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Full text of "Journal de radiologie et d'électrologie 3.1918/19"

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AIMARD — AIMÉ — ARCELIN — BARJON — BARRET — BEAUJARD — Henri BÉCLÈRE 
BERGONIË — BONER — BONNIOT — BOURGUIGNON — CASTEX — CERNÉ — CHAPERON 
CHARLIER — CHASSARD — CHICOTOT — CLUZET -- COLOMBIER —- CONSTANTIN — COTTENOT 
DARIAUX — DECHAMBRE — DESPLATS — DESTERNES — DETRE — DUPEYRAC — EHRMANN 
ESCANDE — GASTOU — GÉRARD — GIBERT — M“ GRUNSPAN — GUNSETT — HADENGUE 
D'HALLUIN — HIRTZ — JAULIN — LEBON — LEGROS — LOBLIGEOIS — LOMON — LOUBIER 
MAHAR — MARQUÈS — MARTIN — MEUGER — NAHAN — NOGIER — NUYTTEN — M= OLTRO- 
MARE — OUDIN — PAUTRIER — PERROCHON — PIOT — PRIVAT — RAULOT-LAPOINTE — RÉCHOU 
RONNEAUX — ROQUES — SARAZIN — SIGALAS — SPEDER — M~ de STANKEWITCH — VIGNAL 


Secrélaire général : J. BELOT 
SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : À. LAQUERRIÈRE 
SECRÉTAIRE ADJOINT: H. BÉCLÈRE 


Tome III — 1918-1919 


MASSON ET C, EDITEURS 
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS 


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JOURNAL 
DE RADIOLOGIE 


D’ÉLECTROLOGIE 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


LA DOSIMÉRRIE R'ADIOTHÉPAPIQUE 


PAL S. ' UİLLENINOF a T 


La dosimétrie en Radiothérapie comporte deux notions distinctes : 

1° La mesure du rayonnement incident à l’aide d'une unité définic; 

2° La connaissance de la répartition des doses fixées dans les tissus d’après la 
qualité de ce rayonnement. 

Nous allons envisager successivement ces deux notions. 


1° MESURE DU RAYONNEMENT INCIDENT 


A. Observation sur la valeur du dosage. — Celle mesure se fait de différentes 
façons : par des réactifs chimiques, par les appareils ionométriques, par la fluoromé- 
trie, etc. 

Quel que soit le procédé employé il faut savoir que, à énergie égale, des faisceaux 
de qualité différente n'ont pas la même action sur le réactif; ainsi un rayonnement très 
pénétrant tombant sur une couche mince de réaclif chimique a une action incompara- 
blement plus faible qu'un rayonnement mou de même intensité. 

Il faut savoir en second lieu que ces différences d'action des rayons de la gamme X, 
liées dans une certaine mesure au radiochroïsme du réactif, ne sont pas parallèles pour 
tous les réactifs; si bien que l’on ne peut conclure de l'effet produit sur un réactif à 
l'effet probable sur un autre réactif : ainsi si les rayons mous agissent à proportion plus 
que les rayons durs sur les réactifs chimiques, les rayons durs, au contraire, ont une 
action proportionnellement plus grande pour provoquer la fluorescence. 

La conséquence de ces deux observations est que la mesure du rayonnement inci- 
dent faite à l’aide d’un réactif est toute relative et que l'étude des effets biologiques 
produits par ce rayonnement doit êlre formulée en fonction des indications données 
par ce réactif. 

Le présent travail est relatif à la méthode de dosimétrie fluoroscopique. 


B. Le dosage fluoroscopique du rayonnement incident. — Il consiste à apprécier 
le pouvoir que possède un rayonnement X de rendre fluorescente une substance telle 
que le platino-cyanure de baryum. 

N° 1. — Janvier-Février 1918. HI —1 


PAT pv 


» H. Guilleminot. ` 


Ce mode de dosage a été employé par divers auteurs et par moi-même. Depuis 
dix-huit ans je l'ai étudié et perfectionné. J'ai vu ses avantages el ses inconvénients, 
ses difficultés et ses écueils. J'ai fait avec lui non seulement des mesures pratiques pour 
les applications radiothérapiques mais des mesures de laboratoire précises en vuc de 
l'analyse des faisceaux X. C’est donc après une longue experiente que je peux poser les 
règles de son emploi. 

Deux appareils peuvent être employés : 

4° Un appareil permettant de comparer la fluorescence d'une plage irradiée par les 
rayons X et la fluorescence d'une plage semblable irradiée par un sel de radium placé 
dans des conditions déterminées; 

2 Un appareil permettant de comparer la fluorescence d’une plage irradiée par les 
rayons X et la luminosité donnée par un étalon de lumière dont les rayons ont été 
convenablement sélectionnés. | 

Le premier de ces systémés’ est. de Ééañedip: le AR PR et le plus sûr, c'est 
celui que j ai toujours le pius TRYS W a l'inconyénipnt de nécessiter un étalon 
„čo radiútr dontile prix est relativement élevé, 
1.200 à 2.000 francs. Lorsqu'on dispose d'un 
tel étalon il suffit de’ s'entourer des précau- 
tions que j'ai indiquées pour éviter le brunis- 
sement du platino-cyanure et assurer la 
constance de l'étalon; moyennant ces précau- 

tions la précision est remarquable. Un ruban 
Fig. 1. — Fluoromètre. B, lunette monoculaire avec len- . o 
tille +5 dioptries. L, ruban métrique. G, écran platino- Métrique et une règle à calculs spéciale 
nn nat E, Slalom de tadir. Arou: indiquent l'intensité du rayonnement à toutes 
les distances utiles. La figure 1 montre le 
dispositif que j'ai adopté, la figure 2 représente la règle à calculs. 


N. B. — Ce dosage se fait à l'aide d’une unité conventionnelle rattachée au sys- 
tème C. G. S. par l'intermédiaire d’un réactif soumis à un rayonnement de qualité 
définie `et dans des conditions déterminées. L'unité m d'intensité est l'intensité du 
rayonnement de qualité 
n° 6, qui agissant normale- 
ment sur un cube de un 
centimètre de côté de la 
solution chloroformique 
d'iodoforme à 2 °, de 
FREUND-BoRDIER, pendant 
une seconde, libère 1 gramme Xx 10 * d'iode. L'unité d'intensité m agissant pendant une 
minute, unité de temps médicale, donne l'unité de quantité M, qui en n° 6 de BENoIsT 


Fig. 2. — Règle radiofluorométrique. 


équivaut à environ ds de l’unité H de HozzKNECHT. 


Le deuxième système est plus délicat, mais il est plus accessible, j'ai cru utile de le 
mettre au point pour permettre à tout radiologue de pratiquer la radiométrie fluorosco- 
pique même s’il ne possède pas d'échantillon de radium. Cette mise au point étant 
toute récente je vais décrire ici complètement la méthode. 


C. Appareil fluorométrique à étalon lumineux. — Voici le principe de l'appareil. On 


La dosimetrie radiotherapique. 3 


regarde au moyen d'une lunette monoculaire ou binoculaire une lunule de verre dépoli 
ou d'opaline divisée en deux moitiés. 

Une moitié est éclairée en arrière par la luminescence d’un petit écran de platino- 
cyanure de baryum irradié par le rayonnement X étudié; l’autre moitié est éclairée par 
une lampe électrique étalon fonctionnant sous un voltage rigoureusement déterminé et 
dont le rayonnement traverse des écrans de verre bleu, jaune et vert appropriés de 
manière à obtenir une teinte exactement semblable à celle de la fluorescence du platino- 
cyanure. Entre ces écrans et la lunule se trouve placé un diaphragme réglable accolé à 
un verre dépoli qui permet de modifier l'intensité de l'éclairement dans un rapport qui 
varie de å à 41 environ. oo 

Cet appareil a été réalisé de la façon suivante : 

Le tube A est le tube de visée renfermant l'écran de platino-cyanure de baryum E. 
Cet écran E peut au moyen d’une clef être amené en position ou bien être rejeté derrière 
un écran de plomb qui occupe la moitié du tube. 

F est un filtre de 2 mm. d'aluminium qui permet d'apprécier le degré de pénétration 
du rayonnement X suivant sa qualité. Il peut 
être aussi abaissé ou relevé. 

O est la lunule d’opaline vue par l’œil obser- 
vateur au fond de la chambre noire C. 

B est un second tube renfermant l'étalon 
lumineux L. 

Y est un système de verre dépoli et de 
verres de couleur diffusant le rayonnement et 
lui donnant la qualité voulue. 

D est un diaphragme réglable accolé à un 
verre dépoli. Ce diaphragme D est construit de 
telle façon que lorsqu'il est placé à son mini- 
mum d'ouverture, il laisse passer un rayonne- 
ment d'intensité telle que la demi-lunule qu'il 
éclaire possède un éclairement égal à la plus 
petite luminosité pratiquement donnée dans le 
tube A; lorsqu'il est placé à son maximum d'ou- 
verture, l’éclairement de la lunule à peu près 
11 fois supérieur correspond pratiquement au 
maximum de luminosité donné par le platino- 
cyanure. Entre ce maximum et ce minimum 
l'ouverture est disposée de manière que 10 de- 
grés d'angle fassent croître l’éclairement dans 
la proportion de 1 à 4,3. En partant d'un éclai- 
rement initial 4, on a ainsi de 10° en 10° les 
éclairements 1,5; 1,69; 2,2; 2,85; 3,1; 4,82; Fig. 3. — Fluoromètre à étalon lumineux. 
6,28; 8,15; 10,6. On peut pour les faibles 
intensités réduire ces chiffres à moitié en n’employant qu'un secteur du diaphragme. 


Mope OPÉRATOIRE. — On vise l’ampoule à R. X. avec le tube À en prenant point 
d'appui à l’aide d’une réglette centre le support d’ampoule à l'emplacement des filtres 
de manière qu'on se trouve exactement à 40 cm. de l'anticathode. On règle le dia- 


4 H. Guilleminot. 


phragme jusqu’à égalité des lunules. On lit sur le bouton de commande du diaphragme 
l'intensité du rayonnement X à cette distance de 40 cm. Une règle à calculs spéciale 
donne l'intensité pour toutes les distances utiles, soit pour la radiographie, soit pour la 
radiothérapie. | 

Si l’on veut connaître la qualité du rayonnement X on abaisse le filtre E, on établit 
de nouveau l'égalité des lunules, on lit l'intensité sur le bouton du diaphragme. La 
même règle à calculs donne à simple lecture la fraction transmise. 


VÉRIFICATION DE L'ÉTALON. — La question la plus délicate est la vérification de 
l'étalon lumineux. Pour s'assurer de sa constance on a un second étalon H fonctionnant 
sous le même voltage et s'adaptant au tube A. On ouvre le filtre F et l'écran de platino- 
cyanure E de façon à permettre au rayonnement lumineux de l'étalon de tomber sur la 
lunule O. Ce second étalon est réglé de telle façon que les deux lunules doivent être 
égales pour une ouverture du diaphragme marquée une fois pour toutes par une flèche 
rouge. Tous les mois environ on vérifie la constance de la lampe L; si elle varie on 
corrige l'écart à l’aide d'un coulisseau approprié. L'étalon mensuel ne servant qu’à de 
rares intervalles peut être regardé comme constant. 


2° RÉPARTITION DES DOSES FIXÉES DANS LES TISSUS 


Jusqu'ici je crois pouvoir regarder comme vraie dans tous les cas, la loi que j'ai 
tirée d'observations nombreuses faites dans les deux règnes vivants, à savoir : qu'un 
tissu réagissant sous l’action des rayons X a une réaction dont l'intensité dépend unique- 
ment de la dose d'énergie radiante fixée par unité de masse de son plasma cellulaire 
quelle que soit la qualité de ce rayonnement. 

Autrement dit si une cellule de tissu néoplasique placée à une profondeur quel- 
conque absorbe une quantité W d'énergie radiante empruntée soit à un rayonnement n° 4 
non filtré, soit à un rayonnement 7-8 filtré, l'effet est le même. Seulement il est entendu 
que pour faire absorber cette quantité W à ce ‘plasma cellulaire la dose incidente sera 
toute différente suivant qu’on emploie l’un ou l’autre de ces deux rayonnements. Toutes 
différentes aussi seront les courbes d'amortissement ou d'absorption de ce rayonnement 
à travers les tissus successivement traversés. Mais quelles que soient ces doses inci- 
dentes, et quelles que soient ces courbes, dès lors que l'élément figuré visé absorbe la 
quantité W d'énergie radiante, l'effet produit est sensiblement le mème. 

Cela posé il s’agit de rendre accessible la connaissance des doses fixées par les 
cellules placées à différentes profondeurs en regard des différents rayonnements prati- 
quement employés. | 

Pour arriver à cette notion voici comment j'ai procédé. 

Tout d’abord j'ai évité la complication de tracer les courbes d'absorption telles 
qu'elles devraient être, c’est-à-dire en tenant compte de la différence d’opacité des tissus 
cutanés, conjonctifs, musculaires, adipeux, etc. Pour cela, j'ai assimilé la masse du corps 
à un bloc de tissu homogène présentant la constitution moyenne de la gélatine hydratée 
et de densité 1,05. Cette substance peut être regardée comme présentant l’opacité 
moyenne du corps humain. 

En second lieu, j'ai admis que toute cellule sensible aux rayons X est sensible par 
ses éléments albuminoïdiques et nucléaires qui ont précisément à peu près les caracté- 
ristiques d'absorption de la gélatine hydratée de densité 1,05. Par suite, quelle que soit 


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6 | | H. Guilleminot. 


l'espèce cellulaire visée, l'efficacité du rayonnement employé peut s'évaluer par la dose 
d'énergie W qui serait fixée par l'unité de masse de cette substance placée à la même 
profondeur. Cette dose fixée par l'unité de masse est d’ailleurs proportionnelle au coeffi- 
cient d'absorption d'une couche de la même substance d'une épaisseur déterminée et 
aussi mince que possible. | 

= Nous avons pris comme couche absorbante type une couche de 4 mm. d'épaisseur. 
D'ailleurs les mesures ont été faites pratiquement avec des couches de 5 mm. et de 
10 mm. C'est par le calcul que le coefficient millimétrique a été déduit de ces mesures. 

Je prends un exemple pour fixer les idées. 

Considérons 100 unités M de rayonnement n° 5-6 tombant sur le corps, le foyer 
anticathodique étant supposé à une distance suffisante pour que l'on puisse négliger la 
décroissance d'intensité due à la loi du carré de la distance. 

Suivons ce rayonnement à travers les tissus : 

A 2 millimètres de profondeur, ce qui approximativement correspond en moyenne 
à la situation de la couche de Malpighi, il est réduit à 88 °/, environ de sa valeur, et il 
abandonne 5",1 à notre lame absorbante type de 1 mm. d'épaisseur (‘). 

A 3 centimètres de profondeur le rayonnement est réduit à 27 °/, environ de sa valeur 
initiale, et la lame absorbante type, placée à ce niveau, fixe 0.795. 

Si au contraire nous prenions un rayonnement dur, {par exemple le n° 7-8 filtré par 
5 mm. d'aluminium, nous constaterions qu'à 2 mm. il est réduit à 97 °/, et que le coeffi- 
cient millimétrique d'absorption est de 1",58 au lieu de 5,1. Nous constaterions de 
même qu'à 3 cm. de profondeur il a conservé encore 63 °/, de sa valeur au lieu de 27 °/, 
et que son coefficient d'absorption est 0*',90 au lieu de 0*,795. 

Ainsi voilà deux rayonnements qui, pour une même dose incidente, ont une nocivité 
sur la couche de Malpighi très différente 5,1/1,58 et qui ont une efficacité à 3 cm. à peu 
près égale, 0,795/0,900 le moins nocif pour la peau étant le plus efficace en profondeur. 

Le tableau I ci-joint indique pour quelques types de rayonnements à des profondeurs 
variées, la dose transmise, la qualité du rayonnement qui durcit à mesure qu'il pénètre 
davantage et le taux d'efficacité. 

Dès lors le problème de la Radiothérapie se ramène à quelques propositions très 
simples. Il faut, pour les comprendre, distinguer la radiothérapie des lésions superfi- 
cielles et la radiothérapie des lésions profondes. 


1° Lésions superficielles intéressant seulement les téguments. — Il y a lieu de donner 
des doses efficaces élevées aux quelques premiers millimètres traversés, et il n'y a 
aucune utilité à agir dans la profondeur. On commence à faire œuvre thérapeutique utile 
à partir de 25*' par séance. Il y aura intérêt en ce cas à prendre un rayonnement incident 
peu pénétrant et non filtré, par exemple : 400 M (3 H 1/4) de n° 4 ou 500 M (4H) de n° 5-6. 
Si l'on voulait produire le même effet avec du n° 7-8 filtré par 3 mm. d'aluminium on 
devrait avoir à l'incidence plus de 1.200 M (9 H 1/2). 

Faut-il donc d'après cela ériger en règle générale que le rayonnement de choix pour 
le traitement des lésions superficielles est un rayonnement mou, non filtré? Non, car 
- pour peu que l'on ait affaire à du tissu pathologique présentant une épaisseur de plu- 
sieurs millimètres, l'écart entre la dose fixée par le 1° millimètre et le 5°, le 6°, le 10°, est 
d'autant plus grand que le rayonnement est plus mou. On tend d'autant plus vers l'uni- 

(t) Je désigne par la caractéristique M' les unités absorbées pour éviter toute confusion avec les 


unités M incidentes. Ce sont bien les mêmes unités de quantité, mais M est relatif à la dose incidente et 
M! à la dose retenue par l'unité millimétrique de tissu albuminoïdique type. 


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8 H. Guilleminot. — La dosimétrie radiotherapique. 


ormité de répartition des doses que l’on prend un rayonnement plus dur et plus filtré. 

Mais il n’y a pas lieu de pousser à l'extrême cette recherche du rayonnement le plus 
pénétrant; le rayonnement optimum est celui qui permet avec le minimum d'énergie 
radiante d'obtenir le résultat désiré. Cette formule permet un certain écart entre les 
doses réparties. En pratique, je crois qu’un rayonnement n° 7 débarrassé de la partie la 
plus molle de son spectre par un filtre de i mm. ou même de Omm.,5 suffit pour les 
lésions ne dépassant pas 1/2 cm. Pour les affections cutanées tout à fait superficielles 
le n° 5 non filtré paraît indiqué. 

2° Lésions profondes avec peau saine. — En ce cas, quel que soit le rayonnement 
employé, il est une règle qui domine toute la technique, à {savoir : ne pas donner aux 
couches les plus sensibles de la peau, c'est-à-dire aux cellules de Malpighi, plus de 25 
à 30" par séance, ou plus de 75 à 80" par mois en trois séances, tout en arrivant, tant 
par le choix du rayonnement que par l'emploi de plusieurs portes d'entrée, à la dose 
efficace profonde nécessaire pour atteindre, au niveau de la lésion, au moins le seuil de 
l'action thérapeutique. 

Le deuxième tableau donne pour 25" d'efficacité au niveau de la couche de Malpighi : 
d’une part, la dose correspondante des rayonnements incidents variés, et d’autre part 
les doses efficaces agissant dans ces conditions aux différentes profondeurs. 

Ce tableau fait voir que si l’on traite un tissu pathologique situé à 6 ou 8 cm. de 
profondeur par exemple, il serait impossible d'atteindre par séance et par porte d'entrée 
avec du n° 4 une dose efficace supérieure à un ou deux tiers de M' tandis qu'un rayonne- 
ment n° 7-8 filtré par 3 mm. d'aluminium permet d'atteindre de 4 à 6", ce qui donne la 
possibilité en 4 ou 5 séances, d'atteindre la dose thérapeutique qui paraît avoir son 
seuil, du moins pour certaines cellules (cellules des ganglions lymphatiques, des glandes 
sexuelles, etc.), aux environs de 20 à 30"! au total. 

Ces bases de la dosimétrie radiologique étant posées, il reste un travail à faire. 
C’est la détermination des doses efficaces convenant à chaque cas pathologique. 

Cette notion ne peut résulter que de statistiques nombreuses, et n’est forcément 
qu'approximative, parce qu'il est difficile de situer in vivo les tissus et les organes visés, 
et de préciser la profondeur à laquelle ils se trouvent ainsi que pus sur laquelle 
on doit agir. 

Si j'ai indiqué provisoirement les chiffres de 20 à 50" comme me paraissant être le 
seuil de l’action utile sur certains tissus pathologiques, cette indication ne doit être 
acceptée que sous toutes réserves. Elle résulte de mes observations et de mes approxi- 
mations personnelles, mais je n'ai nullement la prétention de fixer, dès à présent, des 
règles de posologie absolue. Le présent travail n’a d'autre but que de préparer la voie à 
ces recherches. 


RESUME 


After having mentioned that, with an equal energy, rays of different quality have not the same action on 
the reactive, the author describes his unity of intensity, M. It is the intensity of radiation of quality n° 6, 
which, acting on the de Es solution of iodoform ? 0/0, during 1 second, liberates 1 Gramme œx 10-8 of L. 


This multiplied by 60, equal 135 = Of IT. (HoczzkNECuT). The author has built an apparatus of fluoroscopic mea- 


sure, based on the HE between the value of fluorescence given by an unity of radium on a screen, 
and that which is produced by the above mentioned bundle of rays. He has invented a series of tables 
showing how the transınission or absorption of radiation operates when it is fillered. or not filtered. He 
even mentions the necessary amount and value of doses absorbed to obtain the cure of certain diseases. 


NOTE SUR L'ÉTUDE DES PARALYSIES DU RADIAL 
LE SYNDROME DE DISSOCIATION DES RADIAUX 


Par P. CHARPY (!) 


Dans la paralysie du radial par blessures de guerre, on peut avoir intérêt à localiser avec 
précision la situation de la lésion du nerf. L'examen méthodique de la sensibilité, de la motri- 
cité et des réflexes dépendant du nerf, nous a permis, dans 128 cas de blessure du radial, de 
fournir au chirurgien un renseignement exact. 

En se souvenant que la distribution du radial répond schématiquement : 


a) Au point de vue moteur, à deux groupes musculaires distincts comprenant * 
1° les muscles innervés par les collatéraux; 
2° les muscles innervés par la branche postérieure. 


b) Au point de vue sensitif, à trois territoires distincts : 

1° à la face postérieure du bras (rameau cutané interne); 

% à la face postérieure de l'avant-bras (rameau cutané externe); 

5° à la face dorsale de la main, moitié externe, sauf les deux dernières phalanges de l'index 
et du médius (rameaux terminaux de la branche antérieure), 

on peut le plus souvent ramener aux types suivants la plupart des blessures observées (?) : 


1° Seules les sections du nerf dans le creux axillaire, jusqu'à sa sortie par le triangle grand 
rond - long triceps - vaste externe, intéressent la totalité des fibres motrices et sensilives et s'ac- 
compagnent d'une paralysie motrice et sensitive retentissant sur l'ensemble de ses domaines. 

2 Une section du nerf dans la portion haute du 1/5 supérieur du bras est caractérisée par 
l'abolition complète de la motricité de tous les muscles de son territoire et par l'abolition de la 
sensibilité à l’avant-bras et à la main, tandis que la sensibilité persiste au bras (V. fig. ci-contre). 

3° Une section du nerf au 1/3 moyen du bras abolit la motricité dans tous les muscles, sauf 
dans le triceps, ainsi que la sensibilité à la main. La sensibilité est conservée au bras et à 
l'avant-bras. 


& Une section isolée de la branche antérieure laisse intacte toute la motricité du nerf et 


abolit uniquement la sensibilité à la main. 

5 Une seclion isolée de la branche postérieure au tiers moyen de l'avant-bras ne produit 
que des désordres moteurs légers, presque tous les rameaux moteurs des muscles de l'avant- 
bras étant déjà nés à cette hauteur. Elle peut s'accompagner de troubles trophiques (tumeur 
dorsale du carpe, œdème du dos de la main), mais la sensibilité reste intacte dans les trois 
domaines sensitifs du radial. 

6° Une mention spéciale doit être réservée à la section du nerf au-dessus de l'épicondyle, 
avant sa division en ses deux branches terminales. Une section faite à cette hauteur, produira 
cliniquement la paralysie de tous les muscles innervés par la branche postérieure, et l'anes- 
thésie du domaine de la branche antérieure. A l'examen électrique on est frappé : 

1° Par l'intégrité complète du muscle premier radial externe. 

2% Par la R. D. du muscle deuxième radial externe, paralysé avec tous les autres muscles 
extenseurs. 


(t) Travail du Centre d’Électro-Radiologie de la XIII. Région. -- M. A.-M. J. Belot, chef du Centre. 

(°) Nous envisageons seulement la blessure la plus grave, c’est-à-dire la section du nerf, il va sans dire 
qu’une blessure moins importante déterminera les mèmes phénomènes dans le mème ordre, mais avec une 
intensité variable selon la gravité de la lésion. 


10 P. Charpy. — Note sur l'étude des paralysies du radial. 

Le muscle {° radial est en effet innervé par le dernier collatéral du tronc du radial, lequel 
naît ordinairement au 1/3 inférieur du bras et se trouve respecté par une telle blessure, tandis 
que le muscle 2° radial tire son innervation du premier rameau issu de la branche postérieure, 
au niveau du coude, tout près de la bifurcation. 

Nous appellerons syndrome de dissociation des radiaux ce symptôme caractéristique d’une 
lésion du radial, immédiatement située au-dessus de la bifurcation. Toutes les fois que l’on 
observera une paralysie du radial chez un blessé qui possède un certain degré d’extension de la 
main, il pourra être utile de rechercher la présence de ce syndrôme. Sa fixité permet en effet de 
préciser avec rigueur la situation exacte de la lésion du nerf, et facilite sa recherche opératoire. 

Cliniquement, le blessé qui n'aura pour réaliser l'extension de son poignet que le premier 
radial externe, aura une extension défectueuse, puisqu'elle se fera en abduttion. Celui, au 
contraire, qui disposera de ses deux radiaux pour exécuter le même mouvement, l’accomplira 
de façon presque normale, l’action du second radial, rectiligne, annihilant en partie l'abduction 
de la main, rôle, on le sait, habituellement dévolu au cubital postérieur, antagoniste du premier 
radial, en tant qu’adducteur. | | 

Au point de vue de l'électrodiagnostic, on mettra ce syndrôme en évidence, au cours de 
l'examen, en procédant de la façon suivante : on percevra la contraction isolée du premier radial 
en excitant le corps charnu du muscle et en plaçant un doigt tout près de l'insertion distale, à la 
face postérieure de la base du deuxième métacarpien. Cette insertion, quoique profonde, n'est 
recouverte à cet endroit que par la peau. La contraction sera perçue par le doigt qui applique 
le tendon sur le plan osseux immédiatement sus-jacent. 

On percevra la contraction isolée du second radial en excitant le corps charnu du muscle 
et en plaçant un autre doigt à côté de celui qui palpe le i“ radial, près de l'insertion distale, à 
la face postérieure de la base de l'apophyse styloïde du troisième métacarpien. On se souviendra 
que les extenseurs de l'index, arrivant obliquement de dedans en dehors, du poignet vers le 
doigt auquel ils sont destinés, passent au-dessus de cette insertion, et que par conséquent le 
mouvement du tendon sera moins aisément perceptible que celui du premier radial. 

Le syndrôme sera positif et complet si, le premier radial externe présentant des réactions 
électriques normales, le second radial externe nous offre les signes d'une R. D. complète. Nous 
pouvons dès lors affirmer que la lésion du nerf siège aux environs immédiats de sa bifurcation. 
Si, au surplus, nous observons la R. D. des autres muscles innervés par la branche postérieure, 
el l'anesthésie dans le domaine de la branche antérieure, il sera logique de conclure à l'imper- 
méabilité du nerf. 

Il sera positif et partiel, si le premier radial externe possède des réactions électriques 
normales, et que le second radial externe présente simplement des altérations de ces réactions. 
Ce sera l'indice d'une lésion partielle du nerf aux environs de sa bifurcation, d'autant plus 
grave que le syndrôme sera plus net, et que les troubles sensitifs et moteurs seront plus impor- 
tants dans les territoires des deux branches terminales. 

Enfin le syndrôme sera négatif si les deux radiaux externes sont normalement excitables. 
Dans ce cas, la lésion du nerf, s'il en existe une, ne pourra siéger que sur la branche posté- 
rieure, et au-dessous de l'émergence du nerf du second radial externe. 


RESUME 


Injuries to a nerve can be localised by studying systematically the motor and sensitive lesions in parts 
dependant on that nerve. Particurlarlÿy for the radial nerve, the Author indicates various syndroms of 
injuries at different points on the main part of the radial. He especially notes the importance of examining 
the external radial muscles, that making it possible to localise an injury near the forking of the nerve. This 
is very accurate information for the surgeon who finds it necessary to operate. 


P. Charpy. — Note sur l'étude des paralysies du radial. 11 


o \ 
J = ne Se 3 - - lrone Kado -G éreonfl. 


1 M C reonflexe 


¿NERF RADIAL, 
(54 62,72,82 Cervicales) 


NERF RADIAL. 


Distu bution Schèm alique. 


— - um 
me More mis ne è 


EXEMPLE 2° + ae AU V3 SUPERIEUR 


consewée au btas.. j Rameau Critane Inlerne 
HSBC Bofe à Vovanbbraskàlamain 


EXEMPLE D'UNE SECTION Au Vg moven Du BRAS :- 


ie abolis aw: Dessas du tic 


BRAS 
Er na po boke. 


né conservée au Gras & à l'av-btas 

abofie àla main. 

L'Ancone 
EXEMPLE D'UNE SECTION AU-DESSUS DEL EPICONDYLE : 
Dessoccate on des Radi'aux 
MOTRICITE abolie Dans Le domains de La Branche 
po Ses 
n conse wée au bas Qå l'arant -bras 
& la 


| R pour Ce Brachial Anlérieur 
N. du Vong Su pinateur a P i 


M du 14 Aadial Extetne______ | 
{ 


Fini ee foi Franche de Byur . lésterèure 


= N du 2° Radial Cxlerne. -_ 
| .- --Btranche de Bifur.Anterieure 


N du Court Supinratrur - - - 
W Nerf de L'éxtens. mmun - DEMPLE pune SECTION La BRANCHE ANTE REURE: 
| u TR SUPERIEUR DE U AV- BRAS 


MOTRICITE intacte 
er abolie à la main 


TI 
y 


NM clu Cubitar. Posterieuz 


EXEMPLE D'UNE SECTION DE LA BRANCHE POSTE RJE URE 

au- N dii ane CANNA à U AVANT- BRAS : 
toublss de to phuci ossi OLS . 

MOTRICITÉ, intacte. P 

SENSIBILITÉ intacto . 


4 N du dorg Abd. du Puce- |! 


` M duding Ext. du hue- 
X A. du Cout Ext. du Ruce- -fy 


Sa Ep de l'Extenseur de l'Index -- 


-.- — --. Anaslomose arec le Ausculo- 
Cutane 


à Kameau etene- — j) i ne ne ES Kameau fnterne 
| Branches terminale 


pour le Cape et Le Aelacarpe. 


|: Filet de Lis. PTE W 
LAS Collateral ext. ty Pree — 4 7 
 Gllatèral dossal inb. du uce. 

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dela face dorsale de 
ar phalange des 43d. g” 


____. Anastomose ave le Cubilal 


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p me 


IMMOBILITÉ DE L'OMBRE CARDIO-PÉRICARDIQUE 
CONSIDÉRÉE COMME SIGNE PATHOGNOMONIQUE DE PLAIE PÉNÉTRANTE 
DU COEUR 


Par MM. COSTANTINI, VIGOT et GOSSELIN 


« Aucun symptôme n'est pathognomonique ». 
TurFier. Chirurgie intrathoracique, 1914. 
Chapitre : Plaies du cœur. 


Les signes des plaies du cœur sont d’une variabilité extrême, c'est là une notion 
classique qui explique les erreurs de diagnostic qui ont souvent été faites et les inter- 
ventions soit trop tardives, soit inutiles qui ont été pratiquées. Nous rappelons le. 
tableau clinique d'une femme portant dans la région précordiale une plaie minime, et 
présentant avec un pouls rapide une angoisse telle que les meilleurs cliniciens peuvent 
s'y tromper; à l'opposé de ce cas se trouve celui d'un homme qu’on examine deux ou 
trois heures après sa blessure, parfaitement conscient et contant son accident. Cependant 
la femme dont il est question n’a pas de plaie du cœur, et les suites montrent que dans 
le deuxième cas, il y a plaie pénétrante du cœur. 

Cette variabilité extraordinaire des combinaisons de signes oblige à beaucoup de 
circonspection en présence d'une plaie précordiale ou simplement d'une plaie thora- 
cique à orifice d'entrée postérieur ou latéral qui cependant se complique de plaie 
cardiaque. Il n’est pas de chirurgien qui avant d'opérer une plaie du cœur n'ait subi 
l'angoisse de se demander si son intervention va être justifiée. 

Or il nous a paru que la radioscopie venait, là comme dans beaucoup d'autres 
chapitres de la chirurgie, combler une lacune. 

Nous avons eu l’occasion d'observer trois plaies cardiaques (‘) par petits éclats 
d'obus compliquées d’un hémopéricarde sous tension. 
= Chaque fois cet hémopéricarde fut mis en évidence par la radioscopie et permit 
d'établir avec fermeté le diagnostic des plaies cardiaques. 

Les signes d'épanchement péricardiques ont été étudiés depuis longtemps. En 1904 
Béclère dans un article du Traité de Radiologie médicale de Bouchard indique que 
l'épanchement péricardique se manifeste par l'augmentation dans tous les sens de 
l'ombre cardiaque, par le changement dans le contour de cette ombre et enfin par la 
disparition plus ou moins complète des mouvements rythmiques normaux. A la vérité, 
Béclère étudiait les épanchements péricardiques progressifs, résultant d’une irritation, 
le plus ordinairement d’origine infectieuse, du péricarde, et on comprend que certains 
auteurs aient publié des cas de péricardite à gros épanchement dont les bords étaient 
pulsatiles (cas de Bérard. — Province médicale, 1907). 


(t) Se reporter pour les observations dont il est question dans cet article : 
a) Bulletins et Mémoires de la Société de Chirurgie, 21 Novembre 19117. 
b) Revue de Chirurgie, 1918, | 


Costantini, Vigot et Gosselin. 13 


Dans l’hémopéricarde, l'épanchement péricardique est soudain, il s'effectue sans 
ménagement pour le sac fibreux qui d'emblée est mis sous tension. 

On saisit dans ces conditions que plus dans l’hémopéricarde que dans l'épanchement 
séreux ou purulent, on doit s'attendre à trouver une ombre cardiopéricardique d’une 
immobilité absolue. 

En vérité, pour le point de vue spécial qui nous intéresse, nous n’attribuons pas 
une grosse valeur à l'élargissement de l'ombre cardio-péricardique; comme le dit très 
bien Béclère cet élargissement peut être fonction d'une dilatation cardiaque. 

Il ne nous paraît pas non plus qu'il faille attribuer quelque valeur à la déformation 
de l'ombre, c'est qu'en effet, très souvent la plaie cardiaque se complique d'une plaie 
pulmonaire et par conséquent d’un épanchement qui brouille les ombres. 

Par contre, l'immobilité des bords de l'ombre cardiaque nous apparaît comme un 
signe d'une importance capitale. Dans les trois faits qne nous avons observés, deux fois 
l’immobilité de l'ombre cardio-péricardique était absolue, il semblait que le cœur avait 
cessé de battre ; une fois il existait encore sur le bord gauche du cœur, dans la région 
du ventricule gauche (c’est-à-dire dans la région qui est animée des battements les plus 
importants) une très légère ondulation, si légère qu'elle ne pouvait pas être prise pour 
une contraction cardiaque ; l'immobilité absolue du reste de l'ombre nous permit d'ail- 
leurs là aussi de poser un diagnostic ferme. 

Il estévident que la constatation de cette immobilité absolue de l’ombre cardio-péri- 
cardique suffit à lever tous les doutes que l'on peut avoir sur l’existence d’une plaie du 
cœur et on peut considérer à cet égard que la radioscopie, là comme ailleurs, fournit un 
complément d'information clinique dont la précision scientifique n'est pas à discuter. 

Il est entendu que la radioscopie permet aussi de localiser le projectile, si toutefois 
il y a projectile. Nous n'insisterons pas sur ce chapitre de la localisation des projectiles 
cardiaques ou juxtacardiaques. Celte localisation a fait l'objet de plusieurs mémoires. 


RESUME 


Clinical signs of lesions of the heart are very variable, only radioscopy permits of an accurate diagnosis. 

One of the surest signs is that of the immobility of the outlines of the shadow of the heart, which look» 
as if it were not beating. Where this phenomena is present, it is invariably a pathognomonic sign of lesion 
of the heart. 


