est fait une 5° dirigée sur le
sacrum.
Enfin. quand la tumeur est très volumineuse.
Rayons YX. 5
la surface abdominale irradiée est divisée en »
ou 4 sections qui, tour à tour, servent de porle
d'entrée. Une bande de peau de 2 centimètres
est laissée indemne sur la ligne médiane. L’an-
ticathode est à 18 ou 20 centimètres de la peau.
Un filtre d’aluminum de 1 millimètres, parfois de
2 milimétres est placé à 8 cenlimelres de la
peau.
La dose superficielle pour chaque irradiation,
mesurée au Sabouraud Noiré correspond à » Il.
au maximum.
La pénétration des rayons doit être exclusive-
ment de N°9 à 10 Benoit. On a ainsi des résul-
fats beuuconp plus rapides.
Résultats. — Chez les six malades sans tumeur
appréciable : établissement de la ménopause.
Pour les 60 fibromes :
2 (52 et 56 ans) pas de diminution de volume,
les hémorhagies persistérent atténnées.
Pour les +) autres résullats analomiques .
Nuls dans ? cas.
Diminution de 2 cent. de hauteur dans I cas
— 4 — 1 cas
— 5 à 6 = 12 cas
— àa 0 =s II cas
— 10 à 15 — 9 cas
Ces diminutions aboutirent dans 8 cas (alors
que la tumeur dépassait le pubis de 6 à 11 cen-
timétres; à une disparition complète.
Interpretation des vesultats, La statistique
donne une proportion de 96 à 97°, de succès
mais les malades avaient été choisies par des
gvnécologues éminents.
Il faut admettre unc action directe sur le
tissu du fibrome lui-même :
fe {vant la ménopause ; une notable el pro-
gressive diminution de volume des fibromes trates
par la radiothérapie survient. presque sans ercep-
lion, des les premières semaines du traitement el
preceds la cessation des règles.
2° Apres la ménopause, les fibromes qui se dé-
veloppent au qui continuent croître entrent en
régression et diminuent de volume sous Uinfluence
de la radiothérapie, La réduction de volume n'est
pas moindre dans le sens transversal que dans
le sens vertical.
Au point de vue du pronoslic l'A. « accorde la
plus grande importance à la diminution de vo-
lume observée dès les premières semaines. Quand
elle survient le pronostic est très favorable. Il
est au contraire beaucoup moins bon quand elle
tarde ou fait défaut. »
H y a lieu dans l'avenir de combiner la radio-
thérapie à l'usage intra-vaginal des substances
radioaclives (préférable aux applications intra-
utérine en raison des dangers moindres).
Conclusions. « Dans le traitement des fibrames
ulérins par la radiothérapie on doil rechercher
beaucoup plus encore Cachon directe des rayons
sur le lissu fibromateux que Cactton de ces rayons
sur les ovaires, » A. Laoverriére,
Sippel. — La radiothérapie des fibromyomes
de Putérus (Muenrhener medizinische Wo-
chenseteift, n° 40, 7 Octobre 1915, p. 2226 à
2250).
L'auteur a expérimenté la radiothérapie des
fibromes en suivant dans ses grandes lignes la
technique d'Albert Schocnberg (mais il emploie
un filtre d'aluminium de 5 millimètres, et il rap-
proche davantage Vanticathode de la peau), il
élimine du traitement en général, les myomes
sous-sércux et les tumeurs sous-muqueuses pé-
diculées, ainsi que fous les myomes présentant un
accroissement rapide et qui doivent être opérés
sans tarder.
H insiste sur la nécessité du diagnostic exact
et d'une surveillance gynécologique rigoureuse
afin que l'on ne soit pas exposé au risque de
laisser passer inaperçu le début d'une évolution
maligne ou à prendre pour un fibrome une tu-
meur maligne d'emblée. Ceci dit, Fauteur consi-
dére avec la majorité, les myomes hémorragiques
comme constituant le domaine vérilable de la
radiothérapie.
Signalons qu'il recommande avec raison de
faire pratiquer un examen des fonctions rénales
avant et après chaque série d'irradiations.
R. Lepoux-Lesarp.
Von Seuffert. — Sur la radiothérapie en gyné-
cologie (.Arehines d'électricité médicale, n° 56%,
2 Octobre 1915, p. 575 à 088).
La partie intéressante de ce travail est le
tableau donnant les résullats *
Sur 96 malades, cerlaines sont à négliger
pour trop petit nombre de séances ou autres
causes étrangères.
Une malade, âgée de 99 ans et déjà en méno-
pause, a vu son fibrome diminuer considérable-
ment.
Pour les 25 autres, dont l'âge variait de 29 à
do ans, on à obtenu 22 fois l'aménorrhée ct une
fois l’oligoménorrhée soit immédialement (5 cas),
soit au bout de période variable, dont la plus
longue fut de 142 jours (chez une femme de
»l ans). La dose de rayons varia de 68 X (ou
9% H) à 761 X {soit 580 H) réparties sur différentes
portes d'entrée.
L'auteur se défend d’ailleurs de prétendre que
l'on doit avoir 100 pour 100 de guérison; mais il
signale que les cas traités ont été pris au hasard
sans aucune sélection. A. LAOUERRIÈRE,
Bouchacourt (Paris). Sur le mode d'action
des rayons de Rontgen dans la thérapeutique
gynécologique dirigée contre le symptôme
hémorragique (Brdletin de la Société de ya-
diologie médicale de Paris, p. 502 à 506).
L'auteur pense que l'opinion classique qui at-
tribue à une action éleclive sur l'ovaire la
suppression des hémorragies sous l'influence
56
des rayons de Röntgen doit ètre révisée depuis
la thèse de Lacassagne (de Lyon). Rien ne prouve
que la rétraction ou l'asséchement des gros
utérus saignants soit dů à une castration ova-
rienne. On peut invoquer avec plus de raison
une action sur la muqueuse utérine. D'ailleurs
la radio-sensibilité du tissu fibreux lui-même
n'est pas discutable. G. HARET.
Haret (Paris). — Traitement de l’hypertrophie
de la prostate par la radiothérapie (Archives
d'électricité médicale, n° 560, 25 Octobre 1919,
Bordeaux).
L'auteur préfère irradiation périnéaie : la lu-
mière d'un localisateur intra-rectal est forcé-
ment très ¢lroite, de plus il est difficile de sur-
veiller la muqueuse rectale quand c'est par elle
que l'on fait passer les rayons.
Enlin, avec les filtres on peut, par le périnée,
envoyer des quantités suffisantes de rayons pour
atteindre la prostate sans irriler la peau.
Indications. On agira d’autant plus que l’on se
trouvera en présence de tissus riches en figures
de karyokinèse, c'est-à-dire que les résultats se-
ront favorables dans l'hypertrophie glandulaire et
nuls dans l’hyperplasie conjonctive.
En d'autres termes, les malades, au début, doi-
vent bénéficier de la radiothérapie alors qu'à un
stade plus avancé ils n’ont qu'une chance mi-
nime d'amélioration. La clinique a confirmé
cette donnée théorique.
L'auteur choisit dans sa pratique quelques ob
servations lypiques.
Oss. |. — 67 ans. Troubles de la miction el
pollakiurie depuis quelques années. Leo mai 1906,
crise brusque de rétention. Hypertrophie
moyenne, plutôt molle, saillie en avant du canal.
Début du traitement le 10 mai. Après la 2* séance,
SUBSTANCES
SANG ET GLANDES
Renon, Degrais el Dreyfus (Paris). — Ra-
diumthérapie de la leucémie myéloide (.47-
chives d'électricité médicale, n° 568, 25 Oc-
tobre 1915, Bordeaux).
Les A. ont soigné un malade non antéricure-
ment traité et quatre malades ayant subi aupa-
ravant sans succès la radiothérapie et la ben-
zolthérapie. Ils ont utilisé 50 à 35 centigrammes
de sulfate de radium appliqués durant 24 et 48
heures sur une surface de 500 à 600 centimètres
carrés. — Chaque appareil ayant un filtre de 2
millimètres de plomb. —
Résultats, Des rates occupant toute la cavité
abdominale reprennent un volume normal en 5
à 4 applications. — Les globules blancs peuvent
en » à 10 jours tomber de 550.000 à 70.000, la
Substances radioactives.
le malade urine seul. Après 6 séances (de 3 H.
n° 7, Benoist) « prostate très diminuée de vo-
lume »,
Oss. TT. — 65 ans. Prostate congestionnée, du
volume d'une orange; rétention aiguë complète,
massage, faradisalion, amélioration légère,
mais on continue à parler de prostatectomie.
Une séance par semaine (3 H., rayons 8 à 9).
Dès la quatrième, amélioration manifeste, traite-
ment irrégulier, 17 séances en un an. Prostate
souple, mobile, de la taille d'une demi-manda-
rinc; amélioration manifeste des symptômes.
Os. IT et IV. — Prostate grosse (58 et 70 ans),
troubles divers. Grosse amélioration symptoma-
tique.
En résumé, si l’on s'adresse seulement aux
hypertrophies glandulaires, la radiothérapie agit
vite, ses résultats sont durables : l’irradiation
du périné est suffisante. LAQUERRIERE.
DIVERS
Mollard (Sedan). — Péritonite tuberbuleuse.
Traitement par les rayons X (Bulletin officiel
de la Soriété francaise délectrothérapie et de
radiologie, Octobre 1915, p. 413 et 414).
Enfant de 4 ans, atteint de péritonite tubercu-
leuse, porteur de nombreux ganglions le long
du sternomastoidicn et dans les aisselles.
Enorme ascile, état général très mauvais: le petit
malade n'aurait pas supporté l'intervention chi-
rurgicale.
Séance de 5 H. Rayons filtrés avec 3 millim.
d'aluminium. La première séance a déjà relevé
l'élat général et après la quatrième séance le
tour de ventre a diminué de $ centimetres, son
poids a augmenté d'une livre malgré la dispa-
rilion de l'ascite. LOUBIER.
RADIOACTIVES
formule leucocytaire se transforme, les myélo-
cytes disparaissent.Le nombre des globules rouges
s'élève. L'état général se transforme, la fièvre
disparait, le poids augmente d'un kilo par se-
maine.
En réalité, le malade semble guéri, mais ne
l'est pas : après des temps variant de 2 à 18
mois après la cessation du traitement, les symp-
tómes, les troubles leucocytaires et spléniques
reparaissent ; mais la reprise du traitement ne
donne plus les mêmes résultats. 11 semble se
produire une accoutumance et il arrive un mo-
ment où le radium parait sans action.
Les auteurs admetlent au moins provisoire-
ment que la radiumthérapie n'est pas tout à fait
identique à la radiothérapie et pensent qu'on
peut les utiliser toutes deux. Ils estiment que
l'alternance des rayons X, du radium et de la
Lumiere.
benzoltb‘rapie (si celle-ci justifie ses promesses)
sera peut-être capable d'avoir une action cura-
tive durable et défiaitive dans la leucémie myé-
loïde. A. LAQUERRIÉRE
Rosenow — Contribution clinique á l'étude du
traitement de la leucémie par le thorium X
(Muenchener medizinische Wochenschrift,
n° 40, 7 Oclobre 1915, p. 2214 à 2217, avec
des tracés).
Depuis les publications presque simultanées
de Plesch d'une part, et de Falta, Kriser et
Zehner d'autre part sur les succès obtenus dans
le traitement de la leucémie par le Thorium X, un
certain nombre d'auteurs ont fait connaitre des
résultats discordants sur ce sujet mais il parail-
trait se dégager cependant de l'ensemble de ces
publications, une impression moins favorable
qu'on ne l'avait espéré d’abord.
Rosenow qui a employé le Thorium X de Knoe-
fler en injections intra-veineuses à une dose cor-
correspondant au maximum à 0,5 milligrainmes
de bromure de radium, donne o observations
intéressantes.
La première se rapporte à une malade de
56 ans traitée depuis 2 ans par la radiothérapie
et dont l'état d'abord satisfaisant allait en décli-
nant. Le nombre des leucocytes tomba de 110800 à
41000 après 5 injections de Thorium X faites a
une semaine d'intervalle sans que d’ailleurs l'état
général fût amélioré en proportion. Il fallut
revenir à la radiothérapie pour voir diminuer à
nouveau le nombre des globules blancs qui avait
graduellement réaugmenté jusqu'à 116000 et
descendit sous l'influence des rayons jusqu'à
19000 en même temps que la rate diminuait de
volume. Celte amélioration fut de peu de durée
et les leucocytes remontèrent à 51000 puis à
44000 et à ce moment une nouvelle injection de
Thorium X provoqua une diminution á 28 600.
Puis aucunc thérapeutique ne fut plus efficace et
la malade mourut bientôt.
97
Chez un homme de 49 ans qui avait une rate
volumineuse et 166 000 globules blanes on vit le
nombre des leucocytes descendre graduellement,
après une courte montée ayant succédé à la pre-
mière injection, pour arriver aux environs de la
normale avec 8170 après 7 injections; la rate
avait également diminué. Un mois après, d'ail-
leurs, l'ascension du nombre des leucocytes
reprenail.
Chez une malade de 45 ans atteinte depuis deux
ans et présentant 460000 globules blancs, le Tho-
rium X permit une descente jusqu'à 320 000 sans
que Pon put aller plus basetil fallut pour obtenir
une amélioration plus grande recourir à la radio-
thérapie.
Chez une femme de 48 ans, chez laquelle la
radiothérapie avait donné peu de résultats, 4 in-
jections de Thorium X à des doses faibles pro-
voquerent une chute à 195000 des globules blanes
qui élaient au nombre de 500000, et la radiothé-
rapie instituée alors, produisit celle fois une
amélioration considérable bien que passagère.
Tous les cas précédents se rapportaient à des
leucémies myéloïdes.
Chez un homme de 52 ans atteint de leucémie
lymphatique chronique et traité d’abord par la
radiothérapie le nombre des leucocytes descendit
sous l'influence du Thorium de 96 000 à la nor-
male, sans que l’on constatat d'ailleurs d'amélio-
ration de l'état général.
Deux cas de lymphadémie aleucémique (dont
l cas de pseudo-leucémie probable) et qui pré-
sentaient une certaine leucocytose virent dimi-
nuer le nombre des globules blancs mais sans que
la médication employée ait paru influencer favo-
rablement leur élat.
11 ne semble donc pas jusqu'à présent que nous
ayons dans le Thorium X un agent susceptible
de remplacer avantageusement la radiothérapie,
mais il faudra des observations plus nombreuses
encore pour nous permettre de porter un juge-
ment définitif sur sa valeur dans le traitement
des leucémies. R. Lrnoux-LrBarn.
LUMIÈRE
PHYSIQUE
G. Sagnac. — L'éther lumineux démontré par
l'effet du vent relatif d'éther dans un interfé-
rométre en rotation uniforme (C. R., Acad.
Sciences, 27 Octobre 1915).
L'auteur décrit un dispositif grace auquel il
obtient par le mouvement d'un appareil produc-
tenr d'interférences lumineuses un effet compa-
rable à celui qui donne pour les ondes sonores
le déplacement du générateur de son ou le dépla-
cement relatif de l'atmosphère. I] en conclut à
un mouvement relatif du milieu transmetleur
des ondes lumineuses et par conséquent trouve
dans ce fait une nouvelle preuve de lexistenre
réelle de Véther des physiciens.
H. GUILLEMINOT.
Ch. Moureu, P. Th. Muller ct J. Varin. —
Réfraction et rotation magnétique des com-
posés à fonction acétylénique (C. R., Acad.
Sciences, 27 Octobre 1915).
On sait que la stéréochimie des composés or-
ganiques rend compte de leurs différentes pro-
priétés optiques et fait prévoir comment dans
certains cas, une radiation réfrangible ou polari-
55
sable se comportera à leur traversée. M. Moureu
avait déjà montré que, à ce point de vue, les
corps de la série acétvlénique dontle novau pré-
sente un triple lien carboné — CZ C— offrent
un intérêt particulier, relativement à l'exaltation
de la réfraction moléculaire. Les auteurs ont
étudié l'action de certains composés de cette
mème série sur le plan de polarisation, et arri-
vent à celte conclusion que la rotation est
affectée de la même manière que la réfraction,
et que cette action est surtout remarquable pour
les molécules de la série aromalique.
H. GUILLEMINOT.
Ch. Dhéré cl A. Burdel. --- Sur absorption
des rayons visibles par les oxyhémocyanines
(C. R., 6 Octobre 1915).
On admet en général que l'oxyhémocyanine
que l'on rencontre dans le sang de divers inver-
tébrés ne présente pas de bande d'absorption.
Les recherches publiées par les auteurs tendent
à prouver que les ravons jaunes sont un peu
plus absorbós que les autres, el que la bande
d'absorption obtenue par la spectroscopie est
commune à toutes les oxvhémocyanines quelles
que soient les espèces animales quiles ont four-
mies. Cette bande disparaît si Ton fait agir un
réducteur qui transforme l’oxvhémocvanine en
hémocyanine.
l. GUILLEMINOT.
HFlectrologte.
THÉRAPIE
D' Vignard (l.von), el Jouffray (Cannes). —
Technique générale et spéciale de I’héliothe-
rapie (L-1 venir médical, Octobre, Novembre
1915).
Après avoir parlé des bienfaits de Phéliothé-
rapie que la cure marine ou la campagne ne
peuvent remplacer en certains cas, les auteurs
posent les régles de ce que doit èlre ce procédé
thérapeutique : lhéliothérapie, comme toute
autre méthode de traitement, doil être pro-
gressive, continue, surveillée; elle doit aussi être
totale. Les malades seront habitués peu à peu
au soleil, on commencera par des séances de
10 minutes pour arriver à des expositions d'une
heure et plus. De mème, on découvrira d'abord
les membres inférieurs jusqu'aux genoux. puis,
dans Jes séances suivantes, peu à peu el par seg-
ments, le reste du corps. Si bien que, le
I8* jour après le début du traitement, l'inso-
lation deviendra totale pendant une heure deux
fois par jour. Si, à cause des varitions du temps.
on a été obligé d'interrompre assez longtemps.
il faudra revenir en arrière et reprendre pro-
gressivement le traitement.
La téle doit être couverte; il faut, sans craindre
une légère ventilation, éviter les courants d'air.
L'insolalion devra ¿tre suspendue trois quarts
d'heure avant le repas de midi et retre reprise
qu'une heure après. LOUTIER.
ÉLECTROLOGIE
TECHNIQUE
Laquerrière ct Nuytten. — Modifications à
notre appareillage pour la méthode Bergonié
(Bulletin Officiel de la Société francaise dé-
leetrothérapie et de radioloyie, Juillet, Août.
Septembre 1915, p. 577 à 570).
Les auteurs ont apporté à leur appareillage
certaines modifications destinées à simplifier
les manipulations, à augmenter le confort du
malade, à obtenir un courant parfaitement régu-
lier et à réduire au minimum la surveillance de
lappareillage.
Le dossier du fauteuil est devenu articulé de
facon que le malade soit, à son gré, assis on
plus ou moins étendu. Un prolongement à cré-
maillère pour les jambes a été ajouté. Les élec-
trodes qui sont en étain, plus malléable que le
cuivre, restent attachées au fauteuil de facon à
¿tre appliquées sans erreur possible au moment
de la séance. Les auteurs ont remplacé linter-
rupteur à lame vibrante et à contrepoids ré-
glable de Bergonié par un appareil à courant
de Ledue; ils emploient actuellement la pelite
turbine à mercure ct diélectrique à gaz de
Gaiffe. Enfin le métronome, qu'il fallait remon-
ter pendant la séance, dont le mercure néces-
sitait un nettoyage fréquent, a été remplacé par
un distributeur tournant má par un pelit mo-
teur électrique, Lousitr.
ÉLECTROTHÉRAPIE
GENERALITES
A. Zimmern. — La diathermie (Presse me-
dicale, 18 Octobre 1915).
La diathermie est une méthode de thermothe-
rapie qui utilise Vénergie électrique pour le déve-
loppement d'effets thermiques dans l'intimité des
tissus.
La diathermic est née en France des travaux
de d'Arsonval en IS, puis elle nous est revenue
HFlectrologte. 59
d'Allemagne après les essais thérapeutiques de
Nagelschmidt. |
Dans la diathermie, la répartition des lignes de
flux du courant, et par conséquent l'échauffement
des tissus, se font en ligne droite. Bergonié el
Réchou ont constaté que c'est dans les régions
centrales que Péchauffement est maximum.
Effets physiologiques. En applications locales,
la diathermie produit une hyperhémie active,
capable d'augmenter la nutrition des tissus, une
vaso-dilalation périphérique qui peut abaisser la
pression artériclle et une hyperthermie locale,
Zimmern et Turchini ont mis en évidence lélé-
valion de la température centrale chez des chiens
chloralosés soumis à la diathermie et Réchou a
montré que les échanges diminuent proportion-
nellement à la chaleur infusée à l'organisme.
D'où le principe de la « diathermie ration d'ap-
point » préconisée par Bergonié.
Effets thérapeutiques. La diathermie paraît êlre
analgésique, décongestionnante el révulsive. Son
rôle analgésique a élé utilisé pour le traitement
des névralgies, du lombago, des arthralgies, des
manifestations articulaires de la goutte; les crises
gastriques du tabes ont aussi été améliorées par
ce traitement. Son action sur la circulation appa-
rait lorsqu'on met sur le lit condensateur des
artério-scléreux chez qui les sensations cryesthé-
siques, la dyspnée d'effort sont amendés; les
malades atteints d'asphyxie des extrémités peu-
vent être aussi améliorés.
Tout récemment Bergonié a préconisé la dia-
thermic ration d'appoint permettant de faire
absorber directement. en nature. par l'organisme
une certaine quantité de chaleur, au lieu de la
lui fournir indirectement par l'intermédiaire
d'aliments qu'il doit brùler péniblement.
Après avoir ainsi passé en revue Îles applica-
tions de ladiathermic, M. Zimmern dit quelques
mots des appareils de haute fréquence en usage :
a) dispositif de Poulsen, qui repose sur le prin-
cipe de l'arc chantant; b) appareil de Broca-
Gaiffe, à éclateur double, l'étincelle éclatant dans
le gaz d'éclairage. Les électrodes employées sont
soit celles de Bergonié en métal souple, soit
celles de Delherm et Laquerritre. M. Zimmern
a obtenu de bons résullats avec des électrodes
constituées par de la boue radio-active.
P. COTTENOT.
Fesuglio. — De la diathermie (Il Morgagni,
Ile partie, t. VIT, 24 Septembre 1913).
Fesuglio ne s'occupe dans cet article que des
effets thérapeutiques de la diathermic. Les alfec-
tions mono-articulaires en général et les affections
articulaires gonococciques en particulier bénéfi-
cient largement du lraitement par la diathermie.
Les accès aigus de goutte paraissent être jugu-
lés dès la première application etles formes chro-
niques sont également bien influencées. L'auteur
considère la diathermie comine absolument
pr
contre-indiquée dans les affections articulaires
d'origine tuberculeuse. Par contre, tous les rhu-
matismes musculaires et toutes les névralgies y
compris la névralgie faciale doivent être soumis
à ce traitement; il en est de même des crises
douloureuses du tabes. L'usage de la diathermic
dans les affections organiques est encore peu
étudié. L'auteur croit pouvoir néanmoins en
recommander l'essai dans les maladies des or-
ganes respiratoires ct du cœur,etil cite quelques
observalions, les unes personnelles, les autres
empruntées à d'autres auteurs et dont quelques-
unes sont encourageantes. Cette méthode est
encore employée avec plus ou moins de succès
dans certaines affections rénales, et elle parait
avoir donné d'assez bons résultals dans certains
cas d'entérile et même de póritonite.
M. GRUNSPAN.
TECHNIQUE
Mathilde Grunspan. — Essais de mensura-
tion des températures réelles des tissus au
cours des traitements par lair chaud, la dia-
thermie et l'électrocoagulation (Pevae de
chirurgie, 10 Octobre 1915).
M' Grunspan a cffectué ses recherches au
moyen d'aiguilles thermo-électriques et d'un gal-
vanomètre, directement gradué en degrés cenli-
grades, l'une des deux aiguilles étant maintenue
à 0° dans la glace fondante.
Dans les applications d'air chaud, l'aiguille
étant exactement appliquée sur la peau, la tem-
pérature atteinte à ce niveau devient douloureuse
au-dessus de 40° et donne lieu à une brûlure du
deuxième degré à 42. Dans l'épaisseur du tissu
cellulaire sous-cutané, l'élévation de tempéra-
ture atteint environ 1°, elle est nulle dans l’épais-
seur du tissu musculaire.
En diathermie, la température de la peau ne
peut de mème, sans brülure, dépasser 40%,5, celle
du tissu cellulaire sous-cutané peut passer de 32"
à 400,5 et celle du tissu musculaire de 56°,5 à 400,5,
Passé ce degré, les applications deviennent into-
lérables.
Dans deux applications d'électro-coagulation,
la température s'élevait à 60065 à 5 centimètres
au-dessous du point d'application.
Ces expériences, conduites avec toute la préci-
sion désirable (l'erreur ne dépassant pas 2,10 de
degré) apportent une heureuse contribution à la
question si souvent discutée des températures
atteintes au niveau de la peau et dans l'épaisseur
même des téguments et nous démontrent, s'il en
était besoin, la supériorité, à ce point de vue, de
la diathermie sur les applications de chaleur exo-
gène. D' NUYTTEN.
NÉOPLASMES
De Keating-Hart. — Présentation d'un cas de
cancroide de la face traité par la fulguration
6o © Electrologte.
(Société de médecine de Paris, séance du
25 Oclobre 1915).
L'auteur présente un cas de cancroïde de la
face, intéressant à un double point de vue: sa
résistance absolue au traitement radiothéra:
pique, et sa situation sur le bord de la paupière
inférieure gauche. Ce néoplasme ulcóré et dont
la base indurée occupait toute l'épaisseur des
tissus mous jusqu’à l'os encore intact, a été
l'objet de l'intervention suivante : curetlage soi-
‘gneux, mais forcément limité par le fait même
de la localisation; projection € une fois pour
toutes » dans la plaic ainsi faite, d'¿tincelles de
haute fréquence et de haute tension. Le résultat
obtenu est aussi esthétique que possible et dure
depuis dix mois sans récidive, magré un grat-
tave qui, pour conserver la paupière, n'a pas
dépassé le bord immédiat des lésions.
Dr Cuassano.
SYSTEME NERVEUX
S. C. Damoglou (Caire). — Deux cas d'hé-
miplégie cérébrale fruste consécutive à une
embolie traités avec succès par la diathermie
réalisée avec les appareils de haute fréquence
(Annales d'Electrobioloyie et de Radiologie,
Septembre 1915).
L'auteur publie l'observalion de deux malades
gucris en trente et seize séances de traitement
général par la diathermie sans autre indication
technique. La lecture des observations n'impose
pas le diagnostic d'hémiplégie organique.
D NUYTTEN,
AFFECTIONS CHIRURGICA LES
E. Doumer (Lille). — Traitement des ostéites
tuberculeuses par les courants de haute fré-
quence (Annales d'Electrobiologie et de Ra-
dioloyie, Septembre 1915).
L'auteur rappelle les modifications heureuses
qu'il a obtenues dans les ostéites tuberculeuses
par l'emploi des courants de haute fréquence.
Ces modilications qui ont fait l'objet d'une note
à l'Institut sont :
li? Diminution de la turgescence dans les
ostéiles fermées;
2° Diminution rapide de la suppuration dans
les ostéiles ouvertes;
2" Guérison plus ou moins rapide de tous les
phénomènes pathologiques.
Les cas que Fauteur a observés depuis, confir-
ment ses premières conclusions; il insiste toute-
fois sur ce point que l'existence de petits séques-
tres prolonge la durée du traitement, la guérison
s'effectuant avec rapidité dès que le séquestre
est éliminé. Le traitement dans les cas heureux
dure de quelques jours à deux ou trois mois.
D" NUYTTEN.
Louis-Élie Aufaure. — Contribution à l'étude
de Pionisation salicylique dans les arthrites
en général (Thèse de Toulouse 1915).
Ce travail comporte 7 observations de ma-
lades atteints d'affections rhumalismales, qui
présentaient des symptômes articulaires aigus
ou subaigus. |
L'ionisation salicylique est un mode de traite-
ment bien supéricur á la méthode interne.
C'est encore parmi les diverses méthodes
locales, celle qui, par son efficacilé, sa rapidité
et le peu de dangers, donne le plus de chances
de succès dans le traitement des arthropathies.
Il est préférable de prolonger l'application du
traitement pendant une heure au moins, et de
maintenir une intensité moyenne.
Les résultats obtenus montrent que l'ionisa-
tion salicylique agit d'une facon plus active que
le courant continu.
Enfin toutc arthrite, quelle qu'elle soit, aiguë
ou subaigué, infecticuse ou traumalique peut
bénéficier de ce traitement qui devient dans
lous ces cas la thérapeutique de choix.
D' Louis Dreinenm.
DIVERS
Arnal el Grémeaux (Dijon). — Traitement de
la pyorrhée alvéolaire par l’étincelle de haute-
fréquence (La Gazelle électrique, 20 Octobre
1919).
Les auteurs appliquent à l'aide d'une pointe,
la petite étincelle en s'assurant qu'elle pénètre
entre la gencive et la dent jusque dans la profon-
deur du fover purulent. Puis, remplacant Ja
pointe fine par une électrode condensatrice, ils
font une friction sur les gencives. La séance
dure environ dix minutes et est pour ainsi
dire indolore. On en fait une seconde, trois se-
maines après. Depuis deux ans, les auteurs ont
traité de nombreux cas, mais ne rapportent que
trois observations, soit deux guérisons ct une
amélioration. LOUBIER.
LIVRES NOUVEAUX
ÉLECTRONIQUE ET BIOLOGIE. — Études sur
les actions catalytiques, les actions diasta-
siques et certaines transformations vitales de
l'énergie, par le D' P. AcnaLue, directeur du
Laboraloire colonial du Muséum, ancien chef
de clinique à la Faculté de médecine de Paris.
l volume gr. in-8 de 728 pages. Prix : 18 fr.
(Masson et C”, édileurs).
En 1894, M. Achalme écrivait, dans un ouvrage
sur les maladies infectieuses : « Les propriétés
des diastases tendent beaucoup plus à les rap-
procher des agents physiques que des composés
chimiques dont l’action est déterminée par la
constitution moléculaire. En eflet, les diastases
ne se détruisent pas en agissant ; elles ne se com-
binent pas elles-mêmes aux corps sur lesquels
elles réagissent... Les d'astases peuvent purfuile-
ment ¿bre des forces et non des corps. »
L'auteur reprend, dix-neuf ans plus tard, ce
qui n'était alors qu'une hypothèse embryonnaire
s'appliquant aux seules diaslases; il la développe
considérablement et Pétend à une grande partie
des phénomènes biologiques. Il recherche com-
ment la notion moderne de l'“lectron qui peut
être envisagé à la fois comme l'atome d'électri-
cité et comme le constituant général de toute
malicre, doit intervenir dans l'interprétation des
phénomènes vitaux.
La premiére parlie est l'exposé clair et concret,
dépouillé de considérations mathématiques, des
faits qui conduisent à la notion physique de
l'électron.
La deuxième partie étudie, parallèlement dans
le monde inorganique et dans le monde orga-
nique, certaines manifestalions, entre autres la
production de la lumiére et de l'électricité.
La troisieme partie est consacrée aux phéno-
menes catalvliques; l'auteur y donne un exposé
général, qui n’existait pas encore en langue fran-
caise, des théories sur la nature intime de ces
phénomenes; il en élargit le cadre et étudie la
catalyse électrique, la catalyse lumineuse (a
laquelle se rattache la fonction chlorophilienne),
ete. 11 base sur le rôle des électrons interato-
miques une hypothèse personnelle sur l'explica
lion des actions catalytiques.
Enfin, dans la dernière partie consacrée aux
actions diastasiques, il montre que ces actions
sont des phénomènes catalvtiques empruntant
des caractères particuliers à l'origine vitale et
à la nature colloidale du catalyseur. Il établit
ensuile la prépondérance du rôle joué par les ions
inorganiques dans l'établissement des phéno-
ménes diastastiques et d'une facon plus générale
des phénomènes vilaux.
En résumé «les ¿changes physiques continuels,
corrélatifs des phénomènes vitaux, n’obcissent à
aucune loi particulière distincte des lois chimico-
physiques ordinaires »: mais, « si l'on cherche à
analvser le mécanisme de l'action des ferments
solubles, on voit le role important joué par les
¿lectrolytes ou plutôt par les ions qui provien-
nent de la dissociation de ces corps et sont
absorbés à la surface des grains colloidaux » ...,
« d'autre part, élant donnée la sensibilité de ces
phénomènes électroniques, il est facile de se
rendre compte... de l'étroite spécificité de ces
réactions » et c'est celte spécificité qui semblait
creuser un fossé entre Je monde organique et le
monde inorganique.
Tel est, résumé d'une façon aussi banale que
peut l'être une analyse de quelques lignes, ce
gros ouvrage pour lequel l'auteur a été obligé
de passer en revue une bonne partie des Sciences
humaines.
Quelle que soit l'opinion que l'on ait sur l'exac-
titude de chacune de ses hypothèses, prise en
particulier, il est certain que suivant son désir,
« sans sortir du domaine des réalités concrètes »,
il nous a conduit sur une de ces routes qui con-
vergent « vers un même sommet d'où il sera
possible d'embrasser, d'un seul coup d'œil, Fad-
mirable unité de l'univers ».
Mais si ce livre, livre de science et non de
métaphysique, qui s'adresse aux médecins, aux
biologistes, aux chimistes, aux physiciens, même
aux philosophes, mérite d'être loué parce qu'il ne
réclame du lecteur qu'une culture générale élé-
mentaire, — et ce n'est pas un mince mérite que
de savoir présenter de facon compréhensible
pour des non-initiés des conceptions aussi
abstraites, — sa lecture est particulicrement à
recommander au médecin électroradiologiste. 11
y trouvera, en effet, sous une forme très assimi-
lable, des notions précises et complètes sur les
ions électrolyliques, sur les électrons. sur le
courant électrique, etc.; bref, il acquerra facile-
ment les données théoriques les plus modernes
sur l'intimité des phénomènes qu'il utilise chaque
jour. C'est là, sans doute, un résullat que ne
prévoyait pas le D" Achalme, mais le propre
des grandes œuvres est de pouvoir servir à tous,
chacun y prenant, sans que l'auteur y ait pensé,
ce dont il a besoin.
D' A. LAOUERRIÈRE.
O,
ÉLÉMENTS DE RADIOLOGIE. — Diagnostic et
thérapeutique par les rayons X, par le D'E. AL-
BERT Wei, chef du laboratoire de Radiologie
de l'hôpital Trousseau (Paris, Félix Alcan, un
vol. in-8 de 49? pages avec 261 figures dans le
texte. Prix : 15 fr.).
C'est, si mes souvenirs sont exacts, en 1897 ou
1898 que nous fimes. Albert Weil et mot, nos pre-
micres radiographies avec la machine statique
de son cabinet. Ce souvenir déjà vieux me reve-
nait à la mémoire en feuilletant l'excellent volume
que mon vieil ami publie aujourd'hui: on sent,
en effet, en le lisant, qu'il s'agit lá de l'œuvre d'un
praticien qui parle de ce quil connaît bien par
un labeur assidu, durant depuis des années.
Si les traités de radiologie sont nombreux et
si celui-ci ne se distingue pas sensiblement des
autres par son plan général, son originalité con-
siste surtout dans l'impression tres nelte éprou-
vee par le lecteur qu'il a devant lui une œuvre
d'expérience.
Dans une première partie consacrée à l'instru-
mentation, l'auteur, après avoir exposé les pro-
priélés physiques des rayons X et les moyens de
les mesurer, passe en revue d'abord les différentes
sources de courant à haut potentiel, les différents
modeles de tube avec les divers procédés de
réglage, les appareils accessoires ct termine par
des principes généraux sur le réglage des tubes
et des soupapes. Remarquons que, contrairement
à ce qui se passe en général pour les gros traités,
celte étude de Pinstrumentation est à jour en ce
sens que les modèles les plus récents y figurent;
c'est ainsi que nous y avons trouvé mentionnées
les dernières créations de la maison Pilon.
La deuxième partie éludie les applications des
rayons N au diagnostic. On y trouve d'abord
l'exposé de l'instrumentation nécessaire (châssis,
compresseurs, écrans, etc.), el des moyens de
protections contre les ravons X. La technique
générale de la radiographie vient ensuite avec
des chapitres comme ceux intitulés : choix du
tube, — réglage du tube, — immobilisation du
patient, etc., et qui sont d'un gros intérêt pra-
tique. Puis l'auteur passe à la technique de la
radioscopie, — à l'orthodiagraphic, — à la télé-
radiographie, — à la radiocinématographie, — à
Pendoradiologie. H aborde ensuite la radiogra-
phie et la radioscopie des diverses régions. Pour
chacune d'elles, il indique la technique, discute
en quels cas l'examen radiologique est utile.
expose quel est l'aspect normal, quels sont les
points d'ossification, les anomalies, et enfin les
divers aspects pathologiques. De très nombreuses
gravures, reproduisant d'une facon tres satisfai-
sante les clichés de Pauteur, ainsi que divers
schémas, illustrent celte partie de l'ouvrage qui
se termine par des chapitres sur la localisation
des corps étrangers, sur la radiographie stérdos-
copique et sur les erreurs de la radiographie.
La troisieme partie < Applications des rayons X
Livres nouveaux.
à la thérapeulique » débute par des considérations
sur l'absorption des rayons par la malitre et sur
la fillration; elle étudie ensuite les bases phy-
siques el physiologiques de la radiothérapie,
expose la technique générale des irradialions,
l'instrumentalion nécessaire. Le traitement des
différentes affections justiciables des rayons
lrouve alors naturellement sa place; pour cha-
cune d'elles l'auteur décrit la technique, la direc-
tion de la cure, discute les indications et expose
les résultals en se gardant, d'ailleurs, d'un opli-
misme exagéré.
L'ouvrage se termine par un chapitre consacré
aux accidents dus aux rayons X.
En résumé, si ce livre écrit, suivant l'habitude
d'Albert Weil, dans un style clair et précis, na
pas la prétention d'être un livre définitif, car,
comme le remarque l'auteur, « il mest pas en
science de livre définilif puisque la science cst
comme l'étoile; plus ses pèlerins tendent et mar-
cheni vers elle. plus clle semble s'éloigner >; on
peut dire que le bul proposé dans la préface :
« fixer l'état actuel de la radiologie » a été plei-
nement réalisé.
A. LAOLUERKRIÈRE.
Manuel de radiothérapie [luniudbuch der Ront-
yentherapie von Joseph Welterer (Mannheimi. par
Werrerer, Leipzig (Otto Nemnich Verlag.
1915-1914, Erter Band).
Le Manuel de radiothérapie de Wetlerer, connu
ct apprécié de tous les médecins radiologistes,
date de la fin de 1907. Après bientôt six ans
écoulés, Fauteur en publie une seconde édition
remantée, augmentée et complétée par un appen-
dice sur l'emploi thérapeutique des substances
radioactives.
Le premier volume de cette seconde édition
vient de paraitre. (est un livre de plus de
400 pages, iHustré de 155 figures dans le texte, de
l5 planches cn couleur et de t planches en noir.
Très légilimement il est dédié à Mme Wettercr
qui, suivant Vexpression de l'auteur, «se tint
toujours à son côté comme une collaboratrice
infatigable, aussi bien dans sa pratique radiothó-
rapique que dans la confection de son livre ».
Ce gros volume est exclusivement consacré à
l'étude des questions générales que soulève Fen-
ploi thérapeutique des rayons de Róntgen et que
doit nécessairement connailre à fond le médecin
radiologiste avant d'en faire l'application parti-
culière à telle ou telle lésion déterminée, jusli-
clable de cette médication.
L'introduclion expose brièvement l'origine, le
développement, létat actuel et les indications de
la radiothérapie.
Dans un historique à grands traits, Fauteur
sapplique impartialement à rappeler les méde-
cins el physiciens de tous pays qui ont Je plus
contribué aux progres de la nouvelle méthode
de traitement. Beaucoup mieux que certains de
Livres nouveaux.
se3 compatriotes, il rend justice aux travaux
francais, el cite particulièrement avec honneur le
Traité de radiothérapie de Belot dont la publica-
tion précéda de trois ans celle de son Manuel.
Le corps de l'ouvrage se divise en deux grandes
sections, lune d'ordre purement physique el
technique. l'autre d'ordre biologique et médical.
Dans la premiere, Fauteur passe en revue la
production et la transformalion du courant élec-
trique qui alimente Vampoule de Röntgen, avec
les instruments de tout genre employés dans ce
but, les diverses radialions qui prennent nais-
sance dans l'ampoule, sa structure, son fonction-
nement. les moyens de dosage, les moyens de
protection, Foutillage auxiliaire, l'installation du
laboratoire de traitement, en un mot tout ce qui
concerne le matériel utile au médecin radiothé- .
rapeute et le maniement de ce matériel.
Au point de vue thérapeutique, des neuf cha-
pitres qui composent celte première section, le
plus intéressant est celui de la dosimétrie. I est
permis de regretter seulement que la méthode
Nuoroscopique de Guilleminot n'y soit pas men-
lionnee.
La parlie véritablement maitresse de l'ouvrage
est la seconde parlie, spécialement le chapitre
d'une importance capitale où l'auteur étudie
l'aclion biologique des rayons de Róntgen. Sans
négliger la description des effets observés sur
les animaux, sur les plantes ct sur les organismes
inférieurs, il s'attache à donner le tableau le plus
complet et le plus précis de l'action de ces rayons
sur chacun des divers tissus et des divers organes
du corps humain et n'oublie pas de s'étendre lon-
guement sur le traitement des accidents cutanés.
Puis il expose les différentes méthodes de l'em-
ploi thérapeutique des rayons de Róntgen, les
lois fondamentales du dosage concernant la
qualilé et la quantité du ravonnement, les régles
qui président aux irradiations suivant le siége
superticiel ou profond des lésions trailées, les
conditions dans lesquelles surviennent les acci-
dents au cours de cette médication ct celles qui
permettent de les éviter.
Le dernier chapitre de l'ouvrage, rédigé par
un légiste, étudie la radiothérapie au point de
vue du droit, c'est-à-dire au point de vue des
réparalions, picuniaires ou autres, auxquelles
s expose, en cas d’accident, le radiothérapeute.
Les ligures dans le texte, très nombreuses.
sont aussi très démonstralives. Les deux grands
tableaux qui représentent, d'une manière forcé-
ment schématique, l'un pour les tissus normaux
03
et l'autre pour les lissus pathologiques, la sensi-
bilité respective de chacun d'eux à l’action des
rayons de Róntgen,sont spécialement à signaler.
Parmi les planches en couleur, les unes montrent
les divers aspects de Fampoule en activité, elles
ne sont, il faut l'avouer, quimparfaitement réus-
sies. En revanche, toules les autres sont fort
belles, aussi bien celles qui reproduisent, d'après
les moulages de la collection de Holzknecht. les
divers slades des radiodermites, que celles qui
représentent les lésions hislologiques de Ja peau
et des organes profonds.
En résumé, le premier volume de la nouvelle
édition du Manuel de vadiothérapie de Wellerer
fait à ses auteurs, à son père ct a sa mere. le
plus grand honneur, C'est une œuvre qui mérite
non seulement de prendre place dans la biblio-
theque de tous les médecins radiologistes, mais
d'être fréquemment et attentivement consultée.
BDECLERE.
Roentgentaschenbuch, par E. Sommer (Zurich),
1 vol. in-18 de vii et 978 p.. avec pl. et fig.).
Lerpsuy, Nemmich.
Dans une première partie de cet « Almanach
radiologique » sont groupés 17 articles relatifs
à diverses questions de radiodiagnoslic ou de
techniqu*.
Une deuxième partie consacrée à la thérapeu-
tique nous apporte ‘dix contributions de divers
auteurs qui résument pour la plupart des publi-
cations faites par eux dans des périodiques
variés. Mentionnons en passant une note de
Freund recommandant pour la radiothérapie du
psoriasis le cureltage préalable des plaques.
Une revue des innovations principales faites
par les constructeurs en 1911-1012 constitue la
troisième parlie. Enfin un « annuaire » nous
donne noms et adresses des radiologistes du
monde enter, avec les services, laboratoires, elc.,
de radiologic.
Tel qu'il est ce volume forme un ulile complé-
ment à toute bibliothèque radiologique mais il
serait facile, nous semble-t-il, de améliorer
considérablement et sans beaucoup de peine en
revovant et complétant d'abord la partie an-
nuaire, en y ajoutant une liste des périodiques
spéciaux de tous les pays, un annuaire interna-
tional des constructeurs, etc. Il deviendrait alors
rapidement el très justement lauxiliaire indis-
pensable ct figurerait à demeure sur notre table
de travail.
R. Lepoux-Leparn.,
NÉCROLOGIE
CHARLES LESTER LÉONARD
La radiologie vient de perdre un de ses repré-
sentants les plus distingués aux États-Unis : le
docteur Charles Lester Léoxarv; né le 29 dé-
cembre 1861, il est mort le 22 septembre 1915,
à l’âge de òl ans.
Après avoir fait ses éludes médicales à l'Uni-
versité de Pensylvanie, il passa plusieurs années
dans les facultés européennes et dès 1896
s'intéressa à l'étude de la radiologie.
Depuislors,nombreusesontété ses publications
dans toutes les branches de celte spécialité. Il
fut le premier en Amérique à fixer la méthode
pour le diagnostic des calculs du rein. La radio-
scopie, la radiographie et la radiothérapie lui
doivent, chacune, de nombreuses et importantes
contributions.
Pour reconnaitre la valeur de ses travaux,
l'American Roentgen Society le choisit comme
président pendant les années 1904 et 1905.
En Europe, il collaborait activement aux Archi-
ves of the Roentyen Ray, au Journal de Radiolo-
yie de Bruxelles ct. récemment ercore, son der-
nier travail paraissait dans les Archives d'Électri-
cité Médicale du professeur Bergonié.
C'était un fervent des congrès européens ct
nous nous rappelons sa physionomie ouverte,
son accueil sympathique. Déjà atteint par le mal
Le Gérant, Pienet Atcrn.
qui devait l'emporter, il ne put assister aux
séances de la section de radiologie du Congrès
international de Londres.
Il fut parmi les premiers qui utilisérent les
rayons X et en ignora par suile les dangers :
comme la plupart de ceux qui n'avaient pas
songé à se prémunir contre eux, il fut atteint
de lésions graves. On dut lui amputer succes-
sivement les doigts, puis la main et enfin le bras
sans que ces mulilations successives aient réussi
à arrêter l'évolution du mal. Pendant les dix
années que dura ce long martyr, Léonard pour-
suivit ses travaux, ne les cessant que lorsqu'il
fut obligé de s’aliter.
Avec lui disparait une des plus belles figures
de la Radiologie.
LOUIS WICKHAM
Avec Louis Wickham disparait l’un des hom-
mes qui ont le plus contribué, dans notre pays,
au développement des applications médicales du
radium.
D'origine anglaise, il avait fait ses études mé-
dicales à Paris et s'était, au sortir de l'internat,
fait remarquer par sa thèse consacrée à la
maladie de Paget du mamelon.
Éloigné des concours par sa santé délicale, il
s'était intéressé à la dermatologie. Attaché, dès
sa création, au laboratoire biologique du ra-
dium il avait trouvé lá la spécialisation qui lui
convenait.
De très nombreuses présentations dans les
diverses Sociélés Savantes et dans les Congrès
ont consacré en France et à l’Étranger sa répu-
lation de radiumthérapeute Presque tous ses
travaux furent faits en collaboralion avec
M. Degrais.
Le traité de radiumthérapie de ces deux au-
teurs résume leurs recherches et leurs consta-
talions, il est connu et apprécié de tous ceux
qu'intéresse la question.
Empéché depuis longtemps déjà, par la ma-
ladie, de se consacrer à la pratique avec autant
d'ardeur qu'il l'aurait souhaité, Wickham profi-
lait de chaque amélioration de sa santé fragile
pour s'adonner à nouveau tout entier à ses ob-
servations.
lla honoré notre pays par ses lravaux : son
souvenir restera parmi les physiothérapeutes.
La REDACTION.
74225. — Paris, Imp. Lanctne, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
ALLONGEMENTS SEGMENTAIRES DU GROS INTESTIN
LES DOLICHOCOLIES "
LEUR IMPORTANCE DANS LA PATHOLOGIE DU GROS INTESTIN
Par MM.
G. LARDENNOIS P. AUBOURG
Chirurgien des hôpitaux de Paris. Radiologiste de hôpital Boucieaut.
(Planche IT)
Parmi les déformations du gros intestin, les plus connues sont la plose, qui atteint
surtoul l'angle hépatique et l'ectasie qui siège presque uniquement sur le cæcum el le
colon ascendant. Mais il en est une autre qui nous parait n'avoir pas suffisamment
retenu l'attention, c'est Pexcés de longueur portant sur un des segments ou sur la totalité
du gros intestin.
Cet excès de longueur amène fatalement une ptose ou des plissements prononcés.
mais il est facile, dès l'abord, de distinguer cet allongement de la ptose essentielle
ou des coudures simples.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — PATHOGENIE
La dimension des colons pour des sujets de même age, de même taille et de même
sexe, est très différente. Il est difficile d'établir une normale, et de fixer en chiffres la
limite où la longueur devient excessive.
Les cas qui nous retiendront sont ceux où la longueur démesurée d'une ou plusieurs
porlions du gros intestin modifie considérablement la situation et le trajet de ces
portions.
Cerlains anatomistes ont insisté sur ces varialions de longueur.
Cruveilhier écrit : « Il serait important de réunir toutes les variétés de longueur et
de disposition de Pare du colon... Ces différences de longueur ne sont nullement congé-
nitales, car chez tous les enfants nouveau-nés, le gros intestin m'a paru avoir à peu de
chose près la même longueur; mais ces différences sont acquises et parmi les causes
d'allongement, je regarde la constipation comme jouant le principal rôle. » Marfan a
signalé l'allongement de l'intestin chez les nourrissons dyspepliques (°).
C'est sur l'étude de près de cing cents examens radiologiques qu'est basé notre
exposé. Nous pouvons dire que sur les sujets porteurs de troubles coliques chroniques
1) Pour plus de commodité et par abréviation, nous appellerons doliehocolie (orszag; : long) l'excès de
longueur du gros intestin et dolichocolon, le segment de colon anormalement développé en longueur.
(2 MAREAS. Archiv. mens. des maladies de l'enfance, février 1805, tome XIE p. 57.
N° 2. — Février 1914. D
66 GC. Lardennots et P. fubourz.
avec stase, la dolichocolie est très fréquente. Elle est constatable sur 1/5 environ des
radiographies de « mauvais colons » que nous avons entre les mains.
Le colon transverse et le colon pelvien sont les segments les plus souvent atteints.
Viennenl ensuile, dans l'ordre, le colon ascendant, le colon descendant et enfin le colon
iliaque qui nous a paru peu sujel aux exagéralions de longueur.
Rappelons que, pour nos auteurs classiques, le colon ascendant mesure, suivant les
Fig. 1. — Dolichocolon pelvien. — Pièce d'aulopsie, photographiée par E. Nor-
mans, après éviscération totale. L'intestin gréle a été réséqué:; le colon trans-
verse a clé éversé en haut avec le foie et l'estomac. (Collection de M. le profes-
seur LETULLE.)
sujets, entre 10 et 20 centi-
mètres de longueur, le co-
lon transverse très varia-
ble (Mauclaire et Mouchet,
Cohan, Buy) ('), entre 50 et
80 centimètres.
Ces mensuralions cada-
vériques peuvent ne pas être
rigoureusement applicables
à l'intestin vivant, mais elles
montrent pourtant les extré-
mes variabilités de la lon-
gueur des colons. En géné-
ral à un colon allongé est
adapté un méso haut et flot-
tant, qui laisse à l'intestin
une mobilité excessive. Si
le méso reste court l'inles-
lin est obligé de se plisser
en replis onduleux, c'est
l'exception. Hors le cas
d'adhérences drues de péri-
colite inflammatoire, les mé-
sos allongés permeltent à
l'intestin de décrire une lon-
gue boucle déformée un peu
par quelques accolements,
par quelques tractus allant
du méso à une frange ou à
un bord intestinal. Si l'on
sectionne ces fins tractus,
si les accolements sont libérés, l'anse dolichocolique se déploie librement en une
courbe régulière.
La longueur de l’anse associée à la hauteur du méso amène la ptose du sommet de
lanse et la coudure de ses extrémités.
La longueur de l'anse jointe à la brièveté du méso entraine la plicature et la
sinuosité de lanse.
(1) MaUcLAIRE el Movcner : Considérations sur la forme et les moyens de fixité du colon transverse.
Bull. et Mém. Soc. Anat., 1896, juillet p. 600,
Conan : Recherches sur la situation du colon transverse. Thèse. Paris, 1898. n° 278.
— Anatomie du colon transverse, Thèse de Toulouse, 1961, p. 411.
Allongements segmentaires du gros intestin. 67
L'excès de longueur du colon est communément regardé comme d'origine congé-
nilale.
La complexité du développement morphologique de l'intestin, ses changements de
position au cours de la vie intra-utérine, la variabilité du tube digestif selon les races,
selon les habitudes alimentaires ancestrales, servent à expliquer ces anomalies
accroissement non parallèle du gros intestin et de la cavité abdominale, accroissement
inégal des divers colons, anomalie de la fixation secondaire, fixation qui peut tendre
certains segments coliques pour le péritoine pariélal postérieur et en laisser d'autres trop
longs el flottants, telles sont les explications plausibles fournies par la théorie congé-
nitale.
C'est la théorie de l’inadaptation ontogénique, de « l'erreur de la nature ».
Ces explications générales ne satisfont pas pleinement l'esprit, elles reportent la
question plutôt qu'elles ne la résolvent.
N'est-on pas frappé de ce fait que chez le nouveau-né on ne trouve pas de ces
énormes excès de longucur du colon, sauf sur I'S iliaque (Huguier, Bourcart, Marfan).
Nous avons vu que Cruveilhier déjà insistait sur ce point. On trouve des dolichocolons
sur de jeunes sujets et nous en montrons un exemple; mais il s’agit d’un enfant de 5 ans
déjà, sur l'intestin duquel la colite a pu exercer ses influences pathologiques. Il est
des enfants de 5 ans dont l'intestin a déjà une longue histoire. 11 n'est pas douteux
que la dolichocolie est d'aulant plus fréquente ct plus accuste que les sujets sont
plus àgés. Sion la constate très marquée sur des sujets jeunes, il existe presque lou-
jours un passé d'enlérocolite, de fièvre typhoide, de paratyphoïde, etc.
On a dit pour expliquer l'excès de longueur constaté sur le transverse ou le colon
pelvien du vieillard que ces dolichocolies élaient l'aboutissant de l'évolution normale du
tube digestif. On peut penser que cette modification fâcheuse peut aussi bien étre
d'ordre pathologique.
ll est en effet une première classe de dolichocolons qui sont nettement acquis el
pathologiquement acquis. Ce sont ceux où la dolichocolie est relative à une déformation
de l’abdomen. Par exemple la constriction de la taille par le corset rapproche les deux
angles hépatique et splénique, le colon transverse devient alors trop long pour le
diamètre transversal de l'abdomen. Une scoliose marquée à la suite d'ankylose
coxo-iliaque gauche, par exemple, peut amener un excès de longueur relative du colon
descendant.
Mais ce sont là cas exceptionnels.
Peut-être d'autre part certaines dolichocolies sont-elles, sinon créées de toutes
pièces, du moins très accentuées, par les troubles de colite chronique avec stase. Il
faudrait pour s'en assurer posséder des observations radiographiques répétées à de longs
intervalles, ou bien agir expérimentalement sur l'animal. En attendant on ne peut guère
apporter à ce point de vue que des impressions. Mais est-il possible de n'être pas frappé
de la fréquence très particulière de la dolichocolie chez les sujets atteints de constipa-
tion chronique? |
Or, à examiner bien les choses, il est peut-être aussi logique d'admettre qu'un colon
atteint de colite chronique s’allonge que d'admettre qu'un colon sain et bien constitué
s'altère parce qu'il est plus long que la paroi abdominale sur laquelle il doit s'appuyer.
Les extrêmes varialions de longueur physiologique du gros intestin sont frappantes.
Les expérimentateurs les ont maintes fois signalées. On les observe souvent au cours
des actes opératoires sur l'intestin. Un organe si extensible et si contractile n'est-il pas
68 G. Lardennots et P. Aubourg.
prédisposé à s'allonger dans des conditions pathologiques chroniques appropriées,
comme l'inflammation lente et la distension faible mais chronique par les matières et les
gaz?
Nous savons que la dégénérescence pariétale et la distension faible et lente peuvent
avec le temps amener sur d'autres conduits, sur l'urctère, par exemple, à la fois l'ectasie
et l'augmentation de longueur.
Il est curieux de constater que certaines parties du gros intestin, en cas de colite
chronique avec stase légère, présentent de l'ectasie, comme le ciecum et le colon ascen-
dant; tandis que d'autres, comme le colon transverse, le colon pelvien, ne paraissent
presque jamais dilalés mais souvent très allongés (').
L’anatomie pathologique montre la paroi du dolichocolon, tantôt sensiblement
saine, lantôl altérée, mais, dans ce dernier cas, on ne pourrait dire avec certitude si la
lésion a causé l'allongement, ou si elle est survenue par colite dans un segment
intestinal originellement allongé.
SYMPTOMATOLOGIE
: = Tncolon congénitalement long, mais ne présentant ni adhérences, ni coudures
brusques, ayant pour l'absorption une muqueuse saine, pour l'évacuation une muscu-
leuse active et une innervation synergique, bien maintenu dans une cavité abdominale
à:parois solides n'occasionne aucun trouble. Pourtant le dolichocolon est exposé par sa
longucur même aux coudures, aux brides par traction sur les mésos, par « cristallisation
des lignes de force », pour employer l'élégante expression de Lane. De plus, si, par
toxi-infection ou consécutivement à des troubles gastriques, une colite survient dans
ec colon trop long, plissé, bridé, elle pourra plus facilement se fixer à l'état chronique,
amenant son cortège de troubles douloureux et toxiques.
Si une colite ancienne apparaît compliquée de dolichocolie, le pronostic s'en trouve
aggravé. L'expérience montre que ces colites sont particulièrement rebelles. En pareil
cas, la musculcuse et la muqueuse ont dégénéré, il existe souvent de la péricolite,
l'intestin se vide mal, des fermentations se produisent. Souvent des « poches de gaz »
se forment, constituant la pneumatose colique, si douloureuse, si angoissante. L'intoxi-
cation par stase. et par viciation du métabolisme intestinal devient manifeste. Nous
n'avons pas l'intention d'insister ici sur cette symptomatologie aujourd'hui bien connue.
Qu'elle soit ou non bien tolérée, compliquée ou non de colile chronique, la doli-
chocolie peut donner naissance à des accidents brusques et graves. Elle est à l’origine
de certaines coudures et surlout des torsions segmentaires. Une anse trop longue avec
une implantation étroite, rétrécie souvent par la rétraction du méso, est exposée au
volvulus, | |
EXAMEN RADIOLOGIQUE
On peut par les seuls movens de la clinique arriver à soupconner l'existence de la
dolichocolie, mais c'est la radiologie seule qui permet d'en faire avec certitude le
diagnostic.
(1) Notons en passant la possibililé de brachveolie inflammatoire beaucoup plus rare: M. le P. Roger
nous en à oralement communique une observation. L'un de nous a eu Foccasion d'observer sur un sujet de
92 ans conséentivement à une colite amibienne grave, traitée par un anus cæcal un raceonreissement consi-
dérable du gros intestin, avee une diminution de la capacité réduite à 100 centimetres cubes au lieu d'un
litre, capacité normale.
Allongements segmentatres du gros intestin. 69
L'exploration radiologique des dolichocolons comporte les deux modes habituels
de l'exploration du gros intestin : le lavement bismuthé, le repas bismuthé. Bien loin
d'opposer l'une à l'autre ces deux méthodes, il convient au contraire de les associer :
car chacune donnera des renseignements complémentaires intéressants. Le lavement
bismuthé à pour lui sa rapidité : en moins d'une minute, le radiologiste est renseigné
sur Panatomie morphologique du gros intestin. On lui a reproché, non sans raison, de
n'être point physiologique : il distend l'intestin, il Poblige par son volume, par sa pres-
sion, par sa rapide progression, à se déplisser : mais il a l'avantage d'exagérer en
quelque sorte la déformation et de rendre plus appréciables les lésions. Le lavement
donnera avec grossissement l'aspect anatomique, le repas bismuthé permettra d'appré-
cier la physiologie motrice. Le bismuth ingéré indiquera les retards et l'accumulation
au niveau de tel segment allongé, reconnu par le lavement. Il convient donc de com-
mencer l'examen radiologique par le lavement, pour étudier ensuite avec un repas
bismuthé le passage dans l'anse allongée.
1* LAVEMENT BISMUTHE. — Un lavement de 1 litre d'huile chaude, dans la-
quelle on incorpore 100 grammes de carbonate de bismuth est donné, malade couché,
à l'aide d'un oléo-clyseur quelconque à pression. On suit la progression du lavement
durant l'examen radioscopique : en une minute le cæcum est rempli. On pourrait croire
que la quantité de 1 litre est, surtout dans ce cas, insuffisante pour arriver au cæcum :
il n’en est rien. Malgré l'allongement, la capacité intestinale n'est pas sensiblement
augmentée et la quantité habituelle de 1 litre suffit presque toujours pour remplir tout
le gros intestin. |
Les aspects sont différents avec les allongements des divers segments de l'intestin :
nous passerons successivement en revue pour chaque segment, les types que nous avons
le plus fréquemment observés. Nous étudierons les divers segments dans l'ordre où ils
apparaissent sur l'écran, après lavement.
I. Colon pelvien. — Normalement, le colon pelvien se présente comme une ampoule
remplissant le petit bassin, se dirigeant d'abord en haut ct à droite vers la sacro-iliaque
(
Vig. 2. — Colon pelvien. Allongement eu huit de chiffre Fig. 3. — Colon pelvien. Allongement vertical,
droite, puis passant transversalement de droite à gauche au niveau du délroil supéricur
pour se continuer sur le bord gauche de la ligne innominée gauche avec le colon
iliaque.
Dans les D. pelviens, quatre variétés sont surtout fréquentes :
A. — Une variété en 8 (fig. 2). — L'intestin monte directement sur la sacro-iliaque
70 G. Lardennots et P. Aubourg.
droite, se coude à ce niveau, descend dans le petit bassin et passe en avant du segment
initial pour se continuer avec le colon dans la fosse iliaque gauche.
B. — Une variélé verticale courte (fig. 5). — L'intestin, au lieu d'être oblique en haut
et à droite sur la sacro-iliaque, est oblique en haut et à gauche au-devant du rachis
lombaire. Arrivé à la 4° ou 5° vertèbre lombaire au-dessous du colon transverse, il se
Fiz. L — Colon pelvien. Allongement vertical créant Fig. 5. — Colon pelvien. Allongement horizontal
un faux angle splénique. parallèle au colon transverse.
recourbe et descend en bas et à gauche vers la fosse iliaque gauche pour se continuer
avec le colon iliaque.
C. — Une variété verticale longue (fig. #:. — L'intestin suit le même trajet que dans
la variété précédente: mais, au lieu de rester au-dessous, il remonte au-dessus du colon
transverse, et, sur le flanc gauche de la 1° vertèbre lombaire ou 12° dorsale, il se coude
Vig. 6. — Colon descendant. Coudures multiples. Fig. 7. — Colon descendant. Une seule coudure horizontale
el redescend dans la fosse iliaque gauche. On a dans ces cas l'impression d'un faus:
angle splénique, en bas et en dedans de l'angle splénique normal.
D. — Une variété horizontale (fig. 5). — Le colon iliaque se dirige franchement à
droite et remplit toute la fosse iliaque droite; puis passe plus ou moins horizontalement
dans la fosse iliaque gauche. Dans ces cas, lorsque le transverse est ensuite rempli,
le radiologiste a l'impression de deux colons transverses superposés. Cette présence
anormale d'un allongement du colon pelvien dans la fosse iliaque droite est un fait utile
à connaîlre pour ne point confondre une douleur colique sur ce segment anormalement
placé, avec un point douloureux appendiculaire.
Allongements segmentaires du gros intestin. 7t
IT. Colon iliaque. — Le colon iliaque ne participe que peu aux allongements segmen-
taires. Nous n'avons pas observé d'allongement uniquement localisé à ce segment.
Quand il est allongé, c'est qu'il participe à l'allongement des segments sus el sous-
jacents, iliaque ou descendant.
II. Colon descendant. — Normalement, ce segment a une direction verticale,
Fig. 8. — Angle hépatique. Coudure en 8 de chiffre. Fiz, 9. — Angle hépatique. Coudure en 8 de chiffre.
`
avec une légère courbe à concavilé interne, de l'angle splénique à la crête iliaque.
Dans le D. descendant, deux variétés principales sont observées.
A. — Des flecuosités multiples (fig. 6). — Dessinant des plis variés et nombreux
jusqu'à l'angle splénique.
B. — Une seule flexuosité (fig. 7). — Généralement située à la partie moyenne du
Fig. 10. — Colon transverse. Allongement cn U de tout Fig. 11. — Colon transversc.:Allongement en S de tout
le colon transversc. le colon transverse.
colon descendant, au niveau des fausses còles : on constale alors l'exagération de la
courbe à concavité interne normale. Dans cerlains cas, la coudure peut atteindre la
ligne axiale du rachis lombaire ou même son bord droit au niveau de la 2° ou 5° vertèbre
lombaire.
IV. Angle splénique. — Normalement, l'angle splénique du colon très haut situé,
au-dessous de la coupole diaphragmatique au niveau de la 10° vertèbre dorsale, inacces-
sible au palper, apparaît en radiologie comme le point le plus fixe du gros inlestin.
C'est donc non point à son niveau, mais autour de lui que l'on rencontre les allonge-
ments surtout au niveau de la partie gauche du colon transverse.
7? G. Lardennots et P. A ubourg.
V. Colon transverse. — Le colon transverse présente de très nombreuses variétés
d'allongement :
A. La partie gauche décrit souvent un huit, la boucle plus ou moins accentuéc au
niveau de l'angle splénique, passant tantot en dehors (fig. 8%, tantôt en dedans (fig. 9) du
colon descendant.
B. Allongement en totalité. — Tout le colon transverse est alors allongé de telle sorte
que le point le plus déclive au lieu de répondre à l’ombilic, vers la IV‘ vertèbre lombaire,
répond au détroit supérieur et peut même plonger dans le petit bassin. On peut ainsi
avoir l'aspect d'un immense U majuscule de tout le transverse (fig.10). Dans d'autres cas,
Fie. 42. — Colon transverse. Allongement de Fanse Fie. 13. — Colon transverse. Allongement des deux anses
colique transverse gauche. coliques transverses droile ct gauche.
au lieu de former un V. le transverse forme un S allongé donnant l'impression de deux
colons transverses superposés (fig. 11).
C. Allongements des anses coliques transverses droite ou gauche.
Prenons la division du transverse de Fromont, en deux portions, droite el gauche,
réunies au niveau du ligament de Glénard. On peut constater ou des allongements
partiels de chaque anse, tel l'allongement en V majuscule, limité à la seule portion
gauche (fig. 12), ou à la portion droite (fig. 13), ou des allongements simultanés de
chaque anse, avec des flexuosités nombreuses, décrivant un M ou un W à l'intérieur de
la cavité abdominale.
Cruveilhier, Treves et Jonnesco ont déjà signalé ces formes sur le cadavre.
VT. Colon ascendant. — Comme le colon lombaire gauche, le colon ascendant a une
direction presque verticale de haut en bas et d'arrière en avant, avec une légère courbure
à concavilé interne. Dans les dolichocolons ascendants, on trouve soit des flexuosités
nombreuses, soit l'exagération de la courbure normale.
Telles sont les principales formes généralement observées à la suite d’un lavement
bismuthé dans les dolichocolies. Les caractéristiques de ces allongements, au point de
vue radiologic, sont : leur grande mobilité par le palper sous l'écran, le changement
d'aspect, quand on fait passer le malade à la position debout, après l'avoir examiné
couché. Dans celte position apparaissent des poches à air nombreuses au niveau des
segments; car il faut savoir que l'aérocolie (ou pneumocolie) accompagne le plus
souvent les dolichocolies. Les poches à air peu apparentes, ou même invisibles dans la
position couchée, deviennent très apparentes dans la posilion debout et se traduisent à
l'écran par des zones très claires qui tranchent sur le noir du liquide bismuthé.
.{llongements segmentatres du gros intestin. =)
2 REPAS BISMUTHE. — Quand le lavement a permis de reconnaitre un dolicho-
colon, il est intéressant, les jours suivants, d'étudier par le repas bismuthé, la physio-
logie motrice d'évacuation au niveau du segment allongé : la nolion d'un retard d'éva-
cualion très prolongé peut. dans certains cas, être l'indication d'un acte chirur-
vical.
Il conviendrait donc de préciser la normale de passage d'un repas de bismuth avant
de juger du retard. Malheureusement ces temps d'évacuation sont très variables,
d'abord sur des sujets normaux, et plus encore avec les auteurs. El voici pourquoi: les
radiologistes, malgré l'essai d'unification proposé au Congrès de Dijon ('), malgré lin-
lervention récente de la Roentgen Society of London (novembre 1913) n'ont pas encore
adopté un repas type élalon : les uns donnant un lait d’eau ct de bismuth, d'autres du
chocolat, d'autres du riz, d'autres de véritables repas, el même en plusieurs fois. De
plus les malades sont examinés dans les heures qui suivent, sans que des conseils leur
aient été donnés sur leurs repas ultérieurs: il suffit de connailre l'importance des
réflexes gastro-coliques pour savoir que tel ou tel aliment, tel ou tel liquide ingéré après
un repas bismuthé hatera ou retardera l'évacuation intestinale. Les temps d'évacuation
normaux ne sont nullement précisés ; c'est par approximalive qu'ils ont été fixés. On
sait que les ombres bismuthées apparaissent au niveau du cecum entre trois ct cinq
heures, mais on n'a pas encore jusqu'ici, à notre connaissance, fixé la durée exacte du
séjour dans le civcum, moins encore l'heure d'arrivée dans les différents segments intes-
linaux suivants.
En atlendant celte unification des méthodes, qui permettra d'unilier les résultats, on
adopte approximativement une durée de 24 heures pour le séjour du bismuth dans le
gros intestin ; 6 heures dans le colon ascendant, 12 heures dans le transverse, 18 heures
dans le colon descendant, 24 heures dans le rectum ; le cecum presque toujours se vide
en dernier, aussi bien après un repas de bismuth qu'après un lavement purgalif.
Dans les D. ces temps d'évacuation supposés normaux, sont très augmentés et nous
avons vu le bismuth persister 100 heures dans une anse colique gauche augmentée de
longueur.
Les symptômes cliniques, subjectifs et objeclifs, seuls, ne permeltent pas de poser
le diagnostic de D., c'est l'examen radiologique qui permet de l'affirmer.
Deux affections, en radiologie, pourraient prèter à confusion : la plose, le mégacolon :
mais les dolichocolons ont des caractères radiologiques nettement différenciés.
Dans la ptose, il y a chute, luxation des angles, l'hépatique souvent, le splénique
exceptionnellement : c'est un faux allongement. Dans les D. au contraire, les angles
hépatique el splénique restent en place ; les segments intermédiaires sont allongés.
Le megacolon, maladie de Hirschprung, se différencie du D. par son aspect dilaté.
Les rares observations radiologiques de maladie de Hirschprung publiées montrent
d'énormes dilatations localisées du gros intestin; la capacité du gros intestin est
nettement augmentée : il faut deux ou trois litres pour remplir un colon pelvien. Dans
le D. le segment intestinal n'est qu'allongé, il est peu ou pas dilaté, il suffit d'un litre
pour remplir tout le gros intestin.
Quant au diagnostic des adhérences des D. si souvent posé en radiologie, il faut
dire qu'il est, le plus souvent, impossible à préciser. Sans doute par le palper, par le
changement de position, par la manœuvre de Chilaiditi, le radiologiste pourra constater
t) BeLoT et Atsoura. Essai d'unification snr les méthodes d'exploration radiologique du tube digestif
(Congrés del Association francaise pour l'avancement des sciences, Dijon, août. 1912).
74 G. Lardennois et P. Lubourg.
une mobilité moindre que d'ordinaire; quant à conclure à des adhérences des coudures
entre elles, on peut les soupçonner, on ne saurait les affirmer.
TRAITEMENT
La dolichocolie simple avec fonctionnement intestinal suffisant ne comporte pas
de traitement spécial, mais sollicite seulement une surveillance particulière.
Les coudures brusques, les volvulus des colons longs apporlent d'urgence des
indications opéraloires spéciales.
Lorsqu'un sujet chroniquement constipé est trouvé porteur d'un colon allongé.
il faul toujours considérer le cas comme sérieux et insliluer un traitement plus éner-
gique. Le trailement médical et orthopédique devra toujours être essayé, l'hygiène
alimentaire, l'usage de la parafline, du massage abdominal s'il n'y a pas de spasme,
le port d'une sangle bien faile, amélioreront suffisamment le fonclionnement de
l'intestin. Mais, dans les cas invétérés, la chirurgie seule amènera la guérison.
11 n'est pas dans notre intention d'énoncer la conduile à tenir dans chacune des
nombreuses variétés de dolichocolies. Nous passerons seulement en revue les divers
procédés que la chirurgie met actuellement en œuvre.
L'abaissement de l'angle splénique pour supprimer une coudure; la libération d acco-
lements secondaires trop élendus peuvent rendre au colon allongé une circulation plus
facile; mais il faut savoir, par la paraffine, le massage, le lavement électrique, enlre-
tenir les résultats acquis, sinon la récidive est fatale. Les anastomoses colo-coliques, les
résections segmentaires des colons n'ont pas été très employées jusqu'à présent. L'opé-
ration la plus en vogue a éle jusqu'en ces derniers temps l'iléo-sigmoïdostomie par
implantation termino-latérale. Elle parait malheureusement entrainer assez souvent
des troubles sérieux de rétention dans l'anse exclue. L'iléo-transversotomie est souvent
inefficace.
L'un de nous a montré avec Okinczyc que l'anastomosc bien faite entre le cecum el
I'S iliaque par une typhlo-sigmoïdostomie en Y pouvait donner de bien meilleurs résultats.
À l'heure actuelle cette opéralion n'a encore été pratiquée que six fois, quatre fois
par Lardennois et Okinczyc, deux fois par Pauchet, toujours avec un résultat excellent.
La colectomie totale est encore discutée. Elle est plus grave que les anastomoses
et laisse parfois des troubles douloureux persistants. Okinczyc et l'un de nous en
avons amélioré le manuel opératoire en permeltant de conserver le grand épiploon.
La coleclomie subtotale avec abaissement de l'angle splénique terminé par unc
iléo-sigmoïdostomie ou iléo-transversotomie a des partisans convaincus. Elle est beau-
coup moins douloureuse dans ses suites que la colectomie absolument totale.
Chaque cas comporte en réalité ses indications propres. Il faut tenir comple de
lage du sujet, de sa résistance, de l'ancienneté probable des lésions pour décider si
l'on fera une anaslomose ou une exérése.
Si l'on décide une exérèse, son étendue sera en rapport avec le siège de la doli-
chocolic, mais il faut retenir un fait que l'expérience nous a appris : une colectomie
pour êlre facilement supportée doit laisser l'épiploon en place, ct ne doit pas s élendre
plus loin qu'à une distance de 20 centimètres au moins de la bouche iléo-sigmoïdienne.
(1) Lanbexxo1s ct Oxinczyc. La typhlo-sigmoidostomie en Y dans le traitement des colites rebelles. Journal
de chirurgie, la mai 1915, t. X, n 5.
(2) LanbexNois et Oninezve. La libération et la conservation du grand épiploon dans les colectomics
totales où subtotales. Sor. Anal. de Paris, 10 octobre 103, t. NV, ne R p. 422,
—
Jouznal de Radiologie Planche 2
et d'Electeologie Memoire G. Lardennois et ‘P. Aubouzy
Allongement du colon ascendant Allongement du colon transverse
Allongement du colon pelvien Allongements multiples chez un enfant
Radiographies du gros intestin
Marmand
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DE LA VALEUR DES SUBSTANCES RADIO-ACTIVES
DANS LE
TRAITEMENT DES TUMEURS MALIGNES
Par M. R. LEDOUX-LEBARD
Nous savions depuis longtemps, grâce aux belles recherches de Wickham, Domi-
nici, Degrais, Chéron et Rubens-Duval, etc., que l'on peut obtenir, avec une technique
appropriée, des résultats surprenants dans le traitement du cancer de l'utérus par le
radium. Les publications plus bruyantes faites depuis quelque temps en Allemagne :
à Fribourg (Kroenig et Gauss). à Munich (Doederlein), à Berlin (Bumm), etc., qui ont
semblé révéler à beaucoup des fails nouveaux en montrant la possibilité d'une guérison
au moins apparente de tumeurs malignes, même inopérables, de l'utérus par le méso-
thorium et le radium n'en sont que la confirmation et l'extension.
Mais de cetle publicilé plus grande, faile à des observalions qui, à coup sur, la
méritent, il est résullé de toutes parts une demande de plus en plus considérable de
substances radio-actives et dans nombre de grandes villes de l'étranger, des souscriplions
ont été ouvertes en vue de permettre aux établissements hospitaliers d'en acquérir pour
le traitement de leurs malades.
Une nouvelle et forte hausse dans les prix pourtant déjà si élevés des substances
radio-actives n'a pas manqué d'en résulter. Qu'elle soit justifiée ou quelle ne dépende
que d'une entente des producteurs, peu nous importe et nous n'avons pas à nous occuper
davantage de ce côté de la question.
Nous nous bornerons à remarquer que la loi générale qui veut que la consommation
d'un produit diminue et qu'il soit remplacé par d’autres, quelle que soit son utilité, à
mesure que son prix s'élève, trouvera probablement ici aussi son application.
Mais en présence de cette raréfaction, vraie ou apparente, il est aujourd'hui de
l'intérêt des praticiens comme des spécialistes de savoir exactement à quoi s'en tenir sur
la valeur thérapeutique des substances radio-actives. |
Nous allons donc chercher à les renscigner, en nous basant à la fois sur notre
expérience personnelle et sur les indications des auteurs, en ce qui concerne leur appli-
cation au traitement des tumeurs malignes et nous ferons connaître les cas dans les-
quels on peut en attendre ct n'altendre que d'elles seules un résultat efficace comme
ceux dans lesquels il est loisible d'y suppléer par d'autres ressources.
Les propriétés physiques des substances radio-actives d’une part et la forme sous
laquelle elles se présentent de l'autre nous permettent presque de prévoir et d'établir
a priori ce que la pratique nous enseigne.
Nous savons quelles émeltent trois sortes de radiations : 1° les rayons 2, atomes
d'hélium à charge électrique positive, à action intense sur les éléments cellulaires, mais
d'une si faible pénétration que leur rôle est secondaire et qu'ils sont entièrement absor-
bés dans la plupart des appareils radifères ; 2° des rayons 3, particules chargées négati-
76 Ledour-Lebard. — De la valeur des substances radio-actives
vement (électrons négatifs) comparables aux particules des rayons cathodiques et dont
le pouvoir de pénétralion varie dans des limites assez élendues; 5° des rayons + compa-
‘ables absolument aux rayons de Roentgen, mais atteignant un degré de pénétration
plus considérable que celui des rayons de Roentgen que nous produisons généralement.
D'autre part, les substances dont nous nous servons pour nos irradiations sont des
sels en quantilés des plus minimes et ne représentant donc généralement qu'un petit
volume, ou ne couvrant qu'une pelite surface mais offrant cet avantage de pouvoir être
amenées au contact immédiat des surfaces à traiter ou dans l'intérieur même des
organes internes, voire des tissus et d'y être laissées le temps voulu.
Neus pouvons donc prévoir que le choix de leur application est essentiellement
subordonné à une question de commodité et de facililé d'accès qui les fera, suivant les
cas, préférer ou non à la radiothérapie.
[l] ne semble pas, en effet, qu'il existe aucune différence fondamentale entre la nature
des rayons + et celle des rayons X et il ne semble pas non plus y avoir, à égalité de dose
absorbée, de différence essentielle d'action biologique, ainsi que permettent de Pad-
mettre les belles recherches de Guilleminot.
On ne doit pas oublier non plus qu'un rayonnement semble ne pouvoir agir que là
où il est absorbé et que, par conséquent, au dela d'un certain pouvoir de pénétration
l'énergie mise en jeu nest pas utilisée.
Enfin, c'est une erreur absolue de croire qu'un rayonnement très pénétrant ou un
rayonnement filtré sur des filtres épais est incapable d'agir à la surface et de produire
des lésions cutanées par exemple.
Tous ces points résultent de données physiques que nous supposons connues, mais
nous ne saurions trop engager les médecins désireux de s'adomner à la pratique de la
‘adiumthérapie à se familiariser avec le côté physique de la question s'ils veulent s'évi-
ter des échecs blessants pour leur amour-propre en même temps que des accidents cul-
sants á tous égards.
+
Ra +
La part de beaucoup la plus importante revient à l'application externe du rayonne-
ment, global ou filtré, du radium (et lorsque nous ne spécifierons pas le contraire, du
mésothorium, que l'on peut toujours considérer comme un succédané du radium) et en
parliculier de la partie pénétrante ou ultra pénétrante {rayons y)dont Dominici a si bien
mis en valeur le róle important. Sans nous occuper aucunement de la technique
méme de ces applications, nous allons passer en revue les différents cas dans lesquels
on peut cn attendre un résultat, en nous guidant d'abord sur la distribution topogra-
phique des lésions, et en faisant de nombreux emprunts á des mémoires inédits de
MM. Béclére, Belot et Haret, couronnés par l'Académie de Médecine ou à leurs commu-
nications orales Nous devons de tout particuliers remerciements á notre éminent ami
M. Belot pour ses bons conseils.
P Néoplasies culanées ou culanéo-muqueuses opérables, — Pour ces cas d'applicalion
journalière, l'accord est à peu près unanime et nous pourrons être bref. IH nous semble
que dans l'immense majorité des cas la radiothérapie mérilera la préférence. C'est dire
que Pon restreindra l'emploi du radium à certaines tumeurs de l'angle de l'œil ou des
paupières, au prolongement à l'intérieur du nez ou sur la face muqueuse des lèvres de
certains épithéliomas, au traitement des enfants indociles qu'elfraie le bruit ou des
malades distants des grands centres, auprès desquels il peut être plus commode d'ap-
dans le traitement des tumeurs malignes. 7
porter un appareil radifère minuscule qu'une encombrante installation radiologique.
Enfin, dans certains cas, il semble, sans doute parce que l'on a employé une technique
défectueuse en donnant au début des doses insuffisantes de rayons X, que l’on se trouve
en présence de tumeurs réfractaires à la radiothérapie, avec laquelle on ne peut plus
rien obtenir en restant prudent dans son application. On pourra alors, comme der-
nière ressource, tenter parfois d'employer le radium, mais l'on n'oubliera pas que bien
souvent le traitement chirurgical large devra, dans l'intérêt des malades, être préféré à
la temporisalion qu'amène forcément l'emploi des méthodes physiothérapiques.
2° Néoplasies cutanées el cutanéo-muqueuses inopérables. — lei encore, les mêmes con-
sidérations qu'au paragraphe précédent sont de mise, mais peut-élre y aurait-il lieu
d'associer, dans une mesure plus large que cela n'a été fait jusqu'ici, les deux méthodes.
A l'intérieur des fosses nasales, dans l'orbite envahie, dans les sinus et dans la pro-
fondeur des tumeurs culanées devenues envahissantes, des tubes radifères peuvent être
plongés, peuvent agir à distance, soit seuls, soil mieux encore en même temps que la
radiothérapie. Il est à peine besoin de faire remarquer que, le plus souvent, là où la
Roentgenthérapie est impuissante et ne procure que des améliorations plus ou moins
longues, le radium ne devra pas faire naître non plus de trop grandes espérances el
n'aura pas cetle valeur magique que trop de malades ct quelques médecins sont faci-
lement disposés à lui attribuer. Mais dans les cas heurcux l'on pourra voir devenir opé-
rables des tumeurs qui semblaient au début trop étendues pour pouvoir élre extirpées
chirurgicalement et qui seront justiciables ensuite, comme nous le verrons plus loin, d'un
traitement post-opératoire prolongé.
Personnellement, nous avons vu guérir — au moins cliniquement — et rester guéries
depuis deux ans et un an et demi, deux vastes tumeurs, l’une du front et l’autre du cou,
toutes deux jugées inopérables.
9” Tumeurs inopérables et opérables du sein. — Pour le sein comme d'ailleurs pour les
autres tumeurs des tissus sous-cutanés ou des espaces inter-musculaires et des annexes
de la peau, si nous avons vu dans trois cas l'application intra-lumorale de tubes de
Roentgen puissants amener des amélioralions remarquables, c'est presque toujours à la
radiothérapie que l'on a recours avec raison et il ne semble pas que le radium doive ici
la détrôner.
En ce qui concerne les tumeurs opérables, que l’on ne devra bien entendu traiter que
très exceptionnellement, nous n'avons pas d'expérience de la valeur des substances
radio-actives, mais les résultats qu'a fournis à nos yeux la radiothérapie nous paraissent
suffire à affirmer sa supériorité pour les quelques cas où nous nous verrons contraints,
par le refus absolu de l'intervention ou un état général la contre-indiquant, à traiter des
tumeurs opérables du sein.
Elle seule, d’ailleurs, permet d'irradier commodément les régions axillaires, sus-cla-
viculaires, ele., dont le traitement, fait en vue d'empêcher l'envahissement lymphatique
et de prévenir ainsi la disséminalion du mal ou de chercher, dans les cas déjà avancés, à
faire régresser les adénopathies, est au moins aussi important que celui de la lésion
primitive.
4° Sarcomes, lympho-sarcomes, elc., opérables et inopérables. — Tout radiologiste con-
nail les varialions extrêmes de la sensibilité aux radiations des tumeurs conjonctives et
Ivmphaliques. Ces dernières en particulier réagissent souvent si merveilleusement que
la rapidité de leur régression a permis dans certains cas de fixer un diagnostic encore
hesitant. Ce qui est vrai des rayons de Roentgen, l'est aussi des rayons du radium. En
78 Ledoux-Lebard. — De la valeur des substances radio-actives
général, ici encore, il n'y aura guère intérêt à préférer cette dernière substance, si ce nest
pour associer parfois les injections de substances radio-actives aux irradiations, pour
chercher à agir sur les éléments malins disséminés dans l'organisme et que le rayonne-
ment de l'ampoule n'atteint pas.
5° Tumeurs profondes inopérables. — C'est ici le domaine véritable des irradiations par
les substances radio-actives. Grâce, en effet, à la forme sous laquelle on les emploie, nous
pouvons amener la source des radiations au contact même des tissus néoplasiques dans
un grand nombre de viscères profonds qui ne sont abordables pour les rayons de
Roentgen qu'après la traversée d'épaisseurs considérables de tissus et nous pouvons
prolonger à volonté la durée d'application de Fagent actif.
C'est ainsi que directement ou grace à des artifices, les tumeurs des voies digestives
supérieures, pharynx et wsophage, sont abordables. Pour les tumeurs de l'estomac, il faut
recourir à l’aide de la chirurgie et nous ne connaissons le détail que d'une seule obser-
vation favorable, celle de Labey et Gaultier, dans laquelle un cancer du pylore régressa
au point de disparaitre cliniquement à la suite de la mise en place du tube de radium.
(Nous avons par contre observé personnellement, nous promettant d'ailleurs de revenir
sur ce sujet, plusieurs cas dans lesquels des tumeurs malignes volumineuses de l'estomac
ont disparu ou sont devenues inaccessibles à la palpation sous l'influence de la radiothé-
rapie intensive appliquée à travers les parois abdominales.)
Rappelons à ce propos que Werner, de Heidelberg, a extériorisé chirurgicalement
des tumeurs de l'estomac et qu'il a observé leur diminution, voire leur disparition con-
séculive à la radiothérapie énergique pratiquée ainsi directement sur elles.
Pour les néoplasmes du cardia et du tiers inférieur de l'wsophage pour lesquels la
mise en place et surtoul le maintien prolongé des appareils radiféres est délicat et laisse
trop souvent des déboires comme vient de nous le prouver encore un malade observé
avec le D' Cesbron (de Marines), nous serions tenté de conseiller désormais la gastro-
stomie immédiate avec radiumthérapie intensive, effectuée par le bout inférieur.
Pour les tumeurs du rectum, c'est incontestablement à la radiumthérapie qu'appar-
liendra l'action prépondérante. Il sera presque toujours facile, en effet, soit directement
soit sous le contrôle de la rectoscopie, de mettre en place un tube radifère qui pourra agir
directement sur la tumeur tant que celle-ci n'est pas trop haut située. Les améliorations
que nous avons pu constater personnellement dans cing cas traités ont été très remar-
quables et ont même permis aux malades, dans deux d’entre eux, de croire à une véritable
guérison. Nous ajouterons, d’ailleurs, que dans ces deux cas nous y avions combiné la
radiothérapie par la voie abdominale et la voie sacrée, suivant la technique habituelle
dans le trailement des fibromes et en mullipliant à dessein les portes d'entrée. Nous ne
saurions trop insister el nous y reviendrons, sur la valeur de celle association qui peut
être réalisée pour la plupart des cancers viscéraux. (Hatons-nous d'ajouler que dans
neuf autres cas nous n'avons obtenu aucune amélioration appréciable.)
Les mêmes remarques s'appliquent immédiatement au lraitement des tumeurs de la
prostate pour lequel Pasteau et Degrais ont montré qu'il n'était pas impossible d'obtenir,
grâce à la mise en place ingénieuse du tube radifère dans la porlion prostatique de
l'urètre, une disparilion au moins clinique des lumeurs. Ils recommandaient, d'ailleurs,
pour l'avenir, d'associer la radiothérapie à ces applications.
Pour les tumeurs profondes des organes intra-thoraciques et en particulier du
médiastin, la radiothérapie semble devoir être préférée à la radiumthérapie.
Enfin, dans l'intérieur de l'abdomen ce sera presque toujours grace à une interven-
dans le traitement des tumeurs malignes. 79
tion chirurgicale préalable que la radiumthérapie pourra être appliquée le plus avanta-
geusement. Souvent, d’ailleurs, c'est au cours d'une opération que l'on pratique avec
l'espoir de la faire radicale que l’on constate l'impossibilité d'extirper entièrement la
tumeur et que Pon doit se borner à la mise en place du radium.
Mais c'est dans le traitement des cancers inopérables de l'utérus que réside aujourd'hui le
plus gros intérêt et l'application la plus fréquente de la radiumthérapie. Les sagaces et
patientes observalions des auteurs français que nous avons mentionnées dès le début ont
établi la possibilité de lu régression clinique et anatomique des cancers du col et l'on
peut considérer maintenant, après les recherches, étendues à un nombre très considé-
rable de malades, publiées plus récemment par les auteurs allemands, comme un fait
bien avéré la possibilité : 1° de rendre opérables un assez grand nombre de tumeurs
inopérables; 2° d'améliorer de façon surprenante (en faisant disparaitre les hémorra-
gies el les écoulements fétides) et de prolonger considérablement dans des conditions
de vie très acceptables un grand nombre de malades inopérables.
C'est lá un résultat su fisamment important et suflisamment beau pour donner à lui
seul une très grande valeur thérapeulique aux substances radio-aclives.
Ici encore d'ailleurs, la rarete des produits et leur prix aura élé la cause d'un nou-
vel essor de la radiothérapie el c'est à l’école de Fribourg qu'appartient le mérite d’être
revenue, pour suppléer à l'absence de radium ou de mésothorium, sur l'applicalion à ces
cas du rayonnement roenigénien inaugurée autrefois par Haret.
Incontestablement, l'application locale des substances radio-actives est plus facile,
moins faligante souvent, pour les malades et permei, croyons-nous, si e.le est pratiquée
avec des intensilés suflisantes, d'arriver plus rapidement au résullat cherché. Les
observalions failes aujourd'hui se chilfrent par centaines et le nombre des cas non
influencés favorablement est relalivement infime (10 à 20 "},).
Onze malades qu'avec MM. Gosset et Desmarest nous avons traitées par des
applications de mésothorium, nous ont toutes donné des améliorations dont neuf remar-
quables, voire méme surprenantes.
ll n'en est pas moins vrai que, dans la plupart des cas observés, des propagalions
cancéreuses onl continué à se faire en dehors de Putérus dans des régions qui eussent
été accessibles probablement à une irradiation roentgénienne. Ici encore, c'est à l'usso-
ciation des deux thérapeutiques que l'avenir appartiendra, croyons-nous, et qu'il importe
de ne pas délourner les malades opérables d'une intervention curative et de tempérer
d'un peu d'esprit crilique l'enthousiasme trop débordant de certains auteurs allemands.
Si nous envisageons maintenant, d'une façon générale, le traitement des tumeurs
malignes en considérant d'une part les tumeurs opérables dans leur ensemble et d'autre
part les lumeurs inopérables nous arriverons à quelques conclusions qui nous
paraissent mériter l'atlention.
A. Tumeurs malignes opérables. — Si nous admettons que la cellule cancéreuse,
— quelle que soit sa nature réelle, — se comporte à la manière d'un parasite et que le
cancer est une affection primilivement locale, nous devrons admettre aussi qu'il sera
curable d'une manière définilive toutes les fois que nous aurons pu enlever ou délruire par
quelque moyen que ce soit, la totalité des cellules cancéreuses. Nous voyons donc que la
quelque moy ) que
So Ledoux-Lebard. — De la valeur des substances radio-actives
théerapeulique vraiment rationnelle consistera à commencer par l'extirpation chirurgi-
cale suivant la méthode bien réglée actuellement pour la plupart des grandes régions et
qui consiste à enlever autant que possible en un seul bloc la zone infestée avec tout son
domaine de lymphatiques. Puis, comme nous ne pouvons jamais être absolument sùrs de
n'avoir pas laissé sur place ou greffé dans la plaie quelque nid de cellules cancéreuses.
de chercher à détruire celles-ci là où elles peuvent se trouver. Or, de toutes les
thérapeutiques non chirurgicales proposées el essayées jusqu'à ce jour contre les
tumeurs malignes, une seule s'est montrée véritablement effective ct possède — Phisto-
logie nous en fournit la preuve — une action presque élective sur les cellules néopla-
siques, cest la thérapeutique par les radiations invisibles de Uampoule de Roentgen ou des
substances radio-actives. Nous devrions donc toujours et systématiquement faire suivre les
interventions praliquées contre les tumeurs malignes d'une série d'irradialions. Et si
quelques chirurgiens. qui avaient dès le début cherché à mettre en pratique cette
ligne de conduite, l'ont abandonnée ultérieurement, trouvant que leurs opérés n'en
retiraienl. pas de bénéfice, c'est d'une part que la technique radiothérapique n'était pas
à cette époque suffisante pour donner dans la pratique les résultats que la théoric
permettait de prévoir et c'est d'autre part qu’une longue période d'observation, étendue
à un très grand nombre de cas, est nécessaire pour permettre de juger par comparaison,
sur des statistiques exactes, la valeur du nouveau trailement et qu'enfin. même dans les
meilleures conditions, il serait peu raisonnable d'en vouloir atlendre la guérison ct la
prévention des récidives dans tous les cas.
D'ailleurs c'esl à peine si pour le sein, pour lequel la radiothérapie post-opératoire
a été appliquée sur une plus large échelle, ceux qui en ont l'expérience commencent à
avoir établi une technique bien définie et constante permettant la comparaison des
résullats. Il s'en faut donc que pour toutes les autres régions l'on soit arrivé à retirer
déjà de l'application de la méthode tous les résultats que l'avenir est en droit de faire
escompler.
Et ici en particulier il nous semble que l'utilisation des sushlances radio-actives
n'est pas encore aussi étendue qu'elle devrait l'être.
D'une façon générale, nous croyons pouvoir poser en principe qu'à la suite de
toules les opérations radicales pour cancer, l'on devrait utiliser la radiumthérapie
post-opératoire immédiate dans tous les cas où un drainage large de la plaie permel-
trait de mettre et de laisser en place pendant un temps suffisant (sans compromettre ce
drainage) un appareil radifère puissant. La radiothérapie serait appliquée systématique-
ment et selon une technique précise un peu plus tard en renouvelant, à intervalles de
plus en plus éloignés en l'absence de récidive, la série des traitements. Elle serail
seule utilisée dans les cas où l'introduction dans la plaie des appareils radifères serait
contre-indiquée chirurgicalement.
Pour toutes les interventions abdominales, la radiumthérapie post-opératoire
ainsi conçue devrait également devenir la règle, mais c'est particulièrement pour l'utérus
que devra être élargie son application et que nous devrons nous attendre, croyons-nous,
à en constaler les heureux effets. Effectuée d'abord immédiatement à la suite de
l'hystérectomie, elle pourra se continuer ensuile par la voie vaginale aussi souvent et
aussi longtemps qu'il sera nécessaire en même temps que l'on cherchera à poursuivre
par la radiothérapie sur le trajet habituel des géncralisalions les cellules qui auraient
échappé.
B. Tumeurs inopérables. — Ce que nous avons dit en passant en revue séparément
dans le traitement des tumeurs malignes. 81
au début de cet article la plupart des localisations cancéreuses inopérables, nous
permettra de ne pas revenir ici sur ce point. Tout comme dans les cas opcrables c'est
de la commodité de Papplication que dépend surtout la valeur relative de la radio ou de
la radiumthérapie et nous croyons que l'avenir verra se développer l'association des
deux méthodes.
Nous avons brièvement indiqué plus haut que dans nos irradiations c étaient essen-
tiellement les rayons 3 pénétrants et les rayons y qui entraient en jeu. Ce n'est que
dans le traitement des lésions cutanées tout à fait superficielles — et le plus souvent
non malignes — que nous pouvons utiliser les rayons 3 peu pénétrants et exceptionnel-
lement les rayons +. D'ailleurs, l'apparition d'ampoules possédant des « fenêtres » de
verre Spécial (verre Lindemann) laissant passer les rayons de Röntgen les plus mous
fait perdre même, dans ccs cas, beaucoup de leur intérêt à l'application des substances
radio-actives. Pourtant toutes les observations concordent pour attribuer aux rayons
2 et 3 une action biologique des plus intenses qu'il serait vraiment dommage de ne
pouvoir jamais utiliser et dont le secours semblerait précieux si on pouvait les amener
jusqu'au contact des cellules néoplasiques, plus fragiles à toutes les influences nocives
que les cellules saines.
C'est de ce côté que réside aujourd’hui, à notre sens, l'intérêt principal et l'avenir
thérapeutique de la radio-activité, car nous disposons de la possibilité de faire absorber
à l'organisme par quatre voies essentielles : l'injection (intraveineuse, sous-cutanée
ou intra-musculaire), l'ingestion (boissons, lavements), l'inhalalion et Vionisation,
(méthode de Haret), des élements radio-actifs solides, liquides (suspensions et solutions)
ou gazeux qui peuvent aller agir directement in situ.
M. Pierre Delbet a publié le cas d'une tumeur de la parotide cliniquement guérie
par des injections radio-actives. Sticker et d'autres auteurs ont observé quelques cas
analogues. Dans ces derniers temps on s'est préoccupé, surtout à Vienne et à Londres,
de préparer des produits rendant facile l’utilisation de l'émanation du radium. Si,
théoriquement du moins, son action à doses suffisantes est indiscutable sur les cel-
lules cancéreuses il s'en faut encore, au point de vue pratique, que l’on possède une
expérience suffisante pour juger définitivement l'avenir de la méthode.
On a maintes fois essayé depuis longtemps l'injection dans les régions les plus
diverses et sous les formes les plus variées, des substances radio-actives. Meyer,
Dominici et Faure-Beaulieu, Rubens-Duval, Ledoux-Lebard, et bien d'autres auteurs
ont employé et préconisé tour á tour les injections sous-culanées ou intra-veineuses
de sels de radium solubles ou insolubles et elles fournissent très souvent des résultats
palliatifs appréciables et sont susceptibles d'agir particulièrement contre l'élément
douleur. À ce titre elles méritent de rester dans la thérapeutique des tumeurs
malignes. Elles peuvent être d'ailleurs avantageusement remplacées par des injections
de mésolhorium qui produisent, ainsi que nous l'avons montré, exactement les mêmes
résultats ct semblent en outre procurer à l'organisme un surcroît de résistance.
Enfin, dans certains cas, on peut observer à la suite de leur emploi, comme nous
avons pu le conslater chez un petit malade atteint de sarcomatose généralisée, une
diminution du volume des tumeurs et même une disparition d'un certain nombre de
nodules cutanés.
Dans les cancers d'origine lymphatique l'emploi du Thorium X souvent si actif sur
les leucocytes est indiqué et produit des résultats palliatifs intéressants.
Il ne serait en somme pas irrationnel de combiner toujours au traitement externe
6
82 Ledoux-Lebard.
l'injection ou l'absorption par voie buccale de substances radio-aclives. N'obliendrait-on
ainsi que la destruction d'un petit nombre de cellules cancéreuses aberrantes et favori-
serait-on seulement la défense de l'organisme que cela serait déjà un résultat appré-
ciable.
On a dit,à la vérité, que les radiations à petites doses étaient susceptibles de
provoquer la prolifération exagérée des tumeurs. Les intéressantes recherches de
Clunet et Raulot-Lapointe relatives aux rayons de Röntgen s’appliqueraient également
au radium et au mésothoriui et l’on pourrait craindre tout particulièrement cette action
défavorable dans l'administration interne ou intra-humorale, de doses en somme très
faibles. Seules des recherches nouvelles nous orienteront définitivement à ce sujet.
Signalons également Île très gros intérêt des observations poursuivies par Werner
qui injecte de la choline et obtient des effets ressemblant absolument à ceux que les
irradiations produisent sur les tumeurs.
Enfin Pionisation a donné à Haret de très beaux succès.
En résumé, rayons extrêmement pénétrants, foyer d'émission pouvant être rappro-
ché à volonté des zones à atteindre, durée d'action pouvant être prolongée sans limites,
commodité d'application, telles sont les caractéristiques principales qui donnent aux
substances radio-actives toule leur valeur dans le traitement du cancer et qui nous
montrent que c'est essentiellement pour les tumeurs de certains organes internes, tels
que l'utérus par exemple, que nous avons aujourd'hui encore un inlérêl majeur à recou-
rir au radium ou à ses succédanés. Judicieusement réglée, notre intervention sera presque
toujours ulile el bienfaisante dans ces cas. L'action analgésique et tonifiante de certains
de ces sels en fera prévaloir l'usage, à titre de palliatif, dans un graud nombre de cas
inopérables et désespérés.
L'étude des substances à transformation rapide enfin n'est que commencée au
point de vue de leur action thérapeutique et nous réserve peut-être de nouvelles
indicalions.
Mais ces caractéristiques mémes nous permeltent également de remplacer dans
une large mesure la radiumthérapie par l'emploi de rayons de Röntgen pénétrants à
doses très élevées et de prévoir, dans un avenir rapproché, l'extension graduelle de la
radiothérapie au détriment des subslances radio-actives á moins que les quantilés de
malière disponibles ne viennent à s'accroitre, au point d'en permeltre un usage plus
général.
Ces considérations nous paraissent suffire à affirmer la haute valeur des substances
radio-aclives dans le traitement des cancers, tout en en faisant voir les limitations et
en montrant au médecin qu'il n'est pas impossible de remédier à leur absence. C'est là
un point sur lequel il n'est peut-être pas inulile d'insister à la veille du jour où, sans
doute, Pon voudra lancer chez nous des souscriptions diverses pour l'achat de produits
radio-actifs.
UNE NOUVELLE REACTION D’ELECTRO-DIAGNOSTIC
L'ESPACEMENT DES SECOUSSES DE FERMETURE
Par M. E.-J. HIRTZ
Médecin-major de 1% classe,
Chargé da Service de Physiothérapie à l'hôpital militaire d'instruction du Val-de-Gráce.
Les altérations que les élals pathologiques apportent aux réactions neuro-muscu-
laires normales et que décèle l'électro-diagnostic sont groupées en quelques catégories
au sujet desquelles tous les trailés classiques sont actuellement d'accord. Ces modifica-
tions sont les suivantes : 1° pour le courant faradique, l'hyperexcitabilité et Phypoexci-
tabilité; 2° pour le courant galvanique, au point de vue quantitatif, l'hyperexcitabilité et
l'hypoexcitabililé ; au point de vue qualitatif, Pinversion des secousses de fermeture ou
réaction d’Erb, la réaction longitudinale ou réaction de Remak-Doumer, l'inversion
générale des secousses de fermeture et d'ouverture ou réaction de Rich, la lenteur de la
secousse musculaire ou réaction de Remak.
L'exécution de très nombreux électro-diagnostics et l'enregistrement graphique, sous
forme de tableaux d'ordonnées, des intensités nécessaires pour obtenir avec le courant
œalvanique les excitations minima, m'ont permis de constater l'existence d'une modalité
particulière, non encore signalée, concernant les secousses de fermeture. Elle mérite par
sa fréquence autant que par sa signification d’être mise en évidence et peut prendre place
en raison de son imporlance, à côté des quatre réactions qualitatives classiques.
Description de la nouvelle réaction. — Dans l'électro-diagnostic normal et dans Pexa-
men de nombreux cas pathologiques, on observe que pour un courant croissant, les
secousses minima de fermeture négative et posilive se succèdent el que les intensilés
qui les provoquent diffèrent entre elles d'un petit nombre de milliampères, variable pour
les organes considérés, mais pouvant être évalué de 1 à y en moyenne. Cette différence
ne croit pas sensiblement, même lorsque les intensités nécessaires pour obtenir les
secousses de fermeture deviennent plus considérables, c'est-à-dire lorsqu'il y a hypoexci-
labilité galvanique.
Le graphique n° 1 donne le résultat d'un électro-diagnostic pratiqué sur un malade
atteint de parésie du membre iuféricur droit. Sensiblement voisin de la normale, il a
permis de conclure à l'absence de lésion objective et au diagnostic de parésie hystérique.
On peut voir que l'écart des secousses de fermeture va de 0,5 à 4 milliamperes.
Or, cel écart des secousses de fermeture se trouve très sensiblement augmenté chez
certains malades. C'est lá précisément le signe sur lequel j attire l'attention ct pour
lequel je propose le nom « d'espacement des secousses de fermeture » ou plus simplement
« d'espacement des fermetures ». |
On peut dire qu'il y a espacement lorsque la différence des intensités correspondant
aux secousses dépasse nettement la valeur ordinaire; celte différence subit d'ailleurs de
notables variations et peut aller de 5 à 50 milliampères, tout en restant en moyenne dans
le voisinage de 6 à 9 milliampères. Dans de tels cas, les secousses d'ouverture paraissent
éloignées et sont difficiles à obtenir en raison de la douleur provoquée par leur recherche.
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L'espacement des fermetures n'est pas la scule caractéristique de la nouvelle réac-
tion. Elle s'accompagne très souvent d'une diminution manifeste de l'intensilé nécessaire
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relative pour la fermeture négative et de l'hypoexcitabilité pour la fermeture positive.
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ette modalité ressort nettement de l'examen des trois graphiques suivants (n° , 4)
qui constituent de bons exemples au point de vue de l'espacement des fermetures. On
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Une nouvelle reaction d'electro-diagnostice. 85
peul lire les valeurs suivantes : NF=4, PF=15 (n° 2); NF =2.5, PF =20 (n°5);
NF = 5/4, PF=7; NF=2,5, PF = l4 in’ 4).
L'espacement des fermetures n'est pas exclusif des autres réactions; il se trouve
associé très fréquemment, dans 75 pour 100 des cas, avec la réaction d'Erb (égalité ou
inversion des secousses de fermeture) (n° 4); mais il peut exister indépendamment de
celte dernière (n° ? et 5). I accompagne dans 50 pour 100 des cas, l'hyperexcitabilité galva-
nique simple ct dans une proportion égale, l'hypoexcitabilité. L'excitabilité faradique est
en régle générale simplement diminuée.
Répartition de la réaction. — Comment se répartit laréaclion surles régions examinées?
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ll est exlremement rare qu'elle affecte la lolalité des nerfs el des muscles interrogés.
Elle se manifeste le plus souvent sur quelques-uns d'entre eux sans ordre ni symétrie;
quelquefois même, on n’en trouve dans tout un électro-diagnoslic qu'un seul exemplaire,
qui suffit toutefois pour la caractériser. |
On la rencontre le plus souvent sur les membres inférieurs qui sont d'ailleurs de
beaucoup les plus atteints par les troubles névritiques, mais on peut la constater aussi
sur les membres supérieurs et quelquefois sur eux seuls.
Fréquence. — L'espaccment des fermelures se manifeste avec une trés grande fré-
quence et par là même autant que par sa valeur expressive, il acquiert une importance
toute particulière. Sur 112 cas de polynévrite examinés depuis mars 1915, j'ai observé ce
signe 84 fois, soit dans une proportion de 75 pour 100.
Interprétation. — Il est difficile a priori de se faire une idée exacte de la signification
de l'espacement des fermelures, car on se trouve en présence de deux éléments simultanés
86 EJ. Hirtz.
qui semblent contradictoires : l'hyper et l'hypoexcilabilité. L'examen systématique des
réflexes et la notation de certains symptômes concomilants m'ont cependant permis
d'établir une véritable règle de concordance suffisante pour faire naître une conviction.
L'étude des réflexes, dans les 84 cas où a été rencontrée la nouvelle réaction, a
donné les résultals suivants.
I] a été constaté 40 fois Vexagéralion uni ou bilatérale du réflexe rolulien, accompa-
enée de diminution ou Vabolition du réflexe achilléen le plus souvent avec opposition sur
lu même membre de ces deux réflexes, phénomène déjà bien connu; 28 fois l'exagération
simultanée des réflexes rotuliens et achilléens ; 46 fois la diminution ou l'abolilion de ces
réflexes très rarement conservés normaux. |
En résumé, dans 80 pour 100 des cas, l'espacement des fermetures accompagne l'exagéra-
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tion du reflexe rotulien, mais mème dans les cas où ce dernier est aboli, il est fréquent de
constaler tout un syndrome plus ou moins complet, constitué par l'hyperesthésie d'exa-
men (plaintes des malades pendant l'électro-diagnostic), Pirritabilité et l'émotivité, la
tendance aux crampes, aux secousses musculaires, aux clonus, aux spasmes (vésicaux
en particulier), aux véritables contractures.
Par contre, il a élé trouvé seulement 4 fois sur 112, c'ést-à-dire dans 5,5 pour 100
des cas, les réflexes exagérés sans exislence nette de l'espacement des fermetures.
La concordance si fréquente de l'exagération des réflexes, de l'existence du syndrome
spécial dont je viens de parler et de Pespacement des fermelures permet de classer ce
signe parmi les réaclions d'hyperexcilabilité et de lui attribuer une origine médullaire. Il
constitue dès lors un révélateur objectif el précieux d'une lésion localisée à l'axe spinal,
se détachant avec une individualité propre au milieu des signes communs aux éléments
dils conducteurs du tronc ou de l'extrémité des nerfs. J'ai actuellement une confiance si
complète dans sa signification, qu'en la rencontrant au cours d'un examen je puis prédire
Une nouvelle réaction d electro-diagnostic. 87
que les réflexes rotuliens seront trouvés exagérés, ce qui se vérifie, comme nous l'avons
vu plus haut, au moins huit fois sur dix.
Une conclusion pratique découle immédiatement des considérations précédentes.
La réaction d'espacement des fermetures permet d'affirmer positivement que, dans
l'immense majorité des polynévrites subaigués chroniques, les éléments moteurs de la
moelle participent aux lésions et réagissent par hyperexcitabilité. Cette notion est d'un
intérêt capital, car les polynévrites chroniques sont d'une fréquence extrême et insoupcon-
née; elles succèdent à très longue échéance aux infections les plus variées, s'installent
lentement et insidieusement, mais évoluent d'une façon progressive sans tendance à la
guérison naturelle. La diffusion des toxines responsables de l'allération des cellules
nerveuses rend compte de la généralisation du processus morbide ct explique pourquoi
les centres nerveux ne sont cerlainement jamais indemnes.
Au point de vue thérapeutique, ces notions conduisent à un traitement étendu à
presque tout le système nerveux et notamment à la région rachidienne, tel que la réalise
ma méthode de galvanisation intensive à faible densité de courant.
D'autre part, la connaissance de l'extraordinaire fréquence des polynévrites subai-
guës chroniques, avec leur évolution sournoise, leurs impotences souvent des plus
pénibles, leurs conséquences viscérales encore très mal connues mais sûrement impor-
tantes, a pour corollaire la nécessité d'un large emploi de l'électro-diagnostic, aussi
immédiatement utile au clinicien que tous les autres examens classiques issus des labo-
ratoires et admis au lil des malades.
Affections dans lesquelles a été rencontrée la réaction d’espacement des fermetures.
— Sur 84 cas dans lesquels je Pai identifiée, il a été noté : 52 polynévrites chroniques
d'origine infectieuse, 17 polynévrites traumatiques (dites généralement névrites ascen-
dantes), 6 lésions traumatiques des centres nerveux, cerveau ou moelle, 5 myélites de
nature diverse, 5 hémiplégies par hémorragie cérébrale, 4 méningite.
Action du traitement. — Au cours du traitement par la galvanisation intensive on
voil assez rapidement l'espacement des secousses de fermeture diminuer; l'écart de NF
et de PF se rapproche de la normale en même temps que s'atlénuent les autres symp-
tomes d'hyperexcitabilité, les contractures, les spasmes, Virritabilité, l'hyperesthésie el
qu apparait l'amélioration fonctionnelle qui saccentue peu à peu jusqu'à la guérison
pralique.
NOTES DE PRATIQUE
LAVEMENT ÉLECTRIQUE
L'instrumentalion comporle une pile de vingt-quatre éléments; un galvanométre gradué
sur 100, une plaque de 500 centimètres environ, des fils, une sonde rectale de Boudet de Paris
ou d'un modèle similaire : sonde molle, sonde à collerelte, sonde à ballonnet. Le fonctionne-
ment de l'appareillage doit ètre vérifié avant de se mettre en roule.
Aussitôt prévenu, on doit faire préparer à l'avance deux litres d'eau bouillie chaude salée
à saturation; deux litres d'eau bouillie froide également salée, une cuvette, un plat bassin el
une toile cirée, des alèzes, une petite table, un bock à injection : tout sera ainsi prêt chez le
malade.
En arrivant, l'électricien décide, par un examen clinique minutieux, sil y a lieu d'inter-
venir et dans ce cas s’il doit effectuer une application courte ou longue, forte ou modérée. Il
prépare ensuite son malériel sur la table placée à sa gauche. Le bock est rempli d’eau à tem-
pérature convenable ; son tube en caoutchouc a été lié au préalable, à l’aide d'un fil, sur la sonde
de Boudet. Le malade est, selon les cas, mis dans la position gynécologique en travers du lit,
ou bien, s’il est trop faible, laissé dans le lit sur un bassin plat.
Technique. — Tous les électriciens sont d'accord pour revenir à la technique de Boudet
de Paris qui utilisait le courant constant, renversé lentement de temps à autre, sans interruptions
ni secousses brusques(').
On place la plaque recouverte d'une servielte épaisse imbibée d’eau et reliée au négatif sur
la paroi abdominale. On introduit, dans le rectum, la sonde, enduite de vaseline et reliée au
posilif.
On fait couler, avec lenteur, environ un demi-litre d'eau. On débite le courant, on le porte
à une intensité variant suivant les cas, entre 20 et 60 milliampères ; on le laisse à cette inten-
silé pendant une ou plusieurs minutes. on descend a 0, on renverse el l'on recommence la
mème opération, rendant successivement la sonde positive et négalive.
La séance dure en général de dix à vingt minutes. Pendant ce temps, l’aide chargé du bock
fait couler l'eau et renouvelle la provision si elle est épuisée.
Résultats. — Lorsqu'il y a des résultats, ils sont parfois immédiats, mais souvent ils ne se
manifestent que quelques heures après l'application, sous forme d'une débâcle caractéristique.
Indications. — L'épreuve du lavement électrique ne comporte pas de danger, mais doit
ètre précoce, de façon. si clle échoue, à permettre au chirurgien d'intervenir assez tot. Dans
les cas aigus, deux ou trois lavements électriques jugent de la question. Dans les cas chroniques.
on peut en effectuer beaucoup plus, et d'après certains auteurs, mème les répéter toutes les
trois ou quatre heures.
ÍNDICES FAVORABLES (Zimmern). Avant. — Le pouls est plein, l'état général bon, il existe un
grand météorisme avec peu de douleurs. Pendant. — L'eau pénètre bien dans l'intestin; il vient
des gaz ou de l'eau ayant un parfum sui generis ou quelques matières leintées. Après. — L'état
général se relève, la stercorémie diminue, les envies d'aller se font fréquentes, les coliques sont
impéricuses.
INDICES DEFAVONABLES. (vant. — L'élal général est mauvais ; il y a peu de mélcorisme el
beaucoup de douleurs. Pendant. — L'eau qui pénètre dans l'intestin s'écoule par l'anus: les
douleurs augmentent pendant la durée de l'application; le malade n'émet pas de gaz à odeur
caractéristique. Après. — L'eau est rejetée claire et sans odeur; le besoin de déféquer cesse
bientôt; les coliques s'atténuent ; l'état général reste mauvais.
Le lavement électrique donne en général les meilleurs résultats dans l'obstruction chez les
|) Les travaux de Laquerricre et Delherm sur les animaux et de Lebon et Aubourg sur l'homme, ont
montré Pinutilité de ces secousses qui ne donnent de contractions que sur les muscles striés. On s'abs-
tendra done de secousses brasques à moins qu'on ne veuille exciter la paroi
Votes de pratique. 99
constipés aloniques ou spasmodiques ('), dans Viléus dynamique, dans les coliques de plomb,
dans Piléus post-opératoire, quand il y a obstacle par corps étrangers.
Dans les compressions extérieures, les invaginalions, les volvulus, les slénoses par cancer,
les résultats sont moins bons, mais on peut loujours tenter l'épreuve pourvu qu'elle soil précoce.
La RÉDACTION.
LA POTION DE TONNET POUR L'EXAMEN DE L’ESTOMAC
On sait qu'il y a souvent intérêt à insuffler l'estomac pour certains examens radiologiques
de cel organe et surtout pour l'examen de la face inférieure du foie. Pour provoquer la disten-
sion des parois stomacales la méthode la plus simple est d'utiliser le gaz carbonique, non pas
en nature, mais à l'étal naissant, par décomposilion dans l'estomac d'un carbonale par un acide
inoffensif et non caustique.
La potion classique de Rivière ‘acide tartrique et bicarbonate de soude) semble tout
indiquée pour produire cet effet et c'est elle d’ailleurs que l’on emploie dans la plupart des
laboratoires. Malheureusement en pratique, elle ne répond pas entièrement au but qu'on se
propose en raison du faible volume de CO? qu'elle dégage, ce qui nécessite absorption d'une
quanlilé considérable de liquide.
M. J. Tonnet, chargé du laboratoire de la consultation de médecine à l'hôpital Boucicaut,
dans le service du D" M. Loeper, a trouvé une formule permeltant de fournir le maximum de
gaz carbonique par le minimum de liquide absorbé. C'est la « Polion de Tonnel » qui a été
expérimentée avec succès dans le laboratoire de radiographie du Dr Aubourg à l'hôpital Bou-
cicaul et qui a toujours donné les meilleurs résultats.
Elle se compose des deux solulions suivantes :
I. — Solution alraline.
Bicarbonate de potasse pur... ....... e 100 grammes.
Sirop simple du Codex . .........."........ 100 —
BASIC. os da A LS Sat Res MD otre
II. — Solution acide.
ACE CITÉ. mp ae. AR SRE PET 455 grammes.
Sirop de MONS, Lo He er ca oss oe ee, A e ME Bo GT à 150 --
Eau distilée.. oran is. ae EEE as MS UU Ce,
20 centimètres cubes de la solution alcaline suivis de l'absorption immédiate de 20 centimètres
cubes de la solution acide produisent un dégagement de gaz carbonique égal á 889,6 centi-
mètres cubes mesurés à 0 degré el sous la pression de 0 m. 760.
Il était impossible avec du bicarbonale de soude, en raison de la faible solubilité de ce sel,
d'obtenir une solution suffisamment concentrée pour arriver à ce résultat. Le seul point délicat
est que le bicarbonale de potasse doil être employé très pur, exempt de potasse caustique. I ne
doit précipiter ni par l'oxalate d'ammonium (calcium) ni par l'azotate d'argent (chlorures) ni
par l’azolate de baryum (sulfates).
Dans ces conditions la Potion de Tonnet est parfaite, elle n'offre aucun danger et présente
sur la formule dite de Rivière, de notables avantages dont les principaux sont :
Faible volume de liquide absorbé; bon goût de la solution, ce qui est très appréciable pour
les malades qui souvent refusent de prendre la potion de Rivière.
Enfin le parfum même de la solution acide permet dans l'obscurité du laboratoire de la
distinguer de la solution alcaline, ce qui n’est pas toujours facile avec l'autre formule.
P. M. COLOMBIER.
(*) Dans les constipations spasmodiques il ne faut Putiliser qu'en cas d'obstruction. Dans les c. atoniques
il peut servir de facon plus constante. Le lav. clect. peut. dans 50 pour 100 des cas au moins, éviter l'inter-
vention,
INSTRUMENTS NOUVEAUX
NOUVELLE TABLE POUR CABINET D'ÉLECTRO-RADIOLOGIE
Par MM.
P. OUDIN P. COTTENOT
L'arsenal radiologique se complique de jour en jour; pour rendre faciles la radiographie el
la radioscopie thoracique ou abdominale dans les diverses positions il a été créé un grand
nombre de modèles de fauteuils el de tables dont certains sont parfaits, mais sont, malheu-
reusement, fort encombrants. C'est pourquoi nous avons cherché à remplacer ces meubles par
une table unique occupant un
espace très réduit et répon-
dant aux diverses indicalions
usuelles.
Voici la description de
celle table que nous avons fait
construire par MM. Malaquin
et Dutertre. Elle est composée
d'un bâti de chêne très solide
dont les pieds peuvent à vo-
lonté èlre montés sur des rou-
lelles caoutchoutées. Ce bâti
supporte un panneau horizon-
tal sur lequel sont articulés
deux panneaux mobiles d'iné-
cr AS gale longueur. La table fer-
mée, les panneaux mobiles
biz. 1. rabattus, a un encombrement
très réduit : 90 centimètres de
long el 65 centimètres de large. Voici comment nous Pulilisons pour les différents besoins de
la radiologie.
A. Radiographie du sujet couché (lig. |). — Les deux panneaux mobiles sont relevés dans
la posilion horizontale, et y sont maintenus solidement, le petit par une crémaillère, le grand
par un pied articulé qui vient s'appuyer sur le sol, et faisant jambe de force, donne à l'ensemble
une grande rigidité. La longueur de la table ainsi déployée est de 2 mètres. Le panneau médian
est composé de trois feuilles de bois contreplaqué, ce qui le rend extrêmement solide : le bois
est choisi sans aucun défaut el très transparent aux rayons X; il a une épaisseur totale de 5 mil-
limétres.
Au-dessous de lui vient s'appliquer un porte-chássis à bascule s'ouvrant au moyen d'une
charnière située sur un des côtés el dans lequel se placent les chassis porte-plaques de gran-
deurs usuelles. Le centre de la plaque est repéré de facon à coïncider exactement avec le centre
du panneau transparent sur lequel sont figurées les différentes grandeurs des plaques. Un
crochet excentrique permel d'obtenir un contact intime entre le châssis porte-plaque el le pan-
neau transparent.
Pour faire une radiographie, le foyer du tube est d'abord placé sur la verticale passant par
le centre du panneau; il suffit ensuite de centrer la région à radiographier par rapport au tube
pour être certain que le centre de figure coïncidera avec le centre de la plaque.
Instruments nouveaux. QI
La disposition du porte-châssis permet de prendre plusieurs clichés de suite sans déplacer
le malade.
Sur les côtés du panneau fixe sont des tiges métalliques permettant toule espèce de com-
pression ou d'immobilisation.
11 est parfois utile pour les ra-
diographies du rein de mettre le
malade dans la position « en ba-
teau ». À cel effet, le pelit panneau
mobile se relève à 45° pour soute-
nir la tete el les épaules du patient
dont les genoux sont relevés par
deux cuissiéres mobiles analogues
á celles des tables de gynécologic
(fig. 2).
B. Radioscopie du sujet cou-
ché (fig. 1). — Il suffit de laisser
tomber verticalement le porte-
chassis le long du bord de la lable
el de placer l’ampoule sous le pan-
neau transparent.
C. Radiographie du sujet de-
bout ou assis ‘lig. 5). — Sur un
des côtés de la table, pouvant mon-
ler ou descendre entre deux cré-
mailléres el se placer á n'importe quelle hauleur, se trouve un panneau vertical qui est une
réplique du panneau horizontal et qui admet
les mêmes châssis que lui. En soulevant ce
panneau, on dégage une planche à charnière
qui vient tomber sur le sol el sur laquelle se
place le sujet. Celui-ci, rendu ainsi solidaire
du châssis porte-plaque, est maintenu fixé
contre lui par une sangle passant sous deux
ylissicres verlicales.
D. Électrothérapie. Gynécologie. — Cette
table est enfin très commode pour les applica-
lions électrothérapiques ou gynécologiques.
Une fois son grand panneau mobile abaissé, la
présence des deux cuissiéres la rend sem-
blable aux tables ordinaires de gynécologie,
el pour cet usage une cuvelte en métal émaillé
s'y fixe instantanément au moyen de deux
œillères. Les cuissicres sont en bois, ce qui
facilile, grâce à l'isolement du malade, les
applications de haute fréquence. qu'il s'agisse
de traitement de métrites, d'hémorroides ou
d'étincellage de tumeurs de la vessie.
Telle est cette table à la construclion de
laquelle MM. Malaquin et Dutertre se sont
appliqués avec beaucoup d'ingéniosité et que nous employons depuis un an avec une entière
salisfaction.
A een ee meme o -
Instruments nouveaux.
NOUVEAU CARBURATEUR A ÉTHER POUR CHAUFFAGE
DE L'0SMO-RÉGULATEUR
(GAIFFE, constructeur)
Le radiologiste qui utilise un tube à osmo-régulateur, sans avoir à sa disposition une
Fiz. 1. — Coupe et dessus du carburateur.
distribution de gaz, est souvent fort embarrassé. Les
chalumeaux à alcool ou à essence sont tous défec-
tueux: chacun a eu souvent à s'en plaindre au cours
d'une opération praliquée au domicile du malade.
Le nouveau carburaleur que la maison Gaiffe
vient d'élablir constitue un très réel progrès sur les
modèles antérieurs : il fonctionne à l'éther.
A la partie supérieure d'un réservoir (fig. 1) garni
de feutre poreux (type lampe Pigeon) débouche un
tube C relié à une soufflerie (fig. 2); une toile métal-
lique F empêche la substance poreuse d'obturer sa
lumière. Un autre tube (D) relié au chalumeau plonge
jusqu'au fond du réservoir. Si la matière porcuse est
imprégnée d'éther, l'air soufflé par le tube C traverse
l’ensemble de l'appareil, se charge de substance car-
burante el sort par le tube D pour se rendre au
brûleur. Un robinet H permet de régler le débit d'air
au chalumeau. Le bouchon BE sert au remplissage :
une toile métallique s'oppose à la sortie du corps
poreux.
La soufflerie est constituée par une double poire
en caoutchouc de grandes dimensions ; comme le dé-
bit de la canalisation est assez faible (robinet H), il
suffit de presser la poire toutes les quinze à vingt
secondes pour entretenir une flamme de dix centi-
mètres de hauteur.
Pour l'usage, on remplit d'éther le carburateur,
laissant le liquide en contact avec le corps poreux
pendant une vinglaine de secondes, puis on vide l'ex-
cès; enfin on referme soigneusement le bouchon B.
L'appareil est ainsi prét à fonclionner. on actionne la soufflerie, on règle le débit d'air par le
robinet I, el on allume le
chalumeau.
Comme il ne reste pas
de liquide libre dans le car-
burateur, il peut prendre
une position quelconque.
être mis au besoin dans la
poche, sans le moindre in-
convénient.
La quantité d'éther est
suffisante pour un fonc-
lionnement continu de trois
quarts d'heure.
La flamme ressemble à
celle du gaz el peut attein-
dre 12 à fo centimètres de
hauteur sur 20 millimètres
de diamètre. En principe,
Fig. 2. — Ensemble du carburateur, de la soufflerie et du chalumeau.
Instruments nouveaux. 093
tout brúleur à admission d'air réglable peut fonctionner sur ce disposilif; l'appareil peut, au
besoin, utiliser l'essence minérale; il faut, dans ce cas, diminuer l'arrivée d'air au brûleur.
| J. BELOT.
NOUVEAU TUBE A EAU A ANTICATHODE DE TUNGSTÈNE
(H. PILON, constructeur)
Actuellement, on utilise couramment les tubes à eau pour la radioscopie; les modèles à
anticathode de platine ou de métal platiné supportent fort bien le régime de la radioscopie
mais souffrent quelquefois des hautes
intensilés nécessaires en radiogra-
phie rapide.
Dans le nouveau type de la maison
Pilon (fig. 1), Panticathode est une pas-
lille de tungsténe, métal très peu fu-
sible et permettant un point d'impact
très fin. Elle est noyée dans un cham-
pignon de cuivre débordant très peu
à l'intérieur de Pampoule, mais offrant
à l'eau du réservoir une grande sur-
Pigs ts face (fig. 2). La chaleur dégagée Fig..
instantanément lors d'une radiogra-
phie rapide, est absorbée par celle masse de cuivre : elle la transmet ensuite à l'eau du réser-
voir. Celui-ci a été élargi el agrandi, de façon que le liquide puisse circuler facilement et se
refroidir au contact de l'air.
J. BELOT.
PARAFOUDRE POUR RÉGULATEUR « TYPE BAUER »
(H. PILON, constructeur)
Les régulateurs par soupape à air se composent d'un tube capillaire renfermant du mercure.
Celte masse métallique est au potentiel anodique pendant le fonctionnement. Qu'une étincelle
parte de la cathode ou du fil relié à cette
électrode, et atteigne le régulateur : le 0 TD NT >
verre interposé entre le mercure et leir pe =
extérieur se crèvera et le tube sera Te FR
ainsi hors d'usage. Cet accident peul am o
survenir par une surtension ou si les
conducteurs occupent une mauvaise po-
sillon.
La maison Pilon recouvre le bec-
quet de vidage, qui termine l'appendice
du régulateur, d'un arceau métallique
relié par un conducteur à lune des
anodes (voir figure).
Si une étincelle vient à éclater, elle ;
se produit entre l’arceau métallique et le Fig. 1.
fil cathodique : elle prévient l'opérateur
de la mauvaise position des conducteurs, mais ne crève pas le tube. Enfin, ce capuchon pro-
tège le becquet contre les chocs; il ne nuit en rien au bon fonctionnement de l'ampoule.
J. BELOT.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
PHYSIQUE
De Broglie. — Sur un nouveau procédé per-
mettant d'obtenir la photographie des spectres
des raies des rayons de Roentgen (C. R. Acad.
des Sciences, 17 novembre 1915, p. 924).
Poursuivant ses recherches sur les rayons X
réfléchis sur une surface cristalline, l'auteur.
gráce à un dispositif ingénieux, oblient un dia-
gramme analogue au spectre de raies d'un
faisceau lumineux. I] étudie spécialement le dia-
gramme donné par un analyseur de sel gemme
Vanticathode étant en platine. Des raies fines et
des bandes se détachent sur un fond continu, mais
les raies principales paraissent différer des
maxima signalés par Bragg, Moseley el Darwin,
dans la mesure de l'ionisation produite. L'écart.
d'après M. de Broglie, serait dû à ce qu'il a utilisé
des rayons très pénétrants.
H. GUILLEMINOT.
H. Dember (Dresde). — La production des
rayons X très mous (Physikalische Zeitschrift,
l. XIV, n° 22-25, 15 novembre 1915, p. 4157-
1160).
L'auteur recherche quel est le minimum
d'énergie suffisant pour produire des rayons N.
Pour cela on diminue la différence de potentiel
nécessaire en employant de petits tubes et en
poussant le vide moins loin. Avec une cathode
en CaO ct une anode en tantale, Wehnelt avait
produit des rayons Xen nutilisant que 220 volls.
L'auteur se sert d'une cathode en calcium ct
d’une anode en platine dans une atmosphère
d'hydrogène. Mais il libère les premiers électrons
en projetant sur l'anticathode un fort faisceau
de rayons ultraviolets. Il a pu ainsi n'utiliser
qu'une différence de potentiel de 17 volts. Il en
conclut que l'énergie minima pour produire une
radiation X est égale à celle que nécessite lioni-
sation et que ce ravonnement, résultat de la
rupture qui sépare l'électron de l'atome. pourrait
apparaîlre avec seulement une différence de
potentiel de 10 volts. L'auteur voil enfin dans la
méthode employée un moyen pour combler le
large espace qui sépare les derniers rayons
ultraviolets des premiers rayons X dans le spectre
électromagaétique. GÉRARD.
D'Halluin (Lille). — Photographie en couleurs
d'ampoules à rayons X en pleine activité (131 /-
letins el Mémowes de la Société de radiologie
médicale de Paris, n° 40, novembre 1915,
p. 996 à 308).
Le Dr d'Halluin montre une plaque autochrome
obtenue pendant la marche de l'ampoule; l'au-
teur ayant fait plusieurs clichés trouva l’image
du faisceau cathodique central qui était invi-
sible à l'œil nu. Outre le côté curieux de l'expé-
rience on a, peut-être par ce procédé, un moyen
d'analyse du rayonnement cathodique.
HARET.
TECHNIQUE
G. Bucky (Berlin). — Sur la lecture correcte
des changements de couleur au radiochro-
mométre (Slrahlentherapie, tome TIT, n° 1,
14 août 1915).
D'habitude, on mesure la quantité des rayons
ulilisés en comparant, ce qui est délicat et sou-
vent difficile, la pastille irradiée avec une échelle
de couleurs.
L'auteur emploie une source de lumière ordi-
naire filtrée à travers un verre qui laisse passer
les seuls rayons verts: ces rayons sont réfléchis
par la pastille non irradiée: la pastille ne peut
pas être distinguée d'un corps blanc. La pastille
wradiée absorbe aussi les radialions vertes et
réfléchit les Jaunes. Mais le filtre laisse passer
sculement les radiations vertes et cette pastille
regardée à travers le filtre apparaît à peu près
noire. Le liltre nous donne donc une différence
de clarté entre les deux pastilles, différence que
l'œil peut beaucoup plus facilement apprécier.
Le rôle st important de la nature de la source
lumineuse est maintenant nul et les conditions
de lecture restent sensiblement les mêmes. Avec
une échelle très simple on peut doser jusqu’à 1
ou 2 unités X.
L'auteur croit avoir fait un pas en avant dans
la radiométrie, mais on peut lui objecter qu'il
est difficile d'avoir deux échantillons semblables
de verre jaunc. L. Boxer.
Maxime Ménard (Paris). — Sur un moyen
certain d'éviter les brúlures par les rayons de
Roentgen (C. R. Académie des Sriences, 10
novembre 1915, p. 868).
L'auteur estime qu'il est nécessaire de recourir
à un meuble protecteur à trois panneaux doublé
Rayons X.
de plomb de 4 millimètres d'épaisseur et a des
gants de tissu de caoutchouc plombé spéciaux qui,
sous une épaisseur de 4 millimètres, assureraient
l'innocuité. H. GUILLEMINOT.
Dudley Corbett (Londres). — Nouveau radio-
mètre pour Pastilles Sabouraud (Royal Society
of Medecine (Section of dermatology), séance
du 25 novembre 1915).
D. C. ayant remarqué que les étalons de
changement de couleurs imprimés sur papier
que l'on donne avec les pastilles Sabouraud-
Noiré différent considérablement d'intensité
pour une même teinte, aeu l’idée d'employer des
étalons en verre coloré et a ainsi établi toute
une gamme non sculement pour les trois teintes
fondamentales, mais aussi pour toute une séric
d'intermédiaires, la valeur de chaque étalon
avant été délerminée au spectroscope. Il a pu
ainsi établir deux séries d'étalons les uns pour
¿tre utilisés à la lumière du jour; les autres avec
unc lampe électrique à filaments de charbon.
WILLIAM VIGNAL.
Hirtz (Paris). — Le régulateur automatique
pour ampoules à osmo-régulateur (Bulletins
et Mémoires de la Société de radiologie médi-
cale de Paris, n° 49, novembre 1915, p. 322
à 327).
Tous les radiologistes savent combien il est
ennuyeux pendant une séance radiolhérapique
d'être dérangé à tous moments pour aller chauf-
fer l'osmo-régulateur. Lorsque le praticien se
trouve dans un service d'hôpital où plusieurs ap-
pareils marchent ensemble cela devient un embar-
ras énorme. Le docteur Hirtz a trouvé un remède
à ce mal. ll a fait construire un régulateur auto-
matique qui est un spintermétre se montant sur
n'importe quelle installation. Lorsque le tube
travaille au régime de durcissement lent, Vétin-
celle équivalente, éclatant périodiquement, dé-
clanche un mouvement d'horlogerie donnant un
coup de chalumeau de durée réglable à volonté.
HARET.
RADIODIAGNOSTIC
GÉNÉRALITÉS
p
Logan Clendening (Kansas Cily). — L'usage
des rayons X dans le diagnostic des maladies
de la poitrine et de abdomen (New-York me-
dical Journal, 4 octobre 1915, p. 664 à 069,
avec 7 figures).
Appréciation très documentée d'un praticien
non spécialiste qui a étudié de près le sujet au-
prés du D' E. H. Skinner.
A. LAOUERRIÈRE.
ined
9
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Mutel (Nancy). — Considérations sur la patho-
génie des kystes essentiels des os et des cals
soufflés (Revue d'Orthopédie, n° 5, septembre
1915, p. 425 à 447 el n° 6, novembre 1915,
p. 545 à 569, avec figures).
Les kystes des os peuvent ètre symplomatiques
PA. ne fait qu'énumórer cette catégorie : kystes
parasilaires : aclinomycosiques et surtout hyda-
tiques qui ont une prédilection pour les zones
juxta-épiphysaires des os longs. — Aysles résul-
lant de la fonte d'une tumeur solide. — K ystes du
maæillaire (évolution dentaire, ou évolution
d'épithélium adamantin paradentaire). — A ysies
résultant dostéomyeélite prolongée. — K'ystes tuber-
culeux ou syphilitiques. — Nystes hémorragrques
de la maladie de Barlow. — Aystes observés dans
des dystrophies (ostéomalacic, ostéite fibreuse de
Recklinghausen, maladie de Paget).
Ils peuvent être aussi primitifs, et c'est surtout
à la pathogénie de ceux-ci que l’arlicle est con-
sacré. Pour l'auteur l'influence du traumatisme
ne serait pas niable. Le côté le plus intéressant
pour nous esl le diagnostic radiographique.
« Le kyste simple apparait comme une tache
claire, ovulaire, régulière, généralement très
visible; les kystes néoplasiques sont irréguliers,
à contours mal définis, à teinte inégale; la
gomme osseuse s'accompagne d'une forte réac-
tion périostée; la tuberculose est plutôt diaphy-
saire et diminue la densité du tissu osseux en-
vironnant; l'ostéomyélite provoque autour de
l'abcès une augmentation de la densité osseuse.
Le cal soufflé se produit chez les enfants au
niveau de l'union diaphyso-épiphysaire, il peut
résulter d'un épanchement sanguin intra-osseux
ou d'une déviation de lossification : la réparation
d'une fracture comporte d'abord une ossificalion
exubérante avec cal provisoire à tissu dense :
puis il y a ostéite raréfiante qui agrandit les
canalicules de Havers; une cause irritative peut
accélérer la résorption et le cal, au lieu de de-
venir du tissu osseux, se creuse et devient
soufflé.
Le cal soufflé doit être différencié des ostcéo-
sarcomes des fibromes périostiques, des chon-
dromes, des myxomes, des kystes hydatiques
des ostéites raréfiantes succédant á Postéo-myé-
lite, de l'ostéo-psatyrose idiopathique.
Le diagnostic sera éclairé par la radiographie,
mais l'interprétation est délicate et on n'arrive
pas toujours à une conclusion.
A. LAQUERRIÉRE.
Froelich (Nancy). — Des osselets surnumé-
raires du tarse, ossa tarsalia. Leur importance
pratique (Revue d'Orthopédie, Ll. V, ne 6,
tr novembre 1915, p. 901 à 550, avec
6 fig.).
Travail basé sur des observations personnelles
96
mais passant en revue ce qui a été écrit sur la
question. |
Les osselets surnuméraires intéressants à con-
naître sont : |
los tibial externe, ou scaphoïde accessoire,
placé en arrière du scaphoide avec l'apophyse
postérieure duquel il s'articule fréquemment.
(fréquence d’après Pfitzner : 11 à 12 pour 100,
Fig. 1. — Os trigone.
découvert par Bauhin en 1605). Cliniquement
peut se traduire : par une saillie exagérée du
scaphoïde, saillie variable suivant la taille de
l'os surnuméraire; la peau est mobile à son
niveau; dans quelques cas on peut provoquer
une mobilité anormale en saisissant la saillie.
Presque toujours il y a valgus accentué du pied,
valgus pur en général (sans pied plat). La saillie
peut être douloureuse soit du fait du frotte-
ment des chaussures. soit parfois spontanément.
ll peut y avoir douleur à la pression ct douleur à
l'occasion de la marche. — Il peut d'ailleurs n'y
avoir aucun symptôme pathologique. Quand il y
a douleur on peut confondre avec une inflamma-
tion bénigne du scaphoïde décrite par A. Köhler
chez les jeunes sujets (l'auteur en rapporte une
observation), ou avec une fracture du scaphoïde.
11 faut d'ailleurs éviter de confondre Pos tibial
Rayons A.
avec un scaphoïde bipartitum (dont il est cité
un cas personnel).
Enfin il ne faut pas oublier que l’apophyse pos-
térieure du scaphoïde formé par un noyau osseux
indépendant peut être le siège d'apophysite.
Pos trigone, ou astragale surnuméraire, est
situé en arrière de l'astragale, entre le calca-
néum et le tibia; est quelquefois en connexion
o oo
—
- By .
< -
L L
¥ Jase
Fig. 2. — Os péronien.
e
avec le b. postéricur de l'astragale — décrit pour
la première fois par Rosenmuller (1804). — Il est
quelquefois confondu avec une fracture de la
tubérosité postérieure de l'astragale; il est pro-
bablequela plupart des casdécrits sous le nom de
fracture de Shepherd concernaientdesostrigones.
On Pa confondu avec une hypertrophie du tuber-
cule externe de Pastragale, mais on peut voir
chez un même sujet un tubercule très développé
ct un os trigone. D'ailleurs l'os trigone peut être
soudé à l’astragale; sur 111 cas, Poirier a trouvé
15 fois un tubercule anormal de dimension supé-
rieure à | centimètre et 4 fois Pos complètement
détaché. Los trigone ne semble pas avoir de
pathologie parliculière.
(Fréquence d’après Pfitzner : 8 pour 100.)
L'os péronier ou cuboide surnuméraire (encore
appelé à tort sésamoïde du cuboide) — décrit
Rayons N.
par Vésale loom — est situé sur le côté externe
du cuboide, en général sans relation inlime avec
cet os. — Pas de signe pathologique spécial.
(Fréquence d'après Pfitzner : 8 à 9 pour 100.)
L'os vesalien ou épiphyse postérieure isolée
du y” métatarsien serait pour certains auteurs le
résultat d'une fracture de l'épiphyse, mais on
admet le plus souvent que cette épiphyse peut
¿tre un osselet séparé. Cet os a une pathologie
spéciale semblable à celle décrite pour Pos tibial
et rappelant la symplomatologie de la maladie
dite de Schlatter.
(Fréquence : il y aurait en tout 4 cas de Pfitz-
ner et 3 autres depuis).
L’A. n'a jamais rencontré le calcanéum surnu-
méraive, osselet situé dans l'espace circonscrit
par la tête de l’astragale, le cuboïde et le calca-
néum et qu'on considère parfois comme un
cuboide accessoire.
(Fréquence d'après Plitzner:2 à 3 pour 100.)
L'os oncinatum dont il existe 2 cas seulement.
ll serait situé, en forme de quartier de lune à la
face plantaire du 3° cunéilorme; le cunciforme
dedoublé, extrêmement rare constitué par un par.
tage longitudinal du premier cunéiforme.
L'os infer-métarsien, dont la fréquence serail
d'après Pfitzner de 10 pour 100, situé entre lepre-
mier cunciforme et le 2° métatarsien.
A. LAQUERRIÈRE.
Nové-Josserand (Lyon). — La radiographie
des os et des articulations. Sa valeur en chi-
rurgie orthopédique (.lrc/hives electricité
médicale, n° 370, 25 novembre 1915, p. 440
à 498, avec 14 figures).
Rapport très complet ct extrémement docu-
menté présenté au Congrès de Londres, et dont
un résumé très long ne donnerait qu'une idée
tout à fait imparfaite. A. LAQUERRIERE.
Mouchet et Vennin. — Luxation médio-car-
pienne en avant du poignet droit (Bulletin de
la Suciélé de Chirurgie, n° 32, A novembre
1915, p. 1576 à 1587, 5 fig.).
Un jeune homme de 25 ans à la suite dune
chute de cheval, se fil une dislocation du carpe
que Vou prit d'abord pour une fracture de l'ex-
trémité inférieure du radius. Les radiographics
qui ont été faites à des époques différentes mon-
trent les lésions suivantes : 1° fracture du sca-
phoïde à la partie moyenne; 2° dislocation du
carpe en deux portions: « la portion supérieure,
constituée par le fragment supérieur du sca-
phoide, le semi-lunaire et le pyramidal a con-
servé ses connections avec le squelette antibra-
chial. tandis que la portion inférieure se continue
normalement avec le métacarpe. Ces deux por-
tions déplacées dans leurs rapporls chevauchent
l'une sur l'autre, de telle sorte que la portion
supéricure se porlant vers le dos de la main,
97
l'inférieure se porte vers la face antérieure de
Pavant-bras. »
Ces luxations sont très rares. Le mécanisme
en est mal connu parce qu'on ignore en général
dans quelles conditions s'est réalisée la chute. Le
diagnostic en est confirmé par la radiographie.
P.-M. COLOMBIER.
Ch. Lenormant (Paris). — L'ostéo-chondrite
déformante de la hanche chez les jeunes
sujets (La Presse médicale, n° 95, 15 novem-
bre 1915, p. 954-956).
Les lésions anatomiques de cette ostéo-chon-
drite déformante « juvénile », décrite par Perthes
(de Leipzig) sont surtout révélées par la radio-
graphie : le cotyle en général est inlact, ainsi
que le col du fémur qui conserve sa forme et sa
direction normales. La lésion siège uniquement
dans la tête fémorale qui est aplatie, écrasée, et
dont le centre est parsemé de taches claires irré-
gulières, indiquant une rarélaction osseuse à ce
niveau.
La radiographie. en outre, permet le diagnostic
de cette affection que certains auteurs avaient
déjà rencontrée mais qu’ils avaient confondue
soit avec la coxa-vara, soit avec l'affection
décrite par Calvé sous le nom de pseudo-coxal-
gic. En elfet, dans cette derni¢re, la radiographic
-montre une hypertrophie à la fois de la tète et
du col ct jamais on ne rencontre « les taches
claires et les effondrements osseux, si particu-
liers, de l'ostéo-chondrite déformanle ». — Dans
la maladie de Perthes le col reste dans sa direc-
tion normale, ce qui n'est pas le cas, dans la
coxa-vara, ni dans la pseudo-coxalgie, de Calvé.
P.-M. COLOMBIER.
Aug. Broca. — Coxa-Vara de l'adolescence
(Presse médicale, 22 novembre 1915, avec
21 figures ou radiographies dans le texte).
Les figures représentent les diverses atlitudes
du sujet debout, assis ou à genoux. Aux signes
de l'inspeclion. viennent s'ajouter les données
de la radiographie qui indique que les cols fé-
moraux se rapprochent anormalement de l'hori-
zonlale. L'examen radiologique montre qu'il peul
y avoir des lésions du cartilage conjugal cervico-
céphalique et mème parfois un véritable cffon-
drement de ce cartilage et du col. A ce propos,
PA. cite une observation de « coxa-vara trauma-
tique » : sur une première radiographie faite deux
ans et demi avant le trauma on remarquait déjà
que l'aspect cervico-céphalique n'était pas nor-
mal. LOUBIER.
M. Cantas (Athènes). — Contribution à l'étude
de la pathogénie de la déformation de Made-
lung ou Radius Curvus (Lyon chiruryical,
tome X, n°5, novembre 1915, p. 451-199,
2 fig).
Revue générale tres documentée ct une obser-
î
gd
vation personnelle. L'auteur examine successive-
ment les diverses théories émises aux différentes
époques par les nombreux auteurs qui se sont
occupés de cette affection. Ces théories sont :
a: La théorie du relachement de l'articulation
du poignet;
b) La théorie de la lésion du cartilage de con-
jugaison;
c) La théorie qui admet la congénilalité de
l'affection;
d) La théorie qui en fail une affection lite au
rachitisme.
Dans ses conclusions l’auteur adopte cette der-
nière éliologie comme la plus vraisemblable mais :
à condition de considérer le rachitisme comme
fonction d'une intoxication générale de l'orga-
nisme. WILLIAM VIGNAL.
P. Badin. — Examen radiographique du pied
plat (Bulletin de la Société médicale des Pra-
riens, n° 11, novembre 1915, Paris).
Les radiographies de face et de profil doivent
¿tre faites le pied étant chargé, c'est-à-dire dans
la station debout, et sans charge. Alors qu'un
pied normal radiographié chargé et non chargé
donne des contours semblables, dans le pied plat
valgus, épreuve prise de haut en bas, l’astragale
se porte beaucoup plus en avant sous l'effet de
la charge. Dans l'épreuve de protil, les rapports
de l'astragale et du calcanéum ne sont plus les
mêmes avec ou sans charge.
Unexamen radiographique bien fait permet de
préciser tel ou tel traitement orthopédique pour
chaque cas. G. GIBERT.
Claude Gouldesbrough (Londres). -- Ostéo-
arthropathie pneumique (.frchives of the Rent-
yen Ray, n° 160, novembre 1913, p. 208-211,
X figr.).
L'auteur rapporte six observations radiogra-
phiques avec clichés (de tuberculose pulmonaire,
de bronchectasie, de mal de Pott, d'ectasie aor-
tique).
Ces malades présentent des déformations des
os de la main: modilications dans l'ostéogentse
des dernières phalanges, épaississement accentué
de la diaphyse des métacarpes, condensalion des
corps spongieux de Pos; dans 1 cas, ¢paississe-
ment du radius et du cubitus. Dans une observa-
tion, les lésions osseuses sont minimes. ce sont
surtout les parties molles qui sont hvpertro-
phiéos.
Eusemble d'observations assez confuses d'où
l'auteur croit pouvoir conclure que, bien que ces
lésions ne soient pas pathognomoniques de la
maladie de Marie, on peut cependant en porter le
diagnostic. Nous nous permettrons de nous re-
porter au mémoire original de Pierre Marie du
10 janvier 1890 in Rerue dz Médecine. où il décrit
un ensemble de lésions osseuses portant non
seulement sur les phalanges mais aussi sur les os
Rayons A.
des poignets, sur les os des pieds el les malléoles
et il ajoute : « Elle atteint bien d'autres os encore
quoique d'une facon moins manifeste ». De mème
il semble exister dans l'esprit de Fauteur une con-
fusion entre l'hippocratisme digital et l'ostéite
hypertrophiante pneumique de Pierre Marie, car
il explique cette dernière affection par la théorie
mócanico-toxique de Béclère, ce qui certainc-
ment n’a jamais été dans l'esprit de ce dernier,
qui écrit: « L'ostéite hypertrophiante pneumique
de Pierre Marie me parait d'ailleurs tout á fait
distincte de l'hippocratisme digital ».
WILLIAM VIGNAL.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Barié, Ch. Louhy et G. de la Mothe (Paris).
Diagnostic d'un cas de cyanose congénitale
chez l'adulte. Importance de la radiographie
et de la phlébographie (Société médicale des
Hópitauz, n° 54, p. 596).
Les auteurs rapportent l'observation d'une
malade présentant tous les signes d'une maladie
bleue. La dyspnée menaçante du sujet néces-
site un examen radioscopique.
Le thorax est étroit, aplati latéralement de
chaque côlé. Le sternum fait saillie en avant el
à sa partie supérieure, mais présente un enfon-
cement central, déformation en entonnoir.
Le cœur est élargi transversalement et mesure
lò centimètres de diamètre horizontal. Le cour
gauche est de volume réduit, mais par contre, le
ventricule et l'oreillette du côté droit sont consi-
dérablement dilatés. La pointe du cœur est rele-
véc et en même temps dévice vers l'aisselle gau-
che. Ainsi constituée, l'image du cœur est carac-
téristique et rappelle, par sa forme allongée et
relevée de la pointe, ce qu’on a désigné sous le
nom de cwur en sabot. P. AUBOURG.
APPAREIL DIGESTIF
Goinard et Viallet (Alger). — Examen d'un
cancer de l’æœsophage aux Rayons X. Fistule
cesophago-trachéale. Autopsie. Photographies
de la pièce anatomique (/?evue médicale PAL
ger, novembre 1915, p. 25 à 50, 9 figures
dans le texte).
Au cours de la radioscopie d'un malade atteint
de cancer de l'œsophage, les auteurs ont vu le
bismuth s'engager. à travers une fistule osopha-
go-trachéale, dans les gros troncs bronchiques.
La radiographie. faite aussilôt après, a montré
que le bismuth avait fui dans les fines ramilica-
tions des bronches. Diagnostic confirmé par
l'autopsie; les auteurs montrent les photogra-
phies de la pièce anatomique. LOUBIER.
Collette (Paris). —— Diagnostic radioscopique
des biloculations gastriques (Thèse, Paris,
1915. Steinheil, 59 pages).
L'auteur indique les précaulions à prendre
ayons \.
8
avant de diagnostiquer à la radioscopic une
image biloculaire de l'estomac, en particulier il
recommande de savoir altendre l'évacuation de
l'estomac, la deuxième poche ne pouvant appa-
raitre que plusieurs heures, parfois plusieurs
jours, après l'ingestion du bismuth.
Puis il passe en revue les diflérentes causes de
celle déformation stomacale :.
l° L'estomac biloculaire congénital, qu'il con-
sidére comme trés rare:
2" Les causes extrinsèques : les déformations
dues au corset, les compressions par un organe
voisin, les torsions de Pestomac et enfin les
brides el adhérences péritonéales;
3” Les causes intrinsèques : la syphilis, le
cancer et l'ulcère. Seules ces dernières affections
donnent une image se rapportant á un estomac
analomiquement bilocu'aire. Dans le cancer la
biloculation n'est pas nelte, la sténose médio-
gastrique estirréguliére, constituée par une zone
plane d'aspect marécageux ; le canal est à peine
csquissé et on trouve en outre des images lacu-
naires dues à des infiltrations néoplasiques des
parois. Dans l'ulrére, qui est de beaucoup la
cause la plus fréquente de cette déformation
stomacale, la sténose est plus marquée, les con-
tours plus nets que dans le cancer et la portion
rélrécie est rejetée vers la pelite courbure. On
pensera à la syphilis, quand, en présence d’un
estomac anatomiquement biloculaire, la chinique
ne révèle ni ulcus, ni cancer. NAHAN.
B. Ulrichs. — Contribution au radiodiagnostic
de la pértyphlte (Fortschrite auf dem (ie-
biete der Roentgenstrahlen, tome XXI, fasc. 2,
11 novembre 1915, p. 295, fig.).
Une radiographie prise chez unc petite fille de
7 ans souffrant « de la hanche », donne une image
extraordinairement nette de lappendice (sans
bismuth). On prend la température : 59,5 etl'élat
général saggravant on pratique l’appendicec-
tomie 6 heures après la radiographie. L'appendice
contenait, incorporés aux matières, 16 corps
étrangers variés parmi lesquels des grains de
plomb, du papier d'argent, etc. ll pourra y avoir
lieu de se souvenir de ce cas curieux dans le
diagnostic diflérentiel des ombres de calculs de
l’uretère droit. R. Lepoux-LeBaARrD.
Bensaude et D. Thibout (Paris). — Cancer de
l’angle droit du colon. Forme anémique. Ra-
diographie à image lacunaire (Société médicale
des Hopitaur, n° 55, 15 novembre 1919,
p. 649).
Chez une malade traitée par M. le professeur
Schozer, de Bordeaux, pour anémie grave, on
constate, au cours du traitement, l'apparition
d'une tumeur de l'hypocondre droit et un exa-
men radioscopique montre une atrésie manifeste
de la lumière intestinale, au niveau de la tumeur.
99
second examen, deux mois plus tard. Le lave-
ment bismuthé passe dans tout le gros intestin,
apres un léger arrêt au niveau de l'angle droit
du colon Une radiographie instantanée montre
à ce niveau une image lacunaire typique.
A ce niveau le bismuth n'est pas visible sur la
plaque dans une étendue de plusieurs centi-
mètres. La palpation ne parvient pas à remplir
celte image lacunaire. Les examens faits dans la
position verticale donnent le même résultat.
L'intervention chirurgicale confirme le dia-
gnostic. P. AvBouRG.
P. Heymann (Hanoi). — De l'examen radiolo-
gique du foie. Sa valeur dans les cas d'abcés
(Bulletin de la Société médico-chirurgicale de
EIndo-Chine, n* 8, octobre 1913).
Excellent travail qui conclut trés justement a
la nécessité de l'exploration radiologique du foie
dans tous les cas où une collection purulente et
plus généralement une lésion capable de défor-
mer cet organe est soupconnce.
A. BÉCLERE.
J.-L. Case (Etats-Unis). — Radioscopie du foie
et des voies biliaires, particulièrement en vue .
des calculs biliaires (The Journal of the Aime-
rican Medical «Association, tome LXI, n° 12,
20 septembre 115, p. 920 à 924, avec 16 ra-
diographies).
L'auteur, après avoir constaté 40 fois des cal-
culs biliaires dans 1000 examens radioscopiques
du tube digestif après repas de bismuth, estime
que ces calculs se rencontrent à l'origine de
y pour 100 des troubles gastro intestinaux. Dans
la tithiase ils sont visibles (chez les Américains)
dans 40 à 50 pour 100 des cas. Ces calculs donnent
une ombre uniforme ou à centre plus clair, sui-
vant leur composition chimique.
Le diagnostic différentiel est à faire avec les
calcifications des cartilages costaux, les calculs
rénaux, plus nets, les ganglions mésentériques
caleifiós, irréguliers, mobiles. L'existence d'un
point douloureux nel correspondant à l'ombre
constatée a une grande valeur diagnostique.
En l'absence d'ombre suspecte on peut penser
à une affection de la vésicule si l’on constate
après repas de bismulh une déviation du pylore
en haut ct à droite, la présence du lobe de Rie-
del du foie, la situation haute de l’angle hépa-
tique du colon, l'évacuation plus rapide de
l'estomac, parfois un spasme de la région car-
diaque ou pylorique, enfin une situation anor-
malement haute de l'anse sigmoide.
HENRI BÉCLÈRE,
Jean Baur et L. Plissan (Paris). — Grand
abcès du foie dysentérique, traité par la ponc-
tion évacuatrice et des injections d'émétine.
Bulle gazeuse intra-hépatique. Guérison (Bul-
...
e%e De gg ae `
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-
*
+
“ea
100
. lelin de la Société médicale des Hôpitaur,
n° 32, 19 novembre 1915, p. 478).
L'examen clinique fait supposer aux auteurs
une collection intra-hépatique chez un dysenté-
rique.
Le premier examen radioscopique montre que
l'ombre du foie accuse un dénivellement; Popa-
cité hépatique normale à gauche, remonte à
droite jusqu'au mamelon. On note une immo-
bilité absolue du diaphragme. La plèvre droite
est inlacte.
Dix jours après, l'ombre hépatique a encore
augmenté de volume. Opération le jour même.
Le lendemain l'examen à l'écran montre la même
dénivellation du diaphragme, mais de plus, sous
la coupole diaphragmatique existe un espace
clair, à limite inférieure horizontale.
L'ombre d'un sou placé au niveau du mamelon
se projette au milieu de cette bulle gazeuse en-
clavée dans le foie. La limite inférieure de la
poche reste horizontale dans toutes les positions.
Cette teinte claire persiste sans modification
pendant quinze jours. Nouvelle ponction, suivie
d'une troisième. Après une quatrième ponction
la bulle gazeuse disparaît, le malade guérit.
L'ombre hépatique est redevenue normale.
P. AUBOURG.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Franz Weisz (Budapest). — Diagnostic des
calculs urétéraux (Journal d'uroloyie medi-
cale et chirurgicale, tome IV, n°5, 15 novem-
bre 1915, p. 781 à 784).
L. A. rapporte le cas d'une femme de 59 ans
avant présenté tous les signes de colique néphré-
tique. Elle tut radiographiée à différentes re-
prises, cerlaines épreuves montrèrent dans la
région vésicale une ombre limitée, grosse comme
une cerise; mais Pintroduction du cathéter dans
luretcre droit ne permit pas de sentir de calcul
urétcral. Après mise à nu el isolement de lure-
tere droit, on put constater qu'il n'existait aucun
calcul ni dans Puretére, ni dans la vessie. Cinq
semaines après cette intervention la malade suc-
comba à des accidents cardiaques. A lautopsie
on trouve une tuberculose rénale droite (rein
mastic), une tuberculose miliaire du rein gauche,
un rétrécissement de Porifice urctéral droit avec
dilatation consécutive de Turctére. L. A. pense
qu'une petite masse de celte transformation
mastic se trouvait dans Turetére au niveau de
Vorilice vésical et que l'ombre vue sur la radio-
graphie serait due à ce corps étranger.
Jl est très possible, en effet, que cerlaines
masses de caséum plus ou moins calcifiées
donnent une ombre radiographique capable de
faire songer à un calcul banal; mais pour qu'une
interprétalion aussi délicate garde toute sa
valeur, il aurait été, croyons-nous, nécessaire de
recouri, à certains examens complémentaires,
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eo.
Rla)ons X.
comme par exemple la radiographie avec sonde
opaque introduite dans l’uretère. Ainsi l'auteur
aurait écarté Pobjection de la possibilité d'une
production extra-urótérale. NAHAN.
Harold Collinson (Leeds). — Quatre cas de
calculs enclavés de l’uretère (The Lancet,
22 novembre 1915, p. 1456-1460, 3 fig.).
H.-C. publie quatre cas de calculs enclaves de
l'uretère dont un, tout à fait remarquable, occu-
pant toute la longueur du conduit. Sur la radio-
graphie on voit deux ombres : l'une s'étendant
du pôle inférieur du rein gauche au bord du
bassin, l’autre de ce point à la terminaison de
l'uretère dans la vessie. Après néphrectomic et
excision de Purclére. on mit à jour 3 calculs :
Un supérieur long de 6 cm. 5; un moyen re-
courbé occupant la région de l’uretère qui sur-
croise les vaisseaux iliaques long de 2 cm. 5: un
inférieur long de 6 cm. 5 environ.
Ces trois calculs pesant 85 grammes, étaient
formés d'un pelit calcul urique central recouvert
de strates de phosphates.
Les 3 autres cas se rapportent à des calculs
enclavés dans les portions rénale, iliaque et
juxta-vésicale de l'uretère. Au sujet du premier
de ces cas, l’auteur conclut que le chirurgien est
en droit d'opérer alors que la clinique révèle un
calcul que l'on ne peut déceler par la radiogra-
phie. WILLIAM VIGNAL.
Edwin Beer (New-York). — Résection trans-
péritonéale d’un diverticule de la vessie (An-
nals of Surgery, part. 251, novembre 1915,
p. 654 à 608, avec 2 radiographies).
Ce diverticule, ignoré jusqu'à l'âge de 59 ans,
s'infecta à la suite d'une urétrite aiguë. L'auteur
présente deux radiographics faites avantet après
l'opération, la vessie étant injectée au collargol.
On voit qu'il s'agissait d'une énorme poche de
volume presque égal à celui de la vessie et la
coiffant du côté droit. Henri BÉCLÈRE.
G.-O. Lotsy (Le Caire). — Bilharziose de la
vessie et des uretères. Contribution à l'étude
des causes d'erreurs dans la recherche des
calculs de l'appareil urinaire (Fortschrilte auf
den Gebiete der Ruentyenstrahlen, tome 21,
fasc. 2, 11 novembre 1915, p. 258-259, fig.).
Curicuse radiographie d'un Arabe de 20 ans,
chez lequel une ombre ovale pourrait faire croire
à l'existence d'un banal calcul de la vessie. si l’on
ne voyait sur l'image les deux uretéres dilatés el
flexueux dont les parois sont incrustécs de sels
calcaires déposés sur des muqueuses irritées par
les œufs de bilharzia. R. Lepoux-LEBARD.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Robert Kienboeck (Vienne). — Sur des trou-
bles dépendant d'une éventration diaphragma-
Rayons NX.
tique rudimentaire (Muenchener medizinische
Wochenschrift, n° 40, 7 octobre 1915, p. 2219
et 2220, fig.).
Depuis que Hoffmann, puis Franck et quelques
autres auteurs ont publié des observations d'éven-
tration rudimentaire ou d'insuffisance diaphrag-
matique s’observant surtout lorsqu'il existe unc
bulle gazeuse importante de l'estomac ou de
l'angle splénique du colon, on a eu fréquemment
l'occasion d'étudier des cas analogues.
K publie une observation nouvelle et caracté-
ristique. Il s’agit d'un homme de 53 ans chez
lequel l'examen radiologique est pratiqué parce
qu'il se plaint d'une certaine difficulté respira-
toire surtout pendant l'inspiration; qu'il a re-
marqué, particulièrement le matin, au moment
du petit déjeuner, des troubles de la déglutition,
et qu'il entend, lorsqu'il avale des aliments, des
bruits anormaux paraissant provenir de la par-
tie inférieure du thorax.
La radioscopie et la radiographie montrentun
thorax normal; mais le diaphragme gauche pa-
rait un peu plus élevé que le droit, cette diffé-
rence de niveau semblant due à la présence
d'une bulle gazeuse importante de l'angle splé-
nique du colon.
On pratique un second examen à quelques
jours d'intervalle et l'on remarque alors que le
diaphragme gauche est encore plus élevé que la
première fois, il dépasse d'environ trois travers
de doigt le niveau de la coupole droite. Le cœur
a un grand axe horizontal et la pointe est presque
relevée. Si Pon fait pratiquer au malade une
inspiration forte, le diaphragme gauche redes-
cend jusqu'à un niveau normal, puis remonte
graduellement à chaque inspiration pour revenir
à sa situation primitive; la bulle d’air gastrique
est petite, il existe unc bulle de l'angle splénique.
En faisant prendre du liquide bismuthé, on
constate un temps d'arrêt très net au niveau du
diaphragme, rien d'autre n'est à signaler au point
de vue du tube digestif.
Il s’agit donc ici non pas d'une véritable éven-
tration diaphragmatique gauche, mais d'une
éventration rudimentaire ou si l’on veut d'une
insulfisance diaphragmalique avec variations de
niveau considérables de la coupole gauche sous
l'action de la bulle gazeuse de l'angle splénique
avec quelques symplómes cliniques peu accen-
tués mais caractéristiques.
R. LEDOUX-LEBARD.
CORPS ÉTRANGERS
peed hale rae aeclin
G. Newton Pitt (Londres). — Dépôt calcaire
autour d'une aréte dans la parotide (Royal
Society of Medecine [Section of Medecine],
séance du 25 novembre 1915).
Homme de 58 ans. Un an auparavant, une aréle
de poisson s'élait implantée dans le pharynx.
Rien à l'examen clinique. Mais depuis, disten-
IOI
sion douloureuse el intermittente de la parolide.
La radiographie révéla une ombre allongée ct
recourbée suivant la direction du canal de Sténon
derrière le bord du masséter; l'extrémité anté-
rieure était bifurquée. Le cathétérisme du Sténon
n'ayant donné aucun renscignement on incisa la
glande el après découverte du canal excréteur,
on le trouva légèrement athéromateux, mais pas
de corps étrangers. Drain ct suture de la plaic
opératoire. Cependant le 18° jour après linci-
sion, le corps élranger s'extériorisa spontanc-
ment par fistulisation et sa morphologie cor-
respondait à celle révélée par la radiographie.
C'était une arûte de poisson longue de 12 mil-
limètres, autour de laquelle s'était déposée une
couche calcaire. William VrGxaL.
Bourgeois (Montréal). — Corps étranger du
poumon (Union médicale du Canada, 1 no-
vembre 1915, p. 654 à 657).
Une jeune femme, après avoir été traitée pen-
dant plusicurs années successivement pour de
la coqueluche, de la tuberculose cavilaire, de la
gangréne pulmonaire, se plaignant toujours de
toux chronique avec expectoration purulente et
odeur fétide, demande spontanément au docteur
Panneton un examen radioscopique. Celui-ci
révèle une opacité du tiers inférieur du pou-
mon droit au centre de laquelle se distingue
l'ombre d'un corps étranger affectant la forme
d'une broquette. La malade se rappelait en effet
avoir avalé 15 ans auparavant, un corps étranger
de celle nature et c'est à ce moment qu'ont dé-
buté les symptômes qu'elle présentait. L'inter-
vention a amené sa complète guérison.
F. JAUGEAS.
D'Halluin (Lille). — Localisation des corps
étrangers (Bulletin et Mémoires de la Société
de radiologie médicale de Paris, n° 49, no-
vembre 1913, p. d00 et 356).
L'auteur préconise la technique suivante
Faire une radiographie stéréoscopique avec re-
pères cutanés pour permettre l'introduction
d'une aiguille de seringue de Pravaz vers le
siège soupconné du corps étranger. Puis, quand
l'aiguille a été introduite, faire une nouvelle
radiographie stéréoscopique afin de contrôler
la position dece repère interne, G. HARET.
DIVERS
M. Bertolotti. — Étude radiologique d'un cas
de sclérodermie. Analogies de la sclérodermie
avec le syndrome de Profichet (Nowrelle ien-
nographie de la Salpétrière, 1915, n° 4).
L'auteur cite l'observation d'une femme de
56 ans présentant depuis six ans des signes cer-
tains dhypothyroidisme (atrophic de la glande,
suppression des règles, elc.), auxquels se sont
ajoutées plus récemment des alléralions seléré-
102
mateuses de la peau et des tissus sous-jacents
surtout marquées au niveau des quatre extré-
mités.
La radiographie a montré une atrophie nette
des extrémités phalangiennes des mains et des
pieds, Pexistence d'une dilatation de la selle tur-
cique, une calcification très apparente des ten-
dons rotulien et achilléen, enlin au niveau du
coude, du genou et de la face dorsale des pieds,
de petits nodules calcaires analogues à ceux que
l'on rencontre dans le syndrome de Profichet.
L'auteur pense que la lésion du corps pituitaire
n'est pas primitive, qu'elle est seulement, comme
la sclérodermic elle-même, la conséquence d'un
retentissement à distance des troubles thvroiï-
diens.
Quant aux calcifications tendineuses ct aux
« pierres de la peau », réalisant le syndrôme de
Profichet, l'auteur estime qu'elles doivent être
considérées comme un processus secondaire au
processus sclérodermique, celui-ci favorisant la
production de dépôts calcifiés dans les tissus par
un mécanisme pathogénique qui n'est pas encore
bien déterminé. CITASSARD.
J. Klynens (Anvers). — Ossification étendue des
muscles du mollet avec double fracture du
tendon d'Achille (.fmnales de Médecine phy-
sique d'Anvers, septembre, octobre 1915).
I] s'agit d'une myosite ossifiante assez étendue.
A la suite d'un premier traumatisme, la masse
calcaire imprégnant le tendon d'Achille fut dé-
tachée du calcaneum, sans que pour cela la rup-
ture du tendon fût complète. Un second trau-
matisme eut pour résultat de fragmenter cette
masse calcaire à quelques centimètres plus haut.
Les radiographies montrent de nombreuses os-
sifications qui ont envahi la musculature du
mollet, et s'étendent jusqu'au creux poplité.
G. GIBERT.
RADIOTHÉRAPIE
DERMATOSES
Dore S.-Ernest. — Emploi, action et dosage
des Rayons X dans le psoriasis et autres affec-
tions cutanées (rilish Medical Journal ¡18
octobre 1915, p. 1016).
L'auteur a constaté dans les affections cutanées
des améliorations notables et parfois des gué.
risons en employant les ravons X à doses
movennes ct meme faibles répétées à de courts
intervalles. ll donne un Hetquart environ tous les
deux ou trois jours sur les ulcérations super-
ficielles; 2 H et demi toutes les semaines dans
le psoriasis ou Veczóma; 5 H avec intervalles de
trois semaines à un mois dans le sycosis, la
terne favense, cernes alo sécies Chs perly-
drose, Lacne, le prunt; ò egalement, mais à de
Rayons NX.
plus courts intervalles. dans Pulcus rodens, le
carcinome ou Je myome utérin. Il ne dépasse
celte dose que dans le lichen plan ou les ché-
loïdes. Henri BÉCLÈRE.
Chilaiditis (Constantinople). — Le traitement
de l'hypertrichose par la radiothérapie ( Wiener
Medizinisrhe Wochenschrift, 1 Novembre
1915, n° 45, p. 2917 à 2919).
Saudek et Novak ont publié récemment un
procédé destiné à permettre de traiter Phyper-
trichose par la radiothérapie en évitant les
accidents.
Pour cela ils essayent de protéger tous les
territoires culanés interpilaires et de n'appli-
quer la dose forte qu'aux bulbes pileux eux-
mémes. A cet effet ils rasent les poils, puis, dès
que la repousse a atleint une hauteur de 1 à
2 millimètres, ils étendent sur la peau une
émulsion à 15 pour 100 de calomel dans du col-
lodion dont ils repassent plusieurs couches.
Ils commencent par pratiquer l'épilation des
poils qui dépassent le collodion en les saisissant
un à un avec la pince. Ils obtiennent ainsi une
sorte de lame criblée dont les orifices corres-
pondent, disent-ils, à la papille et permettent
aux rayons de. Röntgen d'atteindre seulement
le bulbe pileux tandis que la couche de collodion
au calomel protège à la maniere d'un filtre le
reste de la peau.
Mais, ainsi que le fait remarquer C., la plupart
des poils ne poussent pas d’une façon régulière,
mais obliquement, si bien que les orifices réser-
vés dans le collodion ne répondent pas du tout
en réalité aux bulbes pileux. 11 faut donc cher-
cher une autre explication aux résultats favo-
rables obtenus par les deux premicrs auteurs.
I] paraît logique de la chercher dans l'épila-
tion qui précède Virradiation et à la suite de
laquelle se produit une prolifération cellulaire
qui transforme le bulbe pileux en un amas de
cellules jeunes en plein développement, c'est-á-
dire de cellules particulièrement sensibles à l'ac-
tion des rayons de Röntgen.
Les expériences de C. lui ont montré qu'une
épilation préalable augmente d'un tiers à deux
tiers, la sensibilité à l’irradiation.
Plus les poils sont abondants ct forts ct plus
l'épilation doit ¿tre pratiquée longtemps avant
l'irradiation. C. filtre les rayons sur ò ou 4 mil-
limètres d'aluminium et donne de 8 à 12 H
sur la peau en une seule séance ou en deux
séances espacées de 2% heures seulement. ll
observe de 15 à 20 jours après, la réaction habi-
tuellement constatée à la suile de l'admiuistra-
tion de 4 à 5 H sans filtre, c'est-à-dire une
réaction du premier degré qui dure de deux à
trois jours.
ua pas vu Jusqu'à présent sur une trentaine
de cas trates en deux ans el den, d'acerdents
tardits. R. Leboux-LEBARD.
Rayons A.
Rajat (Vichy). — Un nouveau cas de guérison
actuelle de mycosis fongoide par les rayons X.
(Bulletin de la Société Francaise de derma-
loluyie et de syphiliqraphie, n° R. novembre
1915, p. 022 a 524).
ll s'agit dun homme de 45 ans, qui présente
une éruption eczématisée généralisée avec par
place, des placards érythémateux suppurants : il
se plaint en outre d'un prurit intense avec perte
d'appélit, amaigrissement considérable et tume-
faction ganglionnaire douloureuse.
Les applications de rayons X sont faites tous
les 8 à 15 jours sur différentes régions du corps
à la dose de # à 5 H, rayons n° 4 à5 Benoist.
Chaque irradiation est suivie d'une séance d'ef-
Nuvation de HF et d'un bain statique avec douche.
L'amélioration fut rapide, le prurit se calma,
les lésions cutanées disparurent et les ganglions
diminutrent de volume. Cette guérison persiste
depuis mars 1915. NAHAN.
NÉOPLASM ES
Pautrier et Maurel (Paris). — Épithélioma
disséminé à foyers multiples développé spon-
tanément sur lupus tuberculeux (Bulletin de
la Société Française de dermatologie et de
syphiligraphie. n° 8, novembre 1915, p. 524 à
028).
La radiothérapie a été souvent accusée d'ètre
la cause de l'apparition d'épithélioma sur le
lupus tuberculeux.
MM. Pautrier et Maurel rapportent un cas de
lupus tuberculeux de la face, évoluant depuis
20 ans, quí ne fut jamais traité activement, ni
soumis aux agents physiques et sur lequel se dé-
veloppa spontanément un épithélioma.
Cette dégénérescence épithéliomateuse pré-
sente en outre quelques particularités, qu'onn'a
pas l'habitude de rencontrer dans les cas sem-
blables. Les auteurs ont constaté une épithélio-
matose avec foyers multiples. L'évolution en est
lente et bénigne sans adénopathie, ni altéra-
tion de l'état général. Cette bénignilé s'explique
par la forme histologique : les examens prati-
qués en plusieurs points ont montré, qu'on
avait affaire à un épithélioma à type baso-cel-
lulaire. NAHAN.
Suquet (Nimes). — Radiothérapie des épithé-
liomas cutanés, résultats éloignés, statistique
(Revue pratique d'électrologie et de radiologie
médicales, 1 année, n° 9, novembre 1915,
p. 197 à 200).
L'auteur, à l'occasion de sa statistique com-
portant 841 cas, donne son opinion personnelle
sur la radiothérapie de l’épithélioma cutané. A
juste titre illuisemble que c’est le traitement de
choix, mais il conseille trés sagement de ne pas
s'imaginer que tous les cancers cutanés doivent
10)
être traités el guéris par les ravons X. En effet
lorsque nous nous trouvons en prósence de
lésions trop étendues ou trop profondes, « il est
préférable, de ne pas perdre un temps précieux
en séances inutiles et de demander au chirurgien
une large exérése ». On arriverait ainsi à des
statistiques meilleures.
Actuellement le pourcentage des guérisons
obtenues par l'auteur est de % pour 100: sur
les 84l cas traités, il a 724 guérisons d'emblée,
et 60, après une petite récidive. Ce sont les épi-
théliomas des joues et du nez qui sont en plus
grand nombre. La technique de l'auteur n'est
pas uniforme, et bien qu'il préfère les doses
fortes et espacées (5 à 10 unités H), il estime
qu'il convient de modifier cette technique sui-
vant le siège, l'étendue. la profondeur de la
lésion. |
Cette statistique, considérant non pas le point
de vue histologique mais le siège, montre mieux
que toute dissertation sur la question ce que
l'on est en droit d'attendre de la radiothérapie
bien faite dans l'épithélioma cutané.
G. Harrr.
SANG ET GLANDES
A. David (Lille). — Les nouveaux traitements
des leucémies (Journal des Sciences médi-
vales de Lille, 4 octobre 1915).
Contre les leucémies on dispose à l'heure ac-
tuelle des agents suivants : les rayons X, les
corps radio-actifs : radium et thorium, et enfin
le benzol.
La radiothérapie amène des modifications ra-
pides de la formule leucocytaire, mais cette
thérapeutique finit par devenir inefficace.
L'action du radium analogue à celle desrayons X
semble un peu plus rapide et plus facilement
utilisable chez les malades non transportables.
Il y aurait sans doute intérêt à associer les deux
traitements.
Le thorium a été administré soit en boisson,
soit en injections. Il aurait une action élective
sur la série myéloide, mais les observations cli-
niques sont peu nombreuses encore. D'autre
part, le bon marché relatif de ce corps est illu-
soire, car son activité s’épuise vite.
En France, on a utilisé te benzol. Selling a
montré que, chez le lapin, le benzol avait une
action leucotoxique puissante. Chez l’homme,
dans la leucémie, la destruction leucocytaire fut,
dans la plupart des cas publiés, très importante,
mais l’anémie ne disparut pas complètement, car
ce médicament n'est pas sans action sur les héma:
ties et sur le taux de l’hémoglohine.
Le benzol a été administré par voie digestive
(i gr. 0 à 2 grammes par jour dans l'huile d'olive)
ou par voie hypodermique dans les cas d'intolé-
rance.
La bronchite el la tuberculose sont des contre-
104
ndications ct Pabus du benzol expose à des lé-
sions hépatiques ou rénale. Il est indispensable
de contrôler Faction par de fréquents examens
hématologiques. NUYTTEN.
Walther Wittig (Hambourg). — Traitement
des bubons par la radiothérapie (Deutsche
Medizinische Wochenschrift. 59% année, n°48,
97 novembre 1913, p. 2551 à 2552).
Sur 11 cas observés. 4ont été traités seulement
par les rayons. Après deux séances de un tiers et
une demi-dose d'érythèm chacune et espacécs
de 3 à 7 jours, les bubons ont complètement dis-
paru. La douleur cédait 12 à 24 heures après
la première séance, quoique les malades aient
continué à travailler.
Chez trois malades dont les bubons étaient
fluctuants, ceux-ci ont été ouverts et irradiés de
suite après (mêmes doses répétées à intervalles
de 6 48 jours). Guérison complète 10 jours après
la dernière irradiation. Les malades ont repris
leur travail trois jours après la première séance.
Quatre malades opérés quelque temps avant,
présentaient des fistules, ct de nombreux petits
ganglions. Après quelques semaines de traite-
ment par la même méthode on obtint la guéri-
son complète. Toutefois, il est à noter que les
bubons traités par le repos et une médication
guérissent souvent spontanément.
Bonen.
SYSTEME NERVEUX
Meret (Roucn). — Névralgie sciatique guérie
par la radiothérapie (Normandie anédicale,
1 décembre 1915).
Sciatique conséculive à une fièvre typhoïde
durant depuis 5 mois, guérie complètement par
5 séances de 1 H. chacune environ. Le D' Payen-
neville relate un cas du même genre mais trailé
par des séances de 4 H. A. LAQUERRIÈRE.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Alexandroff (Moscou). — Traitement des
fibromyomes de l’utérus par les rayons Roent-
gen (Journal d'arcourhement et de Gynéco-
logie, Pétersbourg, lome XXVII, 5 novem-
bre 1915, p. 1517-1528).
La radiothérapie est le traitement de choix de
certains fibromyomes utérins. Elle produit
l'atrophie des follicules ovariens.
L'ovaire sécrélerait un produit, Feuphorine,
cause des métrorragies : en tarissant celte sé-
crétion on amènerait la diminulion et la ces-
sation des pertes sanguines. Celle conception
n'explique du reste pas tous les résultat$ et dce-
meure purement hypothétique.
L'auteur en utilisant la méthode de Gaüss a
obtenu des résultats intéressants sur 15 cas de
fibrome. Mme de STANKEVITCHM.
Rayons XÑ.
SYSTEME RESPIRATOIRE
O. de la Camp (Friburgen Brisgau). — Sur la
radiothérapie dams la tuberculose pulmonaire
humaine et expérimentale (Strahlentherapie,
tome MI, n° 2, 27 novembre 1915, p. 546 à
ye,
Dans la clinique de l'auteur, MM. Küpferlé et
Baemeister ont étudié l’action des rayons X sur
la tuberculose pulmonaire chez les la ins. Leurs
conclusions sont les suivantes :
Une série de lapins fut inoculée avec une cul-
ture de bacilles de Koch, type humain; un lot
d'entre eux fut irradié 8-10 jours après Vinjection
avec des rayons 6-8 Benoist et des séances espa-
cées. Aucun résultat appréciable.
Une seconde série de lapins injectés fut irra-
diée 4semaines après l'injection, avec des rayons
beaucoup plus durs et des séances très rappro-
chées.
A l’autopsie les animaux témoins présentaient
des lésions decaséification entourées de tubercules
jaunes en formation, tandis que les lapins irra-
diés présentaient les mêmes lésions casteuses
mais limitées, entourées par du tissu de sclérose
et sans points jaunes périphériques.
Enfin une dernière série de lapins injectés irra-
diés par les mèmes rayons durs, en séances peu
espacées, immédiatement après l'injection, mon-
traient une réaction de sclérose beaucoup plus
prononcée.
Après ces expériences concluantes l’auteur a
essayé le même procédé sur 15 malades.
Sur 1 cas, 4étarent du 5° degré d'après Turban :
chez eux le résultat fut à peu près nul.
Chez les autres, la température. après de petites
oscillations, revint après quelques séances à la
normale, les vomissements, les signes catarrhaux
disparurent et l'appétit se releva.
Les expériences sur des animaux et sur les tu-
berculeux de 5° degré ont montré qu'une dose
trop forte nuit et accélère l'évolution de la mala-
die. On peut donc avec la radiothérapie, exercer
une influence incontestable sur la cicatrisation
des lésions tuberculeuses du poumon, mais une
technique sévère est de rigueur.
Bonen.
Küpferlé. — Recherches expérimentales pour
le traitement de la tuberculose par les rayons
Roentgen (Journal de Phaysiolhérapie, n° 151.
novembre 1915, p. 561 à 566).
D'expériences sur des lapins inoculés, et traités
par des doses considérables avec filtration, l'au-
teur conclut qu’ « un surprenant développement
de tissu conjonctif, qui est un signe de tendance à
la guérison ». résulle des irradiations. — Les pou-
mons traités présentent une tendance à lenve-
loppement des foyers tuberculeux tandis que
chez les animaux témoins la maladie augmente
chaque jour. A. LAOUERRIÈRE.
Substances radioactives.
wl
TO.
SUBSTANCES RADIOACTIVES
PHYSIQUE
Starke (Greifswald). — Recherche sur la pro-
duction de rayons y par les rayons B (P/ys:-
kalische Zeitschrift, tome XIV, n° 21, 1e no-
vembre 1913, p. 1005 à 1047).
Gray avant démontré gue la projection de
rayons $ sur un écran métallique provoquait
l'émission de rayons y, l’auteur se demande
quelle est la proportion de ceux-ci par rapport
aux rayons y primaires émis par exemple par un
échantillon de mésothorium. Les mesures faites
à l'aide d'un électromètre de faible capacité en
utilisant un bloc de plomb comme écran donnent
les résultats suivants. Le choc des ravons 8
donne naissance à un rayonnement + qui est
environ ;ġ; du rayonnement primitif et qui lui
est en tous points comparable. Pour cette étude
on n'a tenu compte que des rayons y capables
de traverser 3 millimètres d'aluminium; mais il
en existe de plus mous. GÉRARD.
PHYSIOBIOLOGIE
J. Stoklasa. — Influence de la radioactivité
sur les micro-organismes fixateurs d’azote ou
transformateurs de matières azotées (C. Ji.
Académie des Sciences, 10 novembre 1913,
p. 879).
On sait combien est importante en biologie la
queslion de la fixation de l'azote de l'air, corps
ordinairement inerte, par certaines bactéries du
sol et les racines des légumineuses. On sait
d'autre part que la plus grande partie de l'azote
qui entre dans le cycle de la matière organisée
provient des excreta et des déchets de la vie
animale et végélale, mais que pour cela ces
détritus organiques doivent ètre dégradés en
sels ammoniacaux puis en nitrates par d'autres
micro-organismes, micro-organismes ammoni-
sants tels que les bacilles proteus vulgaris, my-
coides, subtilis, ou micro-organismes. nitrifica-
teurs puis dénitrifiants. H était important de
connaitre l'influence de la radio-activité sur ces
divers micro-organismes, la fertilité du sol étant
liée à leur vitalité. L'auteur, par une série d'expé-
riences, a taché d'élucider la question et arrive à
cette conclusion que Pair active dirigé dans les
vases de culture accélère considérablement la
production d'azote assimilable soit á partir de
l'azote de Fair, soit à partir des déchets de
matières quaternaires; au contraire les rayons >
el y diminueraient cette production. L'émanation
du radium lui parait favoriser le travail des bac-
téries qui assimilent l'azote de lair, mais dimi-
nuer Pactivité des micro-organismes producteurs
d'azote assimilable á partir des sels ammonia-
caux. On ne saurait trop s'intéresser à ces tra-
vaux qui peuvent nous conduire rationnellement
à la solution si difficile du rôle des radio-activités
faibles sur les processus vitaux les plus simples,
et peut-être nous aider à interpréter certains
phénomènes biologiques propres aux sources
thermales. H. GUILLEMINOT.
SANG ET GLANDES
Rénon, Degrais ct Desbouis (Paris). — Ra-
diumthérapie de la leucémie myéloide (/}ul-
letin de la Société médicale des Hopitau.r,
n°’ oo, 13 novembre 1915, p. 649).
Les auteurs présentent une malade atteinte de
leucémie myéloïde, trés améliorée, après quatre
applications de radium sur la rale faites en cin-
quante et un jours.
Après une cinquième irradiation, la rate ne
mesurait plus que 22 centimètres au lieu de 45
dans sa plus grande longueur.
P. AtBouns.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
H. Chéron et Rubens-Duval. — Valeur de la
radiumthérapie des cancers utérins et vagi-
naux (La Gynécologir, tome XVII, n° 10, oc-
tobre 1915, p. 590 à 605, et Fortschritte auf
dem Gebiete der Roentgenstrahlen, tome XXI,
fase. 2, 11 novembre 1915, p. 229-258).
Les auteurs font reposer leur statistique sur
158 cas traités en l'espace de cinq ans.
Leur technique se résume ainsi : méthode du
rayonnement ultra-pénétrant de Dominici, emploi
de doses massives, filtration d'autant plus consi-
dérable que les quantités de radium sont plus
grandes.
Le rayonnement du radium exerce sur les
cellules cancéreuses une action destructrice
élective de mème sens que la défense spontanée
de l'organisme. La puissance de ce rayonnement
est très grande (plusieurs guérisons obtenues
après deux applications) mais son champ d'action
étant limité il peut ne pas influencer les adéno-
pathics cancéreuses.
Sur les 158 cas traités. comprenant surtout des
cancers inopérables ou des récidives postopéra-
toires, les auleurs ont obtenu une guérison cer-
taine anatomiquement vérilice, do régressions
tres importantes dont #6 sont vraisemblablement
des guérisons, 62 amélorations notables dans
des cas particulièrement graves où irrégulière-
ment suivis. enfin 2 résultats nuls seulement,
100
chez des malades exceptionnellement affaiblies.
Dans un certain nombre de cas la radiumthé-
rapie a permis l'intervention chirurgicale impos-
Lumtère.
sible auparavant. Dans d'autres le trailement
post-opératoire a jusqu'ici empêché toute réci-
dive. Henri BÉCLERE.
LUMIÈRE
TECHNIQUE
Billon-Daguerre, L. Médard ct H. Fon-
taine (Paris). — Sur un nouveau dispositif de
lampe à mercure immergée et à lumière pra-
tiquement froide (C. It. {eadémie des Sciences.
17 novembre 1915, p. 921).
ll s'agit d'une lampe de quartz formée d'un tube
en U renversé et placée dans un flacon de quartz.
Le tout est immergé dans une cuve à cau. Celte
lampe permettrait d'absorber 18 ampères sous
70 volts. Son intensité serait de plus de 5000 bou-
gies décimales, et la tumiére émergeant de la
cuve est froide.
Les auteurs prévoient surlout son emploi pour
les projections photographiques ou microphoto-
graphiques mais peut-être pouvons-nous songer
à son utilité en médecine. H. GUILLEMINOT.
H. Dausset (Paris). — Considérations sur la
technique et la posologie de I’héliothérapie
artificielle(Bulletins et Mémoires de la Société
de Médecine de Paris, Y novembre 1915,
p- 661-672).
L'auteur rappelle qu'on a l'habitude de diviser
a lumière en trois parties : partie calorifique, par-
tie lumineuse, partie chimique. On peut donner
des bains du corps entier, des demi-bains, des
bains locaux. ll passe en revue les divers bains
de lumière employés courammentet citeles noms
de leurs auteurs.
Puis l'auteur étudie le degré de pénétration des
diverses radiations dans les tissus et l'action
générale de la lumière sur le corps humain.
Selon lui, on devrait utiliser plus qu'on ne Va fait
jusqu'à présent les parties lumineuses et chi-
miques du spectre. Il passe ensuite à la technique
du bain général, des bains locaux; ces derniers
devraient ¿tre moins chauds, plus longs, plus
lumineux que ceux que l'on fait d'habitude; il
recommande le buin local ouvert. Un chapitre
spécial est consacré à la lumière intensive rayons
ultra-violets). La durée des bains locaux comme
celle des bains de soleil, doit être augmentée
progressivement. L'auteur termine enfin par les
indications de celte méthode thérapeutique.
LovubIER.
PHYSIOLOGIE
D'Œisnitz (Nice). — Réactions thermiques,
respiratoires, circulatoires et hématiques pro-
voquées par l’héliothérapie (Journal medical
francais, 15 nov. 1915, p. 466 à 474).
D'après une étude portant sur 1500 séances de
cure solaire répartiesentre ?à sujets, il est possible
d'individualiser au point de vue de la température,
du pouls et de la respiration quatre types de
réaction : 1” le type de flottement; 2° le type
d'équilibre ou d'adaptation; +* le type inverse
ou d'inadaptation; 4 le type de déséquilibre ou
d'intolérance. Les modifications de la pression
arlérielle et les modifications hématiques sont
trop variables pour permettre une formule géné-
rale. Cependant l'étude méthodique de ces modi-
fications doit conduire à préciser pour chaque
cas les réactions favorables ou défavorables et à
déterminer un dosage utile du traitement solaire.
F. Jaucras.
THERAPIE
I. Gunzburg (Bruxelles). — Effets et indica-
tions des divers bains de lumière (.Innales
de Médecine physique Anvers, septembre,
octobre 1015).
L'auteur étudie les effets physiologiques des
bains de lumière généraux et locaux; de 65° à 70°
il ya élimination des matériaux excrémentiticls
grâce à une sudation abondante, vasodilatation
périphérique et abaissement de la pression; la
température axillaire n'augmentant jamais de
plus de 12 degré. Sur la cellule l'effet est plus
intime; en élaborant l'énergie physique que lui
apporte la lumière, la cellule absorbe un aliment
physique qui modifie la nutrition, stimule le
système nerveux et musculaire.
L'action superficielle des bains de lumière
aura son application dans les cas de contusions,
de raideurs articulaires, de névralgies (20 à
50 minutes). Son action générale fait du bain de
lumière un puissant moyen thérapeutique dans
la néphrite, le mal de Bright, le rhumatisme (50 à
40 minutes). L'action biologique s'exerce dans les
cas d'anémie, de neurasthénie, d'arthritisme.
G. GIBERT.
Tixier (Menton). — Héliothérapie marine mé-
diterranéenne et radiothérapie combinées
dans le traitement des adénites bacillaires
chroniques au début ¡Revue pratique Elec-
Irologie et de Radiologie médicales, tome Í,
n° 10, décembre 1915, p. 205 a 214).
L'héliothérapie s'adresse à l’état général qu'elle
Electrologie,
relève. La radiothérapie « s'adresse à la lésion
locale qu'elle guérit ». L'auteur fait des séances
espacées d'au moins 8 jours, quelquefois 15, avec
des ravons filtrés sur un ou deux millimètres
d'aluminium. La dose de rayons X mesurée sous
le filtre est de 5 H 1/2.
Sous l'influence de cette thérapeutique les
douleurs disparaissent, la tendance à la suppu-
ration s’atténue, souvent disparaît. Jamais l'au-
teur, après bien d'autres, n'a constaté que les
rayons X favorisent la suppuration d’adénites
fermées: ila eu maintes fois au contraire Pocca-
sion de voir la radiothérapie produire la cicatri-
sation de ganglions déjà ulcérés.
Ea résumé, l'héliothérapie et la radiothérapie
combinées sont un moyen thérapeutique puis-
sant contre ces adénopathies bacillaires qu’elles
peuvent dispenser du bistouri qui, en matière
de tuberculose, « guérit rarement, aggrave sou-
vent, el mutile toujours ». E. DECHAMBEN.
D'(Elsnitz (Nice). — L'héliothérapie. Son mode
d'action. Ses indications. Ses résultats (Journal
médical français, 15 novembre 1915, p. 451
à 469).
Aprés avoir rappelé l'historique de Vhéliothé-
rapie, l'auteur expose les propriétés physiques
et biochimiques de la lumière solaire et montre
l'impossibilité d'attribuer, en toute certitude, à
telle ou telle fraction du spectre solaire, une ac-
tion élective sur Porganisme et une part prépon-
dérante dans les cffets thérapeutiques observés.
Il faut se borner à envisager les effets de la
lumière solaire totale, ses effets généraux et ses
effets locaux.
Les modes d'application ont, suivant les au-
teurs, varié avec divers facteurs : la mobilisation
ou Fimmobilité du malade, la température du
bain, la durée de la cure. Les bains peuvent étre
partiels, mais il est préférahle de les rendre to-
faux en procédant au début par des actions
limitées progressivement étendues.
L'héliothérapie constitue une indication occa-
sionnelle et surtout accessoire dans une série
de cas où son aclion générale est utile, chez Ics
TOT
y
affaiblis, les convalescents, les rachitiques, etc.,
mais elle représente un traitement électif et
capital dans les diverses localisations de P'infec-
tion tuberculeuse. :
L'ensemble des résultats exposés par l'auteur
montre toute la valeur de Phéliothérapic marine:
celle-ci, d’ailleurs ne doit pas ¿tre opposée à
l'héliothérapie d'altitude, car l'intensité de la
lumière représentée par la lumière directe du
soleil el par la lumière diffusée par le ciel, offre
des variations insuffisantes pour justifier une
étroite séparation; il vaut mieux chercher à pré-
ciser les indicalions respectives de l'association
à la cure solaire, de l'altitude ou de la mer.
F. JAUGEAS,
A. Festal. — La cure solaire à Arcachon. Ses
résultats (Journal médical francais, Yo no-
vembre 1915, p. 475-419).
Les résultats obtenus à Arcachon viennent
s'ajouter à ceux qui sont observés sur la côte
méditerranéenne et montrent que, dans celte
station, toutes les conditions favorables à Phélio-
thérapie se trouvent réunies.
F. Jaucras.
J. Castaigne ct d'Œlsnitz. — L'héliothérapie
dans les affections tuberculeuses de l'enfance.
Indications et posologie (Journal médical
francais, 45 novembre 1915, p. 480 à 486).
Pour obtenir de l'héliothérapie les meilleurs
résultats il faut instituer łe traitement en tenant
compte de divers facteurs : létat général du
malade, la forme, la localisation ct le degré des
lésions tuberculeuses, les réactions thermiques,
circulatoires et respiratoires, la pression arlé-
rielle et les modificalions sanguines, les réac-
tions à la tuberculine.
C'est en s'appuyant sur ces divers modes réac-
tionnels que les auteurs cherchent à fixer les in-
dications et les règles du traitement solaire dans
les différentes affections tuberculeuses de l'en-
fance : les tuberculoses externes, la péritonite
tuberculeuse, la tuberculose des poumons et des
ganglions bronchiques. F. JAtGkas.
ÉLECTROLOGIE
PHYSIQUE
Pierre Lesage. — Contribution à la critique
des expériences sur l’action de l'électricité
atmosphérique sur les plantes (C. R. Ac«adé-
mie des Sciences, 5 novembre 1913, p. 785).
Il s'agit de savoir si les cages métalliques
enveloppant les plantes en croissance agissent
_ surtout comme écran électrique vis-à-vis de
l'électricité atmosphérique ou autrement. Des
expériences faites, il résulle que les autres fac-
teurs peuvent avoir une importance au moins
aussi grande que la modification de l'état élec-
trique. H. GUNLEMINOT.
TECHNIQUE
Laquerrière ct Delherm. — Quelques perfec-
tionnements à la technique instrumentale de
la gymnastique musculaire localisée (Soriété
108
médicale de l'Elysée, séance duo novembre
1915).
Laquerri¢re a modifié Vonduleur de d'Arsonval
(quia l'avantage d'onduler tous les courants) de
façon soit à lui faire fournir du courant ondulé
el renversé, soil à lui faire alimenter deux cir-
cuits dans lesquels le courant est maximum dans
Fun quand il est minimum dans l'autre (travail
alternatifdes muscles antagonistes).
D'autre part les auteurs ont fait construire une
planchette, réduction du tableau de distribution
localisée du professeur Bergonié. (On trouvera la
description de ces appareils dans l'article sur la
paralysie infantile paru dans le n°1 de ce journal.)
Lousirr.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
GÉNÉRALITÉS
Babinsky (Paris). — Désorientation et désé-
quilibration provoquées par les courants vol-
taiques (Bulletin de l'Académie de Médecine,
3 série, tome LNX, n° 54. séance du 4 no-
vembre 1915).
L'auteur précise les notions établies sur Vex-
ploration électrique de l’appareil vestibulaire. Il
rapproche les différents phénomènes qui accom-
pagnent la déséquilibration et la désorientation,
provoquées par le courant voltaique, de ceux qui
résultent soit de la giration soit de l'irrigation de
l'oreille avec de l’eau chande ou avec de l’eau
froide et montre qu à l'état normal les données
fournies par ces trois modes d'exploration sont
de tous points comparables.
Il étudie, à l'état pathologique, la signification
des deux modalités principales de l'exploration
électrique : la résistance à l'action du courant et
Punilatéralité ou la prédominance des réactions
d'un côté.
Il conclut à la nécessilé de cette exploration,
dans tous les cas où elle est possible, pour déce-
ler les troubles de l'appareil vestibulaire.
A. BECLERE.
APPLICATIONS CLINIQUES
Louis Delherm (Paris). — La contraction gal-
vano-tonique dans la réaction de dégénéres-
cence avec hypoexcitabilité galvanique (.17-
chives d'électricité médicale, ne 569, 10 no-
vembre 1915, p. 451 à 455).
Il semble curieux que la réaction galvano-
tonique ne soit pas plus souvent signalée, car
elle parait à Delherm loin d'ètre rare. Mais si les
auteurs la signalent comme paraissant au cours
de la D. R. quand il ya Ayperexcoitabilité, Vauteur
Va trouvée très fréquemment soit complete soit
incomplete dans des cas où il y a hypoexcitabilité.
Hen rapporte quatre observations prises entre
plusieurs autres. A. LAQUERRIÈRE.
Electrolo gle.
Jeanne Bouteil (Paris). — De la valeur dia-
gnostique du phénoméne dit le « vertige vol-
taique » et du « nystagmus galvanique » dans
les affections de l'oreille moyenne et du laby-
rinthe (Thése de Paris, n° 968, 1915. p. 175.
Steinheil, éditeur).
Le sujet sain s'incline toujours du côté du
positif.
Des moditications profondes existent quand le
labyrinthe vestibulaire est lésé. L'inclinaison se
fait quel que soit le pôle employé, du côté ma-
lade dans les labyrinthites, la sclérose, la des-
truction complete ou partielle.
Sila lésion est bilatérale, elle se fait du côté
le plus malade.
Dans les lésions du labyrinthe postérieur con-
stituant une lésion double qui s'équilibre. il n'y a
pas d'inclinaison de la téte ni du corps.
L'intensité de courant nécessaire pour produire
le nystagmus galvanique est d'autant plus petite
que le labyrinthe postérieur est plus excité.
L. DELHERM.
Marie el Foix. — Atrophie isolée de l'éminence
thénar d'origine névritique. Rôle du liga-
ment annulaire antérieur du carpe dans la
pathogénie de la lésion (Revue de Neurologie,
novembre 1915).
L'atrophie isolée, non progressive des pelils
muscles de la main peut tenirá diverses causes.
Dans le cas éludié par les auteurs il s'agissait
d'une nóvrite interstitielle situe au niveau du li-
gament annulaire.
L'éminence thénar est atrophite, et présente
une inexcitabilité absolue aux courants élec-
lriques. L. DELNERM.
ÉLECTROTHÉRAPIE
GENERALITES
J. Bergonié (Bordeaux). — L'exercice électri-
quement provoqué ou ergothérapie passive
dans les maladies par ralentissement de la
nutrition (Journal médical français, 19 août
1915, p. 5ka, el Archives d'EÉlectricité médi-
cale, 10 novembre 1915, p. 401 à 450).
Si quelques êtres exceptionnels peuvent s'a-
dapter sans inconvénients à une vie toute intel-
lectuclle, pour la très grande majorité une utili-
salion active du muscle est indispensable, sinon
apparaissent les maladies de la série de Bou-
chard, par ralentissement de la nutrition. A ces
troubles il faut opposer Pergothérapie c'est-à-
dire la thérap':utique par augmentation de lé-
nergie dépensée.
Il est certain que physiologiquement parlant,
influx nerveux est Je meilleur excitant du mus-
cle, mais précisément chez les déprimés psychi-
Klectrologie.
ques Vinflux nerveux est insuffisant, la répara-
tion trop lente, la fatigue rapide.
La fatigue cérébrale est une, qu'elle soit due
à l'épuisement de Pinflux moteur ou au travail
psychique ; et c'est pourquoi l'ergothérapie, dis-
tincte de la culture physique, doit être passive,
indépendante du systeme nerveux : elle consiste
« à appliquer à l’ensemble de la masse muscu-
laire du corps, un excitant électrique convena-
blement choisi et à obtenir ainsi de celte masse
des contractions rythmiques passives et indo-
lores qui augmentent l'énergie dépensée par le
travail physiologique produit et la chaleur
libérée. »
L'auteur décrit l'appareillage et la technique de
l'exercice électriquement provoqué.
Le sujet couché dans un fauteuil spécial et
presque complètement recouvert d'électrodes,
est traversé par un courant faradique de quan-
tité, létanisant, rythmé et inversé. L'appareil-
lage comprend une bobine spéciale, un métro-
nome, un tableau à graduation et distribution
localisées permettant de répartir convenable-
ment Ic courant sur toutes les masscs muscu-
laires.
Effet de l'eryothérapie passive. — Comme le fait
tout travail régulier, la gymnastique électrique
développe les muscles, ce qui est une garantie
pour le maintien des résultats ; elle laisse les
articulalions immobiles, ce qui est à considérer
chez les rhumatisants et les gouttcux; elle aug-
mente la circulation générale et locale et tend à
ramener vers la normale la pression artérielle
des hyper ou des hypotendus: elle peut modi-
fier l'ombre cardiaque et faire disparaitre l’albu-
minurie orthostatique ; elle agit enfin sur la peau
dont elle augmente la vitaiité et la tonicité.
Mais les effets les plus importants sont ceux
que l'on observe sur la nutrition et que l'on
constale directement par l'augmentation des
échanges respiratoires et l'élévation de la tem-
péralure centrale, cependant que le sujet trouve
un vérilable repos dans un calme nerveux com-
plet.
Resultats. Dans la cure d'obésité, il faut, de
toute évidence, réduire la ralion alimentaire, il
est mème curieux de constater que cette ration
peut ¿tre réduite sans inconvénient au dela du
pointou elle l'était avant l'application électrique.
L'auteur publie lescourbes de poids de quelques
malades qui montrent les résultats remarquables
obtenus tant au p int de vue de la rapidité de la
diminution corporelle que du maintien des
résultats.
La gymnastique électrique est applicable éga-
lement aux autres maladies du groupe de Bou-
chard.
L'article est suivi dans le « Journal médical
français » de la bibliographic complète de la
méthode.
NUYTTEN.
109
DERMATOSES
E.-Albert-Weil (Paris). — L'électrolyse de
Vhypertrichose (Paris médical, 15 novembre
1919).
L'auteur décrit l'instrumentation et la techni-
que de l'électrolyse de l'hypertrichose. ll réserve,
dit-il, ce traitement électrolytique aux cas dans
lesquels il existe quelques poils isolés au milieu
d'un duvet assez long, ou bien seulement des
touffes très limitées: quand il s'agit de barbes
véritables, il donne la préférence au traitement
radiothórapique, indolore et plus rapide.
| P. Correxor.
P. Unna. — Traitement de la lèpre par la dia-
thermie (Berliner Klinische Worhenschrift,
17 novembre 1915).
P. Unna a essayé de faire des applications de
diathermie dans 7 cas de lèpre nerveuse; les ré-
sultats qu'il a obtenus sont très favorables. Il a
constaté en effet que la diathermie calme d'une
facon remarquable les phénomènes douloureux;
aucun aulre moyen, dit-il, n'agit sur les doulcurs
avec une telle rapidité. Par des applications ré-
pétées il a pu, en oulre, guérir dans un temps
relativement court des intiltrats même profonds.
Aussi considère-t-il que la diathermie peut ètre
appliquée avantageusement en même temps que
le traitement général pour détruire les noyaux
cutanés et sous-cutanés, et il la préfère aux
caustiques et à Pexcision sanglante.
P. Correnor.
SYSTÈME CIRCULATOIRE
Laquerrière el Nuytten (Paris). — Les ac-
tions circulatoires de la méthode de Bergonié
(Gymnastique électrique généralisée). (Sucielé
de Thérapeutique, 25 juin 1915, el Société
Francaise d Electrothérapie et de Radiologie
médicales, novembre 1915).
La contraction rylhmique de tous les muscles
du corps produit sur la circulation une action
comparable à celle d'un vaste cœur périphé-
rique, soulageant le travail de l'organe central.
Les séances faibles ralentissent le rythme car-
diaque, les séances fortes l'accélèrent momen-
tanément; il tend à revenir, après la séance, à
un rythme normal.
Les pressions artérielles maxima et minima
sont habituellement un peu augmentécs après la
séance chez les sujets normaux: elles tendent à
diminuer après les séances fortes ct aussi chez
les hyperlendus.
Les auteurs ont essayé de vérilier les expé-
riences de Hampson (de Londres), qui pense
pouvoir obtenir le ralentissement du rythme
cardiaque, en mettant les contractions muscu-
laires en synchronisme avec le cœur et en abais-
sant progressivement la fréquence : ils n'ont pu
LIO
en aucun cas, oblenir ce synchronisme et n'en
ont pas moins noté le ralentissement du cour.
L'action des séances se traduit par une amé-
lioration des circulations générale et locale, la
disparition des œdèmes et des douleurs vari-
queuses, la modification des bruits et des con-
tours du cœur, le retour de la pression arte-
rielle vers un chiffre normal.
Les auteurs ontnoté également dans plusieurs
cas, la disparition des intermittences cardiaques.
| Nu\TTEN.
SYSTEME DIGESTIF
Paul Duhem (Paris). — La fonction péristal-
tique de l'intestin dans les maladies nerveuses
a formes dépressives (Journal de médecine
de Paris, 29 novembre 1915, p. 956 à 958).
Chez les neurasthéniques et les mélancoliques,
la dépression du système nerveux entraine sou-
vent la constipation. La radioscopie permet de
constater que cette constipation est le fait de
l'atonie des colons transverse et descendant.
L'auteur a donc cherché un médicament extra-
pratique n'agissant que sur les deux dernières
parties de l'intestin. Il constate que Pélectricité
sous forme de courants continus est le traite-
ment de choix.
Le médicament qui lui a donné les meilleurs
résultats est la péristaltine, glucoside extrait
du cascara Sagrada. NUYTTEN.
Meret (Roucn). — Cinq cas de fissure anale
guéris par la haute fréquence (Normandie
médicale, 1 décembre 1915).
De ces » cas, lrailés avec l'électrode conique
de Doumer, l’auteur conclut que le traitement
comporte en moyenne » à 7 séances. Si les dou-
leurs n'ont pas complètement disparu, il faut
suspendre durant une huitaine de jours pour
reprendre. La dilatation doit ètre réservée aux
cas rebelles et aux fissures anciennes compli-
quées d'hémorrhoïdes procidentes.
A. LAOUERRIÈRE.
SYSTÈME NERVEUX
D. Schuriez (Berlin). — Du traitement de la
sciatique (Wuenchener medizinische wochen-
sehrift, n? 05, 1919).
Dans une courte note Fauteur attire l'attention
sur les résultats excellents qu'il obtient dans le
traitement de la scialique par l'emploi soit du
courant continu, soit de la haute fréquence.
Dans le premier cas il fait traverser le membre
malade par un courant continu de 8 a 10 mil-
amperes pendant une demi-heure environ.
Pour les applications de haute fréquence, il se
sert dun résonateur monté en bipolaire et au-
quel il relie une électrode à vide qu'il promène
sur la région douloureuse.
P. COTTENOT,
lectrologte.
SYSTEME GÉNITO-URINAIRE
Heitz-Boyer (Paris). — Du traitement mixte
de certaines tumeurs vésicales (Journal
d'Urologie médicale el chirurgicale, tome IV,
lo novembre 1915, p. 795 à 795).
L'auteur, après avoir montré la possibilité de
détruire par l'étincelage de haute fréquence les
tumeurs vésicales, même volumineuses (grosseur
d'une pêche), propose une méthode mixte, chi-
rurgicale et électrique.
Dans un premier temps, apres taille hypogas-
trique, on extirpe la tumeur vésicale par excision
du pédicule. Au bout de deux à trois semaines
environ, la vessie est cicatrisée.
15 jours après la fermeture de la vessie, a lieu
le deuxième temps, qui consiste en une destruc-
tion endoscopique par étincelage de haute fré-
quence, du moignon pédiculaire. Le faible vo-
lume de ce qui reste de la tumeur en permet la
destruction en une ou deux séances. Au bout de
deux à trois semaines, les parties nécrosées tom-
bent. Ultérieurement, on procède à des examens
cystoscopiques de vérification, pour s'assurer ou
parfaire la destruction du pédicule.
Tandis que le traitement purement électrique
est réservé aux malades qui refusent toute inter-
vention sanglante, cette méthode mixte, qui en-
lève ses dangers à l'opération chirurgicale et fait
disparaitre les inconvénients de la méthode élec-
trique dans les cas de tumeurs volumincuses,
mérite de devenir le procédé de choix.
NAHAN.
Legueu (Paris). — Traitement des tumeurs de
la vessie par les courants de haute fréquence
(Journal des Praticiens, n° 48, 20 novembre
1915, p. 770 à 772).
Le système original de Beer, emploi de la dinu-
thermie, paraît devoir être préféré. La tension
étant beaucoup plus faible, on peut employer des
cathéters moins isolés el partant moins gros:
on obtient la coagulation ct la cautérisation de la
tumeur. Au contraire, la petite étincelle nécessite
une sonde protégée par une gaine épaisse de
gomme: il faut, au cours de l’opération, changer
de cystoscope pour voir ce que Pon fait; elle pro-
voque un dégagement de bulles de gaz qui em-
pêche de bien voir; surtout elle ne détermine
que de la rétraction de la tumeur, l'action dis-
ruplive sur laquelle on compte paraissant prati-
quement nulle à l'auteur.
L'intensité à employer est de 200 ma, l'élec-
trode doit ¿tre au contact intime des tissus, la
séance dure 4 à y minutes et est répétée tous les
lò jours; il faut multiplier les points d'applica-
tion, les changer à chaque minute, faire attention
de ne pas ulcérer la paroi de la vessie.
Après l'électrisalion, la tumeur présente une
excavalion marquée par un cercle blanc de tissu
raccorni,
Nlectrologte.
L'avantage est qu'il s'agit d'une méthode non
sanglante, d’un traitement ambulatoire permet-
tant au palient de continuer ses occupations. On
peut alteindre toutes les régions de la vessie. La
cautérisation n’est pas superficielle, les tissus
voisins sont coagulés, d'où parfaite hémostase.
Les indications sont ou palliatives (tumeur
qu'on ne peut trailer par d'autres moyens, can-
cer inopérable, par exemple), ou curatives (pe-
tiles lumeurs papillomateuses ou même tumeurs
moyennes). Pour les grosses, il est préférable de
morceler et d'électrocoaguler les points d'im-
plantation. A. LAQUERRIÈRE.
Lepoutre et D'Halluin. — L'électro-coagula-
tion dans le traitement des tumeurs de la vessie
et en particulier des papillomes (Journal des
Sciences médicales de Lille, N° 47, 92 no-
vembre 1915).
Pour aborder ces tumeurs, l'intervention par
les voies naturelles cst préférable à la taille
hvpogastrique chez l’homme aussi bien que
chez la femme, sauf le cas chez l'homme de
lumeur très grosse. L’¢lectro-coagulation semble
ètre la méthode de choix, pour intervenir par
les voies naturelles. Cette méthode consiste à
utiliser des courants de haute fréquence et de
basse tension pour obtenir par action calorifique
la coagulation de la matière albuminoïde Ce
n'est pas l’'échauffement de VPélectrode qui coa-
gule, c'est le courant lui-même.
On utilise l'électrode de Legueu, véritable
sonde urétérale en cuivre, parfaitement isolée.
et que l'on fait passer dans un cystoscope à
champ très vaste. Après injection dans la vessic
de 200 grammes d'eau, le malade est couché sur
une électrode indifférente. La tumeur étant dans
le champ du cystoscope, on porte l'extrémité de
l'électrode sur la tumeur. Une intensité de 250 à
500 ma est nécessaire suivant la grosseur du
papillome.
Cinq observations intéressantes montrent que
les suites opératoires sont des plus simples, les
malades reprenant souvent leurs occupations le
jour mème de l'éléctro-coagulation. Le nombre
de séances varie de 2 à 26 suivant le volume et
la multiplicité des tumeurs. G. GIBERT.
111
Ernest R. W. Franck (Berlin). — Traitement
par l’hyperémie des affections inflammatoires
avec infiltration des voies urinaires Congres
d'Urologie, Paris, 1915).
L'auteur a fait construire des résistances élec-
triques chauffantes disposées en forme de
sondes flexibles ou rigides de toutes dimensions
à partir du n° 6 Charrióre et qu'il a employées
avec succès pour produire une hyperémic active
dans les lésions chroniques avec infiltration des
voies urinaires. NUYTTEN.
AFFECTIONS CHIRURGICALES
A.-R. Friel (Johannesburg). — lonisation et
électrolyse dans les affections du nez et de
l'oreille; remarque sur l'injection intravei-
neuse du pneumo-bacille de Friedlander dans
le traitement de lozéne (Archives of the
Roentgen Ray, n° 160, novembre 1915,
p. 212-219, 7 fig.).
L'auteur décrit les différentes électrodes dont
il se sert pour l'ionisation de Vorcille moyenne,
des sinus maxillaires et frontaux, du nez.
Les principales affections traitées furent : les
otites moyennes chroniques, lempy¢me des
sinus maxillaires et frontaux, les rhinites chro-
niques. Pour les otites moyennes, comme pour
les autres affections, il utilisa Pion zinc (solution
à 1 pour 100 de sulfate de zinc) avec un courant
de 2453 milliampères pendant 10 minutes : une
séance tous les 8 ou 10 jours. Souvent une seule
séance fut suffisante. Dans Fempyéme des sinus
frontaux et maxillaires, 20 à 50 milliampcres
pendant 10 ou 13 minutes. L'existence de poly pes,
les lésions de l'ethmoïde sont des contre-indica-
lions formelles à ionisation de ces sinus.
La grande majorité des otites moyennes ainsi
traitées etla moitié des cas de sinusite guérissent.
L'auteur combine l'ionisation à la vaccinothé-
rapie dans les rhinites chroniques avec infection
polymicrobienne, à muqueuse très enflammée et
¿épaissic; aux formes mono-microbiennes où la
muqueuse est peu modifiée il réserve la vaccino-
thérapie seule. Dans les cas d'hypertrophie con-
comitante des cornets, il fait Vélectrolyse avec
une aiguille de zinc. WILLIAM VIGNAL.
LIVRES NOUVEAUX
Médications des troubles de la motilité. par
GEORGES GUILLAIN (Bibliothèque de thérapeutique
Gilbert-Carnol). J.-B. Bailliére et Fils, édit. 4915,
115 pages.
Dans ce très intéressant petit livre, qui sera
tres utile autant au pralicien qu'au médecin-
électricien, Fauteur décril, avec une compétence
des plus éclairées, les traitements pharmacolo-
giques et les traitements physiques, usités dans
les troubles de la motilité.
Dans l'hëémiplégie, Vélectrisalion doit ¿tre em-
ployéc avec prudence; et non d'une facon intem-
pestive. On peut essayer de la galvanisation cen-
trale, quoique Faction sur la résorption du caillot
paraisse à l’auteur, comme à bon nombre d'élec-
triciens, trés douteuse. L'auteur ne croit pas à
l'action réelle de la galvanisation médullaire sur
la dégénération du faisceau pyramidal.
L'électrisation périphérique peut être tentée,
quoique cette mani¢re de faire n'ait pas d'in-
fluence curative sur Phémiplégie.
Dans Vhémiplégie hystérique, la faradisation
révulsive «persuasive », peut provoquer la gué-
vison, souvent d'une manière très rapide.
Le traitement de la paralysie infantile est exposé
avec beaucoup de soin: Guillain conseille les
séances longues, le chauffage des membres,
l'électrisation pendant longtemps si c'est né-
cessaire; mais quand la poliomyélile a laissé
dans la moelle une cicatrice, il estime que le
traitement n'a plus aucune efficacité, et qu'il est
illusoire de le continuer pendant des années.
La syrinjomyélte est l'affection médullaire,
saccompagnant de paraplégie spasmodique sur
laquelle les rayons X ont la plus grande in-
fluence thérapeutique: dans les paraplegies les
résultats sont variables, ce qui se concoit fort
bien, car les lésions peuvent èlre fort diffé-
rentes.
Dans les polynévrites, Vélectricité bien com-
prise est un des meilleurs agents thérapeu-
tiques; il ne faut pas Pemployer dans la période
aiguë au début d'une polvnévrile sensilive ou
dune polynévrite mixte, car elle exagérerait les
douleurs. Le traitement des névriles motrices
donne en général de bons résultats.
Dans les atrophics musculaires myelopalhiques,
la galvanisation de la moclle est rationnelle, on
doit lui adjoindre la galvanisation des muscles
et des nerfs; les résultats sont peu favorables
dans la syringomyélie, la sclérose latérale amyo-
trophique. la poliomyélite antérieure chronique,
le type Charcot Marie.
Dans les myopathies, la galvanisation de la
moelle ne donne aucun résullat, Vélectrisation
périphérique retarde parfois l'évolution, mais
ne guérit pas.
Les alrophies musculaires traumaliyues béné-
ficient largement de l'électrisalion en général et
de Pélectro-mécanothérapie en particulier.
L'action thérapeutique de Félectrisation dans
les churées parait douteuse.
Ce livre est très important pour les médecins-
électriciens, parce qu'ils y trouveront, sur les
principaux troubles de la motilité, Vopinion
d'un non spécialiste qui est aussi un des neu-
rologistes des plus distingués.
L. DELUERM.
NÉCROLOGIE
EUGENE DESCHAMPS (de Rennes)
Ceux d’entre nous qui ont fréquenté il y a
quelques années la Société francaise d'électro-
theraphie et les Congrès de physiothérapic, se
souviennent du D' Deschamps.
Vif et alerte, éloquent et incisif, il était tou-
jours le premier sur la brèche quand le hasard
des discussions portait sur les maladies de la
nutrition ou du tube digestif: et il nous déve-
loppait alors des idées tres personnelles avec
une conviction des plus ardentes.
Esprit hbéral et indépendant, le docteur Des-
champs fit beaucoup pour notre spécialité, en
créant dès 1894, à l'hôpital de Rennes un service
d'électrothérapie.
Sa vic toute de travail el de loyauté profes-
Le Gerant : Pierri Acair.
sionnelle est pour nous tous un bel exemple;
sa mort prématurée laissera de vifs regrets. en
particulier chez ceux qui connurent comme lui
le temps difficile de notre spécialité. L. R.
HENRI SIMON
Chef du service radiographique de l'hôpital
national de Genève, M. Henri Simon, est mort à
l'âge de 45 ans, des suites d'une radiodermite
dont on navail pu arrèter les progrès, malgré
trois ampulations successives d'une portion de
la main gauche, puis de la main entière, puis du
bras. Jusqu'au dernier moment, M. Henri Si-
mon avail tenu à rester à son posle. L. R.
vt bol. — Paris. hop. Lynne, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
LE DIAGNOSTIC RADIOGRAPHIQUE
DES CALCULS DE L’URETERE PELVIEN
Par F. ARCELIN
(Planche IIT)
De toutes les questions qui se posent en fait de diagnostic radiographique, il en est
peu d'aussi intéressante et délicate que celle des calculs de l'uretère pelvien. Il nous a
paru à propos de revenir sur ce problème et d'en exposer à nouveau les données princi-
pales. Le rôle de la radiographie est d'autant plus important que ni l'examen clinique,
ni l'examen instrumental ne permet, dans la grande majorité des cas, de certifier lexis-
tence d'un calcul au niveau de l'uretère pelvien. Si l'examen radiographique montre la
présence d'une ombre sur le trajet de l'uretére pelvien, il ne faut pas conclure immédia-
tement que cette ombre répond à un calcul urinaire. Nous savons actuellement qu'au
niveau de la cavité pelvienne il existe de nombreux corps opaques étrangers aux voies
urinaires susceptibles de donner une ombre radiographique semblable à celle d'un calcul.
Avant d'exposer la méthode conduisant à un diagnostic certain, précisons les lacunes de
chacun de nos procédés d'examen.
$ 1. — Insuffisance du diagnostic clinique. — La douleur ne se localise pas au
niveau de l'uretère. Un malade souffre de la fosse iliaque droite ou gauche, il est permis
de penser à un lout autre diagnostic qu'à celui de lithiase. La douleur est-elle à droite,
bien souvent le clinicien pensera à une crise d'appendicile surtout s'il s'agit d'un calcul
infecté avec température. S'il s'agit d'un calcul aseptique, sans élévation thermique, la
crise douloureuse provoquée par le calcul n'aura pas le tableau clinique de la crise
d'appendicite. Le siège de la douleur à la pression n'est pas le même dans les deux
affections. Le point de Mac Burney est nettement différent des points uréléraux. Mais
pratiquement il arrive que la palpation réveille une douleur vive au point de Mac Burney
chez un sujet atteint de lithiase urétérale.
A gauche comme à droite, les lésions urétéro-annexielles peuvent être une cause
d'erreur de diagnostic. Chez une de nos malades, les crises douloureuses nous faisaient
penser à un calcul de Puretére. La radiographie indiquait une ombre au niveau de Pure-
tère pelvien gauche, mais l'examen des urines était négatif. Leur composition était nor-
male : aucune trace d'albumine ; après centrifugation l'examen microscopique du culot
ne montrait pas la présence d'un seul globule rouge. Une intervention exploratrice fit
découvrir un kyste dermoide de l'ovaire avec pédicule tordu.
Chez la femme, généralement, la palpation combinée au toucher vaginal permet de
sentir le calcul. Chez l'homme, par le toucher rectal, il n'est pas toujours facile d'avoir
une sensalion nette de corps étranger.
A propos de l'examen el des signes cliniques des calculs urétéraux, nous tenons à
insister sur le peu de signes que donnent certains calculs. I] est permis de dire qu'il existe
des calculs urétéraux ne provoquant pour ainsi dire aucun symptôme douloureux localisé
du côté de l'obstacle. Chez une de nos malades atteinte de lithiase rénale gauche, recon-
N°3. — Mars 1914. 8
114 F. 4rcelin.
nue par la radiographic, l'examen clinique et instrumental pratiqué par Rafin fil consta-
ter la disparition fonctionnelle du rein droit. La malade n'attirait pas l'attention de ce
côté ct ce n'est qu après un interrogatoire serré qu'elle avouait avoir quelque peu souffert
de ce côté-là. A la suite d'une néphrolomie gauche, cette malade meurt de choc opéra-
toire. L'autopsie fait découvrir à droite un rein transformé en une poche hydronéphro-
tique, sans aucune valeur sécrétoire. L'urelère, dilaté sur toute sa longueur, atteint
la dimension du petit doigt. On trouve un calcul de la grosseur d'un noyau de datte
dans l'extrémité inférieure de cet uretère (fig. 1).
Nous n'insisterons pas davantage sur cette
insuflisance du diagnostic clinique. Les douleurs
provoquées par lé calrul peuvent simuler une
affection toute différente : appendicite, lésion
utéro-annexielle, elc. Un calcul peut aussi détruire
silencieusement un rein.
$ I]. — Insuffisance du diagnostic instrumen-
tal. — A l'examen cysloscopique quelquefois le
calcul est visible et le diagnostic se pose en toute
cerlitude. Dans d’autres circonstances, on constate
des caractères moins nets, on peul rencontrer un
méat plus ou moins congestionné, entr'ouvert. Les
mouvements rythmiques d'éjaculation ne se font
plus. Il s'écoule un peu de sang, ou bien il ne
s'écoule rien el le méal parait atrophié. Chez
d'autres sujels le méat parait normal. La sépara-
tion des urines ne donne des renseignements
que sur la valeur fonctionnelle des reins.
Le cathétérisme des uretéres a une toute autre
valeur. La sonde pénètre dans l'uretére, puis lutte
contre un obstacle, il est probable qu'il s'agit du
dis e ei a ne calcul recherché, mais il y a loin de cette consta-
tation à une certitude.
Une coudure, un rétrécissement arrêtent tout aussi bien la sonde urétérale qu'un
calcul placé dans la lumière de l’uretère. Chez certains sujets normaux, la sonde urétérale
est arrêtée après pénétration de quelques centimètres. La sensation d'arrêt de la sonde ne
permet donc en aucune façon de conclure à la présence d'un calcul. [] arrive aussi qu'une
sonde pénètre facilement dans un uretère dilaté contenant un calcul, soit parce que la
sonde passe à côté du calcul, soit parce qu'elle refoule le calcul jusqu'au bassinet. Donc,
quelle que soit l'hypothèse envisagée, le cathétérisme de l'urctére est incapable de nous
fixer sur la présence ou l'absence d'un calcul.
$ MI. — Insuffisance du diagnostic radiographique. — Depuis les premières recherches
d'Albers Schonberg, on a signalé qu'il existait sur le trajet de l’uretère de nombreux
corps étrangers susceptibles de donner à la radiographie une ombre semblable à celle
d'un véritable calcul urinaire. En France, Cathelin a été le premier à signaler cette cause
d'erreur dans l'interprétation des radiographies de la région urétéro-vésicale. Ni la situa-
tion, ni la forme, ni la dimension, ni la valeur de ces ombres ne permettent un diagnostic
Le diagnostic radiographique des calculs de Curetere pelvien. 115
différenticl. De nombreuses recherches ont identifié un certain nombre de ces corps
opaques donnant une ombre semblable à celle d'un calcul de l'urctère. Albers Schönberg
a montré que ces taches du bassin « Becken-Flecken » élaient dues à des phlébolithes,
Proust et Infroit en ont publié un cerlain nombre d'exemples avec toutes les vérifications
nécessaires. Mais il existe de nombreux autres corps donnant la même apparence. Les
granulalions vésicales (Proust et Infroit), les corpuscules de Stieda, les concrétions
appendiculaires, les concrétions para-intestinales, les kystes dermoides (Rafin et Arcelin),
les ganglions calciliés, les fibromes de Pulérus avec nodule calcifié. Dernièrement Goul-
lioud, chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Joseph, nous a fait radiographier un fibrome
dont les calcifications pesaient plus de 1 kilog.
Sans insister davantage, le lecteur comprendra facilement qu'avec ces nombreuses
causes d'erreur il est absolument imprudent de décider une intervention sur la simple
vue d'une radiographie montrant une ombre des plus nettes sur le trajet de l'uretère
pelvien. Nous ajouterons que, même en présence d'un malade présentant des symptômes
urinaires parfaitement caractérisés au niveau de l'uretère, il n'est pas permis de tenter
une intervention d'aprés une radiographie indiquant une ombre au niveau de Puretére.
Nous avons eu l'occasion d'examiner un malade présentant des coliques néphrétiques
des plus nettes. Un de nos collègues pratique la radiographie. L'épreuve indique une
ombre sur le trajet de l'urclére gauche, le diagnostic de calcul de l’uretère est formulé.
Le malade pressé d'en finir avec ses souffrances réclame une opération de suite. La
veille de l'intervention, ce malade vient nous trouver et nous réclame une radiographie
de vérification. Nous retrouvons l'ombre au même endroil. Mais nous nous refusons à
formuler le diagnostic de calcul de l'uretère d’après la simple radiographie. Sur nos
indications l'intervention est repoussée à plus tard. Dans cel intervalle de temps, le
malade est examiné plus soigneusement, plus complètement. L’inoculation des urines
indique qu'il s'agit d'une tuberculose rénale, bilatérale. Depuis trois ans, ce malade est
soumis à un traitement médical. Les crises douloureuses ont disparu totalement. Il est
infiniment probable que chez ce malade il s'agissait de coliques néphrétiques en relation
avec sa tuberculose rénale. L’uretére était d'ailleurs perméable.
Nous irons encore plus loin dans notre prudence ; nous croyons que, même chez un
lithiasique, il est téméraire de tenter une intervention sur la vue d'une simple radiographie
montrant un calcul de Purelcre. Il arrive assez souvent qu'au cours d'une intervention
sur l'uretère, le calcul se déplace et que le chirurgien ne sente rien au niveau de la plaie
opératoire. Qu'arrivera-t-il en pareille circonstance? Suivant le tempérament et l'état
d'âme de l'opérateur nous avons vu adopter deux lignes de conduite bien différentes. Les
uns ne trouvant pas le calcul au point indiqué abandonnent les recherches opératoires.
Dans un cas, le calcul est senti, pincé entre deux doigts. Abandonné un instant, il est
impossible de le retrouver. Le rein et une portion de l'uretère correspondant sont
enlevés sans que le calcul soit retrouvé. Voici deux radiographies de ce calcul faites á
quelques mois d'intervalle. La forme de l'ombre, son cheminement, l'histoire de la
malade sont tout en faveur d'un vrai calcul, sans qu'il puisse être donné une certitude.
(Voir planche ITI, radiographies II et IV.)
Dans un autre cas, un malade est opéré pour une lithiase rénale el urétérale du
mème côté. L'incision du bassinet, l'exploration manuelle du rein ne font trouver aucun
calcul. Restail alors le problème du calcul de l'urelére pelvien. En présence d'une erreur
de diagnostic au niveau du rein, n'existerait-il pas aussi une erreur d'interprétation pour
l'ombre située au niveau de l'extrémité inférieure de l’uretère pelvien? Dans le doute, les
116 F. 4rcelin.
opérateurs pratiquent le cathétérisme rétrograde de Puretére. La sonde pénètre jusqu'à
la vessie sans donner la moindre sensation d'un obstacle. En présence de ce double
résultat déconcertant : calcul du rein diagnostiqué par la radiographie et non trouvé à
l'intervention, calcul de l’uretère diagnostiqué par la radiographie et non perçu par un
cathétérisme rétrograde, les opérateurs ne poursuivent pas leur intervention et ne vont
pas à la recherche de Puretére. Deux ans plus tard, nous avons l'occasion d'examiner ce
même sujet. Nous diagnostiquons à nouveau la présence d'un calcul de l'uretère que
| nous identifions par la radiogra-
phie associée au cathétérisme et
que nous faisons enlever par
urétéro-lithotomie sous-périto-
néale. (Voir planche III, radio-
graphies V et VI.)
D'autres opérateurs, dans
d'autres circonstances, moins
impressionnés par les erreurs
d'interprétation, plus certains de
leur diagnostic, n'hésitent pas
à prolonger les recherches jus-
qu'au calcul. Ainsi, chez une
petite fille, la radiographie indi-
quait cinq calculs au niveau de
l'extrémitéinférieure de l’uretère:
à l'intervention un seul calcul est
trouvé en place, les autres ont
disparu; sans hésiter, Rafin pro-
longe son incision, découvre le
Fig 2. — Radiographie de cing calculs de Puretére dont un seul fut trouvċen rein et trouve les quatre autres
place au moment de l'intervention el quatre autres dans le bassinel. é :
calculs dans un bassinet dilaté.
Ces exemples prouvent que la simple radiographie n'a pas une valeur suffisante
pour faire trouver un calcul réellement existant au point indiqué. Ils prouvent aussi que
les calculs peuvent se déplacer et qu'il est nécessaire de se rendre compte de cette mobi-
lité si Von veut éviler au malade des recherches prolongées, des incisions allant du
pubis à la 12° côte. La simple radiographie ne donne pas toujours cette notion de
mobilité.
$ IV. Lacune de l'examen radiologique. — Nous venons de voir que la radio-
graphie montre des calculs de l'uretère et d'autres corps opaques aux rayons X. Il est
naturel de nous demander si elle montre tous les calculs de luretère. En prenant
la statistique des malades dont nous avons pusuivre l'histoire jusqu'au bout, nous
avons eu l'occasion de radiographier 17 calculs de Vurelére pelvien. Sur ce nombre,
nous trouvons que 4 calculs sont restés invisibles à l'exploration radiographique.
Dans les quelques jours qui ont suivi notre examen, deux malades ont expulsé spon-
tanément leur calcul. Un malade l'a expulsé à la suite d'un cathétérisme de l'uretère
(Rafin), un autre a été opéré par Rafin. Ces calculs étaient composés d'acide urique
pur; leurs poids respectifs : 0 gr. 25, 0 gr. 32, 0 gr. 24. Le quatrième a été brisé sans
être pesé.
Le diagnostic radiographique des calculs de l'uretère pelvien. 117
Notre statistique personnelle indique donc que près d'un quart des calculs de
l'uretère sont invisibles à la radiographie.
Si le diagnostic clinique et instrumental a des lacunes, il est juste de reconnaitre
que le diagnostic radiographique a aussi les siennes. L'absence d'ombre visible sur la
plaque au niveau de l'urelére ne veut donc pas dire qu'il n'exisle pas un calcul dans cet
uretère. En formulant un diagnostic radiographique, il faut toujours se souvenir de
cette possibilité.
$ V. — A quelle méthode faut-il demander un diagnostic certain, complet de calcul de
l'uretère. — En associant le calhétérisme de l’uretère, quelquefois l'injection de
collargol à la radiographie, nous pouvons dans la très grande majorité des cas formuler
un diagnostic certain et préciser les indications opératoires. Par l'introduction d'une
sonde opaque, nous marquons le trajet de Puretére; par l'injection d'une solution de
collargol nous déterminons le calibre de ce canal. Nous pouvons ainsi nous rendre
compte admirablement si l'ombre à identifier se trouve ou non sur le trajet de l'uretère.
Nous voyons aussi de quelle façon la sonde opaque pénètre dans Puretére el pourquoi
il arrive qu'elle soit arréléc. Dans d'autres cas, sous la poussée de la sonde, nous assis-
tons au déplacement de l'ombre à identifier. Toutes ces constalations vont nous conduire
à un diagnostic complet, certain, indiscutable.
Dans un service d'urologie bien organisé, ces deux examens se superposent sans
aucun risque pour les malades, sans perte de temps. En collaboration avec Rafin nous
avons pu repérer ainsi cinq calculs de l'uretère ct les trouver dans les conditions pré-
vues. Un autre calcul ainsi localisé a été opéré par Jaboulay et Guiliani.
£ VI. — Le cathétérisme de l’uretère associé à la radiographie indique que l'ombre ne
répond pas à un calcul urinaire. — Nous savons que chez un malade présentant tous les
signes cliniques de la lithiase urinaire il est indispensable de vérifier l'identité de
l'ombre que la radiographie montre sur le trajet de l'uretère. Cette ombre peut répondre
ou non à un calcul. L'examen combiné peut donner soit une certitude, soit un doute.
Voici un exemple tiré de ma collection. Il s'agit d'un homme d'une quarantaine
d'années présentant depuis longtemps des signes urinaires datant d'une blennorragie
ancienne. Il se plaint de douleurs sur le trajet de Vurclére droit. L'examen radiogra-
phique est pratiqué, il montre une ombre très nette au niveau de l'extrémité inférieure
de Puretére. Les caractères de l'ombre, sa forme, en particulier, sont ceux d'un calcul
urinaire. Nous élions convaincus, cliniquement et radioscopiquement, qu'il s'agissait
d'un calcul urinaire. Le malade entre à l'hôpital Saint-Joseph pour se faire opérer le plus
tôt possible. Par principe, la veille de l'opération nous décidons avec Guiliani de vérifier
la nature exacte, le degré de mobilité de ce calcul.
L'examen cystoscopique est pratiqué, il permet de constater un méat urétéral
normal. L'éjaculation, elle aussi, paraît normale. La sonde est introduite et pénètre sans
difficulté aucune. La radiographie pratiquée à ce moment indique que l'ombre de la sonde
se trouve à 50 mm. en haut et en dedans de l'ombre à identifier. Une telle distance ne
permettait plus de penser à un calcul uréléral. Il aurait alors fallu supposer une énorme
dilatalion de l'urelère, ce qui aurail été en contradiclion avec l'aspect du méat et
l'écoulement saccadé de l'urine. Ce malade ne fut donc pas opéré. La nature du corps
étranger donnant cette ombre nous est inconnue. (Voir planche HI, radiographies |
et IT.)
119 F. Arcelin.
I ne faudrait pas croire qu'un diagnostic différentiel sera toujours aussi facile. Il
peut arriver que l'ombre à identifier se superpose à celle de la sonde. Il est permis alors
de se demander si ce corps opaque est au contact de la sonde dans l'urelère, à distance
de la sonde dans un plan situé plus haut ou plus bas par rapport à l'uretère. Quelquefois
Fig. 5. — Radiographie d'un calcul de l'uretère Fig. 4 — Radiographie du même calcul localisé au moyen
pelvien gauche. d'une sonde urélérale, Opération par Rafin.
la réponse à ces questions est très facile, dans d'autres circonstances elle est particu-
lièrement délicate. Si, par exemple, nous avons affaire à un phébolite des veines péri-uré-
|
térales, les résultats radiographiques sont particulièrement troublants. I] est nécessaire
alors de ne conclure que d'après tous les signes clinique et radiographique, de prati-
quer des examens complets du malade, de recommencer plusieurs 'adiographies.
Généralement, avec de la patience, on arrive au diagnostic vrai. Ces cas troublants
Fig. 5. — Rudiographie d'un calcul de l'uretère droit. Fig. 6. — e orton taeda par la sonde
heureusement sont rares. Toutes les fois que le doute persiste, si léger soit-il, on ne peut
que proposer au malade une intervention exploratrice.
En résumé, le cathélérisme associé à la radiographie indique que l'ombre suspecte
ne répond pas à un calcul urinaire lorsque les deux ombres, celle de la sonde et du corps
douteux, se trouvent à distance et que l'uretére ne présente aucun signe de dilatation.
(L'état de Puretére peut se vérilier au moyen d'une injection de collargol.) Lorsque les
ombres se superposent, il existe un doute qu'il faut éclaircir.
Le diagnostic radiveraphique des calculs de l'uretère pelvien. 11
8 s7apruq
$ VII. — Le cathétérisme de l'uretère associé à la radiographie indique que l'ombre
répond à un calcul. — Suivant le volume, la nature, la situation du calcul suivant l'état
de l'uretére (dilaté ou resserré sur le calcul), l'examen combiné nous donnera des résul-
tats de probabilité, de certitude, ou de doute.
Résultats de probabilité. — Sur l'épreuve de vérification nous trouvons que l'ombre
de l'extrémité de la sonde butte contre l'ombre du calcul. Au moment du cathétérisme
la sonde a été arrêtée el n'a pu aller plus loin. Ces résultats sont tout en faveur de la
présence d'un calcul enclavé dans Puretére. Il n'existe qu'une cause d'erreur possible,
cest que la sonde soit arrêtée pour une raison quelconque, rétrécissement, coudure de
l'uretère, et que le corps étranger donnant l'ombre soit situé dans un plan supérieur ou
z z by X, > < Ss
> = Se DRE
RS DER,
trate $ :
PRE
Fig. 7. — Radiographie d'un calcul de l'uretère pelvien Fig. $. — Radiographie du mème calcul, la sonde passe
gauche. à distance.
inférieur, en dehors de Puretére. Nous formulons cette réserve théorique; dans la
pratique, toutes les fois que nous avons constaté ce résultat, nous nous sommes bien
trouvé en présence d'un vrai calcul de luretère.
Résultats de certitude. — Le cathétérisme de Puretére est pratiqué. La sonde passe
librement sur un trajet plus ou moins étendu. Sur la radiographie nous constatons que
l'ombre douteuse s'est déplacée au-devant de la sonde, que les deux ombres, celle de la
sonde et celle du corps étranger, se touchent. Nous avons alors une certitude absolue. Il
s'agit d'un calcul de Purctére et de rien autre chose. Nous savons en outre que ce calcul
est mobile, susceptible de se déplacer pendant l'opération, de fuir sous les doigts de
l'opérateur ou simplement par le fait de la position du malade.
Résultats douteur. — Après examens combinés, nous pouvons nous trouver en pré-
sence de résultats moins nets.
Ainsi, par exemple, l'ombre de la sonde peut se trouver à une pelite dislance de
l'ombre à identifier. Une telle radiographie donne naissance à deux hypothèses : ou bien
il sagit d'un uretère dilaté dans lequel la sonde a pu passer à distance du calcul, ou
bien le corps à identifier se trouve en dehors de Pureléreá distance de la sonde. Ce
résultat douteux peut être éclairé par une injection de collargol dans luretére. Une
nouvelle radiographie pratiquée aussitôt indique soit un uretère dilaté et l'ombre du
collargol englobe celle de la sonde et du calcul. Il s'agit alors d'un calcul de Puretere.
Ou bien la radiographie indique un uretère normal passant à distance du corps à
identifier. L'ombre de l’uretère n'englobe que celle de la sonde. Nous avons alors la
certitude qu'il ne s'agit pas d'un calcul de Puretére.
120 F. freelin.
Autre hypothèse. L'ombre de la sonde peut être tangente à celle du calcul. L'extré-
mité de la sonde a dépassé largement l'ombre douteuse. La pénétration de cetle sonde
n'a élé marquée d'aucune résistance. D'après celte épreuve nous pouvons nous trouver
aussi bien en présence d'un vrai calcul que d'un phébolile développé dans une veine
péri-urétérale que d'un corps élranger situé dans un autre plan. C’est encore l'injection
de collargol qui nous indiquera s'il s'agit ou non d'un calcul.
Enfin, dernière hypothèse, l'ombre de la sonde
peul être superposée à celle du calcul. Nous pou-
vons faire les mêmes suppositions que dans le
cas précédent et nous aurons recours au même
moyen pour nous assurer qu'il s'agit bien d'un
‘alcul. L'ombre du collargol englobant celle du
calcul nous donne une vérilable certitude.
$ VIII. — Conclusion. -— Grace aux progrès
successifs des méthodes d'examen, il est possible
aujourd'hui de faire le diagnostic précis de
lithiase urélérale. En étudiant mélhodiquement
les résultals des examens combinés. cathétérisine
Fig 9.— Radiographie du même caleul après injee- €t radiographie, il est facile, dans la tres grande
tion de collargol. L'uretère parait dilate. Operation
par Kafin.
majorité des cas, de distinguer l'ombre d'un calcul
de l’uretère de celle d'un corps élranger aux voies
urinaires. Ces examens sont susceplibles de nous renseigner sur la mobilité ou la fixité
des calculs, sur létat du calibre de l'uretère. Ces connaissances indiquen! les précau-
tions à prendre pour éviler le déplacement des calculs pendant l'intervention : posilion
du malade, pince douce sur l'urelère au-dessus du calcul avant d'en tenter l'extraction,
lorsqu'on se trouve en présence d'un urelère dilaté et d'un calcul mobile.
Il peut arriver aussi que les examens les plus minutieux ne donnent pas une certi-
tude complèle. On ne proposera alors au malade qu'une intervention exploratrice avec
tous ses aléas.
EXPLICATION DE LA PLANCHE III
I. — Ombre sur le trajet de l'uretère gauche chez un sujet présentant des symptômes urinaires
avec crises de coliques néphrétiques.
ll. — Radiographie apres catheiérisme de Curetère au moyen d'une sonde opaque, L'ombre de la sonde
se trouve à 50 millimètres de Pombre à identifier. Il ne s'agit pas d'un calcul de l'uretère.
Le malade nest pas opéré.
111. — Ombre sur le trajel de l'urelère droit. Il sagit probablement dun calcul par suite de la forme,
du déplacement de Pombre. Symptômes urinaires très nets.
IV. — Autre raliographie du mème sujet quelques mois plus tard. Le cathétérisme de contrôle n'est
pas fait. Le calcul est perçu au moment de l'intervention, mais n’est pas trouvé quoique
le rein el une partie de Purelére soient enlevés,
V. — Ombre sur le trajet de Curetere gauche. Dans une première intervention sur le rein, ce calcul
nest pas perçu par un cathélérisme rétrograde et n'est pas recherché, les opérateurs
crovant à une erreur de diagnostic. |
VI. — L'ombre est refoulée par la sonde uretérale dans un examen combiné pratiqué deux ans plus tard.
La présence d'un calcul ureléral est certaine. Le calcul est trouvé à l'intervention.
Joucnal de Radiologie Planche 3
et d'Electrologie Mémoire Accelin
farmer
Radiographies de Jusetcre peivien
ELECT RODIAGNOSTIC
AU MOYEN DES DECHARGES DE CONDENSATEURS
Par J. CLUZET
Professenr à la Faculté de médecine de Lyon.
Les travaux de d'Arsonval, Zanietowski. Sudnick, Mann, Guyenot, Doumer, Bour-
guignon et les nôtres ont déjà appelé l'attention sur les avantages que présente, en
électrodiagnoslic, l'emploi des condensateurs. Mon but est seulement d'exposer ici une
méthode nouvelle qui me parait se recommander, tant aux électrologues qu'aux prati-
ciens non spécialisés en électricité médicale, par la simplicité el la précision.
Il faut reconnaitre, tout d'abord, que l'emploi des condensateurs a été présenté jus-
qu ici, presque toujours, avec les apparences d'un procédé compliqué et difficile. Aussi,
dans une étude magistrale sur l'état acluel de I’électrodiagnostic, Huet a-t-il pu dire (') :
«Bien que les décharges de condensateurs permettent d'eslimer avec une plus grande
précision l'élat de lexcilabilité électrique des nerfs et des muscles, je ne crois pas
qu'elles soient appelées à remplacer dans la pralique courante, pour la recherche
de la RD, l'exploration par les courants faradique el galvanique. En raison des longues
manipulations qu'elle nécessite et des calculs plus ou moins compliqués qu'elle entraîne,
la méthode des condensateurs demande un temps très long pour pratiquer, de façon à
répondre aux besoins de la clinique, un examen électrodiagnostique même parmi les
plus simples. »
Certainement, quelques manipulations délicates et quelques calculs sont néces-
saires, si l'on veut tirer d'un examen par les condensateurs tout ce qu'il peut donner;
pour cette raison, les examens électriques complets demandent une compétence particu-
hère et doivent être réservés aux spécialistes (est-ce un mal?). Mais, au contraire, pour
les examens sommaires, pour la recherche de la RD, par exemple, nulle mélhode mest
plus simple et plus rapide que celle décrite ci-dessous.
l. — MÉTHODE SIMPLE D'EXAMEN ÉLECTRIQUE
Le procédé, que j ai décrit pour la première fois en 1911 (°), est basé sur l'emploi
d'un condensateur réglable; l'appareil, chargé directement par une source de courant
continu, permet de caractériser l'état des nerfs el des muscles en recherchant la capacité
dont la décha: ge détermine le seuil de la contraction musculaire. Ce procédé a été expé-
rimenté par divers électrologistes et, notamment, par Lewis Jones et Cumberland (1913)
qui en ont parfaitement montré les avantages (°).
A. — Principes sur lesquels repose la méthode. — On sail que si l'on considère unc
série de capacités croissantes, chargées au même potentiel, les décharges, si elles sont
continues et non oscillantes, c'est toujours le cas dans les conditions de l'électrodia-
gnoslic, peuvent être représentées de la manière suivante (fig. 1).
La durée de chaque décharge est représentée par le temps (ot,, of,, of,,etc.) qui est
nécessaire à la chule du potentiel, de sa valeur initiale V à zéro.
(4) Huet. Quelques considérations sur Pélectrodiagnostic (Bulletin o'ficiel de la Soc. Fr. d'Electrothérapie
el de Radioloyie méd., avril 1912).
(2) CLUZEr. Méthode et appareils nouveaux pour lélectrodiagnostie (Lyon Médical, 26 nov. 1911).
Voir aussi: Condensateur à capacité réglable pour l'électrodiagnostie (Annales d'électrohiologie, 1910, p. 559) ;
Avantages de l'emploi des condensateurs dans l’électrodiagnostie (Paris Médical, avril 1912); Sur une nouvelle
méthode d’électrodiagnostic (Lyon Médiral, juillet 1912; Anuales d'électrobiologie, 1915, p. 104).
(*) Lewis Jones. Use of Condenser Discharge in Electrical Testing (Prereedings of the Royal Society of Me-
dicine, 1915, vol. VI, p. 57).
122 J. Cluzet. — Klectrodiagnostic
On sait, en outre, que pour les diverses décharges la durée et la quantité d'électri-
cité sont proportionnelles à la capacilé (*). Si, par exemple, les capacités qui ont donné
les courbes I, IT, HI et IV sont représentées par 1, 2, 3, 4, les durées ot,, ot, ol, el ot,
sont entre elles comme les nombres 1,9, 5, 4.
Lewis Jones a cité (loc. cit.) les nombres suivants :
Capacités. Durée de la décharge. Capacités. Durée de la décharge.
à 1 1
0,025 —— Ə mi ¿ =
À microfarad 16000 de seconde 0,5 microfarad TT de seconde
E 1 1
0,0: = sone = =
05 $000 i 400 E
|
0,195 — A = 2 — S
5200 200
0.25 — —
1600
La varialion des capacilés nous indique donc la variation de la durée des décharges
el de la quantité d'électricité mise en jeu. Or, depuis les travaux
de Weiss, on connaît l'importance capitale de la quantité d'élec-
tricité et surtout de la durée dans les phénomènes d'excitation;
par suite, il était à prévoir que, nous rensei-
gnant sur la valeur de ces deux facteurs, la con-
naissance de la capacité
liminaire, c'est-à-dire
dont la décharge déter-
mine le seuil de la con-
traction, devait être très
utile en électrodiagnostic.
Effectivement, l'ex-
t, tz ts te périence montre que les
Fig. 1. — L, H, UH, IV. etc., courbes représentant les décharges de capaciles crois- nerfs et les muscles nor-
santes chargées au même potentiel (V). =
voltage
temps
maux demandent une ca-
pacité liminaire sensiblement constante; celle-ci est voisine, en «général, de 0,02
(2 centièmes de microfarad) pour un potentiel de charge de 110 volts. Au contraire, dans
certains états pathologiques, on doit employer des capacités très différentes pour déler-
miner le seuil de la contraction musculaire.
Ainsi, les muscles présentant la RD à l'examen au moyen des courants faradiques
et galvaniques sont inexcitables par les faibles capacités, comme ils le sont par les
courants faradiques et par toutes les ondes brèves. Il faut, pour déterminer le seuil,
employer de 0,1 à 1 microfarad, en général, si les muscles présentent la RD partielle, de
1 à 10 microfarads si la RD est complète. D'ailleurs, l'excitation par les fortes capacités
fait apparaître les caractères bien connus de la RD {lenteur de la secousse, modification
des actions polaires, déplacement du point moteur).
L'un des principaux avantages de l'emploi du condensateur réglable résulte de la
grande variété qu'il permet d'oblenir dans la durée des ondes excitantes. La méthode
classique, au contraire, n emploie que deux sortes d'ondes : l'onde faradique, assez
(t) On démontre, en effet, que la durée est liée à la résistance R du circuit de décharge et à la capacité
C par la relation : t= RC, (1)
tandis que la quantité d'électricité mise en jeu est donnée par la formule : Q = CV. (2)
On voit que ¢ et Q sont proportionnels à C, si la résistance et le voltage de charge demeurent constants.
au moyen des décharges de condensateurs. 123
brève, d'une durée de un 400"* de seconde environ, et l'onde galvanique, de très
longue durée. Dans ces conditions, l'examen se borne à rechercher comment répondent
les nerfs el les muscles à chacune de ces deux ondes.
Au contraire, le condensateur réglable permet d'obtenir un grand nombre d'ondes
intermédiaires entre la décharge très brève, fournie par la plus faible capacité, et la
décharge très longue, analogue au courant galvanique, fournie par la plus forte capa-
cité. Grâce à ces intermédiaires, nous pourrons souvent distinguer, avec les muscles
présentant la RD et donnant sensiblement le même résultat à l'examen farado-galva-
nique, des différences très importantes qui permettront d'établir toute une série de
degrés dans la RD.
Enfin, il est à remarquer que dans certains cas, pour si grandes que soient les capa-
cités employées, on ne peut meltre en évidence la contraclion nette d'un muscle présen-
tant la RD à l'examen farado-galvanique. Mais il suffit alors d'intercaler une résistance
supplémentaire dans le circuit de décharge pour faire apparaître la secousse lente des
muscles en voie de dégénérescence. Le rôle de la résistance intercalaire, dans ces cas,
sera expliqué plus loin; nous ferons seulement observer ici que (il suffit de considérer
les formules (1) et (2) pour s'en convaincre) l'addition d'une résistance augmente la
durée des décharges sans faire varier leur quantité d'électricité.
B. — Appareil. — Le modèle de condensateur réglable dont je me sers depuis plus
d'un an contient la série de capacités suivantes, en microfarads :
0,005 0,01 0,02 0,02 0,05 0,01 0,2 0,2 0,9 1 ó ð
?
el cest là la seule graduation portée par l'appareil.
Un système de leviers à ressorts permet de mettre en service telle ou telle capacilé,
el il est ainsi possible, par des combinaisons convenables, d'oblenir une capacité quel-
conque comprise entre 0,005 et 10 microfarads, avec une approximation suffisante.
Deux bornes, portant l'indication charge, sont réunies à la source du courant continu
(prise de courant de ville ou pôles de pile médicale), tandis que deux autres bornes, por-
tant l'indication décharge, sont réunies aux électrodes.
La charge et la décharge sont produiles alternativement en agissant sur une clé
de Morse à trois contacts. Un comimutateur permet de changer à volonté le signe des
électrodes ct une série de résistances (1000, 2000 et 5000 ohms) peut être introduite dans
le circuit de décharge en agissant sur le levier. |
Tel est l'appareil qui permet d'effectuer un examen électrodiagnostique simple,
sans le secours d'aucun moyen de graduation ou de mesure du courant continu. Voici
comment on procède.
C. — Marche à suivre pour effectuer un examen. — Les électrodes sont placées
comme il convient; l'électrode active (de 1 cc. de surface) sur le point moteur du
nerf ou du muscle examiné, l'électrode indifférente (de 100 cc. de surface) sur une
région éloignée de l'électrode active.
On agit sur la clé de Morse ct, en mème temps, on augmente peu à peu la capacité,
à partir de la plus faible valeur (0,005 microfarad), jusqu'à produire le seuil de la
contraclion musculaire.
En examinant un certain nombre de sujels, on détermine d'abord quelles sont
les capacités liminaires normales correspondant aux divers nerfs et aux divers muscles,
pour le voltage dont on dispose (110 volts ou 220 volts, en général, s'il s'agit du courant
124 J. Cluzet. — Klectrodiagnostic
de ville; plus faible voltage, s'il s'agit d'une pile médicale). Avec un polentiel de
110 volts, on obtient en général 0,02 (2 centièmes de microfarad) comme capacité
liminaire, pour presque tous les nerfs el muscles normaux.
Après une série de déterminations faites sur les sujets normaux, on pourra procé-
der à l’examen des malades. Plusieurs cas pourront se présenter.
1° Si, sur un sujet, on obtient une capacité liminaire inférieure à la normale, on
conclura à l'hyperexcilabilité du nerf ou du muscle examiné: lorsque, au contraire, la
capacité liminaire obtenue sera plus grande qu'à l'état normal, on conclura à une dimi-
nulion de Pexcitabilité aux ondes brèves. Les variations quantitatives de l'excitabilité
sont ainsi rapidement mises en évidence.
2° Si l'on constate de l'hypoexcilabilité, on devra pousser plus loin les investiga-
| tions. Il peut se faire, en effet, que l'on ait soit une simple hypoex-
J citabilité aux ondes simples, soit la réaction de dégénéres-
Il cence (RD).
jy Les muscles pour lesquels on obtiendra une capacilé liminaire
très supérieure à la normale (1 dixième à 1 microfarad, en géné-
ral, pour 110 volts), mais qui joui-
ront encore d'une cerlaine excila-
bilité indirecte, par l'intermédiaire
du tronc nerveux correspondant,
pourront présenter la RD partielle.
|
/
5 / fie
f A
, y hig
À /27 ,
à 77
VAS 3
LL
ASIA
à >
LA
x
Les muscles pour lesquels on
obtiendra une capacilé liminaire
nS
e
encore plus forte que précédem-
ment, et qui seront inexcilables par
l'intermédiaire du tronc nerveux,
pourront présenter la RD complete.
Mais, sil s'agit vraiment de
RD compléte ou partielle, on cons-
Fig. 2
g. 2.
Condensateur réglable disposé pour un examen électrique simple. tatera en outre, au moyen des
décharges longues, la lenteur de la
secousse, et, souvent, l'inversion polaire, le déplacement du point moteur.
On notera avec soin la valeur de la capacité liminaire car, plus celle-ci sera élevée
el plus la RD sera accusée. Il sera facile de mettre ainsi en évidence, dans la RD, toute
une série de degrés que la méthode classique est impuissante à faire apparaìtre.
5 Enfin, si Von ne peut arriver à provoquer une contraction nelle du muscle exa-
miné, même avec les plus forles capacités, on devra, avant de conclure, intercaler une
résistance croissante dans le circuit de décharge. Pour cela, il suffira d'agir sur le levier
(fig. 2) disposé à cel effet; on introduira ainsi 1000, 2000, puis 5000 ohms.
On constalera alors les phénomènes suivants :
Les muscles normaux voisins du muscle examiné, qui, excités par les fortes dé-
charges, se contractaient trés énergiquement avant l'introduction des résistances,
présentent, pour une même capacité forte, des secousses de plus en plus faibles à
mesure que la résistance augmente.
Au contraire, si le muscle examiné n'est pas complèlement inexcilable et présente
la RD, ses contractions deviennent de plus en plus distinctes, de plus en plus appa-
rentes, el présentent nettement tous les caractères de la réaction de dégénérescence.
au moyen des décharges de condensateurs. 129
ll sera possible alors de chercher la capacité liminaire en diminuant peu à peu la
capacité jusqu'à produire le seuil de la contraction lente.
Donc, avant de conclure à l'inexcitabilité d'un muscle, on devra introduire succes-
sivement dans le circuit du malade loules les
résistances contenues dans l'appareil et employer
la plus forte capacité supportable pour le malade.
C'est alors seulement, et en Pabsence de toute
+ = Prise de courent
. . , , 9
contraction du muscle considéré, que l’on pourra _ Cé de Morse
affirmer Vinexcitabililé pour le voltage employé. 7 E
Y hee
En résumé, la méthode du condensateur ré- | Re
vlable permet de mettre rapidement en évi- EE E É
dence : Condensateur
1° Les simples variations de l'excitabilité ;
Y" La réaction de dégénérescence complète
ou partielle, avec un nombre caractérisant le degré
de la RD: Fie. 3. — Dispositif general pour l'examen au
7 Li -citabilite moyen des décharges de condensateurs. —
e) + ICXCHADINLE. E, électrode active: E, électrode indifférente.
A litre d'exemple, et pour indiquer com-
ment peut se faire la notation d'un examen, je citerai le cas suivant
Marte B..., SALLE Saint-Rocn, 4 (HÔTEL-DiEU). — Paralysie faciale gauche d'origine syphili-
tique ayant débuté il y a 5 semaines.
EXAMEN DU 9 DÉCEMBRE 1915.
CAPACITÉS LIMINAIRES
NERFS ET MUSCLES en microfarads,
Potentiel de charge. 113 volts.
FORME DE LA SECOUSSE CONCLUSION
Tronc du facial g.. . . .[—1 (le muscle releveur de inexcitable en partie.
l'aile du nez répond
scul).
Tronc du facial dr... .. — 0,02 contractions vives. normal.
Muscle frontal xy... . . - 5 avec 5,000 ohins. contractions lentes. RD complète.
Releveur de l'aile du nez g. + 0,5 id. RD partielle. |
Orbiculaire des lèvres g. 4 1,5 id. RD complete.
Carré du menton g. . . . | id. RD complète. |
| |
NV. B. = Les signes placés devant les capacités dans le tableau ci-dessus indiquent le signe du pôle le plus actif et
auquel se rapportent les nombres oblenus.
D. — Action de la résistance intercalaire. — On a indiqué plus haut quelle est l'utilité
des résistances que Pon peut introduire dans le circuit de décharge. L'effet, quelque peu
paradoxal, produit par les résistances, a été aussi constaté par Jones.
Or, dans une expérience de Cumberland citée par Jones, le muscle long extenseur
du gros orteil, qui présentait la RD complète à l'examen, au moyen des courants fara-
dique et galvanique, avait pour capacités liminaires (potentiel de charge, 200 volts) :
1 microf. 1 0,50 0,50 0,50
lorsque les résistances intercalées dans le circuit étaient respectivement :
1000 ohms 2000 3000 4000 3000
D'après ces nombres il semblerait que lorsqu'un muscle présente la RD, l’augmen-
126 J. Cluzet. — Flectrodiagnostie
tation de la résistance peut produire une diminution de la capacité liminaire. Il en résul-
terait que l'augmentalion de la résistance peut produire, pour une capacité donnée, une
diminution du voltage liminaire : c'est lá un résultat contraire à ce que l’on observe sur
les muscles normaux. On devrait donc conclure des nombres ci-dessus que les muscles
en voie de dégénérescence se comportent d'une manière tout à fait opposée à celle
qu'indiquent les lois d'excitation de Hoorweg et de Weiss.
Je n'ai pas observé le fait très important signalé par Jones et Cumberland. Sur
aucun des nombreux malades que j'ai examinés, l'introduction d'une résistance supplé-
mentaire, dans le circuit de décharge, n’a jamais provoqué une diminution de la capacité
liminaire. Celle-ci augmentait toujours au contraire ; elle augmentait, il est vrai, beau-
coup moins pour les muscles présentant la RD que pour les muscles normaux. De même,
si l'on employait une capacité donnant une contraction supra-minimale, l'introduction
d'une résistance ne paraissait pas affaiblir sensiblement la secousse des muscles présen-
tant la RD, tandis que cette introduction diminuait considérablement la secousse des
muscles normaux voisins. |
On trouvera dans la thèse de Dano (Thèse, Fac. de méd. de Lyon, 1913) le compte
rendu détaillé de nos recherches sur ce sujet. Voici donc en quoi consistent, d'après mes
observations, les effets produits par l'introduction des résistances i“tercalaires : les
secousses lentes des muscles en voie de dégénérescence deviennent plus apparentes,
parce qu'elles persistent et parce qu'au contraire les contractions rapides des muscles
normaux voisins s’affaiblissent et disparaissent bientôt.
11. — RECHERCHE DE LA CARACTÉRISTIQUE DE L’EXCITABILITE
On peut tirer de l'examen au condensateur réglable la valeur d'une cerlaine quantité,
dont un grand nombre d'expériences physiologiques ont montré l'importance et que l'on
£ q
peut appeler caractéristique de Vexcitabilité. Cette quantité, .en effet, qui a pour expression
a E ; '
le rapport 5 des coefficients de la formule, aujourd’hui classique, de Weiss, se montre
indépendante des conditions expérimentales étrangères à l’excitabilité (').
D'ailleurs, la caractéristique n'ayant élé recherchée jusqu'ici que par un très petit
nombre d'électrologistes, sa détermination n'offre pas encore un intérêt aussi grand que
la recherche de la RD ou des autres anomalies considérées dans la première partie de
cette étude. Aussi, je me bornerai à indiquer ici très brièvement les procédés employés
et les résultats oblenus. |
Il faul tout d'abord remarquer que le condensateur, pour ces déterminations, ne doit
plus être ulilisé comme précédemment. Au lieu de le charger directement sur la source
de courant continu, on doit interposer un réducteur de potentiel et un voltmétre, de
manière à graduer el à mesurer le potentiel de charge. Pour cela, on n'a qu’à relier les
bornes de charges du condensateur réglable aux bornes de sortie du réducteur de
potentiel que tous les électrologistes possèdent déjà dans leur installation pour électro-
diagnostic. Deux procédés peuvent être employés pour rechercher la caractéristique.
I. — Le procédé le plus exact est basé sur la recherche de la capacité liminaire
optima, c'esl-à-dire de la capacité qui, par sa décharge, provoque le seuil de la contrac-
tion en dépensant le minimum d'énergie électrique.
On commence par employer une capacité faible, 0,01 par exemple, et l'on cherche,
(t) CLuzer. Sur l'excitation des nerfs par le minimum d'énergie. Application à l'électrodiagnostic (C. R. de
l'Académie des Sciences, 17 avril 4905). — Ip. (Thèse, Fac. des Sciences, Paris, 1905.)
au moyen des décharges de condensateurs. 127
en agissant sur le réducteur de potentiel, à provoquer le seuil de la contraction; une
simple lecture du voltmètre donne alors le voltage liminaire correspondant à la capacité
employée. Puis, on passe successivement à un certain nombre de capacités, 0,02 — 0,03
— 0,04 par exemple, et l'on détermine chaque fois le voltage liminaire.
Ensuite, on calcule l'énergie dépensée dans toutes ces décharges liminaires (il suffit
d'effectuer le produit de la capacité par le carré du voltage); le nombre le plus petit fait
connaitre la capacité optima que j'appellerai C,. Utilisant alors la relation:
caractéristique = 1,26 RC,, (x)
que j'ai établie par l'application pure et simple de la loi de Weiss aux décharges de con-
densateurs, on aura la valeur de la caractéristique, si la résistance R est connue.
Celle-ci peut être mesurée au moyen de la méthode de Wertheim-Salomonson (').
On peut encore effectuer une deuxième détermination de la capacité optima (soit C’)
après avoir introduit une résistance additionnelle connue (»); on a alors
RC, =(R+"C',
d'où Pon peut tirer la valeur de R.
II. —- Le deuxième procédé est beaucoup plus simple, mais moins exact. On choisit
deux capacités ** el C’ du condensateur réglable, susceptibles de donner des contractions
avec le voltage dont on dispose, et l’on cherche les voltages liminaires correspondants
V et V’; un réducteur de potentiel et un voltmétre sont, comme nous l'avons déjà dit,
nécessaires à ces délerminations. Puis, on intercale une résistance de 2000 ohms par
exemple, et Pon détermine Jes deux nouveaux voltages V, et V’,. On a, en appliquant la
formule de Hoorweg :
V—W CC
VV UC ió
caractéristique = 2000
I] est à remarquer que les calculs nécessités par celte formule sont très simples; on
arrive, avec un peu d'habitude, à les exécuter en moins d’une minute.
L'expérience montre ici encore que, dans les cas de RD, les mesures effectuées après
avoir intercalé la résistance sont les plus commodes : la contraction des muscles en voie
de dégénérescence est plus apparente et ne peut être confondue avec les mouvements
dus aux contractions très énergiques des muscles normaux voisins.
Le deuxième procédé, comme d’ailleurs tous ceux qui reposent sur la formule de
Hoorweg, est moins exact que le précédent; cela tient à ce que la formule donne des
erreurs importantes pour les fortes capacités, celles justement qui sont presque toujours
employées dans les cas de RD (dans une expérience citée par L. Herman, l'erreur donnée
par la formule de Hoorweg (3) est de 44 pour 100, tandis que l'erreur donnée par la for-
mule (x) est seulement de 7,3 pour 100).
Mais la recherche du minimum d'énergie étant souvent difficile ou même impos-
sible, on se contentera dans beaucoup de cas des indications fournies par le deuxième
procédé.
RÉSULTATS
Voici les résultats obtenus chez quelques sujets en appliquant successivement le
simple examen électrique par le condensateur et la recherche de la caractéristique.
(4) CLUZET. Précis de Physique médicale, p. 68.
128 J. Cluzet.
VALEURS DE LA CARACTERISTIQUE DE L'EXCITABILITÉ, EN DIX MILLIÈMES DE SECONDE.
RÉSULTATS CARACTÉRISTIQUES | CARACTÉRISTIQUES
NERFS er MUSCLES de l'examen
électr. simple
DESIGNATION obtenues obtenues par la
parla formule z résultant formule 2, résultant
des sujets.
de la loi de Weiss. de la formule de Hoorweg
Sujet normal, Jeanne|long. ext. du pouce. normal. 1,6
D.,salle St-Roch.6,[fléchisseur com. des normal. 2,3
salurnisme. doigts.
biceps gauche, RD partielle.
c. fléch. du pouce g. RD complète.
c. fléch. du pouce d. id.
jamb. ant gauche. id.
P., salle Ste-Marie,| jamb. ant. droite. normal.
amaigrissemenk, ie
cachexie. os Fr
N., salle St-Roch. 4,[orbicul. des levres| RD complète.
paralysie faciale g.| gauche. |
nerf facial droit, normal.
B., paralysie faciale! nerf facial droit, normal.
gauche. orbicul. des lèvres RD complète.
gauche.
On voit par ces quelques exemples que si les valeurs de la caractéristique sont sen-
siblement égales pour divers muscles ou nerfs normaux, il existe au contraire des écarts
considérables si l'on considère les états pathologiques. De plus, on constate que les deux
procédés donnent des résultats voisins quand les nerfs et muscles sont normaux, très
différents, au contraire, quand on observe la RD.
Cependant, en raison de la difficulté que l'on éprouve à rechercher la décharge
dépensant le minimum d'énergie, on devra se contenter souvent, malgré les erreurs
inévitables, des indications fournies par l'application de la formule de Hoorweg.
CONCLUSION
Au moyen des décharges de condensateurs, on peut facilement procéder à un examen
électrique simple des nerfs et des muscles et rechercher la caractéristique de l'excitabilité.
1° Pour l'eramen électrique simple, on emploie un consensaleur réglable chargé
directement par le courant de ville ou par une pile médicale. On obtient plus rapidement
el avec plus de précision qu'au moyen du procédé classique les indications concernant
la variation de l'excilabilité et la réaction de dégénérescence. On met en évidence, en
outre, toute une série de degrés, dans la RD complète et dans le RD partielle, que la
méthode farado-galvanique est impuissante à révéler.
Il semble que, en raison de sa simplicité et de la précision qu'il comporte, le nouveau
procédé doive être utile non seulement aux spécialistes, mais aussi aux praticiens non
spécialisés en électrodiagnostic, qui désirent cependant pouvoir examiner quelquefois
les nerfs et les muscles de leurs malades.
Pour ma part, je l'emploie maintenant de préférence et presque exclusivement.
2" La caractéristique de l'ercitabilité peut être déterminée au moyen d'un condensa-
leur réglable chargé avec un voltage que Pon gradue et que l'on mesure. Bien que les
manipulations et les calculs qu'il nécessite soient peu importants, ce deuxième mode
d'emploi des condensateurs est plus complexe et n'offre pas encore un aussi grand
intérel que l'examen électrique simple.
SUR L'EMPLOI D'ÉCRANS METALLIQUES
AU CONTACT DE L’EMULSION EN RADIOGRAPHIE
Par A. LOMON
Chef suppléant du laboratoire de Radiologie de la Charite.
La matière frappée par un faisceau de rayons X émet un rayonnement secondaire.
Les propriétés de ce rayonnement sont bien connues depuis les travaux de Sagnac. TI
est remarquable que l'on n'ait pas cherché leur utilisation en radiographie, cependant
Stewart a indiqué qu'une feuille de cuivre argenté placée contre l'émulsion renforce
la radiographie, sans lui |
donner aucun grain. Su de EE quel EE
(Arch. of Röntgen Rays, | j ae
avril 1915). |
Le fond des chassis
radiographiques est dou-
blé d'une feuille de plomb
sur laquelle repose, par
le côté verre, Ja plaque
photographique. Cet
écran est destiné à arré-
à
na 7
i ad
>
-
`
lerle rayonnement secon-
daire du bois du fond du
chàssis. On sait que le
rayonnement secondaire
du plomb impressionne
fortement l'émulsion à
courte distance. Il a une
faible pénétration. Au
contraire le rayonnement
du bois et des substances
à faible poids atomique
se propage beaucoup plus
loin, mais compense celte
pénétralion par une bien
plus faible impression
photographique aux cour-
les dislances Cj Fig. 1. Cràne de face. Feuille de plomb sous la moilié gauche de la figure. Image
> arc} voilée à droite par le rayonnement secondaire de la table. Temps de pose :
Au lieu de cnercner 7 secondes, 7 milliampéres, rayons n° 9B.
d'annihiler le rayonne-
ment secondaire, nous avons pensé que l'on pouvail le laire servir à renforcer l'image
radiographique. Pour cela il faut placer la source de ce rayonnement contre lémulsion
et non contre le dos de la plaque.
(1) Une feuille de papier noir suffit à arrèler le rayonnement secondaire du plomb; une feuille d'étain
se laisse très facilement traverser par le rayonnement secondaire du bois.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — I. 9
130 A. Lomon. — Sur Pemplot ecrans metalliques
L'expérience suivante montre clairement l’action renforcatrice d'une feuille de plomb
ainsi placée et son aclion de protection contre le rayonnement secondaire du bois de la
table. On fait une radiographie avec une plaque reposant, gélatine en dessous, sur une
feuille de plomb moitié plus petite; le tout est enfermé dans une pochette de papier
noir. La partie de la plaque en contact avec le métal donne une image vigoureuse,
brillante, sans voile; la partie reposant, par l'intermédiaire de l'enveloppe de papier,
sur la table est grise el
voilée (fig. 1).
Si l'on interpose entre
la table et la pochette de
papier contenant la plaque
el l'écran de plomb une
plaque de tôle, ce voile
disparaît, mais le renfor-
cement persiste au con-
lact de l'écran de plomb
(fig. 2). Le plomb a émis
un rayonnement secon-
daire qui additionne son
action propre à celle des
rayons X. Ce rayonnement
possède tous les caractères
décrits par Sagnac. Il est
d'autant plus inlense que
le métal est de poids ato-
mique plus élevé. Il est
pratiquement nul avec l'a-
luminium (27,5), peu im-
portant avec le zinc (65),
plusimportant avec l'étain
(148), Por (197), le plomb
(206,92). Il s'amortit très
/
Fig. 2. — Action de renforcement au contact d'une feuille de plomb. Temps de vite: une couche d'air de
3 E
pose : 10 secondes, 10 milliampères, rayons n*7B.
quelques millimètres l'ar-
rêle ainsi qu'une mince feuille de papier el l'expérience suivante met en évidence cette
importance du bon contact. On place sur une planche de photogravure une plaque
photographique, gélatine contre métal: on Virradie dans une boile de carton. L'image
de la trame métallique apparaît par suile d'un renforcement de l'impression aux points
de contact du métal et de lémulsion. L'image s’atténue dans les endroils où les creux
du cliché laissent une couche d'air entre la planche et la plaque.
L'interposilion d'une feuille de papier pelure ou d'une mince feuille d'aluminium
entre le plomb et l'émulsion arrête totalement l'action renforçatrice due au rayonne-
ment secondaire du plomb. Cet effet d'une feuille d'aluminium élimine sans conteste la
possibilité d'une impression par effluves du métal.
au contact de Cemulsion en radiographie. 131
MODIFICATIONS DE L’IMAGE PHOTOGRAPHIQUE. — ACTION RENFORCATRICE
ACTION DE CONTRASTE
L’élude des modifications de l'image radiographique par un écran métallique au
contact de Pémulsion décèle deux phénomènes différents. Un renforcement de l’image
qui ne fait jamais défaut quelle que soit la qualité du rayonnement incident. Une augmen-
talion des contrastes qui croît avec le degré de pénétration du rayonnement incident et
avec l'épaisseur de la région radiographiée. Ce dernier phénomène est d'une extreme
importance pratique.
Le meilleur écran métallique semble être une feuille de plomb de 5/10 de millimètre
d'épaisseur. L'étain en feuille tel qu'on Pemploie pour les armatures des condensaleurs
serait d'une utilisation commode parce qu'il est facile d'obtenir un contact parfait entre
le métal et l'émulsion. Il a le défaut d'être trop mince et d'avoir un poids atomique
moindre que le plomb et l'or. Ces feuilles ont environ 2/100 de millimètre d'épaisseur ;
l'expérience montre qu'une épaisseur plus grande de métal est nécessaire, que deux
feuilles d'étain minces et superposées émettent plus de rayons secondaires qu'une seule.
Fait curieux, si l'on place une feuille d'étain de 2/100 de millimètre sur une plaque
photographique et que l'on irradie la plaque au travers du métal, l'action du rayonne-
ment secondaire l'emporte sur l'absorption par l'écran, du rayonnement primaire; on a
ce résultat paradoxal d'une impression plus forte de la plaque sous le métal (').
Nous avons expérimenté des feuilles d'or de 2/100, 5/100, 4/10 de millimètre
d'épaisseur. Les résultats ne sont pas aussi satisfaisants qu'avec le plomb, parce que Por
laminé nest jamais parfaitement plan et qu'une feuille, même très mince, oppose une
résistance invincible à une adhérence régulière avec la plaque photographique. On se
rend compte de l'action renforçatrice d'un écran de plomb, poli et non oxydé, en se
servant d'un châssis à écran renforcateur ordinaire, muni d'un volet à ressort et d'une
couche d'ouate. On fait reposer la plaque photographique sur une feuille de plomb de
dimensions moitié moindres. On peut ainsi comparer l’image obtenuc au contact du
métal el celle réalisée sans le concours du métal.
On pourrait penser que l'émission de rayons secondaires ne se produit qu'avec un
rayonnement primaire très pénétrant. Le renforcement de l’image est appréciable avec
du n° 2,5 B. Mais comme nous le verrons, il y a tout intérêt à uliliser un rayonnement
très pénétrant.
Le renforcement de l'image peut être évalué grossicrement à un quart, très infé-
rieur. par conséquent, à celui que réalise l'écran renforçateur au tungstène. Mais la
radiographie ne présente aucune espèce de grain et les contrastes sont tout à fait
remarquables.
Si l’action renforgatrice se manifeste avec la pénétralion de rayonnement habituelle-
ment employée en radiographie, l'action de contraste croît avec la pénétration du
ravonnement et l'épaisseur de la région à radiographier. Ce sent les régions les plus
difficiles qui donnent les plus belles épreuves avec une pureté des blancs, une profon-
deur des ombres, une richesse de détails tout à fait remarquable.
On sait la difficulté de réaliser une bonne radiographie du crane de face. Celle-ci
devient facile. La netteté des différents plans osseux peut faire croire à une radio-
(*) Chanoz avait remarqué que, dans certaines conditions, une plaque radiographique montre une zone
plus impressionnée sous une mince lame d'acier placée sur Pémulsion (Lyon médical, lo mars 1908).
132 A. Lomon.
graphic de crane sec. Sur certains clichés les sutures osseuses sont apparentes. Le
modelé des tissus mous ne le cède en rien à la finesse des détails osseux, au point
que les globes oculaires se reconnaissent dans l'orbite.
Or, ces radiographies si remarquables se réalisent très simplement en 15 à
50 secondes avec une intensité de 2 à 3 milliampères et des rayons 9 ou 10 B.
Avec 6 à 15 milliampères, une à cinq secondes suffisent à obtenir des radiographies
de hanche. de bassin, de régions lombaires, sans voiles. à contrastes éclatants pourvu
que l'on utilise un rayonnement au moins égal au n° 9 B et que le contact de l'émulsion
et du mélal soit parfait.
Le raccourcissement du temps de pose est dû non à l'action renforcalrice du
mélal qui est faible, mais à la possibilité de se servir d'un rayonnement ultra-pénétrant,
réservé jusqu ici aux applications radiothérapiques, de développer à fond le cliché et à
l'absence totale du voile.
L'écran métallique ne répond pas au mème objet que l'écran fluorescent. ll est infé-
rieur à ce dernier pour les radiographies qui nécessitent un temps de pose très court et
ne demandent pas une très grande finesse de détails, radiographies du tube digestif par
exemple. 11 lui est préférable dans les cas suivants : radiographies du squelelte, où la
fine structure de l'os doit être conservée ; radiographies de l'appareil urinaire où il vaut
mieux, au prix de quatre à cinq secondes de pose de plus, réaliser une image sans
aucune espèce de grain. Enfin l'écran métallique nous à paru précieux dans les radio-
graphies de très petits corps étrangers de l'œil, en position antéro-postérieure. Ici la
petilesse du corps du délit nécessite une très bonne image ; l'épaisseur de la région tra-
versée par les rayons X favorise le voile. Ce sont des indications auxquelles répond
d'une façon particulièrement heureuse l'écran métallique.
UN CAS D’ACROMEGALIE TRAITÉ PAR LA RADIOTHÉRAPIE
Par MM.
BÉCLÈRE et JAUGEAS
Les résultats si encourageants obtenus par lun de nous en 1909 dans un cas de
tumeur hypophysaire, trouvent une confirmation frappante dans la nouvelle observation
que nous avons recueillie el qui, venant s'ajouler à celles déjà présentées au Congrés
de physiothérapie de Berlin (avril 1913),
ne laisse aucun doute sur la valeur de la
radiothérapie pour le traitement de cette
affection, qui est reslée, malgré d'auda-
cieuses tentalives, à peu près en dehors
des ressources de la chirurgie, ainsi qu'en
témoignent les statistiques et les résullats
que nous résumons plus loin.
Mile H., âgée de 19 ans, se présente
en juin 1912, dans le service du professeur
de Lapersonne à l'Hôtel-Dieu, se plaignant
d'une baisse de la vue, qui s'accuse pro-
gressivement depuis deux ans et lui interdit
la lecture des fins caractères d'un journal
et les travaux d'aiguille minutieux. Elle
souffre en même lemps de maux de tête
presque continus dans la région frontale et
la région temporale.
On ne relève rien de particulier dans
ses antécédents héréditaires. Elle-méme
n'a jamais été malade; à partir de 12 ans,
elle a été réglée très irrégulièrement et
depuis trois ans, elle présente une aménor-
rhée complèle. Fig. 1.
L'examen le plus superficiel permet de
remarquer certains caractères importants du côté de la face, des extrémités des mem-
bres et de la taille. |
La face rappelle l'aspect lypique de Pacromégalique (fig. 1) : forme ovalaire à
grosse extrémilé supérieure; arcades orbilaires proéminentes, racine du nez élargie,
lèvres lourdes et épaisses, paupières bouffies et tombantes. Le maxillaire inférieur
est en prognatisme; les dents écartées sont régulières el la langue est élargie, mais
non é€paissie.
Les mains présentent des dimensions anormales, qui avaient d'ailleurs attiré
l'attention de la malade en l'obligeant à changer de temps en temps la pointure de ses
134
Beclere et Jaugeas.
gants et à retirer les bagues quelle portait. Elles sont larges et épaisses, et se
Fig. 2.
rapprochent de la forme dite en baltoir (fig. 2). Les pieds ont les mêmes caractères
Fig.
Ql
de largeur el d'épaisseur.
La taille est petite, ce qui lient
en parlie à une voussure dorsale très
accusée, dont le début remonte à
quatre années et qui tend à augmen-
ter (fig. 3).
L'examen oculaire, qui nous a été
obligeamment communiqué par le
Dr" Coutela et qui ultérieurement a
été régulièrement effectué par le
D" Pechdo, a révélé les particularités
suivantes :
Œ droit. — Légère exophtal-
mie : réflexes pupillaires normaux à
la lumière et à Paccommodation. La
pupille est atteinte à un faible degré
de névrile sans stase.
L'acuilé est égale à 4/10.
Œil gauche. — Mémes caractères
avec une névrite un peu plus marquée.
L'acuité est plus faible; la ma-
lade compte les doigts à 50 centime-
tres et dans le champ visuel nasal
seulement.
Le champ visuel est caractéris-
lique d'une hémianopsie hétéronyme
bi-temporale; il ne dépasse pas 20 ou
50° du côté nasal supérieur.
Le sens chromalique est conservé dans une surface très réduite.
Un cas dacromegalie traite par la radiothérapie. 135
Ces constatations entrainaient le diagnostic de tumeur de la région hypophysaire,
avec compression du chiasma. Celui-ci a été précisé par la radiographie du cráne qui
montre la voûte d'épaisseur irrégulière, les sinus frontaux très développés, le progna-
tisme du maxillaire inférieur. L'aspect de la selle turcique est nettement altéré, le profil
affecte la forme d'un hameçon, témoignant de l'usure des apophyses clinoides anté-
rieures el postérieures el de la lame quadrilatère (fig. 4).
Traitement. — Le traitement thyroidien suivi pendant deux mois s'étant montré
Fig. 4.
inefficace, la malade est soumise à la radiothérapie qui lui a élé appliquée à partir du
25 novembre 1912.
Nous avons employé la technique fixée par l'un de nous en 1909 et qui consiste
dans Pirradiation méthodique des deux tempes et de la région frontale, permettant
ainsi d'utiliser au moins quatre portes d'entrée.
Chacune des surfaces irradiées a recu par séance 5H d'un rayonnement pénétrant
filtré par une lame d'aluminium de 1 millimètre d'épaisseur, si bien que la même région
n était exposée aux rayons X que tous les quinze jours.
Après quelques mois d'un traitement régulier et en présence des heureuses modi-
fications obtenues, les irradiations ont été espacées el actuellement, après un total de
»8 séances réparties sur quatre zones, la malade est laissée en observation.
Résultats. — L'amélioration s'est manifestée très rapidement par la disparition
complète des maux de tête.
130 Beclere et Jaugeas.
Les phénomènes oculaires se sont amendés et, en mai 1915, l'acuité visuelle de l'œil
droit s'est élevée à 7/10 el celle de l'œil gauche à 1/20. Le champ visuel s’est développé
comme l'indique le schéma ci-joint. Mais ces modifications se sont profondément
accusées et, en octo-
A IME bre 1913, le schéma
| II (fig. 5) nous était
communiqué.
Les déforma-
tions de la face, des
extrémilés et de la
colonne dorsale
n'ont pas régressé,
mais elles sont res-
tées rigoureusement
stalionnaires. Les
règles n'ont pas
Mai 1915. reparu.
Les résultats
obtenus dans ce cas
se superposent assez
exactement à ceux
que nous avons déjà
publiés et que nous
rappelons plus loin.
Leur ensemble per-
met de prendre la
radiothérapie en
légitime considéra-
tion dans le traite-
ment des tumeurs
de lhypophyse et
même de la placer
au premier rang
dans la thérapeuti-
que de ces affections.
Si nous oppo-
sons à ce traitement
médical, le traite-
ment chirurgical très
en faveur pendant
ces dernièresannées,
nous donnerons à
notre conclusion une complète justification. En effet, les statistiques présentées par les
chirurgiens les plus experts dans la pratique de lhypophysectomie montrent que les
résultats ne sont pas aussi brillants qu'on l'avait espéré et que la chirurgie de l'hypo-
physe n'a pas encore tenu les promesses dont elle est pleine d'après M. Toupet. En nous
y \ n
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Un cas d'acromegalte traite par la radiotherapie. 137
référant à une excellente revue sur cette question parue dans la Presse médicale
(12 avril 1915), sous la signature de Lenormanl, nous voyons que la gravité immédiate
de l'opération est considérable : sur un total de 29 opérations dans une série de cas
rapportés par Toupet, Bade, Spiess, Chiari, etc., on trouve 10 morts; Eiselsberg perd
4 opérés sur 16, Hirsch a 3 morts sur 26 cas et Cushing, sur un ensemble de 55 interven-
tions, a 6 morts.
A première vue, les résultats thérapeutiques semblent assez favorables (Von Eisels-
berg, Hirsch, Cushing), bien qu'il reste une proportion appréciable d'insuccés complets.
Mais si l'on analyse un peu ces résultats, on remarque que l'hypophysectomie agit à
peu près uniquement comme une opération décompressive et que l'amélioration porte
essenticHlement sur les troubles d'hypertension crânienne (céphalée, troubles visuels).
L'action sur les troubles d’origine hypophysaire est beaucoup moins évidente et moins
constante. On a bien signalé une amélioration plus ou moins grande des symptômes
d'acromégalie, et en particulier une réduction du volume des pieds et des mains, vrai-
semblablement limitée aux parties molles, mais ces résultats prêtent à discussion el il
est nécessaire d'attendre de nouvelles observations suivies à longue échéance pour juger
de l’action véritable exercée par l'hypophysectomie sur les troubles d'origine glandulaire.
D'après ce bilan, la chirurgie hypophysaire apparaît grevée d’une lourde mortalité;
ses résultats thérapeutiques sont inconstants, presque toujours incomplets, souvent tem-
poraires ; elle améliore surtout les phénomènes d'hypertension cránienne, et on peut se
demander avec Lenormant, si une trépanation décompressive banale — qui aurait l'avan-
tage d’être parfaitement aseptique — ne donnerait pas la même amélioration. D'autre
part, l'hypophysectomie par voie nasale, la seule défendable, reste toujours incomplète,
par suite ne peut prétendre à aucune valeur curative etenfin les recherches physiologiques
les plus récentes n'ont-elles pas montré que la couservation de la vie était impossible
dans le cas de la destruction complete de l'hypophyse?
« L'opération, dans les conditions actuclles, ne saurait donc être considérée comme
une méthode idéale (Lenormant) » et, de l'avis même de Cushing, l'hypophysectomie
doit vraisemblablement faire place dans l'avenir à d'autres méthodes thérapeutiques
comme la radiothérapie.
La communication de M. Béclére,au Congres de Physiothérapie de Berlin (avril 1915), n'ayant été publiée
dans aucun journal francais, nous croyons utile de la reproduire in extenso, à la suite du travail de MM. Bé-
clere et Jangeas.
N D. L.R.
LES RAYONS DE RONTGEN
DANS LE TRAITEMENT DES TUMEURS HYPOPHYSAIRES
DU GIGANTISME ET DE L'ACROMÉGALIE
Par
BÉCLERE
Médecin de Uhópital Saint-Antoine. — Membre de FAcadémie de Médecine.
Je me propose d'abord de vous soumettre les résullats favorables que j'ai oblenus dans le
‘trailement des tumeurs de l'hypophyse à laide des irradiations de Röntgen, puis de vous
décrire les particularités de la technique que j'ai employée et que je préconise en pareil cas,
enfin de vous exposer les indicalions el les contre-indicalions de l'emploi de ce mode de
traitement au cours de l’évolution des tumeurs de Vhyphophyse, spécialement de celles qui se
manifestent cliniquement par le syndrome yigantisme où par le syndrome acroméyadie.
Je commence par quelques mots d'historique.
La première observation démontrant la possibilité d'agir favorablement sur une tumeur de
ihypophyse à l'aide des rayons de Röntgen fut publiée par le Dr Gramegna de Turin dans
la Revue neurologique du 15 janvier 1909 sous ce tilre : Un ras d'acromégalie traité par la
radiothérapie.
Chez une femme de 47 ans, alleinle d'acromégalie avec céphalée violente, faiblesse
progressive de la vue el rélrécissement concentrique du champ visuel, les rayons de Röntgen
furent dirigés sur la région de la selle turcique à laide d'un localisateur introduit dans la
bouche.
Par deux fois. à huil mois d'intervalle, le Dr Gramegna réussit à faire disparaitre les accès
de céphalée el à diminuer les troubles visuels, en un mol à faire rétrograder les phénomènes
de compression dus à la tumeur hypophysaire, mais l'amélioration ne ful que parüelle et
lemporaire et la maladie n'en aboutit pas moins à une terminaison fatale.
l. — LES RÉSULTATS THÉRAPEUTIQUES
À ce premier fail je puis joindre actuellement quatre observations personnelles dont deux
seulement ont été publiées tandis que les deux aulres sont encore inédites; elles démontrent
toules avec cerlilude l'action favorable des rayons de Röntgen sur les tumeurs de Phypophyse.
Première observation personnelle. — Au moment où parut l'observation du Dt Gramegna,
je trailais depuis un mois et demi, à l'aide des rayons de Röntgen mais au moyen d'une
technique nouvelle, une jeune fille de 16 ans el demi, Mile B..., que mon collègue le Dr Renon
avail présentée le 4 décembre 1908 à la Société médicale des hôpilaux de Paris comme offrant
au complet lous les symptômes de V/ypophysoméyalie (1) et dont il avait bien voulu me confier
le traitement.
Deux mois après le début des irradiations, je présentai les résultats thérapeutiques obtenus
à la Société médicale des hôpitaux de Paris, en la séance du 12 février 1909, dans un assez long
mémoire intitulé : Le traitement medical des tumeurs hypoplysaires, du gigantisme et de l'acro-
mégyalie par la radiothérapie (p. 27% des Bulletins el Mémoires de la Sociélé médicale des hôpi-
laux de Paris).
4
(9 Louis RENON, Arthur Derre et R. Moxien-Vixanp. Syndrome polyglandulaire par hyperactivité hypo-
physaire (gigantisme avec tumeur de l'hypophyse) et par insuflisance thyro-ovarienne. Société médicale des
hoipitaur, séance du 4 décembre 1908,
Les rayons de Röntgen dans le traitement des tumeurs. 139
Le traitement ful continué six mois, puis interrompu pendant six autres mois. Après celle
longue suspension de traitement je revis la malade et publiai la note suivante dans la thèse
inaugurale de mon
assistant, le D" Jau-
geas (!) :
« La jeune fille
dont le traitement me
ful confié par le Dr Re-
non offrait au complel
les symptômes de l'hy-
pophysomégalie puis-
que, avec un nolable
ayrandissemement de
la selle turcique revélé
pur la radiographie
(diamètre antéro-poslé-
rieur au minimum trois
fois plus grand que
celui d'une selle turci-
que normale), elle était
alleinte à la fois :
1° De violents accès
de céphalée avec ver-
liges el vomissements;
2 De graves trou-
bles visuels ;
5° De gigantisme;
4 Dinfantilisme
génital avec surcharge
adipeuse.
Tandis qu'avant le
traitement les acci-
dents suivaient une
marche rapidement
progressive, ils com-
mencérenl à s'amélio-
rer quinze Jours envi-
ron avant la première
séance d irradiation.
Un an plus tard
les résultats thérapeu-
tiques obtenus peuvent
élre résumés comme
il suil :
1° Disparition com-
plète de la céphalée, des
vertiges, des nausées el
des vomissements;
2° Très légère amé-
Fig. 3. — Observation I. — Après deux mois de traitement (5 février 1909).
lioration de la vision de l'œil droit qui, avant le traitement, était complètement abolie, avec
atrophie pupillaire. La malade est devenue capable de reconnaître et de compler les doigts
placés à 50 centimètres de distance;
5 Très grande amélioration de la vision de l'œil gauche, caractérisée par le retour de la
(1) Jauceas. Les rayons de Röntgen dans le diagnostic et le traitement des tumeurs hypophysaires, du
gigantisme el de Vacromégalie. Thèse de doctorat, Paris, 1909. Steinheil, éditeur.
140 Beclere. — Les rayons de Rontgen dans le traitement
lecture el de l'écriture, abolies avant le traitement, ainsi que par wn accroissement excentrique du
champ visuel qui est devenu au minimum {rois fois el demi plus étendu qu'avant le traitement;
A Arrét de la croissance du squelette aussi bien en épaisseur qu'en longueur;
© Instauration des fonctions génitales, établissement des règles, développement des seins et
des poils du pubis;
6° Diminution du pouls du corps, de la surcharge adipeuse et de la boulimie.
Je n'ai pu, depuis 1909, revoir la malade, qui n'habite pas Paris, mais j'ai de ses nouvelles
par l'intermédiaire de son médecin habituel et je puis affirmer qu'actuellement, en 1915, elle
est en bonne santé el conserve le bénéfice acquis par son trailement.
La figure 1 représente les limites du champ visuel de l'œil gauche avant le traitement.
La figure 2 montre le bénéfice acquis après un mois de traitement : le champ visuel a
doublé d'étendue.
La figure 3 montre le bénéfice acquis après deux mois de trailement : le champ visuel a
plus que triplé d'étendue.
Observation Il, — C'est celle d'un jeune homme de 25 ans dont le traitement m'a élé confié
par le Dr de Lapersonne, professeur de clinique ophtalmologique à la Facullé de médecine de
Paris. Tous les détails concernant l'état de ce jeune homme avant les irradiations de Réntgen
ont été exposés par le professeur de Lapersonne et le D" Cantonnet dans un important mémoire
intitulé : Troubles visuels produits par les tumeurs de Uhypophyse sans acroméyalie (Archivos
d'ophtalmoloyie, février 1910).
Pendant huit mois, le malade a élé soumis à la radiothérapie, dans mon service de l'hôpital
Saint-Antoine, par mon assistant le D" Jaugeas, puis, très amélioré par ce traitement, il a été
présenté à la Société d'ophtalmologie,
le 6 décembre 1910, par le Dr Can-
tonnet.
Au moment où le malade m'esl
confié, il est atleint depuis deux ans
de troubles progressifs de la vision el
la radiographie du cráne, comme en
lémoigne la figure 4, révèle un agran-
dissement très marqué de la selle tur-
cique.
Voici, d'après le Dr Cantonnet,
l'élal des yeux et de la vision, avant el
après le traitement.
Avant le traitement. — A Vophtal-
moscope, la papille de l'œil droit
apparait légérement pâle dans toute
son élendue, celle de l'œil gauche uni-
formément blanche, avec l'aspect de
Eig b= Qescroahas 1h — Radiographic dm crane: la dégénérescence descendante des
nerfs opliques sans névrile.
L’ceil droit jouit d'une acuité visuelle centrale égale à la normale, mais ie champ visuel est
profondément altéré. Toute la partie latérale (moitié droite de l'espace) fait défaut. La moitié
nasale conservée est très rétrécie el ses limites sont irrégulières.
L'œil gauche ne voil rien, cependant il a conservé le pouvoir de localiser à leur place
exacte les sources lumineuses situées dans la moitié gauche de l'espace, il a donc conservé la
vision quantitative dans sa partie temporale.
En résumé, hémianopsie homonyme latérale droite.
Apres le traitement. — Le fond de Peeil apparaît à lophlalmoscope avec le même aspect
qu'avant le traitement, comme c'est la règle pour les atrophies optiques par dégénérescence,
même dans les cas de notable amélioration fonctionnelle.
L'hémianopsie homonyme latérale droile persiste, mais la vision est nettement améliorée.
Pour l'œil droit, dans une petite zone de la moitié droite du champ visuel, elle est récupérée
intégralement, tandis que la moitié gauche s'est agrandie à la périphérie au point de reprendre
des tumeurs hypophysaires, du gigantisme et de l'acromegalie. 141
son élendue normale. Dans les porlions conservées ou récupérées du champ visuel de l'œil
droit, l'acuité est nor-
male.
Le champ visuel de
l'œil gauche demeure
aboli dans sa moitié
droile, mais la percep-
tion de la lumière per-
siste dans toute léten-
due de la moilié gauche
dont un pelit secteur,
placé à la parlie supéro-
externe, a récupéré la
perceplion des couleurs
el celle des formes
avec une acuilé visuelle
égale à 1/60* de l'acuité
normale.
| La figure 5 montre
le champ visuel avant
le traitement.
La figure 6 montre
les résullals acquis par
le Lrailement.
Observation Ill, —
Celle observation iné-
dite est celle dun ma-
lade dont le D" Darier,
ophtalmologiste répu-
té, m'a confié le traile-
Naa:
O. CG. V = simple
perceplion de la lumière,
Fig. 5, — Observation I, — Avant le traitement (11 décembre 1909),
O. G. V = 1/60°
Fig. 6. — Observation I — Après le traitement (5 décembre 1910).
Aux zones noires correspond la cécité complete. aux zones crises la simple perception lumi-
ment el qui a élé neuse, aux zones blanehes la conservation où la récupération du champ visuel avec le sens de la
lumière, des formes et des couleurs.
soumis à la radiothé-
rapie, dans mon service de l'hôpilal Saint-Antoine, par mon assistant le D' Jaugeas.
M. W., âgé de 46 ans, lourneur sur mélaux, a loujours eu une excellente santé. En
Fig. 7. — Observation Wl. — Radiographie du crâne.
juillet 1911, il Sapercoil qu'il a peine à lire
son journal el, au mois d'octobre suivant, il
lui est devenu tout à fail impossible de
distinguer les caractères qui en composent
le texte, seules les grandes lettres du litre
sont demeurées perceptibles.
Le Dr Darier, consullé par le malade,
conslale une notable diminution de l'acuité
visuelle. Elle est réduite pour Veeil gauche
à 1/10* el pour l'œil droit aux 25 de sa
valeur normale, cependant les papilles ne
présentent aucun signe d'atrophie. La men-
suration du champ visuel révèle une hémi-
anopsie bilemporale caractéristique qui
oriente Je diagnostic dans le sens d'une
compression du chiasma par une lumeur
hypophysaire.
Ce diagnostic est confirmé par la radiographie du crane qui révèle un notable agrandisse-
ment el une déformation caractéristique de la selle turcique, comme le montre la figure 7.
Le traitement radiothérapique, commencé le 25 octobre 1911, est continué chaque semaine
142 Beclére. — Les rayons de Rontgen dans le traitement
pendant six mois, puis les irradiations sont espacées, les dernières ont été données seulement
une fois par mois.
Deux mois après le début du traitement, le champ visuel s'est élargi et l'acuité visuelle de
l'œil gauche est remontée au 1/5 de sa valeur normale, tandis qu'avant le traitement elle était
abaissée au 1/10°.
En septembre 1912, c’est-à-dire après un an de traitement environ, le champ visuel est
encore plus notablement
RN ge élargi.
RTS ne 2 A Pamélioralion in-
TEDE,
contestable des troubles
oculaires se Joint une
atténuation de limpuis-
sance génitale accusée
par le malade avant le
traitement.
La figure 8 montre
le champ visuel des deux
yeux avant le traitement.
La figure 9 montre
to les résultats thérapeuli-
ques obtenus.
aN Q We if aN iD
ray Nes =
RE ER ae od
Sane Y | /
i i f i ee of #
Observation IV. —
Le malade qui fait l'objet
de cette dernière obser-
vation inédite est encore
en traitement. Il m'a été
confié par le Dr Valude,
l'ophtalmologiste de
Phospice des Quinze-
Vingls et il est soumis
aux irradiations de Rónt-
gen, dans mon service de
l'hôpital Saint-Antoine,
v= Y par mon assistant le
Fig. 9. — Observation I. — Après le traitement (22 février 1913). D" Jaugeas.
M. L. âgé de 59 ans,
boulanger, est pris, sans cause appréciable, en octobre 1911, de céphalée ayant pour siège pré-
dominant la région frontale et les régions temporales. La douleur est sourde, continue, sans
exacerbation et assez inlense pour meltre obstacle au sommeil. Pas de vomissements ni de
vertiges.
En mème temps qu'il souffre, le malade s'aperçoit d'un affaiblissement de la vue pour lequel
il consulte successivement plusieurs oculistes. Sans diagnoslic ferme, des traitements divers
sont inslilués ; la céphalée s'allénue et les troubles visuels demeurent slationnaires.
En août 1912, la céphalée reparail el la vue s'affaiblit davantage. Le malade consulte un
nouvel oculiste dont l'examen, sans s'élendre à la selle Lurcique, est cependant assez complel
puisqu'il constate que l'urine ne contient ni albumine, ni sucre, que la réaction de Wassermann
est négalive el que le liquide céphalo-rachidien est normal. Le malade n'en reçoit pas moins
dix injections intraveineuses de cyanure de mercure qui provoquent une stomalile sans amé-
liorer la vue.
Le malade se présente enfin ‘à l'hospice des Quinze-Vingts au D" Valude qui fait les consta-
tations suivantes :
OEil droit, d'aspect extérieur normal. Légère mydriase. Perte des réflexes pupillaires à la
lumière, à l'accommodalion el à la convergence. Hypermétropie. Aucune diminution de la
transparence des milieux oculaires. Aucune alléralion appréciable de la rétine, ni de la papille.
Digitized by
des tumeurs hypophysatres, du gigantisme et de l'acromégalie. 143
OEil gauche en strabisme convergent, hypermétrope el astigmate, sans altération rétinienne
ni papillaire.
L’acuilé visuelle est extrêmement diminuée, 5/100* à gauche et 2/100° à droite.
Le champ visuel très notablement rétréci est typique; il s'agit d’une double hémianopsie
temporale.
Le diagnostic du D" Valude, compression du chiasma par une tumeur de l'hypophyse, est
confirmé par la radiographie du crâne qui révèle, comme le montre la figure 10 un notable
élargissement de la selle turcique déformée.
Le malade n'a encore recu actuellement
que neuf irradiations, mais déjà un nouvel exa-
men, praliqué le 15 février, a montré, avec
un léger élargissement du champ visuel, une
amélioration de Pacuilé visuelle de l'œil gau-
che, elle est remontée de 1/20 à 1/15° de sa
valeur normale.
La céphalée auparavant si violente a com-
plélement disparu et l'amélioration de l'acuité
visuelle est rendue manifeste surlout par ce
fail que le malade est redevenu capable de
sortir et de se diriger seul dans les rues de
Paris, de lire les plaques indicatrices et même
de se servir du chemin de fer métropolitain
tandis qu'avant le début du traitement un
guide lui étail indispensable.
Les quatre observations que je viens de
vous soumeltre démontrent, je crois, à n'en pas douter, l'action favorable des irradiations de
Röntgen sur les tumeurs de Phypophyse. A ma connaissance, d'autres observalions du même
genre n'ont pas encore élé publiées.
Fig. 10. — Observation IV. — Radiographie du crane.
11. — LA TECHNIQUE
I] m'est permis de supposer que les heureux résullats thérapeutiques que j'ai obtenus
tiennent, au moins pour une bonne part, à la technique spéciale que j'ai adoptée et que je
préconise.
Le siège profond de l'hypophyse nécessite, cela va de soi, l'emploi des procédés destinés à
réduire au minimum l'écart inévitable entre les doses absorbées à la superficie et dans la
profondeur des tissus traversés, c'est-à-dire le choix d'une ampoule très résistante, son éloigne-
ment de la surface traitée el Pinterposition d'un filtre d'aluminium de plus ou moins grande
épaisseur. Mais par quelle voie convient-il d'atteindre l'hypophyse ?
La bouche a élé, si je ne me trompe, la voie généralement adoptée jusqu'à présent. L'irradia-
tion exclusivement par la bouche a suffi pour donner au D" Gramegna le succès relatif que
jai rappelé.
Celle voie buccale présente l'incontestable avantage que les obstacles solides interposés sur
le trajet du rayonnement de Röntgen n'ont qu'une épaisseur relativement faible, ce sont
seulement la voùte palatine, la muqueuse du rhino-pharynx el le corps du sphénoïde ou plus
exactement les deux parois osseuses assez minces qui forment le plancher et le plafond des sinus
sphénoïdaux.
L’hypophyse est certainement moins éloignée de la muqueuse palatine que du légument
cutané. En revanche, les dimensions du cylindre de verre introduit dans la bouche sont forcément
réduites par la limite de Pécartement des dents el par l'obligation de diriger ce cylindre
obliquement en haut de manière à ce que son axe rencontre le palais à l'union de la voûte
osseuse avec le voile. Son diamètre intérieur ne peul guère dépasser 3 centimètres; il est d'une
orientation délicate, d'un maintien incommode.
Malgré tous ces inconvénients, je suis bien loin de rejeter la voie buccale comme porte
d'entrée des rayons dirigés sur l'hypophyse, mais je crois qu'il ya grand avantage à lui adjoindre
144 Beclere. — Les rayons de Rontgen dans le traitement
la voie cutanée par la région fronto-temporale. C'est le moyen, sans dépasser la dose superfi-
cielle maxima compatible avec l'intégrité de la peau, de doubler, de quadrupler, de décupler
mème, par la multiplicité des portes d'entrée, la dose profonde donnée à l'hypophyse. Dans les
quatre observations personnelles que je vous ai présentées, la voie d'accès des rayons X a été
exclusivement cette région fronto-temporale.
Une coupe horizontale du crâne au-dessus des arcades orbitaires, à la hauteur des
apophyses clinoïdes, montre que le contour extérieur de la région frontale et des deux régions
temporales figure approximativement une demi-circonférence dont le centre se confond avec
celui de la selle turcique. Sur une coupe verticale et antéro-postérieure du crâne, le contour
extérieur de la région frontale figure aussi, mats avec moins d'exactitude, le quart d'une circon-
férence dont le centre se confond encore avec celui de la selle turcique. Ainsi, toute la surface
extérieure du cráne formée par le frontal, le tiers antéricur des pariétaux, la portion écailleuse
des ltemporaux et une pelite partie des grandes ailes du sphénoide, représente à peu près un
quart de sphère ayant pour centre l'hypo-
physe, comme le montre la figure 11.
En tenant compte de cette forme
du cráne, on subdivise la surface cor-
respondante du tégument cutané, celle
de la région fronto-temporale, en un
certain nombre de circonscriptions donl
chacune, tour à tour, sert de porte d'en-
trée au rayonnement convenablement
dirigé. Sans dépasser pour chaque cir-
Fig. 14. — Coupe verticale antéro-poslcrieure et coupe horizontale conscription la dose MASIMA compatible
du crâne passant par la selle turcique. avec l'intégrité de la peau, on peut, de
cette manière, multiplier la dose donnée
à l'hypophyse par le nombre des surfaces successivement irradiées en une seule séance. Par
exemple, si la région fronto-temporale est divisée seulement en quatre circonscriplions, il
devient facile, à l'aide de rayons pénétrants et filtrés, de donner à lhypophyse au moins la
moilié de la dose que recoit la peau, sinon mème une dose équivalente.
Ces diverses voies d'accès n'ont d'ailleurs pas absolument la même valeur. La plus courte et
la meilleure, en raison de la minceur de la paroi osseuse à laquelle elle correspond, est certaine-
ment celle de la fosse temporale.
J'ajoute que l'emploi de cette technique est grandement facilité grâce à l'outillage cons-
truit, sur mes indications, par M. Drault. Une série de cylindres localisaleurs en verre à base de
plomb s'adapte à la cupule protectrice qui enferme l'ampoule de telle sorte que l'axe de chaque
cylindre passe exactement par le foyer d'émission des rayons de Róntgen. Dans ces conditions,
il suffit que le cylindre localisateur ait un diamètre intérieur de 5 centimètres au minimum el
que le bord cireulaire de son ouverture libre soit appuyé, en quelque place que ce soil, sur la
région fronlo-lemporale pour que les radiations auxquelles il donne passage atteignent
immanquablement l'hypophyse.
La technique spéciale que je viens de décrire compense le désavantage qui résulte pour
l'hypophyse de son siège profond et la place, au point de vue de l'absorption des doses théra-
peuliques, dans des conditions au moins aussi favorables que celles où se trouvent les ovaires
chez les femmes dont les ménorragies de la ménopause, avec ou sans fibromes, sont aujour.
d'hui si remarquablement modifiées par les irradiations de Röntgen.
Chez les quatre malades que j'ai traités, les séances d'irradiation étaient d'abord hebdoma-
daires, puts, plus tard, étaient espacées à de plus longs intervalles.
Le nombre des portes d'entrée du rayonnement élait habituellement de quatre, les deux
régions lemporales et les deux moiliés de la région frontale.
Le filtre d'aluminium interposé avait seulement un millimètre d'épaisseur et la dose
absorbée, à chaque séance, par la peau de chacune des surfaces irradiées, ne dépassail pas
trois unités H.
Il est clair que, tout en gardant le principe essentiel de cette technique, on peut la modifier
el la perfectionner, d'abord en augmentant jusqu'à plusieurs millimètres l'épaisseur du filtre
des tumeurs hypophysatres, du gigantisme et de l'acromegalie. 145
d'aluminium, puis en multipliant les portes d'entrée du rayonnement, par exemple en divisant
en six, huil ou dix circonscriptions tour à tour irradiées la surface cutanée de la région fronto-
lemporale. Ce sera le moyen d'obtenir plus rapidement de plus beaux résultats thérapeutiques.
Quant à la crainte de léser le Lissu cérébral sain et de troubler son fonctionnement, c'est -
une crainte dont l'expérience montre qu'il n'y a pas à tenir comple.
L’encéphale se comporle en pareil cas comme la moelle épinière. La rénovalion des
fonctions médullaires chez les syringomyéliques trailés par la radiothérapie est le meilleur
argument qui démontre pour les cellules et les fibres nerveuses saines Pinnocuité de la dose
destructive des cellules néoplasiques.
111, — LES INDICATIONS ET LES CONTRE-INDICATIONS DU TRAITEMENT
Les tumeurs de l'hypophyse se divisent, au point de vue symptomatique, en deux grandes
catégories suivant qu'elles se manifestent exclusivement par des signes locaux d'ordre méca-
nique qui témoignent de la compression des organes voisins ou suivant qu'à ces signes locaux
se joignent des lésions éloignées d'ordre trophique et plus spécialement une hyperostéogeuèse,
manifestation du fonctionnement exagéré de la glande hypophysaire.
Dans le premier cas, où les troubles visuels dus à la compression du chiasma sont un des
symptômes prédominants et réalisent la forme ophtalmiyue des tumeurs de l'hypophyse, si on
met à part les tumeurs d'origine syphilitique justiciables de la médication spécifique, le traite-
ment par les irradiations de Rünigen est indiqué à toutes les étapes de la maladie. ll a d'ailleurs
d'autant plus de chances de succès qu'il est institué plus tòt, à la période de compression
simple, avant la destruction irrémédiable des fibres nerveuses du chiasma et la dégénérescence
descendante des nerfs opliques.
Dans le second cas, c'est-à-dire dans les formes gigantique el acromégalique des tumeurs
de Uhypophyse, si les irradiations de Röntgen sont capables d'arrêter dans son évolution la
croissance anormale du squelette en longueur ou en épaisseur, elles ne peuvent pas, bien
entendu, faire rétrocéder les lésions acquises.
Leur emploi est indiqué seulement au début et pendant toute la période d'augment de la
maladie, c'est-à-dire à la période des lésions hyperplasiques el de l'hyperfonctionnement de la
glande hypophysaire.
Leur emploi est au contraire contre-indiqué à une période plus avancée de l'évolution
morbide, à la période de déclin et de déchéance, quand les lésions hyperplasiques des cellules
hypophysaires font place à des lésions régressives et destructives, quand à lhyperfonclion-
nement de la glande succède une insuffisance fonctionnelle qui finit par devenir incompatible
avec la vie.
Au cours du gigantisme el de l'acromégalie, Parrot de l'hyperostéogenèse, la diminution
de la force musculaire, la somnolence, la Lorpeur des fonctions cérébrales, la chute des poils,
la sécheresse de la peau, la diminution du poids du corps et le fléchissement de l'état général,
tels sont les signes principaux qui manifestent cliniquement le passage de la période d'augment
à la période de déclin, qui contre-indiquent l'emploi thérapeutique des irradiations de Röntgen
et qui indiquent plutôt celui de l'opothérapie hypophysaire.
D'une manière générale et quelle que soit la forme clinique des tumeurs hypophysaires,
qu'elles se révèlent par des troubles oculaires, par du gigantisme, par de l'acromégalie ou par
de linfantilisme génital avec surcharge adipeuse, leur trailement par les irradiations de
Röntgen aura d'autant plus de chances de succès qu'il sera institué de meilleure heure, d'où
l'importance extrème d’un diagnostic précoce aujourd'hui facilité par la radiographie du crâne.
Pour conclure, vous me permettrez de répéler devant vous la proposition par laquelle, il y a
quatre ans, je terminais ma communication à la Sociélé médicale des hôpitaux de Paris :
Les rayons de Rüntyen sont à la fois l'instrument du diagnostic précoce el du traitement
médical des tumeurs de Chypophyse.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 10
TRAITEMENTS ÉLECTRIQUES DES ANKYLOSES "
Par MARQUÉS (de Toulouse)
= Avant tout traitement électrique des ankyloses on devrait avoir recours à la radiographie pour
reconnaitre la nature des lésions.
Radiodiagnostic. — L’exploralion radiographique nous renseigne sur les configurations des
surfaces articulaires. Les tissus mous (tels que les cartilages de revêtement, les ligaments, les
capsules articulaires) échappent à l'examen radiographique. L'aspect et les dimensions de l’espace
clair laissé par les tissus mous peuvent donner d'utiles renseignements. En règle générale, lorsque
la hauteur de cet espace clair est très diminuée, on peut conclure à la destruction des cartilages
arliculaires (?) et songer à Pexislence d’adhérences fibreuses.
Ces adhérences fibreuses deviennent opaques aux rayons X si elles sont infiltrées de sels
calcaires. Lorsque nous ne voyons plus d’espace intra-articulaire, nous pouvons admettre l'existence
d'une ankylose totale (3). Arrivé à ce stade évolutif l’ankylose ne peut être trailée par l'électro-
thérapie; elle ne relève que des méthodes sanglantes : ostéoclasie, ostéotomie ou résection.
Nous n’aurons donc en vue que le traitement des ankyloses incomplètes et des raideurs arti-
culaires.
Electrothérapie. — On traite en général ces cas par le massage ou la mécanothérapie; mais
on a tout avantage á faire précéder ces méthodes d'un traitement électrique. Le courant continu
peut donner d'excellents résultats dans certains cas d'ankyloses incomplètes.
Il est bon de faire des séances de galvanisation pendant un minimum de vingt à trente minutes.
L'action sclérolysante du pôle négatif (comme l’a indiqué le professeur Leduc) donne les meilleurs
résultats. On doit faire tolérer la plus haute intensité possible, compatible avec l'intégrité de la peau.
Suivant les articulations on atteindra une intensité de 50 à 100 milliampéres; on se servira
d'électrodes bien capitonnées et on les imprégnera soigneusement d'une solution de chlorure de
sodium. La compresse cathodique entourera l'articulation malade et l'on usera d’une large élec-
trode posilive indifférente placée sur une autre partie du corps.
Nous avons aussi, dans certains cas, imprégné nos électrodes avec une solution à 20 pour 1000
de chlorhydrate d'ammoniaque, et placé ces électrodes de chaque côté de l'articulation, suivant la
méthode du docteur Water Guyer (de New-York). Nous devons avouer que ce procédé ne nous a
pas paru supérieur à la méthode du professeur Leduc.
Le courant continu (à lui seul) calme les phénomènes douloureux, s'ils persistent encore, fait
disparaitre l'épaississement des tissus, l'empátement péri-articulaire et suffit dans de nombreux cas
à assouplir Parliculation enraidie. `
L'action analgésique de la galvanisation facilite singulièrement la mobilisation. Aussi, dès que,
sous l'influence de l'électrothérapie, ankylose devient plus lâche et l'articulation moins douloureuse,
on peut utiliser la mécanothérapie dont l’action sera ainsi aidée de beaucoup par la galvanisation
préalable.
De l'utilité du traitement précoce. — Le traitement électrique aura des résullats d'autant plus
heureux que son intervention aura été plus précoce.
On adresse, en effet, le plus souvent à Pélectrothérapeute des cas anciens où toute intervention
est inutile. Ces mêmes malades traités à une époque beaucoup plus rapprochée de la période
inflammatoire qui a déterminé leur ankylose, auraient certainement bénéficié de la thérapeutique
électrique.
En dehors des arthrites tuberculeuses, on devrait poser en principe qu'il faut galvaniser le
plus tôt possible toute articulation atteinte d'un processus inflammatoire capable de provoquer des
raideurs articulaires ou de l’ankylose.
(*) Rapport présenté au Ve Congrès de Physiothérapie des médecins de langue frangaise : Paris, Pâques
1914. a
(2) C'est surtout au genou qu'il est facile de faire cette observation,
(5) Au moins si la radiographie a été prise en bonne position, car il faut se méfier de certaines projec-
tions qui donnent des superpositions d'ombres.
Traitements electriques des ankyloses. 147
Nous devons, en somme, généraliser le principe établi par le docleur Delherm, dans le traite-
ment des arthrites blennorragiques à tendance ankylosante.
On sait que, dès 1902, notre confrère Delherm établissait comme règle « qu’il faut galvaniser
les arthrites revélant la forme Duplay-Brun avec tendance à l'lankylose dès le début, dès les pre-
miers jours, à la période aiguë inflammatoire et fébrile, avant le 8° ou le 10° jour, car alors l'inter.
vention est réellement utile ».
Le courant continu est en effet, avec l'immobilisation, le meilleur des antiphlogistiques ; c'est
aussi une des meilleures méthodes capables d'assouplir une articulation, en faisant résorber les
exsudats articulaires et les empâtements péri-articulaires. Aussi dès les premières applications les
malades disent qu'ils souffrent moins.
Ce traitement électrique a également la plus heureuse influence contre l’atrophie musculaire
des extenseurs et des muscles péri-articulaires.
De plus, dans les cas où nous avons pu instituer cette thérapeutique d'une façon précoce, nos
radiographies ne nous ont jamais permis de constater la raréfaction ou Vatrophie osseuse que l'on
observe si souvent dans les cas anciens.
Méme dans les cas les plus graves, on ne doit pas désespérer, si ce traitement n’est pas fait
d'une façon trop tardive.
Voici l'exemple d'un résultat obtenu dans un cas à lésions complexes.
Le 8 août 1912, M. E. J..., âgé de 55 ans, voulut maitriser et arréler un cheval (de haute taille).
Il saisit vigoureusement l’animal par la bride, mais le cheval se cabra soudain. M. E... ne voulut
pas lâcher prise et fut soulevé au-dessus du sol, malgré son poids (assez considérable d’ailleurs,
85 kilog., vu la petitesse de sa taille).
Le choc, au niveau de l'articulation scapulo-humérale droite, fut si violent et le traumatisme
si considérable que les délabrements musculaires et ligamenteux permirent la production d’une
luxation de l'épaule droite, avec arrachement des insertions osseuses de la capsule articulaire, et
paralysie radiculaire par élongation. A la suite de ce traumatisme l'épaule devint le siège d'une
énorme tuméfaction.
Pendant deux mois, le blessé fut traité par un rhabilleur pour fracture (de l’os du bras), fracture
qui n'avait jamais existé. Deux mois après l'accident, vu l'aggravation de son état, M. J...
demanda l'avis du professeur Rémond qui m'adressa le blessé pour vérifier par la radiographie son
diagnostic de « luxation non réduite de la tête humérale droite ».
La radiographie montra l’exactitude de ce diagnostic, et de plus fit bien voir qu'il n’y avait
aucune trace de fracture. Le professeur Mériel réduisit cette luxation ancienne, mais il n'obtint ce
résultat qu’en exerçant de puissantes tractions.
Après cette intervention, le bras restait nécessairement paralysé (comme il l'était déjà depuis
l'accident), il tombait inerte le long du corps. Le blessé ne pouvait relever ni les doigts, ni le
poignet; il ne pouvait fléchir Pavant-bras sur le bras, ni écarter le bras du corps.
Dans ces conditions le chirurgien fit pressentir que par suite de cette paralysie, de l’immobili-
sation qu'elle entratnail, et des circonstances de l'intervention, il surviendrait, sans nul doute, un
certain degré d'ankylose de l'épaule.
A cette époque il existait déjà de la raideur articulaire du poignet et des petites articulations
des doigts; l'épaule ne pouvait être mobilisée sans provoquer de très vives douleurs.
Vu l'âge et létat général du blessé (qui est diabétique), il était en effet à prévoir que cette
épaule immobilisée par la paralysie radiculaire devait s'ankyloser. Aussi après le traumatisme
opératoire, le professeur Mériel, dans le but d'éviter autant que possible les raideurs articulaires,
faisait-il faire du massage à son blessé.
Monsieur E. vint me revoir à celte époque (25 Octobre 1912). L'épaule droite était encore en ce
moment endolorie et tuméfiée (car les manœuvres de réduction ne dataient que de quelques jours).
Malgré le massage, ses doigts étaient toujours enraidis, sa main gonflée, l'épaule immobilisée,
le bras tombant le long du corps. Tous les mouvements provoqués, aussi bien ceux des doigts que
ceux du poignet et de l'épaule, étaient en ce moment-là très douloureux.
Il n'était guère possible de mobiliser le bras, car M. E... se défendait et tolérait assez mal les
manœuvres d'élévation du bras au-dessus de l'horizontale.
Le blessé venait pour que je traite sa paralysie, mais dans le but de chercher à atténuer une
ankylose, qui paraissait inévitable, je fis aussi avant chaque traitement (de galvanisation musculaire
rythmée au métronome) une séance de courant continu.
J'eus d'abord recours à l'action sédative du pôle posilif et à Peffluvation de haute fréquence
pour calmer l’arthralgie qui tourmentait le blessé.
Après les cinq premiers traitements les phénomènes douloureux étaient très atténués; aussi
j'employai la méthode du professeur Leduc dès les séances suivantes, du 6 novembre 1912 à la fin
148 Marques.
août 1915 (deux séances par semaine), et je pus faire dès ce moment de la mobilisation méthodique
par suite de la sédation de la douleur.
Le deltoïde droit ne reprit ses fonctions qu’en août 1915, et malgré cette longue période d'une
année entière d'inactivité, de tout mouvement volontaire, l'arliculation scapulo-humérale a récupéré
l'amplitude de tous ses mouvements. Il ne reste plus de raideur articulaire des doigts ni du poignet
et la paralysie radiculaire a pu être considérée comme entièrement guérie en Novembre 1915.
Voici donc un cas prouvant que la longue durée de immobilisation, ou de l’absence de mou-
vements volontaires, ne doit pas nous décourager. Nous pouvons espérer obtenir les meilleurs résul-
tats, à la condition d'instituer le traitement électrique le plus tôt possible.
C'est sur l'utilité de cette intervention précoce que nous devons, à mon avis, appeler l'attention
de nos confrères, les médecins traitants, en insistant tout d’abord sur l'action analgésique de l'élec-
tricité, qui facilite singulièrement la mobilisation, et aussi sur l'utilité d'électriser les muscles péri-
articulaires atrophiés, de façon à faciliter les mouvements et l'usage du membre malade.
Tout en réservant la première place au courant continu, dans le traitement des phénomènes
douloureux qui peuvent accompagner les ankyloses, nous devons aussi indiquer l'effet analgésique
de l’effluve de haute fréquence (préconisée par le docteur Oudin).
Les courants de haute fréquence sous forme d'effluvation ou dans leur forme plus récente de
diathermie peuvent rendre de grands services, pour combattre les phénomènes de vaso-constriction
et de refroidissement observés si souvent dans les membres enraidis ou ankylosés.
L'effluvalion de haule fréquence provoque une vaso-dilatation et une hyperémie des plus salu-
taires pour activer la bonne nutrilion des tissus.
Dans le même but, on pourrait employer les bains de lumière Jocaux, et encore mieux la ther-
mo-pénétration pour faire résorber les exsudats et pour combattre le syndrome refroidissement.
Les propriétés analgésiques anliphlogistiques et résolutives de la diathermie méritent d’être
ulilisées.
On peut combattre par ces moyens, les divers troubles trophiques et pout-être même l'atrophie
osseuse que l’on constate si souvent dans les ankyloses; de plus, on voit les empatements péri-arti-
culaires, les épanchements des gaines et des synoviales subir une diminution appréciable, après
quelques séances.
L'ankylose fibreuse qui survient à la suite de la péri-arthrite scapulo-humérale, les névralgies et
les troubles trophiques concomitants, peuvent être avantageusement traités par l’effluvation de
haute fréquence, la révulsion franklinienne, les bains de lumière locaux, et la diathermie. Ces
traitements électriques permeltent au blessé de faire hátivement et sans douleur, des mouvements
volontaires ou de la mécanothérapie.
En résumé. — Dans les ankyloses incomplètes et les raideurs articulaires, la méthode du pro-
fesseur Leduc donne les meilleurs résultats, et suffit à elle seule, dans de nombreux cas, pour
assouplir une articulation enraidie.
L’effluvation de haute fréquence, les bains de lumière et la diathermie peuvent faire résorber
les exsudats et provoquent une hyperémie qui lutte contre la diminution de vitalité des membres
ankylosés. L'action analgésique puissante de ces divers procédés électriques permet de mobiliser
plus facilement les articulations ankylosées ; dès que l'ankylose devient plus lâche et moins doulou-
reuse, on peut utiliser la mécanothérapic ou la mobilisation méthodique (dont l'action est ainsi de
beaucoup aidée par l'électrisation préalable).
Nous devons employer le traitement électrique le Sluis tôt possible et insister auprès de nos
confrères sur l'utilité du traitement précoce. Sauf dans le cas d'arthrites tuberculeuses, on devrait
galvaniser le plus tôt possible toute articulation atteinte d'un processus inflammatoire capable de
provoquer des raideurs articulaires ou de Fankylose; on donnera la préférence à la méthode du
professeur Leduc dès que P'ankylose esl confirmée.
LA PHOTOTHÉRAPIE (MÉTHODE FINSEN) DANS LE TRAITEMENT
DU LUPUS VULGAIRE i”
Par P. FRANCOIS
Médecin de Fhópital dermatologique Nottebohm (Anvers).
Nous connaissons de longue date l'influence de la lumière sur la santé des plantes et des
animaux, son influence sur notre moral, son influence sur notre peau et entre autres la pigmentation
qu'elle y détermine, enfin Vinsolation avec ses différents degrés, depuis le simple érythème solaire
jusqu'à la complète sidération de toutes les fonclions, qu’une exposition au soleil peut produire.
Les recherches scientifiques faites dans le but de mieux connaître le pourquoi et le comment de
ces influences ont conduit les expérimentateurs à certaines conclusions parmi lesquelles nous
citerons nolamment la division du spectre en deux parties. Une partie, comprend les rayons
bleus, violets et ultra-violets, à réfrangibilité et à effets chimiques ou actiniques maximum et effet
calorique minimum; l'autre, comprend surlout les rayons rouges et infra-rouges à réfrangibilité
et à effets chimiques minimum et à effet calorique maximum.
L'influence biologique des rayons chimiques est considérable ; elle varie de l’utilité à la nocivité
suivant leur abondance, leur concentration, leur durée d'action et les réceptivités individuelles.
Ainsi on voit les rayons rouges ne pas influencer plus que l'obscurité les animaux sensibles à la
lumière (ver de terre, protée, caméléon, perce-oreille, cloporte, etc.) landis que les rayons violets
exercent sur eux la mème influence que la lumière blanche (Graber, Dubois, P. Bert, Hoppe-Seyler).
Sur les microbes, l’action nuisible ou mortelle de la lumière est due aux rayons chimiques
(Duclaux, Downes et Blunt, Roux, Arloing, Geisler, Büchner, d'Arsonval et Charrin, Finsen).
L'action excitante de la lumière sur le sang et les capillaires sanguins (Finsen) sur la contractilité
du protoplasme (Auerbach, Engelmann). sur les nerfs (Hammer, Schenk, Finsen) est due aux
rayons chimiques et est directement proportionnelle à la quantité de rayons absorbés. C'est le
sang qui absorbe le plus de rayons violets. L’insolation avec tous ses degrés, l'érythème électrique,
la pigmentation, tant dans le règne animal que dans le règne végétal (pigmentation rouge des
végétaux sensibles à une trop grande lumière), sont dus aux rayons chimiques et non aux rayons
caloriques (Charcot, Unna, Widmark, Defontaine et Maklakow, Hammer, Finsen). Tout dépend de
l'intensité et de la durée d'application de la lumière; l’action de celle-ci se fait plus facilement
sentir chez les albinos et les blonds à peau peu pigmentée et au commencement du printemps
lorsque l'épiderme ct la pigmentation se sont affaiblis pendant l'hiver. Enfin sur la peau malade,
les rayons chimiques de la lumière peuvent avoir une action défavorable par exemple dans le
xeroderma pigmentosum, la pellagre, le prurigo estival de Hutchinson, la variole, les maladies
exanthématiques telles que la rougeole, la scarlatine, etc.
C'est en se basant sur l'étude approfondie de ces propriétés physiologiques de la lumière que
Finsen a conseillé :
1° De l’exclure complètement dans le traitement de la variole, en plaçant le varioleux, des le
d“but de sa maladie, dans une véritable chambre noire photographique où les rayons rouges foncés
seuls ont accès. Dans ce cas les vésicules ne suppurent pas, elles se dessèchent vite sans lais-
ser de cicatrices ou des cicatrices très peu apparentes; il ne se produit presque pas de fièvre secon-
daire, pas de complications, et la maladie se termine presque toujours vite et facilement. Ces résultats
ont été confirmés par d'assez nombreux médecins, surtout au Danemark, en Suède, en Norvège, en
Angleterre;
2 D'employer les rayons chimiques concentrés dans le traitement de certaines dermatoses et
spécialement dans le lupus vulgaire.
Cet emploi est basé:
a) Sur l'action bactéricide de ces rayons.
b) Sur la production possible, suivant la dose et la durée d'application, d'une hyperémie et
mème d'une inflammation cutanée locale amenant à la longue, par sa répétition, un effet sclérogéne.
(1) Ce travail sera présenté comme rapport au Ve Congrès de Physiothérapie des médecins de langue
francaise (Pâques 1914), Paris.
150 P. Francois. — La Phototherapie (methode Finsen)
c) Sur la pénétration possible des radiations dans les tissus vivants, pénétration facilitée par
certains artifices, tels que la compression.
Pour faire utilement de la photothérapie chimique, il est de toute nécessité d'employer une
lumière assez riche en rayons actiniques et de la concentrer le plus possible, ensuite d'exclure
autant que faire se peut les rayons calorifiques qui, surtout concentrés, provoquent une brûlure des
tissus et dont l'exclusion ne nuit pas à l’action bactéricide de la lumière.
Comme source lumi-
neuse on peut se servir du
soleil, qui n'est pas la meil-
leure, parce qu'elle détermi-
ne trés vite de la pigmenta-
tion, — réaction de défense
—, ou de l'arc vollaique.
Les lampes á incandescence
sont insuffisantes.
Le premier appareil
construit par Finsen le fut
en vue d'utiliser la lumière
solaire. Il consistait en un
anneau métallique de 5 cen-
timètres de hauteur encer-
clant deux lentilles, une
plane et une plan-convexe
de 20 centimètres de dia-
métre. Le tout était monté
sur un support métallique
arliculé. L'espace compris
entre les deux lentilles était
rempli avec une solution de
bleu de méthylène ou de
sulfate de cuivre ammonia-
cal, dans le but d'absorber
une quantité aussi considé-
rable que possible de rayons
calorifiques tout en renfor-
cant l'action de la partie
chimique du spectre. Mal-
heureusement la période
d'utilisation solaire dans
les pays du Nord est très
réduite; d'autre part, les
lupus vulgaires y sont plus
fréquents que dans les pays
méridionaux. Aussi Finsen
s'appliqua-t-il rapidement à
construire des appareils
— Lupus tumidus non exedens datant de 4 ans. — 16 séances. utilisant Parc voltaique de
4. — Lupus ulcéré de la narine et de la sous-cloison (2 ans et demi). — 25 séances. 50 à 50 ampères.
Le foyer de la lampe à
arc ne donnant pas des rayons parallèles comm: le soleil, l'appareil construit par Finsen fut
formé de deux cylindres semboitant l'un dans l’autre et encerclant chacun deux lentilles plan-
convexes : les deux premières pour rendre les rayons parallèles, les deux dernières pour rendre les
rayons parallèles convergents. Pour refroidir les rayons, l’espace compris entre les deux lentilles
inférieures était rempli d'eau distillée et au-devant de l'appareil se plaçait un filtre de lumière
composé de deux verres plans, délimilant un espace dans lequel on mettait une solution de bleu de
méthylène ou de sulfate de cuivre ammoniacal. Le degré de température supporté par chaque
malade étant très variable, on employait des filtres de forces différentes.
Au fur el à mesure que ses études avancaient, Finsen perfectionnait ses appareils et démontrait :
a) Que la meilleure lampe à arc pour son appareil fonctionnait avec 50 ampéres, 50 volts cou-
rant continu et devait être munie d’un relais de réglage automatique.
9,
4
dans le traitement du lupus vulgaire. 151
b) Que les charbons devaient être aussi minces que possible, ce qui donnait une augmentation
de la quantité de rayons chimiques.
c) Qu'il fallait surtout chercher à condenser le rayonnement du pôle positif.
d) Que les lentilles des appareils condensateurs et compresseurs devaient ètre en cristal de
roche, parce que le verre ordinaire absorbe 30-40 pour 100 du rayonnement ultra-violet, tandis
qu'avec le cristal de roche le déchet est presque inappréciable.
e) Que le sang absorbant très facilement les rayons chimiques, il y avait lieu pour pouvoir les
porter à une certaine pro
fondeur dans les tissus, de
comprimer ces derniers
afin de les rendre exsan-
gues.
La Finsenthérapie est
toute de détails et c'est
pour ne pas en avoir tenu
suffisamment compte que
ses résultats, en France,
ne sont pas aussi brillants
qu'ailleurs et que la mé-
thode ne s'y est pas affir-
mée avec autant d'autorité
que dans les autres pays.
Je m'excuse près du lec-
teur si entre quelque peu
dans ces détails.
LA LAMPE A ARC
Il y a une économie à
traiter quatre malades à la
fois, et dans un service
hospitalier il faut y recou-
rir. Dans ce cas on doit se
servir d'une lampe á arc
marchant sur 50 volts cou-
rant continu et dont les
tiges latérales sont suffi-
samment écartées pour
permettre le placement,
autour du foyer lumineux,
de quatre condensateurs,
cela sans danger de court-
circuit qui ferait fondre
les parties mélalliques de
ces derniers. Le réglage
de la lampe doit étre auto-
matique et doit se faire
: 1-2 — Lupus tumidus datant de 6 mois. — Cornet et cloison atteints. — 52 scances.
tellement régulièrement 3-4. — Lupus végótant datant de 5 ans. — Fosses nasales el cloison atteintes. —
que les deux charbons, 155 séances, après léger raclage.
qui doivent être bien pla-
cés l'un vis-à-vis de l'autre, se consument et se rapprochent avec la mème vitesse et se maintiennent
toujours au mème écartement de façon à avoir toujours la même longueur d'arc; en d'autres termes,
la tension de la lampe pendant le travail ne doit pas varier de plus de 2 volts. Le mécanicien de
l'Institut Finsen de Copenhague a ajouté aux bobines ordinaires de réglage de la lampe une bobine
supplémentaire destinée à établir la tension voulue dès la mise en circuit.
Pour ne pas devoir changer trop souvent les charbons, leur meilleure longueur est celle de
50 centimètres. Le crayon positif ou supérieur doit avoir un diamètre de 24 millimètres, le négatif
un diamètre de 17 millimètres. Ce sont les plus fins diamètres possibles, si on veut avoir une lampe
qui brûle tranquillement. 1l faut aussi que la masse de charbon soit très dure, très comprimée
pour avoir le maximum de rayons chimiques et le minimum de produits de combuslion qui
152 P. Francois. — La Phototherapie (methode Finsen)
altèrent la lampe. Quand on place les crayons il faut veiller avec soin à ce que leurs pointes se
fassent vis-à-vis, pour que le cratère soit bien régulier et également lumineux partout.
Dans l'appareil de Finsen-Reyn, avec lequel on ne peut traiter qu'un seul malade à la fois, la
lampe à arc, également à réglage automatique, marche sur 20 ampéres 50 volts, courant continu ;
les crayons sont placés obliquement l’un vis-à-vis de l’autre de telle sorte que le cratère soit bien
dirigé en avant. C'est là la grosse difficulté dans l'emploi de cette lampe. Les portecrayons sont
munis de vis de réglage et il faut pendant toute la durée de l'application surveiller le cratère
pour qu'il ne change pas
de place ou ne se projette
pas soit en haut, soit en
bas.
L'APPAREJL
DE CONCENTRATION
Cet appareil est con-
stitué par deux cylindres
de laiton, s’'emboîtant l'un
dans l’autre en compre-
nant chacun un système
de lentilles, le supérieur
desliné à rendre parallèles
les rayons venus diver-
gents du cratère voltaïque,
l'inférieur destiné à les
reconverger en un foyer
distant d'environ 10-15 cen-
timètres de la dernière
lentille.
Les lentilles sont en
cristal de roche de façon
à réduire au minimum
l'absorption des rayons
_ chimiques. Les rayons ca-
lorifiques sont retenus par
une première couche d’eau
distillée qui se trouve au-
devant du premier système
de lentilles, dans un espace
entouré d’un manchon
dans lequel circule un cou-
rant d'eau froide. Ce man-
chon est méme muni d'une
cheminée dans laquelle
monte spontanément l’eau
chauffée pour s’y refroidir.
Plus tard, les rayons calo-
rifiques traversent une se-
conde couche d’eau dis-
tillée comprise entre les lentilles du deuxième système; enfin au contact de la partie malade, ils
rencontrent une nouvelle et dernière couche d’eau froide circulant dans le compresseur. De cette
façon les rayons calorifiques sont pour ainsi dire complètement éliminés. Sauf pour l'eau cir-
culante, l’eau employée doit être très bien distillée pour éliminer, le plus possible, les sels et
éviter des dépôts sur la surface des lentilles. Il enlrainerait une perte considérable dans le rayon-
nement.
Entre les deux systèmes lenticulaires existe un espace vide au niveau duquel le laiton est
perforé de plusieurs trous d'aérage : ceci pour éviter tout phénomène de condensalion à la surface
des lentilles diminuant encore le rendement lumineux du condensateur.
Les lentilles doivent être tenues dans le plus grand état de propreté. Tous les jours, au moins
une fois, elles doivent être nettoyées. Les surfaces qui ne sont pas en contact avec l’eau de refroi-
— Lupus de lu main.
— Lupus disséminé à gros tubercules. datant de 11 ans. — 571 séances,
1-2.
3-4.
dans le traitement du lupus vulgaire. 153
dissement doivent étre frottées avec des linges de toile pour qu’il ne reste pas de pluchons a leur
surface; celles qui sont en contact avec l'eau doivent être frottées sous un courant d’eau, avec
un bouchon de liége, et, si aprés cela elles ne sont pas trés claires, on doit se servir pour les net-
toyer de diamantine mais non d’acides qui pourraient attaquer les substances qui servent a les
sertir dans les rainures des tubes de laiton.
On ne saurait attacher trop de soins à l’entretien des lentilles ; c'est de cet entretien, en effet,
et de la façon dont la compression de la parlie malade est effectuée pendant l'application que
dépend le succès du trai- |
tement. Les appareils de
concentration sont géné-
ralement groupés au nom-
bre de quatre, autour d'une
lampe á arc fixée en leur
centre. Ils sont supportés
par un statif auquel ils
sont accrochés au moyen
de vis qui permettent de
bien les centrer sur la
lampe.
Pour constater si ce
centrage est bien exact,
on recouvre la dernière
lentille d'une feuille de
papier bleu et par un
mouvement de va-et-vient
exercé au moyen des vis,
on déplace le condensa-
teur jusqu’à ce que le foyer
lumineux qui se montre
sur le papier, soit très
rond et entouré d'un léger
liséré jaune. Il est évident
que si le centrage n'est
pas exact, beaucoup de
rayons se perdent.
La canalisation d’eau
froide circulante est aussi
supportée par le statif.
Avant la mise en marche
de la lampe il faut tou-
jours bien la vérifier et
la faire fonctionner, car un
arrêt dans cette circula-
tion provoquerait une brû-
lure du malade et ferait
éclater les lentilles qui
sont très coûteuses.
Le condensateur de
Finsen-Reyn est analogue
au condensateur du grand
appareil. Il est plus ramassé et la deuxième lentille du premier système est une lenlille de Fresnel :
elle permet une meilleure utilisation du foyer lumineux.
2. — Lupus serpigineux ulcéreux croûleux, datant de 15 ans. — 431 séances.
3. — Lupus plan, dalant de 15 ans. — 800 séances.
1-
3-
LES COMPRESSEURS
Les compresseurs sont formés essentiellement d’un anneau métallique muni d'un manche et
sertissant deux lentilles en cristal de roche.
Celles-ci délimitent un espace dans lequel circule un courant d’eau froide. La lentille supérieure
est plane; Pinférieure est plane, plus ou moins convexe ou plus ou moins concave pour qu’elle puisse
s'adapter exactement à la partie malade sur laquelle on Pappliquera.
194 P. François. — La phototherapie (methode Finsen)
On a aussi construit des compresseurs en forme d'enlonnoir pour atteindre les angles ct en
forme de prisme pour l'intérieur des narines.
Les compresseurs doivent être entretenus dans le plus grand état de proprelé et nettoyés de
la mème façon que les condensateurs, chaque fois qu'ils ont été employés.
Au moment d'appliquer le compresseur on le greffe sur une canalisation d'eau froide. Cette
circulation enlèvera les derniers rayons calorifiques qui ont accompagné le faisceau lumineux jus-
qu'à son point de concentration.
CONDUITE GÉNÉRALE DU TRAITEMENT
On commence par faire choix de la partie malade que l'on veut trailer; on la débarrasse de
toute pellicule, squame ou croûte, puis on la nettoie avec de l'éther, de la benzine ou de l'alcool.
Au crayon dermographique, son contour, sur une étendue égale à celle d'une pièce de cinquante
centimes, est délimité.
On fait choix du compresseur nécessaire el on le greffe sur la canalisation d’eau froide. On
vérifie cette canalisation el on fait circuler l’eau.
On allume la lampe et on procède à la vérificalion du centrage des condensateurs. Puis on
couche le malade sur un lit à roulettes et à surface résistante. De cette façon il ne se déplace pas et
il offre à l'infirmière un point d'appui suffisant, pour qu'elle puisse bien faire la compression sans
se fatiguer.
Je préfère, en effet, la compression faite par la main intelligente d'une infirmière à celle exercée
par des instruments. Ceux ci, je les ai abandonnés les uns après les autres parce que tantôt la com-
pression ne restait pas effective pendant loute la durée de la séance, tantôt le malade se déplacait
et la région ne restait pas éclairée pendant le temps voulu. Le nouvel appareil de Sandmann est ce
que l'on a fait de plus parfait dans cet ordre d'idées. Une visite faile en automne dernier à Copen-
bague et à Vienne m'a fait constater que sa mise en place est plutôt difficile, que son application
n'est pas possible partout et que sa surveillance doit être continuée; il n’a donc guère d'avantages.
Quand le malade est bien confortablement couché, on protège la peau tout autour de l'endroil a
soigner au moyen de papier d’élain et d'ouate humide, puis on applique sur la partie malade le
compresseur choisi. L'infirmiére doit exercer une compression telle que la lésion soit anémiée, le
sang absorbant en grande partie des rayons chimiques et empêchant leur propagation profonde.
Puis on amène la partie à trailer un peu en avant du foyer de concentralion de la lumière et
dans un plan bien perpendiculaire au rayonnement; on protège les yeux de l’opérateur, et au besoin
ceux du malade, au moyen de grandes lunettes en verre très fumé.
En moyenne, dans le lupus vulgaire, la durée d’une application est de 70 à 75 minutes. Dans les
lupus très superficiels elle peut être un peu moins longue.
L'application doit être absolument indolore. Dès que le malade se plaint et c'est généralement
parce que des rayons calorifiques l'atteignent, il faut vérifier le centrage et surtout la position
de la partie malade vis-à-vis du faisceau lumineux (je rappelle qu'elle doit être bien perpen-
diculaire).
Immédiatement après l'application on ne voit quelquefois qu’un peu de congestion qui ne
tarde pas à disparaître. De 12 à 24 heures après, il se forme une phlyctène suivie rapidement d'une
excorialion de la partie centrale.
Traitée par des lotions boriquées suivies d'une applicalion de pâte boriquée ou de pale de zinc
recouverte de lint et renouvelée tous les jours, cette excoriation guérit en 12.14 jours. Si elle traine
un peu, on pourra faire un badigeon au nitrate d'argent.
Quand le lupus est superficiel, une bonne application peut suffire. 11 faut, dans tous les cas,
attendre et tenir le malade en observation. S'il est profond, il faut à ce moment donner une seconde
application et recommencer même quelquefois une troisième, voire une quatrième fois, dès que la
cicatrisation de la phlyctène est obtenue. Il arrive qu’à la troisième ou à la quatrième applicalion
le malade accuse un peu de sensibilité à la compression; en règle générale cela ne se produit pas.
C'est par la répétition de cette dilacération œdémateuse du tubercule qu'on le voit disparaitre et se
transformer en un tissu de cicatrice. L'action bactéricide de la lumière inlervient-elle aussi? On ne
le sait au juste. Ce qui est certain, c'est que l'action dépend des rayons bleus, violets et ultra-
violels jusqu'à 522 yu; les ultra-violets en dessous de 522 up sont arrêtés par les couches superfi-
ciclles de Vépiderme.
Après la troisième ou la quatrième application, suivant la profondeur des lésions, on laisse
généralement reposer la partie malade pendant plusieurs semaines (4-6). Après ce laps de temps,
on recommence si cela est nécessaire et ainsi insensiblement on finit par transformer le lupus en
dans le traitement du lupus vulgaire. 155
une cicatrice lisse, rose, non rétractile et pour les petits lupus, à peine visibles. La beauté de la cica-
trice photothérapique est la cause primordiale du choix de cette méthode dans le traitement du
lupus vulgaire, et cela malgré le coût et la longueur du traitement. J'ai observé quelquefois, mais
très rarement, sur des lupus composés de quelques tubercules, que ceux-ci disparaissaient en
laissant une cicatrice qui en révélait nettement les limites, sans pour cela ètre le moins du monde
disgracieuse.
INDICATIONS
Je crois que la Finsenthérapie n'est plus appliquée, à l'heure actuelle, hormis à Copenhague,
qu'au traitement des tuberculoses cutanées et spécialement du lupus vulgaire.
Lorsque le lupus vulgaire ne peut pas ètre extirpé, ce qui est presque la règle pour celui de
la figure, il faut à mon avis, recourir à la Finsenthérapie de préférence à toutes les autres méthodes.
11 faut surtout y recourir dans le lupus non exedens qu'il soit plan ou élevé. Il y a à cela, comme
je le disais plus haut, la raison esthétique de la beauté de la cicatrice.
La Finsenthérapie, appliquée seule, est capable de guérir les plus grands lupus non exedens.
Il y a cependant avantage dans ces cas, à la combiner à la radio ou à la radiumthérapie, tandis que
dans les petits et moyens lupus elle doit être employée seule. Lorsque le lupus n’a jamais été
traité, surtout lorsqu'il n’a jamais été curetté ou cautérisé, soit au fer chaud, soit au galvano, la
photothérapie le guérit beaucoup plus vite et avec une bien plus belle cicatrice que si le malade
a déjà subi ces très mauvaises méthodes de traitement.
Dans le lupus exedens, on peut avec grand avantage appliquer la méthode lorsque le malade la
supporte. On voit alors quelquefois les ulcérations se fermer très vite. Sans cela on les déterge avec
une légère solution antiseptique et on fait des applications de radio ou de radiumthérapie ou
d'onguent à l'acide pyrogallique (10 pour 100). Quand Pulcération est fermée on la traite comme un
lupus non ulcéré.
Lorsque le lupus est végétant, il faut réduire les végétations au moyen de la pommade pyro-
gallée, précédée quelquefois, quand les végétations sont très fortes, d'un curettage superficiel
(jamais vouloir porter la curette dans la profondeur, ce qui amènerait l'inoculation des plans
profonds).
Comme les lupus de la face sont très souvent accompagnés de lésions des muqueuses, —
elles sont mème souvent dans ces cas le point de départ du mal, — il est de toute importance de les
rechercher chez chaque lupique et de les traiter énergiquement si l’on ne veut pas s'exposer à une
récidive fatale.
Le lupus des membres ne doit être traité par la photothérapie que lorsqu'il n’esl pas extirpable
et que le traitement radio ou radiumthérapique a donné ce qu'il pouvait donner.
Un mauvais état général, une tuberculose pulmonaire ou muqueuse étendue assombrissent fort
le pronostic de curabilité. Il en est de même lorsque le lupus a très profondément infiltré la peau.
RÉSULTATS
À l’Institut Finsen, de Copenhague, 1602 cas de tout aspect et de toute extension traités de 1896
à 1910, ont donné 955 guérisons (59,6 pour 100), 505 de ces guérisons, soit 72 pour 100, concernaient
des cas jeunes (moins de 4 ans) et 402, soit 49,9 pour 100 des cas anciens. Parmi les non guéris, il y
en a cependant qui sont améliorés au point qu'ils ont pu reprendre leurs occupations et se méler
de nouveau à la société.
Ce sont là de très beaux résultats que ne nous donnent pas les autres méthodes de traitement,
mais qui ne s'obtiennent que lorsqu'on la suil à la lettre. Une mauvaise technique ou un laisser-
aller dans l’application du traitement entraîne des résultats moins beaux.
A l'hôpital lupique de Vienne, on a traité de 1904 à 1909, par la Finsenthérapie, 511 cas avec
95 guérisons contrôlées et 34 guérisons qui n'ont pas pu être contrôlées au moment de l'édification
de la statistique, mais qui sont très probablement complètes, soit 41, 44 pour 100.
A l'Hôpital dermatologique Nottebohm d'Anvers, nous avons traité de 1902 à 1914, 553 lupiques
avec 192 guérisons (54,6 pour 100); de ces guérisons 117 concernent des anciens lupiques (de plus
de 4 ans d'âge) et 75 des cas jeunes.
150 P. Francois.
La statistique globale se décompose comme suit :
TRÈS GRANDS MOYENS PETITS
GRAND LUPUS LUPUS LUPUS LUPUS
o E - T E ee o A Aena —
TOTAUX
ANCIENS ANCIENS NOUVEAUX] ANCIENS NOUVEAUX] ANCIENS NOUVEALUXI ANCIENS [NOUVEAUX
Gueris
Guéris en observation .
En traitement
Abandonnés, améliorés .
Abandonnés
Echees...........
On a reproché à la méthode Finsen d’être longue et dispendicuse. C'est un reproche non fondé
pour les petits el les moyens lupus, en particulier pour ceux qui n'ont pas encore été traités : pour
ce motif, la méthode devrait être plus connue et plus répandue. Pour les grands et surtout Jes
tros grands lupus, le reproche parait fondé. Cependant seule, mais surtout aidée de la radio ou de
la radiumthérapie, c'est l'unique méthode qui puisse encore tenter la cure radicale ou une améliora-
tion considérable de la maladie.
Une expérience déjà longue me porte à la recommander chaudement à l'attention des praticiens.
Les résullats que nous avons oblenus, on peut les obtenir partout, à condition, comme je l’ai dit,
d'étudier et d'appliquer la méthode en tenant compte des plus petits détails. La beauté des cica-
trices, surtout pour les petits lupus, est la légitime récompense des soins que l’on apporte au
traitement.
FAIT CLINIQUE
RÉSULTAT FAVORABLE DU COURANT CONTINU |
DANS UN CAS D’INSUFFISANCE OVARIENNE CONSÉCUTIF
LA RADIOTHERAPIE
Par A. ZIMMERN et P. COTTENOT
Tout a fait au début de la radiothérapie gynécologique, on a pu écrire que les rayons X
étaient capables d'établir une dissociation fonctionnelle entre l'épithélium ovarien el la glande à
sécrélion interne.
Du fait que les hémorragies et les règles tarissaient sans éclosion subséquente de vertige,
de céphalée, de tristesse, d'insomnie, la castration róntgénienne apparaissait différente de la
castration chirurgicale, les rayons X, à l'encontre de celle-ci, laissant intacte la fonction glan-
dulaire. |
Celle dissociation, qui eùt été complète si Pon n'avait pas signalé cependant la possibilité
de quelques vapeurs, était une conception fort élégante, mais elle ne s'est nullement confirmée
si bien que Bergonié a pu écrire : « A mesure que s'est accru le nombre des observations, s'est
vérifiée la réalité de Vinhibition ovarienne caractérisée par des troubles d'insuffisance parfois
aussi marqués qu'après les castrations chirurgicales. »
On nest cependant pas rigoureusement d'accord sur l'intensité des phénomènes d'insuffi -
sance ovarienne qui se développent après la radiothérapie.
Alors que Bouchacourt, comme les auteurs ci-dessus, a pu constater parfois leur violence,
Laquerrière les considère comme plus faibles, en moyenne, que dans la ménopause naturelle.
D'autres auteurs n'accordent aux divers accidents qu'une importance très secondaire el
pensent qu'ils sont souvent relatés avec exagération chez des femmes à tempérament névropa-
thique.
Pour Albers-Schónberg, les troubles en question ne seraient jamais très accusés. Ce radio-
logiste déclare même que l'apparition de troubles congestifs, de palpitations, de transpiration
doivent èlre considérés comme de bon augure pour le succès du traitement.
C'est également l'opinion de Beclére qui fail des premières bouffées de chaleur, une sorte
de crilérium annoncialeur de la ménopause.
Avec la technique de Krónig et Gauss on aurait pu s'allendre à des phénomènes plus séricux.
Mais l'Ecole de Fribourg assure que les phénomènes vaso-moleurs, les bouffées de chaleur, sont
les seuls accidents généralement observés, et qu'ils ne présentent le plus souvent qu'un carac-
tere éphémère.
Malgré cela, on rencontre cependant des cas où le tableau de l'insuffisance ovarienne n'est
pas réduit à une simple ébauche. Le syndrome au maximum, comme on Vobservait après l'opé-
ration de Battey, comprend des troubles trophiques, psychiques el vaso-moteurs. Or, les troubles
trophiques, tels que la tendance à l'obésité, ne paraissent jamais avoir élé observés après la
radiothérapie. Les troubles psychiques au contraire, lassitude, irritabilité, défaillances de
mémoire, mélancolie, ne nous ont pas semblé très exceplionnels. Quant aux bouffées de chaleur,
elles s'accompagnent, semble-t-il, assez souvent d'un cortège de malaises parfois assez intenses,
vertiges, palpitations, transpirations, insomnie.
Quelle est dans ces cas la nature et l'étendue de lalléralion ovarienne? S'agit-il seulement
de phénomènes d'inhibition fonctionnelle, de privation d'hormones, ou de lésions réelles dont la
dominante serait une altération vasculaire, la transformation hyaline des parois vasculaires avec
oblilération consécutive, comme on ľa publié en Allemagne? Nous ne sommes sans doute pas
58 Fait clinique.
l
près d'être fixés sur ce point puisqu'on enlève de moins en moins, et pour cause, les ovaires
soumis à la radiothérapie.
Par leur intensité, les phénomènes d'insuffisance ovarienne peuvent être suffisamment
obsédants pour conduire les malades à exiger une intervention thérapeutique. Or, Popothérapie
ovarienne qui s'impose immédiatement comme la thérapeutique la plus rationnelle, manque par-
fois d'efficacité comme il apparaît dans l'observation suivante :
Il s'agil d'une femme de 42 ans atteinte depuis plusieurs années de métrorragies violentes et
soudaines qui permettaient de la suivre à la trace. L'examen gynécologique très difficile en rai-
son de Pembonpoint très marqué de la malade laissait cependant suspecter un utérus fibroma-
teux dans son segment supérieur. Une série de séances de radiothérapie faites à doses réfractées,
mit fin non seulement aux métrorragies mais aux règles, et la ménopause artificielle obtenue
s'accompagna tout d'abord de quelques vapeurs et d'un peu de lassitude. Peu à peu ces phéno-
ménes s'accentuérent; la lassitude devint extrême, puis survinrent des palpitations, des
bouffées de chaleur, des crises sudorales particulièrement marquées la nuit et rendant le
sommeil très pénible, de Pirritabilité alternant avec des phases de mélancolie, si bien que la
malade réclama avec insistance un traitement qui la soulageát. Nous eúmes recours à tout l'ar-
senal médicamenteux et physiothérapique que nous pensions incapable de compromettre les
résultats de la radiothérapie, extraits glandulaires sous toutes leurs formes (thyrénine, ocréine),
haute fréquence, séjour au grand air, voyage, elc. : la situation restait invariable et toujours
très pénible.
Ayant observé parfois, au cours du traitement électrique de l’entérocolite et de la consli-
pation, des modifications heureuses des fonctions génitales, nous avons eu l’idée de tenter un
essai dans ce sens, avec le vague espoir de produire une excitation de l'ovaire.
Dès la première séance les transpiralions s'amendérent, la lassitude perdit de son intensité.
Puis peu à peu les bouffées de chaleur devinrent moins intolérables, le sommeil reparut, etc.,
si bien qu'au bout d'un mois de traitement (une douzaine de séances) la malade ne se plaignit
plus que de quelques bouffées de chaleur. Ce qui dans cette observation nous incite à croire
que nous avons agi sur l'ovaire — par toute voie réflexe que l'on voudra bien imaginer —,
c'est qu'au cours du traitement est survenue par deux fois une petite expulsion glaireuse
striée de sang, alors que, depuis dix mois, il n’y avait pas eu la moindre perte.
Sans vouloir donner à cetle observation d'autre valeur que celle d'un fait clinique inléres-
sant, nous pensons :
1° Qu'elle témoigne de la possibilité d'observer après la radiothérapie gynécologique des
phénomènes d'insuffisance ovarienne intenses et rebelles;
2° Que le courant continu est peut-être de tous les procédés d'excitation en notre possession
le plus apte à stimuler l'ovaire inhibé ou altéré dans son fonctionnement par les rayons de
Röntgen.
(4) La technique que nous avons utilisée est, sauf en ce qui concerne les dimensions des électrodes.
celle qui est préconisée dans Venterocolite. Deux petites électrodes 8/8, furent appliquées sur la région
hypogastrique, précisément sur les points qui servent de porte d'entrée aux rayons dans la radiothérapie
appliquée aux ovaires. La polarilé fut renversée toutes les 4 minutes. Intensité : 50 à 60 mA. Durée de chaque
séance : 20 minutes.
NOTE DE PRATIQUE
LA TECHNIQUE RADIOTHÉRAPIQUE DANS LES LEUCÉMIES
La radiothérapie appliquée au traitement des leucémies a permis dans certains cas une
survie de près de dix années. Elle est donc loin d’être détrônée par certaines médications
récentes, en particulier par le benzol. Ce médicament, dont les effets toxiques sont indiscu-
lables, a été, par certains, associé à la radiothérapie : cette association qui ne semble pas tou-
jours conduire à des résultats plus rapides entraîne souvent des troubles graves du tube digestif.
L'usage courant des filtres a permis de diminuer l'écart entre la dose retenue par la peau
ct celle qu'arrêtent les organes profonds, la rate dans le cas présent. Quoi qu'on fasse, cepen-
dant, la peau absorbe plus que la profondeur et la filtration n'évile pas la radiodermite.
Avant toul traitement, sera fait un examen du sang. Les modifications ultérieures de la
formule sanguine serviront de guide pour la répétilion des séances.
Dans la leucémie myéloïde, forme la plus fréquente de la leucémie, les applications doivent
porter principalement sur la rate : exceptionnellement elles s'étendront aux épiphyses des os
longs.
Dès la première application, on relève sur un calque le contour exact de la masse splé-
nique et certains repères essentiels : l’ombilic, les crêtes iliaques, lappendice xyphoide.
La surface ainsi délimitée sera divisée en segments aussi régulièrement géométriques que
possible. Chaque zone d'irradiation mesurera environ 8 centimètres de côté; on la limitera
pendant l'application, par des feuilles de plomb ou de caoutchouc opaque. L'ampoule sera à
15 centimètres du tégument. C'est le traitement en damier. Les applications seront failes par
toutes les portes d'entrée possibles : en avant, en arrière et par côté.
En principe, une période de repos d'une durée de quinze jours au moins et même de trois
semaines doit s'écouler entre chaque irradiation portant sur le même point; il faut donc repérer
soigneusement les segments traités afin de ne pas empiéter plus tard sur ceux précédemment
irradiés.
Les rayons seront pénétrants pour atteindre la profondeur. On utilisera une ampoule émet-
tant des rayons marquant 8 à Y au radiochronométre de B. (ampoule dure). Le rayonnement
traversera un filtre d'aluminium de 1 à 5 millimètres d'épaisseur. La quantité donnée sera de
4 unités H par segment traité.
Dans les deux premiers mois du traitement, pour arriver à lPirradialion complète de tous
les segments, il sera bon de faire deux applicalions par semaine, en irradiant chaque fois 2 ou
» segments. A mesure que surviennent la diminution de volume de la rate, l'amélioration de
l'état général et surtout un relour du sang vers la formule normale, on espacera les applica-
tions. La surface apparente de la rate étant moins élendue, les segments à irradier deviennent
aussi moins nombreux. Le traitement doit être poursuivi longtemps, malgré des apparences de
guérison: selon l'état du sang, les séries de séances pourront n'avoir lieu que tous les deux ou
trois mois. Il faut éviter la leucopénie.
Dans la leucémie lymphatique, la méthode d’applicalion varie avec les trois formes cliniques
que peut revêtir l'affection : forme exclusivement ganglionnaire ; forme exclusivement splénique ;
forme ganglionnaire et splénique.
La rate est traitée comme dans la leucémie myéloïde. Les masses ganglionnaires sont
individuellement irradiées avec les mêmes doses que la tumeur splénique. Quand les masses
ganglionnaires font saillie, il sera avantageux de les comprimer légèrement pour en aplatir la
surface et éviter ainsi une inégale répartition des doses absorbées.
La radiothérapie constitue, à l'heure actuelle, le traitement de choix des leucémics; elle
donne des résultats supérieurs à toutes les autres méthodes, à condition d'être appliquée sui-
vant une technique précise.
La RÉDACTION.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GÉNÉRALITÉS
P. Busquet (Paris). — De la radiologie dans les
armées en campagne (La Presse médicale,
n° 102, 17 Décembre 1915, p. 1465 à 1470, 9 fig.).
La nécessité et l'utilité de la radiologie en temps
de guerre paraissent indiscutables. L'auteur passe
en revue les différents modeles de voitures radiolo-
giques qui ont été construites, depuis celle éta-
blie en 1904 par les maisons Gaiffe et Panhard et
Levassor jusqu'à la voiture radiologique récemment
construite par Massiot et Radiguet et qui semble
bien répondre à tous les besoins de la radiographie
sur le champ de bataille. P. COLOMBIER.
PHYSIQUE
M. de Broglie. — Enregistrement photographl-
que continu des spectres des rayons de Roent-
gen. Spectre du tungstène. Influence de l'agi-
tation thermique (C. R., Acad. Sciences, 22 Dé-
cembre 1915).
L'auteur continue l'étude des spectres des rayons X
fournis par les cristaux avec des tubes à anticathodes
variables (tungstène, platine) et l'influence de la tem-
pérature sur ces phénomènes. H. GUILLEMINOT,
G. Friedel. — Sur les symétries cristallines que
peut révéler la diffraction des rayons de Roent-
gen (C. R., Acad. Sciences, 29 Décembre 1915).
TECHNIQUE
G. Schwarz (Vienne). — Sur la radiothérapie par
les rayons secondaires (Wiener klinische Wo-
chenschrift, n° 46, 13 Novembre 1915, p. 1899 et
1900, 5 fig.).
Des discussions récentes ont attiré à nouveau
l'attention sur l'importance thérapeutique du rayon-
nement secondaire.
Mais il existe peu d'observations concluantes ou
de recherches expérimentales. Les essais de S.
méritent done d'être rapportés.
11 fit germer des pois et prit au bout de 48 heures
20 échantillons absolument comparables qui furent
répartis par cinq dans quatre verres de montres.
Deux de ces récipients furent remplis d'électrargol
de Clin, les deux autres d'eau. Puis on irradia avec
la même ampoule pendant 30 minutes (Rayons 7
Benoist, 10 H) un verre de montre rempli d'eau, et un
autre rempli d'électrargol, après quoi on procéda à
l'ensemencement, par groupes et aux quatre coins
d'un récipient rectangulaire rempli de terre, de ces
germes et de ceux qui n'avaient pas été irradiés.
Bien entendu les plantes irradiées se montrèrent
en retard sur les autres, mais de plus. tandis qu'il
n'existait d'abord pas de différence entre le dévelop-
pement de celles qui avaient été irradiées dans
Vélectrargol et de celles qui l'avaient été dans l'eau
pure, il se manisfesta à partir du 10° jour un retard
considérable dans le développement des premières
dont la taille resta d’à peu près moitié des autres.
Donc les germes irradiés dans l'électrargol et qui
en raison de la moindre transparence de ce liquide
aux rayons X avaient reçu certainement une moindre
quantité de rayonnement primaire avaient été
influencés par le rayonnement secondaire d'une
façon qui compensait et au delà cette différence.
R. Lepoux-Lesarp.
Salzmann (Kissingen). — Recherches sur la
substitution des rayons X aux produits radio-
actifs dans la radiothérapie profonde (Deuts.
med. Wochen., n° 52, 25 Décembre 1913, p. 2557).
La nécessité d'employer pour la radiothérapie
profonde des rayons très durs et très filtrés, fait que
l'on se prive de l’action biologique puissante des
rayons mous, qui avec les substances radioactives
se laissent utiliser simultanément.
Aussi peut-on envisager la possibilité d'introduire
sur le trajet des rayons une source puissante de
rayons secondaires caractéristiques, source qui
jouerait ainsi le rôle d'un résonateur, et émettrait
des rayons de pénétration plus faible que ceux de la
source. De ses expériences physiques, l'auteur
conclut que les substances dont le poids atomique
est entre 107 et 120 sont les plus appropriées. parti-
culièrement le cadmium. II se propose d'aborder
prochainement la partie physiologique de cette
question. A. ZIMMERN.
W. E. Schall (Londres). — Mesures et unités de
rayons X (The Archives of Roentgen Ray, n° 161,
Décembre 1913, p. 273 à 276).
Article de vulgarisation ad usum medirorum des
données physiques sur les différentes facons de
mesurer le rendement d'une ampoule, l'énergie d'une
radiation, l'intensité des Rayons X. Il est impossible
de résumer ce travail rempli de formules faciles
à comprendre et qui objectivent bien nos connais-
sances actuelles concernant ce sujet.
WILLIAM ViGNAL.
Rob. Kienbok (Vienne). — L'emploi des radio-
mètres photochimiques (chromo-radiomètres)
pour ia détermination des doses cutanées
(Strahlenther, VI, 2,27 Novembre 1913, p. 686).
Etude critique de la valeur des chromo-radiométres
dans l'appréciation de la dose d’érythème, qui vient
compléter un rapport du mème auteur présenté au
Congres de Physiothérapie de Berlin (1915) sur la
dosimétrie.
Dans ce travail qui se prete difficilement à une
analyse succincte, l'auteur passe en revue les diffé-
rents facteurs qu'on pourrait appeler les variables
de la dosimétrie. Ce sont la qualité du rayonnement.
l'épaisseur du réactif et l'épaisseur de la peau. Il
rappelle cependant que déjà les variétés dans la
couleur de l'étalon, les conditions d'éclairage, ou la
durée d'impression et d'autre part la radio-sensibilité
de la peau sont susceptibles de produire des écarts
qui enlévent à la chromo-radiométrie tout earactère
de précision.
L'auteur se contente d'esquisser l'influence de la
SR A ms EE Cie ETS
i Ces E
. m ©
T e e ee
Rayons À.
qualité du rayonnement sur l'absorption par le réactif,
phénomène bien connu ; mais il insiste sur les con-
ditions créées par les variations dans l'épaisseur du
réactif et de la peau. Une comparaison effective ne
saurait avoir de valeur que si le réactif et la peau
présentent la même épaisseur. Si, par exemple, on se
sert d'un réactif mince pour évaluer la quantité qui
atteindra une peau épaisse, à couche cornée très
développée, on commettra forcément une erreur dans
l'appréciation de la dose d’érvthéme, et si Pon arrête
l'action des rayons à la teinte correspondante à cette
dose d'érytheme, ce même rayonnement étant filtré
par les couches superficielles de l'épiderme, il y
aura sous-exposition.
Aprés avoir discuté, pour chaque type d'épaisseur
du réactif et chaque épaisseur de peau, les conditions
de la sous-exposition, de la surexposition et de
l'exposition correcte, l'auteur conclut que, malgré
l'insuffisance de la méthode, il ny a pas lieu de
l'abandonner mais au contraire de chercher à se
rapprocher de la précision en tenant compte, ainsi
qu'on est en mesure de le faire aujourd'hui, de la
qualité des rayons, de l'épaisseur de la peau et de
sa sensibilité. L. BONER.
Belot (Paris). — Présentation d'un modèle d'am-
poule Belot pour radiothérapie intensive (Bul-
letins de la Soct'lé de radiologie méd. de France,
n° 00, Décembre 1915, p. 345 à 546, 1 fig.).
Le docteur Belot présente un nouveau modèle de
son tube spécialement construit pour la radiothérapie
intensive, Ce tube, qui avait déjà fait l'objet d'une
communication il y a plusieurs mois, a été amélioré
surtout au point de vue de la résistance de Fanti-
cathode. En effet, dans les anciens modèles, on
atteignait assez vile la limite permise. Avec le nou-
veau modèle, non seulement on peut dépasser de
beaucoup cette limite, mais on supprime en quelque
sorte la période de formation qui était souvent assez
longue. On a obtenu ces résultats en substituant le
tungsténe au platine et en ulilisant la soufflerie pour
refroidir Vanticalhode. Au cours de cette présenta-
tion l'auteur a pu, avec une ampoule neuve, faire pas-
ser, pendant 15 minutes, 5 milhamperes, alors qu'on
conservait un degré de dureté correspondant à
7 Benoist pendant tout le cours de l'essai.
G. Haner.
Belot (Paris). — Parafoudre pour régulateur du
type Bauer (modèle Pilon) (Bulletins de la Société
de radioloyie méd. de France, n° 50, Décembre
1915, p. 549, 1 fig.).
La description de cet appareil a été faite dans le
n° 2. Février 1914, page 95.
Laquerrière, Delherm, Nuytten (Paris). — Nou-
vel écran renforçateur (Bulletins de la Société
de radiologie méd. de France, n° 50, Décembre
1915, p. 554 et 555).
Les auteurs ont eu l'occasion de faire des essais
avec un nouvel écran renforcateur: la rapidité de
cet écran semble ¿tre du même ordre que les écrans
habituels, c'est-à-dire environ 1/50 du temps de pose
normal. Le grain parait un peu plus fin, ce qui serait
tres avantageux, car le granité habituel retire de la
finesse à l'épreuve. Une troisième question très im-
portante est la persistance de sa rapidité, car nous
savons que, souvent, un écran, parfait au début,
décroit peu à peu de rapidité, et au bout de quelques
mois, cette rapidité qui était de 1/30 tombe à 1,20
ou à 1:10.
Les expériences failes avec le nouvel écran sont
trop récentes pour permettre d'envisager ce dernier
facteur, il faut attendre l'épreuve du temps; dans
161
quelques mois les D Laquerrière, Delherm et
Nuylten nous diront, peut-être, que la rapidité est
restée à sa valeur initiale; souhailons-le.
G. Taner.
PHYSIOBIOLOGIE
Krolunitsky. — Wirradiation du foie chez le
chien et ses effets sur la ieucocytolyse digestive
(C. R. de la Société de biologie, 26 Décembre
1915, p. 625 et 626).
Par Pirradiation du foie avec les Rayons X, la
leucocytolvse que provoque un repas de viande est
alténuée; elle n'apparait pas complètement jugulée,
car l'irradiation du foie est limitée et. dans les expé-
riences rapportées, on observe des élévations
brusques du nombre des leucocytes au moment où
devrait se produire la leucoeytolysine déterminée
par le repas, de sorte que Vantileucoevtolysine du
foie irradié neutralise plus ou moins eflicacement
cette dernière sans amener une hypoleucocytose.
F. JAUGEAS.
RADIODIAGNOS TIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
P. Redard (Paris). — La radiographie des os et
des articulations. Sa valeur en chirurgie ortho-
pédique (Archives d'r.lectricilé médicale, n° 572,
25 Décembre 1915, p. 555 à 385).
Ce travail, qui est une excellente mise au point de
la question, est trop considérable pour être analvsé
et doit être lu dans le texte. Dans ses conclusions,
l'auteur insiste surtout sur la valeur de la radiogra-
phie en chirurgie orthopédique et sur les perfection-
nements qui restent à faire. La radioscopie stéréosco-
pique a une supériorité manifeste sur la radiographie
ordinaire. J. LouniEn.
E. Bellingham Smith (Londres). — Paralysie
infantile avec déformations rares (Proceedings
of the Royal Society off Medecine (seclion de
Pediatrie), vol. VIT, n° 1, Novembre 1915, p. 18).
L'auteur rapporte le cas d'un enfant de 1 an 1/2
alteint de paralysie infantile, dont le début remonte
à l’âge de 2 mois, survenant quelques jours après
une vaccination. L'impotence est complète aux mem-
bres inférieurs et au bras gauche. Cliniquement, au
membre inférieur droit, ce sont les muscles adduc-
teurs et extenseurs de la cuisse et tous les muscles
de la jambe qui semblent atteints tandis que tous les
muscles du membre inférieur gauche sont paralysés.
L'examen électrique montre une diminution notable
aux courants galvanique et faradique pour le membre
inférieur gauche; à droite réactions normales.
La radiographie révèle une subluxation de la
hanche gauche, une fracture en bois vert de l'extré-
mité inférieure du fémur gauche, et une hypertrophie
de la diaphyse fémorale gauche immédiatement au-
dessous du grand trochanter.
Wittiam VIGNAL.
F. Parkes Weber (Londres). — Angiokératome
avec modifications osseuses (Proreedinys of the
Royal Society of Medecine (clinical section),
vol. VII, n° 2, p. 20 à 27, 2 fig.).
Jeune homme de 16 ans, d'apparence chétive. Les
extrémités ont en hiver une grande tendance à la
cyanose ; engelures fréquentes laissant des cica-
trices.
Sur les mains on voit des verrues lélangicctasiées ;
aux pieds, de nombreux kératomes. La radiographie
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 11
102 Rayons X.
montre aux mains que les phalangettes sont rabou-
gries:il y a, de plus, une raréfaction osseuse de tous
les os de la main; aux pieds, la raréfaction osseuse
est beaucoup plus prononcée, l'extrémité de la der-
nière phalange du gros orteil gauche a disparu comme
on le voil quelquefois dans la maladie de Ravnaud.
La radiographie ne révéle pas de modifications de la
fosse pituitaire. WILLIAM VIGNAL.
Tanton. — Fractures du col chirurgical de l'omo-
plate (Journal de Chirurgie, tome XI, n° 6,
Décembre 1915, p. 705 à 710, ò fig.).
Le col chirurgical correspond à une ligne partant
de Péchancrure coracoïdienne et aboutissant à 4 cm.
au-dessous du tubereule sous-glénoïdien en passant
au-devant du bord externe concave de lepine. Une
fracture du col chirurgical détache dans un même
fragment la glene, le col anatomique et Papophyse
coracoïde. Avant la radiographie on considérait qu'il
ne pouvait pour ainsi dire pas y avoir fracture à ce
niveau. Actuellement, au contraire, on constate que
celle lésion est loin d'ètre aussi rare. En dehors du
tvpe classique décrit plus haut, on peut rencontrer :
Une deuxième forme : le trait décrit une courbe à
concavité externe et traverse la fosse sus-épineuse
et l'épine. — Une troisième : la fracture rectiligne va
verticalement de l'échanerure eoracoidienne au milieu
du bord externe de l'os. — Une quatrième, dans la-
quelle le trait de fracture descend le long du renfor-
cement compact du bord externe, ce bord externe est
alors détaché sur une longueur plus où moins consi-
dérable et fait partie du fragment. — Une cinquième :
Papophyse coracoïde fracturée à sa base forme un
fragment à part. Ces fractures peuvent s'accompagner
de grands délabrements ou ètre isolées, c'est alors
qu'elles sont facilement méconnues. Le diagnostic
est difficile et cest la radiographie seule qui don-
nera la certitude. L'auteur passe en revue le diagnos-
tic, le pronostic et le traitement.
A. LA@UERRIERE.
De Postolat-Bachoué (Biarritz). — Curieuse
cause d'erreur de diagnostic d'une fracture
de l'humérus (Société des Chirurgiens de Paris,
28 Novembre 1913, in Paris Chirurgical, p. 99
à 097.
Cliniquement il existait une crépitation au 1/3 infé-
rieur de Phumérus, due non à une fracture, comme
le montre la radiographie, mais á un fragment de
verre introduit au moment de Paccident. Ce verre
était du reste trop peu dense pour étre décelé par
les rayons X, surtout avee l'appareil platré qui avait
été primilivement placé sur le bras de la malade.
PAUL AUBOURG.
Mouchet. — U’ « os tibiale externum », ses rap-
ports avec la tarsalgie et la fracture du sca-
phoide tarsien (Revue de Chirurgie. n°12, 10 Dé-
cembre 1915, p. 825 à 846, 10 fig.) (1).
De ses observations personnelles et des recherches
bibliographiques très importantes qu'il a faites,
l'auteur conclut que l'« ostibiale » peut être latent et
alors il échappe le plus souvent. En général on le
constate quand il y a des phénomènes douloureux :
quand il y a eu traumatisme on peut confondre avec
une fracture du tubertule scaphoïdien; cette fracture
est exceplionnelle, mais si, en général, les contours
d'un fragment fracturé n'ont pas la régularité de Vos
surnuméraire on peut éprouver les plus grandes
difficultés à faire la différence sur la radiographie la
plus nette. Il peut arriver qu'on ne puisse poser un
diagnostic ferme que si Von trouve le même aspect
(y Voir à ce sujet l'analyse du travail de Froelich, Journal
de Rutiolagie, nt 2, p. 95.
à l'autre pied. Quand il n’y a eu aucun traumatisme
du pied il convient de distinguer : a) des sujets qui
souffrent de P « os tibiale » sans affaissement de la
voûte plantaire et sans valgus; b) des sujets qui ont en
même temps un « os tibiale » et un pied plat valgus
(l «os tibiale - se trouve ainsi particulièrement exposé
aux pressions de la chaussure). La constatation
radiographique peut avoir une importance en parti-
culier dans l'expertise d'un accident du travail. Le
traitement peut, s'il y a pied plat, consister dans
l'essai du port d'une semelle : mais si la semelle ne
soulage pas, ou lorsqu'il n’y a pas pied plat, il faut
recourir à Vextirpation. A. LAQUERRIERE.
Villandre(Paris). — Hypertrophie de la clavicule
droite : résection au tiers moyen de l'os et
greffe d'une portion égale de la 6° côte {“ocité
des Chirurgiens de Paris, séance du 21 Novem-
bre 1913, in Paris Chirurgical, p. 977 à 987).
Un cliché de Belot montrait une déformation de la
clavicule dont l'épaisseur était doublée et qui présen-
tait une teinte uniformément grise, avec hypertrophie
de la i= cote droite. Après avoir éliminé les diagnos-
tics étiologiques de syphilis, tuberculose, maladie de
Paget, ostéomalacie sénile, V. par l'examen histolo-
gique de la pièce montre qu'il s'agissait d'ostéite
hypertrophique inflammatoire simple. Une nouvelle
radiographie sera faite apres opération.
Pate Arrnorna.
Potel (Lille). — Sarcome de l'omoplate (Socirlé
de Chirurgie, 3 Décembre 1915, p. 1588 à 1995).
Dans le cas de l’auteur, le cliché montrait une
opacité au niveau de J'omoplate, mais sans détails
utiles. PAUL AUBOURG.
Arthur F. Hertz et W. Johnson (Londres). —
Côte cervicale avec symptômes vasculaires
(The Royal Society of Medecine (clinical section),
vol. VII, n° 2, Décembre 1913, p. 52 et 55,
2 fig.).
Côte cervicale droite chez une femme, très visible
à la radiographie, qui ne détermina des troubles qu'à
l'âge de # ans. Douleurs névralgiques, atrophie mus-
culaire des éminences thénar et hypothénar de la
main droite. Absence du pouls radial. Battements
exagérés de la sous-claviére droite qui fit penser à
un anévrisme. L'intervention chirurgicale confirma
le diagnostic radiologique. WILLIAM VIGNAL.
Lesieur (Lyon). — Côtes cervicales (Société meu.
des hipitaux, 19 Décembre 1913, p. 855 à 861).
A propos d'une autopsie de côte cervicale double,
complète, l'auteur relate plusieurs observations qui
mettent au point cette question à Fordre du jour.
PAUL AUBOURG.
P. G. Skillern (New-York). — Fracture du bas-
sin chez un enfant (Vew York medical Journal,
» Novembre 1915, 1 fig. et The Lancet, 10 Jan-
vier 1914, p. 120 et 121).
Un gareon de 7 ans recoit un traumatisme violent
sur la région pubienne; on trouve une ecchymose
siégeant au-dessus de la symphyse pubienne ct
s'étendant entre les deux épines iliaques antéro-
supérieures.
Pas de troubles vésicaux, l'enfant marchait norma-
lement. Pas de crépitation, pas d’inégalité osseuse,
pas de mobilité anormale; douleur provoquée par
les différents examens,
Par contre, la radiographie révéla des lésions assez
étendues : en effet, on voyait deux traits de fractures
obliques et symétriques partant de la partie supé-
“=”
rieure de la symphyse pubienne jusqu’au bord du
trou obturateur. A droite le trait de fracture passait
au dela et intéressait Pischion; à gauche lischion
était indemne.
L'absence de symptômes subjectifs semble due à
la forme sous-périostée de la fracture, ce qui peul
expliquer l'absence de déplacement des fragments.
Ce cas est particulièrement intéressant, car les
fractures du bassin sont rares dans l'enfance; el
étant donnée la pauvreté des signes cliniques, cette
fracture aurait pu être ignorée sans le concours de
la radiologie. WILLIAM VIGNAL.
Batty Shaw of Higham Cooper (Londres). —
Modification du bassin due a une atrophie
testiculaire avant la puberté (Royal Society of
Medecine (section of medecine), séance du
25 Novembre 1915 et The Lancet, n° 25, 6 Dé-
cembre 1915, p. 1606 à 1608, 1 fig.).
Observation d'un homme de 24 ans entrant à
l'hôpital pour entérile muco-membraneuse. C'est un
sujet grand, gracile et très jeune d'apparence. Des
l'ige de 7 ans on observa chez lui une ertopie
testiculaire et à 16 ans ses testicules s‘atrophiérent.
L'examen radiologique ne montre pas d'élargisse-
ment de la selle turcique, mais une moindre densité
du squelette. Les épiphyses humérales, radiales,
cubitales sont séparées de leurs diaphyses par une
large zone cartilagineuse. Au niveau de Pacetabulum,
le bassin bombe fortement en dedans. Le contour
du bord supérieur du bassin est recourbé en dedans.
Au niveau de la symphyse, les deux os du pubis sont
séparés par une large zone claire.
Le dianretre transverse est au diamètre
postérieur comme 57 est à 67.
Ces anomalies seraient dues d'après S. et C. non
à une ostéomalacie frusle mais à un arrêt de déve-
loppement du système osseux. VVHLLIAM VIGNAL.
antéro-
Rouvillois (Casablanca). — Fracture comminu-
tive du crane par baile de petit calibre avec
hernie centrale et hémiplégie à gauche (Société
de Chiruryie, 17 Décembre 1915, p. 1741 à 1748,
2 radiographies).