ULCÈRE TUBERCULEUX 
TRAITÉ PAR LES EFFLUVES DE HAUTE FRÉQUENCE 


Par M. BONNEFOY 
(Planche 1) 


Mme C..., 22 ans, se présente à notre clinique le 50 octobre 1912. Au début de sa 
grossesse, en octobre 1911, elle s'aperçut d’une grosseur au cou du volume d’une noi- 
sette; en avril 1912, le ganglion s’abcéda, puis se referma, puis se rouvrit. Au début de 
juin, la plaie s'étendit de proche en proche et atteignit, au mois d'août, l'état dans 
lequel nous la voyons. 

Elle avait accouché le 17 juillet : on lui défendit de nourrir. Mme C... se trouvait 
dans un état positivement lamentable au point de vue des lésions locales. Elle présen- 
tait sur les parties latérales gauches du cou une vaste ulcération s'étendant verticale- 
ment de l'apophyse mastoïde à la clavicule et transversalement de la ligne médiane 
antérieure jusqu’en arrière du sterno-mastoïdien; en haut, la plaie émettait un prolonge- 
ment rétro-auriculaire large d’un travers de doigt. Cette surface ulcérée était limitée 
dans toute sa périphérie par des bords sinueux, amincis, déchiquetés et décollés sur 
une largeur de 5 à 10 millimètres, d'un rouge sombre, baignant dans un pus sanieux ou 
masqués par des amas croûteux suintants. Sur toute l'étendue de la surface cir- 
conscrite par ces bords, les téguments étaient détruits, de sorte qu’on avait sous les 
yeux une véritable préparation anatomique des muscles de la région, à l'exception de 
quelques îlots de peau amincis et baignant dans le pus. Il va sans dire que cette vaste 
plaie suppurait avec une profusion telle qu'on était forcé de changer le pansement deux 
et même trois fois en 24 heures. Cette plaie blafarde, atone, sanieuse, était le siège d'un 
endolorissement permanent, exagéré par les mouvements provoqués ou spontanés; 
enfin, les mouvements de déglutition étaient pénibles, souvent même très douloureux, 
parfois impossibles, de sorte que la malade s’alimentait avec beaucoup de peine. La 
nature tuberculeuse du mal s’imposait formellement. i 

Malgré divers traitements, ponctions, injections, insolation, voire même empiriques 
et rebouteux, cette situation ne s'améliore pas et, le 26 octobre, elle alla à Nice consulter 
un chirurgien sur la nécessité d’une opération; ce dernier nous l'adressa. 

Ce cas nous suggéra une légitime hésitation pour décider la modalité thérapeutique 
qu'il était préférable d'essayer : l’insolation n'avait produit aucun résultat, les panse- 
ments pas davantage, les moyens médicaux et chirurgicaux s'avouaient désarmés. 
Notre premier acte fut donc de procéder à une radioscopie au point de vue pulmonaire 
et cardiaque : les constatations faites établirent qu'il n’y avait aucune lésion du paren- 
chyme pulmonaire et que l'aire du cœur était normale. 

Ce qui, de préférence aux applications de rayons X, nous fit choisir les effluves de 
haute fréquence, fut que nous avions expérimenté personnellement la puissance analgé- 
sique des effluves pour la furonculose et que le plus urgent à notre avis était de lutter 
contre l'élément douleur qui causait la profonde dépression de l'état général que nous 


è 


M. Bonne for. 15 


constations; il fallait le plus rapidement possible permettre à la malade de s'alimenter 
et de reposer. 

Première séance le 4 novembre : effluvation de H. F. de 4 minutes environ sur la 
partie latérale du cou et 4 minutes sur la partie mastoïdienne et rétro-auriculaire. Le 
lendemain 5, la malade accuse un mieux sensible, elle a dormi toute la nuit et a pu 
s'alimenter sans souffrir : elle ôte son pansement sans douleur et nous constatons avec 
une heureuse stupéfaction que la gaze ne porte pas trace de suppuration mais seulement 
quelques gouttes de sang et une assez grande quantité de sérosité. Certes, les effets 
antimicrobiens des effluves nous étaient familiers, ayant eu l'occasion de les constater 
souvent, mais véritablement nous n’aurions jamais pensé obtenir un résultat aussi 
rapide et nous attendimes le lendemain avec une impatience que vous comprendrez. 

Le 6 novembre, l’état général s'améliore, la pâleur est atténuée et les mouvements 
du cou, avec ou sans pansement, commencent à devenir possibles sans douleur. L'aspect 
de la plaie est meilleur, les surfaces sont d'un rouge vif et, à quelques endroits, on 
commence à voir un léger bourgeonnement se produire dans la partie sushyoïdienne. 
Et toujours un peu de sérosité sans pus. 

Les zones de décollement supérieur ont été consolidées le 9: jour, les inférieures et 
postérieures le 14°. 

En même temps, nous constations du côté de l’état général une amélioration 
extrêmement rapide et nous avons noté que du 2 novembre au 16 janvier le poids a 
passé de 52 kilos à 59 kilos. | 

Le 24 décembre, la malade s'aperçoit qu'il y a une petite grosseur du côté droit, du 
volume d’une petite noix : radiothérapie avec filtre de 2 millimètres. Le 7 janvier, autre 
ganglion un peu au-dessous, même traitement. 

Du 17 au 26 décembre, nous tentons de ne faire qu’une séance tous les deux Jours, 
la cicatrisation faisant de très grands progrès. Le 6 janvier, reprise des séances quoti- 
diennes, un peu de pus réapparaissant. Du 14 au 27 mars, arrêt de la cicatrisation, 
surtout du côté de la région mastoïdienne. Nous essayons alors de substituer les étin- 
celles fines et courtes à l’effluvation : cette tentative dura 6 jours, et malgré les 
exemples donnés par des auteurs dans des cas de lupus tuberculeux et de mal perforant, 
elle ne fut pas heureuse et nous fûmes obligés de revenir aux effluves. Le traitement fut 
continué jusqu'au 50 juin 1913, et devant l'aspect de la plaie, considérant son peu 
d'étendue, le traitement fut arrêté et la malade put partir chez des parents à la campagne, 
où la cicatrisation se continua graduellement, si bien qu'il ne nous parut pas utile de 
reprendre les séances en fin août; la cicatrisation fut complète en octobre. 

La malade a fait en tout 191 séances. 

Les pansements ont consisté en vaseline aseptique et gaze stérilisée. 

Trois clichés en couleurs pris au cours duftraitement montrent le résultat (Planche 1). 

Le premier date du 14 décembre. Il n’a pas été possible de faire exécuter une épreuve 
dès le début du traitement: mais en se reportant à la description de l’état primitif, 
on constate que déjà un gros progrès a été réalisé. On aperçoit déjà sur les bords 
supérieur et externe de la plaie une trainée blanchâtre de cicatrisation avancée. 

La seconde épreuve date de mai 1943, et l'on peut voir la plaie cervicale réduite au 
moins des trois quarts, tandis que l’on se rend nettement compte de l’activité du bour- 
geonnement dans la partie rétro-auriculaire. 

Enfin, la troisième épreuve est du mois de mai 1944. La cicatrisation était complète, 
depuis octobre 1913, il ny a eu aucune récidive. Toutefois, il s'est produit en 


16 M. Bonnefoy. 


décembre 1913 une légère écorchure causée par le frottement des armatures métalliques 
que les femmes mettent dans leurs cols pour en assurer la rigidité. Cette petite plaie 
s est refermée d'elle-même lorsque, sans égard pour les raisons de coquetterie, nous 
avons exigé la suppression du col : la photographie vous montre que nous n’avons pas 
été entièrement obéi, le col existe, abaissé, mais du moins les armatures ont disparu. 

En février 1914 la malade fut présentée à la Société de médecine et d'hygiène de 
Cannes, nous transcrivons les réflexions que ce cas nous a suggérées : 

« Le premier fait qui a dû vous frapper, comme cela nous a frappés nous-mêmes, 
c'est la disparition absolue et immédiate de la douleur; tous les auteurs s'accordent à 
reconnaître l'action bienfaisante des applications d'étincelles. Toutefois, et nos sou- 
venirs personnels sont encore bien précis à cet égard, cette modalité thérapeutique est 
souvent douloureuse et ne saurait, quelque précaution que l'on prenne, être applicable à 
tous les patients. Précisément, dans le cas qui nous occupe, nous sommes certains que 
nous ne serions arrivés à aucun résultat si nous ne nous étions adressés aux effluves, la 
malade ne pouvant pas supporter l'attouchement d’un peu de coton hydrophile pourtant 
largement imbibé d'eau. Nous estimons donc que dans des cas d'hypersensibilité, il 
convient de préférer l’effluve à l’étincelle. 

« Dans le cours du traitement, nous avons tenté d'augmenter ou de diminuer les 
séances, tant au point de vue de leur durée qu’au point de vue de leur espacement. 
Nous sommes arrivés aux conclusions suivantes : le traitement doit être quotidien; en 
en effet, lorsque nous avons voulu espacer les séances en les réduisant à trois par 
semaine, un peu de pus a réapparu. Pour ce qui est de la durée des séances, il n'est pas 
possible de fixer un nombre de minutes absolument ferme, mais nous estimons qu'il 
faut suivre les effets du traitement sur la plaie. Tous les auteurs s'accordent à dire que 
l'effluvation ou l’élincelage a pour premier effet une vaso-dilatation intense se traduisant 
par l'apparition de quelques gouttelettes de sang; cette période est suivie d’un effet de 
vaso-constriction. Dans le cas présent, l'application fut arrêtée sitôt que la première 
phase s’est manifestée, et l'apparition d'un peu de sang marquait la fin de la 
séance. | 
« Si nous nous reportons au rapport de M. le D" Oudin, au Congrès de Barcelone 
en 1910, cette action des effluves serait mécanique et thermique sans que l’on puisse 
invoquer un pouvoir aclinique sur les cellules et les microbes. Ces conclusions, en 
complet désaccord avec les remarquables travaux de M. le P" d’Arsonval, paraissent 
aussi en grande partie en contradiction avec le résultat que nous avons obtenu. Une 
suppuration telle qu’elle nécessitait trois ou quatre pansements par jour a cédé à une 
unique appplication de quatre minutes : l’action de la vaso-dilatation est indiscutable et 
nous lui attribuons une grande part dans la guérison, mais l’action thermique ne peut 
se soutenir seule, puisqu'elle n’est que la conséquence immédiate et directe de la vaso- 
dilatation elle-même. Elle doit donc être, croyons-nous, aussi complètement écartée 
que l’action de l’ozone dégagée par l’étincelle. Si l'on devait s'en tenir à ces deux 
facteurs, comment pourrions-nous expliquer les remarquables résultats que l'on a 
obtenus dans les tuberculoses chirugicales profondes et complètement fermées en suivant 
la méthode de M. le P' Doumer? Donc, vaso-dilatation amenant la lymphorrée de 
Keating Heart. c'est indubitable, mais aussi action bactéricide certaine sans laquelle il 
n’est pas possible de concevoir les résultats obtenus. » 


Ulcération tuberculeuse guérie par les effluves de haute fréquence. (E. BONNEFOY.) 


AU DÉBUT. — Décembre 1912 EN COURS DE TRAITEMENT Mai 1913. 


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BULLETIN DE RADIOLOGIE 
DU SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE 


N° 1. — Janvier-Février 1918 


AVANT-PROPOS 


La radiologie de guerre poursuit sans trêve son évolution. Elle a commencé modes- 
tement avec des appareillages de fortune dirigés, il est vrai, par d'excellents mais peu 
nombreux spécialistes. Actuellement, son personnel est important. Ses ressources maté- 
rielles sont considérables : elles augmentent et se perfectionnent sans cesse. Les locaux 
techniques, naguère encore si défectueux, subissent des agrandissements et des aména- 
gements rationnels. 

Le rôle capital du radiologiste, en ce qui concerne l'examen du blessé, l'extraction 
des corps étrangers et la documentation pour les commissions de réforme, est admis 
par tous, sans conteste. Nous pouvons envisager avec salisfaction le chemin parcouru et 
l'œuvre accomplie à laquelle chacun a contribué avec dévouement. 

Mais il faut loujours chercher à faire mieux. 

L'organisalion morale, si l'on peut dire, doit succéder à l'organisation matérielle. 
L'expérience due à une pratique vieille de plus de trois années doit porter ses fruits : ils 
sont faits de l'ingéniosité, des initiatives des nombreux chercheurs. 

Il faut que ceux-ci se sentent soutenus et encouragés, qu'ils soient groupés, qu'ils 
puissent faire connaître leurs travaux et que peu à peu la sélection des procédés, des 
méthodes de travail s’accomplisse, afin qu'un corps de doctrine s’édifie. 

M. le Sous-Secrétaire d'État du Service de Santé, avec sa largeur de vues ordinaire 
en ce qui concerne tous les progrès techniques, a décidé que tous les mois, dans chaque 
armée et dans chaque région, se tiendrait une Réunion des radiologistes, où seraient trai- 
tées des questions mises à l’ordre du jour et où chacun pourrait exposer ses vues per- 
sonnelles. En outre, il a autorisé la publication d'un Bulletin radiologique du Service de 
Santé dont les exemplaires seraient distribués gratuitement à tous les radiologistes. 

Le Journal d'Électrologie et de Radiologie s'est généreusement chargé de cette publi- 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 2 


18 Avant-Propos. 


cation et s'est acquis ainsi un titre de plus à la reconnaissance des radiologistes français. 

Le Bulletin, qui paraîtra tous les deux mois, ne peut malheureusement pas insérer 
toutes les communications faites aux trente Réunions mensuelles; cela dépasserait 
actuellement toutes les possibilités. ll se contentera de publier, sous la forme la plus 
concise, d’une part des articles intéressant la radiologie de guerre, de l’autre des notes 


de pratique. 
Il constituera, malgré ces restrictions obligées, un utile moyen d'information. 


LE CoMITÉ DE RÉDACTION. 


PREMIÈRE PARTIE 


FAITS — TECHNIQUE — APPAREILLAGE 


COMMUNICATION DE 


MM. les Médecins-Majors GEORGE et Darricau (20° Région). 


Censure. 


RADIOGRAPHIE DE PROFIL DE LA COLONNE VERTÉBRALE 
Médecin Aide-Major de 1" classe Bogre (20° Région). 


M. Bosnie, appuyant ses conclusions sur une expérience personnelle de deux cent cinquante 
radiographies de profil de colonne vertébrale, expose la technique qu'il a adoptée. 

ll montre d’abord les avantages de la projection franchement latérale, sur la projection de trois 
quarts ou postéro-latérale préconisée récemment. Il insiste sur la position à donner au blessé qui 
doit être bien immobilisé, calé avec des sacs de sable, les genoux demi fléchis, les cuisses fléchies 
sur le bassin pour avoir plus de stabilité (position en chien de fusil). La compression doit être très 
forte pour immobiliser le diaphragme le plus possible. 


Technique de la radiographie des sinus de la face. 19 


M. Bosrie communique ensuite deux tableaux de temps de pose pour les colonnes lombaires 
d'une part, pour les colonnes thoraciques d'autre part avec des qualités de rayons variant de 4° à 9B. 
Il arrive à cette conclusion pratique : « Pour faire une colonne lombaire de profil, je pose à peu près 
quatre fois plus que pour une autre région, toutes autres conditions rendues équivalentes; pour 
faire une colonne dorsale de profil, je pose deux fois et demi plus. » 

M. Bosrir montre une série de très bonnes radiographies latérales de colonnes vertébrales 
qu'il a obtenues avec sa technique. 


TECHNIQUE DE LA RADIOGRAPHIE DES SINUS DE LA FACE 
Médecin Aide-Major Dissez (15° Région). 


Le plus généralement on demande au radiographe un examen comparatif de la transparence : 
des sinus. Il faut donc obtenir une image absolument symétrique des sinus droits et des sinus 
gauches avec le maximum de netteté, c'est-à-dire en évitant la projection des parties osseuses, plus 
particulièrement de la base du crâne, sur la région des sinus. 

Pour cela le malade est couché sur le ventre, ses pieds débordant le bord inférieur de la table. 
La tête repose sur la plaque par le nez et par le front. Il importe qu'elle soit absolument d'aplomb. 
On se rendra compte qu'il en est ainsi si le bord postérieur des oreilles paraît tangent au même 
plan horizontal. L'immobilisation est obtenue à l’aide d’une bande de toile enserrant le front dont 
les chefs, après s’être croisés sur l’occiput, viennent pendre de chaque côté de la table et sup- 
portent à l’aide de crochets disposés à cet effet des poids de 2? kilogrammes environ. Le rayon 
uormal passera à un travers de doigt au-dessous de lu protubérance occipitale. Si l'on veut surtout 
une image des sinus frontaux et cthmoïdaux le rayon normal passera par le À de la suture lamb- ' 
doïde. 

L'examen latéral peut donner quelques renseignements complémentaires utiles, en particulier 
pour les corps étrangers de la face se projetant sur l'image des sinus. Le malade sera couché sur le 
côté, la tête reposant horizontalement sur l'oreille, le rayon normal passera à la partie moyenne de 
l'orbite. 


RÉSUMÉ D’OBSERVATIONS SUR L'ÉCLAIRAGE DE LA SALLE D’OPÉRATIONS 
PENDANT LES INTERVENTIONS SOUS LE CONTROLE INTERMITTENT 
DE L'ÉCRAN 


Médecin Aide-Major R. Leclerc (Gouvernement mililaire de Paris). 


Sur la demande du chirurgien chef de la formation à laquelle nous appartenons, nous avons été 
appelé à rechercher quel était l'éclairage le plus convenable pour une salle de radioscopie dans 
laquelle on se proposait de pratiquer des extractions de projectiles sous le contrôle intermittent de 
l'écran. 

Sur les conseils de M. le D' BÉCLÈRE, nous avons procédé à un examen méthodique des éclai- 
rages colorés préconisés à cette époque et partant de l'éclairage RouGe nous avons essayé les diffé- 
rentes colorations principales du spectre jusqu’au violet compris. 

Toutefois avant de rechercher les effets produits sur la rétine par la coloration d'une source 
lumineuse il convient de bien isoler ceux dus à son intensité. | 

Ce facteur INTENSITÉ, a une grande importance; nous avons tous remarqué que par les temps 
gris, sombres, au crépuscule, nous n’éprouvions aucune difficulté à distinguer les images radio- 
scopiques dès notre entrée dans la salle d'examen, il en est de même si nous venons d'une salle, mal 
éclairée, recevant un éclairage indirect, ou dont les lampes se trouvent complètement masquées 
par des abat-jour. 

Ici le facteur intensité est seul en cause dans le phénomène de l'adaptation rétinienne. 

Mais le chirurgien a besoin d'une lumière intense, abondante; il doit pouvoir reconnaitre faci- 
lement la nature des tissus qu'il incise, sans que toutefois sa rétine perde son adaptation. 

Le moyen le plus simple d’y parvenir consiste à enfermer une source de lumière, aussi puis- 
sante que l'on voudra, dans un abat-jour conique ou parabolique, complètement étanche en arrière 
et disposé de façon à n’éclairer que le champ opératoire, à l'exclusion de tout objet blanc (le chi- 
rurgien se trouve placé dans les mêmes conditions de vision que le conducteur d’une automobile). 


20 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


Nous avons pour notre part utilisé fréquemment ce procédé, qui nous a toujours donné d'excellents 
résultats et une perte d'adaptation insensible. 

Mais cet artifice laisse le surplus de la salle plongé dans une obscurité complète, pour l'éclairer 
dans son ensemble il faut avoir recours aux lumières colorées. 

L'étude sérieuse des lumières colorées comporte de grosses difficultés d'expérimentation, il est 
nécessaire de sc livrer à des mesures photométriques précises pour dissocier le facteur intensité du 
facteur coloration. Tout verre ou écran coloré placé devant une source lumineuse agit en effet, non 
seulement par le pouvoir filtrant qui lui est propre vis-à-vis de certaines radiations, mais encore à 
la façon d'un verre fumé. l | 

C'est à cet effet verre fumé que certains verres, notamment les verres rouges, doivent leur action 
sur l’adaptation, qui est nulle au point de vue de la coloration seule, comme nous allons l'expliquer. 

L'action des diverses radiations a été très complètement étudiée et mise en évidence par le 
D' PaRINAUD, dans son ouvrage sur la vision paru en 1898. Cette étude a été reprise et complétée 
au point de vue radioscopique par le D' A. BécLÈRe, qui publiait le 15 octobre 1899, dans le numéro 82 
des Archives d'Électricité Médicale, une étude physiologique de la vision dans l'examen radiosco- 
pique; puis en 1904, rédigeait son magistral chapitre sur la fonction visuelle en radioscopie 
inclus dans le Traité de Radiologie Médicale du professeur BoucnaRrp». 

Malgré les années écoulées, il n’y a rien à ajouter à ces constatations que toutes les expériences 
vérifient chaque fois que l’on prend la précaution d'opérer scientifiquement avec des intensités pho- 
tométriquement égales; nous allons très brièvement les résumer, en ce qui concerne l'adaptation. 

1° L'accroissement de sensibilité lumineuse qui caractérise l'adaptation à l’obscur n'intéresse 
pas également les radiations de longueur d'onde et de réfrangibilité différentes. 

2 La perception des lumières de faible intensité est favorisée par la présence dans l'œil normal 
du pourpre rétinien dont sont imprégnés les bâtonnets ; 

5° L'action du pourpre rétinien est due à sa fluorescence, les radiations du spectre pour les- 
quelles la visibilité est augmentée par un séjour plus ou moins long dans l'obscurité sont préci- 
sément celles qui agissent sur les substances fluorescentes et augmentation de visibilité est d’au- 
tant plus grande que les radiations sont plus réfrangibles et, par conséquent, capables de LENS 0 DRET 
une fluorescence plus grande. 

4 Le maximum d'intensité lumineuse du spectre pour notre œil n’est pas le même pour l'œil 
adapté et pour l'œil non adapté. Pour l’œil non adapté ce maximum est dans le jaune en D, pour 
l'œil adapté qui a séjourné vingt minutes dans l'obscurité, ce maximum se trouve en E, avec très 
peu de différence jusqu’à F. Plus l'œil est adapté, plus le maximum de visibilité se déplace vers le 
violet. Moins l'œil est adapté, plus ce maximum est situé vers le rouge. Dans toute l'étendue du rouge 
l influence de l'adaptation est nulle. 

ò D'après le D' ParinauD l'accroissement de sensibilité rétinienne produit par l'adaptation est 
de 100 pour la raie E (vert), 500 pour la raie F (dans le bleu près du vert), 1400 fois pour la raie G 
(dans l’indigo, limite du violet.) 

Conclusions : Théoriquement, la lumière violette est donc a priori, la lumière de choix pour 
l'éclairage d'une salle de radioscopie et l'œil y acquiert un pouvoir de perception maximum des 
objets qui y sont plongés. 

Pratiquement cependant on remarque vite qu’en matière de radiologie de guerre elle présente 
deux inconvénients : d’abord certaines différences de colorations s’y distinguent mal, les bleus et 
les rouges y paraissent blancs ou presque, d’autre part il est difficile de se procurer des filtres bien 
assortis aux sources de lumière. Avec une lampe électrique alimentée par un courant insuffisant 
pour sa puissance, sous-voltée, un verre franchement violet lé jour semble rougeâtre, et l’examen 
au spectroscope montre que dans la plupart des cas les radiations rouges passent abondamment. 

Dans l'impossibilité de trouver actuellement dans le commerce un filtre fournissant le violet 
spectral pur, nous avons expérimenté les colorations voisines du maximum d'intensité lumineuse 
pour notre œil qui vont comme on la vu plus haut, de E (vert) à F (vert bleu). 

Les filtres écrans qui, avec des lampes électriques, nous ont donné le meilleur résultat sont ceux 
servant au développement des plaques autochromes; on en trouve facilement, et notamment chez 
Lumière, sous le nom de papier Virida et on peut les fabriquer soi-même en colorant de la cello- 
phane avec des couleurs d'aniline dont le spectre d'absorption est connu. Même en s’éclairant très abon- 
damment, l'adaptation reste parfaite, elle est très rapide, beaucoup plus que dans l'obscurité absolue 
ou que dans la lumière crépusculaire, et le chirurgien avec lequel nous opérons, M. le professeur 
agrégé BINET, la considère largement suffisante pour pratiquer les réductions de fractures sous 
l'écran et des extractions de projectiles, simples, dans des régions peu dangereuses. Elle permet de 
distinguer assez netlement les différences de colorations des tissus, mais le pus est invisible ou à 
peu près. On peut manipuler sans risque de voile, comme en lumière rouge, les plaques radiogra- 
phiques ordinaires et les développer sans changer d'éclairage. Nous avons même remarqué que les 


Description de la methode combince de l'écran perce. 21 


meilleures conditions de visiblité étaient réalisées lorsque la lumière élait parfaitement inactinique; 
il semble que cette condition d'inactinisme soit celle qui fait préférer l'éclairage rouge par cer- 
taines personnes et nous avons observé qu'un éclairage même franchement violet, était défavorable 
lorsqu'il était très actinique, cette observation fait l’objet de nos recherches actuelles. 

Malgré l'exposé qui précède et les conditions particulièrement favorables dans lequelles nous 
nous trouvons en ce qui concerne l'éclairage. nous ne pouvons terminer sans remarquer que pour 
les opérations graves et délicates, l’usage de la bonnette, qui permet au chirurgien d'opérer en 
lumière blanche, dans sa salle habituelle d'opérations, reste le procédé de choix. 


DESCRIPTION DE LA MÉTHODE COMBINÉE DE L'ÉCRAN PERCÉ 
ET DE LA ROTATION DE L’AMPOULE D'UN ANGLE CONSTANT 


Médecin Aide-Major PÉrocuoN (3° Armée). 


1° Réglage du faisceau de rayons X suivant la verticale. — Le fil à plomb de l'écran percé rend 
ce réglage tout à fait commode. 

La balle de plomb étant descendue de 15 à 20 centimètres au-dessous de l'écran, il suffit d'es- 
sayer de projeter sur le trou de l'écran l'ombre de cette balle centrée au milieu d’un faisceau très 
diaphragmé. Le pinceau de rayons est vertical si la coïncidence se produit. Dans le cas contraire, 
il faut déplacer l'ampoule par rapport au diaphragme. 

% Le dispositif de décalage à angle constant (bague réglable à butées) est fixé dans une posi- 
tion telle que l'ampoule puisse reprendre automatiquement, après rotation, la position correspon- 


dant au faisceau vertical. 
5° Réglage de l'angle de rotation — La balle de plomb de l'écran percé peut servir à la vérification 


de l'exactitude de l’angle de rotation. 

Il suffit de faire une évaluation de profondeur sur cette balle elle-mème par la méthode de 
rotation de l'ampoule telle qu'elle est décrite plus loin, et de lire ensuite cette profondeur direc- 
tement par relèvement de l'écran et application du fil à plomb sur l'échelle millimétrique. Les 
deux mesures doivent ètre identiques si l'angle de décalage est bien réglé. S'il y a une différence, 
on agira, dans le sens voulu, sur un des réglages de la bague à butées. 


Recherche de la profondeur d'un projectile. — Soit M (fig. t a) un membre reposant sur la table 


radiologique T et contenant un projectile P. 


Soit E l'écran percé, O son ouverture, f le fil mobile. 
1° Centrer l’ombre du projectile sur le trou O de l'écran, au milicu du faisceau vertical très 


diaphragmé. 

2 Faire tourner l'ampoule de 26,5 du côté du fil mobile (ici vers la droite). Cette rotation est 
limitée automatiquement par la bague à bulées. 

Le pinceau prend la position oblique AO’ (fig. 1 L); 

5° Ramener l'ampoule vers la gauche jusqu'à ce que 
l'ombre du projectile P’ soit de nouveau centrée dans 
l'ouverture du diaphragme non moifive. 

4 Amener le fil mobile f sur l'ombre P’. Couper le 
courant. 

5° La distance Of peut ètre mesurée directement avec 
une règle millimétrique; multipliée par 2, elle donne la 


À 


© 
© 
N 

= 
Ş ss 


CEE 
` 
m…—_…_…—— 
«= 
>a 


profondeur OP, par rapport à l'écran: 
Il est peut-être plus commode de coller sur la glace # ; 

de l'écran une graduation tracée sur une bande de papier A ; A’ A 

transparent dont le zéro est en regard du trou O et qui. baie Keeni 


donne, par lecture directe, la profondeur (chaque milli- 


mètre compte pour deux). 
6° Retrancher de cette dernière la distance écran peau, obtenue en passant verticalement une 


tige par le trou O ou en laissant affleurer la balle de plomb au niveau de la peau et en relevant 
l'écran pour lecture directe. 
Ce procédé est exact, facilement contrôlable, réellement très rapide. 


La durée peut être évaluće à une minute et demic en moyenne. 
Ila l'avantage de permettre d'utiliser constamment un diaphragme presque fermé, ce qui 


donne des ombres bien définies, mĉme pour les petits projectiles dans des régions opaques. Le 


22 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


radiologiste se met ainsi facilement à l’abri des rayons directs qui sortent des limites de la glace 
protectrice, tandis que cela est presque impossible avec les procédés exigeant louverture du 
diaphragme et le déplacement de l'ampoule. 

Les écrans à double réticule utilisant un repère cutané auxiliaire, comme celui de Charlier, 
peuvent être employés également. 

On pourrait même se servir d’un écran radioscopique ordinaire, mais les erreurs résultant de 
l'inscription forcément imprécise des traits-repères diminuent beaucoup la sécurité de la 
méthode ($). 


RADIOGRAPHIE DIRECTE SUR PAPIER 


Médecin-Major de 1'° classe Dimier (18° Région). 


Le service radiologique de l'hôpital complémentaire n° 4 a montré toute une série de très 
belles radiographies des différentes parties du corps obtenues directement sur papier. 

Ce procédé de radiographie mériterait d'être généralisé, car il représente un gros avantage au 
point de vue économique. Tandis qu'une épreuve radiographique sur plaque de petit format revient 
actuellement à 1 franc, la feuille de papier 24/30 utilisée pour radiographie directe coûte seule- 
ment 15 centimes. 

Le résultat obtenu est aussi net et lisible que celui d’une plaque radiographique et sa lecture 
est même beaucoup plus facile pour le chirurgien (?). 


PROCÉDÉ RAPIDE ET PEU COÛTEUX POUR OBTENIR DES RÉDUCTIONS 
SUR PAPIER BROMURE DE CLICHÉS RADIOGRAPHIQUES 


Pharmacien Aide-Major Boucourp (10° Région). 


Au laboratoire de Radiographie de l'hôpital 37, à Granville, nous employons un procédé rapide 
et économique pour obtenir des réductions de clichés radiographiques. 

Devant une fenètre bien éclairée et dont la vitre est munie d’un verre dépoli on dispose un 
châssis en bois destiné à recevoir les intermédiaires pour les différents formats de plaques. On 
place à une distance convenable un appareil photographique 13/18 à objectif rectiligne et à mise 
au point sur verre dépoli. 

Le cliché étant exposé devant la fenêtre, dans son intermédiaire et tout le pourtour protégé 
par des caches en papier noir, on procède à la mise au point à telle ou telle distance suivant le 
format que l’on désire obtenir. Il est utile de diaphragmer pour avoir plus de netteté, et l’on 
remplace le verre dépoli par un châssis à rideau renfermant, au lieu de plaques sensibles une 
feuille de papier bromure rapide protégée par une plaque de verre pour éviter tout plissement. 

Le temps de pose varie suivant l'intensité du jour ou la force du cliché : en général 10 secondes 
environ pour un cliché normal. Il ne reste plus qu’à développer dans de bonnes conditions. Pour 
éviter tout halo, il est bon de voiler le reste de la fenêtre à l’aide de rideaux ou stores. 


(*) La méthode de rotation limitée de l’ampoule, avec angle fixe de 26°,50’ est préconisée par plusieurs 
auteurs. M. Patte, manipulateur, professeur agrégé de physique, m'en a parlé en Février 1917. Il a fait 
réaliser par la Maison Gaiffe une « bague réglable à butées » bien comprise, qui donne toute satisfaction. 
Cette bague peut s'adapter, sans transformation aucune, sur le porte-ampoule Gaitfe. 

Une bague analogue est construite par la Maison Drault, pour son petit pied. 

Le procédé de la rotation limitée satisfait à tous les desiderata de la pratique radiologique à lavant : 
rapidité, précision, bonne visibilité du projectile, innocuité. ll parait tout à fait recommandable et l’on peut 
prévoir qu'il se répandra rapidement, Médecin principal HIRTZ. 

@) L'utilisation de la radiographie directe sur papier présente incontestablement l'avantage de l'économie. 
Mais, il ne faut pas perdre de vue que les radiographies des blessés de guerre, constituent des documents 
médico- légaux importants devant être utilisés non seulement pendant la pé riode actuelle, mais encore pen- 
dant de nombreuses années. Il faut donc recucillir, chaque fois qu'il s'agit d'épreuves pouvant avoir un 
intérèt médico-légal ou mème simplement scientifique, des images durables et délaillées. Il semble que la 
plaque seule soit susceptible de donner satisfaction à ce sujet. 

Un Service central, les Archives radiologiques, et d'ailleurs prévu dès maintenant, comme annexe du Musée 
du Service de Santé, au Val-de-Gràce, pour rassembler, classer et conserver la collection considérable des 
clichés de guerre. 

Cette installation sera organisée de facon à permettre aisément l'utilisation de ces précieux documents 
au double point de vue médico-légal et scientifique. Médecin principal HIRTZ. 


Commande pneumatique des regulateurs ù étincelles. 23 


Ce procédé très rapide et peu coûteux donne des réductions très nettes et la quantité de papier 
bromure employée et très minime format 9/12 ou 8/10. 

Ces épreuves réduites peuvent être jointes aux dossiers de réforme et remplaceront avanta- 
geusement les calques ou les épreuves grandeur nature, quelquefois encombrants. 

Elles peuvent servir aussi à faire des collections sur albums de petites dimensions. 


COMMANDE PNEUMATIQUE DES RÉGULATEURS A ÉTINCELLES 


Médecins Majors L. DELHERM et A. LABORDE (T° Armée). 


t 


Chaque radiologiste a pu apprécier la commodité de réglage des régulateurs à air et la sécurité 
de fonctionnement des régulateurs par passage de courant (dits régulateurs à étincelles). L'appareil 
que nous présentons permet d'allier la commodité de l’un et la sécurité de l’autre en utilisant les 
ampoules à régulateur à étincelles et les petites pompes des régulateurs à air. | 

Ainsi que le représente la figure 2, l'appareil s'accroche à l’aide de deux bras articulés ou de deux 
boudinettes entre l'extrémité cathodique et le régulateur à étincelles des ampoules radiogènes. 1l 
est constitué par deux électrodes A et B | 
montées sur une tige isolante C D. L'une ns 
des électrodes A est fixée sur un cur- p | ei 
seur E coulissant sur la tige isolante. ‘a SARR PUE 
Une vis de pression permet de immo- KY 
biliser en un point quelconque. La tige à 
isolante porte une graduation. L’autre = 
électrode BB’ est constituée par une < 
tige solidaire d'un piston G glissant, à 
l'intérieur d’un tube cylindrique FF’. 

Un ressort de force convenable main- 
tient la pointe B normalement éloignée [(T 
de A. 


D'autre part, le tube cylindrique A y PRE 
peut être raccordé par un tube de D> A 
caoutchouc à la pompe à main habi- A à AN 
A P | N C 
tuellement utilisée pour les régulateurs | ~ 


à air. | Ÿ 


En comprimant l'air à l’aide de sn ass in MA ES Doi 
. . g- 2. — Appareil des ecins-Majors Delherm et Laborde pour la 
cette dernière, le piston est manœuvré commande pneumatique des régulateurs à étincelles (Les lettres de la 
et la tige B se rapproche de A; la dis- figure renvoient au texte). 


tance que peut ainsi parcourir B est 
de 5 c/m environ. Sous l'effet du ressort et des fuites, la tige revient à sa position de repos (1). 


Mode d’emploi. — 1° On écarte largement l’une de l’autre les deux électrodes A et B en reculant 
le curseur E. | 

2 On fait fonctionner le tube à rayons X un court instant au régime maximum! auquel il est 
appelé à travailler; aucune étincelle ne doit jaillir entre les électrodes A et B. 

On actionne la pompe à air, l'électrode mobile B se rapproche de l’électrode A pour revenir 
bientôt à sa position de repos. En général pour cet écartement A et B maximum il ne se forme 
aucune étincelle entre les deux électrodes pendant ce mouvement de va-et-vient de l’électrode B. 

3° On coupe le courant et on rapproche l'électrode A de l’électrode B en faisant coulisser le 
curseur E. 

La graduation de la tige isolante CD permet de repérer la position du curseur et l’écartement 
des pointes. | 

4 On fait de nouveau fonctionner le tube à rayons X. Et l'on répète deux ou trois fois les 
manœuvres précédentes jusqu’à ce que la distance A B soit légèrement supérieure à celle pour 
laquelle une étincelle éclate entre les deux électrodes sous le régime maximum que l’on exigera du 
tube. 