Le cliché montre les orifices d'entrée et de sortie
du projectile et révèle l'existence d’une longue fissure
irrégulière, antéro-poslérieure, de 20 centimètres de
long, de laquelle se détachent des fissures secon-
daires irradiées en haut et en bas. A sa partie
moyenne, on sort une esquille triangulaire.
PAUL AUBOURG.
Goullioud (Lyon). — Récidive cránienne d'un
cancer d'un sein, perforation du crâne mé-
connue à la radiographie (Lyon Médical, tome
CXXI, n° 45, 26 Octobre 1915, p. 685 et n° #4,
2 Novembre 1915).
La malade, âgée de 40 ans, avait élé opérée il y a
trois ans (2$ mars 1910) pour cancer du sein droit.
On avait fait le curage de l'aisselle et Pablation du
grand pectoral. Le 3 juin 1915, la malade rentre à
l'hôpital pour une tuméfaction de la région sincipitale.
La tumeur, plus étalée sur le crâne qu'une loupe,
mesurait 9 centimètres et demi dans un sens et
10 centimètres et demi dans l’autre sens. La radio-
graphie du crâne prise de profil est très nette el ne
montre pas trace de perforation de la boîte crAnienne ;
tout au plus voit-on la table externe érodée superfi-
ciellement.
La malade fut opérée par une large craniectomie.
Le frazment osseux enlevé avait 2 centimètres et
demi de long sur 10 centimétres de large.
Malgré une large perforation des os du cráne qui
avait environ R centimètres de diamètre, la radio-
Rayons X.
163
graphie avait montré la table interne intacte et ce
fut une vérilable surprise opératoire de trouver les
os du crâne perforés.
Cette observation montre combien il faut être
réservé dans l'interprétation des radiographies du
crane, même les meilleures. Tu. NOGIER.
Destot (Lyon). — Perforation du crâne non dé-
celée par la radiographie (Lyon Médical, to-
me CXXI, n° 44, 2 Novembre 1915).
L'auteur rappelle le cas d'une loupe dégénérée qui
avait rongé les deux tables du crâne; jamais on
n'aurait dit, d'après le cliché radiographique, qu'il
existait une perforation; il v avait cependant une
perforation large comme la paume de la main.
Tn. NOGIER.
Gangolphe (Lyon). — Perforation du crâne non
décélée par la radiographie (Lyon Médical,
tome CXXI, n° 44, 2 Novembre 1913).
À opéré récemment une tuberculose perforante de
la région pariétale du crâne. La radiographie n'avait
pas montré de perforation cránienne; or, en faisant
l'opération, il trouva un trou de la dimension d'une
pièce de 1 franc. Tu, NoGien.
Siegel (Paris). — Névralgie faciale. Dent de sa-
gesse incluse dans le maxillaire inférieur (5o-
ciélé des Chiruryiens de Paris, séance du 19 Dé-
cembre 1913, p. 821 à 826).
C'est, apres l'échec de nombreux traitements, la
succession de nombreux diagnosties étiologiques,
que la radiographie montra la présence d'une dent
de sagesse en évolulion anormale comme cause de
la névralgie faciale. L'ablation de la dent amena la
guérison. PAUL AUROURG.
P.-V. Badin (Paris). — Sur l'importance de la
radiographie dans l'étude du pied plat valgus
des adolescents (.1rchives d'électricité médicale,
n° 572, 25 Décembre 1915, p. 584 à 588).
L'auteur passe rapidement en revue les diverses
théories émises pour expliquer l'architecture d’une
voùte plantaire normale et le mécanisme des défor-
mations qui peuvent se produire: conceptions de
Mever, de Lorenz et Charpy, de Quénu et Küss. enfin
celle de Destot basée sur l'étude radiologique. On
admet en général qu'il y a modification de l'équilibre
transversal du bloc caleanéo-astragalien.
L'examen radiographique permet de constater un
déplacement très marqué du calcanéum el de Pastra-
gale. L'auteur conseille de faire l'examen d’abord
sans charge, puis avec charge, c’est-à-dire le pied
supportant le poids du corps. La comparaison des
deux épreuves (face et prolil) est nécessaire pour
assurer le diagnostic.
Ce travail se termine par des indications thérapeu-
tiques. L'électrothérapie et la gymuastique sont trés
utiles, mais il ne faut pas négliger le traitement ortho-
pédique par la semelle; c'est encore la radiographie
qui permettra de choisir telle ou telle semelle pour
chaque cas particulier. J. LOUDIER.
Morestin (Paris). -— Luxation irréductible du
gros orteil (Société de Chirurgie, 24 Décembre
1915, p. 1777 à 1785,.4 clichés).
L'irréductibilité était due non pas aux sésamoides
mais au tendon de Vadducteur du gros orteil.
PAUL AUBOURG.
Broca (Paris). — Ankylose congénitale du coude
gauche (Société de Chirurgie, 10 Décembre 1915,
p. 1677).
Le cliché montre le radius complétement soudé à
l'humérus en avant, à angle droit; Pextrémité humó-
164 Rayons X.
rale dépasse en arrière formant une sorte de cro-
chet, sous lequel on voit le cubitus renflé en massue,
non emboilant. La structure des os parait normale.
PAUL AUBOURG.
Laroyenne (Lyon). — Entorse du poignet, dia-
stasis scapho-lunaire (Lyon Médical, tome CXXI,
n° 44, 2 Novembre 1015).
Un jeune emplové d'une maison de banque passe
sa journée à empiler des dossiers au haut d'un pla-
card. Dans ce travail, ses deux mains. en hvper-
extension, font effort pour pousser avec la paume.
Le soir, il ressent une douleur telle qu'il devient
presque impotent de cette main. L'examen et la pal-
pation du poignet ne montrent rien d'anormal. La
radiographie semble normale. Le malade est traité
par Pimmobilisation plátrée. Guérison en dix jours
environ. Une seconde radiographie comparée à la
première et interprétée par le Dr Destot donne la
clef des douleurs éprouvées. H y avait sur la première
un écartement scapho-lunaire qui a disparu sur la
deuxième radiographie. Th. Nocien.
Walther (Paris). — Ostéo-arthrite tuberculeuse
du coude droit, largement ulcérée. Traitement
par les injections sclérogénes et les curettages
répétés de l'articulation. Guérison (Bulletin
de la Société de chirurgie, n° 36, 18 Décembre
1915, p. 1944).
M. W. présente un malade entré dans son service
pour tumeur blanche du eoude tistulisée depuis un
an. Sous le contrôle radiologique, on a pu voir les
progres sans cesse croissants de Postéite conden-
sante, processus de guérison, sous l'influence d'in-
jections de chlorure de zinc. Ce travail de réparation
s'est fait successivement an niveau de la trochlée,
du condyle huméral, de la tete du radius et de
l'olécrane, qui d'abord invisibles se sont dessinés
peu à peu, sur les points d’ostéite de défense.
P. MEUGE.
Barbarin. — La seconde étape du traitement
de la luxation congénitale (La (Clinique, 26 Dé-
cembre 1915, p. 822 et 825, 4 fig.).
Clair résumé de la technique opératoire, cet article
est intéressant pour le radiologiste par les quatre
figures, malheureusement reproduites en phologra-
vure, ce qui enléve de leur netteté. qui montrent:
une premiere position mal exécutée, une première
position bien exécutée, une deuxième position.
A. LAQOUERRIERE.
Gaudier (Lille). — Ostéomyélite aigué coxo-fémo-
rale (Société de Chirurgie, 5 Décembre 1915,
p. 1570 à 157).
La radiographie de Ja hanche, dans la phase aignë
de la maladie, ne montrait aucune lésion apparente
de la tete, du col et du bassin. Pace Atborna.
Jacob (Paris). — Malformation peut-être congé-
nitale du bassin s'étant manifestée pour la pre-
mière fois au moment de la puberté sous les
apparences d'une coxalgie (Société de Chirur-
gie, 24 Décembre 1915, p. 176641777, 5 clichés).
Le cliché reproduit ici montre une disparition
presque totale du massif ischio-pubien et de la por-
tion interne de la cavité cotvloide. Le pubis, sa
branche horizontale. Vischion ne sont représentés
que par quelques petits nodules disposés en chapelet
et tres flous. La tête fémorale est décalcitiée. Le
detroit supérieur est déformé,
Un second cliché, fait 15 mois après. montre. en
plus des lesions précédentes, des lésions nouvelles :
4° une partie de la Lèle du fémur parait avoir pénétré
dans Vexcavation pelvienne et y faire saillie; 2° l'os
iliaque est très atrophié; 5 Pos iliaque est tourné el
projeté en dehors, si bien que l'articulation sacro-
iliaque est plus ouverte; 4 Je fémur est décalcifié ;
» le rachis est incurvé du côté malade,
Le diagnostic étiologique peut être hésitant entre
coxalgie, osteomyélite, osiéomalacie, malformation
congénitale subissant une évolution au moment de la
puberté, PAUL AUBOURG.
Auvray (Paris). — Absence presque complète
d'impotence fonctionnelle immédiate chez une
malade atteinte de fracture intracapsulaire du
col du fémur (Société de Chirurgie. 5 Décembre
1915, p. 1617 à 1619).
Le cliché montre une fracture intracapsulaire dans
laquelle la solution de continuité a porté à l'union du
col avec la tête du fémur. Le col a pénétré dans la
tète et s'y est fixé en le faisant éclater.
M. Thiéry estime que laspect radiographique est
dû à une arthrite, peut-être à une subluxation.
M. Delbet, pour trancher le différend, a fait faire
une radiographie des deux hanches et conclut à une ar-
thrite sèche développée dans une articulation congé-
nitalement mal formée,
M. Savariaud pense que quantités de coxa vara
simulent à s'y méprendre sur la radiographie, la frac-
ture ou le décollement épiphysaire.
M. Ombrédanne considere comme un signe radio-
graphique constant de la luxation congénilale de la
hanche, l'absence de saillie du sourcil cotyloïdien el
par conséquent un rétrécissement de l'ombre radio-
graphique juste au-dessus du cotyle par comparaison
avec le colé sain.
De cette discussion, qui a duré quatre séances. il
ressort qu'il est des radiographies de la hanche dont
l'interprétation est parfois trés difficile, Le radiolo-
giste ne doit pas affirmer, dans certains cas. un
diagnostic entre fracture du col et certaines arthrites
de la hanche, Dans ces cas. la clinique retrouve tous
ses droits et l'examen radiographique doit être com-
plete par l'examen clinique. PAUL AUBOURG.
— ama
lo —
Rayons X.
Pied (Argenteuil). — Deux nouveaux cas de mal
de Pott syphilitique (Annales de dermatologie el
de syphiligraphie, Décembre 1915, p. 671 à 677).
L'auteur atlire Pattention sur la fréquence relative
des spondvlites syphilitiques et en rapporte deux
nouvelles observations. Seul le premier cas a été
radiographié. Les clichés ont contirmé la localisation
des lésions vertébrale3, en montrant des corps ver-
tébraux moins denses avec des irrégularités de teinte
et la disparition des disques intervertébraux.
NANNAN.
Bertolotti (Turin). — Sur la nosologie des formes
ankylosantes chroniques de la colonne verté-
brale. Documentation radiologique (.innales
d'électrobivlogie, Octobre-Novembre 1915).
Dans la spondylose type Marie, on constate surtout
de l'ostéoporose des corps vertébraux, l’ankvlose des
petites articulations du rachis, l'ossification ligamen-
teuse.
Liunkylose vertébrale type Bechlerew ou cyphose
hérédo-traumatique de Marie (ankylose avec troubles
nerveux concomitants) peut être due à une pachvmé-
ningite hypertrophique; mais le plus souvent elle est
consécutive à une fracture latente du rachis.
La cyphose traumatique est due aussi à une fracture
méconnue de la colonne vertébrale.
La spondylite rhumatismale est caractérisée par des
ostéophrtes isolés, disposés latéralement au niveau
des disques. formant des ponts osseux: il n’y a pas
d'atrophie des disques interverlébraux.
La spondylite déformante a comme caractères la
déformation de corps vertébraux, l'inégalité de leur
épaisseur, la déviation des surfaces articulaires,
l'atrophie des apophyses transverses, la production
d'estéophytes et de gros tubercules osseux au niveau
de la portion ligamenteuse. DELNERM.
SYSTÈME CIRCULATOIRE
Rist (Paris). — Modifications statiques et ciné-
matiques du cœur au cours du pneumothorax
¡Soctéte méd. des hôpitaux, 12 Décembre 1915,
p. 850).
L'examen à l'écran d'un malade porteur de pneu-
mothorax permet de constater deux anomalies
curieuses.
le Les mouvements respiratoires font subir au
cœur une translation en masse vers le pneumothorax
pendant l'inspiration, alors qu'il revient pendant l'expi-
ration à sa position normale. C'est le déplacement
inapiratoire du médiastin, considéré par Holzknecht
comme un signe de sténose bronchique unilatérale.
2 Les mouvements propres du cœur, ses alter-
natives de contraction, de dilatation ont, sur celui de
ses bords qui regarde le pneumothorax, une ampli-
tude tout à fait insolite, démesurée, tandis qu'elle est
parfaitement normale sur le bord de l'ombre car-
diaque qui est contigu au poumon sain.
R. donne de ces anomalies des explications étio-
logiques très nettes. Mais cette modification apparente
des battements ne se traduit pas, et Laubry l'a bien
montré, par une anomalie dans les tracés cardiaques
ou la pression artérielle. PAUL AUBOURG.
Rouvillois (Casablanca). — Deux cas d'ané-
vrisme artérioso-veineux par balle de petit
calibre (Société de Chirurgie, 10 Décembre 1915.
p. 1661).
Présentation de radiographies d'un anévrisme de
la fémorale. PAUL AUBOURG.
W.J. Stewart (Leeds). — Fœtus acardiaque et
amorphe (Royal Society of Medecine (Section
165
of Obstetrics and gynccolagy, séance du
t Décembre 1915).
Monstre anide sans tête ni membre. Sur la radio-
graphie on voit une colonne vertébrale à dix-huit
segments. aux sept segments supérieurs correspon-
daient les côtes. Le bassin est représenté en arrière
par deux os de chaque côté, mais pas trace Wun os
des membres, À l'examen anatomique on trouve un
foie, deux reins, deux uretéres, deux testicules et
l'intestin ; mais absence complète de cœur, poumon,
rate et capsules surrénales. WILLIAM VIGNAL.
APPAREIL DIGESTIF
Guisez (Paris). — Corps étrangers de l'cesophage
(Société des Chirurgiens de Paris, 28 Novembre
1915, in Paris Chirurgical, p. 1010-1016).
G. rappelle qu'un examen radiologique négatif ma
pour le diagnostic aucune valeur. La radioscopie est
insuffisante, et il faut préférer la radiographie,
surtout la radiographie rapide: il faut aussi faire
des radiographies en divers plans obliques. Sur
200 cas, 120 fois les Rayons X ont été emplovés et dans
45 pour 100 seulement de ceux-ci, les renseignements
radiographiques élaient exacts. Les os et les arêtes,
les corps organiques sont le plus souvent invisibles.
Pau AUBOURG.
T. G. Blackburn (Port-Elizabeth). — Corps
étranger de l’æœsophage chez un nourrisson
(The Lancet, n° XXV, 20 Décembre 1913, p. 1784
et South African Medical Record, 11 Octobre
1915). ;
Nourrisson de trois mois qui avala une épingle
de sùreté ouverte qui séjourna dix jours dans leeso-
phage sans amener de troubles. A Pexamen radiosco-
pique, épingle de sûreté ouverte avec pointe en haut,
au niveau de la partie moyenne du sternum. Etant.
donnés Jes difficultés et les dangers d’une intervention
on décida de se tenir ‘sur l'expectative armée et de
radioseoper journellement. Au bout d’une semaine,
agitations, pleurs et cris, mais ni vomissements, ni
fièvre. Sous le contrôle des Rayons X on introduisit
une sonde œsophagienne, et quand elle arriva au
contact de Fépingle, une simple pression fit tomber
cette dernière dans l'estomac. Espérant l'évacuation
par les voies naturelles, expectative de quarante-
huit heures; celle-ci se faisant attendre et l'examen
radioscopique montrant le corps étranger arrèté au
niveau du pylore, on intervint chirurgicalement avec
plein succès. WILLIAM VIGNAL.
M. Brelet (Paris). — La radiologie du tube diges-
tif (Gaselte des hôpitaux, 15 Janvier 1914, p. 75
à 79).
Revue générale des principales applications des
Rayons X à l'examen du tube digestif, d'après les tra-
vaux publiés en 1915. F. Javoras.
Charles Lester Leonard (Philadelphie). — La
radiographie de l'estomac et de l'intestin (The
American Journal of Roentyenolayy, n° 1, No-
vembre 1915, p. » à 42).
Ce travail déjà signalé dans le ne 4 de janvier est
suivi des indications bibliographiques de l'auteur. A
la suite de ce rapport on trouve une biographie du
célebre radiologiste américain avec une bibliographie
complete de tous ses travaux. \ViLLIAM VIGNAL,
Suquet (Nimes). — Radiodiagnostic des affections
de l'estomac (Rerve pratique l'Electroloyie et de
Radiologie médicales, n° 2, Janvier 1914).
Le Dr Suquet fait ressortir toute l'importance d'un
166 Rayons X.
examen radioscopique de l'estomac. Après avoir
décrit l'estomac normal, l'auteur passe en revue les
différentes images pathologiques observées à l'écran.
G. GIBERT.
Roger Savignac (Paris). — Un diagnostic mo-
derne de cancer de l'estomac (La Presse médi-
KJ
cale, n° 105, 20 Décembre 1915, p. 1057 à 1041,
6 fig.).
L'examen radiologique s'impose chez tout malade
que l'on soupconne porteur d'un cancer de l'estomac.
La radioscopie el la radiographie sont l'une et
l'autre nécessaires. « La radioscopie, en effet, permet
d'examiner l'organe en pleine vie avec sa mobilité,
ses contractions; elle permet de le palper sous l'écran,
de le mobiliser, de suivre le mode de remplissage et
d'évacuation. » La radiographie, d'autre part, aura
souvent l'avantage de montrer des détails inapercus
ou obscurs sur l'écran.
On peut ramener à deux grands types les images
radiologiques du néoplasme gastrique: la lacune et
le petit estomac.
La lacune est une « perte de substance » plus ou
moins irrégulière, plus ou moins étendue dans
ombre normale de Festomae. On peut dans cette
lacune observer tous les degrés de netleté, depuis
le simple effacement jusqu'à la véritable amputation
de l'ombre stomacale. Le siège varie également: la
lacune peut ¿tre pylorique, périphérique ou centrale.
Dans certains cas en divisant Pestomac elle donne à
l'image radioscopique l'aspect d'un estomac bilo-
culaire.
Le petit estomac se caractérise par une diminution
plus ou moins considérable de l'aire de l'ombre
gastrique, par la rigidité des contours el par con-
sequent par l'absence de contractions péristalliques.
À ces caractères s'en ajoutent souvent deux autres :
Pincontinence prlorique et la stase œsophagienne.
Quand le cancer siège dans la région cardiaque, ce
n'est plus Pombre qui est déformée mais la poche à
air qui la surplombe et dans ce cas l'examen n'est
pas toujours facile. .
Les Rayons X sont donc un moyen de diagnostic
de premier ordre pour le cancer de l'estomac: ils
montrent la localisation et l'étendue des lésions,
mais cela ne suffit pas toujours et le médecin ne
devra pas négliger les autres méthodes de diagnostic
dont les principales sont: la recherche du sang dans
les fèces, l'examen du suc gastrique et la mesure du
pouvoir antitrvplique du sérum. P. COLOMBIER.
Leven (Paris). — Diagnostic clinique de la dila-
tation de l'estomac (Société méd. des hopntaux,
12 Décembre 1915, p. 815).
La douleur-signal peut faire défaut quand la dila-
tation gastrique et la ptose sont telles que l'estomac
finit par trouver un point d'appui sur le plancher
museulo-membraneux de la cavité pelvienne.
Le diagnostic de dilatation stomacale, en dehors
des constatations radioscopiques, doit être fait avec
des estomacs clapolants par distension aéropha-
gigue. PAUL AUBOURG.
G. Hayem (Paris). — Diagnostic de la dilatation
de l'estomac (Société méd, des hopitanmo, 19 Dé-
cembre 1915, p. 844, | orthodiagramme).
Au lieu de confondre la dilatation et la ptose. il faut
au contraire en faire le diagnostic différentiel à cause
du traitement différent à appliquer. Les moyens ordi-
naires d'exploration ‘percussion, recherche du clapo-
lave el de la sureussion) sont insuffisants: le dia-
unostie se fait par Fénsrufflation stomacale, qui permet
de reconnaitre Fabaissement des deux courbures et
le degré d'élargissement de l'organe,
A propos de la ptose, H. presente un orthodia-
gramme de Barret. qui montre successivement dans
la position debout, puis couchée, un relèvement
énorme de 12 centimètres du bas-fond stomacal et un
refoulement du pylore sur la droite. PAUL AUboure.
R. Massini (Bale). — Étude radiologique sur les
rapports existant entre le système nerveux et
la fonction motrice de l'estomac (Muenchener
Medisinische Wochenschrift, n° 44, 4 Novembre
1915, p. 2460).
Noles de polémique relalives à des travaux publiés
antérieurement dans le mème journal.
R. Lepoux-LEsanv.
F. Eisler (Vienne). — Étude radiologique sur les
rapports du système nerveux avec la fonction
motrice de l'estomac (Muenchencr Medizinische
Wochenschrift, n° 49, 9 Décembre 1915, p. 2754
et 2750).
Article de polémique. R. Levoux-LEran.
Pr" August. Bier (Berlin). — A propos du dia-
gnostic de l'ulcére duodénal (Deutsche méd.
Wochens., n° 51, 18 Décembre 1915, p. 2492).
Revue générale exposant les idées de l'auteur
d'après sa propre expérience chirurgicale. Un impor-
tant paragraphe est consacré à la valeur sémeéiolo-
gique des données de la radioscopie. Tandis que les
images de biloculation et de cancer, les anomalies de
l'évacuation sont pour le diagnostic des affections de
l'estomac des conquêtes capitales, il est loin d'en
ètre de mème pour les symptômes radiologiques de
l'ulcère duodenal, dont aucun n'offre un caractère
pathognomonique.
On a attaché une grande valeur au signe de Bar-
cley, lhvperpéristallisme avec ouverture fréquente
du pylore et évacuation accélérée de l'estomac, mais
ce caractère se rencontre en dehors de Pulcus el
particulièrement dans les tumeurs du pancréas et
l'ictère catarrhal. La persistance d'une tache de bis-
muth dans le duodénum, après évacuation totale de
l'estomac. regardée par quelques-uns comine signe
de certitude, est également assez inconstant, et peut
exister à Felat normal. Le symptôme de la niche
n'est pas moins infidèle, car il peul exister normale-
ment surtoul à Punion des deux dernières portions
du duodénum. Tout aussi infidèle est le déplacement
du pylore vers la droite, bien que ce symplóme soit
un des plus constants. Enfin une ciealrice d'ulcus ne
donne pas toujours une dilatation du bulbe ou de
l'estoinac, ni une image d'évacuation en enlonnoir,
bien que ces symplomes aient été souvent rencontrés.
En somme, bien que l'examen radiologique mail
donné jusqu'ici aucun signe de certitude absolue de
l'ulcère du duodénum, il importe cependant d'y avoir
toujours recours; car souvent il permettra de rap-
porter les troubles au duodénum et parfois il déci-
dera d'un diagnostic hésitant. A. ZIMMERM.
Lion (Paris). — L’occlusion incomplète da l'in-
testin dans la péritonite chronique (Suite
méd. des hopitaur, 26 Décembre 1915, p. 921 à
929, 1 radiographie).
Le malade a été radiographié, après l'administration
par la bouche de 3 doses de 50 grammes de bismuth.
la veille au matin, la veille au soir et le matin mème
de l'examen. Le cliché montre une anse intestinale
largement dilatée. placée transversalement dans la
moitié inférieure de l'abdomen. PAUL AUROURG.
Guillot (Le Havre). — lléo-sigmoldostomie simple
dans le traitement de la stase intestinale (su-
Rayons X.
ciété de Chirurgie, séance du 5 Décembre 1913,
p. 1575 à 1588. Rapport de M. Souligoux).
S. rappelle l'opinion de Herz sur le passage normal
du repas bismuthé dans le cecum et pense qu'il n'est
pas possible. par les Rayons X, d'affirmer qu'il y a
stase des matières fécales dans le cæcum. La lecture
complète du rapport de S. donne des indications très
précises sur les causes de certaines conslipations et
leur traitement, soit médical soil chirurgical.
PAUL AUBOURG.
C. F. Bailey (Londres). — Obstruction du colon
transverse par coudure (Proceedinys of the
Royal Society of Medecine (Section of Electro-
Therapeutic), vol. VII, n° 1, p. 2 et 5).
L'auteur rapporte l'observation dun homme de
40 ans, qui depuis dix ans se plaignait de troubles
gastro-intestinaux variés durant de quelques heures
à quelques jours.
ll y a huit ans, on lui fil une laparotomie pour
hernie diaphragmatique, pas de résultat. Depuis,
différents diagnostics furent émis. A Pexamen radio-
logique : extrémité pylorique située au-dessous de
Yumbilic, péristallisme gastrique très faible. Cinq
heures après Fingestion du bismuth l'estomac en
contenait, l'extrémité pylorique était descendue encore
plus bas; le grèle était rempli de bismuth, mais rien
dans le cecum ni les colons.
Au bout de vingt-sept heures, le bismuth ne se
voyait pas au delà de la partie médiane du transverse.
Au bout de cinquante et une heures le bismuth attei-
gnait presque l’angle splénique, mais l’angle splénique,
le colon descendant, lanse sigmoide et le rectum
ne contenaient pas trace de bismuth; d’ailleurs le
malade avait eu une selle qui n'en contenait pas.
Tandis que la partie médiane du colon, au niveau de
Pombilic, était très rétrécie, les portions latérales
étaient au contraire bien remplies de bismuth. La
partie rétrécie formait une coudure qui était fixée el
que l'on ne pouvait déplacer par la palpation.
L'auteur pense qu'il s’agit d'un ulcère de l'estomac
qui en se cicatrisant a amené celle coudure.
WILLIAM VIGNAL.
Mauclaire et Marcel Labbé (Paris). — Abcès du
foie guéri très rapidement par l'incision et les
injections sous-cutanées d'émétine (Société de
Chirurgie, 24 Décembre 1915, p. 1792),
L'examen radiologique montrait une augmentation
de volume du foie et une saillie arrondie du dome
diaphragmalique qui était immobile. PAUL AuUBourG.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
J. Thomas (Rochester). — Cas de rein pelvien;
diagnostic avant l'opération (Annals of Surgery,
fasc. 252, Décembre 1915, p. 809 à 811).
Histoire d'une jeune femme souffrant de douleurs
du côté gauche dans la position assise, dans la
flexion de la jambe gauche et dans le décubitus
latéral gauche. La palpation découvre dans la fosse
inguinale gauche une tumeur arrondie de la taille
d'une orange, que la pyélographie permet d'identifier :
rein avec hydronéphrose. F. Jauaras.
J. W. Thomson (Londres). — Le diagnostic pré-
coce de l’hydronéphrose par la pyélographie
et les autres méthodes (Annals of Surgery,
fasc. 252, Décembre 1915, p. 766 à 799).
Après avoir montré la nécessité du diagnostic
précoce de Vhydronéphrose, qui doit permettre
l'intervention avant que la fonction rénale ne soit
délinilivement compromise, l’auteur étudie surtout,
en s'appuyant sur quinze observations tres précises
107
el complétées par d'excellentes radiographies, les
ressources offertes à ce point de vue par les
Rayons X. Ceux-ci donnent le moyen d'apprécier le
degré Phypertrophie du rein, soit d'après certains
repères osseux, ce qui est incertain, soit mieux,
ainsi que le conseille l’auteur, en faisant usage de
sondes urélérales formées de segments de 1/2 pouce
(environ 4 cent.) alternativement opaques et transpa-
rents. Mais, grâce à la pyélographie, le diagnostic
de dilatation du bassinet est possible avant que les
contours du rein soient agrandis. A l’état normal on
rencontre deux types principaux de bassinets: le
bassinet dichotomique et le bassinet en forme
d'entonnoir. Lorsque la dilatation débute, les calices
apparaissent comme de longs appendices aux extré-
mités arrondies pénétrant profondément dans l'ombre
rénale et atteignant parfois la surface du rein, sans
que le bassinel proprement dit soit dilaté; à un
degré plus avancé, les calices très distendus sont
séparés par d'étroites lignes claires divisant la masse
opaque du collargol qui remplit le rein. Dans d'autres
cas, Ja dilatation atteint surtout le bassinet. qui
donne alors une ombre uniformément opaque et
arrondie. La prélographie fournit encore des indi-
cations sur le siege de l’obstruction et, dans le cas
de tumeur abdominale perceptible à la palpation,
permet de reconnaitre si celle-ci intéresse Pappareil
urinaire.
L'auteur termine en signalant les difficultés tech-
niques et les dangers de la pyélographie. Y. Jaucras,
Pillet (Rouen). — Six cas de calculs du bassinet
(Société des Chirurytens de Paris, 19 Décembre
1915, p. 812 à 819,
P., en adoptant la pratique de radiographier tout
pyurique, a observé six cas de calcul du bassinet.
Discussion. — Iselin se demande si la radiographie
permet de diagnostiquer la localisation pyélitique
Wun caleul. Il n'admet point la formule de Bazy et
Mogrand (toutes les fois où l'ombre calculeuse est à
moins de 5 centimètres de la ligne médiane, le
calcul est dans le bassinet) A l'appui de cette
opinion, il présente un cliché de Belot qui aurait pu
faire penser, en appliquant cette loi, à un caleul du
bassinet, alors que l'intervention montra le calcul
au somimet du calice supérieur,
Cathelin rappelle que le quadrilatère de Bazy pour
localiser les calculs dans le bassinet ne peut avoir
aucune, valeur du fait de la mobilité du rein, Un bon
signe de calcul du bassinet est non pas son siège,
mais bien sa forme, triangulaire, à pointe inférieure,
PAUL AUROURG.
Gayet (Lyon). — Calcul vésical (Lyon Médical,
n° 52, 28 Décembre 1915, p. 1111).
L'auteur rapporte l'observation d'un caleul de
la vessie complètement perméable aux rayons X.
ll s'agissait d'un homme de 58 ans, qui, dix ans au-
paravant, avait eu une erise de coliques néphré-
tiques. Depuis un an et demi les coliques et Félimi-
nation de graviers avaient cessé, mais depuis trois
semaines des svmptomes de cystile violente étaient
apparus. L'opération par taille hypogastrique permit
l'extraction du calcul, Une épreuve radiographique
du calcul montra sa perméabilité parfaite aux.
Ravons X. L'examen chimique révéla qu'il s'agissait
d'une formation d'acide urique pur. Heneti BECLERE.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Ribadeau-Dumas (Paris). — Tuberculose cavi-
taire du premier âge (Société méd. des hópitaua,
26 décembre 1915, p. 956 à 945, 4 radiographics).
Chez l'enfant en bas àge, les uleérations les plus
étendues de la tuberculose pulmonaire échappent
108
dans bien des eas à l'exploration clinique et l'on
pourrait méconnaitre des cavernes volumineuses,
sans emploi des rayons X, qui permettent de
suivre Fevolution des lésions : témoins Jes clichés
d'A. Weill, qui montrent par semaine le processus
ulcéreux, du début jusqu'à la fin de la maladie.
PAUL AUBOURG.
Garnier (Paris). — Dilatation des bronches d'ori-
gine congénitale chez une femme de 38 ans
(Société méd. des hopilaux, 26 Décembre 1915,
-p. 929).
Dans un eas où l'examen radiologique n'avait
donné aucun renseignement important, Fautopsie
montra une dilatalion congénitale des bronches
limitée au lobe supérieur du poumon droit.
PAUL AUBOURG.
Albert Weil el Auclair (Paris). — La radiogra-
phie presque instantanée des adénopathies
trachéo-bronchiques (Bulletins de la Société de
radiologice méd. de France, n° 50, Décembre 1915,
p. 549 à 552, 1 pl.).
"ar cette communication les auteurs ne cherchent
pas à prouver Putilité du radiodiagnostic pour dé-
eeler existence de ganglions bronchiques : tous les
praticiens, radiologistes ou non, sont d'accord sur
ce point. Hs veulent simplement montrer la supé-
riorité de Ja radiographie presque instantanée sur
les autres procédés d'exploration par les rayons N.
Alors que par la radioscopie oblique antérieure
droite, on voit une opacité plus ou moins grande
entre l'ombre du cœur et celle de la colonne verté-
brale, par la radiographie presque instantanée on
peut situer les lésions et les numérer, Comme le
prouvent Jes superbes clichés que les auteurs font
défiler devant les veux de leurs collègues, on dis-
tingue nettement la trachée des ganglions diverse-
ment situés el notamment un gros ganglion sus-
pendu à Péperon lrachéo-bronchique. G. Hanrr.
CORPS ÉTRANGERS
Pierre Delbet (Paris). — Ablation d'une balle du
corps de la deuxième vertèbre dorsale Bulle-
tin de la Société de Chiruryie, n° 56, 18 Décem-
bre 1915, p. 1551).
D. entreprend Pextraction d'une balle qui d'aprés
un premier examen radiologique était située à la
hauteur du disque, séparant les 1% et 2° vertèbres
dorsales. Apres des tentatives restées sans succes,
un second examen radiologique fait par M. Contre-
moulins montre la balle en avant du canal vertébral,
dans le corps de la deuxième dorsale, A la seconde
intervention, la recherche de la balle est sur le
point de rester inachevée. Le corps étranger n'était
pas daus le plan indiqué, étant donné que l'extension
de la tète était plus considérable sur la table d'opé-
ration que lors de Vexamen radioscopique,
P. MEUGr.
Psaltof (Smyrne). — Blessures de guerre par les
armes modernes (Société de Chiruryie, 17 Dé-
cembre 1915, p. 1682 à 1709). |
P. présente de nombreux clichés, pris durant Ja
guerre balkanique. L'un très eurieux montre une
balle shrapnell dans Pantre d'Iighmore.
PALL AUBOURG.
DIVERS
Gilbert Scott (londres). — Aspect radiogra-
phique des fibromes calcifiés ({rchives of the
Rayons A.
Röntgen Ray, n° 161, Décembre 1915, p. 246 et
247, 4 fig.).
Quatre radiographies de tibromes caleitiés qui se
revelent par des ombres d'intensités inégales avant
aspect d'un gros caleul vésical de forme ovalaire,
l'un de cos tibromes, entièrement calcifié, avait un
aspecto bilobé et remontait jusqu'au niveau de
Pombilic: en faisant de toucher vaginal on sentait
des spicules qui avaient traversé les parois ulérines
et élaient assez acérés pour percer le gant de
caoutchouc. WILLIAM VIGNAL.
RADIOTHERAPIE
DERMATOSES
Moutot el Jaubert de Beaujeu. — Traitement des
névrodermites chroniques par la radiothérapie
sur scarifications (Lyon Médical, n° 52, 28 Dé-
cembre 1915, p. 1128 à 1152).
Les scarifications ont été faites suivant la méthode
de Vidal, Besnier et Brocq. La séance de radiothé-
rapie a lieu immédiatement après. Indépendamment
de leur action possible sur les terminaisons nerveu-
ses, les searifications facililent la pénétration des
rayons X et peut-ètre, disent les auteurs, leur action
directe sur ces terminaisons. La première séance est
de 5 H. sans fillre, avec des rayons de degré 5. 6
Benoist. La deuxième séance est faite après trois à
quatre semaines suivant la réaction obtenue, la dose
est de 5 à » Jl. avec on sans filtres d'aluminium. En
tout cas, la filtration doit ètre faible, 2/109, 3,10: m,m
d'aluminium. Après ce traitement, le malade est
laissé sans aucun topique local. Les séances sont ré-
pétées à trois ou quatre semaines d'intervalle, La
guérison est généralement obtenue en deux séances,
Henr BécLiinr.
S. E. Dore (Londres). — Granulome annulaire
(Proceedings of the Royal Sociely of Medecine
(Section de dermatologie), vol. VII, n° 1, No-
vembre 1915, p. 15 et 16).
L'auleur présente à ses collegues un homme de
do ans, retour de Ceylan, qui depuis deux ans pré-
sentait sur ses mains deux sortes de lésions : 1* Alro-
phie et pigmentation de la peau du dos. des mains;
Y des taches de granulome annulaire. dl leur demande
leur avis au sujet du traitement radiothérapique.
Gray présenta au Congrés International de Londres
un eas semblable traité avee suceës par les rayons N.
Whitfield et Pernet sont de cet avis et pensent de
plus que lhvperkéralose due à un séjour sous les
lropiques est aussi influencée favorablement par ce
traitement, WILLIAM VIGNAL.
Ritter (Ilambourg). — Radiothérapie de l'eczéma
(Strahlentherapie, Bd 111, Heft 2, 27 Novembre
1915, p. 599).
La radiothérapie des eczémas n'étant pas appréciée
encore à sa juste valeur, Pauteur a trouvé intéressant
d'en faire une revue critique. Il sépare tout d'abord
les formes idiopathiques des formes symptomatiques
(diabète, anémie, etc.) mais reconnait que dans les
deux cas, lachon antiprurigineuse des rayons est
surprenante par sa rapidité et son efficacité. Celle-ci
tient sans doute à des résorptions de petites infillra-
tions au voisinage des terminaisons nerveuses,
Quant à Faclion curative sur Feczéma lui méme,
elle dépend peut-être d'une réaction des lissus qui
entraine des modifications circulatoires el nutritives.
La méthode du reste est sans danger, et il ny a
guère que la pigmentation qui “observe après les
irradiations. H faut se garder de toute réaction et on
Substances radioactives.
obtient les meilleurs effets avec 1 H 1/2 administré
de 10 en 10 jours. Avec 4 H 1/2 on obtient la guérison
dans beaucoup de cas.
L'auteur recommande en outre les rayons durs
10 à 12 Wehnelt.
L'eczéma aigu, malgré quelques succès attribuables
à la disparition du prurit, n'est pas regardé par Ritter
comme une indication des rayons. Mais par contre,
Ja radiothérapie combinée aux applications de vase-
line salicylée, s'impose dans leczéma chronique des
mains, l'eczéma professionnel, l'eczéma des ongles,
l'eczéma généralisé, pour lequel la méthode du bain
général de rayons X de Belot est applicable. Bien
qu'on ait publié les résultats les plus encourageants
dans l'eczéma séborrhéique, cette forme serait moins
favorable et plutôt justiciable des topiques.
Quant à l’eczéma de l'anus et de la vulve, ces
formes constitueraient le triomphe de la róntgenthé-
rapie. A. ZIMMER.
E. P. Cumberbatet (Londres). — Chéloide traitée
par la radiothérapie (Proceedings of the Royal
Society of Medecine (Section d’Electrothérapeu-
lique), vol. VII, n°1, p. 1).
Une fillette de 8 ans brilée à la face et aux mains
en décembre 1911. Chéloïde sur la face, sous forme
d'un bourrelet épais et dur s'étendant sur la joue
gauche, sur le nez, sur la joue droite, ainsi que sur
le menton, Le traitement radiothérapique fut com-
mencé en mai 1912 Les régions à irradier furent
divisées en quatre zones; chaque zone traitée à part
et ne recevant jamais plus d'une demi-pastille Sabou-
raud (teinte B) par séance; repos de quinze jours
entre chaque séance, Les rayons n'étaient pas filtres,
Après neuf semaines de traitement, le bourrelet de
l'une des zones traitées s'était aplati, seule persistait
une légère rougeur, Dans les trois autres zones la
guérison se fait plus lentement. Mais la chéloïde est
plus molle, le bourrelet moins saillant. La malade
est encore en cours de traitement.
WILLIAM VIGNAL.
Adamson (Londres). — Mycosis fongoide (Procee-
dings of the Royal Society of Medecine (Section
de Dermatologie), vol. VII, n° 2, Décembre
1915, p. 22 et 25).
Présente une femme de 65 ans, attemte de mycosis
fongoide, le début remonte à quatre ans. Les lésions
se montrerent d'abord à la face puis sur le reste du
corps. Quelques-uns des éléments sont ulcérés.
Adénopathie cervicale, axillaire et inguinale. Aniso-
evlose légère.
Amélioration rapide par radiothérapie, mais la
malade perd du poids et s'alimente mal.
Dore traite actuellement deux cas semblables, mais
ne filtre pas les rayons et ne limite pas leur action,
car sous une peau saine en apparence il peut exister
des lésions méconnues.
169
Pringle suit depuis 15 ans un cas de mycosis fon-
goïde se contentant de faire de courtes séances et
d'une façon irrégulière chaque fois qu'une lésion
nouvelle apparait. La maladie est ainsi tenue en
échec mais non guérie. WILLIAM VIGNAL.
NEOPLASMES
Elisabeth Weishaupt (Berlin). — Sur la présence
des leucocytes éosinophiles dans les infiltra-
tions inflammatoires et en particulier dans les
cancers de l'utérus préaiablement traités, ou
non traités, par la radiothérapie (Archiv fiir
Gynaekologie, tome CI, fasc. 2, Berlin 1915,
p. 489 à of).
Rien Pimportant au point de vue radiologique.
R. L. L.
Petersen (Kiel). — Persistance de la guérison des
sarcomes par les rayons Xí Slrahlenther, I, 2,
27 Novembre 1913, p. 400».
Sans méconnaitre Vaetion indéniable des rayons
sur la régression des sarcomes, l'auteur estime qu'on
possède actuellement assez de documents pour juger
de la valeur de la méthode au point de vue de la
persistance des résultats. Mais il constate avec regret
que la proportion de 18 à 25 pour 100 de guérison,
proclamée par de nombreux radiologistes, ne tient
pas compte des suites éloignées, Après avoir relevé
toute une série de cas de sareomes dans la littéra-
ture allemande, sur lesquels il s'appuie, il se trouve
forcé de reconnailre que sans ètre impossible, la
guérison définitive des sarcomes est une rareté,
H est probable cependant qu'avec les progres de
la technique et notamment avec la filtration, les con-
ditions seront susceptibles d'un changement impor-
tant.
Aussi l'auteur insiste-t-il pour que tout cas de gué-
rison définitive de sarcome soil publié, et que soit
nettement contrôlé le diagnostic par Phistologie, entin
qu'un minimum de trois ans se soit écoulé sans
récidive, L. Boxer.
J. Parkes Weber (Londres). — Leucémie myélo-
gène chronique (Royal Sociely of Medecine
(Clinical section), séance du 12 Décembre 1915).
Malade âgé de 59 ans, spléno et hépalomégalie,
légère hypertrophie des ganglions de Paine. Légère
pyrexie vespérale intermittente. Hématologie de la
leucémie mvélogène, Avant déjà été traité par les
rayons Non lui fit prendre du benzol pendant 70 jours:
pas de résultat. Nouvel essai de la radiothérapie
cette fois-ci avee résultats trés appréciables: dimi-
nution marquée de la rate et du foie et amélioration
accentuée de la formule hématologique.
WiLLtam VIGNAL.
SUBSTANCES RADIOACTIVES
GÉNÉRALITÉS
A. Bassenge (Vienne). — La radiumthérapie et
les médecins praticiens (Wiener medizinische
Wochenschrift, n° 02, 20 Décembre 1915, p. 524
a 0242).
Bonne revue générale, destinée aux praticiens,
des divers modes d'application de la radiumthérapie.
R. L. L.
Félix Allard (Paris). — Thérapeutique par lé-
manation de radium. Traitements radio-élec-
triques (in .Irchives générales de Kinésithérapie,
Physwothérame et Crénothérapie, n° 170, Dé-
cembre 1915, p. 214 à 220, avec 5 fig. dans le
texte).
L'auteur rappelle les propriétés elles modes de
production de PEnumnation, IH insiste sur la richesse
en émanation de Ja souree de Colombières-sur-Orh
(Hérault. 11 préfére Finhalation à Pingestion. H
décrit un imhalatorimm puis passe aux indications:
manifestations goulleuses et rhumalismales, troubles
de nutrition, certaines formes de diabète, douleurs
170 Substances radioactives.
névralgiques, sciatique, Enfin il préconise un traite-
ment radio-éleetrique : on place le malade sur le ta-
bouret isolant, la région à trailer étant découverte,
Le radium A, produit de désintégration de l'Emana-
tion, se dépose sur la région douloureuse; son action
locale analgésique s'ajoute à l'action générale de
lEmanation surles milieux organiques, J. LounEn.
A. Piatot (Bourbon-Lancy). — Valeur thérapeu-
tique des gaz rares et des émanations radio-
actives des eaux minérales (Revue des .lyvnts
physiques, n° 47, Novembre 1915).
Les propriétés physiques et chimiques des eaux
minérales sont si complexes que nous sommes
encore incapables d'expliquer leur mode d'action.
Cependant l'auteur pense que Pémanation est lélé-
ment essentiel de la cure thermale, Son action géné-
rale analgésique est incontestable: son rôle dans les
phénomenes intimes de la goutte (élimination de
l'acide urique) avant été mis en doute, fait actuelle-
ment l'objet de nouvelles recherches de la part de
MM. Landouzy et Marcel Labbe.
Quant aux gaz rares (hélion, argon, ete.) et a
l'azote des eaux minérales, aucun fait précis expéri-
mental ou clinique n'est venu apporter la preuve de
leur pouvoir thérapeutique. G. GIBERT.
PHYSIQUE
Charles Staehling. — Sur une prétendue sépa-
ration du radium D d'avec le plomb actif au
moyen de la réaction de Grignard (C. NR. Acad.
des Sciences, 22 Décembre 1915).
TECHNIQUE
Weckowski (Breslau). — Une table d'absorption
des rayons $ du radium et du mésothorium
(Berliner klinische Worhenschrift, n° 47, 24 No-
vembre 1915, p. 2186 à 2188).
La technique des irradiations avec des substances
adionetives manque encore d'unité. 11 s'en faut
d'ailleurs que nous possédions toutes les données
physiques nécessaires pour exprimer correctement,
d'une facon rigoureuse et selon des termes compia-
‘ables entre eux, Jes caractéristiques principales de
nos applications thérapeutiques. L'auteur s'est donné
la peine de caleuler l'absorption des rayons B fournis
par de radium (et surtout le radium ©) et par le
mesothorium en se basant sur la formule:
J= Jh 47
dans laquelle jila fait u = 58,428, qui est le coefficient
de largent pris pour base.
H a fait alors les caleuls pour 50 épaisseurs
successives d'argent augmentant graduellement d'un
dixième de millimetre (de 0.1 à 3 nm.) L'argent a
été choisi comme terme de comparaison parce qu'il
ne produit que peu de rayons secondaires el Wa pas
un coeflicient d'absorption trop élevé. I a ensuite
caleulé Jes coefficients pour des filtres des mèmes
épaisseurs, mais constitués parles différents corps
importants pour la technique courante en se servant
de la formule :
— log 100 —Jou Ji
log 100 log J
? Ju = eee :
ele.
ploge a loge
et en prenant les valeurs suivantes de y
Pour l'air ....= 0.007 Pourle plomb. = 65.559
— eau = JAROS — Por... 108.059
— Valuminium = 14.9 — le platine = 119.9
— le verre. . . = 15,672
Bien que le choix de argent comme filtre ne nous
paraisse pas à l'abri de toute eritique, nons crovons
utile de reproduire un extrait du tableau de auteur.
Il indique la quantité pour cent de rayonnement
transmis par des épaisseurs croissantes d'argent et
l'épaisseur qu'il faut donner à d'autres corps pour
que leur transmission soit équivalente.
JU RU
|
i
Ra — C Rayons %:.
0
=
sil
0,015625
0,000 002
0,000 045
0.290 047
0,000 841
5.585 575
eras
Mesothorium TI
(Rayons 3)
=
12
«e
«e
~~
+
a
=
| 1.981307
pa | 0,000 015
a
‘Argent
.
Lu y
Air...
| Eau (lissus).
Y Verre. ;
| Aluminium
be
eb mh tO = ie me D?
0,854.17
1,015,295
0.512,14
0.3011,96
0,0910, 46
0.010,27
0.050,25
Ze
~j =1
zE
um ae Y
x
Œ L
em =
—
E
Sr nur ES
.
Plomb.
Or.
. Platine .
ÉPAISSEUR
N MILLIMETRES
PE
D
.
e
> =
.
`
E
= ’
merece tk Kau
SS 055:
QI o
CS] Z
we ot
w
~~
H serait très utile qu'un travail analogue fut fait
pour les rayons y sur une base pratique et que nous
possédions pour les substances radioactives des
graphiques analogues à celui, si commode, qu'a
établi Belot pour les ravons de Roentgen.
R. Lepoux-Lenann.
A Pagenstecher (Brunswick). — Sur l'identité
pratique des rayons du radium et des rayons
de Roentgen (Muenchener Medisinische Wochen-
schrift, n° 46, 18 Novembre 1915, p. 2562 el 2505).
L'augmentation continuelle du prix des substances
radioactives, et la difticulté croissante que Pon
éprouve à s'en procurer, obligent à chercher dans la
pratique un moyen de remplacer les radiations y de
ces substances.
Les ravons de Roentgen, qui semblent bien être,
au point de vue physique, identiques au rayons y,
nous en fournissent le moyen, et c'est vers eux que
doit se diriger de plus en plus notre attention.
Les rayons y dérivent des rayons B de mème que
les ravons de Roentgen dérivent des rayons catho-
diques, dans Pun et l'autre cas par arrêt brusque
des électrons négatifs et le pouvoir de pénétration
des radiations ainsi produites dépend de la vitesse
des électrons considérés, Or les ealeuls des physi-
ciens nous montrent que, si nous prenons pour unité
la vitesse de la lumière, nous avons les chiffres sui-
vants :
Lumiere... . .. ( iis Thorium X .... ; e
( | ~)
Radium C..... l ia Thorium A .... 4 des
0,80 0,72
| 0,74 Thorium B + C + Dj 0,65
0,69 0,29
Radium B...... 0,65
/ Her Rayons de Roentgen :
Radium pur... . X jo ns tension de : B
0.7 20000 volts.. .. 0,
0.66 60000 — .... 0,4
0.60 100000 — .... 0,05
0.57 200000 — .... 0,70
Mésothorium . . .. 0,50 1000000 — .... 0,94
0,45
0,59
0,57
ll ne semble pas facile de produire couramment
aujourd'hui des tensions de plus de 200000 volts,
Substances radioactives.
mais on voit que mème au-dessous le pouvoir de
pénétration des rayons X n’est pas aussi inférieur à
celui des rayons y qu’on voudrait quelquefois le
faire croire. D'ailleurs, Pauteur et Loewenthal ont
constaté (ce que savent également tous ceux qui ont
fait des expériences sur ce point) que, mème avec
les instrumentations usuelles, Pon produit des
rayons X très pénétrants qui peuvent traverser
> millimetres de plomb et remplacer par conséquent
les rayons y avec des durées d'application suffi-
samment longues. Les expériences cliniques faites
dans cette voie par l'auteur seront publiées ultérieu-
rement. R. Levboux-LEbBARD.
PHYSIOBIOLOGIE
J. Stoklasa el V. Zdobnicky. — Influence des
émanations radioactives sur la végétation (C. R.
Acad. des Sciences, 1” Décembre 1915).
Les auteurs ont cultivé différentes plantes : lentilles,
pois, blé, pavot, lupin, betterave à sucre, vesces,
mais, ete., soit dans des solutions nutritives faites
avec des eaux radioactives artificielles ou naturelles,
soit dans des vases remplis de terre arrosée avec de
Peau radioactive, soit dans des chambres émana-
toires.
Dans tous les cas, les récoltes ont été supérieures
à celles des témoins pour un certain maximum de
radioactivité.
Des doses trop fortes arrèlent au contraire la
croissance,
Ces travaux montrent combien il est important
pour nous, de multiplier les expériences sur les ac-
tions des doses faibles de rayonnement, car si Fin-
fluence activante de Vémanation à faibles doses
parait se confirmer de jour en jour, je ne connais
jusqu'ici que de rares expériences qui puissent nous
pousser à admettre l'action excitante des faibles
doses de radiations nouvelles sur les processus de
croissance cellulaire. H. GUILLEMINOT.
H. Heineke (Leipzig) — Comment se compor-
tent les organes hématopoiétiques vis-á-vis
des irradiations profondes de la technique
moderne (Muenchener medizinische Wochen-
schrift, n° 48, 2 Décembre 1913, p. 2657 à 2609).
En présence des irradiations profondes et inten-
sives que nous pratiquons aujourd'hui couramment,
il semble que l'on se préoccupe trop exclusivement
des conséquences facheuses possibles de Paction
du rayonnement sur la peau et qu'il y ait Heu d’étu-
dier avec plus de suite et de détails la radiosensi-
bilité des tissus normaux profonds et en particulier
des organes hémalopoïétiques.
Nous savons déjà, et nous le devons aux travaux
de H. parus en 1905 et 1904, que, de tous les tissus
du corps humain, c’est Je tissu lymphatique qui pré-
sente vis-à-vis des rayons la plus grande sensibilité.
L'on a montré également depuis que des doses
minimes suffisent à produire des modifications appré-
ciables de la formule sanguine.
I} semble à H. que ces notions ne restent pas
suffisamment présentes à l'esprit des radiologistes
et il lui a paru nécessaire d'y insister en instituant
quelques recherches complémentaires,
lla cherché à déterminer d'abord la dose minima
produisant des lésions cellulaires.
Il s'est adressé, pour faire ses expériences, aux
follicules de la rate et aux plaques de Peyer de lin-
testin gréle des cochons d'Inde et des lapins sur les-
quels il est facile d'agir directement en attirant lin-
testin ou la rate au dehors par une incision minime.
lia utilisé une préparation de radium de 20 milli-
grammes enfermée dans une capsule d'ébonite re-
“ouverte (une feuille de mica et entourée d'un
doigtier de caoutchouc qu'on peut placer directement
171
sur l'organe visé ou seulement sur la peau de lab-
domen. Son activité biologique avait été expéri-
mentée directement sur la peau du bras de Fauteur
et produisait à la suite d'une application de cing
minutes, une infiltration inflammatoire allant en
croissant à partir du deuxième jour et qui disparais-
sait graduellement en laissant à sa place une tache
pigmentée,
En ce qui concerne le mode de réaction du tissu
lymphatique, rien de neuf ne nous est signalé; nous
nous contenterons done de rappeler que les noyaux
des leucocvtes commencent à dégénérer au centre
des follicules au bout d'une heure à une heure et
demie après lirradialion, Je maximum des lésions
étant atteint apres 4 à 6 heures. A partir de Ja
sixième heure, les débris nucléaires sont pris par les
phagocvtes et disparaissent peu à peu vers la dixième
heure, Enfin, de douze à vingt-quatre heures apres,
on ne trouve plus de phagocytes elon constate seule-
ment la pénurie en cellules du follicule qui ne garde,
mème si l'irradialion a été suffisaminent intense,
aucune cellule lymphatique.
Des nombreuses expériences entreprises il résulte
qu'en irradiant directement Cintestin ou la rate pendant
quelques secondes (3 secondes) avee la préparation de
radium indiquée on produit déjà dans les follicules des
lésions nucléaires élenduex alors qu'une application
semblable sur la peau ne produit aueun effet appré-
ciable.
En appliquant le radium sur la paroi extérieure de
l'abdomen des animane, tl suffit d'une application d'une
durée d'une heure pour amener des destructions consi-
dérables des follicules lymphatiques à l'intérieur de
Cabdamen. Enfin en filtrant les rayons ù travers une
épaisseur de plomb de 5 millimetres, il wa pas semblé
que leur artien sur les cellules blanches fut notablement
diminuée.
Cette sensibilité extraordinaire, beaucoup plus
grande encore semble-t-il qu'on ne pouvait le suppo-
ser jusqu'à présent, nous conseille évidemment une
ligne de conduite prudente dans les applications
thérapeutiques et nous engage à ne pas emplover
inconsidérément des doses de ravonnement plus
fortes que celles qui paraissent strictement néces-
saires à l'obtention des résultats cherchés. Ceci
s'appliquant surtout aux irradiations intensives que
pratique l'école de Fribourg dans le traitement des
fibromes. (Peut-ètre pourrait-on chercher lá une ex-
plication des troubles observés après les irradiations
intensives de Pabdomen et déerits par les auteurs
allemands sous le nom de Rantgenkater?)
R. Leboux-Lrpanp.
DERMATOSES
Balzer et Barcat (Paris). — Noevi télangiectasi-
ques de la face (variété de polyadénomes té-
langiectasiques de Pringle) (Bulletin de lu
Société francaise de dermatologie, Décembre
1915, p. 968 à 509, 970).
It s'agit d'un homme porteur d'une éruplion oecu-
pant le milieu de la face et constituée d'éléments
saillants, arrondis, rouges et recouverts de fines
varicosités, L'examen histologique montre une néo-
formation des capillaires sanguins et Ivniphatiques
dans un tissu dermique en réaction inflammatoire,
Cette dermatose est justiciable de la radiumthé-
rapie et à ce sujet les auteurs rappellent deux
cas analogues améliorés par cette thérapeutique,
Avec des réactions ne dépassant pas l'érvthéeme et
répélées toutes Jes six semaines, les éléments se
sont affaissés el décolorés, NAAN,
NEOPLASMES
Isaac Levin (New-York). — Radium et Roentgen-
172 Substances radioactives.
thérapie dans le cancer (Medical Record, 15 Dé-
cembre 1915, p. 106% à 1067, fig.).
Considérations d'ordre général destinées à orienter
les praticiens sur la valeur de ces thérapeutiques.
R. lL. F;
T. H. Kellock (Londres). — Tumeurs malignes
traitées par le radium (Royal Society of Mede-
cine (Clinical section), séance du 12 Décembre
1915).
OK. présente quatre cas de néoplasme conlirmés
histologiquement qui reçurent des applications de
radium.
l Homme de 66 ans, néoplasie de la lèvre supé-
rieure s'étendant d'une commissure à Pautre, Inelu-
sion dans la lèvre d'un tube contenant 82 milligrammes
de radium pendant 24 heures. Réaction inflamma-
toire intense, Chute de la moustache, 2 mois après
disparition de la tumeur, toutefois persistance à la
face interne de la lèvre et à gauche d'une toute
petite ulcération à bords indurés. Nouvelle inclusion
d'un tube de 82 milligrammes de radium pendant
18 heures, réaction inflammatoire marquée, 15 jours
apres, cicatrisation parfaite.
2 Homme 55 ans. Néoplasie uleérée de la partie
postérieure de la langue. Chaine lymphatique gauche
indurée non mobile. Inclusion de 82 milligrammes
de radium pendant 45 heures. Après 14 jours dispa-
rition de la tumeur. La réaction inflammatoire cesse
au bout de 21 jours. Chaine lymphatique toujours
indurée mais mobile, exérèse chirurgicale, Réunion
par première intention, suite normale.
+ Femme 50 ans. Tumeur de la grosseur d'une
noisette siégeant à Forifice externe de l'oreille droite
avee infiltration du pavillon de l'oreille et de la peau
du front, Uleération avee sécrétion très fétide. Para-
lysie du facial droit. Inclusion de 5 tubes contenant
en tout 144 milligraimes de radium pendant 24 heures.
Peu de réaction inflammatoire.
Au bout d'un mois disparition presque complète
de la tumeur avec persistance à la partie supérieure
d'une petite uleéralion: nouvelle inclusion de 10% milli-
grammes pendant 24 heures. Pas de réaction inflam-
Inatoire,
4° Homme 55 ans. Tumeur maligne de la lèvre
inférieure : inclusion de 82 milligrammes de radium
pendant 21 heures, Réaction intense, Disparition de
Pinduration en 15 jours mais persistance de la réac-
tion inflammatoire, WILLIAM-VIGNAL.
Cazin (Paris). — Radiumthérapie des cancers
inopérables (Paris Chiruryical, Novembre 1915,
p. 9174952 A fig.).
C. publie une étude critique historique très doeu-
mentee el montre que les perfectionnements de la
technique sont tels que la radiumthérapie a une
place importante en thérapeutique des cancers,
aussi bien comme palliatif que comme moven cura-
teur. Elle doit ou précéder l'acte chirurgical et le
rendre plus facile ou le suivre pour empêcher les
récidives. PAUL AUBOURG.
Allmann (Hambourg). — Le traitement du can-
cer par le mésothorium (Deutsche Medizinische
Wochenschrift, n° 40, Décembre 1915, p. 2402 à
2105, 5 fig.).
A. rapporte les résultats obtenus dans le traite-
ment des tumeurs malignes, avec 200 milligrammes
environ (I s'agit évidemment de 200 millizranunes
activité bien que Fauteur ne donne aucune indication
à ce sujel) de mésothorium fabriqué sous la direction
du docteur Marcus dans les usines Reiherstieg de
Hambourg.
50 cas ont été traités, malheureusement le détail
n'en est pas indiqué mais nous apprenons que dans
un cas de cancer de Putérus, qui recut 10.000 milli-
grammes-heures, on vit apparaitre au bout de douze
semaines une fistule reeto-vaginale au point dappli-
cation. Une autre malade qui avait recu 26.000 milli-
grammes-heures en 13 jours eut une fistule de
l'intestin grèle,
Signalons en passant que l'institut de Hambourg
pour l'étude du eancer prète au dehors du méso-
thorium et du radium moyennant une indemnité
caleulée à raison de 5 pfennigs par milligramme-
heure. R. Lenocx-L.ebanD.
H. Keitler (Vienne). — Sur le traitement du can-
cer de l’utérus par le radium (Wiener klinische
Wochenschrift, n° 45, 6 Novembre 1915, p. 1859
á 1841).
K. rapporte des observations qu'il a recueillies en
employant 50 milligrammes de radium (sous forme
de chlorure de radium-barium à 11 0/0) dans deux
lubes de Dominici en argent de 1 millimètre d'épais-
seur revétus suivant les cas de filtres de plomb de
1, 2 et 3 millimètres el enfin d'une enveloppe de
caouteboue. Malheureusement il ne donne pas la
statistique exacte et complète des cas traités,
ll insiste avec raison sur les accidents observés à
la suite du traitement et qui ont été dans un cas
jusqu'à une perforation vésicale.
Plusieurs cas peu avancés ont fourni des guérisons
cliniques, d'autres les améliorations coutumières.
Quelques considérations judicieuses sur Vimper-
fection de la technique actuelle et sur les inconvé-
nients que peut présenter la publicité faite en faveur
du traitement non opératoire des néoplasmes utérins
terminent Particle, R. Lepoux-Lesanp.
Sparmann (Vienne). — Rapport sur l'évolution
ultérieure des cas de cancer traités par le
radium (Wiener klinische Wochenschrift, n° 50,
11 Décembre 1915, p. 2072 à 2074).
Ce travail concerne des malades trailés à la
clinique de v. Eiselsberg à Vienne et complète un
premier mémoire publié dans le n° 41 du meme
journal par N. en collaboration avec Ranzi et
Schueller.
ll montre que les résultats de la radiumthérapie
se sonl, à la longue, montrés moins favorables qu'au
début.
Le premier travail n'avant pas été analysé ici,
nous ne pouvons que renvoyer au présent mémoire
les lecteurs désireux de détails, R. Lepoux-LEBann.
SANG ET GLANDES
Quénu et Degrais (Paris). — Splénomégalie
d'origine paludique traitée avec succès par le
radium (Bulletin de la Société de Chirurgie,
n° 04, 2 Décembre 1915, p. 1449).
Quénu et Degrais présentent une malade chez
laquelle le diagnostice de splénomégalie paludique
est assuré. M. Degrais fail six applications de
radium, avec successivement 24 centigramimes,
16 centigrammes et 26 centigrammes de substance
active, Ces applications se font sur la face antérieure
et postérieure de da rate. La tumeur splénique a
disparu en trois mois. Pierre MEUGr.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Foveau de Courmelles (Paris). — Le radium en
thérapeutique gynécologique (Gazette des hopi-
laux, 10 janvier 1914, p. d7 et 58).
L'auteur signale brièvement les résultats généra-
lement favorables publiés récemment par divers
US e -
es DRE © ee nu F hot a Ne
— A la.
Électrologie. 173
auteurs dans le traitement du cancer utérin par le
radium ou le mésothoriunr. F. JAUGEAS.
DIVERS
F. Neumann (Vienne). — Le traitement des sté-
noses cicatricielles de I’casophage par le radium
(Wiener Alinische Wochenschrift, n° 47, 20 No-
vembre 1915, p. 1955 à 1956, fig.).
Deux observations intéressantes de l'auteur mon-
trent la possibilité d'influencer très favorablement
La
par Je radium des sténoses cicatricielles de Voeso-
phage conséculives à l'ingestion de liquides caus-
tiques.
Une deseription de la technique employée et des
figures reproduisant les instruments permettront
d'étendre le nombre des cas semblables et de se
faire une idée définitive des résultats que l'on peut
espérer de leur traitement par le radium, en
moubliant pas qu'il convient d'attendre au moins
6 mois apres l'accident avant de commencer le trai-
tement, R. Levborx-Lenanp.
LUMIÈRE
PHYSIQUE
J. Pougnet, E. Segol et J. Segol. — Variation de
la force électromotrice d’un élément Weston
sous l'influence de la lumière ultraviolette
(C. R., Acad. Sciences, 29 Décembre 1913).
M. Gompel et Victor Henri. — Absorption des
rayons ultraviolets par les alcaloïdes du groupe
de la morphine et par le phénanthréne (C. R.,
Acad. Sciences, 22 Décembre 1913).
Afin de justifier les formules chimiques proposées
pour la morphine et les alcaloides de ce groupe,
les auteurs mettent à profit l'observation suivante,
á savoir, que, dans les eorps renfermant un novau
phénanthrénique (3 noyaux hexacarbonés soudés),
Vabsorption de lultraviolet est d'autant plus grande
que le nombre des liaisons doubles est plus grand
et la substitution de groupements variés aux atomes
d'hydrogène plus considérable,
Ceci nous montre de quelles applications théoriques
et pratiques est susceptible la connaissance exacte
des lois d'absorption de Pultraviolet dans les subs-
tances organiques en particulier, H. GUILLEMINOT.
Chanoz. — Sur le mécanisme de l'impression
des plaques photographiques. Nouvelle théorie
du développement de l'image latente (Annales
d'électro-biologie, Novembre 1913, p. 715 à 752).
L'action du bain révélateur sur la plaque consis-
terait en eeri:
1° Dissolution el ionisation des grains de gélatino-
bromure d'argent non suffisamment altérés par
Pirradiation.
2 Décharge des ions Ag 4- par l'intermédiaire des
électrons véhieulés parles anions du révélateur dans
le liquide de développement. Formation d'argent
métallique en solution eolloïdale,
9 Des granules de gélatino-bromure rendus « réae-
tifs » par une irradiation suffisante jouent le rôle de
noyaux de condensation. Hs précipitent à leur surface
l'argent colloïdal formé dans la phase de réduction
aux dépens des grains inallérés et donnent les
grains noirs d'argent réduit du cliché. Ces grains
peuvent atteindre un volume indépendant de Pirra-
diation de la plaque et conditionné seulement par
le milieu,
Dr Louis DELNERM.
ÉLECTROLOGIE
TECHNIQUE
Laquerrière (Paris). — Présentation d'une sonde
téléphonique pour la recherche des corps étran-
gers métalliques (Bulletin officiel de la Société
francaise d'électrothérapie et de rarlioloyie, No-
vembre 1915, p. 495 et 496).
L'auteur attire Pattention sur un appareil tres
connu mais dont on ne se sert pas. Ha fait cons-
truire par Gailfe un modèle presque identique à eelui
de Hedley. C'est un récepteur téléphonique dont Fun
des poles, est en rapport avec une lame de plomb et
une éloffe imbibée de ehlorure de sodium, appliquées
sur ja peau du blessé en un point quelconque;
l'autre pole est relié aux instruments utilisés pour
l'extraction, Des que l'instrument rencontre un frag-
ment métallique, si petit soital, il se produit un bruit
caractéristique, L'auteur a utilisé ce téléphone pour
de nombreuses extractions; il cite deux cas où, sans
lui, il eût fallu ou laisser le corps étranger, ou faire
des incisions tres larges. J. LOURIER.
G. Araoz Alfaro et Alfredo Viton (Buenos-
Ayres). — Notions d'Électro-cardiographie
¡Revista del Circulo Medico Argentino y Centro
estudiantes de medicina, Octobre 1915).
Les auteurs passent en revue dans ce travail
émaillé de nombreux tracés cardiographiques, toutes
les maladies congénitales ou acquises du cœur. C'est
dans les affections du myocarde, dont elle mesure en
quelque sorte la capacilé de travail, que Vélectro-
cardiographie donne les renseignements les plus
intéressants. Pour chaque type d'arvthmieils publient
un trace correspondant, M. GRUXSPAN.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
TECHNIQUE
Hirtz (Paris). — Une nouvelle réaction d'électro-
diagnostic. L'espacement des secousses de fer-
meture (C. R. Acad. des sciences, 1” Décem-
bre 1915).
Le travail complet a paru dans Je numéro de
Février, page 85. JT. Guiuteminor.
L. Lapicque et R. Legendre. — Relation entre le
diamétre des fibres nerveuses et leur rapidité
fonctionnelle (C. R., Acad. Sciences, 8 Décem-
bre 1915).
On sait que la rapidité fonctionnelle des fibres
nerveuses est variable et Fonde électrique (variation
négative) qui marque le passage de influx nerveux
est plus ou moins brève, La durée de Fexcitation
électrique nécessaire pour faire entrer un nerf en
activité dépend de eette rapidité fonctionnelle,
P. Lapicque a donné le nom de chronacie à la durée
174
d'excitation qui exige une intensité double de celle
requise pour un courant prolongé. La chronaxie
moyenne d'un nerf serait une constante spécifique.
Les nouvelles recherches des auteurs tendent à
prouver un rapport entre la rapidité fonctionnelle et
la grosseur des fibres nerveuses, La gaine de myé-
line est plus grosse dans les fibres rapides que dans
les fibres lentes, IL. GUILLEMINOT.
ÉLECTROTHÉRAPIE
TECHNIQUE
J. Bergonié (Bordeaux). — Emploi général en
électrothérapie du fauteuil-électrode et du
tableau à graduation et distribution localisées
(Archives d'électricité médicale, 10 Décembre
1915, p. 557 à 546).
L'auteur signale que le fauleuil électrode qu'il a
inventé pour la cure d'obésité se préte en électro-
thérapie à quantité d’autres applications, grâce aux
multiples combinaisons qu'il permet de réaliser dans
le groupement et la polarité des électrodes, grâce à
Pemploi de toutes les formes de courant journelle-
ment utilisées et à la possibilité de régler séparé-
ment l'intensité sur chaque électrode L'auteur étudie
ensuite quelques exemples : traitement des névralgies
par la méthode de Hirtz, traitement des névrites et
de la paralysie infantile, des scolioses, ete.
A. NUYTTEN.
Luigi Bardoni. — L'ionisation médicamenteuse
avec deux courants (/.’/drologia, la Climatologia
e la Terapia fisica, Novembre 1915).
L'auteur utilise la technique habituelle de Pintro-
duction médicamenteuse ; mais pense que cette
introduction est favorisée si on fait agir simultané-
ment un autre courant indépendant du premier et
dont les lignes de flux traversent la région. Ce
deuxième courant est soit du galvanique, soil mème
du faradique ou du sinusoidal, L. DELHERM.
Interrupteur à grande variation de vitesse de la
maison Gaiffe ( lrchives d'électricité médicale,
10 Décembre 1915, p. 547 et 548).
L'interrupleur à paletle des appareils faradiques à
chariot a été modifié de manière à pouvoir faire
varier la fréquence des interruptions à partir de 20
par minute. Le dispositif emplové consiste à faire
tendre plus ou moins fortement par le levier de
réglage et Pintermédiaire d'une crémaillère, un res
sort spiral fixé sur Paxe de la palette. AS NUYTTEN.
DERMATOSES
H. Bordier (de Lyon). — Le traitement électrique
du rhinophyma (acné hypertrophiante du nez)
(Archives d'électricité médicale, 10 Décembre
1913, p. 009 à 515).
Le traitement préconisé consiste à produire une
destruction ou une section électrolytique des parties
hypertrophiées au moyen d'aiguilles de platines sui-
vant la méthode bipolaire. Les aiguilles, au nombre
de trois, étant enfoncées parallélement à environ deux
imiflunetres du plan ciealrieiel futur, la médiane élant
positive, les autres négatives. on fail passer progres-
sivement Je courant (jusqu'à 40 m. A.) jusqu'à ce que
les tissus aient pris une teinte grise allant d'une
aiguille à l'autre. La masse se sphacéle et se détache
quinze jours apres, On fera une ou plusieurs séances
suivant les cas,
Électrologie.
Cette méthode qui a sur le traitement chirurgical
l'avantage de ne pas exiger lanesthésie générale et
de ne produire aucune perie de sang donne des
résultats esthétiques remarquables dont on peut
juger par les photographies reproduites.
A. NUYTTEN.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Bonnefoy père et fils (Cannes). — Les mala-
dies du cœur et les courants de H. F. (Bulletin
officiel de la Société francaise d Electricité et de
Radiologie, Novembre 1913, p. 505 à 509).
Les courants de H. F. ont une action indéniable
sur la circulation périphérique; ils agissent égale-
ment dune manière efticace sur la circulation cen-
trale et sur le fonctionnement du cœur. Les auteurs
dans de nombreuses observations ont obtenu de
brillants résultats et n'ont jamais observé le moindre
malaise chez leurs malades. Hs publient trois cas
tout à fait remarquables. Les malades étaient âgés
respectivement de 56, 60 et 70 ans et atteints de pal-
pitations, arvthmie, dilatation du cœur droit, emphy-
seme,
La technique emplovée était: lit condensateur avec
intensité de 4 à 500 milliamperes. Séances de dix mi-
nutes bi-quotidiennes ou quotidiennes au début;
puis espacées dès que l'amélioration se produit. Un
de leurs malades a fait 70 séances, un autre 54,
J. LOUBIER,
SYSTEME NERVEUX
Duhain (Lille). — Du rôle des diverses applica-
tions électriques dans le traitement des névral-
gies (Revue pratique d'Electrologie el de Radio-
logie médicales, tome I, n° 10, Décembre 1915,
p. 215 à 222).
Contre les névralgies névroses, la faradisation a
été la première employée par Duchenne de Boulogne.
On la pratique à laide du pinceau métallique dit
pinceau de Duchenne.
Les névralgies névrites échappent à son action ou
parfois sont aggravées. Contre celles-ci on utilisera
les courants continus. Les séances auront une demi-
heure au moins, l'intensité atteindra 0,2 mA par
centimètre carré de surface de Pélectrode active, el
on utilisera le pôle positif loco dolenti. L'ionisation a
donné de bons résultats, mais ne semble pas supé-
rieure à la galvanisation simple.
Enfin aux cas rebelles, seiatiques anciennes,
névralgies d'origine radiculaires, sera réservée la
radiothérapie qui a déjà donné des résultats trés
encourageants ainsi qu'en témoignent les observa-
lions de Delherm et Babinski, les travaux de
Zimmern et Cottenot, les thèses de Py et Dariaux.
F. DECHAMBRE.
L. Mann (de Breslau). — Le traitement électrique
des névralgies (Archives d'électricité médicale,
10 Décembre 1915, p. 519 à 536).
Les méthodes révulsives qui sont: le pinceau
faradique, les étincelles de statique et de haute
fréquence, les frictions hertziennes de Patourel,
produisent, d'après Fauteur, une aurercitabilité des
nerfs sensilifs de la peau qui se maintient pendant
longtemps. Elles sont indiquées dans tous les cas où
la sensibilité est normale ou diminuée.
Les méthodes sédatives sont la galvanisation
continue surtout posilive, les courants faradiques
et de Ledue en applications humides et progres-
sives. les effluves : elles seront utilisées, la premiere
surtout, dans tous les cas de douleurs névralgiques
accompagnées de phénomènes névritiques.
Les médicaments introduits par ionophorèse
Flectrologte.
n'agissent que par leur action générale et non loca-
lement. La diathermie est une excellente méthode
d'introduction de chaleur. L'auteur mentionne encore
l'anioneuthérapie de Steffens.
La galvanisation continue qui agit par électrolvse
et peut être anélectrotonus possède une action
étiologique proprement dite et semble dans beau-
coup de cas la méthode de choix : on emploiera des
intensités modérées, surtout lorsqu'il y aura hypéres-
thésie. L'auteur termine en souhaitant que l'électro-
thérapie reprenne en Allemagne la place qui lui est
due, afin que les confrères étrangers ne puissent
plus dire +» qu'elle n'y existe pas ». A. NUYTTEN.
Leprince (Bourges). — Névrite optique. Guérison
par les courants continus (Revue pralique
d'Electroloyie et de Radioloyie médicales, tome 1,
n° 10, Décembre 1915, p. 223 à 295).
Malade atteint presque subitement de névrite
optique double, très grave, avec congestion intense
des papilles et diminution de l'acuité visuelle telle
qu'il était dans l'impossibilité de se conduire seul:
19 juillet. Acuité visuelle. V. OD: 1/100
V. OG: 2/50
Après quelques séances de courant continu d'abord
en application sur chaque œil, puis sur le front, la
névrite pouvait ètre considérée comme guérie :
20 septembre. V.: 0,9 pour les deux yeux.
E. DECHAMBRE.
Ch. Pfeiffer (Beaune). — Traitement électrique
du goitre exophtalmique (Archives générales de
Kinésithérapie, Physiothérapie el Crénothérapie,
Novembre 1915).
Dans 5 cas de maladie de Basedow qu'il a traités
par le courant continu (plaque négative sur la
thyroïde, positive sur la nuque, 30 à 40 mA, 20 mi-
nutes), Pfeiffer a obtenu les résultats suivants après
50 séances : diminution régulière du tour de cou et
de Pexophtalmie, abaissement du nombre des pulsa-
tions. disparition des phénomènes nerveux, sans
récidive depuis deux ans. Trois autres malades chez
lesquels la faradisation ou la radiothérapie associée
au courant continu n'avait pas donné de résultat,
ont été ensuite traités avec succès par la galvani-
sation seule. GIBERT.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Goldberg (Wildungen). — Les nouvelles mé-
thodes de traitement des tumeurs de la vessie
et de la prostate (Dermatologisches Centralblatt,
n° 3, Décembre 1915, p. 74).
Revue générale où l'auteur donne rapidement la
technique de la fulguration employée par les chirur-
viens américains dans le traitement des tumeurs et
en particulier des papillomes de la vessie. Les
avantages sont les suivants: absence de danger,
d'hémorragies et de récidives. Kütner, Bucky,
Legueu préfèrent employer la diathermie et obtien-
nent de bons résultats. R. Cnarenon,
Salomon Wiener (New-York). — La cautérisa-
tion par la haute fréquence dans la caroncule
uréthrale (.Vew-York medical Journal, 6 Décem-
bre 1915).
L'auteur entend par caroncule ou un granulome
ou un angiome papillaire ou un polype télangiectasi-
que. Il procède de la façon suivante : anesthésie à la
cocaïne, étincelle de moyenne longueur promenée
sur toute la surface, application de 1 minute. Une
petite lésion peut étre détruite en une seule fois,
ordinairement 2 à 3 applications.
Avantages : facilité et absence de douleur, amélio-
179
ration immédiate de la dysurie et du ténesme,
absence de réaction locale, inutilité de maintenir le
patient au lit, restauration ad integrum de la mu-
queuse, A. LAQUERRIÈRE,
Heitz-Boyer (Paris). — Technique intravésicale
du traitement des tumeurs de la vessie par la
haute fréquence (Journal d'L'roloyie. Décembre
1915, p. 907 à 918).
I est possible de détruire par Pétincelage de haute
fréquence toutes les tumeurs vésicales; cependant
Fig. 1. — La tumeur, réclinée par l'électrode et découvrant
son pédicule, qui va être attaqué par celle-ci.
l'auteur signale comme contre-indications les tu
meurs présentant un caractère malin net, ou s'accom-
Fig. 2. — La mème tumeur, détachée par Vamputation ¢lee-
trique, de son pédicule.
pagnant de eystite grave et celles qui sont anor-
males par leur volume ou leur nombre.
La technique varie un peu selon le volume de la
tumeur:
1* Dans le cas de tumeurs toutes petites (dimen-
sions d'une tète d'épingle ou d'un pois) il suffit de
170
promener le plateau de Pélectrode en regard de ces
petits papillomes ;
2 Les tumeurs de moyen volume (grosseur d'un
haricot où d'une noisette) sont atlaquées par leur
périphérie, ou mieux au niveau de leur pédicule, qui
subit une véritable amputation électrique ;
3 Quand il s’agit de tumeurs volumineuses (dimen-
sions d’une noix on d'une pèche), si le pédicule est
nettement visible, celui-ci est détruit en une ou deux
séances,
Dans certains cas le pédicule n'est pas apparent,
mais son emplacement se laisse deviner; par tétin-
celage on creuse un chemin jusqu'à lui pour le sec-
GE E a
Se Tt Eon
erties seh à DA:
DFE 4 RS
P
Fig. 5. — Tumeur attaquée par sa périphérie, et détruite
progressivement.
tionner ensuite, Enfin si la tumeur est largement
implantée, des bréches sont creusées dans la masse
de la tumeur, pour la diviser en plusieurs tumeurs
secondaires pédiculées, qui sont décapitées chacune
par la section de son pédieule, Souvent pour com-
pléter cette destruction et empecher toute récidive,
une séance d'étincelage sur le moignon pédiculaire
est nécessaire,
L'auteur préfére Vétincelage à Pélectrocoagulation;
il emploie de larges électrodes, qui donnent des
résultats rapides. L'étincelage permet de mieux
limiter la destruction en profondeur et d'éviter la
perforation ou l’hémorragie secondaire; en outre avec
ce procédé, à cause de la faible chaleur dégagée, les
séances peuvent ètre prolongées. NAHAN,
Denis Courtade. — Diagnostic, pathogénie et
traitement électrique des paralysies vésicales
dues à une lésion organique du système ner-
veux (Bulletin et Mémoires de la Société Mcdi-
cale de l'Elysée, 1° Décembre 1913).
Les contractions du corps de la vessie dépendent
surlout des nerfs d'origine médullaire ; tandis que la
fermeture du sphincter lisse obéit à Faction des nerfs
sympathiques.
Klectrologie.
Dans les cas de paralysie vésicale d'origine médul-
laire, s'il est impossible d'agir d'une façon efficace
sur la paralysie du corps, on peut, en électrisant le
sphineter interne, agir sur les fibres circulaires du
col et leur rendre leur tonicité normale.
Ce résultat peut ètre atteint parce que les fibres
sympathiques jouissent d'une certaine autonomie.
D: Louis DELHERM.
MALADIES DE LA NUTRITION
Remheld. — Critique des cures modernes
d'obésité (Münchener med. Wochens., 30 Décem-
bre 1913, n° 52, p. 2908).
L'auteur proteste contre Popinion trop répandue
dans le public que la Bergonization (das Bergonisie-
ren) se suffit à elle-même dans le traitement de
l'obésité. Th a étudié la méthode, en s'en rapportant
aux prescriptions de Veith qui le premier a introduit
le procédé en Allemagne. Sans la réduction alimen-
taire, la Bergonisation est impuissante à apporter à
l'organisme de Pobése, le bénéfice d'une perte de
poids séricuse. La majeure partie du poids perdu
après chaque séance est due à l'abondance de la su-
dation. L'auteur rappelle du reste que Bergonié lui-
mème a déclaré que sa méthode n'était qu'un facteur
de la cure. Cette considération serait de nature à
modérer les ‘enthousiasmes dont certains auteurs
ont fait preuve d'une manière exagérée. Du reste
l'auteur reconnait, sans se rappeler sans doute que
Bergonié en a fait Vindication capitale de sa méthode,
que Ja gymnastique électriquement provoquée con-
vient surtout aux obèses affligés d'une tare circula-
toire ou d'une altération cardiaque.
A. ZIMMERN.
DIVERS
Mendel (Essen). — La diathermie et son emploi
en otologie (Deutsche med. Wochens., 1 Janvier
1914, n° 1, p. 25).
Bien que l'on ne dispose pas encore pour les
applications de la diathermie à l'oreille, d'électrodes
spéciales parfaites, on peut se contenter d'un tampon
de eoton bien imbibé d’une solution de chlorure de
sodium, et introduit dans le conduit auditif jusqu'au
tympan. Celle-ci sera complétée par une électrode
large appliquée sur le pavillon. L'autre électrode
pourra ètre placée sur l'oreille opposée. Les effets
de la diathermie dans les otopathies méritent d'être
soigneusement étudiés. Ils paraissent assez incer-
tains dans Poto-sclérose, mais par contre dans les
exsudats, les reliquats dinflammation chronique,
certaines variétés de bourdonnements, les résultats
se sont montrés fort encourageants. A. ZIMMERN.
Le Gérant : Pierre AUGER.
74667. — Paris. Imp. Lanure, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
LES PLEURÉSIES ENKYSTÉES DE LA RÉGION DU HILE
CARREFOUR HILAIRE DE LA PLÈVRE
ÉTUDE CLINIQUE ET RADIOLOGIQUE
Par F. BARJON
Médecin des hôpitaux de Lyon.
On connaît un certain nombre de pleurésies enkystées bien observées cliniquement,
et bien étudiées au point de vue radiologique. Les principales formes sont : la pleurésic
interlobaire, la pleurésie diaphragmatique et la pleurésie médiastine. On a signalé aussi
quelques pleurésies enkystées de la région du sommet. On ne connaît pas, ou on connait
mal, les pleurésies de la région du hile : je n'ai jamais lu aucun travail sur ce sujet.
De telles pleurésies existent cependant, enkystées et localisées dans la région du
hile, seulement leur existence est courte. Très vile, elles guérissent ou se transforment,
en sorte qu'elles n'attirent guère l'attention du clinicien et passent le plus souvent
Inapercues.
Toulefois, ces pleurésics donnent des images radioscopiques tout à fait particu-
lières qui attirent l'attention des radiologistes. L'interprétation de ces images esl de
prime abord difficile; mais, la clinique aidant, on arrive à en donner une explication que
l'évolution justifie par la suite.
L'examen radioscopique aura donc beaucoup contribué à mettre en évidence l'exis-
tence de ces pleurésics partielles qui, certainement, deviendront moins rares à mesure
qu'elles seront mieux connues.
Personnellement, j'ai observé deux cas de pleurésie de la région du hile. Dans l'une
de ces observations, la pleurésie est restée limitée, elle s'est évacuée spontanément par
les bronches et a guéri rapidement. Dans l'autre cas, la pleurésie, d'abord hilaire, a
gagné sccondairement l’interlobe, se transformant en pleurésie interlobaire, puis, plus
tard encore, elle a envahi toute la grande cavité pleurale. Ces trois étapes ont été très
bien suivies cliniquement et radiologiquement.
Récemment, MM. Cade et Goyet ont publié à la Société médicale des Hôpitaux de Lyon
(juin 1913) une observalion qui doit être ratlachée à ce groupe.
L'analyse de ces trois observations va nous servir à esquisser l'histoire clinique et
radiologique de ces pleurésies.
Anatomiquement, la région du hile est un des points les plus complexes de la
plèvre. Il y a là comme une sorte de carrefour qui se trouve à la jonction de tous les
diverticules secondaires de la plèvre. La grande cavité pleurale, les interlobes, la loge
antérieure et la loge postéricure de la plèvre médiastine aboutissent lous au voisinage
du hile. Seule, la plèvre diaphragmalique ne présente aucun rapport immédiat avec le
hile.
Cette région du hile est très mouvementée; le hile lui-mème, les extrémités des
lobes pulmonaires circonscrivent toute une série de replis pleuraux formant de petites
gouttières ou de petites cavités virtuelles que des adhérences peuvent facilement isoler.
N° 4. — Avril 1914. T.— 12
178 F. Baryon.
/
Les organes voisins, en particulier l'aorte, l'artère et les veines pulmonaires, les veines
caves, par la compression qu'ils exercent localement sur ces feuillets pleuraux, peuvent
faciliter la formation d'adhérences hatives sur une plèvre enflammée. On concoil donc
facilement que, dans cette région, de petits diverticules pleuraux puissent s'isoler et
devenir le siège d’épanchemeats partiels limités.
Les causes d'infection ne manquent pas à ce niveau: la proximité des grosses
bronches qui mettent en communication directe avec le milieu extérieur; la présence de
nombreux ganglions trachéaux, bronchiques et hilaires qui semblent placés lá tout
exprès pour servir de barrières aux infeclions, mais qui peuvent les transmettre à leur
tour; l'œsophage, enfin, qui, par son voisinage, peut devenir le point de départ des
accidents comme dans l'observation de Cade et Goyet.
Toutes ces raisons expliquent la possibilité de ces localisations pleurales limilées à
la région du hile. La radioscopie et la clinique s'unissent pour nous démontrer leur
existence. Voyons quels sont les faits qui la justifient.
Obsenvation |. — Malade du service du D" Gallavardin. — Résumé : Etat aigu
[ébrile. Apparition brusque d'une expectoration purulente avec extrême fétidilé de Uhaleine.
Ombre radioscopique grisätre diffuse localisée à la région antérieure du hile droit. Pleurésie
purulente enkystée de la région du hile. Guérison spontanée rapide.
: Henry C..., 52 ans. Aucun antécédent héréditaire ou personnel, entre dans le ser-
vice pour une affection aiguë qui a débuté 15 jours auparavant. L'affection a présenté
trois phases distinctes :
La première phase, du 2 au 8 mai, s'est caractérisée par quelques malaises, un peu
de température le soir, pas de toux.
La deuxième phase, du 8 au 11 mai, est marquée par l'apparition de grands fris-
sons avec claquement de dents, point de côté très violent, qui obligent le malade à
s'aliter, la tempéralure monte à 59°,9; toux et expectoration
brunâtre. |
La troisième phase débute le 11 mai, apparition brusque
d’une haleine et d'une expecloration très fétide, franchement
purulente sans vomique vraie.
Le médecin traitant pense là une 'pleurésic interlobaire,
il l'engage à entrer à l'hôpital pour y être soigné et ra-
dioscopé.
L'examen radioscopique montrait une ombre assez éten-
Fig. 1. — Observ. T : Pleurésie due, irréguliérement ovalaire, grisâtre, d'une opacilé modé-
enkystee de la région du hile droit.
(Examen antérieur.) réc, siégeant au niveau du hile droit. Cette ombre étail
séparée de l'ombre médiane par une mince bande claire,
sa forme n'avait rien de caractéristique, ¡ses contours rien de précis. Pendant tout
le temps que le malade a été observé, elle est restée bien limitée, n'a jamais eu
de tendance à s'accroitre, elle s'est au contraire effacée progressivement et était
beaucoup moins apparente au bout de quelques jours.
On ne pouvait penser qu'à un pelit foyer de pleurésie enkyslée, vidée dans les
bronches, ou à une lésion pulmonaire qui n'aurait pu être qu'un foyer de gangrène, en
raison de la félidité. I était impossible de conclure d'une façon ferme au point de vue
purement radioscopique.
Cliniquement, l'examen du thorax élail négatif à gauche. A droite, on ne trouvait
- æ 5
Les pleuresies enkystees de la region du hile. 179
rien ni au sommel, ni à la base, les seuls phénomènes anormaux se passaient dans le
tiers moyen du poumon.
En avant, submatité dans le deuxième espace intercostal, la percussion un peu
forte à ce niveau provoque une quinte de toux suivie d'expectoration purulente avec
haleine extrêmement fétide. A l'auscultation, rien de spécial en ce point. Quelques rales
humides, discrets dans l'aisselle, rien en arrière.
Quatre jours après son entrée, la lempérature retombait à la normale, tous les
symptômes s'atténuaient rapidement el disparaissaient peu à peu. Le malade sortait le
{5° jour complètement guéri.
Quand on analyse ces symptômes el cette évolution rapide, l'absence de tous signes
importants d'auscultation, l’apparilion brusque de la fétidité de l'haleine en même temps
que l'expectoration purulente, l'amélioration survenue de suite après l'évacuation de
cetle pelite collection fétide, la guérison spontanée obtenue en quelques jours presque
sans traitement, tout plaide en faveur d'une petite collection purulente enkystée de la
région du hile. Un foyer de gangrène pulmonaire se serail traduit par un ensemble de
signes physiques d’auscullation plus importants; il se serail accompagné d'un étal géné-
ral plus grave, et surtout il n'aurait pas guéri spontanément d'une façon aussi rapide.
Ossenvation II. — Résumé : Etat aigu febrile. Pleurésie purulente enkystée de la région
antérieure du hile gauche. Extension secondaire à tout l'interlobe. Vomique. Extension tardive
à la grande cavité pleurale. Intervention chirurgicale. Guérison.
M. G..., 56 ans, malade depuis un mois environ. Toux extrêmement tenace, quin-
teuse, pénible avec raucilé de la voix. Expecloration muqueuse, épaisse et jaunâtre. Ni
dyspnée, ni point de côté. Signes de bronchite diffuse à l'auscultation. Température
38",8.
Le 5 juin, l'examen radioscopique montre à gauche, au niveau du hile, entre
l'arc aortique et le cœur, une ombre opaque à contours |
bien délimités, présentant grossièrement la forme d'un
haricot. Cette ombre se confond en bas avec celle du
cœur, dont il est difficile de la séparer, mais du côté du
poumon ses contours sont très nets. La base gauche est
légèrement grise. A droite, élargissement de l'ombre du
hile.
Nouvel examen le 20 juin : dans l'inlervalle Fétat
s'était rapidement aggravé, la température avait atleint
59° et 59°,5, Vexpectoration était devenue purulente et san- e Po ne
guinolente. La matité s'étail étendue sous la clavicule rage, Me Hauene: (examen
gauche. L'auscultation révélait la formation de nombreux
foyers de broncho-pneumonie avec rales fins aux sommets, aux bases, dans l'aisselle.
L'examen radioscopique montrait une image bien différente de celle observée
15 jours avant. Il y avait une ombre très opaque et nettement limitée qui occupait toute
la portion moyenne du poumon gauche et s'étendait d'un bord à l'autre dans toute la
largeur de l'hémithorax. Les bords supérieur et inférieur étaient légèrement renflés. Le
diagnostic de collection interlobaire s'imposait.
Pour une raison indépendante de notre volonté, on ne fil pas d'intervention..
Peu à peu les phénomènes aigus se calmèrent, la fièvre tomba, mais les symptômes
locaux persistérent. Matité sous la clavicule avec abolition des vibrations, on entendait
180 F. Barjon.
encore quelques ráles humides dans la portion voisine du poumon. L'image radiosco-
pique conservait sa forme caractéristique continuant à affirmer le diagnostic.
Ce ne fut qu’au bout de 2 mois el demi à 5 mois après
le début que la vomique ‘se produisit. Elle fut très abon-
dante et s'accompagna de rupture d'adhérences qui per-
mirent secondairement l'infection de la grande cavilé pleu-
rale. Une intervention fut décidée alors et le malade guérit
ensuile heureusement en quelques mois, mais on fut con-
traint d'intervenir encore une fois en avant, au niveau
du foyer primitif, pour le drainer et l'assécher compléte-
ment.
a Dans ce cas la localisation pleurale a élé bien franche-
en pleurésie interlobaire. (Exa- ment affirmée par l'évolution. La collection primitive est
restée localisée pendant plusieurs jours au niveau de la
région du hile et ce n'est qu'au bout de 15 jours que la pleurésie interlobaire a été
définitivement constituée.
OnSERVATION IIT (de MM. Cade et Goyet). — Résumé de l'observation : C..., cultivateur,
48 ans, avale en mangeant un fragment d'os et ressent une douleur très vive à la gorge.
Aucun symplôme respiratoire. Troubles de la déglutition, ne peut plus avaler que
des liquides. Bientôt le malade prend un peu de fièvre, accuse quelques malaises, au
bout d'un mois l’état s'aggrave, la température atteint 59°; il se produit une hémoplysie.
Le surlendemain, expectoration très abondante et très félide, pus franc. Véritables
vomiques par intervalles pendant quelques jours, la température alteint 40°, mauvais
état général. Le malade se décide à entrer à l'hôpital. |
A l'entrée, malade amaigri, teint plombé, terreux. Expectoralion purulente peu
fétide, pas de bacilles de Koch, nombreuses chainettes de streptocoque.
Poumon gauche : quelques frottements, ráles à la partie moyenne en arrière et sous
l’aisselle ; expiration soufflante dans la fosse sous-épineuse. | ,
Radioscopie : légère obscurité à la partie moyenne du poumon gauche au-dessus
du cœur. L'espace postérieur à l'examen oblique apparait opaque dans sa parlie
moyenne. |
Les auteurs concluent à un empyème, secondaire à une infection d'origine cesopha-
gienne, blessure de l'œsophage par un fragment d'os. Cel empyéme a été un empyéme
enkysté qu'ils localisent dans la portion périhilaire de la plèvre médiastine, avec invasion
consécutive de Uinterlobe. |
Cette localisation paraît difficile à préciser. Les renseignements radiologiques,
quoique un peu succincts, sont peut-être suffisanls pour localiser lempyéme primitif
dans la portion périhilaire de la plèvre médiastine, mais ils ne suffisent cerlainement pas
pour admettre l'invasion consécutive de l’interlobe.
En effet, aucune des images fournies par la radioscopie, ni par la radiographie,
n'autorise à penser que l'interlobe a été intéressé, car l'ombre obscure est toujours
restée limitée au voisinage du hile. Elle n'a jamais eu de tendance à s'étendre en dehors,
à couper transversalement l'hémithorax comme cela se ‘voit dans la pleurésie inter-
lobaire. On pourrait se demander s'il n'y a pas eu plutôt propagation secondaire dans la
loge postérieure de la plèvre médiastinale gauche. L'abondance de la vomique indique
que l'empyème n'est pas resté limité à la région du hile.-L'origine œsophagienne de
Les pleuresies enkystées de la region du hile. 181
l'infection serait favorable à l'idée de Penvahissement secondaire de la loge postérieure
de la plèvre médiastine en contact immédial avec le conduit esophagien. L'ombre
radioscopique verticale el peu étendue produite par celte localisation passe facilement
inaperçue parce qu'elle est recouverte par l'ombre du cœur. J'ai eu déjà l'occasion
d'observer un cas de ce genre dans lequel l'image radioscopique ne fut pas mise en
évidence. |
Celle observation mérite d'être rapprochée des deux précédentes, parce que, quelle
que soil l'opinion qu'on adopte au sujet de l'extension secondaire de cette collection, sa
localisation primitive au niveau du hile parail suffisamment évidente.
ll est donc certain que des pleurésies enkystées peuvent naître el se développer dans
la région du hile, soit du côté droit (observ. 1), soit du cólé gauche (observ. IL et 111). La
localisation peut se faire soit en avant du hile, dans le carrefour hilaire antérieur, nos
observations | et Il se rattachent à cetle zone; soit en arrière du hile, dans le carrefour
hilaire postérieur comme dans l'observation HHI.
La localisation antéricure paraît se rattacher plutôt à une infection d'origine bron-
chique ou ganglionnaire; la localisation postérieure à une origine osophagienne, sans
cependant qu'on puisse faire de celte constatation une règle absolue.
Lorsque des adhérences hatives ct suffisamment solides ont eu le temps de s édifier,
l'empyéme peut rester localisé à la région du hile, y évoluer et s'y résoudre sur place;
c'est ce qui est arrivé dans Pobservalion I.
Mais cette région du hile n’est qu'une sorle de carrefour pleural au seuil duquel
prennent naissance tous les diverticules secondaires de la plèvre. On conçoit donc que
l'affection puisse évoluer en deux temps : que dans une première phase elle reste can-
tonnce dans un des replis de la région du hile; que dans une seconde phase, avant rompu
quelques adhérences d'un côté, lempyéme puisse s'étendre et gagner un compartiment
VOISIN. |
Dans l'observation IT, où il s'agit d'une localisation antérieure, l'empyème a gagné
tout l'interlobe et la pleurésie hilaire s’est transformée en pleurésie interlobaire.
Dans l'observation IIT, il s'agissait d'une localisation postérieure, l'extension semble-
rait plutôt s'être faite dans la loge postérieure de la plévre médiastine.
L'extension pourrait se faire aussi directement dans la grande cavité pleurale,
comme cela s'est fait tardivement dans l'observalion HE au cours d'une 5° élape de l'évo-
lution.
I] apparaît done que la pleurésic enkystée du hile pourrait être assez souvent le
prélude de n'importe quelle pleurésie totale, interlobaire ou médiastine. Comme la phase
hilaire pure est courte, qu'elle ne donne qu'une symptomatologie locale très atténuée,
elle peut facilement passer inaperçue.
Ce sera le mérite de l'examen radioscopique de la mettre en évidence.
Radioscopiquement les pleurésies hilaires se traduisent sur Fécran par des ombres
limitées de la région du hile. Leur aspect est très différent suivant que l'examen a lieu
avant ou après l'ouverture de la collection dans les bronches.
Avant l'ouverture on constate une ombre trés opaque, nette, avec des contours très
précis. C'est le cas de l'observation [I dans laquelle cette ombre, située sur le bord
gauche de l'ombre médiane, un peu au-dessus et au contact de l'ombre du cœur, présen-
Lait la forme d'un rein ou d'un haricot. C'étail le premier cas que j'observais. Je crus tout
d'abord à une tumeur du médiastin, hypothèse que semblaient confirmer le mauvais état
général du malade etles troubles de la voix. Je ne fis le diagnostic qu'au second examen,
182 | F. Barjon.
pratiqué 15 jours après, qui montrait dunc façon incontestable la transformation en
pleurésie interlobaire. —
Lorsque l'évacuation du pus s'est produite, Pimage élait moins opaque, les contours
moins neltement délimilés, rappelant plutôt l'aspect d'une ombre pulmonaire. Il se
pourrait qu’en pareil cas, on ait une image de pneumothorax partiel qui serait alors tout
à fait caractéristique. Mais cette image a manqué aussi bien dans l'observation [ que
dans l'observation III.
Dans l'observation I, où la cavité était certainement très réduite puisqu'il n'y a pas
cu de vomique vraie, on voyail seulement une ombre grise diffuse de toute la région du
hile, qui aurail pu passer aussi bien pour l'image d'un foyer de gangrène pulmonaire si
l'évolution et l'ensemble des symptômes cliniques n'avaient plaidé en faveur d'une pelite
collection pleurale limitée.
Dans l'observation III, l'examen radivscopique a cu licu aussi après la vomique, ce
qui explique que l'ombre hilaire constatée ne présentail pas les caractères de netteté
et de précision qui auraient rendu son interprétation plus facile.
ll faut donc apprendre à se méfier de l'interprétation des ombres anormales de la
région du hile. Après avoir pensé aux lésions pulmonaires, aux masses ganglionnaires,
aux tumeurs du médiastin, il ne faudra pas oublier les pleurésies enkystées du hile. Une
élude radioscopique ou radiographique soigneuse de ces ombres anormales s'imposera
toujours; mais on ne devra jamais négliger de demander à la clinique un surcroit d'in-
formations avant de conclure en dernier ressort.
LA RADIOGRAPHIE DES ADÉNOPATHIES THORACIQUES
Par E. ALBERT-WEIL
Chef du laboratoire d'Électro-Radiologie de l'hôpital Trousseau.
(Planche 5)
Un an ne s'était pas écoulé depuis la découverte de Röntgen que les Rayons X
étaient déjà appliqués au diagnostic des maladies du thorax. Dès la fin de 1896 des notes
successives de Bouchard, à l'Académie des Sciences, ouvraient unc voie féconde que
devaient bientôt suivre Bergonié et Carrière, Williams, Kelsch et Boinon, Bèclère, Oudin
et Barthelemy, Levy-Dorn, Grunmach, Holzknecht, Garrigou et beaucoup d'autres.
Certaines adénopathies trachéo-bronchiques ont été radiographiées, dès 1898, par
Oudin ct Barthelemy ; en 1900, Béclére, dans son rapport au Congrés d'Électrologie de
Paris sur les rayons de Ræntgen et le diagnostic des affections thoraciques, décrit
l'aspect que prennent sur l'écran les adénopathies médiastines qui débordent l'ombre
centrale formée de la superposition des ombres de la colonne vertébrale, du sternum,
du cœur et des gros vaisseaux; mais ce nest qu'en 1902, dans son rapport au Congrès
d'Electrologie et de Radiologie de Berne, qu'il distingue les adénopathies péri-bron-
chiques des adénopathies médiastines et qu'il insiste sur la nécessité des positions
obliques pour l'étude de ces dernières.
« Les adénopathies péri-bronchiques, dit-il, se traduisent par des ombres mal délimitées,
distinctes ou confluentes, à contours arrondis ou polycycliques, groupées en masse ou
ramifiées, dans la région du hile pulmonaire, tout au voisinage de l'ombre médiane.
« Les adénopathies médiaslines, suivant leur nature et leur volume, se révèlent seule-
ment dans les examens obliques par des ombres qui obscurcissent une partie de la hauteur
de l’espace clair moyen ou se manifestent par des ombres d'intensilé variable à contours
arrondis ou festonnés, parfois munics de prolongements digitiformes qui débordent
l'ombre médiane et envahissent plus ou moins l’un des deux champs pulmonaires. »
Depuis cette publication, nombre d'auteurs, Variot et Barret, Roux et Josserand,
D'OElsnitz et Paschetta, elc., ont étudié les adénopathies thoraciques dans la première
comme dans la deuxième enfance; mais leurs travaux ont toujours été basés, comme ceux
de Béclère d'ailleurs, bien plus sur des constalations radioscopiques que sur des épreuves
radiographiques.
Or, à l'heure actuelle, dans l'étude des adénopathies bronchiques, comme dans celle
des adénopathies médiastines, il convient d'associer étroitement la radioscopic et la
radiographie presque instantanée. À cause de Pacuité visuelle imparfaile de nos yeux,
la radioscopic, qui permet d'ailleurs de juger des déplacements physiologiques, des
mouvements normaux ou anormaux des organes, et qui, de ce fait, doit toujours pré-
céder les opérations radiographiques, ne nous donne ici que des renseignements
généraux el tout à fait insuffisants. En position frontale, clle ne nous revéle que les
grosses lésions et nous renseigne mal sur leur topographie exacte; bicn plus, elle ne
nous laisse pas distinguer les très fines indurations péri-bronchiques. Dans les diverses
positions obliques elle ne nous permet pas de numérer les ganglions ct de les situer
par rapport à la trachée ou aux bronches. La radiographie presque inslanlanée, ainsi
184 E. Albert-Weil. — La radiographie
que je l'ai montré en diverses noles à la Société de Pédiatrie (') el à la Société de Radio-
logie (°), apporte au contraire, pour le diagnostic et l'étude de l'évolulion des adénopa-
thies thoraciques, des précisions toutes nouvelles.
C'est toute l'importance de ces précisions que je voudrais faire connaitre aujourd'hui ;
pour ce faire, il convient d'étudier au préalable l'aspect que prend sur des radiographies
presque instantanées le thorax normal en position frontale, les connaissances que
donnent les examens en diverses positions obliques, et Vaspect radiographique du
thorax dans la position oblique la plus favorable pour l'examen du médiastin postérieur.
l. — LE THORAX NORMAL EN POSITION FRONTALE ANTÉRIEURE
Le thorax normal examiné de face présente deux parties latérales claires, traversées
par les ombres costales et claviculaires et une partie médiane sombre qui correspond
à la projection de la colonne vertébrale, du sternum, du cœur, de l'aorte et de tous les
organes qui sont compris dans le médiastin.
L'ombre médiane n'est pas de teinte uniforme : elle est traversée par une bande
sombre qui correspond à la projection des vertèbres et du sternum, et dans laquelle on
peut distinguer les limites supérieure et inférieure et latérales des diverses vertèbres. A
droite, l'ombre médiane est limitée assez près de l'ombre vertébrale par une ligne sinucuse
se dirigeant successivement de bas en haut, en dehors d'abord, puis en dedans, puis de
nouveau en dehors, pour enfin devenir presque verlicale. A gauche, ombre médiane est
limilée par une ligne oblique s'étendant du voisinage du diaphragme jusqu’au niveau de
la quatrième côte de bas en haut el de droite à gauche. Au voisinage de la quatrième
cote, chez les adultes, et surtout chez les vicillards, cette ligne oblique est surmontée d'une
saillie hémi-circulaire qui correspond à la crosse aortique el elle se dirige ensuite
verticalement.
Chez le nourrisson, l'ombre médiane a d'une façon assez approchée l'aspect d'une
carafe dont le goulot est à peu près à la hauteur des clavicules.
Les espaces clairs situés de part et d'autre de l'ombre médiastinale, limités en bas
par le diaphragme, ct zébrés par les ombres costales, correspondent à la projection des
poumons sur la plaque. Ces espaces clairs sont traversés au voisinage de l'ombre
médiane par une grande bande grise plus ou moins arrondie, non homogène, pourvue de
prolongements se dirigeant en éventail vers la périphérie du thorax; tous ces prolonge-
ments qui ont la forme de cordons ne sont pas également gros el marqués : celui qui se
dirige obliquement en bas vers le diaphragme et à droite du cœur est le plus visible.
[n'y a pas lieu de rapporter ici toutes les discussions auxquelles leur interprétalion
a donné licu. Certains radiologues ignorant de leur substratum analomique reél se sont
contentés de les appeler « ombres concomitantes du cœur »; d'autres ont voulu être plus
précis : Rieder, Albers-Schoenberg, Cohn, Barjon les attribuent à la projection des
vaisseaux. De la Camp, Kraft, Arnsperger el Schellenberg les attribuent à celle de l'arbre
brouchique. Hansemann veut voir en eux la projection de lymphatiques, situés entre
les vaisseaux el les bronches, contenant des particules pigmentaires très opaques aux
rayons. Cowl, Groedel et Cluzel adoptent une opinion moyenne et les attribuent en partie
aux vaisseaux el en partie aux bronches. Pour ma parl, je me range à cette dernière
y RibapEAC- Desis, Atbent-Weit et Mile Samir. Radtographie et radiothérapie de Fadénopathie me-
diastine (Soriété de Pediatrie. Octobre 1915),
(2) ALBERT-W giL et Averse La radiographie presque instantanée des adénopalbies tracheo-bron-
chiques (Société de Radiologie, Décembre 1915).
des adenopathies thoraciques. 185
opinion que nombre d'examens m'ont fait croire la plus exacte. Mais il faut surtout
retenir ici que parfois la superposition ou l'entre-croisement de ces travées rayonnantes
peut donner licu á des petites laches opaques qu'il ne faut pas prendre pour des adéno-
pathies hilaires ou de noyaux gra-
nuliques; les taches qui corres-
pondent á de petits noyaux péri-
bronchiques sont toujours relati-
vement grosses et leur distribution
est loin d'étre toujours symétrique.
1), — LE THORAX NORMAL
DANS LES
DIVERSES POSITIONS OBLIQUES
Pour juger á sa juste valeur
ce que peut donner l'examen du
thorax, quand on le pratique en di-
verses positions obliques, figurons
une coupe du thorax prise á la :
hauteur de la partie supérieure du Fig. 1. — Position oblique droite Fig. 2. — Position oblique droite
ion é “be: antérieure à 45° environ. postérieure à 45° environ.
cœur el construisons geomeirique- En bc se projettent seulement les En b’c’ se projettent les organes du
ment la projection des divers or- organes du médiastin postérieur. médiastio postérieur et une partie des
ombres des cavités cardiaques.
ganes qu'il renferme alors que le
centre de rayonnement reste fixe
et que ce thorax est placé dans
diverses orientations par rapport à
la plaque. L'examen des quatre
schémas ci-contre, dans lesquels
les rapports des divers organes tho-
raciques ont élé fixés d'après une
coupe empruntée à Testut et Ja-
cob, montre immédiatement que
les positions obliques droite anté-
rieure ou oblique gauche posté-
rieure sont les seules possibles si
l'on veut que la plaque radiogra-
phique enregistre nettement les
ombres des organes contenus dans
le médiastin postérieur sans que Fig.3.— Position oblique gauche Fig. 4 — Position oblique gauche
b A t antérieure à 45° environ. postérieure à 45° environ.
ces ombres ne viennen se super- En bc” se projettent les organes En be”! se projettent seulement
poser à celle du cœur ou de la co- —dumédiastin postérieur et une partie les organes du médiastin postérieur.
des ombres des cavités cardiaques.
lonne vertébrale.
Dans la pratique, les positions obliques droites antérieures sont celles qui
paraissent le plus favorables parce que ce sont celles où les images des organes
médiastinaux acquièrent le plus de netteté: ce sont donc elles qu'il faut toujours
employer pour étudier la trachée et les bronches, ou pour déceler des adénopathies
médiastines.
12°
196 E. Albert-Feil. — La radiographie
11). — LE THORAX NORMAL DANS LES POSITIONS OBLIQUES ANTÉRIEURES DROITES
Si nous reprenons le schéma de la figure 1 dans le quel la ligne AB représente
la coupe de la plaque radiographique par un plan qui lui est perpendiculaire, on voil
qu'en ab vient se profiler un segment de colonne vertébrale, en bc la trachée, les
bronches, les gros vaisseaux el une portion des poumons droit et gauche, en cd les
diverses cavilés cardiaques. La plaque radiographique ou l'écran doivent donc présenter
trois zones zébrées par les ombres coslales : deux zones sombres correspondant l’une
à la projection des vertèbres el l'autre à celle du cœur et du sternum el une zone
claire intermédiaire correspondant à la projection des organes médiastinaux. Cetle
zone claire a été appelée par Béclère espace clair médian; il est préférable de l'appeler,
avec D'OElsnitz et Paschetta, espace clair rétro-cardiaque. Quelle que soit la situation du
cœur dans le thorax, on peut par une incidence variable l'observer : aux observations
de Maingot, tendant à prouver que sa portion inférieure peut ètre obscurcie par un
déplacement cardiaque, il convient de répondre, avec Pradal, que cetle apparence n'est
constante que si l’on n'observe les sujets que dans l'incidence oblique à 45°; mais que,
si Pon a soin de faire varier Pobliquité, il arrive toujours un moment où l’espace rélro-
cardiaque se voit dans sa totalité.
Aussi, pour chaque patient examiné, il y a lieu de déterminer, par une radioscopie
préalable, l'angle que doit faire l'axe biscapulaire avec le plan de l'écran pour que
l'espace clair soit le plus large possible.
Dans cet examen, on constale que cet espace est rétréci à la partie moyenne dans
la région qui correspond aux hiles pulmonaires, et qu'en cet endroit il est légèrement
obscurci. La radiographie, prise en un temps ne dépassant pas 1/5° de seconde et dans
la phase inspiratoire de la respiration, montre la cause de cet obscurcissement el permet
de fixer certains organes du médiastin postérieur. Sur un cliché pris dans de bonnes
conditions, on voit que cet espace clair est traversé, depuis sa partie supérieure jus-
qu'au milieu de sa hauteur, par une ligne parallèle au bord postérieur de l'ombre
cardiaque : à l'endroit où cette ligne s'arrête, elle se divise en deux autres faisant entre
elles un angle aigu. La ligne parallèle au bord postérieur de l'ombre cardiaque repré-
sente la trace de la partie postérieure de la trachée, les deux lignes faisant un angle aigu
sont la projection des faces inférieures des deux bronches et l'angle qu'elles limitent est
l'éperon trachéal. De ces lignes partent, du côté de la colonne vertébrale et au devant
de l'ombre cardiaque (qui n'empéche pas que l'on puisse suivre leurs directions), des
lignes rayonnantes qui s'entre-croisent parfois et sont dues à la projection des vais-
seaux et des fines ramifications bronchiques du poumon gauche et du poumon droit.
Cet entre-croisement de lignes et cette dispersion en éventail sont absolument
normaux : il est important de ne pas les confondre avec les modifications radiographiques
caractéristiques que Von rencontre chez les sujets porteurs d'adénopathies péri-
bronchiques et intra-pulmonaires et chez les sujets porteurs d'adénopathies médiastines.
IV. — LES ADÉNOPATHIES HILAIRES ET INTRA-PULMONAIRES
Les adénopathies hilaires et intra-pulmonaires (fig. 5 et 6) s'étudient en position
frontale antérieure; elles sont concentrées dans la région du hile. L'ombre concomi-
tante du cœur semble alors renforcée en son milieu soit à droite, et à gauche, soit à
des adenopathies thoraciques. 197
droite seulement; sur une bonne épreuve, ce renforcement n'est pas flou; il est presque
toujours terminé par des contours nets polycycliques festonnés ou par un ensemble de
lignes droites réunies
par des angles arron-
dis. Méme en cas de
lésions symétriques,
ces adénopathies ne
sont le plus souvent
pas accompagnées de
lésions pulmonaires :
le thorax d'enfant que
reproduit la figure 1 Fig. 5. — Schéma d'adénopathies siégeant à Fig. 6.— Schéma d'adénopathies intrapulmo-
droite et à gauche au niveau du hile (posi- naires disséminées sur les fines ramifica-
en est un remarquable tion frontale antérieure). tions bronchiques (position frontale anté-
exemple : de chaque Fe
côté de l'ombre cardiaque on voit des ganglions hilaires très nets mais les deux
poumons sont absolument normaux ; mais, d'autres fois, quand ces adénopathies sont
considérables, elles déterminent des compressions du poumon et par suite une augmen-
tation de densité de cer-
taines de ces parties; on
peut en voir un exemple
sur la figure 1 de la plan-
che 5 : la volumineuse
adénopathie intra-pulmo-
naire de droite a déter-
miné une zone conges-
tionnée tout au milieu de
la hauteur du poumon
droit, presque dans toute
sa largeur. |
On rencontre égale-
ment des adénopathies in-
tra-pulmonairesbeaucoup
moins volumineuses, dis-
séminées au voisinage des
fines divisions bronchi-
ques : elles se traduisent
sur les clichés par des
taches sombres ne dépas-
sant pas parfois la gran-
deur d'une grosse tête
d'épingle, taches peu
nombreuses que Pon ne
saurait confondre avec les taches multiples et disséminées formant une sorte de pique-
tage général des poumons que Gauducheau d'une part, Ribadeau-Dumas et moi-même
d'une autre, avons décril chez les malades atteints de granulie.
Les deux formes d'adénopathies hilaires et intra-pulmonaires peuvent d'ailleurs
coexister comme on peut le constater par la figure 2 de la planche 5 : à droite, il existe
Fig. 7. — Adénopathies hilaires à droite el à gauche.
199 E. Albert-Weil. — La radiographie
une grosse adénopathie hilaire et à gauche un grand nombre de fines adénopathies
intra-pulmonaires.
V. — LES ADENOPATHIES MEDIASTINES
Chez les nourrissons les adénopathies trachéo-bronchiques débordent souvent l'ombre
cardiaque et peuvent alors se voir facilement dans la position frontale, surtout du
côté droit ainsi que je l'ai montré dans un premier travail fait en collaboration avec
MM. Ribadeau-Dumas et Maingot (') et dans un deuxiéme mémoire fait en collaboration
avec M. Ribadeau-Dumas et Mlle Samet (°) (fig. 8 et fig. 9). On peut l'expliquer par les dif-
férentes raisons suli-
vantes : la lésion tu-
berculeuse initiale se
situe plus souvent dans
le poumon droit que
dans Je poumon gau-
che: les groupes gan-
glionnaires sont plus
importants à droite
Fig. 8.— Schéma d'adénopathies médiastines Fig 9. — Schéma d'adénopalhies média- quà gauche; le hile
droites occupant toute la hauteur du mé- stines droites siégeant à la partie supé- A
diastin (position frontale antérieure). rieure du thorax (pusition frontale anté- droit est plus acces-
di sible que le gauche á
l'exploration, car, par suite de la présence à gauche du cœur et des gros vaisseaux, l’axe
trachéo-bronchique subit une légère déviation à droite.
D'OElsnitz et Paschetta décrivent une forme d'adénopathie basse ou diaphragmatique
et une forme haute: selon ces auteurs l’adénopathie diaphragmatique descend vers le
diaphragme en s'effilant progressivement et le touche parfois par une partie insignifiante ;
d'autres fois elle s’y étale largement et en fait sa base de sustentation, tandis que l'extré-
mité supérieure se raltache au cœur. La forme haute supra-cardiaque tend à déformer la
partie supérieure de l'ombre médio-thoracique qui se trouve ainsi élargie plus ou moins
considérablement et se présente avec des bords polycycliques.
Cette division me paraît un peu schématique, car il n'est pas rare de voir chez les
nourrissons des chaînes ganglionnaires s'étendant du sommet du thorax jusqu'au dia-
phragme et donnant une ombre parallèle à l'ombre cardiaque tellement continue que
celle-ci paraît dédoublée. Ces ombres se terminent en haut et en bas par des contours
polycirculaires ressemblant à des festons ou à des segments de sphère. La figure 5 de la
planche 5 en donne un exemple des plus typiques, car elle est l'image du thorax d'un petit
enfant qui fut autopsié par la suite par M. Ribadeau-Dumas: cet enfant, atteint d'une
pneumonie caséeuse du sommet gauche avec caverne et granulic dans le reste du poumon,
présentait dans la loge comprise entre la bronche, la trachée et la face médiastinale du
poumon droit, un amas de ganglions casécux soudés entre eux à la trachée et au pou-
mon par un tissu inflammaloire caséeux par places.
Dans la deuxième enfance, les adénopathies débordent bien moins souvent l'ombre
cardiaque : la radiographie d'une petite malade que j'ai radiographiée en 1910, et que
(1) Risaneau-Duuas, ALBERT-WEIL et MAINGOT. Etude radiologique de la tuberculose pulmonaire du nour-
risson (Société de Pédiatrie, Novembre 1912).
(1) RiBabeac-Dumas, ALBERT-WEIL et Mile Samer. Loc. cilalo.
des adenopathies thoraciques. 189
a
M. Triboulet a présentée à la Société de Pédiatrie, montre un bloc adénopathique dont
l'aspect rappelle celui d'une massue occupant toute la hauteur du thorax, constitue
une grande rareté clinique
(fig. 10).
Les réactions gan-
glionnaires sont d’ailleurs
souvent bien moins inten-
ses dans la deuxième en-
fance que dans la première;
de plus la cage thoracique
s'accroît très rapidement
avec l'âge; aussi des adé-
nopathies même considé-
rables trouvent à se loger
dans le médiastin posté-
rieur sans refouler les pou-
mons en comprimant sim-
plement la trachée et les
bronches : c'est ce qui
explique comment chez |
certains enfants, présentant
des signes cliniques indis- |
culables prouvant lexis- |
tence d'adénopalhies tho- Fig. 10. — Grosses adénopathies médiaslines occupant toute la hauteur de la partie
raciques (tirage, souffle
droile du médiastin.
expiratoire, transsonance sterno-vertébrale, déformations thoraciques caractérisées
par un sillon séparant la région abdominale du plastron sterno-costal, etc., etc.) ou
chez d'autres n'ayant pas de signes cliniques, mais un mauvais état général les rendant
IN
A
H E
Fig. 11. — Schéma d'adénopathies média-
stines débordant la colonne vertébrale se
profilant au travers de l'ombre cardiaque.
très suspects, ni la radioscopie ni la radiographie en
position frontale ne permettent de voir des adénopa-
thies même imporlantes car elles sont complètement
masquées par la colonne vertébrale. |
Par contre, quand le paquet adénopathique déborde
la colonne vertébrale et fait saillie dans l'ombre car-
diaque, de bonnes radiographies faites en de courtes
fractions de seconde permeltent parfois de le voir se
profiler par transparence au travers de l'ombre car-
diaque en donnant naissance de part el d'autre de la
colonne vertébrale à des ombres polycirculaires ou
ovoïdes qui rappellent l'aspect que donnent sur les
plaques certains maux de Pott dorsaux dont M. Roederer et moi avons décrit l'aspect
(fig. 11). La figure 1 planche 5, qui est l'épreuve d'une pelite malade présentant à la
fois des adénopathies hilaires et des adénopathies médiastines, montre bien cet aspect
intéressant et comment la confusion serait possible s’il n'existait quelques caractères
distinctifs; la vigueur de l'ombre de l'abcès potlique est toujours bien plus considé-
rable que la vigueur d'une ombre ganglionnaire; et, indépendamment de l'étude de la
(1) ALBeRT-WeEIL et Roeperer. Les aspects radiologiques du mal de Pott (Société de Radiologie, Juin 1919).
190 E. Albert-Weil. — La radiographie
valeur de l'ombre, les commémoratifs cliniques doivent toujours contribuer à établir le
diagnostic. | | |
Et d’ailleurs ces constatations en cas d'adénopathies du médiastin sont assez excep-
tionnelles; aussi l'examen, dans les positions obliques antérieures droites, permet seul
d'assurer le diagnostic de façon irréfutable, car toutes les adénopathies médiastines se
voient dans les examens obliques antérieures droites.
Je possède, à l'heure actuelle, un très grand nombre de clichés pris sur des enfants
d'Ages les plus divers. De leur comparaison, je crois qu'on peut conclure que la plus
grande majorité des adénopathies siègent dans l'espace inter-bronchique et à la bifur-
cation trachéale, s'étendent surtout dans la moitié inférieure du thorax et affectent les
trois types différents qui sont reproduits dans les schémas ci-joints (fig. 12, 13 et 14).
Fig. 12. — Schéma d'adénopalhies mé- Fig. 13. — Schéma d’adénopathies mé- Fig. 14. — Schéma d'adénopathies mé-
diaslines étudiées en position oblique diastines étudiées en position oblique diastines éludiées en position oblique
antérieure droite : adénopathie in- antérieure droite : adénopathie in- antérieure droite : petites adénopa-
ter-bronchique en forme de coin. ter-bronchique s'étendant dans tout thies péri-trachéales au niveau de la
le tiers inférieur du thorax. division de la trachċe.
Certaines adénopathies sont en forme de coin dans l'espace inter-bronchique (fig. 12),
d'autres s'étendent de l'éperon trachéal jusqu’au diaphragme ou jusqu à une assez
faible distance de lui, constituant un bloc cylindrique effilé à ses deux extrémités
(fig. 13). D'autres fois, mais bien plus rarement, la partie postérieure de la trachée et
l'éperon trachéal sont semés d'une série de petits ganglions isolés et non confluents
(fig. 14); ce dernier type accompagne en général les types précédents, mais il peut
exister parfois à l'état de pureté. La figure 3 de la planche 5 montre deux paquets
adénopathiques siégeant, l’un à l'éperon trachéal et l’autre au-dessous dans le tiers infé-
rieur du thorax. La figure 4 de la planche 5 montre une adénopathie en forme de coin
dans l'angle inter-bronchique et quatre petits ganglions descendant de l'extrémité infé-
rieure de la trachée le long d'une des bronches.
VI. — DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DIFFÉRENTIEL
ENTRE LES ADÉNOPATHIES TRACHÉO-BRONCHIQUES ET D’AUTRES AFFECTIONS
INTRA-THORACIQUES
Avant l'emploi de la radiographie presque instantanée, comme les ombres données
par les adénopathies présentaient, du fait des mouvements respiratoires ou des mouve-
ments plus fréquents dus à la propagation des pulsations cardiaques, des contours
flous el des limites peu distinctes, il était naturel que l'on ait étudié le diagnostic diffé-
des adenopathies thoraciques. Ig!
rentiel entre les adénopathies médiastines ou hilaires et la broncho-pneumonie, la
pneumonie, la pleurésie interlobaire, diaphragmatique ou médiastine ; et l'on comprend
que Pradal se soit étendu sur ces points dans sa thèse; mais, à l'heure actuelle, il n'y a
plus lieu d'insister là-dessus. Les projections d'adénopathies trachéo-bronchiques
établies presque instantanément, ont toujours des contours nettement polycirculaires,
tranchant nettement sur les ombres voisines; le triangle de la pneumonie a une loca-
lisation presque pathognomonique; les ombres des pleurésies, des broncho-pneumonies
ont toujours des contours flous, jamais hémicirculaires. L'hésitation n'est permise que
lorsqu'il existe une ombre opaque dédoublant le bord droit du cœur, car une pleurésie
médiastine et de grandes chaînes adénopathiques occupant toute la hauteur du thorax
peuvent donner le mème aspect; mais, indépendamment des commémoralifs el des
signes cliniques qui doivent assurer le diagnostic, il faut se rappeler que dans la
pleurésie médiastine le bord externe de l'ombre juxtaposée au cœur est presque rec-
tiligne, que dans le cas d'adénopathies l'extrémité supérieure et l'extrémité inférieure
de cette ombre sont toujours circulaires et que son bord externe est le plus souvent
festonné et irrégulier. Les examens obliques en position antérieure droite lèvent d'ail-
leurs, de plus, toute incertitude, puisque, en ces affections, les aspects observés sous
cette incidence sont tout à fait différents les uns des autres.
Le diagnostic différentiel entre l'aspect radiologique des adénopathies médiastines
du nourrisson et l'aspect radiologique de l'hypertrophie du thymus mérite par contre
qu'on s’y arrêle quelque peu.
Le thymus normal échappe à la radiographie ; il déborde peu ou pas l'ombre ster-
nale; aussi l'ombre médiothoracique normale a la forme d'une carafe dont l'ouverture
est à la base du cou, el la portion rétrécie au niveau des clavicules. Quand le thymus
est hypertrophié d'une façon moyenne, ses lobes font saillie de part et d'autre du
sternum ct semblent entourer l'ombre cardiaque de deux prolongements dirigés en éven-
tail. Quand le thymus est atteint d'une hypertrophie vraiment considérable, ses lobes
terminés intérieurement par deux droites qui se rencontrent à angle aigu circonscrivent
le cœur, et l'ombre cardiaque semble noyée dans l'ombre thymique.
Les contours de l'ombre thymique observés sur des radiographies presque instan-
tanément sont toujours, comme le dit Gauducheau, nets, quelquefois rectilignes, le plus
souvent incurvés, mais l'intensité de l'ombre est uniforme; quand les contours sont
incurvés, les courbes sont formées par des arcs de cercles á trés grand rayon.
Les adénopathies sont au contraire toujours limitées par des arcs de cercles à petits
rayons juxtaposés comme des festons; el enfin l'intensité de l'ombre qu'elles détermi-
nent est très variable et très rarement uniforme.
Si l'on prend comme exemple l'hypertrophie thymique considérable que j'ai fait
reproduire dans la planche 5 et qui en est la sixième figure et le cas d'adénopathie
médiastine accompagné de caverne et de granulie pulmonaire qui en est voisine sur
la planche, on peut apprécier nettement ces différences. La courbe et la forme de
l'ombre de l'adénopathie droite ne ressemblent pas à la courbe et à la forme de l'ombre
d'un des lobes du thymus.
Mais il existe des cas complexes: certains enfants présentent un thymus hypertro-
phié et en méme temps des adénopathies trachéo-bronchiques; il en était ainsi chez le
premier petit malade atteint d'hypertrophie du thymus que j'ai eu à soigner et dont, avec
M. Ribadeau-Dumas, j'ai rappelé l'observation à la Société de Pédiatrie. Dans ces cas
une lecture attentive des radiographies presque instantanées permet, par l'examen des
192 E. AlbertW eil.
contours des ombres, d'apprécier ce qui appartient au thymus et ce qui appartient aux
adénopathies.
Vil. — UTILITÉ DE L'EXAMEN RADIOLOGIQUE POUR LE DIAGNOSTIC ET LE PRONOSTIC
DES ADÉNOPATHIES TRACHÉO-BRONCHIQUES
ll n'est pas de médecin d'enfants qui n'ait pu constater combien est souvent difficile
le diagnostic des adénopathies trachéo-bronchiques, combien sont fugaces et inconstanls
les signes qu'elles déterminent, combien nombre d'entre elles n'ont été diagnostiquées
que sur la table d'autopsie. Aussi l'utilité de l'examen radiologique pour le diagnostic,
soit des adénopathies inflammatoires, soit des adénopathies tuberculeuses, est chose
évidente, puisque c'est l'examen radiologique qui bien souvent, à lui seul, donne la
cause d'un amaigrissement, d'une asthénie ou d'une toux persistante. Aussi tout enfant
suspect devrait être systématiquement examiné à l'écran el radiographié.
La radiographie presque instantanée d'ailleurs si elle est répétée à intervalles régu-
liers, fixe le pronostic, et montre les résultats de toutes les interventions thérapeutiques,
micux que l'auscultation ou la pesée; elle permet de juger s'il y a amélioration ou aggra-
valion puisqu'elle rend possible la numération des ganglions, la mesure de leur gran-
deur et de leur densité, à condition que, pour chaque examen, l'on se replace dans les
mêmes conditions d'observation el que l’on suive une technique uniforme.
Vill. — TECHNIQUE DES EXAMENS RADIOGRAPHIQUES
Cette technique est au reste assez simple si l'on dispose d'une installation puissante
et de tubes bien au point.
Les nourrissons peuvent être examinés couchés sur une table transparente aux
rayons avec l'incidence dorsale et l'écran ou la plaque au contact du thorax; en des
cas exceptionnels, ils peuvent être examinés avec l'incidence antérieure. Mais le plus
souvent il est préférable de les examiner comme les enfants plus âgés dans la position
verticale, ce qui permet de passer facilement de la position frontale aux positions
obliques.
Le tube est placé à une distance telle que son anticathode soit à soixante-dix centi-
mètres de la plaque; le rayon normal pour les radiographies en position frontale est
amené au milieu du sternum, sur la région aortique.
Pour les radiographies en positions obliques, antérieures droites, l'enfant est placé
debout obliquement avec son bras gauche contre le support transparent: un examen
radioscopique permet de lui donner l'obliquité la plus favorable pour que l’espace clair
rétro-cardiaque ait sa largeur maxima. Le rayon normal est dirigé au niveau de la région
relativement obscure de cet espace, c'est-à-dire au niveau de la bifurcation de la trachée.
Quand Penfant est susceptible de comprendre, on lui apprend á immobiliser quelques
secondes son thorax dans la phase inspiratoire de la respiration et l'on prend une épreuve
en une courte fraction de seconde pendant cette inspiration, après avoir fixé la plaque
perpendiculairement au rayon normal, de telle sorte que le bras droit du sujet et la
portion droite extrême du sujet y soient solidement appuyés.
Les épreuves les plus démonstralives sont celles qui sont obtenues en un temps
inférieur à 1,10% ou 1/5* de seconde.
Journal de Radiologie
et d'Electrologie
Adenopathies hlaires a droite et adenopathies
me diastines debordant l'ombre vertebrale.
Fig. 3. Adenogathies médiastines en position oblique
anterieure droite.
Planche 5
Mémoire Albert Weil
Fig. 2. Adénopathies hilaires et péribronchiques.
Fiv. 4. Aderspathies mediastines peritracheales et
pi L 1
interbronch'que en position oblique anterieure
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LES LIMITATIONS ACTUELLES DE LA RADIUMTHÉRAPIE
DANS LE TRAITEMENT DES CANCERS PROFONDS
Par A. BAYET
Professeur de la clinique dermato-svphiligraphique à lFhôpilal Saint-Pierre (de Bruxélles:.
Nous avons assisté, dans ces derniers temps, à un véritable réveil de la question du
(traitement du cancer par les méthodes radioactives. C'est au Congrès de Gynécologie
(de Ilalle).en Septembre 1912, que Krónig et Gauss firent leurs premières communica-
lions sur l'emploi des rayons X dans le traitement du cancer de l'utérus: plus tard, ils
adjoignirent aux rayons X le mésothorium et firent à la Société de Gynécologie de
Francfort el au Congrés de Physiothérapie de Berlin des communications retentissantes,
qu'ils confirmérent au Congrès de Londres de 1945. Entre temps, les publications de
Düderlein el de Bumm avaient encore renforcé l'enthousiasme pour ces méthodes et l'on
n'était pas loin, dans le grand public, dans le public médical même, d'espérer qu'on
tenait enfin le remède contre les cancers profonds.
Mais des voix discordantes se firent entendre venant surtout de Vienne. Au
85” Congrès des Naturalistes et Médecins allemands, qui se tint à Vienne le 2h Sep-
lembre 1915, le prof Ranzi (*) fit, en son nom, ainsi qu'au nom des D" Schiiller et
Sparmann, une communicalion dans laquelle il se montrait plus que sceptique, hostile
même à la nouvelle méthode, et le prof” Wertheim (de Vienne), au même Congrès,
renforça ses critiques (’). |
Il faut bien reconnaître que, si le scepticisme viennois manque quelque peu de justi-
lication expérimentale, l'enthousiasme des Allemands paraît les avoir entrainés trop
loin. Ils semblent avoir oublié que leurs recherches n'ont rien apporté d'essen-
tiellement nouveau dans la question, que celle-ci est, depuis longtemps déjà, résolue
dans ses principes el dans ses indicalions par les travaux fondamentaux de Wickham,
Degrais et Dominici, pour ne citer que quelques noms parmi la pléiade des chercheurs
qui, depuis dix ans, ont jeté les bases de la radiumthérapie. Que l'abondance relative
du mésothorium, en metlant l'instrument radioactif aux mains d'un plus grand nombre
de chercheurs, en attirant plus fortement l'attention d'un pays scientifique puis-
samment organisé comme l'Allemagne, ait multiplié les occasions de trouvailles heu-
reuses, cela ne fait pas de doute. Il ne faut pas oublier toutefois qu'à la France revient
l'honneur d'avoir créé la radiumthérapie et de l'avoir élevée au rang qu'elle occupe
aujourd'hui.
Entre les deux directions opposées, et devant la tendance très marquée du public
médical à s'emballer sur les résultats du traitement du cancer par les méthodes radio-
actives, j'ai cru bon d'esquisser quelles sont, pour le moment, les limites de la radium-
thérapie.
En le faisant, je n’obéis pas à la pensée d'en restreindre le domaine. Une expérience
de huit années m'a montré qu'on ne peut trop apprécier un aussi puissant moyen d'action
sur les néoplasies cancéreuses. Je sais, pour l'avoir observé moi-même, que nombreuses
(1) Prof. Raxzt, Dr H. Scant teen et De R. Searnmans. Erfahrungen über Radium behandlung der malignen
Tumoren (Wiener Alin, Woeh., 1045, n° 41 et Strahlenthérapie Band IV. chap. 1).
(2) Prof. E. Wentuem. Radium und Uterus Krebs (Strahleathérapre Band HE Heft. 1).
JouRNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 15
194 4. Bayet. — Les limitations actuelles de la radtumtherapte
sont les formes de cancers qui disparaissent sous son influence; je sais surtout que,
dans les cas désespérés, inopérables, lá où le médecin n'avait plus auparavant à compter
que sur la morphine, on a enregistré des améliorations inattendues, des arrêts imprévus
dans l’évolution du mal. Je considère qu'avec la chirurgie, les méthodes radioactives (el
dans ces m'thodes je range la radiothérapie) constituent la seule arme vraiment efficace
que nous ayons pour lutter contre le cancer. Et puis, il faut bien appuyer sur ce fait,
les substances radioactives sont les seuls agents qui, depuis que l'on s'occupe de traiter
les tumeurs malignes, aient montré une action modificatrice sur les celiules cancércuses,
les troublant dans leur évolution, les frappant de déchéance ou les ramenant à leur
développement typique. Comme nous ne sommes qu'au débul des recherches, devant
ce fait nouveau el unique, tous les espoirs sont permis.
Mais la science ne doit pas être l'expression d'espérances ou de préférences. C'est
discrédiler une méthode que d'annoncer qu'elle est à même de réaliser des choses
impossibles. C'est à nous, qui explorons le champ, d'en tracer les limites: c'est ce que
je vais essayer de faire, en commençant par déclarer que celles-ci ne sont que provi-
soires et que les conclusions auxquelles j'arriverai n'ont de valeur que pour l'heure
actuelle. Les substances radioactives rencontrent leurs limites d'action dans quatre
directions différentes :
1° Limitation due à la résistance au rayonnement de certains types de tumeurs, d'après
leur structure histologique, leur type biologique, leur localisation dans certains tissus, la
période de leur évolution :
2° Limitation due à l'insuffisance d'action du rayonnement par suite du volume et de la
profondeur des lésions :
3" Limitation due à l'impossibilité d'élever indéfiniment les doses de substances radio-
aclives ;
4” Limitation d'application due à la comparaison avec les autres méthodes de traitement
du cancer.
*
> »
I. Limitation due a la résistance au rayonnement de certains types de tumeurs,
d'après leur structure histologique, leurs dimensions, leur type biologique, leur locali-
sation dans certains tissus, la période de leur évolution. — Il est acquis que tous les types
de cancers ne réagissent pas avec une égale docililé aux rayonnements.
I existe une échelle de radiosensibilité des tumeurs, depuis celles qui disparaissent
sous l'influence d'une faible quantilé de rayons, jusqu'à celles qui résistent aux plus
fortes doses.
Pour la peau, Monsieur Darier a attiré l'attention sur la différence de radiosensi-
bilité des épithéliomas, suivant qu'ils sont du type baso-cellulaire ou spino-cellulaire.
Sans aller jusqu'à dire que les spino-cellulaires ne réagissent absolument pas à l'action
du rayonnement, il est certain qu'ils exigent pour leur guérison des doses plus considé-
rables que les autres et que parfois il faut appeler à l'aide la chirurgie.
Certains épithéliomas de la peau sont particulièrement rebelles; dans leur Traité
de Radtumthérapic, Wickham et Degrais (*) en énumérent une série: tout d'abord, ceux
qui s'accompagnent de lymphangite périphérique; puis ceux qui récidivent sur une
cicatrice ; ceux qui ont une trop faible épaisseur de lissu de soutènement. Enfin, il en
est qui résistent sans qu'on puisse délerminer la cause de l'échec.
Oy) Nicnknau et Dronwis. Radiuenthérapie, 2 edit. p. 174.
dans le traitement des cancers profonds. 195
Parmi ceux-ci, j'en ai observé une variété qui, d'apparence assez bénigne, oppose
la plus grande résistance au rayonnement. Elle est caractérisée par une tumeur dure,
grosse comme une petile cerise, à bords blancs, surélevés, d'apparence cartilagineuse,
ayant au centre un cratère qui se prolonge vers la profondeur par un mince canal de
1/2 centimètre de longueur. On dirait un volumineux molluscum contagiosum. Ces
formes résistent d'une façon inattendue au radium et il est préférable de les extirper
chirurgicalement.
L'étude histologique des tumeurs en fonction de leur résistance au rayonnement
commence à peine; il est certain que, comme pour les tumeurs cutanées, il doit exister
dans d'autres organes des différences de réaction aux rayonnements et des néoplasmes
réfractaires aux méthodes radioactives.
Pour ce qui concerne le type biologique des tumeurs, c'est un fait d'observation
que deux tumeurs, d'apparence semblable, réagiront tout différemment dans un orga-
nisme jeune ou chez un malade âgé. C'est ce que Bumm a reconnu en recommandant
de réserver, dans le traitement du cancer de l'utérus, le mésothorium pour les malades
âgés et de recourir d'emblée à la chirurgie quand il s'agit de cancer développé chez une
jeune femme. Cette question n'est pas encore définitivement tranchée par l'étude de
séries comparables, mais il est certain dès maintenant que, de ce côté, il y a des réserves
à faire sur l'action des substances radioactives.
L'influence du type biologique du cancer, indépendamment de son type histologique,
se retrouve quand on applique les substances radioactives au traitement des épithéliomas
développés sur un lupus ancien. Ces épithéliomas montrent au rayonnement une extra-
ordinaire résistance el, pour ma part, je ne suis pas encore parvenu à en faire dispa-
raître un seul. La récidive in situ est la règle.
La limitation d'action des substances radioaclives résulte encore de la localisation
de la tumeur dans certains tissus.
Je cilerai en premier lieu le cancer de la langue. Meme pris au début, il est diffi-
cile de l'améliorer pour plusieurs causes: la première de toutes est l'extension qu'a déjà
atteint le mal quand on porte le diagnostic. A une grande distance de la tumeur prin-
cipale, on trouve, entre les faisceaux musculaires, des traînées de cellules cancéreuses
qu'il est difficile, sinon impossible, de détruire. L'existence d'adénopathies, souvent
très précoces et très élendues, rend illusoire le traitement, et impossible la poursuite
de nouveaux foyers.
Le deuxième obstacle résulte de la sensibilité de la muqueuse buccale au rayou-
nement; elle rend presque impossible administration des doses qui seraient nécessaires
pour obtenir unc destruction définilive du cancer.
Une autre localisation, très importante dans l’évolution du cancer, et dans laquelle
celui-ci montre une résistance très grande au rayonnement, est représentée par les
adénopathies satellites. Ges mélastases ganglionnaires peuvent être diminuées, parfois
même, si elles sont petiles, détruites par une irradiation intense, mais d'ordinaire elles
montrent une résislanec presque invincible. On comprend toute l'importance d'une
semblable constatation, étant donnée la fréquence des adénopathies satellites dans le
cancer.Il m'a paru qu'elles étaient particulièrement résistantes à laine et au creux de
l'aisselle.
La résistance de certaines tumeurs à l'action du rayonnement, d'après le moment
de leur évolution, se manifeste de la façon la plus évidente dans les récidives. Il est, en
effet, d'observation couranle qu'une récidive est beaucoup plus résistante que la tumeur
196 4. Bayet. — Les limitations actuelles de la radiumtherapte
primitive. On constate souvent qu'une tumeur, après s'élre réduite sans difficulté sous
l'action du radium, repullule, et celte récidive, au lieu de céder à l'influence du rayon-
nement, continue à croilre, parfois même pendant Virradiation. H semble que lappli-
cation du radium sur la tumeur primitive ait provoqué la destruction des cellules les
plus fragiles et que la récidive, issue de la pullulation des cellules les plus réfractaires,
partage leur résistance à l'action résolulive de Virradiation.
11. Limitation due à l'insuffisance d'action par suite de la profondeur des lésions. —
ll est démontré qu'il faut, pour influencer la cellule cancéreuse dans le sens de la
guérison, une certaine quantité de rayonnement. Or, pour une surface donnée, la quan-
tité de rayons recus varie en raison inverse du carré de la distance.
Delbet et Herrenschmidt, Tuffier et Manti ont trouvé que la distance à laquelle le
radium conserve son effet utile s'arrétait à 2 ou 5 centimètres environ de la surface
émissive ; Wickham et Degrais, en agissant avec 10 centigrammes de radium pur, pen-
dant 48 heures, avec un filtrage faible, ont trouvé qu’à 9 centimètres le rayonnement
avait agi de telle sorte que les modifications dégénératives des cellules cancéreuses,
imputables au radium, étaient encore abondantes. Dans un autre cas, ils fixèrent la dis-
lance à 11 centimètres. Suivant la très juste observation de ces auteurs, il est incorrect
de dire : le radium agit à telle profondeur, car les constatations des dégénérescences
cellulaires dépendent, pour la profondeur, du degré de radiosensibilité de la tumeur
traitée.
Pour Bumm (de Berlin) Virradiation du mésothorium agit à 3 à 4 centimètres dans
la profondeur : entre 5 el 9 centimètres on trouve encore des noyaux de cellules bien
vivantes. Ilenkel (d'léna) trouve que l'aclion en profondeur est de # à 5 centimètres (").
Les constatations faites sur la matrice, par divers auteurs, semblent confirmer ces
données. En examinant les cas de cancers utérins traités par Wickham et Degrais,
Bumm, Krómer, Döderlein et Krónig et extirpés après irradiation, le professeur Wertheim
(de Vienne) trouve que sur 18 de ces matrices, 16 contenaient encore des noyaux de cel-
lules cancércuses, en petit nombre, il est vrai; dans deux cas seulement, la guérison
microscopique avait été oblenue. I] convient d'ajouter à ces deux cas celui publié par
Chéron et Rubens-Duval.
H résulte de ces constatations que, d'une façon générale, l'action du rayonnement
utile ne dépasse pas 10 centimètres, el très souvent même n’atleint pas cetle limite.
Faut-il aller aussi loin que le professeur Henkel (') quand il dit : Ce qu'on connait
actuellement du traitement par le mésothorium et par le radium donne l'impression
qu'en raison de cet épuisement d'activité utile à une faible distance, ces médications
sont arrivées au point mort? Je ne le pense pas; tout d'abord, rien ne dit que les cel-
lules cancéreuses trouvées dans les utérus irradiés soient encore à mème de donner
naissance à une prolifération atypique, et puis, un rayon d'aclion d'une dizaine de cen-
Limètres représente une distance que souvent la chirurgie n'atteint pas.
Comme premitre conséquence de celle limitation d'action en profondeur, il apparait
illusoire d'irradier les cancers profondément situés dans la cavité abdominale et tho-
racique quand ils ne sont pas accessibles par les conduits nalurels. Jusqu'ici, en effet,
on ne possède pas une observation valable de tumeur de ce genre.
La seconde conséquence, c'est qu'il ne faut pas trop compter sur le radium pour
(1) Prof. Wesker (léna). Zur Strahlentherapie in der Gynäkologie, Die Behandlung des Uterus cerzinonis
(Muenchener medi, Wochenseh., > Février 1914.
dans le traitement des cancers profonds. 197
une tumeur très volumineuse. L'ensemble de la tumeur, les parties fortement irradiées
peuvent rélrocéder et rélrocèdent en effet; les parties éloignées, moins fortement
touchées, présentent souvent des novaux encore vivants qui deviennent le point de
départ de la récidive.
Comme on le voit, la limitation d'action du radium en profondeur constitue un
obstacle réel au traitement de nombre de tumeurs cancéreuses. Nous verrons plus loin
si les limites qui en résultent ne peuvent pas être reculées.
111. — Limitation due à l'impossibilité d'élever indéfiniment les doses de substance
radioactive. — Il semble logique (et certaines expériences de Wickham et de Degrats
semblent le prouver) qu'on pourrait élargir la zone d'action des substances radioactives
en élevant leurs doses: la encore, existe une limite que l'on ne peut dépasser sans danger.
Les expériences faites par Kronig, Döderlein ct Bumm, au moyen du mésothorium,
ont amené ces auteurs à employer des doses absolument inaltendues qu'on aurait pu
croire intolérées par l'organisme : on atteignit 800 milligrammes.
Le principe du trailement était celui-ci: élever les doses, augmenter le filtrage. En
méme temps que les doses allaient croissant, le filtrage montait à 3, 4 millimètres de
plomb. I semble donc que, dans Fopinion de l'École allemande, l'élévation des doses
puisse élre compensée par l'augmentation du filtrage.
H n'en est rien, et celle compensation n'est vraie que dans certaines limites. En effet,
si l’on examine la courbe d'absorption d'un rayonnement radique, en fonction d'épais-
seurs croissantes de plomb, on voit que cette ligne, qui jusqu'à 1 millimètre de filtre
décroit rapidement, reste à peu près horizontale dès qu'on a dépassé 1 1/2 à 2 milli-
mètres. [l importe donc peu que l'on augmente cette épaisseur ; la quantité de rayonne-
ment qui traverse un filtre de 5 millimètres est sensiblement égale à celle qui traverse
4 millimètres. L'action du filtrage, à partir de 2 millimètres, et même avant, n'a donc
qu une action compensatrice restreinte de l'élévation des doses.
En France, sous l'influence de Dominici, Chéron, Rubens-Duval, on a augmenté
aussi les doses de radium, mais dans des proportions beaucoup plus faibles que pour
le mésothorium. La belle série des résultats obtenus semble justifier jusqu'à un certain
point la nécessité d'agir au moyen de doses massives (*).
Ouelles doivent être ces doses massives et sont-elles forcément nécessaires dans
chaque cas ? I] est certain que des doses faibles de 1, 2, 5 cenligrammes sont d'ordinaire
insuffisantes pour obtenir un résullat complet et que la prolongation du temps de pose
ne suffit pas à compenser la pelitesse des doses. Il est certain, d'autre part, qu'en heau-
coup de cas il est nécessaire d'individualiser et qu'il n'est pas utile de trailer un cancer
superficiel avec la même énergie qu'un cancer profond. I] est certain aussi, d'autre part,
que les doses excessives préconistes par l'École allemande ne sont pas sans danger, et
cn Allemagne même un mouvement de recul se dessine.
H trouve son expression dans deux articles importants parus l'un dans les Fortschritte
auf dem Gebiete der Róntgenstrahlen (?) et l'autre dans le Münchener med. Wochenschrift ©).
Dans ce dernier, le professeur Hendel (d'léna) se demande s'il est vraiment nécessaire
d'atteindre les doses très élevées el s'il n'existe pas une dose optima, qui n'est pas
nécessairement aussi considérable que celles utilisées par Krônig, Gauss, Bumm et
(` De H. ChÉnox et Rubras-Duval. Valeur de la radiumthérapie des cancers ulérins et vaginaux
(Archives d'électricité médicale, 25 Janvier 1914).
(7) Dr H. E. Senmwr (Berlin. Uber die früher und heute erzielten Erfolge der Straldenbehandlung bei
hiefzelegenen Karzinomen (Forlsehritte auf dem (Giebiete der Rontygenstrahlen, Octobre 1915,
(2) Prof. HENKEL. Lor. cit.
198 4. Bayet. — Les limitations actuelles de la radiumtherapte
Döderlein. Henkel estime qu'en général, avec le mésothorium, celle dose optima doit
osciller, pour les applications gynécologiques, entre 100 et 200 milligrammes. Suivant
lui, les doses plus fortes sont de nature à léser le tissu sain.
En effet, l'idée primitive d'une aclion élective du rayonnement sur les cellules
cancéreuses n'a qu'une valeur limitée et n'est vraie que d'une façon relative; Asschof a
publié un cas dans lequel l'irradiation d'un cancer du sein avait déterminé la nécrose
des muscles intercostaux, de la partie superficielle du poumon et une atrophie circons-
crite du foie. D'autre part, Bumm a cité deux cas de nécrose profonde, intéressant une
fois la paroi vésicale, l'autre fois le tissu cellulaire du bassin jusqu'au sacrum. D'autres
accidents se sont encore produits qui n'ont pas été signalés.
A vrai dire la question est peu encore éclaircic et les constatations toutes récentes
de Händly sont troublantes à cet égard. En étudiant cinq utérus traités par les méthodes
radioactives, et en comparant ses cas aux cas analogues publiés par Asschoff, Krónig ct
Gauss, par Döderlein et par Wickham et Degrais, l'auteur arrive à cette conclusion que
l'action profonde, soit des rayons X, soit du mésothorium, n'est pas uniforme et est
insuffisante pour détruire les cellules carcinomateuses dans la paroi utérine ct dans le
paramétrium, sans cn même temps provoquer de très graves nécroses à la surface et
Buinm, en étudiant un cas analogue, arrive à cette conclusion que, bien que le résultat
clinique fût parfait, il ne pouvait y voir la démonstration d'une action spécifique sur la
cellule carcinomaleuse; l'arrêt de développement de la néoplasie devait s'expliquer par
l'action sclérosante sur le lissu cellulaire et musculaire environnant.
Je crois que la vérité est plus compliquée el qu'il est acquis, comme on l'a maintes
fois démontré, que les cellules carcinomatcuses sont plus fortement influencées que les
autres; mais le phénomène de résorption ou de cicatrisation n'est pas tout entier lá; il
réside aussi dans une énergique parlicipation de tissus cellulaires et musculaires et les
rapports entre ces deux processus de guérison me semblent trop complexes pour que la
disparition d'une tumeur soil une simple question d'élévation des doses. Il arrive un point
où celles-ci entravent le processus de réparation et c'est lá qu'il faut s’arreter.
Peut-on fixer un chiffre? évidemment non. Celui-ci variera avec la nature des cas à
traiter; il variera aussi avec l'expérience et l'habileté de celui qui manie la substance
radioactive.
Mon but n'est pas de chercher à fixer ce point de technique. Il est, avant tout, de
montrer qu'il existe, du côté de l'élévalion des doses, une limitalion certaine qu'on ne
pourra enfreindre sans aller à l'encontre du but que Pon poursuit.
IV. — Limitation de ¡a radiumthérapie du fait de la comparaison avec les autres
méthodes de traitement des cancers profonds. — ll est bien évident que si la chirurgie
donnait 100 pour 100 de guérison dans le cancer, le radium el les subslances radioactives
ne scraient jamais sortis des laboratoires de physique. C'est aux défaillances de la
chirurgie dans le traitement du cancer qu'il faut attribuer la recherche passionnée à
laquelle nous assistons, pour trouver mieux que l’exérèse comme traitement curalif.
Pour décider du choix à faire, entre la chirurgie et les méthodes radioactives, il
faudrait avoir, de part et d'autre, des séries comparables. Pour les cancers inopérables,
la chose se juge d'elle-même: ils restent le domaine exclusif des substances radioactives ;
les substances radioactives el les rayons de Róntgen sont le seul moyen que nous pos-
sédions de les améliorer. Mais, pour les cancers opérables, il est difficile de fixer la
conduite à suivre, el cela faute de séries comparables.
dans le traitement des cancers profonds. — 199
Du côté des méthodes radioactives les séries sont à la fois faussées el incomplètes.
Faussées, parce que les cas que l'on soumet actuellement à la médicalion radioactive
sont les plus mauvais, les cas désespérés. A cel égard, les constatations faites par
Déderlein sont intéressantes ('). Avant l'ère radioactive, sur 100 carcinomes ulérins se
présentant à la clinique gynécologique de Munich, 65 à 70 élaient opérables; depuis
qu’on les traite aux rayons X et au mésothorium, 30-35 pour 100 seulement auraient pu
être soumis à l'opération.
Les séries incomplètes: en effet, l'expérimentation n'a, jusqu'ici, pu se faire sur
une échelle assez vaste; les publications qui portent sur un nombre relalivement consi-
dérable de cas sont trop récentes pour qu'on puisse en tirer des conclusions définitives.
Force nous est d'attendre, du moins pour certaines variétés de cancer. Pour d'autres,
la solution est plus évidente. Certains cancers, tels que ceux de la prostate, de l'æœso-
phage, donnent, à l'opération, des résultats trop décevants pour qu'on puisse hésiter. 11
vaut mieux, dans la très grande majorité de ces cas, recourir aux substances radio-
actives. Pasleau, et Degrais pour la prostate (°), Guisez (°) pour œsophage ont publié
des cas encourageants. |
Pour le cancer du rectum, on a le droit d'hésiler. Les résultats opéraloires sont
d'ordinaire favorables, les récidives aujourd'hui plus rares. Dans une leçon donnée
le 48 Octobre 1915, à l'Académie de Dusseldorf, le professeur Depage (de Bruxelles)
estimait que la mortalité opératoire était d'environ 6 pour 100 et que 70 à 80 pour
100 des malades ayant survécu à l'opération pouvaient être considérés comme défini-
tivement guéris (*). Devant des séries semblables, il est certain que la comparaison
est difficile pour les substances radioactives et que, dans l’état actuel de la science, il vaut
mieux recourir à l'opération qu'à Virradiation.
La situation n'est pas aussi nette pour le carcinome de l'utérus. L'École allemande
proclame, par la voix de ceux qui ont le plus largement expérimenté le mésothorium,
que l'on est justifié de traiter d'emblée par la méthode radioactive les cancers même
opérables. Les séries seraient aussi favorables que celles données par la chirurgie.
Il est évident que si les résultats des cliniciens allemands se maintenaient, la ques-
tion prendrait une toute autre face; mais les résultats des analyses microscopiques
faites sur des utérus irradiés, puis extirpés, doivent nous rendre prudents el ne nous
permettre d'escompler l'avenir qu'avec circonspection.
J'estime qu'il faut réserver la solution. Du reste, je pense qu'on arrivera à con-
naître les formes de cancers ulérins pour lesquels il est préférable d'opérer de suite et
d'autres pour lesquels il vaut micux irradier d'emblée.
I] m'est difficile de passer en revuc toutes les localisations du cancer et de discuter
la valeur relative des méthodes à choisir.
Tout en réservant la question, nous devons cependant proposer une solution provi-
soire, applicable à l'heure actuelle : quand un malade réclame notre assistance pour un
cancer, nous ne pouvons pas attendre que toutes ces discussions soient closes pour
choisir la méthode de traitement.
D'une facon générale, dans l'état actuel de nos connaissances, il faut, en cancéro-
(DÖDERLEIN et SEUFFERT. Unsere weiteren Erfahrungen mit der Mesothoriumbehandlung der Karzinoms
(Muench. med, Wochensch, 5 Février 1914).
(2) O. Pasteat et P. DEcnais. De l'emploi du radium dans le traitement des cancers de la prostate
(Journal @Urologie médicale et chirurgicale, 15 Septembre 1913 et Strahlentherapie Band IHH chap. 4).
(3) Grisez. Le traitement radiumthérapique du cancer de Peesophage (communication faite au XVI Con-
gres international de médecine, Londres 1913 et Strahlenthérapie Band IV, chap. 1).
(4) Prof. Derace. Du traitement chirurgical du eaneer du rectum (Journal médical de Bruselles, 1913, n°43).
200 A. Baret.
thérapie, choisir la méthode la plus radicale et la plus rapide, sauf exceptions à déter-
miner. Les méthodes radioaclives ont une action lente et celle lenteur peut parfois
¿tre dangereuse. J'estime qu'il faut, chaque fois que Pexérese large est possible, faire
intervenir d'abord la chirurgie, quitte à soumettre la région opérée à l'irradialion préventive
de la récidive. L'avenir nous fixera bientôt sur le nombre et la nature des exceptions à
apporter à ce préceple.
Telles sont les limitations actuelles des méthodes radioactives. Est-ce à dire qu elles
circonscrivent, d'une façon rigide, le champ de nos possibilités ? Si cela était vrai, ces
méthodes seraient bien, comme on l'a dit, arrivées à un point mort.
Mais il n'en est rien : on a cherché en effet à sensibiliser les tumeurs à l'action des
rayons et par conséquent à renforcer leur action et à élargir leur zone d'influence. On a
essayé l'injection de sels de selenium et de sels de cuivre. D'après mon expérience, il
ne semble pas que ces préparations aient une influence marquée sur le développement
de la tumeur. A la clinique d'Heidelberg, on a expérimenté le borate de choline (enzytol)
qui aurait la propriété d'agir sur les éléments de la tumeur et en même temps de sen-
sibiliser celle-ci à l'action du rayonnement. Les essais auxquels je me suis livré avec
cette substance ne m'ont pas permis de tui attribuer une action bien nette.
de
On peut reculer les limites d'action des substances radioaclives en combinant
intimement la chirurgie et la radiumthérapie. Cette association peut se présenter sous
trois aspects principaux :
1" L'intervention chirurgicale peut précéder les applications de radium en ouvrant
les voies qui rendent irradiable une tumeur profondément située et difficilement
accessible : |
2” L'intervention chirurgicale peut précéder l'application du radium en enlevant,
dans une tumeur pour laquelle l'extirpation totale est impossible, la plus grande partie
du mal, laissant à l'irradialion le soin de compléter l'opération volontairement partielle;
3° La chirurgie peut, d'autre part, devenir possible grace à l'intervention du radium.
Nombreuses sont les observations de cas où un utérus cancéreux inopcrable put être
enlevé avec succès après l'irradialion ; pour la prostate, il en est de même.
Mais il importe de remarquer que si la radiumehirurgie doil se développer. ce
n'est pas en employant les substances radioactives comme simple complément d'une
opéralion faite suivant les méthodes ordinaires, mais en combinant la chirurgie et
l'irradialion : l'intervention sera faite dans le but et avec l'idée de permettre l'application du
radium. YU faudra créer de nouvelles méthodes adaptées à cette nouvelle indication.
Après avoir, dans nombre de publications, dressé l'actif d'uuc méthode nouvelle el
riche d'avenir, j'ai voulu en donner le passif. Ce n'est pas un procès-verbal de
carence, loin de la; les méthodes radioactives sont la plus belle acquisilion que la
science ait faite dans la thérapeutique du cancer autrefois si simplifiée. En fixer les
limites, ce n'est pas clôturer les recherches, mais montrer où doit porter l'effort.
RADIOTHÉRAPIE ET RADIUMTHÉRAPIE
DANS LE TRAITEMENT DU LUPUS VULGAIRE”
Par
J. BELOT et L. NAHAN
Depuis les merveilleuses recherches de Niels Finsen sur le traitement du lupus, l’action curative
- des radiations du soleil et de l'arc voltaïque est universellement acceptée. Lorsqu'en 1895 Röntgen
découvrit les rayons, qui portent son nom, on les appliqua aux lupiques : leur analogie avec les
rayons ultra-violets, leur plus grand pouvoir de pénétration, leur action sclérogène laissaient sup-
poser que la Finsenthérapie allait ètre supplantée par la Róntgenthérapie.
Le premier cas de lupus tuberculeux traité par les rayons X appartient à Schiff et date de 1897,
puis viennent les présentations de Kummel, Schiff et Freund, Gocht, Albers-Schonberg, etc. Depuis,
les publications sont devenues si nombreuses, qu'un historique complet de la question nous entrai-
nerait loin des limites de ce travail. Et cependant, malgré le grand nombre de travaux parus,
l'accord semble loin d’être fait. Schiff et Freund, Albers-Schônberg auraient obtenu jadis un grand
nombre de guérisons en utilisant soit des irradiations intensives, soit des irradiations faibles
continuées pendant longtemps. Schollz guérit des cas graves de lupus, généralement presque inac-
cessibles à la thérapeutique ordinaire. Cetle méthode, entre les mains de Gassmann, Pusey, Barney,
Nogier, Augé, Dubois, Bailly Salin, donne des résultats complets.
Par contre le professeur Lang, de Vienne, dit n'avoir jamais été témoin d'une seule guérison
complète attribuable à ce mode de traitement. Unna conseille de recourir aux rayons X pour amé-
liorer les lupus très étendus, qu’on continue à trailer par d'autres méthodes. Pour Kienbôck,
Holzknecht, il est bien rare de guérir complètement le lupus par la radiothérapie. Brocq, Pautrier,
François, Lenglet et l’un de nous partagent cette opinion et n'attribuent à cette méthode qu’un
effet modificateur, préparant le terrain, sans conduire à elle seule, à la guérison totale et définitive.
En étudiant de près un certain nombre des observations publiées par ces différents auteurs, il
nous a semblé pouvoir expliquer en partie ces apparentes contradictions.
Au début de la radiothérapie on utilisait souvent des tubes mous; la filtration était inconnue
el les doses employées par certains radiologistes (Schiff, Freund, Winkler, Bailly Salin), qui rap-
portent des cas de guérison, étaient suffisantes pour provoquer une réaction intense, allant jusqu’à
Pulcération plus ou moins profonde. Certes, cette méthode peut amener parfois une guérison com-
plète du lupus vulgaire, mais nous verrons plus loin au prix de quels inconvénients.
D'autres radiologistes ont recours à une méthode plus douce, que nous appellerons par analogie
avec la terminologie employée en radiumthérapie la méthode sèche. Ils évilent toute réaction
marquée, se contentent de doses déterminant tout au plus un érythème léger de la région malade
et une pigmentation de la peau saine environnante.
En réalité si l’on étudie les résultats favorables publiés, on ne trouve souvent que des amélio-
rations très appréciables. Il semble que certains radiologistes prononcent le mot guérison quand
s’est produit la régression des diverses lésions, dont l'association constitue, il est vrai, la partie
la plus apparente du lupus: nous voulons parler de J'infiltration, de la tuméfaction, de Pulcération,
du suintement, des croútes et des squames, des cicatrices diflormes et chéloïdiennes. [ls oublient trop
que l'élément caractéristique est le lupome, c'est-à-dire un tubercule tuberculeux enchâssé plus ou moins
profondément dans le derme, et qui demande souvent à étre recherché par un œil exercé. On ne doit
parler de guérison, qu'après une stérilisation totale, non seulement superficielle, mais profonde.
Pour porter un jugement définitif sur la valeur d'une méthode de traitement du lupus tuberculewr,
il faul conclure d'après un grand nombre d'observations, car un lupus n'est guère comparable a un
autre lupus au point de vue de sa marche, de son évolution, de sa curabilité. En particulier,
n'oublions pas le processus évolutif de certains lupus serpigineux, dont le centre s’affaisse et dont
quelques nodules évoluent spontanément vers la guérison, laissant á leur, place une cicatrice.
(f) Ve Congres de Physiothérapie des médecins de langue francaise. Paris, Pâques 4915.
202 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapte
Les cas observés devront en outre être suivis pendant plusieurs anoces; il ne faut jamais se
laisser influencer par la satisfaction du malade: charmé par le résultat esthétique il ne tient aucun
compte du résultat curalif.
RADIOTHÉRAPIE
Les techniques utilisées par les différents auteurs peuvent se grouper en deux classes :
1° La méthode ulcéreuse. destructive, caustique ;
2° La méthode sèche, douce.
|. — Méthode destructive. — Elle fut surtout employée au début de la radiothérapie; la réac-
tion ulcéreuse était obtenue soit par des doses massives données d'emblée, jusqu'à 20 H (Broca),
soit par des doses moyennes, dont les effets se surajoutaient.
Les rayons X agissaient en somme comme un caustique et pouvaient produire une nécrose des
i y g
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"Ca ADN
Avant traitement, Après traitement par radiothérapie el searifieations.
Fig. 1. — Lupus hypertrophique de l'oreille.
nodules lupiques. Cette plaie róntgénienne était ensuite traitée, pour hater la cicatrisation, par des
topiques ou d'autres agents physiques. En particulier Winkler (de Vienne), à la suite des travaux
de Doumer et Marquant sur les ulcères variqueux, préconisait à cet effet l'emploi de l’aigrette et de
la petite élincelle statiques.
Malgré certains cas de lupus guéris de cette façon, nous rejetons complètement cette méthode,
à la suite des essais, que l’un de nous a faits jadis, tout au début de la radiothérapie.
La radiodermite, puisqu'il faut l'appeler par son nom, est souvent très douloureuse ; ainsi dis-
paraît un des grands avantages de la radiothérapie; l’indolence.
Selon la profondeur atteinte par la nécrose, il faut des mois, quelquefois même une année
pour obtenir la complète cicatrisation. C'est qu'en effet, le tissu lupique offre une sensibilité toute
particulière à l'égard des rayons X. Certains placards, comme l’a très bien fait remarquer Dekeyser,
sont le siège de réactions très violentes après absorption de doses de 7 à 10 H: l’un de nous a,
depuis longtemps, attiré l'attention sur ce fait. On ne sera donc jamais certain de ne pas dépasser
l'effet utile; la nécrose pourra s'étendre au delà des limites, que l'on s'était imposées.
La cicatrice qui succède à Pulcération est parfois très acceptable, mais souvent elle se modifie
dans la suite. La peau devient dure, épaisse, atrophique, lardacée et se couvre par places de télan-
giectasies plus ou moins marquées. Une pigmentation intense, irrégulièrement répartie, tranche
nettement avec des surfaces blanches, atrophiques. En somme le résultat définitif est loin d’être
esthétique. Au placard de lupus, a succédé une cicatrice souvent plus visible et plus disgracieuse
que la lésion primitive. Cet argument prend une indiscutable valeur pour une lésion dont le siège
de prédilection est la face.
et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 203
Enfin il n'est pas rare de voir survenir un an, deux ans, quelquefois trois ans après ces applica-
tionsintenses, desaltérations tardives
se caractérisant par une exulcéralion
superficielle, à laquelle succède une
véritable ulcération, avec escarre.
Ces accidents tardifs sont d'autant
plus fréquents que les doses utilisées
ont été plus fortes et que les tissus
sur lesquelsonlesa appliquées étaient
plus altérés. Chacun sait avec quelle
désespérante lenteur se réparent ces
lésions. L'un de nous a pu observer
plusieurs malades atteints de lupus,
chez lesquels ont apparu, deux ou
trois ans après une irradiation in-
tense (dose destructive), des ulcéra-
tions nécrosantes. L’une d'elles avait
été présentée jadis pour démontrer
l'excellence des doses massives !
Le résultat curatif n’est pas plus
satisfaisant, rarement les lupomes
sont tous détruits ; les plus profonds,
pour n'être plus apparents, n’en per-
sistent pas moins, cachés dans la
profondeur du derme sous une cica-
trice, qui empêche de les dépister.
La récidive ne tarde pas à se mani-
fester, particulièrement en bordure.
. y Avant. Après traitement par la radiothérapie
Les brûlures massives consécu- et la galvanopuncture.
tives aux doses nécrosantes détrui- Fig. 2. — Lupus de la main et du médius.
sent indistinctement les tissus sains
et malades; il en résulte des mutilations qui proscrivent de façon absolue ce procédé pour le trai-
tement des lupus orificiels.
Cette méthode, à cause de ses dangers et de ses résultats problématiques, est complètement a
rejeter. L'accord, croyons-nous, est aujourd'hui à peu près complet sur ce point. Schiff, qui avec
Freund fut un des premiers à employer cette technique, conclut : « Je tâche actuellement d'éviter
toute réaction intense, il s'ensuit naturellement que j'emploie une minime dose de rayons X et
uniquement avec des tubes durs. »
Il. — Méthode douce. — Cette méthode consiste à doser la ati de radiations et à conduire
le traitement de façon à éviler toute réaction violente et à plus forte raison toute ulcération : ainsi
nous procédons pour les nombreux lupus que nous traitons. Nous donnons, selon les cas, 3, 4 ou
5 unités H, mesurées au radiométre Sabouraud-Noiré. Les irradiations sont faites quelquefois sans
filtre, le plus souvent à travers 1 ou 2 millimètres d'aluminium, suivant l'infiltration plus ou moins
profonde du placard lupique. Ces doses déterminent, tout au plus, dans les 10 à 15 jours qui
suivent, une réaction érythémateuse franche avec gonflement léger. Nous répétons ces irradiations
toutes les 2 à 3 semaines, c’est-à-dire que nous attendons la diminution des phénomènes d'irri-
tation locale déterminés par la séance précédente.
Avec cette technique, nous observons, dans la plupart des cas, une amélioration indiscutable :
l'infiltration diminue vite, l’cedéme s'affaisse, la sécrétion se tarit, puis les bourgeons papillo-
mateux disparaissent; les ulcéralions ne tardent pas à être remplacées par une cicatrice blanche,
fine et lisse, du meilleur aspect. L'expérience montre que les rayons X ainsi utilisés n'ont pas d'effet
direct sur les éléments tuberculeux. Ils ne détruisent pas les nodules lupiques mais favorisent par
leur action sclérogène la régression des tubercules : ils modifient le terrain sur lequel ils évoluent.
On arrive ainsi à isoler les lupomes; il ne reste plus qu’à les détruire par une méthode appropriée.
Si, poursuivant le traitement radiothérapique, on cherchait à obtenir la disparition complète de
ces nodules, on multiplierait inutilement les séances : elles détermineraient une nuisible radio-
atrophie du tissu sur lequel évoluait le lupus.
En somme, il ne faut demander à la radiothérapie que ce qu'elle est capable de donner, c'est à-
dire une régression du placard lupique, et recourir à un autre procédé pour déterminer une guéri
son aussi parfaite que possible, tant au point de vue esthétique, qu’au point de vue de la stérilisa-
tion des téguments.
204 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapie
Après de longues années d'expériences, nous préconisons donc une méthode mixte, qui néces-
sairement variera suivant le siège, la forme clinique et l’évolution de l'affection; aussi passerons-
nous en revue les principales variétés du lupus tuberculeux, afin d'établir le rôle de la radiothé-
rapie dans le traitement de cette dermatose.
INDICATIONS SELON LES FORMES
f° Lupus plan fermé (tumidus non exedens). — Ici la radiothérapie ne constitue pas le procédé
de choix. Tout au plus elle permettra de rendre plus apparents les nodules, qui pourront ainsi être
détruits par d'autres procédés (scarifications, ignipuncture, étincelles de haute fréquence, élec-
trolyse). Il faut autant que possible lui préférer l’exérèse chirurgicale ou la Finsenthérapic. Si le
lupus siège sur le corps ou à la face au dessous d'une ligne allant de la commissure buccale
à l'oreille, Pextirpation chirurgicale est indiquée. Mais dans ces cas il est à recommander de
fuire aussitôt après, dans un but préventif, quelques irradiations légères sur la cicatrice. Nous
avons eu, en effet, l’occasion d'observer, après de telles interventions, la transformation chéloi-
dienne de la cicatrice ; cela n’est pas pour nous étonner, sachant combien sont fréquentes les
chéloïdes développées sur terrain tuberculeux, particulièrement quand la cicatrisation ne s'est
pas faite par première intention. L'action destructive des rayons X sur les productions chéloidiennes
est assez connue pour que nous n'ayons pas à y insister.
Ce que nous venons de dire du lupus tumidus non exedens peut se répéter pour les cas de petits
tubercules lupiques primitifs et isolés.
2° Lupus ulcéré. — La radiothérapie trouve dans ces cas une de ses principales indications,
surtout dans les formes hvpertrophiques papillomateuses. Les résultats sont rapides : après
quelques irradiations les sécrétions se tarissent, les croúles et les squames tombent, les bourgeons
s’affaissent, l'infiltration diminue; l’ulcération est remplacée par une cicatrice fine, souple, blan-
châtre. En somme, on a obtenu un résultat esthétique des plus satisfaisants, mais les nodules
Avant traitement. Aprés traitement par les searifications et la radiothérapie;
conservation de la forme du nez.
Fig. 3. — Lupus turgescent hypertrophique du nez.
lupiques persistent; dans certains cas mème ils peuvent paraître plus nombreux, car le traitement
les a rendus plus apparents.
et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgatre. 205
Pour arriver à un résultat définitif, certains auteurs, en particulier Kienbück, Holzknecht,
Ulmann, Jeanselme et Francois, recommandent de continuer le traitement par la photothérapie. La
radiothérapie ne serait qu'un adjuvant servant à déblaver la lésion et à préparer le terrain pour les
applications de la méthode de Finsen. Les rayons X ont, en effet, fermé Pulcération, réduit de
volume le placard, aplati les hourgeons. La lésion se rapproche ainsi de la forme non exedens et la
photothérapie reprend tous ses droits. Nous croyons que cette association thérapeutique est à
conseiller toutes les fois qu’on se trouve dans les conditions requises pour faire de la bonne photo-
thérapie; mais encore faut-il que la dose de rayons X absorbée soit relativement faible et que les
téguments aient gardé une vitalité suffisante pour résister à la lumière. Schaumann a rapporté au
Congrès international de physiothérapie de 1910, deux cas d'ulcéralions profondes produites par la
Finsenthérapie dans un tissu atrophié par les rayons X.
Enfin, il ne faut pas oublier, que l'action de la photothérapie est d'autant moins active, que les
tissus, sur lesquels elle s'exerce, sont plus sclérosés et surtout plus pigmentés.
Quand le gros œuvre est accompli par la radiothérapie, d'autres auleurs ont recours, pour
détruire les nodules lupiques, soit à Vétincelle de haute fréquence (Bordier, Guilloz), soit à
Pélectrolyse avec ou sans introduction médicamenteuse (Lenglet, Sourdeau), soit à l’électrocautère
ou aux scarifications.
Nous donnons la préférence aux scarifications linéaires, quadrillées, qui, convenablement faites,
donnent le résultat esthétique le meilleur. Voici la technique que nous employons journellement
_ contre les nombreux cas de lupus, que nous avons à traiter à l'hôpital Saint-Louis, dans le service
de notre maître Brocq.
Après une ou deux irradiations de 4 à 5 H, destinées à préparer la lésion, nous pratiquons
toutes les semaines la destruction des nodules apparents par les scarifications. Chaque quinzaine,
immédiatement après la séance de scarifications, nous faisons une nouvelle irradiation de 3à 4 H
de rayons n° 7 Benoist environ. La profondeur atteinte par la pointe de notre scarificateur dans le
tissu mou des lupomes, nous permet d'apprécier l'infiltration plus ou moins profonde de la lésion
et nous sert d'indication pour le choix du filtre à employer. Quoi qu'il en soit, nous ne dépassons
jamais la dose érythémateuse moyenne; parfois certains placards réagissent plus violemment et
prennent une teinte rouge franc, qui nous oblige à attendre la troisième ou la quatrième semaine,
avant de procéder à une nouvelle irradiation.
Il est bien difficile de fixer d'avance le nombre de séances nécessaires, la durée du traitement
varie d'un cas à un autre. Pour suspendre les irradiations, on se laisse guider par les résultals
obtenus et l'état des téguments. Quand la lésion revêt un aspect très différent de l’état primitif,
c'est-à-dire lorsque l’ulcération est remplacée par une cicatrice blanche, fine, superficielle, que
l'infiltration et l'wdéme ont totalement disparu, nous arrétons les séances de radiothérapie. Nous
craindrions, par un traitement trop prolongé, de remplacer la lésion primitive par une radio-
atrophie des plus disgracieuses, sans obtenir la guérison définitive.
5° Appliquée au lupus serpiyineux non ulcéré, qui couvre une grande partie de la face et dont le
centre évolue spontanément vers la cicatrisation, la radiothérapie rend également de grands ser-
vices. Elle permet d'attaquer la périphérie infiltrée, rouge, couverte de squames ct riche en nodules.
Mais ici encore la radiothérapie n'est qu’un traitement préparatif; elle fait tomber les squames,
blanchit les lésions, diminue l'infiltration et surtout isole et rend apparents les tubercules, qui plus
tard seront détruits par les scarifications, les pointes de feu, ou l’électrolyse.
4° Dans certains lupus vorax eredens, après quelques irradiations, on voit les tissus se raffermir
et l'ulcération se transformer en une cicatrice fibreuse, lisse, plus ou moins semée de nodules. Il
importe, dans nombre de ces cas, de combiner d'emblée les scarifications et la radiothérapie.
5° Le lupus des orifices constitue une des principales indications de la méthode : en un temps
relativement court, elle arrête l’évolution des lésions. S'il s'agit de la forme turgescente de l'oreille,
après quelques irradiations légères, le pavillon primitivement cedématié, croúteux, suintant, reprend
une forme presque normale. Les croútes et les squames sont tombées, l’érythème a presque totale-
ment disparu et il ne reste qu'à détruire les nodules devenus apparents. Des résultats analogues
sont obtenus, quand le placard lupique siège aux levres. Sur le nez, parfois méconnaissable en
dessous des infiltrats, des croûtes et des ulcères qui le recouvrent, les irradiations réntgéniennes
font souvent merveille.
Dans les formes ulcéreuses graves, qui ne tardent pas à devenir térébrantes et phagédé-
niques, la radiothérapie arrête parfois l’évolution rapide, amène la cicatrisation et préserve les
malades de délabrements effroyables : mutilation du nez et des Roues atrésie des orilices, ectro-
pion des paupières, etc.
La radiothérapie appliquée seule permet d'obtenir dans ces cas un ré sullat estiélique très
acceptable : elle redonne au nez, aux oreilles, aux lèvres leur forme normale ; cependant la cicatrice
esl souvent quelque peu disgracieuse, sclérosée. Elle rétracte, effile un peu ces organes; aussi nous
206 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapie
lui associons systématiquement les scarifications : elles permettent d'aller plus vite, donnent une
cicatrice plus belle, sans mutilation
et surtout atteignent directement les
nodules lupiques.
Les scarifications ont lieu tous
les 8 jours, les séances de radiothé-
rapie à dose faible (5 à 4 H.) tous les
15 jours, puis tous les 20 jours seu-
lement. Dès que la cicatrisation est
complète, et l'infiltration disparue,
il importe de cesser la radiothérapie.
A la période des tubercules isolés,
elle ne peut que compromettre le
résultat définitif.
La combinaison de ces deux mé-
thodes montre bien le peu d'action
des rayons X sur le tubercule lui-
même. Sur un lupus du nez, par
exemple, irradié sans scarifications,
persistent après la cicatrisation un
très grand nombre de nodules, qu'il
faut détruire dans la suite. Par con-
tre, si les scarifications ont alterné
avec les rayons de Röntgen, on
n'observe plus qu'un très petit nom-
bre de nodules à l'époque où la cica-
trice est établie. Le scarificateur a
Avant traitement. Après traitement par la radiothérapie dilacéré et fait régresser les lupomes,
et l'ignipuncture.
contre lesquels les rayons X ne pa-
Fig. 4. — Tuberculose lupique du doigt. raissent avoir qu'une faible et in-
constante efficacilé.
6° Lupus des muqueuses. — Dans le lupus du nez, la muqueuse est ordinairement atteinte, sou-
vent même son infection est primitive; les irradiations filtrées reçues par la surface cutanée sus-
jacente agissent en profondeur et viennent modifier les lésions de la cavité nasale. Cependant la
guérison complète ne sera obtenue que par les pointes de feu, le raclage, les cautérisations précé-
dées ou suivies d'applications de radium. Dans le lupus des conjonctives également, la radiothé-
rapie devra être secondée par d'autres méthodes adjuvantes.
Le lupus des gencives, de la langue, de la voûte palatine ne relève pas de la radiothérapie
pour le moment.
Certes, à l’aide du tube Bouchacourt pour endoradiothérapie, nous avons pu irradier et amé-
liorer un cas de tuberculose à forme lupique, s'étendant à une partie de la voûte palatine, mais
là encore les rayons X ne doivent être considérés que comme un précieux adjuvant.
Du reste, il est nécessaire, pour que celte ingénieuse méthode se répande, que des perfec-
tionnements importants soient réalisés dans la construction des ampoules adaptées à cette méthode;
alors, il est fort probable que les rayons X se substitueront au radium pour le traitement d'un
grand nombre de lupus des cavités. En effet, comme nous le montrerons plus loin, c'est contre
les localisations muqueuses de cette affection que la radiumthérapie est surtout indiquée, à cause
de sa facile application.
1° Nous recommandons également la radiothérapie dans le traitement des lupus secondaires déve-
loppés sur les téguments recouvrant un foyer tuberculeux profond : ostéite, adénite, etc. Associée
aux scarifications, à la curette ou au galvanocautère, elle amènera la guérison de la lésion cutanée
et contribuera largement à l'amélioration du foyer bacillaire profond. Nous filtrons à travers des
lames d'aluminium de 2 à 5 millimètres d'épaisseur, afin que la dose retenue par les téguments et
celle qu'arrétent les plans profonds (atteints dans ce cas), ne soient pas trop différentes.
Quelquefois les résultats que nous venons de relater sont rapidement obtenus; en un ou
deux mois la lésion est très modifiée; souvent le traitement doit être continué pendant six mois,
un an et même davantage. En particulier les lupus traités antérieurement par d'autres méthodes
sont plus rebelles à l’action des rayons X; ils le sont d'autant plus qu'ils ont été soumis à des
médications énergiques et sclérosantes.
Enfin certains cas résistent complètement à l'irradiation róntgénienne, comme aux autres
modes de traitement: il s'agit soit de ces lupus intractabilis, dont parle Finsen, et qu'il aurait ren-
et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 207
contrés dans une proportion de 2 à 5 pour 100, soit de certains lupus vorax, qui malgré tout conti-
nuent leur terrible évolution.
RADIUMTHÉRAPIE
Comme les rayons de Röntgen, le rayonnement des corps radioactifs et surtout du radium a
été appliqué au traitement du lupus vulgaire. La très grande analogie, qui existe entre ces radia-
tions, laisse prévoir des effets similaires.
On sait que le radium émet toute une série de rayons (2, $, y) qui différent entre eux par
diverses propriétés et en particulier par leur inégal pouvoir de pénétration. L'emploi judicieux de
filtres appropriés permet, en supprimant une fraction du rayonnement, de l'épurer et de pouvoir
ainsi, selon les cas, réduire au minimum l'écart entre les effets superficiel et profond.
Avant traitement. Après traitement par les searifications et la radiothérapie.
Fig. 5. — Lupus ulcéré de la face et du nez.
Comme en radiothérapie, il existe en radiumthérapie deux méthodes principales d'applications:
l'une utilise le rayonnement global et cherche à guérir le lupus par la destruction des tissus malades;
l'autre a pour but de déterminer une réaction inflammatoire légère, à laquelle succède la régression
du processus lupique.
La première mérite les mêmes critiques que la radiothérapie destructive. Pour guérir ainsi un
lupus, il faut provoquer une nécrose profonde, toujours douloureuse et demandant parfois de longs
mois pour guérir (Dekeyser). C'est un procédé qui doit être abandonné.
La méthode douce se rapproche singulièrement de celle que nous avons préconisée en radio-
thérapie. Par des applications de moins longue durée et surtout en filtrant le rayonnement, on
détermine une réaction inflammatoire, à laquelle succéderont: la décongestion du placard lupique,
l'isolement et Pencapsulement des tubercules, l’aplatissement des bourgeons, la cicatrisalion même
des plaies existantes. Cette réaction inflammatoire ne doit pas entrainer l’ulcération et à plus forte
raison, la destruction des couches superficielles. L'expérience nous a montré qu'il ne fallait pas
demander autre chose à la radiumthérapie. Pas plus que les rayons X, le radium ne guérit habituelle-
ment les tubercules lupiques, à moins de déterminer la nécrose des tissus. Même dans les cas en
apparence favorables, l’insuccès définitif est la règle.
Il en est ‘ainsi, par exemple, pour les tubercules isolés, si fréquents chez les enfants où ils
208 J. Belot et L. Nahan. — Radiotherapie
sont la première manifestation d'un lupus qui ne demande qu'à évoluer. Nous avons déterminé, par
un traitement méthodique, Vaplatissement des tubercules, la diminution de leur diamètre apparent;
dans certains cas mème, le tégument s'est déprimé à leur niveau, revètant un aspect de légère atro-
phie. Malgré tout, le tubercule est resté et il a fallu le détruire par la chirurgie, le cautère ou la
photothérapie.
Qu’on ne vienne pas nous dire que nos insuccès sont dus à une mauvaise technique, à des
séances insuffisantes, à une filtration inefficace! Nous avons essayé toutes les techniques, sans plus
de succès définitif. Nous insistons sur ces faits, parce que l'on croit trop volontiers aujourd'hui,
que le radium est un agent thérapeutique d'une telle puissance que rien ne saurait lui résister.
L'expérience et la pratique montrent, hélas, qu'il n’en est rien et qu'en matière de lupus, la radium-
thérapie ne conduit pas à d'autres résullats que la radiothérapie. Les cicatrices consécutives à la
radiumthérapie ne sont pas plus belles que celles de la radiothérapie: les télangiectasies et la
pigmentation sont l'apanage fréquent de l'une et l’autre méthode.
Si certains auteurs ont prétendu guérir cette rebelle affection par les applications de radium,
la plupart reconnaissent qu’il persiste des tubercules, dont la destruction réclame d'autres procédés.
Ainsi Wickham, très au courant de la question, déclare que le radium seul détermine rarement
une guérison définitive.
Les indications générales de la radiumlhérapic sont précisément les mêmes que celles de la
radiothérapie; elles dépendent, comme on le sait, de la forme et de la localisation de l'affection.
Tout ce que nous avons dit précédemment peut s'appliquer à cette méthode: elle fera le gros
œuvre; elle préparera le terrain; elle améliorera létat local jusqu'à lui donner les apparences de la
guérison... mais, dans l'immense majorité des cas, le lupome persiste; un œil exercé sait le dépister.
Cependant parmi les lésions susceptibles d'être améliorées par la radiumthérapie, il en est pour
lesquelles elle est plus spécialement indiquée. La facilité des applications est la grande règle qui
doit guider le spécialiste.
Ainsi, il est peu pratique de traiter par cette méthode un lupus étendu à toute la face ou à une
joue. Il faudrait une série d'applications contigués, difficiles à repérer, à moins d’avoir à sa dispo-
sition un appareil radifère de grande surface: le prix élevé des substances radioactives rend très
rares ces appareils. Combien il est plus simple, pour ces lésions étendues, d'avoir recours à la
radiothérapie, puisque les résultats définitifs sont analogues.
Par contre, le radium sera très précieux contre les lésions des cavités et particulièrement contre
Je lupus de la muqueuse nasale. Grace à la souplesse du procédé, on peut apporter la source de
radiations au contact même des lésions, là où les rayons X ne peuvent agir qu'indirectement, par-
fois même où ils ne parviennent pas.
Souvent on combinera les deux méthodes, en attaquant directement la lésion des mu-
queuses par le radium, et en dirigeant sur elle un faisceau de rayons X, au travers des tégu-
ments interposés.
Avant ou après grattage, les applications de radium modifieront les tissus, détermineront la
cicatrisation, isoleront les tubercules, et permettront ainsi de restreindre aux lupomes la destruction
électrolytique ou ignéc.
Enfin on a essayé l'injection de solutions radifères ou d'¿manation, dans les tissus tuberculeux ;
les résultats obtenus ne permettent pas d’avoir une opinion sur la valeur de ce procédé.
Contre le lupus, en résumé, l'action de la radiumthérapie se rapproche de celle des rayons X ;
le radium pouvant être facilement introduit dans les cavités, constitue, combiné ou non au gratlage,
un procédé excellent pour le traitement des lésions des muqueuses.
Lupus carcinome.
On trouve dans la littérature médicale une grave accusation contre la radiothérapie du lupus.
Les auteurs anglais, Spencer, Walker et Leaf, ont attiré l'attention sur la dégénérescence épilhé-
liomateuse des cicatrices de lupus traités par les rayons X ou le radium; certains paraissent
convaincus que cette dégénérescence est le fait du trailement institué.
Le développement du cancroïde sur lupus était connu bien avant la découverte de Röntgen,
comme en font foi les observations publiées par Alibert, Rayer, Devergie, Hebra, Volkmann, Kaposi,
Vidal, Besnier, Leloir et tant d'autres. En 1901 parut dans les Archives für Dermatologie und Syphilis
un travail d'ensemble sur la question, par Ashihara; cet auteur rapporte 122 cas de lupus carcinome
et montre, à l'aide d'examens histologiques, qu’on arrive par transitions insensibles d'un tissu
purement lupeux à un lupus nettement carcinomateux. Depuis, l’un de nous a publié à la Société de
Radiologie huit nouvelles observations de cancer développé sur des lupus, qui n'avaient pas été
effleurés par la radiothérapie. Morestin a également rapporté un cas d'¿pithélioma évoluant sur la
cicatrice d'un lupus enlevé chirurgicalement. Tout récemment nous avons eu l’occasion de voir
mY
F
et radiumtherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 209
deux cas de lupus très anciens, qui présentaient cette dégénérescence et qui cependant n'avaient
jamais été soumis aux rayons X. L'un était vierge de tout traitement, bien que datant de plus de
20 ans; l’autre n'avait eu à subir que des applications d'emplátre et de pommades anodines.
Ainsi donc, les faits montrent qu’en dehors de toute irradiation, Pépithéliome apparaît, avec
une fréquence relative, sur des cicatrices de lupus vulgaire et même sur des lupus en activité.
Faut-il s'étonner alors, que certains lupus traités par la radiothérapie se compliquent de carci-
nome? Tout ce que l’on peut dire, c’est que le cancer s’est développé malgré la radiothérapie; on
n’a pas le droit de tirer une autre conclusion.
Pour que l’on puisse soutenir que les rayons X favorisent l'apparition du cancer sur un terrain
lupique, il faudrait prouver que le pourcentage des lupus carcinomes est plus élevé chez les
lupiques trailés par la radiothérapie que chez ceux qui ont été soumis aux autres méthodes. Or cela
n'est pas. Nous croyons même que la statistique serail en faveur de la radiothérapie. Nous ajou-
Résultat esthétique après traitement, Résultat esthétique après traitement par les searifications
et la radiothérapie.
Fig. 7. — Lupus turgescent du nez Fig. 8. — Lupus étendu aux joues el au nez,
traité par les scarificalions et la radiothérapie. | type congeslif avec croûtes.
terons enfin que l’un de nous a eu l’occasion de guérir par la radiothérapie un cas d'épithéliome
greffé sur un lupus non irradié.
Le lupus vulgaire n'est pas, du reste, la seule affection cutanée sur laquelle puisse apparaître
spontanément le carcinome ; les dermatologistes savent très bien que cette complication existe
pour un grand nombre de dermatoses : lupus érylhémateux, lichen, psoriasis, eczéma, ulcères
chroniques et mêmes lésions cutanées de la syphilis. Il n'est pas rare de voir le cancer prendre
naissance sur des cicatrices quelconques; celles consécutives aux brúlures paraissent prédispo-
sées á celte complication.
Aussi croyons-nous avec Barjon « qu’il serait irrationnel de priver les malades atteints de lupus
d'une cure radiothérapique efficace et fertile en résultats pour une crainte qui, en somme, n'est pas
justifiée ».
CONCLUSIONS
La radiothérapie, sans être le traitement héroïque du lupus tuberculeux, mérite d'être
appliquée contre cette affeclion.
Des deux techniques utilisées, la méthode violente déterminant des réactions ulcéreuses est
complètement à rejeter : on aura recours aux irradiations légères et espacées.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 14
210 J. Belot et L. Nahan.
Ainsi employée, la radiothérapie détermine une amélioration indiscutable mais ne détruit
qu'exceptionnellement le nodule lupique. Pour obtenir la guérison complète, il est habituellement
nécessaire de lui adjoindre une autre méthode thérapeutique variable selon les cas.
1° Dans le lupus plan non ulcéré la radiothérapie n'est pas indiquée. `
2 Associée à la Finsenthérapie, aux scarifications ou à lélectrolyse négative, elle permet
d'obtenir la guérison du lupus ulcéré.
5° Elle améliore considérablement le lupus serpigineux non exedens et certains lupus vorax.
4° Elle est indiquée dans le lupus des orifices, où elle donne, combinée aux scarifications, des
résultats esthétiques excellents et empêche de graves mutilations.
5” Elle est d'une application difficile dans les localisations lupiques des muqueuses où cependant
elle détermine des améliorations; on doit lui associer rapidement le curettage, les scarifications et
les cautérisations.
6” Elle est indiquée dans le traitement des lupus secondaires, développés sur des foyers
d'ostéite ou d'adénile tuberculeux.
La radiumthérapie peut avoir des indications analogues, mais il nous paraît préférable de la
réserver aux lupus peu étendus et aux lésions des muqueuses pour lesquelles elle constitue une
méthode efficace et d'application facile.
Les rayons X ne sont pas la cause du développement d'épithélioma sur le lupus. Cette dé-
générescence se rencontre souvent sur des lupus vierges de toute application radiothérapique.
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L'ÉLECTROTHÉRAPIE DANS LE TRAITEMENT
DU LUPUS VULGAIRE”
Par RENÉ CHAPERON
L'Electricité a été appliquée au traitement du lupus vulgaire sous ses diverses modalités. On
trouve dans la littérature médicale des résultats différents d'un spécialiste à un autre: il semble
mème que les dermalologistes soient singulièrement moins enthousiastes que les électrothérapeutes.
Aussi, exposerons-nous tout d'abord la technique des méthodes utilisées en rapportant les résultats
obtenus par ceux qui les ont appliquées ; nous chercherons ensuite à en préciser les indications.
Nous nous appuierons sur les résultats que nous avons pu voir chez les nombreux lupiques de
St-Louis et particulièrement chez ceux que nous avons soignés avec M. Belot dans le service de
notre Maitre, M. Brocq.
J. — ÉLECTRICITÉ STATIQUE
L'électricité statique a depuis longtemps été préconisée contre le lupus vulgaire, comme adju-
vant d'autres traitements locaux. Sans parler de l'effet salutaire sur l'état général souvent précaire
chez les lupiques, on a utilisé localement le souffle ou l'aigrette. Sous cette action, les plaies lupi-
ques se détergent puis bourgeonnent et revêlent un meilleur aspect. Après un nombre plus ou
moins élevé de séances la lésion s’est rétrécie ; elle est moins profonde et on distingue des trainées
épidermiques se dirigeant des bords vers le centre; on arrive ainsi peu à peu à la cicatrisation que
trop d’auteurs ont bien à tort considérée comme la guérison.
Suchier (2), Winkler ont eu recours à l'électricité statique dans le lupus. Suchier a soin de curet-
ter au préalable la lésion et fait agir soit le souffle négatif, soit l’élincelage jusqu’à ce que la sur-
face devienne noire. Il se produit dans la suite une escarre : c'est une sorte de fulguration. Albert
Weil (3) a guéri un lupus de la fesse parles courants frankliniques induits. Ces courants se rappro-
chent des courants de haute fréquence; on ne peut du reste juger une méthode sur la guérison
d'un seul cas. Danlos, dont on connait les recherches sur les différents traitements du lupus, déclare
très nettement que, même avec un excellent appareillage, il n’a jamais obtenu le moindre résultat.
Évidemment ce n'est pas le souffle statique qui détruira les nodules: son elfet, dans les cas les
plus favorables, ne peut être somme toute que stimulant et modificateur. L’étincelle statique est sus-
ceptible de produire une action plus énergique ; mais les difficultés de son application lui font, à
juste titre, préférer la haute fréquence.
11. — COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE
Dès leur apparition en 1894, les courants de haute fréquence furent essayés dans le traitement
du lupus. Ils ont été utilisés sous la forme d'étincelles destructives ou en ayant recours à des pro-
cédés plus complexes : la fulguration et Péleclrocoagulation.
Étincelle de haute fréquence. — L'étincelage s'applique en utilisant soit la grande étincelle de
résonance, soit celle, plus petite, de l'électrode condensatrice.
L'électrode directe de résonance semble donner de meilleurs résultats ($). L'électrode conique de
Doumer, une électrode à pointe effilée dans le genre de celle de Bordier (5) ou de Guilloz, per-
mettent une action plus violente et plus précise sur les nodules ou sur certaines régions qu'il con-
vient de détruire. L'étincelle de condensation agit moins énergiquement ; on peut du reste se servir
(4) Rapport au Ve Congrès de Physiothérapie des Médecins de Langue Francaise, Pâques 1914, Paris.
(2) Sucmer. — Traitement électrostatique du Lupus. Annales d Eleetrobiologie, 1905.
(3) Albert Wert. — Traitement d'un Lupus de la fesse par les courants frankliniques induits. Progrès
Médical, 24 Février 1900,
($) Picnano. — État actuel de la thérapeutique par l'étincelle de haute fréquence. Thèse de Paris, 1910.
(5) Bonnier. — Traitement des petits nodules lupiques par les étincelles de haute fréquence. HI Congrès
de Physiothérapie, Paris, 1910.
212 René Chaperon.
d’une électrode à pointe pour détruire les points les plus malades et utiliser ensuite l'électrode
condensatrice pour l'élincelage général de la lésion et des régions circonvoisines.
D’après Guilloz, en laissant. agir Vétincelle durant dix à vingt-cinq secondes, on délermine une
irritation inflammatoire à laquelle succède l'élimination des tissus morbides et une cicatrice légère-
ment déprimée. Rouge au début, celle-ci pálit à la longue; bientôt il n'est plus possible de la distin-
guer de la peau saine.
Certains auteurs ont eu l'idée de combiner les scarifications à la haute fréquence. Le principe
de cette méthode (t) consiste à faire pénétrer Vaigrette électrique, issue de l'électrode condensatrice,
jusqu'au contact des tissus sains grâce aux scarifications profondes qui lui ouvrent la voie. Sous
l'influence de cette excitation les tissus normaux prolifèrent tandis que les éléments malades se
résorbent sans ulcération, sans perte de substance et avec un résultat esthétique remarquable. La
séance de haute fréquence dure de deux à trois minutes pour un placard de trente centimètres de
surface. La douleur serait peu intense, surtout si l’on a soin d'augmenter progressivement l'étincelle.
La réparation se fait vite et la cicatrice est souvent presque invisible.
Quoi qu'il en soit, la destruction des nodnles lupiques par l'étincelle de haute fréquence est
difficile à effectuer et plus douloureuse qu'on veut bien le dire; enfin, il n'est pas certain que la
guérison suive ces tentatives de destruction.
Fulguration. — La fulguration a été préconisée contre le lupus. C'est en 1906 que la méthode fut
exposée par de Keating-Hart au Congrès de Milan. « L'étincelle utilisée cesse d’être la petite étincelle
« timide employée jusqu'alors et devient l’étincelle violente, puissamment disruptive, intolérable à
« Pélat de veille, qui nécessitera désormais le sommeil chloroformique (?). »
La mème année, Bizard, de Keating-Hart et Fleig (3) appliquaient la fulguration au lupus de la
face.
D'après eux « les applications ordinaires de haute fréquence étaient douloureuses et répétées ».
Le traitement durait des mois entiers ct les résultats en étaient généralement incomplets. La fulgu-
ration se différencie de ces applications par l'association de la chirurgie et de l'étincelle électrique.
Après un premier étincelage de la surface atteinte (étincelage non indispensable du reste) le
chirurgien enlève à la curette tous les tissus friables, l'électricien crible ensuite d'étincelles, plus ou
moins longues et violentes, la surface cruentée.
Pendant quelques jours un écoulement séro-purulent s'écoule de la plaie; puisil se forme une
croûte qui laisse à sa place une cicatrice rosée dont la teinte s’atténue peu à peu.
De l'aveu même des auteurs, persistent quelquefois à la périphérie des lésions des éléments
isolés échappés à la curette et à Pétincelle: ils réclament une deuxième et courte intervention pour
laquelle l’anesthésie locale suffit.
La fulguration active certainement la cicatrisation et permet ainsi d'attaquer des lupus très éten-
dus. Malheureusement l'action de Pétincellesur les nodules lupiques avant échappé à la curette est sur-
tout mécanique: malgré un étincelage soigneux et prolongé il reste toujours quelques éléments qui
en proliférant nécessiteront bientôt de nouvelles interventions. L'expérience a montré que dans ces
conditions la destruction par Pair surchauffé conduisait avec plus de simplicité à des résultats
meilleurs quoique souvent incomplets.
Électrocoagulation. — Cette méthode consiste à détruire par coagulation (à l'aide des courants
de haute fréquence et de basse tension) tout ou une partie d’un foyer lupique.
Nagelschmidt, au III Congrés de Physiothérapie, a exposé les résultats qu'il avait ohtenus.
D'après lui, les cicatrices sont moins belles qu'après la Finsenthérapie; mais on peut, en une seule
séance, détruire un large placard lupique tandis qu'il faudrait une centaine de séances de Finsen
pour arriver au même résultat. En outre, dit-il, l'action est plus profonde qu'avec les rayons ultra-
violets.
I] signale les avantages suivants: un afflux de lymphe abondant qui favorise l’élimination rapide
des produits toxiques, l’absence complète d'hémorragie au cours de l'opération, la formation extraor-
dinairement marquée de granulations entrainant une cicatrisation rapide.
Certes, l'électrocoagulation permet une destruction rapide et profonde de grands placards
lupiques; faut-il encore faire remarquer que si l’on peut régler en surface l'étendue de la coagula-
tion, on n'est pas toujours certain de s'arrêter en profondeur aux limites que l’on s’est imposées.
Du reste, on connait mal, a priori, la profondeur de l'infiltration lupique. La curette, en criant sur
les parties saines, avertit l'opérateur ; Pélectrocoagulation est une méthode aveugle. Pour ce même
(1) ZIMMER et LousrE, — Application combinée des searifications et de la haute fréquence. Société de
Dermatologie, 2 Juillet 1908.
(2 ZIMMERN. — La fulguration, les actualités médicales. Bailliére, 1008.
© Bizaro, de Wearing-Harr et Feme. — Lupus tuberculeux traité par la fulguration. Société de Derma-
tologie, 5 Mars 1908.
L’électrothérapie dans le traitement du lupus vulgaire. 213
motif la Finsenthérapie entraînera une cicatrice plus esthétique, parce qu'elle n'aura commis que le
minimum de délabrements.
La comparaison que semble établir Nagelschmidt entre l’électrocoagulation et la photothérapie
ne peut ¿tre soutenue: dans un cas, en effet, on détruit par une coagulation massive tout l'ensemble
des tissus sur lesquels évolue le lupus, tandis que par la photothérapie on détermine l'irritation des
tissus sains et malades, sans destruction meme superficielle ; sous l'influence des phénomènes
inflammatoires les nodules se résorbent secondairement et c'est précisément l’absence de destruc-
tion globale qui entraine un résultat esthétique excellent.
111. — COURANT CONTINU
Le courant continu est appliqué de plusieurs facons.
Il sert d'abord à détruire, par l’électrolyse, les nodules lupiques ; on a utilisé ensuite la propriété
qu'il possède d'introduire dans les tissus les médicaments ou les caustiques ; cette dernière méthode
est généralement connue sous le nom, impropre du reste, d'ionisation.
Électrolyse. — L'¿lectrolyse se pratique au moyen d'une aiguille inattaquable en platine ou en
or que l'on enfonce profondément dans le nodule lupique : elle est reliée par un réducteur de poten-
tiel au pôle négatif d'une source de courant continu. L'électrolyse négative doit ètre préférée.
Autour de l'aiguille, selon l'intensité du courant, il se produit, après quelques secondes, un halo
hlanc grisátre, puis une sorte d'éclatement des tissus se manifestant sous la forme d'irradiations de
même couleur.
L'intensité du courant doit être élevée (trois à cing milliampères), et l’action prolongée suffi-
samment pour désorganiser l'élément attaqué : l'expérience guide sur la durée.
D'après notre Maître M. Brocq, qui fut le premier en France à appliquer Pélectrolyse au traite-
ment du lupus, cette méthode ne doit pas être utilisée au début de l’affeclion; «il ne faut Pemployer
qu'à la période dite des tubercules isolés pour attaquer directement, avec précision et d'une manière
aussi complèle que possible, ces véritables racines du mal. Ainsi le nombre de piqûres n'est pas
trop élevé ct le procédé devient plus pratique. En outre, on peut, en utilisant des aiguilles assez
volumineuses et en les dirigeant en tous sens dans le tissu friable des tubercules, atteindre la matière
lupique avec beaucoup plus d'exactitude que par tout autre procédé, sauf peut-être par le raclage
chirurgical méthodique ».
lonisation. — Certains auteurs(!), se basant sur quelques effets heureux de l’ionisation, ont eu
recours à cette méthode. On s’est servi de diverses solutions ¿lectrolytiques et particulièrement de
sulfate de cuivre ou de zinc à 2 pour 100. On utilise une électrode cylindrique de verre (Lenglet)
contenant le liquide, ou une électrode recouverte d'un tissu spongieux imbibé de la solution. « L'in-
tensité du courant est portée aussi haut que le malade peut le supporter; 10 à 12 milliampères sont
ordinairement tolérés avec des électrodes de 6 à 10 centimètres carrés de surface; la durée d’appli-
cation est de 10 à 20 minutes. Dès la première séance, les nodules traités perdent leur apparence
sucre d'orge et se confondent avec le reste de la peau traitée. Au bout de quelques jours ils com-
mencent à se résorber. Parfois ils s'éliminent et laissent une cicatrice lisse. D'autres fois la cicatrice
se dessine au milieu des nappes lupiques à mesure que celles-ci disparaissent (°). »
Le choix du médicament aurait une certaine importance; les insuccès seraient dus pour certains
à ce que l'on ne connaît pas les ions appropriés à la lésion, mais nous entrons là dans le domaine
de l'hypothèse. Quoi qu’il en soit, ce procédé ne donne pas de résultat définitif.
L'ionisation peut être pratiquée de façon différente au moyen d'aiguilles métalliques atta-
quables. Lenglet et Sourdeau ont traité un assez grand nombre de malades par cette méthode.
On fait une série de piqûres très rapprochées les unes des autres, avec une aiguille de zinc ou
de cuivre reliée au pôle positif. L'intensité du courant doit être faible, de un-demi à un milliampère;
la durée très courte : 3 à 5 secondes au maximum pour chaque piqûre. Ce traitement s'appliquerait
surtout aux lupus non exedens où les lésions sont peu étendues en surface et présentent au contraire
une extension en profondeur.
ll nous est difficile d'admettre la valeur de cette méthode : dans Vélectrolyse négative avec
aiguille inattaquable, on laisse passer le courant pendant un temps suflisant pour désorganiser le
nodule; au contraire, avec une aiguille positive attaquable, Paction du courant ne dure que quelques
secondes; à cette seule condition il est possible de retirer l'aiguille. La destruction des nodules, si
(1) LENGLET et SourpEat. — Association de l'ionisation électrolytique à la scarification, au grattage, à la
haute fréquence et particulièrement à la radiothérapie dans le traitement des adénites tuberculeuses et de
certaines dermatoses rebelles, Société de Dermatologie, 2 Juillet 1908.
(?) SOURDEAU, — L'ionisation en dermatologie. Thèse de Paris, 1908,
214 Rene Chaperon.
résistants, ne peut être effectuée en un laps de temps aussi court sous une faible intensité. Quant
aux composés nouveaux résultant de l'attaque produite sur l'aiguille, ils sont en trop petite quantité
pour agir avec elficacité sur les éléments cellulaires. A notre avis, l'ionisation au moyen d'aiguilles
attaquables n’est pas à recommander, cette méthode doit céder la place à l’électrolyse négative.
Celle-ci s'applique habituellement comme complément des autres méthodes.
Brocq recommande de détruire par l'électrolyse négative les nodules persistants, quand par les
scarifications on est arrivé à la période dile « des tuhercules isolés ». Lenglet a combiné la haute
fréquence et l'électrolyse. D'après lui ce n'est pas tant la combinaison immédiate des deux procédés
que leur succession médiate qui a paru donner de bons résultats.
A la fin du traitement radiothérapique, lorsque les rayons X ont fait le gros œuvre en isolant
les tubercules, Vélectrolyse combinée ou non à l'électropuncture ou aux scarifications permet,
comme l'ont montré Belot et Jangeas (*), d'atteindre les reliquats et de les guérir.
L'électrolyse est en outre très précieuse pour faire disparaitre les télangiectasies qui existent
souvent sur la cicatrice d'une plaque de lupus traitée par les rayons X ou une autre méthode.
Belot (2) a décrit jadis les détails de ces applications et montré les résultats que l'on pouvait en
obtenir.
On voit que ces diverses méthodes de traitement donnent des résultats très divers; il existe du
reste entre les auteurs des divergences profondes capables de troubler le débutant. Elles tiennent à
ce que l’on groupe sous le nom générique de lupus des lésions de forme très variée dont Pévolu-
tion n'est pas comparable : le terme guérison lui-même est pris dans un sens très différent. Et
d’abord qu'entend-on au juste par « guérison du lupus »?
Si Pon dit d'un lupus qu'il est guéri lorsqu'on a obtenu la cicatrisation ou lorsqu'on a arrêté
pour un certain temps la marche extensive des lésions, il est certain que les méthodes précédentes
conduisent presque toutes à ce résultat; mais on y arrive aussi, plus simplement et à moins de
frais, par des applications de permanganate, de sublimé, etc. Si au contraire, on ne prononce le mot
« guérison » que devant la disparition totale des nodules lupiques (et c'est là le sens exact du mot
« guérison ») il faut bien reconnaître que la plupart des mélhodes électrothérapiques n'y par-
viennent pas.
D'autre part le lupus, malgré l'unilé de sa lésion fondamentale, revèt des formes très diverses
d'un cas à un autre, évolue plus ou moins vite, est plus ou moins tenace. On s'étonne un peu de
constater que les auteurs ne tiennent pas compte de la forme clinique du lupus qu'ils soumettent à
Pélectrothérapie : la plupart des observations sont muettes sur ce point. Il est cependant capital.
IV. — INDICATIONS SELON LES FORMES
Passons donc en revue les principales variétés de lupus et voyons celles qui sont susceptibles
d'être améliorées ou guéries par telle ou telle modalité électrique.
Le lupus peut se caractériser par un ou plusieurs tubercules isolés. On aura recours de préfé-
rence à l’exérèse chirurgicale si elle est possible; dans le cas contraire, l'électrolyse négative à dose
destructive permet une guérison sans cicatrice défigurante.
Dans le lupus tumidus non exedens, forme des plus rebelles quoique torpide et parfois bénigne
en apparence, l'électrothérapie cédera la place aux autres méthodes et particulièrement à la Finsen-
thérapie.
Contre les formes ulcéreuses recouvertes ou non de croútes et de squames on peut, après net-
tovage des lésions par des pansements humides, employer, concurremment avec d'aulres méthodes,
l'étincelle de haute fréquence dans le but d'aider la cicatrisation; il faut bien savoir que si un
curettage complet n'a pas précédé la fulguration, de nombreux nodules persistent dans la cica-
trice, indice certain d'une récidive déjà en évolution.
Aux vari¢lés ulcéreuses appartient le lupus vorax qui le plus souvent atteint le nez. Contre lui
les méthodes électriques sont inapplicables et ordinairement inefficaces. Il faut se garder de détruire
en masse les tissus infiltrés et de provoquer ainsi un délabrement irréparable. On sait que dans ces
cas, les scarilications font merveille. Nous en dirons autant pour les lupus hypertrophiques. L’élec-
trolyse, par contre, interviendra utilement pour la destruction des nodules isolés.
Contre les formes végélantes la curette doit être préférée à la fulguralion.
Le siège du lupus réclame une thérapeutique appropriée et fait varier par conséquent les indi-
cations de l'électrothérapie.
(t) BeLor et Javeeas, — Radiothérapie du lupus vulgaire, Soriété de Radiologie médicale de Paris,
Novembre 1909,
?) J. Beror, — Traitement des télangiectasies consécutives à la radiothérapie, Société de Radiologie
médicale de Paris, Novembre 1909.
? , . . e
L'electrotherapie dans le traitement du lupus vulgaire. 215
Les lésions orificielles et celles de la face ne relèvent pas de cette thérapeutique qui pourrait,
par ses modalités destructives, entrainer une atrésie cicatricielle des plus ennuyeuses.
Dans le lupus des fosses nasales, qui souvent est le point de départ du lupus de la face, un grat-
lage s'impose presque toujours. On peut le faire suivre d'un certain nombre de séances de haute
fréquence qui donneraient, d'après Didsbury ('), de bons résultats.
Si la lésion siège sur les membres ou sur le tronc le résultat esthétique importe moins; aussi
l'exérèse chirurgicale, lorsqu'elle est possible, demeure le procédé le plus rapide et le plus certain.
V. — CONCLUSIONS
L'électricité statique est inutilisée à l'heure actuelle dans le traitement du lupus vulgaire.
L'étincelage de haute fréquence tel qu'on le pratique est douloureux; son action est insuffi-
sante.
Quant à la fulguration, méthode adjuvante du curettage, elle peut hâter la cicatrisation des
surfaces cruentées; malgré une action énergique elle ne réalise pas une destruction aussi définitive
que la carbonisation par l'air chaud ou le feu.
L'électrocoagulation est une méthode trop aveugle pour les lupus de la face. Tout au plus
pourrait-on l'utiliser contre des lésions du tronc de moyenne étendue; nous préférons cependant,
dans ces cas, curetler la lésion ou enlever chirurgicalement les tissus malades.
L'électrolyse négative est de tous les procédés électriques celui qui doit être retenu, à cause de
sa simplicité et de la beauté des résultats qu'elle procure. Au cours du traitement par des méthodes
diverses : scarificalions, Finsen ou radiothérapie, elle permet de détruire les nodules lupiques,
quand on est arrivé à la phase dite « des tubercules isolés ». Encore faut-il qu'elle soit appliquée
selon certaines règles et que le courant atteigne une intensité suffisante pour désorganiser les
tissus.
Certes, le rôle de l’électrothérapie est peu important dans le traitement du lupus vulgaire, mais
c'est en restreignant les indications d'une méthode que l'on assure son définitif succès.
En matière de traitement du lupus, il faut avant tout ¿tre éclectique, aussi on aura toujours à
la mémoire ces quelques lignes de notre Maitre, M. Brocq :
« Il n'existe pas de traitement univoque du lupus vulgaire, de traitement vraiment supérieur à
tous les autres; mais il y a plusieurs méthodes thérapeutiques excellentes contre cette affection,
qu'il faut savoir appliquer suivant les cas. Souvent même dans un cas donné il convient de combiner
plusieurs procédés pour arriver plus promptement à la guérison » (?).
(1) G. Dipspury. — Essai de traitement du lupus nasal pituitaire par les courants électriques de haute
fréquence et de haute intensité en applications locales. Société de Dermatologie, 1900.
(2) Broco. — Traitement du lupus vulgaire du nez par les searifications. (Rapport présenté au Congrès
de Budapest.)
LA THERMOTHÉRAPIE ET LA LUMINOTHÉRAPIE
DANS LES ANKYLOSES
Par F. ALLARD
Analiysé el résumé par le Dt Laquerriére.
En général, la thermo ou la luminolhérapie ne peuvent suffire dans le traitement des ankyloses;
ces méthodes ont surtout pour but de préparer la mobilisation.
LA. décrit les applications directes de corps chauds (sacs de sable) et de {issus chauffés par des
résistances électriques (l'intolérance de la peau ne permet pas alors d'utiliser des températures
élevées), la douche d'air chaud, le bain d'air chaud, les bains de lumière (chaleur rayonnante).
La thermo-luminothérapie produit : une action analgésique (plus prononcée si on utilise de la
lumière bleue ou violette); une diminution de la contracture, une hyperhémie active par vaso-
dilatation qui hátera la disparition des exsudats et dépôts divers.
Ces actions iront d'autant plus en profondeur que la chaleur sera plus pénétrante, d'où supé-
riorité des lampes à chaleur radiante lumineuse.
Dans les fausses ankyloses (contracture, rétraction musculaire, cicatrice vicieuse, etc.), on
emploiera la douche d’air chaud avec massage et mouvements sous la douche, séance de 20 à
30 minutes.
Dans les «mkyloses vraies :
a) incomplètes et láches, les applicalions superficielles de chaleur peuvent suffire (douche
d'air chaud), mais on doit préférer le bain d'air chaud et, s'il y a douleur, le bain thermolumineux,
séance de 30 à 45 minutes. En général, il faut adjoindre massage et mobilisation immédiatement
apres;
b) incomplètes et serrées, il faut recourir à des moyens plus puissants (bain Dowsing de 45 mi-
nutes, suivies de massage et de mobilisation), mais souvent il faudra recourir au redressement forcé
sous chloroforme (l'arthrite qui en résullera sera traitée par la thermoluminothérapie) ;
c) complètes, il n'y a rien à espérer des traitements physiques, on doit recourir a Vinterven-
tion sanglante et traiter les suites opératoires comme dans les cas précédents.
Les contre-tadicalions sont les cas où l'évolution espérée est l'ankylose (tumeur blanche).
La chaleur et la lumière dans les arthrites constituent avec le massage et la mobilisation le (rat-
tement préventif par excellence des ankyloses. Dans les arthrites asepliques traumatiques, la mobili-
sation, qui doit être faite de très bonne heure, ne peut Pétre que si elle est précédée d'une application
de chaleur. Dans les arthrites avec inflammation septique, la mobilisation ne peut èlre hátive, et,
pour prévenir Pankylose, la thermothérapie et le massage léger constituent les seules ressources.
Dans ce dernier cas, il faut utiliser le bain de lumière avec peu de chaleur en applications prolongées.
Conclusions. — La t(hermoluminothérapie constitue le procédé de choix dans le traitement ther-
mique des ankyloses parce qu'il réunit tous les éléments actifs (chaleur obscure, chaleur radiante,
rayons lumineux, rayons chimiques).
Elle est l'auxiliaire le plus puissant de la kinésithérapie contre les fausses ankyloses, les anky-
loses láches et quelques ankyloses serrées.
Elle est le complément indispensable des interventions chirurgicales dans le traitement de la
plupart des ankyloses serrées et des ankyloses complètes.
La thermoluminotherapie, qui a pris une place prépondérante dans le traitement des arthrites,
constitue, seule ou associée à la kinésithérapie, le traitement préventif par excellence des ankyloses.
RADIODIAGNOSTIC, RADIOTHÉRAPIE ET RADIUMTHÉRAPIE
DES ANKYLOSES
Par
R. LEDOUX-LEBARD
(Planches 4 et 6.)
I. Définition; délimitation du sujet. — « Dans l'antiquité on entendait par ankylose (¿yzvi0m0:5, cour-
bure) cet état d'une articulation dans lequel les mouvements sont abolis et le membre fixé dans la
flexion. Un autre mot (ôgisxmhov) servait à dénommer les cas dans lesquels l'abolition des mouve-
ments coïncide avec la rectitude du membre. En parcourant les auteurs, d'Uippocrate à Ambroise
Paré, on ne trouve rien qui sorte de celte donnée générale, seulement le mot ¿góxw0%v tombe en
désuétude, et malgré sa signification étymologique le mot ankylose se trouve appliqué à tous
les cas. Fabrice de Hilden, vers le milieu du xvi" siècle, sortit le premier de cette voie de routine;
il distingue nettement lankylose complète ou par soudure osseuse et Pankylose incomplète ou par
rétraction des parties mol'es....
« Dans l'état actuel de nos connaissances, l'ankylose ne constitue pas une maladie à proprement
parler; c'est un vice de conformation acquis qui succède à diverses affections ct qui peut être défini
cet élat des articulations dans lequel les mourements restent définitivement abolis ou génés (1) ».
Telle est l’acception généralement donnée jusqu’à présent au terme d'ankylose, mais dans un
manuel récent et déjà classique (*), nous trouvons une définition élargie encore par la suppression
de la notion de permanence de la lésion : « Le mot ankylose signifie disparition partielle ou totale
des mouvements dans une jointure normalement mobile. »
Ainsi étendue, la notion d'ankylose embrasse le domaine entier de la pathologie interne et
externe des articulations. Encore ne s’y arrète-t-il pas puisqu'il n'est rien spécifié quant à la cause,
au siège etau mécanisme de la limitation des mouvements.
Sans doute, presque toutes les affections que nous aurions à envisager dans une semblable
étude, si nous nous arrétions à cette conception de l’ankylose, sont justiciables de l'exploration
radiologique. Nous pouvons même poser en principe que loute affection articulaire ou péri-arti-
culaire comporte aujourd'hui un examen radiographique, mais il nous semble qu'en ce qui concerne
l'ankylose, notre façon de délimiter la question doit être beaucoup mins large.
Nous ne pourrons évidemment porter le diagnostic radiologique Cankylose que lorsqu'il existera
sur l’image des lésions articulaires ou péri-articulaires nettes permettant de conclure à la limitation
des mouvements par le seul examen des radiographies. C'est-à-dire qu'à quelques rares exceptions près,
nous n’aurons à envisager que les cas dans lesquels il existe des modificalions du squelette arti-
culaire ou des ossificalions pathologiques péri-articulaires ayant abouti généralement à l'ankylose
par soudure osseuse ou ankylose complète des anciens auteurs.
Méme ainsi limité notre sujet reste singulièrement vaste et doit être étudié à des points de vue
extrèmement différents : les limites imposées à un rapport nous permettront à peine de passer en
revue brièvement les côtés les plus importants de la question.
IT. Mécanisme et siège de l'ankylose. — Si nous envisageons, au point de vue du mécanisme
même et du sréye analomtque de Vankylose, tous les cas qui nous intéressent, nous verrons qu'ils
peuvent, sans exagérer par trop la schématisation, se ramener à un certain nombre de types distincts
suivant la cause de l'arrêt ou de la limitation du mouvement.
A. AFFECTIONS PERI-ARTICULAIRES ANKYLOSANTES. — Elles peuvent à leur tour se subdiviser en
plusieurs groupements suivant la nature des organes ou tissus qui produisent l’ankylose. En allant
de la surface vers la profondeur nous pouvons distinguer :
l° Les bursites calcifiantes (hygromas calcifiants) que nous nous contenterons de signaler une
fois pour toutes et que l’on rencontre surtout à l'épaule et au genou;
2° Les synoviles et les tendinites calcifiantes, dont le type le plus fréquent se rencontre au niveau
du tendon d'Achille;
3° Les myosiles ossifiantes généralisées, les calcifications interstitielles généralisées, affections assez
rares dont le cas le plus récent, le 74 de la littérature, vient d’être décrit par Blenkle qui reproduit
dans son travail de bonnes radiographies;
4 Les myosites ossifiantes localisées ou myosites ossifiantes traumatiques, car elles succèdent
(1) Dictionnaire de Jaccoud : article Ankylose par P. DENUCE.
(2) Dans le tome I, p. 808, dù à MM. Leceng, Proust et Tixier, du Précis de Pathologie chirurgicale, publié
chez Masson.
218 R. Ledoux-Lebard. — Radiodiagnostie,
presque toujours á un traumatisme et aboutissent le plus souvent á la formation d'un « ostéome »
véritable dont un des types, cliniquement et radiologiquement les mieux étudiés, est Postéome du
brachial antérieur ;
9" Les exosloses péri-articulaires de forme et d'étiologie diverses, qui peuvent entraver les mouve-
ments arliculaires telles que par exemple une volumineuse exostose du rebord colyloidien que nous
avons rencontrée récemment sans en pouvoir déterminer la nature, etc.
B. AFFECTIONS ARTICULAIRES ANKYLOSANTES. — Mais toutes les affections précédentes ont pour
caractère commun de limiter, de brider les mouvements plutôt que de s'y opposer. Nous les
laisserons donc en dehors du cadre proprement dit de notre travail, n'étudiant en somme que les
ankyloses procédant de lésions ayant intéressé l’un au moins des constiluants anatomiques de lar-
ticle : extrémités osseuses, synoviale, capsule, ligaments, et y ayant produit des modifications
appréciables à l'examen d'un cliché radiographique, c'est-à-dire essentiellement des modifications
des extrémités osseuses en présence, des ossifications, voire de simples calcifications des éléments
ci-dessus énumérés, et en particulier des ligaments. Ce sont elles qui constitueront l’objet propre-
ment dit de notre rapport. Contrairement aux affections péri-articulaires, il est rare qu'elles ne
s'étendent pas d'emblée, ou secondairement, à la plupart des éléments de l'articulation au lieu de
rester essentiellement limitées à un système anatomique. Ce sont donc essentiellement des « ar-
thrites », des « arthropathies » ou des « ostéo-arthropathies » qui ont leur point de départ :
1° Dans les épiphyses osseuses; 2° dans les cartilages; 5° dans la synoviale; 4° dans l'appareil
ligamenteux et capsulaire.
Ayant ainsi circonscrit la notion d'ankylose, cherchons à établir les précisions que peut nous
fournir l'examen radiologique.
III. Processus de formation de l'ankylose. — Il est bien évident que seul l'examen radiologique
est capable de nous renseigner d’une facon posi-
live et de nous permettre de suivre sur le vivant
l'évolution et le processus intime de formation
des ankyloses telles que nous les entendons,
c'est-à-dire des ankyloses par ossification ou
calcification.
Des radiographies successives de l’articu-
lation nous font assister à l'apparition des pre-
miers symptômes objectifs d'une ankylose.
Lorsque, par exemple, à la suite d'une luxation
du coude cependant parfaitement réduite, s'ob-
serve une raideur croissante, nous pouvons
bientôt constater sur notre plaque de minimes
taches, premiers indices de calcification des
ligaments internes. (Cf. la fig. 8 de la pl. 6).
Suivant leur importance et leur développement
le pronostic que nous porterons pourra varier
considérablement et nous serons à même de
contrôler par la radiographie les effets du trai-
tement et des massages et d'émettre, lorsque
cesseront de s’accroitre ces calcifications, un
pronostic favorable pour le retour des mou-
vements perdus ou toutau moins pour la con-
servation de ceux qui existent encore, ou bien
au contraire, si nous voyons s'étendre les lé-
sions, un pronostic défavorable.
nn C'est ainsi que la radiographie nous per-
A tint Han toute mettra d'étudier le mécanisme de formation
monitoire) montrant la diminution de l'interligne articulaire dans toutes les ankyloses d'origine traumatique
phalango-phalangienne surtout au médius el à l'annulaire, si nombreuses et si variées et dans lesquelles
dont la phalange et la phalangine montrent un début de dé- "NE x
calcification. (Dr J. Belot.) elle révélera biensouvent un substratum anato-
mique positif expliquant les « douleurs » des
traumatismes anciens, en permettant parfois d'intervenir chirurgicalement pour lever les obstacles
(Cf. fig. 8 de la pl. 4 et les fig. 8 et 9 de la pl. 6).
Dans presque tous ces cas, qu'il s'agisse des grandes ou des petites articulations, on peut dis-
tinguer des degrés différents, suivant qu'il existe seulement des calcifications ou des ossifications
péri-articulaires ou bien que ce premier degré est franchi et qu'à la suite de lésions osseuses plus
Radiotherapie et Radiumtherapte des Ankyloses. 219
ou moins accentuées il s’est formé des réactions pouvant aller jusqu’à la soudure complète et défi-
nitive des surfaces articulaires en présence.
Rappelons également l’ankylose par interposition d'un fragment osseux dans l'intérieur même
de l'articulation où il est fixé à demeure par des néoformations osseuses.
Dans le domaine de la pathologie non traumatique. plus vaste et plus variée encore, l'examen
radiologique nous permet également de poursuivre nos constatations.
Il est en particulier certaines maladies qui frappent de préférence les petites articulations et
qui se prêtent pour cetle raison d'une
facon spéciale à l'examen. C'est ainsi
que le psoriasis arthropathique, dont
Belot a si bien mis en évidence tout
l'intérêt, permet de suivre au niveau
des articulations inter-phalangiennes
et métacarpo-phalangiennes toute la
série des lésions d'abord destructives
de Pos, puis productrices d'une réac-
tion articulaire se traduisant en pre-
mier par Ja diminution de l’espace
articulaire (que l’on peutconstaler net-
tement sur la figure) pour aboutir
graduellement à la soudure plus ou
moins irrégulière, et souvent accom-
pagnéedela production d'ostéophytes,
desextrémités articulairesen présence.
Presque toujours on peut établir
quatre phases dans le processus de
lankylose (envisagé au point de vue
radiologique) : |
1” phase : Diminution de l'inter-
ligne arliculaire et début de la raréfac-
tion osseuse (phase préemoniloire) cl.
08.11,
2° phase: Raréfaction osseuse pro-
noncée allant par places jusqu'à la dis-
parition du tissu osseux (phase destruc-
tive) [cf. fig. 2).
Fig. 2. — Psoriasis arthropathique. Lésions initiales de la phase destruc-
Ze a live. Réduction de l'interligne phalango-phalanginien. Erosion osseuse
5 phase: Des néoformalions os- de l'extrémité distale de la phalange du médius et de lannulaire.
seuses apparaissent par places et ten- (D' J. Belot.)
dent à réédifier du lissu osseux (phase
hyperplasique) [cf. fig 2, pl. 4]. Elles sont habituellement désordonnées et aboutissent à la
4° phase: Formation de soudures osseuses, constitution de lankylose (phase d'ankylose)
(ef. fig. 4, pl. 4].
« Nous devons à l'extrême obligeance du D" Belot la série des belles figur: s de psoriasis arthro-
pathique comme la plupart des clichés que nous reproduisons, et qu'il a bien voulu choisir à notre
intention dans Ja riche collection de radiographies de son service de Saint-Louis. Nous l'en remer-
cions tout particulièrement et sommes heureux de lui en témoigner notre reconnaissance.
Dans certaines arthropathies, dont les arthrites tuberculeuses sont le type, il ‘s'écoulera souvent
très longtemps, alors que l’ankylose sera cliniquement manifeste, avant que l'examen radiogra-
phique seul nous permetle d'affirmer son existence. Tout au plus pourrions-nous la déduire d'un
certain degré de réduction de l'interligne articulaire et de l'existence des lésions classiques des
extrémités osseuses, mais en réalité notre diagnostic devra être plutôt celui d’arthropathie que
d'ankylose véritable selon la définition donnée plus haut à ce terme, puis viendra une période
à laquelle commenceront à se manifester les fusions osseuses pour aboutir souvent avec la gué-
rison clinique à la destruction de l’article mobile et à la coalescence de parties osseuses.
Cette étude de l’ankylose tuberculeuse nous conduit à insister sur l'examen radiologique comme
étant le seul contrôle rationnel des résections articulaires exécutées en vue précisément d'aboutir
à la formation d'une ankylose osseuse complète et définitive. Bien que la mode de ces interven-
tions soit aujourd'hui beaucoup moins répandue, et que leur domaine semble devoir se restreindre
à mesure que s'étendent les indications de l'héliothérapie, on aura quelquefois encore l’occasion
de suivre sur l'image les résultats de cette chirurgie dont la figure 3 fournit un exemple des plus
220 R. Ledoux-Lebard. — Radiodiagnostic,
curieux puisqu'il s’agit d'une malade opérée par Ollier lui-même il y onze ans et chez laquelle une
cheville, d'une matière que nous n'avons pu déterminer exactement, est restée parfaitement tolérée
durant tout ce laps de temps.
Ces quelques exemples montrent d'une part l'importance de l'examen radiographique pour
élucider le mécanisme de formation des ankyloses et permettent de prévoir d'autre part la variabi-
lité des images observées.
IV. Diagnostic radiologique des ankyloses. — Il est bien évident, ainsi que nous l’avons dit, que
seule la radiographie permet de faire le diagnostic positif de l'existence d'une ankylose osseuse,
mais peut-être nous donne-t-elle dans un certain nombre de cas le moyen d'aller plus loin encore et
d'aboutir, indirectementtoutau moins, à un diagnostic ¿tiologique.
Il s'en faut que l'étude radiographique des diverses variétés d’ankyloses soitcompléte et ce ne
saurait être la tâche d'un rapporteur à ce Congrès que de combler toutes les lacunes existant sur
ce point. Pour y parvenir, des recherches nombreuses exigeant un temps considérable seront
encore nécessaires; nous nous contenterons d'indiquer brièvement les constatations qui nous ont
paru ressortir de l'examen de nos clichés personnels et de ceux, très nombreux que noscollègues
ont bien voulu mettre à notre disposition tout en faisant ressortir l'intérêt que présenterait une
étude circonstanciée de cette question qui mériterait à coup sûr une monographie spéciale.
Passons rapidement en vue les diverses affections ankylosantes que nous classons par pure
commodité en chirurgicales et médicales.
A. ANKYLOSES CHIRURGICALES.
le Ankyloses traumatiques. — Nous nous contenterons de renvoyer à ce que nous avons déjà
dit plus haut et aux figures (cf. fig. 8 et 9, pl. 6) en insistant seulement sur l'importance de l’exa-
men radiologique encore trop souvent négligé, en particulier pour les traumatismes déjà anciens, alors
que seul cependant il est déterminant pour le diagnostic.
2° Tuberculose. — Il faudrait un article spécial pour décrire l'aspect radiologique des lésions
bacillaires ankylosantes généralement tardives.
3° Anhylose par résection osseuse.
B. ANKYLOSES MÉDICALES.
4° Arthriles gonorocciques. — Elles représentent un des types parfaits de l'arthrite ankylosante
hyperplasique, et bien qu'elles n'aient pas d'une facon générale de caractéristique radiologique
absolue elles pourront cependant. en particulier au niveau du carpe, être reconnues par la seule
radiographie en raison de l'importance des soudures osseuses et des modifications de structure qui
les accompagnent comme le montrent bien les deux figures 1 et 2 de notre planche 6.
5" Arlhriles aiguës diverses. — Innombrables, tant par leur étiologie que par leurs manifesta-
tions cliniques, sont les arthrites aiguës suppurées ounon suppurées qui peuvent aboutir à Pankylose.
ll a été longtemps classique de considérer que seules les arthrites septiques étaient susceptibles
de cette terminaison. Il semble bien établi par l’examen radiologique que cette distinction est
erronée et que les arthrites non suppurées les plus diverses peuvent amener à leur suite des
réactions osseuses intenses, comme le prouve en particulier une observation d'Aubourg.
6 Arthrites subaigués. — Mème remarque que pour le paragraphe précédent.
7° Psoriasis arthropathique. — Nous renvoyons à ce que nous en avons dit plus haut et à nos
figures, montrant l'intérêt de cette affection pour l'étude radiologique des arthrites ankylosantes.
8° Rhumalismes chroniques déformants. — C'est ici une classe bien étudiée et dont les caracteres
radiologiques sont assez nets pour permettre très souvent le diagnostic sur le vu seul d'un cliché.
Barjon, dans une thèse justement classique, a montré que la disparition des cartilages diarthrodaux,
la raréfaction trabéculaire avec hypertrophie apparente, Venvahissement graisseux effaçant la struc-
ture osseuse, le boursouflement des têtes osseuses, enfin la déformation avec ankylose, la délimita-
tion osseuse moins nette sur les diaphyses en constituaient les caractères principaux.
Y Arthrites goulleuses. — Nous renvoyons pour leur étude au rapport du D' Desternes présenté
à ce congrès en remarquant que dans la goutte le processus est d'abord longtemps extra-articulaire
et ne devient arliculaire que secondairement. Les altérations articulaires moins marquées sont plus
tardives et moins étendues. (Cf. Barjon.)
10° Arthropathies nerveuses. — La résorption du squelette primitif et la néoformation osseuse
désordonnée secondaire en sont les principales caractéristiques : l’ankylose y est moins constante
et souventproduite par un processus extra-articulaire.
11° Arthriles chroniques diverses non traumatiques, — Ce groupe conslitue un chaos cli-
nique dans lequel très cerlainement des subdivions nombreuses se feront. L'étude radiographique
de ces cas contribuera sans aucun doute à fixer la nature d'un certain nombre d'ankyloses dépen-
dant de cette classe provisoire.
Radiotherapie et Radiumtherapie des Ankyloses. 221
12° Affections diverses; tumeurs malignes articulaires, elc., aboutissant à des ankyloses plus ou
moins complètes; c'est ici encore un groupe d'attente créé essentiellement pour la commodité de la
classification.
La brève énumération que nous venons de faire ne prétend aucunement à être complèle et nous
n'avons pas cherché da-
vantage à donner un
groupement définitif,
mais seulement à trou-
ver un cadre dans lequel
peuvent rentrer com-
modément la plupart
des affections ankylo-
santes pour lesquelles il
paraît rationnel de de-
mander au radiodiagno-
stic plus que la seule
affirmation del'existence
d'une ankylose. Bien en-
tendu, nous n'oublions
pas que l'image radio-
graphique ne permet
que par déduction des
conclusions éliologiques.
Dans bien des cas il sera
impossible de préciser
une étiologie, mais il
seralégitimedeconclure
seulement à existence
d'un processus aigu. su-
baigu ou chronique, se-
lon l’aspect des clichés
obtenus et des lésions
ostéo-articulaires révé-
lées.
y V. Étude topogra- Fig. 3. — Femme de 50 ans. Résection du genou par Ollier, il ya 11 ans, avec enchevillage
phique des ankyloses. = (ivoire ?) : fusion osseuse complete avec quelques zones de décalcification. Type de Vank y-
Nous venons d'envisager lose parfaite, il n'y a plus trace d'une articulation.
lesankyloses d'une façon
générale au point de vue des renseignements que fournit le radiodiagnostic quant au mécanisme
de leur production et nous avons cherché à indiquer dans leurs grandes lignes les particularités
qui permettent dans certains cas un diagnostic éliologiqne. Pour être complet il nous faudrait
maintenant reporter ces notions à chaque articulation en particulier et reprendre, à propos de
chacune, toutes les affections qui sont susceptibles d'y produire Pankylose en insistant sur les
caractères propres qui peuvent résulter de la situation ou de la disposition anatomique de larti-
culation considérée. On conçoit qu'un semblable travail sorte entièrement du cadre de ce rapport.
Nous nous contenterons de reproduire, en un tableau synoptique imilé de celui que donne
Poirier dans son arthrologie, la liste complète des articulations susceptibles d'ankyloses et nous avons
mis en tlaliques celles qui présentent un intérêl particulier au point de vue du radiodiagnostic.
Articulations des corps vertébraux entre eur.
` Amphiarthroses typiques. < Art. sacro-verlébrale.
Art. sacro-coccygienne.
AMPHIARTHROSES. . . Art. sternale supérieure.
— chondro-sternale.
| Diarthro-Amphiarthroses . 4 — costo-verlébrales.
Symphyse sacro-iliaque.
Art. péronéo-tibiale inférieure.
Art. de l'épaule.
— médio carpienne.
— nétacarpo-phalangienne.
— de la hanche.
— astragalo-scaphoidienne.
— métalarso-phalangienne.
DIARTHROSES.. . . . Enarthroses.
222 R. Ledoux-Lebard. — Radiodiagnostic,
radio-carpienne.
sans ménisques . . | piso-pyramidale.
Condvli occipito atloidienne.
PO A. Fémoro-tibiale.
avec ménisques. . B. Bicondylienne :
temporo-maxillaire.
Art. carpo-mélacarpiennes.
— calcanéo-cuboïdienne.
— sterno-claviculaire.
. phalangiennes de la main et du pied.
fémuro-roluliennes.
tibio-tarsienne.
coude.
Art. radio-cubitale supéricure et inférieure.
astragalo-caleanéenne postérieure.
atlo-odontoidienne.
Art. acromio-claviculaire — scapho-lunaire.
— pyramido-lunaire.
— des os de la 2° rangée du carpe.
— péronéo-tibiale supérieure.
— du tarse antérieur — sacro-iliaque.
Arthroïdies . . . . . . . . f — symphyse pubienne.
— des apophyses articulaires vertéb rales.
— atlloido-avoidienne — costo-transversaires.
Emboitement réciproque.
DIARTHROSES .
Trochoides. . =
| Art
Trochléennes.. . . . . . :
VI. Considérations techniques. — 11 est toujours bon de rappeler certaines règles générales dont
l'oubli peut entretenir les erreurs de diagnostic les plus fâcheuses.
Signalons d’abord la nécessité pour le radiologiste de posséder une collection de clichés nor-
maux des diverses articulations aux divers âges ou, à défaut de clichés, des atlas permettant de se
reporter rapidement à l’anatomie radiologique normale. |
Rappelons d'autre part que toute articulation devra, en vue d'un examen complet, être radio-
graphite au moins sous deux incidences différentes et dans les cas douteux, difficiles ou intéres-
sants, il sera toujours utile d'appeler à l’aide la radiographie stéréoscopique.
Enfin, si la radiographie permet seule d'une façon certaine, en dehors de l'intervention chirur-
gicale ou de l'autopsie, le diagnostic de l’ankylose, de son siège, de son étendue et de ses modalités,
la plus grande prudence est de rigueur lorsqu'il s’agit de déductions étiologiques.
VIT. Pronostic. — Tout ce que nous avons dit permet de juger jusqu'à quel point l'examen
radiographique pourra déterminer notre pronostic, dont ilsera, dans les ankyloses traumatiques en
particulier, un des facleurs principaux. Rappelons a ce point de vue ce que nous disions au début
mème de ce rapport, à savoir que toute affection articulaire, et en particulier que toute affection
articulaire ankylosante, nécessite aujourd'hui un examen radiologique dont l’omission peut avoir
pour le malade les plus graves conséquences et pourra être reprochée au médecin ou au chirurgien.
VHI et IX. Radiothérapie. Radiumthérapie. — La délimitation que nous avons donnée à notre
sujet suffit presque à exclure la radiothérapie du domaine des traitements actifs de l'ankylose pro-
prement dite, elle maura d'intérêt que dans le traitement de l'affection causale dans un certain
nombre de cas, en particulier dans la tuberculose des petites articulations, mais ne pourra être
considérée alors que comme un traitement préventif d’une ankylose à craindre, plutôt que comme
un moyen de diminuer ou de supprimer une ankylose déjà existante sur laquelle elle restera, bien
entendu, sans effet. Signalons seulement l'action qu’elle peut avoir sur l'élément douleur, qu’elle est
capable d'influencer très favorablement dans une série d'arthrites aiguës aboutissant à l'ankylose,
rappelons enfin également que, dans certaines hydarthroses, elle constitue, d'après le médecin-major
Hirtz, un traitement de choix.
Mais tout cela ne constituera pas à proprement parler une radiothérapie des ankyloses, les
mêmes considérations s'appliquent aux substances radio-actives que nous ne retiendrons guère
également que dans le traitement des phénomènes douloureux puisque nous laissons en dehors de
notre étude la radiumthérapie de la goutte traitée à ce congrès parle D' Claude el celle des arthrites
en général qui exigerait un travail spécial sortant tout à fait de notre cadre.
C'est à la chirurgie orthopédique que revient la seule part importante dans le traitement des
ankyloses, les radiations se contenteront d'en faire le diagnostic.
X. En résumé, nous avons essayé de montrer les divers aspects sous lesquels il est possible
d'étudier radiologiquement les ankyloses vraies. 1 faudrait reprendre en détail, pour en faire l'étude
complete, chacun des chapitres dont nous avons esquissé le sujet et dont beaucoup attendent un
texte délinitif établi à l'aide des matériaux entassés déjà dans la liltérature et des recherches
nouvelles. Si nous contribuons à faire reprendre par d'autres et mener à bien ce travail, notre
rapport aura rempli son but.
Journal de Radiologie
et d'Electrologie.
Fig. 3.
Fig. 1.
Digitize
Ledoux Lebard.
Planche 4.
Mémoire
4
Fig. 5.
,
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MASSON ET Cf
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Digitized by Google
Journal de Radiologie
et d'Flectrologie
Arthropathies et Ankyloses.
Planche 6
Memoize Ledoux Lebard
Marm. í
L'ÉLECTROTHÉRAPIE DANS LE TRAITEMENT DE LA GOUTTE
Par NUYTTEN (de Lille).
(Dans une première partie intitulée « Considérations Générales » l'auteur fait une revue sommaire
des différentes théories admises sur Uétiologie de la youtte et des manifestations cliniques de la diathèse
goutleuse; il en conclut qu'il y a lieu, au point de vue de la thérapeutique électrique, de considérer le
traitement général et le traitement local.)
1], — THÉRAPEUTIQUE GENERALE
Un grand nombre de modalités électriques ont été proposées et appliquées dans la goutte:
nous en retiendrons principalement deux. L'une, la plus ancienne et la plus employée: les courants
de haute fréquence en application générale; l’autre plus récente, peu employée encore mais non
moins intéressante : la gymnastique électrique généralisée suivant la méthode de Bergonié.
Les courants de haute fréquence. — Lorsque le professeur d'Arsonval eut démontré dans ses
remarquables travaux que les applications de haute fréquence déterminaient une augmentation
notable des échanges respiratoires, on s'empressa d'employer ces applications dans le traitement
des maladies de la nutrition. En 1899, Apostoli et Laquerrière, dans un important travail, signalaient
leurs premiers résultats: ils concluaient d'une longue série d'observations et d'analyses d'urine aux
actions suivantes:
a) Relévement de l’état général; — b) Amélioration de la diurése et élimination plus facile des
excreta ; — c) Suractivilé des combuslions et des échanges organiques ; — d) Tendance du rapport
de l'acide urique à l'urée à se rapprocher de la normale; — e) Retour à la normale de l’activité de
réduction de l'oxyhémoglobine.
(L'A. cite ensuile divers travaux (Charrin, Morton, Desnoyès, etc.), montrant que les applications
générales de IT. F... réqularisent les combustions organiques. Le métabolisme est accéléré, les matériaux
azotés sont amenés à un degré de désintégration plus complète qui favorise leur élimination, « c'est la
contre-parlie des processus pathogéniques probables de la goutte ». — Ces résultats semblent devoir étre
attribués à une influence trophique directe sur la cellule.
Il rapporte ensuite que, trois fois, Apostoli avait vu un accès aigu se manifester des les premières
séances ; mais il pense qu'il y a eu seulement coincidence dans ces cas, car le fuit n'a jamais élé signalé
depuis.) |
Nous croyons tout au moins exagéré de dire, à l’exemple d'Apostoli, qu'il faut se garder d'inter-
venir durant la période aiguë : ce serait priver les malades des bienfaits du traitement au moment
mème où ils peuvent en retirer grand bénéfice. L'axiome « patience et flanelle » qui résumait alors
toute la thérapeutique de la crise aiguë, a bien perdu de sa rigueur et nombre de médecins n'hési-
tent pas à intervenir plus activement tout au moins lorsqu'ils se sont assurés du fonctionnement
suffisant du filtre rénal. Il n'existe pas, selon nous, d'autres contre-indications et cela aussi bien au
point de vue du traitement général que du traitement local que nous étudierons tout à l'heure.
Les A. qui ont étudié l’action des applications générales de H. F. (Th. Guilloz, Desnoyès, C. Guil-
loz, Sudnik, Bonnefoy, père et fils) constatent, en général, dès les premières séances, une amé-
lioration sensible de l’état général, mais aussi de l'état local et la diminution des empátements et
des raideurs articulaires, la diminution des douleurs, une marche plus facile, l’espacement et
même la disparition des accès; toutefois, ils reconnaissent que le traitement doit être poursuivi
longtemps (plusieurs semaines ou plusieurs mois) pour obtenir des résultats complets et recom-
mandent, à titre préventif, de faire de temps à autre (tous les ans ou deux fois par an) une série
de séances.
Est-ce à dire qu’on obtiendra toujours, par ce moyen, un résultat parfait et même simplement
un résultat? Evidemment non! Et ce serait mal connaitre les goutteux que d'appliquer à tous le
même traitement. Heureusement nous possédons dans la gamme si étendue de nos applications
électriques d'autres modalités dont les actions sont différentes ; à nous de les choisir suivant le cas,
d'unir à la thérapeutique générale le traitement local, de faire en un mot œuvre de clinicien.
On aura surtout intérèt à soigner par les courants de haute fréquence les goutteux pléthoriques
hypertendus et les artério-scléreux. On associera chez eux un des traitements locaux que nous étu
dierons plus loin, le courant galvanique avec ou sans ionisation lithinée.
Le lit condensateur semble avoir donné de meilleurs résultats que la cage, c'est donc lui que
l'on utilisera de préférence.
224 Nuytten. — L'electrothérapie
Lithiases. — Les premières observations furent publiées, croyons-nous, par Moutier (') qui, dans
plusieurs cas de coliques hépatiques, et dans deux cas de coliques néphrétiques, avait vu ses
malades, après 2 ou 3séances, rendre sans douleur de nombreux calculs. Plusieurs années après, les
crises n'avaient pas reparu. Ces résulats étaient confirmés par d'autres auteurs Laquerrière et
Delherm (?), Lacaille (*)]. Il est fort probable, comme le signalait Moutier, qu'à côté de l'action
générale il faut faire intervenir ici l'action locale inhibitrice et antispasmodique des courants de
haute fréquence sur Purétére et les voies biliaires. Peut-être aussi faut-il tenir compte de l'augmen-
lation de la diurèse.
Larat a conseillé également dans les lithiases les bains hydro-clectriques à courants sinusoïdaux :
il en aurait obtenu de bons résultats.
La gymnastique électrique généralisée ou ergothérapie passive de Bergonié. — L'application de la
gymnastique musculaire, médicalement réglée, a fait faire d'importants progrès à la thérapeutique
des maladies de la nutrition.
La mise en activité de tout le système musculaire, qu'elle soit volontaire ou électriquement
provoquée, comme dans l'ergothérapie passive de Bergonié, amène une augmentation générale des
combustions et des oxydations. L’accélération imprimée au cours du sang et à l'hématose pulmo-
naire envoie à tous les organes, à toutes les cellules de l'organisme un sang plus actif et plus
abondant.
M. Spéder a rapporté en 1912, à ce même Congrès, les résultats obtenus dans l'obésité par la
gymnastique électrique, il n’y a pas de raison pour ne pas l'utiliser dans les autres maladies de la
nutrition.
En particulier, les indications de Vergothérapie passive dans la goutte découlent de la nécessité
d'augmenter les combustions et d'accélérer la nutrition en produisant le minimum de traumatisme
articulaire.
Non pas, certes, que nous prétendions contraindre les articulations à un repos absolu; il nous
semble, au contraire, indispensable de les faire fonctionner, mais encore faut-il que ce fonctionne-
ment soit possible et n'éveille pas des souffrances trop violentes. La mobilisation des articulations
pourra être faite à son heure par une gymnastique soit passive, soit active, indépendante, mais
notre gymnastique musculaire ne sera plus limitée, grace à l'exercice électrique, par ces lésions
articulaires, elle sera plus précoce et plus intense. Ainsi, l'ergothérapie passive sera la première
étape qui permettra de ramener le goutteux à une vie musculaire active, c'est-à-dire de faire dispa-
raitre une des causes de sa maladie: l'absence d'exercice. Elle sera d'autant plus utile que le sujet
sera plus impotent et moins apte à la gymnastique volontaire, qu'un plus grand nombre d'articula-
tions seront prises ou que ces articulations seront plus importantes (tibio-tarsienne, genou).
Elle permettra de lutter non seulement contre la méiopragie musculaire générale, mais aussi
d'agir localement sur les atrophies réflexes, suites d'arthrites; nous reviendrons tout à Pheure sur
ce sujel.
La techaique ne sera pas invariable. Les premières séances seront toujours faibles et surveillées
afin d'éviter la fatigue qui peut se produire assez facilement au début chez un goutteux déshabitué
de tout travail physique, fatigue qui tendrait à aggraver son état d'intoxication.
Chez les goutteux obèses, l'augmentation du travail sera rapide et progressive, de manière a
réaliser en mème temps la cure d'obésité. Les neurasthéniques et les déprimés se trouvent bien de
séances plus légères et plus courtes qui activeront leurs oxydations et leur nutrilion tout en main-
tenant leur systéme nerveux dans le repos le plus complet.
Notre expérience de Vergothérapie passive, quoique assez restreinte dans la goutte, nous a
cependant permis de constater l'amélioration rapide de l'état général, la disparition des insomnies
et la diminution des douleurs, une sensation d'allégement et de vivacité, une marche plus aiste.
Nous n'insistons pas sur ce sujet. On trouvera plus de détails dans les articles de Bergonié et de
Laquecriére, dans le rapport de Spéder à ce même Congrès en 1912 et dans notre thèse (+).
Autres traitements généraux. — On a préconisé plusicurs autres traitements généraux : signalons
le bain statique (Newmann, Vigouroux) qui peut rendre des services quand il y a neurasthénie,
ou insomnie et le bain hydro-électrique à courants sinusoïdaux (Larat et Gautier).
Guilloz a utilisé, en mème temps que l'action locale, l'action générale du courant continu en
disposant ses électrodes le plus loin possible l'une de Fautre et en faisant passer de hautes inten-
silés (150 à 200 m a.). |
Société de Médecine de Paris, 25 Novembre 1911.
(")
È) Eleetrothérapie clinique.
(>)
(*) A. Nuyrres, La méthode de Bergonié. Thèse de Paris.
dans le traitement de la goutte. 295
Ajoutons enfin que chez les entéritiques, les constipés chroniques, la galvanisation ahdominale
pourra rendre certains services en faisant disparaître une des causes de l'auto intoxication.
111, — TRAITEMENT LOCAL
Déjà, à propos du traitement général, nous avons envisagé l'opportunité de l'intervention dans
la crise aiguë. En pratique, la question ne se pose guère: les applications de haute fréquence à
domicile nécessitent un appareillage encombrant et peu transportable, elles sont et resteront
longtemps encore l'exception. Il n'en est plus de même dans les applications locales qui ne néces-
sitent qu’une boîte de piles et quelques accessoires.
Le traitement étant sensibleme it le même dans la goutte aiguë et dans la goutte chronique,
nous ne séparerons pas ces deux modalités.
La galvanisation à haute intensité, accompagnée généralement d’électrolyse médicamenteuse,
constitue à l'heure actuelle la principale thérapeutique électrique de la goutte. Nous avons confondu
ces deux modes parce qu'à notre avis (et nous sommes, pensons-nous, d'accord avec la plupart des
électrothérapeutes) la part d'action la plus importante revient au courant électrique envisagé en
lui-mème, elle est en tout cas la plus certaine et la moins discutable.
D'aucuns cependant placent au premier rang l'influence de l'ion médicamenteux, tandis que
d'autres lui refusent toute utilité.
En fait, l'action du courant continu est depuis longtemps démontrée. Nous verrons ce qu'il faut
penser de l’autre.
Le courant galvanique a sur la crise aiguë de goutte une action remarquable et telle que l'on
observe très souvent l'avortement de l’accès dès la première ou la seconde séance ('), et dans les
autres cas une diminution très nette de l'intensité des symptômes et de la durée de la crise. La
douleur si pénible se calme et devient très supportable, l’état fluxionnaire, l’œdème et la rougeur
salténuent rapidement et bientôt tout rentre duns l’ordre. La crise ainsi traitée ne laisse habi-
tuellement pas de reliquat : nous conseillons quelques séances supplémentaires pour éviter le
passage » l'état chronique.
Mais lorsque des troubles permanent. se sont installés, que les cartilages sont encrass*s de
dépôts uraliques, «qu'il existe des tophi et de la raideur articulaire, ici encore la galvanisalion reste
le traitement de choix. `
Comme dans la crise aiguë, l’action analgésique du courant continu se fait sentir si les appli-
cations sont suffisamment longues et intenses (20 à 5U milliampères durant 20 à 40 minutes, suivant
la surface des électrodes, la sensibilité de la peau, la susceptibilité du malade). L'action révulsive
superficielle et pro onde, la rubéfaction de la peau témoignent d'une vaso-dilatation intense, d'une
circulatioa plus active. [l ea résulte la diminution de l'empiteinent articulaire. Les dépôts nratiques
et les tophi s'alténuent, mais assez leatement, ils finissent parfois par disparaître complètement.
Les raideurs articulaires entrent, elles aussi, en régression grace à la disparition des incrus-
tations uratiques des cartilages d'une part, à l'action de sclérulyse du courant galvanique de
l'autre. Cette action, quia été si remarquablement étudiée par M. le professeur Leduc, est plus
intense au pôle négatif; l’action analgésique plus accentuée au pôle positif.
En fait, ces questions de polarité n’interviennent qu'à la surface cutanée : dans la profondeur,
le passage du courant est seul à considérer, car chaque tranche idéale de tissu, chaque cellule, si
l'on veut, est négative par rapport à celles qui la séparent de l'électrade positive, positive par
rapport aux autres. Peu importe donc que l'application suit mononolaire (c'est-à-dire avec un pôle
autour de l'articulation, l’autre pôle en un point quelconque du corps) ou bipolaire (larticulalion
étant comprise entre deux électrodes), ce qu'il faut chercher, c'est à obtenir la plus grande densité
possible dans la profondeur. Pourcela, quand la région s’y préte (tibio-tarsienne, genou), la méthode
bipolaire est préférable, car le courant a moins tendance à diffuser, mais on sera plus souvent
amené à pratiquer des applications monopolaires, soit que l’on veuille employer, selon la mèthode
de Guilloz, l’action trophique générale du courant, soit que l'on préfère se servir d'un bain élec-
trode (articulation trop petite ou trop: sensible, crise aiguë), soit que l’on pratique l'ionisation
médicamenteuse. La méthode qui a donné à Guilloz d'excellents résultats consiste à placer une
grande électrode autour de l'articulation malade (bain lithiné au pôle positif) et l’autre électrode
(très grande aussi) en un point éloigné.
On fail passer alors la plus forte intensité compatible avec l'intégrité de la peau (100, 150 et
même 200 milliampéres) durant 20 à 30 minutes. Les séances seront répétées tous les jours ou
même deux fois par jour dans les cas aigus. On peut combiner ce traitement avec le bain à quatre
cellules de Schnée.
(1) BILHINKIN, Société Française d'Electrothérapie, 1907.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 15
226 Nuylten.
lonisation médicamenteuse. — (L'A. pense qu'on ne peut préciser exactement le mécanisme de lac-
tion de Uélectrolyse du lithium sur les tophi.) L'adjonction de l'ionisation lithinée aux applications du
courant galvanique n’offre aucun inconvénient; elle permet d'introduire dans l'organisme des quanti-
lés de lithium qui sont loin d'être négligeables et qui possèdent, de par leur « état naissant », une
activité que n'ont pas les préparations introduites par voie stomacale.
L'introduction de substances autres que lithium a été également proposée : lion salicylique,
— bien qu'à vrai dire on ne voie pas très nettement ce qu'il vient faire dans la goutte, les salicylates
n'y ayant jamais donné grand résultat — a l'avantage de pouvoir être associé à l'ion lithium, sous
forme de salicylate de soude au pôle négatif. D'autre part, le D" Michaut a obtenu, par l'ivnisation
du thyminate de soude, la disparition en trois séances d'un énorme tophus goutteux (!).
Enfin, on n’oubliera pas les résultats obtenus par le protesseur Leduc dans les ank yloses fibreuses
et les raideurs articulaires par lionisation de lion chloruré (chlorure de sodium au pole négatif).
Quelques autres traitements locaux. — Les courants de haute fréquence ont été employés sous deux
formes principales : les effluves et la diathermie.
La première a été peu utilisée : cependant, elle se trouve indiquée dans la plupart des auteurs.
Schmidt, tout dernièrement encore (?), a conseillé son emploi. Les effluves ont une action vaso-
motrice et surtout analgésique. |
Quant à la diathermie, les médecins qui l'ont utilisée dans la goutte n'ont pas eu, semble t-il, à
s'en féliciter : Gunsbourg note uue augmentation de la douleur (*); Morlet fait la même constatation
et conseille l'emploi des petites doses, il avoue d'ailleurs que, dans tous les cas, les résultats sont
médiocres ($).
La faradisation, le souffle statique ont également été essayés, nous n'insisterons pas.
Traitement des atrophies musculaires. — Lorsque, soit d'emblée, soit après un certain nombre
d'accès, la crise ne se résout pas entièrement, qu'il en reste des reliquats, des raideurs articulaires,
que la goutte en un mot, passe à l'état chronique, il est utile de se préoccuper de l'état des muscles
qui commandent les mouvements des articulations atteintes. On les trouvera souvent en voie
d'atrophie plus ou moins marquée. Nous n’oublierons pas tout ce que nous pouvons contre cette
atrophie, car, avant mème que le traitement ait rendu à l'articulation sa mobilité, il nous sera facile
de rendre à ses muscles leur volume et leur force primitive. S'il n'existe qu'une hypoexcitabilité
légère, à l’electrodiagnostic, les courants faradiques tétanisants rythmés et ondulés constitueront
l'application de choix. On pourra avec avantage taire travailler les muscles sur une résistance.
Rappelons ici que le traitement général par l'ergothérapie passive de Bergonié permet de remplir
au mieux les indications en localisant l'application sur tel groupe musculaire plus particulièrement
atteint (>). Si Vatrophie est plus marquée, ce qui est rare, on utilisera les chocs galvaniques.
Les méthodes dexcitation musculaire lutteront encore par le fonctionnement des muscles
contre les déformations, au moins quand elles n'auront pas pour cause des lésions osseuses.
D'ailleurs, il n'est pas possible de nier les rapports de la fouction musculaire el de la fonction
articulaire. De même que l'arthropathie détermine l’atrophie réflexe , de meme le traitement de l'atro-
phie est susceptible d'agir sur l'arthropathie quand cela ne serait que grace à l'accélération circu-
latoire due au travail musculaire.
CONCLUSIONS
Nous n'avons parlé, ni de la diététique, ni de l'hygiène générale; il est bien évident pour nous
que toute thérapeutique, qu'elle soit électrique ou autre, ne peut être qu'un corollaire de la diététique
et de l'hygiène. Nous ne pouvons rien ou presque rien sans elles, mais elles non plus ne peuvent
pas tout. Cependant nous ne pensons pas sortir de la vérilé clinique et scientifique en disant que
l'électrothérapie répond à toutes les indications du traitement de la goutte et constitue la méthode
de choix. Volontiers, nous faisons nôtres les conclusions de la thèse de C. Guilloz :
« Les résultats cliniques sont constants el souvent supérieurs à toute attente. La comparaison
« du traitement électrique avec les autres médicalions autigoulteuses démoutre qu'il est le traite-
« meut de choix el en quelque sorte spécifique, puisqu'il agit à la fois sur la diathèse et sur la
« nature même de la lésion. »
(1) Micnaur, Congrés de UAL F. A. S., 1912. On sait que pour Gota et Small l'acide urique serait maintenu
en dissolution dans le sang grâce à la présence d'acide thymique. U est regrettable qu'aucun électrothéra-
pente n'ait depuis lors apporté sa contribution a cette question. |
(4) Soriéié de thérapeutique, 22 janvier 1915.
5) GUNSBOURG, Action physiologique de la thermopénétration Annales de Médecine physique, Anvers, 1911.
(4) MonLer, Traitement de Varthritisme par la thermothérapie. Annales de Médecine physique, Anvers, 1911
(5) BenGonie, Archives d'électricité médicale, 10 décembre 1913, p. 557. | | i |
INSTRUMENTS NOUVEAUX
A PROPOS D'UN NOUVEAU TUBE DE RONTGEN
A VIDE DE HITTORF (TUBE COOLIDGE)
Par
J. BELOT et W. VIGNAL
Depuis quelque temps on fait grand bruit en Amérique autour d'un nouveau tube á
rayons X, dû à Coolidge : le principe de son fonctionnement est nouveau et ses avantages
seraient très grands. A en croire même certains articles de la grande presse, celle ampoule
devrait révolulionner la radiologie.
Tout récemment, une de nos meilleures publications médicales (') reproduisait un article
$ có AA $ de 7- PEA Vis hes DR » hr 5 . y RRS" 4
ACA LVL , y rel a’ Y
US pie
es
Fig. 1. — Ampoule d'étude construite par la maison Pilon, sur le principe de Coolidge.
de Coolidge paru dans le Physical Rewiev, et faisait ainsi connaître aux radiologistes francais —
les éléments de cette nouveauté.
A juste titre, les particularités de celle ampoule ont soulevé la curiosité des lecteurs :
chacun cherche à se renseigner ; de nombreux même demandent déjà aux fabricants la livraison
de ce modèle.
Bien que nous soyons très parliculièrement documentés sur cette ampoule, nous voulions
attendre, pour la présenter aux radiologistes, qu'elle cesse d'être un instrument de laboratoire.
En effet, depuis quelque temps, d'actives recherches élaient poursuivies en France par un
constructeur (*) auquel appartient la licence de ce tube; il avait bien voulu tenir l'un de nous au
courant de ses essais.
(1) Archives d'Electricité Médicale (25 Février 1914).
(2) M, PILON.
228 [nstruments nouveaux.
Dans les ampoules établies jusqu'à ce jour, les perfeclionnements n’ont porté que sur la
construction, sans jamais rien changer au principe mème de leur fonctionnement. On a modi-
fié les régulateurs, rendu Vanticathode peu fusible, assuré le refroidissement des pièces qui
s'échauffent; enfin tout l'ensemble a été construit plus robuste.
Le modèle de Coolidge est basé sur un principe nouveau; c'est. comme l'indique son créa-
leur, un tube fonctionnant par décharge d'électrons indépendants « pure electron discharge ».
Pour bien comprendre toute la valeur de ce perfectionnement il importe de rappeler
brièvement le mode de fonctionnement des tubes actuellement utilisés.
Les rayons X sont produits par le choc d'un faisceau cathodique sur un obstacle. Pour
qu'ils soient utilisables en médecine. il importe que les projectiles cathodiques leur donnant
naissance, soient animés d'une grande vilesse.
Si Pon produit les rayons cathodiques à la pression atmosphérique, le libre parcours d'un
quelconque de leurs projectiles constituants (électrons) est très faible. Conslamment gêné par
les chocs sur les molécules gazeuses, il ne peut acquérir une vitesse suffisante, son énergie
étant presque immédialement ulilisée à ioniser le gaz ambiant.
Le moyen logique de parer à cel inconvénient est, évidemment, de raréfier le gaz du mi-
lieu où se produira le phénomène. Les chocs deviendront ainsi plus rares puisque les parti-
cules du milicu seront moins nombreuses : le libre parcours moyen et la vilesse des électrons
augmentent.
Malheureusement on est bientôt arrèté dans cette voie par l'extrême résistance que pré-
sente, au passage du courant électrique, un gaz très raréfié.
Pour que le courant puisse circuler dans un gaz. parfaitement isolant en temps normal, il
faut qu'il soil ionisé, ou que des électrons prennent naissance à l'électrode négalive (cathode”
et servent de transporteurs de charge. Les deux phénomènes coexistent dans les tubes ordi-
naires, le second étant une conséquence du premier.
On admet, en effet, que la cathode émet des électrons, sous l'influence des chocs pro-
duits par les ions positifs venant la frapper avee une vitesse considérable, dès que le courant
s'établil.
La raréfaction du gaz a pour effet de diminuer le nombre des chocs ioniques et par suite
le nombre d'électrons produits; la résistance croit donc par suite du manque d'agents vecteurs
du courant. Si le vide est poussé suffisamment Join (vide de Hitlorf) aucun courant ne passera
plus, à moins qu une somrce d'électrons ne rienne fournir à la cathode les électrons indispensables
ala formation du faisreau cathodique.
C'est ce que M. K. W. Coolidge, ingénieur de la General Electric C°, a réalisé en utilisant
une propriélé antérieurement connuc des substances incandescentes. On sait, en effel, qu'un
corps porté au rouge émet des électrons qui ionisent le gaz ambiant, ou sont capables de rendre
conductrice l'enceinte
vidéc qui les contient
(effet Edison). Cette
conductibilité a d'ail-
leurs un caractère dis-
= a A SS symétrique; le courant
a —), :* ; kc
ne passe que si le corps
chaud est au potentiel
ll négatif. Il suffit donc
de porter à l'incandes-
Fig. 2. — Schéma d'un tube décrit au brevet Coolidge. cence la cathode d'un
A. anticathode, — M. cylindre cathodique servant è diriger les électrons. — C, filament catho- tube complètement vidé,
dique avee ses condneteurs, — P, batterie d'accumulateurs destinée à chauffer le filament. — Me l .
Ro résistance de reglage, — B. bobine on transformateur, -- 1, interrupteur sur le circuit de haute pour voir espace qui
Crateri sépare les électrodes
devenir conducteur. Le
moyen le plus simple est de former la cathode d'un filament métallique chauffé par un courant
électrique auxiliaire, et de connecter le tube à la source de haute tension suivant le mode
ordinaire. Le passage du courant s'effectue ainsi grâce à une production d'électrons, indépen-
dante du courant principal.
Le tube primilif que représente notre dessin (fig. 2), et qui est un des modeles du brevet, se
Instruments nouveaux. 229
compose d'une ampoule en verre d'Iéna, semblable dans ses grandes lignes à celles que nous
avons l'habitude d'utiliser.
L'anode -1 est constituée par un disque de tungstène. Dans certains modèles décrits. elle est
faite d'un gros bloc de ce même mélal pesant environ 100 grammes et présentant un grand
diamètre. Elle est supportée par une tige de molybdéne ou d'un métal peu fusible, soutenue
de façon à ne pas fléchir par le poids; cette tige aura aussi pour but de disperser, dans la
mesure du possible, la chaleur dégagée. Dans les dispositifs les plus récents on a prévu une
soufflerie pour le refroidissement du système. Le tube est monoanodique : l’anode fait office
d'anticathode.
La cathode C est une spirale plate ou de forme variable, faite d'un fil de tungslene; elle est
supportée par deux tiges en molybdène. Cette spirale est reliée à une batterie d'accumula-
leurs P soigneusement isolée, car elle sera portée au potentiel cathodique. Une résistance H,
également isolée, permet de faire varier l'intensité du courant qui traversera la spirale de
tungstène et par conséquent de modifier à volonté sa température, pour lui permettre de
libérer plus ou moins d'électrons.
Entourant la spirale se trouve un cylindre en molybdéne relié au pôle négatif de la source
de haut potentiel (bobine P, contact tournant,
etc.). Ce cylindre, dont la forme et les dimen-
sions varient sur les modèles essayós, sert à
diriger le faisceau cathodique sur l'anlicathode.
en un point d'impact plus ou moins élendu.
La spirale fournit des électrons proportion-
nellement au degré de lempérature auquel la
porte le courant dela batterie d'accumulateurs a €
P. Le courant de haute tension qui venant de
anode A, passe par le cylindre de molybdène R
M, sert de vecteur aux électrons dégagés; ils
sont donc dirigés sur l'anticathode (faisant B
fonction d'anode) et donnent naissance, en la Q. qu
rencontrant, aux rayons de Róntgen.
Pour mettre le tube en marche, on ferme T, tube. — S, spintermétre, — Mo milliamperemetre sur la
le courant de la batterie d'accumulaleurs sur hante tension. — R. résistance du circuit de chauffage, —
la spirale de tungslene; on l'amène au degré A, amperemetre, ~- R accumulateurs.
d'échauffement nécessaire pour produire la dé-
charge voulue d'électrons. Dès que la spirale est chaude, on fait passer le courant de haut
potentiel en fermant l'interrupteur T.
Fig 5. — Installation schématique du tube Coolidge.
Les propriétés de ce nouveau dispositif sont remarquables. Tant que le filament esl
froid, aucun courant ne passe dans le tube, quelle que soit la différence de potentiel appliquée
(100000 volts et plus), puisque à son intérieur existe le vide de Hittorf. Dès que Pon chauffe
la cathode, le faisceau cathodique se forme, le courant s'établit et le tube fonctionne.
Si Pampoule est alimentée par un transformateur à haut potentiel dont on ne modifie pas
(par réglage) les constantes primaires, on observe que l'intensité croît dans le circuit à haute
tension, à mesure que s'élève la température du filament : la quantilé de rayons X produits
augmente. Comme nous avons supposé le réglage du primaire invariable, Faugmentation de
l'intensité secondaire entraine un abaissement de la différence de potentiel. Cette chule de
potentiel a comme conséquence une diminution de la vilesse des électrons cathodiques : par ce
fait, la qualité du rayonnement X diminuera en même lemps.
Si, par contre, on suppose que l'on maintient constante la différence de potentiel aux bornes
du tube, l'élévation de température de la cathode n'influence que la quantité de rayons X pro-
duits, en permettant à unc intensité plus élevée de traverser le tube.
Réciproquement, si en maintenant à température constante le filament cathodique, on
augmente la différence de potentiel aux bornes du tube, on constate que l'intensité n augmente
pas sensiblement, mais que le degré radiochromométrique du rayonnement s'élève.
Ce tube est donc facilement réglable dans les deux sens : plus l’on chauffe la spirale de
tungstène, plus s'élève le nombre d'électrons mis en liberté, plus augmente aussi la quantité
230 Instruments nouveaux.
de rayons X émis. D'autre part, plus le courant vecteur acquiert un potentiel élevé (au-dessus
de la valeur nécessaire au fonctionnement du tube), plus il entraîne vite les particules catho-
diques: la qualité du rayonnement se modifie ; les rayons émis sont plus pénétrants.
Tant que l’anticathode du tube n'est pas incandescente, celui-ci ne laisse passer le courant
que dans le sens anode-cathode, par suite de la conductibilité dissvmétrique dont nous
avons parlé. Il peut donc fonctionner sans soupape s’il marche à un régime tel que son anti-
cathode n'est pas portée au rouge. Si ce phénomène vient à se produire, la conductibilité
symétrique reparait: il faut alors recourir aux moyens déjà connus pour redresser le courant
(soupapes, éclateurs, elc.).
Une autre particularité curieuse de ce modèle est qu'il ne présente de fluorescence du
verre en aucune région. Si l'on ne voyait l'incandescence du filament et parfois aussi celle de
Panticathode, rien ne signalerait son activité. |
On peut expliquer cetle absence de fluorescence par le fait que les ions positifs, nombreux
dans un tube ordinaire, font ici totalement défaul. A la première excitation du tube, la paroi
interne du verre prend une charge négative et ne pouvant attirer d'ions posilifs, conserve cette
charge. La présence de la charge négative empêche les électrons de venir frapper la paroi
de verre, d'y produire la fluorescence habi-
tuelle, l'élévation de température toujours nui-
sible et le rayonnement parasite parfois si
gênant en radiographie.
L'absence d'ions à l'intérieur de l'ampoule
(vide de Hittorf) supprime le bombardement de
la cathode et l'élévation de température qui
en est la conséquence. Comme d'autre part,
le verre de l'ampoule ne s’échauffe pas, il en
résulte que la puissance applicable à ce tube
Fig. 4. — Détails de la cathode et de l'anticathode. n'est limitée que par la fusion de l'anticathode.
F. filament. — SS’, supports du tilament isolés l'un de l'autre C'est pour ce molif que l'on a employé le tung-
et reliés aux accumulateurs. — €, cylindre cathodique servant à ` ; :
diriger les électrons. — VW’, tiges de support du cylindre. — Stène, métal dont le point de fusion est très
A, anticathode massive en tungsténe. élevé, la tension de vapeur la plus basse, la
conduction grande et le poids atomique élevé.
L'élévation de température de Panticathode ou des pièces métalliques du tube, au-dessous
de leur point de fusion, n'a pas d'inconvénient, puisque par construction, ces pièces sont
vidées de tous les gaz qu'elles seraient susceptibles de dégager. On sait qu'avec les tubes ordi-
naires, cette épuration absolue entrainerait vite le blocage de l’ampoule : sa résistance
deviendrait telle que le courant ne pourrait la traverser.
Sur le tube Coolidge, comme sur tout autre modèle, la fusion de l'anticathode met l'ap-
pareil hors d'usage.
En plus, l'expérience a montré qu'avec un faisceau très puncliforme et une certaine énergie
admise, la résistance du tube devient instable : elle tombe subitement à une fraction de sa
valeur primitive et retourne instantanément à sa valeur première, calant même le courant dans
certains cas. | |
D'après Coolidge, on peut expliquer ainsi ce phénomène. Sous l'influence de la forte
charge, agissant par un point d'impact réduit, l'anticathode fond et le métal se volatilise. La
vapeur de métal produite au point d'impact est traversée par les rayons cathodiques primaires
et, par choc. se trouve ionisée ; ainsi diminue la résistance du tube.
I] s'ensuil, comme conséquence, que plus on élargira la surface du point d'impact, plus le
tube pourra supporter une intensité élevée et accroître son débit en rayons X.
Si Pon admet que l'énergie dépensée est insuffisante pour déterminer la fusion de l'antica-
thode (refroidissement, grand focus, etc ), le tube peut fonctionner aussi longtemps que l'on
voudra, sans varialion, cl par suite sans surveillance. 11 ne nécessite donc aucun régulateur,
puisque par définition son degré de vide est très grand et doit rester toujours identique (vide
de Hiltorf). A ce titre, il présente pour la radiothérapie un très grand intéret. La constance
de la valeur du faisceau, son homogénéité possible, la facilité de réglage des rayons X pro-
duits, feront oublier certains détails d'utilisation forcément compliqués : accumulateurs,
rhéostat, ete.
Instruments nouveaux. 2ST
En radiographie, comme en radioscopie, il conserve les mémes avantages de réglage et de
constance ; le seul point à redouter sera la fusion de l’anticathode. Pour ces applications, en
effet, le point d'impact do't être aussi réduit que possible : Vanticathode s'échanffera rapide-
ment et atteindra la température de fusion comme sur les lubes actuels à anlicathode de tung-
stène.
Il ne faut donc pas croire, ainsi que le laisseraient supposer certaines publications, que
des intensités très supérieures à celles que nous ulilisons seront facilement atteintes.
Pour faire saisir les différences existant entre les tubes actuels et Pampoule Coolidge, nous
avons cru utile de résumer ainsi leurs principales caractéristiques :
CARACTÉRISTIQUES
TUBES ACTUELS
Vide de quelques y, u, limité par la présence néces-
saire de gaz ionisables.
Pièces métalliques moyennement erpurgées de gaz,
impossibilité dexpurgation totale sous peine de non-
fonctionnement.
Présence d'ions nécessaire au fonctionnement.
Electronisation intérieure due au bombardement de
la cathode par les ions positifs; ce bombardement
s'accompagne de Péchauffement de la cathode.
Degré radiochromométrique variable avec la pression
intérieure.
L'intensité admise eal fonction du vide intérieur et de
la différence de potentiel aux bornes du tube.
Puissance absorbuble limitée
par Uéchauffement :
le de la cathode
2° du verre
3” de Panticathode
fusion.
Par Camollizzement du tube dù aux gaz sortants :
te de Vanticathode
2° du verre
o° de la cathode.
Par suite de Ia forme et de la disposition des élec-
trodes la condurtibilité est plus grande dans le sena
cathodeamode et facilite le passage du courant inverse,
NOUVEAUX TUBES
Vide aussi poussé que possible: probablement de
quelques centièmes de y.
Pières métalliques complèlement expurgées, aucun
gaz he devant sorlir, mème à haute température.
Par suite de l'absence de gaz, absence d'ions qui
seraient nuisibles au fonctionnement, en produisant
échauffement du verre et le bombardement de la
cathode.
Electronisation par inrandesrenre de la cathode, Pas
de bombardement ni d'échauffement de la cathode;
sa température ne dépend que de la différence de
potentiel appliquée au filament.
Degré radiochromométrique indépendant de la pression
intérieure qui est sensiblement nulle; la pénétration
du ravonnement est en relation avec la différence de
potentiel appliquée aux bornes du tube.
L Intensité est sensiblement indépendante de la diffé-
rence de potentiel, mais dépend de la température du
filament: loi de Richardson
izay Teh
dans laquelle T est la température absolue ; e est
la base des logarithmes Népériens; a, une constante
indiquant la concentration des électrons sur le corps
incandescent; b le travail nécessaire pour produire
des électrons à la surface du métal.
Puissance absorbable limitée seulement par la
fusion de l'anticatbode: pas d'échauffement de la
cathode autre que celui volontairement provoqué.
Pas déchauffement du verre.
Aucune désorelusion possible: les pieces du tube
devant être complètement expurgées.
Dissymétrie absolue si Vanticathode n'est pas portée
au rouge: la conductibilité n'existe que dans le sens
anode-cathode, direction normale du courant
939 Instruments nouveaux.
Ce nouveau tube, il importe de le dire, n'est pas sorti des laboratoires où on l'éludie: il
n'est pas encore au point, aussi est-il difficile de se faire une opinion sur sa valeur pratique.
Cependant Lewis Gregory Cole, professeur de Radiologie au Cornell University Collegr, a
pu faire quelques essais avec velte nouvelle ampoule, qu'il qualifie « d'instrument de précision ».
Parmi les avantages qu'il lui trouve, citons: la stabilité, la souplesse, l'énorme rendement, la
longue durée et l'absence de rayonnements parasites. Grâce à la slabilité du tube on peut,
d'après Cole, obtenir des résultats toujours semblables entre eux. La souplesse de cette ampoule
serail remarquable. Ainsi, après avoir utilisé des rayons peu pénétrants permeltant de voir
les anastomoses vasculaires, on pourrait, un instant après, produire des radialions d'une péné-
tration très grande, rappelant celle des rayons y du radium.
Si ces prévisions se réalisent, une ère nouvelle s'ouvrirait pour la radiothérapie des
néoplasmes profonds, mais sachons attendre.
BIBLIOGRAPHIE
W. D. CooLimarE (New-York). — Puissante ampoule avec une décharge d'électrons indépendante (The
American Journal of Rentgenology, vol. 1, n° 5, Janvier 1914, p. 115 à 124, 3 fig.).
Lewis Grecory Cote (Cornell). — Rapport préliminaire sur Putilisation de l'ampoule Coolidge pour le
radiodiagnostic et la radiothérapie (The American Journal of Rantgenology, vol. IL n° 3, Janvier 1914, p. 125 à
152, 10 lig.).
W. D. CooLibaE (New-York). — A powerfúl Röntgen Ray Tube with a pure electron discharge (Physical
Rewiew N. S., vol. IE n°6, Décembre 1913. Archives PElectricité médicale).
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GÉNÉRALITÉS
Albert-W eil (Paris). — Les débuts de la Radio-
logie (Paris Medical, n° 5, 5 Janvier 1914, p. 5 à
13. 4 fig. et 4 radiographies).
Après avoir rappelé les recherches faites en 1774
par l'abbé Nollet sur les décharges électriques dans
les gaz raréfiés, celles de Hittorf, Lenard, Geissler
et Crookes qui montra l'existence des rayons catho-
diques, l'A. rapporte les principaux passages du mé-
moire de Róntgen présenté en décembre 1895, à la
Société physico-médicale de Wurzbourg. Les pre-
miers expérimentateurs francais furent Oudin, Bar-
thélemy, Imbert et Bertin-Sans. Des radiographies
de Oudin et Barthélemy (reproduites dans le Puris
Medical) furent présentées à l’Institut en Janvier 1896.
Une épreuve de la main nécessitait alors une pose
de 30 minutes. Les ampoules n'avaient pas encore
d'anticathode. Que de progrès réalisés pendant ces
dix-neuf ans qui nous séparent de la découverte des
rayons X! R. CHAPERON.
G. E. Pfahler (Philadelphie). — Le danger ac-
tuel des rayons X et les moyens de s’en pré-
server (The Journal vf the American Medical
Assocrat.on, vol. LXIL, u° 2, 10 Janvier, 1914,
p. 189 à 111).
Les grands progrès du radiodiagnostic ont conduit
un grand nombre de praticiens à établir che. eux
une installation radiologique et ce souvent au plus
grand détriment de leurs malades et d'eux-mêmes.
Ignorant en effet la inaniére de se servir des
rayons X, de les doser, de les filtrer, ils délermi-
nent chez leurs patients des brûlures graves: ne
connaissant pas les différentes manières de se pro-
téger, ils sont eux-mêmes victimes de leur négligente
ignorance, Aussi E. P. jette-il un eri d'alarme dans
la crainte de voir la radiologie décriée. ce qui Parre-
terait dans son bel essor. Il met donc les confrères
non spécialisés en garde contre les dangers au-de-
vant desquels ils courent, en énoncant d'une facon
claire el précise les pratiques qu'il doivent rigoureu-
sement observer, afin de se protéger et de ne faire
courir aucun risque aux malades qui viennent se
confier à eux. Mais ces pratiques, on ne peut bien les
connaître et bien les appliquer qu'en se spéciali-
sant: aussi plus la radiologie se perfectionnera, plus
elle ne sera accessible qu'aux seuls initiés.
\VILLIAM VIGNAL.
— Sur la spectroscopie
M. de Broglie (Paris).
R. Acad. Nc.,
des rayons de Röntgen (C.
19 Janvier 1914).
Dans cette note qui fait suite aux travaux que nous
avons déjà résumés, M. de Broglie publie les spectres
radiographiques oblenus en faisant tourner lente-
ment un cristal de facon que Faxe de rotation passe
par la face servant de plan de réflexion. Ces spec-
tres rendent particulièrement manifestes les raies
caractéristiques du métal de Vanticathode, très varia-
bles d'ailleurs, toul en présentant une analogie géné-
rale pour des corps cependant très différents comme
le platine, le tungstène, le cuivre.
H. GUILLEMINOT.
PHYSIQUE
M. de Broglie el F. A. Lindemann (Paris). —
Observation fluoroscopique par vision directe
des spectres des rayons de Röntgen (C. R.
Acad. Sc., 19 Janvier 1914).
Jusqu'ici la radiographie seule avec de longues
poses avait permis d'observer les images de diffrac-
tion des ravons X. Les auteurs sont arrivés, avec
des ampoules spéciales munies de fenètre en verre
au lithium, à obtenir des spectres fluoroscopiques.
H. GUILLEMINOT.
G. Friedel. — Sur les structures cristallines
mises en évidence par la diffraction des rayons
Röntgen (C. R. Ac. Sc., 12 Janvier 1914).
Les phénomènes de diffraction des rayons Röntgen,
mettent en lumière la périodicité du milieu cristallin.
L'auteur montre comment l'étude des résultats ob-
tenus offre un précieux moyen d'investigation pour
connaitre ce qu'il appelle l'assemblage moléculaire ou
la répartilion des points du milieu cristallin qu'on
doit regarder comme des centres d'émission dans le
phénomène de la diffraction. H. GUILLEMINOT.
Hans Küstner. — Une électrode de zinc, récem-
ment décapée, ne donne lieu à aucune lumi-
nescence électrique dans un milieu privé de
tout gaz capable de réaction ( Physikalische
Zeitschrift, n° 2, 19 Janvier 1914. p. 68 à 73).
Dans une précédente étude, Fredenhagen avait
montré l'importance que prenait le gaz dans les déga-
gements d'électrons hors des surfaces métalliques.
H semble admettre mème que celle-ci ne peut se pro-
duire sans celui-là. L'auteur vient confirmer les tra-
vaux précédents en établissant les données suivantes :
1. Dans le vide absolu une surface métallique sans
connexion ni réaction chimique avec re qui l'entoure
ne dégage pas d'électrons. — 2. Si la surface métalli-
que a été placée au contact de traces d'un gaz ca-
pable de réaction, ce gaz, absorbé par elle, lui per-
mettra ensuite de dégager des électrons, en quantité
d'autant plus considérable que Pépaisseur du métal
sera grande, toute action s'épuisant ensuite avec le
gaz absorbé. — 5. Si Pon agit enfin dans un milieu de
vide absolu mais où une autre masse métallique
laisse peu à peu diffuser du gaz, le phénomène d'abord
inexistant se produira progressivement.
L. GERARD.
TECHNIQUE
Henri Bécière (Paris). — L'emploi en radiogra-
phie rapide de plaques dites spéciales, répond-
il à un besoin? (Bulletin de la Société de radio-
logie méd. de France, n° ol, Janvier 1914, p. 25
et 26).
L'auteur pense qu'on ne relire aucun avantage à
utihser avee les écrans renforcateurs, des plaques
dites spéciales. Personnellement, il emploie avee ou
sans écran, les plaques à liodo-bromure d'argent. et
il obtient des radiogrannnes lui donnant toute satis-
faction. En outre, ces plaques très rapides, fournis-
sent des contrastes parfaits, blanes très purs, noirs
intenses, et ont Pavantage d'ètre d'un prix de revient
relativement faible, G. HARET.
David Ralph Bowen (Philadelphie). — Nouveau
dispositif pour développer dans un laboratoire
de radiologie (The Archives of the Roentgen Ray,
n° 162, Janvier 1914, p. 508 à 514, 5 fig.).
Les figures ci-dessous font comprendre mieux que
n'importe quel résumé, ce nouveau dispositif imaginé
par l'auteur. W. VIGNAL.
Fig. 1. — 1. Bain de firaleur. — 2. Eau courante. — 5. Extra.
— 4. Glace ou eau chaude. — 5. Developpatenr. — 6 Ecou-
lement des eaux. — 7. Bouteille pour le trop plein. — 8. Cadre
pour suspendre les porle-plaques. — 9% Eau froide et
chaude. — 10. Lanterne rouge. — 11. Lanterne blanche.
Fig. 2. — Ratelier pour suspendre les plaques dans les porte-
plaques pendant le séchage.
Lomon (Paris). — Sur l'action renforcatrice des
écrans métalliques en radiographie (Pulletin
de la Société de radiologie méd. de France, n° al,
Janvier 1914, p. 35l à m2).
Le I Lomon présente une note incomplète encore,
ear ses recherches ne sont pas terminées, sur lem-
ploi des éerans métalliques, en radiographie. Fantot
il a utilisé des feuilles de plomb ou d'étain très min-
ces, Qu'il a interposées entre la région à radiogra-
plier ef la plaque photographique en les placant en
contacto parfait avec la couche sensible: tantôt ila
fait traverser le verre du eliebé par le faisceau de
Rayons X.
ravons X et il a mis des feuilles de métal plus épais-
ses en contact avec Pémulsion: dans les deux cas il
a obtenu une action renforcatrice incontestable, plus
aceusée cependant avec le deuxième dispositif. Ce
renforcement est indépendant de la qualité du rayon-
nement de l'ampoule, mais en fonction du poids
atomique du métal emplové, G. HARET.
Bucki (Berlin). — Moyen d'éliminer les rayons
secondaires produits dans l’objet radiographié
(Archives d'électricité médicale, n° 374, 25 Jan-
vier 1914, p. 92 à 98, avec 3 fig.).
LA. utilise un treillis quadrillé formé de bandes
métalliques de 244 centimètres de large, réunies
de facon à ce que le prolongement de la surface de
chaque bande se dirige vers le fover du tube et le
place entre le malade et la plaque. On augmente
ainsi considérablement les contrastes et la netteté
des images, on peut soit surexposer, soit pousser
le développement à fond sans provoquer de voile, ete.
Mais on obtient des images quadrillées d'un effet
assez surprenant au premier abord.
A. LAQUERRIÈRE.
Regin. Morton (londres). — Emploi des filtres
non métalliques en radiologie (Strahlenther.,
tome IV, n° 4, Janv. 1914, p. 500).
L'auteur fait la critique des filtres métalliques et
donne les raisons qui Font amené à leur substituer
des tissus imprégnés de solutions salines. Ce sont
d'une part des phénomènes de condensation lorsque
le filtre métallique est trop rapproché de ampoule
et laltéralion consécutive de eclle-ci, et lorsque le
filtre est trop rapproché de la peau, c'est son absence
de malléabilité et la production d'érythéme et de
télangiectasies déterminées par l'action des ravons
secondaires.
Avec des filtres non métalliques ces inconvénients
ne sont pas à redouter.
On pourrait douter du pouvoir filtrant des tissus
en toile de pansement, mais Pauteur fournit à l'appui
des clichés qui démontrent que, sous une épaisseur
de plusieurs doubles, de pareils tissus imprégnés de
tungstate de soude ont la mème propriété que les
épaisseurs les plus courantes de Paluminium. Une
épaisseur simple de toile imprégnée répond à envi-
ron 07,3 d'aluminium. L'auteur termine en indiquant
l'épaisseur de son filtre qui convient dans les ditTé-
rents cas (hypertrichose, adénopathies, etc.)
L. Boxen.
William Kampson (Londres). — De l'usage de
radiométres gradués dans le dosage des
rayons X (The Journal of the Rüntyen Society,
vol. X, n° 58, Janvier 1914, p. 19 à 25).
W. IE présente à la Société un radiométre qu'il a
établi avec vingt-cinq teintes graduées. Selon lui, il
présente de nombreux avantages sur la méthode
Sabouraud-Noiré dont les deux principaux sont :
l'existence d'une graduation et la facilité d'apprécier
non sur l'identité de deux teintes mais la différence,
ce qui est de beaucoup plus facile, de sorte que
grâce à sa graduation on sait toujours dans quel
sens on va. Wi.LLiam VIGNAL.
Guilio Ceresole (Venise). — L'évaluation de
l'effet Villard à la lumière artificielle (Radivloyia
Medica. n° 1, Janvier 1914).
Pour utiliser Feffet Villard dans le dosage des
rayons X Fauteur préfère la méthode de Bordier à
celle de Sabeuraud. I conseille d'examiner la teinte
d'épilation HE de échele Bordier) à la lumiére ar-
tificielle riche en rayons jaunes de l'appareil spécial
de Nogier dont il apprécie la grande simplicité.
M, GRUNSPAN.
Rayons X. 235
G. Mareschal. — La radiographie dans les armées
en campagne (La Nature, n° 2124, 7 Février
1914. p. 177 à 178, 2 photographies).
Description d'une voiture radiologique automobile
construite par Radiguet et Massiot décrite ci-dessous.
R. CHAPERON.
Guilleminot (Paris). — Présentation d'une voiture
automobile pour radiologie, destinée en parti-
culier au service des armées en campagne,
construite par M. Massiot (Bulletin de la Société
de radiologie méd. de France, n° 51, Janvier 1914,
p. 18 à 25,5 fig.).
L'auteur décrit une voiture fort bien étudiée par
le médecin-major Busquet et très heureusement
réalisée par la Maison Massiot. Cette voiture pré-
sente les particularités suivantes : à l'extérieur sont
fixés et protégés par des bâches ou des coffres, pour
le transport, les accessoires tels que le lit opéra-
toire, le transformateur, le rhéostat dévidoir; à lin-
térieur se trouve la dynamo actionnée par le moteur
de la voiture, le condensateur, la turbine, puis un
laboratoire pour le développement des clichés. Au
repos, on dresse une tente sur lun des côtés de la
voiture pour faire une chambre de radioscopie ou de
radiographie en pleine campagne. Si l'on se trouve
pres d'une habitation, le transformateur étant mobile,
on peut installer le matériel dans une des chambres
du rez-de-chaussée en passant le câble par une
fenetre. Le transformateur a deux enroulements, l'un
pour la radioscopie à marche normale, Fautre pour
la radiographie intensive, 8 à 10 milliamperes.
G. Haner.
Oudin et Cottenot (Paris). — Présentation d'une
nouvelle table pour cabinet d'électro-radiologie
(Bulletin de la Société de radiologie méd. de
France, n° 51, Janvier 1914, p. 28 à 51, 3 fiur.).
La communication a paru in extenso dans le
Journal de Radiologie et Œ'Electrolagie, tome I. n° 2,
Fevrier 1914, p. 90 et 91. G. HARET.
ACCIDENTS
Menetrier cl Monthus (Paris). — Epithelioma
radiologique des paupières Circhives d'électri-
cilé médicale, n° 374. 25 Janvier 1914, p. 97 à 65,
avec o fig.).
Employé á la réception des ampoules et á des dé-
monstrations, le sujet, à partir de l'âge de 19 ans,
exposait abondamment aux rayons sa tète, ses mains
et son thorax. — A 26 ans, il est atteint de radioder-
mite: à 29 ans, il cesse toute irradiation.
Vers 30 ans, il commence à avoir une tuméfaction
boutonnière de la paupiére inférieure gauche, avec
conjonctivite — la lésion progresse et envahit toute la
paupière — puis il y a ulcération du bord des deux
paupières.
En Juin 1911 (56 ans), on fait l'exèrèse des deux
bords palpébraux (depuis le sujet va bien).
L'examen histologique montre un tissu néoplasique
dense rappelant la morphologie de la gaine épithé-
hale externe des follicules pileux — et Fon peut
suivre sur les coupes les différentes étapes du pro-
cessus partant des follicules. Les A. coneluent qu'il
s'agit d'un épithélioma d'origine pilaire avant pour
point de départ les altérations hyperplasiques déter-
minées par Pirritation rentgienne chronique sur les
follicules pileux. A. LAQUERRIÈRE.
RADIODIAGNOSTIC
GÉNÉRALITÉS
Destot (Paris). — Du róle et de l'importance de
la radiologie dans l'étude et l'évaluation des
impotences fonctionnelies (Paris Médical, n° ò,
5 Janvier 1914, p. 155 a 159).
L'auteur divise les impotences fonctionnelles en
impotenees d'origine traumatique et en impotences
non traumatiques.
Dans les premieres, il distingue :
le Les impotences tenant à des lésions du sque-
lette ou des articulations, suite des fractures ou des
luxat'ons :
% Les impotences tenant à une lésion du svstème
neuro-musculaire accompagnées souvent de troubles
trophiques osseux ou articulaires ;
3 Les impotences sine materia (hystéro-trauma-
tisme ou simulation).
Quant aux impotences non traumaliques, elles sont
variées : ostéomvélite, tuberculose, goutte, rhuma-
tisme blennorragique, syphilis, tabes, syringomvélie,
déformations congénitales ou acquises.
L'auteur insiste surtout sur les impotences fonc-
tionnelles traumatiques.
H faut que le praticien indique nettement le rensei-
gnement qu'il demande à la radiographie et d'autre
part que la lésion soit cliniquement bien localisée,
pour que le cliché puisse donner un document utile.
Toutefois la meilleure éprenve ne rendra pas tou-
jours compte de Vimpotence fonctionnelle (fractures
de l’avant-bras par exemple), tandis que dans d'autres
cas elle permettra de redresser des erreurs.
L'auteur conseille également de faire une radio-
graphie même quand l'examen elinique ne décèle pas
de déformation ou de lésion appréciable. On a sou-
vent ainsi l'explication d'impolences fonctionnelles
attribuées jusque-là à de vagues rhumatismes.
Une fois le droit anatomique à limpotence fone-
tionnelle admis, la radiographie déterminera dans
quelles limites et dans quelles proportions on doit
l'entendre.
Quant anx impotences fonctionnelles tenant à une
lésion du système neuro-musculaire, la radiographie
sera d'un précieux secours en montrant par exemple
des processus ossifiants ou atrophiques.
L'auteur termine en insistant sur Pimportance de
ce moyen d'exploration qui fournit des données
anatomo-pathologiques indiscutables permettant. dans
l'établissement de l'impotence, de donner des approxi-
mations et des movennes, d'autant plus que la men-
talité des blessés joue actuellement un rôle considé-
rable dans celte évaluation. A. DARIAUX.
Albert- Weil (Paris). — Le radiodiagnostic en 1914
(Pars Médical, n°5,3 Janvier 1914, p. 101 et 111,
avec 2 radiographies).
Revue générale des principaux travaux de radio-
diagnostic parus pendant l'année 1913,
Mentionnons 3 signes radioscopiques décrits dans
la tuberculose commencante. Le signe de Williams,
caractérisé par la moindre course du diaphragme du
côté lésé pendant l'acte respiratoire : le signe d'Orton,
“aractérisé par linvariabilité de la teinte du sommet
alleint, pendant Finspiration profonde: le signe de
Bitlorf consistant dans le retard que met le sommet
lésé à s'éelairer, sion fait varier l'intensité du ravon-
nement de zéro à l'intensité nécessaire à la vision.
Kreuzfuchs a décrit en outre le signe de la toux. Du
côté malade, pendant les accès de toux, le poumon
ne s'éclaireit pas comme du côté sain. Léonard a
insisté sur les déplacements des visceres thoraciques
dans la tuberculose pulmonaire mème débutante,
230
Weil et Mouriquand ont continué à étudier l'image
radioscopique de la pneumonie, mais l'ombre carac-
léristique, triangulaire, à base axillaire peut faire
défaut dans certains cas et son interprétation est
souvent difficile.
Lebon et Aubourg ont donné un schéma de l'image
radiologique du rétrécissement mitral qui peut servir
à le caractériser.
L'image radioscopique de la péricardite a été bien
éludiée dans la thèse de Blechmann.
La radiographie est devenue tout à fait indispen-
sable apres opération dans le cas de kyste hyda-
tique du foie. Elle montre un état post-opératoire
qui constitue, suivant l'expression de Chauffard, l'hy-
dropneumokysle. R. CHareron.
Cousergue. — La radiologie en campagne et au
cours de la guerre des Balkans (Paris Médical,
n° 5, 5 Janvier 1914, p. 17 à 25, avec 6 radio-
graphies).
L'auteur résume les avantages en chirurgie de
guerre de la radiologie qui renseigne sur le siège,
la nature et la forme du projectile, sur l'importance
des lésions osseuses. Dans le cas de fracture, elle
permet, après l'application d'un appareil contentif, de
se rendre comple de la qualité de la contention.
Le laboratoire de radiologie devrait être affecté à
un hopital d'évacuation. Tous les jours il pourrait
faire la tournée des différentes formalions sanitaires
de la région. I faut done que le laboratoire de radio-
logie soil automobile. Le moteur de la voiture ali-
mentera une dynamo suffisante pour donner 15 am-
pères sous 110 volts, de façon à obtenir 5 à 6 milli-
amperes dans Pampoule et des ravons durs.
R. CHAPERON.
OS, CRANE, ARTICULATIONS
W. D.C. Kelly (Londres). — Sarcome de I’hu-
mérus après suture métallique (Journal of the
Royal Army Med cal Corps, Décembre 1915, in
The Lancet n° 2, 10 janvier 1914, p. 125).
En mai 1915, un jeune soldat se fit une fracture
oblique de Phumérus gauche. Pas de réduction par
extension et alleHes, ainsi qu'en fait foi une radio-
graphie: huit jours après Vaccident, suture métallique.
Trois mois après, le malade revient avec une grosse
tuméfaction du bras qui en quinze jours avait pris
de larges proportions; nouvelle radiographie, on
porta le diagnostie de sareome qui fut vérifié histo-
logiquement. WILLIAM VIGNAL.
Klynens. — Le diagnostic radiographique des
sarcomes osseux (Paris Méd cal. n°5, 5 Janvier
1914, p. 129 à 155, 5 fig. et 3 radiographics).
On peut diviser les sarcomes en sarcomes centraux
et périphériques, Au niveau des os longs. le début
se fait toujours dans la diaphvse, tout prés du car-
lilage de conjugaison. Cette notion constitue un des
éléments les plus importants du diagnostic différen-
tiel. On peut le plus souvent distinguer l'origine du
sarcome. Le sarcome central provoque toujours une
destruction notable du tissu osseux, d'où les frac-
lures fréquentes observées dans ce cas.
Le sarcome périphérique n'entame généralement
que la périphérie de Pos. A un stade assez tardif
Pépiphbyse est envahi par le tissu sarcomateux. Mais
meme alors Varticulation reste indemne, car le carti-
lage Veneroútement constitue une solide barrière de
défense, Le périoste est refoulé et détaché par la
masse néoplasique qui arrive à engainer la diaphyse.
I réagit d'ordinaire par un processus (Possilication
qui délermine la production d'une coque plus ou
moins épaisse. Le périoste peut mème former à sa
jonction avee la diaphyse, un éperon osseux s 0ppo-
sant à la marche envabissante de la tumeur.
Rayons À.
La syphilis forme plus de tissu osseux qu'elle n'en
détruit, tandis que le sarcome détruit généralement
plus qu'il ne forme. H ne faut pas confondre les
sarcomes ossifiants, très opaques, avec des ostéomes.
Les formes parostéales peuvent donner lieu à des
erreurs. Les hématomes sous-périostiques limités
par une coque doivent ètre distingués d'avec les sar-
comes au début.
L'auteur termine en disant qu'on ne peut pas lou-
jours conclure d'une façon affirmative et que la res-
ponsabilité du radiographe est souvent fort lourde.
R. CHAPERON.
M. Perrin. — Exostoses ostéogéniques multiples
accompagnées d'arréts de développement et
de déformations du squelette (/enue d'Ortho-
pédie. 1° Janvier 1914, p. 55 à 82, avec 8 fig.
dans le texte).
L'auteur rapporte trois observations personnelles
d'exostoses osléogéniques concernant trois membres
de la même famille: le père et deux enfants. Ces
observations sont trés intéressantes et très détaillées
et des radiographies ont été faites pour presque
toutes les parties du squelette. Il existait, en effet,
chez les trois des exostoses multiples; mais dans les
trois cas on retrouve une malformation d'un des
deux avant-bras, à droite pour le père et la fille. à
gauche pour le fits. Cette malformation, due à un
arrèt de croissance portant sur les deux os de lavant-
bras, mais surtout sur le eubitus, a produit un rac-
courcissement et une incurvalion de ces deux os;
chez la fille, la tète radiale luxée menacait de perforer
la peau, on a dù pratiquer sa résection.
L'auteur résume ensuite 35 observations se rap-
prochant de ses cas et trouvées dans la littérature
médicale depuis le travail remarquable de Bessel-
Hagen, puis il étudie la pathogénie des troubles de
croissance accompagnant les exostoses et cite les
différentes théories émises à ce sujet. J. Lounien.
H. Vegas et J. M. Jorge (Buenos-Ayres). —
Fracture de l'apophyse coracoide (Remus dOr-
thopédie, n° 1, 1% Janvier 1914, p. 1 à 7. avec
1 fig. dans le texte).
Observation d'un jeune garcon de 14 ans qui à la
suite d'un violent traumatisme eut une fracture de
la base de l'apophyse coracoide gauche, décelée par
la radiographie. À ce propos, les auteurs étudient les
svmptômes, le mécanisme, le pronostic el le traite-
ment de ces fractures. Le diagnostic est souvent
fort difficile; aussi cette observation est-elle inté-
ressante paree qu'il est rare de voir une fracture
isolée de la coracoide, que les Signes fournis par
l'examen clinique sont généralement peu précis el
que Ha radiographie peut seule permettre d'affirmer
le diagnostic. J. Lounien.
Lapointe (Paris). — Etude sur l'os du tarse sur-
numéraire juxta-scaphoidien (os tibiale exter-
num) et particulièrement sur sa confusion avec
une fracture (La Clinique, n°5, 30 janvier 1914,
p. 66 à 69. avec 4 fig).
L'os tibiale easternum, connu depuis Luschka. pré-
sente une réelle importance en raison des douleurs
qu'il peut causer et de sa confusion possible avec
une fracture du tubereule scaphoidien. ;
le Forme typique. — Forme approximative d'une
demi-sphère ou d'une pyramide irrégulière dont la
base répond à la tubérosité du scaphoide, sa lon-
gueur peut dépasser un centimètre: parfois simple
contact avec le scaphoïde (véritable arthrodie), par-
fois fusion soit par des tissus fibreux, soit mème par
du cartilage ou de Fos; dans ce dernier cas, la fusion
peut être incomplète. L'osselet offre une facette pour
Rayons X. | 237
la tète de l'astragale, mais le ligament calcanéo-sca-
phoïdien plantaire s'interpose, sans s'insérer sur le
surnuméraire — celui-ci donne seulement attache á
quelques fibres du lendon du jambier postérieur.
2 Formes atypiques. — Très fréquentes, forme d'un
pois, d’une lentille, d'un grain de blé; perdu dans
les parties molles, il adhère au ligament calcanéo-
scaphoïdien et au tendon tibial et peut en imposer
pour un sésamolde.
Entre les 2 formes, tous les intermédiaires existent,
et, en cas de bilatéralité, la forme de chaque côté
peut être différente.
Les formes atypiques ne se révèlent souvent par
aucun symplóme et sont des trouvailles radiogra-
phiques.
L'os tibial peut se traduire par une simple diffor-
mité ou par une difformité avec douleur.
On peut souffrir sans qu'il y ait pied plat, la saillie
osseuse est irritée par la chaussure à la suite des
efforts.
L'auteur discute ensuite la possibilité de la confu-
sion avec une fracture; pour lui l'image radiogra-
phique est dans ce cas très différente : en général, la
fracture du scaphoide est multifragmentaire; dans
les cas très rares où il y a fracture isolée de la tube
rosité scaphoïdienne, l'image est différente d'un os
tibial parce que le scaphoïde a des dimensions nor-
males et précisément, dans Je cas classique de Mou-
chet, les deux scaphoides avaient une taille et une
forme anormales si bien que. de Vavis de l'auteur, il
faut interpréter ce cas comme un os tibial soudé à un
pied, non soudé à l'autre. En somme, Lapointe déclare
ne pas conna tre de fracture de la tubérosité du scaphoïde
qui donne une image radiographique analogue à celle de
Cos tibial.
Le seul traitement rationnel en cas de douleur est
l'extirpation, quitte à faire ensuite le traitement ortho-
pédique s'il y a, de plus, pied plat.
A. LAQUERRIÈRE.
Lamy (Berck). — De la torsion spiroide du tibia
(Orthopédie et tuberculuse chirurgicale. n° 1, Jan-
Vier 1914, p. 54).
Cette malformation accompagne souvent le pied-
bot varus équin congénital etest caractérisée par la
rotation du pied en dedans, bien que la rotule reste
directement en avant.
Suivant le degré de l'affection, on peut agir soit par
ostéotomie linéaire transversale du tibia (Jalaguier),
soit par la mise d’un appareil spécial à ressort.
AUBOURE.
Schwartz (Paris) — Radiographie d'os tibial
antérieur (scaphoide accessoire) (Bulletin de
la Sociélé de Chirurgie, 28 Janvier 1914, p. 124).
Un cliché (Ménard) montre, sur les deux pieds, un
os tibial externe plus volumineux á droite, avec flou
de l’espace qui le sépare du scaphoide par suite
d'arthrite à ce niveau. AUBOURG.
Bobard (Auxerre). — Fracture du radius vicieu-
sement consolidée chez un enfant de 7 ans 1/2.
Ostéotomie suivie d’ostéosynthése par vissage
sur plaque métallique de Lambotte (Société
les Chirurgiens de Paris, 16 Janvier 1914, p. 59
à 61).
La radiographie permet de reconnaître une frac-
ture en bois vert, du radius, un mois après l'accident.
Un second cliché, après opération, montrait la
parfaite tolérance de la plaque. AUBOURG.
P. Colombier (Paris). — Lésions précoces de la
lèpre constatées par la radiographie (Bulletin
de la Société de Pathologie exotique, 14 Janvier
1914, 2 fig.).
Dans ses études sur la lèpre, C. a systématique-
ment radiographié le squelette du lépreux. Les
ravons X permettent de constater des lésions os-
seuses qu'on ne pourrait soupconner à l'examen cli-
nique. Malgré l'aspect extérieur normal, il existe des
allérations osseuses, caractérisées par une perte de
substance des phalangettes. Celles-ci, au lieu de se
terminer, comme à létat normal, par une extrémité
arrondie, sont nettement coupées en biseau. Les
radiographies de C. sont très démonstratives au
niveau des pieds : les phalangettes des mains sont
normales. MT. LEBON.
W. H. Stewart (New-York). — Fractures du
cráne avec pénétration d'air dans les ventri-
cules (The American Journal of Roentgenology.
vol. l, n° 2, Décembre 1913. p. 83 à 87, 5 fig.).
Homme de quarante-sept aus, avec fracture du
crâne siégeant sur la branche verticale du frontal
près du bord externe du sinus frontal droit. La table
externe de Pos avait été écrasée contre la table in-
terne, et la portion correspondante du sinus était
oblitérée. Amélioration rapide par repos. H quitte
l'hôpital quinze jours après l'accident; mais revient
cinq jours après avec céphalée violente, vomisse-
ments, torpeur accentuée, confusion mentale inter-
Distension gazeuse des ventricules.
mittente, exagération des réflexes rotuliens. Nouvelle
radiographie : en position latérale: immédiatement
en arriére de la fracture, zone claire décrivant une
courbe s'étendant jusqu'à la mastoide puis, faisant
un coude brusque sur elle-mème, elle vient se ter-
miner en s’amincissant dans la région des sinus
sphénoïdaux; en posilion frontale; la tète fortement
fléchie en avant, les zones claires affectant une forme
ovale sont situées trés haut et irradient latéralement
en bas (voir figures). S. porta le diagnostic de frac-
ture du cráne avec distension gazeuse des ventri-
cules; le diagnostic fut confirmé opératoirement: au
cours d'une intervention décompressive on ponc-
tionna les ventricules, des bulles d'air s'échappé-
rent. Cependant le malade mourut, et Pautopsie con-
flrma une seconde fois ce diagnostic.
WILLIAM VIGNAL.
Moty (Paris). — Accidents de la dent de sagesse
(Revue de Chirurgie, n° 2, 10 Février 1914,
p. 169).
M. Moty note que les proliférations épithéliales de
apex siègent le plus souvent contre ou mème entre
les racines et ne sont pas en conséquence décelables
par les rayons de Rüntgen. MEUGE.
238
Ruggero Balli (Modane). — L'architecture de la
mandibule humaine (La Rudiolona Medica,
n° 1, Janvier 1914).
Trenle examens radiologiques de mandibules hu-
maines appartenant à des individus masculins depuis
la vie fœtale jusqu'à Page de 80 ans, ont permis a
Pauteur de noter quelques particularités de Vossifi-
cation de cet os.
Les trajectoires osseuses apparaissent dans la
substance spongieuse des branches montantes du
fetus dès VPage de 5 mois. Les trajectoires bitides
arrivent les premières á 4 mois de la vie extra-
utérine, á leur développement complet. Viennent en-
suite : les trajeeloires principales, les trajectoires
postérieures, les trajecloires marginales à 1 an, les
trajecloires radiées el les trajecloires de réunion.
Dans le corps du maxillaire inférieur les trabécules
interalvéolaires décrites par Wokolf sont déjà vi-
sibles à Page de 4 ans. L'auteur a fait 5 radiogra-
phies de chacun des maxillaires. M. GRUNSPAN.
Raymond Passot (Paris). — Le diagnostic et les
indications opératoires dans les sinusites fron-
tales (L'Hoputal, n° 2. Janvier 1914, p. 31 à 54).
Excellent article de pratique médicale, très clair,
tres complet et très utile pour le praticien. L'auteur
préeise le rôle important que joue la radiographie
dans le diagnostic des sinusiles frontales. Le sujet
doit ètre assis la tete fortement fléchie en avant, Pam-
poule sous loceiput.de facon que les rayons suivent
la direction sous-occipito-frontale. Une radiographie,
faite suivant cette technique, permet de reconnaitre
les petits sinus que Pon ne peut diagnostiquer par
les autres méthodes, les dimensions des sinus, celles
des diverticules frontaux, ce qui au point de vu des
indications opératoires est de premiére importance.
En faisant une radiographie de profil on se rendra
compte des dimensions du prolongement orbitaire
et lon pourra reconnaitre si le cas se complique
d'ethmoïdite, On aura alors une trainée sombre ver-
ticale allant du sinus frontal au cornet moyen. La
lecture de ces épreuves radiographiques demande
un eertain apprentissages à Pheure actuelle, tout
spécialiste doit pouvoir la faire.
William VIGNAL.
Th. Nogier (Lyon). — Une cause d'erreur dans
l'interprétation des radiographies du poignet :
la pseudo-luxation physiologique du scaphoide
(Lyon Médical. tome CXXII, n° 3, 18 Janvier
1914, p. 159 a 142).
Papres Destot, le scaphoide se présente sous di-
verses formes: haricot, cachet, forme globuleuse; de
plus on ne peutse baser sur Pombre pour apprécier
les fractures, car la moindre baseule de l'os change
son aspect et ses dimensions; or cetle bascule est
facile en raison de la laxité de ses articulations
avec les os voisins; d'aprés Destot, dans les incli-
naisons latérales, si le seaphoide se déplace, il con-
serve sa forme. En réalité, il bascule et forme une
pseudo-Inxation physiologique que Pon pourrait
erore pathologique, En inchinaison cubitale et en
position normale, le seaphoide a la place nécessaire
pour se développer; mais en inelinaison radiale,
Papoplivse stvloide radiale touche presque le trapeze
et le seaphoide se loge dans un espace triangulaire
formé en haut par Vextrémité radiale, en bas par le
trapeze et le trapézoide, en dedans par le grand os
et le semilunaire, Le seaphoide bascule alors dans
le sens dorso-palmatre et peut paraitre luxé ou mème
fracturé à cause de ombre portée par son extré-
mité antérieure sur l'autre extrémité. Pour éviter
des erreurs, il faut done ne radiographier qu'une
main par cliché, la placer sur le trajet du ravon per-
pendiculaire incident et en légère inclinaison cubitale;
Rayons X.
il faut se souvenir que le scaphoïde peut normale-
ment subir les déplacements décrits, n'admettre une
fracture que si les fragments sont séparés par un
trait clair, ou s'ils se surmarchent, ou si leurs bords
sont déchiquetés; enfin, il faut se rappeler que dans
ce cas la tabatiére anatomique est comblée par une
sailhe; en cas de doute, refaire une radiographie
dans le sens latéral. Cette étude démontre qu'il ne
suffit pas de savoir obtenir un bon cliché; il faut
aussi savoir l'interpréter, TH. NOGIER
Picqué (Paris). — Fracture ancienne de l'extré-
mité inférieure du radius (Bulletin de la Société
de Chirurgie. 28 Janvier, p. 115).
A propos d'une fracture classique du radius,
P. note sur le cliché, l'absence du tubercule du sca-
phoide. AUBOURG.
P. Japiot (Lyon). — Fractures des tubérosités
compliquant la luxation de l'épaule. Valeur
diagnostique de la radiographie (Archives selec-
tricité médicale, 10 Janvier 1914, p. 5 à 7, 1 pl.).
L'auteur rapporte quatre observations d'arrache-
ment des tubérosités et insiste sur l'utilité diagnos-
tique de la radiographie. Ces fractures ne paraissent
pas habituellement un gros obstacle à la réduction
qui ne nécessite pas de technique spéciale. Les frag-
ments se remettent d'eux-mémes en place après
réduction, cependant ils peuvent par la suite géner
la mobilisation de l'épaule et entrainer de la douleur
et de Vimpotence. A. NUYTTEN.
Paul Bernard Roth (Londres). — Double coxa-
vara à type infantile chez une fillette de 3 ans
¡The Pro eeunys of Royal Suciely of Medecine
(surgical section), vol. VIL, u° 5, pages 122 et
125, 1 fig.).
Observation d'une fillette de 3 ans qui, depuis
3 mois seulement, avait une démarche déhanchée. A
la radiographie double coxa-vara de type infantile. Ce
cas est intéressant à cause du jeune âge du sujet et
parce que seule la radiographie permet de ditérencier
la coxa-vara de la luxation congénitale de la hanche.
WILLIAM VIGNAL.
Hermann Legrand (Alexandrie). — Fracture de
la rotule directe et comminutive (sept frag-
ments); cerclage au fil d'argent et suture au fil
de bronze fin d'un fragment central complé-
tement detaché. Guerison. Radiographies au
bout de 3 ans (Rapport de M. Mauclare, Bulle-
tin de la Société de Chirurgie, 7 Janvier 1914,
p. 7 à 9).
Le fil d'argent du cerclage est rompu en deux
points. Le til de bronze de la suture interfragmen-
taire est toujours visible. L’articulation a un fonc-
tionnement parfait.
A propos de ce cas, M. montre un cliché fait six
mois apres une fracture de la rotule : on voit cing frag
ments superposés étagés depuis la base de la rotule
jusqu'à l'insertion du ligament rotulien. AUBOURG.
Mauclaire et Badin (l'aris). — Radiographies du
genu valgum et lesions osseuses multipies de
nature probablement syphilitique (Bulelin de
la Suciété de Choruryte, 14 Jouvier 1914, p. 65).
Irrégularités et dépressions multiples sur le tibia,
raréfaction de la tète du péroné, élargissement du
fémur avee ostéite raréliante, ostéite raréliante de la
crète iliaque, des doigts: telles sont les lésions mul-
tiples observées chez une fillette de 5 ans, venue
consulter pour un genu valgum.
Le diagnostic, en Vabsence de Wassermann, aurait
Rayons X.
pu ètre fait avec syphilis, ostéomalacie, ostéite
fibreuse, mais l'os est plus transparent dans ces
deux affections. AUBOURG.
Hermann Legrand (Alexandrie). — Fractures
articulaires de l'extrémité inférieure du fémur,
intercondylienne et suscondylienne, en T. Os-
téo-synthèse par vissage des condyles et d'une
attelle métallique intercondylo-diaphysaire.
Guérison. Résultat au bout de six mois (Rap-
port de M. Mauclaire, Bulletin de la Société de
Chirurgie, T Janvier 1914, p. 247).
Un cliché, pris après l'accident, montrait une rotule
intacte, agissant à la manière d’un coin et séparant
par divulsion l'épiphyse inférieure fémorale, en for-
mant une fracture en V. En arrière des condyles, on
devine le bout inférieur de la diaphyse brisé en biseau
tranchant.
Un second cliché, pris 10 jours après l'intervention,
montrait une coaptation imparfaite du fragment et
surtout un défaut de correspondance des arcs dia-
physaire et condylien: aussi un appareil de Hennequin
fut placé suivant les indications de la radiographie ;
40 jours après, les radiographies face et profil mon-
traient la correction des ares par l'appareil plâtré,
la formation d'un cal, la liberté de l'articulation.
AUBOURG.
P. Delbet (Paris). — Fracture bimalléolaire
avec luxation du pied en arriére. Réduction
sanglante. Cerclage de la malléole interne.
Guérison (Société des Chirurgiens de Paris,
9 Jauvier 1914, p. 39 à 42).
Ce genre de fracture, qui s'accompagne si souvent
de chute du pied ou de luxation du pied en arrière,
a été radiographié, avec vérification opératoire de
l'intégrité de l'extrémité inférieure du tibia dont la
malléole seule était fracturée. AUBOURG.
Japiot (Lyon). — Pied plat valgus consécutif a
une fracture de Dupuytren (Lyon Medical, tome
CXXII, n° 2, 11 Janvier 1914, p. 76 et 77).
Il s'agit d'un blessé immobilisé dans un appareil
plátré; dès les premiers pas, on constate une défor-
mation en valgus qui s’accentue dans la suite et
s'accompagne d'une grande difficulté pour marcher.
D'après la radiographie, il s'agit de la réduction
insuftisante d'une fracture de Dupuytren: de face, le
plateau tibial, dans ses trois quarts internes, sur-
plombe le bord interne du pied et nentre en contact
avec Vastragale que par sa portion la plus externe.
Les lésions osseuses sont les suivantes: 1° fracture
de la malléole, qui s’est fixée à la face inférieure du
plateau tibial; 2° le péroné est fracturé à une dizaine
de centimétres au-dessus; le fragment inférieur, fait
avec la diaphyse un angle obtus à ouverture externe;
3 sur le péroné une courbe plus marquée corres-
pond au tubercule de Tillaux fracturé.
Cest ce que Destot a fait décrire sous le nom de
pied plat traumatique secondaire par éversement; á la
suite de la fracture, la mortaise a cédé; l'appui de
la jambe, au lieu de se faire sur la partie postéro-
externe de l’astragale, se fait en dedans; par suite
Vastragale a basculé et s'est inclinée de 45 degrés :
la consosidation s’est faite dans cette position et seule
une intervention sanglante permettrait au malade de
marcher. Tn. NOGIER.
Mari: Nageotte Wilbouchewitch (Paris). — La
scoliose par malformation de la cinquiéme ver-
tebre lombaire et son traitement (Archives de
Médecine des Enfants, Janvier 1914).
La radiographie nous apprend qu'un certain nombre
de scolioses sont dues à une malformation de la
239
cinquième vertèbre lombaire consistant en une diffé-
rence de hauteur entre la moitié gauche et la moitié
droite de la vertèbre. De cette obliquité résulte la
chute de toul le tronc du côté le moins élevé. Que
la malformation soit due à une ostéite destructive,
tuberculeuse ou autre, ou qu'elle soit congénitale, le
seul traitement rationnel consiste dans l'usage d'un
oO a —.|OA <x qex~ oe
hausse-pied du cóté de laffaissement: grâce au hausse-
pied le poids du corps se trouve réparti également
sur les deux côtés de la vertébre , la moitié la plus
élevée est dans des conditions favorables à son
aplatissement éventuel et la moitié affaissée se trouve
déchargée d'autant. CHASSARD.
Carlo Infante (Naples). — Examen radiologique
d'un cas de tarsalgie rebelle (La Radiologia
Medica, n° 1, Janvier 1914).
L'auteur publie l'observation d'un malade atteint
de tarsalgie très rebelle, la douleur s'exacerbait lors-
qu'il marchait sur un pavé irrégulier ou lorsqu'il
descendait un escalier. Les traitements physiques
échouèrent l’un apres l'autre, Réaction de Wasser-
mann négative. L'examen radiologique révéla Pexis-
tence d'une exostose en forme d'épine pointue et
polie implantée sur la face inférieure du calcanéum
et qui se prolongeait en avant le long du ligament
plantaire, Le malade refusa l'intervention chirurgi-
cale. Deux mois après, les douleurs ayant disparu,
une nouvelle radiographie démontra que la pointe
avait disparu et que Pexostose s'était arrondie.
L'auteur, médecin militaire, insiste sur l'utilité des
vérifications radiographiques chez les malades de
l'armée souvent soupconnés de simulation, lorsque
les signes objectifs très nets font défaut.
M. GRUNSPAN.
240
Calvé (Berck). — Anomalie d'une apophyse trans-
verse de la V° vertébre lombaire (Orthopedie el
Tubrrculose chiruryicale, n° 1. Janvier 1914.
p. 68, 1 radiographie).
Chez un malade de 40 ans, soupconné de mal de
Pott, la radiographie montre comme cause des dou-
leurs une hypertrophie en forme d'aile. de l'apophyse
transverse gauche de la ò: vertébre lombaire et hyper-
Ostose de sa partie inférieure. La douleur pouvait
tenir au frottement de cette hyperostose contre l'os
iliaque.
Le diagnostic peut, dans ees cas, erreravee mal de
Pott, sacrocoxalgie, sciatique rebelle, lumbazo: il
est reetilié par la radiographie, AUBOL RG,
Allan-Newton. — Fracture des vertébres cervi-
cales sans lésion de la moelle épinière (.1us/ra-
liun Medical Record, 6 Décembre 1915, in Lancet
n° 5,51 Janvier 1914, page 554).
L'auteur rapporte deux cas de fracture de Paxis
et l'atlas dont un avec luxation sans lésions ner-
veuses. Ces deux cas ont été vérifiés par la radio-
graphie. Ces cas rares sont cependant plus fréquents
qu'on ne le pense et maintenant que l'on fait systé-
matiquement des examens radiologiques après les
traumatismes, nombre de cas semblables qui autre-
fois passaient inapercus seront diagnostiqués,
Wintriam VIGN AL.
Calvé (Berck) el Lelièvre (Sées). — Radiographie
de la colonne vertébrale de profil dans le mal
de Pott (.Imencan Journal of Orthopédie Nur-
yery, Octobre 1915, vol. XI. n° 2).
Le mal de Pott au début. lorsque les symptômes
sont peu accentués, peut ètre diagnostiqué grâce à
la radiographie de profil, qui décélera un amincis-
sement d'un disque intervertébral, premier stade
anatomique d'une destruction vertébrale. Arnournc.
Ménard (Berck). — Cure orthopédique de la gib-
bosité tuberculeuse (Orthopédie et Tuberculose
chirurgicale, Janvier 1914, n° 1, p. 9 à 22
27 figures de radiographies).
M. présente de nombreux clichés de mal de Pott :
ulcération intersomalique, sans compensation — ulcé-
ration intersomatique, avec recul vertébral, inflexion
antérieure — ulcération de deux corps vertébraux
avec recul du supérieur sur l'inférieur. tassement. des
arcs correspondants, correction parfaite — soudure de
deux corps vertébraux et tassement des arcs posté-
rieurs correspondants — destruction presque com-
pléte de deux corps vertébraux — soudure de trois
corps vertébraux — soudure avec inflexion á 90”.
Toutes ces lésions se voient sur des radiographies
du rachis de profil. AUBOURG.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Delorme. — Des signes et du diagnostic de la
symphyse cardio-péricardique (Gazette des hópi-
taux, 24 Janvier 1914, p. 147 à 158, avec 5 fig.).
Etude trés complète et très documentée de la ques-
tion. L'A. insiste surtout sur l'importance des signes
fournis par la radiologie. H cite largement les excel-
lents travaux de MM. Vaquez et Bordet sur cette
question. J. Lounier.
E. Speder (Bordeanx). — Sur un cas d’épanche-
ment péricardique et de pneumothorax étudié
par la radiographie instantanee (Archives
d'Electricité médicale, 10 Janvier 1910, p. 14
a 21).
Histoire d'un malade qui à la suite d'un trauma-
tisme présenta des signes cliniques qui firent croire
Rayons X.
à la probabilité d'une fracture de côte. L'examen
radiologique démontra qu'il n'existait pas de fracture,
mais un hydropneumothorax et un épanchement
péricardique. Un radiogramme instantané (Blitz)
montre une ombre linéaire enveloppant le contour
cardiaque et qui n’est autre que le péricarde distendu
par l’'épanchement. D'autres examens permirent de
suivre l'évolution clinique qui fut favorable.
NUNTTEN.
APPAREIL DIGESTIF
M B. Cannon (Boston). — Des premières appli-
cations des rayons X dans l'étude du tube
digestif (Tne Journal of the American Medical
Association. vol. LXIL, n° 1,5 Janvier 1914.
pages 145).
Historique succinet de cette importante question.
L'auteur y résume les premiers travaux qu'il entre-
prit en 1896 avec A. Moser sur la déglutition, faisant
déjà usage du repas bismuthé, dont il est par suite
inexact d'attribuer la paternité à Rieder. L'auteur
wen réclame pas la priorité, estimant à juste raison
qu'il est difficile, sinon impossible. de le faire. L'idée
de cette technique est en germe dans la premiere
constalation de Röntgen : les métaux lourds à poids
atomique élevé et leurs sels sont opaques aux
Ravons X. | WILLIAM VIGNAL.
Thomas Guthrie (Londres). — Dentiers et os
dans l'æœsophage (The Proceedings of the Royal
Society of Medecine, Larynyoloyical section,
vol. VII, n° 5, Janvier 1914, pages 44 à 46,
o figures).
L'auteur insiste sur la nécessité de diaphragmer
pour la recherche radioscopique de ces corps étran-
gers qui autrement passeraient inaperçus. Si les den-
tiers se décèlent facilement, il n’en est pas de mème
des os:il convient alors de faire prendre au malade
un lait de bismuth et l'arrèt dans son écoulement
indiquera la situation de ce corps étranger.
WILLIAM VIGNAL.
Baumgartner (Paris). — Extirpation de l’œso-
phage thoracique pour cancer, à l’aide de la
respiration artificielle (Presse Médicale, 14 Jan-
vier 1914, p. 34 à 56, avec 1 fig. dans le texte).
I] s'agit d'un homme de ül ans qui était atteint de
cancer de la partie inférieure de l'æœsophage thora-
cique. L'examen radioscopique et radiographique,
pratiqué par M. Delherm, a confirmé le diagnostic
clinique et montré un rétrécissement presque infran-
chissable au niveau du corps de la 8 vertébre
dorsale. Pendant l'intervention, l'auteur a utilisé
pour la première fois chez l’homme la respiralion
artificielie par le procédé du souffict. J. LOUBIER.
Caffiero. — La mobilité de l'estomac (// Tommasi,
n° 16, 1915).
Caffiero publie plusieurs observations sur la fonc-
tion motrice de l'estomac chez les individus sains et
chez les gastropathes. ll trouve chez les individus
sains, après administration du repas d'épreuve de
Renzi avec bismuth, que l'ombre orthoradioscopique
et radiographique est variable d'individu à individu
et oscille entre 8 et 18 centimètres en hauteur: diffé-
rence due à la tonicité des parois de Pestomac. Ces
conclusions sont analogues à celles de Boeri el
V. Maragliano.
Chez les eclasiques avec insuffisance mécanique
marquée de l’estomac, l'ombre radioscopique après
repas est plus ample. Elle est moins haute et plus
- large, 347 centimètres de hauteur, 9 à 10 centimètres
transversalement.
Au contraire, l'extraction du repas d'épreuve donne
des résultats tres variables et inexacts dans une
Rayons X.
mème gastropathie. On obtient un jour 40 centimètres
cubes, un autre 220 centimètres cubes.
Cela démontre la supériorité de la radioscopie.
DONGRADI.
Siciliano. — Études de radiologie gastrique
(Giorn. di El. Med., Juillet-Aoùt 1915, p. 158
à 174).
L'auteur fait prendre à un malade un aliment el
ingérer deux capsules de carbonate de bismuth. H
estime que ce procédé permet d'une facon rigoureuse
de faire l'étude de la mobilité gastrique, de la réplé-
tion de l'organe, de la consistance du contenu. et
Wen déduire des indications au point de vue du
régime à instituer. Drinennu.
A. Béclère. — Le radiodiagnostic des maladies
de l'estomac. Les images lacunaires et diver-
ticulaires (Paris Médical, Janvier 1914).
L'examen radioscopique donne les renseignements
les plus précieux; la radiographie n'intervient que
pour fixer des documents, tandis que sur Pécran
nous voyons se dessiner la forme, les mouvements
et l'évacuation de Pestomac. Mais la radioscopie
doit ètre combinée avec la palpation, et elle n'exclut
nullement les autres recherches telles que l'examen
du sue gastrique. Il est des cas où la morphologie
de l'organe parait normale, mais où des examens
pratiqués à 6 heures d'intervalle indiquent une éva-
cuation défectueuse et nn obstacle pylorique; dans
d'autres cas, au contraire, il n'existe pas de troubles
fonctionnels, mais ce sont les modifications morpho-
logiques de limage qui passent au premier plan
comme élément de diagnostic.
M. Béclére divise les images gastriques en deux
groupes: le premier, dans lequel Panomalie porte sur
les dimensions de l'estomac; le second, dans lequel
c'est le tracé des contours gastriques quí est anormal.
Dans chaque groupe il distingue 5 types. Dans le
premier groupe: ce sont, l'image de l'estomac allongé,
celle de Vestomar dilaté et celle de l'estomac rétracté,
Dans le second groupe l'image est modifiée soit par
soustraction partielle, Soit par addition localisée, soit
enfin par division: d'où des images lacunaires, des
images diverticulaires et des images biloculatres,
Les images lacunaires et diveriiculaires sont les
plus pathognomoniques.
ly IMAGES LACUNAIRES. — Elles sont telles qu'une
portion de la silhouette de Pestomac semble avoir
été enlevée à Pemporte-piéce. Cet aspect est dù à
une tumeur gastrique qui fait saillie dans la cavité
de l'organe. En clinique deux cas se présentent: ou
bien il existe une tumeur visible à la palpation, et la
'adioscopie permet d'affirmer qu’elle appartient à
l'estomac; ou bien il n'existait aucune induration
palpable, et l’image lacunaire est alors le signe par
excellence d'un néoplasme stomacal.
2% IMAGES DIVERTICULAIRES, — L'image stomacale
est pourvue d'un diverlicule de la cavité gastrique ;
l'estomac a parfois conservé sa forme habituelle,
souvent il est biloculaire; la taille du diverticule est
variable, de celle d’un pois à celle d'une noix; il parait
parfois détaché de la petite courbure, sans continuité
apparente avec elle. H est presque toujours impos-
sible de mobiliser Pimage du diverticule, Cet aspect
caractérise VPulcére calleux; dans certains cas, le
diverticule étant très allongé, on peut en conclure
que la perte de substance s'étend au travers d'adhé-
rences dans le parenchyme d'un organe voisin, foie
ou pancréas.
Ces images diverticulaires s‘observent d'habitude
chez des femmes maigres, páles, cachectiques, avant
dépassé la cinquantaine et chez qui un cancer était
sonpconné. L'examen radioscopique transforme donc
241
le pronostie dans ces cas en ouvrant la voie à un
traitement chirurgical curateur.
Ainsi, réserve faite pour la transformation tardive
d'un vieil ulcus en néoplasme, il y a contraste absolu
entre les deux images: lacunaire, pathognomonique
du cancer et diverticulaire, pathognomonique de
l'ulcus. P. COTTENOT.
Jesse S. Myer (Saint-Louis). — Gastrite poly-
peuse (polyadénome) (The Journal of the
American Medical Association, vol. LXI, n° 22,
29 Novembre 1915, p. 1960 à 1965, 2 fig.).
Le diagnostic de polyadénome polypeux de l'estomac
a pu ètre posé à la suite de l'examen radiologique,
chez un malade avant de Fanachlorhydrie, de Phypo-
pepsie, et de la mucorrhée.
L'image du bismuth avait des contours flous et
irréguliers, Pensemble avait un aspect marbré qui fit
penser à la présence de nombreuses masses arrondies
saillant dans la cavité gastrique, obturant presque
complétement le fundus et le vestibule pylorique, et
séparées par de minces sillons où s'écoulait le
bismuth. Pas de sténose pylorique. Diagnostic
confirmé par l'opération et l'examen histologique.
G. RatLor-Lapoixtr.
Clément Maréchal. — Diagnostic radiologique
de l’ulcère et des ulcérations pyloriques ou
parapyloriques. Spasme pylorique (These «de
Paris, 1915).
Cetravail très documenté, appuyé surde nombreuses
observations, a pour point de départ le résultat de
recherches qu'avee M. OFttinger nous avons commu-
niquées à la Société de Radiologie en 1910, établissant
que la présence d'un ulcére avoisinant le pvlore
engendre chez les sujets qui en sont porteurs un
spasme durable de la région pylorique, qui fait que
l'image de celle-ci sefface plus ou moins A Pécran
radioscopique.
Ce spasme donne à la portion terminale de l'estomac
l'aspect d'un manche de massue, où d'un her de canard,
la partie renflée étant constituée par la rétro-dilatation
du fundus qui se produit Je plus souvent dans ces
cas, surtout quand il y a menace de sténose.
Parfois, sous l'influence Wun régime approprié, on
voit ce spasme céder, l'estomac reprendre son appa-
rence normale, et la région pvlorique s'étendre vers
l'hyvpocondre droit.
La plupart des observations qui font l'objet de
cette thése ont été vérifiées par l'intervention chirur-
gicale. On y trouve de nombreux schémas et une
planche radiographique qui montrent nettement
l'aspect particulier que revèt l’estomac pathologique,
atteint d'ulcus pylorique ou parapylorique.
E. Boxxior.
Bacher. — A propos du radiodiagnostic de
l’ulcère pénétrant dans le pancréas, sans
rétention par spasme pylorique (Deutsche med.
Woch., 15 Janvier 1914, p. 117).
L'auteur a pu se convaincre, d'après un certain
nombre de eas opérés, et où l’on trouva un ulcére de
l'estomac pénétrant le pancréas, que le spasme pylo-
rique provoquant de la rétention du repas bismuthé
après six heures, peut faire défaut, lorsque la situa-
tion de luleére est telle qu'il intéresse le pancréas.
Ce qui peut expliquer cette anomalie. c'est Paltération
du pancréas qui provoque une hvpersécrélion, et
par suite excite la mobilité gastrique et duodénale.
A. ZIMMERN.
Lucien Bossy.— Contribution à l'étude de lana-
tomie topographique du jéjuno-iléon au point
de vue chirurgical (Thèse de la Faculté de
Montpellier, n° 11, 19 Décembre 1915).
JOURNAL DE RADIOLOGIE FT DELECTROLOGIE. — l. 16
242
L'auteur cherche à déterminer s'il existe pour le
jéjuno-iléon une position de repos commune à tous
les sujets,les organes pleins de la cavité abdominale
étant de volume normal et les autres organes creux
se trouvant à peu près à Pétat de vacuité. Pour cela
l'auteur a comparé les données de la méthode anato-
mique en disséquant des cadavres à celles de la
méthode radiologique en opérant sur des sujets en
décubitus dorsal. La mème technique ne fut pas tou-
jours employée; en général, le sujet était purgé la
veille, il absorbait de 15 à 50 grammes de carbonate
de bismuth et des radiographies élaient prises de
deux à quatre heures après celte ingestion. Données
anatomiques et données radiologiques se confirmerent
et l’auteur en conclut qu'il existe une position de
repos commune à tous les sujets pour le jéjuno-iléon
qui peut être considéré comme divisé en deux parties
par le psoas gauche : une première partie occupant
la fosse lombo-iliaque gauche, une deuxième la fosse
pelvienne, chacune d'elles pouvant selon les circons-
tances déborder dans la fosse lombo-iliaque droite,
et respectivement en haut ou en bas.
L'auteur avant voulu voir ensuite si l'intestin gréle
moditiait beaucoup sa position selon les changements
d'attitude expérimenta sur le cobaye. IL prit deux
radiographies de cet animal en posilion verticale,
l'une la tète en haut, l'autre la tête en bas. Les modi-
fications furent peu marquées, ee que l'auteur explique
par l'existence du vide péritonéal nécessaire à lar-
rangement normal du jéjuno-iléon et au retour du
grèle à cet état après les déplacements imposés par
les organes voisins. L. GERARD.
Desternes (Paris). — La radiographie du cæcum
et de lappendice iléo-cæcal (Paris Médical,
n° ò, 5 Janvier 1914, p. 125 à 129).
L'auteur démontre par divers exemples que l’explo-
ration radiographique de la région cæco-appendiru-
laire mérite d'entrer dans la pratique courante. Les
images radiographiques qui illustrent le texte mon-
trent en effet très nettement le siége, la forme, les
dimensions du cecum et, par lartilice de repères
métalliques, sa mobilité.
On peut ainsi :
ly Dans l'appendicile chronique, éliminer le diagnostic
en rapportant à leur véritable siège les points dou-
loureux abdominaux : pvlore, duodénum, vésicule
biliaire, ete., ou le confirmer par la vérification de
trois symptomes primordiaux: localisation appendi-
culaire de la douleur, fixité ciecale, altérations
cæcales ;
% Dans les périrolites membraneuses vérifier la pré-
sence d'adhérences en combinant la radiographie
avec la radioscopie;
% Dans les diverses affections cecales, constater les
anomalies de forme, de mobilité-et de fonctionnement
qui peuvent, avee l'aide de la clinique, donner des
renseignements précis ou de valeur relative mais
toujours utiles pour contirmer un diagnostic.
A. DARIAUX.
H. Lebon (Paris). — Aérocolie (La Clinique,
23 Janvier 1914.)
Le gros intestin renferme des gaz provenant soil
de la transformation sur place des matières alimen-
taires. soit de Pintestin gréle, soit de l'estomac.
Dans la pneumatose tolale on trouve du gaz dans
tout le colon, Landis que dans les pneumatoses loca-
lisées, moins rares.on trouve des poches gazeuses
surtout au niveau de l'angle hépatique, de Pangle
splénique et dans le colon sigmoide. L'examen radio-
logique permet d'attribuer à leur véritable cause des
troubles capables de faire croire à une affection sto-
maeale, à une affection hépatique (kyste hydatique,
lithiase biliaire), à une lésion cardiaque (tachycardie)
arsthnie), une appendicite chronique, à des coques
Rayons X.
néphrétiques ou à de simples douleurs de névralgie
intercostale. COLOMBIER.
Professeur Mario Serena (Bologne). — Étude
des petits mouvements du colon à l'aide du
sériographe (La Radiologia Medica. n° 1, Jan-
vier 1914).
L'auteur ne possédant pas d'instrument radiociné-
matographique, a employé pour ses examens le
sériographe de Bussi; il a fait quatre, cing radiogra-
phies successives à intervalles égaux de o” le sujet
étant debout. Il a observé trois catégories d'individus :
les normaux. les constipés, et les individus qui étaient
sous l'action de la rhubarbe. Il a pu noter une variété
de petits mouvements du colon sans toutefois pouvoir
attribuer à chaque état des mouvements différents.
Deux tableaux contenant de nombreux schémas et de
tres belles radiographies sont annexés à ce travail
fort intéressant. M. GRUNSPAN.
Bensaude et Sorrel (Paris). — Six cas de méga-
colon. Examens radiologique et rectoscopique.
Considérations thérapeutiques ‘(Archives des
maladies de l'appareil digestif et de la nutrition,
Janvier 1914, n° 1,p. 4 à 42, 10 fig., 4 clichés, et
un index bibliographique de 56 travaux sur le
mégacolon).
L'examen radiologique et la rectoscopie permettent
de faire le diagnostic de mégacolon : mais il faut
allier les deux méthodes, car la dilatation de lintes-
tin, évidente à l'examen rectoscopique, peut passer
inapercue à l'examen radiologique.
Cliniquement.ou le diagnostie est fait par hasard,
au cours d'un examen intestinal, sans symplómes
fonctionnels antérieurs (1 eas) — ou les malades pré-
sentent des signes intestinanx (5 cas) : ballonnement
du ventre, constipation, crises d'obstructio minor —
ou ces symptômes intestinaux (2 eas) s'accompagnent
de signes d'intoxication générale : amaigrissement,
céphalée, crises douloureuses digestives.
La rectoscopie est d'autant plus intéressante à pra-
tiquer qu'elle permet de reconnaitre la présence de
valvules (5 fois sur 6 cas). Ces valvules situées à
l'union du colon pelvien et du rectum, sont des
malformations embryonnaires, ou sont causées par
des brides extérieures, ou traduisent les coudures
de l'intestin. Si leur présence peut expliquer (e rétro-
dilatation, elle ne peut expliquer l'allongement de US
iliaque qui semble un fait constant dans tous les
mégacolons. Du reste, il ne s'agit pas dans ces cas
de simples dolichocolons, mais bien de mégacolons,
puisque « le mégacolon iliaque est une dilatation per-
manente du colon pelvien, existant seule pour son
propre compte » (Patel).
Fait curieux, ces valvules, dans les 3 cas opérés,
n'ont pas été relrouvées au moment de l'intervention
chirurgicale : elles étaient donc dues à une coudure.
L'esumen radiologique comprend: t° le lavement de
bismuth, qui permet de reconnaitre les allongements
du colon pelvien (les 6 cas rapportés par B. et 5.ne
concernent que FS iliaque) et les poches à air conco-
mitantes; 2 le repas de bismuth. qui permet de
constater soil de la sluse terminale, soit de la stase
initiale, généralisée dans tout le gros intestin. Et ces
différences de stase expliquent les différences celi-
niques. La stase initiale s'accompagne de signes d'in-
toxication générale ;la stase terminale peut ne pas
s'accompagner d'accidents sérieux.
Comment pratiquer l'examen radiologique? Tout
d'abord, il faut étudier la traversée digestive par
l'examen des selles après la prise dun cachet de
poudre de charbon : on a déjà un renseignement
sur le degré de la stase. Après, on peut faire les
deux ordres d'examens radiologiques dans de meil-
leures conditions, voici pourquoi.
Rayons X.
Le but du premier examen aux rayons X est de
voir la forme, la longueur des différents segments, leurs
rapports entre eux dans les organes voisins. Il faut
donc que tout l'intestin apparaisse ensemble unifor-
mément coloré : le bismuth devra donc ètre donné
en plusieurs doses, de facon que chacun des paquets
de bismuth colore un segment déterminé de l'intestin.
Normalement, d'après Hertz, le bol alimentaire
atteint :
Le ceecum en. 4 heures
L'angle colique droit en 6 h.1/2
Le milieu du transverse en. Be 8 heures
langle coliqne gauche en. ...... 9 —
Le colon iliaque en. . ; 41 —
Le colon pelvienen.......... 12 —
La partie supérieure du rec tum en.. 18 —
Tl faudra done, chez un sujet normal, répartir sur ee
laps de temps (42 à 18 heures) les prises de bismuth,
la dernière ayant lieu 10 heures environ avant l'examen
radioscopique pour que tout le gros intestin soit
coloré.
Anormalement, si la traversée, au lieu de se faire
en 20 à 50 heures, se fait en plusieurs jours, al faudra
espacer davantage les prises de bismuth.
Dans le second examen, qui a pour but de préciser
le temps mis par le bol bismuthé pour parcourir
chacun des segments et déterminer le siège de la
stase, c'est à une autre méthode (méthode de Hertz)
qu'il faut avoir recours; on fera prendre le bismuth
en une seule fois, et Pon multipliera les examens
pour suivre pas à pas sous l'écran la marche du hbis-
muth.
L'épreuve du carmin donnant déjà le temps. cest
surtout le siege de la stase que l'examen radiologique
précisera.
Conclusion. — De leurs six observations, B. et S.
retiennent ces faits :
1° Les anses intestinales trop longues sont souvent
aussi trop larges : à ces anses à la fois trop longues
et trop larges s'applique le nom de mégacolon ;
2 La présence des valvules est fréquente. Elles
ont été perçues à examen rectoscopique ;
3 La thérapeutique est dominée par l'étude de la
stase. 11 faut tenter le traitement médical avant de
recourir à la chirurgie qui doit s'inspirer de ce prin-
cipe général: à salase localisie, peuvent convenir des
interventions ne portant que sur l'anse (résection,
anastomose des segments sus et sous-jacents): à stare
yénéralisée, doit être opposée Pocclusion totale de
l'intestin par n'importe quel procédé (résection, iléo-
sigmoïdostomie, etc.). ÁUBOURG.
Constipation chronique
Monographie de 31
Pauchet (Amiens). —
‘(traitement chirurgical).
pages (Maretheux)].
P. résume ses communications de 1913 au Congrés
de Chirurgie, à la Soc. de Chirurgie, dans la Revue
de Guyneculogie. Pour étudier la stase cæcale,
P. durant trois ans, fit radiographier tous les sujets
de sa clinique se plaignant de troubles abdominaux :
estomac, intestin, appendice, foie, rein, etc.
a pathogénie des coudures intestinales, les
troubles fonctionnels causés par ces coudures, sont
longuement analvsés dans ce travail où lon trouve
la description et les résultats des opérations prati-
quées sur le gros intestin. AUBOURG.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
J. Belot. — Les progrès du radiodiagnostic en
pathologie urinaire (Paris Médical, Janvier 1914).
Les progrès de la technique radiologique ont
étendu considérablement les indications de la radio-
graphie rénale; les renseignements fournis par elle
constituent une aide puissante pour létablissement
243
d'un diagnostic exact. M. Belot étudie les progrès
accomplis dans cette branche de la radiologie. H y a
deux obstacles à la radiographie des calculs rénaux:
ce sont la petitesse et la transparence de certaines
pierres. Actuellement les caleuls composés presque
uniquement d'acide urique sont à peu près nuls.
indécelables, et la radiographie très rapide permet de
voir des pierres de la taille d'une tête d'épingle,
Lorsque, grâce à cette technique, la présence d'un
caleul a été diagnostiquée, M. Belot conseille de faire
une seconde épreuve posée qui, par la netteté plus
ou moins grande de Pombre calculeuse, permet de
diagnostiquer la péri-néphrite. La tuberculose rénale
donne parfois une silhouette ramifiée particulière,
Enfin le rein normal donne dans les trois quarts des
cas une image plus ou moins nette. Le bassinet et
les calices peuvent ¿tre étudiés eux aussi après avoir
été remplis de collargol. Ce procédé de la pyélogra-
phie a rendu des services pour le diagnostie d'hvdro-
néphrose ou de caverne rénale.
Les caleuls de luretère sont décelés comme ceux
du rein par la radiographie. Leur situation intra-
urétérale peut être affirmée grace à l'injection au
collargol suivant le procédé de Pasteau et Belot, et
la sonde graduée de Pasteau indique la distance qui
sépare le ealeul du méat urétéral.
Les caleuls vésicaux sont d'un diagnostie plus dif-
ficile, la moitié de ceux-ci en effet sont trop transpa-
rents pour ètre décelés, C'est surtout dans le cas de
caleul diverlieulaire que la radiographie est d'un
précieux secours; on remplit la vessie de collargol,
et Pon pratique deux examens sous diverses inci-
dences ; la forme et la situation du calcul sont ainsi
déterminées, Les caleuls de la prostate peuvent être
aussi différenciés de ceux de la vessie grâce à ce
procédé, P. COTTENOT.
Ball (Irlande). Calcul et tumeurs du rein
(Royal Academy of Medecine in Ireland in The
Lancet, n° V, 51 Janvier 1914, p. 518 et 319).
B. rapporte l'observation d'un homme de 45 ans
qui, pendant deux ans, se plaignait de douleurs dans
le rein droit et eut quelques hématuries. L'examen
radiologique décela un petit calcul dans le bassinet,
A l'opération, on trouva sur le bord externe du rein
une tumeur dont on fit l'ablation en mème temps que
celle du ealcul et Pexamen histologique montra qu'il
s'agissait d'un adénome kystique. Cette tumeur n'é-
tait pas décelable par l'épreuve radiographique.
WILLIAM VIGNAL,
R. J. William (Newcastle). — Sonde urétrale
opaque, pyélographie et sulfate de baryum
dans le diagnostic des affections des voies
urinaires (7he Lancet, n° IV, 24 Janvier 1914,
p. 255 à 256, 14 fig.).
L'auteur résume en cet article son expérience per-
sonuelle à ce sujet. La pyélographie est bien Ja plus
fidele des techniques en radiodiagnostic, il la préfére
de beaucoup à l'emploi des sondes opaques. La solu-
tion de collargol qu'il emploie est habituellement de
10 pour 100 : il n'a jamais eu d'inconvénient avec cette
méthode, mais il ne pratique jamais l'injection de la
solution colloïdale sans anesthésie; il s'arrète dès
que le malade se plaint d'une sensation de pesanteur
dans Phypocondre et, en cas d’hydronéphrose soup-
connée, il s'arrête dès qu'il voit par le cystoscope
la solution de collargol refluer dans la vessie.
Pour la vessie, il utilise une suspension de deux
parties de sulfate de baryum dans dix parties d'huile ;
il a pu ainsi reconnaitre des diverticules vésicaux.
WILLIAM VIGNAL.
Pasteau et Belot (Paris). — Un nouveau cas de
calcul diverticulaire de la vessie (Bulletin de
la Société de Radiologie médicale de France,
n° 51, Janvier 1914, p. 27 et 28).
Les auteurs, poursuivant la série de leurs commu-
nications sur les calculs diverticulaires de la vessie,
apportent un nouveau cas très intéressant. I s'agit
d'un malade radiographié un an auparavant; l'épreuve
avait montré une opacité faisant penser à un caleul
vésical, mais la lithotritie tentée après cette radio-
graphie ne permit pas de trouver le calcul. On fit
une evstoscopie et rien n'apparut dans la vessie.
Pourtant le malade voulait avoir une explication sur
l'opacité révélée par le radiodiagnostic. I s'adressa
done à un autre chirurgien et à un autre radiographe.
Le Dr Pasteau, ainsi consulté, pensa à un calcul diver-
liculaire et le Dr Belot fit une épreuve radiographique,
aprés introduction dans la vessie d'une solution de
collargol. On s'aperçut alors que la vessie possédait
deux diverticules symétriques et que le calcul était
dans Tun d'eux. G. HARET.
Alejandro Nogueira (Montevideo). — Le dia-
gnostic radiographique des calculs de la région
prostatique (/terista de los Hospitales n° 51,
tome VI, n° 9, Septembre 1915, p. 507 à 525,
ü fig.).
Après une courte étude elinique sur la symptoma-
tologie accompagnant la présence de calculs dans la
région prostatique, l'auteur fait l'historique de la
question. La première observalion publiée, concer-
nant une radiographie de calcul prostatique, est due
au Dr Bird en 1898. Puis plusieurs années s'écoulent
et vers 1909 les cas deviennent fréquents et sonl
signalés par Durrieux, Gasta Forssell, Ravasini,
Tanton, Legueu, Pastean.
Alejandro Nogueira nous donne ensuite sa tech-
nique: elle présente cette particularité qui consiste à
remplir la vessie d'un lait bismuthé, alors que la
plupart des auteurs se servent d'une solution de
collargol. Aussi recommande-til la prise rapide de la
radiographie, alors que le bismuth est encore en
suspension dans le liquide.
Ce travail est accompagné d'une observation per-
sonnelle très détaillée, illustrée de deux figures
montrant les particularités qui permettent de faire le
diagnostic de calcul prostatique. G. HARET.
APPAREIL RESPIRATOIRE
oi
D'(Elsnitz et Paschetta (Nice). — Valeur de
l'exploration radiologique du thorax pour le
diagnostic de l'adénopathie trachéo-bronchique
chez l'enfant (Paris Médical, 7 Février 1914).
Les ganglions médiastinaux sont un relais habituel
et constant de Vinfeetion tubereuleuse, quelle qu'en
soit la porte d'entrée. I y a donc grand interét a
dépister l'adénopathie trachéo-bronchique chez len-
fant; la clinique étant souvent insuffisante, Pexplo-
ration radiologique représente un complément din-
vestigation précieux pour les pédiatres.
Les auteurs. après avoir pratiqué de très nombreux
examens, insistent sur quatre points particulièrement
intéressants: Ie les signes radiologiques nominaux
de l'adénopathie trachéo-bronchique: 2° Ja valeur des
examens obliques du thorax: 5° le diagnostic des
adénopathies hautes et de Phypertrophie du thymus:
% Ja radiothérapie de Vadénopathie trachéo-bron-
chique. |
4° La radiographie instantanée permet de dépister
une adénopathie légére et de distinguer dans ce cas
les ombres pathologiques de l'ombre normale donnée
par les bronches: Jes ombres ganglionnaires sont en
elfet irrégulières, d'intensité hétérogène, de contours
mal définis, de limites nnprécises;
% Les auteurs attachent une grande importance à
l'examen en position oblique, qui fait souvent appré-
cier des adénopathies mediastines importantes alors
Rayons À.
que l'examen frontal décelait des adénopathies péri-
bronchiques discrètes.
Celte exploration du médiastin postérieur est donc
indispensable. MM. d'OElsnitz et Paschetta ont remar-
qué que la position de meilleure visibilité pour cet
examen n'est pas toujours la position oblique anté-
rieure droite à 45°, mais que la position de choix est
variable avec les sujets examines :
5 Le diagnostic de Vadénopathie haut située avec
Vhypertrophie du thymus n'offre guère de difficultés
pratiques. Dans ce dernier cas, lombre thymique
élargit le segment supérieur de l'ombre médiothora-
eique; elle fait corps avec l'ombre cardiaque; elle a
des bords réguliers el nets, le bord droit générale-
ment rectiligne, le gauche variable de direction, sul-
vant le degré de l'hvpertrophie:
4 D'ailleurs, ces deux affections sont justiciables
du mème traitement, Sans doute. les cas d'adéno-
pathie médiastinale de l'enfance, traités avec succes
par la radiothérapie, sont encore peu nombreux,
mais, en raison de son innocuité, cette méthode the-
rapeutique doit être employée chaque fois que le
volume des ganglions est susceptible de donner lieu
à des accidents de compression menacante,
P. COTTENOT.
D'Œlsnitz et Paschetta (Nice). — Valeur de l'ex-
ploration radiologicue du thorax pour le dia-
gnostic des affections respiratoires de l'enfance
(Archives d'Electririlé médicale, n° 575, 10 Jan-
vier 1914, p. 8 à 15).
L'exploration radiologique du thorax pratiquée
systématiquement dans les affections respiratoires
de l'enfance, révèle, précise ou complète le diagnostic,
éclaire le pronostic en faisant assister à l'évolution
des lésions.
Dans la pneumonie franche, Yombre du foyer est
remarquable par son intensité et est souvent visible
alors qu'aucun signe stéthoscopique n'en révèle lexis-
tence.
Les pleurésies avec épanchement et les pleurésies
enkystées donnent aussi des ombres caractéristiques.
Le degré de l'épanchement est mesuré par le dépla-
cement plus ou moins marqué de l'ombre cardiaque
du côté opposé. C'est l'absence de la déviation car-
diaque qui fera distinguer l'obscurcissement tres
opaque de certains épaississements pleuraux, suite
de pleurésie, avec l'ombre d'un épanchement.
C'est surtout dans la tubereulose des poumons et
des ganglions trachéo-bronchiques que l'examen radio-
logique donne des renseignements précieux, qu'il
s'agisse d'une évolution chronique ou de tuberculose
aiguë, Les rayons X confirment ce que la clinique a
montré et découvrent quelquefois une lésion mécon-
nue. Les aspects radiologiques sont parfois des plus
divers et les auteurs citent un Cas que l'on avait pris
pour un kyste ou une tumeur du poumon, à cause
de l'ombre arrondie à contours précis et qui, à lau-
topsie, a été reconnu pour une tuberculose casécuse
primitive du poumon. Pour Vadénopathie trachéo-
bronchique, on doit pratiquer l'examen de face et en
positions oblique et latérales. Lorsque la localisation
est haute, rétro-sternale, on verra, grace à la radio-
logie, s'il s'agit de ganglions trachéo-bronchiques dont
les limites sont imprécises, la forme irrégulière, ou
si Von a affaire à une hypertrophie du thymus dont
les limites latérales sont nettes et précises,
J. LOUBIER,
Ribadeau-Dumas (Paris). — La tuberculose du
nourrisson (La Clinique, 2 Janvier 1914, n° 1,
p 2).
La radiographie est actuellement le meilleur moven
que l'on ait pour déceler les localisations primitives
de la tuberculose du nourrisson.
Rayons X.
Les radiographies doivent être rapides, au tren-
licme de seconde. En cas de lésion pulmonaire indé-
celable, adénopathie trachéo-bronchique plus mar-
quée du côté de la lésion permet de localiser l'examen
clinique de ce côté. Parfois mème les rayons permet-
tent de voir l'évolution d’une granulie, caractérisée
par la présence d'une foule d'ombres minuscules
correspondant aux tubercules disséminés.
Peut-être mème les rayons X sont-ils un moyen thé-
rapeutique de Fadénopathie trachéo-bronchique.
MEUGÉ.
H. Paillard, H. Rousselot et P. Béhague. —
Considérations cliniques et radiologiques sur
la pneumonie du sommet chez l'adulte (Piroyrés
Médical, 10 Janvier 1914, p. 15 à 16, avec 5 fig.
dans le texte).
Les auteurs rapportent trois observations de pneu-
monie du sommet examinées radiologiquement. Les
deux premiers cas élaient presque semblables: on
constatait à Véeran une ombre qui avait à peu près
la forme d'un triangle dont la base occupait la région
axillaire et le sommet effleurait Pombre du cœur. 11
est intéressant de signaler que l'on constate quelque
chose de semblable dans les pneumonies infantiles.
En tout cas, la radiologie confirme cette opinion
émise depuis longtemps par la plupart des cliniciens :
il faut toujours ausculler Paisselle avec soin, La
troisieme observation a trait á une malade atteinte
de pneumonie tuberculeuse ou broncho-pneumonie
tuberculeuse. La radioscopie a confirmé les signes
stéthoscopiques en montrant que tout le sommet
¿tail gris, mais qu'il y avait deux zones beaucoup
plus sombres qui avaient le volume d'une grosse
noix et siégeaient dans la région sous-claviculaire.
J. LOUBIER.
P. Courmont et Barfou (Lyon). — Pneumothorax
silencieux ; pleurésie purulente; évacuation
avec injection d'azote; guérison (Soc. méd. des
hop. de Lyon, 27 Janvier 1914).
Malade de 65 ans présentant des signes cliniques
d'épanchement pleural gauche.
La radioscopie montre un hémi-thorax complete-
ment sombre où l’on distingue avec peine une ligne
de niveau mobile.
Après ponction et injeclion d'azote, on trouve un
hémithorax à 3 zones: une inféricure, très opaque,
de liquide; une moyenne, assez opaque, marbrée,
à ligne de niveau immobile, constituée par des adhé-
rences masquant la présence du gaz; enfin une zone
supérieure, trés claire, de gaz.
Ultérieurement les radioscopies niontrerent, après
une période de reproduction du liquide, sa dispari-
tion au bout de 4 mois et Péclaircissement progressif
de la zone dadhérences. H. BÉCLÈRE.
Ramond (Paris). — Les pleurésies bilatérales
(Soc. méd. des hopitau., 25 Janvier 1914, p. 107
à 112).
Ces pleurésies, qui n'évoluent généralement pas
vers le gros épanchement, peuvent passer inaper-
cues à Vexamen à l'écran : souvent R. a véritié sur
l'écran la parfaite transparence des bases alors qu'il
y avait cependant un exsudat d'un demi à l centi-
metre d'épaisseur. AUBOURG.
Lenormand (Paris). — La chondrectomie dans
les déformations thoraciques accompagnées
de troubles respiratoires (Bulletin de la Soc.
de Chirurgie, 14 Janvier 1914, p. 454 59).
Chez un malade de 20 ans, présentant des défor-
mations thoraciques et des crises d'asthme, l'examen
radiologique (Raulot-Lapointe) montrait : le dia-
245
phragme seul respire et les côtes au lieu de s'e-
carter, se rapprochent durant l'inspiration; de mème
les bronches s'abaissent et se rapprochent en bloe
de la ligne médjane au lieu de s'écarter comme nor-
malement; — les còles sont anormalement opaques,
surtout vers leur attache cartilagineuse; les carti-
lages sont plus épais, de mème le sternum.
“Apres la cehondrectomie, l'examen histologique des
cartilages réséqués (Ameuille) montrait lexistence
anormale d'un are vasculaire traversant le cartilage
dans toute sa longueur, H n'y avait pas de dégéné-
rescence amiantique. AUBOURG.
Chauffard ((Paris). — Etat hémoptoique consé-
cutif à louverture dans les bronches d'un
abces dysentérique du foie. Guérison par
l'émétine (Soci*té méd. des hopitaux, 16 Janvier
1914, p. 29 à 54).
L'examen radiologique, chez un malade erachant
du sang d'une facon intermittente, montrait de Vobs-
curité des deux tiers inférieurs du poumon droit,
obseurité massive qui ne permettait ni de reconnaitre
le diaphragme droit, ni de savoir si Fexpectoration
sanglante était de provenance hépatique ou pulmo-
hare.
Aprés une cure de chlorhydrate Vémétine à doses
élevées, Je malade guérit, et Pexamen radioseopique
montrait alors la coupole diaphragmatique et la base
du poumon droit revenu à sa transparence normale.
AUBOURG.
Leclerc (Lyon). — Pneumothorax double consé-
cutif à une contusion de la paroi thoracique
(Lion Médical, tome CXXII, n° 1, 4 Janvier
1914, p. 15 à 17).
Radioscopie de M. Destot : « Thorax vide, dia-
phragme refoulé des deux côtés et immobile ; espa-
ces intercostaux élargis: surfaces pulmonaires très
claires; cœur médian, A gauche, le long de la colonne,
bande grise de 3 à 4 centimetres, animée de batte-
ments (poumon repoussé?) A droite, transparence
moindre, base claires; pas de bande, mais légère
ombre médiane: sommet très clair. »
[l s'agit d'un jeune homme qui, en Sentrainant sur
les « barres parallèles », retomba sur les dites
barres d'une hauteur de 50 centimètres, au niveau
des aisselles. Trois semaines après l'accident, le
premier pneumothorax est survenu, et le deuxième
deux mois apres. Il y eut déchirure du poumon et du
feuillet viscéral de la plèvre sous la double influence
antagoniste de l'effort nécessité par Pélan, et de la
compression exercée parles barres; le pneumothorax,
à la vérité, s'est fait en deux temps : distension au
moment de la contusion, puis déchirure à propos
du moindre effort. ll est tres rare, conclut Pauteur,
de trouver un pneumothorax bilatéral, surtout non
tuberculeux. Tu. NoGikr.
CORPS ÉTRANGERS
Réchou (Bordeaux). — Quelques procédés nou-
veaux de localisation des corps étrangers
(Archives dl Electricite médicale n° 374. 25 Janvier
1914, p. 75 à 91 avec 9 fig. et des tableaux).
Exposé trés clair ettrés précis : FA. préfère parmi
les procédés nouveaux la technique de Mazéres con-
sistant à radiographier la région avec 2 repères, l’un
silué à la face supérieure. l'autre à la face inférieure
el, après avoir mesuré les distances séparant les
images de ces repères et les images de l’objet, à lire
sur une table établie une fois pour toutes la profon-
deur du corps étranger el sa distance de la ligne
joignant les 2 repères. A. LAQUERRIERE.
William Henry Battle (Londres). — Balle de
246
revolver dans la colonne vertébrale ¡The
Lancet, n° 1, 5 Janvier 1914, p. 20 à 25, 1 fig.).
L'auteur rapporte le cas d'un homme qui, s'étant
tiré un coup de revolver. fut atteint au niveau du
huitième espace intercostal gauche à environ un cen-
timétre et demi du bord externe du thorax. La ra-
diographie décéla une balle qui paraissait siéger un
peu à droite de la ligne médiane de la région spinale,
à la hauteur de la septième vertébre dorsale. Comme
le malade avait une double paraplégie et de lineon-
tinenee d'urine, on fitune laminectomie qui permit de
découvrir le corps du délit à l'emplacement révélé
par l'examen radiologique. La balle de revolver
située entre la vertèbre et la dure-mère était légère-
ment aplatie et n'avait pas déterminé de lésions
osseuses décelables; la radiographie n'en révélail
aucune. Bien qu'on eût extrait la balle, le malade
mourut vingt-cinq jours après le coup de feu par in-
fection secondaire, sa paraplégie persistant et son
incontinence d'urine par regorgement s‘accentuant.
WILLIAM VIGMAL.
DIVERS
Le Filliátre. — Présentation de deux fillettes
xiphopages (Bulletin de l'Académie de méde-
cine, n° l, séance du 6 Janvier 1914, p. 55).
Après les frères Siamois de renommée proverbiale,
après les célèbres sœurs Radica et Doodica, c'est
encore un exemple typique de iphophagie chez deux
fillettes, accouplées par un pont cylindrique de 5 cen-
timétres de longueur et de 14 centimètres de cireon-
férence qui les unit au niveau de la partie inférieure
du thorax et de la partie supérieure de l'abdomen.
La nouveauté el le principal intérèt de celle pré-
sentation consistent dans les résultats qu'a donnés
à M. Aubourg l'exploration radiologique des deux
filletles.
Pour le thorax, l'examen radioscopique montre,
au-dessus de ehacun des deux diaphragmes, animes
de mouvements non synehrones, un coeur, des pou-
mons et un œsophage dont l'aspect et le fonctionne-
ment sont normaux.
Le pont d'union se compose d'une portion supé-
rieure de consistance eartilagineuse qui semble
réunir, en les prolongeant, les sternums des deux
enfants et d'une portion inférieure, molle et dépres-
sible, où le palper fait percevoir des gargouillements
et des déplacements gazeux chaque fois que les
enfants crient ou se contractent, Existeraitil done
une communication entre le tube digestif de lune et
celui de Pautre ?
La radioseopie et la radiographie d'abord apres
Vingestion d'un lait de carbonate de bismuth, puis
après un lavement d'huile bismuthée montrent que
chaque sœur posséde un estomae, un intestin grèle
et un gros intestin, ainsi qu'un foie, d'aspect normal,
tout à fait indépendants des organes Similaires de la
conjointe.
Cependant le pont d'union montre, à l'exploration
radiologique, des anses intestinales, reconnaissables
à leur elarté quand elles sont remplies de gaz, à
leur opacité quelque temps après l'ingestion du lait
de bismuth. Des examens radioseopiques répétés
démontrent que ces anses appartiennent exclusive-
ment à l'intestin gréle, quelles se déplacent, que
pendant les inspirations profondes, dans les elTorts,
au moment des eris, elles passent de la cavité abdo-
minale de Tune des tillettes dans celle de Fautre,
pour reprendre leur place à expiration suivante,
mais que c'est toujours Vintestin de Madeleine qui
passe dans Vabdomen de Suzanne pour en sortir
presque aussilol.
En démontrant la complète dualité de ces deux
organismes accouplés, Pexploration radiologique
Rayons X.
légitime, dans l'avenir, la tentative d'une séparation
chirurgicale. A. BECLERE,
Arthur Schmit. — Dépôts intramusculaires de
salvarsan: leurs conditions d'apparition sur
les images radiographiques (Dermaloloyische
Zeitschrift, p. 113 à 125, Février 1914, 2 plan-
ches).
le L'examen radioscopique est incapable Pétablir
le temps nécessaire à la résorption de salvarsan env
ployé en solution aqueuse ou en émulsion et injecté
dans les muscles fessiers. L'ombre est trop peu
aecentuee et disparait trop vite. Les dépôts quí peu-
vent résulter de l'injection ne sont plus visibles
après un temps trop court pour que la résorption
ait pu completement se faire.
X L'examen à l'écran ne peut pas non plus rensei-
gner sur le temps nécessaire à la résorption des
émulsions huileuses de salvarsan injectées dans la
peau.
I y aurait lieu de rechercher si le véhicule liquide
considéré ne donne pas lui-méme une ombre radios:
copique.
5 H peut exister quelquefois des modifications
pathologiques consistant en concrétions caleaires et
pouvant aboutir à des foyers de nécrose. Dans ce
‘as, on constale une ombre radiographique qui peut |
devenir la source de causes d'erreurs.
R. CHAPERON.
RADIOTHÉRAPIE
NÉOPLASMES
H. Sellheim. — Le traitement des tumeurs par
les radiations (Deutsche Medizinische Wochens-
chrift, 1" Janvier 1914, n°1, p. 22 à 24).
Texte d'une conférence sur ce sujet faite à un
public de médecins et de non médecins.
R. Lepoux-LeEBARD.
DERMATOSES
Rostaine (Paris). — Les chéloides et leur traite-
ment (Revue des hôpitaux, n° 1, Janvier 1914).
Les chéloides sont spontanées ou primitives el
secondaires ou cicatricielles. Les chéloides sponta-
nées sont de beaucoup les plus graves. La thérapeu-
tique, mème chirurgicale par l'ablation, ne donne
aucun résultat.
Les rayons X et le radium, au contraire, ont donné
des résultats remarquables. En quelques applica-
tions. tous les 20 jours, la tumeur s'affaisse et guérit.
Après Vextirpation chirurgicale les radio et radium-
thérapie empêchent la récidive. DONGRADI
Darbois (Paris). — Les prurits circonscrits re-
belles. Leur traitement par la radiothérapie
(Soc. médic. du VF arrond., 27 Janvier 1915).
Les prurils localisés, vulvaires, ano-génitaux,
poplité, ete., sont souvent chroniques et rebelles à
tous les traitements, méme à la statique et à la haute-
fréquence.
Dans ces cas, la radiothérapie donne des résultats
remarquables el les récidives sont extrémement rares.
Ouelques séances espacées de 12 à 20 jours suflisent.
Dans une t" séance toute la région est irradiée et
recoit une dose de #11, rayons 6 à 1 B. Suivant
les lésions, Jes rayons sont filtrés ou non liltrós.
Ouand il y a des placards épais, il faut employer des
ravons durs filtrés. Dans une 2 séance, on fait
absorber à la peau le maximum compatible avec son
intégrité, sans arriver à la radiodermite.
Rayons X.
L'incontinence d'urine, la fistule à lanus, les
suppurations chroniques, le diabète entravent l’action
des ravons X. DONGRAD3:.
Moutot et Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Trai-
tement des névrodermites circonscrites chro-
niques par la radiothérapie sur scarifications
(Annales 'Electrobiologie, Décembre 1915, p.813
à 817).
Dans le traitement des névrodermiques chroniques
rebelles, on avait bien jusqu'iei employé la radio-
thérapie et les scarifications, mais on les employait
isolément.
Les auteurs ont associé ces deux méthodes, il
leur a semblé que ‘leur action était ainsi renforcée
et que les résultats obtenus étaient plus rapides.
Ce travail, paru antérieurement dans le Lyon Médi-
cal, a été analysé tome Er, n°5, p. 168.
J. Lovren.
Nanta (Toulouse). — Deux nouveaux cas de
lymphodermies (-Innales de dermatoloyie et de
syphiligraphie, Janvier 1914, p. 19 à 28).
La deuxième observation est un cas de lympho-
dermie symétrique de la face et des muqueuses de
la face. Les lésions cutanées furent considérable-
ment réduites au bout de deux mois de radiothérapie :
en mème temps la formule sanguine revenait vers la
normale.
Cette amélioration due aux rayons X est un argu-
ment de plus en faveur du diagnostic difficile de
lymphadénie, caractérisé cliniquement parles tumeurs
cutanées, muqueuses et glanglionnaires, et confirmé
par les examens histologique et hématologique.
L'examen histologique cependant pouvait faire
penser à une Ivmphosarcomatose, mais l'auteur se
base sur l'amélioration considérable obtenue par la
radiothérapie pour rejeter ce diagnostic.
L. NAHAN.
F. Blasi (Naples). — Le traitement de l’eczéma
par les rayons X (-Innali di Elett. medica e Ter.
Fis., Novembre 1915).
L'auteur rappelle les travaux antérieurs et les
techniques les plus courantes; il pense que l'eczéma
est le plus souvent dù à un agent microbien sur
lequel les rayons X ont une action nocive.
DELHERM.
Thedering (Oldenbourg). — Radiothérapie de
l'eczéma chronique (Strahlentherapie, UN, 2,
21 Novembre 1915, p. 620).
La radiothérapie l'emporte sur la très grande ma-
jorité des traitements opposés à l’eczéma chronique.
I] convient cependant de bien mesurer la quantile
du rayonnement, et d'éprouver au préalable la sen-
sibilité réntgénienne de la peau.
L'anteur croit mème que l'élévation de température
locale, qu'il espère pouvoir mesurer avec un dispo-
sitif thermo-électrique, correspondant à l'intensité
des modifications cellulaires produites par les rayons,
fournirait une importante mesure biologique. ` |
D'une importante statistique, Thedering tire les
conclusions suivantes : dans les formes chroniques,
avec sugillation superficielle de la peau, dans les
formes récentes et d'intensité moyenne, la rónteen-
thérapie est la méthode de choix. Dans les formes
anciennes, dans Jes variétés lichénoides. la où les
topiques ne manifestent aucune efficacité, la radio-
thérapie est à instituer à Pexclusion de toute
autre
thérapeutique.
A. ZIMMERN.
247
Alvarez Sainz de Aja. — Le lupus tuberculeux
chez les enfants et son traitement d'élection
(La Prensa Medica, 15 Décembre 1914).
Les petits lupus doivent être enlevés chirurgicale-
ment. Ceux qui sont plus étendus seront de préfé-
rence traités par la radiothérapie et la photothérapie.
DELNERM.
Freund (Vienne). — Remarques sur la théra-
peutique du lupus (Strahlentherapie, IV, I,
20 Janvier 1914, p. 251 à 243, avec 9 fig.).
L'auteur passe en revue les divers traitements du
lupus qu'on emploie aujourd'hui: rayons X, électri-
cité, intervention chirurgicale, applications de subs-
tances médicamenteuses, finsenthérapie. Il étudie
quelques observations à propos de ces traitements
et arrive à cette conclusion, qu'en somme, aucun de
ces traitements ne peut être qualifié de « spécifique »
et que chaque méthode a du bon et du mauvais,
suivant la façon dont on Papplique. A. ZIMMERN.
SANG ET GLANDES
Henri Lew. — Contribution au traitement de la
leucérhie myéloide par le benzol associé à la
radiothérapie (Presse Médicale d'Egypte, 15 Jan-
vier 1914, p. 23).
L'auteur rapporte l'observation d'une malade de
40 ans atteinte de leucémie mvéloide à formule par-
ticulièrement grave. Cette malade fut d'abord soignée
sans succès par la radiothérapie seule, puis très
améliorée par l'association du benzol et de la radio-
thérapie. Malheureusement, ce cas a été traité à
une période trop avancée et une issue fatale est à
craindre. J. LOUBIER.
Sidney Lange (Cincinnati). — Radiothérapie des
hypertrophies du thymus (The American Journal
of Rentgenoloyy, vol. 1, n° 2, Décembre 1915,
p. 74 à 80).
Excellente mise au point de cette importante
question dont Fauteur poursuit Pétude depuis plu-
sieurs années. [l conclut que Vhypertrophie du
thymus chez le jeune enfant, doit dans tous les cas
èlre irradiée el non opérée; car les statistiques
montrent une mortalité postopératoire de 35 0/0,
alors qu'elle est nulle par la radiothérapie, qui
convient tout aussi bien aux cas urgents qu'aux
autres ; car, trois heures et demie après Virradiation,
Pinvolution glandulaire commence et l'on note une
attenuation marquée des svinptomes alarmants.
Au cours des traitements de la maladie de Graves-
Basedow, il convient aussi d’irradier le thymus, car
aux autopsies on trouve suivant les auteurs que
cette glande est hyperplasiée dans 75 à 95 0.0 des
cas. Aussi, avant toule thyroïdectomie, l’auteur pro-
pose-t-il Pirradiation systématique du thymus. Cette
revue générale est suivie d'une bibliographie.
WILLIAM VIGNAL.
O. H. Petersen. — Observations d’adénopathie
tuberculeuse traitée par les rayons X (S/rahlen-
therapie, IV, 1, 20 Janvier 1914, p. 272 à 299,
avec 12 fig.).
L'auteur applique ce traitement depuis 2 ans.
H a traité ainsi 55 malades, mais de ces 53 cas il
laisse de cóté 14 incompletement traités.
Les 39 autres cas se répartissent, en 3 groupes :
le Malades complètement guéris : 138;
2 Malades améliorés mais encore en traitement: 15;
3 Malades améliorés et partis : 6.
P. donne les observations de tous ces malades et
une bibliographie incomplète de Ja question.
A. ZIMMERN.
248
SYSTÈME NERVEUX `
Laquerrière et Loubier (Paris). — Note pour
faire suite à une observation de sciatique
rebelle traitée par la radiothérapie (Bulletin
officiel de la Société francaise d'électrothérapie
et de radiologie médicale, Janvier 1914, p.8à 11).
L'observation a été publiée en 1912. Depuis. le
malade guéri a présenté deux menaces de rechute,
jugulées immédiatement par la reprise de la radio-
thérapie, Les auteurs concluent qu'après une seia-
lique grave, mème quand on obtient une guérison
complète, il faut conseiller au malade de revenir à
la moindre récidive. A la suite de cette communica-
lion, les membres de la Sociélé se livrent à une
intéressante discussion sur les divers traitements
de la sciatique. A. LAQUERRIERE.
Uledesico de Luca (Rome). — La radiothérapie
du goitre exophtalmique (Giornale di Medicina
c Chirurgia, 51 Décembre 1915).
L'expérience et la pratique ont démontré à l'auteur
que, malgré les résultats très encourageants et
l'innocuité absolue de la radiothérapie bien conduite.
cette méthode de traitement a encouru de nombreux
échecs : il engage les radiothérapeutes et les chirur-
giens à combiner leurs efforts pour le plus grand
bien des malades, car il connait des cas où res
deux méthodes réunies ont eu des effets très heu-
reux. M. GRUNSPAN.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Chaoul (Le Caire). — Radiothérapie en gynéco-
logie (Presse Médicale (Egypte, 1°" Janvier 1914,
p. 8 et 9).
Ce travail est un résumé de la question du traite-
ment des hémorragies utérines el des fibromvomes
par les rayons MX. Après avoir cité les principaux
travaux publiés sur ce sujet, l'auteur fait un parallèle
entre la castration opératoire et la castration rónt-
génienne ; ces deux procédés ont chacun leurs indi-
cations el leurs contre-indications tirées soit de lage,
soit de l'état de la malade. L'auteur insiste surtout
sur la technique; tous les auteurs sont d'accord
pour employer le filtre, des ravons durs et pour
multiplier les portes d'entrée. L'article se termine
par la statistique personnelle de l'auteur.
J. LOUBIER.
George E. Pfahler (Philadelphie). — La radio-
thérapieen gynécologie (The American Journal
of Roentgenology, vol. 1, n° 2, Décembre 1915,
p. bo à 79).
Revue générale de la question.
P. y déeril sa méthode pour le traitement des
libromes: il divise la région abdominale en trois
regions: une centrale et deux latérales, comme dans
la méthode de Bordier et la quatrieme région que
l'auteur irradie est le périnée. H irradie généralement
deux régions par séanee sal administre par séance
et par région 10 N (hienb6ck) ou 3 H (Holzknecht),
ces doses étant mesurées à la sortie d'un tiltre
composé d'un morceau de cuivre et d'une plaque
d'aluminium de 2 millimetres.
Les avantages de ce traitement selon Pfahler
consistent: 1) à éviter le shock d'une intervention
sanglante: 2) à conserver jusqu'à un certain point
la sécrétion interne qui est totalement supprimée
Rayons NX.
par Povariotomie: 5) le traitement peut ètre gradué
suivant les besoins de la cause. WILLIAM VIGNAL.
Reifferscheid (Bonn). — La radiothérapie en
gynécologie (Strahlentherapie. 20 Janvier 1914,
tome IV, n" i, p. 146).
L'auteur expose ses recherches à la clinique
gvnecologique de Bonn. D'Avril 1911 à Septembre 1915
il a obtenu les résultats suivants :
Sur 49 cas de miyomes, 11 sont encore en traite-
ment, 51 sont guéris (27 avec aménorrée complète et
disparition de la tumeur, 4 avec de faibles hémor-
ragies à intervalles réguliers), Dans 2 cas, Famélio-
ration ful assez grande pour interrompre le traitement
— Y autres malades partirent avant d'avoir obtenu
un résullal — 3 cas ont été opérés aprés un court
traitement (f parce qu'on Soupcounait du sarcome,
ce qui fut véritié à Pintervention, 4 parce que les
lésions des annexes étaient plus importantes que le
mvome, le 5° parce que la malade elle-mème désirait
l'opération).
La durée movenne du traitement fut de 6 mois,
4 mois seulement avec une technique différente,
dans les derniers temps où il employa #50 N au lieu
de 210 X au début.
Les tumeurs traitées étaient de tailles différentes,
cerlaines dépassaient Vombilic. Les rayons X ont
toujours amené une diminution de la tumeur, quel-
quefois une disparition complete.
L'auteur décrit un cas qui prouve que de petiles
quantités de rayons (1#0 NX) suffisent souvent pour
un bon résultat.
Sur 42 cas de ménorragies, Y sont encore en traile-
ment, 27 sout guéris, 4 cas est amélioré, 2 cas sont
partis trop tot, 4 cas ont été opérés (1 paree que la
biopsie a permis de constater un commencement de
carcinome, les 3 autres se croyaient plus vite guéries
par une opération).
La durée du traitement fut au commencement de
6 mois 1/2, plus tard de 5 à 5 mois, chez quelques
femmes âgées 2 à 5 mois.
Dans les dysménorrées les résultats furent moins
bons, sur à cas, 1 guérison, 2 améliorations passa-
gères, 1 aucun résultat, | partie trop tot.
Dans 5 cas de pruril, 2 améliorations, 1
résultat, 2 parties trop tot.
Dans 2 cas d'annexite tuberculense, on obtint une
légére amélioration.
Dans 3 cas d'ostéomalacie. | est encore en traite-
ment, 2 furent légèrement améliorés el guérirent
après opération.
En somme, la statistique de Fauteur nous fournit
des documents très intéressants au point de vue de
la valeur des ravons X en gynécologie.
E. Roveaynor.
sans
Delpratt Harries (Exeter). — Du traitement des
fibromes utérins par les rayons X, d’après la
méthode de Bordier (The Archires of the Rüntiyen
Ray, n° 162, Janvier 1914, p. 500 à 502).
L'auteur publie quatre cas de fibromes utérins
avec hémorragies abondantes et anémie profonde,
survenant chez des fennnes de 39 à 40 ans. Ces
quatre cas furent traités avee succés suivant la
méthode des trois cycles de Bordier, Pour le premier
eyele: irradiation de utérus: il fillrait des rayons à
travers une feuille d'aluminium de 1/2 millimetre,
pour les deuxième et troisième cycles il mettait
2 feuilles d'aluminium: mais, à l'avenir. s'appuyant
sur la formule de Ganss (de Freiburg) il mettra trois
feuilles d'aluminium. \ViLLIAM WIGNAL.
Substances radivactives. 2
Se
9
SUBSTANCES RADIOACTIVES
PHYSIQUE
Alfred W. Porter (Londres). — L'indice de ré-
fraction des émanations de radium (The Journal
of the Röntgen Society, n° 38, Janvier 1914, p. ?
à 9, 3 fig.).
En prenant la présidence de la Röntgen Society.
Porter fit une conférence sur cette intéressante
question, en exposant les recherches qu'il poursuit
avec Cuthberstone. Article à lire dans le texte, car
on ne peut résumer le développement des nom-
breuses formules qu'il donne. D'ailleurs, auteur na
pas encore terminé ses recherches el espère pouvoir
faire une nouvelle communication à une prochaine
séance. Sil wa pu encore déterminer l'indice de
réfraction de ces émanations, if est arrivé à la
conclusion qu'il doit ètre très fort: plus fort que
celui de tous les gaz connus. \VILLIAM NIGNAL.
O. Hahn (Berlin). — Sur la différenciation du
radium et des préparations de mésothorium
d'âge différent au moyen du rayonnement y
(Strahlentherapie, tome IV, fig. 1, p. lot à 175).
On sait combien il est délicat de distinguer les
préparations de mésothorium de celles de radium,
ce qui a permis souvent des substitulions de pro-
duits. D'autre part. il est plus dificile encore
d'évaluer approximativement l'âge d'une préparation
donnée de mésothorium, ce qui présente cependant
également une grosse Importance pratique, en raison
de la vie limitée de ce produit. TH. à qui nous en
devons la découverte donne dans cet article des
renseignements qui permettront aux physiciens de
faire ces différenciations. IL conviendra de lire
l'original qui ne se prête guère à une analyse, sion
‘intéresse à cette question. R. Lipoux-Lrbanp.
TECHNIQUE
Szilard (Paris). — Sur un nouvel appareil pour
toutes mesures de radioactivité (Archires
CElectricité médicale, 10 Janvier 1914, p. 28
à 35).
L'appareil est un électromètre à cadran el à lecture
directe: il se compose ‘dune aiguille et d'un équi-
page mobile au potentiel de l'appareil, attirés par
un secteur chargé. L'appareil très sensible peut être
eradué en unités quelconques. Différents accessoires
(condensateur à rayons y, condensateur à gaz pour
le dosage des liquides, condensateur pour salle
d'émanation) permettent toutes les mesures utiles.
A. NUYTTEN,
Th. Nogier (Lyun). — Emploi de l'électrodensi-
métre de Benoist pour la mesure de l'activité
des appareils de radium. (Suc. méd. des hop.
de Lyon,20 Janvier 1914, avec I fig.).
Cet appareil, déjà connu et primitivement destiné
A la mesure de la densité électrique superticielle
dans les applications d'électricité statique. peut servir
à mesurer l'activité du radium. H est basé sur la
méthode électroscopique de mesure. ou méthode de
mesure à potentiel variable : un sel de radium élant
placé dans le voisinage d'un électroscope charge
ionise Vair qui, devenu ainsi conducteur, amene la
décharge graduelle de l'électroscope.
La technique de la mesure est trés simple.
U , TEET
On obtient a= a, élant lactivitė à mesurer, £, le
temps de décharge de l’électroscope en présence de
Pappareil à radium. 4, le temps de décharge en pre-
sence d'un appareil étalon (uranium ou radium),
Cet électrodensimetre est intéressant en ce qu'il
permet facilement un contrôle régulier de Pactivité
des appareils à radium utilisés en thérapeutique,
H. BeEcLERE.
PHYSIOBIOLOGIE
W.S. Lazarus Barlow (Londres). -— Action des
substances radioactives et des radiations sur
les tissus normaux et pathologiques (The Ar-
chives of the Rüntyen Ray, n° 162, Janvier 1914,
p. 289 à 299).
Résumé très complet et clair de nos connaissances
actuelles sur ce sujet, Dans la première partie de ce
rapport (qui fut aussi présenté à la section de patho-
logie générale du Congrès international de Londres)
l'auteur nous montre Faction inhibitrice et destruc-
tive des différentes radiations surles tissus normaux,
leurs composants chimiques pris isolément, D'après
de nombreuses observations et expériences, on est
arrivé à conclure que ce sont surtout les rayons a
et 4 mous qui ont eette action, alors que les rayons N
plus pénétrants et les ravons y sont sans action, si
ce n'est par les radiations secondaires qu'ils émet-
tent en rencontrant un obstacle: la tendance actuelle
est de donner une très grande importanee à ces
radiations secondaires. D'autre part. il résulle des
travaux de Chambers et Russ que seuls les rayons 2
ont une action indubitable sur les érvthrocytes et
les leucocytes, d'où l'action des rayons X sur une
rate leucémique appelle de nouveaux travaux. Si l'on
s'apercoit que les cellules sont modifiées dans leur
vitalité .on ignore encore quels sont ees changements,
ainsi que le prouve Fexpérience suivante de Fauteur,
il irradie un eareinome de souris, en détache un
morceau qu'il greffe sur une autre souris: cette greffe
sera considérablement retardée dans son développe-
ment. et sa croissance se fera beaucoup plus lente-
ment. Pour obtenir cet effet. il faut que la tumeur soit
exposée pendant trente minutes à 0.270 millième d'é-
manation radifère : ee sont ici les ravons aquiagissent;
si on veut oblenir le même résullal avec les rayons ÿ
ou X.le temps de Virradiation doit ètre d'une heure.
Cette action destructive où inhibitrice mest pas la
seule facon d'agir des radiations. A petites doses
elles ont une action stimulante, ainsi que le prouvent
les expériences de Cattley sur les végétaux (Journal
of Pathology and Bacterioloyy, vol. XII, page 380, 1909),
el celles de l'auteur en collaboration avec Bonney
sur les œufs d'ascaris mégalocéphala (Archives Midd-
lesese Hospital, 1909, vol. XV Eighth Cancer Report,
p. 147).
Une méme radiation agil différemment suivant
les cellules: celles qui sont le plus sensibles el le
plus vite frappées de mort sont les cellules en voir
de division, ainsi que le montrent les travaux de
Gasthell (Proceedings of the Royal Society of Medecine
Sor, B. vol, EXNXNXT, 1914 p. 509).
L'application thérapeutique des radiations découle
de toutes ces observalions: mais l'auteur évite de
parler des effets curaleurs des différentes radiations,
car pour lui la radiothérapie est encore dans lempi-
risme. et. des nombreuses guérisons qui lui sont attri-
buées. beaucoup ne lui sont pas dues,
Ce jugement, fort disculable, n'est heureusement
pas prononcé en dernier ressort, et nous en faisons
appel auprès de nos confrères chirurgiens qui, de
plus en plus, s'adjoignent, el avec d'heureux résultats,
la collaboration des radiotherapeutes.
WILLIAM VIGNAL.
250
G. A. Rost et R. Krueger (Kicl). — Recherches
expérimentales sur l'action du thorium X sur
les glandes génitales des lapins (Strahlenthera-
pie, t. IV, fase. L, p. 582 à 597, avec 3 tig.).
Les auteurs ont cherché à déterminer par la voie
expérimentale, si le thorium X qui possède, comme
on le sait, une action énergique sur certaines cellules
normales ou pathologiques agit également sur les
cellules sexuelles et si, d'autre part, il peut servir à
renforcer l'effel biologique des rayonnements venus
du dehors.
Les expériences faites sur le testicule des lapins
montrérent que le thorium X seul, administré à une
dose moyenne de 200 U.E.S. pendant un temps
variant de 8 jours à plusieurs mois.ne produit aucune
modilication appréciable de la spermatogénèse.
Des irradiations de 4 unités X à travers 1/2 milli-
mètre d'aluminium produisent des lésions à peine
appréciables, tandis que les mèmes irradiations, faites
chez des animaux recevant en mème temps du tho-
rium X. amènent une destruction considérable dans
les épithéliums des tubes contournés, ces épithéliums
étant presque partout détruits.
Au contraire, lorsqu'il s'agit de l'ovaire. on ne cons-
tale en somme aucune différence entre Veffet des
irradiations pratiquées seules el des irradiations
faites chez les animaux recevant du thorium X. Le
thorium X seul, ne produit d'ailleurs non plus aucun
résultat appréciable.
Ces constatations méritent de retenir l'attention en
ce qu'elles témoignent d'une réaction biologique très
différente, sous l'action du thorium X (rayons a). de la
part d'éléments que l'on supposerait devoir au eon-
traire réagir à peu près de la même facon, les cellules
males et femelles des glandes génitales étant toutes
deux ultra-sensibles au ravonnement de Róntgen.
Mais ne savons-nous pas, par la radiothérapie, com-
bien peul ètre différente Paction exercée sur des
tumeurs qui paraissent au premier abord tout à fait
semblables par leur origine et leur constitution histo-
logique ?
Ces résultats seront à retenir ponr les applications
de thorium X à la thérapeutique: elles permettent
également d'administrer ce produit dans les affections
du-sang, la goulle, ete.. sans avoir à craindre une
action nuisible sur les organes génitaux.
R. Lepoux-Lep arp.
DERMATOSES
Auvray et Degrais (Paris). — Enorme tumeur
angiomateuse de la joue et de la lévre, traitée
par le radium (Bulletin de la Sor, de Chirurgie,
14 Janvier, p. 59 à 62,4 pholographies de ma-
lades).
Apres un traitement de 20 mois, en 5 séries d'appli-
cations, avec 5 centigrammes de sulfate de radium
pur, applications faites côté muqueuse et côté cutané,
une grosse tumeur de la joue gauche, donnant la
sensation d'un gros sac vaseulaire, a été remarqua-
blement améliorée.
Une tentative antérieure d'électrolyse était restée
intruetueuse. Et Fon craignait qu'une opération n'en-
frainat de trop graves hémorragies. AUBOURG.
NÉOPLASMES
À. Pearce Gould (Londres). — Radium et cancer
(British Medical Journal, n° 2766, 5 Janvier 1914,
avec 3 radiographies).
Dans cet excellent travail, impossible à analyser ici
en detail. Vauteur rapporte plusieurs observations de
néoplasmes malins améliorés ou guéris par des
applications de radium. I résume les indications, les
succes et les insucces de la méthode. IL BÉCLÈRE.
Substances radioactives.
Thévenard (Paris). — A propos du traitement
du cancer par le radium (Discussion, Société
des Chirurgiens de Paris, Y Janvier 1914, p. 25 à
59, 16 Janvier, p. 54 à 59).
T. présente trois cas traités par deux méthodes
différentes : le premier, par la méthode de Dominici,
par Rubens-Duval.
Pour une récidive de cancer du col utérin, après nou-
veau curettage, T. introduisit deux tubes de radium.
les laissa 24 heures. Le résultat immédiat fut excel-
lent, localement et généralement. Trois mois après,
nouvelle application sans grands résultats. Aussi
lamputation de l'utérus fut décidée et la pièce, exa-
minée par R. D., fut reconnue avee quelques raris-
simes cellules cancéreuses. L'opinion de R. D. fut
qwen cetle occasion il avait peut-ètre dépassé la
dose utile de radium, et que le pouvoir selérosant du
radium avait transformé le néoplasme en un tissu de
nécrose, après avoir passé par un stade inflammatoire.
Mort rapide de la malade dans le coma.
Les deux autres cas furent traités par Bruneau de
Laborie par ionisation du radium. Chez une femme
avant un cancer de Putérus, l'ionisation supprima les
douleurs et les hémorragies durant un an.
Chez une autre malade, électrocoagulée par Doven
pour un cancer utérin et présentant une récidive,
Vionisation permit une survie de un an.
Discussion. — A. Desjardins (p. 25 à 50) critique
d'abord la méthode de Chéron qui consistait à placer
des tubes soit dans l'utérus, soit dans le vagin, avant
de tenter un acte opératoire. Les applications répétées
de radium ont alors l'inconvénient de compliquer
l'opération, car, au lieu des plans de clivage habituels.
on tombe dans un tissu fibreux sans limites et rhys-
térectomie ne peut pas ètre faite après la radium-
thérapie.
Voici la technique de D. : I° Dans les cancers ulé-
rins étendus, comme traitement préopératoire, une
ou deux applications de radium, puis extirpation la
plus large possible, enfin mise en place de tubes
tres fillrés, entourés de drains de caoutchouc ne 20.
Chaque tube est entouré de péritoine ou de tissu
voisin, de facon à le fixer rigoureusement à la place
ou il a été mis. Les tubes sont laissés 48 heures —
2 Dans les cancers moins étendus, pas de traitement
préopératoire.
Le Bee (p. 50 à 32) cite quelques cas personnels.
Un épithélioma pavimenteux du col, un épithélioma
du larynx furent cliniquement guéris par application
locale, Dans deux autres cas, cancer du sein, épithé-
lioma du col utérin, l'effet du radium parut nuisible,
en excitant la tumeur.
Peraire (p. 54 450) pour les épithéliomas superficiels,
a eu des résultats très remarquables. Au contraire,
pour les tumeurs néoplasiques profondes, P. n'a eu
que des mécomptes.
Dans une récidive d'hypernéphrome métastatique
de la dure-mère ayant détruit l'occipital, application
de radium par « feu croisé » fit arrêter momentané-
ment le développement de la tumeur, puis le malade
mourut.
Dans les épithéliomas mammaires, lors des réci-
dives, le radium, comme les rayons X, n'a nullement
arrété le développement des tumeurs.
Dans un épithélioma végétant de l'ovaire, ni le sélé-
nium intraveineux, ni l'application locale de tubes de
radium, n'ont eu de résultals.
Dans le fibrome utérin, le radium, comme les
rayons X ou l'électrothérapie, est tout à fait contre-
indiqué, parce que souvent les fibromes sontinacees-
sibles au rayonnement du radium.
A côté de ces insuccès, P. signale un cas de volu-
mineux sarcome fuso-cellulaire de la région occipitale,
un sarcome du tibia, traités par le radium, et elini-
quement guéris.
Entin, les chéloides cicatricielles, à condition de
Substances radioactives. 2
continuer longtemps les applications de radium, sont
guéries dune facon extraordinaire. AUBOURG.
Th. Nogier (Lyon). — Traitement par le radium
d'un épithélioma du nez chez un vieillard de
80 ans. Guérison (Société méd. des hópraus
de Lyon, 20 Janvier 1914, avec 3 photographies).
Communication intéressante, par l'âge du malade
el la rareté de l'emploi du radium à Lyon.
Lésion ulcérée, sans base indurée. Pas de gan-
glions. Application de 107,8 milligrammes-heure avec
tiltre de X10 de millimètre d'aluminium. Réaction
assez forte (picotements) pendant 15 jours. Guérison
complète en un mois.
L'auteur fait suivre celte observation de plusieurs
remarques :
le IL montre la profonde différence, existant entre
les ravons a, 8 et y du radium et les rayons corres-
pondants de l'ampoule de Crookes, d'où différence
entre la radiumthérapie et la radiothérapie ;
% 11 pense que le succès ou Vinsucces de la ra-
diumthérapie dans les épithéliomas tient à la consti-
tution histologique de ceux-ci : les baso-cellulaires,
méme étendus, guérissent vite sans récidive: les
spino-cellulaires, mème petits, peuvent s'améliorer,
mais récidivent presque toujours ;
3° Entin, il juge nécessaire, dans les néoplasmes
profonds el inopérables, d'associer au radium la ra-
diothérapie intensive filtrée afin d'agrandir le champ
d'action. H. Bec Lene.
Robert Abbé (New-York). — Le radium dans le
traitement du carcinome et du sarcome
(Strahlentherapie, tome W, f. 1, 20 Janvier 1914,
p. 27 à 25, avec 11 fig.).
A. résume les résultats obtenus dans le traitement
de 750 malades. Signalons seulement ses succes
dans les papillomes du larynx, 1 cas de cancer du
col utérin guéri depuis 8 ans, 1 sarcome de la pau-
pière sans récidive depuis Y ans et un sarcome du
maxillaire guéri également depuis 9 ans.
R. L. L.
Rauzi, Schüller el Sparmann (Vienne). — Sur
la radiumthérapie des tumeurs malignes
(Strahlentherapie, tome IV, n° 1, Janvier 1914,
p. 97 à 108).
A la suite de nombreuses observations, une techni-
que nouvelle de la radiumthérapie s'impose aujour-
d'hui, technique qu'on peut résumer en :
4° Hautes doses; 2 filtration rigoureuse.
Les auteurs nous présentent le résultat de la
radiumthérapie dans 53 cas de tumeurs malignes,
inopérables el vérifiées histologiquement,
Dans 6 cas, il s'agissait de malades opérés et l'on
fit seulement un traitement préventif contre la réci-
dive. A part un résultat inconnu, trois de ces cas
recidiverent. Deux autres en traitement depuis 25
mois sont encore sans récidive. Les doses employées
étaient faibles.
Sur les autres 47 malades, 18 ont abandonné trop
tot le traitement, 6 (dont deux seulement avaient recu
des hautes doses) sont morts au cours du traitement.
l'état des 3 autres s'est aggravé. Six malades ont été
peu améliorés et 1l autres l'ont été nettement. Ces
malades sont encore en trattement.
Trois malades ont été guéris. Avec de semblables
résultats, on voit donc que la radiumthérapie pour
tumeurs inopérables est incertaine dans ses effets.
L'action destructive du radium s'exerce autant sur
la cellule néoplasique que sur celle du tissu sain et,
si parfois la première succombe plus vite, cela est
dù à ce qu'elle est en état de dégénérescence, ou en
état de moindre résistance. N’a-t-on pas déjà maintes
fois observé des brúlures des tissus sains environ-
QT
~
nants avant que l'action sur la tumeur devienne
manifeste ?
Lorsqu'il s’agit de néoplasmes internes, il y a sur-
tout à craindre la perforation des organes voisins
dont le contenu peut infecter le péritoine, la plèvre,
ou donner des abees graves.
Entin, ona remarqué des cas dans lesquels pendant
la radiumthérapie il se produisait des généralisations
rapides.
La guérison n'est pas durable. Sur 40 malades
(Exner) la récidive est survenue 38 fois dans le délai
de 3 ans. H n'y a que deux cas qui ont subsisté 7 et
Y ans sans récidive.
En revanche, l'emploi de la radiumthérapie est
tout à fait indiqué, après l'opération, pour préserver
contre une récidive, et surtout après les opérations
où le chirurgien ne croit pas avoir fait une exérèse
complète, ce qui est d'ailleurs la règle. L. BONER.
H. S. Finzi (Londres). — Cancer de l’œsophage
traité par le radium (The Archives of Roentyen
Ray, n° 162, Janvier 1914, p. 303, 2 figures).
L'auteur publie le cas d'un homme de 64 ans
atteint d’un cancer de Pæsophage: apres ingestion
de bouillie bismuthée, on voyait sur la radiographie une
ombre très large dont le bord supérieur atteignait
presque le bord inférieur du manubrium sternal; au
dessus de cette ombre Peesophage était très dilate.
Cette ombre. de plus, était traversée parun canal tres
rétréci et irrégulier, on n'y voyait qu'un très mince
filet de liquide bismuthé. On introduisit dans ce ré-
trécissement, grâce à l'æsophagoscopie, 100 milli-
grammes de bromure de radium entourés d'une
gaine de platine de 2 millimètres d'épaisseur; on
l'y laissa séjourner seize heures.
Nouvel examen radiologique 2 mois après. Bien
que la tumeur médiastinale paraisse plus claire-
ment encore. le rétrécissement est considérablement
élargi, la dilatation au-dessus de la tumeur a dis-
paru, le liquide bismuthé arrive jusqu'au dia-
phragme.
Le malade se trouve très amélioré: nouvelle appli-
eation de radium, mais dans un but seulement pal-
liatif; car l’auteur est d'avis que dans ce cas il ne
faut pas chercher une guérison.
WILLIAM VIGNAL.
Herbert Tilley (Londres). — Sarcome nasopha-
ryngien traité par les émanations de radium
(The proceedings of the Royal Society of Mede-
cine (laryngological section), vol. VII, n°»;
Janvier 1914, p. 91 à ob).
M. T. présente l'observation d'un jeune homme
atteint d’un volumineux sarcome nasopharyngien
traité par deux capsules contenant chacune 40 milli-
grammes de bromure de radium qui furent inclus
dans la tumeur. En une semaine la masse néoplasi-
que avait disparu.
A. J. Martineau et Somerville Hastings citent chacun
une observation personnelle de sarcome nasophi-
ryngien qu'ils traiterent également avec suceés par
le- radium en employant, Pun 47 milligrammes de
bromure de radium pendant 24 heures, l'autre 82 milli-
grammes.
Watson Williams. — West important d'insister sur
la différence énorme qui existe dans la radiumthe-
rapie des sarcomes et des épithéliomas; alors que
dans le premier cas on a des résultats excellents et
définitifs, dans le second cas on na qne des résul-
tats temporaires, c'est un traitement purement pal-
liatif.
Johson Horne fait remarquer que les tumeurs éti-
quelées sarcomes nasopharyngiens sont des fibrosar-
comes sans caractère de malignité, et que des obser-
vations précédentes l'on peut conclure seulement
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
2.2
que le radium agit efficacement sur les tissus em-
bryonnaires.
R. Paterson rappelle que bon nombre de ces lu-
meurs éliqueléos fibro-sarcomes guerissent sans trai-
tement héroïque. uniquement par la cure arsenicale,
el pense Qu'il v a Heu d'ètre très circonspeet dans
les appréciations que Vou est tenté de porter et les
décisions que Pon prend. WEILLIAM VIGNAL.
Hugo Schüller (Vienne). — Contribution a la
technique de la radium et de la mésothorium-
thérapie en urologie (Archires d'flectrarilé med.,
10 Janvier 1914, p. 22 a 27),
L'auteur décrit : fe une sonde endo-urétrale à tube
radifère pour irradiation des rétrécissements calleux
de Purétre;
2 Un instrument avant la forme d'un lithotriteur
destiné à porter un tube radifère au niveau de la
prostate et du col de la vessie ;
3 Un cathéter destiné au mème usage et recevant
un tube de Dominici à sa partie antérieure:
# Un evstoscope porte-radium qui permet Pappli-
cation d'un appareil au contact des tumeurs endo-
vésicales.
L'auteur a vérifié que les muqueuses urétrale. vési-
cale et rectale supportent parfaitement un rayon-
nement convenablement filtré. H irradie également par
le rectum et le périnée suivant la méthode des feux
croisés. Bien que son expérience soit encore courte,
il constate que toutes les tumeurs qu'il a irradiées
sont maintenant opérables, alors qu'elles ne Fétaient
pas précédemment, A. NUYTTEN,
F. Nahmmacher (Dresde). — Le radium et ie
mésothorium dans le traitement des tumeurs
et des affections gynécologiques (Strahlenthe-
rapie, tome IV, f. 1. p. 109 à 122, 5 fig.).
Résultats favorables de la pratique radiochirurgi-
eale de auteur quí ne donne malheureusement pas
une stalistique intégrale de tous ses cas,
it. L. Lo.
A. Günsett (Strasbourg). — La question de la
radiumthérapie des cancers gynécologiques
en France (Strahlentherapic, tome IV, f. J,
p. 36 à 45).
Revue générale des travaux francais les plus
connus, mettant en relief leur importance et rappe-
lant que la radiumthérapie gynécologique est née en
France. Ro. L.
F. Heimann (Breslau). — Traitement des can-
cers de l'utérus par les radiations (Berliner
klinische Wochenschrift, 5 Janvier 1914, n° 1,
p. 12415, 2 fig.).
H. rapporte Jes résultats obtenus dans 18 cas de
cancer de l'utérus en employant 30 milligr. de méso-
thorium filtré sur 3 ou 4 millimetres de plomb et
appliqués jour et nuit pendant une semaine sans
remission, soit 168 heures. On laisse ensuite un
intervalle de 5 à 6 semaines pour reprendre un trai-
tement de 7 jours, et ainsi de suite salva lieu. Dans
l'intervalle il est fait de la radiothérapie par voie
vaginale en filtrant sur 9 millimètres d'aluminium et
en donnant à chaque séance de 40-50 N. Lorsque le
col est cicatrisé, il est fait aussi de la radiothérapie
par voie abdominale, mais en ne dépassant jamais
25 X par point d'application.
Substances radioactives.
H. n'a jamais eu d'accident avec cette technique el
sur ses 1X cas, il en indique 5 comme s'étant montrés
réfractaires au traitement, un comme avant aban-
donné, un autre comme étant mort de métastase
gastrique. Restent 15 malades dont 6 ont été tres
remarquablement améliorées el ne présentent plus de
lésions appréciables du col (guérison clinique). Les
7 autres qui sont encore en traitement ont toutes ¿té
aussi très améliorées, R. Levbourx-Lenanb.
Chéron et Rubens-Duval (Paris). — Valeur de la
radiumthérapie des cancers utérins et vagi-
naux (Archives dElectricilé médicale, n" 374,
2 Janvier 1914, p. 64 à 74).
Les cancers ulérins et vaginaux inopérables doi-
vent être traités par: 1° le rayonnement ultra-péné-
trant; 2 des doses massives. La radiumthérapie peut
donner des guérisons, mais elle donne au moins des
améliorations, alors que toutes les autres thérapeuti-
ques étaient voués à Pimpuissance. Les auteurs ont
obtenu sur 158 cas comprenant surlout des cancers
utérins et vaginaux inopérables et des récidives après
hvstérectomie : une guérison certaine analomique-
ment démontrée (la malade était morte [ò mois apres.
d'une autre affection); 46 régressions cliniquement
complètes (22 se maintenaient depuis des temps
variant de 4 à 1 an, 15 datent de moins de 1 an,
9 malades perdues de vue); 51 régressions impor-
tantes. soit seulement locales (dévelappement de
mélastases), soit suivies de récidives in situ; 12 ré-
gressions suftisantes pour permettre Fhystérectomie :
2 cas de régression importante avec trailement
interrompu pour raisons étrangères: 62 régressions
d'importance variable ayec améliorations passagères
des svmptômes: 2 résultats nuls.
A. LAQUERRIERE.
Luys (Paris). — A propos du traitement du cancer
de la vessie par le radium (Société des Chirur-
giens de Paris. 50 Janvier 1914, p. 86 et 87)
Dans un épithélioma pavimenteux métatvpique
malin (Ameuille), Degrais tit 7 applications en intro-
duisant deux tubes de radium dans une sonde-
béquille n°19, qui fut placée au contact de la lu-
meur. Application de 2 heures avec 2 centigrammes
de radium.
Bien que les signes fonctionnels, hémorragie, dou-
lenrs, aient été très améliorés, la tumeur continua
d'évoluer avec un deme qui doublait son volume.
AUBOURG.
SYSTÈME RESPIRATOIRE
L. Réthi (Vienne). — Le radium en laryngo-rhi-
nologie (Strahlentherapie, t. IV, f. 1, 20 Jan-
vier 1914, p. 92 à 94).
Revue générale extrêmement complete el pourvue
d'une bibliographie abondante et soignée, Travail
indispensable pour quiconque s'intéresse à cetle
question spéciale. R. L. L.
DIVERS
M. Levy (Berlin). — La radiumthérapie en sto-
matologie (Shrahlentherapie, tome IV, f. 1, p.
125 à 105).
Les résultats obtenus se bornent en somnie a
l'amélioration de quelques pyorrhées alvéolo-dentaires
par des lavages avec des solutions radioactives (en
particulier de thorium Xi et dans la fermeture plus
rapide de fistules dentaires. R. L. 1.
Lumiere.
253
LUMIÈRE
PHYSIQUE
José Rodriguez Mourelo. — Sur la phototropie
des systèmes inorganiques (('. R. Ac. Sciences,
12 Janvicr 1914).
L'auteur étudie la propriété que présentent certains
corps inorganiques de changer de couleur sous Fac-
tion de la lumière. Cette propriété, fréquente chez les
composés organiques, comme la établi Markwald
en 1899, est familière aux radiologues. puisque les
radiomètres chimiques sont basés en général sur la
phototropie ou sur PX-radiotropie des réactifs.
L'auteur a étudié à ce point de vue surtout les
sulínres métalliques phosphorescents. I} montre
qu'il y a une certaine relation entre la phototropie et
la luminescence, mais que d'autre part les deux
phénomènes ne sont nullement parallèles. L'ion
manganèse lui parait jouer un rôle capilal dans la
phototropie des sulfures. On sait déjà qu'il est le
phosphorogéne actif chez beaucoup de corps lumi-
nescents. IF. GUILLEMINOT.
TECHNIQUE
Eugène Darmois el Maurice Leblanc fils. — Sur
la possibilité d’un arc alternatif dans la vapeur
de mercure (C. R., Ac. Sciences, 26 Janvier
1914).
Ce travail intéressera tous les radiologues qui,
disposant seulement du courant allernatif, désirent
alimenter une lampe à vapeur de mercure pour la
production des rayons ultra-violets. On sait en effet
que Parc au mercure dans le vide agit comme sou-
pape, et que le courant, une fois amorcé dans nos
lampes médicales, continue à passer s'il est de sens
constant, mais se rompt et demande un nouveau
réamorcage s'il change de sens, d’où la nécessité des
converlisseurs ou des redresseurs pour courants
alternatifs. La présente note fait connaitre un phéno-
mene qui, peul-étre, pourra trouver un intérèt pra-
tique dans lavenir. En chauffant la partie médiane
d'un tube de quartz rempli de mercure et formant
une boucle dont la convexité est en haut et les extró-
mités plongées dans deux récipients de mercure à
Pair libre, on rompt la colonne de mercure, et les
vapeurs mercurielles interposées laissent passer dans
les deux sens un courant allernatif amené aux deux
récipients. Par ce procédé, un courant de 2,1 sous
30 volts donne une intensité lumineuse de 5000 bou-
gies. H. GUILLEMINOT.
Leopold Freund. — Les avantages et les incon-
vénients de l'emploi de différents appareils
pour la photothérapie (Deulsche Med. Woch.,
22 Janvier 1914, n° 4, p. 185).
L'auteur passe en revue les différentes sources de
lumière qu’on emploie en photothérapie.
Il insiste sur ce fait que le même appareil ne peut
servir à toutes les applications et que, pour chaque
cas, il faut un dispositif spécial.
Etude détaillée de diverses lampes et des effets
des rayons émis par ces lampes. A. ZIMMERN.
PHYSIOBIOLOGIE
Henri Pierron. — De la croissance, en fonction
des intensités d'excitation, du rapport de la
. période latente à la période totale d'établisse-
ment pour, les sensations lumineuses (C. R.,
Acad. Sciences, 26 Janvier 1914).
Question d'ordre physiologique qui intéressera
vivement ceux que préoccupe le fonctionnement de
l'organe récepteur des radiations visibles. H. G.
G. Michaud et F. Tristan (Costa-Rica). — Fleurs
ultra-violettes (La Valure. n° 2121, 17 Janvier
1914, 6 phot.).
Faisons l'hypothèse que l'ail devienne sensible à
la lumière invisible comprise entre 5160 el 5260 unites
Angstrom. les perceplions visuelles seraient très
modifiées. Les fleurs, la peau humaine blanche, un
grand nombre de substances organiques ou mine-
rales paraitraient noires, comme cela a lieu sur les
photographies faites en lumière ultra-violette de la
longueur d'onde indiquée plus haut, L'auteur suppose
que la couleur spéciale de la corolle des fleurs a un
rôle analogue au pigment de la peau humaine destiné
à protéger des cellules délicates contre des radiations
de très courte longueur d'onde, qui sont funestes anx
tissus vivants en général. Trois fleurs seulement
n'absorbent pas Vultra-violet mais le réfléchissent.
L'auteur les qualifie de « fleurs ultra-violettes » et
suppose que Pultra-violet a pour rôle d'attirer les
insectes, Dans ce cas, il faudrait admettre que cer-
tains insectes percoivent la lumiére ultra-violette,
R. CHAPERON.
E. Slavik (Prague). — Action de la lumière sur
la genèse du pigment (Annales d Electrohiologie
et de Radiologie, Décembre 1915, p. 785 à 705).
Pour vérifier l'expérience fondamentale de Finsen
au sujet de l'influence des ravons de lumière chimique
sur la peau humaine, l'auteur relate dans ce travail
des’ expériences faites sur ses téguments. Après
avoir exposé à la lumière de la lampe de Kromaver.
différentes places de son avant-bras gauche pendant
un temps variant entre une minute et trente mi-
nutes, il a fait photographier ces différents points et
a complété l'expérience par Pexamen microscopique,
afin d'établir jusqu'à quelle profondeur agissent les
rayons de la lampe de Kromayer. Un an après Pirra-
diation, on découvre encore des traces d'irritation
et de matiéres eolorantes, dans la plupart des eel-
lules basilaires. J. LounEen.
THÉRAPIE
Armand-Delille. — L’héliothérapie (L'wurre mé-
dico-chirurgicale, n° 75, Masson et Ci, 1914,
m4 p.).
La lumière solaire agit par toutes ses radiations,
de Vinfra-rouge à Pultra-violet: les radiations ultra-
violettes semblent avoir le plus d'action, en particu-
lier celles qui sont les plus proches des rayons
visibles. D'où l'avantage d’avoir recours aux stations
d'altitude, où les rayons solaires sont moins inter-
ceptés par des brouillards ou des poussières. Cepen-
dant le soleil garde une action tres intense sur les
plages ou à la surface de la mer, par suite de la
réflexion des radiations bleues-violettes et ultra-vio-
lettes. Sappuvant sur ces données, l'auteur énumère
les avantages des différentes stations montagneuses
el marines de notre pays.
L'héliothérapie totale est bien supérienre à l'hélio-
thérapie locale. La cure doit être instiluée progres-
sivement: on augmente pelit à petit la durée des
séances et la surface des régions irradiées,
L'héliothérapie trouve sa prineipale indication dans
le traitement des tuberculoses osseuses : les appa-
reils platrés sont à rejeter et on se contente de dis-
positifs à extension continue, qui permettent une im-
294
mobilisation suffisante, Quelle que soit la localisation
la restitulion ad integrum est rapidement obtenue;
les douleurs s'atténuent, les fistules se ferment, les
plaies se cicatrisent, les tuméfactions et les fongosités
disparaissent, les muscles atrophiés reprennent du
volume et les mouvements redeviennent possibles,
La cure solaire donne également d'excellents ré-
sultats dans d’autres localisations tuberculeuses (gan-
glionnaires, péritonéales, iléo-cæcales, anales, géni-
tales et urinaires), et même on a obtenu des amélio-
rations dans certaines formes torpides de tuberculose
pulmonaire.
Les brúlures, les plaies atones, certains troubles
trophiques, certaines affections génitales de la femme
et certaines maladies générales se sont bien trouvées
de Pirradiation solaire, qui est également à recom-
mander chez les nourrissons débiles.
Enfin, il semble que les rayons solaires provoquent
le développement esthétique du système museulaire
el osseux et qu'une grande part leur revienne dans
les merveilleux résultats obtenus avec la méthode
Hébert, c'est-à-dire l'exercice fait au soleil, le corps
presque entièrement nu. L. NAHAN.
Vignard et Gouffray. — La cure solaire des
tuberculoses chirurgicales (L’euvre médico-
chirurgicale, n° 74, Décembre 1915, Paris, li-
brairie Masson).
On peut conclure des trois premiers chapitres
consacrés à l'étude physique « qu'il n'existe pas
d'expériences démonstratives touchant la profondeur
exacte à laquelle pénètre » chaque sorte de radia-
tions; qu'il faut renoncer « à l'espoir de voir les ra-
diations ultra-violettes exercer une action en profon-
deur», mais que c'est cependant « une erreur d'écrire
qu'en héliothérapie, ce sont les rayons caloriques
qui tiennent la premiere place ». Il est en somme
impossible de préciser à quoi exactement est due
l'action thérapeutique.
Dans le chapitre IV les auteurs montrent que pour
les tubereuloses chirurgicales, les radiations ont une
action curative alors que l'hygiène, le bain d'air non
insolé, etc., amélioraient seulement l'état général.
ls précisent Ja technique de Phnéliothérapie et
montrent par quels appareils orthopédiques on peut
maintenir, quand cela est nécessaire, Pimmobilisation,
tout en permettant les irradiations.
Le chapitre V est consacré aux choix des stations;
«on ne peut que sourire du dogmatisme de ceux
qui elassent a priori les malades », alors que les
sujets présentent en même temps des lésions pul
Electrolo gie.
monaires. Les fébricitants, les obèses iront plutôt à
la montagne, les serofuleux, les adénopathiques, les
anémiques, les rachitiques à la mer (seules les
plages du midi permettent Phéliothérapic).
Les résultats : on constate une action analgésiante
remarquable, puis le retour du sommeil et de Fap-
pélit; ensuite les tissus se raffermissent: les places
atones bourgeonnent. Cependant les fistules ne se
ferment que quand les parties profondes mortitiées
se sont résorbées ou le plus souvent éliminées, Il
est bon de ponctionner les abcès.
Enfin, le dernier chapitre est une étude préliminaire
de Phéliothérapie artificielle; avee des lampes à
vapeur de mereure à dispositif d'aération, les auteurs
ont obtenu des résultats très encourageants.
Comme on le voit, très complète monographie à
consulter pour tous ceux qu'intéresse cette question
d'actualité, A. LAQUERRIERE,
E. Sari (Nice). — Quelques essais d'application
d'héliothérapie locale au traitement de la tu-
berculose laryngée (Revue hebdomadaire de
laryngologie, Potologie et de rhinoloyie, 10 Jan-
vier 1914, p. 33 à 42).
La technique employée a été la suivante: la tète
bien protégée et les yeux recouverts d'un bandeau
noir, le patient est placé face au soleil, la bouche
ouverte, A laide d'un miroir larvngé placé au fond
de la gorge, l'opérateur projette les ravons sur les
cordes vocales. Les séances sont répétées matin et
soir et durent environ 30 minutes,
L'auteur rapporte trois cas de laryngite tubercu-
leuse traités dès la première période, puis plusieurs
autres cas traités à une période plus avancée de la
maladie. Les résultals ont été très satisfaisants, la
plupart des malades ont guéri et dans tous les cas
on a observé la sédation de la douleur, J. Lorger.
John J. Grace (Londres). — Remarques sur le
traitement de la sciatique (The Lancet, n° 2,
10 Janvier 1914, p. 102 et 105).
J. G. donne l'observation de six malades souffrant
de sciatique chronique et rebelle à tout traitement
jusqu'alors tenté. Il amena une guérison définitive
pour quatre d'entre eux et une amélioration notable,
en exposant le point le plus douloureux pendant
20 minutes aux effets d'une chaîne thermo-lumineuse,
puis en emplovant le pôle positif d'une machine
statique. WILLIAM-VIGNAL.
ELECTROLOGIE
GENERALITES
Hudellet (Dakar). — Le service d’électricité mé-
dicale à l'hôpital colonial de Dakar (Archives
d'Electricité médicale, n° 374, 25 Janvier 1914,
pages 99 à 102 avec un plan).
Exposé sommaire mais des plus intéressants de
Pinstallation et du fonctionnament d'un service eolo-
nial, trop modeste d'ailleurs pour le rôle important
qu'il doit remplir. A. LaQUERRIERE.
Prof. Grober (léna). — Traitement du coup de
chaleur, coup de soleil et des accidents de
l'électricité industrielle (Deutsche med. Woch.,
je" Janvier 1914, n° 1, p. 1).
Revue générale embrassant la conduite a tenir et
les précautions à prendre dans les états pathologiques
eréés par la chaleur, les radiations lumineuses el
l'électricité de haute tension.
Contrairement à Fopinion de beaucoup de chirur-
giens. l'auteur a observé des brûlures électriques très
douloureuses pour lesquelles le traitement par la mor-
phine s'impose et l'emporte sur l'anesthésie locale.
Le pansement au liniment oléo-caleaire donnerait les
meilleurs résultats.
L'auteur met en garde les sauveteurs contre les
dangers qu'ils peuvent courir eux-mêmes par le con-
tact avec la victime.
Enfin, contre les accidents généraux, il recommande
de poursuivre la respiration artificielle plusieurs
heures durant, de la combiner avec le massage
externe du cœur, voire même avec la ponction lom-
baire. Lorsque Paccidenté revient à la vie, il est indi-
qué de compléter cette thérapeutique par la saignée
et les injections de sérum. A. ZIMMERN.
PHYSIQUE
Pierre Weiss (Zurich). — Le magnéton (Rev. yen.
des Sciences, 15 Janvier 1914).
Mise au point d'une des hypotheses les plus sédui-
Electrologie.
santes de la science contemporaine, cet article inté-
resse tous ceux que préoceupe la conception du
magnétisme, de l'électricité, de la matiére elle-mème.
Cette hypothèse est un corollaire de la théorie élec-
tronique de l'atome et de la théorie cinétique de fa
chaleur.
L'atome est formé d'électrons en révolution autour
d'un centre, d'où la possibilité d'un moment atomique,
le moment magnétique d'un aimant, étant comme on
le sait, le produit de la grandeur de Pun des poles
par la distance des deux pôles. Dés lors qu'un atome
posséde un moment magnétique, il tend à s'orienter
dans un champ magnétique extérieur.
Mais eette orientation est sans cesse contrariée
par Pagitation thermique. Cependant aux tres basses
températures (P. Weiss a fait des essais à 20% absolus)
l'orientation est facilement totale chez les corps
analogues au fer (fer, nickel, cobalt). Ces memes
corps au-dessus du degré thermometrique où ils
perdent leur haut magnétisme (point de Curie), el en
général tous les autres corps magnétiques (parama-
gnétiques) ne présentent pas une orientation totale :
le moment magnétique total mesurable n'est pas la
somme des moments élémentaires, paree qu'on ob.
lent qu'une faible prédominance des moments ¢le-
mentaires, dans la direction du champ. Cette prédo-
minanee est d'autant plus faible que la température
est plus élevée:ou, si Pon veut, le coeftierent Cai-
mantation, Cestá-dire Je quotient du moment total
par le champ, est inversement proportionnel à la
température absolue (loi de Curie) pour les para-
magnétiques, et inversement proportionnel à la
temperature comptée à partir du point de Curie
pour les ferromagnétiques (P. Weiss). Or voici
où les travaux de P. Weiss deviennent surtout intéres-
sants pour la physique générale : quand on détermine
les moments magnétiques de Patome-gramme chez
les corps qui permettent de négliger la einétique
thermique, comme les ferromagnétiques aux très
basses températures, on s'apereoit que ces moments
magnétiques sont des multiples d'un mème nombre.
Comme le nombre des atomes dans latome-gramme
de tous les corps est le méme, et que dans ce cas
particulier le moment magnétique de Vatome-gramme
est la somme des moments atomiques, cela signitie
que les alomes des différents corps ferromagnétiques
ont un moment magnétique multiple d'un mème
moment élémentaire commun à tous.
Mais ce n'est pas tout. P. Weiss et ses collabora-
teurs ont reconnu que le moment magnétique d'un
atome nest pas invariable : suivant ses conditions
physiques ou chimiques il se modifie, mais il se
modifie non pas d'une facon continue, mais en aug-
mentant ou en diminuant par saut de un ou plusieurs
moments élémentaires,
A ce moment élémentaire partie aliquote commune
à tous les atomes P. Weiss a donné le nom de
magnétlon.
Le présent article a pour but de résumer toutes
les mesures nouvelles effectuées tant sur les ferroma-
gnétiques que sur les paramagnétiques, aussi bien
dans les cas où il faut compter avec l'agitation ther-
mique que dans ceux où elle est négligeable en vue
de vérifier l'existence réelle de ce moment élémen-
taire et sa constance dans les séries chimiques. Tous
ces travaux lui paraissent converger vers la méme
conclusion. Le magnéton est désormais la forme
quasi tangible sous laquelle s'offre à la science lhv-
pothése rajeunie d'Ampère sur les courants élec:
lriques particulaires, eause de Vaimantation naturelle,
IT. GUILLEMINOT.
PHYSIOBIOLOGIE
Cluzet et Petzetakis (Lyon). — L'électrocardio-
gramme pendant l'anesthésie générale ; modi-
255
fications importantes provoquées par le chlo-
roforme (Lyon Médical, tome CXXII, n° 4,
95 Janvier 1914, p. 183 à 187).
Les chiens en expérience. immobilisés, ont la patte
antérieure droite et la patte postérieure gauche dans
les électrodes. Voici les effets observés : Ether :
phase d'exeitalion : rythme à 200 pulsations sans ary the
mie; Poodulation Fest souvent négative: période de
résolutions: 100 pulsations, F positive.Chlorure d'étlryle :
première phase: 500 pulsations, F souvent négative;
phase d'insensibilité |: ralentissement du rythme,
F positive. Chloralose : premiere phase : 200 pulsa-
tions, F presque toujours négative: narcose : 110 pulsa-
tions, oscillations augmentées en amplitude, arvihinie.
Chloroforme: phase Vexcitation : rythme à 460, ampli-
tude augmentée, F negative. Quelques minutes apres
ralentissement à 70 et dissociation auriculo-ventricu-
laire. Puis nouveau ralentissement à 4650 avee des
pauses completes de plus de 6% accompagné de block
partiel. L'intervalle AL s'allonge ¿il se produit des
pauses ventrieulaires, aprés 3 à 4 pulsations nor-
males, au moment de l'expiration: ces pauses durent
de 5 à 6”, pendant lesquelles les contractions aurieu-
laires persistent: enfin le block total se produit avee
dissociation aurieulo-ventriculaire complète, quel-
quefois accompagnée Wextra-systole.
Le block ne disparait qu'au réveil, le rythme s'ac-
eélere alors jusqu'à devenir normal. La qualité du
chloroforme ne semble avoir aucune influence. Les
trois premiers anesthésiques ne causent en somme
que de la taehyeardie, puis du ralentissement: le
chloroforme les exagére et provoque en outre des
troubles du rythme : block partiel avee ou sans pau-
ses Ventriculaires, block total avee ou sans pauses
totales. Or, en anesthésie chirurgicale, si le block
partiel ou total est bien toléré, les pauses ventricu-
laires ou totales ne seraient-elles pas un danger pour
le cœur ?
M. Gallavardin constate qu'il existe dans le ewur
deux systèmes différents : la masse mvocardique qui
travaille et un autre système générateur et conduc-
teur des excitations qui est sensible aux diverses
excitations. L'expliecation des expériences de M. Clu-
zet pourrait ètre dans une dégénérescence graisseuse
des fibres du myocarde que le chloroforine provoque
si facilement. Tu. NoGien.
Duffield et Murray (Londres). — Lait et déchar-
ges électriques (The Journal of the Rontyen
Society, n° 58, Janvier 1914, pages 9 à 18;
6 figures).
Voulant se rendre compte si, comme le croit le
populaire, les conditions électriques de Patmosphére
à l'approche d'un orage favorisent la fermentation du
lait les auteurs entreprirent une série d'expériences,
dont ils décrivent minutieusement la technique ;
expériences qui tendent à prouver le contraire. Cette
fermentation serait due à la température qui favorise
la pullulation des microbes. WILLIAM VIGNAL.
ÉLECTROTHÉRAPIE
TECHNIQUE
O'Farril(Mexique).—L'effluve de haute fréquence
et l'iode naissant (Annales d'Electrobioloyie el
de Radivloyie, Décembre 1915, p. 818 à 826).
L'effluve de H. F. décompose énergiquement les
iodures en solutions aqueuses et met Piode en
liberté. L'auteur a traité plusieurs cas avec succès
en recouvrant la partie à soigner d'une feuille d'ouate
imbibée d'une solution d'iodure de potassium à
3 pour 100. L'effluve monopolaire de H. F. était en-
256
suite appliquée jusqu'à Pobtention de la coloration
jaune orangé, c'est-à-dire 4 à ò minutes. Une adéno-
pathie trachéo-bronchique fut considérablement amé-
horée par ce procédé; application de Veffluve de
HW. F. sur des points de la paroi thoracique corres-
pondant aux ganglions, après avoir fait une injection
hypodermique de Le. ec. d'iodure de potassium.
J. Lounier.
Laquerrière et Delherm. — Quelques perfec-
tionnements à la technique instrumentale de
la gymnastique musculaire localisée (Jorn! de
Médecine de Paris, 10 Janvier 1914).
Les auteurs atlirent Pattention sur les avantages
qui résultent de Femplot dans la gymnastique mus-
culaire localisée des deux dispositifs suivants:
Ie L'onduleur de d'Arsonval, modèle Laquerriére.
— Cet appareil, très peu encombrant, permet d'on-
duler simplement le courant, de Fonduler en le ren-
versant à chaque passage, de londuler en le laissant
monter jusqu'au maximum et en le coupant brusque-
ment. Mais surtout il permet d'obtenir deux courants
décalés lun par rapport à Fautre, de facon à pouvoir
exciter un muscle el son antagoniste, la eontraction
de l'un débutant exactement, comme dans Je mouve-
ment physiologique, au moment où la contraction
de l'autre commence à décroitre;s
2% La planchette pour Pélectrisation sinultanée de
plusieurs groupes musculaires, de MM. Delherm et
Laquerriere, — Ce dispositif, tres portalif, présen-
tant 4 résistances graduables, permet de trailer simul-
tanément 4 groupes musculaires à des degrés divers
de dégénérescence, Fintensité étant graduée au ni-
veau de chacun d'eux par Fintermédiaire du rhéostal
qui fui est propre, D'où résulte une économie de
temps tres appréciable, CHASSARD.
DERMATOSES
E. Jacobi. — Traitement du lupus par la dia-
thermie (Strahlenthérapie, B. IV. I 1., 20 Jan-
vier 1914, p. 24t à 255).
D'après J., le meilleur traitement du lupus est la
diathermie. On obtient, par la diathermie, des résul-
tats absolument parfaits. mème dans les eas de
lupus très étendu. Le résultat esthétique est égale-
ment parfait, tout aussi remarquable qwavee la
Finsenthérapie. Cependant J. conseille les rayons de
Finsen dans le lupus de la face et réserve la dia-
thermie pour le Jupus du corps el des muqueuses,
La diathernue donne un résultat plus rapide et ne
présente aucun danger. ZIMMERN,
SYSTEME NERVEUX
Robert W. Lovelt (Boston). — Principes théra-
peutiques dans la paralysie infantile (The
Journal of the American Medical Association,
vol. LXIL, n° 4, 24 Janvier 1914, p. 251 à 254).
L'auteur, chirurgien orthopédiste, s'élève avec vi-
vueur contre Félectrothérapie précoce dans la para-
Ivsie infantile. Tout au plus admet-il que Von com-
mence le traitement # à 6 semaines après le début
des accidents, et à ee moment quelques séances de
courant induit! Ce travail montre que Pauteur ignore
la valeur de Félectrothérapie, ses résultats et Teffet
si différent du courant induit et du continu, Le fail
qu'il passe sous silence cos données si précises el
si précienses de Vélectrodiagnostic justifie notre
appréciation. WILLD VIGNAL.
MALADIES DE LA NUTRITION
Marcel Labbé (Paris). — La gymnastique élec-
trique dans le traitement de l'obesité compli-
Klectrologie.
quée (Journal d: Médecine d: Paris, n°2, 10 Jan-
vier 1914, p. 27 à 55).
L'auteur, grace à la gymnastique électrique ima-
ginée el réalisée par le Professeur Bergonié, a pu
chez des malades atteints d'obésité compliquée par
le mauvais état de leurs articulations ou la faiblesse
de leur ewur, par une éventralion ou une hernie
ombilicale, ou encore par une paresse excessive,
obtenir une augmentation des dépenses, quí. avee un
régime alimentaire réduit. a donné les meilleurs
résultats.
Les séances, d'une durée de 15 à 20 minutes au
début, sont prolongées ensuite jusqu'à 60 minutes,
tous Jes jours ou tous les deux jours.
La gymnastique ainsi provoquée n'est ni doulou-
reuse ni pénible, « Les membres, dit Pauteur, se
soulèvent rythmiquement comme dans une sorte de
danse museulaire. » Le malade ressent au début une
légére courbature qui disparait ensuite,
Les mouvements respiradoires augmentent d'am-
plitude, les sueurs sont abondantes, on ne constate
jamais d'essoufflement; le pouls devient plus ample,
la pression s'élève légérement pour sabaisser ensuite.
L'élévalion de la température centrale et Vaugmen-
lation des échanges respiratoires sont une preuve
absolue de la dépense d'énergie.
L'auteur rapporte deux eas intéressants :
Le premier chez une femme atteinte d'ohésité
rendue irréductible par le mauvais état de son cœur
et chez laquelle Le traitement électrique avee le
regime alimentaire et un pen de thyroidine a pro-
voqué un amaigrissement de 112 à 84 kilogs. La ma-
lade n'a plus de tachveardie ni d'essoufflement, La
marche est devenue plus facile, Le pouls s'est abaisse
en 3 mois de 102 à 82 el la pression maxima de 19.5
à 16, La cireonférence axillaire a diminué de 10> à
90 centimetres el la cireonférenee ombilicale de
156 À 115.
Le deuxième cas a été observé chez un malade
alteint de spondylose rhizomélique et chez lequel la
gymnastique électrique et le régime alimentaire ont
produit la eessation des douleurs et une augmenta-
tion de Pamplitude des mouvements, Un traitement
précédent par Je salievlate, Vaspirine el les ravons N
nava fail qu'aggraver l'affection. A. Dariven.
Desplats (Lille. — Une nouvelle méthode de
traitement des maladies par ralentissement de
la nutrition et particulièrement de l'obésité.
L'ergothérapie passive du professeur Bergonié
(Journal des Sciences médicales de Lille, 10 Jan-
vier 1914, p. 25 à 54).
Ce travail est un excellent article de vulgarisation
de la méthode de Bergonié. L'auteur résume d'une
façon tres claire et tres complete les travaux que le
professeur Bergonié el les D“ Laquerriére el Nuviten
ont publiés sur cette question. J. Lounten.
AFFECTIONS CHIRURGICALES
ee
Desternes et Laquerriére (Paris). — Un cas de
calcification de la bourse séreuse sous-acro-
miale guérie par la diathermie (Bulletin de la
Société francave d'électrothérapie et de radio-
logie médicale, Janvier 1014, p- 12 à 1h, avec
2 figures).
I] s'agit d'un malade présentant une impotence de
l'épaule considérable et rebelle à tous les traitements.
La radiographie montrait une ealcitication: le sujet,
qui élail résigné à l'intervention chirurgicale, subit
20 séances de diathermie quí amenérent une guérison
complete. Le point eurieux est qu'une nouvelle radio
graphie faite 9 mois apres montre une disparition
complète de la calettication. J. Loumen.
Le Gérant : Vienne Accra.
74 865. — Paris. Pmp. Lancre, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
L'EXAMEN DU RECTUM ET DE L'ANSE SIGMOIDE
PAR LES RAYONS X
Par MM. JAUGEAS et FRIEDEL
(Planche 7)
L'étude radiologique du tube digestif malgré son développement si considérable,
ne s est pas également étendue à ses divers segments. Les recherches se sont surtout
multipliées pour l'estomac et ont conduit à des résultats définitifs; elles ont atteint
moins de précision avec le gros intestin dont l'aspect est si varié qu'il laisse beaucoup
d'incertitude dans les résultats et rend toujours l'interprétation délicate.
Il semble que jusqu'ici le radiodiagnostic ait négligé la dernière portion du tube
digestif, rectum et anse sigmoide et dans un ouvrage récent (') Faulhaber constate
l'absence de données utiles sur cette partie du tube digestif. Aussi, malgré toute la
valeur de la reclosigmoidoscopie comme méthode d'exploration, avons-nous utilisé
systémaliquement la radiographie, espérant en retirer des indications capables de
confirmer ou de compléter celles fournies par l'observation directe.
La technique que nous avons employée et qui a fait l'objet d'une note à la Société
médicale des hôpitaux (*') comporte deux temps, la préparation du sujet et son
examen.
1° Préparation du sujet. — Dès qu'il s'agit d'étudier la physiologie du colon, c'est-à-
dire les conditions du transit intestinal, l'ingestion d'un repas bismuthé est nécessaire;
mais pour la détermination des caractères anatomiques et analomopathologiques il faut
recourir à l'injection rectale.
fl est d'usage d'injecter pour l'examen d'ensemble du gros intestin des préparations
liquides, aqueuses ou huileuses tenant en suspension une grande quantité de substance
opaque, carbonate de bismuth ou sulfate de baryte. Ces préparations donnent géné-
ralement une représentation assez précise des divers segments du gros inleslin, mais
on remarque cependant que leur remplissage n'est pas toujours régulier et en particulier
l'anse sigmoide et le colon descendant ne sont souvent indiqués que par des ombres
très discontinues, capables de nous fixer sur leur trajet et non sur leur calibre. Les
préparations liquides ne permettent pas, en raison méme de leur fluidité, de limiter le
remplissage à un segment déterminé du colon. La segmentation et les mouvements
antipéristaltiques divisent la masse opaque et donnent aux images observées un caractère
trop imprécis pour permettre de tirer une conclusion clinique.
Aussi avons-nous fait choix des préparations pâleuses capables de mouler fidèle-
ment la cavité recto-colique, de supprimer les poches gazeuses et de constituer des
suspensions rigoureusement homogènes qui n'abandonnent pas la substance opaque par
sédimentation ; d'autre part, ces préparations peuvent être utilisées en quantités exacte-
ment mesurées correspondant au segment à explorer, qui ne doit pas s'élendre prati-
quement au delà de l'angle splénique du colon.
Pour la nature de la pâte à injecter nous nous sommes inspirés des préparations
(1) RrEDER-ROSENTHAL, Lehrbuch der Róntgenkunde, Leipzig, 1915.
(2) Bulletin de la Suc. méd. des Hop. de Paris. 4 Juillet 1915.
N° 5. — Mai 1914. l.— 17
258 Jaugeas et Friedel — L'examen du rectum
couramment employées dans les pansements intestinaux, afin d'écarter les substances
qui provoquent de l'irritation et de rendre la préparation tolérable aux intestins, même
les plus sensibles. Nous nous sommes arrêtés à un mélange de vaseline et d'huile de
vaseline à parties égales auquel on incorpore soigneusement du carbonate de bismuth ou
du sulfate de baryte dans la proportion de 40 à 50 pour 100. Lorsque l’on emploie le
sulfate de baryte, lequel est généralement aggloméré en pelits grumeaux, il est indis-
pensable de le broyer au mortier avec l'huile de vaseline avant de l'incorporer à la
vaseline.
Malgré sa consistance, cette préparation est facilement injectée à l'aide d'une
seringue de Guyon de 125 c.c. munie d'une canule rectale souple. La quantité à
injecter varie avec l'importance du segment à explorer; en moyenne le contenu de
cinq seringues permet d'atteindre l'angle splénique.
La progression régulière de la masse bismuthée sous l'influence de la pression
exercée assure une très parfaite distention du colon qui rend plus manifestes les troubles
de la tonicité du gros intestin ou les accidents de son calibre.
2° Examen du sujet. — L'examen a été pratiqué généralement dans le décubitus
dorsal, le malade reposant sur la plaque. Mais l'examen radioscopique préalable destiné
à contrôler le remplissage nous a montré souvent l'utilité d'orienter le sujet obliquement
pour dissocier l'anse sigmoide et isoler tout son trajet. Nous avons ainsi effectué l’explo-
ration soit dans la position de l'examen direct antéro-poslérieur, soil dans la position
oblique postérieure gauche, la ligne bi-iliaque, étant inclinée d'environ 45° sur le plan
horizontal.
L'application de cette technique à un grand nombre de malades nous a pérmis de
fixer les caractères radiologiques du rectum et de Panse sigmoïde, que nous analyse-
rons rapidement grace aux schémas et à la planche qui accompagnent ce texte.
I. Rectum. — La cavité reclale présente une direction verticale; elle est limitée à
la partie inférieure par un contour arrondi et latéralement on observe des incisures
correspondant aux valves de Houston : l'incisure gauche inférieure se trouve à 6 cen-
timétres de l'orifice anal, la
droite moyenne à 9 centimè-
tres, la gauche supérieure à
11 centimètres et enfin l’épe-
ron recto-sigmoidien à 15 ou
14 centimétres. L'image rec-
tale présente à l’état normal
AN une largeur d'environ trois
: travers de doigt(Pl.7, fig.1-2).
Fig. 1. — Rectum et anse sigmoïde Fig. 2. — Anse en projection oblique. S 8 ( ER )
contractés. Constipation spasmodique. Constipation spasmodique. Cet aspect se modifie
sous diverses influences :
1° Par contracture. — Le rectum est globuleux, la hauteur et la largeur sont
réduites (fig. 1-2);
2° Par atonie. — La dilatabilité du rectum devient considérable; l'image est
agrandie suivant toules ses dimensions ct présente une déformation caractéristique :
la partie inférieure affecte la forme d'un entonnoir (fig. 5, fig. 4). Il faut, en effet,
bien séparer cet aspect de celui que donne le rectum simplement distendu par l'accu-
mulation de la substance injectée, relenue par une sténose sigmoïdienne. Dans ce cas
et de l’anse sigmoide par les rayons X. 259
les dimensions du rectum sont augmentées, mais il n’y a aucune déformation. L'élasti-
cilé de parois est conservée. Pl. 7, fig. 3. |
o” Par cancer. — Les préparations páteuses sont capables de déceler, comme pour
l'estomac, les moindres défauts de la cavité rectale et donnent ainsi des images lacu-
naires rappelant les images lacunaires gastriques. Pl. 7, fig. 5. Nous devons distinguer
Fig. 5. — Alonie reclosigmoïde avec Fig. 4. — Néoplasme rectosigmoïde, Fig. 5. — Cancer rectosigmotde.
allongement de l'anse. Constipation Atonie rectale sous-jacente. (Infiltration étendue en nappe).
rectale avec phénomènes toxiques.
les lésions localisées qui allèrent en un point la régularité des contours de l’image el
créent une lacune plus ou moins étendue, et les généralisations qui déterminent des
aspects variés d'après lesquels la cavité semble réduite à une succession de segments
inégalement rétrécis ; Pl. 7, fig. 6, sch. fig. 9.
4° Par syphilis ou tuberculose. — Ces processus entraînent la formation de sténoses
élendues, la cavité rectale n'étant plus représentée que par un canal plus ou moins
étroit (fig. 6). | |
II. Anse sigmoide. — Conformément aux descriptions anatomiques, l'examen radio-
graphique permet de distinguer deux grandes variétés : lanse courte et l'anse longue,
Fig. 6. — Sténose rectale syphilitique Fig. 7. — Atonie rectocolique. Fig. 8. — Alonic reclosigmoide, anse
avec dilatation en amont sans altera- Constipation atonique. sigmoide tros allongée chez une
tion de la muqueuse. femme hystérectomisee.
qui se présentent chacune sous des aspects variés suivant qu’elles sont plus ou moins
inclinées dans la fosse iliaque. PI. 7, fig. 1 et 2.
Ces deux types présentent des caractères exagérés dans les conditions suivantes :
4° Par contracture : le calibre est diminué et le contenu intestinal très segmenté
(fig. 1 et 2);
9° Par atonie : Fanse est très distendue, elle atteint parfois la deuxième lombaire,
sa largeur est augmentée, et dans les cas les plus accusés, les contours restent paral-
leles; il n'y a pas de segmentation (fig. 7 ct 8);
260 Jaugeas et Friedel.
3" Pay slénose en aval : le segment situé au-dessus de la sténose présente un élargis-
sement exagéré (fig. 6). :
Les déformations reconnaissent les mêmes causes que celles du rectum :
1° Cancer. — I] détermine des lacunes typiques et des réductions du calibre allant
de la sténose large à l'effacement presque complet d'une partie de l'anse (PI. 7,
fig. 4 el 5).
2 Processus inflammatoires. — Tuberculose et syphilis. Le diagnostic des adhé-
rences, très important pour fixer le pronostic opératoire, est difficile à établir; des
examens répétés dans les mêmes conditions de préparations du sujet peuvent fournir
quelques probabilités s'ils montrent des aspects restant toujours comparables et si les
tentatives de mobilisation par la palpation n'ont aucun cffet (fig. 9).
Le colon iliaque. — Le colon iliaque participe aux altérations que nous venons de
signaler pour le colon sigmoidien : il apparaît contracturé ou au contraire relâché ou
| atonique et forme parfois
une anse dans la fosse ilia-
que (fig. 5 et 10). Une par-
ticularité que nous avons
trouvée fréquente et qu'Au-
bourg a d'ailleurs remar-
quée est l'existence d'une
coudure vers sa parlic
Fig. 9. — Amputation du rectum pour cancer. Fig. 10. — Allongement du colon AREE Ada hauteur oo
Adhérences de l'anse. iliaque. Constipation atonique. créte iliaque (fig. 2}: Dans
un cas même, chez une
colitique nous avons observé un développement exceptionnel de ce point, déterminant
une tuméfaction limitée, perceptible au travers de la paroi abdominale. S'agit-il d'une
fixation anatomique de la partie inférieure du colon descendant avec abaissement de
l'angle splénique, ou de l'atonie du segment supérieur du colon entraînant ce plissement
limité ?
Ainsi la radiodiagnostie vient compléter et étendre les renseignements acquis à
l'aide de la rectosigmoïdoscopie, dont le domaine est restreint au segment sigmoïdo-
rectal du colon pelvien et dont l'application est rendue quelquefois difficile par la pré-
sence de sténoses infranchissables ou par la sensibilité exagérée de l'intestin.
Jouznal de Radiologie Planche 7
et d’'Electrologie Mémoire Jaugeas et Friedel
Fig. 1. Anse courte. Fig. 2. Anse longue.
Fig. 3. Sténose recto-sigmoide par appendicite Fig. 4. Cancer sténosant de l'anse.
chronique.
Fig. 5. Cancer recto-sigmoiie avec sure, Fig ©. “lancer recto-sigmoide (localisations multiples).
LA FORME DE LA CONTRACTION A L'ÉTAT NORMAL
ET PATHOLOGIQUE
SECOUSSE. — TÉTANOS. — CONTRACTION TONIQUE
Par Q. BOURGUIGNON
Chef du Luboratoire d'Électro-Radiothérapie de la Salpétriére.
Lorsqu'on fait tomber sur un muscle ou son nerf moteur une excilalion unique et
d'intensité convenable, la contraction obtenue est une secousse musculaire.
La forme de la secousse musculaire est indépendante de la nature de l'excitant
cmployé, mécanique, physique ou chimique.
Au contraire, elle varie avec la nalure du tissu musculaire excité.
Si, l'excitation étant toujours unique, on fait varier l'intensité de cette excitation,
on voit varier l'amplitude de la contraction entre deux limites qui sont :
4° Le seuil, ou contraction la plus petite possible;
2 La contraction maximale, ou contraction la plus grande possible. (Voir fig. 1.)
A E A m AN AL CL TA A A
Fig. 1. — Secousse musculaire normale, croissant du seuil à la secousse maximale, — Excitation du biceps de l'homme
par une onde induile d'ouverture d'intensité croissante. — Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur.
Il y a donc lieu, dans l'étude de l'excitation des nerfs et muscles, de séparer l’un de
l'autre deux points de vue :
1° L'excitabilité, qui cst surtout une étude de mesures de l'excitant;
2 La contraction, qui est surtout une étude qualitative, dans laquelle la méthode
graphique a la première place.
Laissant de côté le point de vue de l'excitabililé, je vais tacher de synthétiser nos
connaissances actuelles sur la forme de la contraction normale et pathologique et de
montrer, à mon point de vue, le parti que l’on peut en tirer en électrodiagnostic.
I. État normal. — En employant l'électricité comme agent d'excitation, on peut
262 G. Bourguignon.
faire varier l'intensité de l'excitation et sa durée. Les courants continus « dits galva-
niques en médecine » permettent de faire des excilations prolongées, avec fermeture
et ouverture bien séparées.
Les courants induits « dits faradiques en médecine », les décharges de conden-
sateurs, les courants galvaniques établis et coupés au moyen des rhéotomes, comme le
pistolet de Weiss, permettent de faire des excitations de courle durée, inférieure a
celle de la période d'excitation latente. Ces courants, courants brefs, ne permettent
pas de distinguer une excilation de fermeture et une excilation d'ouverture et doivent
être assimilés tout entiers à la fermeture d'un courant galvanique.
Il faut donc étudier séparément la contraction obtenue par les courants brefs et la
contraction oblenue par les courants de durée plus ou moins longue. Enfin, il faut
distinguer les excitations isolées et les excitations répétées à intervalles plus ou moins
grands.
4. MuscLes strits. — a) Courants brefs isolés et courants prolongés faibles et moyens.
Secousse. — Sur le muscle strié, à l'état normal, la contraction obtenue avec un courant
bref, ou avec la période d'état variable de fermeture ou d'ouverture d'un courant pro-
longé, mais d'intensité faible, est une secousse musculaire.
Cette secousse est caractéristique du muscle qui la donne : elle est de durée plus
ou moins longue, avec début plus ou moins brusque suivant que le muscle considéré
est plus ou moins rapide. Mais sur un même muscle elle a les mêmes caractères, quel
que soit le courant excitant. L’amplitude seule de la contraction varie avec l'excitant et
son intensité.
Si le courant est prolongé et peu intense (courant galvanique faible ou moyen), ou
bien il ny a qu’une secousse de fermeture, ou bien il y a une secousse de fermeture
el une d'ouverture, avec repos complet du muscle pendant le passage du courant.
b) Courants brefs répétés. — Si l'excitation, au licu d'être unique, est répétée, c'est-
à-dire si Pon fait tomber une série d'excilations par courants induits, par décharges de
condensateurs, par courants galvaniques brefs, à intervalles suffisamment courts, le
muscle reste en état de contraction permanente pendant tout le temps que dure l'exci-
tation répétée : le muscle est en état de tétanos. On démontre facilement que le tétanos
n'a que l'apparence d'une contraction unique, mais est en réalité le résultat de la fusion
d'autant de secousses qu'il y a d'excitations.
c) Courants prolongés forts. — Si Von excite un muscle strié par un courant galva-
nique suffisamment intense (12 à 15 mA chez l'homme), on observe une contraction
tonique pendant le passage du courant. Cette contraction tonique fail suile à une
secousse de fermeture, dont le point culminant est beaucoup plus élevé que le niveau
de la contraction tonique.
Au moment de l'ouverture du courant, tantol on observe simplement la cessation
de la contraction tonique (voir fig. 2), tantôt on observe une secousse d'ouverture, plus
haute que le niveau de la contraction tonique, mais moins haule, comme il est de règle,
que la secousse de fermeture.
Il y a donc analogie graphique et mécanique entre le télanos ct la contraction
tonique. Mais il faut bien se garder de confondre ces deux modes de contraction, l’un
élant une série de secousses fusionnées, l'autre élant vraisemblablement, jusqu’à preuve
du contraire, une contraclion unique mais prolongée pendant le passage du courant.
Cest pourquoi je préfère ne pas employer l'expression de « tétanisalion galvanique »
qui s'est peu à peu introduite dans le langage médical, et employer l'ancienne expression
La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 263
de galvanotonus ou contraction galvanotonique, comme von Bezold, Hering, Wundt,
Remak, etc... qui ont étudié ce phénoméne.
En résumé, la contraction du muscle strié normal peut se présenter sous trois
aspects principaux : `
1° La secousse musculaire, obtenue avec les excilations isolées brèves, choc d'in-
duction, décharges de condensateurs, courants galvaniques brefs, fermeture ct ouver-
ture de courants galvaniques prolongés mais peu intenses; |
2° Le tétanos, obtenu par des séries d'excitations brèves:
3" Le galvanotonus, contraction tonique pendant le passage d'un courant galva-
nique prolongé suffisamment intense.
Ces trois modalités sobtiennent par l'excitation directe du muscle comme par
Muscle -NFTe
A à
A eg S
Fig. 2. — Galvanotonus normal chez l'homme. — Excitation du biceps de l'homme par un courant galvanique de 14 m A.
Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur.
l'excitation des nerfs moteurs et cela quel que soil le sens du courant ct quelle que soit
la méthode, bipolaire ou monopolaire, employée.
Les phénomènes sont exactement les mêmes chez l'homme et chez les animaux.
2. Muscles Lisses. — Les muscles lisses ne peuvent être étudiés qu'au moyen de
courants suffisamment durables. Les chocs d'induction en général sont inefficaces.
Dans ces conditions, la contraclion du muscle lisse est toujours une contraction
très lente, très prolongée : c'est le type de la contraction tonique, c’est-à-dire une con-
traction unique soutenue et non un tétanos par fusion de secousses élémentaires.
3. DEDOUBLEMENT DE LA CONTRACTION. — Sur les muscles qui, normalement donnent
des secousses plus ou moins rapides, on peut observer dans certaines conditions, un
phénomène spécial, qui a reçu des dénominalions variées, mais est au fond toujours
le même :
Avec une excitation brève, isolée, à une sccousse initiale, dont le relachement est
plus ou moins complet, on voit succéder une contraction tonique très prolongée et très
lente à se relâcher. Ch. Richet qui a étudié ce phénomène sur les muscles de l'écrevisse,
donne à la contraction tonique qui, pour une seule excitation brève. succède à la
secousse initiale, le nom d’ « onde secondaire ».
Tiegel, qui a observé le même phénomène sur la grenouille affaiblie par l'inanition
hibernale lui donne le nom de « contracture ».
Ranvier emploie l'expression de « tonicité ».
On désigne aussi l'ensemble de la secousse initiale et de la contraction tonique qui
Ja suit, sous le nom de « dédoublement de la contraction ».
Ce phénomène qui existe spontanément dans les muscles de l’écrevisse, et dans
264 = G. Bourguignon.
ceux de la grenouille affaiblie par l'inanition hibernale, est facile à produire expérimen-
talement sur des muscles striés par intoxication par la vératrine, par divers agents
chimiques, ou simplement par la fatigue.
*Dans tous ces cas, le phénomène est le même : il se produit par une excitation
brève (choc d'induclion isolé, par exemple) et se présente sous l'aspect d'une secousse
initiale, qui s'achève ou ne s'achève pas, mais est suivie d'une contraction tonique, dont
la hauleur est toujours moindre que celle de la secousse initiale (*).
L. et M. Lapicque ont montré, pour les muscles de l'écrevisse, que ce dédoublement
de la contraction étaitdà à ce qu'on excitait ces muscles avec des ondes trop brèves pour
leur vitesse d'excitabilité qui est faible. Mais en excitant ces muscles avec des ondes
œalvaniques suffisamment prolongées, M. Lapicque a obtenu une secousse à la ferme-
ture, sans contraction tonique secondaire : la secousse ne diffère alors de celle d'un
muscle rapide que par sa durée qui est plus grande : c'est une secousse lente.
Tels sont les faits que la physiologie nous a appris.
Mais déjà, dans le dédoublement de la contraction, nous voyons apparaître un phé-
nomène pathologique, car, à part les muscles lents de l'écrevisse, c'est par intoxication
expérimentale ou par modifications des muscles par l'inanition ou par la fatigue que ce
phénomène a été observé.
I]. États pathologiques. — Tout ce que nous venons de voir nous montre un rapport
étroit, certain mais mal défini, entre la structure du muscle etla forme de sa contraction.
H est donc logique que, dans les évolutions pathologiques spontanées, on observe à
la fois un changement dans la structure des muscles et un changement dans la forme de
la contraction. C'est ce que l'expérience a montré.
Les états pathologiques musculaires peuvent être divisés en deux classes :
1° Les états pathologiques dans lesquels il n'y a que diminution de volume du
muscle avec diminution du nombre des fibres musculaires et augmentation possible du
tissu interslitiel, mais sans altération de la structure des fibres musculaires : c'est le cas
des atrophics dites réflexes, que l'on observe dans les arthrites, par exemple.
Dans ces cas, la contraction conserve sa forme normale dans ses trois modalités.
2° Les états pathologiques musculaires dans lesquels il y a des altérations paren-
chymateuses du muscle, accompagnées ou non d’altérations interstilielles. Dans ces cas,
les altérations portent sur la fibre musculaire, et peuvent se schématiser en disant
que la striation transversale diminue et que le sarcoplasme et les noyaux se multi-
plient.
C'est ce qu'on observe au degré le plus développé dans les muscles de la maladie
de Thomsen, et à un degré moindre dans ceux de la myopathie lorsqu'elle débute, et dans
les muscles dégénérés, surlout au début de la dégénérescence.
Depuis la découverte des altéralions de la forme de la contraction dans la myo-
pathie par moi-même avec la collaboration de E. Huet, nous pouvons généraliser et
dire que tout muscle alléré dans sa structure est altéré dans la forme de sa contrac-
tion. C'est ce qui fait l'extrême importance de l'élude de la forme de la contraction en
pathologic et en éleclrodiagnostic. Mais il faut ne tirer de cette recherche que ce qu’elle
donne : or, la contraction ne nous renseigne que sur l'état du muscle et nullement sur
(1) Bortazzr (Ueber die Wirkung des Weratrins und anderer Stoffe auf die quergestreifte atriale, und
glatte Muskulatur. Arch. ftir Physiol., 1991) et Mile Totevko (La Fonction musculaire. Paris, Doin) ont étudié
longuement la double contraction et tenté d'établir Pexistence d'une excitabilité propre du sarcoplasma,
Cette théorie est combattue par M. et L. Lapicque.
g
La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 265
celui du nerf. Ce n'est que secondairement el par l'étude directe du nerf que l'on peut
tirer de l’électro-diagnostic des inductions sur l'état probable des nerfs.
Cela dit, voyons les diverses modalités de la contraction pathologique.
1. Contraction lente. — Le phénomène le plus anciennement décrit, celui qui a le pre-
mier'atliré l'attention, c'est le ralentissement de la contraction. La contraction lente est
caractérisée par l'augmentation de la durée de toutes les phases de la contraction : pé-
riode d'excitation latente, phase d'énergie croissante, phase d'énergie décroissante. I
en résulte à l'œil et sur les graphiques l'aspect d'une contraction paresscuse, trainante,
prolongée (voir fig. 5). Celte contraction est caractéristique de la dégénérescence et
conslilue l'élément essentiel de la DR.
Il est possible qu'on lait observée ailleurs que dans la dégénérescence et on a
publié des observations de myopathies avec DR, dont l'interprétation est difficile; mais,
Fig. 3. — Contraction lente. — DR très accentué. — Jambier anlérieur excité par un courant galvanique. — Petite électrode
au point moteur. — Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur.
en tout cas, jamais la lenteur de la contraction n'est aussi caractérisée que dans la
dégénérescence.
La lenteur de la contraction s'observe quel que soit le courant employé.
Mais, comme un muscle malade ne l'est jamais également dans toutes ses parties,
et que les courants brefs excilent électivement les partics restées normales ou voisines
de la normale, tandis que c'est l'inverse pour les courants prolongés, il en résulte que la
lenteur de la contraction est plus facile à mettre en évidence avec les courants galva-
niques qu avec les courants faradiques.
Une conséquence immédiate du ralentissement de la contraction, c'est qu’on obtient
la tétanisation avec des excitations plus espacées qu'à l'élat normal.
2. Contraction galvannlonique non durable. — Sous ce nom, il faut cntendre la con-
traction tonique, pendant la durée de passage du courant.
Ce phénomène ne diffère de la contraclion galvanotonique observée sur les muscles
normaux, que par les deux caractères suivants:
a) Elle s'obtient sur les muscles pathologiques avec des intensités beaucoup plus
faibles qu’à l'état normal el souvent dès le seuil. |
b) Elle s'obtient beaucoup plus facilement par l'excitation directe du muscle que
par l’excitalion par le nerf, c'est-à-dire qu’en méthode monopolaire, c'est surtout l'exci-
tation dite longitudinale (pelite électrode sur le tendon) qui la provoque. A l'état normal,
au contraire, l'excitation par le nerf la provoque aussi facilement, sinon plus, que l'ex-
citation directe du muscle.
Cette contraction galvanolonique, dans les débuts de la dégénérescence, a été si-
gnalée depuis longtemps par Erb ('). Signalée incidemment par Huet (°), elle a fait l'ob-
(1) Ers. Trailé d'électrothérapie, traduct. franc. par Rueff, 1884, page 172.
(°) E. Hver. Bull. de la Soc. franc. d'Electroth. et de Radiol., juin 1911, page 271.
266 G. Bourguignon.
jel de travaux récents de Delherm et Laquerrière (') et de G. Bourguignon (°). Dans
une étude d'ensemble sur la DR, le Thomsen et la myopathie, avec E. Huet (’), j'ai
atliré Valtention sur elle au dernier Congrés de médecine de Londres.
J'ai montré qu'elle se trouve non seulement dans la DR, mais encore dans la myo-
pathie, comme je Pai signalé pour la première fois, avec E. Huet, en 1911.
Mais tandis que dans la DR la contraction tonique, suivant le degré de la dégéné-
rescence, fait suite soit á
une secousse initiale vive,
soit à une secousse ini-
tiale lente (voir fig. 4 el
fig. 5), c'est toujours à
une secousse vive qu'elle
succède, dans la myopa-
thie.
Dans la DR, comme
dans la myopathie, le re-
Fig. 4. — Contraction galvanotonique non durable avec secousse initiale vive dans lachement de la secousse
un cas de DR légère. — Jambier antérieur. — Petite électrode au point moteur. — initiale est toujours plus
Réduction : 1/2 grandeur.
complet avec le pôle né-
gatif qu'avec le pôle positif. Ces différences d'actions polaires ne sont d’ailleurs qu'ap-
parentes et tiennent à la localisation de l'excitation, car en monopolaire, comme en
bipolaire, ainsi que je l'ai montré avec Ienri Laugier, sur l'homme, à la suite des
expériences de H. Cardot et H. Laugier sur la grenouille, il n’y a d'excitation de ferme-
ture que par le pôle négatif. Avec le pôle positif, c'est un pôle négatif virtuel qui agit.
5. Contraction galvanotonique durable; réaction myotonique (*). — Enfin, l'excitation
Fix. 5. — Contraction galvanotonique non durable succédant à une secousse lente dans un cas de DR accentute. — Jambicr
antérieur. — Pelile électrode au point moteur. — Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur.
de certains muscles malades peut donner une contraction extrêmement prolongée,
constituant la réaction myotonique.
Cette réaction, qui a longtemps élé considérée comme particulière à la maladie de
Thomsen, a été étudiée pour la première fois très complètement par Erb qui en a décrit
minutieusement les détails. E. Huet, en 1892, en a donné de nouveau une étude très
complète. Babonneix, dans la Gazette des Hôpitaux du 6 décembre 1915, a donné une revue
(1) Dennenm et LaquenniÈRE. Bull, de la Soc. franc, d'Élertroth. et de Radiol., juin 1913.
(2) G. BOURGUIGNON. id, id, juin 1915.
(3) E. Hver el G. BourGuiGNon. La contraction galvanotonique durable et non durable dans la maladie
de Thomsen, la myopathie et la dégénérescence. Congrès de Londres, 1915, Arch. d’Electr. méd. expérim. el
clin.. 25 septembre 1915.
($) Pour la bibliographie de la réaction myotonique, voir la Revue générale de 'Babonneix « La Réaction
myotonique », Gaz. des Hópitaux, 6 décembre 1913, et la communication au XVH” Congrès international de
méd. de Londres (août 1915) de E. Huet et G. Bourguignon, publiée in extenso dans les Arch. d'Électrir.
méd, expérim. et clin., 25 septembre 1913,
La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 267
générale très documentée sur la réaction myotonique. On y trouvera toutes les données
elassiques el récentes sur celle réaction, lant au point de vue de la contraction volon-
laire qu'au point de vue de la contraction mécanique el électrique. Je préfère donc ne
pas reprendre ces détails et lâcher de rapprocher les phénomènes observés dans la
réaction myolonique de ce que nous a montré la physiologie.
C'est dans la maladie de Thomsen que celte réaction a son maximum de dévelop-
pement.
1. Excitations brèves isolées. — Lorsqu'on excite un muscle de Thomsen, soit en son
point moteur, soit par son nerf, avec les courants brefs, on obtient uniquement une
secousse normale.
9, Excitations brèves répélées. — Mais lorsque les excilations sont répélées, on
oblient un tétanos avec des excitations beaucoup plus espacées qu’à Félat normal.
Si, le muscle étant télanisé, on cesse l’excitalion létanisante, le relâchement n'est
pas immédiat, mais le muscle reste quelque temps en état de tétanos avant de se relâcher.
Si on répète les excitations tétanisantes, cet état tonique qui succède au télanos dis-
parait peu à peu el le télanos reprend les mêmes caractères qu'à l'élat normal. Le repos
fait réapparaître le télanos pathologique.
Toutes les modalités de la contraction oblenue avec les excitations répétées s'expli-
quent par la facilité à entrer en contraction tonique qu'ont les muscles de la maladie de
Thomsen. |
3. Courants prolongés. — Le caractère tonique de la contraction des muscles de
Thomsen, que montrent déjà les excilations répétées, apparaît avec beaucoup plus de
nettelé lorsqu'on emploie les excitations par les courants galvaniques assez prolongés.
On voit alors, lorsque, en méthode monopolaire, la petite électrode, négative, est
placée sur le point moteur du muscle, une contraction qui rappelle en tous points la
double contraction des muscles vératrinés.
A une secousse à début brusque, qui ne s'achève pas complètement, succède une
contraction tonique qui se développe lentement pendant le passage du courant et dure
longtemps, jusqu'à plusieurs secondes après l'ouverture du courant.
Suivant l'intensité du courant, au moment de l'ouverture, il existe ou il n'existe pas
de secousse d'ouverture.
Lorsque la petite électrode au point moteur est posilive, celle contraclion tonique
existe scule, sans secousse iniliale (voir fig. 6).
Cette différence d'actions entre les deux pôles tient à l'inaclivilé du pôle positif à
la fermeture et s'explique par la localisation de l'excitation à la fois dans le nerf et
dans le muscle lorsque l'électrode au point moteur est négative, tandis que l'excitation
prend naissance vraisemblablement en plein muscle à une électrode virluelle négative,
lorsque Vélectrode au point moteur est posilive. C'est la conclusion que j'ai tirée d'expé-
riences que j'ai faites avec la collaboration d H. Laugier.
Sauf de rares exceptions, telles que celles qu'ont publiées Cluzet, Mazet et Froment,
mais dont je n'ai pas encore vu d'exemples, la contraction tonique fait défaut dans
l'excitation par le nerf, tandis qu'elle existe seule dans l'excitation directe du muscle
(excitation bipolaire du muscle, excitation longitudinale en méthode dite monopolaire).
La répétition des excitations fait disparaitre la contraction tonique pour ne
laisser subsister que la secousse de fermeture, avec ou sans secousse d'ouverture.
Cette contraction tonique très prolongée (contraclion galvanotonique durable) n'est
pas spéciale à la maladie de Thomsen. J'ai montré, avec E. Huet, que, chez la grande
208 G. Bourguignon.
majorilé des myopathiques (18 cas sur 22 actuellement), on la trouve dans quelques
muscles qui sont toujours des muscles peu malades ou même d'apparence normale.
uy Ces réactions ont été retrouvées par Delherm qui en a publié des exemples, et par
Cluzet.
Fig. 6. — Maladie de Thomsen. Contraction galvanotonique durable avec le courant galvanique. — Petite électrode au poin
moteur du Fl. superf. des doigts.
Negative. — Secousse suivie de la réaction myotonique. | Positive. — Réaction myolonique sans secousse initiale.
Vitesse moyenne du cylindre. — Réduction : 1/2 grandeur.
Mais, chez les myopathiques, la secousse initiale ne fait jamais défaut quel que soit
le signe de l’électrode au point moteur : il y a seulement une différence dans le degré
de relâchement du muscle après la secousse initiale : le relâchement est plus complet
avec le pôle négatif qu'avec le pôle positif (voir fig. 7).
Le caractère prolongé
du télanos vrai est moins
net et moins fréquent chez
les myopathiques que dans
la maladie de Thomsen.
Mais chez les myopa-
thiques, comme dans la
maladie de Thomsen, la ré-
pétition des excilations fait
disparaître la contraction
tonique qui reparaît par le
repos.
Fig. 7. — Myopathie. — Contraction galvanotonique durable. — Petite électrode au Qu'est-ce que celle con-
point moteur du biceps. — I. Negative. Secousse initiale avec relâchement com-
plet suivie de la contraction galvanotonique durable — Il. Positive. Secousse ini- traction tonique ? Si Pon
tiale avec relachement incomplet suivie de la contraction galvanotonique durable. . :
considère les graphiques de
maladie de Thomsen dans l'excitation galvanique par le pôle négatif au point moteur et
les graphiques obtenus dans les mêmes conditions chez les myopathiques, on a la forme
de la double contraction des muscles vératrinés. Mais ce rapprochement n'est vraisem-
blablement que superficiel.
En effet, sur les muscles vératrinés ou modifiés par la faligue ou l'inanition, ou sur
les muscles de l'écrevisse, le phénomène de la double contraction est provoqué par une
excilation brève isolée, el disparaît lorsqu'on emploie un courant de pile prolongé.
C'est l'inverse qui a lieu sur les muscles pathologiques de l'homme : l'excitation
La forme de la contraction à l'état normal et pathologique. 269
brève ne donne qu'une secousse normale; l'excitation prolongée au contraire fait appa-
raitre la contraction tonique.
Si on considère les graphiques obtenus sur les muscles de Thomsen par le pôle
positif au point moteur, ou, quel que soit le pôle, par l'excitation longitudinale, la courbe
obtenue est très semblable à celle que donnent les muscles lisses qui donnent une
contraction tonique sans secousse initiale.
Elle rappelle aussi beaucoup, mais avec une durée infiniment plus grande, la courbe
obtenue sur les muscles atteints de la dégénérescence, lorsque le passage du courant
a une durée inférieure à la durée totale de la secousse lente (voir fig. 2).
Tout se passe donc, el ceci n'est qu'une hypothèse, comme si, dans le muscle atteint
de maladie de Thomsen, il y avait l'un à côté de l'autre un muscle rapide et un muscle
lent, un muscle strié et un muscle lisse. Pansini ('), dans un très intéressant travail sur
la maladie de Thomsen, a déjà insisté sur la double contraction du muscle de Thomsen,
et il parle de la « double personnalité » de ce muscle.
Conclusions. — De cette étude de physiologie normale et pathologique, nous
pouvons tirer les conclusions suivantes :
4° La forme de la contraction semble bien liée à la structure même de la substance
contractile, aussi bien à l'état normal qu'à l’état pathologique.
Les altérations pathologiques, dans la dégénérescence, la myopathie au début et
le Thomsen, ramènent le muscle strié à un état anatomique voisin de celui du muscle
lisse, par la multiplication du sarcoplasme et des noyaux.
Sans tirer aucune conclusion, que rien ne permet de tirer sur le rôle respectif du
sarcoplasme et de la fibrille dans la contraction, on peut dire que ces altérations
pathologiques sont le substratum des modifications de la forme de la contraction. Il y
a coincidence des modifications structurales et physiologiques, mais je ne pense pas
qu'on soit en droit d'affirmer qu’on excite le sarcoplasme, car on n'a pas encore donné
de démonstration certaine de son excitabilité.
2° Les altérations anatomiques de la fibre striéc les moins prononcées se
traduisent par une contraction galvanotonique non durable, beaucoup plus facile à
obtenir qu'à l’état normal (dégénérescence légère et myopathie).
Les altérations plus accentuées se traduisent par la secousse lente, dans la dégéné-
rescence et par la contraction galvanotonique durable dans le Thomsen et la maar
(réaction myotonique).
3° Au point de vue de l’électrodiagnostic, la forme de la contraction est un témoin
très fidèle de l’état structural du muscle. La contraction galvanotonique non durable,
très nelle dans les débuts de la DR, surtout dans l'excitation longitudinale, en permet
un diagnostic précoce, alors que l'excitation au point moteur ne donne que des réactions
normales.
La réaction myotonique et la réaction galvanotonique non durable dans la myopa-
thie en permettent un diagnostic précoce, puisque c'est tout à fail au début et seule-
ment au début de la myopathie qu'on les observe.
Enfin la réaction myolonique, avec tous ses caractères, se trouve à son maximum
de développement dans la maladie de Thomsen.
(1) Pansint. Sulla malattia di Thomsen (Dr Pasquale, Naples, 1907).
VE CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE DES MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE
Tenu à Paris du 14 au 19 Avril 1914.
14 AVRIL — PREMIERE SÉANCE
Le Congrès s'est ouvert, en présence d'une nombreuse assistance, par le discours du Président
d'honneur, le professeur Landouzy.
Avec le merveilleux talent d'exposition qu'on lui connaît, le Doyen a rappelé que le premier, il y
a trente ans, il avait, dans ses cours de thérapeutique, vanté les bienfails de la physiothérapie;
puis abordant les sujets des rapports, le savant clinicien mit tout son talent oratoire à une lumi-
neuse exposition de l'étiologie de la goutte, du diabète, de l'obésité.
Le président du Congrès, le professeur Maurel, de Toulouse, rappelant les lois de Claude Ber-
nard, relatives aux agents chimiques et à leur action élective sur les différents tissus, montra que
ces lois s'appliquent aussi aux différents agents physiques.
Le Dr Laquerrière, secrétaire général. dans un discours tout de cordialité, rappela les différentes
étapes de cinq congrès de langue française : les applaudissements très nourris qui ont salué la fin
de son discours, ont bien montré à Laquerrière toute la reconnaissance des congressistes pour
l'œuvre dont il a assumé, il y a sept ans, la fondation et qui doit sa réussite aux paticnts efforts de
son créateur.
Parmi les assistants on remarquait : MM. Cyriax et Mme Cyriax (Londres), Savareanu (Buca-
rest), le professeur Wertheim Salomonson (Amsterdam), Libotte. Ilenrard, Matagne (Bruxelles),
Francois (Anvers), Howard Humphris (Londres), Van Pée, professeur Edmundo Xavier (Brésil),
Hovent (Bruxelles), Du Bois (Genève), Wuyllamoz (Lausanne), Belot (Président de la Société de
Radiologie), Haret, Aubourg, Kouindjy, Dubois de Saujon, Sollier, Marqués (Toulouse), Mencière
(Reims), Wetterwald, Arcelin (Lyon), Albert Weil, Danjou (Nice), A. Béclère, Ehrmann, Glénard,
Chicotot. Major Hirtz, professeur Michaut (Dijon), Nuytten, Lanel, Bacquelin, etc., etc.
Le reste de la séance fut consacré à des communications sur l'action des agents physiques dans
les psychasthénies, objet de la premiére question.
Les communications de MM. Sollier (Boulogne-sur-Seinc), Dubois (de Saujon), Kouindjy (Paris),
Lanel (Paris), Fraikin (Argelés) Duhain (Lille), Sandoz (Paris) Charlier (Paris), sont un peu en dehors
de la spécialisation du Journal; aussi, malgré leur grand intérêt clinique, nous ne pouvons que les
mentionner.
DEUXIÈME SÉANCE
PRÉSIDENCE DE M. Francois (ANVERS).
La 2" séance est ouverte à 14 heures. — Deuxième question. Les agents physiques dans la goutte.
1° Présentation des Rapports.
M. Claude (Paris). Traitement de la goutte par la radiumthérapie. — Le traitement local est très
variable. Application d'appareils à sels collés (Soupault, Dominici), de cataplasmes de boues radio-
actives actiniferes (Claude). Tonisation de solutions de radium (Haret) et des boues (Bertolotti,
Zimmern), etc. Toutes ces méthodes ont leurs succès et leurs insucces; elle utilisent soit le rayon-
nement seul, soit le rayonnement associé à lémanation. La thérapeutique générale de la goutle
emploie l'émanalion née de travaux francais, mais étudiée surtout ces derniers temps en Allec-
magne. L'ingestion d'eau chargée d'émanation a été pronée par Lazarus et Birkel, Tessier de
Lyon et ses élèves. Dans un grand nombre de cas on constaterait la disparition de l'uricémie, la
résorplion des tophi, une décharge urique dans les urines, une amélioration des lésions péri-arli-
ticulaires. Les cas suraigus ou très graves constituent une contre-indication formelle.
MM. Dausset et Beçus (Wittel). Kinésithérapie. (Ce rapport n'intéresse pas les électrothérapeutces
et les radiologues.)
MM. Desternes et Baudon. Radiodiagnostic de la goutte :
La goutle peut alteindre:
Soit les viscères : mais les renscignements radiologiques n'offrent alors rien de caractéristique;
Soit les os ct les arliculalions : seul point étudié par les rapporteurs.
Histomour. — D. et B. citent comme bibliographie: Potain et Serbanesco (Ac. des Sciences,
Janvier 1897), Bayen et Destot (Assoc. francaise pour Pr. des Sciences, St-Etienne, 1897); Teissier,
Bayen et Roques (Nouveau traté de la nutrition, Baillac, 1910); Ralhery (Maladies de la nutrition,
Masson, 1912).
V: Congrés de physiotherapie. 271
4° GOUTTE NETTEMENT DIFFÉRENCIÉE. — Le tophus, dépôt de sels uratiques, envahit soit les par-
ties molles péri-articulaires, soit le tissu osseux lui-même. Par sa consistance chimique, le tophus
est un dissolvant énergique des lamelles osseuses.
Le signe fondamental de la lésion goutteuse est la transparence anormale du lissu osseux, se tra-
duisant sur les clichés par des taches claires: ces taches forment à l'intérieur de Pos des lacunes et,
sur la périphérie, des encoches plus ou moins profondes. Les taches lacunaires sont arrondies, à
bords nets, comme taillées à l'emporte-pièce, entourées d’un liséré léger d'ostéite condensante ; elles
mesurent de quelques millimètres à 1/2 centimètre à la main, un centimètre aux métatarsiens. Elles
siègent surtout sur l'épiphyse ou le tissu spongieux, moins souvent sur la diaphyse.
L’encoche traduit la présence de dépôts uratiques dans les parties molles : ils déforment l'os
par compression, et lui donnent l’aspect comme déchiqueté à coups d'ongle.
Ces destructions osseuses peuvent donner naissance à des fractures spontanées, à des défor-
mations et ankyloses des articulations: c'est là un fait rare, car le plus souvent l'articulation même
est peu touchée: il n’y a pas d'acide urique dans les liquides articulaires des goulteux (Lumière et
Gelibert).
La goutte est donc non pas une lésion articulaire, mais une lésion osseuse; de plus, les lésions
osseuses sont très minimes, alors que Pempátement, les déformations auraient pu faire penser à
des lésions beaucoup plus étendues.
2 RHUMATISME GOUTTEUX. — Dans les crises subaiguës, simulant le rhumatisme, il n'y a pas
de taches claires, mais seulement un peu d'encrassement articulaire, des contours osseux irréguliers,
des ostéophytes, des zones d’ostéite atrophiante ou hypertrophiante. Il existe deux types de rhu-
matisme goutleux :
A. Le rhumatisme goutteux, type fibreux : la radiographie montre l'intégrité presque com-
pléte des os et des articulations.
B. Le rhumatisme goutteux, type noueux : sur les parties latérales des épiphyses on voil des
nodosités de teinte claire, bordées du côté de Pos sain par un mince liséré opaque: le tissu osseux
raréfié conserve sa texture.
Le diagnostic est à faire avec le rhumatisme déformant vrai. Mais le boursoufflement des épi-
physes sans élargissement réel, Postéoporose spéciale, les rares productions ossifiantes péri-arti-
culaires, la conservation presque constante de l'articulation, les encoches et érosions en coups
d'ongle sur le pourtour des extrémités osseuses, appartiennent au rhumatisme goutteux plutôt qu'au
rhumatisme déformant vrai.
9° FORMES LOCALISEES DU RHUMATISME GOUTTEUX. — A. Le rhumalisme ostéalyique (Durand-
Fardel et Besnier) est caractérisé par Ja présence de petites nodosilés miliaires sous-périostées
de teinte claire.
B. Les nodosités d'Ilerberden, de nature goutteuse pour Potain, claires à la radiographie — de
nature rhumatismale pour Bayer et Destot — caractérisées par des bourrelets opaques de proliféra-
tion osseuse, sont considérées par Leri (Journal médical francais, 1912) comme de nature gouttcuse.
C. Les nodostlés de Bouchard ont des signes radiologiques semblables, mais moins accentués.
D. Lésions goulteuses du poignet : les extrémités cubitale et radiale paraissent atteintes d'atro-
phie, de raréfaction osseuse: les os du carpe sont parsemés de taches claires arrondies qui leur
donnent un aspect muriforme.
E. Lesions goutleuses des grandes articulations : on observe l'aspect irrégulier, effiloché, flou
des extrémités osseuses qui se sont laissées, sur leur pourtour, envahir et pénétrer par les tophus
péri-articulaires.
F. Lésions goutteuses du rachis: on a signalé des formes simulant la spondylose rhizomélique.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL. — Le diagnostic différentiel doit être fait :
a. Avec le rhumatisme déformant: les caractères différentiels ont été exposés plus haut;
b. La tuberculose : les contours des lacunes ou des trous ne sont pas netscomme dans la goutte:
c. L'actinomycose : les taches lacunaires sont alors entourées d'ostéites condensantes mar-
quées: le dignostic se fait pur l’analyse du pus;
d. La calcinose sous-cutanée de Profichet: les pierres, composées de chaux, sont très opaques
et siègent sous la peau.
MM. Monseaux (Vittel). Diététique.
M. Nuytten (Lille). Electrothérapie : Rapport paru in exlenso dans le Journal de Radiologie et
d'Electrologie, n° 4, avril 1914.
2 Communications annoncées.
M. Fraikin (Argelés). Action des Eaux de Beaucens (Htes-Pyrénées), dans la goutte et la sciatique. Ces
eaux contiennent du chlorure de lithium, des bicarbonates, mais sont, en outre, nettement radioac-
tives. Par leur composition radioaclive, ces eaux agissent d'une double manière : action générale
dissolvante sur l’urate de soude; action locale trophique sur les éléments mêmes du nerf.
272 y" Congrès de physiotherapie
Libotte (Bruxelles). Traitement de la goutte par les courants de H. F. L'A. apporte quelques faits
cliniques dont il donne l'interprétation. Nous relevons deux observations de goutte aiguë guérie
par la diathermie et quelques observations de goutte chronique traitée par les effluves de H. F.
ou Je lit condensateur. Guérison en 6 à 12 séances.
Danjou (Nice). Point de vue spécial dans le traitement de la goutte. Forestier (Aix). L'hydrothérapie
dans la goutte. |
La discussion générale des rapports et des communications a porté presque uniquement sur la
diélélique, question bien en dehors du cadre de ce Journal.
15 AVRIL — TROISIÈME SÉANCE
PRÉSIDENCE DE M. LE P' WERTHEIM SALOMONSON (D’ AMSTERDAM).
La séance cst ouverte à 9 heures. — Troisième question. Les agents physiques dans les ankyloses.
1° Présentation des rapports.
MM. Allard (Paris) : Thermothérapie et luminothérapie (cf. Extrait in Journal de Radiologie,
n° 4, p. 216); |
Forestier (Aix) : Hydrothérapie;
Gay (Bourbonne, : Hydrologie;
Gendron (Bordeaux) : Kinésithérapie.
Marqués (Toulouse) : Electrothérapie (J. de Rad., n° 5, p. 146);
Ledoux-Lebard (Paris) : Radiodiignostic ct Radiothérapie (J. de Rudiol., n° 4, p. 217).
% Communications annoncées.
M. Hirtz (du Val-de-Gráce) considere que la méthode fondamentale de traitement des ankyloses
doit consister dans l'usage de l’arthromoteur que rien ne saurait surpasser comme efficacité et qui
doit être actionné par un moteur électrique, doit pouvoir doser le mouvement degré par degré et
avec une vitesse réglable et doit posséder un moyen d'apprécier exactement les mouvements angu-
laires. Avec un semblable instrument, le traitement est une œuvre de douceur et de patience.
A titre d'adjuvants, le courant continu et les rayons X peuvent être avantageusement employés.
L'auteur a obtenu sur 117 cas variés, 74 guérisons complètes (62 pour 100), 52 améliorations très
importantes et 21 améliorations faibles ou nulles, l’épaule fournissant le plus de succès (80 pour 100).
M. Barthe de Sandfort (Paris) a, dans la période maniable des ankyloses, obtenu de bons résul-
tats avec les bains de cires minérales, ou les applications locales d'ambrine (mélange de paraffines
ct de résines). Cette thermothérapie nouvelle offre l'avantage que sous les carapaces cireuses appli-
quées d'abord à 60 degrés et qui conservent une chaleur de 45 degrés pendant très longtemps (si le
pansement est bien occlusif) la circulation locale est très activée, ce qui facilite la phagocytose et les
phénomènes de réparation. En même temps il se produit une analgésie de l'articulation, telle que le
massage et la mécanothérapie sont infiniment moins pénibles.
MM. Marie et Escande (Toulouse) étudient les ostéomes musculares multiples des psoas décelés
uniquement par la radiographie et présentent l’observation détaillée d'un accidenté du travail qui a
subi un violent traumatisme de la région lombaire et sacrée, s’accompagnant de la production d’un
volumineux hématome. Plusieurs examens électriques et radiographiques pratiqués avec le plus
grand soin, sept mois après l'accident, n'avaient pu mettre en évidence aucune lésion osseuse, arti-
culaire ou musculaire appréciable. Le malade a été revu dix mois après le premier examen. Les
nouveaux clichés radiographiques ont montré alors la présence de quatre noyaux osseux en voie
d'évolution dans la masse musculaire du psoas. Les phénomènes de compression, exercés par ccs
masses osseuses sur les racines nerveuses placées à ce niveau, ont permis d'expliquer l'intensité des
troubles sensilifs et moteurs restés jusque-là difficilement explicables.
Revenant sur l'étude des lésions goutteuses, M. Libotte (Bruxelles) nous apporte le résultat de
ses observations personnelles dans leur traitement par la haule fréquence. Les cas qu'il a traités
élaient des cas aigus, avec fièvre, des cas subaigus sans fièvre ou des cas chroniques, se manifes-
tant alors surtout par la présence de tophus. Les nodosités d'Heberden ont subi le inéme traite-
ment que les tophus. Il n'y a eu aucune médicalion chimique. Dans les cas aigus ou subaigus,
applications sur le petit solénoïde par manettes ou plaques; dans les cas chroniques, applications
directes du résonateur de Oudin. Accessoirement il a été fait des séances de chaise condensatrice
ou — quand la tension artérielle atteint 20 max. — de cage.
On peut considérer la goutte comme étant la résultante de désordres variés du métabolisme
aboutissant à la production de poisons de nature indéterminée, mais existant certainement puisque
des medecins de langue francaise. 273
l'injection de la sérosité d'une arthrite goutteuse à la dose de 19 cm3 par kilogramme, produit
une forte hyperthermie et tuc l'animal. Outre ces poisons, il existe dans le sang, de l'acide urique en
quantité anormale et les reins n'éliminent que lentement ces produits nuisibles. Or, par son action
générale, la haute fréquence active l'élimination et. sous son influence, le coefficient de toxicité des
urines s'élève en même temps qu'on y conslate des décharges azotées, tandis que par son action
cellulaire elle exalle nos moyens de défense ct fortific nos immunités.
MM. Danjou (Nice), Fraikin, Forestier, Duverney, Dausset, Maurel dans leurs communications ou
remarques cnvisagérent, à tous les points de vue, le rôle de ’hydrothérapie, des eaux minérales, de
la dictélique, sujets qui sortent du cadre de nos études et, un peu sans doute en raison de l'heure avan-
cée, l'étude de la question des myopathies fut remise à p'us tard après quelques mots de M. Delherm.
Il rappelle que les muscles atteints de myopathie au début présentent une réaction spéciale : la
réaclion myotonique. Cette réaction doit être systématiquement recherchée chez tous les enfants el
adolescents se plaignant de fatigue, de difficultés à exécuter certains mouvements. La présence de
la réaction myotonique permet de préciser le diagnostic ct d'éviter des traitements intempestifs ou
trop actifs qui peuvent fatiguer le muscle et en précipiter la dégénération.
La question n'est pas discutée plus longuement pour permettre à M. Bourguignon de faire sa
tros intéressante conférence.
M. Bourguignon. — Conférence sur les conceptions modernes sur la pathogénie et l'électrophystologie
des myopathies, objet de la quatrième question.
L'aulcur rappelle d'abord l'historique de la distinction des atrophics musculaires my¢élopa-
lhiques ct myopathiques, dont les étapes sont marquées par les travaux de Duchenne de Boulogne,
d’Erb, de Landouzy et Dejerinc. C'est au travail de ces deux derniers autcurs, que l'on doit la dis-
tinction fondamentale des deux ordres d'alrophies musculaires.
Étudiant ensuite les réactions électriques des muscles malades, l'auteur montre que depuis ses
travaux, avec la collaboration de E. Huet ct H. Laugier, on peut dire que toule lésion de la fibre
striée, caractérisée par la multiplication des noyaux et du sarcoplasme, s'accompagne d'allération
de la forme de la contraction, ce qui rapproche les unes des autres la dégénérescence, la myopathie
et la maladic de Thomsen. La distinction des atrophies musculaires en myélopathiques et myopa-
thiques ne peut plus être aussi absolue. i
L'atrophie de Werding-Hoffmann, ainsi que l'a montré F. Raymond, constitue d'ailleurs un lype
de transition entre les myopathies et les myélopathies. C'est d'ailleurs la tendance des travaux
récents, ainsi que Pont montré les auteurs des rapports sur les myopathies au dernier congrès de
Londres. Toutes ces affections ont un caractère cominun; elles sont héréditaires et familiales.
Au point de vue pathogénique, on lend, avec H. Claude, à faire jouer un rôle imporlant aux
sécrétions internes dans le développement de ces dystrophies, qu'elles soient d'origine nerveuse ou
d'origine musculaire.
QUATRIÈME SÉANCE
PRÉSIDENCE bi: Moone Dr Harer.
EXPOSITION
(VISITE
L'exposilion du Congrés de Physiothérapie comprend, comme tous les ans, les principales
Maisons fabriquant les divers appareils concernant l'électrologie, la radiologie, la radiumthérapie et
la kinésithérapie.
En électrologic la ma.son Lézy présente un appareil transportable galvano-faradique et la
maison Breslauer différents meubles de cabinet permettant, outre la galvano-faradisation, le cautère
et la lumière.
En radiologie, chaque constructeur expose un modèle de contact tournant, depuis le grand
modèle de Gaiffe permettant les intensilés les plus fortes qu'un tube puisse supporter, jusqu'au
modèle minuscule pourrait-on dire, de la Maison Radiguet qui cependant permet d'env oyer 20 mill.
dans un tube donnant des rayons 6. Nous avons également le modèle moyen de Drault, qui n'offre
qu'un encombrement assez faible, et le modèle de la Maison Breslauer.
Les installations avec bobines sont représentées par le meuble-sellette de Radiguet, la crédence
de Drault et celle de Gaiffe avec lesquelles on peut obtenir de Pintensif suffisant pour la radiogra-
phie rapide.
L'apparcillaye d'utilisation tel que lits, pieds supports, orthodiagraphes, attire également latten-
JouRNaAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLEErRoLoGE. — I. . 18
274 y" Congres de physiotherapie
tion. Nous voyons le lit-table de Drault pour examen de l'estomac et celui de Roycourt pouvant
servir à l’examen du malade debout ou couché; les différents supports, pied de Belot, chez Gaiffe,
picd support de Drault, pied de Roycourt, et orthodiagraphe de Destot construit par Drault, ainsi
que loutes les cupules protectrices montées sur pieds articulés variés.
Les fabricants d'ampoules nous montrent leurs derniers perfectionnements. Les Etablissements
H. Pilon présentent cette année leur série de tubes, tous maintenant munis d'anticathode tungstène.
C'est la confirmation des résultats si probants de ces deux dernières années. Outre ces tubes, nous
trouvons à ce stand, une règle à calcul des temps de pose d'une grande simplicité. Elle est basée sur
« la région à radiographier ». Interviennent naturellement la distance, la pénétration, le milliam-
pérage. Des index permettent même, sans compliquer l'opération, de faire intervenir certains coef-
ficients tels que : rendement de l'installation, rapidité de la plaque, etc. Ce petit instrument
pourra être de la plus grande utilité pour le praticien.
Un autre appareil ingénieux que nous trouvons à ce stand est la lampe pour milliampéremeétre
qui fonctionne par luminescence des gaz. Elle est alimentée par le circuit même du tube : donc plus
de bris de filament, plus de danger du vuisinage de la basse et de la haute tension. On peut, grace à
cette lampe, observer pendant la radioscopie les variations du milliampèremètre.
La Maison Thurneyssen expose un modéle de tube intensif permettant le passage de 15 milli-
amperes pendant 10 à 15 secondes, et un tube pour la radiothérapie laissant passer 2 milliampères
avec ravons 7 à 8 Benoist, presque indéfiniment: ces modèles sont construits sur le principe habi-
luel et bien connu de cetle maison très réputée : on nous promet, sous peu, un nouveau modèle de
tube intensif.
La Maison Muller expose son tube en verre de Lindeman pour le traitement des affections super-
liciclles et toute la série des ampoules à eau pour la radiographie et radioscopic ; à noter également
l'excellente ampoule à deux ballons, type fibrome, si utile pour la radiothérapie intensive : elle y
joint des tissus imperméables aux rayons X et des dispositifs de protection.
Le radium est représenté par la Maison Bucquet qui a mis au point l'appareillage permettant
d'utiliser l'émanation d’après les derniers travaux de M. Danne, et aussi quelques appareils de
mesure, indispensables aux médecins radiumthérapeutes.
Les médicaments et solutions radifères et radioactives sont exposés par le Laboratoire Jaboin ct
montrent les applications multiples du radium et du mésothorium en pharmacologie.
Les rayons ultra-violels ont également leur place ici; la Société des Lampes Quartz présente
plusieurs installations et la Maison Breslauer montre un stérilisateur d'eau.
La kinésithérapie a donné naissance à des appareils multiples, les uns vibrateurs, dont nous
voyons divers modèles aux Maisons Radiguet et Ruppaley; les autres destinés à l’ergothérapie active,
tel que l'appareil de Gaiffe.
La chaleur, qui actuellement a, cn thérapeutique, une place importante, est mise à la disposi-
tion des médecins au moyen d'appareils avec foyer tels que ceux de la Maison Rupalley, de Bruneau,
ou d'appareils utilisant le courant électrique, comme les appareillages de Gaiffe.
N'oublions pas enfin l'électro-cardiographe de la Maison Rousselle et Tournaire et l'écran cellulaire
du docteur Bucky pour l'élimination des rayons secondaires en radiologie, appareil déjà signalé
dans ce journal. Tel est l'aperçu général de cette exposition, qui permet aux Congressistes de voir,
entre deux séances, les derniers perfectionnements apportés dans les divers appareillages dont ils
ont besoin.
Une strie de radiogrammes et de moulages appartenant aux Congressistes complétait très
heureusement cet ensemble.
L'organisation de cette exposition fait le plus grand honneur à son Directeur, M. le docteur
laret.
16 AVRIL — CINQUIÈME SÉANCE
PRÉSIDENCE DE M. Le Dr Ligorre (BRUXELLES).
Cinquième question. — Le traitement du lupus vulgaire par les agents physiques.
IP Presentation des rapports.
M. Bulliard (Paris) lit son travail sur la kinésithérapie dans le lupus vulgaire.
M. Chaperon (Paris) traite la question de l'élechrothérapie dans le lupus. (Ce rapport a paru
in eaienso dans le n° +, page 211.)
M. Francois (Anvers) expose son mémoire sur la Finsenthérapie. Les beaux résultats de cette
méthode, entre les mains d'un opérateur aussi distingué, ont été exposés par lui dans le n° de mars
du journal. (Voir ce rapport, paru in extenso, n° 5, page 149.)
des medecins de langue francaise. 275
Enfin MM. Belot et Nahan (Paris) nous communiquent leur rapport sur Ja radiothérapie et la
radiumthérapie (travail paru in extenso dans le journal n° 4, page 201).
2 Conununications,
M. Barcat (Paris). Le radium dans le traitement du lupus rulyaire. Il expose le résultat de sa
pratique portant sur 7 années. Cet auteur a traité environ 200 cas de lupus vulgaire par le radium.
Il considère la radiumthérapie comme un bon traitement du lupus tuberculeux.
M. Matagne (Bruxelles), qui nous avait déjà parlé du mème sujet à la Sociélé de Radiologie au
mois de mars, fait une communication sur les beaux résultats oblenus par lui, grace à la radiumthé-
rapie. Il a traité 60 cas. Il aurait vu d'une façon suivie les nodules lupiques disparaître sousl'influence
des applications de radium.
La méthode est la suivante :adversaire du rayonnement global aussi bien que de la méthode ultra-
pénétrante,il n’emploie qu’un rayonnement fillré avec 4 ou 5 dixiémes d'aluminium. Les sels de
radium sont de l'activité 500000. Dans cerlains cas il emploie une activité de 50000, mais pour
finir avec l'activité de 500 000.
MM. Belot et Desaux font une communication sur la douche filiforme (imaginée par M. Veyrières,
de la Bourboule) dans le traitement du lupus : méthode nouvelle qui consiste à détruire les nodules
lupiques à l'aide d'un très fin jet d'eau sous pression. Les résultats seraient excellents et rapide-
ment obtenus sans trop de douleur.
M. Biraud (Poitiers) donne le résultat de sa pratique dans le traitement des ulcères variqueu.r
et des ulcères atoniques, en général, par la radiothérapie. Il emploie les petites doses 1/2 ou 1 H.
avec un rayonnement de qualité 5 à 6 Benoist. Sa longue pratique lui a permis de constater d'excel-
lents résultats.
M. Albert Weil (Paris) nous parle du traitement du spina ventosa et des arthrites fongueuses par la
radiothérapie — méthode de choix. Il communique également la technique et les résultats qu'il
obtient dans le traitement des adénopathies luberculeuxes. A retenir surtout qu'il se sert de filtres
de 4 mm. d'épaisseur et qu'il donne de 12 à 14 H. par mois. Ces quantités étant apprécites par la
méthode du calcul. (Méthode des courbes du D" Belot.)
Dans les adénopathies trachéo-bronchiques, Albert Weil a oblenu par la radiothérapie des
résultats vraiment surprenants. L'auteur montre des projections faisant voir les étapes de la
disparition de masses ganglionnaires trachéo-bronchiques sous l'influence du traitement.
ə Discussion des rapports et des communications.
M. Chicotot (Paris) qui a une longue expérience du traitement du lupus est de Favis du D‘ Belot.
Il estime que naturellement, et dans des cas cependant très rares, le lupus vulgaire peut se trans-
former en cancer, et cela en dehors même de tout traitement. Comme lc Dr Belot, il s'oppose à
cette idée que la radiothérapie puisse provoquer du cancer chez des lupiques. Il semblerait
même, depuis que l’on traite les lupus par les agents physiques, que les cas de dégénérescence
cancéreuse soient moins fréquents qu'autrefois.
M. Biraud est du mème avis.
M. Henri Béclère cite l'observation d'un eufant atteint d'adénopathie trachéo-bronchique
qui fut amené dans un étal absolument désespéré à l'hôpital St-Antoine, la radiothérapie dans ce
cas fit merveille ct, depuis un an, la santé de l'enfant paraît complèlement remise. Cetle observation
vient confirmer les beaux résultats du Dr Albert Weil.
M. Belot ne partage pas l'enthousiasme du D" Malagne sur le traitement du lupus vulgaire par
le radium. ll répète encore une fois que ce n'est qu'exceptionnellement que l'on voit, par cette
méthode, disparaître les nodules tuberculeux. Les nodules lupiques résistent aussi bien au radium
qu’à la radiothérapie.
Il confirme également par des observations personnelles, les beaux résultals que l’on peut
obtenir par la radiothérapie dans les adénopathies trachéo-bronchiques. Il préconise la méthode
dans les adénopathies médiastines d’origine néoplasique, insistant sur ce fait que la radiothérapie
constitue un procédé supérieur à toute autre méthode.
Après une courte intervention de M. Matagne qui maintient les conclusions de sa communication,
cette partie de la séance s'achève sur une question posée par le Dr d'Halluin au Dr Albert Weil. Le
Dr" d'Halluin demande si la radiothérapie dans le spina ventosa n’améne pas, par la suile, des
troubles dans la croissance, car il s'agit de jeunes sujets. Le D" Albert Weil montre qu'il ny a
nulle inquiétude à avoir à ce sujet, étant donnée l'habituelle localisation des lésions.
La matinée se termine sur une communication de diététique par M. Maurel, président du
Congrès.
276 $" Congres de phystotherapte
SIXIEME SEANCE
PRÉSIDENCE DE Me Maurer, (FouLousE'.
Avant d'aborder la question mise à l’ordre du jour, le Congrès entend une très inléréssante
communication du Professeur Bergonié sur l’applicalion à la thérapeutique de la paralysie infantile,
d'un chemin mobile ou trottoir roulant dont la vilesse peut ¿tre graduée de 100 mètres à 7 kilo-
mètres à l'heure. Cet appareil peut servir au diagnostic et vient alors confirmer les données de
l'électrodiagnostic. mais il permet surtout de pratiquer méthodiquement la rééducation d'enfants
uuxquels la marche, même avec des béquilles, n'était plus possible. |
Des vues cinématographiques très démonstratives se rapportant à des cas d'inégale gravité ont
heureusement complété celte remarquable communication.
l” Sixième question : les ptoses.
M. Glénard (Vichy). — La conception des pluses abdo ninales el les constatations radioyraphiques.
La ptose viscérale ou abaissement d'un viscère abdominal par défaut de ses moyens de suspen-
sion a le caractère fondamental d'unc maladie de l'appareil digestif, Pentéroptose.
L'entéroptose présente un syndrome physique qui lui est personnel, caractérisé par la ptose, la
colosténose (brachycolie), l'hypostase abdominale et un syndrome fonctionnel caractéristique :
faiblesse, dyspepsie à localisations mésogastriques, irrégularité de la fonction intestinale par insuffi-
sance de la sécrétion biliaire. Les constatations d'anatomic normale failes par l’auteur de l'entéro-
plose sur les sujets dans la station debout, ont été confirmées par la radiologie.
Le signe radiologique caractéristique de la gastroplose est la pyloroptose; la ptose du colon
transverse doit être caractérisée, non seulement par son abaissement, mais par la réduction de
calibre, la direction recliligne de cet inteslin; ces caractères radiologiques sont précisément ceux
qu'avait indiqués la clinique de Penléroplose.
M. Desternes (Paris). — La pose gastrique, présentation de radiographies.
On entend par « ptose » le déplacement d'un organe, sa chute, du fait du relâchement de ses
moyens de fixation; mais si ce terme présente un sens bien défini quand il s'agit d'organes tels que
le rein qui se déplace en totalilé, il n’en est plus de même pour l'estomac, organe de situation et de
dimensions variables selon l'état physiologique, naturellement doué d'une assez grande mobilité et
dont un seul point demeure fixe, le cardia. La ptose gastrique totale n’existe donc que tout à fait
exceptionnellement, puisqu'elle supposerait la dislocation du pôle supérieur sous-diaphragmatique
el Pabaissement du cardia; la plose partielle pylorique, au contraire, est très fréquente, accompa-
gnant l’atonie de Porganc, la slénose, la stase, etc. Elle entraîne avec elle. de façon plus ou moins
nelle. soit l'allongement, soit la plose véritable de la première portion duodénale soutenue par le
ligament duodéno-hépatique.
C'est dans ce sens surtout quil nous a paru intéressant de vous montrer par une série de
clichés les diverses élapes de ces accidents : estomac hypotonique, atonique, avec allongement ct
bas fond plus ou moins marqué; abaissement du niveau du liquide indiquant une moins bonne
adaptation de l'estomac à son contenu; abaissement et ptose pylorique entrainant elle-même à sa
suite, allongement, dilatation, plose duodénale.
Quelques clichés montreront en outre les différents aspects et les différentes siluations de
estomac, selon l'état de vacuité ou de plénitude plus ou moins accentuées, suivant la position
d'examen; d'autres enlin montreront les rapports normaux ou anormaux de Pestomac avec le
gros intestin, le colon transverse en particulier (Résumé de l'auteur).
M. Lanel (Paris). — Traitements physiques des prolapsus du rectum,
La pathogénic du prolapsus du rectum relève de causes diverses, les unes d'ordre anatomique
ou d'ordre physiologique, les autres d'ordre pathologique.
Par suile, il existe de multiples formes cliniques et, pour chaque malade, il faut procéder à un
interrogaloire ct à un examen local complet. Les chirurgiens ont imaginé de nombreuses opéra-
lions. Cependant certains chirurgiens allemands conseillent de tenter le traitement physiothéra-
pique. s'adressant à la cause et aux moyens de défense de l'organisme.
La méthode de Thure Braudt est réellement excellente : manœuvre d'élévation du rectum saisi
à travers la peau du flanc droit, mouvements de gymnastique passifs et actifs, massage de lout
l'abdomen ou direct du rectum, etc. L'hydrothérapie, la cure thermale de Chatel-Guyon, sont aussi
indiquées en premier lieu. L’électricité offre aussi d'importantes ressources sous forme de courants
continus et faradiques combinés, ou de haule fréquence avec électrodes longues, de faible calibre,
pour calmer Vintlammation du rectum, ou avec grosses électrodes pour exciter le rectum et ses
libres lisses.
des medecins de langue francaise. por:
11 faut combiner tous les agents physiques, éviler la fatigue du muscle, l'accoutumance du
réflexe.
M. Laquerrière (Paris). — finportance de Ceramen radioyraphique dans certaines affections abdomi-
nales.
Il est indispensable, pour trouver Vexplicalion de cerlains phénomènes ou de certains insuecès
thérapeutiques de pratiquer l'examen radiologique. L'auteur cite le cas d'un malade entéritique el
ptosique depuis longtemps, auquel les traitements les plus divers (sangle, ablation de lappen-
dice, etc.), n'avaient apporté aucun soulagement durable. Or, la radiographie montrait un allonge.
ment considérable de tout le colon avec des condures, des adhérences, etc; il y avait donc une
raison anatomique aux insuccès. Enfin, il est souvent nécessaire de vérilier par les ravons si une
ceinture abdominale corrige réellement la plose pour mante elle est conseillée.
M. Glénard (Paris). — Traitement de la plose.
L’entéroptose sous ses formes si variées est toujours justiciable d'un même traitement compor-
lant quatre agents thérapeutiques : une sangle de lype spécial, les laxatifs salins quolidiens, Je
régime ovo-carné à l'exclusion des graisses, acides, crudilés, elc., le bicarbonate de soude el les
cures alcalines. Les agents physiothérapiques, douches froides, massage, électricité, exercices
physiques n'interviennent qu'après le traitement de l'entéroptose. C'est la théorie de l'entéroptose
qui a donné la formule du corset actuel; le corset ancien favorisait et aggravait Pentéroptose.
M. Fraikin (Argelès). — Le déséquilibre du ventre (pathogénte, radiologie, phystothéra pie).
Il existe deux variétés de déséquilibre au point de vue pathogénique : Fun procède de la paroi
aux viscères, l'autre procède des viscères à la paroi ; celui-ci reconnait pour causes principales une
tare hépatique (Glénard) ou la constipation. Il est d'un diagnostic difficile: pour le faire de bonne
heure, il faut recourir à la radiologie (radioscopie et radiographie), qui permet de vérifier le dépla-
cement des organes et leur mode de fonctionnement. L'auteur étudie ensuite la pathogénie des
troubles nerveux, locaux et généraux. Le traitement du déséquilibre est avant tout physique. el tous
les agents physiques, à condition d'être choisis judicieusement suivant les malades et le moment de
leur maladie, sont susceplibles d'être utilisés aussi bien dans le traitement du déséquilibre que dans
celui de ses complications et en particulier de ses complications nerveuses.
2° Communications diverses.
M. Duhain (Lille). — Action comparative de la galranisation lombo-abdominale et du larement elec-
trique dans Fobstruction intestinale.
Les résultats favorables obtenus par le lavement électrique dans Vobstruction intestinale ont
engendré chez un certain nombre de médecins cette équation : obstruction intestinale -- lave-
ment électrique. Présentée telle quelle, elle n'est pas exacte et il est bien certain que dans les cas
de spasme, ou dans ceux où le spasme agyrave et entretient la situation (invagination), la galvani-
sation lombo-abdominale donnera des résultats supérieurs à ceux du lavement électrique. L'auteur
cile deux observalions personnelles à l'appui de son opinion.
MM. Delherm et Laquerrière (Paris). — Role de divers procédés dans l'orclusion.
Si le lavement électrique est très souvent le traitement de choix, il arrive qu'il peut augmenter
le spasme, comme les auteurs en ont rapporté des exemples; dans ces cas, au contraire, la
walvanisation, ou la galvano-faradisation anléro-poslérieure de l'abdomen, fait disparaître le spasme
et remédie à Pocclusion. D'autre part, chez les opérés récents ayant de Pocclusion, le bain de
lumière local donne d'excellents résultats.
M. Fraikin (Argeles). — L'électricité statujue chez les nerreuw : Utilité de sa posologie et des faibles
doses.
L'électricilé statique mérite de ne pas être abandonnée chez les nerveux. Elle constitue pour
eux une médicalion très ulile, qui n'agit nullement par suggestion, mais a une action organique
réelle, démontrée par la physiopathologic. L'auteur conseille de doser autant que possible la
statique comme les autres modalités électriques et en indique les movens théoriques et pratiques.
Il estime que chez les nerveux, il faut agir avec la stalique très progressivement et se contenter de
doses plus faibles que celles que l'on emploie habituellement pour le baia statique, la douche, les
cffluves et les étincelles. I résume les indications de l'électricité statique dans les névropathies.
M. Laquerrière approuve absolument les conclusions de l'auteur et rappelle qu'il y a
20 ans, Apostoli insistait sur la nécessité d'appliquer aux névropathes des doses très prudentes;
aussi faut-il préférer aux machines américaines à grand débit répondant à d'autres buts, les petites
machines, qui seules permettent d'obtenir dans les névropathies les résultats qui viennent d'élre
rapportés.
MM. Escande et Durand. — Fistule pyostercorale : rep rage du trajet fisbdeno par la radiographie
après injection bismuthée.
lls signaleut un cas de fistule dont le traje! mesurait 25 centimètres et décrivent la technique
278 V* Congrès de phystotherapte.
qui leur a permis de repérer la longueur, la direction ct la forme du trajet : une intervention a
confirmé Vexactilude des renseignements fournis.
*
. o»
L'ordre du jour étant épuisé, M. Maurel, président du Comité d'organisation prononce Vallocution
de clôture dans laquelle il remercie les membres du Congrés de leur assiduilé et les félicite pour
le travail considérable quia été fourni. 11 constate avec plaisir, les progrès croissants de la physio-
thérapie, mais estime qu'aux nombreuses observations cliniqnes apportées doivent s'ajouter dans
l'avenir, des faits expérimentaux. La physiothérapie devenant une nécessilé dans l'ordre profes-
sionne}, doit comporter un enseignement el il émet le vœu que celui-ci soit oflicicllement organisé
dans les Facultés. I} remercie enfin ses collaborateurs immédiats MM. Laquerriére, Delherm et
Haret qui ont assuré le succès du Congrès et les membres étrangers venus communiquer leurs
travaux.
La RÉDACTION.
Par suite du manque de place, nous publierons, dans notre prochain Numéro, le compte rendu détaillé
de Peeposttion de la Société de Physique. (NOTE DE LA REDACTION.)
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GÉNÉRALITÉS
Sir Olivier Lodge. — La découverte de la radio-
activité et son influence sur le cours de la
science physique (1"* partie) (Revue scientifique,
21 Février 1914, p. 225 à 232).
Les frontières entre les différentes sciences sont
tombées et, par exemple, les mutations des corps
radioactifs sont du ressort autant du chimiste que
du physicien. — La découverte de la radioactivité a
donné immédiatement un certain nombre de faits ex-
périmentaux indéniables: mais très rapidement leur
interprétation a provoqué des hypothèses, et ces hy-
pothèses ont soulevé le scepticisme. Pour Lodge,
les rayons cathodiques et les rayons $ sont des élec-
trons en mouvements — les rayons X et les rayons y.
des pulsations de l’éther : la résistance de ces der-
niers à la réfraction était prévue par la « Théorie de
la dispersion », leur pouvoir de pénétralion n'était
qu'une conséquence naturelle de la minceur de la
couche d'éther perturbée, cte. Mais il ne trouve pas
absurde que l’on puisse encore supposer que ces
ravons sont un transport de particules matérielles,
bien qu'il ne le croie pas; il fait remarquer que
parfois le progrès ramène à des conceptions an-
ciennes : la théorie électronique du passage du cou-
rant dans les métaux se rapproche tout à fait de l'an-
cienne conception du fluide électrique.
A. LAQUERRIERE.
PHYSIQUE
Louis Benoist ct Hippolyte Copaux (Paris). —
Vérifications nouvelles des lois de transparence
de la matiére aux rayons X dans le cas spécial
des complexes minéraux (C. R. Ae. Ne., 23 Fé-
vrier 1914).
Tous les radiologues connaissent les mémorables
travaux par lesquels M. Benoist est arrivé à établir
des les débuts de la radiologie, les lois de transpa-
rence de la matière aux rayons X. Cette transparence
étant une propriété atomique indépendante de l’état
physique et chimique de la matière, il a établi une
formule simple qui permet de calculer l'équivalent de
transparence d’un composé en fonction de ceux des
“composants. La présente note est une vérification
de l’exactitude de cette formule pour différents sels,
et notamment le ferrocyanure de potassium, la chlo-
ropentamine cobaltique, et le silicomolybdate de po-
tassium. H. GUILLEMINOT.
M. de Broglie (Paris). — Sur l'obtention des
spectres des rayons incidents au travers de
feuilles minces (métalliques) (C. R. Ac. Se.,
2 Février 1914).
Reprenant des expériences de MM. Friedrich et
Hupka, qui avaient obtenu des figures de diffraction
sur une plaque sensible placée à quelques cenli-
métres d'une feuille métallique, soumise à un fais-
ceau X, l'auteur observe que dans certaines condi-
tions, ces figures font voir l'aspect spectral caracté-
ristique de Panticathode. L'étude de ce phénomène
le conduitades déductions importantes quinécessitent
de nouvelles expériences, tant sur l'action des champs
magnéliques sur les spectres de substances ferro-
magnétiques que sur l'interprélalion de certains faits
de résonance atomique, H. GUILLEMINOT,
J. Kern. — De l'intensité des images photogra-
phiques obtenues par l'interférence des
rayons X (Physikalische Zeitschrift, n°5, 17 Fé-
vrier 1914, p. 136 à 140).
L'auteur étudic les images d'interférence en faisant
varier les distances qui séparent le point lumineux du
cristal et de la plaque photographique. Finalement il
parvient à cette loi : l'intensité des taches obtenues
sur la plaque photographique est proportionnelle au
carré du nombre des molécules de la surface cristal-
line frappée et à un autre facteur qui dépend de l'in-
tensité du faisceau et de la chaleur qu'il dégage.
L. GÉRARD.
J. Laub. — Quelques-uns des phénomènes pro-
duits par les rayons X et durs à leur passage au
travers des corps (Physikalische Zeitschrift, n°5,
Iv Février 1914, p. 140 à 144).
L'auteur projette sur des lames épaisses de 3 cen-
timètres de soufre ou de charbon de bois, un rayon-
nement X dur. li en résulte la formation d’un rayon-
nement secondaire propre, homogène qui a pu lui
donner des images interférentielles consistant en
cercles concentriques alternativement plus clairs el
plus foncés. Il faut des lames de charbon et de
soufre épaisses pour produire un rayonnement in-
tense et obtenir de bonnes images.
L. Gérano.
C. G. Barkla. — Les rayons X caractéristiques
(Physikalische Zeitschrift, n°5, 17 Février 1914,
p. 160 à 162).
L'auteur rappelle qu'une substance frappée par un
rayonnement X primaire émet trois sortes de rayon-
nement :
Un rayonnement semblable au primaire;
Un rayonnement X de pénétration très différent ;
Une projection d'électrons très rapides semblables
aux rayons B du radium.
1. Le rayonnement de qualité différente du rayon-
nement primaire dépend seulement de la nature de
la substance traversée. Les combinaisons chimiques
de celle-ci ne l’influencent pas. — 2. Ce rayonnement
caractéristique ne dépend que du poids atomique, et
sa longueur d'onde diminue quand celui-ci aug-
mente. H est homogène. — 3. Il West produit que si
la substance est frappée par un rayonnement pri.
maire de plus petite longueur d'onde que celui qui la
200
caractérise. — 4. On le divise en ses deux séries K
et L. Chaque élément de chaque série a son rayon-
vément caractéristique. — 5. [Lest émis dans toutesles
directions. La polarisation aussi bien que la direc-
tion du faisceau primaire sont sans action sur lui.
— 6. L'intensité du rayonnement secondaire varie
quand varie le rayonnement primaire, d’après la seule
loi de l'absorption de celui-ci par la matière irradice.
— 7. L'absorption elle-mème dépend de la longueur
d'onde du rayonnement primaire; celle-ci est fixée
par celle du ravonnement caractéristique de la subs-
lance. — 8. L'émission des rayons est accompagnée
par celle d'électrons, rayonnement corpusculaire
secondaire de la substance. — 9. On ne peut mesurer
exactement par ionisation l'absorption d'un ravonne-
meut.— 10. Le rayonnement caractéristique en traver-
sant la matière, produit l'expulsion de quelques-uns
de ses électrons. Leur vitesse dépend de la pénétra-
tion du ravonnement et augmente avec elle. De là,
la possibilité de mesurer les longueurs d'ondes du
rayonnement caractéristique. Elles vont de Al:)=
99-10%" à Ag:—0,22-10*=, — 11. Les décou-
vertes récentes tendent à faire croire qu'il y a des
lignes spectrales pour cette sorte de fluorescence
comme il y en a pour la lumière. — 12. Le choc de
rayons corpusculaires 8, quand ils atteignent une
vitesse suffisante produit aussi une émission de
rayons Caractéristiques. La vitesse suffisante est jus-
tement celle des corpuscules émis par la substance
sous le choc des ravons X. — 15. Les recherches ré-
ventes sur Pinterférence et la réflexion des rayons XN
par Laub s'appliquent aux rayons caractéristiques.
— 14. On peut dire que le faisceau émis par lanti-
cathode d'un tube de Röntgen représenterait un
spectre complet de ravons X, si les rayons à grande
longueur d'onde n'étaient retenus dans le verre. —
15. En tout cas, deux faits s'imposent actuellement.
D'abord la merveilleuse simplicité de ce système,
chaque substance ayant son rayonnement caractéris-
tique. Ensuite, l'identité fondamentale qui existe
entre la lumière et les rayons X et qui autorise a
parler déjà de spectroscopie réntgenienne.
L. GERARD.
TECHNIQUE
F. Davidsohn (Berlin). — Sur la technique des
irradiations profondes (Berliner klinische Wo-
chenschrift, 16 Février 1914, n° 7, p. 509.)
L'auteur décrit un dispositif de Koch : « Valterna-
teur à haute tension » qui permet d'utiliser pendant
une même séance deux ampoules l'une au-dessus,
l'autre au-dessous d'une table par exemple, fonction-
nant alternativement, H insiste sur les avantages de
cette mamère de procéder qui permet de gagner du
temps tout en ménageant les ampoules.
R. Lepovux-Lenarnp.
De Keating-Heart (Paris). — La thermoradio-
thérapie dans le traitement des cancers inopé-
rabies et des fibromes (Société de Médecine de
Paris, 25 Janvier 1914).
Les lois de Bergonié-Tribondeau ne suffisent pas
toujours à expliquer la différence de radiosensibilité
des tissus. De l'interprétation originale qu'il donne
aux expériences de certains auteurs (Gerhartz, Bec-
querel, Schwarz) el de la discussion de ses exps-
riences personnelles, l'auteur est conduit à formuler
la lot suivante : Toutes choses égales Caillews. la radia-
sensihilité Mun tissu vivant est fonction de sa tempé-
rature.
Hoy a done intérêt en radiothérapie profonde à
chauffer la fumeur que Von veut irradier et à glacer
los léguments sains qui la recouvrent, de facon à
5
Rayons X.
obtenir avec des doses moindres de rayons X des
effets thérapeutiques plus énergiques et, malgré des
doses ordinairement nocives pour la peau, la sup-
pression des radiodermites.
L'auteur donne la préférence pour le chauffage
des masses néoplasiques à la diathermie; il refroidil
les téguments sains au moyen d'un sae de glace.
la pu ainsi obtenir des résultats remarquables dans
le traitement des fibromes et dans celui de cancers
inopérables siégeant surtout au sein. La méthode est
encore discutable. CHASSARD.
H. Guilleminot (Paris). — Sur la variation de
résistance du sélénium exposé aux rayons X
et aux rayons de radium (Annales d'Electrobio-
logic et de Radiologie, Janvier 1914; p. 8 à 21
avec 3 fig.)
LA. a voulu chercher si l'on pouvait utiliser les
propriétés du séléaium pour la mesure des radia-
tions. IT faut se mettre à l'abri des causes d'erreur.
En effet, il faut tenir eompte des variations de résis-
tance de Ja cellule de sélénium avee le voltage et
la température : la sensibilité du sélénium est d'au-
tant plus grande que la température est plus basse,
J. Loumen.
B. Szilard (Paris). — Sur la mesure de poten-
tiels électriques, à distance, sans fil (0. R. fe.
Ne., 25 Février 1914).
Tous les travaux concernant la mesure des hauts
potentiels intéressent les radiologues qui attendent
toujours le voltmètre électrostatique idéal. H. G.
Bucky (Berlin). — Sur l'évaluation optiquement
correcte des modifications de la couleur des
radiodosimétres (Archives d Electricité médicale,
10 Février 1914, p. 159 à 145).
Partant de ce fait que la pastille Sabouraud non
irradiée, absorbe tous les rayons lumineux sauf les
verts et ne peut par suite ètre distinguée du blane
dans la partie verte du spectre tandis que la pastille
irradiée apparait noire dans les mêmes conditions,
l'auteur transforme la comparaison des teintes en
une comparaison de « lucidité ». Ha construit un petit
appareil qui se monte sur l'ampoule et dans lequel
la pastille est éclairée par: la lumiéere d'une petite
lampe à incandescence filtrée à travers un verre
vert. Une échelle grise graduée en unités X peut se
déplacer à côté de la pastille et permet d'évaluer
directement la dose. L'intérèt de ce dispositif est de
posséder une source lumineuse constante. Quant à la
question de savoir si Pæil apprécie mieux une diffé-
rence d'éclairement qu'une différence de teinte, elle
ne nous parait pas démontrée. A. NUYTTEN.
F. M. Meyer (Berlin). — Quelques remarques
sur le dosage en radiothérapie (Fortschritte auf
dem Gebiete der Roentyenstrahlen,t. XXE, fase. 5,
20 Février 1914, p. 558-561). |
Judicieux rappel à la prudence à propos de com-
munications diverses et en particulier de celle de
Warnkros (ef. analyse, p. 205), sur le danger qu'il
peut y avoir à administrer des doses trop consi-
dérables.
L'auteur fait également, avec juste raison, la eri-
tique des indications de puissance et de rapidité des
appareillages fournis par cerlains constructeurs.
LEDOUX-LEBARD.
F. Dessauer (Franclort-s.-M.). — Progrès tech-
niques de la radiothérapie profonde (Forl-
schritte auf der Gebiete der Roentyenstrahten,
t. XXI. fase. 5, 20 Février 1914, pages 567-569,
4 lig.)
Rayons À.
D. donne quelques courbes destinées à montrer la
valeur des appareils construits sous sa direction
pour la pratique de la radiothérapie et déeril som-
mairement l'ampoule Amrhein. Le refroidissement de
Vanticathode y est obtenu au moven d'un courant
d'air qui se charge de gouttelettes dean à son pas-
sage dans un petil réservoir et vient se projeter
contre Ja surface à refroidir. —
R. Lepoux-LEbaup.
Rosenthal. — L'ampoule de M. J. E. Lilienfeld
Ctrchives Electricité médicale, 25 Février 1914,
p. 198 à 200, avec 1 fig.).
Ce tube a vide extrème nécessite; 1% un circuil
(chauffage) de basse tension qui porte à Vineandes-
eenee un filament métallique situé près de Pantica-
thode; % un circuit de 500 volts qui va à un manchon
d'aluminium entourant en partie le filament métal-
lique. C'est le circuit de conductibilité qui provoque
des décharges entre ce manchon et le filament; 5 le
circuit ordinaire de haule tension réuni à l'anode ct
à la cathode du tube. L'intensité qui passe dans le
tube est proportionnelle à l'intensité du courant de
conductibilité et le réglage serait très facile, mais le
ravonnement obtenu serait très hélérogène.
A. LAQUVERRIÈERE.
Ed. D. Coolidge (New-York). — Puissante am-
poule radiologique à décharge indépendante
d'électrons (The American Journal of Roent-
yenoloyy, vol. I, n° 5, Janvier 1914, p. 115 à
124, 6 fig.). — Un tube Rontgen puissant avec
décharge pure d’électrons (Archives d Electricite
médicale, 25 Février 1914, p. 201 à 221, avec
6 figures).
La description de ce tube est parue dans le nu-
méro d'Avril de ce Journal.
A. LAQUERRIERE.
Lewis Gregory Cole. — Rapport préliminaire
sur l'utilisation pour le radiodiagnostic et la
radiothérapie de l'ampoule Coolidge (The Ime-
rican Journal of Roentgenology, vol. 1, n° 5,
Janvier 1914, p. 125 à 151, 10 radiographies).
Voir article dans le N° 4, Avril 1914.
Lomon (Paris). — Radiographies avec écran
métallique (Bulletin de la Société de radioloyie
médicale de France, n° 52, Février 1914, p. 55
à 56).
Le Dr Lomon poursuivant ses recherches sur
l'action renforcatrice des écrans métalliques, nous
apprend qu'ils réduisent considérablement le temps
de pose, et qu'ils permettent d'utiliser en radiogra-
phie un faisceau extrémement pénétrant sans rien
perdre des oppositions de l'image.
G. HARET.
PHYSIOBIOLOGIE
Aubertin et Beaujard (Paris) — Action des
rayons X sur une myélomatose expérimentale
(Archives de Médecine expérimentale et d Anal.
pathologique, t. XXVI, n° 1, Janvier 1915).
Les auteurs ayant soumis à une lente intoxication
par le plomb deux cobayes de la mème taille ont
obtenu une myélomatose expérimentale présentant
beaucoup d'analogie avec la leucémie myéloïde.
En effet les cobayes ainsi intoxiqués presentaient
une anémie marquée, avec leucocylose, mononu-
cléose et, en plus, une poussée énorme de globules
rouges à noyan.
281
L'un des cobaves fut irradié, tandis que lautre
servit de témoin.
Comme chez les leucémiques irradiés, il y eut
quelques heures après les irradiations, des poussées
de polynucléose, apparition d'éosinophiles et aug-
mentation considérable des globules rouges á noyau.
Mais ces poussées se montrèrent de moins en moins
accentnées et furent remplacées par une leucopénie
prononcée, L'examen microscopique montra aussi de
nombreux leucocytes en histolyse.
L'appareil hématopoiétique ainsi touché répondit à
peine à une nouvelle intoxication saturnine, tandis
que le témoin présenta une poussée leucocytaire
énorme.
Après la septième séance, on sacrifia les animaux.
L'animal irradié présentait une intense macrophagie
pigmentaire et nucléaire, preuve de la destruction d'un
grand nombre de cellules, de Patrophie de la rate et
des ganglions Ivmphatiques el de la dégénérescence
graisseuse très marquée de la moelle osseuse, Ces
lésions contrastaient avec l'hyperplasie de la rate et
des ganglions lymphatiques et avec une moelle d'appa-
rence normale mais très riche en éléments sanguins
existant chez le témoin.
La radiothérapie a masqué partiellement les effets
hématologiques du processus, atrophiant en mème
temps la rate et la moelle osseuse ; cependant malgré
l'énormité des doses employées, on retrouva encore
très au complet les signes caractéristiques de la
myélomatose saturnine.
La radiothérapie dans la leucémie, comme dans la
myélomalose saturnine, ne fait done qu'atténuer tem-
porairement les elfets du processus pathologique, ne
s'altaquant en rien à la cause encore inconnue de la
leneémie.
L. Bonen.
Fiorini et Gironi (Crémone). — Immunicorps et
rayons Röntgen (Archires d'Electricité medicale,
10 Février 1914, p. 113 à 116).
D’expériences entreprises sur des lapins inoculés
avec des cultures de typhus en bouillon, tués par
réchauffement et dont les uns étaient irradiés tandis que
les autres étaient conservés comme contróle, les
auteurs concluent :
le Les rayons de Röntgen n'ont aucune influence
avec les doses employées (16 X) sur la production
d'agglutinines, sur les substances propres à dév er
le complément, sur les hémolysines.
Y Les rayons X n'ont aucune influence surle contenu
du sérum en immunicorps ni in rive ni in vitro,
% Les rayons X sont sans influence aucune sur
l'établissement des adaptations des microorganismes
aux agelutinines. A. NUYTTEN.
ACCIDENTS
Silvio Gavazzeni et Spartaco Minelli (Bergamo).
— L'autopsie d'un radiologiste. (La Radiologia
Medica, Février 1914, vol. I, n° 2).
Le Dr T.... dont les auteurs ont pu faire Pautopsie,
est mort à l'âge de 49 ans avant présenté l'aspect
d'un homme atteint d'anémie grave. H exercait la spé-
cialité de médecin radiologiste depuis environ
14 années et était atteint depuis fort longtemps, de ra-
diodermite assez discrète de la main gauche et du
coté gauche de la face. Forcés par la présence de la
famille d'opérer avec rapidité, les auteurs n'ont pré-
levé que quelques fragments de cerlains organes
importants. La rate el la moelle osseuse étaient le
siege d'une atrophie considérable et semblaient, par
les lésions qu'elles présentaient. avoir perdu presque
totalement leur fonction hémalopoiétique. Les testi-
cules atrophiés semblaient avoir été exposés aux
282
ravons X dans un but expérimental. Les auteurs pen-
sent pouvoir dire que l'action nocive des rayons X
qui a produit les lésions typiques des testicules a
également donné naissance aux lésions des organes
hématopoiétiques et par conséquent que lanémie
pernicieuse progressive dont le malade était alteint,
était elle aussi d'origine róntgenienne,
M. GrunspPan.
RADIODIAGNOSTIC
GÉNÉRALITÉS
Hirtz (Paris). — La radiographie en campagne
(Bulletin de la Société de Radiologie médicale de
France, n° 52, Février 1914, p. 41 à 48).
Le rôle de la radiographie en campagne semble
impossible à envisager pendant l'action, mais il sera,
au contraire, très utile après la bataille, soit dans
les ambulances immobilisées, chargées de soigner
les blessés inévacuables, soit dans les centres hospi-
laliers voisins de ces derniers. Ce sont les lésionsde
la tete, du tronc, du bassin. de la hanche, de la cuisse
qui rendront surtout les blessés inévacuables et qui
nécessileront l'usage immédiat de la radiographie. Il
faudra donc exécuter les radiographies les plus diffi-
ciles, et très rapidement, dans des formations assez
distantes où les besoins seront à peu près simultanés.
On estime à 500 au moins le nombre des radiographies
qui S'imposeront immédiatement pour un corps d'ar-
mée, après un engagement sérieux. Pour satisfaire à
ces besoins il faut que le poste radiographique soit
porté par une automobile robuste dont la carrosserie
renferme un laboratoire photographique muni d'un
générateur et d'un transformateur aussi puissants
que possible ct de tous les accessoires nécessaires :
tente-abri, lit radiographique, porte-ampoule, ete....
L'auteur eslime en résumé, que l'appareil le plus apte
à rendre des services dans ce cas, est le contact
tournant. G. Taner.
OS, CRANE, ARTICULATIONS
M. Brandes (Kiel). — Recherches expérimen-
tales sur la date d’apparition de l'atrophie
osseuse due a l’inactivité. (Fortschritte auf dem
Gelucte der Roentyenstrablen,t. XXE, fase. 5, 20 Fé-
vricr 1914, 2 pl. et fig. dans le texte).
Le calcanéum du lapin parait convenir particulié-
rement à l'étude expérimentale de latrophie osseuse.
Les recherches de B. prouvent qu'il suffit d'une
simple diminution de la fonction pour produire une
atrophie osseuse du squelette du pied apparaissant
au bout de très peu de temps et s'étendant rapide-
ment. L'immobilisation produit les mêmes résultats.
Le temps au bout duquel se montre cette atrophie
est encore moins long que celui que l'on a constaté
chez l'homme pour l'apparition des atrophies aiguës,
dites réflexes ou tropho-névrotiques. On serait donc
fondé à mettre en doute, jusqu'à nouvel ordre, l'exis-
tence réelle de l'atrophie aiguë tropho-névrotique.
R. Levoux-LEenaup.
Laurence (Paris). — Anomalie de la première
côte gauche avec douleurs et parésie. Ablation :
guérison (Société des Chirurgiens de Paris, 20 Fé-
vrier 1914, p. 160 à 169).
Le cliché montrait non pas une côte surajoutée,
mais une première cole venant s'insérer non sur le
sternum, mais se fusionner avec la deuxième cole.
A cette occasion, M. H. Mavet, M. Baudoin. exa-
minent cerlaines anomalies des côtes supérieures
(Surnumeraires ou anormales). AUBOURG.
Rayons X.
Van Neck. — Un cas d'ostéopsathyrose congé-
nitale (Journal médical de Bru.celles, 12 Février
1914, p. 77 à 79 avec 3 fig.).
L'A. rapporte l'observation d'une petite fille de
huit ans et demi qui depuis sa naissance présente
des déformations multiples. En outre, l'examen des
radiographies montre des fractures des membres,
fractures avec peu de déplacement, toutes consoli-
dées, avec cols exubérants. Pour l'auteur, ces
fractures sont intra-ulérines. On a tort, ditil, de
confondre cette affection avec Postéogenesis imper-
fecta. Voici, d'après lui, les caractères radiographi-
ques qui différencient ces deux affections :
OSTEOGENESIS OSTEOPSATHYROSIS
IMPERFECTA CONGENITA
Forme. .|Courbures peu pronon-|Courbures extrava-
cées. ganlos.
Epaisseur... .[Auzmentée, os trapus.} Diminuce.
languenr. . . .|Diminuée. Proportionnée au
corps.
Structure, . . .[Peu nette. Nelte.
Perméabilité, .[Augmentée. Augmenlce.
Fractures .{Deplacements impor-|Peu de déplacement.
tants. Cals nuls ou! Cals épais.
transparents.
KE piplases.. Normales. Normales.
Cartiluges épi-
physaires. . . | Normaux. Normaux.
J. LOUBIER.
A. Broca (Paris). — Exostoses ostéogéniques
(Pédiatrie, 28 Février 1914, p. 50 à 52).
L’exostose ostéogénique nait au niveau du carti-
lage de conjugaison, se développe lentement; l’ossifi-
calion d'abord peu prononcée se complète progressi-
vement, Comme l'exostose se développe du côté de
la diaphyse, à l’âge adulte, elle peut se retrouver très
loin de la ligne diaphyso-épiphysaire, la diaphyse
avant continué à croitre.
Par la radiographie, à la période de formation on
constate que la néoformation est plus foncée à la
base qu'au sommet, et que l’image radiographique
ne correspond pas comme taille, à la tumeur perçue
au palper (la portion périphérique est en effet carti-
lagineuse). — Il ne faut pas englober Pexostose uni-
que, non héréditaire, qui est un accident local (la
plus connue est Pexostose sous-unguéale du gros
orteil, puis celles de l'extrémité inférieure du fémur
et de l'extrémité supérieure du tibia) sous la mème
rubrique que les exostoses multiples, maladie dys-
trophique, le plus souvent héréditaire.
A. LAQUERRIERE.
Widal et Jacquet (Paris). — Un cas de sporotri-
chose avec gomme osseuse d'un métacarpien
(Bulletin de la Société francaise de Dermatoloyie
et de Syphiligraphie, Février 1914, p. 87).
I] s’agit d'une femme présentant des gommes dis-
séminées dans le tissu cellulaire sous-cutané et dans
les masses musculaires et dont la nature sporotri-
chosique a été révélée par Vensemencement et la
sporo-agglutination.
On constate, en outre, une tuméfaction marquée
de la tète du 3° mélacarpien, rappelant une ostéite
syphilitique. Sur le cliché radiographique le périoste
est fortement épaissi: il forme à l'os comme un man-
chon de 2 millimètres d'épaisseur sur une hauteur
de près de 3 centimètres.
Les cas d'ostéile ou de périostite sporotrichosiques
ne sont pas rares, mais l’ostéite sporotrichosique
des mélacarpiens n'avait pas encore été signalée.
L. NAAN.
Rayons X.
Paul Bernard Roth (Londres). — Hypertrophie
fusiforme de la diaphyse humérale gauche.
(The proceedings of the royal Society of Medecine.
Clinical section, vol. VIT, n° 4, Février 1914,
p. 71 à 72, Radiographie).
Garcon de 9 ans présentant un gonflement de son
bras gauche: 18 mois auparavant il fit une chute sur
ce membre. A la palpation : douleur, consislance os-
seuse compacte, légère alrophie musculaire. Sur une
radiographie on voit une cavité centrale, siluée dans
la partie moyenne de la diaphyse, de la grosseur
d'une noisette: à la périphérie, hypertrophie fusiforme
très dense. L'auteur pensa qu'il s'agissait d'une né-
erose osseuse séquelle du traumatisme : formation
d'un abcés dans la suite qui, par irritation de voisi-
nage, amena cet épaississement. L'intervention chi-
rurgicale confirma pleinement le diagnostic.
WILLIAM VIGNAL.
Albert Mouchet (Paris). — Os surnuméraires du
tarse; leur róle dans les ostéalgies du pied,
leur diagnostic avec les fractures (Pulletin el
Mémoires de la Société de Médecine de Paris,
séance du 13 Février 1914, p. 101 à 110).
L'auteur résume ses travaux antérieurs sur la
question et présente de nouvelles radiographies.
Contrairement à Lapointe. il estime que dans le diag-
nostie entre une fracture du scaphoide et un « os
tibiale » on ne peut guere compter sur des signes
différentiels tirés de l'aspect des fragments.
E. DECHAMBRE.
Charlier (Paris. — Un cas d'ostéo-périostite
traumatique? (Bulletin de la Société de radiologie
médicale de France, n° 52, Février 1914, p. 97 à
08).
L'auteur avant à radiographier un accidenté qui
prétendait avoir subi un écrasement de la première
phalange de l'index, sS'apercut, par la radiographie,
qu'il s'agissait en réalité d'une périostite ancienne,
car on ne pouvait admettre qu'en 1# jours le travail
d'ossification de sa phalange ail pu atleindre un pa-
reil degré. G. HARET.
Lereboullet et Petit (Paris). — Varices congéni-
tales du membre supérieur et dystrophies os-
seuses (Bulletin de la Société médicale des ho pi
tus, 6 Février 1914, p. 251-256, 1 cliché).
Malade de 52 ans, dont la radiographie du membre
supérieur droit montrait : os amincis, de petit vo-
lume — radius mince, aplati, déformé, avec trait de
fracture sur le 4/5 inférieur sans coaptation des
fragments — eubitus gréle à tête atrophiće, à extre-
mité inférieure particulièrement spongieuse — elavi-
cule réduite — omoplate déformée avee acromion
petit — amincissement de la coracoïde.
AUBOURG.
Lapeyre (Tours). — Autogreffe de la diaphyse
tibiale nécrosée et séquestrée par ostéomyé-
lite. Restauration du tibia autour de la greffe.
Guérison avec résultat fonctionnel excellent
(Bulletin de la Société de Chirurgie, 14 Février
1914, p. 182 à 190, 3 clichés).
L. présente trois radiographies de la greffe en
place sous (trois étals :
1° La prolifération commencée, Pos nouveau n'en-
globe pas encore la greffe:
2 La greffe est englobée. l'os déjà solide:
o Le travail est définitivement arrèté.
AUBOURG,
283
Conor Maguire (Irlande). — Déformation congé-
nitale du fémur (British medical Journal,
n° 2773, 21 Février 1914, p. 413 avec 1 radiogra-
phie).
Il s'agit d'une jeune fille dont la jambe droite pré-
sentait un raccourcissement de 42 centimetres, sans
Impotence,
La palpation et la radiographie montrèrent que ce
raccourcissement portait sur le fémur; la diaphyse
n'existait pas, les deux épiphyses seules s'étaient
développées. Hevia BÉCLÈRE.
Clarence A. Mc. Williams (New-York). — Le
périoste dans la greffe osseuse (The Journal
of the American medical Association, vol. LXI,
n° 5, 31 Janvier 1914, p. 546-551; 11 figures).
D'aprés toute une série de radiographies, Tauteur
conclut que l'existence de périoste sur Pos greffé
est indispensable. Les greffes osseuses sans périoste
sont toujours résorbées, alors qu'au contraire les
autres se dévoloppent normalement ainsi que Fon
peut s'en rendre compte sur les radiographies qu'il
publie; ajoutons, sans prendre position dans ce débat,
que de nombreux auteurs sont d'un avis oppose.
W;i.ttam WIGNAL.
H. M. Stewart (Johnstown). — Sur un cas
démontrant l'utilité des rayons X dans le dia-
gnostic des fractures (The Journal of the Ame-
vican medical Association, vol. XLI, n° 5,
ot Janvier 1914, p. 574-575, 4 figures).
Les ravons X sont indispensables pour faire un
diagnostie précis; mais après réduction il faut
encore avoir recours à eux pour S'assurer qu'elle est
bien faite. Article de vulgarisation pour les prati-
ciens, WILLIAM WIGNAL.
Roland Hammond (Providence). — Importance
de la radiographie pour établir le pronostic
des affections tuberculeuses des os (Fhe Ame-
rican Journal of Roentgenology, vol. 1, n° 3, Jan-
vier 1914, p. 150-152, 4 figures). `
Dans la plupart des cas, la radiographie faite á de
nombreux intervalles donne des indications précises
et précieuses sur l'évolution des lésions et, dans
quelques cas, nous révèle des élats inconnus par le
simple examen elinique. On peut ainsi diriger plus
intelligemment la thérapeutique et, d'après les don-
nées de R. H., ceci semble surtout vrai dans un cas
de cosralyie. WILLIAM VIGNAL.
O. Weski (Berlin). — A propos d'un article du
D' Maag sur un odontome de l’antre d’High-
more (Fortschritte auf der Gebiete der Roent-
gestrahlen, t. XXI, fase. 5, 20 Février 1914.
p. 580-581.)
Noles de polémique à propos de Particle cité, paru
dans un fascicule antérieur du mème périodique.
R. Levoux-Lrnanp.
Broca (Paris). — Décollements épiphysaires et
fractures de la région condylienne externe
(Journal des jpraticiens, 14 Février 1914, p. 97
à 100 avec 57 fig.).
Le décollement épiphysairre tout à fait pur est
rare; if ne se traduit à la radiographie que par un
élargissement de la ligne claire conjugale : aussi,
pour s'en rendre comple, faut-il comparer avec soin
les radiographies de face, du eôlé malade et du côté
sain. Les décollements mixtes (décollement épiphy-
saire aver petit éclat osseux) sont plus fréquents
mais souvent méconnus.
284
L'A. aborde ensuite l'étude de la vraie fracture du
condvle externe. La radiographie montre que le trail
de fracture part en pleine diaphyse et qu'il existe
presque toujours un déplacement important, Le sens
de ce déplacement sera minutieusement éludié sur
les épreuves, pour le réduire et bien diriger la pres-
sion directe. J. LOUBIER.
Mouchet (Paris). — Entorse juxta-épiphysaire du
radius; de l'utilité de recourir à la radiogra-
phie du côté sain en même temps qu’à celle
du côté blessé (Bulletins el Memoires de la
Société de Médecine de Paris, 15 Février 1914,
p: 99 #101).
Ala suite d'une chute sur la main, un jeune homme
de seize ans présente du gonflement et un point dou-
loureux à un centimetre au-dessus de Particulation.
La radiographie ne montre aucun déplacement, mais
il semble y avoir un petit éclat osseux dans la ligne
diaphyso-épiphysaire. La radiographie du côté sain
montre le mème aspect. I s'agit done d'une lésion
rare, Pentorse juxta-épiphysaire d'Ollier. Mouchet
insiste sur la nécessité de radiographier svstémati-
quement, dans les cas douteux, le cóté sain : il ys
a souvent, surtout quand lossitication est près de se
terminer, des irrégularités de la ligne jugale qui
pourraient en imposer pour une fracture. 11 termine
en faisant remarquer que trop souvent les radiogra-
phies sont mal interprétées parce que le radiographe
ne procède pas à un examen clinique suffisant.
E. DECHAMBRE.
Caraven et Degouy (Amiens). — Luxation radio-
carpienne pure en arrière (Gazelle médicale de
Picardie, n° 2, 25 Février 1914, p. 504 55, avec
1 dessin et 3 radiographies).
Le malade, âgé de 24 ans, avait Favant-bras appuyé
par le coude lorsqu'un poids d'environ 200 kg tomba
sur la paume de la main, d'une hauteur de 60 centi-
mètres. Il y avait déformation en dos de fourchette,
Radiographie de profil.
mais les stvloides radiale et cubitale étaient dans
leurs rapports normaux: la gouttière du pouls avait
sa profondeur normale; l'axe médian de la main
n'était dévié ni en dedans ni en dehors. Après une
discussion serrée et méthodique du diagnostie, C.
Rayons X.
el D., éliminant la fracture du radius et la luxation
dorsale du grand os qui donnent des déformations
analogues, concluent á une luxation radio-carpienne
compléte en arriére, luxation pure, sans fracture du
rebord postérieur du radius, sans fracture des os du
carpe.
La radiographie a confirmé ce diagnostic. Sur la
vue de profil la laxation est frappante; le semi-lunaire
a conservé ses rapports normaux avec le grand os.
mais il s'est déplacé en arrière du bord postérieur du
radius. La styloide radiale est le siège d'une fracture
parcellaire sans déplacement (peu visible de face).
De face, on voit que la styloïde cubitale est égale-
ment fracturée: il ny a pas non plus de déplace.
ment. Pas de fracture de Pépiphyse proprement dite,
pas d'arrachements parcellaires des gouttières tendi-
neuses dorsales. L'examen des radiographies montre
combien le carpe, malgré que la luxation soit com-
plète, parait remonté de peu, surtout sur le cliché
de face; si l'on n'avait que celui-ci à sa disposition
il ne serait guère possible d'affirmer un déplacement
queleonque du carpe. La réduction de cette luxation
a été des plus simples. DEGOUY.
H. C. Frenkel-Tissot (Zurich). — Contribution à
l'étude des troubles trophiques d’origine trau-
matique de l'os semi-lunaire du carpe (Fort-
schritte auf dem Gebiete der Roentyenstrahlen,
t. XXI, 20 fasc. 5 Février, 1914, p. 550 à 2551,
pl. 22).
sien que moins connue que la fracture du sca-
phoíde, celle du semi-lunaire (dont on cite plus sou-
vent la luxation) parait n'être pas très rare en réalité,
Ouelques observations récentes montrent en outre
que cet os peut présenter, comme la plupart de ses
voisins du carpe, des troubles trophiques post-trau-
matiques extrèmement accentués el susceptibles
mème d'aboutir à des fractures secondaires,
Preiser avait étudié le premier ces accidents dune
facon complète pour le scaphoïde. Il était arrivé à
celte conclusion qu'il s'agissait d’arrachements liga-
menteux importants (particulièrement au niveau du
ligament dorsal conducteur des vaisseaux principaux)
avant comme conséquence des troubles de la nutri-
tion aboutissant à une ostéite raréfiante qui rend fa-
cile une fracture à la première occasion. Kienbéck,
dans un travail d'ensemble, a repris la question pour
le semi-lunaire. Il se rallie à la théorie de Preiser
tandis que d'autres auteurs, à la suite de Pfitzner,
considèrent les lésions observées sur les radiogra-
phies comme relevant de processus congénitaux ou
de lésions tuberculeuses, syphilitiques, ete.
Deux observations, dont l'une en particulier suivie
d'opération, permettent à l'auteur de démontrer le
bien-fondé de la théorie de Preiser-Kienbóck.
La 1 obs. se rapporte à une femme de chambre de
25 ans, chez laquelle les mouvements du carpe droit
sont douloureux. Une radiographie montre des zones
claires au niveau du semi-lunaire. Le traitement (air
chaud et mécanothérapie) produit une certaine amé-
lioration mais ne restitue pas un fonctionnement nor-
mal : la malade qui se refuse d'ailleurs à une inter-
vention est perdue de vue.
La 2° obs. est celle d'un ébéniste qui, au service
militaire, cherchant à ouvrir la culasse d'un canon,
donne un coup violent avec la paume de, la main
et présente au bout de quelques heures un gonfle-
ment important du poignet avec impotence fonction-
nelle. Il est radiographié un mois après l'accident, en
Juillet 1908. On constate une fissure de l'épiphyse
radiale, Bien que sentant encore quelque gene. le
malade est rapidement amélioré.
Il est revu en Octobre 1912, plus de quatre ans
après l'accident, se plaignant d'avoir toujours souf-
fert depuis et d'éprouver un certain degré d'incapa-
cité professionnelle. Une radiographie montre Vah-
Rayons X.
senee de structure osseuse et des zones de raré-
faction du semi-lunaire, Les troubles eonslalés ne
s'améliorant pas malgré le traitement, le malade est
opéré en Février 1915, ie semi-lunaire est extirpé el
montre à l'étude histologique des modilicalions de
structure extrémement accentuées avec processus
d'ostéite rarétiante et travées fibreuses permettant,
d'apres leur aspect, de conclure à deux fractures qui
ne se seraient pas produites au mème moment, la
plus récente ne pouvant guère ètre interprétée que
comme une fracture secondaire par compression dans
un os altéré.
La théorie établie d'abord par Preiser pour le sea-
phoïde, et étendue par Kienbeæck au semi-lunaire,
parait done devoir être aceeplée pour tous ces cas.
Il y aurait peut-être lieu de rechercher si elle ne
s'applique pas également à la maladie de Koehler du
scaphoïde du tarse. R. Levocx-Lenanp.
Ombrédanne (Paris) — Reposition sanglante
d'une tête radiale complètement détachée (Bul-
letin de la Société de chirurgie, 11 Février 1914,
p. 200).
Enfant de Mans :le cliché montre la cupule radiale,
le cartilage de conjugaison, un fragment osseux
juxta-épiphysaire de 5 millimètres, qui, détachés en
bloc de la diaphyse radiale, ont basculé de 90° et se
sont soudés à angle droit sur Pare de la diaphyse :
la surface articulaire radiale est sensiblement dans
un plan vertical.
Un second cliché, trois semaines après Pinterven-
tion, montre une exubérante latérale du cal, qui
empeche les mouvements de pronation et de supina-
tion : au contraire, les mouvements de flexion et
d'extension sont très étendus, alors qu'ils étaient
abolis avant l'acte opératoire. AUBOURG.
Ombredanne (Paris) — Interposition de l'épi-
trochlée décollée entre les surfaces articulaires
du coude (Bulletin de la Société de chirurgie,
11 Févricr 1914, p. 200).
Le cliché montre deux petites taches osseuses inler-
posées dans l'articulation : l'une représente le point
complémentaire de lépitrochlée, l'autre un fragment
détaché de la base mème de cette apophyse (enfant
de 12 ans).
Opération : ablation du fragment épitrochicen.
AUBOURG.
Duvergey. — Fracture de la tête du fémur (Jour
nal de médecine de Bordenu. 8 Février 1914,
p. 97 el 98, avec un schéma).
Cette observation est intéressante parce que les
fractures de la tète du fémur sont rares et qu'il est
pour ainsi dire impossible d'en faire le diagnostic
sans une bonne radiographie. Le traumatisme avant
porté sur la crête iliaque, la partie supérieure de la
vité cotvloide a fait éclater une portion de la par-
lie supérieure de la tête fémorale.
J. Lounirn.
Japiot (Lyon). — Fracture malléolaire avec
fragment postérieur du tibia (fragment margi-
nal postérieur), radiographie et pièce (Lyon
medical, t. CXXIL, n° 8, 22 Février 1914, p. #19
à 425).
Il s'agit d'un malade qui fait une chule dans un
escalier et saute sur le pied droit; après quelques
pas, il perd Féquilibre et tombe sur le côté gauche.
Ouinze jours plus tard, il entre dans le service du
Dr Vallas. Le pied est subluxé en arrière, le tibia fail
une proue en avant, le diagnostic de fragment posté-
rieur s'impose. La réduction se fait d'ailleurs facile-
ment en tirant sur le talon d'arriére en avant, en por-
tant la pointe du pied en dehors.
Rudiographie : de profil, subluxation du pied en
285
arrière, refente du plateau tibial. Malléole interne
taillée en pointe, sa plus grande partie étant empor-
tee par le fragment postérieur. De face : pas de dias-
tasis : tubercule postérieur séparé du péroné par un
intervalle de ò millimetres, malléole interne refendue
par un grand fragment en coin remontant à 5 centi-
metres dans le fat du tibia.
La fracture est réduile el immobilisée: le résultat
fonctionnel est bon et le malade marche facilement.
Un an apres environ, le malade entre à l'Hôtel-Dieu
ou il succombe des suites d'une tuberculose pulmo-
naire; la pièce est alors examinée, A premiére vue,
il est difficile de reconnaitre le pied fracturé; mats
le bulbe libial est épaissi à sa partie postérieure: il
n'existe qu'un très faible dénivellement entre le tibia
etle fragment.
Radiographs: de fragment postérieur est revenu a
sa place: la malléole interne est restée un peu
déplacée en arrière.
L'auteur conclut à l'excellence du résultat théra-
peutique, à l'exactitude des renseignements radiogra-
phiques, et à l'impossibilité de confondre ce fragment
avee tout autre : il sagit bien du fragment postérieur
ou fragment de Destot. Tn. NOGIER.
W. Carmalt Jones (Londres). — Arthrite chro-
nique dans l'hémophilie (The Lancet, n° 9,
28 Février 1914, p. 606 à 607, 1 figure).
Observation compléte d'un hémophile de 52 ans
qui depuis l'âge de 2 ans n'a cessé de faire des acci-
dents. Une radiographie de son genou droit montre
la résorption du cartilage articulaire surtout au niveau
du fémur et de la rotule. L'air chaud combiné au
massage soulage le palient et rend de la souplesse
à son articulation. Wi,nntam Visas,
E. Spéder (Bordeaux). — Contribution à l'étude
radiographique des malformations de la co-
lonne vertébrale (.Irchires d'électricité médicale,
29 Février 1914, p. 186 à 193, 5 figures).
Par l'examen clinique seul, le diagnostic étiolo-
gique des dévialions de la colonne vertébrale est sou-
vent difficile; d’où Pioportance des données radiolo-
giques. Chez Venfant on doit d'abord faire une
radiographie d'ensemble pour obtenir Paspect général
de la colonne vertébrale, puis des radiographies
himitées à chaque région; celles-ci seront d'autant
plus nettes que le radiolimitateur sera de diamètre
plus pelit.
L'aspeel radiographique des vertèbres chez les
jeunes enfants diffère de celui que Pon obtient chez
l'adulte, les différentes pieces wélant pas ossiliées,
PA. déerit aspect de la vertébre chez Fenfant à Fétat
normal et à Vétal pathologique : puis il rapporte
l'observation d'un jeune enfant de 8 mois qu'il a
radiographié el qui présentail des anomalies mul-
tiples. Le cliché d'ensemble permet de constater que
la colonne dorsale est formée de treize éléments avec
13 paires de côtes et que la colonne lombaire com-
porte, en plus des vertebres normales, une demi-ver-
tebre supplémentaire intercalée entre la première el
la seconde lombaire, La radiographie localisée de la
région lombo-sacrée montre que cette demi-vertèbre
supplémentaire possede un demi-corps, une apophyse
transverse et un demi-are postérieur. LA, pour fixer
toutes ces malformations a fait plusieurs radiogra-
phies localisées dans des incidences différentes.
J. LounIER.
Lionel E. C. Norburz (Londres). — Malforma-
tion congénitale des vertèbres (The proceedinys
of the Royal Society of Medecine, Section de
pédiatrie, vol. VII, n° 4, Février 1914, p. 73-74).
Fillette de 5 ans 1 2 accusant, depuis deux ou trois
semaines, des douleurs sous son rebord costal
gauche et présentant en outre une seoliose moyenne
280
à convexilé gauche, Sur une radiographie on voit les
première et deuxième lombaires en forme de coin el
le disque intermédiaire est de dimensions très
réduites. Wintiam VIGNAL.
Balthazard (Paris). — Un cas de spondylose
traumatique avec autopsie (malad:e de Kun-
nel) (Rerue de Chirurgie, n° 3, 10 Mars 1914,
p. 216).
Un blessé, accidenté du travail, meurt six mois
après un traumatisme violent, avant présenté divers
phénomènes de compression médullaire. La radio-
graphie ne fail rien soupeonner. A Pautopsie on note
une fracture incomplète de la 11: dorsale, des frac-
tures des lames transverses de la 10* dorsale, enfin
une fracture des apophvses épineuses des 9 et 10°
dorsales. P. MEUGÉ.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Hannus. — Présentation de radiogrammes con-
cernant des malades atteints d'arythmie (So-
ciété de médecine de Nancy, 25 Février 1944).
M. Hannus présente des radiographies montrant
des aortes dilatées dans leur totalité, prises sur des
malades atteints d'arythmnie. Il pense que lassocia-
tion de Paortite et de larvthmie constitue un syn-
drome pathologique spécial. P. AME.
Gunsburg (Anvers). — Inversion du cœur (.42-
nales de médecine physique @Anrers, n°6, Dé-
cembre 1915).
Il s'agit dun cas de dextrocardie chez un enfant
de 8 ans dont le diagnostic clinique fut contirmé par
la radiographie. La pointe du ceur est au niveau du
6° espace intercostal droit. Ces eas ne sont pas sou-
vent signalés, probablement à cause de l'absence de
svmptomes cardiaques. Quant à l'origine de la dex-
trocardie, l'auteur pense qu'il faut Pattribuerá la
persistance de la moitié droite du sinus primitif de
l'embryon, alors que normalement cette moitié droite
satrophie. G. GIBERT.
APPAREIL DIGESTIF
L. Pierce Clark ct Archibald H. Busby |New-
York). — Importance de l'examen radiologique
du trajet gastro-intestinal au cours des affec-
tions nerveuses dites fonctionnelles. (The Jour-
nal of the Amerienm medical Association, vol.
LXII. n° 6, 7 Février 1914, p. 440 à 445, 9 fig.).
C. el B. ont fail l'examen radiologique du tube di-
gestif de dix épileptiques des deux sexes: chez tous
ils ont observé des anomalies : gastroptoses, rétre-
cissement du colon descendant, ptose du cecum ou du
transverse, de l'angle hépatique, viseéroptose et, chez
presque tous, atonie gastrique. Ils concluent que
l'examen radiologique est important tant au point de
vue diagnostie que pour les indications thérapeuti-
ques: nombre de ces malades ont vu, par un traile-
ment approprié, disparaitre leurs troubles gastro-
intestinaux el par suite se produisit l'amélioration de
l'état général. WILLIAM VIGNAL.
A. W. Crane (Kalamazoo). — L’estomac, organe
réflexe. (The American Journal of Roentye noloyy,
vol. I, n°5, Janvier 1914, p. 148- 4).
Le radiologiste doit ètre doublé d'un elinicien
averti, sachant interpréter ce qu'il voil sur l'écran ou
la plaque radiographique. Lestomac plus que tout
autre organe demande a étre bien étudié, Nombreux sont
es cas de spasme pylorique, de biloculation gastrique,
Rayons X.
de cardiospasme qui ont motivé une intervention
pour le moins inutile, car on n'a trouvé aucune
lésion gastrique : les troubles fonctionnels persis-
tèrent après la guérison opératoire : ceci est dù à ce
que Festomac est « la sonnette d'alarme » (fhe alarm
Lor) de Pabdomen. Maintes fois, n'at-on pas trouvé
associés à ces troubles fonctionnels : des appenicites,
des calculs biliaires ou de la cholécystite; chez la
fenune les affections gynécologiques peuvent en être
la cause. Enfin il mest pas rare de trouver, coïnci-
dant avec un ulcére gastrique, une appendicite. L'au-
teur apporte, à l'appui de ses dires, des statistiques
fort probantes empruntées aux différents chirurgiens
américains. WiLLiaM VIGNAL.
Huerter (Marbourg). — Nouveaux resultats de
la radiologie de l'estomac (Berlin, Urban el
Selavarzenbery, 1913, 2 fase. in 8°, 62 p. 75 fig.).
Bon résumé accompagué de nombreuses figures
sechémaliques exposant d'une facon claire et assez
complète les résultats les plus récents de Pexplora-
tion radiologique de l'estomac. On peut en recom-
mander vivement la lecture aux médecins et mème
aux radiologistes qui pourront rafraichir leur mé-
moire sur quelques points particuliers de l'examen
gastrique. R. Lepousx-Lenann.
N. M. Richter (Chicago). — Sténose congénitale
du pylore (The Journal of the American medi-
cal Association, vol. LXIL, n° y, 51 Janvier 1914,
p. 595 à 556).
Avant eu loccasion de voir et d'opérer vingt-deux
cas de sténose congénitale du pvlore, R. étudie la
symplomatologie et les indications opératoires. Dix-
neuf de ces cas étaient des sténoses hvpertrophi-
ques, les 5 autres des sténoses spasmodiques. L'exa-
men radiologique doit uniquement se borner å déler-
miner le temps d'évacuation de l'estomue el non la
perméabilité du pylore. Autrement, on s'exposerail
à de graves erreurs; un pylore, complétement obluré
par suite d'un état congeslif de Vhypertrophie mus-
culaire, peut. dans la suite, redevenir partiellement
perméable el inversement. Winntam VIGNAL.
Vidor-Revesz (Budapest). — Constatation radio-
logique rare. (Fortschritte auf dem Gebiete der
Roentyenstrahlen, t. XXE, fase. Février 1914,
p.570 à 574, 6 fig. dans le texte et planches XXIV).
Curieuses observations de : P double estomac en
sablier: 2° gastro-entérostomie spontanée naturelle
(néoplasme gastrique ouvert dans le grele); 5° éven-
tration diaphragmatique dont il faut lire le détail
dans l'original. R. Levoux-Lenanp.
Felice Perussia (Milan). — Syndrome radiologi-
que simulant une sténose infrapapillaire du
duodénum (La Radiologia médica, Février 1914,
vol. I, n° 2).
LA. publie cette observation instructive pour dé:
montrer une fois de plus la difficulté des examens
radiologiques du duodénum. Un malade qui présen-
tail tous les signes cliniques d'ulcère duodéna) avec
sténose fut soumis à l'examen radiologique: on v
constata un péristaltisme extrêmement rapide du
duodénum, ce qui fit contirmer pleinement le diagnos-
tic clinique. L'intervention chirurgicale démontra, deux
mois après, que le malade était porteur dun néo-
plasme volumineux, inopérable, de la petite courbure
de Pestomac. L'image radiologique est complétement
changée; on voit un estomac irrégulier, piriforme,
à contours estompés qu'aucune onde péristallique
n'agite, situé dans Vhypocondre gauche, Quatre ra-
diographies sont jointes à ce travail et montrent les
Rayons X.
phases successives par lesquelles a passé le dia-
gnostic radiologique. M. GRUNSPAN.
Chauffard (Paris). — Ulcère pyloro-duodénal
(Bulletin médical, 7 Février 1914, p. 135 à 159).
A propos d'un cas observé dans son service, PA.
rappelle les caracteres radiologiques de Pulcére du
duodénum. La radiologie est d'un grand secours
pour le diagnostic entre Pulcére du duodénum et
Puleére de Vestomac. Dans le cas de lauleur les
signes radiologiques étaient nuls car son malade ne
présentait ni douleur, ni pylorisme, mais simplement
des hémorragies. J. Lounien.
H. Lebon (Paris). — Diagnostic radiologique de
l'appendicite chronique (La Clinique, n° 8,
20 Février 1914).
Après avoir bien posé que la radiographie de Pap-
pendice est assez rare, L. insiste sur ce fait qu'on
est certain d'obtenir toujours une image du cecum
et de la dernière partie de l’iléon. et consécutivement
de préciser la situation anatomique de la partie pos-
térieure etinterne du cæcum, point d'implantation de
l'appendice. Ce point repéré sur la paroi abdominale
doit coïncider avec le point douloureux maximum et
être le départ de toutes les irradiations doulou-
reuses. P. MEUGr.
Henri Béclère (Paris). — Un cas d'insuffisance
de la valvule iléo-cæcale (Bulletin de la Société
de radiologie médicale de France, n° 52, Février
1914, p. 5).
L'auteur présente un radiogramme dans lequel une
anomalie du colon transverse permet de voir parfai-
tement la baryte au delà de la valvule iléo-cæcale,
celle-ci ayant été franchie au cours d'un lavement
barvté : tout le gréle semble rempli par le mélange
opaque. G. HARET.
Richard Gompertz (Londres). — Cas de consti-
pation spasmodique (The Lancet, n° 7, 17 Fé-
vrier 1914, p. 452 à 455, 4 fig.).
R. G. publie l'observation radiologique d'un cas de
constipation par spasme du gros intestin datant d'un
an, chez un homme de 39 ans. Ainsi que le révéla
l'écran (et une série de radiographies dont Pauleur
publie quatre des plus typiques), le bismuth ne su-
bissait aucun retard dans la traversée intestinale
jusqu'à langle splénique. Une radiographie prise
32 heures après le repas bismuthé montre bien le
colon pelvien distendu, mais le transverse el le colon
descendant complètement contracturés; 48 heures
après Pingestion de bismuth, on voit que si le trans-
verse est rempli, par contre le cólon descendant est
en état de contracture. Geci explique les dimen-
sions anormales du cecum et du colon ascendant
qui dans la lutte contre la contracture des colons
transverse et descendant se sont dilatés et les dou-
leurs ressenties par le malade dans la fosse iliaque
droile. WILLIAM VIGNAL.
Alfred C. Jordan (Londres). — Le péristaltisme
du gros intestin (The Archives of the Róntyen
Ray, n° 163, Février 1914, p. 528 à 539, 18 fig.).
Des 27 cas de péristallisme du gros intestin que
C. J.a observés, il tire les conclusions suivantes :
que des 4 mouvements décrits par Rieder : le péris-
taltisme, les contractions toniques uniformes, Fanti-
péristaltisme et les oscillations, seuls existent
les deux premiers. Pour lui, les mouvements anti-
péristaltiques décrits par Rieder proviennent d'une
erreur d'interprétation due a ce que l’auteur allemand
sest uniquement basé sur la radiographie sans s'ai-
der de la radioscopie. En effet, quand les matières
287
arrivent dans le cacum et les colons ascendant et
transverse, elles sont trés fluides, puis perdent de
leur volume par suite de l'absorption de l’eau, elles
se rétractent, ce qui. sur des radiographies succes-
sives, peut faire croire à des mouvements antipéris-
talliques.
Il est très difficile d'observer le péristaltisme du
gros intestin, on ne peut le voir qu'immédiatement
après un repas et de préférence après le petit dé-
jeuner et le diner, plus rarement après le repas de
midi et le goûter. Une onde péristaltique met de 2 à
$ minutes pour aller de l'angle splénique au colon
pelvien. Ce n’est que dans les cas de diarrhée que
4 minutes suffisent pour évacuer le gros intestin du
cæcum au rectum. WiLLtam VIGNAL.
Dellot (Epernay). — Occlusion intestinale chro-
nique par bride cecale (Bulletin de la Société
de chirurgie, 20 Février 1914, p. 261 à 265).
Une radioscopie, faite après avoir fait prendre au
malade 3 doses de carbonate de bismuth de 20 gr.
chacune à 3 h., 5h. et 9 h. du soir, permit de recon-
naitre le lendemain matin une masse noire corres-
pondant au cecum — puis une interruption de la
masse sur le colon ascendant; en somme, une diffi-
culté du passage du bismuth á 2 travers de doigt
au-dessous de langle hépatique.
L'intervention montra une bande fibreuse que P.
put décoller de la bandelelle ciecale antérieure
qu'elle recouvrail. Elle s'étendait de la base de l'ap-
pendiee jusqu'à la partie supérieure du colon ascen-
dant. Cette section permit au colon de s'allonger.
AUBOURG.
C. Lehmann (Bostock). — Radiographie d'un cas
d'invagination iléo-cæcale (Horlschritle auf dem
Gebiete der Roentyenstrahlen, t. T, fase. 5, 20 Fé-
vrier 1914, p. 561 à 562, | fig.).
Chez un jeune homme de 18 ans, qui souffrait de-
puis3semaines de coliques avec alternance de cons-
tipation et de diarrhée souvent sanglante, on donne
un lavement de bismuth et Pon constate que le liquide
s'arrête brusquement dans la partie gauche du colon
transverse en formant comme une cassure netle, au
lieu de présenter l'amincissement graduel générale-
ment observé en cas de sténose.
Une radiographie montre de plus que le bismuth a
filtré le long de la paroi intestinale au dela du point
d'arrèt, la partie médiane du calibre intestinal res-
tant claire, comme le montre le schéma ci-joint imité
de Fauteur. A l'opération on constale une invagina-
tion iléo-ciecale.
Ce cas parait ètre le premier du mème genre qui
soit publié: il est regrettable que la plaque originale
en soit perdue et que ce soit simplement un croquis
de mémoire qui en tienne lieu.
R. Lepoux-Lepanp.
208
H. Drummond (Newcastle). — Note sur les
fonctions du colon et particulièrement sur la
progression des lavements (Bristish Medical
Journal, n° 2770, 31 Janvier 1914, p. 240).
LA. a constaté que les lavements bismuthés, ou
barvtés, à la dose de 1 litre, atteignent lé cecum en
10 minutes environ. Ce temps est à peu pres le mème
pour des liquides moins denses tels que le lait ou
l'eau pure (sortant par une fistule cæcale).
Pour Jui, ce n'est que dans des cas pathologiques
que Ja valvule iléo-ciecale se laisse franchir et que
le bismuth pénètre dans l'iléon.
Comment progresse le lavement dans l'intestin®
Est-ce par la simple pression du liquide ou par des
mouvements antipéristaltiques du colon? L'auteur
penche pour la seconde hypothèse, s’appuvant sur
le fait que de petites quantités de liquide, injectées
sous faible pression, parviennent cependant vers la
30° ou 40° heure dans le cecum.
Dans des cas d'iléo-colostomies datant d’un an et
plus, D. a constaté que la portion de intestin grèle
ainsi rapprochée du gros intestin se dilatait et jouait
en quelque sorte le role du colon supprimé.
Henri BÉCLÈRE.
Gosset (Paris). — Vésicule ou duodénum (Bul.
letin de la Société de Chirurgie, 18 Février 1914,
p. 248-252, 1 fig.).
Vésicule ou duodénum est une question qui se
posera de plus en plus, gráce aux données de la
radiologie.
Il s’agit d'une malade de M. Florand, présentant
des crises douloureuses fréquentes, sous forme de
ds AP à
11
4% f
ANA ar
Fim
crampes d'estomac, avec irradiations dorsales et
parfois des vomissements et de lictère.
Examen radiologique (Aubourg). « La malade ayant
pris un lait de 100 gr. de carbonate de bismuth et
290 e. c. d'eau d'albumineuse, l'estomac s'est montré
de forme et de siège normaux, avec un bas-fond ne
participant pas à la chute du transverse et atteignant
la crête iliaque : il my a pas de déformation appa-
rente de l'estomac.
Après le pylore. on voyait à l'écran el on voit sur
le cliché une déformation, une encoche sur le bord
droit de la premiére portion du duodénum : cette
encoche a persisté durant tout l'examen. Le point
douloureux correspond bien á cette région; mais il
Rayons X.
existe en dehors du duodénum une ombre marquée
qui est la vésicule biliaire augmentée de volume, si
bien que je ne puis dire si le point accusé doulou-
reux est sur le duodénum ou sur la vésicule.
Trois heures après la prise du lait de bismuth, il
ne restail aucun résidu dans l'estomac. Au résumé :
ly déformation de la partie droite de la premiere
portion au duodénum: 2 grosse vésicule : 5° douleur
correspondant à la vésieule el au duodénum, à leur
point directement en rapport; # pas de sténose
stomacale ».
Opération. — Les constatations opératoires ont con-
lirmé strictement toutes les déductions de la radio-
logie. La vésicule adhere intimement, par son fond
towné a gauche, a la premiere portion du duedénim
qu'elle déprime. Les adhérences sont libérées et, après
libération, on constate que le duodénum n'est pas
rétréci. Cholécystectomie, ligature isolée des vais-
seaux cysliques, ligature du moignon du eystique.
Durée totale de Popération : 10 minutes.
Analomie pathologique. — Bile noire épaisse dans
la vésitule et deux calculs arrondis, noiratres, avant
. le volume d’un œuf de vanneau.
G. relate cette observation comme « un cas tvpe
de compression du duodénum par une grosse vési-
cule distendue avec péricholécystite el le diagnostic
avait été strictement établi par l'examen radiolo-
gique ». A ce propos, on rappelle une observation
d'un malade de M. Enriquez où Pon trouva lésion
vésiculaire et lésion duodénale (cholécystectomie el
gastro-entérostomie dans la mème séance).
H faut toujours, en présence d’une image radiolo-
gique de sténose duodénale, songer non seulement
à la possibilité d'un duodénum, mais encore à une
compression extérieure exercée par la vésicule, même
quand celle-ci ne peut ètre sentie à la palpation, à
moins que les deux lésions ne coexistent.
AUBOURG.
Enriquez ct Gosset (Paris). — Syndrome vési-
culo-duodénal. Cholécystite ancienne et péri-
cholécystite avec fistule entre la vésicule et le
duodénum (Bulletin de la Societé de Chirurgie,
25 Février 1914, p. 282-286).
E. et G., montrant les rapports entre les cholécys-
tiles et les lésions duodénales, apportent un cas
dans lequel il existait un syndrome vésiculo-duodénal
dingnosliqué cliniquement.
Malade de 60 ans. dont l'examen radiologique. des
plus instructifs, permettait à lui seul de porter le dia-
wnoslie.
« Pas de stase bismuthée. — Carcum contenant
encore du bismuth de fa veille. alors que le reste
du gros intestin est complètement vide. Traversée
rapide — grande ptose gastrique — Evacuation gas-
trique facile; mais, par contre, légère stagnation du
bismuth dans la lumière duodénale (1% et 2 portions).
Elle est manifestement déviée sur la droite et semble
lixée sur la face inférieure du foie, dont elle suit
l'ascension dans la position couchée. Douleur à la
pression, strictement limitée á la région vésiculo-
duodénale.
« Quel élait le diagnostic à porter par l'examen radio-
logique? On pouvait dire : lesion duodénale certaine
el on pouvait ajouter probablement d'origine vésieu-
laire. En effel, sur lorthodiagramme, l'angle droit du
colon transverse est fixé au bord inférieur du foie:
or ces adhérences du foie et de l'angle droit. au
niveau de la fosse vésiculaire, sont dues à la péricho-
lécystite. Cette fixité de l'angle droit permettait de
supposer unc péricholécystite ancienne ayant pro-
voqué en outre la lésion duodénale. »
Opération. — Après libération d'adhérences ser-
rées, on melen évidenee un tractus d'un demi-centi-
métre qui relie la vésicule au bord supérieur du
Rayons X.
duodénum. Ce tractus est creux et fait communiquer
la vésicule et l'intestin. Cholécystectomie, puis fer-
meture de la fistule duodénale. Durée totale : 34 mi-
nutes. Suites opératoires des plus simples.
AUBOURG.
Gosset (Paris). — Radiographies d'un calcul de la
vésicule biliaire (Bulletin de la Société de Chirur-
yie, 11 Février 1914, p. 207 à 209, 4 cliché).
Trois elichés (Ledoux-Lebard) montrent très nette-
ment, entre la première et Ja deuxième apophyse
transverse lombaire droite. une ombre que sa forme
polygonale tend à identifier comme calcul biliaire.
Un premier cliché est pris dans Ja position classique
du décubitus ventral, sans insufflation de l'estomac
et montre une tache entre la première et la deuxième
lombaire.
En raison de la projection de cette tache dans
l'ombre rénale, il est pris deux autres radiographies
de la région rénale : 1° l'une, dans le décubitus dorsal,
eomme s'il s'agissait d'une radiographie du rein mais
un peu obliquement; elle fait voir, outre une om-
bre rénale tres petite, annonçant vraisemblablement
un rein seléreux, l'ombre du calcul qui, projetée obli-
quement sur le pôle supérieur du rein, n'appartient
done pas à ce dernier organe et montre un contour
plus net, répondant à une coque caleifiée ; 2° l'autre,
dans le décubitus ventral, où ombre du calcul est
toujours nettement visible.
Le calcul unique, comme Pa montré l'intervention,
siégeait dans le col de la vésicule. Sa radiographie,
après opération (il était entouré d'une coque), rappe-
lait la forme reconnue sur les trois clichés préopé-
raloires.
G. estime qu'il y a lieu de recourir plus souvent
à la radiologie dans la recherche des calculs et cette
recherche doit être faite systématiquement. Les résul-
tals posilifs deviennent plus nombreux si on a soin
de ne pas insuffler l'estomac et surtout de ne pas le
remplir de bismuth.
Discussion. — M. Quénu partage cet avis de Putilité
de radiographier tous les malades chez lesquels on
soupconne la lithiase biliaire. Les caleuls visibles ont
une écorce caleaire. Un résultat fut négatif chez un
malade qui portait plus de 200 calculs dans sa vési-
cule. O. rappelle ses expériences avec Darbois : les
résultats ont varié avec l'épaisseur du foie recouvrant
la vésicule, la maigreur du sujet, la vacuité du gros
intestin.
M. Mauclaire rappelle le premier cas publié par
Infroit en 1903, à l’Académie des sciences, calcul re-
couvert de carbonate de chaux. Depuis, sur bien des
lithiasiques, il na pu retrouver un cas semblable,
car il s'agissait de calculs de cholestérine pure.
M. rappelle Particle de Case (Journal of the Amerie.
med. Association, 20 sept. 1913) avec 40 cas de calculs
biliaires dans 1000 examens du tube digestif. Les
calculs biliaires seraient trés sourent visibles et le
diagnostic radiologique différentiel est à faire avec
calcification des cartilages costaux, caleul et tuber-
culose du rein, ganglions calcifiés. AUBOURG.
S. Rubaschow (Moscou). — Sur 'e diagnostic ra-
diologique des calculs bilialres (Fortschritte
auf dem Gebiete der Roentgens'rahlen, t. XXI,
fasc. 5, 29 Février 1914, p. 553 à 550, 1 pl.).
La rareté de l'apparition sur la plaque des concré-
lions biliaires est bien connue et l'on a décrit de
nombreux artifices de technique destinés à rendre
plus visibles ces productions.
L'auteur préconise un procédé qui consiste, le ma-
lade étant sur le dos et ampoule sous la table, à
pratiquer la compression en introduisant la plaque
dans l'ouverture mème du compresseur.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — I
289
Les ealeuls biliaires placés sous un sujet épais
radiographié ensuite suivant cette méthode sont net-
tement visibles sur les clichés. Mais c'est la figure
reproduisant la radiographie d'un amas de calculs
biliaires, obtenue par hasard en prenant une plaque
intestin, qui constitue la partie la plus intéressante
de ce travail. R. Lepoux-Lepanp.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Bela Alexander (Budapest). — Radiographies
comparatives des deux reins et des deux ré-
gions rénales (Fortschritte auf dem Gebiete der
Roentgenstrahden, t. XXI, fase. 5, 20 Février
1914, p. 505 à 535 avec 11 schémas dans le
texte).
Dans de nombreux articles antérieurs et dans sa
monographie de 1912, l'auteur a insisté déjà sur la
nécessité de procéder toujours à l'examen des deux
reins, si Pon veut pouvoir donner des conclusions
exactes et complètes et tous ceux qui ont quelque
expérience de la radiographie des voies urinaires
sont d'ailleurs d'accord sur ce point. Dans cet arti-
cle, A. donne une série d'observations prises dans
sa pratique personnelle et illustrées de schémas qui
montrent que l'interprétation correcte et le diagnos-
tic complet n'étaient possibles dans ces cas qu'en
adiographiant les deux régions rénales. Il faut lire
dans l'original le détail de eette casuistique qui ne se
préte pas à une analyse, mais est extrêmement ins-
tructive. R. LEpoux-LEBARD.
V. Blumm (Vienne). — Sur l'injection de collar.
gol dans le bassinet, á propos de l'article de
Wossidlow (Archiv. fur klinische Chirurgie,
20 Février 1914, t. CIII, f. 5, p. 865 à 869).
L'A. insiste sur les dangers de la pyélographie dont
il conteste les avantages el qu'il veut voir remplacée
dans l'immense majorité des cas par des radiogra-
phies avec sondes opaques après cathétérisme des
uretères. R. L. L.
O. S. Socoler (Denver). — Obstruction urétérale,
stase urinaire : nouvelle étiologie des calculs
(The Journal of the American medical Association
vol. LXII, n° 5, 51 Janvier 1914, p. 567 à 572,
4 figures).
Coïncidant avec un calcul rénal, F a toujours ob-
servé une cause de stase urinaire soit dans le trajet
de Vuretére soit au niveau du bassinet. Il appuie
cette théorie par une série de radiographies mon-
trant des coudures siégeant sur divers points du tra-
jet urinaire supérieur et coincidant avec l'existence
des calculs. WILLIAM VIGNAL.
H. D. Rolleston et E. Boyet (London). — Mala-
die d'Addison et calcification des surrénales
[The proceedings of the Royal Society of Mede-
cine (Clinical Section), vol. VH, n° 4, Février
1914, p. 55 455 (Radiographie)).
Garcon de 12 ans 1/2 présentant le syndrome addi-
sonnien au complet. Au niveau de la dernière côte
près de son articulation vertébrale, c’est-à-dire dans
la région surrénale, on voit sur une radiographie une
ombre se détachant très neltement à droite, d'une
facon plus floue à gauche. Les auteurs pensent que
cette ombre est due à la calcification des surré-
nales. Autour du hile pulmonaire on trouve encore
des ombres denses et disséminées qui font penser à
des ganglions calcifiós. WILLIAM VIGNAL.
19
200
Chevelle (Nancy). — Uretére double ¿société de
Médecine de Nancy (Séance du 11 Février 1914):
ZA, présente les radiozraphies d'un rein après in-
jection de collarzol, H sagit dans le eas particulier
d'un rein possédant 2 ureteres distinets sur tout leur
pareours el naissant de 2 territoires rénaux distincts.
Cette dualité de l'urelère n'existe que du côté droit,
le rein gauche avant un uretére normal simple.
AIMÉ,
Pasteau et Belot Paris). — A propos d'un cas de
radiographie urétérale (Bulletin de la Societé
de Ra ligloyte médicale de France, n° 02, Février
1915, p. of à 0).
Les auteurs, au cours d'une exploration radiolo-
gique sur une vessie remplie de collargol, ont cons-
tate la réalité du reflux vésico-urétéral, sous la simple
influence des contractions de la vessie sans que
les ureléres présentent aucun degré de dilatation
préalable, Hs ont pu fixer sur une plaque radiogra-
phique la preuve de ce reflux. Cette constatation a
un intérél énorme en clinique, car elle permet d'ad-
mettre Pinfection ascendante, de la vessie au rein.
G. Haner.
Potocki, Laquerrière et Delherm (Paris). — La
radiographie du fœtus «in utero » (Journal de
Médecine de Parts, n°9, Février 1914, p. 172 à
175).
Les A. décrivent la technique qui leur a permis
d'obtenir des radiographies satisfaisantes de foetus in
utero, alors que jusqu'ici d'autres tentatives avaient
échoué en partie tout au moins.
Grâce à la puissance des installations radiolo-
giques actuelles, concluent Jes auteurs : « 1° on peut
radiographier couramment le fetus dans les deux
derniers mois de la grossesse et obtenir souvent une
image trés nette, non seulement de la colonne ver-
tébrale et de la tête, mais encore des côtes et des
membres, des mains y compris les doigts, les
pieds, ete.; 2° on arrive fréquemment a obtenir des
images satisfaisantes au 7 et au 0" mois, ».
Les A. sont mème parvenus à radiographier un
fetus de # mois 1/2. E. Decuamane.
Ph. Kreiss (Dresde). — Sur le diagnostic radio-
logique des grossesses gémellaires Fortschritte
auf dem Gebicte der Tocntyenstrahlen, t. XXE,
fase. ò 20, Février 1911, p. 076 à 979, pl. XXID.
A la clinique du Prof. Kehrer, à Dresde, tous les
cas de grossesse suspecte de gémélarité sont radio-
erapliés, Signalons seulement que K. prend ses cli-
ches dans le décubitus dorsal silya peu de liquide,
dans le décubitus latéral s'il y en a beaucoup et qu'il
pose deus minutes environ avec 2 où ò nulliuianperes et
un éeran Heyden. (M n'indique pas la qualité du
ravonnement.) R. Leborx-Lenaro.
Mario Ponzio (Turin). — Le radiodiagnostic de
la grossesse (La Radiologia Medica, vol. L, n° 2).
L'auteur a radiographié 21 femmes enceintes ou
présumées telles. I décrit son procédé qui n'offre
rien de particulier. Comme Laquerriéere et Delherm,
it conseille de faire prendre aux malades la position
dorsale, et, comme eux, il a pu radiographier quel-
ques farlus ages de 4, mois. Le Dr Ponzio ne fait
aucune mention dans son travail de la tres complete
communication de MM. Potocki, Delherm et La-
querriére à la Société de Radiologie, décembre 1912,
qui prouve que ces auteurs sont parvenus les pre-
miers à radiographier un fœtus de + mois 12. Les
radographies annexées à ce travail ne sont guere
Rayons X.
probantes: à peine apercoit-on vaguement sur l'une
d'elles la tète fatale. M. GRUNSPAN.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Rosenthal G. (Paris). — Radiographie d'un repas
pulmonaire chez le lapin (Suriété de Medecine
de Paris, Février 4914).
L'auteur présente une radiographie prise à la fin
d'une absorption de lo gr. de lait bismuthé par le
poumon. à l’aide d'une canule dans la trachée. H faut,
pour réussir, aller doucement et obtenir un écoule-
ment goutte à goutte. E. Dreenamnte.
Fauquez (Paris). — Un cas de cancer de l'ceso-
phage avec ouverture dans la trachée (Bulletin
dos Soctelés médicales Carrondissements, p. 81).
Avant fait ingérer un lait de bismuth au malade on
vit très nettement à la radioscopie de longues trai-
nées noirátres dessiner tout Farbre bronchique jus-
qu'à ses plus fines ramifications. Ce malade est mort
quelques semaines après l'examen, 4 mois seulement
apres la paralysie récurrentielle quí avait été la pre-
-mière manifestation du néoplasme de Fæœsophage.
J. Loubien.
20 F. Thomas (Cleveland). — Le diagnostic
radiologique des lésions médiastinales (The
American Journal of Rantgenology, vol I, n° 5,
Janvier 1914, p. 132 à 145, fo figures).
Revue générale abondamment illustrée, Mais pas
de bibliographie. S'adresse surtout aux non spécia-
listes, WILLIAM VIGNAL.
E. Sluka (Vienne). — Sur la fréquence de la tu-
berculose des sommets chez l'enfant (Wiener
hlinische Wochenschrift, 19 Février 1914, p. 175,
1 figures).
L'auteur montre l'importance de l'examen radio-
scopique et radiographique du thorax chez Fenfant'au
point de vue du diagnostic de la tuberculose. Il fait
voir que trés souvent l'on est porté cliniquement à
poser le diagnostic de tuberculose des sommets alors
que les poumons sont indemnes et qu'inversement on
observe des lésions indéniables lá où la clinique ne
les soupeonnait pas. Le contrôle radiologique est
done indispensable. 7 reproduetions de bonnes radio-
graphies illustrent cet article instructif.
R. Lepoux-Lesparp.
E. Fletcher Ingals ct Stanton A. Friedberg (Chi-
cago). — Exploration radio-endoscopique des
bronches (The Journal of the American Medical
Associalion, vol. LXII, ue 8, 21 Février 1914,
p. 610 à 614, 1 figure).
S. et J. rapportent deux observations de corps
étrangers des bronches que la bronchoscopie ne per-
met pas de localiser; au contraire, grdce à la radtosco-
pie, tls purent faire le diagnostic de la localisation el
sous son contrôle extraire les corps du délit.
WILLIAM VIGNAL.
W.H. Kelson (Londres). — Extirpation d'une
poche pharyngienne sans anesthésie locale
chez un homme de 70 ans !The proceedings of
the Royal Society of Medecine (Laryngological
Section). vol. VII, n° 4, Février 1914, p. 54 à 07,
2 radiograplites].
Apres avoir fait avaler une cuillerée de lait de bis-
muth au malade, on voyait à l'écran qu'il tombait
rapidement jusqu'au-dessus de Ja crosse de l'aorte et
+
liayons A.
se logeait dans un diverticule situé á ce niveau;
en faisant avaler au malade le reste du lait de bis-
muth la poche se remplissait, puis se vidait dans
Pesophage et le contenu arrivait sans encombre
dans l'estomac. Le diverticule pharyngien causait
de la dysphagie par compression de Peesophage
immédiatement au-dessus de la crosse aortique.
WILLIAM VIGNAL.
Darbois (Paris). — Note sur les calcifications pleu-
ro-pulmonaires (Bulletin de la Société de radio-
logie médicale de France, n° 52, Février 1914,
p. 60 à 64, 1 planche).
L'auteur, à l'aide de nombreuses radiographies,
montre les aspects radiologiques dus à des calcifi-
cations, puis il interprète les résultats qui peuvent
se classer sous quatre propositions : f° la présence
d'une calcification pleuro-pulmonaire montre que l'or-
ganisme a été localement infecté, qu'il a subi un pro-
cessus de fonte purulente et que, secondairement, il
a résisté activement; 2° l'intensité de l'opacité esten
rapport avec l'épaisseur de la calcification el sa ri-
chesse en calcium: 5° l'évolution de la calcification
renseigne sur l’évolution du processus infectieux : si
l'opacité diminue et mème s'efface, il s'agit sans nul
doute d'une décalcification accompagnée souvent
d'une nouvelle poussée évolulive; 4 l'absence de
toute calcification chez un bacillaire présentant de-
puis plusieurs mois des lésions de ramollissement,
indiquerait une évolution à marche rapide.
G. HARET.
CORPS ÉTRANGERS
Viannay. — Traitement des aiguilles immergées
dans les téguments (Loire médicale, 15 Février
1914, p. 99 à 105).
LA. insiste sur la nécessité absolue de la radio-
graphie qui doit ètre pratiquée sous deux incidences
-— il recommande de rechercher sans gant, l'aiguille
avec le doigt : l'usage du téléphone-sonde de Hedley
nous parait beaucoup plus à conseiller.
A. LAQUERRIÈRE.
Tuffier (Paris). — Corps étranger des bronches
(aiguille). Tentatives vaines d'extraction par
bronchoscopie. Bronchotomie, fragmentation
de l’aiguille, expulsion par la bouche (Bulletin
de la Société de Chirurgie, p. 202 à 206).
La radiographie avait montré une aiguille, avalée
par mégarde, dans la bronche droite ou même sa se-
conde bifurcation, Localisation avec l'appareil de
Hirtz. L'intervention montre le corps étranger der-
rière le cœur. Au point marqué par l'aiguille de Hirtz,
T. sent une surface dure, irrégulière, presque fibreuse
et après 10 minutes de recherche, ferme la plaie tho-
racique. Une heure après l'opération, la malade rend
un gros morceau de l'aiguille; un petit fragment de
1 em de long est demeuré dans la bronche.
AUBOURG.
DIVERS
Aubourg (Paris). — Examen radiologique de deux
fillettes xiphopages (Paris médical, 14 Février
1914, p. 275 à 277).
Ce cas est celui présenté à l'Académie de médecine
par M. Le Filiatre ; l'analyse a paru dans ce journal,
n° 4, Avril 1914, p. 246.
Proust (Paris). — Malformation congénitale du
pouce gauche et du premier orteil droit (Zul-
291
letin de la Société de Chirurgie, 18 Février 1915,
p. 221 à 224).
A la main, le cliché montre deux pouces et deux
mélacarpiens, ces deux os écartés l'un de lautre. Il
semble de plus, que la 2* phalange du pouce soit
réunie par une bride, figurant presque une articu-
lation, avec l'extrémité distale du métacarpien sup-
plémentaire. La tr et la 2° phalanges semblent bifides.
Au pied, | métatarsien supplémentaire, très rudi-
mentaire. Au niveau du 1* cunéiforme et même du
scaphoïde, existent des jetées osseuses qui sont les
traces d'une ébauche supplémentaire osseuse le long
du bord interne du pied. Malgré ces déformations,
pas de troubles fonctionnels. AUBOURG.
Rouvillois (Casablanca). — Monstre double ( Bul-
letin de la Sociélé de Chirurgie, 18 Février 1914,
p. 246, 4 fig.).
R. montre la photographie d'un monstre double
pygopage, les deux sujets sont soudés par la région
sacrée. La radiographie du pont donne une image
rappelant aspect de la colonne vertébrale.
AUBOURG.
Tison (Paris). — Un cas de malformations mul-
tiples décelées par la radiographie (Bulletin de
la Société de Radiologie médicale de France, n° 52,
Février 1914, p. 58 à 59, 1 pl.).
Il s'agit d'un jeune sujet de 4 ans qui avait une
dextrocardie, sans inversion des autres organes: les
malformations portaient également sur le thorax, car
l'enfant présentait 13 côtes à droite et 11 seulement
à gauche; de ce côté la 6° et la 7 étaient partielle-
ment soudées; enfin le coceyx pointait vers l'exlé-
rieur. G. HARET.
Blenkle (Potsdam). — Un nouveau cas de myosite
ossifiante progressive (Archiv. fuer Klinische
Chirurgie, 20 Février 1914, t. CIII, fasc. 5,
p. 765 à 779, 6 fig.).
Observation complète accompagnée de 4 bonnes
202
radiographies du 74 eas publié de cette curieuse af-
fection. R.L. L.
Arthur F. Hertz (Londres). — Cas d'inversion
viscérale (The Archives of the Rocntyen Ray,
n° 165, Février 1914, p. 525, 1 fig.).
Schéma radiologique d’un «cas dinversion totale
des viscères observée chez un sujet de 29 ans qui est
gaucher. Wi.Ltam VIGNAL.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
G. Détré (Paris). — Le domaine actuel de la ra-
diothérapie (Bulletin général de thérapeutique,
8 mars 1914).
Après un rapide apercu sur les progrés incessants
de la technique radiothérapique depuis la découverte
de Röntgen, l'auteur distingue avee Wetterer des
indications absolues et des indications facultatives
du traitement par les ravons X.
CHASSARD.
DERMATOSES
Fritz Meyer (Berlin). — Les derniers progrès
de la radiothérapie et leurs applications en
dermatologie (Dermatoloyische Zeitschrift, n° 5,
Mars 1914, p. 209 à 218).
WA. étudie d'abord la façon dont on doit procéder
pour faire absorber aux tissus silués dans la profon-
deur de grandes quantités de rayons sans déterminer
des lésions de la peau; il énumére les différents
filtres qui ont été successivement employés et il
recommande particulièrement Faluminium. H se
demande su existe réellement une différence biolo-
gique entre les rayons durs el mous et nous apprend
que l'accord west pas fait sur ce point en Allemagne.
PA. a soigné plusieurs cas de lichen plan avec un
rayonnement dur. D'après lui, l'effet s'obtient plus
‘apidement et plus sûrement que par les rayons
moyennement durs. L'eczèma chronique peut ètre
amélioré parles rayons X. H faut employer un ravon-
nement de 10 à 12 Wehnelt (6 à 7 Benoist), un filtre
de 0 mm. ò d'aluminium et des doses de 2H environ.
ll recommande de bien mesurer les doses et fait
remarquer que si on emploie un rayonnement dur,
les résultats donnés par le radiomètre ne sont pas
absolument comparables à ceux obtenus par un
rayonnement mou. Tb serait à souhaiter qu'on four-
nisse un dosimétre pour rayons durs.
M. résume la technique emplovée par Regaud et
Nogter ainsi que celle de Spéder dans Phvpertrichose.
ll donne, bien à tort, du reste, la préférence à la
radiothérapie sur Pélectrolyse qui demande trop de
patience de la part du médecin et du malade,
Dans Pépithélioma, dans le cas de métastases can-
céreuses, il faut recourir au rayonnement dur et
filtré.
R. Cirarenon,
H. Meyer (Kiel) et H. Ritter (Hambourg). — Sur
la méthode de la radio-épilation du cuir che-
velu chez l'enfant (Fortschritte auf dem Gebiete
der Roentyenstrahlen, t. XXI, 20 Février 1914,
p. 74 à 178).
La radio-épilation du cuir chevelu des enfants ne
s'obtient pas toujours sans quelques diflicultés,
lorsqu'on emploie, ainsi que cela se fait générale-
Rayons X.
ment, un rayonnement de qualité moyenne (+7 Benoist).
(est quien effet, dans ces conditions, la dose épilante
et la dose Wérytheme sont tres voisines. H arrive
done fréqueminent ou bien de ne pas produire lépi-
lation complète et temporaire, ou bien au contraire
de déterminer une alopécie définitive souvent, mème
accompagnée de troubles trophiques.
Mais si Pon s'adresse à des rayonnements de qua-
lité différente filtrés sur aluminium, on peut voir
s'éloigner de plus en plus, à mesure que leur dureté
augmente, la dose épilante et la dose dérytheme
conformément aux indications du tableau ci-dessous :
QUALITÉ | ÉPAISSEUR
du du filtre
ravonnement. | d'aluminium.
DOSE
épilante.
DOSE
dérytheme.
pa. 10 unilés. 10 unites.
0.» 12 12
0.5 14 Is
1 16 A)
4 20 ow
Les « quantités » ont été évaluées en utilisant le
dosimétre de Sabouraud.
Dans la pratique, les auteurs ont constaté qu'il suf-
fisait d'un filtre de Omm.5 avec lequel la dose épi-
lante suffisante chez tous les enfants est de 9 X. Les
cheveux commencent à tomber au 14 jour et Vépila-
tion est complète au bout de 5 semaines, La repousse
commence de la 6" à la 8° semaine, elle est terminée
au bout de 3 mois.
Les irradiations se font en 5 secteurs, ce qui suflit
pour que pas un cheveu ne reste. Vingt enfants trai-
tés ainsi à l'hôpital Saint-Georges à Hambourg, n'ont
présenté aucune espèce Paccident et la repousse s'esl
effectuée normalement.
(Rappelons que Regaud et Nogier ont recommandé
déjà — pour ne citer qu'eux — d'emplover un rayon-
nement tres pénétrant pour le traitement des hyper-
trichoses;. R. Levocxi-Lenamo.
Pfoerringer (Ralisbonne). — Sur l'emploi des
rayons de Rontgen fortement filtrés dans la
radiothérapie superficielle (Fortschritte mf dem
Gebicte der Roentyenstrahlen, t. XXE fase. a,
20 Févier 1914, p. 557 et 598).
Dans deux cas d'épithéliomas, l'un du dos de la
main et Fautre du nez, avant résisté aux rayons non
liltrés, P. obtint la guérison complète en administrant
en une séance 49 H. filtrés sur 5 mm d'aluminium.
Un eareinome de la lèvre inférieure, un autre du
nez et un troisième de l'angle interne de Peril furent
traités exactement de la méme facon avec le mème
succès, enlin Fauteur a obtenu avec 10 H sous 5 mil-
limétres d'aluminium, la guérison d'un eezéma chro-
nique palinaire des mains, qui, amélioré momentané-
ment par les applications de 3 à 4 H de rayons non
filtres, recidivail régulierement.
Ces observations sont à ajouter aux nombreux cas
analogues qui tendraienta prouver qu'il existe, a éga-
lité de dose absorbée, une différence dans Faction
biologique des ravonnements mous et des rayonne-
ments pénétrants. R. Liboux-Lrnanp.
W. Knowsy Sibbley (London). — Radiodermite
et tuberculides pigmentaires (The procedings
of the Royal Society of mederine (section de
dermatologie), vol. VII, n° 4, Février 1914,
p. 74 à 77, 2 figures).
Fillette de 15 ans atteinte dès l'âge de 4 ans d'un
lupus nasal, futirradiée à plusieurs reprises, en 1904,
avec une ampoule sans filtre et sans cupule, prò
Rayons X.
senta dans la suite une radiodermite intense de toute
la face pour laquelle elle resta hospitalisée pendant
un mois, quitta l'hopital, fut complètement négligée,
el inocula sa radiodermite par son lupus nasal qui
est actuellement guéri; mais des tuberculides pigmen-
taires ont persisté sur la face et ont envahi la nuque
et la région cervicale. WILLIAM VIGNAL.
NÉOPLASMES
Warnekros iBcrlin). — Sur la technique de la
radiothérapie du cancer (Berliner hlinische
Wochenschrift, 2 Février 1914, p. 198 à 202).
Bien que Pon puisse considérer les radiations y des
substances radioactives comme plus pénétrantes que
les rayonnements durs fournis par l'ampoule de
Röntgen, cette différence dans la qualité est plus que
compensée par la différence dans la quantité des
radiations émises. On s'en apercoit facilement, si
après avoir mis par exemple un papier de Kienbóck
dans le vagin, on irradie par l'abdomen en employant
d'une part 100 milligrammes de mésothorium pendant
10 minutes et d'autre part une ampoule à ravons X.
On constate alors que le mésothorium n'a pas influence
le papier (qui arrive à peine à la teinte d'1/2 X après
une application de 10 heures) tandis que les rayons
de Réntgen donnent la teinte de 10 unités X.
H parait done de plus en plus nécessaire de com-
pléter l'effet local obtenu par les substances radio-
actives, en lui adjoignant la radiothérapie qui peut
diffuser davantage son action. Mais pour rendre pra-
tique et véritablement effective cette radiothérapie elle
doit s'appliquer non seulement par la voie vaginale
qui permet d'administrer sans redouter d'accidents
des doses énormes, mais encore par la voie cutanée.
Or ici. la crainte des érythèmes rend le problème
plus délicat. Est-il impossible en employant des
ampoules spéciales d'augmenter les doses? H sem-
blerait que oui d'aprés les indications de l'auteur.
L'ampoule qu'il emploie — sans la décrire — el que
les usines Veifa ont réussi à produire, supporterait
> milliamperes environ pendant près d'une heure sans
échauffement notable et sans modification de son
rendement (Cf. déjà à propos de cette « ampoule
Amshein » notre analyse dans ce journal).
Avec un courage qui étonne un peu W. a essavé à
la clinique de Bumm ce nouveau modèle de tube
capable de fournir sous 3 mm d'aluminiusa, et avec
une distance de 20 centimètres de Panticathode à la
peau, de 80-120 X en 10 minutes. Il a, dans une irra-
diation de l'abdomen pour cancer utérin, pris 5 sec-
teurs dont chacun a recu 190 X en une seule séance et
il n'a pas craint de donner à nouveau le lendemain. sur
les mémes régions, une nouvelle application de 60 X
en continuant de telle sorte, qu'en 20 jours consécu-
tifs, il a pu, chez une méme malade, répartir sur
16 secteurs, 3500 X, soit en moyenne 248 X ou 109 H
par secteur.
(N.-B. — H semble que ces doses soient comptées
sous 4 millimetres d'aluminium, bien que le texte de
l'auteur ne le dise pas implicitement.)
Dans ces conditions, il n'a observé aucun des acci-
dents si redoutés des radiologistes. Cest tout juste
si la peau a rougi sans que cet érythème fat doulou-
reux el sa disparition n'a laissé subsister que la
pigmentation habituelle. I considère done que l'on
wa pea trradier chaque secteur Jusque l'apparition de
la premiere rougeur sana se préoccuper de la dose, |
Chez une femme de 51 ans, présentant un cancer
du col infiltrant et à marche rapide avant envahi déjà
la paroi antérieure du vagin et chez laquelle on ne
pratiqua d'abord que des irradiations par la voie
culanée, on contróla chaque jour Feffet local obtenu.
Au bout de 2 semaines, Puleération s'était nettovée,
les hémorragies avaient cessé et Pon constatait dans
209
les biopsies la production d'un tissu conjonctif selé-
rosé au milieu duquel se trouvaient des cellules
cancéreuses gravement malades. Certaines biopsies
avant montré que quelques cellules néoplasiques
paraissaient encore intactes, on procéda également
à des irradiations par voie vaginale et l'on appliqua
ainsi 4000 X en 10 jours. Les biopsies postérieures à
ces nouvelles irradiations ne montrèrent plus que
des cellules cancéreuses malades.
L'auteur signale encore qu'ila employé simultané-
ment jusqu'à 5 ampoules dans le traitement de la
méme malade, une pour Virradiation vaginale et deux
pour les irradiations abdominales. Enlin, il annonce
de nouveaux essais avec des ampoules permettant
l'endoradiothérapie.
Ce qui est intéressant dans cette communication et
ce qui mérite de retenir notre attention. ce sont les
doses énormes de rayons qui ont été appliquées sane
accidents cutanés. Malheureusement l'auteur ne nous
explique pas par suite de quels phénomènes lam-
poule Veifa et l'appareillage de la mème maison ou
le nouvel appareillage de la maison Reiniger qu'il
emploie lui ont permis de braver toutes les lois radio-
logiques de la sensibilité cutanée. Aussi crovons-nous
devoir jusqu'à nouvel ordre, mettre nos collègues en
garde contre l'adoption d'une thérapeutique aussi
énergique et manifester la crainte de voir des acci-
dents à longue échéance rendre l’auteur plus prudent.
Entin il est surtout regrettable qu'il ne nous donne
pas d'indications précises sur la qualité du rayonne-
ment employe. Là est sans doute le secret de l'ab-
sence d'accidents car il est bien évident que, quelle
que soil la technique, la dose absorbable par la peau
sans érytheme ne varie que dans des limites étroites,
tandis que l'on peut faire passer à travers la peau
des quantités de rayonnement théoriquement illimitées
si elles ne sont pas ahxorbées.
R. Lepoux-Lepanp.
SANG ET GLANDES
Hirtz (Paris). — Traitement des adénites par la
radiothérapie (Société de Médecine militaire
francaise, Bulletin, n° 4-19, Février 1914, p. 158
à 160.)
L'auteur rend compte des résultats obtenus dans
son service, Sur 14 cas qu'il retient, tous ont pu être
considérés comme guéris. H divise les adéniles au
point de vue du traitement radiothérapique en adé-
nites non suppurées et en adénites en voie de ramol-
lissement. Les premières après une légère réaction
'aractériséc par du gonflement et de Ja sensibilité
régressent en 2 à 9 séances. Les autres sont plus
longues à guérir, exigeant de 5 à 8 séances. Il faut.
comme le processus de fonte purulente est activé,
les ponctionner avant chaque application de rayons X.
Les doses employées étaient de 5 11 à travers 4 mil-
liméetre d'aluminium répétées toutes les 3 semaines.
L. GÉRARD.,
Braillon ct Brohan. — Accidents respiratoires
graves par hypertrophie du thymus chez un
nourrisson de onze jours. Radiothérapie. Gué.
rison (Annales d Electrobioloyie et de Radiologie,
Janvier 1914, p. 90 à 54.
Ce qui est intéressant dans cette observation, c'est
que le nourrisson qui en fait l'objet ne présentait
pas seulement des accidents respiratoires graves
mais encore de la dysphagie : on pouvait done
penser à un phlegmon rétro-pharvngien. Le diag-
noslie a été fait, grâce à la radiologie. Les accidents
ont cessé des la première séance de radiothérapie
(une unité H et demie), Deux séances ont suffi pour
amener une guérison qui se maintient depuis plus
294
de cing mois. Ceci démontre done une fois de plus,
Faction énergique et rapide de la radiothérapie sur
le thymus hvpertrophié. J. LOUBIER.
Bérard. — Hypertrophie du thymus traitée avec
succès par la radiothérapie (Loire médicale,
15 Janvier 1914, p. 20 à 55.)
A cause des symptômes fonctionnels que présen-
tail un bébé de trois mois, PA. fit le diagnostic
Whypertrophie du thymus. En effet la radioscopie
avait été négalive: lombre du médiastin antérieur
paraissait normale. Ce cas fut traité par la radiothe-
rapie (4 H à ehaque séance, filtre d'aluminium de
deux millimetres). Apres la première séance, amélio-
ration considérable, Guérison, au bout de 3 séances:
l'enfant avant été revu pour la dernière fois, 3 mois
après. J. LOUBIER.
Lenormant (Paris). — La thymectomie dans le
goitre exophtalmique (Presse médicale, 14 Fé-
vrier 1914, p. 126 à 128.)
ll est fréquent de trouver chez les basedowiens
un thymus persistant et hvpertrophié. L'examen
radioscopique peut venir en aide à la clinique (18 om-
bres thymiques relevées sur 20 basedowiens examinés
par Schullze) mais il est assez rarement pratiqué.
A l'heure actuelle on connait 14 observations de
thyvmectomies pratiquées dans le goitre exophlal-
mique.
Dans ses conclusions VA. rappelle l'action éner-
gique des ravons X sur le thymus et conseille, avant
toute opération, de tenter la radiothérapie sur la
glande. Si l'amélioration est insuffisante on fera la
thyroïdectomie et la thymeclomie en une seule
séance, J. LOUMER.
Sergent et Cottenot (Paris). — L'irradiation des
glandes surrénales dans la thérapeutique de
l'hypertension artérielle (Bulletin de la Société
médicale des hopitaux, 27 Février 1914, p. 285
à 592).
S. et C présentent 12 observations d'hvpertension
artérielle, traitée par la radiothérapie appliquée sur
les surrénales, suivant la méthode de Zimmern el
Cottenot.
Ces 12 malades ont été traités par les ravons X
— en éliminant toute médication intercurrente pou-
vant fausser les résultats — en gardant Jes mèmes
condilions antérieures de vie ou de régime. Les
pressions ont été prises avec le sphygmotensiomètre
de Vaquez.
Sur les 12 malades, 11 ont subi du fait du traite-
ment, un abaissement de la pression artérielle, un
seul n'a pas été influencé.
Ces abaissements ont porté sur la pression maxima,
et sur la minima qui sont modifiées de facon parallèle.
Hs varient pour la pression maxima entre 2 et > cen-
limetres de Hg. Ces résultats confirment pleinement
les résultats antérieurs (Zimmern et Cottenot. de. des
Seiences, 22 Avril 1912: Soe. de Biologic, 27 Avril 1912;
Soe. de Radiologie médicale de France, 14 Mai 1912;
Cotlenot, Th. de Puris, 1915). |
L'ivradialion des surrénales constitue une arme
puissante eontre l'hypertension : elle donne son
maximum d'effet dans l'hypertension pure par hyper-
épinéphrie. l
Les effets ne sont pas seulement immédiats au
traitement : ils peuvent persister de longs mois,
un an, dix-huit mois. à condition de suivre un régime
et une hygiène convenables. E
Quant anx prétendues lésions des surrénales par
les irradiations, if faudrait pour les obtenir faire
agirdes doses dix fois supéricures à celles emplovées
on clinique, Pour les reins, plus où moins compris
Rayons X.
eux aussi dans le champ d'irradiation, il n'a jamais
été possible Py déterminer expérimentalement des
mod.fications histologiques sous linfluence des
rayons X. D'ailleurs les analyses consécutives aux
irradiations, mont jamais décelé de diminution de la
perméabilité rénale.
Cette méthode peut donc rendre de grands services.
AUBOURG.
TUBERCULOSE
Bittrolff (Heidelberg). — La radiothérapie de la
tuberculose du sternum et des côtes (Muen-
chener medizinische Wochenschrift, 11 Février
1914, n°7, p. 557 à 559.)
L'auteur publie dans cet artiele la statistique des
cas de ces affections traitées d'Octobre 1910, à
Avril 1915 dans la clinique du prof. Wilms à Heidel-
berg, en tout 50 cas. Sur ceux-ci 9 ont été perdus de
vue: restent 22 cas utilisables traités en général
avec des rayons filtrés sur 1 millimetre ou 4 mm. 1/2
d'aluminium et des doses de 5 à 5 H par séance.
Dans 4 cas des généralisations tuberculeuses ont
rendu Ja thérapeutique illusoire. Sur les 17 autres
malades, ilen est tl qui ont été définitivement guéris,
2 qui restèrent probablement guéris également et 5
qui ont présenté une amélioration manifeste.
La thérapeulique idéale dans ces cas consiste à
réséquer les porlions osseuses malades. à vider les
abcès et à cureter les trajets puis à pratiquer une
radiothérapie intensive et longtemps poursuivie.
Malgré l'intervention chirurgicale il n'est pas dou-
teux qu'une grande part revient à la radiothérapie
dans les guérisons observées eomme le prouve la
fermeture, sous son influence, des trajets persistant
souvent depuis longtemps après l'intervention et
comme le démontrent aussi les résultats nettement
moins favorables observés chez les malades qui
n'ont pas été soumis à l'action des rayons de Rónt-
gen. R. Lepoux-Lebanp.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
René Gauducheau. — La radiothérapie des
fibromes utérins (fraselle médicale de Nantes,
14 Février 1914, p. 121 à 127).
Bon travail de vulgarisation qui s'inspire surtout
de la communication de Béclère au Congrés de Lon-
dres. A. LAOUERRIÈRE.
E. Partos (Genève). — Contribution à la radiothé-
rapie gynécologique (Correspondenzblatt fuer
Sclureizcraerste, 21 Février 1914, p. 242-245.)
P. donne les résultats de son expérienee qui S'élend
à 10 cas de fibromes et à 2 cas de métrorragies. Ils
sont naturellement très favorables.
Signalons la erainte des brûlures très répandues
dans le publie génevois. au point d'être, nous dit Fau-
teur, une véritable phobie. R. LEDOUX-LEBARD.
DIVERS
W. S. Newcomet (Philadelphie). — Influence de
la radiothérapie sur la maladie de Raynaud (The
American Journal of Roentyenology, vol. I, n°5,
Janvier 1914, p. 155-155, 2 fig.)
N. rapporte Fobservation de 2 eas de maladie de
Ravnaud avec ulcérations aux extrémités digitales,
lraitées avec suecés par la radiothérapie. IE est
regrettable que l'auteur ne nous dise pas la durée,
l'espacementet le nombre des séances, pas plus que
la quantité de H employés. WILLIAM VIGNAL.
Substances radioactives.
209
SUBSTANCES RADIOACTIVES
GÉNÉRALITÉS
A Bickel (Berlin). — La radium et la thorium-
thérapie modernes dans le traitement des tu-
meurs. de la goutte, des infections rhumatis-
males, des névralgies et des maladies du sang
(Texte d'une conférence faite à des médecins
praticiens le 13 Novembre 1919, Bertin. Hirs-
chwald, 1914, 4 brochure in-8” de 40 pages).
Cette lecon résume d'une facon excellente. à l'usage
de tous les praticiens, les données actuelles du su-
jet. L'auteur met à profit sa grande expérience per-
sonnelle de la question et sait faire la part des points
acquis et des espérances justifiées, sans se laisser
entrainer par un optimisme inconsidéré. La lecture
de cette brochure ne peut qu'être vivement recom-
mandée aux médecins. R. Lepoux-Lebanp.
PHYSIOBIOLOGIE
H. Agulhon ct Mlle Th. Robert. — Action de
lPuranium colloidal sur le bacille pyocyanique
(C. R. Ae. d. Ne., 9 Février 1914).
MM. Agulhon et Sazerac avaient déjà observé l'ac-
tion activante de luranium et des sels d'urane sur
Jes cultures de bacille procvanique. La présente com-
munication montre que l'uranium colloidal a une ac-
tion activante bien plus puissante, et les auteurs
voient dans cette activation une manifestation de
phénomènes catalytiques. Il est intéressant de noter
toutes ces observations, car eest sans doute par
l'intermédiaire d'actions catalvliques indirectes qu'on
peut expliquer les activations signalées, et d'ailleurs
très particulières, causées par l'action des radiations
nouvelles. H. GUHRLLEMINOT.
F. Ghilarducci (Rome). — L'action du radium
sur les cultures de bacilles tuberculeux (Bull.
della R. Academia Medica di Roma, anno XXXIX,
fasc. 11).
L'auteur a partagé ses expériences en deux calé-
gories. Il inocula une première série de cobayes
avec une cullure contenant 4 cm. e. d'éosine et une
seconde série de cobayes avec une cullure sans
éosine. Les animaux furent soumis à Virradialion du
radium. les uns pendant une heure et les autres pen-
dant 2% heures. L'auteur eonelut que le radium a une
action manifeste sur la virulence des bacilles tuber-
culeux. La survivance notable des animaux trradiés
en démontre le pouvoir atténuant; Patténuation de
la virulence des bacilles mest pas due aux rayons
alpha. M. GRUNSPAN.
DERMATOSES
G. Riehl et M. Schramek (Vienne). — Le radium
et son emploi thérapeutique en dermatologie
(Vienne, Braumueller, 1913, 1 brochure in 8°,
41 pages).
Los auteurs publient dans cette brochure des cours
faits à l'usage des médecins praticiens à la clinique
dermatologique de Vienne qui dispose, comme on le
sait, de quantités considérables de radium. Leur ex-
posé est bien fait, clair et assez complet. IT est ter-
miné par un tableau statistique intéressant de 246
malades traités par des applications externes de re-
dium. R. LEDOUX-LEBARD.
NÉOPLASMES
Henkel (léna). — Sur la radiothérapie en gyné-
cologie dans le traitement du cancer de
l'utérus (Muenchener medizinische M ochens-
chrift, 3 Février 1914, n° 5, p. 227-250.)
L'auleurexpose la technique adoptée à sa clinique
dans le traitement du cancer de l'utérus par le méso-
thorium. 11 commence par appliquer la substance
radioactive sans filtration en employant de 50 à
150 milligr. qui sont laissés en place de 8 à 2% heures
suivant le volume de la tumeur. On peut juger au
bout de 15 jours de l'effet produit et Pon commence
alors à utiliser les rayons filtrés, Dans tous les cas
où la tumeur devient opérable sans risque vital trop
considérable pour la malade elle est extirpée.
Il insiste sur ce fait qu'il ne connait pas à l'heure
actuelle de traitement local qui puisse se comparer
meme de loin à l'action du mésothorium.
Bien entendu l'on devra chercher à compléter son
action soit par des injections de choline, soit par la
radiothérapie, soit mieux encore par l'association des
deux méthodes, R. Lepoux-Lenano.
Guisez (Paris). — Traitement par le radium des
tumeurs malignes des voies aériennes et di-
gestives supérieures (Socicté des Chiruryiens de
Paris, 6 Février 1914, p. 99 à 115).
A. — Gorye.
fe Malade de 60 ans, présentant un épithélioma ul-
céré de Pamygdale gauche avee adénopathie sous-
maxillaire, douleurs tres vives, déglutition impossi-
ble. G. place dans l'uleération un tube de 2 egr. el
sur adénopathie une plaque de 2 cgr. 1/2, 12 séan-
ces de 5 à #h. à 2 jours d'intervalle, Amélioration
très rapide de tous les symptômes. Récidive au bout
de 8 mois : le malade s'est alors refusé à une nou-
velle application de radium.
2 Malade de 65 ans, avec épithélioma de lamyg-
dale droite, non plus ulcéré, comme dans le cas
précédent, mais bourgeonnant, sans adénopathie.
D'abord par morcellements, une grande partie de la
tuneur fut enlevée, puis sur le moignon, G. placa
2 tubes de 1 egr. 1/2 = 6 applications de 4 heures.
Disparition progressive du moignon qui adhérait a
la carotide interne. Examen histologique (Deglas) =
épithelioma pavimenteux.
3 Malade, avec épithélioma de amygdale à forme
limitée. Après ablation, radiumthérapie par la mé-
thode des feux croisés. Aucune récidive depuis 2 an-
nées,
B. — Liryns.
je Epithélioma de l'épiglotte : diagnostie histologi-
que par Carrion. Le malade refuse une résection de
l'épiglotte. Mise en place d'une sonde contenant
7 cgr de radium. Série d'applications tous les #4 à 5
jours, durant # mois. Guérison apparente de la tu-
meur durant 2 ans. puis récidive.
% Epithélioma des arvténoïdes et de la face posté-
rieure du larynx (Saint-Cène) avec propagation à Fe-
sophage. 40 heures d'applications locales de radium
en 8 séances. Amélioration durant 3 mois seulement.
3 Tumeur arviénoidienne, épithélioma cylindrique
(Hallion) traitée extérieurement par une plaque de
2 cer de radium sur Fadénopathie — intérieurement
par une sonde contenant du radium placée en face
de la tumeur aryténoidienne.
Diminution de la tumeur et des signes fonclion-
nels : actuellement pas de récidive depuis 4 mois,
296
4° Récidive d'un épithélioma de la corde vocale
droite, opéré il ya 5 ans, par fulguration après la-
rvngotomie.
Apres extirpation de la récidive par larvngotissure,
6 applications de 6 heures de 5 cgr chacune. Au-
cune récidive depuis 5 ans.
ə Récidive dun épithélioma de la corde vocale
droite, opéré il y a un an. Applications de radium à
l'intérieur et à l'extérieur, sans aucun résultat.
D'une facon générale, la difficulté est de pouvoir
placer le radium dans le larynx, sans trop gèner le
malade, Si une trachéotomie a été faite antérieure-
ment, on peut glisser le tube par la plaie trachéale :
on peut alors faire des séances plus longues, tou-
jours plus efficaces,
C. Cancer intrabronchique et intrapulmonaire.
Dans trois cas. le diagnoslie a été fait par la bron-
choscopie : le traitement tout nouveau consiste en
injections de sels de radium soles, dans les bronches,
4 Malade de M. Rénon, vu à l'écran par Jaugeas
(opacité complete de Vhemithorax gauche). Examen
histologique (Géraudel) : tumeur épithéliomateuse a
globules épidermiques, aspect tvpique des épithélio-
mas bronchiques. Dominici et Faure-Beaulieu ayant
démontré que le sulfate de radium injecté dans les
veines s'arrête au niveau des capillaires pulmonaires
et y séjourne pendant plus d'un an, le malade recut
en 6 semaines dans les veines et dans le poumon
900 microgrammes, soit 0.5 de sulfate de radium.
Légère diminution de la tumeur. cachexie. mort.
2 Malade avec épithélioma de la bronche gauche
(¿pitbélioma à cellules fusiformes imbriquées, Hal-
lion), 7 injections à 2 ou 5 jours d'intervalle. d'am-
poules huileuses de à microgr de sulfate de radiuin,
au niveau de la bronche gauche. Grande amélioration
de Pétat local et de Fétat général.
9° Epithelioma de la bronche gauche. Apres abla-
tion des vegetations, injections d'huile contenant
20 microgramimes de sulfate de radium. Arrèt total
des hémorragies. Meilleure respiration trachéale.
D. — (Esophage.
fe Épithélioma du 1/3 moyen de l'œsophage avec
sténose complete. Examen histologique (Deglas), épi-
thelioma tubulé. Applications quotidiennes de à egr
de radium; huit séances de 4 ou 5 heures consécu-
tives, amélioration locale considérable,
Au bout de 4 mois nouvelles applications : cepen-
dant la sténose augmente el le diagnostic se pose
entre récidive de la tumeur ou transformation fibreuse
et rétrécissement par action cicatricielle du radium.
Sur le refus par le malade d'une @sophagoscopie,
la dilatation est faite avec des bougies olivaires.
Excellent état général depuis trois ans.
2 Epithélioma, au début, siégeant au-dessus du
cardia. Examen histologique (Bauer) : épithélioma à
cellules evlindriques, 10 applications locales de ra-
dium de 245 cer à ? jours d'intervalle, de 5 heures
chacune. Amélioration locale immédiate, constatée à
l'esophagosecope.
Apres 6 mois, nouvel examen : plus de bourgeons,
présence de tissu cicatriciel qui nécessite des dila-
tations comme une véritable sténose cieatricielle.
P Epithélioma pavimenteux lobulé (Deglas) à 8 cm
de Porfice supérieur. 2 séries d'applications de
ob heures. Nouvel examen histologique : il semble
que la tumeur épithéliomaleuse soit devenue vérita-
blement inflammatoire. Guérison depuis un an 1/2
+ Dans une trentaine d'autres cas, G. n'a obtenu
que des amélioralions, sans pouvoir dire guérison
clinique et mème histologique.
D'une facon générale, le cancer de Persophage pa-
rait avoir une certaine analogie avec les cancers de
la pean, évolution à forme lente, pas de généralisa-
tion, aussi le radium agil-il sur Veesophage comme
sur la peau. Leet palhatif a été évident chez tous
les malades traités : quelques-uns seulement pré-
Substances radioactives.
sentent actuellement tous les signes d'une guérison
apparente.
Le radium est un palliatif inespéré dans toute une
catégorie de cas de cancers inopérables des voies
aériennes et digestives supérieures. AUBOURG.
Pasteau (Paris). — Le radium dans le traitement
des cancers dela prostate (Société des Chirur-
giens de Paris, 15 Février 1914, p. 159 à 146).
P.a traité 46 malades parla voie urétrale : malheu-
reusement c’est un très long traitement, et le plus
grand nombre de malades n'ont pas persévéré, igno-
“ant la gravilé de leur état et obtenant trop vite un
résultat subjectif au début du traitement.
Chez un malade, présentant un néoplasme prosta-
tique avec prolongement dans la cavité vésicale,
une application locale de radium fut faite, après la-
quelle la eystoseopie montrait une diminution de la
tumeur — puis la tumeur élait disparue à une se-
conde cystoscopie au bout de 10 mois. D'autres ap-
plications furent faites ensuite durant un an. Chez ce
malade, où le diagnostic clinique et evstoscopique
avail permis de conclure à tumeur inopérable, sous
l'influence du traitement, la tumeur vésicale a slis-
paru complètement el le résultat se maintient depuis
A ane.
Dans d'autres cas, plus ou moins élendus dans le
bassin, P. a constaté la régression du volume de la
tumeur, la disparition des symptômes douloureux,
l'amélioration de l'état général et ces améliorations se
maintiennent depuis plusieurs années. Les masses gan-
glionnaires inguinales peuvent diminuer el mème
disparaitre. Quand P. a voulu opérer des malades
traités d'abord par le radium, il n'a pu libérer entie-
rement, niextirper la tumeur, à cause de la présence
d'un bloc fibreux, où les plans de elivage n'existaient
plus.
P. conelut, comme Desjardins Fa fait pour les can-
cers de l'utérus : il ne faut pas avec le radium dé-
passer le but; il faut intervenir et enlever la tumeur
dès qu'on a constaté qu'elle est devenue sinon, ab-
solument mobile, mais plus mobilisable, sous Vin
fluence des applications radiques. Attendre davantage
expose à ne plus pouvoir opérer : on en est alors
réduit à compter sur le seul effet du radium pour
amener une guérison complète. AUBOURG.
Legueu et Chéron (Paris). — Guérison par la ra-
diumthérapie d’un cancer urétro-vaginal ino-
pérable (Bulletins de la Société de Chiruryic,
11 Février 1914, p. 177 à 182; Discussion, 18 Fé-
vrier 1914, p. 227 à 255, et 25 Février 1914,
p. 274 à 281).
Un cancer de la cloison recto-vaginale, chez une
femme de 20 ans, avait été diagnostiqué histologi-
quement (Colle, de Lille). L'état général et l'état
local ne pouvaient permettre une intervention.
Une seconde biopsie (Verliac) donnait : épithé-
lioma pavimenteux polvédrique, dont le point de dé-
part est plus probablement le vagin que Purétre.
Radiumthérapie : 42 Applications externes avec un
appareil plat contenant 6 egr de radium, six séances
de 5 heures chacune. Résultat inappréciable, un peu
de sédation de Ja tumeur:
% Introduction du radium dans la tumeur après
chloroformisation. Dans chacune des deux masses
latérales néoplasiques, C. introduit un tube contenant
5 egr de sulfate de radium. La gaine métallique est
constituée par un tube mesurant une épaisseur de
9/10 de mm.: elle est elle-mème entourée de 3 épais-
seurs de tarlatane pour diminuer le ravonnement
secondaire, Application de 20 heures.
Au bout de 15 à 20 jours, grande amélioration :
diminution de volume des masses végélantes, de
l'écoulement sanguin, des douleurs.
Substances radioactives.
Un mois après, application dans l'urètre d'un tube
contenant 5 egr de sulfate de radium, d'une épaisseur
de 5/10 de mm., composé Pargent engainé de 12 feuillets
de tarlatane. Durée d'application : 22 heures. Au bout
de 15 jours. dispantion progressive des douleurs.
Les tumeurs périvaginales sont remplacées par un
tissu cicatriciel souple. Transformation de l'état gé-
néral : augmentation de poids de 6 kgr.
Récidive urélérale après 3 mois. Deuxième applica-
tion suivie d'une radiumdermite douloureuse qui
dure 6 semaines.
Au bout de 8 mois, l’état local se maintient très
bon: les tissus sont souples lá où il y avait des
bourgeons indurés. On ne trouve « aucune trace de
cancer ».
Persistance de la guérison pendant trente mots. A ce
moment, opération pour incontinenee d'urine (double
implantation des uretères dans l'intestin) mort par
péritonite.
Laulopsie (Verliac) fut suivie d'un examen histolo-
gique « un grand nombre de coupes sont pratiquées
en des points différents et ne donnent aucun élément
cancéreux ».
L. et C. retiennent de cette observation :
4° La fonte complète du tissu néoplasique au point
qu'on ne peut le retrouver au microscope;
2 Les résultats cliniquement et histologiquement
complets de la radiumthérapie, au milieu de quelques
échecs :
> L'eflicacité de la radiumthérapie : a. suivant la
nature de chaque cancer; b. suivant la technique
comme doses et comme applications.
DISCUSSION
M. Sarartaud, après une hystérectomie abdominale
incomplète pour néoplasme du col, confia sa malade
à Degrais. D. place 3 tubes contenant ensemble 5 egr
de radium dans la cavité résultant de lamputation
alvpique du col, pendant 48 heures. Deuxième appli-
alion après 15 jours, troisième application après
40 jours.
Deux mois après, cicatrisation
souples, état général superbe.
Au bout de 18 mois, pas trace de récidive. « Sans
le radium, cette femme serait morte depuis long-
temps et dans des conditions lamentables. »
M. Pierre Delbet rappelle sa communication à FAs-
sociation française pour Pélude du cancer, de sa
statistique intégrale de 4 années.
L'action des radiations du radium sur les cellules
cancércuses n'est plus en discussion, elle est cer-
taine. Mais elle est locale. Or, une thérapeutique
locale ne peut ètre le traitement idéal du cancer
ulérin.
La portée du radium, étudiée avec Herenschmidt
est assez courte : elle West guère que de 2 em 1/2.
Chez tous ses malades, D. après une période
d'apparence de guérison. a toujours vu la mème ter-
minaison : la mort.
Le radium prolonge-tal la vie des cancéreux? D. ne
le croit pas. Est-ce à dire qu'il faille faire fi des
améliorations que donne le radium dans bien des
cas? Evidemment, non; car le radium peut supprimer
les écoulements, diminuer les douleurs, remonter
l'état général. Dans certains eas, le radium sans
détruire la tumeur, agit cependant sur les cellules
épithéhomateuses pour Jes modifier et diminuer la
toxicité de leurs séerctions.
M. Thiéry. d'abord sceptique sur l'action du radium,
a changé d'avis et pense que la radiumthérapie a une
action efficace sur le cancer. Mais cette action peut-
elle aller jusqu'à la guérison?
M. Potherat, après radiumthérapie, a vu des trans-
formations remarquables, des régressions surpre-
nantes, mais n'a jamais vu la guérison complète.
parfaite, tissus
297
Après avoir été soignée 2 ans par la radiumthé
rapie pour un cancer du col. une malade fut envovée
à P. pour enlever l'utérus, Une nouvelle application
de radium fut suivie d'une hémorragie grave; la ma-
lade était saignée à blanc, se remit, mais mourut
sans opération au bout de 2 mois.
Les tissus utérins étaient atrophiés, breux : mais
vraisemblablement le cancer continuait d'évoluer en
profondeur dans épaisseur des ligaments larges.
M. Demoulin, cite 2 observations de néoplasmes
malins trailés par le radium.
Le premier cas concerne une tumeur du ereux sus-
claviculaire, traitée dans le service de Delbet par des
applications interstitielles. Après 3 mois. la tumeur
avait pour ainsi dire disparu. Après 6 mois, appari-
tion de ganglions dans Paisselle; ablation, puis ra-
dium dans la plaie. Après 10 mois, affaiblissement
des 4 membres, difficulté de la respiration, mort
subite.
Le second cas concerne un cancer végétant du col
utérin. Disparition totale du néoplasme végétant à la
suite d'applications de radium. Trois mois après,
propagation du cancer au rachis, mort.
D. sans tirer de conclusion, fail remarquer que si
Faction du radium est merveilleuse sur certains néo-
plasmes malins, elle n'empèche pas les récidives a
distance. Dans les deux cas précités, il a été frappé
de la rapidité de l'apparition et de Févolution de ces
récidives,
M. Pierre Delbet. Un cancer limilé peut guérir avec
des doses suffisantes de radium. Mais d'ordinaire
les cancers ont des prolongements, lointains, continus
ou discontinus, que le radium ne peut atteindre.
La seule preuve de l'efficacité d'une thérapeutique
contre le cancer : Cest la survie. Or, l'expérience de
la thérapie par le radium est encore trop courte
pour que Pon puisse parler de guérison.
Le radium est un merveilleux agent, mais son ac-
tion n'est que locale, plus locale qu'une opération
bien conduite. AUBOURG.
F. Heimann (Breslau). — Traitement combiné
par le mésothorium et la radiothérapie en gy-
nécologie (Medizinische Klinik, 1° Février 1914,
p. 189 à 191).
H. emploie le mésothorium (5430 milligr., activité
filtré sur 5 mm de plomb et la radiothérapie.
Ila traité 26 cas de cancer de l'utérus dont 21 étaient
inopérables d'emblée, tandis que 5 étaient des réci-
dives inopérables. IE s'est trouvé 5 cas réfractaires,
d'ailleurs traités in estremis, tandis que les 21 autres
eas ont donné des améliorations extraordinaires.
Chez tous, le cancer n'est plus perceptible au toucher
au niveau du col. R. Leboux-LEgann.
W. S. A. Griffith (Londres). — Épithélioma pri-
mitif du vagin traité par le radium (The provee-
dings of the Royal Society of Medecine, vol. VIT,
n° 4. Février 1914 (Obstetrical et Gynwcologi-
cal Section), p. 259 à 142).
Épithélioma, chez une femme de 67 ans, siégeant
dans le cul-de-sac vaginal postérieur: mesurant 3 em
sur 2 et infiltrant toute la paroi vaginale, mais n'inté-
ressant pas la paroi rectale.
Du 16 au 26 Juin. la malade recut en tout 225 milligr.
de radium, chaque application durant 6 heures.
Le 25 Juillet, la majeure partie de cette néoplasie
avait disparu, laissant un petit nodule gros comme
une pièce de 50 centimes, Du 25 au 29 Juillet, la ma-
lade recut journellement 25 milligr. de radium pen-
dant 6 heures.
Actuellement il ne reste plus trace de la néoplasie,
la malade se porte bien, le vagin est souple.
WILLIAM VIGNAL.
208
Doederlein et Seuffert. — Suite de nos observa-
tions sur la mésothoriumthérapie du cancer.
(Münchener Medizinische Wochenschrift, 5 Fé-
vrier 1914, p. 225 à 227 et 10 Février 4914,
p. 515 à 515).
Comme suite au travail retentissant publié par D.
en Mai 1915 (Monatsschrift fiir Geburtshilfe) les auteurs
donnent ici leur statistique des cancers traités durant
l'année écoulée, et qui sont au nombre de 180, tous
observés chez la femme, se décomposant en 155 can-
cers de l'utérus, 9 du sein, 10 du rectum, 1 de la ves-
sie. Ode la vulve, 2 sarcomes de l'utérus, une réci-
dive de cancer du corps thyroïde et 1 ostéosareome
du sacrum,
ls signalent que, depuis la mise en œuvre de cetle
nouvelle thérapeutique, les cancers de utérus traités
sont dans un état plus grave en moyenne qu'autre-
fois. En effet, le chiffre d'opérabilité était alors de
60 à 70 pour 100, tandis que les 155 malades vues en
1915, comprenaient 105 inopérables; ce qui ne donne
plus une opérabilité que de 30 à 33 pour 100. N y aura
lieu de tenir compte des résultats finaux de cette
aggravation.
De ces 155 malades, 24 sont mortes ainsi qu'une des
malades avant un cancer de la vulve et l'un des sar-
comes de l'utérus. Chez 31 femmes il ne reste plus à la
guile du traitement aucun signe objectif ni subjectif du
cancer. De ces malades, cliniquement et provisoire-
ment guéries, 19 étaient opérables, et 12 inopérables,
plusieurs mème, dans un état presque désespéré,
Citons comme particulièrement intéressante. parmi
les malades cliniguement guéries, une grossesse au
3" mois chez laquelle on commença par pratiquer un
curettage avant d'instituer la thérapeutique par le
mésolthorium. On n'ignore pas la gravité de ces cas
et le peu de durée des interventions dirigées contre
eux.
Les résullals ont été en général moins favorables
dans les cas de récidive post-opératoire, bien qu'il y
ait eu aussi ici quelques sucrés éclatants.
Sur les 11 cancers du rectum, deux ont disparu
sans laisser de trace, tandis que chez les 9 autres,
on Nobserve pas d'influence favorable.
Eostéo-sarcome du sacrum parait momentanément
arrété dans son évolulion, mais n'a pas disparu.
Les 9 cancers du sein, tous traités par des appli-
cations externes, n'ont donné que deux cas favo-
rables.
Dans l'ensemble, le mésothorium a donc fourni des
succes incomparablement plus beaux et plus nom-
breux dans les cancers gynécologiques que dans
toutes les autres localisations. Bien entendu, il faudra
quelques années avant de pouvoir porter un jugement
définitif.
I arrive souvent qu'à la suite du traitement, des
aggravations dans l'état de la malade soient mises
sur le compte de la thérapeutique. Si cela est vrai
parfois, plusieurs cas suivis d'autopsie ont montré
qu'ilne s'agissait lá souvent que d’une évolution natu-
relle du mal.
Signalons enfin que les auteurs n'emploient plus
Substances radioactives.
que des filtres de laiton et qu'ils n'observent plus,
depuis qu'ils ont abandonné les filtres de plomb, les
escarres grisátres généralement constatées aupara-
vant. R. LEDOUNX-LEBARD.
SANG ET GLANDES
H. Schuller. — Action du radium sur les tumeurs
de la rate (Berliner klinische Worhenschrift,
16 Février 1914, n° 7, p. 295 et 298).
S. rapporte 4 observations intéressantes.
Obs. I. — Garçon de 15 ans, atteint depuis 3 ans
de leucémie à forme splénique, rate descendant jus-
qu'à la symphyse et dépassant Pombilic à droite.
Il est fait du 2% Octobre au 20 Décembre 1915,
douze irradiations avec du radium el de l'émanation
(rademanit) en tout 550 000 milligrammes-heures. Il se
produit une diminution remarquable de la rate qui
dépasse à peine le rebord costal le 22 Décembre. en
mème lemps que le nombre des leucoeytes tombe de
615500 à 26000. L'amélioration s'accentue encore après
le traitement: le 15 Janvier 1914, le malade a engraissé
de 8 kilogs, il ny a plus que 12000 leucocytes.
Ons. I. — Homme de 42 ans, avant présenté déjà
en 1906, une augmentation du volume de la rate qui
céda à la radiothérapie, Pas de symptômes jusqu'en
1912, Dès lors, rate de plus en plus volumineuse,
état général de moins en moins satisfaisant, la radio-
thérapie et les injections de thorium X restent sans
résultat. Le 5 août 1915, l'état est désespéré et l'on
pratique une première irradiation avec le radium, ad
solationem mentir. Il est fait en tout 4 irradiations avec
du radium, du mésothorium et de lémanation (total
environ 52 000 millizrammes-heure). L'état s'améliore
graduellement et Ja formule sanguine redevient nor-
male. En Janvier 1914, le malade parail guéri.
Ons. HI. — Veuve de 6i ans chez laquelle on con-
state, au début de 1915, une énorme rate occupant
tout l'abdomen, diminution du nombre des globules
rouges. Diagnostic : Maladie de Banti.
La radiothérapie et des injections d'arsacéline
donnent de bons résultats. En août 1915 récidive qui
cede à la même thérapeutique mais pour peu de temps
seulement, puis l'état s'aggrave sensiblement. La
radiothérapie reste sans effet. Irradiations de radium
amenant rapidement la régression de la rate et une
amélioration de l'état général qui permet de pratiquer
en décembre une splénectomie. En Janvier 1914, la
malade parait guérie.
Ons.1V. — Lvmphadénomatose aleucémique, durant
depuis # ans chez un homme de 56 ans. Depuis 1913,
grosse tumeur de la rate. Les adénopathies cèdent
à la radiothérapie systématique qui reste sans
influence sur Pétat de la rate, celle-ci diminue au
point de reprendre son volume normal après une
série d'irradiations par Je radium.
Ces observations intéressantes montrent que les
recherches sur ce sujet méritent d'être poursuivies,
nous rappellerons seulement à l'auteur qui parait les
ignorer, les publications de Renon et Degrais sur le
mème sujet. R. Levoux-Leparp.
LUMIÈRE
PHYSIQUE
G. Reboul. — Sur l’action sélective des métaux
dans l'effet photoélectricue (C. /?. Ac. des
Sciences, 16 Février 1914).
Travail tendant à trouver que les radiations qui
produisent la plus forte émission négative sont celles
que le métal considéré absorbe le plus, les maxima
sélectifs correspondant d'ailleurs aux fréquences
Inmineuses en résonance avec la période propre de
Patome. IL. GUILLEMINOT,
TECHNIQUE
Eugène Darmois et Maurice Leblanc fils. — Sur
le fonctionnement de Parc alternatif à vapeur
de mercure (f°. R. te. des "Sciences, 9 Février
1914).
Dans cette note qui fait suile à celle que nous
Lumière.
avons précédemment analysée, les auteurs précisent
les conditions de fonctionnement de Parc quand on
fait varier l'intensité du courant, la surface libre des
électrodes. la longueur de l'are, la pression de la
vapeur de mercure, la forme du tube. H. G.
PHYSIOBIOLOGIE
Jean Bielecki et Victor Henri. — Influence de
la liaison éthylénique et des groupes carbonyl
et carboxyl sur l'absorption des rayons ultra-
violets (€. R. fe. des sciences, 25 Février 1914).
Nous avons déjà signalé un travail de MM. Gompel
et V. Henri (p. 175, Mars 1914) montrant les relations
de la structure de la molécule avec son pouvoir
d'absorption pour Fultra-violet. La présente note
apporle de nouveaux documents à cette question et
intéressera tous ceux qui s'occupent de la radiobio-
logie dans ses rapports avec la stéréochimie.
HT. GUILLEMINOT.
P. A. Dangeard. — Sur le pouvoir de pénétra-
tion des rayons violets et ultraviolets au travers
des feuilles (des végétaux) (C. KR. .fc. des
Sciences, 2 Février 1914).
Communication importante pour ceux qui se pro-
posent d'étudier l'action des diverses radiations sur
la fonction chlorophyvllienne. II. G.
Miramond de Laroquette Alger). — Variations
de la ration alimentaire et du poids du corps
sous l'action du rayonnement solaire dans les
différentes saisons. Nutrition par la chaleur
(C. R. Ac. des Sciences, 25 Fevrier 1914).
L'auteur a fait cette constatation intéressante que
Pappétit de cobaves observés dans des cages vitrées
placées sur la terrasse d'Alger pendant un an varie
en proportion inverse de l'intensité et de la durée
du rayonnement Solaire. Il a reconnu en outre que
le poids du corps suit une courbe de mème sens,
que ces facteurs extérieurs (ou, si Pon veut, que la
température) en hiver, au printemps ct en automne,
Au contraire, pendant léte, et en général quand la
température ambiante dépasse 27°, la courbe du poids
s'inverse par rapport à celle de la température
moyenne.
11 fait remarquer que par suile, durant certaines
périodes de l’année (Février à Juin), le cobaye, bien
que diminuant peu à peu sa ration quotidienne
augmente de poids, tandis que dans d’autres périodes
(automne) bien que augmentant sa ralion il perd du
poids, Poplimum de profit en poids avec une ration
minima paraissant être 27% Cela revient à dire que
la ration d'entrelien varie avec la température el
qu'on peut la réduire au minimum pour le cobaye
dans les environs de 27°; c'est là un fait général bien
connu et conforme aux données de la physiologie.
Il rend compte de cette observation que dans les
cures solaires, la mème ration conservée s'accom-
pagne d'une augmentalion de poids, observation
d’ailleurs rappelée par l’auteur.
Mais nous ne suivrons pas M. Miramond de Laro-
quette dans ses déductions touchant la biologie géné-
rale, déductions que fait prévoir cette partie du
titre: nutrition par la chaleur. Ce serait soulever des
discussions de bioénergétique qui ne peuvent s'expo-
ser en quelques lignes. If. GUILLEMINOT.
THÉRAPIE
Carl Brill (Magdebourg). — Les propriétés cu-
ratives des rayons lumineux et calorifiques
209
Deuts. Mel. Woch., 19 Février 1914, n° 8, p. 594).
( p )
On connait depuis longtemps les propriétés cura-
tives de la lumière du soleil. Les cures prolongées
provoquent mème des hyperémies actives. L'A. a eu
l'idée d'utiliser ces hypérémies pour la guérison de
certaines maladies conformément aux idées de
Biers.
L’attention de Brill a été attirée par la découverte
des rayons rélants. Ce sont les rayons infra-rouges
extrèmes révélés par Rubens dans le spectre du so-
leil, dont la longueur d'onde est de 60 000 uy (0,6 mm.).
La lumiére du soleil présente donc une énorme ri-
chesse de divers rayons, á partir des ravons rétants
jusqu'aux ravons ultra-violets, en passant par les
ravons visibles. D'après Jésionex, ce sont surtout les
rayons invisibles qui possèdent les propriétés cura-
lives les plus remarquables. Or, la lumière électrique
contient Jes mèmes rayons que la lumière du soleil.
Elle est méme préférable, au point de vue thérapeu-
tique, à celle-ci. En effet, les rayons invisibles de la
lumière du soleil sont, en grande partic, absorbés par
l'atmosphère, tandis que la lumière électrique les
contient tous.
L'appareil proposé dans un but thérapeutique par
Brill est très simple. C'est un corps creux fabriqué
d'une substance de mauvaise conductibilité, dans
lequel on introduit une source de lumière électrique.
Ce corps a une forme s'adaptant complètement à la
surface de la partie du corps soumise au traitement.
Il peut ètre appliqué aux malades alités. Une haute
température peut y être obtenue très vite, sans aucun
danger pour le malade. L'action de cet appareil sur-
passe beaucoup celui de Biers.
Les résultats obtenus dans les prostatite et scia-
tique, ont été très satisfaisants au point de vue sub-
jectif et objectif. A. ZIMMERN.
André Nepveu (Paris). — Sur les fondements
physiques de l’hélio et de la photothérapie de
la tuberculose laryngée (Recueil a Oto-Rhino-
Larynyoloyie, 1914, p. 13 à 24).
Après avoir rappelé les principales propriétés bio-
logiques de la lumière (action sclérogène, bactéricide
et analgésique) PA. se demande quels sont parmiles
rayons ultra-violets ceux qui ont le plus d'activité.
D'après Jensen, élève de Finsen, ce sont les rayons
bleus-violets et ultra-violets de grande longueur
d'onde qui ont le plus grand pouvoir pénétrant. Pour
cette raison il ne faut pas employer l'appareil de
Bang riche en radiations de courte longueur d'onde
dans la tuberculose larvngée où les lésions ne sont
jamais uniquement superficielles.
L'héliothérapie a été surtout utilisée dans les sa-
natoriums suisses. Le malade tourne le dos au soleil,
fait face à un miroir ordinaire el s'arrange pour
envoyer les rayons lumineux sur un laryngoscope
qui par une 2 réflexion eavoie les rayons solaires sur
la glotte.
Jensen, à Davos, soumet ses malades à des séances
de 5 minutes, d'heure en heure. Le traitement dure
plusieurs mois et donne d’appréciables résultats; les
infiltrations disparaissent, les ulcérations guérissent
et la voix revient.
Pour l'A. il est préférable au lieu de recourir a
l'héliothérapie, d'employer une lampe à arc, une len-
tille de quartz à circulation d'eau et des miroirs la-
ryngoscopiques en quartz. Elle doit prendre place
parmi les méthodes courantes de traitement de la
tuberculose laryngée. R. CHAPERON.
André Nepveu (Paris). — Détails sur mon appa-
reil de photothérapie laryngée. Technique.
Application au pharynx, aux fosses nasales et
à l'oreille moyenne (Recueil d'Oto-Rino-Laryn-
gologie, 1914, p. 121 à 156).
300
L'A. se sert d'une bonne lampe à arc du modèle
des lampes à projection. La condensation des rayons
s'obtient par une lentille de quartz de dix dioptries. ll
existe en outre une euve de quartz à faces parallèles
où passe une circulation d'eau distillée. La lampe
est enfermée dans une boite en métal pour protéger
médecin et malade contre les radiations.
La séance se fera autant que possible en chambre
noire sous une surveillance active de tous les ins-
tants. LA. indique un signe objectif de la bonne
direction des rayons lumineux : la «lueur trachéale ».
La photothérapie s'applique principalement à la tu-
bereulose larvngée. Elle peut rendre des services
dans le lupus larvngé, dans les larvngites chroniques,
dans les ulcérations du voile ou de la cloison.
Flectrologte.
On obtient quelques résultats dans lhvpertrophie
des cornets, dans les processus chroniques d'adhé-
renees el dans Votorrhee chronique s'accompagnant
de bourdonnements. R. CHAPERON.
Joubert (Hyères). — La cure solaire et marine
dans la péritonite tuberculeuse (Pediatric, 28 Fé-
vrier 1914, p. 56 à oY).
LA. conelut de ee travail basé sur 91 observations
que la cure solaire provoque rapidement dans la plu-
part des cas, la cessation de la douleur, de la diar-
rhée et la chute de la température. Elle amène la ré-
solution des galeaux péritonéaux, son action sur
Pascite est moins manifeste et plus lente.
A. LAQUERRIERE.
ÉLECTROLOGIE
TECHNIQUE
Wolmersdoff. — Les machines électrostatiques
condensatrices (Llectrotecion. Zeist. 15 Janvier
1914; in Genie Ciril, 7 Mars 1914).
LA. rappelle le mode de construction des machi-
nes électrostaliques condensatrices, dont les pla-
teaux, au lieu d'agir seulement par une de leurs
faces, sont disposés à la facon de condensateurs, les
plateaux fixes alternant avec les plateaux mobiles,
et électricité étant recueillie à la périphérie au lieu
de l'être sur les faces, Chacun des plateaux mobiles
contient une série de secteurs métalliques, entière-
ment enfermés dans la matière isolante.
L'auteur décrit en détail la construction actuelle
de ces machines qui peuvent donner une étincelle
notablement plus grande que le rayon du disque.
Inventées depuis 1902, elles n'avaient pu jusqu'ici
¿tre construites commercialement, faute d'un isolant
approprié : Pebonite devient, en effet, conducteur au
bout de quelque temps, sous l'influence de l'ozone.
La découverte récente de la bakélite a permis d'arri-
ver au résultat désiré,
Pour donner une idée de la puissance de ces ma-
chines. l'auteur les compare avee les machines à
influence des modèles ordinaires : ainsi, une machine
ordinaire à deux disques tournants, de 55 em de
diametre, donne une étincelle maximum de 220 mm,
et peut débiter 70 mieroamperes, alors que la ma-
chine condensatrice de méme dimension, á 3 disques
tournants, donne une étineelle de 550 mm et débite
1600 microamperes,
Les principales applications de ces machines sont
lélectrothérapie et la radiographie. NAHAN.
Seibt. — Les oscillations dans les réseaux à cou-
rant continu (Flectrotechnisehe Zeitschrift, 21
Août 1915; in Technique moderne, lo Février
1014. |
En plus de variations légères qui existent dans les
réseaux à courant continu, alimentés par des dyna-
mos (sur lesquelles Belot a insisté jadis au point de
vue thérapeutique), il eireule continuellement de
faibles courants allernatifs : on peut S'en convaincre
en reliant un téléphone aux bornes du réseau par
intermédiaire d'un condensateur. L'impurelé des
sons fournis démontre qu'il sagit de courants alter-
natifs de diverses espèces. FA. a pu déterminer
qu'en général il n'existait pas de vibrations possé-
dant un nombre de périodes supérieures à 4400.
L'existence de ces courants estle fait des collecteurs
des dvnatios. On sait, en effet, que la tension fournie
n'est pas absolument constante, mais présente de
faibles ondulations dont le nombre depend du
nombre de lames du collecteur, du pas polaire et
de la vitesse de la machine. D'autre part, les inter-
ruptions de courant au collecteur, donnent naissance
á des oscillations libres. Par suite de la complexité
d'un réseau de distribution (machines en parallèle)
s'accumulent dans le circuit toute une série de vibra-
tions de période très différente.
C’est un argument de plus, en faveur de Femploi
des accumulateurs pour les applications délicates et
de l'électrodiagnostie et de Pélectrothérapie.
J. BELOT.
PHYSIOBIOLOGIE
Cluzet et Petzetakis (Lyon). -- Étude électrocar-
diographique et expérimentale du réflexe
oculo-cardiaque (Lyon anedical, tome CXXII,
n° 7, dimanche 15 Février 1914, p. 574 à 576).
La compression des yeux déterminant le ralentir-
sement du pouls, les auteurs ont songé à étudier
l'électrocardiogramme obtenu pendant cetle compres-
sion chez le chien normal et chez le chien présentant
une bradycardie expérimentale. — A létat normal,
on constate un ralentissement du pouls de 150 à 100
et un léger trouble de la conduelibilité auriculo-ven-
triculaire (augmentation de Vintervalle A D. — Li
bradveardie est réalisée par la section de la moelle a
la hauteur de la 7 cervicale: du mème coup, Faccé-
lération due au svmpathique est supprimée: le
rythme tombe à 50-60. A ce moment, une compression
légère du globe oculaire fait tomber le rythme a 20
révolutions cardiaques; une compression forte donne
des pauses totales de 5 à 7 secondes: si elles dépas-
sent la durée d'une minute, la mort survient. Outre
des pauses totales, les auteurs ont pu obtenir des
pauses ventriculaires pendant lesquelles l'oreillette
continue à battre: enfin il s'est produit diverses mo-
dilications dans la forme et la position relative des
divers accidents électrocardiographiques : allonge-
ment des intervalles AP et IF; changement d'aspert
des ondulations ventriculaires initiales et finales et
de londulation auriculaire. L'automatisme ventrieu-
laire n'a pas été observé; en résumé, la compression
oculaire semble agir aussi bien sur le ventricole que
sur l'oreillette et moditie, de toute évidence, la con-
duectibilité auriculo-ventriculaire.
Tu. NOGIER.
A. Javal (Paris). — Variations de la conductivité
électrique des humeurs de l'organisme (C. R.
He. d. Ne., 9 Février 1914).
La question de la conductivité des liquides de
organisme a été étudiée par différents expérimen-
Electrologie. 301
tateurs. Par le présent travail, M. Javal s'attache
surtout à établir que, aussi bien dans les cas patho-
logiques que chez le sujet normal, la conductivité
varie parallèlement avec la teneur en chlorures des
humeurs considérées. Les électrolvtes non chlorés
n'imposent pas, d'un sujet à lautre, de variations
appréciables à cette conductivité; d'où la possibilité
de déterminer rapidement la chloruration des hu-
meurs par des mesures de résistance.
H. GUILLEMINOT.
Doumer (Lille). — La résistance électrique de
l'organisme (.Inrales d'électrobioloyie et de vra-
diologie, Janvier 1914, p. 1 à 7).
La résistance électrique d'un organisme vivant est
variable d’un individu à un autre individu, d'une ré-
gion à une autre. Pour une mème région celte résis-
tance est encore variable suivant d’autres conditions
physiologiques, par exemple létat hygromeétrique de
l'épiderme. J. LOUBIER. |
J. de Meyer. — Notes préliminaires au sujet de
nouveaux courants électriques du muscle
(Journal médical de Bruxelles, 19 Février 1914).
La contraction museulaire détermine la produc-
tion de « courants action »: les potentiels électri-
ques développés dans des organes produisant du
travail mécanique sont toujours considérés comme
lies à ce travail. L'auteur s'est demandé si Pexten-
tion des muscles ne détermine pas elle aussi, comme
leur contraction, la production d'un potentiel électri-
que. Des expériences qu'il a faites sur la grenouille
lui ont montré que l'extension des éléments muscu-
laires est en effet à elle seule capable de créer des
différences de potentiel, et que celles-ci ont une
tout autre allure que celles dues à Ja contraction.
Peut-être est-ce à ces courants quest due la phase T
de Pélectro-cardiogramme. P. CoTTENOT,
Caudot (Henri) et Laugier (Henri). — Variations
des paramètres caractéristiques de l'excita-
bilité des nerfs sous l'influence de l'électro-
tonus (Société de biologie, 14 Février 1914).
Lapicque (L.-et-M.) — Modification de l'excita-
bilité des nerfs par les sels qui précipitent le
calcium (Soc, de biologie, 14 Février 1914).
ÉLECTRODIAGNOSTIC
TECHNIQUE
Lanietowski (Cracovie). — Mon procédé excito-
moteur simplifié comparé aux méthodes an-
ciennes et nouvelles usitées en électrodiag-
nostic (Letlschrift für medisinische électroloyie,
vol. XIV, n° 4, 1914.)
Le procédé excilomoteur simpliflé de Lanietowski
permet la lecture directe et sans caleul, à l'aide de
Pexcitométre de son invention, des coefficients d'exci-
tations avec n'importe quelle paire de condensateurs.
Il indique le degré de résistance des tissus, la
capacité optima pour les limites de la R. D., la
quantité utile de l'excitation (selon la situation du
nerf), le coefficient de la polarisation de Salomonson,
la quantité de courant nécessaire pour une excita-
tion faradique tres courte ainsi que la tension et
l'intensité de Pexcitation galvanique habituelle. H
suffit pour cela de réunir à Pexcitométre par une
ligne droite la quantité d'électricité nécessaire pour
obtenir le seuil d'une contraction. On Hit alors à
l'extrémité droite de cette ligne, la tension a, à Vextré»
mité gauche, la capacité optima; sur l'intersection
de celte ligne et de celle des ordonnées on lit le
coefficient de la quantité 3; on peut à Paide de ce
moyen se renseigner également sur Vexcitabilite
normale des points moteurs, ainsi que sur l'influence
qu’exereent Sur Pexestabilité normale des points
moteurs la grandeur des électrodes et la distance à
laquelle elles se trouvent lune de Fautre.
La ligne d'utilisation est toujours plus haut située
pour le positif que pour le négatif, En cas d'inver-
sion, la ligne du négatif est au-dessus de celle du
positif. La situation de ces deux lignes permet aussi
le calcul du coefficient d'intensité K, qui peut d'ail-
leurs être directement lu sur l'excitomètre.
M. GrUNSPAN.
APPLICATIONS CLINIQUES
Deumié et Madginier. — Myopathie progressive
du type Leyden Moebius (Loire médicale. 15 Fé-
vrier 1914, p. 84 à 86).
Malade de 18 ans, présentant une faiblesse museu-
laire croissante. On avait d’abord fait le diagnostic
du mal de Pott. — Atrophie musculaire el début par
la racine des membres, sans contraction fibrillaire. —
Le diagnostic de myopathie fut confirmé par l'examen
électrique qui fit constaler des réactions galvaniques
et faradiques normales malgré l'intensité de Patrophie,
A. LAQUERRIERE.
Cotton (Montréal). — L’électrocardiographie cli-
nique d’après le récent volume de Thomas
Lewis (t) (Archives des maladies de cour, Février
1914.
L'auteur montre comment pour ditférentes lésions
valvulaires l'éleetrocardiographie donne des rensei-
gnements intéressants concernant l'état du muscle
cardiaque. Aussi bien pour le diagnostic et la loca-
lisation des lésions, la lecture d'un électrocardio-
gramme est souvent trés utile. Le rétrécissement
mitral ou pulmonaire par exemple, presque toujours
accompagné d'une hypertrophie prépondérante du
ventricule droit, présente des caractères électrocar-
diographiques caractéristiques très visibles sur les
uombreux diagrammes qui illustrent cette intéres-
sante étude. G. GIBERT.
ÉLECTROTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
A. Moutier (Paris). — Sur le stigmate de I’hyper-
tension artérielle (C. Ii. Ac. des Sc., 25 Février
1914).
M. Moutier a observé que chez les sujets hyper-
tendus dont la pression artérielle avait été abaissée
par la d'Arsonvalisation, il suffisait d'une cause for-
tuite peu importante, pour faire réapparaitre Pétat
d'hypertension. C'est sur cette fragilité de Pabaisse-
ment acquis qu'il croit pouvoir expliquer les aececi-
dents liés à l'hypertension chez les « hypertendus
détendus » qui eonserverait ainsi, malgré les appa-
rences, un véritable « stiginate » que la d'Arsonvali-
sation ne ferait pas disparaître. Il en conclut au
point de vue pratique que ces « hypertendus déten-
dus » doivent éviter toutes les causes capables de
déterminer un retour, mème passager, de leur hyper-
tension antérieure. H. GUILLEMINOT.
H. Lewis Jones (Londres). — Diathermie ou Île
chauffage électrique des tissus du corps (The
Lancet, n° 6, 7 Février 1914, p. 575 à 511).
Conférence faite dans le but de vulgariser dans
(2) Th. Lewis. — Clinical electrocardiography, 4 vol, Shaw
and sons, London, 1915.
302
le corps médical la connaissance des différentes
indications thérapeutiques de cette méthode,
WILLIAM VIGNAL.
TECHNIQUE
AA
Veith (Nuremberg). — Sur une nouvelle méthode
de galvanisation de parties étendues du corps
(Winchn. med. Woch., 5 Mars 1914, n° 9, p. 419).
L'auteur constate que la méthode de galvañisation
avec larges électrodes qu'il a appris à connaitre à
Bordeaux chez Bergonié est tout à fait inconnue en
Allemagne. H a pu se rendre compte de ses avan-
lages. notamment dans le traitement des paralysies
et particulièrement de la paralysie infantile.
Reproduisant un article original de Bergonié avant
trait à l'emploi de la galvanisation rythmée avec
électrodes à grande surface, Verth conclut en se
promettant d'appliquer la méthode d'une facon
suivie, étant donné qu'elle lui a paru l'emporter de
beaucoup, en effi ‘acité, sur toutes les anciennes
méthodes. A. ZIMMERN.
NÉOPLASMES
A
Augusto Luzenberger (Naples). — Traitement
de la lipomatose douloureuse par la galvanisa-
tion (Annalidi Electricita medica et terapia fisica,
Anno XII, n° 12).
LA. rapporte l'observation d’un malade atteint de
lipomatose douloureuse, qu'il a soigné par l'ionisa-
tion au salievlate de soude, en raison du caractère
névralgique de la douleur, Après la troisième séance,
d'une intensité de 20 milliamperes, les tumeurs élaient
réduites à la moitié de leur volume primitif, et après
la septième séance le malade voulut reprendre ses
occupations de pâtissier: il avait été admis 5 mois
avant dans le service des incurables.
M. GRUNSPAN.
SYSTÈME CIRCULATOIRE
OA
Lafond Grellety. — L'électricité dans le traite-
ment des phlébites (Revue des agents physiques,
Février 1914).
De la relation et de la discussion de sept observa-
tions très intéressantes, il résulte que l'électricité sous
forme de courant continu possède une action cura-
tive à la fois fidèle et rapide dans le traitement des
phlébites, aussi bien dans les périodes aiguës de l'af-
fection que dans les formes anciennes.
L'auteur a pratiqué à la fois des applications locales
(les deux électrodes étant placées au niveau du mem-
bre malade) et des applications générales (élec-
trode positive au front, électrode négative à Pextro-
mité du membre malade). Les électrodes employées
étaient larges et non métalliques. Le courant a été uli-
lisé à des doses variant de las m a. pendant un temps
très long (en movenne 6 heures par jour réparlies sur
2 ou 5 séances). Le traitement a toujours été bien
toléré par le patient. Au sujet de l'embolie une seule
conclusion est permise : si le nombre restreint d'oh-
servations n'aulorise pas a conclure que le courant
continu préserve de Pembolie, rien non plus ne prouve
qu'il soit susceptible de la provoquer, puisque cette
complication ne s'est pas produite une seule fois
dans sept cas.
Cette thérapeutique demande à ètre prise en consi-
dération, du fait de la pénurie et de Vinsuflisanee des
autres moyens thérapeutiques. Cirassanp.
L. Bordoni (Sienne). — Action de la haute fré-
quence sur le sang, son utilité particulière
Flectrologie.
dans la chlorose (Giorn. di Elett. Med., Juillet-
Août 1915).
L'autoconduction a une action très efficace dans
les états chloro-anémiques à la dose de 20 ou
SU séances: les effets se completent encore après le
traitement. Les éryibrocytes sont régénérés la quan-
tité d'hémoglobine augmente, il en est de mème de
la valeur globulaire. la formule tend à revenir à la
normale, La haute fréquence agit comme stimulant
des organes hématopoïétiques. DeLnenm.
SYSTÈME DIGESTIF
nn ae
E. Payr (Leipzig). — De la prophylaxie et de
la thérapie des adhérences péritonéales au
moyen de l'introduction de fer dans l'intestin et
de l'emploi de l’électro-aimant (Archives d’Elee-
tricité médicale, 10 Février 1914, p. 151 à 158. ct
Münchener medizinische Wechenschrift, 1915,
n° 47).
PA. a d'abord entrepris des expériences sur les
animaux et ila constaté qu'il lui était possible au
moyen d'un électro-aimant puissant de déplacer à
travers la paroi abdominale une anse intestinale préa-
lablement remplie d'oxyde magnétique de fer. Cette
substance déjà utilisée comme moyen de contraste
en radiologie sous le nom de « diaphanite » lui aper-
mis de contrôler sous l'écran l'action de Son aimant.
Il a pu par ce moyen rompre chez des animaux des
adhérences artificiellement provoquées, Cette mé-
thode a été essavée dans deux cas, chez l'homme,
où elle a pu confirmer le diagnostic d'adhérences
par la douleur provoquée en un point détermine.
LA. espère, au moyen Wun éleetro-aimant plus puis-
sant, obtenir des résultats très intéressants tant au
point de vue diagnostic qu'au point thérapentique.
On peut reprocher à cette méthode d’être un peu
aveugle, mais la nouveauté du procédé vaut qu'on
l'expérimente de facon impartiale. A. NUYTTEN.
SYSTÈME NERVEUX
eS ee
Allard et Cauvy. — Contribution à l'étude du
traitement de I’hémiplégie organique ({.frrhives
générales de kinésithérapie, physiothérapie et eré-
nothérapie, Janvier 1914).
Les auteurs attirent l'attention sur les importantes
améliorations fonctionnelles que les traitements
externes bien conduits sont susceptibles de produire
dans l'hémiplégie organique, Le massuge précoce
suivi de la mobilisation manuelle évite ou alténue la
contracture, empéche l'atrophie des museles: et
Pankylose des articulations. La rééducation, d’ailleurs
fort délicate, rappelle les images motrices oubliées
et modifie le psychisme du matade dans le sens de la
confiance, L'électricité, principalement sous forme
de galvanisation continue des membres atteints,
active la circulation. élève la température locale et
favorise la résorplion des œdèmes. Enlin les eaux
thermales, en particulier celles de La Malou. peuvent
rendre des services appréciables. CHASSARD.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
A IA
Heitz-Boyer (Paris). — Traitement endoscopique
de la tuberculose vésicale par les courants de
haute fréquence Journal d'urolorie, Février 1914,
p. lod à 159).
Cette application des courants de H. F. doit ètre
limitée aux cas où les SYmptômes rebelles, après né
phrectomie, sont dus à la persistance anormale d'ul-
Iilectrologte.
cérations tuberculeuses, sans grande cystite envi-
ronnante.
Pour éviter la perforation et limiter les effets des-
tructifs, l'A. préfère Pétincelage à Vescarrification par
électrocoagulation. Jl faitune application prudente de
Fig. 1. — Avant.
Pétincelage sur la zone malade et ses environs iminé-
diats. La douleur est assez marquée et nécessite une
anesthésie locale profonde ou mème une anesthésie
générale. Les suites sont simples, Sans douleur no-
table; il se produit une réaction violente au niveau
de la zone étincelée avee production de membranes
exubérantes, simulant certaines cystites végetantes,
sphacélées ; ces membranes se détachent et un nou-
Fig. 2. -- Apres.
vel épithélium recouvre les parties détruites. La ci-
catrisation est oblenue au bout de 4 Semaines en-
viron.
1'A. rapporte à la fin de son travail une observa-
tion détaillée avec figures d'examens cystoscopiques
successifs. L. NAHAN.
Charles Russ (Londres). — Nouvelle méthode
thérapeutique des cystites coli-bacillaires et
autres infections (The Lancet, n° VIL, 14 Fé-
vrier 1914, p. 447 à 449, 4 fig.).
A la suite d'une série de recherches datant de Juin
1909. C. R. a démontré qu'une suspension de microbe
dans un électrolyte s'agglomére à Fun des pôles,
pole qui varie suivant lélectrolyte employé; de plus
dans certains cas, cette agglomération est accompa-
303
gnée de mort. H s'est basé sur ces données pour re-
chercher une nouvelle thérapeutique des suppura-
tions. Les premiers eas traités furent des ulcéra-
tions variqueuses; comme électrolyte il utilisa le
chlorure de sodium, les résultats furent des plus
encourageants. Puis il songea à traiter les eystites à
coli-bacille. H entoura l'abdomen d'une ceinture for-
mant le pôle négatif et remplit la vessie, préalable-
ment vidée, d'une solution de Nael a 2 pour 100; puis
dans une sonde de Nélaton il introduisit un fil de
platine : le pôle positif. Pendant 30 minutes il fit
passer un courant de 5 à ò milliampères; les résul-
tats furent peu encourageants. Il substitua à la solu-
tion salée, une solution d'acide iodique a 1/1500 el
parvint à guérir des malades âgés, atteints de evstite
chronique. WILLIAM VIGMAL.
SYSTÈME RESPIRATOIRE
Lavraud (Lille). — Cas d’ozène guéri depuis
dix ans par I’électrolyse cuprique (finales d'E-
lectrobioloyie et de Radiologie. Janvier 1914,
p. 22 à 25).
L'A. a emplové Pélectrode en cuivre reliée au pôle
positif et implantée dans la muqueuse nasale, le pôle
négatif étant au voisinage de la joue correspondante.
Séance de 10 minutes toutes Jes semaines pendant
® mois. Intensité 6 à 10 milliampéres. Cette malade
qui a été revue tout récemment, reste guérie depuis
7 ans sans aucun traitement. J. LOUBIER.
MALADIES DE LA NUTRITION
Schnée (Francfort-sur -le Mein). — Le dégrais-
seur et son emploi en clientèle (Zeitschrift fur
Electrologie, vol. XIV, 1914).
Le dégraisseur, d'après Sehnée correspond exacte-
ment au fauteuil de Bergonié. La modification de
Schnée consiste uniquement dans emploi de dé-
charges de condensateurs au lieu du courant fara-
dique. L'auteur mentionne le nom de Bergonié dans
la bibliographie, mais n'en parle pas dans le texte de
son travail. La rédaction du journal s'est empressée
avec raison de remettre les choses au point dans une
petite note adjointe au texte. M. GRUNSPAN.
DIVERS
Hartemberg (Paris). — Les céphalées muscu-
laires ou cellulitiques (Société de médecine de
Paris, 2 Février 1914).
L'A. a utilisé avec succès contre ces céphalées le
massage, lair chaud et l'électricité sous forme de
courants continus de haute intensité appliqués sur
les régions atteintes. A l'aide de ces divers moyens,
la guérison totale peut ètre obtenue en 6 semaines à
2 mois dans les cas récents. au bout de 3 à 4 mots
dans les cas anciens.
Une étude d'ensemble de ces céphalées fait Pobjet
de cette intéressante communication.
E. DECHAMBRE.
Hervé. — De l'excision galvanique des brides
pleurales au cours du traitement par le pneu-
mothorax (Journal des Praticiens, 14 Février
1914, p. 106 à 108).
L'auteur préconise dans les cas, ou la radioscopie
montre que la rétraction pulmonaire se produit mal,
l'introduction a travers une aiguille de hiss de ca-
libre un peu gros, d'un très fin galvanocautère avec
lequel on détruit les adhérences. Il a jusqu'à présent,
304 Froid —
expérimenté ce procédé dans 3 cas qui sont encore
en traitement: mais il faut en conclure tout au moins
que cette pratique, sans inconvénients, est très bien
tolérée. A. LAOUERRIÈRE.
Petit. — Adénopathie cervicale chez une ma-
rastique. Traitement par la diathermie et la ra-
diothérapie (.Irchives electricité médicale,
25 Février 1914, p. 19% à 196.
Malade de 21 ans, avec depuis 2 ans troubles diges-
tifs: le poids est tombe de 50 kg à 58 kg 500 pour une
taille de fim 52. Depuis s'est développé une hyper-
Chaleur.
trophie ganglionnaire de toute la région cervicale,
Traitement par la diathermie, plaques aux cuisses.
aux mollets, aux bras, séances de 20 minutes — tous
les jours. — Sensation de bien-être, puis réappari-
tion de Pappétit el cessation des douleurs stoma-
cales, le poids est passé, de Décembre à Avril, de
98 kg à 45 kg 1/2: la reprise du traitement en Août a
donné une ascension de 44 à 46 kg 700 en 3 mois,
six mois apres, le bon état et laugimentation de
poids se maintenaient.
L'adénopathie a été traitée, des que Pamélioration
de létat général a été suffisante, par la radiothé-
rapie elle está peu pres totalement disparue.
"A. LAOUERRIERE.
FROID — CHALEUR
DIVERS
Bromberg (La Haye). — La thermothérapie de
la blennorragie (Deutsche med. Woch., 22 Jan-
vier 1914, n° 4, p. 179).
Le fait que le gonocoque ne résiste pas á une
température au-dessus de 40% a poussé certains au-
teurs à tenter le traitement de la blennorragie aiguë
et chronique par Faction de la chaleur sur les
tissus malades, ces tissus pouvant supporter une
température de 55% Comme instrumentation, cer-
tains auteurs emploient la sonde de Winternitz,
d'autres des bougies urélérales électriquement
chauffées, d'autres enfin la diathermie.
Les gonocoques sont tués en 6 heures à 40°, en
45 minutes à la température de 444.5 enfin en 5 mi-
nutes à la température de 49 5. Cette méthode peut
également être emplovée en cas de prostatite.
B. donne la description de l'appareil qu'il utilise;
il se sert d'anesthésie locale, apres un lavage urétral
à la manière de Janet. — H fait monter la tempéra-
ture doucement jusqu'à 90 et la maintient pendant
une quinzaine de minutes. L'écoulement aigu et les
filaments disparaissent rapidement.
A. ZIMMERN.
Henri Béclere (Paris). — La pression et la ther-
mométrie en cryothérapie (Journal de Médecine
de Paris, 10 Janvier 1914).
L'auteur a réalisé un appareil de ervothérapie formé
par un tube, destiné à recevoir un mélange d'a-
cide earbonique et Pacétone. Les parois de ce tube
sont constituées par un métal peu conducteur et
sont entourées d'une enveloppe athermisante pour
empecher l'apport de calories extérieures, tandis que
le fond est en métal très minee et très condueteur
pour que la transmission des frigories soit facile.
La surface froide étant appliquée sur la région à
traiter, un ressort lui transmet la pression et un
index indique directement Ja valeur en kilogrammes
de la force de contact, d'où indirectement la pression
(kilogrammes par centimetre carré).
Quant aux mesures lhermométriques, nécessaires
pour vérifier à chaque instant si le contact est in-
time entre le fond du récipient et la neige et si la
transmission des frigories se fait normalement, l'au-
teur conseille l'emploi des soudures thermo-électri-
ques (fer-constantan) qui permettent de mesurer la
température, non seulement à l'intérieur du mélange
frigorifique, mais ausst à la surface d'application. à
l'intérieur de la partie à traiter et mème dans la zone
voisine qu'il faut respecter. CHASSARD.
BIBLIOGRAPHIE
Dawson F. D. Turner. — Radium : its Physics
and Therapeutics (2° édition, Londres, Baillière
Tindall and cow, 1914).
Petit livre très précieux; l'auteur qui dirige le ser-
vice de radiuimthérapie à « L'Edimburg Royal Intir-
mary » a condensé toutes les données pratiques de
son expérience personnelle. Cette seconde édition
(la première datant de 1911) est mise au courant des
nouvelles données scientifiques concernant les pro-
priélés physiques et biologiques du radium. On y
trouve un intéressant chapitre concernant l'emploi
des émanations des composés du radium et du tho-
rium.
oo
Le Gérant : PIERRE Accen,
75009. — Paris. Imp. Lanune, 9, rue de Fleurus,
MÉMOIRES ORIGINAUX
NOTE SUR L'INSTRUMENTATION ET LA TECHNIQUE
DE LA TÉLÉRADIOGRAPHIE DU CŒUR ET DE L'AORTE
Par MM.
O. JOSUÉ, L. DELHERM, A. LAQUERRIERE
(Planche 8)
Dans ces dernières années, la radiographie à dislance de plus en plus grande, est
entréc, pour ce qui concerne l'examen du cœur el de l'aorte, dans la pratique d'un certain
nombre d'auteurs : en particulier Alban Kohler a étudié les images obtenues en plaçant
l'ampoule à 2 mètres et même à 2 m. 50 de la plaque photographique.
Le matériel très puissant du laboratoire de la Nouvelle-Pitié (contact tournant de
Gaiffe, grand modèle), nous pcrmetlant d'obtenir en des temps très faibles de bons
clichés à longues distances, nous avons été amenés à pratiquer la radiographie du
cœur et de l'aorte à 5 mètres, distance qui nous parait plus que suffisante pour réaliser
des clichés où la déformation de l’image soit pratiquement nulle.
Mais, très rapidement, nous avons constaté que, s'il est relativement facile de se
placer dans des conditions identiques quand on utilise uniquement la posilion frontale
soit antérieure, soit postérieure, il n’en est plus de même lorsqu'on place le sujel dans
les positions obliques. Si l'on veul revoir le même malade à quelques jours de distance
il est impossible, sans un appareillage spécial, de lui donner exactement la mème incli-
naison par rapport au rayon normal.
Bien plus, nous observions que si, après avoir par la radioscopie repéré une cer-
taine position, on veut en pratiquer la radiographie, et surlout la radiographie à
dislance, on s'aperçoit que le patient s'est plus ou moins déplacé pendant qu'on exécu-
tait les diverses manipulations nécessaires.
Pour éviter ces erreurs d'une part, pour gagner du temps d'autre part, ce qui esl
indispensable dans un laboratoire très chargé comme le nôtre, nous avons été amenés
à réaliser pour l'examen du cœur et de l'aorte un appareillage, un dispositif général, une
technique.
DESCRIPTION DE L’APPAREJLLAGE
L'ensemble de l'appareillage se compose :
1° Du pied-support de Belot, sur lequel nous avons fait mettre des repères, de facon
à pouvoir Porienter toujours de la mème façon ; donner à son bras porte-ampoule la
mème longueur; le placer exactement sur le rail à distance voulue, ctc., le tout à pre-
mière vue ct sans avoir besoin de mesures ou de vérifications;
2° D'un rail de 4 mètres, fixé dans le sol, gradué par des traits indiquant les distances ;
5° D'un dossier d'examen. Ce dossier est porté par une plate-forme carrée montée
sur 4 galets, qui sert de base à tout l'appareil.
Sur un des côtés, deux des galets sont engagés dans le rail, ce qui assure la fixité
de la position du dossier par rapport au rail et par conséquent à l'ampoule, ce qui
N° 6. — Juin 1914. 1.—20
306 Note sur Cinstrumentation et la technique
permet de plus, sil en est besoin, de déplacer le système en le laissant perpendiculaire
au rayon normal. Une vis de serrage en temps ordinaire bloque ces galets pour que
l'appareil reste mobile.
Sur la plale-forme s'élève une charpente en bois qui porte le pivot supérieur sur
lequel tournent les pièces dont nous allons parler.
Sur celle même plate-forme carrée est placé un demi-cercle de bois horizontal qui
E
€ Y
Fig. 1. — Dispositif de téléradiograpnie.
Examen oblique antérieur droit, angle de 30 degrés.
forme une deuxième plate-forme mobile sur la première. Sur son côlé diamétral, le
demi-cercle porte un grand panneau vertical constitué de plusieurs épaisseurs de bois
contre-plaqué, maintenues par un cadre rigide.
Sur ce cadre peuvent glisser pour être amenés à bonne hauteur des supports des-
linés à appuyer le malade et des tire-bandes permettant de passer des bandes pour
l'inmobiliser.
Le dossier est marqué cu son milicu par une ligne de peinture blanche verticale ;
c'est sur cetle ligne qu'on place soil la colonne vertébrale, soit le sternum, et c'est sur
celle ligne que dans la position frontale sera repéré le rayon normal.
de la teleradiographie du cœur et de l'aorte. 307
La plate-forme en demi-cercle tourne sur un pivol inférieur el entraine le dossier
qui, lui-même, à son sommet, est relié par des pièces spéciales à un pivot supérieur
fixé à la charpente.
L'axe de rotation est calculé de fagon à passer par l'axe du corps du sujet ¡ceci bien
entendu d'une facon un peu approximative en raison des varialions d'épaisseur indi-
Fig. 2. — Dispositif de léléradiographie.
Examen dans le plan frontal.
viduelles), lorsque celui-ci est placé sur la plate-forme, bien appuyé au dossier avec son
sternum ou sa colonne vertébrale portant sur la ligne blanche.
L'appareil est très facilement mobilisable; même quand le sujet est en place il suffit
d'appuyer légèrement sur l’un des côtés du dossier pour déterminer la rotation soil à
droite, soit à gauche.
Le bord circonférentiel de la plate-forme mobile est gradué de chaque côté de
0 à 90 de cing en cinq degrés; une pédale permet un blocage immédiat de l'appareil
sous un angle donné.
Un support équilibré et mobile dans le sens vertical ou horizontal peut à volonté
contenir un écran radioscopique ou un châssis radiographique et permet soit de faire
varier la hauteur du châssis ou de l'écran. soit de les approcher ou de les éloigner du sujet.
308 Note sur Uinstrumentation et la technique
DISPOSITIF GÉNÉRAL ET TECHNIQUE
Le pied-support est placé sur le rail, la base du dessier mobile est également
engagée sur le rail. |
En se servant des repères du pied-support, on met le bras porte-ampoule bien perpen-
diculaire au rail, et on le fail saillir de telle sorle que le foyer de l’anticathode soil exac-
tement à la même distance du rail que le milieu du dossier. Í] ne reste plus qu'à faire
varier la hauteur selon la taille du sujet.
On place le sujet sur la plate-forme, de façon à ce que sa colonne verlébrale ou son
sternum coïncide exactement avec la ligne médiane du dossier. On lui recommande de
bien s'appuyer sur ce dossier; on met à bonue hauteur les appuis qui sont destinés à le
soutenir; et, surtout si l'examen doit durer un peu longtemps, on le fixe avec quelques
tours de bande.
Dans ces conditions, l'axe du sujet, l'axe du dossier et le foyer de l'ampoule se
trouvent sur une même ligne droite.
Si l'on veut faire précéder la téléradiographie d'une radioscopie — el cela est en
général préférable — on place un écran devant le sujet et on rapproche l'ampoule. On
procède comme avec un dispositif habiluel; mais on a l'avantage de faire varier l'incli-
naison du malade sur le rayon normal, sans qu'il ail à obéir à des commandements (qui
peuvent élre mal compris) et sans qu'il change de position par rapport à ses points
d'appui. |
On peut ensuite, soit procéder pour chaque position à une téléradiographic immé-
diate, soit repérer sur le socle les différents angles dont on juge les images dignes d'être
conservées, pour procéder après la fin de l'examen radioscopique, à la série des radio-
graphies.
Pour faire la téléradiographie, on laisse le bras porte-ampoule tiré à la même lon-
gueur el élevé à la même hauteur : on se contente de faire rouler le pied jusqu’à ce que
son repère coincide avec un des trails marqués sur le rail directeur; 2 mètres, 2,50;
3 mètres. On remplace l'écran radioscopique par un chassis chargé et tout est prêt
pour la radiographie.
Ajoutons que les ampoules Pilon, dont nous nous servons, nous permettent, sans
difficulté, de faire à la fois une radioscopie de près sous petit régime, et une téléradio-
graphie avec une intensité de 30 m. a. ou plus; il n'est donc pas nécessaire de changer
le tube. Disons aussi que le contact tournant de Gaiffe, où toutes les variations de régime
sont obtenues par la simple manœuvre d'un rhéostat, facilite encore le passage rapide de
la radioscopie à la radiographie intensive, puisqu'il suffil de pousser un peu plus loin
une manclte.
AVANTAGES DE L'APPAREIL
Cet appareil nous parait présenter des avantages considérables pour la radioscopie
simple, parce qu'il permet l'exploration du malade dans diverses positions sans que
celui-ci ait à bouger.
Habituellement quand on déplace le malade pour un examen oblique, ce dernier le
fail sans mesure; avec notre appareil, le médecin peut, avec la plus grande facilité,
déplacer son sujet avec toute la lenteur désirable, tout le doigté nécessaire et l’amener
exactement sous des angles déterminés.
En orthoscopie, nous relrouvons les mêmes avantages soit qu’on fasse de l'orthos-
de la téleradiographie du cœur et de l'aorte. 309
copie simple, soil qu'on emploie un orlhodiagraphe qui se branche avec rapidité et facilite
sur le pied de Belot. En outre, point très important, on peut savoir sous quel angle exact a
été pris le calque, et l'on peut ultérieurement se remettre dans des conditions identiques,
quand on suit à intervalles plus ou moins éloignés la marche d'une maladie. Ceci est
particulièrement indispensable quand il s'agit d'interpréter des images prises en oblique,
où une erreur est facile à faire. Sans doute, il existe déjà d'excellents appareils servant à
mesurer les angles sous lesquels sont pris les radiogrammes, comme celui de MM. Va-
quez et Bordel par exemple; néanmoins le nôtre nous paraît particulièrement commode,
en raison de la facilité avec laquelle on fait pivoter le
sujet qui demeure passif pendant l'examen radios-
copique.
Mais notre appareil a été fait surtout en vue de la
téléradiographie, pour permettre de prendre des clichés
de face et dans diverses positions sous un angle connu:
il n'est pas sans intérél en effet, de pouvoir conserver
un document impersonnel d’une image pathologique
intéressante.
Le téléréntgénographe d'Alban Kohler employé
cn Allemagne est pratique sans doule, mais le malade
n'est pas assez immobilisé; il n'est pas commodément
mobilisable; il est appuyé sur la plaque tantôt de
champ, tantôt par une épaule, ce qui gêne un repérage
exact. Enfin, il n'est pas franchement soutenu comme
dans notre appareil où le dossier solide d'une part,
les appuis latéraux d'autre part, permettent à un sujet.
meme affaibli d'être examiné sans faligue.
Avec notre dispositif nous faisons les radiogra-
| cie ‘ Fig. 5. — Carré de plomb de 10 centimetres
phies à 3 mètres. Dans ces conditions, il est rare de este. radiographic successivement aver
que les épreuves de face ne nous donnent pas une no Dp paint Aas ian
netteté parfaite des contours. Pour les radiographies ^ RE CR a es
en oblique la nettelé est évidemment variable, de a le carré de plomb est à 0°08 de la
loin comme de près d'ailleurs, suivant l'opacité du ee A
“ie 3 sur chacune d'elles est indiquée la dimension :
médiastin. Di ae VO
En tout cas, nous pensons que cette distance est SR
suffisante pour que nous puissions considérer les images obtenues comme n'ayant qu'une
déformation pratiquement nulle.
Alban Kôlher pense qu'avec un écarlement de 2 mètres entre l'anticathode et la
plaque on obtient une image n'ayant qu'un agrandissement de 2 millimètres. Meyer et
Pfeiffer disent même que l'agrandissement ne dépasse pas 1"",6. D'après ces données, en
nous plaçant à 5 mètres, nous nous mettons dans des conditions encore meilleures. Du
reste, si cela était nécessaire, nous pourrions nous placer à une distance encore supé-
rieure.
D'autre part, nolre ami le D" Belot a bien voulu très aimablement établir pour nous
une formule permettant de calculer la déformation linéaire en téléradiographie.
Voici, du reste, la note qu'il nous a communiquée :
« L'étude des triangles semblables obtenus en faisant la construction géomélrique
de la projection radiographique, conduit à l'expression suivante :
es...
Echelle centimetrique
310 Note sur l’instrumentation et la technique
de
2 (4—3?)
dans laquelle :
z = la moilié de la déformation cherchée.
d = le plan médian de l'objet radiographié correspondant à la plus grande
dimension linéaire (on suppose l'axe du faisceau passant par l'axe de
l'organe.
o = la distance de la plaque au plan médian.
A = la distance du foyer à la plaque.
Cetle expression donne une valeur représentant seulement la moitié de l'agrandis-
sement total linéaire de la dimension considérée. 11 faut donc multiplier le résultat par 2
pour connaître l'agrandissement linéaire total.
Si l'on considère la surface de la projection, au lieu de sa plus grande dimension
linéaire, l'agrandissement croil comme le carré.
De l'expression ci-dessus, on peut tirer l'un quelconque des facteurs.
Ainsi, en admettant comme négligeable une déformation de 2 millimèlres sur un
bord (limite de Pacuité visuelle), c'est-à-dire en faisant, : = 2, on peut calculer la valeur
de A, pour un organe de plan médian d, situé à une distance de la plaque 5; on connaîtra
ainsi la distance qui doit séparer le focus, de la plaque, pour que la déformation ct
l'agrandissement soient praliquement nuls.
La formule devient :
> :
Sd du
On peut, en partant de celle relation, construire un abaque complet, qui permet de
déterminer immédiatement, pour tel organe considéré, la valeur de la déformation pour
une distance (focus-plaque) quelconque. »
Enfin pour étudier nous-même expérimentalement celte question de l'absence de
déformation, nous avons fait différentes recherches soit avec des règles de plomb
graduées, soit avec des silhouettes de plomb placées devant la plaque. Citons seule-
ment les conslatations suivantes.
Un carré de plomb de 100 millimètres de côté est radiographié à 0 m. 75 à 1 m. 50,
à 5 mètres en le plaçant à 8 ef à 15 centimètres de l'anticathode.
Les résultats sont les suivants :
À 8 centimètres l'image du carré sur la radio à 0",75 = 0,115.
sa = 1,90 = 0,107
_ P o", » = 0",105.
A 15 centimètres l'image du carré sur la radio a 0",75 = 0".126.
= gf 1,50 = 0,419.
as —_ a”, » = 0,105,
Si maintenant nous passons aux constalations sur le vivant, un coup d'œil jeté
sur la planche figures 1 et 2, permet de voir en 4, une image du cœur d'une femme
atteinte d'un rétrécissement el d'une insuffisance mitrale prise à 70 cenlimétres, en 2,
l'image du même cœur prise à 5 mètres : on peul juger de la différence.
Journal de Radiologie Planche Y
et d'Flectrologie Mémoire Josué, Delhezm, Laquertière
Ai
Fig. 1 Dist. 0 m. 70 Position obl. dr. ant. a 40° Fig. 2 Dist. 3 m. Position cbl. dr. ant. a 40"
Fig. 3 Dist. O m. 70. Position obl. dr. ant. a 20" Fig 4 Dist. 3 m. Position obl. dr. ant. a 20"
Fig. 5 Radiographie de face a 0 m. 70 Fini: Radioucapbie-de Face @ Bm
Marmand
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de la teléradiographie du cœur et de l'aorte. 311
Nous pensons d'ailleurs qu'il est inutile d'insister sur les avantages de la téléra-
diographie.
L'utilité de notre appareillage apparait surtout pour la téléradiographie en position
oblique, puisqu'il permet de prendre des images successives déviant les unes par rap-
port aux autres de 5 degrés en 5 degrés.
On peut ainsi obtenir un cliché montrant sous quel angle disparait la pointe du
cœur en position oblique droite postérieure; sous quel angle l'oreillette gauche décolle
de la colonne vertébrale: il est aussi facile de radiographier l'aorte en position oblique
droite antérieure sous un angle déterminé et repéré, ete.
Nous avons reproduit sur la planche deux clichés pris tous deux en oblique droite
antérieure. Le premier a été effectué avec une déviation de 20 degrés; il montre que
l'ombre aortique commence à se dégager de l'ombre vertébrale ct à faire saillie en avant.
Le second a été effectué avec un angle de 40 degrés; il montre que l'aorte est com-
plètement séparée de l'ombre de la colonne vertébrale.
Si Pon compare les radiographies prises à 3 mètres avec les deux suivantes prises
à 70 centimètres el sous les mêmes incidences, on peut se rendre compte de la déforma-
tion qui accompagne fatalement ces dernières.
En résumé le dispositif que nous avons étudié permet de réaliser dans des conditions
excellentes de simples explorations radioscopiques : le sujet est dans une situation com-
mode, bien appuyé et immobilisé s'il y a lieu ; de plus il n'a pas à se déplacer lui-même
et c est le médecin qui le fait tourner à son gré.
Les mêmes avantages se retrouvent si l'on veut pratiquer soit l'orthodiagraphic,
soit la téléradioscopie.
Mais ce dispositif permet surtout d'exécuter les téléradiographies dans les condi-
tions précises que l'on désire, par exemple exactement sous les angles que l'on a repérés
par radioscopie.
Enfin l'appareil permet avec la plus grande facilité de replacer ultérieurement pour
suivre l'évolution de la maladie le sujet dans une situation rigoureusement identique à
celle du premier examen.
ÉVALUATION DE LA CHLORURATION DES LIQUIDES
DE L'ORGANISME
PAR LA MESURE DE LEUR CONDUCTIVITÉ ÉLECTRIQUE
Par A. JAVAL
Chef de laboratoire à l'hôpital de Rothschild.
Au cours de nos recherches sur l'isotonie et la composition des humeurs, nous
avons été conduits à pratiquer, en collaboration avec M. Boyet, simultanément pour un
très grand nombre de liquides normaux et pathologiques de l'organisme, la mesure de
la conductivité électrique et l'analyse chimique des composants facilement dosables.
Nous sommes maintenant en état, par des examens qui ont porlé sur le sérum, le
liquide céphalo-rachidien, le liquide d’wdéme, les liquides pleuraux et ascitiques, de
préciser les relations qui existent entre la conductivité d'une strosité et sa teneur en
électrolytes, particulièrement en chlorure de sodium.
TECHNIQUE
1° Mesure de la conductivité. — Nous nous sommes servis de l'appareil de Kohlrausch
modifié par Ostwald, basé sur le principe du pont de Wheatstone. On sait que les cou-
rants alternatifs à fréquence ct à force électromotrice élevées et à faible intensilé ne
décomposent pas d'une façon appréciable les solutions salines; d’après M. Bouty et la
plupart des physiciens, ce procédé fournit des résultats exacts dans la mesure des résis-
tances électriques des solutions de concentration moyenne.
L'appareil comprend : 1° un accumulateur; 2° une bobine de Ruhmkorff; 3° une
boîte de résistance de comparaison, étalonnée avec le plus grand soin; 4° un fil de mesure
en platine très fin et très bien calibré tendu sur une règle de 4 mètre divisée au mil-
lième, sur laquelle se meut un curseur; 5° un téléphone et 6° un vase à électrodes où
l'on met le liquide à étudier. Ce vase se trouve placé dans un bain d'eau chauffé au
gaz et maintenu à température constante au moyen d'un régulateur à toluène.
On sait que la résistivité d'une substance ou son inverse, la conductivité, varient
beaucoup avec la température : pour les liquides, la conductivité est d'autant plus faible
que la température est plus basse. Ces variations, qu’entrainent les fluctuations thermo-
métriques, obligent à déterminer exactement la température du liquide au moment où
l'on mesure la conductivité, afin de faire les corrections nécessaires pour ramener cette
mesure à une température fixe.
Dans nos expériences, nous avons conventionnellement adopté jusqu'ici, avec la
plupart des auteurs, la température de 25 degrés, quoique, au point de vue biologique, il
eùl été peut-être plus intéressant d'adopter 57 degrés, température du corps humain.
Pour oblenir la valeur de la résistivité d'un liquide, nous mesurons la résistance de
la portion de ce liquide comprise entre les deux électrodes de platine de position fixe ct
bien déterminée, contenues dans le vase d’Ostwald.
Ces deux électrodes de platine sont portées chacune par un fil de même métal scellé
A. Javal. 313
dans un tube de verre; chaque tube est fixé dans un couvercle en ébonite; les deux tubes
peuvent être soudés ensemble par une petite tige de verre; de cette facon, les électrodes
occupent, l'une par rapport à l'autre, une position constante, ce qui est évidemment de la
plus haute importance. pe
Les électrodes doivent étre platinées, a -=
9 ` . . . . A AA O ee
c'est-à-dire enduites de platine électrolytique PASA Caer ES
: : 4 sis e- — æT N
et bien adhérent. de per 7 |
ri : | no | !
Dans ces conditions, la résistance trou- at =: Ə a
| ia | FT va
véc pour un liquide à une température donnéc AF e cater wae
est bien constante, à la condition, facile à \ = ——
salisfaire, que le niveau du liquide dépasse \
, ’ A — — — ---9 QE ——— -M a aiea iie
les électrodes d'une hautcur au moins égale El:
à leur intervalle. |
| ey
Les connexions de l'appareil sont celles ae E can ee
y Í Schéma de l'appareil de Kohlrausch.
que nous indiquons dans la figure ci-contre :
Lancons dans le système le courant induit de la bobine, le téléphone est actionné :
nous intercalons une résistance connue qui pour nos liquides est soit 40, soit 50 ohms,
et nous manœuvrons le curseur de telle facon que le son du téléphone soit éteint ou
passe par un minimum, ce qui nous conduit à une position facile a fixer sur la régle,
avec un peu d'habitude, à un demi-millimétre près.
Les électrodes de platine limitent un certain volume de liquide de section s, de
longueur 1 constantes. Soit R la résistance de cette colonne liquide qu'on détermine
expérimentalement et : la résistivilé du liquide étudié. On a R—: a Si l'on a mesuré
avec le même vasc la résistance R’ d'une solution type dont la résistivité est connue, on
, ,
. , l . a R 2 R L
aura aussi R’ = 3’ 7 d'où Roe et R= — 2: Le rapport — est ce qu'on appelle la constante
a] 4 a]
‘ i À
de l'appareil, soil A cette valeur; la résistivité 2 du liquide étudié et par suile + = i
Dans une première opération, on détermine donc la valeur de la constante de
l'appareil (qu'il suffira de vérifier de temps en temps par la suite), en se servant d'une
solution décinormale de chlorure de potassium pur dans l'eau dislillée, et dont la
résistivité est donnée par les tables de Kohlrausch à diverses températures.
On opérera ensuite avec le liquide à étudier : sa résistivilé sera proportionnelle aux
distances de l'extrémité de la règle au curseur, que nous exprimons en millimètres par
a d’un côté et 1000 — a de l'autre. La conductivité s’obticndra en divisant la constante
de l'appareil par le chiffre de la résistivité. La formule de la conductivité K sera donc
K—A (1000 — a)
Ra
Si Pon veut faire des mesures en série, on aura tout intérêt, une fois la constante de
l'appareil bien fixée, à élablir un tableau qui donnera instantanément la conductivité
pour chaque position du curseur.
2° Dosage des chlorures. — Les dosages ont été fails dans les cendres de 40 centi-
mètres cubes de prise d'essai pour chaque liquide, par la méthode classique de Char-
pentier-Volhardt. Il était intéressant d'établir au préalable les laux normaux ou moyens
de chloruralion des humeurs et leurs variations extrêmes. Le tableau ci-dessous résume
toules nos analyses :
314 4. Javal. — Évaluation de la chloruration des liquides
Nombre Maximum de NaCl | Minimum de Na Cl | TAUX NORMAL
d'analvses. par litre. par litre. ou de plus fréquent.
LIQUIDES EXAMINES
Sérum | 1,65
Liquide céphalo-rachidien.. . . . ) 8,54
— ascite oof 6.78
— _ plenral . 6,79
— dademe. 6,90
RÉSULTATS
Nous avons dahord examiné 41 liquides au point de vue de la conductivité :
19 sérums, 10 liquides pleuraux et 12 liquides d'ascite.
Si nous les rangeons dans chaque catégorie d’après leur richesse en chlorures,
nous obtenons le tableau suivant :
LIQUIDES EXAMINÉS ' | Nombre de cas.
RL ae ae ee ee l De 5 à 6 gr. 110.16 + 121.10 $ 116.104
a de ls ae ate De 6 à 6,0. 113.10 : 128. 10-4 121.40 +
RE ET De 6,50 à 7. 129.10 + 143.104 156.10-4
eee De530à6gr.| 118.10 4 135 .10-4 195.10 $
ee ET Se De 6 à 6,50. 124.10 t 158.10-4 131.10 *
De 7 à 7,50. 142.10 + 147.104 144.10 t
De 7,50 á 8. 140.10-+ 156.10-+ 150.10 *
Liquide céphialo-rachidien.. ..
On voit que, pour chaque liquide, la conductivité augmente nettement en même
temps que la teneur en chlorures.
Le liquide céphalo-rachidien, toujours plus riche en NaCl que les autres sérosités
de l'organisme, a une conductibilité spécifique constamment plus élevée.
Avec le même appareil et dans les mêmes conditions, nous avons mesuré la conduc-
tivité de solutions titrées de NaCl pur dans l'eau distillée : nous avons obtenu à
25 degrés, les chiffres suivants qui se rapprochent bien des chiffres classiques :
Na Cl = 5 pour 1 000. K = 9.10 *.
Na CI = 6 pour 1000. K == 110.10-*.
Na Cl == 7 pour 1 000, K = 126.10 +.
Na CI — 8 pour 1000, K = 142.10*,
qui nous permeltent d'établir le tableau comparatif suivant entre la conductivité des
liquides de l'organisme et la conductivité des solutions titrées de chlorure de sodium
pour une teneur en chlorures correspondants :
Différence entre K
des liquides et des
solutions Litrées
correspondantes.
K moyenne K moyenne
des des solutions titrées
liquides examinés. de Na Cl.
Na CI moven
LIQUIDES EXAMINES par litre.
105.10 * + 13.10-1
114.10 $ + 7.10!
122.10» + 14.10 $
106.10 4 + 17.10 4
as Y 151.10 114.10 4 + 417.40 ¢
144,10 150,10 + 114.10 4
Liquide céphalo-rachidien. . y
8 = TT 150.10 138.10 + + 412.10-$
de l'organisme par la mesure de leur conductivité electrique. 315
L'écart est sensiblement constant : en tout cas, aucune loi n'apparaît ni pour le
voir augmenter, ni pour le voir diminuer suivant la nature de la sérosité ou sa richesse
en chlorure. Nous pouvons en déduire que, lorsque les chlorures varient dans les
liquides de l'organisme, les électrolvtes non chlorés semblent rester immuables, et que
les variations de la conductivilé des sérosités que l'on observe dans les limiles assez
grandes que nous indiquons dans notre premier tableau, paraissent dues exclusivement
aux variations des chlorures.
Nous avons ensuite établi pour cinquante sérosilés variées les différences entre la
conductivilé du liquide et celle de la solution titrée de NaCl de même taux chloruré.
La moyenne générale de ces cinquante lectures nous a donné un écart de 12.10 *, ce
qui équivaudrait à une différence de 0 gr. 75 pour 1000 de NaCl. Ce sont les chiffres
moyens que nous adoptons provisoirement comme représentant la part habituelle des
électrolytes non chlorés dans la conductivité totale.
En d'autres termes, si nous retranchons 12.10 ‘ de chaque conductivité mesurée,
nons avons en moyenne la conductivité résiduelle attribuable aux chlorures, d'où il est
facile, à l'aide d'un tableau, de tirer l'évaluation des chlorures eux-mêmes.
Voici à titre d'exemples les résultats de vingt-trois comparaisons rangées par ordre
de conductivité croissante.
Na CI théorique Na CI ,
K —12.10-t correspondant dosé DIFFERENCE
a K— 12.10 * | chimiquement.
K
NATURE DES LIQUIDES
déterminé.
grammes par litre|grammes par litre [grammes par litre
97.10-* 3,13 5,38 20
ee ee ee ee ee 100.10-
-
ad
A A a> ges né 110.10 * 98.10-* 5,20 5,03
ae Ge AAA 113.10 t 101.10 * 5,40 4,91
FT ey es Cv re 415.10 * 103.10 $ 5,55 9.44
Liquide pleural. . . . . . . . . 118.10-° 106.16 * 5,13 5,85
Sérum, 522008 4-08 de te à hw à 119.104 107.10 + 5,19 6,01
A A A A 120.10 * 108.40 * 5,85 5,75
Liquide pleural. . . Me 121.10 * 109.10 + 5,92 9,19
Sérum... is a 4 122.10 * 110.40 * 6 6,43
de re ae ee des $ 112.10 * 6,12 5,91
a i 113.10 + 6,19 6,08
ne D RS a Te “4 115.10 + 6.31 6,57
E BP den Tye, Ga ie eo 4 116.10 $ 6,37 6,38
A dace ee en -4 117.40 t 6,44 6,90
t 119.10 + 6,56 1,09
"+ 130.10 * 7,25 7,49
rie ihe wig ARE o A $ 151.10 + 1,51 6.90
y 155.10 $ 1,45 7.25
$ 134.10-* 1,50 1,61
i 135.10 * 1,56 1.49
$ 156.10 4 7,62 1,72
de 158.10 * 1.15 1,55
1 144.10 * 8,12 1,96
~e
~
Pour ces vingl-trois cas, l'écart maximum entre les chlorures calculés par la con-
duclivité et les chlorures dosés chimiquement a été de 0 gr. 49 pour 1000 correspondant
à une différence de conductivité de 6.10" +.
Cette différence est peut-être attribuable a une petite variation des électrolytes non
chlorés se produisant dans certains cas exceptionnels: elle marque peut-être aussi la
limite de précision de nos méthodes.
310 > A. Javal.
CONCLUSIONS
Lesage el Dongier, Long, Guye et Bogdan, Joltrain et Monier-Vinard ont publié des
chiffres de résistivité ou de conductivité de liquides normaux ou pathologiques, mais sans
élablir de point de comparaison entre les chiffres et le dosage chimique des électrolytes.
Le rapport que nous venons d'établir nous semble suffisamment précis pour constituer
un procédé pratique de dosage de chlorures en série avec une exaclitude suffisante pour
les besoins de la clinique.
Pour les recherches, il est ulile de pouvoir apprécier, méme globalement, la valeur
des électrolytes non chlorés des sérosités. Ces substances en effet, phosphates, sul-
fates, etc., sont d'une analyse pratiquement impossible dans les liquides organiques
autres que l'urine, soil parce que l'on dispose en général de prises d'essai tout à fait
insuffisantes par rapport aux minimes quantités à doser, soit parce que les méthodes
sont trop incertaines, de sorte que nous sommes extrêmement mal renseignés sur leur
mutation.
Les chlorures, Purée et albumine sont à peu pres les seuls constituants des sérosités
jusqu'ici pratiquement dosables.
Les méthodes détournées qui nous permeltent d'apprécier la valeur, même globale,
des substances indosables, ont toujours leur utilité. Si la cryoscopie nous renseigne
sur la concentration moléculaire totale, la mesure de la conductivité nous fait franchir
un pas de plus et nous permet de dissocier, de la concentration totale, la part qui
revient aux électrolyles. Nous aidant de l'analyse chimique des chlorures, nous pouvons
alors dissocier encore, parmi les ¿lectrolytes des sérosilés, la part du chlorure du sodium
et celle des éléments non chlorés.
Ainsi, de proche en proche, nous pénétrons plus intimement dans la connaissance
de la composilion des humeurs et de leurs variations. Les conclusions remarquables
qui ont été tirées, en ces derniers temps, de l'étude de l'hydrémic, de la chlorurémie et
de l'azotémie, prouvent surabondamment l'utilité de ce genre de recherches.
REVUE DES CONGRÈS
EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE
Tenue à Paris.
PAQUES 1914
En visitant cette Exposilion, voici ce que nous avons noté pouvant intéresser nos lecteurs :
Drault et Raulot-Lapointe. — 1° Un contact tournant extrêmement silencieux. Dans le modèle sur
courant alternatif, l’accrochage moteur se faitautomatiquement. Le démarrage est obtenu en moteur
asynchrone, puis, grâce à la forme de la pièce magnétique et des amortisseurs du rotor, le moteur
se synchronise et continue à fonclionner ainsi. Aucun collecteur n'est utile; le courant est envoyé
directement dans les enroulements, après passage dans un commutateur spécial, qui réalise. en une
scule manwuvre, les couplages nécessaires. Un relais automatique, dit sélecteur de phase automa-
tique, relie le transformatcur au circuit alternatif dans le sens convenable; le courant de haute
tension a ainsi la même direction, quelle que soit la phase sur laquelle s’est accroché le moteur.
2° Un fauteuil radiologique de M. le D' Béclère, avec écran fluorescent et chassis à pression pour
la radiographie au cours de la radioscopie.
Maison Régnier. — Présente un liqguéfacleur à gas basé sur le procédé Lindi, mais utilisant, pour
plus de simplicité, une bouteille de gaz comprimé à 150 atmosphéres. En sortant de la bouteille, le
gaz parcourt un serpentin. enfermé dans une enceinte métallique close, puis passe dans un tube
plusieurs fois replié ct contenu dans un cylindre métallique. Le cylindre métallique est lui-même
contenu dans un vase de Dewar argenté, réalisant une protection thermique parfaite. Un robinet
pointeau règle l'échappement du gaz qui se fait dans le vase de Dewar; les gaz refroidis par cette
détente circulent autour du tube contenu dans le cylindre métallique et ensuite autour du serpentin.
Pour faciliter la liquéfaction, le serpentin est entouré d'un mélange de glace pilée et de sel marin.
En 15 à 20 minutes, on obtient 159 centimètres cubes de gaz liquéfié pour 1 mètre cube de gaz
détendu. L'appareil ne fonctionne convenablement qu'avec des pressions supérieures à 100 atmos-
phères.
Le matériel radiologique. — M. Bucquet nous présente :
1° Des appareils à sels collés pour les applications thérapeuliques du radium. On leur donne la
forme de plateaux ou de tubes, suivant les besoins; ces deux formes peuvent être munies de filtres
éliminant les rayons « et f, pour ne laisser subsister que les rayons y, très pénétrants.
2 Des appareils creux pour l’utilisation médicale du rayonnement de l'émanation du radium. Tubes
et appareils plats. On peut ainsi faire des applications radiumthérapiques sans posséder ce métal
précieux. dont le prix limite les applications.
L’émanation se vend au millicurie. Le millicurie a un rayonnement sensiblement égal à celui
d'un milligrainme de bromure de radium en équilibre radioactif. Les appareils peuvent facilement
contenir 50 millicuries d'émanation, le millicurie d'émanation ayant sensiblement un volume de
0.001 millimètre cube. L'économie réalisée ainsi est importante (de1 à 50 environ), mais il faut utiliser
l'émanation dans les 4 jours qui suivent la séparation du radium. L'activité de ces appareils s'éta-
lonne à Pélectrométre.
3 Un appareil à activer les aiguilles. -— Dans une enceinte fermée contenant Pémanation du
radium, des aiguilles sont portées à un potentiel négatif de 500 à 600 volts. Elles deviennent rapide-
ment radioactives. Après étalonnage de leur activité, elles servent au traitement, en les enfoncant
dans la partie malade.
4° Appareil à préparer l'eau radioactive. — On sait que beaucoup de sources thermales doivent
les propriétés de leurs eaux à leur radioactivité. L'appareil en question a pour but d'effectuer la
dissolution de l'émanativn produite par une solution de bromure de sodium. On y parvient en
brassant énergiquement l’eau, avec le mélange d'air et d'émanation contenu dans l'appareil. Les
prélèvements se font par un robinet placé à la partie inférieure de l'appareil; à chaque prélèvement,
une quantité égale fraiche vient automatiquement remplacer l'eau soutirée.
318 Exposition de la Societe de Physique.
Avec | milligramme de bromure de radium, l'appareil peut produire 1 litre d'eau à 75000 unités
Mache par litre;
o Un électroscope, muni d'un condensateur à air, pour la mesure de l’activité de l'eau radioactirée.
La mesure se fait cn profitant de la grande solubilité de l'émanation dans l'air. Quelques centimètres
cubes d'eau sont désactivés par un courant d'air. Cet air est intégralement introduit dans le conden-
sateur, où l’on mesure son activité.
bv Un électroscope dit à rayons y, qui sert à mesurer et à contrôler tous les appareils contenant
du radium ou de l'émanation.
Maison Ropiquet-Roycourt. — A ce stand est expose :
. 1° Le nouveau contact tournant Ropiquet avec transformateur à circuit magnétique fermé ct
redresseur d'alternances. La commande du meuble est reportée sur une petite table tres mobile;
sur elle est fixée le rhéostat, dont la graduation est à variations tres progressives. Un commutateur
permet la variation du rapport de transformation suivant la dureté de l'ampoule. Aucun contact
avec les circuits, de haute ou de basse tension, n’est possible. Enfin le meuble, disposé suivant le
lype vertical, présente un encombrement restreint et donne l'impression d'une construction robuste
et parfaitement étudiée.
2 Deux types de support l'ampoules. — Le premier. très simple, cst destiné à la radiothérapie.
Le second, à commande de précision par pignons taillés, combiné à la nouvelle table-dossier,
constitue un appareil universel pour radiographie en position couchée, verticale, inclinée, avec ou
sans compression, ainsi que pour la téléradiographie.
5 Les appareils d'aérothérapie du docteur Brucker, de Paris, pour l'emploi de l'oxygène en
thérapeutique. |
Un oxyvolatilisateur pour la pulvérisation, à l'état vésiculaire, de substances médicamenteuses
destinées aux affections des voies respiratoires.
Un appareil de rééducation respiratoire, créant des dépressions et des pressions variables ct
cadencées par un métronome réglable, dans les poumons du malade à rééduquer.
Un Pulmo-Rythmeur, pratiquant la respiration artificielle automatique sur les asphyxiés, intoxi-
qués. nouveau-nés, électrocutés, sans autre force motrice que la force élastique de Poxygéne
comprimé.
Maison Lézy. — Expose : 1° L'appareil de localisulion des corps élrangers de A. Bideaux. La
méthode consiste à radiographier en même temps que le patient, un réseau métallique centimé-
trique, dont une maille quelconque est répétée sur la peau du patient. Deux radiographies à 90°
sont ainsi faites.
Il ne reste plus quà mesurer la profondeur et la position du corps étranger, par rapport aux
repres de la peau, en comptant les fils du réseau sur les épreuves obtenues.
2" Un combinostut : contient sous un faible volume les appareils nécessaires en électrothérapie.
Tous les organes sont enfermés dans un socle; seules sont apparentes les manettes de commande :
des plaques gravées indiquent l'usage et la manœuvre de chaque commande. Cet appareil permet les
applications de courant continu, faradique à secousses progressivement variables dans une large
limite, grace à l'interrupteur « Progrès » breveté S. G. D. G., la galvano-faradisation, l’électro-
diagnostic, courant sinusoidal, ondulatoire, lumière endoscopique, caustique, massage vibratoire,
petite chirurgie.
Etablissements Poulenc. -- Lampe «a vapeur de mercure en quarts fonctionnant directement sur
courant alternatif. Le brûleur est en réalité un convertisseur à 2 cathodes, qui redresse lui-même
le courant qui le traverse. Il est nécessaire d'adjoindre à l'appareil un petit transformateur diviseur
de tension. |
9° Microradioyraphie. — Dans le stand de M. Lézy, M. Goby nous présente son appareil
de microradiographie.le « Wicroradio ». En employant des rayons très mous, obtenus au moyen des
ampoules construites spécialement par les établissements H. Pilon, on obtient des radiotypes
d'objets très petits. Les détails sont si nets, que les épreuves peuvent supporter des agrandissements
considérables. On peut ainsi étudier l'anatomie d'un objet très petit, sans dissection destructrice
souvent à rejeter dans le cas de pièces rares. Le procédé permet l'observation de détails très fins là
où d'autres méthodes avaient échoué.
L'étude de certaines feuilles, l'anatomie des insectes très transparents aux rayons X, l'ostéologie
de petits animaux, ont été ainsi obtenues, avec un luxe de détails inattendus. La base de la technique
est dans le choix de la qualité de rayons à employer et le temps de pose.
Compagnie Ouest et Central électrique (Vantes). — M. le docteur Angebaud nous présente ses dyna-
maynelos bien connues déjà et un nouveau pied support d'ampoules. La cupule, opaque aux rayons X,
construite sur les indications du docteur Angebaud, est incassable, isolante, ne renferme aucun
métal. Bien ue qne dépassant pas 5.5 millimètres d'épaisseur, la matière employée arrèterait très
Exposition de la Societé de Physique. 319
efficacement les rayonnements les plus durs. L'aspect extérieur est celui de l’acajou verni, plein
d'élégance. Des écrans protecteurs seront construits avec la même substance.
C. H. F. Muller (de Hambourg). — M. Boniface nous montre: 1° Un tube à anticathode interchan-
yeable et fenétre en verre Lindemann, pour étude du rayonnement X;
2 On tube à eau a double ballon dit « Pénétrant », pour la thérapie profonde ;
> Une modification apportée an tube Cyclop, permettant d'employer le refroidissement par souf-
flage d'air ;
+ Un tube sec de 170 millimètres de diamètre, supportant 2 à 5 millimètres avec des ravons
7 Benoist ; tous ces modèles sont bien connus et trop appréciés des radiologistes pour qu'il soit
utile de les décrire.
La Maison Drissler nous présente: 1° Un tube sec à double ballon, pour radiothérapie prolongée.
radiateur à ailettes.
% Un tube semblable au précédent, mais avec un seul ballon, pour radiographie intensive. Ces
deux lubes peuvent indifféremment être munis de l'osmo-régulateur ou de la soupape à air;
5° Les tubes Buuchacourt pour endoradiothérapie ;
4° Une ampoule radiogène plate lenticulaire, permettant de rapprocher Panticathode de la peau.
Le verre de l’ampoule se posant directement sur le sujet, un des pôles de la source à haute tension
doit ¿tre relié au sol;
> Une soupape pour courant intense. à deux électrodes positives, et à grande capacité, pour
éviter les variations de vide trop rapides.
Maison Ancel. — { n pulvérisateur à vapeur d'iode pour cautériser les plaies. L'iode métallique
est fondu par une résistance chauffée électriquement et pulvérisée par un courant d’air produit par
une petile pompe, montée sur l'appareil. |
Maison Rousselle et Tournaire. — Monsieur Dugast, chef du service électromédical nous présente :
le Un écran cellulaire du docteur Bucky, pour l'élimination des rayons secondaires. L'appareil se
compose de cellules quadrangulaires de 2 centimètres de côté sur 5 centimètres de hauteur: les
parois de ces cellules sont inclinées el convergent vers un point central situé à 60 centimètres au-
dessus d'elles. Il s'interpose entre le sujet et le récepteur (plaque ou écran). La plupart des ravons
non issus de l’anticathode, placée au point de convergence des parois, sont éliminés. L'image
gagne en netteté. Le quadrillage très fin produit par l'écran cellulaire, gène peu la lecture de
l’image. et peut servir à une mensuration rapide;
Y Un dosimétre orthospectral. — Appareil destiné à la comparaison correcte des pastilles dosi-
métriques avec les teintes élalon. L'appareil se fixe sur l'ampoule et contient la pastille en virage.
On observe cette dernière au travers d'un écran coloré en vert. La pastille paraîtra blanche quand
elle est intacte. grise quand elle est virée. La comparaison se fait avec un étalon dégradé de cou-
leur grise. La teinte de la lumière éclairant la pastille n'apporte dans ce cas aucune perturbation
dans la comparaison. L'appareil contient sa source éclairante, c'est une lampe électrique à bas
voltage, relié à la source seulement au moment de la mesure; |
5 Un électrocardioraphe Siemens. — D'encombrement très réduit et comportant des dispositifs
antitrépidants très ingénieux. L'enregistrement se fait sur une pellicule photographique, dont une
portion peut ètre coupéc et enlevée facilement de l'appareil, pour être développée. Le galvanomètre
est posé sur un support autonome; la lampe à projection, le dérouleur de pellicule, le miroir tour-
nant, le moteur pour actionner ces organes, sont disposés dans une seule boite, supportée par une
autre table.
Maison Radiguet et Massiot. — Exposait : 1° Un contact tournant petit modèle, de poids et de
dimension très réduits (0,75 < 0,501). Sur courant alternatif il permet d'obtenir 20 MA environ
dans un tube de dureté moyenne;
9 Le matériel transportable du laboratoire de radioloyie automobile. A signaler dans ce matériel,
le lit particulièrement simple et robuste. Il permet les radiographies dans diverses positions, se
replie sous un faible volume, et est ainsi facilement transportable.
Société d'appareils de mesures. — Exposail les appareils de M. B. Szilard, pour la mesure de la
radioactivité :
Iv Appareil pour Pétalonnaye ds substances radioactives solides. Se compose d'un électromètre
très sensible et très robuste monté sur pivots, les indications sont lues directement sous une
aiguille se déplaçant au-dessus d'un cadran. L'électromètre est monté sur un socle cylindrique
formant condensateur, pour la mesure au moyen de l’émission totale. Un second condensateur
muni de filtre sert à la mesure par la méthode des rayons y.
2° Pour Uétalonnage des liquides el des gas on monte l'électromélre sur un condensateur à
gaz.
9 En condensateur spécial a grille permet de mesurer l'activité de l'atmosphère des inhalaloria, au
moyen du mème électromètre.
320 Exposition de la Societe de Physique.
4* Un appareil à radioactirer les liquides, système Laborde. — Fonctionne automatiquement, sans
pompe, pour radioactiver de petites quantités de liquide. Il permet un dosage très exact.
5 En appareil à radioaciiver les liquides, ‘système B. Szilard. — Pour préparer des quantités plus
importantes de liquide, pour boisson ou pour bains radioactifs; permet en outre de mélanger à
l'atmosphère des inhalatoria, une quantité d'¿manation parfaitement dosée.
Établissements Gaiffe, Gallot et Cie successeurs. — M. Gallot nous présente : 1° Une pompe
rolalive a grand débit el fuible vitesse, spécialement applicable au refroidissement des tubes à RX,
système Baret-Gaifle. L'appareil peut alimenter plusieurs ampoules, marche presque sans bruit;
on peut encore obtenir une amélioration dans ce sens en y adjoignant des silencieux:
2 Une série de radioyraphies montrant que la pénétralion des RX varie extrêmement peu avec
l'intensité, el une étude sur les rayons secondaires émis par les murs;
5° Un appareil de diathermie transportable de volume el dz poids (15 kilog.) extrémement réduits,
permet d'introduire dans l'organisme sous forme de chaleur de 55 à 40 watts; il peut servir pour
de petites électrocoagulations, notamment pour les applications intravésicales. Le réglage est
extrêmement progressif, la tension du courant de haute fréquence est faible, il n'y a aucun défaut
d'isolement à craindre dans le cystoscope;
4° Un appareil de diathermie d'Arsonval de mème principe que le précédent, mais beaucoup plus
puissant — 300 watts. — Le réglage très progressif est obtenu suivant le système du résonateur
Oudin, permettant de mettre en résonance soit une cage d'Arsonval, soit une chaise longue.
La puissance de ces deux appareils a été mesurée par l'intensité du courant débité dans une
résistance connuc, dépourvue de self, et formée d’un fil fin immergé dans un liquide réfrigérant.
La résistance ¢tablie ainsi ne varie pas sensiblement avec Ja fréquence, ct peut être déterminée par
les procédés habituels. On déduit facilement la puissance dépensée dans cette résistance en faisant
le produit Rl?;
> Compas de M. le Médecin-Major Hirtz. — Ce compas permet après exécution de radio-
graphies et de graphiques, de situer d'une façon absolument précise un corps étranger inclus
dans l'organisme. La détermination est matérialisée par un compas de sculpteur, dont la pointe
indicatrice peut prendre toutesles directions, en indiquant toujours le même point de l’espace, sans
qu'il soit nécessaire de procéder à aucun réglage:
6° ne scie chirurgicale alternative formée de deux James juxtapostes, animées de mouvements
égaux et de sens contraires. Il n’y a aucune réaction sur les parties à scier ni sur l'opérateur, qui
n’a absolument qu’à guider la scie, sans faire aucun effort pour résister au mouvement alternatif.
Enfin dans le domaine de la physique pure, nous admirons les résultats des travaux de :
M. de Broglie qui expose une série de spectres des rayons X obtenus par sa méthode du
cristal tournant. Ces spectres sont caractéristiques du métal de l’anticathode ct se différencient par
le nombre, la position et l'intensité des raies et des bandes qui les forment.
En résumé, très belle et très intéressante Exposition qu'il faut visiter dans tous secs détails : elle
fait le plus grand honneur à la Société qui l’organise.
La RÉDACTION.
CONGRÈS INTERNATIONAL DE TALASSOTHÉRAPIE
Tenu à Cannes les 16, 17 et 18 Avril 1914.
Ce Congrès a réuni plus de 400 médecins de France et de l'Étranger. Citons, parmi les Français,
professeur d'Arsonval, président effectif du Congrès, professeur Berthelot, professeur Bouchard,
professeur Teissier, D' Guiter, président du Comité d'organisation, Baudoin, secrétaire général.
Parmi les étrangers : MM. Pullowski, de l’Académie de Médecine de Varsovie, Vermeulen, de la
Haye, professeur d'Espine, de Genève, Dr Marigliano, de Gênes, Braún, de Luxembourg.
MM. Mesureur, directeur de l'A. P. et Ambroise Rendu, délégué du Conseil municipal de Paris,
assistaient aux séances.
Jeudi, à 10 heures du matin, eut lieu la séance solennelle d'ouverture sous la présidence du
prince de Monaco. De beaux discours furent prononcés par le prince de Monaco, M. Capron, maire
de Cannes, D' Guitter, président local, deux délégués étrangers; mais le plus remarquable et le plus
applaudi fut celui du professeur d'Arsonval qui affirma que la médecine devait s'appuyer de plus
en plus sur la physique.
Cinq longues séances de travail furent consacrées aux travaux du Congrès. Les nombreux
rapports et communications présentés peuvent ètre classés en trois catégories : 1° nature, mesure
des radiations solaires; 2° effets biologiques et posologie de l'héliothérapie marine; 5° technique et
applications de l’héliothérapie à diverses maladies.
1° Nature, mesure des radiations solaires (Rapports de MM. Berthelot, Vallot, Dupuigne, Nogier).
De toutes les radiations émises par le soleil nous ne percevons sur notre globe que celles dont la
longueur d’onde va de 20 pá 053. De 20 p à 0 u 8 s'étend la partie infra-rouge (calorique) du spectre
solaire; de 0u 8 à 0 u 4 la partie visible (lumineuse); de 0y 44043 la partie ultra-violetle (chi-
mique). La limitation du spectre du côté de l’infra-rouge est due à l'acide carbonique et à la vapeur
d’eau, la limitation du côté de l’ultra-violet est due à l’ozone des hautes couches de l'atmosphère.
La partie infra-rouge renferme environ 80 pour 100 de l'énergie totale du rayonnement solaire; la
partie visible 14 pour 100; la partie ultra-violette moins de 1 pour 100. Cependant bien qu'inférieures
en quantité à l'énergie infra-rouge, ce sont l'énergie lumineuse et l'énergie ultra-violette qui jouent
le principal rôle dans les actions chimiques et biologiques. La machine animale est une machine chi-
mique et non thermique (Berthelot).
Pour mesurer le rayonnement solaire on peut se servir d'instruments spéciaux, dits actino-
mètres, dont les uns mesurent les rayons caloriques et les autres les rayons chimiques, tels :
l'héliographe de Campbell, l'actinomètre de Michelson, l'héliothermomètre de Vallot (Vallot,
Dupaigne). D'une façon empirique on se sert d'un thermomètre pour mesurer la chaleur, de l'œil
pour évaluer la lumière, et on peut avoir recours, pour connaître à peu près l’activité chimique, à
ces petits instruments dont se servent les photographes pour apprécier le temps de pose
(Berthelot).
2° Effets biologiques et posologie de l'héliothérapie marine. (Rapports et communications de
MM. Robin et Bith, d'OElsnitz, Pradal, Malgat, Festal, Guiter.) — Les raÿons solaires absorbés par
les molécules chimiques intraprotoplasmatiques excitent la vie cellulaire ct augmentent les oxyda-
tions tissulaires. La lumière solaire active les mouvements des êtres vivants tant par son action
sur les téguments que par l'intermédiaire du système nerveux. Les rayons solaires agissent sur le
sang qui les absorbe pour transporter à travers tous les tissus, l'énergie dont ils sont chargés; ils
augmentent les globules rouges, les leucocytes, le taux de l'hémoglobine; ils excitent la phagc-
cytose. Ils ont un pouvoir baetéricide très net, qui est du à l’action directe des rayons sur les bactéries
et non, comme on le croyait, à des phénomènes d'excitalion (Robin).
Action sur l'homme. — Sensation de bien-être qui se traduit par une augmentation de la force
musculaire et des mouvements (Robin). Le bain chaud de soleil diminue la pression artérielle et le
bain froid l’augmente (Malgat). La température, le pouls, la respiration sont influencés (d'OElsnitz
et Pradal). Le sang présente une augmentation de ses éléments figurés et du taux de l'hémoglo-
bine ; le pouvoir phagocytaire est activé (Robin, d'OElsnitz). Ces effets sont en grande partie dus aux
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 21
322 Congrés international de Talassotherapte.
rayons chimiques, mais les rayons caloriques participent aussi largement au pouvoir biologique du
soleil (Robin). C'est par le tégument que passent les rayons et la pigmentation semble étre en raison
directe de l'efficacité de la cure solaire (Robin, Festal, Malgat, Guiter). Le pigment joue un rôle de
défense, en absorbant les rayons dangereux et permettant aux rayons bienfaisants de pénétrer dans
le corps (Robin). Le pigment est un régulateur photochimique (Malgat), il témoigne simplement de
la résistance et de la réactivité organique (Festal).
En l'état actuel de nos connaissances, il est impossible d'établir des lois précises réglementant
le dosage de l'héliothérapie. Nous devons nous contenter d'appliquer empiriquement des règles
iniliales préalables, et, suivant les nécessités, de les modifier, de les adapter aux variables modes
réactionnels des sujets traités (d'OElsnitz).
3° Technique et applications de l'héliothérapie à diverses maladies. (Rapports et communicalions
de MM. Malgat, Andrieux, Pascal, Revillet, Armand Delille, Festal, Guibert, Aimes, Vidal, Claisse,
Montenis, Jouffray). — C'est entre 10 et 15 heures que les radiations sont les plus actives. Les tem-
pératures les mieux supportées vont de 30 à 40°. Les bains prolongés se donnent a une température
moyenne. La cure totale varie selon les malades, de trois mois à plusieurs années. La plupart des
auteurs exposent progressivement les malades au soleil, commençant par exposer la région malade
seule pour arriver à l'exposition complète du corps. Certains même (Malgat) exposent d'emblée le
corps entier.
L'héliothérapie marine est bien supérieure à l’héliothérapie d'altitude, dit Robin. Le grand
guérisseur est le soleil, proclame Montenis. C'est donc sur les bords de la mer, et principalement
sur les plages de la Méditerranée, à cause de la douceur de leur climat, que s'obtiendront les
meilleures cures héliothérapiques (Malgat, Montenis, Joulfray, Vidal, Revillet, Guiter). Cependant
l'héliothérapie et la talassothérapie étant des agents thérapeuliques du mème ordre, la prépon-
dérance doit ¿tre reconnue au climat marin, d'après Andrieu de Berck.
Les affections tuberculeuses bénéficient largement des bienfaits de la cure solaire. Les tubercu-
loses chirurgicales réalisent Vindication la plus favorable et les résultats les plus merveilleux de
l'héliothérapie. Les tuberculoses superficielles de la peau, des yanglions sous-cutanés réagissent rapide-
ment et guérissent vite. Les tuberculoses des os donnent des réactions générales qu'il faut toujours
surveiller. L'état général s'améliore bientôt et l'infection disparait. Le traitement classique ne doit
pas être abandonné (Pascal). L’héliothérapie conduit à la méthode conservatrice, bien que des chi-
rurgiens la dédaignent (Andrieu). La cure solaire a donné des résullats surprenants dans le traite-
ment de la luberculose périlonéale. La durée de la maladie est abrégée et la solidité de la guérison
est bien augmentée (d'OElsnitz, Armand Delille). Revillet voudrait que l'on eût plus souvent recours
à l'héliothérapie dans le traitement des tuberculoses des oryanes génito-urinaires. Le bain de soleil
est indiqué dans le traitement des néphrites tuberculeuses, de certaines albuminuries prétubercu-
leuses, des cystites, des prostatites. Pour cet auteur, le soleil est l'agent emménagoque et emmé-
norrhéique par excellence. Aussi, c'est dans les affections luberculeuses des organes génilo-urinaires de
la femme que l'héliothérapie trouve ses plus sûres indications.
Dans la tuberculose adéno-médiastine, Vélat général s'améliore vite et l'on constate une diminution
progressive des symptômes de Padénopathie. Festal conclut ainsi : « Si nous parvenons à détruire
chez l'enfant, à l’aide des radiations solaires, les foyers bacillaires cantonnés dans les ganglions
médiastins, nous aurons, dans une large mesure, prévenu les lointaines et tardives éclosions tuber-
culeuses de l'adolescence et de l'âge adulte, et, par lá, amélioré les statistiques de mortalité par
tuberculose. » La tuberculose pulmonaire de l'adulte peut aussi bénéficier de l’héliothérapie marine, à
condition que l'infection ne soit pas trop avancée et qu'on n'ait recours qu’à des insolations très
courtes (Malgat). En dehors des tuberculoses, l'héliothérapie donne d'excellents résultats dans la
cure des pluies superficielles à allure torpide (ulcères variqueux, bubons, etc.), des affections osseuses
(fractures, périostites, traumatismes articulaires, etc.), et dans les affections douloureuses de la femme
(annexites, périmétrites) (Claisse).
Cette partie scientifique du Congrès fut complétée par la visite aux divers établissements hélio-
thérapiques de Hyères, Cannes, Menton et Nice. Les Congressistes quittèrent Cannes le 19, pour
aller clôturer, le 22, le Congrès de Nice dans un grand banquet, auquel le prince de Monaco
prononça un très beau discours. Partout les Congressistes reçurent le meilleur accueil, et les
Comités locaux rivalisèrent de zèle pour leur rendre le séjour de la Côte d'Azur aussi agréable
qu'utile. Dr Py.
DIXIÈME CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ ALLEMANDE DE RADIOLOGIE
« DEUTSCHE RONTGEN GESELLSCHAFT »
(Berlin, 19 au 21 Avril 1914)
Le dixième congrès de la Société allemande de Radiologie s’est réuni le 19 avril, sous la prési-
dence du Professeur Levy-Dorn, Médecin en Chef du Laboratoire de Radiologie de l'hôpital
Rodolphe Virchow à Berlin.
Les D” Immelmann (Berlin) et Graessner (Cologne) furent nommés vice-président et secrétaire-
Le Président, dans le discours d'ouverture, donna un aperçu du développement de la Socicté
pendant les dix premières années de son existence et proposa, comme membre d'honneur, le
Conseiller secret Hittorf (Munster), le célèbre inventeur des tubes à vide portant son nom.
Le Congrès, cette année, s’est surtout occupé de radiothérapie, moins de radiodiagnostic.
754 Congressistes ont pris part au congrès; la Société de Radiologie compte en tout
800 membres. Cette proportion dépasse de beaucoup celle de nos congrès francais. Grashey
(Munich) a été élu président pour l'année prochaine.
Au cours des discussions qui succédèrent aux communications sur la thérapie, Albers-Schón-
berg proposa à la Société de fonder une section spéciale pour la radiothérapie : ce vœu fut accepté
immédiatement. Désormais les communications seront groupées sous trois rubriques principales :
Diagnostic — Thérapie — Technique. — Les substances radioactives trouveront, comme les rayons X,
place dans ces divisions. Cette unification ne pourra qu'être très profitable aux travaux du congrès.
*
y »
Au début de la première séance furent discutés les rapports sur les effets biologiques des
rayons de Röntgen.
Paul Krause (Bonn). — Les effets biologiques des rayons X sur le tissu normal animal et
végétal. (Rapport officiel.) — K. parle d’abord des relations qui existent entre les rayons X et les
autres genres de rayonnement. ll s'occupe ensuite des phénomènes primaires et secondaires qui y
jouent un rôle important et attribue à ces derniers (rayons secondaires, ionisation, fluorescence,
réaction chimique) la plus forte part dans l’action sur la cellule animale et végétale. Il résume nos
connaissances relatives à l’action des rayons X sur les bacilles, les protozoaires, les ferments, les
sécrélions humaines et animales et surtout sur les organes du corps humain et animal, en insistant
sur les tissus qui intéressent la radiothérapie. H termine en énumérant les hypothèses et les lois .
qui jouent un rôle dans l’action biologique des rayons.
Reifferscheid (Bonn). — Action des rayons X sur les ovaires dans la race humaine et chez
les animaux. — R. décrit la gravité différente de la lésion ovarienne selon la dose appliquée. Une
régénération de l'ovaire n'est possible que si, après l’irradiation, les cellules primordiales ne sont
pas toutes détruites.
Simmonds (Hambourg). — L'action des rayons X sur le testicule. — S. insiste sur le fait
qu'après destruction de la lignée spermatique, et après une période de prolifération des cellules
interstiticlles, il se produit, relativement vite, une régénération des cellules spermatiques. H croit que
la conservation de l’appétit sexuel et des caractères sexuels est due à cette relation de réciprocité
entre les cellules séminales et les cellules interstitielles.
M. Kornicke (Bonn). — Action biologique des rayons X sur les plantes. — Ce rapport peut
se résumer ainsi : les petites doses ne sont d'aucun effet sur les plantes, les doses moyennes pro-
duisent une accélération de la croissance et les doses fortes un ralentissement et un arrêt; une
utilisation des rayons X pour l’agriculture est impossible actuellement.
RADIODIAGNOSTIC
Alban Koehler (Wiesbaden). — Le radiodiagnostic des parasites de l’homme. — A. K. présente
des radiographies de cysticerques calcifiés siégeant dans les muscles de l’homme.
Lehmann (Rostock). — Trichobezoar. — L. montre la radiographie d’une tumeur pilaire de
l'estomac.
324 Dixième Congrès de la Societe allemande de Radiologie
Grunmach (Berlin). — Radiodiagnostic du spasme de l'estomac. — G. étudie le spasme
localisé et généralisé et vante l'effet curatif du dioxyde de thorium.
Haudek (Vienne). — L'hypersécrétion et la motilité de lestomac. — H. s'élève contre le
diagnostic prématuré « spasme gastrique » et rappelle le rôle que peut jouer un excès de liquide
dans l'estomac, pour retarder l'évacuation de cet organe.
DISCUSSION :
Haenisch (Hambourg) relève l'importance du mouvement péristaltique augmenté par suite d'occlu-
sion du pylore. | |
Levy-Dorn compare les radiographies de différentes affections gastriques avec les résultats de
l'opération et de l'autopsie.
Holzknecht ajoute quelques indications sur la valeur des symplômes radiographiques des maladies
de l'estomac.
Gottwald-Schwartz (Vienne). — Capsules pour radioscopie permettant en même temps
l'évaluation de l'acidité du suc gastrique (Azidiliits Capseln). -- Dans les cas où il est impossible
de pomper l'estomac au moyen d’un tube en caoutchouc, l’auteur emploie une capsule en gélatine
contenant une substance qui absorbe les rayons et suspendue à un fil teint au rouge du Congo.
La capsule est avale avec le fil et sa position contrôlée dans l'estomac à l’aide de la radios-
copie. Après 10 minutes, la capsule est dissoute et le fil peut être reliré sans incommoder le malade.
La réaction du fil indique l'acidité du suc gastrique. Les capsules sont fabriquées par F. Reiner
et C°, Vienne, IX, Pelikangasse.
Holitsch (Budapest). — Radiographie d'ulcères de l'estomac et du duodénum avec estomac
en forme de sablier chez la même personne. — H. a eu l'occasion, dans deux cas, de porter le
diagnostic d’ulcére de l'estomac et du duodénum. Des cas analogues n’ont jamais été publiés.
t° Mme J. K., 27 ans, souffre depuist ans de douleurs gastriques et vomit souvent ; jamais de
sang. La douleur commence de suite après les repas.— Repas d'épreuve. — Acide chlorhydrique, par
litre 28, acidité générale, 40. Douleur à la pression à gauche, dans la région épigastrique. — Radio-
yraphie. — L'estomac est vide après 6 heures, bismuth dans l'intestin grêle, civcum vide. L'eau
bismuthée remplit également le duodénum. — Bouillie bismuthée. — Estomac en sablier. Le com-
mencement du duodénum est toujours très rempli et douloureux à la pression. Ceci et le fait
qu'après 6 heures, l'estomac ne montrait plus aucun résidu, malgré l’ulcération certaine de
l'estomac, prouvaient qu'il fallait admettre l'existence d'un ulcère du duodénum. qui, par son hyper-
motilité, compensait le spasme pylorique du à l’ulcère de l'estomac. L'opération (Dr Polya) a
confirmé ce diagnostic.
2° Mme S. 0., 55 ans, souffre depuis 2 ans de douleurs stomacales commencant une demi-heure
après les repas. Mais parfois, clle ne ressent rien pendant des semaines. À droite de l'ombilic une
région très localisée est douloureuse à la pression. — Repas d'épreuve. — Après 50 minutes l'estomac
est vide. — Radiographie. — L'estomac est vide après 6 heures. Le bismuth se trouve en partie
dans l'intestin grêle, en plus grande partie dans le colon. — Eau bismuthée. — Une partie seulement
en forme d'entonnoir sous le diaphragme gauche est remplie. Le liquide en sort par la partie
inférieure pointue, après 10-20 secondes et entre dans la partie inférieure de l'estomac. De lá on
peut la faire parvenir facilement dans le duodénum. — Bouillie bismuthée. — Estomac en sablier.
Le duodénum reste très élargi et douloureux à la pression.
Le diagnostic qui s'imposait, était : « ulcération de l'estomac, dont l'action pylorospastique
élait fortement compensée par un ulcère du duodénum >». L'opération montra les deux ulcéra-
tions.
Holzknecht (Vienne) et Lippmann (Chicago) ont réussi par un nouvel appareil, à remplir l'intestin
grèle d'une façon durable. Leur procédé facilite le diagnostic des maladics de cet organe.
David (Halle S/S). — Etudes sur l'intestin grêle. — David donne un aperçu sur des études
tres approfondies qu'il a faites en utilisant sa méthode de remplissage direct du duodénum. Il s'en
est servi tout d'abord pour vérifier in vivo nos conceptions sur la forme et la position de cette por-
tion de l'intestin ; conceptions qui jusqu’à présent ne reposaient que sur des éludes cadavériques.
11 y découvrit certaines différences, par exemple en ce qui concerne la position de Panse jéjuno-
duodénale. Les mêmes recherches furent exécutées également sur d’autres parties du duodénum.
En plus, il a soumis le mouvement péristaltique et le lemps de passage dans l'intestin grêle à une
étude minutieuse. Il réussit de cette facon à déterminer, indépendamment du mouvement gastrique,
le passage par l'intestin grêle, ce qui n'avait jamais été fait sur le vivant. En répétant ces investi-
`
« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 325
gations avec tous les sels métalliques employés en radiodiagnostic et en variant les aliments,
David réussit à établir une nouvelle méthode de diagnostic des fonctions de l'intestin grêle. Pour
terminer, l’auteur expose une nouvelle forme de lavement qui permet de mettre en évidence la
dernière anse de P'iléum.
Grodel (Frankfurt) montre d'intéressantes radiographies de maladies de l'intestin grêle et à la discus-
sion prennent part Haudeck et Brauer, relatant des faits isolés.
Max Cohn. — L'appendice sain et l'appendice malade. — M. C., qui a montré l’année dernière
des radiographies de l’appendice sain, a étudié, depuis, cet organe à l'état pathologique. Deux
points ont surtout retenu son attention : le temps du remplissage de l'appendice et la forme qu'il
prend à partir du remplissage jusqu'au moment où il s’est vidé. Si l’on examine l'appendice, après
avoir essayé de le vider par un lavement ou par des laxatifs, on peut conclure à un état patholo-
gique dans le cas où il garde une fraction de son contenu. Parfois on ne peut remplir l’appendice,
mais même dans ces cas, la radiographie donne des indications sur l’état pathologique de l'organe.
Hænisch (Hambourg). — Contribution au diagnostic radiologique des affections du gros
intestin. — H. parle des résultats qu'il a eus, en employant la méthode des lavements avec des
métaux lourds, dans le diagnostic des maladies du gros intestin. On arrive à reconnaitre facilement
les rétrécissements dus aux néoplasmes, les dilatations et les inflammations saccompagnant de
fortes altérations de la muqueuse.
DISCUSSION :
Schwarz (Vienne) est également très content de cette méthode. Il a, entre autres, pu poser le
diagnostic d'un petit cancer de l'intestin au début, qui a pu ¿tre opéré à temps.
Bachmann (Leipzig). — Tumeurs cancéreuses du gros intestin. — B. montre des radiogra-
phies analogues de tumeurs cancéreuses du gros intestin, dont le siège, la grandeur et la mobilité
purent être déterminés par les rayons X.
Grob (Affeltern). — L'auteur relate ses recherches sur des fractures de l’avant-bras. — Provo-
quées expérimentalement, elles expliquent le mécanisme de certaines formes de fractures décelées
par la radiographie.
Wohlauer (Charlottenbourg). — Fractures des membres inférieurs. — W. montre des radio-
graphies de fractures des membres inférieurs, permettant le diagnostic d'affections syphilitiques
de la moelle épinière.
Grashey (Munich). — Fractures. — G. montre des radiographies de fractures où un faux
diagnostic avait été posé et évité par des radiographies de contrôle.
Alban Koehler (Wiesbaden). — La pathologie de l'os naviculaire du pied des enfants. —
A. K. apporte de nouvelles preuves démontrant que la maladie de l'os naviculaire des enfants,
qu'il a décrite en premier, est due à un arrêt de l'évolution normale et qu'il ne s’agit pas d'un
traumatisme.
Edm. Falk (Berlin). — La genèse des côtes cervicales. — La plupart des côtes cervicales
se développent en prenant racine aux apophyses costales de la dernitre vertébre cervicale : Falk a
pu prouver par la radiographie, et en faisant une préparation anatomique du squelette, que des
côtes cervicales peuvent également se développer par déplacement cranial des arcs vertébraux. De
cette façon, un arc vertébral, appartenant de prime abord à une vertèbre thoracique, entre en rela-
tion avec le corps d'une vertèbre cervicale. La côte cervicale qui en résulte est alors à considérer
comme une côte provenant de la première vertèbre thoracique. Ainsi oh trouva, dans une prépara-
tion d'un fœtus de 25 centimètres de longueur, avec cyphoscoliose, les 5°-7° vertèbres munies de deux
moitiés d'arcs seulement; en outre, la dernière vertèbre cervicale portait 2 petites côtes cervicales,
et la colonne vertébrale cervicale portait à gauche des moitiés d’arcs vertébraux. Les deux petites
côtes cervicales de la dernière vertèbre sont donc à considérer comme côtes thoraciques déplacées
vers le crâne.
Les faits permettent, d'après Falk, de déterminer l'étiologie et l'époque de la formation d'un
certain nombre de scolioses congénitales.
Graessner (Cologne). — Le diagnostic radiologique du spina bifida occulta. — L'auteur a
trouvé souvent des fentes de différentes longueurs, à Pos sacré et aux dernières vertèbres lombaires,
326 Dixième Congrès de la Societé allemande de Radiologie
chez des malades qui avaient consulté pourjune toute autre maladie, soit pour des désordres de la
nutrition ou des malformations des pieds et des orteils, soit pour des symptômes nerveux (inconti-
nence d'urine).
Altschul (Prague) a vu des cas analogues.
`
Kreiss (Dresde) et Dessauer (Francfort). — Mensuration du bassin. — Les auteurs
décrivent une méthode qui permet la mensuration exacte du bassin de la femme enceinte à l’aide
de la radiographie.
J. M. Judt (Varsovie). — La pneumonie des nouveau-nés en radiographie. — La pneumonie
des nouveau-nés (syn. pneumonie en foyers — broncho-pneumonie catarrhale — pneumonie lobu-
laire) est comptée parmi les maladies pulmonaires qu'il est impossible de révéler par les rayons X.
On dit couramment que les pneumonies en foyers ne sont pas visibles; la pneumonie fibreuse et
lobulaire feraient seules exception (Weill, Mouriquand, etc.).
Les observations de l’auteur Pont poussé à conclure tout autrement, car il a réussi à fixer sur
la plaque les pneumonies en foyers, dans 80 pour 100 des cas. Ces observations ont été contrôlées
par l'autopsie. A cet effet, les cadavres de 195 nouveau-nés ont été disséqués dans l'Institut patho-
logique de l'Université de Moscou (hôpital de l'Enfant-Jésus) par le professeur Pozaryski.
Les pneumonies en foyers de la première enfance sont très multiformes. On remarque sur les
radiographies les mêmes variations que sur la table d'autopsie.
De mème que les amas de tubercules, les foyers lobulaires de la pneumonie catarrhale sont mis
en évidence par les rayons X. Il est certain que Pexsudat (pauvre en fibrine) qui remplit les alvéoles
du poumon absorbe une quantité suffisante de rayons. Si les foyers augmentent de volume et
envahissent, par confluence, de plus grandes parties d'un lobe, la radiographie en est évidemment
plus nette ct Pombre est souvent aussi marquée que pour la pneumonie fibrineuse.
La pneumonie paravertébrale hypostatique, en bandes, de Steffen ne donne que des images
incertaines au début. Ce n’est alors qu’une hypostase, difficilement révélée par les rayons X. Par
contre, elle est facilement mise en évidence si elle s'accompagne de processus infectieux.
On distingue 5 groupes radiologiques de pneumonies en foyers : le type nodulaire, miliaire; le
type lobaire de la broncho-pneumonie catarrhale et la forme diffuse confluente.
1°" Groupe. — La forme nodulaire se rencontre surtout dans la rougeole. Les deux poumons sont
parsemés par des foyers minuscules de couleur grisátre. Ces nodules sont plus irréguliers que les
tubercules, moins proéminents ct moins bien limités; on peut malgré cela se tromper à l'autopsie
el penser à une tuberculose miliaire. Le tissu pulmonaire environnant n'est pas altéré.
La radiographie montre à peu près la même chose; on voit de petites taches de la grandeur
d'une pointe d'épingle qui se touchent presque et qui rappellent les tubercules disséminés. Hl y a
cependant quelques différences entre les deux maladies. Les foyers miliaires sont disséminés d'une
façon plus régulière et leur grandeur est sensiblement toujours la même.
Dans la broncho-pneumonie catarrhale, les foyers diffèrent énormément entre eux par la gran-
deur, la forme et l'épaisseur. Dans certains cas on trouve des foyers confluents à côté de parties
assez vastes où le tissu pulmonaire est complètement indemne.
Dans la tuberculose miliaire l'ombre générale est bien plus intense. Elle est due au manque
d'air dans les alvéoles et à l'hyperémie du poumon. Le diagnostic radiologique d'une broncho-
pneumonie est très facile; les foyers ne se trouvent que dans un poumon ou dans une partie du
poumon. L'auteur a pu constater 6 cas de broncho-pneumonie pseudo-miliaire, c’est-à-dire
9 pour 100,
2° Groupe. — La forme lobaire de la broncho-pneumonie a été observée dans 4 cas, c'est-à-dire
dans 2 pour 100 des cas. Ce sont des infiltrations compactes dans un ou deux lobes, nettement déli-
mitées. Ces formes accompagnent ordinairement la diphtérie. Il est très difficile, dans ce groupe, de
poser un diagnostic différentiel radiologique exact entre la forme lobaire de la broncho-pneumonie
et Phépatisation fibrineuse.
La différenciation de Weill et de Mouriquand ne semble pas exister en réalité. « Pratiquement,
la pneumonie s'accompagne toujours d'une ombre radioscopique, la broncho-pneumonie presque
jamais. » (Presse méd. 1912, p. 1087.) Il n'existe vraiment aucune différence. On a essayé, au point de
vue clinique, de différencier ces broncho-pneumonies lombaires de la pneumonie fibrineuse. En
dernier lieu, le travail de Riesman s'est occupé de cette question. Cette similitude fut, comme on
sail, affirmée par différents pathologistes.
Quelquefois, mais rarement, on observe l’organisation des exsudats broncho-pneumoniques
(Karl, Ribbert, Feldman). Dans ces cas, la prolifération du tissu conjonctif peut être mise en
« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 327
parallèle avec celle qui existe dans la pneumonie fibrincuse. Au point de vue radiologique, ces
infiltrations sont caractérisées par la disparition complète du dessin pulmonaire et par une délimi-
tation très nette, qu'on ne trouve jamais dans les foyers confluents. Les complications, telles que la
suppuration, les bronchiectasics ct le pneumothorax sont facilement visibles sur la radiographie.
Les foyers gangréneux seraient peu apparents.
Joseph Ziegler (Berlin). — L'examen du thorax dans le premier diamètre oblique. — Le
diagnostic d'une dilatation de l'aorte au début, surtout s'il s’agit de l’aorte descendante et de larcus
aortae, est souvent très difficile, même si on examine dans le premier diamètre oblique. L'auteur a
essayé de trouver pour l'homme sain une valeur normale déterminant l'étendue de Parc aortique
et surtout la relation de Parc de l'aorte avec la colonne vertébrale. A ce sujet, il a examiné 76 per-
sonnes : — 59 hommes et 57 femmes — qui, cliniquement, avaient un thorax normal, et a cherché
langle pour lequel le champ du milieu (médiastin) apparaît devant l'écran, comme une fente étroite
bien éclairée, quand on oriente le malade, dans le premier diamètre oblique.
En opérant chaque fois, dans des conditions identiques, il obtint pour 51 personnes ayant une
colonne vertébrale normale un angle de 20°-22° (surtout de 21°). Un angle au-dessous de 18° et
au-dessus de 25° ne se trouva que chez des personnes ayant une colonne vertébrale légèrement
dévice, dans le premier cas à droite, dans le second à gauche. L'écart fait par l'angle de rotation
avec la normale correspondait toujours au degré de déviation de la colonne vertébrale. Les angles
de 18% et 19° d'un côté, de 23°, 24 et 25° de l’autre côté, peuvent être considérés comme formant la
limite de la normale. De légères dilatations de l'aorte ascendante et du commencement de l'arc de
l'aorte ont une influence sur langle de rotation, en le réduisant. Si l’on tient compte dans chaque
cas de la position de la colonne vertébrale, cette méthode peut servir au diagnostic des affections
aortiques.
Beltz (Cologne). — La gomme syphilitique en radiographie. — L'auteur montre les radiogra-
phies d'un homme de 60 ans qui souffrait de symptômes vagues (astlime, battements de cœur,
toux). L'examen clinique démontra une légère bronchite, une dilatation du cœur gauche, une
hypertrophie du foie, etc., surtout une augmentation de la matité sternale qui était de 9 centimé-
tres. On pensa à un anévrisme car la réaction de Wassermann ful trouvée positive.
La radioscopie permit d'écarter ce diagnostic. Au contraire, on trouva une ombre en demi-
cercle de la grandeur d'une pomme émergeant de l'ombre cardiaque. On posa donc le diagnostic de
tumeur pulmonaire. Pendant les 5 premiers mois d'observation, il ny eut aucun changement. Un
an et demi après, la tumeur avait augmenté énormément. On inslitua une cure mercurielle par
frictions et pendant la cure on pouvait observer à la radioscopie une diminution de la tumeur.
Après 9 mois elle avait disparu tout à fait. 11 s'agissait donc, très probablement, d'une gomme pul-
monaire.
Immelmann (Berlin) montre une radiographie d'un thymus hypertrophié et en discute les signes
caractérisliques.
Sabat ner Loose (Brême), Schütze (Berlin), Rosenblatt (Odessa), montrent une série de
radiographies rares de différentes maladies.
RADIOTHÉRAPIE
Heinecke (Leipzig). — Action biologique des rayons. — L'auteur s'occupe spécialement de
trois questions :
4° La réaction des cellules très radiosensibles et celle des cellules moins sensibles diffèrent par
le temps d'apparition et la forme de dégénérescence. Pour les première (lymphocytes, une partie des
cellules de la moelle osseuse) l’action commence immédiatement après l'irradiation; pour les
secondes, seulement après une période de latence. Pour les premières, il s’agit d'une karyolyse sou-
daine, pour les secondes d'une dégénération lente du noyau. ll est impossible d'expliquer ces varia-
tions par la seule différence de la sensibilité. Il faut plutôt admettre une action tout à fait différente.
La karyolyse par explosion des cellules très sensibles se comprend, en admettant que la masse du
noyau est disloquée par un rayonnement secondaire qui y prend naissance;
2 La période latente, qui se trouve dans son aspect le plus typique pour les ulrérations tardives de
la peau, s'explique plus difficilement. 11 y a bien les altérations des vaisseaux qui pourraient fournir
une explication, mais ces altérations ne se retrouvent pas toujours. L'explication en est par contre
possible, si l’on tient compte des expériences de Hertwig et de Wassermann, qui ont prouvé (ce
qui était connu depuis longtemps) que les rayons sont à mème d'arriler la faculté karyohinelijue des
cellules, sans les tuer. Or, chaque cellule, a une durée d'existence déterminée, après laquelle elle
328 Dixieme Congrès de la Societe allemande de Radiologie
meurt etest remplacée par une nouvelle génération. Si cette nouvelle génération ne peut pas se
produire. par le fait que la cellule mère se voit privée de son pouvoir karyokinétique, cette dernière
ne sera plus remplacée après sa mort physiologique. Il est probable que la période latente s'explique
par le fait qu'après absorption du rayonnement, la cellule n’est privée que de son pouvoir karyoki-
nétique; on pourra la définir par le temps qui s'écoule entre l'application des rayons qui privent la
cellule de son pouvoir reproductif et sa mort physiologique. Les suites qui accompagnent la dispari-
tion de la faculté reproductive peuvent être mises en évidence par différents exemples (testicule, peau),
mais il est impossible d'expliquer par cette théorie tous les phénomènes touchant à la période latente;
5” La différence de la radiosensibilité des tumeurs s'explique par la différence de la radiosensiln-
lité des cellules normales dont proviennent les tumeurs. Elles ont à peu près la même sensibilité
que leurs cellules mères, mais augmentée par une prolifération beaucoup plus active. Parmi les car-
cinomes nous trouvons des différences notables de radiosensibilité provenant de la différence de
sensibilité des cellules épithéliales normales de la peau, des muqueuses et des glandes. Les diffé-
rences sont encore plus marquées dans les sarcomes, dont les uns, les lymphosarcomes, provenant
des formes cellulaires très sensibles, cèdent facilement aux rayons X, tandis que d'autres, par
exemple les sarcomes périostaux, y sont absolument réfractaires tout autant que leurs cellules
mères.
R. Kienboeck (Vienne). — Érythème précoce et fièvre róntgénienne. — L'érythème précoce est
une rubéfaction de la peau qui se produit quelques heures après l'irradiation et se perd rapidement.
Jusqu'à présent l'explication en était inconnue. K. croit qu'il s'agit d'une irritation due aux rayons X,
d'un état initial de la lésion cellulaire qui est dans son essence une dégénération et conduit, après
15 jours, à la dermatite. Les altérations de l’état général sont souvent observées quand on traite des
tumeurs par les rayons X. On admettait que la destruction des cellules mobides était la cause de
cet état, en mettant dans la circulation des produits toxiques. On parlait d'une toxémie rüntgé-
nienne. Kienbóck explique également ces phénomènes par une irritation de la tumeur par les rayons.
L'activité cellulaire qui produit physiologiquement des substances toxiques est augmentée par les
rayons X. C'est également un phénomène transitoire initial d'une action irritative des rayons X.
L'érvthème précoce et la fièvre rôntgénienne sont des symptômes sans gravité. L'action irritative
des rayons X est sans importance, en comparaison avec leur action destructive.
Ces phénomènes sc produisent surtout après des irradiations fortes. Les petites doses sant moins
actives ou inactives. Il n'y a que les doses qui se trouvent à la limite de l'activité qui peuvent être
considérées comme doses trritatives. Elles n’ont que peu d'action.
Pagenstecher (Brunswick). — La radiothérapie prolongée. — Les résultats de la thérapie
par les rayons ne sont pas si bons qu’ils paraissent, car la plupart des publications de guérisons et
d'améliorations concernent des cas très superficiels ou du moins facilement accessibles. L'auteur
croit qu'on doit en chercher la cause dans la méthode, en vogue en ce moment, des irradiations
courtes et intenses, où il est nécessaire d'intercaler des intervalles assez longs entre chaque
séance. Ces intervalles laissent à la tumeur le temps de se remettre et de continuer à proliférer.
Pour éviter ces pauses dangereuses, l’auteur préconise des filtres de 0,25 — 4 millimètre de plomb
ou ? millimètres de cuivre — au lieu des filtres en aluminium de 3 millimètres d'épaisseur qui sont
généralement employés en ce moment. Par la photographie, par l'électroscope et par la biologie,
on a pu se rendre compte de l'efficacité de ces rayons durs : des lésions de la peau n’ont jamais
été observées, même après une irradiation de 120 heures de la même partie de la peau; un cas de
sarcome de l'intestin a été guéri complètement, en employant un filtre d'un millimètre de plomb.
Pour faciliter ces longues irradiations, qui demandent journellement au moins 1 à 2 heures,
l'auteur a décrit, en commun avec Lowenthal, un localisateur qui, muni de filtres en métaux lourds,
d'une certaine épaisseur, permet le traitement de quatre à six personnes à la fois, avec un seul
tube. En plus, l'auteur a essayé un tube avec filtration interne, exécuté, en différents modèles, par
les maisons Muller et Reiniger. Dans ce tube, l'anticathode est recouverte par un manteau de cuivre
de différentes épaisseurs. Ce tube permet d'utiliser tout le rayonnement sous forme de rayons très
durs. Il est inutile, en se servant de ce modèle, de couvrir le malade avec des tissus protecteurs.
L'auteur a pu se rendre compte de l’exaclitude de ses idées. Dans plusieurs cas d'irradiation
intense et courte ou de fortes doses de radium, survint un arrêt de l’évolution suivi bientôt d'une
nouvelle prolifération. C'est seulement après emploi de sa méthode d'irradiation continue et
journalière, et de petites doses de radium dans l'intervalle des séances, que les tumeurs disparurent.
DISCUSSION :
La discussion sur la radiothérapie des tumeurs fut très vive et de nombreux orateurs y prirent part :
les avis étaient extrémement partagés. Les uns s'exprimaient d'une façon très réservée; d'autres,
comme Seuffert (Munich) et Gauss (Fribourg). sont d'avis de remplacer autant que possible —
mème dans les cas opérables — la chirurgie par la radiothérapie.
« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 329
Kausch. — Lésions rontgéniennes des doigts. — Kausch s'est brûlé trois doigts de la main
gauche, en opérant devant l'écran (extraction d'un corps étranger). Les ulcérations superficielles
guérirent d’abord, puis se rouvrirent sans avoir été contusionnées. Les ulcérations furent plus
graves que la première fois, accompagnées d'eczéma et furonculose. Sur le médius, apparut une
ulcération très profonde comprenant toute la partie dorsale des deux dernières phalanges et allant
jusqu’au périoste. Le tendon se gangréna et la dernière articulation s'ouvril; deux petits séquestres
en sortirent.
La guérison se fit spontanément et l'articulation demeura mobile : les mouvements actifs sont
même possibles. Les deux dernières phalanges du médius sont atrophiées, raccourcies d'un centi-
mètre, la dernière phalange est légèrement tournée vers le côté ulnaire. Les cicatrices sont fermes
et indolores. La guérison dure depuis huit mois. Kausch en déduit qu'il vaut mieux attendre dans
un cas analogue et ne pas exciser ou amputer trop tôt.
Eckstein (Berlin). — Sur quelques actions inconnues des rayons X et leur utilisation en
thérapeutique. — Peu de temps après Ja découverte des rayons X on constata leur action sédative
sur les névralgies ou autres maladies. De mème, on nota la disparition du prurit; mais cette
action sédative ne fut pas utilisée d'une facon systématique.
Il y a cing ans, l'auteur a découvert l'effet sédatif des rayons X, dans les douleurs de prove-
nance traumatique (contusions) qui cessent souvent pendant ou immédiatement après Virradiation.
Cette action peut se prolonger quelques jours et mème quelques semaines. On peut également
influencer des douleurs de toute nature par les rayons A. Les doses sont en moyenne petites : ainsi,
dans une contusion du doigt, l’auteur peut observer sur lui-mème l'effet sédatif, 15 secondes après
l'application; il augmenta de minute en minute. Les rayons sont de pénétration moyenne et les
applications de 3 à 7 minutes de durée à une distance du foyer de 15-50 centimètres et une intensité
de 0,4 à 2 M. A. avec ou sans filtre.
Eckstein conseille cette méthode, après les opérations, pour calmer la douleur post-opératoire ;
en médecine interne il la recommande pour les états de spasme. Il n’observa jamais d'inconvénient
à son application. Dans un cas de rhumatisme chronique du genou, les douleurs disparurent et la
crépitation diminua immédiatement d'une façon sensible. Dans un autre cas, un réflexe exagéré du
pharynx disparut après irradiation externe de la région sous-maxillaire.
Démétrius Chilaiditi (Constantinople). — Technique de la radiothérapie gynécologique.
— Afin d'utiliser l'élasticité de la peau (qui est en moyenne de 40 cm) pour Pirradiation par des
portes d'entrée multiples, l'auteur a fait construire. il y a 3 ans, un tube compresseur en forme de
raquette qui permet de tendre la peau dans n'importe quelle direction ou de la fixer après l'avoir
tendue par la main. Le premier modèle de ce compresseur avait l'inconvénient d'être trop grand;
le modèle actuel est plus petit.
La technique générale de l’auteur tient une moyenne entre celle d’Albers-Schünberg et celle de
Fribourg, tout en se rapprochant davantage de cette dernière. Filtrage avec 3 mm d'aluminium,
distance de 18-20 cm. foyer-peau : 8-12 champ d'irradiations sur l'abdomen, 4-6 sur le dos; 5-10 H. par
places, intervalles d'un mois entre chaque série. Guérison après 5 séries en moyenne. Dans 50 cas
de fibromes, dans les trois dernières années, aucun cas de non-réussite. Parmi eux figurent des
fibromes sous-muqueux, des fibromes énormes dépassant l'ombilic, chez des femmes ayant moins
de 50 ans.
Wichmann (Hambourg). — Valeur des rayons X dans le traitement du cancer. — En traitant
le cancer profond de la peau on peut se rendre compte que l'action des rayous X est limitée par
une quantité d'obstacles : les complications chirurgicales, les infections secondaires et les tumeurs
. réfractaires. Ces dernières ne le sont souvent que pour une qualité de rayons, certains cancers
demandent des rayons plus mous, d'autres des rayons plus durs. La tumeur peut empirer, non
seulement par des doses trop faibles qui ont une action excitatrice, mais même par des doses fortes,
suffisantes en elles-mêmes. On peut souvent remédier à un manque de radio-sensibilité par les
rayons ultra-violets, par l’électrocoagulation, en enlevant le bord du cancer et en grattant le fond.
En outre, certaines conditions locales de la tumeur peuvent rendre l'emploi des rayons X aléa-
toire. Ainsi, quand il faut compter avec une action en profondeur de plus de 2 cm, les rayons X
ne suffiront pas et les substances radioactives devront ¿tre préférées.
Tous ces faits prouvent que les rayons X ne sont pas le remède souverain pour le traitement
local du cancer, même si on augmente la pénétration et l'homogénéité des rayons. I] faudra toujours
employer à côté des rayons X d’autres moyens thérapeutiques, l'opération et les substances radio-
actives. |
330 Dixteme Congres de la Societe allemande de Radiologie
Hessmann (Berlin). — Radiothérapie des tumeurs malignes et surtout du cancer de l'estomac
avec des doses massives. — L'auteur préconise RE (comme Lówenthal) des filtres en métal
lourd.
Grunmach (Berlin). — L'action curative des rayons X sur les tumeurs internes.
Krause (Berlin). — La róntgenthérapie des cancers du sein. — K. parle en faveur des irra-
diations post-opératoires. Ses résultats dans le traitement des récidives sont très bons, grâce à un
traitement continué pendant très longtemps.
D: M. Frankel (Charlottenbourg). — Tuberculose pulmonaire et rayons X. — D'après les
découvertes les plus récentes, les rayons X auront une grande valeur dans la lutte contre la tubercu-
lose en général, tant au point de vue du diagnostic que du traitement. L'auteur rappelle le traite-
ment de la tuberculose osseuse, mise en évidence surtout par le chirurgien /selin qui a eu des
résultats surprenants, et les succés publiés dans le traitement de la tuberculose péritonéale. En
outre, il aftirme que, dès maintenant, les résultats oblenus dans le traitement de la tuberculose
pulmonaire sont très encourageants. Des congestions du sommet, et même des cas du second degré,
ont été améliorés d'une façon notable. L'auteur expose les résultats qu'il a eus, en traitant plus de
80 cas, depuis 1910. L'action des rayons s'étend ou bien sur le bacille même, ou bien sur le tubercule,
ou bien sur létat général.