(9 L'ajutage de la pompe P est muni d'un petit orifice O qui ménage une fuite de sécurité sur le trajet 
de l’air comprimé. En obturant cet orifice avec le doigt on obtient un mouvement plus étendu et un retour 
plus lent de l’électrode mobile B. 


24 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


L'appareil est alors réglé. 

Si le tube durcit, il tendra à se mollir automatiquement par étincelle. Cet effet pourra être 
accru au gré du radiologiste au moyen de la pompe à main; et la qualité des rayons sera ainsi 
facilement maintenue à la valeur voulue au cours d’un examen radiologique ou d’une radiographie. 

La régulation se commande alors à distance; il n’y a pas à craindre qu’il s'allume un arc trop 
intense capable de provoquer un dégagement gazeux exagéré, car le rapprochement des deux 
électrodes est un acte bref et la distance explosive augmente dès que l'étincelle a été amorcée. 

La seule précaution qu'il faut prendre est de ne pas augmenter brusquement et dans une grande 
proportion le régime pour lequel l'appareil a été réglé au début de la séance. 

Dans ces conditions le régulateur à étincelles devient d'un emploi aussi commode que le 
régulateur à air. 


LE RÉGLAGE RAPIDE DU COMPAS DE HIRTZ D'APRÈS UN REPÉRAGE 
RADIOSCOPIQUE A L’AIDE DU SUPPORT A ROTULE 


Les repérages radioscopiques qui sont presque exclusivement employés dans la zone de l'avant 
permettent aisément l'emploi du compas de Hirtz, qui guide le chirurgien avec sécurité et rapidité. 

Le réglage du compas peut ètre effectué très commodément et très simplement à l’aide du 
support à rotule (fig. 3). 

Ce dernier se compose essentiellement d’un bloc métallique rectangulaire E qui est percé d'un 
trou avec vis de serrage permettant de le placer à l'extrémité libre de la tige porte-écran. D'autre 
part, sa forme rectangulaire permet de 
le fixer commodément et solidement dans 
les pinces porte-écran actuellement en 
usage. Sur ce bloc est fixée une tige F 
munie d’une sphère à son extrémité. Un 
cylindre métallique R formant rotule peut 
tourner en tous sens autour de la sphère 
et être bloqué en une position quelconque 
à l’aide d’une vis. Une fente avec vis de 
serrage permet d'y fixer la sonde S du 
compas qui supporte l’ensemble des 
branches, tiges et arc. 

Le mode opératoire est le suivant: 

Nous supposons la localisation ra- 
dioscopique faite par un procédé quel- 
conque, par exemple par la méthode de 
rotation limitée (bague réglable à butées). 

Soit VV’, la verticale passant par le 
projectile P. 

Soit ¿i le repère cutané placé sur cette 
verticale. La profondeur du projectile est 
FT Etablissements GAIFFE donc suivant ce trajet égale à Pi. 

Placer le curseur O de larc D au- 
T dessus du plot central du compas et y 


GALLOT & C", s~ y 
PARIA ; 
! glisser la sonde S qui peut alors coulis- 


Fig. 3. — Support à rotule permettant le réglage rapide des compas SET librement. A l'aide de la règle gra- 
de Hirtz d'après un repérage radioscopique (Les lettres de la figure duée, dont chaque écrin de compas est 
Pre de muni, relever la sonde d’une longueur OR 

égale à P: et la fixer dans cette position 
à l’aide de la vis de pression. Coiffer la sonde du niveau à bulle d'air N et la fixer dans la pièce R. 
A l’aide de la rotule et du niveau placer la sonde verticalement et la fixer dans cette position. En 
utilisant les déplacements du porte-écran, amener la pointe de la sonde sur le repère cutané 1. 
Orienter les branches 1, 2, 5 et les curseurs correspondants de manière à laisser tomber les 
tiges À, B, C sur les repères cutanés choisis que l’on marquera sur la peau, au crayon dermogra- 
phique, au cautère ou à l'aiguille à tatouer. 
Bloquer l'écrou de serrage des trois branches et les vis de pression des curseurs et des tiges. 
Le compas est alors réglé pour l'intervention chirurgicale. Il ne reste plus qu'à le séparer de la 
rotule R et de rendre à la sonde sa liberté. 


— 


Soupape à décharges disruptives et à cathode enveloppante. 25 


Dans le cas où l'opération ne suivrait pas immédiatement le réglage, il suffirait de relever les 
éléments de ce dernier. Pour cela, lire les hauteurs des tiges A, B, C, les placer toutes trois au 
mème niveau, au zéro par exemple, et poser le compas sur une feuille de papier, sur laquelle on 
inscrira les positions des pointes A, B,C, et de la sonde S en notant soigneusement leurs numéros. 
Par une manœuvre inverse ce relevé permet de régler facilement le compas au moment de l'opé- 
ration. 

En résumé, l'usage du support à rotule rend le réglage radioscopique du compas réellement 
pratique; cette opération ne demande qu’un temps très court, cinq minutes au maximum. Les 
résultats oblenus montrent que la méthode est parfaitement précise. 


SOUPAPE A DÉCHARGES DISRUPTIVES ET A CATHODE ENVELOPPANTE 
DE DESPLATS ET GINESTE 


(Gouvernement militaire de Paris). 


Parmi tous les dispositifs qui évitent le passage de l’onde inverse dans l'ampoule de Roentgen, 
le plus couramment employé est un tube de Crookes de forme et de construction spéciales dont le 
type est la soupape de Villard. 

Cet excellent instrument présente malheureusement les inconvénients inhérents au tube de 
Crookes et ne remplit efficacement ses fonctions que si le vide est mantenu au point optimum, ce 
qui nécessite une surveillance constante et un certain doigté 
que chacun n'acquiert qu’à ses dépens, c'est en somme un 
appareil parfait mais délicat à manier. 

Daas les installations du front où les radiologistes n'ont 
pas à leur disposition le gaz d'éclairage pour régler l'osmo- 
régulateur, l'emploi obligatoire du chalumeau à éther com- 
plique et aggrave l'inconvénient que noustvenons de signaler. 

Enfin cet instrument délicat est un instrument fragile. 

Ces différentes considérations, qui ne sont pas des crili- 
ques, nous ont amenés à chercher un dispositif simple, facile 
à manier, peu coûteux, qui puisse remplacer les soupapes à 
vide pour les intensités couramment employées (jusqu’à 4 ou 
ð milliampères) et qui ne présente aucun inconvénient de 
nature à le faire rejeter. 

L'appareil que nous présentons et dont nous avons confié 
la construction aux Établissements Gaiffe (Garor et Cie) n'a 
été mis au point qu'à la suite d’une série d'essais sur les 
décharges disruptives entre électrodes de formes variées. 
‘Nous en dirons tout à l'heure les avantages. 

Essentiellement il est constitué par une cloche de cuivre C 
dont le pôle est un ovoïde qui s'évase progressivement vers 
son ouverture et qui est surmontée d'une borne (pôle négatif), 
c'est la cathode enveloppante, et par une aiguille de nickel con- 
venablement isolée sur son pourtour jusqu’à son extrémité 
supérieure par un manchon de verre T effilé en haut. Cette 
aiguille (pratiquement une pointe), fichée dans une tige métal- Fig. 4. — Dispositif de soupape à décharges 
lique qui est reliée au pôle positif de la bobine, est mobile disruptives et à cathode enveloppante de 
suivant l'axe de la cloche (fig. 4). RAR er (O AEREA 0e ange 

Deux systèmes semblables sont réunis en tension parce 
que l'expérience a démontré que l'effet soupape obtenu était meilleur dans ces conditions ; mais 
la pointe du système supérieur surmonte la cloche inférieure dont elle est rendue Conpis men! 
solidaire. 

Une tige verticale A en fibre isolante sert de support à l'instrument et permet de l'adapter 
dans une pince porte-soupape quelconque. C'est le long de cette tige graduée en centimètres que 
glissent trois bras horizontaux en fibre B fixables par une vis de pression. Le supérieur sup- 
porte une cloche surmontée d’une prise de courant, le moyen, une cloche surmontée d’une aiguille 
isolée, l’inférieur, une aiguille isolée et une prise de courant. 

Il est donc facile dans ces conditions d'éloigner ou de rapprocher les pointes du fond des 
cloches et on lira sur la règle graduée la longueur de l’étincelle correspondante. 


26 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


Si les aiguilles sont bien centrées on constatera en fermant le courant que cette étincelle jaillit 
de la pointe à la paroi de la cloche en frappant successivement tous les points du cercle le plus 
rapproché. 

Une longueur d'élincelle de 1 centimètre (un demi-centimètre pour chacun des systèmes) est 
pratiquement suffisante pour arrêter l'onde inverse avec des intensités de un, deux et même trois 
milliampères en régime ordinaire. 

Dans ces conditions, qui sont celles couramment employées en radioscopie, l'appareil présente 
les avantages suivants : 

1° Aucun réglage (le centrage a été fait une fois pour toutes); 

2° Aucune fluorescence (la forme même de la cathode l'éteint); 

3° Point d'usure, point de casse. 

En opposition à ces avantages on nous objectera peut-être le bruit produit par l’éclatement de 
étincelle sur la cloche qui vibre. Ce bruit est en vérité très supportable surtout avec le faible 
écartement prévu de la pointe à la cloche et la courte étincelle de décharge. 

Une longueur d’étincelle totale de 2 ou 5 centimètres sera nécessaire si on veut employer le 
courant intensif et des intensités de 4 à 5 milliampères; nous avons fréquemment utilisé ce régime 
avec notre soupape pendant 5 à 4 minutes pour des radiographies de régions épaisses sans onde 
inverse appréciable, et le seul inconvénient que nous puissions retenir, c'est le bruit un peu plus 
fort; mais comme il s'agit de séances peu prolongées ceci ne nous paraît pas constituer une 
objection valable. 

Voici dix-huit mois que nous utilisons à l’exclusion de toute autre une soupape à décharges 
disruptives et à cathode englobante sans que nos ampoules aient eu à en souffrir (l’une d’entre elles 
a fonctionné 10 mois pour 13 000 examens radioscopiques); par contre quelle économie de soupapes 
n’avons-nous pas réalisée ? 


PÉRISCOPE RADIOSCOPIQUE 
Médecins Aides-Majors CHuiTon et ToussainT (17° Région). 


Procédé de mise au point de la région à radiographier par une radioscopie préalable, le 
malade allongé sur la table, et le tube au-dessus de la table. 

Le sujet à examiner est allongé sur la table, le tube au-dessus de la région à radiographier. 
Sous cette région à radiographier, on place un châssis vide, prêt à recevoir la plaque sensible, 
dans son enveloppe noire; ce châssis repose donc sur la table. Le plafond de ce châssis est muni 
d'une cage en plomb destinée à montrer les limites au cours de la vérification radioscopique. 

Sous la table, et toujours dans le prolongement du tube, de la région à radiographier et du 
châssis, on place par un moyen approprié, un écran radioscopique dont la surface active regarde 
le sol. 

Éclairons le tube : l'écran devient lumineux, mais comme nous ne pouvons nous mettre sous la 
table, pour l’examiner, nous nous plaçons de côté, un miroir à la main. Nous recevons sur le miroir 
l'image reproduite sur l'écran et pouvons modifier, à notre gré, la position du blessé et du châssis 
jusqu’à ce que nous ayons obtenu la position idéale à fixer sur le cliché. 

A ce moment, éteignant le tube, nous glissons une plaque dans le châssis, et ceci fait, nous 
faisons de nouveau passer le courant pour obtenir la radiographie. 

Ce procédé rapide de mise au point, dans la position allongée, nous a donné grande satisfac- 
tion, et nous croyons pouvoir le recommander. 


UNE NOUVELLE BONNETTE RADIOSCOPIQUE 


Médeciu-Major CAMBIER (Gouvernement militaire de Paris). 


Cette bonnette se différencie des appareils similaires déjà existants par sa très grande légèreté 
(350 gr.) et surtout par l'absence de tout mécanisme plus ou moins fragile; elle permet, par un 
simple mouvement de têle, de passer instantanément de la vision ordinaire à la vision radio- 
scopique. 

Elle se compose d’un prisme quadrangulaire creux. en bois mince contre-plaqué et aluminium, 
dont une extrémité est convenablement évidée pour s’adapter exactement au visage de l'opérateur, 
sans laisser passer de faux jour; elle est maintenue en place par une sangle élastique. L'autre 
extrémité porte un petit écran 9 x 12 au platinocyanure de baryum simplement fixé par une charnière 


Compas repereur radioscopique Belot-Fraudet. 27 


en toile, collée le long du bord inférieur de l'appareil. Cet écran peut donc, suivant inclinaison 
donnée à la bonnette, soit venir s'éclipser contre sa face inférieure, soit venir obturer l'extrémité 
antérieure et permettre alors l'examen aux rayons X. 

Si la lumière extérieure est très vive et que l’on craigne de perdre l'adaptation de l’œil au cours 
de l'intervention, on peut disposer dans une rainure ad hoc, située immédiatement en avant de 
l'écran, une mince lame de celluloïd teintée de bleu mauve, ou toute autre couleur préférée. 

Ajoutons que l’ensemble de la bonnette est établi pour que le visage de l’opérateur soit 
systématiquement tenu en dehors du cône de rayons, et que tout danger de radiodermite étant 
ainsi écarté, on a pu se dispenser d’alourdir le système par un verre protecteur au plomb (il est 
toutefois nécessaire d'opérer toujours avec un diaphragme très peu ouvert). 

Avec cet appareil le radiologue peut conserver une main libre, aseptique ou gantée, pour aller 
lui-même, au moment voulu, saisir le projectile dans les mors d’une pince, sous le contrôle direct 
et constant du chirurgien qui, restant en pleine lumière blanche, ne perd de vue à aucun moment le 
champ opératoire. 

A l’Auto-Chir. 14 j'ai pu avec cette bonnetle procéder à l'extraction de plus de 600 projectiles 
divers dans les régions de l'organisme les plus variées. 


COMPAS REPÉREUR RADIOSCOPIQUE BELOT-FRAUDET 


Médecin Aide-Major BELoT et H. FRAUDET (Service Central de la 13° Région). 


Ce compas est destiné à être réglé par le radiologiste ou par le chirurgien après un repérage 
radioscopique par la méthode universellement connue des rayons croisés. 

Il se compose de deux arcs ou branches constituées chacune par une demi-circonférence. Les 
rayons croisés sont matérialisés par les diamètres des branches. 

La première partie du réglage consiste à réaliser avec cette espèce de double compas à 
branches courbes, une véritable épure métallique qui situe le corps étranger par rapport aux 
quatre points de repère marqués sur la peau du blessé pendant le repérage radioscopique. La 
deuxième partie amène à coïncider le corps étranger avec le centre de celle des branches qu'utilisera 
le chirurgien pendant l'extraction. La direction lui est alors donnée par une tige indicatrice qui le 
conduit sur le corps étranger quel que soit le point d'attaque choisi. 

L'instrument entièrement métallique est stérilisable par flambage. 

Il a fait l’objet d’une description détaillée dans le numéro de janvier 1916 du Journal de 
Radiologie. 


à 


EXPLORATEUR RADIOSCOPIQUE 


Médecin-Major A. CHARLIER (Gouvernement militaire de Paris:. 


Cet appareil est construit pour permettre de pratiquer très rapidement l'examen des blessés de 
guerre, et surtout des blessés porteurs de lésions multiples. Il remplace dans ce cas l'écran clas- 
sique qui ne peut être tenu à la main sans inconvénient. 

L'explorateur est un écran adapté dans une monture spéciale. Il mesure 15 x 18 seulement, de 
sorte qu'il est léger et maniable. Ce format est suffisant, car on n'obtient des détails nets qu'avec 
une petite ouverture de diaphragme. | 

Sa face active est recouverte d'une glace anti-X. L'autre face est recouverte d'une feuille d’alu- 
minium, qui le protège contre les chocs, contre la pression des doigts, contre le contact du sang, 
du pus, etc. Elle est amovible et peut être nettoyée et stérilisée. 

Le cadre en aluminium est prolongé par un manche qui porte une garde de cuivre nickelé 
destinée à préserver des rayons la main du radiologiste. 


MODIFICATION AU DISPOSITIF DE STROHL 


Médecins Aides-Majors Tuomas et Loury (° Région). 


M. Tomas (Gilbert) a apporté avec le Docteur Loury une modification à la construction de 
l'appareil de SrrouL. 
Le dispositif de Tuomas se compose d'un disque d’aluminium pouvant se placer sur le porte- 


28 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


diaphragme; sur ce disque sont rivées parallèlement deux lamelles graduées, par exemple des 
fragments de mètre en aluminium. Entre ces deux lamelles glissent deux curseurs qui entraînent 
deux tiges d’acier (aiguilles à tricoter). Au centre du disque est ménagé un orifice circulaire dans 
lequel peut s'ajuster un pivot de montre qui matérialise le rayon normal. : 

Ce dispositif a l'avantage de pouvoir être adapté à toute installation : il suffit de mesurer la 
distance disque-anticathode, et de mettre les curseurs à l’écartement voulu, soit 1/2, soit 1/5 de cette 
distance. 


MARQUEUR DE FORTUNE . 


M. Sève, (9° Région). 


M. Sève signale un modèle de marqueur très simple, qu'il est possible de construire facilement 
à peu de frais et qui peut rendre de bons services pour la localisation des projectiles. 

Deux lames de bois AB et CD (30 cm x 1 cm 5 x % mm par exemple) sont découpées dans une règle 
à dessin et appliquées l’une sur l'autre. Elles sont fixées l’une à l'autre aux extrémités A et C par 
une ligature en ficelle L ou quel- 
ques petits clous. Une petite cale 
de bois F (fragment d'allumette) de 
quelques dixièmes de millimètre 
d'épaisseur est glissée entre les 
deux lames à quelques centimètres 
de la ligature, de façon que les 
extrémités B et D soient écartées 
de 1 cm environ (fig. 5). 

En B est fixé un anneau mé- 

À tallique E de 2 cm de rayon moyen. 
Un bon moyen de fixation consiste dans une ligature à l’aide d'un fil passant dans des trous tels 
que O percés dans la réglette AB. . | 

La réglette CD un peu plus longue que AB est rétrécie à son extrémité D. Juste en face du 
centre de l’anncau E se trouve implantée dans la partie D un fragment d'épingle qui dépasse D 
de 5 mm. environ. Autour de cette épingle, on lie un petit tampon de coton qu'on imbibe d'encre. 

La manœuvre du marqueur est évidente.On le saisit entre le pouce et le médius par la tranche 
de la réglette AB dans la région G, en faisant glisser l'anneau sur la peau du patient on amène 
l'ombre de l'anneau à entourer l'ombre du projectile. Il suffit d'appuyer avec l'index sur la réglette 
CD pour faire fléchir cette réglette et amener ainsi le tampon en contact avec la peau et faire une 
tache sur celle-ci. 

L'appareil ne contenant que du bois et du fil, en dehors de l'anneau E et de l'épingle, il n'y a 
pas d'ombres parasites. Malgré sa construction simple l'appareil est indéréglable. L'un d'eux fonc- 
tionne depuis plus de deux ans en service courant. 

Il est préférable d'utiliser simultanément deux marqueurs (un de chaque main) pour marquer 
en même temps le point avant et le point arrière. 

L'encre employée est formée de glycérine dans laquelle on a dissous une quantité quelconque 
mais assez considérable d’une couleur d’aniline (fuchsine, violet de méthyle); cette encre ne sèche 
pas et le tampon la garde pendant des semaines. Le marqueur peut faire des centaines de repères 
avant d'avoir besoin d'être rechargé d'encre. 

La longueur de l'appareil est suffisante pour que l'opérateur ne soit obligé à aucun moment 
d'introduire ses mains dans les faisceaux. 


Fig. 5. — Marqueur pour radioscopie. 


DEUXIÈME PARTIE 


NOTES DE PRATIQUE 


CALAGE NORMAL DE LA « TOUPIE » DES INTERRUPTEURS A MERCURE 
BLONDEL-GAIFFE 


Médecin Aide-Major CorreT (Service Central de la 15° Région). 


Pour obtenir le meilleur fonctionnement des interrupteurs à mercure « Blondel-Gaiffe », il faut 
que leur « toupie » soit calée dans une position bien déterminée sur l'arbre qui la porte. S'il n’en est 
pas ainsi, le moteur consomme une quantité exagérée de courant (d’où échauffement) et ne donne 
pas sa vitesse normale, dans le cas de courant continu. Avec l'interrupteur pour courant alternatif, 
l'accrochage peut ètre difficile, et le rendement mauvais au secondaire de la bobine, le courant 
primaire ne se trouvant pas coupé au moment de son maximum d'intensité. 

Pour vérifier si le calage est normal, il faut d'abord découvrir le moteur en dévissant les quatre 
vis qui fixent son couvercle. Ce couvercle enlevé, on voit le moteur, composé de deux parties : l’une 
fixe (stator), l’autre mobile (rotor). Le stalor, en forme de couronne, porte huit encoches rondes, au 
niveau desquelles se trouve bobiné le fil parcouru par le courant du moteur. Le rotor porte, à sa 
périphérie, huit pièces de fer 
plates dont l'attraction tangen- 
tielle par les pôles magnétiques 
du stator produit le mouvement 
du moteur. 

Pour que le calage de la 
toupie soit correct, dans le cas 
de l'interrupteur à courant con- 
tinu, il faut que le bord anté- 
rieur de chaque pièce de fer du 
rotor ait dépassé de 2 à 3 mm. 
l’encoche correspondante du sta- 


R Fig. 6. — Position du rotor par rap- Fig. 7. — Toupie de l'interrupteur vue 
tor (fig. 6) au moment où le jetde port au stator. — e. s. encoche du par sa pointe. — d.m. dent « moteurs». 
mercure d'une quelconque des quatre stator. — f. r. bord antérieur d'une page des quatre buses. 

. des huit pièces de fer du rotor. — — v. c. visà tête carrée bloquant la 
buses quille la dent « moleur » (la La flèche indique le sens normal de toupie sur son arbre. — La flèche in- 
moins large des cinq). rotation. dique le sens normal de rotation. 


Pour repérer exactement ce 
moment, il est commode de figurer le jet de mercure par une épingle, fichée dans l’orifice d’une 
des buses et amenée « à reculons » (en sens inverse du mouvement normal) au contact de la dent 
« moteur » (fig. 7). C'est pour cette position de la toupie que le stator et le POLOT doivent occuper 
l'un par rapport à l’autre la position indiquée par la figure 6. 

Dans le cas de l'interrupteur pour courant alternatif, où il n’y a pas de dent « moteur », le 
réglage se fait de façon identique, mais par rapport à l'une quelconque des dents. Il va sans dire 
que le stator doit avoir été précédemment placé dans la position de démarrage, indiquée par la 
lettre D sur le couvercle. 

Les interrupteurs sont livrés, bien entendu, avec calage normal; mais, si l'exactitude de ce. 
calage avait été détruite, à la suite d'un démontage par exemple, il faudrait la rétablir. La toupie. 
est emmanchée à cône sur son arbre. Pour la dégager, il suffit de dévisser la vis à tête carrée que- 
l’on aperçoit à sa pointe, soit au moyen d’une clef spéciale, analogue à une clef de remontage. 
d'horloge, soit avec une paire de pinces plates à mors étroits. Quelques chocs légers donnés avec. 
un maillet de bois libéreront la toupie, que l’on pourra alors replacer en position normale, 


30 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


MAUVAIS MONTAGE DU MILLIAMPÈREMÈTRE 


Médecin Aide-Major MaiTRE (5° Armée) 


M. le médecin aide-major Maitre attire l'attention sur le danger de destruction qui résulte pour 
le milliampèremètre d’un mauvais montage. 

Lorsque le milliampèremètre est monté entre les bornes de la bobine et le spintermètre, il reçoit 
tous les « à-coups » dus au brusque passage des étincelles; il peut même être « grillé » lorsque 
le spintermètre est mis en court-circuit. 

Le milliampèremètre sera au contraire correctement placé et garanti contre les accidents dans 
la mesure du possible, s’il est placé « cntre le spintermètre et l'ampoule ». 


EMPLOI D'UN FLACON BARBOTEUR POUR INSUFFLER 
DE LA VAPEUR D'ÉTHER DANS L'INTERRUPTEUR A TURBINE 


Médecin principal HIRTZ. 


L'usage du gaz d'éclairage comme diélectrique ne va pas sans difficulté à l’avant. Dans la 
plupart des formations, en effet, il n'existe pas de canalisation distributrice. 

Les radiologistes sont donc.obligés très souvent d'aller s'approvisionner, à distance, à l’aide de 

poches ou de ballons en caoutchouc. Outre que ce mode de ravitaillement est lui-même quelquefois 
impossible, il entraîne une perte de temps considérable, la provision de diélectrique est toujours 
limitée et les ballons perdent assez rapidement leur contenu par osmose. 
Dans de telles conditions, l'emploi de l'éther rectifié est tout à fait recommandable; mais le 
procédé qui consiste à verser directement quelques gouttes dans l'interrupteur présente des incon- 
vénients. La quantité de liquide volatil est la plupart du temps excessive; il se forme une boue à 
la surface du mercure et l’appareil a besoin de fréquents nettoyages. 

Une amélioration notable est réalisée par l'emploi d’un flacon barboteur en verre de 500 grammes 
environ contenant une petite quantité d’éther et actionné par une soufflerie genre Richardson. 
Un tube de caoutchouc conduit le mélange saturé de vapeur d’éther et d'air, à un des robinets de 
l'interrupteur, l’autre restant ouvert. Il faut, bien entendu, comme pour le gaz d'éclairage, chasser 
tout. l'air de l'interrupteur, avant la mise en marche, afin d'éviter les explosions. 

Jai vu employer ce dispositif dans plusicurs postes et en particulier, par M. le médecin aide- 
major Perochon. Il est signalé aussi par MM. Chuiton et Toussaint (17° région). 

D'autres radiologistes emploient pour le même usage le chalumeau à éther destiné à chauffer 
les osmo-régulateurs. 

Le flacon barboteur, qui permet de voir le niveau du liquide, a l’avantage de montrer que l'on 
envoie bien de la vapeur d’éther saturée dans l'interrupteur. La même facilité n'existe pas avec les 
chalumeaux dont les récipients sont généralement métalliques et dont la provision de liquide volatil 
peut être épuisée sans que l’on s’en aperçoive. 

Avec l'usage du flacon barboteur, le nettoyage de l'interrupteur devient beaucoup moins 
fréquent. 

La seule précaution à prendre est de lubréfier l’axe tournant de la turbine, plus fréquemment 
que pour la marche avec le gaz d'éclairage. 


DE L'EMPLOI DU CHLORURE D'ÉTHYLE COMME DIÉLECTRIQUE GAZEUX 
DANS LES INTERRUPTEURS EMPLOYÉS EN RADIOLOGIE 


M. ASCHEL (6° Armée). 


On laisse vaporiser 2 centimètres cubes au moins de chlorure d’éthyle dans l'interrupteur par 
l'intermédiaire d'un tube de caoutchouc joignant le tube de chlorure d'éthyle à l’un des robinets de 
l'interrupteur, le second restant ouvert. On fait tourner à la main la turbine, quelques tours comme 


Procédé de l'anneau pour « marquer le point postérieur » 31 


lorsqu'on emploie l'éther, pendant la vaporisation. et l'on ferme les robinets en commençant par 
celui du dégagement (non relié au tube de chlorure d'éthyle). 

Ce diélectrique présente tous les avantages du gaz d'éclairage sec et, n'encrassant pas le 
mercure, nécessite moins fréquemment sa filtration, d’où sa supériorité sur l'éther introduit à l'état 
liquide, où à l’état de vapeurs (en ce cas, toujours mélangées d'air) (1). 


PROCÉDE DE L’ANNEAU POUR « MARQUER LE POINT POSTÉRIEUR » 
Médecin Aide-Major CourGENou (5° Région). 


Chacun connaît les petites difficultés qu’on éprouve à marquer le point postérieur au cours des 
repérages par la radioscopie lorsque le blessé est couché. 

Voici un moyen commode d'opérer. 

On coud deux rubans — ou bien on attache deux ficelles — sur un anneau de cuivre; on passe 
un des bouts sous le blessé et on manœuvre le lien de façon à amener l'anneau à l'endroit voulu, 
sous le contrôle de l'écran. On lie alors par-dessus le blessé. 

L'anneau qui ne peut plus bouger, permettra de marquer facilement le point postérieur. 


SUR LE MODE D'EMPLOI DES CRAYONS GRAS RADIOLOGIQUES 


Médecin Principal Hirrz. ; 


On a beaucoup médit de ces crayons, fournis par la Pharmacie Centrale militaire, qui cependant 
avaienl élé exécutés parce que leurs devanciers (crayons en bois) avaient été l’objet de critiques tout 
à fait fondées. Ces derniers marquaieut difficilement sur le verre, car il s'agissait le plus souvent 
de crayons dermographiques; ou bien, si lenr mine avait la composition voulue, elle était d’une 
grande fragilité eo raison de son faible diamètre. 

Les crayons gras en forme de bâtons de fard tracent parfaitement sur la glace de l'écran. Ils 
ont été naguère beaucoup trop mous; la chaleur de l'été aidant, leur pâte s'écrasait sous les doigts. 
Ce défaut, dù à une mauvaise fabrication, a été corrigé et actuellement les crayons sont d’une 
consistance convenable. 

Pour les utiliser, il ne faut pas les tailler en pointe conique, forme qui nécessite pour être 
réalisée une perte importante de matière; en outre la pointe de substance, forcément assez tendre, 
s'émousse très rapidement. 

Il est préférable de tailler l'extrémité suivant un double biseau formant un angle aigu. On 
obtient ainsi une aréle occupant tout le diamètre du crayon, grâce à laquelle on peut tracer des 
traits fins. Les angles extrêmes peuvent êlre utilisés comme pointes. 

= Ainsi préparé le crayon s'use beaucoup moins et avec un peu d'habitude on s'en sert avec autant 
de précision que d’un crayon de bois. 

Remarque. — La vapeur d’eau produite par la respiration et condensée sur la glace de l'écran 
empêche les meilleurs crayons de mordre sur le verre. Il faut éliminer cette cause d'échec. 

M. PIBRQUEN (4° région) indique le moyen de fabriquer soi-même des crayons marquant sur le 
verre : On mélange de la paraffine et de la stéarine en proportion variable suivant le degré de 
dureté qu'on veut obtenir et on y incorpore une matière colorante : noir de fumée, minium, ocre 
rouge, etc. 


CALQUE RADIOSCOPIQUE SUR FEUILLE DE VERRE 
Médecin Aide-Major PierQuiN (4 Région). 
M. PrERQUIN (de la # réjion) substitue pour la prise des calques, à la cellophane ou au papier 


translucide une plaque de verre ordinaire maintenue sur l'écran par des taquets, et sur laquelle on 
dessine le calque avec la même commodité que sur le verre protecteur anti-X de l'écran. 


() L'usage du chloroforme a été également préconisé comme succédané de l’éther; l'emploi du précieux 
anesthésique ne peut être approuvé que comme un moyen de fortune, à défaut de gaz ou d’éther (H1iRTz). 


LS 


32 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


Le remplacement d’une plaque de verre par une autre toute prête n’immobilise pas l'écran 
pour décalquer le schéma, et ce décalque lui-même est plus commode à opérer ultérieurement grâce 
à la rigidité du support de l’image. De plus on risque beaucoup moins ainsi de voir filtrer entre le 
verre protecteur de l'écran et la surface active de celui-ci des parcelles de crayon qui le détério- 
rent à la longue. | 

M. CousseNI a souvent employé dans un équipage radiologique de l'avant le procédé simple, 
qui consiste à appliquer sur l'écran une feuille de celluloïd, et à tracer le dessin à l’aide d’un 
crayon lithographique Conté n° 2. L'image ainsi obtenue est reportée ensuite sur les feuilles de 
papier calque réglementaires. La feuille de celluloïd est ensuite nettoyée à l’essence ou à l'éther. 
Cinq ou six feuilles peuvent suffire, même pendant les périodes de grande activité. Ce procédé a 
du reste été utilisé depuis longtemps. 


LAMPE BALLADEUSE CLOCHE 
Médecin Aide-Major PERROCHON (3° Armée). 


Cette balladeuse est obtenue avec les balladeuses ordinaires du service de santé. La gaine 
métallique grillagée est montée au sens inverse : au lieu d’être fermée à l'extrémité de la lampe, 
elle est ouverte, débordante et légèrement évasée. Grâce à une petite lame de plomb, moulée sur 
tout le pourtour, elle acquiert un certain poids, ce qui lui donne de la stabilité et permet de l'ap- 
pliquer facilement sur toute surface plane. Au cours d’un examen est-il nécessaire d'éclairer, le 
milli-ampèremètre, de regarder quelques détails de matériel, de rechercher l’origine de quelques 
bruits suspects, le manipulateur saisit le manche de l'appareil, dirige le faisceau de lumière sur 
le point déterminé. La salle n'est pas éclairée ou à peu près pas. Le radiologiste ne risque pas 
d’être désaccommodé. 


CONGRÈS & RÉUNIONS 


RONTGEN SOCIETY 


Compte rendu de la Réunion. 


La première réunion de la session d'hiver de la « Röntgen Society» de Londres, eut lieu le 
6 novembre dernier à la salle de la « Royal Society of Arts ». Aucune réunion n'avait obtenu 
un tel succès depuis les vingt ans d'existence de la Société. 

C'était la première séance sous la présidence du capitaine G. W. C. Kaye (t), qui venait 
d'être appelé à ces fonctions. 


« Les Rayons X et la Guerre ». tel est le titre que le Président donne à son allocution. 

Après un préambule spirituel où il s'excuse d'avoir à prendre la parole, le capitaine Kaye fait 
l'éloge funèbre de deux membres de la Société, morts dans l’année : M. Wizson Nose, qui fut le 
troisième président de la Société, et M. BuvnELL, ancien président et vice-président en exercice. 

Puis il rappelle que cette réunion du 6 novembre 1917 est le vingtième anniversaire de la fon- 
dation de la Röntgen Society dont la première réunion eut lieu le ò novembre 1897. En commé- 
moration de cette date et pour honorer la mémoire du premier président, sir SILVANUS THOMPSON 
le Conseil décide que chaque année une séance, qui portera le nom de Séance en mémoire de SiL- 
VANUS THOMPsoN, sera consacrée à la lecture d'une communication d'un intérêt spécial faite par un 
savant anglais ou étranger. 

Le capitaine Kaye, continuant son discours, rappelle qu'à ses débuts comme maintenant, la 
Société admet dans son sein aussi bien les hommes de laboratoire et de cabinet que les médecins, 
et il montre l'utilité qu'a eue et que devra avoir encore celle collaboration qui, dans la Röntgen 
Society, a toujours été marquée d'une camaraderie particulière. 

Cette collaboration est d'autant plus utile que la radiologie s'étend chaque jour davantage : 
spectrographie, structure atomique, radiométallographie..…. 

« Un exemple vraiment typique du développement de cette science est l'application des rayons X 
à la recherche des défauts des métaux, à l'examen des soudures autogènes, de l’acier et des 
autres métaux, qu'ils soient fondus ou en plaques, pour la recherche des hétérogénéités ou 
des soufflures. Un tel travail demande des voltages élevés et de grosses intensités. Déjà des 
plaques d'acier de plus d’un pouce d'épaisseur ont été examinées avec succès. 

« Des exemples de cette application, qui promet d'être de très grande importance au point de 
vue de la guerre, vont être présentés à la Société, après notre réunion, par M. Pilon auquel nous 
sommes heureux de souhaiter ce soir la bienvenne, comme à un distingué champion de l'effort 
industriel français en radiologie. 

« Mais le rôle le plus important des rayons X et qui domine ce soir tous autres buts est l'appli- 
« cation médicale... » 

Le capitaine Kaye expose ensuite tous les progrès réalisés dans la Radiologie depuis la guerre 
et les applications sans nombre qui ont été faites, telles que l'examen médical des recrues, la 
recherche et l'extraction des projectiles; il parle de la radiothérapie des plaies de guerre, des 
applications des Rayons X à la chirurgie orthopédique, de la radioscopie pour le diagnostic des 
maladies contractées sur le front, tuberculose, troubles des voies digestives, affeclions dentaires. 
L'utilisation de la radiologie pour la restauration esthétique de certains blessés attire également 
son attention; il cite à ce propos les résultats merveilleux obtenus entre autres par le D' Knox et 
M. PercivaL C. Cole. 

Enfin le Président donne quelques indications sur les applications et les progrès de l’électro- 
logie et passe au mouvement industriel en parlant des efforts accomplis en Angleterre pour essayer 
de créer des verreries et des fabriques de tubes. Il signale de la façon suivante les difficultés du 
problème... 