Tandis qu'au laboratoire, on peut réussir à obtenir une action nocive des rayons X sur les
bacilles mêmes, on ne peut provoquer pareil résultat dans l'organisme, sans déterminer également
une réaction sur les téguments. Par contre, on obtient une lésion des bacilles, en provoquant, par
l'irritation due aux rayons X, une surproduction d'anticorps. Le tubercule est lésé par destruction
du tissu tuberculeux qui est remplacé par un tissu cicatriciel avec altérations vasculaires. L'action
sur l'organisme consiste en une élimination des toxines; on l'obtient par une irradiation excitatrice
du thorax et de la rate.
La technique doit se laisser guider par ces considérations. L'auteur conseille : des doses
moyennes pour les formes légères, de façon à provoquer l’élimination des toxines et la résorption;
des doses plus fortes, quand il s’agit d'un foyer spécial ou de glandes.
Il est arrivé, après bien des tátonnements, à considérer lirradiation continue comme le procédé
de choix.
Voici les résultats des cas traités et les indications spéciales que l’on peut en déduire :
Certains cas de tuberculose pulmonaire, dont le diagnostic clinique était évident, ont été
améliorés. La courte durée d'observation ne permet pas de parler de guérison clinique.
Dans 80 cas, il a noté 64 résultats positifs et 16 cas qui furent réfractaires au traitement. Après
quelques séances, on pouvait déjà constater une amélioration de l’état général et de l'appétit : les
malades se sentaient mieux, augmentaient de poids; leurs points de côté disparaissaient, ainsi que
les accès d'oppression et la toux. La respiration était plus libre. A mesure qu'augmente le nombre
des irradiations, l'expectoration tarit, la quantité de bacilles diminue. Dans 57 cas, ils disparurent
complètement. Les rales seffacent, surtout aux sommets. A la radiographie, on constate une
diminution des ganglions hilaires. Dans 15 cas, la radiographie démontra que les sommets étaient
plus clairs qu'avant le traitement. Les exsudats pleurétiques furent résorbés en peu de temps.
Une élévation de la température, au début, est un signe favorable. C'est probablement une libé-
ration des toxines par l’irradiation, un commencemeut d'immunisation, suivi par la destruction des
toxines et la chute de la température. La diminutien des glandes tuberculeuses du hile a pour effet
de rendre la respiration plus libre et de diminuer la toux.
Le tissu pulmonaire tuberculeux est bien plus sensible aux rayons X que le tissu normal.
Comme les ovaires, les glandes tuberculeuses répondent aux irradiations par une prolifération du
tissu conjonctif et par la cicatrisation.
Le mème procédé se rencontre dans le tissu granuleux. Les petites cavernes montrent, après
l'irradiation, un épaississement de leurs parois. Il s’agit d'une inflammation réactive du tissu envi-
ronnant, aboutissant à une prolifération conjonctive. Les cavernes plus grandes ne sont nullement
influencces par les rayons. Dans trois cas de pleurésie tuberculeuse, l'irradiation a été suivie de la
dissolution des adh¢rences. Dans un cas de tuberculose bilatérale, on remarqua, en même temps
que la disparition des glandes du hile, la guérison d'un petit foyer gauche, de sorte qu'il fut
possible de pratiquer, à droite, le pneumothorax artificiel : le cas concernait un confrère. Trois cas
réfractaires à la tuberculine ne le furent plus après un traitement adjuvant par les rayons X.
La technique de l'auteur, qui consiste en l'irradiation locale des différents foyers et Virradiation
générale du thorax et de la rate, a été décrite en détail dans : Therupie der Gegenwart, Décembre 1911 ;
Berliner Klinische Wochenschrift, Verhandlungen des deutschen Zentralkomiles für Tuberkulose,
Juin 1912 et Congrès international de la Tuberculose, 1915.
« Deutsche Rüntgen Gesellschaft. » 331
Il est nécessaire de se conformer strictement aux indications données dans ces travaux pour
éviter une hémoptysie. Ces résultats concordent absolument avec ceux qui ont été observés à la
clinique médicale de Fribourg. L'auteur essaie de faire une tuberculine en soumettant des émulsions
de bacilles aux irradiations rontgéniennes.
Küpferle (Fribourg). — Tuberculose pulmonaire. — K. résume ses résultats du traitement
radiothérapique de la tuberculose pulmonaire, suffisamment connus par ses publications antérieures.
Fritz M. Meyer (Berlin). — La róntgenthérapie de la tuberculose pulmonaire. — Après
une expérience de 3 mois acquise sur des cas traités à l'hôpital « Augusta-Victoria », à Schöneberg-
Berlin, l’auteur croit pouvoir affirmer que les rayons X ontune action très favorable sur l'évolution
de la tuberculose pulmonaire. L'expectoration diminue vite et l'état général s'améliore sensi-
blement.
Fritz Winkler (Ingolstadt). — Une guérison durable d'un cas de mycosis fongoide. — Les
cas de guérison durable de mycosis fongoide sont très rares. ll n’y a que le cas de Belot qui meut
pas de terminaison fatale. L'auteur a observé deux cas de mycosis fongoïde, une femme de 68 ans,
qui fut soignée avec un succès passager, et un homme de 47 ans. Ce dernier fut amélioré d’abord
par Rieder. L'auteur continua Pirradiation avec des tubes Polyphos de 8 (W.) de pénétration, á une
distance de 30 centimétres en séries de 4 applications chacune de 8 minutes, plus tard de 4 minutes,
avec des intervalles de 4 semaines. L'intensité était de 1 à 4 m. A. et demi. Après disparition des
symptómes, l'auteur continua des irradiations prophylactiques. Ce cas (dont le traitement a été
commencé en 1909) peut être considéré comme définitivement guéri.
Fritz M. Meyer. — La radiothérapie du psoriasis, d’après L. Freund. — Freund croit
pouvoir éviter les récidives du psoriasis en enlevant les croútes avec la curette tranchante avant
l'irradiation. Meyer n’a eu que des déboires par cette méthode. Les récidives sont toujours surve-
nues, même en employant des rayons filtrés. Malgré cela, la radiothérapie du psoriasis serait
parfois à préférer au traitement par les onguents.
Fritz M. Meyer. — Les rayons filtrés dans le traitement de l'eczéma. L'auteur a eu des
succès merveilleux en traitant des cas d’eczéma chronique datant de 10 à 15 ans. Les eczémas
professionnels ont donné les meilleurs résultats. L'auteur emploie dans chaque séance une « demi-
dose entière » 2 « doses entières « en trois semaines. Filtre d’un millimètre d'aluminium. Aucune
réaction.
Démétrius Chilaiditi (Constantinople). — Contribution à la radiothérapie de l’hypertri-
chose. — La technique spéciale de l’auteur : sensibilisation de la papille du cheveu pour les
rayons X et 2 à 3 jours après, irradiation en employant un filtre de 3 millimètres d'aluminium, a
continué à donner des résultats satisfaisants. C. a soigné jusqu’à présent 40 cas. Des lésions de la
peau — sauf l'érythéme de courte durée — n'ont jamais été observées. L'auteur ne filtre plus avec
3 millimètres d'aluminium, trouvant cette épaisseur superflue. La dose qu'il emploie — si possible
en une fois — est supérieure à celle qu'il avait indiquée autrefois. La dose de l'épilation définitive
pour 3 millimètres d'aluminium se trouve entre 15 et 20 H. La différence entre cette dose et celle
qui fut indiquée autrefois (8-12 H) n’est pas due à une augmentation de la dose, mais à une rectifi-
cation du dosage. La difficulté de doser les rayons fortement filtrés avec nos moyens ordinaires
est très grande et donne des résultats incertains, de sorte que les indications de différents auteurs
sont difficilement comparables.
Lówenthal (Brunswick). — Remarques sur la radiothérapie avec des filtres de métaux lourds.
— L. montre des radiographies de rayons pénétrants ayant traversé 1/2, 1 et 2 millimètres de plomb.
Ensuite, il parle du rayonnement secondaire. Il explique l’action biologique dans la cellule animale
par la formation d'électrons naissant dans la cellule même (rayonnement secondaire cathodique)
dus en grande partie à la présence de fer et de chaux dans le corps de la cellule.
La formation de ce rayonnement cathodique secondaire est démontrée par de petites pièces de
métal posées sur une plaque photographique, qui la noircissent si elles sont touchées par des
rayons ayant passé 5 millimètres de plomb. L'intensité de ce rayonnement secondaire cathodique
est en proportion directe avec le poids atomique de métaux rayonnants.
En même temps, l’auteur montre un localisateur avec filtres en métaux lourds, pour l’utilisation
du rayonnement par plusieurs personnes à la fois. Il présente également deux ampoules à filtration
intérieure des rayons X par 2 millimètres de cuivre.
DISCUSSION :
Dans la discussion, le P' Gauss (de pours parle d’essais qu’il a faits sur la méthode de Lowenthal.
I] trouve que l'absorption est considérable avec des filtres en métal lourd.
332 Dixteme Congrès de la Societé allemande de Radiologie
O
Heimann (Breslau). — L'influence des différents filtres dans l'irradiation mésothorique de
Povaire du lapin. — L'auteur a recherché quels étaient les meilleurs filtres, en radium et mésotho-
riumthérapie; il s'est basé sur les travaux de Keltmann et Mayer qui avaient trouvé que le laiton,
sous une épaisseur de | mm, absorbe 5 pour 100 de rayons y, tandis que le plomb, sous une épais-
seur de 5 mm, en absorbe 28 pour 100. Pour ses expériences il utilisa l’ovaire du lapin vivant et se
servit, comme filtre, de laiton (| millimètre), d'aluminium (3 mm) et de plomb (5 mm). En plus,
il employa le mésothorium, sans filtre dans sa capsule en argent de 0,2 mm d'épaisseur. La dose
était de 8) mmgr. de mésothorium.
Les animaux furent d'abord irradiés pendant 6 á 12 heures par le ventre, puis avec 100 mmgr.
pendant 18 heures, par le dos. Le côté droit fut irradié après qu’on eut rasé les poils, tandis que le
côté gauche était protégé, autant que possible, par un tissu protecteur. Les animaux furent sacrifiés
8 jours après lPirradiation et les deux ovaires soumis à l'examen microscopique,
Les premières expériences avec une irradiation de 12 heures démontrèrent qu'uniquement avec
un filtre de plomb, on pouvait arriver à une altération des ovaires, tandis qu'avec un filtrage au
laiton ou à l'aluminium et même sans filtre on ne pouvait constater aucune lésion. Après une
irradiation de 6 heures, on ne trouva aucune altération. On se décida donc, comme les ovaires des
lapins se trouvent assez haut placés, près de la colonne vertébrale, à une irradiation de 18 heures
en prenant le dos comme porte d'entrée, tout en employant 100 mmgr. de mésothorium. |
Le résultat fut le même. Ce n’est qu’en employant le plomb comme filtrage, qu’on put trouver
des lésions des ovaires. L’ovaire irradié n'avait que la moitié de la grandeur de l'ovaire respecté,
de même on constatait la disparition du tissu glandulaire et des follicules de Graaf. Ces derniers,
quand ils n'étaient pas résorbés complètement, contenaient des débris épithéliaux et des masses en
dégénérescence hyaline. Il est à noter que, des deux cornes utérines, celle du côté irradié était
également lésée. Son épithélium et ses glandes étaient détruits. Les plis de sa muqueuse avaient
presque complètement disparu.
L'auteur n'a jamais vu d'inconvénient résultant de la filtration par le plomb. Au contraire, en
se servant de plomb, il a constaté l’épidermisation des parties ulcérées. H est possible que cette
action soit due aux rayons secondaires du plomb que, jusqu’à présent, on s’efforçait d'éliminer.
TECHNIQUE
Dessauer (Francfort-sur-Mein). — Le rayonnement composite du tube à rayons X etsa valeur
pour la thérapie en profondeur. — Dessauer arrive, par des considérations théoriques, à admettre
que la radiothérapie aura bientôt surpassé la radiumthérapie, surtout pour les applications par voie
externe.
Pour les applications internes, la question est discutable : le radium sera toujours, par son
petit volume, plus facile à introduire dans les cavités naturelles.
Berger, directeur de Veifa-Werke, ajoute que la fabrique de Dessauer vient de lancer un nouvel
appareil pour radiothérapie en profondeur (type transformateur et interrupteur à diélectrique
azeux). Le transformateur est construit de facon à éviter d'une façon absolue le courant
inverse, en fermant le circuit secondaire pendant la traversée de londe d'ouverture et en
l'ouvrant pour Fonde de fermeture.
Klingelfuss (Bale) rappelle qu'il a lui-même fait connaître ce dispositif depuis 2 ans.
Gottwald Schwarz (Vienne). — Une nouvelle méthode d’osmorégulation. — Par cette
nouvelle méthode l'osmorégulation se fait sans flamme, à distance et pendant la marche du tube.
Le petit appareil breveté qui s'adapte à chaque tube consiste en deux électrodes qui touchent le fil
de palladium et le chauffent au rouge comme le fil d'un galvano-cautére. Le tout est couvert par un
cylindre en verre qui contient du coton trempé dans de Palcool. Les vapeurs, sans s'allumer, pénètrent
par le tube de palladium dans l'intérieur du tube et réduisent son degré de vide.
Max Silberberg (Berlin). — Instrument ponr faciliter la radioscopie des spasmes abdomi-
naux. — L'appareil inventé par l'auteur, et fabriqué par la maison Reiniger, est constitué par un
cylindre pourvu d'un écran en platino-cyanure. Il se pose sur l'abdomen, dans la région voulue, et
permet de déplacer le contenu des organes à examiner (estomac, etc.).
DISCUSSION :
Holzknecht (Vienne) ne veut avec son diaphragme, nullement entrer en concurrence avec Bucky.
Son appareil sert surtout pour inspecter rapidement certaines régions, tandis que l'appareil de
Bucky donne une bonne image générale. H recommande l'emploi des deux appareils, simulta-
nément.
Bucky ajoute que son diaphragme va être perfectionné très sensiblement.
« Deutsche Róntgen Gesellschaft. » 333
Bucky (Berlin). — L'adaptométre, instrument destiné à mesurer l'adaptation de l'œil à
l'obscurité.
Holzknecht (Vienne). — Nouveaux modèles d'appareils à rayons X. — L'auteur décrit son
« distincteur » (c'est le diaphragme compresseur basé sur l'effet Bucky), son nouveau localisateur
suspendu et quelques autres appareils. |
DISCUSSION :
Bucky (Berlin) lui répond en préconisant son compresseur connu depuis l’année dernière.
Braun (Solingen). — Les diaphragmes antérieurs pour éviter les rayons secondaires dans la radiogra-
phie et la radioscome (effet Bucky). — L'auteur approuve Bucky et montre plusieurs radiogra-
phies très belles qui prouvent que le quadrillé dù au diaphragme de Bucky ne trouble nulle-
ment la netteté de la radiographie. |
Grossmann (Charlottenbourg). — Rayons secondaires et filtres. — Démonstrations de courbes
montrant l'absorption de différents filtres.
Dessauer (Francfort) appelle l'attention sur une manière d'éliminer le rayonnement secondaire des
différents filtres.
Grisson (en a construit un apparcillage pour la thérapie en profondeur, de même qu'un tube
spécial.
Levy-Dorn. -- Le tube Coolidge de la A. E.G. -- L'auteur présente surtout le côté technique
de ce tube suffisamment connu par d'autres publications. La Société A. E. G. lui a promis quelques
tubes en le priant de les expérimenter. L’orateur ne les pas encore utilisés; la Société A. E. G. est
d'avis que ce tube a encore besoin de perfectionnement.
DISCUSSION :
Blumberg (Berlin) fait quelques remarques sur ce tube avec lequel il a déjà travaillé, mais il lui est
impossible d'émettre un jugement définitif.
Rosenthal (Munich) RS a entendu d'un radiologiste de New-York que le tube Coolidge n'a pas
tenu ce qu'on attendait de lui et qu'il n’est pas utilisable en pratique.
Un autre orateur fait la remarque qu'il vient directement d'Amérique, où il a vu Kohl employer
uniquement le tube Coolidge et en obtenir des résultats merveilleux.
Albers-Schónberg ajoute qu’une publication de Kohl va paraitre prochainement dans son journal.
Fürstenau prétend que le brevet du tube Coolidge lui revient.
V. Wieser (Vienne). — Méthode pour produire des rayons X convergents et parallèles. —
Il utilise à cet effet un cylindre en plomb massif percé de canaux dont les axes convergent vers un
point déterminé. Ils ne laissent passer que les rayons qui se propagent suivant leurs directions.
Si on place ce cylindre sur le trajet des rayons X émis par une ampoule, dont le point d'impact
est une large surface, il ne laissera passer que les rayons de mème direction que les canaux.
Le faisceau actif convergera, à l’aide de cet artifice, vers un point déterminé par la construction
du cylindre.
Grossmann (Berlin). — Remarques critiques sur les dosimétres. — L'orateur compare la pas-
tille de Sabouraud, le papier de Kienbóck et l'ionomètre. C'est ce dernier qui est à préférer, mais la
pastille de Sabouraud vaut mieux que l'instrument de Kienbôück.
DISCUSSION :
Immelmann et Schultz (Berlin) se servent à leur satisfaction entière de l’intensimètre de Furstenau.
lis l'emploient en radiodiagnostic et en radiothérapie.
Levy-Dorn (Berlin) commente également les différences qui existent entre les différents dosimctres ;
elles sont dues à la variation du degré de pénétration des rayons.
Hammer (Fribourg) décrit un ionoquantimétre pour rayons X et radium.
A la discussion qui suivit prirent part Hessmann (Berlin), Neminow (St-Pétersbourg), Furstenau
(Berlin), H. E. Schmidt (Berlin), Wertheim (Amsterdam), etc.
Walter (Hambourg). — La valeur des tissus protecteurs. — Pour apprécier la valeur d'un
tissu protecteur contre les rayons X il faut d'abord tenir compte de son « action protectrice
absolue » qui doit être exprimée par une feuille de plomb ayant le même pouvoir protecteur. En
second lieu, le poids du tissu est à considérer, car il est souvent destiné à ètre porté sur le corps.
334 Dixième Congrès de la Societe allemande de Radiologie.
: 6 à T site
Ce facteur peut ètre mesuré par la formule o — 1,13 > dans laquelle s exprime la légéreté spécifique
du tissu, à « l’action protectrice absolue » et y le poids de P'unité en grammes. Le chiffre 1,13 y est
ajouté pour que s soit égal à 1 pour le plomb. Pour les tissus en caoutchouc s est entre 0.79 et 0,86,
pour des verres plombés de différentes provenances 0,50-0,54.
Walter (Hambourg). — Le rapport du prix du radium et du mésothorium. — Se basant sur
le fait que la différence de prix entre le radium et le mésothorium provient uniquement de la courte
durée du mésothorium, l’auteur cherche à en déduire des formules mathématiques pour exprimer
cette différence.
Huizmans (Cologne). — Télécardiographe. — Rappelle les avantages de son télécardio-
graphe qu'il a construit, avec la collaboration de Dessauer, et montré au Congrès de Médecine
interne en 1915. L'appareil a pour but de remplacer l’orthodiagraphe, de vérifier les fonctions du
cœur, de photographier le cœur dans
n'importe quelle phase, de contrôler
par la radiographie l'effet de la médi-
cation.
L'appareil se compose d'un contact
à la fin de la systole du pouls (A), d’un
relais pour réglage (B) (peut se poser à
volonté sur 0,02, 0,04 — 2” pour une ou
deux photographies) et de l'appareil
Dessauer « Eclair » qui seul donnerait
à une distance de 150 à 200 cm, en un
deux centièmes de seconde (400 M. A.
dans l'ampoule) des images nettes, se
prétant à la mensuration.
La Maison Veifa-Werkea construit
également un système de contact au
mercure (C) qui ne laisse passer les
éclairs qu’à la fin de l'inspiration ou de l'expiration. On est donc à même d'effectuer la photographie,
en combinant comme on le veut la respiration et la phase cardiaque. Ordinairement, la respiration
normale suffit, comme en utilisant l’orthodiagraphe.
Le télécardiographe est meilleur marché, plus exact et prend moins de place que l’orthodia-
graphe. A l'aide du kymographion on a pu se convaincre que l'appareil donne les photographies
dans la phase cardiaque désirée.
Pour vérifier la fonction du cœur, on fait partir un éclair à la fin de la systole et de la diastole.
Le déplacement des bords du cœur, surtout du bord gauche, est en relation directe avec la fonction
du muscle. On constate pour le cœur normal un déplacement de 7 mm, pour une myocardite un
déplacement nul ou minime. Pour la première fois, on réussit de cette facon, par la radiographie
scule, à différencier une hypertrophie d'une dilatation. De même on peut photographier le cœur
dans n'importe quelle phase ct déterminer exactement par la mensuration l'effet d'une cure. Pour
plus de 100 photographies, H. employa le même tube, un Wolfram de Gundelach.
GÜNSETT (Strasbourg).
EXPOSITION DU CONGRÈS DE RONTGEN
Berlin, 19 au 21 Avril.
Le Congrès avait organisé une exposition qui comprenait une partie scientifique et une partie
technique. Dans la partie scientifique, différentes cliniques, des hôpitaux et des médecins avaient
exposé des radiographies. Leur nombre était trop élevé pour qu'il soit possible de les énumérer.
L'hôpital du Saint-Esprit de Francfort-sur-le-Mein et l’Académie de Médecine militaire montraient
des radiographies provenant de la guerre balkanique : elles ont obtenu un vif succès. Une expo-
silion très complète de la littérature rüntgénienne était jointe à cette partie scientifique.
La partie technique avait une très grande importance; elle se faisait remarquer par le grand
nombre de maisons qui s’y étaient fait représenter et par la variété des modèles exposés.
Sans entrer dans le détail des expositions particulières, nous fixerons quelques impressions
et ferons quelques comparaisons entre les méthodes et les appareils utilisés en Allemagne et en
France.
MATÉRIEL GÉNÉRATEUR. — Le matériel générateur exposé a été presque tout entier réalisé en
vue des traitements radiothérapiques intensifs qui sont, à l'heure actuelle, très généralement prati-
qués en Allemagne.
La fréquence ct la durée des traitements, les intensités relativement considérables que ces
applications nécessitent ont conduit le constructeur à perfectionner l’appareillage, à le rendre plus
robuste et plus industriel. Les bobines d'induction semblent d’ailleurs encore les instruments de
prédilection en radiothérapie. Elles sont toujours à isolement sec, le plus souvent du type horizontal.
Pour remédier aux inconvénients des isolants secs on les a presque toutes munies d'un dispo-
sitif de ventilation du faisceau primaire. Parfois le ventilateur est placé directement en: bout de
linducteur; chez d'autres (Polyphos) un large tuyau métallique flexible, de 7 à 8 cm de diamètre,
relie la bobine au groupe moteur-pompe, fixé sur le guéridon de commande. On sait que depuis
longtemps, Ropiquet a adopté ce principe.
Les interrupteurs se sont modifiés et presque partout on utilise les interrupteurs à gaz dont
nous avons pu apprécier depuis longtemps en France, les qualités de régularité. A la vérité là forme
extérieure de ces appareils n’a même rien d'inédit pour celui qui connaît quelque peu notre indus-
tric. Cette évolution a du reste été extrêmement rapide, car l’un de nos collaborateurs nous rappe-
lait qu'il avait été accueilli d'un sourire incrédule, il y a un an à peine, par le représentant d'une
des grandes maisons allemandes, quand il parlait d’un interrupteur français à diélectrique gazeux
et d'un modèle sur courant alternatif.
La maison Siemens a adopté, en plus de l'interrupteur à gaz, un sélecteur d'ondes analogue à
celui qui a eu, il y a quelque temps, son heure de célébrité en France. Il est disposé pour faire
fonctionner trois tubes à la fois. C’est, en effet, une des principales préoccupations des construc-
teurs que d'exposer des installations susceptibles de faire fonctionner plusieurs tubes à la fois.
Veifa-Werke et Sanitas présentent même des dispositifs alimentant 4 ampoules. On conçoit d'ail-
leurs facilement cette tendance, car il semble admis ici que, pour faire de la bonne thérapie pro-
fonde, il faille alimenter l'ampoule, non pas d’une façon continue, mais par impulsions laissant de
larges temps de repos entre chaque alimentation; ces temps de repos peuvent évidemment ¿tre
utilisés pour faire fonctionner plusieurs ampoules.
Pour justifier ce procédé opératoire, certaines théories, plus ou moins vraisemblables, sont
émises sur la désionisation des ampoules pendant les temps de repos. Elles demandent à être
contrôlées par des expériences sérieuses, car un esprit simpliste ne manquera pas de remarquer
que, chez nous, à l'aurore des rayons X, au moment où les tubes ne pouvaient encore supporter que
des intensités minimes, on avait également songé à rythmer le courant. En 1896 l'expérience fut
faite à Marseille, dans le service du D' Delanglade sur un tube Collardeau; mais ces dispositifs
disparurent lorsque les ampoules furent perfectionnées et devinrent capables d'un travail continu.
Peut-être se trouve-t-on en Allemagne, dans des conditions analogues, puisque l’on cherche à
faire fonctionner les tubes à rayons X d'une façon continue à des intensités variant de 3 à 6 millis?
On est en droit de supposer que l’emploi plus judicieux du refroidissement par air ou par pulvéri-
sation liquide rendra bientôt ces rythmeurs inutiles.
Le commutateur rythmeur se présente sous des formes extrêmement variées. Lorsqu'on n’a pas
eu souci de régler séparément le régime des ampoules, il est uniquement branché sur le circuit de
336 Exposition du Congrès de Rontgen.
haute tension comme dans l'appareil de Sanitas; dans ce dernier, chaque ampoule travaille une ou
deux fois par seconde. Koch et Sterzel présentent un appareil d'un principe analogue mais dans
lequel le commutateur haute tension est animé d'un mouvement alternatif; le dispositif Koch et
Sterzel s'applique d’ailleurs uniquement à 2 ampoules.
Lorsqu'on désire régler séparément les ampoules on arrive à des formes plus complexes, par
exemple à celle du commutateur rythmeur Polyphos à mouvement alternatif, qui agit à la fois sur la
haute tension ct sur le circuit de basse tension, les contacts basse tension se font dans des godets
à mercure. Pour les installations dans lesquelles on s’est contenté d'envisager l'alimentation d'une
seule ampoule, on a simplement ajouté à l'interrupteur de la bobine un rythmeur qui peut ètre du
type à mercure ou du type à contact sec et qui agit à la façon du métronome sur nos installations
de médecine générale; Seifert, Reiniger et Sanitas ont des dispositifs de ce genre.
Si le générateur de courant est un commutateur tournant, on utilise comme distributeur les
organes mêmes du commutateur; une des ondes sera envoyée dans une ampoule, l’autre onde dans
une autre ampoule. En plus de ces dispositifs, le constructeur a parfois placé en bout d'arbre du
moteur ou de la commutatrice un collecteur permettant de ne laisser passer le courant primaire
que pendant le quart ou la moitié d'une rotation complète de l'appareil, les ruptures se font à sec
et on se met théoriquement à l'abri des étincelles, en réglant la position des balais pour que la
coupure se fasse au moment où la valeur de l'intensité passe par 0.
Dans d’autres cas (Siemens), ce collecteur est enfermé mystérieusement dans une cuve, exté-
ricure au commutateur, et entraîné par un renvoi à engrenage; il affecte la forme et les dispositions
d'un combinateur de tramway de petites dimensions et se préte aux combinaisons les plus compli-
quées. En combinant tous ces procédés d'alimentation d'ampoules, on devinera facilement la variété
infinie des dispositifs exposés.
Cet appareillage donne la possibilité de trailer le malade avec plusieurs ampoules à la fois. On
peut donc utiliser simultanément plusieurs voies d'accès vers la tumeur. Il semble que les difficultés
inhérentes à la mise en place et à la surveillance de ces ampoules aient, jusqu’à présent, éloigné le
praticien de ces méthodes. M. l'ingénieur Dessauer a essayé de lui faciliter sa tâche : le fantôme de
Dessauer, constitué par plusicurs lames parallèles de celluloïd saupoudrées de platino-cyanure,
permet de « matérialiser » en quelque sorte les divers faisceaux de rayons X et de montrer leur
point de convergence. Cependant, cet appareil ne supprime pas l'incertitude dans laquelle se trouve
le praticien lorsqu'il essaie de substituer à ce fantôme, le malade lui-même.
Dans le but d'enrichir en rayons pénétrants le faisceau de rayons X il est à noter que les com-
mutateurs tournants ont parfois été prévus avec des secteurs métalliques de largeurs variables;
chez Veifa Werke, Seifert, ces secteurs peuvent présenter deux longueurs déterminées, un système
à ficelles permet de faire la manœuvre à distance. Chez Sanitas, ce principe a été appliqué à un
commutateur à plateau et le réglage de la largeur du sectcur est fait d’une facon absolument pro-
gressive.
La maison Veifa Werke a également exposé un dispositif pour stéréoscopie radioscopique
renouvelé de Villard (1901) (sans du reste l'indiquer) et ne présentant aucune particularité nouvelle.
Comme dans les expériences primitives, l'opérateur regarde Pécran au moyen d’un oculaire stéréo-
scopique synchrone, réalisant automatiquement la vision des images du tube gauche par l’œil droit
et réciproquement. Il serait à souhaiter que des expériences fussent faites à nouveau en France,
atin de se rendre compte si la stéréoscopie radioscopique ne peut pas, avec les puissances actuelle-
ment disponibles, donner de plus précieux renseignements. Les expériences que l’on montrait por-
taient sur des objets inanimés.
Au point de vue radiographique, l'instrument de prédilection est toujours le commutateur
tournant; il est souvent complété par un dispositif à radiographie instantanée (Unipuls de Veifa
Werke). Suivant les caractéristiques du transformateur, le courant est soit fermé directement sur
le primaire, soit envoyé à travers une self-induction; des détonateurs arrètent généralement londe
correspondant à l'établissement du courant. Parfois encore un rhéostat sert à amener graduelle-
ment l'intensité à la valeur convenable à la rupture.
SUPPORTS D'AMPOULES. APPAREILS ACCESSOIRES. — Les supports d'ampoules exposés ne
présentent pas de caractéristiques nouvelles; ils sont pour la plupart construits en bois et de
modèle très simple et très rustique; le localisateur lui-même est constitué par une caisse en ébénis-
terie doublée de caoutchouc opaque ou par des cupules de cristal. La maison Reiniger a cependant
exposé un support presque uniquement métallique avec équilibrage de la partie mobile et com-
mande par volants des différents mouvements. Certains modèles de supports ont été établis unique-
ment en vue du traitement des fibromes; ils sont par suite très bas et les mouvements de la cupule
ont été limités strictement aux déplacements intéressants pour cette application spéciale. Quoi qu'il
en soit, l'ensemble de ces accessoires est loin de pouvoir ¿tre comparé avec ceux qui existent en France.
Exposition du Congrès de Rontgen. 337
La maison Sanitas exposait un support très spécial destiné à irradier aussi uniformément que
possible l'abdomen. Ce support est constitué par un grand bras en porte à faux tenant l'ampoule ;
ce bras se déplace au-dessus du malade en décrivant à pen près une demi-circonférence, chaque
demi-circonférence est parcourue en quelques secondes. Comme ce mouvement ne s'effectue pas à
une vitesse uniforme, surtout aux points extrèmes de la course qui correspondent à un arrêt
notable, un système de volets commandés par un contre-poids est destiné à corriger automatique-
ment (?) les variations d'irradiation qui seraient la conséquence de ce déplacement non unilorme.
Quelques tables permettent de faire successivement les deux épreuves nécessaires à la stéréo-
scopie radiographique : elles sont parfois à commande électrique (Seifert): d'autres fois à commande
mécanique ou pneumatique (Siemens, Reiniger). La complication bien inutile des commandes
conduit parfois à un fonctionnement imparfait.
Reiniger et Veifa Werke exposaient également des dispositifs pour cinématographic permettant
d'escamoter 8 ou 10 plaques successivement. Ces appareils, soit pour stéréoscopie, soit pour ciné-
matographic, n'ont pas encore été introduits dans le domaine pratique. La principale difficulté est
d'être sûr d'obtenir d'un tube un fonctionnement constant à des puissances suflisantes pour pouvoir
prendre plusieurs radiographies instantanées à des intervalles tres rapprochés.
Les stéréoscopes exposés étaient tous du type à prisme, ils sont combinés pour permettre un
éclairage électrique des clichés et donnent une excellente vision, mais ils sont extraordinairement
encombrants.
APPAREILS DE MESURE. — La maison Siemens et la maison Reiniger exposaient des appareils
à chambre d'ionisation identiques à ceux qu'a fait construire M. Villard; dans l'appareil de la
maison Siemens, la chambre d'ionisation était réalisée de telle facon que, exposée dans un sens au
faisceau des rayons X, elle en donnait la pénétration, dans l’autre sens la quantité. Il est à remar-
quer que, comme en France, ces appareils n'ont pas encore eu l'épreuve de la pratique; leur sensi-
bilité à des faisceaux de rayons X frappant d'autres points que le récepteur, rend leur usage des
plus délicats.
L'intensimétre à sélénium de la maison Radiologie a paru plus robuste, par suite moins sujet à
erreur; malheureusement son étalonnage est empirique et l'appareil ne peut ètre considéré, par
suite, que comme un indicateur des variations du faisceau de rayons X, il convient de rappeler, du
reste, que Guilleminot a depuis longtemps étudié chez nous ce dispositif, à la suite des premières
recherches de Luraschi.
Le milliampèremètre est naturellement utilisé d'une façon générale, pour mesurer l'intensité
traversant Pampoule.
AMPOULES A RAYONS X. — Les tubes à refroidissement par air sont assez généralement
employés; on a réalisé des variantes dans lesquelles l'air entraîne un peu d'eau vaporisée de facon
à augmenter sa capacité calorifique.
Les tubes à circulation d'eau continuent également à être à la mode: dans certains modèles
celte circulation est faite par thermo-siphon; dans d’autres c’est une pompe qui assure le mouve-
ment du liquide; dans d'autres enfin, la pesanteur agit seule; les difficultés d'isolement des réser-
voirs d'eau limitent, d'une façon assez notable, l'emploi de ce dispositif de réfrigération.
Les ampoules pour radiothérapie intensive sont généralement de petit diamètre avec un grand
réservoir d'air. Enfin Gundelach a construit pour la maison Veifa Werke, une ampoule double des-
tinée à la stéréoscopie radioscopique.
À noter aussi des soupapes en verre coloré de façon à diminuer leur luminosité.
Enfin Veifa Werke avait construit, sur les indications de M. Dessauer, un tube très spécial des-
tiné à des expériences de laboratoire remarquables par leur originalité. L’anticathode de cetle
ampoule est de très grandes dimensions (7 à 8 cm de diamètre) et le faisceau cathodique est suffi-
samment large pour venir frapper le plus uniformément possible cette anticathode. Les rayons ne
sont donc plus émis comme habituellement d'un seul point, mais bien d'une large surface.
Si sur le trajet du faisceau émis par cette ampoule, on place une masse de plomb convenable-
ment orientée et percée d'une multitude de trous convergents, on éliminera tous les rayons, sauf le
faisceau de rayons convergents que laisse passer ce filtre, qui n'est, en réalité, qu’un tamis direc-
teur : on peut alors concentrer ce faisceau sur une tumeur interne. On se trouve ainsi dans les
meilleures conditions de traitement, puisque la densité des rayons est très faible à la traversée de
l'épiderme et que, par suite, il y aura sur la peau le minimum de réaction. Malheureusement, ce
n’est lá qu'une expérience ; le rendement d’un pareil dispositif est infiniment petit et ne permet pas
son utilisation pratique. Du reste, on peut arriver à un résultat analogue, en choisissant une série
de portes d'entrée et en dirigeant l'axe du faisceau (au cours des irradiations successives) de telle
sorte qu'il vienne toujours atteindre la tumeur considérée. LA RÉDACTION.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — L YY
CONGRÈS ALLEMAND DE MÉDECINE INTERNE
(Wiesbaden, le 22 Avril 1914)
Les médecins qui rentraient du congrés de la Société de Radiologie et de la Société de Chirur-
gie allemandes à Berlin, pouvaient s'arrèter à Wiesbaden le lendemain de la clôture du congrès
radiologique : en cette ville siégeait le Congrès allemand de médecine interne. Vu l'importance qu'a
prise la radiothérapie, ce congrès a également consacré une séance à cette question et chargé le
Professeur Werner d'un rapport officiel.
Pr. Werner (Heidelberg). — La radiothérapie des néoplasmes des organes internes. (Rapport).
Dans nn exposé admirable de clarté, le rapporteur a su rendre justice à ce que la radiothérapie des
tumeurs internes a donné, tout en rectifiant bien des points où l'enthousiasme exagéré des premières
heures s’est trouvé décu et en relevant les méfaits et les mécomptes de cette méthode.
La partie la plus intéressante du rapport était celle qui traitait des résultats obtenus.
Le rapporteur commence en mentionnant les merveilleux résultats de Béclère, dans les tumeurs
hypophysaires. Pour les cancers de la muqueuse buccale et de la langue, les résultats durables sont
extrémement rares, de mème pour les néoplasmes du larynx et du pharynx. Par contre des amélio-
rations temporaires ont ¿té maintes fois observées. Les cancers de l’œsophage sont trailés en
général en portant à leur contact des substances radioactives. On arrive souvent à des améliorations
sensibles, mais lrès rarement à un résullat complet. Une irradiation trop forte est du reste dange-
reuse et peut conduire à la perforation de l'asophage. Des résultats analogues furent obtenus par
irradiations róntgéniennes extérieures, en cercle autour de l'æsophage, en y ajoutant l'effet sensihi-
lateur des injections intraveincuses d'enzytol. L'enzytol est, on le sait, le produit qui se forme quand
on irradie une cellule vivante; il dérive de la choline et aurait des effets analogues aux rayons X.
Les tumeurs du thorax ont été elles aussi souvent très bien influencées par la radiothérapie;
quelques-unes ont disparu avec ou sans injection d'enzytol. Le résultat dépend surtout du caractère
du néoplasme. Quant aux cancers de l'estomac, on a pu également les voir régresser et même dispa-
raître complètement par des irradiations extérieures avec injections d'enzytol. L'irradialion, après
mise à nu chirurgicale de la tumeur, a comme eflet une disparition rapide el une amélioration
énorme de l'état général même s'il s’agit de cas très avancés. Certains malades ont vécu des années
en se portant relativement bien. Parmi les carcinomes de l'intestin, ceux qui sont situés le plus bas
donnent les meilleurs résultats. Les cancers silués un peu haut sont difficilement traitables à moins
qu'on ait recours à leur mise à nu chirurgicale, Les cancers des reins, des capsules surrénales, du
pancréas n’ont été qu'améliorés, tandis que quelques néoplasmes de la vessie ont rétrocédé, mais
la guérison n’a pas été durable. Quant aux néoplasmes de la prostate, ce sont plutôt les formes
molles qui réagissent bien, les formes indurées ne sont guère influencées.
En général, le principe d'enlever toutes les tumeurs opérables est le meilleur, particulièrement
quand il s'agit de tumeurs des organes internes. L'irradiation doit surtout servir comme moyen
prophylactique pour éviter les récidives.
Le Pr. C. Lewin (Berlin) s'exprima d'une facon tout aussi réservée. Néanmoins il put montrer les
radiographies de néoplasmes de l'«sophage et de l'estomac très améliorés après un traitement par
les substances radioactives.
Lazarus (Berlin), Alwens (Francfort), Müller (finmenstadt) s'étendent sur la technique des
applications et la théorie de Paction en profondeur.
Dans la discussion on fut d'accord pour ne pas demander l'impossible à la thérapie par les
rayons. On releva les dangers de l'application des substances radioctives et le P'de la Camp (Fribourg)
insista sur le fait que des malades atteints de néoplasme du poumon ont succombé à une pneumonie
après Firradiation.
Les leucémies et les maladies de la rate sont considérées comme cédant facilement à ce traite-
ment. Hosslin, Falta (Vienne), Rieder (Munich), Meyer Königsberg) en fournirent la preuve.
Gunsett (Strasbourg) apportale premier cas d'acromégulie traité en Allemagne, par les rayons X.
Le malade avait une hémianopsie bitemporale très avancée qui a cédé au traitement radiothéra-
pique appliqué selon la méthode de Béelcre, légèrement moditiée; 3 mois après le début du traite.
ment, le champ visuel était complètement normal.
Enfin. Kiipferle el Bachmeister ont relalé leurs essais de traitement de la tuberculose pulmonaire
GUNSETT (Strasbourg).
FAIT CLINIQUE
UN DIAGNOSTIC RADIOGRAPHIQUE DE PNEUMONIE
CHEZ L'ENFANT
Par MM. LEBON et LAQUERRIÈRE
X..., 5 ans, est pris le 15 décembre de quintes de toux nocturne; par la suite ne tousse
plus. Le 16, tempér. 59°: les 17 et 18 elle oscille entre 59 et 40”. Devant l'absence absolue de
signes cliniques au ventre, aux membres, à la gorge, el à l'auscultation, le D' Lebon, supposant
un début d'une pueumonie centrale, preseril des bains chauds toutes les 5 heures (enveloppe-
ments froids dans l'intervalle); avec un confrère il annonce la défervescence pour le 6° ou le 7° jour.
Le 9° jour, la silualion est la même : température entre 40° et 409,6, mais on conslale une
très vague submalilé au sommet droit, avec un peu de skodisme sous-claviculaire.
Le 11° jour, même état, l'enfant est très abattu, pousse des gémissements continuels, pré-
Dir An
sente une raideur légère de la nuque et une albuminurie minime. L’auscullation ne donne pas le
moindre souffle, on trouve toujours la légère submatilé en haut à droite. Le Dr Lebon et un
consultant pensent à une granulie et proposent le sérum de Joussel: mais ils décident de prati-
quer une culi-réaction (qui est négalive) el une radiographie. Celle-ci est faite par le Dr Laquer-
rière avec un appareil transportable, c'est-à-dire ne permettant pas l'instantané. On demande
s'il s'agit d'une granulie, d'une pleurésie interlobaire, d'une pneumonie, ete.
Le cliché obtenu donne une image typique de pneumonie du lobe supérieur droit.
Dans ces conditions on continue le traitement précédent en y adjoignant 5 goulles d'huile
camphrée matin el soir el des lavements froids. La défervescence se produit le 16* jour de la
maladie et l'enfant guérit completement.
En somme, la radiographie a donné un diagnostic ferme alorsque les signes stéthoscopiques
étaient nuls, ou à peu près. Il peut done y avoir gros intérèl chez un enfant présentant une forte
fièvre, sans explicalion clinique apparente, à examiner par les rayons le système pulmonaire.
NOTES DE PRATIQUE
SCHÉMAS RADIOLOGIQUES DU TRONC
Par le professeur A. CERNÉ (de Rouen)
M. le professeur Cerné, professeur de clinique chirurgicale à l'École de médecine de Rouen
el médecin radiologiste (son livre sur PEstomac en fait foi), fait publier chez Poinat divers
schémas du tronc, dessinés par lui, sous forme de diagrammes. Rien n'illustre mieux une
observalion, ne précise el ne fixe mieux dans l'esprit la description d'une lésion que le dessin
qui parle aux yeux: aussi leur emploi mérite-t-il de se
généraliser pour les commentaires illustrés des radiolo-
gustes.
M. Cerné, après de longues et patientes recherches,
a pu élablir des schémas radiologiques qui diffèrent des
schémas ordinaires, plus ou moins imaginés, par des pré-
cisions anatomiques sur quelques points qu'il nous esl
très ulile de connaître.
1° Sternum. — La fourchette sternale, généralement
représentée comme correspondant au quart supérieur de
la 2° vertèbre dorsale, doit être abaissée de toute la hau-
teur dune vertèbre. De plus, le slernum, de 19 centi-
mètres pour Sappey, est en réalité long de 25 centimètres
en moyenne.
2 Inclinaison des côtes et intervalle costo-iliaque. —
Les côtes ont donc une inclinaison plus marquée, par
suile de l’abaissement de la fourchette sternale. L'inter-
valle costo-iliaque est diminué d'une manière équivalente.
5 Voúte diaphragmatique. — Cette voûte doit être
déterminée non pas sur le cadavre, mais sur le vivant;
encore faut-il la déterminer par les rayons X et non pas
par les constatations cliniques. Chez l'individu debout,
au moment de la pause respiratoire (fin de l'expiration) la
parlie médiane du diaphragme répond en avant à la partie moyenne de l'appendice xiphoide,
en arrière au quart inférieur de la 10° vertèbre dorsale. La différence entre les deux domes
diaphragmatiques droit et gauche est de 14 à 15 millimètres, mais cette différence varie avec la
replélion de Pestomac ou de l'intestin. La position couchée fail peu varier la situation du
diaphragme : il remonte très légèrement.
4 Situation du mamelon. — Le mamelon doit être représenté dans le 4° espace intercostal.
D Ombilic. — Lombilic est toujours figuré trop élevé et constitue un point de repère fort
mediocre. En radiologie, il est facile d'en choisir d'autres: on ne devrait jamais rapporter la
situation d'un organe à Combilic. La hauteur de Pombilic varie, l'individu debout et couché.
Debout, il répond à la crête liaque (tiers inférieur de la 4° verlébre lombaire); couché, il s'élève
de la moitié de la hauleur d'une vertèbre.
AUBOURG.
Votes de pratique. 341
RADIOGRAPHIE DE LA TÉTE
Il faut distinguer dans la tète, au point de vue radiographique, deux régions : le crine
(voûte el base du crâne), la face (sinus et orbites), chacune d'elles exigeant des dispositions
techniques différentes que nous exposerons
successivement. Nous négligerons la radiogra-
phie des maxillaires qui a fait ici l’objet d'une
étude spéciale (janvier 1914, n° 1).
Conditions techniques générales. — La
valeur documentaire des images radiographi-
ques dépend de l'immobilisation parfaite de la
région explorée; aussi lorsqu'il s'agit de la lêle
soumise à des déplacements involontaires ne
faut-il négliger aucun des moyens capables de
la réaliser complètement : bande fendue enser-
rant le front et chargée de poids, suspension
des mouvements respiraloires.
La radiographie rapide, en réduisant le
temps de pose à quelques secondes, place Popé-
raleur dans des conditions plus favorables; elle
est surtoul précieuse lorsque l'examen porte sur
l'orbite et a pour but la recherche de petit
Fig. 1. — Radiographie de la base du cräne.
corps étranger inclus dans le globe oculaire, l'immobilité rigoureuse et nécessaire de cel organe
Fig. 2. — Posilion du focus la plus
favorable pour l'exploration des sinus.
ne pouvant êlre espérée que pour un lemps très court.
I. Cráne (voûte el base du crâne). — La tête repose sur
la plaque par la fosse temporale, la ligne unissant les centres
des orbites étant perpendiculaire au plan de la plaque. Le
point d'incidence normale varie avec le siège de la lésion à
éludier; il n'est exactement déterminé que pour l'explora-
tion de la selle turcique : milieu de la ligne unissant langle
externe de l'orbite au trou auditif.
IT. Fare (orbites, sinus). — La vue latérale, utile par-
fois pour l'exploration des orbites (l'orbite explorée élant au
voisinage de la plaque), doit être fréquemment complétée par
une vue de face dans laquelle les cavilés symétriques de la
face apparaissent dissociées; elle est donc particulièrement
indiquée pour l'examen des sinus frontaux, ethmoïdaux el
maxillaires.
Le front et le nez sont appliqués sur la plaque et, afin
d'éviter la projection du massif osseux de l'étage moyen du
crâne sur la région orbitaire, le diaphragme cylindrique
embrasse le sommet de la téte et son axe est obliquement
dirigé vers la ligne des centres des orbites qu'il rencontre suivant le plan médian antéro-
postérieur.
Lorsqu'il s’agit des sinus maxillaires, la disposition précédente est modifiée; le sujet relève
un peu la tête afin d'éloigner le front de la plaque el d'en rapprocher le maxillaire supérieur.
D'autre part le diaphragme cylindrique est orienté normalement à la plaque el correspond à
la base du crâne.
Indications. — Traumatismes du crâne et de la face, affections osseuses, tumeurs de
l'hypophyse, corps étrangers de l'orbite, sinusites.
La RÉDACTION.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GÉNÉRALITÉS
A. Hirschmann (Berlin). — Propositions prati-
ques pour la prochaine exposition de radio-
logio. (hortschritte auf dem Gebiete der Roentyen-
strahlen, 18 Mars 1914, p. 701-705).
Le titre est suffisamment explicite.
R. Leboua-L erat.
PHYSIQUE
M. de Broglie (Paris). — Sur les spectres des
rayons de Rontgen, rayons émis par des anti-
cathodes de cuivre, de fer, d'or (C. It. Ac. des
Sc., 2 Mars 1914).
M. de Broglie dont les travaux, déjà en partie ana-
Ivsés, ont contribué à établir les relations entre les
longueurs d'onde des rayons N émis el la nature du
metal de Fanticathode, donne iet les résultats de ses
recherches sur des antieathodes de euivre, de fer
et d'or. Un fait est intéressant à noter parmi ses
derniers résultats. Au cours d'une expérience sur les
tubes à anticathode d'or, la couche d'or superficielle
avant fondu en un point. et les atomes de cuivre
sous-jacents avant contribué à Vémission, le spectre
de diffusion cristalline a donné les bandes earacté-
ristiques du euivre. On peut donc parler de spec-
lroscopie par les rayons X comme par les rayons
lumineux, et les indications fournies sont non moins
précises,
Au sujet de ces travaux, certains lecteurs pourront
éprouver quelque difficulté à concilier la spécificité
du spectre d'émission de Pantteathode suivant le
métal employé, avee la notion elassique du rapport
des longueurs d'onde des ravons X avee la vilesse
des projectiles cathodiques, H leur sultira de hre les
divers travaux publiés sur da spectrographis rontee-
nienne pour eomprendre le trut d'union entre ces
deux données, Ainsi dans la présente note de M. de
Broglie, ils pourront voir qu'avec une anticathode de
cuivre deux expériences faites avee des ravous durs
et des rayons mous montrent dans le second cas un
transport du maximun d'intensité spectrale vers
l'extrémité eorrespondant aux grandes longueurs
d'onde. Le choe cathodique sur un métal donné, a
mesure que la vitesse des projectiles augmente.
transpose veraisemblablement le maximum de raie
en raie vers les courtes 4: Falome émetteur se eom-
porte comme un résonaleur à plusieurs notes el non
comme un Vibrateur láche capable de les émettre
toutes: Fémission rôntgémenne rappelle Fémission
lumineuse à spectre de rales des gaz, el non lémis-
sion lumineuse des soldes chauffés à spectre con-
tinu. H. GILLEMINOT.
Louis Benoist ct Hippolyte Copaux Paris). —
Application des lois de transparence de la ma-
tière aux rayons X, à la fixation de quelques
poids atomiques contestés. Cas du thorium et
du cerium (C. R. de. des Ke, mars 194),
— Cas du glucinium (C. R. Ac. des
25 Mars 1014.
Ce travail est la suite de celui que nous avons
analysé dans notre dernier numero: il nous offre
quelques nouveaux exemples des applications pra-
tiques des lois formulées par Benoist. Les chimistes
hésitent à attribuer Je poids atomique 116 ou 252 au
thorium paree qu'on peul le regarder soit comme
bivalent, soit comme tétravatent: or, la transparence
du thorium nest compatible qu'avee le chiffre 252,
Le erium., lui, est bivalent ou trivalent, d'ou les
poids atomiques de 92 ou 140.25: Cest encore ici le
plus élevé qui répond aux résultats de Pexploralion
r ntgénienne. Le glucinium est aussi bivalent ou tri-
valent, d'où les poids atomiques de Ot on 15,7: Fexa-
men radiologique du glueinium montre que le poids
atomique de 9,1 est seul conforme à ees résultats.
Hh faut done admettre qu'un meme élément peut
sous un poids atomique invariable, présenter une
valence chimique variable, donnée. qui, les auteurs le
font remarquer, est compatible avee l'idée qu'on se
fait actuellement de la structure de Fatome.
H. GUILLEMINOT.
W. Necklenburg ct S. Valentiner. — La dimi-
nution de la fluorescence par suite d'une plus
grande concentration des gaz (Physikalische
Zeitschrift, n°6, lo Mars 1914; p. 267 à 274).
Les auteurs divisent les recherches faites surla
fluorescence en deux groupes, eelles qui étudient la
spectroscopie de la fluorescence et la nature du fais-
eean lumineux qui determine cette dernière. et celles
qui déterminent Vinfluenee du degré de vide sur la
couleur et Fintensité de la fluorescence, Ayant eons-
teuit un photometre où une partie du faiseean lumi-
neux d'une lampe Nernst sert délalon tandis que
Pautre provoque la Nuorescenee d'un tube à vide, ils
l'utilisent pour mesurer Péelat fluorescent que pro-
duisent des tubes contenant des gaz alealins à faible
pression. Hs en concluent que dans ce cas la fuo-
rescence apparait pour une certaine pression minima
et que le degré de vide le plus favorable à une bonne
fluorescence est d'environ lOu g par centimetre cube.
LEON GERARD.
SC.,
C. Deguisne (Francfort-sur-le-Mein). — Étude du
champ magnétique dans les inducteurs radio-
logiques (Fortschritte auf dem Gebiete der
Ruentgenstrahlen, t. XXE fase. 6, 18 Mars 1814,
p. 521-324,
TECHNIQUE
H Wendt. — Étude des transformateurs en
tenant compte particulièrement des irradiations
profondes. (Fortschritte auf dem Gebiete der
Ruentyenstrahlen, t. XXE fase. 6, 18 mars 1914,
p. 687-692).
Travail destiné à défendre les appareillages de
Dessauer contre les eriliques contenues dans un
Rayons NX. 343
article de Günther et Bosselmann (de la maison Rei-
niger, Gebbert et Schall) paru antérieurement dans
le méme périodique. Re LL
H. Kress ¡Francfort-sur-le-Mein). — Recherches
sur l’action en profondeur des appareillages
radiologiques (lortschrille auf dem Gebiete der
Roentgenstrahlen, t. XXI, fase. 6. 18 Mars 1914,
p 692.699, 4 figures).
Article écrit dans le mème but que le précédent.
R. Lepoux-Lepann,
W. von Wieser (Vienne). — Une ampoule de
précision (Forlschrilte auf dem Gebiete der
Roentgenstrahlen, t. XX1, fasc. 6, 18 Mars 1914,
p. 651-658, avec 2 figures).
W. décrit un dispositif ingénieux permettant d'avoir
toujours une ampoule donnant des radiographies
nettes par suite de la réduction et de la fixation du
fover qui est obtenue en plaçant un diaphragme à
l'intérieur de l'ampoule au-devant de Panlicathode
sur le faisceau de rayons qu’elle émet.
R. Leborx-Lrnanp.
J. Robinsohn (Vienne). — Sur un dispositif de
centrage à rotule. Le Ræœntgensphéroscope
(Fortschrille auf dem Gebiete der Roentyen-
strahlen, t. XXI, fasc. 6, 18 Mars 1914, p. 625-652,
avec 8 ligures.
R. décrit un dispositif à rotule destiné à permettre
de remplacer avantageusement le tube viseur de
Dieck dans tous les cas dans lesquels une projection
exacte el en vraie grandeur est nécessaire et en par-
ticulier en radiologie dentaire ainsi que dans cer-
taines applications radiothérapiques (épilation du
cuir chevelu par exemple). R. Lepoux-Lenarp.
G. Holzknecht (Vienne). — Diaphragme com-
presseur basé sur l'effet Bucky. Petit dispositif
qui permet d'obtenir des images radiosco-
piques extrêmement nettes. (Archives d Electri-
cilé médicale, 25 Mars 1914, p. 310 à 517, avec
ð figures).
L'image radioscopique pour les individus corpu-
lents est toujours très panvre en contraste en raison
des rayons secondaires émis en grande quantité par
l'organisme. L’A. place un étroit eylindre compres-
seur entre le sujet et l'écran radioseopique: dans
ces conditions la plus grande partie de ces ravons
secondaires sont arrèlés et l’image gagne considéra-
blement en contraste. On peut aussi en employant
des rayons durs augmenter considérablement les
limites actuelles de la perception. C'est ainsi qu'on
peut voir des taches du bassin, des concrélions de
la prostate, des calculs biliaires, etc.
A. LAQUERRIERE.
ACCIDENTS
F. Ehrmann (Paris). — Les radiodermites. (/'«-
ris médical, 21 Mars 1914).
L'auteur étudie la pathogénie, les svmptomes et le
traitement des radiodermites.
Dans létiologie interviennent les doses, la qualité
des rayons. le nombre et Pespacement des irradia-
lions: les traumatismes ont une action adjuvante. H
existe deux modes d'action : destruction des cellules
les plus sensibles d'un tissu, où entrave apportée à
Sa nutrition par des lésions vaseulaires ou ner-
VOUSES.
La radiodermite aiguë survient après une période
latente de 184 25 jours lorsque la dose a dépassé
4 ao M: avec des ravons fillrés sur des lames
d'aluminium épaisses, la réaction est moins forte.
L'endartérite oblitérante a une part prépondérante
dans la pathogénie des accidents tardifs eonsécutifs
à des irradiations répétées.
Lirradiation quotidienne à très fable dose a pro-
voqué parfois chez les opérateurs des accidents qui
présentent deux particularités : c'est qu'ils s'accom-
pagnent de névrites doulourenses, et peuvent se
transformer en épithéliomas.
Les variétés cliniques de la radiodermite sont :
a) La réaction précoce, érythème passager appa-
raissant après quelques heures.
b) La radiodermite aiguë qui comprend plusieurs
degrés : 4% degré : chute des poils: 2° degré : érytheme
plus ou moins marqué; 5° degré : phlveténes qui
Sulcerent: 4° degré : c'est Puleere de Röntgen.
e) Les accidents tardifs consistent daus Patrophie
selérense, les télangiectasies et la pigmentation,
exceplionnellement des eschares.
dj Les accidents tardifs professionnels revétent la
forme d'hvpersératose diffuse, télangiectasies, chute
des ongles et ulcérations.
Aprés avoir rappelé brièvement Fanatomie patho-
logique de ees lésions, M. Ehrmann insiste sur les
caractères cliniques qui permettent de porter le diag-
nostie de radiodermite. Le traitement. varie avec
les différents eas; lorsqu'il s’agit Vulceres sans ten-
dance ada cicatrisation, il peut y avoir intérêt à en
pratiquer lexérèse chirurgicale ou la destruction à
Pair chaud. P. COTTENOT.
P. Cosima Binda (Milan). — Mort immédiate par
les rayons X? (Giornale di Elettricita Medica,
Seplembre-Octobre 1915).
Un enfant âgé de 2 ans et demi, atteint de trveho-
phitie, fut soumis à la radiothérapie à Phopital civil
de Milan: il mourut subitement pendant la # séance
du traitement donné par une religieuse du service en
dehors de la présence du médecin. Appelé par lau-
torité judiciaire à donner son avis sur la cause de
la mort de Penfant, l'auteur aflirme que rien ne per-
met de l'imputer à Faction des ravons XN.
L'autopsie a été très instructive, le thymus hyper-
trophié présentait trois cavités remplies d'un liquide
muco-purulent. Les cas de mort subite par hyper-
trophie thymique sont nombreux : les auteurs sont
d'accord pour ladmettre ; leurs opinions ne différent
que sur l'explication à donner au mécanisme de
cette mort. La théorie de la compression meéea-
nique parait la plus rationnelle.
Dans le cas particulier, Fauteur pense que la mort
thymique de l'enfant est due à la position qu'on lui
a infligée pour pouvoir irradier sa lésion et non pas
à l'action des rayons N. A cette occasion on a émis
le vea que les applications radiothérapiques soient
généralement faites en présence du médecin spé-
cialiste. M. GRUNSPAN.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
G. Fedor Henisch (Hambourg). — La radiogra-
phie des os et des articulations, sa valeur en
chirurgie orthopédique (Archives d Electricité
médicale, 10 Mars 1915, p. 258 à 251).
Etude impossible à analvser en raison de son éten-
due el quill faut lire dans le texte, contentons-nous
344
de signaler les points sur lesquels Pauteur s'étend
un peu plus longuement : nécessité de la connais-
sance parfaite de l'ostéologie radiologique normale
et des variélés anatomiques du squelette, diagnostic
et contrôle du traitement des fractures, étude des
seolioses et spondvlites, diagnostic précoce de la
coxalgie et de la luxation congénitale de la hanche,
étude des lésions du pied : pied plat, pied bot, tu-
berculose, caleifications des bourses séreuses, ete.
André NUYTTEN.
P. V. Badin (Paris). — Syphilis osseuse hérédi-
taire tardive (Presse médicale, 28 Mars 1914,
n° 25, p. 240-242, 4 figures).
Une malade âgée de 9 ans a été longtemps sol-
gnée sans succes pour un genu valgum droit très
accentué, L'auteur qui la vit à Page de 6 ans prati-
qua un examen radiographique quí a montré des
altérations multiples du squelette : toute la partie
inférieure du fémur et le tiers supérieur du tibia
sont élargis. déformés, remplis de lacunes et de
vacuoles ;
ces lésions se retrouvent à lVextrémité
supérieure du péroné, à celle du fémur et à Paile
iliaque quí sont envahies par Postéjte raréfiante; la
main droite également présente des allérations des
phalanges et des métacarpiens.
En présence de ces altérations mul-
tiples, de leur aspect et de leur évolution, guidé
aussi par les stigmates d'hérédo-syphilis que portait
la malade, Pauteur a pensé que le genu valgum
n'est que symptomatique d'une ostéite syphilitique
héréditaire, Le diagnostic fut confirmé par la réaction
de Wassermann et par les heureux résultats du trai-
tement spécifique; cependant les lésions observées
ne ressemblent pas à celles que détermine habituel-
lement la syphilis. P. COLOMBIER.
osseuses
Rayons X.
V. Ménard (Berck-sur-Mer). — Troubles dystro-
phiques du squelette dans la coxalgie. (Ortho-
pédie et Tuberculose chirurgicale, n° 2, Mars 1914,
p. 151-158, 29 figures et clichés).
Les rayons X permettent de suivre les troubles
dystrophiques durant l'évolution de la coxalgie.
le Bassin (Chalochet, Thèse de Paris 1901).
Détroit supérieur : il devient oblique ovalaire ou
plutòt ovoide.
Détroit inférieur :il est rétréci du edté malade : la
tubérosité ischiatique du côté malade est déviée en
dedans et en arrière. L'ischion sain descend plus
bas que Pischion malade.
Grand bassin : Paileron iliaque du côté malade
verse en dedans de façon à se rapprocher de la ver-
ticale.
D'une façon générale, toutes les pièces du bassin
sont allongées, hypertrophiées dans le voisinage du
cotyle, atrophiées à distance.
Y Fémur.
A. Modifications d'épaisseur el de structure : elles
se traduisent par la décaleification quí apparait des
la première semaine, le côté malade présente sur le
cliché une teinte plus foncée. La conséquence de la
raréfaction est la fragilité du fémur.
a) Dans l'épiphyse supérieure et le bulbe trochan-
térien: la décalcification gagne rapidement les limites
de la tète qui deviennent incertaines et confuses.
'arfo1s il existe une légère hypertrophie du col, du
trochanter et de la tète elle-mème.
b) Dans la diaphyse : la diaphyse devient plus
mince que du côté sain,
Le canal médullaire est souvent élargi, mais le
tissu compact s'amincit progressivement.
“e Dans le bulbe inférieur de la diaphyse : décalci-
fication.
d) Dans l'épiphyse inférieure
tissu spongieux.
D'une façon générale, ces troubles trophiques évo-
luent au début jusqu'à la guérison (4 à 5 ans), ils
sont en rapport, un peu avec l'application des appa-
reils, mais surtout avec la gravité de l'affection arti-
culaire. A la guérison, la décalcification du fémur
disparait el le fémur reprend une solidité suffisante.
B. Modifications de longueur : sur la diaphyse,
il y a allongement du côté malade de 5 à 20 milli-
mètres : ce fait est la règle dans la coxalgie. Cet
allongement peut persister après guérison et devenir
définitif. ,
99 Os de la jambe et du pied. — Il y a dystrophie
des os de la jambe et du pied : arrét de développe-
ment, régression de l'épaisseur diaphysaire, amin-
cissement du tissu compact, raréfaction du tissu
spongieux épiphysaire. AUBOURG.
: il vararéfaction du
Lance (Paris). — La maladie de Schlaetter. (Soc.
des Chirurgiens de Paris, 27 Mars 1914, p. 268-
285, avec index bibliographique de 51 travaux
sur la question).
Dans les fractures par arrachement de la tubéro-
sité antérieure du tibia, il faut considérer l'adulte et
l'adolescent.
Chez l'adulte, où la soudure s'opère de 18 à 24 ans.
on ne peut observer que deux variétés : 1° l'arra-
chement total et complet, décrit par Gaudier et Bou-
ret; 2° l'arrachement incomplet ou soulèvement de
la tubérosité, beaucoup plus rare.
Chez Vadolescent, avant la soudure, au contraire
Parrachement complet est Pexception ; l'arrachement
incomplet est la règle et constitue un type clinique
décrit la mème année (1905) par Osgood et Schlaetter.
Cliniquement, à la suite d'une contracture violente
du quadriceps, il existe une douleur mais qui n'em-
pèche pas la marche. Localement existe une douleur
sur la tubérosité du tibia.
Rayons X.
Radiologiquement, on voit soit un soulèvement en
masse de tout le noyau osseux, soit de sa pointe
seulement, soit le détachement d'un petit fragment.
L. rapporte deux observations de maladie de
Sehlaetter avee cliches et discute la pathogénie de
cette affection due pour Jes uns à un traumatisme,
pour les autres, à une apophysite : il convient de
discuter l'interprétation des images radiograplhiques
pour connaitre la nature traumatique ou inflamina-
toire de la maladie.
Normalement, le point osseux complémentaire de
la tubérosité tibiale apparait à 15 ans el se soude a
la diaphvse de IR à 26 ans. D'après Sehlaetter, Cap-
parition du point osseux est très variable comme
date et il existerait: deux points Wossifiealion, par-
fois meme trois points.
De plus il y a une grande difficulté de technique
de ces radiographies : ad convient d'emplover des
ayons mous pour voir les fines frames osseuses qui
relient les fragments. Avee des rayons durs, on ne
les verrait pas et on ferait alors de diagnostic de
fracture. TL convient de plus de faire les radiogra-
phies rigoureusement de profil (Lobligeois et Tison):
la torsion du membre donnerait des superpositions
d'ombres.
A une période tardive, on ne voit pas de eal véri-
table.
On peut done eroire que la maladie de Schlaetter
est non pas le résultat d'un traumatisme, nuus est
due à une apophysite. AUBOURG.
A. Luger (Boston). — Contribution à l'étude des
tumeurs du cerveau visibles à la radiographie
et en particulier des tumeurs d'origine pitui-
taire (Fortschritte auf dem Gebiete der Roent-
genstrahlen, tome XXI, fase. 6, 18 Mars 1914,
p. 605-514, 2 planches).
Aprés avoir passé sommairement en revue les
observations existantes de tumeurs intracrániennes
révélées par la radiographie, L. apporte trois obser-
vations nouvelles de tumeurs hypophysaires avee
'aleitication des rendant visibles sur la plaque. De
bonnes reproductions de ses clichés illustrent son
article. R. Lepoux-Lenano.
Michel (Nancy). — Enucléation traumatique du
scaphoide carpien (Société de Médecine de
Nancy, 25 Mars 1914).
A la suite d'une chute sur le poignet, le malade
qui fait l'objet de cette communication présenta des
signes de fracture et porta un appareil platre.
Au sortir de cet appareil, on put constater une
raideur absolue, empechant tout mouvement de flexion
et d'extension du poignet, en méme temps qu'une
saillie dure au-devant du radins.
Cette saillie n'était autre ehose qu'un fragment du
scaphoïde avant été énueléé lors de Paccident.
L'ablation de ce fragment rendit au malade les
mouvements du poignet. Les radiographies faites
avant Fopération montrent nettement les deux frag-
ments du scaphoide et permettent de constater en
outre une luxalion du semi-lunaire. P. AIME.
Demoulin (Paris). — Luxation méconnue du
grand os en arriére (luxation dite du semi-
lunaire). — Résultat fonctionnel suffisant sans
intervention (Bull. de la Soc. de Chirurgie,
t Mars 1914, p. 317).
Les elichés montrent une luxation du grand os en
arrière : le semi-lunaire n'a subi qu'une trés faible
rotation en haut et parait être le siege de petits
arrachements osseux, ainsi que le prouvent de petites
irrégularités à sa périphérie: il existe un autre arra-
chement du seaphoide et une fracture sans déplace-
ment de Fextrémilé inférieure du radius.
345
Ce blessé na été ni réduit, ni opéré : cependant le
résultat fonetionnel est tres satisfaisant.
AUBOURG.
Geo. C. Johnston (Pittsburg). — Radiographie
de l’hypophyse et relations de cette glande
avec les états épileptiques (The American
Journal of Rentgenology vol. 1,1, n° 4, Fé-
vrier 1914, pages 172-175, 8 radiographies).
J. radiographie la selle turcique chez une centaine
de sujets épileptiques qui jusqu'aux ages de 1 à
oo ans ne présentaient aucune tare et commencèrent
seulement alors d'être atteints d'attaques de « petil
malo», attaques d'abord espacées, puis de plus en
plus rapprochées. 11 fut ainsi amené À faire d'inté-
ressantes constatations : dans la majorité des cas il
y avait ivpertrophie des elinoïdes antérieures et pos-
térieures, hvpertrophie beaucoup plus marquée pour
les postérieures. Par suite la fosse pituitaire est di-
minuée de volume, ce qui entraine une compression
de la glande pituttaire. Dans certains cas mème les
apophvses clinoides antérieures et postérieures arri-
vaient non seulement à se rencontrer mais aussi à
simbriquer.
Concurremment à ces modifications de la selle
tureique, la radiographie permit de déceler d'autres
modifications osseuses telles que la disparition des
cellules Sphénoïdales qui étaient remplies par du
tissu osseux: l'auteur décrit ce processus comme
étant une lésion d'acromégalie localisée, Sans vou-
loir présenter des conclusions fermes, ceci n'étant
qu'un travail préliminaire, Fauteur croit cependant
que ces-états épileptiques débutant entre 15 et 55 ans
sont dus à la compression de Fhvpophyse et surtout
de son lobe postérieur.
Mekennan et Henninger, dans les services desquels
les sujets étaient hospitalisés, se basant sur ces
constatations, administrérent avee des résultats fort
encourageants de Pextrait Chypophyse.
Peut-être pourrait-on intervenir elururgiealement
par lablation des elinoïdes. L'auteur adresse à cet
effet un pressant appel au célebre chirurgien améri-
eain Harvey Cushing, Souhailons-hi bonne chance.
WILLIAM VIGNAL.
W. Hampson (Londres). — Radiographie de la
selle turcique (The Lancet, n° 10, 7 Mars 1914,
page 114).
W. H. recommande la teehnique suivante comme
permettant de bien centrer le rayon normal sur la
selle tureique. Placer en avant du conduit auditif
externe et un peu en haut, de chaque côté du eráne,
deux anneaux métalliques de rideaux de 3 centi-
mètres de diamètre environ et les fixer au moyen de
bandes adhésives. Le rayon normal passera par la
selle tureique quand sur Pécran on verra les deux
anneaux concentriquement disposés,
WILLIAM ViGNAL.
Caillon et Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Frac-
ture intra-alvéolaire d’une dent. Consolidation.
Radiographie (Lyon médical, t. CXXII, n° 40,
8 Mars 1914, p. 929 à 551).
Un enfant se brise, en tombant sur un camarade,
Vincisive supérieure droite centrale, tout près du
collet. On enlève peu aprés une esquille de la dent
fracturée, puis tout rentre dans Vordre. Quatre ans
apres, il revient porteur d'un gros abeès au niveau
de sa dent fracturée, abees qui datait d'une semaine
seulement. Deux radiograplnes sont faites qui
montrent un gros foyer d'ostéite, et une fracture
consolidée intra-alvéolure de Vautre incisive centrale ;
il v a eu doute réunion par formation de
cénient et suture secondaire. Ce cas montre bien
sans
346
l'utilité de la
traumatisme.
M. Areelin avait remarqué, dit-il. qu'une dent eariée
montre à la radiographie un bord très irrégulier et
d'opacité variable, tandis que s'il s'agit d'une fracture
intra-alvéolaire, le trail de séparation est parfaite-
ment nel. Th. NOGIER.
radiographie du maxillaire après un
Billiard (Rouen). — Etude sur la radiographie
dentaire. Présentation de clichés (Bulletin de
la Société de Médecine de Rouen, Février 1914).
Dans ee travail Pauteur résume surtout les travaux
du Dr Belot sur cette question. H passe en revue les
procédés employés : extrabuecal, intrabuecal, et les
indications en orthodontie, en prothèse et en patho-
logie.
Enfin il rapporte deux observations qui montrent
combien l'examen radiologique de la bouche présente
d'importance. J. LOUBIER.
Dehelly (Le Havre). — Luxation du coude en
dehors. arrachement de l'épitrochlée qui
s'interpose entre les surfaces articulaires et
empêche la réduction (Bul. de la Soc. de Chi-
rurgie, 4 Mars 1914, p. 288, 1 cliché).
La radiographie avant montré ces lésions, D. fit
lablation du fragment, le malade guérit sans inci-
dent.
A la séance suivante (18 Mars 1914, p. 544), M. Wan-
verts (Lille) présente un cliché avee arrachement de
l'épitrochlée, comme dans le cas précédent.
AUBOURG.
Osgood (Boston). — Certains types d'arthrite
déformante et leur traitement (Orthopedie el
Tuberculose chirurgicale.n*2, Mars 1914, p. 95-124,
17 figures et un index bibliographique de
50 travaux sur la question).
O. dans une conférence au College of Physicians
and Surgeons of Philadelphia, définit plusieurs types
d'arthrites déformantes :
fe La polyarthrite chronique infectieuse. — Type infec-
liens. -— Quoique les symptômes et le gonflement
périarticulaire aient existé depuis longtemps, la
radiographie ne montre que de très légères altéra-
tions osseuses etl cartilagineuses.
% La polyarthrite chronique torique. — Type
torique. — Les articulations métacarpo-phalangiennes
elphalango-phalanginiennes sont légèrement fléchies,
mais. praliquement, on ne constate pas de lésions
importantes des os, ni d'uleération des cartilages.
Type toxique. — Maladie de Still. Gonflement péri-
articulaire surtout prononcé au niveau des poignets.
La radiographie montre des lésions peu avancées
des os et des articulations, spécialement au niveau
des articulations phalango-phalanginiennes. La déeal-
cilicalion est prononcée au niveau des diaphyses.
$e La polyarthrite chronique atrophique, — Type atro-
phique. — Les articulations phalango-phalanginiennes
et la plupart des articulations meélacarpo-phalan-
giennes sont le siege de lésions atrophiques accen-
tuées au niveau des tissus osseux et eartilagineux.
L'alrophie frappe également la structure des os.
fe La polyarthrite chronique hypertrophique, —
Type hypertrophique. — Lesions assez précoces.
Les nodosités sur les doigts étaient très marquées,
quoique cependant la radiographie ne montre que
tres peu de dépôt caleique.
Malum eoxae senilis. Hyperostose sur le bord
supérieur de Facélabulum et au niveau de la partie
inférieure de la tète. Aplatissement dela tète mon-
trant le début d'une poussée de dégénérescence.
AUBOURG.
Rayons X.
G. Michel (Nancy). — Des suites éloignées de
amputation de Chopart (Nocielé de Médecine de
Nancy. 25 Mars 1914).
Les radiographies dont il sagit montrent les mau-
vais résultats de Pamputation de Chopart, opération
qui provoque inévitablement un mouvement de bas-
cule de Pastragale el fournit un point d'appui défec-
tueux pour la marche. P. AME.
Mlle Perrot (Saint-Etienne). — Fracture du col
chirurgical de ľhumérus passée inaperçue
chez un enfant de 11 ans et décelée par la ra-
diographie (Loire medicale, 15 Mars 1914, p. 159
et 156).
Ge cas curieux montre qu'une fracture sérieuse
peut passer inapercue et être prise pour une simple
contusion à cause du peu de troubles fonctionnels
accompagnant cette fracture avec engrénement. Dans
ces cas, le diagnostic ne peut ¿tre établi que grace
à la radiographie. J. LouniEn.
B. Ulrichs (Finsterwalde). — Radiographie de
l'articulation du genou après injection d'oxy-
gène (Forstehrilte auf dem Gebiete der Roent-
genstrahlen, t. XXI, fasc. 6, 14 Mars 1914, p. 6118-
620, avec 5 planches).
U. recommande chaudement pour les examens
radiographiques du genou, l'injection préalable Woxv-
gene suivant la technique réglée par Wollenberg et
Draeger.
Les reproductions de radiographies qui accom-
pagnent son article montrent tout le parti que Pon
peut tirer en elfet de cette méthode et les détails
extraordinaires qu'elle est susceptible de mettre en
évidence. H serait done à souhaiter, S'il est vrai
qu'avec une bonne technique et en procédant pru-
demment, la méthode n'est pas dangereuse, qu'elle
soit expérimentée sur une plus large échelle, mais
nous recommandons une extréme circonspection à
ceux qui seront tentés de Fappliquer.
R. Lepoux-LEBARD.
L. Imbert (Marseille). — Les fractures du col
du fémur. — La fracture intracapsulaire existe-
t-elle? (Gas. des Hopitaue, 12 Mars 1914, p. 485-
487).
En réunissant les signes fournis par la radiogra-
phie et les signes cliniques, l'auteur est amené à
conclure que la fracture intra-articulaire est incompa-
'ablement plus rare que Fextracapsulaire. La radio-
graphie, en effet, montre généralement dans les frac-
tures du col les caractères suivants : élargissement
et raccourcissement du eol fémoral, fermeture de
l'angle que fait le col avec le corps de Pos, par suite,
ascension du trochanter et raccourcissement qui ne
peuvent ètre le fait de la fracture intracapsulaire.
L'examen elinique, d'autre part, confirme cetle opi-
nion : raecourcissement invariable au cours de la
maladie, correction possible de l'attitude du pied en
rotation interne, faible atteinte fonctionnelle de larti-
eulation. Tl en résulte que le praticien doit se com-
porter toujours dans les fractures du col du fémur
comme s'il s'agissait d'une extracapsulaire.
F. JAUGEAS.
Savariaud (Paris). — Les fausses fractures du
col fémoral chez l'enfant et la coxa-vara soi-
disant congénitale (Soc. de Chirurgie, 25 Mars
1914, p. 406-412).
Depuis cing ans, S. n'a pu découvrir aucun cas
authentique de fracture du col chez les enfants au-
dessous de 10 ans : en revanche, un nombre respec-
Rayons X.
table de coxa-vara peut simuler «€ premiére vue des
fractures intracapsulaires sur des clichés radiogra-
graphiques.
S. présente :
lc 2 figures tirées de la these de Lenoel (Diagnostic
de la coxalgie fruste, Paris, 1912).
La radiographie montre un large espace clair à
l'union de la tète et du col du côté droit et une coxa-
vara typique du gauche. Lenoel admet bien la coxa-
vara, mais il aftirme la fracture.
2 Deux observations personnelles :
La première est une coxa-vara rachitique bilatérale.
La seconde est une coxa-vara double par rachi-
tisme tardif.
Bien que ces deux radiographies évoquent Pidée
d'une fracture, ce diagnostic est à rejeter :
le Par Pabsence de commeémoratifs.
% Par l'aspect radiographique : il y a, en effet,
entre les fragments un espace clair > dans une frac-
ture, il y aurait un trail foneé dù à la superposition
des ombres. Il s'agit done d'un cartilage épiphvsaire
à évolution retardée et bifurqué par rachitisme.
M. Delbet partage lavis de Savariaud sur Pétiologie
de ces aspects radiographiques. Sur les trois cliches,
la courbure du eol siege, non pas au niveau de la
ligne elaire qui a été prise pour un trait de fracture,
mais bien plus en dehors dans la région cervico-tro-
chantérienne. Au niveau de la ligne claire, les deux
bords osseux, le bord cervical et le bord capital sont
exactement à la mème hauteur : il n'y a pas lá de
déplacement. AVBOURG.
Savariaud. — Les fausses coxalgies, les fausses
luxations et les fausses fractures du col fémo-
ral ou la coxa-vara des enfants et des ado-
lescents (Journal de Médecine de Paris, 21 Mars
1914, p. 227 a 231, avec 9 fig. dans le texte).
Etude très complèle de cette question avec radio-
graphies à l'appui. La radiographie permet de faire
le diagnostic entre la eoxa-vara et les autres affec-
tions de la hanche: ce qui est très important au point
de vue du pronostic. Les trois signes importants de
la coxa-vara sont : Faffaissement du eol, la rotation
du fémur en dehors, entin la torsion du col.
En se basant sur l'examen radiographique, PA. étu-
die 3 aspects de la eoxa-vara : 4% Cora rara jurta-
trochantérienne, type des jeunes enfants. — 2 Cosa-vara
aver atrophie du col qui est fissuré verticalement, type
des enfants de 44 10 ans. — 3° Cora-vara en Crosse,
jurta-capitale, C.-V. des adolescents, — Dans ce dernier
cas, la bande claire qui limite en dehors la tete fémo-
ale a donné souvent l'illusion d'un décollement épi-
physaire.
L'auteur rapporte des observations sur chacun de
ces cas. J. LOUBIER.
Elsmslie (Londres). — Coxa-vara. Etude patho-
logique et traitement (Orthopédie el Tuberculose
chirurgicale, n° 2, Mars 1914, p. 197-205, analyse
de Jacques Calvé).
La coxa-vara est une diminution de langle que fait
le col sur la diaphyse et qui est normalement de 135".
La fermeture de l'angle peut résulter soit d'une ineli-
naison plus accusée de la racine du col sur la dia-
physe, soit d'une incurvation du col dans sa partie
moyenne, soit d’une inclinaison de la tète sur le col.
La eoxa-vara est ou traumatique (fracture avec conso-
lidation vicieuse) ou due á une malléabilité spéciale
du tissu osseux (rachitisme, ostéomalacie, ostéite dé-
formante, ostéite fibreuse).
On peut les classer en trois groupes :
fe coca-vara de l'adolesrence : (de 15 à 17 ans): le
siège de la coxa-vara dans cette variélé est toujours
près du cartilage dia-épiphysaire. L'orientation de la
tète du fémur est en bas et en arrière.
347
2 Cora-vara infantile ou cervicale, décrite par Hof-
meister, caractérisée par une démarche en canard.
La tète glisse en bas, au niveau du cartilage de conju-
gaison en entrainant une portion du col; la ligne
épyphysaire tend à devenir verticale, Au niveau du
bord supérieur du col existe un hiatus en V que
jamais le tissu osseux ne comblera.
P Cora-vararachilique, caractérisée par une inflexion
de tout le eol, sans déplacement de Pépiphyse.
AUBOURG.
P. Desfosses (Paris). — Bassin rétréci par ab-
sence de sacrum (Presse médicale, 28 Mars 1914,
n° 26, p. 242-244. 7 fig.).
L'auteur présente la radiographie d'une fillette de
7 mois chez laquelle on remarque : l'absence de toute
la partie terminale de la colonne vertébrale à partir
de la 2 lombaire, l'absence du sacrum et du coceyx.
Les 2 ilions atrophiés semblent fusionnnés en arriére,
et les branches isehio-pubiennes occupent une posi-
tion presque verticale.
Les anomalies et variations numériques ne sont
pas rares, el le professeur Le Double, de Tours, en a
réuni un grand nombre de cas, mais une semblable
anomalie n'avait pas encore été signalée.
P. COLOMBIER.
Philippe Lesbre (Lyon). — Les anomalies costo-
vertébrales congénitales en rapport avec les
déformations thoraco-rachidiennes (Thèse de
Lyon, Y fig. et 5 radiographies, 118 pages).
Excellent travail très documenté s'appuyant sur
les travaux récents de Böhm et de Putti; dans une
premiére partie, PA. expose les malformations costo-
vertébrales dans leur ordre de complexité croissante,
avee les considérations étiologiques et pathogéniques
qui s'y rattachent: dans une deuxième partie, apres
avoir donué les caractères généraux des déviations
congénilales thoraco-rachidiennes, il en fait l'étude
détaillée par régions, au point de vue clinique.
La radiographie montre dans les cas de scoliose
l'existence fréquente d'hémivertébres cunciformes,
de spina-bitida occultes ou non. L'élévation congéni-
tale de lomoplate s'explique souvent par la présence
de côtes surnumeraires.
Voici résumées les conclusions de cette thèse :
Les anomalies vertébrales s'étagent à tous les de-
grés depuis les variations normales de transition
jusqu'aux malformations pathologiques.
Les anomalies costales des régions cervieo-dor-
sale. dorsale et dorso-lombaire sont parallèles dans
chaque segment aux anomalies vertébrales.
Les déformations thoraco-rachidiennes existent en
puissance dans les malformations congénitales costo-
vertébrales, mais elles ne se révèlent que secondai-
rement, sous l'influence des modifications de la crois-
sance et des conditions méeaniques. Leur apparition
est généralement précoce, au cours de la première
année: cependant elle peut présenter toutes les étapes
jusqu'aux manifestations tardives de la puberté.
Le traitement orthopédique ne peut évidemment
rien contre les malformations causales, mais il per-
met, dans une large mesure, de prévenir et de com-
penser les déformations mécaniques secondaires.
Toute intervention chirurgicale sur le rachis est
imprudente; aucune ne peut prétendre à un résultat
orthopédique certain. R. CHAPERON.
Mayet (Paris). — Paraplégie pottique a marche
rapide guérie en quelques jours par Vapplica-
tion de la méthode d'Abbott (Sor. des Chirur-
giens de Paris, 27 Mars IMA, p. 263-268).
La radiographie (Henri Béclére) montrait que le
corps de la ze vertébre lombaire avait pénétré dans
le corps de la re vertébre : la compression mé-
dullaire siégeait à ee niveau.
L'application de la méthode d'Abhott fit disparaitre
en quelques jours tous les signes de compression
médullaire, AUBOURG.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Méry, Salin ct Wilborts (Paris). — Asystolie à
répétition consécutive à la dilatation aiguë pri-
mitive du cœur chez l'enfant (Sur. médicale des
Hopitaur, 15 Mars 1914, p. 457-472).
M. S. et W. rapportent 3 cas de dilatation aiguë
du ewur sans causes sulflisantes en apparence pour
les provoquer, ni pour expliquer les accidents sous
forme Pasystolie à répétition.
Dans le prenner cas, Vexamen radioseopique mon-
trait : un ewur tres hypertrophie débordant à droite
l'ombre vertébrale médiane, un ventricule avee des
Orthocardiogramme (M. G..., 24 mai 1912:
pulsations précipilées; le foie était gros, remontant
le diaphragme droit.
Dans le second cas, Fexamen radioscopique mon-
trait un thorax normal.
Dans un troisiéme cas, Fexamen (Bordet) montrait:
« pointe arrondie, globuleuse, rejetée en dehors,
S'abaissant fortement au-dessous du diaphragme,
mème pendant les efforts d'inspiration, En oblique
postérieure droite, elle ne disparait que sous un
angle élevé de plus de 30 degrés. En somme, ewur
ventriculatre, augmenté de volume surtout à gauche.
Médiastins clairs. Mobilité latérale et verticale de la
pointe ». AUBOURE.
Henri Béclere (Paris) — Calcification étendue
de la paroi d'un anévrisme volumineux de la
crosse aortique. (Bulletin officiel de la Societe
francaise d'Electrothérapie et de Radiologie médi-
cale, Mars 1914, p. 90 à 92 avec 3 ligures).
La littérature ne mentionne ques cas dans lesquels
la radiographie montra des caleitieations dans des
anóévrismes de Paorte. Encore sSagissaitil de petites
plaques ne dépassant guère 2 à 3 centimetres. lei au
Rayons X.
contraire les cliches permettent de constater une
bandelette qui épouse une bonne partie du contour
de la poche et mesure 2 millimètres de large sur
If centimetres de hauteur, son opacité peut être
comparée à celle des parties osseuses.
A. LAOUERRIERE,
APPAREIL DIGESTIF
Rimaud (Saint-Etienne). — Sténose œsopha-
gienne par cesophagite et spasme (cardio-
spasme) (Loire Médicale, 15 Mars 1914, p. 150
à lo).
L'A. rapporte l'observation d'un malade atteint de
cette affection chez lequel Fexamen radioseopique et
msophagoscopique a été pratique plusieurs fois. A
la radioscopie on constatail que le bismuth descen-
dait rapidement jusqu'au cardia, puis remontait au
bout d'un instant derrière le manubrium jusqu'à dit
fusion du bismuth. On a fait, grâce aux ravons A, le
diagnostic de sténose œsophagienne inférieure.
J. Lou.
Leullier et Guisez (Paris). — Spasme du cardia
avec grande dilatation idiopathique chez un
enfant de 8 ans. Diagnostic radioscopique con-
firmé par l’æœsophagoscopie. Guérison (Bulletin
officiel de la Société d'Elcctrothérapie, Mars 1914,
p. 76 à 79).
L'enfant présentait des troubles digestifs. des
vomissements graves qui entrainaient un état cachec-
tique menacant. La radioscopie montre un œsophage
en forme de poche élargie, se terminant en bas en
fuseau, 50 minutes aprés Paspeet élait le meme et il
ny avat pas de bismuth dans Pestomac. Plusieurs
heures apres le bismuth était dans Festomacet dans
l'intestin. L'esophagoseopie confirma le diagnostie
et la dilatation amena en quinze jours une améliora-
tion considérable. A. LAQUERRIERE.
M. Haudek ‘ Vienne). — Remarques à propos du
travail du docteur Strauss sur des fautes d'ob-
servation dans l’examen radiologique de l'es-
tomac antérieurement paru dans la même
publication (lourlschritte auf dem Gebiele der
Roentyenstrahlen, t. XXI, fase. 6, 18 Mars 1914,
p. 599-705).
Artiele de polémique. R. L.-L.
C. Thurstan Holland (Liverpool). — Tricho-
bezoar (The Archives of Roentgen Ray, n° 164,
Mars 1914, p. 575-574, 2 radtographies).
Jeune file de 16 ans avant depuis Fâge de 6 ans
une tumeur abdominale, qui, examinée par plusieurs
médecins et chirurgiens, fut prise tantôt pour une
tumeur hépatique, tantôt splénique ou rénale, Depuis
six ans, jusqu'à Pannée derniere, Venfant avail des
vomissements constants qui S'élaient arrêtés mais
revenaient depuis peu. A la palpation on sentait une
masse dure s'étendant du rebord costal gauche
jusqu'à 2 centimétres au-dessous de Pombilie et
remontant par une courbe à bord mousse sous le
bord inférieur du foie. Cette tumeur était mobile, En
interrogeant sa mére on apprend qu'à Page de o ans
cette fillette avait la manie non seulement d'arracher
ses cheveux pour les manger mais aussi ses draps
de lit.
Examen radiologique :
le Avant le repas barvté la forme générale de la
tumeur était visible sur l'écran, on da différencie du
foie grâce au colon distendu par des gaz.
Y Les premieres gorgées de la solution barytée
resterent suspendues à la partie supérieure de les-
Rayons X. 349
tomac, puis s'épandirent latéralement, corffant la
masse qui se trouvait à l'intérieur de l'organe.
5 Puis dans les contours gastriques se dessine
nettement la couche de baryum se glissant entre les
Solution de sulfate de baryum maintenue dans l'extrémité
cardiaque de l'estomac et formant chapeau à la masse intra-
gastrique (Trichobezoar).
parois el le corps étranger de l'estomac. — Par gas-
trostomie on retire un trichobezoar mesurant 25 cen-
timetres de long et pesant environ 1 k. 500. Cette
Radiographie de l'estomac contenant 5 trichobezoars
articulés entre eux.
(1) Le bismuth s'infiltre entre les surfaces d'articulalions.
observation est intéressante ear cest un des rares
cas où le diagnostic fut fait radiologiquement. De
plus, le trichobezoar affectait la forme en J qui est la
forme universellement admise comme étant celle de
l'estomac normal. Cette observation est à rapprocher
de deux autres observations semblables. L'une du
meme auteur (The Achives of the Roentgen Ray, n°156,
Juillet 1915, p. 46-47, 2 figures), où le trichobezoar
Us pra dist A
$
dur Las
INCHES
Photographie des 5 trichobezoars après intervention
chirurgicale.
Thurstan Holland (Archives of Rentgen Ray — juillet 1913,
n° 156).
était formé de trois boules de cheveux s'articulant
entre elles, ce qui donna à l'image radiologique un
aspect segmenté. La seconde observation est de
A. Ram Hottom et E. Barclay (The Archives of the Roent-
gen Ray ne 159, Octobre 1915, p. 167-169, 4 figures). Il
s'agit d'une jeune femme de 28 ans qui depuis
vingt années en était porteur. Sa tumeur extirpée
comme les deux précédentes affectait aussi la forme
en J caractéristique. WILLIAM VIGNAL.
Enriquez et Gosset (Paris). — Remarques sur
l'exclusion du pylore (Bul. de la Soc. de Chi-
rurgie, 14 Mars 1914, p. 551-559).
Faut-il adjoindre l'exclusion du pylore à la gastro-
entéro-anastomose dans les ulcères para-pyloriques el
duodénaux?
L'insuffisance dans certains cas, de la gastro-anas-
tomose simple, est démontrée : 1° eliniquement, par
ce fait que cerlains malades continuent de souffrir,
ont de Vhyperchlorhydrie et peuvent présenter des
hémorragies; 2 radiologiquement, une partie, par-
fois mème la totalité des aliments continue à passer
par le pylore.
Hesse (de Bonn) (Die (Giastroenterostomie im Roent-
genbilde, Zeitschrift für Rontgenkunde und Radium-
forschung, 1912, Bd XIV, fase. 5, p. 155 à 118) a étudié
le fonctionnement radiologique de 28 gastro-entéros-
tomies, à la suite d'ulcères récents ou états consé-
culifs à des ulcères anciens (lésions cicatricielles,
adhérences, sténoses, estomacs biloculaires).
Dans 25 cas, l'évacuation de l'estomac s'est toujours
faile, partie par la gastro-entérostomie, partie par le
pylore el le duodénum. Il est impossible de traduire
par un pourcentage l'évacuation de la bouche, et
l'évacuation du pylore. Ce que lon peut dire, c'est
que suivant le siège plus ou moins élevé de la bou-
che, la plus grande partie des ingesta passe au début
350 -
par la bouche, le pylore fonetionnant très peu, tandis
qu'au contraire c'est le pylore qui assure presque
exclusivement l'évacuation du résidu gastrique. Le
mécanisme est le mème immédiatement ou longtemps
après l'intervention.
Pour Vexelusion du pylore, Barsony (Beilrage sur
klinischen Chirurgie, t. LXXXVI fase. 5, Janvier 1914,
p. 475-485, 9 fig). a fait l'examen radiologique des
malades avant subi une exclusion pylorique par Île
procédé de la ligature au fil de soie, enfouie sous
un surjet séro-séreux. Sur 14 malades, l'examen
adiologique attentif, prolongé, repris plusieurs fois
pendant des heures, jusqu'à évacuation totale de
l'estomac, examen pratique d'ailleurs dans des posi-
lions diverses du sujet, a montré que la bouillie hix-
muthée passail en plus ou moins grande abondance par
le pylore.
L'exclusion au fil de soie est done insuflisante : il
convient de faire Pexclusion vraie, avee section de
Pestomae en dedans du pylore. AUBOURG.
Santy (Lyon). — Résection médiogastrique pour
biloculation par ulcère (Lyon médical, t. CXXII,
ne 9, 1 Mars 1914, p. 478 à 480).
Il s'agit d'une malade présentant des troubles
digestifs divers faisant penser à un ulcère chronique
de l'estomac. La radioscopie, pratiquée avant linter-
vention, montre : a) A jeun une ligne de niveau sur-
montée d'une grande bulle gazeuse qui soulève le
diaphragme. b) Après ingestion de bismuth, Pestomae
se termine inférieurement en cul-de-sac vertical.
c) Une heure et demie après, on voit se former en
dessous et à droite une seconde poche séparée de
la première par un espace clair très nel.
Le diagnostie d'estomac biloculaire s'impose. Apres
l'intervention, une nouvelle radioscopie montre un
estomac de forme normale, se contractant énergi-
quement, une légère incurvation de la grande cour-
bure indique seule la situation de la réunion opéra-
toire.
La malade guérit complétement. Th. NOGIER.
Lagoutte (Lyon). — Estomac biloculaire par
ulcère calleux pénétrant de la petite courbure.
Résection médio-gastrique (Lyon medical,
t. CXXII, ne 9, te Mars 1910, p. 497 à 502).
I s'agit d'une femme présentant des symplómes
d'ulcère de Festomac. La radioscopie met en évi-
dence deux poches, réunies par un espace clair: le
bismuth y chemine par un étroit couloir: six heures
apres, il restait encore du bismuth dans la poche
inférieure.
ll s'agissait sans doute d'un uleére calleux de la
pelite courbure, diagnostic vérifié par Vintervention
apres laquelle la malade semble en parfait état. Ls
adiographie a done permis de faire un diagnostic
exaet el la radioseopie a démontré Fatonie de la
poche inférieure. Th. Nocter.
G. Holzknecht et M. Haudek (Vienne). -- Surla
motilité gastrique dans l’ulcère de l'estomac et
l'ulcère du duodénum. Remarques à propos
des publications du docteur Kreuzfuchs í(Forl-
schritte auf dem Gebiete der Roentyenstrahlen,
t. XXI, fasc. 6, 19 Mars, p. 655-657).
Les auteurs montrent que contrairement aux asser-
tions de Kreuzfuehs il est généralement impossible
de baser sur Vexamen de la motilifé gastrique un
diagnostic différentiel rigoureux entre Fuleère de
l'estomac proprement dit et Fuleëre du duodénum.
H est done préférable d'employer en général la dési-
gnation d'uleére juxta-prvlorique quí ne préjuge rien
quant au siege de la lésion, R. Lepoux-Lenarp.
Rayons X.
R. D. Carman (Rochester). — Signes radiolo-
giques de l’ulcère duodénal (The Journal of
the American Medical Association, vol. LXII,
n° 15, 28 Mars 1914, p. 980-084, 7 radiogra-
phies).
C. a eu l'occasion d'examiner radiologiquement
198 cas d'uleère du duodénum dont le diagnostic a
été confirmé par le chirurgien. [l attache une tres
grande importanee au péristallisme exagéré de
l'estomac, péristaltisme qu'il compare à une « tem-
pete +». les contractions gastriques creusant en
vagues profondes la grande et la petite courbure.
Les contractions péristaltiques différent de celles que
l'on rencontre dans la sténose du pylore où elles ne
siègent que sur la grande courbure et sont sinon
toujours, du moins souvent, suivies d'ondes antipé-
ristaltiques alors que dans Vuleére du duodénun: il
n'en a jamais observé même dans les eas avee obs-
truction. La vigueur de ces contractions varie en
mtensité suivant le repas opaque employé; Cest
ainsi qu'il a remarqué que le carbonate de bismuth
provoque des contractions moins vigoureuses que
Poxyehlorure de bismuth ou le sulfate de baryum.
HO ne faut pas se baser sur la déformation du
contour duodénal pour affirmer un ulcére, cette
déformation peut ètre due à des causes extrin-
séques telles que présence d'adhérences. compres-
sion de la vésicule biliaire: l'existence d'un résidu
six heures après un repas opaque, pas plus que Pin-
continenee pylorique ne sont les signes pathogno-
moniques d'un uleére du duodénum, mais chaque fois
que l'estomac, tout en conservant sa forme normale,
présentera de violentes contractions et qu'on trouve
un résidu six heures apres l'ingestion du repas bis-
muthé, il faudra songer à ee diagnostic, qui ne s'im-
posera que lorsqu'on verra un diverticulum.
WILLIAM VIGNAL.
Cornelius Mueller (Segesvar). — L'étude radio-
logique des affections du duodénum. Fort-
schrille auf dem Gebiete der Roentgenstrahlen,
t. XXI, fasc. 6, 18 Mars 1914, p. 614-518,
2 planches).
L'auteur a eu l'occasion d'examiner un grand
nombre de malades atteints d'affections du duodé-
num dont 40 ont subi le contrôle d'une vérification
opératoire et il reproduit sur deux planches un eer-
tain nombre des images les plus typiques.
Elles permettent de noter, dans une première série
de cas, le déplacement à droite de l'antre pylorique
fixé plus ou moins loin de la ligne médiane.
Sur une autre série de chehés, on peut voir le
duodénum plus ou moins eomplètement rempli
dans sa premiére et sa deuxième portions, ce qui est
presque toujours, d'aprés l'auteur, Pindice d'adhé-
rences et de périduodénite.
‘Tout en reconnaissant autant que quiconque Fin-
téret de l'exploration radiologique du duodénum
et la valeur de constatations du genre de celles qui
sont signalées par M., nous croyons qu'il convient
d'être extrémement prudent dans le diagnostic radio-
logique des affections gastro-duodénales et qu'il
peut être parfois impossible de distinguer entre les
svinplomes d'origine duodénale et ceux d'origine
vésiculaire par exemple. L'examen aux rayons est
nécessaire, mais il n'est pas suffisant; il s'ajoute
simplement aux autres modes d'investigation et les
indices qu'il fournit complétent le tableau clinique
et font pencher le diagnostie dans un sens ou dans
l'autre. (Cf. d'ailleurs Vanalyse du travail de Holz-
knecht que nous donnons dans ce numéro même.)
R. Lenoux-LEBARD.
De Vernejoul et Sedan (Marseille). — Mégaco-
Rayons X. .
lon congénital ou maladie de Hirschprung
(Gaselte des Iopitauc, 28 Mars 1914, p. 597-604).
Affection caractérisée par la dilatation du colon et
l'épaississement de ses parois sans obstacle au
cours des matiéres. Les auteurs étudient Phisto-
rique, la pathogénie, Pétiologie, l'anatomie patholo-
gique, enfin la symptomatologie et parmi les signes
physiques ils arrivent à parler de la radioscopie.
Ils conseillent de donner une grande quantité de
bismuth en trois repas espacés de 3 heures.
Les A. rappellent la durée de la traversée diges-
tive normale et citent les chiffres de Hertz.
On peut encore employer la méthode de l'infiltra-
tion d'air dans l'anus ou le procédé de la sonde de
Kühn. J. Lounien.
E. Sorrel (Paris). — La stase intestinale chro-
nique (Thèse de Paris 1914, avec index biblio-
graphique de 320 travaux sur la question,
Steinheil, éditeur). |
S. fait rentrer dansle chapitre de la stuse intestinale
chronique, outre les cas décrits par Lane sous cette
dénomination, ceux de cecum mobile, de typhlatonie,
de périrolile membraneuse, d'obstruction par coudure
de l'angle gauche décrits par Terrier, Reynier, Bé-
rard et Potel sous le nom d'occlusion fruste incomplète,
et la plupart des cas voisins de la maladie de Hirsch-
prung que Fon désigne par le terme de mégarolon
arquis.
Toutes ces affeetions ne causent des accidents que
par Pintermédiaire d'un mème facteur, le ralentisse-
ment du cours des matières, la stase.
Après avoir rappelé Pembryologie du gros intes-
tin et fait un exposé très complet des différentes dis-
positions anatomiques de cet organe, contrôlées
personnellement par de nombreuses dissections et
des examens radioscopiques, l'A. en étudie la phy-
siologie et apporte une contribution radiologique
personnelle à la question du péristaltisme et de Pan-
tipéristaltisme, du fonctionnement de la valvule de
Bauhin et de la durée de la traversée digestive.
Apres avoir montré que la stase intestinale chro-
nique se rencontre dans 80 pour 100 des cas chez la
femme, l'A passe en revue les différentes théories
qui Pexpliquent :
fe Les théories allemandes : théorie du cæcum
mobile de Wilms et Stierlin; théorie de la tvphlato-
mie de Fischer (la mobilité du eæcum n'intervient
pas, c'est l'insuffisance musculaire de la paroi, lato-
nie, d'où dilatation consécutive): théorie de Klose
(torsion habituelle du cæcum).
Y Les théories anglaises : théorie de Lane. (Les
causes de la stase sont variées et nombreuses. La
lésion initiale est la ptose, d'où résulte la formation
de coudures d'abord láches et mobiles, puis fixées
ensuite par des ligaments et pouvantse produire sur
tous les points du gros intestin.)
S. accepte toutes les théories et montrent qu'elles
ne Sexcluent pas.
H décrit :
Une forme généralisée de la stase intestinale:
Des formes localisées: stase par coudure iléale:
stase dans le cæcum et colon ascendant; stase pro-
duite en arriére des barrages du coude gauche;
stase produite en arrière d'un obstacle siégeant au
niveau de l'anse sigmoide.
Ces différentes formes de stase donnent lieu à
des symptômes généraux communs (d'intoxication),
el à des Symptômes propres à chaque forme.
Tout en reconnaissant une certaine valeur aux
signes cliniques, à la palpation après insufllation de
l'intestin et à Pexamen rectoscopique, S. insiste sur
ce point que c'est seulement avec laide dun examen
auc rayons À qu'on arrivera au diagnostic certain et
351
complet, 11 préconise la méthode d'absorption du
bismuth par la bouche de préférence au lavement.
Ho aceorde la supériorité aux examens radiosco-
piques et à Porthodiagraphie sur la radiographie qui
donne lieu à des déformations d'images.
La technique a consisté à faire absorber au ma-
lade 120 grammes de chlorure de bismuth en trois
prises égales espacées de 3 heures chacune, la der-
mere avantlien à 10 heures du soir la veille, 12 heures
avant l'examen, Si la traversée digestive est ralentie,
les prises seront esparées davantage suivant Fim-
portanee du ralentissement.
L'examen radioseopique permet d'apprécier le
retard dans la marche du bismuth, la situation et
la forme des colons, le degré de mobilité des der-
niers segments. 11 permet d'éliminer le diagnostic
d'appendicite, de néoplasme, de sténose.
Ce sont les rayons X qui permettent au chirurgien
d'aller à coup sûr au siège de la stase et de décider
d'avance quel procédé il emploiera.
S. s'étend longuement sur les divers procédés et
sur leurs résultats. Ce sont encore les rayons XÑ qui
permettent de se rendre compte du fonctionnement
intestinal apres l'opération.
Ce très important travail qui apporte des pré-
cisions dans une question d'étude relativement
récente, est illustré de nombreux schémas radiolo-
giques et de planches anatomiques qui en facilitent
la lecture. G. RONNEAUX.
Pierre Duval et J.C. Roux (Paris). — Contribu-
tion à l'étude du traitement chirurgical de la
« stase colique » par altérations du côté droit
(cæcum, colon ascendant, angle hépatique) (Bul.
de la Soc. de Chirurgie, A Mars 1914, p. 505-514.
25 Mars 1914, p. 581-592).
Sous le titre de stase colique, on englobe aujour-
d'hui toute une série de syndromes qui, présentant
tous comme symptôme capital la constipation avec
intoxication générale, sont cependant très ditTé-
rents. Ces svndromes sont :
lo La péricolite membraneiuse, congénitale, prove-
nant d'une soudure du ventricule épiploïque droit
(à distinguer de la péricolite acquise, fonction d'une
infection abdominale) et caractérisée par le voile
membraneux périciecocolique et surtout la bride
d'atlache sous-hépatique qui rétrécit Pangle hépa-
tique, créant là une sténose incomplète, Elle s'ac-
compagne souvent d'un accolement en canon de
fusil du colon ascendant et du colon transverse for-
mantle colon « double barreled ».
Y Le excum mobile primilif (à distinguer du cecum
mobile secondaire déerit par Haussmann et consé-
cutifá Pabaissement primitif de langle hépatique).
$ La typhlectasie atonique (à distinguer du méga-
cæcum congénital).
4° La cecolyphdite chronique.
A. Cliniquement, tous ces états se caractérisent par
de la constipation entrecoupée de diarrhées. Les
caractères des diarrhées varient :
a) Avec Vintégrité de la muqueuse : elles sont
jaunes, Podeur butvrique. ocrées, riches en amidon
et levures, fermentent dans le vase.
bh) Avec des altérations de la muqueuse : les diar-
rhées sont très putrétiées, tres noirátres et contien-
nent du mucus éæcal.
L'état général de ces constipés du côté droit — teint
jaune, langue sale, amaigris, neurasthéniques, — est
différent de Pétat général des constipés par altération
du côté gauche dont les seyballes sont imputrescibles.
B. Au point de vue radiologique :
Dans le cecum mobile, on voit un déplacement
plus ou moins considérable du caco-colon, dans la
position couchée, debout ou sur le cote gauche.
Dans la péricolite, Jackson, après un repas hbis-
352
muthé, signale la stagnation de la bouillie dans le
vecum, la dilatation du bas fond du cæcum parfois
prolabé, le retard de l'évacuation cieeale. D. et R.
pensent que le lavement bismuthé donne des résul-
tats plus importants. Le bismuth s'arrête un temps
à l'angle hépatique, le cæco-colon parait boursouflé,
bulleux, barré par des brides que lon différencie
bien nettement, des bandes de contraction (les au-
teurs n'indiquent pas le moyen de cette différeneia-
tion), le cæcum est immobile dans les variations de
position du corps, mais dans la position debout, les
incisures par Îles brides s’aceentuent; le colon
- double barreled » se traduit par l'aceolement per-
manent du colon ascendant et de la partie droite du
transverse.
Dans latvphlectasie atonique, le cæeum dilaté, pro-
labé, est rapidement rempli de bismuth, rempli
comme un sac inerte, à contours immuables, sans
contractions, sans modifications. Sa lenteur d'éva-
cuation est désespérante.
Dans la typhlocolite, H. Béclére, par deux fois,
a vu un état fragmenté tomentueux du bismuth dans
le cecum et pense pouvoir attribuer eet état à une
fragmentation de la bouillie par le contenu patholo-
gique du cecum. Si cette interprétation était vraie,
elle serait le signe radiographique de la typhlo-
colite.
C. Au point de vue chirurgical. Chaque cas comporte
une opération différente : encore ne faut-il opérer
que les cas graves, rebelles.
DISCUSSION
M. Munclaire (18 Mars 1914, p. 356), expose son
opinion sur les affections signalées par Duval.
le Stage ceeale, — Elle acecompagne souvent la ptose
du gros intestin : M. en présente une radiographie.
Péricolite membraneuse. — Diminntion de hauteur du cæcum
et du colon ascendant. — Rétrécissement à l'origine du
colon transverse. — Anastomose iléo-colique.— Résultat nal.
Contre la ptose, M. a fait des cæcoplicatures et des
ciecoposies : il montrera les résultats radiologiques.
2 Dilatation cecale. — Ty a stase bismuthée,
témoin un cliché montrant une stase 47 heures apres
l'ingestion du bismuth.
Ə Périvolite membraneuse. — Elle peut ètre carac-
Rayons X.
térisée aux ravons X par des rétrécissements étagés
sut le colon ascendant, ou par une diminution de
hauteur du eæeun et du colon ascendant avec rétré-
cissement à l'origine du transverse (fig. 1).
4 Plose généralisée du gros intestin : le lavement
bismuthé peut montrer un cecum ptosé dans le
pelvis, un colon transverse plaqué contre le colon
descendant : il semble que tout le gros intestin soit
allongé et augmenté de longueur.
M. pense que la valvule de Bauhin est souvent
insuftisante chez les constipés et rappelle que Case
(Péristaltisme et antipéristallisme colique avec insul-
fisance de Ja valvule iléo-cæcale, Medical Record,
7 Mars 1914) vient de publier plusieurs clichés
démontrant cette insuflisance.
M. Souligous pense que chez la femme, il ne faut
pas se contenter d'une radiographie qui montre le
cæeum dans le petit bassin pour en tirer une raison
d'opérer : car Cest là une situation presque normale,
M. Pierre Delbel pense que la division de Duval en
quatre lésions est trop schématique : trés souvent
les lésions sont associées.
le Dans la péricolite membraneuse, Duval pense
que le voile membraneux péricolite eongénital peut
étre aisément reconnu par la radiographie du lave-
ment bismuthé, par trois signes :
fe L'arrêt du lavement à Fangle hépatique.
X Les boursouflures du ceieco-colon « bulbeux
barré par des brides que Pon différencie bien nette-
ment des bandes de eontractures ». — Pour Delbet, les
bandes de contractures sont reconnaissables à leur
instabilité : mais l'aspect bulleux du colon est dû à
la tvphlectasie atonique, caractérisée par des eiæcums
à parois minces, lepto-cecums, de couleur bleuâtre,
qui présentent entre leurs bandelettes, surtout entre
la postérieure et Pexterne, une série de poches, de
bourses flaccides, séparées par des brides où la
paroi a résisté : ce sont ces poches qui, à l'examen
radiologique, donnent au colon el au cecum l'aspect
bulbeux.
5 L'immobilité du cæcum dans les différentes posi-
tions du corps. -- Pour Delbet, le voile membraneux
congénital, membrane de Jackson, peut au contraire
être compatible avec une mobilité étendue du cæeum.
ll est des cæcums très mobiles avec de très belles
membranes. D. l'a constaté à l'examen radiologique
et à Popération.
Les signes radiologiques de Duval ne seraient donc
pas caractéristiques de la péricolite membraneuse.
% Dans le cæcum mobile primitif, Delbet ne donne
pas de signes radiologiques spéciaux. Mais il insiste
sur le désaccord entre la topographie radioscopique
et la topographie de dissection au niveau de l'angle
hépatique. Sur le cadavre, Pangle sous-hépalique
parait presque toujours fixe. Sur le vivant, examiné
aux rayons X.il présente presque toujours une mobi-
lité notable. Ces diseordances entre l'anatomie topo-
graphique du vivant et celle du cadavre n'ont pas été
suffisamment étudiées, parce que radiographes et
anatomistes travaillent séparément.
5" Dans la dilatation du eæcum. — Les rayons X
montrent bien la dilatation du cecum : car en eli-
nique, ee que Pon reconnait au toucher, ce sont les
cocums épais; au contraire, les cæeums minees ne
sont pas sentis par la palpation.
$ Dans la typhlocolite, l'aspect fragmenté du
bismuth n'est pas dù pour Delbet à Pinflammation
eco-colique, mais à des boulettes stercorales qui
existent dans des poches diverticulaires.
M. Cunéo ne croit pas que l'existence de la péri-
colite membraneuse puisse être diagnostiquée par
l'examen radioseopique, lequel montrerait qu'en ce
cas le eæeum est dépourvu de mobilité. Plus de
trente examens cliniques, complétés par les explora-
tions radiologiques, contrôlés par des constatations
opéraloires atlentives, permettent à Cunéo d'affirmer
Rayons X. 353
qu'une péricolite membraneuse très intense peut
coexister et coexiste en fait le plus souvent avec un
cecum très mobile. AUBOURG.
P: Hutinel (Paris). — Spasmes périodiques du
colon descendant chez l'enfant (Presse médi-
cale, 7 Février 1914, n° 11, p. 105 à 108, 2 fig.).
Les spasmes périodiques du gros intestin, el en
particulier de V'S iliaque et du colon descendant, sont
assez peu connus. Assez fréquents chez Penfant, ils
sont d'un diagnostic trés délicat el peuvent donner
lieu à des erreurs regrettables. La radiographie vient
heureusement en aide au elinicien, en décelant Vexis-
tence des spasmes et en fixant leur siège avec pré-
cision. P. COLOMBIER.
Chastenet de Géry. — La radiographie des calculs
biliaires (Gazette des Hôpitaux, 31 Mars 1914,
p. 615 à 617).
La radiographie rend de grands services dans la
lithiase biliaire et l'auteur cite les nombreux travaux
faits sur cette question qui est maintenant bien
connue.
Certains calculs sont absolument invisibles à cause
de leur composition et de leur perméabilité; la plu-
part des auteurs admettent qu'il faut qu'un calcul
contienne du calcium pour être décelé aux rayons NX.
Les difficullés venant des organes voisins, de la
paroi ou des mouvements respiratoires sont suppri-
mées par une bonne technique : intestin vide, esto-
mae distendu, plaque contre la paroi. au contact du
rebord chondro-costal droit, le malade étant dans le
décubitus dorsal, l'ampoule au-dessous de lui. Radio-
graphie en apnée, rayons durs, localisateur.
L'auteur cite quelques erreurs de diagnostie que
lon peut commettre : calculs du rein, de la vessie,
dépôls calcaires quelconques, ete. Lorsque la lithiase
biliaire existe, elle peut être reconnue dans 40 à
50 pour 100 des cas. J. Lounten.
Raymond Bonneau (Paris). — Calcul biliaire.
Radiographie positive (Soc. des Chiruryiens de
Paris, 27 Mars 1914, p. 288).
B. présente un cliché qui, après insufflation de
Pestomae, montre une ombre magnifique de ealcul.
La radiographie permit d'affirmer le diagnosticet de
poser l'indication opératoire, car les signes cliniques
élaient peu marqués.
Apres intervention, l'examen chimique du calcul a
révélé dans le calcul la présence de la chaux : c'était
la raison de sa visibilité aux ravons X.
AUBOURG.
Coullaud (Paris). — Abcès du lobe droit du foie,
d'origine dysentérique, traité par l'incision et
le drainage transpleuro-diaphragmatique (Soc.
des Chirurgiens de Paris, 13 Mars 1914, p. 211-
216).
La radioscopie montrait la partie droite du dia-
plragme de à centimétres plus haute que la gauche,
et immobile pendant la respiration. Sur la courbe
du diaphragme droit existait une tache noire, formant
une saillie de 3 cenlimétres de haut. Cette image
était surtout nette dans l'examen postérieur. Cette
figure permit de porter le diagnostic de lésion
postéro-supérieure du lobe droit, ayant une tendance
à s'ouvrir en haut du côté de la plèvre. La localisa-
tion fut confirmée lors de l'opération. AUsourc.
Walther (Paris). — Kyste hydatique de la face
convexe du foie (Suc. de Chiruryie, 25 Mars 1914,
p. 400-404).
L'examen montrait dans ce cas une voussure tres
accentuée repoussant en haut le diaphragme droit.
Le sinus costo-diaphragmatique était clair: il n'y
avait done pas de pleurésie et la tumeur appartenait
au foie. AUBOURG.
Émile Weill ct Pruvost (Paris). Un cas de kyste
hydatique du foie sans éosinophilie, avec
réaction de Weinberg et examen radiologique
négatif (Soc. médicale des Hopitaur, 20 Mars 1914,
p. 552).
Ombrédanne, à Fintervention, a trouvé un kyste
central du foie, alors que les moyens de diagnostic
de laboratoire avaient donné des renseignements
négatifs : Fombre hépatique n'était pas agrandie :
il n'y avait pas d'ombre marquée du kysle, au milieu
de l'ombre hépatique. AUBOURG.
APPAREIL GENITO-URINAIRE
Billiard (Roucn). — La radiographie de l'appa-
reil urinaire dans la pratique journalière
(Revue médicale de Normandie, 25 Février,
10 Mars ct 25 Mars 1914, 2 planches hors texte).
Excellent article de vulgarisation dont nous con-
seillons la lecture aux confrères non spécialisés dans
la radiologie. L'examen radiologique doit ètre fait
toutes les fois que Pon pense aux calculs du rein,
des uretéres, ou de la vessie, aux tumeurs et dépla-
cements des reins, à la tuberculose rénale ou aux
hydro et pronéphroses.
Chacun de ees cas est passé en revue, puis, dans
un second chapitre, PA, étudie les difficultés de
l'examen radiographique, difficultés inhérentes au
malade (obstacles anatomiques, physiologiques ou
pathologiques) ou au caleul Jlui-méme (dimension,
composition) et donne le moyen de remédier à ces
inconvénients : conseils aux médecins traitants pour
la préparation médiate des malades (les purger, les
rassurer, ete.)
Un troisième chapitre traite de la préparation
immediate du malade, c'est-à-dire de la position à
lui faire prendre, et de la technique proprement
dite : radiographie avec locahisateur et compres-
seur, ete. Enlin, examen et interprétation des clichés.
J. LOURBIER.
Suquet (Nîmes). — Radiodiagnostic des affec-
tions du système urinaire (fev. pratique CElec-
trologie et de Radioloyie, Mars 1914, p. 67).
On passe trés brièvement en revue les renseigne-
ments fournis par l'exploration radiologique de Fap-
pareil urinaire : avec les appareils modernes puis-
sants, on peut voir les contours du rein. ses dimensions,
ses anomalies de situation: les ronds opaques per-
mettent, ainsi que les injections de collargol, d'ex-
plorer l'uretère. Les caleuls, sauf ceux d'acide urique
pur, sont très visibles. L'A. énumere les erreurs d'in-
terprétation possibles (confusion avec les calenls bi-
liaires, appendiculaires, les corps étrangers de lin-
testin, les ossilications des cartilages costaux, les
plaques ealeaires dans les artéres athéromateuses,
les phlébolithes, les ganglions caleifiés, les calenls
de la prostate, la caleitication de Povaire, les granu-
lations intravésicales) et il recommande de prendre
plusieurs clichés à quelques jours d'intervalle. La
cystoscopie semblerait supérieure à la radiographie
pour l'examen de la vessie, la radiologie de la pros-
tate est à l'étude. F. LoBLiGEois.
Arcelin (Lvon). — Statistique de 102 examens
radiographiques pour lithiase réno-rénale,
suivis de vérifications diverses (Lyon Médical,
t. CXXII, n° 9, 1 Mars 1014, p. 472 à 477).
La statistique présentée par l'auteur part de mars
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 25
354
1906 pour finir en mai 1915. H résulte de son exposé
que, en collaboration avec divers chirurgiens de la
région lyonnaise, il pratiqua 162 examens radiogra-
phiques suivis de vérifications diverses: 92 interven-
lions, 7 expulsions spontanées, | expulsion spontanée
après cathétérisme, 4 autopsies.
Deux erreurs d'interprétation sont à relever : un
calcul stereoral et un calcul biliaire pris pour des
caleuls rénaux. Deux diagnostics n'ont pas été con-
firmós; l’auteur pense qu'on éviterait toute incerti-
tude en localisant les calculs avec la sonde urétérale.
Six caleuls trop petits n'ont pas été décelés par la
radiographie. M. Arcelin, revenant sur ses deux
erreurs d'interprétation, pense qu'elles sont dues à
l'absence de tout examen méthodique : il n’a été fait
ni cathétérisme, ni pyélographie. Quant aux6 calculs
non trouvés à la radiographie, il faut attribuer ce
fait à une technique qui était, à ce moment. encore
défectueuse. En définitive, il faut associer plus étroi-
tement que jamais les Signes radiographiques aux
résultats de Vexamen clinique et instrumental.
M. DurourT demande la composition du caleul biliaire
pris pour un caleul rénal: c'était d'après l'auteur, du
carbonate de chaux. M. Gayer pense que la pyélo-
graphie ne renseigne que pour Jes calculs siégeant
dans les calices ou le bassinet, or ceux siégeant
dans ‘le parenchvme sont beaucoup moins rares
qu'on ne de croit. M. Baron dit avoir vu en eflet
chez un malade de M. Tixier 3 caleuls décelés à la
radiographie : deux étaient dans le bassinet, le troi-
sime en plein parenchyme. Tn. NoGrer.
Arcelin (Lyon). — Topographie de la lithiase
` réno-urétérale (Lyon médical, t. CXXII, n° 11,
15 Mars 1914, p. 585 à 584).
L'auteur, reprenant une ancienne statistique déjà
présentée, la décompose en calculs rénaux droits el
gauches. C'est ainsi qu'il trouve 53 calculs à droite
contre 54 à gauche; par contre Tluretère gauche
donne passage à un nombre plus élevé de calculs :
un certain nombre s'y arrèlent au niveau de Porifice
urétéro-vésical. Douze calculs sont ainsi relevés
contre 6 à droite. Les calculs arrètés au niveau de
l'uretère lombaire sont une rareté. Cette répartition,
ne portant que sur le nombre relativement restreint
de 104 cas, ne semble ètre cependant que provisoire.
Tu, NOGIER.
.
Reynard (Lyon). — Pyélographie pour une pyo-
néphrose (Lyon Médical, t. CXXII, n° 10,
8 Mars 1914, p. 534 à 536).
L'auteur présente une pyonéphrose pour laquelle
il fit faire deux radiographies par le Dr Nogier. La
premiére, prise avec sonde opaque dans Puretére,
montre deux calculs dans le rein droit, la deuxième
montre un rein énorme touchant la erete iliaque en
bas et se perdant en haut dans les fausses côtes. Le
collargol dessine trois cavités correspondant aux trois
calices, les caleuls y sont très visibles: le plus gros
est dans le bassinet, le collargol ne le touche pas.
ee qui montre qu'il est étroitement emprisonné; les
deux autres sont libres. Seule la radiographie per-
mettait un diagnostic anatomique précis et évitait
des surprises à l'intervention. Tn. NoGier.
J. M. Mason (Birmingham). — Dangers de la
pyélographie (The Journal of the American
Medical Association, vol. LXII, n° 11, 14 Mars
1914, p. 859-844, 9 figures).
Cri d'alarme contre l'usage intempestif de la pyé-
lographie que les médecins américains emploient
depuis 1909 pour diagnostiquer toutes les affections
uréléro-pvélo-rénales. Braasel, de la clinique des
frères Mayo, qui à la suite des travaux de Voelcker et
Lichtenberg en 1906 introduisit cette méthode aux
Rayons X.
États-Unis, ne l'emploie plus que dans des cas
exceptionnels, et dans un travail paru en 1913 il
indique les restrictions dans son emploi: larges
hydronéphroses et tous les cas où pour une cause
ou une autre le bassinet ne peut bien se vider:
tumeurs analogues du rein. Enfin d'une facon géné-
rale la pyélographie ne doit être utilisée que lorsque
toutes les autres méthodes de diagnostic ont échoué.
Comme confirmation à cette régle (à cette loi pour-
rions-nous dire) M. rapporte deux observations
personnelles ct une |
qu'il doit à Fobli-
geance de J. B. Mal-
lory, professeur à
l'Université d'Ala-
bama. Il s'agit de
reins enlevés .chi-
rurgicalement 3 à |
# jours après une (2
pvélographie. La
surface de ces reins
était parsemée de
larges nodules noi-
rátres el sur une
section il y avait de
larges infarctus
noirátres. Dans l'un
des cas le bassinet
contenait un préci-
pité de collargol: à
noter que l'on avait
eu soin de laisser
la sonde en place
quelquetemps pour
faciliter lévacua- Fig, 1.— Surface extéricure du rein
tion de la solution montrant des nodules noirs, dus au
colloidale (il est collargol.
vrai que l’auteur ne
nous dit pas si suivant ce que conseille Arcelin, on
eut soin de pratiquer ensuile un lavage du bassinet
avee de l'eau physiologique). Sur une coupe histolo-
gique on trouve; à l'intérieur de la capsule de
Bowmann, le collargol colorant les corpuscules de
Malpighi; les tubes droits et contournés ainsi que
Fig. 2. — Collargol au milieu d'un ahces.
le tissu interstitiel sont bourrés de granulations col-
loidales. A la suite de ces intéressantes observations
l'auteur cite toute une série de travaux qui ont paru
sur cette importante question et qui constituent pour
ceux que cette question préoccupe une importante
bibliographie.
Le très grand intérèt de ces observations réside
dans le fait que les constatations sont faites non à
l'autopsie mais sur des reins enlevés chirurgicale-
ment; on ne peut done imputer à la décomposition
'adavérique cette diffusion du collargol. Kelly et
Rayons X.
Lewis (Silver iodielemulsion : a new medium for
Skiagraphy of the urinary tract. Surg. Gynec. and.
Obst., 1915, XVI, 1915) puis Stover trouvèrent au cours
Fig. 3. — Collargol dans les tubes droits.
de néphrectomies le tissu périrénal infiltré de
collargol.
L'importance et Vintérét de cet article bien docu-
menté, venant après la discussion de la section de
Chirurgie de la Société royale de Médecine de Lon-
dres, peu avant celle de la Société de Radiologie
médicale de France n’échappera à personne.
WILLIAM VIGNAL.
C. W. Vest (Baltimore). — Observation relative
à l'usage du collargol dans la pyélographie
(Bulletin of the John Hopkins Hospital, t. XXV,
n° 277, Mars 1914, p. 74-78, avec 3 graphiques).
L’auteur rapporte les observations de 6 malades
opérés aprés pyélographie. Chez 5 de ces malades
on a pu constater à Popération la présence de col-
largol dans le tissu rénal ou périrénal et mème,
dans un cas, dans la cavité péritonéale.
Les tissus présentaient des changements de colo-
ration et étaient œdématiés. Dans un des cas, exis-
tait une coloration foncée s'étendant à toute la région
rétropéritonéale du côté injecté et il se produisit un
abcès rétro-péritonéal nécessitant une seconde opé-
ration.
Dans un autre cas dont malheureusement il ne put
pas ètre fait d'autopsie il semble même que l'injec-
tion puisse être considérée comme ayant été la cause
principale de la mort.
Les solutions employées élaient à 10 et 15 0/0 et il
n'a pas été observé de différence d'effet entre les
deux titres.
Les douleurs consécutives sont en général très
accentuées et peuvent durer pendant plusieurs jours
ainsi que l'élévation de température qui les accom-
pagne parfois. E
Il est fréquent de constaler des cylindres et de
Palbumine dans les urines.
La pyélographie ne doit done ètre pratiquée que
lorsqu'elle est absolument indispensable et avec les
plus grandes précautions. Peut-être pourra-t-on sub-
stituer au collargol un autre produit. Le professeur
Kelly a expérimenté sous ce rapport Piodure dar-
gent et s'en est trouvé satisfait. R. LEDOUX-LEBARD.
M. André (Nancy). — Néphrectomie transpérito-
néale. (Présentation de pièce et de radiogra-
phies) (Société de Médecine de Nancy, séance du
11 Mars 1914).
M. André montre les radiographies intéressant un
malade ayant un rein ectopique situé au niveau du
promontoire. Ce rein S'étant infecté à la suite d’une
355
gonococcie fut enlevé et les troubles dont souffrait
le malade disparurent complètement. Ce malade
avait été traité successivement pour appendicite et
entérite, étant donné le siège des douleurs.
Les radiogrammes faits après cathétérisme et après
injections de collargol montrent un uretère en forme
WS surbaissé traversant plusieurs fois la ligne mé-
diane pour, en partant de la vessie, venir aboutir au
bassinet, à la hauteur du promontoire. PAUL Ame.
Heitz-Boyer (Paris). — Exclusion partielle dans
un rein tuberculeux avec urines claires (Jour-
nal d' Urologie, 15 Mars 1914, p. 297 à 501).
Dans ce travail Pauteur montre Putilité de la ra-
diographie pour aider au diagnostic d'exclusion par-
tielle dans un rein tuberculeux.
Il s'agit dun homme atteint de tuberculose orchy-
épididymaire, avec urines claires et sans phéno-
mènes de cystite mais qui présenta antérieurement
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pendant plusieurs années des symptômes douloureux
dans la région rénale droite. L’exploration des deux
reins montre que le fonctionnement du rein droit est
diminué dans de notables proportions.
On peut penser ou à une atrophie congénitale du
rein droit ou à un rein, dont une partie du paren-
chyme s'est trouvée supprimée, détruite par suite de
lésions bacillaires. La radiographie, en révélant des
ombres estompées, ressemblant à certaines infiltra-
tions calcaires de vieux foyers tuberculeux, confirme
cette seconde hypothèse. L. NAHAN.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Paliard (Lyon). — Image radioscopique due à
une pachypleurite (Lyon médical, t. CXXII,
n° 10, 8 Mars 1914, p. 526 à 529).
Le malade dont il est question ne présentait, à
l'auscultation, que de la bronchite et des adhérences
anciennes «de la plèvre. La radioscopie apporte la
preuve de ces adhérences avec rétrécissement du
diamètre transversal du còté droit, qui avait été le
siège d'une pleurésie ancienne. De plus, au niveau de
la partie moyenne, on constatait une ombre très nette,
large, prolongeant en haut l'ombre du cœur, et res-
semblant à la péricardite avec épanchement, péricar-
dite dont on ne trouvait pas les signes cliniques;
l'ombre disparaissait en position dorsale. L'autopsie
a vérifié le diagnostic de pleurite, mais a permis de
se rendre compte que l'ombre ainsi formée était due
356
à un épaississement considérable des plévres adhé-
rentes, au niveau de la lame antérieure des deux
poumons. M. Barjon pense qu'on pouvait affirmer
l'origine pleurale de cette image en se basant sur la
teinte grise uniforme et homogène de Pombre, et sur
sa disparition en position dorsale. Tu. NOGIER.
Lewis Sayre Mace (San-Francisco). — Pleuré-
sies diaphragmatiques tuberculeuses chro-
niques à symptomatologie simulant un ulcère
gastrique (The Journal of the American Medical
Association, n° 9, vol. LXII, 28 Février 1914,
p. 674-678, 6 radiographies).
L. S. M. rapporte 8 observations de pleurésies dia-
phragmatiques tuberculeuses chroniques dont la
symptomatologie, au premier abord, simulait a sy
méprendre le syndrome de Pulcére gastrique; mais
par un examen plus attentif grandement aidé par la
radiologie, on put faire à temps un diagnostic précis,
évitant ainsi aux malades une intervention sinon dan-
gereuse, pour le moins inutile.
Si, en dehors de la douleur en broche, des vomis-
sements et de la flatulence, on ne trouve pas d'autres
svmptômes gastriques, et surtout si Pexamen radio-
logique de Vestomac est négatif, on portera son
attention sur la base du thorax et il ne sera pas rare
de trouver des adhérences de la plévre au diaphragme,
qui se traduisent par une déformation de cette masse
musculaire qui, en un où plusieurs points, est atti
rée dans la cage thoraeique; de plus, on trouvera
des signes classiques de tuberculose pulmonaire.
WILLIAM VIGNAL.
E. Rach (Vicnne). — Les types de la tubercu-
lose pulmonaire infantile reconnaissables ra-
diologiquement (Münchener medisinische Wo-
chenscluift, 24 Mars 1914, p. 642-645, 5 figures
dans le texte).
L'auteur distingue 6 types principaux :
4 Le foyer pulmonaire primaire de Ghon (décrit en
réalité d'abord par Parrot). — Ce type, de fréquence
décroissante de la première à la quatorzième année,
est parfois bien reconnaissable radiologiquement
lorsqu'on voit un foyer nettement circonserit et dis-
tinet des ganglions trachéo-brochiques. H est impos-
sible à diagnostiquer avec certitude lorsque le foyer
siège assez pres du hile pour se confondre avec les
ombres des ganglions. Fréquemment on en retrouve
les traces avec guérison chez les sujets plus Agés.
Y Adénopathie trachéo-bronchique tuberculeuse avec
tuméfaction des ganglions. — C'est un des types les
plus connus radiologiquement et qui est parfois
surtout net pour le groupe ganglionnaire supérieur
droit.
Tuberculose tutra-pulmonaire du hile. — Il s'agit
évidemment le plus souvent de lésions des ganglions
qui accompagnent les divisions bronchiques qui se
casétient où se creusent meme de cavernes. Dans
ces cas, on voit en général une zone d'ombre nua-
geuse et à pointe tournée en dehors s'étendre dang
le champ pulmonaire en formant comme un triangle
dont la base répond à l'ombre médiane, Ce caractère
permet le plus souvent de distinguer cette forme
intrapulmonaire de la précédente ou extrapulmo-
naire,
4° (iranulie pulmonaire, — Les progrès de la tech-
nique radiologique permettent de la mettre en évi-
dence d'une facon parfaite.
> Phtiste des nourrissons. — Souvent reconnais-
sables grace aux rayons X les lésions peuvent pré-
De des aspects divers suivant la forme évolutive.
© Tuberculose des sommets. — Elle se rencontre
id chez l'enfant à partir de la 6* et de la 7° année
et passe pour présenter à peu pres les mémes carac-
teres et la mème tendance évolutive que chez l'adulte.
Rayons X.
Ml est bien évident, d'ailleurs, que seule l'associa-
tion de l'étude radiologique et des caractéristiques
anatomiques et cliniques donne une entité à ces
formes et en fait l'intérèt. R. Lepoux-Lenano.
Caussade et Levi Frankel (Paris). — Abcès
unique et volumineux du poumon droit d'ori-
gine puerpérale. Pyopneumokyste (Soc. médi-
cale des Hopitau.e, 13 Mars 1913, p. 485-497).
A propos de ce cas, où l'examen radiologique ne
put être pratiqué, C. et L. F. discutent la valeur de
l'examen radiologique dans le diagnostic des lésions
du poumon. Employée seule, la radiologie conduirait
à des errreurs :
fe Le kyste hydatique qui devrait, par sa forme
diseoide, s'imposer av ec certitude, n'est pas toujours
dinenostique : Devé et Rougé ont montré que des
adhérences et des lésions de voisinage peuvent mo-
difier l'aspect discoïde. De plus, cet aspect a été
observé (Devé) dans un cas de bronchectasie géante.
C. et L. F. Pont vu dans un cancer du thymus et dans
une adénopathie trachéo-bronchique volumineuse.
2° Les abeès du poumon peuvent être confondus
avec des pleurésies interlobaires : les manœuvres
radioscopiques décrites dans les traités pour dia-
gnostiquer une pleurésie interlobaire sont sujettes
à caution : l'abcès, que Von suppose plus étendu
qu'épais, avec une inclinaison en rapport avec Îles
données anatomiques, peut être, au contraire, plus
épais que large, ou prendre la forme sensiblement
sphérique : de plus, les dispositions normales des
scissures sont souvent moditiées.
9” Dans le cas de pneumokyste, le diagnostic ra-
diologique est difficile : on est toujours indécis pour
aflirmer, soit une pleurésie interlobaire, soit une dila-
tation bronchique géante (eas de F. Devé), soit un
pneumokvste hydatique, soit un kyste hydatique
gazeux, Soit un abcès gazeux du poumon.
4 L'abeës du poumon peut même soulever un dia-
gnostic différentiel avec les cavernes tuberculeuses
(cas de Sauerbruch, de Zurich, Münch. moda: Wochenz.,
n° of, Août 1915, p. 1894).
5° Pour la localisation mème du siege d'une collec-
tion purulente et gazeuse intrapulinonaire, C. et L.
estiment que les ravons X sont parfois insuffisants :
ainsi, il ne faut pas oublier les anciens movens
percussion, auscultation, ponetions. Tous les moyens
sont bons pour arriver au diagnostic : il ne faut pas
demander à l'un d'eux une prédominance à Vexelu-
sion des autres. AUBOURG.
CORPS ÉTRANGERS
Hirtz (Paris). — Méthode radiographique et ap-
pareil simple pour la localisation précise et la
recherche des corps étrangers (Soc. de Chi-
ruryie, 25 Mars 1914, p. 575-579).
La localisation des corps étrangers par deux ra-
diographies orthogonales donne une fausse sécurité
au chirurgien : fe après Fincision, le point de repère
superticiela disparu; 2 les corps étrangers ne donnent
au doigt aucune sensation. Aussi la seule manière de
localiser un corps étranger consiste à user d'un ap-
pareil avee tige indicatriee, qui permet au e hirurgien
d'intervenir sans le géner et qui peut s'appliquer à
toutes les parties du corps.
Technique. — La région contenant le corps étranger, deter-
miné au préalable comme existence et situation approxima-
live grace à une premiere radiographic, est placée sur une
plaque radiographique dans la position où sera faite Couderven-
tion. Trois repères opaques sont disposes sur la peau de telle
facon que le triangle formé par ces trois points circonscrive
le corps étranger. Le pied de la verlicale passant par le
foyer de l'ampoule a été au préalable précisé au fil à plomb et
marqué sur la plaque par un petit index de plomb. La hauteur
Rayons X. 357
de ce foyer par rapport à la plaque est connue. Deux radio-
graphies successives sont alors faites sur le mème cliché en
déplaçant l'ampoule d'un nombre délerminé de centimetres
de part et d'autre de la position primitive fixée par le fila
plomb.
Au développement, on trouve sur la plaque une double
image de chacun des trois repères et du corps étranger, Un
graphique tres simple permet de transformer cette double
projection conique en projections orthogonales sur deux plans
(vertical et horizontal),
La construction se fait sur une feuille de papier transparent
qui permet le calque rapide des images doubles du cliché.
Elle est très facile et nexige aucune connaissance mathéma-
lique. Elle consiste essentiellement à joindre par des lignes
droites, sur les plans horizontal ct vertical, la projection des
deux foyers anlicathodiques à chacune des images des
repères qu'ils ont produites. Ces lignes s'entre-cruisent deux
à deux: leurs intersections donnent les projections orthoyo-
nales cherchée3.
Le graphique sert à régler un compas (figure) formé de
trois branches horizontales tournant autour d'un centic
be. =
commun et portant trois tiges périphériques verticales de
longucur réglable, Une quatrième tige traverse à frottement
doux l'axe méme du compas, c'est la sonde localisatrice.
La projection horizontale détermine la position des tiges
périphériques et de la sonde médiane, la projection verticale
permet de modiller la longueur des tiges périphériques et,
partant, donne le réglage en profondeur.
Le compas réglé est présenté sur le malade replacé dans la
position adoptéc pour la radiographie. On s‘apercoit alors
que les pointes des trois liges périphériques viennent coïnci-
der exactement avec les trois repères marqués sur la peau à
laide d'une légère pointe de feu. La sonde localisatrice
touche le tégument en un point: elle devrait pénétrer dans
les tissus dune certaine quantité pour qu'un index dont elle
est munie tombat sur sa butte fixe; cette longueur indique
justément la profondeur du corps étranger.
Le principe géométrique permet une vérification préopéra-
loire. En effet, la sonde localisatrice mattrialise, dans
l'espace, le rayon normal passant par le corps étranger. Si
donc sur le point où celle sonde touche la peau, on fixe un
grain de plomb et si l'on centre au fil à plomb l'ampoule sur
ce grain, une radiographie devra donner une coïncidence
entre le repère entané et le corps étranger. La durée totale
de la localisalion est d'environ une heure et souvent moindre.
Le développement et le fixaze du cliché prennent d'ailleurs
une bonne partie de ce temps.
Recherche du corps étranger — A la salle d'opération, le
malade est replace aussi exactement que possible dans la
posilion où il a été radiographié, position qui avait été au
préalable définie avec l'opérateur.
lad
Le compas sterilisé tenu par un aide aux mains aseplisées
est présenté sur les trois repères cutanés. La sonde localisa-
(rice indique l'endroit où il faut inciser. L'instrument est
replace sur la region autant de fois qu'il est nécessaire, et
lorsque la sonde est descendue sur sa butée, sa pointe est au
contact du corps étranger Il va sans dire que les manœuvres
qui pourraient déplacer celui-ci, en particulier les tractions
violentes d'écarteurs, devront être évilees.
Si, par suite d'une disposition analomique spéciale, pré-
sence d'nne saillie osseuse, de vaisseaux ou de troncs nerveux
importants, l'incision ne pent èlre faite à l'endroit indiqué
par la sonde Jocalisatrice, celle-ci peut se déplacer sur un
arc mobile et aborder obliquement la région. Sa pointe viendra
cependant finalement toucher le corps étranger,
Resultats. — Nombre de localisations el de recherches ont
déjà été faites depuis cing ans avec cet appareil, et dans les
cas les plus difliciles : dans les services de MM. Hartmann,
Oucau, Fuftier, Schwartz, Jacob.
DISCUSSION
M. Hartmann rappelle que, dans un cas de balle
situé dans les muscles prévertébraux, le procédé de
M. Hirtz s'est montré d'une précision absolue.
M. Chaput décrit son procédé des deux repères. Le
radiographe place un repère antérieur et un repère
postérieur en ligne droite avec le corps étranger.
H est des lors facile de savoir exactement la situa-
tion du corps étranger, sur la ligne en question, avec
une construetion géométrique très simple (procédé
du graphique) en prenant deux épreuves, Pune d'avant
en arrière, l'autre d'arrière en avant. Sur les épreuves,
si les images ont? la mème dimension, on peut dire
que le corps étranger est au milieu de la distance
qui sépare les deux repères: si les deux images sont
peu différentes, le corps étranger est au voisinage
du milieu de la région; si elles sont très inégales, le
projectile est très rapproché d'un des repères.
M. Jacob montre que Fappareil de Hirtz différe de
l'appareil de Contremoulins par ce fait qu'il est moins
compliqué et qu'il my a pas, à proprement parler, de
construction géométrique à faire dans Pespace : on
la réalise sur une simple feuille de papier calque, en
moins d'une heure.
M. Demoulin rappelle Fappareil à tige de Tuftier
(Poirier de Clisson. Th. de Parts, 1904). La téléradio-
graphie pourra rendre, en l'absence d'appareils, de
grands services dans la localisation des corps étran-
gers. AUBOURG.
Mazères.— Recherche des corps étrangers.— Sur
trois procédés pratiques permettant la locali-
sation avec ou sans compas (Archives d Electri-
cité médicale, 25 Mars 1914, p. 281 à 292, avec
6 figures).
Placant un repère à la face antérieure de la région,
un repère à la face postérieure, et pratiquant 2 ra-
diographies sur la mème plaque en déplaçant lam-
poule, l'A. indique 3 manières d'obtenir ta localisation
du corps étranger : au moyen d'une échelle, au moyen
d'une réglette, au moyen d'une construction gra-
phique. JE est impossible de résumer la description
déjà fort concise dans le texte, et nous ne pouvons
que renvoyer le lecteur à Foriginal.
A. LAQUERRIÈRE.
R. L. Wason (Londres). — Corps étranger de
avant-bras avec une histoire trompeuse (The
Lancet, n° XI, 14 Mars, 1914, p. 748).
Un matelot se traumatise Vavantbras en faisant
une chute; quatre jours après. il se présente à la
visite avee un æœdème inflammatoire considérable,
s'étendant du coude à la racine des doigts. A la pal-
pation le long du ravin, on sentail une petite masse
dure. L. W. eraignait une lésion osseuse; cependant,
après bien des pansements humides, Perdeme dis.
parut, seule persistait la petite masse. A la premiere
escale du navire, l'auteur fit radiographier Pavant-
bras á deux reprises, chaque fois avec un résultat
négatif, Puis la petite masse devint complétement
mobile et donna bien l'impression d'un corps étran-
ger. Vingt-six jours apres les premiers svinptomes,
Fauteur retira, après une petite incision superticielle,
une aiguille longue de 3 centimetres et demi.
\ILLIAM VIGNAL.
Malot (Lvon). — Diagnostic et localisation des
corps étrangers intra-oculaires par la radio-
graphie rapide (Revue générale COphtalimoalogie,
Jo" année, n°9, 31 Mars 1914, p. 97 à 104).
Le Dr Malot, qui est l'auteur d'une these sur le
diagnostic et la localisation des corps étrangers
intra-oculaires par la radiographie rapide, a organisé
un service de radiologie annexé à la clinique ophtal-
mologique du professeur Rollet. TE a donc résumé
dans cet article les indications du radiodiagnostic et
sa technique.
L'examen radiologique s'impose lorsqu'après effrac-
tion du globe de Fœil les milieux sont devenus
opaques, car Pophtalmoscopie ne peut plus donner
de renseignements suffisants. Des deux procédés
radioscopique ou radiographique, Pauteur préfére
le second, à juste raison, d'ailleurs, si Von ne veut
pas se risquer à laisser échapper des fragments de
métal assez volumineux: tandis que par l'obtention
d'un cliché, on peut prétendre révéler la présence de
parcelles métalliques minuscules.
La prise des clichés doit renseigner sur la pré-
sence du corps étranger et sur son siège. A cet effet,
il convient de prendre 2 épreuves, la tête reposant
par la région temporale côté malade, et le sujet re-
gardant en haut, pour la { épreuve, et en bas pour
la 2°; suivant done le déplacement de Pombre pro-
jetée par le fragment métallique, par rapport à l'axe
du globe oculaire, on sait immédiatement si le corps
étranger siege dans le globe ou en dehors, et si
dans le 1 eas, il siège dans l'hémisphère postérieur
ou antérieur. G. Haner.
Coullaud (Paris). — Balle de carabine enkystée
dans la paroi antérieure du péricarde (Soc. des
Chirurgtens de Paris, 20 Mars 1914, p. 244-254).
L'examen radiologique montrait une balle près de
la paroi antérieure du thorax. dans le 9° espace inter-
costal gauche, animée de battements svnehrones
aux battements du cœur. Ablation. Guérison.
A propos des balles du péricarde, M. Zislin cite
trois eas de balles enkystées dans le péricarde : un
cas de Piequé (1864) — un eas de Curran (The Lancet,
1887) — un cas de Tuftier (Soc. de Chirurgie, 1903).
AUBOURG.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Forssell (Stockholm). — Importance de la ront-
genthérapie en pathologie interne (VIH Con-
grès des médecins du Nord, Août 1915).
Rapport trés documenté, DA. passe en revue:
a) l'action des rayons X sur le chimisme cellulaire
(dissociation des complexus moléculaires, précipita-
tion des sol. colloidales, action sur les processus fer-
mentatifs, Pautolyse, formation de substances actives,
comme la choline aux dépens de la lécithine, déshy-
dratation des tissus, pholo-activité conférée à
ceux-ci, ete: b) laclion biologique des rayons X
(action destructive élective sur les cellules de cer-
taines tumeurs, glandes vasculaires, ete.), action
regénérabrice sur les tissus normaux, ete.; c) des
effets thérapeutiques obtenus dans les leucémies et
pseudo-leucémies, tuberculoses (Ivmphomes, tubercu-
Rayons À.
loses superficielles, pulmonaires, péritonéales, etc.),
affections nerveuses (névralgies, svringomyeélie, ete.),
affections glandulaires (thymus, thyroïde, surrénales,
ovaires, ete.): d) la technique, importance de la
pénétrabilité des rayons. insuflisance des moyens de
mesure, résultats négatifs de la sensibilisation préa-
lable de la zone à irradier par injections de subs-
tances photo-actives, résultats plus intéressants des
injections préalables de préparations métalliques,
pour Putilisation du ravonnement secondaire,
V. MAHAR.
C. Stern (Düsseldorf). — Sur l'importance de la
filtration en radiothérapie (Muenchener Medizi-
nische Wochenschrift, 5 Mars 1914, p. 487-488).
Résumé d'une
praticiens.
conférence faite à des médecins
R. Lebocx-Lenanp.
DERMATOSES
Heymann (Hanoï). — Traitement par les rayons X
des ulcères phagédéniques tropicaux (Annales
d'Hygiène et de Médecine coloniales, n° 1, Janvier,
Février, Mars, t. XVII, p. 87 à 96).
PA. devant la multiplicité des agents thérapeu-
tiques mis en action pour ces ulcérations, tenta la
radiothérapie, à la suite des observations de Gau-
thier, Calleville, Schmidt, concernant la cicatrisation
de plaies atones par les rayons X.
ll cite $ observations de malades présentant des
ulcérations à fonds grisätres, sanieux, laissant
suinter une sérosité louche.
En quelques séances de radiothérapie, la cicatri-
sation se fit complétement.
Grâce à ce traitement, on vit d'abord et très rapi-
dement céder les douleurs, puis le tarissement du
suintement séreux, et la guérison rapidement obte-
nue donna une cicatrice souple, sans adhérence aux
plans sous-jacents même dans les cas d'ulecères pro-
fonds. G. Harner.
H. Mestscherski et F. Grintschar (Moscou). —
Un cas de sclérome respiratoire du nez et de la
gorge traité sans succés par le vaccin et amé-
lioré par les méthodes physiques (Berliner
klinische Wochenschrift, 16 Mars 1914, p.512-514,
2 figures).
Le titre suffit à indiquer le contenu de cette obser-
vation eurieuse dans laquelle un bon résultat fut
obtenu en associant la radiothérapie, le radium et la
neige earbonique. R. LEDOUX-LEBARD.
Anatley Corbett (London). — Lichen plan hyper-
trophique (The Proceedinys of the Royal Society
of Medecine, vol. VII, n° 5, Mars 1914 (Section
de Dermatologie), p. 117).
Fillette de 15 ans présentant des lésions de lichen
plan hypertrophique sur la partie antérieure de
Pavant-bras droit et sur Péminence thénar. Améliora-
tion marquée par la radiothérapie; elle reçut en
45 jours deux fois 1/5 de dose de pastille Sabouralid.
A WILLIAM VIGNAL.
NÉOPLASMES
J. H. Sequeira (Londres). — Sarcome pigmen-
taire traité par la radiothérapie (The Proceedings
of the Royal Society of Medecine (Section de
Dermatologie), vol. VII, n° 5, Mars 1914,
p. 117-118).
Sujet présentant une infiltration violacée des pieds
et des malléoles, ainsi qu'aux poignets et sur le dos
Rayons X.
des mains. Dans ces zones inflammatoires présence
de nodules.
Le traitement débuta en Août, chaque région recut
30 H., Virradiation se faisant au travers d'un filtre
d'aluminium de OÓmm2. Pas de réaction, Aetuelle-
ment téguments de consistance normale, disparition
de la teinte violacée. Légère pigmentation brane. Le
ras sera suivi. WILLIAM VIGNAL.
Pfoerringer (Ralisbonne\l. — Contribution à
l'étude de la radiothérapie des tumeurs mali-
gnes inopérables (Fortschritte auf dem Gebiete
der Roentgenstrahlen, 18 Mars 1901, p. 580-087).
P. rapporte 12 cas de sa pratique dans lesquels la
“adiothérapie, dans le sens le plus large de ce terme,
lui a fourni des résultats heureux el mème ines-
pérés.
Ii s'agit d'un sarcome du cou, de 3 cancers du rec-
tum et d'un cancer de l'utérus tous inopeérables,
mais chez lesquels une amélioration considérable ou
meme une disparition complete des troubles a été
obtenue.
Quatre autres malades dont un cancer des fosses
nasales et 5 cancers du reetumn qui auraient été à la
rigueur opérables mais ne pouvaient subir Pinterven-
tion en raison de leur état général ou de leur refus
ont fourni des résultats encore meilleurs puisque. en
associant les rayons de Röntgen, le meésothorium, la
choline et le thorium X., P. a obtenu ehez tous une
guérison clinique complète, I insiste avee raison
sur les avantages de la thérapeutique combinée,
° R. Lepotx-LEBARD.
SANG ET GLANDES
A. Zimmern et Cottenot (Paris). — Traitement
par les rayons X des glandes à sécrétion in-
terne en état d'hyperactivité (Presse médicale,
18 Février 1914, n° 14, p. 159-154).
Les cellules glandulaires sont très sensibles à lac-
tion des rayons X. De fortes doses produisent
des destructions histologiques: les doses thérapeu-
liques agissent en diminuant Paetivilé des glandes,
Les ravons X ont done une action frénatrice sur les
sécrétions glandulaires, action diamétralement oppo-
sée à celle de Popothérapie.
Les ovaires sont extrémement sensibles à cette
action : le traitement radiothérapique des fibromes
a déjà fait ses preuves, En mème temps que Farrêt
des hémorragies et la régression de volume de la
tumeur on observe une ménopause prématurée qui
s'accompagne des malaises habituels à la mèno-
pause.
Le corps thyroïde semble plus réfractaire à l'action
des rayons.
Le traitement du goitre exophtalmique a donné
des résultats indiscutables et sera bientôt au point.
Aucun résultat expérimental ne peut nous per-
mettre d'apprécier la susceptibilité de P/ypophyse.
Par contre, la radiothérapie de lhypertrophie du
thymus compte à son actif de merveilleux suecés.
MM. Zimmern et Cottenot ont spécialement étudié
l'action des rayons X sur les glandes surrénales., Us
ont obtenu de très bons résultats thérapeutiques fai-
sant baisser notablement la pression artérielle chez
des hypertendus, au moyen de rayons trés pénétrants
abordant la surrénale par la voie lombaire au niveau
de la douzième cote. , P. COLOMBIER.
A.S. Warthmi (Michigan). — Les modifications
des tissus leucémiques produites par leur
exposition aux rayons Röntgen (Archires d Elec-
tricité médicale, 25 Mars 1914, p. 509 ct 509).
D'expériences sur les animaux et d'examens de
tissus prélevés sur des malades ayant été traités
399
pour leucémie (8 eas forme mvéloide, 2 Ivmphatique,
5 maladies de Hodgkins, ete), VA. pense qu'il faut
diviser les effets en deux elasses : effets immédiats
ou dégénéralifs, effets réactionnels. I résume son
travail de la facon suivante : «< des irradiations pro-
longées des organes hémalopoieliques dans les cas
de leucémie, produisent d'abord une dégénérescenee
des cellules jeunes et maternelles el par eela mème
une diminution considérable dans la production des
leucoevtes, particulièrement dans la forme mvéloïde.
Cet elfet destruectif est suivi d'une réaelion par
laquelle les cellules d'un type plus résistant seront
formées: le processus leucémique essentiel est irré-
sistible, bien que moditié dans son earactère »,
A. LAQUERRIERE.
Hochguer:el (Bonn). — La radiothérapie de la
pseudo-leucémie (Iortschritle auf dem (iebiete
der Roentogenstrahlen, t XXI, fasc. 6, 18 Mars,
1914, p. 659-667),
Dans une étude conseieneieusement documentée
et accompagnée d'une bonne bibliographie, IH. réunit
toutes les observations de pseudo-leueémie traitées
par la radiothérapie et montre que les svimptôomes
d'ailleurs trés divers groupés sous cette désignation
sont tous justiciables des rayons de Rónigen qui
constituent actuellement encore la meilleure théra-
peutique à diriger contre les Ivimpliomes ganglion-
paires quelle quien soit Fétiologie primilive réelle,
R. Levori-Lenano.
SYSTÈME NERVEUX
Delherm et Chassard (Paris). — Observation
d'un cas de névralgie consécutive à un zona
(Bulletin de la Science francaise CElectrothéra pie
et de Radiologie, Février 1914, p. 52 à 55).
Zona s'étendant à la nuque, à l'oreille, au moignon
de l'épaule, au cou; les vésienles disparurent rapide-
ment, mais 15 jours plus tard, douleurs tres vives. On
fit d'abord du courant continu, puis de introduction
électrolytique de bromure de radium, sans résultat.
On eut alors recours à la radiothérapie : rayons
durs (7 à 9 Benoisb 5/4 Vila 1H par séance. Appli-
cations sur les différentes régions doulourenses.
Quelques jours après la fin de la série, les douleurs
s'atténuérent, On fit au total 9 séances et le malade
quoique souffrant encore bès légerement se trouve
assez bien pour cesser le traitement.
A. LAQUERRIERE,
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Peyron (Versailles). — Un cas de fibrome utérin
traité par les rayons X (lier. pratique d'Elec-
troloyie et de Radiologie, Mars 1914, p. 65).
Il s'agit d'une énorme tumeur fibreuse (allant du
pubis jusqu'à trois centimetres au-dessus de Pom-
bille et d'une épine iliaque à l'autre) chez une
femme de 47 ans, grande névropalhe. Le début de
la tumeur remontait à dix ans, elle oecasionnait des
pollutions et des « engourdissements paradisiaques »,
mais fatiguait Ja malade et rendait tout travail
impossible. Cette tumeur traitée par la radiothérapie
diminua en quatre mois du volume d'une tête de
fætus à celui d'une amande en mème temps que se
relevait l'état général. F. LouriGrois.
Lacaille (Paris). — Contribution à l'étude de la
valeur thérapeutique des rayons X sur les
fibromes utérins (Journal de Médecine, Paris,
n° 12, 21 Mars 1914).
L'auteur apporte 48 cas nouveaux de fibromes
utérins traités par la radiothérapie. Sur ces 18 cas,
360
4 n'ont pas continué le traitement, mais sur les 14
restants il a obtenu 44 succès. Aussi insiste-til avec
juste raison sur la valeur thérapeutique de la radio-
thérapie surtout lorsqu'il s'agit d'un fibrome pur,
génant soil par son volume, soit par des hémorra-
gies, soit par compression, soit par son retenlisse-
ment sur l'état général. L'exeellence de la radiothé-
rapie s'affirme de plus en plus et les quelques
insuecés signalés ne comptent guère en présence
des beaux succès qu'on enregistre tous les jours.
R. LEVERE.
J. Delpratt Harris (Devon). — Radiothérapie
des fibro-myomes utérins (Deron ureter Me-
dico-chiruryical Socicty, séance du 13 Mars 1914;
in The Lancet n° XI, 28 Mars 1914, p. 895-896).
D. rapporte 4 observations de fibromes utérins
traités avec succès par la radiothérapie.
A. hoyer apporte Jui aussi Pobservation d'un cas
de fibrome utérin chez une femme de 42 ans, traitée
avee sueces par les rayons X. Et se plaçant au point
de vue purement clirurgieal il dit combien il se sent
allégé d'une grave responsabilité en n'opérant plus
des femmes qui affaiblies et profondément anémiées
par des hémorragies profondes peuvent être traitées
avec suecés par la radiothérapie.
WILLIAM VIGNAL.
Erwin v. Graff (Vienne). — Essais de rœnt-
genthérapie intensive en vue d'abréger la
durée du traitement des myomes utérins (Zen-
tralbl. f. Gynec., n° 11, Mars 1914).
Dans 10 cas, l'A. a largement dépassé (243 X,
moyenne des doses totales et 674 X, moyenne des
SUBSTANCES
GÉNÉRALITÉS
W. S. Newcomet (Philadelphie). — Radiumthé-
rapie dans une centaine de cas (The Thera-
peutic Gazette, n° 5, 15 Mars 1914, p. 150-156,
1 tableau).
Travail de statistique et de
SCieNCIeUX.
L'auteur se refuse d'écrire le mol guérison, mais
emploie les termes « amélioralion notable » ou
«sans nouvelle manifestation de l'affection ».
WILLIAM VIGNAL.
eritique très con-
W. S. Lazarus Barlow. — Radium et radiations,
agents thérapeutiques (Vorth London Medical
and Chiruryical Society, séance du 19 Mars 1914
in The Lancet, n° XI, 28 Mars 1914, p. 894-895).
L'on ne connait encore rien de décisif concernant
les radiations: la question du dosage par exemple
est encore à l'étude et est loin d'être résolue.
L'action du radium, dans les mèmes conditions el
les mèmes doses varie suivant les cellules. Ceci
explique jusqu'à un certain point la différence d'action
de ce corps sur les multiples variétés de tumeurs.
On possède à l'heure actuelle quelques preuves sur
le fait que les cellules cancéreuses irradiées jusqu'à
un état voisin de la mort amenent un certain degré
d'inmmunité, immunité strictement spécifique à Vindi-
vidu porteur de la tumeur. Hest d'avis que le radium
ne doit être utilisé que dans les cas inopérables, ou
que dans les cas où lintervention chirurgicale ne
donne que de piteux résullats comme dans les
tumeurs malignes des amvedales. Se basant sur les
faits cliniques et expérimentaux, il repousse l'emploi
Substances radioactives.
doses par série) les doses utilisées par Gauss
(1400 X, dose moyenne totale et 261 X par série). Pour
ce faire, PA. a augmenté le nombre des champs d'ir-
adiation cutanés, ventraux et dorsaux: utilisé le
vagin comme porte d'entrée et augmenté les doses
de chaque irradiation.
Malgré eela. la durée du traitement jusqu'à établis-
sement de Paménorrhée est restée sensiblement
égale à celle notée par Gauss (5 Semaines environ).
LA. estime que l'augmentation des champs dirra-
diation oblige à diminuer feur surface et rend la
visée des ovaires plus difficile; nombre d'irradiations
peuvent ainsi manquer leur but.
LA. en conclut qu'il serait préférable de limiter
les champs d'irradiation à 8 ou 10: d'augmenter leur
surface et, par lá mème, les chances de couvrir les
ovaires par les faisceaux de ravons X; d'employer
un ravonnement assez pénétrant pour qu'à 6 à 8 centi-
metres de profondeur, les ovaires puissent absorber
10 à 20 X, de telle sorte que 500 à 400 X par série
seraient suffisants. V. Matan.
DIVERS
.
Luigi Neri (Milan). — Radiothérapie d’un cas
d’ossification du biceps et du brachial antérieur
(Gaz. degli Osped. delle Cliniche, 18 Mars 1914).
Par suite de Vossification, les mouvements de
flexion, d'extension, de torsion étaient impossibles.
Sous l'action de la radiothérapie ossification
diminua et les mouvements revinrent.
Deux radiographies, une avant, uneaprés, montrent
qu'il y a eu une disparilion presque complète des
néoformations. DELMERM.
RADIOACTIVES
du radium après une intervention chirurgicale comme
trés nocif alors que l'on peut utiliser les rayons X.
Pourquoi cette différence entre les ravons X et les
ravons y si étroilement apparentés? C'est un fait
encore inexpliqué. De plus, apres qu'une tumeur a
été détruite par les radiations, les produits de désin-
tegration passent dans l'organisme et il convient de
surseoir à toute intervention sanglante tant que ces
produits n'ont pas été éliminés.
WILLIAM VIGNAL.
A. E. Hayward Pinch (Londres). — La radium-
thérapie (Medical Society of London, séance du
9 Mars 1914, in The Lancet, n° XI, 14 mars 1914,
page 749-751).
P. expos? les méthodes employées au - Radium Insti-
tule » de Londres et les résultats obtenus. Les sels
utilisés contenant 90 pour 100 de radium sont enfer-
més soit dans des tubes, soit dans des étuis plats
contenant 5 milligrammes ou 227,5 par centimetre
carré. Les émanations de radinm sont contenues
dans des solutions titrant au moins 4 millicurie par
litre, On y utilise différents fillres à savoir :
0901; 005, d'aluminium.
0mh; Jo d'argent.
pom; fom: Yom ep 5e de plomb.
05; 08" de platine.
D'aprés l'auteur, c'est le filtre d'argent de I milli-
mètre d'épaisseur qui lui parait le meilleur, Si Pon
emploie un filtre trop épais il se reforme des radia-
lions secondaires nuisibles. H faut, avant tout traite-
ment. assurer la protection des tissus sains : dans ce
but. il recommande de les bien assécher, car ila
remarqué, surtout dans la région axillaire, que l'humi-
dité élait souvent cause d'accident; la protection
Substances radioactives:
des muqueuses saines comme dans le vagin et le
rectum s'assure en tamponnant avec des mèches de
gaze.
Dans le traitement des néoplasies, chaque fois que
Pon peut enfouir le tube radifère, il est indiqué de le
faire car son action est ainsi quadruplée. H. P passe
ers lite en revue les différentes affections qu'il traita
par la radiumthéraphie et expose les résultats obtenus.
L'idiosvnerasie joue un grand role, aussi convient-il
au début d'un traitement, surtout pour les affections
cutanées, d'ètre très prudent, de peur d'amener de la
télangiectasie et.de la pigmentation des téguments.
Le radium agit favorablement sur la tuberculose
ganglionnaire, moins bien sur la tuberculose cutanée
pour laquelle il préfère la Finsenthérapie. Examinant
ensuite le traitement des tumeurs malignes il est
d'avis que chaque fois qu'une néoplasie est opérable
il convient de recourir au bistouri. Dans le cancer
de ka langue et de la bouche il obtient d'excellents
résultats, de mème que dans celui de la vessie el de
Putérus. La forme annulaire du cancer du rectum
bénéficie plus du traitement que la forme en plaque.
Les tumeurs qui sont le plus favorablement
influencées sont les sarcomes et Iympho-sarcomes ;
toutefois il faut se faire une règle de ne pas toucher
aux sarcomes mélaniques. Le radium amène une
régression rapide mais temporaire des lymphadé-
nomes.
Dans lintérèt des malades comme dans celui des
médecins il convient, pour le moment du moins, de
rayer le mot guérison du vocabulaire, quand on
parle de la radiumthérapie du cancer. Toutefois à
mesure que nous connaitrons mieux le merveilleux
agent thérapeutique, quand la technique sera perfec-
tionnée, il est à espérer que Von pourra en toute
justice et en toute confiance employer le mot de
guérison, D'ici là, soyons circonspects.
Douglas Harmer. — Avant d'appliquer le radium
dans les cancers de la bouche et du pharynx, on
commence par enlever au moven de la diathermie le
plus possible de la néoplasie.
N. S. Finzi. — Recommande d'enfouir Fagent radi-
fere dans les tissus chaque fois que cela est possible,
mais au heu de Pimplanter au milieu de la tumeur,
il Venfonee à la périphérie près de la zone d'extension,
agissant ainsi plus efficacement sur la tumeur en
détruisant les lissus en voie Paceroissement.
WILLIAM VIGNAL.
Corlett (W. Th.) — Radium (The Cleveland Medi-
cal Journal, Mars 1915, n°5, p. 180-184).
En quatre pages, Vactinothérapie, la radiothérapie
et la radiumthérapie sont jugées par Pauteur avec
un dédain bien regrettable pour lui.
R. Lepoux-Leparp.
F. Gudzent et L. Halberstaedter (Berlin). — Sur
les accidents professionnels dus aux substances
radioactives (Deutsche medizinische Wochen-
schrift, 20 Mars 1914, p. 555-557).
G. et H. ont eu loccasion d'examiner douze per-
sonnes occupées depuis plus ou moins longtemps à
la manipulation des substances radioactives et ils
ont constaté chez elles :
te Des accidents cutanés sur la face palmaire de
la phalangette du pouce, de Vindex et du médius
consistant en hyperkératinisation, principalement au
niveau du bord unguéal avec, dans les cas les plus
graves, déformation des ongles qui deviennent
“assants, et troubles de la sensibilité au toucher:
2 Des troubles de Pétat général caractérisés par
la fatigue, l'envie de dormir, céphalée, vertiges, ete.,
ainsi que les modifications de ta formule sanguine
atteignant exclusivement les leucocytes dont le
nombre est diminué et va de 7000 à 5500 pour les cas
examinés.
361
La formule leucocytaire présente une lymphocytose
relative et absolue accentuée avec une diminution
relative et absolue du nombre des leucoeytes neutro-
philes.
ll y a donc lieu de faire prendre aux personnes
exposées à manier fréquemment les substances
radioactives de grandes précautions.
R. LEDOUX-LEBARD.
G. Klein (Munich). — Sur les désignations de
mesures des doses de rayonnement dans la
radiumthérapie et la mésothoriumthérapie
(Muenchener medizinische Wochenschrift, 24 Mars
1914, p. 661).
L'auteur propose Ja désignation générale d'actino-
thérapie pour remplacer le terme de radiothérapie
étvmologiquement incorrect. Jl indique ensuite des
notations qui permettraient d'unifier les indications
relatives aux applications thérapeutiques des sub-
stances radioactives. R. Lepoux-LEsAnD.
DERMATOSES
Peraire (Paris). — Tumeur chéloïdienne rétro-
mastoidienne. Ablation. Greffe et Radium (Soc.
des Chirurgiens de Paris, 13 Mars 1914, p. 222-
924).
Malgré une premiére intervention, malgré des sca-
rifications, il y eut récidive d'une chéloide chez un
enfant de 15 ans. La cicatrice fut largement enlevée
et suivie d'une autoplastie par glissement de la peau
de la région cervicale voisine. Puis Wickham, pen-
dant 3 mois, fit des applications de radium (les doses
ne sont pas indiquées), avec un intervalle de repos
de 20 jours.
Après la cessation de la radiumthérapie, il y eut
de nouveau récidive, cette fois énorme. Nouvelle
ablation elnrurgicale, puis radiumthérapie par
Degrais, trois fois par semaine pendant deux mois
(sans indications de doses). Grâce à cetle médication
longtemps prolongée, il n'y a pas de récidive : on
peut se demander si même il convient de suppri-
mer tout à fait les applications de radium.
M. E. Delaunay eroit qu'il n’est pas besoin de
pratiquer Fextirpation préalable de la chéloïde : le
radium sufiit à lui seul pour la faire disparaitre.
-= Mème, le bistouri semble avoir une action prédispo-
sant aux récidives.
M. Peraire répond que c'est sur les indications de
Wickham lui-même qu'il a commencé par opérer son
malade, avant de le soumettre à la radiumthérapie.
AUBOURG.
Frank Edward Simpson (Chicago). — Radium-
thérapie de la blastomycose (7he Journal of the
American Medical Association, vol. LXII, n° 11,
14 Mars 1914, p. 844-845, 4 figures).
Abcés blastomycosique siégeant à langle interne de
l'œil gauche depuis trois mois, diagnostic bactério-
logique et histologique. Le malade refusant tout
traitement chirurgical, on applique sur la lésion des
emplatres contenant 0 milligr. 04 de baryum radi-
fere: la lésion fut ainsi irradiée pendant trois
semaines, le total des séances se montant à 5heures.
Légère réaction inflammatoire, indolore. 15 jours
apres deux petites pointes persistérent sur les pau-
pières supérieure et inférieure; nouvelle applica-
tion de 15 minutes.
Guérison complete, résultat esthétique parfait se
maintenant en Juillet 1915. WiLLIAM VIGNAL.
302
NÉOPLASMES
A.von Wassermann (Berlin). — Analyse de l’ac-
tion des substances radioactives sur le cancer
des souris (Deutsche medizinische Wochenschrift,
12 Mars 1914, p. 024-528).
Abandonnant ses recherches sur la chimiothérapie
des tumeurs de la souris dont on se rappelle le
retentissement momentané, W. passe à étude de
l'action des agents physiques sur le cancer expéri-
mental et se demande d'abord si le rayonnement agit
directement sur les Gumeurs ou sile sang ou d'autres
cellules jouent un rôle dans cette action qui serait
alors indirecte.
Après avoir commencé par déterminer le temps
pendant lequel un cancer de la souris peut survivre
en dehors de l'organisme qui Fa produit et avoir
constaté — ce que tout le monde savait déjà — que
ce temps était amplement suffisant dans les condi-
tions ordinaires pour permettre toutes les expé-
riences, il procéda à des irradiations au moyen de
mésothornun. Le tissu cancéreux divisé en parti-
cules et formant une sorte d'émulsion dans le liquide
de Ringer est mis dans des tubes dans lesquels
on suspend un tube contenant 55 milligrammes de
mésothorium filtré sur 4 millimetre de laiton. Des
tubes témoins sont placés dans des conditions iden-
tiques. On inocule à des souris neuves des prélé-
vements faits sur ces divers tubes au bout de une
heure, 2 et 3 heures. On constate ainsi que le
tissu cancéreux irradié pendant 3 heures ne donne
plus de greffe positive.
De ces expériences on peut conclure que l'action
des ravonnements sur les tumenrs est une action
directe, ce qui était depuis longtemps démontré.
Mais si l'on augmente un tant soit peu le volume
des fragments cancéreux irradiés, on constate que
déjà avee des fragments de 3 millimètres on peut
obtenir des greffes posilives après 3 heures dexpo-
sition au mésothorium, autrement dit, Faction du
rayonnement s’atténue avec la profondeur.
Dans une autresérie d'expériences, W. montre que
l'action des radiations se traduit d'abord non pas en
détruisant complétement les cellules atteintes qui
restent vivantes, susceptibles d'échanges nutritifs,
mais en sapprimant leur faculté de reproduction.
I} se passe ici ce que Pon a signalé déjà à propos
des trypanosomes (analyse de Particle de Halbers-
lacdler, paru dans ce journal).
Si on dénomme nutrirepteur le eomplexus biolo-
gique de la nutrition et du mouvement et génorepteur
le complexus de la reproduction, Von peut dire que
les rayons suppriment les génocepteurs et Pon peut
« expliquer » Paction élective des rayons sur les
divers tissus du corps en formulant la proposition
suivante: un tissu est d'autant plus susceptible aux
radiations qu'il est plus riehe en génocepteurs.
Hest évidemment très regrettable que Bergonié et
Tribondeau n'aient pas attendu pour formuler la loi
qui porte leurs noms, les sensationnelles découvertes
de W. R. Levocrx-Lenano
Dawson Turner (Edinburgh). — Carcinone de la
région rétro-cricoidienne traité par le radium
(Edinburgh Medico-Chirurgical Society, séance
du 4 Mars 1914, in The Lancet, n° 12; 21 Mars,
1. 914, p. 827).
Femme de 58 ans atteinte depuis 16 mois d'un
carcinome de la région rétro-cricoidienne avee enva-
hissement du larvnx. Le 22 Septembre trachéotomie
pour atténuer la dyspnée, puis pharvngotomie sous-
hyoidienne permettant d'introduire dans le néoplasme
un tube de radium que lon retira le 6 Octobre: une
dose de 1680 milligrammes-heure ayant été adminis-
Substances radioactives.
trée. Nouvelles inclusions d'un tube de radium le
17 Novembre et le 24 Janvier: la dose totale s'élevant
ainsi à 5090 milligrammes-heure. La tumeur a con-
sidérablement diminué et Pétat général de la malade
s'est amélioré,
D. T. conelut du résultat obtenu dans ce cas que
les petites doses de radium employées pendant une
longue période sont de beaucoup préférables aux
doses élevées pendant un laps de temps court.
L'action prolongée du radium permet une bien plus
grande pénétration et une destruction plus certaine
des cellules eancéreuses profondes.
WILLIAM VIGNAL.
Ch. Monod (Paris). — Discussion surla radium-
thérapie (Bul. de la Soc. de Chiruryie, 4 Mars
1914, p. 297-301).
Pour un épithélioma du col utérin, manifestement
inopérable, chez une malade de df ans, M. fit faire
des applications de radium en trois séries.
Im série, — Aprés un cureltage des bourgeons
Wiekham mit sur la cicatrice 4 centigrammes de
adium pur. Au bout de 15 jours, Pexamen montrait
la souplesse et Pétat lisse des segments cureltés.
Y série, — Deux mois aprés, trois nouvelles
séances.
o° série, — Six mois aprés, une nouvelle séance,
Depuis trois ans. pas de récidive : parois du vagin
souples, pas d'hémorragies, très bon état général.
M. insiste sur la nécessité de faire des applications
en série, de continuer le traitement, en l'absence
mème de signes physiques ou fonctionnels. H ne faut
pas se contenter de l'amélioration, meme parfaite,
du début du traitement. AUBOURG.
P. Degrais et Anselme Bellot (Paris). — Cancer
de l'utérus et radium (La Clinique, 10 Avril
1914, n° 15, p. 228).
Les auteurs rapportent quelques faits cliniques de
cancer de l'utérus traités par eux. A ce propos, ils
conseillent dans le cas particulier de néoplasme du
col, le curettage des bourgeons charnus, avant Vap-
plication d'un appareil plat ordinairement, Sadap-
tant aux lésions du col.
H faut irradier non seulement le vagin, mais aussi
la cloison recto-vaginale par Pampoule rectale, cette
cloison étant le plus souvent envahie trés précoce-
ment. Dans ces cas la cicatrisation détinitive res-
semble à celle d'une hystérectomie totale: en même
temps se fait aussi une transformation de Pétatl
général.
Dans deux cas de cancer du corps utérin, Pirradia-
tion iniracavitaire combinée à lirradiation massive
des fosses iliaques a donné des résultats excellents,
trop récents pour en lrer une règle thérapeu-
tique.
Enfin restent les cas de récidives post-opératoires
dont ils présentent un cas datant de six ans.
ls feront connaître prochainement les faits histo-
logiques consécutifs aux applications de radium,
P. MEUGE.
M. Watrin (Litge). — Radiumthérapie dans le
cancer utérin (Le Scalpel et Liége médical,
n° 55, 1% Mars 1914, p. 562-565).
L'auteur rappelle tout d'abord quelques notions
élémentaires de physique sur les corps radioactifs
et le radium, il explique ce qu'est Pémanation, ce
qu'on entend par ravons a, 8 et y, ces derniers ne
comprenant que le centième des rayons émis par
le radium, et seuls utilisables en thérapeutique. On
sépare ces rayons ultra-pénétrants y des autres au
moyen de filtres de plomb, d'aluminium, ete. Après
un mot sur les appareils utilisés, PA. résume un
récent travail de Schanto de Vienne sur la radium-
Substances radioactives.
thérapie du caneer utérin. Après avoir fait des essais
avec le mésothorium, Schanto a obtenu de bien meil-
leurs résultats avec le radium.
Il n'est de résultats réels qu'avec de fortes doses
de radium (50 à 100 milligramines), un filtrage con-
venable et une irradiation permanente de 7 jours.
Ces conclusions ne sont d'ailleurs pas enthousiastes
puisqu'il n'admet qu'un résultat analogue à celui que
l'on obtient avec le bistouri et le caulére; et cette
arme purement palliative qu'est le radium ne serait
pas sans danger, car le radium n'a pas une action
élective sur les éléments cancéreux, d’où hémorra-
gies parfois et fistules vésico-vaginales ou vagino-
rectales el on observerait des troubles assez sérieux
de létat ‘général (céphalée, douleurs épigastriques,
coliques, élévation de température), d'où les conclu-
sions vraiment pessimistes de Fauteur.
F. LoBLIGEOIS.
Legueu el Chéron (Paris). — Guérison par la ra-
diumthérapie d'un cancer rétro-vaginal inopé-
rable (Journal d'Urologie, 15 Mars 1915,
p. 291-206).
Les auteurs rapportent l'observation d’une jeune
femme, présentant un épithélioma carcinomaleux
polvédrique étendu à la partie supérieure de la vulve,
à l’urètre et au vagin.
Un traitement intensif par le radium fut institué
(6 séances de 5 heures avec un appareil plat de
5 centigrammes, puis introduction dans les deux
masses latérales, et par deux fois, dans Purétre d'un
tube contenant 5 centigrammes de radium, entouré
d'une gaine de 5 dixièmes de millimetre d'argent et
de plusieurs épaisseurs de tarlatane).
A la suite de ce traitement les phénomènes géné-
raux et locaux s'amendent et la guérison apparente
s'établit, mais avec incontinence d'urine par suite
du sphacéle de la paroi urétrale.
Après trente mois la guérison persiste. La malade
succombe alors à une péritonite généralisée.
L’autopsie permet de prélever et d'examiner les
régions primitivement atteintes d’épithélioma.
Un grand nombre de coupes sont pratiquées en
des points différents et ne montrent aucun élément
cancéreux. L. NAHAN.
SANG ET GLANDES
Rénon, Degrais et Tournemelle (Paris). — Ra-
diumthérapie de la leucémie myéloïde. Essai
de comparaison entre la radiumthérapie et la
radiothérapie de cette affection (Soc. médicale
des Hôpitaux, 20 Mars 1914, p. 526-531).
Aux 5 cas de leucémie traités par la radiumthé-
rapie (Acad. de Médecine, 17 Juin 1915 — Congrès de
Londres, Août 1913 — Soe. méd. des Hopitaur, 19 juil-
let 1915, p. 54 — Soc. méd. des Hôpitaux, 28 no-
vembre 1913, p. 649) R., D. et T. en ajoutent un 6”.
Pour une splénomégalie, avec 264000 globules blanes,
trois applications sont faites sur la rate pendant
2% heures d'une dose de 25 centigrammes de sulfate
de radium, á 45 jours d'intervalle ; les globules blanes
tombent à 8620 et, au bout d'un mois, la rate a repris
ses dimensions normales.
Les auteurs citent une observation de H. Schúller
(Ceber die Wirkung von Radium auf Wiltztumoren, Ber-
liner klinische Wochenschrift, n° 7, 1914, p. 295) où les
globules blanes tombèrent de 675000 à 12 000, après
douze applications de radium et de rademanit (ce qui
représente 30 000 milligrammes-heure).
363
Dans un des 5 eas rapportés antérieurement par
Rénon, une des malades traitées est actuellement
enceinte de 7 mois et a très bien supporté sa gros-
sesse,
Si l'on essaie de comparer les ravons X et le ra-
dium, on voit que la radiumthérapie constitue actuelle-
ment le meilleur traitement de la leucémie : rapidité
d'action, disparition surprenante de la splénomégalie,
relèvement saisissant de l'état général, étonnante
diminution des globules blanes.
Sur 12 cas traités par Rénon (6 publiés et 6 en trai-
tement), 8 cas avaient été traités par les rayons X :
après abandon de la radiothérapie, la radiumthérapie
a été emplovée, en désespoir de cause, comme der-
nière planche de salut: le rayonnement radique a
semblé réveiller à nouveau la sensibilité du tissu
splénique.
Si l'action des rayons X et du radium est la mème
pour les modifications tissulaires, il est possible
qu'au point de vue biologique, il y ait une différence
d'action résultant du mode opératoire. Le radium’
peut ètre laissé plus longtemps ta situ que les ravons X:
les éléments du sang passent et repassent un très
grand nombre de fois dans la rate irradiée, s'im-
prégnent lentement, mais dune manière constante,
de l'énergie apportée par le radium. Les leucocytes,
mithridatisés pour ainsi dire contre le rayonne-
ment X, semblent se sensibiliser à l'action du rayon-
nement radique. Aussi la rate augmente moins de
volume aprés la cessation de la radiumthérapie
qu'après la cessation des rayons X, mais cette opi-
nion est loin d'être admise par tous les auteurs.
AUBOURG.
Dawson-Turner (Édimbourg). — Maladie de Ba-
sedow (Annales d'Electrobiologie et de Radio-
logie, Février 1914, p. 105 à 105).
LA. rappelle les nombreux cas de cette affection
traités avec succès par les rayons X. Il a eu l'occa-
sion d'essayer Je radium et s’en est fort bien trouvé.
Témoin les 4 observations qu'il rapporte. Ces quatre
malades ont reçu des doses assez importantes allant
jusqu'à 550 milligrammes-heure en un mois. — Ac-
tion favorable sur les symptômes : hypertrophie du
corps thyroïde, exophtalmie, tachycardie.
J. Lounier.
APPAREIL GENITO-URINAIRE
Desnos (Paris). Traitement de l'hypertrophie et
du cancer de la prostate par le radium (Bil-
letin médical, 7 Mars 1914, p. 251 à 253).
Dès 1909, Pauteur publiait la méthode qu'il em-
plovait alors et qu'il a très peu modifiée ces temps
derniers. La technique employée a été la mème pour
Vhypertrophie et pour le cancer de la prostate. La
seule différence est que la dose est plus élevée dans
le caneer (ò centigrammes) que dans Vhypertrophie
(2 eentigr. 1/2). Le radium est porté au contact de la
prostate par la voie reetale à l'aide d’une sonde de
caoutchouc ou par Purétre au moyen d'une sonde-
béquille; cette derniére voie a les préférences de
l'auteur et, dans les deux cas, la muqueuse est pro-
tégée contre toute action caustique par une feuille
d'aluminium. Les séances durent en moyenne deux
heures et sont répétées tous les huit ou quinze jours.
Les résultats sont très satisfaisants. Dans le cancer,
le radium produit, d'une facon presque constante, la
sédation des douleurs. J. Lounter.
364
Lumière.
LUMIÈRE
PHYSIOBIOLOGIE
Jean Bielecki et Victor Henri (Paris). — Contri-
bution à l'étude de la tautomérie. Étude quanti-
tative de l’absorption des rayons ultra-violets
par les dérivés de l’acide acétyl-acétique (C. R.
Ac. Sciences, 23 Mars 1914).
Cette note met en relief le fait que des corps iden-
tiques par leur formule chimique, mais stéréo-chimi-
quement différents, présentent un coefficient d'absorp-
tion variable et sélectif pour les rayons ultra-violets
de différentes longueurs d'onde. Cette particularité,
on le sait, a son importance en cadiobiologie, beau-
¿coup de composés organiques donnant lieu à des
formes taulomeres. IL G.
THÉRAPIE
F. H. Verhoef (Boston). — Lumière ultra-vio-
lette, agent germicide (The Journal of the Ame-
rican Medical Association, n° 10, volume LXII,
7 Mars 1914, pages 762-764).
Des expériences entreprises, V. conelut : que la
lumière ullra-violette ne peut ni ne doit ètre employée
comme agent bactéricide dans les affections de l'œil,
car elle cause de graves modifications dans la cornée
par destruction cellulaire. WaiLLiAM VIGNAL.
Barbarin (Paris). — Traitement des tubercu-
loses ostéo-articulaires par I’hélio‘hérapie (Soc.
des Chirurgiens de Paris, 20 Mars 1914, p. 227-
259 — 27 Mars 1914, p. 207-265).
B. rappelle que Jaecoud, il y a 50 ans, Poncet il y
a 20 ans, avaient préconisé l'héliothérapie : Rikly,
Rollier semblent, par l'exposition aux rayons solaires,
le plus longtemps possible, considérer l'héliothérapie
non comme un moyen local, mais comme un moyen
de traitement général des affections chroniques tuber-
culeuses.
Comment agit Phéliothérapie? Il ne semble pas que
la chaleur du bain de soleil soit indispensable, car
l'absence de rayons caloriques n’entraine pas la dis-
parition de Faction produite : c'est done une action
de la lumière, par les ravons ultra-violets, à condi-
tion de Pappliquer non pas localement, mais sur le
corps entier.
L'insolalion doit se faire progressivement, avant
d'arriver jusqu'à des insolations de 6 à 8 heures : les
résultats sont merveilleux. 705 malades sur 804, atteints
de tuberculoses osseuses fermées furent guéris;
248 malades sur 325, atteints de tuberculoses suppu-
rées fistuleuses furent guéris (statistique de Rollier) :
la pigmentation est, en général, Pindice de l'action
bienfaisante du rayon.
B. pense qu'à coté de Phéliothérapie en altitude,
on peut employer Pinsolation, n'importe où. Avec
l'architecte Tronchet, B. a fait construire, au dispen-
saire de Puteaux, un pavillon avec toit formant ter-
rasse, ou if soigne ses malades systématiquement.
Les premiers résultats ont été très satisfaisants.
DISCUSSION
Léo rapporte Vobservation d'une péritonite tuber-
culeuse guérie par l'héhothérapie seule, dans la cour
d'une maison de rapport à Paris même.
Quant à l'action des rayons ultra-violets, L. cite la
monographie de Vignard et Jouffrov (Lyon) qui n'osent
pas conclure parmi les multiples hypothèses,
Mayel pense que Vhéliothérapie doit entrer sans
la moindre hésitation dans la thérapeutique de toutes
les tuberculoses externes. M. signale les résultats
remarquables dans la péritonite tubereuleuse.
Judet pense que, malgré les bons effets de l'hé-
liothérapte, il ne faut pas supprimer les anciens
moyens : immobilisation, injections modifieatrices, H
faut allier tous les moyens thérapeutiques.
Luys, pour des fistules lombaires après néphrecto-
mie pour tuberculose rénale, a vu, sur la Côte d'Azur,
des résultats remarquables par l'exposition au soleil;
de même dans la cystite tuberculeuse.
Cazin a vu récemment à Levsin toute une série
de malades, de photographies, de radiographies mon-
trant l'amélioration progressive jusqu'à la guérison
définitive. La méthode de Rollier consiste dans l'in-
solation systématique générale et non locale : les ma-
lades, en l'absence du soleil apparent, sont exposés
nus à l'air. Les malades ne sont plus immobilisés
dans des plátres. Un fait intéressant est la constata-
tion de l'excellent état de la musculature : les ma-
lades ne sont ni adipeux ni atrophiés museulaire-
ment.
A l'occasion de sa communication, C. rappelle les
guérisons obtenues par Chéron et Dominici, à l'aide
de la photothérapie sur des malades de MM. Auvray,
Lardennois, Demoulin, Revnier, Routier.
M. Lance. Dans les tuberculoses chirurgicales, il
ne faut pas oublier que le malade est d'abord et avant
tout un tubereuleux général, aussi L. passe en revue
les diverses médications générales et insiste sur les
bons effets de Salies-de-Béarn.
Loin Wopposer Phéliothérapie à la cure marine, il
faut au contraire comparer les résullats. Andrieu, à
Berck, a constaté que sur des séries de malades
traités les uns au soleil, les autres à l'air, ibn'y avail
pas de différence bien marquée au point de vue de
la marche de l'affection.
Quant aux résultats mémes de l'héliothérapie, la
durée de la cure est très variable : six mois à deux ou
trois ans; aussi ce traitement ne semble pas rac-
courcir la durée des ostéo-arthrites tuberculeuses.
Sa supériorité est la possibilité de supprimer en
partie Pimmobilisation. AUBOURG.
Friedberger (Berlin) et Shiogi (Tokio). — Sur
la désinfection de la cavité buccale par les
rayons ultra-viole!s (Deutsche med. Wochenschr.,
n° 12, 19 Mars 1914, p. 586 à 588).
On connait le très grand pouvoir bactéricide des
rayons ultra-violets. On sait, d'autre part, que la
cavilé buccale est un milieu où pullulent en grand
nombre les micro-organismes.
Les auteurs ont exposé la cavité buccale d'un lapin
à l'action des rayons ultra-violets. Après une séance
de 50 minutes, la bouche était à peu prés stérile, et
l'ensemencement sur un bouillon de culture ne donnait
plus rien. Après avoir badigeonné la cavité buccale
dun lapin à Faide d'un tampon trempé dans une
culture de prodipiosus, on tit agir les rayons ultra-
violets : 20 à 30 minutes d'exposition suftirent à tuer
ce bacille.
La même expérience fut faite avec le bacille de la
diphtérie quí se montra plus résistant, car il fallut
deux Séances de 30 minutes chacune, espacées de
2 heures. D'après les auteurs, les inconvénients de
cette méthode sont à peu près négligeables.
Les lapins, après une séance un peu plus longue,
ont présenté un peu de rougeur de la muqueuse
buecale et une salivation abondante pendant quelques
jours.
Électrologie.
Chez l'homme, 10 minutes d'exposition produisent
une hyperémie insignifiante,, émoussent la sensibi-
lité sur le dos de la langue, en provoquant une
légère cuisson; tous ces phénomènes précèdent une
légère inflammation qui apparait au bout de deux
jours. Une radiation plus prolongée exposerait à des
dangers.
365
Les auteurs verraient volontiers la méthode appli-
quée au traitement de la diphtérie, mais ni dans
cette affection, ni dans d’autres infections des voies
supérieures, ils ne nous renseignent sur les résultats
pratiques.
L. Boxer.
ÉLECTROLOGIE
GÉNÉRALITÉS
Patel (Lyon\. — Brúlure du crâne par un cou-
rant électrique (Lyon médical, t. CXXII, n° 9,
1“ Mars 1914, p. 469 à 470).
L'auteur présente un malade, ouvrier électricien,
qui heurta de la tête un cáble transportant du cou-
rant à haute tension. Il fut foudroyé et tomba. A la
suite de cet accident, on put constater, après la
chute de lescarre, à la région temporale gauche,
que Pos était à nu; il se mobilisa et une rondelle
osseuse put ètre détachée au ciseau. La plaie s’est
ensuite refermée; la cicatrisation s'est effectuée,
mais on sent au niveau de la brûlure une dépression
au-dessous de laquelle on perçoit cependant une
résistance osseuse.
M. Arcelin fait observer que les courants à basse
tension peuvent eux aussi occasionner de graves
accidents ; tout dépend de la condition du contact
(mains humides par exemple). Ces faits sont clas-
siques. Tu. NOGIER.
Espina (Madrid). — Accidents dus au courant
électrique (Revista de Medicina y Cirugia pra-
tica, 7 Mars 1914).
Le Dr Espina rapporte l'observation d'un ouvrier
qui a subi une décharge électrique de 1800 volts.
Son corps était criblé de brûlures de tous les degrés,
mais présentait en particulier deux énormes brûlures
du thorax et8 orifices dans le bras gauche. Le biceps
gauche troué de part en partavait par sa contracture
rendu très difficile la manœuvre de la respiration
artificielle. Ces blessures ne se sont pas infectées et
ont eu une évolution comparable à celle de pointes
de feu superficielles ou profondes. L'auteur a insisté
sur ce cas, parce qu'il n'avait pas rencontré dans la
littérature médicale une observation analogue à
celle-ci. M. GRUNSPAN.
TECHNIQUE
D'Arsonval (Paris). — Nouvel appareil de dia-
thermie intensive (Archives d'Electr. méd,
10 mars 1914, p. 255).
Appareil trés puissant fabriqué par la maison
Gaitfe et destiné spécialement aux applications géné-
rales de diathermie suivant la méthode du professeur
Bergonié et à Pélectrocoagulation. L'appareil com-
prend 2 transformateurs que l'on peut faire marcher
ensemble ou séparément, des éelateurs à diélectrique
carburé, un réglage à self progressivement variable.
A. NUYTTEN.
G. Ceresole (Naples). — Les courants de haute
fréquence et les phénomènes électrolytiques
(Giornale de Eletricita medica, Septembre-Octo-
bre 1915).
I] résulte des nombreuses expériences résumées
dans ce travail que les courants de haute fréquence
en application directe ne donnent jamais naissance
à des phénomènes électrolytiques.
L’étincelle obtenue par le courant pris sur le grand
solénoide, le petit solénoïde, le résonateur d'Oudin
ou sur la bobine bipolaire de Tesla produit toujours
des phénomènes électrochimiques au point où agit
le réactif. |
Si l'on introduit une résistance dans l’un des
réophores avec le circuit de Tesla, le courant obtenu
en dérivation sur le grand ou le petit solénoïde ou
sur le résonateur d'Oudin, assume en application
bipolaire une polarité de supériorité.
L’effluve et l'étincelle de haute fréquence peuvent
transporter la matiére.
L’effet thermique prédomine dans toutes les appli-
cations directes. M. GRUNSPAN.
PHYSIOBIOLOGIE
Louis Lapicque (Paris). — Sur l'économie d'ali-
ments réalisable par l'élévation de la tempéra-
ture extérieure (C. It. Ac. des Se., 9 Mars 1914).
Le titre de cette note ne parait pas intéresser
directement la radiologie et Pélectrologie médicales,
cependant les idées qui y sont exposées sont relatives
à une question toute d'actualité pour nous.
Cette question a été soulevée par les travaux de
Bergonié sur Fapport de calories par les courants
de haute fréquence considéré comme ration d'ap-
point; et une note récente de Miramond de la Ro-
quette dont j'ai donné le compte rendu derniérement
a accentué les termes de cetle proposition en con-
cluant de Futilisation de Pénergie rayonnante du
soleil à la nutrition par la chaleur. L'auteur combat
avec énergie celte interprétation et considere que
l'apport de chaleur extérieure sous quelque forme
que ce soit ne saurait ètre considéré que comme un
moyen de diminuer sa thermolyse et de fournir un
complément utile pour la régulation de la thermo-
genèse. H. GUILLEMINOT.
Cluzet et Petzetakis (Lyon). — L'électrocardio-
gramme pendant l'anesthésie générale. Modifi-
cations importantes provoquées par le chloro-
forme (Annales dl 1: lectrobiologie el de Radiologie,
Février 1914, p. 75 à 84, avec 4 planches).
Un mémoire de ces auteurs sur le même sujet a
paru dans le Zyon Médical et a été analysé dans le
n° 4 (p. 255) du Journal de Radiologie.
J. LOUBIER.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
TECHNIQUE
J. Bergonié. — Nouveaux tableaux des points
moteurs (Archives d Electricité médicale, 10 Mars
1914, p. 235 à 258).
Description et présentation des tableaux muraux
donnant par région la topographie des points moteurs
des nerfs et des muscles: tableaux faciles et rapides
à lire. ANDRE NUYTTEN.
366
Doumer (Lille). — Chargeur et déchargeur de
condensateurs (Reunion biologique, Lille,
14 Mars 1914).
L'auteur présente un petit appareil, monté sur
l'arbre d'un moteur électrique, permettant de charger
un condensateur et d'en lancer la charge alternati-
vement dans un sens et dans l'autre, à travers le
muscle ou le nerf que Von désire exciter.
Cet appareil peut avantageusement remplacer les
bobines. F. JAUGEAS.
C. Bourguignon (Paris). — Localisation de l’exci-
tation dans la méthode dite « monopolaire »
chez l’homme. Pôles réels et pôles virtuels
dans deux organes différents (Soc. de Bioloyte,
7 Mars 1914, p. 595-596).
ar des expériences sur l'homme normal, l'auteur
apporte une confirmation aux travaux de H. Cardot
et H. Laugier montrant qu'en méthode monopolaire
comme en méthode bipolaire, avec le courant galva-
nique, il n'y a dexeitation de fermeture que par le
pole négatif et d'excitation d'ouverture que par le pole
positif. Les excitations nées en apparence au pole
positif à la fermeture et au pôle négatif à louver-
ture, naissent en réalité à des pôles virtuels de signe
contraire, situés quelque part sur le trajet des lignes
de force qui vont de la grande électrode à la petite
électrode.
Ces expériences démontrent de plus la localisation
de l'excitation et l'existence des poles virtuels dans
un organe différent de celui qu'on excite.
F. JAUGEAS.
APPLICATIONS CLINIQUES
Donzelot et Pezzi.— Tachysystolie de l’oreillette
avec dissociation atrio-ventriculaire compléte
(Soc. méd. des Ilópitaux, 15 Mars 1914 (497-506).
Dans la tachysystolie de Poreillette, le nombre des
battements auriculaires est généralement tres élevé
(200 à 300 par minute); le rythme du ventricule est
irrégulier ou régulier : dans ce dernier cas le rapport
du rythme aurieulaire au rythme ventriculaire varie
de 2 à 1, de 5 à 1. de 4 à 1. ete.
Chez une malade de 62 ans, la méthode électro-
cardiaque a confirmé l'existence d'une dissociation
atrio-ventriculaire complete et a révélé une tachy-
svstolie de Foreillette que rien ne laissait prévoir.
D. et P. montrent deux électrocardiogrammes pris
sur la malade dans deux dérivations différentes, Sur
Pélectrocardiogramme supérieur (dérivation 1), deux
compleres ventriculaires trés espacés sont séparés
par de nombreuses ondulations régulières d'une
durée de 1/5* de seconde environ. Les soulèvements
n'affeelent aueun rapport avee ces ondidations.
Celles-ci sont encore plus nettes sur Pélectrocardio-
gramme inférieur (dérivation 2) : leur régularité de
mème que leur dimension ne laissent aucun doute
sur leur signification: leur nombre est à peu pres
de 300 à la minute, les svstoles ventriculaires sont
beaucoup plus lentes, 37 à la minute, sans rapport
avee celles de Poreillette. AUBOURG.
L.et M. Lapicque et R. Legendre (Paris). —
Changement d'excitabilité des nerfs condi-
tionné par une altération de leur gaine de
myéline (C. R. Ac. des Se.. 16 Mars 1914).
Les auteurs établissent une certaine relation entre
des changements dVexcitabilité du nerf aux courants
de décharge des condensateurs (augmentation du
voltage rhéobasique, diminution de la chronasrie) et
une altération particuliere de la gaine de mvéline
produite sous l'action de diverses substances, ou du
froid excessif, H. G.
Électrologie.
Babonneix (Paris). — Le syndrome électrique
de la réaction myotonique (Archives d'Electricité
médicale, 10 Février, 25 Février, 10 Mars 1914).
Revue très complète et très documentée de la
My. R. et spécialement des travaux récents de
’ansini, de Bourguignon et Huet. Les différentes
réactions obtenues par Pexcitation faradique et galva-
nique des muscles et des nerfs sont étudiées dans un
premier chapitre, démontrées el interprétées grâce à
la reproduction d'un grand nombre de tracés mvogra-
phiques. La Mv. R. se rencontre dans la maladie de
Thomsen où elle est totale et permanente, dans la
myopathie où elle est transitoire et Jocalisée, dans
la D. R. où elle est partielle, contraction galvano-
tonique non durable). Bien qu'elle n'apparaisse plus
comme un symptôme pathognomonique de la maladie
de Thomsen, elle n'en apporte pas moins au dia-
gnostic un appoint considérable comme le montre
l'auteur dans un second chapitre. Puis adoptant la
théorie de Mile loteyko touchant la dualité anato-
mique et fonctionnelle du muscle, il fait de la My. R.
le résultat d'une prépondérance du sarcoplasme sur
la mvofibrille, la contraction galvano-tonique étant la
contraction propre du sarcoplasine. Cette prépondé-
rance serait due, dans la maladie de Thomsen, à la
transformation du sareoplasme en mvofibrilles, à la
transformation inverse et au retour à Pétat embryon-
naire dans la myopathie et la réaction de dégéné-
rescence. ANDRÉ NUYTEN.
ÉLECTROTHÉRAPIE
DERMATOSES
M. Levère. — A propos d'une observation de
corne cutanée guérie par la haute fréquence et
la radiothérapie (Bulletin officiel de la’ Société
francaise d'Électrothérapie, Mars 1914, p. 80 à 82).
Lésion de 5 centimètres de hauteur, siégeant au
pavillon de l'oreille d'un homme de 78 ans, récidivant
depuis un an malgré les traitements divers, y compris
Pablation et les cautérisations ignées. Le traitement
consistant en cinq séances de petites étincelles de H F,
avec manchon de verre, amena une amélioration
marquée qui fut transformée en guérison complète
par trois séances de radiothérapie de une unité H
environ chacune. Cette guérison se maintient inté-
grale huit mois après. A. LAQUERRIERE.
NÉOPLASMES
Seyderhelm (Strasbourg). — Sur laction des
courants électriques faibles sur les tumeurs
des rats et des souris (Deutsche mud. Wochensch.,
n° 12, 19 Mars 1914, p. 585 à 985).
L'auteur rappelle qu'il avait déjà montré que les
courants électriques de faible intensité ont, dans la
leucémie, la mème action sur le sang que les rayons X.
Hv a — à condition d'employer l'intensité nécessaire
— une action élective sur les éléments pathologiques
(leucocvtes polvnucléaires et myvélocytes) pendant
que les globules rouges, les lymphocytes he sont,
pour ainsi dire, pas touchés, On expérimenta sur des
tumeurs âgées de 14 à 28 jours. Il s'agissait de car-
cinones de la souris du type alvéolaire, décril par
Jensen. et de sarcomes du rat, sarcomes à cellules
fusiformes. On employa à cet effet des électrodes
non polarisables. Les résultats peuvent ètre résumés
de la manière suivante :
4 Sur les careinones de souris :
Avec 15-20 m.-A, 1550 minutes par jour, on obtint
en deux à quatre semaines la nécrose et l'élimination
Bibliographie.
complète des néoplasies sous-cutanées. Des coupes
histologiques montraient au micros-ope des phéno-
ménes de karvolvse, de la dégénérescence hyaline
des endothéliums et de l'atrophie des vaisseaux; avec
des intensités très réduites (24 5 m.-A) la tumeur
s'accrut plus vite et on trouva de nombreux noyaux
en karvokinèse ;
2 Sur les sarcomes du rat, Paction était plus
marquée et on obtint la nécrose de la tumeur d'une
manière beaucoup plus rapide. L. Bonen.
SYSTÈME CIRCULATOIRE
O. Libotte (Bruxelles). — L’effluvation mono-
polaire précordiale de haute fréquence et de
haute tension dans les insuffisances cardiaques
(Annales d'Electrobiologie et de Radiologie, Fé-
vrier 1914, p. 100 a 102).
La technique emplovée par Tauteur n'a rien de
spécial, c'est la technique ordinaire des effluves
monopolaires.
Les résultats obtenus ont été très favorables sur-
tout sur l'hypertension, les palpitations, la dyspnée.
L'état général fut rapidement amélioré.
| J. Lounien.
SYSTEME NERVEUX
Vulpius (Heidelberg). — Traitement de paralysies
spasmodiques (Urthopelicet Tuberculose chirur-
gieale, n° 2, Mars 1914, p. 127).
V. signale les excellents résultats du nouvel appareil
électrique dit myomoteur de Leduc, après lopéra-
tion de Foérster et les opérations dites de méthode
tendineuse. AUBOURG.
E. J. Durand (Paris). — Des frictions statiques
dans le traitement de certaines affections mé-
dullaires (Bulletin officiel de la Société francaise
d'Electrothérapie et de Radiologie m'dicale, Mars
1914, p. 85 à 89).
Les frictions statiques prolongées, peu serrées et
énergiques (c'est-à-dire à grande intensité), de mème
que les étincelles, donnent souvent d'excellents résul-
tats au cours du tabes: en partieulierelles améliorent
les douleurs et mème Pincoordination. Dans la para-
plégie spasmodique, des frictions ainsi pratiquées
seraient dangereuses; au contraire des frictions
courtes, très serrées et très douces (faible intensité)
donnent une sédation marquée des phénomènes spas-
modiques. A. LAQUERRIERE.
307
Maurice (Paris). — Présentation d'un appareil
électrique pour la rééducation auditive (Bulletin
officiel de la Société francaise UElectrothérapie
et de Radiologie médicale, Février 1914, p. 45
à 49, avec 1 fig.).
L'A. appelle l'attention sur les bons effets que
donne dans bon nombre de surdités, eel appareil qui
réalise un massage vibratoire du tympan par la pro-
duetion de son, dont on peut graduer l'intensité et la
hauteur et dont le timbre se rapproche de celui de
la voix humaine.
Signalons qu'à la Société d'Électrothérapie., id ya
quelques années, M. Durand a déjà proposé de faire
de la rééducation auditive au moyen d'un récepteur
téléphonique branché sur un appareil faradique.
A. LAQUERRIÈRE.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Denis Courtade (Paris). — Sur un nouveau beni-
qué destiné à pratiquer la dilatation électroly-
tique de l’urètre (Bulletin de la Société française
d'Electrothérapie et de Radiologie, Février 1914,
p. 50 à 52, avec 1 figure).
Ce beniqué a la forme d'un beniqué ordinaire, mais
il est creux, si bien qu'il peut être traversé par une
bougie conductrice qui facilite Pintroduction.
De plus lA.. grace à la bougie conductrice, peut se
servir aussi de beniqué légèrement conique, ce qui
favorise la dilatation. A. LAQUERRIÈRE.
P.-Ch. Petit (Paris). — Le traitement électrique
des maladies génitales de l’homme. Blennor-
rhagie chronique (Rerue de Physiothérapte chi-
rurytcale et médicale, Mars 1914, p. 6 à 8).
Résumé clair des différentes méthodes préconisées
jusqu'ici. A. LAQUERRIÈRE.
AFFECTIONS CHIRURGICALES
Laquerrière et Loubier. — Un cas d'hydarthrose
du coude guéri par la faradisation (Bulletin de
la Société francaise d'Electrothérapie el de Radio-
logie médicale, Mars 1914, p. 85 et 84).
Blessé du travail, qui après 20 séances de massage
était incapable de reprendre son métier; la radiogra-
phie faite à ee moment permettait de distinguer net-
tement une svnoviale distendue faisant saillie sur le
côté de l'articulation; 5 séances de faradisation font
disparaitre toute impotence (sur une nouvelle radio-
graphie, la synoviale trés effacée se distingue
encore). A. LAQUERRIERE,
BIBLIOGRAPHIE
Albert Ranc. -— Contribution à l'étude des ac-
tions physiologiques de la lumiére. Actions
des rayons ultra-violets sur les hydrates de
carbone (Edit. A. Lecierc, Paris).
On sait combien est intéressante l'étude des actions
chimiques de Pultra-violet et en particulier celle de
ses actions sur les hydrates de carbone.
L'auteur apporte dans un travail très elair et très
documenté les résultats de ses recherches person-
nelles.
I} consacre un premier chapitre à l'exposé des
méthodes danalyse des produits traités et à la des-
cription des appareils producteurs Wultra-violet.
A noter en particulier dans ee chapitre les procé-
dés employés pour sélectionner les ultra-violets de
différentes longueurs d'onde, au moyen d'écrans de
viscose, d'acétate de cellulose, de verre euphos, de
verre uviol, de Wood à la nitrosodiméthylaniline, ete.
A noteraussiles procédés de mesure de Fabsorption
des ultra-violets.
Le deuxième chapitre est consacré a l'étude de
l'oxydation et de la décomposition de la giveérine
par ultra-violet. IT se forme du glyeérose contenant
de Paldéhyde glveérique et des corps à fonctions
acides où aldéhydiques divers.
Cette action est assez analogue à celle des oxv-
dants chimiques etelle est ordinairement augmentée
par la présence de Peau oxvgénée.
Le troisième chapitre est consacré à Pétude de
368
l'action de Pultra-violet sur le Jévulose qui se dé-
compose ordinairement en aldéhyde formique et
divers autres produits qui peuvent aboutir à la for-
mation d'acide carbonique, d'oxyde de carbone, etc.
Dans le quatrième et dernier chapitre lauteur
étudie Vhydrolyse du saccharose sous l'action de
Pultra-violet, hydrolyse qui aboutit à la formation
d'une série de corps parmi lesquels Valdéhyde for-
mique, Poxyde de earbone, des acides, des produits
à fonctions aldydéhiques.
Cet intéressant travail renferme d'ailleurs une série
de faits particuliers qui constitueront une documen-
tation précieuse pour tous ceux qui désirent entre-
prendre de nouvelles expériences sur ce rayonne-
ment. H. GUILLEMINOT.
H. Assmann. — Recherches sur l'examen radio-
logique des poumons en tenant compte du
contrôle anatomique ¡Travail de la clinique du
professeur Strumpell à Leipzig (léna. Fischer,
1914, 1 vol. in-8°, 1v et 157 p., 14 planches).
Il peut sembler à certains que le radiodiagnostic
des affections pulmonaires constitue aujourd’hui un
chapitre à peu près terminé et définitivément écrit.
Et cependant il n'existait pas encore de travail d'en-
semble dans lequel le contrôle anatomique fourni
par l'autopsie ait pu se superposer, pour un nombre
de cas suffisants des affections pulmonaires les plus
variées, aux constatations radiologiques faites à
l'écran ou fixées sur la plaque.
Aussi devons-nous ètre reconnaissants à l'auteur
d'avoir assemblé avec patience et avee un judicieux
esprit critique les observations nombreuses s'éten-
dant aux formes morbides les plus variées qui cons-
tituent ce travail.
On pourra voir en le lisant avec soin combien est
nécessaire Pintime collaboration du clinicien, de
l'anatomopathologiste et du radiologiste pour arriver
à un diagnostic exact reposant sur une conception
rigoureuse des lésions et correspondant aux images
observées. On pourra se rendre compte aussi de
l'intérèt qu'il y aurait à poursuivre encore sur bien
des points, à l'aide d'observations plus nombreuses,
ces comparaisons instructives.
L'ouvrage d'Assmann doit donc figurer dans la
bibliothèque de tout radiologiste soucieux d'ètre
exactement renseigné sur le radiodiagnostic des
affections pulmonaires. Il s'y joindra dignement a
l'atlas de Groedel, à l'excellent ouvrage d'Arnsperger,
au elassique travail de Holzknecht et au récent ar-
ticle de Rieder. H est regrettable que nous ne puis-
sions citer en face de ces noms aucune monographie
française récente depuis les publications elassiques
de M. Béclère. R. Lepoux-LEnanp.
A. Chauffard. — Leçons sur la lithiase biliaire,
(I vol. in-8° de 242 pages, avec 20 planches
hors texte. Masson et Cie, édileurs, Paris,
1914).
Ce livre du professeur Chauffard est un recueil de
lecons faites l'an dernier à la elinique médicale de
l'hôpital Saint-Antoine. Plus que tout autre, l'auteur,
grace à son incomparable documentation, était tout
désigné pour traiter ce sujet qu'il chérit particulière-
ment. Cette œuvre essentiellement personnelle cons-
titue un ensemble de documents de la plus haute
valeur scientifique, documents qui sont précieuse-
ment utiles au praticiens; cel ouvrage est concu
dans un esprit et suivant un plan parfaitement pra-
tiques. Dans sa préface l'auteur dit lui-mème : « Une
lecon clinique a le devoir de ne rien ignorer d'impor-
tant sur le sujet qu'elle étudie, mais ne dui deman-
dons pas de devenir une revue générale; pour
rester œuvre d'expérience personnelle, elle doit
faire passer la chose vue avant la chose lue. »
Bibliographie.
Ses trois premiers chapitres sont consacrés à la
pathogénie de la lithiase biliaire ; il y reprend cette
grande question en tenant compte non seulement
des données cliniques anciennes et des recherches
bactériologiques, mais aussi des recherches bio-
chimiques que depuis plusieurs années il poursuit
avec ses élèves, Grigaut, Laroche et Flandin.
L'étude de Phypercholestérinémie constante chez les
lithiasiques est un élément nouveau dont il montre
le rôle primordial et dont il étudie la genèse.
En clinieien averti, il ne néglige aucune méthode
d'examen et réserve une large part au diagnostic
radiologique des calculs de la vésicule biliaire. H
rappelle qu'en 1896, Chappuis et Chauvel pratiquèrent
les premières recherches de laboratoire, qu'en 1899
Carl Beck, de New-York, obtenait le premier une
radiographie du calcul biliaire sur le vivant. Toute-
fois si dans certains cas le diagnostic radiologique
des calculs biliaires est chose possible, c’est un fait
exceptionnel. En effet, les calculs de cholestérine
pure ne sont pas visibles; seuls sont décelables les
calculs anciens et inerustés de chaux et encore faut-
il un concours de conditions favorables.
Avec le Dr Ronneaux, il fit l'examen radiogra-
phique de toute une série de calculs, avec des ravons
donnant 4 1/2 au radiochromométre Benoist: un
certain nombre de planches représentant ces radio-
graphies sont publiées dans ce livre. L'une d'elles
doit tout particulièrement retenir notre attention : on
y voit des radiographies comparatives de caleuls
biliaires et de sulfate de baryum prises sous la
RÉDUCTION DUNE PLANCHE CONTENUE DANS L'OUVRAGE.
1 2 3 4
1. Sulfate de baryum. — 2. Calculs hemolytiques.
3 et 4. Calculs à facelles.
mème épaisseur (fig.); un certain nombre d'entre eux
sont d'une transparence presque parfaite, tout particu-
lièrement les caleuls pigmentaires hémolyliques formés
en majeure partie de bilirubinate de chaux. Les eal-
culs à facettes dont quelques-uns sont de vieux
calculs inerustés de chaux ne donnent qu'une légère
ombre grise. On conçoit donc facilement qu'au tra-
vers des tissus vivants, cette ombre ne se différencie
pas facilement. En effet, une autre planche nous
montre comparativement la photographie et la radio-
graphie d'une vésicule bourrée de calculs à facettes;
on devine à peine sur le radiogramme le contour
des calculs: celte visibilité serait certainement
nulle sur le sujet vivant. Les dernières leçons sont
consacrées au traitement diététique et médicamen-
teux, traitement hydro-minéral et traitement chirur-
gical.
En résumé, ce livre est une étude d'ensemble de la
cholélithiase sous les aspects si variés de cliniques
générale et thérapeutique; l'auteur précise ce que
tout médecin doit savoir pour examiner et traiter
convenablement un malade atteint de lithiase bi-
liaire. WILLIAM VIGNAL.
mmm TMB aaa
Le Gérant : PIERRE AUGER.
75 590. — Paris. Imp. Lancre, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
MÉCANISME HISTOLOGIQUE DE LA GUÉRISON
DU MYCOSIS FONGOÏDE PAR LA RADIOTHÉRAPIE
Par L.-M. PAUTRIER
L’acquisition la plus intéressante de la radiothérapie dans le domaine dermato-
logique est, à n'en pas douter, le traitement du mycosis fongoide. Si l'on y joint, en
médecine générale, le traitement des leucémies, on peut dire que sur ces deux points
particuliers, l'ère des rayons X a amené une transformation totale de la thérapeutique.
Certes, les applicalions de la radiothérapie sont nombreuses et multiples et si, après
la période d'enthousiasme des débuts, un certain tassement s'est produit, il n'en reste
pas moins un riche domaine que peut revendiquer cette branche de la thérapeutique
physique. Mais, dans la plupart des cas où on applique, la radiothérapie ou bien sert
d'adjuvant à un autre traitement (par exemple lorsqu'elle suit une exérese chirurgicale
ou une séance de scarifications) ou bien se substitue à d'autres méthodes qui, si elles
donnaient des résullats moins complets, moins rapides, moins élégants, étaient cepen-
dant loin d'être négligeables, et se montraient souvent susceptibles d'amener une gué-
rison totale. Et par exemple, si la radiothérapie, précédée d'un curettage superficiel,
représente aujourd'hui le traitement de choix des épithéliomas cutanés, il ne faut pas
oublier qu'avant son apparition, et aujourd’hui encore pour les médecins qui ne peuvent
l'avoir à leur disposition, l'emploi judicieux et bien manié du simple galvano ou ther-
mo-caulère, peut donner des résultats sinon aussi esthétiques, du moins souvent aussi
complets. Par contre, en face d'un cas de leucémie ou d'un mycosis fongoïde confirmé
et arrivant à la période de tumeurs, le médecin consciencieux s'avouait à lui-même
autrefois son impuissance totale et ce n'était que pour masquer cette impuissance au
malade et par devoir professionnel, qu'il administrait Parsenic à plus ou moins hautes
doses et recourait aux différents topiques de la thérapeutique externe. On peut dire qu'il
y a dix ans, tout malade atteint d'une de ces redoutables affections, arrivée à un certain
stade de son évolution, était irrémissiblement perdu à brève échéance. L'avènement des
rayons X a changé du tout au tout ce pronostic si sombre et, si les fails ne permettent
pas encore de prononcer légitimement le mot de guérison — car à vrai dire, il s'agit
d'une lutte ingrate contre des manifestations qui reparaissent à plus ou moins brève
échéance après leur disparition, — du moins le fait de pouvoir prolonger pendant des
années un malade, autrefois condamné au bout de quelques mois, représente une des
plus belles conquêtes de la thérapeutique moderne. Il nous sera permis à ce propos de
faire remarquer que c'est dans le service de notre Maitre el ami M. Brocq que notre ami
Belot soigna en 1905, et pour la premiére fois, un mycosis fongoïde par les rayons X.
La malade était alors arrivé à la période des tumeurs, qui criblaient son corps et sa face :
son élat était tel qu'avec les méthodes anciennes de trailement, une terminaison
fatale paraissait devoir survenir à brève échéance. Or, précisément, la même malade,
vient de faire un nouveau séjour dans le service de M. Brocq à Saint-Louis et si durant
tout ce laps de temps elle a du continuer son traitement, sans jamais Pabandonner, il
n'en reste pas moins que la radiothérapie lui a déjà donné plus de dix ans de survie, à
l'heure actuelle.
N° 7. — Juillet 1914. 1. — 24
370 Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison
Depuis les premières recherches de MM. Brocq et Belot, ces données sont devenues
classiques : le traitement radiothérapique du mycosis fongoide est aujourd'hui de règle
ct donne toujours, entre les mains de ceux qui savent manier convenablement les
rayons, les mêmes admirables résultats. Pour qui les constate pour la première fois, ils
semblent tenir du prodige: on voit en huit, dix, quinze jours, une tumeur mycosique
s'affaisser, diminuer, fondre comme neige au soleil, et disparaître totalement sans
laisser d'allérations macroscopiques de la peau. Nous avons eu l’occasion d'obtenir
nous-méme des résultats semblables. [ls sont aujourd'hui connus de tous. Mais ce qui
n'a pas encore été étudié à notre connaissance, c'est le mécanisme histologique de cette
guérison, le processus de la fonte de ces volumineuses tumeurs, et c'est ce que nous
nous sommes proposé d'examiner; nous avons pu réaliser ce dessein en étudiant une
malade que nous avons suivie Belot et moi, et sur laquelle jai pu pratiquer plusieurs
biopsies, avant tout traitement, et à différentes périodes de la cure radiothérapique.
*
3 +
Mais nous devons d'abord résumer brièvement ce qu'est le mycosis fongoïde pour
ceux de nos lecteurs dont les connaissances dermatologiques seraient insuffisantes.
Rappelons donc qu'on désigne sous ce nom une affection rare de la peau, dont la
nature nous est totalement inconnue, mais qui, arrivée à son stade adulte, possède une
symptomatologie des plus nettes et une physionomie des plus caractéristiques. Par
contre, à sa période de début, elle peut se manifester par des éruptions de type extrème-
ment varié, qui simulent d'autres dermatoses, mais qui se présentent dans la plupart
des cas sous forme de plaques irrégulièrement distribuées à la surface du corps, assez
mal limitées, superficielles, sans infiltration sous-jacente, de couleur rouge-rosé ou
tirant un peu sur le jaune, quelquefois sèches et desquamant légèrement, dans d'autres
cas présentant des vésicules, un peu de suintement, des croûtelles et simulant l'eczéma
Il est alors impossible de porter un diagnostic de mycosis fongoide: on ne peut que le
soupconner. Un symptôme important met souvent sur la voie: c'est un prurit parlicu-
lièrement intense, particulièrement rebelle, plus violent et plus tenace que ne le com-
porteraient en apparence les lésions cutanées. Toutes les fois que chez un malade
avant dépassé la quarantaine on se trouve en présence d'un de ces prurits rebelles
s'accompagnant de lésions de la peau mal définies, mais chroniques, il faut penser au
mycosis. Cette période de début peut persister avec les mêmes caractères pendant des
mois et des années.
Au bout d'un laps de temps plus ou moins long, l'éruption a une tendance à
envahir la presque totalité des t¢guments et à bigarrer le corps du malade de plaques,
entrecoupées de régions de peau normale, mais tendant à confluer. La persistance de
petits ilots de peau saine au centre des grandes plaques érythrodermiques a une valeur
diagnostique de premier ordre. Le prurit persiste avec ses mêmes caractères. Peu à peu
les téguments, au niveau des parties atteintes, s'infiltrent, prennent un aspect mame-
lonné, rappelant la peau d'orange. L'aspect est alors tout à fait typique et le diagnostic
s'impose.
Sur ces plaques mamelonnées ou à leur voisinage se forment ultérieurement des
tumeurs de volume variable, les plus petites ayant les dimensions dun pois vert, les
plus grosses celles d'une orange; elles peuvent rester isolées ou conflucr et s'étendre
périphériquement. Elles s'ulcèrent souvent à leur centre et forment de vastes pertes de
substance de formes variables.
du mycosis fongoide par la radiotherapte. 371
On voit souvent, à cette période d'état, coexister chez le même malade les trois
ordres de lésions que nous venons de décrire: tumeurs, plaques mamelonnées et infiltrées
et simples plaques érythrodermiques, pityriasiques, eczématiformes.
Le traitement radiothérapique n'intervient en général qu'à la période de mycosis
confirmé. Dans les stades de début, on s'est borné à traiter l'affection avec les méthodes
usitées dans la cure de l'eczéma et du prurit. Mais, dès que le diagnostic est devenu cer-
tain (et souvent, dans un cas cliniquement douteux, l'histologie permet de trancher la
difficulté de bonne heure), l'emploi des rayons X s'impose. Nous ne pouvons ici, pour
ne pas allonger démesurément ce travail, entrer dans le détail des règles de ce trai-
tement. Bornons-nous donc à dire que les tumeurs doivent être traitées avec des doses
de 7 à 8 H, du degré de pénétration n° 5. Les régions simplement érythémateuses et
infiltrées ne doivent recevoir que des doses plus faibles, d'environ 5 à 5 H. Des inter-
valles de 20 jours en moyenne sépareront les irradiations sur une même région. Un fait
mérite d'être mis en relief : c'est l'extrême résistance aux rayons X de la peau atteinte
de mycosis fongoide, résistance non pas à l'action thérapeutique qui se manifeste au
contraire aussitôt, mais à l’action nocive. Un mycosique peul recevoir sur l'ensemble
de ses téguments plus de mille H sans présenter de trouble de la santé générale ct sans
la moindre radiodermite, à condition toutefois que le traitement soit convenablement fait.
L'action sur les tumeurs est remarquablement rapide : quelques jours après la
séance, parfois dès le quatrième ou le cinquième jour, les modifications commencent à
devenir apparentes; la tumeur est moins tendue, un peu plus molle, puis elle commence
à s'affaisser; au huitième jour, elle a diminué déjà sensiblement de volume, au quinzième
jour, elle peut avoir totalement disparu; parfois une seconde et même une troisième
séances sont nécessaires pour obtenir ce résultat. La peau, au niveau du point primiti-
vement occupé par la lésion, est alors plus ou moins fortement pigmentée en brun, pig-
mentation qui dure assez longtemps. Le prurit a en même temps disparu à peu près
complètement.
C'est cette disparition rapide des tumeurs en une quinzaine de jours, et après une
seule séance, que nous constatames chez la malade qui nous a permis de faire ce travail.
Nous ne donnerons pas ici son observation complète, qui serait d’ailleurs inutile.
Bornons-nous à dire qu'il s'agit d'une femme de 50 ans, dont les premières manifesta-
tions de la maladie remontent au mois de mars 1910, sous forme de plaques rouges et
squameuses, rapidement disséminées sur la face et sur tout le corps. L'affection évolua
rapidement car, un an après, apparurent les premières tumeurs, dont certaines s'ulcé-
rérent en peu de temps. La malade entra pour la première fois dans le service de
M. Brocq, à Saint-Louis, en septembre 1911, présentant alors le type le plus complet
de mycosis fongoïde généralisé avec placards rouges disséminés sur tout le corps, plus
ou moins infiltrés, et servant de siège à de très nombreuses tumeurs, dont les dimen-
sions variaient d'une noix à un très gros œuf de pigeon : on en observait notamment
sur le front, les joues, le cou, les bras, la région thoracique et abdominale et sur les
cuisses. La figure n° | et la figure n° 2 donnent une idéc de l'importance de ces tumeurs
sur un point du visage et de leur disparition tolale après une première série de trai-
tement.
Frappés une fois de plus de la fonte si rapide et si éclatante de ces tumeurs, nous
jugeames l’occasion particulièrement favorable pour étudier le mécanisme de cette
372 Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison
guérison locale. Et de fait, nous pûmes pratiquer chez cette malade une série de
biopsies qui nous ont permis de suivre, pas à pas, le mécanisme des modifications histo-
logiques dont ces tumeurs sont le siège, sous l'action de la radiothérapie.
Nous nous bornerons à décrire les résultats que nous a donnés l'étude d'une volu-
mineuse tumeur du cou dont la figure n° 5 donne l'aspect avant tout traitement, ct dont
la figure n° 4 montre la disparition totale après la cure radiothérapique.
Nous avons pu pratiquer à son niveau trois biopsies : une avant le traitement, une
seconde au quatrième jour qui suivit la première séance de 7 II, et une troisième au hui-
Fig. 1. — Tumeurs mycosiques du front, du sourcil, Fig. 2. — Montrant la disparition totale el sans cicatrice
de la joue, de la lèvre, avant le traitement radiothé- apparente des mêmes tumeurs, après traitement radio-
rapique. thérapique.
ième jour. La tumeur avait, on le voit, les dimensions d'une noix; elle avait diminué
environ d'un tiers dès le quatrième jour, de plus de la moilié au huitième et avail tola-
lement disparu au quinzième jour.
*
» y%
Mais, avant de décrire ici le mécanisme histologique de la fonte de ces tumeurs, il
nous faut de nouveau ouvrir une parenthèse pour exposer rapidement l'anatomie patho-
logique du mycosis fongoide. L'accord est loin d'être fail sur sa structure anatomique,
comme aussi sur sa vraie nalure. Certains auteurs seraient volontiers partisans de son
origine infectieuse, due à un parasite encore inconnu; à l'appui de cetle thèse ils font
‘aloir que le début se fait parfois, sous forme d'une lésion première, qui serait l'équi-
valent d'un chancre ou d'une lésion d'inoculation, et que dans certains cas de mycosis
on peul obtenir une réaction de fixation du sérum, en partant d'un anligène fabriqué
avec une macéralion de tumeur mycosique.
D'autres, les plus nombreux, se fondent sur les examens histologiques pour ranger
du mycosis fongoide par la radiotherapie. 2)
le mycosis lantol dans les sarcomes ou à côté des sarcomes, tantôt pour en faire une
sorte de lymphadénie cutanée ou un état voisin des lymphadénies. La théorie sarcoma-
leuse rallie la majorité des auteurs allemands, la théorie lymphadénique ou para-
lymphadénique est plus en faveur en France. 11 peut parailre surprenant qu'une pareille
divergence puisse subsister; nous ne sommes plus en effet au temps où l'on se conten-
tait de définir un infiltrat en disant qu'il était formé de « cellules rondes » ou de « cel-
lules embryonnaires ».
L’alphabet anatomo-pathologique s'est de nos jours singulièrement précisé, el les
Fie. 5. — Deux volumineuses tumeurs du cou chez la mème Fig. 4 — Montrant la disparilion totale de ces deux lu-
malade, avant la séance de radiothérapie. C'est au niveau meurs, quinze jours apres une seule séance de radiothé-
de la première de ces tumeurs qu'ont été faites les biopsies rapie de 7H,
qui sont représentées dans les figures suivantes.
termes de cellules rondes, de cellules inflammatoires ont été remplacés par ceux des
types cellulaires bien définis de lymphocytes, mononucléaires, polynucléaires, plasma-
zellen, mastzellen, cellules conjonctives jeunes, fibroblastes, etc.... Si donc, des obser-
vateurs modernes persistent dans des divergences semblables, l'un décrivant une infil-
tration formée de lymphocytes, l’autre de plasmazellen, un autre de cellules conjonctives
pathologiques voisines des cellules sarcomateuses, c'est déjà une première raison de
penser qu'il n y a pas un type unique d'infiltration dans le mycosis fongoide, mais bien
des aspects bigarrés.
Nous ne pouvons entrer ici dans une discussion étendue; nous nous proposons de
consacrer prochainement un travail à celle importante question, Bornons-nous à dire
que dans le mycosis fongoide confirmé, depuis les plaques simplement infiltrées jus-
qu'aux vraies tumeurs, la lésion histologique est essentiellement constituée par une
infiltration importante du derme, infillration plus ou moins dense, plus ou moins
élendue en profondeur. Cette infiltration est due à notre avis à un relour à l'état embryon-
naire du tissu conjonctif dermique, sous l'influence d'une cause que nous ignorons
354 Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison
encore; sous l'influence de ce retour à l'état embryonnaire la substance collagène
prend un aspect réticulé et ses mailles se remplissent d'un infiltrat de cellules conjonc-
tives jeunes, de ces cellules conjonctives embryonnaires qui sont susceptibles d'évoluer
en prenant tous les types cellulaires et dès lors on comprend la bigarrure des aspects
histologiques que l'on peut observer. Tel infiltrat sera constitué uniquement de cellules
conjonctives jeunes, de lymphocytes et paraîtra confirmer la théorie lymphadénique; tel
autre sera particulièrement riche en plasmazellen; lel autre présentera un mélange de
lymphocytes et de cellules conjonctives énormes, pathologiques, allant franchement
vers la cellule sarcomateuse; un autre encore sera particulièrement riche en éosinophiles
el Pon assistera à une véritable production d'éosinophilie locale. Le danger serait de se
laisser impressionner par tel ou tel de ces cas, et d’avoir tendance à généraliser. Tous
ces aspects bigarrés sont dus à ce retour du tissu conjonctif à l'état embryonnaire, la
cellule conjonclive embryonnaire ayant la possibilité d'évoluer vers tous les types
cellulaires normaux ou pathologiques. Nous ne pouvons qu'esquisser ici les ébauches
d'un travail que nous trailerons prochainement dans toute son ampleur.
*
» y
Pour en revenir au point de vue pralique qui doit nous occuper ici, bornons-nous à
retenir que les plaques infiltrées, que les tumeurs mycosiques, sont formées par un
infiltrat dense et tassé qui remplit tout le derme, arrive presque au contact de l'épiderme,
l détermine sa saillie, son
bombement, et constitue
en somme le substratum
de l'épaississement de la
peau, du corps même de
la tumeur. Quelles sont
les modifications qui se
produisent au sein de cet
infiltrat, sous l'action de
la radiothérapie ?
Dans le cas qui nous
occupe, les tumeurs
étaient constitućes à peu
près exclusivement par
des cellules conjonclives
embryonnaires, présen-
tant de nombreuses ka-
ryokinéseset par quelques
lymphocytes.
Fig. 5. — Tumeur du cou avant toul traitement. On remarquera l'importance el la La fi ure 5 donne
densité de Vinfiltrat cellulaire, qui arrive presque au contact de l'épiderme. et qui 8
forme dans le derme une nappe ininterrompue, homogène. (Grossissement : une idée de la répartition
45 diametres.)
et de limportance de
l'infiltrat dans la tumeur du cou, biopsiée avant tout traitement. Cet infiltrat, très étendu
en hauteur, arrive presque en contact avec l’épiderme; d'autre part, par en bas, il des-
cend jusqu’au tissu adipeux. El dans toute l'étendue du derme ainsi envahi, les éléments
cellulaires sont étroitement tassés, comprimés les uns contre les autres, ils sont répartis
en une vaste coulée, sans espaces libres, formant une nappe dense et homogène. Rien
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du mycosis fongoide par la radiothérapie. 379
ne permet mieux de comprendre la saillie, la consistance, la fermeté de la tumeur ainsi
sous-tendue par cel infil-
tral cohérent.
La figure 6 représente
une biopsie faite sur la
même tumeur, quatre jours
après une séance de radio-
thérapie de 7 H. La diffé-
rence est frappante, et la
comparaison des deux
figures est plus éloquente
que toute description. La
nappe d'infiltration dense
et homogène s'est dislo-
quée; la trame conjonctive
du derme était tout à
l'heure invisible, masquée
qu'elle était par les élé- SALES
ments cellulaires qui la + he RAA ees KORG $ A
couvraieut ; elle apparaît ~~ Sie
maintenant dans presque Fig. 6. — Mème tumeur, 4 jours après une seule séance de radiothérapie de 7 H. La
nappe d'infiltration précédente est disloquée; elle a disparu pour la plus grande
NI
$ te. AN
Ad AA
->
La
y
E Ei
toute l'étendue de la coupe, partie; il n'en reste plus que de petits amas disséminés çà et là, clairsemés. En
, méme temps on distingue sur la coupe d'assez nombreuses dilatations vasculaires
el ne presente plus que ca Ivmphatiques, (Grossissement : 45 diamètres.)
et là, par places, des petits nodules, des petites trainées d'infiltration, plus ou moins
clairsemées. En même
temps, le derme réapparu
apparaît creusé d'assez
nombreuses dilatations de
capillaires sanguins el
lymphatiques. Accessoire-
ment, notons encore que
l'épiderme, tout à l'heure
légèrement végétant el
hyperacanthosique n’en-
voie plus de bourgeons
exubérants.
La figure 7 montre
une transformation encore
plus accusée. Nous som-
à 7
*
ieee
b
s
e
.
mes au huitième jour qui
suit la séance de radio-
thérapie. L'infiltrat a pres-
que totalement disparu;
Fig. 7. — Mème tumeur, 8 jours après la séance de radiothérapie. L'infiltrat a dis-
paru à peu près totalement; le derme apparait presque normal. Il ne reste plus
que de petits ilòts d'éléments cellulaires clairsemés. A noter que les capillaires #4
sanguins et lymphatiques sont plus nombreux et plus dilatés que sur la coupe tout le derme apparaît li
précédente. (Grossissement : 45 diamètres.) béré et presque entière-
ment normal; c'est à peine si on retrouve quelques petits îlots d'éléments cellulaires
très clairsemés. Par contre, les capillaires sanguins et lymphatiques sont encore
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356 Pautrier. — Mecanisme histologique de la guerison
plus apparents et plus dilatés que tantôt, on les retrouve très nombreux et béants sur
la coupe.
Nous demandons encore une fois que l'on veuille bien comparer, d'un seul coup
d'œil, les figures 5, 6 et 7, et se rendre compte ainsi de la transformation totale accom-
plie en huit jours. Certes, la diminution puis la disparition macroscopique des tumeurs
est un phénomène déjà surprenant et qui semble déconcertant par sa rapidité, pour qui
Pobserve pour la première fois. Mais il nous semble peut-être moins saisissant encore
que la constatation de cette fonte cellulaire ainsi suivie pas à pas el déjà à peu près
complète en une semaine. Cette infiltration, si dense et si compacte, qui fond et dispa-
rait, ce derme qui se vide de celte prodigieuse accumulation de cellules représentent
cerlainement un des aspects les plus frappants que puisse offrir Phistologie.
Une question vient maintenant naturellement à l'esprit: comment ont agi les
rayons X sur les éléments cellulaires et que sont devenus tous ceux-c1? Nous savons
déjà, d'une facon générale, que les cellules sont d'autant plus sensibles à l'action de la
radiothérapie qu'elles sont plus hautement différenciées (épithéliums glandulaires) ou
qu'elles sont plus embryonnaires, comme le sont celles d'une tumeur. Par exemple, les
cellules d'un épithélioma seront plus vulnérables que celles de l'épiderme sain du
voisinage. De même, dans le traitement radiothérapique de la leucémie myéloide, ce
sont les myélocytes qui disparaissent les premiers de la circulation, les leucocytes
normaux du sang élant moins sensibles. 11 est donc facile d'admettre, dans le cas qui
nous occupe, que cet infiltrat formé de cellules conjonctives embryonnaires ait été d’une
sensibilité élective toute spéciale aux radiations émanées de l'ampoule. Et de fait, si l'on
examine les éléments clairsemés que l'on retrouve encore dans les coupes de la tumeur
au huitième jour de la séance, on constate qu'un grand nombre d'entre eux sont manifes-
tement très altérés: au premier stade, nous l'avons dit, les cellules sont du type con-
jonctif embryonnaire, elles ont des dimensions à peine supérieures à celles d'un lympho-
cyte mais, à l'inverse de ce dernier, au lieu d'être formées par un noyau compact,
opaque, fortement teinté par les colorants basiques, elles sont constituées à peu près
uniquement par un noyau vésiculeux, clair, transparent, Or, au huitième jour de la
séance, les éléments cellulaires ont pour la plupart perdu cette structure et ne sont plus
guère représentés que par de petits amas de chromatine, n'ayant même plus un aspect
arrondi, mais déformés et manifestement en voie de dégénérescence et de mort. On peut
donc admettre que les cellules de l'infiltration mycosique, particulièrement sensibles
aux rayons X, subissent sous l'action de ces derniers une dégénérescence rapide et
totale.
Reste à expliquer comment le derme se débarrasse de tous ces éléments détruits. La
présence des nombreux capillaires sanguins el lymphatiques manifestement dilatés que
l'on voit sur la figure 7, nous paraît être manifestement en rapport avec ce rôle de voirie.
ll est vraisemblable que c'est par leur intermédiaire que se fait le déblayage de tout
l'infiltrat dégénéré.
Nous nous sommes demandé si l'examen du sang ne nous permettrait pas de
constater quelques altéralions intéressantes en rapport avec ce drainage cellulaire. Nous
avons trouvé au cours d'un examen pratiqué quelques jours après une séance radiothé-
rapique les résultats suivants :
du mycosis fongoide par la radiotherapie. 377
Numération des globules rouges... 044,444 ee ee ee ee 4 800
Numération des globules blancs... 4.4.0 +... . . + 12 000
Equilibre leucocytaire : Polynucléaltes.. 2. ...... .. . ee . . .. Of a
— — Éosinophiles. . . .................. o
— — AT esec 2. a nate ge & Boe tes BO e 9
— — Mononucléaires normaux. . . 0.0.06... 8 ee ee 2
— — Grands mononucléaires de forme anormale et mani-
festement altérés. 0.4. 0 eee 10 "o
Comme on le voit, il y a une leucocytose sensible, une diminution du nombre des
polynucléaires, une éosinophilie marquée, enfin la présence en nombre appréciable de
grands mononucléaires anormaux ct altérés, peut-être en rapport avec un processus de
macrophagie.
On sait, d'autre part, qu'on a signalé, dans le cours du traitement radiothérapique
de la leucémie, de véritables décharges d'acide urique qui s'expliquent par la destruc-
lion d'un grand nombre de leucocytes dont la nucléine se transforme précisément en
acide urique. Nous nous sommes également demandé si nous ne pourrions observer un
phénomène analogue chez notre malade; et de fait, au cours d'une analyse d'urines pra-
tiquée après une série de séances, on a pu trouver 15,25 d'acide urique. Nous n'avons
pu malheureusement renouveler cette recherche et nous ne pouvons, d'une seule consta-
tation, tirer de conclusions fermes.
Bien qu'il s'agisse d'anatomie pathologique, et de dermatologie, c'est-à-dire de
deux sciences qui n'intéressent qu'accessoirement les lecteurs de ce journal, il nous a
semblé qu'il pouvait être intéressant pour eux, de connaitre le mode d'action et de gué-
rison d'une des plus belles applications de la radiothérapie.
QUELQUES EXEMPLES DE L'UTILITÉ
DE L'EXAMEN RADIOLOGIQUE DU BORD INFÉRIEUR DU FOIE
Par R. LEDOUX-LEBARD
(Planche 9)
Alors que tous les segments du tube digestif proprement dit ont merveilleusement
profité de l'extension et du perfectionnement de nos procédés de radiodiagnostic, les
organes annexes sont restés un peu en dehors de ce courant de progrès. Il semble même
plutôt s'être dessiné, en ce qui concerne la face inférieure du foie et les voies biliaires,
un léger mouvement de recul. Les médecins qui s'attendaient à voir la radiographie
fournir une réponse posilive à leurs interrogations sur la présence de calculs ou sur la
localisation hépatique de l'affection observée,
déçus par de trop nombreuses négations, en
sont venus á considérer l'examen radiologique
comme incapable de leur fournir dans ces cas
des éclaircissements et partant comme inutile.
Cependant, en laissant absolument de côté
la face supérieure du foie, si avantagée par la
délimilation que lui fournit la clarté pulmo-
T naire, et en s’en tenant strictement au bord
inférieur et aux voies biliaires, on parvient très
rapidement à se convaincre par une étude im-
partiale des faits publiés et un examen systé-
matique des malades hépatiques, de l'impor-
tance du radiodiagnostic et des renseignements
précieux que peuvent nous fournir la radiosco-
a a a
B CT.
Schéma 1. — Kyste hydatique débordant la partie . l: di hi . , .
moyenne du bord inférieur du foie. — B: Bord infé- PIE el la ra IOgrapnie pratiquées suivant une
E Ombre hépatiques Is Tumeur este hépatique) technique rationnelle et avec persévérance.
L'ahdomen est snpposé vu de face, la radiographie a été Il n'est pas inutile d'insister sur cette
prise dans le décubitus abdominal, plaque sous le ventre.
question de technique, car elle joue ici un rôle
prépondérant. Il convient d'abord de chercher à bien mettre en évidence le bord hépa-
tique par la différenciation gazeuse que l'insufflation du colon pratiquée sous le contrôle de
la radioscopie permet de réaliser d'une façon idéale, sans aucun danger et avec une gène
beaucoup moins considérable que celle que procure aux malades la distension gazeuse
de l'estomac. Il est ensuite indispensable de prendre des clichés dans trois positions au
moins : 4° dans le décubitus ventral, cliché d'ensemble; 2° dans le décubitus dorsal,
radiographie de la région vésiculaire prise suivant la technique des radiographies rénales ;
5° dans la station verticale en complétant l'examen par une radioscopie et radiographie
gastrique après ingestion de bismuth. On sera surpris des précisions que fournira
cet examen et l'on comprendra aussi que les auteurs américains qui procèdent ainsi aient
R. Ledoux-Lebard. 379
pu, comme Case, présenter une série des radiographies de calculs biliaires qui parait au
premier abord surprenante et proclament hautement la nécessité des radiographies hépa-
tiques. On conçoit par contre que ces examens seront longs et laborieux mais mieux
vaut, croyons-nous, ne pas entreprendre l'examen radiologique du foie que de le prati-
quer hâtivement et sans une bonne technique. Il est à peine besoin d'ajouter qu'il con-
viendra d'utiliser des installations assez puissantes pour permettre toujours la radio-
graphie en apnée. Comme Case nous conseillons enfin l’usage des rayonnements mous,
ə B. environ.
Au point de vue clinique trois questions sont plus particulièrement et plus fréquem-
ment posées au radiologiste.
1° On lui demande s'il s'agit d’une affection hépatique et surtout si une tumeur pal-
pable dans l’abdomen dépend ou non du foie. L'observation suivante, prise entre 5 ana-
logues, en fournit un exemple et montre qu'il
est souvent possible de répondre catégorique-
ment à cette interrogation.
Obs. 1. — Mme V., 47 ans, sans antécédents par-
E
ticuliers, extrêmement nerveuse, croit présenter unc
petite tuméfaction anormale de la région épigas-
trique que plusieurs chirurgiens consultés décla-
rent imaginaire. Cependant son médecin pensant D
percevoir en effet une tumeur anormale la conduit
à M. A. Gosset qui nous demande d'examiner ra-
diologiquement foie et estomac. Après insufflation
du colon la radioscopie montre une tumeur arrondie,
du volume d'une pomme, sur le bord antérieur du
foie au niveau de la colonne vertébrale. Le schéma 1
est dessiné d'après la radiographie prise au cours
de cet examen. Notre diagnostic fut : tumeur de la
face inférieure du foie, ayant les caractères d'un
kyste. L'opération (D' A. Gosset) montra un kyste Schéma 2. — Grosse vésicule bilinire (choléeyslite pu
hydatique répondant par son volume, sa forme et sa Fano) Vestomac E a été insurfé de gaz (polion de
situation à l'image observée. grosse vésicule qui tranche sur la clarté gazeuse de
l'angle hépatique du colon. A. En C, colon transverse,
en D colon descendant, en E bulle gazeuse gastrique.
% On demande trés souvent aussi au abdomen est supposé vu de face, la radiographie a été
| ‘ | : ÉS ot prise dans le décubitus abominal, plaque sous le ventre.
radiologiste de déterminer s'il s'agit ou non
d'une affection de la vésicule. La constatation positive de l'ombre de la vésicule lui per-
-mettra, si elle est possible, de répondre affirmativement. Dans l'interprétation des images
on n'oubliera pas que le rein droit peut se projeter parfois avec unc très grande netteté
mème sur des radiographies prises la plaque sous le ventre, dans le décubitus ventral.
A v C
Obs. Il. — Mme N., 59 ans, crises douloureuses vraisemblablement d'origine vésiculaire. Toute-
fois avant de pratiquer une intervention le Dr Reymond veut s'assurer qu'il s'agit bien de la vési-
cule et non du rein.
On aperçoit nettement différenciée å la radioscopie une ombre qui parait répondre à la vésicule
et qu'avec le D" Enriquez qui assistait à l'examen, nous n'hésitons pas à interpréter comme telle.
La radiographie fournit l'image que reproduit le schéma 2. L'examen de l'estomac fait prévoir une
péricholécystite adhésive.
L'intervention montre une vésicule pleine de pus, à parois extrêmement épaissies et sclérosées,
elle contient un calcul et adhère de toutes parts.
Obs. III. — Dame d'une cinquantaine d'années souffrant depuis longtemps de douleurs dans le
flanc droit. On sent vaguement une masse qui pourrait être le rein ou la vésicule. La radiographie
reproduite sur la figure 5 de la planche 9 montre le foie le rein descendu et augmenté de volume
3980 Ledoux-Lebard. — Quelques exemples de l'utilité
et une masse qui ne pouvait guère être que la vésicule, hypothèse que confirma l'opération en
montrant à M. Gosset un hydro-cholécyste avec un calcul oblitérant que l’on devine, plus qu'on ne
le voit sur le cliché.
5” Existe-t-il des calculs biliaires? Telle est assurément la question la plus fré-
quemment posée au radiologiste à propos du foie. Le rapport de MM. Desternes et
Baudon publié ici même fournit à ce sujet toutes les indications générales utiles et nous
n y reviendrons pas. Nous rappellcrons seulement que
Case a montré au Congrès de Londres, en août 1914,
une séric d'une quarantaine de radiographies de calculs
biliaires réunies au cours d'un milier d'examens hépa-
tiques. Or, nous avons nous-méme rencontré depuis
le mois d'octobre 1914 sur 47 malades radiographiés à
ce point de vue, 4 cas où les calculs ont été décelés
avec certitude et un cas douteux. Notre statistique ne
paraît donc pas devoir être inférieure à celle de Case,
ce qui démontre bien qu'il s'agit lá uniquement d'une
question de technique et nullement d'une composition
chimique spéciale aux calculs biltaires transatlantiques.
Obs. IV. — Mme S., 44 ans. Crises « hépatiques» multiples.
Actuellement jaunisse. La radiographie dans le décubitus
abdominal montre une ombre d'aspect calculeux siluée entre
les deux premières apophyses transverses droites. On voit
très nettement cette ombre sur la figure | de la planche 9. La
figure 2 (Planche %) montre une radiographie de la mème
malade prise suivant la technique habituelle pour les radio-
Fig. 9. — Radiographie d'un caleul géant
extrait par M. Gosset. Ce calcul repré- graphies du rein. On y retrouve beaucoup plus nette celle
yo veritable moule de la vési- — fois, projetée au niveau du pôle supérieur du rein droit, petit
(Chauffard. Lithiase biliaire, et alrophique, l'ombre quadrilatère carac terisu qur, à centre
PI NIN, fig. 2.) moins opaque, qui répond évidemment à un calcul biliaire à
coque calcaire. L'intervention permit à M. Gosset d'extraire
un calcul solitaire du cholédoque très fragile et qui fut brisé en examinant mais dont nous don-
nons néanmoins, en médaillon central sur la planche hors texte, la radiographie prise après Pextrac-
tion en assemblant les morceaux (').
Obs. V. — La figure 4 de la planche 9 montre une vésicule biliaire remplie de calculs : le cliché
a élé pris suivant la technique habituelle pour les radiographies du rein. Il s'agissait d'une dame
avant eu, depuis de longues années, de fréquentes coliques hépatiques.
Nous croyons donc essentiel de pratiquer plus souvent qu’on ne le fait actuellement la recherche
radiologique des calculs biliaires qui, avec une bonne technique, nous fournira un peu plus souvent
qu'on ne le pense peut-être, la certitude de leur présence et qui, dans de nombreux autres cas, nous
permettra du moins des constatations intéressantes.
Nous reproduisons ici (fig. 5) la radiographie d'un calcul géant, véritable moule d'une grosse
vésicule enlevé par M. Gosset. Il eut été curieux de radiographier la malade qui le portait avant
l'intervention.
<
4° Dans les cas assez fréquents où existe cliniquement un doute entre l'origine gas-
trique et l'origine vésiculaire des symptômes observés, le médecin peut encore deman-
der au radiologiste de chercher à fixer un diagnostic hésitant. Parfois il révélera une
lithiase qui restait des plus douteuses ainsi qu'il nous est arrivé de le faire récemment
pour une jeune fille qui venait de jfrésenter des accidents graves et qui pouvaient
(1) L'observation clinique et opératoire détaillée de cette malade a été présentée par M. Gosset à la
Soctélé de Chirurgie.
Jouznal de Radiologie Planche 9
et d'Electiologie | Mémoire Ledoux Lebard
Calculs biliaires
Mémoire Desteznes et Baudon
Fig. 5. Kyste hydatique du foie. Fig. 6. Calculs = «ares
— Marand
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de l'examen radiologique du bord inferieur du foie. 381
faire penser à des phénomènes gastriques ou duodénaux (cette observation sera publiée
ailleurs avec les radiographies) et chez :aquelle on constatait de nombreux calculs dans
la vésicule. Dans d'autres cas il pourra montrer au contraire l’origine stomacale ou
intestinale des phénomènes observés en n'oubliant pas combien l'interprétation peut
se trouver délicate en l'absence d'images caractéristiques.
Ces quelques observations choisies parmi nos cas d'examen radiologique de la face
inférieure du foic nous paraissent, malgré leur petit nombre, suffire à prouver son utilité
ct nous commandent d'insister pour qu'il soit pratiqué plus régulièrement et suivant une
technique approprice.
LÉGENDE DES FIGURES 1 A 4 DE LA PLANCHE 9
Fig. 1. — Calcul biliaire. Radiographie prise dans le décubitus abdominal, plaque sous le ventre,
qui est supposé vu de face, sans localisaleur. Tache quadrilatère qui pourrait prêter à
confusion, par son siége, avec un calcul du rein.
Fig. 2. — Mème malade. Radiographie de la région rénale droite (qui est supposée vue de dos)
' suivant la technique habituelle avec localisateur compresseur, etc. On voit l'ombre
annulaire habituelle aux calculs biliaires enrobés et la projection au niveau du pôle
supérieur du rein montre qu'il s'agit d'un corps situé sur un plan très antérieur a
celui de cet organc. .
Fig. 5. — Radiographic de la région rénale droite, supposée vuc de dos, prise suivant la technique
habituelle. On voit le foie, l'ombre vésiculaire ct l'ombre rénale agrandie et abaissće.
(On devine sur le cliché une ombre qui fut rétrospectivement interprétée comme
calculcuse.)
Fig. 4. — Radiographie de la région rénale droite, supposée vue de dos, prise suivant la technique
habituelle. On voit une grappe d'ombres annulaires répondant à une vésicule gorgée
de calculs.
Le médaillon central non numéroté donne la radiographie après extraction du calcui
représenté sur les figures 1 et 2.
L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DU FOIE"
Par MM.
DESTERNES et BAUDON
Chef et Chef-Adjoint du Laboratoire d'Electroradiologie de Pltópital Beaujon.
(Planche 9)
L’exploration radiologique du foie se réduisait jusqu’à ces cinq ou six dernières années, à
l'inspection radioscopique de sa face supérieure : le diaphragme coiffant l'organe hépatique qui le
suit dans ses moindres mouvements se délache vivement sur la clarté du champ pulmonaire,
dessinant la forme et le contour du viscère sous-jacent ; des anomalies, des déformations de l'ombre
phréno-hépatique, se déduisaient le volume de cette région du foie, sa mobilité, la présence de
telles lésions capables de modifier son aspect normal. La longue durée des temps de pose alors
nécessaire ne permettait guère d'en obtenir une bonne radiographie et, par ailleurs, tout le reste de
l'organe échappait à notre investigation. Les progrès de Pappareillage et de la technique, l'usage
des écrans renforçateurs, en réduisant la pose à quelques secondes, à quelques fractions même
de seconde, permirent d'opérer en apnée, de surprendre ainsi l’image nette d'un organe immobile;
dès 1908 Béclère pouvait, au congrès d'Amsterdam, présenter les premiers clichés obtenus en
France de kystes hvdatiques et d’abcès du foie.
Ces conditions nouvelles excellentes, jointes à une technique appropriée dont Béclère eut le
grand mérite de fixer les règles, permirent enfin d'aborder l'élude du foie dans son entier, de sa
face inférieure en particulier demeurée jusqu'alors à peu près invisible. L'ombre du bord inférieur.
se fond avec celle des organes voisins d'égale opacité : en conseillant de distendre artificiellement
l'estomac et d'opérer de préférence dans le décubitus dorsal, Béclère nous a appris à rendre
apparente la région inférieure du foie, soulevée el accolée à la paroi par le coussin gazeux que lui
forme l'estomac dilaté.
La technique de l'exploration hépatique est aujourd’hui bien établie ; elle a fait ses preuves ct
Pon est en droit d'affirmer qu’en se plaçant dans les meilleures conditions elle nous permet
d'obtenir des images nettes et des renseignements précis. C'est une conquèle récente du radio-
diagnostic : il importe que le médecin en connaisse à la fois et les indications et les difficultés.
Tantôt, en effet, il oublie de recourir à ce mode d'examen capable de lui apporter des données fort
utiles, tantôt, au contraire, il nous demande de formuler en quelques minutes sur une vue rapide
à l'écran ou une simple radiographie, un diagnostic complet et définitif. H doit savoir que l'examen
du foie comporte une préparation du malade, la mise au point délicate d'un appareillage puissant
et complexe, des examens minutieux et souvent répétés.
TECHNIQUE DE L'EXPLORATION DU FOIE. — L'exploration du foie comporte comme tout examen
viscéral emploi de la radioscopie et de la radiographie, la première jouant le rôle primordial, la
seconde n'intervenant que pour fixer en un document impersonnel et permanent, une image soigneu-
sement choisie et repérée. Pour donner toutes ses indications, la radioscopie sera toujours pra-
tiquée dans les conditions les plus favorables : adaptation parfaite de la vision dans l'obscurité,
ampoule stable et réglable, châssis porte-ampoule mobile avec indicateur d'incidence et dia-
phragme-iris.
La radiographie sera rapide, en apnée; elle suppose donc des ampoules à grand débit, l'emploi
d'écrans renforcateurs; les plaques seront de bonne qualité et développées avec sain.
Exploration de la face supérieure. — Le malade placé devant ampoule, debout ou assis, mais
bien appuyé contre le chassis ou le dossier d'un fauteuil spécial, l'opérateur prend une vue
d'ensemble de l'image thoracique : il vérifie la forme et la hauteur du diaphragme, plus élevé à
droite de 2 centimètres environ; il s'assure que l'ombre phréno-hépatique a sa convexité ct sa
mobilité habituelles, que les sinus costo-diaphragmatique et phréno-péricardique s'éclairent dans
toute leur étendue, que le poumon, la plèvre, Je cœur présentent leur aspect normal. En faisant
varier l'incidence, en élevant et abaissant l'ampoule il suit toute la surface du dôme hépatique.
(1) « Rapport devant être présenté au Congrès de l'Association francaise pour l'avancement des Sciences;
le Havre, 27 Juillet au 2 Août 1914. »
L'exploration radiologique du foie. 383
Se trouve-t-il en présence d'une anomalie, l’ampoule immobilisce, la région bien repérée et
localisée, il substilue la plaque à l'écran et la radiographie est faite en apnée. L’examen est ensuite
complété par inspection en position directe postérieure, en position oblique, en position latérale
droite.
Exploration du bord inférieur. — L’exploration en position debout donne fréquemment d'excel-
lents résultats; il semble préférable cependant de recourir à la technique spéciale dont Béclére a
ainsi fixé les règles:
1° Examen en décubitus dorsal, sur un plan perméable aux rayons X émis par l'ampoule placée
en dessous.
2% Replétion gazeuse de l'estomac — à laquelle il convient d'ajouter la replétion gazeuse du
gros intestin.
Le malade a ¿té purgé la veille, il a pris le matin un grand lavement évacuateur, il doit étre
absolument á jeun.
La distension gazeuse de Pestomac est réalisée facilement par la potion de Rivière (absorption
successive de 4 grammes de bicarbonate de soude et de 4 grammes d'acide tartrique dissous dans
une minime quantité d'eau) ou mieux par la potion de Tonnet, recommandée par Aubourg et plus
agréable pour le malade.
La distension gazeuse du gros intestin s'obtient par l'introduction lente, à l’aide de la sonde
rectale, de 500 c.c. environ d'air, suivie ou non d’un petit lavement bismuthé destiné à faire
refluer l'air vers l'angle colique droit. Souvent on l'obtient simplement par l'emploi répété de la
distension gastrique, une première fois, une heure ou deux avant l'examen, une deuxième fois au
moment même de l'examen.
Le malade ainsi préparé, la radioscopie est pratiquée en décubitus dorsal, en faisant varier
l'incidence de façon à raser la face inférieure du foie; la région intéressante repérée, la radio-
graphie est faite en suivant les indications suivantes :
5 Plaque au contact du rebord chondro sternal.
4 Limitation de la région explorée par un diaphragme de plomb; pour assurer mieux encore
l'élimination des rayons secondaires, on peut encore utiliser le dispositif spécial conseillé par
Buky.
»” Radiographie en apnée.
6° Emploi d'une ampoule donnant des rayons n° 3 au radiochromométre de Benoist.
Ce dernier point, cependant, demeure en discussion, au moins comme nous le verrons,
pour la radiographie des calculs biliaires. Nombre d’auteurs et Case en particulier qui a présenté à
Londres de fort beaux clichés, utilisent de préférence des rayons n° # ou 5 Benoist.
l. — LE FOIE NORMAL.
Sans aucune préparation, l’opacité du foie se confond avec Vopacité générale de l’abdomen :
son bord supérieur seul, intimement accolé au diaphragme, se détache vivement sur la clarté du
champ pulmonaire; son bord gauche vient en contact avec la poche a air gastrique et se distingue
à peine; son bord inférieur est à peu près totalementinvisible, sauf à son extrémité externe ou les
gaz contenus dans l'angle colique droit permettent de fixer ses limites. Si l’on réalise au contraire,
la distension gazeuse et de l'estomac et du gros intestin, il devient possible d'étudier les contours
du foie dans presque toute leur étendue.
Bord supérieur. — Radiologiquement, l'inspection du bord supérieur se réduit à l'étude du
diaphragme, « l'ombre phréno-hépatique est une», comme l'écrit H. Béclére. En position debout,
le thorax apparait sur l'écran, formé de deux zones claires, les champs pulmonaires, et d'une opa-
cilé médiane, l'ombre vertébro-cardio-aortique. Les champs pulmonaires sont en has nettement
limités par Pombre diaphragmatique ; l'opacité médiane, au contraire, se continue sans ligne précise
de démarcation avec l'opacité phréno-hépatique. Le diaphragme droit se détache de l’ombre car-
diaque au niveau de la 11° vertèbre dorsale, se dirige en dehors et légèrement en haut durant 5 à
6 centimètres, puis descend obliquement jusqu’au gril costal avec lequel il forme un cul-de-sac
profond. Dans son ensemble il prend la forme d'un dôme, dont la courbe varie avec le temps de la
respiration, plus convexe à l'expiration, plus aplatie à l'inspiration. L’étendue des mouvements
varie selon les sujets de 2 à 6 centimètres, elle est moindre chez la femme, à type respiratoire costo-
vertébral supérieur. Dans l'inspiration les sinus phréno-péricardique, à peine marqué, et costo-
diaphragmatique, très profond, s'éclairent vivement. L'expansion respiratoire est la même des
deux côtés, mais l'hémi-diaphragme droit est normalement plus élevé que le gauche de 2 centi-
mètres environ.
384 Desternes et Baudon.
En élevant et en abaissant l'ampoule de facon à faire varier l'incidence, en pratiquant succes-
sivement l'examen en position directe. antérieure, postérieure, oblique, on peut explorer toute la
face supérieure du foie. :
De profil, en position latérale droite, la convexité du foie se voit parfaitement : elle présente
l'aspect d'un dôme arrondi « le sommet de la coupole
est aplati ct alteint 6 à 8 centimètres au-dessus des
points les plus inféricurs du cul-de-sac diaphragma-
tique. » (H. Béclère.)
La face postérieure, difficilement accessible, entre
en rapport avec le rein, la capsule surrénale, l'aorte.
l'œsophage, mais tout se confond dans une même opa-
cilé; la face antérieure est protégée par les dernières
côtes dont les ombres se projettent sur sa partie
externe; à sa partie interne elle se confond avec la
teinte sombre de la colonne vertébrale.
Bord inférieur. — Rendu visible par la clarté de
l'estomac et de l'intestin remplis de gaz, le bord
antéro-inférieur du foie répond successivement à les-
tomac, au duodénum, au colon transverse. à l'angle
colique droit.
Schéma n° 1. — Vue schématique montirani les rap- Y Trois grandes plages occapeni le champ pon
ports du foie (1) et de la vésicule biliaire (5) avec phrénique : au centre la clarté gastrique, à gauche
l'estomac (2), le colon transverse (5) et le duodé- Ja rate et langle splénique du colon, à droite le foie.
num (4) (Estomac et intestin remplis de gaz). Dans l’ensemble la face inférieure du foie se pro-
file suivant une ligne oblique de gauche à droite et de haut en bas. » (H. Béclère.)
La vésicule demeure normalement invisible. (Voir schéma n° 1.)
I]. -— LES ANOMALIES DANS LA MOBILITÉ, LA SITUATION ET LES RAPPORTS DU FOIE.
Mobilité. — L'abcés du foie, la péri-hépatite, la névralgie phrénique, la pleurésie diaphragma-
tique, les pleurites de la base troublent la mobilité du diaphragme et du foie; l'emphysème en
agrandissant le champ pulmonaire abaisse le diaphragme et diminue l'amplitude de ses déplace-
ments, de même la tuberculose (signe de Williams); le pneumothorax, les épanchements pleuraux
refoulent le foie vers l'abdomen, alors qu’au contraire, le météorisme, les tumeurs abdominales, la
vessie distendue, la grossesse avancée, le soulèvent vers le thorax.
Situation el rapporls. — Indépendamment des causes multiples que nous venons d'énumérer et
que la radioscopic permet d'analyser, deux grandes anomalics méritent d’être étudiées : l'une, congé-
uitale, Pinversion, l’autre acquise, l'hépatoptose.
L'inversion, sans ¿tre fréquente, n’est pas exceptionnelle. Aubourg, Ronneaux, Michaud, d'Hal-
luin, etc., ont cité des exemples de transposition du foie à gauche; l'un de nous eut l'occasion d'en
observer, au régiment, un cas qui avait échappé à l'inspection des conseils de revision. Le plus sou-
vent, c'est une curiosité, sans grand intérêt pathologique et que la radiographie est la première
à déceler.
L’hépatoplose, liée à la flaccidilé de la sangle abdominale et au relâchement des ligaments viscé-
raux, est fréquente et rentre dans le groupe de l'entéroptose que Glénard a étudiée et sur laquelle
les rayons X ont apporté de multiples et précieux renseignements. La radioscopie, en ce qui con-
cerne le foie, intervient surtout pour mesurer l'étendue des déplacements selon la position d'examen.
Sous ce même nom d'hépatoptose, on a publié tonte une série de fails curieux, où la siluation
et surtout les rapports du foie sont modifiés du fait des organes voisins, de l'intestin en parti-
culier. Béclère présentait en 1899, à la Société médicale des Hôpitaux, un cas d'hépatoptose par
ectopie sous-diaphragmatique du colon transverse : l'intérêt de cetle observation résidait dans ce
fait que la clarté anormale sous-phrénique avait conduit l’auteur au diagnostic d'abcès gazeux.
et que l'autopsie avait révélé l'erreur d'interprétation en montrant la cause réelle de l'image obser-
vée. Chilaiditi, en décembre 1910, montra à la Société de radiologie trois radiographies d' « hépa-
toptose avec interposition d'intestin entre le foie et la coupole diaphragmatique ». Nous-mémes en
avons observé deux cas.
L'interprétation de ces faits n'est pas encore nettement établie : dans deux cas de Chilaiditi, il
s'agissait de malades atteints de splanchnoptose généralisée; le malade de Béclére présentait de la
sclérose pulmonaire avec symphyse pleurale droite; il en était de même chez un de nos malades, où
L'exploration radiologique du foie. 385
la sclérose pulmonaire avait déterminé par rétraction pleuro-phrénique la présence sur la radiogra-
phie, de deux images nettes du diaphragme séparécs par une zone claire en forme de croissant; chez
l’autre, dont le cliché est reproduit par le schéma n° 2, l'existence d'une sténose pylorique, s'accom-
pagnant d’adhérences et d’une stase gastrique énorme, devait certainement jouer un role dans la
production de l’ectopie intestinale. Dans un cas enfin cité par Letulle et Aubourg, et contrôlé par
Pautopsie, il s'agissait, au contraire, d'une véritable malformation du foie qui expliquait l’anomalie.
A tous ces faits où l'intestin est en cause, nous ajouterons une observalion personnelle et,
croyons-nous, unique dans la littérature radiologique, d'inversion totale de l'estomac venant s'inter-
Schéma n° 2. — Ectopie colique masquant en partie Schéma n° 3. — Inversion totale de l'estomac,
l'opacité hépatique. refoulé par distension gazeuse intestinale.
1, cœur; 2, foie; 3, poche à air gastrique;
4, 4, 4, distension gazeuse de l'intestin (colon transverse,
duodénum).
1, cœur; 2, foie; 3, intestin.
poser à droile, en avant du foie. Le cliché, présenté à la Société d'électrothérapie, et que reproduit
le schéma n° 3, se rapporte à une malade opérée à l'hôpital Beaujon par le D' Wiart. L'intervention
révéla l’existence d'un vaste abcès vraisemblablement consécutif à une perforation duodénale.
Déplacement du foie par les organes voisins. — Bensaude, Gillard et Ronneaux ont présenté à la
Société médicale des hôpitaux (déc. 1911), deux cas de mégacolon s'accompagnant d'un déplacement
considérable du foie complètement basculé, le lobe gauche soulevé, le lobe droit abaissé : le bord
inférieur, au lieu d’avoir sa direction oblique, était devenu presque vertical. Dans un kyste du pan-
créas, Ronneaux a trouvé le diaphragme droit surélevé dans sa partic externe, le lobe gauche du
foie complètement abaissé par refoulement et le foie entier basculé.
II. — LES ANOMALIES DANS LE VOLUME ET LA FORME DU FOIE.
Nous plaçant surtout au point de vue clinique, nous étudierons successivement les foies médi-
caux, les foies chirurgicaux.
I. — Les foies médicaux.
1° L'atrophie du foie s’observe dans un certain nombre d'affections : cirrhose, dégénérescence,
tuberculose, etc., mais si, au début, la radiographie peut apporter quelques renseignements en
confirmant la diminution de volume de l'organe, le plus souvent au moment où notre examen est
réclamé, la présence d'ascite rend l’exploration difficile.
2° L'hyperlrophic du foie sans déformation spéciale se rencontre dans les cirrhoses bypertro-
phiques, les cancers primitifs massifs, la congestion hépatique, qu’elle soit circulatoire, infectieuse
ou toxi-alimentaire.
Dans tous ces cas, la radiographie montre l'augmentation du volume du foie, mais le signe le
plus important, le plus caractéristique est le suivant : non seulement la forme générale du viscère
est conservée, mais l'hypertrophie se développe par en bas, le bord supérieur esl pas, ou à peine suré-
levé, à l'encontre de ce qui se passe dans les abcès ou kystes hydatiques.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 2
380 | Desternes et Baudon.
3” Les anomalies de forme du foie se divisent :
En malformations congénitales ;
En malformations acquises;
En malformations pathologiques.
Les malformations congénitales ont été étudiées surtout par Letulle, et le cas cité par Aubourg
montre qu’on doit connaître leur existence si l’on veut éviter les erreurs d'interprétation. La défor-
mation par le corset a été bien étudiée, au point de vue anatomique, par Charpy; au point de vue
radiologique, par Carl Beck. « Le véritable foie de corset se distingue à la radiographie par sa
forme caractéristique. La pression des côtes inférieures sur le foie conduit, par l'étranglement pro-
gressif, à la formation sur la face antérieure du lobe droit d'un sillon transversal qui le divise en
deux parties réunies par un pont à la manière de cerlains boutons de manchettes. »
Les foies ficelés et bosselés se présentent le plus souvent sous des aspects très analogues,
quelle que soit l'affection en cause, syphilis, tuberculose, néoplasme : la radioscopie révèle les
sillons et les bosselures, mais l'interprétation est toujours délicate. La prudence nous conseille de
signaler les caractères de l’image observée en laissant à la clinique le soin d'en rechercher les
causes.
11. — Les foies chirurgicaux.
Les anomalies de volume et de forme du foie s'observent, au point de vue chirurgical, dans
deux grandes affections, les kystes hydatiques et les abcès.
Kystes hydatiques. — En présence d’un foie augmenté de volume et déformé, le médecin
soupçonne l'existence d'un kysle hydatique, et demande l'examen aux rayons X: quels rensei-
gnements est-il en droit d'en attendre? L'un de nous, (Dr Desternes, Journal médical francais,
Déc. 1910) s’est efforcé de répondre à cette question. Le KH est une affeclion relativement rare en
France, mais à laquelle le médecin pense assez volontiers; aussi dans nombre de cas l'examen
infirme-t-il cette hypothèse. L’exploration radiologique comporte trois solutions :
1° Elle permet déliminer le KH en fixant le diagnostic exact ;
2° Elle permet de restreindre le diagnostic à deux ou trois affections, dont le KI], sans parvenir
à résoudre par elle seule le problème;
9° Elle permet d'affirmer l'existence d'un KH.
Quelques exemples tirés de la pratique montreront à la fois toute l'importance d'un radiodia-
gnostic bien conduit, et toute la prudence qui convient à l'interprétation. |
1° L'examen permet d'éliminer le kyste hydatique.
Un malade du service de M. le Pr Robin, âgé de 22 ans, présente une voussure thoracique, avec matité
tres étendue sus-hépatique, suppression des bruits respiratoire, symptômes de compression, etc., on pense
à un kyste du poumon ou du foie; l'examen révèle une opacilé à bord supérieur irrégulier, plus sombre à
la partie moyenne qu'à la base du champ pulmonaire, l'aorte est repoussée vers la gauche : le diagnostic
radiologique tumeur pulmonaire avec léger épanchement pleural secondaire est confirmé par la ponction et
l'opéralion.
Chez un homme de 56 ans, on observe depuis quelque temps des accès nocturnes d'oppression, de la
malilé sus-hépatique, un foie débordant largement dans l'abdomen : l'examen montre un cœur dilaté el une
pleurésie méconnue qui abaissait le foie.
Un confrère présente une tumeur dure, mobile, saillante à Vépigastre, sans réaction marquée de létat
général; il pense ainsi que le chirurgien consulté a un KH du foie ou de la rate : l'examen, après dilata-
tion gazeuse de l'estomac, montre une grosse rate et un gros foie régulier, qui éliminent l'hypothèse de
KH. Mème cas, chez un malade adressé au Dr Castaigne avec le diagnostic de KH : le foie est énorme,
mais régulier et Phypertrophie s'est faite par en bas : on conclut à une forme de cirrhose toxi-alimentaire et
la diminution très rapide du foie par un régime approprié confirme le diagnostic.
Un malade de la salle Monneret présente en même temps que les Symptômes de grande suppuration,
une matite remontant jusqu'à l'épine de Pomoplate : on pense à un kyste pulmonaire suppuré ou à une
pleurésie purulente, la radioscopie montre une énorme opacité, remontant jusqu'à la 3° côte, mais celle
opacilé a pour limite supérieure la ligne régulière du diaphragme surélevé et distendu en un vaste arc de
cercle; nous affirmons l'existence d'un abcès sous-phrénique et Pautopsie confirme ce diagnostic.
2° L'eramen oriente vers deus ou trois affections, dont le kyste hydatique, sans pouvoir à lui seul
assurer le diagnostic. La radioscopie, comme la radiographie nous donnent des images qui ne sont
que des ombres portées : leur opacité, leur siège, leurs rapports, leur mobilité, leur forme, tels sont
les éléments sur lesquels se base notre interprétation, mais elles ne nous apprennent rien par elles-
mêmes sur la nature des lésions. La déformation en dome du bord supérieur, du foie par exemple,
signe des plus importants, peut se rencontrer aussi bien dans les KH du foie ou mème du poumon
et dans les abcès du foie, les bosselures multiples peuvent ètre le fait de KH multiples, mais aussi
de certaines formes de carcinome ou syphilis. Béclère a présenté au Congrès d'Amsterdam une
L'exploration radiologique du foie. 387
observation de foie syphilitique dont l'aspect radiologique avait fait conclure á la présence d'un KH.
La vésicule biliaire très distendue peut simuler un kyste de la face inférieure du foie.
Dans tous ces cas d'interprétation difficile, aspect des déformations, leurs contours plus ou
moins circulaires, leur situation, ramènent toujours à un petit nombre d’hypothéses et l’histoire
clinique complétera le diagnostic. C'est le devoir du radiologue de bien indiquer les doutes de son
interprétation, et sa collaboration avec le médecin, qui d’ailleurs doit ètre constante, donnera toute
leur valeur aux documents qu'il apporte.
3” L'examen aboulil au diagnostic ferme de kyste hydatique. — Le caractère pathognomonique
du KH, celui qui permet d'affirmer sans aucun doute sa présence, c'est sa forme sphérique : l’image
est celle d'un arc de cercle, d'une ‘circonférence plus ou moins complète, mais régulière, comme
tracée au compas. Dans les kystes centraux, ou qui occupent les faces antérieure ou postérieure on
peut en pleine opacité hépatique déceler une ombre plus intense, de forme nettement arrondie ;
parfois la tumeur, bien qu'occupant l’un des lobes au voisinage du bord, confond ses contours avec
ceux du foie lui-même auquel elle donne un aspect globuleux; le plus souvent, le kyste, tout en
hypertrophiant le foie, déborde seulement sur un des bords et la partie saillante, dessine au niveau
du bord supérieur une forme demi-cerclée, au niveau du bord inférieur des contours polycyliques.
Cependant, assez fréquemment, le kyste est recouvert d’une portion plus ou moins étendue de tissu
hépatique et son contour, au lieu d’être géométrique, prend l'aspect d'une tumeur, moins nette,
plus étalée.
Résultats obtenus par l'exploration radiologique dans la recherche des kystes hydatiques.
Nous empruntons la plupart de ces observations à l'excellente thèse d'H. Béclére, nous
contentant d'y ajouter quelques faits personnels.
« En 1904, Gagnière, dans le Trailé de Radiologie, cite deux cas où Pexamen permit de soupconner
l'existence de kystes, le premier pulmonaire, le second hépatique. »
En 190%, Aubourg eut l'occasion de diagnostiquer un kyste chez un malade antérieurement opéré d'un
autre kyste de la face inférieure du foie. « L'examen radioscopique montra que ce malade présentait un foie
en mosquée dont le dôme remontait à 8 centimètres au-dessus de la normale. »
Trois observations de Béclère sont particulièrement intéressantes :
Dans la première, présentée en 1908, au Congrès d'Amsterdam, il s’agit d’un malade de 45 ans, pàli,
amaigri, anorexique, chez lequel la rapidité des accidents et le volume du foie faisaient porter le diagnostic
de cancer massif du foie; l'examen radioscopique montra
le dôme hépatique soulevé et déformé par une saillie demi-
cerclée à contours nets, le diagnostic de KH en découlait
et fut confirmé par l’opération.
A ce même Congrés, Béclère put montrer les premiers
clichés publiés en France de KH du foie, l'un, de kyste du
lobe gauche, faisant saillie à l’épigastre et donnant à la
radiographie une convexité en arc de cercle régulier, l’autre
de KH du bord inférieur se traduisant par une saillie anor-
male à contour irrégulièrement polycyclique.
Dans trois observations qui nous sont personnelles les i
faits semblent exactement calqués sur les cas que nous
venons de citer.
Dans le 1* cas, un homme de 30 ans présente au niveau
de la région épigastrique, au voisinage de la ligne médiane,
une tumeur légèrement saillante, résistante, indolore, ayant
seulement donné lieu à deux reprises à des phénomènes
passagers d'embarras gastrique. La radiographie, après
distension gastrique, montre un foie de forme ovoide, à
grand axe vertical, le dôme phréno-hépatique se continuant
avec le bord gauche et le bord inférieur en une vaste cir-
conférence absolument régulière. (Voir Planche 9, fig. à.)
Le second cas se rapporte à une malade du service : BAe, E
de M. le Dr Pozzi, présentant a l'épigastre une tumeur Schéma n° 4. — de oe du bord inférieur
volumineuse, dure, immobile, de forme arrondie : on nous , , a ;
demande de confirmer le diagnostic de KH : la radiogra- ge 2, estomac distendu par les gaz; 5, gros intes-
; : , in distendu par les gaz; 4, saillie en arc de cercle
phie en décubilus dorsal, ampoule en dessus, montre dans formée par le kyste hydalique.
l'opacité totale du foie, une large zone arrondie d'opacité
plus marquée et répondant à la tumeur; en décubitus dor-
sal, ampoule en dessous, le bord inférieur se dessine en un contour polycyclique, formant trois courbes,
la médiane, plus volumineuse et régulière (schéma n° 4); l’opération confirme la présence d’un volumineux
kyste hydatique.
Notre troisième malade porteur d'un foie énorme était, depuis des années, soigné pour des troubles
gastro-intestinaux, quand, à la demande du Dr Castaigne, il fut soumis à la radiographie. L'examen révéla,
au niveau du bord inférieur, très abaissé et très élargi, deux larges saillies de forme arrondie : l'opération
pratiquée par le Dr Dujarier contirma l'existence de deux volumineux kystes hydatiques.
388 Desternes et Baudon.
Dans certains cas, l'examen permet d’affirmer KH, mais la localisation en est difficile : s’agit-il
d'un kysle pulmonaire, ou d'un kyste du bord supérieur du foie à développement thoracique? Barjon,
dans la Revue de médecine, a cité deux cas où l'examen ne put résoudre la question. Le plus souvent
cependant, l'exploration sous diverses incidences de toute la face supérieure du foie, l'étude de la
mobilité diaphragmatique permettent un diagnostic exact.
Il en fut ainsi dans une de nos observations :
Chez une jeune fille de 19 ans, en excellent état de santé, le médecin découvre à l'occasion d'une grippe
légère, une abolition du bruit respiratoire avec matité de presque tout le champ pulmonaire droit; il pense
à une pleurésie méconnue : la radioscopie en position directe, avec incidence normale, montre une vaste
opacité sphérique surmontant le diaphragme sur lequel elle semble s’implanter largement à sa base; en
faisant varier l'incidence, on arrive à vérifier qu'une mince zone de clarté s'insinue entre le kyste et le
diaphragme sauf sur quelques centimètres à sa partie la plus interne; il s'agissait d'un kyste pulmonaire
contrôlé par l'intervention.
Hydro-pneumo-kysles post-opératoires. — Que devient, après l'opération, la volumineuse poche
kyslique? C'est là un point que l'exploration radiologique a permis d'étudier ct auquel ont été
consacrées toute une série de recherches intéressantes, parmi lesquelles nous signalerons les travaux
de Marcelino Herera Vegas (Buenos-Ayres, 1905), de Devé (Revue de Chirurgie, 1907); de Legueu
Société de Chirurgie, 22 décembre, 1909); de Vegas et José Jorge (Buenos-4yres, 1910); plus récem-
ment de Chauffard et Ronneaux (Société médicale des hôpitaux, février 1912, et Société d'electrothe-
rapie, décembre 1912); de Chaisemartin (Thèse, Paris, 1912) ; de Cerné (Presse médicale, 2 mars 1912).
Fréquemment se développent des épanchements hydro-aériques plus ou moins longtemps après
l'intervention; nous nous bornerons sur ce sujet à citer les conclusions de Chaisemartin.
« Les faits constatés par MM. Chauffard et Ronneaux et nous-méme, imposent les résultats suivants :
1° Le liquide contenu dans la poche du kyste opéré et non les gaz, donne à cette affection (hydro-
pneumo-kystes post-opératoires de Chauffard et Ronneaux), tout son caractère de gravité ;
2 Le malade devra être suivi très attentivement et durant plusieurs mois après l'intervention, car
l'hydro-pneumo-kyste peut n’apparattre que très longtemps après l'xuvre du chirurgien;
$ Liecamen radiologique fréquemment répété permettra seul, le plus souvent, de poser le diagnostic et
de suivre l’évolution des épanchements liquides et gazeux. ll posera en outre les indications du traitement. »
Abcès du foie. — Nous envisagerons successivement les abcès du foie proprement dit, les abcès
sous-phréniques, l'abcès gazeux sous-phrénique.
Abcès du foie. — Les signes radiologiques de l'abcès du foie varient selon qu'il s’agit d’une
collection centrale, d'une collection périphérique, d'une collection ouverte.
Dans le premier cas, on peut ne constater qu’une augmentation du volume du foie, mais fait
important, cette hypertrophic se montre aussi bien par en haut, vers le thorax, que par en bas,
tandis que les foies médicaux, nous l'avons remarqué, ne se développent guère que vers l'abdomen.
Le plus souvent, à l'hypertrophie s'ajoutent de nouveaux signes : déformation des contours,
troubles dans la motilité phrénique, réactions inflammatoires, dont Béclère a fait une étude minu-
tieuse basée sur l'observation d'un certain nombre de cas, présentés au Congrès d'Amsterdam (1908).
Ces observations des plus intéressantes sont rapportées dans la thèse d'H. Béclére, ainsi que
les travaux antérieurs de Loison, Bergonié, Aubourg, etc. Il s’agit dans tous les cas d’abcès de la
convexité du foie et le diagnostic s'était fondé sur les signes radioscopiques suivants : hypertrophie
du foie, surélévation et déformation en mosquée, en brioche, du déme hépatique, troubles de la motilité
hépatique.
Les abcès de la région inférieure ont profité des progrès récents de la technique, que nous
avons indiqués, mais leur diagnostic demeure beaucoup plus imprécis.
Nous avons eu l'occasion d'observer plusieurs cas d'abcés du foie mais comme les faits rentrent
tous dans le cadre de ceux qu'a publiés Béclère, nous croyons ne pouvoir faire mieux que de citer
les conclusions du maitre, sur le radiodiagnostic des abcés du foie : « Il est hors de doute que la
radioscopie peut rendre des services au chirurgien pour aider au diagnostic des abcts de la face
postéro-supérieure du foie; par contre elle ne donne aucun renseignement, ainsi que nous l'avons
constaté plusieurs fois dans le cas des abcès de la région antéro-inférieure qui évoluent vers
l'abdomen.
Dans les abcès de la face convexe du foie, cet organe étant augmenté de volume, refoule davan-
tage la moitié de la voûte, et celte dernière peut alors présenter une différence de 5 à 6 centimètres
par rapport à la moitié gauche. En outre, les mouvements du muscle élant douloureux, par suite
de l'inflammation qui a pu se propager à son tissu, il s'immobilise et l’on aperçoit alors la moitié
gauche qui continue ses oscillations, tandis que la moitié droite ne bouge pas.
L'inflammation peut se transmettre à la plevre à travers le diaphragme, et l'on constate, en plus
de la dénivellation anormale des deux moitiés de la voûte et de l'immobilisation de la partic droite,
L'exploration radiologique du foie. 389
l'oblitération du ‘sinus costo-diaphragmatique droit, par accolement de ses parois, ou la présence
d'une faible quantité de liquide dans la cavité pleurale.
Le processus inflammatoire peut également se transmettre à la base du poumon droit dont le
tissu se condense, puis peut suppurer à son tour; on remarque alors au-dessus du diaphragme et
en contact avec lui, une zone d'ombre irrégulière occupant la base pulmonaire.
L'abcès du foie peut aussi, après avoir progressé à travers le diaphragme et la base du poumon
droit, venir s'ouvrir dans une bronche ct donner lieu à une vomique; dans ce cas, on verra la base
du poumon parcourue par une traînée opaque plus ou moins large, se continuant avec le foie et se
dirigeant de bas en haut et de dehors en dedans. »
Abcès sous-phrénique. — Dans les collections sous-phréniques ne se rallachant pas à l'abcès
hépatique, l'aspect est tout différent : le diaphragme peut êlre considérablement surélevé, refoulé
jusqu'à Pomoplate, jusqu'à la troisième côte, dans un
cas soumis à notre observation, mais la déformation
des contours fait défaut : il dessine au contraire dans
son ensemble un arc de cercle très régulier, et c'est
pour nous, dans la régularité même de la courbe duc
à sa distension extrême, que réside le signe le plus
important de l’abcès sous-phrénique.
Nous en citerons deux exemples personnels dont
l'un représenté par le schéma n° 5.
Une dame âgée de 36 ans. rentrée depuis quelques mois
en France, après un long séjour à Mexico, présente des
accès fébriles, un état général déprimé, une douleur sourde
dans la région hépatique, une matité sus-hépatique très
étendue. La radioscopie montre une surélévation marquée
du diaphragine, avec motilité très diminuée, mais pas de
déformation : l'ombre phréno-hépatique décrit une courbe
d'une régularité presque géométrique. L'opération révèle
la présence d’un abcès sous-phrénique contenant environ
900 grammes de pus. Il ne s'agissait pas d’un abcès du foie,
mais d'une collection sus-hépatique, qu'on crut, après coup,
devoir rattacher à une crise d'appendicite survenue six
mois auparavant. 1, dôme phrénique soulevé par la collection; 2, masse
Chez un malade de la salle Monneret, très cachectique hépatique; 5, cœur; 4, eslomac dilate par du gaz;
et présentant tous les symptômes de grande suppuration, 5 Colon dilate par insufflation.
ainsi que les signes physiques d'une pleurésie, la ponction
exploratrice montre ua liquide dont les caractères histo-chimiques ne concordent pas au diagnostic de
pleurésie; la radioscopie est demandée et montre le diaphragme soulevé en une énorme voûte régulière-
ment cintrée jusqu'au niveau de la 3° côte; le diagnostic d'abcés sous-phrénique est vérifié à autopsie.
Schéma n° 5 — Abcès sous-phrénique.
Dans les cas de ce genre, la radioscopie ne permet aucun doute, mais il en est d’autres où la
difficulté est grande de décider entre la pleurésie purulente et l’abcès du foie; Achard a conseillé le
procédé suivant de diagnostic : après évacualion d'une certaine quantité de liquide, on injecte de
Pair; s'agit-il d'une pleurésie, le niveau du liquide est sus-phrénique et s'étale librement; dans
l'abcès du foie, au contraire, la zone claire gazeuse est limitée en haut par une bandelette d'ombre
arciforme qui n'est autre que le diaphragme. Ainsi se trouve réalisé l’abcès gazeux sous-phrénique,
caractérisé par la présence d'une zone claire dissociant l'ombre phréno-hépatique, séparant le dia-
phragme du foie.
IV. — VESICULE BILIAIRE. -— CALCULS BILIAIRES.
Calculs biliaires. — Cette question a fait l’objet de nombreux travaux parmi lesquels nous cile-
rons à l'étranger, ceux de Carl Beck, Albers-Schonberg, Alessandri et Della Vedona, Bevan, Coen,
Dessauer et Wiesner, Rubaschow, Roubacheff, Case; en France, ceux de Chappuis et Chauvel,
Béclére, Arcelin, Mauclaire et Infroit, Maingot, Bourguet, Chastenet de Gery, Gosset, Aubourg,
Loison, Deslernes, Darbois. En octobre 1899 Carl Beck présentait à l'Association médicale du
comté de New-York les premières images de calculs obtenus sur le vivant: depuis cette époque, si
l'on excepte la collection présentée au Congrès de Londres par Case, les résultats positifs ne
semblent pas avoir été très nombreux. ,
En France, la première observation est celle de Mauclaire et Infroit à Académie des Sciences,
le 21 seplembre 1905; Arcelin publie la seconde dans le Lyon médical du 28 juillet 1907; puis viennent
celles de Béclère en avril 1909, de Desternes en janvier 1912 (voir Planche 9, fig. 6), présentées à la
Société de Radiologie, suivies de quelques autres de Lomon, Aubourg, Lefournier, Ledoux-Lebard.
390 Desternes et Baudon.
La technique de cette recherche a cependant été fort bien précisée par Béclére, par Maingot,
dans sa thèse de 1909. A quoi tient donc le petit nombre des résultats heureux? A des causes phy-
sico-chimiques bien connues : les calculs biliaires sont formés, soit de cholcstérine pure, soit de
sels biliaires, soit de cholestérine entourée de couches calcaires stratifiées. C'est dans ce dernier
cas seulement qu'ils semblent capables d'arrêter le rayonnement et de donner sur le cliché une
opacité distincte de l'opacité générale des tissus qui les entourent. Aussi Béclère concluait-il : « La
nécessité imposée aux calculs biliaires, de contenir du calcium pour être révélés par la radiographie,
telle est la loi physico-chimique à laquelle viennent se heurter le plus souvent les efforts des méde-
cins radiologistes. On peut prévoir qu'à l'avenir comme par le passé, la recherche radiographique
des calculs biliaires sera suivie de succès seulement par exception et que jamais d'un examen néga-
tif on ne devra lirer aucune conclusion. »
Ces conclusions laissaient peu d'espoir de succès, et pourtant ceux d'entre nous qui ont assisté
au congrès de Londres y ont vu exposés toute une série de fort beaux clichés de calculs présentés
par Case : calculs « nombreux, petits, à faceltes, ayant en un mot tous les caractères habituels des
calculs de cholestérine ». Des renseignements fournis par Case et de ses publications il semble
résulter que ces cas heureux (40 cas environ sur un millier d'examens) ne sont pas dus, comme on
serait tenté de le croire, à des conditions physico- chimiques spéciales à la lithiase américaine, mais
pour une large mesure à la mise en œuvre rigoureuse d’une technique appropriée : réplétion
gazeuse et intestinale intense, choix d'un rayonnement mou, n° 4 de l'échelle de Benoist, emploi de
diaphragme de plomb et utilisation, pour assurer au mieux l'élimination des radiations secondaires,
d'un dispositif analogue à celui qu'a récemment proposé Bucky.
Nous sommes donc en droit d'espérer que le radiodiagnostic de la lithiase biliaire guidé par
ces indications nouvelles, ne tardera pas á prendre un heureux développement.
Vésicule biliaire. — Il en sera de mème, sans doute, pour l'étude de la vésicule biliaire que les
tendances chirurgicales actuelles désignent tout particulièrement à notre attention. Normalement,
elle demeure invisible, mais lorsqu'elle est augmentée de volume, son ombre dépasse le bord infé-
rieur et la radioscopie, comme la radiographie peuvent en donner l'image.
C'est à Aubourg que revient le mérite d'avoir à diverses reprises tenté de fixer l'importance des
renseignements qu'on peut retirer de l'exploration vésiculaire.
En dehors de la lithiase, dont nous avons parlé, on pcut chercher à connaître le volume et les
rapports de la vésicule.
Dans une première communication à la Société de Radiologie en avril 1910, Tuffier et Aubourg
présentent une radiographie montrant une vésicule très distendue : l'opération permit en effet de
retirer plus de 200 grammes de liquide et les auteurs insistent sur la concordance entre les résultats
de la radiographie et les données de la clinique : grosse vésicule, tumeur; petite vésicule, lithiase.
En mars 1914, Aubourg étudie à nouveau la radiographie vésiculaire et montre l'intérêt qu’elle
présente en raison des rapports pathologiques fréquents entre la vésicule, l'estomac, le duodénum,
le colon transverse, le pancréas.
Siège de la vésicule. — C'est dans l'espace triangulaire limité en dehors, par le rachis, en haut
et en dehors par le bord inférieur du foie, en bas par le colon transverse rendu visible soit par
distension gazeuse, soit par lavement bismuthé, comme le propose Aubourg, qu'il convient de
rechercher l'ombre vésiculaire.
Rapports de la vésicule. — « Par rapport au premier coude duodénal, on voit que la vésicule
biliaire peut siéger soit au-dessus du pylore, soit au niveau de la 1” portion du duodénum, soit au
niveau du bord externe de la 2° portion. Au niveau du pylore, si la vésicule est libre, l'aspect radio-
logique du canal pylorique est normal. — Mais à la suite de cholécystite et de péricholécystite, s’il
existe des adhérences avec le pylore, il y a déformation du pylore réalisant les sténoses pyloriques
extrinséques sur lesquelles M. Tuftier a insislé depuis longtemps. »
« Il en est de même pour le duodénum : s'il existe des adhérences entre la vésicule et les deux
premières portions du duodénum, ce peut étre une cause de compression qui pourrait, sans examen
de la vésicule, faire poser le diagnostic radiologique de lésion pariétale, alors que le duodénum est
en réalité sain ».
Nous avons tenu à insister sur la communication d'Aubourg, car nous pensons qu'il s'agit lá de
faits extrêmement importants que nous avons pu vérilicr à diverses reprises et sur lesquels nous
regrettons de ne pouvoir nous étendre... « Vésicule ou duodénum, écrit encore Aubourg, est une
question qui se posera de plus en plus, grâce aux données de la radiologie. » Nous ajoulerons :
vésicule ou duodénum, ou pylore, ou estomac, ou colon transverse, ou pancréas? telles sont les
questions qui se posent journellement et que seule la radiologie peut résoudre mais qui ne peuvent
L'exploration radiologique du foie. 391
l'être que par une série d'explorations méthodiques et successives sur chacun des organes en cause.
Dans un premier examen après distension gazeuse de l'estomac ct de l'intestin, les contours de
l'estomac, la région vésiculaire seront explorés, la localisation des points douloureux précisée par
rapport à l'estomac, au colon transverse, au bord inférieur du foie; la radiographie sera faite si la
vésicule est apparente. Le malade prendra ensuite un premier repas bismuthé et sera examiné à
nouveau le lendemain, ce qui permettra de contrôler les rapports du gros intestin, de l’angle
colique en particulier; enfin un nouveau lait de bismuth ingéré au moment de la radioscopie mon-
trera le fonctionnement du pylore et du duodénum, leurs rapports avec la vésicule.
Ce procédé un peu complexe, mais qui seul permet une exploration complète nous a, à diverses
reprises, permis d'affirmer l'existence d'adhérences entre la vésicule et le pylore, entre la vésicule et
pes ¡A rs
Schéma n° 6 montrant : l'estomac bismuthe (1), la déforma- Schéma n° 7 montrant les anomalies de forme et de siège :
tion de l'image pylorique (2), l'anomalie de la traversée 1° du bulbe duodénal (1): 2 du pylore (2): 3* de l'angle
duodénale (4) dans un cas de compression vésiculaire (5) colique (3); 4* vésicule biliaire (4). dans un cas de péricho-
avec adhérences. A la tache duodénale (4) correspond la lécystile avec adhcrences et brides fibreuses reliant entre
zone douloureuse à la palpation. eux : duodénum. pylore et angle colique.
le duodénum, entre la vésicule, le pylore, le duodénum et langle colique droit. Sans entrer dans de
longs détails, nous en citerons deux cas : le premier montrant à la fois la déformation du pylore et
le trouble de l'évacuation duodénale (schéma n° 6); le second montrant l'aspect radiographique
dans un cas où vésicule, duodénum, pylore et angle colique étaient reliés par des adhérences
(schéma n° 7).
V. — DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL.
Nous nous sommes étendus longuement sur les signes particuliers des diverses affections
hépatiques, nous n’y reviendrons pas, mais il nous semble indispensable de dire quelques mots sur
les causes d'erreur qui pourraient résulter d’affections des organes voisins.
Du côté thoracique, les altérations du poumon, de la plévre, du péricarde, du cœur, en modifiant
la clarté du champ pulmonaire et l'aspect normal du diaphragme, peuvent se confondre avec des
troubles analogues résullant d'inflammations sous-phréniques propagées : c'est dans l'étude de la
ligne arciforme qui représente le diaphragme que l'on trouvera les éléments du diagnostic, et la
méthode d'Achard, pour le diagnostic des pleurésies et des abcès hépatiques, nous en a donné un
exemple. |
Du côté du bord interne et antéro-inférieur, c'est par l'étude des contours hépatiques rendus
visibles par replétion gazeuse gastro-intestinale que se fera le diagnostic; l'estomac est il refoulé à
gauche par une tumeur? elle dépend vraisemblablement du foie; est-il refoulé à droite? il s’agit
plutôt de la rate (Belot, Société de Radiologie): l'estomac cst-il haut situé, court, oblique, immobi-
lisé? il présente sans doute des adhérences avec le foie, soit du fait de lésions gastriques pariétales,
soit au contraire de péricholécystites. Nous savons. que l’ulcère calleux peut créer une loge en plein
tissu hépatique, que la vésicule remplie de calculs peut comprimer le duodénum.
Dans les tumeurs rénales ou abdominales en général la clarté du colon distendu par les gaz
demeure à sa hauteur normale, indiquant le bord du foie. Si au contraire la tumeur est hépatique,
la clarté colique s’est abaissée avec le bord lui-même du foie tuméfié et on la retrouve très bas,
au-dessus de la tumeur, et non en avant ou au-dessous d'elle.
392 Desternes et Baudon.
A propos du rein, signalons encore les possibilités de causes d'erreur résultant de la présence
simultanée de calculs rénaux et de calculs biliaires. Béclère (Académie de médecine, juin 1910),
a longuement étudié cette question, sur laquelle Darbois (Société de Radioloyie, mai 1909), Arcelin
(Lyon Médical), ont apporté d'utiles contributions.
La même cause d'erreur peut être due à l’existence de calculs intestinaux (Béclère, Lejeune), ou
de calculs appendiculaires (Desternes, Arcelin, etc.).
CONCLUSIONS
La région supérieure du foie, profondément cachée sous le gril costal, échappe à peu près
totalement aux procédés habituels d'investigation médicale : la radioscopie en nous la montrant
brillamment éclairée du fait de la clarté pulmonaire, nous permet d'en scruter le volume, la forme,
la mobilité, d'en analyser les troubles et les déformations; elle mérile donc de prendre place au
tout premier rang des moyens mis à la disposition du médecin pour l'étude de cette région. Le
bord inférieur, accessible à la palpation, mais en rapports complexes avec nombre d'organes voisins,
demeurait jusqu'à ces dernières années inaccessible à nos recherches : les progrès récents, la réplé-
tion gazeuse et intestinale qui le détachent de l'opacité abdominale et Vaccolent à la paroi, le choix
de la position d'examen en décubitus dorsal, l'emploi d'un rayonnement approprié à la région
examinée, l'exploration méthodique des divers organes en cause, nous ont montré qu’on pouvait,
beaucoup plus souvent qu'on ne le croyait jusqu'alors, obtenir dans les lithiases biliaires, dans les
cholécystites et péricholécystites, des renseignements positifs et précis.
En résumé, dans la plupart des affections médicales de la région hépalique, la radiologie
apporte d'utiles renseignements; dans les maladies chirurgicales : kystes hydatiques, abcès du foie,
lithiase, cholécystite, elle est à même de guider l'intervention et souvent d'éviter des erreurs.
Les travaux récents, les conditions nouvelles excellentes de la technique et de l’appareillage,
font présager un nouvel essor du radio-diagnostic hépatique : pour en obtenir tous les résultats
qu'on est en droit d'en espérer, il faudra joindre à la connaissance parfaite de l'art radiologique, la
collaboration constante avec le clinicien et surtout, beaucoup de patience et de prudence, car celte
exploration comporte des examens méthodiques et répétés, en même temps qu'une grande réserve
dans l'interprétation des résultats obtenus.
LES MYELO-NEVRITES SUBAIGUES CHRONIQUES
(ELECTRODIAGNOSTIC — SYMPTOMATOLOGIE — TRAITEMENT)
Par E. J. HIRTZ
Médecin-Major de 1" classe.
Chef du Service de Physioth¢rapie à l'hôpilal militaire d'instruction militaire du Val-de-Grace (Paris).
Depuis six ans, j'ai pratiqué méthodiquement l'électrodiagnostic de tous les malades qui se sont
présentés dans le service d'électrothérapie que je dirige, au nombre d'environ deux mille, soit aux
fins d'expertise, soit en vue d'un trailement, et qui se plaignaient de douleurs ou de troubles fonc-
tionnels.
En constatant, au cours de l'étude de cette nombreuse série, la généralité presque absolue des
anomalies des réactions électriques, une conception s’est imposée à mon esprit, celle de la fréquence
considérable des petites lésions du système nerveux, non identifiées nettement jusqu’à présent, mais dont
la relation constante avec tout un ensemble de symptômes morbides éclaire vivement un chapitre
considérable et encore bien obscur de la pathologie humaine, tout en permettant d'envisager une
arme rationnelle et efficace contre des troubles qui, s'ils ne sont jamais directement mortels, sont
encore aujourd'hui pratiquement incurables et constituent pour d'innombrables malades une source
de gène et de souffrance, ainsi qu'un amoindrissement de toutes les fonctions aussi bien que de la
capacité vilale.
l. — MÉTHODE D'ÉLECTRODIAGNOSTIC
Lorsqu'il faut examiner de nombreux malades, il est nécessaire que la méthode d'exploration se
simplifie, qu’elle devienne suffisamment rapide, sous peine d'être impraticable. J'emploie le procédé
unipolaire. L’électrode indifférente a une surface de 200 centimètres carrés ; celle de l'électrode active
est de 4 centimètres carrés. À ce propos, une observation n'est pas inutile. J'ai essayé loyalement
d'employer une électrode active de 1 centimètre carré, comme il a été proposé de le faire au Congrès
de Barcelone de 1911. Or, dans un très grand nombre de cas, la douleur provoquée par l'exploration
électrique a été telle que l'examen est devenu pratiquement impossible ; j'ai dû renoncer à une
surface active aussi petite. Pendant longtemps, j'ai fait précéder l'emploi du courant galvanique de
l'exploration faradique ; or, dans immense majorité des lésions observées qui sont en somme légères, -
les réactions faradiques sont peu modifiées. J'ai donc été amené à me préoccuper surtout des réac-
tions galvaniques, les complétant par l'examen faradique seulement lorsque les altérations paraissent
importantes.
Parmi les réactions galvaniques, les secousses de fermeture négative et positive sont pratique-
ment les seules qu'il soit facile de rechercher, les secousses d'ouverture ne s'obtenant la plupart du
temps que par l'emploi d'intensités douloureuses pour les malades. Il est incontestable qu'il serait
tout à fait important d'observer et d'enregistrer la forme de la contraction musculaire. Une telle
recherche exige actuellement un appareillage compliqué et une trop grande perte de temps; cela est
tout à fait regrettable, car il est certain que l'examen de la courbe de contraction est du plus haut
intérêt pour juger des altérations musculaires.
En résumé, j'estime qu'en pratique et pour les recherches que j'ai en vue, la constatation des
deux réactions galvaniques de fermeture suffit, ce qui permet d’alléger notablement l’électrodiagnos-
tic. Les points interrogés, sauf indication contraire en vue d'un diagnostic détaillé, sont toujours
les mêmes et se répartissent sur les différents segments de membres.
L'enregistrement s'effectue sous forme de tableaux graphiques. Les valeurs des intensités capa-
bles de provoquer la secousse minima sont inscrites à l’aide d'ordonnées proportionnelles aunombre
d'unités lues sur le milliampéremètre, en rouge pour les nerfs, en noir pour les muscles; les points
moteurs symétriques sont notés successivement. Avec cette disposition, l'œil saisit immédiatement
et interprète aisément le résultat de l'examen.
Modalités anormales des réactions. — L'électrodiagnostic ainsi pratiqué est quantitatif aulant que
qualitalif. J’estime par expérience que l'on peut faire état des valeurs trouvées, car les écarts obser-
vés entre les examens répélés des mêmes points moteurs sont faibles et à peu près constants.
(*) Rapport qui sera présenté au Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences,
(Le Havre, 27 Juillet-2 Aout 1914.)
394 : E. J. Hirtz.
Les modifications des réactions galvaniques rencontrées ont été: l'hypo-excitabililé, ’hyperexci-
tabilité, la réaction d'inversion ou réaction d'Erb, enfin lespacement des secousses de fermeture.
Cette dernière réaction, sur laquelle j'ai attiré l'attention dans une communication à PAcadémic
des Sciences (1* décembre 1915) et dans un article du Journal de Radiologie et d'Électrologie (février
1914), se traduit par un écart plus important que normalement entre la valeur des ordonnées corres-
pondant aux secousses de fermeture négative et positive. Il y a déjà espacement lorsque l'écart
atteint 5 ou 4 milliampères, mais ce dernier peut aller jusqu’à 10 milliampères et quelquefois davan-
tage. La valeur de l’ordonnée négative est souvent faible, ce qui traduit Vhyperexcitabilité, tandis
que l'ordonnée positive, plus longue, semble indiquer l'hypo-excitabilité. Le dépouillement de toutes
les observations où se rencontre ce signe permet de constater, sans préjuger d'une explication phy-
siologique, qu'il accompagne presque toujours un élal d'irritabilité manifeste des centres moteurs,
car on trouve en mème temps que lui le.cagération des réflexes rotuliens dans plus de 70 pour 100 des
cas avec tout un syndrome d'hyperexcilabilité motrice (tendance aux tremblements, au clonus, aux spasmes)
d'origine centrale reconnue. L'espacement des fermetures existe d'ailleurs avec une nelteté particulière
dans les troubles consécutifs à des affections portant sans conteste sur les centres nerveux (hémi-
plégie, myélite traumatique, séquelles de méningite cérébro-spinale, etc...). J'insiste encore sur cette
réaclion, car elle est extrémement fréquente et nous renseigne, indirectement sans doute, mais de
facon très précieuse, sur l'état des centres nerveux que nous ne savons pas encore interroger direc-
tement en électrodiagnostic.
Quelques mots encore sur la réaction d'Erb, sur la gravité de laquelle les avis paraissent actuel-
lement assez partagés. D’après mes très nombreuses observations, il me paraît certain que la réac-
tion d'inversion a une valeur indiscutable, et qu’elle indique une altération assez accentuce, plus
marquée en moyenne que celle traduite par une hypo-excitabilité simple; il est toutefois impossible
d'en faire un critérium pour la dégénérescence qui est un état commencant avec les premières ano-
malies de la formule électrique et s'aggravant jusqu'à l’abolilion de l'excitabilité.
Les perturbations des réactions électriques, mème légères, correspondent-elles à de véritables
lésions des éléments nerveux ou ne représentent-elles que de simples troubles fonctionnels comme
ont tendance à le croire certains cliniciens ? Les physiologistes seuls peuvent nous donner des notions
précises sur ce point. Toutefois, en considérant les altérations facilement perceptibles qui accom.
pagnent ces troubles fonctionnels, atrophie, hypotonicité, diminution de la puissance contractile
pour le muscle, état douloureux du nerf, troubles trophiques variés, en notant en outre Pallure
lentement progressive de ces altérations et l'extrême difficulté de leur réparation, il est impossible
d'admettre qu'il ne s'agisse pas de lésions histologiques, légères sans doute puisque curables, mais
parfaitement objectives.
Statistique des réactions anormales observées. — Parmi tous les malades examinés depuis un an
environ, je retiens seulement 186 cas, qui me paraissent, par leur origine et leur symptomatologie,
rentrer dans le cadre pathologique que je me propose de décrire. J’élimine les lésions du système
nerveux central, myélites franches et affections cérébrales. J'écarte également les troubles nerveux
ayant une origine traumatique qui peuvent faire l’objet d'une description séparée.
Voyons comment se groupent les anomalies décelées par Pélectrodiagnostic. Le tableau suivant
en rend compte (R. D. signifie l'inversion, E. F. l’espacement des fermetures).
Hy poexcitabilite Hyperexcitabiliteé
générale. géncrale.
Simple. ..... a E à 4 2
Avec R. D. sans E. F.. . . . . . 13 6
Avec R.D.etE.F........ 60 33
Avec E. F. sans R. D... . . . . 54 D4
TOTACN 2-2.) e 111 75
En somme, parmi les 186 malades qui sont venus se plaindre de troubles variés dont la descrip-
tion qui va suivre donnera la liste, il a toujours été trouvé des anomalies de la formule électrique,
non seulement qualitatives, mais aussi quantitatives : 112 fois la réaction d'Erb, 161 fois l'espace-
ment des fermetures, ces signes étant fréquemment associés (93 fois). La division selon P'hypo-exci-
tabilité et Phyperexcitabilité repose sur des caractères dont la spécificité n’est pas rigoureuse, car
parmi les malades présentant de Vhypo-excitabilité galvanique générale, un très grand nombre mani-
festent des signes d'hyperexcitabilité fonctionnelle, tandis que celle-ci accompagne toujours l'hyper-
excitabilité galvanique.
Localisation des anomalies. — En règle tout à fait générale, les anomalies des réactions neuro-
musculaires et surtout l'hypo-excitabililé sont maxima vers la racine des membres, au voisinage du
Les myelo-nevrites subaigués chroniques. 395
centre médullaire. Cette localisation est tout à fait différente de celle que l'on trouve dans les poly-
névriles toxiques où les troubles fonctionnels et les lésions sont nettement plus accusés sur les
extrémités. Une autre règle non moins absolue concerne la prédominance très marquée des troubles
sur les membres inférieurs. Le travail considérable que fournissent ceux-ci par suite de l'attitude
bipède de l'homme peut être invoqué comme cause délerminante. En troisième lieu, on remarque
très fréquemment dans les examens portant sur les quatre membres une localisation hémisumatique
intéressant tantôt le côté droit, tantôt le côté gauche. Mais le fait le plus important qui ressort avec
évidence de tous ces examens, en dehors des prédominances énumérées ci-dessus, c'est la diffusion
el la généralisation des lésions. Il n’y a jamais de côté réellement sain. La douleur névralgique qui
altire surtout l'attention des malades, la sciatique par exemple, indique tout au plus le maximum
des troubles, mais le coté qui ne fait pas souffrir fournit des réactions électriques toujours anormales et
quelquefois lout autant que le cóté malade. Les membres supérieurs ne sont pas non plus indemnes
dans de tels cas, bien qu'ils soient moins frappés ; l'électrodiagnostic en fournit la preuve.
Une conséquence pratique se déduit de ces constatations; il faut toujours procéder à un examen
bilatéral, des quatre membres autant que possible, mais surtout des membres inférieurs, car c'est
toujours sur ceux-ci que se verront avec le plus d'évidence les ar.omalies recherchées. Chez certains
malades accusant des douleurs cervicales, il m'est souvent arrivé de démontrer l’existence de réac-
tions névritiques très marquées sur les membres inférieurs qui ne faisaient l’objet d'aucune plainte.
JJ. — ETIOLOGIE
Dans les 106 observations mentionnant le passé pathologique des malades, il a été trouvé les
affections suivantes :
Fièvre lyphoide. . . . . . . . . . . . . .. 58
Paludisme. e ly sue ds ste 18
SPSS AR a 10
Diputéries 56.0 are ddr Dre we ee OS Ee 9
Maladies infectieuses diverses. . . . . . . . 14
Dans 17 cas seulement aucune maladie notable n’a été relevée. Or, les affirmations des inté-
ressés sont généralement catégoriques sur ce point : les premiers troubles ressentis sont postérieurs à
une maladie infectieuse. Ainsi donc, dans une proportion considérable de cas (74 pour 100) une
infection sérieuse paraît avoir été le point de départ des accidents; mais, chose tout à fait remar-
quable, c'est seulement à très longue échéance, avec un retard atteignant souvent plusieurs années,
que les manifestations morbides se sont produites.
Cette constatation élucide la pathogénie du syndrome observé. Dans toutes Jes maladies infec-
tieuses les toxines sécrétées par les agents microbiens jouent un róle capital. Or, nous savons que
ces poisons ont une affinité toute spéciale pour les tissus nerveux; il est donc absolument certain
que ceux-ci, sous l'influence des toxines, subissent un dommage variable avec la nature du poison
et la gravité de l'affection. Nous en avons d’ailleurs une démonstralion évidente dans la production
des polynévriles aiguës, bien connues en clinique, succédant immédiatement à certaines infections et
se traduisant par des symptómes bruyants, parésies, paralysics, atrophies, douleurs. A vrai dire,
dans l'immense majorité des maladies infectieuses, il n’y a pas de phénomènes névritiques aigus
apparents ; peut-être cependant en trouverait-on, par une recherche systématique attentive, une
trace atténuée qui peut se confondre facilement avec l’évolution de la convalescence.
La vulnérabilité du tissu nerveux par les toxines est un fait. Il en est un autre qui, je crois, n’a
pas encore été mis en relief, mais qui découle avec évidence de l’observation clinique ainsi que de
très nombreux électrodiagnostics et qui est corroboré par l'étude des névrites traumatiques. Il
peut s'énoncer ainsi sous forme de loi : Chaque fois que les éléments nerveux ont été lésés soit par un
poison, soit par un traumatisme, leur mode de réaction est constant, ils subissent une allération dégéné-
rative à évolulion très lente et insidieuse avec tendance à la généralisation. Celle lésion non seulement
survil à la cause efficiente, mais ne parait pas pouvoir se réparer spontanément ainsi que le prouve son
aggravation progressive.
Ce processus essentiellement chronique est absolument différent de celui des polynévrites
aiguës qui aboutissent généralement à la guérison apparente, mais non intégrale, car en réalité au
stade aigu succède la phase subaiguë chronique. Il n’est pas étonnant que les expériences physio-
logiques n'aient pas encore mis en lumière ce mode de dégénérescence, car les troubles fonction-
nels accusés ne commencent à apparaître que plusieurs années et quelquefois plusieurs dizaines
d'années après la cause initiale.
La diffusion des toxines explique pourquoi les altérations du système nerveux qu'elles causent
sont généralisées d'emblée. Non seulement les nerfs périphériques sont touchés avec les prédomi-
nances qui ont été indiquées plus haut sur les membres inférieurs et sur une moitié latérale du
396 E. J. Hirtz.
corps, mais les centres nerveux et surtout la moelle épinière sont frappés avec élection : les modi-
fications des réflexes, Pallure si caractéristique des réactions anormales neuro-musculaires, maxima
vers les régions radiculaires, le syndrome clinique à caractéristique médullaire en font foi. En
outre, le système sympathique est également atteint, la logique permet de le prévoir, l'étude de la
symptomatologie le prouve et cette conception de l'altération du grand directeur ct régulateur de
notre vie organique est riche en conséquences de la plus haute importance.
Parmi les agents infectieux responsables des petites lésions chroniques du système nerveux,
certains se montrent plus particulièrement redoutables : ce sont en première ligae ceux des infec-
tions typhoïdiques. Ensuite viennent, pour l’armée tout au moins, le paludisme, puis la syphilis, la
diphtérie et enfin le groupe des maladies plus bénignes, scarlatine, rougeole, coqueluche, angines,
grippes, etc. Voilà un nouveau point de vue à envisager dans la prophylaxie des maladies infec-
tieuses et un nouveau titre à la reconnaissance pour les savants qui, par la géniale découverte des
vaccins, non seulement sauvent d'innombrables existences, mais empêchent chez ceux qui auraient
survécu, l'évolution de troubles nerveux toujours pénibles et dont les graves conséquences loin-
taines nous échappent probablement encore. Cette considération s'applique particulièrement à la
lic re typhoïde puisque nous la voyons en tète de la liste étiologique.
Je n'ai envisagé jusqu'à présent que des faits précis, mais il est tout à fait logique de généra-
liser. Les êtres, l'homme en particulier, pour lesquels ne peut malheureusement pas se réaliser
l'existence aseptique dont la possibilité et mème les bienfaits viennent d’être démontrés, sont sou-
mis depuis leur naissance et quelquefois avant, à l'assaut des germes pathogènes; la vie n'est
qu'une perpétuelle vicloire sur ceux-ci; mais à chaque atteinte, sans aucune trève peut-être, leurs
poisons lesent nos cellules nerveuses ct on peut alors raisonnablement se demander si, indépen-
damment des tares dont il est sans doute possible d'hériter, peut-ctre seulement sous forme de
réceptivité spéciale, il est, à partir d’un certain âge, beaucoup de systèmes nerveux normaux. La
réponse n'est pas douteuse. Les petites lésions nerveuses ont une fréquence extrême, beaucoup pas-
sent inaperçues et continueront à l'etre, parce qu'elles causent peu de gêne et sont compatibles
avec une vie à peu près normale; un très grand nombre seront dépistées lorsque les troubles *
qu'elles engendrent seront rattachés à leur véritable origine.
Hl. — SYMPTOMATOLOGIE
STATISTIOVE. — Voici par ordre de fréquence les différents symptômes relevés sur 120 malades
dont les observations récentes ont pu être complétées :
Névralgies (78) portant avec une grande prédominance sur les nerfs sciatiques (60).
Diminution de la force musculaire, se traduisant par une fatigue rapide, quelquefois, mais rarc-
ment par de la parésie (61).
Douleur ou yene lombaire, lombagos plus ou moins fréquents ou permanents (50).
Troubles diyspeptiques (45).
` Troubles intestinaux, entérites el constipation chronique (41).
Sensibilité au froid, tendance au refroidissement des extrémités (56).
Emotivité, irrilabilité, asthénie cérébrale (54).
Tendance au tremblement, au clonus, awe crampes, quelquefois aussi contractures (28).
Troubles cardiaques, palpitations, arythmie, tachycardie, angoisses (22).
Troubles vésicaux, vessie irritable, impérieuse ou spasmodique (17).
Neurasthénie prononcée (14).
Hyperesthésie générale (12).
Troubles respiratoires. — Angoisses, spasmes (9).
Troubles hépatiques accusés (5).
Les nombres qui représentent ces constatations n’ont sans doute pas tous la même valeur, car
les uns concernent des signes d'observation directe et facile, les autres sont basés sur des rensei-
gnemenls donnés par les malades. Il faut aussi faire remarquer que tous les symptômes ne se
trouvent pas au complet chez tous les malades, mais qu’au contraire, certains d'entre eux prédo-
minent avec évidence. J'ai l'assurance qu’en les recherchant même à l’état d'ébauche, on trouverait
pour chacun d'eux une fréquence encore plus grande. Cela doit être spécialement vrai pour les
perturbations des organes purement sécrétoires et en particulier pour le foie.
Symplomes viscéraux. — Dans l'ordre chronologique il est manifeste que ce sont les troubles
viscéraux qui apparaissent les premiers lorsqu'ils existent avec évidence. Si une maladie infeclicuse
grave est en cause, c'est généralement quelques mois ou peu d'années après que sc montrent les
Les myelo-nevrites subaigués chroniques. 397
premiers symptômes de dyspepsie ou d'entérite. Ceux-ci peuvent revêtir toutes les formes connues :
hypopepsie, hyperacidité, atonie ou hypertonie avec ou sans ptose, pour l'estomac: du côté de
l'intestin : constipation rebelle par atonie ou spasme, entérite muco-membraneuse, etc. Il est facile
de comprendre pourquoi ces troubles se révèlent les premiers. Il est infiniment probable que les
altérations des membres que nous verrons s'imposer ultérieurement ont une marche parallèle ;
mais un groupe musculaire à simples fonctions locomotrices peut déchoir insensiblement sans que
l'on s’en apercoive dans les premiers stades, tandis que les perturbations, même légtres, d'un
organe à fonctions sécrétoires et motrices délicates, comme un estomac et un intestin, ont un
retentissement beaucoup plus immédiat. 1] en va, sans aucun doute, de même pour les organes
purement glandulaires dont les élaborations sont troublées dès que leurs nerfs régulateurs
subissent une déchéance; cela est vrai avec évidence pour le foie. Un nombre important de malades
portent les traces d’une insuffisance légère de la fonction hépatique avec teinte subictérique des
conjonctives. Toutes les glandes doivent subir plus ou moins les mêmes dommages sans qu'il soit
facile de s’en rendre compte par un simple examen clinique. 11 m'est apparu en particulier que
certains troubles de la fonction ovarienne ne reconnaissent pas d'autre origine et qu'ils s'amé-
liorent d’ailleurs nettement sous l'influence du traitement.
Au stade plus avancé d'atrophie, d'hypotonicité, de diminution de l'énergie contractile que l’on
remarque sur les muscles des membres, correspondent par modification des tuniques musculeuses,
les ptoses de l'estomac et de l'intestin que la radiographie permet de préciser si fréquemment et
qui auraient ainsi pour cause efficiente des altérations névritiques.
Plusieurs observations me portent à la conviction que la persistance de certains troubles sécré-
toires ou peut-être même encore plus la cause qui les produit, sont l’origine des ulcères de les-
tomac et du duodénum. Ce qui est incontestable, c'est que, dans tous les cas d’ulcères confirmés
que j'ai examinés, Vélectrodiagnostic m'a jusqu'ici montré l'existence de réactions névritiques tout
à fait nettes el à caractère d'hyperexcitabilité, accompagnées de tout un syndrome spasmodique.
Il n'y a pas que les organes digestifs et paradigestifs qui soient atteints.
Le cœur réagit avec des palpitations, de l'arythmie, de la tachycardie, des angoisses précor-
diales ; le poumon, par de l'angoisse respiratoire, des spasmes dont les cas accusés font songer a
l'asthmé qui n'est peut-être qu'une forme extréme.
Tout-le système vasculaire parail réagir dans les cas d'hyperexcitabilité créant un état hyper-
tonique des muscles lisses et entraînant de l'hypertension sanguine.
La vessie est fréquemment spasmodique et irritable avec véritable pollakiurie. J'ai observé
également quelques rares cas de spermatorrhée.
I] n'est pas rare de constater une véritable asthénie génilale, quelquefois au contraire de l’exci-
tabilité.
La fonction ovarienne subit des perturbations.
Symptômes portant sur le tronc et les membres. — A l'encontre des troubles viscéraux, les pertur-
bations de l'appareil locomoteur apparaissent très tardivement (10 ou 15 ans dans quelques obser-
vations) après la maladie initiale, dans les cas où l'existence indéniable de celle-ci fixe un repère
précis dans le temps. Le phénomène qui attire le plus l'attention des malades est la douleur, soit
sous forme de lumbagos qui ne manquent presque jamais. soit sous celle de névralgies variées
portant avec une prédominance extrême sur les nerfs sciatiques. Ce sont là les névralgies sciatiques
classiques qui sont bien loin d’être primitives et sine maleria. Le retard considérable qui existe
entre les troubles douloureux et leur cause a certainement empêché jusqu'ici d'établir une filiation
éliologique exacte.
Les troubles moteurs ont pu commencer beaucoup plus tôt, et, comme je viens de le dire, ne
causer qu'une gène insignifiante pendant longtemps. L'électrodiagnostic pourrait certainement les
révéler dès le début. |
Lorsque les phénomènes douloureux forcent l'attention, on trouve en règle générale de l’atrophie,
de l'hypotonicité musculaire, de la diminution de la force avec apparition rapide de la fatigue.
Les troubles de la régulation thermique sont fréquents avec tendance au refroidissement per-
manent ou passager des extrémités. La sensibilité générale au froid est mème un des signes les plus
caractéristiques, permettant de songer a priori à une petite lésion du système nerveux.
On observe souvent des spasmes vasculaires des extrémités, le signe du doigt mort (t) en parti-
culier, ou au contraire la cyanose. Le dermographisme est fréquent.
Sous le rapport de la sensibilité, on note fréquemment l'hyperesthésie qui se traduit pralique-
ment par une difficulté spéciale à supporter l'électrodiagnostic, ou au contraire des aires ou bandes
d'anesthésie.
(1) H est à remarquer que tous les petits signes du brightisme sont énumérés dans la svmptomatologie :
cela tient vraisemblablement à ce qu'ils n'appartiennent pas en propre à la lésion rénale, mais qu'ils
résultent des altérations du système nerveux produites par lintoxication chronique due aux poisons urinaires.
398 | E. J. Hirtz.
Étude des réflexes. — Les réflexes, dont la signification physiologique est à peu près établie et
qui peuvent nous donner de précieux renseignements sur l’état des centres nerveux, doivent être
soigneusement recherchés. Il s'agit surtout ici des réflexes rotuliens et achilléens.
Sur 186 cas, ils ont été trouvés modifiés 178 fois, c'est-à-dire dans la proportion considérable
de 95 pour 100. L’exagération du réflexe rotulien a été constatée 141 fois, dont 68 avec Pexagération
du réflexe achilléen et 75 avec sa diminution ou son abolition. La diminution ou l'abolition des
réflexes rotuliens et achilléens a été rencontrée 56 fois. Or, il est remarquable de noter la coexis-
tence extrêmement fréquente (165 fois, soit 88 pour 100) de l’espacement des fermetures à ses divers
degrés avec la modification des réflexes. L'exagération du réflexe rotulien figure dans le total avec
155 cas, sa diminution ou abolition avec 52 cas. |
Ces constatations permettent, comme je l'ai déjà fait remarquer plus haut, d'interpréter l'espace-
ment des fermetures comme un signe indirect de lésion médullaire, et, dans la grande majorité des
cas, de lésion irritative.
Symplômes généraux el psychiques. — Les signes le plus souvent observés sont, l'émotivilé,
l'irritabilité de caractère, l’asthénie nerveuse, l'amnésie, l'inaptitude au travail cérébral, la difficulté
de fixer l’attention, enfin la véritable neurasthénie avec des formes extrêmement accusées.
Tout ce tableau symptomatique que je ne puis qu'ébaucher constitue un syndrome tout à fait
caractéristique. Chez un même malade tous les trails n’en sont pas également accusés. Certains signes
prédominent ; chez les uns, ce sont les troubles viscéraux, chez d'autres les troubles douloureux ou mo-
teurs, chez d'autres encore l'élément neurasthénique. Mais tous ont un point commun, c'est de pré-
senter à l'électrodiagnostic les réactions électriques anormales qui ont été décrites dans la première
partie de ce travail. E
Quel nom peut-on donner à cet ensemble si nettement défini, à cette véritable entité pathologi-
que? Je propose celui de myélo-névrile subaiqué chronique. Il faut en effet exprimer qu'il existe, en
outre des troubles névritiques des membres, une myélopathie qui traduit sa fréquente allure irrita-
tive par Pexagération des réflexes, les tremblements, les crampes, les spasmes viscéraux, Pirritabilité
vésicale, etc., et qui parait bien être la lésion principale; l'évolution en est exlrêmement lente et
insidieuse et elle contraste par ses symptômes atténués avec les névrites aiguës.
IV. — TRAITEMENT
A des lésions essentiellement diffuses et portant principalement sur la moelle, il était logique
d'opposer un traitement aussi étendu que possible. C'est cette conception qui m'a engagé à faire
agir le courant continu, admirable excitant spécifique des éléments nerveux, non seulement sur les
membres, mais encore et surtout sur le rachis et les viscères. De lá une forme extrêmement allongée
donnée aux électrodes disposées parallèlement suivant l’axe des membres et du tronc. Sur d’aussi
grandes surfaces, il est facile de faire passer un courant important et en pratique, dans les applica-
lions sur le tronc et les membres inférieurs, on atteint aisément l'intensité de 500 milliamperes qu'il
est possible de dépasser. Le pôle négatif est toujours le plus voisin des troncs nerveux. Les séances
ont licu tous les deux jours; leur durée est de trois quarts d'heure. Les électrodes, fortement imbi-
bées d'eau pure, doivent étre très bien faconnces et avoir une grande épaisseur (òà 6 centimètres)
(Cf. pour détails plus complets: Archives d'électricité médicale n° 66, 25 septembre 1915 : la Galvano-
thérapie intensive à faible densité de courant).
V. — RÉSULTATS
J'ai déjà traité par ce procédé, depuis environ cinq ans, un nombre considérable de malades
présentant le syndrome myélo-névritique (plus de mille). Les résultats ont ¿té des plus heureux
dans l'immense majorité des cas el chaque fois que les malades ont pu consacrer à leur traitement
le temps suffisant.
Il est impossible de surcharger cette étude déjà très longue par de multiples observations; je
ne puis qu'énumérer les faits généraux observés.
Appareil locomoteur. — Les douleurs névralgiques disparaissent tout d’abord, quelquefois très
vile, mais les troubles moteurs, les atrophies sont beaucoup plus lents à régresser. Il faut de longs
mois d’un traitement assidu pour réparer des désordres qui ont mis 10 ans, 20 ans et quelquefois
plus pour s'installer sournoisement. Mais l'électrodiagnostic prouve qu’une modification réelle se
produit sous l'influence du courant galvanique, car si Pon fait des examens échelonnés de 50 en
50 séances par exemple, on voit disparaitre d'abord les inversions, puis Pespacement des fermelures;
Les myelo-nevrites subaiguës chroniques. 399
enfin l’hypo-excitabilité se réduit de telle façon que la formule se rapproche de plus en plus de la
moyenne normale, tandis que le malade accuse une amélioration fonctionnelle de plus en plus
considérable.
Appareil digestif. — Les résultats précédents, plus rapidement et plus complètement obtenus
qu'avec les méthodes ordinaires, présentent déjà un certain intérêt. Il est encore plus remarquable
d'observer les modifications des troubles viscéraux. Au cours du traitement, il est de règle en effet
de voir s'amender toujours et disparaitre souvent lorsque le courant.a été assez longtemps employé,
les symptômes dyspeptiques et entéritiques, quelles qu'en soicnt les formes. Il estévident également
que le fonctionnement du foie s'améliore, la teinte subiclérique des conjonclives, si fréquente,
disparaît ; le teint devient plus clair.
Appareil urinaire et yénital. — La pollakiuric et le spasme vésical cèdent avec l'irritabilité; il
n'est pas rare de constater une augmentation notable de la quantité de l'urine.
L’asthénie génitale est manifestement influencée.
La fonction ovarienne se régularise et les époques ont tendance à se rapprocher.
Apparetl circulatoire. — Le cœur paraît nettement sensible à l’action du courant; les troubles
fonctionnels disparaissent rapidement : angoisses, palpitations, arythmie. L'effet est tellement
marqué qu'il est tout à fait logique de chercher à l’utiliser dans les maladies du myocarde ou dans
les lésions du cœur, lorsque la puissance contractile faiblit. J'ai déjà relevé quelques faits nettement
encourageants dans cet ordre d'idée. Un autre avantage très important réside dans la diminution
neltement constatée de la pression sanguine très souvent élevée dans les formes myélo-névritiques
à caractère d'hyperexcitabilité; celte action s'explique par la diminution de la tendance aux spasmes
pour les fibres musculaires lisses.
Système nerveux. — Le courant galvanique, même à dose élevée, est non seulement un excitant
spécifique du nerf, mais il sc montre aussi un régulateur. L'hyperexcitabilité, l'irritabilité s’atténuent
et disparaissent sous son influence. On voit diminuer peu à peu la tendance aux spasmes, aux trem-
blements, au clonus, aux crampes en mème temps que s/atténue l’exagération des réflexes. J'ai
souvent vu des contractures graves d’origine myélitique disparaître lentement sous l'influence du
courant.
La dépression nerveuse, si fréquente, est admirablement modifiée par le traitement : celui-ci
constitue un merveilleux et puissant tonique du système nerveux ; l'effet se fait sentir souvent très
vite et dure bien plus longtemps que celui d’un excitant chimique; il devient d’ailleurs bientôt per-
manent, ramenant l'entrain, la gaité, l'aptitude et le goût au travail.
La neurasthénie, même grave, est effectivement combattue ; j'ai déjà d'assez nombreux exemples
de guérison dont les facteurs sont sans doute la stimulation de la fonction nerveuse et l'améliora-
tion des troubles viscéraux.
Le sommeil souvent léger et même franchement mauvais, devient plus régulier et réparateur.
État général. — 11 est fréquent de constater une diminution de poids chez les sujets à tendance
adipeuse, et au contraire une augmentation chez ceux qui sont amaigris. Le courant agit donc
comme régulateur de la nutrition. Mais ce qui frappe le plus les malades non moins que leur entou-
rage, c'est leur bonne mine, leur air de prospérité, véritable rajeunissement de la physionomie. La
sensation de bien-être succède aux innombrables malaises ressentis auparavant. J'ai souvent
entendu qualifier ces changements de « véritable transfiguration ».
VI. — RÉSUMÉ GÉNÉRAL
J'ai exposé dans l'élude précédente les raisons qui me paraissent prouver que le système ner-
veux, en dehors de ses grandes maladies classiques, peut ètre alteint et avec une considérable fré-
quence, de petiles lésions, se présentant avec un syndrome myélo-névritique très constant comme
symptomatologie et très facile à identifier. L’électrodiagnostic et les signes cliniques s'accordent
pour démontrer l'objectivilé des altérations anatomiques et leur diffusion avec prédominance
médullaire ; le traitement galvanique généralisé en découle ; enfin, les résultats si intéressants que
ce dernier permet d'obtenir vérifient les déductions tirées de l'examen des malades.
Il n'est pas exagéré de dire que cette notion nous permet d'envisager d'une façon plus claire et
de coordonner tout un ensemble de perturbations viscérales d'origine encore très obscure et qu’elle
ouvre la perspective d'un traitement rationnel pour les troubles souvent très pénibles, graves peut-
être dans leurs conséquences ultimes et qui jusqu’à présent sont restés à peu près incurables.
LES BAINS HYDRO-ÉLECTRIQUES DANS LE TRAITEMENT
DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX
Par M. CHARTIER (de Paris)
L'électrophysiologie des divers courants agissant par l'intermédiaire du bain hydro-électrique
monocellulaire ou du bain à quatre cellules de Schnée a élé longuement étudiée, il y a quelques
années surtout. Et nous ne pouvons mieux faire, à ce point de vue, que de nous reporter aux pre-
miers travaux de Gautier et Larat, de d'Arsonval, complétés par les études plus récentes d'Albert
Weil, de Mougeot, de Luisada (de Florence), de Fontana (de Parme), qui firent l’objet de plusieurs
rapports au Congrès international de Physiothérapie de Rome en 1907.
Depuis lors, peu de modifications de technique ont été opérées, et nous signalerons seulement
le nouvel appareil de distribution des courants pour applications du bain à quatre cellules, présenté
par Schnée au IV: Congrés international de Physiothérapie (Berlin, 1911).
Plus importante nous paraît être l'utilisation des bains hydro-électriques pluricellulaires dans
l'application des courants de haute tension. Pletneff, de Moscou, a étudié les effets physiologiques
de ces courants sur des sujets dont les deux jambes étaient placécs dans des cellules de Schnée
remplies d’eau à 25° C. et réunies avec un appareil de haute tension. Le passage du courant est.
immédiatement suivi d'une sensation de chaleur que le sujet éprouve tout le long des jambes jus-
qu'au tronc, sensation qui persiste jusqu’à trente minutes après l'interruption du courant. On
observe en même temps une légère élévation de la température interne, attribuée par l’auteur à
l’'exagéralion de l'énergie métabolique des organes internes, une élévation au-dessus de la normale
de la courbe pléthysmographique, enfin une certaine augmentation de la fréquence des battements
du cœur sans variations appréciables de la tension artérielle.
Plus récemment, Schnée a traité un certain nombre d'affections articulaires névralgiques de
nature rhumatismale, goutteuse, blennorragique, par la dialhermie appliquée au moyen du bain à
quatre cellules comme électrodes; les résultats qu'il a obtenus seraient comparables à ceux de la
méthode du Professeur Bergonié.
Nous ne croyons pas qu'en France une semblable utilisation ait été faite des courants de haute
tension; n’ayant personnellement aucune expérience de ces applications, il nous suffira donc de les
signaler.
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Les applications cliniques des bains hydro-électriques sont nombreuses, ct les résultals obtenus
par cette méthode de traitement dans les maladies de la nutrition, les dermatoses, les rhumatismes
et les affections cardiaques ne semblent plus prêter à la discussion.
Notre pratique nous ayant amené à les utiliser dans le traitement des affections du système
nerveux, et en particulier des névroses, nous nous borncrons, dans cette courte étude, à rappeler
les services que peuvent rendre les bains hydro-électriques dans le traitement des maladies ncr-
veuses, organiques ou fonctionnelles, en nous appuyant en partic sur nos observations person-
nelles.
Depuis l'époque (1857) où Becquerel proposait d'employer pour traiter « les paralysics atro-
phiques graisscuses de l'enfance » décrites par Duchenne de Boulogne, « l'électricité appliquée a
l'organisme entier en mettant en usage le véritable bain électrique », le bain hydro-électrique a élé
mis en usage dans le traitement de nombre d'affections organiques du système nerveux. Mais
avant d'aborder ses applications cliniques, il est bon de résumer les effets physiologiques qu'il
permet d'oblenir sur la motricité ct la sensibilité.
Tout d'abord il faut rappeler que, selon les évaluations de la plupart des auteurs, la quantité
de courant recue par le corps humain immergé dans un bain hydro-électrique varierait entre le
dixième (Larat et Gautier) et le cinquième (Hedley) de la totalité du courant. Pour Luisada une
(1) Rapport qui sera présenté au Congrès de PAssociation française pour l'avancement des Sciences (Le
Havre, 27 Juillet-2 Aoùût 1014).
M. Chartier. for
proportion plus considérable de courant peut traverser le corps humain, surtont lorsqu’on donne
aux électrodes telles dispositions spéciales; il fait remarquer en outre que le système nerveux
conduit le courant de préférence aux autres tissus.
Pour Larat, le courant sinusoidal, appliqué au moyen d'un bain, provoque une légère tétani-
sation générale de tous les muscles de l’économie, tétanisation non douloureuse, presque agréable.
Les recherches de Fontana ont mis en relief les différences d'action qu'offrent les divers courants
sur la force dynamométrique des sujets sains ou atteints d'affections diverses du système nerveux :
neurasthénie, tabes, etc. Il a constaté une notable augmentation de la force musculaire par les cou-
rants galvaniques à direction ascendante, peu ou pas d'augmentation de la force dynamométrique
par les courants sinusoïdaux ou faradiques. Les courants galvaniques ascendants provoquent une
plus grande excitabilité du système musculaire et une réflectivité plus vive.
L'action du bain hydro-électrique sur la sensibilité générale paraît bien différente selon les cou-
rants employés. Selon Luisada, le bain à courant galvanique ascendant exagère lexcitabilité dans
la sphère sensitive en général; Vexcitabilité cérébraleest augmentée, et même, chez certains individus
à tendances névropathiques, on peut observer, mème à la suite d'applications de courants très faibles,
une exacerbation de l’éréthisme nerveux se traduisant par de l'insomnie, des accès de colère ou de
Pexaltation de l'émotivité. Par contre, chez les malades à syndromes dépressifs, le courant provoque
une augmentation de la sécurité statique et de la capacité cérébrale, une amélioration notable
de la fonction sexuelle et des symptômes relevant de troubles fonctionnels dans le champ des
nerfs crániens. Le bain à courant descendant ne détermine pas toujours des effets sédatifs et ne
semble pas, en général, diminuer de beaucoup Pexcitabilité dans la sphère médullaire ou cérébrale.
Au contraire, les bains à courants sinusoïdaux el les bains faradiques à intensité moyenne
provoquent le plus souvent une sédation de l'hyperexcitahilité sensilive et même de l’éréthisme
cérébral. Selon A. Weil, le bain hydro-électrique général long (une demi-heure) à intensité moyenne
à température élevée (38 à 40°) est un calmant des plus actifs des troubles de la sensibilité : névral-
gies, douleurs articulaires ou musculaires.
Enfin, pour Larat, tous les phénomènes viscéraux et généraux observés à la suite des bains
hydro-électriques montrent l'action de ceux-ci sur le système nerveux de la vie végétative, sur le
grand sympathique, indépendante de l’action neuro-musculaire. Nous verrons que nos observations
cliniques mettent en relief cette influence des bains sinusoidaux sur le système nerveux sympa-
thique.
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Ces considérations physiologiques ont pu être le point de départ de l'application rationnelle du
bain hydro-électrique au traitement de certaines affections nerveuses; mais elles ont surtout l'intérèt
d'expliquer les résultats oblenus.
L'action électrotonique du bain hydro-électrique a été utilisée dans un grand nombre de cas
d'aniyotrophie, le bain général ayant son indication lorsque les lésions sont très étendues, le bain
de cellules convenant particulièrement aux cas où l'lamyotrophie est localisée à un ou deux membres.
C'est ainsi que le bain hydro-électrique trouve son application dans la paralysie infantile à
forme disséminée, forme qui paraît ¿tre aujourd'hui beaucoup plus fréquente qu'autrefois. et dans
laquelle la maladie, moins destructive, lèse une grande partie du névraxe.
Pour la nature des courants 4 employer, nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer le
lecteur à la discussion qui eut lieu au Congrès de Physiothtrapie de 1911, et dans laquelle furent
mis en valeur les avantages des courants ondulés. D'ailleurs, si, dans le cas de poliomyélite clas-
sique, il est permis de douter fortement des résultats qu’on peut obtenir de l'électrisation médul-
laire. dans le cas de maladie de Heine-Médin, au contraire, la localisation plus superficielle du
processus laisse croire que l'électrisation spinale peut agir heureusement en excitant la vitalité des
cellules nerveuses et en favorisant la circulation méningo-médullaire.
Les polynévrites généralisées, cerlains pseudo-labes, peuvent également bénéficier de l'usage du
bain hydro-électrique général ou cellulaire, dont l'application est relativement facile.
Dans les cas de labes avec amyotrophie ou seulement avec grosse hypotonie et diminution de la
force dynamométrique, les bains hydro-électriques généraux peuvent accroître la force et la tonicité
musculaires d'une manière fort appréciable. Le courant qui conviendrait le mieux serait le courant
galvanique (Fontana), appliqué dans le sens ascendant, si les phénomènes névralgiques et hyperes-
thésiques sont complèlement éteints, dans le sens descendant dans les cas contraires.
Mais c'est surtout dans les myopathies que, selon Larat, le bain hydro-électrique à courants alter-
natifs donnerait ses meilleurs résultats. « Sa puissante action sur tout l'organisme, dit cet auteur,
action étendue indispensable dans une maladie aussi générale, se fait rapidement sentir. » Et il
indique minutieusement, dans son trailé, la technique qu'il emploie et les précautions qu'il faut
prendre au début pour ne pas fatiguer le malade au lieu de l'améliorer.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I, 26
402 M. Chartier. — Les bains hydro-électriques
L'action sédative des bains hydro-électriques pourra également être utilisée dans nombre
d'affections à manifestations douloureuses (névralgies, douleurs musculaires, etc.). Le bain général
et le bain cellulaire trouveront chacun leur indication dans la localisation ou la généralisation de
l'affection. La nature du courant à employer nous paraît devoir être différente suivant les cas : le
courant galvanique descendant parait ètre particulièrement indiqué dans les névralgies rhumatis-
males ou toxi-infectieuses, à localisation bien déterminée ; les courantssinusoïdaux monophasés con-
viennent mieux dans les états douloureux généralisés qu'on observe spécialement chez les arthri-
tiques et les diabétiques. Ces malades bénéficient, en effet, tant de l’action calmante de ces
courants, que de leur heureuse influence sur les manifestalions générales de leur trouble de
nutrition. |
Enfin, nous noterons l'utilité des bains hydro-électriques dans le traitement de certaines affections
trophiques plus ou moins généralisées, comme la sclérodermie ou le trophædème. Dans la scléroder-
mie généralisée, Larat associe le traitement à l’étincelle statique ou au courant de haute fréquence
avec le bain à courant sinusoidal; cette pratique, dit-il, améliore énormément les sclérodermiques
et restaure visiblement leur état général souvent défectueux.
Nous avons appliqué ces bains à courants sinusoidaux dans un cas de lrophædème chronique
datant de l'enfance, chez une malade de 28 ans, trophœædème considérable des membres inférieurs
et débutant aux membres supérieurs, associé à un état manifeste d'insuffisance ovarienne, et sans
phénomènes d'hypothyroidisme. Naturellement, nous avons adjoint au traitement hydro-électrique
un traitement ovarien, et d'autre part nous avons fait pratiquer des massages. Les résultats très
appréciables que nous avons obtenus dans cette affection, si rebelle d'ordinaire à toute thérapeu-
tique, nous permettent de croire néanmoins que les bains hydro-électriques ont été pour une grande
part dans l'amélioration très notable qui s'est manifestée.
Cette influence non douteuse qu'ont les bains hydro-électriques, en particulier les bains à cou-
rants sinusoidaux, sur les congestions chroniques, sur les cedémes, nous laisse croire qu’ils pour-
raient être utilisés dans le myxadème et la maladie de Dercum. Il nous paraît en effet logique de
penser que les diverses manifestations de l’adipose douloureuse, phénomènes trophiques et sensitifs,
asthénie musculaire et dépression psychique, pourraient ¿tre améliorées par ce traitement.
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C'est principalement sur l'application des bains hydro-électriques au traitement des diverses
névroses que s'est portée notre observation personnelle. En décembre 1911, nous avons publié avec
le Dr Morat, à la Société d'Électrothérapie une note résumant nos communes observations à ce
sujet. Les résultats que j'ai obtenus depuis ont confirmé ces dernieres; le D" Morat qui a bien
voulu, à l'occasion de ce rapport, m'adresser le résumé des constatations qu'il a failes depuis lors,
de son côté, a vérifié également l’exactitude de nos premières observations.
Il y a longtemps déjà que les bains hydro-électriques ont élé appliqués avec succès au traitement
des divers élats neurasthéniques. Et, de fait, cette méthode thérapeutique a tout lieu d'agir dans ces
cas : en dehors de l'action directe qu’elle a sur l'état d'asthénie motrice et d'hypotonie musculaire,
sur l'hyperesthésie générale et sur l’hyperexcitabilité nerveuse, elle a en outre une action indirecte
importante en relevant le taux de la nutrition, en favorisant les échanges et les éliminations, en
relevant la tension artérielle, en particulier lorsqu’on emploie les courants sinusoïdaux. Le bain
général monocellulaire est certainement dans ces cas la méthode de choix; toutefois, selon la pré-
dominance de certains symptômes, manifestations motrices, gastro-intestinales, génitales, etc., la
disposition des électrodes devra être modifiée et l'une d'elles pourra êlre directement appliquée sur
telle ou telle partie du corps.
Pour le traitement des états neurasthéniques, Larat ne fait pas de différence marquée entre le
bain faradique et le bain à courants sinusoïdaux. Le bain à courant galvanique, bien qu'il ait une
action plus considérable que le bain à courants sinusoidaux sur VPasthénie et l’hypotonie muscu-
laires, nous semble devoir être rejeté dans la majorité des cas à cause de l'excitation cérébrale et
médullaire qu'il détermine chez les malades en ¿lat d'éréthisme nerveux, même lorsqu'il affecte une
direclion descendante. Les neurasthéniques avec symptômes d'atonie gastro-intestinale bénéficient
parliculitrement des courants sinusoïdaux, en raison de l’action de ces courants sur les muscles à
fibres lisses, surtout si la fréquence des périodes à la seconde n'est pas lrès considérable.
Outre ces états neurasthéniques à manifestations somatiques prédominantes, nous avons eu
l'occasion de traiter par les bains hydro-électriques, à courants sinusoidaux, soit des élats mélan-
coliques avec anriélé, soit des états névropathiques complexes où s'associent à des degrés divers des
phénomènes d'anxiété morale et d'angoisse physique, s'ajoutant à des obsessions, ou à des phobies.
Dans les états dépressifs du type mélancolique, les effets des bains sinusoïdaux sont en général
de trois ordres : a) pendant le bain et plusieurs heures après, le malade ressent un mieux-être
dans le traitement des affections du système nerveux. 403
général; Vasthénie est moindre, parfois même il éprouve un relèvement de son activité; il a
souvent le sentiment que sa circulation périphérique et céphalique sont activées; au point de vue
psychique, il se sent moins déprimé, et ses facultés intellectuelles sont légèrement stimulées. b) Le
bain provoque en même temps une sédation des phénomènes généraux d'angoisse physique
(oppression, troubles du pouls et troubles vaso-moteurs, tremblement, etc.), et une diminution de
l'anxiété morale; en un mot le malade se sent plus calme pendant le bain et plusieurs heures
après. c) Le sommeil est prolongé dans sa durée, moins entrecoupé de rêves et de cauche-
mars.
Dans les états névropathiques complexes à hase d'excitation nerveuse et d'anxiété, les bains
sinusoïdaux ont en général comme effet : a) de diminuer l'énervement, l'agitation motrice, le trem-
blement, les sensations d'excitation génitale; b) de provoquer une sédation de l'état anxieux, et en
particulier de la sensation d'angoisse précordiale; (et il faut noter que l’atténuation de ces symptômes
d'angoisse, si pénibles et si fréquents dans les psycho-névroses, est tout particulièrement appréciée
par les malades); c) d'améliorer le sommeil.
On doit se rappeler que de semblables affections ne sauraient comporter un traitement mettant
violemment en jeu les réactions nerveuses, et user de quelque prudence dans l'application du trai-
tement; dans notre pratique, selon l’état général du malade, selon sa tolérance aux courants, Tin-
tensité de ceux-ci a varié de 60 à 120 milliampéres, et la durée des bains de 15 à 55 minutes. Des
effets appréciables sont souvent obtenus dès le premier bain, se reproduisent après les bains sui-
vants, et s'accumulent de la sorte pour amener dans la maladie une certaine détente. Cependant,
d'une façon générale, il ne semble pas que le malade ressente, après le dixième bain, le mieux-être
qu'il éprouvait après les premiers. Dans ce cas nous suspendons le traitement pendant dix à quinze
jours, pour le reprendre ensuite, le malade en ressent alors, à nouveau, les avantages.
Les heureux résultats que nous avons obtenus par les bains à courants sinusoïdaux sur les phé-
nomènes d'angoisse des névroses nous ont incité à les utiliser dans plusieurs cas de maladie de
Basedow, où les crises de pseudo-angor ou de pseudo-asthme constituaient les symplômes prédo-
minants. L'action de ce traitement a été remarquable dans l'un de ces cas, et favorable dans deux
autres.
D'ailleurs, Thiellé préconise depuis plusieurs années le bain total sinusoïdal comme traitement
du goître exophtalmique, ayant vu par cette scule thérapeutique diminuer le volume du corps
thyroïde, la fréquence du pouls, Pexophtalmie, tandis que les palpitations et la dyspnée dispa-
raissent et que les phénomènes nerveux généraux s'attónuent. Pour Thiellé, le rôle des bains à
courants sinusoïdaux serait de tonifier la nutrition générale et d'exercer une action sédative sur le
système nerveux. Nous pensons que, du fait de leur action régulatrice sur le système circulatoire,
ces bains sont particulièrement indiqués chez les basedowiens présentant des manifestations per-
manentes d'hyposystolie ou des crises d'asystolie. Peut-être pourrait-on utiliser les bains à courants
triphasés chez ceux qui offrent une forte élévation de la tension artérielle et de la vaso-constriction
périphérique.
Cette influence sédative qu'exercent les bains à courants sinusoïdaux sur les états d'excitation
du système sympathique, qui sont à la base de la majorité des cas de basedowisme et qui inter-
viennent dans la production de la plupart des phénomènes d'angoisse, nous a déterminé à utiliser
cette méthode thérapeutique dans certains cas d'épilepsie paraissant avoir un lien clinique avec
des manifestations sympathico-toniques.
Le traitement électrique de l'épilepsie nous semble en effet avoir été, à tort, négligé pendant
un certain nombre d'années. Il avait pourtant autrefois donné quelques résullats, sinon définitifs,
du moins intéressants; Onimus et Legros, dans leur Traité d'électricité médicale, font mention
de leurs observations sur ce sujet. Déclarant, d’ailleurs, qu’ils n’ont pas obtenu d'effets durables,
ils notent cependant que le courant continu, employé en électrisant le sympathique et les régions
avoisinantes du bulbe, amène certaines améliorations. L'étude de la question aurait mérité d'ètre
davantage poursuivie; et pourtant, la plupart des traités récents d'électrothérapie ne fout même
plus mention de ces essais thérapeutiques.
Or, Hartenberg présenta à la Société de Psychiatrie, en 1912, deux cas d’épilepsie traités et
guéris par la galvanisation cervicale. On connaît sa technique : une électrode positive en collier
autour du cou, le malade élant assis sur l'électrode négative; on fait passer un courant continu de 50 à
60 milliampères durant 30 minutes; les séances sont répétées tous les deux jours ou tous les jours.
Les résultats positifs qu'il a obtenus par ce procédé nous ont incité à essayer d'une méthode
différente à laquelle nous attribuons certains avantages : celle des bains à courants sinusoïdaux.
La technique employée par nous fut celle du bain général, une électrode siluée au niveau de la
nuque suffisamment immergée, une électrode au niveau des pieds; intensité de 60 à 80 milliam-
pères; durée de 20 à 25 minutes.
En matière d'épilepsie, pour affirmer des résultats, il faut des observations de très longue durée,
404 M. Chartier.
comme celles d'Hartenberg. Les nôtres ne nous permettent pas encore de nous prononcer défini-
tivement; cependant l’espacement des grandes crises, et surtout, dans un cas, la disparition des
accidents larvés tels que vertiges, absences, sont de nature à nous encourager à continuer dans
cette voie.
Nous avons en effet tout lieu de penser que les courants sinusoïdaux, qui ont chez les malades
présentant de l’éréthisme nerveux une action généralement plus calmante que les courants galva-
niques, conviennent tout spécialement aux états épileptiques. Et d'autre part le procédé du bain
électrique général nous semble avoir sur l'électrisation directement appliquée un certain nombre
d'avantages : il est plus facilement toléré que la galvanisation à haute intensité; il risque moins de
provoquer ces réflexes épileptogènes qu’une excitation directe des ganglions sympathiques cervicaux
peut quelquefois provoquer; son action générale sur la nutrition et la circulation ont sans doute
sur la maladie, des effets secondaires qui présentent encore leur intérêt.
Ainsi, les bains hydro-électriques trouvent fréquemment leur application dans le traitement des
névroses. Certes, d’autres procédés électrothérapiques peuvent également avoir une heureuse action
sur certaines de ces affections; mais dans beaucoup de cas, nous donnons notre préférence à cette
méthode qui, en outre de ses effets particuliers sur le tonus sensitif et musculaire, offre l'avantage
considérable, lorsqu'il s'agit de névropathes, d'être facilement acceptée du malade en raison de la
douceur des réactions qu'elle détermine. Dans le traitement des névroses, nous préférons nettement
le bain total au bain cellulaire, d'une part parce que, dans le premier, en variant la position des
électrodes, on peut localiser l’action des courants selon la prédominance de telle manifestation,
d'autre part parce que nous pensons que le bain monocellulaire détermine par son action sur la
périphérie, une série de réactions réflexes ayant sans doute un rôle importaut dans les résultats
thérapeutiques obtenus.
NOTE DE PRATIQUE
TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DE LA FISSURE
SPHINCTERALGIQUE
Le traitement de la fissure sphincleralgique comple parmi les plus brillantes acquisitions
de l'électrothérapie moderne. Il asa place marquée entre les agents médicamenteux usuels
el le traitement chirurgical qui ne doit être mis en œuvre qu’en cas d'échec.
La modalité électrique à utiliser est la haute fréquence (courant de tension) appliquée à
l'aide du résonnateur de Oudin, en monopolaire. Le malade est couché sur un lit ou une chaise
longue, de préférence dans le décubitus latéral, les jambes repliées de manière à faciliter
l'accès de la région anale. On peut aussi laisser le sujet debout, le front appuyé sur le dossier
d'une chaise de hauteur appropriée.
Comme il s'agit souvent de sujets à grande sensibilité ou irrités par la souffrance, on les
prévient de l'indolence de l'application, en leur conseillant le relachement complet. Cela fait, le
thérapeute prend en main l'électrode reliée au pôle supérieur du résonnateur, le curseur de
celui-ci, mis au minimum; on modifie ensuite ce réglage selon la sensibilité du patient.
Les électrodes utilisables sont, soit du type Doumer (électrodes métalliques), soit du type
Oudin (électrodes condensatrices), soit du type Mac Intyre (électrodes à vide). Il nous a semblé
que les résultats laissent parfois à désirèr avec l'électrode du premier type; les électrodes du
troisième type, par leur fragilité, offrent des risques de rupture si le malade, au moment de
l'application, vient à faire involontairement un mouvement de défense. Nous accordons la
préférence aux électrodes du 2° type, c'est-à-dire à l’électrode condensatrice constituée, comme
l’on sait, par un conducteur métallique encapuchonné d'un tube de verre un peu épais.
Celte électrode a l'avantage, du reste, de permettre au médecin de suivre facilement le
réglage de l'intensité; l'éclat de la lueur visible dans l'intérieur du manchon de verre pendant
le passage du courant est fonction de l'intensité.
Les impressions sensitives du sujet permettent aussi de ne pas dépasser l'intensité néces-
saire. I] ne doit éprouver qu'un léger picotement, ne ressentir que faiblement la sensation de
chaleur déterminée par l'échauffement du verre traversé par les effluves ct pouvoir supporter,
sans en être incommodé, une séance de 5 à 6 minutes de durée.
On introduit Pélectrode, légèrement lubrifiée, dans le sphincter anal. Cette manœuvre doit
être faite avec la plus grande douceur de manière à ne pas dilacérer la fissure. Il existe, toute-
fois, des sphincters assez intolérants qui ne se laissent franchir que par une sorte de cathété-
risme forcé. Il y a avantage, dans ces cas, soit à disposer du modèle d'électrode condensatrice
de calibre plus petit, soit à utiliser ’électrode conique de Mac Intyre ou de Doumer. D'autres
fois, il suffit d'appuyer l'électrode condensatrice au niveau des plis radiés : dans ces conditions,
Paigrette, par Panesthésic qu'elle apporte avec elle, permet souvent Pintroduclion.
Pour éviter toute étincelle désagréable, on peut procéder ainsi : l'opérateur lient d'une
main Pélectrode armée d'électricité, de l’autre il touche le dos du patient, H met vivement l'élec-
trode au contact de la fesse et la glisse doucement jusqu'au rectum. 11 enlève alors la main qui
est en contact avec le dos. Avant de retirer Pélectrode, la même manœuvre peut être pratiquée.
Une application suffit parfois à amener un soulagement notable, exceptionnellement la
guérison inlégrale. I] faut répéler les séances à jours passés ; il n'y a pas lieu de dépasser 7 à
10 séances pour obtenir un résultat complet.
Quelques cas de fissure très élendue avec bords durs et saillants, sont calmés par cette
méthode sans qu'il soit possible d'arriver à la guérison définitive; la dilatation doit alors
succéder à l'électrothérapie.
Le grand écueil réside dans le volume du bol fœcal; celui-ci, en effet, en distendant cxa-
gérément la muqueuse anale, s'oppose à la cicatrisation de la fissure; aussi devra-l on combattre
la conslipation.
La RÉDACTION.
INSTRUMENT NOUVEAU
SUPPORT GUIDE-FILS DESTINÉ A COMPLÉTER
UNE DISTRIBUTION PAR TROLLEY"
La distribution par trolley du courant de haute tension est actuellement adoptée par la
plupart des radiologistes. Elle permet d'alimenter commodément des appareils situés souvent
fort loin du générateur.
Ce dispositif présente cependant quelques inconvénients : ainsi il est difficile sur certains
chássis pour examens verticaux, de relier le fil conducteur à la cathode, sans qu'il touche le
châssis ou les parois du tube. La mise en place des conducteurs
n'est pas plus aisée sur les tables courantes destinées à l'examen,
dans le décubitus dorsal.
Dans ces conditions, on réalise difficilement l'isolement des fils;
avec peine on les écarte suffisamment du malade, des parois de la
table, du sol ou de l'ampoule. On est réduit à divers expédients :
ficelle paraffinée fixée au mur ou à la table, barreaux de chaises,
manche à balai, etc ... moyens aussi inélégants qu'incommodes.
Pour remédier à ces inconvénients, la maison Roycourt a établi
un dispositif très simple, permettant de compléter à peu de frais une
distribution par trolley.
Le support guide-fils est constitué par un socle stable S, en fonte,
facilement déplacable et surmonté d'une tige en ébonite E. Celle-ci
est terminée par un anneau en fibre F : cet anncau présente une
fente à proximilé de la tige. Le fil venant du trolley est introduit
dans celle fente et se trouve ainsi renvoyé dans la direction voulue,
loin de tout obstacle. Enfin, les arrètes de cet anneau sont arrondies
et polies, pour éviter toute usure. Deux supports guide-fils permet-
tent de desservir, sans aucun autre dispositif spécial, une table de
Fig. 1. radiologie ordinaire sous laquelle doit se déplacer l'ampoule.
Ces supports démontables et facilement transportables ren-
dront les plus grands services au cours d'examens pratiqués au domicile du malade. Placés
sur des chaises ou des tables, ils permettront d'isoler les fils allant de la bobine à l'ampoule.
lls permettront d'éviter toute perte à la terre, et surtout, toute étincelle désagréable pour le
patient.
P. HADENGUE.
(1) Roycourt, constructeur,
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X-
PHYSIQUE
Maurice de Broglie (Paris). — Le spectre des
rayons de Röntgen (Archives d'Electricité médi-
cale, 10 Avril 1914, p. 557 à 340 avec 5 fig.).
Des molécules eristallines empilées forment un
réseau à trois dimensions et ne réfléchissent avec
intensité sur une surface cristalline donnée que des
rayons avant une longueur d'onde déterminée. DA.
fait tomber un faisceau de rayons X sur un bloc
cristallisé (sel gemme, par exemple) et recueille le
faisceau réfléchi sur une plaque photographique:
mais il fait tourner sur lui-mème le bloc de facon à
ce que le faisceau réfléchi se déplace sur la plaque;
il obtient ainsi une impression en bande; seulement
on constate que l'image est analogue à celle d'un
spectre lumineux : il y a tout un système complexe
de raies et de bandes, correspondant à des ravonne-
ments réfléchis d’une facon intense pour une certaine
position du eristal. On peut ainsi non seulement
savoir que le rayonnement d'une ampoule est com-
plexe, mais préciser sa composition. Les spectres
observés sont caractéristiques du métal formant Fan-
ticathode.
LA. pense quen faisant tomber un rayonnement
sur une face cristalline avec un angle bien déterminé
on pourrait arriver à isoler une radiation homogène.
A. LAQUERRIÈRE.
Maurice de Broglie et F. À. Lindemann. — Sur
un nouveau procédé permettant d'obtenir très
rapidement les spectres des rayons de Rôntgen
(C. R. Ac. Sc., 30 Mars 1914).
Un faisceau émané d'une fente est recu sur une
lame de mica enroulée autour d'un cylindre fixe dont
l'axe est parallèle à la fente, de facon qu'un des
ravons extrèmes soit tangent à la surface du cylindre.
Une plaque photographique est placée normalement
au faisceau incident. Les rayons du faisceau se
réfléchissent sous des angles régulièrement variables
et forment un spectre sur la plaque.
H. GUILLEMINOT.
J. Laub. — Production d'un rayonnement se-
condaire caractéristique par l'irradiation de
surfaces minces à l’aide des rayons X (Physika-
lische Zeitschrift, 1° Avril 1914, n° 7, p. 542
à 344).
L'auteur rappelle l'intérèt prépondérant du rayon-
nement secondaire pour l'étude des interférences
róntgéniennes. IT décrit le dispositif qu'il emploie
pour en produire un très puissant. Le faisceau X
pénètre au travers d'un tube de plomb long deem.,
large de 5 cm. et épais de 7 em. Au-dessous de ce
tube est placée une feuille de zine qui mesure 6 cm.
sur 2 cm.,9 et a une épaisseur de 6 cm. Au-dessous
du zinc est un cristal puis une plaque photogra-
phique. Le tout est enfermé dans une épaisse hoite
de plomb d'où ne sort que le tube de plomb. Les
irradiations étaient faites avec une ampoule Muller
rapide à eau munie d'une antieathode de platine.
L'auteur obtint ainsi de belles images d'interférence
dont le centre était occupé par la lache noire du
faisceau primaire incident. En remplacant le zinc par
une feuille de papier recouverte de 5 em. de poudre
de charbon, il obtint encore des images analogues.
Louis GERARD.
TECHNIQUE
H. Greinacher. — L’ionométre et son utilisation
pour la mesure des rayonnements de Rontgen
et du radium (Physikalische Zeitschrift, n° $,
15 Avril 1914, p. 410 à 415).
L'auteur décrit les modifications apportées a un ap-
pareil de mesure de Pionisation qu'il a décrit en 1912,
et basé sur le passage sous Pinfluence de-celle-ci d'un
courant au travers d'un condensateur à air. Ce courant
est mesuré par un galvanométre. Différents dispo-
sitifs permettent de mesurer l'ionisation produite par
le radium même ou celle résultant de son émanation
ou encore du passage d'un rayonnement de Röntgen.
Louis GÉRARD.
Kienbock (Vienne). — Sur la dosimétrie (S/rahlen-
thérapie, tome IV, n° 2, 16 Avril 1914, p. 704
à 796). |
L'auteur donne quelques appréciations .person-
nelles sur la dosimétrie et qu'on pourrait résumer
de la manière suivante :
1° La sensibilité des pastilles de Sabouraud-Noiré
diminue avec le temps.
2 Le radiométre de Sabouraud-Noiré donne des
résultats tout à fait différents d'après la qualité des
rayons employés, tandis que le quantimétre est
beaucoup plus constant. L. BONER.
Reginald Morton (London). — Dispositif suppri-
mant Ponde inverse sans l’aide de soupapes
avec les interrupteurs à jet de mercure (The
proceedings of the Royal Society of Medecine
[Electro-thérapeutical seclion], vol. VII, n° 6,
Avril 1914, p. 75 à 78, 5 fig.).
Ce dispositif est tout Simplement le sélecteur
d'ondes appliqué jadis par Ropiquet, GailTe, ete.,
sur les interrupteurs de bobines. C'est un interrup-
teur sur le circuit secondaire qui coupe le courant
au moment de Fonde de fermeture (onde inverse) et
ne le rétablit qu'à l'instant où passe l'onde de rupture
(onde directe). WILLIAM VIGNAL.
G. Allaire (Nantes). — Dispositif permettant de
prendre deux clichés en une seule pose (Pulle-
tin officiel de la Société francaise d'Electrothé-
rapie et de Radiologie médicale, Avril 1914,
p. 155 et 154).
408
L'A. préconise l'emploi de 2 plaques sensibles,
placées gélatine contre gélatine. En appliquant les
2 clichés l'un sur l’autre on obtient un renforcement
des détails. A. LAQUERRIÈRE.
Erwin von Graff (Vienne). — Un nouveau
modéle de protecteur pour la radiothérapie
(Strahlentherapie, tome IV, n° 2, 16 Avril 1914,
p. 617 à 622).
L'auteur a imaginé une cupule protectrice, enve-
loppant à peu près entièrement le tube de rayons X
et qui serait absolument opaque aux rayons. Sa
forme evlindrique permet l'emploi des grands et
petits tubes, en utilisant son grand ou son petit dia-
mètre, Cette cupule est incassable et a en outre
l'avantage de pouvoir être stérilisée. L. BONER.
PHYSIOBIOLOGIE
Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Luminescence
des substances organiques par les rayons de
Rayons À.
Rontgen (Annales d'Électrobiologie, Mars 1914,
p. 175 à 171).
LA. a étudié la luminescence des substances
organiques dans la série grasse et dans la série
aromatique : ce sont les corps de cette derniére
série qui semblent devenir le plus facilement lumi-
nescents par les rayons X. J. LOUBIER.
ACCIDENTS
Histoire d'une radiodermite chronique (La Presse
médicale, n° 33, p. 315-516, 6 fig.).
La Presse médicale donne Vanalyse d'un article paru
dans la Revue médicale de la Suisse romande du
20 Janvier 1914 C'est lémouvante histoire de Henri
Simon, radiographe de l'hôpital cantonal de Genève,
qui succomba aux suites d'une radiodermite.
Le Journal de Radiologie, dans un prochain numéro
à Foccasion d'un article sur ces lésions, publiera le
détail de l'observation. P. COLOMBIER.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
T. H. Kellock (London). — Malformations os-
seuses (Osteogenis imperfecta) | The proceedings
of the Royal Society of Medecine (Clinical section)
vol. VII, n° 6, Avril 1914, p. 126 à 169; 2 radio-
graphics].
K. présente deux radiographies de tumeur des
os tibiaux d'un petit malade de 4 ans. Les femurs
présentent une incurvation à eonvexité externe, les
tibias de mème. Les épiphyses non encore ossitiees
naturellement sont trés épaissies. Le tissu osseux
compact est tres réduit: quant à la moelle osseuse,
elle présente sur les radiogrammes, l'aspect « d'une
toile d'araignée » (‘Spider web” like appearance).
Outre ces malformations l'examen physique en
révèle d'autres : sternum en chapelet, front olym-
pien, Gest pour ces raisons que To A. Fairbank
pense quil s'agit plutòt d'un cas de rachitisme que
d'osteogenis imperfecta. AILLIAM VIGNAL.
Adolph Hartung (Chicago). — Quelques lésions
osseuses rares (The American Journal of Roent-
genology, vol. I, n°5, Mars 1914, p. 201 à 208;
(7 radiographics.)
Revue générale d'un certain nombre de lésions
osseuses rares, avec de tres bonnes figures. A lire
dans de texte. WILLIAM ViGNaL.
Barnes Burt (London). — Production d'ostéo-
phytes et d'exostoses au cours de la goutte
chronique et du rhumatisme déformant (The
proceedings of the Royal Society of medecine
balncological and = climatological section,
vol. 111, n°6, Avril 1914, p. 45 à 58, 9 figures).
Etude de pathologie et d'anatomie comparée ten.
dant à prouver : que les exostoses et ostéoplivies
sont non les signes d'une maladie déterminée, mais
sont dues à une irritation locale d'ordre mécanique.
A Pappui de ces conclusions auteur publie des radio-
graphies montrant la formation d'exostoses survenant
à Ja suite de tuberculose osseuse. dosteomyvelite
guéries, aussi bien qu'au cours de la goutte chro-
nique et du rhumatisme déformant.
WILLIAM VIGNAL.
W. J. S. Bythell (London). — Aspect radiogra-
phique des tumeurs osseuses bénignes et ma-
lignes (The proceedings of the Royal S.ciety of
medecine | Electro-therapeutical section; vol. VII,
n° 6, Avril 1914, p. 72 à 75, 10 radiographies).
B. base le diagnostic différentiel entre le sarcome
osseux, le sarcome périostique et la myosite ossi-
fiante sur les signes suivants :
Surcome osseux : la diaphvse ou la partie de la dia-
physe atteinte ne donne aucune image radiologique,
seule apparait la tumeur.
Sercome périostique : ombres épaisses se confon-
dant presque avec celles de Pos, elles n'ont pas de
limites précises, irradient dans toutes les directions:
elles ont suivant B. l'aspect d'une épaisse fumée
s'échappant d'un amas de feuilles brülant sans
flamme.
Myosite oxsifinnte: les ombres sont disposées en
lamelles parallélement à Pos; de plus une ligne de
démarcation très nette existe entre l'os et ces ombres.
Les exostoses denses qui siègent principalement à la
tète donnent une image nette, elles peuvent rapide-
ment subir la dégénérescence maligne. Les exostoses
spongieuses siègent de préférence aux extrémités
osseuses: elles ont la mème structure que los nor-
mal avec lequel elles se continuent.
Les chondromes, complètement ossitiés, offrent Pas-
pect d'une tumeur globulaire attachée à l'os; quand
l'ossitication n'est pas complète on voit des ombres
d'inégale densité. Les formes non ossifiées ne mon-
trent qu'une moditication anormale de Pos, si ces
chondromes siègent dans Vos, il est parfois très dif-
ficile de les distinguer des autres tumeurs intra-
osseuses. On les trouve habituellement dans les os
du métacarpe et du métatarse.
Les kystes des os peuvent présenter deux aspects :
a) expansion fusiforme, la trabéculation West pas
visible: b) expansion irrégulière avec visibilité de la
trabéculation.
Le sarcome du périoste à croissance lente donne une
image radiographique caractéristique, Les lignes irra-
dient de la tumeur vers la périphérie et sont perpen-
diculaires à Vos, ces lignes d'ombres sont plus ou
moins denses; elles peuvent former des amas lobu-
lés, pédonculés ou sessiles. \VILLIAM VIGNAL.
Rayons X.
Cluzet (Lyon). — La radiographie stéréoscopique
du poignet. (Lyon médical, tome CXXII, n° 7,
15 Février 1914, p. 571 à 373).
La radiographie stéréoscopique du poignet est très
utile en raison de la complexité de l'artieulation,
pour définir nettement létat de chaque os et avoir
une idée d'ensemble de toute la région. Comme le poi-
gnet a loujours une assez faible épaisseur, il suffit
de placer Panticathode à 40 centimètres de la plaque
et de faire subir au tube un déplacement total de
6 centimètres 6; on le place donc successivement,
pour chacune des deux radiographies, à 5 cm. 5 à
droite, puis à gauche de la verticale passant par le
centre de la région à examiner. Il suffit alors de pla-
cer les images obtenues dans un stéréoscope pour
obtenir le relief du poignet. L'auteur cite plusieurs
cxemples : un malade, entre autres, chez lequel, seule
la radiographie stéréoscopique du poignet à permis
le diagnostic de Juxation du semi-lunaire avec frac-
ture du scaphoïde, diagnostic véritié par linterven-
tion chirurgicale. Cette méthode, conclut-il, devrait
être employée systémaliquement quand une étude
approfondie de la région s'impose, et notamment
dans les accidents du travail. Tu. NocteEr.
Fred. J. Fasset (Seatile). — Lésion unique du
scaphoide (The Journal ofthe American medical
Association, vol. LXH, 11 Avril 1914, p. 1155 à
1156, 5 radiographies).
F. rapporte deux cas de maladie de Kocher observés
chez des enfants de 2 ans et demi el 4 ans. Au point
de vue radiographique on constate seulement la pré-
sence de Pépaississement de Pombre du scaphoide
en un point. WILLIAM VIGNAL.
Mouchet (Paris). — Division congénitale du sca-
phoide carpien simulant une fracture « navi-
culum carpi bipartitum » (Rerue d'Orthopédie,
1” Mai 1914, p. 201 à 211 avec 2 fig.).
H importe de ne pas confondre cette anomalie avec
b
une fracture ancienne, surtout lorsqu'il s'agit d'acci-
409
dentés du travail. Pour faire le diagnostic on a recours
à la radiographie et Pon pratique la radiographie
systématiquement du côté malade et du sain. Deux
cas peuvent se présenter : on trouve un scaphoide
bipartituin des deux côtés; on est alors en présence
de Panomalie, ou bien on ne le trouve que du côté
malade et on aura à faire le diagnostic avec la frac-
ture du seaphoide. C'est la où la radiographie sera un
élément précieux pour le diagnostic, en cas de malfor-
mation congénitale, on remarquera : la netteté de la
ligne de séparation, l’espace clair, l'état lisse des
surfaces en présence: en cas de fracture on obser-
vera Pirrégularité des surfaces. Enfin sur la radio-
graphie de profil on trouve un déplacement des deux
fragments, déplacement qui n'existe pas en cas de
scaphoide bipartitum.
Dans le cas cité par PA. il y avait en plus une bra-
chyphalangie congénitale des phalangines de l'index,
du médius et de l'annulaire des deux mains.
J. Loupien.
Chevallier (Paris). — Sur un cas d’acrodactylo-
pathie hypertrophiante (Nouvelle Iconographic
de la Salpétrière, Janvier-Février 1914, p. 5 à 10).
LA. étudie un cas dacrodactylopathie hypertro-
phiante, caractérisée par la déformation des extré-
mités des doigts en baguette de tambour et la des-
truction des ongles.
Les radiographies montrent un gonflement des
parties molles et des productions ostéophytiques de
la phalangette avec une atrophie osseuse assez mar-
quée aux orteils; l'interligne articulaire et les articu-
lations sont intacts. L'examen radiographique ne
permet de conclure à aucune lésion de la selle tur-
cique.
L'A. croit se trouver en présence d’un cas d'os-
téoarthropathie hypertrophiante fruste à forme acro-
mégalique. L. NAHAN.
Philip Buckley (Londres). — Un cas de malfor-
mation congénitale de l'avant-bras suivi de
courtes considérations étiologiques (The medi-
cal Chronicle, Avril 1914, p. 11 à 16, 4 planche
photographique ct radiographique).
B. rapporte l'histoire d'un enfant de 12 ans porteur
d'une malformation congénitale de Vavant-bras droit.
Le squelette du bras était normal, Pavant-bras était
représenté par un moignon de trois pouces de long
qui se terminait par cinq doigts extrèmement rudi-
mentaires. Le doigt du côté radial qui représentait
le pouce ctait séparé des autres doigts par une sorte
de fosselte. Ceux-ci élaient réunis à leur base par
une membrane mince. Chaque doigt possédait un
ongle. Les mouvements des doigts étaient impos-
sibles.
La radiographie montra une articulation du coude
normale; le radius et le cubitus étaient extrémement
courts.
Aprés un bref historique des théories émises dans
l'antiquité pour expliquer les malformations congé-
nitales, l'A. résume l'étiologie actuellement admise.
R. CuAPERON.
S. L. Haas (San-Franc.sco). — Transplantation
osseuse dans les phalanges (The Journal of the
American medical Arsceiation, vol. LXII, n°15,
11 Avril 1914, p. 1147-1150, Y figures ou radio-
graphies).
Avec radiographies à Pappui l'auteur montre les
bons résultats fonctionnels et esthétiques qu'il a
obtenus par la greffe osseuse. WILLIAM VIGNAL.
Lejars (Paris). — Résection de la hanche dans
Â10
les traumatismes anciens de la hanche (Société
de Chirurgie, 22 Avril 1914, p. 497, 2 clichés).
L. montre des clichés de luxation iléo-pubienne,
sous-épineuse et de fracture ancienne du col fémoral.
AUBOURG.
Broca (Paris). — Luxation congénitale incom-
pléte de la hanche, tardivement douloureuse
(Société de Chirurgie, 8 Avril 1914, p. 491).
B. montre les radiographies d'une malade traitée
pour coxalgie, el en réalité atteinte de subluxation
de la tète fémorale, légèrement recourbée.
AUBOURG.
J. E. H. Roberts (London). — Pseudo-coxalgie
de Calvé [The proceedinys of the Royal Society
of Medecine (Surgical section, sub-section of
Orthopaedies), vol. VII, n° 6, Avril 1914, p. 205-
204,1 radiographie].
Garcon de 8 ans, pas de stigmates rachitiques,
Wasserman négatif. Boiterie, cuisse en rotation
externe, limitation de l’abduetion, atrophie muscu-
laire. On pense à une coxalgie au début, mais sur le
radiogramme on voit: aplatissement de la téte fémo-
rale, division des noyaux d’ossification de Fépiphyse,
irrégularité de la ligne épiphysaire; épaisissement du
col du fémur. On voit aussi des modifications osseuses
à la partie supérieure de l'acétabulum.
WILLIAM ViGNAL.
Riche (Paris). — Les fausses fractures du col
fémoral chez l'enfant et la coxa vara soi-disant
congénitale (Société de Chirurgie, 8 Avril 1914,
p. 486).
Dans un cas, il s'agissait non d'un processus trau-
matique, mais bien d'une lésion de rachitisme tardif.
La radiographie montrait une déformation du col et
une decalcitication de la zone articulaire et juxta-arti-
culaire de Pos diaque et du fémur. Il convient donc
d'êélre très prudent sur le diagnostic étiologique des
lésions du col chez les enfants. AUBOURG.
Le Jemtel (Alençon). — Double sillon congéni-
tal à la cuisse et à la jambe (Société de Chirurgie,
8 Avril 1914, p. 488).
Une tillette de 2 ans présentait, en même temps
que celte lésion 3 doigts au membre supérieur et
4 orteils au membre inférieur. AUBOURG.
E. M. Corner (London). — Ligaments croisés
artificiels |The proceedings of the Royal Society
of Medecine, vol. VII, n° 6 (Clinical section),
p. 120-121, 2 radiographies].
A la suite d'une rupture du hgament croisé anté-
rieure, C le remplaca par un ligament artiliciel. formé
de deux boucles fémorale et tibiale en fil d'argent et
s'entrelacant. Des épreuves radiographiques mon-
trent leur parfait fonctionnement. Le sujet d'ailleurs
a complètement récupéré l'usage de son membre.
WILLIAM VIGNAL.
Judet (Paris). — A propos de la maladie de
Schlaetter (Société des Chiruryiens de Paris,
ò Avril 1914, p. 291. Suite de la discussion, voir
Journal de Radiologie, 1914, n° 6, p. 944).
Les radiographies montrent que cette affection est
non pas une fracture, mais une inflammation de
Papophvyse antérieure du tibia.
M. Mayet montre une série de elichés où Fon voit
le développement normal du point épiphysaire de la
tubérosilé antérieure du tibia se faire avec lappa-
Rayons X.
rence d'une disjonction osseuse : ce n'est donc pas
une fracture, mais une apophysite par tracture exa-
gérée du tendon du quadriceps. AUBOURG.
E. M. Corner et R. M. de Mocobray (London).
— Fracture de l'épine tibiale |The proreedinys of
the Royal Society of Medecine (Clinical section),
vol. VII, n° 6, Avril 1914, p. 129, 1 radiogra-
phie).
Le sujet, un jeune homme robuste, recul sur son
membre inférieur en extension un violent trauma-
tisme. En jouant au football, un homme très lourd
s'abattit de tout son poids sur le bord externe de
son genou. Gonflement considérable de Particle peu
après le trauma. Tous les mouvements étaient con-
servés sauf la flexion qui était impossible et occa-
sionnait de violentes douleurs.
La radiographie révéla, au grand étonnement de
deux chirurgiens, une fracture par arrachement de
Pépine du tibia. WILLIAM VIGNAL.
Japiot (Lyon). — Contribution à l'étude du frag-
ment marginal postérieur du tibia. Observation
d’une fracture avec examen radiographique et
dissection de la pièce un an après la réduction
(Lyon chirurgical, t. XU, n° 4, Avril 1914, p. 358
à 54).
L'auteur a eu l'occasion de faire chez un malade le
diagnostic de cette fracture, et de faire procéder à
une radiographie par M. Destot. On fit la réduction,
et le résultat fut des plus satisfaisants, puisque le
malade a retrouvé complètement l'usage de son pied.
Mais le cas devint intéressant par la suite, En effet,
un an après cet accident, le malade revint à l'hôpital
pour tuberculose aiguë dont il ne tarda pas à mou-
rir. On put alors prendre la pièce et se livrer à des
recherches sur la fracture. Parmi ces recherches il
en est une qui intéresse particulièrement le radio-
logiste, il s'agit de l'exactitude des renseignements
radiographiques sur la nature du fragment et sur
ses dimensions. On fit une radiographie de la pièce,
et à la dissection l'on constata que le radiogramme
avait donné l'état exact de la lésion. L'auteur conclut
donc que, par la radiographie, on peut se rendre par-
faitement compte de la position des fragments et de
leurs dimensions. ceci venant combattre d'une facon
indéniable l'opinion de ceux qui n'admettent pas
l'exactitude des renseignements radiographiques.
G. HARET.
- Fouilloux (Lyon). — Chondrome malin de l'ex-
trémité supérieure du péroné chez une fillette
de 9 ans et demi (Lyon medical, t. CXXH,
n° 47, 26 Avril 1914, p. 927 à 929).
Une fillette de 9 ans et demi entre à la Charité
pour une tumeur de la jambe gauche, siégeant au
tiers supérieur du péroné. La malade présente une
tumeur du volume d'un gros œuf; la radiographie
montre qu'il s'agit d'une tumeur osseuse centrale,
ovoide, développée aux dépens du péroné; elle est
translucide aux ravons X et montre de fines cloisons
circonserivant des logettes. La résection es! pratiquée ;
la tumeur est constituée par une masse chondroma:
teuse blanche, un peu molle, remplissant des alvéoles
à cloisons minces émanées de la coque osseuse; il
s'agirait donc d'un chondrome central, non malin,
du pérone. Tu. NoGIER.
Stanley Freeman (Wilkes Barre». — L'astragale
et son importance dans la fracture de Pott
(The therapeutic Gazette Vo Février 1914, p. 83-00).
L'auteur, après avoir étudié les rapports de Pas-
tragale avec le tibia et le péroné, montre par que
Rayons X. At
mécanisme se produit la fracture de Pott, et les con-
séquences d’une réduction imparfaite sur l'avenir de
l'articulation. ll insiste, en s'appuyant sur des exemples
nombreux, sur la nécessité du contrôle radiogra-
phique pour assurer une réduction satisfaisante.
F. JAUGEAS.
Baudet (Paris). — Fracture vertico-transverse de
Vastragale. (Soc. de Chirurgie, 1* Avril 1914,
p. 450-442).
Fig. 4. — Fractures du col et du corps
(type vertico-transversal".
A l'occasion de ce cas, M. Picqué étudie ces types
de fracture. AUBOURG.
Baudet (Paris). — Fracture en trois fragments
du scaphoide tarsien. (Soc. de Chirurgie,
22 Avril 1914, p. 518, 2 clichés).
La radiographie montrait : une fracture du cuboide
douteuse — un fragment scaphoidien luxé tout entier
sur la tête de Pastragale, ayant perdu ses rapports
avec le premier cunéiforme.
Après opération (énucléation totale du fragment
moyen, extirpation du scaphoïde, arthrodèse astra-
galo-cunéenne), le cliché montre que la téte astraga-
lienne est en contact avec les deux premiers cunéi-
formes, sans qu'on puisse dire encore s'il y a soudure
osseuse, AUBOURG.
Cluzet et Lévy (Lyon). — Sur un cas d’acromé-
galie. Présentation de malade. Étude radiogra-
phique (Lyon médical; tome CXXII, n° 15,
12 Avril 1914, p. 835 à 841). -
Il s'agit d’un malade atteint iros avant
débuté il va 4 ans par une augmentation de volume
du cráne, de la face, des mains et des pieds; la po-
Fig. 2. — Type vertico-transversal (fracture du col). lyphagie s'est installée bientôt, accompagnée de po-
lydypsie, de polyurie avec glycosurie; une céphalée
d'abord légère a augmenté progressivement jusqu'à.
devenir très vive: le malade est asthénique et redoute
le moindre effort: il présente enfin tous les symp-
tòmes classiques de lhyperpiluitarisme. Les radio-
graphies montrent une selle turcique 2 à 5 fois plus
volumineuse qu'une selle normale; son agrandisse-
ment semble s'être fait surtout aux dépens du sinus
sphénoidal; les apophyses clinoídes antérieures et
postérieures ont disparu: le dos de la selle est
aminci et semble brisé en son milieu; la fosse pitui-
taire présente un double contour, le sien d'abord, et
un autre dù à la tumeur. Les sinus sont augmentés,
les parois crániennes épaissies. Aux mains les parties
molles sont développées, les espaces interarticulaires
agrandis. Au point de vue technique, le contour de
la tumeur hypophysaire n'est apparu que sur le
cliché obtenu sans écran. La radiothérapie (40 H á
gauche, 64 H à droite) na donné aucun résultat, il
est vrai qu'elle a été pratiquée à la période de déclin
et de déchéance; or Béclère pense qu'il ne faut luti-
Fig. 3. — Type vertico-transversal (fractures du col liser qu'à la période de début, seule la chirurgie peut
et du ‘corps. tenter de soulager le malade.
Fig. 1. — Type vertico-transversal à 5 fragments.
Digitized by Google
At?
M. Leriche pense, à l'examen du cliché, que Phypo-
physectomie peut ètre tentée sans faire courir de
grands risques au malade: on pourrait, d'ailleurs, à
la rigueur, se contenter de faire de la décompression,
qui apporterait déjà au sujet un grand soulagement.
Tu. NOGIER.
Cluzet, Lesieur et Giraud í Lyon). — Acroméga-
lie fruste avec faible volume de la selle tur-
cique (Lyon medical, tome CXXH, n° 16, di-
manche !!) Avril 1914, p. 882 à 886).
ll s'agit d'un malade, entré au Perron pour débilité
mentale, quí, depuis deux ans, a présenté un acerois-
sement considérable de la taille et des déformations
au niveau des extrémités et du massif de la face. Le
malade, qui a 15 ans et demi. mesure f mètre 76 een-
limeétres; il pèse 85 kilogrammes; sa circonférence
fronto-occipitale mesure 60 centimètres; son péri-
mètre sincipilo-mentonnier, 70 centimètres. L’examen
radiographique donne lieu aux constatations sui-
vantes : les parois crániennes sont irréguliérement
épaissies: le prognatisme est très accusé, les sinus
trés développés: par contre, la selle turcique est très
petite, le diamètre intérieur maximum de la fosse pi-
luitaire est de 9 millimetres; elle parait plus fermée
qu'à l'ordinaire; le dos de la selle est épaissi. Aux
mains les espaces interarticulaires sont agrandis.
Les divers signes cliniques plaident en faveur d'une
acromégalie fruste; il semble y avoir iei insuffisance
de Fhypophyse, en raison du volume réduit de la
fosse piluitaire; Cest eette contradiction avec les
faits antérieurs connus qui constitue l'intérèt de cette
observation. Tu. NoGien.
E. Lacaille (Paris). — Quelques cas d'acromé-
galie paraissant en partie unilatérale (Bulletin
de la Société de Médecine de Paris, 10 Avril 1914,
p. 520 à 522).
L. apporte deux cas d'acromégalie qui paraissait
unilatérale en partie, comme on peut le constater sur
les clichés qu'il présente à la société. J. Lounien.
P. Gilbert Scott (London). — Aspect radiogra-
phique de la selle turcique dans les maladies
de l’hypophyse [The prorecdings of the Royal
Sociely of Medecine (Electro-therapeutical sec-
tion), vol. 111, ò Mars 1914, p. 58 à 62).
jl est tres important de prendre une bonne vue laté-
rale, faute de quoi les ombres des apophyses elinoïdes
ne comeideront pas et de ce fait on pourrait être
conduit à des erreurs d'interprétation.
Au cours des tumeurs de lhypophyse on peut
trouver :
12 Destruction des apophyses clinoïdes.
d'une tumeur à marche rapide,
Y Leur aplatissement dans les cas à marche lente.
$" Erosion du fond de la selle, parfois mème perfo-
ration avec communication dans les sinus sphénoi-
daux.
Au cours de l'ucromégalie, l'espace entre les apo-
phises clinoides est allongé, puis à un stade plus
avancé elles paraissent déplacées en hauteur,
\ViLLiAM VIGNAL.
Indice
Bertolotti (Turin). — Polydactylie et tératome
hypophysaire (Vouvelle lronoyraphie de la Sal-
pébricre, Janv.-Fév., 1914, p. ll à 51).
A propos dun malade présentant une tumeur de la
tige pituitaire et des troubles Pinsuffisanee hvpophy-
saire, FA. étudie les rapports existants entre cette
dystrophie glandulaire d'origine fatale et les troubles
de l'acrométagenése, en particulier les anomalies du
système osseux (arrêt de développement des membres,
polydactylie).
Rayons X-
Pour ce travail tres complet, la radiologie a été
d'un grand secours : d'abord elle a permis de diag-
nostiquer une tumeur à localisation sus-sellaire et
visible sur le cliché: et l'A. signale que dans cette
localisation de tératome les apophyses clinoïdes an-
lérieures et postérieures sont rapprochées entre
elles, avec parfois érosion de la paroi postérieure du
dorsum sell.
La radiographie a permis également d'étudier avec
plus de précision les malformations congénitales
osseuses : arrét de développement du squelette, ano-
malies dentaires, polvdactylie.
LA. discute l'origine des diverses polvdactvlies et
à ce sujet présente des reproductions radiogra-
phiques de triphalangie du pouce, d'hyperdactslie
radiale, de syndactvlie, de macrodactvlie. L. NAHAN.
L. Rhein (New York). — L'aspect dentaire de
l'infection buccale. (Medical Record., 4 Avril
1914, p. 604 à 608).
Étude des diverses altérations de nature infec-
tieuse intéressant les dents et qui montre tout l'inté-
rèt de la radiographie pour leur diagnostic.
F. JAUGEAS.
Chavasse (Paris). — L'étude radiographique des
maxillaires et des dents. (Thèse, Paris 1914.).
Après un apercu très succinct et cependant très
clair de l'instrumentation actuelle, PA. passe en revue
les différentes méthodes préconisées pour la radio-
graphie des dents et des maxillaires. Il s'étend plus
particulièrement sur les deux méthodes auxquelles
il donne la préférence :
t* La méthode extra-buceale avec incidence oblique,
surtout indiquée pour Pétude de la dent de sagesse
et des maxillaires ;
2 La méthode intra-buccale de la projection hori-
zontale, qui est le procédé de choix pour les arcs
antérieurs et antéro-latéraux. D'une application fa-
cile, cette méthode est capable de donner, mieux que
toute autre, de la finesse et des délails de structure.
LA. atlire également l'attention sur Pintéret que
comporte la radiographie stéréoscopique pour l'étude
de ces régions, dont les radiogrammes sont si sou-
vent d'une interprétalion délicate.
Dans la seconde partie de son travail, Ch. indique
les nombreux problèmes, que la radiographie peut
aider à résoudre. Elle permet de suivre le dévelop-
pement des maxillaires el l'évolution du système den-
taire. En pathologie des maxillaires, elle fixe sur les
‘as de malformations, de fractures, d'accidents infee-
lieux, de tumeurs. Et surtout elle est d'un grand se-
cours pour les stomatologistes en pathologie den-
taire, en dentisterie opératoire, en prothèse et en
orthodontie.
Ajoutons que l'A. a largement illustré son travail
et reproduit quelques superbes radiographies, accom-
pagnées de l'observation clinique.
En somme, excellent travail très documenté, et
mise au point très elaire et tres précise d'une ques-
tion encore très imparfaitement connue. L. Nana.
Mme Houdré. — Quelques documents iconogra
phiques sur la scoliose. (Thèse de Paris, 1914).
L'auteur montre la valeur des différents procédés
d'examen d'un scoliotique inspection, palpation,
photographie, radiographie, étude de la capacité res-
piratoire et de la valeur musculaire.
La radiographie est un des procédés d'exploration
les plus précieux. Deux épreuves sont nécessaires,
une de face el une de profil. On constate soit des
modifications des courbures, soit des déformations
des vertèbres, caractérisées par Vasymetrie de la ver-
tebre ou bien Vimprécision de ses contours. La radio-
graphie de profil ne donne guère de renseignements
que chez les enfants. P. CoTTENOT.
Rayons X.
P. Le Damany (Rennes). — Compressions de la
moelle et de la queue de cheval par exostoses
vertébrales (La Presse médicale, n° 50, 15 Avril
1914, p. 285-286, 1 fig.).
Un meunier âgé de 47 ans, souffrait depuis un an
de violentes douleurs dans les membres inférieurs
présentant tous les symptômes d'une compression
de la queue de cheval. On pensa à une ostéa-
arthrite vertébrale végétante et ankylosante, mais le
diagnostic médical ne pouvait préciser la hauteur á
laquelle se trouvait la cause des troubles observés.
C'est alors que la radiologie vint en aide à la clinique.
L'examen radiographique, fait par le Dr Castex, mon-
tra une déformation du corps de la quatrième ver-
tebre lombaire d’où part une exostose qui s'étend
jusqu'à la troisième lombaire et fait sans doute sail-
lie sur la face postérieure des corps vertébraux vers
le caral médullaire. Il existe une autre végétation plus
petite entre la deuxiéme lombaire et la troisiéme.
Cette observation montre l'importance de l'examen
aux rayons X : « Seul il peut avec certitude indiquer
la nature osseuse des lésions: seul il permet lorsque
l'affection siège au-dessous de la deuxième vertébre
lombaire de déterminer exactement à quelle hauteur
elle se trouve. Les rayons X fournissent des éléments
décisifs au diagnostic : par eux la précision est abso-
lue et sans que nous ayons besoin de soumettre le
malade à des recherches approfondies ni de posséder
une connaissance très exacte des topographies radi-
culaires. » P. COLOMBIER.
Fayard (Saint-Étienne). — Radiographie d'un
mal de Pott dorsal (La Loire médicale, Avril
1914, p. 171 et 172).
Radiographie intéressante parce qu'elle a permis
d'affirmer le diagnostic qui était très difficile à cause
de l'absence des signes objectifs. Il s'agissait d’un
tubercule de la grosseur d’une amande situé dans le
corps de la neuvième dorsale. On pouvait voir égale-
ment Pabcés froid concomitant. J. LoUBIER.
Japiot et Santy (Lyon). — Deux cas d'anomalie
de la cinquième vertèbre lombaire, articulation
d'une apophyse transverse avec le sacrum
(Revue d'Orthopédie, 1” Mai 1914, p. 213 à 219
avec 2 fig.).
Considérées comme rares autrefois, les malforma-
tions congénitales du rachis sont regardées aujour-
d'hui comme assez fréquentes grâce à la radiographie.
Les A. citent deux cas très instructifs. En effet, il
faut connaître ces anomalies pour ne pas confondre
avec un mal de Pott (les malades souffrant parfois
de cette région) et avec une scoliose dite essentielle
(les malformations congénitales s'accompagnant sou-
vent d'inflexion). J. LOUBIER.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Laubry et Clarac (Paris). — Anévrisme de l'aorte
abdominale (Société médicale des Hôpitaux,
24 Avril 1914, p. 748 à 756).
Dans un cas où L. et C. avaient fait le diagnostic
clinique d'anévrisme de l'aorte abdominale, un exa-
men radioscopique (Bordet) après insufflation de
estomac, permit de constater une ombre vertébrale
animée de battements, sans qu’il soit possible de se
prononcer d'une façon certaine sur l’expansion de
celte tumeur et sa nature anévrismale. Un second
examen, demandé à A. Béclère, loin de lever cette
incertitude, conclut plutôt à l'absence d'ectasie.
L'autopsie confirma le diagnostic clinique d'ectasie
de l’aorte abdominale.
L. rappelle un autre cas consigné dans la thèse de
413
Dumas et M. Siredey, un cas d'anévrisme sans batte-
ments signalé par M. Letulle. (Soc. méd. des Hôpitaux,
1913.) AUBOURG.
Petzetakis. — Automatisme ventriculaire inter-
mittent provoqué à l’état normal. Manière de
le mettre en évidence : compression oculaire
et atropine (Soci‘té medicale des Hópitaur,
24 Avril 1914, p. 727-745).
P. rappelle que Dufour et Legros ont vu sur
l'écran, pendant la compression oculaire, larrét du
ventricule, mais la persistance des contractions auri-
culaires. AUBOURG.
APPAREIL DIGESTIF
Rosenbaum (Philadelphie). — La radiologie du
système intestinal (New York Medical Journal,
4 Avril 1914, p. 678 et 679).
Résumé court, mais précis, des connaissances
acquises sur la traversée intestinale normale et
pathologique. A. LAQUERRIERE.
Carnot, Roger Glénard, Gérard (Paris). — Situa-
tion et forme des divers segments digestifs dans
les principales positions du corps (Société médi-
cale des Ilópitaux, 3 Avril 1914, p. 668 à 681).
C., G. et G. ont étudié surtout l'estomac et le gros
Fig. 1. — Déplacement des viscères en position debout
(teintes foncées) el renverste (teintes plus claires). Super-
position des calques de deux radiographies, repérées par
rapport aux vertébres.
intestin, après repas ou lavement de bismuth, pour
juger de leur mobilité ou de leurs adhérences.
414
A. Position verticale,
a) Attitude debout. — La position des viscéres est
la résultante d'actions diverses (poids du bismuth,
résistance des ligaments d'attache, tonicilé des parois
abdominales, ete.). Les sujets nouveaux sont tout à
fait rares, hien souvent le bas-fond de l'estomac est
Fig. 2. — Décubitus latéral gauche, siège relevé. — L'esto-
mac s'incline sur le flanc gauche; le pylore se ferme, une
poche à air dessine le fer à cheval duodénal et la tète du
pancréas: les angles coliques s'inclinent vers le côté gauche.
au-dessous de l'ombilic, son segment médio-gastri-
que est étiré: le colon transverse se coude.
b) Attitude renversée (sujets radiographiés tète en
bas). — Le bas-fond de l'estomac remonte de 10 cm.,
le pvlore, de la hauteur de 4 vertèbres. Le colon
transverse devient concave surle pubis.Le diaphragme
est relevé dans le thorax. Le cœur est remonté: il
existe alors deux pelits sinus latéraux péricardo-
diaphragmatiques très caractéristiques. Le cœur
aussi se décolle.
c) Flexions latérales droite et gauche du tissu.
La succession rythmique de ces deux mouvements
produit une mobilisation interne des colons et une
évacuation intestinale marquée.
B. Position horizontale.
a) Décubitus dorsal. — Cette position redresse et
remonte les viscères, surlout quand le bassin est
surélevé par rapport aux épaules.
by Décubitus ventral. — Cette position est très
utile pour l'examen radiologique de l'intestin grèle
et de ses lésions.
c) Décubitus latéral gauche.
d) Décubitus latéral droit. — L'estomac est élevé
sur la droite : le pylore est largement ouvert. Le
diaphragme et le foie tombent dans le thorax.
C. Conclusions : cliniques et thérapeutiques.
1° Le cœur a une grande mobilité : d'où le diag-
nostic des symphyses G. et C. ont cru dans cer-
tains cas apercevoir l'ombre des auricules et des
valvules.
% Le diaphragme change de place dans le sens de
la pesanteur.
Rayons X.
3° L'estomac, pour la visibilité de la petite cour-
bure, peut étre regardé en position renversée : c'est
GAUCHE
DROIT
Fig. 3. — Déplacements du cœur en décubitus latéral gauche
(G) et droit (D). — Calques de deux radiographies chez un
enfant de 5 ans
la meilleure position. La position latérale droite est
la position d'évacuation pylorique.
4° L'intestin grèle est surtout visible en position
ventrale.
5° Le gros intestin s’abaisse surtout à droite, puis
à gauche. AUBOURG.
Aubry (Alger) ct Viallet (Muslapha). — Perfora-
tions trachéo-bronchiques au cours du cancer
de l'asophage. Latence clinique possible.
Technique de l'examen radioscopique (Revuc
médicule d'Alger, Avril 1914, p. 199 à 208 avec
1 schéma orthodiagraphique).
Une perforalion trachéo-bronchique peut rester
cliniquement tout à fait latente et n'être dépistée
que par l'examen radioscopique. Les A. citent les
cas rapportés et rappellent qu'ils ont publié un cas
(Revue Méd cale d'Alger, novembre 1915, analysé dans
le 1% numéro du Journal de Radiologic). Ns publient
une nouvelle observation d'un homme de 52 ans
atteint de cancer de l'æsophage, chez lequel ils ont
pu voir après l'absorption d’un lait de bismuth, lin-
jection de tout l'arbre bronchique jusqu’à ses rami-
fications les plus fines.
Leur technique consiste en ceci : examen à vide
en positions oblique et antérieure; puis examen
après ingestion d'une très petite quantité de lait
de bismuth (pour éviter les accès de suffocation)
en position antérieure d’abord pour ètre assuré de
voir l'injection de l'arbre bronchique. On peut prati-
quer, après, l'examen en position oblique.
J. LOUBIER.
Rayons X.
Broca (Paris). — Fistule congénitale pharyngo-
cutanée (Société de Chirurgie, 29 Avril 1914,
p. 558).
Le trajet de la fistule fut repéré par une radio-
graphie après injection bismuthée qui montrait des
ombres noires dans l’espace maxillo-pharyngien.
AUBOURG.
Arial W. George et Isaac Gerber (Boston). —
Application pratique de la radiologie dans le
diagnostic des affections gastriques et duodé-
nales (The Journal of the American medical Asso-
ciation, vol. LXII, n° 14, 4 Avril 1914, p. 1071
a 1075).
Sans rejeter la radioscopie les auteurs préfèrent
les radiographies prises en série à différents inter-
valles comme donnant des renseignements plus com-
plets et plus précis. En ce qui concerne les lésions
gastriques les auteurs n’attachent aucune importance
à la présence d’un résidu gastrique après six heures;
de mème le spasme gastrique n’a aucune valeur par
lui-même, il peut en effet être du à un ulcére gas-
trique ou duodénal, à une lésion de la vésicule
biliaire, à Vappendicite, à un caleul du rein, à une
affection pelvienne, enfin à des maladies du système
nerveux.
Tout autre est l'importance d'un estomac en sablier,
de la constatation d’une lacune.
Le duodénum normal présente sur l'épreuve radio-
graphique un aspect typique : « bonnet d'éveque »:
chaque fois que le bonnet d'évèque est déformé il y
a un ulcère.
Telles sont les conclusions que plusieurs années
de pratique ont suggérées aux auteurs.
WILLIAM VIGNAL.
P. C. Romkes (Groningue). — Observations ra-
diologiques sur la motilité gastrique (.Veder-
landsch Tijdschrift voor Geneeskunde, n° 46,
18 Avril 1914, p. 1279-1299).
Henri Béclère (Paris). — Estomac multiloculaire
avec insuffisance pylorique (Bulletin officiel de
la Société française d'Électrothérapite et de Radio-
logie médicale, Avril 1914, p. 119 et 120 avec
une figure).
Estomac divisé en plusieurs poches successives
par une infiltralion néoplasique étendue et s'accom-
pagnant d'une incontinence extrème du pylore.
A. LAQUERRIERE.
Gruget (Laval). — Estomac biloculaire. Diagnostic
par la radiographle; gastroplastie et gastro-
entérostomie. Guérison (Société de Chirurgie,
8 Avril 1914, p. 474, rapport de E. Potheral).
Un premier examen (Déc. 1912, Loiseleur) couché
puis debout montre deux poches, la seconde n’appa-
raissant que 15 minutes après la première: les deux
paches sont réunies par un canal intermédiaire serré.
Un deuxième examen (Janvier 1913) confirme les
résultats du premier. Il existe une sténose médio-
gastrique avec une poche supérieure qui n'est pas
vidée 45 minutes après le repas bismuthé; une poche
inférieure qui contient encore du bismuth 4 heures
après l'absorption de celui-ci.
Opération (Janvier 1915) : la biloculation existe, mais
parait moins marquée que ne le montrait l'examen
radiologique.
Picqué rappelle que insufflation de l'estomac au
cours de l'examen radiologique, peut présenter quel-
ques dangers (2 accidents graves de Bardachzi, 3 cas
de mort de Bchrend).
Quant à l'emploi de la radiologie, il ne faut pas
415
accepter de primo tout ce qu’elle nous montre. La
biloculation peut ne pas exister alors qu'une radia-
graphie en fournit toutes les apparences (Brin, Soe.
méd. d'Angers, 12 Fév. 1912, — Ricard, Soc. de Chirur-
gie, 22 Fév. 1915). AUBOURG.
Pauchet (Amiens). — Double sténose gastrique
et duodénale (Société de Chirurgie, 29 Avril 1914,
p. 528).
à présente l'observalion complète d'un estomac
AULOURG.’
biloeulaire.
La poche supéricure (P S) se remplit d'abord seule, puis en U
l'ulcère rongeant la paroi abdominale devient net. Le
lendemain seulement, la poche inférieure (P 1) se remplit;
la poche supérieure est vide, mais la tache U reste aussi
nette, ainsi que la ligne verticale qui indique le trajet entre
la poche supérieure et la poche inférieure.
Leuret (Paris). — Trols cas d'estomac blloculaire
vrai et un cas de faux estomac biloculaire (Soc.
des Chirurgiens de Paris, 3 Avril 1914, p. 295 à
307).
L. a opéré 4 cas d’estomac biloculaire dont il rap-
porte Pobservation clinique, radiologique et opéra-
toire.
Obs. I. — L'examen radiologique montrait non pas
une sténose du pylore, comme on le croyait clinique-
ment, mais un estomac séparé en deux par un rétré-
cissement siégeant à union du 1/3 droit et des 2/5
gauche de Pestomac. Il existe donc deux poches
réunies par un étroit et assez court conduit. L'inter-
vention montre un estomac type en bissac. Résection
médio-gastrique. Examen histologique (Lorrain): tissu
fibreux sans cancer. Un second examen, deux mois
après l'intervention, montre au niveau de la résection
un très léger enfoncement de la grande et de la petite
courbures.
Obs. 11. — L'examen radiologique montraitun rétré-
cissement médio-gastrique avec un diverticule situé
sur le canal intermédiaire aux deux poches. Le diver-
ticule a été reconnu à l'opération, adhérent au pan-
créas. Résection médio-gastrique. Examen histolo-
gique (Lorrain) : lésions inflammatoires, actuellement
non cancéreuses, mais peuletre en voie de transfor-
mation néoplasique.
Obs. III. — L'examen radiologique (Delapchier) mon-
trait une biloculation gastrique. La masse médio-gas-
416
trique est trop volumineuse et trop adhérente pour
faire une résection : anastomose gastro-gastrique
avec le bouton de Jaboulay.
Obs. IV. — (Fausse biloculation). A examen radios-
copique, à la Salpetriére et à Saint-Joseph, estomac
biloculaire. A l'opération, estomac d'aspect normal.
Cependant il existait une fracture du 7° cartilage cos-
tal avec consolidation vicieuse. Résection. Guérison :
aucun phénomène gastrique consécutif, alors que les
signes gastriques étaient auparavant trés accentués.
L. rappelle que Mathieu (Traité médieo-chirurgical
des lésions de Pestomar) distingue :
Les biloculations par sténose :
Les biloculations par spasme;
Les biloculations par compression extérieure.
Pour L. les cas de la 3° catégorie sont de fausses
biloculations (corset, rate hypertrophice). Quant aux
biloculations par spasme, le plus souvent s'il existe
un spasme, il est SECONDAIRE soit à un ulcère en évo-
lution qui a passé inapercu, soitá un ulcére guéri
dont la petite cicatrice forme l'épine, point de départ
du spasme. /l y a done une lésion à laquelle se sura-
Joule un spasme.
Du reste, le spasme surajouté joue un rôle consi-
dérable dans presque tous les cas. Le rétrécissement
organique compte peu par lui-mème, car ce peut ètre
un rétrécissement large. Mais au moment du passage
des aliments, le spasme apparait et fait un rétrécisse-
ment beaucoup plus étroit. Il en est d'ailleurs ainsi
pour les autres rétrécissements digestifs, de Vintes-
tin par exemple.
I n’y aurait done qu'une classe d'estomacs en
sablier, ceux avec une lésion petite ou grande s'ac-
compagnant toujours d’un spasme. Dans un cas, la
lésion organique, le rétrécissement vrai est au pre-
mier plan et le spasme au second; dans l'autre cas,
la lésion est au second plan et le spasme au premier,
voilant la lésion, Loin de faire du spasme un élément
qui erclut l'estomac en sablier, L. en fait un élément
essentiel de la maladie.
Quant aux causes de rétrécissement médio-gastri-
que, à côlé de l'ulcère et du cancer, il faut signaler
des cas rares de lésions tuberculeuses ou syphili-
tiques.
Au point de vue de l'examen radiologique, L. insiste
sur un fait particulier. Souvent au lieu de trouver de
la stase dans la poche supérieure (Tuffer, Presse
médicale, 1913, p. 570), le lait de bismuth passe au
contraire très rapidement de la poche supérieure dans
la poche inférieure, si bien qu'au bout de très peu de
temps, on ne voit plus la poche supérieure. La stase
dans Ja poche supérieure n'est donc pas fatalement
constante dans la biloculation gastrique.
AUBOURGe
Frank Smithies (Chicago). — Nouveau signe ra-
dioscopique pour reconnaitre le spasme pylo-
rique d'origine extragastrique (The Journal of
the American medical Association, vol. LXI,
n° 17, 25 Avril 1914, p. 1508 à 1509).
L'auteur recommande la technique suivante pour
distinguer les spasmes pyloriques d'origine gastri-
que, des autres. Aprés repas bismuthé, radioscopie.
Si l'estomac est normal et pas atonique on voit un
vigoureux péristaltisme gastrique, le duodénum ne
tarde pas à être visible et estomac est mobilisable
par la palpation dans tous les sens.
D'autre part, si au contraire Pon voit sur l'écran de
tres vigoureuses contractions péristalliques, sil y a
des ondes antipéristalliques, si par la palpation on
réveille une douleur le long de la petite courbure,
dans la région épigastrique ou au niveau de la vési-
cule biliaire, il convient de faire une injection sous-
cutanée de un milligramme de sulfate d'atropine et
on reprendra l'examen une demi-heure apres,
Rayons X.
En cas d’ulcère, la palpation fera apparaitre sur la
grande courbe une incisure profonde, échancrure
qui est symétriquement opposée à Vulcére situé sur
la petite courbure.
Dans le cas de spasme pylorique par causes
extrinsèques, la palpation ne pourra pas faire appa-
raitre une échancrure gastrique. L'examen répété à
plusieurs jours d'intervalle devra toujours donner la
mème symptomatologie. WILLIAM VIGNAL.
G. Gendronneau (Paris). — Signes précoces et
diagnostic de l'ulcére juxtapylorique (Thèse de
Paris, 1914).
L'auteur passe en revue les divers symptômes cli-
niques qui apparaissent d’une facon précoce dans
l'évolution de Pulcus prépylorique. ll indique les exa-
mens de laboratoire nécessaires au diagnoslic : exa-
men du contenu gastrique; recherche du sang qu'il
peut renfermer. L'examen radioscopique est d'un
grand secours; lorsqu'il montre un estomac attiré à
droite sans distension du fond avec une diminu-
tion ou disparilion des contractions, le diagnostic
pourra s'orienter dans le sens d’un uleére juxta-pylo-
rique. C’est la réunion de plusieurs des symptômes
énumérés qui permet de fixer le diagnostic d'ulcère
juxta-pylorique et d'instituer un traitement. Les
rayons X sont très utiles pour confirmer le diag-
nostic; parfois même ils peuvent à eux seuls suffire à
Pétablir. P. COTTENOT.
Aubourg (Paris). — Incontinence pylorique (Pul-
letin de la Société de Radiologie médicale de
France, n° 54, Avril 1914, p. 139).
Il s’agit dun malade chez lequel il n'y avait aucun
signe précis révélé par Pexamen clinique; à la radios-
copie, on s'apereut que le lait bismuthé traversait le
pylore comme le cardia si bien que le liquide allait
directement dans la partie gauche de Pintestin grêle.
On pensa à une lésion pylorique empêchant son fonc-
tionnement, et l'intervention pratiquée quelques jours
après montra une tumeur pylorique de la grosseur
du poing. G. HARET.
O. Palefski (New-York). — Visibilité aux rayons X
du trajet intestinal supérieur, grace à l'emploi
du tube duodénal perfectionné (Medical Record,
18 Avril 1914, p. 702 à 70).
L'emploi systématique du tube duodénal perfec-
tionné décrit par l'auteur in New York Medical Jour-
nal (18 Octobre 1913), a montré que ce procédé était
seul capable de fournir des indications correctes,
comme les interventions Pont prouvé. Il consiste à
faire déglutir au malade le tube duodénal ct, dès que
par aspiration, on relire un liquide clair, neutre,
coloré par la bile, ce qui a lieu habituellement en
moins de deux heures, on remplit le tube avec une
suspension de bismuth dans le lait en se servant d'une
seringue jusqu'à ce qu'une résistance soit perçue. Le
malade absorbe d'autre part un lait de bismuth, pour
repérer la situation de l'estomac.
Lorsque le duodénum est intact. le tube atteint la
premiere portion en moins d'une heure et langle de
Pampoule de Vater en 1 h.1/2 à 2 heures.
Dans un cas Wuleere perforé du duodénum, avec
adhérences entre le duodénum et le fond de la vési-
sicule et entre le jéjunum et la face postérieure
de Pestomac, la ligne de réunion de la premiére et
de la deuxième portions apparait sous la forme d'un
angle très aigu: l'origine du jéjunum est cachée haut
derrière l'estomac. Le tube duodénal n'a pas atteint
Pampoule de Vater avant 16 heures. Les rayons X
ayant montré une évacuation normale de l'estomac,
l'auteur a conclu à uue obstruction duodénale, véri-
liée à l'intervention. F. JAUGEAS,
Rayons X.
M. L. Harris (Chicago). — Rétrécissements du
duodénum par des brides anormales du mé-
sogastre antérieur (The Journal of the Ame-
rican medical Association, vol. LXII, n° 16,
18 Avril 1914, p. 1211-1215, 8 fig. ou radiogra-
phies).
H. rapporte cing cas de rétrécissement du duodé-
num qu'il eut l’occasion d'examiner et d'opérer; les
rétrécissements du duodénum sont caractérisés
radiologiquement par un bulbe duodénal fixe dont
l'extrémité supérieure est remontée et rétrécie. Ce
bulbe présente de violentes contractions péristal-
tiques; il est facile de faire une erreur d'interpréta-
tion et de penser à une lésion de la vésicule biliaire.
WILLIAM VIGNAL,
D. Chalmers Watson (Edinburg). — Toxémie
intestinale. (Edimburgh Medical Journal, vol.
XII, n° 5, Mars 1914, p. 219-256, 14 radiogra-
phies hors texte).
Les rayons X acquièrent une grande importance
dans la toxémie d’origine intestinale; car gráce à
eux Pon peut voir quelle est la partie du tube digestif
intéressée. En effet. en dehors des nombreux signes
cliniques de la toxémie intestinale, c'est grace à la
radiologie que Pon peut reconnaitre le siège habi-
tucl d'une constipation rebelle ; il n'est pas rare de
rencontrer dans ces cas une dilatation du ciecum
ou des colons coïncidant avec une viscéroplose;
elle peut encore ètre due à la présence d'adhérences
ou à des rétrécissements; toutes ces causes sont
décelables par Pécran ou la plaque. Pour bien se
rendre compte de l'état de tout le trajet intestinal,
l'auteur examine et recommande d'examiner les ma-
lades six fois après l'absorption du repas bismuthé
dans un laps de temps qui varie suivant les cas
entre 3 et 72 heures. Après 6 heures dans les cas
normaux le bismuth doit se trouver dans Je ciecuin,
et si après 48 heures tout le bismuth n'est pas évacué
il va « slase pathologique » dont il faut rechercher
le siège. Les trois sièges les plus fréquents de stase
sont le cecum avec la partie terminale de Piléon, le
colon ascendant et le rectum.
Ce travail très vaste. puisqu'il comprend tout le
tractus digestif et que Fauteur rapporte 12 observa-
tions personnelles, est cependant moins approfondi
que celui @Aubourg et Lardennois sur les dolicho-
colons. L'auteur d’ailleurs arrive aux mêmes conclu-
sions; fait intéressant, car il semble ne pas les eon-
naitre. WILLIAM VIGNAL.
Lambret (Lille). — Les lésions du côté droit du
gros intestin (Soriéli de Chiruryie, Discussion,
8 Avril, 1914, p. 406).
Dans & ablations cieco-coliques, le parfait fonc-
tionnement de la bouche et lévaeualion régulière ont
été constatés à l'écran. AUBOURG.
Jacques Roux (Lausanne). — De l'emploi des
rayons X avant l'appendicectomie (Thèse de
doctoral, Lausanne, Décembre, 1915).
P La radiopaphie des colevds appendicadaires, — Sur
1037 appendices enlevés par son oncle €. Roux, Roa
trouvé 62 fois des concrétions (5,9 0,0) : dans certains
cas, la présence de corps étrangers dans Pappendice
et en particulier des caleuls peut être mise en évi-
dence par les rayons X. R. rappelle les cas de Weiss-
flog (1906), Alban Kohler, Fittig, Haenish, Seelig, sir
William Bennett, Harter, Trapp, Dauriac et Desternes,
et donne neuf observations personnelles sur des
radiographies de calculs appendieulaires.
D'ordinaire (Rochaz) les ealculs appendiculaires
sont formés d'un noyau et de couches concentriques :
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I.
417
ils peuvent ètre riches en chaux, d'où leur visibilité.
Il convient en présence d'un calcul trouvé de se
rappeler que Pappendice a des situations très va-
riables : aussi le diagnostic différentiel est à faire
sur le cliché avec :
f° La lache du bassin (Beckenfleck) d'Albers Sehón-
berg : elle cst solitaire, ronde, de la grosseur d'un
pois, à 5 centimetres de la ligne médiane, au-dessus
de la branche horizontale du pubis;
2 Les entérolilhes : ils sont évacués par un pur-
galif; ;
5 Les calculs de l'uretère : le cathétérisme peut
alors s'imposer:
4° Les glandes mésentériques, les appendices épi-
ploïques calcifiés : diagnostic différentiel impossible;
5 Les phlébolithes : ils sont souvent bilatéraux, à
contours nets:
ü Les exostoses du bassin;
7° Les ganglions tuberculeux ossiflés : Ie diagnostic
est possible grâce à la stéréoscopie (Bennett);
8 Les concrétions de la prostate : elles sont mul-
tiples et ont un siège rétro-pubien;
Y Les calcifications des artères : les ombres sont
diffuses, linéaires:
10° Les calcifications régressives dans les tumeurs ;
ile Les caleuls intrapéritonéaux d'origine appendi-
culaire après migration par perforation d'appendicite.
Aussi, dans les cas douteux, il y a intérèt à faire
secondairement un examen avec du bismuth pour
situer l'ombre calculeuse par rapport au cocum.
Le role de la radiographie du corps étranger de
Pappendice :
12 Peut démontrer la présence d'un calcul en dehors
d'une crise : Vappendicectomie est indiquée pour
éviter une nouvelle crise;
2 Est une indication d'opérer à froid, quand une
crise aiguë a passé ;
3° Explique la cause de la répétition des crises
chez les sujets ayant eu une ou plusieurs crises
d'appendicite ;
& Permet de connaitre la cause d'une fistule, après
ouverture d'un abcès appendiculaire ;
5° Permet de faire un diagnostic différentiel avec
les autres taches du bassin de Puretére surtout:
6° Enfin pourrait jouer un rôle dans les questions
d'assurances : Sonnenburg fait jouer un rôle sinon
capital, du moins important au calcul dans lappen-
dicite traumatique (Pathologie und Therapie der Peri-
typhlitis, 1915, p. 90).
Mais, en résumé, il ne faut pas cependant se faire
illusion sur l'importance, bien relative de ces consta-
tations, car :
1° La visibilité radiographique des calculs appen-
diculaires est l'exception:
2 La radiographie elle-méme de ces calculs est
difficile : il faut souvent plusieurs clichés pour obte-
nir une ombre.
5 L'interprélation des clichés est parfois difficile :
elle doit être prudente et faite par les médecins ha-
bitués à la lecture des radiographies abdominales.
Y Rudiographie de Cappendice bismuthé (avec une
bibliographie de 57 travaux sur la question). — Dans
quelle proportion peut-on déceler Pappendice bisinu-
thée sur la radiographie? R. rappelle la statistique
de Desternes 1 fois sur 20, de Aubourg I fois sur 20.
Grodel (Munchener med. Wochenschrift, ne 14.8 Avril
1913, p. 744) pense que Je bismuth ne pénètre géné-
ralement pas dans Pappendice normal : aussi il na
jamais réussi à voir Pappendice dans ses rudioscopies,
Les radiographies de l'appendice seraient d'après
Grodel, des erreurs d'interprétation el les ombres
soi-disant appendiculaires seraient dues à du bis-
muth dans l'intestin grèle.
Le bismuth que l’on envoie dans le cecum peut-il
refluer dans Pappendice et permettre à la radiogra-
phie de le révéler? Eventuellement, quelle en est la
27
418
signification clinique? — R. rappelle le ròle modeste
de la valvule de Gerlach et de Manninga : il n'en reste
le plus souvent chez l'adulte que des vestiges, Par
un lavement, il est exceptionnel de remplir l'appen-
dice, mais après un repas de bismuth on pourri
voir Pappendice. Cliniquement, il ne saurait ètre
question par les ravons X de savoir si un appendice
est sain ou malade : le seul renseignement fourni est
le siège de l'appendice qui correspond ou non à un
point douloureux. AUBOURG.
James Case (Battle Creek-Michigan). — Observa-
tions radiologiques sur le péristaltisme et l'an-
tipéristaltisme du colon avec considération
spéciale sur la fonction de la valvule iléo-
cæcale (Medical Record, 7 Mars 1914, p. 415 426).
L'auteur, s'appuyant sur ses nombreuses observa-
tions personnelles (environ 1500) étudie certains phé-
nomènes physiologiques du colon : Pantipéristaltisme,
les grands mouvements péristaltiques (Holzknecht),
Pinsuftisance de la valvule iléo-cæcale.
ll a retrouvé chez l'homme Panneau de contraction
tonique siégeant sur le colon transverse exactemenl
à droite de la ligne médiane, décrit par Cannon et
d'autres auteurs chez les animaux. De ce point des
ondes antipéristaltiques se déplacent lentement vers
le cæeum. Des mouvements antipéristaltiques rapides
semblables, sauf par leur direction, aux mouvements
étendus signalés par Holzknecht ont été constatés
dans les colons iliaque et descendant, Après Piléo-
sigmoidostomie, le péristaltisme rétrograde dans le
colon a été observé dans chaque cas examiné, sans
exception. L’antipéristaltisme exagéré doit ètre con-
sidéré comme un signe (Pobstruetion intestinale; il
se rencontre dans la constipalion spasmodique et
l'obstruction de cause bénigne ou maligne. ll est en
particulier de grande valeur comme signe accessoire
dans Vobstruction careinomateuse de l'intestin.
Les grands mouvements péristalliques ont été
observés dans 57 cas, après Pingeslion d'un repas de
bismuth, surtout dans le transverse et le colon des-
cendant. Ce phénomène ayant été rapproché de cer-
tains facteurs : la prise d'un repas, l'application de
massage, de traitements électriques, Pingestion d'eau
froide, la palpation sous Pécran, il a semblé que le
facteur artificiel capable de produire ce péristaltisme
soit le massage du colon à travers la paroi abdomi-
nale. Les grands mouvements du colon sont en rela-
tion avec l'évacualion intestinale; ils se produisent
régulièrement avant ou pendant l'évacuation, mais ne
sont pas nécessairement associés à cette dernière,
Ces mouvements étendus représentent les principaux
movens par Jesquels les aliments progressent le long
du colon. Après un lavement de bismuth, on voit
fréquemment un large anneau de contraction se pro-
pager le long du colon. Ces contractions commencent
dans quelques cas à la jonction du crecum et du
colon ascendant, en face de la valvule iléo-cocale et
non au sommef du cecum; dans ces eas le ew#eum
et Pappendice ont été trouvés enveloppés d’adhe-
rences, Ces résultats montrent que le carum fixé,
plutôt que le caecum mobile, est favorable à la stase
et qu'il a été accordé à ee dernier une importance
excessive.
Les grands mouvements pendulaires déerits par
Rieder ont été observés pendant les déplacements en
Masse,
insuffisance de Ja valvule iléo-ciwcale a été eon-
Statée dans 250 cas sur 1500. Ce fait doit avoir une
grande importance clinique. Les recherches anato-
miques ont montré que la valvule était suffisante à
l'état normal. L'insuftisance a été rencontrée réguliè-
rement chez un certain nombre de sujets au cours
d'examens pratiqués à de larges intervalles: elle ne
parait done pas être accidentelle, D'autre part, Fin-
tervention chirurgicale peut corriger Vinsuflisance
Rayons X.
(Kellogg) ainsi qu'en témoignent plusieurs cas con-
trolés par la radioscopie. Dans la majorité des cas
observés par Pauteur, l'insuffisance de la valvule iléo-
cocale est associée non avec la diarrhée, mais avec
la constipation. Notre connaissanee actuelle de l'an-
tipéristaltisme fait aisément comprendre pourquoi
nous trouvons de la stase dans Viléon, et de la cons-
tipation plutôt que de l'hypermotilité, lorsque le
reflux du contenu colique vers Filéon n'est pas em-
pèché par la suffisanee de la valvule iléo-ciecale.
Ces intéressantes constatations sont suivies de
quelques observations détaillées, illustrées par d'ins-
truetives radiographies. F. JAUGEAS. |
Henri Béclere (Paris). — Ectasie cæcocolique
(Lavement au sulfate de baryum et coréine)
(Bulletin officiel de la Société française d'Elec-
trothérapie et de Radiologie médicale, Avril 1914,
p. 121 à 126, avec 5 figures).
L'auteur préconise pour l'examen du gros intestin,
un lavement (purgation la veille, et lavage intestinal
préalable le matin) avec : sulfate de baryum chimique-
ment pur pour radiographie 300 grammes — Coréine
(Taillandier) 15 grammes — eau à 27° : 1200 grammes.
Finement pulvériser le sulfate de baryum avec la co-
réine. Meler à l'eau et battre avec une batteuse pour
œufs.
Donner le lavement sous faible pression, d’abord
le malade étant dans le décubitus latéral droit, puis
le malade couché à plat ventre.
Pour le malade qui est l'objet de cette communica-
tion on a fait une radiographie en position ventrale :
elle montre le ciecum et le colon ascendant anorma-
lement dilaté — une radiographie en décubitus laté-
ral gauche : le ciecum a quitté sa position habituelle
et est tombé vers la ligne médiane — une en position
debout: on constate l'atonie de la région ceeco-iliaque
et sa distension, le fond est prolabé et il existe des
bulles de gaz au niveau des plicatures.
A. LAQUERRIERE.
F. Meyer-Betz (Kœnigsberg). — Technique et
importance de l'examen radiologique du foie.
(Muenchener medizinische Wochenschrift, n° 15,
14 Avril 1914, p. 810-815, 1 pl.).
Dans un article d'ailleurs fort bien fail, l'auteur
étudie la technique de l'examen radiologique du foie.
Il montre que pour mettre cet organe en évidence
d'une facon régulière, il est nécessaire de produire
dans l'abdomen des accumulations gazeuses, ce que
l'on peut réaliser de plusieurs manières. |
La méthode la plus facile en même temps que la
meilleure consiste dans Vinsufflation directe du gros
intestin. M. insiste avec raison sur l'importance qu'il
y a à la pratiquer sous le contrôle constant de la
vue; c'est-à-dire en pratiquant la radioscopie et en
s'aidant d'une palpation rationnelle et du changement
de position du malade.
La distension gazeuse de l'estomac peut èlre un auxi-
liaire ulile ce que nous savons aussi depuislongtemps.
On peut d'autre part, et surtout dans les cas où il
existe de Vascite, faire pénétrer par ponction de Poxy
gène par exemple, dans la cavité abdominale, mais c’est
évidemment ià une manœuvre déjà plus compliquée
et plus difficilement acceptée. Enfin dans les cas où
il n'y a pas d'ascite, c'est une véritable petite opéra-
tion à laquelle il faut procéder et il nous semble pré-
férable de recourir tout de suite à une laparatomie
exploratrice vraie.
Nous pouvons done avec Pauteur recommander
Vinsufflation du gros intestin comme méthode de
choix dans l'examen radiologique du foie en insis-
tant sur les renseignements précieux que donne cet
examen, encore trop peu pratiqué, dans un grand
Rayons X.
nombre de cas. Mais les remarques faites à propos
de l’article de Loeffler analysé ici même, sont encore
de mise pour cet article. R. Lepoux-Lepanp.
George E. Pfahler (Philadelphia) — Diagnostic
radiologique des calculs biliaires et de la cho-
lécystite (The Journal of the American medical
Association, vol. LXII, n° 17, 25 Avril 1914,
p. 1504-1306).
P. pense avec Case que dans 50 pour 100 des eas
les calculs biliaires sont visibles si Pon suit la tech-
nique suivante : 4° Le malade doit ètre purgé la
veille au soir; l'examen doit avoir lieu le lendemain
matin à jeun; 2° le malade, l'abdomen et le thorax
complètement nus, est couché à plat ventre, la plaque
photographique sous lPhypocondre droit. Les bras
sont ramenés en avant de sorte qu'il repose à plat
sur sa poitrine et sa face. Ensuite. afin d'élargir au-
tant que possible l'espace compris entre la crète
iliaque et les fausses côtes droites, on incurve le
corps à gauche.
5 La radiographie sera prise le malade en inspira-
tion et la pose sera aussi courte que possible, les
rayons mesurant 6 à 7 Benoist. Si l'on veut délimiter
la vésicule biliaire il faut suivant la technique de Bé-
clére insuffler l'estomac et les colons. De plus il re
commande de ne pus se servir d'écrans renforcateurs.
WILLIAM VIGNAL,
C. Loeffler (Erfurt). — L'image radiologique du
foie et de la rate (Muenchener medizinische
Wochenschrift), n° 14, 7 Avril 1914, p. 763-764).
L'auteur décrit l'insufflation du colon pour la mise
en évidence du foie et de la rate.
Nous n’avons guère besoin de faire remarquer que
ce procédé d’ailleurs excellent n'a rien de nouveau et
est bien connu de la plupart des radiologistes qui
l'appliquent déjà depuis longtemps.
R. LEeboux-LEBAnRp.
Letulle et Aubourg (Paris). — Tumeur pancréa-
tique, diagnostic radiologique, intervention
(Bulletin de la Société de Radiologie médicale de
France, n° 54, Avril 1914, p. 136 à 137).
Celle observation est intéressante au point de vue
des diagnostics successifs posés après le radio-
diagnostic. Consécutivement à un premier examen,
on pensa à une tumeur de la région paneréatique, la
radioscopie avait montré (chez cette! malade qui avait
une tumeur épigastrique), un allongement segmen-
taire des 3 portions du duodénum ayant élargi au
triple l'anneau du duodénum entourant le pancréas.
Puis l'examen se poursuivant, on vit qu'il existait un
effacement de la région pylorique et l’on rectitia alors
le diagnostie pour porter eelui de : « tumeur de la
région pylorique à évolution sur la région pancréa-
tique ». Une intervention chirurgicale fut pratiquée et
montra que le premier diagnostic était le vrai, il
existait au niveau de la tète du pancréas une tumeur
kystique d'origine tuberculeuse consécutive à une
entérite tuberculeuse à laquelle la malade finit, d'ail-
leurs, par succomber.
G. Harer.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Arcelin (Paris). — A propos de la pyélographie
(Bullelin de la Sociélé de Radiologie médicale de
France, n° 54, Avril 1914, p. 140 à 145). -
L'auteur rappelle qu'il est question actuellement,
au sein de diverses sociétés et dans plusieurs pério-
diques, d'accidents parfois graves survenus à la suite
de l'injection intra-vésicale de solution de collargol
419
faite dans un but de diagnostic. Il montre que beau-
coup d'autres modes d'exploration présentent des
inconvénients et que des accidents heureusement
rares, comme ceux qui ont été signalés, ne doivent
pas priver le clinicien d'un moyen d'investigation
aussi précieux que la pyélographie, mais à la condi-
tion de respecter certaines régles, en la pratiquant
seulement dans les cas où elle est absolument indis-
pensable, et en n’employant une solution de collargol
qui ne dépasse pas 5 pour 100 grammes d'eau.
G. ITARET.
Marion (Paris). — Traitement des calculs rénaux
(Paris médical, 2 Mai 1914, p. 545).
M. étudiant la thérapeutique des calculs rénaux dis-
tingue au point de vue radiographique :
fe Des calculs invisibles, — les calculs d'acide
urique pur. — La technique a une importance consi-
dérable et tel calcul invisible pour un radiographe
quelconque apparaitra entre les mains d’un opérateur
spécialisé dans ces recherches;
% Des calculs visibles qui apparaissent situés ex-
clusivement dans le bassinet ou dans le bassinet avec
prolongements rénaux — ou exclusivement rénaux.
Tout calcul situé dans un rectangle ayant 5 centi-
mètres de longueur à partir de la ligne médiane et
comme largeur la distance qui sépare la premiére et
la deuxième lombaires est dans le bassinet.
A. DAREAUX.
Gayet et Jaubert de Beaujeu (Lyon). — Reln
mobile, radiographie en position verticale
(Lyon médical, tame CXXII, n* 14, 5 Avril 1914,
p. 759 à 762).
Lorsque le malade est en décubitus dorsal, il est
très difficile de se rendre compte de la véritable
étendue du déplacement du rein ptosé; si, dans les
grandes inspirations, l'organe se perçoit facilement,
dans la majorité des cas, le pôle supérieur ne des-
cend pas au-dessous du thorax: dans la position de-
bout, au contraire, il descend parfois jusqu'à la fosse
iliaque: il est mème parfois difficile de différencier
dans la position couchée, le rein ptosé du rein
abaissé. Mais si l’on veut palper le rein dans la posi-
tion debout, une difficulté se présente : la contrac-
tion des muscles de l'abdomen gène la palpation et
empèche le rein de descendre aussi bas qu'il le pour-
rait. Pillet, de Rouen, a résolu le problème en faisant
appuyer le malade sur une table support placée
presque verticalement.
Les auteurs se sont servis de cette méthode, et,
faisant appuyer le malade sur un brancard relevé et
appuyé contre le mur, ont fait des radiographies
dans celte position; ils publient deux cas où cette
méthode a mis en évidence une forte ptose du rein :
une sonde placée dans Purelére s'est fortement
coudée. Or, jl est important, pour l'intervention,
d'avoir des indications précises sur le degré d’abais-
sement, les changements d'orientation, les courbures
de luretére.
M. Dufourt pense que la pyélographie donne de
meilleurs résultats.
L'auteur persiste à croire que la méthode de Pillet
fait disparaitre toute espèce d'inconvénient de lexa-
men debout. Tu. NOGIER.
Reynard (Lyon). — Tumeur du rein coexistant
avec la lithiase bilatérale (16 calculs d'un côté
et 32 de l’autre) (Lyon médical, tome CXXII,
n° 14, 5 Avril 1914, p. 769 à 771).
Chez un malade de l’auteur, malade atteint de li-
thiase accompagnée de tumeur, il est impossible
d'explorer les reins à cause de la défense de la paroi;
le malade a une hématurie continuelle, que la cystos-
420
copie attribue au rein gauche. Une première radio-
graphie est prise par le Dr Nogier : il y a 12 calculs à
droite, 32 à gauche. Pour localiser les calculs du rein
gauche, une deuxième radiographie est prise apres
mise en place d’une sonde opaque et injection de
100 centimètres cubes de collargol. Cette épreuve,
très nette, montre le bassinet etles trois ealices très
dilatés; il y a un gros calcul dans le bassinet, un
grand nombre de calculs arrondis dans le calice in-
férieur, deux ou trois calculs dans les deux autres:
le collargol baigne toutes les pierres, donc elles sont
libres et mobiles. Une néphrectomie gauche est pra-
tiquée, un épithélioma papillaire a poussé sur le ca-
lice moyen, toutes les indications de la radiographie
furent rigoureusement vérifiées par l'examen de la
pièce. Tu. NOGIER.
Chevassu ct Aubourg (Paris). — Hypertrophie
de la prostate, injection de collargol (Bulletin
de Radioloyie médicale de France, n° 54, Avril
1914, p. 157 à 139).
Les auteurs présentent la radiographie d'un malade
chez lequel ni le toucher rectal, ni la rectoscopic, ne
permettaient de reconnaitre la partie haule d'une
prostate hypertrophiée. On eut recours à une injec-
tion de collargol dans la vessie avant de pratiquer la
radiographie et Pon vit alors que Puréthre prosta-
tique au lieu d'ètre derrière le pubis était remonté à
la partie moyenne du détroit supérieur. G. Haner.
Marion (Paris). — Kyste hydatique calcifié rétro-
vésical diagnostiqué (Journal € Urologie, 15 Avril
1914, p. 449 à 451).
I} s'agit dun malade présentant de la pollakyurie
et des troubles à la miction. Le toucher rectal per-
Fig. 1.
met de sentir au-dessus de la prostate une grosse
masse dure et arrondie; la eystoscopie ne révèle
Rayons X.
qu'un bombement de la paroi inférieure de la vessie.
La radiographie montre une masse opaque du
volume d'un gros œuf de dinde (fig. 1).
On pense à un kyste calcifié du petit bassin, vrai-
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Fig. 2. — La masse enlevce est ovalaire dans son ensemble
avec deux lubcrosites d'aspect cartilagineux.
semblablement à un kyste hydatique. Le diagnostic
fut confirmé par l'intervention chirurgicale.
L. Nana.
W. H. Cary (Brooklyn). — Radiographie de la
trompe de Fallope (The American Journal of
Obstetrices, Mars 1914, in The Lancet, n° XVI,
18 Avril 1914, p. 1128).
La pyélographie paraissant jouir d'une grande
faveur, il était évident que Pon devait chercher à
appliquer le mode d'investigation à d’autres organes.
L'auteur Pappliqua dans la recherche de lésion des
trompes de Fallope. Reste à savoir si cette méthode
n'offre pas de gros inconvénients ou vest pas dan-
gereuse. WILLIAM VIGNAL.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Ledoux-Lebard (Paris). — Sur la nécessité de
l'examen radiologique systématique des tuber-
culeux (Bulletin de la Société de Rad:ologie médi-
cale de France, n° 34, Avril 1914, p. 1594 140).
Le Dr Ledoux-Lebard projette le radiogramme d'un
thorax fait chez une jeune fille d'aspect floride et qui
ne présentait, d'après l’auscultation, qu'une tubercu-
lose du iv degré; or, la radiographie montre une
caverne énorme en pleine masse pulmonaire. De ce
fait l’auteur conclut, avec raison, qu'il faudrait, dans
tout examen de tuberculeux, faire une radioscopie
systématique du thorax. G. HARET.
Alfred C. Jordan (Londres). — Du diagnostic
dela tuberculose pulmonaire par les Rayons X
(The Lancet, n° 14, 4 Avril 1914, p. 965-964).
Ravons X.
Conférence faite au + Royal Hospital for diseases
of the Chest ». L'auteur refuse toute valeur diagnos-
tique au défaut d'illumination des sommets par la
toux. Pour lui, le seul signe important d'une tubereu-
lose au début réside dans l'aspect tacheté du pou-
mon, ces taches se disposent radiairement de lori-
gine des bronches à leur terminaison pres de la
périphérie. Ces taches sont dues, ainsi qu'il résulte-
rait de ses travaux et recherches personnels (Peri-
bronchial Phtisis in Practioner February 12 et British
Medical Journal, 51 Août 1912), à Vinflammation de
ganglions Ivmphatiques s‘'aecompagnant de dépôts
‘aleaires ; alors que les ombres linéaires sont dues à
la présence de tissu fibreux. En se basant sur ses
constatalions radiologiques l'auteur conclut que lin-
fection bacillaire débute dans les grosses bronches,
envahit le tissu péri-bronchique et de lá gagne les
ganglions du hile. Il est done important d'après lui
de reconnaitre à l'écran Vaspeet marbré du poumon
avant qu'il n’y ait les taches hilaires,
WILLIAM VIGNAL.
Weil ct Gardere (Lyon). — Valeur sémiologique
de l'ombre radioscopique « en bande transver-
sale » de la région moyenne du poumon (Lion
médical, t. CXXI, n° 15, 12 Avril, p. 831 à 855).
Souvent on observe, dans la radioscopie du thorax,
une ombre transversale en forme de bande horizon-
tale, s'étendant du médiastin à la paroi eostale: dans
quatre cas ainsi observés, il existait à Vautopsie des
lésions de tuberculose et des adhérences: chez un
cinquième malade on constate que l'ombre transver-
sale était en relation avee la transformation scléro-
caséeuse totale du lobe moyen du poumon droit.
L'examen radioscopique montrait à droite une bande
transversale à peu près horizontale allant du mé-
diastin à la zone axillaire, et précisément à l'autopsie,
le Jobe moyen droit était porteur de lésions mas-
sives qui lui donnaient une consistance dure, sclé-
reuse.
Dans trois observations antérieures les auteurs
retrouvent la coincidence de la bande radioscopique
avec des alterations très étendues du lobe moyen.
Dans un cas cependant où la bande avait été
observée à gauche, il s'agissait d'une zone de pneu-
monie caséeuse; dans tous les autres cas de bande
transversale, le malade était atteint de tuberculose
pulmonaire.
M. Mouisset rappelle à ce propos une communica-
tion qu'il fit sur ce qu'il appelait l'ombre négative
du poumon: il s'agissait d'une femme atteinte de
tuberculose pulmonaire ancienne, présentant une
ombre transversale à forme étoilée: lautopsie a
permis d'établir que cette ombre devait ètre attribuée
à une selérose tuberculeuse ancienne et à un fronce-
ment cicatriciel de la plévre. Tn. NOGIER,
Luigi Muratori (Rome). — Plaie du poumon,
hémothorax, guéris par la thoracentése et le
pneumothorax artificiel de Forlanni ((mornale di
Medicina e Chirurgia, 15 Avril 1914).
L'observation très instructive citée par l'auteur a
trait à un malade blessé par une arme tranchante
dans la région mammaire droite. L'hémothorax consé-
cutif fut ponctionné 4 fois. La 5° ponction pratiquée
environ six semaines après l'accident donna issue
à 400 em? de liquide purulent auquel furent subslitués
690 cn? d'azote. La mème opération fut répétée
huit jours après, mais on ne retira cette fois que
450 cn de liquide franchement purulent remplacé
séance tenante par 200 em d'azote.
Le malade quitta l'hôpital au bout de trois semaines
et complètement guéri. A l'examen radioscopique on
apercevait une légère opacité de toute la moilié
inférieure du poumon droit. L'ineursion diaphragma-
tique était notablement diminuée du mème côté.
421
L'auteur croit pouvoir affirmer que le pneumo-
thorax artificiel pratiqué en temps voulu et allié à la
thoracentese a épargné à son malade les dangers de
l'opération très grave qu'est la thoracotomie et a
abrégé considérablement la durée de la maladie.
M, GRUNSPAN.
H. Morriston Davies (Southampton). — La
valeur thérapeutique de l'introduction de gaz
dans la cavité pleurale (British Medical Journal,
n° 2732, 25 Avril 1914, avec 4 radiogr.).
L'auteur expose d'une facon très complète les
indicalions spéciales, la technique et les résultats
de introduction d'azote ou d'oxygène dans la plevre.
Une te radiographie montre un cas de tuberculose
tres favorable pour le traitement par injection
d'azote: à droite une caverne dans le lobe supérieur,
de grosses lésions du hile: à gauche des lésions de
la base. Les 29/53 supérieurs sains du poumon gauche
sufliraient à assurer les fonctions respiratoires,
Les trois autres radiographies montrent le résultat
progressif de l'introduetion d'oxygène dans un cas
de pleurésie purulente existant depuis 7 ans et consé-
cutif à une pneumonie. Le côté droit est entièrement
opaque. Un mois plus tard, après 5 injections
d'oxygène, le poumon commence à se rétracter et
Pon voit trés nettement son bord externe formant
une ligne verticale.
Enfin3 mois plus tard, apres3 nouvelles injections,
au cours desquelles on constatait que le liquide
pleural était de moins en moins purulent, on voit le
poumon presque entièrement rétracté contre Je mé-
diastin: celui-ci est même légèrement repoussé vers
la gauche. Heneri BÉCLÈRE.
Rist et Ameuille (Paris). — Le type adulte de
l'adénopathie trachéo-bronchique (Société mé
dicale des Hôpitaux, 3 Avril 1914, p. 691).
L'anatomie pathologique de ladénopathie trachéo-
bronchique de l'adulte ne ressemble nullement à celle
de Penfant : la présence des ganglions n'est révélée
avec authenticité que par l'examen aux rayons de
Rüentgen. AUBOURG.
F. Dominguez (La Havane).— Cas de sporotri-
chose à localisations multiples. — Importance
de l'examen aux rayons X pour déterminer les
foyers (Med. Record, 4 Avril 1914, p. 608 à 611.)
Histoire d'un malade chez qui avait élé fait le diag-
nostic de pneumonie, mais Pabsence des bacilles
spécifiques dans Jes crachats conduisant à penser à
une tumeur du poumon, un examen radioscopique
fut pratiqué qui montra Ja lésion localisée clinique-
ment. Une nouvelle étude des crachats permit alors
de révéler la présence de spores d'Endomuyres alhi-
cans virillemen: le traitement à Piodure de potassium
qui en découlait, a amené une rapide amélioration
controlée par l'examen radioscopique. Un an plus
tard, sont apparus des troubles auriculaires, otite
suppurée sans fiévre avec persistance de douleurs
atvpiques: Pexamen du pus a montré les mèmes
organismes qu'à la premiere atteinte, et la radiogra-
phie a fixe le siege exact du foyer se traduisant par
une opacité complète de la région mastoïdienne.
Ainsi la collaboration du laboratoire de microbio-
logie et du laboratoire de ravons X a permis dans ce
cas de faire le diagnostic étiologique et d'instituer un
traitement eflicace. Y. JACGEAS.
CORPS ÉTRANGERS
Miramond de Laroquette (Alger). — Nouveau
procédé radiographique de découverte des
422
corps étrangers (Paris médical, 28 Mars 1914,
n° 17, p. 411.)
Le procédé décrit par l'auteur est une application
de la méthode graphique. Il consiste à situer le corps
étranger dans son plan horizontal par rapport aux
branches d'un repère métallique en forme de croix
qui, par suite, l'inscrit dans un de ses secteurs. et
dans son plan vertical par le point d'intersection de
deux rayons incidents partis de l'anticathode après
déplacement de celle-ci d'une longueur connue. Les
données centimétriques ainsi fournies sont reportées
sur deux graphiques, Fun figurant la situation du
corps dans son plan horizontal, l’autre dans son plan
vertical.
On commence par faire deux épreuves sur une
mème plaque, l'une telle que le rayon normal se con-
fonde avec la normale au repère cruciforme préala-
blement fixé sur la région qui recèle le corps étran-
ger, l’autre après déplacement de Fampoule paralle-
lement à l'une des branches du repère d'une quantité
connue. La mesure de la distance du corps étranger
à partir du centre de la croix donne dans les deux
épreuves deux points I et I’ qui, réunis sur le gra-
phique aux deux positions de Fampoule, fournissent
par l'intersection de ces droites, un point C qui figure
le corps étranger, en localisation verticale,
La localisation horizontale est ensuite donnée par
le rapport de la première image du corps étranger
avec l’image des branches du repère entre lesquelles
elle est comprise. Pour cela, on abaisse des normales
aux branches du repère métallique à partir du
point central ou des contours du corps étranger, et
la transcription sur le graphique se fait grace à
l'échelle que donnent des trous percés de centimètre
en centimètre dans le repère. Pour faciliter ensuite
au chirurgien la découverte du corps étranger, on
fixe sur le repère un compas à branche indicatrice
mobile, pouvant, par son inclinaison et son déplace-
ment en hauteur, donner la direction et la profon-
deur du corps étranger. A. ZIMMERN.
Mauclaire (Paris). — Recherche d'une balle in-
trapétreuse et d'une balle intraorbitaire (Soc.
de Chirurgie, 29 Avril 1914. p. 559).
La localisation de ces balles a été faite par M. le
médecin-major Hirtz, à l'aide de son appareil (Jour-
nal de Radiologie, Mai 1914, p. 356, pour la descrip-
tion.) AUBOURG.
DIVERS
George G. Davis (Manila). — Diagnostic radiolo-
gique de l'adénite tuberculeuse (The Journal of
the American medical Association, vol. LXII,
2) Avril 1914, p. 1317 à 1319, 7 figures ou radio-
graphies).
On ne peut porter un diagnostic radiologique d'adé-
nite tuberculeuse que lorsque les masses ganglion-
naires commencent à se caséifier, car c’est à ce mo-
ment que les depots calcaires se forment. Conclusions
basées sur une seule observation.
WILLIAM VIGNAL,
Meugé (Paris). — Cas d'inversion viscérale totale
(Bulletin de la Société de Radiologie médicale de
France, n° 34, Avril 1914, p. 145 à 144).
Le sujet porteur de cette inversion totale n'a
jamais été malade, il a été soumis à la radioscopie
tout à fait par hasard et Fon s'est aperçu à ce mo-
ment seulement de Panomalie. Cette reconnaissance
présente toutefois dans le eas particulier un assez
gros intérèl, car Je sujet avant eu, il y a quelques
années, de vagues douleurs dans la fosse iliaque
Rayons X.
droite, on avait songé à un début d'appendicite, or ce
diagnostic devra ètre rejeté si les douleurs reparais-
sent, car on sait maintenant que son appendice iléo-
ciecal se trouve à gauche. G. HARET.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Georges Detré. — Les bases scientifiques de la
radiothérapie (Bulletin de la Société de Thérapeu-
lique, 25 Avril 1914).
La propriété destructive des rayons X está la base
de la radiothérapie. Tous les tissus ne sont pas éga-
lement sensibles à cette action destructive : les plus
sensibles sont ceux dont l'activité proliférante est la
plus grande. On a pu dresser une échelle de sensi-
bilité à l'égard des rayons X pour les différents tissus
normaux et pathologiques. Ce travail est une revue
générale des notions connues depuis longtemps.
CHASSARD.
Heineke (Leipzig). — Sur la théorie de l'action
biologique des rayonnements et en particulier
sur la durée d'action latente (Muenchener medi-
souche Wochenschrift, n°149, 14 Avril 1914, p. 807
á 811).
Nous savons depuis longtemps que Paction du
rayonnement des rayons de Róenlgen et du radium
sur les cellules vivantes animales ou végétales se
rapporte essentiellement á des modifications dans le
processus de la division nucléaire. Hertwig et ses
élèves ont montré que l'irradiation d'œufs d'amphi-
biens fécondés peut produire, suivant la dose: un
'alentissement des divisions, un arrèt du développe-
ment, la mort de l'embryon à un stade peu avancé
ou enfin l'apparition de malformations.
On observe des phénomènes analogues, mais moins
accentués lorsque les cellules spermatiques ou ovu-
laires ont été irradiées isolément avant la copulation.
Le résultat est d'ailleurs sensiblement le mème, que
la fécondation s'effectue entre un œuf normal et un
spermatozoïde irradié, ou, inversement, entre un œuf
irradié el un spermatozoide normal; enfin, chose
curieuse, dans ces irradiations d'éléments isolés des
doses de rayonnement beaucoup plus considérables
loin de produire des modifications plus importantes,
laissent apparaitre des individus mieux développés,
voire même presque normaux. l résulte évidemment
de ces expériences que puisque l'effet des irradia-
lions est le mème sur des cellules de volumes auss
différents que l'œuf et le spermatozoïde e’est que
l'action du rayonnement s'exerce sur des éléments
qui doivent se retrouver en proportions à peu pres
égales des deux côtés, c’est-à-dire les chromosomes
du noyau. Enfin ltertwig explique la moindre action
observée dans les irradiations plus intenses par ce
fait que la cellule irradiée perd alors complètement
la faculté de se reproduire tout en gardant celle de
féconder ou d'être fécondée. Par suite, seule, la cel-
lule non irradiée se développe après la fécondation
et produit un organisme en apparence au moins
normal (organismes dits haploides).
Halberstaedter a montré par des expériences faites
sur les trypanosomes l'exactitude de eette conception
(Cf. analvse dans ce Journal). Les trypanosomes irra-
diés à doses moyennes ne meurent pas, gardent leur
motilité, mais perdent leur pouvoir de reproduction,
c'est-à-dire la faculté de division nucléaire.
Ces recherches nous apprennent qu'une dose de
rayonnement déterminée est capable de supprimer
la faculté de reproduction des cellules sans les tuer
inévitablement et nous fournit encore Vexplication de
la durée de Paction latente du rayonnement.
Rayons X.
Nous savons que la vie des tissus est due au re-
nouvellement constant des cellules qui les composent
et que la vie de celles-ci est d'une durée très diverse,
suivant les tissus, quelques-unes avant une longévité
toute particulière.
Si, dans un tissu irradié, tout un groupement cellu-
laire a perdu la faculté de se reproduire mais n'a pas
été tué par le ravonnement, la lésion Wapparaitra
que lorsque les cellules en question auront parcouru
le cycle naturel de leur existence et seront mortes
sans être remplacées. On comprend ainsi ce phéno-
mène de latence dont la longueur ne dépendra que
de la durée de vie des cellules considérées. Les
ulcérations cutanées en particulier qui apparaissent
souvent au bout d'un temps si considérable et d’une
facon si brusque s’expliquent parfaitement de cetle
manière.
Ce n’est pas à dire qu'il s'agisse lá d’une loi appli-
cable à toutes les cellules. H est en effet des élé-
ments particulièrement sensibles aux irradiations
(tels que surtout les lvinphocytes et sans doute aussi
une partie des cellules de la moelle osseuse) chez les-
quels l'action immédiate est entièrement différente
puisqu'il s'agit d'une destruction, on pourrait presque
dire d’une explosion nucléaire. Les noyaux des lym-
phocytes disparaissent en effet presque immédiate-
ment après Pirradiation el cette réaction rapide est
constante quelle que soit la quantité du rayonnement.
recu. Il n'y a pas de latence et tous les noyaux qui
n'ont pas disparu au bout de 24 heures subsisteront
ultérieurement.
Sans chercher pour l'instant d'explication définitive
à ce processus, H. fait remarquer avec raison qu'il
existe entre la réaction des lymphocytes par exem-
ple el celle des cellules du revèlement cutané aux
irradiations une différence fondamentale.
Les subtiles et intéressantes remarques qu'il pré-
sente nous paraissent d’un intérèt capital pour l'étude
des réactions des tissus normaux ou pathologiques
aux irradiations. Les éléments des tumeurs parais-
sent en effet se comporter aussi de la mème manière
que les cellules qui leur ont donné naissance mais
en présentant une sensibilité plus grande et directe-
ment proportionnelle à la rapidité de Jeur évolution.
R. LEeboux-LEBAnp.
DERMATOSES
Richard L. Sutton (Kansas City). — Cas de mul-
tiples verrues plantaires (The Journal of the
American medical Association, vol. LXII, n° 17,
25 Avril 1914, p. 1520-1321, 4 fig.).
L'auteur est arrivé à en débarrasser complètement
son malade en une semaine en faisant des applica-
tions de neige carbonique, puis de rayons X.
WILLIAM VIGNAL.
J. J. Priagle (London). — Carcinome de la face
survenant au cours d'une xérodermie pigmen-
taire traitée par des doses massives de radium
[The proceedings of the Royal Society of Mede-
cine (Dermatological section), vol. VII, n° 6,
Avril 1914, p. 149-155, ò fig.].
Homme de 20 ans atteint depuis l'âge de 2 ans de
xérodermie pigmentaire ayant débuté par la face.
Depuis cette époque l'affection n’a fait que progres-
ser. Actuellement, il est couvert de taches pigmen-
taires, présente de Patrophie cutanée en nappe et de
la télangiectasie linéaire et étoilée; de plus, il y a
des tumeurs verruqueuses, des ulcérations et méme
des papillomes et des carcinomes. A plusieurs
reprises au cours de la marche de son affection, il
fut, dit-il, gratté, aussi présente-t-il de Pectropion des
paupiéres inférieures. En 1913, on le traita pendant
2 mois par de la radiothérapie tous les 2 jours. Mais
423
son cas s'est singulièrement aggravé; car la face est
le siège de 2 tumeurs malignes exulcérées, ayant
perforé la joue gauche et s'étendant jusque sur la
levre supérieure, obstruant complétement la narine
gauche. La seconde tumeur siège sur la moitié droite
du menton. L'examen histologique montra qu'il s'agis-
sait d'un carcinome à cellules épithéliales. On intro-
duisit dans la tumeur 3 tubes de bromure de radium
contenant chacun 90, 40 et 22 milligrammes de ce
sel; on les y laissa 2% heures. Dès le lendemain la
zone infillrée qui entourait Pulcération avait considé-
rablement diminué. Cinq jours après, on introduisit
dans Pulcération siégeant sur la moitié droite du
menton 40 milligrammes de bromure de radium.
Voici les résultats obtenus :
4° Amélioration notable de l'état général:
2 La zone ulcérée est de beaucoup moins étendue;
3” Disparition de Pinfiltrat énorme autour de la tu-
meur ;
4 La néoplasie ne communique plus avec la bouche,
la joue est souple, la narine droite est hbre et le
malade peut écarter ses mâchoires, ce qu'il ne pou-
vait faire auparavant:
ò Fait curieux : atténuation marquée de la pigmen-
tation sur toute la zone irradiée.
WILLIAM Viena.
R. Burnier (Paris). — Diagnostic clinique des
alopécies chez l'enfant (La Presse médicale,
n° 50, 15 Avril 1914, p. 286-289, 13 fig.).
L'auteur signale entre autres Valopécie consécu-
live à Papplication des rayons X, dans certaines
lésions du cuir chevelu : contre la teigne en parti-
culier. Les cheveux tombent de 20 à 30 jours après
la séance d'irradiation el commencent à repousser
2 ou 3 mois plus tard.
ll ne faut pas confondre cette alopécie avec une
plaque de pelade : sa forme régulièrement arrondie
et les commémoratifs permettront facilement le diag-
nostic. P. COLOMBIER.
NÉOPLASMES
Kronig et Gauss (partie clinique), Krinski et
Lembke (partie expérimentale), Watjen (partic
histologique et Konigsberger (partie physique)
(Fribourg). — Expériences sur le traitement
non opératoire du cancer (Deuts. med. Wochen.,
n” 15 et 16, Avril 1914),
Travail considérable qui vise aux conclusions sui-
vantes :
Considérant comme exact le principe de Firradia
tion homogène, il y a lieu de -préférer les rayons
tres pénétrants, Comparée à la force de pénétration
des rayons y filtrés du radium et du mésothorium,
celle des rayons X, malgré les perfectionnements des
appareils producteurs est encore très inférieure.
L'avenir dira si les filtres d'aluminium mème de
3 mm. ne doivent pas ¿tre considérés comme insuffi-
sants et s'il n'y aura pas lieu d'en employer de plus
épais (1 mm. de zinc, par exemple).
Dans Vintérét du monochromatisme des ravons,
dans l'application du radium et du mésothorium à
des cancers profonds, il y a lieu de placer la source
à une distance minima de 5 em de la peau, malgré
les filtres. On évitera ainsi les altérations des tissus
sains, altérations dues moins aux rayons secondaires
émanés des filtres métalliques, qu'à la trop grande
proximité de la source.
A cette distance relativement grande le danger est
de ne pouvoir pas faire parvenir la dose utile sur la
masse cancéreuse et d'y produire des effets d’excita-
tion plutôt que de destruction.
Dans les différents carcinomes traités, l'activité
424
des doses utiles a varié entre 4,06 et 10,75. En aucun
cas on ne doit descendre au-dessous de 1,06, équiva-
lant à 500 milligrammes de bromure de radium.
D'après les données de Fhistologie il semble bien
qu'au point de vue de leur action biologique sur
le carcinome, les rayons X et le mésothorium aient
une grande similitude, De plus, la sensibilité de la
cellule cancéreuse vis-a-vis de cos deux modalités
dépasse heaucoup celle de la cellule normale.
L'expérience montre que tant avee les rayons y du
mésothorium qu'avec les ravons X filtrés on réussit
à amener des carcinomes profonds à une régression
totale, complète, sans endommager les tissus sains
de facon notable. Cette régression complète s'est
montrée persistante, dans certains cas, au delà de
2 ans.
Dans les eancers profonds, difiicilement opérables,
le probléme thérapeutique est résolu en faveur des
rayons. Mème dans les eancers opérables, si surtout
ceux-ci sont facilement accessibles aux feux croisés,
la préférence doit aller aux ravons. Néanmoins cette
question ne sera définitivement résolue que lorsqu'on
pourra tabler sur des résultats datant d'au moins
Y ans.
On ne peut savoir encore si les récidives sont plus
à craindre avec Jes rayons qu'après l'intervention
chirurgicale, MAHAR,
Rudolf Klotz (Dresde). — Sur les injections in-
tra-veineuses de métaux colloidaux dans le
traitement des cancers (Strahlentherapie, t. IV,
fascicule 2, 16 Avril, p. 622-625).
Malgré les nombreuses observations publiées par
divers auteurs et d'après lesquelles il semblerait que
les injections de métaux lourds colloidaux ne sont
pas sans inconvénients d'une part et paraissent de
l'autre donner bien peu de résultats dans le traitement
des tumeurs malignes, l'auteur continue à pratiquer
les injections intra-veineuses de cobalt (électro-cobalt
de Clin) et de séléninm colloïdal (de Furck). H in-
jecte 5 centimetres cubes d'une solution colloidale à
0.02 pour 100 diluée dans 50 centimètres cubes de sé-
rum et qu'il pousse très lentement en 15 à 20 minutes.
Ces injeetions ne sont renouvelées que tous les
9 jours el chez les sujets qui paraissent ne pas de-
voir bien supporter une aussi importante addition de
liquide il diminue la quantité. Il n'observe dans ces
conditions aucun phénomène facheux et il trouve que
Faction de la radiothérapie, dont une séance est pra-
tiquée aussitôt après l'injection, se trouve considéra-
blement renforcée. Les irradiations sont faites à tra-
vers o millimétres d'aluminium à la dose de 10 à 42 X
exceptionnellement de 20 à 25 X par secteur.
{ne donne d'ailleurs aucune statistique ni aucune
observation détaillée. R. LEDOVX-LEBARD.
SANG ET GLANDES
Franchetti (Florence). — Hypertrophie du thy-
mus et roentgenthérapie (Académie médico-
physique d Florence, 22 Janvier 1914; Gaz. degli
Ospedali, 19 Avril 1914).
Un enfant d'un mois présentait des accès d'asthme
thymique. L'organe dépassait le manubrium du ster-
num. el la radiographie montrait qu'il débordait le
Coeur.
La radiothérapie améliora considérablement le ma-
lade et Pexploration radiologique montra une véri-
table réduction de la glande. DELHERM.
Raillat (Reims). — Goitre exophthalmique chez
une fillette de six ans. Hérédité similaire (So-
ciélé médicale des Hopitaur, 2% Avril 1914,
p. 708).
Rayons X.
L'examen radioscopique montrait: un cœur normal
surmonté d'une ombre triangulaire à base supérieure,
dépassant un peu le niveau des clavicules. Cette
ombre, modifiée par les battements des gros vais-
seaux du cou, semble répondre au thymus, inappré-
ciable eliniquement.
L'étude radiographique des points d'ossification ne
présente aucune anomalie, Quatre séances de radio-
thérapie ont été faites, chaque série comportant trois
irradiations, une médiane et deux latérales, droite et
gauche, sur la région thyroidienne, largement cou-
verte et débordée.
Filtre : 2 millimètres Al. Dose avant le filtre : 15 11,
WB. environ. Trois pastilles Sabouraud-Noiré, sur
le localisateur, atteignant successivement la teinte B.
D'après Belot. dose hors du filtre (à la peau) par
chaque séance : 4 H et demi, environ.
Le résultat fut nul sur Pexophthalmie et sur la tu-
meur thvroïdienne, A la fin du traitement, réaction de
la peau : pigmentation légère, mais nette (traitement
par le D° Baud). AUBOURG.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Schmitz (Chicago). — Les doses massives en gy-
nécologie (Surgery, Gynecology and Obstetrics,
Avril 1914).
Article de Revue malheureusement extrémement
incomplet au point de vue bibliographique : un seul
auteur francais est en effet cité. A. LAQUERRIÈRE.
R. Gauducheau (Nantes). — La radiothérapie des
fibromes utérins (Revue pratique d'Obstélrique el
de Gynécologie, Avril 1914, p. 107 à 114).
L'analsse de ce travail est parue dans le n° 5 de ce
Journal. R. CHAPERON.
Ebeler (Cologne). — L'emploi des rayons X en
gynécologie (Strahlentherajyne, tome IV, n° 2,
16 Avril 1914, p. 579 à 617).
L'auteur apporte, avec leur interprétation, une série
d'observations intéressantes et documentées. Le trai-
tement de la métrorragie parait actuellement aban-
donné entièrement à la radiothérapie, mats il n'en est
pas de mème pour celui du fibrome de l'utérus. Entre
l'école chirurgicale qui ne consent pas à abandonner
Texérese et l'école de Fribourg qui n'admet que la
radiothérapie, l’auteur reste éclectique. Il convient,
et en cela il est d'accord avec la plupart des radio-
thérapeutes, qu'il y a des cas où il faut intervenir
chirurgicalement, notamment Jorsqu'on ceraint une
dégénérescence earcinonateuse ou gangréneuse. Il
tient compte aussi de l'état social de la malade, lequel
quelquefois s'oppose à un traitement prolongé, Mais
par contre il y a tous ces malades qui, soit à cause
des lésions cardiaques, soit à cause de leur état géné-
ral, sont dans Fimpossibilité de supporter le choc
chloroformique ou opératoire et qu'on doit sans hési-
tation soumettre à la radiothérapie.
L'auteur a emplové des ravons durs, filtrés sur
9 millimetres d'aluminium, łe tube étant à 15 centi-
mètres de la peau. Ha donné au commencement
180-240 X (en 22 applications), dose qu'il a réduite en-
suite à 90-120 X (en 12 applications) par mois, Les
observations comportent 02 cas de mvofibromes et
20 cas de métrorragie.
Sur les 52 cas de myofibrome, Al n'ont pas suivi le
traitement assez longtemps: chez 16, on obtint la mé-
nopause artificielle; dans un cas, les ménorragies
furent tres diminuées (dans ce eas le malade exigea
la suspension du traitement en raison de son état
salisfaisant) et Seas furent opérés ensuite (par erainte
d'une transformation cancéreuse). Il s'agissait surtout
a
de femmes entre 47 à 54 ans. Les fibromes élaient
Substances radioactives.
de grosseur variable et dans deux cas seulement le
volume de la tumeur ne se moditia pas: dans tous
les autres il y eut une réduction considérable et dans
l'un d'eux mème, celui d'un gros fibrome, disparition
complete. Pour prévenir le retour de l'hémorragie,
l’auteur a continué à irradier les malades quelque
temps encore après avoir obtenu la ménopause et n'a
observé qu'une seule fois une métrorragie tardive.
Dans les eas encore en traitement, il affirme une sé-
rie de très notables améliorations.
Sur les 20 cas de métrorragies (sans fibrome) chez
12 femmes ágées de 59 à 56 ans on obtint facilement
la ménopause; dans trois cas, on se contenta de dimi-
nuer seulement les ménorragies, les règles étant
devenues normales {femmes de 55 à 57 ans); dans
5 cas encore au traitement l'amélioration est des à
présent notable. Sur 52 cas de ménopause provo-
quée, il n'y a eu que dans 15 cas des troubles d'insuf-
fisance ovarienne. Jamais on n'a eu de lésions de la
peau et l'auteur convient que les doses employées,
doses moyennes, sont largement suffisantes pour le
traitement. L. Bonen.
SUBSTANCES
GENERALITES
Bayet (Bruxelles). — La radiumthérapie des or-
ganes profonds (Bulletin officiel de l'Académie
de médecine de Bru.rclles, Mars 1914).
Voir l'article du même auteur paru dans le Journal
de Radiologie, avril 1914, pages 193 et suivantes.
A. LAQUERRIÈRE.
TECHNIQU
P. Degrais et Anselme Bellot. — Le radium,
ses propriétés physiques, son instrumentation,
ses applications thérapeutiques (Revue men-
suelle de Physiothérapie pratique, 10 Avril 1914).
Les auteurs se proposent dans une série d'articles
d'étudier les propriétés physiques du radium, son
instrumentation, ses modes d'application, les résultats
que permet d'obtenir son emploi judicieux.
Le premier article est consacré aux propriétés phy-
siques. Bonne revue générale. CHASSARD.
D. Schlesinger et H. Herschfinkel (Berlin). —
Sur la possibilité d'empêcher le rayonnement
secondaire dans l'application du rayonnement
ultra-pénétrant (Strahlentherapie, t. IV, fasc. 2,
15 Avril 1914, p. 785 à 788).
Les recherches expérimentales des auteurs leur
ont montré que ce sont les revêtements de caout-
chouc qui présentent les conditions les plus favo-
rables à l'arrêt des rayonnements secondaires et que
parmi les métaux, c'est le plomb qui est le produc-
teur du rayonnement secondaire le plus nocif, tandis
que le cuivre, le laiton, l'argent et l'aluminium four-
nissent des résultats meilleurs et très peu différents
les uns des autres. R. Lepoux-Lebarp.
H. Herschfinkel (Berlin). — Sur la mesure des
rayons y du radium et du mésothorium
(Strahlentherapie, t. IV, fase. 2, 15 Avril 1914,
p. 194 à 759).
Description technique des méthodes de mesure.
R L. L.
425
DIVERS
G. Allaire (Nantes). — Anévrisme cirsoïde très
amélioré par les rayons X (Bullelin officiel de
la Société francaise d’ Electrothérapie et de Radio.
loyie médicale, Avril 1914, p. 127 à 152 avec
1 tigure).
Malade de 14 ans et demi présentant sur le côté
droit du cou une tumeur irrégulière, bosselée, avec
de gros vaisseaux, mesurant 9 centimètres de lon-
gueur et divisée en 2 masses. Thrill. Souffle fort a
renforcement svstolique.
L'anévrisme aurait débuté à Frage de 4 ans — à
partir de 6 ans hémorragies fréquentes et abondantes
— depuis quelque temps vertiges et étourdissements.
Entré à l'hôpital à la suite d’une hémorragie en jet.
Traitement : en 15 mois 27 séances de 4 11 environ
chacune sous filtre.
Très grosse diminution de la tumeur. Aspect nor-
mal ou à peu près de la peau, pas d'hémorragie. Dix
mois après les résultats se maintiennent. En somme,
amélioration considérable. A. LAQUERRIERE.
RADIOACTIVES
Weckowski (Breslau). — Appareil rotatif pour
irradiations avec les substances radioactives
(Berliner klinische Wochenschrift, n°19, 20 Avril
1914, p. 745).
L'auteur décrit un appareil à disque rotalif sur
lequel on monte les substances radioactives et qui
permet d'assurer une répartition plus égale du rayon-
nement. R. LEDOUX-LEBARD.
PHYSIOBIOLOGIE
F. Gudzent (Berlin). — Recherches expérimen-
tales sur l’action des substances radioactives
sur les ferments (Strahlentherapie, t. 1V, fasc. 2,
15 Avril 1914, p. 666 à 675).
Un certain nombre de travaux très contradictoires
avant été publiés jusqu'à ce jour sur ce sujet, quel-
ques auteurs arrivaient à cette conclusion que l'éma-
nation du radium agissait sur les ferments tandis que
d’autres la trouvaient inactive. G. a cru devoir re-
prendre la question dans des expériences rigoureuses
et en se servant pour les contrôles de la méthode
optique.
Les recherches entreprises sur la nucléose et la
trypsine montrent que les rayons f et y des subs-
tances radioactives sont sans influence aucune. H en
est de même pour les rayons a du thorium X ou de
ses dérivés et aussi pour les rayons a de émanation
du radium. R. LEDOUX-LEBARD.
E. Keetmann (Berlin) — L'absorption des
rayons f et y et des rayons X dans les tissus
(Berliner klinische Wochenschrift, n° 15, 20 Avril
1914, p. 759 à 745).
K. étudie comparativement la pénétration et lab-
sorption des rayons 8 et y des substances radioac-
tives et des rayons X. H est regrettable que les con-
sidérations physiques intéressantes et exactes de
son travail l'amènent à des conclusions visiblement
erronées lorsqu'il s’agit des rayons de Ræœntgen.
Peut-ètre ses relations avec la Société Auer de
Berlin, grande productrice de substances radioactives,
ne sont-elles pas sans influence sur le jugement défa-
426
vorable qu'il porte sur les rayons X qu'il a Fair d'ac-
cuser d'être capables de produire le cancer contrai-
rement aux rayons y. R. Lrpoux-Lrnanp.
Flemming (Berlin). — Radium et mesothorium
en ophtalmologie (Strahlentherapie, t. IVY, fase. 2,
16 Avril 1914, p. 681 à 707, 14 fig.).
Dans cet article F. passe en revue une série d'af-
feelions oculaires trailées avantageusement par les
substances radioactives et pour la casuistique exacte
desquelles on devra se reporter à son mémoire.
Nous rapporterons seulement les recherches très
intéressantes faites en collaboration avee Krusius
sur Faction du rayonnement sur la tuberculose
oculaire expérimentale du lapin.
ll en résulte qu'une irradiation courte (2 milligram-
mes-heures) suffit à augmenter la durée d'incubation
tandis qu'une irradiation plus longue (150 à 200 milli-
grammes-heures) suffit à empecher l'infection. La
dose bactéricide est aux environs de 158 milligram-
mes-heures.
‘Cette action bactéricide est d'ailleurs extrémement
faible comparée à celle du rayonnement solaire. Ce-
lui-ci stérilisait Pémulsion placée sur le sol, à Berlin,
en 50 minutes. A une hauteur de 5000-6000 mètres, la
stérilisation de l'émulsion est obtenue en moins de
5 minutes.
Les irradiations ne donnent d'ailleurs de résultats
que si elles sont pratiquées très rapidement après
l'injection, leurs effets restant nuls dès que les phé-
nomenes cliniques ont commencé à se manifester.
Signalons enfin que la sensibilité de l'œil humain
parail être beaueoup moins grande qu'on ne l'admet
généralement vis-à-vis des applications de substances
radioactives. R. Lepoux-LEbanp.
A. v. Domarus (Berlin). — Nouvelles recherches
sur l’action biologique du thorium X (Strahlen-
therapie, te IV, fasc. 2, 15 Avril 1914, p. 574 a
080).
Des travaux antérieurs avaient montré, à D. et à
d'autres auteurs que Pon observe dans les empoison-
nements par le thorium X en outre des moditieations
caracteristiques de la formule sanguine un retard
appréciable de la coagulation du sang.
Pour compléter ces premières recherches il a en-
trepris une série de nouvelles expériences desquelles
il résulte définitivement que l'action toxique du tho-
rium X se manifeste par un retard de la coagulation
sanguine sans modilication dans la quantité du tibri-
nogéene mais avec diminution constante du tibrine-
ferment.
D'autre part D. a montré qu'en variant la quantité
de thorium X administré, l'action sur la moelle os-
seuse passe par tous les degrés successifs depuis
l'excitation cellulaire aux très petites doses jusqu'à
la destruction presque complète aux doses massives.
R. LEDOUX-LEBARD.
DERMATOSES
Charles Petit. — Radiumthérapie des angiomes
sanguins ou lymphatiques (These de Paris, 1914).
L'auteur préconise la radiumthérapie dans les
tumeurs angiomateuses où elle reste le traitement
de choix — les résultats étant d'autant plus heureux
que le cas peut paraitre plus grave. — Les plus beaux
sucees sont das à l'emploi des tubes radiferes inclus
dans Vintérieur de ces tumeurs angiomateuses, san-
guines ou Ivmphatiques.
La radiumthérapie est également indiquée dans les
angiomes dont les capillures s'éeartent du type nor-
mal — chez les enfants — et dans les insuceés des
autres médications.
Substances radioactives.
Dans les angiomes-plans le radium associé à Pélee-
trolvse et aux ravons ultra-violets donne d'excellents
résultats; et lorsque les dimensions de Vangiome
font redouter Pélectrolyse, le radium reste le traite-
ment le moins douloureux et Je plus efficace mème
au prix dun tissu de cicatriee ou de quelques télan-
giectasies, A. DAnEAUX.
NEOPLASMES
Allemann (Hambourg). — Sur le traitement non
opératoire du cancer (Strihlentherapie, t. IV,
fasc. 2, 16 Avril 1914, p. 626 à 655).
A. résume dans cet article sa technique des appli-
cations de mesothorium au traitement des cancers
et en particulier des cancers ulérins.
ll utilise des filtres de laiton de 1 millimetre au plus,
et de fortes doses (150 à 200 milligrammes) appli-
quées pendant 24 heures toutes les 3 à à semaines. Il
insiste avec raison sur les aceidents observés et en
particulier sur les ténesmes.
Dans l'intervalle des irradiations il emploie Parsenic,
l'iode et la choline. Enfin partant de l'idée que la des-
truction de tissu cancéreux produile par les irradia-
tions doit exciter la formation d’anti-corps dans lor-
ganisme, il a essayé d'injecter du sérum de malades
irradiées. Le nombre de ses observations (trois) à ce
sujet, est encore trop restreint pour permettre la
moindre conclusion.
Sur 85 cancers traités il y a eu 15 morts (dont une
imputable peut-ètre aux irradiations), dans 15 cas ré-
cidivés ou ayant refusé l'opération, les résultats sont
jusqu'à ce jour exeellents, les malades ayant repris
| )
leur vie normale; 20 malades sont encore en traite-
ment. |
En raison de la gravilé des cas, ces résullats peu-
vent ètre considérés comme satisfaisants.
R. Levoux-LEBARD.
E. v. Seuffert (Munich). — État actuel, problèmes
et limitations de la thérapeutique du cancer
par les radiations (Strahlentherapie, €. IN,
fasc. 2, 16 Avril 1914, p. 740 à 785).
Revue générale intéressante dans laquelle S. mon-
tre avec raison les grands progrès réalisés dans le
traitement du cancer en général et du cancer utérin
en particulier par la radiothérapie et la radiumthéra-
pie qu'il défend contre les attaques nombreuses de
certains chirurgiens en s'appuyant sur les chiffres de
sa stalistique des cas traités à la clinique de Doeder-
lein à Munich. (On trouvera une traduetion complète
de cet intéressant article dans les Archives d Electri-
cilé médicale de mai 1914.) R. LEDOUX-LEBARD.
Sinclair Tousey (New-York). — Carcinome diffus
du sein et de la région axillaire, amélioré par
le radium (The Journal of the American medical
Association, vol. LXII, n° 15, 11 Avril 1914,
p. 1167).
Carcinome ulcéré du sein chez un homme. gros
ganglions dans les aisselles el sur la poitrine. La
peau qui recouvrait ees derniers était rouge et sur
le point de Sulcérer. La maladie évoluait depuis plu-
sieurs années. La réaction de Wassermann était
franchement négative. Le patient ne pouvait pas se
servir de son bras gauche.
Le traitement fut institué de la facon suivante :
application de sulfate de radium contenant 20 milli-
grammes du métal mesurant 20000 millicuries. Ce
sel de radium était contenu dans un tube de verre
de 0 mm.,5 qu'entourail complètement un manchon
en aluminium de 0mm.,5 d'épaisseur. On fit des ap-
plicalions trois fois par semaine pendant un mois,
Substances radioactives.
puis une fois par semaine. Pendant le premier mois
on fit des applications de 15 minutes sur les bords
de Pulcére ainsi que sur les ganglions du côté droit.
Au bout de ce temps les masses ganglionnaires
étaient résorbées, et Pulcération cicatrisée n'était
plus adhérente. Le malade pouvait se servir de son
bras, el avait augmenté de cinq livres. de plus le côté
gauche s'était amélioré, L'auteur en lire la conclusion
que l'action des radiations soit du radium, soit de
Pampoule de Crook développe chez les sujets des
anticorps qui agissent sur les fovers distants.
Le côté gauche fut semblablement traité et sem-
blablement amélioré. WILLIAM VIGNAL.
P. P. Cold (London). — Myxo-chondrome de la
hanche [The proceedings of the Royal Society of
Medecine (Clinical section), vol. VII, n° €, Avril
1914, p. 127-128).
C. rapporte l'observation d'un homme qui, à la
suite d'une fracture du 1/3 supérieur du fémur, vit sa
hanche grossir considérablement, une tumeur s'y
développant. On tenta la radiumthérapie à cet effet,
on enfouit dans la tumeur 200 milligrammes de ra-
dium pendant 24 heures: résultat déplorable sur l'état
du malade. Pendant 2 mois on le soumil aux radia-
lions radifères par applications cutanées. Une fistule
persista au lieu de l'introduction du radium et la
tumeur continuait à grossir régulièrement. On dut
recourir à la désarticulation.
WILLIAM VIGNAL,
SANG ET GLANDES
Gilbert. — La radiumthérapie dans les leucémies
myéloides (Thèse de Paris, 1914).
L'auteur publie quelques cas de leucémie myéloide
traités par la radiumthérapie.
Cetle méthode est-elle supérieure à la radiothéra-
pie qui a donné très largement ses preuves ?
ll n'en est rien, son seul avantage est peut-ètre
de pouvoir traiter plus facilement des malades non
transportables.
Comme la radiothérapie, elle serait d'un effet im-
médiat puissant, mais n'arréterait comme elle, que
pour un temps plus ou moins long, la marche fatale
des leucémies myéloides. A. DARIAUX.
SYSTÉME GÉNITO-URINAIRE
René Le Fur (Paris). — A propos du traitement
des tumeurs de la vessie et de la prostate par
le radium (Soc. des Chiruryiens de Paris, 3 Avril
1914, p. 307 á 514).
Le traitement des tumeurs de la vessie et de la
prostate n’est nullement au point: L'A. en rapporte
cinq observations :
Obs. I (Vessie). — Homme de 68 ans, avec néo-
427
plasme, reconnu au cystoseope, sur le Re néo-
plasme peu saillant et légèrement infiltré. 8 applica-
tions de radium de 5 à 8 egr. chacune de 12 h. envi-
ron. Après 5 séances, espacées de 3 en 3 semaines,
diminution notable des hémaluries. Les 5 dernières
séances n’améliorent pas les hémaluries. Mort au
bout de 2 ans.
Obs. 11 (Nessie). — Homme de 62 ans. Au cystoscope,
néoplasme infiltré en dehors et au-dessous de Pure-
tere droit. 3 applications de radium intravésical de
» à 8 cgr. pendant 19, 18 et 20 heures. Amélioration
très rapide. Suppression des douleurs et des héma-
turies. Malade perdu de vue.
Obs. HH (Vessie). — Première application de radium
de 8 cgr. bien supportée. La deuxième provoque une
irritation vésicale : fausse incontinence avec douleurs
vives; persistance des hématuries. Cette deuxième
application semble avoir donné un coup de fouet à la
maladie : induration générale de la vessie, phlegma-
tia alba dolens. Le F. n'a jamais vu une évolution
aussi rapide.
Obs. IV (Prostate). — Cancer de la prostate, 2 appli-
calions de 5 à 7 cgr. de radium aménent une vive
irritation vésicale, ne calme ni les douleurs ni les
hématuries. Cachexie rapide.
Obs. V (Prostate). — Cancer de Ja prostate. Appli-
cations dans Purétre prostatique, de 5 à 7 cgr. de
radium durant 8 à 10 heures : trois applications, à
intervalle d'un mois. Amélioralion remarquable tant
au point de vue local (souplesse de la prostate, dis-
parition des noyaux, urines redevenues claires)
qu'au point de vue général (le malade a repris 4 kgs.).
Le F. discute la technique et les résultats. -
I. Technique des applications de radium.
A. Dans la vessie.
Je Sonde à demeure de radium. — Le tube de ra-
dium entouré de sa gaine métallique doit se trouver
entre les deux yeux de la sonde.
2° Application après taille hypogastrique. — Le ra-
dium peut ètre placé et enlevé en mème temps que
le tube de Freyer.
B. Au niveau de la prostate.
1° Sonde à demeure, dans l'urèthre prostatique.
2 Dans la prostate elle-mème, après prostatosto-
mie.
II. Résultats thérapeutiques.
1? Tumeur de la vessie. — Les applications de ra-
dium intravésicales par sonde « ont fait faillite »,
c'est une méthode aveugle : Papplication logique du
radium ne peut se faire qu'après taille hypogastrique.
2 Tumeurs de la prostate. — Il est encore néces-
saire que le radium agisse, non pas en dehors, mais
au milieu du tissu néoplasique lui-même; il ne faut
pas que le radium agisse en mème temps sur des
tissus sains : aussi l'application logique du radium
ne doit se faire qu'après prostatostomie.
Comme il existe de nombreuses variétés de cancer,
avec des évolutions plus ou moins rapides, il faut
être très réservé sur les termes de guérison par telle
ou telle méthode. AUBOURG.
LUMIÈRE
PHYSIQUE
F. v. Hauer et J. v. Kowalski. — A propos de
la photométrie de la fluorescence (Physikalische
Zeitschrift, n° 7, 1* Avril 1914, p. 522 à 527).
L'auteur décrit d'abord Pappareillage employé : un
foyer monochromatique ultra-violet, qui est la lampe
à arc au mercure, et un photomètre capable de me-
surer de faibles sources lumineuses.
Les bandes apparues sont les unes anat,
les autres momentanées, celles-ci disparaissant par
une sorte d'absorption sélective.
La fluorescence atteint son maximum pour les cya-
nures de lithium, potassium et platine sous l'action
d'un rayonnement siégeant aux confins du spectre de
l'ultra-violet, aux environs de 390 pu de longueur
d'onde.
N existe pour les eyanures de ruthénium de platine
plusieurs sortes de rayonnement donnant des maxi-
ma de fluorescence.
L'influence de fa température sur la fluorescence
428
fut étudiée sur un composé phosphoré et montra
qu'elle existait quand apparaissaient deux raies bien
définies parmi les différentes raies permanentes. En
effet le maximum de fluorescence ne se produit pas
dans les mêmes conditions pour les différentes raies
lumineuses, Mais dans l'ensemble elle Saccroit avec
la température. L. GIRARD.
PHYSIOBIOLOGIE
Mme Victor Henri (Paris). — Étude de l'action
métabiotique des rayons ultra-violets. Produc-
tion de formes de mutation de la bactéridie
charbonneuse (C. R. Ae. des Ne., 6 Avril 1914).
La puissance bactéricide des ultra-violets parait
due, d’après les travaux de M. et Mme Henri, à leur
faculté de provoquer des réactions chimiques por-
tant sur des groupements moléculaires déterminés
du protoplasme et surtout des substances nucléaires.
La réaction varie suivant la dose d'énergie fixée,
d'où la possibilité de provoquer des modifications
dans les microorganismes.
De fait les bactéries charbonneuses soumises par
Pauteur à des doses graduées présentent des modi-
fications morphologiques dont plusieurs paraissent
durables après une série de repiquages. Les carac-
teres biochimiques et biologiques, la virulenee et les
effets réactionnels provoqués différent, chez les
formes modifiées, de ce qu'ils sont chez la bactéridie
normale, H. GUILLEMINOT,
André Broca (Paris). — Quelques considéra-
tions théoriques à propos des études d'hygiène
oculaire faites au laboratoire central d'électri-
cité (Annales d'Ocndlistique, Mars 1914).
Les sources diverses de lumière ne produisent pas,
à travail égal, la mème fatigue oculaire. Le travail de
lecture a servi de base aux appréciations. Sa vitesse
dépend du rapport entre l'angle sous-tendu par un
détail de caractère et Pangle limite qui lui corres-
pond (angle caractéristique). Cette vitesse n'est Pail-
leurs pas proportionnelle à ce rapport. L’optimum
varie entre 5 et 4. Le travail doit être proscrit au-
dessous de 2. Parmi les sources de lumière les plus
intéressantes à étudier, l'auteur estime qu'il faut
placer en premier lieu Pare au mercure et Pare au
néon.
Les travaux de A. Broca et F. Laporte (Bull. de la
Soc, intern. des électriciens. juin 1908) reproduits dans
ce numéro des Annales d'Oculistique ont conduit a
des conclusions d'un haut intérêt pratique. On cons-
tate en effet que la lampe à incandescence au car-
bone et Farc au mercure à égalité d'éclairement
donnent la même acuité visuelle pratique. La vitesse
de lecture est indépendante de la nature de la lumière,
et, dans certaines conditions, de Féclairement. Un
éclairement de 20 à 40 lux parait Poptimum. H faut
éviter la vue mème tres indirecte de sources éclai-
rantes à grand éclat : Péclairage diffus est néces-
saire, et la vue du foyer lumineux doit ètre proscrite
dans la mesure du possible. H. GUILLEMINOT.
Jean Bielecki el Victor Henri (Paris). — Con.
tribution à l'étude de la tautomérie. Étude
quantitative de l'absorption des rayons ultra-
violets par les dicétones de la série grasse
(OR. de, des Ne., 6 Avril 1914).
Ce travail apporte une nouvelle série de preuves à
cette donnée que le pouvoir d'absorplion des ultra-
violets est hé d'une facon remarquable à la nature
des hens chimiques, à la structure stéréo-chimique
moléculaire. Chaque laison double provoque, on le
sait, Pabsorplion d'une certaine longueur d'onde, et
Substances radioactives.
la présence simultanée dans une molécule de deux
ou trois groupes non saturés exalte l'absorption. Ici
les auteurs étudient le cas de lacétvlacétate d'éthyle
ct de ses dérivés et montrent les résultats conformes
aux prévisions. H. GUILLEMINOT.
Calcul du spectre d'absorption d'un corps d'après
sa constitution chimique (C. R. Ac. des Se.,
20 Avril 1914).
Dans cette note les auteurs établissent une formule
représentant le spectre @absorption d'un corps
d'après sa constilution chimique. Ce travail met en
lumière le fait déjà indiqué plus haut que chaque
groupement chimique provoque une bande d'absorp-
tion particulière dans le spectre de lultra-violet et
que les groupements existant simultanément dans
une mème molécule s'influencent mutuellement sui-
vant leur position respective dans l'architecture sté-
réo-chimique de cette molécule. H. GUILLEMINOT.
J. Bergonié (Bordeaux). — Sur la variation des
dépenses énergétiques de l'homme pendant le
cycle nycthéméral (C. R. Ac. des Sc., 30 Mars
1914). — De la répartition rationnelle des re-
pas chez l’homme dans le cycle nycthéméral
(C. R. Se. des Sc., 14 Avril 1914).
Ce travail intéressant surtout pour la physiologie
générale sera lu aussi avec profit par les radiologistes
parce que le facteur dominant dans le quantum
des dépenses énergétiques de l'organisme est Vinten-
sité de l'énergie radiante extérieure qui augmente ou
diminue la thermolyse movenne normale, L'auteur
déduit de ses mesures, la courbe de la chaleur à
fournir suivant les heures du jour dans la vie ordi-
naire, et propose de modifier en conséquence la dis-
tribution des apports alimentaires, c'est-à-dire l'heure
des repas et leur valeur nutritive, étude qui fait
l’objet de la 2° note signalée. H. GUILLEMINOT.
THÉRAPIE
Moutagnon (Saint-Étienne). — Tuberculose péri-
tonéale guérie par l'héliothérapie (La Loire
médicale, 15 Avril 1914, p. 158 à 162, avec 2 tra-
cés).
De nombreux cas ont été déjà publiés, mais l'A.
rapporte trois observations personnelles dont une en
détail où la guérison a été extrêmement rapide chez
une petite malade très gravement atteinte. La tech-
nique est simple : le sujet est étendu, l'abdomen dé-
couvert exposé à l'action solaire; il faut surveiller la
peau et commencer par des séances d'un quart
d'heure, puis on arrive peu à peu à 5 séances d'une
heure par jour.
LA. insiste surtout sur ceci: Phéliothérapie peut
être faite partout; si le soleil faisait trop longtemps
défaut on le remplacerait par la lumière d'une lampe
électrique à mercure. J. Loubren.
Mallet (Paris). — Action comparée de l’hélio-
thérapie marine et de la radiothérapie dans
les tuberculoses sous-cutanées (Communica-
tion faite au Congrès de Thalassothérapic de
Cannes, Avril 1914).
Les radiations n'ont d'effets biochimiques qu'au-
tant qu'elles sont absorbées par les tissus. Les
rayons ultra-violets solaires atteignent un maximum
de 1 millimètre 1,2 de profondeur, les rayons violets
pénètrent jusqu'à 5 centimetres; seuls pénètrent plus
profondément les rayons verts, jaunes et surtout
Electrologie.
rouges. Les obstacles à la pénétration sont les mus-
cles, Je sang, la pigmentation. Les radiations de
grande longueur d'onde sont les seules eflicaces;
elle agissent sur l'état général.
Les rayons X agissent localement et électivement
sur le tissu Ivmphoïde, La cure solaire sera donc
appliquée sous forme de bains généraux, et la radio-
429
thérapie, à laquelle elle devra s'associer, sera loca-
lisée à la partie malade.
Les bons effets de cette méthode mixte peuvent
avoir une explication satisfaisante dans Je fait que
la radiation solaire, déterminant lhvperhémie, sensi-
bilise en quelque sorte les fovers morbides à Paction
des ravons X. Py.
ÉLECTROLOGIE
GÉNÉRALITÉS
E. Fleury (Versailles). — Un cas de mort par
électrocution (courant 110 volts). Rapport d'ex-
pertises médicales (Société de Médecine de Ver-
sailles, Juillet 1913 et Annales d'Hygiène publique
et de Médecine légale, n° d'Avril 1944).
Une femme bien portante entre dans son bain. Au
bout de dix minutes, elle tire le cordon d'une sonne-
rie électrique, en communication accidentelle avec
un conducteur de lumière (alternatif 110 Y — 50 pé-
riodes). Ce cordon métallique est saisi de la main
gauche, puis des deux mains : le courant traverse le
corps immergé et ressort par le bouchon de vidange
sur lequel repose la fesse gauche, qui est brilée
superficiellement. Mort en quelques secondes.
Observation très complète, avec résultats de Fau-
topsie et discussion des phénomènes pouvant pro-
duire la mort par électrocution par des courants de
faible voltage. P. HADENGUE.
TECHNIQUE
Hergens (Saarow, Mark). -- Electrode souple
(Berliner klinische Wochenschrift, 27 Avril 1914).
Les électrodes habituellement employées sont sou-
veut imparfaitement appliquées, d'où résultent des
douleurs et des brülures. Les électrodes nouvelles
de Hergens ont l'avantage d'être souples ce qui per-
met un excellent contact. Elles sont constituées par
un filet formé de maillons d'aluminium. On recouvre
cette surface métallique d'ouate ou de gaze humide.
Le tout est appliqué au moven d'une bande de caout-
chour. P. COTTENOT.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
TECHNIQUE
E. P. Cumberbatch (London). — Examen élec-
trique des muscles et des nerfs par la méthode
des condensateurs | The proceedings of the Royal
Society of Medecine (Section of Electrotherapeu-
tics), vol. VII, n° 5, Mars 1914, p. 58 à 46].
Les méthodes d'électrodiagnostie en usage depuis
prés de 46 ans ont de nombreux désavantages :
fe Elles oceasionnent une douleur assez vive, d'où
impossibilité de sen servir chez les jeunes enfants
et les adultes pusillanimes :
2° [l est souvent impossible, à moins d'avoir recours
à la méthode graphique, de dire si la contraction est
lente ou rapide. De plus les muscles réagissent plus
lentement quand la température est basse que lors-
qu'elle est plus élevée;
5 Dans le courant faradique la décharge à la fer-
meture est différente de la décharge à la rupture,
d'où complexité du problème. Dans la très grande
majorité des appareils médicaux, Pimpulsion dure
1/400* de seconde environ: un muscle normal doit ré-
pondre à une excitation beaucoup plus courte. C’est
pourquoi l'auteur propose la méthode par décharge
de condensateur, ear on peut mesurer exactement la
durée de Fexcitation, étant donné d'une part la capa-
cité du condensateur, d'autre part Ja résistance du
corps humain évaluée à 1000 ohms. De plus cette mé-
thode permet d'exprimer numériquement létat d'un
musele en disant que pour Vexciter il faut 0,0! micro-
farad (normal) ou 0,07 microfarad (début de R. D.)
et ainsi de suite. On peut donc obtenir des résultats
comparables. WILLIAM VIGNAL.
Pi Suner ct M. Bellido (Barcelone). — Electro-
cardiographie; technique et applications expé-
rimentales et cliniques (Revista Espanola de
Electroloyia y Radioloyia Médicas, Nov.-Déc.
1913, n° 20).
Dans ce travail trés documenté les auteurs publient
des électro-cardiogrammes, obtenus par application
directe des électrodes lorsqu'ils ont travaillé sur eer-
tains animaux comme la tortue ou le pore, ou par
application indirecte lorsqu'ils ont opéré sur lhonme.
Hs ont employé le galvanométre cardiaque de Eintho-
ven, muni d'un électro-almant. Le courant traverse
ici un conducteur mobile, une lamelle de quartz, pla-
tine ou or, extremement fine ne dépassant pas quel-
ques millièmes de milim. d'épaisseur, de grande résis-
tance et de grande inertie, dont il modilie la position
selon la lot d'Ampère. Les mouvements de cette fine
lamelle sont projetés à travers un microscope pour
être enregistrés par la photographie. Pour la dési-
gnation des contractions cardiaques les auteurs em-
ploient Ja nomenclature de Kraus. Hs appellent A
Vondulation auriculaire, 1 Pondulation ventriculaire
initiale et F l'ondulation ventricylaire finale.
Le cycle de la révolution cardiaque commence par
A, suivie d'un repos électrique correspondant à la
transmission de Pexcitation par le faisceau de His.
Vient ensuite la contraction Hla plus importante et
la plus marquée, suivie clle-méme d'un repos qui
correspond à la somme algébrique des variations
électriques s’exereant en sens opposé dans les diffé-
rentes fibres de la masse ventriculaire. La contrac-
tion F beaucoup plus faible clôt le evele. La période
de repos qui fait suite est vraisemblablement Pexpres-
sion de la diastole de tout l'organe.
Les investigations ont toutes porté sur le cœur
gauche, et les électro-cardiogrammes ne révèlent en
général que des lésions aortiques ou mitrales à cause
de la prépondérance fonctionnelle du ewur gauche
sur le cœur droit. M. GRUNSPAN.
A. D. Waller (Londres). — Sur l'action électrique
du cœur humain (Archives des maladies du ceur,
Avril 1914).
Grace à un dispositif électrique précédemment
décrit, l'auteur fait une étude très précise des cœurs
430
à type vertical et à type horizontal: il insiste sur ce
fait que ce sont des cœurs absolument normaux
alors que la radiographie ferait sûrement conclure à
une hvpertrophie soit du ventricule droit soit du ven-
tricule gauche. Quelques exemples montrent que les
orthodiagrammes de ces cœurs se sont trouvés con-
formes aux données arithmétiques fournies par les
électro-cardiogrammes. R. Levene.
APPLICATIONS CLINIQUES
P. van Pée. — La réaction myasthénique de Jolly
(Revista de Flectroloyia y Radiologia Medicas,
Sept.-Oct. 1915).
La réaction myasthénique de Jolly consiste en une
fatigue rapide du muscle sous l'influence du courant
faradique tétanisant. Jl constituerait d'après Jolly un
signe pathognomonique de la mvasténie grave pseu-
do-paralvtique. Van Pée a observé un malade àgé de
40 ans atteint de mvasthénie grave. Il a examiné les
muscles lésés de la face et des membres à différentes
heures de la journée; il n'a jamais obtenu une réac-
tion suflisamment caractéristique pour pouvoir la
dénominer réaction mvasthénique. ll a noté certes
une fatigue des muscles mais qui ne différait nulle-
ment de celle que l'on trouve chez des neurasthé-
niques et dans certaines formes d'hvstérie trauma-
tique. H lui semble excessif de vouloir attribuer à
celle réaction la valeur des réactions d'Erb et de
Duchenne. D'ailleurs Oppenheim qui la considérait
comme avant une valeur diagnostique de premier
ordre se montre bien plus seeptique dans son récent
traite. |
La réaction mvasthénique mérite d'être mentionnée
dans les traités d'électrothérapie mais seulement, dit
l'auteur, à titre de phénomène curieux étroitement
mélé au problème encore si obseur.de la physiologie
et de la pathologie musculaires. M. GRUNSPAN.
ÉLECTROTHÉRAPIE
DERMATOSES
J. Belot (Paris). — L'électrolyse négative, mé-
thode de choix pour le traitement de certains
angiomes et des télangiectasies (Bulletin officiel
de ia Société francaise d'Elertrothérapie et de
Radiologie médicale, Avril 1914, p. 115 à 118).
L'emploi de Péleetropuncture positive est souvent
recommandé en raison de l'action coagulante du
pôle positif, mais ce pôle produit des cicatrices sou-
vent très imparfaites. Les applications bipolaires
faites de facon quelconque ont, au niveau du positif,
les inconvénients de ce pole.
Par contre la section électrolytique de Bergonié,
qui a l'avantage de permettre d'aller vite, est, même
au point de vue esthétique, le procédé bipolaire Île
meilleur, Mais il faut préférer le plus souvent la gal-
vanopuncture négative, qui donne les résultats estlié-
tiques les meilleurs : en général, l'important nest
pas d'aller vile, mais d'avoir les cicatrices les moins
apparentes.
Dans Jes nevi plans l'électrolvse, difficile à appli-
quer, ne donne que rarement des résultats, Il est
vrai que le radium et les rayons n'y sont pas plus
avantageux.
Dans les nevi stellaires, une seule séance, si Pon
arrive à bien cathétériser le vaisseau avec une aiguille
fine, peul suffire à guérir sans qu'il y ait aucune
trace. L'électrolvse est ici le traitement idéal. Cest
avec une technique identique qu'on améhorera Îles
telangiectasies (meme les télangiectasies suites de
Electrologie.
radiodermites, à la condition toutefois que des vais-
seaux séparés y soient visibles et qu'elles n'affectent
pas la forme en nappe uniforme).
Enfin, dans l'angiome tubéreux, si Pon procède de
la périphérie vers le centre et si on ne fait pas de
séances trop intenses, on obtient des résultats excel-
lents avec cette supériorité sur les rayons X et le
radium, qu'on n'a pas à craindre de réactions éloi-
gnées et qu'au contraire Paspect des cicatrices va en
s'améliorant avec le temps.
En résumé, dans l’immense majorité des angiomes
saillants, surtout des régions visibles, Vélectrolyse
négative est le traitement de choix. Dans les gros
angiomes des régions non visibles, si Pon veut gagner
du temps, on peut employer soit la section électro-
lytique de Bergonié, soit les rayons X.
Discussion : M. Haret confirme les bons effets de
l'électrolvse contre les télangiectasies. — M. H. Bé-
cière est de l'avis de M. Belot sur Pégalité du radium
et des rayons X en ce qui concerne les dangers d'ac-
cidents tardifs; il cite une observation de télangiec-
tasies intenses développées tardivement dans un cas
qui avait paru d'abord un admirable succès du ra-
dium. A. LAQUERRIERE.
Ove Straudberg (Copenhague). — Traitement de
la tuberculose de la muqueuse des voies aé-
riennes supérieures par l'électrolyse de Reyn
(Strahlentherapie, t. IV, n° 2, 16 Avril 1914,
p. 649 à 661).
Reyn avait montré, il y a déjà quelques années,
qu'à l'aide de l'électrolyse on pouvait fixer dans les
tissus Piode à l'état naissant à condition de faire
absorber au malade préalablement, par voie buccale,
une certaine quantité d’iodure de sodium. Une heure
et quart après l'administration du médicament sont
nécessaires pour assurer sa pénélration dans le sang
et les tissus. |
L'auteur a mis cette méthode en pratique dans son
service d'otorhinolaryngologie du Finsen med. Lys
institut, et a traité ainsi 217 malades dont la plupart
avéc des lésions multiples et en a obtenu des résul-
tats plus qu'encourageants. La plupart étaient des
cas de lupus tuberculeux de la muqueuse pituitaire.
Voici la technique qui fut suivie : une heure et quart
après l’ingestion de 5 gr. de Nal on fait l'électrolyse.
On applique en un point quelconque une large plaque
négative indifférente et on pique avec une aiguille en
platine reliée au pôle positif la région malade. Après
3 minutes d'application, pendant lesquelles on débite
5-5 m. A., on fait une nouvelle application dans une
région voisine. Dans chaque séance il est fait envi-
ron dix piqûres électrolvtiques et chaque série de
10 séances est suivie d'un repos de 8 jours.
Exception faite des malades qui ont interrompu
leur traitement, il ny a eu que des améliorations
{malades encore au traitement; ou des guérisons. Ces
dernières ont été obtenues avec tantôt deux, tantôt
un plus grand nombre de séances (jusqu'à 50) ce qui
correspond à 10 à 150 gr. de Nal. Les malades gué-
ris ont été suivis pendant 1 à 21 mois et il n'y a eu
qu'un seul d'entre eux qui ait récidivé. La quantité
d'iodure, quoique grande, n’a provoqué qu'une seule
fois des phénomènes d'iodisme. Le malade avait pris
500 gr. de Nal. Le grand avantage de cette méthode
consiste surtout dans la courte durée du traitement.
L. Bonen.
NÉOPLASMES
Keating Hart (Paris). — Cancer et fulguration
(suite) (Revue de Physiothérapie chirurgicale et
médicale, Avril 1914, p. # à 9, avec 2 fig.).
Résumé de six observations antérieurement pu-
Électrologie.
bliées, mais dont les sujets continuent à vivre sans
récidive. L'intéret réside done dans l'étude de résul-
tats se prolongeant de plus en plus.
A. LAQUERRIERE.
SYSTÉME NERVEUX
H. Lewis Jones (London). — Électrothérapie, ra-
diodiagnostic et radiothérapie dans les affec-
tions du système nerveux [The proceedings of
the Royal Society of Medecine (Electrotherapeu-
lic section), vol. VII, n° 5, Mars 1914, p. 55
à 58..
Les muscles paralysés doivent ètre soumis à lac-
tion d'un courant à variations rythmiques, 15 périodes
d'action el 15 de repos par minute, de plus les séan-
ces doivent durer longtemps et le courant doit être
plus fort que celui utilisé jusqu'à présent. De plus il
est préférable d'utiliser les décharges de condensa-
teurs; car elles sont mieux supportées par le patient
que celles provenant d'une bobine d'induction. De
plus les décharges de condensateurs sont plus faciles
à doser exactement; la combinaison qui lui semble
la meilleure est 120 volts avec quelques dixièmes de
microfarad,
Dans les cas de paralysie musculaire il ne faut pas
seulement s'occuper des muscles, mais il convient
aussi de soigner les troncs nerveux par lionisation.
WILLIAM VIGNAL.
Delherm (Paris). — La paralysie radiale (Pere
mensuelle de Physiothérapie pratique, 19 Avril
1914, p. 78 à 83).
Le nerf radial est assez superficiel et accessible au
niveau de la gouttière de torsion. Les causes de la
paralysie radiale sont multiples; la plus fréquente
est la compression prolongée du nerf dans la gout-
tière.
Après avoir dit quelques mots des symptômes, l'A,
arrive à l’électrodiagnostic. L'excitation du point
d'Erb ne provoque pas la contraction de tous les
muscles du membre supérieur du côté malade. La
conductibilité nerveuse parait s'arrèler au point où
s'est produite la compression. Si le nerf est sérieuse-
ment comprimé, on pourra observer la réaction de
dégénérescence. Le pronostic el le traitement seront
basés sur l'électrodiagnostie.
On pourra faire de la galvanisation en appliquant
le pôle positif au niveau de la gouttière et le négatif
au dos de la main, intensité 45 milliampères environ
pendant 20 minutes, séances quotidiennes, puis fara-
diser les muscles par secousses esparées avec un
trembleur lent. En cas de R. D., la galvanisation
seule sera employée. J. LOUBIER.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Henry Bugbee (New-York). — Observations nou-
velles sur l’emploi de l'étincelle à haute fré-
quence pour l'amélioration de l'obstruction
prostatique dans certains cas (Medical Record,
14 Février 1914, p. 295 à 296).
Aux 74 observations d'obstruction vésicale déjà
publiées par l'auteur viennent s'ajouter quatre nou-
veaux cas de nature bénigne (hypertrophie prostatique
en masse ou limitée à un lobe) et quatre cas de na-
ture maligne: ces derniers bien que très améliorés
seront l’objet d'une publication ultérieure après un
temps convenable d'observation.
La méthode consiste à détruire le tissu prostatique
par contact direct, le courant étant appliqué au
moyen d'un fil isolé introduit dans la vessie à travers
le cystoscope. La douleur, souvent absente, rare-
431
ment aiguë, disparait des que le courant est inter-
rompu.
Les cas d'obstruction par petite prostate fibreuse,
sans hypertrophie générale, ont été symptomatique-
ment guéris. |
Les cas Wobstruction par un collier de nodules
prostatiques. sans lobes latéraux, ont été complète-
ment modifiés, là où la tonicité de la vessie était
bonne et méme améliorée lorsque la paroi vésicale
était atonique.
Les cas d'adénome généralisé, où l'opération ou-
verte étail contre-indiquée, ont été très améliorés,
F. JAUGEAS.
Li Virghi (Naples). — Traitement abortif élec-
trolytique de la blennorragie (Journal Uro-
loyie, 15 Avril 1914, p. 435 à 448).
Voici résumée la technique employée par cel au-
teur : après un lavage du canal, il anesthésie la mu-
queuse urétrale à la cocaine, puis il injecte 5 en de
protargol, qui sont abandonnés dans le canal inté-
rieur pendant la durée de la séance. L’électrolyse
négative est praliquée à l’aide d'une tige métallique
à surface isolante et dont l'extrémité supporte une
boule n° 15-14 Charrière. La durée de la séance est
de 5 à 4 minutes. Elle détermine tout au plus une
augmentation immédiate de l'écoulement et une sen-
sation de brûlure aux mictions suivantes.
Deux à trois séances d'électrolyse suffisent pour
faire disparaitre le gonocoque et régresser l'écoule-
ment.
Alors on procède au deuxième temps du traite-
ment, qui consiste en des lavages antiseptiques, des
massages sur béniqué et des médications endosco-
piques. Si on constate la réapparition du gonocoque,
on refait deux nouvelles séances d'électrolyse.
Ce traitement, appliqué à une blennoragie prise au
début, amène la guérison en huit jours et donne des
résultats d'autant plus rapides, qu'il a été institué
plus tôt. Il wa sa valeur abortive que dans les blen-
noragies entreprises avant le 11° jour.
La seule contre-indication que son auteur lui re-
connaisse, est une excessive sensibilité du canal d'ori-
gine psychopatique. L. NAHAN.
MALADIES DE LA NUTRITION
O. Libotte (Bruxelles). — Haute fréquence et
goutte (Annales d'Electrobioloyie, Mars 1914,
p. 171 à 174).
L’A. publie des cas de goutte aiguë et de goutte
chronique qu'il a traités par les courants de H. F.
en applications générales (chaise condensatrice) ou
en applications locales (résonateur de Oudin). Ré-
sultals remarquables; guérison de tous les cas en
quelques jours.
D'après PA., la H. F. fait disparaitre les tophi,
amène des décharges urinaires Wurates et d'acide
urique el possède une influence très active sur Fas-
similation et la désassimilation. J. LOUbIER.
L. Bordoni (Florence). — Observations sur l'eff-
cacité de la haute fréquence sur les états chlo-
ro-anémiques (/'Idrolujia, la Climatologia e la
Terapia fisica, Mars 1014).
L'auteur a déjà traité ce mème sujet dans cette
même revue. H y revient pour insister à nouveau sur
les bons effets de la d'Arsonvalisation, sous forme
Pauto-conduction, dans les états chloro-anémiques.
Vingt-cinq à trente séances de 15 minutes chacune
avec une intensité de 3-6 ampères au primaire suffi-
sent pour relever les forces des malades, augmenter
le taux de lhémoglobine et modifier favorablement
432 Froid —
le chiffre des éléments figurés du sang. Ces résultats
se maintiennent après la suspension du traitement
et tendent méme á progresser. M. GRUNSPAN.
Gustav Gaertner (Vienne). — Quelques obser-
vations sur le procédé de Bergonié contre
l'obésité (Wiener med. Wochen., 18 Avril 1914,
n° 16).
Chaleur.
Long article où PA. cherche à démontrer que le
régime alimentaire est susceptible à lui seul d'ame-
ner une diminution du poids des obèses sans qu'au-
cune intervention électrique ne soit nécessaire. La
méthode de Bergonié pour Gacrtner serait non seu-
lement inutile; mais peut-ètre mème non absolument
exempte de dangers. F. RoucaYRoL.
FROID — CHALEUR
DIVERS
GÉNÉRALITÉS
Miramond de Laroquette (Alger). — La physio-
thérapie des blessés de guerre (Revue de Phy-
siothérapie de Lille, Avril 1914).
Certains blessés du Maroc qui recoivent actuelle-
ment à l'hôpital du Bey, à Alger, des traitements
physiothérapiques permettent de penser que dans
certains cas l'on arrivera à réduire dans de tres
grandes proportions le nombre et le degré des inva-
lidilés définitives. . G. GIBERT.
Elsaesser (Hanovre). — Appareil à inhalation
d'air chaud (Deuts. med. Wochen., n° 16, Avril
1914).
Apparcil constitué par un ventilateur électrique à
ailettes, adapté à un tube contenant les résistances
chauffantes. Un dispositif spécial et simple permet à
l'air chaud d’entrainer des médicaments volatils. Il
peut être utilisé, soit pour des inhalations Pair
chaud et sec, soil pour diriger un jet d'air chaud
dans les fosses nasales et surtout dans le pharynx,
notamment dans les cas d'angine diphtérique, Fair
chaud même à 60° ayant une action puissante sur les
bacilles des fausses membranes. MAHAR.
BIBLIOGRAPHIE
Nobécourt. — Cardiopathies de l'enfance. Un
volume de 250 pages avee 76 figures. Librairie
O. Berthier.
L'ouvrage du D'Nobécourt ne peut trouver auprès
du publie médical qu'un accueil très favorable, car
sa lecture sera utile à tous les praticiens.
L'auteur s'est en effet attaché à montrer les carac-
teres particuliers que revétent les eardiopathies chez
les enfants, les difficultés que peut rencontrer le
médecin, les conséquences fácheuses de ses erreurs,
les bénéfices retirés d'un diagnostic précis et d'une
thérapeutique judicieuse.
Mais, dans son avant-propos, le Dr Nobécourt qui
ne méconnait pas l'importance des acquisitions
récentes, déclare que les nouveaux procédés de
recherches demandent une technique minutieuse et
une instrumentation spéciale qui ne sont pas à la
portée de la plupart des médecins. + Les procédés
classiques d'examen du cœur sont suffisants, dit-il.
dans la majorité des eas. Parfois, il est indispensable
d'avoir recours à la radioscopie et à lorthodiagraphie,
de mème qu'à la carding aphie. Le temps me manque
pour décrire, malgré leur grand'intérèl, ces méthodes
si précieuses d'exploration. »
On ne peut que regretter cetle lacune volontaire
dans eet ouvrage plein d'intérèt el admirablement
documenté. LEBON.
G. Schwarz. — Le radiodiagnostic clinique du
gros intestin et ses bases physiologiques
(Berlin, Springer, 1914, 4 vol. in-8°, vi-155 pages,
108 figures).
S. résume dans ce faseicule sa riche expérience
personnelle de l'étude radiologique du gros intestin.
Après quelques indications techniques que nous
cussions souhaitées plus completes et plus précises, il
Le Gérant : Vienne ALGER.
étudie le météorisme intestinal, puis limage du
colon et ses variantes après ingestion de substances
contrastantes par la voie buccale.
Un chapitre circonstancié et particulièrement
intéressant est consacré à élude des mouvements
physiologiques du gros intestin, ce qui amène à
Faction des divers médicaments, puis à Pétude de
la constipation chronique.
Un chapitre, un peu court également. auquel il ne
hous semble pas que S. accorde toute l'importance
qu'il mérite, traite du lavement bismuthé el nous
passons ensuile en revue la pathologie proprement
dite du gros intestin : changement de situation, ehan-
gement de volume. insuffisance de la valvule de
Bauhin, aspect radiologique de Pappendice, entéro-
coliles, tubereulose iléo-ciæcale, sténose tuberculeuse
du gros intestin et enfin cancer.
ll ne saurait ètre question dans
ment brève, de rendre comple de eet ouvrage plein
de faits el auquel, contrairement à un défaut ger-
manique souvent constaté, nous reprocherions plus
volontiers de pécher par sa briévelé, excès de con-
densation que par exeés d'ampleur.
I nous parait regrettable en elfet que Fauteur
n'ait pas protité de cette occasion pour rédiger un
traité véritablement complet de l'étude radiologique
du gros intestin dans lequel il aurail incorporé toutes
les données de la littérature, fournissant ainsi une
monographie définitive et dont Fabsence se fait vive-
ment sentir.
Tel qu'il est, se bornant exclusivement à relater
ce qu'il a personnellement observé, le travail de
Schwarz n'en est pas moins indispensable pour le
radiologiste soucieux de bien connaitre ee chapitre
délicat du radiodiagnostie. Souhaitons que. dans une
deuxieme édition, qui ne saurait tarder, Pauteur
tienne compte de notre demande.
R. Lepoux-Lepanp.
une analyse force-
75 550. — Paris. Imp. Lancre, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
REVUE GENERALE
I'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DE L'GESOPHAGE
Par MM. AUBOURG et BELOT
(Planche 10)
Normalement, l'œsophage, conduit musculo-membraneux, échappe à l'examen
radiologique direct : indirectement, il est facilement perçu par l'intermédiaire des sub-
stances opaques qui le traversent. À cet effet, on peut utiliser soil un cachet, soit un
lait de bismuth ; il y a intérêt à employer un lait assez épais ou mieux une crème épaisse
bien homogène que l'on mange à la cuiller(*).
Comme pour l'exploration de tout le médiastin postérieur, ce sont les positions
obliques qui sont les positions de choix : position oblique antérieure droite et oblique
postérieure gauche. On voit dès lors un espace clair allongé, étendu du pharynx au
diaphragme, limité par la colonne vertébrale, d'une part, Pombre cardio-aortique,
d'autre part. Des deux positions indiquées, la première est la plus simple et la plus
fréquemment utilisée; la seconde donne parfois des renseignements plus précis, surtout
lorsqu'il existe une opacité anormale du médiastin.
Normalement, un lait de sel opaque traverse l’œsophage en une à deux secondes; le
cachet de bismuth en deux à six secondes. Ce qui frappe au cours de cette traversée,
c'est l'aspect sinueux du conduit, on dirait un S très allongé, avec coudures multiples.
Cependant, si l'on introduit dans l'œsophage une sonde opaque, modèle Charnaux (*), par
exemple, on redresse facilement toutes ces sinuosités : elles ne sont donc dues qu'au
contact normal des organes voisins, reliés à œsophage par des expansions musculo-
élastiques formées de fibres lisses.
Il faut savoir que l'œsophage présente des points normalement rétrécis. Morosow et
Mickulicz(*) ont décrit à Poesophage un aspect moniliforme avec quatre points rétrécis
et quatre segments intermédiaires plus ou moins dilatés. Les quatre rélrécissements
sont: 1° le cricoïdien, au niveau de l'orifice supérieur de l'œsophage, 2” Paortique, au
niveau de la quatrième vertébre dorsale, 5° le bronchique au niveau de la cinquième
vertèbre dorsale, 4° le sus-diaphragmatique au niveau de la dixième vertèbre dorsale. En
(1) 42 Formule de cachet :
Carbonate de bismuth. .......... ... 2 ou 5 grammes.
2 Formule de capsule :
Carbonate de bismuth. ....... 1, 5 où ò grammes dans une capsule.
s Formule de bonbon :
Bonbon de chocolat au bismuth.
4° Lait de bismuth :
A. Carbonate de bismuth... 0.0.0... 2. ...28. 10 grammes.
Llosa e Se Bee Be Shoe oi NO Re, Ee Se 25 grammes.
ou B. (Holzkneeht).
Carbonate de bismuth. ........ coo... 10 grammes.
SE iy A | Aad ees Oe ee ee 1 gramme.
Sucre de lait q. s. pour consistance de pate.
5° Creme de bismuth (Belo). — On bat ensemble deux cuillerées de bismuth avec une cuillerée de
sirop de sucre. On oblient une crème sucrée, épaisse et homogène.
(2) CHARNAUX. — Appareils radioscopiques pour l'exploration des divers organes. — Soc. de Radiologie
médicale de France, 1912, p. 156.
(3) MickuLicz. Wiener med. Presse, 1881, p. 1541.
N° 8. — Août 1914. l. — 28
434 Aubourg et Belot.
ces points, il est fréquent de constater, chez les sujets normaux, un arrét notable
dans la descente mais surtout au niveau du rétrécissement aortique, de tous le plus
fréquent et le plus marqué. Cet arrêt est tout momentané, plus marqué à coup sûr
avec le cachet qu'avec le lait de bismuth. Souvent même on ne constate qu'une
légère déviation de la direction générale suivie par le bismuth. ll est d'autant plus
important de connaître ces points normalement rétrécis qu'ils sont ordinairement les
sièges d'élection des rétrécissements organiques.
l. — STENOSES DE L’CESOPHAGE
Les sténoses organiques sont caractérisées, au point de vue radiologique, par l'arrêt
du bismuth, à la limite supérieure du rétrécissement; puis le lait s'écoule en filant par
un conduit plus ou moins
rétréci dans le segment
inférieur. 11 marque ainsi,
par le retour à l'aspect nor-
mal, la limite inférieure du
rétrécissement et, parsuile,
la longueur totale de la
sténose organique. L'exa-
men radioscopique répété
et continué permet de con-
naître le degré du rétrécis-
sement, sa perméabilité
plus ou moins grande au
passage du lait de bismuth,
enfin les sinuosilés mêmes
de la lumière du rétrécis-
sement (fig. 1, 5, 4, plan-
che 10).
La crème épaisse de
bismuth donne au mieux
ces divers renseignements.
Elle est bien préférable,
dans la majorité des cas,
au cachet bismuthé. Celui-
ci, en effel, provoque par
sa présence, des mouve-
ments spasmodiques du
conduit «esophagien; il
Fig. 1. — Sténose de l'esophage, tiers inférieur (Néoplasme). Remarquer la dila- Monte el descend, finit par
aida sa o ay avena dle: te COR ROS: E arráler ait aiyeat du ré:
trécissement. Parfois, un
mouvement de déglutition provoque à nouveau toute une série de mobilisations
du cachet. Enfin, il finit par s'aplatir ou se briser, et le bismuth passe, en un filet
plus ou moins gros, selon la perméabililé du rétrécissement. Cette façon de pro-
L'exploration radiologique de l'æsophage. 435
gresser est très nette quand le calibre de l'œsophage est déjà très diminué (fig. 1 et 4,
planche 10).
Lorsqu'il s'agit d'un rétrécissement encore peu marqué, d'une lésion au début, le lait
de bismuth peut ne donner aucun renseignement précis. L'œsophage est perméable aux
liquides, seuls les solides passent difficilement. La crème bismuthée renseigne parfois,
mais c'est au cachet qu'il faut s'adresser si l'épreuve du lait bismuthé a été néga-
tive.
Le cachet subit un temps d'arrêt au niveau de la région rétrécie, présente, selon
les cas, des mouvements d'ascension et de descente, puis s’immobilise, malgré les mou-
vements de déglutition. Enfin, à la suite d'ingestion d'un peu de liquide, il s'aplatit et
passe plus ou moins vite. Entre cet aspect et le précédent, tous les degrés peuvent
exister; ils dépendent. de la plus ou moins grande perméabilité du canal.
Le diagnoslic différentiel avec le spasme simple est parfois très difficile : nous ver-
rons plus loin quels sont les principaux caractères différentiels.
Deux autres signes accompagnent souvent les sténoses organiques de l'œsophage :
1° La présence dune dilatation fonctionnelle en amont de la sténose, comme dans tout
rétrécissement. Elle se traduit par une poche qui se laisse distendre par le liquide
bismuthé et qui peut atteindre en surface jusqu'à 5, 8 et 10 centimètres de largeur.
Parfois même, avant l'exploration au bismuth, on est averti de la présence probable de
celte poche par une zone très claire à son niveau, aspect qui rappelle les aéro ou pneumo-
colies localisées (fig. I et planche 10, fig. 1, 4 et 5).
2° La présence de mouvements antipéristalliques. — Cette constatation peut être faite
avec un lait de bismuth, mieux avec un cachet. Avec le lait, on voit la limite du liquide
se soulever comme dans un pneumothorax à bascule. Le cachet, arrivé au niveau de la
limite supérieure de la sténose, s'arrête quelques instants : puis, par antipéristal-
tisme, remonte dans la lumière du conduit, pour bientôt redescendre au niveau du rétré-
cissement. Il faut tenir compte également des mouvements transmis par les battements
de l'oreillette droite, lorsque la poche liquide est dans son voisinage.
Ce sont lá les caractères ordinaires des sténoses intrinsèques par lésions pariélales,
Les sténoses extrinséques, par simple compression des organes voisins, présentent
des caractères différents. Le plus souvent, on ne rencontre pas la filière rétrécie plus ou
moins longue que l’on trouve dans les sténoses intrinsèques. Le rétrécissement paraît
régulier et beaucoup plus court. L'arrêt du lait de bismuth donne plus l'impression d'un
arrêt par coudure que par diminution de calibre. Comme le passage des aliments est
beaucoup plus rapide que dans la sténose intrinsèque, on ne trouve généralement pas de
dilatation du conduit en amont du point comprimé; l'antipéristaltisme y est beaucoup
moins fréquent. |
Mais il est des cas dont le diagnostic semble impossible; c'est quand une lésion de
voisinage a envahi la paroi cesophagienne : dans ces sténoses que l'on pourrait dire
mixtes, à la fois intrinséques et extrinsèques, il est très difficile, souvent impossible, de
déterminer la part qui revient dans la sténose, à l'envahissement de l'æœsophage ou à la
tumeur de voisinage. |
Parmi les causes de sténose intrinsèque, les deux causes étiologiques les plus fré-
quentes sont les rétrécissements cicatriciels (à la suite d'absorption de liquides caus-
tiques) et les rétrécissements d'origine néoplasique. Bien que des caractères radiolo-
giques puissent être donnés — pour distinguer ces deux types de rétrécissement (comme
436 Aubourg et Belot.
pour les sténoses cicatricielles ulcéreuses ou cancéreuses de l'estomac), il ne nous
semble pas qu'il existe des signes différentiels très nets plus encore s'il existe des rétré-
cissements tuberculeux et syphilitiques.
Certes, il est des sténoses néoplasiques dont l’image est très particulière : la dilata-
tion cylindrique se termine par une limite inférieure, irrégulière, dentelée, parfois lacu-
naire (fig. 4 et 5, planche 10). La sténose d'origine cicatricielle serait plus régulière,
plus cylindrique ou cylindro-conique. Cette distinction est loin d'être toujours vraie.
Ainsi, nous reproduisons
une radiographiedesténose
cicatricielle (planche 10,
fig. 2), consécutive á Pab-
sorption d'eau de Javel,
qui ressemble singulière-
ment à celle d'une sténose
néoplasique (planche 10,
fig. 1).
L'existence de ganglions
médiastinaux au voisinage
de la slénose fait songer
au néoplasme, sans loute-
fois permettre de l'affirmer.
Aussi, en présence d'un
rétrécissement de l'œso-
phage, il est très difficile
sinon impossible d'en indi-
quer la cause. Comme pour
toute la radiologie du tube
digeslif, on peut donner un
diagnostic causal d'impres-
sion, Jamais un diagnostic
de certitude. Encore ce
diagnostic d'impression
peut-il être infirmé par
d'autres mélhodes d'explo-
ration clinique. C'est ainsi
que, récemment, chez le
Fig. 2. — Sténose du cardia par néoplasme avec énorme dilatation de l'œsophage.
père d'un de nos collègues,
agé de 70 ans, el présentant un état général qui pouvait faire craindre un cancer, lexa-
men radiologique avait montré un rétrécissement organique de l'œsophage para-dia-
phragmatique (fig. 6, planche 10) : sur le diagnostic de la cause de ce rétrécissement,
nous nous élions bien gardé de donner une précision. Un examen cesophagoscopique,
pratiqué par Guisez, montra que ce rétrécissement était dû à un nevus. Des séances
d'irradiation de radium, faites, loco-dolenti, sous le contrôle de l'æsophagoscopie, ont
rendu, au malade, en deux séances une perméabilité parfaite de son canal œsophagien.
Une fois de plus, les rayons X n'avaient pu donner qu’un diagnostic régional, un
diagnostic morphologique : on se serait trop avancé et grossièrement trompé, en portant
un diagnostic éliologique de cancer.
L'exploration radiologique de l'æsophage. 437
Parmi les causes de sténoses ertrinsèques de l'æsophage, il faut citer toutes les lésions du
médiastin qui peuvent comprimer cet organe : au premier rang se placent l’anévrisme de
l'aorte et tout le groupe des aorlites avec réaction périaortique. C'est là un des rensei-
gnements les plus précieux fournis par l'examen radiologique que de pouvoir déceler
un anévrisme au début, alors qu'il n'existe aucun autre signe clinique qu'une difficulté
de la déglutition. Les recherches des syphiligraphes ont montré la fréquence insoup-
connée d'aortiles avec retentissement œsophagien. Ces deux diagnostics d'ectasie et
d'aortite, avec périaortite, sont facilement donnés par l’examen aux rayons X. Aussi
peut-on poser en principe, que, dans un cas de gêne de la déglutition, le radiologiste
doit, avant toute exploration de l’œsophage, procéder à un examen complet du thorax et
particulièrement du cœur et des gros vaisseaux.
I] faut cependant remarquer que les troubles de déglutition présentés par les sujets
porteurs d'anévrisme sont loin de donner toujours des signes nets de rétrécissement, à
l'examen radioscopique. Dans nombre de cas, le cachet ou le lait de bismuth passe
presque sans arrêt, au niveau de la poche anévrismale. Le plus souvent l’œsophage est
légèrement dévié et l'on voit le corps opaque contourner le bord postérieur de la dila-
tation, au lieu de descendre comme d'habitude dans un canal presque vertical.
À côté des affections de l'aorte, il faut noter, comme pouvant comprimer l'œsophage
et amener des signes radiologiques de sténose, la tuberculose des ganglions du médiastin,
les abcès chauds et surtout les abcès froids du médiastin, les adénies et adénites, l hyper-
trophie de lobes thymiques aberrants, etc., d'une façon générale, toutes les tumeurs du
médiastin.
Si certaines adénopathies médiastines peuvent provoquer une sténose de l’cesophage,
il importe de remarquer qu'il en est de très volumineuses ne modifiant en ricn la perméa-
bilité du conduit. Nous avons pu constater que d'énormes ganglions de la région hilaire
ne génaient pas la progression du repas.
Quoi qu'il en soit, un examen radiologique complet pourra facililer le diagnostic en
montrant des lésions du médiastin, connexes de la gêne de déglutition.
1}. — FISTULES ŒSOPHAGO-BRONCHIQUES
La fréquence des examens radiologiques a permis de constater un nombre assez
inattendu de fistules œsophago-bronchiques, comme complications des rétrécissements
néoplasiques de l’æœsophage. Au cours d'un examen avec un lait de bismuth, on peut
voir l'arbre respiratoire rempli de bismuth jusque dans les plus petites ramifications
bronchiques. Cetle image rappelle par sa nettelé et sa finesse, celles des moules, de
l'arbre bronchique obtenus par l'alliage d'Arcet. Il s'agit d'un passage du lait de bismuth
dans l'arbre respiratoire, par communication trachéo-cesophagienne si le bismuth se
répand dans les deux côtés droit et gauche, par communication œsophago-bronchique
si le bismuth ne se répand que d'un seul cóté. Parfois, le passage du bismuth a pu étre
suivi de mort immédiate (Desternes) ; le plus souvent, il ne se produit, chez les malades,
aucun incident immédiat appréciable. Cette tolérance des bronches au bismuth, que
l'un de nous a constatée deux fois à l'hôpital Boucicaut, dans le service de M. Letulle,
a été confirmée par les expériences de Guisez sur des chiens. Pour étudier la tolérance
des bronches et du tissu pulmonaire aux injections de substances médicamenteuses, cet
auteur a injecté du lait de bismuth directement dans telle ou telle bronche d'un chien,
sous le contrôle des examens radioscopique et bronchoscopique. Les animaux en expé-
438 Aubourg et Belot.
rience n'ont présenté d'autre incident qu’une inappétence plus ou moins marquée. Les
examens histologiques de M. Letulle n’ont montré au niveau de l'épithélium pulmo-
naire que peu d'altérations : mais, fait curieux, du bismuth fut retrouvé plusieurs fois à
l'intérieur des ganglions trachéo-bronchiques.
11). — SPASMES DE L'ŒSOPHAGE
Spasme symptomatique. — Toute lésion de œsophage peut être la cause d'un
spasme de l'organe; le spasme, dans ce cas, est symptomatique d'une lésion.
Dans tous les conduits membraneux contractiles, « la présence de corps étrangers
et leur effort sur le point qui fait obstacle à leur passage déterminent, dans l’organe, un
certain degré de spasme qui vient encore ajouter à la constriction » (Béhier). Dans ce
spasme, consécutif à une lésion wsophagienne (plaie, ulcération, etc., jouant à l'égard de
ce canal muco-membraneux le même rôle que les lésions uréthrales pour l’urèthre),
l'examen radiologique montre un arrêt du cachet, souvent même du lait de bismuth.
Cet arrêt n'est pas définitif; après une période d'hésitation, de mouvements d'ascension
et de descente (péristaltisme et antipéristaltisme), le cachet passe d'un seul coup. On ne
constate pas de filière rétrécie à contours plus ou moins irréguliers. Très rarement, il
existe une dilatation en amont ; en tout cas, elle est toujours peu étendue.
Spasme sympathique. — Ces mêmes caractères se retrouvent dans les spasmes
sympathiques ou spasme à distance survenant à la suite d’une lésion du larynx, du
cardia, de la petite courbure, du pylore : Lorper(') a de nouveau insisté sur leur fré-
quence et leur étiologie. Quand ces spasmes intéressent la région de l'œsophage dia-
phragmatique, ils provoquent le syndrome des rétrécissements du cardia avec dila-
tation de la partie susdiaphragmatique de l’œsophage.
Spasme essentiel. — Mais il reste un spasme essentiel, idiopathique par cesophagisme.
où le diagnostic radiologique pourrait prêter à confusion avec un spasme secondaire à
une lésion organique de l’æsophage. Ce spasme est souvent très difficile à caractériser,
en particulier lorsqu'il siège à la région inférieure de l'organe, au niveau du cardia. Il
importe dans les cas douteux de répéter, à intervalles plus ou moins espacés, l'examen
radiologique. Si Pon constate, d'un examen à l’autre, une variation de siège du spasme,
une traversée plus ou moins facile du repas opaque, il s’agit d'un spasme essentiel. La
variabilité du point où s'arrête le mélange opaque est la caractéristique de cette anomalie.
Un autre signe peut être tiré également de la rapidité, de la brusquerie même, avec
laquelle s'effectue le passage, après la période d'arrêt.
Enfin, comme dans beaucoup de rétrécissements spasmodiques esscnliels, une
injection préventive de sulfate d'atropine peut faire disparaître le spasme et montrer un
passage normal du bismuth. Toutefois, cette méthode ne donne pas une sécurité absolue.
Il reste encore le catéthérisme, sous le contrôle de l'écran, avec une sonde opaque;
son passage montrera qu'il s'agissait bien d'un spasme et non d'un rétrécissement
organique.
IV. — ATONIE DE L'ŒSOPHAGE
MM. Holzknecht (Vienne) et Olbert (Marienbad) ont décrit une affection de l'œso-
phage remarquable par sa fréquence et par la facilité avec laquelle l'examen radiolo-
gique permet d'en établir le diagnostic, très difficile à faire autrement : c'est l'atonie
(1) Lærer. — Leçons de pathologie digestive (Masson, 1914).
L’exploration radiologique de l'æsophage. 439
de l'wsophage : M. Chilaiditi (*) a fait connaître, en France, le mémoire de nos collègues
autrichiens.
L'insuffisance motrice de l’cesophage se caractérise par une progression difficile des
ingesta de consistance molle et de faible volume; les bouchées volumineuses passent
au contraire normalement ainsi que les liquides. Le bol alimentaire semble ne pouvoir
progresser que s'il est parfaitement liquide, ou si son volume est suffisant pour entrer
franchement en contact avec les parois œsophagiennes et les réveiller de leur atonie.
Au point de vue radiologique, ce trouble se traduit par ce fait que chaque bol de
crème bismuthée épaisse pousse devant lui le bol précédent étalé dans le conduit, comme
si l'ensemble occupait un tuyau inerte. Le bismuth ne remplit pas complètement l’æœso-
phage sous forme d'une colonne cylindrique; il revêt l'aspect d'un large ruban discontinu,
a contours indécis, de largeur à peu près uniforme, n'excédant nulle part la largeur
normale (un travers de doigt et demi). Finalement, la dernière portion reste dans l’œso-
phage sous forme d'une longue et mince traînée. Pour la balayer, le malade doit avaler
quelques gorgées d’eau ou faire de nombreuses et successives déglutitions.
Cette anomalie ne s'accompagne souvent d'aucun signe physique; quelquefois,
cependant, les sujets qui en sont atteints présentent des troubles subjectifs qui feraient
penser à une sténose. L'examen radioscopique permet de porter un diagnostic précis.
V. — CORPS ÉTRANGERS DE L'ŒSOPHAGE
Les rayons X sont souvent mis à contribution pour établir le diagnostic de corps
étrangers de l'œsophage; en fait, leur présence et leur situalion sont souvent révélées
par un examen radiologique. Encore faut-il se rappeler deux faits.
1° Un examen radiologique négatif n'a pour le diagnostic aucune valeur. Après de
multiples radioscopies et radiographics sous des angles obliques différents, si le corps
étranger n'est perçu ni sur l'écran, ni sur la plaque, on n'est pas en droit de conclure à
son absence. Guisez (*) sur 200 cas de corps étrangers a employé 120 fois les rayons X :
dans ces 120 examens radiologiques, 45 pour 100 seulement des corps étrangers ont été
reconnus, do pour 100 ont passé totalement inapercus.
I] va sans dire que pour ces recherches, on ne saurait se contenter de la radioscopie ;
la radiographie en apnée apportera des renseignements plus précis.
Quelque procédé radiologique que Pon utilise, la visibilité du corps étranger dépend
de sa composition chimique et de son épaisseur. On comprend aisément que les petils
fragments osseux, les aréles de poisson, les corps organiques sont le plus souvent invi-
sibles. Ce sont précisément ceux qui sont le plus fréquemment avalés.
Par contre, tous les corps étrangers métalliques ou minéraux (monnaie, dentier,
épingles, cailloux, etc.) sont presque loujours décelés el localisés par la radiologie,
si leurs dimensions ne sont pas trop faibles (fig. 5).
Même lorsque le corps étranger n'est pas visible et qu'il est soupçonné, l'arrêt du
repas bismuthé, en un point de l’œsophage, le spasme qui l'accompagne permetlent de
penser à l'exactitude du diagnostic et à la probabilité du siège.
2% Dans le tiers supérieur de l'aesophage, il peut être parfois très difficile de situer
le corps étranger soit dans l'œsophage, soit dans le larynx ou la trachée. Sans doute, on
a conseillé de faire prendre au malade un lait de bismuth : si le corps étranger est dans
(1) CuiLatorTI. Soc. de Raciolugie médicale de France, 1914, p. 52.
(2) Guisez. Soc. des Chirurgiens de Paris, 28 Mai 1915, p. 1010-1016.
440 Aubourg et Belot.
l'esophage, il détermine un spasme qui arrête momentanément le passage du liquide
opaque (Th. Guthrie) (*). On peut dès lors localiser le corps étranger à telle hauteur de
lcesophage. Mais il est fréquent de constater, avec des corps étrangers haut situés, que
le malade a un tel spasme préventif qu'il lui est impossible de prendre la plus petite
quantilé de liquide bismuthé, sans qu'elle provoque des quintes répétées gênant considé-
rablement l'examen. Cette remarque est encore plus importante à connaitre quand il
s'agil de tout jeunes enfants. Aussi peut-on dire que, pour un corps étranger silué au-
Fig 5. — Pièce de cing centimes arrétée dans œsophage, au niveau de la crosse aortique
(Rétrécissement normal du canal cesophagien, image retournée).
dessus du niveau de la crosse aortique, il est parfois difficile de préciser son siége, soil
dans I’@sophage, soit dans les voies aériennes supérieures. |
L'image que nous reproduisons montre une pièce de cinq centimes arrétée dans
l'œsophage au niveau de la crosse aorlique (fig. 5), chez un enfant de neuf ans. Les
troubles que présentait le sujet étaient tres minimes et la déglutilion se faisait sans
grandes difficultés.
Quoi qu'il en soit, chaque fois qu'on se trouve en présence d'un corps étranger de
l'æsophage, la radioscopie et la radiographie doivent d'abord être pratiquées, à cause de
leur simplicité. Si le résultat est négatif, on n'aura pas le droit de conclure à l'absence de
corps étranger, à moins qu'il s'agisse d'un objet métallique ou à poids atomique élevé.
(1) Tn. GUTHRIE. Proceedings of the Royal Society of Medecine of London, Laryngological section. Janvier
1914, p. 44.
N
Lexploration radiologique de l'æsophage. A
VI. — MALFORMATIONS DE L'ŒSOPHAGE
Trois ordres de malformations sont assez fréquemment révélées par l'examen
radiologique :
1° Les dilatations congénitales de l'æœsophage ; 2° les diverticules de l'ceesophage :
5° les déviations de l'æœsophage.
1° La dilatation congénitale de l'æsophage se traduit par la constatation radiologique
d'une énorme poche cesophagienne qui remplit tout le médiastin postérieur : cette poche
peut contenir une très grande quantité de liquide. On dirait un véritable estomac
siégeant dans le thorax. Puis, après la replétion de la poche par le liquide bismuthé,
le cardia s'ouvre, et, comme par éjaculalions successives, le liquide s'évacue dans
l'estomac, donnant alors l'aspect de deux estomacs superposés, lun intrathoracique
l'autre abdominal. |
Ces faits ne sont pas très rares : nous en avons pour notre part observé quatre cas,
chez des sujets de moins de 20 ans. Au point de vue radiologique, ils sont tout à fait
comparables à une dilatation acquise, secondaire
à un rétrécissement du cardia. Ces formes congé-
nitales pourraient entrer dans les cas de dilatation E y PE
de la portion abdominale de l'æsopbage (Luschka) 4
causés par un sillon circulaire et profond, situé à
Pabouchement de l'æœsophage dans l'estomac. he
[ 15
/ /
Une série d'examens, faits à des époques plus
ou moins éloignées, permet de différencier celte
malformation congénitale de la dilatation consé-
cutive à une slénose néoplasique du cardia. La
limile inférieure du bismuth est nelle, régulière,
arrondie. Enfin, la façon dont s'effectue le passage | j
dans l'estomac est différente; le cathétérisme. avec | \
une sonde opaque, montre un cardia libre. n EP =
4 | = Fig. 4. — Schéma d'un diverticule postérieur
2° Les diverticules de l'œsophage. de l'æsophage.
Les diverticules de l'œsophage se divisent en:
a) Diverticules de traction. Ils sont situés dans la moitié inférieure de l'æsophage
thoracique, et apparaissent secondairement à des d'adhérences avec un organe voisin.
b) Diverticules de pulsion. Ils sont primitifs, situés dans la moilié supérieure du
conduit; ils sont congénitaux, formés probablement aux dépens des arcs branchiaux.
On peut utiliser pour l'examen, le cachet, le lait de bismuth ou la sonde opaque.
Avec le lait de bismuth, procédé le plus simple, on voit ordinairement le liquide
passer directement du pharynx au cardia, et l'on est tout surpris de conslater qu'une
poche remplie de bismuth persiste. Elle est située, en général, dans la portion cervicale
de l'œsophage, ou dans sa partie thoracique supérieure. Cette poche, dont les dimen-
sions apparentes peuvent varier, est régulière, parfaitement ovoide, ce qui la différencie
des dilatalions sus-jacentes aux sténoses : dans ces cas, en effet, on se souvient que lu
limite inférieure de la poche est généralement irrégulière, déchiquetée (néoplasme) ou
en entonnoir (sténose cicatricielle ?).
Si, la poche étant remplie, on prie le sujet d'absorber à nouveau une cerlaine
quantité de bismuth, on voit le liquide bismuthé filer en avant ou en arrière de la poche.
442 Aubourg et Belot.
On a donc la preuve d'un diverticule, d'un appendice de l'wsophage planté générale-
ment sur sa paroi postérieure. I] semble parfois assez indépendant de |'rsophage,
puisque le liquide peut y séjourner plusieurs heures, comme chez un malade de
Guisez. Le diverticule finit par se vider soit directement dans l'sophage et l'estomac,
soil à l'extérieur par vomissement, à cause d’un spasme surajouté qui bloque l'esophage,
au moment où la poche diverticulaire se vide.
Holzknecht a remarqué que le cachet de bismuth se comportait différemment
dans le cas de rétrécissement et dans le cas de diverticule. Dans le cas de rétrécisse-
ment, après une série d'ascensions et de descentes, dues aux mouvements péristalliques
et anlipéristalliques de l'organe, le cachet revient toujours à son point d'arrêt initial,
s'effile et disparait ensuite brusquement. Au contraire, s'il s'agit d'un diverticule, le
cachet présente bien également des migrations dues au péristaltisme, mais il disparait à
un niveau supérieur à celui auquel il s'était primitivement arrêté.
Malgré tout, avant de porter le diagnostic de diverticule, il est nécessaire de faire
une série d'examens, pour saisir le moment favorable au remplissage de la poche.
Quelquefois, il peut arriver que le diverticule se remplisse d'abord sans que le bis-
muth suive le trajet œsophagien, soit par suile du peu d'abondance du liquide pour le
volume de la poche, soit aussi parce que la compression qu'exerce le diverticule sur
l'œsophage retarde la progression. Un examen attentif solutionne d'habitude la question
et permet de ne pas prendre pour une sténose, un simple diverticule.
Dans les cas difficiles, le cathétérisme de l'œsophage avec une sonde opaque laisse
voir, sur l'écran, le trajet de ce canal et ses rapports avec le diverticule préalablement
rempli de bismuth.
Certains cas, rares heureusement, peuvent simuler un diverticule simple, alors qu'il
s’agit d'une complication d'un néoplasme en évolution. Jaugeas, dans son Précis de
Radiologie, en rapporte un cas-type emprunté à Krause.
5° Dévialions. — La position normale de l œsophage est bien connue; il n'occupe
pas toujours sa situation anatomique; il peut être déplacé en masse, avec l'ensemble
du inédiastin, par des épanchements ou adhérences pleurales. Le plus souvent, la dévia-
lion n'est que partielle et provient soit d'une tumeur du médiastin, soit d'un anévrisme
de l'aorte: nous avons déjà insisté sur ce point. L'examen radiologique établit ou con-
firme le diagnostic de ces déviations toujours difficiles à établir.
On voit que le radiodiagnostic des affections du tube œsophagien embrasse une
grande partie de la palhologie de cet organe. Avec l'æœsophagoscopie, il constitue les
deux procédés d'exploration les plus utiles. Certains ont voulu opposer ces deux
méthodes, en vantant les avantages de la vision directe, sur l'étude des ombres proje-
tées. Cetle conception est regrettable, parce qu'elle s'écarte de la vérité. L'esophagos-
copie ct le radiodiagnostic se complétent mutuellement. L'ampoule de Róntgen donne
surtout la topographie des lésions, tandis que l'œsophagoscope permet de préciser leur
aspect extérieur. Qu'il s'agisse d'un corps étranger, d'un trouble, d'une malformalion
ou d'une lumeur de Fæsophage, la radioscopie doit succéder à l'examen clinique; puis,
selon les cas, l'œsophagoscopie apportera des détails que les rayons X ne sauraient
fournir.
Journal de Radiologie Planche 10
Retrécissements de l'Œsophage
el d'Electrologie Mémoire Aubourg et Belot
a
Fig. 1. Néoplasme de l'cesophage tiers supérieur. Fig. 2. Retrécissement cicatriciel de l'cesophage.
(Oblique). (Region moyenne Ex oblique).
Fig. 3. Néoplasme de l'cesophage. Fig. 4. Néoplasme de l'cesophage tiers inférieur.
(Region inférieure Ex oblique . ‘Ex oblique).
Marmand
Fig. 5. Néoplasme du cardia. Grosse dilatation Fig. 6. Sténose du cardia.
,
de | oapeanhage | TR PE ¡Ex antero vosterieur)
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LA MALADIE DE RAYNAUD ET SON TRAITEMENT
Par MM.
L. DELHERM et G. GIBERT
Définition. — La maladie de Raynaud ou gangrène symétrique des extrémités est une variété de
gangrène sèche, caractérisée par des troubles, qui peuvent être divisés en trois stades :
1° Syncope locale; 2° Asphyxie locale; 5° Gangrène.
NOTIONS CLINIQUES
La syncope locale intéresse un ou plusieurs doigts ; l’une ou les deux mains. La peau prend une
teinte cireuse, exsangue. Les mouvements sont difficiles; la sensibilité est imparfaile; les doigts
morts. Cet état dure de quelques instants à quelques beures; puis la sensibilité, Ja chaleur, la vie
reprennent au bout d’un certain temps.
Asphyaie locale. — Ce second stade succède au précédent ou peut allerner avec lui; il se produit
une teinte cyanotique, soit blanc bleuátre, soit violette, ou ardoisée, comparable à une tache
d'encre. Il peut exister sur l’avant-bras ou sur la jambe des marbrures en cerceau, comparables à
celles produites par l'usage de la chaufferette; ce stade s'accompagne de douleurs vives, d'engour-
dissement, de brûlures, d'élancements. Le pouls parfois devient imperceptible.
Au bout d'un certain temps les taches disparaissent, la peau reprend sa coloration normale.
Après l'accès, le retour à l'état normal est précédé d'une vaso-dilatation qui peut durer 15 à
20 minutes et le pouls reprend une activité considérable.
Gangrène. — Les extrémités prennent une teinte lilas ou d'emblée violacéc. Le sujet éprouve
une sensation d'onglée, des élancements, des fourmillements, des chaleurs brúlantes.
Les douleurs restent limitées aux extrémités ou peuvent s'irradier dans le membre. Les tégu-
ments sont froids et l'abaissement thermique est parfois de plusieurs degrés, contrastant avec une
élévation de la température des poignets et des mains. La gangrène s'installe alors et se présente
suivant trois apparences : phlyctènes, parcheminement, escarres.
La marche de la maladie se fait par accès; mème quand il y a gangrène, la terminaison est
favorable; les escarres s'éliminent, la sécrétion se tarit peu à peu, la réparation se poursuit.
PRONOSTIC
La maladie de Raynaud n’entraine jamais un pronostic fatal. Cependant les douleurs, l'impo-
tence fonctionnelle consécutive, les pertes de substances possibles rendent le pronostic de cette
affection assez sérieux.
11 ne faut pas oublier non plus que la syncope locale et l’asphyxie sont souvent des troubles
prémonitoires d'une sclérodermie. L'association de ces deux maladies a été remarquée par tous les
auteurs; Favier le premier en 1880 a réuni 14 cas. Elle a été signalée par Fox, Potain, Grasset,
Vidal, Belot; nous-mêmes en avons observé un cas.
ÉTIOLOGIE — PATHOGÉNIE
La maladie de Raynaud est une maladie de l'adolescence et de l'âge adulte; à partir de 50 ans
elle devient rare. Elle est quatre fois plus fréquente chez la femme que chez l'homme; et on a
noté qu’elle pouvait ètre héréditaire et familiale (Grasset).
Les facteurs accidentels de la maladie ont été décrits par tous les auteurs. La cause provocatrice
est presque toujours le moindre abaissement de température, les crises reparaissant aux premiers
froids; quelquefois mème il suffit d'une émotion morale. Enfin on a observé aussi que l'apparition
des accès douloureux coincide avec des troubles menstruels.
Trois théories pathogéniques ont été soutenues :
444 L. Delherm et G. Gibert.
a) Théorie nerveuse. — Maurice Raynaud rapportait la cause de cette affection à des troubles
fonctionnels des vaso-moteurs, plus particulièrement à un spasme des vaisseaux capillaires, se pro-
duisant presque toujours sur un terrain névropathique. Suivant la durée et la force du spasme, il
se produirait la syncope, l'asphyxie ou la gangrène.
D'autres auteurs (Pitres, Vaillard, Lancercaux) ont prétendu qu'il s'agissait d'une gangrène
névritique.
b) Théorie vasculaire. — L'anatomie pathologique montre que des lésions vasculaires sont très
fréquentes dans la maladie de Raynaud. On a observé soit des lésions inflammatoires de la tunique
endothéliale des artères, soit une atrésic très prononcée des trois tuniques artérielles. Mais jusqu'à
présent il n’est pas démontré que ces troubles vasculaires soient primitifs ou secondaires.
Dans le même ordre d'idées il est à poter que la maladie de Raynaud peut survenir au cours
d'une maladie de l'appareil circulatoire bien déterminée : l’artério-sclérose, la chlorose, Panémie.
c) Théorie infectieuse. — Très souvent le syndrome de Raynaud apparait chez un sujet intoxiqué.
Les poisons toxiques peuvent être l'alcool, le plomb ou les toxines microbiennes. Pour Marcel Sée,
la syphilis et la tuberculose jouent un rôle important dans la genèse de la maladie de Raynaud.
Les produits toxiques à action vaso-constrictive peuvent aussi provenir d'une glande endocrine
en mauvais fonctionnement. Voivenel et Fontaine ont rapporté 6 observations d'altération thyroi-
dienne associée à la maladie de Raynaud. Nous-mémes en avons observé un cas. D'autres auteurs
vont plus loin et attribuent une origine purement thyroïdienne à cette maladie.
TRAITEMENTS PHYSIQUES
1° Courant voltaïque. — Raynaud employa avec succès le courant continu descendant sur la
moelle épinière; le pôle positif à la 5° cervicale; le pôle négatif snr Ja dernière lombaire ou le sacrum.
Les applications quotidiennes duraient de 10 à 15 minutes avec 10 à 15 milhampères :
D'après Huet, Nothnagel a obtenu de bons résultats en plaçant le pôle positif sur le plexus bra-
chial, le négatif à la nuque avec 6 à 10 milliampères pendant 5 à 10 minutes.
S'il y a lieu d'agir sur les membres inférieurs, on place une électrode négative aux lombes; une
positive sur la paroi abdominale, dans les fosses iliaques.
On peut encore se servir comme électrode positive d'un bain dans lequel on fait plonger les
mains ou les pieds.
2° Courant faradique. — Si l'on emploie le courant faradique, on peut faradiser faiblement la
peau avec les électrodes humides ou avec le pinceau faradique, pendant un temps très court.
Pendant très longtemps le courant voltaïque et le courant faradique ont été seuls employés
dans le traitement de Ja maladie de Raynaud, mais, depuis quelques années, d'autres procédés
capables d'agir plus rapidement sur la circulation locale et générale ont été utilisés, en particulier
les courants de haute fréquence, l'air chaud et la luminothérapic.
5° Haute fréquence. — La haute fréquence peut ètre employée en applications générales (lit
condensateur) ou locales (électrode condensatrice de Oudin).
a) Lit condensateur. — Bonnefoy fait passer un courant de 4 à 500 milliampéres en séances
quotidiennes de 10 minutes environ.
lla publió 5 cas de maladie de Raynaud traités par cette applicalion.
Dans un cas où le début de la maladie remontait à 5 ou 6 mois seulement, l'amélioration fut
manifeste dès les premières séances. Un autre malade, plus sérieusement atteint et depuis longtemps,
fut guéri en 3 mois et après 50 séances environ. Enfin, dans un cas beaucoup plus grave où le
traitement par le lit condensateur fut très long, le malade guérit de la main droite mais la maladie
continua à évoluer sur la main gauche.
Les résultats annoncés par cet auteur sont rationnels, car nous savons que la haute tréquence
employée sous cette forme détermine des effets vaso-dilatateurs el caloriques considérables et une
sensation de chaleur intérieure très agréable.
b) Electrisation avec le manchon de verve, frictions hertsiennes, — L'électrisation, à l'aide de
l'électrode condensatrice en parliculier, constitue nn des meilleurs moyens d'action contre la mala-
die de Raynaud. L'application doit se faire sur les doigts, la main, Vavant-bras et le bras jusqu'à
production d'une rubéfaction appréciable. Elle a pour but principal d'agir sur la circulation cutanée
et d'y déterminer une vaso-dilatation notable.
Ce procédé a donné à Desnoyer, Marque, Leullier, à d'autres et à nous-mêmes, de bons résultats.
Une de nos malades, G..., âgée de 18 ans, nous a été amenée le 15 octobre 113. Elle présentait
La maladie de Raynaud et son traitement. 445
de l'asphyxie locale des mains, et des crises d'assez longue durée se reproduisaient fréquemment.
Cet état avait débuté deux ans auparavant. Les douleurs n'étaient pas très vives mais les sensations
de froid et d’engourdissement étaient très pénibles. Après 16 séances de haute fréquence au man-
chon de verre nous avons noté une amélioration très appréciable ; vers la fin, nous avons fait quel-
ques séances de hain local de lumitre, et la malade est partic le 24 novembre dans un état incom-
parablement meilleur.
c) Diathermie. — Pour traiter des extrémités en état de syncope et refroidies, l'utilisation thermique
des courants de haute fréquence semble être un des lraitements les plus logiques. La diathermie, en
effet, produit un échauffement intense des tissus; de plus, elle possède une action vaso-dilalatrice
et tonique; certains prétendent même qu'elle possède aussi une action sédative et antispasmodique.
Au moment de l’applicalion il est facile de constater une augmentation de chaleur dans la pro-
fondeur des tissus, démontrée du reste par les expériences de Mile Grunspan; une hyperémie con-
sidérable, et parfois une sudation modérée. Le malade éprouve souvent une atténualion des dou-
leurs immédiatement après la séance.
Pour faire des applications de diathermie, on peut se servir de deux électrodes métalliques
(étain, plomb) absolument nues ct très planes, ou des électrodes spéciales de Delherm et Laquer-
rière, d'une surface de 400 centimètres carrés environ. Chaque électrode sur laquelle le malade
pose les mains ou les pieds est reliée respectivement aux deux pôles d'un solénoïde placé entre les
deux bornes d'un condensateur de haute fréquence. L’intensité et la durée de la séance varieront
avec les malades.
4 Air chaud. — Bensaude et Vignal ont eu l'idée d'employer Pair chaud dans le syndrome de
Maurice Raynaud à des degrés différents, depuis la simple asphyxie légère jusqu'à la cyanose per-
sistante et même jusqu’à des ulcérations rebelles, avec nécrose des phalangettes. Belot a amélioré
el guéri des cas d'acroasphyxie vraie.
L'air chaud fait cesser les crises de syncope locale; il diminue ou supprime la cyanose; calme
les douleurs, empèche la gangrène, lorsqu'elle était imminente. Il ne guérit évidemment pas la
gangrene, et pas plus que toutes les autres médications il ne saurait avoir la prétention de rendre
la vie à des tissus morts, mais il limite la zone de gangrène et facilite la cicatrice de l’escarre, en
laissant un tissu souple et parfait.
Sur 4 malades, Bensaude a eu : une amélioration légère et trois améliorations notables, équiva-
lant presque à des guérisons. La durée de l'application a été longue, d’une à plusieurs heures, et
même, dans un cas, de 4 à 6 heures.
On peut appliquer l'air chaud, soit au moyen du « bain », en plaçant les mains ou les pieds
dans un milieu chauffé, soit au moyen de la « douche ».
| L'action de la douche doit être attribuce à l'accélération de la circulation, à la constitution d'un
état d'hyperémie active. Malheureusement cette méthode, comme toutes les autres du reste, exige
beaucoup de persévérance.
Nous préférons de beaucoup le jet d'air chaud sous une certaine pression pour les raisons
suivantes : la douche a une action plus profonde que le bain, grace au jet qui agit par une sorte de
massage; de plus, la sudation, qui, dans la caisse, forme une couche protectrice contre la chaleur
environnante, s'évapore par le courant d'air du jet et produit de ce fait une circulation plus intense.
Les applications de douches d'air chaud se feront donc sous une certaine pression (2 ou 3 kilos).
Le jet, au début de la séance, doit être envoyé de loin, 50 à 40 centimètres environ. puis, à mesure
que les téguments s'échauffent, on rapprochera le générateur de la peau. L'application ne doit pas
ètre douloureuse.
3° Thermo-luminothérapie. — La thermo-luminothérapie ajoute aux propriétés thérapeutiques de
la chaleur (analgésie, hyperémie) l'action si importante des radiations.
On se servira d'un des nombreux appareils connus sous le nom de hain de lumière locale, ou de
la chaîne thermo-lumineuse de Delherm et Laquerrière. La source lumineuse sera placée à une dis-
tance bien repérée de la région à irradier. Au début de la séance on partira d’une intensité très
faible, le rhéostat étant au zéro; puis, progressivement, on augmentera l'intensité lumineuse,
jusqu'au moment où le malade accuse une sensation de chaleur assez vive. La durée est de 10 à
30 minutes, et les séances sont répétées tous les jours.
Sous l'influence du bain de lumière il se produit une rougeur plus ou moins vive de la peau. A
la suite de l'application nous avons noté que les crises étaient plus espacées et devenaient moins
douloureuses.
Une de nos malades, S..., âgée de 44 ans, que nous avons soignée en 1915, était prise depuis 1900
d'engourdissements de l'annulaire droit, avec insensibilité telle qu'une aiguille enfoncée profondé-
ment déterminait seulement une légère douleur; cet élat durait une ou deux heures environ, puis
disparaissait. De 1900 à 1910 la maladie a progressé et s'est élendue à tous les doigts des deux
446 L. Delherm et G. Gibert.
mains. Quand la malade vint nous consulter, la peau des deux mains était lisse, cireuse, scléroder-
mique; il existait tous les symptômes classiques de l'asphyxie locale et des troubles trophiques des
extrémités des doigts.
On fit 25 séances de bain de lumière locale : la douleur fut très atténuée, au point que la malade
put recommencer à donner des lecons de piano: les troubles trophiques aussi disparurent petit à
petit. Dix mois après la cessation du traitement létat était aussi satisfaisant que possible.
Une autre malade, F..., âgée de 57 ans, présentait depuis quelque temps des troubles
asphyxiques, avec douleurs intermittentes dans les mains et les avant-bras. On pratiqua des appli-
cations de lumière sur les régions malades. Dès les premières séances, la malade se trouva mieux,
la douleur diminua, surtout sur la main gauche; après 25 séances on cessa le traitement.
CONCLUSIONS
Voici, d’après Mougneau, les opinions de quelques auteurs sur le traitement électrique de la
maladie de Raynaud.
Nogier emploie la galvanisation locale : les extrémités trempent dans une cuvette reliée au pôle
négatif, avec 15 à 20 milliampères et une durée de 10 à 20 minutes. Il fait suivre cette application
d'une séance de haute fréquence, sous forme de lit condensateur, à 400 milliampères, durant
15 minutes, et d'une effluvation sur la région atteinte. Dans deux cas, où la maladie était assez
accusée, où les orteils élaient livides et froids, tous les phénomènes disparurent à la 15° application.
Guilloz est partisan du courant galvanique, appliqué sous la forme de frictions anodiques.
F. Rose n'a jamais vu un résultat quelconque avec les traitements médicamenteux. Les seuls
résultats appréciables qu'il a observés, tant dans la forme sanglante, que dans la forme gangre-
neuse, furent obtenus par l'emploi des courants de haute fréquence. Ces résultats turent particuliè-
rement brillants dans un cas publié par le Prof. Raymond, Touchard et Vincent.
L'air chaud, d'après Dieulafoy, donne de bons résultats. Bensaude, qui a employé les douches
d'air chaud, dans toutes les variétés de syndrome de Raynaud qu'il a rencontrées, a eu des
résultats très satisfaisants à condition de continuer les applications pendant très longtemps. Il fut
moins satisfait dans deux cas de maladie de Raynaud avec sclérodermie. L'impression de Bonamy
est que la douche d'air chaud retarde un peu l'évolution des lésions, soulage un peu les malades,
mais ne peut amener une guérison complète.
Belot estime qu'avec l'air chaud on réussit à espacer les crises, à diminuer lasphyxie, à éli-
miner la gangrène ; c'est aussi l'avis de Dausset.
Claude associe volontiers le traitement médicamenteux au traitement physique.
2
Personnellement, nous estimons que dans le traitement de la maladie de Raynaud, il faut utiliser
le courant de haute fréquence, sous forme de lit condensateur; ou de thermopénétration, les élec-
trodes étant placées une dans chaque main.
On produit ainsi une vaso-dilatation considérable des vaisseaux des muscles de l'avant-bras et
du bras, une calorification très appréciable de tout le segment du membre : on peut même dire que
la haute fréquence, employée ainsi, est le seul procédé connu capable de déterminer la calorificalion
des tissus profonds.
Mais, si ce procédé est très utile, parce qu'il agit sur la circulation générale du membre, il
n’exerce pas d'action suffisante sur les e.ctrémités, puisque la chaleur est perçue surtout aux poignets
et au-dessus. |
Aussi, est-il bon de joindre à ce traitement une autre médication, capable d'exercer une action
vaso-dilatatrice cutanée.
Dans ce but, nous employons plus particulièrement l'étincelage à l’aide de l'électrode à man-
chon de verre d'Oudin quand le malade peut le tolérer, ou, dans les cas qui sont plus douloureux,
l'effluvation, Pair chaud en séances prolongées; ou mieux encore la lumière, qui joint à l’action
calorique une action lumineuse stimulante, s'exercant à une certaine profondeur dans les tissus.
Sans doute cette manière de faire ne donne pas toujours des résultats parfaits, nous avons,
avec elle, enregistré des échecs, mais, dans la forme moyenne, surlout prise au début, on est en
droit d'attendre des traitements que nous venons d'indiquer des résultats vraiment très encoura-
geants.
SUR LE VOILE EN RADIOGRAPHIE"
Par H. GUILLEMINOT
La question du voile, en radiographie, est l’une des plus complexes qui se présente aux
radiologues. |
Le voile, en effel, est dd avant tout au rayonnement secondaire produit dans les environs de
la plaque radiographique. Soit le sujet A reposant sur la table B (fig. 1), et soit P la plaque
sensible. Cette plaque recoil, en outre du rayonnement primaire, le rayonnement secondaire
que lui envoie chaque molécule a du corps, et le rayonnement
secondaire que lui envoie chaque molécule b des objets
sous-jacents ou environnants.
Je négligerai les rayons secondaires envoyés par l'air
almosphérique el les objets placés latéralement, et je ne
m'occuperai de ceux qu'émet la table sous-jacente B que
pour dire leur valeur relative dans la production du voile.
Je m'altacherai au contraire plus longuement à l'étude des
rayons S diffusés par le corps A.
@ 1. — RAYONS SECONDAIRES ÉMIS EN RETOUR PAR LA TABLE
ET LES OBJETS SOUS-JACENTS.
a) Leur valeur relative. — Une molécule, b, quelconque,
diffuse en tous sens des rayons secondaires. Ces rayons ont
à traverser des couches successives de matières plus ou moins
épaisses, suivant que les molécules qui les diffusent sont
situées plus ou moins profondément. Si l'on totalise tous les FIRE
rayons secondaires émis du côté de la face d'incidence, c'est-à-dire du côté de la plaque radio-
graphique P, le calcul et l'expérience montrent que l'intensité secondaire est proportionnelle à
l'intensité du rayonnement primaire el qu'elle augmente avec l'épaisseur de la table. J'ai anté-
rieurement établi une formule qui donne l'intensité du rayonnement secondaire en fonction
de celte épaisseur (°).
Lorsque l'épaisseur de la lame sous-jacente devient très grande, le rayonnement secondaire,
émis du côté de la plaque radiographique el dans une direction voisine de l'incidence, tend vers
un maximum ; il ne dépend plus alors que de l'intensité du rayonnement primaire quelle que
soit sa qualité (3).
Quant à la valeur voilante de ce rayonnement, elle dépend uniquement du rapport de son
intensilé mesurée sur la couche sensible P avec l'intensité du rayonnement primaire ; mais,
pour l’apprécier, il faut faire entrer en ligne de compte la surface de section du faisceau pri-
maire. Plus le faisceau est large (c'est-à-dire moins le rayonnement est localisée), plus il arrive
(') Communication faite au Congrès de l’A/fas, le Havre, Juillet-Aoút 1914.
4 —K*
2
coefficient de pénétration K à travers la substance considérée, I, étant l'intensité du rayonnement primaire;
t, l'épaisseur de la lame irradiée et z le coefficient de diffusion propre à la substance. Quand il s’agit d’un
(?) Cette intensité I, est donnée par la formule l,=31, pour les faisceaux monochromatiques de
faisceau composite, la formule devient I, = 3 1, À — 2l dans laquelle y ,/ représente la fraction du rayonne-
ment primaire transmise par une lame d'épaisseur double de /.
(3) La formule devient alors en effet I, —!/, 3 lo, puisque pal devient pratiquement nul.
448 H. Guilleminot.
sur chaque point de la gélatine sensible de rayons secondaires venus de toutes les directions. De
sorte que, sans qu'il y ail proportionnalité, on peut dire que l'intensité du voile croit avec
l'ouverture du diaphragme (5).
Quoi qu'ilen soit, si l'on opérait sur une table de bois très épaisse (8 ou 10 cm.) etsi Pon ne
localisait pas du tout le faisceau primaire, le coefficient de diffusion du bois étant d'ailleurs
comme on le sait très élevé, l'intensité du rayonnement voilant pourrait devenir une fraction
appréciable du rayonnement primaire mesuré sur la plaque.
, 2 ' , , bd | ae
L'expérience m'a montré qu'elle peut atteindre 50 de ce rayonnement pour des cônes d'irra-
dialion de 5 cm. de rayon environ, ce qui est à peu près négligeable en pralique.
B) Moyen d'éviter les rayons serondaires en retour. — Tout le monde connaît le moyen
extrêmement simple qui permet d'éviter le rayonnement secondaire des tables. IT suffit de
mettre une plaque de plomb sous la plaque photographique. Le plomb ne donne qu'une quan-
tité insignifiante de rayons secondaires diffusés, et son rayonnement homogène n'est pratique-
ment pas nuisible.
9 2. — RAYONS SECONDAIRES EMIS PAR LE CORPS DU SUJET.
a) Leur valeur relative. — Une molécule a quelconque du corps diffuse en tous sens des
rayons secondaires. Ceux qui nous intéressent ici sont ceux qui se dirigent vers la plaque. Si,
comme plus haut, nous commençons par considérer seulement ce qui se passe dans une région
limitée, par exemple, dans un cylindre vertical (fig. 1) ayant l'unité de surface de base, les rayons
secondaires émergeant en bas ont une intensité qui dépend de l'intensité du rayonnement pri-
maire el de l'épaisseur du corps irradié. Seulement, ici, la relation est un peu plus complexe entre
ces différentes quantités.
Ainsi quand on prend des lames de bois, de paraffine, de substances organiques molles, et
de 1 cm. d'épaisseur, l'expérience montre que, pour un rayonnement moyen (5, 6, 7 de Benoist),
le rayonnement secondaire est maximum avec une épaisseur de 2 cm. Son intensité décroîl à me-
sure qu'on augmente l'épaisseur, mais cetle décroissance est très lente. Avec un rayonnement
dur (8 Benoist), le maximum s'observe pour une épaisseur de 3 cm. Avec un rayonnement mou
(5, 4) il s'observe pour une épaisseur voisine de { em.
Si Pon prend l'aluminium, ce sont les épaisseurs de 1, 2, 5 mm. qui correspondent à peu près
aux épaisseurs centimétriques des substances organiques ci-dessus (?).
8) Valeur voilante. — La valeur voilante du rayonnement secondaire dépend ici encore du
rapport de son intensité avec l'intensité du rayonnement primaire qui émerge du corps. Seule-
ment on s'apercoil, pour peu qu'on jette un coup d'œil sur la formule de la note ci-dessous, que
le rayonnement primaire décroil de centimètres en cenlimètres beaucoup plus vile que le secon-
daire. Ainsi dans le cas d'un faisceau n" 6-7 tombant sur la paraffine, alors que le rayonnement
secondaire émis par 8 cm 1/2 de paraffine est environ 70 pour 100 du rayonnement émis par
2 cm. de la même substance, le rayonnement primaire, lui, mesuré derrière 2 cm. et derrière
8 em. 1,2, est à peine de 50 pour 100 dans le second cas de ce qu'il est dans le premier.
Le résultat est qu'il arrive un moment, surtout si le cône d'irradiation est de grand dia-
métre, où le rayonnement secondaire alteint et dépasse l'intensité du primaire,
Pour préciser par quelques chiffres cette proposition, le rayonnement secondaire donné par
(4) H faudrait, pour établir les variations du voile avec la section du faisceau, faire entrer dans la formule
un coefficient & qui serait lui-mème une fonction très complexe de la section S du faisceau primaire. La
formule deviendrait ainsi LI, ==", 30 lo.
(2) La formule qui donne l'intensité du rayonnement secondaire émis du côté de la face d'émergence du
ravonnement primaire et dans le voisinage de sa direction, est, si Pon considère un faisceau primaire de
diamètre et d'intensité constante : h= slol K(— log K), K étant le eoeflicient de pénétration du ravonne-
ment primaire supposé monochromatique. Si Pon a affaire à un faisceau composite, la formule devient :
I,=31,1(—K' log K — K log K’ — K” log K”....)
K. K, K” étant les coefficients de pénétration des 10 faisceaux composants auxquels on peut réduire
approximativement le faisceau global pour exprimer numériquement sa courbe de pénétration. C. R. Ac. des
Se. 6 Juillet 1914.
Sur le voile en radiographie. 449
2 em. de paraffine a été, dans l'une de mes expériences, à 4 cm. en arrière de la face d'¿mer-
gence, d'une intensité d'environ 0",15, alors que le rayonnement primaire émergeant de cetle
paraffine était de 1,6. Quand on portail à 12 cm. l'épaisseur de cette paraffine le rayonne-
ment primaire n'élail plus que de 0",27, alors que le secondaire avail à peine diminué de moi-
tié 0*,07.
Le cône d'irradialion dans cetle expérience était très étroit (2 à 5 cm. de diamètre). Pour
une section cing à six fois plus considérable, le rayonnement secondaire elle primaire sonl à peu
près égaux.
y) Moyen d'éviler le voile. —- 1 est impossible d'éviter que la face d'émergence émette des
rayons secondaires qui impressionnent la plaque sensible. Le choix du rayonnement primaire
ne saurail en aucun cas mettre à l'abri de leurs effels néfastes. En effet, le coefficient de diffu-
sion m'a paru êlre à peu près le mème pour les différentes qualilés du rayonnement X. Les
hautes intensilés ne meltent pas plus à l'abri de ces effets. Ce qui fait que les elichés obtenus
avec les rayons mous et avec les appareils intensifs sont meilleurs, toutes choses égales dail-
leurs, c'est que les rayons mous donnent plus de contrastes el que les poses rapides évitent
mieux les déplacements.
I} n’y a qu'un moyen de réduire au minimum le voile. (est de réduire le cône d'irradiation
au minimum, c'est de diaphragmer le plus possible.
L'idéal serait d'opérer avee des faisceaux de 1 cm. de section environ. La netlelé des cli-
chés est remarquable, mais la vue d'ensemble manque. Pour obtenir la vue d'ensemble, dans
ces conditions idéales, J'ai fait construire par la maison Massiot un dispositif de lil dans lequel
le tube est fixe, ainsi qu'un diaphragme de plomb placé au-dessus du sujet et un second dia-
phragme de plomb placé entre le sujet et la plaque. Ces deux diaphragmes ont un orifice carré
de I cm. de côté sur le trajet d'un meme faisceau vertical. Le malade est placé sur un charriot,
mobile dans les deux sens, longiludinal et transversal. La plaque radiographique se déplace
solidairement avec lui. En déplacant le sujet de centimètre en centimètre, on vient offrir suc-
cessivement à l'impression, les différentes zones du sujet et les différentes régions correspon-
dantes de la plaque.
On obtient ainsi un damier radiographique qui est en mème lemps une radiographie ortho-
gonale. Je reviendrai ultérieurement sur la description de ce dispositif que je n'indique aujour-
d'hui que comme une application pratique des données qui précèdent. La difficulté qu'il y a à
oblenir des déplacements rigoureusement centimólriques, avec un appareil de construction for-
cément provisoire, m'ont jusqu'ici empêché de lui faire rendre ce que promet chaque impres-
sion considérée isolément.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLUGIE. — |. 29
LE ROLE DE L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE
DANS LE TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE
PAR LA MÉTHODE DE FORLANINI 1
Par M. ARCELIN
Chef du service de Radiologie à l'Hôpital Saint-Joseph et à Vltópital Saint-Luc.
Depuis Pintroduclion de la méthode de Forlanini dans le traitement de la tuberculose pulmo-
naire, l'exploration radiologique du thorax a pris une importance toute particulière. — Ce procédé
thérapeutique est d'application récente, en France tout au moins. — Au Congrès de Lille en 1909,
nous avons présenté, avec le Dr Balvay, à la section de médecine de « l'Association française pour
Pavancement des Sciences », la première communication sur le pneumothorax artificiel. Depuis, la
question a été mise à l'étude par de nombreux chercheurs; il serait possible de citer aujourd'hui
une bibliographie déjà longue.
Sans entrer dans d’autres détails, nous voulons simplement résumer le rôle de l'exploration
radiologique dans cette thérapeutique physique nouvelle, encore pleine de promesses et d'incer-
litudes. Nous diviserons notre étude en une série de paragraphes correspondant à l'évolulion
normale d'un pneumothorax.
J. — AVANT LE PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL
a) DIAGNOSTIC DE L'UNILATÉRALITÉ DES LESIONS. — Nous rappelons que la méthode de Forlanini
s'applique surtout aux tuberculeux unilatéraux chez lesquels l’évolution morbide se continue malgré
le traitement hygiéno-diététique. Sauf indications extrêmement rares, la pratique du pneumothorax
artificiel chez un malade, dont les deux poumons sont atteints de tuberculose, expose à un échec ou
tout au moins à des complications des plus graves. Il importe done, avant de commencer un
pneumothorax artificiel, de s'assurer que le poumon opposé est indemne. L’exploration clinique
n'est pas toujours suffisante pour donner celte assurance. L'utilisation de la radiologie vient
augmenter considérablement le champ d'investigation el donner au clinicien des renseignements
d'une très grande précision.
En soumettant systématiquement un très grand nombre de tuberculeux à l'exploration radiolo-
gique, en comparant les données cliniques et radiologiques, on s’apercoit rapidement que les deux
méthodes d'examen se superposent en bien des points et se complètent admirablement. L'examen
clinique seul est aussi insuffisant que l'examen radiologique seul. L'examen rationnel, méthodique,
d'un tuberculeux demande l'association étroite, intime, des deux méthodes.
Lorsqu'il s'agit de poser les indications du pneumothorax artificiel, il est de toute imporlance
de savoir si le poumon supposé sain, Pesl vérilablement. Toutes les méthodes d'exploration seront
mises en œuvre pour arriver à cette certitude. Or il nous est arrivé plusieurs fois de trouver des
lésions au début, qui ne pouvaient être mises en évidence ni par la palpation, ni par la percussion,
ni par l'auscultation. Ce sont particulièrement les lésions développées an niveau du hile pulmonaire
que la radioscopie et la radiographie peuvent montrer, bien avant que les signes cliniques ne les
révèlent. Voici une malade (fig. 1, n° 1) chez laquelle nous avons pratiqué un pneumothorax artiliciel.
À gauche, la radiologie montrait toute une série de granulalions disséminées dans les 2,5 inférieurs du
poumon. L'auscultation confirmait ces données. A droite, par contre, Pauscultation la plus minutieuse
faisait croire à l'absence de toute lésion. La radioscopie au contraire mon!rait quelques rares granu-
lations isolées, placées ca et là autour du hile. Basant les indications du pneumothorax sur la
clinique seule, Popération fut pratiquée. Les premiers résultats furent heureux, mais dans la suite
le poumon droit évolua. De nouveaux examens radioscopiques montrèrent l'augmentation, en
nombre et en étendue, des granulations avoisinant le hile. Les signes cliniques devinrent évidents.
A cet exemple nous pourrions en ajouter beaucoup d'autres.
(Y Rapport présenté au Congrés de VAssociation francaise pour l'avancement des Sciences (Le
Havre, 1914).
M. Arcelin. ASI
b) DIAGNOSTIC DE L'ÉTENDUE DES LESIONS UNILATERALES. — Lorsque la question de Punilatéra-
lité des lésions est résolue par l'examen clinique et radiologique, il importe d'être renseigné sur
l'étendue des lésions. Tel malade peut présenter une lésion limitée au sommet, tel autre, au
contraire, peut présenter des lésions dans toute l'étendue du poumon. Cette connaissance a son
importance pour fixer le plan opératoire et localiser l'emplacement de la ponction. En principe,
nous chercherons à pénétrer dans la cavité pleurale en un endroit où le poumon a conservé radio-
5 4
Fig. l. — N°1. — Radiographie du thorax de M. A droite granulations visibles autour du hile que l'examen clinique ne
révele pas. Evolution ultérieure confirmant le diagnostic radiographique.
N°2. — Pneumothorax arlificiel au début: sur le bord externe du champ pulmonaire gauche on distingue en plus
clair la cavité du pneumothorax.
N° 5. — Adhérences pleurales au 1/5 supérieur droil, poumon tendu comme une voile.
N° 4. — Hydropneumothorax gauche. Adhérences sous la clavicule, épanchement à niveau liquide horizontal, cœur
refoulé à droite.
scopiquement sa transparence normale. Dans ces condilions, on est plus sùr de tomber sur une région
libre d'adhérences et de créer le pneumothorax. En mème temps, on se met à l'abri des accidents
que peut provoquer la ponction soit dans des adhérences, soit dans le tissu pulmonaire par péné-
tration d'air dans les vaisseaux ou par simple réflexe. Lorsque le poumon a sa transparence nor-
male modifiée de haut en bas, dans toute son élendue, il ne faut pas pour cela renoncer an pneumo-
thorax, mais agir avec une extrême prudence. Dans un cas analogue, nous avons eu, Dalvay et moi,
un accident grave : perte de connaissance, contractures localisées et généralisées suivies de mort
dans les 24 heures. En l'absence de vérification, nous croyons que l’embolie gazeuse doit être mise
en cause pour expliquer ces accidents.
c) DIAGNOSTIC DES ADHERENCES PLEURALES. — A côté de l'étendue des lésions pulmonaires bien
visibles par la radioscopie, il serait désirable de compléter les indications de l'emplacement le plus
favorable pour la ponction, par la connaissance des adhérences pleurales. Sur ce point encore, la
radioscopie est susceptible de donner des indications précieuses; mais il faut bien se rappeler que
452 M. Arcelin. — Le role de l'exploration radiologique
toules les adhérences ne sont pas visibles avant l'établissement du pneumothorax. Si le diaphragme a
conservé sa mobilité relative, si le cul-de-sac costo-diaphragmatique s'éclaire dans les mouvements
d'inspiration, si le cœur est en position normale, si l’hémithorax n’a pas subi de réduction ni de
rétraction, il est infiniment probable que le pneumothorax s'établira sans difficultés notables.
L’aiguille arrivera facilement à faire pénétrer quelques bulles de gaz. La cavité virtuelle de la plèvre
se transforme en cavité réelle. |
Au contraire, lorsque le diaphragme est immobile et a perdu sa forme régulière, lorsque le cul-
de-sac costo-diaphragmatique s'éclaire mal, il est possible que la base du poumon, point d'élection
pour les injections gazeuses, soit le siège d’adhérence des deux feuillets pleuraux. Lorsque l'opéra-
teur aura été prévenu de ces aspects pathologiques, il pratiquera la ponclion avec une extrême pru-
dence, la recommencera plusieurs fois sans se décourager. Au besoih, dans une nouvelle séance,
apres un nouvel examen, il pourra faire de nouvelles lentatives dans d'aulres régions. I] n'est pas
rare de réussir ainsi cerlains pneumothorax qui paraissaient impossibles à réaliser au premier abord.
Lorsqu'il existe un épanchement, le pneumothorax se fait parfaitement bien après avoir reliré
le liquide. Cette précaution préliminaire est iudispensable si l'on veul se rendre comple, par l'aiguille,
des pressions interpleurales et faire pénétrer facilement l'azote dans la plèvre. Bien des opérateurs
sont arrêtés dans la pratique du pneumothorax par les gouttes liquides (sang, épanchement) qui
forment à l’intérieur de l'aiguille un chapelet capillaire. Au moment de l'introduction de l'azote, il
faut avoir soin de sécher la lumière de l'aiguille ou tout au moins d'en chasser les gouttes liquides
à l’aide d'un mandrin. Sans cette précaution, il est impossible de faire circuler le gaz, à moins d'une
très forte pression qui expose à des accidents graves.
Hl. — PENDANT LE PNEUMOTHORAX
Lorsqu'une certaine quantilé de gaz a pénétré dans la cavité pleurale, il se produit dimpor-
tantes modifications thoraciques que, seule, la radioscopie permet de suivre complètement. Les
signes cliniques sont des plus insuffisants pour traduire cet ensemble de changements. J'ai fait
décrire dans la thèse (1) de l’un de mes élèves, l'aspect que présente un thorax modifié par la pré-
sence d'un pneumothorax artificiel. Sans entrer dans lous les détails, je rappellerai rapidement les
renseignements que fournit l'examen radioscopique et radiographique du pneumothorax.
a) LA CAVITÉ PLEURALE. — Lorsqu'une certaine quantité de gaz a transformé la cavité virtuelle
de la plèvre en cavité réelle, celle-ci se montre sous l'aspect d'une zone uniformément plus claire; son
étendue est variable. Au début, dans une cavité pleurale libre d'adhérences, le pneumothorax occupe
généralement le côté supéro-externe du thorax. Lorsque le pneumothorax est total, il peut occuper
tout l'hémithorax. S'il existe des adhérences pleurales, le pneumothorax peut revêtir une forme
quelconque. Tantôt on distingue une poche gazeuse au-dessus du diaphragme, à la base du thorax,
refoulant le poumon vers le haut, tantôt on la rencontrera vers le sommet, comme portée par le
poumon. Lorsque l'azote ne pénétrera pas en quantité normale, avec la pression habituelle, la
radioscopie donnera bien souvent l'explication de ce fait. Elle montrera que le pneumothorax ne
peut se faire par suite d'adhérences, de cloisonnements pleuraux. La cavilé pleurale revètira la forme
d'une poche plus ou moins régulièrement limitée (fig. 1, n° 2).
b) Le poumon. — Contrastant avec la zone uniformément claire du pneumothorax, le poumon
se rétracte aulour de son hile en donnant une ombre plus sombre, plus foncée, en rapport avec les
lésions dont il est porteur, avec son degré d'aflaissement sur lui-même. Lorsque la pression inlra-
pleurale est égale à la pression atmosphérique, le poumon peul revèlir différentes formes. Quel-
quefois il est plaqué de haut en bas contre la colonne vertébrale; chez d'aulres malades, les lobes
supérieurs et moyens saffaissent au niveau du hile et retombent sur le lobe inférieur. S'il existe
des adhérences pleurales, le poumon peut rester tendu dans la cavité pleurale à la façon d'une
voile de navire.
c) LES ADHÉRENCES PLEURALES, — Invisibles avant le pneumothorax, les adhérences pleurales
deviennent parfaitement visibles après. Elles peuvent exister en un point quelconque du thorax.
Les plus répandues, celles que nous avons rencontrées le plus souvent chez nos malades, sont
celles du tiers supérieur (fig. I, n° 5), et celles qui répondent au diaphragme. Mais il peut en
exister en un point quelconque. Ces adhérences sont plus ou moins étendues. Quelquefois elles
se réduisent à une base très étroite, chez d'autres malades elles occupent une surface plus étendue.
Y. Annis. — De Paspeet radiologique du pneumothorax. These de Lyon, V5.
dans le traitement de la tuberculose pulmonaire. 453
Habituellement la présence de ces adhérences donne lieu à des phénomènes douloureux. Les
malades se plaignent d'une sensation de tiraillement au niveau de l'épaule ou de la clavicule pour
les adhérences du tiers supérieur. Les adhérences de la base déterminent des douleurs plus
vagues que souvent le sujet ne localise pas.
311. — LES COMPLICATIONS DU PNEUMOTHORAX
Par le fait du pneumothorax, il se produit des modifications intrathoraciques nombreuses. Les
unes sont de véritables complications, aggravant le pneumothorax, les autres ne sont que des
modifications sans grande importance, n'ayant pas de retentissement sur l’état général du malade.
Seules la radioscopie et la radiographie permettent de prendre une connaissance complète de ces
modifications et complications. L'examen clinique indique certaines d’entre elles et ignore les
autres.
a) L'ÉPANCHEMENT. — Il n'est pas rare au cours d'un pneumothorax artificiel de voir apparaitre
un épanchement. À la radioscopie, celui-ci occupe la base du thorax, avec une opacité très marquée
et présente à sa partie supérieure un niveau horizontal. Sous l'influence des battements cardiaques,
des déplacements du sujet, de chocs sur la paroi thoracique, on voit osciller ce niveau liquide. On
peut suivre admirablement l'augmentation de cet épanchement, sa diminution, sa régression spon-
lanée comme sa disparilion à la suite d'une ponction évacuatrice.
b) LE DÉPLACEMENT DU MÉDIASTIN. — A l'état normal, le médiaslin est une cloison médiane en
équilibre sous l'influence de l'élasticilé pulmonaire des poumons droit et gauche. Lorsque cel
équilibre est rompu par le pneumothorax, il en résulte des déplacements du médiastin, c'est-à-dire
du cœur, de l'aorte, de liesophage. Ces déplacements sont plus ou moins marqués suivant l'état du
pneumothorax. Quelquelois nous avons constaté que le médiastin dépassait à peine la colonne
verlébrale et que le sujet ne manifestait aucun trouble de compression, n'éprouvait pas la moindre
gène. Il arrive aussi que, dans le but de comprimer le poumon malade, on élève la pression intra-
pleurale de quelques centimètres d'eau au-dessus de la pression atmosphérique. On constate alors
que le médiastin est considérablement dévié du côté sain. Non seulement il est attiré par Vélasticité
du poumon normal, mais il est repoussé aussi par la pression positive des gaz intra-pleuraux Il
n'est pas rare de constater de la gène respiraloire par suite de la diminution de la capacité respira-
toire, de la gène de déglutition par suite du déplacement de œsophage, des troubles cardiaques
et circulaloires par suite de la compression exercée sur les gros vaisseaux. Lorsque chez un malade
traité par le pneumothorax artiliciel on constale ces troubles, une simple radioscopie permet bien
souvent d'en avoir immédiatement l'explication. S'il s'ajoute en plus un épauchement, le déplace-
ment du médiastin et les troubles fonctionnels augmentent en proportion de son volume.
c) LES MODIFICATIONS DU DIAPHRAGME. — On peut répéter, pour le diaphragme, ce qui a élé dit
pour le médiastin. A létat normal, le diaphragme est en équilibre sous l'influence de diverses
forces. Il est mobile par suite de sa musculature. Lorsque cet équilibre est rompu, on voit deux
phénoménes se produire: le diaphragme s'abaisse, attiré par les organes abdominaux, et simmo-
bilise. Ces modifications se produiseut au fur et à mesure de l'évolution du pneumothorax. Elles
ne sont à leur maximum que lorsque le pneumothorax est total depuis un certain temps. Après un
épanchement liquide, il est habituel de voir le diaphragme plus abaissé qu'après un simple
pneumothorax.
d) MODIFICATIONS DANS LA STATIQUE DU MEDIASTIN. — À l'état normal, le médiastin, équilibré par
la force élastique des poumons, est immobile dans le sens transversal; pendant les mouvements
d'inspiration et d'expiration, il ne subit que des déplacements verlicaux en relation avec les mouve-
ments du diaphragme. Lorsque le pneumothorax a rompu cet équilibre transversal, on assiste au
déplacement du médiastin dont nous avons déjà parlé, mais, en plus, on voit que ce médiastin est
animé de mouvements transversaux en relation avec les mouvements respiratoires. Il est animé
véritablement d'un mouvement pendulaire. Pendant l'inspiration, le médiastin est déplacé du côté
du poumon sain, attiré par l'élaslicilé pulmonaire mise en jeu par la dilatation du thorax. Pendant
l'expiration. il revient à sa position première. Ces mouvements sont plus ou moins étendus, plus ou
marqués suivant les sujets, mais ils existent toujours à un degré variable.
€) SURVEILLANCE DU POUMON SAIN. — Lorsque, au cours d'un pneumothorax, il se produit une
ascension thermique inexplicable, il est urgent de surveiller cliniquement et radioscopiquement le
454 M. Arcelin.
poumon supposé sain. Cette association est indispensable en raison des perturbations produites
dans les signes de l'auscultation normale. Lorsque la radioscopie indique une diminution dans la
transparence pulmonaire du côté sain, il ne faut pas hésiter à supprimer le pneumothorax, quitte à
le reprendre plus tard ou même à le faire du côté opposé, si les lésions du côté primitivement
malade semblent être définitivement arrêtées dans leur évolution.
IV. — APRÈS LE PNEUMOTHORAX
Lorsqu'un pneumothorax artificiel est total, il est intéressant de suivre son évolution aussi bien
par le manomètre, par la radioscopie, que par l’évolution de tous les signes cliniques. Aussitôt après
que le pneumothorax est total, si nous arrétons les injections gazeuses, nous voyons le pneumothorax
diminuer rapidement, le poumon reprendre sa place progressivement et le thorax son aspect anté-
rieur. De jour en jour, les modifications sont visibles. La résorption de l'azole est rapide. Si, au
contraire, nous arrétons les injections chez un malade traité par le pneumothorax pendant plu-
sieurs années, et que nous le suivions par des examens radioscopiques répétés, nous constatons que
la résorption de l'azote se fait avec une lenteur désespérante. lIl nous est arrivé de retrouver un
pneumothorax chez des malades qui n'avaient pas reçu d'injection gazeuse depuis plusieurs mois.
En règle générale, la régression rapide ou lente d'un pneumothorax se fait exactement en sens
inverse de son établissement. Progressivement, le poumon réoccupe la cavité thoracique en s'éloi-
gnant de la colonne vertébrale. Le médiastin se rapproche de la ligne médiane et le cœur reprend
sa place. Les dernières traces de gaz pleural se voient sur le côté supéro-exlerne du thorax. Les
mouvements pendulaires du médiastin diminuent d'amplitude et finissent par disparaitre. Le dia-
phragme remonte à sa place, mais ne retrouve que partiellement sa mobilité. Lorsque le pneumo-
thorax a disparu totalement et que le poumon respire à nouveau, il ne faut pas croire qu'à la radio-
Scopie on constatera une transparence normale. Les résultats du pneumothorax sont des plus
variables. Dans les cas les plus heureux, lorsque le malade ne crachera plus et n'aura plus de tem-
pérature, on constatera une transparence pulmonaire généralement diminuée, par suite des épais-
sissements de la plèvre et des adhérences, par suite de la sclérose pulmonaire. Chez d'autres
malades, le pneumothorax est continué des années, sans que l’on obtienne, à proprement parler,
une cicatrisation des lésions.
V. — CONCLUSIONS
Les résultats obtenus en tuberculose urinaire par la néphrectomie peuvent faire espérer des
résultats très intéressants en tuberculose pulmonaire unilatérale par la suppression fonctionnelle
d'un poumon. Un chirurgien n'accepte d'enlever un rein qu'après des examens minutieux répétés;
un médecin ne peut proposer un pneumothorax artificiel qu'après un examen complet de son
malade. En tuberculose pulmonaire, comme en tuberculose urinaire, il faut pouvoir compter surun
organe sain pour supprimer l'organe malade. Ajoutée à l'exploration clinique, l'exploration radio-
logique nous donne une méthode sûre pour poser les indicalions, pour suivre l'évolution du pneu-
mothorax artificiel et donner aux malades le maximum de garantie. |
LES DIVERSES SUBSTANCES RADIOACTIVES "
DÉDUCTIONS PRATIQUES POUR LE MÉDECIN
Par M. R. LEDOUX-LEBARD
Depuis les premières et admirables découvertes des Becquerel, des Curie, des Debierne, des
Hahn, des Rutherford, des Soddy et de tous ceux qui nous ont révélé le monde merveilleux de la
radioactivité, des recherches incessantes et minutieuses ont élendu et précisé nos connaissances.
Les faits nouveaux et d'abord surprenants se sont coordonnés et classés en un tout mainlenant déjà
très harmonieux et une science précise et vaste malgré sa jeunesse, s’est édifiée sur la théorie des
transformations radioactives comme base.
Le grand traité de la radioactivité de Mme Curie et le magistral ouvrage de Rutherford
donnent de cette branche de la physico-chimie moderne un exposé complet que le langage
mathématique employé met malheureusement hors de la portée de la plupart des biologistes et
surtout des médecins. Pour eux, il n'existe guère, en France, de publications suffisamment explicites
au point de vue physique et chimique, tout en étant rédigées sous une forme lisible pour tous, qui
leur permettent de se familiariser avec les données nouvelles à la compréhension desquelles rien ne
les a préparés et qui constituent pourtant le rudiment indispensable sans lequel une application
thérapeutique rationnelle el efficace est impossible.
Croyant ces notions générales difficiles et longues à acquérir, le médecin est tenté de les négliger,
ce qui le conduit, soit à ignorer la radiumthérapie et ses récents et magnifiques développements,
soit à abandonner un peu au hasard et à régler au petit bonheur les applications qu'il pratique. De
la des résultats en apparente contradictoires el de nombreux insuccès prompts à se transformer
parfois en désastres. |
Nous ne saurions trop répéter que les notions de physique et de chimie nécessaires et suffisantes
ici sont à la portée de tous les médecins, si peu mathématiciens soient-ils, et que le bagage
théorique strictement indispensable est bien léger.
Ce qu'il faut avant lout c'est de pouvoir familiariser son esprit avec les notions nouvelles
acquises ct c'est seulement après les avoir souvent passées en revue el ressassées en quelque sorte
qu'elles se présentent comme d'elles-mémes sous une forme claire el compréhensible.
Sans cette « cristallisation » préalable, il n'est pas d'utilisation thérapeutique profitable des
substances radioactives.
Désirant essentiellement dans ce rapport attirer l'attention des médecins sur des questions d’un
intérêt pratique et qui leur sont encore souvent étrangères, nous croyons ne pouvoir trop insister
dès le début sur la nécessité que présente pour eux cetle première initiation et sur les avantages
qu'elle leur assure. N'ayant ni le désir, ni la possibilité de passer en revue dans notre travail tout
le domaine, déjà trop vaste, des applications médicales des substances radioactives, nous donnons
en appendice une bibliographie sommaire, soigneusement choisie, qui permetlra à chacun de
trouver des instruments de travail en rapport avec ses connaissances actuelles, ses goûts, le temps
dont il dispose et le but poursuivi, et d'arriver facilement à maitriser les éléments physico-
chimiques de la radioactivité,
Le temps qui y sera consacré ne sera jamais du temps perdu, même pour ceux qui n'ont pas
l'intention de passer eux-mêmes de la théorie à la pratique. Quant aux radiumlhérapeutes c'est
seulement s'ils sont suffisamment initiés au côté physique de la question pour exécuter cux-mémes
quelques mesures — oh! très simples d’ailleurs — qu'ils pourront contrôler certains de leurs achats
des précieuses substances el surtout surveiller de plus près l'état des produits qu'ils auront en leur
possession.
(t) Rapport présenté au Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences (Le Havre, 1914).
456 R. Ledoux-Lebard.
Rappelons seulement que l'on groupe aujourd'hui les substances radioactives en deux grandes
familles: la famille de l'uranium avec sa branche collatérale, la famille de Pactinium, et la famille
du thorium.
Dans chacune d'elles, de l'élément chef de file dérivent à tour de rôle, par des transformations
successives, les éléments suivants jusqu'à un terme ultime qui serait le plomb pour la première, le
bismuth pour la seconde, ces derniers aboutissants étant, eux, invariables, et nous ramenant aux
corps simples de la chimie classique el aux notions qui nous sont a tous familiéres.
Les substances radioactives sont donc des corps en voie d'évolution et les transformations
intra-atomiques qu'ils subissent à chaque étape de leur désintégration ne sauraient s'accomplir
sans libération d'énergie. Cette énergie est mise en liberté sous des formes diverses, mais en parti-
culier sous la forme rayonnante, qui comporte: 1° des rayonnements formés par émission de parti-
cules matérielles et comparables aux rayons canaux (atomes d'hélium), les rayons a; 2° des rayon-
nements formés par des électrons négatifs et comparables aux rayons cathodiques, les rayons $;
3” enfin des rayonnements qui semblent de nature purement vibratoire et partagent la plupart des
propriétés des rayons de Röntgen, les rayons y.
C'est à ces rayonnements que sont dues, on ne doit pas l'oublier, les actions thérapeutiques
des substances radioactives auxquelles on empruntera, suivant les cas et suivant l'action cherchée,
l'une ou l'autre modalité rayonnante et c'est à l'extraordinaire réserve d'énergie emmagasinée sous
un faible volume et se libérant au cours de leurs transformations, que ces substances doivent leurs
merveilleuses propriétés.
TABLEAU DES SUBSTANCES RADIOACTIVES
FAMILLE DE L URANIUM. FAMILLE DU THORIUM.
Uranium 1
(5> 10% années).
Uranium X Thorium
(24,6 jours).
. A 2 E | 9. iog
Uranium X 2 Actinium (10° années).
(50 ans) (A. Meésothorium I
Uranium 2 Radio-Actinium a+ % Poe
(2>< 10" années) (19,5 jours). Mésothorium H
loniumn
(2 >< 108 années).
Radium
(2000 ans).
Emanation
(5.85 jours).
Radium A
(5 minutes).
Radium B
(26,7 minutes).
Radium €
(19,5 minutes).
Radium Cy
(1,9 nnnutes).
Radium D
(16,5 ans).
Radium E
(5 jours).
Radium F ou Polonium (?) x
(150 jours).
Radium G ou Plomb (?).
Actinium X
(10 jours).
Emanation
(4 secondes).
Actinium A
(0,00%) secondes).
Actinium B
(50 minutes).
Actinium €
(42,1 minutes).
Actinium D
(4,71 minutes).
(6,2 heures).
Radiothorium
(2 années).
Thorium X
(9,65 jours).
Emanation
(od secondes).
Thorium A
(0,14 seconde).
Thorium B
(10,5 heures).
Thorium C
(60,5 minutes).
Thorium C2
(7)
Thorium D
(51 minutes).
(Bismuth (7).
N. B. — Nous avons emprunté les données de ee tableau aux ouvrages de Rutherford et de
Soddy et à un article de Mile L. Meitner. 1
es indications de temps figurant entre parenthèses sous
chaque corps indiquent la durée de sa demi-période, Les caractères grecs placés à la droite du
nom des corps, indiquent les rayonnements émis par chacun d'eux.
Les diverses substances radioactives. 497
Le tableau que nous donnons ci-contre nous fournit la liste des diverses substances radio-
aclives actuellement connues d'une manière suffisante en même temps qu'une indication sommaire
de leurs principales propriétés. C'est en quelque sorte comme l'inventaire de notre arsenal théra-
peulique. Les données physiques propres à chaque substance en commandent le mode d'application
et la technique.
La connaissance expérimentale des actions biologiques des modalités d'énergie employées dans
chaque cas, connaissance qui commence à se préciser malgré de nombreuses lacunes, commande
ce que nous pourrions appeler la posologie.
Pour un très grand nombre de médecins, le radium représente à lui seul toute la radioactivité
et notre liste de corps paraît bien longue. En réalité, les questions de durée, d'équilibre radioactif,
de difficulté de préparation, etc., la réduisent singulièrement dans la pratique.
Dans la série de l'uranium, nous avons le radium et l'émanatlion, dans la série du thorium, le
mésothorium et le thorium X, enfin dans la série de l’actinium, Vactinium qui n'est guère utilisable
d'une facon courante jusqu'à présent, que sous la forme des boues actiniféres. Cela ne fait pas, en
somme, dans notre arsenal thérapeutique une demi-douzaine de substances radioactives; il est
vrai qu'elles ont toutes leur importance.
Nous ne pouvons songer à les passer en revue successivement en étudiant leurs propriétés
physiques, chimiques, biologiques et thérapeutiques pour en déduire ensuite des conclusions pra-
tiques relatives au choix de la substance à employer et à son mode d'application dans tel ou tel
cas. Nous supposerons donc connues dans les grandes lignes les notions générales et nous en arri-
verons immédiatement aux déductions. Envisageant les diverses modalités d'application des subs-
tances radioactives, nous chercherons à mettre en parallèle les produits dont nous disposons et a
indiquer les facteurs qui devront guider notre choix.
Or, deux méthodes principales s'offrent à nous d'utiliser l'énergie émise par les transformations
radioactives. L'une qui consiste à faire agir à distance sur les tissus, les rayonnements provenant
de la substance répartie dans des ampoules, des capsules, des appareils à sels collés. des tubes, etc.,
c'est la méthode des « irradiations »; l'autre qui consiste à apporter au contact mème des cellules,
dans l'intimité des tissus, la substance active, qu'elle se mélange aux humeurs par inhalation, par
ingestion, par injection ou par ionisation, peu importe. Dans la premiére, nous ne subissons aurune
déperdition de la matière radiante employée ; dans la deuxième, la substance radioactive est perdue,
incorporée au sujet trailé, éliminée pour une grande partie, fixée pour une autre dans les tissus.
l° Irradiations. — Pour la pratique de nos irradiations, superficielles ou profondes, nous avons
aujourd'hui le choix entre deux substances que la similitude de leurs propriétés physiques et
chimiques comme de leurs actions biologiques, permet d'employer à peu près indistinctementen
suivant une même technique : le radium et le mésothorium.
Plus jeune que le radium et presque inconnu encore comme agent thérapeutique en France,
Activites relatives
0 2 4 6 8 10 12 HW 16 18 20 22 2% 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48. 50
Annees
Courbe de désactivation du mésothorium en fonction du temps (d'après M. Razet).
où nous avons été le premier, croyons-nous, à Vemployer, le mésothorium a cependant assez bril-
lamment fait ses preuves dans d'innombrables cas pour que l’on puisse aujourd'hui le considérer,
au point de vue de ses vertus, comme parfaitement égal — sinon supérieur comme le disent avec
insistance quelques auteurs — à son aîné qui garde seulement tout l'avantage de sa longévité. (Voyez
notre tableau.)
458 R. Ledoux-Lebard.
Le choix á faire entre les deux, devra donc dépendre uniquement des conditions de prix et de
facilité d'obtention. Au début, le prix du mésothorium s'établissait aux environs de 175 francs le
milligramme-activité (c'est-à-dire pour la quantité de mésothorium ayant la mème activité qu'un
milligramme de bromure de radium pur), et la maison Knoefler (de Berlin) qui a été la première à
en réaliser la production industrielle en a alimenté dans ces conditions une série de laboratoires
allemands. Mais le bruit fait autour des résultats obtenus dans certaines cliniques plus particuliè-
rement favorisées, a fait naître une telle demande que les prix ont subi une rapide envolée qui
leur a fait un moment dépasser ceux du radium pour s'établir maintenant légèrement en dessous,
semble-t-il. H est d'ailleurs assez difficile de préciser et de savoir quel est au juste le prix du
radium en ce moment, mais il semble osciller autour de 500 francs le milligramme. Or, les prix du
mésothorium fabriqué en Allemagne et de celui qui est produit depuis peu en France, ne semblent
guère inférieurs à 550 francs le milligramme. Dans ces conditions, il est bien évident que le
radium paraît plus avantageux. En tenant compte du fait que le mésothorium livré par l'industrie con-
tient toujours environ 25 pour 100 de radium, il faudrait que pour rester attrayant, le prix de vente
s'établisse aux environs de la moitié de celui du radium. La différence entre les capilaux à engager
compenserait alors, d'une manière que nous estimons pratiquement suffisante, la différence dans
l'amortissement annuel à prévoir, amortissement qui peut s'évaluer grossièrement par 1 pour le
radium contre 100 pour le mésothorium. |
Encore supposons-nous qu'il s'agit de mésothorium de fabrication récente, puisque la valeur
du produit se modifie avec les années. Walter, de Hambourg, a publié des barémes qui permettent
de faire les calculs nécessaires, l'âge du produit étant connu, et Hahn a montré, par quelles mesures,
d'ailleurs délicates, il était possible de déterminer l’âge d'une préparation donnée de méso-
thorium.
La courbe que nous reproduisons schématise d'une façon très nette la désintégralion du méso-
thorium.
Nous avons supposé et nous admettons jusqu’à présent que les deux substances — employées
de même — ont les mèmes propriétés thérapeutiques et tout semble l'indiquer. Pourtant certains
auteurs ont, ainsi que nous le disions, affirmé la supériorité du mésothorium dans certains cas ct
en particulier dans le traitement des cancers utérins. Nous avons eu parfois, dans les applications
de ce genre que nous avons faites avec le docteur Gosset, le docteur Demarest, le docteur J. Ber-
ger, etc., la mème impression sans pouvoir parler de certitude, car nous n'avons jamais eu l'occa-
sion jusqu'ici de pouvoir faire agir simultanément dans des conditions identiques, sur un même
néoplasme, une quantilé des deux substances de méme radioactivité. Mais c'est là une expérience
que nous espérons pouvoir réaliser un de ces jours. D'ici lá, nous nous contenterons, nous basant
sur notre expérience, de considérer les deux produits comme ayant exactement même valeur théra-
peutique : le choix doit donc être exclusivement dicté par la commodité d'acquisition et de prix.
2° Applications à substance perdue. — Il n'en est plus de mème, évidemment, dès qu'il s’agit
d'applications dans lesquelles la substance doit ¿tre perdue. La longévité du produit mentre plus
ici en ligne de compte, car son action se sera exercée et il sera éliminé bien avant la limite de
durée de son évolution naturelle. La moindre différence de prix garde donc ici une importance
de premier ordre. Nous avons montré qu'on pouvait en particulier substituer avec avantage le
mésothorium au radium pour les injections sous-cutanées, inlerstiticlles ou intraveineuses.
Mais beaucoup plus intéressantes encore à ce point de vue sont deux autres substances :
l'émanation de radium dans la série de l'uranium et le thorium X dans la série du thorium, toutes
deux avec cet inconvénient que leur demi-période n'est pas tout à fait de quatre jours et avec cet
avantage que leur prix est relativement très minime.
Pour qui pourrait en appliquer sans trop notable perle de temps, de suffisantes quantités,
Vémanation est un substitut parfait du radium, car elle possède tout son rayonnement y, on peul
donc aussi bien l'utiliser pour les irradialions que dans les applications internes, à substance
perdue. A l'étranger, à Vienne notamment, sous le nom de Rademanit, à Londres, etc., l'emploi
de l'émanation tend à s'organiser et à se répandre. Il s’en faut encore qu'il en soit de même en
France.
La forme gazeuse en indiquait évidemment une modalité d'application particulière : inhalation
et l'on sait la vogue momentanée dont ont joui les émanatoria. H semble d'ailleurs bien que l'im-
portance de cette voie d'absorption ait été exagérée, car les quantités de gaz, émanation que peut
fixer le sang dans des conditions déterminées de température et de pression, sont limitées.
Le thorium X n'est pas, par rapport au mésothorium, un homologue parfait de ce qu'est l'éma-
nation par rapport au radium. Il lui manque une partie importante du rayonnement et surtout le
rayonnement y, mais l'intensité de son rayonnement « due à la rapidité de ses désintégrations en fait
un produit extrêmement actif, soit pour les applications en surface, soit en Pincorporant à un
excipient quelconque, pátes, pommades, etc, soit en Pappliquant en enveloppements (compresses
Les diverses substances radioactives. 459
imbibées d'une solution de thorium X), sans oublier l'action cellulicide intense du rayonnement a.
Mais en raison de la facilité de son emploi et de sa concentration sous forme de solutions
aqueuses, le thorium X se prête plus particulièrement aux cures de boisson, d'une part, et aux injec-
tions (intraveineuses surtout, en raison de son action destructrice des lissus à trop forte concen-
tration), de l'autre. En Allemagne, la littérature est riche déjà en travaux qui lui sont exclusive-
ment consacrés et qui montrent son intérêt dans les affections goutteuses et les arthropathies
d'une part, dans les affections du sang et les néoplasmes de l'autre. Maintenant que les médecins
français ou tout au moins parisiens, ont la possibilité de se procurer du mésothorium et du tho-
rium X faits en France, nous espérons qu’ils vont chercher à vérifier par eux-mêmes et à compléter
les recherches si captivantes faites en Allemagne avec ces produits.
Quant à l'émanation du thorium, il faut attendre que son emploi soit devenu pratiquement pos-
sible avant d'en parler plus longuement. L'avenir nous réserve assurément à ce point de vue maintes
surprises. Sans doute, le jour viendra-t-il aussi où l'utilisation thérapeutique de Vactinium sera
devenue une réalité : pour l'instant, nous ne pouvons juger de sa valeur que relativement par l’em-
ploi des boues radioactives à l’actinium, résidus de fabrication du radium, mais qui suffisent, par
les résultats qu’elles donnent, à entretenir de ce côté les plus vives espérances.
Nous avons aujourd'hui à notre disposition, à côté du radium, quelques substances radio-
aclives bien définies, d'utilisation thérapeutique relativement facile, d'efficacité indiscutable dans
un grand nombre d’affections ou d'états morbides. Deux d'entre elles, l'émanation du radium et le
thorium NX, nous paraissent mériter surtout l'attention du médecin, à l'expérimentation pratique
duquel elles oflrent des resssources précieuses et qu'une suffisante prudence rend exemptes de
dangers, tandis que leur prix relativement minime ne limite pas trop étroitement leur emploi.
Pour nos irradiations, enfin, le mésothorium vient augmenter utilement la quantité de substance
disponible et permettra peut-être un jour d'arriver à des prix plus abordables.
Le rôle de ce rapport nous parailra rempli si, après avoir rappelé que le radium ne constitue
pas le seul corps radioactif applicable avec profit en médecine, nous décidons des confrères de
plus en plus nombreux à pratiquer eux-mêmes l'utilisation thérapeutique de la radioactivité, à
en préciser et à en étendre encore les indications.
BIBLIOGRAPHIE
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excellent et fondamental qui contient en outre une bibliographie très complèle jusqu'à sa date
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LirLIAWskY el LUNXGWITZ. Die Radioclemente in der Heilkunde. Berlin, Adler verlag, in-8° (Ouvrage
plus résumé mais bien au courant et très recommandable).
WickHam et Decrars. Raduonthérapie. Paris, Baillicre, 1 vol. in-8", 2° édition 1913 (S’occupe
surtoul des applications thérapeutiques proprement dites).
Barcat. Précis de Radiumthérapie. Paris, Maloine 1915, 1 vol. in-18 (Mémes remarques, très bon
résumé).
Dawson TURNER. Radium us physics and therapeutics. London, Baillière, Tindall et Co, 1911, in-18
(Très élémentaire).
Nous avons cité déjà, pour ceux qu'intéresse le côlé physique et qui ne redoutent pas les inté-
grales le grand ouvrage de:
Mme CURE. Traité de la Radioactivité. Paris, Gauthier-Villars, in-8”, 2° édition, et celui de:
RUTHERFORD.
Les deux journaux allemands, Fortschritte «uf dem Gebiele der Rontgenstrahlen et surtout
Strahlentherapie contiennent de nombreux et importants mémoires, la revue Le Radium est exclusi-
vement consacrée au côté physico-chimique de la question, mais depuis 1914 le Journal de Radiologie
(Paris, Masson et Cie, éditeurs) permet de se tenir au courant de tout ce qui intéresse de près ou
de loin les applications médicales de la radioactivité.
LE COURANT CONTINU ET LE COURANT FARADIQUE
DANS QUELQUES AFFECTIONS GYNÉCOLOGIQUES
Par M. G. DIMIER
Chef du laboratoire d'Electro-Radiologie à l'hôpital Broca.
Pour n'avoir pas Pintention d'exposer ici des idées personnelles, ni meme la prétention de donner à
notre travail un caractère d'originalité, nous croyons eependant qu'il n'est pas sans intérêt d'affirmer de
temps à autre Pexistence de l'électrothérapie gvyvnécologique., si peu et surtout si mal connue.
On nous a objecté que la question était jugée depuis longtemps, que les amélioralions ou guérisons
mises à l'actif de l'électricité n'étaient que des coincidences heureuses, et que l'oubli dans lequel elle était
tombée suffisait amplement à justitier Postracisme qui la frappe. |
Cette objection ne nous a nullement eonvaineu, et cet oubli est plus apparent que réel. Si Pélectrothéra-
pie Woecupe pas en gynécologie la place à laquelle elle est en droit de prétendre, elle est cependant bien
vivante et si certains lui dénient toute valeur et feignent mème de Pignorer, d’autres, comme notre maitre le
professeur S. Pozzi, savent que cette thérapeutique bien conduite est absolument inoffensive et peut rendre
de très appréciables services. Et ne lui a-t-il pas donné une preuve éclatante d'estime et de confiance en
eréant, dans son service de chirurgie gvnécologique à l'hôpital Broca, un laboratoire d'éleetrothérapie dirigé
d'abord par le Dr Zimmern et par nous-méme ensuite ?
Là. il nous a été donné de constater combien peu de médecins savent que dans le domaine de la gyné-
ecologie, l'électricité a actuellement des indications très précises, et cest parce que nous croyons que la
majorité des praticiens méconnait encore son efficacité dans certaines affections gynécologiques, qu'il nous
a paru utile de revenir sur ce sujet. Étant donné le caractère élémentaire que nous tenons à donner à ce
travail, nous nous limilerons à l'étude très sommaire de quelques affections gynécologiques auxquelles la
méthode électrique peut être appliquée.
Si, après avoir suscité dans différents Congrès et ailleurs des discussions fort intéressantes et pris dans
a thérapeutique une place importante, affirmant ainsi sa réelle valeur, lélectrothérapie gvnéeologique a
trouvé non seulement des adversaires résolus, mais aussi des détracteurs opiniâtres, la faute n'en est-elle
pas à ses partisans par trop enthousiastes ? De quelles louanges exagérées ne Font-ils pas comblée ? De
quelles vertus curatives ne Pontils pas gratiliée? C'était la panacée à la portée de tout Je monde, permettant
avec un minimum de connaissances de traiter et de guérir, et il semble qu'on ait voulu compenser son
introduction tardive dans la thérapeutique gynécologique en étendant ses indications à toutes les affections
des organes génilaux de la femme.
Dans de telles conditions, les insueeés les plus lamentables devaient ètre fatalement nombreux. et une
réaction violente ne pouvait manquer de se produire. Aussi, les détracteurs de la méthode, ne tenant aucun
comple des remarquables travaux parus sur la question — œuvres de savants éminents et d'une irrépro-
chable valeur scientifique parce que basées sur des données théoriques et expérimentales et sur des lois
physiques el physiologiques indiscutables — eurent-ils beau jeu, non seulement pour affirmer la faillite de
l'électrothérapie en général, mais encore pour lui dénier la qualité d'agent thérapeutique et lui attribuer les
pires méfaits, voyant plutôt en elle la cause des maux que leur remède.
ll n'existe pas de méthode uniforme pour traiter les maladies. Vouloir tout guérir par une thérapeutique
unique constitue done non seulemeut un non sens, une erreur thérapeutique, Cest aussi prétendre à
impossible et risquer de s'attirer les plus cruels mécomptes. Pas plus en gynécologie que pour les affec-
tions des autres appareils de l'organisme, une seule méthode ne peut avoir la prétention de se suffire à elle-
mème à Fexelusion de tout autre traitement. Tei, du reste comme en toute chose, la vérité réside dans une
opinion moyenne, al faut savoir utiliser l'électricité avec à-propos et discernement; et c'est pour avoir
voulu affranchir lélectrothérapie gvnécologique de ces principes, que ses partisans à outrance Pont compro-
mise et vouée à l'injuste suspicion d'un grand nombre de médecins.
L'éleelricité appliquée à la gynécologie ne mérite ni réprobation absolue, ni engouement excessif : on ne
doit pas la considérer autrement que comme une branche de la thérapeutique par les agents physiques,
dont Putilité admise par tous n'est plus à discuter. Aussi ne faut-il lui demander rien de plus que ce qu'elle
peut donner.
L'emploi médieal de l'électricité implique exactement les mémes préliminaires d'examen elinique et de
diagnostie que celui d'un médicament quelconque, et, comme lui, il comporte des indications et des contre-
indications. H ny a de différence que dans Vinstrumentation. H peut servir à réaliser, suivant le procédé
d'appheation choisi, les effets d'un grand nombre d'agents thérapeutiques très différents et à constituer les
médications les plus opposées. H ne faut done voir dans le traitement électrique qu'une ressource théra-
peutique précieuse qu'il n'est plus permis de négliger et qui doit non pas seulement toujours ètre dans ses
moindres détails l'expression d'une vue théorique mais aussi répondre à une conception pathogénique bien
délinie,
Suivant une opinion actuellement encore tres répandue, les effets thérapeutiques attribués à l'électricité
gvnécologique ne s'appliquent qu'au traitement du fibrome. C'est lá une erreur profonde qui mérite d'ètre
relevée, Et, tout en nous refusant d'admettre comme le prétendent certains auteurs que toutes les affections
genitales de la femme sont curables par Pélectrieité, nous demeurons convaincus que dans certains eas bien
(f) Rapport présenté au Congres de PAssociation française pour Pavancement des Sciences (Le Havre, 1914).
G. Dimier. 461
définis elle devient entre les mains de médecins expérimentés un excellent moyen d'améliorer el de guérir
les malades et qui permettra souvent à certaines femmes d'éviter une intervention chirurgicale.
De ce qui précède, il ne s'en suit pas qu'on puisse opposer l'électrothérapie à la chirurgie, surtout en
gynécologie où il est parfois si difficile de diagnostiquer et de préciser certains phénomènes morbides
- sans aller y voir », « L'électricité en Ey nécologie, comme le dit Apostoli, n'a pas la prétention de se suffire
à elle-mème dans tous les cas, et elle n'aspire qu'au rang modeste Pauxiliaire utile +.
Quand aucune lésion organique appréeiable n'existe, quand la femme souffre ou présente des hémorra-
gies, quand une intervention chirurgicale ne s'impose pas, où ne parait pas offrir des chances suflisantes de
guérison radicale ou bien lorsque toute idée d'opération est rejetée par la malade ou par son entourage, il
ne faut pas oublier qu'on trouvera dans lélectricilé une ressource thérapeutiqne précieuse, capable de com-
battre les symptômes de Faffection, pour le plus grand bénéfice des malades.
En toute impartialité nous devons cependant avouer que mème dans les affections qui sont du domaine
de Pélectrothérapie, le suecés ne doit pas être considéré comme une régle absolue, Cela tient à ce qu'il est
rare « qu'une lésion un peu importante d'un organe n'ait pas un retentissement plus ou moins aceusé sur le
reste de l'organisme: en sorte que la maladie dans son ensemble représente une série de réactions reliées
les unes aux autres par des mécanismes d'ailleurs variables et ayant leur siège dans les éléments des tissus
ou des organes avant une valeur propre à chaque malade » (Manquat).
De ce qu'après une intervention chirurgicale, une hvstérectomie, certaines femmes n'ont pas été amé-
liorées et que des troubles fâcheux sont apparus plus tard, s'en suit-il que la chirurgie ne puisse jamais
guérir et qu'il faille renoncer à Uhystérectomie? Jl en est de même de Péleetricité : mais si des échecs
peuvent se produire, ils n'ont du moins aucune conséquence facheuse et ne font courir aux malades aucun
risque de mutilation, grâce à la bénignité de la méthode, Quant au secret du suecés, on ne saurait le cher-
cher ailleurs que dans le choix judicieux des cas traités.
Faut-il faire un crédit quelconque à cette opinion maintes fois émise et soulenue par de nombreux
médecins à savoir que « les effets thérapeutiques attribués à l'électricité sont purement imaginaires et
doivent èlre rapportés à la suggestion? »
lI est manifeste que certaines maladies traitées ordinairement par Pélectricilté guériraient fort bien sans
elle; mais il n'en résulte pas qu'il en soit de mème de toutes les maladies. Si l'on pret tend refuser à Vélee-
tricité toute action thérapeutique, il mest pas de raison pour que le reproche ne s'adresse pas également
aux autres agents thérapeutiques, et alors autant vaut supprimer la notion même de thérapeutique. Mais
personne n'ignore plus aujourd’hui que les applie ations de Pélectricité en médecine sont basées sur ses
effets thermiques, chimiques, mécaniques qui déterminent des phénomènes biologiques de tous ordres.
Aussi « l'électricité devra-t-elle ètre employée toutes les fois que lexpérimentation clinique sagement
conduite aidée de toutes les ressources que peut donner la connaissance des lois physiques qui régissent
les courants, aura montré que ses effets sont vraiment utiles » (Vigouroux).
*
F y
Nous n'avons pas la moindre prétention de faire ici un historique complet de Félectrothérapie gynéco-
logique; cependant il n'est pas sans intérêt de jeter un coup d'ail sur son évolution el sur les conceptions
des médecins qui nous ont precédes.
(est Kralzenstein (1744) qui le premier, crovons-nous, eut l'idée d'appliquer Pélectricité à la médecine:
mais c'est Pabbé Nollet (1745) qui, avee sa machine statique à frottement, fut le véritable promoteur de
l'électrothérapie. De Nollet à Marat (1792) l'électricité statique qui seule était connue jusqu'alors fut employée
par de nombreux médecins sous forme de bains, d'impression, de souffle, d'aigrettes, d'étincelles, dans les
affections les plus diverses et avec des résultats plus ou moins heureux.
De Hoen (1755) et Alberti (1765) Vauraient utilisée avee un certain succès dans des cas d'amenorrhée.
Le courant continu ne fut appliqué à la gynécologie qu'en 1857, et, en la circonstance, le hasard seul fut
l'origine d'une thérapeutique qui devait se développer rapidement.
Becquerel appliquant cette modalité électrique à une hystérique qui présentait de Pincontinence d'urine
(pole négatif intra-vésical, pôle positif abdominal) eut la surprise de voir apparaitre un flux menstruel, alors
que cette malade était aménorrhéique depuis de longs mois. Cetle observation n'eut aucun retentissement,
et quelques médecins seulement parmi lesquels il convient de citer Fanot (1859), Elleaume (1865, Gerhardt
et Fieber (1864), Benedickt (1867), Eulemburg, Smidt, Rockwell (1868) publièrent des cas de déplacement
ulérin et de dysmenorrhée, dans lesquels l'électrothérapie leur aurait rendu de réels services.
En traitant au moyen d'un eourant. entrant par le rectum et sortant par l'abdomen, une constipation
opiniátre occasionnée par des phénomènes compressifs dus à un fibrome, Althaus en 1865 put faire dispa-
raitre cette compression. A la même époque, il préconisa un traitement des tumeurs au moyen d'une double
puncture faite avec des électrodes en or, que parcourait un courant fourni par deux piles de Daniell.
Neflel et Cutter (1870-1871) furent les premiers à appliquer la méthode d'Althaus au traitement des
fibromes. d'autres auteurs les imitèrent, mais nombreux furent les eas de mort dus à la double puncture et
le procédé fut dés lors condamné et abandonné.
Le courant continu avait été utilisé aussi dans d'autres affections de lutérus et des ovaires, et Onimus
publia en 1874, 11 observations montrant que la galvanisation de la colonne vertébrale et du sympathique
avait de bons effets sur les troubles menstruels. Dans le mème but, Neftel, Whittaker et Althaus employaient
aver succès l'électrisalion directe. Une des observations de Neftel est à noter, car en guérissant une dys-
menorrhée, il guérit en méme temps un vaginisme rebelle, Aussi comprend-on qu'en 1875 Beard et Rockwel
aient recommandé dans leur Traité de pratiquer Vélectrisation des anomalies menstruelles.
Tripier fut en France le véritable créateur de Pélectrothérapie gvnécologique. Dans son Traité d'electro-
thérapie, publié en 186°, il expose d'une facon magistrale l'action du courant continu sur l'utérus. En 1866, il
complète l'étude des phénomènes galvano-caustiques el son travail se résume ainsi : + l'application du cou-
ant continu à un corps vivant au moyen d'éleetrodes inaltérables, détermine la formation d'une escarre au
point d'application de chacune de ces électrodes; Vesearre posilive est comparable à celle produite par les
acides et par le feu; Pescarre négative à celle produite par les alealis.
Aux différences que présentent les escarres des deux pôles, correspondent des caracteres différents
462 G. Dimier.
Le courant continu et le courant faradique
dans les cicatrices qui succèdent à la chute des escarres. Les cicatrices positives étant dures et rétractiles,
les cicatrices négatives sont molles, minces et pas ou peu rétractiles. Plus la force électromotrice de la pile
sera considérable, plus la cicatrisation sera rapide, mais aussi plus elle sera douloureuse. H importe que
les électrodes ne soient pas attaqués par les acides ou les alcalis naissant; aussi les fait-on en métaux peu
ou pas oxydables. »
Mais, si Tripier nous a donné une étude presque complète sur le courant eontinu, il s'adresse, lui, tou-
jours au courant faradique dans la thérapeutique gvnécologique. Le courant faradique a été employé égale-
ment dans le traitement du fibrome; du reste, cette forme de courant précéda, en gynécologie, l'usage du
courant galvanique. Mais, ses premières applications s‘adressérent surtout au traitement de l'inertie utérine,
et la majorité des aceoucheurs s'accordérent à le considérer comme un moyen particulièrement utile dans
les hémorragies de la délivrance ou de la subinvolution utérine. Tripier a nettement formulé les indications
de la faradisation interne dans les hémorragies après la délivrance, dans les subinvolutions, dans les
engorgements ulérins, les hémorragies de la ménopause, ete., « Dans les hémorragies légères, dit-il, et
lorsque la faradisalion est employée comme agent modéré de réaction utérine, je place Pexcitateur positif
sur la région lombaire et le négatif au-dessus du pubis. Dans les hémorragies graves, j'emploie comme
excilateur négatif une forte olive engagée dans Putérus meme. » Ces observations remontent à 1864 et déjà
à cette époque, Tripier n'hésitait pas à introduire une sonde dans la cavité utérine.
En 1879 commence pour lélectrothérapie gynécologique, une ère de grand développement; les fibromes
retiennent surtoul Pattention. La mème année, deux gvnécologues francais, Martin et Chéron, conseillent
dans Je traitement du fibrome, d'appliquer une électrode positive sur la muqueuse du col ou de l'introduire
st possible dans la cavité du col, mais jamais au delà. ls emploient tantôt le courant continu, tantôt le
courant interrompu. « De tous les modes d'emploi de Pélectricité, conelut Chéron, lintermitlence du courant
continu est le seul qui soit bien supporté par les malades et ne présente, au point de vue général ou local,
aucun inconvenient. Ce mode d'électrisation agit en faisant disparaitre la congestion et lempèche de se
reproduire en faisant un massage périphérique et toterstitiel, en dégorgeant l'utérus, en empêchant les
liquides de s'y accumuler, toutes conditions qui diminuent la nutrition du fibroide.... Le résuitat de celte
action sur les fibromyomes se traduit: le par la suppression des hémorragies; 2° par une réduction notable
du volume de la tumeur; 5 par Je retour graduel de la santé générale. Quant à la réduction complète de la
tumeur par Félectricité, c'est une illusion qui ne peut reposer que sur l'observation imparfaite: mais le ser-
vice rendu aux malades par lintermitlence du courant continu, en s'opposant à l'envahissement de la mala-
die, en diminuant le volume de la tumeur, en rendant celle-ci compatible avee un bon état de santé. doit
faire placer Vintermittence du courant continu, el ce mode d'application de lélectmeité seul, au premier rang
parmi les moyens à opposer avec succès à cette redoutable affection. »
Aimé Martin se servait d'une électrode olivaire en platine qu'il introduisait dans la cavité cervicale
armée du pôle positif: Félectrode négative se trouvait sur le ventre: il faisait passer un courant fourni par
cinq à dix éléments de piles pendant un quart d'heure environ. H interrompait parfois le courant, mais jamais
quand la tumeur était en voie de régression. Comme résullats, il avoue 4 succès complets, 4 améliorations
et ò insuecés sur 15 cas traités.
Le Blond par le courant constant obtint rapidement Farrét des hémorragies dans les fibromes, et au
Congres de Bruxelles de 1879 il fit une communication sur ce procédé.
Courty s’oecupa également en 1881 de la question du courant continu dans le traitement des fibromes,
suivant le procéde de Chéron: il déclare dans son Traité qu'on peut par les intermittences rythmées dimi-
nuer les hémorragies des tibromes.
Le courant continu a été également employé, mais sans succès, dans le traitement des hémorragies
ulérines par Gallard et son élève Pégoud (1881). Aussi leurs conclusions sont défavorables à la méthode,
Jusqu'à cette époque, la mesure du courant électrique était demeurée tout à fail empirique; on estimait
simplement l'intensité par le nombre des piles mises en cireuit, C'est alors que le galvanométre fit son
apparition dans la thérapeutique électrique et permit de se rendre compte avec exactitude des intensilés.
En 1882, Apostoli communique à l'Académie de Médecine les principes de sa méthode. Si Apostoli ne
peut en aucune facon revendiquer l'honneur d'avoir été le premier à faire usage du courant continu dans
les affections utérines, on ne peut cependant lui contester le mérite d'avoir transformé cette thérapeutique.
de l'avoir assise sur des bases solides et d'avoir ainsi constitué une méthode scientifique dont il mest pas
possible de nier lintérèt et l'efficacité, et qui, avec juste raison, porte son nom.
Auparavant, Tripier avait essayé d'attaquer la tumeur par le vagin, et à l'aide d'une aiguille reliée au
pôle négatif d'une pile, et isolé au moyen d'un tube de verre dont les deux bouts étaient effilés à la lampe, il
faisait passer 15 à 35 m. A. pendant un quart d'heure. Les résultats ne furent pas tres encourageants.
Dans historique qu'il fait de l'emploi du courant continu dans le traitement des fibromes utérins,
Apostoli fait remarquer que « à part quelques auteurs américains (Cullen, Gilmann, Kimball, etc.), qui d'une
facon aveugle pénétrent dans l'utérus par la paroi abdominale, à l'aide d'aiguilles implantées dans la tumeur,
tout le monde et en particulier les auteurs francais sont d'accord pour appliquer dans le vagin le pôle actif
sous forme d'une sonde métallique. Quelques-uns, et c'est même Pexception, ne se hasardent qu'avec la plus
grande circonspection à introduire la sonde recouverte d'un linge dans le col, sans jamais le dépasser.
Aucun n'ose entrer dans lutérus quand mème et de parti pris. D'un mot, pour affirmer ma base d'opération,
je dirai qu'elle est toujours intra-utérine. Jentre en effet toujours et quand meme dans Pulérus naturelle-
ment, ou par voie d'effraction « si les voies naturelles ne sont pas perméables. Mais la porte d'entrée,
d'après Apostol, doit toujours ètre vaginale. »
Voici certains priueipes de la méthode d'Apostoli :
le Emploi d'une électrode inoxydable dont la sphère d'action sera ainsi locahsée; 2° application de la
galvanocaustique chimique positive ou négative suivant les cas: 5° mesure exacte de Pintensité par l'emploi
du galvanometre; 4 emploi d'une large électrode indifférente à cause de la grande intensité du courant.
En 138%, Apostoli pose de nouvelles indications :
> Appliquer une dose de Ma. utérinement tolérable; 2 ne jamais brusquer les malades: 5 arriver pro-
eressivement à la dose maxima et décroitre de méme.
Dans la thèse de Carlet parue en 188%, on trouve la première statistique d'Apostoli qui renferme
29 observations toutes à peu près favorables au traitement électrique.
dans quelques affections gynécologiques. 463
Cependant, si la méthode d'Apostoli trouve des défenseurs, elle voit s'élever contre elle des détracteurs
qui déclarent nuisible le traitement des fibromes par le courant continu.
Après qu'Apostoli eut communiqué au Congrés de Copenhague (1884) des observations de métrites
subaigués ou chroniques traitées avec succès par le courant continu à faible intensité, Mundé fait paraitre
en 1885 un important travail sur l'électricité comme agent thérapeutique en gynécologie, dans lequel al pose
les indications des diverses modalités électriques dans les aflections génitales de la femme.
A partir de 1885, l'élan est donné aux applications de Félectrieité à la gynécologie, et le Traitement des
fibromes préoccupe sérieusement les spécialistes, En Allemagne, en Amérique, en Angleterre, en France,
dans Jes Congrés et dans les sociétés savantes, la plupart des gvnécologistes font des recherches sur le
courant continu et apportent les résultats de leurs travaux.
En 1887, Grandin fait à New-York une communication sur des imdications du courant faradique et du eou-
‘ant continu en gynécologie; il relate des cas de subinvolution, de meétrite parenchvmateuse, de congestion
ovarienne, de névralgies pelviennes, dadherences, de déviations de Putérus dans lesquels Félectrieité aurail
eu une heureuse influence, Mais c'est toujours le traitement du fibrome qui retient le plus l'attention du
monde médical et qui soulève les polémiques les plus ardentes. Lawson Tait dénie à lélectrolvse une action
supérieure au traitement par la curette el la cautérisation, et la considere comme dangereuse et inutile.
La eonviction de Lawson Tait ne fut pas partagée par lous les gvnécologues el Edder, Keith, Playfair,
Aveling, ete., ete, publierent des observations dans lesquelles les améliorations dues au courant électrique
étaient si considérables, que les malades pouvaient se eroire guéries,
Les expériences d'Apostolh furent reprises par Zweifel, Bayer, Engelmann, Brose, Arendt, Martin,
Scheffer en Allemagne: tous ont constaté les bons effets de la galvanocaustique positive sur les hémorra-
gies dans les cas de librome. En Amérique, le traitement électrique comple aussi de nombreux partisans.
En 1880), à la Société de Chirurgie, à la suite d'une longue diseussion, plusieurs chirurgiens (L. Champion-
mére, Bouilly, Sehwaz, Kirmisson) se prononcérent en faveur des bons effets du courant continu dans Îles
libromes, lorsqu'il était inutile ou impossible de faire mieux.
Danion, après s'être efforeé de démontrer que la galvanocaustique est une erreur scientifique, que le
courant localement appliqué sur le col, agissant de la même facon sur les symptômes, Faction thérapen-
tique doit plutôt ètre attribuée à une influence dynamique qu'à une influence caustique, fait des applications
intravaginales sur le col, et fournit dans la these de Giessler une série observations qui ne sont pas sans
intéret.
Au Congrés de Berlin en 1890, Pélectrothérapie gynécologique est Pobjet de discussions dont l'ampleur
justifie l'intérêt que suscite la méthode, et les auteurs allemands font de nombreuses communications en
majeure partie favorables au traitement: électrique. En France, Richelot, Terrier, Quenu, Pozzi. Labadie-
Lagrave et Régnier sont d'avis qu'on doit insister sur la nécessité d'une application scientifique de la méthode;
ils reconnaissent que l'électricité a une action évidente dans les hémorragies et les douleurs, ainsi que sur
l'état général, et qu'elle offre, dans certains cas bien définis, une ressource thérapeutique qu'il n'est plus
permis de négliger.
En Russie, Pélectricité est employée avec succès par Stanislawski; Massin Papplique au traitement des
inflammations annexielles; Papialkowsky affirme avoir guéri des endométrites chroniques au bout de
à 8 séances. En Belgique, on ne trouve que les travaux de Saulmann, sur toutes les applications de Vélee-
tricité à la gynécologie.
De 1891 à 1895, il y a tant en France qu'à l'étranger, une véritable débauche de publications; en Amérique
principalement, le traitement électrique est plus en honneur que jamais; en Allemagne, chacun s'efforce de
rechercher ce que vaut le courant électrique dans les maladies des femmes. En France, il convient de citer
les travaux de Le Bee, Baradue, Ducor sur la galvanocaustique des fibromes; Bergonié essave la faradisa-
tion contre les douleurs provoquées par un fibrome et obtient deux succès complets; Nitot s'occupe de la
thérapeutique électrique de Pamenorrhée; Apostoli fait au Congrés de Bruxelles une communication impor-
lante surtout par ses conclusions sur Finterrogalion galvanique de Putérus.
En septembre 1893, au troisième Congrés annuel de l'Association d'électrothérapeutique américaine,
Margaret Cleaves fait un rapport sur Pélectrolyse métallique, et apres avoir fait part du mode et des facili-
tés d'application de ce traitement, elle fait ressortir qu'elle a eu surtout des résultats rapides dans le traite-
ment des hémorragies utérines.
A la mème époque, au Congrès de chirurgie de Paris, réapparaît la question de lélectrothérapie en
gynécologie: on y discute de ses applications aux inflammations pelviennes, aux déviations utérines. aux
troubles de la menstruation, aux fibromes utérins. Mais il y a conflit entre Velectricité et la chirurgie gynė-
cologiques, et les partisans et les détracteurs de la méthode électrique ne peuvent se mettre d'accord.
En mème temps que le travail de Boisseau sur l'éleetrolvse intra-utérine de l'agent, parail, en 1895, la
thèse d'Albert Weil sur Je courant continu en gynécologie qui pourra être consulté avee fruit.
Dans la thèse de Louart soutenue en 1896, on trouve des observations quí ne concernent pas seulement
les hémorragies des tumenrs fibreuses mais aussi les hémorragies d'autres affections de l'utérus. Ce qui en
fait Vintéret, c'est qu'au lieu d'employer le courant continu, à haute intensité comme Vavait conseillé Apos-
toli, Louart n'a jamais dépassé 50 Ma et eut toujours de bons résultats sur Phémorragie.
H convient également de mentionner la thèse de Laquerriére (1900) sur le traitement des tibromes utérins
par la méthode d'Apostoli et en particulier sur ses résultats éloignés.
En 1901, parait la thèse de Zimmern sur les hémorragies ulérines et leur traitement électrique: c'est une
élude remarquable et fort documentée des modalités électriques utilisables, de leurs actions physiologiques
et de lenrs applications aux hémorragies de l'utérus.
Nous devons signaler aussi « L'électrothérapie gynécologique WApostoli + publiée par Laquerrière, où se
trouvent réunis les travaux des auteurs étrangers sur la question de Fappheation du courant continu dans
le traitement du fibrome et des hémorragies ulérines en général, Enfin, nous mentionnerons le récent rap-
port de Laquerriére et Guilleminot au troisième Congrès de Physiothérapie.
Si dans ces dix dernièrés années, il Wa pas été publié de travaux originaux sur Vélectrothérapie gynéco-
logique, on ne peut conclure pour cela à la faillite de la méthode, Nous estimons toutefois, que si certaines
de ses indications doivent ètre encore étudiées et précisées, elle mérile cependant d'être prise en sérieuse
considération par tous les gynécologues.
464 G. Dimier. — Le courant continu et le courant faradique
La plupart des auteurs de traités ou de manuels de gynécologie classiques ont fait du terme d'électro-
thérapie gvnceologique, le svnonyme de traitement du fibrome par Félectricité, ee qui semblerait indiquer
que tous les fibromes peuvent bénéficier de cette thérapeutique indistinctement. C'est là une erreur aussi
flagrante que de prétendre que tous les myomes, quels qu'ils soient, doivent ètre opérés.
Si pous somines convamecus qu'une bonne moitié des femmes portant des fibromes doivent être contiées
d'emblée au chirurgien sans passer par la période de tatonnement du traitement électrique palliatif, nous
erovons également qu'une intervention qui reste toujours dangereuse, west pas fatalement indispensable.
e Car, à côté des cas où Popération est contre-indiquee où refosée, il en existe d'autres où les circonstances
sont telles, qu'une mort opératoire prendrait les proportions d'une vraie catastrophe el où au contraire la
prolongation sûre de Pexistence de la patiente pendant quelques années encore est absolument indispen-
sable. Du reste, un traitement électrique, mème d'une longue durée, ne contre-indique en aucune facon une
opération différée, au contraire, le traitement électrique est parfois à même de rendre opérable un cas qui
au début paraissait ne pas Petre, en améliorant Petat général (Frédérieq).
Aussi, au moment où s'ouvre Pére de la chirurgie gynécologique conservatrice ne sera-t-il pas inutile
d'appeler à nouveau Fattention des spécialistes sur le traitement électrique, moyen eflicace dans beaucoup
de cas de timeurs fibreuses pour faire disparaitre certains svinplomes morbides, et sans danger pour peu
qu'on ne perde pas de vue les eontre-indieations.
A l'heure actuelle, l'emploi de Félectricité en gynécologie repose sur des données et des indications pré-
cises autant que certaines, et dans le traitement des fibromes, tout le monde est à peu près d'accord pour
dénier à Péleetricité une action propre sur la tumenr elle-même, et rapporter la réduction de son volume à
sa décongestion et à la resorption des exsudats. Dans leur rapport au troisième Congrès de Physiothera-
pie, Laquerriere el Guilleminot s'expriment ainsi : + Nous jugeons inutile de revenir une fois de plus suc
les résultats de la méthode d'Apostoli qui sont exposés partout: nous rappellerons seulement que si elle
donne rarement (dans les cas de tumeurs fibreuses de Pulérus) une diminution sérieuse de volume, elle parait
du moins arreter Févolution pendant un nombre d'années appréciable dans une bonne majorite des cas, el
qu'elle arrète Phémorragie dans la proportion de 80 à 90 0/0, -
L'hémostase est done le résultat le plus constant, confirmé non seulement par les gynécologues parti-
sans de la méthode, mais encore par ses détracteurs qui reconnaissent à l'électricité une supériorité mani-
feste sur les autres procédés conservateurs. Et le professeur Pozzi wa pas craint d'écrire : « la majorité des
observateurs reconnait que le traitement électrique des tibromes diminue les hémorragies et les douleurs
d'une facon manifeste et améliore l'état général. TE faut se souvenir qu'il y a là une ressouree thérapeutique
précieuse comme hémostalique.... »
La tumeur en elle-mème ne constitue pas un réel danger, mais il Wen est pas de mème des perles san-
guines et des douleurs qu'elle occasionne. Les svinptômes dont souffrent Jes femmes nont en général aucun
rapport avec leur fibrome, à tel point qu'il en est, lorsque ces symptômes manquent, qui ignorent complète-
ment leur tumeur pendant toute leur existence.
Cest done surtout comme moyen hémostatique et seulement comme traitement symptomatique et pal-
liatif qu'on est légitimement en droit essayer Papplication du courant électrique à la thérapeutique des
tumeurs fibreuses. Pour notre part, et sabs aucun parti pris, nous nous sommes toujours refusé à traiter
a le fibrome + par l'électricité, car nous estimons que la tumeur appartient au chirurgien. Du reste, les idées
que nous nous sommes faites de Faction du courant sur les tissus, notre pratique et les accidents arrives à
d'autres nous ont surabondaminent démontré le bien fondé de notre intransigeance.
L'hémorragie uterine, d'après Snéguireff, est due à des fibromes dans 1900 des cas, du moins avant
50 ans. Suivant Winkel, on observerait des ménorragies ou des métrorragies chez 50 0/0 des femmes
atteintes de fibromes. D'une manière générale, les hémorragies ne s'observent que pendant la période dacti-
vité génilale, eb ont leur maximum d'intensité à Váge où cette activité est elle-même à son maximum: elles
disparaissent dans la plupart des cas où du moins diminuent en fréquence et en abondance au moment de
la ménopause.
Les hémorragies utérines dues aux fibromes revétent les deux formes habituelles à toutes les hémorra-
gies utérines : la forme ménorragique et la forme métrorragique. La forme ménorragique est la plus fré-
quente, Jes menstrues peuvent être seulement plus abondantes, ou bien leur durée peut se prolonger pendant
10 à 12 jours et plus. Dans la forme métrorragique, les règles peuvent n'être en rien modifiées, mais entre
chaque période on voit survenir un écoulement sanguin qui peut aller du simple suintement à la véritable
hémorragie.
La cause des hémorragies dans les tumeurs fibreuses n'est pas encore complèlement élueidée ; pour la
majorité des auteurs, Fhémorragie serait due à des lésions de la muqueuse. Wyder est très aflirmatif sur ce
point ¿a Cest un fait établi dit-il que Cest dans la muqueuse utérine qu'il faut chercher la cause des
hémorragies ». Pour M. Pozzi, les hémorragies paraissent intimement liées aux lésions de métrile intersti-
teile qui accompagnent toujours les corps breux peu éloignés de la muqueuse... En général, le svmplôme
hémorragie est d'autant plus accusé que le néoplasme est plus rapproché de la cavité... »
Cette opinion west pas adinise par tous les auteurs, Borrissov n'a que rarement trouvé des lésions
d'endométrite. Pour Theilhaber, la lésion résiderait dans la modification de Ja structure du parenchyme
uterin qui a doublé et triplé son épaisseur, Piequand partage aussi cette opinion et considère la métrorragie
comme un des symptomes du début de la dégénérescence tibreuse du fibro-myome.
Les hémorragies dues aux tumeurs fibreuses étant très fréquentes, dans quels cas doit-on recourir à
Vélectrieite 2
A priori, la question semble extrémement simple à résoudre, et Pon serait tenté d'utiliser Félectrisation
dans tous les eas de fibromes qui se compliquent d'hémorragie. L'indieation résulte d'une série de conditions
cliniques tirées de la nature de la tumeur et des signes auxquels elle donne lieu.
Les progres mnecessants de la ehirurgie, les perfeclionnements apportés dans Ja technique opératoire ont
à ce point diminué les risques courus par les malades, que le nombre des cas auxquels la cure électrique
est applicable se réduit aujourd'hui à bien peu de chose. Seuls, les fibromes hémorragiques inopérables sont
dans quelques affections gynécologiques. 465
justiciables du traitement pas Je eourant électrique, c'està-dire les fibromes volumineux dont les adhé-
rences sont si completes qu'un chirurgien prudent n'osera jamais les aborder; les fibromes qu'on rencontre
chez les femmes au voisinage de la ménopause et ceux qui évoluent chez les anémiées, les tuberculeuses,
les diabétiques. les albuminuriques et les cardiaques. C'est ici que Pélectricien doit montrer le pouvoir de
la méthode, car dans les cas de ce genre elle réussit, sinon complétement, tout au moins à un degré sufli-
sant pour rendre l'existence tolérable. La néphrite aiguë, la congestion hépatique, Fhémophilie, les diarrhées
chroniques, la grossesse, lhystérie sont autant de circonstances défavorables au traitement électrique.
Deja en 1890, Quenu reconnut Pindicalion absolue de la thérapeutique électrique dans les mvomes
hemorragiques sans lésion des annexes.
Pour Zimmern « il est rare que dans les formes inopérables on Wobtienne pas assez promptement une
diminution plus ou moins marquée du symptôme hémorragie. On peut compter, dans beaucoup de cas,
obtenir un résultat assez persistant pour rendre aux malades la vie désormais supportable. La diminution
des pertes amène en outre le plus souvent le relèvement de état général et la cessation des phénomènes
douloureux. probablement par la disparition des phénomènes de congestion pelvienne, ou la résorption des
exsudats. La proximité de la ménopause constitue d'une manière générale une eireonstance favorable.
« H y a cependant, en dehors du cas précédent, une circonstance où Femploi du courant électrique ne
parait pas injusliflée. Nous ne pensons pas en effet porter atteinte au principe ehirurgical « tont fibrome
donnant lieu à des accidents une fois reconnu doit être enlevé » en proposant Fessai du traitement électrique
chez les femmes que leur àge permet de considérer comme à peu près arrivées au terme de la vic génitale
el chez lesquelles le symplóme hémorragie wWallectera pas une allure particulièrement menacante.
a Dans bien des cas, en effet, le traitement électrique entrepris au voisinage du terme de la vie génilale
a permis de conduire des femmes sans encombre à la ménopause et de leur procurer ainsi, par la cessation
definitive de leurs pertes, un benefice analogue à eelui d'une intervention radicale.
« Le traitement électrique est au surplus sans danger, sans inconvénient st lon a soin de respecter
quelques contre-indications et de ne Pappliquer qu'à des fibromes de petit volume où au contraire trés gros
et à type abdominal. »
Dans sa communication au Congres de Bruxelles en 1892, Apostoli avait indiqué Pinteréet que pouvail
présenter [interrogatoire de Vulérus par le courant, et il conseillait de tirer de la réponse les indications el
contre-indications à son emploi.
« Tout utérus interrogé galvaniquement qui supporte 100 et 150 Ma. a ses annexes saines on des
annexes quí ne nécessitent pas d'opération. e Tout utérus quí ne supporte pas 50 Ma., a sa périphérie
suspecte. « Tout utérus dont Pintolérance iniliale s'atlénue est un utérus dont les annexes ont un proces-
sus inflammaloire en voie de régression, « Tout ulérus qui ne supporte pas 20 à 50 Ma.. est un utérus
susceptible de castration. +
M. Pichevin fit des objections à Apostoli: non pas à cause de la périlonite limitée que pouvait donner
le courant agissant sur des annexes purulentes, mais au contraire parce qu'il prétendilavoir vu des malades
à ovaires purulents supporter parfaitement 100 milliamperes et plus.
ll est done difficile, pour ne pas dire impossible, de tirer des réactions de Putérus des conclusions
absolues. En général, il faut laisser de côté Félectrothérapie, quand il y a des lésions annexielles inflamma-
toires aiguës où subiuguës el qu'il se produkt après une premiere application des phénomènes de réaction
febrile, ear, dans ces cas, la méthode peut donner des résultats déplorables: elle risque de propager lin-
flanmmalion, d'aggraver de tres sérieuse facon tous les svinptomes et suivant Vexpression de M. Richelot
- elle devient un erime si ce West une erreur » De même toute collection liquide suppurée ou hématique
utérine ou périutérine contre-mdique absohunent l'emploi de l'électricité et réclame seulement une évacua-
tion plus ou moins rapide ou Fextirpation chirurgicale.
Parmi les contre-indications du traitement électrique, il faut encore citer les tumeurs pédiculées situées
dans la cavité utérine, ou sous-périonéales, s'attachant sur le corps ou le fond de Futérns: une mvomectlo-
mie qui se fait en quelques instants sera toujours préférable pour arréter une hémorragie, à un procédé lent
et graduel. Hen est de mème des exeroissances polypoides de la muqueuse de l'utérus faisant saillie dans
la cavité utérine et parfois mème en dehors du col: elles sont justiciables seulement de ta torsion, au bhis-
touri ou de l'anse galvanique. Ici, la galvanocaustique devient un danger sérieux car elle peut en effet pro-
voquer l'accouchement spontané des polypes, ce qui n'est pas sans inconvénient surtout quand il s'agit
de lumeur de volume moyen, car en progressant dans la filière génitale elle peut comprimer l'uretére,
s'étrangler on s'uleérer elle-mème, ee quí peut ètre Voccasion d'acceidents graves.
Viet el Schaffer ont souvent observé Pexpulsion vaginale de polvpes ulérins que d'autres avant et apres
eux (Howland, La Torre, Rome, etc.) ont également signalée. De plus. la galvanocaustique est impuissante
à arréter le flux hémorragique, elle Pangmente mème dans la majorité des cas et, danger plus sérieux
encore, elle provoque le sphacéle de la tumeur.
Etant donnés les dangers et accidents possibles que peuvent faire naitre des applications intempestives
du courant électrique. on voit combien il est nécessaire et indispensable, si Pon ne veut pas exposer les
malades aux plus graves désordres, de toujours faire un diagnostic exact et précis et de savoir uliliser le
courant à propos et avec discernement,
*
y
L'hémorragie, avons nous dit. constitue Vindication la plus formelle de Pélectricité, doit-on en conclure
que toutes les hémorragies utérines sont curables par ce moyen? « dl en est de l'électricité comme de toute
thérapeutique : dans telle circonstance, le suceés est certains daus telle autre. il est absolument aléatoire:
dans d'autres méme, on s'expose, si Pon n'y prend garde, à des erreurs qui peuvent devenir dangereuses.
C'est cela précisément que Pon n'observe pas d'une facon assez rigoureuse, et cependant le secret de succès
obtenus par l'électricité médicale ne doit pas ètre cherché autre part que dans un choix raisonné des cas. »
(Zimmern.)
Il faut donc ici aussi, savoir faire une selection : et, pour notre part. nous considérons encore comme
justiciables de l'électrothérapie. les hémorragies que Fon rencontre au cours des aflections génilales de
nature congestive; les hémorragies dans la subinvolution asepliqne: les hémorragies de la selérose utérine
qui résistent à tout autre traitement (curettage et traitement médical), Cependant, toutes les fois que lhémor-
JUURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE, — l. | 50
466 G. Dimier. — Le courant continu et le courant faradique
ragie n'aura pas tendance à diminuer au bout d'un certain nombre de séances, on ne devra pas hésiler à
cesser le traitement pour passer la main au chirurgien.
Pour se faire une opinion plus complète el avoir de plus longs développements, nous conseillons à tous
ceux que celte question intéresse, de lire le travail du Dr Zimmern, qui est certainement le meilleur sur les
hémorragies utérines, el que nous-méme avons souvent consulté avec profit.
La congestion ulérme dominait, chez les anciens auteurs, la pathologie de Vulérus. Cependant, sous
l'influence des recherches anatomo-pathologiques et sous l'empire des idées pastoriennes, la métrorragie
devient de plus en plus la manifestation des affections inflammatoires de l'utérus dans les cas où les signes
de tumeur ou de déviation manquent.
Grace aux travaux de Doléris, de Siredey, de Richelot, la congestion ulérine a repris son droit comme
entité morbide parmi les autres alleetions de l'utérus. Pozzi a signalé comme cause de ménorragie congestive
les excitations réflexes avant comme point de départ les organes génilaux et en particulier les annexes.
Siredey place au premier rang les excitations génitales excessives et étudie la congestion utérine sous deux
formes, la forme sèche et la forme hémorragique. Dans la forme hémorragique, c'est l'hémorragie qui domine
la scène, Tantót, le sang coule à flot dès le début des règles, tantôt la quantité de sang n'est pas augmentée,
mais l'écoulement ne s'arrête pas au temps prévu. « I peut donner lieu, dit Siredey, à un suintement inm-
lerrompu pendant plusicurs semaines et se confondre avec l'époque suivante que signale un accroissement
de l'hémorragie, C'est la forme ménorragique. Mais l'écoulement peut aussi se produire à des moments
autres que ceux des règles : à la ménorragie s'ajoute la métrorragie. » Bouilly considérait cette menstruation
interealaire comme l'expression d'une poussée congestive intermenstruelle se passant du côté de l'ovaire.
Quoi qu'il en soit, Fhémorragie sans être abondante, trouble profondément, par sa persistance, l'état
général des femmes qui en sont atteintes. Elle les oblige à des repos prolongés au lil, les dérange dans leurs
vecupations, les amène à un véritable état d'épuisement physique et moral, et à l'hvpochondrie.
« L'électrisation rendra de réels services, dans les formes hémorragiques de la congestion utérine »
(Doléris). Nous ajouterons : de la eongestion dite primitive essentielle. Cependant. il est certains cas (chez
les neurasthéniques) dans lesquels la congestion sceondaire pourra ¿tre considérée au point de vue traile-
ment, comme une véritable congestion primilive et l'on sera autorisé à agir directement sur Pulérus.
D'après Snéguireff, les hémorragies qui surviennent au moment de la ménopause chez les pléthoriques,
les obèses, les cardiaques, les hépatiques, doivent ètre respectées : ce sont des hémorragies bienfaisantes et
si dans ces conditions on voulait combattre énergiquement Fhémorragie, on pourrait voir survenir les phé-
noménes suivants : ou bien le sang trouverait une autre issue (rectum, abdomen, bronches, etc.), ou bien
le systéme vasculaire ne pouvant résister à l'excès de tension, les fonctions du ewur seraient sérieusement
compromises et il se ferait dans certains cas des ruptures vasculaires,
La fausse métrite constitue également une eontre-indication du traitement électrique. D'après Beurnier,
le ti-su ulérin est pour ainsi dire alone dans la congestion utérine, il wa aucune tendance à réagir, el pour
arriver à un résultat il est nécessaire de provoquer chez lui au lieu d'une simple cautérisation une excita-
tion permanente et durable, Pour ce faire, on peut avoir recours soit à la faradisation suivant la méthode de
Tripier modiliée par Apostoli. soit au courant continu avec intermiltences rythmées ou encore au courant
sinusoidal rvthmiquement interrompu. Enfin, suivant la recommandation de Larat, on pourra alterner les
applications faradiques avec le sinusoidal el les courants rythmés.
Ces procédés réussissent d'ordinaire quand la congestion utérine est de date récente, mais ils deviennent
tout à fait impuissants quand l'utérus a pris des habitudes hémorragiques. 11 faut alors s'adresser au cou-
rant continu. La galvanisation positive intra-utérine el mieux encore vaginale donne des résultats satisfai-
sants et durables grace à l'action intime et profonde du courant sur la fibre lisse ulérine,
L'hémorragie de la ménopause ne nous arrètera pas longtemps. La ménopause étant un acte physiolo-
gique el non une maladie, ses manifestations ne sont pas graves, en général. Néanmoins, des hémorragies
profuses el mème graves annoncent souvent l'établissement de la ménopause, et Suéguireff indique 0,57 0,0
de cas d'hémorragies.
« Ala métrite virginale, correspond à Fautre pole de la vie génitale ce qu'on pourrait appeler la métrite
de la ménopause.. + (Pozzi. Cette métrite de la ménopause qui na pas attiré l'attention de la malade jusqu'à
cel âge erilique, ne serait peut être autre chose que la sclérose ulérine qui s'est révélée à la malade brus-
quement par une ménorragie à la suite de troubles congestifs qui ont certainement plus de prise sur un
ulérus malade, dont les vaisseaux ont perdu leur contraetibilité normale, peu résistant par conséquent à la
pression sanguine, L'hémorragie de la ménopause ne se distingue pas en général de celle de la selérose et
de la congestion uférines: seul Pinterrogatoire de la malade pourra établir Je rapport de cause à effet entre
hémorragie et la ménopause,
La galvanisation intra-otérine ou vaginale est tout à fait indiquée ici, à la condition toujours que Futérus
et les annexes ne présentent vien de suspect.
Dans ees dernières années, de nombreux travaux sont parus sur la sclérose utérine, et. de leur analyse,
il est difficile de tirer une conclusion bien nette sur les vraies causes de la métrorragie qui la complique
presque toujours.
Pourquoi un utérus seléreux saigzne-t-il ?
Certains auteurs mettent en cause linsuffisance de lutérus, c'est-à-dire la prolifération du tissu conjonetif
el Patrophie du tissu musculaire; d'autres accusent uniquement la sclérose des vaisseaux; d'autres enfin,
tout en ne niant pas le fait anatomique de l'hvperplasie du tissu conjonetif ni la sclérose des vaisseanx ne
leur reconnaissent qu'une valeur secondaire dans la production de Vhemorragie. La cause principale doit
¿tre cherchée ailleurs, dans les troubles de sécrétions internes des glandes (Pankov).
Si l'on ne peut faire encore que des hypothèses plus ou moins probables sur les origines des hémorra-
gies. on est toul à fait fixe sur l'action, contre ce symptôme, du courant continu qu'on peut appliquer dans
certains cas récents. et quand la selérose n'a pas envahi tout l'organe. La galvanocaustique intra-utérine
parait préférable, dans le eas particulier à la galvanisation vaginale: elle provoquera une poussée d'activité
nouvelle dans les faisceaux musculares non encore touchés par le processus atrophique el retardera jus-
qu'a un certain point la marche progressive de la selérose. C'est lá un résultat très important pour Jes
malades qui peuvent ainsi atteindre leur ménopause sans incident fâcheux.
ll est encore d'autres hémorragies ulérines qui peuvent ètre heureusement influencées par le courant
continu.
dans quelques affections gynécologiques. 467
Quand plusieurs semaines après un avorlement ou un aecouchement, une femme présente un écoulement
pur ulent ou muco- purulent, qu'elle a des règles qui avancent, qui se prolongent et qui prennent un caractere
nettement ménorragique, quand, en un mot, elle présente de la métrite hémorragique, la galvanocaustique
intra-utérine, en cautérisant, en modifiant la muqueuse malade et en diminuant la congestion dont elle est
le siège, permettra de la supprimer très rapidement en agissant sur Patonie muse ulaire, cause bien connue
de la production et de la persistance des hémorragies, surtout « dans ces ulérus vasculaires qui résistent
parfois au curettage + (Regnier). Du reste, pour la majorité des électriciens gynécologues, le traitement
électrique doit être réservé aux cas d'endométrite qui récidivent continuellement, même après plusieurs
curetlagos.
L'hémorragie, écrit Pozzi dans son Traité, s'arrète très souvent inslantanément après le curettage, ce
que j'atiribue non seulement à la destruction de la surface saignante, mais aussi à la contraction que le
graltage provoque dans la paroi musculaire et les vaisseaux. »
Siredey croit plutôt que la guérison est due à l'excitation que produit lintroduelion de la curette dans
l'utérus, et aux contractions réflexes très énergiques el très efficaces qu'elle détermine.
Mais il est des cas dans lesquels la curette ma qu'une action absolument illusoire et insuffisante sur
l'atonie musculaire; le courant continu, par son action excito-motrice sur Ja fibre musculaire utérine, devient
alors un auxiliaire précieux el eflicace pour faire cesser les hémorragies. EL cest à colte action tonique
remarquable quil faut attribuer les heurenx résultats, bien plus qu'aux propriétés caustiques, antiseptiques,
decongestionnantes et coagulantes de lélectricité, indéniables certes, car l'expérimentation physiologique
nest pas toujours conforme à l'observation elinique.
De toutes les causes qui sont susceptibles de provoquer Fatonie utérine, la subinvolution West pas la
moins importante. L'accord n'est pas encore fait sur la question de savoir si la subinvolution utérine est
uniquement d'origine infectieuse, ou si d'autres causes purement mécaniques peuvent aussi intervenir,
En France, on s'est peu occupé de la question, seul, M. Doléris, a étudié d'une facon très remarquable
et très approfondie, la subinvolution uterine.
H existe deux grandes variétés de snbinvolution: Pune, qui serait la résultante de Finfection utérine:
l'autre. qui constitue un trouble pathologique indépendant de tout accident septique.
Pour la subinvolution infectieuse «il faut mettre en première ligne Vinfluence de Pinfeclion puerpérale.
C'est ainsi qu'on voit chez une femme dont la régression utérine s'est effectuée normalement et rapidement
pendant 3, 4 et 5 jours, Vinvolution s'arrêter au premier frisson qui lémoigne Pinfection commencante et sans
qu'aucune canse malérielle extrinsèque (déviation. exsudat péri-utérin, adhérences) puisse encore ètre ineri-
minée » (Doléris).
L'infection peut se localiser dans l'utérus, mais cela n'est mème pas toujours nécessaire pour provoquer
la subinvolution. « L'infection, dil encore Doléris, peut agir presque en déterminant une sorte de stupeur
de Pappareil genital, car dans bien des eas où la substance mème de Futérus est peu ou point affectée,
les éléments infectieux lavant seulement traversé pour aller gagner les annexes, le péritoine, les grands
viscères el s'y cantonner, Vinvolution de la matrice n'en est pas moins brusquement arrèlée ».
Le seul passage des éléments infectieux est done suffisant pour arrêter Finvolution. Les pertes sanguines
qu'on constate dans ces cas, remontent au dernier accouchement où au dernier avortement, Quand on inter-
roge la femme, on apprend que l'accouchement a été laborieux, prolongé, qu'il y a eu de la fièvre, un peu
de leucorrhée purulente pendant les périodes d'accalmie.
L'infection peut cependant n'etre que passagère ou de courte durée, l'utérus reprend ensuite son évolu-
tion normale.
Mais à côté de ces subinvolutions où le passé infectieux de Putérus est net et indéniable, il y en a
d'autres où l'élément infectieux manque ou est difficile à dépister.
Ribemont-Dessaignes est porlé à croire, même dans ces cas, à une légère infection de Pulérus passée
iInapercue. Loin d'être de eet avis, M. Doléris est plutôt convaineu de Fexistence d'une subinvolution non
inflammatoire « parce que leur étiologie, leur marehe, leur traitement surtout sont absolument distincts ».
D'après Doléris encore, les opérations obstétric: des peuvent conduire à Ja subinvolution, par le fait de
Vatonie de Putérus qui suit le surmenage de l'organe résultant d'un travail anormalement prolongé. Parmi tes
autres causes de la subinvolution non infecheuse, on peut encore citer les déchirures du col et du périnée,
les déviations. les grossesses rapprochées, l'absence de la lac talion, ete.
M. Camacho nie l'existence de la subinvolution aseplique. ll ne croit pas non plus aux influences des
opéralions obstétricales sur Pinvolution, car, dit-il, « nous avons parmi nos observations plusieurs cas d'in-
terventions obstélricales : délivrances artificielles, application de forceps, un cas d'inversion utérine, curage
digital, curettage, ele.; nous n'avons jamais observé le moindre effet fâcheux sur la marche rétrograde de la
matrice lorsque la courbe thermométrique oscillait autour de la normale. et. au contraire, toutes les fois que
la température s'élevait, que les lochies devenaient fétides, nous avons constaté Varret dans Finvolution. »
La symptomatologie de la subinvolution West pas complexe. Tout d'abord, on note toujours dans les
antécédents de la malade une grossesse ou un avortement : la malade ne s'est jamais complétement rétabhe
depuis: elle se plaint de pesanteur dans le bas-ventre. de douleurs lombaires, de pertes blanches, de pertes
rouges. Ces pertes rouges, dans les cas où elles dominent la sene, sont tres caractéristiques. Elles sur-
viennent souvent dans les premiers jours qui suivent l'accouchement, et le palper abdominal ne laisse aucun
doute sur leur origine: l'involulion normale ne s'est pas accomplie, Pulérus non rétracté laisse les vaisseaux
élargis et béants.
Mais les hémorragies précoces ne sont pas toujours la règle. Parfois la femme ne s'apercoil de rien, et
les suites de couches paraissent normales: mais la subinvolution persiste néanmoms et elle est diagnosti-
quée lors de la réapparilion des règles qui s'annoncent comme une ménorragie quí peut devenir grave par
suite de sa persistance.
Ces deux formes de la subinvolution utérine sont-elles justiciables de l'électrothérapeutique ?
L ‘emploi du courant électrique pour le traitement de la subinvolution d'origine mfectieuse a élé diverse-
ment apprécié; des opinions très opposées se sont manifestées sur sa valeur curalive; il a eu ses partisans
et ses adversaires, et bien des fois les louanges des uns provoquerent de la part des autres des blames que
rien ne justifiait, si ce n'est une technique défectueuse ou un mauvais choix des cas.
Il est certain que pendant l'évolution des phénomènes septiques, ni la curelte ni l'électricité ne provo-
queront la régression de Puléras. Du reste les altérations infammatoires aiguës, subaiguës ou purulentes
J
468 G. Dimier. — Le courant continu et le courant faradique
de l'appareil utérin-ovarien constituent des contre-indications formelles à la galvanocaustique. Mais que la
métrite devienne chronique, alors apparaitra l'efficacité du courant contre Phémorragie de la subinvolution
persistante. TE permettra d'agir sur les lésions par son action polaire et sur l'élément contractile par ses
effets a y aver d'autant plus de rapidité que Pendometrite est moins ancienne.
« C'est dans les formes jeunes, avec parésie musculaire ou subinvolution que Félectrisalion se montre
particulièrement efieace et prompte dans ses effets. Dans celles-et au bout de trois à quatre séances, les
accidents hémorragiques diminuent deja, et il men faut guère plus d'une douzaine pour supprimer entière
ment le symptôme.
Dans les formes anciennes, dans celles quí s'accompagnent de lésions vasculaires étendues et dont la
forme fongueuse constitue le type extrème, hémorragie est avant tout sous la dépendance de lésions vas-
culaires propres à la muqueuse, et Fatome du muscle mentre que pour une faible part dans la production
du svmplóme. Or, ce sont lá justement les formes les plus tenaces et les plus rebelles au traitement élec-
trique. Vingt ou trente séances, bien souvent, ne suflisent pas pour amener le résultat désiré, Tout en haut
de l'échelle prennent place les endométriles avec formations polypeuses. Sur celles-ci l'électricité est sans
action aucune et parfois mème elle augmente lhémorragie » (Zimmern).
De ces données, découlent les indications du traitement électrique et du curettage dans les hémorragies
de la subinvolution utérine d'origine septique. Dans les cas de subinvolution ou l'élément infectieux manque,
où n'existe comme trouble pathologique que Patonie de Putérus, « Pélectricité rend des services très appré-
cables > pour restituer à l'organe son activité fonctionnelle momentanément perdue.
La faradisation, le courant ondulatojre, le courant sinusoidal, le courant continu ont été préconisés tour
à tour, et les suceées attribués à chacun d'eux permettraient de penser que Péleetricité sous ses différentes
formes peut ètre utilisée indistinetement pour combattre Pinertic utérine.
Si Radford, Barnes, Mackenzie, Tripier, Apostoli, Doléris et tous ceux qui se sont servis du courant
faradique en ont retiré les meilleurs effets, d'autres auteurs ont remarqué que la faradisation devenait un
excitant mécanique impropre quand la subinvolution était installée, paree que incapable de lutter contre
l'atonité du muscle. ; .
En ce cas, Cest au courant continu, véritable excitant de la fibre museulaire lisse, qu'il faut s'adresser.
De faibles intensités seront utilisées: on évitera ainsi les effets caustiques du pôle positif tout en lui con-
servant son aclion stimulante sur la fibre musculaire atone. On obtiendra toujours ainsi des effets plus
certains, plus puissants, plus rapides.
*
x y
On trouvera dans tous les traités, livres ou articles spéciaux, de longs développements sur la technique
du traitement des hémorragies utérines par l'électricité sur le mode d'action du eourant. Aussi ne donne-
rons-nous que des indications très sommaires sur le manuel opératoire couramment employé.
Pour lutter contre le symplóme hémorragie utérine, dans les seuls cas naturellement où le traitement
électrique est indiqué, lemplor du courant continu forme Punique base de ce traitement et ne demande pas
une instrumentation compliqué e. Différentes sources peuvent être utilisées pour la production de ee courant.
Si les séances doivent avoir lieu dans le cabinet du médecin, on peut utiliser les accumulateurs ou le
courant des secteurs, à condition qu'il soit continu. La graduation est chose importante; elle s'obtient en
intercalant dans le circuit une résistance appelée rhéostat. Une souree constante, un galvanometre apério-
dique bien étalonné, un bon rhéostal, tout un jeu d'électrodes appropriées sufisent amplement pour
l'application de ce courant dans les cas d'hémorragie utérine.
Pour le traitement au domicile des malades, on pourra utiliser une batterie de piles de 32 éléments au
bisullate de mereure, munie d'un galvanometre avant une graduation suflisamment étendue.
Tous les appareils sont également bons, à la condition cependant qu'il wy ait jamais d'interruption dans
le courant. Les, Fintensité du courant est réglée par un collecteur qui intercale les éléments des piles, les
uns aprés les autres, dans le circuit Sur certaines batteries, les constructeurs placent un rhéostat ou un
réducteur de potentiel qui permet d'élever graduellement l'intensité de 0 à un maximum tolérable. et Sup
prime par consequent les légers inconvénients du collecteur d'éléments. Mais Cest lá une complication sans
grande utilité: le collecteur d'éléments est tres suffisant si Pon a soin de le mancuvrer avee douceur.
Les électrodes sont: Félectrode négative où indifférente qu'on relie au pôle négatif de-la source élec-
rique ou de la batterie, el Péleetrode active qui sera mise en relation avec le pòle positif. C'est ee pole
dont on se sert habituellement dans le traitement des hémorragies utérines.
existe un grand nombre d'électrodes génitales, toutes destinées à pénétrer dans la cavité ulérine. Nous
ne dirons rien des électrodes en metal oxvdable qui ne sont presque jamais emplovées.
Nous avons toujours utilisé des électrodes en charbon de cornues de préférence aux électrodes en
métal inattaquables ¿il nous a semblé que les résultats obtenus étaient beaucoup plus rapides. Les électrodes
en charbon sont de grosseurs différentes, ce quí permet d'adapter à l'utérus, celle qui convient le mieux
au calibre de sa eavite.
Comme électrode indifférente, on utilise une mince plaque Wétain pur autour de laquelle on dispose une
épaisseur assez considérable de ouate hydrophile, el l'on recouvre te tout d'une enveloppe de tissu hydro-
phile, Cette électrode indifférente doit avoir une surface proportionnelle a l'intensité du courant qu'on désire
utiliser: en général, 500 à 50) centimetres carrés suffisent amplement à tous les besoins, et permettent d'éviter
Lous les inconvénients inhérents au passage du courant intense pendant une séance assez prolougee.
L'électrode indifférente est appliquée sur la paroi abdominale et, avant de fermer le cire uit, i faut avoir
bien soin de S'assurer de son adherence intime avec les tissus. La densiti du courant étant ainsi régulière-
ment répartie sur toute la surface de la peau, celle-ci se trouvera ainsi à Fabri de l'érvthéme et surtout de
Pesearrilieation qui est la signature d'un mauvais électricien.
I faut rejeter de parti pris tous les modèles d'électrodes dans lesquels les tissus souples ne sont pas
en épaisseur suflisante,
I est indispensable de toujours mouiller convenablement lélectrode et de ne janiais laisser le coton se
dessécher complètement, car, aprés plusieurs alternatives de dessication et de madefaction, ce dernier
devient cur et se prete mal à l'emploi auquel al est destiné,
L'opération quí consiste à faire agir le coarant continu à Fintéricur de la cavité ulérine a été appelée
dans quelques affections gynécologiques. 469
par Apostoli, galvanoeaustique intra-utérine : eette expression peul prèter à confusion: mais il faut linter-
préter dans son sens le plus large, e’est-a-dire que son action ne se limite pas à eautériser les parois de
l'utérus. mais qu'elle s'étend à Fensemble des propriétés du courant continu,
La malade doit être placée sar une table gvnécologique, ou couchée sur un lit, les pieds appuyés sur
deux chaises. Après avoir pratiqué Vasepsie des instruments ef une désinfection des parties génitales de la
femme, l'opérateur s'assure du bon fonctionnement de ses appareils et procède ensuite au cathétérisme
utérin.
L'emploi du spéculum est plus génant qu'utile, et doit être rejeté, L'index et le médius de la main gauche
sont introduits doucement dans la eavité vaginale et repérent le col et son orifice externe: la sonde tenue
dans la main droite est glissée dans le vagin le long de la gouttière formée par les deux doigts de manière
à éviter, autant que faire se peut. le contact des parois du vagin. La sonde arrivée au niveau du canal cervi-
‘al est poussée légèrement, sans violence el sans force jusqu'au fond de la cavité utérine.
L'introduction de la sonde demande un certain doigté et un peu d'habitude. Très souvent en effet les
mauvaises positions de Putérus obligent à certaines manæuvres de redressement ou à des mouvements
compliqués d'élévation ou d'abaissement de la sonde : on parviendra à vainere toutes ces diflicullés en
S'armant de patience el de douceur. Si au bout d'un moment, on se rend compte que le cathétérisme complet
est impossible, le mieux est de ne pas insister et de limiter son intervention au seul cathétérisme du canal
cervical, Cetle pratique est du reste employée par bon nombre d'auteurs, en raison de la erainte que leur
inspire l'introduction de la sonde dans la cavité utérine.
Quand il ne reste plus qu'à faire passer le courant, on relie la sonde utérine au pôle positif et électrode
indifférente au pôle négatif; on manœuvre alors le rhéostat de telle facon que l'intensité ne s'élève que
tres progressivement.
Nous n'avons jamais dépassé 504 60 Ma. Ces intensités nous ont toujours paru suffisantes pour arrêter
les hémorragies: un guide tres stir du reste est la sensibilité individuelle et la réaction de la malade: sui-
vant l'expression d'Apostoli « il ne faut jamais dépasser la dose utérinement tolérable ».
Bergonié conseille de ne jamais dépasser 1060 Ma: certains auteurs emploient cependant des intensités
qui varient entre 50 et 200 Ma. Notre pratique personnelle nous permet d'affirmer qu'au-dessus de 50 à 60 Ma,
mème avee une électrode indifférente de grandes dimensions, les applications sont douloureuses et refusées
par les malades. La durée de l'application est de 5 à 10 minutes. On ramène progressivement le galvano-
mètre à zéro et Pon retire la sonde: une injeetion vaginale termine la séance.
On a signalé comme accidents dus à la galvanocaustique intra-utérine lesearrification et mème la perfo-
‘ation du fond de lutérus. Pour éviler ces complications henreusementtrès rares, il suffi de n'emplover que
des électrodes se terminant par une extrémilé mousse, et pour se garder d'enfoncer la sonde dans le tissu
utérin On la maintient à un ou deux millimètres du fond de Putérus.
Suivant les circonstances, les séances pourront avoir lieu deux ou trois fois par semaine. En général,
Phéemorragie cède complétement aprés 6 ou 8 séances au maximum; deux ou trois séances suflisent mème
dans les cas récents de subvolution utérine.
Il peut arriver cependant. soit par erreur de diagnostic, soit à cause de l'inertie complète et absolue de
l'utérus, que le traitement électrique reste sans effet, malgré des séances nombreuses el souvent répélees,
Il est inutile @insister et l'on doit sans perdre de temps faire appeler le chirurgien.
Certains auteurs préférent à la galvanocaustique intra-utérine les applications vaginales de courant
continu. On peut se servir des memes électrodes que pour la galvanocaustique, en ayant seulement soin de
recouvrir l'extrémité conductrice de la sonde d'une épaisse couche de ouate hydrophile qu’on imbibe d'eau
chaude. On introduit celte élcetrode tampon dans le vagin, avec un doigt conducteur qui permettra de la
placer dans l’un des euls-de-sacs vaginaux. Le cirenit sera fermé sur l'abdomen et la séance pourra ètre
prolongée pendant un quart d'heure environ.
L'action du courant continu a été diversement interprétée. Sans entrer dans des discussions théoriques,
on peut dire que l'action polaire, si elle n'est pas Ja seule en cause, est du moins la seule dont l'existence et
l'efficacité soient hors de doute. Son effet est double et comprend Faction immédiate Heroe sur la
surface saignante, et une action due à la réaction du parenchsime utérin.
Par son action polaire, le courant produit divers effets : fe une action chimique: % une action motrice.
Au pôle positif, il se produil un dégagement d'acide chlorhvdrique : + à faible concentration, à faible dose
du courant, effets modilicateurs: à forte concentration, à forte dose, effets caustiques. » Zimmern). Le
parenchyme utérin réagit vis-à-vis du courant continu par le réveil de la fonction musculaire, Les tibres
lisses de ce parenchyme reprennent leur tonicité et contribuent ainsi à l'arrêt de Phémorragie par la pro-
duction de - ligatures vivantes des artères ».
Mais, à cette action polaire incontestable, s'ajoutent une action interpolaire produite par le passage dn
courant d’une électrode à Pautre, et une action extrapolaire qui se manifeste à distance. Ces deux actions
n'étant pas encore suffisamment éludiées, nous nous bornerons seulement à les mentionner.
L'expérience semble avoir démontré qu'il existe en dehors de la métrite hémorragique, certaines formes
de métrites chroniques d'origine infectieuse, dans lesquelles le traitement électrique se trouve indiqué quand
tous les phénomènes aigus ou subaigus sont éteints. « Ces cas sont particulièrement douloureux el épuisants.
Pour le chirurgien judicieux, ils représentent des cas exaspérants par Jeur tenacité, el, entre cerlaines mains
trop pressées, ils ont parfois donné lieu à une intervention dont les conséquences ont été plus lamentables
que la maladie elle-mème » (Th. Keith). Des observations publiées, et de l'avis même des électriciens les
plus compétents, il y a tout lieu d'admettre qu'il est récllement possible, par un emploi judicieux et raisonné
du courant coutinu, d'apporter quelque soulagement à ce genre de malades
Nous ne nous occuperons ici que de la métrile blennorragique chronique, extrémement fréquente et
particulicrement difficile à guérir.
En pratique. il est parfois presque impossible de savoir quand finit la phrase aiguë de la métrite blennor-
ragique et quand commence la forme chronique. Très souvent, la première passe à peu pres inapercue et la
470 G. Dimier.
seconde s'installe presque toujours seurnoisement: aussi quand les femmes viennent se plaindre d'une
leucorrhée abondante qui les ennuie plus qu'elle ne les fait souffrir, on constate, en général, qu'on se trouve
en présence d'une évolution morbide déjà arrivée à la période de chronirité,.
En dehors des poussées aiguës, qui, d'ailleurs, respectent rarement les annexes, la forme chronique
offre des manifestations svmptomatiques qui impriment au syndrome utérin un aspect particulier et que Donnat
a ainsi résumé dans sa thèse : |
« Lateucorrhee peut exister scule indépendamment de tout autre symptôme. Elle n'est pas toujours épaisse
ct verdátre. Elle peut perdre ces caracléres si typiques et Napparaitre que comme un écoulement muco-
purulent ou mème simplement séreux. Souvent on la voit revenir après de longs intervalles où elle avait
disparu, indiquant aussi le réveil d'une infection en apparence éteinte.
Généralement, à la leucorrhée s'ajoutent les autres éléments du syndrome utérin : les douleurs à s'ège
abdominal et lombaire sont exaspérées au moment de la menstruation. Celle-ci est fréquemment allérée. Les
régles deviennent douloureuses et difficiles: elles sont irrégulières, surviennent trop tôt, se prolongent plus
longtemps. qu'à l'ordinaire et reprennent parfois après avoir complètement cessé.
A l'examen, le col west pas tumélié; mais, le plus souvent. la gonococcie se borne à la localisation cervi-
cale: aussi, ne trouve-l-on pas souvent le corps de Putérus sensible à la pression ou augmenté de volume.
Lorsque ce tableau clinique est au complet, le diagnoslic est relativement facile : le caractère de la
lcucorrhée, Fallure de la menstruation mettent généralement sur la voie. Mais, très souvent, les symptômes
sont frustes et l'on est obligé de se guider surtout sur les commemoratifs. Alors Vinterrogatoire en apprenant
l'existence d'une uréthrite, d'une evslite, d'une vaginite antérieures, ou en renseignant sur l'absence de toute
puerpéralité à incriminer, peut mettre la gonococcie en suspicion » (Donnal).
Malgré l'abondance des moyens préetendus curatifs, il faut avouer que le traitement de la métrite
blennorragique chronique est encore un des points les moins connus de son histoire. Si par les procédés
classiques : tampons glvcérinés, injections vaginales ou intra-utérines de solutions anliseptiques et légere-
ment caustiques, on peut obtenir des résullals assez satisfaisants, il faut également savoir que la métrile
blennorragique chronique peut avantageusement bénéficier du traitement électrique.
Bien que la galvano-caustique ait été fréquemment employee, la plupart des auleurs lui préfèrent cepen-
dant Pélectrolyse interstitielle.
La galvano-caustique a pour but la modification de la muqueuse au moyen d'électrodes inattaquables
(charbon, platine, nickel) par les acides qui se développent au niveau du pôle posilif, et Putilisation des
propriétés bactéricides de ce pôle, L'électrolvse interstitielle consiste dans l'emploi d'électrodes solubles, atta-
quables par conséquent par les acides, et dont les produits de décomposition métallique, orientés vers le pôle
négalif, pénètrent dans Pintimité des tissus, très au dela de la surface épithéliale. Elle manifeste ses elfets
par une action caustique légère, moditicatrice et non destructive, et par une aclion antiseptique très puissante.
Papialkowsky a étudié les effets du courant électrique dans les métrites, mais se basant sur les bons
résultats que donne le ehlorure de zine dans Vendométrite, il eut l'idée de remplacer Péleetrode inattaquable
d'Apostoli par une électrode en zine, afin d'utiliser les produits de décomposition de Pélectrolvse. N démontra,
en efet, que Je passage du courant donne naissance, autour de la sonde intra-ulérine, à du chlorure de zine.
Apostoli et Gautier ont utilisé le cuivre comme électrode; Debedat a pu préconiser Pélectrolvse de Falı-
minium, Regnier celle du fer: Boisseau du Rocher a obtenu d'excellents résultat, dans les métriles gonocoe-
ciques, par Peleetrolvse de l'argent. D'après cet auteur, Pelectrolyse de Vargent ne consiste pas seulement
dans Pintroduction momentanée de sels d'argent que lavent la cavité utérine ; les ions métalliques dévelop-
pés au niveau de la sonde vont èlre transportés par le courant vers le pôle négatif à travers les couches
des tissus utérins. L'argent se dépose dans ces tissus, y persiste un certain temps, et constitue « des foyers
interstitiels dantiseptie. » (Donnab.
L'action penetrante de lélectrolvse argentique jointe à la production d'un composé chloré du métal, un
oxvchlorure d'argent, el sa diffusion dans la zone péripolaire sont peut-être la raison des bons résultats que
donne la méthode, Ce qu'il y a de certain, cependant, c'est que la métrite gonococcique chronique traitée par
l'électrolvse à Faide d'électrodes oxvdables en argent est une de celles où les effets du courant continu sont
les plus rapides.
La technique de l'électrolvse interstitielle est à peu de chose près la même que celle de la galvano-caus-
tique intra uterine; seuls quelques détails sont utiles à connaitre.
L'électrode d'argent avant été introduite dans Futérus, on Pisolera des parois vaginales, par un manchon
de caoulchoue ou d'ébonite facilement stérilisable. L'intensité à employer varie suivant les auteurs; 25 à
50 milhamperes nous semblent suffisants. i
Pendant la séance qui sera de 5 à 10 minutes, la sonde a conlracté des adhérences avec la muqueuse
utérine; pour les voir disparaitre, il suflit de renverser le courant el de faire agir pendant quelques instants
le pole négatif: la sonde ne tarde pas à être libérée, grâce à l'action des produits basiques développés au
contact de lélectrode et qui ramollissent les adhérences.
Les malades soumises au traitement électrique ne devront, en aucun eas, négliger les prescriplions hydro-
thérapiques et hveiéniques recommandées dans la métrite chronique; elles completeront de très-heureuse
facon l'action de Velectrothérapie.
*
. o»
Si. depuis que la thérapie électrique existe, on a cru devoir étendre ses bienfaits à nombre d’autres affec-
tions des organes génitaux de la femine, les observations publiées ne sont pas suffisamment convaineantes,
et les discussions auxquelles elles ont donné lieu sont par trop contradictoires, pour qu'il soit permis de
mettre à Pactif de la méthode, comme le voudraient encore certains auteurs, des succés relentissants, qui,
Join de plaider en sa faveur, ne peuvent que la diseréditer.
Aussi, erovons-nous devoir conclure que le secret du suceës de la thérapeutique gvnécologique électrique
réside uniquement dans le choix judicieux des cas à traiter, eb que les accidents et les échees, trop souvent
signalés, sont venus très justement signaler co.nbien il était téméraire et néfaste de vouloir appliquer le cou-
rant à toutes les affections de la gynécologie.
NOTE DE PRATIQUE
L'IONISATION DU RADIUM
L'ionisalion médicamenteuse est un procédé de traitement qui semble se rapprocher de
l'idéal, puisqu'il permet de faire arriver le médicament, directement et sans effraction de l’enve-
loppe légumentaire, au niveau de la région malade, c'est-à-dire à l'endroit même où l'on cherche
à obtenir son maximum d'action.
On transporte ainsi du sodium, du lithium, etc.... Le titre des solutions varie de 1 à 5 pour 100.
Ces substances élant d'un prix peu élevé, on peut, comme litre de solution, dépasser légèrement
celui que nous fixent les formules de P'électro-chimie, élant donné
qu'habituellement on fait des séances de 30 minutes, et qu'on
emploie une intensité d'un demi-milliampère par centimètre carré
d'électrode active. Nous savons, en effet, que la quantité de
substance véhiculée dépend uniquement du nombre de coulombs
que Pon fail passer.
Mais lorsqu'il s'agit de radium on ne peut se servir pour
Pélectrolyse que de solutions faibles, sinon le traitement devien-
drait inaccessible à la plupart des malades, par simple raison
pécuniaire. 11 a donc fallu chercher la dose minima capable de
produire des effets thérapeutiques, et modifier les facteurs temps
et intensité qu'on avail adoptés pour toute autre ionisation.
La solution à laquelle on s'est arrêté est de 10 à 20 micro-
grammes pour 100 grammes d'eau distillér. On peut introduire en
effet, sans inconvénient, dans un organisme vivant cette quantité
de radium, pro die, et elle est suffisante pour produire des effets
thérapeutiques.
Mais l'emploi de doses aussi faibles est assez difficile, car il
convient de tirer le meilleur parti de cette solution, il faul en perdre le moins possible pendant
la manipulation. Aussi l'usage de compresses est-il peu à recommander, nous leur préférons
un petit appareil d'un usage assez fréquent en Angleterre pour l'électrolyse médicamenteuse,
alors qu'en France il est peu connu.
Il se compose, comme le montre le schéma, d'un récipient de verre dont le fond plat est
formé d'une matière poreuse À, recouverte extérieurement de peau; on met dans ce récipient
la solution à ioniser, le courant est amené par une lige de charbon B el le fond de l'appareil est
appliqué sur la région malade où il est maintenu fixé pendant loute la durée de la séance.
Ce dispositif permet d'éviter toute perte de radium, et ne nécessite qu’une faible quantité
de solution. D'autre part, grâce à la paroi poreuse, on a toujours sur la partie en contact avec le
malade, une électrode parfaitement humide pendant tout le temps de Popération el quelle que
soit la pression exercée. Si donc cel appareil se recommande lorsqu'on se sert de substances
coûteuses, il est également très pratique pour l'ionothérapie en général.
G. HARET.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
PHYSIQUE
M. de Broglie (Paris). — Sur la spectroscopie
des rayons secondaires émis hors des tubes à
rayons de Rontgen et les spectres d’absorp-
tion (C. R. Ar. Se., 25 mai 1914).
M. de Broglie étudie iei le spectre des métaux em-
plovés non plus comme anticathodes, mais comme
producteurs de rayons secondaires propres (radia-
tions homogènes émises par les éléments de poids
atomiques Supérieurs à 50), quand on les place en
dehors du tube dans un faisceau de ravons XN.
H. G.
TECHNIQUE
R. W. A. Salmond (London). — Expériences
sur la filtration en Rayons X (The proceedings of
the Royal Sociely of Medecine. | Electro Thera-
peutical section: Vol. VH, n° 7, Mai 1914,
p. 79-86).
Des expériences entreprises par S. au laboratoire
de physique du service électrothérapeutique du
Cancer Hospital de Londres, il résulte que Faction
des filtres varie suivant la dureté des tubes. L'auteur
est cependant arrivé à établir un tableau comparatif
dupouvoir filtrant des différentes substances utilisées,
Ces mesures furent faites au moyen de lélectroscope.
Les filtres métalliques ne doivent pas ètre appliqués
directement sur la peau à cause du rayonnement
secondaire qu'ils émettent.
CHAMOIS
(Peau de).
ALUMINIUM. PAPIER. CUIR TANNE. FLUSRE.
inm.
30mm.
Dimm.
omm.
10mm.
rom.
Smm.
901 M.
INM.
7mm.
15mm.
16min.
omm.
mm.
15mm.
timm.
Omm,’
imm.
2mm.
SUI.
Bien entendu, ces chiffres ne sont quwapproximatifs,
mais, d'aprés les experiences de contrôle failes dans
le service, ils furent reconnus très suffisamment
exacts. Pour protéger le malade contre le rayonne-
ment secondaire émis par les filtres métalliques, il
recommande de mettre au coté distal, une couche de
peau de chamois, Wintam Vivas.
Dessauer (Francfort am Mein). — Le rayonne-
ment y du radium peut-il être produit artificiel-
lement dans les ampoules à rayons X (.Muen-
chener Medisinische Wochenschrift, n°18, 5 Mai
1914, p. 989 a 990).
Se basant à la fois sur le ealeul et sur ses expé-
mences, D. répond aflirmalivementa cette question et
pense que nous sommes en mesure des à présent de
produire des rayons de Röntgen suflisamiment péné-
trants pour, qu'au point de vue pratique, ils puissent
remplacer Je ravonnement y du radium.
lla ealculé les absorptions de ces ravonnements
tres pénétrants dans les tissus et établi des tables
qui fournissent immédiatement les indications des
doses en profondeur, [ne donne d'ailleurs dans cet
article que des indications générales, sans aucun
chiffre et sans aucune expérience.
R. Lepoux-Lenann.
Marius Nissim (Pise). — Nouvelle méthode pour
évaluer la superficie de la projection ortho-
diagraphique (La Perlioloyia Medica, Mars 1914,
fase. 5., p. 115 à 117).
Laire cardiaque relevée sur un orthodiagramme
n'est pas une figure géométrique.
L'ombre cardiaque évaluée sur un carré millimó-
tique ne donne qu'une approximation.
Pour obtenir la superticie, PA. taille, sur une lame
de métal assez mince, le contour de-la figure à éva-
tuer. La lame du métal doit avoir une épaisseur égale
partout el pour cela passée au sphéromètre, On pèse
la lune découpée.
Si, connaissant le poids de tem? du métal dont on
s'est servi, aluminium ou plomb, on divise le poids
total par le poids du em?, on a la superficie en em,
Pour simpliftier, il faudrait employer une lame de
métal dont LE cm? péserait 4 gramme.
DONGRADI.
Charles Phillips (Londres). — Types modernes
d'ampoules à rayons X (Valture, 14 Mai 1914,
p. 270 à 272).
Courte étude sur les principales caractéristiques
des ampoules actuellement utilisées et sur les nou-
veaux perfectionnements réalisés dans lampoule
Coolidge, F. JAUGEAS.,
Lobligeois, Mathé, Ruiz, Sbarra (Paris). — Pré-
sentation d’un appareil transportable pour
radiologie (Bulletin et Mémoires de la Société de
radiologie médicale de France, n° 55, Mai 1914,
p. 168).
Les A. présentent un appareillage d'un modèle
tres réduit, pour l'alimentation d'un tube de Crookes
en monopolaire, et permettant de faire de la haute
fréquence, de la galvano-caustique; une prise de
lampe suffit et le courant primaire peut être continu
ou alternatif à 110 ou 22) volts, G. Hanrr.
Un nouvel appareil pour la mesure de l'intensité
du rayonnement de Rontgen. Intensimétre du
Dr Furstenau (Archives d'Llectricité médicale,
10 Mai 1914, p. 489).
L'appareil est basé sur les variations de résistance
électrique du sélénim sous l'influence des ravons X.
ll se compose d'une planchette à sélenium que l'on
place au niveau de la partie irradiée et qui est reliée
Rayons X.
par un fil souple à l'appareil de mesure, eontenant
une pile à débit constant et amperemetre gradué
empiriquement en « minutes nécessaires pour obtenir
5 U ». Dr ANDRE NUYTTEN.
D'halluin (Lille). — Résultats d'expériences
montrant les difficultés de nous protéger
‘contre les rayons X (Bulletin et Mémoires de la
Sociélé de radiologie médicale de France, n° dò,
Mai 1914, p. 161 à 168, 1 fig.).
LA. n'est jamais, sauf pour les examens radiosca-
piques, dans la salle des ravons X, mais dans une
salle voisine communiquant avec la précédente par
une porte entr'ouverte. L'opérateur se trouve face
au tableau de commande où sont quatre soupapes.
Malgré ces précautions, il a constaté qu'il recevait
des rayons X, les uns émis parles soupapes, les
autres traversant Je localisateur et le mur de pro-
tection, d’autres également, rayons secondaires, émis
par le plafond et les murs. Cette constatation cepen-
dant ne doit pas trop émouvoir les radiologistes,
car la présence du rayonnement a été révélée par la
méthode photographique, or, ce réactif est très sen-
sible, el les doses qu'il enregistre peuvent être tres
faibles, donc peu nuisibles. Il sera cependant néces-
saire de faire des recherches de mesure quantita-
tive, mais, dès maintenant, cette observation permet
de conclure qu'il est impossible de se mettre com-
plètement à Fabri des rayons X. G. HARET.
473
PHYSIOBIOLOGIE
Aubertin et Beaujard (Paris). — De l'action des
rayons X sur les myélomatoses (Arch. des mal.
du cœur, Mai 1914).
A et B étudient, en s'adressant à I mentos
le mécanisme de l'action des rayons X sur les sympto-
mes cliniques et hématologiques de la leucémie. Pour
les auteurs, cette action est purement cellulaire et ne
Sattaque en rien à la cause inconnue de la leucémie,
Si Von sacrifie le cobaye irradié, on voit que la
moelle est dégénérée, atrophiée et remplie de graisse,
les mvéloevtes ainsi que les mégaloevles sont en
partie détruits, les ¿osinophiles disparaissent, seuls
les globules nucléés sont moins touchés.
Il semble done logique d'admettre que le processus
essentiel de la mvélomatose n'est pas modifié, mais
que la radiothérapie par son action destructive ne
R. Levene.
James B. Murphy (New-York). — Greffes hété-
rogénes effectuées, gráce á la destruction du
tissu lymphoide par les rayons X (Travail du
Rockefeller Institute for Medical Research) (The
Journal of the American Medical Association,
vol. LXH, n° 19, 9 Mai 1918, p. 1459).
M., par des expériences, montre que Pon peut greffer,
en détruisant le tissu Iymphoide par les ravons X,
des tumeurs de souris sur des rats et que ces tumeurs
continuent à grossir. Sur des animaux témoins non
irradiés, les greffes ne prennent pas.
Wi,nLnram WIGNAL.
fait qu'en atténuer les effets.
RADIODIAGNOS TIC
GÉNÉRALITÉS
Paul Carnot (Paris). — Recherches radiologiques
sur la gymnastique viscérale (Société de Théra-
peulique, 22 Avril 1914).
C. a étudié par la radiographie les déplacements
viscéraux dans diverses attitudes el divers mouve-
ments.
Le cœur a une mobilité plus grande qu'on ne le
croil généralement. Dans la position renversée, tête
en bas, le cœur, entrainé par la pesanteur, se détache
du diaphragme et tombe vers la région cervicale. De
meme, les déplacements dans les autres plans (décu-
bitus latéral gauche et surtout droit) sont notables.
Des examens dans différentes positions pourraient
permettre de préciser le diagnostic de symphyse car
diaque et mème le siège des adhérences.
Le diaphragme, dans les positions renversées,
bombe dans le thorax, la coupole droite surtout par
le poids du foie.
L'extomar change de forme dans les différentes
positions du sujet, et ces diverses attitudes influent
sur l'évacuation. Le décubitus latéral gauche entraine
une position de repos qui soulage le pylore (ulcus
du pylore), mais est très défavorable au travail d'éva-
cuation (estomac atone ou ptosé).
Le gros intestin est d’une grande mobilité : la
flexion latérale droite produit un tassement et un
plissement accentué. du cecum et du colon ascen-
dant, en même temps qu'un redressement et un éti-
rement du colon descendant. La flexion latérale
gauche produit inversement le mème phénomène. Ce
mouvement de balancement à droite et à gauche
peut avoir son utilité pour l'évacuation fécale dans
certains cas de constipation avec engorgement du
gros intestin. Le renversement du tronc en arrière
provoque simultanément un redressement des deux
branches coliques verticales et un renversement du
transverse, normalement convexe.
Ces divers déplacements viscéraux, reconnus exac-
tement par la radiographie, permettent de renforcer
les systèmes de soutien ligamenteux ou musculaires,
et peuvent même avoir des effets thérapeutiques
dans des cas de ptose, d'atonie colique, d'adhérences
anormales, G. GIBERT.
OS. CRANE, ARTICULATIONS
Ziembecki (Lemberg). — Contribution à la patho-
logie chirurgicale de l'âge de croissance (soc.
de Chiruryic, 6 Mai 1914, p. 580-595, 2 clichés).
Z. montre des clichés d’une malade présentant : à
droite, une luxation iliaque postérieure; à gauche,
une luxation centrale, franscotyloidienne : la tète
fémorale fait saillie dans le petit bassin.
AUBOURG.
Huguier (Paris). — Résultats éloignés de trois
résections osseuses pour ostéosarcomes, répa-
rées avec un transplant libre pris sur le péroné
du malade (Soc. des Chirurgiens de Paris, 8 Mai
1914, p. 386).
Les clichés (Lomon) montrent que le segment
transplanté du péroné ne présente aucune trace de
résorption : il a conservé sa forme el son canal cen
tral: la partie supérieure est soudée, la partie infé-
rieure forme une pseudarthrose. H nv a aucune réci-
dive, au bout de 4 ans. AUBOURG.
Reginald Morton (London). — Quelques ano-
malies congénitales (The Archives of the Rent-
474
gen Ray, n° 166, Mai 1914, p. 442-445, 11 radio-
graphies hors-texte).
L'Auteur publie un certain nombre de malforma-
tions congénitales; retenons les figures 5, 6, 7 de la
planche CCCENLE qui intéressent un mème sujet
présentant : fe Une absence du pouce et du I méta-
carpien el soudure des épiphyses carpiennes des
# et oe métacarpiens de la main droite. Les os du
carpe, ainsi que les extrémités inférieures du radius
et du cubitus, sont déformés, % Vhumeérus gauche
se divise en deux à son tiers inférieur, une partie
continuant la direction générale de Vos, l'autre s'en
écartant à angle aigu. Sartieulant avec la branche
droite, on voit un carpe rudimentaire auquel fait suite
une main qui, comme sa eongénère droite, n'a pas de
pouce. L'aurieulaire est seulement représenté par la
phalangine et la phalangette, Wibciau VIGNAL.
Dufour, Legras el Ravina (Paris). — Ostéoma-
lacie atypique à début infantile, chez une
femme vierge, de 77 ans (ostéopsathyrosis ?)
(Soe. médicale des hópitau.e, 22 Mai 1914, p. 916-
21, 1 cliché).
Femme avant eu 25 fractures : la radiographie
montre une décaleification des os : le tissu osseux
est résorbé et atrophié : e’est une des caractéris-
tiques de l'ostéomalacie. AUBOURG.
Carle Rederer (Paris). — Un cas de malforma-
tion symétrique de la main (Revue d'Orthopédie,
1 Mai 1914, p. 241 à 245, avec ? radios. et 1 fig.).
LA. rapporte Vobservation d'un petit malade de
deux ans el demi présentant une malformation svmé-
trique de Ja main aceompagnée d'un double hallux
valgus. Les radiographies montrent : à droite, une
pièce osseuse surnuméraire sous l'extrémité proxi-
male de la premiere phalange de l'index, cette pièce
osseuse en coin dirige la pointe du doigt vers l'axe
de la main; à gauche, la piece osseuse placée symé-
triquement parait avoir des connexions avee la pha-
lange, le doigt est beaucoup moins dévié qu'à droite.
J. Louer.
Lombard (Alger). — Bifurcation héréditaire et
familiale de la main (Revue dl'Orthopédie, Mars
1914, p. 159 à 146, avec fig. et radiogr. dans le
texte).
H s'agit d'une malformation transmise parla mère
à quatre de ses enfants : fusion de deux métacar-
piens (le 3° et le #)en un os bifide: le 3°et le + doigt
élaut articulés avee ee mélacarpien bifurqué à son
extrémité distale. On remarquait en outre des doigts
surnuméraires, sauf chez le dernier né.
J. LOUBIER.
Mutel (Nancy). — Un cas de main bote radiale
congénitale (Revue «(Orlhopédie, Mars 1914,
p. 119 à 128, avec fig. dans le texte).
La radiographie montrait des deux cótés : le cubitus
lévérement incurvé, labsence de radius, 5 metacar-
piens dont le premier est gréle; le pouce et l'index
avaient une premiere phalange Commune, mais le
pouce possédait une phalangine et une phalangette.
De nombreuses anomalies musculaires ont été
découvertes à la dissection. I. Lounien.
Carle Roederer et Max Bouvaist. — Un cas
d'absence congénitale du radius (/ievue d'Ortho-
pédie, Mars 1914, p. 129 à 154, avec 1 fig. et
2 radiogr.).
Enfant de 5 mois présentant une double main bote
radio-palinaire, Les radiographies montrent : à droite,
Rayons X.
l'intégrité du radius, une malformation de Fartieula-
tion métacarpo-lrapézoide: à gauche, absence de
radius, épaississement et brièveté du cubitus, mal-
formation du premier métacarpien. Observation inté-
ressante, puisque sur le mème sujet on trouve
2 variétés différentes de main bote. J. Loumen.
Paul Bernard Roth (London). — Absence con-
génitale du cubitus (The Lancet, n° 91, 25 Mai
1914, p. 1457-1458, 2 figures).
Filette de sept ans dont le bras gauche était atro-
phié depuis la naissance et depuis quelque temps
la déformation s'accentuait considérablement, A la
palpation on trouve le radius luxé en haut et en
avant sur Phumérus; le radins offre une courbe à
coneavité interne; les 25 inférieurs du cubitus, ainsi
que trois doigts sont absents: le 1/5 supérieur de cet
os est très réduit en épaisseur. La main est fléchie
sur le bord cubital formant avec ce dernier un angle
droit, La mobilité semble peu atteinte; en effet le
coude peut être le siège de mouvements de flexion
et d'extension, la main mise en supination; toutefois
la pronation est incomplete. Le poignet peut ètre
fléchi et défléchi completement. Les deux doigts
peuvent de mème subir les mouvements de flexion
et d'extension mais ne peuvent s'opposer.
La radiographie montre un humérus normal; du
cubitus on ne voit que le 1/3 supérieur. Le radius est
déformé décrivant un are de cercle,
Le poignet est représenté par Pos crochu et grand
os. Deux doigts complets : le pouce dont le méta-
carpien est en contiguité avec le grand os et Pauri-
eulaire (pour Fauteur) quí est en contiguité avec los
crochu.
Rappelons que Wierseqewshki (Zeitschrift für Ortho-
padische chirurgie, Band, XXVIE, 1910, p. 101 à 431)
a pu réunir dans la littérature médicale 22 eas Pab-
sence congénitale du cubitus; il adopte dans cette
revue générale la classification de Kimmel (die Miss-
bilduny der ectremitaten durch defekt, Verwachsuny
und Webersakl. Bibliotheca Medica Abt: E, M. 5.
Cassel, 1895) qui divise ces cas en trois groupes.
A) Le cubitus est totalement ou partiellement ab-
sent. le radius est normal, quoique souvent ineurve ;
les doigts cubitaux existent.
B) Cubitus totalement ou partiellement absent: le
radius est ankvlosé avec Phumérus suivant un angle
plus ou moins obtus: quand if existe une portion
supérieure du cubitus elle est fusionnée dans lanky-
lose radio-humérale.
© Cubitus totalement ou partiellement absent:
radius luxé en avant et en haut sur l'humérus.
Le cas publié par Roth rentre dans ee dernier
groupe. WILLIAM VIGNAL.
R. Kienbæck (Vienne). — Os rotulien du coude et
fracture de l'olécrane (Fortschritte auf dem
Gebiete der Roentgenstrahlen, tome XXII, fase. I,
8 Mai 1914, p, 85 à 94, 5 fig. I pl.)
K. a publié déjà en 1905 l'observation d'un malade
qui présentait une sorte d'os rotulien à chaque coude,
H reproduit aujourd'hui en détail sa première
observation et y ajoute un deuxième cas unilatéral;
celui-ci est limité au eoude droit.
Mais tandis qu'avec Ptitzner et d'autres auteurs, il
estimait, en publiant sa première observation, qu'il
s'agissait dans son cas et d'autres analogues d'un
volumineux sésamoide qu'on pouvait appeler os rotu-
lien du coude, il revient maintenant sur cette opinion.
Considérant qu'il y a toujours eu dans ces cas un
traumatisme local important, il envisage ces os
comme des fragments d'olécrane non consolidés à la
suite d'une fracture ancienne, H s'agirait done sim-
plement de pseudarthroses. R. Lepoux-Lenarn,
Rayons X.
Denet. — Deux cas de scapulalgie avec séques-
tres. Diagnostic fait par la radiographie. Inter-
vention (Orthopédie et tuberculose chiruryicale,
n°9, Mai 1914, p. 291 à 206, 5 figures).
D. publie deux observations complètes :
fe Cas. — Les lésions portent surtout sur l'extré-
mité humeérale : le noyau épiphysaire est représenté
par une tache sombre. Tout le tiers supérieur de la
diaphyse est le siège d'une ostéomvélite chronique
due à l'infection secondaire.
2 Cas. — Le cliché montre deux séquestres qu'un
sillon d'élimination, plus clair, sépare des parties
restées saines. AUBOURG.
Galland (Paris). — Deux cas de fracture de l'omo-
plate (Tuberculose el orthopédie chirurgicale.
n° 5, Mai 1914, p. 227 à 302, 2 clichés, 2 sché-
mas).
Le trait de fracture est dessiné par un Y, couché à
branches ouvertes en dedans, divisant complètement
le bord externe de l'omoplate au-dessous de la cavité
glénoide, fracturant le pilier externe. Bientôt ce trait
se divise en deux : une félure supérieure se dirige
sur l'angle Supérieur et interne de Fomoplate, lautre
inférieure se porte sur le bord spinal qu'elle atteint
dans son 1/4 inférieur. G. a observé deux cas iden-
tiques : ce type de fracture ne parail pas avoir été
déjà remarqué. AUBOURG.
Coville (Orléans). — Gros orteil surnuméraire
du pied droit (Revue d'Orthopédie, 17 Mai 1914,
p. 29 à 256, 1 fig. et 1 radiogr.).
Observation intéressante, parce que la radiographie
a montré que, contrairement à ce qui se passe d'ha-
bitude dans le cas d'orteil surnuméraire, il y avait
indépendance et intégrité complète des deux premiers
métalarsions, J. LoUBiER.
Verrier (Lyon). — Pied plat valgus invétéré
double, d'origine congénitale (Lyon médical,
tome CXXII, n°20, 17 Mai 1914, p. 1079 à 1081).
Un homme de 65 ans présente deux pieds plats
valgus, d'origine congénitale. La radiographie montre
une bascule de Vastragale : sa tête regarde la face
plantaire du pied; le seaphoide s'articule avec une
néoformation osseuse, en arrière, la face supérieure
de Pastragale s’articule avec la mortaise tibio-péro-
nière sur sa moitié postérieure; des butoirs osseux
guident le tibia; la face inférieure de Vastragale est
orientée en arrière ; le caleanéum a fait basculer en
haut et en dehors toute sa moitié postérieure: nom-
breux ostéophytes sur sa face supérieure. La bascule
de Pastragale semble être congénitale; les lésions
d'arthrile sèche relèvent d'une adaptation fonction-
nelle; quant aux ankvloses et ossifications, elles
peuvent ètre d'origine infectieuse, le malade présen-
tant des lésions bacillaires. Th. NoGirr.
Desgouttes (Lyon). — Fracture bi-malléolaire
avec fragment postérieur (Lyon medical, tome
CXXII, n° 20, 17 Mai 1914, p. 1098 à 1101.)
L'auteur présente des radiographies faites avant et
après la réduction d’une fracture bi-malléolaire avec
un troisième fragment. La réduetion est parfaite.
M. Durand montre la radiographie d'une fracture,
type « Dupuytren bas », avec fragment postérieur et
grande luxation du pied par chute du talon. Le bord
inférieur du tibia est reporté en avant. La déforma-
tion est réduite sous anesthésie; la radiographie
montre que la correction est très satisfaisante; il ne
reste plus qu’à mobiliser cette jointure. M. Vallas ne
s'étonne pas des bons résultats obtenus: si l’on ne
se préoccupe du fragment postérieur que depuis
479
qu'on fait de la radiographie, il est bien certain que
jadis le fragment postérieur existait déjà et que la
simple réduction donnait de bons résultats.
Th. NoGien.
Bertein (Lyon). — Fracture bi-malléolaire an
cienne avec fragment postérieur. Intervention.
Bon résultat fonctionnel (Lyon médical, tome
CXXH, n° 49, 10 Mai 1914, p. 1041 à 1045).
Un militaire s’est fait une fracture bi-malléolaire
par abduetion: on la réduit en corrigeant le valgus
qui existait et Pon fait un plâtre ; quand, après quatre
semaines, on enlève le plâtre, on constate que le
pied est en équin. Une radiographie montre alors
qu'il s'agit d’un déplacement de Pastragale sous la
dépendance d'une fracture marginale postérieure; un
fragment triangulaire abrasé de la marge postérieure
tibiale a été soulevé par la poussée de Pastragale et
plaqué contre le bulbe tibial en arrière; le péroné
est cassé à 6 centimètres au-dessus de la pointe
malléolaire ; du côté interne, la malléole est en con-
tinuilé avee le tibia, mais elle est fendue verticale-
ment, el son bord postérieur fait partie intégrante
du fragment postérieur. A l'intervention, on refoule
le bulbe tibial contre les tendons, Vastragale est
remis en place. Le résultat fonctionnel est très bon,
mais la radiographie montre que la subluxation as-
tragalienne postérieure s'est reproduite.
Th. Noaten.
Auvray (Paris). — Fracture marginale antérieure
de l'extrémité inférieure du tibia (Soc. de Chi-
ruryte, 6 Mai 1914; p. 597 à 605,2 clichés).
Le cliché (Bonniot) montrait un volumineux frag-
ment détaché du bord antérieur de la mortaise
tibiale qui avait été projeté en avant sous impulsion
de Pastragale et était demeuré dans cette position.
L'astragale, subluxé en avant, était venu se placer
sous le fragment tibial.
Une intervention chirurgicale a très notablement
amélioré les rapports des os et de l'articulation du
cou-de-pied.) AUBOURG.
Chevassu (Paris). — Ostéosarcome de l'extrémité
inférieure du fémur (Soc. de Chiruryie, 20 Mai
1914, p. 662).
C. a fait le diagnostic clinique de tumeur à myélo-
plaxes, par la nettelé de sa cirronseription radiogra-
phique. L'espace clair correspondant à la tumeur est
partout limité par une zone sombre qui indique un
épaississement de réaction osseuse. En aucun point,
il n'y a d'infiltration de Vos voisin.
P. Delbet voit lá un excellent signe
sur lequel il a déjà insiste.
Robine a vu un pareil cas où la radiographie
révélait une cavité occupant le condyle interne et
dont le contour bien net semblait en rapport avec
l'existence d'une tumeur relativement bénigne.
AUBOURG.
‘adiologique,
Barbarin (Paris) — La maladie de Schlaetter.
(Soc. des Chiruryiens de Paris, 17 mai 1944,
p. 540).
B., sur les clichés de 3 malades, a constaté le
redressement typique du point apophysaire tibial
signalé par Schlaetter. Il ne s'agit pas d'un trau-
matisine, mais d'une apophvsite. AUBOURG.
Frat (Nice). — Tumeur blanche du genou.
Résection extra-articulaire. Guérison. (Soc. de
Chirurgie, 27 Mai 1914, 689 à 699).
Le cliché montrait : obscurité de Pinterligne,
destruction osseuse portant à la fois sur Je tibia, la
476
rotule et le fémur. Les lésions étaient étendues sur
une hauteur de 15 centimètres et se traduisaient par
un effacement de la structure trabéculaire, Pinfiltra-
tion périarticulaire et synoviale. AUBOURG.
Robin (Angers). — Malformation congénitale rare
des genoux. (Revue d'Orthopédie, 1 Mai 1914,
p. 257 à 240, avec 2 radiogr.).
Il s'agit d'un cas de luxation congénitale des deux
genoux : à droite, l'extrémité supérieure du tibia
remonte devant la face antérieure du fémur. il y a
une rotation externe très marquée; à gauche, luxation
antérieure également avec subluxation latérale du
tibia en dehors sans rotation. J. LOUBIER.
Ferraton (Paris). — La résection dans les trau-
matismes anciens de la hanche. (Soc. de Chirur-
gie, 27 Mai 1914, p. 672 à 678, 1 cliché).
F. montre le cliché d'une ancienne luxation iliaque
avec une lète fémorale entourée d'ossificalions.
AUBOURG.
Toubert (Lyon). — Note sur une variété de frac-
ture complexe de l'extrémité supérieure du
fémur (Soc. de Chirurgie, 15 Mai 1914, p. 608 à
614, 2 clichés).
T. rappelle la division schématique des fractures
du col fémoral en intracapsulaires (fract. sous-cépha-
lique de Kocher, fract. du col anatomique, fract.
intracapsulaire) el extracapsulaires (fract. du col chi-
rurgical, fract. extracapsulaire, fract. uni-trochanté-
rienne et les fract. isolées du grand el du petit
trochanter). T. a observé un cas de fracture simulta-
née du grand el du petit trochanter. Sur le cliché, ce
qui frappe c'est la déformation en coxa vara. L'angle
du col est réduit de 1509 à 100°. Le col s’est fléchi
dans la cavité cotyloïde et le grand trochanter en
entier a suivi le col: il s'est détaché de l'extrémité
supérieure du fémur, qui pointe, taillé en biseau,
oblique en haut et en dehors un espace clair
indique en haut le point où le sommet du grand
trochanter se sépare du fémur, et une surface sombre
en bas, indique l'endroit où la diaphyse fémorale et
la partie inféro-externe du col fémoral se juxtaposent
ou plutôt se pénètrent. Enfin, le petit trochanter
Rayons X.
apparait, nettement détaché du fémur par sa base :
il s'est éloigné du fémur en pivotant, car l'extrémité
supérieure du fragment est restée proche de la
diaphyse. Le petit trochanter, de vertical est devenu
horizontal et sa face interne est devenue supérieure.
AUBOURG.
Imbert Marseille). Les fractures du col du
fémur. La fracture intracapsulaire existe-t-elle?
(Revue française de Médecine et de Chirurgie,
29 Mai 1914, p. 150).
LA. ne nie pas l'existence de la fracture intracap-
sulaire du col du fémur, il affirme seulement qu'elle
est très rare. La radiographie seule peut nous faire
faire ce diagnostic; sans elle, il est préférable de se
croire en présence d'une variété extracapsulaire.
J. Loubien.
Stockis (Liége). — Coxa-vara traumatique (Jo.;-
nal de Médecine de Paris, 16 Mai 1914, p. 595
et 394).
Accidenté du travail, âgé de 18 ans, qui a recu une
lourde pierre sur le genou gauche: hydarthrose con-
sécutive. Un mois après le blessé se plaint de la
hanche gauche et sS'alite. Une première radiographie
faite quelque temps après montre une coxa-vara
typique; puis une deuxième radiographie à quelques
mois de distance confirme la première. L'A. appelé
comme expert a conclu que le traumatisme a pu à
lui seul créer la coxa-vara, S'appuyant en cela sur
des cas analogues signalés par différents auteurs.
Enfin une dernière radiographie, faite dix-huit mois
après les premières, montre que l'aspect de la lésion
est resté le mème, J. LouBIER.
Tillage (Tours). — Ostéopsathyrosis héréditaire
familiale (Revue @Orthopedie, n° 2, 1914, p. 115,
avec une radiographie).
Observation d'une malade de 54 ans qui, à la suite
d'un traumatisme peu considérable (tombée de sa
hauteur), fit une fracture du col du fémur avec luxa-
tion de la téte fémorale en bas et en avant dans le
triangle de Scarpa. Ces lésions furent montrées par
la radiographie. Ce qu'il y a de curieux, c'est que
tous les membres de la famille de cette malade ont
eu des fractures à la suite de traumas insignifiants.
L'A. se demande si cette fragilité osseuse familiale
ne rentre pas dans le cadre de lostéopsathyrosis
décrite par Lobstein en 1825, J. Loupier.
Horace Packard (Boston), — Eversion de la
vessie, suite tardive de viol (Annals of Surgery,
Avril 1914).
Il s'agit d'une jeune fille de 2l ans qui avait été, à
l'âge de 4 ans, victime dun viol. Elle avait alors pré-
senté une rupture du périnée et de la vessie et souf-
frait depuis d'incontinence d'urine que deux opéra-
tions n'avaient pu guérir.
Elle se présentait actuellement avec une énorme
procidenee de Putérus à la vulve ainsi qu'une éver-
sion totale de la vessie. L'examen aux rayons X
montra l'absence de l'arche pubienne. L'auteur pense
à la possibilité de sa destruction par ostéite, à la
suite de la mutilation. Henri BÉCLÈRE.
Aubourg (Paris). — Radiographie de la selle tur-
cique dans un cas d'épilepsie (Bulletins el
Mémoires de la Société de Radiologie médicale de
France, n° 55, Mai 1914, p. 168 à 169).
Johnston de Pittsburg a rapporté des lésions trou-
vées á la radiographie de la selle turcique chez une
centaine d'épileptiques : ces lésions consistent en
une déformation portant tantôt sur Papophyse cli-
Rayons X.
noide postérieure, tantôt sur PFapophyse clinoïde
antérieure. Or FA, avant à faire la radiographie
du cráne d'un jeune épileptique, a corroboré ces faits
en découvrant également, au niveau de la selle tur-
cique de son malade, un allongement anormal de
Papophyse clinoïde postérieure sans épaississement
du tissu osseux. G. HARET. -
M. Bertolotti (Turin). — Le syndrome oxycépha-
lique (La Presse Médicale, n° 55, 2 Mai 1914,
p. 332-554).
L'oxycéphalie est une dysostose earactérisée par
deux symptômes principaux : la lésion des nerfs
optiques et la déformation du crane. Les symptômes
dystrophiques sont surtout des malformations os-
seuses des orbites, du nez, du palais, des machoires.
L'auteur s'est appuyé sur la radiographie pour
faire la revision de ce syndrome el propose de lui
donner le nom de eranio-svnostose pathologique, au
lieu de syndrome oxveéphalique, dénomination im-
propre sous laquelle on Va décrit jusqu'à ce jour.
P. COLOMBIER.
William, H. Haskin (New-York). — Accidents
septiques d'origine dentaire (New-York medical
journal, 16 Mai 1914, p. 979 à 985 avec 6 figures).
L'auteur rapporte 16 observatiors qui, pour la plu-
part, démontrent l'importance considérable de la
radiographie dentaire: car, dans plusieurs des cas.
l'examen clinique ne révélait pas l'origine de la suppu-
ration et mème parfois on avait déjà enlevé des dents
non malades sans amener d'amélioration. La radio-
graphie, au contraire, permet de reconnaitre el de
soigner la lésion. A. LaQUERRIERE.
Japiot (Lyon). — Fractures de la colonne lom-
baire sans symptómes médullaires. Radiogra-
phie (Lyon médical, tome CXXII, n° 18, 5 Mai
1914, p. 977 4 981).
L'auteur présente deux radiographies de fracture
de la colonne lombaire. Le premier malade est un
ouvrier qui fit une chute de six mètres: il ne garda
le lit que peu de temps. mais, sept mois apres lacci-
dent, il se plaignit de souffrir de la région lombaire:
comme il n'y avait pas de signes médullaires, on
pouvait penser à de la simulation. A l'examen du
cliché, on constate que les deux premières vertèbres
lombaires se sont mutuellement pénétrées: les
disques sont disparus ou aplatis, la premiére lom-
baire est élargie: il s'agit d'une fracture du corps.
La deuxième radiographie présentée montre une
fracture de la 5 lombaire. Lare postérieur s'est
iafléchi vers le bas, la 4° est déplacée; pas de signes
de compression. Chez un malade qui se plaignait
encore de souffrir deux mois après une chute de
7 mètres, la radiographie montre une fissure oblique
de Pare postérieur de la 5 lombaire. Tn. NoGten.
Japiot et San'y. — Deux cas de malformation
rare de la 5° vertèbre lombaire : articulation
d'une apophyse transverse avec l'aileron du
sacrum. Radiographies (Lyon médical, t. CX NTI,
n° 18, 5 Mai 1914, p. 981 à 985).
Les auteurs présentent deux radiographies de mal-
formation congénitale du rachis. Chez une première
malade, on constate que Papophyse transverse droite
de la 5 lombaire est trés élargie; sa base s'est sou-
dée aux apophyses voisines; son extrémilé se pro-
longe en outre jusqu'au sacrum et s'articule avec lui,
Chez la deuxième malade, l'apophyse droite est éga-
lement élargie, sa base fusionne avec les apophyses
arliculaires voisines, elle émet de mème un prolon-
gement eftilé qui va s'articuler avec le sacrum.
H existe peu de radiographies sur ce sujet; pourtant
477
il est intéressant de savoir si ces malformations sont
en rapport avec les douleurs ressenties par la malade,
auquel cas, un traitement approprié pourrailles déli-
vrer; souvent il y a sroliose concomitante: enfin,
signale M. Planchie, la sacralisaticn de la 5° lombaire
peut occasionner des accouchements dystociques.
L'appréciation était difficile: il s'agissait sans doute
d'une véritable spina-bilida. M. Gayet cite un cas de
fracture. dans lequel un ouvrier tombe dune échelle
sur Pépaule et le côté gauche de la nuque: en
l'absence de signes cliniques nets, on le prend pour
un simulateur; une radiographie, faite par M. Nogier,
permet de constater un trait de fracture coupant
obliquement l'apophvse articulaire de la mass”? laté-
rale gauche de la sixième cervicale. M. Adenot
. pense que la radiographie doit être pratiquée chez
les accidentés du travail, car elle a l'avantage, si elle
ne montre pas de lésions graves, de décider l'ouvrier
à reprendre le travail. Tu. Noarer.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Alelokoff (Nijni-Novgorod, Russie). — Un pro-
cédé nouveau pour déterminer les dimensions
exactes du cœur au moyen de la radioscopie
(Roussky Vrateht, t. XTEL, n° ò, 1914).
L'auteur conseille d'avoir recours au procédé sui-
vant qui lui est personnel :
Le malade étant assis ou debout, on place le tube
de Röntgen derrière Jui, au niveau du cœur, un peu
à gauche de la colonne vertébrale. L'écran se trouve
devant la poitrine du malade. La distance de l'antica-
thode à l'écran doit être rigoureusement mesurée;
elle peut varier entre 1 mètre et 80 cent., mais ne
doit pas être inférieure à 80 cent. On examine le
malade etavee le compas on mesure Pombre du cœur
sur Pécran dans les deux diamètres. Ensuite, on
procéde à une seconde mensuration en plaçant Fan-
ticathode exactement à mi-distanee de sa situation
précédente par rapport à Fécran. Si précédemment
elle était dun mètre, on la réduit à 50 cent.
Les deux mensurations doivent être faites dans des
conditions absolument identiques. Si la premiére
mensuration a ét: faite en expiration complète et le
cœur étant en systole, la seconde doit être faite dans
les mêmes phases.
Pour obtenir ensuite les dimensions exactes du
cœur, on n'a qu'à se servir de la formule suivante :
Ixl
X=
X étant la dimension cherchée ; l la première men-
suration et € la seconde. Cette formule a été obte-
nue par Fauteur, à Faide de la méthode des triangles
semblables.
Au lieu de faire les mensurations sur Pécran on
peut également faire deux radiographies successives
et mesurer sur les plaques les dimensions obtenues.
Ce dernier procédé donne des résultats plus rigou-
reux.
Il est bon de remarquer que ce procédé de mensu-
ration n'est pas nouveau. M. DE STANKEWITON.
Giacomo Pesci (Gines) — L'augmentation de
volume de l'oreillette gauche du cœur dans le
cadre radiologique (la Radiologia Médica, vol. 1,
n° 5, Mars 1914 p. 106.115 15 observ. el nom-
breuses bibliographies).
L'oreillette est située profondément, — Elle peut
èlre radiologiquement explorée de 2 façons. La plus
commune est l'examen de l'ombre du cœur en pro-
jection orthogonale.
La ® méthode «consiste dans examen du cœur en
projection oblique antérieure gauche ou oblique pos-
478
térieure droite. Si l'oreillette est hypertrophiée ou
dilatée il en résulte une ombre dans l'espace clair
retrocardiaque.
LA. a étudié 29 malades atteints de diverses affec-
tions cardiaques. Sur 46 cas d'insuffisance mitrale
pure il n'a trouvé que 2 fois l'oreillette gauche aug-
mentée de volume.
Dans les cas de sténose pure et de double lésion
mitrale, il a constamment trouvé l'augmentation de
volume de l'oreillette gauche. On peut mème voir la
pulsation de l'oreillette,
L'augmentation marquée du volume de l'oreillette
gauche avec forme ovoide du cœur est un attribut
presque constant de sténose mitrale.
DONGRADI
Laubry (Paris). — Le pouls laryngé présystolique
du rétrécissement mitral (Soc. médicale des
Hopitane, At Mai 4914, p. 785-789, 4 orthodia-
grammes, | électrocardiogramme).
Des examens radioscopiques répétés ont donné à
L. les résultats suivants :
Le ewur est angmenté de volume dans tous ses
diamètres, son bord gauche est rectiligne. sa pointe
rejetée en dehors est fortement abaissée, arrondie el
globuleuse. L'oreillette gauche fait saillie en dehors,
animée comme le ventricule de battements de forte
Fig 1. — Orlhodiagramme en position frontale.
amplitude. En position oblique antérieure droite
à 49°, la forte saillie de l'oreillette gauche rend le
médiastin inexplorable. L’aorte n'offre ni déforma-
Fig. 2 — Orlhodiagramme
en oblique
postericure droite à 80°.
Fig. 5. — Orthodiagramme
en oblique
postérieure droite à 80°.
tion, ni dilatation. L'aorte ascendante est allongée.
Les dimensions à Porthodiagramme sont de 5 cent. 1/2,
chiffre normal élant donné Páge du malade (62 ans).
L'ombre aorlique déborde légèrement à gauche la
Rayons X.
colonne vertébrale; mais en oblique antérieure droite,
le calibre du vaisseau a son diamètre normal el ses
parois ne battent pas.
L'examen en oblique postérieure droite, position
de choix pour le repérage de l'oreillette gauche, est
particulièrement caractéristique. A 50 degrés, alors
qu'il existe normalement une mince bande claire
entre l'ombre du cœur et l'ombre vertébrale, le
médiastin est inexplorable et l'espace clair disparait
en entier. A 80 degrés, la partie inférieure apparait
seule sous forme Wun petit triangle clair, surplombé
par l'énorme saillie de l'ombre auriculaire gauche,
entamant encore l'ombre vertébrale. Pour objectiver
la précession de la pulsation larvngée sur la systole
cardiaque, L. a employé d'abord la méthode gra-
phique, puis un électro-cardiogramme, en enregis-
trant simultanément la pulsation laryngée : l'onde
négative laryngée coincide avec le soulèvement auri-
culaire de Pélectro-cardiogramme. AUBOURG.
Costantino de Palma. — Anévrisme de l'aorte
abdominale diagnostiqué à l’aide des Rayons X
(Annali di Eleltricita a Terapia Fisica, an. XIII,
Février 1914, p. 92 à 56).
A la suite dun diagnostie de mal de Pott, porté
par plusieurs médecins et chirurgiens chez un
malade atteint de raideur de la colonne vertébrale,
avec impossibilité de se baisser, sans fléchir les
cuisses el les genoux. on fil une radiographie de
la région dorso-lombaire qui était douloureuse.— La
radiographie fit apparaitre une notable raréfaction
des vertèbres lombaires et une usure de l'apophyse
transverse gauche de la 1'° vertèbre lombaire. —
Réexaminant alors le malade, PA. sentit dans la
région rénale gauche une pulsation, très perceptible
avec la paume de la main. Après décès du malade,
le nécropsie montra un vaste sac anévrismal de l'aorte
abdominale le long du psoas. DONGRADI.
APPAREIL DIGESTIF
D. Crone (Fribourg en Brisgau). — Sur le sulfate
de barium comme substance contrastante dans
le radio-diagnostic de l’appareil digestif (Muen-
chener Medizinische Wochenschrift, n°19, 12 Mai
1914, p. 1056 à 1058).
‘auteur se sert exclusivement depuis un an et
demi du sulfate de barium chimiquement pur de
Merck, soit par la bouche, soit en lavements. Avant
observé un cas de mort chez un enfant deo ans 1/2,
atteint de méga-colon et qui avait recu un lavement
d'environ 200 grammes de ee produit, €. donne
l'observation détaillée avec les résultats de l'autopsie
pour montrer qu'il ne semble pas que lon puisse
rapporter ce décès à un empoisonnement par le sul-
fate de baryum. R. Lepoux-Lebann.
Louis Seucert (Nancy;. — Un cas de diverticule
de la partie supérieure de l’&œsophage (Société
de Médecine de Nancy, séance du 15 Mai 1914).
L'observation rapportée par Seucerl concerne un
homme de 50 ans, originare des Vosges, qui lui fut
adressé pour troubles dysphagiques avant débuté
il y a environ un an. On ne trouve aucun antécédent
morbide personnel ni héréditaire.
Les troubles qui attirérent l'attention du malade
commencérent Ase manifester tantôt par de la séche-
resse de la gorge avec sensation de picotement el
toux séche accompagnée souvent de nausées, tantôt
au contraire par une salivation abondante et rejet
de mucosités troubles. Une dysphagie légère, irré-
guliére el capricieuse, apparut. empechant un jour le
Rayons X.
passage des premières gorgées du repas, et laissant
tout passer le lendemain.
Cette dvsphagie prit bientôt des earactéres trés
particuliers. Les premières bouchées passent, puis
les suivantes semblent s'arréter à la base du cou avec
sensation de corps étranger. Le malade ne peut pas
mème avaler une goutte d'eau: bientôt après une
régurgitation plus ou moins importante, la dvsphagie
cesse complètement, Le repas terminé il existe néan-
moins à la base du cou une sensation de gêne, jus-
qu'à ce qu'une régurgilation violente, prise pour un
vomissement, libère le malade : les aliments (cachets
médicamenteux par exemple) déglutis au début du
repas sont souvent rendus intacts, Je repas termine.
Ces faits particuliers incitent Fauteur à penser qu'il
s'agit d'un diverticule œsophagien.
L'inspection, la palpation, la percussion ne donnent
aucun renseignement, Le cathétérisme indique tantôt
un arrèt de la sonde à 22 ou 25 em. des arcades den-
taires, tantôt un libre passage jusqu'à l'estomac.
L'examen radioscopique fait par Seucert et Aimé
permet de constater, en position oblique antérieure
droite, l'existence d'une tache sombre avant les dimen-
sions d'un œuf de poule, située immédiatement en
avant de l'ombre vertébrale au niveau de la clavicule,
des que le malade à ingéré 3 ou # gorgées de lait de
bismuth. L'ingestion de pâte bismuthée permet de
suivre les contours de l'œsophage qui semble normal
dans son trajet et montre ses rapports avec la poche
sombre entrevue au début de l'examen. Il y a tout
lieu de penser qu'il s'agit bien là d'un diverticule
postérieur de la partie supérieure de Vaesophage.
L'examen csophagoscopique pratiqué ensuite,
sur les données de la radioscopie, permit de verifier
le fait.
Ce genre d'affection, très rarement observé autre-
fois, se présente fréquemment depuis l'usage plus
répandu de l'exploration radioscopique.
P. AME.
Armistead C. Crump (New-York). Diagnostic du
rétrécissement de œsophage (The journal of
the American Médical Association, volume LXII,
n° 19; 9 Mai 1918, p. 1471 à 1475; 4 radiogra-
phies).
Avant souvent eu des déceptions dans Fexamen
radiologique des rétrécissements de laœsophage,
surtout dans les rétrécissements larges, C. imagina
la méthode suivante qui lui donna, aflirme-t-il, pleine
satisfaction. I utilise des enveloppes de saucisse
qui, chacun le sait, ne sont autre chose que la tunique
fibreuse de Pintestin du porc. Après lavoir bien liée
à un bout et fixé à l'autre un anneau métallique, il
lintroduit dans Pesophage du patient, le pharynx
préalablement badigeonné à la cocaïne. Puis quand
le malade Fa avalé, il le remplit petit à petit d'un
lait de bismuth; une fois ce tube plein, il procède a
l'examen radiologique et prétend pouvoir ainsi déeé-
ler les rétrécissements mème les plus larges.
WILLIAM VIGNAL.
E. Smukler (Philadelvhic) — Cardiospasme
avec dilatation de l’œsophage (.Ve-Fork mé-
diwal Journal, 28 Avril, p. 772 à 779, avec 7 fig.).
ISA. rapporte 5 observations détaillées où le dia-
gnostie fut établi par la radiographie et dans les-
quelles la dilatation du cardia amena soit une guéri-
son, soit une amélioration considérable, alors que
Pélat des patients étaient extrémement Sérieux.
A. LAQOUERRIERE.
Charlier (Paris). — Le radio-diagnostic des
corps étrangers de l'oasophage (Journal de
Médecine de Paris, n° 21, 25 Mai, 1914, p. 416 à
417).
LA. cite une observation personnelle montrant que
l'æsophagie et la radiologie ne doivent pas être oppo-
sées Pune à l'autre, mais sont deux procédés qui
peuvent se compléter dans certains cas.
ll s'agissait d'un enfant de 2 ans présentant subi-
tement une dyspnée telle qu'une tachéotomie fut pra-
tiquée d'urgence. On demanda ensuite à l'examen
‘adioseopique la cause de cette dyspnée, le chirur-
gien soupconnantavee raison la présence d'un corps
étranger,
En effet, on vit apparaitre sur l'écran une opacité
avant la forme d'une spire et siégeant à la partie su-
périeure de læsophage, en arrière des premiers
anneaux de la trachée, spire avant à peu près le mème
volume que la canule trachéale, A 2% heures d'inter-
valle, par deux fois, un spécialiste, entrainé à la pra-
tique de Peesophagoscopie, introduisit le tube mais
ne put apercevoir le corps étranger, il se trouvait
sans doute masqué par un boursoullement de la mu-
queuse. On fut obligé de recourir à une cesophago-
tomie externe et l'on trouva le corps du délit : un
fragment de tapis métallique. Voie: done un cas où
Pesophagoscopie a échoué alors que la radioscopie
a donné le maximum de résultat, puisqu'elle a permis
de reconnaitre d'abord la présence de ce fragment
métallique, puis de le repérer pour en faire Vextrac-
tion.
Ho semble done que dans le cas de déglutition ou
d'aspiration de corps étranger, la régle à suivre soit
la radioscopie immédiate. puis lœsophago- ou la
broncho-scopie, destinée soit à compléter la recher-
che, si l'examen à été rendu négatif par la perméa-
bilité du corps étranger aux rayons X, soil à per-
mettre Penlevement, le procédé radioscopique devant
avoir la priorité, car il ne nécessite aucune narcose,
et est indolore.
Quant à l'extraction sous le controle de l'écran,
préconisée par l'auteur. nous pensons que, dans cer-
tains cas, elle sera peut-ètre possible, mais dans
d'autres elle semble bien compliquée : introduction
de la pince dans l'obscurité, immobilisation du sujet
dans une position difficile, pour permettre l'examen
à l'écran, lout cela invitera le chirurgien à ne pas
trop insister sur ce moyen et à recourir le plus tot
possible à l'asophagotomie externe. G. Haner.
Klee (Munich). — Action du tonus du pneumo-
gastrique et du sympathique sur la forme de
l'estomac (Muenchener Medizinische Wochen-
schvift, n° 19, 12 Mai 1914, p. 1044 à 1047,
Y schémas).
Nous manquons jusqu'à présent de bases physio-
logiques, nous permettant d'apprécier exactement
l'action du tonus des nerfs de Feslomac sur cet
organe lors de nos examens radio-
logiques. K. a entrepris des recher-
ches expérimentales pour tácher de
parfaire nos connaissances sur ce
point. 11 s'est servi de chats chez les-
quels il pratiquait la décérébration
d'aprés la méthode de Sherrington
et chez lesquels il produisait ou sup-
primait les tonus du sympathique et
du pneumogastrique en faisant agir
sur ces nerfs la chaleur ou le froid.
La constance des résultats obser-
vés dans ces conditions permet d'y
attacher une très grande valeur.
L'estomae du chat normal vivant donne une image
assez analogue à celle de Pestomac normal à forme
en crochet de Phomme. On y distingue une zone car-
diaque, une zone movenne, une zone pylorique. Les
ondes péristaltiques, faciles á observer sur la région
pylorique, dépassent rarement la région moyenne et
ne se montrent pas sur la portion cardiaque.
Fis. 1.
Estomac normal
480
Lorsque Festomac est entièrement détaché de son
système nerveux central, on observe une image anz-
i logue à l'image normale. Peut-ètre
l'estomac est-il un peu plus relacheé
à sa partie moyenne, mais les ondes
péristaltiques sont normales et la
musculature gastrique travaille avec
une parfaite coordination.
L'image est très différente si, ayant
éliminé Faction cérébrale, on fait
agir le refroidissement successive-
ment sur Fun ou Pautre conducteur
nerveux.
En refroidissant le pneumogas-
Fix. 2. trique, ou voit un estomac absolu-
Estomac détache Ment atonique, la région pylorique
de ses tres élargie, on n'observe plus au-
connexions cune onde péristaltique.
nerveuses. Réchauffons maintenant le pneu-
mogastrique et nous verrons aussi-
tòt se reproduire une image normale et apparaitre
d'énergiques contractions el une évacuation rapide.
Si nous le refroidissons à nouveau, nous revenons en
une ou deux minutes au premier aspect décrit et
ainsi de suite,
Si Pon élimine tout à fait l'action du sympathique
en ne laissant subsister que le tonus du vague, on
Fig. 5.
Tonus du sympathique.
Le pneumogastrique
est refroidi.
Fr. i.
Le pneumogastrique
est réchaufTé.
Tonus du vague.
Tonus du sympathique.
observe une telle augmentation de la contractilité
que la région pylorique et la région moyenne de
Vestomac se contractent entièrement au point que le
bismuth ne les remplit plus et qu'on n’y observe plus
Fig. 5.
Section du sympathique.
Tonus du vague.
Fig. 6.
Section des splanchniques.
Refroidissement
du pheamogastrique.
aucune contraction, Cette action s'arrête à la région
cardiaque qui est délimitée très nettement.
Si, ehez l'animal ainsi préparé, on réfrigére alors Je
pheumogastrique, l'image se moditie aussitôt et Pon
revient à Paspect Masque que nous avons décrit en
premier hen, les contractions péristalthiques se pro-
duisent normalement ainsi que Févacuation gas-
trique.
IE faudra que des recherches Ciniques nous mon-
trent si lon peut transposer à l'homme ces données
expérimentales trés intéressantes.
R. Leboux-LEnxRp.
Rayons X.
Schütz et Kreuzfuchs. — Un cas de rumination
avec estomac en sablier intermittent. Examen
aux rayons X (Wiener Klinische Wochenschrijt,
21 Mai 1914).
Observation d'une malade de 55 ans qui, depuis
son enfance souffrait de l'estomac, mais qui depuis
$ ans avait des régurgitations et de la rumination.
Les douleurs se produisaient surtout au début des
repas, mais cessaient quand l'estomac était rempli.
Beaucoup de médecins furent consultés, mais la
malade n'avait jamais été examinée aux rayons X.
Une première radioscopie permit de constater un
estomac en sablier, mais dont les deux parties com-
muniquaient au moyen d'un canal. Un autre examen.
fait plusieurs mois après, montra un estomac en
sablier nettement séparé en deux portions. Il s'agis-
sait sans doute de spasme nerveux. J. LOUBIER.
Flandin, Brodin et Pasteur Vallery-Radot
(Paris). — Examen radioscopique de l'estomac
dans un cas d'empoisonnement volontaire aigu
par le sel d'oseille (Soc. Médicale, des hopilaus,
28 Mai 1013, p. 975).
Les examens radioscopiques (Ronneaux) ont
donné les renseignements suivants : au début de
Pintoxication : un estomac petit, contracté, mad-
mettant qu'une pelite quantité de bismuth: plus tard,
un estomac hypertonique avec spasme mésogastrique.
Sagitil d'une ulcération stomacale, ou d'une sté-
hose mésogastrique, ou d'un spasme fonctionnel,
seule l'évolution ultérieure pourra renseigner.
AUBOURG.,
L. Seucert (Nancy). — Pyloro-gastrectomie pour
ulcéro-cancer (Société de médecine de Nancy.
Séance du 27 Mai 1914). |
ISA. présente une malade opérée le I] mai 1914,
Wun cancer du prlore avee sténose presque com-
plète. Une radiographie faite avant l'opération montra
à cette époque un estomac à bas-fond longuement
-étalé entre les deux crétes iliaques. Une résection de
estomac intéressant environ les deux tiers de Vor-
gane fut faite le 14 mai suivantla technique de Billroth
première manière. Les suites opératoires furent
excellentes, l'appétit revint au delà de toute espé-
vance et l'estomac subit de curieuses modifications
dans sa forme générale. Th devint très aminci au
niveau du fond et la partie voisine de la section subit
une dilatation en cul-de-sac tendant à reproduire la
forme d'une nouvelle poche stomacale.
P. AME.
Mauclaire (Paris). — Kystes gazeux de l'intestin
(Soc. de Chiruryie, 27 Mai 1914, p.. 685 à 689).
A propos d'un cas observé et radioscopé pour
stase gastrique, M. rappelle un cas de Barjon et Du-
parquier, où tout l'abdomen était lumineux, depuis
la coupole diaphragmatique jusqu'aux crêtes iliaques
et le foie refoulé contre le rachis. ÁURBOURG.
I.O Palefski(New-York). — Cathétérisme de l’in-
testin (Vew-York medical Journal, 18 Avril 1914,
p. 771 à 772 avec 1 fig.).
Au cours de recherches sur le duodénum, l'auteur
avant fait déglutir à une malade un modèle de son
« tube duodénal modiflé + constata que l'extrémité
du tube sortait par l'anus. Une radiographie prise
immédiatement montre le trajet du tube à travers
tout le système gastro-intestinal; elle permet de
constater que le trajet du pylore au cecum mesure
seulement chez ee sujet 50 centimètres. L’A. se de-
mande si ee cathétérisme bueco-anal ne pourrait pas
servir soit pour porter des topiques sur des régions
malades. soit comme excitation mécanique dans la
constipation. A. LAQUERRIÈRE.
Rayons X.
Lewis Gregory Cole (New-
York). — Diagnostic de
l'ulcère duodénal (The Lan-
cet, n° XVIII, 2 Mai 1914,
p. 1259 à 1244; 17 radio-
graphies).
L'auteur expose sa méthode
pour diagnostiquer Pulcére du
bulbe duodénal. Il décrit la
méthode qu'il utilisa dans cinq
cas, toujours avec succès. H
convient de prendre des radio-
graphies instantanées des diffé-
rentes phases, non dun mème
cycle de contractions péristal-
tiques. mais de différents cycles.
Les déformations du bulbe duo-
dénal par un uleére sont per-
manentes et sur une série de
radiocinématographies, on re-
trouve toujours d'une façon
constante et invariable la défor-
mation. Un ulcère induré fail
saillie dans la lumière du bulbe :
cette saillie est variable, c'est
soit une légère incisure d’autre-
fois; ce peut ètre une large
masse obstruant presque tota-
lement le bulbe. Dans certains
cas il est très important de bien
répérer la situation de l'orifice
pylorique afin de se rendre
compte de l'étendue des lésions Fig. 1. — Duodénum normal.
duodénales. | 1. Diastole. > 2, Systole.
Si Porifice pylorique est inté- A. Bulbe. — B. Sphincter. — C. Unde terminale.
ressé par le processus ulcératif |
ou inflammatoire, on rencontre de la dilatation gastrique par obstruction. La rétraction cicatricielle
entraine souvent des déformations aussi importantes
que Vinduration ulcéreuse. Souvent la cicatrisation
d'un uleère du bulbe cause le rétrécissement de
l'angle hépatique du colon par des adhérences, adhé-
rences pouvant aussi intéresser la grande courbure
de Festomac.
Il est impossible de distinguer par la radiologie
un ulcére actif, d'un ulcère cicatrisé. De mème, il est
Fig. 2. — Ulcére du bulbe.
A. Bulbe. — B. Sphincter. — C. Onde terminale.
D. Deuxième portion du duodénum.
Fig. 4. — Vicil ulcére avec rétrécissement cicatricicl
du bulbe.
très difficile de différencier un ulcére du bulbe duo-
dénal d'adhérences dues à une eholécystite; dans ce
dernier cas, le pylore serait le plus souvent intéressé
avec le bulbe; mais ce diagnostic a un intérèt plus
scientifique que pratique, car dans l’un et l'autre cas
il faut intervenir et sur la mème région.
WILLIAM VIGNAL.
Antonio Coppola (Naples). — Sténose du duodé-
Fig. 3. — Bulbe normal. num consécutive a une ulcération de fiévre
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTRULUGIE. — |. ol
482
typhoide (Annali di Elettricita e Terapica fisica,
an. XIII, Janvier 1914, n° 1, p. 1 à 11, 10 fig. et
radiographies).
Femme de 50 ans atteinte de fièvre typhoide.
Entérorragie vers la # seplénaire, guérison, Y se-
maines après. Un an après, pesanteur dans le flanc
droit, douleurs 7 à 8 heures après le repas, dans la
région pylorique, ainsi que l'indique la malade.
Examen radioscopique et radiographique d'heure
en heure, 10 minutes après le repas, l'estomac a la
forme d'une cornemuse; il est tout entier dans le
flane gauche. 8 heures aprés le repas, la digestion
stomacale n'est pas terminée et Pon aperçoit une
sténose du pylore, avec dilatation de la portion
supérieure. DONGRADI.
Rousseau (Paris). — Coudure du duodenum et
rétrécissement du pylore par une cholécystite
calculeuse (Soc. des Chirurgiens de Paris, 1°" Mai
1914, p. 543).
Le diagnostic radiographique avait été : atrésie de
la partie inférieure de l'estomac consécutive vraisem-
blablement à une lésion du pylore (néoplasme ou
ulcère). L'intervention a montré une compression du
pylore par une grosse vésicule adhérente de partout :
un calcul obstruait le cystique. AUBOURG.
Desternes et Baudon (Paris). — Valeur de la
radiographie dans le diagnostic de l'appendicite
chronique (Journal de diététique, 20 Avril 1914,
p. 84 à 90, avec 5 lig.).
Lorsque Pappendice West pas masqué par Popacité
du cecum, il est visible lorsqu'il se remplit de
bouillie bismuthée (ce qui est le cas le plus habituel).
Dans ces conditions, on peut étudier la situation et
les rapports de Fappendice, sa mobilité, sa direction,
ses dimensions et son calibre. On voit tout le parti
que Pon peut tirer de cel examen pour le radio-
diagnostic de Pappendicite chronique. L'exploration
radiologique de la région cieco-appendiculaire mérite
donc d'entrer dans la pratique courante, car elle est
pour la clinique un adjuvant des plus utiles.
J. Loser.
Aristide Busi (Bologne). — La Roœntgénologie
du processus vermiforme du cecum (La Radio-
logia Medica, vol. 1, fasc. 3, Mars 1914, p. 97
à 106).
LA., dans un historique de la question, rend hom-
mage à l'Ecole française qui, avec Béclère, Desternes,
ele., a cu le mérite de montrer que l'appendice pou-
vait être décelé par les rayons X.
Les difficultés techniques pour obtenir une radio-
graphie de Fappendice sont le plus souvent exagé-
rées. La question réside dans le choix d'une techni-
que opportune. H faut employer la radioscopie et la
radiographie combinées et, selon lintérèt du cas et
les difficullés, employer toutes les ressources (pose
breve, diaphragme dans certaines occasions, positions
les plus diverses, Compression, déplacement de Fom-
bre endo-abdominale, etc.).
ll y a des appendices qui se remplissent avec les
sels opaques el d'autres non. Ceux-ci sont les plus
nombreux. Pourquoi ?
Les notions sur la physiologie de l'appendice sont
encore un peu obscures, on pourra peut-ètre pénétrer
ses secrets grâce aux rayons X. DONGRADL.
Pauchet (Amiens). — Stase cæco-colique. Colec-
tomie totale (Soc. de Chirurgie, 27 Mai 1914,
p. 678 à 689).
Apres colectomie totale, la radiologie montre que
la fin de l'intestin grèle est claire comme un gros
intestin, [se refait un nouveau colon mais vertical
Rayons X.
comme le grèle : le drainage fécal se fait alors dans
de bonnes conditions.
Pierre Duval, chez deux coleclomisés, a observé
une dilatation assez considérable des derniéres anses
greles avec mouvements péristaltiques visibles: il
s'agit lá d'une adaptation des dernières anses grèles
qui sont appelées à remplacer le colon.
AUBOURG.
Escande et Durand, (Toulouse). — Fistule pyo-
stercorale ; repérage du trajet fistuleux par la
radiographie après injection bismuthée (Annales
UElectrobiologie et de radiologie, Avril 1914,
p. 269 à 272).
On introduit une sonde de Nélaton, dans Forifice
cutané du trajet fistuleux; au moyen de cette sonde
on injecte une émulsion de carbonate de bismuth
rigoureusement pur. Pinjection est poussée lente-
ment, sans effort et Von peut étudier la progression
de émulsion à Fécran. On peut voir de cette facon
le trajet fistuleux, les trajets secondaires s'ils
existent, la direction et Vabouchement à l'intestin.
Le tout est fixé immédiatement par une radiographie.
Les auteurs citent une observation dans laquelle
l'application de celte méthode a donné des résultats
précis, confirmés par l'intervention opératoire le len-
demain. J. LOUBIER.
Aubourg (Paris). — Les calculs biliaires. La
radiographie de la vésicule biliaire (Journal
de diététique, 20 Avril 1914, p. 81 à 84 avec 2 fig.).
La majorité des caleuls biliaires étant des calculs
de cholestérine ne sont pas visibles aux ravons X.
Les caleuls visibles, à coque de chaux, sont la grande
exception. |
L'examen radiologique peut donner des renseigne-
ments précis sur le volume de la vésicule biliaire,
son siège et ses rapports avec les régions prlorique
et duodénale. Le sujet doit ètre examiné à jeun,
l'estomac sera insufflé au moyen de la potion de
Tonnet; un lavement de bismuth permettra de déli-
miter l'angle hépatique du colon. Le malade est
examiné eouché (décubitus dorsal), Pampoule
étant placée sous la table. Lorsque la vésicule est
visible, c’est qu'elle est augmentée de volume; a
l'état normal, elle est cachée sous la face inférieure
du foic. J. LOUBIER.
Ziembichi (Leinberg). — Hypertrophie de la
vésicule biliaire luxée dans l'arriére cavité des
épiploons, (Soc. de Chirurgie, 6 Mai 1914,
p. 979, 1 dessin).
L'examen radiologique montrait dans ce cas, un
refoulement de l'estomac en haut. Le bismuth était
visible dans la grande tuberosité, au pylore, au
duodénum, dans l'intestin grele; il était invisible dans
la partie médiane de l'estomac, comprimé, réduit à
une languette et refoulé tout entier en haut par la
tumeur luxée dans l'arrière cavité des épiploons.
AUBOURG.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Daniel N. Eisendrath. (Chicago). — Les effets
de la pyélographie (note préliminaire) (The
Journal of the American Medical Association)
(vol. LXII n° 18, 2 Mai 1914, pages 1592-1595,
4 micrographies). |
Dans cette note préliminaire, Fauteur rapporte
9 observations où des injections de collargol, dans
le bassinet de chien en expérience, délermina la
mort. La capacité du bassinet, chez le chien est
Rayons X.
de 2 c.c. 3, et avec une pression de 50 millimètres
de Hg on n'obtient aucun résultat nocif.
Dans un premier cas, sous une pression de
100 millimètres de Hg, il injecta 20 e. e. d'une
solution de collargol à 10 pour 100; cing minutes
après l'animal meurt; aussitôt on fait son autopsie
Fig. 1. — Coupe pu REIN. — C. Collargol dans le tissu
intertubulaire.
et Pon trouve dans la veine cave inférieure, dans
l'auricule et le ventricule droit, une notable quantité
de collargol, en quantité moindre dans le cœur
gauche. Les poumons étaient uniformément noirs
Fig 2. — COUPE DE FOIE.
C. Infractus de collar,zol.
C. P. Espace interacineux rempli de collargol.
C. V. Vaisseaux remplis de collargol.
et au microscope on voit les capillaires bourrés de
la solution colloidale. Le foie était mamelonné et au
microscope on y distinguait de nombreuses embolies
colloidales. De même, la rate et la muqueuse gas-
trique présentaient de nombreuses zones hémorra-
giques avec des dépots de collargol. Le rein était
le siège d'embolies colloïdales.
Dans une seconde expérience, il injecta 300 c. c.
sous une pression de 100 millimètres de Hg, l'animal
mourut en trente minutes. A Pautopsie on trouve, le
bassinet étant rompu, du collargol répandu dans le
tissu périrénal; les viscères étaient également le
183
siège d'embolies mais beaucoup moins nombreuses
et importantes.
L'auteur pense que les cas de mort observées
chez l'homme relèvent du même mécanisme emboli-
Fig. 3. — Coure pe poumon. — C. Les capillaires
situées entre les alvéoles sont remplies de collargol.
gène. Mais il se réserve de discuter la question plus
à fond, quand il présentera au Congrès de l'American
Medical Association son rapport qui est basé sur
quatre cents expériences environ.
WILLIAM VIGNAL.
Nogier et Reynard (Lyon). — Coexistence d’une
tumeur du rein et d’une néphrolithiase bila-
térale (Lyon médical, tome CXXII, n° 20, 17
Mai 1914, p. 1069 à 1072).
L'observation rapportée par les auteurs est un bel
exemple du rôle joué par lirritation due à un caleul
du rein, sur le développement d'un cancer. Il s'agit
d'un malade de 49 ans qui a toujours souffert de ses
deux reins; depuis sept mois, il a une hématurie
continue, non douloureuse; amaigrissement léger,
grosse polyurie; du côté gauche, à la palpation,
empâtement mal délimité; la cystoscopie montre que
le sang vient de ce côté; à droite, un peu d’albumine:
Si l'hématurie a tous les caractères de Phématurie
néoplasique, le rein n’est cependant pas gros, et Pon
constate de la dilatation de la cavité pyélorénale.
La sonde présente en outre un débit régulier et abon-
dant, augmenté par la compression. Une sonde
opaque est placée dans le bassinet gauche et une
radiographie, prise de chaque côté, montre 16 calculs
à droite et 32 à gauche. Une deuxième épreuve est
prise à gauche après injection de collargol. Le
bassinet et les calices apparaissent très dilatés, un
gros calcul occupe tout le bassinet, le plus grand
nombre des autres est dans le calice inférieur. On
fait une néphrectomie ; le malade, deux mois après,
est revenu à la santé. On constate sur la pièce,
outre les lésions attendues, la présence d’un épithé-
lioma en champignon sur la paroi du calice moyen.
La pyélographie a donc permis de dessiner d'avance
le contour du rein, de dire qu'il était dilaté et creusé
-de poches lisses; elle s'est trouvé en défaut, il est
vrai, en ce qui concerne la tumeur, mais ce n'en est
pas moins la plus précieuse des méthodes d'explo-
ration du rein. Du reste, une tumeur molle et fon-
gueuse esttrès transparente aux rayons X et ne peut
donner une image. Tu. NOGIER.
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484
Pillet (Rouen).
anormale (Journal d'urologie,
— Tuberculose rénale à forme
Mai 1914, p. 595).
P.*rapporte l'observation d'une malade présentant
Fig. 1 — Radiographie de la région rénale.
divers signes, qui font penser à une pyélite avec ou
a
à,
OB 7 7 ER DST
i LE, PETER ONE AE e ++:
y >: en oe E Dors
Fig. 2. — Rein enlevé et ouvert (Radiographie).
sans calcul, ou peut-ètre à un rein en fer à cheval.
Rayons X.
La radiographie ne décèle pas de caleul, mais à
gauche une série de petite taches à contour irré-
gulier, du volume d'un pois, s'égrénant le long de
la colonne vertébrale devant les apophyses costi-
formes. Leur situation près de la colonne vertébrale
fait rejeter l'idée de corps intra-urétéraux : on pense
à des ganglions lombaires à noyaux calcifiés.
En outre, la radiographie montre sur le bord
supérieur de la 12 côte une tache opaque irrégulière,
et appartenant vraisemblablement au rein. L'inocu-
lation positive ajoutée à ces signes radiographiques,
fait diagnostiquer une tuberculose rénale, qui fut
confirmée par l'intervention chirurgicale.
L. NAHAN.
Rafin et Arcelin (Lyon). — La mobilité rénale
et ses conséquences pour le diagnostic radio-
graphique des calculs du rein (Lyon médical,
t. CXXII, n° 22, 31 Mai 1914, p. 1209 à 1212).
Les auteurs insistent sur la nécessité d'immobi-
liser le rein, si l'on veut obtenir une ombre visible.
On évite les déplacements dus aux mouvements du
diaphragme en abaissant le temps de pose á quelques
secondes dans la majorité des cas; mais chez cer-
tains autres sujets, la radiographie instantanée doit
ètre employée, contrairement a l'avis de certains
auteurs qui la trouvent inutile, coûteuse et dange-
reuse, C'est ainsi qu'un malade présentant tous les
signes de lithiase rénale apporte aux auteurs une
radiographie faite récemment et ne montrant pas de
calcul. Un nouvel examen radiographique fait en
expiration forcée (radiographie instantanée) montre
un calcul absolument net, se profilant sur la 12° côte.
Une radiographie instantanée en inspiration forcée
montre le calcul quelques centimètres plus bas. Le
calcul fut trouvé à l'intervention. Seule la radiogra-
phie instantanée permit de faire le diagnostic, parce
que la compression n'empéchait pas les déplacements
du rein avec les mouvements inspiratoires. M. Bar-
jon insiste cependant sur la nécessité de faire une
bonne compression de la région á radiographier. On
y adjoindra l'aide de la radiographie rapide ou ins-
tantanée. Tn. NOGIER.
Perrier (Genève).— Note sur un cas d'expulsion
de calcul urétéral par l'injection urétérale de
glycérine (Journal d'Urologie, Mai 1914, p. 559).
Cette observation ou le diagnostic était hésitant
entre calcul rénal ou urétéral et lésion appendico-
intestinale, à cause des antécédents, est très instruc-
tive. Elle montre avec quelle facilité la radiographie
de l'uretère après l'introduction d'une sonde opaque,
a permis de résoudre un problème délicat.
Le calcul urétéral fut ensuite éliminé après une
injection de glycérine, mais PA. ne doute pas
que le cathétérisme pratiqué au moment de l'examen
radiographique a été d'un grand secours pour la
réussite de cette méthode. L. NAAN.
Nogier el Reynard (Lyon). — Les coliques
néphrétiques en dehors de la lithiase (pseudo-
coliques néphrétiques) (L'Avenir médical, 1 Juin
1914).
A l'aide de nombreux exemples, N. et R. démon-
trent que nous devrions toujours songer aux fausses
crises lithiasiques qui peuvent se produire chaque
fois que la lumière de l'uretère est obstruée pour
une cause quelconque (pyélonéphrite, épithélioma du
rein, papillome vésical implanté pres de Pembou-
chure de Vuretére). La radiographie, avec ou sans
pyélographie, doil devenir une règle dans tout exa-
men de l'appareil urinaire. G. GIBERT.
A. Hyman (New-York). — La vessie normale et
ses sphincters et les modifications apportées
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e
Rayons X.
par la prostatectomie sus-pubienne (Annals of
Surgery, Avril 1914).
L'auteur nous présente des radiographies de vessies
normales faites en position dorso-ventrale avec com-
pression modérée, les rayons frappant le sujet juste
au-dessus de la symphyse et la vessie étant remplie
par une solution de collargol à 5 pour 100.
La forme la plus fréquente est celle à sommet
large et base plus étroite, mais le type arrondi est
également normal. Dans tous les eas, la séparation
entre la vessie et l'urètre est très nette ce qui prouve
que le sphincter vésical interne est bien le muscle
qui retient Purine dans la vessie pleine.
Ce sphincter est situé au niveau du bord supé-
rieur de la symphyse ou à mi-chemin entre les deux
bords, supérieur et inférieur. |
Dans l'hypertrophie de la prostate, la forme de la
vessie est modifiée : elle tend à devenir Popposée de
la précédente, elle est plus large en bas qu'en haut,
ses contours sont irréguliers et elle présente souvent
des diverticules. Enfin sa base remonte au-dessus de
la symphyse.
L'auteur affirme, d'après ses radiographies, que,
mème alors que la distension de la vessie est
extrème, le vrai sphincter est, comme normalement,
le sphincter interne.
Après la prostatectomie, le contour général de la
vessie n'est guère modifié au moins à la partie supé-
rieure, mais l'organe présente maintenant deux cavi-
tés distinctes : une supérieure vaste, correspondant
à la vessie proprement dite et une inférieure plus
petite, arrondie ou plus ou moins allongée.
Ce nouvel aspect est dù pour l’auteur à la destruc-
tion anatomique, ou peut-être seulement fonction-
nelle, du sphincter vésical interne, du fait de l'opéra-
tion. Le vrai sphincter de la vessie est maintenant le
muscle compresseur de Purétre (sphineter vésical
externe) et ceci est prouvé par le cathétérisme.
Henri BECLERE.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Broca (Paris), — Fistule congénitale pharyngo-
cutanée (Soc de Chirurgie, 13 Mai 1914, p. 656).
B. rapporte un nouveau cas où l'injection bismuthée
dans le trajet de la fistule montrait son prolonge-
ment jusqu’au pharynx. AUBOURG.
Speder et Dubourg (Bordeaux). — L'adénopathie
trachéo-bronchique latente chez l'enfant. —
Comparaison du radio-diagnostic et du diagnos-
tic clinique (Archives d'Electricité médicale,
25 Mai 1914, p. 529 à 547, avec 18 figures).
Les A. ont examiné un très grand nombre d'en-
fants, soit eliniquement sains, soit cliniquement
atteints Wadénopathie. Ils ont fait des radiographies
extra-rapides au moyen de l'appareil à une seule
onde de Siemens et Halske (1/10 ou 1/100 de seconde).
Sur plus de 100 enfants observés, parmi lesquels
60 paraissaient normaux, il n'y a eu que quatre fois
absence complète de ganglions. Jamais on wa trouvé
un ganglion isolé sans autre modification de l'aspect
pulmonaire (péri-bronchite). Chez certains sujets, on
a trouvé des ganglions dans les champs pulmonaires.
L'examen oblique ne parait pas donner des rensei-
gnements beaucoup plus marqués que le simple
examen frontal; en effet, en position oblique, les
ganglions droits et gauches se projettent à travers
l'espace clair médian et, d'autre part, certains gan-
glior s médiastinaux, qui échappent à l'examen frontal,
sont situés sur les côtés des corps vertébraux et
échappent également à l'examen oblique.
Les signes cliniques classiques sont souvent peu
caractéristiques dans les adénopathies peu intens?s :
485
les signes nouveaux sont le signe de d'Épine consis-
tant dans le retentissement exagéré et le timbre
broncho-phonique de la voix haute auscultée au
niveau de la portion dorsale de la colonne vertébrale
et dans la transformation en « chuchotement » de la
voix basse. Il résulte de la transmission aux ver-
tébres, par les ganglions, des vibrations, il corres-
pond done à Padénopathie des ganglions pré-verté-
braux: mais loujours les A. ont trouvé des ganglions
hilaires. Le signe de Martin du Magny (Pauscultation
de la voix à la base du poumon la fait percevoir
lointaine) parait correspondre à la présence de gan-
glions disséminés le long des bronches intra-pulmo-
naires.
En somme, les A. pensent que la valeur de l'examen
oblique est plus restreint qu'il n'est admis générale-
ment, qu'il faut surtout employer la radiographie de
face, en incidence postérieure, avec des rayons assez
durs el des poses soit extra-rapides, soit de préfé-
renee instantanées. Les signes radiographiques sont
plus préeis que les signes physiques quant à Péten-
due, à la localisation, et au développement des adé-
nopathies (mais les signes de d'Épine et de Martin
du Magny sont les signes physiques donnant le plus
d'exactitude). A. LAQUERRIERE.
Castaigne et Paillard (Paris). — Pneumothorax
total ambulatoire: et curable au cours d'une
tuberculose latente (Soc. médicale des hôpitaux,
22 Mai 1914, p. 925).
Des examens radioscopiques successifs (Desternes)
ont permis de suivre l'évolution spontanée vers la
guérison, en un mois. AUBOURG.
Guisez et Richez (Paris). — Trois cas de gan-
grène pulmonaire soignés par la méthode des
injections massives intra-bronchiques (Soc.
médicale des hôpitaux, 15 Mai 1914, p. 905).
Dans ces trois cas, la radioscopie a montré le siège
des lésions et a permis de suivre la disparition pro-
gressive de Popacité intra-pulmonaire à la suite des
injections. AUBOURG.
Cardinale G. B. — Pronostic radiologique de la
tuberculose pulmonaire (Gasetta degli ospedali
e delli clinische, n° 59, 17 mai 1914).
L'auteur dit que les formes les plus graves sont
celles qui procèdent par foyers de destruelion dissé-
minés ou non sans calcification. Par contre, les
formes bénignes sont celles où le tissu de sclérose
prédomine. DELNERM.
CORPS ÉTRANGERS
cd
Gosset et Ledoux-Lebard (Paris). — Difficulté de
la recherche radiologique de certains corps
étrangers (Bulletins el Mémoires de la Société de
Radiologie médicale de France, n° 55, Mai 1914,
p. 169 à 171, 1 fig.).
I] s'agit d'une jeune fille qui s'était tiré une balle
de revolver au sein gauche. L'orifice du projectile se
voyait près du mamelon. Une radiographie faite peu
de temps après n'avait pas fait découvrir le projec-
tile et l’état de la malade étant grave on n'avait pu
faire d'autre cliché. Quand elle fut guérie de ses
aceidents pulmonaires, on la soumit à un examen
radioscopique nouveau, qui fut aussi négatifs une
série de clichés furent pris. enfin, on découvrit la
balle près de la tète fémorale, à 40 centimètres de
distance de son orifice d'entrée. Les auteurs signalent
ce fait qui pourrait avoir une grosse importance
dans un cas médico-légal : il faut. pour faire une
486
reherche compléte, prendre les radiogrammes des
régions mème très éloignées avant de conclure à
l'absence de la balle. G. Harner.
DIVERS
D'halluin (Lille). — Un cas d'inversion viscérale
totale (Bulletins et Mémoires de la Société de Radio-
logie médicale de France, n° 55, Mai 1914, p. 159
à 161, 2 fig.).
I] s'agit. d'une petite malade de 15 ans, corporelle-
ment bien constituée, mais qui ne peut, sans se cya-
noser, courir comme les enfants de son age. On
constate, en Vexaminant, que la pointe du ewur bat
à droite et, à Vauscultation, on entend dans le
2% espace intercostal droit un souffle systolique suivi
d'un claquement valvulaire. L'examen radioseopique
montre que la pointe du cœur est à droite de la ligne
médiane, le foie à gauche, et la bulle gazeuse stoma-
cale à droite. L'ingestion de bismuth montre Wail-
leurs une inversion totale de tous les éléments du
tube digestif, depuis l'estomae jusqu'à l'os iliaque. La
forme de chacun des éléments est normale et le
fonctionnement satisfaisant. G. Maner.
Marie et Escande (Toulouse). — Ostéomes mus-
culaires multiples du psoas, décelés uniquement
par la radiographie (.Innales d'Electrobioloyie el
de Radiologie, Avril 1914, p. 265 à 268).