« Le problème fut véritablement complexe, mais a été résolu en partie avec l’aide de l’État; en 
« même temps nos amis américains et français vinrent à la rescousse... » 


A M A A A 


(t) Auteur de l'ouvrage bien connu « X Rays » et de tant d'autres travaux et publications scientifiques. 
JuurNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 3 


34 Röntgen Society. 


Le capitaine Kaye en profite pour expliquer les perfectionnements apportés aux ampoules et 
donner une sommaire description du tube Coolidge. Il parle des espérances non réalisées que 
certains formaient sur la possibilité de produire avec un tube à rayons X des radiations aussi 
pénétrantes que les rayons Gamma du radium. 

« De telles anticipations n’ont pas été réalisées. Dans un travail récemment publié, sir E. Ru- 
therford décrit les mesures de rayons très pénétrants émis par un tube Coolidge fonctionnant 
sur un courant de 200 000 volts (étincelle équivalente de 14 pouces entre pointes, soit très près de 
la limite de résistance de l'ampoule). Dans le but de sélectionner les rayons les plus durs, il les fit 
passer à travers un centimètre de plomb, la réduction d'intensité étant de plus d'un million de 
fois. Étudier la sélection d’un tel rayonnement après un tel traitement, c’est, comme dit l'exemple 
classique : Un aveugle qui cherche un chat noir dans une chambre noire où il n’est pas. 

« Le génie expérimental de Rutherford surmonta cette difficulté, les rayons résiduels étaient pra- 
tiquement homogènes et il fut prouvé que leur longueur d'onde était d'environ 0,06 angstroms, ce 
qui peut être comparé, d’après les dernières estimations de ce physicien, à la longueur d'onde des 
rayons Gamma du radium C. qui est entre 0,02 et 0,07 angstroms. En d'autres termes les rayons 
Gamma du radium en question correspondraient à des rayons X produits par voltage entre 
600 000 et 2,000 000 de volts. | 

« Tension qu'aucun tube à rayons X du type connu n’aurait la possibilité de supporter, même si 
« nous avions les moyens de produire pratiquement une telle tension. | 

« Nous avons évidemment pas mal de chemin à parcourir si nous voulons reproduire dans ce 
sens, les phénomènes de l'atome du radium.... » 

Puis attaquant la question des rayons durs et homogènes, le capitaine Kaye pense que dans un 
avenir prochain seront construits des tubes ayant des anticathodes de métal approprié, donnant 
suivant un voltage défini, des radiations caractéristiques de dureté connue dont on sélectionnera 
facilement le rayonnement normal mou par voie de filtration. 

« Pour ces différentes utilisations, nous aurons à nous munir de toute une série de tubes, de 
« préférence du type Coolidge, qui, chacun, auront une anticathode d'un métal différent. Chacun sera 
« catalogué comme devant fonctionner avec tel voltage approprié pour exciter la radiation carac- 
« téristique de l'anticathode et pour être utilisé avec un écran de nature et d'épaisseur déterminées. 
« Ce voltage et cette épaisseur peuvent être facilement connus et calculés. 

a Ce plan mérite certainement d'être mis à l'essai; je mai pas encore eu l'opportunité de le 
« faire, mais ce que je peux dire, c'est que pour des métaux de poids atomique moyen, excités par 
« des voltages appropriés, j'ai obtenu de brillants résultats dans certains cas, je suis arrivé à 
« obtenir 90 p. 100 d'homogénéité, pourquoi, pour des poids atomiques plus élevés, ne pourrait-on 
« pas obtenir de mèmes succès? » 

Cette considération sur l’hétérogénéité du rayonnement X, amène le Président à parler des 
appareils de mesure de doses : ..….. 

« Les différents dosimètres qui ont été employés jusqu'ici ne tiennent pas compte de l'effet 
« sélectif, ils n'enregistrent pas les divers rayons propuortionnellement à leur énergie. Quelques-uns 
« de ces appareils sont absolument défectueux. Aucun d'eux n'a encore la valeur suffisante pour 
« être considéré comme un dispositif de précision. Tous ces instruments ne doivent pas être envi- 
« sagés autrement que comme des guides grossiers établis plutôt pour rassurer le malade que 
« pour guider le médecin. Dans la plupart des cas, et de toute façon avec le tube Coolidge, nous 
« n'avons rien de mieux à notre disposition que la lecture du voltmètre et du milliampèremètre. 
« Chacun d'eux a son importance et leurs indications se complètent et ont une certaine valeur pour 
« le radiologue ayant une bonne dose d'expérience. » 

Puis l'orateur dit quelques mots sur les travaux de Laue et de ses élèves en 1913, de Braces 
père et fils, sur la diffraction des rayons X par les cristaux, et de MosELEY (mort au champ d'honneur, 
comme officier, à Gallipoli), sur les spectres de rayons X caractéristiques. 

« MoseLey put de suite obtenir une relation simple et très remarquable, c'est-à-dire que la fré- 
« quence d'uné relation X caractéristique émise par un élément est proportionnelle au carré du 
« nombre atomique de cet élément. » 

« Ces travaux ont été repris et poursuivis par d'autres, notamment par SIEGBAHN et 
« FRIMAN. » 

Le capitaine Kaye termine sa documentation sur la partie scientifique par quelques mots sur 
les spectres. 

Il parle de la création de laboratoires de recherches chez les industriels anglais pour le plus 
grand bien de l'industrie. La radiologie et ses applications y tiendraient une place importante et il 
cite à l'appui de cette thèse la façon dont on a compris la chose en Amérique, par exemple au labo- 
ratoire de la G. E. C° à Schenectady où l’on établit une installation qui coûta plus de £ 1000 (25 000 fr.) 
pour faire un essai du tube Coolidge à potentiel constant sous 100 000 volts. 


Compte rendu de la Réunion. 35 


Enfin l'orateur achève son intéressant discours en espérant que le nombre toujours croissant 
des membres de la Röntgen Society permettra la création de bibliothèques, laboratoires, etc., et 
en émettant le vœu que la radiologie britannique donnant la main à ses sœurs française et améri- 
caine saura créer une école qui éclipsera l'école allemande, où, avant la guerre, un trop grand 
nombre de radiologistes allaient puiser leur inspiration. 


Après le discours présidentiel, Sir James Mackenzie Davipson demanda un vote de remer- 
ciement pour le discours du capitaine Kaye. 

Sir James MakenziE Davinson rappela le premier meeting de la Société en 1897, où furent 
exposés certains appareils de localisation au moyen de fils croisés et fut heureux de montrer le 
rapprochement de ces anciens essais avec ceux tentés pendant la guerre. Il appuya le désir du 
capitaine Kaye que des causeries scientifiques prissent, dans le futur, une place importante 
dans l'éducation de la radiologie anglaise, la partie scientifique ayant à son avis été trop délaissée 
dans le passé. 

Il espère que ses compatriotes n'imiteront pas nos ennemis dans l'application qu'ils ont faite 
de la science. 

Il souhaite que les progrès scientifiques soient appliqués à lutter contre la mort et à amé- 
liorer l'existence humaine et non pas à perfectionner les moyens de destruction. 

Le vote de remerciements a été appuyé par le D" F.-W. Mercazre, qui signale combien le 
discours présidentiel a nettement exposé tous les points typiques de la radiologie depuis le côté 
scientifique jusqu'au côté pratique, depuis le côté commercial jusqu’au côté politique. Le vote 
de remerciements par acclamations obtint l'unanimité. 

M. H. Picon présente alors des projections de clichés qui prouvent que l'usage des 
rayons X ne s'est pas seulement confiné dans les application médicales. Ces projections ont 
montré le résultat de l'application des rayons X à l'examen des métaux et M. Picon indique 
qu'il est maintenant possible de déceler au moyen de plaques photographiques, des défauts 
imperceptibles dans les métaux. On peut voir plusieurs éprouvettes radiographiées, en 
outre des soudures autogènes défectueuses d'un réservoir en fer; dont les deux parois 
formaient 20 millimètres, radiographie prisé ài m. 25 du tube; des clichés signalent des 
soufflures dans des carters d'aluminium pour moteur d'aviation. Ces défauts, qui avaient 
été rebouchés par un alliage d'aluminium de composition légèrement DHIÉRRRRe: sont très 
nettement visibles sur les clichés. 

Il a montré également une pièce de nickel et de fer qui fait voir que, Sue dés poids ato- 
miques très voisins, les ombres sont néanmoins très marquées. 

Une très importante et très instructive présentation d'appareils et de clichés a été faite 
après la réunion. Un des appareils les plus intéressants qui ont été présentés fut la table du 
D° Mackenzie Davipson, qui utilise, comme beaucoup d'autres modèles du reste, le principe des 
fils croisés pour la localisation. Le radiologue peut avec cette table, au moyen de repères, loca- 
liser et connaître automatiquement la profondeur des corps étrangers, ce, en quelques 
secondes; il fut également présenté le sléréoscope de Wheatstone, ainsi que de nombreuses 
radiographies qui montrent l'utilisation d'écrans renforçateurs el de plaques spéciales pour 
rayons X. 

L'exposition de nombreuses photographies faisait voir également les résultats merveilleux 
obtenus au point de vue de l'esthétique dans les cas de restauration faciale. 

C'est à ces photographies que le discours présidentiel faisait allusion. 


FAITS CLINIQUES 


LUXATION MÉTATARSO-PHALANGIENNE 


Par MM. LEDOUX-LEBARD et TAVENEAU 


Les luxations métatarso-phalangiennes ne s'observent habituellement qu'accompagnant des 
lésions considérables du squelette de l’avant-pied et le plus souvent à la suite de traumatismes 
par écrasement. La radiographie ci-jointe montre qu’elles peuvent exister seules, ou à peu près, 
puisqu'il ne s'y associe, dans notre cas, qu'une fracture de la tête du 2° métatarsien. 

Il s'agissait d'un soldat sur le pied duquel avait passé une roue de chariot et qui avait été 
évacué d’une formation de l’avant avec le dia- 
gnostic d’« entorse Libio-larsienne avec arra- 
chement de la lête du 1" métatarsien, œdème 
chronique ». Une radiographie eût facilement 
redressé ce diagnostic dont l’inexactitude était 
très excusable pour qui ne pratiquait qu'un 
examen clinique, en raison de l’æœdème consi- 
dérable de tout le pied et du tiers inférieur de 
la jambe, œdème qui ne présentait aucune 
atténuation cinq mois après l'accident. 

Une radiographie stéréoscopique montra 
que les têtes des 2° et 3° métatarsiens étaient 
luxées vers la face plantaire. Il existait un 
notable degré de décalcification de tout le 
squelette du pied. 

Ce cas vient s'ajouter à tant d'autres pour 
montrer la nécessité absolue de recourir tou- 
jours à l'examen radiographique lorsque sub- 
sistent des troubles consécutifs à un trauma- 
tisme et lorsque cet examen n'a pas été pra- 
tiqué d'emblée après l'accident, ainsi qu'il 
devrait l'être toujours aujourd'hui. Cette pré- 
caution est particulièrement applicable à tous 
les cas d'œdème des membres, ainsi que nous 
nous en étions fait une règle avec le docteur Clovis Vincent pour les malades de son service de 
Neurologie. 

Ce cliché a été pris sous une incidence très légèrement oblique, pour mieux mettre en évi- 
dence la luxation des orteils, qui passerait assez facilement inaperçue sur la radiographie dorso- 
plantaire habituelle, et l'on notera l'aspect du sésamoïde du gros orteil qui est vu presque de 
profil et représente une lentille concave vers la face dorsale, aspect sous lequel on n'est pas 
accoutumé à le voir. 


ARTÉRIO-SCLÉROSE DÉMONTRÉE PAR LES RAYONS X 


Par M. J. D. MORGAN, M. D. (Mc. Gill); B. A. (Cantab.); Captain, R. A. M. C. 


Le malade, un Français, âgé de 57 ans, a été blessé à la cuisse droite en faisant une chute. 
il y a près de deux ans. Depuis, il ressent de fortes douleurs, comme des crampes, dans les 
muscles de la cuisse blessée. De temps en temps, les douleurs sont si violentes qu'il ne peut 
mouvoir sa jambe. Chaque mouvement de rotation du pied cause une forte souffrance dans la 
cuisse. 

Une des radiographies de la cuisse blessée montre une fracture incomplète, au tiers 
supérieur du fémur droit; il existe un cal discret. On voit distinctement l'artère fémorale, 


g aiad TTE 


Fig. 2. — Radiographie de la main. — Vue antéro-poslérieure. 
A, artère radiale. — B. Arcade palmaire. 
C, artères collatérales des doigts. 


Fig. 1. — Radiographie du pied. 
Vue antéro-postérieure, l'image des artères est visible. 


l'artère circonflexe, l'artère fémorale profonde, avec plusieurs de leurs branches. En descendant 
vers le genou, l'artère poplitée et ses principales branches sont aisément visibles, notamment 
à l'origine des artères libiales postérieure et antérieure. Au pied, le rameau plantaire profond de 
l'artère dorsale du pied peut être vu transversalement, avec une partie de l'arcade plantaire et 
plusieurs de ses branches (fig. 1). La radiographie de la tête et du cou ne montre aucune 


anomalie. 


38 Morgan. — Arterio-sclérose démontrée par les rayons X. 


Au bras droit, l'artère humérale est visible dans le tiers inférieur du bras, et au milieu de 
l'avant-bras, après sa division. 

A la main les artères collatérales des doigts sont presque toutes visibles (fig. 2). 

La radiographie de la cavité thoracique montre la présence d’assez gros noyaux fibreux 
dans le tissu du pulmonaire. L'ombre de l'aorte est un peu plus marquée que de coutume, mais 
les détails ne peuvent être montrés, vu l'impossibilité de prendre une radiographie instan- 
tanée. 

Les artères du côté gauche du corps donnent des ombres très analogues à celles du côté 
droit. Il est intéressant de noter les nombreuses plaques calcaires disséminées sur toute leur 
longueur. | -o 

A l'auscultation rien d'anormal n'était perceptible; la pression du sang, prise à l'artère 
humérale, le malade étant debout, était : Pr. diastolique, 112; Pr. systolique, 192. 

La palpation de l'artère radiale donnait l'impression d'un petit tuyau, mais l'artère tem- 
porale quoique distinctement visible, n’était pas particulièrement dure au toucher. 


APPAREILS NOUVEAUX 


UN MODÈLE SIMPLE DE CERCEAU CHAUFFANT 
POUR LE RÉCHAUFFEMENT DES GRANDS BLESSÉS 


| Par M. CHAVASSE 


En chirurgie de guerre, une question très importante se pose, c’est celle du réchauffement 
rapide des grands blessés. 

Qu'on nous permette de décrire un modèle que nous avons été amené à réaliser et qui 
nous donne entière satisfaction : il se recommande non par l'originalité de son principe, mais 
par sa robustesse qui écarte tout danger, jointe à une grande simplicité qui permet à chacun 
de le construire avec les « moyens du bord ». 

En dehors des cas où il est possible de réaliser le réchauffement collectif des blessés, la 
la source de chaleur la plus communément utilisée est constituée par des broches de lampes 
carbone, soit placées dans des bottes, soit disposées sur des cerceaux; dans ce dernier cas, 
sans parler de l'énergie gaspillée en lumière, les surfaces chauffantes sont fragiles, elles font, 
dans la cavité de l'appareil, une saillie exagérée, d’où risque de brûlure et de blessure pour le 
patient auquel elles sont appliquées. C'est pourquoi nous avons choisi comme source de cha- 
leur, des résistances chauffantes obscures, 
dont l'encombrement peut être réduit au mi- 
nimum. 

Le cerceau est du même modèle que le 
cerceau chirurgical, avec cette différence qu'il 
est de plus grande dimension (0,70 de long, 
Uw,60 de haut, 0",60 de largeur), et fait de 
matériaux résistants, qui lui assurent une 
forme rigide, indéformable. 

Il tient lieu de support à deux éléments 
chauffants appliqués à la face interne de ses 
faces latérales. 

Chaque élément est constitué d'une boîte 
en tôle de forme rectangulaire allongée (0,60 
de long sur 0,"07 de large), et dont le fond 
regarde l'extérieur et l'ouverture l'intérieur du 
cerceau : comme son contenu sera de dimen- 
sion exiguë, on peut donner à ces boîtes une hauteur très réduite, nę dépassant pas 0",02; on 
voit tout de suite combien est minime la saillie que fera l'ensemble dans la cavité de l'appareil. 
Le fond intérieur de cette boîte est tapissé d’une feuille de carton d'amiante, plissée sur 
elle-même pour y ménager trois rigoles parallèles qui serviront d'isolant tant électrique que 
calorifique. 

C'est dans ces rigoles que se trouve disposée la résistance; celle-ci doit présenter les qua- 
lités suivantes : offrir un rayonnement suffisant, sans cependant atteindre la température du 
rouge, ce qui serait un danger au point de vue incendie, tout en n'exigeant qu'une consomma- 
tion électrique réduite; le simple fil de fer galvanisé ordinaire de 5/10 de mm. de diamètre peut 
très bien faire l'affaire : sa longueur variera avec la tension disponible : avec 120 volts, elle 
sera de 19 mètres, pour une consommation de 4 ampères. 

Dans le cas où on aurait le choix des matériaux, le maiïllechort 4/10 est, bien entendu, pré- 
férable ; avec lui, 9 mètres suffisent. 


4o  Chavasse. — Un modèle simple de cerceau chaufjant. 


Le fil, enroulé en spirale, donne une boudinette élastique, que l’on tend dans les gouttières 
ci-dessus décrites, en ménageant les connexions, et que l'on fixe de place en place à l’aide de 
cavaliers métalliques doublés de carton d'amiante. 

Lorsqu'un blessé a besoin d’être soumis au réchauffement rapide, le cerceau se place dans 
le lit à hauteur des cuisses; les couvertures sont rabattues, et exactement bordées autour des 
épaules : en moins de cinq minutes, le lit se trouve transformé en une étuve, où règne une 
température uniforme de 40 à 45 degrés; au bout de ce temps, il suffit soit de couper le cou- 
rant dans l’un des deux éléments, soit, mieux encore, de les mettre « en veilleuse », grâce à un 
montage facile à imaginer, permettant de les mettre en série l'un sur l'autre. 

Tel est ce dispositif robusle, peu encombrant, pouvant être mis entre toutes les mains, et 
présentant toute sécurité au point de vue brûlure, blessure ou incendie. 

Ajoutons enfin que sa consommalion (moins de 5 hectowatts par élément) est avantageuse, 
considération intéressante puisqu'il est surtoul destiné à fonctionner sur des groupes électro- 
gènes toujours limités dans leur débit. 


re a ee SR he Ne E = = 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


PHYSIQUE 


Manne Siegbahn et W. Stenstrom. — Sur les 
spectres des rayons X des éléments isotropes 
(C. R. Ac. Sc. 1° Octobre 1917). 


Les auteurs ont comparé les spectres des ravons X 
d'une préparation de Ra G du poids atomique de 
206,05 avec celui du plomb ordinaire. Les longueurs 
d'onde des spectres des ravons X des isotropes 
Plomb — Ra G, avec l'exactitude acquise d'environ 
0,0001.10-$ cm. s'accordent ensemble. H. G. 


TECHNIQUE 


Lebon (H.) (Paris). — Nouveau compas localisa- 
teur (Progrès Médical, 24 Novembre 1917, n° 47, 
p. 295, 12 fig.). 


L'auteur présente un nouveau compas localisateur 
dù à l'ingénieur Nemirowsky qui réalise surtout une 
synthèse habile des compas les plus employés à 
l'heure actuelle, auxquels il emprunte ses qualités 
les plus essentielles. Malgré la simplicité apparente 
de son utilisation et l'exactitude des mesures qu'il 
permet de réaliser, on peut lui reprocher la dépen- 
dance où se trouvent ses trois pointes. par rapport 
aux côtés d’un triangle rectangle rigide. Cette con- 
ception, toute personnelle, de ce détail de construc- 
tion en constitue le défaut principal, qui peut obliger, 
dans certains cas de localisation difticile, à recom- 
mencer plusieurs fois l'opération. CHARPY. 


Jordan (Alfred C.) (Londres). — Méthode de 
chauffage de la spirale de Coolidge (/’roceil. 
of the Roy. Soc. of Medicine. Tome XI, n° 4, 
Janvier 1918, p. 20, 1 fig.). 


Un des principaux griefs faits au tube Coolidge 
est la nécessité d’avoir une batterie d'accumulateurs 
pour assurer l’incandescence de la spirale de tungs- 
tène. L'auteur a fait construire par la firme Watson, 
un petit transformateur spécial dont le secondaire 
échauffe la spirale du tube, tandis que le rhéostat 
de réglage se trouve sur le primaire. Les résultats 
en ont été pleinement satisfaisants. CHARPY. 


Aubertal. — Les anaglyphes en radiographie 
(Archives d'électricité médicale et de Physiothé- 
rapie, Décembre 1917, p. 550). 


Ouand on a fait pour une localisation 2 poses sur 
la même plaque (méthode de Hirtz par exemple) on 
peut utiliser le cliché unique pour en obtenir une 
vision stéréoscopique de la façon suivante : On 
décalque sur une feuille de papier blanc en se ser- 
vant d’un crayon rouge pour une des projections, 


d'un crayon vert pour l'autre. On regarde ensuite ce 
papier avec un binocle ayant un verre rouge et un 
verre vert. A. LAQUERRIÈRE. 


J.-B. Tauleigne et G. Mazo (Paris). — Sur la 
méthode de stéréoscopie monoculaire partl- 
culièrement applicable à la radiographie (C. R. 
Ac. Sc., 17 Septembre 1917), 


La vue stéréosropique monoculaire peut être ob- 
tenue en mettant à protit le déplacement apparent 
des objets situés à des distances différentes de l'œil 
lorsque l'œil se déplace. Le déplacement apparent 
des objets est d'autant plus considérable qu'ils sont 
plus rapprochés de l'œil comme on peut s'en rendre 
compte en regardant par la fenètre d'un train en 
marche. 

lci les auteurs déplacent le tube latéralement ou 
verticalement d'un mouvement lent et uniforme. L’ob- 
servateur regarde l’image radioscopique du sujet 
pendant ce déplacement. Les plans du corps les plus 
rapprochés du tube se déplacent plus vite que les 
plans voisins de l'écran. On obtient donc la sensa- 
tion de relief inverse c'est-à-dire qu'on voit le corps 
comme si l'ail était placé au focus de l'ampoule. 

Ce procédé a évidemment l'avantage d'une très 
grande simplicité et les auteurs estiment en outre 
que tout observateur a immédiatement et sans en- 
trainement la sensation stéréoscopique. 

Quoique pour mon compte. je maie pas observé 
cette vision stéréoscopique immédiate et que la sen- 
sation de relief ne me vienne qu'assez difficilement, 
le procédé est digne d'être employé dans beaucoup 
de cas où l'on veut situer anatomiquement el « de 
visu », un projectile dans des régions faciles à ex- 
plorer. GUILLEMINOT. 


Angebaud (Nantes). — Système de localisation des 
projectiles et compas (Archives d'électricité médi- 
cale el de Physiothérapie, Décembre 1917, p. 37 
à 549 avec 4 fig.). 


L'A. préconise l'emploi d'un écran placé à dis- 
tance fixe de l’ampoule et de la table. Cet écran est 
muni d’alidades se mouvant sur une échelle graduée. 
ll détermine le rayon normal passant par le pro- 
jectile et place sur la peau un index métallique indi- 
quant la sortie de ce rayon; il déplace alors lam- 
poule d'une longueur connue et amène une alidade 
sur la projection du corps étranger, une autre sur la 
projection de l'index. En se reportant à un graphique 
établi une fois pour toutes, il connaît et la distance 
écran index et la distance corps étranger d’où on tire 
facilement la distance plan-corps étranger. 

Pour la localisation par la radiographie il utilise le 
même porte-écran à distance fixe de l’ampoule, mais 
il remplace l'écran par la plaque photographique; 
un index de plomb se déplaçant avec l'ampoule 
indique toujours la projection du rayon normal : on 
procède à 2 radiographies dans 2 positions de Pam- 


42 Rayons X. 


poule séparées par une longueur connue; on obtient 
ainsi 2 images du corps étranger et 2 images de l'in- 
dex indiquant le rayon normal. On trace 2 lignes joi- 
gnant chacune l'image de l'index à l’image corres- 
pondante du corps étranger. On remet le cliché en 
place dans le porte-écran du dessus du malade, on 
fait tomber un fil à plomb du point de croisement 
des 2 lignes de jonction. On a ainsi la verticale pas- 
sant par le corps étranger, on marque le passage de 
cette verticale sur la peau et l’on mesure la dis- 
tance de la peau à la plaque. Il reste à obtenir la 
profondeur qui se trouve facilement en construisant 
l'épure verticale. L'établissement de cette épure est 
d’ailleurs grandement facilité par l'usage d’un tableau 
noir sur lequel sont peints une fois pour toutes les 
lignes fixes et sur lequel on dessine à la craie les 
lignes correspondant à chaque cas particulier. 

Enfin l’auteur a construit un compas : sur une tige 
horizontale pouvant s'élever ou s'abaisser coulissent 
2 petits repères correspondant aux 2 rayons verti- 
caux de façon à ce que sa pointe coïncide avec le 
corps étranger (un porte-aiguille en are de cercle 
peut d'ailleurs être adapté lorsque le chirurgien veut 
suivre une voie d'accès autre que la verticale). 

En somme emploi ingénieux des principes connus. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Pierre Duval (Paris). — Étude comparée des 
méthodes d'extraction des projectiles (Archives 
de médecine et de pharmacie militaires, Juil.- 
Août-Septembre 1917, fascicule des comptes 
rendus de la conférence chirurgicale interal- 
liée, p. 553-556). 


Un examen radioscopique est nécessaire pour tous 
les blessés de guerre sans exception (mème s'il 
semble y avoir un orifice de sortie). Cet examen doit 
être étendu : trop de projectiles restant méconnus à 
la suite d'un examen trop localisé. Dans les forma- 
tions chirurgicales de l'avant et les hôpitaux de pre- 
mière ligne il convient d'adopter une méthode de lo- 
calisation simple, rapide et pratique; la radiographie 
est inutilisable : la localisation radioscopique est 
seule de mise surtout au moment des périodes de 
travail intensif : les projectiles reconnus sont immé- 
diatement localisés en directinn et en profondeur 
(D. a surtout utilisé l'écran percé de Hirtz mais il re- 
commande aussi le Strohl). Un signe indélébile sur 
la peau donne la verticale passant par le projectile, 
un chiffre indiquant la profondeur est inscrit sur la 
peau même. Un deuxième repérage est pratiqué dans 
un plan à angle droit, le blessé passe dans la salle 
d'attente pour être opéré par le premier chirurgien 
disponible sans le concours du radiographe ; l’extrac- 
tion des projectiles de plaies toutes fraiches est par- 
ticulièrement facile et bien rares sont les projectiles 
qui n’ont pu être enlevés. 

En période de calme, l'extraction sous le contrôle 
de l’écran, avec la technique d’'Ombrédanne et Le- 
doux-Lebard est la méthode de choix; mais en pé- 
riode intensive elle est à réserver aux projectiles 
que l'examen radioscopique a montré comme difficiles 
à extraire ainsi qu'à ceux qui n'ont pu ètre trouvés 
immédiatement. 

Ce travail est particulièrement intéressant parce 
que ses conclusions sont basées sur une expérience 
énorme : en un seul mois le service radiologique de 
l’'Ambulance de P. Duval a fait 3400 localisations 
pour plusieurs salles d'opération. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Makins. — Étude comparée des méthodes d'ex- 
traction des projectiles (Archives de médecine 
et de pharmacie militaires, Juillet-Aoùt- Sep- 
tembre 1917, fascicule des comptes rendus de 


la conférence chirurgicale interalliée, p. 556- 
358). 


L’A. préconise la radiographie dans 2 plans, ou la 
radiographie stéréoscopique avec localisation sur 
une coupe anatomique.-La sonde téléphonique ou le 
vibrateur peuvent être d’un grand secours. L'emploi 
de l’électro-aimant dans les blessures du crâne est 
risqué. L'extraction sous le contròle de l'écran pré- 
sente de nombreux avantages: mais PA. craint (?) 
qu’elle expose le sujet à des brûlures. 

i i A. LAQUERRIÈRE. 


Conrad. — Étude comparée des méthodes d'ex- 
traction des projectiles (Archives de médecine et 
de pharmacie militaires. Juillet-Août-Septembre 
1717, fascicule des comptes rendus de la confé- 
rence chirurgicale interalliée, p. 358-361). 


Sur un premier cliché antéro-postérieur; le chirur- 
gien choisit (on ne nous dit pas comment) sa voie 
d'accès. On met alors 53 points de repère cutanés : 
un antérieur, un postérieur, un latéral. La partie la 
plus voisine du squelette forme le 4° repère et l'on 
procède à une radiographie stéréoscopique. Le calcul 
de la profondeur est alors un renseignement dont à la 
rigueur, on pourrait se passer. Il est parfois nécessaire 
de faire une deuxième radiographie stéréoscopique 
pour pouvoir établir la technique de l'extraction. 

Les plaques stéréoscopiques sont placées à l’une 
des fenêtres de la salle d'opération; afin que le chi- 
rurgien puisse continuellement les consulter. 

L'A. recommande d’ailleurs d’avoir à sa disposition 
un compas de Hirtz, il reproche à l'extraction sous 
l'écran de subordonner l'acte du chirurgien aux indi- 
cations du radiographe. À. LAQUERRIÈRE. 


Réunion chirurgicale interalliée. — Conclu- 
sions sur les différentes méthodes d’extrac- 
tion des projectiles (Archives de médecine et de 
pharmacie mililaires, Juillet-Août-Septembre 
1917, p. 361). 


4° Un examen radiologique complet de tout blessé 
doit étre pratiqué sitôt que son état général le 
permet. 

2° L’extraction des projectiles ne doit ètre tentée 
qu'avec le concours d’une méthode radiologique ou 
autre; 


3° Dans les formations chirurgicales de l'avant. 


surtout en période de fonctionnement intensif les 
méthodes radioscopiques sont les plus précieuses. 

4 Il est indispensable que le chirurgien ait à sa 
disposition l'un quelconque des nombreux appareils 
de direction ou de contròle au cours de l'opération 
(radiographie, stéréoscopie, électrovibreur, com- 
pas, doigtier, téléphone, contrôle intermittent des 
rayons). 

5° Dans les installations fixes et les périodes de 
travail modéré, les méthodes radiographiques trou- 
vent toutes leurs indications. 

6° La conférence attire l'attention sur la nécessité 
de compléter les appareillages radiologiques par tous 
les moyens de protection qui sont indispensables 
pour mettre les radiologistes et les chirurgiens à 
l'abri des rayons X. A. LAQUERRIÈRE. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Gosset (Paris). — Sur le traitement chirurgical 
des fractures (Archives de médecine et de phar- 
macie militaires, Juillet-Août-Septembre 1917. 
p. 231 et 252). 


Rayons X. 


En opérant sous l'écran on voit très bien les es- 
quilles mortes et il est facile de les enlever. 

M. Tuffier fait l'extraction des esquilles sous écran 
dans la chambre noire « il est curieux de voir avec 
quelle précision on travaille sous écran, il est infini- 
ment plus facile de suivre son instrument ». 

M. Gosset préfère se laisser guider par le radio- 
logiste muni d’une bonnette. A. LAQUERRIÈRE. 


Scaduto (G.). (Palerme). — Radiogramme d’un 
cas d’arthropathie symétrique des extrémités. 
(Syringomyélie) (La Radiologia Medica, 1918, IV, 
fasc. 11-19, p. 561, 3 radiog). 


S. rapporte l'observation d'un jeune homme de 
18 ans, qui vit se développer successivement à l'ex- 
trémité de chacun de ses doigts, puis de ses orteils, 
des panaris indolores, aboutissant à la chute de 
l'ongle et à la déformation de la phalangette. Les 
radiographies des deux mains montrent une augmen- 
tation considérable du volume des extrémités articu- 
laires phalangino-phalangettiennes, avec ankylose 
de l'articulation et atrophie de la phalangette. La 
marche rigoureusement symétrique de l’affection fait 
admettre à l’A. une origine médullaire et lui permet 
de porter le diagnostic d’arthropathie syringomyéli- 
tique symétrique des dernières articulations des doigts 
et des orteils. CHARPY. 


Bérard, A. Lumière et Ch. Dunet. — L'ostéo- 
porose consécutive aux plaies de guerre, sans 
lésion osseuse traumatique, dans un cas de 
tétanos tardif (fracture pathologique du col 
du fémur (Bulletin Médical, 5 Janvier 1918, p. 5 
et 4). 


Blessé atteint en juillet 1916 de petites plaies su- 
perficielles multiples, en particulier à la cuisse droite 
(par éclats de torpille) — pas de radiographie — en 
aoùt phlegmon d’une plaie suscondylienne. A la suite 
se plaint de raideur articulaire. Est soumis à un trai- 
tement mécanothérapique au cours duquel se déve- 
loppe un tremblement du membre inférieur. Le 
10 septembre douleur violente dans l'aine au moment 
ou le blessé s'assied. La démarche est à partir de 
ce moment si troublée qu'on pense à un tabes. Le 
18 septembre, on fait le diagnostic de tétanos tardif. 
Ce tétanos est guéri fin octobre: mais le blessé garde 
de la contracture avec pied en équinigme. On fait des 
injections de novocaïne sur le trajet du sciatique et 
fin mai 1917, une ténotomie contre l’équinisme. Ce 
n'est que fin juin, l’équinisme étant guéri, que l’on 
constate un raccourcissementqui est de 6 centimètres. 
On pratique alors seulement la radiographie : fracture 
du col anatomique à son union avec la ligne inter- 
trochantérienne, ascension considérable du grand 
trochanter, la tête parait s'implanter sur le petit 
trochanter. Décalcification très marquée du g. tro- 
chanter. En somme le blessé sans avoir eu de pro- 
jectile pénétrant a fait de l’ostéoporose de l'extrémité 
supérieure du fémur et sous l'influence du tétanos il 
s’est produit une fracture spontanée. 

Réflexion. — Cette observation intéressante à divers 
points de vue montre l'intérêt qu'il y a à soumettre 
tous les blessés à un examen radiologique; même 
quand on est sùr qu'il n’y a pas de projectile, cet 
examen peut révéler des lésions : Jars ce cas parti- 
culier, à défaut du tétanos, le traitement mécanothé- 
rapique aurait très probablement pu lui aussi déter- 
miner la fracture. A. LAQUERRIÈRE. 


Gazotti. — Fracture parcellaire du grand tro- 
chanter (Policlinico, 1917, n° 33). 


Fracture du grand trochanter chez un homme de 
45 ans, par traumatisme indirect, après une chute sur 
le flanc. Cette fracture, rarement observée, n'a pu ètre 


43 


produite directement, aucune contusion, aucun héma- 
tome ne permettant d’envisager un tel mécanisme 
originel. La radiographie décela un léger écartement 
des fragments qui furent suturés avec succès au fil 
métallique. CHARPY. 


P. Reinbold. — Le rôie des anomalies d'ossifi- 
cation de la rotule dans le diagnostic des lé- 
sions traumatiques du genou (Revue médicale de 
la Suisse Romande, 20 Novembre 1918, p. 655- 
667, avec 10 figures). | 


La multiplicité des examens radiographiques du 
genou pratiqués depuis quelques années semble faire 


Fig. 1. — Aspect de patella bipartita, d'aprés Grüber. 


admettre comme beaucoup moins rares qu'on ne le 


Fig. 2. — Genou avec anomalie de la rotule 
pouvant être pris pour une fracture (reproduction 
d'apres Reinbold). 


pensait jusqu'ici les fractures verticales de la rotule 
par traumatisme direct ou indirect. 

Mais il importe de ne jamais omettre, avant de 
poser le diagnostic radiologique d'une fracture de ce 


44 


genre, de prendre un cliché comparatif du côté sain. 

On sera amené ainsi à constater parfois l'existence 
d’une anomalie rotulienne décrite sous le nom de 
patella bipartita par GRURER, dont nous reproduisons 
ci-contre la figure donnant l'aspect anatomique d'un 
cas observé par lui. 

L'autre figure reproduit l'aspect radiographique du 
genou d’un des cas observés par Reinbold et dans 
lequel, après traumatisme du genou on eùt pu croire 
facilement à l'existence d'une lésion rotulienne si 
Pon avait ignoré cette anomalie et si l'on n'avait pris 
soin de prendre un cliché comparatif du membre sain. 

R. LEDOUX-LEBARD. 


S. Kleinberg. — Les fractures fissuraires (fè- 
lures) sous-périostées du tibia chez les enfants. 
(The American Journal of Orthopedic Surgery, 
Novembre 1917, p. 764-715 avec 10 figures). 


Presque tous les radiologistes ont eu- l’occasion 
d'observer, en radiographiant des enfants qui présen- 
taient simplement, après un traumatisme généralement 
assez léger, les signes cliniques d'une grosse contu- 
sion de jambe (gonflement très modéré, sans ecchy- 
mose, douleur vive à la palpation, impotence fonc- 
tionnelle avec impossibilité de se tenir sur le membre 
atteint) des fèlures du tibia donnant une image ab- 
solument caractéristique sur le cliché qui ne montre 
aucune déformation de l'os, aucun déplacement. En 
palpant plus attentivement on reconnait d’ailleurs 
généralement que la douleur est surtout aiguë sur un 
trajet à peu près linéaire répondant à la tissure os- 
seuse. Mais le plus souvent c'est la radiographie 
seule qui pose le diagnostic de fracture jusque-là 
insoupçonné. 