Observation d'un accidenté du travail, avant subi
un traumatisme violent sur la région lombaire droite.
Une première radiographie faite sept mois après
l'accident n'avait fourni aueune indication. Une
deuxième radiographie faite dix mois après la pre-
miére a permis de constater 4 ostéomes du psoas en
voie d'évolution, ainsi que Pindiquajt le peu d'épais-
seur de la portion compacte. Cette observation est
intéressante, parce qu'elle montre que les ostéomes
peuvent parfois se développer avec une extrème len-
teur. Elle prouve aussi l'importance de l'examen
radiographique dans les lésions d'ordre purement
musculaire, surtout dans le cas d'accident du travail
lorsque l'examen clinique fournit peu de renseigne-
ments et que les réactions électriques sont sensible-
ment normales. J. Lounien.
Detré et Maheu (Paris). — Radiographie dans
un cas d'emphyséme cervico-sous-cutané (Bul-
letins et Mémoires de la Société de Radiologie
médicale de France, n° 55, Mai 1914, p. 171).
Cet accident apparut chez un enfant, au décours
d'une rougeole; on fit une radiographie qui montra
que l'emphysème était interstitiel et avait décollé les
divers plans museulo-aponévroliques. Mais on ne
trouva pas le point de départ, qui reste très problé-
matique. G. HARET.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Ph. J. Rosenthal (Munich). — Quelques contri-
butions à la question de la radiothérapie pro-
fonde (Archives d'Electricité médicale, 10 Mai
1914, p. 484 à 488).
Les rayons X, qu'il est possible à l'heure actuelle
de produire en quantité beaucoup plus importante
que les rayons + du radium, sont mieux appropriés
que ces derniers à la radiothérapie profonde en ce
sens qu'ils permettent par l'éloignement de la source
Rayons X.
de diminuer le rapport entre les doses reçues par la
surface et la profondeur. Mais il est nécessaire de
produire des ravons X particulièrement durs et pour
cela PA. a fail construire une ampoule dont le fil de
cathode se prolonge au dehors dans un tube en ma-
tière isolante de maniere à éviter les décharges glis-
sant le long du verre; cette ampoule est refroidie par
circulation d'huile sous pression. Considérant que les
réactifs chimiques sont d'autant moins influencés que
les rayons sont plus durs, l'idéal de PA est d'obtenir
avec une énergie électrique donnée le plus petit nom-
bre d'unités possible. Quant à la question de faire tra-
verser l'ampoule par le maximum d'énergie, ce qui
a surtout été recherché jusqu'à présent, elle est très
désirable en soi, mais d'importance beaucoup moin-
dre. André NUYTTEN.
DERMATOSES
Gaucher (Paris). — Traitement des épithéliomas
cutanés (Rerue de thérapeutique, 15 Avril 1914,
p. 29, et Paris Médical, n° 28, Juin 1914, p. 4I
à 47 et La Clinique, Juin 1914, p. 402).
Parmi les méthodes à utiliser contre Pépithélioma
cutané, PA cite : te lablalion ehirurgicale par exérèse
ou ráclage. qui doit être complétée par des applica-
tions de rayons X: % la eautérisalion ignée, méthode
qui a sa préférences 5° Ja cautérisation chimique;
4° la radiothérapie: 5° Ja radiumthérapie, Ces deux
dernières méthodes déterminent « des effets de des-
truction élective à l'égard des tissus, produisant une
cautérisation moléculaire et des escarres cellu-
laires »; mais ces procédés ne mettent pas à labri
des récidives.
L'auteur préconise des fortes doses de 10 à 5011 de
rayons durs. filtrésà travers des filtres de cing dixièmes
à deux millimètres d'aluminium: la dose et le tiltre
varieront suivant les formes. 11 faut également irra-
dier la région ganglionnaire correspondante, quand
il y a propagation de ce côté: mais F'adénopathie ne
se résorbera jamais entièrement, Quand Pépithélioma
siège sur des muqueuses, la radiothérapie est moins
favorable, il faut la faire précéder de l'exérèse chirur-
gicale : cependant les localisations nasales et econ-
jonctivales sont très accessibles aux ravons X.
Le radium présente les mêmes indications et les
mèmes avantages. Au dire de l'auteur, il agirait d'une
facon moins brutale, pénétrant plus profondément et
donnerait de meilleures cicatrices, mais il a Tinconve-
nient de coûter cher et d'exiger un traitement plus
long.
Il sera utilisé sous forme de sel collé : on aura
recours au rayonnement global pour les lésions
superficielles et au rayonnement ultra pénétrant pour
les lésions profondes. Cette différenciation de Faction
des ravons X et du radium est du reste discutable. Le
radium et les rayons X sont à rejeter quand il s'agit
de localisations buceales ou linguales.
L. NAHAN.
Kuznitzky (Breslau). — Quelques mots sur la
thérapeutique du lupus (Strahlenthérapie, t. IV,
n° 2, 16 Avril 1914, p. 660 à 665).
S'appuyant sur de très nombreux cas traités et
suivis dans la clinique universitaire de Breslau et
dans d'autres cliniques, l'auteur passe en revue les
principaux moyens que la thérapeutique moderne
possède contre le lupus.
La méthode plastique avec exérese, si elle n'est
pas dangereuse comme ona pu le craindre un mo-
ment, est presque impossible dans des eas étendus
et profonds. Le soleil donnerait quelques résultats
chez les enfants, la thérapeutique médicamenteuse
pécherait par instabilité des améliorations obtenues.
Rayons X.
La diathermie ne posséderail pas encore des appa-
reils facilement maniables. La Finsenthérapie a donné
des résultats dans les lupus plans, mais lorsqu'il
s'agit de lupus uleéré el tres infiltré, la radiothérapie
est le procédé de choix. D'après l'auteur. il aurait
fait ses preuves, car on a vu des guérisons avant per-
sisté au delà de 10 ans.
En associant la radiothérapie avec la thérapeutique
médicamenteuse, les résultats seraient vraiment re-
marquables. Par contre, le lupus plan se laisserait
difficilement influencer par les ravons X, mais en le
traitant auparavant avee Facide pyrogallique qui le
transforme en lupus ulcéré, les résultats seraient
beaucoup plus parfaits. L. Praxcors.
P. Darbois (Paris). — Les prurits circonscrits
rebelles. Leur traitement par la radiothérapie
(Journal de Médecine de Paris, n° 91,23 Mai 1914,
p. 408 à 411).
L'auteur étudie spécialement les prarits circons-
crits rebelles et en donne la symptomatologie trés
détaillée. Leur caractère commun est leur ehronicité,
leur ténacité extrème et leur résistance au traitement
local et général.
I] procède de la facon suivante :
Première séance, 4 H., 6-7, Benoist, toute la partie
prurigineuse est irradiée ;
Deuxième séance, dix jours apres, la peau est déjà
moins congestionnée et plus souple.
La deuxième séance doit être faite avee tacet. La
dose et la qualité des ravons différant suivant les
parties traitées et selon l'aspect objectif de la lésion
cutanée. La dose, par exemple, sera plus forte sur
les fesses qu'à la face interne des euisses, moins
forte sur la face palmaire des mains que sur le
creux poplité, le cou ou les jambes.
La ‘qualité du rayonnement sera différente. Ravons
pénétrants sur Îles placards épais avec infiltration
dermique et peau éléphantiasique et, dans ce cas, il
faudra employer un filtre aluminium d'un demi-mil-
limétre. Ravons peu pénétrants sans filtre sur Pépi-
derme vernissé.
Dans les cas anciens Fauteur provoque une très
légère radiodermite.
Dans tous les cas, il fait absorber par la peau en
une seule séance la quantité maxima qu'elle peut
recevoir. L’intervalle entre chaque séance varie
de 12 à 20 jours.
L'auteur à ainsi obtenu depuis 6 ans des résultats
remarquables. Cinq récidives sur 5) cas.
Les insuecès proviennent toujours d'une cause
(irritation chronique (diabète, incontinence du-
rine, ete.).
L'action des rayons est complexe :
D'abord, elle anesthésie les extrémites terminales
des nerfs périphériques sensitifs et vaso-moteurs :
Ensuite, elle paralyse la karvokinese des cellules
en voie de multiplication exagérée. A. Dantaux.
O. Crouzon et Folley (Paris). — Disparition
spontanée des verrues planes sur une main
après radiothérapie des verrues de l'autre
main (Paris médical, 30 Mai 1914).
Ces A. rapportent l'observation d'un eas de verrues
planes des deux mains, dont l'une fat traitée par les
ayons X; les verrues disparurent sur cette main et
Pon vit en même temps s'affaisser celles de la main
qui n'avait pas été irradiée.
Les A. signalent ce fait comme une nouveauté, I
est cependant connu de tous les Dermatologistes el
point n'est besoin, comme ils le font, d'invoquer Fau-
torité de toute une série d'auteurs allemands, alors
que nombre de spécialistes francais considèrent cette
notion comme classique; on la trouve nettement
exposée dans les ouvrages de dermatologie.
487
L'absence de toute indication précise de dosage
enleve à cette observation, la plus grande partie de
son intérel. J. BELOT.
Arrou (Paris). — Lipomatose symétrique traitée
par la radiothérapie (Soc. de Chirurgie, 27 Mai
1915, p. 702).
Dans une récidive après intervention, la radiothé-
rapie (Delherm) a amené la guérison de deux masses
cervicales volumineuses.
Si ces heureux effets de la radiothérapie sont con-
firmés,il y aurait là, d'après Lenormand, une heureuse
acquisition; car souvent, dans ces cas, le rôle de la
chirurgie west que palliatif. AUBOURG.
NEOPLASMES
J. Rosenthal (Munich). — Contribution à l'étude
de la radiothérapie profonde (Mucnchener Medi-
stnische Wochenschrift, n° 19, 12 Mai 1914,
p. 1058 à 1060).
Considérations théoriques qui amènent l'auteur a
recommander en radiothérapie des tumeurs malignes
l'emploi exclusif de rayonnements ultra-pénétrants
et de grandes intensités. R. Lepoux-LEnanb.
J. F. Percy (Galesburg). — Des meilleures mé-
thodes pour enrayer les progrès des cancers
inopérables (The Journal of the American Medi-
cal Association, vol. LXI, n° 21, 23 Mai 9141,
p. 1651 à 1654).
Après avoir passé rapidement en revue les diffé-
rents remèdes palliatifs employés jusqu'à ee jour y
compris la radio- et la radium-thérapies l’auteur
aborde l'étude de la thermothérapie et conclut d'après
ses recherches et son expérience personnelle que la
cellule eancéreuse est particulièrement sensible à
la chaleur. WILLIAM VIGNAL.
Hermann-Johnson (Plymouth). — Sur les avan-
tages et les désavantages respectifs des rayons X
et du radium dans le traitement du cancer
(British Medical, Journal, 9 Mai 1914).
Voici les conclusions de Fauteur :
Dans les cas de cancer peu avancé, avant ou après
l'opération, les rayons X doivent être préférés au
“adium.
Quand Popération est impossible, il faut faire une
inclusion de radium au centre de la tumeur, mais les
rayons X devront être appliqués sur la zone environ-
nante et. sur tous les organes où une métastase est
à craindre.
Entin, si le radium est la méthode de choix dans
les cancers du vagin, de l'utérus et du rectum, les
‘avons X ont une action également eflicace, et, en
toul cas, ils seront toujours un adjuvant utile.
HENRI BÉCLERE.
SANG ET GLANDES
Pulawski. — Contribution à l'étude du traitement
de la leucémie par les rayons X et le benzol
(Wiener Klinische Wochenschrift, 7 Mai 1914,
p. 611).
Observation très détaillée concernant une femme
de 54 ans, en ménopause depuis 5 ans, atteinte de
leucémie et qui présentait notamment des ganglions
sous-maxillaires et cervieaux de la grosseur d'un
œuf de poule.
L'examen du sang montrait 1852000 globules rouges
et 425 600 globules blanes. LA. fit d'abord six séances
188
de ravons X en 10 jours sur la rate par trois portes
d'entrée différentes (rayons filtrés, en tout 19 uni-
tés H.; mesures faites sous le tiltre). Le sang examiné
à nouveau donne 2088 000 globules rouges et 157000
globules blanes.
La malade est mise ensuite à la cure de benzol,
par gouttes: elle en prend environ 50 grammes en
16 jours, pendant lesquels elle fait une poussée
fébrile. Après cette médication, l'examen du sang
fait constater 1 904000 globules rouges et 8 400 glo-
bules blanes.
Enfin on termine le traitement par 4 irradiations
sur la rate en 18 jours; ce qui produit une amélio-
‘ation trés marquée : on note, en effet, 2392000 glo-
bules rouges et 2600 globules blancs.
J. Lounier.
Garnier (Lyon). — Ictére hémolytique acquis.
Traitement radiothérapique (Lyon Médical, tome
CXXII, n° 19, 10 Mai 1914, p. 1029 à 1055).
La malade présentée par Fauteur a fait, il y a
3 ans, un accès paludéen; elle s'est, depuis ce mo-
ment, beaucoup affaiblie; actuellement, un ictére
généralisé motive son entrée à FHôtel-Dieu. Cet
ictere n'a jamais été accompagné de prurit ni de
purpura, mais la malade présente une splénomégalie
considérable, une hypertrophie du foie, de Panémie
globulaire avec diminution de la résistance et héma-
ties granuleuses, une absence de pigments biliaires
dans les urines et des crises abdominales doulou-
reuses bi-mensuelles. En deux mois, dix séarees de
12 à 15 minutes de radiothérapie sont faites sur la
région splénique; après trois séances, la malade se
sent plus forte, elle a bon appétit et digère bien. Les
examens de laboratoire ne révèlent cependant aucun
changement dans son état: les dimensions de la rate
n'ont pas varié. Actuellement, après ces dix séances
de radiothérapie, la malade a conservé un excellent
appélit, ses digestions sont normales; elle n'a plus
de crises abdominales, mais la rate semble avoir
augmenté de volume et Panémie s'est accentuée;
seul Pictére a un peu régressé. M. Joseph Chalier
pense qu'un traitement chirurgical, la splénectomie,
serait à conseiller; M. Leclerc semble ne ladmettre
que difficilement, en raison de sa gravité.
Th. NOGIER.
Albert Weil. — Les Rayons X et I’hypertrophie
du thymus (Paris Médical, Mai 1914, p. 599
à 601).
L'auteur rapporte plusieurs cas d'hypertrophie
thymique traités par les rayons X et guéris très
pidement.
Le thymus étant tres sensible aux ravons, des
doses de 5 à 6 H filtrées hautement et pratiquées sur
deux portes d'entrée en un espace de temps très
court, sont tres suffisantes pour la guérison anato-
mique et clinique.
I} ne faudra recourir aux hautes doses que dans
des cas d'asthme thymique à crises subintrantes et
répétées, A. Dantaux.
TUBERCULOSE
Erminio Albertario (Paris). — La Roentgenthé-
rapie dans la péritonite tuberculeuse (Gazetta
medica italiana, n° 47, 25 Avril, 50 Avril,
1 Mai 1914.)
L'action des ravons X surles tubereuloses cutanées
est démontrée cliniquement par un grand nombre de
guérisons.
L'A. dans des recherches expérimentales, a montré
Faction des rayons X sur les processus tubereuleux.
Les antmaux injeetés avec des bacilles tuber-
Rayons X.
culeux et traités par les rayons X, résistent à
l'infection, alors que les témoins injectés, mais non
traités, suecombent.
Cliniquement, l'action des rayons X sur les malades
se démontre objectivement et subjectivement.
Subjectivement, les malades éprouvent une sensalion
de libération : la respiration est plus facile, les dou-
leurs sont moins vives et plus rares.
Objectivement, il y a de la diminution du météorisme,
la courbe thermique est favorablement modifiée.
L'action est plus rapide et plus nette sur les formes
fibro-plastiques après paracentèse préalable de
Pascite, la couche de liquide opposant une légère
résistance au passage des rayons X.
La modification leucocytaire rend les cellules plus
aptes à résister à l'infection. DONGRADI.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Edgar Birdsall (Glens Falls N. Y.). — Le traite-
ment radiothérapique des myomes (Médical
Record 16 Mai 1914, pages 892 à 895).
Après avoir rappelé les effets des rayons X sur les
ovaires et les fibromes, leurs indications et leurs
contre-indications, les résultats définitivement
acquis, Pauteur rapporte trois observations qui
viennent confirmer toutes les publications antérieures.
F. JAUGEAS.
Prof. Alexandrov (Moscou). — La radiothérapie
en gynécologie (V. Congrès des qgynécologues et
accoucheurs russes, 1913. Trailé de gynécologie,
Mai 1914).
Les ravons X produisent non seulement de Poligo
menorrhée mais de Paménorrhée. Les fibromes où
prédomine le développement des éléments muscu-
laires avec cedéme prononcé des tissus et de la capsule
peuvent disparaitre entièrement. Il est préféable de
donner des doses moyennes et de réserver les fortes
doses pour les fibromes hémorragiques.
Bonchtedt sur 40 malades a eu de bons résultats;
dans 3 cas, le myome a complétement disparu. Il a
fait ses applications avec 3 millimètres d'aluminium.
DELUERM.
Piceinino. — Syndrome spasmodique limité au
membre inférieur gauche, chez une base-
dowienne avec volumineuse tumeur utéro-
ovarienne. Roentgenthérapie, guérison (Annali
di ellettricita medica e terapia fisica. An. XII.
Fév. 1914, p. 414 ol).
Cas curieux, amélioré pour l'usage simultané de la
galvanisation, de Pionisation iodée et de la radio-
thérapie appliquée sur le cou et sur la tumeur
ovarienne. DONGRADI.
DIVERS
E. P. Cumberbath (London). — Influence des
rayons X sur les suppurations chroniques
(The Lancet n° XX, 16 Mai 1914 pages 1592
à 1595).
Pour la première fois, il y a deux ans, l'auteur
essava de traiterles vieilles suppurations chroniques
par lirradiation et obtint des résultats très encou-
rageants. [ne s'attaque qu'aux suppurations de
longue durée résistant à tous les modes de traite-
ment mème à l'intervention chirurgicale. Le premier
cas ainsi traité remonte à deux ans; la suppuration
S'arrèta, la cicatrisation se fit dans d'excellentes
conditions, el se maintient depuis cette époque. Trois
Substances radioactives.
autres eas similaires furent irradiés, avec mèmes bons
résultats. Au cours de Fannée 1913, C. irradia plusieurs
plaies à suppurations chroniques dans bon nombre
de eas, il arriva à les tarir complètement; dans
d'autres, il Wobtint que des améliorations. Bien que
SUBSTANCES
GÉNÉRALITÉS
A. Jappelli. — Action biologique et thérapeuti-
que du thorium X (La Riforma Medica, 25 Avril
1914, p. 461-466, nombreuses photographies).
Le thorium X a sur les cellules vivantes la même
action que les substances radioactives. Les petites
doses les stimulent, les fortes les annihilent.
H exerce une action inhibitrice sur la néoformation
de la cellule sanguine, il diminue la coagulation du
sang et, sous l'effet de doses élevées, on a observé
une disparition totale de leucocytes du sang: les
animaux succombaient en 2 à 4 jours, en adynamie.
Les indications thérapeutiques se posent surlout
dans la leucémie où, au bout de quelques semaines,
le nombre des leucocytes descend a un chiffre
voisin de la normale. Amélioration plus évidente
dans la leucémie myéloïde, moins dans la lymphoide.
Comme avec les rayons X, la leucémie n'est pas
guérie.
Il faut de hautes doses de thorium X; par voie
intra-veineuse, 150 à 800 UE par jour sont nécessaires.
A petites doses, on peut agir sur Panémie perni-
cieuse quand l'arsenic est resté sans effet. Dans
l'obésité, résultats tres intéressants avec une injec-
tion quotidienne de 20 à 40 UE. Mémes doses et
résultats dans hypertension artérielle.
DONGRADI.
Lazarus-Barlow (Londres). — La cause et le
traitement du cancer vus a la lumiére des
récentes recherches radio-biologiques (British
Medical Journal, 9 Mai 1914).
L'auteur, après un long exposé de l’action biolo-
gique du radium et diverses considérations pratiques
sur son emploi, conclut en voyant en lui un mer-
veilleux agent de traitement des cancersinopérables,
mais conseille l'opération dans tous les cas où elle
est possible. Henri BECLERE.
A.-E. Hayward Pinch (London). — Rapport du
« Radium institute » du 1°’ Janvier au 31 Dé-
cembre 1913 (The Lancet, t. XXI, 25 Mai 1914,
p. 1441 à 1448).
Déjà analysé dans le n° 6 du mois de Juin.
W. VIGNAL.
PHYSIQUE
A. Blanc. — Sur un rayonnement accompagnant
l'oxydation du phosphore (C. 11. Académie des
Sciences, 25 Mai 1914).
Il s'agit d'un rayonnement d’ailleurs très peu péné-
trant, qui serait capable d'ioniser l'air et qui four-
nirait le premier exemple connu d'une réaction
chimique s’accompagnant de phénomènes voisins de
la radioactivité. H. G.
A.-F. Kovarik et L.-W. Mc. Keehan. — Mesure
par numération directe de l'absorption et de la
réflexion des particules B (Physikalische Zeit-
schrift, n°9, 1% Mai 1914, p. 434 à 440).
489
ses observations soient peu nombreuses, sa technique
non encore réglée délinitivement, il est cependant
justifié de publier cette note préliminaire qui fournit
de précieux renseignements et pourra inciler à
d'utiles recherches. WILLIAM VIGNAL.
RADIOACTIVES
La mesure du rayonnement 8 était obtenue par la
mesure de Pionisation développée et Pon avait con-
clu que l'absorption des particules 8 produites par
un grand nombre de corps radioactifs se faisait
selon une loi exponentielle, fort variable, selon la
substance dont le rayonnement est réfléchi et la
vilesse de celui-ci et selon la substance réfléchis-
sante. Mais l'ionisation variant avec la vitesse des
particules 8, il est préférable de mesurer directe-
ment le nombre de celles qui pénètrent ou sont
réfléchies. Les auteurs ont pour cela utilisé la mé-
thode de Geijer, qui consiste à maintenir au niveau
d'une pointe un potentiel électrique toujours égal et
juste, insuffisant pour que se produise une étincelle.
Celle-ci n'aura lieu que si des ions sont dégagés (par
une particule 8, par exemple), et un électromètre à
corde mesurera le flux passé. Après avoir donné le
détail de leurs expérimentations, les auteurs arrivent
aux conclusions suivantes. Contrairement à ce qui
élait admis, les particules 8 du radium E et des
dérivés actifs du thorium ne sont pas absorbées
selon une loi exponentielle, Les particules $ avant
traversé une substance ou déjà réfléchies sont plus
difficilement absorbables que le ravonnement inci-
dent. Le nombre des particules 8 s'accroit avec le
poids atomique de la substance qui les émet d'une
facon presque semblable à l'accroissement de la
puissance iomsatriee : le matériel qui produit la
réflexion est sans action. La dispersion par des
lames très minces augmente le pourcentage des par-
ticules qui, à une certaine distance, seront absor-
bées par des lames peu épaisses.
Dr Léon Geranp,
W. Marckwald. — Recherches sur la destruction
de l'émanation du radium dans une atmosphère
d'hélium (Physikalische Zeitschrift, n° 9, 1 Mai
1914, p. 440 à 441).
L'auteur recherche quelle est la rapidité de des-
truction de Pémanation du radium quand celle-ci est
placée dans une atmosphère d'hélium et conclut
qu'elle est tout à fait comparable à ce qui se passe
dans l'air. L. GÉRARD.
TECHNIQUE
C. Engler, H. Sieveking et A. Kænig. — L'utili-
sation du fontaktoscope pour mesurer la ra-
dioactivité des eaux de source (Physikalische
Zeitschrift, n° 9, i~ Mai 1914, p. 441 à 447).
Après avoir rappelé les perfectionnements que
Hammer a introduits en 1912 au fontaktoscope d'En-
gler el Sieveking, les auteurs donnent les résultats
oblenus par eux avec leur appareil dans de nom-
breuses mesures. Ils utilisaient deux fontaktoscopes
par comparaison, ouvert ou fermé, l'eau restant ou
ne restant pas dans Pappareil que Pon avait fermé.
Les chiffres étaient semblables à 4 ou 2 pour cent
près pour des études d'une heure et comparables à
ce que donnaient les courbes théoriques. Hs con-
cluent en disant qu'il y a là un appareil pratique
pour ces sortes de mesures que Pon peut encore
rendre plus précises en utilisant les facteurs de cor-
rection de Duanesche. Dr Léon GÉRARD.
490
S. Russ (Londres) — Mesure du rayonnement
du radium (The proceedinys of the royal Society of
Medecine |Electro therapeute section], vol. VII,
n” 7, Mai 1914, p. 92 à 102, 4 figures et tracés).
Etude trés complète des mesures des radiations
du radium et du pouvoir absorbant des différents
filtres, ainsi que des tissus des differents organes.
Article très documenté à lire dans le texte.
NVILLIAM WIGNAL.
DERMATOSES
A. Schuyler Clark (New-York). — Radiumthéra-
pie des épithéliomas cutanés par des doses
uniques et massives. (The Journal of the Ame-
rican Médical Association, vol. LXIL, n° 19,9 Mai
1914, p. 1455 à 1498).
Revue générale de la radiumthérapie des néo-
plasies cutanées, suivie d'une critique des méthodes
employées. Pour S. €, les éehecs sont dus en
grande partie à l'impossibilité d'irradier comple-
tement toutes les parties des tumeurs, la majorité
des auteurs emplovant des filtres qui ne laissent
passer que les rayons y, qui sont, il est vrai, les plus
pénétrants mais les moins nombreux. L'auteur fait
des irradiations massives en une seule séance de
12, 15 ou 24 heures. Quand il ne peut agir ainsi, il
fait une deuxiéme ou méme une troisième séance
dans un laps de temps aussi proche que possible,
alin de se rapprocher des premières conditions. H
utilise 2 mmgr. 59 de bromure de radium pur prove-
nant du laboratoire Curie et avant une radioactivité
de 1500000. [I n'interpose aucun filtre. Deux à cinq
jours après lirradiation apparait un érythème du
lissu sain environnant le néoplasme, L'auteur cher-
che à produire cet érythème espérant ainsi détruire
des cellules cancéreuses aberrantes. D'ailleurs,
d'aprés son expérience personnelle le tissu sain est
beaucoup plus long à subir l'influence des radiations
et pour le détruire, il faudrait 1/5 en plus du temps
nécessaire à la destruction du tissu cancéreux. A la
suite de cette étude, il publie 22 observations de
néoplasies cutanées ainsi traitées et conclut, qu'au
point de vue clinique comme au point de vue esthe-
tique, c'est la méthode fournissant Jes meilleurs
résultats. WinLiam VIGNAL.
Saphier. — Au sujet du traitement des ulcères
chroniques de jambes par l'émanation de
radium (Wiener Alinische Wochenschrift, 7 Mai
1914, p. 612).
L'A. décrit la technique qu'il a employée et donne
les résultats qu'il a obtenus. — Sur 21 eas d'ulcères
de jambes traités 10, c'est-à-dire environ la moitié,
furent guéris, 6 ont été améliorés considérablement
enfin il y a eu 5 insueces. J. Loupien.
Esdra. — La radiumthérapie de l'hypertrichose
(Journal italien des Maladies vénériennes et de la
peau, OL Mar 1914).
L'auteur a cherché à obtenir avec le radium un
résultat esthétique parfait.
Dans certains eas, il a noté une guérison totale:
dans d'autres cas, le succès n'a été que partiels du
reste, il s'agit seulement d'un nombre de cas très
restreint: en outre, la techniqne n'est pas encore
fée, L'auteur a utilizé de grandes plaques radiferes
d'intensité diverse, Résultats à discuter.
DELNERM.
Substances radioactives.
NÉOPLASMES
Thévenard (Paris). — Sarcome de la jambe
traité par le radium : sphacèle total. infection
grave, amputation, guérison (Soc. des Chirur-
giens de Paris, 29 Mai 1914, p. 466).
Pour un sarcome musculaire de Ja jambe, avec os
indemnes, Dominici placa 6 tubes, contenant res-
peetivement 55. 30, 55, 18, 45, 45 milligrammes de
sulfate de radium pur et les laissa 76 heures. — Spha-
céle rapide de la tumeur au bout de 48 heures :
augmentation au :0* jour.
La radiumthérapie des tumeurs ne devrait ètre
essavée qu'après l'examen histologique et réservée
uniquement à celles qui paraissent constituées par
des tissus non encore organisés. AUBOURG.
James R. Riddell (Glascow). — Le radium dans
le traitement des tumeurs malignes (British
Medical Journal, 9 Mai 1914).
Exposé détaillé de 8 cas de cancer inopérable,
traités avec succés par le radium.
Hevia Bie kre.
J.-L. Faure (Paris). — La guérison du cancer de
l'utérus (Presse médicale, n° 55, samedi 2 Mat
1914, p. 515-332.
La guérison du cancer de lutérus, dit l'auteur,
West pas un vain mot. — Opéré d'une facon précoce
le cancer du eol guérit presque toujours, et même
quand les lésions sont plus étendues la guérison est
encore plus fréquente que la récidive.
A cote de Fopération chirurgicale une autre
méthode donne de remarquables résultats : la radium-
thérapie. Le radium a une influence certaine sur le
cancer du col de l'utérus, Cest peut-être mème le
cancer sur lequel il agit de la façon la plus efficace
et la plus constante. Cette méthode est encore trop
récente pour qu'on soit fixé sur son exacte valeur,
mais on a constaté des améliorations considérables et
il existe des cas de guérisons apparentes qui remon-
tent déjà à quatre ou cinq ans. — Le mésothorium
n'a pas subi l'épreuve de la durée pour qu'on sache
S'imérite importance que luiattribuentles Allemands.
Pour guérir le cancer de Futérus, le mieux est
done d'associer les deux méthodes, et e de faire
suivre l'opération large d'une application de radium.
qui, Sil a le pouvoir de faire disparaitre des masses
néoplasiques étendues, doit avoir celui de détruire
les quelques cellules errantes et la poussière de
cancer qui peuvent exister dans le fover opéra-
toire à la suite de intervention mème la mieux con-
duile ». P. COLOMBIER.
G. Keil (Munich). — Technique de l'emploi du
mésothorium en gynécologie (Münchener med:-
zinische Wochensclouft, n° 20, 19 Mai 1914,
p. 1108 à 1112).
Indications détaillées sur la technique suivie à la
clinique du professeur Klein à Munich.
Emploi de doses moyennes répétées en ne dépas-
sant pas 10 centigrammes et en utilisant au moins
5 centigrammes, Association d'injections ¡intra-vel-
neuses de colloides, Venzvtol, ete., el de séances de
radiothérapie dans l'intervalle des applications de
mésothorium.
#0 cas de cancers gvnécologiques dont 29 du col,
10 du corps et un chorio-épithéliome. Les 29 eancers
du col comprenaient 24 tumeurs primitives et 5 réci-
dives post-opératoires, Sur les 10 cancers du corps,
9 étaient des récidives post-opératoires.
Chez 11 malades, le traitement a amené une guéri-
son clinique complète, R. Lepoux-Lenann,
Lumière.
Jacobs (Bruxelles).— Les rayons ultra-pénétrants
du radium dans le traitement du cancer du col
utérin (Le Progrès médical belge n° Y, 1% Mai
1914, p. 66 à 67).
L'auteur avant entrepris une série de recherches
sur la radiumthérapie du cancer utérin présente
ses malades à la Société belge de gynécologie et
d'obstétrique, pour permettre à ses collègues d'ap-
précier les résultats obtenus. Le sujet qui fait
l'objet de cet article a une histoire elinique très in-
téressante et l'action du traitement semble être tout
à fait manifeste ehez lui. Cette malade s'était pré-
sentée au docteur Jacobs en 1913 avee des hémorra-
gies très abondantes et le toucher permettait de re-
connaitre un vaste chou-fleur épithéliomateux rem-
plissant le fond du vagin et partant des deux lèvres
du col. Le eorps utérin était immobilisé, les tissus
profonds voisins du col étaient œdémaliés, indurés,
Petat général était très mauvais,
Le docteur Jacobs ne songea mème pas à « dé-
blaver le terrain par la eurette, craignant une hé-
morragie mortelle ». 11 placa, sous le chloroforme,
en plein tissu cancéreux, cing tubes de radium de
> centigrammes chacun: il les laissa en place cin-
quante-six heures.
Au bout de trois semaines, il nota la disparition
totale du chou-fleur, qui, nécrosé, avait été éliminé
dans les irrigations vaginales: les deux lèvres du col
étaient à vif, rouges, mais jes plaies avaient bon
aspect. Le col diminuait de volume, Fdème et lin-
filtration du bas-fond de la vessie disparaissaient, la
mobilité utérine revenait. La présentation faite quatre
mois après le début du traitement permettait de
constater Paspeet normal du col, et Pétat général était
trés bon.
L'auteur fait suivre sa communication d'une note
résumant l'examen d'une biopsie faite au début : il
s'agissait d'un cancer mixte, interstiliel et nodulé, et
en méme temps papillaire, fait assez commun, con-
clutal, car l'on rencontre, dans ces dégénéreseences
malignes, toutes les combinaisons possibles,
G. HARET.
Mme Fabre et M. Rouhier (Paris). — Sur Pem-
ploi du radium après intervention chirurgicale
incomplète dans le cancer de l'utérus incom-
plètement opérable (Suciélé d'Obstétrique et de
Gynécologie de Paris, 11 Mai 1914).
Malade opérée par M. Rouhier en Septembre 1915,
pour cancer du eol en gros chou-fleur avee eul-de-
sae droit manquant de souplesse : hystéreetomie
vaginale avee ablation des tissus durs pareheminés
du côté droit; mais cette ablation ne put être com-
plète (examen histologique : épithélioma pavimen-
leux).
Reprise des hémorragies au bout de 5 semaines,
récidive dans la eicatriee vaginale. On fit alors des
applications de radium; dès la première, cessation
des hémorragies et très rapidement l'état général se
remonta. Actuellement, état général parfait, engrais-
sement de 7 kilogrammes, aucune douleur, aueun
écoulement: la cicatrice vaginale souple présentait
491
encore une légère érosion où l'examen histologique
révèle seulement du tissu conjonctif.
Discussion. — M. Pozzi, au service duquel appar-
tient la malade, pense que, si lon ne peut enlever com-
pletement un néoplasme, le radium parait pouvoir
compléter Peeuvre chirurgicale. M. Doleris rapporte
une observation du méme genre, ou la malade reste
depuis 7 mois en excellent état.
A. LAOUERRÈRE,
Bérard. — Quelques résultats du traitement par
le radium des néoplasmes inopérables de ľu-
térus et du rectum (Lyon médical, te CXXII,
n°22, 31 Mai 1914, p. 122) à 1229).
Pour amorcer une discussion sur le traitement du
cancer par le radium, Fauteur présente Fobservation
suivante : la malade, âgée de 55 ans, présentait un
néoplasme inoperable du col utérin, et avant en-
ahi tout le vagin et le plancher de la vessie; le
27 juillet 1915, on dispose à lintérieur du vagin de
la malade deux tubes de 50 et de 50 milligrammes de
sulfate de radium et un appareil à sels eollés. La
premiéreapplication est de 4 +0) milligrammes-heure.
Les appareils sont enlevés, désinfectés et on refait
2640 milligrammes-heure avec intiltration sur Qe".5
de platine. Le te septembre, plus de métrorragie,
ni de douleurs: le 14 septembre, la région s'est mo-
bilisée, la malade a Villusion de la guérison: elle a
engraissé. On lui fait encore 1200 milligramines-
heure sur le col Le Tf novembre, l'état est bon, la
cicatrice est souple, non adhérente; on fait encore
1200 milligrammes-heure sur la cicatrice, Les névral-
gies des membres inférieurs ont cédé, la malade n'a
plus l'aspect typique des cancéreux ; elle se sent forte
et peut travailler. Lorsqu'un cancer est opérable,
conelut auteur, il faut d'abord l'enlever et faire du
radium sur la cicatrice: s'il ne Vest pas, le radium
peut encore donner des services de 2 à 5 ans. Mais
ce ne sontpas des guérisons, de mème que pour cer-
tains néoplasmes du rectum également traités et tres
améliorés. M. Patel a revu dernièrement une malade
porteur d'un cancer ulérin et traitée aussi par le ra-
dium,il y a six mois. Les pertes et les douleurs ont
disparu: l'état général de la malade est excellent,
Tu. Nocien,.
SYSTÈME NERVEUX
Michell Clarke et Lansdown (Bristol). — Tumeur
de la moelle épinière ; laminectomie et applica-
tion de radium (British medical Journal, 9 Mai
1914).
Il s'agissait d'une tumenr intra-médullaire de la
région lombo-sacrée jugée inguérissable à l'opération
et traitée quelques semaines plus tard en placant un
tube de 90 milligrammes de radium pendant 22 heures
dans le canal médullaire. Le résultat fut le retour
progressif du mouvement et de la sensibilité dans
les membres inférieurs auparavant paralvsés. Mal-
heureusement, la malade mourut? mois après Pappli-
cation, de eystite aiguë. Hesnt BÉCLÈRE.
LUMIÈRE
PHYSIQUE
Léon et Eugène Bloch (Paris). — Sur les spectres
d'étincelle de quelques éléments dans l’ultra-
violet extrême (C. R., Ac., des Se., 18 Mai 1914).
Les auteurs donnent ici le résultat de leurs me-
sures relatives aux longueurs d'onde des spectres
d'étincelle fournis par l'arsenic, Vantimoine, Vétain,
le bismuth, Paluminium, le cadmium. H. G.
TECHNIQUE
J. Kowalski. — L'étincelle oscillante comme
source économique des rayons ultra-violets
(C. R., Ac. des Sc., 11 Mai 1914).
492
On sait que le spectre d'étincelle oscillante prove-
nant de la décharge de condensateur éclatant entre
deux pointes métalliques est très riche en ultra-violet.
L'auteur a repris à ce sujet certaines expériences
de A. Pfluger et de Lénard dans le but d'éclaircir
certaines conclusions apparemment contradictoires
de ces auteurs.
D'après ces recherches, le maximum d'énergie Spec-
trale se déplace vers les courtes longueurs d'onde
quand augmente l'amplitude du courant oscillant, ou
quand l'énergie consommée dans Pétincelle est plus
considérable, cette étincelle étant mieux amortie.
La longueur d'onde correspondant au maximum
d'énergie spectrale dépend aussi de la nature des
électrodes (aluminium, laiton, zinc, ete.)
En raison de la facilité avec laquelle on peut
obtenir Pétincelle oscillante, il est intéressant pour
les éleetriciens et les radiologues de connaitre ces
travaux. H. GUILLEMINOT,
J. Kowalski. — Utilisation de l'étincelle oscil-
lante comme source de rayons ultra-
violets (Société Internationale des Electriciens,
6 Mai 1914), (in Technique moderne, 1" Juin
1914, notes el comptes rendus, Communicalion).
On fait usage généralement, comme source de
ravons ultra-violets dans les emplois industriels de
ceux-ci, de lampes à vapeur de mereure. Un meilleur
rendement en radiations utiles, par rapport à l'énergie
employée, pourrait être obtenu au moyen de l'étin-
celle électrique. Le rendement peut d’ailleurs varier
beaucoup avec les conditions d'émission des étin-
celles oscillantes, et se trouve influencé par Îles
“auses suivantes : 4° nature des électrodes: 2° dis-
tance explosive: % valeur de l'amortissement de lé-
tincelle; 4 intensité et constance du circuit oscillant,
la faculté d'émission étant proportionnelle à la capa-
cité et inversement proportionnelle à la self.
Des essais effectués par l'auteur ont permis d'ob-
tenir un rendement d'émission atteignant jusqu'à
59,4 pour 100, chiffre supérieur à la moyenne de 50 ou
35 pour 100 obtenu par la lampe à mercure. Lors des
essais effectués à Fribourg sur une eau ensemencée,
contenant 21000 bactéries par centimètre cube, la sté-
rilisation obtenue par un dispositif d'étincelle oscil-
lante fut reconnue complète. L. NAHAN.
G. Vitoux (Paris). — Des mesures héliothéra-
piques (Congrès de Cannes, Bulletin de théra-
peutique, 15 Mai 1914).
La place importante que prend l'héliothérapie dans
la thérapeutique nécessite que les conditions de son
application soient réglées dans tous leurs détails; et,
avec juste raison, l'auteur insiste sur l'utilité de mé-
thodes de mesures précises du rayonnement solaire.
Divers instruments simples et praliques doivent
¿tre utilisés : ee sont Théliographe de Campbell, le
thermomètre. Vhéliothermométre à boule noire, lac-
tinométre de Michelson, enfin, le chassis sensitomé-
trique de Marion. Grâce à l'emploi de ces instruments,
les héliothérapeutes pourront faire des observations
réellement comparables et appliquer les ressources
thérapeutiques du soleil au mieux des intérets de
leurs malades. R. LEVERE.
PHYSIOBIOLOGIE
Victor et Venceslas Moycho. — Action des
rayons ultra-violets monochromatiques sur les
tissus. Mesure de l'énergie de rayonnement
correspondant au coup de soleil (C. R., .fr.,
Se., 25 Mai 1914).
L'ultra-violet est obtenu au moyen de létineelle
électrique. Le spectre est étalé au moyen de prismes
Lumière.
et de lentilles de quartz. L'énergie de chaque raie
est mesurée avec une pile thermo-électrique. Le
réactif est l'oreille d'un lapin.
D’après ces expériences, la région du spectre la
plus active correspond à > = 2800 et l'énergie nécessaire
pour produire le seuil de la réaction est d'environ
1 ie
qq de pelite calorie.
L'ultra-violet extrème de 4 = 2500 à 2500 et Pultra-
violet de À = 5500 ne donnent pas de réaction avec
une dose d'énergie incomparablement plus considé-
rable. Il. GUILLEMINOT.
André Helbronner et Gustave Bernstein. — Sur
la vulcanisation des solutions de caoutchouc
par les rayons ultra-violets (C. R., Ac., Sciences,
11 Mai 1914).
Les auteurs étudient une action peu connue jusqu'ici
des rayons ultra-violets. Sous leur influence, le caout-
choue entre en liaison avec le soufre pour se vulca-
niser. Cette action se manifeste, en particulier, dans
les solutions de caoutchouc additionnées de soufre.
Il se forme un gel d'une remarquable stabilité. Le
processus consisterait d'abord dans une transfor-
mation du soufre dissous en soufre colloïdal: ce
soufre au fur et à mesure qu'il se formerait se
laisserait vraisemblablement absorber par le caout-
chouc. H. G.
THÉRAPIE
Collet (Lyon). — Technique de !'héliothérapie
laryngée (Lyon médical, t. CXXII, n° 19, 10 Mai
1914, p. 1062 à 1066).
L'auteur divise l'héliothérapie en héliothérapie
direrte et héliothérapie indirecte. L'héliothérapie
directe est externe quand les rayons solaires péné-
trent par la peau; quand ils pénètrent par les voies
naturelles. elle est stomatodiale; après laryngo-
fissure, elle devient traumatodiale. L’héliothérapie
indirecte ou réfléchie est monocatoptrique quand
les ravons sont réfléchis une fois. dicatoptrique
quand ils le sont deux fois. L'héliothérapie externe
n'a pas donné de grands résultats, car les rayons
ultra-violets solaires ne peuvent pénétrer dans la pro-
fondeur des lésions. L'héliothérapie stomatodiale est
difficile à appliquer et fatigante pour le sujet; rhé-
liothérapie traumatodiale n'est qu'une exception en
raison des indications restreintes de la larvngo-
fissure.
L'héliothérapie monocatoptrique est la plus simple:
le malade peut lui-méme s'en faire des applications
avec un laryngoscope ordinaire; le miroir devra seu-
lement, d'après les indications du Dr Nogier, être en
nickel pour altérer le moins possible les qualités et
la quantité du rayonnement. Pour faire de Phéliothé-
rapie dicatoptrique, le malade se place dos au soleil
etenvoie sur le laryngoscope les rayons déjà réfléchis
par un autre miroir. Le Dr Alexandre a imaginé à ce
sujet un excellent appareil, mais dont le miroir d'ar-
gent devra être remplacé par un miroir de nickel.
Depuis longtemps, on attribue, sans en être sûr, lac-
tion curative du rayonnement solaire aux rayons
ultra-violets: aussi vaut-il mieux, pour réduire les
pertes, se contenter d'insolation monocatoptrique et
utiliser un miroir en nickel. H semble aussi qu'il
‘audrait mieux pratiquer eette insolation dans des
stations altitudes; mais, d'après le Dr Nogier, les
poussières el fumées des villes narrétent que les
ullra-violets extremes, les moins pénétrants el, par
suite, les moins actifs des rayons solaires en profon-
deur. L'héliothérapie larvngée pourra donc être tentée
avee succés mème en ville. Tu. NOGIER.
Électrologie.
H.-V. Schrotter. — Au sujet de I’héliothérapie
marine (Wiener klinische Wochenschrift, p. bdo,
14 Mai 1914).
L'A. étudie la nature et la mesure des radiations
solaires surtout en ce qui concerne la partie ultra-
violette du spectre. Ges questions ont été traitées au
Congrès international de thalassothérapie (Cannes,
avril 1914) dont Panalvse a paru dans le numéro de
juin du Journal de Radiologie p. 521 et 322.
J. LOUBIER.
D Œlsnitz (Nice). — Posologie de l’héliothérapie
493
marine (Tuberculose et Orthopédie chirurgicale,
n° 5, Mai 1914, p. 221 à 265).
Rapport présenté au Congrès de thalassothérapie
et analysé dans le Journal de Radiologie (1914, n° 6
p. 320). AUBOURG.
Andrieu (Berck). — L'héliothérapie marine dans
le traitement des tuberculoses chirurgicales,
(Tuberculose et Orthopédie chirurgicale n° 3, Mai
1914, p. 266 à 290, avec bibliographic).
Rapport présenté au Congrès de thalassothérapie
et analvsé dans le Journal de Radiologie (1914, n° 6
p. 320). AUBOURG
ÉLECTROLOGIE
PHYSIOBIOLOGIE
Doumer (Lille). — Actions interpolaires du cou-
rant continu (Annales d'Electroloyie et de Radio-
loyie, Avril 1914, p. 217 à 237).
Les actions interpolaires du courant continu sont
moins bien connues que les actions polaires. L.A. cite
à ce sujet les expériences de G. Weih et démontre
qu'en dehors du transport des ions d'un pôle à l'autre,
les courants électriques produisent dans les tissus,
au niveau des surfaces de Séparation des organes et
des cellules, en général de milieux différents, des
polymérisations d'ions et par conséquent des phéno-
ménes de polarisation.
L'A. rappelle ensuite qu'il a signalé le premier en
janvier 1914 les phénomènes d'hydralation des col-
loides. Continuant cette étude, il a fait des expérien-
ces sur la gélatine purifiée et a constaté qu'au pole
positif la gélatine subit une très réelle hydratation
alors que dans l'extrémité de ła colonne de gélatine
voisine du pôle négatif on observe une deshydrata-
tion réelle. Ces phénomènes se rencontrent avec la
plupart des colloïdes organiques. Enfin ces colloïdes
sont transportés, les uns vers le pôle positif, les
autres vers le pôle négatif. De plus sous l'influence
du passage du courant continu le colloïde négatif
reste une barrière infranchissable (ou presque) pour
un colloïde de signe opposé; il se laisse au contraire
traverser par un colloïde de même signe. Ces consta-
tations sont très importantes au point de vue biolo-
gique. J. LoumEn.
Micheels (Liége). — Action des solutions anodi-
sées et cathodisées sur la germination (Annales
d'Electrobioloyie et de Radiologie, Avril 1914,
p. 258 à 262).
L'A. a soumis des solutions très étendues de chlo-
rure de potassium et de sodium dans Peau (1/100- et
1/1000-) au courant galvanique. De cette façon il a pu
se rendre compte des dissemblances qui existent
entre les liquides anodiques et cathodiques au point
de vue de leur action sur les germinations
L'A. dans cette première partie du travail a fait
20 expériences qui sont très intéressantes à suivre.
lla employé tantôt des courants faibles de longue
durée, tantôt des courants de haut voltage pendant
un temps relativement court. L'action du courant
galvanique dans ces solutions très étendues de KCI
et NaCl parait ètre proportionnelle, pour une mème
surface d’électrodes, au nombre des coulombs em-
ployés. J. LOUBIER.
A. Moutier (Paris). — Interdépendance de l’hypo-
tension artérielle périphérique et de I’hyper-
tension artérielle viscérale (C. Ii. Ac. des Se.,
18 Mai 1914).
M. Moutier considère que souvent Phvpotension
périphérique (artéro-anélastose par amollissement)
est la contre-partie d'une vaso-constriction interne
(artério-anélastose par durcissement) intéressant les
artères des régions centrales du corps : l'hypoten-
sion radiale serait dépendante d'une hypotension
abdominale,
Partant de cette considération, Fauteur propose
d'agir électriquement sur les artères de la région
abdominale pour modifier la tension périphérique.
Il. Guilt LeMinor.
ELECTRODIAGNOSTIC
TECHNIQUE
G. Bourguignon (Paris). — Localisation de l'ex-
citation dans la méthode dite « monopolaire »
chez l’homme. Pôles réels et pôles virtuels
dans deux organes différents (/ievue de Neuro-
logie, 50 avril 1914).
L'auteur étudie chez l'homme normal la localisa-
tion de l'excitation, et les expériences qu'il apporte
confirment pleinement les résultats obtenus par Car-
dot et Laugier sur les préparations neuro-muscu-
laires isolées, et ceux qu'il a lui-imème signalés avec
Laugier dans la maladie de Thomsen et la dégéné-
rescence. Ces expériences très scientifiquement con-
duites et accompagnées de leurs graphiques, mon-
trent qu'en méthode monopolaire comme en méthode
bipolaire, l'excitation de fermeture ne prend nais-
sance qu'à Pélectrode négative et celle d'ouverture
qu'à Pélectrode positive. Les excilations, nées en
apparence au pôle positif à la fermeture et au pôle
négalif à l'ouverture, naissent en réalité à des pôles
virtuels de signe contraire, situées quelque part sur
le trajet des lignes de force qui réunissent la grande
et la petite électrode. La notion de Finversion en
pathologie se trouve singulièrement modifiée. 11 faut
distinguer les cas où l'inversion existe dès le seuil
et elle signitie alors que le pôle réel Situé au point
moteur n'agit plus et les cas où il s'agit simplement
des lois de Pfüger. R. Levene,
APPLICATIONS CLINIQUES
Lenoble (Brest). — Étude clinique sur une va-
riété rare de paralysie familiale des membres
494
inférieurs observée en Bretagne (Annales de
Médecine, 19 Mai 1914, p. 469).
Dans ce travail PA. rapporte cing observations,
presque identiques de paralysie transitoire, incom-
plète, des muscles jambier antérieur, extenseur
commun des orteils, extenseur propre du gros orteil,
qui présentérent nettement de la D. R. dans le seul
cas où l'examen éleetro-diagnostie fut pratiqué.
N s'agit d'une affection rare, à caractère ethnique
et familial, développée chez des prédisposés par un
état d'infériorité de l'axe cérébro-spinal. LA. pense
à une radiculo-mvélite antérieure très localisée, d'ori-
gine indéterminée, peut-être sous Ja dépendance
d'une hématomvélie circonserite. L. NAAN,
Louis Gallavardin. — Altération du complexe
ventriculaire électrique au cours des troubles
de conductibilité auriculo-ventriculaire (Block
total ou Block partiel) (Archives des maladies du
cœur, Mai 1914).
D'une série de tracés électriques recueillis chez un
jeune homme au cours d'une atteinte de rhumatisme
articulaire, l'auteur conclut que les altérations ryth-
miques dépendant des altérations de la zone auri-
culo-ventrieulaire sont complexes. Quatre modalités
sont à retenir. Allongement de l'intervalle a.-v., in-
termillences ventriculaires, altération du complexe
ventriculaire, et pauses ventriculaires. L. Levene.
ELECTROTHERAPIE
GENERALITES
Hiram H. Seelye (Daytona). — Comment guérit
Pélectricité (Ver York Medical Journal, 9 Mai
1914, p. 950 à 932).
Article de vulgarisation: auteur cherche à con-
vaincre ses confrères de Peflicacité de Pélectrothéra-
pie. H insiste surtout sur les courants de haut poten-
tiel — Wave current et Haute fréquences — et met
parliculiérement en lumière leurs actions sur la nu-
trition générale, I explique ces actions de la facon
suivante : les ions et les électrons, c'est a-dire des
charges électriques, jouent un grand rôle dans la
composition intime de la matière: en soumettant les
cellules de l'organisme à des charges et à des dé-
charges successives on favorise les mouvements de
ces petites charges électriques, d'où activité plus
grande des divers phénomènes normaux des cel-
lules. A. LAQUERRIERE.
Kakovski (Kiew). — La thermopénétration dans
les maladies internes (Le Proyrés médical,
OW Mai 1914).
Excelente revue eritique des différentes applica-
tions de la thermopénétration. L'auteur recherche
judicieusement les contre-indieations de cette théra-
peutique qui a suscilé un enthousiasme peut-être
exageré chez beaucoup d'anteurs. Ses essais intéres-
sants dans Je traitement des inflammations chro-
niques du rein ne lui ont pas permis de conclure à
une amélioration manifeste.
I réserve la contre-indication de la thermopéné-
tration aux tumeurs malignes, aux tuberculeux avant
une tendance aux hémorragies, aux phases finales
des lésions cardiaques, aux néphrites aiguës et sub-
aiguës tant que l'action de la thermopénétration sur
le rein malade ne sera pas mieux élucidee,
El mettant à part toute exagération inévitable pour
une nouveauté, Pauteur conelut à Faction analgésiante
certame de la thermopénétration, et à la moditica-
tion facile de la température des organes profonds
et de leur circulation sanguine. G. GIBERT.
Electrologie.
John J. Grace (Londres). — Les épaules doulou-
reuses et leur traitement par les moyens phy-
siques (British Medical Journal, 9 Mai 1914).
Pour l'auteur, sauf dans quelques cas qu'il rap-
porte à des névralgies, on peut trouver dans les
épaules douloureuses un point sensible occupant un
des quatre sièges suivants : partie postérieure du
creux axillaire, muscle sous-seapulaire, muscle sus-
scapulaire ou deltoïde et pouvant être dù à des
causes diverses (névrite, rhumatisme, ete.).
Ces points sensibles sont recherchés à laide d'un
tube à vide (ou d'une plaque métallique pour les
points profonds) reliée à l'un des pôles d'une machine
slatique.
Le traitement consiste d'abord en l'exposition aux
ravons d'une lampe à filament de charbon de 500 bou-
gies pendant 20 à 30 minutes suivant l'acuité des cas;
puis le malade est placé sur la plate-forme de la
machine statique et l'on applique sur la zone dou-
loureuse une électrode reliée au pôle positif.
Les séances sont répétées tous les jours jusqu'à
l'apparition de l'amélioration; elles ont lieu ensuite
trois fois par semaine. HENRI BÉCLERE.
NÉOPLASMES
Keating Hart (Paris). — Cancer et fulguration
(suite) (Revue de Physiothérapie chirurgicale el
médicale, Mai 1914, p. 5 à 8 avec 2 figures).
Cancer vulvo-vaginal propagé à l'urètre et à lanus,
considéré comme inopérable. Exerèse limitée au
contour exact des lésions macroseopiques. Fulgu-
ation. Guérison maintenue 6 ans après avec parfaite
conservation des fonctions vésicales et rectales.
A. LAQUERRIERE.
SYSTÈME NERVEUX
Joseph L. Harris (New-York). — Névrites bra-
chiales (Vew York Medical Journal, 9 Mai 1914,
p. 352 à 334).
Travail basé sur un certam nombre d'observations
de cas graves, avec douleurs violentes, anesthésie
ou paresthésie, ou hyperesthésie, impotence, paré-
sie où paralysie. PA. insiste sur un symptôme qu'il
n'a pas trouvé décrit : la sensibilité très vive à la
pression de la coracoïde. C'est seulement dans un
seul cas qu'on a constaté des troubles de la contrac-
tilité électrique.
a plupart avaient subi des traitements variés avec
les diagnostics les plus divers: bursite, périarthrite,
subluxation, ete. Le massage, la chaleur, ete.,
n'avaient pas donné de résultal. l
LA., après longue expérience des différents traite-
ments recommandés dans cette affection qui, d'après
les classiques, dure de 5 à 18 mois, préconise Pem-
ploi des courants de haute fréquence, appliqués sous
forme de frictions légères avec Pélectrode à vide
durant 10 minutes 3 fois par semaine.
« Les résultats sont étonnants ». Dans la majorité
des cas la guérison complete est obtenue en 1 mois.
LA ne compte qu'un seul échec chez un diabétique,
encore y eut- un soulagement, Il faut déplacer
l'électrode sans cesse et ne pas la laisser immobile
sans quoi on détermine à son niveau une _hyperes-
thesie de la peau qui va en augmentant à chaque
Séance. Elle doit être appliquée sur la peau nue et
non sur des vèlements sans quoi lon risque de déter-
miner des brûlures. |
Ouand cela est possible il est préférable de faire
des séances quotidiennes el de les faire suivre d'une
application de chaleur; cette technique que PA. ne
Électrologie.
peut employer à Phópital, lui donne en clientèle des
résultats encore plus rapides.
En résumé dans un temps comparativement très
court, les H. F. donnent des résultats; leur applica-
tion est facile, non douloureuse et sans inconvénient.
A. LAQUERRIÈRE.
Reederer (Paris). — Quelques opinions sur cer-
taines paralysies de l'enfance (Société médicale
de PElysée, 4 Mai 1914).
Dans cette communication Fauteur relate quelques
observations fort instructives d'enfants atteints de
paralysies consécutives à des polyomyélites et dont
l'état s’est amélioré très tardivement sous Faction de
l'électricité.
Dans un premier cas, jeune fille de 19 ans, l'auteur
obtient « Je retour de nombreux groupes musculaires
et de nombreux faisceaux d'autres groupes, cing ans
après Pattaque de polvomvélite ». Dans un autre,
jeune fille de 12 ans, ce n’est que dans le cours de
la cinquième année que la paralysie a rétrocédé,
De plusieurs faits du mème ordre, on peut eon-
clure que dans la paralysie infantile « durant très
longtemps, des résultats sont à attendre et Pespoir
demeure d'une amélioration possible ». Aussi «ne
faut-il pas se háter de recourir à des interventions ».
ll faut savoir ne pas abuser des appareils et les reti-
rer de temps à autre; d'autre part il y a souvent
intérèt à continuer le plus longtemps possible la
cinésithérapie et Pélectrothérapie. E. DECUAMBRE.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Arcelin et Giuliani (Lyon). — Utilisation des cou-
rants de haute fréquence en urologie (Lyon
médical, tome CXXII, n° 21, 24 Mai 1914, p. 1155
à 1138).
Les courants de haute fréquence peuvent ètre en
urologie employés sous deux formes : la haute ten-
sion ou méthode de Keating-Ifart. la basse tension,
méthode de Doyen. Par la première méthode,
M. Heitz-Bover crible, en milieu liquide, une petite
tumeur de la vessie de millions d’étincelles, la tumeur
est détruite mécaniquement; mais il faut un evsto-
scope spécial et les sondes sont rapidement détruites,
M. Legueu, utilisant la basse tension, met la sonde
au contact de la tumeur; cette méthode parait plus
avantageuse : intensité plus forte, pas de dérivation,
persistance du point d'entrée du courant. Les auteurs
présentent à ce sujet l'observation suivante : chez
une malade de 72 ans, la cvstoscopie montre à gauche,
dans la vessie, un papillome de la grosseur d'une
noix. L’électrode est appliquée en à à 6 points difé-
rents de la tumeur pendant 30 à 90 secondes pour
chaque point : courant de haute fréquence, basse
tension, bipolaire, électrode indifférente sous le siège,
intensité : 400 milliampères. La tumeur se désagroge;
pendant les jours suivants elle diminue. Une semaine
après, nouvelle séance qui réduit considérablement
la forme et l'aspect de la tumeur; enfin une troisième
séanee détruit ce qui reste. L'application, indolore
dans les deux premières séanres, est devenue dou-
loureuse celte fois, lorsqu'on a voulu, pour prévenir
une récidive, s'attaquer à la base d'implantation de
la tumeur. Cet élégant mode de traitement a permis
de débarrasser de sa tumeur une malade pour laquelle
en raison de son age, l'intervention chirurgicale au-
rait été dangereuse, cette dernière garde d'ailleurs
tous ses droits pour les grosses tumeurs avec intil-
tration de la paroi. Tn. NoGien.
J. Curtis Webb (Londres). — Traitement des
hémorroides par l'électrolyse (The proceedings
of the Royal Society of Medecine [Electro thera-
495
peutic Section], vol. VII, n* 7, Mai 1914, p. 87
á 91).
Préconise Pélectrolvse des petites hémorroides
comme une méthode eflicace, rapide et indolore.
WILLIAM VIGNAL.
C. E. Iredell et Ralph Thomson (Londres). —
Diathermie dans les hématuries vésicales (The
Lancet, n° XX, 16 mai 1914, p. 1429-1450).
Dans les hémorragies vésicales par earcinomes
inopérables les auteurs ont tiré grand bénéfice de la
diathermie. [Is ont ainsi traité quatre cas et ont
arrèté les hémorragies depuis plusieurs mois. Ce
traitement se fait sans aucun danger et avec toute
l'asepsie chirurgicale voulue. WILLIAM VIGNAL.
MALADIES DE LA NUTRITION
Alfred Furstenberg (Berlin). — La méthode de
Bergonié (Medizinische Klinik, 10 Mai 1914, n° 19,
p. 804).
LA. décrit Vappareillage de la méthode de Bergo-
nié et en donne les indications.
ll na pas observé, après les séances, de fatigue
« comme on en observe après les grandes prome-
nades », il n'a pas constaté non plus l'existence
Wabondantes transpirations chez les malades qu'il a
traités. Par contre, cet auteur a étudié les variations
de la température du corps pendant et après l'appli-
cation. Au début, pendant les 5 premières minutes
de la séance, la température monte de 5 dixièmes,
elle se maintient à ce degré pendant 15 ou 20 minutes
puis lombe rapidement pour arriver à 2 dixièmes au-
dessous de la température initiale : ce sont les plus
grands écarts que PA. a constatés.
Hest ensuite question des résultats obtenus. Dans
la plupart des cas, la perte de poids fut sensible.
Certains malades n'ont suivi aucun régime spécial;
mais il est à noter que les patients perdent d'autant
plus de poids qu'ils suivent un régime pendant le
traitement par la méthode de Bergonié. Le rythme
respiratoire n'est pas modifié d'une facon appréciable,
la fréquence du pouls augmente de 10 pulsations à la
minute, guére plus. Enfin, en général on obtient un
bon résullat sur la pression artérielle,
J. Lounirr.
DIVERS
Janicaud (Guéret). — Un cas de mal perforant
guéri par un traitement électrique (Revue de
Physiothérapie chirurgicale el médicale, Mai
1914, p. 8).
Malade de 48 ans présentait un mal perforant de-
puis des années. L’affection siège au gros orteil et
atteint l'os. Application les premières fois d'étincelles
de H. F. de 2 centimètres environ et friclion avec le
manchon de verre; abrasion au ciseau des parties
sphacelées par les élincelles. Séance tous les 5 jours.
A la 8° séance comme l'amélioration parait se ralen-
tir on ajoute faradisation du nerf tibial postérieur.
Au total 13 séances. Guérison se maintenant 7 mois
après. A. LAQUERRIERE.
Anacleto Romano. — L'électrothérapie appliquée
au traitement de l'aliénation mentale (Annali cle
Elletricita e Terapia fisica, Janv. 1914, p. 12 à 20).
L'électricité, qui autrefois avait donné de bons ré-
sultats dans le traitement de l'aliénation mentale, a
été abandonnée depuis longtemps. L’A. croit que c'est
à tort. Par son action sur les centres nerveux, cal-
496
mante chez les excités, excitante chez les déprimés,
par son action psychique, elle peut donner de bons
résultats,
Au point de vue électro-diagnostic, PA. emploie de
préférence Pélectricité statique avec ou sans étincelle,
francklinisation hertzienne. Ces malades se pretent
Bibliographie.
mal à un examen électrique galvanique ou faradique.
lla pu déceler la simulation très facilement avec ce
procédé.
LA. considère qu'on devrait faire entrer l'électricité
dans le traitement de la folie. DONGRADI.
BIBLIOGRAPHIE
Denis Courtade (Paris). — Notions pratiques
d'électrothérapie appliquée à l'urologie (ancien
interne des hôpitaux, chef de laboraloire à la
Faculté de médecine, etc). Préface de M. le
docteur Guyon (un volume in-8 de 212 p. avec
figures. Paris, Gittler éditeur, 16 rue Dauphine).
I va 25 ans, que, à des titres divers, notre ami
D. Courtade est attaché à la clinique des voies uri-
naires de l'hôpital Necker. C'est done dire qu'à sa
compétence bien connue parmi nous, comme électro-
thérapeute, physicien et physiologiste, il joint une
expérience considérable de cette spécialisation dans
la spécialité qui est formée par l'électrothérapie uro-
logique.
Le présent volume est constitué par les leçons
faites en 1912 et 1913 à l'hopital Necker.
L'auteur s'attache à donner au lecteur :
fe Une connaissance « Sinon complète, du moins
suflisante de l'agent thérapeutique » à employer, et
pour cela 80 pages environ sont consacrées à la phy-
sique, à Pinstrumentation, à Pélectro-physiologie ;
2 Une connaissance approfondie de la physiologie
des organes á traiter;
9” Une connaissance non moins approfondie de
chaque maladie.
Aussi pour chaque chapitre se trouve en rappel les
notions relatives au fonctionnement normal, et les
principales notions de pathologie permettant d'appli-
quer le traitement avec fruit.
Comme on le voit, livre clinique et pratique dans
sa conceplion. Ajoutons qu'il est écrit dans un style
sobre et clair. Aussi peut-on dire qu'il est digne à la
fois el du renom de M. D. Courtade, et de la noto-
riété de la vieille école de Necker. :
A. LAQUERRIERE.
J. Wetterer (Mannhein). — Manuel de radiothé -
rapie. Handbuch der Rontgentherapie von
D' med. Josef Wetterer Band Il (Otto Nemnich
Verlag Leipzig, 1914).
Avec le tome second dont l'apparition suit de quel-
ques mois celle du premier, la nouvelle édition du
classique Manuel de radiothérapie de Wetterer est
entierement publiée.
Ce tome second est un livre de plus de 500 pages,
illustré de 16> figures dans le texte, de 12 planches
en couleur et de IX planches en noir.
Tandis que le précédent volume, analysé ici même,
a passé en revue toutes les questions générales sou-
levées par l'application de la découverte de Röntgen
à la thérapeutique, celui-ci, dans sa premiére partie
qui forme les trois quarts de l'ouvrage, est consacré
à l'étude distincte et détaillée des multiples affec-
lions justiciables du traitement par les rayons de
Röntgen.
~
Anomalies de la croissance des poils et maladies
des poils; dermatoses; tumeurs malignes; maladies
du sang et des organes hématopoirétiques ; affections
gynécologiques; maladies tuberculeuses; maladies
non tubereuleuses des ganglions lymphatiques; ma-
ladies des organes glandulaires, thymus, corps thy-
roide, hypophyse, prostate, capsules surrénales;
maladies non tuberculeuses des articulations ; bron-
chite chronique et asthme bronchique ; maladies des
nerfs et de la moelle épinière, les titres seuls des
onze chapitres de cette premiére partie proclament
l'étendue. la richesse, la diversité du domaine actuel
de la reentgenthérapie et montrent qu'aucun de ses
nombreux départements va été négligé par l'auteur.
La seconde partie du nouveau volume est consa-
crée à l'emploi des substances radio-actives en thé-
rapeutique. La radio-activité et les éléments radio-
actifs, spécialement les plus usités pour le traite-
ment, radium, mésothorium, thorium X et actinium,
l'instrumentation, les modes d'application et le do-
sage, l'emploi thérapeutique de l'émanation, les ac-
tions biologiques des éléments radio-actifs, l'emploi
du radium et du mésothorium dans le traitement de
certaines affections de la peau et des muqueuses,
les tumeurs malignes, les affections gynécologiques.
les maladies du sang et des organes hématopoiréti-
ques, la goutte et le rhumatisme, les maladies de la
moelle épinière et des nerfs, les maladies des veux,
tels sont les en-tétes des divers chapitres de cette
seconde partie, non moins complète que la pre-
mière.
Un tableau final résume, pour les affections qui
viennent d’ètre énumérées, les principales indications
de leur traitement soit par les rayons de Róntgen,
soit par le radium, avec ou sans le secours d’autres
médications associées.
Parmi les nombreuses illustrations qui rehaussent
la belle clarté du livre, quelques planches en couleur
d'un aspect assez rare sont à signaler; elles repré-
sentent un cas de tuberculose laryngée, un cas de
néoplasme de la vessie récidivé à la suite de l'abla-
tion chirurgicale et deux cas de tuberculose ulcé-
reuse de la muqueuse vésicale avant et après la gué-
rison due aux rayons de Róntgen.
Dans un chapitre complémentaire, sont exposés
quelques-uns des progrès les plus récents, réalisés
au cours de l'impression du premier et mème de ce
second volume.
Enfin, une bibliographie très étendue, où les tra-
vaux des médecins de notre pays occupent la large
place qu leur est légitimement due, achève de faire
de ce Manuel de radiothérapie, fruit de lintime col-
laboration du D"r et de Mr Wetterer, une œuvre excel-
lente que nous regrettons de ne pouvoir analvser
avec plus de détails et un guide précieux que tous
les médecins radiologistes auront grand profit à pos-
séder, au sens le plus complet de ce mot.
BECLERE.
a I RP PP EP
Le Gérant : Penne AUGER.
73 665. — Paris. Imp. Lanure, Y, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
LE ROLE DE LA VOITURE RADIOLOGIQUE
DU SERVICE DE SANTÉ
AUX ARMÉES
Par M. HARET (')
Médecin major de 2* classe.
Le róle de la voiture radiologique nous oblige á considérer deux questions : Putilité
de la radiologie aux armées, Putilité de la mobilité des laboratoires radiologiques.
La question d'utilité de la radiologie était toute résolue pour les spécialistes; il
leur paraissait impossible qu’on pùt se passer de la radiologie. De quelle chirurgie
s'agit-il en effet la plupart du temps en campagne? De la chirurgie des fractures et de la
recherche des corps étrangers métalliques. Or dans les deux cas l'examen radioscopique
est indispensable. Qu'on discute sur l'opportunité du moment où l'on doit faire cet
examen, cest un point qui mérite la discussion, mais ce qu'on ne peut nier c'est la
nécessité de le pratiquer à un moment donné.
Quelques rares chirurgiens cependant niaient cette absolue nécessité. Il s'est fait
des guerres avant la découverte des rayons X, disaient-ils, et l'on s'en passait bien.
Certes oui, comme l'on se passait du chloroforme ou du sérum antitélanique, mais
puisque nous avons ce précieux mode d'invesligation faisons profiter les blessés de ce
progrès incontestable.
D'ailleurs, peu à peu, les plus irréductibles se sont laissés gagner et si au début de
la campagne nous trouvions encore quelques confrères un peu hostiles à notre spécia-
lité, aujourd’hui nous n'en rencontrons plus un seul refusant le concours des rayons X,
ou même semblant le négliger. Ils ont pu apprécier en effet quelle perte de temps et
souvent quels échecs nous leur faisions éviter dans la recherche des projectiles; de quel
poids nous allégions leur responsabilité pour le traitement des fractures.
Donc actuellement, dans les deux armées où nous sommes appelés à fonctionner,
loin de trouver des obstacles à l'accomplissement de notre tàche, nous ne trouvons que
des appels incessants venant de toutes les formations, aussi bien des hôpitaux fixes vers
l'arrière, que des ambulances de première ligne.
Un problème se pose : où la radiologie doit-elle de préférence s'exercer.
Dans la vie civile la solution serait vite trouvée : partout où peuvent arriver des
blessés. Mais n'oublions pas que nous sommes en campagne, et quil faut grandement
modifier nos habitudes, pour nous adapter à un principe qui doit tout primer ici : l'éva-
cuation. C'est un facteur qui acquiert une importance énorme dans la zone d'avant et que
parfois les confrères mobilisés ont tendance à perdre de vue, peu habitués qu'ils sont à
abandonner à d'autres mains leurs blessés après le pansement urgent. L'évacuation
intensive nous semble une condilion énorme pour le bon fonctionnement du service de
(1) Autorisation de publier : Le Médecin Inspecteur, Chef supérieur du Service de santé de l'armée,
Signé : MIGNON.
N° 9. — Mai 1915. I. — 52
498 Haret. — Le role de la voiture radiologique
santé de l’armée, et si, tous, nous secondions les efforts des confrères militaires dans ce
sens, nous arriverions certainement à des résultats supérieurs.
Depuis six mois que nous dirigcons un équipage radiologique et après avoir été
appelés à fonctionner depuis les ambulances de toute première ligne jusqu'aux forma-
tions sanitaires stables de l'arrière, nous avons pu nous faire une opinion sur le point où
les rayons X doivent entrer en action. Notre avis personnel est que la radiologie doit
être pratiquée dès que l'on se trouve dans une formation ou le blessé peut être « (raité »,
et nous entendons par traiter non pas le fait de mettre un pansement ou d'arrêter une
hémorragie, mais celui de faire un traitement efficace, curatif, de quelques jours, sans
que l'évacuation presse, le chirurgien ayant le temps de bien examiner chaque blessé,
et la possibilité, grâce à son matériel, à son installation, de pratiquer une intervention
qu'il pourra suivre quelque temps.
Dès cet endroit la formation radiologique est utile et nécessaire. Utile, parce qu'elle
servira à déceler des corps étrangers qui, sans elle, auraient pu passer inaperçus ; néces-
saire parce qu'elle évitera au blessé la suppuration en permettant l'extraction rapide de
certains corps étrangers, les shrapnells par exemple, qui favorisent presque toujours le
pus, et par suite les complications plus ou moins longues, et plus ou moins graves.
Son róle dans les fractures n'est pas moins important puisque l'on se rendra compte
de la position des fragments dans l'appareil d'immobilisation et Pon évitera au cours des
transports la dilacération des muscles ou des vaisseaux par un fragment en mauvaise
posilion. On apprendra également s'il existe une esquille qu'il convient d'enlever avant
l'immobilisation définitive, car elle serait une cause de suppuration d’où retard à la con-
solidation.
Voilà donc les formalions où le besoin de radiodiagnostic est évident. A-t-on
quelque avantage à le pratiquer dans la zone plus proche de la ligne de feu? Nous ne le
pensons pas, car nous avons déjà vu les ébauches de lutte s'engageant entre les chirur-
giens de ces ambulances d'avant et les Directions des services de santé pour refréner
l'ardeur des opérateurs ; si on leur donne d'autres facilités pour mettre à profit leur acti-
vité chirurgicale, on augmentera l'encombrement. Certes le zèle de nos confrères chirur-
giens de l'extrême avant est très louable, mais ils doivent surtout faire de l’ « embal-
lage » et c'est sortir, peut-être, du rôle qui leur est dévolu que de vouloir déjà intervenir.
On ne sait si demain ou même dans une heure il n'arrivera pas à cette ambulance un
convoi de quelques centaines de blessés, il faut toujours être prêt, ne jamais se laisser
encombrer et si l'on permet d'intervenir là autrement que pour des cas absolument
urgents, on est vite débordé.
Le rôle du laboratoire de radiologie, quant à sa mobilité, est une question non
moins complexe.
Cette mobilité est une condition indispensable au grand rendement de la formation.
Nous n'avons jamais eu plus de 60 blessés à examiner dans une seule formation sani-
taire. Or, faisant de la radioscopie, seul examen pratique dans la zone des armées, on
peut en une journée panser facilement tous les blessés, laissant à chacun un schéma de
l'image obtenue à l'écran. Si nous avons une installation fixe, on voit de suite à quels
inconvénients nous arriverons : ces 60 blessés examinés, nous n'aurons plus qu’à nous
croiser les bras en atlendant un nouveau convoi. Si, au contraire, notre installation est
mobile, dès le lendemain nous opérerons dans un autre centre el ainsi de suite, si bien
qu en 4 ou 9 jours tous les blessés hospitalisés dans la ville auront été vus, et nous par-
tirons sur un autre point de l'armée.
du Service de Sante aux armées. 499
Ajoutons, qu'avec le matériel dont nous disposons dans les voitures du Service de
santé ('), nous pouvons faire les examens les plus délicats (recherches de projectiles
dans le crâne, l'abdomen, le bassin, etc...), el cela comme dans notre cabinet. En outre
nous possédons tous les accessoires pour organiser vite et en quelque endroit que ce
soit une chambre noire, nous n'aurons donc par l'emploi de celte formation mobile aucun
désavantage sur le laboratoire fixe.
La voiture radiologique offre donc un gros intérêt pour la zone des armées. Que
l'on mette un peu à contribution, pour diminuer le travail de la voiture, les installations
fixes établies avant la guerre dans les hôpitaux ou maisons de santé privées de la région,
ce sera parfait, mais pendant la campagne, la création de nouveaux postes de ce dernier
genre ne semblerail pas répondre aux besoins.
Un dernier point digne de retenir l'attention, est le mode de traction le plus conve-
nable à donner aux voitures radiologiques. Les Allemands utilisent la traction animale.
Nous ne voyons à cela aucun avantage, avec le rôle que nous avons tracé aux voitures
suivant notre conceplion propre; nous y voyons au contraire, beaucoup d'inconvénients.
En campagne, plus que partout ailleurs on doit tendre à obtenir en tout le meilleur
rendement. Dans notre cas particulier, la rapidité de transport d’un point à un autre sera
un facteur important pour arriver à ce but (n'oublions pas en effet, que nous avons une
zone de terrain mesurant environ 250 kilomètres dans chaque sens). D'autre part une
panne quelconque d'auto se réparera facilement, étant donné l'extension de la locomo-
tion automobile et le nombre des parcs de réparation disséminés un peu partout; on
trouvera toujours à quelques kilomèlres un secours etle moyen de faire exécuter la répa-
ration nécessaire. Si nous possédons des chevaux, que nous ayons un accident, nous
doutons de trouver semblable facilité pour les remplacer : tous les chevaux étant réqui-
sitionnés et l'échange d’un animal blessé avec un animal sain étant l’objet de démarches
el difficultés sans nombre dans les cantonnements où toutes les unités ont leur rôle
défini. |
En résumé, la voiture radiologique automobile est une formation indispensable au
service de santé de la zone des Armées, son rôle est précis, sa zone d'action étant
limitée comme nous l'avons proposé, afin de rendre le plus rapidement possible le
maximum de service aux blessés et aux chirurgiens, en facilitant le traitement efficace
pour les premiers, et en évitant aux seconds la perte d'un temps si précieux pour tous.
(1) Voitures Gaiffe-Gallot; dans un prochain numéro nous décrirons ce type de voiture. (Note de la
Rédaction.)
UN CAS DE SARCOME RÉCIDIVANT DU CUIR CHEVELU
TRAITÉ ET GUÉRI PAR LA RADIOTHÉRAPIE
Par M. J. BELOT
Les cas de sarcome améliorés ou guéris par les rayons X, sans êlre exceptionnels,
sont encore relativement rares; aussi me semble-t-il utile de rapporter l'observation d'un
jeune homine atteint de sarcome du cuir chevelu, ent ai oblenu la régression totale et
durable par des applications radiothérapiques.
Ce malade me fut confié, à mon laboraloire de l'hôpital Saint-Louis, par mon
Maître et ami le docteur Rochard, qui, étonné lui-même du résultat, voulut bien le
présenter à la Société de Chirurgie('). En effet, la gravité de la tumeur, sa malignité,
l'extraordinaire rapidité de son développement, l'insuccès des opérations chirurgicales
pratiquées, semblaient condamner le sujet à une généralisation rapide. Il a suffi de
quelques séances dirradialions pour arrêter celte évolution, fatale en apparence, et
changer totalement le pronostic.
G... âgé de 18 ans, exerce la profession de garçon de café; il s'est toujours bien
porté, quand au mois de mars 1912, il voit apparaître, sur son cuir chevelu, à peu près
au niveau du lambda, une tumeur. C’est d'abord un simple nodule, de la grosseur d'un
pois, de consistance dure; il est peu douloureux, assez sensible cependant pour que le
sujet s'en aperçoive. Sans grande douleur, la tumeur se développe rapidement, puisque
en juillet 1912, elle atteint le volume d'un œuf de poule. Elle n'est pas ulcérée, adhère,
intimement aux plans profonds et soulève avec elle le cuir chevelu, normal d'apparence.
A cette époque (juillet 1912) le D" Ferrand de Blois, pratique une première ablation;
le malade sort guéri, deux mois plus tard.
Un mois à peine, après la sortie de l'hôpital, en octobre 1919, c’est-à-dire moins de
trois mois après l'opération, la tumeur récidive au voisinage de la première lésion. La
cicatrice commence à se soulever; la sensibilité s'exagére; néanmoins le malade reste
sans traitement jusqu'en mai 1913.
A cette date, le volume de la tumeur est analogue à celui qu'elle mesurait au
moment de l'intervention; elle a changé de forme. Tandis que la première fois, elle
s'élalait, ovoide, dans le sens antéro-postérieur, elle se présente plus arrondie, fran-
chement saillante, dans le sens vertical.
Le 15 mai 1913, le malade est opéré pour la deuxième fois, par le même chirurgien.
Le 21 mai, on enlève les fils; à peine la cicatrisation terminée la tumeur récidive; au
mois de septembre, elle atteint à nouveau le volume d'un œuf.
Pour la troisième fois, le D' Ferrand, opère son malade (septembre 1913). La récidive
est immédiate et s'accompagne de quelques phénomènes douloureux.
En décembre, le malade vient trouver le D" Rochard à l'hôpital Saint-Louis.
Devant la gravité du cas, et les récidives répétées, le D" Rochard renonce: à toute
intervention et nous confie le malade, pour être traité par les rayons X.
Voici le résultat de notre examen consigné sur la fiche du malade :
Sur la région du lambda existe une zone glabre arrondie, en légère dépression,
(9 Société de Chirurgie. — Séance du 24 juin 1914.
J. Belot. — Un cas de sarcome recidivant du cuir chevelu. 501
correspondant aux cicatrices des opérations antérieures. Le tégument est rosé, soulevé
par places, légèrement douloureux à la pression. Sur le bord antérieur et à droite existe
une grosse tumeur ovoide, dure, à grand diamètre antéro-postérieur. Son volume est
celui d'un abricot. Son bord droit est lisse, tandis que sur son bord gauche existent
deux peliles tumeurs accolées intimement à elle-même; elles mesurent le volume d'une
petite noisette. On trouve encore deux petits soulèvements, en arrière de la grosse
tumeur. Le centre de la zone cicatricielle
déprimée est également irrégulier et bosselé.
L'ensemble est très dur, soulève le cuir che-
velu, qu'il paraît englober et adhère intime-
ment aux plans osseux (fig. 1).
L'évolution et l'aspect clinique font
porter le diagnostic de sarcome. Devant le
résultat consécutif aux trois interventions
précédentes, nous n'avons pas voulu procéder
à une biopsie. Le malade fut soumis immé-
diatement à un traitement radiothérapique
moyennement actif.
Le 10 décembre 1913, il reçut sur toute
la région malade une dose de 6 H, rayons
n” 7-8, filtrés sur deux millimètres d'alumi-
nium (mesures faites par ma méthode des
courbes).
Le 19 décembre, sans l'apparition d'au-
cun phénomène réactionnel, la tumeur avait déjà sensiblement diminué; sa teinte était
un peu plus rosée. Je fais, le jour même, une nouvelle irradialion et le malade en reçoit
ainsi, du 10 décembre 1913 au 23 mars 1914, un total de huit. Déjà, en février, la lésion
est complètement aplatic; la peau se ride, indice certain de la fonte des éléments sous-
jacents. L'alopécie existe sur les parties irradiées, mais n'est du reste pas complète. En
mai, on considère la lésion comme objectivement guérie.
A cette époque, le malade nous quitle et passe en médecine pour une affection
pleuro-pulmonaire : nous ne le revoyons qu'en juin 1913. L'état local est toujours satis-
faisant : la tumeur n'a pas récidivé. La région atteinte est plate, un peu irrégulière
encore, mais on a l'impression qu'il s'agit d'une irrégularité du périoste, consécutive
aux altérations antérieures. Je fais, pour prévenir loute récidive possible, une séance de
rayons X le 3 juin, une nouvelle le 22 juin. L'état actuel est excellent.
Cette observalion, me paraît, dans sa simplicité, extrêmement intéressante, parce
qu elle démontre l'effet indiscutablement puissant des rayons de Röntgen sur certaines
tumeurs malignes. Voilà un malade, porteur d'un sarcome, qui évolue vite, qui récidive
avec une rapidité croissante, à mesure que se succèdent les interventions chirurgicales
(trois en un peu plus d’un an), chez lequel un nouveau chirurgien consullé, se refuse
à intervenir. Quelques applicalions de rayons X, faites selon les conditions techniques
modernes, arrêtent l’évolution de la tumeur, en déterminent la régression et enfin la
disparition : le résultat se maintient depuis plus de cinq mois (fig. 2).
Certes, il manque à cette observation un examen histologique, et quelques esprits
chagrins ne manqueront pas de me le reprocher. J'ai dit pour quel motif j'avais cru
utile de ne pas faire une biopsie. Cependant, le diagnostic clinique des chirurgiens qui
Fig. 1. — Avant trailement radiothérapique.
502 J. Belot. — Un cas de sarcome recidivant
ont examiné ce jeune homme concluait au sarcome; mon examen, au début du traite-
ment, alors que je n'espérais pas un si rapide succés, confirmait le diagnostic précédent.
La clinique, l'évolution conservent bien leur valeur en dehors de l'histologie qui, du
reste, ne renseigne pas toujours. Quoi qu'il en soit, un fait subsiste, indiscutable : une
tumeur maligne, à évolution rapide, ayant récidivé trois fois après trois ablations,
s'arréle el disparaît sous l'influence de quelques irradiations avec Uampoule de Röntgen : le
résultat se maintient excellent depuis
ke PE plus de cinq mois, alors que la récidive
avait été immédiale après la dernière
exérese.
Ce résultat n'est pas pour sur-
prendre les radiologistes. Nous
savons tous que des éléments cellu-
laires, particulièrement certaines cel-
lules sarcomateuses, présentent à
l'égard des rayons de Röntgen, une
exquise sensibilité. On a même pu
dire, que, de toutes les tumeurs ma-
lignes, le sarcome à évolution rapide
étaitle plus facilement influencé. Mal-
gré les très beaux résultats publiés
par Béclère, Haret, Kienböck, elc.,
celle conception ne saurait être exacte
telle qu'elle est énoncée.
Il existe entre les lésions sur les-
quelles on pose l'éliquelte « sar-
come » une très grande différence de
Fig. 2. — Après traitement radiothérapique. sensibilité rünigenienne. Tandis que
certaines tumeurs ne paraissent pas
influencées, d'autres réclament des doses intenses pour régresser (témoin le cas de
sarcome que J'ai publié au Congrès de Berlin en 1906); d'autres enfin fondent avec une
surprenante rapidité. Le type cellulaire a certainement une grande importance : aucune
méthode ne nous permet encore d'établir un pronostic d'après ce facteur. Certes l'histo-
logie a fait de grands progrès, mais on constate ce fait surprenant, que de deux tumeurs
histologiquement comparables, l'une régresse et l’autre n'est pas modifiée par les irra-
diations. Il paraît donc probable que des éléments, en apparence identiques, sont en
réalité différents.
D'autres facteurs ont aussi une grande importance. Selon sa situalion, la tumeur
est plus ou moins accessible. Dans le cas que j'ai relaté, le sarcome occupe le cuir
chevelu, adhère à Pos, mais les rayons ont pu l'atteindre facilement : les plans inter-
posés étaient réduits au minimum. Enfin, il s'agissait d'un sujet jeune et d'une tumeur
à éléments jeunes, se reproduisant vite; cependant ce n'était pas le sarcome à marche
foudroyante, à envahissement ganglionnaire, qui dépasse et annihile toute thérapeu-
tique.
A l'ensemble de ces facteurs, j'attribue le résultat que j'ai obtenu. Je crois, du reste,
que la radiothérapie comptera à son actif un plus grand nombre de succès dans la théra-
peutique du sarcome, quand elle sera instituée plus vite, avec une technique plus
du cuir chevelu. 503
précise. Un autre cas de sarcome généralisé, que je traite en ce moment, en est une
preuve saisissante.
= J'estime que, contre ces tumeurs, il faut d'emblée utiliser de fortes doses de
rayons X, de rayons filtrés sur plusieurs millimètres d'aluminium, on doit multiplier les
portes d'entrée (irradialions multipolaires, par segments carrés) et remonter l'état général
du sujet.
Dans l'observation que je viens de rapporter, je n'ai pas donné, d'emblée, une très
forte dose (6 H), mais on remarquera qu'il s'agissail d'une tumeur sous-cutanée, située
sur le crâne. Pour les tumeurs plus profondes, localisées aux membres, par exemple, je
n'hésite pas à donner 10 à 15 H filtrés sous 3 à 4 millimètres d'aluminium. Je ne dépasse
pas les doses de 20 H; je reviens, tous les 20 à 25 jours, sur le même point. Je me
demande, du reste, si les auteurs qui préconisent des quantités plus élevées, font des
mesures qui permettent la comparaison avec les doses que j'utilise.
J'insiste encore sur l'importance de la technique. Pour guérir une tumeur, une
leucémie, une lésion quelconque, il ne suffit pas de placer une ampoule au-dessus de la
région malade et de l'arrêter, après un certain temps. C'est de la mauvaise thérapeutique,
qui donne des accidents et des insuccès, rarement des guérisons. Or, il faut bien
l'avouer, nombre de radiothérapeutes n'attachent pas encore assez d'importance aux
détails de la technique. J'en trouve la preuve dans l'observation de malades, qui traités
par tel radiologue ne s'améliorent pas, tandis qu'ils guérissent si un autre les irradie!
Je crois, et A. Béclère l'a déjà montré, que certains des insuccès publiés sont le fait
d'une mauvaise technique et non de l'inactivité des radiations.
De cette observation et des considérations qui lui font suite, je concluerai :
Le traitement de choix des tumeurs sarcomateuses reste, pour le moment du
moins, l'ablalion complète, quand elle est possible. Elle doit toujours être suivie d'irra-
diations de Röntgen ou d'applications de substances radioactives si l'accès en est
difficile.
Lorsque la néoplasie est très élendue, les rayons de Róntgen peuvent, dans
nombre de cas, provoquer une amélioration incspérée, quelquefois même la guérison
apparente.
Enfin, quand après l'ablalion, un sarcome récidive avec rapidité, la radiothérapie
nous paraîl devoir être instituée, combinée ou non à une nouvelle exérèse partielle ou
totale.
L'activité des rayons de Röntgen, pour les cas directement accessibles, ne le cède
en rien au rayonnement des substances radio-actives. L'ampoule de Crookes a pour elle,
la quantité de l'énergie radiante, la simplicité, la facilité du dosage, et la grande
surface du champ irradié; les substances radioactives peuvent être introduites à l'inté-
rieur même des tumeurs et ce sera là, je crois, leur principale application.
La radiothérapie associera souvent, au cours d’un traitement, les rayons X et les
radiations des corps radioactifs.
L'ANTIPÉRISTALTISME DU GROS INTESTIN
Par L. HAUCHAMPS
Directeur du laboratoire de radiologie des hôpitaux de Bruxelles.
Dans une intéressante étude du gros intestin, Rieder (16) attribue à cet organe
quatre espèces de mouvements : 1° les mouvements pendulaires qui sont analogues à
ceux de l'intestin grêle et qui provoquent des déplacements assez considérables; 2” les
mouvements péristaltiques qui ont été décrits depuis bien longtemps dans tous leurs
détails; 3° les mouvements antipéristaltiques dont l'existence, à l'état normal du moins,
est encore niée par beaucoup d'auleurs; 4° enfin les anneaux de contraction tonique qui
s'opposent durant un temps plus ou moins prolongé au transit des malières fécales.
‘Tous ces mouvements ont été étudiés surtout sur les animaux chez lesquels il est
facile de les observer dans toute leur intégrité physiologique grâce aux procédés
modernes d'expérimentation physiologique. Dans cette communication nous nous
occuperons surtout de lantipéristallisme auquel nous croyons pouvoir attribuer la
formation de l'énorme tumeur fécale dont nous rapportons plus loin l’histoire clinique.
L’antipéristallisme a été observé en premier lieu par Jacoby (14) en 1890, chez des
chats el chez des lapins plongés dans un bain isolonique après ouverture du ventre.
En 1902 le physicien américain Cannon (7) eut Pheureuse inspiration de recourir à
l'examen radioscopique pour éludier l'antipérislaltisme chez les animaux ; il vit notam-
ment chez le chat toutes les 2 à 5 heures environ des ondes cheminer le long du colon à
partir du moment où les premières porlions de la masse bismuthée se furent déversées
dans le civeum. En 1904, Elliot et Barclay-Smith (11) purent confirmer l'existence de cet
antipéristaltisme au niveau de la première portion du gros intestin; ils le trouvèrent
chez les animaux les plus divers et surtout chez les herbivores, dont le cæcum est consi-
dérablement développé et dilaté.
J. Bochim (5) constata chez le chat laparotomisé et plongé dans un bain de Ringer
un anneau de contraction à l'union du premier tiers du colon transverse avec ses deux
tiers suivants; à partir de ce point il vit se propager des ondes antipéristaltiques vers le
ciecum el des ondes périslalliques vers l'angle splénique. Cel auteur chercha à expliquer
la constipation spastique chez l'homme par Pantipéristaltisme exagéré et par des con-
tractions toniques localisées au milieu du colon transverse.
Cel antipéristallisme du gros intestin, dont l'existence est définilivement prouvée
chez la plupart des animaux, existe-t-il aussi chez l'homme? Cette question est très
difficile à élucider parce que nous n'avons à vrai dire à notre disposition qu'un seul
procédé exact d'invesligalion, l'examen aux rayons X. Aussi règne-t-il un grand désac.
cord parmi les auteurs qui se sont occupés de celte question; les uns sont affirmatifs
mais ne peuvent apporter à l'appui de leur thèse que des preuves de présomption; car
personne jusqu'ici na pu observer Panlipéristallisme directement sur l'homme. Les
aulres, au contraire, se refusent à croire que la preuve certaine de l'antipéristaltisme chez
l'homme ait été faite el s'expliquent tous les phénomènes invoqués en faveur de lanti-
péristallisme, par un tout autre mécanisme.
L'antiperistaltisme du gros intestin. 50)
Stierlin (22), qui a le mérite d'avoir apporté une contribution importante aux con-
naissances que nous possédons sur la physiologie el la pathologie du gros inlestin, nous
semble avoir résumé le plus fidèlement toutes les preuves que l’on fait valoir en faveur
de l'existence de lVantipéristaltisme du gros intestin, et qui sont les suivantes : 1° la
stagnation physiologique des matières fécales dans le caecum; 2° le reflux de ces
matières que l’on peut voir s'opérer dans les différents segments du gros intestin; 5° le
déplacement vers le bas du cecum à l’état de réplétion; 4° l'issue de gaz el de matières
fécales à travers les fistules consécutives à l'appendicotomie et 5° la formation de
tumeurs fécales dans le cecum et le colon ascendant à la suite de l’iléo-sigmoïdostomie.
On a constaté depuis longlemps, aussi bien en clinique qu'à l'autopsie, que le colon
ascendant et le cæcum sont, de toutes les parties du tube digeslif, celles qui restent
le plus régulièrement remplies de matières fézales. Aucune notion d'anatomie ou de
physiologie ne nous permet d'expliquer cette slagnation fécale dans ces organes.
Roith (17) émit le premier la supposilion que l'antipéristaltisme devait en être la cause.
C'est à Bloch (4) que beaucoup d'auteurs attribuent la première observation d'anli-
péristaltisme du colon; il observa en 1911 une femme, atteinte de constipation habi-
tuelle, pendant les 117 heures qui suivirent l'administration du repas de bismuth et il fit
pendant ce laps de temps, toute une série de radiographies de l'abdomen. La comparai-
son de ces images montra que la masse bismuthée, après avoir complètement rempli le
cæcum el le colon ascendant, et après s'être déplacée ensuite presque tout entière dans
le colon transverse, avait rétrogradé de nouveau dans le cæcum pour abandonner enfin
définitivement cette portion de iintestin. Bloch n'hésita pas à voir dans ce reflux des
malières fécales une preuve de l'antipéristaltisme.
Rieder (16) déclare que le gros intestin chez l'homme ne présente guère, au point de
vue fonclionnel, de divergences avec celui des animaux; ses recherches lui font admettre
que l'antipéristallisme chez l'homme est propre à tous les segments du gros inteslin,
rectum y compris, qu'il peut même franchir la valvule de Bauhin et se propager à une
partie de l'intestin grêle; il fait observer en outre que ce phénomène est le moins accusé
au niveau du cæcum et du colon ascendant, ce qui est en contradiclion avec les affirma-
tions de la plupart de ceux qui, admettant l'existence de l'antipéristaltisme, prétendent
ne l'avoir trouvé qu'au niveau de ces deux segments.
L'opinion de ces auteurs n’a pas été sans rencontrer de nombreuses contradictions.
ll est évident que toutes les preuves qui ont été indiquées sont loin d'être péremptoires;
c'est ainsi que le déplacement du cæcum vers le bas à la suite de son remplissage peut
tout aussi bien s'expliquer, comme le dit avec raison Schwartz (20), par l'action de la
pesanteur, c'esl ainsi encore que l'issue des malitres fécales consécutives à l'appendico-
tomie peut être due simplement à la contraction des tuniques du cœcum.
Bergmann et Lentz (2) ne croient pas qu'il soit nécessaired'invoquer des phénomènes
d'anlipéristaltisme pour expliquer le reflux des matières fécales dans le cecum, reflux
signalé en premier lieu par Bloch, confirmé par Rieder el par Stierlin, et constalé égale-
ment par eux-mêmes. Quand il s agit de liquides ce reflux peut se faire d'une façon pas-
sive; il suffit que la contraction du colon à un endroit déterminé cesse pour que les
liquides reviennent en partie à leur position première sous l'influence de la pesanteur:
et cela est d'autant plus plausible que l'angle splénique est, de toutes les parties du
colon, celle qui est la plus élevée et qui présente le plus d'obstacle á la progression des
malières. Quand les féces sont plus consislantes, une contraction du colon développe en
amont une certaine pression capable de les refouler sur une cerlaine étendue. Aussi pour
506 £. Hauchamps.
ne pas préjuger le fond de ce mécanisme, ces deux auteurs entendent-ils parler simple-
ment d'un transport rélrograde.
Ce reflux n'est pas sans analogie avec ce que l'on observe dans certaines sténoses
œsophagiennes; dans ces cas il arrive de constater que le niveau supérieur du liquide
bismuthé s'élève à une hauteur assez considérable en l'absence de toute contraction
visible d'antipéristallisme; c'est que l'élévation du liquide est provoquée alors par des
contractions périslaltiques que l’on voit cheminer dans la direction du cardia. Le péri-
slaltisme œsophagien a donc pour résultat direct de refouler en amont le contenu
cesophagien. Dans les sténoses de l'intestin grêle, l'observation des phénomènes moteurs
est d'observation plus complexe et plus difficile, mais il est pourlant logique d'admettre
que le même mécanisme intervient ici aussi, du moins pour une certaine part, dans les
déplacements rétrogrades que subissent les liquides et les gaz. Il est donc logique
d'admettre que ce même mécanisme peut provoquer un certain reflux des matières
fécales contenues dans le gros intestin; mais encore n'est-il pas possible que le refou-
lement se fasse sur une trop grande élendue.
H. Albrecht (1) fait observer avec raison que, s'il est admissible qu'une contraction
énergique du colon puisse refouler sur un pelit trajet une colonne de matières fécales
qui ne présente pas de solution de continuité, on ne comprendrait pas comment cette
contraction arriverait à refouler à grande distance des particules isolées de matières :
dans ce dernier cas, il faudrait, pour expliquer un trajet rétrograde considérable,
admettre que le gros intestin se contracte successivement à des hauteurs différentes de
plus en plus rapprochées du cecum, ce qui équivaudrait à admettre l'action de l'antipé-
ristallisme.
Nous avons rapporté que Boehm avait observé chez le chat un anneau de contraction
tonique au niveau de la première partie du colon transverse; dans ces derniers temps
ces anneaux de contractions, véritables spasmes, ont été étudiés expérimentalement
et cliniquement par plusieurs auteurs. C’est ainsi que Case (8), en s'appuyant sur une
statistique de plus de 1500 observations, admet l'existence d'un anneau de contraclion
tonique dans la moitié droite du colon transverse.
Il est dans la nature des choses que ces spasmes ne laissent pas toujours trace sur
la couche sensible; les coudures antéro-postérieures et les superpositions des différents
segments inteslinaux ne nous permeltent pas le plus souvent de les projeter sur la
plaque, ainsi que Holzknecht le fait observer dans une étude sur les spasmes localisés
au niveau de la coudure de l'anse sigmoide.
Boehm (5) a tenté d'expliquer la constipation spastique par le mécanisme de cet
anneau de contraction tonique et le jeu de Pantipéristaltisme. Cette opinion nous semble
digne d'attention: l'observation suivante, publiée déjà par Hustin (13) semble à notre
avis la confirmer.
ll s'agit d'une femme de 58 ans qui souffrait depuis 3 ans de douleurs au-dessous de
l'omoplate droite; ces douleurs survenaient par crises qui se répétaient tous les 4 à
5 mois et même dans ces derniers temps tous les 3 mois environ. Pendant une de ces
crises qui fut observée à l'hôpital, le ventre se ballonna, des anses d'intestin grêle se
dessinèrent sous la peau, des douleurs lancinantes se manifestèrent au niveau de l'angle
postérieur de la dixième côte droite el des vomissements de matières liquides claires
se produisirent. La conslipalion, entrecoupée quelquefois de diarrhée, était devenue
d'année en année plus opiniatre.
L'examen radiographique du tube digestif fut fait pendant une crise. Or voici la
L'antiperistaltisme du gros intestin. 507
radiographie que je fis 38 heures après l'ingestion du repas de bismuth (fig. 1) : nous
constatons encore une forte accumulation de bismuth dans le cæcum et le colon ascen-
dant, qui sont fortement distendus, et une interruption de la colonne fécale au commen-
cement du colon transverse. Cette solution de continuité, nous la constalámes sur les
8 radiographies que nous fimes au cours de cette observation : jointe aux données de
l'anamnése, à la stagnation des
matières fécales dans le colon
ascendant et aux symplómes cli-
niques d obstruction intestinale,
elle nous fit porter le diagnostic
de tumeur siégeant au commen-
cement du colon transverse.
Mais a la laparotomie le chirur-
gien ne trouva à ce niveau ni
tumeur, ni bride, ni autre cause
de sténose; le gros intestin était
considérablement dilaté, il est
vrai, mais il ne présentait nulle
part de lésion organique.
L’accumulation des matières
fécales et le ralentissement con-
sidérable de leur transit dans ce
cas ne peuvent s'expliquer à
notre avis que par une sténose fonctionnelle, par un anneau de contraction tonique qu'il
faut rapporter probablement à une excitation anormale du nerf vague. Cette conception
se trouve d’ailleurs confirmée par les recherches qui ont élé publiées dans ces derniers
temps sur la vaguotonie.
Nous avons cherché à montrer que la plupart des considéralions indiquées par les
auteurs en faveur de l'existence de Pantipéristaltisme ne constituent pas des preuves
convaincantes à l'appui de leur opinion et que l’antipéristaltisme n'est pas de loin le seul
facteur qui puisse expliquer les faits invoqués. La seule preuve de son existence nous
semble résider dans les phénomènes de transport rétrograde que subissent les matières
fécales à la suite de l'iléo-sigmoidostomie.
Rieder (15) rapporte l'histoire d'une énorme tumeur fécale siégeant dans le cæcum
qui s'était formée après une iléo-sigmoidostomie; les matières fécales, au lieu d'être éva-
cuées de l'iléon par le rectum et l'anus, avaient dd passer par les trois segments du
colon pour s'accumuler dans le cæcum.
De Quervain (10) décrit un cas analogue : à la suite d'une iléo-sigmoïdostomie avec
exclusion de tout le gros intestin faite en vue de parer aux troubles d'une constipation
opiniâtre, il observa dans la région iliaque droite, une accumulation considérable de
matières fécales. H. Albrecht (1) publia en 1912 la troisième observation de ce genre se
rapportant à une femme qui fut laparolomisée 7 fois.
A ces 3 relations nous pouvons en ajouter une quatrième; il s'agit d'une jeune
femme de 26 ans, extrêmement nerveuse, ayant souffert, toute sa vie durant, de constipa-
tion rebelle à toute action thérapeutique. Pour obvier à ce trouble un chirurgien pratiqua
tout d'abord l’appendicostomie de Keetley ; par l'ouverture on fit des lavages du colon
avec de l’eau chaude et légèrement purgative.
Fi: E,
508
L. Hauchamps.
Plus tard le chirurgien dut se résoudre à intervenir une deuxième fois et enleva
l'appendice, en même temps qu'il fit une néphropexie à droite ; mais la malade ne retira
aucun bénéfice de ces opérations et force lui fut de courir les chances d'une nouvelle qui
consista cette fois en une iléo-sigmoïdostomie. Aucune amélioration ne se manifesta dans
Fig. 2.
son état; au contraire ses forces
déclinèrent de plus en plus et elle
en arriva réellement á un état des
plus précaires. Un mois après celte
iléo-sigmoïdostomie la malade fut
envoyée en Suisse pour y faire une
cure de repos au grand air. On pro-
céda là-bas au premier examen ra-
diographique.
Quand je vis la malade un
mois après cet examen, elle pré-
sentait une forte luméfaction, visi-
ble à distance, de consistance assez
ferme, localisée dans la fosseiliaque
droite et s étendant jusqu'au rebord
costal droit. A l'examen radiosco-
pique, sans ingestion préalable du
repas de bismuth, le cæcum et le
colon ascendant se montrèrent distendus par une masse énorme absolument opaque aux
rayons X. Sans aucun doute, le bismuth ingéré un mois auparavant en Suisse se trouvait
encore accumulé là dans le
cæcum et le colon ascendant.
Nous administrámes alors
un petit repas d épreuve conte-
nant environ 25 grammes de
carbonate de bismuth et, après
examen radioscopique, nous
procédames immédiatement à
la radiographie.
Celle-ci montre un estomac
vertical dont le point le plus
déclive arrive au niveau de la
ligne qui réunit les sommets
des deux crétes iliaques (tig. 2);
à la partie moyenne de l'organe
nous constatons un étrangle-
ment, une fausse biloculation
due à la pression des gaz accua
mulés à ce niveau dans le colon; enfin dans la fosse iliaque droite (C) nous voyons la
partie supérieure de la tumeur fécale.
Le second cliché (fig.3), pris une heure après l'ingestion du repas, montre l'énorme
tumeur fécale (C) occupant toute la moitié droite de l'abdomen; il montre encore le pôle
inférieur de l'estomac (E) qui a déjà évacué une grande partie de son contenu. |
L. Hauchamps. — L'antiperistaltisme du gros intestin. 509
Le troisième cliché, pris 6 heures après le repas, prouva que l'estomac avait évacué
complètement son contenu et que le bismuth s'était accumulé dans les dernières por-
tions de Viléon. Il eùt été fort intéressant d'observer toutes les phases du transport
rétrograde du bismuth à travers le colon jusqu'au cecum et d'en étudier le mécanisme ;
malheureusement l'état de faiblesse extrême de la malade ne nous permit pas de pour-
suivre cette observation.
De Quervain admet que le refoulement des matières jusqu'au colon transverse s'ex-
plique dans ces cas d'iléo-sigmoidostomie par leur stagnalion dans le rectum; quand
celui-ci est rempli, elles s'accumuleraient, faute de place, dans le colon ascendant.
En ce qui concerne le refoulement dans le colon transverse et le cæcum, le même auteur
admet ici le mécanisme par anlipérislaltisme.
Il est possible que la stagnation dans le reclum favorise l'accumulation des matières
dans le colon descendant, mais nous ne voyons pas pourquoi l'antipéristaltisme n’inter-
viendrait pas dans cetle partie de l'intestin comme il intervient dans les autres, et cela
d'autant plus qu'il est prouvé que l'antipéristaltisme, contrairement à ce que l’on croyait
il y a quelques années, se manifeste sur tous les segments du gros intestin.
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L'ÉLECTROTHÉRAPIE ET SA VALEUR RÉÉDUCATIVE
CHEZ LES ACCIDENTÉS DU TRAVAIL"
Par A. LAQUERRIÈRE
Un grand nombre de lésions ou de troubles consécutifs à des traumatismes sont
justiciables de l'électrothérapic; mais le but de cel article n’est pas de passer en revue
tout ce que l'électroradiologiste peut faire dans les suites d'accidents; ce que nous vou-
lons mettre en lumière c'est ce que son rôle a de particulier quand il se trouve en
présence, non d'un accidenté quelconque, mais bien d'un accidenté du travail.
L'accidenté du travail au point de vue clinique. — Un blessé peut déjà par le simple
fait de l'émotion, du schok nerveux éprouvés au moment du traumatisme, n'être plus tout
à fail un malade ordinaire. Si ce blessé présente un développement intellectuel
insuffisant, s'il offre des tares névropathiques ou psychiques, suite d'intoxication,
l'aspect clinique va se trouver encore modifié. Mais ce qui contribue le plus à donner
à Vaccidenté du travail une physionomie spéciale ce sont les conséquences sociales
et judiciaires de son traumatisme. Praliquant depuis plus de quinze ans les accidentés
du travail, je suis à même d'affirmer que la simulation pure, voulue et raisonnée, est
beaucoup plus rare que certains seraient lentés de le penser ; mais ce que l'on observe
très fréquemment c'est que le blessé de très bonne foi exagère les troubles qu'il éprouve,
c'est qu'inconsciemment il fait ce qu'il faut pour ne pas guérir; en un mot il est plus ou
moins atteint de cel élat pour lequel Brissaud a créé le mot de « sinistrose ».
Le plus souvent le blessé du travail a quelques traits caractéristiques que l’on peut
résumer ainsi :
D'abord il est persuadé qu'il a subi un dommage dont on lui doit réparation. Il
méconnait le caractère forfaitaire de la loi de 1898 qui le protège, même quand il n’y a
aucune faute du patron, même quand c'est l'accidenté qui est fautif. Il est une victime,
on lui a causé un préjudice immérité; la justice exige qu'il soit indemnisé.
Ensuite il veut garder un pansement; il est peu instruit et croit à l'efficacité des
bandes el des nappes de coton; il a peur de se faire mal et le pansement le protège;
mais surtout le pansement est l'insigne de son état de sinistré et il pense que si on le lui
enlève c'est pour démontrer qu'il est guéri.
Enfin il ne veut pas remuer : le mouvement pourrait lui faire mal, et de plus si Pon
constatait chez lui une activité quelconque il est persuadé qu'on ne voudrait plus le
croire malade.
Il est ainsi dans les meilleures conditions pour surajouter une hystéro-neurasthénie
traumatique à la sinistrose. Ajoutons l'ennui des enquêtes el des expertises, déjà appré-
ciable pour n'importe qui, mais plus particulièrement pénible pour un individu peu
instruit, peu éduqué, qui se délie naturellement des personnes qui appartiennent à
d'autres classes sociales, et nous comprendrons facilement que même, s’il ne fait pas
des troubles hyslériques manifestes, même si — comme cela se pratique dans certaines
officines — le blessé n'est pas éduqué en vue d'exagérer son état, il laisse son atrophie-
musculaire augmenter, ses articulations s'ankyloser, ses troubles circulatoires s'aggra-
ver, ete.
(4) Cette étude s'applique aussi, très justement, aux blessés de guerre. (Vote de la Rédaction.)
A. Laquerrière. ALI
Deux cas extrêmes peuvent se présenter : ou bien le blessé se rend dans certains
cabinets spéciaux, on lui fait chaque jour un massage, mais on lui met un bandage qui
l'immobilise bien entre les séances et on se garde de lui conseiller le mouvement, de lui
dire qu'avec de la volonté il guérira; ou bien il rencontre à la compagnie d'assurances
un médecin plus bureaucrale que praticien qui, après lui avoir fait quelques jours de
massage, le renvoie sans mot dire dans les bureaux où il apprend qu'il doit reprendre son
travail le lendemain alors que ses articulations sont encore raides, ses muscles
atrophiés, etc.
Ces deux extrêmes se réalisent très rarement, l'immense majorité des blessés traités
soit par les praticiens de la ville, soit par les médecins de la compagnie, sont soignés
d'une façon plus rationnelle, mais même quand ils sont bien soignés on peut dire que le
plus souvent ils ne sont pas traités comme il le faudrait : on a recours trop souvent aux
pansements qui vraiment n'ont plus rien à faire quand il n’y a plus de plaie, puis on prend
comme grand remède le massage. On ne saurait trop vanter les bons effets du massage
en certains cas, mais il faut bien reconnaître que sa valeur rééducative est faible et qu'il
n'a pas d'action psychique immédiate, enfin que sa technique ne peut varier d'un jour à
l'autre suivant les circonstances pour donner au blessé l'impression qu’on oppose un
médicament différent à chacun de ses troubles. |
Au contraire, l'électrothérapeute est puissamment armé, en raison de la diversité
des moyens dont il dispose, pour lutter immédiatement contre les divers symptômes
causés soit par la lésion, soit par la sinistrose. Si par exemple le sujet ne peut ou ne
croit pouvoir remuer, sans le buler par des affirmations verbales qui n'auraient pour
effet que de lui faire consulter un autre médecin, on déterminera des contractions élec-
triques des muscles, qui, malgré l'immobilisation, empécheront l’atrophie.
La seule condition pour réussir dans l'immense majorité des cas est de faire les
applications soi-même, ou de les surveiller de très près : c'est en voyant le patient
chaque jour, c'est en Pexaminant, c'est en lui causant, qu on pourra suivre l'évolution
de son état nerveux et psychique; c'est en étant persuadé que quand on soigne un
accidenté du travail il y a lieu non seulement de traiter l'affection résultant directement
du traumatisme, mais de prévenir l'éclosion de la sinistrose (ou de lutter contre elle),
qu'on empêchera l'évolution des troubles soit névropathiques, soit cérébraux qui entrent
pour une grande part dans la constitulion des infirmités. Nous allons donc passer en
revue quelques-uns des cas où le rôle rééducatif de l'électrothérapeute est de mise; si
parfois ce rôle rééducatif est dès le premier jour prépondérant, il ne doit jamais être
perdu de vue et, dans presque tous les cas, a à intervenir au moins pour une part.
Troubles de la sensibilité. — a) Anesthésie. — On rencontre quelquefois des anes-
thésies qui cliniquement paraissent absolues. L'examen électrique permettant de faire
subir à l’anesthésique, sans dommage pour ses téguments, des excitations sensitives formi-
dablement plus intenses que celles fournies par aucun autre procédé, forme souvent le
seul moyen de distinguer une anesthésie organique d'une anesthésie sine materia.
Quand il s’agit d’anesthésie sine materia, la meilleure méthode pour convaincre le sujet
de la vanité de ses troubles est de lui procurer une sensalion; de plus, en pratique,
il semble indéniable que la sensation détermine en quelque sorte un réveil du nerf.
Nous n'avons pas à exposer ici la technique de la révulsion faradique avec le balai de
Duchenne, ou avec le râteau de Tripier qui à notre avis est de beaucoup plus commode.
Le traitement de l'anesthésie hystérique est exposé dans différents ouvrages; rappelons
512 4. Laquerrière. — L'electrotherapie et sa valeur rééducative
seulement qu'il faut profiter de chaque amélioration pour faire entrer dans les centres
psychiques du sujet la notion « qu'il est guérissable, qu'il n’a pas de nerf coupé, etc. ».
Ce qu'on rencontre le plus souvent chez Vaccidenté du travail c'est de l'hypoes-
thésie, avec des sensations d'engourdissement, d'impotence, de refroidissement, et dans
la plupart des cas il existe dans les segments de membre traumatisés une association
de troubles sensitifs el de troubles circulatoires. La révulsion électrique agit sur la sen-
sibilité et sur la circulation de la région (ce qui indirectement peut améliorer le fonc-
tionnement musculaire). Voici un exemple très résumé de ces aclions multiples :
Un cocher de 52 ans a recu le 8 décembre un coup de pied de cheval au coude droit ; envoyé le 20 janvier
à ma clinique : il n'a jamais eu de paralysie complète, mais il accuse habituellement une impotence et une
sensation de froid des deux derniers doigts de la main droite; dès qu'il subit un peu de refroidissement il
devient si impotent et si maladroit des trois derniers doigts que tout travail est impossible. On constate :
une diminution considérable de la sensibilité au palper, à la piqúre, au faradique sur les trois doigts. Au
dynamométre, main droite malade 24, main gauche 55. Pas de troubles de la contractilité électrique. Traité
par la révulsion faradique. Après la première séance, l’anesthésie a diminué, la main malade amène 30 au
dynamomètre. Aprés la quatrième séance, le blessé est guéri et ne présente plus aucun trouble.
ll est bon, d'ailleurs, de savoir que chez les travailleurs, la couche cornée épider-
mique peut être un obstacle considérable au passage du courant et à la rééducation
électrique ainsi que le montre le fait suivant :
Un accidenté du travail, blessé le 4 octobre 1908, m’est envoyé le 11 aoùt 1909 pour divers troubles parmi
lesquels nous ne retiendrons qu'une anesthésie très considérable de la face dorsale du pied et absolue de la
face plantaire. Cette anesthésie le gène énormément caril ne sent pas quand son pied se pose sur le sol. La
première révulsion faradique fait disparaître l'anesthésie de la face dorsale; mais au bout de quatre séances
il ny a aucune modification de l’anesthésie plantaire; je suis sur le point de considérer la lésion comme
organique, j'essaie une cinquième séance après un bain de pieds prolongé. Cette seule séance suffit pour
ramener d'une façon complète et définitive une sensibilité normale.
b) Algies. — Les douleurs résultant d'une lésion déterminée sont justiciables du
trailement de cette lésion mais il arrive fréquemment que chez les accidentés du travail
on rencontre dans le membre blessé des algies qui peuvent très schématiquement se
rapporter à deux catégories : algies sine-materia, hystériques; algies résultant de troubles
circulatoires. La révulsion (sinapismes, pointes de feu, etc.) a toujours été employée
comme traitement de la douleur, il n’y a donc rien d'étonnant à ce que la révulsion
électrique qui peut être graduée à volonté, être employée à dose considérable et répétée
sans inconvénient pour les téguments aussi souvent qu'on le désire, trouve une grande
place dans le traitement des phénomènes douloureux en général; mais dans les cas qui
nous occupent elle est particulièrement précieuse.
Duchenne, de Boulogne avait montré l’action analgésique de la révulsion fara-
dique, et il avait entrevu son rôle rééducateur : il la comparait à la cautérisation du
lobule de l'oreille au moyen de laquelle, en attirant l'attention du sujet sur une autre
douleur violente, on substituait pour ainsi dire la douleur passagère, due au traitement,
à la douleur habituelle. Le système nerveux apprend ainsi à nouveau à juger de la
valeur des sensations : c'est ce que j'entendais un jour exprimer par un collègue sous
une forme peut-être un peu brutale mais qui rend bien compte, à mon avis, en certains
cas, du mécanisme thérapeutique : « Voilà une malade qui n’a rien et s'imagine
souffrir; montrons-lui ce que c'est qu'une vraie douleur et alors elle ne se plaindra plus. »
En fait, quand il s'agit de douleur purement psychique souvent une révulsion
électrique amène une sédalion complèle immédiale; ce procédé soulage plus ou moins
toutes les douleurs, mais le fait qu'une douleur intense disparaît instantanément doit
faire pencher fortement vers le diagnostic d'algie sine materia. Nous pourrions citer
nombre d'exemples de guérison immédiate de troubles paraissant graves et invétérés.
chez les accidentés du travail. 513
Les algies résultant de troubles circulatoires sont fréquentes, elles sont le plus
souvent le résultat de la véritable manie qu'a l’accidenté du travail de ne pas se servir du
membre traumatisé. Si l'on se rappelle l'importance qu'a eue, un moment, la méthode
de Bier qui consiste à réchauffer et à congestionner une région, on comprend toute
l'utilité des procédés électriques qui répondent à ce but. Le bain de lumière local est
alors extrêmement précieux et il fait rapidement disparaître ces algies; mais il a l’incon-
vénient d'allonger notablement les séances dans les cas où la lésion elle-même néces-
site déjà une application de quelque durée. En pratique, je préfère le plus souvent la
révulsion par le manchon de verre de Oudin. Elle n’est pas douloureuse (et nous n’avons
pas besoin ici d'un procédé violent comme dans la rééducation de la sensibilité), elle
détermine une sensation de chaleur intense, et une hyperhémie qui se prolonge long-
temps après l'application : durant la saison froide, je fais pour ainsi dire à tous mes
accidentés du travail, en plus du traitement nécessité par l'affection pour laquelle ils me
sont envoyés, une révulsion de haute fréquence. Cela ne prend que quelques instants,
ils en éprouvent un bien-être suffisant pour que maintes fois je les aie vus réclamer
cette application et j'ai les meilleurs effets sur les phénomènes douloureux.
Troubles moteurs. — En dehors des vraies paralysies, des impotences par
arthrite, etc., qui ne présentent rien qui nous intéresse dans cet article, les accidentés
du travail offrent souvent des troubles moteurs qui méritent que nous nous y arrétions.
Nous avons déjà insisté sur la répugnance que le blessé présente souvent pour le
mouvement. Or, nombreux sont les cas où le mouvement est indispensable pour arriver
à la restauration fonctionnelle. il y a quelques années, les médecins parisiens ont recu
de l'étranger un opuscule où l’auteur montrait la nécessité de l'exercice dans les suites
d'accidents et déclarait que les blessés du travail sciaient tout le bois nécessaire à la
consommation de son hópital. Il est probable que les blessés francais, moins disci-
plinés, accepteraient difficilement le travail comme procédé thérapeutique, mais on peut
affirmer que la plupart d'entre eux déclareraient que s'ils sont assez bien pour qu'on
leur impose un labeur, ils aiment mieux reprendre le métier qui leur rapporte.
D'ailleurs, parfois, le sujet à demi guéri a recu le conseil de travailler et s’est
remis au travail sans ménagement, si bien qu’au bout de quelques coups de marteau,
il a refait une poussée d’arthrite ou a été repris d’une faiblesse musculaire qui l'ont
obligé à cesser. Il est bien difficile de le convaincre que l'exercice est nécessaire à sa
guérison. Mais qu'il ait des raisons pour ne pas agir ou que ce soit simple mauvaise
volonté, simple entêtement, l'électricité, qui est, en dehors de la volonté, est le seul agent
capable de provoquer des contractions musculaires, permet de faire travailler un muscle, ou
des muscles à la volonté seule de l'opérateur ('). Grace à elle, et à elle seule, on peut
réaliser une gymnastique active, quoique involontaire.
Voici un exemple tiré de la thèse de mon élève Desbœufs (*), qui montre d'une part
(1) Remarquons que l'électrothérapie n'a pas la prétention d'être à elle seule une rééducation motrice com-
plète. Il y a des mouvements réflexes qui ne peuvent s'exécuter que quand le malade a réappris à coordonner
par un travail cérébrol ou médullaire, la contraction de nombreux muscles: il y a des habiletés profession-
nelles que seul un long exercice volontaire est capable de faire reparaitre ; il y a des travaux de force qui ne
seront possibles que quand le sujet aura reconquis par l'habitude la puissance de l'effort volontaire. Mais la
réfection du système musculaire est le moyen le plus efficace de conduire le sujet sur le chemin d'une réédu-
cation totale.
(2) Thèse de Paris, 1909. Le rôle du médecin électricien dans les accidents du travail.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I. 55
514 4. Laquerriere. — L’electrotherapie et sa valeur reeducative
l'utilité de l’électrodiagnostic, et d'autre part l'influence du travail musculaire électrique
dans un cas où la mauvaise volonté était poussée à l'extrême.
B..., 18 ans, accidenté du travail, m'est envoyé le 23 mars 1907 pour une prétendue section tendineuse que
l'électrodiagnostic montre être en réalité une névrile du médian. Cette névrite de moyenne intensité est soignée
et guéric par le traitement électrique. Mais le 3 mai, quand nous demandons au blessé de reprendre son tra-
vail, il déclare être infirme : tandis que nous nous occupions des mouvements de ses doigts, B... s’est obsliné
malgré nous à porter son bras en écharpe, il présente une impotence considérable du coude (arthrite par immo-
bilisation) et une atrophie considérable au triceps. Malgré ses affirmations nous le sounietlons à lélectromé-
canothérapie avec poids croissants; du 6 mai au 29 juin (20 séances) le triceps reprend un volume presque
normal, Parthrite du coude disparait complètement, et bien que le blessé se déclare toujours nie: l'expert
le déclare guéri le 21 juin.
Mais l'exercice électrique ne doit être employé qu'après qu'un examen minulieux a
montré l'absence de cause entretenant le trouble :
N..., accidenté du travail, a subi une contusion violente de l’épaule ; depuis il ne peut lever le bras au
dessus de l'horizontale: dès qu'il veut dépasser l'horizontale, il éprouve une douleur et ne peut continuer à
contracter son deltoide. Une séance de galvanofaradisation de l'épaule amène une amélioration marquée et en
quelques séances le blessé reprend son travail. i
Il est probable que si dans ce cas nous avions méconnu l’origine du trouble, et si
nous avions seulement fait contracter ce deltoïde qui d'ailleurs n’était nullement
atrophié, nous aurions eu un résultat bien moins rapide, il était nécessaire avant tout
de faire cesser l'inhibition causée par la douleur. Par contre, il est des troubles moteurs
qu’on peut guérir pour ainsi dire par n'importe quel traitement, pourvu que le traitement
frappe énergiquement soit le système nerveux périphérique du sujet, soit ses centres
psychiques; il s'agit alors de phénomènes hystériques dont voici un cas typique :
G..., 35 ans, m'est envoyé par le Dr Fouineau avec le diagnostic d'impotence hystérique. 11 tenait un bloc
de marbre très lourd et peinait pour le soutenir. Soudain, sans cause, il l'a laissé tomber et depuis il n’a aucun
mouvement volontaire de lannulaire et du petit doigt. Une révulsion CARE énergique fait reparaitre
immédiatement les mouvements.
Mais le plus souvent, dans les cas d'hystéric, il y a intérêt à faire une rééducation
plus raisonnée. Je ne puis, sans entrer dans le détail des différents procédés de gymnas-
tique électrique (‘), que citer quelques exemples de leur utilisation :
J..., 54 ans, a été mordu par un cheval au niveau du deltoïde. Quand on me l'adresse 10 jours après, il n’y
a plus trace de la morsure mais il existe une impotence de Pavant-bras et de la main. Les mouvements du
poignet et des doigts sont maladroits, ne se font que lentement avec peine et sans aucune force; le blessé
ne peut prendre que des objets légers et ne peut serrer. Pas d’atrophie musculaire. Réactions électriques
normales. Sensibilité normale. On applique la faradisation sous forme de chocs espacés de façon à déterminer
des contractions énergiques des muscles et en particulier des fléchisseurs. A la troisième séance, le blessé
se sert bien de sa main dont la force est sensiblement normale et il demande lui-mème à reprendre son
travail.
Tous les cas ne sont pas aussi simples et il faut bien reconnaître qu'ici la rapidité
du résultat a élé singulièrement favorisée par ce fait que le trouble était récent et qu'il
n'avait pas eu le temps de se graver dans les centres psychiques du sujet. De plus, celui-
ci n'avait aucune raison de craindre le traitement et de douter du résultat. Voici au
contraire un exemple qui montre en face de quelle difficulté on peut se trouver en
pratique et combien il est parfois utile d'avoir un matériel compliqué.
B..., 52 ans (?), a été électrocuté légèrement par la chute d'un cable électrique. Au bout de quelques heures,
il présentait une paralysie absolue avec anesthésie du bras frappé par le câble. Le médecin traitant lui a fait
un traitement faradique qui Pa amélioré en transformant la paralysie complète en parésie très marquée, et en
faisant disparaitre l'anesthésie. Mais probablement sous l'influence du réveil de la sensibilité les séances
(1) Voir Lagvenntére. Notes préliminaires sur l'électromécanothérapie, mémoire conronné par l'Académie
de médecine. Bulletin officiel de la Société d Electrothéra pie et de Radiologie médicale, 1906.
(2) Parésie, suite d'électrocution, traitement électrique. Société d'Electrothérapie, décembre 1909.
chez les accidentes du travail. 515
deviennent intolérables : douleurs vives, insomnie, etc. Aussi le confrère déclare renoncer au traitement et fait
un certificat concluant à une infirmité permanente. Je vois le blessé à ce moment (3 mois après l'accident) et
devant l'intégrité absolue des réactions électriques, je fais de la gymnastique musculaire électrique, mais je
la réalise par le procédé le plus doux que je connaisse : l'étincelle indirecte de statique ondulée par l'ondu-
leur spécial pour « wawe current » de la maison Gaiffe. J’obtiens ainsi de très belles contractions musculaires
sans provoquer de sensation, 14 séances réparties sur 4 semaines amènent une guérison complete.
Mais naturellement il arrive que quelles que soient la patience du médecin et la com-
plexité du matériel dont il dispose, on n'obtient pas le résultat cherché; cela se produit
surtout chez les sujets déjà traumatisés depuis longtemps qui ont l'habitude de se consi-
dérer comme infirmes. Voici un exemple typique d'insuccés (').
B... 43 ans, m'a été envoyé en avril 1910 pour les suites d'un traumatisme remontant à janvier (fracture
du poignet). A son entrée, il y a surtout de l'arthrite du poignet et des diverses articulations de la main.
D’avril à août, on le soigne avec des alternatives d'améliorations et de rechutes (dues à des poussées rhuma-
tismales manifestes). En août, on constate des phénomènes d'impolence musculaire, alors que les arthrites
sont presque guérics. En septembre, il est évident qu'il s'agit de paralysie hystérique qui devient presque
absolue à la fin du mois. On fait alors la rééducation électrique muscle par muscle ; chaque séance est suivie
d'une amélioration plus ou moins grande ; il n’est pas rare de voir le blessé qui en arrivant n’était capable
d'aucun mouvement, soulever au boul d'un certain nombre de minutes des poids déjà très sérieux. Seule-
ment il y a toujours rechute entre les séances et au bout d'un mois il n’y a aucun résultat. Nous avons enfin
l'explication de notre insuccés. Un jour fait irruption dans la salle où nous soignons le blessé une vieille
mégère alcoolique qui nous déclare avec volubilité qu'il est inutile de soigner son mari, qu'il est infirme, qu'il
est inguérissable. En fait le blessé bien plus jeune que sa femme, et qui paraît se laisser entièrement dominer
par elle, redevient immédiatement complètement paralysé. Très névropathe, il ne guérit pas parce qu'à nos
séances de rééducation, qui ne durent que peu de temps chaque jour, s'oppose une suggestion incessante en
sens contraire. Dans ces condilions nous renonçons au traitement,
J'ai tenu à terminer par l'observation d'un échec afin de bien montrer que je ne
prétends nullement que, même en ce qui concerne les cas théoriquement justiciables de
la rééducation, l'électricité a le pouvoir de toujours guérir.
CONCLUSIONS. — L'accidenté du travail est un malade d’une catégorie spéciale.
— Il faut chez lui traiter la lésion traumatique mais il est souvent tout aussi indispen-
sable de prévenir la sinistrose.
Le médecin électricien est dans une situation spéciale, s’il s'occupe de son blessé,
pour dépister les manifestations de cet état et pour lutter, grâce à la diversité de ses
moyens d'action, immédiatement contre elles.
La révulsion électrique, avec ses différentes modalités, mérite de jouer un grand
rôle dans les troubles sensitifs (anesthésies ou algies) surajoutés aux suites directes du
traumatisme. — Elle a d'ailleurs en même temps une action très importante sur les
troubles circulatoires.
La gymnastique électriquement provoquée permet de remédier, sans heurter
les convictions du sujet, à l'immobilisation intempestive à laquelle il est soumis trop
souvent. Elle forme, de plus, le meilleur moyen (parce qu'active quoique involontaire) de
commencer la rééducation motrice.
(1) Thèse Desbœufs.
LES PROCÉDÉS MODERNES D'ÉLECTRODIAGNOSTIC
DES NERFS MOTEURS ET DES MUSCLES
Par G. BOURGUIGNON
Chef du Laboratoire d'Electro-Radiothcrapie de la Salpétricre.
Dans ce travail, je ne chercherai pas á exposer dans leur détail tous les travaux parus sur
lélectrodiagnostic, même seulement dans les dix dernières années. J'essaierai de dégager quelques
notions claires et précises et de montrer ce qui, d'après mes recherches et ma pratique, me parait,
actuel'ement, donner les résultats les plus précis en électrodiagnostic.
L'électrodiagnostic étant l'application à la pathologie humaine de la physiologie des nerfs et
des muscles, je serai obligé de faire de nombreux appels aux travaux des physiologistes. Il n'y a,
d'ailleurs, aucune différence essentielle entre les recherches de physiologie pure et les recherches
d'électrodiagnostic, et l’on peut, presque sans modifications, transporter en électrodiagnostic, les
résultats acquis en physiologie expérimentale.
Dans les débuts de l'étude de l'excitation électrique des nerfs et des muscles, il y a eu intri-
cation des travaux des physiologistes purs et des électrothérapeutes, qui font, en somme, de la
physiologie humaine, normale et pathologique.
ll est regrettable que, après avoir travaillé parallèlement, les électrothérapeutes et les physio-
logistes se soient, peu à peu, séparés. Heureusement, depuis ces dernières années, les relations
entre physiologistes et électrothérapeutes paraissent se resserrer, ce qui ne pourra avoir que
d'heureux résultats pour les progrès de l'électrodiagnostic et de la physiologie elle-même.
Les acquisitions de l’électrodiagnostic dans les quinze dernières années se rapportent à trois
ordres de faits :
Des procédés nouveaux de mesure de l'excitabilité basés sur les découvertes physiologiques
ont été introduits.
Des notions nouvelles sur les réactions pathologiques des nerfs et des muscles dans certaines
affections ont enrichi nos connaissances sur la forme de la contraction.
Enfin, des études physiologiques précises sur les lois polaires permettent d'interpréter plus
correctement des faits très anciennement connus.
J'étudierai donc, successivement :
1° Les lois polaires et l'interprétation de l'inversion ;
20 Les procédés de mesure de l’excitabhilité ;
5° La forme de la contraction normale et ses altérations pathologiques ;
4° Dans une dernière partie de ce travail, qui en sera, en quelque sorte, la synthèse et la
conclusion, j'exposerai la technique et l’instrumentation que je propose, et la manière qui me
paraît la meilleure de mettre en pratique les notions théoriques précédentes.
A. — LOIS POLAIRES
L’excitation électrique des nerfs moteurs et des muscles peut s'obtenir par deux méthodes
désignées respectivement sous les noms de : « Méthode bipolaire » et « Méthode monopolaire ».
Dans la « méthode bipolaire », les deux électrodes sont égales. On distingue le courant descen-
dant et le courant ascendant, suivant que le courant électrique est de même sens que l'influx nerveux
ou de sens contraire à celui-ci.
Pflüger a donné les lois de l'excitation par le courant galvanique, suivant le sens du courant.
Ces lois très simples se résument dans le tableau suivant :
(1) Rapport présenté au Congres de UAssocialion francaise pour l'avancement des Sciences (Le Havre, 1914).
G. Bourguignon. | 517
Courant descendant. Courant ascendant.
F O F O
Courants faibles. ..... Secousse Rien Secousse Rien
Courants moyens . . . . . Secousse Secousse Secousse Secousse
Courants forts.. . . . . . . Secousse Rien Rien Secousse
Pflüger a expliqué la disparition de la secousse de fermeture en courant ascendant et de la
secousse d'ouverture en courant descendant avec les courants forts, par l’électrotonus et la locali-
sation de l'excitation à la fermeture et à l’ouverlure du courant.
Il est admis, sans contestation, depuis Pfltger et von Bezold, que, dans la méthode bipolaire,
l'excitation de fermeture prend naissance à l’électrode négative, tandis que l'excitation d'ouverture
prend naissance à l’électrode positive. En méthode bipolaire, on n’a qu’une N F et une P O.
Dans la « méthode monopolaire », qui a été imaginée en Allemagne par les électrothérapeutes
Baierlacher (1859) et Brenner (1862), puis en France ct indépendamment d'eux, par le physiologiste
Chauveau (1875), les deux électrodes sont inégales. L'une d'elles seulement, la plus petite, est placée
au niveau du tissu excité; l’autre électrode, dite électrode indifférente, est placée en un point
quelconque du corps de l’homme ou de l'animal en expérience et aussi loin que possible du
tissu excité.
Dans ces conditions, la densité du courant est très forte au niveau de la petite électrode et très
faible au niveau de la grande électrode. Avec une intensité suffisante, il y a, en apparence, des
excitations de fermeture et d'ouverture avec l'un et l’autre pôles.
Le rapport de la grandeur de la secousse pour une même intensité, ou des hauteurs de seuil,
si Pon considère les seuils, n'est constant qu'entre N F et PO d'une part, entre PF et NO d'autre
part. Mais le rapport de P F à PO est variable suivant qu’on considère les nerfs, de gros muscles,
ou de petits muscles. Ces faits s'expriment dans la formule classique :
b
NFC>PFC><POC><NOC NFC PFC POC NOC
Les faits observés par Brenner et Baicrlacher, d'une part, et par Chauveau, d'autre part, sont
les mêmes. Mais l'interprétation qu’en donnent ces auteurs est différente.
Pour Brenner et Baierlacher, et après eux de Watteville, Erb, etc., la méthode monopolaire
obéit aux mêmes lois que la méthode bipolaire. Pour eux, il n'y a d'excitation de fermeture que par
l'électrode néyatire, et d'excitation d'ouverture que par Pélectrode positive.
Brenner et Baicrlacher expliquent la secousse de fermeture obtenue avec l’électrode différenciée
positive, et la secousse d'ouverture obtenue avec l'électrode différenciée négative par l’action à
distance de la grande électrode.
Erb explique cette action à distance de la grande électrode par l'existence de pôles virtuels,
anodes virtuelles, lorsque l’électrode différenciée est la cathode, et cathodes virtuelles lorsque l'élec-
trode différenciée est l’anode.
Pour Chauveau, au contraire, et après lui la plupart des électrothérapeutes, la faible densité du
courant au niveau de la grande électrode la rend complètement inactive et c’est à l’action de la
petite électrode, quel que soit son signe, qu'il attribue toutes les excitations de fermeture et d'ouver-
ture observées. Or, récemment, H. Cardot et H. Laugier(') ont montré, par des expériences sur la
variation de la caractéristique de l’excitabilité (appelée chronaxie par L. Lapicque) sous l'influence
de la température et de l'anhydride carbonique, que, en « méthode monopolaire », comme en
« méthode bipolaire », excitation de fermeture ne prend naissance qu'à la cathode. Des expériences
analogues leur ont montré que la secousse d'ouverture ne prend naissance qu’à l’anode.
Moi-même, récemment, j'ai pu démontrer sur l’horime normal l'existence des pôles virtuels et
la localisation de l'excitation de fermeture à la cathode et de l'excitation d'ourerture à Vanode (2).
Le nerf radial au bras, le nerf médian ou le nerf cubital au bras, se prêtent admirablement à
l'expérience résumée dans les graphiques de la figure 1.
Sur ces nerfs, avec une électrode de 1*”?, on n'obtient, en effet, de secousses dans les muscles
innervés que pour NF et PO avec le courant galvanique et pour NF avec les ondes brèves.
PF et NO ne donnent de secousses que dans des muscles voisins: PF et NO agissent par un
póle virtuel de nom contraire situé á distance de la petite électrode sur le trajet des lignes de force
qui réunissent les deux électrodes.
Des expériences, que je poursuis actuellement, m'ont donné des résuMats concordants. Ainsi,
en déplaçant la grande électrode, sans toucher à la petite, NF et PO excitent toujours et pour les
(1) H. Carpor et H. LAUGIER, Comptes rendus de l Acad. des Sciences, t. CLIV, 1912, p.379 ; — Comptes rendus
de la Soc. de Biologie, 2 et 9 mars 1912; — Journ. de Physiol. et de Pathol. générales, mai 1912; — H. CaArDor,
Thèse de la Fac. des Sc. de Paris, 1912.
(*) G. BOURGUIGNON, Soc. Biol., 7 mars 1914. — Revue Neurologique, 30 avril 1914.
518 G. Bourguignon. — Les procédés modernes d'electrodiagnostic
mêmes intensités le nerf sur lequel est placé la petite électrode. Pour PF et NO, le muscle qui
répond varie avec la situation de la grande électrode. Les pôles virtuels se déplacent quand on
change la situation de la grande électrode, tandis que les pôles réels ne bougent pas. Cette expé-
rience montre donc bien que la petite électrode ne conditionne que NF et PO, tandis que la PF
et la NO apparentes ne sont que la secousse de fermeture due à une cathode virtuelle (N’F) et la
secousse d'ouverture due à une anode virtuelle (P'O). La situation des pôles virtuels est déterminée
par la situation de la grande électrode.
Il me semble donc rationnel d'abandonner les désignations de PF et de N O et de les remplacer
par celles de N'F et de P'O, pour indiquer le signe réel de l’électrode active et sa nature virtuelle.
Fig. 1. — Petite électrode sur le nerf radial.
Ligne du haut : Vaste externe. — Ligne du milieu : Muscles innervés par le radial à Vavant-bras. — Ligne du Las : Signal
l. Courant galvanique. — II. Onde induite de fermeture. — Ill. Onde induite d'ouverture. — IV. Courant faradique tétanisant (*).
La formule classique, qui représente des faits brutaux, ne se trouve vérifiée que sur les organes
volumineux (gros muscles) ou sur les nerfs isolés de tissus excitables, comme le nerf cubital dans
la gouttière olécranienne. | |
J'ai vu, en effet, sur ce nerf, qu'on obtient N'F et P'O beaucoup plus facilement en Pexcitant
dans la gouttière olécranienne qu’en Pexcitant au bras, entre le biceps et le triceps: excilé au bras,
le nerf cubital donne les mêmes résultats que le nerf radial ou le nerf médian; ce sont les muscles
voisins, biceps et triceps, qui répondent a la fermeture lorsque l’électrode placée sur le nerf est
positive et à Pouverture lorsqu'elle est négative.
Il devient, dès lors, facile d'interpréter les lois polaires. |
En « méthode monopolaire », comme en « méthode bipolaire », les actions polaires sont les
mêmes. Il n'y a, en réalité, qu’une méthode qui est la méthode bipolaire.
Tandis qu'en bipolaire, les deux électrodes sont instrumentales, dans la méthode dite « mono-
polaire », Pune est instrumentale, l’autre est formée par les tissus; l'une (petite électrode) est
diflérenciée, l'autre (électrode virluelle) est diffuse. E
Nous comprenons donc que le rapport des hauteurs de seuil, ou de grandeur de secousse, soit
(1) Ces graphiques ont été publiés à la Soc. de Biologie, le 7 Mars 1914.
des nerfs moteurs et des muscles. D19
constant pour NF et PO d'une part, pour N'F (PF) et P'O (NO) d'autre part, mais que le rapport
de PO et de N'F soit variable.
Dans les muscles volumineux, la petite électrode placée au point moteur excite le point moteur
(filets nerveux) pour NF et pour PO. Mais, N'F (PF) et P’O (NO), dues au pôle virtuel, se produi-
sant dans le voisinage de la petite électrode, se trouvent encore dans le méme muscle. La différence
de densité à Pélectrode réelle et à Pélectrode virtuelle explique les rapports observés: NF >N'F,
PO > P'O. L'efficacité différente de la fermeture et de louverture à une mème électrode explique
les rapports NF > PO et N'F > P'O. Mais rien ne fait prévoir le rapport de N’F et de PO. Si le
muscle considéré, au contraire, est de faible volume, on verra apparaître, pour N'F et pour P'O,
des secousses dans les muscles voisins bien avant d'en obtenir dans les muscles sur lesquels la
petite électrode est placée.
Si un nerf chemine entre des tissus conducteurs et excitables (nerf radial, nerf médian au bras,
nerf cubital au bras), les pôles virtuels se forment dans les muscles voisins et l’on n’a de secousses
dans les muscles innervés par les nerfs excités que pour NF et PO; N'F et P'O excitent les
muscles voisins. Si un nerf est dans une goullière osseuse, le tissu osseux constitue un isolant,
empêche ou diminue la diffusion du courant et augmente la densité aux pôles virtuels qui se
forment dans le même organe que les pôles réels: on retrouve alors la formule classique. |
Il est donc légitime de comparer la secousse de fermeture née à lélectrode réelle (N F) avec
la secousse d'ouverture née à la mème électrode (P O). Il est légitime aussi de comparer la secousse
de fermeture du pôle virtuel (N'F) avec la secousse d'ouverture née à la même électrode (P* 0.) On
peut aussi comparer entre elles, quand on les obtient, la secousse de fermeture née au pôle réel
avec la secousse de fermeture née au pôle virtuel (NF et N'F), d'une part; et les secousses d'ou-
verture née à chacune des électrodes, d'autre part (P O et P' O). Mais,la comparaison de la secousse
d'ouverture née au pôle réel (P O) avec la secousse de fermeture née au pôle virtuel (N' F ou P F) n’a
aucun sens : c'est ce que traduit la variabilité exprimée dans la formule par PO > <PF.
L’inversion que l’on peut observer à l'état normal lorsque la petite électrode n'est pas exacte-
ment placée au point moteur d'un muscle, s'explique facilement comme l'avait déjà dit Erb, puis
Huet, et ainsi que je l'ai précisé avec H. Cardot et H. Laugier ('), par la formation de pôles virtuels
et le rapport de la densité aux deux électrodes actives.
Il faut donc considérer que, lorsqu'on compare l'excitation par le pôle négatif et par le pôle
positif, en méthode monopolaire, on compare, en réalité, l'excitabilité de deux organes différents
ou de deux régions d'un même organe et'non pas l’excitabilité d'un même point pour chaque pôle.
Comparer NF ct PO, c'est comparer l’excitabilité pour la fermeture et louverture au niveau
de la région située sous la petite électrode. Comparer P F (N'F) et NO (P'O) c'est comparer l'exci-
tabilité pour la fermeture et l'ouverture dans la région de Félectrode virtuelle. Comparer NF et PF
(N’ F), c'est comparer l'excitabilité à la fermeture en deux régions différentes, de même que com-
parer PO et NO (P’ 0) c'est comparer Pexcitabilité à l'ouverture de deux régions différentes.
C'est avec ces nolions, qui me paraissent solidement établies, qu'il faut étudier les lois polaires
en pathologie.
En pathologie, Erb a montré dans la DR, la variation du scuil et de la grandeur relative de la
secousse pour PF (N’F) et NF ct décrit ce qu'on appelle l'inversion ou réaction d Erb.
Pour bien comprendre la signification de l'inversion en pathologie, il est nécessaire de préciser
encore quelques points.
Chauveau, sur l'animal, a montré que, lorsqu'on augmente l'intensité en méthode monopolaire,
on voit d'abord la secousse produite à NF être plus grande que celle que produit PF (N' F), puis,
les deux secousses s'égalisent et, finalement, N F devient plus petit que P F (N’ F) pour disparaitre
alors que P F persiste: on a, ainsi, une inversion qui n’a plus du tout la signification de celle qu'on
observe lorsque la petite électrode n'est pas exactement placée au point moteur.
L’explication du phénomène est facile par les lois de Pflüger.
Lorsque la petite électrode placée au point moteur est négative, l’électrode diffuse, positive, est
comprise entre la petite et la grande électrode : elle se trouve plus profondément située dans le
muscle, plus loin du centre nerveux; cela revient donc à faire un courant ascendant. Lorsque la
petite électrode est positive, au contraire, c'est l’électrode négative qui est le plus profondément
située dans le muscle : le courant est donc descendant. Or, d’après les lois de Pflüger, avec les cou-
rants forts, en courant ascendant la secousse de fermeture disparaît. Il n’y a donc aucune différence
entre la disparition de la secousse de fermeture en courant ascendant et la diminution, puis la dis-
parition de la secousse de fermeture à N F. P F, qui agit par le pôle virtuel (N’ F), continue à donner
une secousse de même qu'en courant descendant on voit persister la secousse de fermeture.
(1) G. BOURGUIGNON, H. Carvot et H. LAUGIER, Soc. de Biol., 13 juillet 1912 -
920 G. Bourguignon. — Les procedes modernes d'electrodiagnostic
Sur l’homme, à l’état normal, les intensités nécessaires pour observer, en monopolaire, la loi
des courants forts, sont trop élevées pour pouvoir être employées.
Mais, à l’état pathologique, les muscles deviennent plus sensibles à Vélectrotonus. Je n’en veux
pour preuve que la facilité avec laquelle, dans les débuts de la DR, on obtient la contraction gal-
vanotonique et les secousses d'ouverture, ainsi que je l'exposerai plus loin.
Il en résulte que nous pourrons observer à l’état pathologique, dans l'échelle d 'intensités com-
patibles avec l'examen sans douleurs ni brûlures, la loi des courants forts de Pflüger.
Loi des courants forts, variation de Fexcitabilité relative au pôle réel et au pôle virtuel, voilà
deux explications possibles de la réaction d'Erb.
Si nous poussons plus loin l'étude des faits, nous voyons qu'il faut établir des distinctions dans
les inversions observées dans la DR. Dans certains cas, la petite électrode étant placée au point
moteur d'un muscle, l'inversion n'existe pas pour les seuils et NF apparaît avant N'F (PF des clas-
siques). Puis, en augmentant l'intensité, on atteint l'égalité polaire; finalement, avec des intensités
plus fortes, on observe l'inversion.
Dans d'autres cas, l'inversion se montre dès le seuil.
Je pense que, dans ces deux ordres de faits l'interprétation doit être différente.
Dans la première série (absence d'inversion au seuil), il s’agit, évidemment, de la loi des cou-
rants forts. Dans la deuxième série, il s'agit, évidemment, d'élévation considérable du seuil sur le
nerf, avec seuil normal ou abaissé sur le muscle. Il peut même, dans ces cas, s'agir d’une inexcita-
bilité complète du nerf. Et, en effet, c'est dans les cas de section du nerf que l'inversion au seuil
s'observe le plus souvent. On peut mème dire que, en général, l'absence d'inversion au seuil doit
faire écarter l'hypothèse de section nerveuse. Ainsi, dans un cas de compression du nerf cubital
par un anévrysme crétifié dans une cicatrice, alors que tout, cliniquement, faisait penser à une
section du nerf, il y avait, malgré l'inexcitabilité complète du nerf cubital, absence d'inversion au
seuil sur les muscles de l'éminence hypothénar. L'intervention chirurgicale a révélé qu'il n'y avait
pas section, mais simple compression du nerf. Cela ne veut pas dire qu’on ne puisse pas trouver
d'inversion dès le seuil dans d'autres cas que dans ceux de section nerveuse. Mais d’après ce que
jai vu, cela me paraît infiniment plus rare.
J'attire, d'ailleurs, l'attention sur ce fait que, si l'inversion aux courants moyens ct forts s'ob-
serve souvent dans la DR, l'inversion dès le seuil est beaucoup plus rare. Il faut donc, en pratique,
ne pas se contenter de chercher l'inversion avec des courants moyens ou forts, mais la chercher
au seuil. L'interprétation et la signification clinique de ces deux ordres d'inversion est différente à
mon avis; la gravité de l'inversion au seuil est plus grande que celle de l'inversion due à la loi de
Pfliger des courants forts.
Lorsque l'inversion, par l’un ou l'autre des mécanismes que je viens d'exposer, existe au point
moteur, elle n'existe pas, en général, dans l'excitation longitudinale.
Dans ce cas, la petite électrode étant placée sur l’union du tendon et des dernières fibres
musculaires, pour NF, Pélectrode active est plus voisine de l’électrode que pour PF; d'autre part,
dans l'excitation longitudinale, on met surtout en jeu Pexcitabilité des fibres musculaires; il en
résulte que l'organe excité par N F et par N'F est le même et le rapport de grandeur des seuils et des
secousses n'est conditionné que par le rapport de la densité aux deux électrodes, densité qui est
plus grande à NF qu'à NF. š
Cependant, dans quelques cas, l'inversion persiste même dans l'excitation longitudinale. Quand
on a la chance de Pobserver à une période où le nerf est encore excitable, on ne la trouve pas sur
le nerf. Il y a là un point d'interprétation délicate. Tout en penchant plutôt vers l’idée d'une varia-
tion dans le rapport d'excitabilité de régions différentes du même muscle, ces faits, rares, doivent
nous faire faire quelques réserves sur la possibilité d'inversion vraie des actions polaires, chose
qui n'a. d'ailleurs, pas encore été démontrée.
Pour résumer, on peut dire :
l° A l'état normal, en monopolaire comme en bipolaire, il n'y a qu'une N F et une P O. La PF
et la NO sont dues à des pôles virtuels et doivent s'exprimer par les termes NF et P'O.
2° A Pétat pathologique, il faut distinguer, pour les muscles excités au point moteur, l'inver-
sion quí existe des le seuil de celle qui existe seulement pour les courants moyens ou forts. La
premicre s'explique par un seuil beaucoup plus bas sur le muscle que sur le nerf. La deuxième,
manifeste seulement une sensibilité plus grande du nerf malade à la polarisation et à l'électrotonus,
et s'explique par la loi de Pflüger pour les courants forts. Cliniquement, la première indique un
élat pathologique du nerf plus grave que la deuxième.
B. — L'EXCITABILITÉ ET SA MESURE
Depuis Du Bois-Reymond (1845-1849), la seule mesure de l'excitabilité a ¿té longtemps la
recherche de l'intensité nécessaire pour obtenir le seuil de la contraction.
des nerfs moteurs et des muscles. 521
Les travaux de Fick (1864), puis d'Engelmann (1870) portèrent les premières atteintes à la loi de
Du Bois-Reymond, en montrant l'influence du temps de passage du courant dans l'excitation. Mais
il faut arriver aux recherches qui ont succédé à l’introduction de l'excitation par la décharge des
condensateurs par Chauveau, puis d'Arsonval,
Pre résultats précis sur la mesure YA AAA
Après] is de Zaniétowski et Cybulski
près les essais de Zaniétowski et Cybulski, Ht
pp pe
CARRETA NA
de Waller, de Wertheim Salomonson, sur Pex- 1%0
cilation par les condensateurs, Hoorweg (1892)
donna une loi qui exprime la quantité d'élec-
tricité nécessaire pour obtenir le seuil en fonc- 0%
tion de la capacité employée.
Weiss (1901), avec le courant continu, éta-
blit la loi de la quantité d'électricité nécessaire
pour obtenir le seuil en fonction de la durée de
passage du courant. 07
Les lois de Hoorweg et de Weiss, étudiées
depuis par Lapicque et par Cluzet, ont servi
ensuite de base aux travaux de Sudnick, Mann, 06
Guyenot, Doumer, el aux miens, sur la mesure
de l'excitabilité en électrodiagnostic.
La loi d'Hoorweg, établie sur l'homme a
l’aide des condensateurs, montre que la quan-
tité d’électricité nécessaire pour avoir le seuil NWA
de la contraction augmente lorsque la capacité
augmente et qu’elle est la somme d’une quan.
tité constante et d’une quantité proportionnelle 0,3
à la capacité. Le voltage luminaire diminue
quand la capacité augmente jusqu'à une cer-
taine capacité à partir de laquelle il reste cons-
tant. La loi de quantité s'exprime graphique-
ment par une droite et s'écrit : q =a + LC. La 0"!
loi des voltages s’exprime graphiquement par
une hyperbole équilatère et s'écrit :
v =" + 6 (voir fig. 2).
Capacités,
La loi de Weiss, élablie sur la grenouille, Fig. 2. — Courbe des voltages el courbe des quantités,
avec le courant continu de durées comprises en fonction des capacités (muscle rapide). (Loi de Hoorweg.)
entre 1/10 000 de seconde et quelques millièmes
de seconde, montre que la quantité d'électricité nécessaire pour avoir le seuil de la contraction
augmente quand le temps de passage du courant augmente et qu'elle est la somme d'une quantité
constante et d'une quantité proportionnelle au
META E de E temps de passage du courant. Cette loi, comme
ENMARCAN SE
celle d'Hoorweg, s’exprime graphiquement par une
droite et s'écrit : q =a + bt.
La loi de l'intensité est une hyperbole équilatère
. l
et s'écrit : 4=; +b.
En introduisant ła résistance du circuit de dé-
charge dans la formule d'Hoorweg, comme Ta fait
Lapicque, on peut ramener la loi d'Hoorweg à
celle de Weiss. La loi d'Hoorweg devient, en effet :
C ec i
q=a + ORC.
Fig. 3. — Courbes de décharge de deux condensateurs En TT , `
de capacité C et 2 C. Charnes au méme voltage et dé- Dans cette formule modilice, b prend la méme
chargés sur la mème résistance. signification (intensilé) que dans la formule de
Weiss, car la durée de décharge du condensateur,
c'est-à-dire le temps de passage du courant, est proportionnelle au produit RC. RC est donc homo-
logue à un temps. Si R est constant, la durée de décharge est proportionnelle à la capacité (v. fig. 5).
La formule d'Hoorweg exprime donc alors, mais seulement d'une manière rapprochée, la quan-
tité d'électricité nécessaire pour atteindre le seuil en fonction de la durée du passage du courant.
522 G. Bourguignon.— Les procedes modernes d'electrodiagnostic
Les constantes a et b, de la loi de Weiss, varient, pour un mème nerf et un même muscle, avec
les conditions expérimentales, et particulièrement avec la densité du courant. Mais leur rapport
P reste constant : c'est ce que montre le fait que deux droites déterminées, sur le même nerf ou le
même muscle en variant la densité du courant, se rencontrent au même point sur laxe des
abscisses, lorsqu'on les prolonge du côté négatif (voir fig. 4).
a
b
Cluzet donne à ce rapport le nom de caractéristique d'excitabilité. L. Lapicque lui a donné le
C'est la valeur de ce rapport + qui caractérise l'excitabilité.
nom de chronacie et le désigne par la leltre +. On a donc : = T
Ce rapport constant étant un temps, on peut aussi l'appeler constante de temps. Il correspond
å la durée de passage du courant qui donne le seuil en dépen-
sant le minimum d'énergie.
Caractéristique de l'excitabililé, constante de temps,
chronaxie, sont donc des termes synonymes qui désignent
simplement le rapport i des coefficients de la formule de
Weiss. L. Lapicque remplace, dans la formule de Weiss,
(l
b
suivante : ¿=b (3 + 1) et : q =b (t + £t). Il ne conserve
donc que les deux constantes b et = qui sont mesurables
expérimentalement.
Lorsqu'on agit sur résistance constante, il ny a
rien de plus simple que de mesurer le rapport F
f
EE
Es
Ea
=
Ed
ba
El
1
La
le rapport — par sa valeur + et la transforme de la facon
Quantites en mrerocoulomebs.
En physiologie, cette mesure de durée se fait soit avec
2 4 6 8 10 12 44 16 les condensateurs, soit avec les courants continus mesu-
rés à l’aide du rhéotome balistique de Weiss.
Temps en 1 de seconde Lapicque a montré que la durée de passage du cou-
10 000 rant, qui caractérise l’excitabilité et que nous avons vue
Fig. 4. — Droiles des quantités correspondre au minimum d'énergie, est mesurée par le
pour un meme muscle. (Loi de Weiss.) temps pendant lequel le courant doit passer pour obtenir
le seuil avec une intensité double de celle qui donne le seuil
pour une durée infinie, réalisée pratiquement par une fermeture à la main d'un courant galvanique.
Si R est constant, on peut chercher cette durée avec les condensateurs : c'est la durée de
décharge du condensateur qui donne le seuil pour un voltage double de celui qui a donné le seuil
avec un courant de durée prolongée.
Pour obtenir une résistance constante, on shunte les électrodes sur 5000 » qui sont en série
avec 7000 w. Une résistance de 10 000 w est mise d'autre part en série avec les électrodes. Dans ces
conditions, la résistance réduite est, à moins d'un dixième près, de 10 000 w, et les variations de
résistance du tissu sont rendues négligeables.
Connaissant la résistance R du circuit de décharge, il suffit, pour déterminer la chronaxie, de
chercher la capacité C qui donne le seuil avec le voltage double de celui qui donne le seuil avec un
courant galvanique et de multiplier le produit RC par un coefficient pour exprimer la durée du
courant continu qui aurait donné le seuil avec le même voltage. Lapicque donne comme coefficient
le chiffre 0,57. Cluzet donne le chiffre de 1,26. La divergence de ces deux auteurs tient à la façon
dont ils ont mesuré la durée de décharge.
La question est importante si l’on veut déterminer la valeur absolue de la constante de temps;
elle n'a pas d'importance si nous voulons seulement comparer entre eux différents nerfs et muscles.
On pourrait même se contenter d'exprimer la caractéristique d'excitabilité par le produit RC sans
le transformer en temps mesuré en 1/10 000 de seconde.
Tels sont les résultats très précis obtenus en physiologie.
L'excitabilité est donc mesurée par deux constantes, une hauteur de seuil (rhéobase de
Lapicque) qui est contingente et dépend autant des conditions expérimentales que de l'excitabilité,
et une constante de temps, ou chronaxie, ou caractéristique d'excitabilité, qui est largement indé-
pendante des condilions expérimentales.
En électrodiagnoslic, deux séries de procédés ont élé proposés pour mesurer la caractéristique
d'sxcitabilité.
des nerfs moteurs et des muscles. 523
Dans une première série, on ne cherche pas à mesurer en valeur absolue cette caractéristique,
mais on cherche à en apprécier les variations. On peut dire que la recherche de l'excitabilité fara-
dique constitue le procédé de ce genre le plus ancien. Mais la graduation tout empirique du
chariot d'induction en centimètres, ne permet qu'une grossière appréciation de cette caractéristique
de l’excitabilité.
Deux procédés en permettent actuellement une appréciation beaucoup plus fine : c’est la
recherche dela capacité luminaire pour un voltage constant, de Cluzet (*), et la recherche du rapport
des quantités luminaires de l'onde induite de fermeture et de l’onde induite d'ouverture, que J'ai
étudié avec H. Laugier (?). Je dois dire que le procédé de Cluzet, que Lewis Jones et Cumberland ont
expérimenté présente sur le mien l'avantage de disposer d'une gamme de durées d'onde beaucoup
plus grande et, par suite, d’être applicable à des DR beaucoup plus fortes que le procédé par le
chariot d'induction.
Ces deux procédés, qui permettent d'obtenir des indices dont la variation est parallèle à la varia-
tion de la constante de temps, n'en donnent pas une mesure exacte, et rien ne permet même de dire
que l'indice varie proportionnellement à cette constante.
Aussi a-t-on cherché à mesurer sur l'homme, à l’état normal et à l’état pathologique, la constante
de temps et Cluzet a donné un procédé qui, d'après lui, permet cette mesure (3).
Des expériences que j'ai faites et que je poursuis, me permettent de dire qu’à l'heure actuelle,
nous n'avons aucun moyen de mesurer réellement la constante de temps à travers la peau.
J'avais pensé qu'en déterminant la capacité donnant le seuil avec le minimum d'énergie, ou, ce
qui revient au même, la capacité donnant le seuil avec le voltage double de celui qui donne le seuil
en courant continu (voltage rhéobasique de Lapicque) successivement avec et sans résistance inter-
calaire, je pourrais connaître R et, par suite, le produit RC donnant la caractéristique de l’excila-
bilité. C'est d’ailleurs l’un des procédés de mesure de R qu'emploie Cluzet (loc. cit.).
Or, si l’on se contente de faire l'expérience avec une seule résistance, les choses ont l'air de
marcher très bien. |
En effet, connaissant C, el C,, les capacités correspondant au minimum d'énergie ou à la chro-
naxie, sans résistance ajoutée et avec résistance ajoutée, et r la résistance ajoutée pour déterminer
C,, on a l'égalité suivante :
(1) RC, =(R + y) C,.
a ae _ wr,
D'où lon tire : ==.
L'expérience vérifie l'égalité (1) RC, =(R +r) Ca.
Mais, si l’on répète sur le même muscle l'expérience avec une deuxième résistance r,, on obtient
une capacité C, et l'on a une nouvelle égalité :
(2) | RC, = (R + r) Cs.
Or, dans ces conditions, on trouve une valeur de R différente de la valeur trouvée dans la pre-
miére expérience.
L'égalité (2) RC, = (R -!- »,) C, se vérifie cependant comme s'était vérifiée légalité (1), mais RC,
de la deuxième expérience se trouve différent de RC, de la première, ce qui est absurde. J'ai répété
un grand nombre de fois l'expérience sur le biceps, sur le nerf radial au bras, sur le long supinateur.
Toujours, j'ai trouvé lc même résultat. Voici, pour fixer les idées, les chiffres d'une expérience de
ce genre.
J'emploie mes électrodes impolarisables. La petite électrode, de 1 centimètre carré de surface,
est fixée par une bande très élastique sur le point moteur du long supinaleur droit d'un sujet
normal.
Première expérience :
1. Pas de résistance intercalaire C, = 0"',05.
2. Résistance intercalaire de 2450 o,
Cs 0”",02,
Deuxiéme expérience :
1. Pas de résistance intercalaire
GC, = 07,05.
2. Résistance intercalaire de 3825 w,
C, = 001,
(1) CLUZET, Journal de Radiologie et Electrologie, Mars 1914. Lyon Médical, 26 novembre 1911.
(2) G. BourGuiGxox et H. LAUGIER, Soc. d'Electrothér. Mai 1911 et Avril 1912. — Soc. de Biol., 2 et 9 mars
1912. — Revue Neurologique, Janvier 1912, Avril 1912. — G. BorrGUIGNoN, Soc. d'Électrothér. Déc. 1912. —
H. LAUGIER, Thèse, Fac. de Médecine, Paris 1915.
(5) CLUZET. — Journal de Radiol. et Electrot. Mars 1914.
524 G. Bourguignon. — Les procédés modernes d’électrodiagnostic
Dans la première expérience, on trouve (1) R x 07,03 = (R + 9 450) x 0”",02, d'où l'on tire
R = 4900 o.
En vérifiant l'égalité, on trouve 4900 >< 0',00000005 = 0,000 147
(4 900 < 2 450) < 0',00000002 — 0,000 147.
L'égalité (1) est donc vérifiée.
Dans la deuxième expérience, on a:
(2) R >< 0',00000005 = (R + 3 825) x 0',00000001
d'où l'on tire : R = 19120.
En vérifiant légalité (2), on trouve 1912 x 0',00000005 = 0,00005737
(1912 + 3825) < 0',00000001 = 0,00005756.
L'égalité est donc encore vérifiée; mais, dans le premier cas, on trouve que la résistance du
sujet est de 4900 w, tandis qu'on ne la trouve que de 1912 dans le deuxième cas, alors que la capa»
cité chronaxique est restée la même. Le produit RC, caractéristique de Vexcitabilité, qui est de
0,000 147 dans la première expérience, devient 0,00005757 dans la deuxième. Nous trouverons donc
autant de valeurs de R et de RC que nous ferons d' SAPOHSREES avec des résistances intercalaires
différentes, ce qui est absurde.
Il est donc impossible, actucllement, de déterminer la chronaxie à travers la peau.
Pour expliquer ces résultats, j'ai cherché à contrôler comment varie la résistance initiale du
sujet pour des intensités variables.
A la base des déterminations proposées de la constante de temps, on a admis, hypothétique-
ment, que, pour des courants de durée brève, la résistance du sujet peut être considérée comme
constante et personne, à ma connaissance, n’a cherché à vérilier cette hypothèse.
C'est ce que j'ai cherché à faire. —
Mes expériences, dont je viens de donner un exemple numérique, permettent déjà de dire que R
n'est pas la même pour des intensités différentes, même avec des durées aussi brèves que celles des
décharges de condensateurs.
Mais il pouvait y avoir une erreur venant des résistances employées.
Mes premières expériences étaient failes en employant des résistances sans self, constituées par
des crayons Conté, étalonnés, comme celles qu'emploient Weiss et Lapicque, et que Cluzet a
annexées á son condensateur.
Or, ces résistances ont un fort coefficient thermique. Stables pour de faibles intensités, elles
varient très vite des que l'intensité augmente un peu. Ainsi une résistance de 1200 w, stable entre
O et 6mA, descend progressivement jusqu’à 1000 w, lorsque l'intensité monte de 6mA à 15mA. Elle
est de 1100 w pour un courant de 9mA;; les variations sont d'autant plus grandes que la résistance
éludiée est plus grande. Pour me mettre à l'abri de cette variation, si faible soit-elle, de la résis-
tance intercalaire, jai abandonné les résistances en crayon Conté et j'ai adopté des résistances
liquides impolarisables.
Dans un tube en U, je mels une solution à
deux lames de zinc.
Je ferme, sur cette résistance, le courant d'un groupe d'accumulateurs dont je connais le vollage
à 5 pour 100 près; je lis l'intensité obtenue sur un galvanométre qui donne 2/100 de mA et je n'ai
pas de voltmétre dans le circuit.
J'ai constaté la fixité de Fintensité pendant des passages de courant de 10 secondes et l'égalité
en renversant le courant, ce qui démontre l’absence de polarisation de la résistance. Je calcule, par
la loi dOhm, la résistance, et je soustrais la résistance du milliampéremetre. En faisant des détermi-
nations successivement avec différents voltages, j'ai obtenu des chiffres concordants à 2 ou 5 pour 100
près, ce qui est infiniment plus constant que ce que donne la mème expérience faite avec les résis-
tances étalonnées en graphite.
Pour éviter l'échauffement et la formation de capacités, je plonge le tube en U plein de la solu-
tion de sulfate de zinc dans un bac en verre rempli de pétrole et isolé de la table par une planchette
de bois supportée par des pieds de verre. Dans ces conditions, en faisant la mème expérience que
plus haut, sur la chronaxie, j'ai retrouvé exactement les mêmes résultats qu'avec les résistances en
crayon Conté : aux inlensités employées, elles avaient donc cerlainement peu varié et c'est bien à la
variation de résistance de la peau, en passant du voltage rhéobasique au vollage double ou au vol-
tage nécessaire pour lrouver la capacité donnant le seuil avec le minimum d'énergie. qu'il faut attri-
buer le résultat de mon expérience.
Lorsqu'un courant continu traverse le corps, la résistance varie oil un temps variable avec
l'intensité qui passe. H y a, pour une intensité donnée. une diminution de la résistance pendant le
pussage du couranl.
+
1 pour 100 de SO*Zn et le courant est amené par
des nerfs moteurs et des muscles. 525
En outre, la résistance initiale est d'autant plus basse que l'intensité est plus élevée.
J'ai cherché à rendre négligeables ces variations de résistance, et c'est en poursuivant ce but
que j'ai pu séparer la variation de résistance, fonction de la durée de passage du courant, de la
variation de résistance initiale, fonction de l'intensité.
En intercalant entre la source et le sujet, soit des résistances étalonnées mais possédant de la
. self, soit les résistances liquides sans self et impolarisables que je viens de décrire, mesurées
comme je l’ai indiqué, j'ai obtenu les mêmes résultats.
L'introduction d'une résistance de 2000 » à 5000 w suffit à rendre l'intensité fixe pendant le pas-
sage du courant; elle rend donc négligeable la variation de résistance en fonction du temps de pas-
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Fig. 5. — Courbes des intensitts el de la résistance du sujet en fonction des voltages.
Electrodes impolarisables. — Grande plaque dans le dos; tampon de 1 centim. carré sur la face antérieure de Vavant-bras droit. ~
Voltages mesurés par le réducteur de potentiel de Lapicque. — Pas de voltmètre dans le circuit R intercalaire — 17 500 w.
. v mov æ .. . .
R du sujet = im 125 (R. du galvanom.). — 17 500 (R. intercalaire).
— — — Intensiteés calculées en supposant R constant et ¿ proportionnel au voltage.
sage du courant, ce qui permet de lire très facilement l'intensité initiale avec des voltages variés.
J'aurais voulu mesurer la résistance par la méthode du pont de Wheatstone, mais l’instrumenta-
tion me faisant défaut actuellement, j'ai du me contenter de la mesure par loi d'Ohm en soustrayant
la résistance du milliampèremètre. En graduant le voltage avec le réducteur de potentiel de Lapicque,
qui est un véritable potentiomètre et que j'ai adapté à l'emploi pour l’homme, ainsi que je l’expose-
rai tout à l’heure, je n'ai pas besoin de voltmètre et je supprime ainsi la cause d'erreur due à sa
présence. En procédant ainsi, j'ai vu, avec la collaboration de Barré, que, sur certains sujets, une
résistance de 15 000 w permet d'obtenir des intensités proportionnelles au voltage à 1/10 près, ce qui
est pratiquement suffisant. Malheureusement, sur beaucoup de sujets, il aurait fallu employer des
résistances plus fortes, ce qui devient peu pratique, à cause de l'élévation du voltage que cela
cntraine. Mais l'étude de la variation de l'intensité en fonction du voltage avec des résistances ne
permettant pas d’avoir la proportionnalité de l'intensité au voltage, nous a montré que l'intensité
526 G. Bourguignon. — Les procedes modernes d électrodiagnostic
croît plus vite que le voltage, suivant une courbe très régulière qui, jusqu’à présent, a été constante
(voir fig. 5).
Si, après avoir peu à peu augmenté le voltage, la résistance intercalaire étant en circuit, on
prend un voltage employé antérieurement, on retrouve strictement la même intensité. Ainsi, dans
une expérience, avec une résistance intercalaire de 17000, 20 volts donnaient 0mA,7; après être
monté jusqu’à 9mA,8 avec 200 volts, j'ai retrouvé 0mA,7 avec 20 volts.
Ces expériences prouvent donc que, même en ce qui concerne la résistance initiale, on ne peut
pas la considérer comme constante pour des intensités différentes; en rapprochant ces expériences
des expériences que je rapporte plus haut, je conclus qu'il est impossible actuellement de mesurer
la caractéristique de l'excitabilité, la constante de temps, à travers la peau. J'espère y arriver au
moyen de résistances intercalaires bien choisies et en étudiant de plus près la Ioi de la variation de
la résistance initiale en fonction de l'intensité.
Je pense aussi que c'est dans ces variations de la résistance initiale qu'il faut chercher la raison
de l’action paradoxale des résistances intercalaires trouvées par Lewis Jones et par Cumberland et
que Cluzet n'a pas retrouvée.
Qu'avons-nous donc gagné actuellement en ce qui concerne la mesure de l'excitabilité ? Si, à
l'heure actuelle, les mesures exactes de constante de temps à travers la peau sont illusoires, les
déterminations d'indices d'excitabilité au moyen du procédé de Cluzet, avec les condensateurs à
voltage constant ou avec notre procédé par les courants induits, constituent un très gros progrès
sur la simple recherche du seuil qui ne mesure pas l'excitabilité.
Mais il ne faut pas attacher à ces procédés de valeur absolue, car si un muscle ou un nerf sain
donnent toujours un rapport normal dans mon procédé ou une capacité liminaire normale dans celui
de Cluzet, un muscle ou un nerf malade, mais de façon diffuse, pourront donner les mêmes chiffres
qu’un organe sain, au moins au niveau du point moteur. Il sera bon de comparer l'excitabilité au
point moteur et en dehors du point moteur, car, si l’on obtient des chiffres différents dans ces deux
modes d'excitation, on pourra conclure que l'organe est malade, au moins partiellement.
Je n'ai pas parlé, dans ce qui précède, d'excitabilité pour l’un ou l’autre pôle. Ce que j'ai dit
dans la première partie de ce travail suffit à en faire comprendre les raisons. Nous ne pouvons, à
l'heure actuelle, tenir compte des résultats de l'étude de l'excitabilité que lorsqu'ils sont obtenus
avec le pôle négatif.
H. Cardot a constalé que, sur la grenouille, si on cherche la chronaxie en courant ascendant ou
descendant, ou, ce qui revient au même, avec NF et avec PF en monopolaire, sur une préparation
très fraîche, on trouve deux constantes de temps différentes. J'ai retrouvé sur l’homme, par l'étude
du rapport des quantités liminaires pour l'onde induite de fermeture et londe induite d'ouverture,
cherché avec le pôle réel et avec le pôle virtuel, des différences analogues. Mais je ne puis encore
donner de précisions à ce sujet et nous ne pouvons pas tirer de la comparaison de Pexcitabilité à
NF et à N’F de conclusions de la valeur de celles que permet de tirer la comparaison de la hauteur
du seuil à ces deux pôles. Il n'y a donc pas lieu, actuellement, de s'occuper de comparer la cons-
tante de temps à NF avec la constante de temps à N'F (PF des classiques).
a
C. — LA FORME DE LA CONTRACTION
Il me reste à étudier, maintenant, ce que nous pouvons tirer de l'étude de la forme de la
contraction.
Les données fournies par cette étude sont les plus anciennes et les plus solidement établies.
Mais, la découverte que j'ai faite avec E. Huel de troubles dans la forme de la contraction chez
les myopathiques et l'étude que j'ai faite, et que Delherm a confirmée, de la contraction galvano-
tonique dans la DR légère, permet de compléter les notions classiques et de synthétiser la patho-
logie musculaire, tout en apportant des moyens de diagnostic plus précoces dans les lésions peu
accentuées.
Les faits que j'ai décrits dans la myopathie avec E. Huet et H. Laugier (t) ont été confirmés par
différents auteurs et, notamment, par Delherm, par Cluzet et par Wertheim Salomonson qui m'a
dit avoir retrouvé les réactions que j'ai décrites chez les myopathiques.
A l’état normal, la forme de la contraction est, dans une large mesure, indépendante de l’exci-
(1) G. BourGUIGNON et E. HUET, « Réaction électrique des muscles dans deux cas de Myopathie », Société
de Neurologie, 1° juin 1911. — G. BourGuiGNon et E. Huet: Recherches sur les réaclions électriques des
muscles dans la Myopathie au début », Société franc. d'Électrothérapie, novembre 1914. — G. BOURGUIGNON,
E. Hver et H. LauGier : Recherches sur les réactions électriques des muscles dans la Myopathie, présenta-
tion de graphiques, Société franc. d'Electrothérapie, février 1912. — E. Huet et G. BOURGUIGNON. — 17° Congrès
Intern. de Méd. de Londres.
des nerfs moteurs et des muscles. 327
tant, et liée intimement à la structure du muscle. Dans un article du Journal de Radiologie el
d'Electrologie (t), j'ai résumé les notions actuelles sur la forme de la contraction. Je renvoie donc
à cet article et serai bref sur ce sujet.
La contraction normale du muscle strié est la secousse musculaire, pour une excitation peu
intense et unique.
Si l'excitation se répète, les secousses se fusionnent et l’on obtient le tétanos.
Si Pon fait passer un courant prolongé et assez intense, à la secousse au moment de l'ouverture
et de la fermeture, s'ajoute, entre les deux secousses, une contraction tonique qu'il faut distinguer
du tétanos vrai et désigner sous le nom, que lui avait déjà donné Remak, de contraction galvano-
tonique. Cette contraction galvanotonique s'obtient avec des intensités fortes à l'état normal, mais
toujours plus facilement dans l'excitation par le nerf que dans l'excitation directe du muscle réalisée
au mieux par l'excitation dite longitudinale. |
Dans les états pathologiques, la forme de la contraction s'altére et c'est le meilleur témoin de
l’altération du muscle: mats cela ne comporte aucune conclusion relativement à l'élat du nerf.
Il faut distinguer, en pathologie, les atrophies simples, dans lesquelles la contraction reste
normale, des affections, avec hypertrophic ou atrophie des muscles, dans lesquelles la forme de la
contraction s'altére.
La dégénérescence, les myopathies, la maladie de Thomsen forment le groupe des affections
musculaires avec altération de la forme de la contraclion.
Dans toutes ces affections, c'est par l'excitation directe du muscle (excitation longitudinale,
pôle positif dans l'excitation au point moteur), que l’altération de la forme de la contraction se
montre avec son maximum de netteté.
Par des expériences sur la maladie de Thomsen et la DR, en collaboration avec H. Laugier (?),
j'ai montré que la différence de forme de la contraction, obtenue suivant que la petite électrode
placée au point moteur est négative ou positive, tient à une différence de localisation de l'excitation
et non à une différence d'actions polaires : lorsque l’électrode placée au “point moteur est positive,
elle donne la mème forme de contraction que l'excitation longitudinale, tandis que, lorsqu'elle est
négative, clle donne la même forme de contraction que l'excitation du nerf ou un mélange des deux.
C'est par l’électrode positive (N'F), comme par l'excitation longitudinale, que la contraction est la
plus lente dans la DR, le plus purement myotonique dans le Thomsen.
C'est donc surtout par l'excitation longitudinale qu'il faut rechercher les altérations légères de
la forme de la contraction et c'est le courant galvanique qui doit avoir la préférence; les ondes
brèves excitent trop bien les parties restées normales pour bien mettre en évidence l’altération de
quelques fibres dans un muscle.
I. Dégénérescence. — Dans la dégénérescence, à côté de la contraction lente, caractéristique, il
faut rechercher avec soin la contraction galvanotonique obtenue avec des intensités beaucoup plus
faibles qu’à l’état normal. Signalée par Erb (3); puis par E. Huet (*), incidemment, cette réaction a
fait l'objet de recherches de ma part que j'ai publiées à la Société d'Électrothérapie (5). — Delherm
et Laquerrière (6) Pont retrouvée aussi très fréquemment. C'est le signe le plus fin et le plus précoce
de la DR, à condition de le chercher par l'excitation longitudinale; c'est d’ailleurs la manière la
meilleure de voir la lenteur de la contraction ainsi que l'ont montré Ramak, Doumer, Huet, etc.
Il arrive souvent, en effet, que l'excitation au point moteur, ne permet pas d'obtenir autre chose que
des réactions normales, alors que l'excitation longitudinale permet de trouver une contraction gal-
vanotonique, même quand il n'y a pas encore de contraction lente.
Ce signe est si fin, que j'ai pu, chez deux malades de P. Marie et Chatelin, localiser une tumeur
médullaire au niveau de C. HI-C. IV par la constatation d'un très léger galvanotonus, uniquement par
l'excitation longitudinale, dans le trapèze cervical et le sterno-mastoldien. Ces deux muscles, sains
en apparence, sans aucune atrophie, donnaient des réactions normales par le point moteur. Les
troubles sensitifs et la clinique localisaient la tumeur sur C. V-C. VI.
Ces deux malades furent opérés par de Martel, et chez les deux malades la tumeur fut trouvée
sur C. MI-C. IV.
Ces deux faits me paraissent de nature à démontrer l'importance de premier ordre de la
(1) G. BOURGUIGNON, Journal de Radiol. et d'Electrol., Mai 1914.
(2) G. BOURGUIGNON et H. LAUGIER, Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 2 juillet 1913; — XVII Congrès
international de Médecine, Londres, aout 1913; — G. Bourauicnon, Bull. de la Soc. franc. d'Electrothérapie
décembre 1915. ¢ pie,
(3) Ers, Trailé d'Electroth., traduction franc. de Rueff, 1884, p. 472.
(*) E. ee Bulelin K la Soc franç. d'Électrothérapie et de Radiologie, 1911.
(5) G. BOURGUIGNON, « La contraction galvano-tonique dans la réacti 8 i . .
de graphiques, Société frane. a biere. Jn ques ction de dégénérescence » présentation
(6) DELHERM et LAQUERRIÈRE, « La réaction tétanisante dans la réaction de dégénérescence », même numéro.
528 G. Bourguignon. — Les procedes modernes d’électrodiagnostic
recherche de la contraction galvanotonique, par l'excitation longitudinale, pour dépister des traces
de DR au début.
Par ce même signe, j'ai pu dépister le début de la DR3des le troisième jour, dans un cas de
paralysie faciale périphérique.
L'abaissement du seuil du galvanotonus dans la DR me paraît dû à des phénomènes de polari-
sation et d’électrolonus comme Pabaissement du seuil des secousses d'ouverture qui s’observent
aussi si fréquemment dans les débuts de la DR.
Il. Myopathie. — Dans les myopathies, j'ai montré avec E. Huet et H. Laugier, dans les muscles
les moins atteints, des réactions qui peuvent se grouper sous trois chefs :
1? Augmentation des secousses d'ouverture ;
2 Contraction galvanotonique, pour de faibles intensités, de” tous points semblable : à celle de
la DR;
3° Contraction mvotonique analogue à celle de la maladie de Thomsen.
C'est encore dans l'excitation directe du muscle que ces contractions pathologiques s'observent
avec le plus de netteté et avec des intensités plus faibles que dans l'excitation par le nerf qui, sou-
vent même, ne les donne pas du tout.
La recherche de ces réactions permet donc un diagnostic précoce de la myopathie. — Elles
montrent, en outre, que, dès le début, le processus est étendu à un plus grand nombre de muscles
que la clinique ne le fait voir. Peut-ètre ce diagnoslic précoce permettra-t-il de faire un traitement
efficace sur les muscles les moins malades.
II. Maladie de Thomsen. — Dans cette affection, il n’y a presque rien à ajouter à ce qu’en ont
dit les auteurs qui, depuis Erb, s'en sont occupés. E. Huet a donné une description très complète des
réactions électriques dans cette affection ({).
Je rappellerai seulement l'interprétation dont j'ai i parlé plus haut, de Ja différence de forme de
la contraction avec les deux pôles lorsque la petile électrode est placée au point moteur. On a
rapproché la contraction de Thomsen au courant galvanique du phénomène de la double contrac-
_tion de la pince de Pécrevisse, des muscles vératrinés, et des muscles fatigués.
Pansini, dans un très intéressant travail sur la maladie de Thomsen (2?) a insisté sur la double
contraction du muscle de Thomsen et il parle de la « double personnalité » de ce muscle. J'ai fait
remarquer que le rapprochement était superficiel. Sur les muscles cités, en effet (vératrine, fatigue,
pince de l'écrevisse), c'est l'excitation par londe brève qui fait apparaître la double contraction,
tandis que le courant de pile donne une secousse normale. Lapicque explique ce phénomène par le
fait que l’onde brève est mal adaptée à des muscles ralentis.
Dans la maladie de Thomsen, c'est exactement l'inverse qui se passe : l'onde brève (onde induite
d'ouverture, par exemple) donne une secousse normale, tandis que le courant prolongé provoque la
double contraction au point moteur du muscle ou par le nerf, quand le nerf donne la réaction myo-
tonique comme Pont montré Cluzet, Delherm, Souques et Duhem.
ll n'est pas légilime, à mon avis, de vouloir expliquer la contraction du Thomsen par les expé-
riences sur la vératrinc. A la vérité, nous ne savons pas encore ce que c'est que la double contraction
tant dans la vératrine, la fatigue ou sur la pince de l'écrevisse, que dans la maladie de Thomsen.
= L'étude de la forme de la contraction nous fournit donc, actuellement, un moyen très précoce
de la DR et de la myopathie au début par le galvanotonus et la réaction myotonique.
Mais nous voyons s'atténuer les différences entre la myopathie, le Thomsen et la DR et j’admets
très bien l'existence de contractions lentes, dans certains cas de myopathie, sans qu'il soit nécessaire
d'y voir une erreur de diagnostic ou une association. J'en ai vu, pour ma part, un bel exemple. Il
n'y a, d'ailleurs, lá rica d'étonnant : les lésions des muscles dans les trois affections étant très
voisines et devant se traduire par des altérations fonctionnelles voisines; c'est ce que j'ai fait
ressortir, l’année dernière, avec E. Huet, au Congrés de Londres, et dans la conférence sur la myo-
pathie que j'ai faite au dernier Congrès de Physiothérapie de Paris.
D. — TECHNIQUE. — MANIÈRE DE PRATIQUER L'ÉLECTRODIAGNOSTIC
Aux termes de cetle étude, je voudrais résumer les notions que nous avons acquises et indiquer
la meilleure manière de pratiquer actuellement l’électrodiagnostic.
Faire un électrodiagnostic se ramène, en soinme, a trois recherches :
1° Étudier la forme de la contraction, par le nerf, par le point moteur, et par le tendon;
2 Déterminer un des indices d'excitabilité que j'ai indiqués
(1) E. Weer, Nouvelle leonographie de la Salpêtrière. 1892.
(2) Pansint, Sulla malattia di Thomsen (D" Pasquale, Naples 1907).
des nerfs moteurs et des muscles. 529
3° Comparer les seuils par le pôle réel et par le pôle virtuel, par le nerf, par le point moteur,
et par le tendon.
Pour réaliser ces recherches, il faut disposer :
1? Du courant galvanique;
2° Soit de condensateurs (procédé Cluzet), soit d'un chariot d'induction gradué au galvanomètre
balistique.
Si Pon peut disposer des deux installations, on pourra, dans certains cas, avoir avantage à
comparer les résultats par les deux procédés.
A la Salpêtrière, j'emploie le courant galvanique, le chariot d'induction et les condensateurs.
Les recherches précises d’électrodiagnoslic auront avantage à être faites avec des appareils
bien isolés et donnant de bons contacts. C'est pourquoi j'emploie des appareils montés sur ébonite,
et que, ayant supprimé les combinateurs à leviers, je n'emploie que des commutateurs à fiches.
Comme électrodes, j'emploie mes électrodes impolarisables à l'argent et au chlorure d’argenl.
La plaque, dont la taille importe peu, est d'environ 80 centimètres carrés; le tampon est de 1 centi-
mètre carré. Mais, dans certains cas, où il est nécessaire d'employer des intensités élevées, j’em-
ploie un tampon plus large de 2:*2,5 de surface. Je les garnis d'amiante imbibée d'une solution de
NaCl à 9 pour 1000 que j'ai substituée à la solution à 3 pour 1000 que j'employais au début.
Pour les recherches délicates, j'ai fait faire une petite borne qui se fixe directement sur les
tampons d'ébonite ct se substitue au manche; un bracelet en feuille anglaise, d'une élasticité par-
faite, permet une fixation rapide et stable de Pélectrode.
ll est utile de pouvoir, pour les recherches avec le courant galvanique, utiliser à volonté une
clef simple ou une double clef.
La polarisation des électrodes étant éliminée, il reste la polarisation des tissus. Avec la double
clef, le courant de polarisation est mis en court-circuit à l'ouverture. Avec la clef simple, il ne l’est
pas. Dans le premier cas, la polarisalion des tissus diminue ou s’annule à chaque ouverture, mais
l'effet de la fermeture du courant de polarisation s'ajoute à l'effet d'ouverture. La conséquence
de ces faits, c'est que la double clef est le procédé de choix pour Pélude des secousses de ferme-
ture, landis que la clef simple est le seul procédé permettant d'étudier la secousse d'ouverture.
Une clef simple à double contact pourra servir. En court-circuitant entre l'un des plots et la
clef, on en fait une clef à simple contact. Un commutateur à deux directions permet de l'employer
comme clef à simple contact sur le courant continu, ou comme clef à double contact pour faire la
charge et la décharge des condensateurs.
ll est nécessaire, avec les condensateurs, de n'avoir aucune self dans le circuit.
L. Lapicque a fait faire un réducteur de potentiel qui est sans self et joue le rôle de poten-
tiométre, graduant par 1/20" du voltage sur l'un des deux collecteurs, par 1/200* sur l'autre. On peut
donc mesurerle voltage sans voltmètre. Le voltmètre ne joue plus qu'un rôle de contrôle de voltage
de la source.
Mais ce réducteur n'admet pas plus de 20 volts.
J'ai fait faire, par la maison Boulitte, une boite de résistances composée de neuf résistances
égales entre elles, sans self, et égales chacune à la résistance totale du réducteur de potentiel.
Ces résistances s'introduisent successivement au moyen d'un collecteur entre le réducteur
au 1/20° et le réducteur au 1/2007. Il se produit, entre ces deux réducteurs, une différence de poten-
tiel égale au produit de la résistance ajoutée par l'intensité.
Voici, dès lors, le moyen d'utiliser le réducteur de Lapicque pour graduer le voltage de 0 à
200 voits par dixième de volt, en conservant une intensité constante dans le réducteur.
Si l'on met 20 volls sur le réducteur, on n'intercale aucune résistance supplémentaire. Le
collecteur de 19 plols permet d'aller par volt de 4 volt à 19 volts. Le collecteur de 9 plots gradue
1 volt par dixième de volt.
Si le seuil n'est pas obtenu avec 20 volts, on en met 40 sur le réducteur et l'on intercale une
résistance égale à celle du réducteur. L’intensité ne change pas dans le réducteur. Mais, les deux
collecteurs étant au zéro, on a 20 volts à l’origine du circuit d'utilisalion. On graduera donc par volt
et par dixième de volt de 20 volts à 40 volts et ainsi de suite; il suffira de mettre, chaque fois que l'on
mettra 20 volts de plus sur le réducteur, une résistance intercalaire de plus. Avec 200 volts sur le
réducteur et les neuf résistances intercalées, on gradue par 1/10" de volt de 180 à 200 volts.
La source que j'emploie est une balterie d'accumulateurs de 100 éléments dont la charge est
surveillée et maintenue entre 200 volts et 210 volts. Elle est montée en série et réunie à un collecteur
double qui permet d'en prendre à volonté de 1 à 20 groupes de dix accumulateurs chacun.
L'emploi du collecteur double permet de commencer tantôt par un groupe, lantót par un autre
groupe et d'user également les différents groupes de dix accumulateurs. Le premier groupe est
divisé lui-méme en un groupe de cing accumulateurs, et les cing premiers accumulateurs peuvent
+
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 54
530 G. Bourguignon. — Les procédés modernes d'electrodiagnostic
être pris individuellement. Ceci permet de ne mettre que deux, quatre, six, huit, ou dix volts sur le
réducteur, pour les besoins de la physiologie expérimentale.
Des commutateurs à fiches, disposés comme l'indique le schéma de la figure 6, permettent
Reducteur de Potentiel
Condensateur 2 $ 5
LO,
FE Z
“0 ‘0 ‘Q Combinateur a Fiches
(AA }
interrupteur
Fig. 6. — Schéma de la table d'électrodiagnostic (') de G. Bourguignon.
Tous les fils sont visibles, passant à la surface de la table, dans des tubes de caontchone sans soudnre (tubes de phonendoscope). —
Les instruments sont sur une tablette reposant sur la table par l'intermédiaire de $ cales isolantes. — Les numéros des fils partant de
la batterie indiquent le numéro de l'accumulateur dont le pôle est relié à la borne correspondante du collecteur double.
Le pôle + du 1° accumulateur est relié à la borne 0.
Collecteur double. — Le collecteur Á est relié à la borne A et le collecteur B à la borne B. On doit Putiliser toujours de façon à
avoir B comme pôle positif.
Combinateur à fiches pour les condensateurs. — Il n'a été représenté que le fil commun qui relie une armature de chaque
condensateur à la barre antérieure du combinateur et les trois fils qui relient la 2 armature des trois premiers condensateurs au com-
binateur : il y a 15 fils semblables pour les 15 capacités,
A. — Amperemetres. C€. s. — Clef simple à double-contact.
V. — Voltmétres. R! —R?. — Résistances intercalaires.
Am A. — Milliamperemetre. Réducteur. — Fiche C quand on ne prend que 20 volts,
C. D. — Douhle-clef de Morse,
Chaque commutateur à fiche porte une lettre ou un chiffre pour chaque position de la fiche.
Tableau des contacts à établir pour constituer les différents circuits.
4° Fiches à établir pour avoir le courant induit.
Indncteur. — Il’. — let 1 ne servent que pour les mesures de Y et de I en dehors des expériences.
Induit. — 35’ — 4’ (ou 4’ ou 4").
3° Fiches à ét:blir pour avoir le courant continu.
a) Avec la double clef. — a ou b, suivant que Von veut contrôler on non l'intensili dans le réducteur, 1 ou 1’ (avec ou sans mA). —
9. — 5. — 4 lou &' ou 4”) — 5.
bj Avec la clef simple. — a on b. — 1 oui’. — 2 — 6,
4* Condensateurs. — b. 17 — 2’ — 4 (ou Y ou 1) — 6.
d'employer le courant á la sortie du réducteur, soit directement comme courant galvanique, soit
pour l'examen par les décharges de condensateurs.
Un condensateur du type de celui de Cluzet ou des condensateurs associés par un combinateur
permettent facilement cette recherche. Le mieux est de disposer des capacités suivantes :
02 001 = 0=: 002 = 0,002 = 0= 005
0”:,01 — Qu" 02. — Uwi,02 — 0=:,05
0711 — C2 — Om == 0.1,
4 ur = Qme — Qur = Pyme
Un renverseur peut être mis dans l’un ou l’autre des circuits.
Enfin, un grand chariot avec une bobine à fil fin de 4000 ohms, graduć au galvanomètre balis-
tique, me permet de rechercher le rapport des quantités d'électricité donnant le seuil à onde induite
de fermeture et à l'onde induite d'ouverture.
Un interrupteur, que je présente au Congrés international d'Electrologie de Lyon, permet de
trier les ondes induites et de faire passer une seule fois et exclusivement l'onde induite de fermeture
ou l'onde induite d'ouverture. Un ampèremètre et un vollmétre, que j’exclus du circuit pendant les
expériences, me permettent de contrôler le voltage des accumulateurs et la fixité de la résistance du
(9 Pour utiliser cette table pour Pélectrothérapie, il suffil d'intercaler, entre le renverseur et les élec-
trodes, un métronome de Bergonié Huet.
des nerfs moteurs et des muscles. 531
circuit, ce qui est très important. La source est constituée par deux accumulateurs de 2 volts chacun.
Pour faire un électrodiagnostic complet, je commence par faire la recherche de la forme de la
contraction par le courant galvanique.
Les décharges des grandes capacités permettent bien de voir la contraction lente de la DR,
mais elles ne permettent pas de rechercher le galvanotonus ni la myotonie. Je pense donc préfé-
rable d'étudier la forme de la contraction au moyen du courant galvanique.
Il faut rechercher avec soin la forme de la contraction obtenue par l'excitation du point moteur,
par l'excitation longitudinale et par l'excitation du nerf.
C'est par le nerf que l’on trouve le moins d'altéralions, c'est par le tendon qu'on en trouve
le plus. |
Ce que j'ai dit du galvanotonus montre le haut intérêt diagnostic de la recherche de la forme
de la contraction par l'excitation longitudinale.
Après avoir pris connaissance de la forme de la contraction, avoir déterminé s'il y a, ou non,
de la contraction lente, du galvanotonus, ou de la myotonie, il faut passer à l'étude des lois polaires.
Mais, étant donné ce que nous savons maintenant de leur signification, il n'y a pas lieu d'y insister.
Cependant, une inversion nettement caractérisée dès le seuil indiquera une DR très importante
avec vraisemblablement, de grosses lésions nerveuses.
Il ne reste plus qu'à prendre connaissance de la constante de temps.
Jusqu'á présent, nous ne possédons aucune indication sur les variations de la constante de
temps, dans la myopathie et le Thomsen. Par contre, dans la DR, la constante de temps varie d'une
façon très importante.
Il ny a pas lieu, pour le moment, de rechercher la valeur absolue de la constante de
temps, puisque je pense avoir démontré que cette recherche est illusoire à travers la peau.
Mais, il faut rechercher un des indices de l’excitabilité en employant soit le procédé de Cluzet
des condensateurs à voltage constant, soit le procédé de G. Bourguignon et H. Laugier, avec le
courant induit. |
Pour employer le procédé de Cluzet, il faut choisir un voltage qui dépend des capacités dont
on dispose.
Si Pon a à sa disposition des millièmes de mf., on peut employer 100 volts ou plus; mais, si
l'on ne dispose pas de capacités inférieures à un centième de mf., il vaut mieux ne prendre que
50 volts. On cherche alors, sur les différents muscles atteints de DR, avec le pôle négalif, la capacité
qui donne le seuil avec les 50 volts. D'une valeur qui oscille autour de 0,01 à 0,02, à Pélat normal,
si le circuit ne contient aucune self, cette capacité s'élève jusqu'à plusieurs dixiemes de mf., et
mème plusieurs mf. dans la dégénérescence. La capacité s'élève d'autant plus que la DR est plus
accusée. L'introduction de résistances inlercalaires permettra, souvent, d'obtenir encore des contrac-
tions sur des muscles qui n’en donnaient plus avec le voltage employé et les capacités les plus fortes.
Mais il ne faut voir, je le répète, dans ce procédé qu’un faradique perfeclionné.
Si l'on veut employer le procédé que j'ai employé avec H. Laugier il faut disposer du chariot
que j'ai indiqué plus haut et de mon interrupteur. Un renverseur dans le circuit induit permettra
d’avoir le même pôle à la petite électrode sur les deux ondes. Après avoir cherché, en quantité, le
seuil pour l'une des ondes, on le cherchera avec l’autre, et il suffit de faire le rapport de ces deux
quantités en mettant en numérateur la quantité qui a donné le seuil avec l'angle de fermeture. Le
rapport baisse d'autant plus que la DR est plus accentuée. De 10 à 12 à létat normal avec mon
chariot, il peut baisser jusqu’à 2 ou 1,5; ensuite, la DR est trop accentuce pour que le chariot dont
je dispose puisse donner une contraction avec les deux ondes.
Ce procédé ne permet done de suivre l'évolution de la DR que dans ses débuts. Mais il permet
souvent de déceler des DR qui ne se traduisent encore par aucune alléralion de la forme de la
contraction.
En résumé, le diagnostic de la maladie de Thomsen et celui de la myopathie se feront par l'étude
de la forme de Ja contraction, par celle des secousses d'ouverture, et c’est le courant galvanique qui
a le premier rôle dans ce diagnostic. Les altérations du tétanos faradique sont souvent moins
marquées, moins caractéristiques que les altérations du courant galvanique.
La topographie de la DR et son diagnostic précoce se font très facilement au moyen du courant
galvanique qui décèle soil la contraction lente, soit le galvanotonus, principalement par l'excitation
longitudinale. Après avoir déterminé la topographie de la DR avec le courant galvanique, on appré-
ciera son degré et Pon suivra son évolution par l’un des deux procédés que je viens d'étudier ct qui
sont basés sur les découvertes physiologiques les plus récentes.
Quant à la mesure exacte de la constante de temps, elle n’est actuellement possible que sur les
nerfs et les muscles dénudés et reste Papanage de la physiologie expérimentale.
La mesure exacte de la constante de temps à travers la peau est à trouver : ce sera, j'espère,
l'œuvre de l'avenir.
RÔNTGENTHÉRAPIE DE LA SPLÉNOMÉGALIE PALUDÉENNE
Par le Dr JOAO A. G. FROES (de Bahia, Brésil)
Professeur á la Faculté de médecine de Bahia.
Le traitement par les rayons X de la splénomégalie palustre a été essayé, en Italie,
par le professeur Maragliano (de Gênes) dès 1907, époque où l'on a appliqué aussi la
réntgenthérapie aux grosses rates dues au paludisme, à la Faculté de médecine de
Bahia, dans les cliniques des Professeurs Anizio de Carvalho et Alfredo Britto.
Dans la littérature médicale on rencontre de temps en temps des références au
traitement de la splénite paludéenne chronique par les rayons X, dont les dernières
| notices ont été signa-
lées dans le Tropical
Diseases Bulletin de
Janvier 1914, par le
D" Culloch. Cet au-
teur cite aussi des
observations des
docteurs Skinner et
Carson.
De notre côté,
nous avons obtenu
de bons résultats a
l'hôpital Santa
Izabel, à Bahia; nous
Fig. 2. — Schéma du traitement rontgenthé- comptons. une serie
Fig. 1. — Megalosplénie palustre avec les cad Padé de anlenomegalio a lie
dimensions de la rate avant (A) et après le se iS pia 8 p de 10 cas de spléno-
traitement par les rayons X (B). La dimen- ee iai Hewi ; p
sion A a été fixée par le nitrate d'argent . Volume de la rate avant le traitement. mégalie alustre
pour permettre la comparaison ultérieure. B. Volume splénique après les rayons X. 8 P
On irradiait chaque jour une des neuf divisions traitée avec succès
de la projection culanée de la grosse rate, en r
filtrant les rayons X par des lames de bois de Par les rayons À.
4mm. d'épaisseur. Quelques-unes des
observations ont élé publiées dans sa thèse par notre élève, le D" Fernando Didier : Da
ræntgentherapia nas esplenomegalias palustres, Bahia, 1912. (De la rentgenthérapie dans les
splénomégalies palustres).
La technique employée a été celle de la radiothérapie des leucémies et les résultats
ont été d'autant plus satisfaisants que le traitement était appliqué à une époque plus
rapprochée du début de l'affection.
Toutes nos observations se rapportent à des malades évidemment palustres; nous
avons éliminé la leucémie par l'examen du sang, ainsi que le démontre l'observation
clinique que voici :
J., 29 ans, cultivateur de son état, à Bahia (Brésil), avait été victime d'accès de
fièvre intermiltente pendant dix mois à peu près : sa rate a augmenté considérablement
de volume, elle mesure 24cm. de hauteur, et arrive laléralement jusqu'à Pombilic
(fig. 1).
Rontgenthérapie de la splenomegalie paludeenne. 533
Ce malade a été soumis aux irradiations de Röntgen, d’après la méthode de divi-
sion des grosses rates leucémiques de M. le D" Belot (fig. 2). Chaque jour, on a traité
une seule division, de façon à revenir sur la même division tous les 9 jours. Les
rayons X n'étaient pas filtrés par l'aluminium, mais par une plaque de bois de 4 mm.
d'épaisseur. On n'a pas observé de radiodermite.
Après 58 applications, le succès était évident; on nolait une réduction de volume de
60 pour 100; la hauteur de la rate n'excédait pas 9 cm. (fig. 1 et 2).
En méme temps que se prodiguait la radiothérapie, le malade ne prenait que des
pilules de quinine, fer et arsenic; le succès paraît donc bien devoir être attribué à la
róntgenthérapie.
Avant le début du traitement réntgenthérapique, notre Assistant, M. le D" Vieira
Lima, avait examiné le sang du malade, dont voici le résultat :
Hémalies par mmš. a a A eG te dé à mu A 2.480.000
Leucocyles par mm’. ga br A etes 8.060
Hémoglobine (Fleischl), . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 40 0,0
Valeur globulaire.e ssl sem a Rene ds 0.80
Proportion leucocylarre :
Polynucléaires neutrophiles. . . . . . . . . . . . . . 276 46 0/0
Lymphocytes grands... . . .. . . . . . . . . . . .. 30 2 0/0
— a 4 Be kB eae. ec, HS Ave 258 43 0,0
Mononucléaires. . . . . . .. . . ee . . . . . . . . . 8 1,34
Éosinophiles... . . .. . . . . . . . . eee . . . .. 99 3, 66
Formes de transition. . . . s.a aoe . . . . . . . . . 6 1,00
BasophlleSi or ee e ao we a OR EE e à d 0 0,00
600 4010, 00
Comme on le voit par l'examen hématologique, il ne s’agit pas dans notre obser-
vation d'un cas de leucémie; contre cette affection l’action bienfaisante des rayons X est
connue. Ces radiations sont également capables de guérir les splénomégalics palu-
déennes, quoiqu'il y ait plus de résistance à la guérison, quand la grosse rate a déjà
une longue existence. |
Devant l'observation clinique qu’on vient de lire, vérifiée par d'autres cas sembla-
bles que nous avons pu observer, nous ne pouvons souscrire à l'avis de quelques
spécialistes, qui font des rayons X un moyen de diagnostic différentiel entre la spléno-
mégalie leucémique et la mégalosplénie paludéenne. Ces deux formes de splénomégalies
peuvent céder à la réntgenthérapie; mais si la sensibilité des grosses rates leucémiques
est plus grande,par contre la guérison parait plus durable dans les cas de splénomégalie
paludéenne.
INVERSION DES VISCÈRES THORACIQUES ET ABDOMINAUX
Par P. MEUGE
Interne des hôpitaux de Paris.
Les fails d'inversion sont assez rares pour relater l'examen radiologique d'un sujet, reconnu
par hasard comme un inversé viscéral.
I] s'agit d'un infirmier de l'hôpital Boucicaut, âgé de 24 ans, venu, en mars 1914, au labo-
> LL
FN
Nes SE)
pix
Thorax ct abdomen, vue antéricure.
ratoire, pour accompagner une malade el qui, sans rai-
son, par simple curiosité, manifesta le désir d'être exa-
miné aux rayons X.
A notre étonnement, le cœur fut reconnu à droile
de la ligne médiane : il est normalement constitué et
l'aorte dépasse le bord droit du sternum.
L'estomac fut examiné, après absorption d'un lait
de bismuth : il est entièrement à droite et ne présente
comme particularités qu'un allongement de la portion
horizontale. Les contractions sont normales, mais se
font de droite à gauche. L'ombre hépalique est dans
l'hypocondre gauche; elle est augmentée de volume.
Le lendemain, je regardai son intestin: le cecum
est dans la fosse iliaque gauche; le colon ascendant ct
langle hépatique lui font suite dans l'hypocondre
gauche ; le colon transverse passe de la fosse iliaque
gauche à l'hypocondre droit : on voit une coudure en 8,
du colon pelvien au bas de la fosse iliaque interne
droite.
Le schéma ci-contre réunit les trois radiographies
que j'ai prises du cœur, de l'estomac et de l'intestin :
elles ont été présentées à la Société de Radiologie
(avril 1914).
Cet homme, très bien constitué, qui avoue n'avoir jamais été souffrant, ne présente aucun
trouble apparent du fait de son inversion viscérale.
J'ai demandé à M. Frantz Glénard, qui se trouvait au laboratoire lors de mon examen, de
vouloir bien l'examiner par ses moyens personnels, aujourd’hui classiques, de palpation et de
percussion: seule la percussion, m'a dit M. Glénard, donne dans ce cas des renseignements
utiles, en montrant de la sonorité dans l’hypocondre droit et de la matité dans Phypocondre
gauche. Au contraire la palpation, en raison de la tension abdominale qui est normale,
est totalement négative. L’auscultation du cœur donne le maximum de bruit systolique au-
dessous et en dedans du mamelon droit.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
PHYSIQUE
Maurice de Broglie (Paris). — Sur l'analyse
spectrale directe par les rayons secondaires
des rayons de Roentgen (C. R. Ac. des Sciences,
19 Juin 1914).
L'auteur a continué l'étude des différents corps
emplovés non plus comme anticathode, mais comme
diffuseurs de rayons X et producteurs de rayons
secondaires placés en dehors de ampoule.
Les éléments dont le poids atomique est inférieur
à 28 ne présentent pas de raies. De 50 à 50, les raies
sont à peine apparentes. A partir de 50ehaque élément,
donne un spectre défini. Les spectres secondaires
ainsi obtenus présentent les memes raies que lorsque
les éléments qui les produisent sont employés comme
anticathode. H. GUILLEMINOT.
J. Holtsmark. — Recherches sur l'éclairement
produit par le faisceau cathodique dans une
atmosphère d'hydrogène (Physikalische Zeits-
chrift, n° 12, 15 Juin 1914, p. 605-608).
L'auteur a comparé une série d'images photomé-
triques, tandis qu'il faisait varier la pression du gaz
dans le tube entre 0 mim.006 et 0 min, 070 d'une part,
et d'autre part la tension du courant qui fut de
20 à 1700 volts et l'intensité du courant. La plus
forte luminosité est produite par le plus fort voltage
et dépasse pour 1700 volts de 20 pour 100 ce que
Pon obtient avec 10 volts. La pression du gaz a une
importance et les tubes donnant une lumière rouge
produisent plus d'éclat que ceux qui donnent une
luminescence violette. Enfin l'éclairement qui parait
augmenter en allant de 0 milliampeére 2 à 55 milliam-
pères, n’est plus influencé par de plus fortes inten-
sités. LEON GIRARD.
TECHNIQUE
R. Schoenefeld (Vienne). — Technique radiogra-
phique avec le contact tournant (Fortschritte
auf dem Gebiete der Roentyenstvahlen, t. XXII,
fasc. 2, 6 Juin 1914, p. 219-225).
L'auteur donne des indications détaillées de Ja
technique à laquelle il est arrivé pour ses radiogra-
phies en utilisant un contact tournant de Siemens et
Halske. R. Lepvoux-Leparp.
R. Kienbóck (Vienne). — Un protecteur pour
les tubes d'osmo en palladium (Fortschritte auf
dem Gebiete der Roentgenstrahlen, t. XXII,
fasc. 2, 6 Juin 1914, p. 242-245, 5 fig.).
L'auteur décrit un petit protecteur en fil de fer qui
coiffe Posmo régulateur et le protege très efticace-
ment. Un schéma en montre le détail.
R. Lepoux-Lepanp.
Barret iParis). — Présentation d'une pompe de
compression silencieuse pour l'alimentation
des ampoules à soufflerie d'air (Pulletins et
Memoires de la Société de Radioloyie médicale de
France, n° 56, Juin 1914, p. 196 à 197).
L'usage des tubes à anticathode refroidie par cou-
rant d'air tend à se généraliser, mais il faut une
soufflerie puissante pour permettre un courant d'air
intense, La pompe dont on se servait, présentait des
inconvénients dont le principal était le bruit. Le
Dr Barret vient de faire réaliser par la maison Gaile
un groupe moteur-pompe presque silencieux qui
rend tout à fait pratique ee système de refroidisse-
ment qui nécessitait autrefois un appareillage trop
bruyant, surtout pendant les examens radioscopiques
au cours desquels on est obligé d'interpréter à haute
voix l'image obtenue à l'écran. G. Manr.
Josué, Delherm et Laquerrière (Paris). — Dis-
positif pour radioscopie, Radiographie et Télé-
radiographie (Bulletins el Mémoires de la Société
de Radiologie médicale de France, n° +8, Juin 1914,
p. 186 á 100, 2 fig.).
Ce disposilif a fait l'objet d'un article dans le n° 6
de ce Journal, Juin 1914, p. 506 ASI. G. HARET.
Ledoux-Lebard (Paris). — Dispositif de protec-
tion des malades contre les radiodermites
pendant la radioscopie et la radiographie
(Bulletins el mémoires de la Société de Radioloyie
Médicale de France, n° 96, Juin 1914, p. 185
a 185).
LA.. pensant avec raison que Pusage des filtres
est sans inconvénient pour la radioscopie et pour
la plupart des radiographies, croit pouvoir le recom-
mander pour arrêter les rayons très mous nuisibles
à la fois pour l'opérateur et pourle malade. ll a fait
réaliser par la maison Drault, un petit dispositif très
facile à adapter au-devant de l'ampoule.
G. HARET.
. Regaud (Paris). — Régulateur de vide osmo-
anticathodique pour tubes producteurs des
rayons X (trchires d'Electricité médicale,
10 Juin 1914, p. 600 à 609).
Modification de osmo régulateur de Villard dont
le tube est remplacé par une lame de platine portée
à l'incandescence non plus par une flamme extérieure
mais par le choc des rayons cathodiques. On peut
utiliser soit l'anticathode elle-même du tube et il
suftit alors de faire parvenir de l'hydrogène ou du
gaz de houille au niveau de Vanticathode (tubes à
refroidissement par air ou par conduction), soil une
cathode et une anticathode supplémentaire. disposées
dans une tubulure spéciale et dans lesquelles on ne
fait passer le eourant qu'au moment de Femploi
(tubes à eau).
530
Les avantages sur le Villard sont: la commande à
distance el le plus grand débit, tant pour mollir que
pour durcir Panmpoule. Dr ANDRE NUYTTEN.
W. A. Duncan (Boston). — L’équipement radio-
logique dans l’armée (The American Journal of
fiventgenology, vol. 1, n° 6, Avril 1914, p. 268-275,
y lig.).
Le service de santé de l'armée américaine s'occupe
depuis quatre ans de Pimportante question de Féqui-
pement radiologique en campagne. La question est
encore à l'étude,
Le Laboratoire radiologique de campagne a sa
place toute indiquée dans les formations de Parriére,
à la tète d'étape et non dans les hôpitaux division-
naires qui ne reçoivent les blessés que temporaire-
ment en vue d'une évacuation; et où le temps, vu le
grand nombre de blessés, manquerait. Toutefois,
comme les hôpitaux de l'arrière peuvent étre appelés
à se déplacer souvent, il faut que ce matériel soit
transportable et robuste, très robuste alin de pou-
voir subir de nombreux transbordements, soit en
automobile, soit en chemin de fer.
Ki l'on veut bien se rappeler que sur les champs
de bataille la meilleure conduite à tenir pour les
corps étrangers est Pexpectalive,on ne s'embarrassera
pas d'appareils pour localiser ces corps. La pratique
courante se réduira surtout à rechercher :
La nature et l'étendue des fractures;
Le siege de la ou des fractures sous un panse-
ment.
On aura donc recours à la radiographie plus qu'à
la radioscopie. D'où nécessité d'ètre abondamment
pourvu de plaques el de tout le matériel photogra-
phique,
Le contact tournant a été choisi comme donnant le
plus de satisfaction au point de vue de sa robustesse,
de son entretien el de sa facilité de mise en marche.
L'électricité doit être fournie par un moteur action-
nant une dynamo, L'une des boites servant à Fem-
ballage du matériel doit se transformer en table
radiologique,
Actuellement. Farmée américaine possède depuis
deux ans plusieurs installations qu'elle expérimente
tous les jours. WILLIAM VIGNAL.
ACCIDENTS
E. Doumer (Lille). — Un traitement des radio-
dermites chroniques (Société de thérapeutique,
10 Juin 1914.
Ce traitement consiste en frietions légères deux
fois par jour. mais prolongées. d'un mélange à
25 pour 100 d'acide lipoïque et de vaseline. Puis, tous
les deux jours on fait une séance d'effluvation sta-
ligue. le tabouret étant relié au pole positif de la
machine, après avoir recouvert la région d'une légère
couche de pommade à l'acide lipoique.
G. GIBERT.
Jeanselme (Paris). — Angiomatose cutanée con-
secutive a la radiothérapie (Bulletin de la So-
été de dermatologie et de syphiliyraphie, Juin
L914, p. 515).
Y rapporte le cas d'une jeune femine, qui a vu
apparaitre, apres un traitement radiotbérapique pour
adenopathie cervicale
vasculaire, se
mique.
une vaste
detachanl sur un
nappe d'ectasie
tegument achro-
Rayons X.
Cette malade, dont la mère avait de l'acné rosaré,
présente, en outre, un léger état de couperose. E'A.
pense, que cette tendance spontanée aux ectasies
vasculaires a favorisé le développement des nappes
érectiles sous l'influence de la radiothérapie.
L. NAHAN.
Kempf et Pagenstecher (de Braunschweig). —
Un cas de radiodermite après radioscopie;
son traitement chirurgical (Miltetlunyen aus
den Grenzyebieten der Medizin und Chirurgie,
t. XXVII, n° 2, 1913, p. 27-274, avec 7 figures).
L'examen fut pratiqué pour une tuberculose de la
hanche: irradiation dura 2 à 5 minutes, à 5 reprises;
pas d'autres indications que celles-ci : 220 volts, in-
terrupteur Wehnelt, dureté movenne de l'ampoule.
10 jours aprés érythème inguinal, vésiculation, der-
matite humide fort douloureuse. Après 6 ou 7 semaines
pendant lesquelles on ne fit qu'appliquer de la
« graisse de pore +», la réparation semblait complète,
sauf télangiectasie et atrophie de la peau. 4 mois plus
tard réapparul à ce niveau une ulcération qui avait
tous les caracteres d'un ulcère radiologique.
Pour réparer cette lésion étendue de la région
inguinale, K. fit une autoplastie par glissement, avec
drainage. Guérison après 8 semaines. Les A. insis-
tent : fe sur la réapparilion tardive d'une radioder-
mile grave, d'ailleurs signalée par Freund et par
Wetterer; 2° sur la méthode chirurgicale qui lui fut
appliquée avec succès. G. DETRE.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Gougerot, Ehrmann el Larousse (Paris). — Spo-
rotrichose osseuse et sous-cutanée disséminée
chez un enfant de 14 mois (Bulletin de la So-
cirlé de dermatoloyie et de syphiligraphie, Juin
1914, p. 304).
Les A. rapportent l'observation d'un enfant présen-
tant des localisations cutanées et osseuses de spo-
rotrichose, à forme tuberculoide. — Les lésions
osseuses, détaillées par la radiographie, siégeaient
sur les métatarsiens et métacarpiens, et étaient
constituées par un mamelon de périostite hypertro-
phiante entourant la diaphyse et par un aspect flou
et réticulé de los. Cet aspect radiographique est
analogue à celui que lon rencontre habituellement
dans le spina ventosa tuberculeux; aussi le dia-
enostic ne fut possible qu'à Paide des recherches de
laboratoire.
A noter que la radiothérapie fut tentée sans succes
sur ces localisations mycosiques, dont eut vite raison
un traitement ioduré, institué quand le diagnostic
exact ful établi. L. NAAN.
Harry W. Dachther Soledo (S. S. A.). — Pé-
riostite typhique chronique (The American
Journal of Ræntyenoloyy, vol. 1, n° 6, Avril 1915,
p. 22 à 258, 6 radiographies).
Dans cet article, Fauteur met en garde radiolo-
gistes et eliniciens contre la tendance qu'ont eertiuns
d'entre eux de faire sur la vue d'une radiographie
un diagnostic étiologique. Il est vrai que, dans les
observations qu'il rapporte, l'erreur clinique parait
facile.
Rayons A.
Dans les deux cas qu'il cite, une périostite typhique
chronique fut diagnostiquée et traitée comme une
lésion syphilitique; traitement qui n'amena aucune
sédation des troubles. Les malades ne guérirent
qu'à partir du jour où on leur fit de la sérumthérapie
anti-tvphique. Les lésions typhiques des os ressem-
bient à s'y méprendre aux lésions svphilitiques, en
effet, on trouve : un pérjoste épaissi et enflammé;
une bilatéralité fréquente; le tibia plus fréquemment
atteint; entin des lésions multiples.
WILLIAM VIGNAL.
Judet (Paris). — Luxation de la phalangette du
pouce (Société des Chiruryiens de Paris, 19 Juin
1914, p. 907).
La tumeur phalange est complètement lisse en
arrière de la premiére : elle est en extension coin-
plete, de telle sorte que l'aspect extérieur du pouce
n'est pas changé. I n'y a pas de fracture concomi-
tante. AUBOURG.
Foisy. — Luxation du grand os, énucléation du
semi-lunaire, fracture et luxation dorsale du
pyramidal. Échec de la réduction, extirpation
du semi-lunaire, suivie d’un résultat satisfai-
sant (Soc. de Chirurgie, 3 Juin 1914, p. 702 à
159, 2 clichés).
Avant l'opération, la radiographie de face montrait :
4 l'arrachement de la styloite radiale; 2° le semi-
lunaire empiétant fortement sur la tete du grand os
sur laquelle il se détache sous la forme d'une ombre
triangulaire à sommet inférieur: 3° deux petits frag-
ments osseux au-dessus du pyramidal. De profil, le
semi-lunaire est chassé en avant; la surface inféricure
concave regarde directement en avant, le grand os
est séparé du radius par un espace vide, le pyramidal
est luxé en arrière.
Après l'opération, les radiographies montrent que
le grand os est séparé du radius par une distance de
| centimètre; le scaphoïde a basculé et se montre en
projection; le pyramidal s'est rapproché du cubitus.
De prolil le grand os est dans Pare du radius; le pyra-
midal est subluxé en arrière, l'apophyse du scaphoide
est anormalement saillante en avant. AUBOURG.
Van Neck (Bruxelles). — Fracture du coude
chez l'enfant et appareil de Hackenbruck (Jowr-
nal médical de Bruxelles, 28 Mai 1914, p. 287 à
280 avec 4 figures).
LA., bien qu'ayant obtenu un résultat fonctionnel
satisfaisant, estime que cet appareil ne s'est pas
montré supérieur à un autre : en elfet, l'opacité des
parties métalliques a empêché de voir les os peu
opaques de l'enfant, si bien qu'on a fait les manceuvres
de réduction empiriquement. A. LAQUERRIERE.
L. Michel (Nancy). — Luxation du coude avec
fracture de la tête du radius (Société de mede-
cine de Nancy, Juin 1914).
L'A. présente un blessé qui, à la suite d'une chute
dans un escalier, eut une luxation du coude en
arrière. Le diagnostic s'imposait au premier abord
par la saillie de Polécráne et l'augmentation du dia-
mètre antéro-postérieur du coude; cependant on ne
pouvait arrriver à percevoir la cupule radiale clas-
sique. La réduction fut très facile, mais quelques
craquements articulaires et une zone de dépressions
au niveau de la tète radiale firent songer à une frac-
ture de cette tète. C'est ce que montra la radiogra-
phie, principalement celle qui fut prise en incidence
latérale, le coude fléchi à angle droit et appliqué sur
537
la plaque. On put se rendre compte que la tète
radiale était déplacée en flexion au-devant du condyle
huméral, la tranche de fracture regardant en haut et
en avant.
Le traitement mécanothérapique donna en deux
mois, des résultats permettant d'éliminer toute idée
d'intervention chirurgicale. P. AIMÉ.
Van Neck. — (Bruxelles). Metatarsus varus con-
génital (Journal médical de Brurelles, 28 mai
1914, p. 289, à 290 avec 4 figures et 5 radio-
graphies).
Adduction congénitale de Pavant-pied (pes adduc-
tus). 2 variétés : te (Freelich et Broca) coudure du
bord interne du pied à sa partie moyenne, l'avant-
pied formant avec l'arrière un angle ouvert en de-
dans; déjettement du pied en dehors: gros orteil
paraissait plus long que normalement et souvent pré-
hensible; pied creux; 2° (Dunker) même caractère
mais avee pied plat ou bien (Nové-Josserand) avec
tarsus valgus et pied creux.
L'auteur a déjà signalé un cas de la première caté-
gorie chez un monstre à malformation multiple et
apporte trois observations de la deuxième.
Le trailement tout au voisinage de la naissanee
peut ètre le modelage par un appareil: mais très
rapidement, dès que l'enfant avance en àge, il est in-
dispensable de recourir à l'intervention chirurgicale.
A. LAQUERRIERE.
Picqué (Paris). — Fracture antéro-transversale
de l’astragale avec luxation postéro-interne du
fragment postérieur (Sc. de Chirurgie, 17 Juin
1914, n° 817).
P. présente la radiographie de ce cas, où l'on voit
nettement Ja poulie astragalienne en dedans, sans
fracture de la malléole interne. AUBOURG.
Mayct (Paris). — Syphilis héréditaire de la rotule.
Fracture par arrachement d’un fragment os-
seux (Soc. des Chiruryiens de Paris, ò Juin 1914,
p. 509 à 514).
La radiographie montra dans ce cas des altérations
de la rotule, caractérisées par des parties transluci-
des ayant l'aspect de vacuoles. Il existait en meme
temps un corps étranger osseux en arrière du tendon
du quadriceps. AUBOURG.
Mayet (Paris). — Ostéomyélite aiguë de l'ischion
(Sor. des Chirurgiens de Paris, 19 Juin 1914,
p. 990).
La radiographie montre que tout Pischion el sa
branche ascendante sont flous, décalcifiés, comme
érodés : il y a mème une sorte de séparation entre
la branche ascendante de Vischion et descendante
au pubis, une sorte de fracture pathologique de cette
région : du côté sain, la continuité osseuse est com-
plète. AUBOURG.
E. Kirmisson (Paris). — Fistule ombilicale symp-
tomatique d'une tuberculose du pubis (La
Presse médicale, n° 44, 3 Juin 1914, p. 421 à 422,
1 figure).
Un petit malade, ágé de 9 ans, présentait dans la
région ombilicale une fistule, par laquelle on pouvait,
par pression, faire sourdre un pus jaunátre el ino-
dore. Ni les antécédents ni les symptômes ne pou-
vant éclairer l'auteur sur le diagnostic de Pallection,
il eut recours à la radiographie. Celle-ci montra au
niveau du pubis droit une lésion intéressant le corps,
la branche descendante et la branche horizontale;
538
cette dernière présentait même deux petits séques-
tres.
Le diagnostic de lésion tuberculeuse du pubis,
auquel l'auteur avail songé, fut done confirmé et pré-
cisé par l'examen radiographique. Celle observation
montre done une fois de plus quels précieux servi-
ces peut rendre la radiologie à la chirurgie osseuse.
P. COLOMBIER.
Ch. Infroit (Paris). — Note sur la radiographie
cránienne. Nouveau dispositif pour immobiliser
la tête. Diagnostic des lésions de la selle tur-
cique des tumeurs cérébrales et des altéra-
tions des os du crâne (Bulletin de l'Académie
de médecine, séance du 25 Juin 1914, p. 875).
L'auteur prétend que, dans la radiographie du
crâne d'un malade couché ou assis, Pimmobilite est
extrémement difficile à obtenir et que le parallélisme
de la ligne médiane sagittale de la tète avee la pla-
que sensible, indispensable à la correcte reproduc-
tion de la selle turcique, n'est obtenu que « par une
faveur du hasard ».
C'est sans doute qu'il ignore la bande fendue du
docteur Robinsohn, si commode pour réaliser trés
simplement a la fois cette immobilite et, avec un peu
d'attention, ce parallélisme.
Aussi a-t-il imaginé un nouveau dispositif qui con-
siste à immoliliser la tète par la bouche : « sur une
lame mélallique rigide que j'entoure de cire des
dentistes, je prends Pempreinte buecale complete.
En trempant ce moulage dans Peau froide, il devient
jumédiatement tres dur. Le malade est assis surune
chaise, Fempreinte est de nouveau placée dans la
bouche et Ja lame est fixée à laide de deux vis à un
support très robuste qui est lui-même fixé au sol. Le
support de plaque, le porte-ampoule et le porte-em-
preinte sont, quoique indépendants, rigoureusement
parallèles l'un à l'autre. Grace à cette méthode, les
images de la selle turcique sont reproduites sans dé-
formation. »
Dispositif ingénieux, intéressant, mais non « des
plus simples », comme le dit Pauteur, el qui, dans la
adiographie cránienne, apporte peut-être un progrès
mais nullement une révolution. A. B.
Sicard et Hagueneau (Paris). — Acromégalisme
partiel familial (type digito-palpébral (Societe
médicale des hopitaux, 26 Juin 1914, p. 1258 à
1240).
La radiographie (Infroit; avait montré dans ce cas,
un élargissement de la fosse turcique et la destruc-
tion des apophyses clinoides, sans augmentation ce-
pendant des cavités des sinus frontaux.
AUBOURG.
Lebedinsky (Paris). — Canine incluse dans la
voûte palatine (Rerue de Stomatologie, Juin 1914,
p. 923).
L'auteur rapporte l'observation d'une malade chez
laquelle on pouvait songer d'après les signes qu'elle
présentait : 12 à une dent incluse en ectopie; 2° ou à
une racine laissée lors d'une extraction précédente ;
5 ou à un sequestre d'une portion du maxillaire. La
radiographie précisa le diagnostic en montrant une
canine volumincuse incluse dans la voùte palatine.
Aidé parles renseignements de situation et de direc-
tion visibles sur la radiographie, Vauteur intervint
utilement el guérit sa malade des troubles, dont elle
souffrait depuis deux ans. L. NAHAN.
Giacomo Pesei ((1énes). — Note sur une techni-
que de la radiographie latérale; de la colonne
Rayons X.
cervicale (Radiologia Medica, p. 205, Mai 1914).
L'auteur recommande de faire coucher le malade
les bras croisés dans le dos, de manière que les
épaules portent le plus possible en arrière et en bas
et on dispose le tronc en position oblique antérieure
droite où gauche (45% par rapport au plan du lit. On
pose une plaque radiographique sous le cou du
malade, le bord inférieur de celle-ci enfoncé dans la
région sous-claviculaire. La tète fixée en extension, le
cylindre compresseur peut être laissé horizontal ou
légèrement oblique.selon les cas, de manière à centrer
le rayon normal sur les dernières vertèbres cervicales.
On réussit généralement dans ces conditions à ob-
tenir l'image de la septième cervicale el souvent de
la première dorsale. La radiographie annexée à cette
note est d'une très grande clarté.
M. GRUNSPAN.
Boidi Trotti (Turin). — Les fractures latentes
de la colonne vertébrale (Rudioloyia medica,
Mai 1914, p. 195).
Les cing observations publiées dans ce travail fort
intéressant sont tout à l'appui de l'opinion soutenue
par l'auteur et par nombre de eliniciens, que certains
cas désignés sous le nom génésique de evphose ou
spondylose traumatique sont dus à des fractures
antérieures et latentes du rachis. Sa bénignilé des
symptomes immédiats fait conclure à la bénignité du
traumalisme. 11 n'en est pas moins vrai que très
souvent la fracture du rachis passe ainsi inapereue,
mais provoque ultérieurement des lésions d'une par-
ticulière gravité, car elles ont une marche progressive
et chronique (evphose traumatique).
La radiographie seule peut mettre en évidence uve
fracture à l'époque où le traitement rationnel est pos-
sible et la guérison facile à obtenir : tout traumatise
chez qui on a dépisté des symptômes médullaires,
memes fugitifs el légers doit ètre soumis à cet examen,
L’expertise médico-légale devra se baser sur l'examen
radiographique; de cette facon seront sauvegardés
aussi bien les intérêts du sinistré que ceux de la
Société d'assurance. M. GRUNSPAN.
Houdré (Mme) (Paris). — Quelques documents
iconographiques sur la scoliose, 2° partie. —
(Revue Pratique d'Obstétrique et de Pédiatrie,
Mai 1914, p. 141 à 160).
Nous ne prendrons dans ce long el excellent tra-
vail que ce qui concerne la radiographie : la radio-
graphie seule permet d'aflirmer avec certitude l'exis-
tence de malformations congénitales : hémivertèbres,
coins osseux, côles surnumeraires.
Il est nécessaire de faire la radiographie de face et
celle de profil.
Sur la radio de face, une confusion des diverses
parties de la vertèbre, une disparition des espaces
au-dessus el au-dessous de la vertebre est caracté-
ristique d'une lésion inflammatoire : en pratique, Île
mal. Le manque de symétrie des diverses parties de
la vertebre est le signe de la torsion et de la rotation
de la vertèbre, lésions caractéristiques des scolioses
graves par dystrophie osseuse.
La à vertebre se lit mal et, avec certaines inci-
dences, on peut ne voir que son are postérieur sur la
radio de profil, qui, d'après lA.. n'est possible que
chez les enfants: on peut observer une suppression
de l'espace intervertébral qui est sans signification,
Chez les enfants au-dessous de 10 ans, on observe
presque constamment une encoche profonde du corps
vertébral, médiane et parallèle aux faces.
A. LAQUERRIÈRE,
Rayons X.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Pezzi el Bordet (Paris). — Un siège peu fréquent
du souffle d'insuffisance mitrale ; importance
de l'examen radioscopique et graphique (4n-
nales de Médecine, Juin 1914, p. 597).
Dans ce travail les A. rapportent le cas d’une
malade présentant une dyspnée d'effort, des batte-
ments synehrones avec le choc apexien et élendus
aux 2 et 3° espaces gauches près du sternum et un
souffle systolique à ce niveau.
L'examen clinique pouvait déjà écarter l'idée d’une
sténose pulmonaire, une maladie de Roger ou d'un
souffle anémique. Le diagnostic restait hésitant entre
souffle d'insuffisance mitrale et souffle cardio-pulmo-
naire. Une étude minutieuse des caractères de ce
bruit anormal conduisait à lui admettre plutôt une
origine organique, vraisemblablement mitrale. Pour
affirmer ce diagnostic, les A. ont eu recours à la
radioscopie et à la méthode graphique.
La radioscopie et les tracés orthodiagraphiques en
position frontale antérieure ont montré une légère
mais manifeste augmentation du contour gauche du
cœur, et les cavités droites non dilatées. En position
O. P. G. l'oreillette gauche empiète légèrement en
arrière sur l'espace clair rétrocardiaque. La radio-
graphie a en outre permis de montrer que les pulsa-
tions du 5° espace correspondaient au ventricule
gauche. Les méthodes graphiques ont montré que
les pulsations du 2: espace avaient Ja mème origine.
En présence de ce cas, les A. insistent sur l'intérêt
que comporte la radioscopie et les méthodes gra-
phiques pour faire le diagnostic d'insuffisance mi-
trale, quand celle-ci détermine un soufile à siège peu
fréquent. L. NAHAN.
Lacaille cl Ducellier (Paris). — Les anévrismes
de l'aorte passent souvent inaperçus faute de
signes stéthoscopiques et sont des trouvailles
de bioradiographie (Société médicale de l'Elysée,
8 Juin 1914, p. 76 à 80).
Les A. apportent des clichés de dilatations ampul-
laires de l'aorte, petites dans 12 cas, importantes
dans 2, et absolument indécelables par les signes
cliniques. [ls pensent que les anévrismes ampul-
laires sont très fréquents à l’âge adulte.
Discussion : M. Bouchacourt pense que, dans la
plupart des cas présents, il s'agit d'aortites, de dévia-
tions de l'aorte, etc., et non d'anévrismes au début.
A. LAQUERRIÈRE.
Letulle, Aubourg, Lebon, Heuyer (Paris). —
Rétrécissement congénital de l'artère pulmo-
naire. Sténose infundibuliforme avec malfor-
mations multiples du cœur : leur origine endo-
myocarditique (Société médicale des Hôpitaux,
12 Juin 1914, p. 1055 à 1085).
L'examen radiologique avait fourni les renseigne-
ments suivants :
Examen antérieur. — La moitié inférieure du bord
droit du cœur, c'est-à-dire la partie de ce bord qui
correspond au ventricule droit dans sa région tout à
fait inférieure, près du sinus phrénico-cardiaque droit
et, au-dessus, à l'oreillette droite, déborde notable-
ment la ligne médiane. De plus, au lieu de décrire
une courbe régulière convexe à droite, il présente
dans sa partie supérieure une saillie prononcée (fig. 1).
L'oreillette droite parait donc notablement aug-
mentée de volume.
Au-dessus de Poreillette, le bord droit est formé
par la veine cave supérieure qui offre, à l'état normal,
une convexité à peine perceptible. Or, chez notre
malade, on trouve, au niveau de la partie inférieure
539
du bourgeon vasculaire, une convexité marquée. La
légère encoche du bord droit qui correspond, norma-
lement, à l'union du bourgeon vasculaire et du cœur
est, ici, très prononcée, grâce à la saillie de la por-
tion supérieure du bord auriculaire et de la région
de la veine cave.
Le bord gauche répond successivement, de haut
Fig. 1. — Image radiographique du cœur en position
latérale gauche.
en bas, à la erosse de l'aorte, à l'artère pulmonaire
etau ventricule gauche.
L'axe supérieur (ou aortique) est à peine percep-
tible à Page adulte. L'axe moven (ou pulmonaire) est
également très peu distinel.
La figure 1 nous montre une aorte et une artère
o’
AA *
Fig. 2. — Examen antérieur.
Calque pris sur un positif 9/12 d’après une téléradiographie.
pulmonaire normales. L’axe pulmonaire ne fait sur
nos clichés aucune saillie.
L'axe inférieur, très étendu, se porte, a l'état nor-
mal, très obliquement de haut en bas et de droite à
gauche, se terminant au diaphragme et non à la par-
tie du cœur qui, en général, n'est visible qu'au-dessous
340
de la coupole diaphragmatique, dans la poche à air
stomacale,
Au contraire, le protil moutre : un arc inférieur
(ventricule gauche) moins vertical que normalement
et plus oblique en dehors: une pointe du cœur rele-
vée el rejetée vers la gauche.
Le contour inférieur du ventricule droit, qui ne
devrail pas être visible (car le bord inférieur de la
silhouette cardiaque répond, dans sa moitié gauche,
au ventricule gauche), se montre ainsi exagéré et ne
se trouve plus perdu comme à Fétat sain, dans les
ombres perforées du foie et de la colonne vertébrale.
L'augmentation du volume des cavités droites est
encore rendue manifeste par l'examen du cœur en
position oblique.
Position oblique antérieure droite. — On voit dans
l'examen, en position oblique antérieure droite. une
première saillie due à l'oreillette droite augmentée de
volume el une seconde saillie, située plus bas, qui
représente le ventricule droit.
Aucune ombre anormale au niveau du bourgeon
vasculaire n'indique. au-dessus du ventricule gauche,
une dilatation de Partére pulmonaire.
Position latérale gauche. — En faisant passer le ravon
normal de droite à gauche, il est possible de consta-
ter également, grace à la maigreur du sujet, la dispa-
rition en bas et en avant) de Pespace rétro-sternal
au niveau du ventrieule droit qui est coilé à la paroi
thoracique, et surtout l'augmentation du volume de
l'oreillette droite qui, formant le bord postérieur de
l'ombre cardiaque, tombe dans Pespace rétro-car-
diaque.
Mensuralion du cœur. — Faite sur une téléradiogra-
phie (schéma).
Distance latérale droite = 2,8, (Ce diamètre, qui
répond à peu près au diamètre de l'oreillette droite,
est représenté par une perpendiculaire abaissée de la
partie la plus périphérique du bord droit sur la ligne
médiane.)
Distance
abaissée du point le plus périphérique du
gauche sur la ligne médiane).
Diamètre longitudinal = 19,8. (Droite, menée de la
partie supérieure du contour de l'oreillette droite à
la pointe du coeur.)
Diamètre transversal = 9,7. (Droite, menée du point
où Je bord droit de la silhouette eardiaque rencontre
le diaphragme à Funion de Farc moyen et de Farc
inférieur du bord gauche.)
Angle dinclinaison = 26% (Angle formé par la ren-
contre du diamètre longitudinal et du diamètre trans-
versal.) AUBOURG.
latérale gauche = 9,9. (Perpendiculaire
bord
E. Mueller (Munich). — Observations radiolo-
giques sur les causes d’erreur des méthodes
cliniques de détermination du volume du cœur
(Munchener medizimsehe Wochenschrift, ne 25,
9 Juin 1914, p. 1270-1271, 9 fig.).
Les cliniciens se basent normalement dans lap-
préciation des dimensions cardiaques par la percus-
sion sur les points de repère que fournissent les
mamelons. M. fait remarquer à la suite de nombreux
examens orthodiagraphiques combien ees points de
repère ont peu de valeur, car la distance qui sépare
les deux mamelons peut osciller entre 15 et 2 cm.
chez les sujets de 20 à 50 ans présentant à peu pros
le mème développement physique el en particulier
le mème développement thoracique.
L'on ne devra done, pour apprécier l'état normal ou
anormal du volume du cœur, se baser que tres rela-
tivement sur ce point de repère et recourir plus sou-
vent qu'on ne le fait jusqu'à présent à l'examen radio.
logique, R. Lrpoux-LEpanD.
Louste cl Mlle Leconte (Paris). — Tumeur du
corps thyroïde simulant cliniquement et à la
Rayons X.
radioscopie un anévrisme de la crosse de
l'aorte (Sociéte médicale des Hôpitaux, 19 Juin
1914, p. 1187-1188).
Pour une malade de 48 ans, présentant un syndrome
de compression médiastinale cliniquement attribuable
à un anévrisme, l'examen radioscopique (Béclére)
en positions antéro-postérieure et latérale oblique,
montre une ombre médiastinale faisant corps avec
l'aorte, Aussi Béelère conclut, comme la clinique, à
une ectasie, Et l'autopsie a montré qu'il ne s'agissait
pas d'une ectasie, mais d'un corps thyroïde pesant
240 gr. avec une aorte normale,
Le diagnostic montre les difficultés du diagnostic
des tumeurs du médiastin, malgré la radiologie. On
écrit habituellement que la tumeur ectasique de
l'aorte est pulsatile, ce n'est pas toujours vrai.
AUBOURG.
APPAREIL DIGESTIF
Schmieden, Ehrmann et Ehrenreich (Berlin).
— Le diagnostic moderne des affections de
l'estomac d’après une statistique de 40 cas avec
vérification opératoire (Milteilungen aus den
Grenzyebieten der Medizin und Chirurgie, tome
XXVII, n° 4, 1914; p. 479 à 544; 45 fig.).
De ces 40 cas étudiés avec toutes les ressources
de la elinique moderne, l'exploration radiologique
comprise. et contrôles ensuite sur la table d'opéra-
tion, les A. dégagent de longues conclusions dont on
peut retenir les points suivants : Fimportance d'un
examen radiologique ou plutôt d'examens radiolo-
giques répétés ne fait aucun doute; un pelit carci-
nome n'est souvent décelable que par cette méthode.
Dans un seul cas, on commit une erreur de diagnostic
en croyant à l'existence d'un ulcére tandis que l'opé-
ration montra un cancer inextirpable de la petite
courbure. Les A. avouent que l'erreur n'aurait pas été
commise s'ils avaient tenu plus compte des signes
adiologiques (estomac petit, haut situé, pas d'ondes
péristalliques sur la petite courbure, image lacunaire
à ce niveau qui n'avait pas été suffisamment remar-
quée) que des signes cliniques.
I n'y eut pas d'autre erreur sur la nature des lé-
sions; mais il faut dire que, dans beaucoup de cas, le
diagnostic ne fut pas porté de façon précoce. IT y
eut plus souvent erreur Sur la localisation de Pulcére
duodénal. I n'y aurait pas de signe typique de celui-
ci; le meilleur serait le siège de la douleur à droite
de Vombilic, surtout si l'examen à l'écran permet
aussi de le situer à droite du pylore; le passage du
bismuth dans le duodénum fortifie le soupçon d'une
lésion duodénale.
Aucune méthode ne doit ¿tre négligée; les A. rejet-
tent seulement la gastroscopie comme dangereuse.
G. DETRE.
Gross (Nancy). — Diverticule de œsophage. Extir-
pation. Guérison (Societé de Chirurgie, 10 Juin
1914, p. 754-760, 1 radiographie).
A l'examen radiologique, le diverticule apparaissait
sous la forme d'une tache arrondie, un peu diffuse,
mesurant à peu près 6 cm. dans ses deux diamètres,
presque médiane, un peu plus accusée à gauche et
se terminant à sa partie supérieure au-dessus de la
clavicule.
L'opération a montré qu'il s'agissait d'un diverti-
ticule inséré sur la face postérieure de l'æsophage.
AUBOURG.
Shingoro Marnyama (Japon). — Contribution à
l'étude du diverticule de l’œsophage. dit par
pulsion (Mitlleilungen aus den Gren:yeliele der
Rayons À. 541
Medisin und Chirurgie. Bond. 28, Neft 1, 1914,
p. 1).
A l'occasion d'un cas dont l'observation clinique,
radiologique et anatomo-pathologique est aussi com-
plete que possible, intéressante revue de létiologie,
de la symptomatologie el du traitement de cette
lésion autrefois méconnue par les cliniciens, mais
dont les médecins radiologistes font aujourd'hui si
facilement le diagnostic. A. B.
Heller (Leipzig). — Spasme chronique du cardia
avec dilatation de l’@sophage. Cardiaplastie
extramuqueuse (Mitteilungen aus den Greniqe-
bieten der medizin und Chirurgie tome XXVII,
n° 4,1913, p. 141 à 149, avec figures).
Chez un malade de 49 ans qui souffrait de dys-
phagie depuis Page de 50 ans la sténose du cardia
fut démontrée par la radioseopie. La bouillie bismu-
thee s'aceumulait dans un véritable sac asophagien,
il y avait encore un résidu plusieurs heures après
l'ingestion. La radioscopie permit également de juger
la valeur de l'opération ‘incision longitudinale de la
musculeuse et suture transversale). Trois mois plus
tard, le bismuth tombait comme une pierre au fond
de l'estomac sans aucun arrét au cardia. Une torsion
en forme d's de la partie inférieure de Peesophage,
décelée par un léger dépôt de bismuth sur les parois,
était le seul reliquat de la dilatation de l'organe.
G. DÉTRÉ.
Finsterer el Glaessner (Vienne). — Ulcére calleux
de la grande courbure de l'estomac ayant pro-
gressé dans la rate (Mitteilungen aus den Grenz-
yebieten der medizin und Chirurgie, tome XXVII,
n° 1, 1915, p. 126 à 159, 5 fig.).
Chez un homme de 43 ans, l'existence depuis 3 ans
de douleurs à gauche de l'épigastre, douleurs provo-
quées notamment parle redressement, les mouvements
brusques du rachis, l'existence aussi d’hématémeses,
de melena rendaient probable le diagnostic d@ulcere
calleux. La radioscopie montra Pestomac altiré vers
la droite et à Punion du tiers supérieur et du tiers
moyen de la grande courbure un diverticule aplati,
large de trois doigts: son image persistail 24 heures
après l'évacuation complète de l'estomac qui s'était
faite dans le délai normal; sur la petite courbure, en
face de ce diverticule siégeait une encoche, telle
qu'on en constate sur la grande courbure dans le cas
beaucoup moins rare d'uleus de la petite courbure.
L'examen était donc absolument démoustratif. La
réaction de Glaessner-Kreuzfuchs (ingestion d'Ile]
pendant l'examen radioscopique déterminant la sus-
pension du péristaltisme et Pocelusion du pylore)
confirmait aussi le diagnostic d'ulcère,
L'opération montra, en effet, un ulecre calleux de
a grande courbure adhérant à la rate et fortement
en bas à la queue du pancréas. Après séparation, la
paroi de l'estomac présentait une ouverture large
comme 1 france, et le pôle inférieur de la rate une
excavation de la taille d’une noix. On fit la résection
de l'ulcus, la gastro-entérostomie, la splénectomie,
et le malade guérit.
Après avoir remarqué que ce cas est unique dans
la littérature radiologique, les A. justifient longuement
leur conduite opératoire. G. DETRÉ.
H. Poillon. — Quelques notions récentes sur
Pulcère de l'estomac (La Clinique, n° 20, p. 315,
15 Mai 1914).
Dans le syndrome de la petite courbure étudié par
Læper et Schulman, la radioscopie montre qu'il y a
ni stase, ni dilatation gastrique, mais une déforma-
tion de la petite courbure.
Dans des cas simulant les crises gastriques du
tabes étudiés par Babinski, Chomet et Gaston Durand,
l'examen radioscopique a surtout montré une dilata-
tion très accentuée et une douleur juxta-pylorique.
P. MEVGE.
R. D. Carman (Rochester). — Le diagnostic
radiologique de l’ulcère gastrique (The Imeri-
can Journal of Roentgenoloyy, vol. I, n° 4,
Avril 1914, 37 figures).
Du 1* Septembre au 1* Mars, Carman a eu Pocca-
sion, à la Clinique des frères Mayo, d'examiner 1983 ma-
lades atteints de lésions gastro-intestinales; 47 de ces
malades furent reconnus à Popération porteurs d'ul-
core de l'estomac: 59 de ces ulcères avaient été dia-
gnostiqués radiologiquement, ce qui fait une propor-
tion de 83 pour 100, L'auteur attache une grande
importance à la radioscopie; les radiographies même
prises en séries n'arriveront jamais à remplacer ce
mode d'exploration.
L'A. distingue quatre variétés d'ulcères :
4° Petite érosion superlicielle de la muqueuse;
2 Ulcère calleux avec cratère profond;
3° Ulcére perforant avec ou sans formation de
diverticule ;
4° Ulcère se cancérisant rapidement.
Les deux seuls signes pathognomoniques d'un
ulcère gastrique sont :
a) « La niche ».
8) Le diverticule.
Les autres signes tels que :
Le sillon, la biloculation gastrique, le retard de
l'évacuation, la mobilité diminuée, la douleur fixe à
la pression, Phypotonie gastrique et l'antipéristaltisme
ne sont que des signes accessoires qui, par eux-
memes, n’ont pas grande signification.
L'auteur désigne sous le nom de niche Pimage que
donne Pulcére gastrique qui s'est creusée une pelite
cavité dans les parois gastriques réservant le nom
de diverticule ou formation cavitaire à Vulcére perfo-
rant qui est en communication avec une poche dans
un Organe voisin.
« La niche » est située généralement sur la petite
courbure ou sur la paroi postérieure: quand elle se
trouve dans la région pylorique il est parfois très
difficile de la rendre bien visible, par suite des mou-
vements péristalliques.
Bien que non pathognomonique, le sillon de la
paroi gastrique est après la niche et le diverticule le
signe le plus important. Le sillon consiste en une
échancrure par contraction de la paroi gastrique,
échancrure se produisant sur la paroi opposée au
siège de l’ulcus. La profondeur et la largeur du sillon
sont variables. Dans un cas où l'auteur vil un sillon
large et mamelonné en face d'une seule niche, on
trouva à l'opération plusieurs ulcères. L’estomac
doit ètre vu pendant sa réplétion, car l'on peut sou-
vent ainsi décéler un ulcère qui une fois l'estomac
plein n'est plus visible. Pour qu'un sillon ail une
valeur symptomatologique, il faut :
4° Qu'il soit constant et stationnaire;
% Qu'il persiste malgré une palpation vigoureuse ;
apres Padministration d'un anti-spasinodique.
L'auteur hésiterait de porter le diagnostic sur ce
signe seul, mais associé á d'autres il acquiert quel-
que valeur: nolamment quand il coexiste avee un
point douloureux à la pression, point nettement
limité et localisé sur la paroi opposée.
La biloculation gastrique par ulcus peut èlre spas-
modique et alors le chirurgien ne la retrouve plus
quand le sujet est sous l'influence d'un anesthésique,
ainsi que Va signalé Aubourg à la Société de Radio-
logie, où il la retrouve elle est alors due à une rétrac-
tion cicatricielle. L'estomac biloculaire carcinoma-
teux est plus irrégulier et le canal joignant les deux
poches est plus long. Enfin l'estomac biloculaire
542
spasmodique simple ressemble à £y méprendre à
celui dù à un uleus, d'autant plus que souvent il ne
cede pas à un antispasniodique.
Tous les autres signes n'ont de valeur qu'associés
aux signes cliniques et ne peuvent donner qu'une
présomption, car on les retrouve dans beaucoup
d'autres affections gastriques ou des viscères péri-
gastriques.
On devra songer à une dégénérescence carcinoma-
teuse rapide chaque fois qu'on verra un large ulcère
avec un cratère profond. WILLIAM VIGNAL.
Faullsaber et Freiherr von Redwitz (Wurtz-
bourg). — Tableau clinique et traitement de
Pulcére « extra-pylorique» de l'estomac Mit-
terlungen aus den Grenzgebieten der Medizin und
Chirurgie, Band 28, Helft 1, 1914, p. 150 à 212).
Travail tres important et très intéressant, illustré
de 47 figures qui, pour la plupart, reproduisent des
images radioscopiques el reposant sur l'observation
de 58 cas d'uleus extra-pvloriques de Testomac
opérés par le prof. Enderlen : 10 gastro-entérostomies
avec 4 mort, 3 résections en coin sans accident,
9 opérations de Billrotth IF avec 1 mort, 56 résections
circulares avee 2 morts.
Un uleere extra-pvlorique de Pestomae pour deux
ulcéres pyvloriques, telle est à peu pres la fréquence
relative des deux localisations.
L'auteur étudie en détail l'étiologie, la svmptoma-
tologie et le diagnostic de Puleus extra-pylorique. H
insiste tout particulièrement sur la périodicité des
douleurs, sur Fallernance des crises douloureuses
avec les périodes de bien-être, ce symptôme consi-
déré à tort par Moginhan comme caractéristique de
Puleus duodénal et très légitimement aboutit à la
conclusion que la périodicité en question caractérise
essentiellement tous les ulcères chroniques et pro-
fonds de l'estomac et du duodénum, plus spéciale-
ment ceux qui pénetrent dans les organes voisins,
qu'elle domine Je tableau clinique tant qu'il ne sur-
vient pas de phénomènes d'ocelusion pylorique mais
que, tres importante pour le diagnostic d'uleus, elle
est sans valeur pour la localisation topographique.
A ce point de vue, c'est le résultat de l'exploration
radiologique, c'est la constatation d'une image diver-
teulaire ou d'une image biloculaire persistante de
estomac quí ont une valeur pathognomonique, Le
fait est aujourd'hui classique ou devrait Petre,
D'après l'experience de l'auteur et contrairement
aux anciennes assertions d'londek, luleus extra-
pvlorique de Pestomae s'accompagne seulement dans
20 à 25 pour 100 des cas observés d'un retard dans
l'évacuation de eet organe (résidu stomacal lO heures
après le repas bismuthé).
L'auteur passe en revue tous les procédés opéra-
toires appliqués au traitement de Puleus extra-pylo-
rique, les compare, les critique et donne nettement
la préférence sur la gastro-entérostomie aux procédés
plus radicaux qui suppriment la lésion, spécialement
à la résection cireulaire de la portion moyenne de
l'estomac.
ll se plait à rendre hommage aux récentes publica-
tions de Mathieu sur le mème sujet et à la concor-
dance des vues cliniques du médecin de Fhôpital
Saint-Antoine avec les siennes propres.
A. BÉCLERE.
Barjon (Lyon). — Biloculation par sténose
médio-gastrique. Étude clinique et radiologique
(Le Progrès Médical, n° 26, Juillet 1914, p. 328
à 555, 4 fig.).
L'auteur fait une étude complète de la question et
montre que la stenose médio-gastrique n'est qu'excep-
tionnellement congénitale, on a réuni à peine 4 cas
Rayons X.
qui résistent À la critique, habituellement elle est
causée par Puleére (90 pour 100), par le cancer (6 à
10 pour 100), par la svphilis, 3 cas jusqu'à présent.
Les symptômes n'ont rien de bien caractéristique,
appétit peu modifié, douleur variable, les vomisse-
ments alimentaires fréquents contenant souvent des
aliments ingéres la veille, état général mauvais.
La seule exploration pouvant donner des rensei-
gnements avant Vere radiologique, était l'exploration
à la sonde permettant l'insufflation, grace à laquelle
on voyait se dessiner les 2 poches, sous la paroi
abdominale. Mais c'est l'examen aux rayons X qui
l'emporte maintenant, par la précision des rensei-
gnements qu'il fournit dans ces cas. C'est grâce au
radiodiagnostic qu'on peut distinguer une bilocula-
tion banale, d'une vraie, la première étant causée
par compression de voisinage, rate leucémique,
tumeur du foie, distension gazeuse de l'intestin, ete.,
car la biloculation iei n'est pas permanente et se mo-
diie d'un jour à Fautre. L'A. reconnait également
une forme de biloculation spasmodique, qu'on peut
rencontrer chez certains névropathes, et une autre
forme spasmodique, qu'on peut rencontrer chez cer-
tains névropathes, et une autre forme spasmodique,
souvent liée à la présence d'un ulcus, pouvant mon-
trer une certaine fixité pendant des années.
Enfin il arrive à la biloculation vraie par sténose
médio-gastrique organique. H en existe 2 formes,
l'une que M. Barjon dénomme « active », elle est
serrée annulaire: l'autre, qu'il appelle « passive », est
plus lâche, et souvent due à la présenee d'une tu-
meur. Dans le premier cas, l'aspect radiologique est
celui de 2 estomacs distincts, superposés, avec con-
tractions indépendantes et alternatives. Tandis que
dans la sténose plus large il ny a jamais l'aspect de
2 poches indépendantes, ce n'est qu'un estomac
déformé.
LA. aborde enfin le traitement, déconseillant la
gastroplastie paree quineftieace, et donnant le choix
soit à la gastro-entérostomie ou meme à la gastrec-
tomie; 4 radiogrammes illustrent cette étude tres
intéressante. G. HARET.
Pierre Duval (Paris). — Indications des diffé.
rents procédés opératoires dans le traitement
de l'estomac biloculaire (Soc. de Chirurgie,
17 Juin 1914, p. 790, 24 Juin, p. 826).
A propos du traitement chirurgical des biloculations,
D. étudie les indications de la gastrectomie, de len-
téro-anastomose sur la poche supérieure et de la
gastro-gastrostomie entre les deux poches, Dans
cette derniére opération (4 observations), les Rayons X
montrent une large et rapide communication entre
les deux poches gastriques.
Dans un cas de résection médio-gastrique, le cliché
montrait une biloculation spasmodique, un estomac
biloculaire intermittent comme dit Klose. au niveau
de la résection, La poche cardiaque se vide par con-
tractures rythmiques tontes les cinq secondes envi-
ron, dans la poche pylorique, entre lesquelles la
communication est interrompue entre les deux
poches. Dans l'ensemble, la réplétion de la poche
pylorique est instantanée et très facile.
Discussion.
Souliqaur, — Dans un cas de gastro-gastrostomie
pour estomac biloculaire (Parmentier) a constaté le
passage immédiat du bismuth de la poche cardiaque
dans la poehe pylorique.
Mauclaire, — Apres gastro-gastrostomie entre les
deux poches et entéro-anastomose sur la poche
supérieure, a vu que les aliments passaient par
Vanastomose gastro-intestinale dans la poche plo-
rique. De temps en temps. par des mouvements anti-
péristaltiques, l'estomac vidait sa poche pylorique
Rayons X.
dans sa poche cardiaque, puis de lá dans l'intestin.
Walther relate l'observation d'une malade. examinée
2 fois par Barret, et chez qui le second examen avait
montré une diminution progressive du canal inter-
médiaire et un retard très marqué du passage après
gastro-entéro-anastomose sur la poche supérieure,
bien que la forme de l’estomac soit la mème qu'avant
l'intervention, le liquide passe librement par la poche
retrécie et apparait immédiatement dans la poche
inférieure. l'évacuation s'effectue par la néobouche
aussilót après Vingestion du lait de bismuth; elle
s'opère en même temps par le pylore et se poursuit
avec des vitesses 4 peu près égales par ces deux
orifices.
Quénu a opéré deux cas d'estomac biloculaire qui
seront publiés dans la thèse de Lathil. 9 Atnouns.
Hartmann (Paris). — Les bouches gastro-
intestinales dans le cas de pylore perméable
(Soc. de Chirurgie, 17 Juin 1914, p. 798).
A propos du fonctionnement des bouches, quand
le pylore est perméable, Il. pense que :
4° Une bouche bien ourlée de muqueuse, réunie
par première intention, non ulcérée secondairement,
ne se ferme jamais;
2 Lorsque la bouche est faite près du pylore, la
bouche fonctionne : lorsque la bouche est faite loin
du pylore, presque tout le contenu gastrique passe
par le pylore. Ces opinions résultent d'expériences
sur les animaux (Metivet) et de constatations radio-
logiques chez des opérés (Wilfrom) : la plus grande
partie du contenu gastrique, sinon la totalité, passe
par la bouche; celle-ci est faite par H.
Sur Pantre pylorique. H. pense que les contractions
gastriques ne sont nettes à Pexamen sur l'écran que
dans la portion pylorique.
Pierre Duval a le plus souvent vu à la radioscopie,
la néobouche se fermer au moment des contractions
violentes du vestibule pylorique. La vidange de Fes-
tomac ne se fait pas au moment des contractions de
l'estomac qui obliterent la bouche au lieu d'y chasser
son contenu.
Cunéo, chez une malade dont les contractions
étaient très nettes, a vu la néobouche se fermer
quand l'estomac se contractait : le bismuth ne passait
que dans la période de reláchement.
Tuffier rappelle le fonctionnement normal du
pylore, après neutralisation par les liquides duodé-
naux alcalins, du contenu de l'estomac, et les con-
tractions de Pestomac secondaires à cette modifica-
tion toute chimique.
Walther rapporte l'examen radioseopique (Delherm)
d'une malade opérée il y a 13 mois. On constate un
relèvement du bas fond de l’estomae (par rapport au
cliché préopératoire) et une issue en masse du bis-
muth par le large orifice de Panastomose, orilice qui,
cependant, est situé très loin du pylore. |
AUBOURG.
Lejeune (Paris). — Radiographie d'estomac,
ulcère calleux (Bulletins et mémoires de la Société
de Radiologie médicale de France, n° 56, Juin
1914, p. 190 à 191).
ll s'agit d'un malade chez lequel on fit à Pécran le
diagnostic d’ulcère calleux : l’image ne laissait aucun
doute à cet égard. Mais lorsqu'on fit la radiographie,
on vit sur l'épreuve un diverticule complètement
rempli, sans vacuole d'air. L'A. signale ce fait qui,
sans radioscopie préalable, aurait pu causer une
erreur d'interprétation. G. HARET.
Walther (Paris). — Tumeur de la petite cour-
bure de l'estomac (Soc. de Chirurgie, 9 Juin
1914, p. 158-745).
543
L'examen radioscopique montrait contre le bord
droit de l'estomac, très abaissé et extrémement mo-
bile, l'ombre d'une tumeur appliquée sur la petite
HR RS
Schéma radioscopique.
En pointillé, l'ombre de la tumeur empiétant sur la petite
courbure de l'estomac.
courbure qu'elle déformait légèrement et dont la
mobilisation à la palpation entrainait l'estomac.
L'examen histologique a montré qu'il s'agissait
d'un fuso-sarcome pur. AUBOURG.
Walther (Paris). — Sténose aiguë complète du
pylore (Soc. de Chiruryte, 3 Juin 1914, p. 756 à
738).
L’examen radiologique (Enriquez) avait montré une
sténose complète du pylore : 24 heures après, on ne
trouvait aucune trace de bismuth dans l'intestin,
chez un malade qui par mégarde avait avalé, quelques
jours auparavant, une gorgée d'esprit de sel.
Aprés gastro-entéro-anastomose, l'examen radiolo-
gique (Delherm) montrait que l'anastomose large
fonctionnait parfaitement, mais que Vocclusion du
pylore était restée absolue. AUBOURG.
Enriquez, E. Binet, Gaston-Durand (Paris). —
Du mode d'action du bicarbonate de soude sur
les douleurs gastriques tardives. Étude radio-
scopique (Société de thérapeutique, 10 Juin
1915).
Les recherches ont été faites sur 91 malades
(dyspepsie simple, dyspepsie et cholélithiase, ptose
douloureuse gastrique, gastrite alcoolique). L'examen
radioscopique avant la prise de bicarbonate de soude
a montré chez 7 malades l'estomac vide, quatre heures
après le repas type légèrement bismuthé. Chez ces
7 malades, la vacuité de l'estomac coincidait avec
l'absence de douleurs.
Chez les 14 malades restants, quatre heures après
le repas Pécran montra des estomacs presque pleins
à péristaltisme très ralenti, et il existait un rapport
assez élroil entre Vintensilé des phénomènes douloureux
et l'importance du retard de l'évacuation stomacale. Les
contractions de ces estomacs douloureux étaient
minimes, superficielles, très esparées, inefficaces.
Du bicarbonate de soude (de 1 à 2 gr.) fut donné à
14 malades dont les douleurs se produisaient 4 heures
après le repas. Dans 12 cas sur 14, les douleurs ces-
sèrent 10 à 15 minutes après Vingestion du bicarbo-
nate de soude. L'examen montra que la sédation ou
la suppression des douleurs coincidait, ehaque fois,
avee des confractions péristalliques étendues, intenses,
fréquentes et inefficaces, el que l'évacuation de Festo-
mac était immédiatement accélérée.
Le bicarbonate aurait done un effet anesthósique
dù à l'acide carbonique qu'il dégage, et un réel pou-
voir excito-moteur. G. GIBERT.
Perrin ct C. Jaisson (Nancy). — Contribution
au diagnostic radiologique de la syphills gas-
trique (Société de médecine de Nancy, Juin 1914).
Les A. présentent des radiographies de Pestomac
d'un malade de 55 ans, atteint de syphilis gastrique
sous les apparences d'une dyspepsie banale compli-
quée d'entérile,
L'estomae légèrement plosé est presque tout entier
à gauche de la ligne médiane, sa forme est celle d'un
crochet, sa mobilité parfaite et son évacution com-
plete en 2 heures 1/2.
Le contour de la grande courbure présente une
série de dépressions, de dentelures indiquant que la
paroi prend mal le bismuth. A son niveau, l'estomac
se laisse facilement déprimer et présente de larges
ondes péristalliques régulièrement espacces.
"analyse du sue gastrique montre : absence totale
CHCI libre la evstodiagnostie faite par M. Caussade ne
décèle aucun élément néoplasique, le Wassermann
est nettement positif (Zuber),
L'âge du malade, la longue durée de l'affection qui
dure depuis 6 ans, l'état de la grande courbure qui
reste souple et se contracte normalement autorisent
à rejeter l'hypothèse d'un cancer encéphaloïde et per-
mettent de penser qu'il pourrait s'agir de lésions
gommeuses ou seléro-gommeuses n'ayant pas atteint
la musculeuse stomacale. A l'appui de cette manière
de voir est l'amélioration obtenue chez ce malade,
après trois semaines de traitement ioduré et arse-
nical,
A ce propos, P. Aimé présente à la société les ré-
ductions de 2 radiographies concernant Pestomac d'un
syphilitique de 57 ans atteint d'accidents tertiaires. Ce
malade, quiest en outre aleoolique, a des périodes où
son estomac Jui permet de tout absorber sans mesure
et des périodes où il ne supporte aucun aliment et lui
occasionne de violentes douleurs. Ce malade de pas-
sage disposant de peu de temps, il fut impossible de
pratiquer l'analyse du sue gastrique, et de faire le
cvstodiagnostic.
La radiographie montre un estomac volumineux à
grosse poche à air et dont la paroi est le siege de
violentes contractions dès l'arrivée du bismuth. En
14 d'heure, il est complétement vide. Les parois sont
souples, Festomac très mobile ne présente aucun
des signes radiologiques habituels du cancer ou de
Pulcére, Faut-il en faire un estomac syphilitique? Y a-
til crise gastrique du tabes? Tout en conseillant au
malade la reprise du traitement spécilique, P. Aimé
ne se eroit pas autorisé à eonclure d'une facon pré-
eise, pensant qu'il faut être très réservé dans linter-
prétation d'images radiologiques qui ne peuvent pas
apporter les éléments certains nécessaires à un dia-
gnostic étiologique. P. Aimé.
A. Schmidt (Halle, et Ohly (Cassel). — Dilatation
congénitale du duodénum avec diverticule
(Muenchener Medizinische Wochenschrift, ne 2,
Y Juin 1914, p. 1278 1280, 5 fig.).
Chez une femme de 28 ans, qui présente depuis de
Rayons X.
nombreuses années des phénomènes intestinaux que
l'examen des selles permet d'interpréter comme dus
à une pancréatite intermittente, examen radiologique
montre la persistance de l'ombre duodénale pendant
toute la durée de l'examen et de Pévacnation gas-
trique.
L'examen du duodénum à l'écran, suivant la méthode
de David, fait voir une dilatation considerable de la
portion descendante du duodénum.
L'intervention chirurgicale permet de constater une
dilatation considérable atteignant surtout la partie
descendante qui présente comme des boursouflures
diverticulaires. Le duodénum a presque les dimen-
sions de l'estomac vide. On ne constate d'ailleurs
aucune modilication pathologique de ses parois et Pon
pralique une gastro-entérostomie postérieure avec
fermeture du pylore. Le malade meurt six jours après.
Cette observation est intéressante par la rareté des
cas semblables et les erreurs de diagnostie auxquels
ils pretent. R. Lepoux-Lepanrp.
P. Lohfeldt (Hambourg). — Deux cas de péri-
typhlite chronique avec insuffisance de la val-
vule iléo-cæcale (Forlschrilte auf dem Gehicte
der Roentqenstrahlen), t. XXIL, fasc. 2, Juin 1914,
p. 216-217, 1 pl.).
L'auteur s'associe à l'opinion de Dietlen qui consi-
dere l'insuffisance de la valvule de Bauhin comme un
svmptôme objectif important de pérityphlite chroni-
que, mais sans voir dans les phénomènes douloureux
qui Paccompagnent souvent, une réaction du grèle ;
certains cas de péritvphlite chronique dans lesquels
la valvule est parfaitement continente s'accompagnent
des mémes douleurs. L. n'a observé que deux cas
nets; le premier quí aceusait des douleurs vives lors
de la première radioseopie, au moment ou la valvule
s'est ouverte, ful examiné une deuxième fois dans la
méme semaine et présenta les mémes douleurs sans
que l'on ait pu parvenir à forcer à nouveau la valvule.
It s'agissait d’un garcon de 9 ans appendisectisé de-
puis longtemps et chez lequel le diagnostie radiolo-
gique d'adhérences post-pérityphlitiques fut véritié
par une nouvelle opération.
Dans le deuxieme cas, bes douleurs apparurent au
moment ou le cecum se remplissait, mais sans aug-
menter, ni présenter de caractère particulier lors du
passage du liquide dans l'intestin grele,
R. Lepoux-Lenarn.
Franz. M. Groedel (Francfort sur le Mein). —
Image radiologique d’une invagination iléo-
cæcale (Fortschritte auf dem Gebiete der Roent-
genstrahlen, t. XXII, fasc. 2, Juin 1914, p. 206-
208, 1 pl.).
Comme complément à lartiele de Lehmann analysé
dans ee journal, G. publie en détail une observation
qu'ilavaitdéjà fait paraitre dans la Muenehencr Medi-
sinische Woehshsehrift de 1914, n° 14, et qui se rap-
porte à un garçon de 7 ans chez lequel on observait
cliniquement des crises extrêmement doulourenses
dans la région iléo-civeale avec traces de sang dans
les selles, pas d'œufs de parasites, pas de tempéra-
ture.
Un lavement de bismuth ne fit pas voir d'autre par-
tieularité qu'une insuffisance de la valvule ileéo-ewcale.
Un repas bismuthé montre après 8 heures, le cecum
et le colon remplis en entier, la derniére anse de Piléon
est également remplieetse continue directement avec
le cecom. L'appendice reste visible dans les deux cas,
4 heures plus tard tout le grèle était vide.
Ces examens venaient à Pappui d'un diagnostie eli-
nique d'obstruction intestinale passagère vraisembla-
blement due à une invagination iléo-cæcale probable-
ment consécutive à une appendicite.
Rayons X.
Une intervention montra, en effet, une invagination
d'ailleurs lâche et facile à réduire. L’appendice long
de 12 cm., tordu et rempli de matières avec un piqueté
hémorragique de la muqueuse, était manifestement
malade depuis longtemps. LEboux-LEBARD.
Wilhelm Dünkeloh (Leipzig). — L'ulcus duodeni
(Mitteilungen aus den Grensgebiten der Medizin
und Chirurgie, tome XXVII, n° 1; 1913, p. 174
á 182).
Dans celte revue générale de séméiologie et de
thérapeutique, l’auteur énumère ainsi les caractères
radiologiques de Vulcére du duodénum : 4° ptose
gastrique ; 2° péristaltisme augmenté, surtout au ni-
veau de l'antre; 5 pylore ouvert; 4° passage rapide
du contenu gastrique dans le duodénum; 5° ombre
duodénale grise juxlaposée à l'ombre gastrique plus
sombre; 6° présence d'un résidu gastrique; 7° loca-
lisation par la palpation sous l’écran d'un point dou-
loureux au niveau du duodénum. G. DÉTRÉ.
H. Rieder (Munich). — L'exploration de l’appen-
dice, particulièrement dans l'appendicite Münch-
ner Medizinische Wochens., n° 27, 7 suite, 1914).
Étude magistrale et des plus serrées sur la valeur
de l'exploration radiologique de l’appendice, au cours
de laquelle l’auteur accorde aux travaux de ses de-
vanciers la place qu'ils méritent, et notamment si-
gnale à l’assemblée les publications françaises telles
que celles de Belot et Desternes.
ll montre l'importance qu'il y a de pouvoir explorer
la région appendiculaire avant Pincision chirurgicale.
Cette exploration nécessite tantôt le lavement opa-
que, tantôt le repas opaque, parfois les deux pro-
cédés combinés.
Le lavement opaque, qui doit avoir un volume de
1200 à 1500 centimètres cubes, comporte un mélange
de 200 à 300 grammes de sulfate de barium mélangé à
700 grammes de farine délayée dans l’eau. Toutefois
Rieder accorde la préférence au repas opaque que
l’on retrouve 446 heures après l'ingestion dans le
cæcum mais dont il convient de suivre la progression
jusqu’à évacuation complète de cet organe. D'ordi-
naire l’appendice devient visible 7 à 8 heures après
l'ingestion, soit plusieurs heures après le remplissage
du cæcum. Il y a intérèt à n'employer que des rayons
filtrés, les examens pouvant èire prolongés ou fré-
quemment répétés.
L’appendice qui se remplit ainsi après le cæcum
présente souvent des mouvements propres, de véri-
tables déplacements. Sa forme est variable; s’il se
remplit rapidement et se vide de méme, on peut
admettre avec Frankel que l'organe est sain. Souvent,
à la place de l’appendice normalement développé, on
observe une sorte de moignon conique. Cette image
se rencontre fréquemment chez des sujets à l’habitus
infantile.
L'absence d'image appendiculaire, correspondant
au non-remplissage de l’appendice par le bismuth ne
saurait toujours avoir pour cause un obstacle ma-
tériel. .
Les altérations pathologiques de Pappendice se
laissent suspecter d'après un certain nombre de
caractéres, tels que les coudures et les adhérences
que la palpation, sous le contróle des rayons, permet
de mettre en évidence.
A ce point de vue, l'auteur partage l'avis de Des-
ternes et Belot sur la valeur des ectopies de lappen-
dice, relativement à l'existence d'adhérences, indices
d'appendicite chronique. D'après George et Gerber,
la stase dans le cecum et surtout dans Pappendice
doit ètre toujours tenue pour suspecte, notamment
lorsque celle-ci dépasse 24 heures, et que le cæcum
et le colon ont complètement évacué leur contenu.
C'est surtout sur la localisation précise à la région
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I. 35
545
appendiculaire de la douleur provoquée que renseigne
l'exploration radiologique, elle permet ainsi d'éliminer
des affections ayant leur siège dans des organes voi-
sins, tels que Vuretére ou l'appareil génital.
D'ordinaire la douleur repose plus particulièrement
à la racine de l'organe, mais elle peut s'étendre à
toute la région cæcale.
Il est à remarquer que, dans la colite catarrhale,
les points voisins sont également douloureux à la
pression, mais il semble que le plus souvent le siège
de la douleur se trouve reporté non pas à la racine
de l’appendice, mais plutôt à la région de la valvule
iléo-cecale.
L’insuffisance de la valvule de Bauhin n'aurait pas,
d'après Rieder, au point de vue du diagnostic de la
perithyphlite chronique, l'importance que lui accor-
dent certains auteurs, tels que Dieblen.
En matiére de conclusion, Rieder affirme que le
tableau radiologique peut donner dans les affections
chroniques de l'intestin et de Pappendice des rensei-
gnements suffisamment précis, pour que, en cas de
soupçon d'appendicite latente, on n'hésite plus à re-
courir à ce moyen d'exploration. H espère voir ainsi
diminuer le nombre des appendicectomies inutiles.
La chirurgie n’a-t-elle pas montré fréquemment, de
par la constatation d'appendices dépourvus de lé-
Sion anatomique, que l’entéro-colite pouvait engendrer
des troubles similaires. ZIMMERN.
Pierre Duval et J.-Ch. Roux (Paris). — Examen
fonctionnel radiologique de la typhlo-sigmoïdos-
tomie latérale simple (Soc. de Chirurgie, 10 Juin
1914, p. 761 à 766).
Les résultats opératoires de la typhlo-sygmoidos-
tomie ont été étudiés par lavement et par ingestion
de bismuth.
4° Par lavement (un litre d'huile de bismuth). On
voit très nettement le liquide bismuthé monter direc-
Fig. 1. — Lavement, début de l'injection (Aubourg).
tement du rectum, également dans le cæcum et le
côlon pelvien. Au début de l'injection. on obtient une
figure en y, puis on obtient une ligure en boucle
longue, montant par le côlon droit et le côlon gauche,
les deux colonnes de bismuth se rencontrent dans le
côlon transverse.
2° Par ingestion (100 grammes de carbonate de bis-
muth et 250 centimètres cubes d'eau albumineuse).
Au bout de 5 heures, le bismuth remplit le cæcum
no
546
et les dernières anses gréles : le cecum et le côlon
ascendant sont remplis presque à hauteur de la cróte
Fig. 2. — Lavement, fin de l'injection (Aubourg).
iliaque. A la 6° heure, selle spontanée de bismuth.
A la 10° heure, mème état.
Dans d'autres cas (H. Béclére) on a constaté du
reflux dans le côlon pelvien et le colon iliaque.
La typhlo-sigmoidostomie peut donc ne pas réa-
Fig. 3. — Injection de bismuth. Reflux dans le côlon pelvien (H. Béclère).
liser l'exclusion du côlon. Elle hâte la traversée diges-
tive (en 6 heures au rectum au lieu de18 à 24 heures),
draine le côté droit, mais le reflux peut exister au
rectum dans le côlon gauche.
D. et R. rappellent à ce propos les travaux de
Cannon. Dans le côlon gauche, il n'y a pas de mou-
vements périslaltiques. Si donc un reflux existe par
Rayons X.
la typhlo-sigmoidostomie dans le côlon gauche, il
sera rapidement chassé vers le rectum par les con-
tractions péristaltiques.
Dans le côlon droit, au contraire, Cannon, Holsk-
necht, Case enseignent qu'un péristaltisme qui pousse
sur le transverse le contenu cæcal, secrète normale-
ment un anti-péristaltisme qui fait retomber dans le
cæcum les matières en marche sur le transverse: la
typhlo-sigmoidostomie est la bouche la mieux placée
pour évacuer dans le rectum ce reflux du côlon droit
dans le caecum. D'autant que ce reflux normal dans
le cecum s'accuse dans tous les états pathologiques
du côlon droit et est une des causes principales de
la stagnation et de la constipation cæcale.
Il ne faut demander aux anastomoses, dans ce
traitement de la constipation cæ&cale chronique, que
de drainer le côlon droit, le débarrasser de son trop-
plein. L’iléo-sigmoidostomie, Piléo-colostomie ne peu-
vent réaliser ce drainage à cause du reflux dans les
côlons.
La typhlo-sigmoïdostomie latérale draine admira-
blement le côlon droit directement dans le rectum ;
elle soulage la fonction des côlons, sans toutefois la
supprimer. AUBOURG.
Pierre Duval et Jean-Charles Roux (Paris). —
Les altérations du côlon droit et la constipation
cæcale. Les indications du traitement chirur-
gical et ses résultats (Archives des maladies de
l'appareil digestif et de la nutrition, n° 6, Juin
1914).
On sait depuis une dizaine d'années qu'en dehors
de Vappendicite chronique, d'autres lésions de la
région cæcale ou colique droite peuvent créer ou
entretenir un ensemble de troubles de la santé géné-
rale. Pierre Duval et Jean-Charles Roux ont cherché
à établir, à l’aide des procédés de diagnostic les plus
récents, une symplomatologie des troubles du côlon
droit et du côlon où Pappendicite chronique n’inter-
vient pas.
La rétention des fèces au niveau du côlon droit
produit les symptômes suivants :
4° Douleur plus ou moins accentuée dans le côté
droit du ventre augmentant vers les 2 ou 3 heures
du matin, au moment où la tension fœcale est la plus
grande par suile des fermentations.
2° Troubles fonctionnels du gros
intestin révélés par les examens co-
prologiques et se traduisant par une
constipation chronique interrompue
par une évacuation diarrhéique plus
ou moins fréquente, suivie d’une atté-
nuation des douleurs dans la fosse
iliaque droite.
5° Mauvais état général dù à la réten-
tion des fèces au niveau du cecum
(anémie, cholémie, teinte brune de la
peau, fatigue habituelle, céphalées ré-
cidiventes vespérales et nocturnes).
Tels sont les symptômes de la stase
colique; mais il convenait d'aller plus
loin et de rechercher par la palpation
et par la radiographie la cause pre-
mière de la gène à l'évacuation du
cecum, Trois altérations principales
sont en cause, comportant chacune un
traitement particulier :
La mobilité anormale du cecum;
La péricolite inflammatoire vu mem-
braneuse ;
L'ertasie cæcale ;
La mobililé anormale du cecum est constatée par la
palpation et la radioscopie. « Dans la station debout,
après lavement bismuthé, le cæcum descend vers le
pubis presque dans le petit bassin tandis qu’il remonte
largement dans le décubitus dorsal ». L'examen dans
Rayons X.
le décubitus latéral gauche montre une ombre ercale
s'éloignant du bord de Pos iliaque et permet d'appré-
cier le degré de mobilité du cecum et du colon ascen-
dant. Le traitement est médical (sangle et laxatif) ou
chirurgical (fixation du cæcum au tendon du petit
psoas).
Les péricoliles membraneuses ou inflammatoires se
produisent de préférence au niveau de Tangle droit
du côlon, y produisant des adhérences et des sou-
dures quelquefois étroites. L'examen radiographique
dans la péricolite inflammatoire montre des strictures
anormales au niveau de l'angle ‘hépatique ou sur le
colon même; dans la péricolile membraneuse le
« cæcocôlon est boursouflé, bulbeux, barré par des
rides de contractions. On note également un retard
à l’évacualion cæcale ». Le traitement chirurgical
(cieco-sigmoidostomie, résection du còlon droit) est
le plus souvent indiqué.
L'ectasie cvcale avec typhlite se constitue à la suite
des troubles cireocoliques ou d'une constipation habi-
tuelle. La radioscopie seule fixe le diagnostic. « Le
cæeum est dilaté, prolabé : il se remplit rapidement
de bismuth. Il représente des dimensions considé-
rables surtout dans le sens transversal. D’après
H. Béclere et Kienbock, les lésions de la muqueuse
seraient même visibles et se traduiraient par une
ombre bismuthée plus pâle. Le traitement est uni-
quement chirurgical (fixation du ezeeum au tendon du
petit psoas, résection du colon droit après établisse-
ment d'une iléo-transversocolostomie). De nombreuses
radiographies illustrent cette trés intéressante étude.
G. GIBERT.
E. Lacaille (Paris). — Mise en évidence par
l'examen radiologique de la constipation rele-
vant d'un traitement chirurgical (Bullen des
Sociétés d'arrontissements, p. 414 et 415).
En cas de constipation rebelle, même si rien ne fait
penser à une tumeur, il est prudent et souvent indis-
pensable de faire l'examen aux rayons X qui révelera
une cause malérielle justiciable soit d'une opération,
soit du port d'une ceinture intelligemment comprise.
L’A. présente un certain nombre de clichés confirmant
sa these. A. LAQUERRIÈRE.
L. Lagane (Paris). — Diagnostic et traitement de
la dysenterie amibienne (La Presse médicale,
n° 49, 20 Juin 1914, p. 469-469)..
L'examen radiologique peut contribuer à établir le
diagnostic de dysenterie amibienne, dans certains cas
chroniques. M. Aubourg a déerit comme altération
morphologique constante la réduction de la capacité
du gros intestin. Le gros intestin, dont la capacité
normale est d'environ 4 litre, ne peut plus contenir
que 500, 260 ou mème 100 grammes de lavement bis-
muthé. H se présente sous la forme d'une corde mince
et tendue, « ce sont des brachycolons uniformément
et régulièrement rétrécis ».
P. COLOMBIER.
Duval et H. Béclère (Paris). — Radiographies
positives de calculs et de vésicules calculeuses
(Société de Chirurgie, 17 Juin 1914, p. 822).
Dans 2 cas, D. et B. ont vu des calculs : dans un
2 cas, une grosse vésicule sans voir de calculs.
Des calculs examinés par Lesure (méthode de De-
niges) ont donné les résultats suivants :
4° Calculs invisibles à la radiographie: cholestérine
et pigments biliaires; après calcification, résidu nul.
2 Calculs visibles à la radiographie: pigments bi-
liaires à cholestérine; après calcification, résidu de
cendre contenant phosphate et carbonate de chaux.
3° Boue biliaire visible à la radiographie : choles-
347
térine et pigments biliaires; après calcification, résidu
d'A. phosphorique, carbonique et de chaux.
Les calculs peuvent done être clairs et la boue
biliaire opaque. AUBOURG.
E. Rautenberg (Berlin). — Radiographies du
foie, de la rate et du diaphragme (Deutsche
Medizinische Wochenschrift, 14 Juin 1914, n° 24,
p. 1205-1208, 4 pl.).
Chez les malades quí présentent de Pascite, on
peut aisément, après avoir évacué une partie du
liquide, faire pénétrer dans la cavité abdominale une
certaine quantité de gaz, ainsi que cela s’est déjà
pratiqué pour l'examen radiologique des cavités arti-
culaires et de la vessie.
L'auteur après s’étre contenté d'introduire d'abord
de 1 litre à 1 litre 1/2 d'oxygène en fait pénétrer main-
tenant de 3 à 6 litres, sans qu'il en résulte aucun
inconvénient pour les malades.
Il pratique alors l'examen et la radiographie en
station verticale et dans le décubitus latéral gauche
lorsqu'il veut voir le bord droit du foie, dans le décu-
bitus latéral droit lorsqu'il veut examiner la rate.
Après l'obtention des clichés, le gaz est évacué
facilement et s'échappe par le trajet de la ponction
que Von avait obturée au moyen d'un leucoplaste
par exemple. Si Pon éprouvait ainsi des difficultés il
suftirait de réintroduire l'aiguille creuse. D'ailleurs,
le gaz qui reste dans la cavité péritonéale est absorbé
en quelques jours et ne produit aucun effet facheux.
Bien loin de là, il parait mème retarder un peu la
reproduction du hquide.
Dans ces conditions, on peut mettre en évidence
d'une facon parfaite le bord droit et une partie du
bord inférieur du foie et toute la rate.
L'auteur a pu ainsi préciser, par exemple, le dia-
gnostic de cirrhose du foie, de carcinose du péri-
toine, de foie cardiaque, ete. Ha constaté que le foie
normal s'affaisse sensiblement dans le décubitus la-
téral, le bord droit s'écartant de la paroi et s'apla-
tissant tandis que dans les cas pathologiques il peut
maintenir sa convexité ou présenter des formes par-
ticulieres.
En somme, chez les malades qui présentent de Pas-
cite, il s'agit d'une manœuvre simple, facile, sans
danger et qui donne radiologiquement les renseigne-
ments utiles et intéressants. Mais chez des malades
qui ne présentent pas de liquide dans le péritoine, il
ne semble pas que l'on doive adopter cette manœuvre
et la laparatomie exploratrice d'emblée nous parait
préférable.
Quatre clichés accompagnent cel article, le premier
qui montre des nodules cancéreux sur le revêtement
péritonéal du diaphragme semble particulièrement
intéressant. R. Leooux-LEbBARD.
J. Witte (Hanovre). — Un cas de radiographie
particulièrement nette de calculs biliaires
(Fortschritte auf dem Gebiete der Reentyenstrahlen,
t. XXH, fasc. 2, 6 Juin 1914, p. 217-219, 1 pl.).
Chez une malade de 55 ans avant des troubles di-
gestifs légers et présentant à la palpation une zone
douloureuse à droite du nombril mais sans autre
symptôme hépatique, on constate des la radioscopie
deux ombres très nettes répondant au point doulou-
reux et bordant la colonne vertébrale. Une radiogra-
phie prise debout fait voir qu'il s'agit évidemment de
calculs biliaires remplissant la vésicule. Bien qu'il
n'y ait pas eu de vérification opératoire, il ne semble
pas y avoir de doute possible quant au diagnostic.
R. Leboux-Lebanb.
Leuret et Laurence (Paris). — Fistule broncho-
biliaire par ramollissement d'une gomme sy-
548
philitique hépatique (Société des Chirurgiens de
Paris, à Juin 1914, p. 484-400).
L'examen radioscopique montrait un foie augmenté
de volume sans collection sus ni sous-hépatique.
AUBOURG.
Seymour Barling (Birmingham). — Corps étran-
ger du foie extrait après vingt-trois ans (7he
Archives of the Röntgen Ray, n°167, Juin 1944,
p. 25 à 27, 1 radiographie hors-texte).
L'auteur rapporte l'observation d'une jeune femme
qui, en septembre 1911, fut opérée pour une appendi-
cite, car elle se plaignait de violentes douleurs dans
tout le côté droit de abdomen. L'appendiee était
long et bridé à sa base.
Elle revint en octobre 1915, nullement soulagée
par Popération, se plaignant de douleurs très vio-
lentes quand elle était debout et cireulait. En fai-
sant un interrogatoire plus serré, on apprend que
vingt-trots ans auparavant, à Page de 3 ans, elle tit une
chute en portant une bouteille, qu'elle se blessa assez
sérieusement dans Phypochondre droit; elle dut rester
alitée six mois. Une eicatrice est encore visible au
niveau de la sixième côte droite quand on soulève le
sein. Sur une radiographie d’Emrys-Yones, Pon voit
croisant la He et la 12° cote en dehors du pôle supé-
rieur du rein un corps opaque long de 8 centimètres
sur 3 de large. A Popération, on trouva dans le foie
une poche kystique adhérant, en haut, au diaphragme,
et l'on relira d'abord après incision un demi-litre
environ d'un liquide noirátre, sirupeux, mélangé de
caillots; puis un morceau de verre épais et incurvé
comme le sont les débris de bouteille.
Cette intéressante et curieuse observation prouve
une fois de plus la nécessité d'examiner complète-
ment les sujets aux rayons X, autrement Pon peut
se réserver de désagréables surprises, comme dans
le cas présent où la région hépatique n'avait pas été
vue. WILLIAM VIGNAL.
SYSTEME GENITO-URINAIRE
Gayet el Jaubert de Beaujeu (Lyon). - Pyélo-
graphies (Lyon médical, tome CXXH, n° 25,
21 Juin 1914, p. 1586 à 1988).
La pyélographie est une méthode récente qui com-
mence seulementa se répandre en France. Les auteurs
se servent d'une sonde urétérale opaque; Pinjection
est poussée à l'aide d'une burette de Mohr, le malade
étant dans le décubitus dorsal: si le rein est mobile,
la radiographie est faite le malade étant appuyé sur
un plan très incliné, presque en position verticale.
Les auteurs montrent toute une série de radiogra-
phies: rein mobile avec hémalurie mais sans dilata-
tion du bassinet, rein abaissé et peu mobile avec
distension des calices, amélioré par Finjeetion de
collargol: rein très mobile avec hydronéphrose, rein
ptosé. Chez une autre malade avant subi diverses
interventions et une néphrectomie, la radiographie
montre un bassinet plié à angle droit: sa partie infé-
rieure est vue à plat, les calices sont vus en projec-
tion.
La méthode permet aussi de diagnostiquer Pori-
gine d'injections pararénales: chez une jeune fille
atteinte d'une volumineuse tumeur de Phypochondre;
l'origine rénale a pu être éliminée, le rem étant
refoulé, mais sain. La pyélographie a touiours été
d'une innocuité parfaite, elle a même rendu des ser-
vices aux reins infectés : elle est seulement tres déli-
cate et demande la docilité des malades et la patience
des opérateurs. NOGIER.
Billiard (Rouen). — La radiographie de l'appa-
reil urinaire dans la pratique journalière.
Rayons X.
Revue pratique des maladies des oryanes yénito-
urinaires, n° 65, Mai 1914, p. 189 à 201).
Ce travail paru dans la Revue médicale de Normandie
a été analysé dans le Journal de Radiologie, page 355.
G. HARET.
Suquet (Nimes). — Radio-diagnostic des affections
du système urinaire ¡(Revue pratique des mala-
dies des organes génito-urinaires, n°63, Mai 1914,
p. 179 à 182, 2 fig.).
Ce travail, paru dans la Revue pratique d'élertrolouyte
et de radiologie, a été analysé dans le Journal de
Radiologie, page 350. G. HARET.
Rafin et Arcelin (Lyon). — La mobilité rénale et
ses conséquences pour le diagnostic radiogra-
phique des calculs du rein (Journal d'Urologie,
15 Juin 1914, p. 725).
Si certains reins, atteints de grosse périnéphrites,
sont immobiles, la plupart du temps cet organe
subit des mouvements dus à la respiralion, quelque-
fois même, chez des sujets amaigris, les battements
aortiques suffisent pour lui imprimer des secousses.
Cette mobilité rénale, si difficile à dépister par les
moyens cliniques habituels, est aisément mise en
évidence par la radiographie faite aux deux temps
d'une respiration foreće; ainsi on voit les déplace-
ments subis par l'ombre rénale, les calculs du rein
ou du bassinet, ou par l'ombre du collargol introduit
dans le bassinet.
Les déplacements du rein pendant la respiration
ne sont pas empechés, comme certains le croient,
par la pression du cylindre compresseur. Ces faits
démontrent que la radiographie rapide est néces-
saire pour mettre en évidence tous les ealeuls
visibles à la radiographie. Cette méthode d'investi-
gation est également utile pour étudier avec préci-
sion la mobilité rénale et se rendre compte des adhé-
rences, qu'un rein peut avoir contractées.
L. Nanan.
Lubey et Paris (Paris). — Rein ectopique congé-
nital pris pour une tumeur du mésentère (Jour-
nal d Urologie, 15 juin 1914, p. 769).
Un rein dvstopique est d’un diagnostic très diffi-
cile; aussi les erreurs ne sont-elles pas rares. La
confusion avec une tumeur abdominale d'origine
annexielle, colique ou mésentérique est fréquente.
Dans le cas qui fait l'objet de ce travail, en présence
d'une grosseur abdominale dans la région ombilicale
et mobilisable dans le sens transversal, les auteurs
crurent à une tumeur du mésentere., L'intervention
les mit en présence d'un rein droit congénitalement
ectopié et malformé.
L. et P. attirent l'attention sur l'importance de la
adiographie avec introduction de sonde opaque dans
l'uretère pour le diagnostic d'une tumeur abdominale
et d'origine douteuse: ils reconnaissent que Femploi
de cette méthode aurait rectifié leur diagnostic et
empèché une intervention inutile. L. NAHAN.
Aubourg (Paris). — Ombres anormales de la
région du bassinet (Bulletins et Mémoires de la
Société de Radiologie médicale de France, n° 56,
Juin 1914, p. 182 à 185).
Ce cliché est intéressant au point de vue du dia-
gnostic de la tuberculose et des calculs du rein. On
avait trouvé des taches au-dessous de la 12° côte au
niveau de la ft" lombaire, mais ces taches superpo-
sees, entourées de zones claires avaient laissé un
certain doute quant à leur nature, dans l'esprit du
radiologiste. Il se contenta de qualifier ces ombres
Rayons X.
d'- ombres anormales » pouvant provenir de l'intérieur
ou de Pextérieur du bassinet. On opéra et Pon trouva
une tuberculose des calices et du bassinet. L’A., à ce
sujet, attire l'attention des radiologistes en leur
recominandant la prudence dans Pinterprétation des
épreuves. G. HARET.
K. Sorantin (Vienne). — Radiographie d'un diver-
ticule de l'urètre (Fortschritte auf dem Gebiete
der Roentgenstrahlen, t. XXH, fasc. 2, 6 Juin
1914, p. 241-242, 1 pl.).
Radiographie d'un pseudo diverticule de Purétre con-
sécutifá des abcès péri-urétraux multiples avec fistu-
lisation après injection de collargol, d'une part, intro-
duction d’une sonde opaque flexible qui s’est enroulée
dans la poche, de Fautre. Vérification des données
radiologiques par autopsie, le malade étant mort peu
après d'hémorragie cérébrale. R. Leboux-LEBARD.
Picot et Aubourg (Paris). — Calcul de l'uretére
pelvien, examen radiologique, intervention chi-
rurgicale (Bulletins et Mémoires de la Société de
Radiologie médicale de France, n° 5, 6 Juin 1914,
p. 181).
Les À. présentent un radiogramme montrant deux
taches au niveau de la région sacro-iliaque droite.
Pour éviter une fausse interprétation on introduisit
un catheter dans l'uretère et Pon constata par une
radiographie qu'il s'arrêtait sur l'opacité. Ce moyen
semble propre à écarter les causes d'erreur tenant
aux taches du bassin dont Roux de Lausanne, vient
de donner une énumération dans sa thèse.
G. HARET.
Felice Perussia (Milan) — Technique de la
radiographie du fœtus dans l’utérus maternel
(Radivlogia medica, p. 205, Mars 1914).
Convaincu de Pimportance de la technique pour
cette question spéciale de Vinvestigation radiologique,
l'auteur a protité du matériel très riche mis à sa
disposition par l'Institut obstétrique de Milan pour
entreprendre une série de recherches systématiques
et pour établir des lignes directrices qui doivent
guider le radiologue désireux d'obtenir des résultats
sûrs et constants. Il indique la préparation à faire
subir à la malade, les différentes positions qu'il faut
lui faire prendre et les différents sens dans lesquels
ont peut utilement projeter les rayons. L'usage du
diaphragme limitateur et compresseur est absolu-
ment indispensable. L'auteur préfère faire deux
radiographies de détails au lieu d’une seule à champ
vaste qui perdrait en netteté ce qu'elle gagnerait
en dimensions. Employant un cylindre de 13 cm de
diamètre, il est suffisant de prendre des plaques du
format 18 >< 24.
Il west pas utile non plus d'employer des rayons
très durs; les rayons 5-6 de échelle Walter sont
largement suffisants. Il faut évidemment tacher d'ob-
tenir des radiographies au moins rapides sinon ins-
tantanées et lorsqu'on dispose d’une intensité de
25-30 Ma. au secondaire, on obtient de bonnes radio-
graphies avec un temps de pause variant entre une
seconde et une seconde et demie.
Six radiographies accompagnent le travail; elles ne
sont ni renforcées ni retouchées, ce qui n'enlève
d’ailleurs rien à leur extrème netteté.
M. GRUNSPAN.
APPAREIL RESPIRATOIRE
E. Weill, Cluzet, Mauriquant et A. Dufourt
— Pneumonie expérimentale du chien. Note de
radiologie (Lyon médical, tome CXXII, n° 25,
7 Juin 1914, p. 1286 à 1289).
549
Les signes cliniques de la pneumonie étant sou-
vent fort différents d'un sujet à l’autre, les auteurs
s'adressent aux rayons X pour étudier la pneumonie
expérimentale du chien. Hs présentent trois épreuves;
la premiére est celle d'un chien normal; la deuxième
a été faite #8 heures après l'injection; à la base gau-
che, une zone opaque s'étend de la base de l'ombre
cardiaque jusqu'au diaphragme. La troisième radio-
graphie, faite 4 jours après l'injection, est identique,
Phépatisation a disparu en 10 jours, tandis qu'un peu
de toux persistail encore. Les auteurs emploieront
désormais la radiographie instantanée. Souvent, dit
M. Mouriquand, les signes cliniques existent sans
signes radiologiques, et inversement ; Pexpérimenta-
tion éclaircira sans doute ce point obscur. M. Weill
pense qu’on peut affirmer déjà que le souffle n'existe
pas au niveau du foyer hépatisé mais à sa périphérie.
Tu. NOGIER.
Antonio Coppola (Naples). — Recherches radio-
logiques sur la topographie broncho-pulmo-
naire normale et pathologique (Annali di elel-
tricità medica e Terapia Fisica, 30 Mai 1914).
Apres avoir injecté dans l'appareil broncho-pulmo-
naire du cadavre un liquide composé d'huile de vase-
line et de bismuth, l'auteur a procédé à différents
examens radioscopiques, le cadavre étant en posi-
tion verticale ou horizontale ?
Les radiographies annexées sont très nettes, aussi
bien celles qui ont été prises sur les cadavres
d'adultes que celles prises sur des fœtus à terme,
morts peu de jours après la naissance; il semble
résulter de la comparaison de ces différents clichés
que la bifurcation bronchique est la même chez le
fetus que chez l'adulte, mais chez le premier la
branche épiartérielle gauche est évidente. L'auteur
pense que ce fait est une démonstration évidente
que le lobe supérieur gauche existe comme le lobe
supérieur droit mais qu'il est rudimentaire et atro-
phié et que le petit rameau ascendant qui se détache
de la bronehe gauche sur les radiographies d’adulte
pourrait ètre un rameau épiartériel, vestige du lobe
supérieur. L. GRUNSPAN.
Auclair Gaston. — Diagnostic des adénopathies,
trachéobronchiques par la radiographie instan-
tanée chez Venfant (Thèse de Paris, 1944).
Si Pon envisage les difficultés du diagnostic radio-
graphique des adénopathies trachéo-bronchiques, il y
a lieu à distinguer :
4 Des adénopathies médiastinales qui peuvent
siéger dans toute la hauteur du médiastin.
2° Des adénopathies hilaires.
Lorsque les adénopathies médiastinales siègent à
la partie supérieure, seule la radiographie instantanée
en position frontale permet de les différencier d'un
thymus hypertrophié.
La radiographie instantanée nous permet de nu-
mérer les ganglions, de les localiser avec exactitude,
de les déceler lorsqu'ils sont encore très pelits; elle
nous indique l'endroit qu'il faut irradier pour avoir
les plus grandes chances d'agir sur les ganglions.
Enfin, à l’aide des radiographies prises en série, on
peut suivre l'évolution des adénopathics. BONER.
Wydler (Bale). — Le traitement radical des dila-
tations bronchiques (Zur radikalen Behandlung
der Bronchiektesien, in Mitteilungen aus den
Grenzgebieten der Medizin und Chirurgie, Band
28, Heft 1, 1914, p. 141).
vest la relation d'un cas de dilatation bronchique
traité chirurgicalement par le prof. de Quercain.
Trois images radiographiques représentent le thorax
successivement avant le traitement, après la ligature
550
d'une branche de l'artère pulmonaire et après la
résection du lobe inférieur du poumon gauche.
A. B.
Belot (Paris). — Un cas de pleurésie médiastine
Bulletins et Mémoires de la Société de Radiologie
médicale de France, n° 5,6 Juin 1914, p. 194 à 196,
1 planche).
I! s'agissait d'une malade dontle diagnostic n'avait
pu être posé d'une facon absolument sûre par les
moyens habituels de la clinique. On fit donc un
radiodiagnostic qui permit d'affirmer l'existence
d'une pleurésie médiastine. La malade eut, à quelque
temps de lá, une vomique qui confirma le diagnostic,
puis s'améliora. Mais bientôt l'état redevint grave,
on procéda á un nouvel examen radioscopique et Pon
trouva un épanchement de la grande cavité pleurale.
L'intérèt de cette observation réside dans l'image de
pleurésie médiastine, assez diflicile á interpréter.
G. HARET.
Laroche, Brodin et Huber (Paris). — Syndrome
pseudo-pleurétique de la base dans les pleu-
résies interlobaires (Annales de médecine, Juin
1914. p. 651).
Dans ce travail, les A. rapportent trois observations
détaillées de pleurésie interlobaire avec syndrome
pseudo-pleurétique de la base. Ils montrent que la
symptomatologie clinique ne permet pas dans ces
cas de faire un diagnostic de pleurésie interlobaire.
Il faut s'adresser à deux autres modes d'invesliga-
tion: les positions exploratrices répétées et l'examen
radioscopique.
Ce dernier s'impose toujours dans les cas dou-
teux; elle peut confirmer l'existence soit d'un épan-
chement suspendu avec clarté des sinus costo-dia-
phragmatiques, soit d’une collection hydroaérique
également suspendue. Le diagnostic radiologique
peut toutefois ¿tre impossible; dans certains cas tout
le parenchyme de la base est en état de splénisation;
alors une obscurité massive simule un grand épan-
chement de la base. L. NAHAN.
E. von Adelung Dakland.— Pneumothorax arti-
ficiel (The Journal of the American medical
Association, vol. LXII, n° 25, 20 Juin 1914,
p. 1944-1950, 6 fig.).
L'auteur décrit sa technique qu'il a empruntée à
Forlanini en y apportant de petites modifications. I]
illustre cet article de fort belles radiographies mon-
trant les heureux résultats qu'il a ainsi obtenus.
WILLIAM VIGNAL.
Roque, Cordier et Lévy (Lyon). — Pneumonie á
pneumobacille de Friedlaender et à pneumo.
coques (Lyon Médical, t. CXXIE, n° 25, 31 Juin
1914, p. 1591 à 1396).
A propos d'une pneumonie du service, deux exa-
mens radioscopiques ont donné les résultats sui-
vants: le premier examen pratiqué quatre jours après
Padmission, montre à la base droite un foyer d'hépa-
tisation net et de forme triangulaire à sommet hilaire,
de contours flous, l'extrême base est respectée, la
plévre libre: il s'agissait pour les auteurs d'une pneu-
monie lobaire franche à signes physiques prolongés.
Or le triangle radioscopique ne présentait qu'un
léger effacement des contours au niveau du hile: la
netteté de ses autres limites avait permis un ortho-
diagramme. Un mois aprés, on constate une obseu-
rité mal détime de tout le bord inférieur gauche, les
contours ne sont pas nets. Peut-ètre Vimage nette
était-elle due à une pneumonie à pneumocoques,
l'image floue à une pneumobacillémie, ce qui corres-
pondrait à Pexamen bactériologique. Th. NOoGIER.
Rayons X.
Mamie et Aimard (Leysin). — Diagnostic des
cavernes muettes du poumon par les rayons X
(Paris Médical, n° 32, Juillet 1914, p. 149 à 158,
10 fig.).
Les auteurs commencent par passer en revue tous
les signes capables de faire déceler une caverne et
font la critique de ces signes. La matilé est incons-
tante; la sonorité tympanique se rencontre principa-
lement dans les régions pulmonaires inliltrées; le
tintement métallique peut étre parfois le signe d'un
pneumothorax partiel; le bruit de pot felé est un des
plus caractéristiques, avec le rále caverneux et le
souffle caverneux, néanmoins on ne peut se baser
sur aucun de ces signes pris séparément pour affir-
mer l'existence d’une caverne, et lorsque celle-ci est
centrale, le diagnostic de difficile devient parfois
impossible, sans la grande ressource des rayons X.
Sur 790 examens de tuberculose pulmonaire, les
auteurs ont vu leur diagnostic rectifié 12 fois par les
rayons X. Ces 12 malades présentaient des cavernes
volumineuses qui, chez les uns, ne se manifestaient
par aucun signe d’auscullation, chez les autres, les
signes existants ne permettaient pas de faire un dia-
gnostic. Ce sont ces 12 malades dont ils apportent
les observations détaillées, avec, pour 10 d’entre
eux, les radiographies obtenues. Chez les uns, l'état
général satisfaisant ne pouvait faire penser à de telles
lésions, chez les autres, malgré l'état général mau-
vais Pauscultation n'avait pu déceler ‘ces cavernes.
Les auteurs insistent donc sur la nécessité absolue
du radiodiagnostic en tuberculose pulmonaire car il
renseigne non seulement sur l’état exact des lésions,
mais sur leur siège, ct permet d'éviter dans certains
cas de grosses erreurs, certaines graves lésions pou-
vant rester méconnues par les moyens habituels de
la clinique. G. HARET
F. Jessen (Davos). — Sur la localisation des
cavernes et des abcès pulmonaires (Mrinch-
ner Medizinische Wochenschrift, n° 25, 25 Juin
1914, p. 1391, 1 fig.).
H est parfois utile de savoir si une adhérence pleu-
rale, un abcès, un point de gangrène, etc., se trouve
en avant ou en arriére ou sur le côté du thorax.
Les radiographies stéréoscopiques prises pour
nous renseigner à ce sujet sont insuffisantes pour ce
qui est des parties molles et ne donnent une image
véritablement en relief que pour le squelette. Pour
remédier à cette insuflisance, J. utilise constamment
le localisateur de Furstenau, comme s'il s'agissait de
déterminer la situation des corps étrangers et il
recommande pour cette application cet appareil connu
de tous les radiologistes. R. LEnoux-LEBARD.
Rest, Ameuille, Melle de Pfeiffel (Paris). —
Abcès amibien du poumon (Soc. Médicale des
Hôpitaux, 12 Juin 1914, p. 1049-1055).
L'examen radiologique montrait : un poumon gauche
parfaitement clair du haut en bas — un poumon droit
lout à fait transparent dans sa partie supérieure,
mais occupé à sa base, par un ombre circulaire, à
contours parfaitement nets, réguliers, comme tracés
au compas, autour de laquelle en haut, en dedans et
en dehors subsistait la clarté pulmonaire. En bas
cette ombre se confondait avec Popacité hépatique.
R. pense que ces ombres circulaires à contours
précis sont chez Vadulte symptomatiques de deux
maladies principales : łe kyste hydatique du poumon
et le néoplasme.
Après ponction, on reconnut un abcès amibien du
poumon.
L'opérateur (Hartmann) a montré que cet abcès
était consécutif à un abcès du foie. AUBOURG.
Rayons À.
Achard et Rouillard (Paris). — Gangréne pulmo-
naire consécutive à une contusion thoracique
(Soc. Médicale des Hôpitaux, 19 Juin 1914, p. 1172,
1 radiographie).
Au cours d'une discussion sur « Tuberculose et
Traumatisme », A. et R. présentent l'observation d'un
malade qui à la suile d'un traumatisme violent, ful
reconnu porteur d'une lésion caractérisée par une
zone elaire de la base droite, entourée d'une zone
régulière arrondie de tissu pulmonaire épaissi
comme Fa montré la ponetion, a Pendroit où les
Rayons X auraient montré un foyer intra-pulmonaire,
il s'agissait d'un abcès gangreneux. AUBOURG.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Von Seuffert (Munich). — L'état actuel, les pro-
blémes, les limites du traitement radio et
radiumthérapique du cancer (Archives d'¿lec-
tricité médicale, 25 Mai, p. 992 à 571 et 10 Juin
1914, p. 610 à 625).
Il faut remercier le Dr Bergonié d’avoir fourni au
lecteur français une traduction intégrale de ce remar-
quable travail sommairement analysé à la page 427
du Journal de Radiologie. A. LAQUERRIERE.
NÉOPLASMES
Regaud et Nogier. — Décroissance de la radio-
sensibilité des tumeurs malignes traitées par
des doses successives et convenablement espa-
cées de rayons X. Auto-immunisation contre
les rayons X (C. R. Ac. des Sc., 8 Juin 1914).
Si les résultats statistiques semblent indiquer que
lorsqu'on attaque une tumeur maligne par la radio-
thérapie ou la radiumtherapie il faut d'emblée don-
ner des doses massives, jusqu'ici aucune expérience
rigoureuse h'étail venue apporter son contrôle aux
conclusions de la pratique. Nous ne pouvons que
nous réjouir de voir M. Regaud, dont les travaux
radio-histologiques sont déjà si nombreux et M. Nogier
qui a déjà apporté un contingent si important à la
radiothérapeutique, aborder la question de la radio-
sensibilité des tissus au cours de lirradiation.
Or, de leurs premiéres expériences, il parait décou-
ler que la radiosensibilité d’une tumeur maligne
décroit au cours d’un traitement prolongé sans que
pourtant la structure histologique du néoplasme
semble en rien modifiée.
Des expériences rapportées par les auteurs, deux
faits très importants se dégagent; c'est d'abord que
la première irradiation provoque le plus souvent une
diminution plus notable de la tumeur que les sui-
vantes, qu'il s'agisse d'ailleurs de myxosarcome, de
certains carcinomes, ou de certains épithéliomes.
C'est ensuite que les symplómes généraux dus à
l'auto-intoxication par résorption des produits du tissu
néoplasique détruit sont également plus importants
lors de la première attaque.
Bien que ces fails ne puissent ètre généralisés à
toutes les tumeurs, tout le monde admettra avec les
auteurs que ces résultats constituent une indication
capitale pour la thérapeutique. Mais on pourra discu-
ter s'ils nous engagent à faire une première irradia-
tion massive suivie d'un nettoyage chirurgical, puis
consécutivement d’autres irradiations comme le
pensent MM. Regaud et Nogier.
| H. GUILLEMINOT.
551
Rochard (Paris). — Sarcome du cuir chevelu
Soc. de Chirurgie, 24 Juin 1914, p. 870-873).
1} s'agit d’un malade opéré en Juillet 1912, puis en
Octobre 1912 pour une tumeur siégeant près du lam-
beau et ayant récidivé une troisième fois en Mai 1913.
A ce moment, malgré une troisième intervention, nou-
velle récidive rapide. En Décembre, le malade est
envoyé à la radiothérapie et traité par Belot; les
rayons X délerminent en quelques séances la régres-
sion de la tumeur; la guérison apparente persiste
depuis cing mois. Ce cas est publié en détail dans
ce journal.
AUBOURG.
SANG ET GLANDES
Albert Weil. — La radiothérapie du thymus
(Société de médecine de Paris, 23 Mai 1914).
La radiosensibilité du thymus est telle que lévo-
lution scléreuse commence le jour mème de l'irradia-
tion. A l’aide de 6 observations, A. W. démontre de
façon absolue toute l'utilité des rayons filtrés pour
atrophier rapidement des thymus hypertrophiés chez
Penfant. A. W. utilise des filtres très épais (4 milli-
mètres) permettant d'adininistrer des doses suffi-
santes de rayons épurés très pénétrants. Dose
6 H répartis en 7 ou 8 séances par plusieurs portes
d'entrée, filtres de 4 millimètres.
Les résultats éloignés sont excellents ainsi que le
montrent des radiographies faites 2 ans après chez
des enfants cliniquement guéris. G. GIBERT.
M. Povesi (Turin). — La radiothérapie des adéno-
pathies tuberculeuses (Gazeta medica italiana,
Mai 1914).
ll est évident que la radiothérapie exerce une action
bienfaisante sur les adénopathies tuberculeuses. Les
lymphomes tuberculeux non suppurés régressent
sous l'influence des rayons tandis que les suppura-
tions sS'améliorent et que les fistules laissent des
cicatrices assez belles de beaucoup préférables, au
point de vue esthétique, á celles obtenues chirurgi-
calement. l’auteur est un partisan convaincu de ce
mode de traitement. M. GRUNSPAN.
TUBERCULOSE
E. Albertario (Turin). — La radiothérapie des
péritonites tuberculeuses (Gazzetta medica ita-
liana, 7 Mai 1914, n* 19).
L'auteur croit à une action indubitablement efficace
de la radiothérapie sur les péritonites tuberculeuses ;
cette action est plus certaine dans les formes fibro-
plastiques que dans les formes ascitiques; les dou-
leurs sont diminuées ainsi que la tension abdominale.
L'amélioration est non seulement clinique, mais aussi
anatomique. Des recherches expérimentales ont dé-
montré la transformation fibreuse et scléreuse des
tubercules; ces résultats sont durables.
M. GRUNSPAN.
SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE
Lacaille (Paris). — Radiothérapie du fibrome, un
cas très instructif (Bulletins et Mémoires de la
Société de radiologie médicale de France, n° 56,
Juin 1914, p. 176 à 178).
L'A. rapporte l'observation d’une de ses malades
qui présentait une tumeur abdominale devenue rapi-
dement énorme, ayant provoqué un déclin rapide de
D
l'état général, à tel point qu'on avait songé à un sar-
come. Mais la patiente refusait l'opération. On tenta
done la radiothérapie. Au début, on obtint une amé-
lioration de l'élat général, une diminution très mar-
quée de la tumeur, mais arrivérent des symptomes
qui firent penser à un début de grossesse: on cessa
le traitement. Dutérus reprit rapidement alors un
volume tel que l'intervention chirurgicale ne fut plus
différée, et Pon constata la présence d'une tumeur
ayant subi la dégénérescence sarcomaleuse.
G. Haner.
H. Arbassier. — Revue critique de l’action des
rayons X sur l'ovaire en gynécologie (Thèse de
Paris, 191%).
Ainsi que Pindique son titre, ce travail est une
revue générale des connaissances acquises sur l'irra-
diation des ovaires en pathologie gynécologique, mais
apparait plutòt comme un excellent chapitre de vul-
garisalion que comme une revue critique. L'auteur
n'a pas étudié personnellement les effects de la radio-
thérapie dans la thérapeutique gynécologique et ne
discute pas la valeur de telle ou telle technique,
mais en revanche la partie physiologique de son tra-
vail constitue une mise à jour de la question et que,
bien qu’un peu succinete, on pourra consulter avec
fruit. A. ZIMMERN.
Dartigues (Paris). — Fibrome hémorragique et
amaurose par glaucome hémorragique (Soc.
des chirurgiens de Paris, ò Juin 1914, p. 497-504).
A propos de cette observation, D. discute la valeur
de Félectricité, des rayons X et du radium comme
traitement du fibrome : D. ne eroit nullement à leur
guérison. Ces traitements intermédiaires, basés sur
la pusillanimité des malades, peuvent réduire au
silence quelque symptôme pour une durée plus ou
moins longue, mais n'ont jamais amené de guérison
au sens réel du mot. H ne serait pas diflicile de
démontrer qu'insuftisants le plus souvent, ils sont
SUBSTANCES
GÉNÉRALITÉS
A. Gockel. — La radioactivité du sol et des eaux.
Braunschweig, Vieweg et fils, 1914, 1 vol. de
108 pages avec 10 figures.
Les phénomènes de radioactivilé du sol et des
eaux intéressent non seulement le géologue et le
chimiste, mais aussi le médecin qui doit tenir compte
désormais de ces nouveaux facteurs physiques : la
radioactivité de l'almosphère par les produits de
désintégration de l'émanation provenant du sol et la
radioactivité des eaux thermales, Aussi l'auteur a-t-il
pensé faire œuvre utile en réunissant tous les résul-
tats obtenus jusqu'ici dans l'étude de cette question.
Après avoir indiqué les méthodes de mesure utili-
sées, il donne, grace à une bibliographie précise, les
résultats des recherches de nombreux auteurs sur la
radioactivité des roches formant la croûte terrestre,
les minéraux radioactifs, la radioactivité de l'air, du
sol, le rayonnement provenant du sol, la radioactivité
des eaux, la radioactivité et la chaleur de la terre.
F. JAUGE AS.
PHYSIQUE
O. v. Baeyer, O. Hahn u. L. Meitner. — Le
spectre magnétique des rayons ß produits par
2 Substances radioactives.
plus dangereux, au total, que l'opération curative et
n'offrent pas la rapidité curative et vraiment de déli-
vrance complète de cette dernière. Il faut croire que
l'auteur n'a pas eu l’occasion d'observer beaucoup de
cas traités et n'est pas au courant des publications
démonstratives parues à ce sujet. AUBOURG.
DIVERS
Prof. M. Serena (Rome). — Les conceptions de
Manoukhine sur la leucocytolise provoquée arti-
ficiellement par l’action des rayons X (Rivista
ospeduliera, an. LV, vol. IV, 15 Mai 1914, p. 419-
429).
Manoukhine a eu l’idée d'augmenter le pouvoir de
défense de l'organisme de l’homme dans quelques
affections aiguës et chroniques par des irradiations
sur la moëlle.
lla remarqué que, dans la pneumonie, il y a une
augmentalion des leucocytes dans le sang, augmen-
tation qui disparait durant la défervescence. Cette
diminution précède la crise favorable et serait due à
la leucocytolise.
En mème temps, la coagulabilité du sang est plus
grande par augmentation du ferment fibrine, car
d'après la théorie de Schmidt il y a augmentation du
ferment fibrine pendant la désintégration des leuco-
cyles.
La leucocytolise se produit par l'apparition dans le
sang d'un ferment, la leucocytolvsine.
Donc, en faisant sur la rate des irradiations légères,
des doses légères de ravons X, on renforce la réac-
tion naturelle de l'organisme.
L’A. a traité cing cas par ce procédé : quatre tu-
berculeux pulmonaires et une méningite tubercu-
leuse. Les résultats furent encourageants dans trois
cas de tuberculose pulmonaire par disparition de la
fièvre, amélioration de l'état général.
La méthode est à essayer dans nombre d'états in-
fectieux. DONGRADI.
RADIOACTIVES
l'uranium X (Physikalische Zeitschrift, n° 15,
1” Juillet 1914, p. 649 et 650).
Les auteurs étudient le spectre magnétique pro-
duit par les rayons $ issus de Puranium X quand ils
sont soumis à Faction d'un champ de 138 gaums 5.
Hs estiment finalement la vitesse des différents rayon-
nements 8 groupés en des sortes de bandes séparées
les unes des autres et ne formant pas un champ con-
tinu comme le rayonnement B du radium. Selon la
strie considérée, ces vitesses sont de l’ordre des
96 au 48
100 :
Cette étude nous montre le polymorphisme de cer-
tains rayonnements 8 dont l'étude biologique pour-
rait peut-être ètre utile. LÉON GIRARD.
de celle de la lumière.
Otto Scheuer. — Sur une réduction de l'oxyde
de carbone par l'hydrogène provoquée par
l’'émanation du radium (C. R. Ac. Sc., 22 Juin
1914).
On savait déjà que le CO? peut être réduit par PH
naissant sous l’action de Pémanation du radium don-
nant naissance à de la formaldéhyde. L'auteur a
cherché si le mélange CO +11? pouvait également,
sous l'action de Pémanation, produire de la formal-
déhyde. Le résultat est positif. I. G.
Lumiere. 553
ACCIDENTS
Janselme (Paris). — Lésions cutanées consécu-
tives à une radium-dermite (Bu/letin de la So-
ciété de dermatoloyie et de syphiligraphie, Juin
1914, p. 311).
J. rapporte Pobservation d'une femme couverte de
cicatrices vicieuses, rouges et chéloidiennes à la
suite de brûlures par l'acide sulfurique. La radium-
thérapie instituée sur les cicatrices siégeant à la face
et au poignet determina une ulcération trés doulou-
reuse et qui fut remplacée par une cicatrice blanche,
sur laquelle tranchaient des taches pigmentaires et
des lacis de capillaires cetasiés.
Des lésions semblables, mais moins accentuées,
apparurent sur la cicatrice prépectorale qui fut sou-
mise à un rayonnement moins intensif et filtre.
Enfin la chéloide du moignon de l'épaule, qui ne fut
pas traitée, ne présente ni pigmentations, ni télan-
giectasies et s’est par contre légèrement affaissée
et décolorée spontanément. L. Nana.
DERMATOSES
Eugenio Milani (Rome). — Résultats définitifs
obtenus dans certains cas de lupus à l’aide de
la radiumthérapie (Radiologia Médical, Mai 1914,
p. 211).
L'auteur ne reproduit dans cet article que les cas
traités par la radiumthérapie et guéris depuis un
temps assez long. Seuls les rayons alpha, les rayons
mous qui représentent 90 0/0 des radiations totales
possèdent, par rapport au bacille tubereuleux, une
certaine action bactéricide. Les résultats obtenus
par l'École de Rome sont d'autant plus remarquables,
qu'elle ne possède que 20 milligr. de sels de radium
avec 5 milligr. de radium élément. L'application de
la photothérapie est d'autant plus efficace qu'elle suit
promptement les applications de radium sans attendre
la réaction. On divise la région malade en carrés de
1 cent. de côté et on irradie successivement chaque
carré pendant 20 minutes à travers un filtre d'argent
de 1/10 de min. d'épaisseur. Les malades des six ob-
servations cilées par l'auteur se maintiennent guéris
depuis 1 et 2 ans. Le choix du filtre varie avec la
variété de la maladie; toutes les formes de lupus
sont influencées, dit-il, par ce traitement, et son
action est non seulemeut satisfaisante, mais curative.
M. GRUNSPAN.
NÉOPLASMES
H. H. Janeway (New-York). — Résultats donnés
par ie radium dans le cancer (The Journal of
the American Medical Association, vol. LXH,
n° 22, 50 Mai 1914, p. 1707-1709).
Revue générale sur l'action du radium dans le trai
tement des tumeurs malignes. L'auteur y rend un
juste hommage à l'œuvre de Wickham et du labora-
toire biologique du radium. Des travaux de Wick-
ham, de Pineh, du Radium-Institute de Londres,
du Samaritan-Hospital à Heildelberg l'on peut con-
clure que le radium ne doit jamais détroner le bis-
touri, car il faut se faire une règle de ne réserver le
radium qu'aux cas inopérables.
WILLIAM VIGNAL.
DIVERS
Cotte (Lyon). — Rétraction de l’aponévrose pal-
maire traitée par la radiumthérapie (Lyon mé-
dical,t. CXXII, 7 Juin 1914, p. 1264 à 1265).
L'auteur présente, au nom du Dr Bérard, l'obser-
vation suivante : Un homme de 60 ans, avant eu à
28 ans une pleurésie aiguë séro-fibrineuse et atteint
depuis de rhumatisme chronique avec rétraction de
Paponévrose palmaire; deux doigts sont à moitié
repliés dans la paume de la main; le malade ne peut
travailler. A droile, on enlève par intervention san-
glante le tissu fibreux rétracté. A gauche, Mr* le
Dr Moutet fait l'application de Vappareil à sels
collés, le 10 janvier pendant 24 heures, le 10 février
également, les deux derniéres en mars et avril pen-
dant 12 heures; les rayons sont filtrés sous 2/10 de
millimètre d'argent et 6/10 de millimètre de plomb.
Actuellement, les deux doigts sont redressés; du
côté opéré, les mouvements sont gènés et doulou-
reux; de l'autre côté, Paponévrose est plus souple,
les mouvements sont faciles; quelques applications
de radium seront encore faites sur ce côté.
Tu. NoGtER.
LUMIÈRE
PHYSIOBIOLOGIE
Daniel Berthelot. — Sur les divers modes de
photolyse de l'acide oxalique par les rayons
ultraviolets de différentes longueurs d'onde.
(C. R. Ac. Sc., 15 juin 1914).
Le dédoublement de l'acide oxalique en acide for-
mique et anhydride carbonique, puis la décomposi-
tion consécutive de l'acide formique en oxvde de
carbone et eau ou en anhydride carbonique et hydro-
gène varient suivant la longueur d'onde du rayon-
nement employé. La présente note précise ce qui se
passe lorsqu'on emploie telle ou telle partie du
spectre ultraviolet. H. GUILLEMINOT.
S. Sécerov..— Sur l'influence des rayons ultra-
violets sur la coloration des poils des lapins et
des cobayes (C. R. Ac. Sc., 15 juin 1914).
D'expériences faites sur les cobayes et les lapins
vivants et sur les poils détachés de ces animaux,
l’auteur conclut que les rayons ultraviolets peuvent
transformer les poils blancs en poils jaunâtres ou
rougeatres. Cette action se produit plus énergique
lorsque le poil appartient à l'animal vivant, mais on
Pobserve aussi sur les poils détachés.
H. GUILLEMINOT.
M. et M”* Chauchard. — Action des rayons ultra-
violets monochromatiques sur l'amylase et la
lipase du suc pancréatique (C. R. Ac. Sciences,
27 juin 1914).
La lipase et Pamvlase du suc pancréatique de chien
sont attaquées par les rayons ultraviolets donnés par
une lampe á mercure en quartz. Cette action n'est
pas la mème pour les différentes longueurs d'onde.
M. V. Henri a étudié le coefficient d'absorption du
sue pancréatique pour chaque longueur d'onde et a
trouvé un maximum pour x = 2815, et un minimum
pour = 25903, sans toutefois que l'on puisse savoir
quel est le cocflicient d'absorption propre aux fer-
ments.
Les auteurs du présent travail ont constaté que
Pamylase est attaquée par les rayons de 2, inférieure
554
à 2.800 et d'autant plus énergiquement que les > sont
plus petites.
La lipase est attaquée par les rayons de ), infé-
rieure à 5.500 et d'autant plus énergiquement que les
à sont plus petites.
Il est intéressant de constater le défaut de parallé-
lisme entre le coefficient d'absorption et l'effet chi-
mique produit, mais en remarquant, toutefois, que le
coeflicient d'absorption du suc pancréatique total
peut ètre tout différent du coefficient propre à chaque
ferment. H. GUILLEMINOT.
Victor Henri. — Étude de la dispersion des
rayons ultraviolets par les corps organiques
(C. R. Ac. Sc., 22 juin 1914).
L'étude de l'indice de réfraction des rayons ultra-
violets par les différents corps est le complément
nécessaire de l'étude quantitative de l'absorption.
L'auteur a abordé cette étude, qui a été à peine
ébauchée jusqu'à présent. Il apporte les résultats
concernant les alcools méthylique, éthylique, etc., le
glycol, les carbures, etc. . G.
L. Lematte. — Stérilisation des liquides opo-
thérapiques par les rayons ultraviolets (Bull.
de la Soc. de thérapeutique, 27 Mai 1914).
Après avoir passé en revue les différents procédés
de stérilisation des liquides opothérapiques, et après
avoir montré leurs imperfections et leurs inconvé-
nients, l’auteur décrit un dispositif permettant la
stérilisation continue des liquides organiques tout
en conservant à ceux-ci leurs propriétés spécifiques.
L'appareil se compose d'une lampe à vapeurs de
mercure à enveloppe de quartz, du type Cooper-
Hewit, d’une cuve fermée, dont la partie inférieure
est en métal, et dont la partie supérieure est consti-
tuée par une lame de quartz séparée au fond métal-
lique par un cadre de 1/9° de millimètre d'épaisseur.
Ces trois parties délimitent un espace vide dans
lequel on fait arriver le liquide à stériliser.
D'après L., on peut appliquer cette méthode
à la stérilisation des liquides organiques ingérables
ou injectables, et leurs propriétés primitives sont
conservées; seule la stérilisation du lait n’a pu être
parfaitement réalisée. R. LEVÈRE.
Georges Vitoux.— La Biologie de l’héliothérapie.
Congrès de Cannes (Bull. gén. de thérapeu-
tique, Mai 1914).
Excellente revue d'ordre général où l’auteur donne
dans ses grandes lignes les règles qui régissent
l'émission, le mouvement, la marche et les moditi-
cations d'intensité et de qualité des radiations so-
laires, et où il examine les effets physiologiques de
la lumière solaire sur les êtres vivants (action cal-
mante et analgésiante, action tonique sur l'état gé-
néral, action résolutive et éliminatriee, action hémo-
statique et antitoxique).
LA. termine en donnant quelques indications sur
la façon de pratiquer la cure héliothérapique.
R. LEVERE.
THÉRAPIE
Vignard (Lyon). — Héliothérapie artificielle
(Lyon médical, tome CXXII, n° 26, 28 Juin 1914,
p. 1458-1409).
L'auteur publie deux observations : le premier
malade préseute une arthrile sous-astragalienne du
cou-de-pied; l'affection remonte à un an, on lui fit
une botte plátrée, puis plusieurs ponctions. A l'entrée,
énorme tumeéfaction du cou-de-pied gauche. Adéno-
Lumière.
pathie inguinale, trois fistules. Mensuration : côté
sain : 33 centimètres, côté malade : 39 centimètres.
Après deux mois d'irradiation avec la lampe à vapeur
de mercure (modèle du Dr Vignard), la mensuration
donne 35 centimètres, quelques jours après les dou-
leurs disparaissent, le malade a récupéré quelques
mouvements; la mensuration donne 32 centimètres.
— La deuxième malade présente une tumeur blanche
du poignet droit datant de deux ans. La main est
rejetée sur le bord cubital, la malade ressent de
vives douleurs. Mensuration : côté sain, 13 centi-
mètres ; côté malade 15 centimètres, après six mois
d'héliothérapie artificielle, diamètre du poignet
malade 13 centimètres et demi. Somme toute bons
résultats obtenus avec une puissante lampe à vapeur
de mercure dont les rayons sont filtrés par des
glaces soigneusement spectrographiées par le Pro-
fesseur Nogier. Th. NOGIER.
Vignard. — A propos de l'héliothérapie artifi-
cielle (Lyon médical, tome CXXII, n° 23,
7 Juin 1914, p. 1279 à 1280).
L'auteur avait présenté, Pan dernier, une malade
atteinte de spina ventosa suppuré du premier méta-
carpien droit, guéri par l'héliothérapie artificielle; la
guérison persiste actuellement. L'instrumentation
s’est perfectionnée encore depuis ce moment; «parti
d'une lampe á vapeur de mercure de 1500 bougies
sous 110 volts, l’auteur a abouti à 7000 bougies sous
500 volts, la pénétration est beaucoup plus profonde;
onze malades ont été trailés et sont guéris : spina-
ventosa, arthrite sous astragalienne avec huit fistules,
tumeurs blanches du poignet, du coude et du genou.
Pour l'un d’entre eux, l'abcés a disparu en quatre
mois, les séances se font tous les jours en augmen-
tant progressivement; Pimmobilisation est de règle
pendant toute la période douloureuse.
Th. NoGIER.
François (Anvers). — La photothérapie dans le
traitement du lupus vulgaire (Annales de
médecine Physique d'Anvers, fasc. 3, Mai-Juin
1914, p. 148 à 160).
Voir ce rapport du V* Congrès de Physiothérapie
dans le Journal de Radiologie, p. 149, 1914.
A. LAQUERRIERE.
Henri Dausset. — L'utilisation en thérapeutique
médicale des rayons ultra-violets. (Lampe en
quartz à vapeur de mercure) (Paris Médical,
n° 30, 27 Juin 1914, p. 99 à 102).
L'auteur expose deux techniques d'utilisation thé-
rapeutique des rayons ultra-violets émis par une
lampe en quartz à vapeur de mercure.
Sa méthode personnelle consiste à exposer à la
lumière non filtrée de la lampe les régions à irradier.
La distance varie de 10 centimètres à un mètre sui-
vant les effets à obtenir el la durée varie de cinq à
trente minutes suivant Paccoutumance. On obtient
une pigmentation des tissus se rapprochant du coup
de soleil. Les rayons utilisés ont une longueur
d'onde de 1000 à 5000 Angstróm.
La deuxième technique (Vignard et Joffray) consiste
à filtrer les rayons ultra-violets à l’aide d'un verre
qui ne laisse passer que les rayons de longueur
donde de 4000 à 5000 Angstróm. Les séances d'expo-
sition sont plus longnes. La pigmentation obtenue
est moins forte que celle donnée par lhéliothérapie
ordinaire dans les mêmes conditions de temps.
Le Professeur Nogier résume ainsi les propriétés de
Pultra-violet :
4° Si l'on désire en thérapeutique des effets bio-
tiques il faut se borner aux ravons ultra-violets
ordinaires et aux rayons du spectre visible ;
Électrologie.
% Si Fon recherche l'effet bactéricide il faut
s'adresser à Pultra-violet moyen;
5 Il est inutile de rechercher des sources de
lumière riches en ultra-violet extrême puisque cet
ultra-violet n’agit pas en profondeur, tout en provo-
quant des réactions cutanéees fort douloureuses.
L'auteur réserve donc la première technique (ultra-
violet extrème et moyen — rayons non filtrés) aux
affections superticielles dans lesquelles il a obtenu
d'excellents résultats (acné bromique, ulcères vari-
queux, syeosis de la barbe, furonculose), et la
seconde technique aux affections profondes à défaut
de l'héliothérapie naturelle. A. Daniaux.
D'Œlsnitz. — La pratique de l’héliothérapie dans
le traitement des affections tuberculeuses.
Indications. — Technique. — Résultats. (Paris
Médical, n° 29, 2 Juin 1914, p. 61 à 75).
L'auteur étudie d'abord les propriétés et les effets
thérapeutiques de la lumière solaire suivant les
régions et les climats et conclue que Phéliothérapic
peut être pratiquée dans toutes les régions eten par-
ticulier dans les régions d'altitude, en climat marin,
sur le littoral méditerranéen.
A l'hopital ou en cure libre, le malade devra suivre
des règles pratiques : Fimmobilité, la posilion cou-
chée, l'insolalion totale mais progressive et à Pair
libre, la téte protégée par un écran vert.
La température favorable des bains de soleil
oscille entre 55° et 40°, les écarts sont inégalement
supportés par les malades et varie suivant :
1° la période de cure, l'adaptation les faisant mieux
tolérer;
% la localisation de infection tuberculeuse, les
tuberculoses viscérales réagissant plus défavorable-
ment aux écarts;
3° l'état général du malade et sa susceptibilité indi-
viduelle.
555
La posologie des cures solaires est très difficile à
élablir et doit se baser au jour le jour par Pobserva-
tion des réactions générales, des réactions thermiques
et des réactions tubereuliniques.
En observant le pouls, la respiration et la tempé-
rature, Pauteur a pu établir la constance relative des
modes réactionnels suivants :
1° formule de début ou de flottement (grande irré-
gularité du type réactionnel):
22 formule dadaptation (élévation temporaire des
chiffres correspondant à la réaction immédiate avec
chute tardive au-dessous du chiffre initial, par petits
écarts ;
5 formule inverse ou Pinadaptation;
4° formule d'intolérance (pas de chute tardive mais
élévation progressive par grands écarts).
En général, pendant la période de début, il faudra
insoler suivant le mode centripete (en commencant
par les extrémilés), puis insoler complètement à la
période d'adaptation définitive.
La durée de la cure tolale sera très longue car
elle ne ralentit pas beaucoup le cycle d'évolution
des affections tuberculeuses.
auteur passe ensuite en revue les différentes loca-
hsations tuberculeuses viscérales et externes et
donne pour chacune d'elles des indications Spéciales,
et signale parmi les effets communs à toutes les
affections la pigmentation progressive de l’ensemble
des téguments. La tendance à la pigmentation étant,
dit-il, en raison directe de la tendance du sujet a
l'amélioration. Localement Vhéliothérapie possède
une action analgésiante, selérosante, surcicatrisante,
sterilisante surtout sur l'infection secondaire. Elle
entraine la rétraction des orifices fistulaires par une
évolution seléreuse du trajet qui permet également
l'élimination spontanée des séquestres. L'auteur ter-
mine en décrivant les procédés d'immobilisation
compatibles avec la cure solaire dans les tubercu-
loses ostéo-articulaire, la coxalgie etle mal de Pott.
A. DARIAUX.
ÉLECTROLOGIE
TECHNIQUE
Laquerrière (Paris). — Une cause d'échec dans
la recherche des corps étrangers métalliques
au moyen du « téléphone sonde » (Bulletin
officiel de la Société francaise d'électrothérapie
et de Radiologie médicale, Mai 1914, p. 186 à
188).
Certains corps étrangers métalliques peuvent être
recouverts d'un vernis isolant qui empèche Île télé-
phone de fonctionner. En particulier les épingles en
acier, noires à tête de verre ou de porcelaine, tantôt
ne donnent qu'un son insignitiant, tantôt mème ne
donnent absolument aucun son. A. LAQUERRIÈRE.
ÉLECTROPHYSIOLOGIE
M. Chouchak. — Influence du courant électrique
continu sur l'absorption des substances nutri-
tives par les plantes (C. R. Ac. Sc., 22 Juin
1914).
L'auteur avant établi antérieurement que la vitesse
d'absorption d'une substance nutritive par les racines
des plantes varie avec les changements de milieu où
plongent les racines quand on ajoute des sels quel-
conques, s'est demandé si la cause de ces variations
n'est pas due aux forees électriques.
Le courant électrique est capable selon son inten-
sité et son sens de modifier la. vitesse d'absorption
des anions et des cathions. H croit pouvoir expliquer
ce fait, non pas par un phénomène électrolytique
mais probablement par le changement d'état élec-
trique de quelque Substance colloïdale de la racine.
IT. GUILLEMINOT.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
GÉNÉRALITÉS
Mlle G. Kænigs. — Recherches sur l'excitabilité
des fibres pigmento-motrices (C. R. Ac. Sc.,
22 Juin 1914).
Expériences sur Vexcitabilité des fibres pigmento-
motrices du sciatique de la grenouille au moyen de
décharges de condensateurs et suivant la méthode
de L. Lapicque. H. GUILLEMINOT.
Heitz (Jean) et Bordet (E.). — L'électrocardio-
gramme dans l’inanition expérimentale. (C. R.
Suc. de Biologie, 12 Juin 1914, p. 37-59).
Les auteurs ont recherché les modifications que
556
pouvait apporter au courant d'action du cœur un
état prolongé d'inanition par des expériences portant
sur des lapins privés de toute alimentation solide,
mais pourvus d'eau à discrétion. Les conclusions
auxquelles ils sont arrivés sont les suivantes : Pina-
nition accélère le rythme; elle diminue nettement la
hauteur des sommets de Pélectrocardiogramme et
reste sans action sur la conduction auriculo-ventri-
culaire. D'après les constatations faites sur l'animal
réalimenté, il semble que l'inanition n’atteigne pas
d'une manière définitive la contractilité du myocarde.
F. JAUGEAS.
Cluzet, Bonnamour et Nadaud (Lyon). — Elec.
trohystérogrammes de la lapine (Lyon médical,
tome CXXII, n° 26, 28 Juin 1914, p. 1477 à
1480).
Les auteurs ont voulu rechercher, si Pon pouvait,
au moyen du galvanomètre d'Einthoven, enregistrer
la variation électrique de l'utérus chez la lapine.
Après laparotomie, les électrodes constituées par
deux aiguilles en platine sont enfoncées dans Îles
tissus de manière à avoir un contact toujours iden-
tique. Les variations électriques précèdent et accom-
pagnent les contractions; les ondulations sont éten-
dues sans accidents brusques: la variation négative
se prolonge pendant toute la durée de la contraction.
Utérus gravide. L'eau froide à 8% détermine une
variation négative très nette, moins forte que celle
obtenue avec de l'eau à 40% Mais ce mode d'excitation
a le défaut de déterminer sur les aiguilles des varia-
tions thermiques et par suite électriques. Quelques
secondes après une injection de pituitrine, des con-
tractions avant l'aspect d’ondulations lentes sont
mises en évidence.
Utérus non gravide. Les contractions produites
par diverses excitations sont peu apparentes ; Por-
gane accuse cependant une activité plus ou moins
longue. Dans tous les cas observés on constate rare-
ment de fortes oscillations, et il semble que la varia-
tion électrique n'est pas en rapport avec la force de
la contraction utérine. La dérivation employée n'est
peut-être pas la meilleure; d'autre part, la variation
électrique peut ètre beaucoup plus faible dans le
muscle lisse que dans le muscle strié.
Tu. NOGIER.
APPLICATIONS CLINIQUES
L. Delherm et Mlle Grunspan. — La réaction
galvanotonique au cours de la dégénérescence
(La Clinique, 26 Juin 1914, n° 26, p. 411).
Les auteurs rappellent tout d'abord la règle géné-
rale de la réaction de dégénérescence, insistant sur
ce fait que la lenteur de la secousse a une tout
autre valeur que l'inversion de la formule.
Dans ces derniers temps, Bourguignon, Delherm,
Laquerrière ont montré qu'il fallait incorporer, dans
la réaction de dégénérescence, la contraction galva-
notonique observée jusqu'alors dans la maladie de
Thomsen et dans les mvopathies uniquement.
Les muscles en réaction de dégénérescence qui
présentent la contracture galvanotonique, demeurent
contractés pendant toute la durée du passage du
courant pour revenir à l'état premier aussitôt après
l'ouverture du circuit.
Cette contraction galvanotonique est non durable
pour Huet et Bourguignon, ou incomplète parce
qu'elle ne persiste pas après le passage du courant,
contrmrement à la contraction galvanotonique de la
maladie de Thomsen et des myopathies.
La réaction galvanotonique partielle ne serait pour
Pansini qu'une contraction lente exagérée, gigan-
Électrologie. |
tesque; elle exprimerail au même titre que la con-
traction lente la contractilité sarcoplasmique, alors
que la contraction brusque exprime celle des fibrilles
striées.
Cette réaction myotonique a été retrouvée au cours
de la dégénérescence complète ou incomplète.
Dans la maladie de Thomsen, elle persiste après le
passage du courant.
Dans la myopathie, tantôt elle persiste, tantôt elle
disparait à l'ouverture. Pierre MEUGÉ.
Souques et Duhem (Paris). — De la réaction neu-
rotonique dans deux cas de maladie de Thom-
sen (Bulletin officiel de la Société francaise
d'Electrothérapie et de Radiologie médicale, n° 6,
1914, p. 193 à 198).
Dernièrement, M. Cluzet (de Lyon), et M. Delherm
(de Paris), ont signalé l'existence d'une réaction neu-
rotonique produisant la persistance de la contraction
chez deux myotoniques dans le territoire musculaire
d'un nerf lorsqu'on excite ce nerf électriquement.
MM. S. et D. ont recherché cette réaction neuroto-
nique dans deux cas de maladie de Thomsen, en
s'entourant de toutes les précautions pour éviter la
formation de pôles virtuels dans les muscles voisins
et de phénomènes de diffusion. L'un des deux ma-
lades, au seuil de l'excitation à la fermeture négative
¿sur le tronc d’un nerf (point d'Erb, médian, cubi-
tal, etc.) présentait nettement une contraction myo-
tonique persistante dans les territoires musculaires
innervés, soit la réaction neurotonique. Ce malade,
relativement jeune, ayant des muscles très hypertro-
phiés, parait en pleine évolution morbide.
Chez le second malade, la réaction est différente. Le
seuil de Pexcitation du nerf n'amène pas de réaction
neurotonique; il faut augmenter l'intensité du cou-
rant pour voir se produire dans les muscles la persis-
tance de la contraction lorsqu'on excite le nerf. Le
malade ne présente donc pas, à proprement parler, la
réaction neurotonique.
Comparativement au premier, ce second malade
est déjà âgé, malade depuis bien plus longtemps,
beaucoup de muscles dégénérés sont en vote d'atro-
phie, l'évolution de l'affection est beaucoup plus
avancée que chez le premier. Les auteurs se deman-
dent s'il wy a pas lieu d'établir une relation entre
l'existence de la réaction neurotonique et le degré
d'évolution des lésions dans la maladie de Thomsen.
Discussion : M. Delherm observe que la réaction
neurotonique est considérée comme une rareté : nous
ne sommes fixés ni sur sa definition exacte ni sur la
technique à employer : Souques et Duhem utilisent
des passages brefs, Cluzet et Delherm ont employé
des passages longs. Il est peut-ètre prématuré de
chercher l'explication d'un fait mal défini.
M. Bourguignon n'a jamais constaté avec la tech-
nique des auteurs de réaction neurotonique dans le
Thomsen, il a toujours dù dépasser l'intensité limi-
naire. Dans cette affection il existe des fibres saines
et des fibres malades dans un mème muscle; la con-
traction lente est celle des fibres malades; mais il
n'est pas illogique d'admettre que, durant un stade,
ces fibres malades peuvent encore obéir à l'excitation
du nerf. On aurait alors une contraction lente par
excitation du nerf (réaction neurotonique); à un stade
plus avancé, au contraire, la fibre malade aurait une
vitesse d’excitabilité trop différente de celle du nerf
pour lui obéir, l'excitation du nerf ne produirait plus
de contraction lente; mais seulement la contraction
brusque des fibres saines. Telle serait une explica-
tion plausible de la constatation des auteurs.
A. LAQUERRIÈRE.
Souques el Duhem. — État comparé des réactions
électriques des troncs nerveux dans l’atrophie
Electrologie.
musculaire Charcot-Marie et dans la névrite
interstitielle hypertrophique (Revue neurolo-
gique, 50 Juin 1914, p. 886 et Bulletin Société
franc. Electrothérapie, 1914, n° 6, p. 199-202).
Les auteurs ont examiné comparalivement, au
point de vue des réactions électriques, les troncs
nerveux de deux malades atteints d'atrophie muscu-
laire Charcot-Marie et d'un malade atteint de névrite
iuterstilicile hvpertrophique.
Dans la névrite interslitielle hypertrophique ils ont
observé de l'abolition complete de Pexcitabilité fara-
dique et de Vinexcitabilité incompléte au galvanique,
méme avec des intensilés de 50 m.-a.
Si les nerfs ne réagissaient pas, par contre les
muscles présentaient des troubles de lexcitabilité,
allant de la simple hypoexcitabilité jusqu'à la R. D.
complète, Le malade avait, en outre, perdu toute
sensibilité électrique au courant faradique, alors que
l'exeitabilité galvanique était bien conservée.
Dans l'atrophie musculaire Charcot-Marie, les auteurs
n'ont pas constaté de troubles notables de Pexcitabi-
lité des troncs nerveux. Les réactions sur les museles
ont varié avec le degré d'atrophie dont ils élaient
atteints, ils allaient de la légère hypoexcitabilité à
l'abolition complete de cette excitabilité.
Cette différence des réactions électriques dans la
névrite interstitielle amvotrophique et des réactions
dans l’atrophie Chareot-Marie, parait pouvoir consti-
tuer un nouvel élément de diagnostic entre ces deux
affections, que certains auteurs ont été tentés de con-
fondre.
Les causes de cette différence des réactions élec-
triques tiennent vraisemblablement à la différence
histologique des lésions des trones nerveux dans les
deux affections.
Dans Vamyotrophie Charcot-Marie, les troncs ner-
veux sont normaux ou peu altérés. Dans la névrite
hypertrophique ils sont profondément lésés el pré-
sentent en particulier un épaississement énorme de
la gaine de Schwann. Il est possible que cet épais-
sissement empéche le courant électrique d'atteindre
le cylindre-axe, qui n'est pourtant pas détruit puisque
Pinflux volontaire passe.
M. Huet estime aussi que les réactions électriques
sont assez dissemblables dans les deux maladies et
qu'elles se montrent dans le sens indiqué par les
deux auteurs; mais elles ne sont peut-ètre pas aussi
marquées, en elfet, dans Patrophie Charcot-Marie.
L'excitabilité des nerfs est, aussi, souvent plus
atteinte que ces auteurs ne le signalent.
A la Société Francaise d'Électrothérapie, à la suite
de la mème présentation, M. Delherm signale qu'il est
classique de considérer que dans la maladie de
Charcot-Marie les nerfs peuvent présenter une dimi-
nution considérable de l'excitabilité galvanique et
faradique et que ces troubles peuvent mème être
constatés dans les territoires nerveux, non atteints
en apparence, et que dans les muscles les plus atro-
phiés on observe nettement la réaction de dégéné-
rescence. Mais, ces faits n'intirment en rien la con-
clusion de MM. Souques et Duhen.
M. Bourguignon fait des réserves sur la possibilité
de baser sur les réactions communiquées une diffé-
renciation entre les deux affections.
Dr Louis DELHERM.
ÉLECTROTHÉRAPIE
TECHNIQUE
Jules Durand (Paris). — Quelques applications
nouvelles des frictions hertziennes (Bulletin
597
officiel de la Soc. francaise délectrothérapie et de
radiologie medicale, Mai 1914, p. 173 à 181).
Étude très documentée où l'auteur résume son
expérience personnelle. 11 estime que l'étincelle de
H. F., pour donner ses pleins effets, doit ètre prati
quée avec un pelit balai de clinquant promené près
des téguments et ètre fournie par un appareil où les
interruptions du primaire soient relativement espa-
cées. ll a obtenu de bons effets dans les névralgies,
les névrites, certaines manifestations du tabès. Ce
procédé de révulsion thoracique lui a donné de bons
résultats dans certaines dyspnées d'origine cardiaque
ou pulmonaire. Enfin il en a tiré de bons effets dans
certains troubles gastro-intestinaux et contre certains
bourdonnements d'oreille (dans ce dernier cas, le
pourcentage des échecs emporte d’ailleurs sur celui
des succès). A. LAQUERRIÈRE.
A. Lamdri (Naples). — L'hypodermoclyse et les
médications hypodermiques, la thoracentèse et
la paracentése électriques (Giornale di elettri-
cita medica, ann. XIV, Nov.-Déc. 1913, fasc. VI,
p. 237-245).
LA., voulant simplifier la technique de Vélectrisa-
tion des tissus immédiatement après l'introduction
de substances médicamenteuses, a fait construire des
instruments pour ces diverses interventions.
Pour l'hypodermie médicamenteuse électrique, dl a
établi des aiguilles s'adaptant aux seringues et dont
l’'embase est constitué d'un anneau de caoutchouc
vulcanisé avec serre-fll et prise de courant. Il réalise
ainsi Pionisation sous-cutanée. Le courant employé
est soit le galvanique, soit le faradique.
Pour la thoracentèse et la paracentèse, l'aiguille
est modifiée et peut admettre un trocart. Sa base est
composée comme Paiguille hypodermique, mais il y
a en plus une plaque métallique annulaire qui peut
ètre recouverte de compresses pour éviter des brú-
lures de la peau.
Figures et bibliographie. DONGRADI.
GÉNÉRALITÉS
Duhain (Lille). — Considérations générales sur
le rôle des agents physiques dans le traitement
de la psychosténie (Archives d'électricité medi-
cale, 10 Juin 1914, p. 591 à 595).
Communication au Ve Congrès de physiothérapie.
Elle concerne surtout la kinésithérapie.
A. LAQUERRIERE.
DERMATOSES
M. Grunspan (Paris). — Ulcère variqueux rapi-
dement guéri parla diathermie (Bulletin officiel
de la Soc. francaise d'électrothérapie et de radio-
logie médicale, Mai 1914, p. 169 et 170).
Variqueuse de 50 ans, portant depuis trois mois
5 petits ulcères de la taille d'une pièce de 50 cen-
times. Sciatique. Plaque fessiére, plaque sous la
plante du pied. 500 m.-A. 5 fois par semaine.
En une dizaine de séances, les uleérations sont
complètement cieatrisées ; mais la seiatique n'est que
soulagée.
Le courant continu a guéri depuis cette dernière
affection et les uleérations restent guéries depuis
ÿ mois.
En somme, la diathermie a été plus efficace sur
les troubles circulatoires que sur les phénomènes
douloureux. A. LAQUERRIERE.
558
Marcus (M”"). — L'hypertrichose et son traite-
ment (Thése de Paris, 1914).
Exposé un peu trop bref des deux méthodes, Pélec-
trolyse et la radiothérapie. L'auteur manifeste ses
préférences pour la première en raison des aléas et
des risques de la seconde. A. ZIMMERN.
SYSTÉME DIGESTIF
Plicque (Paris). — Les vomissements incoercibles
de la grossesse et leur traitement (Bulletin
médical, 24 Juin 1914, p. 645 a 647).
Dans cet article très documenté où la plupart des
traitements connus sont passés en revue, nous
sommes heureux de constater que l'électrothérapie
n’a pas été oubliée. La technique de la galvanisation
du pneumogastrique donnée par l'auteur est la sui-
vante : pole positif appliqué à l'estomac à l’aide
d'une large plaque, pôle négatif formé par une petite
plaque placée à gauche au-dessus de la elavicule, à
l'origine des scalènes. Pour notre part, nous préfé-
rons la technique indiquée par Apostoli qui joint à
l'action sur le pneumogastrique une rééducation en-
seignant à la malade à résister au vomissement.
J. LOUBIER.
Van Pee (Verviers). — Traitement électrique des
affections du tube digestif (Annales de médecine
physique d'Anvers, fasc. III, 1914, Mai-Juin,
p. 137 à 147).
Bon résumé, foreément un peu court, de tout ce
ce que l'électrothérapeute peut faire pour les affec-
tions du tube digestif. A. LAQUERRIÈRE.
SYSTÉME NERVEUX
Delherm et Laquerriére. — L’électrisation si-
multanée des divers groupes musculaires dans
les atrophies et les paralysies (Giornale di Elet-
tricita medica, an. XIV, Nov.-Déc. 1113, fase. VI,
p. 246-248).
Tous les auteurs sont d'accord actuellement pour
admettre qu'il faut traiter les paralysies et les atro-
phies par des séances longues de gymnastique élec-
trique, sans aller jusqu'à la fatigue du muscle.
ll n'existait pas d'appareil permettant la galvanisa-
tion simultanée de plusieurs muscles ou groupes de
muscles.
Delherm et Laquerriére ont comblé cette lacune
avec un appareil léger, portatif et très commode. Il
est composé d'une tablette sur laquelle sont fixées
# résistances et pouvant effectuer les applications
avec 2, 3, 4 ou 5 électrodes.
Avec les résistances, on peut, à volonté, augmenter
ou diminuer les contractions de tel ou tel muscle.
Cet appareil permet d'augmenter la durée du travail
de chaque groupe de museles, sans allonger la durée
des séances, ce qui est un avantage pour le malade
et le médecin. DONGRADI.
M. Levère (Paris). — Action simultanée de la
diathermie et du courant continu dans un cas
de sciatique radiculaire (Bulletin officiel de la
Soc. francaise d'électrothérapie et de radiologie
médicale, Mai 1914, p. 771 et 172).
Malade de 55 ans qui, immédiatement après un
effort, fut pris de douleurs de reins, puis de sciatique,
signes de Lasegue et de Bonnet très nets, atrophie
musculaire, élernuement douloureux, scoliose, anes-
Electrologte.
thésie tégumentaire, en bande, etc., légère hyper-
excitabilité électrique.
Médicaments les plus divers sans résultat durant
2 mois 1/2; 12 séances de courant continu ne donnent
que sédation légère, passagère; 10 séances de douche
d'air chaud ne donnent pas plus de résultat. On
essale alors simultanément diathermie et couraut
continu. Amélioration dès les premières applications,
guérison en 10 séances; il persiste seulement un peu
de diminution du réflexe achilléen. A. LAQUERRIÈRE.
Fraikin. — L'électricité statique chez les ner-
veux. Nécessité de sa posologie, utilité des
faibles intensités (Archives l'électricité méticale,
10 Juin 1914, p. 585 à 590).
Communication au V* Congrès de physiothérapie.
Voir Journal de Radiologie, p. 277.
A. LAQUERRIÈRE.
APPAREIL GENITO-URINAIRE
Boerner (Berlin) el Santos (Lisbonne). — Une nou-
velle électrode de diathermie pour employer
dans l'urétrite blennorragique (Mediz. Klinik,
n° 25, Y1 Juin 1914, p. 1062-1063).
"Le courant passe entre une bougie métallique intro-
duite dans l'urètre, d'une part, et plusieurs autres
plaques métalliques (placées autour du penis, sur le
bas ventre, périnée et cuisse), d'autre part. La tem-
pérature obtenue est de 45° à 44,2; la durée de l'ap-
plication est de 4 heure 1/4. Les auteurs n’ont jamais
eu de brûlures. Les résultats, dans Purétrite aiguë
comme dans Purétrite chronique ont été remar-
quables. L. R.
Desnos (Paris). — Valeur hémostatique de l'élec-
trocoagulation des tumeurs vésicales (Journa!
d'uroloyie, 15 Juin 1913, p. 715).
D'après cet auteur, les courants de H. F. employés
sous forme d'électrocoagulation contre les tumeurs
vésicales agissent par caulérisation du point touché
par l'électrode et par diathermie en profondeur,
celle-ci déterminant une thrombose des vaisseaux
nourriciers de la tumeur. Dans les cas de tumeurs
provoquant de fortes hémorragies el altérant grave-
ment l'état général, Desnos conseille de rechercher
d'abord, dans un but hémostalique, l'action coagu-
lante de la diathermie. A cet effet, dans les premieres
séances, on se contentera d'effleurer les franges vési-
cales qui prendront un aspect blanc neigeux. Dans la
suite, quand l’hémorragie aura cessé et létat général
redevenu meilleur, le milieu vésical s'étant éclairci
on attaquera plus profondément la néoplasie.
Cette méthode est également à utiliser dans les
cas où la présence de débris de tumeur a déterminé
une infection vésicale intense; outre l'arrêt des hé-
morragies, celle-ci est heureusement influencée.
L. NAHAN.
C. E. Iredell et Ralph-Thomson (Londres). —
Trois tumeurs malignes de la vessie traitées
par la diathermie (7he Lancet, n° XXV, 20 Juin
1914, p. 1745-1746).
Les auteurs ont eu Poccasion d'essayer la dia-
thermie dans trois cas de tumeurs malignes de la
vessie.
Dans les deux premières observations il s’agit
d'hommes âgés de 66 el 5% ans.
Le premier d'entre eux était porteur d'une grosse
tumeur épithéliomateuse, saignante et située pres de
Porifice uréthral, l'autre était atteint d'un carcinome
prostatique.
Flectrologte.
Dans ces deux cas on fit une taille supra-pubienne,
et après abrasion superticielle de la tumeur on com-
menca le traitement dmthermique en introduisant
par la plaie une électrode á bout olivaire dont la
tige était soigneusement isolée, Une large électrode
indifférente était placée sous les fesses.
On introduisait dans la plaie en mème temps que
Pélectrode active un doigt et dès que la chaleur
n'était plus supportable on arrétait le traitement.
Les hématuries ne reparurent qu'au bout de six
ou sept mois.
La manière de procéder dans le troisième cas, fut
un peu différente, car le patient, un homme de 66 ans se
refusait à toute intervention chirurgicale.
Par la cystoscopie on put voir une large tumeur
pulsatile occupant presque toute la base de la vessie.
On introduisit done par Puréthre une électrode et
Pon eessait les applications quand le sujet accusait
une sensation de chaleur intra-vésicale.
Toutefois, et les auteurs le reconnaissent, cette
technique ne doit pas se généraliser pour deux rai-
sons :
4° Parce qu'il est presque impossible de savoir
exactement si les applications se font sur la tumeur
ou sur les parois vésicales restées saines ;
2 Parce que l'on n'a que des notions subjectives
sur le degré de chaleur atteint et que ces notions
dépendent de la sensibilité variable des sujets.
Néanmoins ils oblinrent des résultats encoura-
geants car depuis trois mois et après neuf applica-
tions le malade n'a pas eu de nouvelles hématuries.
WILLIAM VIGNAL.
Denis Courtade (Paris). — Des spasmes de
l’urètre. Pathogénie et traitement électrique
(Bulletin Officiel de la Société francaise d'Electro-
thérapie et de Radiologie médicale, Mai 1914,
p. 182 à 184).
L’urétre a un sphincter lisse et un strié qui seul
est le siège de spasme. Ces spasmes peuvent
être d'origine nerveuse (myéliles), psychopatiques
(Ganet), ou enfin ètre occasionnés par une paresse
vésicale. C'est de cette troisième catégorie que
s'occupe PA.: les malades ayant des besoins fré-
quents d'uriner s’habituent à résister et provoquent
Pirritabiliié du sphincter.
Le traitement électrique doit : 1° agir sur l'état
général (statique. Lit condensateur cage de H. F). —
2° calmer Pirritabilité du sphincter externe (H. F. en
applications rectales). — 3* redonner á la vessie une
ténacité normale (faradisation, un póle dans Purétre
prostatique ou un pôle périnéal, la plaque indiffé-
rente étant sur le ventre. Utiliser la bobine á gros
fil et éviter les intermittences rapides.
A. LAQUERRIERE.
MALADIES DE LA NUTRITION
A. de Suzenberger (Naples) — Traitement
rationnel de l'obésité (Annali di Elettricita
Medica e Terapia fisica, 30 Mai 1914.)
C'est une revue générale du traitement de l'obésité.
L'auteur insiste sur le fait qu'aucun régime alimen-
taire ne peut suffire à lui seul à modifier le poids
d'un obèse et à le ramener à un état durable voisin
de la normale. Il décrit la méthode de Bergonié avec
les modifications que lui ont apportées Laquerrière,
Nuytten, Schnée, etc., et il en vante tous les avan-
lages. M. GRUNSPAN.
O. Libotte. — Haute fréquence et goutte. Faits
cliniques (Journal médical de Bruxelles, 21 Mai
1914.) |
559
Après avoir présenté plusieurs observations lau-
teur constate les résultats parfois très encourageants
que l'on obtient par la diathermie localisée, associée
ou non à la diathermie généralisée. Dans des cas
très favorables des tophi récents peuvent disparaitre,
presque toujours la nodosité fibreuse se réduit.
G. GIBERT.
Libotte (de Bruxelles). — Haute fréquence et
goutte (Archives d Electricité médicale, 10 Juin
1914, p. 597).
Déja analysé (Mai 1914, p. 272). A. N.
DIVERS
Nogier et Genet (Lyon). — Plaie du corps
ciliaire ; éclat magnétique Intra-oculaire ;
extraction à l’aimant (Lyon médical, t. CXXII,
n° 26, 28 Juin 1914, p. 1499 à 1502).
Un ouvrier était occupé à couper des rivets lors-
qu'il ressentit un choc sur l'œil gauche; quelques
gouttes de sang s'échappèrent. A l'examen on
constate une plaie ciliaire. Le Dr Nogier constate par
la radioscopie que : 1° le blessé a un corps étranger
métallique dans l'œil; 2° ce corps a la forme d'une
paille et mesure environ 8 millimétres de long.
L'électro-aimant, appliqué après incision, attire sans
difficulté le corps étranger. La technique suivie pour
l'examen radioscopique fut la suivante : le faisceau
étant bien localisé, le corps étranger fut apercu. En
commandant au blessé de regarder en haut, puis en
bas, on vit le corps étranger mobilisé avec l'œil ; si
ce corps étranger a été vu, c'est qu'il était volumi-
neux; la radiographie est seule capable d’en indiquer
la position précise et les dimensions exactes.
Th. NoGIER.
Rollet et Genet (Lyon). — Corps étranger magné-
tique de l'œil gauche, extraction à l'électro-
aimant géant (Lyon médical, tome CXXII,
n° 26, 28 Juin 1914, p. 1498-1499).
Il s’agit d'un ouvrier, qui, en déelouant une caisse,
recut dans l'œil un éclat de fer. Quatre jours après,
chémosis volumineux avec hypopion. La radiogra-
phie montre la présence d'un éclat. A l'entrée, l'œil
présente de l'infection du globe. Après incision
l'électro-aimant est appliqué, le corps étranger vient
à la deuxième application, sóus une force portante
de 385 kilogs. L'œil ne présente quelques jours après
aucun signe d'irritation mais il reste aveugle; ce
corps étranger était dans l'œil depuis quarante jours.
Th. NoGiEr.
Hartemberg (Paris). — Les céphalées muscu-
laires et cellulitiques (Bulletin des Sociétés d'Ar-
rondissements, 20 Juin 1914, p. 396 à 410).
Il s'agit d'un type « de mal de tête, encore peu
connu des médecins », qui se confond souvent avec la
migraine des arthritiques. Il existe une céphalée
constante (endolorissement, douleur vague) souvent
plus marquée au réveil, exacerbé par les efforts, les
courants d'air, etc. Sur ce fond éclatent des accès
paroxystiques plus ou moins violents (à la nuque, à
à la tempe, au cou) ressemblant à une migraine;
mais les vomissements sont rares.
L'examen montre que chez ces sujets il y a des
épaississements de consistance lardacée à la nuque,
au cou, aux joues, au front, aux tempes. Les muscles
du cou. le masseter, le temporal, etc., peuvent pré-
senter des nodosités. En somme il s'agit de « cel-
lulite ».
Pour l’auteur, le grand traitement est le massage ;
500 Froid — Chaleur. — Bibliographie.
mais il reconnait que l'électrothérapie peut être utile.
« Des 1895, je préconisai l'électrothérapie, sous forme
de courants continus à haute intensité appliqué, sur
toutes les régions atteintes. La galvanisation possède
le double avantage de dissoudre les gonflements et
de diminuer la sensibilité douloureuse. Elle agit
évidemment ici sur les filets nerveux irrités de la
mème manière que dans les névralgies ».
A. LAQUERRIERE.
Laquerrière. — Note sur deux échecs dans le
traitement de la fissure sphinctéralgique par la
méthode de Doumer (Bulletin officiel de lu
Société francaise Wel clrothérapie et de Radiolo-
gie médicale, Juin 1914, p. 205 à 206).
L’auteur a une expérience de 15 années et pense
que cette methode est un excellent traitement. Pres-
que toujours les échecs sont imputables au malade
(peur, manque de persévérance, etc.); mais il a vu
deux cas où nettement il a échoué; dans les deux
cas il s’agissait de fissures situées trés haut; il est
possible que dans ces conditions les électrodes habi-
tuclles n’atteignent quwimparfaitement la lésion et
déplissent mal la muqueuse. A. LAQUERRIÈRE.
| FROID — CHALEUR
DIVERS
Salles (Lyon). — La douche d'air chaud dans le
traitement du furoncle et de l’anthrax (Province
médicale, 4 Juillet 1914).
L'auteur a appliqué ce traitement à 17 cas de furon-
cles et 5 cas (anthrax. Pour les furoncles non encore
suppurés, guérison en 5 séances en moyenne, pour
les furoncles suppurés deux ou une séance. Quant
aux anthrax les plus gros ils ont guéri comme des
furoncles.
La technique consiste à lancer brusquement un jet
d'air chaud (120, 150, 500°) que Pon coupe d'autant
plus vite que la chaleur est plus intense. On répète
celte manœuvre un certain nombre de fois, puis on
termine par une douche de la région à 70° environ.
Dans lanthrax on utilise une chaleur beaucoup plus
élevée (600 à 700°), En somme la technique active la
suppuration quand elle n’est pas établie et ensuite
favorise la cicatrisation. En mème temps elle est
très analgésique. A. LAQUERRIÈRE.
BIBLIOGRAPHIE
E. Forgue ct À. Jeanbrau. — Guide pratique du
médecin dans les accidents du travail (1 vol. de
684 p., 3* édition, Masson et C", éditeurs,
Paris).
Cet excellent ouvrage sera lu avec fruit par tous
ceux qui de près ou de loin, s'occupent des accidents
du travail; c'est un guide sûr que tout médecin doit
avoir près de lui, pour solutionner les difficiles pro-
blemes que posent chaque jour les suites médicales
ou judiciaires d'une blessure assujettie à la loi de 1898.
La radiologie n’est pas oubliée et j'ai été frappé de
lire sous cette rubrique la phrase suivante : « En
règle générale, les magistrats nomment un radio-
graphe parmi les trois experts et toute difticulté se
trouve ainsi évilée ». Je ne sais si à Montpellier cette
phrase est justifiée, mais à Paris, il wen est pas
ainsi, car la nomination d'un expert radiologiste,
en matière d'accident du travail, est l'exception.
MM. Forgue et Jeanbrau, dans leur livre, montrent la
voie qui devrait ètre suivie.
Un fait m'a surpris dans cet ouvrage, c'est la
part très grande que tient la mécanothérapie dans le
traitement des accidents du travail. Certes, c'est là
un procédé excellent; cependant les établissements
de mécanothérapie, pour accidents du travail, n'ont
pas, à Paris du moins, donné les résultats qu'on en
attendait. [ne faudrait pas donner à ce procédé une
suprématie, qu'il ne mérite pas, sur l'électrothérapie.
Celle-ci est trop reléguée au dernier plan et cepen-
dant elle possède une gamme variée de procédés ea-
pables d'agir, selon ses modalités, sur la sensibilité
et la circulation. Au point de vue du rétablissement
fonctionnel (rééducation, ete.) l'électrothérapie est le
seul procédé qui puisse donner des contractions
museulaires actives quoique involontaires.
On pourra me reprocher de voir la question en
électricien; je crois cependant, que lélectrothérapie
mérite sa place à côté de la mécanothérapie.
Le succes de cet ouvrage, nécessitant déjà une
troisième édition, montre bien ses remarquables
qualités. J. BELOT.
G. W. C. Kaye. — Rayons X. Introduction. Mé-
thode des rayons de Rôntgen (Londres, Long-
mans, Green and Co, 1914, vol. de 250 p., avec
97 fig.).
Les notions trés sommaires que nous possédions
sur la nature et les propriétés optiques des rayons X
sont devenues assez complètes et assez précises,
grâce aux travaux de nombreux expérimentateurs
(Barkla, Lane, Bragg, etc.), pour permettre un exposé
aussi développé que celui représenté par l'ouvrage
de Kaye. Ces notions nouvelles, précédées d'une étude
sur les radiations corpusculaires de Pampoule de
Crookes (rayons cathodiques, rayons canaux) sont
réparties en plusieurs chapitres disposés sans ordre
et consacrés successivement aux moyens de mesure
des rayons X, aux rayons secondaires, aux phéno-
mènes d'interférence et de réflexion et enfin a la
nature des rayons X. Il faut regretter qu'à côté
des travaux de Barkla ne se trouvent pas ceux de
Guilleminot sur la constitution du rayonnement donné
par les ampoules et la transmission des rayons X à
travers les écrans d'aluminium.
En dehors des nombreuses considérations physi-
ques réunies par l'auteur, sont exposées de brèves
indications sur linstallalion statique, lampoule et
les applications médicales des rayons X, mais celles-
ei n'ont aucune valeur pratique pour le radiologiste
qui sera seulement intéressé par Pimportante docu-
mentation offerte par cet ouvrage et empruntée aux
recherches récentes sur les propriétés physiques des
'adialions qu'il utilise. F. JAUGEAS.
Le Gérant : PILRRE AUGER.
13841. — Paris. Imp. Lauvre, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
QUELQUES RÉFLEXIONS
SUR LES VOITURES RADIOLOGIQUES AUTOMOBILES
A PROPOS DU FONCTIONNEMENT DE L’UNE D'ENTRE ELLES
Par F. LOBLIGEOIS
Chef de Laboratoire de Radiologie à l'hôpital Bretonneau.
Il est à souhaiter que toute formation sanitaire de quelque importance (et par là
nous entendons parler aussi bien des hôpitaux que des ambulances) soit pourvue d'une
installation radiologique. Mais, en pratique, cela entrainerait des dépenses considé-
rables et, de plus, c'est une complication dans le transport du matériel de l'ambulance.
Enfin, si un cliché peut être pris plus ou moins correctement par n'importe quel physi-
cien, après quelques jours d'étude, un examen radioscopique nécessite des connaissances
anatomiques et anatomo-pathologiques et une assez grande pratique de la radiologie.
C'est pour répondre à ces desiderata qu'ont été créées les voitures radiologiques
qui comprennent le véhicule et Fappareillage. À chacune d’entre elles doit être attaché
un médecin spécialisé dans la radiographie.
Ne nous occupant que du matériel, nous allons voir comment différents constructeurs
ont résolu le problème qui leur était posé et, chemin faisant, nous dirons les réflexions
que nous suggère notre pratique personnelle.
Véhicule. — Les Allemands emploient comme véhicules des voitures à traction
animale : l'avantage invoqué est de pouvoir éviter la panne, de pouvoir plus facilement
remplacer un cheval hors d'usage qu un moteur avarié. On a mis aussi en avant qu'une
voiture tirée par des chevaux provoque moins de secousses susceptibles de détériorer le
matériel radiologique qu'une voiture automobile; à ces arguments nous répondrons :
avec les autos modernes, les pannes sont rares; de plus, le chauffeur doit être assez bon
mécanicien pour pouvoir, par les moyens du bord, remédier aux pannes légères; pour
les cas plus graves, avec l'extension qu'ont pris en temps de guerre les services auto-
mobiles, de nombreux parcs automobiles existent qui peuvent rapidement remettre en
état une voiture qui a un accroc. Quant aux secousses dangereuses, c'est une question
de précaution, de bon arrimage du matériel, une question de bon état des routes beau-
coup plus qu'une question de mode de traction. Reste à l'actif de la traction mécanique,
sa vitesse et la possibilité, au besoin, de fabriquer son électricité à l’aide du moteur de
la voiture même. Enfin, des chevaux ne peuvent parvenir à faire le service qu'on
demande parfois aux voilures radiologiques : n'avons-nous pas dd faire jusqu’à
170 kilomètres dans une même journée el, constamment, des étapes de 40 à 50 kilo-
mètres? Toutes nos préférences vont donc aux voitures automobiles.
Quand une voiture risque de rester longtemps éloignée de son point d’attache, il est
utile qu’elle possède un certain nombre de pièces de rechange; il ne faut tout de même
pas se laisser entraîner à trop charger la voiture, car la voiture lourde a de graves incon-
vénients : réduction de la vitesse, insuffisance des freins en cas d'obstacle subit, enlise-
ment facile par les jours de pluie, dans les bas-côtés des routes et dans les cours des
écoles transformées en hôpitaux temporaires, dans la neige, etc. A plusieurs reprises,
N° 10. — Août 1915. 1. — 56
562 F. Lobligeots — Quelques reflexions
nous avons du perdre une demi-heure et plus à désenliser notre lourde voiture, quelque-
fois avec des bœufs; enfin, les voitures lourdes consomment plus d'essence.
On a voulu recourir aux grosses voitures dans l'idée de pouvoir pratiquer dans leur
intérieur les examens radiologiques : pour des malades sur brancards il faudrait des
carrosseries de dimensions inacceptables; de plus, pour des radiographies, les trépida-
Lions du moteur ou du groupe électrogène altéreraient la netteté des clichés.
Autre détail : nous nous réjouissons d’avoir eu à notre voiture des bandages pleins :
quelle économie d'argent, de temps, de fatigue! Sans doute, il y a plus de trépidations,
de secousses même, mais elles sont très supportables pour le personnel et sans incon-
vénient pour le matériel s'il est bien arrimé. Quelle quiétude de savoir qu’on ne risque
pas d'avoir à changer une chambre à air en pleine nuit, sous la pluie ou même, comme
cela est arrivé à un de nos collègues, exposé aux obus!
Production du courant électrique. — Bien entendu, la formation radiologique pro-
duira elle-même le courant nécessaire : deux solutions : un groupe électrogène moteur-
dynamo ou une dynamo aclionnée par le moteur de la voilure. En faveur de cette
deuxième solution, il y a prix, poids et encombrement moindres. Deux méthodes
d'accouplement ont été mises en œuvre; ou bien la dynamo est réunie au volant du
moteur par une courroie à agrafes (dans ce cas, les deux organes doivent être à proxi-
mité l'un de l'autre, ct dans un certain modèle de voiture radiologique, la dynamo,
placée sous les jambes du manipulateur, oblige celui-ci à les tenir en l'air, soulevées par
le coffre de la dynamo), ou bien la dynamo est entrainée par frottement sur le bandage
de la roue arrière préalablement soulevée par un cric, solution facheuse à cause de la
fatigue qu'elle occasionne au différentiel. De plus, pourquoi faire marcher un moteur de
18 HP et plus, alors qu'un petit moteur de 4 à 2 HP est suffisant? Nous préférons
donc le groupe électrogène indépendant, placé dans Finlérieur de la voiture. Nous
n'avons cu qu à nous louer du groupe électrogène Ballot : son moteur mono-cylindrique
| 1,2 HP à soupapes commandées 62-80 est bien suffisant et très robuste (il a tourné sur
notre voiture jusqu'à 10 heures le mème jour sans fatigue). Son poids (100 kilos) n'est
pas excessif el son encombrement est très acceptable; la dynamo qu'il actionne donne
du courant conlinu à 80 volts sous 8 ampères et plus. Un autre avantage de deux
moteurs indépendants est le suivant : le moteur de la voiture, qui vient de faire une
étape plus ou moins longue pour amener celle-ci à la formation sanitaire, peut se reposer
pendant la séance, pendant que tourne le moteur du groupe, et il est en de meilleures
conditions pour continuer la route, la séance terminée. Ce dernier avantage a, il est
vrai, une contre-partie : en hiver, quand notre voiture avail passé la nuit dehors par
8 et 10 degrés au-dessous, ce qui nous est arrivé plusieurs fois, il fallait un temps el des
efforts considérables pour la mise en marche du moteur; et, arrivé à l'étape, il fallait à
nouveau se battre avec le moleur du groupe! Malgré ce petit inconvénient, nous préfé-
rons, encore unc fois, le moteur indépendant.
Matériel radiologique. — Il comprend tout d'abord un interrupteur, qui est toujours
un interrupteur-turbine rotatif à diélectrique gazeux; ce diélectrique est soit le gaz
d'éclairage, soit les vapeurs d'éther; l'infériorité de l'éther est de nécessiter un nettoyage
assez fréquent de l'interrupteur, mais cet inconvénient est largement compensé par la
facilité de se le procurer et de le transporter.
Le transformateur est d'ordinaire du type vertical à isolant pâteux; il convient que
cet isolant ne craigne ni les intempéries ni les trépidations. Quand ce transformateur
sur les voitures radiologiques automobiles. 503
doit être transporté hors de la voiture pour les examens, ce qui arrive dans la plupart
des types utilisés, il est préférable qu'il ne soit pas trop lourd; il doit donner néan-
moins dans le circuit d'utilisation une intensité de deux à trois millis : cette intensité
est suffisante, à notre avis, mais nécessaire; nous savons que quelques-uns de nos
collègues se contentent d'un milli. Certains transformateurs (Massiot) comportent deux
enroulements, permettant ainsi de faire soit du normal, soit de l'intensif atteignant huit
millis et plus. À propos du transformateur, disons ici un ennui réel que nous avons
éprouvé à diverses reprises cet hiver : notre transformateur, refroidi pendant le trajet
dans la voiture froide, se couvrait, aussitôt porté dans la salle d'examens chauffée,
d'une buée épaisse; quelquefois même, l'eau ruisselait d'une borne à l’autre; on devine
le mal qu'il fallait se donner pour l'assécher et obtenir la suppression des pertes du
courant. Il nous a semblé, d'ailleurs (est-ce une erreur?) qu'un transformateur trop froid
nous donnait un rendement inférieur au rendement normal. Dans quelques appa-
reilllages (Gaiffe), un dispositif de garde empêche les à-coups dans le circuit.
Nous ne pouvons passer en revue tous les pieds-supports d'ampoules utilisés; les
modèles des divers constructeurs conviennent tous plus ou moins; mais, à notre avis, il
est essentiel que le pied-support comporte une cupule opaque aux rayons X, protectrice
pour l'opéré et pour l'opérateur; cette cupule a, de plus, l avantage de permettre l'emploi
d'un diaphragme pour les examens (presque indispensable pour les localisations de
corps étrangers) et même, au besoin, d'un compresseur pour certaines radiographies.
Le pied de campagne du docteur Belot nous donne toute satisfaction. Ce pied permet
les examens tube en dessous, ce qui peut avoir son intérêt. Certaines installations com-
portent un support d'ampoule fixé sur la table d'examen avec dispositif permettant de
mettre le tube en dessous ou en dessus. Ce disposilif, qui économise un pied-support,
est bon (diminution de prix, de poids et d'encombrement), mais nous préférons, si l’on
ne peut avoir les deux, le pied indépendant qui permet d'examiner, dans leur lit même,
quelques grands blessés intransportables, ce qui leur évite une fatigue inutile.
Dans ce même but, la table d'examens (transparente aux rayons X bien entendu),
doit avoir des dimensions suffisantes pour qu'on puisse poser dessus un brancard régle-
mentaire, ce qui permet de laisser le blessé sur le brancard sur lequel il a été apporté
dans le cas où il conviendrait de lui occasionner le minimum de fatigue. |
Les connexions des diverses parties du circuit seront assurées de la manière sui-
vante : de l'interrupteur à la bobine (celle-ci étant dans la salle où se font les examens),
un câble double et bien isolé (car il recevra la pluie quelquefois plusieurs heures de
suite). Pratiquement, une longueur de 25 mètres nous a toujours suffi : la longueur
de 100 mètres demandée par quelques-uns de nos collègues nous surprend. Ce câble
est parfois enroulé sur un dévidoir analogue à ceux des téléphones et portant sur une de
ses joues le rhéostat de réglage à plots. Je n'ai pas la pratique de ce dispositif, mais je
sais que dans bien des circonstances il m'aurait gêné, et je préfère le câble simple-
ment enroulé sur lui-même et le rhéostat indépendant. Du rhéostat à la bobine et au
spintermètre, des boudinettes quelconques. Quant aux fils qui conduisent le courant de
haute tension, ce seront les câbles à grand isolement ou des enrouleurs genre Zimmern,
suivant les circonstances.
Les ampoules seront ..... celles que l’on pourra se procurer : je crois qu'il est pré-
férable qu’elles puissent supporter au moins deux à trois millis et qu'elles soient munies
d'un dispositif de refroidissement (n'avons-nous pas fait jusqu'à quatre-vingts examens
de suite?). Les régénérateurs à étincelles étant trop vile épuisés, nous préférons les
904 F. Lobligeots.
osmos (au palladium, peut-être) ou les régéncraleurs à air (dits Bauer), malgré les
inquictudes que nous donnent les trépidations de la voiture et les positions que peut
prendre l'ampoule au cours des nombreux transports, cause de fractionnement de la
colonne de mercure, d'où rentrée permanente de Pair et mise hors d'usage de l'ampoule.
Fonctionnement. — Radioscopie. — Pour les examens radioscopiques, on se sert
d'un écran au platino-cyanure de baryum muni d'une glace de verre opaque aux rayons X.
Pour le cas où il y aurait une trop grande difficulté à faire l'obscurité dans certains
locaux, ou bien pour les extractions de projectiles par le chirurgien en plein jour sous le
contrôle de l'écran, celui-ci doit pouvoir être muni d'une bonnette permettant ces exa-
mens en plein jour. Dans l'intervalle des examens, le radiologue doit porter en perma-
nence des lunettes noires foncées, afin de ne pas perdre le bénéfice de Paccommodation
à l'obscurité. L'écran à bonnette a l'inconvénient de ne pas permettre au radiologue de
montrer au chirurgien ce qu'il y a à voir, puisque un seul observaleur peut voir à la fois.
Autre inconvénient plus grave, il empêche de prendre un calque de la région examinée
sur le verre de l'écran : or ces calques sont très utiles, car ils sont rapidement faits,
laissent un document facile à joindre au dossier et permettent souvent d'éviter la prise
d'un cliché plus long à faire, plus coûteux et plus encombrant. Dans certains hôpitaux
temporaires, on a consacré une pelite pièce à la radiologie, elle est ainsi toute prêle et
obscure quand nous arrivons, d'où économie de temps.
Radiographie. — La radiographie nécessite un matériel photographique. Les plaques
utilisées, extra-rapides, seront emballées plaque par plaque dans des pochetles opaques
à la lumière; on devra avoir plusieurs cassettes avec écran intensificateur, toutes pourvues
de plaques avant la séance. Les dimensions 18-24 et 24-50 suffisent dans l'immense
majorilé des cas. 11 suffira donc d'avoir un jeu de cuveltes 24-30 et quelques réactifs.
Comme cabinet noir, certains constructeurs ont aménagé l'intérieur même de la voiture;
nous y voyons quelques inconvénients parmi lesquels la difficulté d'obtenir l'étanchéité
à la lumière après un certain temps de fonclionnement (les Joints laissant filtrer la
lumière), et Finpossibililé de ranger les appareils dans la voiture pendant le développe-
ment des clichés. D'ailleurs (nous ne savons ce qui se passe à l'avant), nous avons tou-
jours trouvé rapidement un endroit transformable en cabinet noir : un placard, un
espace entre deux portes, un dessous d'escalier, une cave. La plus grande difficulté,
le croirait-on? est de se procurer de l’eau pour laver les clichés; aussi, conviendrait-il
d'avoir des sels éliminateurs d'hyposulfite pour pouvoir réduire au minimum le lavage.
Une difficulté réelle consiste dans ce fait que la voiture qui nous a élé confiée ayant
eu pendant plusieurs mois des tournées très longues, devait se déplacer le plus rapide-
ment possible. Aussitôt donc une séance finie, les appareils étaient replacés dans la voi-
ture, et celle-ci partail recommencer ailleurs : nous avons fait jusqu'à trois séances dans
la même journée avec 90 kilomètres de route! Dans ces conditions, il nous fallait partir
avant que les clichés ne fussent secs : impossible de les emporter ou de faire des
calques; nous laissions donc les clichés que nous reprenions ultéricurement, quand
nous repassions; mais combien de clichés cassés, perdus, ou délériorés!
Ce sont là difficultés de détail : il n'en est pas moins certain que les voitures peuvent
rendre de très grands services à la condition d'être pourvues d'un bon châssis, d'un
appareillage robuste, ct autant que possible affectées à une région donnée : la connais-
sance précise des itinéraires el des locaux ulilisables facilitent le travail et améliorent
considérablement le rendement de la voiture.
UTILITÉ DES LABORATOIRES DE RAYONS X
A BORD DES NAVIRES-HOPITAUX
Par M. JEAN COUIN
Aide-major de 2° classe.
De tous les services sanitaires, l'évacuation des blessés et les soins de première
heure sont peut-étre les plus importants ct aussi les plus difficiles 4 réaliser. Par suite de
l'encombrement des voies ferrées de la région du Nord, le département de la guerre a
demandé à la Marine des navires-hôpitaux pour faciliter l'évacuation des blessés de la
région de N... à A....