Ce sont des cas de ce genre dont l'auteur décrit 
une nouvelle série de huit, accompagnés de quelques 
bonnes radiographies. On peut constater qu'on passe 
graduellement de la simple fèlure linéaire à la frac- 
ture en bois vert avec léger déplacement. 

Est-il besoin d’insister une fois de plus, avec lau- 
teur, sur la nécessité absolue d'un examen radiogra- 
phique dans tous les cas mème ne paraissant pas 
suspects, cliniquement, de présenter une lésion os- 
seuse ? R. L.-L. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Canovas (Navarro) (Madrid). — Le Radiocardio- 
mètre, nouvel appareil pour mesurer le vo- 
lume relatif du cœur au moyen de ses images 
radiologiques (Revista Espanñ. de J:lectroloyiu y 
Radiol. Médicas, tome VI, n° 60, Septembre 1117, 
p. 215). 


LA. frappé des difficultés que présente le dia- 
gnostic des lésions organiques du cœur, a essayé de 
tirer parti des varialions volumétriques que subit 
son ombre, au cours de diverses manifestations 
pathologiques. L'insuffisance mitrale, par exemple, 
produisant lhypertrophie compensatrice du ventri- 
cule gauche, ou sa dilatation, si le myocarde est lui- 
même en dégénérescence, amènera la pointe du cœur 
plus à gauche. Une lésion de la tricuspide au con- 
traire, hypertrophiant ou dilatant le ventricule droit, 
ne modifiera pas de façon sensible la topographie 
cardiaque, mais déterminera néanmoins une aug- 
mentation de volume du cœur selon son diamètre 
transverse. Or, le diamètre transverse du thorax d'un 
individu sain et normal, correspond pour 4? pour 100 
de son étendue au diamètre tranverse du cœur, pour 
25 pour 100 à l'aire pulmonaire gauche entre la pointe 
du cœur et le gril costal gauche, et pour 35 pour 100 
à l'aire pulmonaire droite comprise entre l'oreillette 
droite et le gril costal droit. Il y a done rapport 


Rayons X. 


constant entre le diamètre transverse du cœur et le 
diamètre du thorax. Si l'on admet les vues de l'au- 
teur, on pourra par conséquent, en radiographiant le 
thorax d’un sujet et en mesurant rigoureusement les 
valeurs métriques correspondant aux chiffres cités, 
obtenir des renseignements précis sur les variations 
du volume du cœur ou sur ses déplacements vers la 
gauche ou vers la droite. Une formule arithmétique 
très simple permet ce calcul, mais l’auteur a cons- 
truit un appareil consistant en une grille trapézoïdale 
divisée en 100 parties égales, qui donne directement, 
par simple lecture, la connaissance exacte des modi- 
fications cardiaques par rapport au diamètre thora- 
cique transverse, et permet d'en tirer des conclu- 
sions cliniques précieuses. CHARPY. 


APPAREIL DIGESTIF 


Morton (Reginald) (Londres). — Anomalie de 
l’æsophage, de l’estomac et du côlon (Proceed. 
of Roy. Society of Medicine, tome XI, n° 4, Jan- 
vier 1918, p. 16, 10 radiog.). 


Une femme de 50 ans. fut examinée pour vomisse- 
ments rebelles, avant lieu parfois au milieu des repas 
ou deux heures après, depuis près de 30 ans. Quatre hé- 
matémèses successives eurent lieu en décembre 1916, 
puis deux en aoùt 1917. A jeun, l'examen révèle une 
large ombre rectangulaire occupant tout l’hémithorax 
gauche, tandis qu'une radiographie prise après l'in- 
gestion d'un repas opaque, montre la production 
d'une ombre en entonnoir, aboutissant, à la base du 
thorax, à un diverticule en besace qui s'élargit peu 
à peu. Cette ombre finit par prendre la forme géné- 
rale d'un hippocampe. Deux heures après, le diver- 
ticule inférieur s'est élargi, et a pris l'aspect habituel 
d'un estomac dilaté par sténose ancienne du pylore. 
Vingt-quatre heures après il y a encore un résidu dans 
l'estomac; le reste du repas est passé dans l'iléon et 
le côlon, en déterminant toutefois une ombre anor- 
male au niveau de la portion médiane du sacrum. 
Cette ombre ainsi que le montre un nouvel examen, 
pratiqué quelqnes jours plus tard, 27 heures après 
avoir ingurgilé une nouvelle dose de bismuth, est 
celle d'une portion du côlon. Dans une brève dis- 
cussion, le D' Jordan estime que la forme en enton- 
noir de l'ombre tout d'abord observée est due à un 
spasme du eardia, ayant déterminé une énorme dila- 
tation de l'æœsophage. CHARPY. 


Morton (Reginald) (Londres). — Tumeur de l'es- 
tomac (lrocecd. of the Roy. Soc. of. Medicine, 
tome XI, n° 5, Janvier 1918, p. 15, 1 radiog.). 


L'A. rapporte l'observation d'une jeune fille de 
91 ans, souffrant de l'estomac depuis 4 ans. A la pal- 
pation on sentait dans l'abdomen une volumineuse 
tumeur, à gauche de la ligne médiane, dont la cli- 
nique était impuissante à indiquer la nature. La 
malade ne put absorber que 200 grammes du repas 
opaque. L'examen montra un estomac volumineux, 
descendant presque jusqu'à la symphyse pubienne. 
Le diagnostic d'egagropile fut posé par l'auteur qui 
se rappela à point les cas semblables déjà connus. 
L'opération le confirma d'ailleurs, et permit de retirer 
de l'estomac de la patiente une masse de cheveux 
pesant prés de 1500 grammes, longue de 30 centi- 
mètres, dont la plus grande circonférence mesurait 
23 centimètres. La malade avoua qu'étant enfant elle 
avait la fâcheuse habitude de mächonner et de dé- 
glutir l'extrémité de ses cheveux. Cette tumeur æga- 
gropile vraiment extraordinaire est conservée au 
Collège Royal de Chirurgie. CHARPY. 


Rayons X. 


R. Bensaude et G. Guenaux (Paris). — Le radio- 
diagnostic des sténoses du gros intestin (Paris 
médical, 2 Juin 1917). 


4 Sténoses avec signes d’occlusion aiguë ou 
subaiguë. Trois stades dans la marche de l'examen 
radioscopique : 

a) Examen sans préparation préalable. Il montre 
l'existence d’une image hydro-gazeuse occupant le 
cæcum et le côlon ascendant rappelant l'hydropneu- 
mothorax; celte image caractérise la sténose aiguë, 
mais elle ne permet pas d'en fixer le siège. 

b) Examen avec lavement. H montre l'arrèt brusque 
du liquide opaque au niveau de rétrécissement. 

c) Examen après repas; les signes sont les mèmes 
que ceux obtenus sans préparation préalable, mais 
ils se dessinent plus nettement. 

2° Sténoses sans signes d'occlusion. 

a) Lavement. — Le premier signe à rechercher 
pendant la pénétration du liquide opaque, est l'arrèt 
brusque du liquide; cet arrèt peut ètre défimtif ou 
temporaire; mais à lui seul il ne permet pas de fixer 
le diagnostic de sténose; et d'autre part l'absence de 
ce signe n'autorise pas à exclure la sténose. Après 
remplissage, deux autres signes peuvent être cons 
tatés : la distension des segments compris entre ła 
sténose et lanus et l’exagération du peéristallisme. 
Entin, après l'évacuation, la persistance d’une partie 
du liquide en amont du rétrécissement. 

b) Repas. — Les signes sont les mèmes qu'après 
lavement, mais moins nettement accusés. 

c) Repas et lavements combinés. — Quant au dia- 
gostic différentiel des nombreuses variètés de sté- 
noses intestinales, il est plus delicat encore et repose 
sur des nuances plutôt que Sur des signes nets, et 
il est nécessaire de confronter les renseignements 
radiolugiques avec ceux de la clinique et du labora- 
toire. 

L'auteur conseille l'adoption, comme sel opaque, 
du sulfate de baryum en précipité gélatineux (éta- 
blissements Poulenc). E. D. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Léon Kindberg et Delherm (Paris). —- Sur le 
triage des tuberculeux aux armées (Presse médi- 
cale, 15 Décembre 1917, p. 645 à 641). 


Toutce qui ce qui concerne la radiologie dansee très 
intéressant article a été publié par les mêmes auteurs 
dans le Journal de Radiologie, p. 572, année 1917 dans 
leur travail intitulé : Role et Résultats de la Radiologie 
dans le diagnostic de la tuberculose pulmonaire chez 
les soldats. A. LAQUERRIÈRE. 


F. Sergent (Paris). — A propos du triage des 
tuberculeux aux armées (Presse médicule,3 Jan- 
vier 1918, p. 4 et 5). 


L'article de Kindberg et Delherm sur le triage des 
tuberculeux aux armées est, déclare l’auteur, une 
confirmation complète de ses propres idées sur la 
question. Il insiste sur ce fait que : le diagnostice 
ne peul et ne doit étre que l'interprétation de l'ensemble 
des constatations fournies par les divers moyens el pro- 
cedés d'exploration. En particuher il est des cas ou la 
radiologie localisera une lésion que les signes fonc- 
tionnels et généraux faisaient présumer sans que la 
percussion ni l’auscultation permissent de la décou- 
vrir; mais il y a inversement des sujets chez lesquels 
l'auscultation révèlera de la bronchite, de la conges- 
tion, etc., que les rayons X ne montrent point. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Signorelli (Angelo) (Rome). — Importance de 
l'examen radiologique dans le diagnostic de la 


45 


tuberculose pulmonaire et des ganglions du 
hile (La Radiologia Medica, tome IV, fasc. 11-12, 
1918, p. 529). 


La nécessité de l’examen radiologique dans les 
affections pulmonaires est aujourd’hui incontestée. 
La précocité du radiodiagnostic peut mème dépasser 
de beaucoup les Signes objectifs fournis par l’exa- 
men clinique, l'auscullation, voire mème l'examen bac- 
tériologique. 

L'examen du hile peut en particulier renseigner de 
bonne heure sur des manifestations tuberculeuses 
du poumon, si l’on veut bien ne pas oublier cepen- 
dant que certaines formes aiguës de tuberculose pul- 
monaire ne s'accompagnent pas forcément de tuber- 
culose concomitante des ganglions hilaires. On devra 
distinguer en outre parmi les adénopathies trachéo- 
bronchiques, celles qui sont dues simplement à une 
affection générale du système lymphatique, et celles 
qui reconnaissent pour cause une autre diathèse 
(néoplasme. syphilis). On différenciera enfin à la ra- 
dioscopie les adénopathies tuberculeuses par leur 
siège, leur nombre, leur grosseur, leur groupement, et 
leur opacité. C'est ainsi que la forme hyperplastique 
de la tuberculose des ganglions péribronchiques, 
très analogue à celle des ganglions cervicaux, don- 
nera une image en masse (périlymphoadénite), lobulée 
à la périphérie. La forme caséeuse montrera au con- 
traire une augmentation de volume d’un seul ou de 
plusieurs ganglions, ordinairement isolés et rare- 
ment conglomérés. CHARPY. 


CORPS ÉTRANGERS 


Vital (Aza) (Madrid). — Corps étranger dans la 
cavité péritonéale (Progreso clinico, tome V, 
1918, p. 76 et 89). 


L'auteur rapporte Fhistoire dune femme âgée de 
56 ans, souffrant continuellement de douleurs abdo- 
minales, qui n'avaient jamais été améliorées par 
aucun traitement médical. L'examen radiologique fut 
à diverses reprises, franchement négatif, bien qu'une 
palpation attentive permit de sentir une tumeur peu 
mobile dans la région ombilicale. On avait porté le 
diagnostic de kyste de l'ovaire, et l'opération fut 
décidée. On trouva plusieurs anses intestinales 
adhérentes au ligament large, formant une masse 
compacte fixée à la paroi même de la cavité abdo- 
minale. L'examen de cette tumeur iy fit découvrir un 
très petit fragment métallique qui s’y était enkysté. 
L'auteur pense que la malade dut avaler par mé- 
garde ce corps étranger, qui perfora la paroi anté- 
rieure de l'estomac et vint se loger dans le ligament 
large. Une réaction inflammatoire ultérieure des 
anses intestinales voisines aboutit à l’enkystement et 
à la formation de la tumeur telle qu'on la trouva à 
l'opération. CHARPY. 


J. Belot (Paris) et H. Fraudet. — Localisation 
‘des corps étrangers du globe oculaire et des 
muscles de l'œil (C. R. Ac. Sc., 51 Décembre 
1917). 


Cette méthode est applicable dans tous les cas où 
la vision est conservée au moins pour un œil avec 
une certaine mobilité de l'œil blessé. 

Elle consiste à faire trois radiographies latérales 
et deux frontales. 

Les radiograplnes latérales se font la tête appuyée 
par le côté blessé sur le chässis porte-plaque placé 
parallèlement au plan médian antéro-postérieur du 
corps. Un tiroir permet la substitution des plaques 
sans déplacer le sujet. Onfait ces 5 radiographies suc- 
cessives le sujet regardant successivement 3 points 


46 


bien définis d'une règle graduée placée dans le 
plan médian antéro-postérieur du blessé et perpen- 
diculaire à laxe antéro-postérieur de l'œil en posi- 
tion du regard à l'horizon. On décalque ces 3 clichés 
sur un calque unique. On construit l'angle de rota- 
tion de l'œil déterminé par la connaissance des posi- 
tions des points visés sur la règle. 

Si les 5 images du corps étranger coïncident sur 
le calque c’est que, ou bien il se trouve sur l'axe de 
rotation transversal, ou bien il est dans les parties 
molles quine participent pas aux mouvements de l'œil 
ou dans le squelette. 

Si elles ne coïncident pas on construit le cercle 
passant par trois points correspondants des trois 
ombres. On reporte le calque sur l'angle de rotation 
totale, le centre coïncidant avec le sommet de l’angle. 
Si les trois droites que déterminent les rotations élé- 
mentaires passent par les points correspondants des 
images du corps étranger, ce corps étranger est 
dans le globe. 

Les radiographies frontales se font la plaque étant 
placée parallèlement au plan frontal en avant de 
l'œil, un croisillon métallique centré sur la pupille et 
le focus sur laxe antéro-postérieur. Le premier est 
fait le blessé regardant à l'horizon; le deuxième le 
blessé regardant en dedans. 

Si les ombres latérales indiquent un corps étranger 
intraoculaire une seule radiographie frontale termine 
la localisation. Si les ombres latérales étaient con- 
fondues les deux radiographies frontales rapprochées 
par calque situent le projectile. 

Si les ombres latérales indiquaient une rotation du 
projectile différente de celle de l'œil, la discussion du 
calque frontal permet de le situer soit dans les 
masses celluloadipeuses entourant le globe, soit 
dans tel ou tel muscle. 

(Cette méthode a été décrite in ertenso dans le 
Journal de Radiologie, tome IT, n° 7, janvier 1917, 
p. 433, et a fait l’objet d'une communication à la 
séance extraordinaire de la Société de Radiologie 
médicale de France, le 5 mars 1917, dont la discus- 
sion a paru dans le n° 9 du tome II du Journal de 
Radiologie, p. 563). IL. GUILLEMINOT. 


DIVERS 


Laurent Moreau. — Un cas d’inversion viscérale 
totale (Société Médic. Hépitauæ, 11 Janvier 191$). 


M. Laurent Moreau fait connaitre un cas d’inversion 
viscérale totale, qui était passée complétement ina- 
perçue malgré les nombreux examens médicaux subis 
par le sujet. Comme dans la plupart de ces cas, 
l'examen radiologique seul a pu déceler l’anomalie. 
Dans l'observation rapportée par l'auleur de la com- 
munication, la pointe du cœur se sentait mal sous le 
mamelon droit et, d'autre part, auscultation sur le 
bord gauche du sternum et dans la région du 
mamelon gauche faisait percevoir des bruits car- 
diaques suffisamment nets pour que la dextrocardie 
ne fut même pas soupconnée. De mème la sonorité 
de la base de l’hémithorax droit et de l’'hypocondre 
du mème côté pouvait en imposer pour une dilatation 
gazeuse du côlon ou pour une hépatoptose par inter- 
position intestinale. 

Le sujet n'étaitnullement incommodé par l'anomalie 
dont il était porteur et qui fut, pour lui aussi bien 
que pour les observateurs, une surprise d'examen. 

E. D. 


Rayons X. 


RADIOTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Cumberbatch (Londres). — Nœvus guéri par la 
radiothérapie (Proceed. of the Roy. of Soc. of 
Medicine, XI, n° 4, Janvier 1918, p. 13). 


Cas d’une enfant de 19 ans présentant un volumi- 
neux nœvus du nez, occupant la portion cartilagi- 
neuse, le vestibule, débordant sur la joue droite et 
la lèvre supérieure. Saignant facilement, cette tumeur 
était animée de battements énergiques. Une première 
hémorragie assez violente obligea de pratiquer la 
ligature de la faciale, et une seconde fit lier la caro- 
tide externe. Les hémorragies continuèrent d’ailleurs. 
Une première série de séances de radiothérapie faite 
en 1912 amena un mieux passager. Après l'interrup- 
tion du traitement, les hémorragies réapparurent avec 
une inquiétante intensité. Une seconde série fut faite 
en 1915, avec succès, semble-t-il, puisque depuis, à 
part une seule hémorragie importante survenue en 
1914, aucun incident ne s’est produit. La technique 
de l’A. fut la suivante : 2H et demi, mesurés sous un 
filtre d'Al. de 0,5 mm, toutes les 4 semaines, pendant 
6 à 7 mois. CHARPY. 


SANG ET GLANDES 


Sanjuan (Navas F.)(Carthagène).— Contribution 
à l'étude de la radiothérapie des adénopathies. 
Un cas de maladie de Hodgkin (Revista española 
de Electrol. y Radiol. Médicas, VI, n° 60, Sept. 
1917, p. 297). 


Homme de 4l ans, sans antécédents particuliers, 
présentant au côté droit du cou, une tumeur du vo- 
lume du poing, constituée par l’agglomération de 
nodules durs et indolores, échelonnés sur le trajet de 
la chaine ganglionnaire descendante. Il n'existe pas 
d'empâtement périganglionnaire, ni d'adhérence. Cha- 
cun des petits nodules, gros comme une amande, est 
mobile. Ni fièvre, ni douleur, ni réaction inflamma- 
toire. L'évolution et la marche envahissante de laf- 


fection font penser à un cas de maladie de Hodgkin. 


On soumet le malade à un traitement radiothéra- 
pique, consistant en séances hchdomadaires, avec 
une dose de rayons 6° Benoist, filtrés à travers 1 mm 
d'Al., capable de produire au niveau de la lésion une 
irradiation équivalant à la teinte II de l'échelle ra- 
diochromométrique de Bordier. 

Après six Semaines de traitement, la guérison est 
presque complète, les masses ganglionnaires ont dis- 
paru; le périmètre du cou est passé de 44 à 38 cen- 
timètres. CHARPY. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Becerro de Bengoa (Ricardo). — Radiothérapie 
et Chirurgie dans le traitement des fibromes 
utérins (Rev. Española de Elect. y Radiol. Médi- 
cas, VI, Sept. 1917, n° 60, p. 280). 


La radiothérapie est, selon ľA., un merveilleux 
moyen de traitement des fibromyomes utérins, à tel 
point que l’on doit toujours le tenter dès que le dia- 
gnostic est posé. On se souviendra toutefois que les 
fibromes sous-muqueux sessiles sont ordinairement 
rebelles à la radiothérapie, et que les fibromes sous- 
muqueux diffus, par leur situation mème, sont diff- 
cilement curables. C'est avec eux que l’on doit se 
méfier des accidents graves dus à l’entrainement en 
masse dans la circulation des produits de désinté- 
gration histologique. De même, une contre-indication 


Lumière. 


ormelle est fournie par les tumeurs pulsatiles té- 
langiectasiques, tandis que les fibromes justiciables 
par excellence de la radiothérapie sont les fibromes 
interstiliels, sur lesquels l’action des rayons semble 
vraiment spécifique, et produit une diminution tou- 
jours considérable des hémorragies et la disparition 
souvent complète de la tumeur. 

L'opération sera indiquée s'il existe des phéno- 
mènes excessivement douloureux, une compression 
des organes voisins (vessie, col de la vessie, intes- 
tins) ou la crainte d'une dégénérescence maligne du 


47 


fibrome, en un mot dans tous les cas où l'on devra 
agir vite, et où l'an n'aura pas le loisir d’attendre 
que le traitement radiothérapique, toujours un peu 
long, ait produit des résultats efficaces. C’est pour la 
méme raison que l'on opérera d'emblée les femmes 
astreintes à un travail pénible, celles auxquelles leur 
situation sociale ne permet pas une oisiveté prolon- 
gée, et l’on extirpera entin les polypes intra-utérins, 
et les petites tumeurs sessiles intra-utérines pour 
lesquels l'intervention ne constitue qu’un acte rapide 
et bénin. CHARPY. 


LUMIÈRE 


THÉRAPIE 


Charles Benoit et André Helbronner. — Sur le 
traitement des plaies de guerre par l'action 
combinée des radiations visibles et ultra-vio- 
lettes (C. R. Ac. Sc., 22 Octobre 1917). 


Les auteurs combinent lultra-violet et les radia- 
tions visibles pour le traitement des plaies atones. 
Ils emploient comme source d’ultra-violet la lampe 
Cowper-Hewitt. Bien qu'ils indiquent la durée des 
séances et la distance de la lampe, ils ne précisent 
pas les quantités de rayonnement utilisé. Sous l'in- 
fluence du traitement les plaies atones ou ulcérées 
passent rapidement du grisâtre au rouge brun, puis 
au rouge vif. Les plaies récentes traitées à doses 
plus faible ont une durée nettement moins longue. 
Ils pensent que ce mode de traitement diminue 
d'autre part la tendance aux adhérences et aux indu- 
rations chéloïdiennes. 

Le même traitement hâterait l’évolution des frac- 
tures ouvertes et même fermées. 

Les statistiques des auteurs portant sur une cen- 
taine de cas s'ajoutent donc, en les confirmant, aux 
résultats déjà connus. H. GUILLEMINOT. 


Alquier (Paris). — Thermo-photothérapie com- 
binée au massage. Traitement des œdèmes, 
reliquats inflammatoires et engorgements lym- 
phatiques (Paris Médical, 18 Août 1917). 


Cette méthode a pour but d'obtenir, à l’aide de la 
lumiére-chaleur d’une simple lampe électrique à 
incandescence, munie d’un réflecteur parabolique, la 
vaso-dilatation sanguine et lymphatique. Le massage 
fait pendant qu'existe cette réaction, réduit et déplace 
les œdèmes, reliquats inflammatoires et les engorge- 
ments lymphatiques. 

L'auteur emploie : 

a) La lumière blanche à action lumière prédomi- 
nante. 

Elle a une action sur l’œdème, les abeès froids. 
=~ 6) La lumière blanche à action chaleur prédomi- 

nante, surtout active par la congestion qu'elle pro- 
voque sur les cicatrices ou indurations à tendances 
fibreuses. 

c) La lumière violette. Il ne faut pas l’employer 
quand on craint un réveil d’inflammation ou d'’infec- 
tion. 

Elle produit une congestion profonde. 


L'auteur applique cette méthode aux blessures de 
guerre pour les cicatrices, les ostéites, les contrac- 
tures, les atrophies et les troubles vaso-moteurs et 
trophiques. E. D. 


Gauvain (H.-J.) (Londres). — Héliothérapie et 
radiothérapie des tuberculoses chirurgicales 
‘Proceed. of Roy. Soc. of Medicine, tome XI, n° 2, 
Décembre 1917, p. 9). 


La lumière solaire possède deux actions distinctes 
sur les tuberculoses ; l’une, directe, sur les lésions 
superficielles où peut s'exercer son effet bactéricide, 
combinée à la réaction propre des tissus, l’autre 
indirecte et liée à son action hémopoiétique, sur 
l'état général du malade, et partant, sur les lésions 
internes. Les radiations ultra-violettes nont qu'un 
faible pouvoir pénétrant, mais elles provoquent la 
formation d’un pigment cutané, capable de trans- 
former l'énergie des radiations ultra-violettes en un 
mode encore indéterminé de l'énergie chimique. 
Cette pigmentation, qui parait ainsi jouer un rôle 
protecteur vis-à-vis de l'organisme, ne se produit 
pas sous les mêmes influences chez des individus 
différents, dont elles semblent mesurer la résistance 
organique. De fait, la pigmentation n'apparait par- 
fois chez les tuberculeux qu'au moment de l’amélio- 
ration de leurs lésions. 

L'héliothérapie n'est contre-indiquée que dans les 
cas de dégénérescence amyloïde, et dans certaines 
formes sepliques aiguës. 

La radiothérapie est également un adjuvant puis- 
sant dans le traitement des ulcères tuberculeux, où 
elle laisse une cicatrice souple, non chéloïdienne. 
Elle est encore précieuse dans certains cas d'adé- 
nites tuberculeuses, avec infiltration périglandulaire, 
dans les abcès froids du coude et du genou, et dans 
certaines formes d'abcès caséeux. Elle semble peu 
eflicace sur les vastes collections purulentes, dans 
la tuberculose costale, et trouve ses principales 
contre-indications dans la tuberculose abdominale et 
des organes génitaux. CHARPY. 


Gaucher (Paris). — Traitement des Chéloides 
par les rayons de Finsen (Bull. et Mém. de la 
Soc. Méd. des Hóp., 51-32, 23 Novembre 1916, 
p. 1865). 


Présentation de 3 observations où le traitement 
par la lumière de Finsen a abouti à la guérison 
complète. CHARPY. 


48 


Flectrologte. 


ÉLECTROLOGIE 


TECHNIQUE 


Edwin Ash (Anglelerre). — L'utilisation de cer- 
taines méthodes d’électrothérapie dans les bles- 
sures de guerre (The Practitioner, Février 1917). 


Il ne faut pas abandonner certains blessés de 
guerre, dès que la cicatrisation des plaies s'est 
effectuée; sans même instituer chez eux un traite- 
ment chirurgical auquel ils répugnent souvent, on 
peut améliorer leur état par diverses méthodes élec- 
triques. 

L'ionisation donne d'excellents résultats dans les 
myalgies et les névrites ; elle hâte la résorption du 
tissu fibreux et assouplit le tissu scléreux cicatriciel. 

L'auteur conseille l'emploi de larges électrodes et 
comme substances diélectriques l'iodure de K. Le 
salicylate de Na sera employé de préférence chez des 
sujets arthritiques où la cicatrice peut ètre le point 
de départ de douleurs rhumatismales. 

L'électricité statique est employée dans les cas de 
névrose traumatique avec insomnies, cauchemars, 
céphalées. 

Ïl faut dans ces cas toujours attirer l'attention du 
patient sur la parfaite curabilité de son malaise et 
sur la nature exclusivement fonctionnelle de son 
asthénie. 

La galvanisation cérébro-spinale consiste en une 
véritable douche électrique, un courant descendant 
comme l'appelle l’auteur; l'anode est placée sur la 
région des vertèbres cervicales, chaque pied du 
sujet plonge dans un bain relié au pôle négatif. Cette 
thérapeutique est très active dans les états nerveux 
consécutifs aux commotions par éclatements d'obus. 

Connaissant la propriété que possède le courant 
galvanique de hâter l'absorption par les tissus, l'au- 
teur se demande si le courant n'agit pas en hâtant 
la résorption des petites hémorragies interstitielles, 
médullaires ou cérébrales qu'on a décrites dans ces 
troubles nerveux, conséquences de violentes com- 
motions par explosifs. É. D. 


Cicera-Salse (Barcelone). — Nouveau procédé 
d'électrocoagulation bipolaire sous-dermique 
(Rev. Españ de Electrol. y Radioloyia Médicas, 
(tome VI, n° 61, Octobre 1917, p. 556). 


On sait qu'ordinairement l’électrocoagulation est 
réalisée par la méthode monopolaire, le patient étant 
couché sur un lit ou sur une plaque reliés à l'un des 
pôles. L'auteur décrit un procédé d’électrocoagula- 
tion bipolaire, et présente un petit appareil très ma- 
niable où les deux pôles de la source de haute fré- 
quence, amenés à deux fils rapprochés l'un de l'autre 
constituent une sorte de pointe analogue à une anse 
galvanique qui serait interrompue. Un courant de 
300 à 800 mA élève la température à 70 C. en quel- 


ques instants, et permet de détruire avec la plus 
grande facilité les petites tumeurs de la peau, de la 
cavité buccale, du larynx, les angiomes de toute 
espèce, qu'ils soient superficiels ou profonds, l'ac- 
tivité thermique étant localisée exclusivement à lex- 
trémilé de l'appareil. CHARPY. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


SYSTÈME NERVEUX 


N 


Lopez-Prieto (Madrid). — Courants de haute 
fréquence et sciatique (Rev. Españ. de Electrol. 
y Radiol. Mélicas, tome VI, Octobre 1917, n° 61, 


pe 


p. 909). 


Il faut distinguer la névralgie sciatique de la 
névrite sciatique., et l'électrodiagnostic est seul ca- 
pable d'établir la différence. La névralgie sciatique a 
été traitée avec succès par l'auteur par les courants 
de haute fréquence, appliqués sur le trajet du nerf 
au moyen d'électrodes à vides, en forme de poire, 
pendant 15 minutes tous les deux jours. Huit obser- 
vations de guérison définitive sont citées à l'appui. 
La haute fréquence semble agir puissamment sur 
l'élément douleur, mème chez les individus épuisés 
ou tuberculeux. CHARPY. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Cicera-Salse (L.) (Barcelone). — Nouveau traite- 
ment de la cryptorchidie (Rev. Españ. de Elect. 
y Radiol. Médicas, tome VI, Aoùt 1917, n° 59, 
p. 264). f 


La crvptorchidie ou ectopie testiculaire peut être 
abdominale, iliaque, inguinale ou inguino-scrotale, 
s’il s’agit dun arrêt de migration, ou au contraire 
être crurale, ou périnéale, s'il s’agit d'une anomalie 
de migration. La cryptorchidie inguinale interne, in- 
terstitielle ou externe, est la plus fréquente. L'auteur 
a traité avec succès par l’électrothérapie associée 
au massage pneumatique un cas d’'ectopie double 
inguinale interstitielle et un cas d’ectopie unilatérale 
inguinale interne. H utilisa des courants galvaniques 
de 10 à 15 mA. en séance de 10 minutes, tous les 
deux jours. L'électrode indifférente était située sur 
la région lombaire, et l'électode active sur la région 
inguinale. Le massage pneumatique était réalisé par 
une cloche de construction spéciale où l'on faisait 
le vide, et qui englobait l'aine, le pénis et le ou les 
testicules. CHARPY. 


Le Gérant : Piërre Acces. 


81 #15. — Paris. Imp. Lanoge, 9, rue de Fieurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


CAVERNES MUETTES TUBERCULEUSES ET FAUSSES CAVERNES 
DU POUMON — DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE 


Par J. AIMARD (') 


(Planche 2) 


De nombreux examens radiologiques nous ont permis de nous rendre compte que 
parfois de grosses lésions pulmonaires pouvaient resler longtemps méconnues, malgré 
une série d'auscultations sérieuses : leur révélation est une surprise pour le clinicien. 

Avant ces dix dernières années, il était fréquent de rencontrer chez l'adulte à 
l'autopsie des cavités creusées en plein parenchyme pulmonaire, que rien n'était venu 
révéler du vivant du malade. Des excavations quelquefois du volume d'un gros œuf et 
même davantage n'avaient jamais été diagnostiquées. On ne peut s'empêcher de 
s'étonner que de telles lésions paraissant faites pour « parler haut » puissent demeurer 
indéfiniment silencieuses. | 

Par leur emploi systématique, les rayons X sont venus éclairer un coin de la patho- 
logie pulmonaire, en particulier la tuberculose. Ils nous montrent des cavernes de 
dimensions considérables muettes, et méconnues jusqu’au moment du passage du 
malade qui en est porteur devant l'écran. 

Pour qu'une caverne puisse être diagnostiquée à l'auscultation, elle doit réunir 
certaines conditions qui ont été fixées par Grancher. Sa dimension ne doit pas être infé- 
rieure à celle d'une petite noix; elle doit renfermer un certain volume d'air, en propor- 
tion dominante sur les solides et les liquides; ses parois doivent être assez lisses pour 
réfléchir les ondes sonores; elle doit être entourée de tissu densifié ou peu aéré, ne pas 
être située profondément et s'ouvrir sur l'arbre bronchique. 

Il semble que ces conditions doivent toujours se rencontrer réunies et que le 
diagnostic d'excavation du poumon soit chose relativement facile. Il n’en est malheureu- 
sement pas toujours ainsi, et on rencontre des cavernes pouvant mesurer 10 centimètres 
et plus, qui ont été méconnues jusqu'à l'autopsie, cavernes à parois lisses communiquant 
avec des bronches dilatées revêtues de masses nécrosées, sans amphorisme ni résonance 
métallique, ni gargouillements, ni gros ràles humides. Ces cavernes qui étaient muettes 
se traduisaient simplement par une respiration « indéterminée », « neutre », avec râles 
muqueux et craquements humides çà et là. 

Ces surprises d’'autopsie ne s’observent plus; les rayons X, comme l’a justement dit 
Ribadeau-Dumas, réalisent une véritable biopsie; et cependant si le clinicien est satisfait 
lorsque l'écran confirme son diagnostic, il est quelquefois très surpris, au point de vue 
auscultation, d'avoir laissé passer de grosses lésions et de « s'être trompé aussi gros- 
sièrement », ainsi que nous l’avons entendu dire par des médecins qui étaient tellement 
sûrs d'eux-mêmes qu'ils doutaient du diagnostic radiologique. Le diagnostic des cavernes 
du poumon est chose banale, celui de la caverne muette est une surprise pour le clini- 


(1) Service central de Radiologie de la 13° Région. M. A.-M. J. Belot, Chef de Centre. 
N° 2. — Mars-Avril 1918. HI — 4 


5o J. Aimard. — Cavernes muettes tuberculeuses 


cien qui l'a méconnue, mais non pour le radiologiste qui, averti de son existence, sait 
qu'il peut la rencontrer. 

Les cavernes muettes du poumon se rencontrent à droite ou à gauche. Cette der- 
nière localisation n’a rien de surprenant car nous avons montré, avec Técon (‘), que 
les cavernes en général ont une prédilection pour le poumon gauche. Sur un total de 
323 cas de tuberculose cavitaire, nous avons relevé 205 cavernes gauches et 118 cavernes 
droites. 


A gauche. — Les cavernes muettes siègent de préférence au sommet, nous les avons 
rencontrées 9 fois sur cette partie du poumon et une seule fois à la base. 


À droite. — Elles siègent indifféremment au sommet, à la partie moyenne, à la base 
on les rencontre partout avec une égale fréquence. Tous les malades qui en élaient por- 
teurs étaient des tuberculeux avérés, certains crachaient jusqu'à 80 fois par jour, tous 
présentaient des bacilles de Koch dans leurs expectorations, mais avaient des signes 
d'auscultation très discrets, ou trop peu nets pour permettre de poser le diagnostic de 
caverne du poumon. Chaque fois leur révélation a été une surprise pour le RIÉSER qui 
ne les avaient jamais soupçonnées. 

Ces cavernes muettes, comme les cavernes diagnostiquées par la clinique, se 
divisent en trois catégories d'après leur aspect radiologique, aspect qui, en général, 
cadre bien avec le cas clinique correspondant : 


Cavernes à contours flous, indécis. — Excavations creusées dans un lobe infiltré; 
les bords flous indiquant une lésion en activité, des radiographies prises à intervalles 
éloignés permettent de se rendre compte de l'extension des lésions. L'excavation se 
développe, peut même doubler, et les contours primitivement fixés s'étendent par la 
suite dans le tissu pulmonaire environnant infiltré. 


Cavernes à contours nets. — Dans un parenchyme pulmonaire clair; ces cas révèlent 
une forme nettement fibreuse montrant le peu de tendance du poumon à former de nou- 
veaux foyers de ramollissement. L'excavation est entourée d'un tissu de sclérose dense 
qui l'isole du tissu pulmonaire environnant, avec lequel elle semble n'avoir aucun rap- 
port de voisinage, sauf quelques marbrures. | 


Cavernes à contours effacés. — Dans cette catégorie rentrent les cavernes éteintes, 
qui ne se manifestent par aucun signe d'activité, dont les contours s'effacent et peuvent 
même disparaître, se confondant avec le tissu de sclérose réparateur; la forme de gué- 
rison de la tuberculose étant la sclérose cicatricielle, limitant les lésions et s'opposant à 
leur extension. Nous avons soigné un tuberculeux présentant une caverne sèche de la 
partie moyenne du poumon droit, chez qui, pendant plus d'un an, nous avons pu entre- 
tenir un pneumothorax artificiel du côté gauche, sans que la caverne muette du côté 
opposé donne des signes d'activité. Cette constatation a son importance si l’on songe 
que la condition capitale, dans l'emploi du pneumothorax artificiel, est l'intégrité 
absolue du poumon opposé aux lésions, de crainte de voir le poumon sain se prendre à 
son tour. 