L'armée du C. E. O. n'utilise plus que’ cet unique mode de transport et les trains
sanitaires maritimes qui servaient dans la Manche assurent actuellement l'évacuation
des blessés de la presqu'île de Gallipoli; de leur cóté, nos amis les Anglais ont envoyé
leurs beaux ct nombreux navires-hôpilaux également au cap 11...; disons, en passant, que
les transports Anglais sont de beaux types de navires qui, armés au commerce en
temps de paix, étaient prévus pour servir de transport de navire-hópital pendant la
guerre; aussi réunissent-ils les meilleures conditions. En dehors des installations par-
faites de couchage, des salles de pansement et d'opération, du matériel indispensable
pour les soins, chacun de ces navires-hôpitaux possède un laboratoire de radiologie qui
ne laisse rien à désirer.
En France, on a réalisé en peu de temps des moyens de transport par mer qui
donnent complète satisfaction, mais il serait à souhaiter que chacun d'eux possédat un
matériel radiologique; actuellement 11 rendrait de très grands services.
ll y a toujours en rade du cap H... un navire-hopital qui opère son chargement de
blessés; le plein se fait plus ou moins rapidement; il est soumis à l'aclivilé des opéra-
tions de guerre. I] faut compter environ de un à huit jours; chaque navire prend en
moyenne de six à huit cents blessés; dès que le chargement est effectué, le navire quitte
les Dardanelles pour conduire ailleurs les blessés; alors un autre transport, qui était en
réserve à quelques milles, le remplace; ainsi l'évacuation est assurée dans les meilleures
conditions. |
Les blessés ont donc une présence à bord du navire-hôpital qui dure assez long-
temps, leur séjour est compris du jour où ils embarquent jusqu'au moment où ils sont
déposés au port sur lequel on les évacue, le voyage dure de cinq à six jours; on peut donc
compter dix Jours de présence en moyenne par homme. Pendant cette période à bord ils
reçoivent, je dirai les premiers soins, car ce sont des blessés qui, une heure avant leur
arrivée sur le navire-hôpilal, ont été ramassés sur le champ de bataille et évacués
aussitôt. Les blessés légers, plaie en séton, éraflures, contusions, sont laissés à lerre;
seuls les graves sont évacués. Le navire-hópital est non seulement une ambulance d'éva-
cuation, mais bien un véritable hôpital de première ligne; il doit posséder comme les
hôpitaux modernes tous les moyens de soigner. Les services maritimes fonclionnent
566 J. Gouin. — Utilité de Laboratoires de Rayons X
très bien; les navires-hôpitaux depuis octobre ont fait leurs preuves: tous les blessés
reçoivent une injection de sérum antitétanique; les pansements sont faits, refaits autant
de fois que les blessés en ont besoin; les fractures mises dans les appareils (types
Delorme) découpés par les moyens du bord, la
chirurgie d'urgence y trouve son épanouissement.
Je n'en veux pour preuve que ce que je vois faire
par mon chef de service. I] faut avoir vu un trans-
port-hópital chargé de blessés pour se rendre
compte du travail et de la difficulté de la tâche
(fig. 1).
Ces six á huit cents blessés vont demander
leurs soins et cela pendant dix jours (à bord d'un
navire), à 5 ou 6 médecins tout au plus. La plu-
part ont des fractures compliquées, des broie-
ments et ont conservé leurs balles, et cela est
surtout vrai pour les blessés du Corps Expédi-
tionnaire d'Orient.
C'est une trépanation d'urgence, un projectile
logé dans un corps verlébral, dans une articula-
| | | tion, etc. Ce sont lá des cas graves, compliqués,
Fig. 1. — Ensemble de l'installation E . > g :
disposée pour examen d'un blessé de bas en haut. qui impliquent les Rayons X. Aussi, je le dis
nettement, la radiologie est indispensable, tout
au moins d'une utilité plus qu'incontestable, sur les navires-hópitaux.
Les quelques rares périodiques médicaux qui peuvent nous toucher á bord, vantent
l'utilité des ambulances automobiles radiologiques, mais aussi disent les difficultés
auxquelles on se heurte pour l'installation de ces voitures : á bord d'un navire-
hôpital, toutes ces complications n'existent pas; il ne faut pas oublier qu'à l'heure
actuelle tous les bateaux possèdent la force électrique (80 volts en général); il n'y
a plus à discuter le choix du moteur, il suffit seulement d'installer un laboratoire de
rayons X simple, mais complet, qui permette tous les examens radioscopiques et
radiographiques.
Voici ce dont je dispose comme appareils.
Le courant du bord est du type continu 80 volts fourni par une dynamo de
500 ampères distributeur à 2 fils.
1° Interrupleur à mercure modèle de Gaiffe. — (Diélectrique éther); 3 c. cubes d'éther
permettent une marche d'une séance de 25 à 50 examens, soit environ 3 à 4 heures de
fonctionnement. Dans le Nord, je me servais de gaz d'éclairage que je conservais facile-
ment dans des ballons en caoutchouc de 20 litres pendant 2 ou 3 jours. En Orient je ne
puis penser au gaz, j'ai essayé l'hydrogène; je dispose de quatre obus d'une contenance
chacun de 10000 litres. Ce gaz est destiné à assurer la régularité de la marche des sou-
papes de Villard et le chauffage des tubes.
2° Grand transformateur de Rochefort Gaiffe. — Modèle N° 2. — La bobine et le con-
densateur sont logés dans une caisse en bois fixée au mur; le transformateur, en outre,
y est amarré par des cordes.
Les soupapes sont prises à leur extrémité dans une sorte de rátelier en bois appliqué
a bord des navires-hôpitaux. 507
à la cloison; les tableaux de commande, appareils de mesure, rhéostat, sont fixés par
des vis.
9° Le pied porte-ampoule à Rayons X était plus difficile à maintenir : le système sui-
vant a été disposé :
Des rails sur une longueur de 2 mètres et ayant la sens de l’empatement du cha-
riot constituent une glissière pour
les roues en les emprisonnant, ils
empêchent l'appareil de culbu-
ter dans les mouvements de rou-
lis; en outre, une vis à main peut
immobiliser instantanément le
chariot en le bloquant sur les
rails. J'ai utilisé le pied de
Drault (petit modèle) avec adap-
lation de la petite et de la grande
cupule de Gaiffe (fig. 2).
4° La table à examen est de
bois plus haute que les tables
radiologiques, mais le dessus est
mobile, en toile tendue sur un
cadre; un des côtés de la table
VS
SN
C
B... D
A .. A
B )
` NA Ns POR à EN SS NN
S N ` W AN Ree SN
SES SS NN WSs NS SS EN SS
Fig. 2. — Dispositif de fixalion du pied porte-ampoule,
pour résister aux oscillations du batiment.
A A' Roues du support.
B B' Rails de maintien.
C Pièce d'arrimage.
D Vis de pression.
P Pied-support.
est fermé complètement par un écran protecteur en plomb, formé de 3 enveloppes.
Fig. 5. — Installation disposte
pour la radiographie de haut en bas.
L'intérieur est en bois d'un centimètre;
l'extérieur en plomb d'un millimètre; entre les
deux se trouvent des feuilles d'amiante de 6 mil-
limètres d'épaisseur.
Les blessés des membres supérieurs ou infé-
rieurs, c'est-à-dire les malades pouvant marcher,
sont examinés couchés, les blessés graves à qui
la marche est impossible sont amenés sur les
brancards, et pour leur épargner des souffrances
inutiles et éviter une perte de temps, on enlève
le dessus en toile de la table, et le brancard, avec
les blessés, prend la place du cadre (fig. 5).
Les blessés du thorax ou des épaules (seuls)
sont examinés debout si leur état le permet. Je
crois devoir attirer l'attention sur l'écran pro-
lecteur placé sur un des côtés de la table : il
ne nuit en rien à la marche de l'ampoule et
met à l'abri des rayons obliques l'opérateur
placé de ce côté; il a une valeur de protection
indiscutable : il est facile à réaliser dans le cas des examens couchés, alors qu'il semble
impossible d'adapter commodément un système protecteur dans les examens en station
verticale.
Telle est l'installation du Navire-hôpital X....
Force 80 volts.
Voici les constantes habituelles :
568 J. Gouin.
AMPOULES. PRIMAIRE. SECONDAIRE. ÉTINCELLE. QUALITÉ.
Pilon A. QO. . . . . .. 4 Amp. 2 millis. 14 1 Benoit.
Gundelach (vieux)... 3 1,5 49 148 id.
Belot (à osmo). . . . . $ 1,5 12 6
Chabaud. uc... 2 0,6 12 7
Avec ce matériel très simple et robuste et des écrans renforcateurs, on peut faire de
bonne besogne. ll a été fait actuellement, depuis octobre 1914 jusqu'au mois de
juin 1915, 1073 examens radioscopiques et 500 radiographies.
Dans les cas de fracture grave, avec broiement ou avec déplacement, la radiogra-
phie s'impose; il peut en être de même pour quelques localisations difficiles de projec-
tiles; au contraire, dans les cas bénins de fracture sans déplacement, une fiche radiosco-
pique suffit; les projectiles sont repérés en présence du chirurgien et enlevés aussitôt s'il
y a urgence; je fais la localisation des projectiles suivant les indications que me donna
mon maitre, le docteur Belot — cette méthode m'a donné d'excellents résultats.
L’utilité d'un laboratoire complet radiologique à bord des navires-hôpitaux français
s'impose, surtout actuellement où les blessés du C. E. O. sont appelés à séjourner sou-
vent quelques jours sur les transports sanitaires maritimes. Ces derniers sont mainte-
nant non pas des simples trains sanitaires, mais bien de vrais hôpitaux de « campagne »
qui, tout près du champ de bataille des opérations, reçoivent les blessés de la dernière
heure, attendent plusieurs jours à faire leur chargement et effectuent ensuite un voyage
d'une assez longue durée.
Il serait à souhaiter qu’auprés des salles de chirurgie que possèdent les navires-
hôpitaux Français, 1l soit adjoint comme chez nos amis les Anglais, un laboratoire de
radiologie, car il ne faut pas oublier que ces navires sont non seulement des trains
d'évacuation, mais de véritables hôpitaux flottants.
LES RENSEIGNEMENTS FOURNIS PAR LA RADIOGRAPHIE RAPIDE
DANS LA TUBERCULOSE PULMONAIRE
Par MM.
LEON VOUTERS RENE DESPLATS
Professeur suppléant à la Faculté libre de Lille, Chef du service radiologique
médecin de Vhopital de la Charité. de la Faculté libre à Vhópital de la Charité.
(Planche 11)
Nous avons cherché depuis quelques mois à l'hôpital de la Charité, sur nos tuber-
culeux pulmonaires, quels renseignements nous pouvons atlendre aujourd'hui des progrès
réalisés par la rapidité des radiographies. Nous espérons compléter et contrôler progres-
sivement ces recherches : nous apportons ici, sans aucun essai d'historique ou de
bibliographie, nos premiers résultats personnels.
Nous pratiquons aussi méthodiquement la radioscopic sur nos malades : elle a
montré les renseignements précieux qu'elle apporle, aussi bien sur les poumons au
repos qu’à l'occasion des mouvements respiratoires : renseignements d'ordre anatomo-
pathologique à l'état statique, où les ombres et les clartés trahissent plus ou moins nette-
ment les infiltrations et les cavernes; renscignements d'ordre physiopathologique à l’état
dynamique, où l'éclairage incomplet d'un sommet à l'inspiration comme à la toux et le
relard unilatéral du diaphragme révèlent assez fréquemment le poumon tuberculisé.
Mais nous avons délibérément limité nos recherches à la seule radiographie, qui
fixe sur la plaque, avec les nombreux détails que l'œil a peine à percevoir d'ensemble, et
l'esprit à retenir, les images radioscopiques. On obtient ainsi, dans la plupart des cas,
une image anatomo-pathologique avant la lettre, assez grossière à la vérité, mais qui
renseigne au moins sur l'extension des lésions, sinon sur leur nature.
*
x x
I] apparaît, en effet, qu'il faut uniquement demander à la radiographie d'un poumon
tuberculeux des transparences et des opacités qui traduisent à l'œil les pertes de subs-
tance et les densifications : pertes de substance et densifications qui peuvent ressortir,
non seulement à des processus éliologiquement très différents de la tuberculose
(cavernes gangréneuses, dilatations bronchiques, pneumonie, broncho pneumonies,
scléroses pleuro-pulmonaires, etc.); mais dans la tuberculose pulmonaire elle-même,
tantôt à des poussées évolutives, bénignes ou graves, el tantôt à des cicatrices depuis
longtemps et parfois définitivement immobilisées. |
Aussi les renseignements radiographiques doivent-ils être considérés non pas
comme des signes pathognomoniques, auxquels il suffit désormais qu'on ait recours,
mais simplement comme des signes physiques analogues à la matité, ou au souffle, ou aux cra-
quements, quilirent ainsi qu'eux leur valeur des signes généraux, ou des signes fonclionnels, ou
des autres signes physiques auxquels ils s'associent et des localisalions qu'ils révèlent. Ils
acquièrent ainsi dans le diagnostic de la tuberculose pulmonaire évolutive, la seule au
570 L. Vouters et R. Desplats. — Les renseignements fournis
fond qu'il importe de reconnaître, une valeur scientifique de probabilité d'autant plus
considérable qu'ilsremplissent mieux les conditions qui précèdent, et une valeur pratique
d'utilité d'autant plus précieuse qu'il y a moins de signes physiques, à condition toutefois
qu'ils coexistent alors avec les signes généraux, les signes fonctionnels ou l'examen des
crachats qui donnent à la lésion, plus ou moins vraisemblablement, sa signature étiolo-
gique.
Nous avons successivement fait passer à la radiographie nos tuberculeux pulmo-
naires, non pas toujours à tuberculose étendue, quelquefois au contraire à tuberculose
apparemment très discrète, mais toujours à tuberculose avérée ; nous avons systémati-
quement éliminé les cas douteux où la bactériologie n'a pas tranché positivement les hési-
tations de la clinique.
Pour appliquer dans l'avenir aux tuberculeux soupçonnés les renseignements
fournis par la radiographie sans méconnailre et sans exagérer la valeur d’approxima-
tion qu'ils apportent au diagnostic, nous avons voulu savoir, en effet, quels renscigne-
ments fournis par la radiographie ressortissent évidemment à la tuberculose pulmonaire
chez les tuberculeux avérés. Aussi nos observations semblent plus apporter, dans cette
étude préliminaire, quelques notions sur les services, inattendus parfois, dus à la radio-
graphie dans la tuberculose pulmonaire antérieurement diagnostiquée qu'une appré-
ciation sur les qualités diagnostiques des images qu'elle fournit dans les affections pul-
monaires où la tuberculose est seulement crainte ou soupçonnée.
Nous avons minutieusement examiné d'abord la nature et l'extension des signes
physiques avant la radiographie, puis confronté les signes physiques à l'image obtenue,
enfin cherché dans les signes physiques, après la radiographie, certains détails aupa-
ravant inaperçus, mais suggérés par elle.
À procéder ainsi, nous n'avons jamais rencontré jusqu'à présent un cas où la radio-
graphie aide à découvrir certains signes physiques échappés au premier examen : quand
il y a discordance entre l'examen physique antérieur el la radiographie, il y a discordance
entre la radiographie et l'examen physique postérieur. Aussi nous pensons qu'il faut
soigneusement éviter qu'on réduise la radiographie au rôle d'un indicateur sommaire,
qui pourrait abrégerle travail clinique en attirant plus particulièrement l'attention sur
l’une ou l'autre région. C'est quand même un service qu'elle peut rendre, mais bien
secondaire, puisqu'avec un peu plus de temps et d'altention les signes physiques ainsi
dépislés peuvent être dépistés sans elle. Il faut bien savoir au contraire, ainsi qu'on
verra plus loin, qu'il faut lui réclamer des services autrement importants, qu'elle est
la seule à rendre.
ll nous a paru qu'on pouvait sans artifice arriver à classer ainsi les observations
qu'on trouvera rassemblées à la fin de ce travail :
I. DANS UNE PREMIERE CATÉGORIE (Observations 1, 2, 3, 4, 5, 6), les images radiographi-
ques se superposent assez exactement, plus ou moins, mais à peu près quand même, aux
signes physiques ; les plaques noires se superposent aux densifications pleurales ou pulmo-
naires, avec submalité, respiration diminuée ou respiration soufflante; les marbrures
plusou moins discrètes se superposentauxinfiltralions tantôt plus et lanlôt moins ramolhes
avec rales sous-crépilants ; les clartés arrondies se superposent aux cavernes avec sub-
matité, souffle el gargouillements.
par la radiographie rapide dans la tuberculose pulmonaire. 571
C'est évidemment la catégorie la moins intéressante, sauf par la valeur que
confère Passocialion des images avec les signes physiques, soil aux images identiques,
mais sans signes physiques, soit aux signes physiques identiques, mais sans images,
qu'on trouvera décrits dans les catégories suivantes.
II. Dans UNE DEUXIÈME CATEGORIE (Observations 7, 8,9, 10,11), les renseignements four-
nis par les images radiographiques dépassent franchement, ou parfois considérablement,
les renseignements fournis par les signes physiques.
1° Tantôt c'est la révélation d'un stade autrement avancé qu'on avait cru jusqu'alors,
dans l'évolution de la tuberculose pulmonaire, mais sans extension plus large des lésions
en surface (Obs. 7). Il s’agit presque toujours en pareil cas d'une caverne au sommet
dont la coque épaisse, infiltrée, dense ou plus ou moins ramollic, interpose entre
l'oreille ou le doigt et la cavité ses signes propres, dont le voisinage immédiat intercepte
les signes cavitaires plus éloignés, alors que la radiographie dessine assez nettement
quelquefois, mais non pas toujours, les contours de la caverne.
2° Tantôt c'est la révélation d'un processus en surface autrement étendu qu'il n'avail jus-
qu'alors élé soupçonné (Obs. 8, 9, 10, 11). D'après notre expérience, il y les plus grandes
chances pour qu'il en soit ainsi dans la majorité des cas; à considérer surtout qu'en fait
presque tous les cas où les images radiographiques sont plus ou moins superposables
aux signes physiques tendent, quand même, à déborder notablement les signes par les `
images. D'ailleurs, à réserver les seuls cas où la discordance est considérable entre
l'extension des signes radiographiques et la limitation des signes cliniques, ils sont
encore assez nombreux. |
I] est rare que pareille discordance apparaisse au sommet; sa faible épaisseur laisse
arriver vraisemblablement au clinicien, soit en avant, soit en arrière, tous les signes qui
s'y produisent. On a pu l'observer cependant : il semble alors s'agir chez ces vieux tous-
seurs, autrefoistaxés du seul emphysème avec bronchite, mais qui n'en tuberculisaient pas
moins leur entourage, d'un ancien foyer tuberculeux entouré d'emphysème, accessible
aux rayons, mais inaccessible à Porcille à travers sa coque cmphysémateuse.
Il est fréquent au contraire que les images radiographiques débordent par en bas
les signes physiques sur des surfaces considérables.
A l'extrême il s'agit par exemple d’un tuberculeux, chez qui l'examen physique
n'avait révélé, dans le quart ou le cinquième supéricur d'un poumon, qu'une infiltration
plus ou moins discrète, avec une respiration soufflante el quelques râles sous-crépitants,
alors que la radiographie révèle une infiltration totale et serrée du poumon du sommet
à la base, avec unc infiltration plus légère de l’autre poumon dans sa région moyenne.
On peut se demander pourquoi la concordance habituelle, au sommet, des signes
physiques et de l'image; et pourquoi leur discordance, à mesure qu'on descend vers la
base une échelle où persiste l'image et où disparaissent progressivement tous les signes
physiques. Il nous a semblé qu'on pourrait peut-être en trouver la raison dans l'épaisseur
du poumon,qui croît progressivement du sommet à la base. Au sommet, sous faible
épaisseur, tanten avant qu’en arrière, tout apparail à l'examen physique; mais à mesure
qu'il descend, l'observateur, à qui la corticalité seule est accessible, laisse inexploré tout
un noyau central à volume rapidement croissant, dans lequel doivent éclaler aussi,
comme dans la pneumonie centrale un souffle tubaire el des rales crépitants, les signes
révélateurs de la tuberculisation, mais comme dans la pneumonie centrale inaccessibles
à l'oreille ; tandis qu’au contraire les rayons enregistrent sur la radiographie tout ce
v
572 L. Vouters et R. Desplats. — Les renseignements fournis
qu'ils rencontrent sur leur passage, en traversant le poumon de part en part. Il y a long-
temps, d'ailleurs, qu’aux autopsies, les cliniciens avaient remarqué la tendance à l'exten-
sion vers les bases d'un grand nombre d'infiltrations, qu'à l'examen clinique on aurait
crues plus limitées ; c'est une constatation analogue, une autopsie sur le vivant, plus
grossière il est vrai, mais autrement utile, que réalise ici la radiographie.
3° On voit encore à quel point ces renscignements peuvent être précieux : il y a tout
un pronostic à modifier, en cas d'excavalion, comme en cas declension large, insoupconnables
par ailleurs. Sans faire, en effet, ressortir exclusivement, ou presque, à l'extension des
lésions, qui sert de base aux classifications allemandes ou suisses, du type Turban, le
pronostic de la tuberculose pulmonaire chronique, il n'en est pas moins vrai qu’elle en
soit un facteur important.
D'autre part, le traitement bénéficiera du diagnostic précisé : c'est ainsi qu'une
excavation reconnue pourra conduire au pneumothorax artificiel; ou qu'au contraire
l'apparition d'une infiltration jusqu'alors insoupçonnée, au centre d'un poumon clini-
quement sain, pourra contre indiquer le pneumothorax artificiel de la plèvre opposée.
DANS UNE TROISIÈME CATÉGORIE (Observations 12 et 13) les malades sont par toute leur
histoire clinique des tuberculeux pulmonaires avérés et probablement étendus (fièvre
tuberculcuse, amaigrissement, hémoptysies, toux, crachals à bacilles de Koch abondants)
mais l'examen physique soigneusement et fréquemment répété, n'arrive à déceler aucun signe
physique de tuberculisation pulmonaire. Il nous a paru dans cerlains cas, tout au moins,
qu'une radiographie apportait la clef des phénomènes : elle a revélé 2 fois, des lésions élendues
autant qu'inatlendues. Dans un cas (Obs. 12) c'élait la tuberculisation d'une base avec
intégrité des sommets : l'absence absolue des signes physiques, apparus d'ailleurs
plus tardivement, ressortissait peut-être à la localisation probablement centrale du
processus.
Dans l'autre cas (Obs. 15) c'était Vinfiltration diffuse étendue d'un poumon, avec
infiltration plus discrète de l'autre poumon, insoupconnables l'une et l’autre à l'examen
physique, mais tout à fait en rapport à la radiographic, par leur extension, avec les
troubles généraux, les troubles fonctionnels et les crachats riches en bacilles : s'agit-il
encore ici d'une écorce à peu près saine arrivant à masquer les signes d'infiltration
profonde? En tout cas, il nous a semblé particulièrement intéressant d'insister sur cette
observation paradoxale, qui montre avec plus d'éclat que la précédente encore à quels
résultats la radiographie permet quelquefois d'aboutir.
DANS UNE QUATRIÈME CATÉGORIE (Observations 14 et 15) où les cas nous ont paru rares,
les renseignements fournis par les signes physiques dépassent, au contraire des cas précédents,
les renseignements fournis par les images radiographiques. Il semble que la radiographie
ramène à des frontières plus étroiles des lésions que l'examen physique aurait fait
soupconner plus étendues. Il se peut qu'en pareil cas la radiographie fasse un départ,
impossible à la clinique, entre Vinfiltration tuberculeuse et la congestion banale péri-
tuberculeuse, la première tenace et l'autre variable, mais qui lorsqu'elles coexistent
ont pour expression les mêmes ráles sous-crépilants. Tous les médecins ont vu ces
tuberculcux fatigués, qui reçus à l'hôpital, avec un ensemble de signes qui faisait craindre
un large ramollissement ou même une infitralion totale du poumon, s'amélioraient par
le repos, jusqu à réduire exclusivement leurs signes, après quelques jours, une ou deux
semaines au plus, à quelques rales sous-crépitants du sommet.
par la radiographie rapide dans la tuberculose pulmonaire. 573
Les lésions tuberculeuses impressionnent peut-être les plaques, et non pas les
congestions simples pérituberculeuses. Pour vérifier celte hypothèse, nous avons fait
quelques radiographies dans les œdèmes pulmonaires ou les bronchites aiguës conges-
tives (Obs. 16, 17, 18) à coup sûr non tuberculeuses, où nous avons toujours vérifié
l'absence d'images radiographiques, si fins, si serrés, si étendus que fussent les rales
sous-crépitants, à condition toutefois qu'ils fussent isolés, congestifs, mais sans broncho-
pneumonie.
On est ainsi conduit à se demander, mais c'est une interprétation qui nous semble
encore insuffisamment confirmée, si la radiographie ne permettrait pas de faire la dis-
tinction entre les lésions tuberculeuses et certaines au moins des lésions non tubercu-
leuses. On différencicrait peut-être ainsi le poumon tuberculeux massif du poumon
tuberculeux au sommet el congestif dans le reste de son étendue, le poumon tuberculeux
au sommet comme à la base du poumon tuberculeux au sommet et congestif à la base:
les observations infirmeront plus tard ou confirmeront cette hypothèse.
*
x +
Nous aurions voulu pouvoir apporter dans cette étude un contrôle anatomo-patho-
logique. Les quelques autopsies que nous avons pu réaliser portaient malheureusement
sur des cas trop avancés pour qu'elles méritent d’être rapportées : l'extension des lésions
et leur slade évolutif commandaient trop la concordance des constatations anatomo-
pathologiques, radiographiques et cliniques. Il n’y a pas à se dissimuler d’ailleurs qu'il
est nécessairement assez difficile d'avoir pour les divers cas des autopsies confirmatives :
la plupart des tuberculeux évoluent après leurs radiographies; d'autres lésions s'ajoutent
aux lésions radiographiées ; si bien qu'ils aboutissent à la mort avec des lésions pratique-
ment trop élendues et trop avancées.
OBSERVATIONS
Pour éviter d’être fastidieux, nous avons rapporté quelques observations seulement,
choisies dans les diverses catégories, auxquelles, ainsi qu’on a pu voir, nous avons fait
ressorlir tous nos cas. Nous avons joint quelques radiographies, pour illustrer les
observations qui nous ont paru les plus intéressantes ou les plus démonstratives.
I. — OBSERVATIONS OU LES IMAGES RADIOGRAPHIQUES, QUOIQUE UN PEU DÉBORDANTES, SONT ASSEZ
EXACTEMENT SUPERPOSABLES AUX SIGNES PHYSIQUES.
Obs. 1. — H., 22 ans. Oppression, toux, crachats, hémoptysies, fièvre.
PG. Sp. Sous-crépitants denses et serrés dans tout le poumon, en avant et en arrière.
Rg. Marbrures très denses de tout le poumon, surtout à la base.
PD. Sp. Rien.
Rg. Marbrures moins denses, sauf au sommet qui reste clair.
Obs. 2. — H., 47 ans. Toux, crachats mousseux, fades, abondants, stries sanglantes, amaigrissement,
fièvre, aphonie.
PD. Sp. Submatité légère dans la moitié supérieure en arrière.
Souffle sur l’origine interne de l'épine de omoplate.
Sous-crépitants dans la moitié supérieure.
Rg. Tache grise arrondie à la hauteur de l'épine de l'omoplate (contours flous).
Tache grise triangulaire à base axillaire à la hauteur des 5°, 4* et 5° côtes.
Marbrures grises, épaisses et scrrées du sommet à la base.
PG. Sp. Rien.
Rg. Marbrures grises assez discrètes dans la région péri-hilaire (voir fig. 1).
Obs. 3. — H., 17 ans. Signes fonctionnels et signes généraux multiples de tuberculose pulmonaire
avérée.
974 L. Vouters et R. Desplats. — Les renseignements fournis
PG. Sp. Matité avec bruit de pot félé au sommet en avant.
Souffle cavitaire au sommet en avant.
Sous-crépitants métalliques descendant assez bas en avant et en arrière.
Rg. Dans la moilié supérieure énorme tache claire à bords arrondis, limitée à sa partie
inféro interne par une opacification large qui se confond avec le cœur.
PD. Sp. Matité moins forte avec bruit de pot felé, au sommet en avant.
Souffle rude, au sommet, en avant.
Sous-crépitants métalliques descendant assez bas en arrière, mais en perdant leur timbre.
Rg. Dans la moitié supérieure, opacilé très intense, sauf au niveau des deux premiers espaces
intercostaux, où apparait près de la colonne vertébrale une tache claire, arrondie,
d'environ 2 centimètres carrés (voir fig. 2).
Obs. 4. — H., 46 ans. Bronchites tous les hivers, la dernière depuis un an; un crachat sanglant,
| amaigrissement, apyrexie.
PD. Sp. Submatité légère, au sommet, en avant.
Souffle intertrachéo-bronchique.
Sibilants et ronflants disséminés. Sous-crépitants dans toute la hauteur, sauf à la région
postéro-externe et latérale de la base.
Ry. Marbrures étendues du sommet à la base, dessinant un triangle à base supérieure, a
sommet inférieur tangent à la colonne vertébrale, à limite externe oblique en bas et
en dedans pour laisser claire toute la région externe et axillaire de la base. Au milieu
de ces marbrures on voit quelques taches noires à contours imprécis, surtout au som-
met, qui entourent une région plus claire (probablement caverne).
PG. Sp. Sibilants et ronflants disséminés.
Rg. Rien.
Obs. 5. — H.
PD. Sp. Respiration ouatée avec expiration prolongée en avant. Sous-crépitants dans toute la
hauteur en avant, dans les 2/3 supérieurs en arrière.
Rg. Sommet noir, images péribronchiques très épaisses et très grises avec quelques taches
noires bien délimitées qui paraissent correspondre à des ganglions calcifiés.
PG. Sp. Respiration ouatée avec expiration prolongée en avant.
Sous-crépitants discrets en avant et en arrière.
Rg. Sommet gris, images péribronchiques grises avec quelques taches noires à limites pré-
cises (voir fig. 5).
Obs. 6. — H., âgé. Bronchites tous les hivers, toux, crachats, stries sanglanles, apyrexie.
PD. Sp. Submatité dans la moitié supérieure en avant et en arrière.
ct PG. Gros sous-crépilants du sommet à la base en avant en arrière.
Re. Marbrures tres serrées du sommet à la base avec quelques ilots clairs disséminés.
Pénombre hilaire gauche.
Il. -- OBSERVATIONS OU LES IMAGES RADIOGRAPHIQUES DÉBORDENT LES SIGNES PHYSIQUES.
2
1° Elles révelent un stade évolutif plus avancé.
Obs. 1. — H. 30 ans. Toux, crachals bacillifères, stries sanglantes, fièvre, tuberculose du pied.
PG. Sp Respiration rude au sommet, soufflante au hile.
Craquements et sous-crépitants légers au sommet en avant.
Rg. Zone très claire, arrondie, bien limitée au sommet, encadrée par une zone très grise.
PD. Sp. Respiration rude au sommet.
Rg. Obscurité discutable au sommet.
2° Elles révèlent une extension plus considérable en surface.
Obs. 8 — 1F., 20 ans. Toux, crachats, hémoptysies abondantes, diarrhée, amaigrissement, apyrexie.
PG. Sp. Submatité et douleur à la percussion au sommet en avant.
Affaiblissement du murmure vésiculaire au sommet en avant.
Sous-crépilants au sommet en avant; quelques rales sous-crépitants disséminés, sauf au
sommet en arriére.
Rg. Marbrures très serrées dans les 2/3 supérieurs avec images péribronchiques très noires.
PD. Sp. Quelques ráles sous-crépitants disséminés, sauf au sommet en arrière.
Re Marbrures discrètes dans tout le poumon.
Obs 9 — IL, 45 ans. Toux, erachals mousseux, sucurs nocturnes, amaigrissement, fièvre légère.
PD. Sp. Respiration soufflante aux deux sommets surtout à gauche avec un foyer de sous-crépi-
et PG. tants au sommet droit en avant.
par la radiographie rapide dans la tuberculose pulmonaire. 575
Rg. Marbrures bilatérales du sommet à la base. Taches lenticulaires bien limitées, très nom-
breuses et disséminées dans les deux poumons.
Image médiastinale supérieure élargie à gauche (voir fig. 4).
Obs. 10. — F., 46 ans. Oppression, toux, crachats, deux grandes hémoptysies, sueurs nocturnes,
amaigrissement, fièvre légère.
PG. Sp. Submatité douloureuse au sommet en avant.
Diminution du murmure vésiculaire au sommet en avant et respiration soufflante au
sommet en arrière.
Craquements après la toux à la partie externe du sommet en avant.
Rg. Marbrures très opaques et très serrées du sommet à la base, grosses taches noires vers
le sommet à contours flous.
PD. Sp. Respiration soufflante au sommet en arrière.
Rg. Marbrures disséminées plus discrètes. Grosses taches noires à contours flous au som-
met et vers le hile du poumon gauche.
Obs. 11. — H.
PG. Sp. Rien.
Rg. Quelques taches noires au niveau du hile pulmonaire.
PD. Sp. Quelques ráles sous-crépitants au sommet.
Kg. Opacité extrêmement marquée qui se manifeste par de larges bandes noires, séparées
par des régions plus claires où l'on voit des taches lenticulaires (voir fig. 5).
Ill. — OBSERVATIONS OU LES IMAGES RADIOGRAPIIIQUES REVELENT DES LESIONS SILENCIEUSES
A L'EXAMEN CLINIQUE.
Obs. 12. — H.,2l ans. Toux, 5 hémoptysies en 5 mois; bon état général, apyrexie.
PD. Sp. Diminution du murmure vésiculaire au sommet en avant.
Quelques ràles sibilants disséminés.
Rg. La radiographie ne contient pas les sommets, qui semblaient clairs à la radioscopie.
Grosse opacité diffuse de la base.
Obs. 13. -- H., 50 ans. Oppression, toux, crachats purulents bacilliféres, hémoptysies, sueurs noc-
turnes, amaigrissement, fièvre.
PD. Sp. Rien d'autre qu’un souffle sec hilaire entre les deux omoplates.
PG. Rg. Marbrures diffuses du sommet à la base des deux côtés très nettes surlout à droite avec
images péribronchiques élargies ct grisátres. Sommets gris (voir fig. 6).
IV. — 1° OBSERVATIONS OU LES SIGNES PHYSIQUES DÉBORDENT LES IMAGES RADIOGRAPHIQUES.
Obs. 14. — H. âgé. Signes fonctionnels et généraux d'emphyséme et de bacillose.
PD. Sp. Hypersonorité diffuse avec respiration ouatée et expiration prolongée. Submatité légère
avec sous-crépitants au sommet droit. Sous-crépitants fins et serrés bourrant le 1/5
inférieur des deux poumons en arriére.
Rg. Espaces intercostaux très élargis avec images très claires laissant bien voir par oppo-
sition les radiations bronchiques normales. Sommet droit plus gris que le gauche.
Rien aux bases.
Obs. 15. — H., 29 ans. Tonsse depuis l'enfance, crachals mousseux, stries sanglantes, apyrexie,
réformé pour bronchite.
D. Sp. Submatité légère avec diminution du murmure vésiculaire au sommet en avant et en
arrière. Quelques craquements au sommet en avant. Sous-crépitants serrés dans les
2/5 inférieurs du poumon en arrière.
Rg. Teinte grise uniforme limitée au sommet. Poumon clair, quelques taches noires bien
limitées au milieu des images bronchiques.
PG. Sp. Sibilants et ronflants en avant et en arrière.
Rg. Quelques taches noires au milieu des images bronchiques.
2° OBSERVATIONS OU RIEN NE TRADUIT A LA RADIOGRAPHIE LES SIGNES PHYSIQUES
DANS LES CONGESTIONS BANALES SANS TUBERCULOSE.
Obs. 16. — H., 48 ans. Insuffisance et rétrécissement aortiques. Asystolie.
PD. Sp. Foyers de sous-crépitants très gros et très serrés aux deux bases en arrière, le droit
et PG. occupant la moitié inférieure, le gauche le tiers inférieur du poumon.
»
iad
DT
L. Fouters et R. Desplats.
Rg. Gros cœur.
Plages pulmonaires absolument claires du sommet à la base.
Obs. 17. — H., 59 ans. Asystolie cardio-rénale.
PD. Sp. Submatité avec quelques ráles sous-crépitants au sommet droit en avant (tuberculose ?)
et PG. Sous-crépitants très serrés dans les deux poumons, au moins dans les 2/3 inférieurs en
avant et en arrière.
Rg. Cœur très dilaté.
Mouchetures au sommet droit (tuberculose).
Ombre volumineuse au niveau du hile pulmonaire droit.
Rien aux bases.
Obs. 18. — H., 55 ans. Toux et crachats sans bacilles depuis 6 mois, amaigrissement, apyrexic.
PD. Sp. Sibilants et ronflants disséminés variables, sous-crépitants serrés aux deux bases.
ct PG. Rg. Les deux bases sont claires. la droite cependant un peu plus grise que la gauche.
Sans alourdir ce mémoire d'observations plus nombreuses, calquées sur les précé-
dentes [car nos autres cas, tous tant qu'ils sont, tendent aux mêmes conclusions],
nous pensons pouvoir le résumer ainsi :
1° La radiographie constitue, non pas un révélateur pathognomonique, auquel
demander uniquement, sans autre signe, ou contre toute apparence, le diagnostic d'une
tuberculose pulmonaire active; mais un excellent signe physique, dont la valeur dépend
essentiellement des images qu’elle apporte et des signes auxquels elle s'associe, soit
pour confirmer un diagnostic hésitant, soit pour préciser les lésions d'un diagnostic
assuré mais encore imparfait.
2° Dans la tuberculose avérée, visée particulièrement ici, nous avons limité notre
étude au diagnostic à tel jour, uniquement considéré ; nous n'avons fait qu'effleurer à
dessein la question des renseignements à réclamer, sur l’évolution d'un cas, à la com-
paraison des radiographies successivement espacées ; nous nous proposons d'y revenir
ailleurs.
5° Dans la grande majorité des cas, il nous a paru qu'il fallait surtout demander à
la radiographie de dessiner la topographie des lésions à proprement parler tuberculeuses.
A) C'est surtout l'extension des infiltrations qui nous a frappés, très souvent plus
considérable et souvent beaucoup plus considérable, qu'on n'aurait pu croire avant la
radiographie, à tel point qu'il y faut particulièrement insister : il apparaît maintenant
pour nous, qu'il faut au moins doubler presque régulièrement les surfaces qu’un examen
clinique a révélées tuberculeuses.
B) Dans quelques cas, cependant, la radiographie réduit à des limites plus étroites
les surfaces que l'examen clinique a suspectées plus étendues ; il s’agit sans doute alors
de bronchite, de congestion banale ou d'œdème associés à la tuberculose, mais que
l'image élimine.
4° Il arrive aussi, quelquefois, assez rarement d’après nos cas, que l’image annonce
un stade évolutif insoupçonné par l'examen clinique, l'excavation par exemple, mais qui
peut échapper à l'œil, comme à l'oreille, isolée par sa coque impénétrable à l’un comme
à l'autre.
Jouznal de Radiologie Planche 11
et d'Electiologie Mémoire Vouters et R. Desplats
Observation 2. Observation 3.
Observation 5. Observation 9.
Observation 11. Observation 13.
M rrmand
Tuberculose Pulmonaire
Voir les observations pour la légende des figures
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LE REPÉRAGE ET L'EXTRACTION DES CORPS ÉTRANGERS
PAR LES PROCÉDÉS RADIOLOGIQUES
Par A. CHARLIER
Le grand nombre des blessures par armes à feu constatées au cours de la guerre actuelle
m'engage à présenter un exposé de la queslion du repérage et de l'extraction des corps étran-
gers en général et des projecliles en particulier au moyen des rayons X.
Je ne viserai pas à élre complet. Je laisserai de côlé un certain nombre de méthodes de
localisation que j'avais décrites au cours des conférences organisées en 1913 et 1914 par l’Asso-
ciation des Chefs de laboratoire de radiologie des hôpitaux de Paris. Je m’attacherai simplement
à la description de celles que j'ai reconnues comme les plus pratiques et les plus appropriées à
la chirurgie de guerre, après les avoir éprouvées chaque jour dans la zone de l'avant, depuis le
début des hostilités, comme médecin-chef d'un laboratoire de radiologie de campagne.
Une question préalable se pose : Doit-on chercher systématiquement à repérer et à extraire
les corps étrangers? — La clinique nous apprend qu'ils causent souvent des troubles graves :
douleur, inflammation, suppuration, symptômes de compression, perforations d'organes, etc.;
les projectiles de plomb font courir le risque d'une intoxication saturnine (intoxication qui a
été signalée chez des sujets criblés d'une multitude de petits plombs de chasse, mais qui n'est
guère à redouter avec les projectiles de guerre).
En conséquence, théoriquement, leur extraction est loujours désirable, soit à cause des
désordres qui surviennent aussitôt après leur introduction, soit à cause de ceux qui peuvent se
manifester après une période plus ou moins longue de tolérance.
Mais, pratiquement, il vaut mieux s'abstenir, en dehors d'une nécessité urgente, lorsque
l'intervention présente des dangers.
L'examen radiologique est un des éléments d'information les plus précieux pour prendre
une décision en connaissance de cause. I] donne la certitude de la présence du corps étranger
et indique son emplacement exact. C’est quelquefois lui qui fait découvrir un corps étranger
chez un sujel que l'on place sous l'écran fluorescent, sans se douter qu'il en est porteur.
Pour montrer comment l'on arrive à ces résultats, j'exposerai tout d’abord la technique de
la recherche. Je décrirai ensuite les méthodes radiologiques de localisation et d'extraction.
Je terminerai en donnant les indications de chacune de ces différentes méthodes, d'après
mon expérience.
*
4 x
RECHERCHE DES CORPS ÉTRANGERS
Corps visibles et corps invisibles. — L'emploi des rayons de Röntgen est basé sur la pro-
priété que présentent la plupart des substances de produire une image sur l'écran fluorescent
ou sur la plaque photographique, image d'aulant plus apparente que les substances sont d’un
poids atomique plus élevé.
Ainsi, les objets métalliques se détachent franchement sur le fond du radiogramme; les
éclats de verre et de porcelaine font un contraste moins accentué; les échardes de bois, les
noyaux sont difficilement ou pas du tout visibles.
Avec certains artifices, on arrive à reculer les limites de la visibilité; mais un certain
nombre de corps étrangers échappent encore à nos investigations.
Jl convient d'envisager successivement la recherche par la radioscopie, puis la recherche
par la radiographie.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — l. ol
578 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction
Radioseopie. — En pratiquant la recherche radioscopique, on aura soin d'examiner en dif-
férentes incidences la région suspecte.
Parfois on dégage ainsi une pelite ombre, correspondant à un corps étranger, de l'ombre
d'un organe qui la masquail. Parfois on remarque ainsi un objet de forme aplatie (par exemple
une chemise de balle), qui attire l'attention quand il se présente dans le sens de sa largeur et
qui passe inaperçu quand il se présente dans le sens de son épaisseur.
Si un examen de quelques minutes ne donne pas de résultat positif, il n’y a pas lieu de le
prolonger. Ce serait exposer inutilement le patient à la radiodermite. Il est préférable de
recourir tout de suile à la radiographie.
Radiographic. — Il n'est pas douteux que bien des détails qui échappent à un examen à
l'écran fluorescent se voient nettement sur un cliché. J'ai décelé ainsi plusieurs fois de petits
fragments de projectiles qui étaient passés inapercus à la recherche radioscopique. L'image est
surtout nelle quand la pose est très courte, condition indispensable dans les régions difficiles à
immobiliser.
De mème les substances de faible poids atomique échappent à la radioscopie. Pour obtenir
leur silhouette sur une plaque, on se sert souvent d'une ampoule molle. Ainsi Nogier a montré
des fragments de bois dans une éminence thénar atteinte de phlegmon, au moyen d'une pose
de trois minutes, avec des rayous n° 4 Benoist.
Par une technique analogue, Bergonié a décelé un morceau de sucre caramélisé dans Île
larynx d’un enfant; il a également radiographié des grains de café, des croùles de pain.
Belot déclare que de semblables résultats peuvent également être obtenus avec des rayons
extra-durs. Je pense, pour ma part, qu'ils peuvent être aussi bien oblenus avec des rayons de
pénétration moyenne. Toute la difficulté consiste à proporlionner le temps de pose à la dureté
du tube, à l'intensité du courant et à la finesse des détails désirée. Quoi qu'il en soit, la
réussite reste l'exception pour les substances peu opaques aux radiations.
Diagnostic. — En interprétant un radiogramme, il faut se garder des erreurs de diagnostic.
Sachons reconnaître les images correspondant à des sels à base de bismuth, d'iode, de mer-
cure, d'arsenic, d'argent, qui proviennent d'un pansement, d'une injection dans une cavité,
d'une injection sous-culanée.
Evitons de prendre pour des corps étrangers : des os sésamoïdes, l'os hyoide, les cartilages
du larynx; des calcifications d’artéres, des phlébolithes, des concrétions dans les ligaments.
C'est en analysant les caractères des ombres, leur forme, leur degré d'opacité, leur direc-
lion, leur siège, que nous pourrons affirmer la présence, parfois même la nalure, d'un corps
étranger.
Si nous n’arrivons pas à identifier une. ombre anormale, contentons-nous de la signaler
sans donner d'interprétation précise.
Si nous ne remarquons aucune particularité, disons que nous ne découvrons pas de corps
étranger. Mais n'affirmons jamais qu'il n'en existe pas. Il en existe peul-être un que nous
n'avons pas su déceler, à cause de ses très petites dimensions, de sa composition chimique, ou
pour tout autre molif.
LOCALISATION DES CORPS ÉTRANGERS
Quand le radiologiste est arrivé à conclure à la présence d'un corps étranger, sa tâche n'est
pas Lerminée. 1 doit préciser l'endroit exact où il siège par rapport aux repères analomiques
(os, organes divers), ou par rapport à des repères artificiels marqués sur les léguments ou intro-
duits dans les chairs.
Les corps étrangers se déplaçant parfois sous l'influence des mouvements musculaires, il y
a lieu de procéder à la localisation à un moment aussi rapproché que possible de l'acte opéra-
Loire quand une intervention est décidée.
Position de choir pour le repérage exact. — Pour mes repérages, j'utilise une table
au-dessous de laquelle se trouve une ampoule envoyant les rayons de bas en haut, et mobile en
K
579
tous sens dans un plan horizontal. Au-dessus de la table est un écran fluorescent fixé sur un
porle-écran qui permet également de le déplacer en tous sens dans un plan horizontal (fig. 1).
J'examine systématiquement le blessé couché, dans la posilion exacte qu'il doit occuper
pendant l'extraction. Cette précaution est indispen-
sable. Le repérage n'a de valeur au point de vue chi-
rurgical que s'il est fait dans la position opératoire,
les rapports des différents plans variant avec les chan-
gements d'attitude. Opérer par la face antérieure ou
par la face latérale un membre dans lequel un projec-
tile a été repéré par la face postérieure serait aller
au-devant d'un échec.
Si le blessé est gravement alteint, il n’est pas
enlevé de son brancard. Celui-ci est posé sur la table
d'examen pour éviter toute souffrance inutile.
des corps etrangers par les procédés radiologiques.
Fig. 1. — Table radiologique.
en position pour examen d'un malade couché.
Emploi du rayon normal. — Pour faire un repé-
rage, il faut utiliser le rayon normal. On sait que c'est
celui qui partant de Panticathode vient frapper normalement l'écran fluorescent (ou la plaque
photographique) au centre de la plage lumineuse délimitée par les contours du diaphragme. On
le précise encore mieux au moyen d'une croisée de fils fixée devant l'ampoule; la projection sur
l'écran ou la plaque de cette croisée correspond à la trace du rayon normal sur le radio-
gramme.
Repérage radioscopique et repérage radiographique. — Il existe plus de cent méthodes de
localisation. On en décrit de nouvelles tous les jours. (Il est vrai que beaucoup de ces nouvelles
méthodes parues depuis le commencement de la guerre sont un démarquage plus ou moins
heureux de méthodes abandonnées à juste Litre depuis plusieurs années.)
Inutile de les énumérer toutes. L'important est d'en décrire quelques-unes choisies parmi
les meilleures.
Elles se divisent en deux classes, les méthodes radioscopiques et les méthodes radio-
graphiques.
MÉTHODES RADIOSCOPIQUES
1° Examen de la région en différentes incidences. — On obtiendra parfois les renseigne-
ments que l'on désire en observant la région en différentes incidences, el en notant les rapports
de l'objet avec des détails anatomiques voisins.
On recherche s'il se déplace suivant les mouvements de certains muscles, suivant les mou-
vements de déglutilion, s’il accompagne le rythme de la respiration, les battements du cœur ou
des gros vaisseaux. |
S'il s'agit d'un corps de petite taille et de forme irrégulière (une aiguille par exemple)
arrèté dans le tube digestif, on se trouvera bien de faire absorber de l'ouate hydrophile dans
laquelle on mettra du carbonate de bismuth, ouate que l'on roulera en boulettes et que l’on
enrobera de confiture. Ces boulettes s'enrouleront aulour du corps étranger, le rendront plus
facilement visible, permettront de mieux suivre sa migration dans l'œsophage, l'estomac ou
l'intestin, et faciliteront en même temps sa sorlie spontanée, en l'empêchant de s'implanter
dans la muqueuse.
S'il s'agit d'un fragment métallique situé dans l'orbite, on fera regarder le sujet d'abord en
haul, puis en bas. L'ombre du fragment se déplace-t-elle avec le regard, c'est qu'il siège bien
dans le globe oculaire. Se déplace-t-elle dans le même sens que le regard, c’est qu'il siège en
avant du centre. Se déplace-t-elle en sens opposé, c'est qu'il siège en arrière du centre. S'il est
très voisin du centre, le déplacement est nul: une radiographie peut alors permettre de résoudre
le problème.
Pour la plupart des cas l'examen de la région en plusieurs incidences ne suffit pas. Il faut
alors employer l’une des méthodes suivantes :
580 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction
2 Méthode de la tige métallique. — Celle méthode m'a été enseignée par mon maitre
M. Béclère. C’est à elle que j'ai recours presque constamment depuis le début de la campagne.
Elle comprend deux temps :
a) Détermination d'une verticale sur le trajet de laquelle se trouve le projectile. — Dès que
l'on a découvert le projectile, on déplace l'ampoule pour amener l'image en coincidence avec la
croisée de fils (ou simplement avec le centre de la plage
lumineuse délimitée par le diaphragme s'il n'existe
pas de croisée de fils). Puis on pose horizontalement
sur la peau une tige métallique (par exemple la tige
du spintermètre) (fig. 2), et on la déplace jusqu'à ce que
l'image de son extrémité coincide avec celle du milieu
0 0” Eceran
——_$_$ QS er
Tige en À
Froje Tige en B
t ; ; re e
P du projectile (posilion À de la lige sur la figure 2).
Pol A ce moment, l'anticathode, la croisée de fils (s'il en
E existe une), le projectile, la pointe métallique el
x Ampoule l'image triple de la croisée de fils, du projectile et
Fig. 2. — Procédé de la tige métallique. de la pointe se trouvent sur le trajet du rayon normal,
c'est-à-dire sur une même verticale.
Interrompant le courant, on marque sur la peau le point en contact avec l'extrémité de la
lige.
On saura que, dans la position orrupée à ce moment par le blessé, le projectile se trouve sur
une verlicale passant par cette marque (').
b) Détermination de la profon leur à laquelle se troure le projectile sur cette ligne verticale.
Laissant l'extrémité de la tige sur l'endroit marqué, on imprime à l'ampoule des mouve-
ments de va-el-vient. L'image du projectile sur l'écran fluorescent se déplace. Celle de la tige,
qui est plus voisine de l'écran, se déplace beaucoup moins.
Si on descend la tige peu à peu le long du corps du blessé, elle se déplace de plus en plus,
au fur et à mesure qu'elle s'éloigne davantage de l'écran. Pour observer plus facilement les
déplacements des ombres, il est commode de tendre un fil de plomb rectiligne sur la face dor-
sale de l'écran, parallèlement à l’un de ses bords, vers le milieu. On fait coincider l'image du
projectile el celle de la pointe avec deux points quelconques de cette ligne et l'on déplace
l'ampoule perpendiculairement à sa direction.
En descendant ou en montant la tige le long du corps, on constate qu'à un moment donné
l'amplitude de leur déplacement est la même (position B de la tige sur la figure 2). C'est que le
corps étranger et l'extrémité de la tige métallique se trouvent dans un même plan horizontal.
Interrompant le courant, on marque la trace de ce plan sur la peau.
On saura donc que le corps étranger se trouve sur une verticale passant par le premier
point marqué, et que, de plus, il se trouve dans le plan horizontal marqué à la suite des mouve-
ments de va-et-vient. i i
o° Méthode de Buguet et Gascard. — Elle comporte aussi deux temps :
a) Détermination de la verticale sur le trajet de laquelle se trouve le corps étranger. — On
la détermine exactement comme dans la méthode précédente.
b) Détermination de la profondeur à laquelle se trouve le projectile sur cette verticale. —
Après avoir marqué sur la peau (en P) (fig. 5) la sorlie du rayon normal passant par le corps
élranger, l'ampoule se trouvant en S. l'on marque également la trace de ce rayon, c'est-à-dire
l'endroit où se projette le corps étranger sur l'écran fluorescent (07.
Puis on amène l'ampoule en S', la décalant dans le plan horizontal d'une distance d. Dans
(4) est tentant de remplacer la pointe métallique par un porte-mine métallique armé d'un cravon
dermographique et de repérer et marquer directement sur la peau pendant que fonctionne l'ampoule, Cette
facon d'agir est à rejeter, Elle augmente le risque de la radiodermite chronique qui guette les radiologistes et
les alteint si souvent tol ou tard. [E est préférable d'emplover une longue tige et de tenir ses mains, munies
d'ailleurs de gants anti-X, le plus loin possible du champ de l'ampoule.
des corps étrangers par les procédes radiologiques. 581
cette nouvelle position de l'ampoule, on obtient sur l'écran une seconde projection du corps
étranger, en O”. (Nous avions pris soin que la première projection soit fournie par un rayon
normal, en amenant en coincidence l'image du corps étranger ee.
et celle de la croisée de fils. La seconde projection est au contraire 0 Y Ecran
fournie par un rayon oblique.) On marque sur l'écran cette
seconde projection.
Connaissant la distance A de l’anticathode à l'écran, la dis-
tance d entre les deux positions successives de l'ampoule, la
distance d’ entre les deux projections du corps étranger sur
l'écran, nous en déduirons facilement la distance verticale x
entre le corps étranger et l'écran.
En effet, si nous tracons sur le papier, à une échelle quel-
conque, la ligne O'S, représentant la verticale sur le trajet de
laquelle se trouve le corps étranger, puis perpendiculairement 5s N
à ses deux extrémités les lignes SS’, correspondant à la distance
entre les deux positions successives de lampoule, et O'O”, cor- Méthode de T ev Gascard:
respondant a la distance entre les deux projections successives
du corps étranger O sur l'écran, el si nous joignons ensuite le point S’ au point O”, nous voyons
que nous tracons deux triangles semblables.
De ces triangles nous tirons l'équation suivante :
Table
ow
| d
, 1 d'
D'où Pon conclut : x= h ——»
d+
x est la distance de l’objet à l'écran. Pour avoir la dislance de l’objet à la peau, c'est-à-dire
au point P, il suffit de retrancher de x, la distance P O’ (que Pon mesure facilement) entre le
point P et l'écran.
Perfectionnements à la méthode précédente. — Deux perfectionnements viennent d'être
apportés depuis le début de la campagne, l’un par le médecin-major Hirtz, l'autre par le
médecin-major Harel.
4° Dispositif de Hirtz. — Le médecin-major Hirtz propose d'employer un écran fluores-
cent perforé d'un trou d'un diamètre de quelques millimètres.
Il déplace l'écran jusqu'à ce que le trou coïncide avec l'image du projectile correspondant
au rayon normal. Interrompant alors le courant, il passe par le trou une tige verticale graduée,
qui sert en même temps à marquer facilement le point P sur la peau et à mesurer facilement
la distance du point P à l'écran. (Voir dans le prochain numéro du Journal l'article spécial
consacré à la modification à ce procédé apportée par MM. Hirtz et Gallot).
5 Dispositif de Haret. — Le but de Haret est d'éviter toute construction graphique, de
matérialiser la construction des triangles et de donner ainsi la distance entre le corps étranger
et l'écran sans aucun calcul, de façon à repérer les projectiles dans le minimum de temps.
Pour cela, il adopte une fois pour toutes une distance donnée entre l'anticathode et le pla-
teau supérieur de la table. Puis, plaçant l'écran en contact avec la table, il marque sur la tige-
support cette distance x en centimètres et continue à graduer la tige-support pour les diffé-
rentes hauteurs (£x +1, 1+2, ..... ) au-dessus de la table. De cette façon, l'écran étant fixé
pour un examen, il voit en lecture directe la distance exacte de l’anticathode à l'écran.
D'autre part, il dispose d'un taquet lui permettant de déplacer, dans l'obscurité, de 10 cen-
limétres, l'ampoule dans le sens de la longueur de la table.
Pour repérer, après avoir placé l'écran au contact de la région intéressée, il fait passer le
rayon normal par le projectile et marque sur l'écran le point B correspondant à son image
(fig. 4). Déplaçant ensuite Pampoule de la distance AA’ qu'il a choisie de 10 centimètres, il
marque le point B’ correspondant à la seconde image.
582 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction
La construction matérielle des triangles est réalisée de la façon suivante (fig. 5) : Sur une
planchette (Haret se sert de l'intérieur du couvercle de la boite contenant la bobine de son instal-
lation transportable), il colle un ruban métrique dont _
il considère seulement le côté gauche, qui représente
la ligne AB.
En A’, à 10 centimètres à gauche de sa partie
inférieure A, sur une perpendiculaire à AB, il attache
un fil fin.
Il prend ensuile une équerre, dont il fait coincider
le sommet de l'angle droit avec le point B, la dis-
tance AB représentant la distance de Panticathode à
l'écran (lue directement sur la tige-support d'am-
poule). On prend le fil attaché en A’, on le tend, et on
le fait passer par le point B’, la distance BB" (repor-
tée sur le côté horizontal de l'équerre gradué en
| millimètres) étant la dislance entre les deux images
Dispositif de Horel. successives du projectile.
Prise du graphique. Le fil A'B' coupe la ligne AB en un point P, tel
que PB est la distance du: projectile à l'écran, ainsi
qu'on le comprend par la seule inspection de la figure. |
Bien entendu, lorsque l'écran s'applique directement à la peau en P,
PB représente la profondeur du projectile. Lorsque l'écran ne s'applique
pas directement en P, on retranche de PB la distance de l'écran à la A
peau, pour obtenir la profondeur de l'objet au-dessous de la peau. Fig. 5. — Dispositif de Haret
Détermination
de la profondeur.
/
20 377397
7
MEVA
s
mpuoosd
Combinaison des dispositifs de Hirtz et de Ilaret. — La combinaison
des dispositifs de Hirtz et de Haret constituerait assurément une méthode bien pratique et
supérieure comme rapidité el comme précision à la méthode primitive de Buguet et de Gascard.
6° Méthode de Belot. — Mon savant collègue et ami Belot est l’auteur d'une méthode très
pratique el très précise qu'il décrira dans le prochain numéro du Journal.
T Méthode de Morize. — Dans cette méthode, on commence par marquer sur la peau les
points d'entrée (A) et de sortie (B) d'un rayon normal passant par le corps étranger (tig. 6).
A Faisant tourner la région dans un plan transversal, on marque
encore les points d'entrée (C) et de sortie (D) du ‘rayon normal
> C passant par le corps étranger dans celte nouvelle position.
L'objet se trouve à l'intersection des deux lignes AB et CD.
J Il est facile de déterminer quelle distance le sépare de chacun
D des points A, B, C, D.
Mesurons, au moyen d'un compas d'épaisseur la dis-
tance AB, et reportons-la sur une feuilie de papier.
Mesurons ensuile la distance AC. Avec cette longueur
comme rayon, el À comme centre, décrivons une circonfé-
Fig. 6. — Méthode de Morize. rence. Mesurons la distance CB. Avec cette longueur comme
rayon et B comme centre, décrivons une circonférence. Le
point C sera à l'intersection de ces deux circonférences.
Déterminons de même le point D, en décrivant des points A et B des circonférences ayant
respectivement AD el BD comme rayons.
Joignons les points CD. Le corps étranger O devant se trouver sur chacune des deux lignes
se trouve à leur inlersection.
Il suffit de mesurer les distances OA, OB, OC, OD sur le papier, pour connaitre la distance
de l’objet à chacun des points de repère marqués sur la peau.
Cette méthode est simple et facile à exécuter s'il s'agit du membre supérieur ou de la
jambe ou du pied. Elle me parail difficilement applicable aux autres régions.
» Eb » » » + } . 4 ES ° ae K .
des corps etrangers par les procedes radiologíques. 583
8° Méthode de l'aiguille directrice. — J'ai décrit, il y a quelques années, un procédé qui
est très simple el qui consiste à enfoncer à travers les issus une aiguille jusqu’au contact du
corps étranger sous le contrôle de l'écran fluorescent.
Pour y arriver, il ne faul pas introduire l'aiguille obliquement et s'efforcer de faire coin-
cider l'ombre de l'extrémité de l'aiguille avec celle du corps étranger. Cette coincidence, en
effet, se produit aussi bien quand l'instrument se trouve au-dessus ou au-dessous que quand il
se trouve au contact, puisqu'elle se produit aussilôl qu'il se trouve sur le trajel du rayon
normal passant par le corps étranger.
Pour bien diriger l'aiguille, j'utilise actuellement le principe de Wullyamoz et je procède
ainsi qu'il suit : Après avoir fixé à angle droil mon aiguille à l'extrémité d'une pince à forci-
pressure, je la pose à plat sur le tégument. Je fais coincider sa pointe avec celle du corps
étranger. Puis je fais décrire à l'ensemble formé par l'aiguille et la pince un quart de cercle de
manière à redresser l'aiguille. A mesure que la rotation s'accomplit, l'image de l'aiguille
diminue la longueur; quand l'aiguille est devenue verticale, c'est-à-dire orientée suivant le
rayon normal, elle n'est plus visible que sous la forme d'un petit cercle régulier. Il ne reste
plus qu’à la pousser à travers les chairs, en conservant la même direction, et par conséquent la
même image sur l'écran.
Si l'aiguille dévie, nous la voyons reparaitre sous forme d'une ligne à cóté du cercle.
Quand elle touche le corps étranger, nous sentons une résistance particulière, et nous
voyons se mobiliser l'ombre. Nous pouvons encore constater la coincidence en observant la
région dans une posilion perpendiculaire à la première.
9° Méthode de Henrard pour l'extraction sous l'écran des corps étrangers contenus dans
des organes creux.
La technique de l'extraction des corps étrangers des organes creux est très simple : Le
sujet est placé dans la position la plus favorable à une bonne visibilité. Un médecin introduit
une pince de forme appropriée par les voies naturelles; pendant que le radiologiste observe à
l'écran la progression de l'instrument. Quand son extrémité arrive au voisinage de l'objet,
l'observateur avertit son confrère et indique s'il y a lieu de la porter en avant, en arrière ou de
fermer les mors el il contrôle la réussite de la prise.
MÉTHODES RADIOGRAPHIQUES
1° Radiographie en plusieurs positions. — La radiographie en plusieurs positions et surtout
en deux positions perpendiculaires, avec repères métalliques donne des renseignements utiles.
Mais elle expose à des erreurs d'interprétation et ne suffit pas, dès que l’objet est un peu
profondément silué.
Pour l'œil, on peut prendre une première pose de profil, le sujet regardant en haut, une
seconde, le sujet regardant en bas, et en tirer des conclusions comme je l'ai indiqué à propos
de la radioscopie. Un repère placé sur la cornée montrera la distance du fragment au pôle
antérieur.
Une troisième pose, la cavité orbilaire reposant sur la plaque montrera si le fragment siège
à droite ou à gauche du centre.
2% Méthode stéréo-radiographique. — Inutile de décrire la technique de la stéréo-radio-
graphie. En examinant les clichés au stéréoscope on aura une représentation fidèle des rapports
de l'objet avec les repères analomiques el avec les repères artificiels. Ceux-ci pourront être
externes (grains ou fils de plomb collés sur la peau) ou internes (aiguilles enfoncées dans la
direction du projectile).
Un stéréoscope commode est celui du médecin-major Llirtz qui permet d'examiner les
clichés au sortir du bain de développement (fig. 7).
3° Méthode de Buguet et Gascard. — Observons tout d’abord que la radiographie peut
naturellement, comme la radioscopie, être faite, l'ampoule étant siluée au-dessous de la table
et la plaque au-dessus du sujet. Mais pour raisons de commodités, j'ai l'habitude de la faire,
584 A. Charlier. — Le repérage et l'extraction
l'ampoule étant au-dessus, el le blessé reposant sur la plaque (la voie opératoire reposant
sur la plaque).
L'application du principe de Buguet et
Gascard à la radioscopie a été décrite plus
haut. Voicisonapplicationàlaradiographie :
a) Radiographie — Un examen radio-
logique préalable a montré avec plus ou
moins de précision l'endroit approximatif
où siège le projectile. On applique trois
repères mélalliques autour de ce point et
l'on centre sur lui, lampoule étant à une
hauteur donnée; on décale l'ampoule d'une
distance connue à droite, on fait une pre-
miére pose. Sans bouger le sujet, ni chan-
ger la plaque, on décale l'ampoule de la
méme distance á gauche. On fail une nou-
velle pose sur la méme plaque.'
Après développement, on trouve sur
le cliché deux images du corps étranger
el deux de chacun des trois repères (sans
compter les deux images de chacun des
Fig. 7. — Stéréoscope de Hirtz. détails anatomiques).
b) Principe géométrique de la méthode. — Tracons sur le papier la construction (fig. 8) :
d est la distance entre les deux positions successives de l'anticathode; «’ la distance entre
les deux images O” et O” du corps étranger; /, la
So: d S' distance du plan de l'anticathode à la plaque,
x la distance cherchée du corps étranger à la
plaque.
2 x et h perpendiculaires tous deux au plan de la
plaque sont dans un même plan S' O'P.
Le plan SS' O'O” ne se confond pas avec le
g plan S’ O'P Q (à moins que O ne se trouve par hasard
sur une verticale passant par un point de la ligne SS’).
Dans les triangles semblables O O'P et S' O'Q,
on a la proportion :
a OO
h OO+0S
Nai a as
Fig. 8. — Méthode de Buguet et Gascard.
Dans les triangles semblables SOS'et00'0% ona:
d' _00
d OS”
d 00
d'où Pon tire : PES” A A
d+d OO'+O0O0S'
Deux quantités égales à une troisième étant égales entre elles, on peut écrire :
Bo al
h dd
hd
d'où l lul : paa
où Pon conclu TER.
c) Formule pratique à employer. — Il est tout à fait inutile de faire une construction
géométrique chaque fois que l'on emploie cette méthode.
hd
I] suffit d'appliquer la formule x = mp que nous venons d'établir.
d +
des corps etrangers par les procedes radiologiques. 585
Toutes les valeurs du second terme sont faciles à mesurer. On obtient donc x aisément.
On peut mesurer toul aussi facilement la distance de chacun des trois points de repère à
la plaque et en déduire la distance qui les sépare du plan du corps étranger.
Compas DE Hirtz. — Le compas de Hirtz est un instrument qui donne un repérage exact
du corps étranger par rapport à trois points de repère marqués sur la peau.
Pour Putiliser il faut procéder successivement aux temps suivants : a) obtention d'une
radiographie; b) construction d'une épure d’après celle radiographie; c) réglage du compas
d'après l'épure; d) utilisation du compas au cours de l'extraction.
a) Obtention de la radiographie. — Sur le châssis ou l'enveloppe contenant la plaque photo-
graphique, on marque le centre de figure. C'est l'intersection des deux diagonales.
L'ampoule est placée à une distance donnée au-dessus de la plaque, le centre de celle-ci se
Fig. 9. — Compas de Hirtz. — Prise du cliché.
trouvant exactement au-dessous de la verticale passant par lVanticathode, deux de ses côtés
étant bien parallèles à la direction dans laquelle tout à l'heure se déplacera l'ampoule (fig. 9).
La région suspecte reposera sur la plaque, de préférence la voie opératoire en dessus. Un
examen radiologique préalable a donné une indication sur l'emplacement approximatif du
projectile. Trois repères métalliques vont circonscrire la ligne probable d'incision. Il est
préférable, mais non indispensable, qu'ils se trouvent dans un même plan horizontal. Pour y
arriver plus facilement, on se sert de préférence des pointes de trois trusquins.
Ces préparatifs étant terminés, on fait deux poses successives sur la plaque, en décalant
l'ampoule, pour la première pose d'une certaine distance à droite de sa position primitive au-
dessus du centre de figure de la plaque, pour la seconde de la même distance à gauche du
centre de figure.
La plaque est développée, et, comme dans la méthode précédente, on trouve sur le cliché
deux images du corps étranger et deux images des trois points de repère (en plus des deux
images de tous les détails anatomiques).
b) Construction de l'épure d'après la radiographie. — On commence par déterminer le
centre du cliché (qui correspond à l'intersection de deux diagonales). Puis on trace sur le cliché
deux droites passant par ce centre, l'une x x’ parallèle au sens du déplacement de l'ampoule,
l'autre y y' perpendiculaire à la première (fig. 10).
Ceci fait, on prend une feuille de papier à calquer (de la largeur de la plaque, mais
586 A. Charlier. — Le reperage et l'extraction
beaucoup plus longue) et on l’applique sur le cliché. On y calque ces deux droites xx’ el y y,
et chacune des deux projections des trois repères et du corps étranger (p',p', a’, a’, b’, b’, c', e”).
o
i A O
5
=
E
EAS, AA BY
, meee
Fig. 10. — Epure de la méthode de Hirtz.
Avec ces éléments on construil facilement les projec-
tions horizontale et verticale du corps étranger el des
trois repères.
PROJECTION HORIZONTALE. — A une distance quel-
conque au-dessous de x x’, tracons une ligne ff” paral-
léle à celle-ci. Sur ff” marquons les points f et f’, les
distances 0'f et 0' f” étant égales aux déplacements
que l’on a imprimés à l'ampoule à droite et à gauche
de la verticale passant par le centre de la plaque quand
on a fait les radiographies.
Joignons ensuite à f” (à droite de y y”) chacune
des projections de gauche du corps étranger et des
trois repères (p',a',b',c') et à f (à gauche de yy)
chacune des projections de droite du corps étranger
el des trois repères (p', a”, b', c').
Le point de rencontre de fp' et de f' p' corres-
pond à la projection horizontale P’ du corps étranger;
les points de rencontre des lignes a'f eta'f”, b'f et
b'f’, c'f et cf” correspondent aux projections hori-
zontales A”, B’ et C’ des points de repère.
PROJECTION VERTICALE. — Prenons sur yy’ à partir
de x x' une longueur O V égale à la hauteur de lam-
poule au-dessus du plan de la plaque. Par V, menons
une parallèle F F’ a xa; marquons F et F’, les dis-
lances VF el VF’ étant égales aux déplacements de
l’ampoule à droite et à gauche de la verticale au centre
de la plaque quand on a fait les radiographies.
Par les points a’, a’, b’, b’, c', c', p', p’ menons des
perpendiculaires à x x'; joignons leurs points de ren-
contre a, b, c, p (venant des projections de gauche)
à I’, joignons les autres (venant des projections de droite) à F.
+ | ”
e > LN | ae wa
E à PR y”. E N
e LA
Fig. 11. — Compas de Hirtz.
à ces branches el parallèle aux trois
Le point de rencontre des lignes pF et p F’
donne la projection verticale du corps étranger
en P, ceux des lignes a Fet aF', DF et OF’, cF
et cF’ donnent les projections verlicales des
points de repère en A, B, C.'
c) Réglage du compas d'après cette épure. —
Le compas est formé de trois tiges verticales
réglables en longueur, coulissant sur trois bras
horizontaux articulés autour d'un même axe.
Les extrémités de ces tiges doivent être placées
sur les points de repère au moment de l'inter-
venlion (fig. 11).
L’axe sert également de pivot à un arc de
cercle à concavité inférieure, portant une qua-
trième tige, appelée sonde de profondeur mo-
bile suivant la normale à cet arc de cercle.
Cette tige peut aussi descendre par un orifice
percé dans l'axe de rotation général des bran-
ches du compas; elle est alors perpendiculaire
pointes verticales. Sa longueur totale est telle que son
, / , . .
des corps etrangers par les procédés radiologiques. 587
extrémité inférieure peut coincider avec le centre de l'are de cercle. Dans l'abaissement complet,
celle extrémité ne quiltera pas le centre, quelque déplacement que subisse son support sur l'arc
de cercle. Ce centre se trouve d'ailleurs par construction dans le plan des trois pointes péri-
phériques quand elles sont au bout de leur course.
Pour régler le compas, considérons tout d'abord, sur l'épure, la projection horizontale.
Placons la sonde de profondeur sur la projection horizontale de P. Faisons tourner autour de
leur centre les bras horizontaux et faisons coulisser sur eux les liges verticales pour amener
leurs pointes en contact avec les points A’, B’, C’. Immobilisons-les dans cetle situation.
Considérons ensuite sur l'épure la projection verticale. Par le point P, menons une ligne 3 3’
parallèle à x x’. Des points A, B, C, abaissons des perpendiculaires Ar, Bs.C ta ZZ’. Les dis-
tances Ar, Bs, C £ représentent la profondeur à laquelle se trouve le plan passant par le corps
étranger au-dessous des plans passant respectivement par chacun des points de repère.
Raccourcissons de la longueur A r la lige verticale correspondant au repère A, de la lon-
gueur B s celle correspondant au repère B, de la longueur Cé celle correspondant au repère C.
Le réglage du compas est effectué.
d) Utilisation du compas au cours de l'extraction. — Au moment de l'intervention le compas
réglé sera stérilisé. Nous le poserons sur le patient, les pointes des trois tiges verticales
coincidant avec les repères marqués sur la peau. La sonde de profondeur sera descendue sur
le t¢gument et indiquera dans quelle direction se trouve le projectile. Grâce au secteur qui la
porte, le chirurgien pourra choisir sa ligne d'incisiod dans un cercle assez étendu. La sonde de
profondeur pénétrera dans la plaie opératoire, el indiquera à tout instant la direction à suivre
el la profondeur à atteindre. Elle touchera le projectile quand elle atteindra le point le plus bas
de sa course.
Lorsque les différents temps ont été correctement exécutés, la précision est rigoureuse, elle
est de l’ordre du millimètre.
INDICATION DE CHACUNE DES MÉTHODES DÉCRITES
Méthodes radioscopiques. — Le plus souvent les corps étrangers sont très visibles sur l'écran
fluorescent et doivent être repérés par la radioscopie.
Je me suis servi presque exclusivement jusqu'ici de la méthode de la tige métallique qui
est rapide et donne des précisions suffisantes.
Le repérage par la méthode de Buguet et Gascard (par le disposilif de Haret et celui de
Hirtz) ou par la méthode de Belot, donne autant de garanties. Je les préfère à la méthode de
Morize.
Parfois le chirurgien accepte de pratiquer l'extraction immédiatement sur la table radiolo-
gique. J'utilise alors le procédé de l'aiguille directrice. Si, par extraordinaire, l'opérateur ne
découvre pas rapidement l'objet, l'obscurité est rétablie et l'extraction est terminée sous le
contrôle de l'écran fluorescent.
Méthodes radiographiques. — Si le corps étranger nest pas visible à l'écran, on pourra
pour les doigts, la main ou le poignet, employer la radiographie avec repères dans deux posi-
Lions perpendiculaires. Pour tous les autres cas, il sera préférable d'employer une méthode plus
précise.
La sléréo-radiographie n’est pas pratique dans la zone de l'avant.
La méthode de Buguet et Gascard présente cet avantage de n'exiger aucun instrument.
La méthode radiographique vraiment précise est celle utilisant le compas de Hirtz.
Ayant choisi, d'après les circonstances, la méthode qui paraît devoir fournir le plus sûre-
ment la solution du problème, il faut l'exécuter le plus rigoureusement possible.
L'extraclion, opération si aléatoire, el même le plus souvent impossible sans le secours des
rayons X, devient facile avec le secours d'une localisalion précise, à la condition que le chirur-
gien place bien le blessé dans la position qu'il occupait pendant le repérage, et qu'il adopte bien
comme voie opératoire, la voie pour laquelle a été fait le repérage.
En me conformant à ces règles, j'ai eu la salisfaction de constaler que tous les projectiles
repérés par moi et extraits suivant mes indicalions ont été enlevés sans difficulté.
LE TRAITEMENT
DES HYDARTHROSES ET DES ARTHRITES DU GENOU
PAR LA RADIOTHÉRAPIE ET LA GALVANISATION ASSOCIÉES
Par E. J. HIRTZ
Chef du Service de Physiothérapie
à l'hôpital militaire d'instruction du Val-de-Gráce (Paris).
Parmi toutes les articulations, le genou est un lieu d'élection pour les arthrites. On
peut invoquer comme raison de cette prédominance marquée la grande étendue et la fré-
quence des mouvements de cette articulation, le poids de tout le corps qu’elle supporte,
facteurs de fatigue spéciale (arthrites chroniques), Paggravation du danger des faux
mouvements en raison de cette charge (entorses), la chute sur le genou en position plus
ou moins anormale (contusions et entorses), enfin, les heurts dus à la situation proémi-
nente et particulièrement exposée du genou fléchi (contusions).
Statistiquement, les réactions articulaires les plus fréquentes sont d'origine trauma-
tique, en particulier dans le milieu militaire. C'est ainsi que sur l'ensemble des 52 cas
traités depuis un an dans mon service, 59 reconnaissent comme cause une contusion ou
une entorse.
ARTHRITES TRAUMATIQUES. — Le résultat ordinaire d'un traumatisme du genou est
un gonflement dont le principal élément est un épanchement articulaire d'origine syno-
viale; c'est là l'hydarthrose simple. Unerupture vasculaire a pu se produire sous l'influence
du choc, et, dans ce cas, le sang a envahi en quantité plus ou moins grande l'articulation,
provoquant l'hémarthrose ou l'hémo-hydarthrose.
Un nombre certainement élevé d'hydarthoses ou d’hémo-hydarthroses guérissent
par les traitements usuels : repos simple, immobilisation, compression, ponction, révul-
sion. Cependant, il est d'observation courante que, dans une proportion importante des
cas, l'articulation ne revient pas à son état normal. Après une marche quelque peu pro-
longée, ala suite d'un léger faux pas, quelquefois sans cause appréciable, une récidive
de l'épanchement apparait. Celui-ci se résorbe assez rapidement, mais il a une tendance
de plus en plus manifeste à se reproduire.
À ce moment, l'examen montre l'existence d'un peu de liquide articulaire; les culs-
de-sac sont empâtés, la synoviale est notablement épaissie. Le malade accuse une gêne
douloureuse, surtout accentuée pendant la marche. La circonférence peut être augmen-
tée, mais souvent au contraire elle est diminuée par atrophie, malgré l'existence d'un
gonflement perceptible à la vue. La cuisse témoigne, par une diminution de périmètre,
d'une atrophie musculaire réflexe plus ou moins accusée.
Dès lors, l'hydarthrose est devenue chronique et elle se montre particulièrement
tenace. Les traitements usuels, compression, révulsifs, air chaud, eaux thermales, etc.,
n'agissent que peu ou pas. L’affection gêne pour la vie aclive et nécessite très souvent,
dans l'armée, la réforme ou le passage dans le service auxiliaire.
En résumé, dans une proportion importante de cas, Phydarthrose chronique consti-
E. J. Hirtz. | 589
tue une lésion extrêmement rebelle à la thérapeutique actuelle, causant une véritable
impotence partielle plus ou moins importante, mais d'une durée toujours prolongée sinon
indéfinie.
ARTHRITES A DÉBUT SPONTANÉ. — En mettant à part les lésions tuberculeuses, les
arthrites le plus fréquemment rencontrées sont celles qui se rattachent au rhumatisme
subaigu, aux localisations articulaires de la gonococcie, enfin les arthrites franchement
chroniques avec déformations osseuses que mes observations tendent de plus en plus à
me faire considérer comme des arthropathies d'origine névritique.
Toutes ces arthriles ont pour caractère la chronicité ; beaucoup sont graves par
l'impotence et par les douleurs qu'elles causent. Elles résistent obstinément aux divers
traitements et certaines sont réellement incurables par les moyens usuels, surtout celles
de la dernière catégorie précitée dont l’évolution paraît progressive.
Traitement. — Après avoir constaté l'échec, dans les cas rebelles, de toutes les médi-
cations ordinaires et en particulier de l'air chaud qui fournit, quoi qu’on en dise, bien peu
d'améliorations réelles, je me suis adressé, depuis plusieurs années, à la radiothérapie
associée à la galvanisation, et je puis dire qu'aucune autre méthode ne m'a donné de
résultats comparables. Le procédé est général et s'applique à tous les cas.
Radiothérapie. — Une ligne longitudinale est tracée aú crayon dermographique par
le milieu de la rotule; elle sert à séparer deux champs d'application des rayons siégeant
de part et d'autre de cette ligne médiane et délimités par une ouverture demi-circulaire
de grandeur appropriée, percée dans une feuille de plomb. Celle-ci est modelée sur le
genou ct disposée de telle façon que le côté rectiligne formant diamètre recouvre com-
plètement la ligne tracée comme repère. Cette précaution est nécessaire pour éviter la
double irradiation de la peau dans la zone moyenne. La dose est de 4H (rayons 8 Benoist,
filtre d'aluminium de 1 ou mieux de 5 millimètres d'épaisseur). La même dose est appli-
quée sur l’autre côté du genou, en ayantsoin de retourner la cache et en dirigeant chaque
fois le faisceau légèrement en dedans par rapport à l'axe du membre. Les séances sont
répétées de 3 en 35 semaines.
Électrothérapie. — Dans l'intervalle. on procède à des séances de galvanisation. Un
sachet-électrode épais, de forme rectangulaire, enveloppe complètement l'articulation.
Il est imbibé d'une solution à 2 pour 100 d'iodure de potassium et connecté au pôle
négatif. Une grande électrode positive, également très épaisse, est placée sur la région
lombaire. L'intensité employée s'élève au maximum toléré par le malade: elle atteint
50 à 80 milliampères. Les séances durent trois quarts d'heure et sont répétées trois fois
par semaine.
Résultats. — Avec ce traitement mixte, il est naturellement difficile de faire la part
exacte de chacun des deux facteurs. Il est cependant incontestable que la radiothérapie
a une action très nette sur les phénomènes douloureux et que, dans certains cas, elle fait
à elle seule régresser les épanchements et empâtements articulaires. La galvanisation a
également une action manifeste, mais me parail moins active. On peut avoir des guéri-
sons par l'une ou l'autre méthode employée isolément; toutefois, leur combinaison donne
beaucoup plus de chances de succés.
590 FE. J. Hirtz.
La gène douloureuse est nettement influencée, même dans les arthrites chroniques
accusées et très anciennes. Les épanchements se réduisent quelquefois très vite, le plus
souvent lentement; le gonflement et les empatements s'atténuent peu à peu; la gêne
fonctionnelle diminue et finit par disparaître, en même temps que l'aptitude à la marche
redevient normale. La durée du traitement est très variable; elle va de quelques semaines
à plusieurs mois.
Dans les hydarthroses chroniques d'origine traumatique, on peut dire que la guéri-
son complète est la règle générale, et depuis que j'ai recours à cette méthode de traite-
ment, aucun de mes malades n'a du être réformé. Certaines arthrites de nature infec-
ticuse et surtout les grosses arthrites chroniques déformantes sont naturellement plus
rebelles. On peut cependant les améliorer considérablement, témoin cette observation
résumée.
Mme B..., 54 ans, est atteinte d'arthrite chronique des deux genoux. Une hydarthrose
s'est déclarée spontanément à gauche il y a plus de 12 ans. A droite, l’arthrite a débuté
il y a 8 ans et tous les traitements employés jusqu'à ce jour n'ont pu empêcher la lésion
bilatérale de s’aggraver peu à peu. Lorsque je la vois, les genoux sont volumineux, sur-
tout à gauche. Les culs-de-sac sont très empâtés et les mouvements s'accompagnent de
craquements nombreux. La gêne est considérable et des douleurs se produisent même
pendant la nuit après la moindre fatigue. Mme B... présente en outre les signes et les
réactions d'une névrite sciatique double très accusée, surtout à droite, avec crampes
nocturnes et atlitude un peu vicieuse du pied dont la voûte plantaire est exagérée.
Traitement général par la galvanisation intensive. Les genoux sont soumis à la
radiothérapie et à l'ionisation iodurée. Après 8 mois, les articulations ont à peu près
l'aspect normal et l'amélioration fonctionnelle est telle que Mme B... peut marcher pen-
dant cinq heures consécutives et monter plus de cinquante étages dans une journée.
Parmi les 52 cas traités depuis un an, je compte 24 hydarthroses aiguës et 15 hydar-
throses chroniques, récidivantes, toutes d'origine traumatique, 6 arthrites aiguës de
natures diverses et 7 arthrites chroniques.
La guérison, sanctionnée par la reprise du service, a été obtenue pour toutes les
arthrites aiguës et les hydarthroses traumaliques. La totalité des arthrites chroniques
ont été très améliorées et pour quelques-unes la guérison a été complète.
ll est évident que les articulations autres que le genou peuvent bénéficier du même
trailement, mais leurs lésions sont beaucoup moins fréquentes que celles du genou et
toutes ne sont pas aussi facilement abordables, la hanche en particulier.
En résumé, je considère que la radiothérapie associée à la galvanisation constitue, à
l'heure actuelle, le traitement le plus efficace pour les arthrites du genou, traumatiques
ou autres, qui évoluent si souvent vers la chronicité et se montrent, dans la plupart des
cas, extrêmement rebelles aux méthodes thérapeutiques ordinaires.
ETUDE RADIOLOGIQUE DE LA CONSTIPATION”
Par H. LEBON
Ancien interne des hôpilaux.
A l’état normal, les aliments, après avoir franchi le pylore, parcourent l'intestin grêle chassés
par les contractions péristaltiques, tandis que les parties assimilables (eau, sucres, graisses.
matières albuminoïdes) sont peu à peu absorbées, les unes après avoir subi une série de transfor-
mations, les autres directement. Le contenu de l'intestin, le chyme, s'épaissit donc de plus en plus
en perdant progressivement son eau, et en saugmentant de ce qu'on peut appeler les fèces intesti-
nales, c’est-à-dire des sécrétions intestinales épaissies, des produits de décomposition de la bile,
des cellules épithéliales provenant de la muqueuse du duodénum, du jéjunum et de l’iléon, ainsi
que de certains produits de déchets.
Dans le gros intestin, les fèces intestinales et les fèces alimentaires (substances alimentaires
incomplétement digérées et substances non assimilables) forment la masse des matières excrémen-
titielles. Ces matières vont s'épaississant toujours de plus en plus en perdant uniquement la petite
quantité d'eau qu'elles renferment, bien que le gros intestin puisse ¿tre encore, mais dans des cas
exceptionnels, le siège de phénomènes osmotiques importants (lavements alimentaires et médi-
camenteux).
En pénétrant dans l'intestin, le chyme provoque, par excitation réflexe, des contraglions péri-
staltiques, qui ne sont pas perçues normalement, et sont sous la dépendance du système nerveux
ganglionnaire contenu dans les parois (plexus d'Auerbach et de Meissner). Par action réflexe égale-
ment, la sécrétion du suc pancréatique, de la bile, des glandes intestinales (glandes de Brúnner ou
de Lieberkiihn) commence et devient plus active. Les glandes de l'intestin sécrètent, du reste, des
produits qui pénètrent dans les capillaires, et qu'on appelle sécrétions internes ou hormones, sui-
vant l'expression proposée par Bayliss et Stirling.
Lorsque les aliments, par accumulation des déchets inutilisables ou pour toute autre cause,
provoquent une augmentation du péristallisme, et lorsque par irritation de la muqueuse se produit
une hypersécrétion glandulaire, les matières séjournent moins longtemps dans l'intestin et sont
expulsées sans avoir acquis leur dureté habituelle. ll y a diarrhée.
Au contraire, chez de très nombreux sujets, les évacuations peuvent devenir, non passagère-
ment mais d'une façon permanente, moins abondantes, moins fréquentes, et plus sèches qu'à
l'état normal. Il se crée ainsi un état pathologique contre lequel il devient indispensable de
lutter. 11 y a constipation.
L'examen radioscopique ne nous fait évidemment pas connaitre toujours la cause de la rareté
des évacuations, mais nous l'indique cependant quelquefois. Il n'est pas douteux que l'insuffisance
des sécrétions inteslinales entraine la constipation. Or, la radioscopie ne nous donne aucun rensei-
gnement sur les troubles de la sécrétion pancréatique et de la sécrétion biliaire qui exercent cer-
tainement une grande influence sur la contraction de l'intestin.
Mais, par contre, les rayons X nous font très exactement discerner les défauts de péristaltisme
tenant à des troubles de l'innervation ct de la musculature de l'intestin. Grâce à eux, nous pouvons
savoir si la traversée intestinale est uniformément retardée avec défécation normale; si, au
contraire, les matières s'accumulent en un point. Il nous est possible de nous rendre compte de
l’état de l'intestin dans la constipation spasmodique, constipation qualitative avec modification du
volume, de la forme, de la consistance des matières; dans la constipation atonique, constipation
quantitative ou cumulative de Field, caractérisée par la rétention et l'accumulation des matières
fécales dans le gros intestin, la totalité des évacuations pour une journée restant inférieure à la
normale antérieure des sujets; dans la constipation horaire avec selle retardée, par modification
des habitudes régulières, non seulement de quelques heures, mais parfois de un ou plusieurs jours.
Mais la constipation, que Hertz, dans son livre admirablement documenté définit : « Un état
dans lequel aucun des résidus d'un repas, pris huit heures après la défécation, n'est évacué dans
(1) Communication au Congrés de A. F. A. S. Le Havre, Juillet 1915.
592 H. Lebon.
les 48 heures qui suivent », qu'elle soit totale (rareté des évacuations, diminution et sécheresse
des matières) ou dissociée (constipation qualitative, quantitative, horaire), tient, ainsi que l'examen
aux rayons X nous le montre, soit à un retard de la traversée inlestinale tout entière (intestin
grêle et gros intestin) ou seulement à un retard de la traversée du gros inlestin, avec défécation
normale, sans stase intestinale. Elle peut encore tenir, comme les rayons X le démontrent, à une
lésion des parois de l'intestin (iléon ou côlon), et s'accompagner de stagnation prolongée des
matières excrémentiticlles dans une partic du tube intestinal.
= constitutionnelle.
Ralentissement de la traversée de Y = | ee Meee à aan :
Constipation simple sans intestin gréle et du gros intes- < = a e oo O ae ae am a
stagnation des matiéres a 7 | par a imentation défectueuse.
fécales. = par défaut d'exercice.
S + par intoxication saturnine.
Ralentissement de la traversée
Constipation réflexe.
\ du gros intestin.
Constipation par dolichocolon.
Coudure de da partie terminale de
.l'iléon.
Etranglement de Piléon par Pappendice
iléo-cæcal.
Néoplasmes de l'intestin grèle.
Lésion circonscrite des parois
de l'intestin grèle.
a | simples sans ptose.
s ae Coudures < chez les ptosiques.
Bos Eos avec adhérences.
D = Foz Rétrécissement du calibre Néoplasmes.
5 E Sm du gros intestin. Rétrécissements fibreux.
gon RC Accumulation des féces à l'angle pelvi-
© © T p 2 rectal
> Fad n © dl.
Le > . .
o o nF + Tumeurs du voisinage.
a3 2°53 _ eae Colon Typhlectasie atonique.
© = >= Parésie de Ja tunique musculaire du , ve
SB ns ieee e l né ascendant. { Cecotyphlite chronique.
S © re gros Intestin, avec ou sans inflam- Coloniae
as | mation de la muqueuse. NAN AN
o Colon pelvien.
= Lésions
a congénitales Cæcum mobile.
des parois Megacólon.
du gros intestin.
Faiblesse des muscles abdominaux et ptose.
Colon vorace.
Constipation dyskinétique.
CONSTIPATION SIMPLE SANS STAGNATION DES MATIÈRES FÉCALES
4° Constipation par ralentissement de la traversée de l'intestin grêle et du gros intestin.
La constipation par simple ralentissement de la traversée de l'intestin grêle et du gros intestin
n’est peut-être pas aussi fréquente que la constipation avec stase, et entraine des accidents d'auto-
intoxication moins marqués. Toutefois, elle reconnaît des causes multiples et son importance
est grande.
a) Constipation constitutionnelle, — Dans la constipation constitutionnelle, la traversée de lin-
testin se fait beaucoup plus lentement qu'à l'état normal, grâce probablement à une hypoplasie des
muscles de l'intestin. Ainsi que le déclare Hertz, on constate, par l'examen aux rayons X, que les
matières bismuthées ne parcourent l'iléon qu'avec une très grande lenteur, pour n'arriver au coecum
qu'au bout de 8 à 10 heures au licu de 4 à 5, et n’atteindre le côlon pelvien que de 70 à 75 heures
après leur absorption.
b) Constipation des vieillards. — Chez les vieillards constipés, auxquels on administre un repas
de contrôle, on remarque en général une progression très lente des aliments. ll nous est souvent
arrivé de trouver du bismuth, dans l'intestin de personnes âgées, de 15 à 15 heures après son inges-
tion, le côlon ascendant n'étant pas encore à ce moment rempli jusqu'à l'angle hépatique. Trois
et quatre Jours après le repas bismuthé, on voyait le gros intestin admirablement dessiné dans
son entier.
Il semble juste de rapporter ce retard dans le passage des fèces, à l’atrophie des fibres muscu-
laires intestinales. Il convient cependant d'ajouter que les lésions des fibres musculaires, plus mar-
quées au niveau de l'iléon. s'accompagnent encore de lésions vasculaires et d'atrophie de la
muqueuse, atrophie qui entraine nécessairement une diminution de la sécrélion glandulaire.
c) Constipation par faiblesse des muscles abdominaux. — Certains sujets, n'ayant pas encore
atteint un âge avancé, mais dont les parois abdominales sont devenues insuffisantes, présentent à
Etude radiologique de la constipation. 593
l'écran un retard souvent marqué de la traversée, et de liléon qui peut renfermer du bismuth
12 heures après un repas de contrôle, et du gros intestin.
Exceptionnellement, on peut cependant observer, chez des sujets jeunes, une faiblesse extrême
des muscles de l'abdomen sans paresse intestinale. Au reste, dans la majorité des cas, l'insuffisance
des muscles abdominaux s'accompagne de plose viscérale et de défécation incomplète.
d) Constipation par alimentation défectueuse. — Lorsque l'alimentation se compose de substances
essentiellement assimilables, ne. laissant aucun déchet, on constate un ralentissement des mouve-
ments péristaltiques de l'intestin. L'existence de matières étrangères non digestibles et d'acides
organiques (acide lactique, acide butyrique, sels d'acides biliaires, etc.), provenant de la digestion
des graisses, sucres, végélaux, est en effet indispensable pour mettre en jeu la contractililé intes-
tinale. Les sujets ayant une hygiène alimentaire défectueuse, se nourrissant d'œufs, de viande, de
pommes de terre, etc., finissent par avoir de l’atonie intestinale.
Quand les stimulants mécaniques et chimiques sont trop faibles, le cœcum peut n'être atteint
par le repas bismuthé qu'au bout de 7 à 8 heures. La traversée du gros intestin est de même très
ralentie sans accumulation des matières fécales dans la dernière partie du côlon. Il suffit de modi-
fier l'alimentation, d’ordonner une nourriture en partie végétarienne, pour que les résidus alimen-
taires non digérés, et non digestibles, traversant l'intestin, réveillent son action et fassent dispa-
raitre l'inertie intestinale. L'examen radiologique d'un mème sujet constipé, avant et après le chan-
gement de régime, le montre d'une facon indiscutable.
e) Constipation par défaut d'exercice. — L'exercice musculaire, par les contractions répétées des
muscles de l'abdomen et du psoas, probablement aussi par son action sur les échanges gazeux,
entretient la régularité des fonctions intestinales. La vie trop sédentaire, l’immobilité prolongée,
entrainent au contraire la constipation.
Dans un cas de constipation prononcée, chez un sujet menant autrefois une vie active, et brus-
quement condamné à une vie sédentaire, la radioscopie nous a montré un simple retard très marqué
de la progression du bismuth dans l’iléon et le côlon, sans rétrécissement, sans stase, alors qu'on:
pensait à un néoplasme intestinal.
f) Constipation saturnine. — La constipation saturnine tient à la suppression momentanée des
mouvements péristaltiques de l'intestin grêle et du gros intestin. La disparition des contractions
intestinales est due, probablement, à l'action du plomb sur les nerfs sympathiques.
Nous avons trouvé, à plusieurs reprises, chez des malades du service de M. le professeur
Letulle, un retard important de la traversée intestinale. Même sur des sujets en voie d'amélioration,
le coecum peut n'être atteint par le riz bismuthé qu’au bout d'un temps de beaucoup supérieur au
temps normal, puis le gros intestin ne se remplit qu'avec une lenteur extrême. On sait, du reste,
que les saturnins peuvent rester pendant plusieurs jours sans avoir de garde-robe.
S'appuyant sur des observations d‘Ollivicr, Hertz pense qu'on pourrait trouver des rétrécisse-
ments spasmodiques disséminés de l'intestin quand, à l'inhibition du péristallisme, vient s'ajouter
une irritalion des pneumogastriques.
2° Constipation par ralentissement de la traversée du gros intestin.
a) Constipation réflexe. — La faiblesse musculaire, la diminution de l’activité réflexe, Pintoxica-
tion saturnine diminuent à la fois le péristallisme de l'intestin grêle et du gros intestin.
Un foyer douloureux peut transmettre, par voie centripète, une impression aux centres
nerveux qui, en réagissant à leur tour sur le grand splanchnique, diminuent ou suspendent, par
inhibition, les mouvements intestinaux.
L'inhibition réflexe consécutive à une lithiase biliaire ou à une lithiase rénale doit porter sur
tout l'intestin.
Toutefois, chez les sujets souffrant de constipation pouvant être considérée comme d'origine
réflexe, le retard des matières porte uniquement dans la grande majorité des cas, sur la traversée
colique, l'inhibition réflexe provenant d'une lésion chronique de l'appendice, d'une lésion ulérine,
d'une lésion ovarienne, etc.
Malgré Boas, auquel la constipation spasmodique ne semble pas démontrée, la constipation
par spasme de Fleiner semble exister bien réellement. En dehors de la conformation des selles
(selles allongées, comme passées à la filière, ou scybales ovillées), en dehors de la corde colique et
des signes directs Gu spasme du côlon que peut fournir la palpation abdominale, la radiographie
nous montre un côlon contracté chez des malades se plaignant de douleurs abdominales, et allant
difficilement à la selle. L'existence d'un spasme colique chez certains constipés étant certaine,
il est impossible de ne pas lui attribuer un rôle dans la pathogénie de la constipation.
Le spasme intestinal peut s'étendre à tout un segment du côlon ou, ce qui est plus fréquent,
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. oR
594 H. Lebon.
être limité à un point très circonscrit de l'un de ses segments. Dans le premier cas, l'examen
radioscopique montre une corde colique pouvant être de la grosseur du petit doigt. Dans le second
on trouve un simple rétrécissement, faisant subir un temps d’arrét anormal au liquide bismuthé
d'un lavement, rétrécissement pouvant disparaitre à la suite d'une injection d'atropine, et sans
dilatation au-dessus de lui.
b) Dolichoculons. — L'augmentation de longueur du gros intestin est susceptible d'accroitre la
longueur de la traversée colique. Pour Hertz, la constipation constitutionnelle peut, du reste
résulter d'une anomalie héréditaire « comme une longueur exagérée du côlon ».
Le côlon peut, en elfet, offrir une longucur anormale et présenter, même chez l'enfant, des
coudures multiples. Ces côlons trop longs retardent la progression des matières excrémentitielles
et produisent la constipation.
Quelquefois chez l'adulte, lorsque des adhérences viennent à fixer les coudures, la constipation
peut s'accompagner de stase.
Au surplus, dès 1869, Jacobini avait remarqué que la longueur exagérée du côlon pelvien, chez
le nouveau-né, était une cause de constipation, et parfois même une cause d’obstruction complète.
Chez l'adulte la torsion d'un dolichocólon pelvien a broxedue des accidents d’occlusion réclamant
une intervention chirurgicale.
La radioscopie, en nous montrant un côlon disco fois coudé, et manifestement plus long
que normalement, nous donne l'explication des troubles intestinaux et d'exonérations difficiles,
dont la cause, sans elle, reste souvent inconnuc.
CONSTIPATION AVEC STAGNATION DES MATIERES FÉCALES
D'après ce que nous venons de dire, les deux expressions « paresse intestinale » et « conslipa-
tion » sont synonymes De plus, contrairement à l'opinion de certains auteurs, de Franz Mayer
entre autres, la paresse intestinale est toujours marquée par un retard de la traversée intestinale
totale, et ne s'accompagne pas forcément de stagnation des malières fécales. La stase ne se
rencontre que lorsqu'une lésion vient s'ajouter à la paresse de l'intestin.
Cette stagnation se montre toutes les fois que, par alonie, un segment se laisse distendre
passivement jusqu'à ce que son contenu, soit par l’arrivée d'une nouvelle quantité de matières, soit
par production de produits de fermentation irritants, ait acquis un pouvoir excitant suffisant pour
amener une forte contraction péristaltique, et vaincre l'obstacle situé en aval.
La constipation avec stase ne s'accompagne pas toujours, à son début du moins, de lésion
circonscrite des parois de l'intestin. Mais il est rare qu'au bout d'un certain temps, le contact
prolongé des feces n'irrite pas la muqueuse, et ne provoque pas des poussées inflammatoires avec
réactions périlonéales.
Cette variété de constipation est d'autant plus intéressante à bien connaître qu'on a, depuis
peu, proposé d'intervenir chirurgicalement dans de nombreux cas. Lors de stase persistante,
démontrée aux rayons X, quand l'amélioration des malades n'est obtenue ni à l'aide de purgatifs,
ni par les massages abdominaux associés à la gy Dee et à la respiration abdominale, on a
tenté des opéralions diverses.
CONSTIPATION PAR LÉSION CIRCONSCRITE DES PAROIS DE L'INTESTIN GRÉLE
Rare dans Piléon, la stase intestinale reconnait pour cause : soit une coudure du pelit intestin,
soit un élranglement de la partie terminale du grèle par un appendice anormalement situé, soit un
rétrécissement néoplasique ou mème simplement fibreux.
a) Constipation par couture. — Importante par son retentissement sur le duodénum, la coudure
dusdéno-jéjunale ne s'accompagne pas de retard notable dans l'évacuation des matières excré-
mentitielles.
Elle est en cela bien diflérente de la coudure de l'ilton au voisinage du coecum. La coudure
pathologique du grêle près de sa terminaison, la coudure pré-cecale, entraîne toujours un ralentis-
sement marqué de la progression des feces, avec dilatalion des dernières anses grèles. On peut
trouver du bismuth dans les anses grèles terminales 25 à 50 heures après un diner bismuthé.
b) Constipation par élranglement, — L'étranglement du gréle par bride péritonéale ou par
invaginalion peut parfois, après disparition des accidents aigus et graves d'occlusion intestinale,
être suivi de constipation avec stase par rétrécissement du calibre de l'intestin, qui devient ainsi
l'origine d'accidents nouveaux. L'examen radioscopique, après absorption de riz bismuthé, nous
Etude radiologique de la constipation. > 599
indique alors l'existence d'un obstacle à la progression des matières et nous montre l'existence
d'une sténose incomplète.
L'appendice iléo-coecal peut même, ainsi qu'on l'a prétendu dans ces derniers temps, et comme
l’a montré Moynihan, être la canse d'une stase intestinale chronique. Il y a des exemples irréfu-
tables de diminution du calibre du grèle par l'appendice, près de sa terminaison. Mais, ainsi que
l'a fait remarquer Jordan, ces exemples sont très exceptionnels. L'enroulement de l'appendice
autour de l’iléon, enroulement qui ne se reconnaît en général qu'au moment de l'opération, pour-
rait être diagnostiqué si Vappendice se remplissait de bismuth après un repas de controle, ce qui
est exceptionnel. Cependant, ce diagnostic a été fail.
La radioscopie seule peut permettre de se rendre compte du retard et de l’acccumulation des
matières digestives dans l'iléon au voisinage du coecum. Cette stase, qui peut s'accompagner de
défécations normales en apparence, peul aussi s'accompagner de diarrhée suivant l'état du gros
intestin, et ne se traduire que par le tableau clinique de la dyspepsie de fermentation.
En nous montrant une cause rare de constipation, les rayons X nous indiquent en même temps
le seul traitement curatif possible, la mise en court-circuit de l'intestin, ou Pablation de Pappendice.
c) Retrécissement néoplasique et rétrécissement fibreux. — La constipation est pendant longtemps,
chez de nombreux malades, le seul signe d'un néoplasme du petit intestin à début insidieux el à
développement lent. L'examen radioscopique peut nous montrer alors un rétrécissement du grêle
et nous faire ainsi soupconner un cancer chez des constipés présentant de temps en temps des
débâcles, et n'accusant que des troubles légers des fonctions digestives.
A la constipation, plus ou moins marquée mais constante, peuvent venir s'ajouter, du reste,
des douleurs vives avec vomissements capables de faire croire à une lésion gastrique, du clapo-
tage intestinal el des phénomènes de fausse ascite grâce à la réplétion incomplète des anses dila-
tées par un liquide abondant.
Seule la radioscopie, après repas de contrôle, nous montre la cause de la constipation, et
nous permet de porter un diagnostic précis et précoce dans ces sténoses lentes et progressives de
l'intestin grèle, difficiles à dépister, sténoses généralement néoplasiques mais qui, comme
A. Mathien en a rapporté un exemple, peuvent ótre aussi, exceptiounellement, de nature scléreuse
et succéder á un violent traumatisme abdominal.
CONSTIPATION PAR LÉSION CIRCONSCRITE DES PAROIS DU GROS INTESTIN
4° Rétrécissement du calibre du côlon.
a) Constipation par coudure simple. — Normalement le gros intestin présente trois coudures
marquécs, Pune à l'union du côlon ascendant et du côlon transverse, l’autre à l'union du côlon
transverse et du côlon lombaire, la dernière en avant du rectum. Mais ces coudures se déplissent
plus ou moins pendant la traversée intestinale. Elles ne font que très rarement obstacle à la pro-
gression des matières fécales.
Hertz a vu cependant une jeune femme, constipée depuis son enfance, chez laquelle un repas
bismuthé arrivait à Pangle splénique en un temps normal, puis cessait de progresser. Il fallait une
semaine pour qu'une petite quantité de bismuth pénètre dans le côlon descendant. Cependant un
lavement bismuthé injecté lentement sous une faible pression (0,50 centimètres) franchissait facile-
ment l’angle splénique, et atteignait le cœcum en 2 minules. Il déplissait par conséquent l'angle
splénique qui n'était pas rétréci par des adhérences. Aussi le traitement par des lavements quoti-
diens donna des résultats satisfaisants. L'excitalion du transverse par l’eau du lavement fut
suffisante pour permettre aux contractions de ce dernier de vaincre l'obstacle situé au-devant de
lui. Le transverse élait dans sa situation normale. On ne constatait en outre chez la malade aucune
ptose viscérale.
b) Constipation par coudure chez les plosiques.-— L'angle hépatique du côlon, et plus rarement
son angle splénique, peuvent être abaissés; le transverse peut décrire une très forte courbe à
concavité supérieure, descendant au-dessous des crètes iliaques dans la position verticale, et ne
remontant pas dans le décubitus dorsal.
On pourrait croire que l’abaissement des angles du côlon, et la chute du trausverse qui exagère
les coudures hépatique et splénique, retardent le passage des matières fécales, provoquant de la
stase. Cette idée semble, a priori, d'autant plus vraisemblable que, si faible que soit l'obstacle
apporté à la marche des fèces par la ptose du transverse, il vient s'ajouter à l'obstacle normal dù à
la forme du gros intestin (diminution progressive du diamètre du côlon, du cœcum au côlon
pelvien).
La constipation par ptose est généralement admise depuis les travaux de Glénard. Cet auteur
590 H. Lebon.
écrit, en effet, que, dans Ventéroptose, la deuxième anse (sous-pylori-costale) du côlon peut être
le siège d'une accumulation de scybales, et que le prolapsus du coude droit a, pour conséquence
fácheuse, d'accentuer l'angle sous-pylorique du côlon, créant à ce niveau un obstacle à la progres-
sion des contenta de la premitre anse transverse à la deuxième.
L'examen radiologique est loin de pouvoir faire admettre un fonctionnement irrégulier du gros
intestin dans l’entéroplose simple. Tant que les muscles abdominaux conservent leur vigueur, tant
qu'ils soutiennent les viscères qu'ils recouvrent, les rayons X ne font constater ni retard, ni arrêt,
dans la traversée colique. ll n’y a pas de constipation.
c) Constipation par coudures avec adhérences. — Les adhérences péritonéales sont extrêmement
fréquentes, et succèdent souvent à une lésion des parois du côlon. Une inflammation localisée re-
tentit en général, au bout d'un certain temps, sur la séreuse viscérale, sur les mésos, sur la séreuse
pariétale. L'immobilisation d'un segment du gros intestin n'entraine pas, du reste, toujours forcé-
ment un arrét dans le cours des matières excrémentitielles. La radioscopie le prouve.
La péricolite conséculive à la colite peut se compliquer de rétraction des brides fibreuses.
Lorsque, sans cesse tiraillées, les adhérences se sont épaissies, et sont devenues une cause de
striction et de stase intestinale, les examens successifs à l'écran fluorescent nous montrent non
seulement des coudures anormales et leur fixité absolue, mais encore la lenteur avec laquelle le
repas bismuthé arrive au côlon pelvien et Paccumulation du bismulh dans un des segments du
côlon.
ll est d'autant plus important de constater la stagnation des matières par l'examen radiosco-
pique, que les malades peuvent présenter des crises diarrhéiques pendant un certain temps avec
colospasme douloureux, jusqu’au moment ou la rétention colique s'installe d'une façon définitive
par suite de la dégénérescence des tuniques muqueuse et musculeuse, dégénérescence qui entraîne
une diminution de la sécrétion muqueuse, et un affaiblissement des contractions musculaires
compensatrices.
Les observations de stase sus-coecale, publiées depuis ces dernières années, ne sont pas très
rares (Lane, Jackson, Duval, Poncet, Cotte, etc.). Or, à la stase cœcale soupçonnée seulement par
Vinlerrogatoire du malade et la palpation, confirmée uniquement par la radiographie, on attribue
des troubles nombreux : troubles nerveux (migraines, névralgics, rhumatismes); troubles digestifs
(dyspepsies, gastralgies, coliques); infections (côlites, appendicite, tuberculoses).
Il semble qu'on a exagéré la fréquence de la stase ccecale. La constipation est, à l'heure actuelle,
un état morbide extrêmement commun. Les médecins demandent presque journellement aux
rayons X de leur fournir des renseignements sur l'état de l'intestin de sujels souffrant de constipa-
tion chronique. Cependant les radiologistes ne trouvent que dans un nombre de cas relativement
peu nombreux, des malières accumulées dans le ccecum dilaté et dans les dernières anses grèles.
Ce n'est pas tout à fait sans raison que Hertz déclare que la surcharge fécale du coecum el du côlon
ascendant, chez les constipés, est un mythe, et que le qualificatif de fosse d'aisance, appliquée par
Lane à celte partie du gros intestin, est une insulte gratuite à cette importante région du tube
digestif.
Toutefois la stase curcale existe. Elle donnerait même aux malades qui en sont atteints un teint
jaunâtre spécial, et saccompagnerait de troubles de l’état général que ne connaissent pas « les
constipés par altération du côlon gauche qui conservent sans aucun trouble des scybales et des
matières imputrescibles dans leur gros intestin ».
La péricolite membraneuse, la péricolite congénitale, est l'une des causes les plus fréquentes
de stase cólique droile.
L'examen radioscopique ne nous montre, il est vrai, ni le voile membrancux péri-cœco-colique
ni la bride d'attache sous-hépatique, mais il nous permet de constater l'existence de la soudure per-
manente de la partie supérieure du côlon ascendant et de la partie droite du transverse, d’une part,
soudure qui ne se modifie ni par les changements de position, ni par le massage de la paroi abdo-
minale, et, d'autre part, la rétention prolongée du riz bismuthé dans le cœcum et le côlon ascendant
dilatés par rétrécissement de l'angle hépatique.
Si, au lieu d'un repas de contrôle, on administre un lavement bismuthé, on remarque, outre
certains signes de péricolile, un arrèt prolongé du liquide du lavement au niveau de l'angle hépa-
tique, puis son irruplion dans un côlon droit augmenté de volume.
Lane, qui, l'un des premiers, a attiré l'attention sur l'importance des adhérences, des coudures
et des rétrécissements qu'elles provoquent, dans la genèse de la constipation chronique, a proposé
les interventions chirurgicales les plus radicales. D'après Pauchet, le traitement est, et doit être
bénin, puisque la maladie ne condamne pas le sujet à une mort immédiate; il consistera en la sec-
tion des brides, Pentéro-anastomose, ou la résection intestinale. On a conseillé, en effet, les opéra-
tions suivantes : seclion des brides et libération des adhérences péricoliques, coecoplicatures, cæco-
fixations et entéro-anastomoses (iléo-sigmoïdostomie, creco-sigmoidostomie, iléo-transversostomie,
Etude radiologique de la constipation. 9097
abouchement de Viléon au rectum aussi bas que possible pour éviter le reflux des matières dans
le côlon, reflux presque constant, dû aux contractions anti-péristalliques qui, dans ces cas anor-
maux, ne manquent pas de se produire et repoussent mème les fèces au delà de la valvule de
Banhin, dans l'intestin grêle), résection totale du gros intestin.
Toute opération devra évidemment ¿tre précédée d'un examen radiologique méthodiqne pour
montrer si le calibre de l'intestin est rétréci (lavement bismuthé), si les coudures sont mobiles, si
les brides sont laches (radiographies en positions diverses).
d) Constipation par rétrécissement néoplasique. — Les néoplasmes du gros intestin peuvent
évoluer pendant un temps très long sans hémorragies abondantes, ne se manifestant que par des
signes de cólite et de la constipation. L'examen radiologique présente donc un grand intérèt chez
les sujets de 45 à 60 ans qui voient subitement survenir de la constipation, ou s'aggraver une
constipation ancicnne.
Le diagnostic de sténose néoplasique se fait beaucoup plus sûrement par l'administration d'un
lavement qui, en butant contre l'obstacle, provoque un spasme et entraine l'arrèt brusque du
liquide, que par un repas bismuthé, lorsqu'un simple toucher rectal ou l'emploi du rectoscope ne
permettent pas de reconnaitre la présence d'un obstacle bas silué, et d'en déterminer la nature.
L'emploi des rayons X est d'autant plus important que les alternatives de diarrhée et de consti-
pation, qui ne font jamais défaut au début, peuvent faire commettre une erreur de diagnostic.
Un repas bismuthé peut mème parvenir, chez ces malades, au coccum dans un temps normal
ou même dans un temps plus court que normalement, grace à l'exagération du péristaltisme en
deçà du point rétréci (Bayliss et Stirling).
Quand le rétrécissement est large, grace à l'hyperkinèse fréquente du côlon situé en avant de
lui, la bouillie bismuthée peut ne pas ralentir sa marche et arriver rapidement à son niveau. Alors,
après un temps d'arrêt plus ou moins long, que la radioscopie permet de juger, le défilé est franchi.
Quand le rétrécissement est très étroit, ou momentanément infranchissable (scybales, masses
fongueuses), le repas bismuthé n'arrive plus que très difficilement au point lésé, par suite de Paccu-
mulation des gaz et des mouvements anlipéristaltiques anormaux. Le côlon peut avoir la dimension
du poignet.
On peut voir le riz bismuthé, aussitôt l'obstacle franchi, reprendre sa marche en avant et pro-
gresser rapidement grace à l'exagération des mouvements péristaltiques normaux dus à l'hyper-
kinèse du segment inférieur.
L'accroissement du péristaltisme du segment inférieur de l'intestin, Phypersécrétion muqueuse
abondante de nature irritative qui dilue les excréments agglomérés, expliquent les fausses diarrhées
qui, sans la radioscopie, peuvent égarer longtemps le diagnostic, en ne laissant pas soupconner la
constipation.
e) Constipation par rétrécissement fibreux. — Les rétrécissements fibreux de la partie inférieure
du gros intestin (colon pelvien ou rectum), qu'ils soient de nature syphilitique, blennorragique ou
autre, déterminent un arrèt des matières au-dessus d'eux. La destruction de la muqueuse, Pinfiltra-
tion du tissu sous-muqueux, la rétraction cicatricielle, se produisent lentement et entrainent une
constipation, simple d'abord, puis avec stase que l'examen radioscopique montre parfaitement. Sur
les radiographies, on peut même faire le diagnostic de la nature du rétrécissement cause de la
rétention fécale.
f) Accumulation des matières fécales. — Les rayons X nous démontrent encore l'existence d'une
variété de constipation due à l'accumulation des feces dans le côlon pelvien, au-dessus du rectum.
La constipation est encore accrue par la coudure de l'intestin à l'union du côlon pelvien et du
rectum, coudure que l'accumulation des scybales exagère et rend plus aiguë.
La radioscopie est d'autant plus importante pour reconnaître cette variété de constipation, que
lorsqu'il se forme des adhérences, ce qui est fréquent, l’examen au moyen du recloscope peut
devenir impossible.
g) Compression du gros intestin par une tumeur de voisinaye. — Les tumeurs des organes abdo-
minaux, qui peuvent en s’accroissant venir comprimer une partie quelconque du côlon, provoquent
une diminution de plus en plus marquée du calibre de l'intestin et un retard plus ou moins pro-
longé dans la marche des matières excrémentitielles.
La radioscopie nous montre alors, non seulement la cause de la constipation (compression)
mais encore le siège du rétrécissement, et l’origine de la tumeur.
2° Parésie de la tunique musculaire du côlon avec ou sans inflammation de la muqueuse.
a) Parésie du côlon ascendant. — La péricolite congénitale peut, nous venons de le voir, provo-
quer la rétention des matières excrémentitielles dans le cœcum et le côlon ascendant, mais n'est
598 H. Lebon.
pas la seule lésion capable de déterminer cet accident. Il faut encore mentionner comme cause de
rétention la typhlectasie alonique el la cceco-typhlite chronique.
D'après P. Duval et J.-Ch. Roux, les selles revèteraient au moment des débàcles diarrhéiques
des caractères absolument particuliers dans la constipation du côlon droit, suivant qu'il y aurait
typhlocolite ou non : « Si la muqueuse n'est pas fortement altérée, les selles évacuées ont une colo-
ration jaunátre, une odeur butyrique, elles sont souvent aérées et fermentent rapidement dans le
vase qui les contient... Au contraire, si la muqueuse présente des altérations profondes, il se pro-
duit une exsudalion séreuse ou séro-albumineuse abondante qui se putrélie rapidement, et donne
aux fèces une odeur caractéristique et, pour un même régime alimentaire, une coloration d'autant
plus noirâtre que la putréfaction est plus avancée. On reconnaîtrait parfois des fragments de mucus
provenant du cœcum ou de l'extrémité inférieure du grêle, et dont la coloration jaune par la biliru-
bine est caractéristique.
és La coeco-typhlite chronique présente tous les caractères exagérés de la diarrhée cœcale
avec putréfaction, des poussées de fièvre légère, el un état général rapidement inquiétant. »
Si l'examen des fèces et les signes chimiques permettent de faire le diagnostic, la radioscopie
est incapable, quoiqu’on en ait dit, de permettre de différencier une typhlectasie atonique d’une
péricolite membraneuse avec rétrécissement de l'angle hépatique.
Dans la typhlectasie atonique et dans la cœcotyphlite chronique, l'examen aux rayons X nous
montre surtout en effet un cœcum prolabé et distendu, la distension remontant dans le côlon ascen-
dant. La disparition, signalée par plusieurs auteurs, de brides de contraction est loin d'ètre
constante. Ces brides peuvent, au surplus, être peu accusces dans un coecum normal. Il n’y a pas
18, comme on l’a soutenu à tort, de signe pathognomonique.
On a signalé également un état fragmenté, tomenteux, du bismulh du cœcum, qu'on a pensé
pouvoir attribuer à une fragmentation de la bouillie par le contenu pathologique du ccecum. Ce
signe n’est, pas plus que le précédent, pathognomonique d'une typhlocolite. On voit cet aspect
tomenteux, même sans dilatation ccecale et sans stase fécale, après l'administration d'un lavement
bismuthé, chez un certain nombre de malades et de sujets sains. Bien plus, on peut le rencontrer
lorsque, ce qui doit toujours avoir lieu, l'examen radioscopique est précédé de l'évacuation aussi
complète que possible du contenu du tube intestinal par un purgatif ou un grand lavement, sui-
vant qu'on a recours au repas de contraste ou au lavement bismuthé. |
Les seuls signes, qui seraient susceptibles de faire pencher le diagnostic radiologique pour une
constipation par coudure primitive du gros intestin et péritonite congénitale, seraient le très brus-
que changement de direction du transverse, ainsi que la position couchée du ccecum sur le plan-
cher pelvién. Mais, en un temps relativement court, l'accumulation et la fermentation des liquides
fécaux, dans un gros intestin enflammé, entrainent la formation d'un pli prononcé de l'angle hépa-
tique (le côlon ascendant pouvant se souder à la partie droite du transverse par péritonite secon-
daire localisée), ainsi que le déplacement de l'ampoule cœcale amincie et alourdie.
b) Parésie de la tunique musculaire du colon transverse. — Hertz qui a suivi la progression d'un
repas bismuthé dans l'intestin de quatre ch/oroliques atteintes de constipation, a vu les matières
subir un temps d'arrét au niveau du transverse. Le cœcum, chez une de ses malades ful atteint en
4h. 1/2 ct le milieu du transverse 2 heures plus tard. « Cependant, au cours des 24 heures qui
suivirent, la progression ne ful que de 6 à 8 centimètres, puisque le lendemain matin, l'angle splé-
nique n'avait pas été alteint, et dans l'après-midi, l'ombre n'avait pas changé. Le côlon pelvien ne fut
atteint que le matin du deuxième jour après le déjeuner au bismuth ; à ce moment le cacum n'élail
plus visible, et l'ombre du côlon ascendant était très pâle. Par conséquent la constipation était due
à une paresse de la portion de l'intestin située au delà du milieu du côlon transverse, au point où
la force nécessaire à la propulsion des fèces est la plus grande. »
Les troubles digestifs avec perte d'appétil, estomac paresseux, constipation opiniâtre, sont fré-
quents chez les sujets atteints de névroses à forme dépressive (hypocondriaques, mélancoliques,
neurasthéniques) présentant un ralentissement exagéré de la nutrition générale.
Un hypocondriaque n'ayant que deux ou trois selles par semaine, et se croyant atteint d'une
allection intestinale grave, ne nous a montré qu’un ralentissement marqué de la traversée du trans-
verse et du côlon descendant. Le repas de contrôle, qui au bout de 7 heures arrivait à l'angle
hépatique, n’atteignait la partie moyenne du transverse que 50 heures après son absorption, et le
côlon pelvien qu'au bout de 75 heures. A ce moment, les colons ascendant et transverse n'élaient
plus visibles sur l'écran où se distinguaient seuls les cólons lombaire et iliaque.
Hertz, dans un cas analogue, a vu également un retard considérable de la traversée du côlon
transverse el descendant. Soixante-quatorze heures après le repas au bismuth, le cæcum, le colon
ascendant et le commencement du côlon transverse élaient vides, mais on voyait la moitié gauche
du côlon transverse el tout le côlon descendant. Sur un autre sujet, il a constaté une paresse
considérable au dela de l'angle hépatique.
Etude radiologique de la constipation. 509
Qne, chez ces sujets, la constipation soit due à une alimentation insuffisante ou défectueuse,
qu'elle provienne d'un ralentissement dans la sécrétion des glandes intestinales, ou mieux d'une
insuffisance des muscles lisses des parois du côlon, la radioscopie est d'autant plus précieuse
qu’elle nous montre un intestin perméable, et quelle permet d'éviter une intervention chirurgicale
que ces malades viennent parfois réclamer.
e) Parésie de la tunique musculaire du colon pelrien. — La résistance aux appels à la défécation,
passée à létat d'habitude, détermine une accumulation des maliéres dans le rectum, et a pour
résultat d'¿mousser de plus en plus le réflexe de la défécation. Il en résulte que le besoin d'aller à
la selle cesse bientôt d'être senti. Il peut arriver même un moment ou la défécation naturelle
devient impossible.
A l'état normal, le rectum renferme toujours peu de matières, tandis que, en cas de difficulté
de la défécation par mauvaises habitudes antérieures, il contient toujours des fèces accumulées.
L'examen radioscopique après un repas de riz bismuthé, ou micux après l'absorption de petites
quanlilés de carbonate de bismuth pendant 4 ou 5 jours consécutifs, montre une accumulation des
matières excrémentitielles, non seulement dans le rectum, mais dans le côlon pelvien qui est
dilaté.
L'affaiblissement de la tunique musculaire du côlon, prouvée par la dilatation permanente
observée, est due à l’irritation de la partie terminale du gros intestin, irritation qui amène rapide-
ment des accidents inflammatoires du côté de la muqueuse.
La situation s'aggrave, à la longue, d'un léger degré de colite qui, à son tour, provoque l'alté-
ration de la musculeuse du gros intestin et augmente la rélention.
Ainsi la négligence habituelle de l'appel à la défécation a pour résultat une constipation carac-
térisce par une progression normale ou accéléréedes aliments digérés jusqu'au côlon pelvien, puis
par leur amoncellement dans le côlon pelvien parésié et bientôt irrémédiablement atteint dans sa
musculature, d'où sa très forte distension.
Aux malades, venus trop tard demander un conseil pour voir survenir le retour des fonctions
normales par une extrême régularité d'habitudes (présentations pour aller à la selle tous les jours
à la méme heure, lavements froids, suppositoires, etc.), on ne peut que conseiller l'usage de lave-
ments quotidiens. On a pensé, il est vrai, à intervenir chirurgicalement et à pratiquer unc iléo-
sigmoïdostomic, espérant que, puisque les matières en arrivant de Piléon dans le cæœcum et le colon
ascendant déterminent leur contraction, elles provoqueraient aussi des mouvements du colon pelvien,
réveilleraient cet organe endormi et agiraient beaucoup mieux que tous les laxatifs. Mais, pas plus
que le traitement médical, le traitement chirurgical ne peut faire apparaitre des contractions péri-
staltiques dans un colon dontiles éléments musculaires sont alrophiés et ont disparu. Une opération
n'empêche pas le remplissage du côlon jusqu’au c«cum, grâce à Pantipéristaltisme, et n'amene
pas la guérison de ces patients.
CONSTIPATION PAR LÉSION CIRCONSCRITE CONGÉNITALE
DES PAROIS DU GROS INTESTIN
Maladie de Hirschprung. — La constipation est, dans la maladie de Hirschprung, un phénomène
constant. Se manifestant par des troubles graves chez l'enfant, ou même chez l'adulte le mégacólon
s'accompagne d'une traversée normale de Pintestin grèle, et d'un arret stercoral dans le gros intestin
dilaté. L'examen radiologique permet de se rendre immédiatement compte de Faccumulation du
riz bismuthé administré, au-dessous d'une partie rétrécie, dans une dilatation ampullaire énorme.
La constipation de la maladie de Hirschprung provient de la longucur anormale et de la mobi-
lité excessive de lanse sigmoide chez le nouveau-né.
Cwcum mobile. — Grace à une anomalie de développement assez fréquente, la dernière anse
grèle, le cæœcum et son appendice, le côlon ascendant peuvent jouir d'une très grande mobilité.
Cette mobilité exagérée de la dernière portion du grèle et de la première partie du gros
intestin, de lanse iléo-cœæco-côlique constitue le cecum mobile.
Le méga-cœcum mobile congónital est caractérisé cliniquement par des douleurs rappelant
celles de lappendicite chronique et une constipation tenace avec débicles.
En nous montrant les déplacements du cecum rempli de bismuth, la dilatation de Fanse coeco-
colique, la radioscopie nous permet d'altribuer la constipation à sa véritable cause, la dilatation
cœcale, sans nous montrer toutefois l'arret de développement, la malformation primitive.
600 H. Lebon. — Etude radiologique de la constipation.
FAIBLESSE DES MUSCLES ABDOMINAUX ET PTOSE
La faiblesse des muscles abdominaux, du diaphragme, et des muscles du plancher pelvien qui
ont pour fonction : les premiers d'élever la tension abdominale ; les derniers de servir à l'expulsion
des matières excrémentitielles, conduit naturellement à une notable difficulté de la défécation.
On voit chez les sujets à paroi abdominale flasque une accumulation des fèces dans le rectum
et le côlon pelvien. Mais à la dyschésie vient s'ajouter, en général, un retard dû à la chute des
viscères (intestin grêle et gros intestin), que nous montre nettement l'examen radioscopique après
repas bismuthé.
COLON VORACE
La constipalion peut, dans des cas évidemment exceptionnels, tenir d’après Hertz, à une absorp-
tion intestinale d’une activité excessive. N'ayant jamais eu l'occasion d'examiner un sujet atteint
de côlon vorace, nous résumons en quelques mots ce qui a été dit par cet auteur.
Hertz, chez une femme n'ayant de selle que tous les 5 jours, et n'éprouvant jamais depuis
$ ans le besoin d'aller spontanément à la garde-robe, a constaté radioscopiquement une traversée
intestinale normale. Il n’y avait pas d'accumulation de matières dans le côlon, alors qu’on aurait
dù en trouver une quantité énorme.
« La seule explication de cet état de chose, dit-il, paraît être que la malade avait un côlon
vorace, dans lequel l'absorption était si rapide que, pendant le temps qu'il faut aux maliéres pour
atteindre le côlon pelvien, il n’en restait plus rien. »
La vitesse de propagation des résidus alimentaires jusqu’au rectum peut donc être normale
chez certains sujets, et cepe idant ces résidus peuvent parvenir au rectum en trop petite quantité
pour provoquer la distension qui détermine le réflexe de délécation.
CONSTIPATION DYSKINÉTIQUE
L'examen radioscopique permettrait, enfin, de distinguer une forme dyskinétique de constipa-
tion, qui serait caractérisée par une mobilité exagérée du côlon, avec haut degré d'antipéristal-
lisme.
« Le côlon inférieur et le rectum peuvent, dit Ch. Lester Léonard, être remplis en temps nor-
mal, mais, à cause d'une segmentation anormale et du mouvement rétrograde, la durée d’évacua-
tion des matiéres fécales dépasse le temps normal. Les masses fécales forment des petites boules
dispersées dans tout le côlon. »
L’existence d'ondes antipéristaltiques dans le gros intestin de l'homme n'est certes pas dou-
teuse. Toutefois ces ondes ne se produisent que dans des conditions spéciales: une simple lésion
de la muqueuse, un obstacle rétrécissant la lumière du côlon, une simple contraction du sphincter
anal lorsque se produit le besoin de défécation peuvent faire refluer les matières vers le coecum.
Mais nous n’avons jamais observé, chez les constipés, des mouvements antipéristaltiques exa-
gérés, ce haut degré d'antipéristaltisme dont parle Léonard, et l'existence de la constipation dyski-
nétique nous semble fort douteuse.
En résume, on voit que, par des examens répétés à l'écran fluorescent, chez des individus cons-
tipés, il a été possible de reconnaître certaines formes de constipation, dont la clinique était inca-
pable de nous faire soupçonner l'existence.
Plus souvent, les rayons X ont permis de reconnaître l'arrêt momentané des matières en des
points constants, dans le cours de certaines affections, sans lésion apparente à ce niveau des parois
intestinales, ou l'accumulation des matières stercorales par suite de lésions que le simple examen
ordinaire des palients ne pouvait faire soupconner.
Enfin, en nous montrant des allongements pathologiques du côlon, des coudures brusques
s'opposant a la marche normale des fèces, l'existence de néoplasmes insoupçonnés avec fausses
diarrhées venant encore égarer le diagnostic, la radioscopie permet, ou d'instiluer un simple traite-
ment médical, ou d'intervenir chirurgicalement. Dans ce dernier cas, non seulement le chirurgien
connait exactement la nature de l'obstacle qui provoque la constipation, mais encore son siège
precis.
PHENOMENES CUTANÉS TARDIFS DUS A LA RADIOTHÉRAPIE
Par le D' ARCELIN
Chef du Service de Radiologie à l'hôpital Saint-Joseph et à l'hôpital Saint-Luc.
Dans ce travail, nous laisserons de côté l'étude des phénomènes immédiatement conséculifs à
un traitement radiothérapique, c'est-à-dire se produisant dans le mois qui suit l'application. Nous
ne nous occuperons que des phénomènes tardifs apparaissant quelques mois, quelques années,
après lá cessation de tout traitement par la radiothérapie.
Lorsque nous avons commencé notre étude, nous nous sommes aperçu qu'il était difficile de
lui incorporer un nombre considérable d'observations méthodiquement recueillies. Autant les phé-
nomènes immédiatement consécutifs à la radiothérapie sont bien connus parce que les malades
sont facilement observés, autant les phénomènes tardifs le sont moins parce que les malades
échappent la plupart du temps à une observation méthodique. Ce n'est guère qu’à l’occasion
d'accidents graves qu'il est possible de constaler certaines conséquences tardives de l’utilisation
des rayons X Bien souvent, il arrive que ces modifications éloignées ne sont pas observées par le
radiothérapeute lui-même. Elles sont livrées à la publicité sans que l’histoire du traitement en soit
exactement rapportée. |
Il est regrettable que la publicalion de ces altérations cutanées tardives ne soient pas publiées
avec aulant de soin que les succès de la radiolhérapie. Nous estimons que la connaissance de ces
cas malheureux est aussi nécessaire que celle des cas heureux. C'est par leur étude que notre
technique se perfectionnera et meltra dans l'avenir nos malades à l'abri des redoutables accidents
de la radiothérapie. Il est donc du devoir de chacun d’entre nous de suivre ses malades et de donner
intégralement les résultats éloignés du traitement radiothérapique.
La question des radiodermites est à l’ordre du jour. Cette année deux études d'ensemble ont été
publiées : l’une, sous la signature de M. Ehrmann (3); l’autre, par mon ami Bouchacourt(3). J'essayerai
d'ajouter à ces deux éludes remarquables le résultat de mes huit années de pratique journalière.
J'augmenterai mes matériaux de quelques observations qui m'ont été communiquées très obligeam-
ment par mon collègue et ami Barjon.
En revisant mes observations de malades traités par la radiothérapie, je puis faire deux
grandes divisions. Les uns ont été traités par une ou plusieurs applications de rayons X ayant
déterminé une réaction précoce de radiodermite dans le mois suivant. Les autres ont élé soumis
à une série d'applications de rayons X, à doses plus faibles, à intervalles plus éloignés, sans réac-
tion immédiatement consécutive.
Je n'ai pas cru devoir diviser celte étude d'après les réactions tardives obtenues après traile-
ment avec ou sans filtre d'aluminium, car je suis convaincu avec M. Guilleminot que l'action des
rayons X est proportionnelle à la dose absorbée. Jusqu’à présent, je n'ai constaté aucun fait me
permettant de croire à la spécificité d'action des rayons durs ou des rayons mous.
La différence d'action entre un faisceau de rayons filtrés et un faisceau de rayons non filtrés, à
dose égale, tient uniquement à la différence de répartition des doses absorbées dans l'un et l’autre
cas.
I. — PHÉNOMÈNES CUTANÉS TARDIFS CHEZ LES MALADES TRAITÉS
PAR UNE OU PLUSIEURS APPLICATIONS DE RAYONS X, SUIVIES DE RADIODERMITE PRÉCOCE.
Les applications massives, dans ma pralique, onl élé réservées à un petit nombre de lésions :
épithéliomas cutanés, lupus. Un certain nombre de mes malades sont restés sous ma surveillance.
Après une réaction précoce très marquée, la cicatrisation s’est faite dans les deux à trois mois. Chez
(1) Rapport présenté au VII: Congrés international d'Electrologie et de Radiologie médicales.
(?) Paris médical, 21 mars 1914.
(3) Répertoire de médecine internationale, janvier 1914
602 Arcelin.
quelques malades revus tardivement, la radiodermite précoce n’a laissé aucune trace appréciable.
J'ai publié deux cas d’épithélioma de la paupière supérieure traités par une seule dose, sans filtre,
de 22 H. L’un date de cing ans(!), l’autre de trois ans. A première vue, on ne distingue aucune
altération de la peau. Il n'existe pas trace de télangiectasie. C'est à peine si l'on trouve une
certaine irrégularité dans les plis cutanés. Il en est ainsi ches un grand nombre de mes malades
lrailés par de fortes doses sur de petites surfaces.
Chez d'autres malades, on ne retrouve l'emplacement soumis à l'application radiothérapique
que par la présence d'une peau plus fine, plus lisse, glabre, déprimée, sans télangiectasie.
Ces constatations ont été faites sur des malades dont les surfaces irradiées variaient de la
dimension d’une téte d'épingle à celle d'une pièce de deux francs environ.
Dès que l'on traite des surfaces plus étendues, les phénomènes cutanés tardifs s'accentuent, la
peau reste glabre, plus fine, plus mince, plus blanche (d'un blanc nacré) sur laquelle se détachent
de gros vaisseaux télangiectasiques. (Observations I et II.)
Chez certains sujets, les lésions s'arrètent lá. Chez d'autres, les lésions tardives revêtent un
caractère plus grave et donnent naissance à des ulcérations survenant à une période plus ou moins
éloignée du traitement primitif. Ces ulcérations présentent une série de caractères assez particuliers.
Elles n'ont aucune tendance à la cicatrisation. Après une première cicatrisation laborieusement
obtenue, elles peuvent se reproduire. Enfin, elles sont douloureuses localement, el provoquent des
douleurs à distance. Les malades atteints de telles ulcérations ne peuvent dormir, maigrissent et
ménent une vie misérable, tant que les lésions ne sont pas réparées. (Observations III et IV.)
H. — PHÉNOMÉNES CUTANÉS TARDIFS CHEZ LES MALADES TRAITÉS PAR UNE SÉRIE
D'APPLICATIONS DE RAYONS X, SANS ACCIDENTS PRÉCOCES.
Chez un très grand nombre de malades, le traitement radioth¢rapique ne provoque aucun
accident précoce. Tardivement, il ne se manifeste aucune modification qui puisse retenir notre
attention. Une adénile cervicale est traitée, guérie, par quelques applications de rayons X, à
raison de 4 à 5 unités H par mois, rayons n° 7-8 (Benoist). Quelques années plus tard, il ne reste
aucune trace du traitement radiothérapique. La peau paraît normale, elle ne présente pas
d'atrophie. Peut-être est-elle restée glabre, si le traitement a été un peu prolongé el a porté sur une
région riche en follicules pileux.
Chez d'autres sujets, l'adénite est plus rebelle, elle a suppuré. Le traitement radiothérapique a
duré beaucoup plus longtemps. La peau a été le siège d'une certaine pigmentation. Çà et lá, il s’est
produit une légère desquamation superficielle n'attirant pas l'attention. Quelques mois après la fin
du traitement la peau semblait revenue à un état sensiblement normal. Si l'on revoit de tels
malades quelques années plus tard, il n'est pas rare de trouver une peau blanche, atrophique,
parcourue de quelques vaisseaux lélangiectasiques. Tant que les lésions tardives s'en tiennent là,
il ne faut faire aucun reproche à la radiothérapie. Les malades sont beaucoup moins gènés parleur
télangieclasie que par leurs adéniles rebelles, ulcéreuses, suppurant depuis de longues années et
cicatrisées par la radiothérapie.
Les lésions tardives ne s'en tiennent pas toujours à ce stade. Sans modifications précoces plus
marquées que celles dont nous venons de parler, il arrive que l’atrophie s’accentue, portant sur
toute l'épaisseur de la peau, sur les vaisseaux qui font de l’endartérite oblitérante, sur les nerfs qui
donnent naissance à des névrites atrocement douloureuses. Au bout d’un certain temps, quelques
semaines ou quelques mois, Patrophie cutanée étant complète, il se forme une véritable escarre
laissant une uleéralion. Celle-ci se caractérise par les douleurs dont elle est le siège, par sa tendance
à ne cicatriser qu'avec une extrème lenteur. Souvent la cicatrisation est arrêtée par un nouveau
processus de destruction. Ces ulcérations tardives se rencontrent surtout sur les surfaces largement
irradiées, particulièrement au niveau de la paroi abdominale. C'est à l’occasion du traitement de
certains fibromes, de certaines leucémies, qu'il est donné d'observer ces phénomènes tardifs.
Nous rapportons ici deux observations caractéristiques de malades ayant présenté ces altéra-
lions cutanées survenues à une date éloignée. Au moment du traitement, elles n'ont présenté, l'une
el l'autre, que des réactions insignifiantes, attirant si peu l'attention du médecin traitant que les
applications de rayons X étaient continuées. Dans un cas personnel, les accidents tardifs n'ont
commencé que 13 mois après la fin du traitement; dans un autre cas, traité par M. X..., mais
observé par Barjon et par Mus, les mêmes phénomènes se sont produits après 11 mois. (Observa-
lions V, VI.) |
M. Ehrmann, dans son article signale, un cas de radiodermite ulcéreuse tardive, rapporté par
Darier, apparaissant 11 ans après la dernière irradiation. i
(5) Lyon médical, 4 février 1911,
Phénomènes cutanés tardifs dus à la radiotherapie. 603
II. — CONCLUSIONS.
Jusqu'à présent, je me suis atlaché à ‘rapporter quelques faits indiquant les phénomènes
cutanés tardifs que pouvait provoquer la radiothérapie. A l’aide d'observations, j'ai montré qu'une
peau ayant absorbé une certaine dose de rayons X pouvait donner naissance à certaines modili-
cations tardives. L'importance de celles-ci est sous la dépendance de plusieurs facteurs que je puis
énunicrer ainsi :
1° La quantité de rayons X absorbée par la peau;
2° La sensibilité, ou le peu de résistance que présente cette peau;
5° L'étendue de la surface cutanée irradiée.
Provoquons, dans un but thérapeutique, une radiodermite aiguë sur une petite surface, chez un
sujet de sensibilité moyenne, dans la très grande majorité des cas, pour ne pas dire dans la tota-.
lité, nous verrons cette radiodermite cicatriser en donnant une peau plus ou moins normale, plus
ou moins atrophique, quelquefois télangieetasique. Mais il est infiniment rare de voir apparailre
à ce niveau des phénomènes tardifs produisant une nouvelle ulcération. Le malade guéri par ce
moyen d’un épithélioma ne songera pas à récriminer contre sa cicatrice, à peine visible, contre
les quelques vaisseaux télangiectasiques que l’électrolyse fera disparaître facilement.
Appliquons la mème dose de rayons X sur une surface de même dimension, mais sur une peau
plus fragile, soit par suite d'applications antérieures de rayons X, soit par suite d'une affection
générale comme la syphilis, nous aurons des réactions prochaines et tardives toutes différentes.
Chez un syphilitique, au lieu de voir la radiodermite évoluer vers la guérison dans le temps nor-
mal, nous pouvons assister à la formation d'une ulcération à marche extensive, très douloureuse,
ne guérissant que sous l'influence du traitement spécifique. Chez un sujet déjà trailé par la radio-
thérapie, sans réactions cutanées, après un temps de repos dont il est difficile de fixer les limites,
un nouveau traitement, même à faible dose, peut déterminer une radiodermile aiguë. (Voir obser-
vation VII.) Après guérison, cette radiodermile peut donner lieu à des accidents tardifs plus graves
que l'accident primilif (Voir observation VIII.) |
Par opposition, prenons le cas d'un malade irradié sur une très large surface, qu'il s'agisse
d'un leucémique ou d'une fibromateuse, nous constatons que des phénomènes tardifs des plus graves
peuvent se produire, alors que la réaction précoce a été minime. C’est à peine si la paroi a présenté
un léger érythème, un peu de pigmentalion. D'autres fois, il sest produit une desquamation super-
ficielle, épidermique, mais tout cela avec si peu de gravilé apparente que le traitement radiothé-
rapique était néanmoins poursuivi. Arrivé au terme du traitement, le radiothérapeute laisse partir
sa malade; des mois, des années même se passent sans aucun trouble apparent. Puis, en dehors
de toule cause appréciable, les accidents graves dont nous avons parlé éclatent.
Il faut donc admettre qu'une cellule, qu’un lissu, dont l'état biochimique a été modifié par les
rayons X, a tendance à continuer son évolulion daus le sens qui lui a été imprimé. L'action abio-
tique des rayons X est inconteslablement très prolongée.
C'est très justement, à mon avis, que M. Ehrmann a attiré l'altention sur la question des surfaces
en radiothérapie. J'admets très volontiers avec lui qu'une pelite surface se trouvant entourée d'élé-
ments normaux retrouve facilement, rapidement ses relations avec les centres nerveux et vascu-
laires, qu'une large surface, au contraire se trouve dans de mauvaises conditions pour les répa-
tions el les suppléances aussi bien nerveuses que vasculaires. Dans ces condilions, les parties
centrales de la région trailée, mal innervées, mal nourries, s'atrophient, s’ulcèrent. Elles ob¢issent :
ainsi à l'impulsion qui leur a été imprimée sans que l'organisme puisse intervenir efficacement
pour les régénérer.
D'après les faits que nous avons observés, il faut tenir compte, en radiothérapie, de la sensi-
bilité cutanée, de l'élendue de la surface cutanée soumise à l'irradialion, de la quantité de
rayons X absorbée par la peau, si Pon veut éviter les réactions cutanées tardives, dangereuses
pour le malade.
Les observations qui m'ont inspiré ce travail se rapportent à des malades traitées par le
faisceau global émis par une ampoule ou filtré par des filtres d'aluminium inférieurs à 2 milli-
mètres d'épaisseur. Dans ces conditions, si l'on étudie la répartition des doses absorbees, on constate
que ce sont les parties superficielles, c'est-à-dire la peau, qui absorbent la plus forte quantité de
rayons X. Les parties profondes ne reçoivent qu'une très faible proportion du faisceau incident. A
la suite des beaux travaux de M. Guilleminot et de M. Belot sur la filtration, nous savons faire
parvenir aux parties profondes de l'organisme, en ulilisant des filtres d'aluminium dépassant 3 mil-
limétres d'épaisseur, une quantité égale ou supérienre de rayons X, lout en diminuant la dose
absorbée par la peau.
604 Arcelin.
Je ne doute pas que dans l'avenir les accidents culanés tardifs ne deviennent plus rares et dis-
paraissent. Les beaux travaux de MM. Nogier et Regaud, sur la filtration à travers 5 et 4 millimètres
d'aluminium, ouvrent des horizons nouveaux à la róntgenthérapie. Pratiquement, lorsque nous
avons à traiter une lésion profonde, située au-dessous d'une peau normale, que ce soit un ganglion,
une rate, un utérus, ou tout autre organe, nous savons faire pénétrer les doses utiles, jusqu'à ces
organes profonds, tout en évitant de faire absorber à la peau des doses dangereuses dans le pré-
sent et dans l'avenir.
OBSERVATION I. — N:evus plan, trailé par la radiothérapie, radiodermite précoce, atrophie culanée
LI ? . . u )
persistante, télangiectasie, mauvais résullal 4 ans après. (ANCELIN.).
Mile X..., bonne santé habituelle, ágée de 5 ans, m'est présentée pour un nævus plan occupant la région
temporale droite et la joue du même côté.
Au niveau de la région temporale, sur une dimension égale à celle d'une pièce de 5 francs, traitement
radiothérapique.
10 novembre 1909 — 5 H — aucune réaction conséculive,
15 avril 1910 — 7-8 H — érythème,
15 octobre 1910 — 7-8 H — érythème et desquamation,
ol mai 1011 — 7-8 H — réaction ulcéreuse assez vive.
Trois mois plus tard il a repoussé une peau blanche, nacrée, fine, atrophique.
Janvier 1914. — La peau est restée fine, atrophique, elle est parcourue de gros vaisseaux télangiecta-
siques. Au point de vue esthélique, le résultat est des plus médiocres. C’est le seul nævus plan étendu que
j'aie traité par la radiothérapie. |
OBSERVATION Il. — Leucémie myélorde, radiothérapie, radiodermite superficielle, télangiectasie,
pas dulcération ('). (BARION.)
M. V.., 58 ans, atteint de leucémie myéloïde avec splénomégalie.
Seplembre 1905. — Commencement de traitement radiothérapique au niveau de la rate, du sternum, des
condes et des genoux. (25 H.)
25 Octobre. — Le 18 octobre est apparue une rougeur locale sur la région splénique; érythème suivi de
légère cuisson, puis démangeaison et desquamation. La réaction est limitée à une surface large comme la
paume de la main. On continue le traitement en irradiant la périphérie de la rate tout autour de la région
irritée.
t Décembre 1905 — A la suite de la dernière irradiation, il y a eu encore un léger érythème superficiel.
14 Mars 1906. — La peau reste pigmentée au niveau de la zone irradiée, on y note même quelques petites
taches pétéchiales superficielles. La desquamation s'est produite à deux reprises différentes, d'abord quinze
jours après les dernières séances, vers le 20 novembre et de nouveau fin février, sans rougeur, ni déman-
geaison. On continue le traitement.
20 Mar 1906. — La peau a encore desquamé trois semaines aprés les dernières séances. La desquama-
tion a été précédée de démangeaisons très vives, sans rougeur locale, et a été suivie d'une éruption de
petits boutons autour de la zone desquamante.
14 Janvier 1907. — Localement la peau est couverte de petites taches rouges pétéchiales.
15 Avril 1107, — Desquamation 7 semaines après les dernières irradiations. Persistance de taches
télangiectasiques.
2% Mars 1909. — Persistance de télangiectasies sans ulcération de la peau.
25 Avril 1915. — Pas d'ulcération.
OBSERVATION HT. — Traitement radiothérapique d'un nevus piqmentaire, Radiodermite ulcéreuse précoce
avec arcidents tardifs; resuinée au Congrès de Reims 1907 (BarJon).
Mile P..., 21 ans, a été traitée par un confrère pour un nevus pigmentaire silué à la tempe droite, de la
largeur d'une pièce de 5 francs.
Première séance. — Mars 1905, sans résultat.
2° séance. — Avril 1905, suivie d'une radiodermite intense avec ulcération, mise à nu des téguments et
suintement abondant pendant 3 mois.
5° séance. — Janvier 1906, sans résultat apparent. (Aucune indication sur les doses de ces différentes
séances.) Depuis cette date, aucun traitement.
Vers le 15 mai 1907, c'est-à-dire 16 mois après la dernière séance, il s'est produit au point irradié de lin-
flammation, de Pinduration, du suintement avec formation de crontes. Je vois la malade le 1* juin. Je con-
seille quelques cataplasmes de fécule et des pansements humides à l'eau bouillie faiblement additionnée
d'eau Oxvgénée.
Le 6 juin, les douleurs sont trés vives, les applications ne font que les augmenter, l'eau oyvgénée
dédoublée n'a pu être supportée. Je conseille une pommade à l'ortoforme et à l'oxyde de zinc.
Le 10 juin, je note de ladèéme de la paupière et de la joue correspondante, au centre de l'ulcération
les tissus ont pris un aspect mortifié, ils sont froids et atones, ni rougeur ni chaleur locale, pas d’inflam-
mation de voisinage, mais lésion torpide très douloureuse avec tendance à ulcérer et à creuser.
(1) In these CHEVALIER. — Traitement de la leucémie myéloide par les rayons X, Lyon, 1915.
Phénomènes cutanes tardifs dus à la radiothérapie. 605
Il s'agit bien d’une récidive sur place de radiodermite ulcéreuse, un an et demi après la guérison de la
premiére, plus de 2 ans après les premières applications. Il nv a eu aucun traumatisme, aucun grattage,
aucune cause d'irrilation, la lésion s’est développée peu à peu insensiblement et à froid: elle évolue déjà
depuis 25 jours. La pommade à l'ortoforme n’a pas été supportée, on la remplace par du liniment oléo-
calcaire.
Le 21 juin, je revois la malade, le pansement occlusif au liniment oléocalcaire a été bien supporté, il y a
moins de gonflement, la lésion est beaucoup moins douloureuse. L'aspect reste le même, tout le centre est
mortifié. occupé par un tissu necrosé, jaunátre, en voie d'élimination; sur les bords l’ulcération tend à
creuser. Tout le pourtour est constitué par du tissu violacé, plissé, ridé, scléreux, d'aspect atrophique.
La malade part en vacances, et je la perds de vue pendant 40 jours. Je la revois le 30 août, l'aspect est
sensiblement le mème, cependant la plaie est moins douloureuse et il y a une légère tendance à la cica-
trisation.
Après une cicatrisation assez étendue, il s'est produit à nouveau des douleurs, du gonflement et un léger
suintement d'aspect purulent. Puis la cicatrisation a repris son cours lentement, et elle n’a été complete que
longtemps après. Au bout de 2 ans la guérison s'était maintenue.
En résuiné : première radiodermite ulcéreuse en 1905 après une forte irradialion, évolution pendant
3 mois, puis cicatrisation.
Deuxième radiodermite ulcéreuse spontanée deux ans après, sans nouvelle irradiation, évolution pendant
3 et 4 mois, puis cicatrisation définitive, mais avec atrophie et rétraction de la peau, aspect en somme plus
vilain que celui de la tumeur primitive.
OBSERVATION IV. — Radiodermite ulcéreuse précoce après le traitement d'un fibrome persistant pendant 11 mois.
Réouverture spontanée après 4 ans (BARION).
Mile D..., 55 ans, a été traitée par le Dr X... pour un fibrome utérin. Le traitement radiothérapique a débuté
en octobre 1906. On faisait tous les 15 jours une séance de 10 minutes, dans la fosse iliaque droite. Après la
quatrième séance, toute la peau du ventre était rouge et cuisante, pas d'ulcération. On laisse alors un
intervalle de trois semaines, et Pon applique à nouveau 3 séances à 15 jours d'intervalle. Dix jours après,
douleurs intenses dans tout le ventre et brülure étendue de tous les téguments abdominaux.
Au mois de mai 1907, toute la peau est tombée. H s'est formé d'abord deux ulcérations peu étendues,
puis elles se sont réunies ensemble et la plaie vive présentait alors 10 centimètres de hauteur sur 15 de
largeur et une profondeur de 2 centimètres. Cette ulcération a persisté pendant 41 mois, puis s’est
cicatrisée peu à peu vers avril 1908.
Cette malade a éprouvé surtout des douleurs atroces; pendant 5 mois elle n’a pu dormir, et rien ne la
calmait. Au bout de 5 mois elle a commencé à avoir une ou deux heures de sommeil, sous l'influence d'une
potion calmante.
En juillet 1911, sans cause apparente, la plaie s'est rouverte. Il s'est formé une ulcération de 3 centimètres
de diamètre recouverte d'une croûte qui tombait et se reformait. On note la cicatrice indurée et profonde de
la première radiodermite ulcéreuse, avec peau dure atrophique et rétractile, aspect de cicatrice de brûlure
profonde, 10 centimètres sur 5. Tout autour de cette cicatrice, zone rouge intense, trainées vasculaires
superficielles, formations télangiectasiques occupant une surface de 16 centimètres sur 8.
Cette seconde ulcération se cicatrise peu à peu lentement en plusieurs mois.
Je revois la malade le 8 novembre 1912. Depuis 3 mois une nouvelle ulcéralion s'est rouverle sur la
cicatrice. Elle présente les dimensions d'une pièce de 50 centimes, elle est très douloureuse. On constate
plusieurs autres points indurés sur la cicatrice, qui menacent aussi de se rouvrir. Les télangiectasies se sont
beaucoup accentuées et étendues.
OBSERVATION V (1). — Fibrome de l'utérus, radiothérapie sans accident précoce.
Radio lermile tardive avec ulcérations douloureuses (ARCELIN).
Mme R..., âgée de 49 ans, 3 enfants vivants, est traitée pour un fibrome de Putérus remontant jusqu’à
l'ombilic, étalé en largeur.
Décembre 1910. — It est pratiqué le 15 décembre une application à droite sur une surface de 8 centi-
mètres de diamètre environ; le 16 décembre, à gauche, sur une surface de mème étendue; le 17 décembre sur
la ligne médiane par une porte d'entrée de même étendue. A chaque application, ampoule-degré 7-8 Benoist;
filtre aluminium de 1 millimètre d'épaisseur. Teinte T Bordier, sur filtre.
Février 1911. — Mème traitement. A la suite de ces applications, il apparait une légère rougeur de la peau,
quelques squames, pas de suintement, pas de radiodermite.
Mars 1911. — La peau parait normale, mème traitement.
Mai 1911. — La peau est teintée en brun, aucune desquamation.
Juin 1914. — Mème traitement. La peau, sauf sa couleur brune, parait normale.
7 Avril 1915. — La malade revient se présenter disant qu'à la fin de décembre 1912 (c’est-à-dire 18 mois
après la fin du traitement) elle s’est aperçue d'une sensation de cuisson au niveau de la région abdominale,
quelques irradiations douloureuses au niveau de la région lombaire, au niveau de la région dorsale; une
faiblesse générale oblige la malade à se reposer au lit pendant quelques jours à la fin de mars. Au moindre
travail, les douleurs s'exasperent.
A examen, dans la région sous-ombilicale, sur une longueur de 20 centimètres environ el sur une nauteur
de 6 centimètres, la peau parait jaunátre, lisse, squameuse en certains endroits, avec un très riche réseau
de vaisseaux télangiectasiques. Cette zone est le siège de lancées et de picotements. La malade a une
sensation de chaleur à ce niveau, comme si elle s'était présentée devant un feu assez vif. Elle ne peut se
baisser sans provoquer des douleurs assez marquées. La marche et le moindre effort sont douloureux.
(1) Bulletin de la Société de radiologie médicale de Paris, mai 1915.
606 Arcelin.
A la palpation, on a l'impression d'un œdème dur, profond, résistant au doigt. La peau et mème la paroi
abdominale semblent s'être transformées en une cuirasse rigide. Pas d'ulcération en ce moment, mais on a
l'impression que la vitalité des tissus est considérablement ralentie par suite d'un défaut d'irrigation sanguine
que le réseau télangiectasique est impuissant à suppléer.
Novembre 1915, — L'évolution des lésions a continué. La malade présente une large ulcération de la
dimension de la paume de la main dans la région sous-ombilicale. Les mouvements sont douloureux. Méme
au repos, surtout la uuit, la malade souffre considérablement au niveau des ulcérations ct dans le dos. L'état
général est moins bon, amaigrissement notable. La malade refuse toute intervention chirurgicale qui pourrait
la débarrasser de son ulcération.
OBSERVATION VI. — Fibrome de l'utérus. - Radiothérapie sans accident précoce.
Radiodermite tardive avec ulcérations douloureuses. (ARCELIN.)
Mme X... vient me trouver à mon cabinet en juillet 1911, pour me demander de soigner une radiodermite
de la paroi abdominale, consécutive à un traitement radiothérapique pour fibrome hémorragique pratiqué
par le Dr X... (méthode Bordier).
Cette malade. femme intelligente, me donne les indications suivantes sur l’origine et la nature des acci-
dents ia présente.
Elle a élé soumise, en 1909-1910, à sept séries de 9 séances de radiothérapie sous filtre d'aluminium de
1 mm. d'épaisseur (méthode Bordier).
Chaque nouvelle série est pratiquée 50 à 40 jours environ après la précédente. A chaque série il est fait
trois séances de radiothérapie au niveau de chacune des trois portes d'entrée.
Le traitement est terminé en juillet 1910. Pendant ce traitement, le malade n'a rien remarqué de spécial,
ni rougeur, ni démangaisons. Elle a eu cependant, en avril 1910, une vésicule (?) sur le eóté gauche de
l'abdomen. La cicatrisation se fail rapidement et de nouvelles irradiations sont faites à cet endroit sans
autre accident. A la fin du traitement, la peau est légèrement pigmentée en brun; aucune démangeaison,
aucune sensation spéciale. La malade va bien; état général bon.
15 Juin 1911. — Sans aucune cause particulière, il se forme dans toute la région sous-ombilicale, des
phlyetenes arrondies de la dimension de la paume de la main. Ces phlyctènes percent et se recouvrent de
croútes. Tout autour la peau est rouge, brune, avec de nombreux vaisseaux télangiectasiques. A une distance
un peu plus grande, il existe un bourrelet oedématenx dur, d'aspect blanchatre, dépourvu de vaisseaux.
La malade souffre considérablement de son état. Elle ressent des douleurs très vives au niveau de ces
phlyctènes qui se transforment en véritables escarres, sans aucune tendance à la cicatrisation. Elle ne peut
dormir ni supporter le moindre contact au niveau de ces plaies. Elle ressent en outre des douleurs horribles
au niveau de l'abdomen et de la région lombaire. L'état général de la malade décline, perte des forces, de
‘appétit, du sommeil.
8 Janvier 1915. — Revue par le Dr G.... La cicatrisation mest pas achevée. Il persiste une ulcération de la
dimension d'une pièce de cinquante centimes. Les hémorragies utérines ont reparu. A la fin de janvier 1915,
la situation est devenue intolérable, le malade se décide à une opération in extremis et elle succombe, après
l'opération, vers le 26 janvier 1915. (Ces derniers détails m'ont été communiqués par le Dr Barjon).
OBSERVATION VII. — Leucémie myéloide. — A~ Traitement radiothérapique par Barjon; sans accident.
2° Traitement radiothérapique par J. C. — Radiodermite.
Marie L..., 52 ans, atteinte de leucémie mryéloïde, entre le 10 février 1409 dans le service de M. le
Professeur J. Courmont.
La malade est traitée d’abord du 15 mars au fte juillet 1909 par M. Barjon, sans accident de radiodermite.
I] est pratique 42 séances de ravons X. Aucune action sur la leucémie.
Du 26 novembre 1909 au 19 mars 1910, la malade est soumise dans le service de M. Courmont a
21 séances de rayons X. A la suite de ce traitement, radiodermite ulcéreuse de 15 cm. de diametre,
rapidement cicatrisée par des applications d'huile goménolée. Le Professeur Courmont fait remarquer qu'à
chacune des séances, la malade n'a reçu qu'une dose de deux unités.
`
OBSERVATION VHI. — Erzéma chronique des mains traité par Destot en 1907-1908, sans accident par A... en
1908-1909, Radiodermite. Guérison rapide, accidents tardifs plus graves 12 mois plus tard, cicatrisation (')
(ARCELIN).
M. X..., professeur de piano, présentant de Peezéma chronique des mains depuis plusieurs années, s'élait
adressé à M. Destot en 107-1908 pour faire trailer cet eczéma par la radiothérapie.
Vers la fin de 1908 (50 novembre), M. X. se présente à ma consultation de Fhôpilal Saint-Luc, en me
priant de continuer le traitement commencé par M. Destot.
Pendant la fin de 1908 et l'année 1909, je revois six ou sept fois le malade à l’occasion de plaques récidi-
vantes d'eczéma. Chaque fois, je le soumis à de très faibles doses de rayons X. Il n'eut jamais la moindre
réaction de radiodermite, ses plaques d'eczóma disparaissaient.
En novembre 1909, il présentait deux plaques d'eczéma qui résistaient aux séances précédentes, espacées
chacune de six semaines à deux mois. C'est alors que je me décidai à augmenter la dose de rayons X. La
main est protégée par une feuille de plomb recouverte de caoutchouc. Je donne une dose de rayons X que
j'estime moins élevée que la teinte F du vadiométre de Bordier (à IL).
Dix à douze jours plus tard, le malade voit sa peau rougir, gonfler et présenter des phlyctènes au niveau
des deux régions traitées. L'une répond au côté externe du dos de la main sur une zone de 5 centimètres de
(1) Voir l'observation in extenso : Lyon Médiral, 29 juin 1911, p. 1167, et 5 septembre 1911, p. 487.
Phenomènes cutanés tardifs dus à la radiotherapie. 607
diamètre environ, Pautre au niveau de la phalange de Vannulaire et du petit doigt. L’épiderme tombe, le
derme reste à nu d'un rouge très vif. Je soigne le malade avec des badigeonnages à l'acide picrique el des
lavages à l'eau bouillie tiède; quelques applications de vaseline.
Au bout de deux mois, la cicatrisation était réalisée, Il s'etait reformé un épiderme mince, blanchátre,
cicatriciel, |
Décembre 1910. — Un an après la cicatrisation, il se forme de petites crevasses au centre de ces deux
cicatrices. Ces crevasecs s'élargissent et il se forme de véritables uleérations de la dimension d'une pièce
de 50 centimes. (A ce moment, le malade ne se présente pas à nous, mais voil plusieurs confrères.) Ces uleé-
rations gagnent en profondeur et forment de véritables godets, des gaines de tendons sont dénudées. Le
pourtour de ces ulcérations se boursoufle considérablement, devient blanchâtre, prend lPaspeet de tissus
lardacés, de peau morte. Le dos et Ja main, les doigts enflent considérablement, toutes les régions voisines
prennent une coloration très rouge. H se produit une desquamation abondante sur une large surface, non
atteinte par la première radiodermite. Le malade ressent une fatigue dans tout le bras, il ne peul dormir et
éprouve la sensation du bras serré par une corde, Les ulcérations sont particulièrement sensibles à Pocea-
sion des pansements. Le malade a plusieurs syncopes.
En mars 1911, c'est-à-dire après quatre mois de traitement, le malade voit sa main désenfler et la cicatri-
sation se produire. |
Mai 1911. — Le malade présente une peau fine, cicatricielle sur le dos de la main avec quelques vaisseaux
télangiectasiques, sans adhérence avec les plans profonds. La main elles doigts récupérent tous leurs mou-
vements. If semble n'y avoir aucune conséquence plus grave à redouter.
Juin 1914. — A notre connaissance, le malade n'a pas présenté d'autres accidents. Il lui reste une peau
mince, cicalricielle, non adhérente, avec télangiectasies.
FAIT CLINIQUE
UN CAS DE MALADIE DE RAYNAUD
AVEC CONCRÉTIONS CALCAIRES SOUS-CUTANÉES
Par MM.
G. GIBERT et CH. LOYER
Mine S..., 44 ans, est alteinte depuis 15 ans de maladie de Raynaud bien caractérisée par
des accès d'asphyxie blanche et de cyanose accompagnés de douleurs intolérables, se produisant
à intervalles irréguliers et successivement à tous les doigts des deux mains.
Au moment où la malade vient nous voir, nous notons une sclérodermie localisée aux
doigts, dont la peau est épaissie, adhérente aux plans profonds, cireuse et lisse. La pulpe des
doigts porte le vestige de nombreuses expulsions sous forme de petites dépressions; quelques
ulcéralions suppurent el expulsent encore des concrétions. Sur la face interne du médius
gauche, au niveau de la deuxième phalange, la peau fail saillie comme repoussée par un corps
étranger. Une saillie analogue est perçue au niveau de l'épitrochlée gauche.
Nos radiographies nous montrérent des nodules calcifiés dans l'épaisseur des tissus aux
doigts des deux mains, quelques-uns isolés et peu denses comme sous la pulpe du pouce,
d'autres en amas conglomérés et plus denses. L'exploration radiographique des membres infé-
ricurs ne nous a révélé aucune concrélion calcaire. Enfin, par la radiographie stéréoscopique,
nous nous sommes assurés que ces nodules n'étaient que des îlots bien détachés de Pos, et qu'il
n’y avait aucune connexion entre les os et les concrélions.
L'analyse chimique que nous fimes faire précisa la nature calcaire de ces productions
pathologiques, en confirmant la présence de carbonate et de phosphate de chaux, et l'absence
d'urale. |
Cette observation de concrélions calcaires sous-culanées dans un cas de sclérodermie asso-
ciée à la maladie de Raynaud est à rapprocher de celles publiées par Thibierge, qui croit à un
rapport anatomo-clinique entre la sclérodermie el les concrétions calcaires sous-culanées. Des
observations de Thibierge et de la nôtre, il ressort en effet que ces deux lésions marchent sou-
vent de pair, et que « l'infiltration calcaire constitue une terminaison, un aboutissant des lésions
conjonctives ».
Nous avons trailé cette malade par la diathermie localisée et la thermoluminothérapie. Les
applications furent faites selon la technique que l’un de nous a exposée ici, c'est-à-dire chaque
main appliquée sur une plaque séparément, ces plaques élant reliées aux extrémités du petit
solénoïde (intensité variant de 400 à 600 milliampéres). Nous faisions en même temps des appli-
cations de bain de lumière locale au moyen de la chaîne thermolumineuse de Delherm et
Laquerri¢re (mains à 50 centim. de la source lumineuse, durée de la séance 50 à 40 minutes).
Les résullals que nous avons oblenus sont assez encourageants, les ulcérations qui suppu-
raieut el qui expulsaient des concrélions furent taries dès les premières séances ; après 25 séances
la malade ne ressentait plus de douleurs et l'épaississement sclérodermique avail notablement
diminué. Quant aux concrétions calcaires sous-culanées, une radiographie faite avant le départ
de la malade nous a montré que notre traitement n'avait eu aucune influence sur ces nodules
calcifiés.
ANALYSES
; RADIOLOGIE
RAYONS X
TECHNIQUE RADIOLOGIQUE
G. Bordi-Trotti. — Comment maintenir à un de-
gré de dureté constant des tubes de Rontgen
pendant la radiothérapie intensive. (La Radio-
loyia medica, Mars 1915, p. 116-119; 1 schéma).
Étant données les doses énormes employées ac-
tuellement en radiothérapie et les filtres épais dont on
se sert, les séances de radiothérapie sont fort lon-
gues et par suite, les ampoules mollissent plus ou
moins vite durant la séance, phénomène qu'il con-
vient d'éviter. Pour ce faire, on a employé des am-
poules contenant une certaine quantité d'eau en con-
tact avec Vanticathode ou encore des ampoules à
circulation d'eau. L'auteur donne la préférence a
l'ampoule à refroidissement par courant d'air, suivant
la méthode de Barret. Mais l'auteur, et c'est lá lori-
ginalité de son procédé, intercale surle trajet du tube
qui conduit l'air de la pompe au tube radiogène un
serpentin contenu dans une cuve d'eau froide afin de
refroidir l'air échauffé à la longue par son passage à
travers la pompe devenue chaude à force de tourner.
F. LoBLIGEOIS.
Lomon (Paris) — Quelques mots sur un vieux
tube à rayons X (Presse médicale, n° 69, 50 sept.
1914.)
LA. démontre par les résultats qu'il a obtenus a
l'ambulance du collège Rollin, que le tube Chabaud
fonctionnant sous une intensité de 1 milli-ampère (ce
débit pouvant être donné avec un interrupteur mo-
derne, une bobine quelconque et une simple batterie
d'accumulateurs) peut suffire dans un hôpital annexe
à répondre à tous les besoins du chirurgien. On ob-
tiendra avec des temps de pose courts des images un
peu grises à la vérilé mais tres exactes.
Henri BECLERE.
L. Bérard et Wullyamoz. — Quand et comment
faut-il extraire les projectiles de guerre? (Bull.
de l'Académie de médecine, n° 15, 1915, p. 404
à 409.)
De cet article, nous ne retiendrons que ce qui a
trait à l'extraction à l’aide de la radioscopie. Les
auteurs se servent d'un fluoroscope léger à bandeau
qui permet les examens en plein jour. Pour repérer
la situation du projectile, une pince coudée à angle
droit est utilisée : quand l'ombre du projectile se con-
fond avec l'extrémité de la première partie de la
pince, la seconde disparaissant par raccourci, cette
seconde moitié donne exactement la direction du pro-
jectile. L’incision est alors faite, le chirurgien re-
cherchant le projectile dans la direction donnée; si
le chirurgien ne tombe pas directement dessus, un des
aides, à l'aide du fluoroscope, conduit la pince réin-
troduite dans la plaie dans la bonne direction. Un
ou deux examens suftisent d'ordinaire.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I.
Cette méthode est employée depuis longtemps-
mais l’idée du fluoroscope à bandeau et de la pinee
coudée appartiennent au docteur Wullyamoz. Depuis
le début de janvier, j’emploie avec divers chirurgiens
l'écran radioscopique pour les guider au cours de
l'extraction, et ce procédé me donne toute salisfac-
tion. (Vote de l'analyste). F. LoBLIGEONS.
H. Toussaint. — Dépistage radiologique de la
non-pénétration et de l’expulsion spontanée
des projectiles de guerre (Bull. et Mémoires de
la Soc. de chirurgie, n° 10, 16 Mars 1915, p. 651
à 655, | radio.)
L'auteur énumère tout d'abord les renseignements
utiles que Pon peut attendre de la radiologie : elle
permet de former une pièce d'archives, d'être fixé sur
Ja présence ou non dans l'organisme d’un projectile
métallique; d'enrayer au point initial toute superche-
rie, toute allégation mensongère; d’écourter toute
mise en observation; de ne pas ètre bernés par ceux
qui doivent être débarqués au plus vite; de s'opposer
à l'acte opératoire si le corps étranger, après avoir
déjà justifié une première attaque, restée infruc-
tueuse, a émigré, abandonnant la place expulsé par
les voies naturelles. L'auteur relate ensuite, à l'appui
de sa thèse, trois observations, soil de corps étran-
gers n'ayant pas pénétré, soit de projectile expulsé
par le rectum. F. LosLiGEots.
Torres Carreras (Barcelone). — Procédé suivi
dans deux cas de localisation de corps étran-
gers intra-oculaires (Revista española de Elec-
trogia y Radiologia médicas. Juillet 1914, ne 20,
p. 228-290.)
Le procédé signalé par l'A. diffère peu de celui
employé habituellement : radiographie instantanée,
l'œil blessé reposant sur la plaque sensible. LA.
place deux indices de plomb, l'un à la partie médiane
du rebord orbitaire inférieur, l’autre à la partie mé-
diane du rebord orbitaire supérieur, et il fait 2 radio-
graphies, l’une, l'œil regardant au maximum en haut
et en dedans, l’autre, l'œil regardant en bas et
en dehors. Maurice Buvar.
PROCÉDÉS DE LOCALISATIONS
E. Colardeau (Paris). — Méthode de localisation
exacte des projectiles dans le corps des bles-
sés par voie radiographique (Arch. d'électricité
médicale, n° 389, Mars 1915, 5 fig.).
L'auteur utilise les propriétés des triangles sem-
blables : il fait deux radiographies successives de la
région intéressante sans changer le blessé de posi-
tion mais en déplaçant Vampoule d'une longueur
déterminée entre le premier et le second cliché. Les
plaques radiographiques utilisées sont contenues
59
610
dans une cassette qui occupe rigoureusement la mème
place pour les deux clichés. Des repères métalliques .
placés sur la cassette porte-plaques et dont Pimage
s'imprime sur le cliché permettent de déterminer la
position du projectile. Un calcul, complexe au pre-
mier abord, mais simple en réalité, donne la profon-
deur à laquelle est le corps étranger. Le procédé a
été depuis copié de diverses manieres. Nous rappe-
lons qu'on Pa simplifié en prenant les deux poses
sur la mème plaque. F. LoBLIGEO15.
Bertin-Sans et Ch. Leenhardt (Montpellier). —
= Localisation par la radiographie des projectiles
dans l'organisme : procédé des croix graduées
(Arch. d'électr. médicale, n° 587, 1% Janvier 1915,
p. 10-17).
Renoncant complètement à la radioscopie sans en
donner les raisons, les auteurs considèrent qu'avec
des repères convenables et deux clichés pris dans
deux plans exactement perpendiculaires lun sur
l'autre, la localisation des projectiles est suffisante
dans la plupart des cas. La difficulté commence quand
on ne peut faire la radiographie dans les deux plans
(par exemple lorsqu'il s'agit d'épaule, de tronc, etc.).
lis préconisent alors la méthode connue : on prend
une première radiographie qui permet de se rendre
compte approximativement de la situation du corps
étranger; puis, mettant un repère sur la peau au
point où le ravon normal passe parle projectile ainsi
repéré, on fait sur une même plaque deux radiogra-
phies en déplacant entre la première et la seconde
Pampoule d'une longueur donnée. On a ainsi sur ce
cliché deux images du projectile : les propriétés des
triangles semblables permettent de savoir rapide-
ment la profondeur du projectile par rapport au
repere placé sur la peau.Si la partie du corps radio-
graphiée ne repose pas exactement sur la plaque (ce
dont on s'aperçoit par limage double du repère), il y
a une correction à faire. Tout cela est connu. L'ori-
ginalité du procédé de MM. Bertin-Sans et Leenhardt
consiste dans la substitution aux repères habituels
de croix en carton souple sur lesquels ils fixent une
croix de repères métalliques opaques (grains de
plomb). Hs fixent deux
antérieure et postérieure de la région à radiogra-
phier; el comme les grains de plomb sont espacés les
uns des autres d'une distance connue, la projection
du corps étranger se fait á une distance aisément
mesurable de tel ou tel grain de plomb de la croix.
Comme la situation de la croix sur la peau, lors de
prise du cliché, a été tracée de facon indélébile, on
aurail ainsi aisément sur la peau la situation exacte
du projectile
Cette méthode, outre toutes les objections qu’on
peut faire, à juste titre, quant à la détermination de
la profondeur, nous parait être une complication aux
procédés connus, complication qui ajoute encore aux
causes d'erreur. Fixer, à l'aide d'adhésif, une croix de
‘arton souple sur un thorax (technique des auteurs),
doit donner sur le cliché une image bien déformée de
cette croix el les plombs doivent cesser d'être égale-
ment espacés, d'où mensurations un peu inexactes.
Néanmoins, au dire des auteurs, elle aurait donné
de bons résultats, F. LoBLIGEOIs.
Haret (Paris) et Schlesinger. — Un dispositif
tres simple pour la localisation des projectiles
par la radioscopie (Presse médicale, n° sl,
24 Décembre 1914),
Les auteurs qui, depuis le début de la guerre, fone-
honnent sur un camion radiologique GailTe, n'ont
ulilisé que la radioscopie pour la recherche des pro-
jectiles et en ont obtenu des résultats utiles et sufti-
sants.
de ces croix sur les faces
Rayons X.
Ils résument ainsi eux-memes leur méthode de loca-
lisation basée sur les rapports de deux triangles sem-
blables : |
4° Contact de l'écran avec la peau du sujet;
2 Repérage sur Pécran du rayon normal passant
par le projectile;
$” Déplacement de l'ampoule (10 cm.) le long d’une
glissière ;
4° Repérage de la nouvelle ombre du projectile sur
l'écran;
5 Mesure de l'écart de ces deux points de repère;
6 Lecture sur la tige d'écran de la distance antica-
thode-écran ;
7° Mise en place du sommet de l'angle droit d'une
équerre au chiffre correspondant à cette distance sur
45678910t 135
&
N
A. 1" position du foyer de 20 SS
l'ampoule. Ð
3 a
B. Image correspondante du N 16 <9 D
projectile sur l'écran. A | e
A’. 2* position du foyer de pt > S
l'ampoule. és RSS
B'. Image correspondante du 2
projectile sur l'écran. A -- 0,10. Es S
P. Projectile.
un ruban métrique (placé dans la direction du rayon
normal);
8" Tension du fil A’ (représentant un rayon issu de
l'ampoule dans sa 2° position) jusqu'au chiffre de la
réglette B B’ de Péquerre correspondant à l'écart en
centimètres des deux repères de l'image;
% Lecture sur la réglette verticale de l'équerre du
chilfre où le fil coupe cette ligne : on aura la profon-
deur du projectile sous la peau. Henri BÉCLÈRE.
Jaugeas (Paris). — Localisation précise des pro-
jectiles par la radioscopie (Presse médicale, n°81,
24 Décembre 1914).
Contrairement á la plupart des procédés de locali-
sation qui utilisent la radiographie, celui-ci se sert
de la radioscopie qui conduit, dit l'auteur, à des résul-
tals analogues, sans exiger une installation souvent
compliquée.
Le blessé étant étendu sur la table de Béclère,
autant que possible dans la position qui sera choisie
pour l'opération, et l'écran étant placé au-dessus de
lui, l'ampoule est amenée dans une position telle que
le rayon normal passe par le projectile. On marque
sur la peau du sujet les points d'entrée et de sortie
de ce rayon, et sur l'éeran la projection du projectile.
Déplacant ensuite Pampoule d'une distance déter-
minée, on marque sur l'écran la nouvelle projection
et l'on mesure la distance qui la sépare de la pre-
mière.
Rayons X.
On a ainsi les éléments de deux triangles sembla-
bles que l’on peut construire dans l’espace.
A'A! — OO’ et A'T (distance du focus à l'écran)
‘ étant connues,
AN :
on mesure facile-
r i
ment la distance
A At du projectile
à l'écran, et en retirant de cette distance celle de
l'écran à la peau, on a la profondeur à laquelle se
trouve le projectile. HENRI BÉCLÈRE.
G. Marion (Paris). — Appareil pour la localisa-
tion des corps étrangers « Repéreur Marion-
Danion » (Presse Médicale, n° 78, 5 Décembre
1914).
L'auteur présente un appareil pour la localisation
très exacte des projectiles, appareil pouvant égale-
ment servir de guide au cours de l'opération pour
leur extraction. Il utilise pour cela la radiographie.
On prend sur la mème plaque deux épreuves, l'am-
poule ayant été déplacée d'une distance quelconque
repérée sur la région opératoire. Puis l'appareil ayant
été réglé d'après cette plaque est reporté ainsi réglé
sur le blessé et placé suivant les points de repère
précédemment marqués. Une tige index indique alors
la direction dans laquelle on doit inciser et la pro-
fondeur à laquelle se trouve le projectile.
Henri BÉCLÈRE.
Debierne (Prof.). — Surune méthode de localisa-
tion des corps étrangers par la radioscopie
(Presse médicale, n° 9,4 Mars 1915).
Cette méthode consiste à déterminer deux axes
quelconques passant par le corps étranger à l’aide
- de points marqués sur la peau du sujet et à fixer la
Fig. 1.
position du projectile par le point de rencontre de
ces deux axes.
Pour déterminer les quatre points nécessaires, on
611
se sert de deux repéres métalliques qui, placés entre
le sujet et l'ampoule d'une part, le sujet et l'écran
(autre part, sont amenés de façon à coincider avec
l'ombre du projectile. On marque alors sur la peau la
position de ces repères : on a B et B’. On recom-
mence l'opération en déplaçant latéralement l'am-
poule : on obtient R et R’.
Fig 2.
Sur une feuille de papier, on trace une droite xx’,
sur laquelle on porte une longueur 6b’ égale au pre-
mier axe B B’ (mesuré avec un compas à branches
courbes). De b comme centre, on trace un arc de
cercle de rayon égal à B R, puis de 4’ comme centre |
un deuxième arc de rayon égal à B' R. Ces arcs se
rencontrent en un point r ayant par rapport à bet b
la même position que R par rapport à B et B'. De
` mème on obtient r’ analogue de R’.
En tracant la droite rr’ qui coupe 6 b'en p, on a
la reproduction des axes passant par le projectile et,
par conséquent, la position de celui-ci.
Henri BÉCLÈRE.
M. Ménard (Paris). — Localisation des projec-
tiles et examen des blessés par les rayons X
(Archives d Electricité médicale, n° 389, Mars 1915,
p. 68-70).
L'auteur se loue de l'appareil de Hirtz et rapporte
un certain nombre d'observations de projectiles rapi-
dement enlevés grâce à cet appareil.
F. LoBLIGEOIS.
F. Menuet (Nantes). — Localisation des projec-
tiles au moyen d'un repéreur spécial (Arch.
d'électricité médicale, n° 389, Mars 1915, p. 57-
67, 1 fig., 9 schémas).
Cette méthode que l’auteur appelle « méthode des
contours », comporte l'emploi d'un repéreur Spécial :
c'est une bande métallique ou bien (il y a deux mo-
dèles), un assemblage de petites pièces de bois qu’on
peut fixer dans une position donnée par des écrous
à papillons. Le contour de la région où se trouve le
corps étranger est ainsi embrassé par ce conforma.
teur qui en épouse saillies et creux. Une charnière
permet de Pouvrir et de dégager la région sans dé-
former le conformateur. Sur le pourtour de celui-ci
glissent des cavaliers mobiles que l'on peut fixer
quand besoin est. Au moyen de la radioscopie, on
place le conformateur au niveau du projectile. On
fixe les cavaliers aux extrémités de deux (ou trois)
diamètres passant par le projectile en faisant varier
l'incidence du rayon normal. On dégage le conforma-
teur, on le referme, on réunit ensemble les deux ea-
valiers de chacun des diamètres : l'endroit où se
coupent ces différents diamètres indique dans l'es-
pace, la situation exacte du corps étranger. Comme
612
on a noté sur la peau l'emplacement des cavaliers,
on a immédiatement la connaissance de la situation
du projectile, de la profondeur á laquelle il est situé
et du point où il est le plus rapproché de la peau.
Procédé ingénieux et qui donne de trés bons résul-
tats. F. LoBLIGEOIS.
PI. Mauclaire (Paris). — Locaiisation et re-
cherches de projectiles (Bull. et Mém. de la
Soc. de Chirurgie de Paris, tome XLI n° 2,
19 Janvier 1915, p. 77-79, 2 fig.).
La précision des localisations de projectiles que
donne actuellement la radiographie, permet le plus
ESS
cHU 9)
e QU
RE
EN a A
O
RON
reed
Pile Letecteur électrolytique
Fig. 1.
souvent de se passer d'autres appareils de recherches
ou de localisation.
Néanmoins Fauteur s'est bien trouvé, à plusieurs
reprises, de l'emploi de l'appareil téléphonique de
Hedley auquel il a adjoint un détecteur électroly-
7 > ane pap
LEA ALERT RS € EUR AAA DAA A |
y —
Shema de fa sonde
exploratrice employee
Fig. 2.
tique. Aussitôt que la pince à branches isolées se
trouve au contact du projectile, un grésillement révé-
lateur annonce ce contact.
En cas de trajet anfractueux, une sonde contenant
un fil métallique remplace avantageusement la pince.
F. LoBLIGEOIS.
Phocas. — Sur la recherche des projectiles dans
les tissus (Bulletins et Mémoires de la Société
de Chirurgie, n°14, 26 Avril 1915, p. 854-855).
L'extraclion des corps étrangers sous le contrôle
de Véeran serait l'idéal déclare M. Phocas; mais il
reproche à ce procédé des inconvénients tels que les
difficultés d'installation, les dangers pour l'opérateur,
l'incommodité de la technique. Aussi M. Phocas pré-
conise-t-il la manœuvre suivante : implantation sous
l'écran d'une aiguille avec laquelle on va prendre
contact avec le corps étranger; guidé par ce ravon
matérialisé, on a toutes les chances possibles de re-
trouver facilement le projectile,
Ce procédé nous parait très contestable, car il ne
donne qu'un des diamètres et, par suite, l'aiguille
Réceptedr leleph,
Rayons X.
introduite peut sembler, sous l'écran, toucher le
corps étranger et en être, en réalité, très éloigné. La
recherche et l'extraction des corps étrangers, telle
que nous la pratiquons sous le contrôle de l'écran
depuis le début du mois de janvier, ne nous donne
au contraire que satisfaction. F. LoBLIGEOIS.
G. Rechou (Bordeaux). — Localisation des corps
étrangers, le Radioprofundométre (Arch. d'¿lect.
médicale, n° 597, 10 Janvier 1915, p. 5 à 10,
2 fig.).
Sous le nom, à l'étymologie barbare, de radiopro-
fundomètre, l'auteur décrit un appareil destiné à figu-
rer dans l’espace, à matérialiser en
quelque sorte, aux yeux du chirur-
gien, la situation du projectile à
extraire.
Réduit à ses parties essentielles,
le radioprofundomètre se compose
d'un socle en bois supportant deux
montants. Entre ceux-ci un cadre
rectangulaire mobile peut prendre
toutes les positions. Les côtés de
ce cadre portent des rainures dans
lesquelles coulissent des potences
munies à leurs extrémités de cro-
chets.
En faisant glisser toutes ces pièces
convenablement, on peut faire coin-
cider les quatre crochets avec les
quatre points marqués au préalable
sur la partie du corps où se trouve
le projectile, points repérés radio-
scopiquement par un des procédés
connus {extrémités de deux diame-
tres se croisant à 900),
Les crochets ainsi en contact avec les points re-
pérés, le cadre est ouvert, dégagé de la région exa-
minée, refermé sans S'ètre déformé; dès lors, il suf-
fit, avec un fil d'unir deux à deux les crochets se
faisant face pour avoir dans l'espace la position du
projectile; par suite, on mesure facilement la
distance à chacun des points repérés sur la peau
et représentés par un crochet de l'appareil.
L'idée est originale de cette sorte de « confor-
4 mateur » et nous savons qu'il donne de bons ré-
sultats, mais, s'il est commode, il ne nous semble
pas d'une grande utilité : un chirurgien à l'œil
+ exercé peut toujours se rendre compte de la pro-
fondeur d'un corps étranger quand on lui a donné
les points de repères nécessaires sans l'emploi du
radioprofundométre, et, au besoin, une épure rapi-
dement construite donnera d’aussi bonnes indica-
tions que celles fournies par l'appareil de M. Réchou,
appareil d’ailleurs encombrant (1 m. 60 de hauteur).
F. LoBLIGEO1s.
Ch. Vaillant (Paris). — Une grande simplification
dans l’obtention des radiographies (Presse mé-
dicale, n* 68, 25 Septembre 1914).
ll s'agit simplement de l'obtention directe des radio-
graphies sur papier « gélatino », procédé connu depuis
longtemps et qui n’a rien d'original. R.
A. Vergely. — Méthode pour localiser exacte-
ment les projectiles après la radioscopie
(Presse médicale, n° 7, 18 Février 1915).
Le membre étant immobilisé dans la position qui
sera choisie pour l'opération et le corps étranger se
trouvant autant que possible dans l'axe du faisceau
des rayons on place entre le membre et Pampoule
d'une part, entre le membre et l'écran d'autre part,
2 petites balles de plomb emmanchées sur des ba-
Rayons X.
guettes, On les déplace jusqu'à ce que leurs ombres
coincident avec celle du projectile et Pon marque à
ce niveau 2 points sur la peau. On répète l'opération
Fig. 1.
dans une seconde position faisant avec la premiére
un angle de 90° environ et Pon marque 2 croix sur la
peau.
On découpe dans un morceau de carton un orifice
permettant d'y introduire le membre. On fait coïnci-
der les bords de cet oritice avec les 4 points de re-
père marqués sur la peau et l’on reporte ceux-ci sur
le carton.
Le carton retiré du membre étant posé sur une
feuille de papier on joint par 2 droites AA” et BB’
les 2 points el les 2 croix. — L’intersection C de ces
droites représente la position du projectile.
On choisit alors sur le bord du carton un point D
le plus rapproché de C qu'il est possible; on mesure
avec une aiguille aseplique la distance DC. Puis re-
portant le carton autour du membre on enfonce l'ai-
guille au point D jusqu'à la limite mesurée; la pointe
doit toucher le corps étranger.
HENRI BÉCLÈRE.
A. Zimmern (Paris). — Localisation anatomique
des projectiles par la Radiographie (Paris mé-
dical, n° 40-41, p. 329-553, 7 fig. et 19 pl.).
L'auteur décrit un procédé de localisation des
corps étrangers par la radiographie, qu'il nomme
« procédé anatomique » par opposition aux très nom-
breux procédés décrits jusqu à ce jour, qui sont pu-
rement géométriques. Le chirurgien ne se contente
pas de savoir qu'un projectile se trouve à tant de
centimètres de profondeur d'un repère tracé sur la
peau : sa localisation anatomique est beaucoup plus
utile à connaître. Du fait qu'un projectile sera placé
en avant ou en arrière de tel organe ou de tel os
l'opération peut être facile ou compliquée, voire
mème impossible.
La méthode de M. Zimmern a précisément pour but
de faire connaitre la position anatomique des projec-
tiles et cela par des moyens simples puisqu'elle
613
n'exige comme accessoires qu'un mètre souple en
rubau (modèle des couturières), un double décimètre,
et une carte des opérations. Cette carte des opéra-
tions est constituée par 19 planches schémaliques
représentant des coupes du corps humain à différents
niveaux.
On commence par situer dans Vespace le corps
étranger, au moyen de deux radiographies sur la
mème plaque, par rapport au plan médian du corps
el par rapport á la plaque.
Après avoir mesuré le périmètre du blessé au ni-
veau du corps étranger, on conclue, par comparaison
avec le périmètre de la coupe schématique corres-
pondante de la carte des opérations, dans quelles
proportions il faut réduire les chiffres obtenus pour
les reporter sur celte coupe.
On connait ainsi la position anatomique du projec-
tile et ses rapports précis, A condition toutefois que
le blessé examiné ne s'écarte pas trop au point de
vue anatomique du type normal dont Pauteur s'est
inspiré pour établir ses schémas. P. COLOMBIER.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
H. Toussaint (Paris). — Réveil et localisation de
la syphilis osseuse á la suite des coups de feu.
(Bull. et Mém. de la Société de Chirurgie de Paris,
t. XLI, n° 7, 25 Fév. 1915, p. 477-482, 2 fig.).
L'auteur cite deux observations (Pune de fracture
double du radius, Pautre de fracture d'un métacar-
pien) dans lesquelles la consolidation ne se faisait pas.
Dans les deux cas, un Wassermann positif confirma le
diagnostic de syphilis. Le traitement spécifique
amena rapidement la guérison. Des radiograplues
successives (dont deux sont reproduites dans l'article)
permettent de suivre les progrès de la réparation
osseuse. F. LoBLIGEOIs.
Tapon (Paris). — Contribution à l'étude des
points d'ossification du squelette par la radio-
graphie (Thèse de Paris, 1914).
S'appuyant sur une douzaine d’observations (dont
41 personnelles), l'auteur conclut que la radiographie
étant un bon moven pour déceler les points d'ossifi-
cation, on pourrait Pemployer :
4 A étudier l'apparition et l'évolution de ces points
d'ossification et l’époque à laquelle ils se soudent au
corps de Pos;
9 A déterminer s’il s'agit d'un fœtus prématuré ou
d'un enfant débile à terme et de pronostiquer ainsi
les chances de survie;
% A déterminer l’âge d'une personne vivante de
moins de 30 ans et à connaitre l’ainé dans le cas
d'accouchements gemellaires. L. BONER.
Prof. Bertolotti (Turin). — Contribution radiolo-
gique à l'étude du développement ostéogéné-
tique des métacarpiens (La Radiologia medica,
Mars 1915, p. 105-112, 6 fig.).
Contrairement à ce qui se passe pour les quatre
derniers métacarpiens, le premier métacarpiena un
point épiphysaire proximal et non distal. C'est ce qui
fait que Sappey, Poirier (entre autres anatomistes), le
considèrent comme la première phalange du pouce,
lequel serait privé de métacarpien. On a, gràce à
la radiographie, pu étudier sur le vivant Possilica-
tion des métacarpiens et Dubreuil-Chambardel a
trouvé chez 82 enfants sur 324 sujets de 5 à 14 ans
qu'il a examinés un point d'ossificalion distal du pre-
mier métacarpien; soit dans 33 0/0 des cas; Bertolotti
614
qui a repris cette étude, note une fréquence de
09 0/0 mais dans 50/0 des cas seulement ce noyau
distal était complétement séparé de Pépiphvse. Les
cellules cartilagineuses de ce noyau distal sont orien-
tées, d'ailleurs, dansle mème sens que celles du car-
tilaye de conjugaison. Pour expliquer la différence
qui existe entre le premier et les autres métacarpiens
quelques auteurs invoquent les conditions physiolo-
giques spéciales du fonctionnement du pouce.D'autres
font intervenir l'anatomie comparée faisant observer
que chez certains cétacés, on trouve deux noyaux
épiphysaires à chaque métacarpien et que chez
l'homme c'est le noyau proximal qui a disparu pour
les quatre derniers métacarpiens tandis que c'est le
seul qui ait persisté pour le pouce, D'ailleurs, nom-
breuses sont les anomalies et Köhler cite un eas ou
les novaux des cing métacarpiens étaient tous proxi-
maux. I] existe, d'ailleurs, toutes les transitions pos-
sibles entre les points épiphysaires et les pseudo-
épiphysaires. Nous ne suivrons pas Bertolotti dans
toutes les explications qu'il donne de ces anomalies
que de nombreux schémas rendent moins difficiles a
suivre : disons seulement que le point distal du pre-
mier mélacarpien quand il existe est dù à une anoma-
lie par régression, assez souvent héréditaire d'ail-
leurs. Ce point distal apparaît entre 1 et 3 ans et se
soude à la diaphyse entre 15 et 1# ans.
F. LOBLIGEOIS.
Giovanni Valcancoli (Florence). — Sur deux
cas de brachydactylie (La Radiologia medica,
Mars 1915, p. 112-116, 2 radios).
Premier cas : Briéveté et élargissement des troi-
sième et quatrième métacarpiens faisant paraitre
exagérément long le deuxième. Aucun trouble moteur,
cause et hérédité inconnues.
Deuxième cas : Raceourcissement des troisième et
quatrième métatarsiens droits avec cinquième méta-
tarsien plus long que normalement.
A propos de ces deux cas l'auteur cite des statis-
tiques connues de cas semblables. De Pensemble des
faits il résulte que cette anomalie est plus fréquente
à la main qu'au pied, souvent symétrique et Inlate-
rale, héréditaire quelquefois, congénitale presque
toujours. Elle semble prédonnner dans le sexe fémi-
nin. Les segments raccourcis sont, d'ordinaire, aplatis
et ont des contours irréguliers. La soudure de leurs
épiphvses est précoce. Sans se rallier à la théorie
endogéne ou à Pexogene pour l'explication de ces
faits, l'auteur estime que ces anomalies sont acquises
etcausees par des alléralions ostéogénétiques sur-
ajoutées à une maladie générale (achondroplasie par
exemple) et favorisées par des troubles locaux (trau-
matismes, maladies inflammatoires).
F. LonLIGE0I1s.
Carleton R. Metcalf (Pittsburg). — Séparation de
l'épiphyse du petit trochanter du fémur (The
Journal of the American Medical Association,
Vol. LXIV, n° 15, 10 Avril 4915, p. 1254-1256,
3 radios.)
Cette lésion assez rare est causée soit par un choc
direct soit par une contraction violente du psoas
ilinque dans un mouvement pour retrouver Péqui-
libre et éviter une chûte. Dans la majorité des eas on
rencontre les symplomes suivants : 4° Douleur peu
marquée au repos, assez vive dans les mouvements
etirradiée dans laine; sensibilité a la pression du
petit trochanter; 2 Impotenee fonctionnelle partielle
ou totale moins marquée chez les enfants que chez
lesadultes; 5 Deformation consistant dans labduction
de la cuisse: 4% Endure localisée et ecchymose. Le
diagnostic est en général facile. H n’y a pas de crépi-
tation, pas de raceoureissement ni d'allongement du
membre. La radiographie montre l'ascension du frag-
Rayons X.
ment détaché du petit trochanter. Le pronostic doit
ètre assez réservé surtout chez les personnes âgées.
R. CHAPERON.
Prof. G. Scaduto (Palerme). — Radiographie d’un
cas rare d'ostéo-myélite syphilitique du tibia
(La Radiologia medica, n° 2, Février 1915, p. 68
à 70, 1 radio.).
Le titre indique le sujet de cette observation ba-
nale. F. LobLicro1s.
Silvio Ricca. — Étude radiologique d'un cas de
Paget considéré spécialement au point de vue
des altérations de la base du crâne (La Radio'o-
gia medica, fase. 4, 1915, p. 145 à 154, 8 radios).
Les altérations osseuses dans la maladie de Paget
sont connues et elles sont constantes. Celles de la
base du crâne, en particulier, ont été mises en relief
par Léri et André qui ont décrit sous le nom de « con-
vexo-basie » une déformation qu'ils considèrent comme
pathognomonique de la maladie de Paget et qui con-
siste en un abaissement total de la base du cráne
sous le poids du cerveau à lexceplion du pourtour du
trou occipital. D'une très longue et très complète
étude d'un cas unique de maladie de Pagetqu'ila pu
observer, S. Rieca conclut que cette convexo-basie
par affaissement de la base du crane n'est qu'une
pseudo convexo-basie et qu'il s'agit lá d'une ostéite
hypertrophiante de la base semblable à Vostéite des
autres os. F. LonuiGEois.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Giacomo Pesci (Gênes). — Blessures par armes
à feu intéressant le cœur et non mortelles (La
Radioloyta medica, Mars 1915, n° 5, p. 102-105.)
N s'en faut que toutes les blessures intéressant le
cœur soient mortelles. Les examens radiologiques
ont contribué à mettre cette constatation encore plus
en valeur. Peset en cite de nombreux exemples dus a
divers auteurs, puis il relate une observation person-
nelle récente : il s'agit d'un étudiant de 48 ans qui
s'était tiré une balle de revolver dans la région du
cœur. Ce blessé guérit: or, l'examen radioscopique
avait montré que le projectile était situé à la partie
supérieure de la paroi postérieure du ventricule gau-
che. Le fait que Jes contractions cardiaques ne fai-
saient pas descendre à la partie la plus déclive du
péricarde sous l'influence de la pesanteur le projee-
tile démontre que celui-ci était dans le cœur etnon
dans le péricarde. F. LoBLIGEOIS.
APPAREIL DIGESTIF
M. Ponzio. — Le criterium de l’opportunité d'une
opération d'apres le diagnostic radiologique
dans le carcinome de l'estomac (La Radioloyia
medica, Janv. 1915, p. 14 14, S radios.)
Dans le cancer de l'estomac, l'examen radiologique
donne un pourcentage de diagnostics exacts de 77 00,
tandis que les procédés eliniques ne donnent que
05 00 de diagnostics exacts. La radiologie permet
souvent d'éviter une laparotomie exploratrice qui, si
peu grave qu'elle soit, n'est jamais absolument inof-
fensive chez Jes malades affaibhis par la maladie.
L'auteur de cet important travail passe ensuite en
revue les diverses localisations du cancer de Festomac
en décrivant pour chacune d'elles les signes radiolo-
giques qui permettent de la diagnostiquer et de re-
connaitre son degré d'opérabilité, Chemin faisant, il
dit comment reconnaitre aussi l'existence d'adhéren-
Rayons X.
ces aux organes voisins. À retenir ce fait que la lapa-
rotomie exploratrice montre le plus souvent des lé-
sions plus étendues que ne le montrait l'examen
radioscopique. Travail complet sur la question mais
ne présentant rien d'absolument original.
F. LoBLIGEOIS.
Lorenzo Coleschi (Rome). —Examen radiologique
d'un estomac biloculaire (La Ralioloyia medica,
Mars 1915, p. 97 à 101.)
L'auteur relate l'observation clinique et radiologi-
que d’une malade atteinte d'estomac biloculaire. Cette
femme, âgée de 56 ans, présentait depuis 12 ans des
crises graves et fréquentes d'hvperchlorhydrie quand,
en février 1913, elle eut un vomissement marc de café
et du melena. Les troubles gastriques augmentant,
elle entra à la clinique du Pr. Baccelli en mars 1913.
L'examen clinique montre un abdomen normal, non
douloureux à la pression mème profonde. L'estomac
descend à trois travers de doigt au-dessous de lom-
bilic. Après repas d'Ewald, Facidité totale du sue
gastrique est de 2,27 pour 1000. Le diagnostic clini-
que porté est : sténose partielle du pylore.
Un examen radioseopique est pratiqué dans la po-
sition debout; la bouillie barvto-bismuthée ingérée
semble remplir entièrement l'estomac : seule une pe-
tite bulle d'air persiste au-dessus du liquide. La
poche opaque ainsi visible a la forme d'une corne
située à gauche de la ligne médiane et elle descend
à trois travers de doigt au-dessus de Pombilic. Le
bord gauche est nel et régulier, Le bord droit pré-
sente une encoche permanente qui a tout l'aspect
d’une ombre lacunaire. Le bas-fond est net et régulier.
Dans l'examen oblique antérieur droit, à la partie
supérieure de la corne décrite, on voit le bismuth
s'insinuer dans un canal étroit qui se dirige à droite
et en arrière : on peut le suivre sur un doigt de lon-
gueur, puis il se confond avec la teinte générale de
l'abdomen; malgré les contractions stomacales Pom-
bre lacunaire reste la même ainsi que la forme géné-
‘ale de l'estomac. Cet examen radiologique confirmait
donc, semblait-il, le diagnostic clinique de sténose
partielle du pylore et l'ombre lacunaire permettait de
conclure à une tumeur comprimant parliellement le
pylore dont la seule partie perméable était le petit
canal allant vers la droite. Le seul point inexplicable
était la petite dimension de Pestomac, celui-ci s'arrè-
tant á trois travers de doigt au-dessus de Pombilic
alors que l'examen clinique le montrait descendant à
trois travers de doigt au-dessous de Pombilic. Or,
un examen pratiqué un peu après, permit de consta-
ter l'existence au-dessous de la poche précédemment
décrite d’une seconde poche située à droite de la
ligne médiane, isolée de la premiere et munie elle
aussi d'une bulle d'air. Le petit canal décrit faisait
communiquer les deux poches l'une avec l'autre. A
droite et en bas de la poche inférieure se voyait le vrai
pylore qui, à chaque contraction stomacale, laissait
échapper un peu de bismuth dans le bulbe duodénal
nettement visible. Un troisiéme examen pratiqué peu
de temps après fit voirla poche supérieure vide et lin-
férieure remplie. Il s'agissait done d'un estomac bilo-
culaire. L'opération pratiquée confirma ce diagnostic :
on trouva deux poches stomacales réunies par un
étroit conduit et des adhérences aux organes voisins
(principalement au foie) expliquaient les flexuosilés
du canal d'union. L'opération consista essentiellement
en une gastro-entérostomie de la poche inféricure.
Un nouvel examen pratiqué 20 jours après permit de
voir le bismuth passer facilement d'une poche dans
l'autre et, dans le duodénum, fuser non seulement vers
le duodénum, mais encore relluer vers le pylore. Le
néo-pylore fonctionnait bien, l'ancien pas du tout.
L'intérêt de cette observation consiste en ce fait
qu’on fut mis sur la voie du vrai diagnostic par la
615
discordance entre les dimensions données par la per-
cussion et celles de la poche stomacale supérieure.
F. LoBLIGEOIS.
Pr. L. Siciliano (Florence). — Un cas d'éven-
tration du diaphragme avec graves altéra-
tions de l'estomac (La Rerlioloyia medica, n° 2,
Février 1915, p. 70 à 76, 1 fig.).
Un malade de 55 ans ressentait depuis 4 ans des
douleurs tardives très vives, calmées par Pingestion
des aliments. Quand le malade entra à la clinique
médicale de Florence, il avait depuis 2 mois des vo-
missements acides abondants (jusqu'à 3 et 4 litres),
qui Se répétaient tous les 8 à 10 jours avec de fortes
crises douloureuses. Cinq jours après son entrée, il
eut un vomissement de sang suivi quelques jours
apres dune hématémèse abondante. Grand amaigris-
sement. L'examen radiologique montra un estomac
comprenant 4 poches au moins, de forme presque
impossible à décrire, avee ascension dans le champ
pulmonaire d'une partie de l'ombre de Vestomac; des
contractions péristaltiques intenses faisaient penser
à un spasme ou à un rétrécissement du pylore. Une
gastro-entérostomie fut pratiquée et le malade quitta
la clinique très amélioré, mais, sauf que la poche infé-
rieure de l'estomac se vidait rapidement désormais
dans l'intestin, l'aspect radiologique de Vestomac
était resté le mème. |
Y avait-il lá une hernie du diaphragme ou bien une
rupture de ce muscle permettant l'issue dans le
thorax d'une partie de l'estomac? L'auteur conclut
en faveur de la seconde hypothèse en se basant sur
les signes suivants : conservation de la courbure gé-
nérale du diaphragme et conservation de la forme de
la portion de l'estomac herniée quelle que fùt la po-
sition dans laquelle on mettait le malade. La hernie,
congénitale le plus souvent, ne permet pas d'ordi-
naire une vie très longue, bien qu'elle soit rarement
sujette à Pétranglement. F. LOBLIGEOIS.
F. Perussia (Milan). — Spasme unilatéral inter-
mittent du diaphragme (La Radiologia medica,
n° 2, Février 1915, p. 76 à 78, 2 radios.)
Sous ce titre, l'A. relate le cas dun homme, atteint
de népbrite chronique, qui présentait des sortes de
crises douloureuses dans Phypochondre gauche, s'ac-
compagnant @éructations et de vomissements. Ces
crampes, parfois subintrantes, allaient jusqu’é tenir le
malade éveillé toute da nuit. L'examen radioscopique
montra que pendant la crise, la moitié gauche du
diaphragme s‘abaissait exagérément et se maintenait
ainsi abaissé pendant toute la durée de la crise. En
mème temps, il y avait ascension exagérée de lhémi-
thorax droit; l'estomac était reporté à droite, le pylore
remontant haut dans Fhypochondre droit. L'estomac
était alors le siege de phénomènes de contractions
au cours desquels on voyait soit la poche à air se
vider un peu (ee qui se traduisait extérieurement par
une éructation), soit le liquide s'échapper par le car-
dia (vomissement).
Le phénomène le plus remarquable de cette cu-
rieuse observation est que le malade pouvait à
volonté provoquer ce spasme de la moitié gauche du
diaphragme et le maintenir le temps qu'il le voulait.
H fut emporté par une néphrite chronique et Fautop-
sie ne donna aucune explication anatomique des
phénomènes observés pendant la vie.
F. LoBLIGEOIS.
C. Grandy. — Un cas de hernie diaphragmatique
diagnostiqué par les rayons X (The Journal of
the American Medical Association, vol. LXIV,
n° 45, 10 Avril 1915, p. 1257, 3 radios).
Intéressantes radiographies d'un malade qui, à la
suite d'une chute, présenta de la dyspnée et des pal-
616
pitations. L'examen radiographique montra la situa-
tion tout à fait anormale de l'estomac situé à gauche
dans la cavité thoracique ; le cœur était dévié à droite
de la ligne médiane. R. CHAPERON.
Ch. R. Hancock (New-York). — Un cas d'intus-
susception causé par l’inversion du diverticule
de Meckel (The Journal of the American Medical
Association, vol. LXIV, n° 15, p. 1065, 1 fig.).
L'auteur rapporte le cas d'une occlusion intestinale
chez un enfant de 2 ans dont le frère était mort de
la même affection à l'âge de 10 ans. Rien ne pouvait
eliniquementindiquer la cause de cette occlusion dont
le siège fut localisé par la radiographie, L'opération
montra qu'il s'agissait d'une invagination intestinale
dont Papex était formé par le diverticule de Meckel
retourné. Paul COLOMBIER.
Anthony Bassler (New-York). — Megaccecum
idiopathique (The Journal of the American Me-
dical Association, vol. LXIV, n° 15, 27 Mars 1915,
p. 1062-1063, 2 fig.).
Sur 1742 examens radiographiques de l'abdomen
l’auteur a rencontré 5 cas de megaccecum idiopathique,
chez des malades àgés de 43 et 59 ans. Il s'agit la de
cas de megacecum pur, c’est-à-dire de dilatations
portant exclusivement sur le segment cœcal, le reste
de l'intestin étant absolument normal. L'auteur qui
ne spécifie passi l'affection est congénitale ou acquise,
mais qui cependant attribue un rôle pathogénique
important à l'infection microbienne, a traité avec suc-
cès deux des malades qu'il a examinés par le repos
au lit, la diète et le massage abdominal, Le tableau
clinique du megaceecum n’est pas clairement indiqué;
c'est une découverte de la radiographie.
P. COLOMBIER.
Franck C. Yeomans (New-York). — Cancer pri-
mitif du foie. Opération pour récidive survenue
sept ans après la première opération (The
Journal of the American Medical Association,
p. 1501, vol. LXIV, n° 16, 17 Avril 1915, 1 ra-
dio).
L’A. rapporte le cas d'une femme opérée sept ans
avant et qui présentait une tumeur abdominale assez
dure. L'examen radiographique montra l'existence
d'une masse siluée dans la moitié droite de Pabdo-
men, étendue depuis la crête iliaque jusqu'au niveau
de la première vertébre lombaire. Le cæcum et le
colon ascendant étaient dilatés. La tumeur appuyail
sur le colon transverse qui était abaissé. L'opération
montra l'existence d'un cancer du foie. La malade
succomba peu de temps après l'intervention.
R. CHAPERON.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Gouriou (Paris). — Étude sur ies calculs diver-
ticulaires de la vessie (Thèse de Paris 1914,
Vigot, 84 p.).
Revue générale de la question. Seul le chapitre
consacré au diagnostic radiographique et exposé
d'aprés les travaux de Pasteau et Belot intéresse
parliculièremeut le radiologiste.
D'après leur composition chimique, les calculs
diverticulaires, comme les autres calculs urinaires
peuvent être classés en calculs qu'on verra bien,
Ceux qu'on verra peu et ceux qu'on ne verra pas. La
radiographie simple pourra laisser deviner un calcul
diverticulare par la situation de l'ombre anormale;
mais pour que la radiographie donne tous les rensei-
gnements dont elle est capable, il faut, au préalable,
Rayons X.
remplir la vessie d'un liquide opaque et prendre
plusieurs clichés, le sujet étant dans des positions
différentes. On verra alors nettement les rapports du
calcul et de la vessie, et ainsi pratiquée la radiogra-
phie excellera à fixer un diagnostic de calcul diver-
ticulaire.
En outre cette méthode permettra parfois de révé-
ler des diverticules insoupconnés et vides de caleul.
Enfin la radiographie pourra également être utilisée
après le traitement par lithotritie avec instruments
spéciaux pour montrer s'il n’est pas resté un fragment
inaperçu. | L. Nanan.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Samuel J. Glauer M. D.(Cincinnali). — Valeur de
la radiographie dans le diagnostic des maladies
du larynx et de la trachée (The Journal of the
American Medical Association, 21 Novembre
1914, vol. LXIII, n° 21, p. 1827-1831, 7 micro-
graphies).
L'A. passe en revue les diverses recherches et les
nombreuses constatations que l'emploi des rayons X
a permis de faire en laryngologie.
Après quelques considérations générales d'ordre
anatomique et physiologique, PA. étudie les modi-
fications relevées sur l'image radiographique au cours
de diverses affections (tuberculose, syphilis’. C'est
ainsi qu'il arrive à déclarer que l'aspect criblé du
cartilage thyroïde n'est pas une caractéristique du
carcinome, ainsi que Paflirmait Thost, de Hambourg.
L'emploi de la radiographie est enfin des plus pré-
cieux lorsqu'il s'agit d'observer certains cas de sté-
nose ou de déviation du larynx dans lesquels lexa-
men direct est, pour ainsi dire, impossible.
Maurice Buvar.
V. Maragliano. — Observations radiologiques
sur le pneumothorax artificiel (Communication
au Congrès de Gênes, Octobre 1914, in La
Radiología medica, Janvier 191%, p. 27 à 29).
La radiologie est utile dans le pneumothorax arti-
ficiel : 4° pour établir les indications et contre-indica-
tions de celui-ci; 2 pour suivre le décours du pneu-
mothorax; 5° pour suivre les phénomènes qui se pas-
sent après la résorption du pneumothorax dans le
poumon sain et le poumon malade.
fo LPA fait remarquer que la conception d’après
laquelle on réserve le pneumothorax artificiel aux cas
dans lesquels un des deux poumons est sain ou très
peu atteint est trop simpliste car elle soustrairail à
cette thérapeutique précisément les cas les plus favo-
rables. Très délicates d’ailleurs sont les nuances qui
permettent de décider S'il y a lieu ou non de prati-
quer cette opération. Un point important est de savoir
sil y a ou non des adhérences, car il faut être sùr
de pouvoir introduire une quantité suffisante de gaz.
% Dans le décours du pneumothorax, il convient de
se rappeler que la bulle gazeuse peut ètre antérieure
ou postérieure el, par suile, invisible dans l'examen
antéro-postérieur, ce qui pourrait porter un obser-
vateur non averti à conclure à la résorplion du
gaz. Les mouvements du diaphragme sont particulie-
rement intéressants à noter, surtout le phénomène
paradoxal de Kienbôüek, visible de préférence quand
un peu de liquide se trouve dans la plevre.
5 Les examens répétés ont une grande importance
en permettant de suivre le processus de la guérison
dans le poumon comprimé par le gaz etdans l'autre.
LA. a pu constater un fait des plus importants : la
calcification des foyers broncho-pneumoniques dans
le poumon non soumis à la compression, calcification
qu'il faut considérer comme un processus de guéri-
Rayons X.
son. Enfin, à noter que l'expansion du poumon com-
primé n'est pasen rapport avec la pression du gaz
mais simplement avec sa présence.
F. LOBLIGEOIS.
Porro. — Radiologie de la pneumoconiose (Com-
munication faite au Congrès de Gênes, Octo-
bre 1914, in La Radiologia medica, Janvier1915).
Tout en faisant de grandes réserves à cause de la
difficulté qu'il ya à bien différencier les cas de pneu-
moconiose pure de ceux où il y a en mème temps
tuberculose pulmonaire, l’auteur croit avoir pu obser-
ver quelques cas de pneumoconioses pures qui lui
permettent de conclure que : 1° dans les cas de pneu-
moconiose généralisée les signes cliniques sont loin
d'être en rapport avec l'étendue des lésions; 2° il
n'existe pas de confluence en des points spéciaux
(particulièrement les sommets) des granulations
anthracosiques. F. LosiiGeots.
Devoto. — Les lésions non tuberculeuses du
sommet pulmonaire (Congrès italien de méde-
cine interne, Octobre 1914, in La Radiologia
medica, n° 1, Janvier 1915).
Evidemment, quand manquent tous les signes sté-
thoscopiques de la tuberculose, la radioscopie ne
donne, le plus souvent, rien d'intéressant; mais C'est
toutefois un examen qu'on ne devrait jamais négliger
de faire. Quant aux lésions non tuberculeuses du
sommet pour lesquelles Pexamen radiologique est
intéressant, l'auteur cite les suivantes : petit pneumo-
thorax circonserit, petit épanchement pleural, pro-
cessus cortico-pleural, petite caverne dans l'apex.
L'auteur admet cependant que, dans la plupart des
cas, ces lésions sont elles-mêmes d’origine tuber-
culeuse. F. LoBLIGEO1S.
H. Méry et L. Giraud (Paris). — Emphysème
généralisé sous-cutané dans la rougeole non
compliquée (Archives de Médecine des enfants,
t. XVIII, n° 1, Janvier 1915).
Les autcurs rapportent plusieurs cas (dont deux
observés par eux) d'emphysème sous-cutané étendu
à toute la moitié supérieure du corps et survenu
chez des enfants au cours d'une rougeole simple sans
complications broneho-pulmonaires.
La radiographie faite dans 2 cas montra une trans-
parence anormale des plans musculaires infiltrés par
l'air; les champs pulmonaires étaient plus clairs que
normalement, mais leur clarté était égale : il n'y
avait pas de pneumothorax. On remarquait cependant
dans le médiastin gauche, au-dessus du cœur, une
petite zone plus lumineuse, surtout visible dans un
des 2 cas, faisant penser qu'il y avait lá un emphy-
sème médiastinal. Henri BECLERE.
G.-B. Cardinale (Gênes). — Un cas de kyste hyda-
tique du poumon (La Radiologia medica, Février
1915, p. 59 à 67, avec 3 radios).
Après un rapide exposé de l'anatomie pathologique
et de la symptomatologie du kyste hydatique du
poumon en général, l’auteur expose le cas qu'il luia
été donné d'observer. Il s'agit d'un malade qui souf-
frait depuis longtemps de la poitrine du côté droit;
puis les douleurs s’accentuérent; survinrent de la
toux, des hémoptysies, du dépérissement et une
légère élévation de la température. Aucun signe eli-
nique ne permettait d'affirmer l'existence d’un kyste
hydatique et l'examen radiologique, en montrant une
ombre très opaque s'étendant du sommet droit jus-
qu'à la quatrième côte, n'apportait pas une lumière
décisive sur la nature de l'affection. Survinrent des
vomiques; l'ombre observée permit de constater
une bulle d'air sus-jacente à du liquide et des exa-
617
mens consécutifs montrèrent la diminution progres-
sive du liquide et le retour presque ad inteyrum en
quelques mois. À noter dans cette observation que la
condensation du tissu pulmonaire autour du kyste
rendait trés flous les contours de celui-ci, rendant
plus difficile le diagnostic. Celui-ci fut d’ailleurs fait
grâce non pas à la radiologie, du moins au début,
mais à Faide d'une ponction exploratrice. L'auteur
conclut en disant que le kvste hydatique du poumon
peut revêtir des aspects divers et que, par suite, en
face d'une opacité intra-pulmonaire, à côté des
tumeurs du poumon, des anévrysmes, des épaissis-
sements pleuraux diffus, il convient de penser à la
possibilité d'un kyste hydatique du poumon. Une
bibliographie assez importante accompagne cette
intéressante relation, qu'illustrent trois belles radio-
graphies. F. LoBLIGEOIS.
Comby (Paris). — Radiographie des adénopathies
bronchiques. Revue générale (Archives de Méde-
cine des enfants, t. XVII, n” 11-12, Novembre-
Décembre 1914).
L’A., après avoir insisté sur l'insuffisance des
moyens cliniques d'exploration dans le diagnostic des
adénopathies trachéo-bronchiques de l'enfance, rap-
pelle les travaux de Béclére (1900) et de d'OElsnitz et
Paschetta (1915) sur la question. Il expose ensuite
les résultats fournis actuellement par la radiographie
instantanée et qu’il emprunte à Particle publié ici par
Albert Weil en avril 1914. Henri BÉCLÈRE.
CORPS ÉTRANGERS
H. Toussaint (Paris). — Localisation radiosco-
pique d'un shrapnell ayant traversé la paupière
supérieure gauche pour aller s'inclure dans la
fosse ptérygo-maxillaire droite (Bull. et Mém.
de la Soc. de Chirurgie de Par s, t. XL, n° 38,
15 Décembre 1914, p. 1510-4315).
Grâce à un repérage radioscopique précis pratiqué,
tube en dessous, avec deux images du corps étran-
ger sur l'écran par déplacement latéral de Pampoule,
l'auteur a pu, en trois minutes, extraire un shrapnell
inclus dans la fosse ptérygo-maxillaire.
F. LonuiGeois.
H. Morestin (Paris). — Extraction d'une balle
fixée dans la cloison osseuse des fosses nasales
(Bull. et Mém. de la Soc. de Chirurgie de Paris,
t. XLI, n° 6, 16 Février 1915, p. 421-426, 5 fig.).
Quatre mois aprés la date de sa blessure, un blessé
eut Pidée de se soumettre á un examen radiogra-
phique qui révéla la présence d'un corps étranger
qu'on ne soupconnait pas en raison de la facilité avec
laquelle il était toléré. C'était un shrapnell, fixé dans
la cloison des fosses nasales, que l'auteur a extrait
en l'abordant par une incision sous-labiale. Les images
radiographiques ont beaucoup facilité l'opération en
précisant le siège du corps étranger, sa forme, ses
rapports avec la cloison et en permettant d'étudier
la meilleure facon de l'aborder. P. COLOMBIER.
Baumgartner et H. Toussaint (Paris). — Extrac-
tion d'un shrapnell localisé dans le lobe tempo-
ral par le compas de Hirtz ¡Bull. st Mém. de la
Soc. de Chirurgie de Paris, t. XLI n° 4, 2 Fé-
vrier 1915, p. 219-221).
L'observation rapportée par les auteurs relate une
heureuse localisation obtenue par la méthode du com-
pas de Ilirtz. Un shrapnell a été trouvé à 3 cenli-
metres et demi de profondeur dans le lobe temporal
à Vendroit exact où l'indiquait l'aiguille de l'appareil.
P. COLOMBIER,
618
H. Morestin (Paris). — Extraction par la bouche
d'une balle arrêtée dans l'espace maxillo-pha-
ryngien (Bull. el Mém. de la Soc. de Chirurgie de
Paris, t. XLI, n° 6, 16 Février 1915, p. 426-429,
2 fig.).
Deux radiographies faites par M. Béclère ont per-
mis à l'auteur de localiser et d'extraire une balle qui
n'avait pu être trouvée lors d'une première opération.
Cette balle logée contre la paroi du pharynx entre
amygdale et les carolides a été abordée par la voie
buccale. P. CoLoMBIER.
G. W. Boot (Chicago). — Quatre cas de corps
étrangers dans les voies aériennes ou dans
l'assophage,(The Journal of the American Medi-
cal Association, vol. LXIV, n° 10,6 Mars 1915,
p. 817-819, 4 fig.).
L'auteur rapporte 4 observations de corps ¢trangers
avalés par des enfants, avec les radiographies corres-
pondantes. Ces cas montrent le grand secours que
peut apporter au clinicien la radiographie en spé-
cifiant rapidement la localisation exacte du corps
étranger, renseignement que l'examen chnique aidé
de la bronchoscopie n'est pas toujours capable de
donner. P. COLOMBIER.
Th. Weiss et Georges Gross (de Nancy). — Notes
de chirurgie de guerre (Bull. et Mém. de la Soc.
de Chirurgie, de Paris, t. XLI, n° 4, 2 Fév. 1915,
p.157 à 174, 11 fig.).
Les auteurs, affectés à l'hôpital militaire de Nancy
ont eu à y traiter environ 2000 blessés. Ce qui leur a
surtout permis de suffire à leur très lourde tâche,
c'est le fonctionnement absolument parfait du service
radiographique du professeur Guilloz. « La chirurgie
de guerre, disent-ils, ne saurait avoir aucune préci-
sion sans l'emploi de la radiographie. La radioscopie
n'est réellement utile que pour déceler un corps
étranger souvent loin de son point d'entrée; elle ne
saurait remplacer limage radiographique qui seule
permet de bien établirles indications opératoires. »
Cette opinion de Favantage de la radiographie sur
la radioscopie pour la localisation des corps étran-
gers est très discutable, mais nous ne nous attarde-
rons pas à en faire la crilique ici.
Particle de MM. Weiss et Gross est illustré par
plusieurs reproductions de radiographies intéres-
santes qui montrent les différentes modifications des
balles au sein des tissus, depuis la balle de fusil
intacte jusqu'à sa fragmentalion en éclats innom-
brables. P. COLOMBIER.
RADIOTHÉRAPIE
Prof. G Scaduto (Palerme), — Les rayons de
Finsen et les rayons de Rontgen dans le traite-
ment du lupus vulgaire (La Radiologia medica,
n°4, 1915, p. 164 à 175,19 photos.).
SUBSTANCES
Frank E. Simpson (Chicago). — Traitement des
chéloides par le radium (The Journal of the
american Medical Association, Vol. LXIV, n°16,
17 Avril 1915, p. 1500, 4 photos).
LA. distingue les cheloides vraies des tissus cica-
triciels mixte. Les chéloïdes vraies, surtoutcelles qui
Rayons X.
Tout en rendant hommage aux résultats obtenus
parla méthode de Finsen dans le traitement du lupus
vulgaire, l’auteur considère que cette méthode, très
longue et très onéreuse, ne peut, de plus, donner de
satisfaction que pour les cas de lupus très superli-
ciels. H donne donc la préférence à la radiothérapie.
Au point de vue de la technique l'auteur a recours
dès la première séance à une dose forte causant un
certain érytheme, ce qui lui aurait permis de guérir
certains lupus en une seule séance. À l'appui de sa
thèse, l’auteur publie neuf observations.
F. LOBLIGEOIS.
G.-P. Boussi. — Les épithéliomas de la paupière
(These de Paris).
Les rayons X ou le radium donnent dans le traite-
ment des épithéliomas superficiels à évolution lente
des résultats égaux à ceux du bistouri, mais les cica-
trisations qu'ils provoquent sont plus esthétiques.
Quand la tumeur envahit le cartilage tarse, un acte
chirurgical doit préparer les voies à la radiothérapie,
laquelle devra être prolongée longtemps pour éviter
les récidives.
L'auteur hésite à donner la préférence au radium
ou aux rayons X: le premier étant peut-ètre un agent
plus puissant, mais dont le prix élevé restremt beau-
coup l'usage; le second, d'un abord beaucoup plus
facile, est le plus souvent très efficace. Ces deux thé-
rapeutiques ont à leur actif des cures miraculeuses
et des insuccès flagrants. P. COTTENOT.
ACCIDENTS
Mlle Sophie Feggin. — Du cancer radiologique
(These de Paris).
Les cancers développés sur les radiodermites chro-
niques présentent une analogle frappante avec ceux
des goudronneurs et des ramoneurs. Ce sont des
cancers professionnels.
Ils apparaissent de préférence au dos des mains
et des doigts chez des sujets jeunes présentant une
radiodermite chronique ancienne. fis font suite à la
radiodermite uleéreuse plus souvent qu’à des lésions
hypertrophiques. Il est très rare qu'ils apparaissent
sur une peau atrophice.
Après une évolution lente et progressive, la termi-
naison est fatale si l'on n’est pas intervenu à temps.
L'histologie montre la transformation de la radio-
dermite en cancer; on voit d'abord une zone papil-
lomateuse, puis des globes épidermiques apparais-
sent. Rarement on a vu, au lieu d'épithélioma lobulé,
du tissu sarcomateux.
Ainsi l'irritation physique prolongée due aux
rayons X est capable de transformer une lésion bé-
nigne en tumeur maligne; ceci est un argument en
faveur de la non spécificité des causes des cancers,
à moins qu'il faille faire intervenir une action biolo-
gique particulière aux rayons X.
Le traitement consiste dans l'intervention chirur-
gicale, mais c'est surtout la prophylaxie de ces acci-
dents à laquelle on doit s'attacher, grace à l'emploi
rigoureux des moyens de protection efticaces.
P. COTTENOT.
RADIOACTIVES
sont de récente formation et celles qui surviennent
chez les enfants, sont particulièrement sensibles aux
rayons sélectionnés du radium.
a dose à donner varie suivant chaque cas indivi-
duel et nécessite une grande expérience clinique.
Les douleurs sont rapidement influencées par Île
traitement. I! faut employer les appareils à vernis
Substances radioactives.
lorsque la chéloïde présente une certaine étendue.
Pour les chéloïdes Iméaires. consécutives par exemple
à une incision opératoire on peut se servir d'un tube
de radium, mais il faut avoir soin de préserver la
peau saine de chaque côté de la chéloide. Il est en
général inutile de recourir aux réactions fortes qui
sont susceptibles de déterminer ultérieurement des
télangiectasies.
Dans les cas favorables, la chéloïde a la couleur
et donne la sensation d'une peau normale. Parfois
elle peut rester un peu rouge. D'après PA. le traite-
ment des chéloides par le radium ne comporte jamais
d'échecs. R. CHAPERON.
M. Bertolotti (Turin). — Sur un cas de carcinome
de l'amygdale guéri par la radio et radium-
thérapie (La Radiologia medica, n° 4, 1915, p. 155
à 164).
L'auteur rapporte un cas de cancer de l’amygdale
traité lant par la voie buccale que par la voie trans-
cutanée (par plusieurs portes d'entrée). Quand la
tumeur eut beaucoup dimmué de volume, on termina
la cure par des applications intra-buccales de sels de
radium. La guérison fut complète. L'auteur insiste
avec raison sur les nécessités d’une bonne technique;
puis il entre dans de longues considérations sur le
mode d'action des radiations et estime qu'il faut con-
sidérer les rayons de Röntgen comme une sorte de
chimiothérapie indirecte. F. LobLIGEOIS.
M. Mameli Spinelli. — La rontgenthérapie du
cancer utérin (Arch. italiennes de gynécologie,
n° 9, 1915).
L'action spécifique doit s'entendre dans ce sens
que les rayons, après avoir traversé une couche de
tissus sains, sans Paltérer, agissent ensuite théra-
peutiquemont sur les cellules en état de grande ré-
ceptivité (cellules carcinomateuses) situées profondé-
ment. Les petites doses ont une action irritante,
accélèrent l'accroissement de la tumeur et, par suite,
sont nocives. Les rayons sont d'autant plus efficaces
que leur dureté est plus grande. On doit administrer
dans le plus bref délai possible les doses capables
de détruire les éléments néoplasiques. Ces doses de-
vront ètre très élevées puisque des doses faibles
déterminent un coup de fouet sur la tumeur. L'auteur
estime que cette dose doit être de 500 à 500 H au
niveau de la tumeur, done, de 3000 à 5000 H à la peau.
Il utilise trois portes d’entrée cutanées et une vagl-
nale. Avec celle technique, on observe la régression
rapide de la tumeur, la diminution de la douleur, la
cessation des hémorrhagies et des pertes fétides et
l'amélioration notable de l’état général.
F. LonBLIGFOIS.
F.-J. Schænenberger et S.-W. Schapira. M. D.
(New-York). — Application de radium dans la
vessie pour carcinome (The Journal of the Ame-
rican medical Association, 21 Novembre 1914.
Vol. LXIII, n° 21, p. 1852-1855).
Les observations relatives au traitement du carci-
nome de la vessie par le radium sont rares. Les A.
nous en rapportent 2 cas dont Pun eut une issue fatale
6 mois après l'intervention.
Dans l’un, l'examen cystoscopique montra une tu-
meur molle siégeant au niveau du trigone; pour
l’autre la clinique permit de porter le diagnostic de
cancer primitif de la prostate avec propagalion à la
vessie.
Chez le premier; après avoir fait une cystostomie,
on laissa en contactavec la tumeur pendant 12 heures,
un tube contenant 15 milligrammes de radium; on fit
ensuite une incision dans le tissu néoplasique même
et on y enfouit le même tube à nouveau pendant
619
12 heures. Dans le second cas, après avoir fait une
prostatectomie, on employa la mème technique.
Le premier patient eut sa plaie opératoire cicatri-
sée au bout du onzième jour (c'est pour ce malade
que l'issue fut fatale); chez le second, la vessie était
fermée au bout de trois semaines.
Des examens evstoscopiques pratiqués au bout de
deux et trois mois montrérent une muqueuse vési-
cale d'apparence lisse et de couleur sensiblement
normale. ,
Les A. notent chez ces deux malades des accès
pyrétiques intenses dans la huitaine qui suivit lin-
tervention; ils les expliquent par une résorption de
toxines dues à la destruction des tumeurs par le ra-
dium. M. Buvar.
C. E. Iredell (Londres). — Un cas de lèpre traité
par le radium et la diathermie (The Lancet,
Décembre 4914, n° 4762, p. 1299).
LA. étudie l'évolution d'un cas de lèpre observé
sur un médecin directeur d'un asile de lépreux pen-
dant sept ans et qui fut traité par le radium et la
diathermie.
Une application de radium d'nne durée de 25 mi-
nutes suffit pour assurer la cicatrisation d’un léprome
de la lèvre supérieure ; six applications (de 25 minutes
de durée chacune) de 22 milligrammes et demi de
radium furent faites sur le nerf cubital siège de phé-
nomènes douloureux. On fiten outre des séances de
diathermie d'une durée de 20 minutes. Sous l'influence
de ce traitement PA. signale une diminution de la
douleur dans le bras et une sensation plus percep-
tible de la force musculaire. Des troubles gastro-
intestinaux concomitants (vomissements, douleur,
constipation) disparurent à la suite d'applications de
diathermie et l'A. préconise ce mode de traitement
pour les localisations splanchniques de cette affec-
tion. M. Buvar.
Fichera. — Quelques inconvénients du traite-
ment par le thorium X (Communication au
Congrès de Génes, Octobre 1914, in La Radiolo-
qia medica, Janvier 191).
La grande affinité du thorium X pour la moelle
osseuse et le sang expliquent sa tendance hémorra-
gipare. Il convient de bien se rappeler cet inconvé-
nient afin de prendre toutes les précautions néces-
saires quand on Pemploie en injections intra-vei-
neuses. De plus, à cause de son élimination très
lente, il convient de mettre un intervalle d'au moins
six à sept jours entre deux injections consécutives.
Sur douze malades traités, l'auteur observa trois
cas @hémorragie: le premier malade, atteint d'ietère
hémolytique, eut trois graves hématémeses avec
melena; le second atteint de carcinome gastrique,
eut deux hématémeéses; le troisième, atteint de car-
cinome du foie, eut des hémorrhagies cutanées dif-
fuses. F. LobBLIGEOIS.
Jappelli. — Action biologique et thérapeutique
du thorium X (forma medica, n° 17, 1914).
Revue générale qui commence par un exposé des
propriétés physiques et biologiques du groupe des
substances radioactives auquel appartient le tho-
rium X. De son étude pharmaco-dynamique, il résulte
que le thorium a les mèmes indications thérapeutiques
que Pémanation du radium, mais qu'il est sensible-
ment plus actif que cette dernière. Par exemple, il
est à noter que dans des cas ou la radiothérapie
n'agissait plus, le traitement par le thorium a été
employé avec de notables résultats. Dans la goutte,
les résultats sont bons mais inconstants. Influence
notable sur Phypertension. Quelques succes dans des
scialiques ebroniques, dans l'impuissance et dans
quelques affections médullaires. Résultats encoura-
620
geants dans des tumeurs malignes. Aucune action
dans les maladies infectieuses.
L'usage du thorium X, est contre-indiqué dans
l'hyposystolie, le diabète grave, les états fébriles, la
maladie de Basedow, les affections ou la résistance
E lectrologte.
globulaire est diminuée, avec tendance à l'hémor.
ragie.
Quoi qu’il en soit, le thorium semble étre un agent
thérapeutique destiné à jouer un certain rôle dans la
thérapeulique moderne. F. LoBLIGEOIS.
ÉLECTROLOGIE
TECHNIQUE ET APPAREILS
Bordier (Lyon). — Un moyen très simple d'élec-
trisation pour hôpitaux militaires (Presse médi-
cale, n° 75, 29 Octobre 1914).
Dans un flacon de verre d'une contenance de 200 à
750 gr., on met un peu moins de 1 cm. de hauteur
de chloroforme, puis on remplit le flacon d’eau jus-
qu'aux trois quarts. Dans deux rainures latérales du
bouchon, on fait passer deux fils isolés, dénudés à
l'extrémité et plongeant l’un dans le chloroforme,
l’autre, très court, seulement dans l'eau. Le courant
(alternatif ou continu) est pris sur une lampe de la
salle et amené par deux fils souples, dont l’un est
fixé à un des fils du flacon, l’autre à une électrode
constituée par un rouleau entouré de molleton. Le
2° fil du flacon communique avec une 2 électrode
plane et spongicuse.
Les deux électrodes étant imbibées d’eau chaude
et l'électrode plane étant placée sur la cuisse, par
exemple, le rouleau est promené surla région à élec-
triser. On incline peu à peu le flacon-rhéostat de
maniére á rendre de plus en plus faible l'épaisseur
de chloroforme au-dessus du fil et, par conséquent,
augmenter l'intensité du courant.
11 faut après chaque séance retirer du flacon le fil
long, afin d'éviter que la substance isolante en soit
dissoute par le chloroforme.
Bordier (Lyon). — Un moyen très simple d'élec-
trisation pour hôpitaux militaires (Presse médi-
cale, n° 5, 4 Février 1915).
L'A. indique quelques perfectionnements à son
appareil décrit précédemment (V. ci-dessus) :
4° Pour régler commodément l'intensité du courant,
la partie dénudée du fil plongeant dans le chloroforme
devra être recourbée et l’on enroulera sur elle un fil
métallique très fin dont l'extrémité relevée émergera
la première du chlorofor-
me quand on inclinera le
flacon. L'intensité du cou-
rant augmentera à me-
sure que la partie émer-
geante de ce fil deviendra
plus grande(on atteindra,
par exemple, 10 à 15 mA.
en courant continu); si
l'on veut du courant plus
intense encore, on incline
le flacon jusqu'à ce que
le gros fil dénudé touche
l'eau.
2 Pour n'avoir pas à
retirer du flacon le fil long
après chaque séance, il
suffit de l'introduire dans
un fin tube de verre qui
traverse le bouchon. On
introduit ce tube contenant le fil avant de ver-
ser le chloroforme et l’eau afin que l’eau n’y pénètre
pas.
3* Enfin, si on utilise le courant continu, il faut,
pour éviter les altérations électrolytiques, que le fil
plongeant dans le chloroforme soit relié au pôle
négatif (on le reconnait en mettant dans l’eau l'extré-
mité des deux fils souples amenant le courant sur le
négatif se dégagent les bulles gazeuses les plus nom-
breuses).
Il sera également avantageux de remplacer le fil
court plongeant dans l’eau par un crayon de charbon.
Montage et utilisation de la dynamo-faradique
(Arch. d'électr, médicale, n°390, Avril 1915, p.117
à 124, 2 fig.).
Note indiquant le principe et le mode de fonction-
nement de la dynamo-faradique construite par la mai-
son Gallot et Cie sur la demande du Pr Bergonié.
Cet appareil donne du courant faradique à ondes très
aiguës et peut fournir une intensité très importante,
permettant de traiter plusieurs malades à la fois.
Supprimant l'interrupteur, elle donne un courant
d'une grande régularité bien moins désagréable pour
le patient que le courant faradique ordinaire.
Mais un avantage très appréciable de cet appareil
est qu'avec lui il est possible de faire des expé-
riences :
f° A quantité d'électricité constante et à temps
variable;
2° A temps d'excitation constant et à quantité va-
riable ;
3 A différence de potentiel maximum constante et
à temps variable.
Toutes les grandeurs peuvent être mesurées ou
déterminées très simplement.
ll semble donc que la nouvelle machine dynamo-
faradique permette de faire des études plus appro-
fondies des réactions physiologiques et qu'on pourra,
grâce à elle, créer un procédé d'électro-diagnostic sur
des données vraiment scientifiques.
Nous ne pouvons, après essai de cet appareil, que
dire notre espoir de le voir rendre les services qu'on
peut en attendre. F. LOBLIGEOIS.
APPAREILS ÉLECTRIQUES
POUR LA RECHERCHE
DES CORPS ÉTRANGERS
Bergonié (Prof.) (Bordeaux). — La mobilisation
dans les tissus des projectiles magnétiques par
des séances répétées d'électro-magnétisme
(Arch. d'électr. médicale, n° 388, Février 1915,
p. 25-27).
Avec un électro-aimant puissant, on peut agir sur
les corps étrangers magnétiques (éclats d'obus, balles
allemandes, chemises de balles allemandes), mais sur
ceux-là seulement. Cette action consiste d’abord dans
leur découverte, puis dans le fait que des séances
répétées provoquent leur mobilisation dans les tissus
et rendent ainsi leur extraction plus aisée. Cette
mobilisation est un fait constant. L'auteur en résume
trois cas typiques
Électrologie. 621
Bergonié (Prof.) (Bordeaux).— Nouvelle méthode
pour rechercher, localiser et extraire chirur-
gicalement les projectiles magnétiques (Bull. et
Mémoires de la Société de Chirurgie, n° 15,
14 Avril 1915, et Arch. d'électr. médicale, n° 390,
Avril 1915, p. 89 à 107, 2 fig.).
Voici un résumé de l'auteur lui-mème de cette
importante communication :
ie Au moyen d'un électro-aimant puissant, on peut
déceler et localiser les projectiles magnétiques. (Voir
l'analyse ci-dessus.)
X Cette méthode, purement objective, ne fait inter-
venir ni schéma ni repère; ellene met en jeu que le
sens du tact qui, chez le chirurgien, est si parfait et
si entrainé. Découvrir, en effet, un projectile au moyen
de l'électro-vibreur, c'est sentir par le palper les
vibrations communiquées aux tissus qui l'entourent
par le projectile magnétique. mis lui-même en vibra-
tion par l'électro-vibreur convenablement approché
sans contact. Ces vibrations sont senties par les doigts
soit à la surface de la peau. soit profondément dans
les incisions, les plaies, ete. Toute vibration sentie
indique sûrement l'existence d'un projectile magné-
tique dans le voisinage.
3° Pourrepérer et localiser le projectile magnétique
découvert, il suffit de rechercher, toujours par le tou-
cher, Je point de vibration maxima; le projectile est
au-dessous de ce point. C'est sur ce point que doit
être faite l'incision pour arriver à l'extraction la plus
facile.
4° Pour extraire le projectile, le chirurgien se ren-
seigne lui-mème par la perception sous le doigt des
vibrations des tissus, et cela à tous les temps de son
opération. Il est guidé par l'appareil dans ses recher-
ches autant de fois qu'il le désire, et de plus en plus
sûrement, vers le projectile, jusqu'à ce qu'il le sente
vibrer sous le doigt.
5° La méthode ne présente, mème lorsqu'on pro-
longe les recherches, ni danger, ni mème inconvénient
pour le blessé, le chirurgien ou les assistants.
F. LoBLIGEOIS.
PI. Mauclaire (Paris). — Appareils électriques et
téléphoniques pour la localisation et l'extrac-
tion des corps étrangers métalliques (Bull. et
Mémoires de la Société de Chirwrgie,n° 40, 29 Dé-
cembre 1915, p. 1591-1592).
A propos de l'extraction d'un corps étranger de la
plevre, M. Mauclaire passe en revue les divers appa-
reils électriques que l'on a préconisés pour guider
sur les projectiles magnétiques :
1° Le galvanomètre. Les deux anneaux d'une pince
à deux mors sont reliés chacun à un des pôles d’un
galvanométre; quand les deux mors touchent le pro-
jectile à la fois, il y a déviation de l'aiguille du galva-
nomètre.
% La sonnerie électrique. Ici, le contact avec le
projectile fait marcher la sonnerie électrique (pro-
cédé infidèle).
3° Le téléphone de Hedley. Il se compose d'une pile,
d'un récepteur téléphonique et d'un détecteur élec-
trolytique. Quand la pince est en contact avec Île
corps étranger, il se produit un bruit de friture très
net. (Voir pour les détails, p. 612.)
4 La balance électro-magnélique de Hugues. Elle
comporte une pile électrique, un interrupteur et deux
bobines d'induction exactement pareilles dont les
primaires sont dans le circuit de la pile. Si l'on appro-
che une des bobines d’une masse métallique, le télé-
phone se fait entendre. F. LouLiGEois.
Rollet (Lyon). — Extraction des balles alleman-
des et des éclats d'obus à l’aide de l’électro-
aimant géant (Arch. d'éleclr. médicale, n° 387,
Janvier 1915, p. 18 et 19).
L’électro-aimant de l'hôpital Desgenettes, à Lyon,
a une force portante de 1150 kgs. Il est utilisé d'or-
dinaire pour l'extraction des corps étrangers intra-
oculaires. M. Rollet a imaginé de l’employer pour
l'extraction des projectiles de guerre. Seuls, les éclats
d'obus et les balles allemandes à cause de leur enve-
loppe (ferro-nickel) sont magnétiques et sont influen-
cés par Pélectro-aimant. L'auteur aurait réussi à
retirer un certain nombre de projectiles par ce pro-
cédé : en approchant de la région où l'on soupçonne
la présence d’un corps étranger l’électro-aimant, le
blessé ressent une douleur plus ou moins vive et la
peau ence point se soulève. Soulévement de la peau
et douleur confirment ce diagnostic. Puis le projectile
attiré par l'aimant se fraie un chemin à travers les
masses musculaires. Quand il est sous la peau, une
petite incision permet son extraction facilement.
Procédé intéressant, mais qui nous parait condam-
nable à plusieurs points de vue : il est douloureux,
donc si l’on veut éviter au blessé la douleur, il néces-
site autant que les autres l'anesthésie générale; il est
aveugle, et l’on peut craindre qu’un éclat d'obus à
arètes vives, comme il y en a tant, coupe sur son
passage par le plus court chemin, filets nerveux ou
vaisseaux sanguins. Enfin, si comme cela arrive fré-
quemment, le projectile s’est entouré d'une couche
de sérosité purulente, il est impossible par ce pro-
cédé de le savoir et de faire le drainage nécessaire.
En résumé, procédé d'exception, vu le prix énorme
et l'encombrement d’un pareil outillage; procédé infi-
dèle au point de vue diagnostique, puisqu'il ne décèle
ni les balles françaises, ni les objets en cuivre comme
nous en avons vus plusieurs (bouchons de percuteurs.
boutons, pièces de monnaie); procédé aveugle pou-
vant entrainer des dégâts, procédé douloureux. Il
nous semble à rejeter complètement.
F. LoBLIGEOIS.
Marcel Baudoin. — La boussole et les blessures
par balles de fusil (Arch. d'électr. médicale,
n° 387, Janvier 1915, p. 21 et 21).
L'auteur a imaginé de faire le diagnostic de la na-
ture des projectiles au moyen de la boussole : il dit
mème que le blessé sera ainsi plus rassuré si, se
servant dune boussole, il se rend compte qu'il a une
balle de fusil, moins grave qu'un éclat d'obus. L'au-
teur oublie absolument que les éclats d'obus sont
aussi magnétiques, sinon plus, que les balles de fusil
allemand et que, par suite, ce procédé de diagnostic
sur lequel il insiste ne vaut rien. De plus, s’il est vrai
qu'une balle de fusil allemand fait dévier la boussole,
il suffit d'envelopper, dans l'épaisseur d’un mouchoir
de batiste mouillé, une balle de fusil pour empècher
toute déviation d’une boussole mème très sensible.
A plus forte raison s’il s'agit d'une balle incluse sous
la peau les déviations sont-elles nulles!
F. LOBLIGEOIS.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
M. Mendelssohn. — De la valeur diagnostique
et pronostique de l'examen électrique des
nerfs sectionnés ou comprimés (Bull. de l'Aca-
démie de Médecine, tome LXXIII, n° 8, 25 Fév.
1915, p. 272 280).
L'examen électrique des nerfs sectionnés ou com-
primés permet, d'après l'auteur, de formuler un pro-
nostic non seulement au point de vue de la curabilité
de l'affection, mais aussi au point de vue de sa durée
probable. La dissociation de la conduction et de
622
Pexcitabilité d'un nerf lésé est d'un pronostic favo-
rable.
La valeur diagnostique de l'examen électrique est
incontestable, mais cependant elle reste relative. Il
faut tenir compte, en effet, des cas spéciaux et anor-
maux qui peuvent amener des causes d'erreur : par
exemple, les anomalies des distributions des nerfs, la
double innervation de certains muscles, la suppléance
par anastomoses nerveuses, les synergies musculai-
res, etc.
Enfin Pincision exploratrice doit être réservée pour
des cas très exceptionnels et compliqués dans les-
quels l'exploration électrique ne peut fournir aucun
renseignement précis sur l’évolution de la lésion dans
le nerf intéressé. P. COLOMBIER.
P. Cottenot et P. Reinhold (Paris). — Une réac-
tion électrique particulière observée au cours
de la régénération des nerfs (Bull. de l Académie
de Médecine, tome LXXIII, n° 11,16 Mars 1915,
p. 345-345).
En examinant les réactions électriques chez des
soldats atteints de lésions des nerfs périphériques
par projectiles, les auteurs ont constaté une réaction
particulière qui se manifeste au cours de la régéné-
ralion des nerfs.
Quand l'excitation du nerf porte au-dessous de la
lésion, elle ne provoque aucune réaction musculaire
tant au courant faradique qu'au galvanique. Par contre
l'excitation du nerf au-dessus de la lésion provoque
des contractions musculaires normales brusques. Le
nerf se comporte donc comme un nerf sain, au-dessus
de la lésion, et répond normalement aux excitations.
Cette réaction rare, puisqu'elle a été constatée
9 fois sur 500 cas examinés, peut être considérée
comme une réaction de régénération et comporte un
pronostic favorable. P. COLOMBIER.
Pierre Marie (Paris). — Des résultats fournis par
lélectrisation directe des troncs nerveux dans
la plaie opératoire chez les blessés atteints de
traumatismes des nerfs (Bull. de lV Académie de
Médecine, tome LXXIII n° 6, 9 Février 1915,
p. 175 à 181, 1 fig.).
L'auteur présente un appareil imaginé et réalisé
par le Dr Henri Meige, destiné à porter une excitation
électrique sur un nerf mis à nu dans une plaie opé.
ratoire. La difficulté que les constructeurs avaient
rencontrée jusqu'à ce jour dans la fabrication d'un
appareil de ce genre consistait surtout dans la réali-
sation d'électrodes entièrement et rigoureusement
stérilisables.
L'appareil du Dr Henri Meige se compose d'un
manche isolant constitué par deux tubes de verre
juxtaposés et reliés ensemble par des ligatures en fil de
cuivre. Les pointes excitatrices sont des fils de nickel
ou de platine introduits à frottement dur dans des
tubes de verre effilés, maintenus eux-mêmes par les
tubes du manche. Enfin, les conducteurs sont des fils
de cuivre isolés au moyen de fragments de tubes de
verre, alternant avec des perles de verre; ils sont re-
liés à un appareil donnant du courant faradique à
interruptions lentes (bobine à gros fil, de préférence).
Cette méthode permet de reconnaitre ou d'authen-
tifier les cordons nerveux situés dans la plaie opéra-
toire, d'apprécier la gravité de leurs lésions au point
de vue du pronostic et de décider la conduite à tenir
vis-à-vis de ce nerf, suivant son mode de réaction.
Mais surtout, et c'est là un des grands avantages
de la méthode, elle permet de dissocier dans un meme
nerf périphérique les localisations anatomiques et
fonctionnelles de certains groupes musculaires in-
nervés par ce nerf.
On sait que, dans l'état actuel de la science, la
grande majorilé des anatomistes, des physiologistes,
Flectrologte.
des électrologistes et des chirurgiens adinettent que,
dans les troncs des nerfs périphériques, la conducti-
bilité de l'influx nerveux est une conducetibilité glohale,
c'est-à-dire que, par exemple, le tronc du nerf sciati-
que, à sa sortie du bassin, fournit à tous les muscles
innervés par ce nerf, sans qu'aucune distinction soit
à faire entre les différents points de la tranche de ce
nerf. En réalité il en est tout autrement. I] existe sur
le pourtour de la tranche de tout tronc nerveux des
membres une série de localisations des plus nettes.
Suivant le point ou Pon fait porter l’électrisation à la
‘acine du membre, on fait, à volonté contracter, à
l'extrémité de ce membre, tel outel des groupes mus-
culaires innervés par ce nerf.
Cette notion d'une localisation très nette des diffé-
rentes fibres motrices a un intérèt pratique évident :
il est indispensable que, dans leurs sutures, les chi-
rurgiens affrontent, aussi exactement que possible,
les extrémités sectionnées des différents faisceaux
nerveux du bout supérieur avec les mèmes faisceaux
du bout inférieur. Sinon, on voit quelles fácheuses
conséquences peut avoir pour les régénérations ulté-
rieures, le manque de coïncidence entre les extrémités
seclionnées des différents faisceaux. P. COLOMBIER.
ELECTROTHERAPIE
DERMATOSES
Laborderie (Sarlat). — L’électricité médicale en
dermatologie (Revue pratique d'Electroloyie et
de Radiologie médicale, n° 16, Juin 1914, p. 137
à 14).
Parmi les diverses modalités électriques utilisées
en dermatologie, l'auteur éludie dans cet article
l'ionisation. Après quelques considérations sur l'his-
torique de la question et la technique à emplover,
l'auteur relate les résultats obtenus par les ions le
plus souvent employés : ions zinc, magnésium, hypo-
sulfureux, iode, radium, salicvhque, mercure.
L'ion zinc utilisé en 1905 par le Prof. Leduc, a donné
de bons résultats dans les cas de pelade, de furoncle
et d’anthrax. Les cicatrices hypertrophiques, le lupus
érvthémateux, les ulcères chroniques, les angiomes,
les tumeurs cutanées ont bénéficié largement de son
emploi.
Lion magnésium rend de grands services dans le
traitement des verrues.
L'ion hyposulfureux encore à l'étude parait devoir
¿tre efficace dans lacné, la séborrhée, le pityriasis
versicolor, etc.
L'ion iode a été employé avec succès dans le viti-
ligo, lactinomycose, la sclérodermie.
L'ion radium a donné quelques résultats heureux
dans certains cas de cancer.
L'ion sulicylique a amélioré certains cas Wichthyose
et de kératose pilaire. |
Enfin l'ion mercure a également quelques succès
à son actif dans le psoriasis (Philippson).
E. DECHAMBRE.
SYSTEME DIGESTIF
Gremeaux et Arnal (Dijon). — Nouvelle appli-
cation des courants de haute fréquence á la
stomatologie (Revue pratique d'Electroloyie et de
Radiologie médicales, n° 16, Juin 1914, p. 129
a 157).
Apres un court apercu sur la difficulté de traite-
ment de certaines dents infectées les auteurs exposent
leur technique. Ils utilisent le courant de haute fré-
Necrologie.
quence en « application monopolaire à l'aide d'une
électrode, composée d'un fil de platine inclus dans
une gaine de porcelaine mince et eflilée montée sur
un manche d'ébonite ». La cavité étant bien asséchée,
on introduit la fine électrode profondément dans la
dent et l’on établit le courant durant une minute envi-
ron. Après quoi on Pintroduit aussi loin que possible
dans la direction des canaux á traiter; on obture en-
suite la cavité à la gutta.
Les résultats, avec une bonne technique et quelques
précautions, sont d'une certitude absolue. Trois
observations détaillées de caries pénétrantes traitées
sans succès par les moyens classiques terminent
cette étude. Dans les trois cas, la haute fréquence
produisit une guérison rapide et durable
Les auteurs fondent de grands espoirs sur l'emploi
de cette modalité électrique en stomatologie, espoirs
qui sont depuis longtemps des réalités en médecine
el en chirurgie. E. DECHAMBRE.
623
MALADIES DE LA NUTRITION
Cavaillon. — Traitement de l'obésité par les mé-
thodes scientifiques (Thèse de Paris, 1914).
Dans la cure de Pobésité, à côté du régime, des
médicaments, de la cure hydrominérale, l’auteur
passe trop vile sur les agents physiques.
Parmi les moyens physiques lélectricité a des
indications trés précises.
Après avoir énuméré le procédé du courant galva-
nique continu et celui du galvanique à interruptions
rapides de Leduc, l'auteur s'arrète un instant sur le
procédé de Bergonié lequel — à condition cependant
de l’associer au régime — donnerait des résultats
très appréciables. L. BONER.
NÉCROLOGIE
TRIPIER (Paris).
En juin 1907 la Société d'électrothérapie fêtait le
cinquantenaire scientifique de celui que M. d'Arson-
val avait baptisé « le père de lélectrothérapie fran-
çaise ». Aujourd'hui ce n’est plus une fète mais un
deuil qui rappelle à nos mémoires le nom de Tripier,
éloigné depuis quelques années par son grand âge
de nos réunions, mais qui avait cependant gardé
jusqu'à ses derniers jours toute la verdeur de sa
grande intelligence.
L'œuvre de Tripier est considérable. Ses débuts
comme préparateur de Claude Bernard orientérent
d'abord son esprit vers la physiologie. C'est à cette
influence que nous devons ses travaux sur l'Etude
analytique de la pathologie nerveuse, sur les phénome-
nes de nutrition, l'engorgement inflammatoire ou varices
viscérales.
Mais il fut avant tout et surtout un clinicien de
grande valeur. Il analysait avec le plus grand soin
les moindres symptômes présentés par ses malades,
ne laissait rien passer d'intéressantou de nouveau sans
chercher à en dégager les causes, sans en tirer des
aperçus ingénieux toujours frappés au coin de son
clair esprit, de son jugement sain et de son grand
bon sens.
La thérapeutique et l'hygiène tiennent une grande
place dans les travaux de Tripier. Sa devise était
Primum vivere, deinde philosophari. C'est elle qui
Yorienta vers Vélectrothérapie à laquelle il resta
fidèle toute sa vie et que nous avons seule à consi-
dérer ici malgré tout lintérèt que présentent ses
leçons cliniques sur les maladies des femmes, sur l’hys-
térie, les maladies du système nerveux, l'arthrilisme
tous travaux qu'on peut relire aujourd’hui, qui n'ont
rien perdu de leur valeur, qui abondent en idées ori-
ginales et qui, malgré la hardiesse des vues de.l’auteur
et leur originalité, empruntent à son sens clinique, à
son souci de l'honneteté et de la vérité scientifique,
une véritable allure classique.
La clarté de sa langue, l'élégance de son style, ne
sont pas le moindre charme de ses écrits qui valent
à cet égard ceux de nos grands cliniciens.
En 1859 Tripier publiait un premier mémoire sur le
_trailement des déviations utérines par la faradisation.
On ne voyait alors dans l'électricité que l'agent qui
avait fait contracter les pattes des grenouilles de
Galvani. Les réactions musculaires provoquées par
l'état variable étaient seules prises en considération.
Les premiers mémoires de Duchenne avaient paru et
ne traitaient que de la contraction systématisée des
muscles. Aussi Tripier ne cherchait-il qu'à provoquer
cette réaction mécanique, pour redresser un utérus
dévié, mais le physiologiste qui avait suivi dans le
laboratoire de Cl. Bernard ses travaux sur les vaso-
moteurs et le sympathique ne devait pas en rester là.
H constata vite les moditications profondes que la fara-
disation d'un organe fait subir à sa circulation; il se
rappela avoir déjà observé la cessation des batte-
ments de l'artère du cordon pendant la faradisation
du testicule ; et depuis lors dans tous ses mémoires,
dans ses lecons cliniques, il ne cessa d'insister sur
le drainage vasculaire provoqué par la faradisation,
sur l'intérét qu'il présente dans les affections inflam-
matoires chroniques, dans les congestions et les
stases sanguines. C’est de ce point de départ que
sont sortis ses travaux sur les contusions, les entorses,
les arthrites chroniques.
C'est en escomptant les réactions motrices en même
temps que le drainage vasculaire qu'il conseille l'em-
ploi de la faradisation contre les hypertrophies de la
prostate et contre les fibromes utérins, les métriles chro-
niques hypertrophiques.
En somme on peut dire que Tripier a le premier
sorti la thérapeutique par courants alternatifs de
l'ornière des paralysies ou des atrophies musculai-
res, pour en faire un agent de thérapeutique géné-
rale, et on sait combien cette voie a été féconde en
résultats.
624
C'est pour graduer plus facilement l'énergie fara-
dique que Tripier imagina dès 1840 son appareil à
hélices mobiles, le seul aujourd’hui employé et qu'il
signala la différence physiologique du courant de
tension produit par les induits à fil fin avec le courant
de quantité des hélices à gros fil.
Les travaux de Tripier sur le courant continu sont
aussi de tout premier ordre, puisque en même temps
que Ciniselli, il chereha à tirer parti de l'action caus-
tique d'une électrode au contact des tissus pour la
destruction du rétrécissement de l'urètre. C'est à cette
opération née de la collaboration de Tripier et de
Malley que Nélaton donna plus tard le nom d'électro-
lyse. Le galranocaustique chimique de Tripier avait
passé à peu près inapercue, Pélectrolyse de Nélaton
eut un retentissement énorme. Et pourtant Tripier
avait poussé à fond Pétude de cette opération et de
ses suites. [avait montré que l'opération de Ciniselli
était défectueuse parce que ce chirurgien employait
l'électrode positive comme active. Tripier montra que
les cicatrices acides positives rétractiles doivent
amener une récidive tandis que les cicatrices alcali-
nes négalives restent molles et souples. H avait pro-
posé la même méthode curative contre les atrésies du
col de l'utérus, les rétrécissements du rectum ou de Cceso-
phage.
Au cours de ses travaux, Tripier insista tout parti-
culièrement sur la différenciation nécessaire entre
l'action immédiate destruelive des alcalis ou des aci-
des nés au contact des électrodes avec les tissus, et
sur l’action de polarisation médiate créée par le pas-
sage du courant entre les électrodes. Il demanda
qu'à cette dernière soit conservé le nom d'électrolyse
ou mieux de voltaisation réservant le terme de galva-
nocaustique à la destruction polaire. On nous per-
mettra d'ajouter que nous voudrions voir cette ter-
minologie acceptée par tous les électriciens.
Dans la cure du rétrécissement il demandait qu'on
emplovát Paction décongestive et résolutive de la
voltaïsation faible au début de Popération avant de
faire agir l'action destructive de la galvanocaustique
par un courant plus intense.
C'est aussi à Punion de la galvanocaustique et de
la voltaisation qu'il attribuait les excellents résultats
de sa méthode de cautérisation tubulaire aujourd'hui
tombée en désuétude grâce aux progrès de la chirurgie
aseplique, mais qui pourtant mériterait d'être con-
servée dans certains cas. Après avoir ponctionné un
kyste, un abcès, un lipome, Tripier se servait du trocart
comme électrode et faisait passer un courant continu
dont l'action locale caustique changeait le trajet du
trocart en fistule, et dont l'action de polarisation sur
les parois internes de la tumeur liquide en amenait,
par un mécanisme qu'il ne cherche pas à expliquer,
la guérison rapide.
La galvanocaustique des ulrérations anciennes, des
fistules, des fissures présente, selon Tripier, ce double
avantage d'une cautérisation destructive superficielle
et d'une décongestion résolutive profonde.
Necrologie.
Nous ne résumons ici que quelques chapitres des
travaux de Tripier. Mais si on veut bien considérer
que chacun des mots que nous avons soulignés est
le sujet d'un mémoire quelquefois trés étendu, on
comprendra combien est vaste l'œuvre de Tripier; on
verra tout ce que nous lui devons. Et nous n'avons
pas parlé de sa contribution à notre outillage instru-
mental, où, comme le disait M. d’Arsonval, « on re-
trouve bien des nouveautés vieilles de cinquante ans qui
nous viennent aujourd'hui sous des noms exotiques
des quatre coins du monde. » Nous pourrions mainte-
nant préciser en disant « de l'Europe centrale ».
C'est encore au discours de M. d'Arsonval, lors du
cinquantenaire de Tripier que nous voulons emprun-
ter ces dernières phrases qui caractérisent si bien sa
haute figure morale.
« Toujours vous vous êtes effacé et volontairement
soustrait à toutes les distinctions, à toutes les places,
à tous les honneurs auxquels vous donnaient droit
vos travaux. »
Et plus loin :« Pour poursuivre la guérison et
Pobservation de vos malades, vous n'avez jamais re-
culé devant un sacrifice de temps, de peine ou d'ar-
gent. Nous avions la consultation payante, la consul-
tation gratuite, vous avez inventé la consultation
payée. C'est la seule de vos méthodes qui soit à
l'abri du plagiat ». Dr" Oubix.
EIJKMAN (Hollande).
Le Dr P. H. Eijkman, le distingué radiologiste de
Scheveningue, ancien président de la Société néer-
landaise de Radiologie, vient de mourir.
Le Dr Eijkman avait été, en effet, un des premiers
en Hollande à se spécialiser dans la radiologie, ses
connaissances profondes en physique l'avaient incité
à travailler cette spécialité; il s’occupait tout parti-
culièrement du radiodiagnostic et avait publié à ce
sujet un certain nombre de travaux. Ses confrères
néerlandais. unanimes à reconnaitre sa haute compé-
tence en la matière, l'avaient porté à la présidence
de leur Société de Radiologie. Il était, en outre, pré-
sident de la Société médicale de Physiothérapie et
d'Hygiène, secrétaire de la Société néerlandaise
d'Anthropologie.
En France, le De Eijkman était également très
apprécié de ses collègues; il avait été invité il y a
2 ans à faire, à Paris, une conférence sur un appa-
reillage de son invention, pour la radiographie sté-
réoscopique et avait publié dans le Paris Médical un
article très documenté. Présenté à la Société de
Radiologie médicale de France, il avait été élu
à Punanimité membre titulaire. :
La radiologie française partage donc doublement
le deuil de la médecine néerlandaise, car elle vient
Le Gérant : PIERRE ÁCGER.
de perdre un confrère distingué et un éminent
collègue. G. HARET.
76 662. — Paris. Imp. Lanure, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
DE L'IMPORTANCE DE BIEN DIFFÉRENCIER
LES MANIFESTATIONS ORGANIQUES ET LES MANIFESTATIONS
PSYCHIQUES CHEZ LES BLESSÉS DE GUERRE
Par DELHERM et PY
11 importe au point de vue du diagnostic, du pronostic et du traitement, de connaítre
la nature exacte des accidents présentés par les blessés, de différencier les troubles
organiques des manifestations inorganiques et, dans les cas d'association, de préciser
ce qui doit être attribué à l'un ou à l'autre de ces états morbides.
Cette différenciation ne peut se faire que par une étude minutieuse des divers
symptômes physiques et fonctionnels, en particulier de l'état des réflexes; ét aussi
parfois au moyen de l'exploration électrique.
A. — BLESSES QUI N’ONT PAS ÉTÉ ATTEINTS PAR DES PROJECTILES
Le cas type est celui du blessé qui a été projeté à terre par un obus de gros calibre
éclatant à courte distance. L'homme a généralement perdu connaissance; lorsqu'il
reprend ses sens il présente des troubles divers et souvent de l'impotence d'un ou de
plusieurs membres.
Les souvenirs du blessé peuvent parfois être de quelque utilité pour établir le
diagnostic; mais son récit est souvent sujet à caution et les hystériques en particulier
ont une forte tendance à exagérer leur état.
L'examen des réflexes cutanés et tendineux donne des renseignements plus sûrs :
leur modification signifie qu'il existe un état organique, alors que lorsqu'ils sont
normaux il y a lieu de penser à l'hystérie.
Voici, par exemple, un malade projeté à terre par l'éclatement d'un obus; il reste
quatre heures évanoui; à son réveil il tente en vain de se lever; au bout de deux jours,
il est alteint de mutité. Cinq mois environ après le traumatisme, la parole est redevenue
normale, les bras ont toute leur souplesse, mais il persiste une parésie des membres
inférieurs avec anesthésie. Le malade traîne particulièrement la jambe gauche qu'il ne
peut soulever. Les réflexes tendineux sont normaux bien qu'un peu forts des deux côtés,
les réflexes cutanés sont également bons; il n'y a pas de Babinski; l’anesthésie est
complète dans tout le côté gauche. Le diagnostic de troubles psychiques s'impose.
Un autre blessé a été renversé par l'éclatement d'un obus; il a craché du sang sur
le champ de bataille et à l'hôpital; il est atteint d'une impotence absolue du membre
inférieur gauche qui le force à marcher avec des béquilles. Mais le réflexe achilléen est
normal des deux côtés; le patellaire, affaibli et plus lent à gauche, est cependant nette-
N° 11. — Novembre 1915. I. — 40
626 Delherm et Pr.
ment percepuble, le Babinski est négatif à droite el indifférent à gauche; le cutané
abdominal normal des deux côtés, la sensibilité est bonne. Il y a lieu de penser à des
accidents inorganiques.
Par contre, un troisième qui, comme les précédents, s'est trouvé dans la zone
d'explosion d'un obus, a, immédiatement après, de l'impotence absolue de l'avant-bras
droit; au bout de six mois, il n’est nullement amélioré. L'élévation du bras ne se fait
guère au-dessus de l'horizontale; la contracture du biceps empêche l'extension à plus
de 90°; la flexion et l'extension des doigts sont impossibles. Ces troubles sont en appa-
rence analogues sans doute à ceux observés chez les malades précédents et le diagnostic
d'hémiplégie hystérique a été porté; mais l'affaiblissement de la contraction du peau-
cier, l'extension de l'orteil, l'exagération des réflexes achilléen, rotulien, tricipital, nous
permettent de ranger nettement le sujet dans la catégorie des organiques.
Le traitement est différent suivant qu'on a affaire á un hystérique, á un organique
ou á un hystéro-organique.
Dans l'hystérie il faut procéder à une rééducation motrice énergique sous une forme
quelconque.
Sans doute, la suggestion jouant un rôle prépondérant chez les pithiatiques, l’on
peut voir des paralysies légères céder à un trailement électrique quelconque. Quand il
y a quelques difficultés, il est cependant ralionnel de faire porter l'application sur le
groupe musculaire malade : le courant faradique tétanisant en faisant énergiquement
contracter les muscles montre au sujet que l'impotence n'est pas aussi profonde qu'il se
l'était imaginé. Il convainc le malade du bon fonctionnement de ses muscles et peut lui
suggérer l'idée d’une guérison certaine.
Les étincelles de statique ou de haute fréquence, etc., toul procédé énergique, agit
de la même façon sur les phénomènes hystériques.
Il y a toujours grand avantage à commencer le traitement le plus vite possible, il
agit d'autant mieux qu'il est plus précoce.
Des paralysics hystériques traitées au début s'améliorent très rapidement alors que
négligées elles traînent en longueur et ne guérissent même jamais. De plus elles
finissent par laisser se créer des lésions organiques : rétractions tendineuses, positions
vicieuses, d'un pronostic plus sombre et plus difficiles à guérir. Chez les organiques purs
un traitement de douceur doit être la règle, et le courant galvanique pur et simple est le
courant de choix. Une large électrode positive est placée sur la colonne vertébrale et un
enveloppement ouaté négatif sur la région malade. On peut utilement associer au cou-
rant le massage léger et la mobilisation.
A
Chez les hystériques purs la guérison est souvent complète. Elle dépend, ainsi que
nous l'avons vu, de la précocité du traitement, mais aussi de la bonne volonté du malade.
Certains font au début des progrès très rapides qui ne se perfectionnent plus ensuite
lorsqu'ils voient qu'une guérison prochaine va les faire rentrer dans le rang.
D'autres sont des apathiques qui, sans faire preuve de mauvaise volonté, subissent
le traitement sans l'aider.
Manifestations nerveuses chez les blessés. 627
Enfin quelques-uns se refusent à tous soins dans l'espoir que l'infirmité pourra
facilement guérir après la guerre par un traitement approprié ou leur vaudra une pen-
sion de l'Etat.
Dans les cas où il existe une association hystéro-organique on peut avec le courant
faradique ou la haute-fréquence soustraire tout ce qu'il y a de pithiatique et améliorer
ainsi grandement le malade; il y a lieu ensuite de traiter la lésion organique par le eou-
rant continu.
Chez les organiques purs le traitement constitue un palliatif qui remédie à l’atrophie
musculaire, aux troubles circulatoires sans prétendre à de grands résultats; il rend
pourtant aux malades des services appréciables.
B. — BLESSÉS ATTEINTS PAR DES PROJECTILES
Le malade a reçu un projectile dans un membre ou à la racine du membre. Tantôt
une fracture ou l'infection ont retardé la cicatrisation de la plaie, tanlot la balle a sim-
plement traversé en séton les tissus mous et la guérison a été rapide. Dans tous les cas,
il reste une paralysie d'un groupe musculaire ou de tout un membre.
Cette paralysie peut être organique, inorganique ou associée.
L'inspection du membre peut déjà donner d’utiles indications : les troubles vaso-
moteurs et trophiques nous font sans doute soupconner la névrite, mais les renseigne-
ments les plus importants nous sont donnés par l'examen des réflexes et l'examen élec-
trique qui nous permet d'examiner chaque nerf et chaque muscle en particulier et d'en
connaître la valeur fonctionnelle.
Quels que soient les troubles moteurs observés, on ne rencontre jamais de troubles
électriques graves el surtout de réaction de dégénérescence dans l'hystérie. Par contre,
la présence de cette même réaction permet d'affirmer l'existence d'une lésion organique.
On peut même parfois reconnaitre le siège de la lésion en étudiant la répartition de
la RD. Si elle est limitée à un ou plusieurs territoires nerveux périphériques, il est
logique de penser à des lésions portant sur le nerf ou les nerfs correspondants. Si elle
affecte une topographie radiculaire il y a lieu d'incriminer une lésion des racines corres-
pondantes. Si cette localisation n'est pas toujours possible, il n’en est pas moins vrai
que la présence de la R D doit faire conclure à une lésion sérieuse du neurone moteur
périphérique.
Un de nos blessés, par exemple, montre une cicatrice d’entrée à la partie antéro-
inférieure du bras droit dans la gouttière interne du biceps à 5 centimètres du pli du
coude et une cicatrice de sortie à la face posléro-interne du bras à deux travers de doigts
au-dessus de l'épitrochlée. Le trajet de la balle est indubitablement dans le voisinage du
médian. Le malade prétend que, très rapidement après la blessure, la main a été forte-
ment attirée par les extenseurs et mise en extension forcée. Actuellement il présente de
l'anesthésie dans le territoire du médian; les mouvements de flexion du bras sur l'avant-
bras sont impossibles ainsi que ceux du pouce de l'index et du médius. La flexion des
deux derniers doigts n'est pas complète. L'avant-bras droit mesure 1 centimètre 1/2 de
moins que le gauche.
Le premier diagnostic porté a élé celui d'impotence fonctionnelle du membre supé-
rieur droit par section probable du médian.
Un examen électrique montre que les réactions sont normales et fait soupçonner
que les troubles sont pithiatiques.
628 Delherm et Py.
Après un traitement approprié une amélioration très rapide vient confirmer ce
diagnostic.
Le malade suivant présente les cicatrices de deux plaies en séton, l’une de six cen-
timètres environ à la partie externe de la jambe à trois travers de doigts au-dessous de
lépine du tibia et l’autre un peu au-dessous de la précédente. Il n'y a pas eu fracture,
tous les mouvements du pied sont très limités mais en somme possibles; les réflexes et
la sensibilité sont normaux. Le diagnostic de pithiatisme semble s'imposer mais l'élec-
trodiagnostic montre au faradique de l'hypo-excitabilité pour l'extenseur propre du gros
orleil, et au galvanique pour le même muscle de la lenteur de la secousse : on peut
conclure que si les troubles pithiatiques prédominent il existe néanmoins une légère
lésion organique.
I] est inutile de multiplier les exemples. On peut dire qu’en clinique les cas les plus
divers peuvent se présenter et que, pour les dépister, un examen complet est souvent de
rigueur. |
Chez les hystériques purs, la rééducation faradique et l'étincelage de haute-fréquence
sont les traitements de choix pour les troubles moteurs et sensitifs.
Chez les organiques purs, s'il y a section nerveuse, l'électrothérapie seule ne peut
donner de résultats; il en est de même dans les cas de compression par cal exubé-
rant, etc.... Il appartient au chirurgien de juger l'opportunité d'une intervention et ce
n'est qu'après elle qu'un traitement électrique peut donner le maximum d'effets.
Dans ces cas, nous avons recours au courant galvanique. Il nous parait logique de
soumettre plus spécialement à l’action du courant le lieu présumé de la lésion et d'enve-
lopper la cicatrice d’une large électrode circulaire négative, le pôle positif étant appliqué
sur les racines nerveuses. Nous espérons lutter ainsi contre les particules cicatricielles
qui peuvent encore irriter le nerf et en mème temps contre l'élément douleur qui accom-
pagne souvent les lésions nerveuses. Dans un second temps du traitement nous faisons
agir l'action dynamique du courant sur les muscles plus particulièrement atrophiés.
CONCLUSIONS
Il faut éviter par un examen succinct de conclure trop vite au pithiatisme, se sou-
venir qu'on ne doit arriver à ce diagnostic que par élimination et ne pas oublier que
l'association hystéro-organique est la règle en pathologie nerveuse.
La mise en lumière de ces divers cas importants pour le diagnostic l'est encore plus
pour le pronostic qui intéresse l'Élat au double point de vue financier et de la Défense
nationale.
Le traitement est différent suivant que l'on est en présence d'un psychique, d'un
organique ou d'un hystéro-organique. La douceur est la règle chez l'organique alors que
l'on doit rééduquer énergiquement l'hystérique et doser les deux modes de traitement
chez les hystéro-organiques.
Dans aucun cas on n'enverra ces malades dans un dépôt ou en congé de conva-
lescence.
RÉFLEXIONS MÉDICO-CHIRURGICALES
SUR LA PRATIQUE NEUROLOGIQUE EN TEMPS DE GUERRE
Par JEAN FERRAND
Médecin de l'hôpital Saint-Joseph, à Paris.
De tous les organes, de tous les tissus atteints par les blessures de guerre ou lésés
par suile de la guerre même, il n’en est pas de plus gravement touchés que les tissus
nerveux, centres encéphalo-médullaires ou nerfs périphériques. En effet, si les vaisseaux
se hent, si les muscles se réparent et les fractures se consolident, les tissus nerveux sont
la plupart du temps irrémédiablement lésés. Aussi est-il fort intéressant d'étudier toutes
les conséquences médico-chirurgicales de la guerre sur ce point particulier et de systé-
matiser les maladies ou blessures du système nerveux de cause traumatique.
Ceci n'est pas une revue générale de la question, qui serait beaucoup trop vaste, ni
une statistique dont les chiffres, intéressants par eux-mêmes, sont donnés de bien des
côtés. Mais, placé dans un des plus gros centres hospitaliers de la guerre, nous avons
vu depuis le début beaucoup d'hommes de troupe et d'officiers dont le système nerveux
était lésé. Beaucoup de ces lésions, vues dans notre hôpital et dans d’autres où l’amitié
de nos confrères nous appelait, ne nous ont pas paru présenter d'intérêt spécial à
l'époque guerrière. D'autres, au contraire, nous ont frappé par leur rareté et nous avons
même, sur quelques points, acquis depuis le début des hostilités une expérience qui
nous manquait. Sur ces curiosités ou ces nouveautés seulement nous voulons attirer
l'attention, espérant qu'elles seront utiles à connaitre pour tous.
NERFS PÉRIPHÉRIQUES
Le système nerveux périphérique, sous la forme des nerfs mixtes des membres, est
fréquemment victime des projectiles de guerre. Pratiquement le scialique au membre
inférieur, le radial, le cubital et le médian au membre supérieur sont surtout atteints.
Le diagnostic d'une lésion de ces nerfs se fait facilement dès le début, presque aussitôt
après la blessure et, à cette époque, il est impossible de rien tenter pour éviter la paralysie
consécutive. Il est rare, en effet, de voir ces plaies guérir sans suppuration, ce qui empêche
toute intervention réparatrice : et le tenlerait-on, qu'elle échouerait, car même si l'infec-
tion n'amène pas spontanément une suppuration abondante, les nerfs sont trauma-
tisés, atteints toujours de névrile, el on ne peut les aborder sans une large ouverture qui
suppure presque toujours après l'intervention chirurgicale, quelles que soient les pré-
cautions aseptiques prises pendant l'opération. Donc, la conduite est simple : absten-
tion de toute réparation nerveuse pendant 2 mois au moins et souvent plus longtemps.
Passé ce temps, on est en présence d'un blessé dont la plaie est guérie, la cicatrice
fibreuse plus ou moins élendue et qui subit une paralysie plus ou moins complète d'un
nerf périphérique.
Les symplômes de ces paralysies ne présentent rien de particulier. Troubles moteurs,
(1) Bien que cet article n'entre pas directement dans les questions traitées par le Journal de Radiologie,
il nous a semblé utile de le publier à cause de l'utilité qu'il présente pour nos collègues chargés des services
d'Electrologie dans les centres neurologiques du Service de Santé. (Vote de la Rédaction.)
630 Reflexions medico-chirurgicales.
troubles sensitifs, troubles réflexes, troubles trophiques sont ceux des paralysies banales
de ces nerfs, el ils sont décrits partout. Deux points seulement sont intéressants à préciser
dans le diagnostic de paralysie d'un nerf périphérique : ces deux points consistent à
savoir : 1° si le nerf est complètement sectionné ; 2° si le nerf est intact mais comprimé par
la cicatrice. Et ces deux considérations ont une grosse importance, car la conduite ulté-
rieure découle de ces précisions.
Il semble que nous puissions aujourd'hui fixer à peu près notre ligne de conduite en
profitant de l'expérience des autres. Un grand nombre de travaux ont déjà été publiés
tant à l’Académie de Médecine qu’à la Société de Chirurgie, à la Société de Neurologie
et par plusieurs centres d'hospitalisation spécialisés dans la pratique neurologique. Nous
ne citerons aucun nom, mais nous pouvons profiter maintenant des expériences heureuses
ou infructueuses qui ont été tentées depuis quelques mois (').
De tout ceci résulle que nous pouvons ramener les divers malades à 3 cas
schématiques.
I. Une blessure d'un membre est guérie et le nerf est comprimé dans la cicatrice :
celle-ci pouvant d'ailleurs être fibreuse, être un cal osseux, etc....
Dans ce cas la paralysie motrice est incompléte; l’anesthésie aussi ne s'élend pas
exactement à la région innervée par le nerf lésé. Les réactions électriques ne sont pas
mauvaises : on n'observe ni R. D. complète, ni contraction vermiculaire. Mais les dou-
leurs surtout sont intéressantes à analyser. Elles sont très variées, parfois vives, ce qui
est une indication opératoire, tandis que dans certains cas de névrite ascendante ce signe
est une contre-indication.
Dans ces cas de constriction nerveuse, ce sont tantôt des douleurs continuelles sans
crise apparente mais empêchant tout sommeil. D'autres fois ce sont des fourmillements
dans l'extrémité du membre, par exemple dans le pied, quand le sciatique est lésé à la
cuisse. Ces élancements arrivent par crises subites, sans raison, sans attouchement,
souvent le bruit extérieur ou même la peur du bruit les ramène : nous en avons vu un
exemple très net (comme ceux signalés par P. Marie surtout à propos du médian) chez
un homme dont le sciatique avait été laissé baignant dans une poche de pus. D’autres
comparent ces douleurs à des coups appliqués sur le membre. Enfin chez certains le mal
remonte plus haut, la névrite est ascendante et le malade souffre même au-dessus de sa
plaie et de sa lésion. Dans ce cas, presque toujours les troubles trophiques sont parallèles
aux troubles sensitifs.
Le diagnostic est facile, l'indication formelle : il faut opérer.
L'opération consiste à chercher l'obstacle, à le lever en sectionnant les masses,
fibreuses le plus souvent, qui sont la conséquence d'une suppuration prolongée, masses
qui ne se reproduiront pas dans une cicatrice aseptique. On trouve un cordon nerveux un
peu aplati, altéré, mais non coupé; on essaie de le poser sur des masses musculaires
bien vivantes, on l'entoure de sérum chaud ou d'huile goménolée et on referme aseptiquement
pour obtenir une réunion par première intention de la plaie.
De tels cas sont fréquents, ils constituent le triomphe de la chirurgie nerveuse. Le
succès est la règle, ou tout au moins est possible, la sensibilité revient en quelques
jours, la motricité un peu plus lentement et les réactions électriques permettent de
suivre au jour le jour la régénération fonctionnelle. Du reste, l'électrothérapie doit se
(1) Cet article était sous presse quand ont paru les articles du Prof. Déjerine dans la Presse Médicale.
sur la pratique neurologique en temps de guerre. 631
poursuivre longtemps pour conserver l'intégrité musculaire et empêcher la dégénération
des plaques terminales nerveuses soit musculaires, soit cutanées.
IL. Le nerf est incomplètement sectionné. La cicatrice est souple et on n'y sent pas de
brides fibreuses bien nettes pouvant être une cause de compression. II s'agit le plus sou-
vent d'un tronc de gros volume, du sciatique ou parfois du médian. La paralysie motrice
est incomplète, l'hypoesthésie vague et mal délimitée : pas de douleurs spontanées ou
très peu, elles n'empéchent pas le sommeil; on ne constate non plus aucun trouble
trophique. L'examen électrique ici rend encore service en montrant la paralysie complète
et la dégénérescence quelquefois de certaines fibres à l'exclusion de certaines autres, ce
qui permet d'affirmer la section incomplète du tronc nerveux. Cette dégénérescence est
très systématisée : un muscle est parfois seul louché.
Aucune hésitation non plus n'est à avoir ici. Il faut s'abstenir de toute intervention
chirurgicale, respecter ces fibres conservées qui vont petit à petit servir de guide aux
fibres sectionnées lesquelles croissent et essaient en suivant leurs voisines de retrouver
le bout périphérique qui leur est propre. Le chirurgien n’a ici rien à voir et si le cas pré-
cédent est le triomphe de la chirurgie, celui-ci est le succès de l’électrothérapie. On doit
la continuer longtemps, des mois entiers, jusqu'à ce que les filets coupés aient retrouvé
leur chemin.
Cette conception du rameau nerveux central poussant un prolongement vers le bout
périphérique, guidé dans son chemin par les fibres restantes et saines n'est pas une
simple vue de l'esprit théorique. Des expériences sur l'animal ont montré que des nerfs
complètement sectionnés et dont on suture ainsi les deux extrémités, après résection de
plusieurs centimètres, par une suture à distance peuvent se régénérer et retrouver l'inté-
grité de leur fonction à condition d’être guidés dans leur croissance vers une bonne
direction. Dans une section incomplète cette condition se trouve réalisée pour les fibres
coupées avec le maximum de chances de régénération. ll ne faut donc à aucun prix
intervenir dans un cas semblable.
III. Le nerf est complètement sectionné dans la cicatrice. Les symptômes de la section
complète sont assez précis. La paralysie motrice est absolue pour tous les muscles
innervés par le nerf en question. L’anesthésie s'étend à tout le territoire cutané connu
pour être sous la dépendance de ce nerf: il faut aussi ne tenir qu'un compte approximatif
de ce signe, à cause des récurrences et des anastomoses nerveuses qui peuvent suppléer
dans une certaine mesure à la perte de la sensibilité. Les réflexes sont abolis et quelques
troubles trophiques commencent à apparaitre (circulation défectueuse, glossy-skin,
ulcérations des extrémités). De plus, les douleurs spontanées sont très variables ; certains
sujets ne souffrent absolument pas, d'autres accusent de violentes douleurs dans le
segment périphérique du membre. Et ceci a une assez grosse importance pour la déter-
mination de la conduite à tenir. |
Entin, l'examen électrique donne des renseignements précis. Le bout périphérique
est dégénéré; il y a, suivant l’époque à laquelle l'examen cst pratiqué après la blessure,
RD complète, ou contraction vermiculaire des muscles ou inversion de la formule.
Quelle conduite devra-t-on tenir en présence d’un cas semblable qui semble aussi
précis cliniquement et anatomiquement? Il est cependant bien plus difficile que dans les
cas précédents d'adopter une manière de faire identique et constante. Quelques points
cependant nous paraissent bien acquis.
632 Réflexions medico-chirurgicales
a) Il n'y a jamais intérêt à hater une intervention. Ceci n'est pas le résultat d'une
expérience récente, mais l'opinion de la majorité des physiologistes qui ont étudié les
sections et les régénérations nerveuses (voir in Cornil et Ranvier, t. TIT, l’article de
Durante, qui donne jusqu'à 1905 toute la bibliographie de la question). La guérison
obtenue par suture s’oblient aussi bien et même mieux un an ou même deux ans après la
section nerveuse, probablement à cause de la névrite du segment périphérique, névrite qui
gêne la régénération, qui apparaît très rapidement après la section et ne disparaît que très
lentement. Pour cette raison, on ne doit pas opérer hâlivement et surtout les sujets qui
souffrent, quelque paradoxal que le fait paraisse. On est tenté, en effet, d'intervenir,
poussé par la souffrance de ces malades. Or ils souffrent par le fait de la névrite; celle-ci
va s'atténuant en quelques mois. Elle est d'ailleurs justiciable de traitements médicaux
palliatifs et de traitement électrothérapique. Mais elle disparait peu à peu et la queslion
de l'intervention se repose à nouveau après cessation des douleurs.
b) Dans quelques cas, la cicatrice est volumineuse, une grande masse de lissu
fibreux sépare les deux fragments nerveux. Ceci peut se prévoir à la palpation de la région.
On doit encore ici s'abstenir ou tout au moins attendre, car on se trouvera, après libéra-
tion, de la cicatrice en présence de fragments impossibles à réunir et qu'il faudra sec-
tionner ou réséquer très loin dans chaque sens : il sera alors, malgré tous les artifices,
inutile d'essayer le rapprochement du bout central et du bout périphérique, d'où une
opération complèlement inutile.
c) Enfin, dans une série de faits les choses se présenteront au mieux : section com-
plète, absence de douleurs névritiques, cicatrice mince. On a attendu suffisamment
longtemps et on inlervient. On découvre les bouts central et périphérique du nerf en
question, on les suit jusqu'à la cicatrice, on tombe sur la masse de tissu fibreux dans
laquelle se perdent les extrémités nerveuses. Ici nous sommes en présence de deux tech-
niques différentes, récemment décrites, et de systèmes tout à fail opposés.
Les uns résèquent la totalité de la cicatrice et suturent les deux bouts nerveux après
avoir enlevé tout le lissu fibreux et sectionné les rameaux central et périphérique du
nerf aussi loin qu'il paraît altéré, de façon à aboucher deux cordons aussi sains que
possible.
D'autres cherchent seulement à dissocier les fibres nerveuses dans la cicatrice
fibreuse et recommandent de ne jamais les sectionner. Ils reforment ainsi un conduit un
peu artificiel entre le bout central et le bout périphérique, conduit qui contient encore
des fibres nerveuses et peut servir de point de départ à une régénération ultérieure. Celte
opéralion très délicate et très conservatrice peut être aidée par des techniques multiples
comme les injections d'air ou de bleu de méthylène dans les nerfs eux-mêmes et surlout
l'excitation directe des rameaux isolés au moyen de pôles fins et asepliques venus
d'une source électrique et posés directement dans la plaie.
Ces deux techniques inverses ont chacune leurs partisans et leurs détracteurs. La
première n'a pu Jusqu'ici donner encore aucun résultat complet en sa faveur. La seconde
a produit quelques améliorations; elle est plus conservatrice et se synthétise dans la
formule : libérer toujours, ne réséquer jamais. Ce principe séduira Lous les neurologistes.
Bien entendu, un long traitement électrothérapique sera l'adjuvant indispensable de
ces méthodes sanglantes ou abstentionnistes. Seul il permettra la conservation et la
régénération des tissus, des muscles et des plaques terminales motrices ou sensitives.
Nous n'avons pas la prélention d'avoir, en schématisant ainsi les blessures qui se
sur la pratique neurologique en temps de guerre. 033
présentent à notre observation, épuisé tous les divers cas de la pratique courante.
Cependant la plupart peuvent en général rentrer dans l'une ou l'autre de ces catégories
pour lesquelles nous nous sommes efforcé d'offrir une solution thérapeutique. Tout
revient à faire un diagnostic aussi précis que possible et pour cela l'examen électrique
sera de première ulilité.
Notions fournies par l'examen électrique. — Sans entrer dans les détails de l'électro-
diagnostic, on peut dire que celte méthode donne des renseignements incomparables.
Elle montre la valeur fonctionnelle des muscles et des nerfs, indiquant ainsi, par déduc-
tion, la localisation précise de la lésion. On ne saurait se passer d'elle en Neuropatho-
logie. Jointes aux symptômes cliniques, les conclusions de l'électrodiagnoslic permettent
de déterminer l'étendue du traumatisme nerveux et de décider ou non l'intervention.
A vrai dire l'électrodiagnoslic ne peut permettre d'affirmer une section nerveuse
mais, en montrant Pinexcitabilité, dans certaines conditions techniques, il laisse supposer
que le nerf est gravement dissocié, comprimé, étranglé ou sectionné, en tous cas qu'il
ne remplit plus le rôle auquel il est destiné. |
Dans d'autres cas, il indiquera des troubles peu marqués, alors que les signes cli-
niques faisaient penser à une lésion plus grave; quoi qu'il en soit, dans les cas difficiles,
il est extrêmement important de répéter ces examens à intervalles plus ou moins éloignés,
de façon à suivre l’évolution. La diminution des phénomènes de dégénérescence est une
précieuse indication de l'abstention opératoire.
Enfin, au cours de l'intervention, l'examen électrique direct du nerf dénudé permet
ordinairement d'être fixé sur sa continuité ou sur sa section : l'intervention trouve encore
là un guide précieux. e
Est-ce à dire que les notices fournies par l'électrodiagnostic permettent de porter
des conclusions définitives? Dans certains cas, la chose n'est pas douteuse, mais on
aurait tort de généraliser.
ll ne suffit pas d'avoir le détail des réactions électriques; il faut encore les inter-
préter et, pour łe faire, il est indispensable d'avoir pratiqué un examen clinique complet.
L'électrodiagnostic doit être considéré comme un appoint puissant, mais il n’est qu’un
des procédés d'examens qui conduisent au diagnostic.
SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
Le système nerveux central est, lui aussi, atteint par les projectiles de guerre. Mais
les lésions ne présentent que peu de symptômes particuliers à ce genre de blessures. ©
Nous laisserons d’abord de côté toutes les maladies de la moelle qui peuvent s'observer
aussi bien chez des soldats que chez des civils; de même, nous avons vu plusieurs cas
d'hémorragie cérébrale ou d'hémiplégie syphilitique chez des officiers âgés. Du côté
de la moelle nous avons vu des sections des racines par des projectiles ou des corps
étrangers intrarachidiens : ceci n'a aucun intérêt spécial.
Nous altirons l'attention sur deux points relatifs aux traumatismes du crâne. Il est
d'abord frappant de voir combien souvent la doctrine classique des localisations céré-
brales est mise en échec dans nos observations : de tout ce que nous avons vu résulte
un nouveau coup de pioche dans ce domaine des localisations. En voici quelques
exemples :
M... est amené avec une fracture du crane pour laquelle on le trépane. Le projectile
634 Réflexions medico-chirurgicales
n'a pas perforé la boite cránienne mais a produit une plaie tangentielle (nous nous expli-
querons plus loin sur son mécanisme). Projectile, fracture, esquilles, trépanation, tout
est très en avant de la scissure de Rolando, ce sont les deux premières circonvolutions
frontales qui sont touchées : chirurgicalement tout s'arrange en quelques jours. Alors
l'homme présente des accidents délirants avec manifestations violentes, ce qui s'explique
assez bien, puis une aphasie totale type, ce qui est moins normal, et enfin une hémia-
nopsie latérale homonyme des plus nettes, persistant encore 3 mois après l'opération.
ce qui est plus curieux. Du reste, ce phénomène de l'hémianopsie est un symptôme
_ fréquent dans les plaies crániennes et tout à fait déconcertant. P..., atteint d'une toute
petite fracture dans la région pariétale, présente une hémianopsie type ne s'expliquant
que par une lésion profonde ayant sectionné ses fibres optiques très loin dans la profon-
deur de l'hémisphère. Par contre, C..., officier, ne présente aucune hémianopsie mais
seulement un peu de vertige, malgré une fracture dans la région du cunéus, fracture
esquilleuse qui atteint sûrement l'hémisphère.
Nous devons dire d'ailleurs que les phénomènes purement moteurs des membres
causés par des compressions des zones motrices périrolandiques ne nous ont pas trompé.
Dans ces cas les localisalions se sont trouvées conformes à la doctrine classique.
Le second fait intéressant dans ces fractures du crâne consiste dans ce que l’on
peut appeler les plaies tangentielles du crane. Et ceci est surtout chirurgical, mais le
mécanisme de production de ce genre de fractures est curieux. Sur ce point comme sur
bien d'autres notre expérience s'est faite depuis le début des hostilités. On voil. en effet
peu de fractures de la base.
Les blessés porteurs de plaies de cette nature arrivent en général sans aucune aide
et marchant. Beaucoup ne se plaignent que par hasard de leur traumatisme céphalique :
nous en avons vu un, venu pour une plaie en séton du grand pectoral dont il s'inquiétait
beaucoup el qui ne nous a parlé que vingt-quatre heures après d'une petite plaie du cuir
chevelu, « sans importance », disait-il, et perdue dans ses cheveux. Les os du crâne
élaient fracturés sous celte plaie insignifiante. Ceci est la règle, la plaie est très minime,
aucun projectile n'y est demeuré, et l'exploration au stylet permet de sentir une solution
de continuité dans la table externe de l'os crânien, une simple félure. En présence de
lésions aussi minimes, on conclut à une légère felure de la table externe, on panse asep-
tiquement et on attend. On attend ainsi quelquefois longtemps, 5, 8, 10 jours, puis tout
à coup le blessé fait soit des phénomènes de compression localisée, sans fièvre (cas heu-
reux, Car on peut encore intervenir à temps), soit 40° de tempéralure, des phénomènes
généraux, et il meurt en 48 heures de méningite suraigué, malgré toute opération.
Qu'y a-t-il donc sous celle felure de la table externe de l'os? ll y a un éclatement de
la table interne, fracturée en plusieurs endroils, avec des esquilles libres, bref un gros
délabrement qui produit dans le cerveau des lésions profondes. La dure-mére est parfois
respeclée (d'où compression simple), mais souvent déchirée, et l'on retrouve des
esquilles à plusieurs centimètres de profondeur en pleine substance cérébrale : d'où
méningo-encéphalile, abcès du cerveau, etc.
Ces fractures, à peu près ignorées avant la guerre, sont curicuses par leur méca-
nisme. Une balle animée de grande vitesse frappe le crane sans y pénétrer, « tangentiel-
lement », ne produit qu'une felure de la table externe, mais la pression du choc est suffi-
sante pour faire éclater la table interne et en projeter les fragments dans les parties
molles sous-jacentes. D'où le nom de plaies tangentielles du crane, nom qui explique
surtout leur mécanisme. Nous n'insisterons pas sur leur traitement. Les chirurgiens ont
sur la pratique neurologique en temps de guerre. 635
montré la nécessité de la trépanation le plus tôt possible, et notre expérience faite depuis
le début de la guerre leur donne absolument raison.
Parmi les traumatismes médullaires, le plus curieux est le résultat de ces éclate-
ments d'obus qui produisent souvent des paraplégies sans aucune plaie. On voit des
hommes qui arrivent paraplégiques des membres inférieurs, avec des troubles sensitifs
mal définis mais plutôt répartis en segments de membres, avec des rétentions d'urine :
ces accidents sont consécutifs à une violente commotion qui les a jetés par terre. Aussi
la plupart attribuent-ils ces accidents paralytiques à leur chute. Ces paraplégies s'arran-
gent souvent soit rapidement, soit plus lentement. Nous en avons vu une récemment qui
datait de 5 mois. |
Nous pensons que la pathogénie en est tout autre et que le fait de la chute n'y est
pour rien. Les cas graves et prolongés de ce genre qu'il nous a été donné d'observer
avaient des hématomyélies et se présentaient comme bien atteints d'une section à peu
près complète de la moelle (ou compression brusque) avec une réaction méningée très
caractéristique. Il s'agit lá d'hématomyélies analogues à celles observées chez les
ouvriers plongeurs travaillant dans l'air comprimé. L'éclatement de gros projectiles
contenant des substances violemment explosives amène une raréfaction de lair et
cerlains accidents somatiques tels que des ruptures diaphragmaliques. Rien d'étonnant
à ce que des hémorragies médullaires se produisent à ces mêmes moments sous
l'influence de ces brusque décompressions.
En présence de ces cas révélés par un minimum de symptômes, il importe de faire
un diagnostic précis et de ne pas considérer de tels sujels comme des hystériques ou
des simulateurs, ce qui a une importance capitale pour eux, tout au moins au point de
vue militaire sinon au point de vue thérapeutique. La ponction lombaire rendra ici de
grands services, car la présence d'une lymphocytose ou de quelques globules rouges ou
même d'un liquide jaune lèvera tous les doutes.
Bien que ces trois points soient les seuls qui nous aient paru curieux et utiles à
signaler ici, on peut rencontrer en pathologie du système nerveux central tout ce que
l'on observe couramment en clientèle hospitalière. Mais ceci ne nous a pas semblé digne
d'être détaillé.
PSYCHO-NÉVROSES
Si nous abordons maintenant le chapitre des psycho-névroses, nous voyons une
multitude de faits très variés et que l'on peut difficilement classer dans les catégories
connues. On observe des variétés curieuses dont la classification nosologique est des
plus discutables. On peut penser du reste que l'apparition de ces névroses n'est pas
spéciale à la guerre actuelle ni à ses engins de destruction ou de mutilation, car il existe
une rubrique dans la nomenclature militaire, rubrique dans laquelle on peut les placer
péle-méle : c'est la névrose traumatique.
Nous ne voulons pas dire que la névrose traumatique doive constituer une entité
nosologique immuable et suffisant à englober tous les accidents dont la cause paraît
inorganique. Assurément non : mais quand nous aurons classé tous les cas d'hyslérie ou
d'hystéro-traumatisme, tous les accidents mentaux.éclos sur des terrains prédisposés ct
revétant une forme connue, il restera une série de cas bizarres, certainement dus à une
cause inorganique, dont la description clinique ne ressemble à aucune maladie connue el
que nous dirons constituer la névrose traumatique.
Une première erreur à éviter est de considérer comme hystériques ou simplement
636 Reflexions medico-chirurgicales
névropathes des malades ou même des blessés qui sont en réalité atteints de lésions des
centres ou des nerfs périphériques. Bien que celte erreur ait élé signalée par M. Babinski
el lui ait servi à limiter le champ de l'hystérie, elle n'est pas commise moins souvent, en
particulier dans les milieux militaires, où l'on a tendance à donner une grande importance
au pithiatisme. Pour qu'une contracture soit hystérique, il ne suffit pas qu'elle soit forte-
ment accentuée et que les réactions électriques n'indiquent pas la réaction de dégéné-
rescence dans les muscles et nerfs de la région, il faut encore un terrain spécial,et, avant
de se prononcer, étudier le malade au point de vue somatique. Nous avons vu dernière-
ment ainsi un homine contusionné depuis quelque temps dans une explosion de mine
qui présentait, sans aucune plaie, une paraplégie spasmodique nette : on parlait de le
renvoyer à son corps comme simulateur. Nous avons fait chez lui le diagnostic d'héma-
torachis, et la ponction lombaire a montré une réaction méningée intense incompalible
avec le diagnostic d'hystérie. Somme toute, les accidents purement névropathiques pri-
mitifs ou secondaires à un traumatisme ne sont pas très fréquents. [ls étaient surtout
rares au début de la guerre ; leur nombre va en augmentant peut-être un peu actuelle-
ment comme si, l'état de guerre devenant un état plus normal, ces accidents avaient
mieux le temps de se développer. II faut, tout en sachant les dépister, se garder d'en voir
partout et surtout de confondre l'hystérique et le simulateur. Donc, surveiller attentive-
ment les accidents hystériques el se méfier de prendre pour tels des lésions orga-
niques.
Abordant un deuxième ordre de faits, nous ne voulons pas prétendre à l'inexistence
des accidents névropathiques produits directement par la guerre et à caractères nettement
hystériques. Si l'on s'en rapportait aux notions devenues classiques sur le rôle de l'émo-
Lion, on pourrait cependant nier l'existence de tels accidents. On a tour à tour attribué,
puis refusé à Pémotion la cause de tous les accidents hystériques et, il y a peu de temps
encore il était devenu classique de remarquer combien les grandes catastrophes de che-
mins de fer, de mines, de tremblements de terre avaient causé peu d'éclosions de phéno-
mènes hystériques par rapport à la simple contagion hospitalière par exemple. Voyez
Messine, voyez Courrières, disait-on ; il en est sorti moins d'hystériques que de la Sal.
petriére. |
Cependant la guerre actuelle, catastrophe dont l'immensité vaut bien celle du trem-
blement de terre de Messine, fait naître, sous l'influence de l'émotion, de véritables hys-
tériques. Il faut aussi tenir compte du terrain, de la fatigue, de la dépression nerveuse
chez des hommes soumis depuis de longs mois à un surmenage perpétuel et qui vivent
au milieu des morts el des mourants. Aussi ces malades présentent bien les anciens
caractères attribués à lhystérie, ils en ont les sligmates; ils nous arrivent ainsi de
l'avant et ces sigmates sont réels. On ne peut accuser ici l'éducation du malade. En voici
un exemple.
B... a été évacué du front avec le diagnostic de fracture de la colonne vertébrale. Il
est tombé dans un trou que venait de creuser devant lui un obus allemand; relevé en
brancard, atteint de paraplégie des membres inférieurs, il a été évacué sur l'arrière sans
poser 2% heures à peine dans une ambulance. On commence par le soigner comme une
fracture de la colonne vertébrale parl immobilisation, et je fus appelé à donner mon avis
sur sa paraplégie. Je n'eus pas de peine à constater l'absence de fracture de la colonne
verlébrale, de troubles sphinctériens, une paralysie motrice très incomplète des mem-
bres inférieurs el, par contre, une hémianesthésie absolue et complète permettant de lui
enfoncer des épingles dans la peau depuis la plante des pieds jusqu'à la racine des che-
sur la pratique neurologique en temps de guerre. 637
veux sur tout le cóté gauche du corps sans aucune réaction de sa part. Et personne
n'avail jusqu'à ce moment recherché la sensibilité de ce malade ni fait son éducation sur
ce point.
Donc, il y a des hystériques véritables créés par l'émotion du combat et ces malades
répondent bien à la description jadis classique de l'hystérie.
Enfin, en ce qui concerne les psychoses vraies, nous n'avons observé que peu de
choses intéressantes. Nous avons vu des mélancoliques, des déments précoces, deux psy-
choses maniaques dépressives, un dément épileptique avec fugues, etc. Tous ces malades
ne sont pas à proprement parler des victimes de la guerre. Peut-être le surmenage phy-
sique auquel ils ont été soumis a-t-il été pour eux la cause déterminante de l'éclosion
des accidents, mais tous avaient eu antérieurement des prodromes plus ou moins sérieux
ou des antécédents familiaux. Les émotions qu'ils avaient ressenties ont cependant laissé
leur cachet dans leur délire et les mélancoliques nous ont paru avoir plus de troubles
hallucinatoires qu'on ne le constate d'habitude. |
Reste alors toute une série de cas impossibles à classer dans la nosographie actuelle
et auxquels nous réserverions volontiers le nom de psycho-névrose traumatique. En quoi
consiste cliniquement cette affection? Nous lui distinguerions plusieurs degrés. La forme
la plus bénigne, nous ne la constatons pas dans les formations de l'arrière; nous la con-
naissons par les récits rapportés par nos confrères de l'avant ou par des officiers l'ayant
observée.
Un officier supérieur fort intelligent nous racontait avoir un jour envahi une tranchée
allemande sur laquelle, avant son altaque, l'artillerie française avait déversé une masse
d'obus pendant plus de deux heures. Il appelait cela un tir de pilage. Les Allemands
s élaient réfugiés au fond de cette tranchée profonde dans laquelle ils étaient bien abri-
tés : aucun n'avait élé blessé. Cependant, aucun ne bougea à l'arrivée des Français. Ils
paraissaient devenus idiots et ne pensèrent même pas à faire usage de leurs armes, pas
plus qua prendre la fuite. EL l'officier qui nous racontait ce trait insistait sur l'effet
moral d'un semblable tir d'artillerie lourde el attribuait l'élat de ces hommes à cet effet
moral. Voilà certes un premier degré de névrose traumalique. On ne peut le confondre
avec la peur à proprement parler, car il consiste dans une suppression complète de
toute action volontaire et même de la plupart des réflexes, le premier de ceux-ci ayant dù
être de se défendre au moyen de ses armes ou bien de fuir.
Du reste, la plupart des hommes sortant de la fournaise mème de la guerre arrivent
à l'intérieur avec des troubles psychiques légers. Tous ont de l'insomnie, entendent le
canon et se réveillent la nuit en proie à des cauchemars et à des hallucinations auditives.
Quelques jours de repos suffisent d'ailleurs à calmer ces symptômes, mais le calme, la
tranquillité, le repos au lit et une alimentation laclo-végétarienne abrègent la durée de
ces phénomènes.
Il existe une forme déjà plus accentuée de névrose lraumatique caractérisée par des
signes plus sérieux. Nous avons eu occasion de voir plusieurs malades qui présentaient
un syndrome assez analogue à la paralysie agitante. Ils sont atteints de tremblement,
surtout intentionnel, la marche est difficile; l'un d'eux avait même de l'antépulsion, une
grande fixité du regard et ce facies figé caractéristique de la maladie de Parkinson com-
paré par plusieurs neurologistes au facies dd à la peur: Potain n'a-t-il pas autrefois
attribué à une peur violente el brusque certains débuts foudroyants de paralysie agitante?
Ces malades sont spasmodiques, leurs réflexes tendineux sont exagérés, ils pleurent faci-
lement; souvent des zones d'anesthésie signent l'origine inorganique de la maladie et
638 Réflexions medico-chirurgicales
tous présentent les mêmes troubles de céphalée, d'insomnie, de cauchemars que ceux
atteints de la forme précédente. Celle-ci est déjà plus tenace, elle s'accompagne, comme
beaucoup de psychoses, de phénomènes gastro-intestinaux qui durent autant qu'elle.
Trois semaines, un mois, sont indispensables à la maladie pour se terminer et les cal-
mants, les hypnotiques el l'hydrothérapie chaude sont de précieux adjuvants à la gué-
rison.
Fait remarquable à retenir, tous ces malades ont peur de ne pas guérir. Ils sont, en
général, très impressionnés par leur état, se rendent très bien compte de l'inanité de
leurs hallucinations et s'inquiètent beaucoup de la possibilité de leur guérison. Mais ils
paraissent fatigués physiquement autant que moralement et ne font aucune difficulté
pour garder le lit autant que le médecin le désire.
Cette forme est à distinguer d'abord de la simulation : ce diagnostic est en général
facile,car un simulateur ne peut soutenir longtemps une semblable mise en scène ; mais
il faut la séparer surtout de la paralysie agitante ou de certaines formes de paralysie
pseudo-bulbaire, ce qui sera d'habitude très facile, sinon à l'arrivée du malade, du moins
au bout de très peu de jours. Nous avons vu plusieurs officiers atteints de cette forme et
même des médecins. Les uns et les autres avaient eu un début assez brusque, à la suite
d'explosions importantes survenues tout à côté d'eux, soit par mines, soit par gros obus.
Le troisième degré de la névrose traumatique est une véritable psychose avec période
de délire. Nous avons pu en observer deux cas très nets. ll s'agissait de jeunes soldats
ayant recu de légères blessures, d’ailleurs guéries quand nous les avons vus. La maladie
s'est caractérisée, dans les deux cas, par des périodes de calme et des crises de délire.
Pendant la période de calme, le malade ressemble beaucoup à un mélancolique banal : il
parle peu, reste sans bouger dans sa chambre et évite le contact avec les autres soldats;
il mange mal ou presque pas. On arrive cependant à obtenir quelques réponses en insis-
tant et l'examen amène régulièrement de l'angoisse. Bref, l'état a une grande analogie
avec la période mélancolique d'une psychose maniaque dépressive, et si l’on n'assistait
pas aux crises aiguës, on pourrait classer la maladie dans cette catégorie.
Mais tout à coup le malade s'agile el commence à délirer. La caractéristique de ce
délire est d'être tout entier fourni par des images militaires et même se rapportant à la
guerre : le phénomène dominant est l'hallucination. L'un de nos malades voyait les enne-
mis dans un coin de sa chambre; aussitôt son visage prenait l'expression d'une grande |
épouvante; il se réfugiait dans un coin de la chambre, s'abritait derrière son lit et faisait
le geste de tirer sur des ennemis imaginaires, faisant le simulacre de la manœuvre de son
fusil, remuant son magasin et visant ceux qu'il croyait venir l'attaquer. Ce délire n'était
pas toujours purement hallucinatoire. Quelqu'un entrail-il dans sa chambre, il se préci-
pitait sur lui et cherchait quelques insignes militaires, en prole á la plus grande frayeur;
mais trouvait-il quelque galon ou bouton indiquant la qualité d’officier francais, il se
calmait aussitôt et ne prenait plus peur de son nouveau visiteur. C'est ainsi qu'il se pré-
cipita sur le médecin inspecteur général et embrassa sa croix de commandeur de la
Légion d'honneur. Il cherchait d’ailleurs à faire partager sa frayeur aux autres, à ses
infirmiers, par exemple, et finalement se cachait dans son lit pour échapper aux ennemis.
L'accès délirant dure parfois plusieurs heures, puis le malade rentre dans une
période de calme, mais il conserve en partie le souvenir des hallucinations et des faits
qui ont illustré la période délirante. Ces malades avaient élé atteints vers le deuxième
mois de la campagne. Tous deux étaient accusés d'alcoolisme par leurs camarades.
Cependant c'étaient de jeunes soldats accomplissant la troisième année de leur service
sur la pratique neurologique en temps de guerre. 639
militaire au moment du début de la guerre; on peut donc étre sûr qu'ils n'avaient jamais
présenté d'accidents analogues et n'avaient pas fait d'excès alcooliques notoires, sans
quoi ils n'auraient pu accomplir leur service comme ils l'avaient fait.
De tels malades étant fort difficiles à soigner dans un hôpital militaire ordinaire,
nous avons du, en présence de symptômes aussi caractérisés de psychose hallucinatoire,
demander leur transfert dans un asile d'aliénés.
Telles sont les trois formes de la maladie que nous croyons pouvoir appeler psycho-
névrose traumatique, formes légère, moyenne et grave qui nous paraissent bien causées
par les accidents de la guerre.
On voit donc la variété immense de ces malades ou blessés nerveux victimes de la
guerre. Les nécessités de la défense obligent à les évacuerun peu péle-méle sur l'arrière.
Névroses traumatiques, fractures du crâne, hystériques et sections nerveuses des mem-
bres nous arrivent dans les mêmes convois et le hasard les fait tomber sous l'examen
tantôt de chirurgiens, tantôt de médecins.
Nous ne saurions trop attirer l'attention sur l'importance qu'il y a pour tout méde-
cin à savoir faire le tri de ces malades, à séparer immédiatement et à diriger sur les
centres chirurgicaux les fractures du crâne par exemple ou les sections médullaires. Le
plus tôt possible ensuite, il faudra faire un diagnostic entre les affections névropathiques
et celles qui sont bien organiques, car le traitement des premières sera d'autant moins
long qu'il aura été plus précoce. Séparer ensuite tous ceux pour lesquels l'électrothéra-
pie sera sinon la guérison, au moins le moyen d'attendre la cure chirurgicale opportune;
enfin soigner les plaies des membres, savoir y discerner la lésion nerveuse, sa nature et
sa gravité pour conformer sa conduite à ce que nous avons dit plus haut. Telles sont les
fonctions de tout médecin traitant : on voit leur importance et Pon comprend que l'ave-
nir et Pinfirmité des blessés repose sur un diagnostic hâtif; c'est le point, à notre avis,
le plus difficile dans notre rôle de médecin de l'arrière : faire le triage de ces malades
après un diagnostic exact et complet.
De tout ceci, nous pouvons conclure que, dans un grand centre hospitalier du service
de l'arrière, on rencontre les cas neurologiques les plus habituels de tout service pari-
sien. On y rencontre en outre ceux que nous venons de décrire. Ce sont ceux qui nous
ont frappé. Mais beaucoup ont certainement échappé à notre observation et nous serons
heureux de les voir décrits par nos confrères pour le plaisir de notre curiosité personnelle.
UN NUMÉRATEUR COMPOSTEUR RADIOGRAPHIQUE
Par E. J. HIRTZ
Chef du Service de Physiotherapie
à l'hôpital militaire d'instruction du Val-de-Gráce (Paris).
Dans les laboratoires où s'exécutent de nombreuses radiographies, en particulier dans les
services hospilaliers, il est de toute nécessité, pour éviter les erreurs d'attribution des clichés,
de marquer ceux-ci de signes particuliers permettant leur identification. La meilleure méthode
consisle à inscrire sur le cliché le numéro du répertoire sous lequel est enregistré le nom de
chaque malade radiographié avec les indications qui le concernent et à charger les rayons X
eux-mémes de réaliser l'inscription.
Plusieurs dispositifs ont déjà ¿té employés dans ce but, utilisant soit des vignettes décou-
pées, soil des chiffres ou lettres métalliques isolés.
J'ai fait construire par les établissements Gaiffe, pour mes besoins personnels, un numéra-
teur composteur qui, à l'usage, se montre très bien approprié à sa fonction. C'est ce qui m'en-
gage à le faire connaitre.
Il se compose d'un petit cadre en bois, en forme de rectangle allongé, présentant un évide-
menl intérieur également rectangulaire et s’ouvrant sur un des petits côtés du cadre. Les deux
bords parallèles de l'évidement sont entaillés d'une rainure longitudinale. Dans le logement ainsi
constitué peuvent glisser à frottement doux de pelites plaquettes de bois, carrées, portant des
numéros ou leltres gravés en creux que remplit une préparation opaque aux rayons X. La
réglette admet cinq numéros formant un nombre de cinq chiffres (99999 au maximum), plus, le
cas échéant, une des lettres D ou G (droite ou gauche).
Une boite en bois, munie de cases formant classeur, renferme les numéros et les lettres.
Les numéros sont au nombre de cinq par ligne de cases et les lettres en exemplaire unique.
Une autre case allongée contient la réglette-composteur et une sangle ou lac de fixation dont
l'utilisation va être indiquée.
Pour l'emploi, les numéros prélevés dans les cases de la boîte sont glissés dans l'évidement
de la réglelte suivant l'ordre convenable pour former le numéro du répertoire correspondant à
la radiographie à exécuter. On ajoute, s'il y a lieu, la lettre D ou G. Pour l'opération suivante,
on changera le dernier ou les deux derniers chiffres et la lettre.
Tout étant disposé pour exécuter la radiographie, on place, au dernier moment, la réglette
numeérateur sur la plaque ou le châssis, parallèlement à lun des bords, à un endroit exposé
directement aux rayons X. S'il n y a pas de partie libre sur la plaque, la réglette est glissée sous
la région à explorer; puis l'impression est faite. Au développement, on trouve le nombre correc-
tement tracé en clair sur fond obscur, tandis que le bois de la réglette ne laisse que peu ou pas
de trace appréciable; les chiffres transparaissent même à travers le tissu osseux.
Le numérateur s'emploie dans les mèmes condilions avec les châssis porte-écran renfor-
cateur.
Lorsque les plaques ou chassis sont ulilisés dans la position verticale ou renversée, la
réglette est mainlenue en situation convenable à l'aide d'une sangle ou lac à boucle se fixant
instantanément. On peut également faire graver dans le cadre du numérateur le nom de
l'hôpital, ce qui identifie encore mieux les clichés.
Élant donné qu'un certain nombre de radiographies sont deslinées au tirage en positif, il
vaut mieux systématiquement retourner le numérateur et l'employer la face contre la plaque ;
le nombre sera alors renversé sur le négatif, mais redressé sur le positif où il pourra subsister.
En résumé, les avantages du numéraleur-composteur radiographique sont les suivants :
I] répond à un besoin commun à tous les laboratoires et évile les erreurs. Il peut s'employer
avec les plaques simplement enveloppées ou avec les chassis munis ou non d'écran renforcateur.
Il se place aisément au bon endroit de la plaque où il donnera une image utile. Il n'altère pas
l'apparence correcte des clichés, puisqu'il laisse seulement subsister un nombre très régulière-
mant inscrit qui peul élre conservé sur l'épreuve positive. L'apparence du nombre indique
immédiatement si Pon a employé un écran inverseur ou non inverseur. Le numérotage se fait
dans la salle de radiographie, au dernier moment, avec le nombre inscrit au répertoire et sans
erreur possible.
LE TRAITEMENT RADIOTHÉRAPIQUE DES TUBERCULOSES
OSTÉO-ARTICULAIRES
EN PARTICULIER DES SPINA-VENTOSA TUBERCULEUX
Par J. BELOT, NAHAN et A. CHAVASSE
(Planche 12)
La radiothérapie des tuberculoses ostéo-articulaires est loin d'être une chose nou-
velle, puisque dès 1898 Kirmisson présentait le premier cas de tuberculose du poignet
guéri par cette méthode; depuis cette époque, de nombreuses observalions ont contribué
à faire connaître les résultats très satisfaisants obtenus par ce procédé. Il está remarquer
néanmoins qu'il n' occupe pas encore dans l'arsenal thérapeulique la place qu'il mérite.
C'est pourquoi, sans vouloir reprendre complètement la question, déjà largement
mise à jour par les communications de Redard et Barrel (*), de Freund (>), la thèse de
Roederer (*), et surtout les travaux très documentés et très précis d'Albert Weil (*), nous
désirons attirer de nouveau l'attention sur ce sujet, en apportant le résultat de notre
pratique. | |
Nous avons eu en effet, l’occasion de trailer au Laboratoire de radiologie du Service
Brocq, à Saint-Louis, un certain nombre de tuberculoses osseuses et de suivre sur les |
radiographies, l'évolution vers la guérison.
Grace au voisinage de l'hôpital Grancher (hôpital d'enfants), la plupart de ces
observations ont trait à des enfants atleints de spina-ventosa luberculeux des extrémités.
Quelques-unes d'entre elles s'adressent à des tuberculoses ostéo-articulaires chez
l'adulle, et sur lesquelles les rayons de Röntgen ont eu un effet thérapeulique des
plus nets (*).
INDICATIONS. — A. Daprés l'aspect clinique.
D'une manière générale on peut dire que la radiothérapie est surtout indiquée dans
les tuberculoses fermées, les tuberculoses non suppurées, à l'inverse par conséquent du
traitement chirurgical. Lorsqu'il y a seulement simple tuméfaction de Fos, sans abcès,
sans réaction de la peau, les rayons X font, pour ainsi dire, merveille.
Néanmoins les tuberculoses suppurcées, même ouvertes recucillent grand fruit du
traitement, elles nécessitent simplement un plus grand nombre de séances, c'est-à-dire
un traitement plus prolongé. Même une suppuration abondante, la présence de nom-
(1) Revaro et Barret. — Congrès pour l'étude de la tuberculose, 1905, in Archives d Electricité médicale,
1906, p. 146.
(2) FREUND. — Wiener Klinische Wochenschrift, 18 février 190%, n° 8. — Congrés de physiothérapie de
Rome, 1908.
(3) C. ROEDERER. — Thèse de Paris. 1906.
() ALBERT WEIL. — Congrès de physiothérapie de Paris, 1912, in Archives d'Électricité médicale, mai 1912.
— Traité de Radiologie, 1913.
(5) Il n’est bien entendu question que des lésions tuberculeuses dont le diagnostic est indiscutable.
Encore à la dernière séance de la Societé de Dermatologie, MM. Ehrmann et Gougerot ont rapporté un cas
de spina ventosa sur lequel la radiothérapie avait échoué et où le traitement ioduré a réussi; c'était un
spina V. sporotrichosique. Nous laissons de côté ces cas, d'ailleurs rares. La question très intéressante du
diagnostic est en dehors de notre sujet.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — I. 41
642 J. Belot, Nahan et A. Chavasse. — Le traitement
breuses fistules, sur une peau infiltrée, violacée et d'apparence peu résistante, ne
devront pas êlre considérées comme contre-indications ; les parties molles bénéficie-
ront tout aussi bien que l’os malade, du traitement qui devra seulement être conduit
avec plus de précaulions.
Le jeune áge n'est pas non plus une contre-indication. On a vivement craint au
début, Patrophie, sous l'influence des rayons X, du cartilage de conjugaison et du noyau
épiphysaire. Ce phénomène, à vrai dire, apparait seulement dans les formes graves où
l'évolution spontanée de la maladie est elle-même capable de produire de semblables
troubles. Cette considération mise à part, il est certain que l'effet thérapeutique est
beaucoup plus rapide chez l'enfant que chez l'adulte, sans doute à cause du faible dia-
mètre des parties traitées, et aussi de la plus grande facilité de réaction des sujets jeunes.
B. D'après l'aspect radiographique.
Les différentes images que donnent, à la radiographie, les spina-ventosa ont été
décrites par plusieurs auteurs : nous n’y insislerons pas.
Signalons seulement dans quels cas cet examen peut apporter des éléments de
pronostic au traitement radiothérapique.
A vrai dire ces différents aspects ne sont que des phases différentes de l’évolution
naturelle de l'affection, et il est clair que les effets du traitement seront d'autant plus
rapides que la lésion sera moins ancienne et moins profonde.
0
1. Au début, simple périostite. Le périoste est épaissi, et forme autour de l'os un
manchon plus ou moins opaque suivant la réaction d'ossification dont il est le siège:
quelquefois même, il semble séparé de l'os par une zone plus claire. A ce stade, la lésion
est particulièrement sensible aux rayons de Röntgen.
2. Plus tard, quelquefois presque simultanément, l'os réagit à son tour; il est
élargi, tuméfié, la partie moyenne de la diaphyse est plus épaisse que ses extrémités.
Tantot la structure de cet os est uniformément opaque, tantôt au contraire la partie
centrale semble plus claire, comme si la cavilé médullaire était élargie (aspect d'os
soufflé); tantôt enfin, l'os apparait avec une structure irrégulière, parsemée de cavernules
de dimensions variables, lui donnant un aspect aréolaire. Dans certains cas, ces formes
ne s'accompagnent d'aucune réaction périostée visible sur la plaque.
Tous ces aspects, si différents, doivent être envisagés ensemble au point de vue
pronostic, car ils réagissent de façon analogue à l'action radiothérapique : celle-ci don-
nera encore d'excellents résultats, en favorisant et hatant le travail de sclérose qui
aboutira non pas à la restitution ad integrum, mais à une cicatrisalion complète des
lésions.
3. À la dernière phase enfin, Pos est creusé de cavernes plus ou moins étendues,
développées le plus souvent au voisinage du cartilage de conjugaison. Le périoste
épaissi, décollé, apparait comme un manchon opaque dont partent des esquilles, des
séquestres. Ce stade correspond, en clinique, à la forme suppuréc; les résultats de la
rodiothérapie seront beaucoup moins satisfaisants.
TECHNIQUE. — La technique devra, bien entendu, viser à faire absorber à l'os et
aux parties molles qui l'entourent, la plus grande dose de rayons possible, en épargnant
au maximum, la surface culanée,
radiotherapique des tuberculoses ostéo-articulaires. 643
La méthode qui s'impose est nécessairement celle des portes d'entrées multiples,
ou méthode multipolaire.
Pour les phalanges par exemple, rien n'est plus simple : on peut au cours de la
même séance, faire absorber 4, ou mieux 3 doses successives, en divisant la circonférence
de l'article en 3 rectangles contigus l’un à l’autre. Il suffit simplement de repérer
soigneusement les lignes frontières à l’aide de lames de plomb, pour éviter toute super-
position qui entrainerait fatalement une irritation de la peau. Il convient cependant de ne
pas trop multiplier les séances successives, en se rappelant qu'une certaine quantité de
rayons traverse complètement l'organe, et se trouve partiellement absorbée par les
téguments précédemment irradiés. Pour les os du métacarpe et du métatarse, on utilisera
une voie dorsale et une voie ventrale, voire même une voie latérale pour les 1* et 5°.
Enfin pour les os longs, les articulations, la méthode multipolaire trouve son appli-
cation.
Le traitement consistera donc à appliquer à chaque séance par 2 ou 5 portes d’en-
trée, 2 ou 5 doses de 3 à 5 H, en moyenne, 2 à 5 H 1/2 chez les sujets très jeunes; cette
quantité variera suivant l’état des téguments.
La filtration varie avec le résultat cherché : au début, lorsque l'action thérapeutique
doit porter sur les parties molles, le périoste, on administre 5 à 4 H avec 10/10 de mm.
d'aluminium ; plus tard, on utilisera des filtres plus épais (44 6 H avec 2 ou 3 mm.), qui
permettent d'agir plus activement sur le périoste et Pos.
De semblables séances seront renouvelées toutes les 3 à 4 semaines selon Pinten-
sité des réactions locales.
Grâce à cette facon d'agir, les réactions cutanées sont minimes; elles se bornent,
dans quelques cas, à un érythème fugace, ou à une légère pigmentation dont les traces
ont disparu lorsque survient la séance suivante.
ÉVOLUTION CLINIQUE
A. Tuberculoses fermées. — L'effet du traitement se fait rapidement sentir sur cette
forme dès la période de repos qui suit la 2° séance; la tuméfaction des parties molles
diminue, l'article tend à reprendre sa forme normale.
La douleur, quand elle existe — ce qui est rare — disparaît : enfin et surtout, l'impo-
tence fonctionnelle s’atténue rapidement. Il ne faudrait pas attribuer cette amélioration
fonctionnelle précoce à une action des rayons X sur l'articulation; elle est due à une
action sur les parties molles environnantes dont la congestion et l'infiltration sont sou-
vent la cause de l'impotence.
Enfin, aprés un nombre variable de séances, 10 á 15, tout rentre dans l'ordre;
l'article reprend sa forme normale, la guérison clinique est obtenue.
B. Tuberculoses suppurées et ouvertes. — Leur évolution vers la guérison est beau-
coup plus lente. Si l'ostéite s'accompagne d'un abcès fermé, il convient de le ponctionner
aseptiquement à l'aide d'une fine aiguille; la présence du pus et des débris sphacélés
diminue souvent l'efficacité du traitement, comme l'ont signalé Redard et Barret, Albert
Weil. L'abcès une fois vidé, l'évolution se fait à peu près comme pour une tuberculose
fermée, mais plus lentement.
Si Pabcés est ouvert et fistulisé, les phénomènes consécutifs sont différents. A la
suite des premières séances, l'écoulement de séro-pus s'accroit, puis bientôt diminue;
644 J. Belot, Nahan et A. Chavasse. — Le traitement
mais longtemps encore la fistule reste ouverte. Quoique sèche en apparence, pendant
de longs mois encore la pression peut en faire sourdre une goutte de pus.
Puis peu à peu, si le traitement est continué avec persévérance, la fistule se ferme,
ses bords adhèrent à Pos sous-jacent, et la guérison est complète.
Il faut bien se garder dans ce cas, en présence de l'insuccés apparent, de vouloir
précipiter les séances; quel que soit le résultat, celles-ci doivent toujours être espacées
de la même façon, en insistant particulièrement sur la région de l'orifice fistuleux.
Au point de vue fonctionnel, même remarque que dans les cas précédents : dès les
premières séances, la douleur, souvent si intense dans les arthrites suppurées, diminue
et disparait (observation N° 7). L'impotence s'atténue grace à la diminution de la tumé-
faction et de la douleur. Bien entendu, en cas d'arthrite grave le retour des mouvements
ne sera jamais que passager, puisque la guérison ne sera oblenue qu'au prix de l’ankylose.
Enfin, fait intéressant, fréquemment constaté au cours du traitement, l’état général
du petit malade s'améliore à son tour; l'appétit renaît, le poids augmente. Cela nous
amène à ajouter que dans le traitement des tuberculoses osseuses, il ne faut pas négliger
la thérapeutique générale, dont les rayons de Röntgen seront un précieux auxiliaire. Si
entre les séances le sujet peut se livrer à la cure d'aération, cure d'altitude ou cure marine,
la guérison surviendra plus vite. On est même en droil de se demander s'il n'y aurait pas
intérêt, quand la cure solaire est impossible, à irradier à dose légère, les bras et les
jambes du sujet, pour activer la défense générale de l'organisme.
ÉVOLUTION RADIOLOGIQUE
Après avoir rapidement passé en revue les effets cliniques du traitement radiothé-
rapique des tuberculoses osseuses, il nous reste à étudier comment cette évolution vers
la guérison se traduit sur la plaque radiographique.
Pour éviter une généralisation trop hálive, nous nous bornerons à exposer quelques-
unes de nos observations, en décrivant les images que nous avons eu l'occasion de
recueillir à propos de chacune d'elles, au fur et à mesure du traitement.
A) Tuberculoses fermées (spina-rentosa).
OBSERVATION 1. — B... Albert. ò ans.
Spina V. du pouce droit, 1” phalange, datant de mai 1915 environ, et se traduisant seulement
par de la tuméfaction et un peu de rougeur. Pas de douleur, légère impotence fonctionnelle.
Début du traitement, 2 juillet 1915.
Dernière séance, 23 mai 1114.
La méthode tripolaire est facilement appliquée.
16 séances de 5 H 10/10 avec 5 semaines de repos entre chacune.
l" radiographie (2 juillet 1915).
Phalange peu déformée. Manchon périostique à travers lequel apparaît le contour de la
diaphyse ; aspect irrégulièrement vacuolaire.
2° radiographie (décembre 1915).
Le contour diaphysaire est masqué par l'opacité du périoste en pleine réaction; le périoste
est moins épais, mais plus dense.
Apparition d'une petite zone claire au pole distal de la phalange. Par ailleurs, condensation
diffuse.
3" radiographie ¡avril 1914).
L'os a repris une forme voisine de la normale, cependant il est encore un peu globnleux.
Périoste encore dense, fusionné à la diaphyse. Cavernule très nettement apparente.
Le cartilage de conjugaison semble respecté.
Au point de vue clinique la guérison semblait déjà obtenue au bout de 6 à 7 séances. Actuelle-
ment, guérison complete.
radiotherapique des tuberculoses osteo-articulaires. 645
OBSERVATION 2. — H... Jean, 2 mois.
«Spina V. du I" métatarsien gauche, datant de quelques semaines seulement, évolution
rapide. Tuméfaction douloureuse, peau rouge, vernissée, pas de pus.
1** séance, 9 juin 1915.
Dernière séance, 5 juin 1914.
5 séances (avec 1 mois d'intervalle), de 3 H 10/10, 2 H 1/2, 2 H 1/2 10/10. Guérison apparente
dès la 5° séance ; l'enfant ne revient que 9 mois après, dernière séance de 4 H 30/10.
A la radiographie, forme surtout osseuse, os tuméfié également opaque.
Après traitement, l'os a repris sinon sa forme, du moins son opacité normale. En tout cas,
l'os s'est parfaitement développé, sans atrophie du cartilage de conjugaison.
OBSERVATION 3. — H... Blanche, 3 ans.
Spina V. du 4° métacarpien droit, dalant d'un mois à peine; l'enfant présente de nombreuses
manifestations de tuberculose : tuberculose du cubitus, spina V. de la phalange du 4° doigt à
droite, petits lupus de la joue et de la fesse.
1" radiographie (17 juillet 1913).
Tuméfaction en masse de l'os. Périoste épaissi et opaque, aspect soufflé.
6 séances de 5 H 10/10.
2° radiographie (8 décembre 1915).
Disparition de la périostite. L'os a repris une forme voisine de la normale. L'extrémité
distale de la diaphyse est occupée par une zone claire, donnant l'aspect d'une caverne (cas
limite avec les tuberculoses suppurées).
Guérison clinique complete, malgré lélat général très précaire. D'autres tuberculoses osseuses
non encore traitées continuent à évoluer.
B) Tuberculoses suppurées.
OBSERVATION 4. — M... B..., 15 ans.
Spina V. de l'index droit, 1” phalange, datant d'un an environ.
Abcès fluctuant, tres tendu, ponclionné chirurgicalement; peau atrophiée rouge.
1"* radiographie (juin 1913). (Planche 12, fiy. 4.)
Tuméfaction en massue de la phalange. Aspect réticulé, aréolaire. Peu de périostite.
1" séance, 25 juin 1913.
Dernière séance, 10 juin 1914.
La région recoit par 4 portes d'entrée 60 H filtrés sur 1 mm d'aluminium, séances de 3 à 4H;
$ semaines de repos entre chacune. Pendant les vacances, séjour à la mer.
Dés le mois de décembre, forte amélioration. La tuméfaction diminue, la fistule se ferme.
Actuellement le doigt a repris un aspect normal.
2° radiographie (décembre 1915). (Planche 12. fig. 5.)
Diminution de volume, aspect plus clair de Pos.
Apparition d'une caverne près de l'extrémité proximale.
o" radiographie (mai 19141. (Planche 12. fig. 6.)
La caverne n'a pas augmenté de volume. L’os a repris par ailleurs une structure voisine de
la normale, légère condensation osseuse au niveau de la cavité médullaire.
OBSERVATION ò. — Mile Nu..., 6 ans.
Tuberculose du 3* métacarpien, ouverte á la face dorsale.
Début du traitement, septembre 1913.
Dernicre séance, 1° juillet 1914.
18 séances de 5 H 10/10 et 20/10.
1 séance de # H 10/10.
Méthode bipolaire.
Cliniquement, fermeture de la fistule, disparition de la rougeur, de la tuméfaction.
646 J. Belot, Nahan et A. Chavasse.
1° radiographic (septembre 1913). (Planche 12, fig. 1.)
Périostite intense. Tuméfaction en masse de los.
2° radiographie (décembre 115). (Planche 12, fig. 2.)
Pertes de substances, lacunes, diminution de la périostite.
3° radiographie (juin 1914). (Planche 12, fig. 3.)
Volumineuse caverne entamant le tiers supérieur de l'os (bord radial), à contour sinueux et
irrégulier,
Condensation osseuse de la région voisine.
OBSERVATION 6. — Lucien S..., 7 ans.
Spina V. du 1” métacarpien droit, datant d'un an environ. Orifice de fistule, ouvert à la
face externe.
Traitement commencé le 24 juin 1915.
Dernière séance, 10 juillet 1914. (Traitement difficile, enfant venant irréguliérement.)
6 séances de 3 H 10/10. |
1 séance de 3 H 20/10.
8 séances de 4 H 20/10.
1” radiographie (juin 1915). (Planche 12, fig. 7.)
Périostite, tuméfaction osseuse.
2° radiographie (juin 1914). (Planche 12, fig. 8.)
Diminution de la périostite. Réaction osseuse du périosle formant un éperon qui englobe
le point épiphysaire. Le cartilage de conjugaison est en partie ossifié; il est probable qu'il ne
e développera plus.
Cliniquement, guérison complète.
.C) Ostéo-arthrite tuberculeuse.
OBSERVATION 7. — M. R..., 26 ans.
Ostéo-arthrite du coude gauche, datant de plusieurs mois. Période très avancée, nom-
breuses fistules. Est envoyé par le chirurgien, avant amputation. Membre très douloureux,
douleurs nocturnes empèchant le sommeil. Impotence absolue.
Y séances de 3 à 4 H, 10/10 à 3 mm; en tout 50 H.
Dès la 3° séance disparition des douleurs, possibililé de faire quelques mouvements.
1" radiographie. (Planche 12, fig. 9.)
Surface osseuse irrégulière. Abces intraarticulaire.
2° radiographie. (Planche 12, fig. 10.)
L'interligne se comble. L’ankylose se prépare.
Cliniquement, grosse amélioration, il reste une seule fistule épicondylienne, presque tarie.
Les résultats que nous avons obtenus sont en parfait accord avec ceux qui ont été
publiés, en particulier par notre collègue Albert Weil, au Congrès international d'Élec-
trologie et de Radiologie de Lyon (1914). Ils établissent que cette forme de tuberculose
locale est susceptible d'être améliorée et objectivement guérie par la radiothérapie.
Cette méthode doit donc définitivement prendre place à côté des autres procédés thé-
rapeutiques.
are nc rn ge RÉSULTATS OBTENUS PAR LA RADIOTHÉRAPIE
Fig. 1. — Obs. 5. — Tuberculose ouverte du Fig. 2. -- Obs. 5. — Au cours du traitement.
3° métacarpien, enfant de 6 ans. Osteo-périos- . Diminution de la périostite, élimination d'un
tite intense. Avant traitement. Septembre 1913. fragment osseux. Décembre 1913.
Fig. 3. — Obs. 5. — Disparition de la périostite. Caverne de guérison,
respect de l’épiphyse. Structure bonne. Guérison clinique. Juin 1914.
Fig. 4. — Obs. 4. Fig. 5. — Obs. 4. — Au cours du trai- Fig. 6. — Obs. 4. — Après trai-
Spina ventosa de l'index droit avant traitement, tement. Diminution de volume, appa- tement, structure normale de l'os.
enfant de 15 ans. Juin 1913. rition d'une caverne. Décembre 1913 Caverne de guérison. Mai 1914.
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Planche 12. — Mémoire
SUR LES TUBERCULOSES OSSEUSES ET AR TICULAIRES ERE D Me eee
Fig. 9. — Obs. 7.
Ostéo-arthrite du coude gauche, avant traitement. Douleurs violentes,
perte de substance, collection intra-articulaire.
Fig. 7. — Obs. 6. — Spina ventosa ouvert du
1" métacarpien. Avant le traitement. Ostéo-
periostite; tuméfaction osseuse. Juin 1913.
—
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8
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GEVE o- S
ly) ES
Fig. 10. — Obs. 7.
Apres traitement 30 H. L'interligne se comble; l’ankylose se prépare :
grosse amélioration, disparition des douleurs.
Fig. 8. — Obs. 6. — Après traitement. Guérison cli-
nique; disparition de la périostite; réactions osseuses
de cicatrisation, soudure épiphysaire. Juin 1914.
Digitized by Google
L'IONISATION DU RADIUM DANS LE TRAITEMENT
DES RECIDIVES LOCALES
APRES INTERVENTION CHIRURGICALE POUR NEOPLASME DU SEIN
Par E. HARET
Assistant de radiologie à l'hôpital Saint-Antoine.
Les récidives de néoplasme du sein opéré sont ou locales ou générales. Sur ces
dernières, aucune thérapeutique n'est actuellement capable de donner un résultat, tous
les sérums employés dans ce but n'ont amené que des effets passagers et s'il persiste
encore des discussions sur ce point, elles sont faites, sans nul doute, dans un but uni-
quement commercial et doivent être proscrites de toute étude scientifique.
Sur les récidives locales, au contraire, nous pouvons tenter quelque chose. Parmi
ces récidives locales, il en existe plusieurs sortes : dans certains cas elles sont rapides,
si rapides que le chirurgien les voit apparaître avant la cicatrisation, sous la forme d'une
petite ulcération persistant sur la ligne cicatricielle, ulcération qui, peu à peu, augmente
de dimension et revêt tous les caractères d'une ulcération maligne.
Dans d’autres cas, c'est un épaississement de la cicatrice, pouvant faire croire à une
kéloïde; mais, en réalité, c'est une réapparition de la lésion primitive sur le tissu cica-
triciel. |
Enfin, d'autres fois, on voit apparaitre sur toute la région thoracique un semis plus
ou moins confluent de noyaux indurés sous-cutanés qui, au bout de quelques semaines,
s ulcèrent. s :
Sur la première catégorie de ces récidives (défaut de cicatrisation), la radiothérapie
donne des résultats très encourageants et suffisants; nous ne nous en occuperons donc
pas; nous envisagerons uniquement les récidives à forme kéloïdienne dans la cicatrice et
en bouton de guétre sur la paroi voisine du centreo péraloire. Sur ces lésions recouvertes
d'un tissu extrêmement fragile ne demandant qu'à s'ulcérer nous avons remarqué combien
la radiothérapie était difficile, le plus petit écart de pose donnant une légère réaction
amène la destruction de ce frêle revêtement cutané. Dans ces conditions, nous avons
essayé l'introduction de l'ion radium et elle nous a donné de forts bons résultats; nos
essais ont porté sur quelques malades et les effets ont été tels qu'il nous a semblé
intéressant de les signaler.
Parmi mes observations, j'apporte ici celle d'une malade suivie pendant assez
longtemps pour permettre de se faire une idée de l'effet thérapeutique.
ll s'agit d'une dame qui fut opérée en 1907 pour un néoplasme du sein. Pendant
quatre ans elle fut en très bon état, puis un peu d'ceedeme du bras apparut, on fit alors
de la radiothérapie dans le creux axillaire et dans le creux sus-claviculaire, l'œdème
diminua mais reparut quelques mois après; on recommenca la radiothérapie et l'on
arriva ainsi, avec des séries espacées, à maintenir la malade pendant un an et demi.
C'est à ce moment, en 1912, que se montra sur la poitrine, aux environs de la ligne
648 E. Haret.
cicatricielle, un véritable semis de petites nodosités cutanées, non ulcérées, mais recou-
vertes d'un lissu si fragile que l'ulcération en semblait bien proche. Ayant pu constater
l'efficacité de l'ionisalion dans des cas semblables, je fis ce traitement. C'était en
décembre 1912; il y avait, disséminés sur la paroi antérieure du thorax, neuf de ces
petits nodules, de grosseurs variées, allant de la dimension d'une lentille à celle d'un
gros pols.
Je fis trois séances par semaine; j'employai chaque fois, suivant la technique que
j'ai déjà indiquée, une solution de 10 microgrammes de bromure de radium et, après la
Y séance, je vis nellement un affaissement de toutes ces nodosités qui disparurent
complètement en X séances, c'est-à-dire en deux semaines el demie de traitement. J'eus
en même temps le plaisir de constater que la cicatrice était plus souple et moins épaisse.
Pendant six mois, nous fumes tranquilles, puis quelques nodosités apparurent sur la ligne
axillaire et dans le dos, je les traitai de la même façon et j'obtins dans le même temps
environ un résultat identique.
Quelques mois après, cette malade a fini par succomber à une récidive cérébrale,
mais il n y avait plus trace de ses noyaux culanés. Nous savons tous que cette forme de
récidive abandonnée à elle-même ne regresse jamais; elle essaime, s'ulcère, les petites
plaies ainsi formées s'unissent et donnent lieu à d'énormes pertes de substance à écou-
lement félide. Dans le cas que je vous rapporte cette manifestation n'a pas eu lieu (malgré
deux tentatives de récidive); le traitement a donc eu un effet indéniable.
Certes, nous n'avons agi que lccalement, mais nous n'avions pas la prétention d'agir
autrement et nous pensons que c'est déjà un certain succès que d'éviter à ces malheu-
reuses celte période d'ulcération où elles deviennent, pour tous ceux qui les approchent,
des objets de répulsion tant par l'aspect de leurs plaies que par l'odeur qu'elles exhalent !
Devant la facilité et la rapidité du traitement, nous engageons donc nos confrères
à essayer l'ionisation du radium qui, dans une dizaine de cas semblables, nous a donné
des résultats presque constants sans présenter aucun inconvénient.
SUR LES TUBES A REFROIDISSEMENT
PAR CIRCULATION D'AIR, EN RADIOTHÉRAPIE
Par J. BELOT
Le principal obstacle au bon fonctionnement des tubes utilisés en radiothérapie est
le rapide échauffement des électrodes. Déjà avec le tube Chabaud-Villard, dès que l'on
dépassait le régime moyen d'un milliampère, survenaient la fusion de l'anticathode et la
rapide mise hors d'usage de l'ampoule.
L'emploi de doses plus élevées qu'au début de la radiothérapie, l'usage courant de
filtres de jour en jour plus épais, nécessitent des ampoules pouvant supporter une inten-
sité relalivement élevée et donner par suite une plus grande quantité de radiations. A
cette condilion, il est possible de ne pas prolonger démesurément la durée des applica-
tions : une séance trop longue fatigue le malade et relient inutilement le radiologiste.
Aussi les construcleurs ont-ils cherché à perfectionner la fabrication même du tube
et particulièrement les modes de refoidissement, puisque l'échauffement des pièces
métalliques et des parois constituaient le facteur défavorable. Ces essais montrèrent que
la question n'étail pas aussi simple qu'on pouvait le supposer.
L'augmentation de l'intensité circulant dans le tube ne va pas sans une élévation rapi-
dement croissante de la température de l'anticathode, de la cathode et même du ballon.
On peut approximalivement estimer que la chaleur produite est proportionnelle au carré
de l'intensité qui traverse l'ampoule. Si nous prenons un tube dont le régime habituel
est de 0.7 MA et que nous le portons à une intensité de 3 MA, par exemple, l'échauffe-
ment sera environ 20 fois plus considérable.
0.7 =0.40 4) |
—— = l) environ.
3 ==: 0.40 —
I] faut encore remarquer que dans cette évaluation, je ne tiens pas compte de la
résistance apparente du tube : elle croil à mesure que l'intensité augmente et conduirait
par conséquent à un chiffre supérieur à celui que j’ai admis.
Ce simple calcul montre immédiatement la difficulté que Pon éprouve à éliminer la
chaleur, puisqu elle augmente comme le carré de l'intensité.
Un premier procédé, très ulilisé en Allemagne, consiste à augmenter le volume du
tube et, par conséquent, la surface radiante. J'ai, pour ma part, toujours été opposé à
cetle solution. On ne peut, en effet, aller loin dans cette voie. Une augmentation du dia-
mètre de l'ampoule oblige à éloigner celle-ci du sujet et prolonge singulièrement la durée
de la pose pour une même quantité absorbée.
Avec mon modèle de pied-support localisateur, les deux distances anticathode-sujet
les plus utilisées sont 15 et 22 centimètres; les deux cupules admettent l’une les gros
tubes, l'autre les petits ballons. La première a élé faite pour la radiographie : elle n'est
employéeen radiothérapie qu'en cas de force majeure. I] faut, en cffet, avec la distance
de 22 cın., doubler la durée de l'exposition pour obtenir une même quantité qu'à 45 em.
En effet :
y = ? `
02095 484
me 537 = 2 sensiblement.
29 — 484 229
650 J. Belot. — Sur les tubes a refroidissement
On pourrait aussi augmenter l'intensité qui traverse l'ampoule pour obtenir une pro-
duction double de rayons.
Dans les deux cas on perd de l'énergie et on utilise mal le rayonnement produit.
Aussi ai-je adopté pour mon modèle de tube le diamètre maximum de 140 mm.; il
tient facilement dans la petite cupule et assure un fonctionnement meilleur, à haute inten-
sité, que celui de 120 mm.
Puisque l'augmentation du diamètre du tube est une solution imparfaile, on s'est
efforcé de perfectionner le mode de refroidissement.
Une première solution, pour l'anticathode, est la réfrigération par l’eau : c'est un
procédé énergique, la vaporisation de l’eau exigeant de nombreuses calories. Ce dispo-
silif est excellent, mais n'est pas sans inconvénient. J'avoue, pour ma part, que je ne
vois pas sans une réelle inquiétude l’eau bouillir au-dessus d'un patient. Si le tube se
brise, ce qui m'est arrivé, l'eau bouillante se répandant sur le sujet en traitement peut
volts an recta
panier on Aaa
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000 |
15 30 y5 60 LE] 90 muan
Fig. 1. — Courbe dessinée d'après les diagrammes d'un vollmètre enregistreur au primaire du transformateur.
Tube neuf, en formation.
provoquer des brûlures souvent graves et toujours ennuyeuses. Tout récemment M. Pilon
a évité ce danger en réalisant un tube dont l’anticathode et le réservoir à eau sont d'une
seule venue et entièrement métalliques. Ainsi le liquide chaud ne peut se répandre si le
tube vient à se briser.
Malgré ce perfectionnement, l'emploi des tubes à refroidissement par eau oblige à
cerlaines précautions. L'eau doit toujours rester au contact de l'anticathode, sinon le tube
mollit el s'altere. Ce risque, bien que considérablement réduit dans le tube à réservoir
métallique, limite néanmoins les positions que l'on peut donner à l'ampoule. Or, chacun
sait qu'en radiothérapie le sujet prend la position qu'il peut conserver sans faligue et
‘ampoule est mise en regard dans une position souvent très éloignée de l'horizontalité.
Aussi est-ce pour ce motif qu'après de multiples essais, profitant des essais qu avait
faits notre collègue Barret, en collaboration avec les établissements Gaiffe, j'ai appli-
qué ce mode de refroidissement à mon modèle d'ampoule pour radiothérapie. La sup-
pression de l'eau permet au tube de prendre dans l'espace une position quelconque.
Bien que moins énergique que l'eau, ce procédé donne cependant un refroidissement
suffisant. Une simple pompe utilisée pour les applications d'air chaud est suffisante ; une
source d'air comprimé donne des résultats meilleurs mais n'est pas indispensable.
M. Pilon a bien voulu étudier, sur ma demande, un modèle de 140 mm. de diamètre,
un peu plus grand que celui que j'ai déjà présenté au Congrès de PA. F. A. S. il y a deux
ans (120 mm.). En utilisant des malériaux très soigneusement sélectionnés et par un
mode de vidage spécial, nous avons pu faire supporter au tube un régime continu de
5 MA, sous 70000 volts, pendant vingt minutes. Au bout de ce temps, la cathode du
type ordinaire ayant rougi se décentra et mil fin à l'expérience. Il importe de remarquer
que cette durée de fonctionnement sans arrêt dépasse de beaucoup les conditions habi-
par circulation d'air, en radiothérapie. 651
tuelles. En effet, le tube donnait ainsi, à 15 cm., 5 H en moins de trois minutes, rayons
8 Benoist environ. J'ai, du reste, montré à la Société de Radiologie comment fonction-
nait mon premier modèle, auquel j'ai pu faire supporter pendant un quart d'heure 3 MA,
sous 70 000 volts, 15 cm. d'étincelle environ; il durcissait constamment et nous étions
obligé de donner du gaz par le régulateur.
J'ai apporté, avec le concours de M. Pilon, plusieurs perfectionnements à ce tube.
Une cathode creuse a remplacé la cathode primitive; la pompe souffle de l'air à l'in-
térieur de cette cavité et empêche le métal de rougir et de se détériorer; des ailettes aug-
mentent encore le refroidissement.
L'air qui s'échappe de la cathode ou de l'anticathode peut être dirigé, par un petit
ajutage, sur le corps même du tube; il produit une forte ventilation des parois et
empêche ainsi le verre de se détériorer. En plus, l'expérience m'a montré qu'on tenait
plus facilement un tube à un régime choisi en refroidissant ses parois qu'en les laissant
| ¥
ra la aat zeu [fée ¿ublulamon d ae f au ext €
Fig. 2. — Courbe dessinée d'après les diagrammes d'un voltimetre enregistreur au primaire du transformateur.
Tube formé; influence du soufflage.
à la température de ce régime. Mon distingué collègue Ilirtz a du reste attiré l'attention
des radiologistes sur ce point.
On se convaincra de la réalité du fait en dirigeant sur une ampoule la colonne d'air
chassé par un ventilateur; on voit le tube devenir plus stable, plus régulier et durcir
s'il avait préalablement tendance à mollir.
L'emploi d'un tube si petit, à un régime élevé, demande quelques précautions.
Il est évident que les variations de son degré de raréfaclion seront plus rapides que
sur un tube de grande capacité.
Est-ce vraiment un inconvénient? S'il mollit, il durcira plus vite; s'il durcit, ce qui
est le cas habituel, le régulateur lui rendra vivement son état primitif.
À vrai dire, la surveillance doit être plus attentive que pour un tube à faible régime.
Par contre, pour une même dose absorbée, la durée de la surveillance est notablement
moindre. Cette objection n'est donc pas séricuse.
Ce tube demande à être formé : il n'échappe pas à la loi générale. Quoique la durée
de la période de mise au point soit assez courte, elle demande à être faite avec soin;
c'est le radiologue lui-mème qui doit l'entreprendre sur son appareillage.
Un constructeur ne peut donner un tube formé; tout au plus parvient-il à fournir une
ampoule dure! S'il devait faire fonctionner chaque tube assez longtemps pour qu'il puisse
être directement utilisé au régime maximum, le prix de revient deviendrait prohibitif. De
plus, mème s'il le voulait, il ne pourrait arriver à une bonne solution. La formation d’un
tube dépend, en effet, de l'appareillage sur lequel il doit être ulilisé. Chaque opérateur
doit former ses tubes sur son installation; à cette seule condition, ils lui donneront toute
satisfaction. Aussi est-ce pour cela que le tube neuf ne doit jamais être un tube très dur;
c'est sur l'installation à laquelle il est destiné qu'il doit acquérir son étal définilif.
652 | J. Belot.
Il ne faudrait pas croire que de longues heures sont nécessaires pour arriver à cet
état. Avec un peu d'expérience et de doigté, on arrive vite à former ce modèle. Je con-
seille de débuter par un régime de 1 MA. ; si le tube est stable, s’il a tendance à durcir,
ce qui est la règle, on passera à 1,5 MA. I] continuera à durcir. Il faut bien se garder
d'agir sur le régulateur. On augmente l'intensité primaire et par suite l'intensité secon-
daire, de façon à le ramener au régime précédent. S'il vient à mollir, à la suite de l’aug-
mentation de régime. on réduit aussilôt l'intensité, de façon à le maintenir à 1,5 MA. et
il redurcit aussitôt.
On passera ensuite au régime de 2 MA. et, en faisant varier l'intensité, on s'efforcera
de le maintenir toujours à une intensité constante. Après quelque temps de ces soins,
le tube pourra supporter un régime normal de 3 MA. La vitesse du courant d'air soufflé
sera alors un utile adjuvant au régulateur : plus on augmentera la vitesse du débit d'air,
plus le tube aura tendance à durcir; une réduction de la quantité d'air le fait légèrement
mollir. Ainsi on peut, en agissant sur la pompe à air, suppléer au régulateur. Je ne
saurais trop recommander de se servir le moins possible du régulateur quand on forme
un tube et même, d'une façon générale, quand il est neuf. C'est ainsi que l'on détermine
le mollissement anormal et la mise hors d'usage.
Comme type de régulateur j'ai adopté l'osmorégulaleur en platine et le système à air.
Je conseille de préférence le premier dispositif. I est peut-être moins facile à manipuler
que le second mais il assure une plus parfaite stabilité et un réglage plus précis.
Je reproduis ici un diagramme, tracé par un vollmètre enregistreur spécial, très
sensible, relié au primaire du transformeur d'un contact tournant alimentant un tube
Belot. La courbe tracée est l'image fidèle et parallèle des variations de dureté du tube,
au cours de sa formation.
En débutant l'ampoule est molle (50000 volts) pour une intensité de 2 MA.; elle
monte progressivement jusqu'à 90000 volls, pour le même régime de 2 MA. Elle
mollit après suppression d'air. Avec 5 MA, elle mollit et le voltage tombe à 30 000, pour
remonter ensuite, à mesure qu'elle redurcit. Après une courte période de formation, il
devient de plus en plus difficile de la faire mollir; cependant, en supprimant la soufflerie
d'air, les pièces dégagent ct l'ampoule mollit. Elle redurcit dès la mise en marche de la
soufflerie. Le diagramme montre que le degré de vide suit les varialions du débit d'air,
avec un retard à peine sensible, par suite de la faible masse des pièces métalliques.
Ce diagramme permet de se rendre comple de la façon dont doit être formée une
ampoule quelconque ct plus particulièrement mon modèle: il montre les variations inévi-
tables et la stabilité qui leur succède dès que le tube est formé.
Je ne prétends pas que ce modèle d'ampoule doit se substituer aux excellents mo-
dèles qui existent déjà. J'ai voulu simplement montrer combien la réalisation définitive
d'un modèle pratique demande de temps et de patience.
Je crois être arrivé aujourd'hui à faire donner à ce tube un très haut rendement,
dans de bonnes conditions de fonclionnement.
Il nécessite, je le répète, une formation attentive et une surveillance conlinuelle. Ce
sont de bien minimes inconvénients à côté de ses avantages : dose de 5 H, à 15 cm.,
en un temps variant de 2,5 minutes à 3 minules, rayons n° 8 Benoist (70000 volts),
suppression de l'eau, mise en place dans toute position. Aussi je le considère comme
un des tubes les meilleurs pour la radiothérapie des lésions profondes.
Travail du Laboratoire de l'École d'infirmières de la Salpêtrière (D' Delherm).
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA DIATHERMIE
Par Mathilde GRUNSPAN et Raymond LEVÈRE
Sous ce titre de recherches expérimentales sur la diathermie nous nous proposons :
Dans la première partie de ce travail, de compléter par des expériences sur l’homme et les
animaux les recherches que l’un de nous a entreprises depuis 1911 sur la mesure de la tempé-
rature réelle des tissus, mais en nous plaçant seulement au point de vue des applications de
diathermie et d'établir la T° maximum à laquelle on peut élever la peau et les parties profondes
sans occasionner de lésions.
Dans la deu.ciéme partie, de chercher, dans un but thérapeutique, la manière la plus
favorable de disposer les électrodes pour obtenir un maximum d'échauflement des parties
profondes avec un minimum d'échauffement de la peau, en nous plaçant surtout au point de
vue des applications de diathermie sur les articulations.
PREMIÈRE PARTIE
INSTRUMENTATION — TECHNIQUE
Pour nos recherches nous nous sommes servis d'aiguilles thermo-électriques du type
imaginé par le professeur d'Arsonval, spécialement établies par la Maison Gaiffe pour pouvoir
être stérilisées dans l'eau bouillante à 120% et présentant un dispositif nouveau de construction
rendant leur emploi plus aisé.
Principe de la méthode. — Réunissons par des conducteurs des soudures A et B de deux
métaux différents qui constituent ce qu'on appelle des couples thermo-électriques (tig. 1).
Si le couple A et le couple B sont à des températures différentes, il s'établit dans le circuit
formé par les deux couples et les conducteurs qui les réunissent un courant électrique dont
l'intensité est (dans de certaines limites variables selon la nature du
couple utilisé) proportionnelle à la différence de température entre
A et B.
Dès lors, si ce courant traverse un galvanomètre G, les déviations
de l'aiguille permettront de repérer cette différence de température. En
particulier si l'un des couples (A par exemple), est maintenu à 0° dans
la glace fondante, le galvanomètre pourra ètre gradué directement en
degrés cenligrades et indiquer immédiatement la température à laquelle ie: dd ir
est porté le couple B. couple thermo - électrique.
Dans l'appareil que nous avons utilisé el qui est représenté dans
le schéma ci-contre (fig. 2) les couples du type « constantan-fer » étaient réalisés sous la
forme d'aiguilles d'acier analogues à celles qu'on emploie pour les injections hypodermiques.
La soudure constitute par la pointe de cette aiguille représentait donc un thermomètre de
dimensions excessivement réduites, facile à introduire en un point quelconque des tissus et
suivant instantanément, par suite de sa faible capacité calorifique, les variations de la tempéra-
ture à mesurer. De plus, les indications de température lues sur les galvanométres pouvaient
avoir une précision aussi grande qu'il était nécessaire et êlre observées avec la plus grande
facilité par l'opérateur.
Dans toutes nos expériences nous nous sommes toujours entourés des précautions néces-
654 M. Grunspan et R. Levère.
saires pour éviter toutes causes d'erreur. Nous avons notamment vérifié le zéro de l'appareil
avant et après chaque expérience.
EXPERIMENTATION ET ESSAIS DE MENSURATIONS DE LA T° SUPERFICIELLE ET PROFONDE
AU COURS D'UNE APPLICATION DE DIATHERMIE.
Nous savons que les effets produits par la diathermie sont aussi manifestes dans la profon-
deur des tissus qu'à la surface de la peau. Nous avons pu mesurer la T° de la peau au cours de
Fig. 2. — Galvanomètre pour la mesure de la température des tissus avec les aiguilles lhermo-électriques.
la diathermie, chaque fois que nous avons voulu en limiter l'effet à un point déterminé du
corps et nous avons employé alors comme électrode active une électrode relativement petite
par rapport à l'électrode indifférente.
Mesure de la T° de la peau. — Nous avons fixé l'aiguille (munie de la palette) à l’aide
d'un lien en caoutchouc fin, nous avons appliqué l'électrode au contact rigoureux de la peau
Fig. 3. — Dispositif pour mesurer la température de la peau.
Plaque reculée pour montrer la position de l'aiguille.
sur l'aiguille el nous avons laissé
passer le courant (500 milliampères)
(fig. 5); au bout de 15 minutes, la
température atteignait 407,5 : cette
température est impossible à dé-
passer sans provoquer une sensa-
lion de brûlure.
Mesure de la T° du tissu cel-
lulaire sous-cutané. — Dans le
tissu cellulaire sous-cutané la tem-
pérature indiquée par notre appa-
reil est de 55° avant l'opération
pour mesurer l'élévation de tem-
péralure au cours de la diathermie
nous avons enfoncé l'aiguille obli-
quement dans le lissu cellulaire et
nous avons ensuite fait l'application des électrodes comme précédemment; la sensation de
chaleur est supportable jusqu'aux environs de 409,5.
Recherches experimentales sur la diathermie. 655
Mesure de la T° intra-musculaire. — La température intra-musculaire avant l'opération
est de 56°,5, nous nous sommes servis de deux larges électrodes souples comme l'enseigne le
professeur Bergonié el nous avons pris la température du muscle à l'aide de la piqûre intra-
musculaire à peu près à égale distance des deux électrodes; avec 600 milliampères, la tempé-
rature oblenue au bout de 15 minutes est de 40”, la sensation de chaleur devient intolérable et
l'expérience doit être interrompue.
En contrôlant sur nous-même ce résultat nous nous sommes servis du dispositif suivant :
nous avons fixé une électrode au poignet gauche et l’autre sur le bras droit au voisinage de
l'épaule; l'aiguille a été introduite dans la partie inférieure du muscle deltoïde gauche; au
voisinage de 41,5 obtenus après 20 minutes avec une intensité de 1200 milliampères, la conges-
Lion de la face, la transpiration abondante et la sensation de chaleur deviennent absolument
insupportables.
*
x +
Nous n'avons pas essayé d'atteindre chez nos malades des températures supérieures à celles
que nous avons pu supporter nous-même, mais nous avons continué nos expériences sur le
lapin et les résultats que nous avons obtenus nous paraissent assez instructifs.
EXPÉRIMENTATION SUR LE LAPIN.
re Expérience. — Voici comment nous avons procédé : après avoir rasé un lapin sur une
étendue suffisante, nous avons fixé de chaque côté de la colonne vertébrale deux électrodes
d'assez grande dimension pour que la densité du courant soit assez basse.
La Tde la peau avant le passage du courant était de 56°,5, la T° rectale de 56°,9 et celle
de la moelle prise à l’aide de l'aiguille thermo-électrique était de 37°. Nous laissons passer le
Fig. 4. — Exp’rience sur le lapin: aiguille thermo-électrique dans le canal rachidien; thermomètre dans le rectum
pour mesurer la température générale et locale.
courant pendant 15 minutes à la dose de 400 Ma. et nous voyons petit à petit la T° rectale
atteindre 58°, celle de la moelle 59° et la peau qui commençait à devenir très chaude avait une
température de 406. L'expérience interrompue, le lapin qui avail été endormi à l'éther se
réveille ; il n'a présenté par la suile aucun trouble (fig. 4).
2 Expérience. — Nous recommencons la même expérience sur un autre lapin, mais nous
augmentons l'intensité du courant et nous faisons passer dans l'animal 700 Ma. pendant
10 minutes. La température de la moelle s'élève rapidement à 39°,7, celle du rectum atteint et
656 M. Grunspan et R. Levère.
dépasse 59°,8 el la température de la peau est de 42°. Le lapin, malgré le sommeil anesthésique,
commence à gémir; nous coupons immédiatement le courant mais l'animal tarde à se réveiller
et meurt quelques instants après. En enlevant les électrodes nous constatons Pexistence de
larges escharres adhérentes aux couches profondes.
L’autopsie nous révèle la coagulation presque totale des muscles sous-jacents ; tous les
organes : poumon, rate, foie et reins sont le siège d'une hyperémie considérable.
L'examen histologique fait par M. le docteur Crouzon, médecin des hôpitaux, a montré
l'existence de lésions assez prononcées : la moelle présentait une dilatation considérable du
canal épendymaire el des hémorragies miliaires. Les vaisseaux sanguins des reins étaient très
dilatés et on notait la dégénérescence de nombreux tubes urinifères ainsi qu'une dilatation
considérable des vaisseaux du foie.
Il nous est donc permis de croire que la température de 40°,5 à l’intérieur des tissus ne
saurait être dépassée dans une application médicale de diathermie sans risquer de graves
inconvénients.
DEUXIÈME PARTIE
La diathermie étant le seul procédé qui nous permette de pouvoir chauffer les parties
profondément situées, il nous a paru intéressant de rechercher à propos des affections articu-
laires s'il était possible d'augmenter la T° de l'intérieur de l’article, dans quelle proportion cette
augmentation de T° est compatible avec l'intégrité des téguments et quel est le dispositif le
meilleur et le plus rationnel pour obtenir le maximum de chaleur profonde avec le minimum de
chaleur superficielle.
La collection extrêmement riche de vieillards rhumatisants que possède le service de M. le
professeur P. Maric nous a permis de faire de nombreuses applications de diathermie et d'en
constater les bons effets depuis que nous utilisons le dispositif que nous décrirons plus loin.
EXPÉRIENCE TYPE AYANT SERVI DE BASE A NOS CONCLUSIONS.
ter Procédé. — Nous avons disposé deux plaques de chaque côté du genou d'une vieille
hospitalisée de 71 ans (légèrement hypothermique) de manière à comprendre toute la hauteur
de l'articulation dans l'action du courant de H. F.; l'aiguille thermo-électrique enfoncée dans
le cul de sac latéral près du bord externe de la partie inférieure de la rotule donnait avant le
passage du courant une température fixe de 56,2. Nous établissons le courant et pendant cinq
minutes environ nous faisons passer dans le genou de la malade 500 Ma. Bientôt celle-ci se
plaint d'une sensation de chaleur insupportable au niveau des plaques, tandis que la T° centrale
du genou indiquée par le galvanomètre n'est aucunement modifiée. Tout en laissant l'aiguille
dans l'articulation nous en dévissons le fil conducteur auquel nous adaptons notre aiguille à
palette el nous prenons la T° de la peau au niveau des plaques : celle-ci était de 41% Nous
supprimons immédiatement le courant et nous constatons au niveau de la face externe du
genou deux points électro-coagulés très superficiels de la dimension d'une lentille. Nous lais-
sons la malade se reposer el les téguments reprendre leur coloration normale; l'aiguille enfoncée
dans l'articulation indique toujours 46° de température.
2e Procédé. — Nous prenons alors les mesures de la jambe de la malade au niveau du
mollet et de la cuisse au niveau du 1/3 moyen el nous découpons dans une mince lame d'étain
des électrodes ayant le même nombre de centimètres carrés el de dimensions suffisantes pour
encercler les parties ainsi mesurées. L'application se fail aussi exacte que possible à l’aide d'une
bande d'Esmarch. Nous faisons passer 900 Ma. à travers l'articulation. La malade n'accuse
aucune sensation désagréable et, après 3 à 4 minutes, elle commence à sentir une petite chaleur
douce au niveau de la rotule. La température indiquée par l'aiguille est de 37°. Environ
10 minutes apres la sensation de chaleur est généralisée à toute l'articulation avec prédomi-
nance dans le creux poplité; la température centrale de l'articulation est à ce moment de 58°,
38% 5 et 29, Aucune sensation de chaleur au niveau des électrodes. Au bout de 15 minutes la
température intérieure n'ayant pas dépassé 59% el celle de la peau du creux poplité 58,5, la
Recherches experimentales sur la diathermie. 657
malade commence à se plaindre et à sentir une chaleur assez vive au niveau du bord inférieur
de Pélectrode supérieure et du bord supérieur de l’électrode inférieure ; la T° en ces points ne
dépasse pas 57°,8 et 38°.
INTERPRÉTATION DE CES RÉSULTATS. — En comparant les résultats obtenus par cette expé-
rience on est frappé de leur dissemblance; on peut cependant les interpréter d'une façon simple
et satisfaisante en faisant intervenir des considérations sur la manière dont les parties conduc-
trices du membre sont disposées. En effet, la partie conductrice principale du membre (tissu
cellulaire sous-cutané, aponévrose de revêlement, couches musculaires successives, séreuse
et os), qui sert de véhicule au courant présente une épaisseur considérable. Or, la résistance de
ces éléments conducteurs est proportionnelle à leur longueur et l'intensité qui les traverse est
d'autant plus considérable que leur longueur est plus courte.
a) Cas des électrodes rapprochées. — Dans le cas des électrodes rapprochées comme dans
la 1" partie de notre expérience, les parties conductrices les plus superficielles (aponévrose,
premières couches musculaires) présentent par rapport
aux parties conductrices centrales (couches musculaires
profondes, séreuses), une longueur beaucoup moins consi-
dérable, pouvant atteindre le rapport de 1 à 2; elles sont
donc parcourues par un courant d'intensité beaucoup y,.... .
plus grande; d'où échauffement et même brûlure des
couches superficielles avant que la T° des couches pro-
fondes ait pu être influencée. Fig. 5. — Schéma montrant la voie suivie par
La figure 5 donnera une idée de la différence des lon- Pia gaa Rae a ie
gueurs que le courant doit parcourir dans ce cas. choes.
Electrode. ..... E Electrode.
Peau. ..
-- Os.
co Tissu cellulaire
sous: cutane.
Peau.
b) Cas des électrodes éloignées. — Au contraire, dans le cas des électrodes éloignées, les
éléments conducteurs séparant les deux électrodes présentent dans les couches superficiclles
et profondes une longueur très voisine et l'intensité du
Électrode. COUrant qui les traverse cst beaucoup plus uniforme en
~ Pea supposant que leurs résistances soicnt voisines. Le
“uce schéma ci-contre essaiera de démontrer la presque éga-
Os. lité des distances que le courant doit parcourir dans le
. ra second cas (fig. 6).
Pig SD. Gia des electrones cloigntes: On suppose de plus (Nagelschmidt) que dans les
applications du premier ordre l’échauffement des divers
éléments constitulifs du membre est proportionnel a leur résistance : ce serail vrai dans le cas
ou tous ces éléments seraient parcourus par un courant de méme inlensité, cc qui arriverait si
tousces éléments étaient
associés en série : ceci Électrode
ne pourrait exister que -+. Électrode.
dans une section du HILL a PILOT PIS PAST Peau
membre comme l'indi- Muscle. . Articulation.
- Os.
e outs 1: ERRATA ©
Mais dans une ap- - Muscle.
plication sur une articu- À "| ARRIR
dE. te . > Peau.
lation il faudrait plutôt oe
è + Electrode.
envisager le cas des con-
ducteurs montés en dé- a Fig. $. — Schéma montrant les lignes de
. : flux dans le cas où les différentes par-
rivation sur leur source Fig. 7. — Cas d'association en séries ties conductrices du membre sont en
et dans ce cas l'échauf- des éléments constitutifs d'un membre. dérivation sur la mème source.
fement est d'autant plus
grand que l'intensité du courant qui les traverse est plus grande, c'est-à-dire que leur résistance
est plus faible.
La figure 8 ci-dessus représente les différentes parties conductrices en dérivation sur la
même source.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I. . 42
658 M. Grunspan et R. Levere.
Le professeur Bergonié se demande (*) si ces lois, vraies pour les conducteurs métalliques,
le sont pour les tissus : ce n'est que par une généralisation hardie, dit-il, non justifiée par des
faits expérimentaux, que nous passons des unes aux autres. Reste à savoir dans quelles limites
cela peut être vrai : c'est aux mesures rigoureuses à décider. Peut-il y avoir assimilation entre
les conducteurs placés en série ou en dérivation et ce quelque chose d'essentiellement variable,
la disposition des tissus?
Nous espérons que nos expériences avec mesures rigoureuses sur le vivant auront apporté
une réponse affirmative à la question si précise et si judicieuse de M. le professeur Bergonié.
Il nous reste à préciser que tout ce que nous venons de dire se rapporte aux éléments
conducteurs situés entre les deux électrodes : au niveau des électrodes mêmes, la question
n est plus la même, étant donné que le courant est obligé de traverser la peau pour arriver dans
la profondeur des tissus. Ici, la résistance de contact de l’électrode avec la peau est une résis-
lance en série : elle est parcourue par toute l'intensité du courant; par conséquent l'échauffe-
ment est d'autant plus grand que cette résistance est plus grande, c’est-à-dire que l'électrode
est plus petite. C’est pourquoi, afin d'éviter celle résistance de contact et par suite l'échauffe-
ment à ce niveau, il y a lieu de ne pas abaisser la surface de contact au-dessous d’une certaine
limite en rapport avec l'intensité du courant, en d'autres termes avec la densité du courant. Il
faut donc, comme l'a dit le professeur Bergonié, employer en diathermie des électrodes larges;
la densité au niveau des électrodes descend alors extrêmement bas. MM. Bergonié et Réchou
l'ont trouvée égale chez un malade à 0,00191 Amp.
Électrodes d'étain circulawes. — Nous employons les électrodes circulaires pour diminuer
autant que possible la densité du courant à leur niveau (fig. 9). Pour que celle-ci soit la: même
Fiz. 9. — Disposition des électrodes circulaires.
en tous les points de contact lorsque nous sommes obligés d'employer deux électrodes de dia-
mètre différent, nous leur donnons une hauteur inversement proportionnelle au diamètre de
manière à ce que leurs surfaces comprennent un
même nombre de centimètres carrés. Ces élec-
trodes circulaires ont encore, à notre avis, lavan-
. Electrode
RS ne A Peau. &_
tage de diminuer la différence entre les distances Muscle.
qui séparent les parties profondes d'une part et les dé
parties superficielles d'autre part, des points où gent.
pénètre le courant (Voir la fig. 10).
M. Bergonié recommande de tailler les élec- +. Peau.
trodes soi-même au fur et à mesure des applica- Fig. 10. — Cas des électrodes circulaires. — Toutes les
tions; nous faisons de même et nous taillons nos parties du membre sont également traversées par le
s è ; ST courant.
électrodes circulaires dans une feuille d'étain très
mince et très souple sur laquelle nous appliquons une petite plaque métallique munie du fil
E Por el Recnou. — La diathermie. — Applications médicales el chirurgicales, Congrès de
l'A; BF. A. S., 1911.
Recherches experimentales sur la diathermie. 659
conducteur en ayant soin de la faire construire assez mince pour ne pas perforer la feuille
sous-jacente. Nous fixons le tout solidement à l'aide d'une bande en caoutchouc en évitant de
plisser le papier d'étain. Les électrodes grillagées de MM. Laquerrière et Delherm peuvent
être confectionnées en différentes dimensions, et sont très laciles à enrouler autour d'une
articulation à cause de leur grande souplesse. Leur emploi nous paraît indiqué au même titre
que celles que nous venons de décrire.
En procédant de la manière que nous venons de décrire il nous a fallu employer les inten-
sités suivantes pour chauffer les différentes articulations jusqu'à une température de 39" avec
une durée d'application variant de 10 à 15 minutes.
Hanche.......... 1.500 à 1.400 Ma.
Genou. .........-. 900 à 1.000 Ma.
Cheville. . . .. . . . .. 500 à 600 Ma.
Epaule.. ......... 700 à 800 M a.
Coude. .......... 500 à 400 Ma.
Poignelis ses. Sd 250 à 300 Ma.
CONCLUSIONS
Les recherches que nous avons faites nous permettent d'émettre les conclusions suivantes :
fe On peut à l'aide de la diathermie élever la température des tissus jusqu'à environ 40°,5
sans provoquer de brûlures. Au delà de cette température la sensation de brülure locale, de
chaleur profonde et quelquefois générale nécessite la suppression immédiate du courant. Notre
opinion sur ce point diffère de celle de M. Nagelschmidt qui a pu chauffer la peau jusqu'à 42°
et les muqueuses jusqu'à 45° sans occasionner le moindre trouble;
22 Nos recherches sur le lapin en particulier nous ont démontré qu'en chauffant la peau
de cel animal un peu au delà de 42°, on y détermine des coagulalions qui intéressent les muscles
sous-jacents sans que la temperature rectale de l'animal ait dépassé 40° et celle de la moelle
59,7. Nous avons trouvé une dilatation notable du canal épendymaire et des hémorragies
miliaires de la moelle, ainsi qu'une dilatation considérable des vaisseaux du foie et du rein
accompagnée de dégénérescence de nombreux tubes urinifères;
5° Sans tirer de conclusions trop hâtives de ces expériences que nous nous proposons de
reprendre, nous pensons qu'il serait imprudent de chercher à dépasser chez l'homme la tempé-
rature maximum de 40°;
4 Dans une application de diathermie, si la sensation de brûlure éprouvée par le malade
doit provoquer la rupture immédiate du courant, ce n'est pas à dire que cette sensation soit un
signe cerlain de l'élévation de la température profonde; nous avons montré par nos expériences
qu'elle peut ne dénoter qu’un échauffement de la peau et dépendre de la disposition des
électrodes ;
5° Aussi proposons-nous pour les cas qui nous occupent, les arthrites en particulier, un
dispositif susceptible d'amener un échauflement maximum des parties centrales avec un
échauffement minimum de la peau et qui consiste à disposer des électrodes circulaires englo-
bant toute l'épaisseur du membre, au-dessus et au-dessous des articulations, à une distance
relativement grande l’une de l’autre;
6° Nous avons, ainsi faisant, amélioré un grand nombre d'arlhropathies chroniques, tandis
que par le procédé, qui peut paraître logique et qui consiste à disposer les plaques transversa-
lement de chaque côté de l'articulation, nous n'avons obtenu que des résultats très médiocres;
nos aiguilles thermo-électriques ne décelaient, dans ce dernier cas, aucune élévation de tempé-
rature de la partie centrale de l'articulation mais un échauffement limité simplement à la peau;
7° Nous devons ajouter que, pour être rigoureusement précis, il faudrait dire qu'une région
est chauffée à une température variant entre tel et tel chiffre (39° et 39%5 par ex.). car on note
toujours une légère différence entre les températures simultanées des différents points d'une
même région.
LES ACCIDENTS DE L'ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE
PROPHYLAXIE — TRAITEMENT ET RÉGLEMENTATION
Par MM.
A. ZIMMERN P. ISTEL
Professeur agrége à la Faculté de Médecine. Avocat à la Cour d'appel.
Le développement de l'industrie électrique dont les usines se multiplient chaque
jour, dont les réseaux se resserrent, dont les conducteurs sillonnent le bord des routes,
les grandes artères urbaines ct forment au-dessous de nos pieds un immense treillis
vecteur d'énergie, a amené parallèlement un accroissement du nombre des accidents
de lous degrés, depuis la simple brûlure jusqu'à la mort.
L'importance de la progression des accidents de l'électricité industrielle en France
ressort des relevés statistiques du service de l'inspection du travail :
INCAPACITÉ SUITES
ANNÉES MORTS INCAPACITE
E ; TOTAL
permanente. temporaire. inconnues.
EN 28 15 O18 10 571
; 26 4 114 29 115
$e 35 14 71% 17 178
LEA NE LE 41 5 8X5 18 947
aia a 13 962 26 1 057
Ces chiffres sont cependant au-dessous de la réalité, car ils laissent de côté les acci-
dents ne relevant pas de la loi de 1898, c'est-à-dire ceux dont les victimes sont des par-
ticuliers ou appartiennent aux départements de la marine et de la guerre.
Il n'est pas exagéré de dire qu’actucllement en France le nombre de morts du fait
de l'électricité industrielle avoisine certainement une centaine.
On comprend donc que les pouvoirs publics se préoccupent de plus en plus d'édicter
des mesures de protection et, à cet effet, l'Académie de Médecine, les Sociétés d'Ingé-
nieurs, les Syndicats, ont été maintes fois invités par les Ministères des Travaux
publics et du Travail à élaborer des règlements et à préciser les précautions à prendre
tant au point de vue de la sécurité des travailleurs et des particuliers qu'au point de vue
du secours à apporter aux victimes.
A la fin de l'année 1909, le Ministère des Travaux publics a nommé une commission
chargée de revoir et de modifier au besoin les prescriplions concernant les soins à
donner aux personnes victimes d'accidents dus au contact avec des conducteurs
d'énergie électrique. Les conclusions de ces travaux devaient servir à rédiger des
instructions pour les soins à donner aux électroculés et c'est l'essence de ces précau-
tions que nous rapportons à la fin de cet article d'après l'arrêté ministériel du 9 oc-
tobre 1915.
ll n'y a pas, cependant, que le législateur qui ait le devoir de se préoccuper des
accidents de l'électricité industrielle.
Si le nombre des victimes est si élevé, c'est surtout en raison de l'insouciance
des ouvriers el de l'ignorance du public. Tous les chefs d'usine savent combien il est
Les accidents de l'électricité industrielle. 661
difficile d'obliger les ouvriers à respecter des règlements qui n’ont pour but que leur
sauvegarde. Quant aux passants, aux promeneurs, si la macabre effigie pyrographiée
sur les poteaux-supports des fils aériens suffit assez souvent à leur indiquer qu'il y a
danger de mort à toucher les fils, rien ne leur indique qu'à vouloir être sauveteurs d'un
électrocuté, ils peuvent être électrocutés eux-mêmes.
Il appartient donc aux chefs d'écoles techniques, aux instituts professionnels tout
aussi bien qu'aux instituteurs communaux d'insister sur le danger permanent que créent
autour de nous les réseaux de transport d'énergie électrique.
Par ailleurs, au médecin électricien, physicien et physiologiste incombe la táche de scruter
les conditions des sinistres, de revendiquer les erperlises, nullement en vue d'accroître le
domaine déjà si vaste de ses compétences, mais dans le but d'approfondir les circonstances de
chaque accident, d'en déterminer les facteurs biologiques et d'en tirer les conclusions pratiques
permettant Pen éviter le relour ou de parer à leurs conséquences.
*
+ +
Qu'il s'agisse de l’ouvrier, du particulier ou du sauveteur, la notion primordiale à
lui faire connaître pour lui expliquer les mesures de protection qu'on lui impose ou
qu'il doit prendre, est celle de la résistance au passage du courant électrique. C'est
cette nolion qu'il faut s'efforcer de vulgariser dans le public comme chez l'apprenti.
C'est, en général, la notion de voltage qui impressionne le plus, et un courant de
10000 volts frappera plus facilement d'effroi qu'un courant de 110 volts. Or, si le
voltage peut compter pour une certaine part dans la genèse de l'accident, il n'est
nullement le facteur spécifique puisqu'un courant de 10000 volts peut laisser le sujet
indemne et un courant de 100 volts amener la mort; que dans le premier cas, la
victime fasse une dérivation à la terre avec les mains sèches, des souliers ou des sabots
secs, elle pourra s’en tirer avec un dommage relativement léger, une simple brûlure
peut-être ; que si, au contraire, avec un courant de 110 volts, l'humidité de la surface
d'entrée ou de sortie du courant diminue la résistance, la victime n'échappera pas
à la mort.
ll n’y a donc pas que les voltages élevés ou, comme on le dit vulgairement, que la
haute tension qui soit dangereuse. Le courant de 110 volts ou de 220 volts qui passe
dans nos demeures n'est pas le moins du monde inoffensif. S'il est permis de remplacer
des fusibles ou de toucher des commutateurs avec les mains sèches sans risque aucun,
il faut se souvenir que si les portes d'entrée du courant sont des surfaces humides et
de larges surfaces, l'innocuité disparait. Voici à cet égard quelques exemples tout à
fait convaincants :
Une cuisinière, à Genève, ayant les mains mouillées, tire de l'eau au robinet mélal-
lique; de l’autre main, elle déplace une lampe électrique. Elle est foudroyée.
Un ouvrier, travaillant à l'intérieur d'une chaudière le dos couvert de sueur,
s'accole contre la paroi métallique. Il veut avec sa main humide déplacer la lampe qui
Péclaire. Il est tué.
Un maçon chaussé de pantoufles humides et marchant sur un toit de tôle ondulée,
touche du front un cáble dans lequel passe un courant de bas voltage; il est électrocuté.
Un ouvrier du métropolitain est électrocuté en déplaçant une lampe alimentée
par un courant de 170 volts.
La nécrologie électrique fourmille d'exemples du même genre altribués à la
diminution de la résistance aux portes d’entrée et de sortie du courant.
662 Zimmern et P. lIstel.
On voit donc que le voltage nécessaire pour produire les accidents dans des condi-
lions analogues peut être très réduit.
On connait aussi l’histoire de cette malheureuse jeune fille qui, se trouvant dans
sa baignoire, voulut avec sa main humide tourner le commutateur de lumière privé
de son couverele protecteur; elle établit ainsi une dérivation à la terre au travers du
circuit de très faible résistance conslilué par son corps enveloppé de l'énorme électrode
représentée par Peau de la baignoire. L'intensité considérable qui la traversa amena
la mort immédiate. |
| Si dans les cas de ce genre la mort n'est pas toujours le fait de l'électrisation
elle-même, elle peut être le résultat d'une tétanisation des muscles respiratoires.
La « baignoire », du reste, compte à son actif nombre de méfaits. Déjà il y a
quelques années, le public a été très impressionné d'un accident électrique survenu
à Fulham. Des personnes qui prenaient des bains dans cette localité furent tuées à la
suite de commotions électriques et l'on chercha la cause de ces étranges accidents.