(*) TÉCON et AiMaRD. — Gravité comparée des localisations tuberculeuses pulmonaires gauches et droites. 
Étude de 2.000 cas (Revue médicule de la Suisse Romande. Janvier-Février 1916). 


et fausses cavernes du poumon. 51 


Bien que l'existence des cavernes muettes soit suffisamment démontrée en radio- 
logie, il faut encore être averti qu'on peut quelquefois rencontrer des images radio- 
logiques pouvant en imposer pour des cavernes muetles du sommet. On remarque 
souvent au niveau du sommet, surtout à droite, des aspects radiologiques rappelant 
celui des grosses cavernes de 6 à 10 centimètres. L'erreur est d'autant plus facile à 
commettre que de tels aspects existent chez des tuberculeux ne présentant aucun signe 
cavitaire à l’auscultation. Le fond de ces fausses cavernes muettes, leurs parois sont 
constitués par l'interlobe supérieur sclérosé et consécutivement déformé présentant une 
concavité regardant l'apex et par l'ombre de la deuxième ou la troisième côte en avant. 
Côte et interlobe se superposant présentent un aspect presque circulaire pouvant simuler 
un anneau de sclérose incomplet, la partie supéricure de l'excavation se perd dans 
l'opacité du sommet qui existe le plus souvent. Dans ces cas, on pourrait être tenté de 
diagnostiquer une caverne muette du sommet, alors qu'on est en présence d’une conden- 
sation tuberculeuse, avec sclérose interlobaire à concavité supérieure. 

L'examen radiologique chez les tuberculeux pourra rectifier quelquefois les données 
fournies par l'examen clinique. En effet, comme l'a montré de Cérenville, il arrive que 
certaines cavités du volume d’une petite noix, débouchant dans une large division bron- 
chique, présentent des signes bruyants et des craquements humides à timbre métallique 
et peuvent simuler des cavernes plus volumineuses. « La sclérose peut donner naissance 
au souffle bronchique, à la bronchophonie, à des râles consonnants éclatant lorsqu'elle 
a étouffé bronchioles et alvéoles, lorsqu'il s'y ajoute des timbres cavitaires, c'est qu'il 
s'est constitué une excavation. » Cette excavation peut ètre plus petite, quoique 
l'auscultation semble démontrer le contraire. En tenant compte de la déformation de 
l'image, les rayons X pourront renseigner assez exactement sur le volume de l'exca- 
vation et généralement donner une idée assez précise de ses dimensions. 

Quelles sont les raisons qui contribuent à rendre une caverne muette, au point de la 
faire méconnaître à l'auscultation? 

Il a été démontré par l’autopsie que, dans certains cas, la profondeur d’une caverne, 
sa sécheresse, l'emphysème ambiant, la symphyse pleurale peuvent masquer sa pré- 
sence; d'autre part, l'auscultation permet d'entendre seulement un bruit peu intense; 
à peu près semblable au murmure vésiculaire sans bruit surajouté. 

D'autre part, d'après Grancher, pour que l'effacement presque complet des signes 
cavitaires survienne, il faut être en présence d'une caverne volumineuse contenant peu 
de liquide ou sèche et coexistant avec des mouvements thoraciques très faibles, l'air qui 
pénètre dans la caverne glisse le long de ses parois sans vibrations sonores, et donne 
l'illusion d'un murmure, et l'orifice de communication bronchique étant placé au-dessus 
du niveau du liquide, aucun gargouillement ne peut se produire. Les râles abondants 
peuvent masquer le souffle caverneux, des ganglions caséeux peuvent comprimer une 
bronche lobaire et masquer une caverne volumineuse; une excavation remplie de 
liquide ne se traduit par aucun signe, une caverne dûment diagnostiquée à l'auscultation 
peut, par la suite, devenir muette, ne plus donner de signes cavitaires, c'est le cas des 
cavernes sèches et des cavernes éteintes dont nous avons parlé plus haut; enfin le 
diagnostic des cavernes de grande taille, qui ont détruit la moitié ou la totalité d'un 
lobe supérieur peut être méconnu, les râles peuvent faire défaut, car il ne subsiste 
qu'une couche de parenchyme pariétal minime, mais ces cas-là sont exceptionnels. 


En résumé, il faut être averti que, malgré une absence presque complète de signes 


52 ` J. Aimard. 


cliniques, on peut rencontrer des cavités creusées dans le parenchyme pulmonaire déce- 
lables seulement par l'examen radiologique. Plusieurs facteurs entrent en présence 
pour masquer leur existence à l'auscultation. Ces cavités semblent faites pour « parler 
haut », mais elles sont muettes, et très souvent on ne peut expliquer ce silence. Ces 
cavernes se rencontrent dans n'importe quel point du poumon, cependant, elles siègent 
de préférence au sommet gauche, et elles sont plus fréquentes à gauche qu'à droite. 
L'existence de ces cavernes muettes étant admise, il importe d'être mis en garde contre 
les fausses cavernes du sommet droit imputables à une image radiologique donnée au 
cours d’une condensation du sommet par la superposition de la sclérose de l’interlobe 
supérieur déformé, et à la projection de l'ombre de la deuxième ou de la troisième côte. 

L'examen radiologique permet de se faire une idée assez exacte du volume des: 
cavernes pulmonaires, et de ramener à leurs dimensions à peu près normales des 
cavilés pulmonaires de petites dimensions, à signes « stéthoscopiques paradoxaux » 
qui en imposent pour des cavités de grandes dimensions. 


RESUME 


In pulmonary tuberculosis the X Rays show silent cavities of considerable size which remain undetected 
until the patient who is thus affected passes behind the sereen. 

The silent cavities of the left lung, are generally seated in the apex; those of the bi lung, are seated 
indifferently, at the apex, the middle, and at the base. They can be divided into three categories : 

` 4 Cavities of hazy outline, indistinct, forming excavations in the infiltered lobe, the hazy contour indi- 
cating an active lesion; 

2 Cavities of distinct outline, in a clear lung tissue. These cases reveal a clearly fibrous form; 

5° Cavities of which the contours are effaced, indicating arrested cavities, which manifest no sign of 
activity, and of which the outlines may disappear. 

Again, one can come across false silent cavities, which might be taken for real ones. These are seated 
chiefly at the right apex, the foot of these false silent cavities consisting of the superior interlobe sclerosed 
and consecutively deformed, presenting a concavity looking towards the apex, their sides consisting of the 
shadows of the second and third ribs in front. 


Journal de Radiologie Planche 2. 


el d'Électrologie, t. II. Mémoire J. Aimard. 
CAVERNES MUETTES TUBERCULEUSES 


ET FAUSSES CAVERNES DU POUMON 


E Tom 
© + 
d h 


Fig. 1. — Énorme caverne muette de la base Fig. 2. — Caverne muette de la base 
du poumon gauche. du poumon droit. 


Fig. 3. — Caverne muette du sommet Fig. 4. — Fausse caverne muette du lobe supérieur 


du poumon gauche. du poumon gauche. 


ÉTUDES RADIOGRAPHIQUES 
SUR SIX CAS DE SPONDYLITE CHRONIQUE ANKYLOSANTE 


Par MM. PÉHU et DAGUET 


Des circonstances favorables nous ont permis de recueillir en une année six observations 
de spondylite chronique à tendance ankylosante que leurs caractères cliniques et radiogra- 
phiques permettent de rapprocher à la fois du rhumatisme chronique et de la spondylose rhizo- 
mélique ou maladie de Pierre Marie. Le groupement de ces cas permet, nous semble-t-il, 
quelques remarques médicales et nosologiques intéressantes. 


k 
x y% 

Les observations cliniques ont été relatées ailleurs avec les détails nécessaires ('). Nous en 
résumerons brièvement la substance en disant qu'il s'agit de militaires aux environs de 40 ans, 
sans antécédents pathologiques, en particulier n'ayant présenté ni tuberculose cliniquement 
affirmée, ni blennorragie, ni traumatisme antérieur. 

La maladie a évolué chez eux, en plusieurs années, par poussées successives, séparées par 
un intervalle d'une durée variable. Les poussées sont caractérisées par des douleurs rachidiennes, 
intéressant d'ailleurs seulement la région sacro-coccygienne ou lombaire, puis gagnant par une 
marche régulière la colonne cervico-dorsale. Les douleurs persistent pendant une période assez 
longue, de quelques mois en général. Elles se calment pour reparattre ultérieurement. On est 
frappé par la constance de ces crises successives de rachialgie à siège inférieur d’abord, puis 
envahissant, de bas en haut, la tige rachidienne toute entière. La symptomatologie des pre- 
mières phases est telle que souvent l'on parle — et avec raison — de sciatique, de lumbago ou 
de rhumatisme cervical. Il est assez fréquent de retrouver ces dénominations dans les antécé 
dents du sujet. Ce dernier éprouve souvent des douleurs moindres quand la rigidité de la 
colonne est complète qu'au moment où des poussées rachialgiques successives se produisent. 
Les douleurs vertébrales s'accompagnent fréquemment de manifestalions dans les jointures des 
membres et des extrémités. Mais cela ne signifie pas qu'ultérieurement les mêmes jointures des 
membres ou des mains présenteront une soudure ou une rigidité semblables à celles de la 
colonne vertébrale. Dans nos six observations il n’y avait aucune atteinte réelle cliniquement 
confirmée des grandes jointures de la racine des membres (hanches, épaules): c’est ce qui nous 

conduit à ne pas les cataloguer sous le terme précis de spondylite rhizomélique. 

Quand la maladie est complétée, l'aspect clinique est bien connu: c’est celui d’un individu 
soudé, d'aspect parkinsonien, sans tremblement, avec un degré variable de cyphose ou d'incli- 
naison latérale de la tête. 

Les mouvements de la colonne sont limités et douloureux : parfois on observe une ankylose 
totale, et cependant il n’y a pas de point particulièrement sensible (mal de Pott). La palpation 
de la colonne ne montre aucun caractère anormal. 


* 
x x 


Les modifications radiographiques méritent une description complète: cette dernière sera 


d'autant plus facile que nous avons pu noter tous les divers degrés des altérations rachidiennes. 


(*) V. M. Péau et M. DAGUET. Bulletin de la Réunion médico-chirurgicale de la 1° Région. 15 février-15 juin 
1917-15 janvier 1918. 


54  Péhu et Daguet. — Études radiographiques sur six cas 


1° COLONNE VERTÉBRALE. 


a) Au niveau de la ligne médiane, on observe, sur les épreuves de 2 ou 3 malades, une 
opacité des ligaments inter et sus-épineux : ces derniers se présentent sous l'aspect d’une ligne 
continue, moniliforme avec, par places, un aspect particulier comme si les fibres ligamenteuses, 
resserrées en certains points, s'épanouissaient un peu plus loin. Les ligaments jaunes, eux 
aussi, sont apparents; mais leur silhouelte est moins accusée que celle des ligaments sus- 
épineux. 

Les modifications les plus caractéristiques sont constatables au niveau des parties latérales 
de la colonne vertébrale. Au degré le moins accusé, initial, on voit des crochets plus ou moins 
complets, uni ou bilatéraux, les uns à peine 
ébauchés, les autres dessinant des becs de cor- 
beaux. De ces crochets, les uns s'échappent du 
bord latéral d'une vertèbre et décrivent une con- 
cavilé dirigée en haut el en bas dessinant un 
quart de cercle incomplet; d'autres partis du 
bord inférieur d'une vertèbre se dirigent en bas 
et en dedans: les uns et les aulres peuvent venir 
à une faible distance sans se joindre encore. 

À un second degré, on observe des festons 
latéraux qui, par leurs ondulations assez régu- 
lières, généralement symétriques, donnent à la 
tige rachidienne un aspect de colonne torse. Les 
festons représentent en somme l'image complète 
de deux crochets fusionnés par leur extrémité 
libre; souvent, mais non toujours, avec ces fes- 
tons coexiste un reticulum irrégulier, de teinte 
grise, qui enveloppe à la manière d’une toile 
d'araignée toute la tige osseuse, masquant en 
partie les vertèbres et les disques. Nous n'avons 
jamais conslaté le reliculum indépendamment 
d’autres images, en particulier des festons. 

Visible seulement dans la position latérale, 
l’'opacité du ligament vertébral commun anté- 
Fig. 1. — Colonne lombaire. Spondylite chronique ankylosante rieur peut être fréquemment constatée; elle 
sauant iros acousbe. Les aspecte radiographiqoes sont ires d00NS à la partie antérieure du rachis une appa- 
caractérisés ; la silhouette de la région lombaire toute entière rence moniliforme très accentuée, surtout dans 
ressemble à une « colonne torse ». Le contour des espaces la région cervicale. ` 


interépineux est plus souligné qu'à l'état normal. Un voile 
uniforme, grisaillé {est étendu sur la colonne. Concurremment à ces modifications dans 


l'aspect normal de la colonne, nous avons pu 
noter que les corps verlébraux eux-mêmes ne présentent aucune modification essentielle : il ny a 
en général ni hyperostoses généralisées, ni ostéomalacie. En aucun point on ne note la présence 
d’ostéophytes, C’est tout au plus si l'on peut remarquer que le contour latéral du corps vertébral 
a une forme plus excavée qu'à l’état normal. Il se pourrait que cela fût dû simplement à la 
présence des crochets latéraux. 

Les espaces normalement ménagés entre les corps verlébraux sont plus étroits et moins 
clairs. Mais on peut également faire cette objection que cet aspect particulier tiendrait à ce 
que ces espaces sont recouverts par la toile d'araignée ligamenteuse. 

En résumé : toutes les images radiographiques répondent à une ménisco-ligamentite 
« comme l'a appelée M. LÉRI ». 

b) Chez tous les malades observés par nous, le début clinique s'était annoncé par des 
douleurs lombaires ou lombo-sacrées. Or, dans tous les cas nous avons pu déceler que la région 
lombaire présente des altérations radiographiques maxima. Nous sommes en mesure de pré- 


de spondylite chronique ankylosante. 55 


ciser davantage; car, dans quelques cas, nous avons constaté sur des épreuves radiographiques 
une intégrité des segments supérieurs de la colonne, tandis que la région lombaire présentait 
des altérations déjà caractérisées. On peut même aller plus loin: cest au niveau des deux pre- 
mières vertèbres lombaires et des deux dernières dorsales que, invariablement, nous avons 
conslaté les altérations les plus précoces et les plus typiques (!). | 

Dans une observation non publiée, que nous a obligeamment communiquée le médecin 
major Bonnus (de Divonne), il s’agit d'un malade de 43 ans chez qui les symptômes cliniques 
ont apparu seulement depuis Juillet 1917. Or, déjà sur une radiographie faite en Janvier 1918, 
il existe des altérations accusées, elles consistent dans un feston unique jeté entre le bord 
latéral de la 2° et celui de la 5° vertèbre lombaire. De plus, au niveau des dernières dorsales 
et de la première lombaire les festons existent 
des deux côtés, avec leurs contours réguliers, 
leur courbe ondulée et leur symétrie parfaite. 

Nous sommes donc autorisés à tenir pour 
très vraisemblable que le début du processus de 
spondylile chronique se fait par la région lom- 
baire supérieure, ou mieux lombo-dorsale. C'est . 
ultérieurement que le processus se généralise 
et envahit la colonne dans toute sa hauteur et 
c'est là que systématiquement il faut le cher- 
cher. Cependant il est à peu près certain que 
les signes fonctionnels (douleurs, raideur) exis- 
tent bien avant que la radiographie révèle au 
niveau de la tige osseuse des aspects anormaux : 
car les autopsies ont montré qu'il n'existe aucun 
parallélisme entre les phénomènes cliniques et 
les altérations osseuses définies de la colonne. 


2° AUTRES ARTICULATIONS (EN DEHORS DU RACHIS). 


Nous avons relevé deux fois des modifica- 
tions dans l'aspect radiographique des hanches. 
Nous avons soumis une des épreuves à M. Be- 
SINJARD, qui l'avait interprétée comme un début Fig. 2. — Spondylite chronique ankylosante 
d'arthrite déformante ; elle montrait un empiè- RCA On Homme deran: 
tement de la convexité de la tête fémorale droite 
sur le bord supérieur du col avec concavité tournée en bas. Le même malade présentait aussi 
une déviation en « coup de:vent » du bord radial vers le bord cubital de la main droite, sans 
altérations des profils articulaires, ou de l'architecture osseuse, mais avec présence d'ostéo- 
phytes au niveau des bords de la première phalange des 2°, 3°, 4° et 5° doigts. Une autre 
présente le même aspect au niveau des deux hanches : le col fémoral est considérablement 
raccourci, comme si col fémoral et trochanter étaient « télescopés » l’un dans l'autre. 


* 
Y ?» 


Les caractères cliniques et radiographiques de ces spondylites chroniques étant exposés, 
on doit se demander dans quelle catégorie nosologique il convient de les ranger. S'agit-il de 
rhumatisme chronique ou de spondylose du type Pierre Marie? Depuis longtemps la question 
est discutée. Deux tendances ont été affirmées: pour les uns, les ankyloses vertébrales ressor- 
tissant au rhumatisme chronique présentent deux variétés: une forme « locale » (BECHTEREW) 
à début cervical se manifestant d’une façon presqu'exclusive par une rigidité chronique de la 
colonne vertébrale avec intégrité des autres articulations ; une forme « généralisée » 


(*) Chez les malades Lub.. Fr...; Gir... J.-E...; Drun... Jos. 


56 Péhu et Daguet. 


(STRÜMPELL, PIERRE Manie) dans laquelle la rigidité rachidienne s'accompagne d’ankylose des 
articulations de la racine des membres. Mais toutes deux ressortissent au rhumatisme chronique. 

D'autres auteurs exigent une séparation tranchée entre ces deux types de rhumatisme 
chronique et de spondylose rhizomélique. Ils vont même jusqu’à leur décrire des altérations 
nosographiques différentes. Dans le rapport de M. Lérı sur la Pathogénie des ankyloses et 
particulièrement « des ankyloses vertébrales », au Congrès de l'A. F. A.S. de 1906, on trouve 
des indications sur les altéralions radiographiques respectives du rhumatisme vertébral chro- 
nique et de la spondylose rhizomélique. 

À considérer au point de vue purement topographique les caractères de ces spondylites 
que nous avons observées, il semblerait qu'on ne doit pas les considérer comme des spondy- 
loses rhizoméliques, puisque précisément nous n'avons relevé aucune atteinte primilive 
concomitante ou prépondérante des articulations des racines des membres (hanche en 
particulier). 

Et cependant on ne peut se dispenser de produire les remarques suivantes : 

4° Les radiographies que nous avons obtenues de la colonne vertébrale correspondent 
exactement aux figures radiographiques de la spondylose rhizomélique: cette dernière entraîne 
surtout des alterations ligamenteuses, tandis que le rnumatisme se caractériserait par la saillie 
et l’inégalité des néoformations osseuses aux dépens de tout le tissu osseux vertébral (corps, 
apophyses, lames, etc.) qui prolifèrent d'une façon désordonnée. 

Nous ne pouvons pas ne pas mentionner une analogie frappante entre nos clichés radiogra- 
phiques el ceux qui ont été publiés par M. LÉR (Revue de médecine, 1899), ou par M. JaAuGEAs 
(Précis de radiologie, 1913), comme caractérisant la spondylose rhizomélique. 

2° Que l’on examine avec soin dans les reproductions en gravures ou en photographies des 
lésions rachidiennes constatées à l’autopsie de malades porteurs de spondylose rhizomélique; par 
exemple, celles qui figurent dans le rapport de M. Léri (Congrès pour l'A.F.A.S., 1906, p. 213), 


que d'autre part on se reporte aux planches publiées par MM. Poxcer et Lericxe dans leur. 


monographie sur le rhumatisme tuberculeux (p. 91 et p. 153 de l'édition de 1909): les deux 
ordres de figures sont à peu près exactement superposables. 

Or, la silhouette extérieure de la colonne pathologique avec ses lésions observées sur le 
cadavre correspond exactement à celles que révèlent les plaques radiologiques; et cependant 
les uns la tiennent comme caractéristique de la spondylose rhizomélique, les autres l’interprè- 
tent comme du rhumatisme chronique ankylosant. 

5° Un de ces malades, chez qui nous avons noté la figure radiographique (ménisco-liga- 
menlite) de la spondylose chrouique, présentait en même temps une déviation nette en « coup 
de vent » de la main droite du bord radial vers le bord cubital, des ostéophytes des phalanges 
et concurremment une déformation de la tête fémorale interprétée comme un début d’arthrite 
déformante de la hanche droite. 


* 
x x 


En résumé, si l'on se place sur le terrain de la nosographie, il apparaît bien que c’est à la 
théorie uniciste qu'à l'heure actuelle il convient de se rallier: d'une part les spondylites chro- 
niques localisées, à évolution ankylosante ; d'autre part les spondyloses rhisoméliques (type 
Pierre Marie) semblent être les manifestations topographiques différentes d'une même cause : 
le rnumatisme chronique, à quelque étiologie que ce dernier ressortisse. 


RESUME 


The authors have observed in a year, six cases of chronic spondilytis, with a tendancy to ankylosis. 


The clinical and radiographic characteristics of this disease allows one to comparate it, at the same time, 
with chronic rheumatism, and with rhizomelica spondylosis, or disease of Pierre Marie. The changes seen 
radiographically are especially noticed at the last two dorsal and first two lumbar vertebræ, where the 
process of ankylosis appears to begin. 


MESURE DE LA PROFONDEUR D'UN PROJECTILE 
DIFFICILEMENT VISIBLE — TRAVAIL A PETIT DIAPHRAGME 


Par LUCIEN PATTE 


Professeur agrégé de physique au Lycée Charlemagne. 


Le petit projectile en région épaisse n'est parfois visible, avec les installations de faible 
puissance, que par l'examen à petit diaphragme. Les méthodes de simple translation exigent 
l'ouverture du diaphragme et la mesure est souvent impossible à moins d'utiliser des transla- 
tions trop petites pour avoir quelque précision (°). L'emploi d'un diaphragme en forme de large 
fente parallèle à la translation améliore un peu la visibilité. Le petit diaphragme ordinaire la 
porte à son maximum et permet l'emploi d'un grand angle de recoupement. 


I. — MÉTHODE DE ROTATION LIMITÉE 


Principe. — Le projectile P étant découvert, centrons son ombre a sur le plus petit 
diaphragme et repérons a. Faisons tourner l’ampoule d'un angle « et centrons la nouvelle 
ombre b que nous repérons. Le triangle rectangle P a b admet 
en P l'angle «a. Il est commode de choisir cel angle tel que a b soit a o b 
une fraction connue, par exemple la moitié, de la profondeur a P. / 

Il suffira de mesurer la distance a b et de la doubler (fig. 1). 


Appareillage. — La rotation est limitée à l'angle « à l’aide de ny 
deux butoirs et d'un taquet mobile permettant d'employer ou non i 
la méthode. Le premier butoir rend vertical le rayon central et P a 
trouve son emploi même en dehors de la méthode. Le deuxième t 
butoir limite la rotation dans le sens où le réservoir à eau vient ri 
au-dessus de l'horizontale. Il est commode d'ajouter une poignée : 
voisine de la commande du diaphragme et permettant d'agir à la o 
fois sur la rotation et sur le diaphragme. | 
i 
i 


Ajustage. — L'ajustage des butoirs est fait par le constructeur DO aai 
ou bien, s'il s'agit de pièces mobiles s'adaptant aux anciens appa- * ? NS 
reillages. par l'opérateur une fois pour toutes. Fi 


Discussion. Réglage. — Théoriquement, il faut : 

1° Que le rayon central (rayon passant par le centre du dia- 
phragme) soit vertical pour le premier butoir. 

2 Que l'écran soit horizontal. 

Pratiquement les réglages ordinaires de centrage d'ampoule et de position d'écran sont 
suffisants. 

Plaçons-nous, en effet, dans les conditions d'un mauvais réglage : décentrons l'ampoule 


(t) Publication autorisée par M. le Sous-Secrétaire d’État du Service de Santé le 10 décembre 1917. 
(2) Projectile abdominal à 5 cm. de profondeur. 
Distance écran anticathode : 55 cm. 
Translation de l’ampoule : 10 cm. 
Le déplacement de l'ombre = 1 cm : cette grandeur, qui devra être multipliée par 5 pour donner la pro- 
fondeur, ne peut être mesurée avec une précision suffisante pour répondre du centimètre. 


58 L. Patte. — Mesure de la profondeur 


de 1 cm et donnons à l'écran une inclinaison de 5 pour 100. Pour un projectile situé à 10 cm 
de profondeur l'erreur est de 0 ou de 6 mm suivant que les erreurs se contrarient ou s'ajoutent. 


Technique. — L'ampoule étant en posilion normale, le projectile est centré sur le plus 
petit diaphragme et son ombre a repérée avec les moyens habituels. On peut alors: 

Soit 1° Donner immédiatement à l’ampoule la position oblique, puis réaliser la transla- 
tion, centrer et repérer b. | 

Soit 2 Dans les cas difficiles, réaliser à la fois la rotation et la translation sans perdre 
de vue l'ombre du projectile grâce à la faible ouverture du diapbragme, et cela jusqu'au 
deuxième butoir. Centrer et repérer b. 

Le double de a b donne la distance du projectile à l'écran. 

Cette méthode d'une extrême rapidité et d’une précision parfaite sans réglage particulier, 
peut être employée systématiquement chaque fois que l’on découvre un projectile : sans aucune 
préparation, un mouvement de bascule et un centrage et la profondeur s'inscrit en quelque 
sorte sur l'écran. Un deuxième mouvement de bascule en sens inverse, et l'ampoule reprend sa 
position normale- 


Application : Mesure de la distance verticale d'un projectile à un repère interne, repère 
anatomique, repère opaque introduit dans une cavité naturelle, extrémité d'un instrument chirur- 
gical placé dans la plaie au cours d'une intervention. 

Parmi ces problèmes, le plus fréquent est posé par le chi- 
rurgien au cours d'une intervention : Suis-je dans la bonne 
direction? Suis-je encore loin du corps étranger? La réponse 
à la première question est immédiatement fournie par un exa- 
men en position normale de l'ampoule. Pour la seconde ques 
tion on se contente souvent de l'observation des déplacements 
relatifs : donnant à l'ampoule un mouvement de translation, on 
compare les déplacements des ombres du corps étranger et de 
l'instrument : le plus grand déplacement correspond au corps 
le plus profond (fig. 2). 

La méthode suivante fournit une mesure précise aussi rapi- 
dement que l'examen qualificatif précédent. 


Technique. — Soient P le projectile et R l'index interne, 
pince, sonde, ou mieux, si la visibilité en est suffisante, la 
petite branche horizontale d'un stylet coudé introduit dans le 
plan le plus profond. 

1e butoir: R et P sont sur la même verticale. 

2e butoir : A petit diaphragme centrons en p l'ombre du 
projectile. 

9e butoir : A petit diaphragme centrons en r l'ombre du stylet. 

La distance cherchée R P est le double de r p et cela quelles que soient les distances 
ampoule-table, table-écran ; il suffit que l'écran, qui peut être choisi de très petites dimensions, 
soit sensiblement horizontal; ce petit écran peut ètre placé aussi loin du champ opératoire que 
le permet la visibilité. 


GÉNÉRALISATION — MÉTHODE DE ROTATION MESURÉE 


Pour réaliser la méthode de rotation limitée, jai choisi l'angle tel que la profondeur soit 
le double de la distance des ombres; ce choix satisfait à la fois aux conditions de précision, de 
réalisation matérielle et de simplicité. 

Plus généralement la mesure dela distance des ombres après rotation quelconque, mais 
repérable, de l'ampoule conduit facilement au résultat cherché. 

On peut, à cet effet, utiliser l'un des moyens suivants : 

io L'appareillage permet la lecture de la rotation par exemple en degrés à 1 degré près 


tm — Mia rae 


d'un projectile difficilement visible. 


“WI G'L : 99491949 Anapuojoud : quep?92gud ne onBojeue ÿp?904d un sed ‘qiq uo 39 g'g onb1iqo.I 


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60 L. Patte. — Mesure de la profondeur 


il suffira de se reporter au réseau İ pour lire immédiatement la profondeur correspondant à 
chaque grandeur a b et à chaque rotation (fig. à). 

2°. L'appareillage porte un numérotage de la rotation qui indique le rapport de la profon- 
deur cherchée à la distance des ombres. Ce numérotage est reproduit sur le réseau 2, que l'on 
utilisera alors pour la lecture de la profondeur à moins que l’on ne préfère multiplier la 
grandeur a b par le nombre correspondant à la rotation (fig. 4). 

3° On pourrait éviter cette lecture de rotation par un dispositif fixé à l'appareillage même 
et dont le principe est indiqué suffisamment par la figure ci-contre (fig. 5). 

Sous ces diverses formes, la méthode de rotation mesurée est aussi générale qu'une 

| méthode de translation dans laquelle la translation, mesurée 


Gige graduee après coup, dépendrait de l'observation, ce qui serait souvent 
n E préférable comme précision à la méthode de translation uni- 
Oiguikke forme de 10 cm mais exigerait 3 mesures et un calcul à plu- 
avec fa cupule ` sieurs opérations. La méthode de rolation mesurée tout en 


permettant le travail à petit diaphragme peut être réalisée de 


4 ; padue façon à n'exiger qu'une seule lecture. 
k coubissant on & 
H ll, — MÉTHODE DU PARALLÉLOGRAMME 
EMPLOI DE L'ÉCRAN PERCÉ DE M. HIRTZ 
e$ SANS DÉPLACEMENT DU BLESSÉ NI DE L’APPAREILLAGE 
i V Are dcrotation Principe. — L’ampoule élant en position normale et don- 
de la cupufe nanl un rayon central vertical, centrons l'ombre du projectile 


et plaçons sur la peau un index métallique R. Il s’agit de 
mesurer la distance R. P. 

Donnons à l'ampoule une position oblique quelconque, mais constante dans la suite, et 
centrons successivement l'index R, puis le projectile P. La distance, mesurée verticalement, des 
2 rayons obliques parallèles Rr et Pp est égale à la profon- 
deur. i 

Pour mesurer cette distance nous pouvons utiliser 
l'écran percé de M. Hirrz (fig. 6). 


Procédé de l'écran percé. — Ayant mis en place l'index 
métallique R sur la verticale du projectile et l’ampoule étant 
en position oblique, centrons tout d'abord l'index R : le 
rayon central prend la direclion A, R. Faisons glisser l'écran 
percé de façon à faire coïncider l'ombre de l'index R et le 
trou r de l'écran, celui-ci ayant une orientation quelconque, 
de préférence oblique, pour que le champ ne soit pas dé- 
formé. 

Centrons maintenant le projectile P (direction A, P) et, 
sans déplacer l'écran, laissons descendre le fil à plomb jus- 
qu’à superposition de son ombre et de l'ombre du projectile. 

La longueur du fil à plomb est égale à la profondeur. 

Il n'est plus besoin de déplacer le blessé pour faire la 
mesure. L'index filiforme de l'écran est devenu inutile. 

La commande du fil à plomb étant externe, il serait 
possible de monter l'écran percé en bonnelte souple per- 
mettant le travail en salle claire. 


Discussion. — Une seule condition est essentielle pour la précision de la méthode : c’est la 
verticalité exacte du rayon central lors de la mise en place de l'index R; le fil à plomb permet 
de vérifier si cette condition est remplie. 

Pour diminuer l'erreur restante, il est avantageux de donner à l’ampoule la plus grande 


d'un projectile difficilement visible. _ 61 


rotation compatible avec l’appareillage el la visibilité; les buloirs de ma méthode de rotation 
limitée donnent une rotation généralement convenable ; ils permettent d'oblenir cette rotation 
et de la maintenir constante sans serrage de vis, et, en outre, de ramener instantanément l'am- 
poule à sa position normale par un simple mouvement de bascule. 


111. — MÉTHODE DU DOUBLE REPÈRE 


L'ampoule reste absolument indépendante de toute mesure; elle peut être déplacée en tous 
sens : translation, rotation, élévation; elle constitue simplement une source ponctuelle, centrée 
ou non. 


Principe. — Plaçons contre le corps du blessé, côté ampoule, le double repère formé des 
deux fils métalliques parallèles AB distants par 
exemple de 5 cm. 

Déplaçons alors l'ampoule de façon à réaliser 
les deux alignements A Pa, B P b (P correspond au 
projectile). 

La relation bien connue des radiologistes : 


x£ ab 


——_— 
D 


E AB+ub 


donne l'inconnue æ par l’un des moyens habituels : 
calcul, barême, faisceau de courbes, dispositif de 
M. Harer (fig. 7). 


Appareil. — Dans l'exemple preédent j'ai choisi / 
5 cm comme distance des 2 repères A B. Ce choix est 7 —'— 
libre. On pourrait même construire un double repère Ts ; 
à distance variable, mais il est préférable de s'affran- n 1 
chir de cette mesure. Pour avoir la plus grande \ NS 
précision dans tous les cas, j'ai adopté le dispositif 
suivant : | 

Dans une planchette mince de 32 cm sur 12 cm sont logés des fils métalliques (fils de 
plomb, aiguilles à tricoter...) disposés comme l'indique la figure. Cet ensemble constitue 
trois doubles repères de 2, de 5 et de 8 cm d'écartement; chaque élément d'un double repère 
est lui-même formé de deux aiguilles 
distantes de ò millimètres entre les om- 
bres desquelles on encadre l'ombre du 
projectile sans la masquer. Chaque 
double repère a 10 cm de longueur et 
occupe seul le champ. On passe facile- 
ment de l'un à l'autre en cas de néces- 
sité; la confusion est rendue impossible 
Fig. à. par la forme des extrémités des repères 

extrèmes (fig. à). 


Fig 7. 


Discussion. — Cetle méthode est comparable comme technique, comme mesures et comme 


détermination du résultat, à la méthode de translation déterminée. Elle présente sur cette 
méthode plusieurs avantages. 


1° Les visées peuvent être failes à petit diaphragme. 

2 On est libéré de la connaissance de la translation, connaissance qui nécessite soit des 
changements d'éclairage, soit l'emploi d'un appareillage spécial. | 

Le double repère, facile à improviser, constitue la grandeur invariable qui peut être 
choisie de façon à obtenir toujours la plus grande précision. 

3° La distance ampouleécran est remplacée par la distance table-écran plus facile à 


62 | | Lucien Patte. 


mesurer; cette grandeur présente en elle-même un intérêt, car on en déduit l'épaisseur de la 
région étudiée. 


Ces méthodes qui utilisent la rotation de l'ampoule permettent de faire tout le travail à 
petit diaphragme, ce qui augmente la sécurité et, surtout, rend possible la mesure dans le cas 
de projectiles difficilement visibles dont le repérage précis doit servir au chirurgien pour décider 
de l'intervention. | 

Ces diverses méthodes sont toutes précises grâce au grand angle de recoupement qu'elles 
permettent d'employer ('). | | 

La méthode de rotation limitée est particulièrement rapide. 

La rapidité et la précision des mesures sont encore augmentées par l'emploi de la règle 
radioscopique (actuellement en fabrication) qui donne la mesure précise de toutes les grandeurs 
utiles au radiologiste quelle que soit la méthode employée, fournit le résultat cherché sans 
barème ni calcul dans les cas les plus complexes, et permet en outre le travail en salle claire (?). 


(') Les appareils nécessaires à l'emploi de ces méthodes, rotation limitée, double repère, etc., sont 
construits par la maison Gallot et C's. 

(*) Ces méthodes ont été décrites par l’auteur dans un mémoire déposé le 2 janvier 1917 au Sous-Secré- 
tariat des Inventions. 


RESUME 


Methods of simple displacement of the tube. necessitate the use of a large diaphragm, unless there be 
one with a broad opening parallel to the distance of the displacement. Thus a small foreign body in a 
thick part of the body, can often only be seen radioscopically, with the use of a small diaphragm. 

To avoid this difficully, the author has had the idea of turning the tube at the same time as it is moved 
from one spot to the other, so that the foreign body should remain in the centre of a small diaphragm. 

4) By the distance of the displacement of the shadow of the foreign body, and by that of the rotation of 
the tube, one can deduce the depth of the foreign body. — This has led the author to using : 

(a) A method of limited rotation, in which the rotation of the tube is always the same, the depth is 
deduced then simply by measuring the distance between the shadows. 