On trouva que les cables qui transportaient l'énergie électrique cheminaient dans des
tuyaux en acier, que l'isolement des cables était mauvais; les baigneurs avaient été
foudroyés au moment où se trouvant dans leur bain ils touchérent ces conduites.
Lutaud rapporte (Société de Médecine légale de France, 1915) qu'une jeune
femme appartenant à une famille amie, succomba récemment dans son bain. Le père
de cette jeune femme lui dit avoir cu la certitude que sa fille avait été électrocutée.
Elle aurait poussé un cri avant de mourir et fut trouvée morte la main convulsivement
cramponnée á un cordon de sonnette métallique.
Quelques jours auparavant un enfant, àgé de quatre ans et demi, de la même
famille, s'étant tenu debout dans la baignoire poussa un cri tandis qu'il tenait la chaîne
de la sonnette. 11 se plaignit exclusivement d'une douleur au bras droit, douleur qui
fut altribuée à une névralgie rhumatismale et céda assez rapidement à des frictions.
Le père de la jeune femme en faisant une expérience à sec sur lui-même put se
convaincre de l'existence, entre la chaîne de la sonnette et le bouton de vidange métal-
lique, d'un courant provoquant une forte commotion.
Les catastrophes de ce genre sont de nature à faire interdire toute sonnerie à chaine
dans les salles de bains. Il faudrait que les entrepreneurs sanitaires et les services
d'hygiène imposent la suppression de ces engins dangereux dans les appartements
ainsi que la suppression du contact métallique du bouton de vidange qui, dans nos
baiwnoires modernes, peut être émaillé, par conséquent, isolant.
C'est du reste dans ce sens que la Société de Médecine légale de France a émis
le vœu suivant, adoplant les propositions de M. Constant :
« Il semble que cette question soit assez importante pour quelle mérite d'être
« soulignée par un appel aux pouvoirs publics. En l'occasion, l'autorité la mieux qua-
« liliée est certainement le préfet de police qui pourrait proscrire l’utilisation, dans
« tous les bains publics, des chaînes métalliques st habituellement employées pour
« les sonnettes d'appel.
« D'autre part, une lettre pourrait être, au nom de la Société, adressée au Conseil
« supérieur d'hygiène de France, de telle facon que les cas relatés ici reçoivent toule
« la publicité désirable. »
De ces exemples, doit ressortir ect enseignement que si le grand facteur physique
cause des accidents mortels de l'électricité industrielle est l'intensité du courant qui
lraverse l'organisme, ceux-ci ne peuvent être évilés qu'en mettant tout en œuvre pour
Les accidents de l'électricité industrielle. 663
augmenter la résistance aux points d'entrée et de sortie du courant, et réduire celle-ci a
des proportions inoffensives. C'est à ce but que tendent dans les usines les recommanda-
tions orales ou écrites des ingénieurs ou chefs d'usine qui prescrivent de ne jamais tou-
cher les parties métalliques avec les mains humides, voire même avec les mains à nu.
L'humidité est la grande ennemie des ouvriers de l'industrie électrique. Dans les
locaux humides dont Pair est chargé de vapeurs et souvent de sels ou d'acides (électro-
lytes), comme dans les Sucreries, Papeteries, Teintureries, Usines de produits chi-
miques, la résistance des ouvriers est diminuée et ils sont plus que partout ailleurs
exposés aux accidents avec les courants de basse tension.
C'est dans le but d'augmenter la résistance qu'on prescrit l'usage des outils à man-
ches isolants, des gants en caoutchouc, des gants en perles de verre, des chaussures
à semelles isolantes ou des sabots en bois sec.
C'est pour éviter des dérivations au sol que dans les usines le plancher au pourtour
des génératrices ou des tableaux des distributeurs est rendu isolant à l'aide de tapis de
caoutchouc, etc.
Malheureusement, les ouvriers négligent souvent d'effectuer les réparations en revê-
tant leurs gants et ceux-ci, du reste, parfois craquelés, ne donnent plus qu'une sécurité
illusoire. Les gants en caoutchouc sont évidemment efficaces quand ils sont en bon état,
mais ils ne permettent plus de donner un isolement suffisant dès qu'ils sont troués
mème imperceptiblement.
Un ingénieur russe, M. Artemiew, a eu l'idée de protéger les ouvriers contre tous les
accidents possibles en les habillant d'une sorte de vêtement métallique imitant la cage
de Faraday ou le paratonnerre de Melzens, mais ce procédé, tout ingénieux qu'il est, est
assez dispendieux et, en France tout au moins, n'est guère entré en faveur.
Si, comme nous venons de le montrer, il faut attacher une importance moindre à la
notion de voltage qu à la notion d'intensité il serait inexact de dire que le voltage n'entre
pas en ligne de compte. Il suffit de se reporter à la loi d'Ohm pour voir que, toutes
choses égales d'ailleurs, plus le vollage est élevé, plus les accidents sont faciles. Et,
s'il n'est pas possible de déterminer une limite, entre les courants de basse tension et de
haute tension, à partir de laquelle ceux-ci deviennent constamment dangereux, on peut
dire, cependant, que, pratiquement, au-dessus de 6000 volts le danger est considérable
pour l'organisme humain.
On sait, par ailleurs, de par des expériences précises, qu'en courant alternatif le
danger augmente avec la fréquence jusqu'à une certaine limite, puis décroit à mesure
que la fréquence s'élève. C'est le propre des courants dits de haute fréquence de pou-
voir traverser l'organisme sans dommage à des intensités qui seraient mortelles en
basse fréquence.
ll est à remarquer que les fréquences les plus nocives sont précisément celles qui
ont été adoptées dans l’industrie. Un courant de 50 périodes par seconde est plus dan-
gereux qu'un courant de 2000 périodes par seconde.
Un autre facteur de première importance, qu'on pourrait qualifier de facteur anato-
mique, est la route suivie par le courant à travers l'organisme. Il n'est pas discutable
que lorsque les centres nerveux supérieurs se trouvent dans le circuit, le danger est
plus grand que lorque le courant passe par les membres inférieurs, pénélrant par l’un
d'eux et sortant par l'autre. |
Ce cas se présente, par exemple, lorsqu'un sauveteur appuyé par un pied sur le sol
cherche à repousser avec l’autre un fil électrique, ou une victime accrochée à lui.
664 Zimmern et P. Istel.
Non moins dangereux que l'atteinte des centres nerveux est le passage du courant
entre l'un des membres supérieurs et les extrémilés inférieures, du fait que le courant
traverse le cœur avec une intensité plus ou moins considérable. Le danger est au maximum
lorsque le sujet se trouve suspendu entre les deux pôles de la tension, le courant traver-
sant l'organisme de bras à bras et pouvant passer avec une intensilé considérable à tra-
vers le cœur. D'où le principe de ne toucher des organes électriques qu'avec une seule
main pour ne pas risquer de faire une dérivation à travers le corps. Mais, toutes choses
égales d'ailleurs, est-il plus dangereux de recevoir le courant à travers les centres ner-
veux ou à travers le cœur?
Celle question est encore à l'étude ct vivement discutée. Pour Hédon et Gagnières,
ce serait l'action sur le syslème nerveux qui serait prédominante, tandis que
d'autres autcurs, tels que Weiss et Zacon qui se fondent sur leurs expériences, ont
montré qu'en faisant passer chez l'animal le courant du crâne au menton et des pattes
antérieures aux pattes postérieures, c'est-à-dire en plaçant le cœur dans le circuit, la
mort se produirait toujours avec des intensités inférieures dans ce second cas.
*
x y
Supposons un sujet victime du courant sur une voie publique, que faut-il faire?
Supposons celui-ci accroché à des fils de transport d'énergie ct maintenu par le tétanos
musculaire.
Tout d'abord, il y a lieu de ne pas se précipiter, comme le cas en est malheureuse-
ment trop fréquent. Il faut savoir qu'une hâte immodérée pour détacher la victime ris-
que d'en faire plusieurs autres, et se souvenir que l'on compte 30 pour 100 de victimes
parmi les sauveteurs (').
Ce qu'il faut, c'est, par un appel téléphonique, si possible, par l'intervention d'un
cycliste, d'une automobile, par un moyen aussi rapide que possible, faire prévenir à
l'usine d'arrèter la génératrice. I] est toujours prudent de s'abstenir de toute interven-
tion jusqu'à l'interruplion du courant et de ne pas essayer de détacher la victime. ll est
parfois conseillé de monter sur un tas de bois sec ou de planches et de tirer la victime,
la main enveloppée d'un linge sec. Ce moyen est susceptible de réussir avec des courants
de basse tension (500 à 600 volts continu; 550 volts alternalif); mais il ne faut pas
oublier qu'il est toujours périlleux.
On a également conseillé d'établir entre deux points du circuit un shunt. Théori-
quement, ce moyen serait excellent s’il était facilement réalisable. On pourrait le réaliser
en jetant une chaîne en amont et en aval de la victime, elen s'aidant pour la lancer d'une
corde rigoureusement sèche. Si l'on utilisait ce procédé, il faudrait avoir soin au moment
du lancement d'abandonner la chaîne de manière à ne pas établir par l'intermédiaire de
celle-ci une dérivation au sol qui ferait une nouvelle victime.
() Voici encore un fait-divers tout récent, résultat de l'ignorance du public en matière d'accidents de
l'électricité, arrivé aux environs de Dijon il y a peu de semaines.
Un chariot d'une fourragere du 8* escadron du train des équipages, atlelé de quatre chevaux en flèche,
revenait Papres-midi, avec un chargement d'avoine, des fours de guerre, quand, dans l'avenue de PArsenal,
les chevaux s'emballérent et allèrent se jeter contre un poteau électrique. Le conducteur, le soldat Giraud,
fut projeté sur la chaussée ; il ne recut que de légères contusions, mais le poteau avant été brisé, les fils,
d'une puissance de 280 volts, tombèrent sur son cheval, qui fut électrocuté : Je brigadier Roussel, chef du
convoi, avant voulu dételer, fut également électrocuté et grièvement blessé par le cheval, qui se débattait
avant de mourir. Deux passants, MM. Lavier, cantonnier de la ville, et Jules Bourgeois. brigadier d'équipe
au PALM, en voulant porter secours au brigadier, furent atteints par le fluide et tombèrent à leur tour
brulés sur diverses parties du corps; tous trois ont été transportés à l'hopital; on espère que MM. Lavier
et Bourgeois survivront, mais létat du brigadier est désespéré.
Les accidents de l'électricite industrielle. 665
Pourtant de tels moyens ne peuvent réussir qu'entre les mains de personnes tout
à fait versées dans les choses de l'électricité.
ll serait possible au sauveteur de monter sur une plate-forme bien sèche reposant sur
des pieds de verre, des boutcilles, par exemple, de manière à l'isoler du sol: en dehors
de la difficulté d'établir rapidement un dispositif de ce genre, il est bon de se souvenir
qu'on n'est nullement à labri du danger lorque les tensions avoisinent et dépassent
6000 volts.
Si l'individu est tombé à terre avec le fil et reste en contact avec lui, s’il a heurté
un fil tombé à terre, le sauveteur qui vient à son aide a comme ressource de le repousser
rapidement du pied à la condition d'avoir des chaussures extrêmement sèches et d’effec-
tuer le mouvement très rapidement. |
En général, lorsque ces conditions sont remplies, il n'éprouvera qu'une secousse
très faible et relativement peu dangereuse étant donné que le courant passera par les
extrémités inférieures. Il est préférable, cependant, de se servir d'objets en bois de un
mètre de longueur pour écarter la victime : une canne, par exemple, un parapluie, une
perche.
Lorque le circuit transporte du courant continu, il est prudent de ne pas couper les
conducteurs avec une hache même parfaitement isolée ; ce moyen pourrait être fatal à
la victime de par la self de rupture. Par contre, en alternatif de basse tension, ce moyen
est acceptable.
Dans tous les cas, au-dessus de 800 volts continu et de 3500 volts alternatif, toute
tentative de sauvetage quelle qu'ellesoit peut étre rigoureusement qualifiée de dangereuse.
*
x yx
Une fois la victime hors circuit, soit par l'un des moyens précédents, soit par
l'arrêt du courant, deux cas se présentent :
a) La victime respire, n’a pas perdu connaissance; elle est encore sous l'influence
de la commotion ; quelques frictions et flagellations avec un linge trempé dans l’eau
froide, une boisson stimulante, quelques tractions rythmées et le retour des fonctions
se fera spontanément. Si la victime porte des brûlures, celles-ci devront être l’objet
d'un traitement particulier suivant leur degré et leur étendue.
On se souviendra qu'en général les brûlures électriques sont peu douloureuses, ne
délerminent que des réactions légères et suppurent rarement. Le nettoyage de la plaie,
la protection par un pansement simple peuvent suffire.
Dans le cas de brûlures par le courant continu, on a recommandé le lavage des
escarres avec de l'eau légèrement acidifiée par l'acide chlorhydrique pour neutraliser
l'action des bases au niveau du pôle négatif et avec de l'eau de Vichy ou une solution
de carbonate de soude au niveau du positif. Il est cerlain par ailleurs que des solu-
tions faibles, acides ou basiques, ont une action sur la douleur lorsque celle-ci existe.
En général, l'emploi des pommades est à rejeter : elles retardent la cicatrisation
-qui, si elle est lente, ne s'en fait pas moins, dans beaucoup de cas, très régulièrement.
Pour les brûlures très étendues, on a fait récemment bon nombre d'amputations;
peut-être pourrait-on, dans ces cas, songer aux greffes épidermiques qui, en raison de
l’asepticité habituelle des plaies ont de grandes chances de réussir.
b) Le second cas, qui est le plus fréquent, est celui où la victime ne respire plus.
Quelle doit alors être l'intervention? Elle ne peut être efficace que si elle répond à la
666 Zimmern et P. Istel.
pathogénie de Paccident. Or ici, nous nous trouvons en présence d'un problème qui
passionne les physiologistes et qui n'a pas encore reçu sa solution définitive. La
théorie de d'Arsonval qui impute la mort à l'inhibition due à l'action du courant sur
les centres nerveux, amène à considérer l'électroculé comme un asphyxié. Aussi l'élec-
troculé doit-il être traité comme un noyé.
Il faut transporter la victime dans un local aéré, la dévêtir et instituer la respiration
artificielle, les tractions rythmées de la langue, ces deux moyens pouvant être com-
binés. Cependant, pour certains auteurs, les tractions de la langue n'auraient aucune
ulilité.
L'apparition du hoquet ou de vomissements sont des signes favorables.
La respiration artificielle doit être très prolongée et il doit être de règle de la
continuer deux heures au moins. Il n'est, non plus, jamais trop tard, pour la com-
mencer. D'Arsonval a rapporté le cas d'un individu qui fut rappelé á la vie et chez
lequel on instilua la respiration artificielle une demi-heure seulement après l'accident.
A ce moyen, on peut ajouter tous les procédés d'excitation périphérique, d'irritation
de la peau ainsi que l'irrigation du rectum avec de l'eau glacée. La réfrigation cutanée
a aussi son indication en cas d'hyperthermie due à la tétanisation musculaire. Pour
Julliard,le nombre des rappelés à la vie de cette manière atteindrait la proportion
de 19 pour 100.
Si ce chiffre est si peu élevé c'est sans doute que les victimes ne meurent pas tous
par le mécanisme indiqué par d'Arsonval. On sait que pour Prévost et Battelli, la mort
peut survenir de par la mise en contractions fibrillaires du muscle cardiaque. Ces
auteurs ont, en effet, avancé que chez l'animal, pour des courants inférieurs à 120 volts,
le cœur s'arrête après un stade de trémulations fibrillaires tandis que, au-dessus de
1200 volts, l'inhibition avec ses conséquences sur la fonction respiratoire reprend tous
ses droits. Entre 120 et 1200 volts, les deux phénomènes se produiraient simultané-
ment. Il en résulterait qu'aux basses tensions et lorsque le cœur se trouve placé dans le
circuit, la mort se produirait par le cœur. Dans ce cas, le retour à la vie deviendrait
impossible, la respiration artificielle resterait impuissante. Le massage du cœur pré-
conisé par certains auteurs est également inutile; on ne dispose d'aucune arme contre
la mise en contractions fibrillaires du cœur.
Langlois a essayé chez l'animal de combattre ces trémulations fibrillaires en rele-
vant la pression dans les coronaires à l’aide d'injection d'adrénaline. Cette tentative
n'a pas été couronnée de succès. Par contre, Battelli a montré par des expériences physio-
logiques qu'un courant de voltage plus élevé, brusquement établi, agissait comme un
antidote précieux.
Dans les expériences que nous avons entreprises il y a quelques années pour établir
les limites de la résistance des animaux aux hautes intensités des courants de haute
fréquence, nous avons constaté un fait analogue : lorsque l'animal succombe sous
l'action de ceux-ci, une décharge de bobine rapidement établie, est susceptible de
rappeler l'animal à la vic.
D'après Battelli, cette tentative devrait être faite immédiatement. Or, les difficultés
de réalisation pratique ne lui donnent guère chance d'être vulgarisée.
Jellineck a constaté des lésions histologiques réelles des centres nerveux. I] a égale-
ment noté qu'à la suite des accidents d'électricité industrielle, on pouvait constater de
l'hypertension du liquide céphalo-rachidien. Pour lui, la victime se trouve dans la plupart
des cas en état de mort apparente qui, faute de soins, devient mort réelle et la respira-
Les accidents de Uelectricite industrielle. 667
tion artificielle est susceptible de rappeler les sujets à la vie si l'on a soin de la pro-
longer un temps suffisant.
C'est en se basant sur cetle conception que Jellineck fixe à deux heures au minimum
le temps pendant lequel on doit la poursuivre.
En outre, Jellineck conseille de praliquer une saignée pendant laquelle on sus-
pendra quelques instants la respiration artificielle de manière à éviter la production
d'une embolie, ainsi que le fait s'est produit une fois à sa connaissance.
On peut aussi, à son exemple, pratiquer une ponction lombaire. On peut enfin faire
passer à travers le sujet le même courant, cause de l'accident, une électrode positive au
cœur et une négative au rectum.
Il ne faut jamais, d'après Jellineck, interrompre les secours avant les signes cer-
tains de la mort.
Peut-être, dans certains cas, la mort est-elle due à l'échauffement considérable
qui se produit sur le passage du courant au niveau des centres nerveux, nolamment
dans la région bulbaire; la mort serait alors le résultat de l'effet Joule où intervient la
durée du contact.
Quelquefois, enfin, la mort peut être due à la lélanisation et celle-ci peut se pro-
duire avec des courants alternatifs relativement faibles.
« Sous l'influence du courant, écrit Weiss, tous les muscles du corps sont tétanisés,
les combustions intra-organiques s'élèvent énormément et l'animal éprouve le besoin
impéricux d'absorber de l'oxygène et d'exhaler Co*. Or, sa respiralion est considéra-
blement entravée par la tétanisation des muscles du thorax et on le voit asphyxier peu
à peu; il met à mourir un temps assez long, jusqu à dix minutes. Si, avant qu'il soit
mort, on le détache, il revient à la vie. Ceci est évidemment très important au point
de vue pratique. Un sujet victime de ce genre d'accidents peut être sauvé au bout de
quelques minutes : traversé, au contraire, par un courant de 80, 100 volts, il est perdu
en quelques secondes. »
La mort peut encore survenir plusieurs minutes ou plusieurs heures après le
contact. Peut-être alors s'agit-il de paralysie bulbaire ou bulbo-spinale provoquée par
une altération cylolytique des cellules nerveuses, une embolie ou une « intoxication »
plus ou moins aiguë résultant des altérations protéolytiques déterminées directement
par les effets du courant et indirectement par une modification de l’action trophique
des nerfs (Langlois). |
Une fois la victime rappelée à la vie, il peut se produire différents accidents, en
général d'ordre paralytique, qui acquitrent une intensité et une gravilé spéciales
lorsqu'ils ont eu pour cause le courant continu en raison des effects électrolytiques de
celui-ci. Le traitement électrothérapique, le massage peuvent dans ce cas manquer
tolalement d'efficacité.
*
y
Dans quelles conditions les accidents de l'électricité industrielle rentrent-ils dans
le cadre de la loi des accidents du travail?
I] suffit, à ce point de vue, de rappeler que la loi du 9 avril 1898 qui règle les res-
ponsabilités dont les ouvriers sont victimes dans leur travail s'applique à tous les
accidents survenus « par le fait du travail ou à l'occasion du travail ».
La « faute inexcusable » de l'ouvrier, quelle qu'elle soit, permet seulement aux
tribunaux de diminuer la pension fixée par la loi; seule, la victime qui a intentionnelle-
668 Zimmern et P. Istel.
ment provoqué l'accident perd tout droit à indemnité. D'autre part, l'indemnité peut
être majorée lorsqu'il est prouvé que l'accident est dd à la faute inexcusable du
patron.
Par application de ces principes il a été jugé que l'accident survenu à un ouvrier
électricien qui s'était altardé à sa besogne au delà de l'heure formellement prescrite
et qui a été foudroyé par la mise en circulation du courant ne pouvait donner lieu à
une indemnité d'accident du travail (Cour d'appel de Chambéry, 25 mars 1904). Mais
l'indemnité doit au contraire être accordée avec majoration pour « faute inexcusable
du chef d'entreprise » lorsque l'entrepreneur ou son préposé a fait monter un ouvrier
en haut d'un poteau pour réparer ou raccorder une ligne électrique à haute tension sans
prendre les mesures nécessaires pour assurer l'isolement de la ligne (Cour d'appel de
Paris, 8 novembre 1910).
Bien qu'en général il n'y ait aucune difficulté, dans les cas d'accidents industriels
électriques, à déterminer les causes de l'accident, il se présente quelquefois des cir-
constances où celles-ci sont discutables. Lorsque, par exemple, un ouvrier tombe sur
une distribution électrique, il y a lieu de savoir si la mort a précédé le contact avec
la canalisation électrique ou encore si l'accident est imputable à une syncope qui,
si elle ne s était pas produite, n'aurait pas amené le contact fatal.
Ainsi Schumacher, cité par Julliard, raconte qu'un ouvrier monté á un mát sans
chapeau par un soleil ardent ct réparant des fils électriques fut frappé de mort.
L'absence de lésion des méninges et le cri qu'il poussa avant de succomber firent écar-
ter l'hypothèse d'insolation.
En principe, la loi de 1898 sur les accidents du travail ne s’applique pas aux acci-
dents dus à l'action des forces de la nature (foudre, ouragan, insolation) même quand
ils sont survenus pendant le travail; mais il en est autrement quand il est constaté que
le travail a contribué à mettre ces forces en mouvement ou qu'il en a aggravé les
effets. C'est ainsi que les ouvriers obligés par leur travail à rester pendant un orage
en contact ou à proximilé d'objets considérés comme bons conducteurs d'électricité
tels que les poteaux et fils électriques se trouvent exposés plus que les autres au danger
d'être foudroyés : ce danger devient pour eux un risque professionnel garanti par la loi.
[l y aurait certainement lieu, dans les accidents d'électricité industrielle, de tenir
compte de la sensibilité des sujets vis-à-vis de l'énergie électrique. I] est certain que les
sujets sont plus ou moins sensibles et il est probable qu'il existe chez les individus des
différences dans la facilité avec laquelle le cœur peut se mettre en contraction fibrillaire.
On pourrait arguer dans certains cas de dispositions cardiaques; malheureusement, les
éléments nécessaires à l'établissement de ce caractère nous font complètement défaut.
On peut, cependant, présumer qu'il doit en être ainsi si l’on songe aux énormes diffé-
rences que Fon rencontre dans la série animale en ce qui concerne la sensibilité vis-à-vis
du courant électrique. En ce qui concerne particulièrement les contractions fibrillaires,
celles-ci sont définitives chez le chien et chez l'homme. Il n'en est pas de même chez les
autres animaux. Le cheval parait très sensible vis-à-vis du courant électrique par rap-
port à son poids ; un courant relativement faible peut le frapper de mort. On sait, d'après
_des expéricnces que l'on a instituées en vue de pratiquer l'abatage des animaux de bou-
cherie, que le veau peut être abattu avec 20 volts et que le bœuf peut l'être avec 160
volts et 118 mA., c’est-à-dire qu'un bœuf succombe au courant qu'on emploie en thé-
rapeutique humaine.
Ces considérations sont assezimpressionnantes au pointde vuc de la jurisprudence
Les accidents de l’électricite industrielle. 669
des accidents du travail et quant aux mesures à prendre en faveur des ouvriers. Elles
amènent à écarter de l'industrie électrique les sujets porteurs de lésions cardiaques.
A la suite des accidents électriques, on observe souvent des phénomènes d'hystéro-
traumatisme. ll y a lieu, ici encore, de différencier entre l'hystéro-traumatisme vulgaire
et la commotion électrique. Le diagnostic est encore actuellement impossible tant que
nous ne connailrons pas le substratum anatomique capable de déceler la commolion.
*
x y
Nous voulons terminer cet article par l'exposé des plus récentes prescriptions édic-
tées par les pouvoir publics en matière d'accidents électriques.
On sait que les prescriptions générales concernant l'hygiène et la sécurité des tra-
vailleurs ont été récemment réunies dans le livre II du nouveau Code du Travail. On y
peut trouver les textes qui réglementent « la protection des travailleurs dans les établis-
sements qui mettent en œuvre des courants électriques ». (Décret du 1° octobre 1913,
publié au Journal Officiel du 12 octobre 1913.) Ces prescriptions visent notamment l'iso-
lement des machines et des appareils, la coupure des lignes, etc.
Notons qu'il y est spécifié que « dans les locaux où le sol et les parois sont très con-
ducteurs, soit par suite de dépôts salins résultant de l'exercice même de l'industrie, ou
par suite d'humidité, il est interdit d'établir à la portée de la main, des conducteurs ou
des appareils placés à découvert ».
Dans les locaux qui contiennent des installations comportant des tensions supé-
rieures à 600 volts en courant continu ou 150 volts en courant alternatif, il est prescrit
de placer et de tenir prêts à servir pour parer aux accidents électriques, des crochets à
manches isolants et un tabouret de bois verni avec pieds de porcelaine ou de verre. De
plus, un ordre de service doit être affiché dans un endroit apparent de ces locaux indi-
quant qu'il est dangereux et formellement interdit de toucher aux pièces métalliques ou
conducteurs soumis aux tensions ci-dessus indiquées, même avec des gants en caout-
chouc ou de se livrer à des travaux sur ces pièces ou conducteurs même avec des outils
à manche isolant. Enfin des instructions sur les premiers soins à donner aux victimes
des accidents électriques doivent être également affichées dans les salles des usines
électriques. Nous croyons devoir reproduire in extenso le texte de ces instructions qui
ont été fixées par un arrélé ministériel du 9 octobre 1913.
Instructions sur les premiers soins à donner aux personnes viclimes d'accidents électriques.
Soustraire le plus rapidement possible la victime aux effets du courant en se con-
formant rigoureusement aux prescriptions ci-dessous indiquées pour ne pas s'exposer
personnellement au danger.
Nora. —L'humidité rend le sauvetage particulièrement dangereux.
Tension de 1" catégorie (').
Écarter immédiatement le conducteur de la victime en prenant la précaution de ne
pas se mettre en contact direct ou par l'intermédiaire d'un objet métallique avec le con-
ducteur sous tension.
si Lone de 1" catégorie; courants alternatifs : moins de 150 volts; courants continus : moins de
300 volts. .
670 Zimmern et P. Istel.
Tension de 2° catégorie inférieure à 6000 volts (entre conducteurs).
Tenter de supprimer le courant, s'efforcer de délivrer la victime du contact dan-
gereux.
A. — Un fil est tombé sur le sol et touche la victime.
Ecartement des fils. — Sans toucher la victime écarter les fils avec les crochets à
manches isolants prévus par le dernier paragraphe de l’article 13 du décret du 1” octobre
1915 ('); ces crochets ne doivent pas être humides.
Se placer sur le tabouret de bois verni avec pieds terminés par des pièces de porce-
laine ou de verre, tabouret prévu par le dernier paragraphe de Particle 15 du décret
du 1‘ octobre 1915 (?).
Déplacement et dégagement de la victime. — S'il est plus facile de déplacer la vic-
time que d écarter les fils, le faire en observant exactement les mêmes précautions.
Dans toutes ces opérations éviter que le fil ne vienne toucher le visage ou d'autres
parties du corps.
B. — La victime est suspendue.
Supprimer le courant, prévoir la chute du blessé, préparer surle sol: matelas, bottes
de paille, etc.
Tension supérieure à 6000 volts (entre conducteurs).
Supprimer le courant. — Si l'on ne peut supprimer le courant, le sauvetage sera
toujours très dangereux.
Isoler le sauveleur à la fois du côté du courant et du côté de la terre, employer les
crochels à manches isolants prévus par le dernier paragraphe de l'article 43 du décret
du 1° octobre 1913 (°).
Se placer sur le tabouret de hois verni avec pieds terminés par des pièces de por-
celaine ou de verre, tabouret prévu par le dernier paragraphe de l'article 15 du décret du
1“ octobre 1913 (°).
Dans tous les cas, prévenir un médecin.
Premiers soins à donner avant l'arrivée du médectn.
Donner à la victime, dès qu'elle a élé soustraite aux effets du courant, les soins
ci-après indiqués, même dans le cas où elle présenterait les apparences de la mort.
Transporter d'abord la victime dans un local aéré où on ne conservera qu'un très
pelit nombre d'aides : trois ou quatre, toutes les autres personnes étant écartées.
Desserrer les vêtements et s'efforcer, le plus rapidement possible, de rétablir la res-
ptration et la circulation.
Pour rétablir la respiration, on peul avoir recours principalement aux deux moyens
suivants: la traction rythmée de la langue et la respiration artificielle.
(1) A défaut de crochets, se servir de bâtons, de cannes ou d'outils à manches isolants, ces objets ne
devant pas être humides.
(2) A défaut de ce tabouret, construire un tabouret isolant de fortune en disposant sur le sol des planches
sur lesquelles on place des isolateurs ou, à défaut, des objets solides très isolants (bouteilles vides, bols
en faïence, ete), le tout surmonté par de nouvelles planches aussi sèches que possible.
5) A défaut de ces crochets, se servir d'outils à manches très isolants ou munis de poignées en porce-
laine ou en verre.
Les accidents de electricite industrielle. 67 1
Commencer toujours par la méthode de la traction de la langue, en appliquant en
même temps, s'il est possible, la méthode de la respiration artificielle.
Chercher concurremment à ramener la circulation en frictionnant la surface du
corps, en flagellant le tronc avec les mains ou avec des serviettes mouillées, en jetant
de temps en temps de l’eau froide sur la figure, en faisant respirer de llammoniaque ou
du vinaigre.
1° Méthode de la traction rythmée de la langue.
Ouvrir la bouche de la victime ct, si les dents sont serrées, les écarter en forçant
avec les doigts ou avec un corps résistant quelconque: morceau de bois, manche de
couteau, dos de cuiller ou de fourchette, extrémité d’une canne, etc. |
Saisir solidement la partie antérieure de la langue entre le pouce et l'index de la
main droite, nus ou revétus d'un linge quelconque, d'un mouchoir de poche par exemple
(pour empécher le glissement), et exercer sur elle de fortes tractions répétées, succes-
sives, cadencées ou rythmées, suivies de relâchement, en imitant les mouvements
rythmés de la respiration elle-méme, au nombre d'au moins vingt par minute.
Les tractions linguales doivent étre pratiquées sans retard et avec persistance durant
une demi-heure, une heure et plus, s'il le faut, sans se décourager.
2° Méthode de la respiration artificielle.
Coucher la victime sur le dos, les épaules légèrement soulevées, la bouche ouverte,
la langue bien dégagée.
Saisir les bras à la hauteur des coudes, les appuyer assez fortement sur les parois
de la poitrine, puis les écarter et les porter au-dessus de la têle en décrivant un arc de
cercle; les ramener ensuite à leur position primitive en pressant sur les parois de la
poitrine.
Répéter ces mouvements environ vingt fois par minute en continuant jusqu'au réta-
blissement de la respiration naturelle, rétablissement qui peut demander quelquefois
plusieurs heures.
NOTES DE PRATIQUE
NOTE SUR UN PROCÉDÉ DE REPÉRAGE DIRECT
DES PROJECTILES
Par LE FAGUAYS
I. Définition de la méthode (t). — La méthode de localisation des projectiles que j'ai l'honneur
de vous présenter consiste :
1° A mesurer suivant Je rayon normal la distance du projectile à l'écran. Cette lecture est
donnée par lecture direcle sur le repéreur.
2° A évaluer la distance de l'écran au point d'émergence du rayon normal considéré, à la surface
de la peau. Cette mensuration se fait avec un mètre ordinaire ou une réglette adaptée au support
de l'écran.
La simple soustraction de ces deux mesures ainsi obtenues donne la profondeur du projectile
au point considéré.
On peut même souvent, comme nous le montrerons plus loin, lire directement sur l'écran la
profondeur exacte du projectile sous la peau sans avoir à se servir du mètre.
II. Description du repéreur. — Il est constitué par une lame de verre de 9 centimètres sur
12 centimètres de côté. 11 présente une série d'arcs de cercle concentriques portant un chiffre à une
extrémité. Le centre commun de ces arcs de cercle est le zéro du repéreur. Les chiffres indiquent en
centimètres la distance à laquelle le corps repéré se trouve de l'écran.
111. Technique du procédé. — 1° Déterminer avec soin le rayon normal passant par le projectile
a repérer: l'ampoule étant à 50 centimètres de l'écran.
2° Fixer sur la peau à l’aide d'un morceau de diachylon un pelit index en plomb de telle facon
que son ombre couvre sur l'écran exactement la partie du projectile à repérer (extrémité pour une
balle, bord ou saillant pour un éclat d'obus). |
5° Placer le repéreur sur l’écran de façon que la ligne du zéro soit tangente aux ombres super-
posées de l'index et du point observé du projectile.
4 Déplacer l'ampoule de 10 centimètres, le diaphragme étant ouvert; on suit facilement sur le
repéreur le déplacement de l'ombre du projectile. Le chiffre inscrit devant l'arc de cercle le plus
rapproché de la projection du point considéré donue la distance en centimètres de ce point à
l'écran.
5” Mesurer la distance entre l'index de plomb collé à la peau et l'écran. Retrancher le nombre
obtenu du nombre lu sur le repéreur et l’on obtient la profondeur du projectile sous l'index.
Nous avons dit que cette dernière mensuration pouvait n'être pas indispensable dans les cas de
bon éclairage.
En effet, sous le rayon normal les ombres du projectile et de l'index se confondent. Mais lors
du déplacement de l'ampoule, les ombres se sépareront et autant il y aura de divisions comprises
entre elles sur le repéreur, autant il y aura de centimètres entre l'index et le projectile.
Le fait pour ces deux ombres de rester confondues dans le déplacement de l’ampoule indique
que le projectile est très superficiel.
Théorie du procédé. — Soit un écran E, une ampoule A, placée à une distance connue D.
Considérons un rayon normal AP sur le parcours duquel nous supposons plusieurs corps métal-
(1) Malgré sa grande analogie avec le procédé du Dr Haret, publié dans ce journal, nous croyons devoir
publier le procédé du Dr Le Faguays à cause des quelques modifications apportées au procédé Haret (Vote
de la Réduction).
Note sur un procede de repérage direct des projectiles. 673
liques superposés : C,C,C,C,.... Les projections de ces différents corps se confondent en P (fig. 1).
. Déplacons notre ampoule d'une longueur d parallèlement à l'écran, jusqu'en A’. Les projections
ww nt,
‘ ' ha z
Fig. 1. — Théorie du procédé Fig. 2.
de repérage direct.
de C, C, C; C,.... cessent alors de se confondre et vien-
nent se former sur l'écran en P, P, P,P,.
D et d restant constantes, il est évident qu'à des
distances constantes des pointes C, C, C, C, à l'écran
correspondent des déplacements constants des ombres
projetées par rapport à P et que ces différents points
de projection se font suivant des cercles concentriques
ayant P comme centre et PP, PP, PR, PP, comme
rayons.
Inversement si une projection qui, sous le rayon
normal vient en P, occupe après le déplacement de
ampoule en A’ une position P! par exemple, cela
nous prouve que le point projeté occupait la position C, (fig. 2).
On peut par un graphique simple déterminer la projection sur l'écran, après le déplacement
latéral de l'ampoule, d'une série de points espacés d’un centimètre par exemple et places sur le
rayon normal AP.
Sur notre repéreur, nous n'avons fait que tracer des arcs de cercle ayant P comme centre et
correspondant à la projection de points pris sur AP de centimètre en centimètre et éclairés du
point A’.
Pour la construction, nous avons adopté les dimensions suivantes : A P : 500 millimètres; AA’:
100 millimètres; mais il est évident qu'on pourrait prendre d'autres bases.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ELECTROLOGIE. — I. 45
LE REPÉREUR MARION-DANION
Par A. CHARLIER
Principe. — Le repéreur est un appareil qui donne la position du projectile par rapport à deux
points de repère marqués sur la peau. On le règle au moyen de deux radiographies faites sur la
même plaque. Mais au lieu de passer par l'intermédiaire d’une épure comme dans la méthode de
Hirtz, on matérialise dans l’espace les deux rayons X qui fournissent les deux projections du
a | projectile au cours des deux radiographies suc-
j = cessives et l’on amène l'extrémité de la lige indi-
catrice au point de croisement de ces deux
rayons matérialisés.
- ADA Dy
EENI W 4 +
Appareil. — L'appareil comprend (fig.) :
1° Un plateau p sur lequel sera placée une
plaque photographique et sur lequel on cou-
chera la région blessée;
2° Une colonne graduée t fixée verticalement
sur l'un des côtés du plateau;
5° Un support horizontals coulissant le long
de la colonne et portant des réglettes et curseurs ;
4* Un autre support horizontal s' coulissant
également sur la colonne, portant aussi des ré-
glettes et curseurs.
Prise du cliché. — La région intéressante est
placée sur le plateau dans la position opératoire,
le corps étranger repéré approximativement par
fr 4) R un examen préalable se trouvant sensiblement
1 eh RAA Wines ss nh au-dessous du rayon normal à l’anticathode.
> A quelques centimétres en dehors du corps
étranger on place un repére carré en plomb,
percé d'un orifice et on marque son emplace-
ment sur la peau avec le thermo-cautére. On
centre sur l’orifice du repère, l'anlicathode étant
à une distance donnée de la plaque; et l’on
prend une première radiographie.
Le repère est ensuite porté à quelques cen-
timètres en dedans du corps étranger, on marque
à son emplacement sur la peau el l'on prend une
e, seconde radiographie.
MSN a On mesure ensuite avec le compas d'épaisseur
la hauteur des repères au-dessus de la plaque.
Repéreur Marion-Danion,
Réglage de l'appareil. — Le cliché élant dé-
veloppé et séché, on le pose sur le plateau à l'endroit exact qu'il occupait pendant la pose.
On dispose le support s ainsi que ses réglettes et curseurs de telle sorte que les curseurs d
et d' occupent exactement les positions qu'occupaient les anticathodes au moment des deux poses.
Entre ces curseurs et deux blocs métalliques m et m que l’on place sur les projections du projectile,
on tend des fils métalliques, qui matérialisent précisément le trajet des rayons X au cours des deux
poses. Leur entre-croisement représente bien dans l'espace l'emplacement qu’occupait à ce moment
le projectile.
D'autre part on dispose le support s’, ses réglettes et ses curseurs de telle sorte que les deux
A. Charlier. — Le repereur Marion-Danion. 675
tiges verticales c, c se trouvent sur le trajet du rayon normal au cours des deux poses. Leurs
prolongements passent donc en haut par les points d et d, en bas par le centre des deux images
des repères. Leur pointe inférieure sera réglée à la hauteur mesurée au compas d'épaisseur des
repères cutanés.
La tige g portée sur une tige horizontale qui se déplace sur le support s' sera réglée dans le
sens qui semblera le plus favorable en cas d'extraction, sa pointe venant affleurer au point de
croisement les deux rayons X matérialisés; son curseur sera serré au niveau du canal dans lequel
elle coulisse.
Application du repéreur à l'extraction. — Toutes les vis du support s' étant serrées, celui-ci est
séparé de la colonne ¢.
On pose les extrémités de ses deux branches verticales sur les repères cutanés du blessé; on
maintient les tiges bien rigoureusement verticales grâce à un niveau d’eau. Dans ces conditions, la
direction dans laquelle se trouve le corps étranger est indiquée par la tige g et la profondeur à
laquelle on le rencontrera par la distance entre le curseur C et le point supérieur de la coulisse O.
Remarques. — On obtient d'excellents résultats avec Pappareil Marion-Danion, comme avec
celui de Hirtz.
Je crois pourtant devoir mettre en parallèle les avantages de l’un et de l'autre :
Ce qui séduit tout d’abord dans le Marion-Danion, c'est que tout le monde comprend du
premier coup le réglage par les rayons matérialisés. C’est là un avantage de peu d'importance.
Car il suffit de quelques minutes d'attention pour saisir la technique du réglage par l'épure.
On a prétendu que le réglage par les rayons matérialisés met plus à l’abri d'une erreur possible,
disant que dans certains cas, les lignes d'une épure pouvaient se couper, tandis que les rayons
matérialisés ne se couperaient pas. J'avoue ne voir qu'un cas dans lequel les rayons matérialisés ne
se couperaient pas. c'est celui où le sujet se serait déplacé entre les deux poses. Mais, dans ce cas,
l'épure rendrait compte aussi de cette particularité.
En effet les moyens ne manquent pas pour vérifier avant I’ operan l'exactitude dn réglage du
compas. En voici quatre : 1° Vérification que dans l'épure, les projections horizontale et verticale
d'un même point se trouvent sur une même ligne de rappel; 2° Comparaison des cotes des trois
repères obtenues par l'épure (épure de Hirtz) et de celles données par l'épure simplifiée et complétée
par le calcul (procédé Charlier); et comparaison de ces cotes avec la mesure directe des repères à
la plaque qui est facile surtout quand on emploie des trusquins comme repères; 3° Vérification
après réglage que les tiges de repérage coïncident bien avec les repères cutanés et sont bien verti-
cales, le sujet élant dans la même position qu’au moment de la radiographie; 4° Vérification radio-
logique : le compas étant en place, la sonde de profondeur verticale, on place un repère métal-
lique à Pendroil où la sonde touche la peau. Après avoir enlevé le compas, on centre sur ce repère;
on fait une radiographie. Sur le cliché l’image du repère coïncide avec celle du projectile.
On a encore pensé que le réglage du compas demande plus de temps que celui du repéreur.
C'est inexact, surtout si l’on emploie mon procédé.
J'arrive aux deux avantages sérieux du compas de Hirtz :
Étant réglé par rapport à trois points de repères, ses indications sont valables, même si le
sujet n'est plus dans la posilion qu'il occupait pendant la pose, pourvu que les trois tiges de
repérage s'appliquent sur les trois repères cutanés. Avec le repéreur Marion-Danion, les indications
sont faussées si le sujet ne se trouve plus exactement dans la même position, même si les tiges sont
tenues rigoureusement verticales.
De plus, avec le compas, l’incision peut être choisie dans un secteur assez étendu, sans que l’on
ait à procéder à un nouveau réglage. Avec le repéreur, le réglage doit être recommencé si le chirur-
gien modifie l'emplacement de sa ligne d'incision.
J'ajoute deux autres avantages d'ailleurs secondaires, mais qui ne sont pas absolument négli-
geables : le compas est moins coùteux et plus portatif.
Toutes ces raisons me font conclure à la supériorité du compas de Hirtz.
LES TROUBLES DE L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE
DES NERFS ET DES MUSCLES
Par HUET
(Extrait d'un article de M. et M=* Déjerine et de M. J. Mouzon.) (*).
La disparition de la conductibilité du nerf par l'excitation galvanique ou faradique au-dessus de la
lésion s'observe dans les compressions graves comme dans les interruptions.
La R D était complète, dans toutes les interruptions nerveuses que nous avons eu l'occasion de
voir, dans le territoire tributaire des faisceaux interrompus : toutes ces interruptions, à vrai dire,
dataient d'un mois ou davantage. Mais la RD était également complète dans beaucoup de cas de
compression. Aucun des caractères accessoires de la R D complète ne permet d'affirmer l'interrup-
tion ni la compression, non plus que de prévoir la rapidité de la restauration. Néanmoins, l'évolu-
tion rapide de la R D suivie dans des examens successifs, la persistance, pendant assez longtemps,
d'une excitabilité galvanique assez forte en quantité sur les muscles, ou même l’hyperexcitabililé
galvanique et le galvanotonus, la lenteur et l'exagération relative ou même absolue, de l'excita-
bilité longitudinale, semblent aggraver sa signification.
La RD est partielle lorsqu'il y a secousse lente et vermiculaire, mais que l'un des caractères
essentiels de la RD complète fait défaut : en particulier, l'inexcitabilité faradique des nerfs ou des
muscles. Cette R D partielle existe au même titre dans les compressions et dans les irritations et
ses caractères ne suffisent pas pour apprécier la gravité de chaque cas. Néanmoins le pronostic est
meilleur si l'on constate la persistance d'une excitabilité faradique à la fois sur les nerfs et sur les
muscles, non seulement par la méthode bipolaire, mais encore par la méthode polaire, — la faible
lenteur des secousses galvaniques ou le peu de netteté de leur apparence vermiculaire, — l’absence
de lenteur à la cathode qui s'observe dans les formes les plus légères de la RD, — l'absence
d'inversion polaire ou sa disparition au seuil de l'excitation. ou encore la simple égalité polaire,
— l'absence d'hyperexcitabilité dans la réaction longitudinale.
L'absence de la RD se voit dans les irritations et même dans certaines compressions. Les allé-
rations quantitatives sont alors habituelles. Cependant, il existe des formes irritatives légères dont
le caractère organique est avéré par la distribution de l’amyotrophie, par la netteté des points
douloureux, quelquefois même par l'abolition ou par la diminution d'un réflexe tendineux et où
l'examen électrique ne révèle cependant aucune altération appréciable de l’excitabilité des nerfs ni
des muscles. Dans certaines formes de compression, au contraire, l'absence de la RD coincide avec
des altérations quantitatives extrêmement intenses qui vont jusqu’à l'inexcitabilité des nerfs et des
muscles par les courants faradiques utilisables en électro-diagnostic, même en excitation bipolaire
et quelquefois même par les courants galvaniques jusque vers 25 et 30 milliampères et cela quel-
ques mois seulement après le traumatisme. Lorsque, avec des courants galvaniques très forts, on
parvient à obtenir une contraction dans quelques muscles, cette contraction est vive, non vermicu-
laire, et il n'y a pas d inversion. Ce type de réaction tout particulier, dont le pronostic relativement
favorable a déjà été signalé par M. Huet (?), n’a jamais été constaté chez ceux de nos blessés qui
présentaient une interruption complète du nerf et qui se trouvaient tous à six ou huit mois, au
plus tard, après leur blessure : il a été constaté exclusivement dans des cas de compression où la
reslauration s'est faite, avec une rapidité relative, après simple libération.
L'électro-diagnostic permet également, dans certains cas, d'étudier les dissocialions entre les
lésions des différents fascicules musculaires. I] faut, pour cela, tenir compte surtout des muscles
(1) Nous croyons être utile à nos lecteurs en reproduisant ici ce résumé si clar de M. Huet, sur une
question très délicate et d'actualité. Cette note est extraite de l'étude de M. et M% Déjerine et M. J. Mouzon,
parue dans la Presse Médicale du 50 août 1915, sous le titre suivant : Les lésions des gros trones nerveux des
muscles par projectiles de querre.
(2) E. HuET. — Bull. officiel de la Soe. française d'élertrothérupie et de radiologie, Avril 1912.
Les troubles de l'excitabilite électrique des nerfs et des muscles. 677
dans lesquels se produit la contraction lorsqu'on excite le nerf au-dessus de la lésion et aussi de
certaines différences, dans les altérations de la RD partielle ou dans les altérations quantitatives,
sur chaque muscle. Mais l'appréciation de ces différences, parfois bien légères, est difficile; car les
différents muscles ne peuvent pas être tous excités exactement dans les mêmes conditions de tech-
nique et, d'autre part, ils ne semblent pas avoir tous absolument les mêmes façons de se com-
porter sous l'influence de lésions équivalentes. Néanmoins, il y a intérêt à étudier la dissociation
au point de vue de la contractilité électrique en même temps qu’au point de vue de la tonicité et de
la motilité, d'autant plus que l'électricité permet parfois d'exciter isolément des muscles dont
l'action propre est difficile à distinguer par d'autres moyens.
Lorsque la restauration se fait, il nous a paru que la phase régressive de la RD s'ébauche, en
général, après le retour du tonus, tantôt avant le retour de la motilité, tantôt après ce retour. Les
premiers phénomènes sont le retour de la sensibilité musculaire aux courants faradiques, une
diminution de la lenteur et du caractère vermiculaire dans les secousses galvaniques, une atténua-
tion de l'inversion polaire et des troubles de la réaction longitudinale. Nous n'avons jamais vu
réapparaître la contractilité faradique des nerfs ni des muscles, même par la méthode bipolaire,
avant la contractilité volontaire, ni avant la première atténuation des phénomènes d'ordre quali-
tatif. Parmi nos blessés, tous ceux qui, après suture d'un nerf, présentaient, soit de vrais retours
de motilité, soit des retours apparents de motilité liés à des retours de tonicité, ont conservé,
pendant quelque temps, une inexcitabilité complète des nerfs et des muscles au courant faradique
par la méthode bipolaire. C'est là un fait conforme à la loi établie par Duchenne, de Boulogne, à
savoir, que la motilité volontaire revient avant Pexcitabilité électrique, — loi qui peut souffrir, du
reste, quelques exceptions, ainsi que l'ont constaté Pierre Marie et Mme Bénisty.
Professeur MICHAUT
Collaborateur au “ Journal de Radiologie ”
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Franc et loyal, honnéte et droit, bon au delá de toute expression, tel fut le
professeur Michaut.
Tous ceux qui Pont approché furent conquis par les riches qualités de cet
esprit qui se donnait avec enthousiasme ; ceux d'entre nous qui comptent parmi
les anciens dans notre spécialité perdent un ami sincère et sûr.
Michaut, après avoir fait de solides études scientifiques, devint préparateur
de physiologie à la Faculté des Sciences, chef des travaux d'Histoire naturelle,
suppléant du professeur Lagesse, chef des travaux de physiologie, et après avoir
passé sa thèse à 55 ans, il fut nommé l'année suivante professeur titulaire de
physiologie.
Très attaché à l'Ecole de médecine, il avait créé les laboratoires de micro-
graphie et de physiologie, et il se consacrait à l’enseignement avec une ardeur
toujours juvénile.
Cest lui qui organisa la première installation électro-radiologique de
l'hôpital de Dijon ; il put ainsi rendre d'inappréciables services, et notre spécia-
lité lui doit de l'avoir implantée dans cette ville.
Membre de la Société de Physique de France, de la Société d'Electrothé-
rapie, de la Société de Radiologie, notre ami regretté était surtout un assidu des
Congrès pour l'avancement des Sciences, et en 1911, au Congrès de Dijon, il
joua un très grand rôle dans l'organisation de la très importante exposition
d'Électricilé et de Radiologie médicales qui fut si remarquée ; aussi ses collègues
avaient-ils pensé à récompenser son dévouement en lui offrant la présidence d'un
des prochains Congrès.
Quand fut créé ce journal, Michaut vint à nous et ne cessa de nous encou-
rager à poursuivre l’œuvre commencée. Ses multiples occupations, sa chaire de
Physiologie l’empéchaient de nous donner une active collaboration; il sut y
suppléer en nous accordant toute sa loyale amitié.
Quoique déjà fatigué par la maladie, Michaut qui était un ardent patriote,
s'était, depuis le début de la guerre, dépensé sans compter et pendant onze mois
il travailla avec acharnement. Bien que sa santé s’affaiblit progressivement, il
ne croyait pas utile de s’arréter : il a lutté jusqu'au dernier jour en homme de
devoir.
C'est avec une profonde émotion que la Rédaction du journal où il n'avait
que des amis, salue la mémoire de cet homme si dévoué et si bon et prie
Madame Michaut qui fut sa collaboratrice assidue d'accepter l'expression de ses
biens sincéres sympathies.
(La Rédaction)
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GÉNÉRALITÉS
F. Ghilarducci. — Action des rayons secondaires
du bismuth sur la muqueuse gastrique (Bul!.
de "Acad. Roy. de Médecine de Rome. Ann. XL,
fasc. 1X).
Si on irradie des tissus mis en contact avec des
substances à poids atomique élevé (non inférieur à
30), on soumet ainsi ces tissus à l’action de rayons
secondaires doués d’une certaine action biologique
et même, jusqu’à un certain point, curative. L'auteur
cite les faits suivants : bons résultats obtenus par
Hermann-Johnson en irradiant un côlon dans lequel
il avait introduit de l'argent métallique en poudre;
Gauss et Lembecke obtinrent des résultats expéri-
mentaux positifs avec le collargol (1911); Stewart eut
des résultats satisfaisants en irradiant des cancers
de l’æœsophage après avoir introduit dans l’esophage
une sonde d'argent; Pagentscher (1913) eut des résul-
tats intéressants après avoir introduit dans les
tumeurs des solutions de cuivre colloidal; Reidel
obtint des résultats encore meilleurs avec l’oxyde
noir de fer. Ghilarducci eut l'idée de faire des recher-
ches sur l'irradiation de la muqueuse gastrique au
contact de laquelle serait du bismuth et il donne les
résultats de ses recherches. A deux lots de lapins il
fit ingérer du bismuth: le premier lot ne fut pas
irradié ; le deuxième reçut une dose de 20 à 30 H de
rayons très durs. Un troisième lot recut la mème
dose de rayons mais n'avait pas pris de bismuth.
Sacrifiés après un laps de temps de 20 à 40 jours, les
animaux présentérent les troubles suivants : le lot
non irradié ne présentait rien d'anormal; le lot irradié
sans bismuth était de mème intact et noffrait pas
trace de réaction du côté de la peau ou des poils; il
en était tout autrement du lot irradié après prise de
bismuth : les animaux parurent malades tout le temps
que dura l'expérience; à l'autopsie, la muqueuse gas-
trique est le siège de lésions manifestes très visibles
à l'œil nu : ulcérations de la muqueuse, taches hé-
morragiques, ramollissement et, chez un animal
sacrifié au 40° jour, un énorme épaississement du
pylore et du cardia. Les allérations microscopiques
furent constantes et se caractérisérent surtout par
leur polymorphisme. Ces altérations étaient d'ailleurs
discontinues, une zone très alterée alternantavec une
zone indemne. L'auteur attribue ce phénomène au
contact plus ou moins intime des grains de bismuth
avec la muqueuse gastrique.
La thérapeutique bénéticiera-t-elle de ces consta-
tations sur l'action des rayons secondaires? C'est ce
que nous ne savons pas encore, mais ces recherches
méritent d'être retenues. F. LOBLIGEOIS.
DIVERS
F. Perussia. — La première automobile radiolo-
gique italienne(La Radiologia medica, Juin 1915,
p. 270-285, 6 fig.).
Le professeur Perussia qui avait mené en Italie
une campagne en faveur des automobiles radiolo-
giques voit ses idées triompher etun certain nombre
de ces voitures vont ètre créées en Italie. Dans
l'article que nous avons sous les yeux, M. Perussia
décrit la première de ces voitures. Ce modèle nous
_ parait très bien établi : c'est le moteur de la voiture
qui entraine la dynamo productrice du courant élec-
trique, (nous avons ailleurs fait des réserves sur ce
moyen de faire); le courant fourni par l'alternateur
est du courant alternatif de 155-150 volts sous 15 am-
pères. Les appareils radiologiques proprement dits
sont les suivants : 1° un transformateur à haute ten-
sion bien isolé, monté sur des pieds isolants et muni
d'une résistance appropriée ;2 un sélecteur d'onde a
contact tournant avec moteur secondaire pour per-
mettre Paccrochage en synchronisme; 5 un tableau
de manœuvre monté sur roulettes, facilement dépla-
cable, comprenant les organes de mesure, de réglage
et même un rupteur automatique pour l'instantané :
& une table radiologique permettant l'examen soit
dans la position couchée, soit dans la position debout
(avec passage facile de l’une à l'autre); cette table
est munie d’un compresseur limitateur; 5° un support
d'ampoule solide, léger et démontable pour le trans-
port; 6° deux cables, l’un de 15, l’autre de 30 mètres,
pouvant être mis bout à bout et conduisant le courant
de l'alternateur situé dans la voiture au reste de
l'appareillage; des fils isolés pour les autres con-
nexions; 7° deux cassettes contenant six tubes de
Röntgen bien arrimés pour éviter le bris en cours de
route; 8 la série complète de tous les accessoires :
écrans radioscopiques et renforçateurs, moyens de
protection, développement des clichés, etc. C'est dans
la voiture même, débarrassée des appareils que se
fait le développement. Un réservoir de 180 litres,
placé sous le toit de la voiture fournit l’eau néces-
saire au lavage des clichés.
Telles sont les caractéristiques de cette voiture
tres bien aménagée. On nous permettra d'insister sur
quelques particularités heureuses : Il s'agit d’un
contact tournant donnant une assez grande intensité;
la table radiologique mise debout constitue un châssis
commode pour les examens debout; enfin, à en juger
par les figures qui accompagnent cet article, toutes
les parties de l’appareillage sont aisément maniables
el transportables. F. LoBLIGEOIS.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
L. Queyrat et Ch. E. Schwartz. — Fractures
spontanées, multiples, des côtes, chez un tabé-
tique (Soc. Méd. des Hóp., 18 Juin 1915).
L'A. présente un homme de 52 ans, tabétique, chez
lequel Pexamen radiographique révéla Pexistence de
Rayons X.
fractures des 4*, 5°, 6°, 7° et 8 côtes, la dernière étant
double, fractures absolument spontanées et amenant
peu de gène fonclionnelle.
Le cas était intéressant À signaler en raison de la
rareté des fractures spontanées des côtes chez les
tabétiques. H. BÉCLÈRE.
Laquerriére (Paris). — Ostéomes post-trauma-
tiques de la portion charnue des muscles
(Journal de Médecine de Paris. 27 Juin 1914,
p. 57).
I.’ A. présente les radiographies de « quatre sujets
qui montrent une augmentation de densité de la por-
tion charnue des muscles, augmentation de densité
suffisante pour ètre visible sur l'épreuve. » Dans
deux cas, il s'agit du muscle crural, dans les deux
autres, du brachial antérieur.
Ces lésions ont succédé à des traumatismes frois-
sant et écrasant le muscle, occasionnant des troubles
fonclionnels intenses et des douleurs qui peuvent
nécessiter une intervention chirurgicale,
E. DECHAMBRE,
Galen (Montpellier). — Ostéosarcome. Exostose
(Revue pratique d Electrologie et de Radiologie
médicales, tome IT, n°17, Juillet 1914, p.172, fig ).
LA. publie deux radiographies :
t° L'une représentant « une exostose développée à
la face externe du tibia, à sa partie inférieure, au
voisinage du cartilage de conjugaison chez un jeune
malade de 15 ans ».
2 L'autre présentant « un ostéo-sarcome d’origine
centrale de l'extrémité supérieure de la jambe chez
un malade de 50 ans ».
Seul, dans certains cas l’examen radiographique
permet le diagnostic différentiel de ces deux affec-
tions. E. DECHAMBRE.
C. R. Belgrano. — Notes ciiniques et radiolo-
giques sur les fractures du bassin (La Raio-
logia medica, Mai 1915, p. 214 à 226, 6 radios).
Les conclusions auxquelles arrive Pauleur de ce
travail qu'illustrent six belles radios sont les sui-
vantes :
f° Les fractures du bassin ne comportent pas un
pronostic aussi grave que permettraient de le
supposer les statistiques publiées jusqu'ici;
2 La rupture de Purétre membraneux, diagnos-
tiquée à temps et convenablement traitée n'aggrave
pas beaucoup le pronostic:
3 Les fractures du bassin ont une tendance à se
consolider assez rapidement et d'autant plus vite
que le déplacement est moins considérable ;
4° Elles n’ont pas une tendance particulière à
entrainer la formation de cals hypertrophiques ou
irréguliers ;
» Dans les déchirures de l’urètre postérieur, on
doit donner la préférence à la cystostomie sus-
pubienne plutôt qu'à Purétroraphie par la voie péri-
néale laquelle offre Vinconvénient de transformer
une fracture fermée en une fracture ouverte avec les
conséquences qu'elle comporte;
6° On doit éviter les appareils de contention et se
contenter de maintenir le blessé dans le décubitus
dorsal;
7° Les suites sont en général bénignes: il ne reste
le plus souvent aucune diminution de la capacité au
travail. F. LouLiGEots.
Gregorio Amunategui (Valparaiso). — La ra-
diothérapie dans le traitement des pseudar-
throses (Revista de Medicina e Higiene practicas,
Mars-Avril 1914).
L'auteur public deux observations de fractures du
681
tiers moyen du fémur non consolidées par l'extension
continue et suivies de pseudarthroses. Le premier
malade opéré guérit en temps voulu avec un raccour-
cissement de 3 centimètres le deuxième malade
ayant eu un phlegmon du côté droit en même temps
qu'une fracture du même côté, l’auteur ne put inter-
venir chirurgicalement qu'au 80° jour. La 1" radio-
graphie avait révélé l'existence d'une fracture com-
plexe non consolidée, avec déplacement considérable
des fragments; mais, après avoir tranché les parties
molles, le chirurgien trouva les extrémités osseuses
errodées et recouvertes d'un tissu ostéo-fibreux de
néo-formation dur et très épais qui n'avait donné
aucune ombre sur la radiographie. Deux mois après,
le malade présentant un raccourcissement de 5 cen-
timètres, une deuxième radiographie révélait encore
un écartement très manifeste des fragments; le cal
qui était volumineux et consistant à la palpation fut
traité par le massage.
Sept mois après le début des accidents, le raccour
cissement ayant disparu, une troisième radiographie
montra une coaptation nette des fragments; des
formations osseuses entouraient Pos d'un cal volu-
mineux. L'absence complète d'ombre radiographique
des cals incomplètement ossifiés a fixé l’attention de
l'auteur.
Cluzet et Dubreuil dans leur travail paru (Mars 1913)
dans le Journal de Physiologie et Pathologie générales
avaient déjà démontré que le cal ne donnait nais-
sance à une ombre radiographiqne que lorsqu'il était
osseux et périphérique. Il faut toujours s'en souvenir
car ces cals non ossifiés peuvent en certains cas
donner naissance à des pseudarthroses; d'autre part
si Pon admet qu'un membre n'est apte à recouvrer
ses fonctions qu'après l’ossification du cal, l'examen
radiographique donnera des renseignements aussi
précis qu'utiles. M. GRUNSPAN.
APPAREIL CIRCULATOIRE
E. Lenoble ct À. Gougeon (Brest). — Deux cas
de malformation congénitale des gros vais-
seaux de la base du cœur (Annales de Médecine,
t. 11, n 5, Avril 1915).
Les A. nous présentent deux cas de malformation
certainement congénitale, des gros vaisseaux de la
base du cœur existant chez des sujets d'apparence
robuste et ne produisant que des troubles d’ordre
banal.
Dans le 1‘ cas examen radiologique montrait
une dilatation anormale et un déjettement de la
partie initiale de l'aorte sur la gauche, une diminu-
tion de la courbe de la crosse aortique allant gagner
directement le flane gauche de la colonne vertébrale,
enfin une hypertrophie consécutive du ventricule
gauche.
Dans le 2° cas il s'agissait d'une ectasie de l'artère
pulmonaire immédiatement au-dessus de sa sortie
du cœur. H. BÉCLÈRE.
Lacaille et Ducellier. — Les anévrismes de
l'aorte passent souvent inaperçus faute de
signes sthéthoscopiques et sont des trouvailles
de bio-radiographie (Soc. méd. de l'Elysée,
8 Juin 1914).
Les auteurs présentent de nombreux clichés de
lésions anévrismales de l'aorte avec observations
cliniques. Ils concluent que les anévrismes am-
pullaires sont très fréquents chez Padulte, qu'ils sont
méconnus par le praticien parce qu'ils ne se tra-
duisent par aucun symptôme appréciable et qu'il
importe de faire par les rayons X un diagnostic
précoce, 'car dans la plupart des cas il est possible
d'instituer une thérapeutique efficace.
R. LEvÈRE.
682
APPAREIL DIGESTIF
L. Siciliano (Florence). — Paralysie unilatérale
du pharynx vue à l'examen radioscopique (Lu
Radiologia medica, Juin 1915, p. 241 à 243,
2 fig.).
L'auteur rappelle tout d'abord que le bol alimen-
taire observé pendant la traversée d'un pharynx
normal subit un petit temps d'arrèt au niveau de
Pépiglotte et, serré entre la colonne vertébrale et le
larynx, il se divise en deux portions symétriques
(sur une vue antéro-postérieure) qui se rejoignent
au-dessous du larvnx. Dans les recessus latéraux du
pharynx le bol semble s'arréter un instant, mais la
déglutition suivante provoque la chute du bol dans
Piesophage. Pendant le mouvement de déglutition,
le larynx se souléve et vient au-devant du bol alimen-
taire. L'auteur a pu observer deux malades atteints
de paralysie unilatérale du pharynx : le bol bismuthé,
chez ces malades, se fragmentait et une petite portion
sSaccumulait dans le recessus latéro-pharyngé du
côté paralysé. C'est alors que Von pouvait bien
suivre le mouvement d’élévation du larynx qui venait
en quelque sorte faire de Pexpression sur cette
petite poche de bismuth et provoquer son évacuation
dans l'æœsophage où, dès lors, elle descendait rapi-
dement. F. LOBLIGEOIS.
G. Epiphano (Palerme). — L'examen radiolo-
gique de la motilité gastrique (La Rudivluyia
me lica, Mai 1915, p. 195 à 204, 3 schémas).
Voici les conclusions que l'auteur tire de sa subs-
tantielle étude sur la motilité gastrique telle que la
radiologie nous permet de l'étudier :
fe Les mouvements par lesquels l'estomac se vide
sont précédés d'autres mouvements dont le but est
de brasser et diviser les substances alimentaires et
faciliter leur chymification. Ces mouvements pour-
aient ètre appelés « digestifs » ;
2 Ces mouvements se manifestent par la formation
d'une onde qui, partie de la grande courbure, suit
l'antre pylorique, gagne la petite courbure, se pro-
page jusqu'à F « angulus ventrieuli » en imprimant a
la masse alimentaire un mouvement circulaire de
révolution;
5 Les ondes anti-péristaltiques n'ont pas une fonc-
tion normale de brassage et les irrégularités cons-
tatées dans le graphique des mouvements de lantre
du pylore par Ducceschi dans le cas de digestion
incomplete sont dus à ces mouvements antipéristal-
tiques;
4° Cette manière de se comporter de la museu-
lature gastrique n'exclut pas les ondes de brassage
de Greedel (qui sont fonction de sa tonicité et parti-
cipent par cela mème au phénomène du péristal-
tisme), mais est conforme à la description des mou-
vements de l'estomac donnée par Beaumont;
Les altérations du calibre de Pantre pylorique
favorisent la répétition des mouvements péristal-
tiques ;
6° L'expulsion du chyme dans les cas pathologiques
peut être favorisée par des mouvements de torsion
de l'estomac sur son axe. Par cette torsion, F« an-
qulus pylori » est dévié vers le sphincter pylorique
donnant naissance à une plicature sur laquelle vient
peser le sillon qui se propage le long de la grande
courbure;
72 Si ce mouvement de torsion est géné et que
l'antre pylorique soit immobilisé par un spasme, des
adhérences ou un processus néoplasique, cette stric-
ture provoque l'expulsion du chyme.
F. LoBLIGEO!S.
E. Lacaille. — Mise en évidence par l'examen
radiologique de la constipation relevant d'un
Rayons
X.
traitement chirurgical (Soc. méd. du XVII ar-
rondissement, séance du 29 Mai 1914).
I} existe beaucoup de constipations opiniátres qui
relevent de viciation de la forme, de la position, ou
du calibre des anses intestinales. Le port du corset,
le manque d'exercice, les habitudes d'irrégularité au
point de vue de la défécation, les ptoses, en sont les
causes principales et expliquent leur fréquence chez
la femme. Dans ces cas il est souvent indispensable
de rechercher par les rayons X la cause matérielle
que seule pourra lever soit une intervention chirur-
gicale, soit une réduction bien faite suivie de lappli-
calion de ceinture bien exécutée. R. LEVERE.
VOIES URINAIRES
Walther (H. W. E.). — Appareil simplifié pour
la pyélographie (American Journal of Sur: ery,
t. XXVIII, n° 10, Octobre 1914, p. 398 à <90,
fig.).
L'auteur décrit un petit appareil très simple consis-
tant en un petit bocek gradué muni d'un tube en
caoutehouc à son extrémité inférieure, au moyen du-
quel il pratique l'injection de collargol permettant la
pyélographie en évitant toute pression exagérée,
puisque Pon n'a recours qu’à la pesanteur. Le tout
est facilement stérilisable et d'un prix de revient des
plus modestes. Ce dispositif ne parait d’ailleurs pas
absolument original. R. Leboux-LeBARD.
Gelpi (Maurice). — Cas montrant la valeur de la
pyélographie (New Orléans Medical and Surgical
Journal, Décembre 1914, t. LXVII, p. 555 à 537,
| pl. hors texte).
Cas d'une malade de 29 ans souffrant depuis plu-
sieurs années de troubles vagues de la région rénale
droite où elle disait percevoir elle-mème parfois la
production momentanée d'une tumeur que les
médecins appelés n'avaient jamais pu constater et
n'avaient pu, par suite, traiter. Elle est reconnue au
palper par G. qui fait une prélographie après l'injec-
tion lente et très bien tolérée de 128 centimetres
cubes de collargol à 15 pour 100 montrant l'existence
d'une hydronéphrose. Un deuxième cliché pris en
station verticale fait voir qu'elle est en relation avec
un rein mobile et dépend sans doute, par suite,
d'une coudure.
H est pratiqué une néphropexie qui parait avoir
donné la guérison. R. LEDOUXx-LERARD.
André (Nancy). — Quelques cas d’anomalies ré-
nales (Société de Médecine de Nancy, Juillet 1914).
M. André présente 2 radiographies, l'une après
cathétérisme urétéral, l'autre après injection de col-
largol, d'une femme dont les deux reins sont silués
Pun au-dessus de l'autre du côté droit. Il y a deux
uretères entièrement distincts aboutissant tous les
deux au cote droit de la vessie. Il rapproche ce cas
d'anomalie congénitale dans la situation des reins
d'un autre cas dont il présente les pieces. Il s'agis-
sait ici d'un rein qui, infecté à la suite d’une blen-
norragie, fut enlevé chirurgicalement. Sa forme est
allongée en forme de cylindre et ressemble beaucoup
plus à un segment d'intestin qu'à une glande rénale.
L'auteur pense que ces cas d'anomalie congénitale
soit dans la forme, soit dans la situation. doivent ètre
beaucoup plus fréquents qu'on ne le croit générale-
ment. P. AIMÉ.
D. Eisendrath (M. D ) (Chicago). — Étude expé-
rimentale sur les effets du collargol employé
Rayons X.
en pyélographie (The Journal of the american
medical Association, 9 Janvier 1915, vol. LXIV,
N° 2, p. 198 à 132, 5 microgr.).
L'A. a poursuivi les recherches sur les accidents
au cours de la pyélographie et dont une note préli-
minaire nous avait déjà entretenu (l'analyse de cet
article a paru dans notre numéro d’Aout).
Des chiens furent employés pour les expériences
qui imitérent pour tous les détails l'opération pra-
tiquée sur le malade (anesthésie, ouverture de la
vessie, introduction d'une sonde bouillie dans l’ure-
tère, un manomètre à mercure servant à mesurer la
pression du liquide injecté).
Une première série d'expériences fut faite avec une
solution de collargol à 10 °/, injectée à basse pres-
sion (13 à 30 mm de Hg). Pratiquement il ny eut au-
cun dépôt dans le rein et l'épithélium de cet organe
ne subit aucun dommage. Dans l'expérience 352, en
effet, l'animal sacrifié 144 heures après flinjection
(2,4 c. c avec 32 mm de pression) présenta des phé-
nomènes inflammatoires minimes et des hémorragies
interstitielles que Pon retrouve même après de
simples injections d’eau distillée.
La seconde série d'expériences fut faite avec la
mème solution, mais la quantité injectée fut plus
grande (+ à 5 c. c) et la pression moyenne (50 à
70 mm). On constata cette fois la présence presque
constante du collargol soit dans le tissu interstitiel
ou dans les vaisseaux du rein, soit dans les poumons,
soit dans ces 2 organes á la fois. A Pautopsie, quel-
que temps après l'injection on constate qu'une cer-
taine quantité de collargol a été résorbée et qu'une
réaction inflammatoire intense a eu lieu á ce niveau
(Expériences 512-517).
Dans une troisiéme série d'essais, la méme solution
est loujours employée mais avec une forte pression
(70 à 140 mm de lg). Les deux cas publiés dans la
note préliminaire appartenaient à cette série; tous
deux se sont terminés par la mort rapide de l'animal,
soit à la suite d'embolies capillaires multiples, soit à
cause d’une crise aiguë d'œdème du poumon. En in-
jectant le collargol directement dans la veine iliaque
on provoque des embolies capillaires analogues à
celles de l'expérience 504 et la mort par asphyxie de
l'animal s’en sunt.
L'A. répéta ses expériences avec un autre sel (car-
gentos) contenant 90 %, d'argent (Série d'expé-
riences #) et avec une solution de bleu de méthylène
à 10 °/, (Série 6). La mort de l'animal avec hémorra-
gies diverses survint toujours comme lorsqu'on usait
du collargol.
Dans une dernière série d'expériences, Eisendrath
opéra sur des reins rendus pathologiques (hydroné-
phrose-infection). La mort resta la règle après un
temps variable suivant les conditions de l'expérience
(10 minutes pour l'expérience 527 (hydronéphrose) —
24 heures pour l'expérience 331 (pyélo-néphrite).
Des foyers hémorragiques furent retrouvés dans les
poumons ainsi que des sels argentiques, mais le col-
largol est trouvé en quantité beaucoup moins grande
dans le tissu rénal.
De toutes ces expériences nous pouvons conclure
qu’une injection de collargol faite mème avec les
plus grandes précautions n’est pas toujours exempte
de danger. Le seul fait de l'injection, par le trauma-
tisme qu'elle entraine, peut suffire à provoquer des
troubles réactionnels graves (inflammation, diminu-
tion ou suppression de Ja sécrétion urinaire par ré-
flexe réno-rénal). Si l’on ajoute que le sel injecté peut
ne pas être éliminé et devenir la cause d’une inflam-
mation aiguë avec production de foyers de nécrose
avec possibilité d’une intoxication généralisée argen-
tique, nous comprendrons que, pour l'instant, cette
méthode d'examens reste une épreuve d'exception et
non, comme certains auteurs pouvaient l’entrevoir,
un nouveau mode de traitement. MAURICE Buvar.
L. Galliard. — Pleurésie polymorphe (Soc. méd.
des hóp., 4 Juin 1915).
L'A. désignait primitivement sous ce nom une
pleurésie dans laquelle un épanchement séreux voi-
sine avec un empyéme.
Dans le cas dont il s'agit ici, il y avait superposi-
tion d'hémothorax et d'empyéme.
Mais la radiographie, si elle délimite exactement
l'ombre donnée par l’épanchement sanguin, ne révèle
que par une pénombre à contours très indistincts la
collection purulente enkystéc développée au-dessus
de ’hémothorax. Le reste du poumon parait sain.
H. BÉCLÈRE.
Gherardo Forni (Pavie). — La tolérance des
bronches pour les corps étrangers; singuliére
découverte radiologique dans un cas de can-
cer de l’æœsophage (La Radiologia medica, Juin
1914, p. 241).
Le malade qui fait l'objet de cette communication
présentait des troubles graves de la déglutition.
L'examen radioscopique, fait en position oblique an-
térieure montrait, à la première tentative de dégluti-
tion, une ombre de la dimension d'une piéce de
5 francs, située au niveau de Porifice supérieur de
l'esophage; quelques minutes plus tard, le lait de
Bi se divisait en deux parties : l’une postérieure qui
correspondait certainement au trajet de liesophage;
l’autre antérieure rectiligne qui, arrivée à la hauteur
du hile des poumons, se séparait en nombreuses ra-
mifications au niveau des deux champs pulmonaires.
Il est bien évident que l'ombre antérieure de la pro-
jection concernait la trachée et les ramifications
bronchiques remplies de bismuth; il n'y avait que
quelques taches irrégulières le long de l'wesophage
sténosé. Il est à noter que durant tout l'examen, le
malade n'eut aucun accès de toux, ni de dyspnée et
ne manifesta aucun trouble. La nuit suivante fut assez
bonne sauf quelques quintes de toux accompagnées
d'une expectoration peu abondante. Un deuxième
examen radioscopique reproduisit les mèmes phéno-
ménes et fut alors bien supporté. Le malade mourut
peu de jours après et l'autopsie ne révéla l'existence
d'aucune communication entre l'œsophage et la
trachée.
Le bismuth put rapidement pénétrer dans la
trachée et de lá dans les bronches, grâce à Vinsensi-
bilité, déjà révélée par l'examen digital, et due à la
lésion bilatérale du nerf laryngé supérieur. Ce cas
pourrait peut-être apporter un peu de clarté à la
question concernant l'interprétation des ombres spé-
ciales que l'on observe sur les radiogrammes des
poumons normaux. M. GRUNSPAN.
RADIOTHÉRAPIE
DERMATOSES
F. Suna (Turin). — Radiolimitateur pour le trai-
tement de la teigne (Radiologia medica, Juin
1914, p. 255).
L'auteur a fait construire un radiolimitateur adapté
à la manière dont il a l'habitude de diviser le cuir
chevelu des malades atteints de la teigne. Cet appa-
reil est composé de deux cercles, superposés, en
aluminium, de 25 cent. de diamètre retenus ensemble
par un système de quatre petits boulons fixés sur le
cercle inférieur, à égale distance l’un de l’autre, pou-
vant serrer et relâcher les deux cercles à volonté.
683
APPAREIL RESPIRATOIRE
684
Dans les espaces ainsi obtenus on glisse 4 feuilles
de plomb qui, rapprochées ou éloignées les unes
des autres peuvent former au centre de l'appareil
toutes les figures géométriques qui correspondent
aux zones du cuir chevelu, délimitées par l'auteur. La
figure voulue obtenue et fixée, on applique l'appareil
sur la tète du malade, M. GRUNSPAN.
G. Scaduto (Palerme). — Deux cas d'hyperkéra-
tose soignés et guéris par les rayons X (Radio-
logia medica, Avril 1914, p. 171).
Le premier cas est celui dun enfant de 8 ans,
atteint depuis deux ans environ d'hyperkératose de
la paume de la main gauche et de la plante du pied
droit. Les traitements multiples auxquels on l'a suc-
cessivement soumis ont été suivis des mèmes résul-
tats éphémères. La radiothérapie a été couronnée
d'un succès aussi rapide qu'efficace car, actuelle-
ment, deux ans environ après la cessation du traite-
ment, il n'y a pas encore trace de récidive.
Le 2° cas est celui d'un sicilien travaillant dans le
soufre. Les lésions sont limitées aux paumes des
mains et aux plantes des pieds La radiothérapie eut
le mème succès que dans le cas précédent. Des pho-
tographies prises avant et après le traitement témoi-
gnent de la transformation complète des régions
traitées.
LA. a employé la technique suivante: il a fait
une première application à dose totale érythémateuse
qui a provoqué un mois après, la chute des squames
épaisses et dures. Les irradiations furent reprises
au bout de six semaines environ à la dose de 25 de
DE. tous les quinze jours et furent continuées pen-
dant six mois. M. GRUNSPAN.
E. Doumer (Lille). — Un traitement des radio-
dermites chroniques (Revue pratique d'Electrolo-
gie el de Radiologie ‘médicales, Tome Il, N° 17,
Juillet 1914, p. 155 à 155).
L'A. a eu à trailer en l'espace de neuf ans trois
malades, dont deux médecins, atleints de radioder-
miles chroniques des mains. Les résultats obtenus
ont été les suivants : la peau a repris sa souplesse
normale, les crevasses, les soulèvements épider-
miques ont disparu; les lélangiectasies elles-mêmes
se sont effacées par places.
Le traitement qui donne ces résultats si encoura-
geants, consiste « en frictions légères prolongées,
faites au doigt sur la région malade avec un mélange
de 20 à 50 pour 100 d'acide lipoique avec de l'huile de
vaseline, frictions répétées matin et soir. Puis tous
les jours ou tous les 2 jours de Peffluvation statique,
le tabouret étant relié au pole positif de la machine
statique. L'amélioration fut nette dès les premiers
quinze jours de traitement. E. DECHAMBRE.
Gaucher (Paris). — Traitement de l'épithélioma
cutané (La Clinique, n° 26, 26 Juin 1914, p. 402 à
406).
Dans cette leçon clinique, l'A. après quelques con-
sidérations générales sur les causes mal connues de
Pépithélioma cutané les précautions à prendre pour
en éviler le développement, passe en revue les divers
traitements de Pépithélioma opérable.
Y L'ablation chirurgicale. — « Elle constitue un pis
aller. En raison de la section des vaisseaux qu'elle
entraine, elle favorise la propagation du mal aux
ganglions, sa généralisation et la formation de mé-
tastases ». L'ablation serait moins nocive si l'on
irradie innnédiatement après Vintervention la surface
opératoire.
Pour lépithélioma para-muqueux, Pablation chirur-
gicale suivie d'irradiation est au contraire le procédé
le moins inefficace.
Rayons X.
« Le raclage à la curette est le plus dangereux
des procédés. »
2 La cautérisation ignée. — Elle serait le traitement
de choix, qu'on la pratique avec le galvanocautére,
le thermocautére ou Pair surchauffé qui carbonisent
les lésions.
3° Les caustiques chimiques, ont aussi donné des
résultats, qu'il s'agisse du caustique de Mance, de la
pale de Vienne, de la pate de Canquoin.
4° Les Rayons X. — Le Radium. « Rayons de Roentgen
et Radium représentent des rayons caustiques élec-
tifs agissant sur certaines cellules, produisant de
petites escarres cellulaires, effectuant une destruction
moléculaire et non une cautérisation en masse ».
L'A. expose la technique du Dr" Ehrman: Pour un
uleus rodens, toutes les six semaines, des séances de
15 IT à 30 H avec rayons tiltrés ou tous les dix jours
des séances de à à 12H.
Pour un épithélioma végétant très étendu, séances
de 10 à 20 H et filtres d'aluminium.
Si Pépithélioma se complique d'adénopathie, il y a
heu d'irradier les ganglions.
Pour les épithéliomas muqueux et paramuqueux
on pratiquera l'irradiation seulement apres l’exérese
qui est dans ces cas le procédé de choix.
L'action du Radium est analogue à celles des
Rayons X, avec cet avantage qu'il peut pénétrer dans
les anfractuosités les plus difficilement accessibles.
Mais quelle que soit la thérapeutique employée,
les récidives sont malheureusement encore très fré-
quentes. E. DECHAMBBE.
NÉOPLASMES
George Pfahler (Philadelphie). — Radiothérapie
des tumeurs malignes (The journal of the Ame-
rican Medical Association, vol. LXIV, n* 18,
iv Mai 1915, p. 14174 1484, 6 fig. et 2 radios).
Bon article assez complet sur la Radiothérapie des
tumeurs malignes. Voici les conclusions de PA. :
1° Les tumeurs malignes doivent être autant que
possible enlevées chirnrgicalement.
2 Chaque opération sera suivie d'un traitement
radiothérapique post-opératoire,
5e Lorsqu'une nécessité absolue nécessite la remise
de l'opération, le malade sera soumis sans tarder à
la Radiothérapie.
4° Les cas inopérables bénéficieront toujours d'un
traitement par les Rayons X. Certains seront guéris,
d'autres seront rendus opérables.
On n'attendra pas pour instituer ce traitement
que létat général soit devenu trop mauvais.
5 Les récidives locales sont facilement enrayées
par la Radiothérapie et on peut obtenir une pseudo
guérison.
Ge Les cancers métastatiques, même lorsqu'ils ont
pour siège des os, peuvent être guéris par les R X.
Cette dernière conclusion nous parait devoir ètre
admise avec beaucoup de réserves.
R. CHAPERON.
SANG ET GLANDES
Charles À. Waters Baltimore. Radiothérapie du
thymus dans la maladie de Basedow (The journal
of the American Medical Association, vol. LXIV,
n° 17-24, Avril 1915, p. 1592-1594).
Bref historique de la question du traitement des
glandes à sécrétion interne par les Rayons X.
L.A. cite en bonne place les travaux de Bergonié
el de Speder, de Ledoux-Lebard, les études expé-
rimentales de Regaud et Cremieu.
Substances radioactives.
W. emploie la technique suivante : 3 séries d'irra-
diations avec intervalles de 3 semaines entre les irra-
diations.
ll se sert de filtres d'aluminium de 1 millimètre. Il
prend ses mesures avec la pastille de Sabouraud et le
radiochromométre de Benoist. Il emploie des portes
d'entrée multiples; creux sus-sternal, 5° espace inter-
costal droit el gauche et protége soigneusement les
régions voisines.
Les symptomes nerveux sont ceux qui s'améliorent
le plus facilement. Par contre, l'exophtalmie résiste
au traitement. L'A. conclut que la Radiothérapie doit
être employée quand les autres traitements échouent.
R. CHAPERON.
SYSTÉME NERVEUX
Py (Cannes). — Sciatique et radiothérapie (Revue
pratique d'Electrologie et de Radiologie médi-
cales, tome IT, n° 17, Juillet 1914, p. 168 à 172).
En 1907, sur les indications de M. Babinski, Del-
herm soumetlait avec succès à la radiothérapie un
malade atteint de spondylose rhizomélique. Vers la
même époque, Freund en Allemagne publiait quatre
cas de sciatiques guéries par les Ravons X.
Depuis, de nombreuses observations ont été publiées
par MM. Babinski, Charpentier, Delherm, Py, Morat,
Laquerrière et Loubier, Zimmern et Cottenot, la plu-
part avec des résultats heureux.
Technique : Rayons 6-7. B. filtrés sur 5/10 aluminium
5 H en 5 séances, en localisant l’action des Rayons
au point d’émergence du nerf.
D'après Zimmern et Cottenot « l'action des Rayons X
consiste dans le dégagement des racines comprimées
et irritées par une inflammation de leurs enveloppes ».
Dans le traitement ainsi dirigé aucun accident
à craindre : La douleur s'atténue dès la % ou 5° séance
et la durée du traitement varie de I à 3 mois selon
la gravité des cas. E. DECHAMBRE.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Shoemaker (George Erethy). — Dégénérescence
sarcomateuse d'un fibrome de l'utérus cinq ans
SUBSTANCES
PHYSIQUE
P. Degrais et Anselme Bellat. — Le radium, ses
propriétés physiques, son instrumentation, ses
applications thérapeutiques (Revue mensuelle de
Phystothérapie pratique, Juillet 1914).
Dans ce second article, les auteurs expliquent le
mécanisme du filtrage thérapeutique et la manière
de l'utiliser suivant que l'on veut agir soit à la
surface des tissus, soit dans la grande profondeur.
Ils décrivent ensuite l'instrumentation radiumthéra-
pique et ils en montrent toute la commodité. Ils
envisagent enfin la façon dont les tissus répondent
à influence du radium, se proposant ultérieurement
d'étudier les résultats thérapeutiques obtenus.
R. LEVÈRE.
TECHNIQUE
E. Vallet (Paris). — Nouveau mode d'application
externe du radium (Quinzaine thérapeutique,
10 Juillet 1914, p. 229 à 231).
L’A. préconise Pemploi de faibles doses de radium
réparties également dans une pellicule souple et
685
après une série de séances de radiothérapie
(Journal of the American Medical Association,
15 Mai 1915, t. LXIV, n° 20, p. 1653 à 1654).
Observation d'une malade traitée cinq ans aupara-
vant avec succès par la radiothérapie pour des
métrorragies dues á un fibrome. Un accroissement
de volume rapide de la tumeur (qui avait diminué
sous Pinfluence des rayons, puis était resté station-
naire) et une réapparition des métrorragies font
refuser un nouveau traitement par le radiologiste
qui adresse la malade á un chirurgien. L'auteur pra-
tique une hystérectomie abdominale.
Un examen histologique conduit à penser à une
transformation sarcomateuse de certaines zones
tumorales. L'histologiste qui a fait l'examen ne pré-
sente d’ailleurs pas cette transformation comme
rigoureusement certaine. Le fût-elle, que ce fait
serait loin, comme le désirerait l'auteur, — qui est
chirurgien — de condamner la radiothérapie des
métrorragies pour fibrome qui ne présente aucun
des aléas d’une intervention et permet précisément
toujours d'intervenir ultérieurement.
Ce qui est nécessaire, ici encore, c'est au contraire
la collaboration radio-chirurgicale intime pour un
examen complet et ce qu'il faut condamner, c'est
Vaccaparement unilatéral, quel qu'il soit, parce que
lui seul est préjudiciable aux malades.
R. Lepoux-LEBARD.
Emil Grubbé (Chicago). — Rayons X et subs-
tances radioactives dans le traitement des
affections gynécologiques (Medical Record,
18 Juillet 1914, p. 98 à 102).
Après avoir rappelé que le traitement des fibromes
utérins a été appliqué pour la première fois en 1902
par Gibson (de Denver) et qu’en 1899, le premier cas
de cancer de l'utérus était traité par l’auteur, celui-ci
développe les considérations bien connues sur Paction
du rayonnement des substances radioactives de
l’ampoule de Röntgen sur l'ovaire et les éléments
néoplasiques. Il indique sa technique personnelle
pour la radiothérapie des fibromes et rapporte ses
résultats qui ne sont pas moins satisfaisants que
tous ceux publiés jusqu'ici. F. JAUGEAS.
RADIOACTIVES
élastique (á hase de grenétine) accolée á demeure
sur les téguments. Il faut commencer à observer la
peau vers le 50° jour; la dépilation commence vers
le 65. Une autre préparation plus active donne la
dépilation en 15 ou 20 jours. A. LAQUERRIÈRE.
Prof. V. Maragliano (Gênes). — Observations
thérapeutiques sur les inhalations du radium
(Radioloyia medica, Avril 1914, p. 165).
Y. Maragliano a traité par les inhalations de radium
40 malades, dont 2 atteints d'endocardite, 1 de
myxædème, 3 de différentes formes d’arthrite, 2 gout-
teux et 2 tuberculeux avec pneumothorax artificiels.
Il résulte de l'étude de ces observations que les
meilleurs résultats ont été obtenus chez un goutteux
et dans un cas d'arthrite.
Les arthrites gonococciques ont été aggravées, à
la suite, probablement, des déplacements que les
malades étaient obligés de faire.
Un cas d'endocardite fut amélioré ainsi que le
malade atteint de myxcedéme.
Il faut remarquer quon n'a pu déceler aucune
propriété radioactive du gaz prélevé au niveau du
pneumothorax des tuberculeux. Les résultats obtenus
686
par l’auteur ne sont pas aussi brillants que ceux
publiés par d'autres radiumthérapeutes; il attribue
ces insuccès à la qualité des malades qu'il a pu
traiter, malades d'hôpital présentant tous des lésions
déjà anciennes et délinitives. M. GRUNSPAN.
Joseph Bissell (New-York). — Queiques appli-
cations thérapeutiques du radium (Medical Re-
cord, 11 Juillet 1914, p. 59 à 58).
L'A. a employé le radium dans le traitement
Warthrites rhumatismales ou goutteuses sous forme
de solution de bromure de radium prise par la bouche
à raison de un microgramme trois fois par jour
avant les repas continuće pendant plusieurs semaines
ou injectée dans les veines à la dose de 50 micro-
grammes par injection ayant été, dans certains cas,
répétée six fois à des intervalles de deux semaines.
Des examens du sang ont été faits avant et après
traitement: de même, la pression du sang el la durée
de la coagulation ont élé mesurées avant et après
chaque injection. Ces observations, complétées par |
l'étude minutieuse des symptômes au cours du trai-
tement, ont conduit l’auteur aux conclusions sui-
vantes : Aucune réaction n’a suivi les injections, sauf
dans un cas où un violent mal de tèle survint le
lendemain et dans un autre où se produisit un léger
frisson, de la fièvre et une augmentation des douleurs
articulaires pendant deux heures environ; d'une
manière générale, il n'y a donc eu aucune réaction
locale, contrairement à ce qu'ont observé la plupart
des auteurs. Le radium, en injections intra-veineuses,
apaise la douleur, il améliore la formule sanguine
chez les malades anémiques ou cachectiques, il
détermine la résorption des dépôts autour des
articulations chroniquement infectées, réduit la
pression sanguine élevée, diminue la durée de la
coagulation et agit, dans une certaine mesure, comme
un hypnotique. F. JAUGEAS.
DERMATOSES
Sinclair Tousey (New York). — Kératose de la
main causée par les rayons X chez un radiolo-
giste, guérie par le radium (The journal of the
American Medical Association, vol. LXIV, n° 17,
24 Avril 1915, p. 1594 à 1395).
L'A. souffrait depuis longtemps déjà de ses mains
par suile de radiodermite chronique des radiolo-
gistes. Les lésions présentaient différents types.
Certaines étaient des tumeurs pédonculées de pigmen-
talion brune ou même noire. D'autres consistaient
en placards ayant une tendance spontanée à l'exfo-
liation. Il y avait également des fissures extrémement
douloureuses. En résumé, les mains de PA. présen-
taient les lésions diverses de kératose. En 1904 on
fit Vexcision chirurgicale d'une de ces petites
tumeurs, on obtint la guérison; l'examen histologique
montra qu'il n'y avait pas de tumeur maligne en
évolution. L'A. essaya de différents trailements.
En 1914 PA. fait des applications de radium sur
quelques-unes de ces tumeurs sur les conseils d'un
confrère à qui la radiumthérapie avait réussi dans
un cas analogue. Séances de 50 minutes avec un
appareil contenant 20 milligrammes de radium. Au
Substances radioactives.
bout d’un mois aplatissement des tumeurs traitées.
La peau redevint souple et d'apparence presque
normale. L’A. appliqua le même traitement sur les
autres points malades des mains avec un résultat
également satisfaisant.
On sail que des doses répétées et insuffisantes de
rayons X ou de radium irritent souvent une lésion
sans l’améliorer, tandis que parfois une dose plus
forte amène le résultat désiré.
Néanmoins, le traitement des radiodermites chro-
niques par de nouvelles doses de rayons X ou de
radium ne doit être tenté qu'avec une extrême
prudence. Il nous semble préférable avant d'agir
ainsi d'employer les autres méthodes de traitement :
Pommades, air chaud, haute fréquence qui amé-
liorent souvent les lésions de radiodermite. Une
nouvelle dose de rayons peut, au contraire, causer
des lésions fort graves. R. CHAPERON.
O. Claude (Paris). — Le mésothorium et son
utilisation médicale (Gazette des hôpitaux,
9 Juillet 1914, p. 1285 à 1287).
L'enthousiasme suscité chez certains auteurs alle-
mands par l’utilisation thérapeutique du mésotho-
rium et justifié par un nombre important de faits
positifs, doit attirer notre attention sur cette subs-
tance radioactive qu'il ne faut pas considérer comme
un simple succédané du radium, moins cher d'appa-
rence et plus rapidement épuisé et dont l'emploi
rationnel serait rendu difficile par suite de Virrégu-
larité de son débit radioactif.
Le mésothorium pur présente bien une courte
période de demi-désintégration (5,5 ans), mais il
n'en est pas de mème pour le mésothorium médical
qui est un mélange de mésothorium proprement dit,
de radiothorium, de la série des sous-produits du
mésothorium résultant de sa désintégration, d'une
certaine quantité de radium correspondant à environ
25 pour 100 de l’activité du produit et d'une certaine
quantité de substances non radioactives. Si l’on
établit la courbe de l'activité y du mésothorium, la
plus intéressante au point de vue médical, on voit
que l'intensité de ce rayonnement diminue de moitié
seulement au bout de seize ans : elle ne se réduit
d’ailleurs jamais à zéro, grâce à la présence du
radium.
Mais ces variations d'activité rendent nécessaires,
pour les applications thérapeutiques rationnelles, la
mesure des appareils radioactifs; celle-ci peut être
d’ailleurs faite à longs intervalles et elle devient
facile et précise à l’aide des divers types d'appareils
construits dans ce but.
L'avantage économique apparent offert par le
mésothorium ne doit pas le faire considérer comme
un pis-aller en face du radium rare. Le mésothorium
émet des rayons dont les qualités physiques, n'étant
pas absolument identiques à celles du rayonnement
du radium, entrainent des qualités biologiques diffé-
rentes; de plus, le mésothorium médical possède à
masse égale une radioactivité beaucoup plus grande
que celle du radium et est par suite capable de
réaliser une concentration radioactive à haute effica-
cité thérapeutique.
Ces caractères qui laissent cependant au radium
toute sa supériorité, montrent tout l'intérêt qui
s'attache à l’étude du mésothorium.
F. JAUGEAS.
Klectrologie.
687
LUMIERE
THERAPIE
P. Francois. — La Photothérapie (Méthode Fin-
sen) dans le traitement du lupus vulgaire (4n-
nales de médecine physique, Anvers, Juin 1914).
L'emploi de la Finsenthérapie dans le traitement
du lupus vulgaire, est basé sur l'action bactérieide
de ces rayons, sur la production possible suivant la
dose et la durée d'application d'une hvpéremie ame-
nant par sa répétition un effet selérogène. Cette mé-
thode est surtout indiquée dans le lupus non exedens
de la face de movenne dimension. La proportion des
succès, 50 pour 100 d'après l'auteur, ne peut s'obte-
nir que si l'on observe rigoureusement tous les détails
de la technique ; il convient d'ajouter que le résultat
esthétique est parfait. R. LEVERE.
PHYSIOBIOLOGIE
Lematte (Paris). — Stérilisation des liquides opo-
thérapiques par les rayons ultra-violets (Bulle-
tin de la Société de Médecine de Paris, 12 Juin
1914, p. 496 à 512).
Après quelques généralités sur Vopothérapie, la
nature des principes actifs contenus dans les glandes
et les organes, la préparation des extraits d'organes,
PA. étudie dans ce travail la stérilisation des li-
quides par les Rayons ultra-violets. Il se sert d’une
lampe à vapeurs de mercure à enveloppe de Quartz
du type Cooper-Hewitt donnant une grande quantité
de rayons ultra-violets, et utilise une technique lon-
guement décrite. Cette méthode qui n'altère pas les
ferments « est utile dans tous les cas où il faut con-
server aux liquides leurs propriétés primitives ».
L'A. a vainement tenté la stérilisation du lait par
ce procédé. E. DECHAMBRE.
Wettendorff (Middelkerke). — L'Héliothérapie
marine sur le littoral de la mer du Nord (.{n-
nales de médecine, Physique-Anvers, Juin 1914).
LA. présente quelques observations climaté-
riques et cliniques pour montrer la valeur dans le
traitement des tuberculoses chirurgicales de lasso-
ciation des divers facteurs thérapeutiques suivants :
l'air marin, l'eau de mer, et le soleil. Sans vouloir
mettre en parallèle les conditions climatériques des
régions du Nord avec celles dont jouissent, soit les
climats d'altitude, soit les climats du Midi. W. es-
tine qu'étant donné les résultats obtenus par l'hélio-
thérapie marine, il ne peut ètre permis aux médecins
des stations maritimes de renoncer à ce mode de
traitement, quelle que soit la situation géographique
de ces stations. Si dans les climats marins moins fa-
vorisés que d’autres, on ne peut toujours obtenir des
guérisons complètes, on peut constater des amélio-
rations considérables et inespérées lá où d'autres
traitements ont échoué. R. LEvERE.
ÉLECTROLOGIE
GÉNÉRALITÉS
De Vabèle. — La galvanisation (Revue mensuelle
de Physiothéra pie pratique, Juillet 1914).
Article de vulgarisation surtout destiné aux méde-
cins praticiens. R. LEVÈRE.
PHYSIOBIOLOGIE
Maurice Springer (Paris). -- De l'action de
l'électricité sur la croissance de l’homme, des
animaux et des plantes (Quinzaine médicale,
10 Juillet 1914, p. 217 à 219).
Note brève de revue générale. — Le point intéressant
est l'expérience personnelle que l'A. relate d’ailleurs
sans aucun détail : en électrisant chez de jeunes la-
pins les cartilages de conjugaison, il a obtenu non
seulement une augmentation de la taille plus rapide
que chez les témoins, mais aussi une accélération
de l'élévation du poids: 1l y aurait donc action locale
sur les os et action sur la nutrition générale.
A. LAQUERRIERE.
ELECTRODIAGNOSTIC
E. Caratti (Bologne). — Recherches cliniques
sur la sensibilité douloureuse farado-cutanée
(Travail du laboratoire de M. le professeur Dé-
jerine) (Revue neurologique, Mai-Juin 1915,
p. 296-504, 20 fig.).
Jusqu'á présent on a peu employé l'électricité
comme méthode d'examen clinique de la sensibilité
cutanée. L'A. rappelle brièvement les quelques es-
sais faits jusqu'ici, puis il passe à ses propres re-
cherches, faites dans le service du professeur Déje-
rine. Ces explorations furent faites avec le courant
faradique à l'aide de la méthode monopolaire. (Bo-
bine à fil fin, pinceau de fils métalliques). La peau
Topographie
de: Thypoesthésie tactile
doulourense et thermique.
Topographie
de lhvpoesthésie
faradique.
Tres souvent la sensation au froid et au chaud
sont différencices.
doit être bien sèche afin d’éviter la contraction mus-
culaire.
Cinq des malades ainsi examinés étaient atteints
de blessures de nerfs périphériques et trois de bles-
sures du rachis avec troubles sensitifs d'origine mé-
dullaire. Voici ce que l’auteur conclut des cas ainsi
examinés :
4° Le courant faradique est un moyen très exact
d'étude de la sensibilité douloureuse cutanée ;
2 Les zones d'altération de la sensibilité doulou-
reuse faradique (hypoesthésie, anesthésie, hyperes-
thésie), sont toujours (et souvent beaucoup) plus
688
étendues que les zones hypoesthésiques, anesthé-
siques, hyperesthésiques des autres modes de la
sensibilité.
9 Parfois, les zones d'hvperesthésie douloureuse
et tactile sont peu sensibles au courant faradique :
mais il faut noter que, dans un eas du moins de Fau-
teur, il s'agissait moins d'hyperesthésie que de phé-
nomènes paresthésiques désagréables dans le terri-
toire d'un nerf en voie de régénération.
Tout en regrettant un peu le petit nombre de cas
sur lesquels l'auteur étaie ses conclusions, ces cas
entrainent la conviction et on ne peut que souhaiter
de voir cette exploration électrique de la sensibilité
entrer d'une façon courante dans l'étude de la sensi-
bilité cutanée.
Les nombreuses figures qui illustrent le texte ren-
dent encore plus démonstratives les conclusions de
l'auteur. F. LoBLIGEOIS.
L. Delherm et Mlle Grunspan. — La Réaction
galvano-tonique au cours de la réaction de dé-
générescence (La Clinique. 26 Juin 1914).
Après avoir brièvement rappelé les caractères
essentiels de la réaction de dégénérescence com-
pléte et partielle, les auteurs montrent qu'il faut
détinitivement incorporer la contraction galvanoto-
nique parmi les signes de la réaction de dégénéres-
cence alors qu'elle n'avait été observée que dans la
maladie de Thomsen et dans la myopathie (Travaux
de Bourguignon, Delherm et Laquerrière). Les
auteurs Pont rencontrée chez un grand nombre de
malades et rapportent six observations. Mais dans
les trois cas la réaction galvanotonique ne se pré-
sente pas d'une facon identique.
Dans la Thomsen, elle persiste aprés le passage du
courant.
Dans la myopathie, tantôt elle persiste, tantôt elle
disparait à louverture.
Dans la D R, elle semble toujours disparaitre à
l'ouverture du courant. R. LEVÈRE.
H. Cardot (Paris). — Variations des paramètres
et l'excitabilité nerveuse en fonction de l'écar-
tement des électrodes (C. R. Soc. de biologie,
10 Juillet 1914, p. 276-278).
Après avoir montré dans une note précédente que
la chronaxie d'un nerf s'élève, tandis que la rhéobase
s'abaisse, à mesure que s'accroit la longueur du
Klectrolo gie.
segment nerveux interposé entre les électrodes, lA.,
par de nouvelles expériences, apporte quelques pré-
cisions sur ce phénomène et il conclut que lors-
qu'on écarte progressivement l'une de l'autre les
deux électrodes, les variations inverses des deux
paramètres sont d’abord considérables, puis semblent
tendre asymptomatiquement vers une limite, quand
la longueur du segment interpolaire dépasse une
certaine valeur {12 millimètres environ dans le cas
des nerfs considérés). F. JAUGEAS.
ÉLECTROTHÉRAPIE
DERMATOSES
Laborderie (Sarlat). — L'Électricité médicale en
dermatologie (Renue pratique d'électrologie et de
radiologie médicales, tome IT, n° 17, Juillet 1914,
p. 155 à 168).
Cet article est consacré à l’action de la radiothé-
rapie dans les affections cutanées. Après quelques
considérations sur la qualité et la quantité du rayon-
nement, la manière de les mesurer par le radiochro-
mométre et le chromoradiométre, sur la filtration à
l'aide de lames d'aluminium d'épaisseur variable, sur
l'action des Rayons X sur la peau, l'A. relate les
résultats obtenus et la technique à suivre dans le
traitement des affections suivantes :
Hyperhydrose. Belot. 4 H. Zimmern et Oudin, 5 à
6 séances de quatre minutes à 10 cm. de ampoule.
Rayons IX. — 1 milliampére.
Acné sous toutes ses formes; la technique varie
d’une forme à l’autre.
Sycosis. Obtenir l'épilation, 4-5 H : résultats remar-
quables.
Eciéma. « Qu'il s'agisse d'eczéma aigu ou chronique
la guérison est presque toujours la règle ; la récidive.
l'exception ».
Psoriasis. 4 à 6 H en une ou deux séances (Belot).
Les résultats sont bons : le prurit cesse dès le len-
demain de la 1"" séance.
Lichens. Deux cas de guérison publiés en 1904 par
Belot.
Prurits-Prurigo. Résultats remarquables surtout
dans les prurits localisés (vulvaire, anal, auriculaire).
E. DECHAMBRE.
mm mp mm
Le liérant : PIERRE AUGER.
11210. — Paris. Imp. Lauure, 9, rue de Fleurus.
MÉMOIRES ORIGINAUX
L'IMPORTANCE DES VARIATIONS DU SQUELETTE
DANS LE DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DES BLESSURES DE GUERRE
QUELQUES OBSERVATIONS RELATIVES AU MEMBRE SUPÉRIEUR
Par R. LEDOUX-LEBARD, CHABANEIX, DESSANE
(Planche 15)
Au cours de nos études anatomiques nous avons, pour la plupart, considéré généra-
lement avec quelque mépris les commentaires de nos classiques — Poirier ou Testut —
sur les variations anatomiques. Nous n'y voulions voir qu'une surcharge que certains
maîtres tentaient, bien inutilement le plus souvent, d'imposer à notre mémoire ou un
ornement factice destiné à rehausser de l'éclat de quelques noms propres, essentielle-
ment teutons, les traditionnelles questions.
Si d'aventure tombaient sous nos yeux les savantes monographies d'un Ledouble
ou d'un Quain nous les regardions comme les inutiles mais inoffensifs amusements de
vicillards un peu maniaques pour lesquels nous éprouvions une douce pitié.
A vrai dire ce que nous constations dans les salles d'opérations et l'enseignement
de nos maitres en chirurgie qui, en dehors des grosses anomalies artérielles, témoi-
gnaient généralement assez peu d'intérêt aux variations anatomiques, n'était guère fait
pour modifier notre manière de voir. Ces études spéciales nous paraissaient donc inca-
pables d'attrait et d'utilité pour d'autres que les anatomistes de carrière et les anthropo-
logistes.
Avec l'apparition et le développement de la radiologie les choses ont changé pour
le squelette ct certains organes particulièrement accessibles à l'exploration par les
rayons X. Ce qui était à peine une curiosité anatomique a pris une importance pratique
considérable. La connaissance approfondie des variations du squelette est devenue une
nécessité pour le radiologiste. Le développement graduel, dans tous les pays, des légis-
lations relatives aux accidents du travail, n'a fait que rehausser constamment l'intérêt
pratique de tous ces détails dont le nombre aujourd’hui considérable exige un séricux
travail et une vaste expérience de la part de quiconque les veut réellement posséder.
Malheureusement, il s’en est fallu de beaucoup que tous ceux pour qui ces notions
sont indispensables les aient acquises, et, malgré de nombreux travaux, parmi lesquels
nous rappellerons seulement ceux de Destot et de Laquerrière dans notre pays, malgré
de fréquentes présentations de clichés à la Société de Radiologie Médicale de France,
trop nombreux sont encore ceux qui n’ont pas attaché une suffisante attention aux mul-
tiples variations du squelette et à leurs aspects radiologiques. -
En temps normal, de bons livres ct des atlas complets peuvent remédier rapidement
et facilement au défaut de mémoire — ou de savoir — et permettent de sortir d'embarras.
Mais aujourd’hui ceux qui disposent à loisir des ressources d'une bibliothèque spéciale
sont rares. Or, notre expérience journalière nous a montré combien étaient fréquents,
N° 12. — Décembre 1915. I. — 44
690 L'importance des variations du squelette
«
dans la pratique militaire actuelle, les cas où la connaissance des variations et anomalies
du squelette pouvait seule éviter des erreurs de diagnostic préjudiciables soit au malade,
soit à l'État et généralement aux deux.
Assez fréquemment ces dispositions exceptionnelles sont symétriques et l'applica-
tion de la règle classique qui veut avec raison que l’on prenne un cliché de comparaison
du côté sain toutes les fois qu'il peut exister le moindre doute suffit à l'observateur
attentif pour éviter une méprise. Toutefois les conditions dans lesquelles s'exerce la
radiologie militaire ne sont pas absolument assimilables à celles du temps de paix et la
nécessité de ne pas gâcher inutilement trop de plaques préoccupe justement ceux qui
ont la charge des installations militaires. Le débit de malades y est en outre générale-
ment tel qu'il est impossible, le plus souvent, de voir les clichés de chaque sujet au fur
ctá mesure de leur passage. Ce n'est donc que lors des examens des clichés et une fois
les malades partis, c'est-à-dire sans
la possibilité de faire rapidement une
comparaison avec l’autre côté, que
l'on constate la particularité.
Enfin, dans un assez grand nom-
bre de cas, il s’agit de dispositions
unilatérales et qui échappent à tout
contrôle.
Nous espérons donc rendre quel-
ques services à ceux surtout, ils sont
nombreux, qui sont venus à la radio-
logie depuis la guerre en réunissant
ici quelques figures relatives unique-
ment au membre supérieur et qui
viennent illustrer par l'exemple les
cas qui nous ont paru prêter le plus
fréquemment et le plus facilement à
confusion.
1° PARTICULARITES
DE LA STRUCTURE OSSEUSE
Ce n’est guére qu’au niveau de
. | la main et plus particulièrement du
"K ieges d'élection des condensalions osseuses ou des apparences de Carpe qu'elles présentent un réel
A IE OC ne y figurent également. (Légèrement intérêt pratique. Les figures 4 et 2
de la planche reproduisent des as-
pects que l'on peut rencontrer assez fréquemment, à des degrés généralement moins
accentués, et qui peuvent être limités à un seul os. On serait bien tenté d'y voir des
raréfactions vacuolaires spéciales, des débuts de lésions diverses, des reliquats de trauma-
tismes, etc., suivant leur situation, leur forme ou leur étendue. Or, il n’en est rien. Ce
sont simplement des dispositions individuelles dans la disposition des zones compactes
ct spongieuses. Il importe de bien les connaître et ne pas en oublier la fréquence lorsqu'on
pense à établir un diagnostic de felure du grand os, de l'os crochu, du scaphoïde et du
semi-lunaire, du premier et du dernier de ces os surtout, et de se rappeler que leur
dans le diagnostic radiologique des blessures de guerre. 691
disposition peut fort bien n'être pas absolument symétrique aux deux mains. Il sera bien
rare d’ailleurs que de bons clichés pris sous des incidences différentes, des radiographies
stéréoscopiques, au besoin, ne lèvent pas rapidement tous les doutes chez un observa-
teur prévenu.
Le schéma ci-joint donne les emplacements les plus fréquents des îlots de tissu
compact ou des lacunes de tissu spongieux.
Nous y avons fait figurer aussi les sésa-
moides des doigts qui peuvent en imposer
parfois, surtout les moins fréquents d’entre
eux, pour des corps étrangers, au cours
d'un examen un peu trop hâtif des clichés.
2° VARIATIONS DANS LA FORME,
L'ASPECT ET LE NOMBRE DES OS
Si nous laissons de côté les variations
de forme et d'aspect dues au développe-
ment et qui, pour le coude et l'épaule en
particulier, prêtent si facilement à confu- 7
sion mais sont heureusement presque tou- |
jours symétriques, en sorte que la compa- "8? — Gina types diferent de seaphotdes d'après
raison des deux côtés lève tous les dou- on remarquera combien le type d peut prèter facilement à la
tes (*), c'est encore à peu près exclusivement Gontie lieu d'élection se trouve précistment. en central. au
au niveau du poignet que nous retrouve- dessous du tubercule du scapholde n O O vjours au-
rons les seuls cas difficiles.
Pour les variations de forme il est un os surtout, le scaphoide, qui mérite d’être
pris en considération, d’abord parce que son aspect n’est pas toujours semblable des deux
e
Fig. 3. — Carpe théorique présentant toutes les pitces
osseuses anormales ou surnuméraires rencontrées
jusqu'à ce jour. Face dorsale el face palmaire. D'après
Pfitzner. (Encore cette figure donnée par Poirier dans
son Anatomie, t. I, p. 470, est-elle aujourd'hui incom-
pléte.)
côtés et ensuite par la facilité avec laquelle certaines de ses images sur les plaques
prétent au faux diagnostic de fracture. Les divers schémas ci-contre montrent les princi-
pales formes relevées sur nos clichés, font voir les aspects de fausse fracture et
expliquent des doutes que la radiographie stéréoscopique, que l’on ne saurait trop
recommander pour l'étude des lésions du poignet, lèvera toujours.
(1) Et les cas embarrassants de ce genre ne seront pas rares avec l'incorporation des plus jeunes classes.
692 L'importance des variations du squelette
Même au carpe, qui est également la région de leur plus grande fréquence et de leur
plus réel intérêt pratique, les anomalies de nombre seront plus rares. Les schémas ci-
joints empruntés à Poirier, montrent leurs diverses modalités et font comprendre leur
intérêt : on les prend très facilement pour des fractures (ainsi qu'on l’a fait si souvent au
niveau du pied) et le diagnostic différentiel peut se trouver, dans certains cas heureusc-
ment rares, extraordinairement difficile.
Notre figure 3 (Planche 13) donne un très bel exemple d'os triangulaire du carpe,
(triquetrum secundarium) également appelé os intermédiaire de l'avant-bras (Cf. Poirier,
Ostéologie, édit. 1911, p. 470). Ses dimensions et l'aspect de l'apophyse styloïde, ici par-
faitement normale, ne prêtent pas dans ce cas à une erreur que l’on commettrait facile-
ment lorsqu'il est de plus petites dimensions et moins fortement calcifié. Il faut éga-
lement se garder de le confondre avec un fragment détaché du pisiforme ou du
pyramidal (triquetrum bipartitum), ce que les dimensions normales et l'aspect de cet os
semblent exclure, ou avec un pisiforme accessoire (ulnare externum), mais ce dernier est
généralement très petil.
On voit du moins, par cet exemple, les réelles difficultés de diagnostic que peut
faire naître l'existence d'un os surnuméraire.
C'est encore aux variations d'ordre morphologique du type dit réversif ou régressif
par certains auteurs, qu'appartient l'apophyse sus-épitrochléenne de l'humérus dont
nos figures 5 et 6 donnent deux exemples. En dehors de son
intérêt anthropologique, cette production osseuse assez
rarement rencontrée sur le vivant et dont les atlas radiolo-
giques les plus complets ne fournissent, à notre connais-
sance, qu'un ou deux exemples pris sur l’os sec, pourrait être
très facilement confondue, chez des sujets ayant présenté
une blessure du coude, avec une épine osseuse traduisant une
lésion périostique.
Cette erreur de diagnostic qui pourrait avoir à l’occasion
la conséquence, d'ailleurs modérément grave, de conduire à
une petite intervention chez un sujet accusant — comme
c'est si souvent le cas chez les traumatisés — de persistantes
douleurs dans la région (') est d’ailleurs pardonnable et ne
peut être évitée que si l’on connaît le siège exact et le trajet
obliquement dirigé en bas et en dedans de l'apophyse sus-
épitrochléenne. On voit, en effet, sur notre planche (fig. 4)
une petite épine osseuse d’origine traumatique et sus-épi-
FE vue eae los see apres Por condylienne, celle-là, qui préterait facilement à erreur si
RERO RS sa direction et les traces de réaction périostique qui s'aper-
çoivent au-dessus d'elle, sur le bord de l'humérus éraflé, ne
révélaient son origine réelle, indépendamment de sa situation. La figure ci-jointe
reproduit le dessin donné par Poirier dans son Anatomie (loc. cit., p. 445). Rappelons
que « du sommet de cette apophyse se détache sur le vivant une bandelette fibreuse
qui va se terminer sur l'épitrochlée et l’aponévrose d'insertion du rond pronateur.
Ainsi est créé un canal ostéo-fibreux sous lequel passent le nerf médian et une artère,
l’'humérale ou la cubitale. Cptte anomalie, souvent associée à une division prématurée
(*) On est d'ailleurs parfois obligé d'extirper l’apophyse sus-épitrochléenne vraie ?
Journal de Radiologie Planche 13
et d'Electrologie Mémoire Ledoux Lebard, Chabaneix el Dessane
Fig. | et 2. Exagerations de dispositions trabéculaires normales Fig 3. Os triangulaire du carpe.
et anomalies de structure osseuse.
Fig. 4. Os triangulaire du carpe et production osseuse Fig. 5. Epine sus-épicondylienne d'origine traumatique.
discutable au voisinage du trapèze.
Marmand
Fig. 6. Apophyse sus-épitrochléenne. Fig. 7. Autre’ exemple d'apophyse sus-épitrochléenne.
(Imave prise de profil)
Digitized by Google
dans le diagnostic radiologique des blessures de guerre. 693
de l'artère humérale, est homologue du « canal supra-condylien » que l’on rencontre
normalement chez un grand nombre de mammifères ».
La fréquence de celte anomalie peut être évaluée de manière très variable, de
1 à 10 0/0 ou davantage, suivant que l’on ne fait entrer en ligne de compte que les cas
très nets avec formation d'une apophyse véritable ou que l’on tient compte de la moindre
aspérité, à ce niveau, de la surface de l'humérus. |
Comme pour augmenter encore les chances d'erreur, la nomenclature anatomique
internationale désigne cette production sous le nom de processus supra condyloideus.
Nous passerons en revue dans des articles ultérieurs une série d'autres anomalies
du squelette qui nous apparaissent comme plus particulièrement intéressantes au
point de vue des erreurs de diagnostic qu'elles peuvent entraîner, tant dans la pratique
civile qu'en radiologie de guerre.
COMMENT DÉPISTER LES BLESSÉS JUSTICIABLES
D'UN ÉLECTRODIAGNOSTIC
Par J. PRIVAT
Assistant, à Paris, du D’ Calot (de Berck).
Les lésions nerveuses rencontrées chez les blessés de guerre ne présentent pas
toutes d'emblée un tableau clinique si net que leur existence en soit rendue évidente : il
n'existe pas sculement des sections totales du nerf se traduisant par une impotence com-
plète et immédiate facile à reconnaître. Des nerfs, dont le tronc a été simplement contu-
sionné par le projectile, forment plus ou moins lentement un névrome, d'autres ne sont
que lentement englobés par un tissu fibreux cicatriciel ou par un cal osseux. Il s'écoulera
un certain temps avant que les symptómes résultant de ces lentes formations patholo-
giques soient suffisants pour créer une gêne; souvent le malade ne les signale même
pas, c'est au médecin à les rechercher. Or, à ce stade, 15 jours ou trois semaines après
la blessure, un traitement électrique peut avoir une grande efficacité ; seul, l’électrodia-
gnostic, en faisant connaître les modifications des réactions électriques qui existent déjà,
pourra fournir des données précises sur son opportunité et sa modalité.
I] importe donc par un diagnostic clinique très serré de dépister sans aucune omis-
sion tous les blessés pour lesquels un électrodiagnostic est indispensable et chez ceux-ci
quels sont les nerfs à examiner.
*
» x
Ce diagnostic de l'utilité d'un électro-diagnostic sera basé sur l'interrogatoire du
blessé et sur l'examen clinique des fonctions des troncs nerveux suspects.
Le blessé vous renseignera : d’abord sur le siège de la blessure et ses complications,
puis sur la date de cette blessure.
Pour interroger le nerf présumé lésé, vous demanderez au malade d'exécuter cer-
tains mouvements particulièrement choisis pour mettre en évidence la perte ou la conser-
vation de la fonction du nerf.
Siège de la blessure. Complications. — Il importe de faire préciser exactement les orifices
d'entrée et de sortie du projectile, ainsi que sa nature, pour voir si dans son parcours il a
pu rencontrer un {ronc nerveux.
S'il existe des incisions, repérez leur siège et sachez pourquoi elles ont été faites :
extraction de corps étrangers, phlegmon, etc.
S'il y a fracture, palpez le cal, appréciez ses dimensions et souvenez-vous que :
La fracture du 1,3 moyen de l'humérus s'accompagne souvent de paralysie radiale.
Celle de l'épitrochlée de paralysie du cubital.
Celle de la tète du péroné de paralysie du sciatique poplité externe.
Date de la blessure. — Cette notion de date est essentielle. En effet, si vous pensez
qu il peut y avoir lésion nerveuse, et nous venons de voir comment l'interrogatoire du
LÉGENDES DE LA PLANCHE CI-CONTRE
Fig. 1. — Paralysie du circonflexe. — Le blessé ne peut pas écarter le bras dans le [plan du corps.
Fig. 2. — Paralysie du musculo-cutané. — La main étant en supination, le blessé ne peut pas fléchir
l'avant-bras sur le bras.
Fig. 3. — Dans la pronation, la flexion de l'avant-bras est produite par le long supinateur (radial),
qui fait alors saillie sur le bord radial de l’avant-bras. (Dans les paralysies du nerf
radial, par lésion haut située, cette corde du long supinateur n'apparaît pas.)
Fig. 4. — Paralysie du médian. — Le blessé ne peut pas fléchir complètement les dernières pha-
langes du pouce et de l’index. Atrophie de l'éminence thénar (voir fig. 5).
Fig. 5. — Paralysie du médian (Suite). — Le blessé ne peut pas opposer le pouce et le 5* doigt.
Fig. 6 et 7. — L'adduction du pouce, dépendant du cubital, ne doit pas être confondue avec l’oppo-
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig.
Fig. :
sition, commandée par le médian. Dans l'opposition, la face palmaire du pouce
regarde la face palmaire des autres doigts, il y a rotation du pouce (fig. 6); dans Pad-
duction, la face palmaire du pouce regarde en dedans (fig. 7).
8. — Paralysie du cubital. — Le blessé ne peut pas écarter ou rapprocher de Paxe de la main
ses doigts étendus.
9. — Griffe cubitale : Extension des premières phalanges des 4* et 5° doigts, avec flexion des
autres phalanges de ces doigts. — Atrophie de l'éminence hypothénar. A la face
dorsale de la main, sillons intermétacarpiens, surtout entre le 1” et le 2° métacarpiens
(atrophie des interosseux).
Paralysie radiale. — Le blessé ne peut pas relever le poignet sur l’avant-bras fléchi en
pronation, étendre les premiéres phalanges des 4 derniers doigts sur leurs méta-
carpiens.
Le blessé, atteint de paralysie radiale, peut étendre les 2* et les 5° phalanges sur les
premiéres, gráce á Paction des interosseux.
Paralysie du crural. — Assis, le blessé ne peut pas soulever le talon au-dessus du sol.
. — Paralysie du sciatique poplité externe. — Le blessé ne peut pas fléchir le pied, étendre les
cs
.
orteils.
Paralysie du sciatique poplité interne. — Le blessé ne peut pas étendre le pied, fléchir les
orteils.
Steppage. — Dans la paralysie du sciatique poplité externe, à chaque pas, le blessé
fléchit fortement le genou pour ne pas accrocher le sol avec la pointe du pied qu'il
ne peut pas relever.
J. Privat. 697
NERF MOUVEMENTS SENSIBILITÉ ASPECT DU MEMBRE | TROUBLES
TROPHIQUES.
Membre supérieur.
Circonflexe .{Ecartement volontaire du bras|Anesthésie face!Epaulette fondue. Nuls.
(fig. 1). dans le plan du corps im-]} postérieure defAtrophie du deltoïde.
possible. l'épaule.
Museulo- [Flexion du coude impossible; Anesthésie face[Bras en manche à balais. Nuls.
cutané. quand le bras est en supina-| externe de [Atrophie biceps et brachial
(fig. 2 et 5). | tion. (Dans la pronation, le! Pavant-bras. antérieur.
long supinateur fléchitlavant-
bras.)
Médian. . .[(Impossibilité de la flexion Anesthésie face/Main plate, main de singe Peau de
(fig. 4 et 5) | complète de la dernière pha- palmaire (atrophie de Véminence thé-|lindex et du
lange de l'index. de l'index. nar). Légère flexion perma- médius
Opposition du pouce et du nente des deux dernières| vernissée.
y" doigt impossible (fig. 6 et 7). phalanges de l'index et du) Cyanose
médius. de la moitié
externe
de la main.
Cubital. . .[inpossibilité de Vabduction| Anesthésie {Griffe cubitale : Extension des|Peau du 5 et
(fig. 8 et 9). | et de l'adduction des doigts! du 5* doigt. premières phalanges du 5* et] de la moitié
étendus, surtout pour l'auri- du 4° doigt, avec flexion des interne
culaire. 2*et 3° phalanges de ces doigts.| du 4° doigt
Paresse de la flexion complète Atrophie de l'éminence hypo-| vernissée.
de Pannulaire et de Pauricu- thénar. Sillons intermétacar-
laire. piens à la face dorsale de la
main surtout entre le 1°" et
le 2° métacarpien (atrophie
des interosseux).
Radial.. .
(fig. 10).
.|Impossibilité d'étendre les Anesthésie
premières phalanges des 4| face dorsale
derniers doigts sur leurs mé- du pouce.
tacarpiens et la main sur
lavant-bras.
L'extension des 2° et 5° pha-
langes sur la première est
possible, car elle est faite par
les interosseux (fig. 11).
Main tombante à l'extrémité
de l'avant-bras fléchi en pro-
nation.
Nuls.
EEE eme) — meaa
Membre inférieur.
Crural.. . .¡Impossibilité, étant assis, de; Anesthésie MARCHE Nuls.
(tig. 12). détacher le talon du sol, en] face interne [Quand le blessé descend un
étendant le genou. de la jambe. | escalier le membre fléchit;
le genou se dérobe.
Sciatique . .|Impossibilité, le malade étant! Anesthésie de |Impossible. Cyanose
couché sur le ventre, de sou-|tout le pied sauf du pied.
lever la jambe au-dessus dujune légère bande
plan du lit. sur le bord interne.
Sciatique ¡Extension des orteils et flexion| Anesthésie Steppage : A chaque pas le Nuls.
poplité: du pied impossibles. face dorsale malade fléchit fortement le
externe. du pied. genou pour ne pas accrocher
(fig. 45). le sol avec la pointe du pied
qu'il ne peut relever (fig. 15).
Sciatique |Flexion des orteils et exten-| Anesthésie [Sur le talon. Nuls.
poplité sion du pied impossibles. face plantaire
interne. du pied,
(fig. 14). sauf une légère
; bande sur le
bord interne.
698 Comment dépister les blessés justiciables d'un électrodiagnostic.
blessé a pu faire naitre ce soupçon, vous devez examiner la fonction du nerf et, quand
celle-ci existe mais n'est pas parfaite, vous n'avez pas le droit de vous prononcer sans
¿lectro-diagnostic dans les deux cas suivants :
1” En présence d'une blessure récente (moins de deux mois) parce qu'alors les
lésions n'ayant pas encore acquis tout leur développement, les symptômes cliniques
seuls peuvent être insuffisants pour les déceler.
2° Quand la blessure, au contraire, est ancienne (plus de huit mois) parce que la
fonction peut s'être améliorée sans que pour cela les réactions électriques soient encore
redevenues normales. Cette seconde catégorie de blessés n'offre d'intérêt à être reconnue
que lorsqu'il s'agit d'instituer un traitement électrique, car ce traitement mal dirigé
pourrait être funeste (par exemple prescription de faradique à un muscle qui ne réagit
pas encore à ce courant).
INTERROGATOIRE DU NERF
Celui-ci se fera assez rapidement; en effet, les lésions nerveuses d'une certaine gra-
vité que Pon rencontre à la suite de blessures de guerre siègent sur les troncs nerveux
et non sur leurs branches collatérales; elles sont dues à un traumatisme direct ou à une
compression par tissu fibreux ou osseux; or, dans ces conditions, on peut admettre, en
se basant sur l'expérience de la clinique, que, dans la très grande majorité des cas, ces
lésions se traduisent par la perte d'un ou deux mouvements particuliers, toujours les
mèmes pour chaque nerf, et cela quelle que soit la hauteur à laquelle siège la lésion.
Ce qui revient à dire que pour être fixé sur l'intégrité d'un nerf, il suffit de faire exé-
culer par le blessé non pas tous les mouvements auxquels préside ce nerf, mais seule-
ment un ou deux convenablement choisis et de constater leur existence ou leur aboli-
tion ('). Par exemple, si le blessé peut écarter et rapprocher de l'axe de la main ses doigts
étendus, on peut conclure que le nerf cubital est intact.
Dans deux tableaux destinés l'un au membre supérieur, l'autre au membre inférieur,
nous avons essayé de résumer comment interroger chaque nerf en particulier.
Les troubles sensitifs sont moins importants que les troubles moteurs, en raison
des nombreuses récurrences, anomalies ou anastomoses el aussi en raison du psychisme
du blessé qui peut dénaturer les sensations. Nous n'avons mentionné pour chaque nerf
qu'une partie de son territoire sensitif, celui qui est le plus' dépourvu d'anastomoses.
Les troubles trophiques nous ont paru inconstants et, quand ils existent, ils ne vien-
nent généralement que confirmer un diagnostic déjà évident.
Enfin quand un nerf est paralysé, le membre prend plus ou moins rapidement une
attitude caractéristique; celle-ci n'est pas constante mais, quand elle existe, elle permet
de reconnaître souvent à première vue quel est le nerf lésé. Au membre inférieur c'est
surtout la marche qui prend de ce fail des caractères particuliers.
CONCLUSIONS
Lorsqu'une blessure de guerre de par son siège, vous fait craindre l'existence d'une
blessure nerveuse, vous demandez au malade, suivant les cas, d'écarterle bras du tronc,
de remuer ses doigts, d'étendre ou de fléchir sa jambe, de remuer son pied et ses orteils
ct si ces mouvements n'ont pas leur force et leur amplitude normales, et surtout si la bles-
sure est récente ou ancienne, demandez un électrodiagnostic.
(1) À la condition, bien entendu, que ces mouvements ne soient pas rendus impossibles par une ankylose,
une section musculaire ou toute autre cause.
UNE ANNÉE DE FONCTIONNEMENT
DES DEUX CAMIONS RADIOLOGIQUES DE LA N° ARMÉE
Par AUBOURG et BARRET
Chargés des camions radiologiques n° 5 et 5.
Dès le premier jour de la mobilisation, M. le médecin inspecteur Troussaint décidait d'envoyer
aux armées des formations radiologiques mobiles de campagne. Sous la direction de M. le médecin
major Lamoureux, des camions furent réquisilionnés, le matéricl radiologique commandé et
arrimé, le personnel désigné, et, en quinze jours, les équipages radiologiques étaient mis à la
disposilion de M. le Général Commandant l'Arrière, pour être rattachés à la réserve sanitaire
d'armée : Les deux camions dont nous avons été chargés, étaient mis à la disposition de M. le chef
supérieur du service de Santé de la N* armée.
Convenait-il que ces formations, au lieu d’être toutes formées en grand nombre dès le temps
de paix, ne soient improvisées qu'au début méme de la campagne? On peut répondre hardiment
par Paffirmative et voici pourquoi: la science radiologique, relativement jeune, a présenté de telles
évolutions dans la technique, l’utilisation et partant le matériel, qu’une installation toute faite
aurait été vide démodée; au contraire, en équipant, au moment même de leur service, les automo-
biles radiologiques, la 7° direction a pu ainsi fournir aux armées, un matériel de tout premier
ordre.
A vrai dire, cette improvisation ne fut qu'une improvisation d'exécution, car la question avait
été éludiée dans ses détails au comité technique du service de santé. (Médecin principal Sabatier.
Communication orale.) Méme les radiologistes s'étaient préoccupés de l'emploi des rayons X en
temps de guerre. A notre demande, notre savant collègue M. Hirtz avait fait, en février 1914, à la
Société de Radiologie Médicale de France (Hirtz. Bull. et Mém. de la Société de Radiologie Médicale
de France, 1914, n° 2, p. 67) une communication longue, très documentée, sur la « radiologie en
campagne » et suivie d'une discussion où prirent part MM. Guilleminot, Béclére, Belot, Haret et
Aubourg. Les deux points en discussions étaient : 1° Quel matériel doit être mis en campagne à la
disposition des médecins radiologistes ? 2 Dans quelles formations de l'avant, dans quelles condi-
tions le commandement peut-il et doit-il envoyer les voitures de radiologie? La guerre actuelle
nous permet de répondre, par une pratique d'une année, à ces deux questions.
Pour le matériel, nous pouvons dire que nos examens radioscopiques, avec le matériel de
guerre dont nous disposons, valent les examens faits dans nos excellents laboratoires de radiologie
des hôpitaux de Paris, à Boucicaut et aux Enfants Assistés.
Pour l'utilisation des rayons X dans Jes formations de l'avant, notre médecin d'armée
envoie nos voitures dans n'importe quelle formation de l'avant quand un examen radiologique lui
est demandé pour un blessé : Par la facilité de déplacement de notre matériel, les blessés peuvent
être examinés dès que le chirurgien de l’ambulance le désire. Les instructions de M. le médecin
d'armée, dont nous donnerons plus loin les détails, ont abouti à ce fait que les examens aux rayons X
ont été de plus en plus demandés par toutes les formations: la formule de l’utilisation des rayons X
en campagne est donc ainsi trouvée et démontrée.
*
x +
Pour la première fois, les rayons X ont été systématiquement employés dans l’armée française
en campagne. Sans doute, la guerre des Balkans, la guerre russo-japonaise, avec de rares unités
radiologiques avaient déjà fourni d'intéressantes données. Mais jamais des formations radiologiques
d'armée, dans leurs rendements, dans leur liaison avec le commandement, n'avaient donné une
pratique continue aussi longue. I] nous paraît donc intéressant et utile de donner une vue
d'ensemble :
4° du matériel fourni par la 7° direction;
2° De l’utilisation de ce matériel dans la N° armée, suivant les ordres de M. le médecin d'armée,
et des résultats pratiques ainsi obtenus pour fournir aux chirurgiens de l'avant des données
radiologiques utiles pour le diagnostic et le traitement.
700 Aubourg et Barret. — Une annee de fonctionnement
I. — ÉQUIPEMENT RADIOLOGIQUE DU CAMION
La maison Gaiffe-Gallot a été désignée pour fournir notre matériel et l'arrimer dans un camion
réquisitionné, choix très heureux, puisque le matériel, après un an de fonctionnement intensif est
en parfait élat.
5° MATÉRIEL RADIOLOGIQUE
A. Générateur électrique. — Le courant électrique est fourni par un groupe électrogène Ballot.
80 volts. 12 ampères. Les instruclions données par le constructeur ont permis un excellent fonction-
nement. Encore faut-il savoir que le rendement du groupe n'est parfait que s’il est convenablement
surveillé et entretenu. Aussi nos groupes sont-ils nettoyés systématiquement chaque semaine. Les
hommes du camion ont été envoyés à l'usine Ballot pour recevoir tous conseils sur le diagnostic
des pannes et leurs réparations faciles, qu'il s'agisse du moteur à essence avec son refroidisseur,
ou de la dynamo.
La dépense du groupe en essence est estimée à un litre par heure. Et comme le réservoir
contient 5 litres, on pourrait croire que la marche sans recharge est de 5 heures. En réalité, le
groupe consomme près d'un litre et demi par heure: son fonctionnement sans arrèt n'est donc que
de trois heures et demic à 4 heures. A ce moment, le groupe est arrèté durant 2 à 3 minutes pour
permettre la recharge, car la recharge en marche serait imprudente.
Après 10 mois, à en juger par nos cahiers, du nombre d'examens pratiqués, on peut estimer à
1700 heures, la durée de fonctionnement de nos groupes: deux fois ces groupes ont été envoyés
chez le constructeur pour permettre une revision plutôt prévovante qu'indispensable: un mauvais
fonctionnement, des ratés, avaient pour cause, non pas des lésions structurales du groupe, mais
soit un encrassement dù à l'emploi d'huiles de qualité inférieure, soit l'insuffisance de quelques
Joints.
La marche du groupe est naturellement autonome; elle ne dépend nullement du moteur du
chassis. Cette combinaison présente des avantages certains; indépendance de la dynamo au point
de vue de son emplacement, accouplement permanent plus sûr et plus simple avec le moteur,
moteur à régulation automatique et de caractéristiques appropriées au travail qu'il doit fournir.
Nous ignorons actuellement le rendement des accumulateurs adoptés dans certains types de
voitures; mais on ne peut discuter la supériorité du groupe électrogène qui offre une source
indépendante et de fonctionnement beaucoup plus sûr; une batterie d'accumulateurs ne pourrait
d'ailleurs atteindre une puissance équivalente à celle de nos groupes qu’en sortant des limites de
poids et de volume imposées par les nécessités du transport; elle nécessite une organisation de
recharge, elle est beaucoup plus fragile que le groupe et se trouve exposée par les cahots de la
route, à des avaries multiples.
Enfin, notre groupe électrogène a pu servir non seulement à alimenter nos tubes à rayons X,
mais encore à éclairer au besoin les ambulances; les essais que nous avons faits, sur les indications
de M. le médecin, ont abouti à l'adoption d'un type très pratique d'éclairage électrique, dans
l « Auto de lumière et de stérilisation » offerte à notre armée par la S. S. B. M. et annexée a unc
ambulance du front.
B. Condensateur de garde. — Un condensateur de garde est annexé; il est destiné à protéger la
dynamo contre les surtensions produites dans le circuit primaire par le fonctionnement de l'inter-
rupteur.
C. Tableau de commande. — Ce tableau comprend : un voltmètre, un ampéremétre, un rhéostat
de vitesse du moteur de l'interrupteur, un interrupteur général, un interrupteur moteur.
D. Bobine d'induction et interrupteur. — La bobine verticale Rochefort-Gaiffe n° 1, nous a donné
un excellent rendement, à une condition, c'est que l'interrupteur Blondel-Gaiffe soit, comme le
groupe électrogène, systématiquement nettoyé et presque à chaque usage. En effet, les cahots de
la voiture ont pour effet d'amalgamer le mercure dans les buses. Le diélectrique gazeux est fourni
soit par des vapeurs d'éther, soit par du gaz d'éclairage. Le gaz est pris directement sur une
conduile ou emmagasiné dans un sac en caoutchouc, rempli au moment du départ du camion.
E. Câble de transport électrique. — Ce câble a une longueur de 25 mètres et relie le tableau de
commande, toujours en place dans le camion, au tableau de commande du matériel transporté
dans la pièce où s'exécute l'examen radiologique.
des deux camions radiologiques de la N° armee. 701
F. Table a examens. — La table á examens, trés pratique, est une table pliante, dont le tablier,
très transparent aux rayons X, est en bois contre-plaqué à 4 épaisseurs, en sapin de Norvège.
Comme support d’ampoule, l'un de nous emploie une glissière à crémaillère avec diaphragme ;
l'autre emploie un pied-support moyen, modèle Gaiffe, dont les roulettes sont ajustées sur un rail
le long de la table. Ces deux méthodes permettent les déplacements de Pampoule, de façon à
pouvoir examiner le sujet des pieds à la tête. Cette table permet non-seulement les examens
couchés, mais aussi les examens des malades debout.
La solidité de cette table est à toute épreuve. Malgré les manœuvres plus ou moins douces des
brancardiers qui apportent les malades, malgré le poids et les heurts des brancards (car le malade,
au besoin, peut être examiné directement dans son brancard posé sur la table), sa robustesse s'est
maintenue sans aucun incident.
G. Tube à rayons X et soupapes. — L'un de nous emploie des tubes Chabaud à osmo-régulateur,
l’autre des tubes Pilon, dernier modèle O M., avec régulateur Bauer.
La prévision pour chaque voiture est de 5 tubes et 2 soupapes.
Depuis 12 mois, pour 4530 examens, nous avons eu 12 tubes hors d'usage, soit une moyenne de
un tube pour 577 examens.
Nos tubes tiennent d'autant mieux, que le même régime leur est imposé; l’un de nous fait ses
radioscopies avec un milliampère (tubes Chabaud), l’autre avec 2 à 1/2 milliampères (tubes Pilon).
Si la luminosité est un peu moindre dans le premier cas, ce désavantage relatif est compensé par
une plus grande sécurité des mains de l'opérateur, surtout quand on sait le nombre d'examens
pratiqués et la nécessité fréquente de se déganter pour marquer les repères cutanés.
Pour les radiographies, ce qui est pour nous l'exception, nos tubes suivent généralement le
même régime (l'intensité maxima donnée par l'installation est de 4 à 5 milliampères avec des rayons
de pénétration moyenne. Une telle intensité est très facilement tolérée par l'ampoule Pilon O M.,
dont la limite de résistance dépasse de beaucoup ce chiffre). C'est une radiographie lente (1 à
10 minutes), si elle est faite sans écran. Une radiographie moyennement rapide (10 à 40 secondes),
si elle est faite avec les écrans intensificateurs; trois modèles sont à notre disposition, un 18/24,
un 24/50, un 30/40.
H. Accessoires de photographie. — Nos camions sont munis des produits de photographie avec
tous les accessoires de laboratoire. 400 plaques photographiques de tous formats, 500 feuilles
calques de toutes dimensions ser-
vent à la documentation. L'intérieur
du camion a été aménagé pour ser-
vir de laboratoire de développement. ee '
Il convient aussi de noter une ATT Doi VOS
grande quantité de petits acces- AT ot sers 38 >
soires, tels clés, bures, boudinet- t rib) FERE")
tes, etc..., pour permettre des répa-
rations urgentes.
-
2° CAMION RADIOLOGIQUE
Nos deux camions (fig. |) sont R,
des automobiles Saurer, 50 H P, FP nmn cual ' |: a
types voitures de livraisons (réquisi- Mae NS CAPA ay PAN, ARA Re
tionnés chez Gaston Menier). L'éloge = — Sun —*
de la solidité, de la robustesse de
ces camions est tout mérité. Nous
avons fait, au compteur, depuis un an, 24 780 kilomètres, nous pouvons dire sans aucune panne. Et
cette constatation a d'autant plus de valeur que nos camions ont parcouru des routes invraisem-
blables depuis l'hiver, sur un sol détrempé (l'un de nous a été enlisé toute une nuit) jusqu’à ce
printemps, sur un sol défoncé et présentant toutes sortes d'aspérités et de trous. Il faut avoir
voyagé sur ces chemins encombrés de convois, avoir ressenti tous les cahots du camion pour se
douter de la robustesse de ces camions Saurer. En palier, ils peuvent faire 30 à 36 kilomètres à
l'heure; en côtes, 10 à 20 kilomètres, avec une charge effective de 4500 kilogrammes (voiture,
3000 kilos; matériel, personnel, essence, etc..., 1500 kilos). La dépense d'essence est de 50 à 5 litres
aux 100 kilomètres, suivant le profil de la route; c'est ainsi que, en 10 mois, nous avons dépensé
10 500 litres d'essence (y compris les dépenses du groupe électrogène).
Mais, malgré toute la robustesse structurale de nos camions, nous devons dire que nos absences
Fig. 1. — Vue du camion automobile de Radiologie.
702 Aubourg et Barret. — Une annee de fonctionnement
de pannes sont dues pour une bonne part à notre personnel. Nos chauffeurs avaient été choisis
comme excellents conducteurs et excellents mécaniciens.
Le camion du type Saurer choisi est-il le type idéal pour la radiographie de campagne? Assu-
rément oui. Il serait dangereux pour le matériel, et nous croyons que l'expérience l’a prouvé, de
choisir un camion de petites dimensions, moins robuste, moins solide; avec nos camions, nous
avons évité tout ennui de transport. Peut-être la seule amélioration serait, idéalement, que le centre
de gravité soit un peu surélevé et la carrosserie plus haut placée sur le châssis, comme dans les
camions militaires usuels; mais c'est là un point de détail.
3° ARRIMAGE DU MATERIEL DANS LE CAMION
C'est, à notre avis, un véritable tour de force de la part de la maison Gaiffe-Gallot d’avoir pu
arrimer dans ce camion tout un matériel aussi fragile, sans qu'aucun ennui sérieux ne s'en soit
suivi en 12 mois. Une circulaire du G. Q. G. a
2 | 7” précisé à nouveau les instructions données par
me la 7° Direction, au moment de l'équipement des
camions : fibres de bois pour les verres, trous
pour les porte-ampoules, courroies de cuir pour
les boîtes en bois, boulons à écrou ou tire-fond
pour le matériel. En suivant ces prescriptions
depuis le premier jour, notre matériel est de-
meuré en bon état.
La pholographie ci-jointe (fig. 2) montre le
détail de l'arrimage intérieur du camion. Le
groupe électrogène (découvert au moment de la
prise de l'épreuve) est recouvert d'un capot :
c'est la boîte n° 1. Deux boites, n” 2 et 5, placées
sur le côté droit, contiennent, l’une les plaques
radiographiques, l’autre les accessoires de pho-
tographie. Une boîte n° 4, placée sur le côté
gauche, contient les accessoires de radiologie.
Ces quatre boîtes, d'un poids très lourd,
sont placées sur le plancher du camion; au con-
traire, cinq boîtes plus légères contenant les
trois ampoules, les deux soupapes, la cupule du
tube, sont arrimées sur une planche à mi-hauteur
de la voiture.
Sur les côtés de la voiture sont placés le pied
support, les deux tableaux de commande. Enfin,
la bobine est calée dans une boîte en bois, dont
la partie supérieure contient l'interrupteur. In-
terrupteur et bobines reposent sur un coussin
de 4 épaisseurs de feutre.
L’essence, les pneumatiques, les jantes amo-
biales sont placés sur le toit du camion. Nous
emportons toujours 150 à 200 litres d'essence en
plus du plein de 70 litres dans le réservoir.
L’excellent arrimage fait par la maison Gaiffe
nous a permis non seulement de conserver le
matériel en bon état, mais aussi d'éviter des in-
disponibilités prolongées. En 12 mois, notre
temps d'indisponibilité a été, pour chacun de
nous, de 20 jours; nous constatons par année,
Fig. 2. — Arrimage du matériel dans le camion
pour le trajet. dans nos installations fixes des hópitaux de
Paris, des temps pareils d'indisponibilité pour
la réparation de matériels quand même très fragiles, quoique ne subissant pas les heurts du tran-
sport et surtout la fréquence des emballages et réemballages continuels.
des deux camions radiologiques de la N° armee. 703
4 INSTALLATION DU MATÉRIEL RADIOGRAPHIQUE
Un seul accident nous est survenu, l’un de nos camions a été incendié. Cette indisponibilité
toute fortuite de 25 jours ne doit pas entrer en ligne de compte dans nos indisponibilités de fonc-
tionnement. |
Dès notre arrivée dans une formation sanitaire, nous demandons au médecin-chef de mettre à
notre disposition une pièce de dimension minimum de 4 mètres sur 2 mètres. La photographie
ci-jointe de l'installation déployée, montre quelle place minime peut être exigée pour l'emploi des
rayons X. La preuve en est que, dans les formations automobiles chirurgicales, les examens radio-
logiques se font dans le camion lui-
mème. ll n'est donc pas besoin de
tente annexe; c'est, à notre avis,
une complication inutile.
Même les hasards de la cam-
pagne nous ont obligé de pratiquer
nos examens dans n'importe quel
endroit. Il est telle ambulance pla-
cée près d’un passage à niveau, et
nous opérons dans la modeste salle
du garde-barrière; telle ambulance
ou un médecin-chef a été radiogra-
phié pour une lésion de la hanche
dans un gourbi, dans une pièce de
dimensions minuscules ; telle ambu-
Jance où nous opérons dans une
modeste pièce de pétrin de boulan-
ger au devant du four.
Pratiquement, aussitôt fait le
choix de la pièce à examens radio-
logiques, l'obscurité y est faite par
des moyens de fortune : couvertures
de lits de malades, rideaux noirs
du matériel du camion. Meme, dans
des circonstances difficiles, on pour-
rait se passer de l'obscurité de la Fig. 3. — Le matériel mis en place, prêt à fonctionner.
salle: nous avons en effet des bon-
nettes pour nos écrans et l'expérience a ¿té faite, par l'un de nous, devant M. le médecin inspecteur
Troussaint, du repérage d'un corps étranger, une après-midi ensoleillée, au mois d’août, dans la
cour même du Val-de-Gráce. Encore pouvons-nous ajouter que la nuit peut remplacer l'obscurité
artificielle des rideaux et des couvertures; nous en avons fait la vérification pratique dans un H. O. E.
au début de la campagne.
Pendant la préparation de l'obscurité de la salle d'examen, les hommes du camion descendent
de celui-ci la boîte n° 4, la bobine, la table, le pied support, et montent l'installation suivant la
photographie annexée (fig. 3).
L'installation complète demande 40 à 60 minutes, le moteur est misen marche, puis l'interrupteur,
(après avoir été nettoyé) et l’ampoule est centrée. Le remballage du matériel demande 20 à 30
minutes.
5° PERSONNEL DU CAMION
Chaque camion comprend : 1° un médecin radiologiste de carrière; 2° un électricien; 3° un
chauffeur.
La présence d'un électricien nous parait indispensable; on ne se doute pas, surtout après les
transports plus ou moins cahotés, de la quantité de petits détails à vérifier sur toutes les pièces qui
constituent notre matériel; c'est au fait d’avoir à notre disposition deux électriciens de la maison
Gaiffe très au courant de la construction des appareils et de leur maniement que nous devons de
n'avoir eu que de très courtes indisponibilités. A notre connaissance, depuis 12 mois, nous avons
pu, l'un ou l’autre, faire immédiatement, sans retards, les examens radiologiques qui nous étaient
demandés.
704 Aubourg et Barret. — Une année de fonctionnement
L'électricien est chargé de toute la partie du matériel de rayons X, le chauffeur est chargé du
camion et du groupe électrogène. Le chauffeur demeure dans la voiture pour surveiller le groupe
électrogène ct l'interrupteur, tandis que l'électricien, près du tableau de commande du tube, dirige
le jeu des manettes pour régler l'intensité et dispose soit de l'osmo-régulateur, soit de la pompe à
air, de facon à maintenir le tube au même régime, tandis que le médecin fait l'examen.
Au résumé, ce matériel de radiologie de moyenne intensité, bien arrimé dans un camion solide,
nous a permis durant des mois, un fonctionnement ininterrompu ; il est actuellement en excellent
état, bien qu'après un parcours de 24780 kilomètres. La preuve de sa solidité est donnéc par ce fait
qu'il a été désemballé, monté et réemballé 554 fois (du 25 août 1914 au 28 août 1915): ce chiffre se
passe de commentaires pour affirmer l'excellence du matériel.
Il. — UTILISATION DU CAMION RADIOLOGIQUE EN CAMPAGNE
1° ORDRES DU MÉDECIN DE L'ARMÉE
Notre médecin d'armée a ainsi réalisé le mode d'emploi de nos deux camions radiolo-
giques.
Les équipages radiologiques, de la réserve sanitaire d'armée, ont été placés au siège de la
D. E. S. près de la direction du service de santé de l’armée.
Toutes les formations sanitaires appartenant à l'armée ou dépendant momentanément de la
zone de l'armée, (comme les formations régionales), ont été averties que les camions radiologiques
seraient mis à leur disposition dès que la demande en serait faite par un chirurgien, même pour
un seul blessé. Cette demande est faite soit par la voie hiérarchique, par l'intermédiaire des
directeurs du service de santé des corps d'armée, soit dans les cas urgents à la direction mème du
service de santé de l'armée, par voie télégraphique ou téléphonique. Les demandes de voitures
radiologiques nous sont aussitôt transmises et l’on peut dire qu’en moins de 2 heures, les rayons X
peuvent fonctionner à Pendroit désigné, car la plus grande distance entre Pambulance du front la
plus éloignée et la D. E. S. est de 40 kilomètres.
C'est donc le médecin traitant qui demande les rayons X. Ce principe appliqué pareillement au
laboratoire de bactériologie et de chimie de l’armée, fixe en temps de guerre l'utilisation du temps
de paix de toutes les méthodes de laboratoire, toujours secondaires à une demande du chirurgien
ou du médecin traitant. Les sciences médicales annexes ne viennent ct ne doivent venir qu'après
l'examen clinique, pour confirmer un diagnostic établi ou l'orienter s'il est indécis ou imprécis.
C'est donc au médecin de solliciter le rôle des rayons X, complémentaire de l'examen clinique; les
ordres du médecin d'armée le précisent.
Les camions ne sont pas rattachés à telle ou telle formation d'ambulance de triage, comme il
avait été proposé; ne sont pas annexés à telle ou telle ambulance spécialisée; ne font pas de
tournées à dates régulières par huitaines ou par quinzaines dans tel ou tel secteur, mais
appartiennent à toutes les formations d'armée; le droit de les utiliser appartient à tout médecin
traitant de l’armée.
Les ordres écrits de M. le médecin d'armée, ont été complétés très heureusement par des
visites provoquées aux ambulances du front. Il faut dire qu’au début, le plus grand nombre de nos
confrères ignoraient non-seulement nos formations (qui étaient en somme des néo-formations),
mais surtout le rendement pratique de nos appareils pour les renseignements à fournir.
2° DEMANDES DES MÉDECINS DE L'AVANT
Puisque l'emploi des rayons X est laissé par Monsieur le Médecin de l’armée à la disposition
des médecins et chirurgiens traitants, il est intéressant de noter dans quelles conditions les méde-
cins de l’avant font appel aux rayons X.
Le fait qui domine le fonctionnement d'une ambulance de l'avant, c'est la multiplicité des
fonctions du médecin au moment de l'arrivée d'un grand blessé; il lui faut parer au plus pressé;
c'est l'état général du blessé. Même les conditions matérielles de l'installation convenable du blessé
dans Pambulance, priment un examen médical approfondi. Les opérations de déshabillage, de
nettovage, de couchage, de premiers réconforts alimentaires ou liquides, en un mot, tous les actes
d'hospitalisation, précèdent l'examen clinique complet. Puis, comme il s’agit souvent d'une ques-
tion de vie ou de mort, si l'état général préoccupe le chirurgien dès les premiers moments, l'état
local, dont les rayons X pourraient fixer certains détails, passe au second plan. Il est donc faux de
des deux camions radiologiques. de la N: armee. 709
penser que Pexamen aux rayons X devrait ¿tre la première opération pour un blessé entrant à
l'ambulance ; cette opinion est controuvée par la pratique et contraire même aux principes géné-
raux d'un bon examen clinique.
Mais quand, après quelques heures, l'état général est devenu meilleur (el chacun de nous
constate combien le simple repos dans une bonne hospitalisation est un important facteur), quand
le diagnostic clinique est sinon établi, du moins orienté, à ce moment, l'emploi des rayons X peul
être utile, parce que (état local prime l'état général devenu meilleur; à ce moment, le médecin a
toute liberté pour demander l'examen aux ravons X.
ll y a plus; l'emploi des rayons X est souvent oublié, du moins laissé de côté au moment des
afflux d'un grand nombre de blessés arrivant de moment en moment dans une ambulance du
front; les médecins souvent débordés de besogne matérielle, vont avec raison au plus pressé; à ce
moment, les méthodes de laboratoire ne peuvent matériellement pas être employées. Nous en
avons eu souvent la preuve à la suite de chaudes affaires locales; nos périodes d'inactivité relative
correspondent aux périodes de suractivité des ambulances (hospitalisations, opérations d'extrême
urgence, évacuations). Nos chiffres d'examens dans une période de grande activité de notre armée,
durant tout un mois, démontrent cette assertion.
ll ne faudrait pas croire que cette inulilisation des méthodes radiologiques au moment des
périodes de suractivité des ambulances pourrait ¿tre corrigée par l'adjonction d'un plus grand
nombre de voitures radivlogiques; une ambulance de l'avant recevant 400, 800, 1500 blessés ne
pourrait matériellement pas s'occuper de radiologie, méme avec 5 ou 10 installations, puisque le
médecin assiste à l'examen aux rayons X. Sa tâche est alors toute autre. Et nous ne parlons que de
radioscopies, que dire si nous étions obligés de ne faire que des radiographies?
C'est donc secondairement. quand le chirurgien peut s'occuper de l'état local, que nous sommes
appelés à faire des rayons X.
3° RADIOSCOPIE ET RADIOGRAPHIE
Le fait qui domine le fonctionnement de la radiologie aux armées est la nécessité de pratiquer
pour tous les blessés des examens radioscopiques, la radiographie est et doit être l'exception.
Dans les conditions de fonctionnement intensif, des formations d'avant (l'un de nous a dú
examiner un après-midi jusqu'à 50 blessés et localiser 55 corps étrangers) il ne s'agit pas de discuter
les avantages respectifs de la radioscopie, encore moins nos préférences personnelles : il convient
d'aller vite et de donner un renseignement rapide et sûr. 11 faut des moyens simples adaptés aux
circonstances. Et grâce à nos installations, nous pouvons dire que la radioscopie seule est sur le
front la méthode de choix; il n'y a pas à chercher de fins détails de structure osseuse, des carac-
tères différentiels de lésions viscérales; nous avons à examiner des fractures, des thorax et surtout
des corps étrangers, toutes choses parfaitement visibles à l'écran quel qu'en soit le siège, et surtout
visibles par n'importe qui, sous réserve d'une bonne adaptation rétinienne de l'observateur par un
séjour d'une dizaine de minutes dans l'obscurité.
Certains de nos collègues du front, donnaient avant la guerre leur préférence à la radiogra-
phie; nous n'avons pas eu de peine à leur montrer et à leur prouver qu'en chirurgie d'armée la
radioscopie peut et doit remplacer la radiographie.
Est-ce à dire que nous avons complètement délaissé Ia méthode radiographique, assurément
non. ll est tels cránes, tels rachis, tels coudes dont nous avons pris des clichés quand nous jugions
l'examen radioscopique seul, insuffisant. Mais notre proportion de radiographies a été insigni-
fiante : 515 clichés pour 4550 blessés. Encore faut-il ajouter que certains de ces clichés n’ont eu
d'autre but que la documentation ultérieure pour des cas très intéressants ou typiques de lésions
courantes observés. Ces clichés en très petit nombre n'ont nullement encombré nos voilures. Après
les examens radiologiques, nous laissons au médecin-chef de la formation, le double écrit des notes
que nous avons consignées pour chaque blessé, sur nos cahiers d'observations.
4” RÉSULTATS CLINIQUES
Nous sommes demandés pour trois ordres d'examens : 1° L'examen des fractures; 2° l'examen
des lésions du thorax; © surtout la recherche et la localisation des corps étrangers. Sur 4550 blessés
examinés, il s'agissait 5610 fois de corps étrangers. Sans entrer dans le détail des cas radiologiques
invraisemblables que nous avons observés, il nous sera permis de faire quelques remarques géné-
rales.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET DTELECTROLOGIE, — I. 4D
706 Aubourg et Barret. — Une année de fonctionnement
A. Les fractures. — Monsieur le médecin principal Bergasse (Presse médicale, n* 16,15 avril 1915)
a bien décrit les deux types de fractures que nous rencontrons couramment, en chirurgie de guerre
en plus des types ordinaires.
l° Les fractures par éclactement qui se traduisent par la production de grandes flèches osseuses
et d'innombrables esquilles. Les flèches, en forme de fourche ont parfois 10 à 15 centimètres de
longueur, souvent ténues et pointues. Les esquilles souvent en très grand nombre sont déceltes
par les rayons X : encore le renseignement radiologique ne va pas jusqu'à l'affirmation de leur
indépendance ou de leur adhérence à l'os; encore moins à la notion qu'elles sont ou non dépt-
riostces.
2° Les fractures par écrasement donnant l'impression d'un véritable broiement ou d'une réscc-
tion de la diaphyse d’un os sur 2, 5. 4, 10 centimètres de longueur. La poussière d'os plus ou moins
fine qui existe à ce niveau a pu dans certains cas donner un diagnostic différentiel difficile avec de
la grenaille de corps étrangers métalliques peu denses.
Après reconnaissance de ces fractures, il nous a été donné de suivre leur évolution, trailces,
soit avec les appareils à anses, plátrés ou non (Pierre Delbet, Alquier, Grounauer, Vouzelles, etc...),
soit chirurgicalement (sutures osseuses, manchonnages d'Abel Desjardins). Une fois de plus, dans
tous les cas, l'utilité d'un examen de profil comme complément indispensable d'un examen de face,
nous a été démontré pour renseigner le chirurgien sur telle ou telle modification à donner à la
direction du membre.
B. Les lésions du thorax. — Si les hémothorax se montrent avec une surprenante fréquence, on
peut dire que cliniquement il faut les dépister, puisque parfois les signes fonctionnels sont peu
marqués ou même nuls. Souvent même les signes stéthoscopiques sont minimes ou d'interpréla-
tion difficile : le chirurgien a, des lors, l'excellent moyen d'investigation que lui offrent les rayons X,
en montrant les anomalies morphologiques des poumons, des plèvres, des médiastins, du cœur.
Combien de fois, il nous est arrivé de constater à l'écran des obscurités intrathoraciques montrant
soit des adhérences pleurales, rapidement épaisses, soit des épanchements simples, soit des épan-
chements avec gaz, soit des distensions liquides du péricarde, soit des déplacements latéraux des
médiastins alors que les signes cliniques seuls manquaient de netteté pour affirmer le diagnostic.
Il est un fait sur lequel nous devons insister : Si le pronostic immédiat des hémothorax simples
a été signalé comme en général relativement bénin, il ne semble pas que le pronostic tardif pré-
sente la même bénignité. Dans un grand nombre d'examens radiologiques pratiqués en série,
même très peu de temps après l'accident initial, nous avons trouvé chez de nombreux blessés une
diminution progressive de la clarté des champs pulmonaires, surtout au niveau des sommets, alors
qu'ils étaient remarquablement clairs dans la période aiguë de l’épanchement. De plus, sans parler
de l'augmentation de volume des ganglions latéro-aortiques, les mouvements du diaphragme
sont parfois abolis, le plus souvent diminués dans les fortes inspirations. L'obscurité des sommets
au moment de la toux, joints au signe de Williams pour le diaphragme, assombrit, dans certains
cas, le pronostic tardif d'un hémothorax simple qui, d'emblée, paraissait bénin. « L'avenir de
ces malades devrait être surveillé pour éviter, par de bonnes conditions d'hygiène, l'invasion du
bacille tuberculeux » (Bergasse, loc. cit.).
C. Les corps étrangers. — Le radiodiagnostic des corps étrangers comprend trois phases :
1° La reconnaissance même du corps étranger;
2° La mesure de la distance du corps étranger à la peau;
0” L'adaptation du renseignement radiologique à l'acte opératoire décidé par le chirurgien.
Pour réduire au minimum les difficultés, il convient que ces trois phases présentent une liaison
parfaite et que les conditions de repérage satisfassent aux exigences de l'intervention.
Sur la première question, existe-t-il ou non un corps étranger? On peut dire que les méthodes
radioscopiques de nos installations suffisent très largement à montrer un corps étranger, même
petit, dans n'importe quelle région : thorax, bassin, crane mème.
Naturellement, le radiologiste doit procéder avec la plus grande méthode, avec la plus grande
patience, mais il finit par déceler un corps étranger de la grosseur d’une téte d'épingle dans la
rotule méme (malade de Desjardin), dans le cráne (malade de Rouvillois).
Mais, malgré l'affirmation de l'absence du corps étranger par l'examen à l'écran, nous devons
et nous l'avons fait, pour confirmer un fait négatif, prendre un cliché radiographique, si le chirur-
gien a le moindre doute sur l'existence possible du corps étranger : il s'agit alors d'un témoin
impersonnel, tout objectif; ce furent des cas rarissimes, mais toujours nos clichés ont confirmé le
diagnostic de l'écran. A la Société de Chirurgie, M. Toussaint (10 mars 1915, p. 556, 655) a justement
insisté sur le e dépistage radiologique de la non-pénétration ou de l'expulsion spontanée des pro-
jectiles de guerre ». Il semble très intéressant de savoir. aussi bien pour le chirurgien que pour le
des deux camions radiologiques de la N° armee. 707
blessé, si des projectiles métalliques ont ou non pénétré dans l’intérieur des tissus; les rayons X
offrent un moyen simple de le savoir.
Sur la deuxième question : A quelle profondeur le projectile est-il au-dessous de la peau ? Là
encore la question peut se résoudre, d'une facon précise, par les seules méthodes radioscopiques.
L'un de nous emploie le procédé de Haret (Haret, Desjardin et Aubourg, Académie de Médecine,
29 décembre 1914), l'autre le procédé encore inédit de l'auteur (G. Barret). Les deux procédés
se rattachent au même principe : l'application des prapriclés des triangles semblables dont
la réalisation est faite par différents dispositifs constituant chaque méthode. Le résultat est
identique; nous déterminons la distance du corps étranger à la peau; le corps étranger est à
N centimètres sur une verticale passant par le point marqué sur la peau. Pour obtenir un tel
renseignement, il faut moins de deux minutes. Le chirurgien a-t-il un doute sur la rigueur des pro-
cédés? Il est facile de retourner le sujet et de mesurer la distance du corps étranger à la peau, non
plus d'avant en arrière, mais d'arriére en avant; l'addition des deux distances doit correspondre a
l'épaisseur mème du sujet, facilement mesurable avec un compas. C'est ce que nous appelons la
preuve par deux. Il convient d'ajouter que ces procédés de mesure radioscopique de Haret ou de
Barrret, simples, précis, sûrs, installés sans aucun frais, ont surtout l'avantage d’élre rapides :
moins de deux minutes. Avec la méthode radiographique, il faut une heure et demie pour arriver
au même résultat; ce simple fait, mieux que tous les raisonnements, montre combien la radio-
scopie peut et doit ètre seule employée dans les ambulances du front, quand le chirurgien attend
le résultat pour prendre sa décision d'acte opératoire ou d'évacuation sans intervention à
l’ambulance.
Sur la troisième question, l'adaptation du renseignement radiologique à l'exigence chirurgicale,
un fait domine. bien connu des chirurgiens; le fait de repérer par les rayons X un corps étranger
en profondeur, n'implique nullement la facilité de son extraction. L'ablation d'un corps étranger
reste et restera, dans des cas rares il est vrai, une opération difficile et aléatoire. 11 convient donc
au radiologiste de faciliter la tâche, souvent ardue, du chirurgien.
Or, deux difficultés se présentent :
1° La conservation du point marqué sur la peau et la conservation de la verticale sont difficiles
ou même impossibles au cours de l'intervention. La raison en est que le point marqué au thermo-
cautère, par exemple, est détruit par Pincision; 2° Le point marqué par le radiologiste n'est pas
forcément la voie d'accès la plus facile pour le chirurgien.
Pour parer à ces inconvénients, nous avons employé plusieurs moyens : le téléphone de Hedley
qui a donné de beaux succès à Rouvillois, Vouzelle, Pauchet, etc. — le trépied de Desjardins (*),
dont les résultats chirurgicaux ont été publiés à l’Académie de médecine (loc. cit.). — Un appareil
indicateur de direction et de profondeur, imaginé par Aubourg (*). Ces deux appareils, celui de Des-
Jardins et celui de Aubourg (auxquels du reste on peut adjoindre facilement le téléphone de Hedley
ou la sonnerie de Dutertre) ont été modifiés depuis les critiques de M. Pierre Delbet à la Société de
chirurgie.
Au début, ces appareils ne permettaient au chirurgien de choisir comme voie d'accés que le
trajet du rayon vertical. Les très justes observations de M. Delbet, nous ont conduit à modifier nos
appareils de telle sorte qu'ils donnent actuellement l'indication en direction et en profondeur, a
partir de n'importe quel point choisi par le chirurgien, même au cours de son intervention.
Telles sont les trois phases des actes radiologiques qui doivent précéder l'acte chirurgical quand
le chirurgien fait appel au radiologiste. Encore faut-il remarquer que ces renseignements n'ont de
valeur que si le corps étranger n'est pas mobilisé au cours même de l'intervention; aussi dans ces
cas difficiles, nous proposons aux chirurgiens d'opérer le malade sur la table de l'examen aux rayons
X dans la position même où le repérage radioscopique a été fait. Nous croyons que ce doit être là
une pratique exceptionnelle, car nous n'oserions pas conseiller une pratique chirurgicale systéma-
tique de l’ablation des corps étrangers sous le contrôle de l'ampoule, soit dans l'obscurité, soit avec
la bonnette radioscopique ; une radiodermite, avec ses graves conséquences, pourrait en être pour le
chirurgien le résultat.
Enfin, il convient de signaler, outre les sièges extraordinaires des corps étrangers dans tous les
coins de l'organisme, le trajet invraisemblable des corps étrangers par rapport à l’orifice d'entrée.
L’éloignement du projectile de sa porte d’entrée à l'endroit où il se trouve ne semble pouvoir être
décelé que par les rayons X; du Y deltoidien à Ja 5° cervicale; de l'épaule à la région sous-hépatique;
du creux sus-claviculaire gauche au petit trochanter droit (en suivant probablement le psoas) : tous
les trajets peuvent se rencontrer. Sans le secours des rayons X, quand il s’agit de ces trajets si
inattendus, le chirurgien ne pourrait savoir s’il y a un projectile et surtout où il s'est logé. Dans
(1) L'appareil Desjardins est construit par la maison Collin.
(2) L'appareil Aubourg est construit par la maison Gallot-Gaiffe.
708 Aubourg et Barret.
un article du Paris médical (La Chirurgie dans les ambulances de l'avant, n° 51, 24 avril 1915, p. 513)
Anselme Schwartz, discutant la recherche systématique des projectiles sans le secours de la radio-
graphie écrit: « D'ailleurs, pour ma part, je pense que non seulement la radiographie n’a rien à
faire dans les ambulances chirurgicales de l'avant, mais que mème si je possédais un service de ce
genre, à moins d'avoir à ma disposition tout un personnel bien stylé et un outillage parfait, il me
serait à peu près impossible de m'en servir dès que le travail est un peu intensif ». C'est la une
affirmation de diagnostic chirurgical et, comme radiologistes nous n'avons pas le droit de critiquer
cette opinion d'un chirurgien. Mais à l'ostracisme de Schwartz déjà discuté (1), il nous sera permis
d'opposer la pratique de tous les autres chirurgiens de notre armée : Alquier, Brechot, Beraud,
Cayla, Charrier, Abel Desjardins, Dujarrier, Français, Fresson, Grounauer, Guenard, Paul Launay,
Lapointe, Maupetit, Pauchet, Ed. Potherat, Rouvillois, Vouzelle. Nous devrions les citer tous; les uns
dans les ambulances mème du front, les antres dans des formations plus éloignées, mais recevant
directement des malades du front et faisant ainsi la chirurgie d'urgence, ont employé syslémati-
quement les rayons X quand ils avaient décidé de rechercher le ou les projectiles chez un blessé:
nous croyons savoir que cette pratique de l'adjonction des rayons X à l'acte chirurgical, ne leur a
paru « ni inutile, ni nuisible ». Au reste, aucun chirurgien à notre connaissance n'a mis en doute
l'utilité des laboratoires de radiologie adjoints aux nouvelles formations chirurgicales automobiles
de l'avant; Marcille, Gosset l'avaient de suite bien vu. Mais il reste les ambulances divisionnaires
de la première heure et toutes les autres formations de l'avant; pour elles, la création des équipages
radiologiques de campagne a été et reste une ressource de plus ajoutée à toutes les autres méthodes
de laboratoire et aux perfectionnements matériels qui sont mis à leur disposition.
En résumé, cette création des camions radiologiques comme formations d'armée, dont on ne
pouvait à l'avance déterminer ni l’organisation exacte ni l'utilisation précise, trouve sa raison d'être
dans les conditions même qui lui sont imposées par la pratique.
Pour l'organisation, nous avons de solides camions avec un matériel bien arrimé, avec une
installation parfaite de radioscopie qui nous permet de répondre aux exigences des chirurgiens.
Combien nous aurions eu de complications inutiles, si nous avions dú, sur des milliers de kilo-
mètres, conduire et installer de massives installations radiographiques, des contacts tournants ou
tout l'appareillage des Feldroentyenwagen : une fois de plus, le « kolossal » théorique cède le pas au
robuste pratique.
Pour l'utilisation, l’organisation réalisée par M. le médecin est nette et simple, toute con-
forme à la bonne clinique, laissant au corps médical le soin de décider de l'emploi des rayons X,
mais les leur envoyant aussitôt leur demande. Ainsi se trouve réalisé dans toutes les formations de
l'avant, un centre chirurgical très scientifique, très actif, avec toutes les ressources de la clinique
et des méthodes de laboratoire. Mais encore, nos blessés ont ainsi le réconfort moral et les avan-
tages techniques qu'ils auraient pu n'espérer que dans les formations de l'arrière; nous les avons
vus parfois impatients d'ètre examinés, souvent demandant à leur médecin-chef un examen aux
rayons X, alors qu'ils n'étaient pas désignés, toujours satisfaits d'avoir été radioscopés; ce témoi-
gnage, dans sa simplicité, est pour nous aussi précieux que les demandes réitérées et croissantes
de leurs chirurgiens pour nos rayons X.
(1) Matretit. Le traitement des blessures de guerre dans les ambulances de l'avant, Journal des prati-
ciens. n° 22, 29 Mai 1915.
LOCALISATION RADIOSCOPIQUE
PAR LA MÉTHODE DE “ L'ÉCRAN PERCÉ AVEC FIL A PLOMB ”
Par E. J. HIRTZ et GALLOT
La méthode de localisation à l’aide de « l'écran percé avec fil à plomb » que nous avons
imaginée peul se schémaliser ainsi :
APPAREILLAGE, — L'écran est petit. La dimension 15/18 est convenable. Il doit pouvoir, en
effet, s'approcher le plus pres possible de la peau même dans les régions concaves el
déprimées. |
L'écran fluorescent et la glace protectrice E (fig. 1) sont percés d'un petit trou O de
3 millimètres de diamètre, siégeant non pas au centre de l'écran, mais plus près d'un des petits
côtés. Lorsque l'écran est illuminé par les rayons X,
Porifice O apparait comme une pelite tache noire.
L'écran est monté, comme d'habitude, dans un
cadre C. À l'intérieur de ce cadre, peut se déplacer
une pièce À rectangulaire, maintenue par deux glis-
sières latérales, dont un des côtés est formé par un l
fil tendu H. Ce fil peut être déplacé parallèlement ::
à lui-même depuis l'orifice O jusqu'à une cer-
taine distance vers C (8 centimètres environ). Le
cadre C porte en outre : 1° une pièce D en bois qui | —
permet de le fixer dans la mâchoire spéciale du ` Fig. 1. — Détail de l'écran.
porte-écran. Elle se compose de deux parties arti-
culées par des charnières grâce auxquelles l'écran peut être relevé, puis replacé exactement
dans la position initiale; 2° un petit treuil T sur lequel s'enroule un fil F passant par O et se
terminant par une pelite balle de plomb B. Celle-ci est retenue en lemps normal par deux
petites liges parallèles fixées dans le cadre. Lorsque la balle est laissée libre, elle pend verti-
calement au-dessous de l'orifice O et la longueur du fil peut être aisément réglée par l'action
du treuil; 5° en I se trouve une boîte métallique garnie d'un tampon imbibé d'encre grasse.
Sur la face inférieure de l'écran est collée une bandelette de papier portant une division
millimétrique dont le zéro coïncide avec O. Cette échelle permet de lire instantanément la
longueur de fil à plomb développée, comme on le verra plus loin (fig. 5).
Le cadre est fixé dans la mâchoire D d'un porte-écran du type ordinaire, pouvant glisser
tout le long de la table radioscopique et muni de coulisses verticales et horizontales. L'écran
peut donc être ajusté au-dessus d'un point quelconque grâce à ses déplacements selon trois
axes reclangulaires. Le plan de l'écran doit s'approcher autant que possible de l'horizontale.
L'ampoule, maintenue sous la table, est portée soil par un pied ordinaire à tige verticale
et à bras horizontal capable de rouler sur des guides parallèlement à l’axe de la table, soit par
un porte-tube coulissant sur le bord de la table.
Mope D'EMPLOI. — L'ampoule doit être munie d'un diaphragme iris capable de limiter un
pinceau fin de rayons. ll faut que ce pinceau soit rigoureusement vertical. On peut réaliser
cette condition en employant l'écran percé lui-même. Il suffit de déplacer le tube jusqu'à ce que
Pon oblienne la coïncidence de l'ombre de la balle et du trou de l'écran. Puis le bras horizontal
porte-ampoule est orienté perpendiculairement au grand axe de la table.
Cela fait, le blessé est disposé sur la table, dans la position convenable déterminée par
une exploration radioscopique ordinaire faile au préalable. L'écran est amené au-dessus de la
région qui contient le projectile et abaissé le plus près possible de la peau, sans la comprimer
néanmoins.
L'ampoule A (fig. 2) est mise en action. L'ombre du projectile P apparaît sur l'écran en p.
On la centre alors au milieu de la tache lumineuse produile par le pinceau vertical de rayons
que l'on réduit à un diamètre de 2 à 5 centimètres. Puis la petite tache noire O produite par le
trou de l'écran est amenée au centre de l'ombre du corps étranger ou sur un point particulier
de son bord en agissant sur la monture porte-écran.
A GAIFFE a PARIS
710 Hirtz et Gallot. — Localisation radioscopique.
Après interruption du courant, l'écran est fixé en place à l'aide de ses vis de pression L
(fig. 5). Une petite lige de bois (allumette) dont l'extrémité est imbibée d'encre grasse sur le
tampon spécial, est alors passée verticalement par le
trou de l'écran jusqu'à ce qu’elle touche la peau sur
laquelle elle laisse une trace en forme de point. Si
l'écran n'est pas en contact avec la peau, il est facile
de prendre, avec cette même lige, la distance qui l'en
sépare. Cei écartement devra être retranché ullerieu-
rement de la profondeur trouvée pour le projectile. Y faut
j tenir compte, dans celle mesure, de l'épaisseur de la glace
ñ protectrice mesurée une fois pour toutes.
/ L'ampoule est ensuile tournée d'un angle quelconque
/ (de 15 à 20 degrés) (fig. 4) dans un plan perpendiculaire
à l'axe du bras support. Le sens de la rotation est dirigé vers
` le côté de l'écran qui porte le fil curseur.
Dans ces nouvelles conditions, le pinceau de rayons X
est dévié en O”. On amène alors l'ombre du projectile p’ a
Fig. 2. — Schéma montrant la théorie OCCUPET le centre de la tache lumineuse, déplaçant le support
de la méthode. d'ampoule en sens inverse de la déviation du pinceau. Puis
le fil mobile est ajusté, en agissant à la main sur la monture,
exactement sur la partie de l'ombre du projectile qu'occupail auparavant la tache noire O.
Le courant est interrompu. Après avoir relevé l'écran, on retire avec précaution le blessé
sans déplacer la table. L'écran est alors rabattu horizontalement
el la balle du fil à plomb est amenée au contact de la face infé-
rieure du trou de l'écran. |
L'ampoule étant actionnée, on descend la balle de plomb en
développant le fil à l’aide du treuil jusqu’à ce que l'ombre de la
boule se projette sur le fil. A ce moment-là, il suffit de relever
l'écran (fig. 5) pour que le fil à plomb vienne de lui-même s'appli-
quer verticalement au long de l'échelle K millimétrique. On lit la
distance qui sépare le trou O du centre de la boule. Cette lon-
gueur représente la profondeur du projectile, car dans la seconde
opération ainsi qu'il est facile de le comprendre, la balle de plomb
vient occuper dans l'espace la situation exacte du projectile P. Si
l'écran élait à une certaine distance de la! peau, la profondeur
trouvée pour le projectile devrait être diminuée de
cette distance évaluée comme il a éte dit plus haut.
Les avantages de celte méthode sont les sui-
vants :
lo [n'y a aucune mesure directe à prendre.
Dans les autres procédés il faut connaître : la dis-
Len tance de Panti-cathode à l'écran. le déplacement de
| | l'ampoule avec ou sans angle de déviation, la dis-
iz, lance des deux images radioscopiques du projectile,
—— 17H la distance de l'écran à la peau. Toutes ces quan-
tités sont difficiles à obtenir sans erreur par des
mesures directes.
2 Elle est rapide. Cela lient justement à lab-
sence de toule mesure à effectuer.
o° Elle est d'une exactitude très salisfaisante. L’exactitude est fonction du bon réglage du
pinceau de rayons et de la précision du repérage de Pombre du projectile. Dans de bonnes
conditions, l'écart possible n'est que de quelques millimètres. Lorsqu'on voit mal le corps
étranger el que Pon craint d'avoir fait une erreur, il faut exécuter une deuxième opéralion en
partant de la face opposée du corps. La somme des deux profondeurs trouvées doit être égale
à l'épaisseur totale de la région entre les deux points marqués sur la peau.
EP
E
A GAIFFE a PARIS
Fig. 5. — Ensemble de l'écran et de son pied support.
NOTE SUR UN APPAREIL DE LOCALISATION DE PROJECTILES
Par LE FAGUAYS
Supposons la coupe d'un membre (fig. 1). P est le projectile. Le procédé que nous exposons
donne immédialement, par lecture, directe les dimensions PA et PB et détermine les points A et B.
Description de l'appareil. — Le repéreur se compose (fig. 2) d'une tige verticale C fixée sur un
socle D. Sur cette tige verticale se meuvent deux curseurs dans chacun desquels passe une réglette
en bois F et H pouvant se déplacer horizontalement. Les deux réglettes ainsi que la tige verticale
sont gradutes en centimètres et millimètres.
La réglette supérieure F est terminée à Pune de ses extrémités par un anneau métallique;
l'autre H par une pointe de plomb (tig. 3).
Technique. — Le repéreur est placé pres du malade, les deux réglettes horizontales étant
perpendiculaires au grand axe de la région à examiner.
On détermine d'abord le rayon normal passant par le projectile et on place sur la peau l'extré-
mité F de la réglette supérieure de telle facon que le centre de l'anneau métallique se confonde
Jf
Vee
— or A
i E same
c PU
——
3 oo
4 .
tides
ro 1
Fig. 1 Fig. 2 Fix. 6.
avec le centre de la projection du projectile. La réglette est fixée dans cette position. On a ainsi
déterminé le point A. (fig. 4). |
On ouvre alors le diaphragme et on place la réglette H à une hauteur quelconque de facon que
H touche la peau et que les ombres de H et de P soient exactement l’une en face de l’autre. A ce
moment, on déplace l'ampoule d'une longueur quelconque perpendiculairement aux réglettes, c'est-
à-dire suivant axe du membre ou encore dans le sens de la longueur de la table (excepté pour la
tête et la région sus claviculaire). On voit alors les ombres du projectile et des pointes des réglettes
se déplacer. Ne nous occupons que de H ct de P. Dans le cas de la figure 5, la réglelte étant plus
basse que le projectile, l’ombre de H ira plus loin plus vile que celle de P. Si, au contraire, H avait
été plus haut que P, l'ombre de P serail allée plus loin. Quand les ombres se déplacent également,
c'est que P et H se trouvent à la même hauteur. Dans notre exemple, l'ombre de H étant allée plus
loin, remontons alors la réglette (sans bouger l'ampoule ni le repéreur qu'il faut bien maintenir en
place) de façon que son ombre se trouve bien en face de celle du projectile (fig. 6). Mettons-la bien
au contact des téguments.
Nous pouvons constater en ramenant l'ampoule en arrière d'une longueur quelconque que les
deux ombres se suivent exactement. S'il y avait une légère différence, nous la corrigerions en
élevant ou en abaissant la réglette H.
Le repérage est fini. Faisons la lumière et marquons sur la peau le centre de l'anneau métal-
lique F. C'est le point A de la fig. 1, et l'extrémité H, c'est le point B de la fig. 1.
Lisons sur la tige verticale C la distance comprise entre les deux réglettes horizontales; elle
nous donne FP (ou AP, fig.1), c'est-à-dire la profondeur du projectile au point d'¿mergence du rayon
normal. La différence de longueur des deux réglettes horizontales nous donne BP, la seconde
dimension.
Avec un peu d'habitude ce double repérage se fait de façon extrêmement rapide. L'écran doit
êlre placé à 20 ou 50 centimètres au-dessus de la région de façon à rendre les déplacements des
ombres plus apparents.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
TECHNIQUE
L. Fournier (Paris). — Une nouvelle voiture de
Radiologie de l'Armée française (La Nature,
n° 2195, 23 Octobre 1915, p. 271-272, 5 fig.).
Celle voiture diffère des modèles précédemment
décrits, par sa disposition intérieure. La caisse est
divisée en 2 compartiments par une cloison verticale,
Le premier compartiment comprend le groupe élec-
trogène et les appareils de commande. On y accède
en ouvrant la cloison qui sert de dossier au conduc-
teur. Le groupe électrogène a un moteur 4 HP. 1/2 à
refroidissement par eau, non par radiateur, mais par
un dispositif nouveau composé d'un volant à ailettes
sur lequel vient tomber l'eau. Le courant est trans-
mis aux appareils radiologiques par un cáble qui
s'enroule sur un tambour.
L'autre compartiment, à l'arrière de la voiture, est
disposé pour le développement des plaques, et con-
tient pendant les déplacements de la voiture tout le
materiel radiologique.
Le Gouvernement italien, qui a adopté ce modèle
de voiture, lui a adjoint une tente que l'on dresse à
l'arrière de la voiture, dans les cas où Pon ne dis-
pose pas dun local convenable aux opérations radio-
logiques. Cette tente, dont le montage et le démon-
tage sont très rapides, posséde un dispositif très
pratique pour maintenir solidement le bord inférieur
des rideaux. P. COLOMBIER.
PI. Mauclaire (Paris). -- Ablation des corps
étrangers sous l'écran avec des gants de
caoutchouc recouverts á leur intérieur de so-
lution caoutchoutée plombée (Bull. et Mém. de
la Société de Chirurgie de Paris, t. XLI, n° 54,
19 Octobre 1915, p. 1957-1958).
Pour protéger les mains de l'opérateur qui procède
à Vextirpation des corps étrangers métalliques sous
le controle de l'écran radioscopique, Fauteur indique
la preparation suivante qui permet d'imperméabiliser
aux rayons N les gants de caoutchouc emploves en
chirurgie. (Gants de Chaput.)
Solution épaisse de caoutchouc (disso-
lution des automobilistes). . . . . . 50 gr.
Essence minérale 6. 0 >»
Carbonate de plomb... .. . .. 100 >»
On en fait une pate tres homogène qu'on étend en
4 couches successives, Les gants ainsi préparés con-
servent toute leur souplesse, peuvent étre stérilisés
en les trempant une heure dans laleool.
Par surcroit de précaution, Pauteur conseille de
s'enduire les mains de la mème préparation, que Pon
enleve tres aisément apres l'opération avec de Fes-
senee minérale.
Si l'opération doit ètre longue on peut encore em-
plover la solution caoutehoutée plombée pour pro-
s
malade en dehors de la zone
P. COLOMBIER.
téger Jes tissus du
opératoire.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Toussaint (Paris). — Réveil du microbisme latent
syphilitique et gonococcique au cours du trai-
tement des plaies des armes à feu (Pull. el
Mém. de la Soc. de Chirurgie, 5 Novembre 1915,
p. 2056-2060, 1 cliché).
L'exaltation du microbisme vénérien latent, exelu-
sivement du fait des blessures de guerre, peut être
décelé par la radiologie, comme le montre l'observa-
tion de malades chez qui le cliché permet de dépis-
ter le retard de consolidation osseuse par syphilis
ancienne, plusieurs mois aprés la fracture.
AUBOURG.
Majocchi. — Sur quelques kystes des os (L'ospe-
dale maggrore, n° 191, p.91 sqq).
LA., entre autres eas, en rapporte un personnel :
il s'agit d'un pseudo-kyste osseux de Vos ilaque
droit chez une femme. L'examen radiographique
montre la présence, du cóté malade, de deux grands
espaces clairs, arrondis, juxtaposés ; entre ces
espaces clairs bien dessinés, existait une zone où
le tissu osseux était nellement rarétié, fait rendu
très net par comparaison avec le côté sain, L'A. in-
siste sur Pulilité de l'examen radiologique dans de
semblables affections. b. LontiGrois.
Martin du Pan (Ch.). — Trois cas de synostose
radio-cubitale congénitale (Revue Médicale de la
Suisse Romande, 26 Décembre 1914, t. XXXIV,
n° 12, p. 697-710, 3 fig.).
Trois observations de svnostose radio-cubitale bi-
latérale avec reproduction des radiographies et une
courte mais bonne étude d'ensemble de cette curieuse
affection qui ne date que de Vere radiologique et
dont il a été publié une série d'observations pour le
relevé desquelles on pourra se reporter, comme pour
l'historique et la bibliographie, à la thèse de M. Ra-
binersohn. (Thèse de Genève 1914) inspirée par M. du
P., et surtout à la Thèse de Madrange.
R. Levoux-Lenarnp.
Madrange (Camille). — La Synostose Radio-Cubi-
tale congénitale (Thèse de Paris 1914, 130 p.,
10 fig., reproductions de radiographies et sché-
mas).
Conseiencieux travail dépassant de beaucoup le
niveau moyen des theses.
Le Radiologiste soucieux d'information y trouvera
Rayons X. 713
un exposé anatomique, physiologique et pathoge-
nique trés suffisant de la question et surtout un
résumé assez complet des observations éparses dans
la littérature et que l'auteur a pu réunir au nombre
de 72.
I apprendra, s'il Fignorait, que cette affection est
le plus souvent bilatérale, que la synostose radio-
cubitale supérieure est la plus fréquente, tandis que
Vinférieure, fort rare, n'existe jamais seule et vient
seulement compliquer parfois la précédente: que les
malformations diverses des os ou articulations de la
région ou d'autres points plus éloignés coexistent
dans 20 pour 100 des cas; que l'hérédité parait jouer
un rôle mais que le mécanisme embryogénique exact
de sa production n'est pas encore établi malgré de
nombreuses discussions et théories; que les sym-
ptômes fonctionnels sont extrémement variables et
que le traitement chirurgical a donné jusqu'ici des
résullats peu satisfaisants.
ll remarquera que c'est la radiographie seule qui
établit en somme le diagnostic de cette affection qui
n'est vraiment connue que depuis les rayons X qui
reglent le choix de l'intervention et permettent de
suivre et de contrôler ses effets, mais il cherchera
vainement les chapitres si intéressants, si utiles et
vraiment neufs qui eussent pu être écrits sur Vana-
tomie et la phvsiologie radiologiques normales et
pathologiques des articulations radio-cubitales.
Espérons que ce lecteur voudra combler
lacune et qu'il y réussira.
cette
R. Lepoux-LeBarp.
Vulliet (H.). — La luxation du semi-lunaire du
carpe (Revue Medicale de la Suisse Romande,
20 Février 1915, t. XXXV, n° 2, p. 57-77 avec
22 fig.).
Trois observations accompagnées de bonnes radio-
graphies forment la base de ce très estimable tra-
vail. R. LEDOUX-LEBARD.
Tanton (Paris). — A propos de quelques trauma-
tismes du carpe (Bull. et Mém. de la Soc. de Chi-
rurgie, 10 Novembre 1915, p. 2151-2137, 4 cal-
ques).
J. signale 5 cas rares de traumatisme au poignet,
4 Luration médio-cerpienne en avant, Le cliché
montre, en plus d'une fracture du seaphoide, que la
moitié inférieure du scaphoide, le gros os, Vos ero-
chu avec le massif métacarpien sont passés en avant
du semi-lunaire, de la moitié supérieure du sea-
phoïde et du pyramidal, qui sont restés en rapport
avec la surface articulaire radiale.
Y Luration mélio-carpienne partielle en arriére. Le
grand os, auquel est resté accolé un fragment infé-
rieur de scaphoïde fracturé, est passé en arrière du
semi-lunaire et sa tète répond à la glène radiale. Le
semi-lunaire et un fragment supérieur du scaphoïde
fracturé sont en avant de lui, la concavité du lunaire
regarde en bas et en avant.
I Cas complese, avec fracture de Rhéa-Barton,
fracture de la styloide cubitale, fracture du scaphoïde
avec énucléation dorsale incomplète du fragment
supérieur. AUBOURG.
Jouon et Mauclaire (Paris). — Coxa hyperflecta
bilaterale (Bull. el Mém. de la Soc. de Chirurgie,
» Novembre 1915, p. 2097-2099, 2 clichés),
Les clichés montrent : une tète fémorale dans la
cavité cotvloide — un bord supérieur du col fémoral
raccourci et presque horizontal — une ascension du
grand trochanter dans la fosse iliaque externe.
L'affection est symétrique. AUBOURG.
Tanton (Paris). — Un cas exceptionnel de frac-
ture de l’astragale (Bull. et Mim. de la Soc. de
Chirurgie, 10 Novembre 1915, p. 2128-2151,
1 cliché). ;
Le cliché montre un tassement antéro-postérieur
de Pastragale. Le tassement n'a agi que sur la partie
inférieure de la calotte capitale: il en a réduit les
dimensions antéro-postérieures, si bien que le tiers
supérieur de cette calotte, non intéressé par le tasse-
ment, déborde le bord supérieur du scaphoïde qu'il
chevauche. AUBOURG.
Manges ¡W. F.). — Examen radiologique des
sinus accessoires (Pennsylvania Medical Jour-
nal, t. XVI, n°7, Avril 1915, p. 506-510).
Indications très générales sur la visibilité des
divers sinus sur les clichés et l'utilité de leur examen
radiologique. Pas de données techniques pouvant
servir aux spécialistes. R. LEDOUX-LEBARD.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Vouzelle (Limoges). — Éclat de grenade libre
dans le ventricule droit (Bull. et Mém. de la
Soc. de Chirurgie, Rapport de J.-L. Faure,
10 Novembre 1915, p. 2148-2152),
V. relate observation d'un blessé porteur d'un
corps étranger reconnu (Barret) dans la région car-
dio-péricardique et sa tentative d'extraction, inter-
rompue par des syncopes au moment de la prise du
Cœur.
Le rapporteur avant emplové l'expression « examen
radiographique » une discussion s'établit (Routier,
Grenu, P. Duval) sur l'insuffisance de la radiographie
pour le repérage des corps étrangers et sur la né-
cessité de s'entourer des moyens d'exploration per-
fectionnés. AUBOURG.
P. 5. — Des renseignements fournis par Vouzelle
et Barret, il résulte que l'observation envoyée à la
Société de Chirurgie ne faisait nullement mention de
radiographie simple. Bien au contraire, il s'agissait
d'un long examen minutieux fait par Barret, à l'écran
et d'une mensuration si précise qu'elle permit à
Vouzelle d’arriver directement sur le corps étranger
et de l'avoir en main. Dans une lettre adressée à la
Société de Chirurgie, V. rappelle que « depuis 15 mois
(fin août 1914) les chirurgiens de l'avant ont à leur
disposition : des radiologistes de carrière, un maté-
riel de premier ordre, des moyens de recherches
nombreux (compas. indicateurs, téléphones, pinces
spéciales), la possibilité d'opérer sous le controle de
l'écran. La collaboration entre chirurgiens et radio-
logistes est étroite ; le chirurgien assiste à l'examen
radiologique. Le radiologiste assiste à l'opération,
pret à fournir aux chirurgiens de l'avant toutes les
méthodes que Pon a précisées depuis dans les hôpi-
taux de l'arrière » (1). La Rédaction.
APPAREIL DIGESTIF
Henriques (Adolphe). — L’examen radiologique
du tube digestif (Vew Orléans Medical and Sur-
gical Journal, Août 1914, t. LVIT, n° 2, p. 122-
129).
Article de vulgarisation médicale -dans lequel il
convient de signaler seulement les deux recomman-
dations formulées par l'auteur et qui sont :
te De toujours faire précéder systématiquement
(y Voir à Faits cliniques l'article Barret: Caracteres radiol:-
giques Cun corps étranger libre dans une cavite du cœur,
714
l'examen radiologique de l'estomac d'üne radioseopie
du thorax, pratique qui devrait être universellement
adoptee:
% De toujours pratiquer un examen radiologique
de tout le tube digestif dans les cas examinés en
vue de l'estomac et qui paraissent douteux,
R. Lrboux-Lrnaun.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
- Burns (J. Edward).-- Le Thorium, nouvelle sub-
stance à employer pour la pyélographie (The
Journal oj the American Medical Association,
t. LXIV, n° 26. Juin 1915, p. 2126-2127, 4 fig.).
Une solution neutre de nitrate de thorium et de
nitrate de soude parait représenter un contrastant
idéal pourla pyélograplue. Transparente à la lumière,
ne tachant pas le linge, économique, parfaitement
fluide, elle ne parait être ni irritante ni toxique.
Pour obtenir 100 em? du produit recommandé par
l'auteur, on dissout dans la plus petite quantité pos-
sible d'eau distillée, 10 gr. de nitrate de thorium. On
chauffe au bain-marie et on ajoute peu à peu et en
agitant 50 em? d'une solution de nitrate de soude à
30 9,. H se forme au cours de cette addition des pré-
cipités qui se dissolvent entierement en fin de compte.
On neutralise à saturation par addition de soude et
on complète les 100 cm5 avec de Peau distilléo.
Chez le chien on peut injecter 1,05 enr de cette
solution par kilogramme d'animal ou en faire absor-
her par la voie buceale ¿en par kilogramme sans in-
convenient aucun. Les pyélographies faites chez
Fhomme n'ont causé aucun ennui et les clichés obte-
nus paraissent très satisfaisants autant qu'on en
peut juger par les petites simili-gravures qui les in-
terprélent. R. LEDOUN-LEBARD.
W. H. Luckett et L. Friedmann (New-York). —
Pyélographie dans le diagnostic des trauma-
tismes du rein (Annales of Surgery, Décembre
1914, p. 729).
Les A. indiquent la pyélographie comme suscep-
tible d'aider au diagnostie de traumatisme du rein.
L'image révèle une dissémination du collargol dans le
parenehyme rénal, parfois meme dans l'espace péri-
renal,
Trois cas fort intéressants, avec épreuves, illustrent
ee travail. J. BELOT.
Th. Plotkin. — Les résultats de 80 pyléogra-
phies (Journal d Uroluyie, tome IV, n° 4, septem-
bre 1915, p. 429).
Après un résumé incomplet des travaux parus sur
la question, Fauteur décrit la technique de 80 pyélo-
graphies qu'il a pratiquées à Berlin, dans la clinique
du professeur Joseph. Le seul point particulier est
l'emploi d'un cathéter fin n° 5, ce qui du reste West
pas une nouveauté. En cas d'écoulement insuffisant
de l'urine (après introduction du cathéter) vu au eys-
toscope, PA. ne pratique pas l'injection de collargol.
La solution est au titre de 10 pour 160 (ee West pas
une solution), et la quantité de Pinjection faite avec
une seringue ne depasse jamais 30 centimetres cubes,
quelles que soient les dhnensions des poches hydro-
népbrotiques. Après la pose, le malade est mis debout
et on lave la vessie avec du sérum.
Une série de radiograplues montre les résultats
obtenus, sans apporter aucun fail nouveau.
ZA. parait ignorer que le diagnostic du rein mobile
peut se faire par la radiographie, sans pvélographie,
ainsi que la localisation exacte des calenls dans le
bassinet ou le parenchyine rénal.
Rayons X.
Il termine en disant que la méthode est sans danger
quand elle est pratiquée par des mains expertes,
« Elle n'est pas autre chose que le lavage du bassinet
qu'on emploie depuis longtemps et avec succès dans
les pyélites +. L'A. semble oublier que dans ce cas,
on n'utilise pas une suspensión de collargol dans l'eau.
J. BELOT.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Fletcher Ingals (E.). —Bronchoscopie fluorosco-
pique (Medical Record, 10 Juillet 1915, tome 88,
n° 2, p. 36-58).
F. I. recommande de pratiquer l'extraction des corps
étrangers, dans les cas difliciles, sous le contrôle de
l'écran.
Le sujet est placé sur une table radiographique
agencée pour l'examen par ea dessous. (I y a souvent
lieu de placer sur cette table un plan surélevé atin de
pouvoir laisser retomber la tète du sujet, ce qui rest
pas toujours possible avee les tables radiologiques.)
Le tube bronchoscopique est mis en place, la pince
y est introduite. On commence alors l'examen à
l'écran et on cherche à trouver avec la pince le eon-
tact du corps étranger, puis à le saisir et enfin à le
‘amener. Ces manœuvres peuvent nécessiter des
tátonnements plus ou moins longs, mais ìl est rare
que Pon ne réussisse pas en fin de compte, et pour
quiconque connait les dilficultés des extractions de
corps étrangers de l’œsophage, cette aide apportée a
leur recherche doit sembler précieuse.
ll va done lieu de recommander vivement l'essai
de celte nouvelle technique dans tous les cas de corps
étrangers cesophagiens visibles à l'écran.
R. Lenoux-LenarD
Fletcher Ingals. — Bronchoscopie fluorosco-
pique (Journal of the American medical Associa-
tion, 7 août 1915, tome LXV, n° 6, p. 558-559).
Trois nouvelles observations tres favorables dans
lesquelles Pextraction de corps métalliques impos-
sible par les procédés ordinaires et la bronchoscopie
simple a réussi facilement sous le controle de Fécran.
fte cas. — Homme supposé tuberculeux chez lequel
on découvre un clou dans un abcès pulmonaire.
Après avoir déterminé par la bronchoscopie la bron-
che par laquelle sortait le pus, l'extraction est faite
assez facilement sous le contrôle de Pécran; elle ent
été impossible par la bronchoscopie simple en raison
du petit diamètre de la bronche et de l'abondance de
la sécrélion purulente.
2° cas. — Garcon de 5 ans chez lequel un clou
logeait dans une bronche au-dessous d'un rétrécisse-
ment. Extraction faite sous l'écran.
9° cas. — Ville de 12 ans chez laquelle un clou de
tapissier siégeail dans une bronche secondaire droite,
au-dessous d'un rétrécissement. H avait été fait de
vaines tentatives d'extraction après trachéotomie.
La radioscopie permit de saisir et d'amener le corps
étranger.
Espérons qu'ici encore, comme en chirurgie de
guerre, Fopéralion sous le contrôle de léeran qui
S'imposait depuis que les progrès de la technique
radiologique ont permis de pratiquer partout facile-
ment la radioscopie, va enfin garder dans la pratique
la place à laquelle elle a tous les droits et que seule
la paresse génerale et Pinertie qui s'oppose partout
à toute nouveauté Pempechaient jusqu'ici d'acquérir.
Est-il besoin d'ajouter que le mème procédé devra se
généraliser pour beaucoup de corps étrangers de
Fesophage? Proposé depuis longtemps, timidement
apphque dans quelques observations il est encore
généralement ignoré pour cet organe, mème pour les
cas de corps métalliques les plus facilement visibles.
R. Lepoux-Lenanp.
Rayons À.
CORPS ÉTRANGERS
Pierre Duval (Paris). — A propos de l'extraction
des projectiles intra-pulmonaires (Bul!. el Mém.
de la Soc. de Chirurgie, 10 Novembre 1915,
p. 2157-2144).
Au point de vue des indications opéraloires, l'examen
radioscopique montre si le corps étranger est dans un
foyer de condensation pulmonaire et si ce fover est
adhérent ou non à la paroi. Mème sil wy a pas de
lésion radioscopique décelable, Pampliation pulmo-
naire est moins grande du eóté porteur du corps
étranger; les mouvements du diaphragme sont moins
étendus.
Au sujet du repérage radiologique (Henri Beclère),
la localisation rapide du projectile est faite avec le
compas de Saissi: puis après avoir déterminé la voie
d'accès antérieure, postérieure ou latérale, le repé-
rage définitif est fait avec le loeajisateur de Hirtz. La
position du sujet devant la radiographie est notée
par un simple dessin pour avoir une concordance
complete entre les points de repère cutanés et les
pointes du compas. AUBOURG.
Abadie (Paris). — Sur les appareils de repérage
radiographique de M. Masson (d'Oran) (Pull. et
Mém. de la Soc. de Chirurgie, 5 Novembre 1915,
p. 2063-2070, 4 lig.).
La position du corps étranger n'est pas repérée sur
une seule verticale, mais elle est repérée en jonction
de trois repères pris sur le sujet mème, Ces repères
sont pris dans la région opératoire chirurgicale, puis
marqués d'ondes de plomb triangulaire. Le malade
est ensuite radiographié : la situation réciproque des
trois repères et du corps étranger par le moyen de la
double projection sur une même plaque. Un repéreur
permet ensuite de reconstituer dans l'espace le svs-
téme formé par le corps élranger et les trois repères:
les points sont ramenés sur un compas,
Des corps étrangers ont pu ainsi être enlevés dans
le cul-de-sac diaphragmatique, la cavité rachidienne,
le cerveau,
Les avantages de la méthode sont :
Ir Ni calcul, ni épure;
2° Pas de mensuration de hauteur sur le sujet, pas
de mesure d'épaisseur:
o° Détermination faite en position opératoire;
4° Determination faite en fonction de reperes cons-
tants pendant Popération, et pris sur le sujet mème:
o Matérialisation des points géométriques permet-
tant d'abord une verification de l'opération radiogra-
phique, puis de nouveaux réglages du compas en
cours d'intervention:
6° Position de la tige directrice se pliant aux exi-
genees de la voie chirurgicale :
7° Utilisation possible de Ja radioscopie à défaut de
la radiographie. AUBOURG
B. Desplas et D. Chevalier (Paris). — Technique,
observations et résultats de l'emploi du compas
de Hirtz (La Presse médicale, n° 57, 22 novembre
1915, p. 469-471, 1 fig.).
Les auteurs rapportent une statistique de 32 succès
opératoires sur 52 cas de corps étrangers localisés
par le compas de Hirtz. Ils ont simplifié la technique,
mais conservent la méthode purement radiographique,
estimant que le temps perdu à l'exécution de Pépure
était largement compensé par la plus grande rapidité
de l'intervention, en face d'une localisation précise.
P. COLOMBIER.
E. Henrard (Bruxelles). — La localisation des
corps étrangers (Communication faite à Am-
bulance-Océan, de l'Armée Belge, 17 Avril 1915).
719
Exposé rapide de quelques-uns des procédés de
localisation des corps étrangers.
Le compas de Hirtz y oceupe une juste place, mais
PA. trouve un peu complexe l'épure qu'il nécessite. ll
décrit par contre, avec figures et formules, le procédé
dit de Gérard, qui n'est qu'une application complexe
de la méthode dite des triangles semblables.
LA. porte une critique sévère contre les procédés
radioscopiques de localisation : elle me parait illégi -
lime. La localisation radioscopique, l'extraction sous
le contrôle de Fécran, sont des méthodes rapides,
instantanées, done des méthodes propres à être utili-
sées dans les formations sanitaires de l'avant, où il
faut faire vite, où le temps de faire caleuls et épures
est impossible à trouver.
Entin l'A. insiste avec raison sur les avantages du
repéreur téléphonique de Graham Bell. H attire lat-
tention sur Pavantage de l'emploi comme électrode
indifférent d'une lame d'argent au lieu d'une lame de
plomb: la différence de potentiel est plus élevée el le
téléphone donne un bruit plus net. J. BELOT.
Ombrédanne et Ledoux-Lebard (Paris). — L'ex-
traction des projectiles sous le contrôle inter-
mittent de lécran (Bull. el Mém. de la Soc. de
Chirurgie, 5 Novembre 1915, p. 2070-2084),
La statistique porte sur 110 projectiles avec 110 suc-
ces (la statistique Marion-Robineau donne 4 pour 100
d'insuceés, celle d'Infroit 6 pour 100); elle comporte
toutes les régions et tous les corps étrangers même
minuscules (4,4).
Technique. — Le principe est le eontrále radiologique
au cours de l'intervention, mais ce contrôle est inter-
millent.
Tout d'abord. le blessé a subi un examen radiosco-
pique et un repérage en profondeur; ce repérage
radioscopique, par Ja méthode de Haret, est préférable
au repérage radiographique, parce qu'il est tout aussi
précis et surtout plus rapide. Puis un cliché radio-
graphique est pris pour compléter certains rensei-
gnements (zones osseuses de raréfaction. coque
osseuse entourant le corps étranger, ele). De ces
deux temps, de radioscopie. puis de radiographie, le
premier seul est indispensable.
Opérat.on, — Dans une pièce rendue obscure, mais
éclairée à l'électricité, le malade est placé, quand il
est endormi, sur la table de radiologie, doublée d'alu-
minium. On fait Pobseurité et le radiologiste plante
dans la peau une aiguille, après avoir centré le eorps
étranger et donné au chirurgien la profondeur. On
donue la lumière : le chirurgien opère en profondeur
dans la direction et la profondeur de l'aiguille. Le
plus souvent, le corps étranger est enlevé au premier
essai.
En cas d'échec, la lumière de la salle d'opération
est réduite à une balladeuse; le radiologiste, muni
d'une bonnette, regarde le corps étranger aux rayons X
tandis que le chirurgien regarde directement la plaie
au-dessous d'un champ : tl est protégé par une plaque
de zine stérilisée, mise contre la plaie. Le résultat
pratique est que la main du chirurgien n’est pas expo-
sée : il peut diriger la pince au fond de la plaie sui-
vant les indications du radiologiste. En général, cette
deuxième vision du radiologiste suffit : mais parfois
il a fallu, dans des cas difficiles, véritier 5 et 6 fois.
Avantages de celle melhede. —- Rapidité : quelques
minutes, certitude au point de repère cutané pour
l'attaque du corps étranger.
Indifference de Pétat magnétique ou non magnétique
du corps étranger (17 pour 100 des projectiles enlevés
n'étaient pas magnétiques).
Suppression des risques de radiodermite.
L'inocuité de la méthode tient :
a) Aux moyens de protection : aluminium sur la
table. gants de plomb, verres de plomb soigneusement
710 Rayons X.
verifies, capsule protectrice autour de Pampoule, em-
plot du diaphragme mobile pour limiter le cône de
'avonnement, gants de Mauelaire pour le chirurgien,
plaque de zine isolante pour la main.
by Aux trés faibles temps d'exposition aux ravons:
le chirurgien expose sa pinte, mais non ses mains.
Comme conclusion, O.conseille aux chirurgiens de
ne pas emplover de bonnette, de ne pas opérer en mi-
heu compléetement sombre; il y a tout avantage a
faire regarder Pécran par un radiologiste de carrière
et à ne pas bander les veux du chirurgien.
AUBOURG.
Petit de la Villéon (Brest). — Ablation d'un gros
éclat d'obus intrapulmonaire (Rapport de Mau-
claire, Bull. el Mém. de la Soc. de Chruryie,5 No-
vembre 1915, p. 2084-2092).
Le projectile repéré par les rayons X, à 6 centime-
tres de profondeur, fut enlevé facilement en trente
minutes.
A propos de cette observation, Mauclaire rappelle
la grande sécurité que donnent au chirurgien les mé-
thodes radiologiques : on peut opérer soit dans Fobs-
curité complète, soit dans une obscurité relative, soit
avec Pélectro-vibreur de Bergonié. AUBOURG.
Guilloud et Arcelin (Lyon). — Balle mobile dans
le cavité pleurale gauche. Extraction après éta-
blissement d’un pneumothorax artificiel. (Rap-
port de Mauelaire. Bull. et Mim. de la Soc. de
Chirurgie, 5 Novembre 1915, p. 2092-2094).
Au cours mème- de Vintervention, après une re-
cherche infruetueuse, une radiographie instantanee fut
prise, qui montra que Ja balle s'était déplacée, un
espace inlereostal plus bas que la première Jocalisa-
tion : elle fat dés lors facilement enlevée,
AUBOURG,
RADIOTHERAPIE
DERMATOSES
Ballard (|. Willis). Les rayons X comme remède
local idéal de l'eczéma (Medical Record, tome #7,
n° 1,27 Mars 1915, p. 525).
Quelques considérations générales sur le thème
indiqué par le titre: aucune observation nouvelle qui
intéresse le radiologiste. R. Lepoux-Lenann.
Mackee (Georges M.) et Remer (John). — Le
traitement de la teigne par les rayons X. ( Medi-
cal Record, 7 Août 1919, p. 217-226 avec 20 fig.).
Excellent article exposant très clairement les prin-
eipes de la radiothérapie des teignes par Fépilation
massive felle qu'elle a été établie dans ses grandes
lignes par Sabouraud et Notre et préconisant la
tachnique généralement adoptee anjourd'hur dans
toute l'Europe mais qui ne parait pas encore courante
aux Etats-Unis. Bonnes tigures.
R. Lepoux Lepar.
NÉOPLASMES
Knowles ¡Frank Crozon). — Quelles ressources
offrent les méthodes non opératoires dans le
traitement des cancers cutanés (Pensylvania
Medical Journal, Juillet 1915, tome XVIII, ne 10,
p. 770-774).
Bonne revue générale qui insiste avec raison sur
les grands avantages de la radiothérapie et les résul-
tats excellents qu'elle fournit. R. Lepoux-Lenarp.
SYSTÈME NERVEUX
R. Cestan et Paul Descomps. — La radiothé-
rapie dans le traitement de certaines lésions
traumatiques du système nerveux. (La Presse
Médicale, n° 58, 25 novembre 1915, p. 479-476).
Les auteurs utilisent la radiothérapie pour lutter
contre l'élément douloureux et contre l'élément spas-
modique des névrites traumatiques. La précocité du
traitement, est la condition essentielle du succés: les
rayons, en effet, n'agissent plus sur des lésions fixées
en leur stade évolutif détinitif.
Certains nerfs, comme le médian et le cubital sont
plus sensibles que d'autres (le sriatique) aux effets
sedatifs des ravons X, sans doute parce qu'ils sont
mieux accessibles,
Sur 86 cas traités on a pu constater la guérison
complete 1 fois sur 4 et une amélioration notable de
plus de la moitié des malades.
La technique emplovée peut être résumée ainsi :
lmiliampere: tube dur, 8 à 9 B. Filtre d'aluminium
de 1 mm. Distance de Panticathode à la pean 20 cm.,
4 séance hebdomadaire d'un quart d'heure.
P. COLOMRIER.
GYNÉCOLOGIE
Pfahler (G. E.). Radiothérapie profonde (/’enn-
sylvanta Medical Journal, Juillet 191), T. XVIII,
n° 10, p. 774-778).
Excellente revue générale destinée aux praticiens
et dont nous reliendrons seulement la liste suivante
des indications et contre-indications de la radiothé-
rapie des fibromes qui nous parait trés rationnelle
et bonne à reproduire pour rafraichir certaines mé-
moires.
La radiothérapie Wun fibrome hémorragique est
indiquée :
4 Chez toutes les femmes Agées avant déjà une
anémie marquée avant pu retentir surle cœur:
Y Chez toutes les femmes, jeunes ou âgées, al-
teintes d'affection cardiaque accentuée, de diabète,
de néphrite chronique, de lésions pulmonaires mar-
quées, de goitre avec svinptomes cardiaques,
o Chez toutes les malades de plus de 40 ans ne
présentant aucune contre-indieation spéciale.
La radiothérapie est contre-indiquée :
t Dans les cas de tumeurs pediculées ou pouvant
ètre facilement excisées sans porter atteinte à la fa-
culté de proeréalion:
Y% Dans les cas de fibromes gangrenés ou avant
subi une transformation maligne:
o Dans les cas de fibromes associés à de grosses
lésions annexielles;
+ Dans les fibromes amenant des troubles tels que
la vie de la malade paraisse menacée du fait de lat-
tente de 24 3 mois nécessaire pour obtenir un rè-
sultat radiothérapique. R. LEeboux-LEnanb.
Substances radioactives.
e]
SUBSTANCES RADIOACTIVES
RADIUM
PHYSIOBIOLOGIE
E. Partos (Genève). — Sur l’action biologique
de lémanation condensée du radium (Commu-
nicationau Congrès de Lyon, 27-51 Juillet 1914).
Les émanations du radium se condensent (travaux
de MM. Rutherford et Soddy) à un degré proche de
— 155. Ces savants ont donné une méthode par la-
quelle on peut séparer, enfermer et garder l'activité
dégagée par une solution ou un se] see de radium
qui ne se trouve pas dans un vase clos. On peut
supposer qu'un tel produit de condensation possede
les mêmes qualités biologiques qu'un sel radifere en
équilibre.
L'auteur a exposé des souris à l'action de Pémana-
tion condensée et a constaté que ses effets biologiques
sont identiques à ceux du radium.
F. LoBLIGEO!S.
RADIUMTHÉRAPIE
DERMATOSES
Earle (Samuel) : Cas de prurit anal traités par
la carnotite (The Protoloyist (Décembre 1914,
T. VIII, n° 4).
E. rapporte huit cas de prurit anal ancien el re-
belle traité avec succès par des applications de car-
notite (minerai radifere) en poudre.
Ji ne donne aucune indication de dose.
R. Lepoux-LEBA RD.
NÉOPLASMES
Abbe (Robert) : Curabilité de l'épithélioma ra-
diologique par le radium. Un paradoxe appa-
rent (Journal of the American Medical Assocta-
tion, T. LXV, 5, 17 Juillet 1915, p. 290-221).
A. rapporte les succés très brillants qu'il aurail
obtenus dans le traitement des lésions eulanées di-
verses des radiologistes, depuis les fissures doulou-
reuses et les hyperkératoses simples jusqu'à l'épi-
thélioma vrai. H aurait traité ainsi avec les meilleurs
résultats une dizaine de spécialistes. i
Bien que dépourvus de toute indication de dose et
de technique, ces résultats n'ont rien de très surpre-
nant et il est certain que l'on peut obtenir de la
radiumthérapie d'excellents effets dans toutes ces
lésions. Mais les asserlions suivantes de l'auteur
que nous traduisons textuellement nous semblent
singulièrement hasardeuses, pour ne pas dire plus.
« Il semble que ce soit un paradoxe radiologique
que de voir les lésions produites par Paction con-
tinue des rayonnements + durs d'une ampoule,
guéries sous l'influence du rayonnement analogue
émis par un tube de radium. Mais le fait devient in-
telligible en sachant que l'émission de Pampoule se
compose à peu près uniquement de rayons gamma
durs, pénótrants, irritants (se); que ce sont les rayons
B qui possèdent le pouvoir curateur et que ce
sont seulement les rayons $ émis secondairement
par les y lorsque ceux-ci frappent un corps quel-
conque, qui donnent quelque valeur à l'action de
Pampoule de Crookes. Nous pouvons done com-
prendre que la grande quantité des rayons B mous
émis par le radium guérisse heureusement les lésions
superticielles hvperkératosiques ou baso - cellu-
laires. »
« On pourrait admettre que si nous disposions
d'une ampoule à rayons X capable de produire les
rayons 8 curateurs par rayonnement secondaire au
contact des lésions superticielles, celles-ci guériraient
tout aussi bien qu'avec Je radium. Mais, pour obtenir
ce résultat, il nous faudrait émettre de telles quan-
tités d'énergie de l'ordre des rayons y durs qu'elles
seraient éminemment nocives aux tissus profonds
vasculaires, musculaires ou osseux » (sto).
Tout commentaire nous parait superflu.
R. LEbOUx-LEBARD.
Miller (Jeff). — Les limites de l'emploi du ra-
dium dans le cancer de l'utérus (New Orleans
Medical Journal, and Surgical Journal, Juillet
1915, t. 68, p. n° 1, 26-51).
Généralités sur les avantages et les indications de
l'emploi raisonné du radium dans le cancer de Puté-
rus. Aucun fait nouveau à signaler.
R. Leboux-LEBARD.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Burrows (Arthur). — La radiumthérapie du
cancer du col utérin (American Journal of
Surgery, août 1915, p. 206-298),
Stevenson (de Dublin) a employé lémanation de
radium dans de petites aiguilles d'acier creuses
(analogues à des aiguilles à injections hvpodermi-
ques) dont les parois ont 5 dixièmes de millimétre
d'épaisseur contenant de 4-10 mies d'émanation
et que Pon enfonce facilement dans les tumeurs en
les espacant d'environ 2 centimètres pour éviter
les réactions trop vives. B. recommande de les
associer à l'emploi d'un tube radifère placé. comme
d'habitude, dans le col. Il utilise un tube d'argent
de 1 millimètre d'épaisseur chargé de 50-60 mics
d'émanation ou d'une dose correspondante de sels
de radium, tandis que les aiguilles d'acier du genre
de celles de Stevenson sont enfoncées en arrière et
sur les côtés dans les ligaments larges.
é R. Lepoux-LEBARD.
SANG ET GLANDES
Abbe (Robert). — Lymphangiomes et radium,
sang et glandes (Medical Record, 7 août 1915,
p. 215-217, 4 fig.).
A. insiste sur les excellents résultats qu'il a
obtenus dans le traitement par le radium de trois
Ivmphangiomes de la langue et de trois Iymplhian-
giomes cutanés (un de la jambe et deux du cou). I
ne fournit pas la moindre indication de technique
et se livre à quelques considérations théoriques
qui justitient la répétition des remarques faites dans
une analyse ci-dessus. R. LEDOUX-LEBARD.
718
DIVERS
Delano ¡Samuel). — Étude sur le radium employé
dans la thérapeutique interne (Medical Record,
24 Juillet 1915, p. 137-145).
lA. a observé 52 malades rhumatisants, arthri-
tiques, ete., auquels des doses journalières moyennes
d'environ 4 microcuries ont été administrées, le plus
souvent par la voie buccale, quelquefois en injec-
tions sous-cutanées ou intra-veineuses, pendant une
ou plusieurs semaines, avec des effets extrêmement
variables, Le plus constant parait avoir été une action
diurétique puis, mais moins souvent, une action
laxative el alnagésiante. D. prétend également avoir
constaté un effet stimulant et tonique indiscutable.
R. Lepoux-LeEBARD.
Bissell (Joseph B). —- La radiumthérapie en
Hlectrologte.
dehors des affections malignes (Medical Record,
t. 87, n° 25, 19 Juin 1915, p. 1023-1024).
Six observations de résultats favorables obtenus
par la radiumthérapie :
fe Anémie pernicieuse, injections intra-veineuses
de solution de radium. (L'A. ne dit pas quel sel);
gucrison clinique.
2 Abcès de l'aisselle chez une femme opérée peu
de temps auparavant. Ces abeós une fois ouverts
persistent jusqu'à l'appliealion dans leur cavité d'un
tube de 10 milligrammes pendant 5 minutes. (Pas
d'indication sur les tiltres, ete.)
9 Métrorragies persistantes chez une femme de
49 ans; application d'un tube de 75 milligr. pendant
19 heures, filtrage par 0.5 min. de plomb et argent
(combien de chaque n'est pas dit) et autant de caout-
choue, guérison avec lténesme intense vésical et
rectal pendant plusieurs semaines.
4°, 5°, 6° Suppurations chroniques d’origine osseuse
rapidement guéries par applications sur la plaie de
tubes radifères. R. Lepoux-Lenarp.
ÉLECTROLOGIE
ÉLECTROTHÉRAPIE
TECHNIQUE
H. Bordier (Lyon). — Dispositif simplifié pour
l’électrisation de nombreux blessés (Presse Mé-
dicale,n” 54,8 novembre 1915).
L'A. décrit Pinstallation de Phopital de Charbon-
nieres-les-Bains permettant de traiter une centaine de
malades en deux heures et demie en donnant 20 à
0 minutes de séance à chacun. ,
Cette installation comprend trois postes : deux
alimentés par le courant continu à 110 volts prove-
nant d'une dynamo entrainée par un moteur à cou-
rant alternatif industriel; le troisième alimenté par
ce courant alternatif lui-méme.
Dans les trois postes, la graduation du courant est
obtenue par le flacon-rhéostat décrit dans un précé-
dent numéro.
Les deux postes à courant continu dans lesquels
la mesure du courant se fait à Faide d'un milliam-
peremetre placé en tension dans le circuit, servent
au traitement des névriles avec ou sans D. R., des
contractures, anesthésies, ete. Le courant amené
dans un bassin d'eau chaude où plonge le membre,
par une électrode de charbon, ressort par une élec-
trode spongieuse placée sur le membre en amont
de la lésion.
On associe ensemble # à 6 blessés présentant des
lésions analogues, et on les réunit en série sous le
méme courant.
Le poste à courantalternatifsert au traitement des
atrophies musculaires et des paralvsies sans D. R.,
ou avec D. R. seulement partielle.
Le courant est rythmé par linterrupteur-rhéosta-
tique de Bordier constitué par un moteur d'horlo-
gerie imprimant un mouvement de va-et-vient vertical
à une tige de charbon terminée par un pinceau de
soie de verre, Cette tige descend dans une éprou-
vette pleine d'eau d'où le courant ressort par nn fil
isolé qui plonge jusqu'au fond.
L'installation de Charbonniere comprend également
un poste d'électrodiagnostic muni d'un inverseur de
courant et permettant d'avoir du courant galvanique,
faradique et galvano-faradique. Chaque malade nou-
veau est soumis à Pexamen électrique avant Vins-
litution du traitement, Henn BECLERE.
SYSTEME NERVEUX
Pastor Guillen (Saragosse). — Le traitement des
algies .par les courants de haute fréquence
(Rivista español de electroloyia y radiologia mé-
dicas, n° 39, Septembre, 1915, p. 305 514, 2 lig.).
Le symptóme douleur résiste fréquemment aux
divers agents médicamenteux. L'A. regrette qu’on
n'ail pas plus souvent recours au courant de haute
frequence.
Ce courant donne toute satisfaction à Pastor Guil-
len qui emploie le résonateur de Oudin. Pour l'ef-
fluvation. il utilise une électrode-pinceau, formée
par des fils métalliques très purs. Pour l'étincel-
lage. VA. a construil une électrode composée d'un
certain nombre de pointes métalliques : cet exci-
tateur a la forme d'un peigne dont les pointes des
dents forment une ligne concave.
Les résultats obtenus par VA. contre le sym-
plome douleur dans les hémorroides, les fissures de
l'anus, Ja sciatique, le tabes, le rhumatisme, etc.,
ont été tres salisfaisants. F. LonLiGEois.
CORPS ÉTRANGERS
P. Bazy (Paris). — De l'utilité de l'électro-vibreur
pour la recherche des corps étrangers ma-
gnétiques (Bull. et Mém. de la Soc. de Chirurgie,
J3 Novembre 1915, p. 2115-2116).
B. a ainsi enlevé un éclat Cobus derrière la ecaro-
tide primitive, un autre dans un muscle de la région
antérieure de la jambe.
Dans un cas où le corps étranger ne vibrait pas,
l'opération fut faite à l'aide du repéreur de Marion.
B. fait remarquer la difficulté de retrouver au mo-
ment de Popération la situation exacte de l'appareil,
tel qu'il a été placé pour le repérage. AUBOURG.
Table analytique des Matières
Contenues dans le Tome l“ du ‘‘ Journal de Radiologie ”,
de Janvier 1914 à Décembre 1915
Les caractères gras se rapportent aux mémoires originaux el lex caractères ordinaires
auc analyses de mémoires.
RAYONS X
Généralités.
Éléments de radiologie (ALBERT-WEIL). . . . .
Róntgentaschenbuch (E. SOMMER). . . . . . ..
De la radiologie dans les armées en campagne
(BUSQUET) . ; PR
Les débuts de la radiologie (ALBERT- AV EIL) ‘
Le danger actuel des rayons X et les de de
s’en préserver (PFAHLER) . . . es
La découverte de la radioactivité et son influence
sur le cours de la science physique (LopGE). .
Propositions pratiques pour la pioenaine expo-
sition de radiologie (IIIRSCHMANN). j
Le rôle de la voiture e du service ‘de
santé aux armées (IIARET). nn d'a DAS
Physique.
Sur la nature des dei x Met et ZIM-
MERN) > ie lo ds ae
De quelques remarques à propos des rayons EN
secondaires (LAuB). . . . . . ‘
A propos des interférences des rayons xX (ORN-
STEIN) sas ru
Sur un nouveau proc édé permettant d obtenir la
photographie des spectres des raies des rayons
de Röntgen (DE BROGLIE) . ;
La production des rayons X très mous : (DEMBER).
Photographie en couleurs d' ampoules à rayons X
en pleine activité (D'ITALLUIN) . . . . . , .
Enregistrement photographique continu des
spectres des rayons de Röntgen. Spectre du
tungstène. Influence de PRAVON thermique
(M. DE BROGLIE). x
Sur les symétries cristallines que peut révéler
la diffraction des rayons de Röntgen (FRIEDEL).
Sur la spectroscopie des rayons de ES
(M. ne BKOGLIE) . . . . . . . . . . .
Observation fluoroscopique par vision dirce te
des spectres des rayons de cad i DE Bro-
GLIE el LINDEMANN) . Dés
Sur les structures cristallines | mises en évidence
par la diffraction des rayons Róntgen (FRIEDEL).
Une électrode de zinc, récemment décapée, ne
donne lieu à aucune luminescence électrique
dans un milicu privé de tout gaz capable de
réaction (KÜSTNER). i ; sea
Vérilications nouvelles des lois de transparence
de la matière aux rayons X dans le cas spécial
des complexes minéraux (BENOIST et CoPAUXx). .
Sur l'obtention des spectres des rayons incidents
au travers de feuilles minces (métalliques)
(M. DE BROGLIE). +... ........ a ..
49
94
De l'intensité des images photographiques obte-
nues par Pinterférence des rayons X (KERN).
Quelques-uns des phénomènes produits par les
rayons X et dus à leur passage au travers des
corps (LAUB). . . . +.
Les rayons X caractéristiques ¡BARKLA). TES
Sur les spectres des rayons de Róntgen, rayons
émis par des anticathodes de cuivre, de fer,
d'or (M. DE BROGLIE)?. .
Application des lois de transparence de la ma-
tière aux rayons X, à la fixation de quelques
poids atomiques contestés. Cas du thorium et
du cérium (Benorst el Copaux) .
La diminution de la fluorescence par suite d' une
plus grande concentration des gaz (NECKLEN-
BURG et VALENTINER). . ;
Étude du champ magnétique dans les induc teurs
radiologiques (DEGUISNE) . .
Le Spectre des rayons de Róntgen (M. DE BROGLIE).
Sur un nouveau procédé permeltant d'obtenir
très rapidement les spectres des ravons de
Röntgen (M. DE BROGLIE el LINDEMANN). . . .
Production d'un rayonnement secondaire carac-
téristique par O de surfaces minces
à l'aide des ravons X (Laub).
Sur la spectroscopie des rayons secondaires
émis hors des tubes à rayons de Röntgen et
les spectres d'absorption (M. DE BROGLIE).
Sur Panalvse spectrale directe par les rayons
secondaires des rayons de Röntgen (M. DE
BROGLIE). i ‘ j
Recherches sur I’ éclairement produit par le fais-
ceau cathodique dans une atmosphère d'hydro-
gène (HOLTSMARK). + .. 6... ew . ..
Technique.
Les sondes urétérales opaques pour la radiogra-
phie (PASTEAU). . . .
Dispositif de mierodiagraphie de M. Pierre Goby
(R. MERLE)...
Nouveaux procédés pour augmenter y action des-
tructrice des rayons de Röntgen sur les tumeurs
profondément situées (H. SELLHEIM) .
Nouvelle table pour cabinet d'électro- “radiologie
(OupDEN et COTTENOT) .
Nouveau carburateur à éther pour e haulTage de
losmo-r égulateur.
Nouveau tube a eau a anticathode de tungstène.
Parafoudre pour régulateur « type Bauer ».
Sur la lecture correcte des changements de cou-
leur au radiochromometre (BuckY) . ......
92
95
94
720
Sur un moven certain d'éviter les brülures par
les ravons de Röntgen (Max. MENARD). . . . .
Nouveau radiomètre pour pastilles Sabouraud
(CORBETT). s e s soa # Hw A Be aS
Le régulateur automatique pour ue à
osmo-régulateur (HIRTZ)... . ar
Sur l'emploi d'écrans métalliques au contact de
l'émulsion en radiographie (|.0m0x) . . . . .
Sur la radiothérapie par les rayons secondaires
(SCHWARZ). ©.. ; o Can
Recherches sur la substilution des ravons x aux
produits radioactifs dans la radiothéi rapie pro-
fonde (SALZMANN) . ne RER 3
Mesures et unités de rayons X (SCHALL)...
L'emploi des radiométres photochimiques (ehro-
mo-radiometres) pour Ja détermination des
doses cutanées (NIENBOCK). 2. 0.0.0.6. 2 we
Présentation d'un modéle d'ampoule Belot pour
radiothérapie intensive (BELOT). . . . . . . .
Nouvel écran renforcateur DANS DrL-
HERM et NUYTTEN) .
Sur l'identité pratique des rayons du radium el
des rayons de Röntgen (PAGENSTECHER). :
A propos d'un nouveau tube de Róntgen a vide
de Hittorf (tube Coolidge) BELOT et VIGNAL) .
L'emploi en radiographie rapide de plaques
dites spéciales, répond-il à un besoin? ee
BEELERE)« o. 4 fo ee : a ia
Nouveau dispositif pour développer dans un la-
boratoire de radiologie (RALPH BOWEN). . . .
Sur l'action renforcatrice des écrans métalliques
en radiographie (LOMON).
Moyen d'éliminer les rayons secondaires pro-
duits dans l'objet radiographié (Bucky)...
Emploi des filtres non ere en radiogra-
phie (Morton)... : a
De l'usage des adiunielres gradués dans le
dosage des rayons X (KAMPSON). . . .. . . .
L'évaluation de l'effet Villard à la lumière artifi-
cielle (CERESOLE). +... +... ee . ... . ...
La radiographie dans les armées en campagne
(MARESCHAL) +... 6 : ie, ds
Présentation dune voiture automobile pour "a-
diologie, destinée en particulier au service
des armées en campagne, construite par
M. Massiol (GUILLEMINOT). . . . ae
Présentation d'une nouvelle table pour cabinet
d'électro-radiologie (Ovnis et Correnor) . ..
Sur la technique des irradiations profondes
(DAVIDSOUN). . . a DES
La thermoradiothérapie “dans le traitement des
cancers inopérables et des fibromes (DE Kra-
TING-TLAnr). a
Sur Ja variation de résistance du sélénium ex-
posé aux ravons X et aux rayons de radium
(GU TLEEMENUIT Jie, Le ba el Se oe ae e a
Sur la mesure de potentiels électriques, à dis-
tance, sans fils (SZILARD) 2... 0.0.00... 28.
Sur l'évaluation opliquement correete des mo-
difications de la couleur des radiodosimétres
E do E f
Quelques remarques sur le A en ri radoi
rapie (MEYER) = e oe +... . . a ee +.
Progrès techniques de Ja rAdiothéranie profonde
(DESSAUER) e..
L'amponle de M. J. E. Lilienfeld (ROSENTHAL). .
Puissante ampoule radiologique à décharge in-
dépendante d'électrons (COOLIDGE). +... ..
e . e . . a . . . . . a .
Rapport préliminaire sur Putilisaltion pour le
radiodiagnostic et la A de Fanı-
poule Coolidge (COLE). 4 4 0. 4... |
Radiographies avec écran mé ue le ONON]:
Note sur l'instrumentation et la technique de la
téléradiographie du cœur et de l'aorte (Josur:
DELHEUM el LAQUERRIERE). s 4, 0 0 ee ee
280
280
280
280
280
281
281
281
281
305
Journal de Radiologie et d Electrologie.
Étude des transformateurs en tenant compte
particulièrement des irradiations profondes
(EEN o AA UR AA Aa
Recherches sur l'action en profondeur des
appareillages radiologiques (KRESS). .
Une ampoule de précision (Vox WiESER) . . . .
Sur un dispositif de centrage à rotule. Le
Roéntgenspheroseope (ROBINSONN). . 0... .
Diapliragme compresseur basé sur l'effet Bucky.
Petit dispositif qui permet d'obtenir des images
radioscopiques extrèmement nettes (HoLzk-
NECHT). ca Sow a A 2
Support guide-tils destiné A compléter une dis-
tribution par trolley (HADBENGUE) ee s.a’
L'ionomètre et son utilisation pour la mesure
des rayonnements de Röntgen el du radium
(GGREINACHER)
Sur la dosimétrie (KiENnOCK) Dé dé us a
Dispositif supprimant Ponde inverse sans l'aide
de soupapes avec les interrupteurs à jet de
mercure (REG. MORTON) . . . . ee ee
. . . . s . e . . . . » . © a e
Dispositif permettant de prendre deux che hés
en une seule pose (ALLAIRE). . . in SA
Un nouveau modèle de protecteur pour la radio-
thérapie (VON GRAFF) ©. 6 6 ee 0. 4... .
Sur le voile en radiographie (Guit. LEMINOT) | rs
Expériences sur la filtration en rayons X (SaL-
MOND) `. : Du E be RA SS
Le rayonnement y du radium peut-il ètre pro-
duit artificiellement dans les ampoules à
rayons X? (DESSAUER) . Paola dr To
Nouvelle méthode pour évaluer la supertic ie de
la projection orthodiagraphique (NissiM) . ...
Types modernes d’ampoules à rayons X (PniL-
LIPS) ES sce wee SR EE CRUE ANR tt
Présentation d'un appareil transportable pour
radiologie (LobLiGeo!s, Marné, Ruiz et SBaRRA).
Un nouvel appareil pour la mesure de l’intensilé
du rayonnement de Róntgen. Intensimétre du
Dr Fürstenau . . . . . ere cae e D ou
Résultats d'expériences montrant les difficultés
de nous protéger contre les rayons X a HaL-
LUIN). e.. a ; Le
Le rôle de la voiture radiologique du service de
santé aux armées (HARET). . . . . ris
Technique radiographique avec le contact tour-
. nant (SCHOENEFELD) . . . : a . |
U n protecteur pour les tubes d osmo en pall: 1-
dium (KIENBÖCK). ER ae E a aa
Présentation d'une pompe de compression silen-
cieuse pour l'alimentation des ampoules à
soufflerie d'air (BARRET). 4... 0... .
Dispositif pour radioscopie, radiographie et télé-
radiographie (Josue. DELnERM et LAQUERRIERE).
Dispositif de protection des malades contre les
radiodermites pendant la radioscopie et la
radiographie (LEDOUX-LEBARD). +... . . .
Régulateur de vide osmo-anticathodique pour
tubes producteurs des rayons X (REGAUD). . .
L'équipement Sn dans l'armée (Dux-
CAN)... o n cs fo
Quelques réflexions s sur ‘les voitures radiologiques
automobiles à propos du fonctionnement de
l'une d'entre elles (LouriGEors). . .
Utilité des laboratoires de rayons X à bord des
navires-hópitaux (Jean GoUIN). . . . . . . . .
Comment maintenir à un degré de dureté cons-
tant les tubes de Róntgen pendant la radiothé-
‘apie intensive (BORDI-TROTTI). 0. a.’
Quelques mots sur un vicux tube à rayons X
AS ce 2. Er a Se o fe LE
Quand et comment faut-il extraire les projectiles
de guerre? (BERARD el WULLYAMOZ). . . . . .
Dépistage radiologique de la non-pénétration et
de l'expulsion spontanée des projectiles de
guerre (TOUSSAINT), e e e 6 ee eee . +... .
564
565
609
609
609
609
Table des Matières.
Procédé suivi dans deux cas de localisation de
corps SES intra-oculaires (TORRES CARRE-
RAS) . `
Méthode de localisation exacte ‘des projectiles
dans le corps des blessés par voie radiogra-
phique (COLARDEAU). $
Localisation par la radiographie des projectiles
dans l'organisme : procédé des croix graduées
(BERTIN-SANS el LEENHARDT).
Un dispositif tres simple pour la loc alisation
des projectiles par la id (Harner et
SCHLESINGER) . . . .
Localisation précise des projectiles par la radio-
seopie (JAUGEAS). .
Appareil pour la localisation des corps étrangers
« Repéreur Marion-Danion » (Manion)... +. .
Sur une méthode de localisation des corps
étrangers par la radioscopie (DEBERSE) .
Localisation des projectiles et examen des
blesses par les rayons X (M. MENARD). . . . .
Localisation des projectiles au moven d'un repé-
reur spécial (MENUET).
Localisation et recherches de projectiles (Mau-
CLAIRE).
Sur la recherche. des projectiles dans les tissus
(PHOCAS). . . . 3
Localisation des corps ‘étrangers, le “Radiopro-
fundométre (RECHOU) .
Une grande simplification dans l'obtention des
radiographies (VAILLANT). 5
Méthode pour localiser exactement les projectiles
après la radioscopie (VERGELY). ;
Localisation anatomique des projectiles par la
radiographie (ZIMMERN).
Un numérateur-composteur' ‘radiographique( H 1 RTZ)
Sur les tubes à refroidissement par circulation
d'air, en radiothérapie (BELOT). . .
Note sur un procédé de repérage direct des pro-
jectiles (LE FAGUAYS) . DU Bae
Le repéreur Marion- Danion (CHARLIER). ns
La première automobile radiologique italienne
(PERUSSIA). .
Une nouvelle voiture de radiologie de l'armée
francaise (L. FOURNIER).
Ablation des corps étrangers sous Vécran | avec
des gants de caoutchouc recouverts à leur
intérieur de solution eaoutchoutée PONER
(MAUCLAIRE) .
Une année de fonctionnement des deux camions
radiologiques de la N° Armée (AunounG ct BARRET)
Localisation radioscopique par la méthode de
l'écran percé avec fil à plomb (Hinrz et GALLOT).
Note sur un appareil de localisation de projec-
tiles (LE FAGUAYS).. 4. ee ee
Physiobiologie.
L'irradiation du foie chez le chien et ses effets
sur la leucocytolvse digestive (KROLUNITSKY)..
Action des rayons X sur une myélomatose ex-
périmentale (AUBERTIN et BEAU JARD)
Immunicorps et rayons Röntgen (Fronixt et Gr
RONI). e. Mon dir an oe
Luminescence des substances organiques par
les rayons de Röntgen (JAUBERT DE BEAUJEU) .
L'absorption des rayons 8 et y et des rayons X
dans les tissus (KEETMANN) . de e
De l’action des rayons X sur les my élumatoses
(AUBERTIN ET BEAUJARD). ie
Greffes hélérogènes effectué es grace à cla des-
truction du tissu lymphoide par les rayons X
(MurPHY). . . . .
Action des rayons secondaires du bismuth sur
la muqueuse gastrique (GHILARDUGCI). . . . .
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — I
609
009
112
699
709
111
680
Accidents.
Le danger actuel des rayons X et les moyens
de s’en préserver (PFAHLER). . . 0. . +.
Épithélioma radiologique des paupitres (MENE-
TRIER el MONTHUS). +. . A eh gh et E
L'autopsie d'un radiologiste (Gavaraest et Mı-
NELLI) seseo’ ro E E
Les radiodermites (E ASS da as
Mort immédiate par les rayons X? (COSIMA
Bixba). ae
Histoire d'une adicto chronique E E
Un traitement des radiodermites chroniques
(DOUMER). és
Angiomatose ‘culance consecutive: la radiothé-
rapie (JEANSELME) . . .
Un cas de radiodermite après radioscopie, son
traitement chirurgical (KEMPF et PAGENSTE-
CHER) ;
Phénomènes cutanés tardifs ‘dus à la radiothé-
rapie (ARCELIN) . . . E à
Du cancer radiologique (MLLE FEGGIN) . ae ee
Radiodiagnostic
Généralités.
L'usage des rayons X dans le diagnostic des
maladies de la panto et de l'abdomen (LOGAN
CLENDENING). . . à
Du role et del’ impor tance de la radiologie dans
l'étude et l'évaluation des impotences fonetion-
nelles (DESTOT).. . . DE
Le radiodiagnostic en 1914 (ALBERT Wei). de
La radiologie en campagne et au cours de la
guerre des Balkans (CoOrsERGUE). +... - +.
La radiographie en campagne (HirTz). . . . .
Schémas radiologiques du tronc (CERNE).
Recherches os sur la gymnastique
viscérale (P. CARNOT) . ne Na Mr Sacer e
Os. Crâne. Articulations.
La de A des maxillaires et des dents
(BELOT). ©..
Les lésions osseuses de la variole (MUSGRAVE
et SISON) . . . à
Sur les formes anormales de l'hérédo- syphilis
tardive des os longs ere mer el MEAUX
SAINT-MARC) .
Myxedème consécutif à une maladie aiguë de
l'enfance (Acnarn el SAINT-GIRONS) . . . +. .
Calcitication de la bourse sous-acromio- -deltoi-
dienne (LAQUERRIÈRE el LOUBIER) .. .
Sporotrichose osseuse et sporotrichose pulmo-
naire simulant la tuberculose (LAURENT). . . .
Considérations sur la pathogénie des kystes
essentiels des os et des cals soufflés (MUTEL).
Des osselets surnuméraires du tarse, orsa tar-
salia. Leur importance pratique (FROELICH). .
La radiographie des os et des articulations. Sa
valeur en chirurgie CRE (NOVE-JOSSE-
RAND)...’ ; e E
Luxation médio- -carpienne. en av vant du poignet
droit (Moucuer et VENNIN) . . . ata
L'ostéo-chondrite déformante de la hanche cnez
les jeunes sujets (LENORMANT). . . ee
Coxa-vara de l'adolescence (AUG. Broca) ia
Contribution á Vétude de la pathogénie de la
déformation de Madelung ou radius curvus
(CANTAS). - + ;
Examen radiographique du pied plat (BADIN) -
Ostéo-arthropathie pneumique (GUULDESBROUGH).
40
721
97
97
97
98
98
722
La radiographie des os et des articulations. Sa
valeur en chirurgie orthopédique (REDARD) . .
Paralvsie infantile avec déformations rares (BEL-
LINGUAM SMITH) a de mn té we ete
Angiokératome avec modifications osseuses
(Parkes WEBER). 4 se se se ss . +
Fracture du col chirurgical de Fomoplate
CE ANYON)» ord, us o ES SE et are e
Curieuse cause d'erreur de diagnostic dune
fracture de lhumérus (bE PostoLAT-BACHOUE).
L'os « tibiale exlernum », ses rapports avec la
tarsalgie et la fracture du scaphoide tarsien
(MOCC T e oe 4 gees ats Ge AE ANA Sa
livpertrophie de la clavicule droite : résection
au tiers moyen de l'os et greffe d'une portion
égale de la 6° cote (VILLANDRE) 4. .
Sarcome de Fomoplale (POTEL). ........
vasculaires
Côte cervicale avec symptomes
(Mexrz Er JOHNSON) ee
Cotes cervicales (LESIEUR). . . . PE a
Fracture du bassin chez un enfant (SKILLERN].
Modification du bassin due à une atrophic tesli-
culaire avant la puberté (Barty SHAW er
HicnaM COOPER). ooe a
Fracture comminutive du crâne par balle de
petit calibre avee hernie centrale et hémi-
plégie à ganehe (RouviLLols) -...... ;
Récidive crânienne d'un cancer du sein, perfo-
ration du crâne méconnue à la Ae
(GOULLIOUD) ©... ne à
Perforalion du crane non décelée par la radio-
graphie (DESTOT) .......
Perforation du crâne non décelée par la radio-
graphie (GANGOLPHE) +... . 0.0.8. LS +
Névralgie faciale, Dent de sagesse incluse dans
le maxillaire inférieur (SIEGEL)... . ae
Sur l'importance de la radiographie dans l'étude
du pied plat valgus des adolescents (BADIN) .
Luxation irréductible du gros orteil (MonesTIN).
Ankylose congénitale du coude gauche (Broca).
Entorse du poignet, dinstasis seapho-lunaire
(LAROYENNE) . . . . ON
Ostéo-arthrite tubere uleuse du coude droit, lar-
gement uleérée, Traitement par les injections
sclérogènes et les curetlages répétés de Var-
lie ulation: Gauérison (WALTHER). 2... 0...
La seconde élape du traitement de la luxation
congénitale (BARBARIN) . 00.05.40. 2. ee ..
Ostéo-mvélite aiguë coxo-fémorale (GAUDIER). .
Malformation peut-être congénitale du bassin
S'étant manifestée pour la première fois au
moment de la puberté sous les apparences
d'une coxalgie (Jacon). :
Absence presque complete dimpotence fonc-
tiounelle immédiate chez une malade atteinte
de fracture PAR du eol du fémur
. .
(NUVRAY). . . . . ee +
Deux nouveaux cas de mal de Pott syphilitique
(PIED). DE A D a Le % A le i
Sur la oh des formes auk løsnes chro-
niques de la colonne vertébrale. Documenta-
tion radiologique (BERTOLOTTI) ©...
Radiodiagnostic. radiothérapie et radiumthérapie
des ankyloses (LEDOUX-LEBARDÐD). . , . . . ..
Sarcome de Fhumérus après suture métallique
(RELEY osa ent es re ogo na tee Aie à
Le diagnostic radiographique des sarcomes
OSSCUN (NLYNENS). . . . e . . . . . e e .
Exostoses ostéogéniques multiples accomp \-
gues Varréts de développement et de défor-
mations du squelette (Perra... o... o.
Fracture de Papophy se coracuide (VEGas el ince)
Etude sur l'os du tarse surnuméraire Juxta-sca-
phoidien (os tibiale externum) et particulière-
ment sur sa confusion avec une fracture
CLAPOINTE), ......
164
256
Fractures des tubérosités
Journal de Radiologie et d Électrologie.
De la torsion spiroïde du tibia (Lamy). . . . . .
Radiographie d'os tibial antérieur (scaphoïde
accessoire) (SCHWARTZ)... . +. . RCE
Fracture du radius vicieusement consolidée chez
un enfant de 7 ans et demi. Ostéotomie sui-
vie d'ostéosvnthese par vissage sur plaque
métallique de Lambotte (BoBakD). . . . . . .
Lésions précoces de la lèpre constatées par la
radiographie (COLOMBIER) . + s . . . . . . . .
Fractures du crâne avec ee d’air dans
les ventricules (STEWART). ar Sd
Accidents de la dent de re (Mory). a ee daria
L'architecture de la mandibule humaine (BALLI;.
Le diagnostic et les indications opératoires dans
les sinusiles frontales (PassoT). .......
Une cause d'erreur dans l'interprétation des
radiographies du poignet : la pseudo-luxation
physiologique du scaphoide (NoGIER). . . . .
Fracture ancienne de l'extrémité inférieure du
radius (PICQUÉ). < ese. detre à
compliquant la luxa-
tion de l'épaule. Valeur oque de la
diver le (MAPTOTIL > sc ta
Double coxa-vara à type infantile chez une fillette
de 3 ans (ROTH). 4422-24 2 de aus di AR
Fracture de la rotule directe el comminutive
(sept fragments): cerclage au fil d'argent et
suture au til de bronze fin d'un fragment cen-
tral complètement détaché. Guérison. Radio-
graphie au bout de 5 ans (HERMANN LEGRAND).
Radiographies du genu valgum et lésions os-
seuses multiples de nature RER
syphilitique (MAUCLAIRE et BADIN). ASS à
Fractures articulaires de Pextrémité ‘inférieure
du fémur, intercondylienne et sus-condylienne
en T. Ostéosynthèse par vissage des condyles
et d’une attelle métallique intercondylo-dia-
physaire. Guérison. Résultat au bout de
6 mois (HERMANN LEGRAND)... 2... . . .
Fracture bi-malléolaire avec luxation du pied en
arriére. Réduction sanglante. Cerclage de la
malléole interne. Guérison (DELBET) . . . . .
Pied plat valgus consécutif à une fracture de
Dupuytren (Japiot). . . . . . ster à
La scoliose par malformation de la cinquième
vertebre lombaire et son traitement (Mme Na-
GEOTTE WILBOUCHEWITCH). . 6.0. 0 6 ..
Examen radiologique d'un cas de tarsalgie
rebelle (INFANTE)... . . . ; Dei
Anomalie d'une apophyse transve erse de la ve ver-
tèbre lombaire (CALVÉ) . ...........
Fractures des vertèbres cervicales sans lésion
de la moelle épinière (ALLAN-NEWTON). .
Radiographie de la colonne vertébrale de protil
dans Je mal de Pott (CALVE el LELIÈVRE) .. .
Cure orthopédique de la AMA tuberculeuse
(MENARD)... . ; wei
Recherches expérimentales sur la date d'appari-
tion de l'atrophie osseuse due à linactivilé
(BRANDES). . . . . A a
Anomalie de la première côle 4 gauche avec dou-
leurs el parésie. Ablation. Guérison (LAURENCE).
Un cas d'ostéopsathyrose congénitale (VAN NECK)
Exostoses ostéogéniques (BROCA). . . . . . . .
Un cas de sporotrichose avec gomme osseuse
d'un métacarpien (Wibal et JACQUET). . . . .
Hvpertrophie fusiforme de la diaphyse humérale
gauche (Ror). . . . . e . . e . . e . . . e
Os surnumeraires du lies leur róle dans les
vstéoalgies du pied, leur diagnostic avec les
fractures (MOUGHET) 4.4... ee
Un cas d’ostéo-periostite traumatique ?(CHARLIER)
Varices congénitales du membre supérieur el
dvstropliies osseuses (LEREDOULLET et PETIT).
Autogrefle de la diaphyse tibiale nécrosée et
séquestrée par ostéomvélte. Restauration du
258
238
Table des
tibia autour de la greffe, Guérison avec résultat
fonctionnel excellent (LAPEYRE) . beer secs
Déformation congénitale du femur (Conor MA-
GUINE ek eee ee vs A de
Le périoste dans la evelleo OSSCHSC INGLES:
Sur un cas démontrant Putilité des ravons X
dans le diagnostic des fractures (STEWART).
Importance de la radiographie pour établir le
pronostic des affections tuberculeuses des os
(HAMMOND). .. | VENTES.
A propos d'un article du Dr M: aag sur un odon-
tome de l'antre d'Higlimore (WESKI) e.a...
Décollements épiphvsaires et fractures de la
region condylienne externe (Broca). ©...
Entorse juxta- “piphysaire du radius: de Putilité
de recourir à la radiographie du coté sain en
mème ue qu'à celle du coté blessé (Mot-
CHE us e . . e . . . . . . o . . e . . . .
Luxation adio-carpienne pure en arrière (Cara-
VEN et DEGOUY). ...... le de ee on oe
Contribution a Pétude des troubles trophiques
d'origine traumatique de l'os semi-lunaire du
carpe (FRENKEL-TIssoT) . Pre ae ek es
Reposition sanglante d'une tète radiale complète-
ment détachée (OMBRÉDANNE) . . . . . +. .
Interposition de lépithrochlée décollée entre les
surfaces artienlatres du coude (OMBRÉDANNE).
Fracture de la tète du femur (DUvERGEY) . ...
Fracture malléolaire avec fragment postérieur
du tibia (fragment marginal postérieur), radio-
graphie et piece (JAPIOT). 2... 0 0... . .
Arthrite chronique dans Fhémophilie (CARMALT
IONES. E El ce. Bi es BS Era a a R
Contribution a l'étude ‘adiographique des mal-
formations de la colonne vertébrale (SPEDER).
Malformation congénitale des vertèbres (Nor-
BUNNY te NR O ot
Un cas de spondylose traumatique avee autop-
sie (maladie de Kunnel) (BALTHAZARD). 2... .
Radiographie de la tête (La RÉDACTION). . . . .
La radiographie des os et des articulations, sa
valeur en chirurgie orthopédique (Horsisen).
Svphilis osseuse héréditaire tardive (Bani)...
Troubles dystrophiques du squelette dans la
coxalgie (V. MENARD) 20. 6 6 6 8 ee we es
La maladie de Sehlaetter (Lance)... 0. 0.
Contribution à l'étude des tumeurs du cerveau
visibles à la radiographie et en particulier des
tumeurs d'origine pituilaire (LUGER) oo...
Enueléation tr ene du s ee carpien
(MICHEL) . Sea Hs O à
Luxation méconnue du grandosen arrière (Juxa-
tion dite du semi-lunaire), — Résultat fonc-
tonnel suffisant sans intervention (DEMOULIN).
Radiograplue de lhypophyse et relations de cette
glande avec les états épileptiques (JOHNSTON).
Radiographie de Ja selle turcique (HAMPSON).
Fracture intra-alvéolaire d'une dent. Consolida-
tion. Radiographie (CAILLON et JATRERT DE
DTN I) es D te! ceo run ER RUN
Etude sur la radiographie dentaire. Présentation
de clichés (BILLIARD) «o... eee
Luxation du eoude en dehors: arrachement de
Pépitrochlée qui s'interpose entre les surfaces
articulaires et empeéche la réduetion (DENELLY:.
Certains types d'arthrite déformante et leur trai-
tement (0OSGoop), o o a 6. 6 6 ee . .. . et
Des suites éloignées de amputation de Chopart
(G. MICHEL) ©. as SA tes ae ne
Fracture du col chirurgical de Fhumérus passée
Inapercue chez un enfant de 1l ans et décelée
par la radiographie (Mile PERROT). 2... ..
Radographie de Particulation du genou après
injection d'oxygène (ULRICHS)... Rt ase
Les fractures du eol du fémur. La frac bare intra-
‘apsulaire existe-t-elle? (IMBERT)... ah.’
Matières. a
Les fausses fractures du col fémoral chez Fen-
fant et la coxa-vara soit-disant congénitale (Sa-
VARIAUD) e a: Ge de E A cm de Se A
Les fausses coxalgies, les fausses luxations et
les fausses fractures du col fémoral ou la coxa-
vara des enfants et des adolescents (Sava-
RIAUD) o e e e
Coxa-vara. Etude pathologique et traitement
(EUS VSLIE)s 2. a AE
Bassin rétréei par absence de sacrum (DEsFos-
SES) e esse . . . . . . .. . . 0.
Les anomalies costo-vertébrales congénitales en
rapport avee les déformations thoraco-rachi-
diennes (LESRRE) 2. 6 es es A
Paraplégie pottique à marche rapide guérie en
quelques jours par RP de la méthode
CAbbott (MAYET) e Let a ra so Ke Ať
Malformations osseuses (KELLOE + ox & 7: des
Quelques lésions osseuses rares (HARTUNG). e.
Production d'ostéophytes et d'exostoses au cours
de Ja goutte chronique et du rhumatisme dé-
formant (Barnes BURT) . . . Mure à
Aspect radiographique des tumeurs osseuses
bénignes el malignes (BYTHELI >. +... 0 .
La radiographie stéréoscopique du poignet
(GEUZET) o e 24: DA ne mé Oe
Lésion unique du scaphoide (Passer). o. ea.
Division congénitale du seaphoide simulant une
fracture « naviculum carpi bipartitum » (Mov-
CUED). was aaa UL ES a de 2
Sur un cas Vacrodactviopatlie hypertrophiante
COCHE SEL) a a A gore
Un cas de malformation congénitale de Vavant-
bras suivi de courtes considérations bistolo-
giques (BUCKLEY) 444 +. ee es
Transplantation osseuse dans les phalanges
(HAAS 5 re AS Se à dd à a tee A
Résection de la hanche dans les traumatismes
anciens de la hanche (LEJARS) . ..... 6 .
Luxation congénitale incomplète de la hanche
tardivement douloureuse (BROCA). . 2... . .
Pseudo-coxalgie de Calvé (ROBERTS). 0...
Les fausses fractures du eol fémoral chez Fen-
fant et la coxa-vara soi-disant congénitale
ees ER ee
Double sillon congénital à la cuisse et Ala jambe
(LE EMPEL)S 2.508 bo ta unie le à
Ligaments croisés artificiels (CORNER) + +...
A propos de la maladie de Schlaetter (JUDET) .
Fracture de Fépine tibiale (Corner et be Moco-
E IEEE E
Contribution à l'étude du fragment marginal pos-
térieur du tibia. Observation d'une fracture
avec examen radiographique et dissection de
la pièce un an apres la réduction (Japviot). ..
Chondrome malin de Fextrémité supérieure du
péroné chez une fillette de 9 ans et de mi
OCLINI Eat E A OR at
L'astragale et son importance dans la fracture
de Pott (STANLEY FREEMAN). +... o... +. +
Fracture vertico-transverse de Pastrag: de (Baubrr)
Fracture en trois fragments du seaphoïde tar-
sien (BAUDET) . : :
Sur un cas d'acromépgalie, Présentation de ma-
lade. Étude radiographique (Cruzer el Levy)
Acromégalie fruste avec faible volume de la se Je
turcique (CLUZET, LESHEUR et GIRAUD). . . +.
Quelques cas d'acromégalie pi waissant en partie
unilatérale (LACAILLE). - +. . E E E
Aspect radiographique de la se Ie turcique dans
les maladies de Vhypophyse (GILBERT SCOTT.
Polydactylie et téralome hypophysaire (BER-
TOLOTTID © e s s ee s o ee ew he es
L'aspect dentaire de l'infection buceale (RUEIN).
L'étude radiographique des maxillaires el des
dents (CUAVASSE) e s e s e ees ss ee ee
. . . . . . e . . . . .
724
Quelques documents iconographiques sur la seo-
hose (Mme Floupre). . 2. 2 ....
Compressions de la moelle et de la queue de
cheval par exostoses vertébrales (LE DAMANY).
Radiographie d'un mal de Pott dorsal (FAYARD)
Deux cas anomale de la cinquième vertébre
lombaire, articulation d'une apophvse trans-
verse avec le sacrum (Jarsor et NSANTY). . ..
Contribution à la pathologie chirurgicale de l'age
de croissance (ZIEMBECKI). 2.0. 0, . ee
Résultats éloignés de trois résections osseuses
pour ostéosarcomes, réparées avee un trans-
plant hbre pris sur le péroné du malade (Hu-
Co Via ae O SR eg une a BS ote aa a ere E
Quelques anomalies congénilales (Ré. MORTON).
Ostéomalacie atypique à début infantile chez
une lemme vierge de 77 ans id de OES 2
(Durour, Lecras et RAVINA). TE
Un cas de malformation symétrique de la main
(ROEDERER) > e e a a a a ire
Bifurcation héréditaire et familiale de la r main
(LOMBARD) . ne i Meme He don
Un cas de main 1 bote radiale congénitale (MUTEL).
Un cas d'absence congénitale du radius (ROEDERER
et BOUVAIST). . e te we wt tw tw
Absence congénitale du cubitus (RotH). . . . .
Os rotulien du coude et fracture de VPolécráne
(KIENBÖCK) a a s a Does
Deux cas de scapulalgie avec séquestres. Dia-
gnostic fait par la radiographie. Intervention
(DENET). . . . . . . aE E re
Deux cas de fracture de Vomoplate (GALLAND).
Gros orteil surnuméraire du pied droit (COVILLE).
Pied plat valgus invétéré double, d'origine con-
génitale (VERRIER). os eee
Fracture bi-malléolaire avec fragment postérieur
(DESGOUTTES) eus nee ae he An a ys ww dei à
Fracture bi-malléolaire ancienne avec fragment
postérieur. Intervention. Bon résultat fonction-
nel (BERTEIN) $ Ll dd as le, ee Se a Be
Fracture marginale antérieure de l'extrémité
inféricure du tibia (AUVRAY). ©. sssaaa’
Ostéosarcome de l'extrémité inférieure du fé-
mur (CHEVASSU). e.s seset’.
La maladie de Schlactter (BARBARIN). ri
Tumeur blanche du genou. Résection extra-arti-
culaire, Guérison (FRAT)... . ,.
Malformation congénitale rare des genoux
(ROHN e a Soe Sak SU PAS ein as à
La résection dans les traumatismes anciens de
la hanche (FERRATON) . ... o... ee
Note sur une variété de fracture complexe de
l'extrémité supérieure du fémur (Tounerr). .
Les fractures du col du fémur. La fracture
intra-capsulaire existe-telle? (LMBERT)
Coxa-vara traumalique (STOCKIS) . . . .
Ostéopsathvrosis héréditaire (TILLAGE). à
Eversion de la vessie, suite tardive de viol
(PACKARD). . 8, E be! eee ea ae A
Radiographie de la selle turcique dans un cas
d'épilepsie (AUBOURG). 0 0 4 ..
Le syndrome oxyee ‘phalique (BERTOLOTTI). . . .
Accidents septiques d'origine dentaire (HASKIN).
Fracture de la colonne lombaire sans symptômes
médullaires. Radiographie (Jarior) . . . . . .
Deux cas de malformation rare de la 5° vertèbre
lombaire: articulation d'une apophyse trans-
verse avec aileron du sacrum (Jarior et
SANTÉ IS E ls An tae an E
Sporotrichose osseuse et sous-culanée dissé-
minée chez un enfant de 14 mois (GOUGEROT,
LURMANN et LAROUSSE) +... ....... ..
Periostite tvphique chronique (SOLEDO).
Luxation de la phalangette du pouce (Juber). .
Luxation du grand os, énucléation du semi
lunaire, fracture et luxation dorsale du pyra-
. .
412
ALS
415
415
#75
475
473
Journal de Radiologie et d’Electrologie.
midal. Echec de la réduction, extirpation du
semi-lunaire suivie d’un résultat satisfaisant
(Forsy). A x Bee. Re S
Fracture du coude chez l'enfant et appareil de
Hackenbruck (VAN NECK) . 2.0... 2 eee
Luxation du coude avee f acture de la tète du
radius. (MICHEL). e. sasse ee à ee
Metatarsus varus congénital (VAN NECK).
Fracture antéro-transversale de lastragale avec
luxation postéro-interne du fragment posté-
A as aa s Ge aw 4 Se, See: a
Syphilis héréditaire de la rotule. Fracture par
arrachement d'un fragment osseux (MAYET). .
Ostéomvélite aiguë de Pischion (MAYET). . . +.
Fistule ombilicale symplomatique d'une tuber-
culose du pubis (KIRMISSON). . . . . . . . .
Note sur la radiographie erànienne. Nouveau
dispositif pour immobiliser la tète. Diagnostic
des lésions de la selle turcique, des tumeurs
cérébrales et des altérations des os du cráne
(INFROIT). Cia o ee a
Acromégalisme partiel familial (type digito- pal-
pébral) (SrcarD et HAGUENEAU) . +... . +. +
Canine incluse dans la voúte palatine (LEBE-
DINSKY) 30000 a té :
Note sur une technique de la radiographie laté-
rale de la colonne cervicale (PESEI). .....
Les fractures latentes de la colonne vertébrale
(Borni TrRoTti).. s . 6 2 ee ee th ew es
Quelques documents onog RUES sur la
scoliose (Mme HoubprE). Dre ok Ei
Réveil et localisation de la syphilis osseuse Ala
suile des coups de feu (TOUSSAINT). Di
Contribution à l'étude des points d’ ossification
du squelette par Ja radiographie (TAPON).
Contribution radiologique à Pélude du dévelop-
pement ostéogénélique des métacarpiens ous
TOLOTI e s ar nee LAS Haas A
Sur deux cas de brai hydaelylie (VALCANC OLI).
Séparation de I épiphy se du petit trochanter id
fémur (METCALF). FRS Mate) as
Radiographie d'un cas rare d'ostéomy élite Suphi:
litique du tibia (SCADUTO). +... «o... +
Etude radiologique d'un cas de Paget considers
spécialement au point de vue des altérations
de la base du crane (Ricca). oe .......
Fractures spontanées, multiples, des côtes, chez
un tabétique (QUEYRAT et Ch. SCHWARTZ) . . .
Ostéomes post-traumatiques de la portion char-
nue des muscles (LAQUERRIERE). e. essa’
Ostéosarcome. Exostose (GALEN)... a.oa.
Notes cliniques et older sur les frac-
tures du bassin (BELGRANO). ©. esaeen a’
La radiothérapie dans le traitement des pseu-
darthroses (AMUNATEGUI). +... . ew ee 0
Réveil du microbisme latent syphilitique et go-
noccocique au cours du traitement des plaies
des armes à feu (TOUSSAINT), . +... ....
Sur quelques kystes des os (MaAJoocHl). . . . .
Trois cas de synostose radio-cubitale congé-
nitale (MARTIN DU PAN)......., ee
La svnostose radio-cubitale Sener ot (Ma-
DRANGE) à ss A We
La luxation du semi-lunaire du carpe (VULLIET).
A propos de quelques traumatismes du carpe
CUANTOS: > Se e BO a Amn Gh Ba SP us.
Coxa hyperflecta bilatérale (Jov on et MAUCLAIRE).
Un cas exceptionnel de fracture de Vastragale
CANONS toc We coe es eee Hh ea anne ee ee
Examen radiologique des sinus accessoires
(MANGES). © naci ds rca in o à Labs
L'importance des variations du squelette dans le
diagnostic radiologique des blessures de guerre
(LEDOUX-LEBARD, CHABANEIX et DESSANE) . . .
—
Table des
Appareil circulatoire.
Diagnostie radiologique des lésions svphiliti-
ques de Paorte (LisLer et KREUZFUCnS). ..
Diagnostic d'un cas de evanose congénitale chez
Padulte. Importance de la radiographie el de
la phlébographie (BaRIÉ, Louny et be La MOTHE)
Modifications statiques et cinématiques du cœur
au cours du pneumothorax (RIST)...
Deux cas d'anévrisme artérioso-veineux pi balle
de petit calibre (RouviLLols) . .. Sn Yorn te oe
FϾtus acardiaque et amorphe (STEW ART) re d
Des signes et du diagnostic de la svmphyse
cardio-péricardique (DELORME) 0 0 4 8 8.
Sur un cas d'épanchement péricardique et de
pneumothorax étudié par la radiographie ins-
tantanée (SPEDER). e 0 0 0 0
Présentation de radiogrammes concernant
malades atteints d'arythmie (HANNUS). +. .
Inversion du cœur (GUNSBURG) A ooh ok we
Note sur l'instrumentation et la technique de la
téléradiographie du cœur et de l'aorte (Josué,
DELHERM et LAQUERRIERE). . .
Asvstolie à répétition consécutive à la dilatation
aiguë primitive du erur ehez Penfant ree
Satin ef WILBORTS). ©... oe
Calcification étendue de la paroi a un anévrisme
volumineux de la crosse aortique (H. BECLERE)
Anévrisme de Paorte abdominale (LAuUBRY et
CLARAC) ©... : as a
Automatisme ventr iculaire intermittent prov oqué
à l'état normal. Manière de le mettre en évi-
dence, Re oculaire et atropine (PETZE-
TAKIS). . . dr a RO
Un procédé nouveau pour déterminer les dimen-
sions exactes du eur au moyen de la radio-
scopie (ALELOKOFF) +. +... ee 0. . ee.
L'augmentation de volume de Yoreille tte gauche
du ewur dans le eadre radiologique (Pesci). .
Le pouls larvngé présystolique du rétrécisse-
ment mitral (LAUBRY) 0 ee
Anévrisme de l'aorte abdominale diagnostiqué à
l'aide des rayons X {DE PALMA). . . ..
Un siége peu fréquent du souffle d'insuffisance
mitrale; importance de l'examen radiosco-
pique et graphique (Pezzi et BORDET). .
Les anévrismes de l'aorte passent souvent ina-
perçus faute de signes stéthoseopiques et sont
des trouvailles de bioradiographie (LACAILLE
CODECELLIEN La mere RUES es
Rétrécissement congé nital de artère pulmo-
naire, sténose infundibuliforme avec malfor-
mations multiples du cœur:leur origine endo-
myocarditique (LETULLE, AUBOURG, LEBON et
ie y aA a ee ME 6 Ge A
Observations radiologiques sur les causes Cer-
reur des méthodes cliniques de détermination
du volume du cœur (MUELLER). .
Tumeur du corps thyroïde simulant cliniquement
et à la radioscopie un anévrisme de la crosse
des
de l'aorte (LousTE et Mile LECONTE). . . .
Blessures par armes à feu intéressant le cœur
et non mortelles (PESCI). . . . . . A Dog
Deux eas de malformation congénitale dos gros
vaisseaux de la base du coeur (LENOBLE et
GOUGEON) o dogs ee e à Ai LE Mt
Les anévrismes de l'aorte passent souvent ina-
perçus faute de signes stethoscopiques et sont
des trouvailles de bio-radiographie (LACAILLE
et DUCELLIER) «2 4: 26 eck a pis ru OR à 0
Éclat de grenade libre dans le ventricule droit
(VOZ RE eu Sa y a da
Appareil digestif.
La radiographie de l'estomac et des intestins
(LESTER LÉONARD). +... o... +... ee
al
98
599
599
540
614
681
~}
As
ot
Matières. 7
Sur un aspect non encore décrit des symptômes
diverticulures de l'ulcère de Pestomac (PETREN
et EDLING) ry o. . e . . . . e . ry ° . . . . e . .
Production d'une biloculation gastrique par
ulcère gastrique après gastro-entérostomie
(CASMAN). ees’. an Butte Ge) A AA
Étude sur les troubles intestinaux consécutifs à
la gastro-entérostomie (MATHIEU el SAVIGNAC).
Spasme douloureux du pylore (DOMINGUEZ). . .
Corps étranger de Pestomac (AUBOURG). ....
La radiographie de Fappendice (GAURCEROL)
Radiographies intestinales relatives á un cas
de sub-obstruction (Farcy) . . . . TEN
Allongements segmentaires du gros intestin : les
dolichocolies. Leur importance dans la patho-
logie du gros intestin (LARDENNOIS et AUROURG).
La potion de Tonnet pour l'examen de l'estomac
(COLOMBIER). ... i Bdge Tae ae AR la
L'usage des ravons x dans le diagnostic des
maladies de la poitrine et de Pabdomen
(LOGAN CLENDENING). >... a a ne ET
Examen d'un cancer del œsophage aux rayons X.
Fistule nie -trachéale (GoiNanD et VIAL-
LET) . HR TR Re es ame RE
Diagnostic radioscopique des biloculations gas-
triques (COLLETTE). s. ss +... . . ee es
Contribution au radiodiagnostic de la péri-
tyvphlite (ULRICHS). . ... +... +... . . +.
Cancer de l'angle droit du colon. Forme ané-
mique. Radiographie à image lacunaire (BEN-
SAUDE et THIBOUT). .. o... .........
De l'examen radiologique du foie. Sa valeur
dans les eas Wabcés (HEYMANN). +... . ..
Radioscopie du foie et des voies biliaires, par-
ticulierement en vue des caleuls biliaires
(RSE) cg Be cara we Ba we Se a ins ea le SU
Grand abeès du foie dysentérique, traité par la
ponction évacuatrice et des injections d'émé:-
tine. Bulle gazeuse intra-hépatique. Guérison.
(Baur et PLISSAN). Se gt ses bi ee & 5
Corps étranger de Peesophage (Gu ISEZ) . à x
Corps étranger de Porsophage chez un nour-
risson (BLACKBURN)... aa en S
La radiologie du tube digestif. (BRELET) . PE
La radiographie de Festomac et de Fintestin
(LESTER LEONARD). o o a s a‘ es
Radio-diagnostic des affections de l'estomac
(DTOÚUET) s s eca ara HAS A De à re
Un diagnostic moderne de cancer de Pestomac
(SAVIGNAG): c oe a Aus a de a A A #4
Diagnostic clinique de la dilatation de l'estomac
(LEVEN) . à > G ` wet 4
Diagnostic de la dilatation de I estomac (HAYEM).
Étude radiologique sur les rapports existant
entre le système nerveux et la fonction mo-
trice de l'estomac (MAssINI) (EISLER) +... .
A propos du diagnostic de l'uleère duodénal
(BIERI are RRA AR ae
L’oeclusion incomplète de l'intestin dans la pé-
ritonite chronique (LION). 25 6.0. 6 6 ee +...
lléo-sigmoidostomie simple dans le traitement
de la stase intestinale (GUILLOT) . . .. +.
Obstruction du colon transverse par coudure
(BAILEN) Z a re ar ad do ba, co eds Lee sh
Abcès du foie guéri très rapidement par linci-
sion et les injections sous-cutanées d'émétine
(MAUCLAIRE et MARCEL LABBÉ). . . . . . . . .
Des premières applications des ravons X dans
l'étude du tube digestif (CANNON). . . . . +. .
Dentiers et os dans l'æsophage (GUTHRIE) . . .
Extirpation de Vesophage thoracique pour
cancer, à l’aide de la respiration artificielle
(BAUMGARTNER). e s e so es s ee a ne ue
La mobilité de l'estomac (CAFFIERO). . . . .
Études de radiologie gastrique (SIGILIANO) . .
. e e .
ww
QT
5)
52
D
59
65
89
— 4
720
Le radio-diagnostic des maladies de l'estomac.
Les images lacunaires et diverlieulaires (DE-
CLERE), LA e L 1 . . . . . . e e e * e . . . .
Gastrite polypeu use polvadé nome) (MYER. ©..
Diagnostie radiologique de Puleére et des ulce-
rations prloriques ou nes Spasme
pylorique (MARECHAL). e e 6 +... +... ee
A propos du radio-diagnostie de Puleére péné-
trant dans le paneréas, sans rétention par
spasme pylorique | CLD NGMI) 4 2 ee Ste à
Contribution à l'étude de noie topogra-
phique du jéjuno-iléon au point de vue echi-
rurgieal (Boss) o ee CES AR
La radiographie du ceeum et de Fappendice
léocical (DESTERNES). e 0606 6 8 ee ee ee
Aérocolte (H. LEBON) 26 o... ee ee ce
Etude des petits mouvements du colon à l'aide
du sériographe (MARIO SERENA) «o...
Six cas de mégacolon. Examen radiologique et
rectoscopique. Considérations i ae a
(BENSAUDE et SORREL) ae 2 2 2. ee ee .
Constipation chronique traitement chirurgie al)
(Paren)... .. by dn Bd oles
L'examen du rectum et de l'anse sigmoide par
les rayons X (Jriuaras el Prieener). A
huportance de l'examen radiologique du trajet
gastro-intestinal au cours des alfections ner-
veuses dites fonetionnelles (PIERCE CLARK el
Busby)... . . . EA
L'estomae, organe pelexo (E RANE 1), a ae Se
Nouveaux résultats de la radiologie de Y line
(HUERTER) . .. Sa. Lee
Sténose congénil le du pylore (Ric HTE 1
Constatation radiologique rare (Vibon-Rev Esz).
Syndrome radiologique simulant une sténose
infra-papillaire du duodénum (PERUSSIA) . . .
Uleere pyloro-duodénal (CHaurraRbi oo. . :
Diagnostic radiologique de Fappendicite chro-
Hupe -EEBONJ e 2547. ie a a et ter à
Un cas d'insuftisanee de la valvule ilén-coecale
dl. Brenene). ... ; | f
Cas de constp: tion spasmodique ' Gomer ERTZ).
Le péristaltisme du gros intestin (JORDAN).
Ocelusion intestinale eens par bride cæ-
Cale OPEL LOT rare E ANUS cs Hs Sh
Radiographie d'un cas d'invagin: ation iléo-civcale
(LEMMANN). ee «| Are. DAME
Notes sur les fone tions du colon el p: arhe ulie-
rement sur la progression des lavements
(DRUMMOND) ooa’ ete a di E
Vésicule ou duodénum Co. TELE TT
Syndrome vésienlo-duodénal, Choléeystile an-
cienne et péricholécystite avec fistule entre la
vésicule el le duodénum CENRIQUEZ et Goss1T).
Radiograplnes d'un caleul dela vésicule biliaire
A E Hate St eR Aus
Sur le diagznostie radiologique des ealeus bil-
lares (RUBASCHOW) . +... . . . . .« . . . .
Sténose esophagienne par cesophagite el spasme
Ceardio-spasme) (LIMAUD) © e e e o... o.
Spasmwe du cardia avec grande dilat; Gan idio-
pathique ehez un enfant de 8 ans. Diagnostie
radioseopique confirmé par Vesophagoscopie,
Guérison (LEULLIER et GUISEZ). .......
Remarques à propos du travail du docteur
Strauss sur des fautes d'observation dans
l'examen radiologique de lestomace antérieu-
rement paru dans la meme publication (Ha
DERI Seria, o A omy ve ae AR o
Trichobezoar okie era) HET Beek
Remarques sur Pexelusion du us ho
et GOSSET)... a
Resection médiogastrique pour Wibe ulation i ur
uleere (SANTYI 2. 4
Estomae biloeulaire par uleère
. . . . . . . . » . .
calleux pénétrant
Journal de Radiologie et d Klectrologie.
de la petite courbure. Réseclion médio-gas-
trique (LAGOUTTE o o A à
Sur la motlité gastrique dans Fulcère de Vesto-
mac et Pulcere du duodénun, Remarques a
propos des publications du docteur Kreuz-
fuebs Honzkxecur et HAUDEK) 0 0 0 0 eee.
Signes radiologiques de Puleéere duodénal (Car-
MANTIS. ced: RS rem eS a a A are ns
L'étude radiologique des affections du duedé-
hum (CORNELIUS MUELLER). 4 0 0 ee ee +...
Mégacolon congenital ou maladie de Hirschprung
(DE VERNEJOUL @t SEDAN). +... 0 0 eee
La stase intestinale chronique (SORREL). . 2.
Contribution à Fétude du traitement chirurgical
de la « stase colique » par altérations du coté
droit (eæeum, colon ascendant, angle hépati-
que (P. Drvar et J. C. Roux)... 0...
Spasmes périodiques du colon descendant chez
Venfant CP TINÉL a os: ES a à és
La radiographie des ealculs biliaires (CHASTENET
DE MEN sus is das he Murs eo à
Calcul biliaire. Ri di graphie positive (R. Bov-
NEAL)" seo oe coa ELAn i ee ees ROUE HMS D & à
Abeës du lobe droit du foie, d'origine dvsenté-
rique, traité par Pineision et le drainage trans-
pleuro-diaphragmatique (COULLAUD). 2... 8.
Kvste hvdatique de la face convexe du foie
ENN ALTER Dd e de WOO A a
Un cas de kyste hydalique du foie sans éosino-
philie, avec réaction de Weinberg et examen
radiologique négatif (Em. Were et PruvosT).
Quelques exemples de l'utilité de l'examen radio-
logique du bord inférieur du foie (l|.Eboux-
LLEVAR 0 GS A anal ee EE dl Ree
L'exploration radiologique du fie DESTE RNES et
BACDHDON) a ae a a a a ea Ra
La radiologie du système intestinal (ROSENBAUM)
Situation et forme des divers segments diges-
tifs dans les principales positions du corps
(CARNOT, Roser GLÉNARD et GÉRARD) 2. . - .
Perforations trachéo-bronchiques au cours du
cancer de Feæsophage, Latence clinique pos-
sible. Technique de Pexamen radioscopique.
Fistule congénitale pharvngo-cutanée (Broca) .
Application pratique de la radiologie dans le
diagnostic des affections gastriques et duodé-
nales (ARIAL GEORGE ef GERBER). 0 8 ’’
Observations radiologiques sur la motililé gas-
trique (ROMKES) o +... 0 . 0...
Estomae multiloculaire avec insiltizance pylo-
rique (H. BÉCLERE). 0. <a aa a 4
Estomae biloculaire. Diagnostic par la radiogra-
phie; gastroplastie et gastro-entérostomie.
GuUériso s 4 4. und GMs ous da eS ah
Double sténose gastrique el lie (Pau-
CLE): IR
Trois cas d'estomac biloculajre vrai et un eas
de faux estomac biloculaire (LEURET). ....
Nouveau signe radioscopique pour reconnaitre
le spasme pvlorique d'origine extragastrique
CSSS Re o e s ana er pro Nes Ha AE Ga
Signes précoces et diagnostic de Pulcére juxta-
priorique (GENDRONNEAU) . E A me dE er
Incontinence pylorique “AUWOERG) ee ee à
Visibilité aux ravons X du trajel intestinal supé-
rieur grace à Vemploi du tube duodénal per-
feelionné (PALEFSKES ee 0. 6 8 00. . . . .
Rétrécissements du duodénum par des brides
anormales du mesogastre anterieur (HARRIS)
Toxémie intestinale (CHALMERS WATSON) . . . .
Les lésions du côté droit du gros intestin (LAM-
BRED) Se. SUR Nue ee de a Care EE à i A
De l'emploi des rayons X avant Pappendicecto-
mie (Jacours ROUX). se ea ee ee . . .. +.
050
Table des
Observations radiologiques sur le péristaltisme
et l'antipéristaltisme du colon avee considéra-
lion spéciale sur la fonetion de la valvule iléo-
eweale (CASE). II etes CU D Ex 0
Ectasie céæcohque (Lavement au sulfate de ba
rvum el coréine) (H. BÉCGLÈRE) . 6. 6 6 ee.
Technique et importance de VFexamen radiolo-
gique du foie (MEYER-BEIZ) e. 0 6 2 o... ee
Diagnostic radiologique des caleuls biliaires et
de la choléeyvstile (PFAHLER) +... o... ..
L'image radiologique du foie et de la rate
OE TELE e Us nt e Ge LD Re de te
Tumeur pancréatique, diagnostic radiologique,
intervention (LETULLE el Alora)... ...
L'exploration radiologique de l'œsophage (Au-
BOURG et BELOT).
Sur le sulfate de baryum comme substance
contrastante dans le radiodiagnostic de Tap-
pareil digestif (Crone),
Un cas de diverticule de la partie supérieure de
l'œsophage (NEUCERT). +... +... en‘
Diagnostic du rélrécissement de liesophage
o A re nées de ie We
Cardiospasme avec dilatation de læsophage
COM RL) 22 Le. ue de où ere us de de A
Le radiodiagnostic des corps étrangers de Feso-
phage (CHARLIER) ©...’ ee ee F A
Action du tonus du pheumogastrique et du svm-
pathique sur la forme de l'estomac (KLEE).
Un cas de rumination avee estomae en sablier
intermittent. Examen aux rayons X (Seutirz et
WREUZPUCHS o o ana AS Be BE à
Examen radioscopique de l'estomac dans un cas
d'empoisonnement volontaire aigu par le sel
d'oseille (FLAN IN, BRODIN et PASTEUR VALLERY-
RADOT e 2 Gow ate a Ye ap a ae a Be GO
Pyloro-gastrectomie pour ulcéro-cancer (SEU-
CERT) ake ey Loi ut Ed a el oe ARA
Kystes gazeux de Pintestin (MAUGCLAIRE). e...
Cathétérisme de intestin (PALEFSKD. ©...
Diagnostic de l'ulcère duodénal (COLE)... ..
Sténose du duodénum consécutive à une ulcé-
ration de fièvre tvphoide (COPPOLA). +... . .
Coudure du duodénum et rétrécissement du
prlore par une NA calculeuse > Rovs-
SEAC)... A Gt WR ces a A a p's
BA de la r: adiogr: aphie dans le diagnostic de
appendicite chronique (DESTERNES el Bac-
. e e . . e . . . . e . . e
DON), e e ry . e . . . a . . C2 . . . e . e .
La Renteénologie du processus vermiforme du
cecum (Bush)... ... ; be
Stase cavco-colique, C ‘olectomie totale (Pate HET).
Fistule pyo-stercorale: repérage du trajet fistu-
leux par la radiographie après injection bis-
muthée (ESCANDE et DURAND). 2. 0 0.
Les calculs biliaires. La radiographie de la
vésicule biliaire (AUBOURG) ©. oo 0. 0...
Hvpertrophie de la vésicule biliaire Juxée dans
l'arrière-cavité des épiploons (ZIEMBICKI).
L'antipéristaltisme du gros intestin (HAUCHAMPS).
Le diagnostic moderne des affections de Fes-
tomac d'après une statistique de 46 cas ‘avee
vérilicalion opératoire (SCHMIEDEN, EHRMANN
et ENRENREICO) oo 4.
Diverticule de CIA Extirpation. Guć-
rison (Gnoss) . ii la ie o aa a e YS
Contribution a l'étude du diverticule de læso-
phage, dit par pulsion (SHINGORO MARNYAMA).
Spasme chronique du cardia avee dilatation
de Peesophage. Cardioplastie extramuqueuse
CUED) us o ee A a dias
Uleére calleux de la grande courbure de l'es-
tomac avant a dans la rate SDA E
et GLAESSNER). ele ese! AE E a Jen E
Quelques notions aeenles sur Pueere de Fes-
lomae (POLLOS)... wee ee ee
Matières. pi
Le diagnostie radiologique de Fuleère de Fes-
lomac (CARMAN). se ss ee
Tableau elinique el traitement de l'uleére « extra-
pvlorique » de Festomae (FAULLSAnER el
Premenn von IREDWITZ). 0, 60... «+. .
Biloculation par sténose médio-gastrique. Etude
clinique el radiologique (Barton)... ....
Indications des différents procédés opéraloires
dans le traitement de Pestomac biloculaire
(P EDN AD ES Se Dd e A
Les bouches gastro-intestin: ales dans le cas de
pylore perméable (HARTMANN). o... .
Radiographie Westomac, ulere calleux (LE-
JUNE ES E de dh A EE ER E
Tumeur de la petite courbure de l'estomac
(WALTHER) !. . . . ER ETELA
Sténose aigué complite du pylore (WALTHER).
Du mode d'action du bicarbonate de soude sur
les douleurs gastriques tardives (ENRIQUEZ,
Binet el GASTON-DURAND). . . . So à
Contribution au diagnostic 1 radiologique de la
syphilis gastrique (PERRIN et JAISSON) . . ..
Dilatation congénitale du duodénum avec diver-
ticule (ScumMibr et Ouny). . 2.0... 2 8 i’
Deux cas de péritvphlite chronique avec insuf-
fisance de la valvule iléo-ciæcale (LonrELDT)
Image radiologique d'une invagination iléo-
ciecale (GROEDEL) + s e se so ...
L'uleus duodeni (DÜNKELOH). © .........
L'exploration de l'appendice, particuliérement
dans Vappendicite (RIEDER) s eases.
Examen fonctionnel adiologique de la typhlo-
sigmoidostomie latérale simple (P. DuvaL el
J. Ch. Roux). E ee ee oe :
Les altérations du ‘colon droit el la constipa-
tion (secale. Les indications du traitement
chirurgical et ses résultats (P. DuvaL et
Je CEROS e e Se a bars Die
Mise en évidence par l'examen radiologique de
la constipation relevant d'un traitement chirur-
gieal (LACAILLE). . :
Diagnostic et ir de la ‘dysenterie ami-
bienne (LAGANE). . . . Se e
Radiographies positives de vale uls el de vési-
ecules ealeuleuses (P. Devar et H. BECLÈRE)..
Radiographies du foie, de la rate et du dia-
phragme (RAUTENBERG) +... es se +.
Un eas de radiographie particulièrement nette
de calculs biliaires (WITTE). oe +... .. 0
Fistule broneho-biliaire par ramollissement d'une
gomme syphilitique hépatique (LEURET et
LAURENCE). 6 6 sors see ss
Corps étranger du foie extrait après vingt-trois
ans (BARLING) e eee ee
Étude radiographique de la constipation (Leroy).
Le critérium de l'opportunité d'une opération
d'après le diagnostic radiologique dans le
'arcinome de l'estomac (PONZIO) es essa’
Examen radiologique d'un estomac biloculaire
(COLESCHI). 6 6 es . . +.
Un cas d'éventration du diaphragme ave ec grave
alteration ‘de Festomac (SICILIANO) +... ee
Spasme unilatéral intermittent du diaphragme
(PERUSSIA). gh da AE ata te ee 1, SE ee Y
Un eas de hernie diaphragmatique diagnostiqué
par les rayons X (GRANDY). . . + +. +. +.
Un cas d'intussusception causé par Pinversion du
diverticule de Meckel (HANCOCK) . . . . +. +».
Mégacæcum idiopathique (BASSLER). . . +. -
Cancer primitif du foie. Opération pour récidive
survenue sept ans après la premiére opéra-
tion (YEOMANS) me +...
Paralvsie unilatérale du pharynx vue à Pexamen
radiographique (SICILIANO) +... . + +. +. +
L'examen radiologique de la motilité gastrique
(EPIPHANO). o o ee see
728
Mise en évidence par l'examen radiologique de
la constipation relevant d'untraitement chirur-
gical (LACAILLE)....... ee e oa
L'examen radiologique du tube digestif (HE N-
REDES) SA A He ey eee eae HR A
Appareil génito-urinaire.
Discussion sur la pvélographie (Fr. Kipp)...
Diagnostic des caleuls urétéraux (Wersz). . ..
Quatre cas de calculs enclavés de Puretere (Coc-
LINSON) a iaa Be E a A oa
Résection transpéritonéale d'un div erticule de la
vessie (BEER) « 4) 44. os 4 ie Ge à EE 44
Bilharziose de la vessie et des uretéres. Contri-
bution à l'étude des causes d'erreurs dans la
recherche des calculs de l'appareil urinaire
(LOTSY) . . . ‘ ,
Le diagnostic radiographique des calculs de Il ure-
tére pelvien (ÁRCELIN). . . . . . . we . . . .
Cas de rein pelvien; diagnostic avant Popération
G THOMAS) tas 8 LOU CRU + du
Le diagnostic précoce de l'hydronéphrose par
la pyélographie et les autres méthodes (THom-
SON)... ; she de a ee
Six cas de calculs du hassinet (PILLE js sex
Calcul vésical (GAYET). . . . . Ro EN e Ae
Les progrès du radiodiagnostie « en pathologie
urinaire (BELOT) . ............
Calcul et tumeurs du rein (BALL) . oe a Ws aes
Sonde urétrale opaque, pyélographie et sulfate
de baryum dans le diagnostic des affections
des voies urinaires (WILLIAM)... . 0.0.0 0°...
Un nouveau cas de calcul diverticulaire de la
vessie (PASTEAU et BELOT). or are ee
Le diagnostic radiographique. des calculs de la
région prostatique (NoGUEIMA) ........
Radiographies comparatives des deux reins et
des deux régions rénales (ALEXANDER) . . .
Sur l'injection de collargol dans le bassinet, à
propos de l'artiele de Wossidlow (BLUMM) .
Obstruction urétérale, stade urinaire : nouvelle
étiologie des caleuls (S0COLER). .......
Maladie d'Addison et caleification des surrénales
(ROLLESTON et BoYET).............
Uretére double (CHEVELLE) . ..........
A propos d'un cas de radiographie urétérale (Pas-
TEAU el BELOT) «cos. Here
La radiographie du fretus «in utero » (Porock1,
LAQUERRIERE el DELNERM). . Da a a pl
Sur le diagnostic radiologique des grossesses
gémellaires (KREISS). 044 044 0 ...
Le radiodiagnostie de Ja grossesse (Ponzio) . .
La radiographie de l'appareil urinaire dans la
pratique journalière (BILLIARD) «o... .
Radiodiagnostie des affections du système uri-
naire (SUQUET). . . 4... . . . . PRE ee
Statistique de 102 examens radiographiques pour
lithiase réno-rénale, suivis de vérifications di-
verses (ARCELIN). ; à Re ae
Topographie de la Uthi: ise réno- -urétérale (Ar
CELIN) a << AA A ner die et M a
Pyélographie pour une pyonéphrose (REYNARD).
Dangers de la pyélographie (Mason)... . . .
Observation relative à l'usage du collargol dans
la prélographie (WEST). ...........
Néphrectomie transpéritonéale (Présentation de
pièce et de radiographies) (M. ANDRE) . . . .
Exclusion partielle dans un rein tuberculeux avec
urines elaires (ÎTEITZ-BoyER) . :
A propos de la pyélographie (Arc ELIN) | ss 8
Traitement des calculs rénaux (MARION). .
Rein mobile, radiographie en position verticale
(GAYET el JAUBERT DE BEAUJEU).
. . e
52
100
100
289
284
290
290
Journal de Radiologie et d’Klectrologie.
Tumeur du rein coexistant avec la lithiase bila-
térale (16 calculs d'un côté et 32 de l'autre)
(REYNARD). ©. 2... we . . .. ie
Hypertrophie de la prostate, injection de col-
largol (CHUEVASSU et AUBOURG). ........
Kvste hydatique calcilié rétro-vésical diagnos-
DU (MARION Josta oo AAA à
Radiographie de la trompe de Fallope (Cary). .
Eversion de la vessie, suite tardive de viol
(PACKARD) ug Guess o re d'en eue
Les effets de la prélographie (note préliminaire)
(EISENDRAT) > 00 So) se! dde gas Gr
Coexistence d'une tumeur du rein et d'une né-
phrolithiase bilatérale (NoGier et REYNARD). .
Tuberculose rénale à forme anormale (PILLET).
La mobilité rénale et ses conséquences pour le
diagnostic radiographique des calculs du rein
(RAFIN el ARCELIN) ee ee ee ..
Note sur un cas d'expulsion de calcul urétéral
par l'injection urétérale de glvcérine (PERRIER),
Les coliques néphrétiques en dehors de la li-
thiase (pseudo-coliques néphrétiques) (NOGIER
et REYNARD). ed a A 2 4
La vessie normale et ses sphincters et les mo-
difications apportées par la prostatectomie
sus-pubienne (HyYMAN).........,...
Pvélographies (GAYET et JAURERT DE BEAUJEU) .
La radiographie de l'appareil urinaire dans la
pratique journalière (BILLIARD) . . 4, . 6% .
Radiodiagnostic des affections du système uri-
A AN
La mobilité rénale et ses conséquences pour le
diagnostic radiographique des caleuls du
rein (RAFIN et ARCELIN). ©.. .......
Rein ectopique congénital pris pour une tumeur
du mésentère (Luney et Panis)... . . . ..
Ombres anormales de la région du bassinet
(AUBOURG). ©. . . . . End din
Radiographie d'un calcul de urétre (SORANTIN).
Caleul de l'uretère pelvien, examen radiologique,
intervention chirurgicale (Picor et AUBOURG)
Technique de la radiographie du fetus dans
l'utérus maternel (PeErussia). 5 bo i att
Etude sur les ealeuls diverticulaires de la vessie
(GOURIOU) . ee ERAN ;
Appareil simplitié pour la Py élographie (H. Wa AL-
THER) coe so a eae eS a 0 ;
Cas montrant la valeur de la pyélographie
(GERS 2d & Edo a E ee ae
Quelques cas d'anomalies rénales (ANDRÉ) . T
Etude expérimentale sur les effets du collargol
employé en pyélographie (EISENDRATH) . . . .
Le thorium, nouvelle substance à employer pour
la pyélographie (BURNS). ©... ..
Pvélographie dans le diagnostic des trauma-
tismes du rein (LUCKETT et FRIEDMANN). . .
Les résultats de 80 pyélographies (PLOTKIN) .
Systéme respiratoire.
Sporolrichose osseuse et sporotrichose pulmo-
monaire simulant la tuberculose (LAURENT). .
Corps étrangers des voies respiratoires (Ho-
NAIL. 0, 2 de A NO ee NS NE Su.
La topographie de la pneumonie du sommet chez
l'adulte, in es radiologique (PArL-
LARD) vu... os E A SA a
L'usage des ravons AN dans le diagnostic des
maladies de la poitrine et de l'abdomen (LOGAN
(CUENDENING) sot Se A a A
Sur des troubles dépendant d'une éventration
diaphragmatique rudimentaire (KIENBOECK)
Corps étranger du poumon (BOURGEOIS). . , . .
Tuberculose cavitaire du premier âge (RIBADEAU-
DUMAS 5 80 Se awe 4 eR Ju & € %
484
484
484
114
ge
Gi
Table des Matières.
Dilatation des bronches d’origine congénitale
chez une femme de 38 ans (GARNIER)...
La radiographie presque instantanée des adéno-
pathies trachéo-bronchiques Cae ae ct
AUCLAIR). de & 8 : a
Les pleurésies enkystées de la région du hile;
carrefour, hilaire de la plévre. Étude clinique et
radiologique (BARJON) . . . . . . . . . :
La radiographie des adénopathies thoraciques
(ALBERT WEIL) .. . . . . p4 Sai
Sur un cas d' épanchement péricardique et de
pneumothorax, étudié par la radiographie in-
stantanée (SPEDER) . . . a :
Valeur de Fexploration radiologique du thorax
pour le diagnostic de ladénopathie trachéo-
bronchique chez Venfant (D'OELS\iTz et Pas-
CHETTA) . . : E E E E $ de
Valeur de l'exploration radiologique du thorax
pour le diagnostic des affections respiratoires
de l'enfance (D'OELSNITZ et PASCHETTA) . +.
La tuberculose du nourrisson (RIBADEAU-DUMAS).
Considérations cliniques et radiologiques sur
la pneumonie du Sommet chez ladulte (ParL-
LARD, ROUSSELOT et BEHAGUE). . . . , . . . .
Pneumothorax silencieux; pleurésie purulente,
évacuation avec injection d'azote; guérison
(COURMONT et BARFOU). s . . o... . ew .*
Les pleurésies bilatérales (RAMOND). ©. ena.
La chondrectomie dans les déformations thora-
ciques accompagnées de troubles respiratoires
(LENORMAND). <= 00 o a a en
Etat hémoptoique consécutif à l'ouverture dans
les bronches d'un abcés dysentérique du foie.
Guérison par lémétline (CHAUFFARD). . . . . .
Pneumothorax double consécutif á une contu-
sion de la paroi thoracique (LECLERC). . . .
Radiographie d'un repas pulmonaire chez le
lapin (ROSENTHAL). . 0... . . . . . . . 2.
Un cas de cancer de l'æsophage avec ouverture
de la trachée (FAUQUEZ) . ............
Le diagnostic radiologique des lésions médias-
tinales (GEO Thomas) . gy Ca E de
Sur la fréquence de la tuberculose des sommets
chez l'enfant (SLUKA) +... ........
Exploration radio- endoscopique des bronches
(FLETCHER, [NGALS et FRIEDBERG) . . . . .
Extirpation d'une poche pharyngienne sans anes-
thésie locale chez un homme de 70 ans
(KELSON). é ‘ ie
Note sur les calcifications pleuro- pulmonaires
(DARBOIS) . . . . . . . .. APE S ae
Un diagnostic radiographique de pneumonie
chez l'enfant (Lemon et LAQUERRIERE) . . . . .
Image radioscopique due à une pachepleuri(e
(PALIARD) 4 ¿00 te ne LA de ua à
Pleurésies diaphragmaliques — tuberculeuses
chroniques à symplomatologie simulant un
ulcère gastrique (SAYRE MACE) +... . . . ..
Les types de la tuberculose pulmonaire infan-
tile reconnaissables radiologiquement (Rac).
Abcès unique et volumineux du poumon droit
d'origine puerpérale. Une PA
SADE et LEv! RANA Doct des da E
Sur la nécessité de Pexamen radiologique Sy sté-
malique des luberculeux (LEboux-LEBARD)
Du diagnostic de la tuberculose pulmonaire par
les rayons X (JORDAN). .. . . . .. ..,. ..
Valeur sémiologique de l'ombre radioscopique
« en bande transversale » de la région moyenne
du poumon (WEIL et GARDERE). . . . . , . .
Plaie du poumon. hémothorax guéris par la
thoracentese et le adds artificiel de
Forlanni (MURATORI). ee ee er a Mo dns
La valeur bherapeniique: de introduciión de
gaz dans la cavité pleurale (Morriston DAVIES).
168
168
477
183
210
Le type adulte de Fadénopathie trachéo-bron-
chique (Rist et AMEUILLE). aes 4 +. .
Cas de sporotrichose à localisations multiples.
Importance de Pexamen aux rayons X pour
déterminer les foyers (DOMINGUEZ) . . . . . .
Le rôle de l'exploration radiologique dans le
traitement de la tuberculose pulmonaire par
la méthode de Forlanini (ARGELIN). . . . . .
Fistule congénitale pharvngo-cutanée (BROCA).
Liadénopathie trachéo-bronchique latente chez
l'enfant. Comparaison du radiodiagnostic et
du diagnostic clinique (SPEDER et DUBOURG). .
Pneumothorax total ambulatoire et curable au
cours d'une tubereulose latente (CASTAIGNE et
PAICAN ee a dr Rue ré es ae A
Trois cas de gangrène pulmonaire soignés par
la méthode des injections massives intra-bron-
chiques (Grisez et RICHEZ) . TE de ee
Pronostic radiologique de la tuberculose pulmo-
naire (CARDINALE). +. . ie A
Pneumonie expérimentale du chien. Note de ra-
diologie (E. WEILL, CLUZET, MAURIQUANT et
DUFOURTL Se ee eae A taf met a ee
Recherches radiolagiques sur la topographie
broncho-pulmonaire normale et pathologique
(COPPOLA). . 6. . A ee
Diagnostic des adénopathies tr achéo-bronchiques
par la radiographie instantanée chez l'enfant
(G. AUCLAIR). : ria ae
Le traitement radical des dilatations bronchiques
(WYDLER) ee Dee A
Un cas de pleurésie médiastine (BELOT). sd
Syndrome pseudo-pleurétique de la base dans
les pleurésies interlobaires (LAROCHE, BRODIN
ëk HUBER 0 ac Sen Ai sur das a
Pneumothorax artificiel (Von ADELUNG DAKLAND).
Pneumonie à pneumobacille de Friedlánder et à
pneumocoques (Roque, Corbier et Lévy)...
Diagnostic des cavernes muettes du poumon par
les rayons X (MAMIE eb AIMARD). . . . . ..
Sur la localisation des cavernes et des abcès
pulmonaires (JESSEN). 4. 0...
Abeés amibien du poumon (Rist, AMEUILLE et
Mile pe PFEIFFEL). .. . ie a
Gangrene pulmonaire consécutive à une contu-
sion thoracique (Acnarp el ROUILLARD). ï
Les renseignements fournis par la radiographie
rapide dans la tuberculose pulmonaire Se
TERS el R. DESPLATS) . . 0... 0 ..
Valeur de la radiographie dans le diagnostic des
maladies du larynx et de la trachée (GLAUER).
Observations radiologiques sur le pneumothorax
artificiel (MARAGLIANO). o... E Frege si
Radiologie de la pneumoconiose (Porno) . ld
Les lésions uon tuberculeuses du sommet pul-
monaire (DEVOTO). es 6 6 ee eee 2...
Emphyséme généralisé sous- -cutané dans la ron-
geole non compliquée (Méry et L. GirauD).
Un cas de kyste A Le du poumon (CARDI-
NALE) . e . . . . e . . . .
Radiogi raphie des adénopathies bronchiques.
Revue générale (CombBy). a e le
Pleurésie polymorphe (GALLIARD). As 3 i
La tolérance des bronches pour les corps étran.
gers, singulière découverte radiologique dans
un cas de cancer de lœsophage (FORNI)...
Bronchoseopie Muoroseopique (INGALS).
Corps étrangers.
Corps étrangers de l'estomac (AUBOURG) . . . .
Corps étrangers des voies respiratoires (Ho-
WAR TH) RE ei eee 4. da laca
Dépôt calcaire autour dune aréte dans la paro-
tide (NEWTON PITT). ee AENA re
120
485
485
485
730
Corps étranger du poumon (BOURGEOIS). . . +.
Localisation des corps étrangers (DWHALLUIN).
Corps étrangers de Peesophage (GUISEZ) . ...
Corps étranger de A chez un nourris-
SON (BLACKBURN. ©... O es
Ablation d'une balle du corps de la deuxième
vertebre dorsale (P. DELBET) 2. 0 0 0.
Blessures de guerre par les armes modernes
PS TTB) er ese np de o A tal a
Dentiers et os dans Fæsophage (GUTHRIE).
Quelques procédés nouveaux de localisation des
corps étrangers RÉCHOU). +... .... ...
Balle de revolver dans la colonne vertébrale
CINTRA A See A
Traitement des aiguilles immergées dans les
téguments (VEANNAY). 2 6 0. ee ee ee
Corps étrangers des bronches (aiguilles). Tenta-
tives vaines d'extraction par bronehoscopie.
Bronehotomie, fragmentation de Vaiguille,
expulsion par la bouche (TUFFIER). . ..
Trichobezoar (Tuurstan HOLLAND) . ......
Méthode radiographique et appareil simple pour
la localisation Hi et la recherche na
étrangers (HIRTZ) 2... 6 6 4 ee ee á
Recherche des corps étrangers. Sur trois pro-
cédés praliques permettant la localisation
avec où sans compas (MAZERES). .... ...
Corps étranger de Pavant-bras avee une his-
toire trompeuse (WASON). +... ........
Diagnostic et localisation des corps étrangers
intra-oculaires par la radiographie rapide
C(MALOT) ete te LS See Mi a, Se eae Aire
Balle de carabine enkystée dans la paroi anté-
rieure du péricarde (COULLAUD). . . . .
Nouveau procédé radiographique de découverte
des corps étrangers (MEIRAMOND DE LAROQUETTE).
Recherche d'une balle intrapétreuse et d'une
balle intra-orbitaire (MAUCLAIRE) . 60.0.0...
Le radiodiagnostic des corps étrangers de Feso-
phase (EARL ae AA à
Difficulté de la recherche radiologique de cer-
tains corps étrangers (GOssET et LEDOCX-
VEDAD he sek as e e A ee 8S A RON A
Corps étranger du foie extrait ne vingl-trois
ans (BARLING) 0. 0... . SH vi
Le repérage et l'extraction des corps étrangers
par les procédés radiologiques (CHARLIER). . .
Quand et comment faut-il a les projectiles
de guerre? (BERARD et WULLYAMOZ), ©...
Dépistage radiologique de la non-pénétration el
de l'expulsion is des projectiles de
guerre (TOUSSAINT)... . i gn be Bac fg
Procédé suivi dans deux eas de loc alisation de
corps étrangers intra-oculaires (TORRES CAR-
RERAS). 0... o. eee reer :
Méthode de localisation exacte des projec ‘tiles
dans le corps des blessés par voie radiogra-
phique (COLARDEAU) . oe s 4 0 . e... ..
Localisation par la radiographie des projectiles
dans Porganisme : procédé des croix graduées
(BERTIN- SANs et LEENHARDT). 2. 2... 2,
Un dispositif tres simple pour la localisation des
projectiles par la radioscopie (HARET el
SCHLESINGER). a s 0 0 0 .
Localisation précise des projec cliles par la radio-
seopie (JAUGEAS). s a eoa L
Appareil pour la localisation des corps étran-
gers « Repéreur Marion-Danion » (MARION)...
Surune méthode de localisation des corps étran-
gers par la radioseopie (DEBIERNE)
Localisation des projectiles el examen des
par les rayons XM. MÉNARD). ......
Localisation des projectiles au moyen d'un repé-
ose
reur special (MENUET) 6... 00...
Localisation et recherche de projectiles Mar-
CUSRE) 2% a du ose à
. .
101
101
165
609
609
610
610
610
611
611
611
611
612
Journal de Radiologie et d klectrologie.
Sur la recherche des projectiles dans les tissus
(PHOCAS) ....... DR Sd Rs di nr oe
Localisation des corps étrangers. le OS
fundomelre (RÉCHOU) . . ......... ’
Méthode pour localiser exactement les projec-
tiles après la radioscopie (VERGELY) .....
Localisation anatomique des projectiles par la
radiographie (ZIMMERN) >. . 6 6. 6 2 eee
Localisation radioscopique d'un shrapne avant
traversé la paupière supérieure gauche pour
aller sinelure dans la fosse plérygo-maxil-
laire droite (TOUSSAINT). e 0. 0 0 2 . eee
Extraction d'une balle fixée dans Ja eloison
osseuse des fosses nasales (MORESTIN). . . .
Extraction d'un shrapnell localisé dans le lobe
temporal par le compas de Hirtz (BAUMGAR-
TNER el TOUSSAINT)... . . .
Extraction par la bouche d'une balle arrètée
dans l'espace maxillo-pharvngien (MORESTIN).
Quatre cas de corps élrangers dans les voies
“aériennes où dans lassophage (Boot), . . . .
Notes de chirurgie de guerre (Weiss et Gross).
Note sur un procédé de repérage direct des
projectiles (LE FAGUAYS). e. . 2 . . ee
Le repéreur Marion-Danion (CHARLIER,. . +...
Eclat de grenade libre dans le ventricule droit
(VOUZELLE). . . be ene ; ;
A propos de extrac tion des projectiles intra-
pulmonaires (PIERRE DUVAL) a...’ ..
Sur les appareils de repérage radiographique de
M. Masson (d'Oran) (ABADIE). ©.. a..
Technique, observalions et résultats de l'emploi
du compas de Iirtz (DEspPLATS el CHEVALIER).
La localisation des corps étrangers (HENRARD).
L'extraction des projectiles sous le controle in-
termittent de l'écran (OMBRÉDANNE et LEDOUX-
LE BARD) . . . . » . . . . . . . e . . . a .
Ablation d'un gros éclat d'obus intra-pulmonaire
(Perrr DE LA VILLEON). . . . . us eee PAS ety
Balle mobile dans la cavité pleurale gauche. Ex-
traction après établissement d'un poeumo-
thorax artificiel (GuitLoub et ARCELIN). . . .
Divers.
Ostéomes post-traumatiques de la portion char-
nue des muscles (LAQUERREERE). ©. seen’
Etude radiologique d'un cas de selérodermie.
Analogies de la selérodermie avec le syndrome
de Profichet (BERTOLOTTI). +... o... ...
Ossitication étendue des muscles du mollet avec
double fracture du tendon d'Achille (KLYNEUS).
Aspect radiographique des fibromes calcitiós
(GILBERT SCOTT). <a a a ad à
Présentation de deux fillettes xyphopages (Le
FIELDE La 8 decane as ee eke ee ee US
Dépôts intramuseulaires de saly arsan ; leurs con-
ditions d'apparition sur les images radiogra-
phiques (SCHMIT). a E ais.
Examen radiologique de deux fillettes xyphopa-
ges (AUBOURG) ....... .. a
Malformation cone oiae du PONCE gauche et
du premier orteil droit (PROUST). .......
Monstre double (ROUVILLOIS) o. 4... ..
Un eas de malformations multiples décelées par
la radiographie (TISON) asa 6 6 o... +... .
Un nouveau eas de mvosite ossifiante progres-
sive (BLENKLE). es ai th à a ga He
Cas d'inversion viscérale dera: E E
Diagnostic radiologique de Vadénite tubercu-
ME A
Cas dinversion viscérale totale (MEUGÉ) . . . .
Un cas d'inversion viscérale totale (D'HAELUIN). .
116
Table des
Ostéomes musculares multiples du psoas, dé-
celés uniquement par la radiographie (Marte
et ESCANDE).. . . ..... ee dl da U
Radiographie dans un cas d'e mplhyséme cervico-
sous-cutané (DETRE et Manru) . .
Inversion des viscéres thoraciques et abdominaux
(MECO ae ne NS as av oh e A A
Radiothérapie.
Généralités.
Nouveaux procédés pour augmenter Paction des-
tructrice des rayons de Rónigen sur les tu-
meurs profondément situées (H. SELLHEIM) .
Manuel de radiographie (WETTERER) . .. . .
Sur la radiothérapie par les rayons secondaires
(SCHWARZ). . , . Aves ae Step :
Le domaine actuel de la radiothérapie (DÉTRÉ) .
Importance de la Róntgenthérapie en pathologie
interne (FORSSELL) . 0... , ee ee
Sur Pimportance de la filtration en radiothéra-
pie (STERN)... . +. TE
Les bases scientifiques de la radiothérapie (Dé:
TRE) . . . e . . . . . e. . e . . . e. . e e
Sur la théorie de l'action biologique des rayon-
nements et en particulier sur la durée d'ac-
tion latente (HEINEKE)... :
Quelques contributions à la question de la ra-
diothérapie profonde (ROSENTHAL) ©...
L'état actuel, les problèmes, les limites du trai-
tement radio- et radiumthérapique du cancer
(VON SECPFERT e por E ads SA ia SS
Dermatoses.
Emploi. action et dosage des rayons X dans le
psoriasis et autres affections cutanées (Dorr).
Le traitement de Vhypertrichose par la radio-
thérapie (CHILABDITIS) 0 0. 0 0 0 2.
Un nouveau cas de guérison actuelle de mycosis
fongoide par les rayons X (RAJAT). ... .
Traitement des névrodermites chroniques par ła
'adiothérapie sur searilications (MoutoT el Jau-
BERT DE BEAUJEU). . . E E E
Granulome annulaire (Dorn). . A AAA
Radiothérapie de l'eczéma (Rerre his de
Chéloïde traitée par la radiothérapie (Cumner-
BATET). ©.. OS vee de dr CR Sete
Mycosis fonguide (ADAMSONI: a E A
Les chéloïdes et leur traitement (ROSTAINE).
Les prurits circonscrits rebelles. Leur traite-
ment par la radiothérapie (DarBors). . . . .
Traitement des névrodermites circonscrites chro-
niques par la radiothérapie sur scarifications
(Mouror et JAUBERT DE BEAUJEU) . . . ;
Deux nouveaux cas de Ivmphodermie (N ANTA).
Le traitement de Peezéma par les rayons x
(PENSE A A a Mis dde da
Radiothérapie de l'eczéma chronique (THEDE-
o ee > ide Ke He SR Mn Je ee Ur
Les derniers progrès de la radiothérapie ct
leurs applications en dermatologie (F. MEYER).
Sur la méthode de la radio-épilation du cuir
chevelu chez l'enfant (H. Meyer et RITTER). .
Sur Pemploi des rayons de Röntgen fortement
filtrés dans la radiothérapie superficielle
(PFOERRINGER) . A Vies ac dre
Radiodermite et tuberculides Dees
(KNOWSY SIBBLEY). : ed ne i
Traitement par les rayons x des uleg eres phagé-
déniques tropicaux (HEYMANN). TE ee a
Matières. 731
Un eas de selérome respiratoire du nez et de la
gorge traité sans suecès par le vaccin et amé-
lioré par les méthodes physiques ee
SCHERSKI et GRINTSCHAR) . El ; ta
Lichen plan hypertrophique (: AN ATLEY € ORBE ETT).
Mécanisme histologique de la guérison du myco-
sis fongoide par la radiothérapie (PAUTRIEN). .
Cas de multiples verrues plantaires (SUTTON).
Carcinome de la face survenant au cours d'une
xérodermie pigmentaire traitée par des doses
massives de radium (PRIAGLE) .. . 4...
Diagnostic clinique des alopécies chez l'enfant
(BrRNIER) . 2... . . . . . HE e
Traitement des épithéliomas culanés (GAUCHER).
Quelques mots sur la thérapeutique du lupus
(KUZNITZRY) « o... à inks che patte E
Les prurits circonserits rebelles. Leur traite-
ment par la radiothérapie (DarBols). . . . .
Disparition spontanée des verrues planes sur
une main après radiothérapie des verrues de
Pautre main (Crouzon et FoLLEY). . . . . . .
Lipomalase sy métrique traitée par la radiothé-
'apie (ARROU) soak E O
Radiolimitaleur pour le traitement de la teigne
(SUNA). . . de E a
Deux cas d’ hyperkératose soignés et guéris par
les rayons X (ScaputTo). east Bee GO de Mey ek
Un traitement des radiodermites chroniques
(DOUMER) . . . . Bn ak 6S La ae de eee
Les rayons X comme > remède local idéal de Pec-
zéma (BALLARD). ... AS Bree
Le traitement de Ja teigne par les rayons N
(Mackee et RENER). 2... 2. 6 ee ee ee .
Néoplasmes.
De Faction des rayons X sur les tumeurs ma-
lignes (LEvy Donn)... ek, aoe Ae
Epithélioma disséminé à fovers multiples déve-
loppé spontanément sur lupus tuberculeux
(PAUTRIER et MAUREL). +... 0... 0...
Radiothérapie des épithéliomas cutanés, résul-
tats éloignés, statistique (SCOUET). . . .
Sur la présenee des leucocytes éosinophiles
dans les infiltrations inflammatoires et en par-
ticulier dans les cancers de Futérns préalable-
ment traités, ou non traités, par la radiothéra-
pie (ELISABETH WEISHAUPT). 0. ee
Persistance de la guérison des sarcomes parles
ravons X (PETERSEN)... 606 6 6 ee ee
Radium et Rôntgenthérapie dans Île cancer
(Isaac LEVIN) 2... R Og. od. a as
Le trailement des tumeurs par les radiations
(SE LLILEIM). . . . o . . e . . > e . e s . .
La thermoradiothérapie dans le traitement des
'ancers inopérables et des fibromes (DE KEA-
TING-HART). se
Sur la technique de la radiothét rapie du cancer
. . . e . . . . . . e . .
(WARNEKROS). . . à Ha E
Sarcome pigmentaire traité par la radiothérapie
(NEQU KIRA). . . . . . e . . . . . . . . .
Contribution à l'étude de la radiothérapie des
tumeurs malignes inopérables (PFOŒRRINGER)
Expériences sur le traitement non opératoire
du cancer (KRÜNIG, Gauss, KRINSKI et LEMBKE).
Sur les injections intra-veineuses de métaux
colloidaux dans le traitement des cancers
(Korz)... A le ee 3
Contribution à l'étude de la M oan pro-
fonde (ROSENTHAL). : gr ae
Des meilleures méthodes pour enraver les pro-
grès des cancers inopérables (Percy). PEE
Sur les avantages et les désavantages respectifs
des ravons X et du radium dans le traitement
du cancer (IERMANN-JONNSON). . . . 6 ee . .
Un cas de sarcome récidivant du cuir chevelu
traité et guéri par la radiothérapie (BELOT) . .
L'état actuel, les problèmes, les limites du trai-
lement radio- et radtumthérapique du cancer
(Vox SEUFFERT) . . . . . . Der UE
Décroissance de la radiosei sibilite des tumeurs
malignes traitées par des doses successives et
convenablement espacées de rayons X. Auto-
Immunisation contre les oda X (REGAUD et
NOGIER) 2 So. ee eek es ok
Sarcome du enir chevelu (Roc HAR D). RC
-Les épithéliomas de la paupière (Boussi). ...
Sur un cas de careinome de l'amvgdale guéri
par la radio- et radiumthérapie (BeErTOLOTTI). .
La róntgenthérapie du cancer utérin (MAMELI
SPINELLI Sd o dre d'un MN
Traitement de l'épithélioma cutané (GAUCHER) -
Radiothérapie des tumeurs malignes (PFAHLER).
Quelles ressources offrent les méthodes non
opératoires dans le traitement des cancers cu-
tanés (KNOWLES). o ooo ee . . . . . . ..
Tuberculose.
Epithélioma disséminé à fovers multiples déve-
loppé spontanément sur lupus tuberculeux
(PAUTIER et MAUREL). © so . .. ee ť
Sur la radiothérapie dans la tuberculose pulmo-
paire humaine et expérimentale (DE La Camp).
Recherches expérimentales pour le traitement
de la tuberculose par les rayons de Röntgen
(KÓÚDEERLE). 2.0.0.0. 8 we ee A
Héliothérapic marine méditerranéenne et radio-
thérapie combinées dans le traitement des
adénites bacillaires chroniques au début
(TIXtER). .. be aR shed ; ;
Radiothérapie et radiumthérapie dans le traite-
ment du lupus vulgaire (Brror et NAHAN). . .
Le lupus tubereuleux ehez les enfants et son
traitement d'éleelion (SAINZ DE AJAY. 4 0 . o.
Remarques sur la thérapeutique du lupus
(REV eur ae sas bi ie She aff Was C8 8-8
Observations d'adénopathie tubere uleuse trai-
tée par les rayons N (PETERSEN). a.e’.
La radiothérapie de la tuberculose du sternum
et des côtes (BITTROLFF). ©. 0 eee
Action comparée de Phéliothérapie marine el de
la radiothérapie dans les tuberculoses sous-
C utane es (M AL L E Y ). » . . . . . = 6 . ,
Quelques mots sur la the: rapeutique du lapus
(RUZNITZKY) o... : francs
La réntgenthérapie dans la péritonite tubereu-
leuse (ALBERTARIO Jo... . 0 . 8 ee 0 ee
La radiothérapie des périlonites tuberculeuses
(ALBERTARIO) 2... i Te
La radiothérapie des adénopathies luberculeuses
(POVECI)« + à Sow sd mee dd de ee.
Les ravons de Finsen et les rayons de Röntgen
dans le traitement du lupus vulgaire (SCADUTO).
Le traitement radiothérapique des tuberculoses
ostéo-articulaires, en particulier des spina ven-
tosa tuberculeux (BELOT, Nanan et CHAVASSE).
Sang et Glandes.
Traitement local des adénites (La RÉDACTION). .
Essai de traitement radiothérapique prolongé
dans un cas Wervthrémie (maladie de Vaquez)
(PAGNIEZ. LE Sourb et BEAUJARD). ©...
Traitement des adénites chroniques par les
rayons X (BARBARIN et BRUNEAU DE Laporte).
Les nouveaux traitements des leucémies (Davin)
Traitement des bubons par la radiothérapie
CONN ETTEG Io EE Gras Gt es ae es bw ce Dee
500
ao
ae
tm
105
104
104
644
Journal de Radiologie et d Électrologie.
Un cas d'acromégalie traité par la radiothérapie
(BECLERE et JAUGEAS) . . + . .
Les rayons de Réntgen dans le traitement des
tumeurs hypophysaires, du gigantisme et de
l'acromégalie (BECLERE) .
La technique radiothérapique dans les leucémies
(LA RÉDACTION). 0. 6 2 eee ;
paucae myélogéne chronique (PARKES WE-
BER) . . . . . . e . e. . . e
Contribution au traitement de la leucémie myé-
loide par le benzol associé à la radiothérapie
(DEW) a. a: Lin ere GE
Radiothérapie des hvpertrophies
(SIDNEY LANGE)... . . . :
Observations Padénopathie tuberct leuse traitée
par les rayons X (PETERSEN). +. +... . . .
Traitement des adénites par la radiothérapie
CHE Less ER ROS AAA AA
Accidents respiratoires graves par hy pertrophie
du thymus chez un nourrisson de onze jours
Radiothérapie. Guérison (BRAILLON el BROHAN).
Hypertrophie du thymus traitée avec succès par
du ihe cst
la radiothérapie (BERARD) . . 6 6 . . . . . . .
La thymectomie dans le cone exophtalmique
(LENORMANT). + Doris á
L'ivradiation des glandes : surrénales dans la thé-
rapeutique de lhvper tension arterielle (SER-
GENT et COTTENOT). .... 6 2 ee eee .
Traitement par les ayons X des glandes à sécré-
tion interne en état d'hyperactivité (ZIMMERN
et COTTENOT). US et begs ae <8 |
Les modifications des tissus leucémiques pro-
duites par leur exposition aux rayons Rônt-
gen (WARTHMI) . 4... ae’ :
La radiothérapie de la pseudo-leucémie (Hoc H-
GUERTEL: sos la a & ERA II aS
Hypertrophie du thymus et ape
T(FRANCHETTD ...... 0. e ;
Goitre exophthalmique chez une fillette de 6 ans.
Hérédité similaire (RAILLUT) +... ......
Contribution à l'étude du traitement de la leueé-
mie par les rayons X et le benzol (PULAWSK1).
Ietére hémolytique acquis. Traitement radiothé-
rapique (GARNIER) . 0. 0. ee +
Les rayons X et Phy pertrophic du thymus (AL-
BERT-WEIL) Bikes fg ; SA
Röntgenthérapie de la splénomégalie paludéenne
(Joao FROES). . . .. A IS
La radiothér apie du Uy mus (ALBERT-WEIL). .
La radiothérapie des adénopathies tuberculeuses
(Povesn). . . ; š Si
Radiothérapie du ‘thymus dans la maladie de
Basedow (WATERS)... . .
Systéme nerveux.
Névralgie sciatique Due par la dd
(MERET) . . . . . Tr
Note pour faire suite à une observation de seia-
tique rebelle traitée par la radiothérapie (La-
QUERRIÈRE et LOUBIER). . . . . PARE
La radiothérapie du goitre exophtalmique (DE
PA A A
Observation d'un eas de névralgie consecutive à
un zona (DELHERM Cl CHASSARD). . .. Sa
Électrothérapie, radiodiagnostie et radiothérapie
dans les affections du système nerveux (LE-
Wis GhONES) 4 DS EE Ré A s
Syndrome spasmodique limité au membre infé-
rieur gauche, chez une basedowienne avec vo-
lumineuse lumeur utéro-ovarienne. Röntgen-
thérapie. Guérison (PICEINENO) :
Sciatique et radiothérapie (By)... ..
La radiothérapie dans le trailement de certaines
lésions traumatiques du système nerveux
(CESTAN et DESCOMPS) 2... 0.0... .. .
104
248
248
309
451
488
685
716
Table des
Appareil génito-urinaire.
La T LN des fibromes utérins (BÉ-
CLÈRE). . . . ;
La radiothéi rapie des fibromyomes de l'utérus
(SIPPEL) . . . .
Sur la radiothér rapie en gy mécologie (Vox SEU F-
FERT). am ae ne e
Sur le made d' elo: des rayons de Róntgen
dans la thérapeutique evnécologique dirigée
contre le Symplôme hémorragique (Boucua-
COURT). . . I ;
Traitement de l'hypertrophie de la prostate par
la radiothérapie (HARET). ...
Traitement des fibromyomes de l'utérus par les
rayons de Röntgen (ALEXANDROFF). a...
Radiothérapie en gynécologie (CHAOUL). . . ..
La radiothérapie en gynécologie (PFAHLER).
La radiothérapie en gynécologie (REIFFERSCHEID).
Le traitement des fibromes utérins par les
rayons X, d'après la méthode de Bordier (DEL-
PRATT HARRIES) . . , . . . ae E
La thermoradiothérapie dans le traitement des
cancers inopérables et des fibromes (pE KEA-
TING-HART). . douter ei
La radiothérapie des fibromes utérins (GAUDU-
CHEAU). +. +... ee AUS a
Contribution à la radiothérapie eynécologique
(PARTOS). . . e .
Traitement combiné par le mésothorium et la
radiothėrapie en gynécologie (HEIMANN).
Un cas de fibromeutérin traité par les rayons X
(PEYRON). . . : NO
Contribution á l'étude de la valeur thér apeulique
des rayons sur les fibromes utérins (LACAILLE).
Radiothérapie des fibromyomes utérins (DEL-
PRATT HARRIS)... ...
Essai de róntgenthérapie intensive en vue
d'abréger la durée du traitement des myomes
ulérins (GRAFF). . . RU ee
Les doses massives en gynécologie (Scumtrz) :
La radiothérapie des fibromes utérins (Gaupbu-
CHEAU DS o A dia Rta a eee a Blac ere à
L'emploi des rayons X en gynécologie (EBELER).
Le traitement radiothérapique des myomes
(BIRDS DET: ope. te Ge 4 aso a Da i
La radiothérapie en gynécologie (ALEX ANDROV) .
Syndrome spasmodique limité au membre infé-
rieur gauche, chez une basedowienne avec
volumineuse tumeur utéro-ovarienne. Rént-
genthérapie. Guérison (PICEININO). . . . . . .
Radiothérapie du fibrome, un cas très instructif
(LACATERE i: Ss dol Ge Se ae ee ir a mue
488
dul
SUBSTANCES
Généralités.
La radiumthérapie et les médecins praticiens
(BASSESGE La Aa aa e etat)
Thérapeutique par Pémanation de radium. Trai-
tements radio-électriques (F. ALLARD) . . . .
Valeur thérapeutique des gaz rares et des éma-
nations radioactives des eaux minérales (Pra-
LOT) + i a a E diem A tees
La radium et la thoriumthérapie modernes dans
le traitement des tumeurs de la goutte, des
infections rhumatismales, des névralgies et
des maladies du sang (BICKEL) . . . . . . . .
Radiumthérapie dans une centaine de cas (New-
COMET: AA EA AA a
169
169
170
Matières. 7
Revue critique de l'action des rayons X sur
l'ovaire en gvnécologie (ARBASSIER). ss de
Fibrome hémorragique et amaurose par glau-
come hémorragique (DARTIGUES) . E
La réntgenthérapie du cancer utérin (MAMELI
SPINELLI 655. dd a a ee Sale E O à
Dégénérescence sarcomateuse d'un fibrome de
l'utérus cinq ans après une série de séances
de radiothérapie (SnOEMAKER) +... 0.08 28
Ravons X et substances radioactives dans le
traitement des affections gynécologiques
(ARUBBE Ls. ee ee EE de a See Dee
Radiothérapie profonde (PrauLen) . . . 4...
Appareil respiratoire.
Sur la radiothérapie dans la tuberculose pulmo-
naire humaine et expérimentale (DE La Camp).
Recherches expérimentales pour le traitement
de la tuberculose par les rayons de ONEEN
(KUPFERLÉ) 2. 2 2 0 ee re ee ae er
Un cas de sclérome respiratoire du nez et de
la gorge traité sans succès par le vaccin et
amélioré par les méthodes physiques (Mesr-
SCHERSKI et GRINTSCHAR). +... 6 8 ee . >
Divers.
Péritonite tuberculeuse. Traitement par les
rayons X (MoLLARD). . . ;
Radiodiagnostic. radiothérapie et radiumthérapie
des ankyloses (Lenoux-LEDARD).. . . . . . .
Influence de la radiothérapie sur la maladie de
Raynaud (NEWCOMET). © s e 0 ee ee ees
Adénopathie cervicale chez une marastique.
Traitement par la diathermie et la radiothé-
rapie (PETIT) ......... ic de en er =
Radiothérapie d'un cas d'ossification du biceps
et du brachial antérieur (NERD) +... .. ;
les
Anévrisme cirsoïde très amélioré par
rayons X (ALLAIRE) . ar : a
Influence des rayons X sur les suppurations
chroniques (CUMBERBATET). s.a. E
Les conceptions de Manoukhine sur la leucocy-
tolyse provoquée artificiellement par l'action
des rayons X (SERENA). .
Le traitement des hydarthroses et des arthrites
du genou par la radiothérapie et la Ia
tion associées (llimtz). . . . e
La radiothérapie dans le traitement des pseu-
darthroses (AMUNATEGUI) . . +... +... ..
RADIOACTIVES
Radium et Dian oben thérapeutiques
(BARLOW) . . A à
La radiumthérapie (Ha AYWARD Pinca) .
Radium (CORLETT). . . .
Sur les accidents professionnels ‘dus aux sub-
stances radioactives (GUDZENT et HALBER-
STAEDTER) e e a A a e Lee
La radiumthérapie des organes profonds (BAYET).
Les diverses substances radioactives. Déduc-
tions pratiques pour le médecin (LEpoux-
LEBARD) . .
Action biologique et thér rapeutique du thorium X
(JAPPELLI) taa a AA ue
La cause et le traitement du cancer vus à la
lumière des récentes recherches radio-biolo-
giques (LAZARUS-BARLOW). +... . . ee ee
685
716
104
104
489
734
Rapport du « Radium institute » du f" janvier
au 31 décembre 1915 (Hayward Pinci) . ...
La radioactivité du sol et des eaux (GOCKEL) .
Physique.
Recherche sur la production des rayons y par
les rayons 3 (STARKE). ‘ se
Sur une prétendue sé “paration du radium D
d'avec le plomb actif au moyen de la réaction
de Grignard (STAENLING) ...... T
L'indice de réfraction des émanations de raduni
(PORTER). ... . .
Sur la différenciation du radium et des prépara-
tions de mésothorium d'âge différent au moyen
du rayonnement y (HAUN). 4 0 0 ..
Le radium, ses propriélés physiques, son instru-
mentation, ses applications thérapeutiques
(DEGRAIS et Ans. BELLOT). Fe
Sur un ravonnement accompagnant l'oxydation
du phosphore e (BLANC). . . . .
Mesure par numération directe de Vabsor plion
et de la réflexion des particules 8 (Kovarik et
MAC (REEMAS D aii ds aa RAS ARE ee te > à
Recherches sur la destruction de Fémanation du
radium dans une atmosphere d'hélium (Manck-
WALD) . — a iS PRE
Le spectre magnétique des rayons 6 produits par
Puranium X (von Bayer, Haun et MEITNER).
Sur une réduction de Poxvde de carbone par
l'hydrogène provoquée par Fémanation du
radium (SCHEUER). . . . . ;
Le radium, ses propriétés physiques, s son instru-
mentation, ses applications thérapeutiques
(Deorats et BELLOT). ............
Technique.
Une table d'absorption des rayons 8 du radium
et du mésothorium (WECKOWSkKI) . E
Sur l'identité pratique des rayons du radium et
des rayons de Röntgen (PAGENSTECUER).
Sur un nouvel appareil pour toutes mesures de
radioactivité (SziLanb). . . a
Emploi de Pélectrodensimetre de Benoist pour la
mesure de Vactivité des appareils de radium
(NOGIER e Lure A e A te A a
Sur la variation de résistance du séléniumn
exposé aux rayons X et aux ravons de radium
(GUILLEMINOT) . ; a idem, chi PRE”
Sur les désignations de mesures des doses de
rayonnement dans la radiumthérapie et la méso-
thoriumthérapie (KLEINI; a & a al a
Lionometre et son utilisation pour la mesure
des rayonnements de Röntgen et du radium
((GGREINACHER) . SA ee oe eB "RS
Le radium, ses propriétés physiques, son ins-
trumentation, ses applications thérapeutiques
(Deorats et Ans. BELLOT). ..........
Sur la possibilité d'empecher le rayonnement
secondaire dans Fapplication du rayonnement
ultra-pénétrant(SCHLESINGER et HERSCHEINKEL).
Sur la mesure des rayons y du radium et du
meésothorium (HERSCHFINKEL) A
Appareil rotatif pour irradiations avec Les
stances radioactives (WECKOWSKI) . ..
L'ionisation du radium {lIARET) . ......
Le rayonnement y du radium peut-il ètre produit
artilicicllement dans Us à rayons X?
(DESSAUER). ©... : poiu eee
L'utihité du fontaktoseope pour mesurer la radio-
activité des eaux de source (ENGLER, SIEVE-
KING et KOENIG) ©. 2. 2 a‘a‘ť à
Mesure du rayonnement du dium Re as) à
sub-
489
02
489
oo
Hie
BRO
480
490
Journal de Radiologie et d Klectrologie.
Nouveau mode Ay do externe du radium
(VALLET). . . . . MN Whe, Te ae oer Ne à
Observations thérapeutiques sur les inhalations
du radium (MARAGLIANO). ©. . 0... ee ee o’
Quelques applications thér rapeutiques du radium
(BISSERL: ca ahane A AAA
Le mésothorium et son utilisation médicale
C(GCGATDE Je CS. SE & aod. a Lis ur te
Physiobiologie.
Influence de la radioactivité sur les micro-orga-
nismes fixateurs d'azote ou transformateurs
de matières azotées (STOKLASA). 0 0 0 . .
Influence des émanations radioactives sur la
végétalion (STOKLASA et ZDOBNICKY). +...
Comment se comportent les organes hémato-
poiétiques vis-à-vis des irradiations profondes
de la technique moderne (HEINEKE). e...’
Action des substances radioactives et des radia-
tions sur les tissus normaux et pathologiques
(Lazarus Bartow)... . i : . ‘
Recherches expérimentales sur l'action du tho-
rium X sur les glandes He des PRE
(Rost et KRUEGER). . . . Er M5
Action de Puranium colloïdal sur le bac ¡lle pyo-
cvanique (AGULHON el MLLE ROBERT). .
L'action du radium sur les cultures de bacilles
tuberculeux (GHILARDUCOD +... e e sso ense’
Recherches expérimentales sur l'action des
substances radioactives sur les ferments (Guo-
ENVIA a e A e B ee EG a
L’absorption des rayons $8 et y et des rayons
X dans les tissus (Ke ETMANN). . .
Radium et mésothorium en ophtalmologie (FLE M-
MINS Lire a du a ee ae
Nouvelles recherches sur l'action biologique du
thorium X (Von Domanus). 2... . . . . . . .
Action biologique et thérapeutique du thorium X
(JAPPELLA) o ci Da a da ta
Sur l'action biologique de l'émanation condensce
du radium (PARTOS). 6... 6 6 0 ee wae
Accidents.
Lesions cutanées conséculives à une radium-
dermite (JEANSELME). +... . 6 6 0. ‘l’,
Quelques inconvénients du traitement par |
thorium X (FICHERA). 2.0.0. 6 6 ee ee eo
Dermatoses.
Nwvi télangiectasiques de la face (variété de
polvadénomes télangiectasiques de Pringle)
(Batzer et BARCAT). :
Radiothérapie et radiumthérapie dans le traite-
ment du lupus vulgaire (Br.Lot et NaHan).
Enorme tumeur angiomateuse de la joue et de
la lèvre, traitée par le radium (Auvray et Dr-
GRAPES) o eh Sr bre MR at
Le radium et son emploi ‘ther apeulique en der-
matologie (RIENL et ScuRAMEK) f
Tumeur chéloidienne rétro- mastoidienne. Abla-
tion. Greffe et radium (PERAIRE). bd à
Radiumtherapie de la blastomycose (SIMPSON). s
Carcinome de la face survenant au cours d'une
xérodermie pigmentaire traitée par des doses
massives du radium (PRIAGLE). .
Radiumthérapie des angiomes sanguins ou lym-
phatiques (Cu. PETIT) o.s 6 6 ee se
Radiumtherapie des épithéliomas cutanés par
des doses uniques et ‘massives (SCHUYLER
GUAR De bow wy RN ES Oa ae à
s . o . e . .
685
685
ORG
686
).).)
610
Table des
Au sujet du traitement des ulcères chroniques
de jambes par lémanation de radium (Sa-
PHIER) . . . . . . de ya O Tr Say og
La radiumthérapie de Vhypertrichose (Espra).
Résultats définitifs obtenus dans certains cas de
lupus à l'aide de la radiumthérapie (MILANI). .
Traitement des chéloides par le radium (Simp-
BON) . . . . D TE
Un cas de lèpre traité par le radium et la dia-
thermie (IREDELL) o.. 0.0.0.0. 2 0 ee ee ee
Kératose de la main causée par les ravons X
chez un radiologiste, guérie par le radium
(TOUSEY): paoa os à cn à de Tr
Cas de prurit anal traités parla car notite (EARLE).
Néoplasmes.
De la valeur des substances radio-actives dans le
traitement des tumeurs malignes (l.:0oux-Lr-
BARD). Et DS ee : Se D A RIRE
Radium et Röntgenthérapie dans le cancer
(Isaac LEVIN). .... a i
Tumeurs magng traitées par le radium (KEL-
LOCK). re la wy Me el a Ra a dl
Radiumthér apie des cancers inopérables (CAZIN).
Le traitement du cancer ae le mésothorium
(ALLMANN). . . . : ; z ĉi
Sur le traitement du cancer de l'utérus par le
radium (KEITLER) . ae tp | T's
Rapport sur l'évolution ultérieure des cas de
cancers traités par le radium (SPARMANN).
Les limitations actuelles de la radiumthérapie
dans letraitement des cancers DAS RUE
Radium et cancer (PEARCE GOULD). . . . . .
À propos du traitement du cancer par le ra-
dium (THÉVENARD). . . . . . . Sat vue &
Traitement par le radium d'un épithé lioma du
nez chez un vieillard de 80 ans. Guérison (No-
ELE) Sens Gr ae BE MER EYE A
Le radium dans le traitement du carcinome et
du sarcome (ABBE). ©. . . . . ee ee . . .
Sur la radiumthérapie des tumeurs malignes
(RAUZI, SCHULLER €t SPARMANN). 20.00.0202,
radium
Cancer de ugh traité par le
(Finzi) . ED SUR, e o oS
Sarcome naso- pharyngien traité par les émana-
tions de radium (TILLEY) .......
Sur la radiothérapie en gynécologie dans le
traitement du cancer de l'utérus (HENKEL).
Traitement par le radium des tumeurs malignes
des voies aériennes et digestives supérieures
(GUISEZ) . . . . « . es . e . . . e . . + . e .
Le radium dans le 1 ‘aitement des cancers de la
prostate (Pasteat). . . .. ca
Guérison par la radiumthérapie d'un cancer
urétro-vaginal inopérable (LecGuru et Cat-
RON) eS a: es Se, lee à : : a 200,
Traitement combiné par le mésothorinm et la
radiothérapie en gynécologie (HEIMANN). . .
Epithélioma primitif du PAGE traité par le ra-
dium (GRIFFITID ee
Suite de nos observations sur la mésothoriun:-
thérapie du cancer (DOEDERLEIN et SEUFFERT) .
Analyse de l'action des substances radioactives
sur le cancer des souris (VON WASSERMANN) .
Carcinome de la région rélro-cricoïdienne traité
par le radium (DAWSON TURNER). ;
Discussion sur la radiumthérapie (Ch. Monon) .
Cancer de Vutérus et radium (DEGnais et ANs.
BELLOT). . . . . EA BS ; oor
Radiumthérapie dans le cancer utérin W ATRIN).
Sur le traitement non opératoire du cancer
(ALLEMANN). PES. y US i
État actuel, problèmes et limit: itions de la thé-
GRG
717
295
296
209
297
Matières.
apeutique du cancer par les radiations (Vox
SEUFFERT) e as we 2h A
Carcinome diffus du sein et de la région axil-
laire amélioré par le radium (SixcLalk Tousey).
Myxo-chondrome de la hanche (Corb)... . .
Sur les avantages et les désavantages respectifs
des rayons X et du radium dans le traitement
du cancer (HIERMANN-JOHNSON). 60. 2 6 . . . +
Sarcome de la jambe traité par le radium: spha-
cele total, infection grave, amputation, gué-
rison (PMEVENARD). e.. e.’ y
Le radium dans le traitement des tumeurs mali-
gnes (RIDDELL)... . RTE SET
La guérison du cancer de l'utérus (J. Ay, FAURE .
Technique de l'emploi du mésothorium en gyné-
cologie (REIL)... .... | ne ,
Les ravons ultra-pénétrants du radium dans le
traitement du cancer du col utérin (JACOBS),
Sur Pemploi du radium après intervention chi-
rurgicale incomplete dans le cancer de l'utérus
incompletement RRE (Mme Fabre et Rov-
HIER). ee E se
Quelques résu'tats du traitement par le radium
des néoplasmes inopérables de l'utérus et du
rectum (BÉRARD). . . . . . E
L'état actuel, les problèmes, les miles lé trai-
tement radio et radiuinthérapique du cancer
(VON SEUFFERT) . . . +...
Résultats donnés par le radium dans le cancer
(JANEWAY) . ~- . . . . . . . . . . e . e . . .
Sur un cas de carcinome de l'amvgdale guéri
par la radio- et radiumthérapie (BERTOLOTTI).
Application de radium dans la vessie pour car-
cinome (SCHOENENBERGER el SCHAPIRA). . . ..
L'ionisation du radium dans le traitement des ré-
cidives locales aprés intervention ió
pour néoplasme du sein (HARET). . . . . . . .
Curabilité de lépithélioma radiologique par le
radium. Un paradoxe apparent (ABBE) .
Les limites de l'emploi du radium dans le cancer
de l'utérus (MILLER). .
Sang et glandes.
Radiumthérapie de la leucémie myéloïde (RENON,
DEGRAIS el Dnevevs). Ble cranes cates eae i
Contribution à l'étude du traitement de la leucé-
mie par le thorium X (FOSENOW) . . .. :
Les nouveaux traitements desleucémies (Davi.
Radiumthérapie de la leucémie my éloïde (RÉNON,
Decrats el DESBOUIS) +... o... ee ee ee
Splénomégalie d'origine paludique traitée avec
succès par le radium (QUENU et Decrars).
Action du radium sur les tumeurs de la rate
(SCHULLER)... . es A Se "à
Radiumthérapie de la leuc ¿mie mve vide. Essat
de comparaison entre la radiumthérapie et la
radiothérapie de eette affection (RÉNON, DE-
GRAIS et TOURNEMELLE) 2... 0. 2 6 8 . 0 0 e‘ť
Maladie de Basedow (Dawson TURNER). . . ..
La radiumthérapie dans les leucémies myéloides
(GILBERT): 4 ani a i II a se
Lymphangiomes et radium, sang et glandes
GORDE e a AAA A AA
Appareil génito-urinaire.
Valeur de la radiumthérapie des cancers ule-
rins et vaginaux (CHÉRON et RUBENS-DUVAL). .
Sur le trailement du cancer de Putéñus par le
radium, (REITLER) . 2. 1 2 0 8 eo ee we
Le radium en thérapeutique gynecologique (E D-
VEAU DE COURMELLES) 4 s s soseo ee ee + .
735
426
426
426
487
400
490
490
400
491
491
401
736
Contribution à la technique de la radium- et de la
mésothoriumthérapie en urologie (SCHULLER).
Le radium et le mésothorium dans le traitement
des tumeurs et des affections gynécologiques
(NAUMMACHER). ooe e a de ne ds SLR we we
La question de la radiumthérapie des cancers
gynécologiques en France (GÜNSETT) +... .
Traitement des cancers de Putérus par les ra-
diations (HEIMANN). ... n ae
Valeur de la radiumthér: apie des cancers ; utérins
et vaginaux (CHÉRON et RUBENS-DUVAL) .
A propos du traitement du cancer de la vessie
par le radium (Luys) ...... LL
Sur la radiothérapie en gvnéc ologie di ins le trai-
tement du cancer de l'utérus (HENKEL). ...
Le radium dans le traitement des cancers de la
prostate (PASTEAU) ©oa‘
Guérison par la radiumthérapie d'un cancer uré-
tro-vaginal inopérable (LEGUEU et CnÉRoN)
Traitement combiné par le mésothorium et la
radiothérapie en gynécologie (HEIMANN)... .
Epithélioma primitif du vagin traité par le ra-
diun (GRIFFITH) 4 eee
Discussion sur la radiumthér apie (Cu. Monon) .
Cancer de Putérus et radium PESAS et AN-
SELME BELLOT)... da E ES
Radiumthérapie dans le cancer ber (W AT RIN).
Traitement de l'hvpertrophie et du cancer de la
prostate par le radium (DESNOS). . 6.0.0...
A propos du traitement destumeurs de la ves-
sie et de la prostate par le radium (Le Fur) .
La guérison du cancer de l'utérus (J. L. FAURE)
Technique de l'emploi du mésothorium en gvné-
cologie (REIL). ... O y aa
Les rayons ultra-pé nétrants du radium dans Île
traitement du cancer du col utérin (JACOBS). .
Sur l'emploi du radium après intervention chirur-
gicale incomplète dans le cancer de Putérus
incompletement opérable (MME Faune et Rov-
¡A A E he a Le
Quelques résultats du traitement par le radium
252
491
Journal de Radiologie et d Flectrologie.
des néoplasmes inopérables de l'utérus et du
rectum (BÉRARD). Soa go Be kt ea Te E
Application de radium dans la vessie pour car-
cinome (SCHOENENBERGER et SCHAPIRA).. . + .
Rayons X et substances radioactives dans le
traitement des affections used ose
(GRUBBE) . . . Se eter
Les limites de l'emploi du radium dans le cancer
de l'utérus (MILLER). +. Se So dat eke ET
La radiumthérapie du cancer du col utérin
(BURROWS). 0 ica Dors ee à ete a
Système nerveux.
Tumeur de la moelle épinière; laminectomie et
application de radium (CLARKE et LANSDOWN.
Appareil respiratoire.
Le radium en laryngo-rhinologie (Retm) . . . .
Traitement par le radium des tumeurs malignes
des voies aériennes et digestives supérieures
(GÉISEZ LS ac ROS etes Dis pen D aS
Divers.
Le traitement des sténoses cicatricielles de l’œ-
sophage par le radiuim (NEUMANN) . RS
Radiodiagnostic. radiothérapie et radiumthérapie
des ankyloses (LEpoux-LEBARD), . . . . . . .
La radiumthérapie en stomatologie (LÉVY) .
Rétraction de Faponévrose palmaire traitée par
la radiumthérapie (COTTE) . i cap ae ae So ae AE Xe
Étude surle radium employé dans la thérapeu-
tique interne (DELANO). 2. 6 6 6 ew ee ee
La radiumthérapie en dehors des affections ma-
lignes (Bissett). 2 . 6 ee a ......
LUMIERE
Physique
L'éther lumineux démontré par Feffel du vent
relatif d'éther dans un interféroméètre en rota-
lion uniforme (SAGNAG) . . . . ee ee ee . 0.
Réfraclion et rotation magnétique des composés
à fonelion ac eee (Mourne, MULLER et
VARIN) due Net ete Be Be ‘ -
Sur l'absorption des ravons visibles par les
oxvhémocyanines (Dnéré et BURDEL)...
Variation de la forme électromotrice d'un élé-
ment Weston sous Vinfluence de la lumière
ultra-violette (POUGNET, E. Seco et J. SecoL).
Absorption des ravons ultra-violets par les alea-
loïdes du groupe de la morphine et par le
phenanthrene (GourEz et Vieron Henri)...
Sur le mécanisme de l'impression des plaques
photographiques. Nouvelle théorie du dévelop-
pement de image latente (CHANOZ). . . ..
Sur la photographie des systèmes inorganiques.
(MOURELO S. Rem as Ses wae bre Se Fe
dans VelTet
Sur Faction selective des métaux
photoélectrique (REBOUL) ©oa 0 0.
A propos de la photométrie de la fluorescence
(Von Haver et VON KOWALSKI). .. . :
Sur les spectres d'étincelle de quelques éléme nts
dans l'ultra-violet extrème (L. et E. BLocu).
Technique.
Sur un nouveau dispositif de lampe à mercure
immergée et à lumière pratiquement froide
(BiLLON-DAGUERRE, MÉDARD et FONTAINE)
Considérations sur la technique et la posologie
de lhéliothérapie artificielle (DAUSSET) . . . .
Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la va-
peur de mercure (Danois et M. LEBLANC FILS).
Les avantages et les inconvénients de Pemploi
de différents appareils pour la photothérapie
(FREUND). ...... ae
Sur le fonctionnement de l'are ‘alternatif à va-
peur de mercure (Darmors et LEBLANC FILS)
L’étincelle oscillante comme source économique
des rayons ultra-violets (KOWALSKI). . . ..
Utilisation de l'étincelle oscillante comme source
de rayons ultra-violets (KOWALSKI). . . . . .
Des mesures héliothérapiques (ViTOUX). . . . .
Physiobiologie.
Réactions thermiques, respiratoires, circula-
toires el hématiques provoquées par lhéliothé-
pape: (M ORELSNITZ) i o o a eS AS LS à. a
491
619
685
117
117
491
DA 2
295
106
106
106
Table des
De la croissance. en fonction des intensités d'ex-
citation, du rapport de la période latente à la
période totale d'établissement pour les sensa-
tions lumineuses (H. PIERRON) a. ss ... .
Fleurs ultra-violettes (Micnatb et TRISTAN). . .
Action de la lumiére sur la genese du pigment
(SLAVICK) . ee te on Be as a da
Influence de la lison eine et des grou-
pes carbonyl et carboxyl sur l'absorption des
rayons ultra-violets (BIELECKI et VICTOR
HENRI), ad de ee A A e al e E a e
Sur le pouvoir de pénétration des rayons vio-
lets et ultra-violets au travers des feuilles
(des végétaux) (DANGEARD) ©. a 6 6 . +. +...
Variations de la ration alimentaire et du poids
du corps sous l'action du rayonnement solaire
dans les différentes saisons. Nutrition par la
chaleur ¿MIRAMOND DE LAROQUETTE) a...’
Contribution à l'étude de la tautomérie. Étude
quantitative de l'absorption des rayons ultra-
violets par les dérivés de l'acide acétylacé-
tique (BIELECKI et Vicror HENRI). s...
Étude de l'action métabiotique des rayons ultra-
violets. Production de formes de mutation de
la bactéridie charbonneuse (Mme V. HENRI).
Quelques considérations théoriques à propos
des études d'hygiène oculaire faites au labora-
toire central d'électricité (ANDRE BROCA). ...
Contribution à l'étude de la tautomérie. Étude
quantitative de l'absorption des rayons ultra-
Violets par les dicétones de la série lea
(BIELECKI et V. HENRI). 0... 0 .. +.
Calcul du spectre d'absorption d'un corps d après
sa constitution chimique . . . 4 . . . ss
Sur la variation des dépenses E de
l'homme pendant le eycle nes pu
CONTEO: E a RO AR ner ie
De la répartition rationnelle des tapae e
l'homme dans le cycle nycthéméral (BeRGo-
NE, E E E Rte
Action des rayons ultra-violets monochromati-
ques sur les tissus. Mesure de Pénergie de
rayonnement correspondant au coup de soleil
(Vict. el Venc. MOYCHO). e. ...... .. .
Sur la vulcanisation des solutions de caoutchouc
par les rayons ultra-violels (HELBRONNER el
DERSSTEIN) ex 40:00 a ar à pra te
Sur les divers modes de photolyse de Pacide
oxalique par les rayons ultra-violets de diffé-
rentes longueurs d'onde (D. BERTHELOT) . .
Sur l'influence des rayons ultra-violets sur la
coloration des poils des lapins et des cobayes
(SECEROV).. o 0 2. 2 ee Sy E NA
Action des rayons ultra- violeta monoe bote
ques sur Pamylase et la lipase du suc pan-
créatique (M. et Mme CHAUCUARD). ©...
Étude de la dispersion des rayons ultra- Malek
par les corps organiques (Victor HENRI)...
Stérilisation des liquides opothérapiques par
les rayons ultra-violets (LEMATTE). . . . <...
La biologie de l'héliothérapie (VITOUX) . +...
Stérilisation des liquides opothérapiques par
les ravons ultra-violets (LEMATTE). ©... . .
L'héliothérapie marine sur le littoral de la mer
du Nord (WETTENDORFE). e 6 ew eee
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLUGIE. — [.
209
299
299
Matières. =
Thérapie.
Technique générale et spéciale de l'héliothérapie
(VIGNARD et JOUFFRAY). .. ds
ElTets et indications des divers pains de unicré
(GGUNSBURG) esascs e’ RE Ñ
Héliothérapie marine méditerranéenne et radio-
thérapie combinées dans le traitement des
adénites bacillaires chroniques au début
(TIXIER) . UE ter E ; +.
L'héliothé rapie. Son mode d'action. Ses indica-
tions. Ses résultals (DOELSNITZ)
La cure solaire á Arcachon. Ses résultats (Fr ES-
TALES AA se ni Spe
L'héliothérapie dans les affections tuberculeuses
de l'enfance. Indications et posologie (Cas-
TAIGNE et D'OELSNITZ).
La photothérapie (méthode Finsen) dans le trai-
tement du lupus vulgaire (FRANÇOIS) .
La thermothérapie et la inoi tapie dans les
ankyloses (ALLARD) . . - Vairo eee oe
L'héliothérapie (ARMAND- DELILLE). E
La cure solaire des tuberculoses chirurgicales
(VIGNARD et JOUFFRAY). es dates ee ye ee se
Quelques essais d'application d'héliothérapie
locale au traitement de la tuberculose laryngée
(Sari)... . corn
Remarques sur ‘le traitement de la sciatique
(GRACE). on Jas eae fe a a ae
Les propriétés curatives des rayons lumineux
et calorifiques (CARL Britt)... - RA
Sur les fondements physiques de l'hélio- et de
la photothérapie de la tuberculose laryngéc
INÉPVEL Ds Le ci A a
Détails sur mon appareil de photothérapie
laryngée. Technique. Application au pharynx,
aux fosses nasales et à l'oreille moyenne
(NEPVEU)s 6 5 2S eo in nue Em se Ha ss
La cure solaire et marine dans la péritonite
tuberculeuse (JOUBERT) © 4... . +... +
Lumiéreultra-violette, agent germicide (VERHOEF).
Traitement des tuberculoses ostéo-articulaires
par Phéliothérapie (BARBARIN). +. +. +. «+.
Sur la désinfection de la cavité buecale par les
rayons ultra-violets (FRIEDBERGER et SutoG!) .
Tuberculose péritonéale guérie par Fhéliothéra-
pie (MONTAGNON). O Ss Sa Ge:
Action comparée de l'héliothér rapie marine et de
la radiothérapie dans les tuberculoses sous-
cutanées (MALLET). . ee ee
Technique de Phéliothérapie lary ngée (COLLET).
Au sujet de l'héliothérapie marine (SCHROTTER).
Posologie de I héliolhérapie marine (D'OELSNITZ).
L'héliothérapie marine dans le traitement des
tuberculoses chirurgicales (ANDRIEU).. . . + -
Héliothérapie artificielle (ViGNARD). . e..
A propos del héliothérapie artificielle (Viex ARD).
La photothérapie dans le traitement du lupus
vulgaire (FRANÇOIS)... Eds soc
L'ulilisalion en pratique médicale des rayons
ullra-violets (HENRI DAUSSET). 0. 0... . .
La pratique de l'héliothérapie dans le traitement
des affections tuberculeuses (DOELSNITZ) .
Les rayons de Finsen et les ravons de Róntgen
dans le traitement du lupus vulgaire (SCADUTO)
La photothérapie (méthode Finsen) dans le trai-
tement du lupus vulgaire (FRANÇOIS) e...
58
106
106
407
107
107
149
216
233
254
254
204
299
299
30
SI
Journal de Radiologie et d Klectrologie.
ÉLECTROLOGIE
Généralités.
Le service d'électricité médicale à Fhôpital colo-
nial de Dakar (IUDELLET) e e o ee ee
Traitement du coup de chaleur, coup de soleil
et des accidents de l'électricité industrielle
(GROBER). ee ds a ts
Brûlure du crâne par un courant électrique
A A RE MES de dg se die
Accidents dus au courant électrique (Espina). .
Un cas de mort par électroculion (courant 110
volts). Rapport d'expertises médicales (FLEURY)
De l'importance de bien différencier les manifes-
tations organiques et les manifestations psy-
chiques chez les blessés de guerre (DELHERM
AAA See. Bm oe See th Sat Goer en mt ch eh
Réflexions médico-chirurgicales sur la pratique
neurologique en temps de guerre (JEAN FER-
BAND [a LR ah iat, ee ee oe, Me a. yo tere ae og
Les accidents de l'électricité industrielle: pro-
phylaxie. traitement et réglementation (Zim-
MERV ELISTE] enor & oe a à dre ed bs
La galvanisation (DE VABELE). ses 0 0 4.
. . . » . . .
Physique.
Electronique et biologie : Etudes sur les actions
catalyliques, les actions diastasiques et cer-
laines transformations vitales de d'énergie
OP ACHAEME) ES. a sb hs & D Lea
Contribution à la critique des expériences sur
l'action de l'électricité atmosphérique sur les
plantes (P. LESAGE). ooo
Le magnéton (P. Weiss)... 0 0. aaa
Technique.
Moditications à notre appareillage pour la mé-
thode Bergonié (LAQUERRIÈRE et NUYTTEN).. .
Quelques perfectionnements à la technique ins-
lrumentale de la gvmnastique musculaire lo-
Calisée (LAQUERRIERE el DELHERM).. ©...
Présentation d'une sonde téléphonique pour la
recherche des corps étrangers métalliques
CLAGUERRIÈRE) 6. 0. o... o... o,
Notions d'électro-cardiographie (Araoz ALFARO
el ALEREDO Mire.
Les machines ¿lectrostaliques condensatrices
(WOLMERSDONI). o a a se de ee ee à
Les oscillations dans les réseaux à courant con-
A es wie hoe RS LS
Nouvel appareil de diathermie intensive :pb'Au-
SOSVA DEE Si, este suc Ge ee a do oe, Arr og ta
Les courants de haute fréquence et les phéno-
menes ¢lectrolytiques (CERESOLE) . .
Electrode souple (ERGENS). o
Une cause d'échec dans la recherche des corps
etrangers mélalliques au moyen du « téléphone
sonde » (LAOUERRIERE) o.a.
Un moyen trés simple d'électrisation
taux militaires (BORDER. o...
Montage et utilisation de la dvnamo-faradique..
La mobilisation dans les tissus des projectiles
magnétiques par des séances repelees d'élec-
tro-mazgnélisme (BERGONIE). . eke ence, ae tee A
Nouvelle méthode pour rechercher, localiser et
extraire chirurgicalement les projectiles ma-
enétiques (BERGONIÉ).. Dae ae re en re
Appareils électriques el téléphoniques pour la
.
pour hópi-
175
500
200
obo
565
429
999
620
620
620
621
localisation et l'extraction des corps étrangers
métalliques (MAUCLAIRE). o... 0. . ..
Extraction des balles allemandes et des éclats
Wobus à l'aide de l'électro-aimant géant (RoL-
BV) RE A LT Gs She a ee a
La boussole el les blessures par balles de fusil
OL BACDOEN oo ii de une Les Grotte
Physiologie.
L'électrocardiogramme pendant Vanesthésie gé-
nérale; modifications importantes provoquées
par le chloroforme (CLUZET el PEIZETAKIS). .
Lait et décharges électriques (DUFFIELD et Mrr-
PAN bee hole ae etree. BL SAS NS Soe ea oe Se
La forme de la contraction à l’état normal et pa-
thologique. Secousse. Tétanos. Contraction
tonique (BOURGUIGNON). RC
Étude électrocardiographique et expérimentale
du réflexe oculo-cardiaque (CLUzET el PETZE-
TARIS a sn nt ee, & i ee ed
Variations de la conductivité électrique des hu-
meurs de Porganisme (JAVAL). . 0. 0. . . .
La résistance électrique de l'organisme (DOUMER).
Notes préliminaires au sujet de nouveaux cou-
rants électriques du muscle (DE MEYER). . . .
Variation des paramètres caractéristiques de
l'excitabilité des nerfs sous l'influence de l'élec-
trotonus (CAUDOT et LAUGIER). ........
Modification de Vexcitabilité des nerfs par les
sels qui précipitent le calcium (LaAPICQUE). . .
Sur l'économie d'aliments réalisable par Véléva-
tion de la température extérieure (LAPiCoUE).
Actions interpolaires du courant continu (Dou-
MERE domaine Se MT mb edit
Action des solutions anodisées et cathodisées
sur la germination (MICHEELS). +... . . .
Interdépendance de Phypotension artérielle pé-
riphérique et de l'hypertension artérielle vis-
cérale (MOUTIER). . ..... ..
Influence du courant électrique continu sur
l'absorption des substances nutritives par les
plantes (CuOUCHAK) a. s 0 2. ee ee . .
De l'action de Pélectricité sur la croissance de
Phomime, des animaux et des plantes (SPRIN-
`
GER). . . . . . . . . ° . . . . . e s . . . . .
Électrodiagnostic.
Genéralités.
Désorientation et déséquilibration provoquées
par les courants voltaiques (BAnINSKY) . . ..
La forme de la contraction à l’état normal et pa-
thologique. Secousse. Tétanos. Contraction
tonique (BOURGUIGNON) +... . o... ee a‘
Recherches sur Pexeitabilité des fibres pigmento-
motrices (Mile RKOENIGS). ............
L'électrocardiogramme dans Pinanilion expéri-
mentale (MErrz et BORDET). ©...
Electrohystérogrammes de la lapine
PONNAMOUR CL NADAUD) . o... . . ee.
Une réaction électrique particulière observée
au cours de la régénération des nerfs (COTTE-
NOT et REINHOLD) 20 &. sais aS oué o
Les troubles de l’excitabilité électrique des nerfs
et des muscles (llum... . . . . . . . .
(Cit Zer,
621
621
621
261
300
900
901
01
901
301
abe
#90
0
495
DO
O87
108
261
ene
added
Dede)
nod
622
676
Table des
Technique.
Une nouvelle réaction d'électro-diagnostic : l'es-
pacement des secousses de fermeture ([lu:1z)
Electrodiagnostic au moyen des décharges de
condensateurs (CLUZET). :
Relation entre le diamètre des fibres nerveuses
et leur rapidité fonctionnelle PE ct
LEGENDRE). © © à Lise & à à 4 a is
Mon procédé excitomoteur simplifié compar é aux
méthodes anciennes et nouvelles usilées en
électrodiagnostie (LANIETOWSKD. +... .
Évaluation de la chloruration des liquides de
l'organisme par la mesure de leur conductivité
électrique (JAVAL). . . . . . . . . . . . . . .
Nouveaux tableaux des points moteurs (BERGONIE).
Chargeur et déchargeur de condensateurs (Dot-
MER ena et as a, ah ee AAA
Localisation de Pexcitation dans la méthode dite
« monopolaire » chez l'homme. Poles réels et
poles virtuels dans deux organes différents
(BOURGUIGNON). LU SR aaa BRK
Examen électrique des muscles et des nerfs par
_la méthode des condensateurs (CUMBERBATECH).
Electrocardiographie; technique et applications
expérimentales et Re (Pr SUNER et BEL-
LIDO). o a a sae A Se a ;
Sur Faction électrique du cœur humain W ALLE mn
Localisation de Fexeilation dans la méthode dite
«< monopolaire « chez homme. Poles réels et
poles virtuels dans deux organes différents
(BOURGUIGNON). 2. 8.
Les procédés modernes d'électrodiagnostic des
nerfs moteurs et des muscles (BounGuiGnon .
Variation des paramètres et de lexcitahilité ner-
veuse en fonction de Pécartement des élec-
trodes (Cannons. . e.. é
Comment dépister les blessés justiciables d'un
électrodiagnostic (J. Privat)... . . . . . .
e . . . a . . .
Applications cliniques.
Ja contraction galvano-tonique dans la réaction
de dégénérescence avec de gal-
vanique (DELHERM). . 4. 0. . . :
De la valeur diagnostique dn phénomer ne dit le
« vertige voltaïque » et du « nystagmus galva-
nique » dans les affections de l'oreille moyenne
et du labyrinthe (JEANNE BOUTEN). ©...’
Atrophie isolée de l'éminence thénar d'origine
névritique. Rôle du ligament annulaire anté-
rieur du carpe dans la pathogénie de la lésion
(Mame et Foix)... .
Diagnostic, pathogénic et traiteme nt électrique
des paralysies vésicales dues à une lésion
org ganique du système nerveux (DENIS Cour-
TADE)... Fa |
Myopathie progressive du type Leyden Moebius
(DEUMÉ et MADGINIER) . . BS ae tat Wah,
L'électrocardiographie clinique a’ apres le récent
volume de Thomas Lewis (COTTON). . . . . .
Tachysystolie de oreillette avec dissocia-
tion atrio-ventriculaire complete (DoxzELor et
DEZA 65) i oe, TE Pad a tas
Changement Pexcitabilité des nerfs conditionné
par une altération de leur gaine de mvéline
(L. et M. Laricocr et R. LEGENDRE). . . . . .
Le syndrome électrique de la réaction mvoto-
nique (BABONNEIX). ae. 4
Les myélo-névrites subaigués chroniques (Hintz).
La réaction myasthénique de Jolly (VAN PEE) . .
Etude clinique sur une variété rare de paralysie
familiale des membres inférieurs observée en
Bretagne (LENOBLE) . . . . . +
Altération du complexe ventriculaire ‘électrique
83
124
966
429
108
108
108
066
393
qa
‘fu
io
e fm
—
as |
WVatteres.
au cours des troubles de eonductibilite auri-
culo-ventriculaire (Block total ou block par:
tiel) (GALLAVARDIN). . . . : A |
La réaction galv anotonique ¿ au cours de la dégé-
nérescenee (DELHERM et MLLE GRUNSPAN) .
De la réaction neurotonique dans deux cas de
_maladie de Thomsen (Soveves et Dunrm).
Etat comparé des réactions électriques des
troncs nerveux dans l'atrophie musculaire
Charcot-Marie et dans la névrite interstitielle
hypertrophique iSouarEs et DUNEM). mue
De la valeur diagnostique el pronostique de
l'examen électrique des nerfs sectionnes ou
comprimés ( (MENDELSONN) . . . ee
Une reaction électrique partic ulière observée
au cours de la régénération des nerfs (Cor-
TENOT et REINHOLD) ... o
Des résultats fournis par l'élec trisation directe
des trones nerveux dans la plaie opéra-
loire chez les blessés atteints de traumatismes
des nerfs (PIERRE Mante)... ....«.....
Recherches cliniques sur la sensibilité doulou-
reuse farado-cutanée (CARATTI). 2 6. 0 0
La réaction galvano-tonique au cours de la
réaction de dégénérescence (DELNERM et MLLE
GMUNSPAS): LS Gols gas ie AA
Électrothérapie.
Généralités.
La diathermie (ZIMMERN). . . e.a.’ ;
De la diathermie (FESUGLIO). . ... +... . ..
Lavement électrique (La Rr PACTION). PE
L'exercice électriquement provoqué ou ergothé-
rapie passive dans les maladies par ralentis-
sement de la nutrition (BERGONIÉ). . . . . . .
artérielle
Sur le stigmate de Vhypertension
(MOUTIER) . . . D ir + ; : REP
Diathermie ou le chauñ: we électrique des tissus
des corps (Lewis JONES). . . . SOAK, ache, MUR à
Comment guérit l'électricité (SEELY VE) a ds
in-
La thermopénétration dans les maladies
ternes (KAKOVSKI) . : ON "Sy DS eh Ge SA
Les épaules douloureuses et leur traitement
par les moyens physiques (GRACE) . . . 6.
L'électrothérapie et sa valeur rééducative chez
les accidentés du travail (LAQUERRIERE). . . .
Considérations générales sur le rôle des agents
physiques dans le traitement de la psycho-
sténie (DUMAIN) . ..... ee ‘
Recherches expérimentales sur la diathermie
(MLLE GRUNSPAN et Levin). 2... ee
Technique.
Essais de mensuration des températures réelles
des tissus au cours des traitements par Pair
chaud, la diathermie et Pélectrocoagulation
(MATHILDE GRUNSPAN) . .. ; ;
Emploi général en électrothérapie du fauteuil-
électrode et du tableau à graduation et distri-
bution localisées (BERGONIE). . . . . . .
L'ionisation médicamenteuse avec deux cou-
rants (Banpont) St te oe a de Ge Dre
Interrupteur à grande vari ‘tion de vitesse de la
maison Gaiffe . ...... LS a
L'effluve de haute fréquence et Piode naissant
(OFAR) e a E a S DEA
Quelques perfectionnements à la technique ins-
trumentale de lagymnastique musculaire loea-
lisée (LAQUERRIÈRE el DELHERM). . . . . . . .
739
088
740
Sur une nouvelle méthode de galvanisation de
parties étendues du corps (VEITH). ......
Quelques applications nouvelles des frictions
hertziennes (JULES DURAND). 4. 0...
L'hrpodermoclyse el les medications hypoder-
miques, la thoracentèse et la paracentèse élec-
triques (LAUDA dus nu a ares à
Dermatoses.
L'électrolsse de Fhvpertrichose (ALHERT-WEIL)..
Traitement de la lèpre par la diathermie (UNxa).
Le traitement électrique du rhinophyma (acné
hvpertrophiante du nez (BoRDIER). . 2... 6
A propos Bri observation de corne cutanée
guérie par la haute fréquence et la radiothe-
PAPO LENTE): lead en eens abus
L'électrolsse négative, méthode de choix pour
le traitement de certains angiomes et des té-
langiectasies (BELOT). 0 040 ee ..
Traitement de la tuberculose de la muqueuse
des voies aériennes supérieures par élec-
trolyse de Reyn (STRAUDBERG) +... 0 0 0 2.
Uleére variqueux rapidement guéri par la dia-
thermie (MLLE GRUNSPAN). . . . ene ue
L'hvpertrichose et son traitement (MME. Mane US)
Un cas de lèpre traité par le radium et la dia-
thermie (IREDELL). ; oa S
L'électricilé médicale en dermatologie (Labor-
DEBIED e Mopar a ee : 622
Dispositif simplifié pour l'électrisation de nom-
breux blessés (BORDIER). +... . . 2 ee
Néoplasmes.
Présentation d'un cas de eancroïde de la face
traité par la fulguration (DE Keatine-Hant). .
Traitement de la lipomatose douloureuse par la
galvanisalion (LUZENBERGER). . . . aoe
Sur faction des courants élec Lriques faibles sur
les tumeurs des rats et des souris (Seyprn-
EEM) ecs Soe ra Mo tee End
Cancer et fulguration (De KEATING- H ART). 450
Tuberculose.
L'électrothérapie dans le traitement du lupus
vulgaire (R. CHAPERON) . . . Hs ere
Traitement du lupus par la diathermie (Jaconi).
Traitement de la tuberculose de la muqueuse
des voies aériennes supérieures par lélectro-
lyse de Reyn (STRAUDBERG o...
Appareil circulatoire.
Les actions cireulatoires de la méthode de
Bergonié (gymnastique élec a a généralisée)
(LAQUERRIÈRE et NUYTTEN). f cd da
Les maladies du cœur et les e ourants de H. F.
(BONNEFOY PERE et rs). ee ae ee ae
L'électrieité dans le traite ment des phlébites
(LAFOND GRELLETY) +... ..... Eo
Action de la haute fre E quencé sur le sang, son
utilité particuliere dans la chlorose (Bonpont),
L'effluvalion monopolaire précordiale de haute
fréquence et de haute tension dans les insuffi-
sánces cardiaques (LIBOTTE).
. . * . . .
Appareil digestif.
La fonction péristallique de l'intestin dans les
maladies nerveuses à formes dépressives (Du-
HEM). . . . .
. . . . . 0 . . . . > e . . .
002
D97
591
109
266
244
2060
450
110
Journal de Radiologie et d Électrologie.
Cing cas de fissure anale guéris par la haute
fréquence (MÉRET). . . . ne
De la prophylaxie et de la thérapie des adhé ren-
ces péritonéales au moyen de lintroduclion
de fer dans l'intestin et de MS de lélectro-
aimant (Payr).
Traitement électrique de la “fissure sphinctéral-
gique (La Repacrion) . . . . . . . . e
Les vomissements incoercibles de la grossesse
et leur traitement (PLICOUE). |
Traitement électrique des affections du tube di-
gestif (Van PEE).
Nouvelle application des
quence à la stomatologie (¢
courants de haute fré-
¡RÉMEAUX Cl ARNAL)
Systéme nerveux.
Deux cas d'hémiplégie cérébrale fruste consé-
cutive à une embolie traités avec succès par
la diathermie réalisée avec les appareils de
haute fréquence (DAMOGLOU) a. . ... ...
Du traitement de la sciatique (SCHURIEZ) . . ..
Médications des troubles de la motilité (Guit-
LAIN) Ste A A IA AAA es ETE A A
Du role des diverses applications électriques
dans le traitement électrique des névralgies
IDUR a o es Sa 30 RU le
Le traitement électrique des névralgies (MANN).
Névrite optique. Guérison par les courants con-
tinus (LEPRINCE) +... ee . . . . . . . . .
Traitement électrique du goitre exophtalmique
(PFEIFFER) . . . è è è @ « ee . > @ è ò č o >o . œ
Principes thérapeutiques dans la paralysie in-
fantile (1 COVE LT) . . e . . e o . . . e . . .
Contribution à l'étude du traitement de lhén mi-
plégie organique (ALLARD el CAUVY) . . . . .
Traitement de paralvsies Le (VUL-
PIUS) + es à we we es D
Des frictions statiques dans ie: traitement de cer-
taines affections médullaires (DURAND). a...
Présentation d'un appareil électrique pour la
rééducation auditive (MAURICE). ... :
Les myélo-névrites subaigués chroniques (Hint).
Les bains hydro-électriques dans le traitement
des affections du systéme nerveux (CHARTIER).
Électrothérapie, radiodiagnostie et radiothé-
rapie dans les affections du système nerveux
(LEWIS JONES] == d ba ae cas
La paralysie radiale (DELHERM) . . +... ee
Névrites brachiales (HARRIS). e. ... 6.868.
Quelques opinions sur certaines paraly sies de
l'enfance (ROEDERER). es e se se ..
L'électrisation simultanée des divers groupes
musculaires dans les atrophies et les para-
lysies (DELHERM et LAQUERRIERE). +... +.
Action simultanée de la diathermie et du cou-
rant continu dans un cas de ee radicu-
laire (LEVERE). ©. 0. 0... TE EEEE?
L'électricité statique € hez les nerveux. Nécessité
de sa posologie, utilité des faibles intensités
(FRAIKEN) +... . . . TETE a
Le traitement des algies par les courants de
haute fréquence (PASTOR GUILLEN) ae...’
Appareil génito-urinaire.
Du traitement mixte de certaines tumeurs vé-
sicales CHEITZ-BoYER) © a. o e .....
Traitement des tumeurs de la vessie par les cou-
rants de haute fréquence (LEGUEU) . . . . . .
L'électro-coagulation dans le traitement des tu-
meurs de la vessie et en particulier des papil-
lomes (LEPOUTRE et D'HALLUIN).
. + + © o
110
60
110
DOR
718
110
110
111
Table des
Traitement par l'hvperémie des affections inflam-
matoires avec intiltration des voies nrinaires
(Frank)... P ; do i ORS.
Résultat favorable du courant continu dans un
cas d'insuffisance ovarienne consécutif á la ra-
diothérapie (ZIMMERN et COTTENOT) ©...
Les nouvelles méthodes de traitement des tu-
meurs de la vessie et de la prostate (Gorp-
BE RG) . . . . . e . e . e . . .
La cautérisation par la haute fréquence dans la
earoncule urétrale (WIENER). ve
Technique intravésicale du trailement des tu-
meurs de la vessie par la haute fréquence
(HEtrz-BOYER) . . . . . . : Re ods
Diagnostic, pathoge nie et traitement élec trique
des paralvsies vésieales dues à une lésion or-
ganique du système nerveux (DENIS COURTADE).
Traitement endoscopique de la tuberculose vési-
cale parles courants de haute fréquence (HErTz-
BOXEO): sets e Sin A ER US à
Nouvelle méthode thérapeutique des cyslites
colibaciHaires et autres infections (Russ). .
Sur un nouveau béniqué destiné à pratiquer la
dilatation électrolytique de Furétre (DENIS
COURTADE) as a ee eee ; q
Observations nouvelles sur l'emploi de l'étine elle
à haute fréquence pour Famehoration de Vobs-
truetion prostatique dans certains cas (BuG-
BEE)... ar : ET. 63
Traitement abortif élec trolytique de la Menio
ravie (Li Vina)... ;
Le courant continu et le courant faradique dans
quelques affections gynécologiques (Diuirn). .
Utilisation des courants de haute fréquence en
urologie CARCELIN et GIULANI). ;
Traitement des hémorroides par Vélee troly se
(Gurtis WEBB). eee eee
Diathermie dans les hématuries vésicales (ÎRE-
DELL et THOMSON). Lie a So a AA a
Une nouvelle électrode de diathermie pour em-
ployer dans l'urétrite blennorragique (BOERNER
CESANTOS) > Sos us a n nes e
Valeur hémostatique de l'électroe oagul: ation des
lumeurs vésicales (DESNOS) 0 0 0 4 ..
Trois tumeurs malignes de la vessie traitées par
la diathermie (IREDELL et RaLPH-THoMsSON) . .
Des spasmes de Vurétre. Pathogénie et traite-
ment électrique (GOURTADE) ....... +...
Appareil respiratoire.
Cas d'ozéne guéri depuis dix ans par lélectrolvse
euprique (LAVRAUD) ao e e ee 4 ee ..
Maladies de la nutrition.
L'exercice électriquement provoqué ou ergothé-
rapie passive dans les maladies par ralentisse-
ment de la nutrition (BERGONIE) . nea e.’
Critique des cures modernes d'obésité (ROEMHELD).
L'électrothérapie dans le traitement de la goutte
UNUSUTEN) o Sis a A AA gi a
La gymnastique électrique dans le traitement de
l'obésité compliquée (M. LABRÉ). .......
Une nouvelle méthode de traitement des ma-
ladies par ralentissement de la nutrition et
particulièrement de l'obésité. L'ergothérapie
passive du prof. Bergonié (DESPLATS,. a
Le dégraisseur et son emploi en cliente le
(SCHNEE) e wom & Soe AR we ee Se à
111
157
905
108
176
223
956
256
305
Matières. 7
Haute fréquence et goutle (LIBOTTE) ......
Observations sur Veflicacité de la haute fré-
quence sur les étals aaa (Bor-
DONT). ; PRE A na ee ee
Quelques observ ations sur le procédé de Ber-
gome contre l'obésité (GAERTNER). ae...
La méthode de Bergonié (FURSTENBERG) a...
Traitement rationnel de l'obésité (DE SUZENBER-
GER) S er e Eee SUR A AAA A
Haute fréquence et goutte. Faits cliniques (Li-
BOTTE). oa aaea’ ee A arcas E
Traitement de l'obésité par les méthodes scien-
titiques (CAVAILLON). se se o
Affections chirurgicales.
Traitement des ostéites tubereuleuses par les
courants de haute fréquence (DOUMER) . . . .
Contribution à l'étude de Pionisation salievlique
dans les arthrites en général (AUFAURE). ...
lonisation et électrolyse dans les affections du
nez et de Foreille; remarque sur l'infection
intraveineuse du pneumo-baeille de Friedlan-
der dans le traitement de Pozene (FRIEL).
Traitement électrique des ankyloses (Marois).
Un cas de ealeification de la bourse séreuse
sous-acromiale guérie par la diathermie (Des-
TERNES EL LAQUERRIERE) © ao 6 6 0 ee ee ee
Un cas d'hydarthrose du coude guéri par la Th
radisation (LAQUERRIÈRE et LOUBIER). e...
Le traitement des hydarthroses et des arthrites
du genou par la radiothérapie et la galvanisa-
tion associées (IIintz). . . . . . . . . . . ..
Divers.
Traitement de la pyorrhée alvéolaire par l'étin-
celle de haute fréquence (ARNAL et GREMEAUX).
La diathermie et son emploi en otologie (MEN-
DEL.) . . . e . . . . e. . e e. e e . .
Les céphalées musculaire ou cellulitiques (Han-
TEMBERG). essas’ Sa, e e ee
De l'excision galvanique des brides plearales au
cours du traitement par le pneumothorax
RE SAS A es hae BOR eee Boe ee, ok
Adénopathie cervicale chez une marastique.
Traitement par la diathermie et la radiothé-
rapie (PETIT). Re me i A ey A
La maladie de Raynaud et son traitement (Dr-
LHERM et GIRERT) ....... a tat
Un cas de mal perforant guéri par un traitement
électrique (JANICAUD) 2... 4. ee ee ee
L'électrothérapie apphquée au traitement de
l'aliénation mentale (ROMANO)... 2... . .
Plaie du corps claire: éclat magnétique intra-
oculaire: extraction à Faimant (Noter et GFE-
NET) s De a NS AS LÉ RS NES aa
Corps étranger magnétique de Vail gauche,
extraction à léleetro-aimant géant (ROLLET el
GENET). . . . . . . . e . e . . . . . . . .
Les céphalées mueca aires et cellulitiques s (ILAR-
TE MRERG). e . . . . . . . e . L 1 . e .
Note sur deux échecs dans le traitement de la
fissure sphinctéralgique par la méthode de
Doumer (LAQUERRIERE) ©. eaa- “i
Un cas de maladie de Raynaud avec concrétions
calcaires sous-cutanées (GIBERT et Loyer)...
De lutihté de Pélectro-vibreur pour la recherche
des corps étrangers magnétiques (P. Bazy}.
60
60
Sl
FROID — CHALEUR
La thermothérapie et la luminothérapie dans les
ankyloses (ALLARD). is tal A AI E e Ge at Su à
La thermothérapie de la blennorragie (BRON -
DERG) 103 6-4. mass DE NS is
La pression et la thermométrie en ervothérapie
(H. BECLERE). SM et Ti Ga eri
216
OÙ
504
Journal de Radiologie et d Électrologie.
DIVERS
La physiothérapie des blessés de guerre (Mi
RAMOND DE LAROQUETTE). . . +... .... ..
Appareil à inhalation d'air chaud (ELSAESSER .
La douche d'air dans le traitement du furoncle
el de Pantlirax (SALLES) . . . . . . .
BIBLIOGRAPHIE
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catalytiques, les actions diastasiques et cer-
taines transformations vitales de Pénergie
(P. ACHALME) € ir e Wed Be A ae
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007
Recherches sur l'examen radiologique des
pou-
mons en tenant ina du contrôle anato-
mique (ASSMANN) . A See ode Ae we Cg rae
Lecons sur la lithiase biliaire (CHAUFF A 3
Cardiopathies de l'enfance (NOBÉCOURT). ...
Le radiodiagnostie clinique du gros intestin el ses
bases physiologiques (SCHWARZ)... 0. .
Notions pratiques d'électrothérapie appliquée a
Purologie (COURTADE) 4.4...
Manuel de radiothérapie Ww ETTERER, e...’
Guide pratique du médecin dans los Aveidents
du travail (FORGUE et JEANBRAU) ©...’
Rayons X. Introduction. Méthode des rayons de
Roentgen (KAYE). 4... ee
#52
452
ABADIE. .
ABBE.
ACHALME.
Table alphabétique
ACHARD el RARE :
ACHARD el SAINT-GIRONS.
ADAMSON.. .
VON ADELUNG DAKLAND..
AGULHON et M''e ROBERT.
AIMARD el MAMIE. .
ALBERTARIO. . +. +. +
ALBERT-WEIL.. . .
ALRERT-WEIL et AUCLAIR..
ALELOKOFF. .
ALEXANDER...
ALEXANDROV.
ALFARO el VITON..
ALLAIRE..
ALLAN-NEWTON. .
ALLARD. .
ALLARD et CAUVY..
ALLMANN.
AMEUILLE et Rist..
AMEUILLE, Rist et Mie
AMUNATEGUI..
ANDRE...
ANDRIEU .
ARBASSIER..
ARCELIN.
ARCELIN et GIULANI .
ARCELIN et GUILLOUD
ARCELIN et RAFIN .
ARMAND-DELILLE. .
ARNAL et GRÉMEAUX..
ARROU. .
D'ARSONVAL.
ASSMANN.
. » . a
AUBERTIN et BEAUJ RD:
AUBOURG.
AUBOURG et BARRET..
AUBOURG et BELOT. .
AUBOURG et CHEVASSU.
AUBOURG et LARDENNOIS . .
AUBOURG el LETULLE. .
AUBOURG, LETULLE, LEBON
AUBOURG et PICOT..
AuBny et VIALLET..
AUCLAIR.
. o . .
.
62,
AUCLAIR et ALBE RENE FIL.
AUFAURE.
AUVRAY..
AUVRAY et DEGRAIS .
BABINSKY. .
BABONNEIX. e..
BACHER.
BADIN.. .
Banın et M REL AIRE
Von BAEYER, HAHN et
BAILEY. .
BALL. . .
109,
e.
183.
JE PFEIFFEL. . .
MEITNER. a...
. . 488,
935, 488,
419. 459.
484,
. 1,
, 476, 482,
o o 164,
115
117
61
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169
550
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BERTIN-Sans et LEENHARDT. , . . -
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alphabetique par noms d'auteurs.
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EURENREICH, EHRMANN et SCHMIEDEN
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EHRMANN, GOUGEROT et LAROUSSE. .
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ÉLSMSLIF. . . . do ats lun,
ENGLER, SIEVEKING el Kasie a
Enrkrouez, BINET et Gaston DURAND.
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7406 Journal de Radiologie et d'Électrologie.
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FROES eu ete à + + + 532 GUILLEMINOT et ZIMMERN . ........... 47
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