(b) A method of measured rotation, in which the depth of the foreign body is deduced from the measu- 
rement of displacement of the shadow, and that of the displacement of the tube. A simple appliance allows 
of obtaining limited rotation, and of measuring this. 

2) The author next indicates, the application of the rotation of the tube to the “ Pierced Screen ” of 
Hirtz. T 

3) He goes on to show that his method of finding foreign bodies with a small diaphragm can be applied 
to a method of straight lines. — Haret’s method for instance. 


FAIT CLINIQUE 


ENCHONDROMES MULTIPLES DE LA MAIN” 


Par MM. BEC et HADENGUE 


Le soldat C..., 24 ans, du service automobile, originaire du Loir-et-Cher, a été évacué d’un 
parc automobile, sur l'hôpital mixle de Chaumont, où nous le voyons le 5 octobre 1917. 

Son bulletin d'entrée porte le diagnostic de Lumeurs multiples de la main gauche. C... est 
un garçon d'aspect robuste, dont le passé pathologique est sans intérêt. Il exerce la profession 
de boucher-charcutier. Il a été récupéré et versé dans le service auxiliaire, lors de la dernière 
revision des exemptés ct réformés de mars-avril 1917. Il avait été précédemment exempté du 
service militaire en raison : 1° d’un raccourcissement notable de l'humérus gauche, dû à une 
fracture survenue à sa naissance, au cours de 
manœuvres obstétricales; 2 de la déformation 
de sa main gauche par de petites tumeurs mul- 
üples. 

Ses antécédents héréditaires ou collaléraux 
ne révèlent rien de particulier. 

L'affection actuelle a débuté vers l'âge ‘de 
13 ans. Elle a évolué progressivement. 

Tl a été vu en 1913 par M. le docteur 
Régnier, chirurgien des hôpitaux de Paris, qui 
a porté le diagnostic d'enchondromes, et a 
pratiqué à celte époque l'exlirpation d'un cer- 
tain nombre de tumeurs, au niveau des trois 
derniers doigts el au poignet sur le bord radial. 
Il reste trois mois à l'hôpital et part après 
cicatrisation parfaite. L'éminent chirurgien le 
mit néanmoins en garde contre une récidive 
possible. | 

Il a depuis ce temps continué d'exercer son ` 
métier. Mais sa main est restée malhabile, et 
présente une certaine faiblesse qui la rend im- 
propre aux gros ouvrages. 

Actuellement il présente au niveau des Ie", 
lle, Ille et Ve doigts des nodosités lobulées 
variant de la grosseur d'un pois à celle d'une 
petite noix. Ces nodosités sont séparées par des sillons et forment à chaque doigt qu'elles 
déforment une sorte de chapelet à grains irréguliers. Ces nodosités sont sessiles, de consistance 
élastique, et distendent légèrement la peau. 

Il existe une certaine impolence due à la gène mécanique, mais pas de doule: 

Les ongles sont déformés, épaissis, ondulés et striés. 

Pas de réaction ganglionnaire. 

Nous avons recherché le signe classique de la translucidité à la lumière, qui était positif. 
La radiographie pratiquée nous a permis les constatations suivantes que révèle mieux que toute 
description le cliché ci-joint : 

« Les nodules sont perméables aux rayons et ne donnent aucune image, ce qui s'explique 
aisément en raison de leur nature cartilagineuse. Certains d'entre eux néanmoins présentent un 


(‘) Autorisation de publier de M. le Directeur du Service de santé de la XXI° Région. 


64 Bec et Hadengue. — Fnchondromes multiples de la main. 


léger réticule crétacé ou de petites concrétions calcaires. On ne remarque pas de coques 
osseuses superlicielles, qui, d'après certains auteurs, peuvent éventuellement survenir et 
englober le nodule, en donnant au palper une sensation de crépitation parcheminée. 

Certaines phalanges présentent de petites plages claires, décalcifiées, formant comme une 
bulle gazeuse. Elles témoignent de l'évolution du nodule qui se fait jour de la profondeur vers 
la périphérie, en « soufflant » l'os. Nécs en pleine diaphyse, ces plages claires, noyaux cartila- 
gineux, évoluent vers l'extérieur en amincissant, en dilacérant le tissu osseux, qu'elles font par 
endroits éclater : il s'agit là d'une sorte de refoulement excentrique mais non d'infiltration. 

Ces lésions existent à des stades différents au niveau du pouce, de l'index, du médius et de 
l'auriculaire : l'annulaire paraît indemne. 

La tête du 2° métacarpien, le 1* mélacarpien et l'extrémité inférieure du radius participent 
au processus ». 

L'examen clinique et radiologique ne décèle aucune autre localisation ou mélastase. 

Le diagnostic d'enchondromes est ici fait, de par la consistance des nodules, leur translu- 
cidité à la lumière, l'absence de douleurs el de retentissement ganglionnaire, le développement 
lent et progressif sans retentissement apparent sur l’état général du malade. 


L'examen radiographique, qui montre la nature et l'étendue exacte des lésions, ne peut 


qu'utilement renforcer la valeur du diagnostic clinique et permettre de juger à bon escient des 
indicalions opéraloires. 

On a signalé la coexistence d’enchondromes multiples avec des malformations du squelette. 
Nous avons signalé au début de celte observation la malformation obstétricale de l'humérus 
gauche de nolre malade. L'examen radiologique a montré un os fracturé en son milieu, avec 
cal régulier et solide : le tissu osseux parait normal, l'os s’est mal développé et est resté nota- 
blement plus court. Mais nous ne voyons aucune relation directe entre ces deux ordres de faits, 

C'est le premier cas d'enchondrome rencontré par nous depuis le début des hostilités. Les 
radiographies de ces lumeurs sont, croyons-nous, assez rares. Nous avons pensé qu'il serait 
intéressant de publier ce cliché. 


— 


= À, pa e Ne 


BULLETIN DE RADIOLOGIE 
DU SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE 


N° 2. — Mars-Avril 1918 


PREMIÈRE PARTIE 


FAITS — TECHNIQUE — APPAREILLAGE 


UN CAS DE FRACTURE DE L'HUMÉRUS SANS SIGNES CLINIQUES 
ET RECONNU PAR LA RADIOGRAPHIE 


Médecin Aide-Major CoLOMBIER. 


Blessé porteur d'un séton par balle de la région delloïdienne gauche. Pas de signes cliniques 
de fracture; pas de lésion osseuse visible à la radioscopie. 

Une radiographie faite, à titre de vérification, montre un trait de fracture partant du bord 
interne de l'humérus, et remontant en spirale, sur l'axe de l'os, jusqu'au niveau du col chirurgical. 

Cas intéressants à deux points de vue : 

t° Chirurgical. Trait de fracture éloigné du point d'application du traumatisme ; 

2 Radiologique. — Type de fracture indécelable à l'écran. — Nécessité de radiographier les cas 
douteux. 


\ 


CORPS ÉTRANGER DU POUMON, POUVANT ÊTRE UN PROJECTILE 
OU UNE CONCRÉTION CALCAIRE 


Médecin-Major Leray (10° Région). 


La connaissance des concrétions calcaires du parenchyme pulmonaire, ou des ganglions trachéo- 
bronchiques et hilaires, due aux travaux des anatomistes est une chose déjà ancienne. Mais, tant 
que les procédés cliniques en usage ne permettaient pas lobservalion de ces lésions sur le vivant, 
cette question ne présentait d'autre intérêt que celui d'une simple constatation ou d'une trouvaille 
d'autopsie. 

Aujourd’hui que, grâce à la découverte des rayons X, les radiologues peuvent déceler sur le 
malade lui-même l'existence de ces concrétions, la question devient plus intéressante et l'on peut 
dire qu'elle l'est doublement. j 

1° Par la chose elle-même, 2° par les erreurs que la présence de ces concrétions peut occa- 
sionner. 

En effet nous sommes appelés journellement à nous prononcer sur l'existence de projectiles 
intra-thoraciques. Or, étant donné ce fait, que les concrétions calcaires ne sont pas absolument 
exceptionnelles, et que leur ombre parfois est aussi dense que celle d'un éclat, que leur forme n'est 
pas toujours nettement arrondie, il peut ètre extrêmement difficile, sinon impossible de préciser 
s'il s'agit d'un projectile ou d’une concrétion. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 5 


66 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


Nous n'avons pas fait de pourcentage exact, mais nous estimons environ à I à 2 0/0 le nombre 
de blessés ou malades, n’ayant pas eu de blessure du thorax, ou n'ayant même jamais été au front, 
chez lesquels l’on rencontre de ces ombres simulant à s’y méprendre un éclat. 

Nul doute que, dans ces cas, si au lieu d'une recherche médicale portant sur l’état des pou- 
mons, il s'était agi de la recherche d'un projectile intra-thoracique, nous n eussions pris cette 
concrétion pour l'éclat cherché. 

En dehors des ganglions trachéo-bronchiques, siège d'élection de ces concrétions, une région 
du poumon où nous les avons rencontrés assez fréquemment est la partie antérieure de la fosse 
sus-épineuse gauche. 

En présence de ces faits et conséquemment des erreurs que nous pourrions commettre, je 
crois qu'il est de notre devoir, en présence d’un cas douteux vital, dans lequel il ne s’agit pas mani- 
festement d’un éclat ni d’une concrétion, de rester sur la réserve pour formuler notre diagnostic. 


UN CAS DE MIGRATION TARDIVE D'UNE BALLE DE FUSIL, 
DE LA VEINE CAVE INFÉRIEURE AU VENTRICULE DROIT 


Médecins-Majors DEBEYRE et LORGNIER. 


La question des projectiles cardiaques a toujours passionné les radiologistes, en vertu de leur 
rareté et de la difficulté du diagnostic. 

Voici le cas d’une balle intracardiaque, intéressant à divers titres, que nous avons eu l’occasion 
d'observer et qui a fait l’objet d'une communication à la Société de Chirurgie (27 Février 1918) : Ja 
relation radiologique que nous en ferons nous permettra d'établir quelques considérations 
d'ensemble sur les projectiles de guerre de l'appareil circulatoire. 


P..., prisonnier de guerre, blessé le 8 octobre 1917, présente une plaie de la région lombaire 
droite, avec des symptômes de lésion rénale (hématurie totale, mais passagère). 

Nous savons qu’à l'examen radioscopique du blessé, dès le traumatisme, le 9 octobre, on reconnut, 
dans la région lombaire droite, la présence d'une balle immobile à la respiration, située à dix 
centimètres de la paroi postérieure. 

Le projectile n'est pas enlevé. 

Le 15 novembre, un premier examen est pratiqué par nous, en vue d’une localisation précise. 

Le blessé reposant sur le dos, nous trouvons le projectile dans la région lombaire, à neuf centi- 
mètres de la paroi antérieure. La profondeur en est déterminée par le procédé du skiamètre de 
Viallet. D'autre part, une radiographie antéro-postérieure nous donne nettement l’image d’un 
projectile allongé, en forme de noyau de datte agrandi, paraissant avoir 30/10 millimètres, placé le 
long du rachis, verticalement, au niveau des 1" et 2° lombaires, à environ un centimètre en dehors 
de la partie lalérale droite des corps vertébraux. 

Si, par la pensée, nous pratiquons une coupe transversale de l'abdomen, et si nous la faisons 
passer par le plan lombo-rénal supérieur, au niveau du corps de la 1'° lombaire, nous localisons le 
projectile dans le voisinage du bord interne du rein droit, entre la veine cave inférieure et le 
duodénum. 

Le 25 novembre, nous faisons une radiographie latérale, le rayon normal passant par la 
1° lombaire, le blessé reposant sur le côté gauche. Nous sommes très étonnés de ne pouvoir déceler 
sur la plaque l’image du corps étranger repéré huit jours auparavant. 

L'interrogatoire du sujet ne nous donne aucun renseignement. Il n'a éprouvé aucun symptôme 
qui puisse nous expliquer la disparition du projectile. Le blessé se lève, d'ailleurs, et se rend de 
lui-même à la salle de radiologie, sans éprouver la moindre gène. 

Nous faisons aussitôt une exploration radioscopique minutieuse des régions abdominale et 
pelvienne, (le sujet debout), sans découvrir la moindre trace de projectile. | 

Devant ces résultats négatifs, nous allions conclure que le corps étranger avait pu être évacué 
par l'intestin : fort heureusement, nous terminons par une exploration des organes thoraciques. 

Quelle n’est pas notre suprise de découvrir dans la région du cœur, un peu à gauche de l’ombre 
sternale, au-dessus du diaphragme, un projectile très mobile, qui parait, dans l'examen antérieur, 
présenter la forme du projectile repéré dans la région lombaire. 

Dans un examen oblique antérieur droit, la forme du corps étranger est tout à fait différente 
et rappelle celle d’une balle déformée par un ricochet, la pointe recourbée: elle se projette dans le 
tiers inférieur de l’ombre cardiaque. 

Si on cherche à analyser en détail les mouvements du projectile, on peut se rendré compte 
qu'ils correspondent aux contractions ventriculaires, et sont synchrones aux pulsations radiales. 


Un cas de migration tardive d'une balle de fusil. 67 


Dans l'examen antérieur, ils se composent d'un soulèvement avec translation de droite à gauche, 
et d’un retour rapide de gauche à droite, vers la ligne médiane. 

Dans l’examen oblique antérieur droit, où la forme de la balle se dessine plus nettement, on 
constate qu'elle suit les mouvements de propulsion du cœur; elle donne l’impression « d’être fixée 
dans un filet distendu, traversé par un violent jet de liquide ». 

Le tourbillon décrit pour les projectiles intracardiaque libres et mobiles, n’existe pas. Mais, en 
plus du mouvement de translation latérale que présentent les projectiles inclus dans les parois 
ventriculaires on soupçonne un mouvement ascensionnel très brusque, et dont la course paraît 
limitée. 

En examen oblique postérieur droit, l’image du projectile perd sa netteté, elle est floue et 
paraît se projeter dans la moitié droite de l’ombre cardiaque. 

Nous émettons le diagnostic de « Bulle située dans le ventricule droit ». 

Le blessé meurt le 1° décembre. 


Ayant pu assister à l'autopsie, nous trouvons la balle dans le ventricule droit; le culot est libre, 
mais la pointe recourbée en hameçon harponne la paroi cardiaque, ainsi que le montre le dessin 
ci-contre. 

L'examen des lésions permet de reconstituer l’histoire complète de cette curieuse migration de 
projectile, et de vérifier les localisations radiologiques. 

Entré, à la faveur du traumatisme, dans la veine cave Hfédene à au niveau du hile du rein 
droit, la balle reste accolée à la tunique interne de la veine, 
dans une petite logette, pendant cinq à six semaines, puis 
brusquement, abandonne sa coque, chemine dans la veine 
cave, franchit l'oreillette droite, et, dépassant la valvule au- 
riculo-ventriculaire, tombe enfin dans le ventricule droit, où 
elle s'accroche par son extrémité recourbée dans la paroi, 
au niveau de la pointe du cœur droit. 

On s'explique également les différents aspects du corps 
étranger au cours des divers examens : 


1° Dans la veine cave : Forme « en noyau de datte » : la 
pointe est en haut, dirigée vers la paroi postérieure de la 
veine; un examen de profil aurait seul pu montrer la forme 
exacte de la balle. 


2° Dans le cœur : Forme « en noyau de datte », que nous 

retrouvons dans l'examen de face; forme recourbée en hame- i à 

; : une . : Fig. 1. — La bulle déformée, est engagée par 
çon, dans l'examen oblique antérieur droit; caractères par- sa pointe dans la paroi du ventrienle droit. 
liculiers des mouvements de cette balle, qui, par sa pointe 
fixée dans l'épaisseur du myocarde, présente les aspects des projectiles inclus dans les parois, et 
qui, par son culot, en partie libre dans le flot sanguin et animé d'une mobilité insolite, tient des 
projectiles intracavitaires, mobiles et libres. 

Nous avons eu l'occasion d'examiner plusieurs (six) projectiles de la région cardio-péricardique, 
inclus, soit dans le péricarde (deux), soit dans lé cœur lui-même (un), ou juxta-cardiaques (trois). 

De l’ensemble des cas de projectiles de l'appareil circulatoire relatés par d’autres auteurs et 

par nous, nous avons pensé qu'il y aurait lieu d'établir une classification de ces’ projectiles, basée 
sur leur siège et leurs caractères radiologiques. 
‘+ L'étude de la symptomatologie qui résulte de l'examen clinique du cœur (matité, auscultation), 
n’a fourni que des renseignements sans grande importance, sauf à la période ultime. Un projectile 
peut parcourir un long trajet dans l'appareil circulatoire veineux ou artériel, sans manifester 
bruyamment sa présence par une symptomatologie spéciale, à grand fracas; à peine peut-on 
signaler l’assourdissement des bruits du cœur, et le pouls reste normal et bien frappé; pourtant, 
dans les deux cas,, nous avons noté des tendances à la syncope, et des syncopes graves, liées à des 
irritations du plexus cardiaque ou à des phénomènes d'endocardite. 

CouTeauD et BELLOT (Ac. de Méd. 30 Nov. 1915) avaient déjà signalé des lésions très nettes 
d'endocardite, dans un cas d’extraction tardive, sans succès, d'une balle dans l'oreillette droite du 
cœur. | 

Quoi qu'il en soit, les projectiles de l’appareil circulatoire peuvent se loger dans le cœur ou les 
vaisseaux, artères et veines, (plaies sèches des vaisseaux). Pour éviter les longues descriptions, nous 
avons résumé dans le tableau suivant, les caractères radiologiques des uns et des autres. 


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Association d'une ptose gastrique revelee par la radioscopte. 69 


ASSOCIATION D'UNE PTOSE GASTRIQUE MARQUÉE ET D'UNE ECTOPIE 
DU GROS INTESTIN DANS LA CAGE THORACIQUE 
RÉVÉLÉE PAR LA RADIOSCOPIE 


Observation du Laboratoire de Radiologie de l'Hôpital Français (Armée d’Orient). 


Médecin Aide-Major de 2° classe H. COLANÉRI. 


Presque chaque fois, qu'un médecin averti de la nécessité de la Radioscopie nous a envoyé un 
malade pour confirmer ou éclairer son diagnostic, nous avons pu lui faire part à la suite de notre 
examen de quelques particularités organiques ou fonctionnelles qui avaient échappé aux plus fines 
enquêtes de la percussion, ou de la palpation. La radioscopie statique et dynamique ne donne pas 
qu'un aperçu d'ensemble, méthodiquement pratique (si on promène l'écran sur toute la surface du 
corps), elle fait apparaître une foule de détails qui ont leur importance. 

Il n’est pas rare de trouver à l'estomac l'explication de troubles cardiaques — de troubles psy- 
chiques —, de trouver au dôme hépato-diaphragmatique le symptôme étiologique de névralgies de 
ee ou du bras droit; nous ne parlons pas des projectiles ignorés ou recherchés près de l’orifice 
d'entrée..., mais qui en sont très éloignés. 

Au cui, au foie, aux poumons, à l'estomac, ces détails doivent être recherchés. Avec l'aide de 
notre collaborateur Pierre Gory, l'inventeur de la méthode et des appareils de microradiographie, 
nous avons pu ainsi réunir un certain nombre d'observations et de détails anatomo-pathologiques 
dont nous ferons plus tard ressortir tout l’intérèt. Certaines curiosités anatomiques nous sont 
apparues. Parmi celles-ci une était particulièrement intéressante tant par l’anomalie de situation des 
organes, que par l’absolue inexistence de troubles concomitants. 

Le lieutenant T..., 53 ans, nous est envoyé par M. lemédecin major Lozé, médecin-chef de Ser- 
vice du G. Q. G. des Armées alliés en Orient, pour examen du tube digestif, afin d'éclairer un 
diagnostic imprécis, purement hypothétique. 

L'histoire clinique est brève. Le lieutenant T. n'a jamais été malade, ses parents toutefois lui 
ont souvent parlé d'une pleurésie gauche qu’il aurait contractée à l’âge de 6 ans. il ne peut préciser 
le caractère exact de cette affection, il ne se souvient pas qu'il fùt question d’épanchement pleural. 
Il a vécu son enfance en France; ses études terminées, il s'installa dans un pays balkanique. 
Quelques jours seulement après son arrivée, il a été pris d’un arcès de fièvre qui ne se renouvela 
plus, son état général était satisfaisant au début de la guerre. Affecté à l’armée d'Orient au moment 
de l’expédition de Serbie (Octobre 1915), il supporte sans difficultés les fatigues de cette campagne, 
jusque vers le début de mai 1916. A cette date surviennent quelques symptômes douloureux vagues 
au niveau du creux de l'estomac, accompagnés de somnolence, de sensations de lourdeur entre les 
repas, de cépbalée intermittente. Puis, les douleurs abdominales se précisent, elles sont devenues 
plus fortes, surtout 3 à 4 heures après le repas, elles sont violentes également avant de se mettre à 
table, la nuit elles se calment. On note cependant une très grande irrégularité dans l'apparition de 
ces paroxysmes douloureux à forme de crispation et de brûlures. La localisation est aussi incer- 
taine : c'est tantôt au creux de l'estomac, à 1 ou 2 travers de doigt au-dessus de COMORE tantôt au 
bas-ventre, jamais aux hypochondres, jamais au thorax. 

Deux fois, le lieutenant T... vomit après son repas, ayant auparavant éprouvé du venlige une 
sensation d’engourdissement des membres et des sueurs froides. 

Au thorax : un cœur sain, cependant le premier bruit s'entend assez fort le long du bord droit 
du sternum ; un poumon droit indemne de toute lésion; un poumon gauche qui respire mal à la 
base, qui est submat dans la région moyenne et dont les plèvres font entendre de ci de là de très 
légers signes de frottement. 

Il y a des phénomènes de sclérose assez étendue. 

A l'abdomen : rien de notable, ventre souple, foie normal, rate de volume normal, la pression 
du creux épigastrique, de la région ombilicale détermine, forte ou faible, une douleur qu'il est 
difficile de fixer en un point préeis. Au bas venire, Cest la même sensation douloureuse qui reparait 
lorsqu'on le comprime. 

Aux organes des sens : rien d’anormal. 

Pas de troubles des réflexes. 

L'inventaire clinique n’a donc rien fait connaître de net du côté du tube digestif. Les recherches 
de laboratoire sont également négatives. Pas de sang dans les selles, pas d’albumine dans les urines, 
pas d'hématozoaires dans le sang périphérique. 


70 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


Le docteur Lozé ne s’en tient pas là, il est convaincu de la nécessité de chercher d’autres détails 
par la radioscopic, il faut aller voir au carrefour pylorique, bien qu'il ait pensé que ces troubles 
puissent être dus à l'ingestion de comprimés de sulfate de quinine comme il venait d’être prescrit 
par le commandement. De fait, l’évolution de la maladie prouva qu'il avait vu juste. mais les 
recherches à l'écran ne furent pas pratiquées en vain. 

Avant de les commencer, nous avons examiné sommairement le lieutenant T... L'auscultation 
nous a fait reconnaître les précédentes remarques du côté de l’hémithorax gauche. Le malade, après 
ie été purgé a eu d’abondantes évacuations (ceci a son importance, comme on pourra le voir). 
Le 2? mai 1916, à 10 heures du matin, il est vu à l'écran dans la position verticale. 

Tout de suite apparaît au thorax une différence marquée entre le côté droit et le côté 
gauche. 

A droite, en effet, une clarté lumineuse, sans ombres. sans taches, du sommet à la base. 

A gauche, un sommet grisâtre, une base noire, une région moyenne d’une opacité diffuse, sans 
limite supérieure nette. 

A droite, l'ampliation diaphragmatique est nette, il y a quelques ganglions hilaires, une légère 
traînée médiastinale. 

À gauche, le hile est sombre, le diaphragme est totalement invisible même dans la respiration 
forte, le sommet reste gris pendant la toux. 

Peut-être en regardant avec une attention soutenue çà et là, quelques clartés dans la masse 
noire, mais on dirait que ces taches disparaissent, reparaissent, nous croyons à une illusion des 
yeux, à la fatigue provoquée par l'attention.‘car nous ne pouvions songer à ce que nous avons 
trouvé par la suite : il s'agissait donc d'une sclérose pleurale, étendue de l’hémithorax gauche, plus 
prononcée à la base. ayant gagné le sommet. 

Quant au cœur, il était à moitié caché, seuls apparaissaient l'oreillette droite. la base de 
l'aorte, le sommet de l'oreillette gauche. 

Les mouvements diaphragmatiques amplifiés ne semblaient pas le déplacer. 

A l'abdomen : rien d’apparent sans bismuth, le rebord inférieur du foie apparaissait normal. La 
rate était invisible. 

Le malade ingère la bouillie bismuthce, environ 200 grammes de liquide. Dans la position fron- 
tale, nous ne pouvons voir descendre le bismuth dans l’æsophage, il faut lui faire prendre la position 
antéro-latérale. Nous cherchons ensuite l'estomac à sa place habituelle, il ne s’y trouve pas. La 
cavité gastrique nous est apparue complètement ptosée, comme posée sur le pubis, comme suspendue 
dans le bassin. Le bas-fond seul était rempli, en forme de coupe élargie, le liquide gardait une 
limite horizontale, symptôme d’une atonie de dilatation. La ptose était réelle, elle se manifestait 
également dans le décubitus. Le pylore fixé avait conservé sa situation anatomique, mais il était 
tiraillé, élongé comme nous l'avons déjà démontré à propos d’autres malades ; il fallait une pression 
forte exercée sur le bas-fond pour remonter le bol bismuthé jusqu’à l'orifice pylorique. Ces mouve- 
ments provoqués réveillaient les douleurs gastriques et pyloriques, comme en témoigntrent les 
indications données par le doigt du malade. Par la manœuvre de Chilaïditi l'estomac quittait à 
peine d’un travers de doigt le rebord du pubis. La radiographie prouve bien la ptose, la dilatation, 
l’atonie gastrique. Il n’y avait, en outre, aucune adhérence, ni de la grande courbure, ni de la 
région pyloro-duodénale. 

Les passages intra-pylorique, post-pylorique se font dans des conditions normales; la masse 
bismuthée s'égrène dans l'intestin grêle ; notons cependant que les contractions gastriques demeu- 
rent rares malgré les pressions exercées sur le bas-fond en cupule de l'estomac. 

Le malade est revu le même jour, à 15 heures, c’est-à-dire » heures après l'ingestion du bis- 
muth. Il a éprouvé dans l'intervalle quelques douleurs passagères, quelques vagues tiraillements, 
il n’a pas eu de selles. 

Nous croyons trouver l'estomac, du moins le bas-fond, encore rempli de bismuth; le cecum 
peut être visible en partic. 

Seul, à l'écran, apparut la cavité-gastrique ptosée au niveau du pubis, aucune masse compacte 
dans tout l'abdomen. 

Le lendemain matin, 24 heures après l'ingestion, nous revoyons le licutenant T..., il n’a pas été 
à la selle, n’a pas éprouvé de douleurs nettes, seulement une lourdeur marquée au bas-ventre. A 
notre étonnement, l'estomac nous apparaît derechef au 5/4 rempli, l’atonie est très marquée : mais 
le cæcum doit être visible”? sans doute le transverse aura suivi l'estomac dans sa chute, et nous le 
trouverons sur la zone pubienne. Mais rien n'apparaît : ni à droite de l’estomac, ni à gauche, ni 
au-dessous. L'écran promené sur toute la surface de l'abdomen ne décèle aucune trace de bismuth. 
Où donc avait-il pu pénétrer? Nous le remontons jusqu'au thorax, enfin apparait à l'angle gauche 
une tache arrondie sans limite supérieure, que nous suivons avec l'écran, elle se continue, en effet, 
le long du bord gauche du cœur dépassant un peu la colonue vertébrale, elle atteint la zone sous- 


{v 


e +, 


Ptose gastrique et ectopie de l'intestin. 7I 


claviculaire, se coude, prend une direction oblique de bas en haut vers le gril costal au niveau de la 
4 côte, se coude à nouveau pour redescendre le long de la paroi thoracique vers l'abdomen. 
C'était bien l’image du gros intestin tout entier placé dans la moitié gauche de la cage thora- 
cique : l'estomac au pubis, le transverse près de la clavicule! c'est là, certes, un fait peu banal dont 
il était intéressant de poursuivre l'étude à des moments différents, car il fallait dans cet étroit espace 
de l’hémithorax retrouver les portions du côlon. Ces épreuves ont nécessité plusieurs examens dans 
des positions multiples, que nous ne pouvons décrire ici, elles nous ont permis de situer exactement : 
1° le cæcum au niveau de la portion vertébrale de l’hémithorax gauche; 2° le colon ascendant lui 
faisant suite sans coudures remontant jusqu'à la 8° côte en avant, et 
donnant à ce niveau avec le transverse « l'angle dit hépatique »; 5° le 
transverse long replié sur lui-même une fois, dont l’angle de plicature 
descend jusqu'au niveau du cæcum, et se trouve mobile; # l'angle dit 
splénique au niveau de la 4° côte paraît fixe ; 5° le descendant est logé 
contre la paroi thoracique, il est allongé sans subir de coudures. Nous 
n'avons pas pu ‘poursuivre l'investigation. Après 48 heures, le cæcum 
n'étant pas vidé, le malade n'ayant eu qu’une seule selle depuis l'inges- N 
tion du bismuth et étant très fatigué, nous lui avons donné un purgatif, z 
puis il eût été dangereux de prolonger ces séances, dont nous réduisions 
cependant le plus possible la durée. 


ET 
[I 8 
Nous aurions désiré reproduire les épreuves photographiques, mais 
elles ont été détériorées lors de l'incendie de Salonique. 
Nos recherches avaient porté principalement sur la région diaphrag- 
matique, là, — d’ailleurs où il est impossible de palper — les mouvc- 
ments respiratoires, les changements de position seuls pouvaient nous 
aider, ils n’ont contribué en rien à l'explication de ce phénomène d'ec- 
topie intestinale, il fut impossible de déceler la situation exacte du côlon, 


du transverse et du descendant par rapport au diaphragme. La masse 
bismuthée suivait à peine les mouvements d’expansion et de rétraction 
thoracique. De profil, c'était une image confuse, indistincte. Fig. 2. — 48 heures après l'in- 

Nous aurions cependant désiré connaitre ces détails anatomiques. ae Le bisaReeeesen 

: s plètement rempli dans 
Comment, en effet, expliquer la présence de tout le colon dans l’hémi-  l'hémithorar. 
thorax gauche. Nous laissons de côté à dessein la ptose gastrique, elle 
ne nous intéresse qu'en tant qu'associée avec cette ectopie intestinale, on ne peut y voir aucune 
corrélation étiologique. 

En posant la question aux médecins qui assistaient à la réunion médico-chirurgicale de l’armée 
. d'Orient, auxquels nous avons présenté le cas, nous émettions deux hypothèses : ou il s'agit d’une 
hernie diaphragmatique congénitale, ou il s’agit d’une rétraction en hauteur du diaphragme gauche 
consécutivement à la pleurésie de l'enfance? 

Si la hernie a existé, elle n’est plus visible, l’orifice doit être large, ou lentement tout le côlon 
a rampé jusque dans la cage thoracique sans provoquer d'accidents quelconques, mais comment 
concevoir en outre la quasi-fixité du transverse à ses deux points du début et de la terminaison 
(angle hépatique, angle splénique)? Comment se fait-il que le descendant y soit entièrement, sans 
coudures, sans angles visibles, car radioscopiquement il semble qu’il n'y ait pas de diaphragme. 

Pas la moindre encoche spasmodique persistante, pas la moindre trace de rétrécissement, pas 
la moindre dilatation en aval ou en amont, symptôme d'un arrêt fréquent des scybales. Et le pou- 
mon ne réagit pas! Alors que toute cette masse évolue près de lui librement dans ce couloir étroit, 
alors que le transverse continue la reptation qui lui est coutumière dans l’abdomen. 

Nous avons pensé que le diaphragme pouvait être surélevé, attiré en hauteur à la suite de la 
pleurésie, il aurait entraîné par les brides péritonéales, par les ligaments tout le système du côlon. 
Cette hypothèse paraît peu probable, il y aurait sans doute des déformations thoraco-abdominales, 
et surtout des symptômes cardio-diaphragmatiques visibles. Or, le cœur est à peine déplacé laté- 
ralement. 

M. le médecin major Asra™ı a songé, devant les épreuves, qu'il s'agissait de hernie diaphrag- 
matique à orifice élargi. C'est aussi l'avis de M. le médecin-major HarerT auquel nous avions soumis 
le cas. C’est, en effet, ce qui est le plus vraisemblable. Il importe peu d’ailleurs que cette hypothèse 
soit confirmée par des examens radioscopiques ultérieurs, ils sont à redouter à cause de leur fré- 
quence et de leur durée. L'essentiel est d'avoir vu cette anomalie: c'est, en outre, d'en avoir averti 
le médecin, le malade lui-même. Si un fait pathologique nouveau apparait chez le lieutenant T..., 
le médecin ou le chirurgien sera d'emblée mis sur la voie. Pourquoi ne pas penser pour l’avenir à 
l'appendicite avec la douleur dans la région cardio-diaphragmatique ? au néoplasme intestinal avec 
ses conséquences pleuro-pulmonaires? et aux affections thoraciques elles-mêmes? Quel médecin, en 


P 


72 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


effet, quand bien même la hernie s'étranglerait, aurait songé à chercher soit la cause. soit les effets 
d'une affection intestinale dans le thorax de ce malade? | 

Et c'est parce que le médecin traitant, à propos de troubles légers de l'estomac dus, sans doute, 
à l'ingestion d’un médicament, pense cependant, par l'épreuve radioscopique, à la recherche de 
détails que nous avons pu reconnaître cette curiosité anatomique. 


KYSTE HYDATIQUE CALCIFIÉ DU FOIE, OPAQUE AUX RAYONS X, 
PRIS POUR UN ÉCLAT D'OBUS CHEZ UN BLESSÉ DE GUERRE 


Médecin Aide-Major M1cnon (15° Région). 


Le blessé Henri S... Jean, 56 ans, X° régiment d'infanterie, a été blessé à Bezonvaux le 
li mars 1917. La fiche d'évacuation de l’ambulance indique : Plaie contuse du thorax par éclat 
d'obus, sans accidents pleuro-pulmonaires, ayant servi de porte d’entrée à un petit projectile non 
extrait et bien toléré de la région hépatique. 

Lorsque nous l'examinons, le 10 avril suivant, nous constatons que le blessé est porteur d’une 
longue cicatrice de la région de l’hypocondre droit partant de l'extrémité de la XI° côte en arrière, 
pour atteindre le rebord des fausses côtes en avant, et, à la radioscopie, une ombre opaque du 
volume d'une petite noix environ, très mobile avec les mouvements du diaphragme, se projetant au 
milieu de l’opacité hépatique du lobe droit à sa partie antérieure, repéré à 45 millimètres de pro- 
fondeur de la paroi antérieure. | 

Il est opéré le 25 octobre suivant par M. le D: Vignard, chirurgien des hôpitaux de Lyon, 
chirurgien du secteur, avec notre assistance, sous le contrôle intermittent de l’écran par voie 
transpleuro-diaphragmatique. Le corps étranger est découvert en plein tissu hépatique ; il est dur, 
irrégulièrement arrondi, adhérent de toutes parts au tissu hépatique, dont le doigt parvient peu à 
peu à le décortiquer. 

Nous avons alors la surprise de constater qu'au lieu du corps étranger métallique (éclat d'obus} 
signalé, le corps que nous venons d'extraire a l'aspect d'un œuf de pigeon, à surface extérieure 
mamelonnée, blanchàtre, d'aspect crayeux, calcifié en certains endroits, friable en d'autres parties, 
et à la coupe, creux, tapissé de débris hépatiques mal définis, sans trace de projectile métallique. 

La radioscopie, pratiquée aussitôt après l'extraction à titre de contrôle, ne révèle plus aucune 
ombre anormale. Le corps étranger extrait est bien celui que nous avait révélé notre premier 
examen radioscopique et, sans doute, celui qu'avait constaté notre collègue à l'ambulance du front. 

Une partie de la paroi de ce kyste a été envoyée pour examen histologique au laboratoire 
d'anatomie pathologique de la Faculté de Lyon, mais nous n'avons pas encore reçu le résultat de 
cet examen, que nous vous ferons connaître ultérieurement. 

Nous pensons qu'il s'agit d'un kyste hydatique ancien, mort sur place, et dont la paroi s’est 
calcifiée, mais n'avait donné lieu jusqu’au moment de la blessure, à aucun accident douloureux. 
Ce n’est que peu à peu que la douleur a attiré l'attention du blessé, qui réclama l'intervention 
sept mois après la blessure. Lors de l'examen radiologique, la fiche à l’ambulance signalait un 
petit éclat bien toléré. Notre examen décelait, un mois plus tard, un corps étranger du volume 
d’une petite noix. ll y avait donc eu déjà accroissement. 

Nous nous sommes demandé s’il ne s'agissait pas d'un fragment osseux ou ‘cartilagineux 
entraîné par un projectile et calcifié; mais rien n’expliquerait la forme ovoide et la cavité creuse 
du corps calcifié. 

L'évolution des kystes hydatiques du foie, dont le développement est arrêté pour une cause 
inconnue (ouverture de la poche, peut-être par le projectile) et qui se calcifient, a déjà été signalée 
par les auteurs, en particulicr dans l’article sur les kystes hydatiques du foie du Traité de Médecine 
de Brouardel, Gilbert et Thoinot. 

Le cas que nous venons de rapporter montre, une fois de plus, aux radiologistes que nous ne 
saurions jamais être trop réservés sur l'interprétation de la nature des ombres observées et que si 
chez nos blessés de guerre les éclats d’obus sont d'observation banale et quotidienne, il faut aussi 
penser parfois aux causes anormales et extraordinaires. 


PERCEPTION DU RELIEF INVERSE EN STÉRÉOSCOPIE RADIOGRAPHIQUE 
Médecin Aide-Major Toussainr (17° Réyion). 


Le fait est connu de tous les radiographes; on peut à volonté voir le blessé de face ou de dos 
dans n'importe quel stéréoscope et avec deux clichés seulement. 


© Em er mm tr mm pea o M 


Perception du relief inverse en stereoscopie radiographique. 73 


Un des moyens d'obtenir ce relief inverse consiste à montrer à l'œil droit, le cliché qui était 
précédemment étudié par l'œil gauche et inversement, à montrer à l'œil gauche le cliché qui était 
vu par l'œil droit. 

1 SCHÉMA 


Essai d'explication du relief inverse. — L'objet à radiographier est représenté par la ligne 
À et B. A serait la clavicule, B serait l'épine de omoplate. 
C1 A PB, k V2 


Prise des clichés. — Le blessé sur le dos, l'ampoule est 
au-dessus de lui. 

L’ampoule placée en OD fixe sur un premier cliché. C, 
l’image de l’objet AB en A, B, 

Déplacée en OG, l'ampoule fixe sur un deuxième cliché C, 
l’image de AB en A, B}. 


2‘ SCHÉMA 


Examen des clichés au stéréoscope. — Perception du relief 
normal. 

Le stéréoscope fait apparaître l’image des clichés C, et C, 
dans un même endroit de l’espace, en IC, et IC}, mais l'œil droit 
ne voit que l'un des clichés et l'œil gauche ne voit que le second 
cliché. 

Nous pouvons donc par convention et pour simplifier repré- 
senter les deux images des clichés en IC, et IC, sur ce deuxième 
schéma. Tout se passe comme si ces images des clichés étaient 
les clichés eux-mêmes, illuminés par dog lampes électriques 
placées derrière eux. 

Supposons que tout soit disposé pour pouvoir mettre en 
même temps, l'œil droit en OD, et l'œil gauche en OG, là où l'ampoule s’est trouvée successive- 

` ment au moment de la prise des clichés. 

A Supposons d'autre part, qu'on ne montre à l'œil droit OD que 
IC, ` JC, le premier cliché IC,, pris par l'ampoule en OD, — et qu'on ne 
montre à l'œil gauche que le deuxième cliché IC, pris par l'ampoule 
en OG. Dans ces conditions, l'œil droit recevra les rayons lumi- 
neux partis de À, B, du premier cliché IC,, — 
et l'œil gauche recevra les rayons lumineux 
partis des points A, : B, du deuxième cli- 

ché IC.. 

Mais ces rayons lumineux se croisent deux 
par deux. Ils représentent le même objet. Le 
cerveau percevra donc l'image virtuelle de 
l'objet en AV BV, — là ou se trouvait l'objet 
AB. La clavicule (A) est en avant, l'épine de 
l'omoplate (B) est en arrière. C’est l'examen 
direct avec le relief normal. 


Fig. 3 — 1* schéma. — Prise des clichés. 


3° SCHÉMA 


Le relief inverse. — Le cliché 1C, pris 
par l'ampoule en OD (c'est-à-dire à droite) 
EE ANT n’est visible que pour l'œil gauche OG. 
Examen des clichés au stéréoscope. Le cliché 1C, pris par ampoule en OG 
(c’est-à-dire à gauche), n’est visible que pour 
l'œil droit OD. 
Autrement dit on a mis le cliché de droite à gauche dans le stéréoscope, el 
inversement. 
Dans ces conditions, l'œil droit OD recoit les rayons lumineux partis de 
A B, — cliché C.. 


. . , | . Fig. 35. — 3° schéma. 
L'œil gauche OG reçoit les rayons lumineux partis de A, B, — cliché C.. Le relief inverse. 


Le cerveau perçoit l’image de l’objet AB en BV AV, au point de croisement 
des prolongements des rayons lumineux. 


Mais le schéma montre que, cette fois-ci, le point BV (épine de l'omoplate) est plus rapproché 
des yeux de l'observateur que le point AV (clavicule). 


74 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


J 


Le blessé est vu maintenant de dos, alors qu’il était vu de face tout à l'heure. C'est le relief 
inverse. 

La comparaison des schémas 2 et 5 montre que dans le schéma 2, les deux yeux sont obligés de 
converger davantage pour fixer la clavicule AV que pour regarder l'épine de l’omoplate BV; — 
tandis que dans le schéma 5 les deux convergent moins pour fixer la clavicule AV que pour 
regarder l'épine de l'omoplate BV. 

Or, dans la vie réelle, nous avons vérifié des milliers de fois qu’une forte convergence de nos 
deux yeux était nécessaire pour fixer un objet rapproché; — tandis que la convergence exigée pour 
fixer un objet très éloigné était presque nulle. 

Une association d'idées s'est établie progressivement dans notre cerveau entre : 1° Forte 
convergence et objet rapproché, et 2°, entre faible convergence et objet éloigné. 

Aussi, quand dans l'examen direct des clichés stéréoscopiques (schéma 2), il nous faut con- 
verger fortement pour voir le point A (clavicule), — et faiblement pour fixer le point B, nous en 
concluons que la clavicule A est à ce moment plus près de nous que l'épine B de l'omoplate. 

Dans l’examen inverse (schéma 3) c'est le contraire qui se produit; ce sont les modifications de 
convergence nécessilées par le changement de position des 2 clichés stéréoscopiques qui expliquent 
le phénomène de la perception du relief inverse. 


PROCÉDÉ D’EXTRACTION PAR LES AMPOULES JUMELÉES 


Médecin Aide-Major Coupe (3° Région). 


L'extraction des projectiles sous le contrôle intermittent de l'écran est généralement reconnue 
comme le procédé de choix. Elle doit d'ailleurs être précédée de localisations approximatives, 
radioscopiques ou au compas. 

Elle a un grand inconvénient : si elle détermine avec précision le rayon vertical passant par 
le projectile, elle n'indique pas la profondeur de celui-ci. Le chirurgien voit très bien sur l'écran 
l'ombre du projectile et celle de la sonde cannelée. 1] ne peut savoir si sa sonde est au-dessus ou au 
dessous du projectile. D'où il résulte de nombreux tâtonnements, une augmentation de la durée 
opératoire, parfois même des échecs. Le procédé des ampoules jumelées simplifie beaucoup 
l'opération. 


Principe. — L'accouplement de deux tubes radiogènes, fonctionnant simultanément, a déjà 


été réalisé, mais plutôt pour la radiostéréoscopie que pour l'extraction sous le contrôle de l'écran. 

Soit deux tubes radiogènes, à un état de vide sensiblement 
identique, accolés sur un même plan horizontal, leurs cupules étant 
tangentes. Ces tubes placés sous la table sont branchés chacun sur 
le courant secondaire. 

L'image d’un projectile P se produira en P’ et P” (fig. 6). 

Si on glisse une sonde cannelée entre l'écran et le projectile, 
elle donnera deux images S’ et S”. 

Plus la sonde S se rapprochera de P plus ses ombres se rap- 
procheront de P’ et P”. 

Quand S’ sera sur P’ et S” sur P” on sera sûrement au contact 
du projectile sans erreur possible. 

Souvent une raison anatomique ne permet pas d'aller progres- 
sivement de l'écran jusqu'au projectile. Le chirurgien glissant sa 
sonde dans un plan de clivage plus facile constate que S'et S” sont 
plus éloignés que P’et P”. Il peut en déduire avec certitude qu'il 


Fig. 6. est plus bas que le projectile. 
Extraction d'un corps étranger P 
par le procédé des ampoules jumeltes. Application ‘du principe. — Le courant doit être amené aux 


deux ampoules, soit par de petits trolleys placés sous la table, soit 
par quatre fils à grand isolement. 
Chaque ampoule est sur un pied différent. I] serait plus commode d'avoir un étrier spécial 
pouvant à lui seul supporter deux ampoules jumelles. 


Diaphragmes. — Comme les diaphragmes ordinaires ne peuvent étre utilisés et qu'il est indis- 
pensable de protéger les mains du chirurgien, on interpose à l'orifice de la cupule une rondelle 
de plomb ayant une échancrure. 


Procede radioscopique rapide de localisation des projectiles. 75 


Ainsi, dans le champ des rayons X, le chirurgien n'engagera pas ses mains mais seulement la 
pointe de ses instruments (sonde ou pince). 

Enfin, si dans des régions très épaisses les ombres doubles devenaient peu visibles on pourrait 
cacher successivement la lumière d'une ampoule à l’aide de lamelles de plomb fixées sur une 
règle à dessin. 

Un mouvement de va-et-vient imprimé à la règle par un aide, montrerait presque simulta- 
nément les rapports relatifs de P” et S”. 


CONCLUSION 


Ainsi les délabrements sont moins considérables, la durée opératoire notablement raccourcie 
et la précision beaucoup plus grande. 
Le procédé est d'ailleurs susceptible de perfectionnements que nous étudions actuellement. 


PROCÉDÉ RADIOSCOPIQUE RAPIDE DE LOCALISATION DES PROJECTILES 
Médecin Aide-Major FROMENTIN (3° Région). 


Notre procédé dérive de la construction géométrique suivante : 

Le point P figure le corps étranger dont on cherche la profondeur. Les points R et O sont 
invariablement liés à l’ampoule A. 

On fait un premier examen pour oblenir la projection orthogonale du point P en B. 

On déplace l’ampoule horizontalement jusqu’à ce que la projection oblique au point R venu 
en R’ et celle du point P coïncident sur l'écran en C. 

En pratique nous emplovons un localisateur métallique solidaire de l'ampoule. La base 
de ce localisateur de forme circulaire porte un réticule composé de deux fils de métal qui se 
coupent au centre du cercle. Le rayon normal issu 
de l’anticathode doit passer par le croisement des 
fils. 

Pour obtenir le point B, on mène l'image du 
projectile P et celle de l'intersection des fils O’en 
coïncidence sur l'écran en B. On marque ce point. 
Par un procédé connu, on marque aussi sur la peau 
du sujet le point D par lequel passe le rayon normal. 

L'écran restant fixe et à une distance arbitraire 
mais invariable de l'anticathode, on déplace l'am- 
poule jusqu’à ce que l'image du point P se confonde 
sur l'écran avec celle d’un point quelconque R’ du 
contour de base du localisateur. On obtient ainsi le 
point C’ qu’on marque sur l'écran. 

La distance du croisement des fils au centre de l'anticathode cest la quantité A'O’. 

R'O’ est le rayon de la base du localisateur. 


L'appareil est construit de manière que le rapport a soit exprimé par un nombre entier. Ce 


nombre multiplié par C’B donnera la distance BP du projectile à l'écran. 
Notre procédé nous semble présenter les avantages suivants : 
L'ampoule peut être à une distance quelconque de l'écran. 
Le calcul est facile puisqu'il suffit de multiplier une longueur par un nombre constant. 


Un localisateur donne des images nettes. 
Toutes les manipulations se font dans l'obscurité. Le temps nécessaire à la localisation est 


très réduit. Le matériel employé peut étre très simple. 


DISPOSITIF POUR LA LOCALISATION DES PROJECTILES EN PROFONDEUR 
PAR LE PROCÉDÉ DE HARET 


M. PicartT-Leboux (5° Armee). 


L'appareil se compose de deux parties : une horizontale glissant le long de la table, une ver- 
ticale fixée à la partie horizontale par le milieu. 


76 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


La branche située au-dessus du plan de la table est évidée pour permettre le passage d’une 
glissière verticale. Elle présente elle-même deux bagues dans lesquelles coulisse horizontalement 
une tige métallique rigide. 

Cette tige possède un curseur à serrage facultatif d'où part un fil à plomb. 

A la glissière verticale est accrochée une réglette plate qui descend le long de l'appareil, 
et graduée de telle sorte que le O corresponde exactement à la partie inférieure de la tige métal- 
lique. | 

La branche située au-dessous du plan de la table présente une équerre horizontale dirigée vers 
l'ampoule, graduée et permettant de faire passer le fil à plomb à une distance égale au dépla- 
cement de ampoule. | 


Utilisation de l'appareil : 


1° L'écran doit être dans le porte-écran et au-dessus de la tige métallique; cette tige au-dessus 
de la région probable de repérage, touchant la peau si possible ; 

2" Faire coïncider la pointe de la tige et la projection d'un point du projectile (rayon normal); 
serrer alors la bague à coulisse portant le fil contre la réglette; le fil correspond au O de la 
réglette. | 

3° Décaler l’ampoule de 10 centimètres en avant de l'opérateur; faire coïncider la pointe de la 
tige avec la projection du même point choisi du projectile (rayon oblique), fixer la tige par la vis 
de pression; 

4 Lire la profondeur du projectile indiquée à l'intersection du fil et de la réglette. 


Avantage de l'appareil : 


Repérage très rapide; — lecture immédiate de la distance peau-projectile; — repérage avec le 
minimum de temps sous les rayons, un seul décalage ; — repérage fait, les mains de l'opérateur 
restant à distance du faisceau de rayons; — pas de marques sur l'écran, pas de calcu . 

Les différentes manipulations se font à la lumière rouge. 


COMMANDE A DISTANCE POUR BAGUE A BUTÉES 


Par MM. DeLHERM et DESALME. 


Cet appareil permet de faire basculer l'ampoule à distance, dans l'application de la méthode de 
repérage par rotation limitée de M. PATTE. 

Il suffit d'adjoindre une crémaillère circulaire à la partie inférieure de la bague mobile, cons- 
truite par la maison GAIFFE. 

Une roue dentée s'engrène sur cette crémaillère et se fixe sur le bras porte-ampoule par un 
collier. 

Enfin une commande souple, muce par une manette placée à portée de main permet d'actionner 
à distance la roue dentée et par conséquent la bague à butées (!). 


COMMANDE A DISTANCE FACILITANT L'EXÉCUTION 
DE LA MÉTHODE DE REPÉRAGE PAR ROTATION LIMITÉE DE L'AMPOULE 


Médecin principal Hirrz. 


La méthode de repérage par rotation limitée de ampoule, décrivant un arc de 26°, 50° (à très 
peu près), tel que le déplacement de l’ombre du projectile est moitié de la distance écran-projectile, 
est sans contredit très intéressante (On sait qu’elle a été signalée par M. PATTE). Associée à un 
instrument permettant la détermination exacte et facile de la verticale du faisceau, le pointage des 


A) La méthode de localisation par rotation de l'ampoule à angle fixe (269,20) réunit, surtout si elle est 
associée à l'écran percé, des avantages précieux : protection du rodiologiste, netteté permanente des 
images, précision, rapidité ‘une minute environ), automaticité presque complète, élimination de toutes les 
causes d'erreur. En raison de ces qualités, elle a beaucoup de faveur et se répand rapidement, Le seul 
inconvénient qu'elle présente réside dans la nécessilé de faire basculer Fampoule à la main après avoir 
coupé le courant, ce qui est d'ailleurs facile si Pon ulilise un interrupteur à distance. La pratique montrera 
si cet inconvénient est suffisant pour nécessiter une commande à distance telle que celle qui esl envisagée 
par MM. Delherm et Desalme et qui est également une tringle condée agissant sur étrier porte-ampoule. Les 
accessoires sont déjà nombreux et les constructeurs ont de grandes difficultés à TPS œuvre. 

«J. HIRTZ. 


Modèle economique de table radiologique. 77 


ombres par réticule, la lecture directe de la profondeur, tel qu'est par exemple l'écran percé, ce 
procédé devient rapide (durée d’une localisation : une minute environ), très précis, libéré de 
toute cause d'erreur appréciable, inoffensif pour l'opérateur et enfin presque automatique. ll est très 
en faveur dans nombre de postes de l'avant où la rapidité d'exécution est considérée à juste titre 
comme une qualité primordiale et pas mal de radiologistes ont déjà aménagé eux-mêmes leur 
appareillage pour réaliser la rotation limitée de lampoule avant même d'être en possession des 
bagues à butées bien comprises qui se construisent actuellement pour les appareillages DrauLT et 
GAFFE. 

Le seul inconvénient relevé avec l'emploi de la bague à butées seule est la nécessité de faire 
basculer l’ampoule à la main en appuyant sur l'étrier porte-ampoule. Ce mouvement est une com- 
plication gênante, aussi l’idée d’une commande à distance pour assurer aisément la rotation de l'am- 
poule, s'est-elle logiquement présentée à l'esprit de plusieurs praticiens. M. le médecin major 
DELuerM préconise un flexible qui, par un pignon, agirait sur la partie mobile de la bague munie 
d'une denture à cet effet. | 

La commande par flexible ne paraît pas permettre de réaliser un effort suffisant, car s’il faut 
que l'ampoule puisse tourner, il ne convient pas cependant qu'elle le fasse trop librement ; il est 
nécessaire qu'elle soit freinée dans une juste mesure, afin de conserver à coup sûr la position qui 
vient de lui être donnée. 

Le mode de commande indiqué par M. le médecin aidemajor Trises, qui s'applique exclu- 
sivement à l'appareil DrauzrT, est excellent et peut être aisément réalisé. 

Voici en quoi il consiste. Dans le porte-ampoule de DxravuLT, l'armature mobile qui soutient 
l'ampoule est maintenue contre un disque fixe terminant le tube horizontal à section carrée, par 
une longue tige qui traverse ce tube et qui se termine par une partie filetée sur laquelle sont vissés 
d'une part : un écrou et un contre-écrou donnant le freinage convenable et d'autre part un petit 
volant qui bloque le porte-ampoule en serrant sur une chape entourant les deux écrous précités. 

Cette chape est remplacée par une clef à levier, genre clef à boulons, percée d'une ouverture 
hexagonale appropriée à la grosseur des deux écrous. Son épaisseur est telle que le volant de 
serrage peut continuer à bloquer l'ampoule lorsque cela est nécessaire. 

Pour faire basculer ampoule, il suffit d'actionner le levier de la clef; celle-ci par linter- 
médiaire des écrous, vigoureusement serrés l’un contre l’autre, entraîne et fait tourner la tige solidaire 
du porte-ampoule. | 

Un autre genre de levier de commande, peut-être préférable au précédent, est proposé par le 
constructeur du pied porte-ampoule. ll se compose d'un écrou fendu qui remplace le volant de 
serrage et qui peut jouer le même rôle pour la fixation de l'ampoule dans une position quelconque 
ou au contraire se solidariser par le serrage, d'une tige formant levier, avec l'extrémité filetée de la 
tringle qui traverse le bras horizontal. Ce dispositif s'adapte à tous les modèles existants du 
matériel DRAULT. 

Pour l'appareillage GairrEe, qui est agencé différemment, il faut un autre dispositif. 

Une tringle parallèle au tube carré horizontal porte-ampoule peut tourner dans des paliers 
portés par deux bagues serrant le tube carré vers chacun de ses bouts. Cette tringle est coudée à 
angle droit à ses deux extrémités, constituant ainsi un système de deux leviers solidaires l’un de 
l'autre. L’un d'eux, ântérieur, est terminé par une fourche qui peut embrasser la tige en bois de 
l'étrier porte-ampoule. On comprend facilement qu’en agissant sur le levier postérieur, on puisse 
faire basculer l’ampoule ou la remettre en place. Lorsque l'on veut laisser toute liberté à l'ampoule, 
l'ensemble de la tringle est ramenée en arrière et la fourche n'aclionne plus l'étrier-support. 

Il sera possible dorénavant de demander un « levier de commande à distance pour rotation 
limitée de l’ampoule — matériel DrAULT ou matériel GAIFFE ». 

Les appareils des constructeurs qui ne se prêtent pas à la rotation latérale de l'ampoule ne 
sont naturellement pas à envisager. 


MODÈLE ÉCONOMIQUE DE TABLE RADIOLOGIQUE 


Médecin Aide-Major GENEvoix, Chef du Service central de la 8° Réyion. 


Cette table a été étudiée dans le but de fournir un matériel à la fois simple, pratique et écono- 
mique aux laboratoires radiologiques de la région qui ne possèdent pas de pied porte-ampoule 
et qui, de ce fait, ne peuvent, ni facilement pratiquer les repérages de projectiles, ni faciliter la 
tâche des chirurgiens qui demandent à opérer à l’aide du contrôle de l'écran. 

La table est construite en sapin; elle peut ètre faite entièrement en chène, sans grande aug- 
mentation de prix. Ses mesures sont : longueur, ? mètres; largeur, 0 m. 70; hauteur, 0 m. 80, Elle 


/ 


78 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


est solidement assemblée, de façon à être très stable et à pouvoir être utilisée en position debout 
pour les examens viscéraux. Elle est recouverte par un plateau très transparent aux rayons X, fait 
en bois d’okoumé, d’un prix de revient qui n'est guère plus élevé que celui du sapin de choix. 
Une mince plaque d'aluminium peut recouvrir cette table, destinée également à servir de table 
d'opération chirurgicale. 

Son mécanisme support-d’ampoule est conslitué par deux chariots assemblés l’un dans l’autre. 
Le plus grand chariot a un mouvement longitudinal et glisse sur galets entre les deux traverses de 
la table. Ce chariot est manœuvré à l’aide d'une poignée et il entraîne solidairement une potence 
métallique (ou en bois) porte-écran; il peut ètre fixé à un point quelconque de sa course à l’aide 
d'une vis qui fait pression sur la traverse de glissement. 

Dans ce premier chariot, coulisse sur galets un deuxième chariot qui a son mouvement dans le 
sens transversal. Sur ce chariot sont fixés la cupule et le diaphragme au moyen d'un système d’ajus- 
tage, qui est différent suivant la provenance de fabrication de ces accessoires employés. Ce chariot 
est manœuvré par une poignée de tirage qui permet d'amener le rayon normal au point choisi et 
de décaler l’ampoule. Une vis de pression sur la tige de la poignée permet de fixer ce chariot au 
point voulu de sa course.. 

Le diaphragme est manœuvré soit par une tirette ou un flexible à portée de la main. 

Pour permettre d'utiliser cette table pour les radiographies, il a été construit un châssis mobile 
s'adaptant au-dessus de la table, disposé de façon à recevoir la cupule et ampoule. 

Pour soustraire le chirurgien et le radiologiste aux rayons, il a été prévu, des deux côtés de la 
table, un tablier protecteur en tissu opaque. 

En raison de la commodité de cette table pour les services radiologiques chirurgicaux et vu le 
faible prix de revient (80 à 100 francs, non compris la cupule, le diaphragme et son flexible), nous 
pourrons, avant peu, je l’espère, donner satisfaction aux radiologistes qui n’ont pas un matériel 
pratique pour l'assistance radiologique aux chirurgiens de leurs formations. 


APPAREIL RÉGULATEUR POUR AMPOULES RADIOLOGIQUES 
RÉGLABLES PAR ÉTINCELLES 


Médecin Aide-Major Lerèvre (5° Région). 


L’ appareil se compose : d'un collier métallique b doublé intérieurement d'un feutrage de drap 
et qui entoure l'extrémité cathodique du tube. Ce collier porte à sa partie inférieure une vis de 
serrage a; à son extrémité supérieure, un appendice c, lraversé par un pivot. 

A la base de cet appendice supé- 

rieur, vers l'extrémité cathodique de 

, p l’ampoule et parallèlement à la surface 
Régulateur Se supérieure de cette extrémité, se trouve 
une petite plaquette métallique hori- 


1 


zontale e, soudée au collier et dont le 
bord libre est recourbé à angle droit 
sur une hauteur dun demi-centimètre 
Ÿ et verticalement en haut. Le petit re- 
EC ; bord ainsi constitué est percé en son 
Cm gaa... ç milieu d’un trou laissant passer l’extré. 

aan mité d'une petite tétine de caoutchouc f, 
analogue à celle qui sert au déclanche- 
ment de certains obturateurs photogra- 
phiques. Sur cette plaquette est placée, 
à plat, la petite tétine de caoutchouc 
reliée à un tube et une poire. Un fil de 
métal 7 (cuivre, maillechort ou acier) 
pivote autour du petit axe en traver- 


Fig. 8. — En P, position de repos du bras de levier j. , > . : 
En P’, létincelle éclate entre son extrémité et la raquette fixée sant l'appendice supérieur du collier et 
au régulateur. supporte à son extrémité inférieure une 


petite raquette horizontale soudée 9, 
venant s'appuyer à plat sur la face supérieure de la tétine de caoutchouc. Un ressort de rappel très 
doux h, fixé, d'une part, sur le grand bras de levier du fil de métal, d'autre part, sur le haut de 
l'appendice du collier, permet le retour de ce fil dans la position initiale, lorsqu'il en aura été 
éloigné. — L'appareil est ainsi complet : à l'extrémité du régul teur de l'ampoule, on appliquera un 


Diaphragme supplémentaire pour le reperage radioscopique. 79 


fil métallique en forme de raquette de trolley, sur lequel éclatera l'étincelle régulatrice ; le collier 
sera réuni par un conducteur à la cupule métallique formant l'extrémité de l'appendice cathodique. 


Fonctionnement. — Au repos, le fil mobile occupe une position P éloignée du régulateur du tube. 
. Vient-on à appuyer sur la poire, le fil se déplace vers le régulateur en P’. Le déplacement sera 
d'autant plus grand que le petit bras de levier placé sur la tétine de caoutchouc se déplacera 
davantage et que le grand bras du levier dirigé vers le régulateur sera plus long. Pratiquement, 
le déplacement obtenu par le gonflement de la tétine atteint 6 à 8 centimètres à l'extrémité du 
grand bras de levier, espace toujours suffisant pour le réglage. Naturellement, on rapproche ou 
éloigne à volonté le fil métallique du régulateur en le pliant, afin que l’étincelle n'éclate pas dans 
la position de repos, ou éclate automatiquement, comme lorsqu'on utilise le régulateur ordinaire, 
lorsque l'ampoule atteint un certain degré de dureté. 
La forme de raquette donnée au fil placé sur le régulateur permet d'avoir toujours une étin- 
celle lorsque le fil n’aura pas une position rectiligne pour quelque raison que ce soit. 


Avantages. — Prix de revient insignifiant. 

Se place sur toutes ampoules à régulateur à étincelles. 

Est manœuvré par le radiologiste lui-même au moyen d'une simple poire en faisant un examen 
radioscopique sans quitter l'écran de vue, ou en faisant une radiographie, l'œil au milli-ampère- 
mètre. 

Fonctionne dans toutes les positions de l'ampoule. 

Le régulateur à air, qui avait seul ces avantages, peut donc, dès lors, être remplacé, dans son 
emploi, par le régulateur à étincelles, moins fragile et moins coûteux. 


DIAPHRAGME SUPPLÉMENTAIRE POUR LE REPÉRAGE RADIOSCOPIQUE 
PAR LES MÉTHODES NÉCESSITANT LA GRANDE OUVERTURE DU DIAPHRAGME 


Médecin-Major de 2° classe PESTEL. 


Ce diaphragme est du type à fente linéaire. ll se caractérise par la présence de 2 fentes 


Fig. 10. 


CLS LL CL , | dans le sens longitudinal, soit dans le sens trans- 
CLLLLL EAA N LLLA ZA. i versal par rapport à la table, sans rotation du 
G LARRIA IND LL BB" Ré: 

diaphragme. La construction en est très facile 

pour le modèle simplifié que nous décrivons (le 

modèle définitif reste toujours centré s'’ouvrant 
en deux dans le sens de la longueur, à la façon de 
volets). 

On prend une planchette de bois de 5 mm. 
d'épaisseur de dimensions convenables pour que, 
munie de deux réglettes B (fig. 9, coupe) elle puisse 
coulisser sur le diaphragme, et qu’elle recouvre 
entièrement l'ouverture la plus grande du dia- 
phragme (fig. 10), 2 taquets TT’ fixés sur le dia- 
phragme limitent cette position. 

Marquer sur la planchette dans cette position 
le point de passage du rayon incident normal O 
(fig. 9). De ce point comme centre racer une 
croix FF” à tranches perpendiculaires de 5 à 6 mm. 


80 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


de large, la limiter en clouant sur le reste de la planchette 4 plaques P, en plomb de 2 mm.ouen 
tissu anti-X. 
Le rayonnement passant au travers de ce diaphragme supplémentaire donnera une image 
fluorescente en forme de croix. 
Une manette M permet de faire coulisser ce diaphragme supplémentaire du côté opposé 
aux taquets lorsqu'il n'est pas utilisé (fig. 11). 


DEUXIÈME PARTIE 
NOTES DE PRATIQUE 


CALQUES RADIOSCOPIQUES RAPIDES ET PRÉCIS 
Médecin auxiliaire LapiroT (15° Région). 


Pour obtenir un calque radioscopique, la technique employée actuellement est la suivante : On 
dessine sur la glace protectrice de l'écran, à l’aide de crayons gras spéciaux, les détails importants 
de l’image radioscopique. Puis, à l’aide de papier transparent, on calque ce premier dessin (en 
somme, on fait le dessin une deuxième fois). Si, à ce moment, on ajoute quelques notes, on a ce 
qu'on pourrait appeler le canevas du calque radioscopique. Généralement on termine le calque 
ultérieurement. Pour cela, il faut en faire une troisième fois le dessin, en se servant des couleurs 
réglementaires, et il faut l'interpréter. | 

Dans la pratique, les difficultés qui se présentent sont : qu’il est parfois difficile de se procurer, 
dans le commerce, de bons crayons gras, mordant bien sur le verre. En outre, le défaut de ces 
crayons est qu'ils ont toujours une pointe mousse et que. de ce fait, ils donnent des traits de gros- 
seur variable, souvent insuffisamment opaques. Aussi, il est souvent difficile de représenter exacte- 
ment les menus détails d’une image radioscopique. Enfin, il faut signaler qu’en reportant le dessin 
sur le papier transparent, on déforme toujours un peu l'original. 

Avec notre manière de procéder, que nous allons décrire, la confection des calques radiosco- 
piques est plus rapide et plus précise. 

Dans notre pratique journalière nous nous servons, pour la confection des calques radiosco- 
piques, d’une plume ordinaire et d'encre grasse (encre non à base d'huile, encre à tampan, par 
exemple). Avec cela, on dessine sur la glace de l'écran fluorescent, presque aussi bien et presque 
aussi facilement que sur papier. On peut représenter les détails les plus petits. Les traits obtenus 
sont fins, opaques et très visibles. L'encre ne s'étale pas sur le verre et il n’y a pas de ratés. La 
plume étant fine et opaque s'aperçoit très bien sur la glace. 

Une fois le dessin radioscopique obtenu sur la glace de l'écran, il s'agit de le transférer sur 
papier calque. Rien n'est plus simple : on procède comme si on voulait faire un tirage à la pâte à 
polycopier. Il faut buvarder fortement la glace pour enlever l'excès d'encre (il en reste toujours 
assez). On prend ensuite un papier transparent lisse (papier cristal), réglementaire, et on en applique 
le verso sur le dessin. On le fait adhérer sur la glace en frottant doucement avec le doigt. Le 
dessin est alors reproduit automatiquement et fidèlement. Si on regarde le calque du côté du recto, 
le dessin apparaît en bonne position. Si on a fait figurer des indicalions écrites sur la glace, celles-ci 
sont également reproduites et sont très lisibles. Au besoin on peut tirer, de la même manière, un 
duplicatum du calque. Bien entendu, on termine le dessin radioscopique ultérieurement. A noter 
que toutes ces manipulations peuvent se faire dans une demi-obscurité ou à la lumière rouge. 

Une petite difficulté se présente, si on a à exécuter un calque radioscopique sur l'écran en 
position verticale; ceci, du fait que l'encre n'arrive plus à l'extrémité de la plume, en raison de la 
situalion de cette dernière. On obvie facilement à cela en se servant d'un porte-plume, coudé de 
telle sorte que la pointe de la plume soit toujours tournée en bas. 

Signalons enfin qu’un aide, muni d'une compresse imbibée d'alcool, peut faire disparaître très 
rapidement le dessin sur la glace de l'écran. L'écran se trouve ainsi prêt pour un nouvel examen. 
La même plume peut servir indéfiniment (pas d'oxydalion). Une petite plumée d'encre est suffisante 
pour dessiner le calque radioscopique le plus compliqué. Notons aussi que, si on a soin de se 
servir d'un porte-plume à manche long, on peut se passer de gants protecteurs, car on peut 
dessiner tout en ayant les mains hors du rayonnement. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X on 


GÉNÉRALITÉS 


René Desplats et Roger Wickham (Lille). — 
Notes de pratique radiologique aux armées 
(Archives d'électricité médicale et de Physiothé- 
rapie, Février 1918, p. 67 à 75 avec à fis.). 


Les A. préconisent un décalage fire de l'ampoule; 
une rotation variable de celle-ci : Après avoir marqué 
sur la peau, par un index métallique, le passage du 
rayon normal traversant le projectile, ils déplacent 
l'ampoule de 10 centimètres, puis la font tourner : 
4° jusqu'à ce que le rayon normal passe par l'index, 
dont il marque la projection sur l'écran: % jusqu'à 
ce que le rayon normal passe par le projectile dont 
il marque également la projection. Des graphiques 
établis pour les différentes distances ampoule-écran 
leur permettent de lire immédiatement les distances 
projectile-écran et index-écran. 

Quand. ce qui arrive fréquemment au front, on ne 
pourra retourner le blessé, et que cependant le pro- 
jectile sera plus près de la face inférieure, on pourra 
appliquer la même méthode en localisant par rapport 
à un index placé sur cette face. Dans ce cas, on fait 
pivoter ampoule jusqu'à rencontrer d'abord le corps 
étranger et ensuite l'index. On mesure la distance 
table-écran. On lit la profondeur sur la régle corres- 
pondant à la distance anticathode-écran, en partant, 
non du zéro, mais du chiffre de la distance table- 
écran et en comptant les centimètres de droite à 
gauche. À. LAQUERRIÈRE. 


PHYSIQUE 


Coolidge et Moore (New-York). — Les rayons X 
provenant de sources autres que le point d'im- 
pact dans les tubes à pure décharge d'électrons. 
(Archives of Radiology and Flectrotherapy 
1° Novembre 1917, p. 176 à 183 avec lò fig.; 
2° Décembre 1917, p. 216 à 221 avec 10 fig.) 


En utilisant comme chambre noire une boite de 
plomb percée d’un trou d’aiguille (stenopé), les A. 
ont pu photographier l’anticathode d'un tube Coolidge 
en marche : La totalité de l’anticathode et de son 
support sont le siège d'une émission de rayons X. 
Ce phénomène leur parait devoir ètre expliqué par 
la réflexion (réfl. vraie ou émission secondaire) de 
rayons calhodiques sur le point d'impact; ces rayons 
ne peuvent, en raison de leur charge négative, re- 
tourner que sur l'anticathode. 

L'émission de rayons XN est sensiblement la mème 
sur la face antérieure et sur la postérieure; mais sa 
distribution est variable suivant le voltage (par 
exemple pour une étincelle éq. de deux pouces, la 
tige de molybdène qui porte l'anticathode émet moins 
que le tungstène, avec dix pouces, elle émet beaucoup 


plus. la radiation caractéristique du molybdène étant 
surajoutée). 

lls ont essavé différents artifices : 

Capuchon métallique percé de deux orifices (f. ca- 
thodique et f. de rayons X) et au mème potentiel 
que l'anticathode. On a bien ainsi le seul faisceau 
provenant du point d'impact, mais le capuchon rougit 
trop vite, et le champ irradié devient tropétroit; la 
cathode placée très près de l’anticathode, ce qui ne 
donne aucun avantage, limite la chute de potentiel 
du tube, rend la température du filament inconstante 
dès que l'anticathode devient incandescente, etc. 

Hs pensent qu'on trouverait la solution dans le 
choix des métaux composant l'anticathode et son 
support : le platine (p. atomique 195.2) donne une 
intensité de radiations de 100— le tungstène (p. at. 184), 
de 91, le molvbdène (p. at. 96, de 50, le cuivre 
(p. at. 65.6) de 55, et enfin l'aluminium (p. at. 27) de 
10 seulement. L'intensité est donc approximativement 
proportionnelle au poids atomique; il y aurait heu, 
pour réduire la production en dehors du point d'im- 
pact, de recouvrir la masse de l'anticathode d'alumi- 
nium ou de magnésium. Encore faut-il remarquer 
que cet arlifice ne serait utilisable que pour de faibles 
intensilés, car les corps à poids atomiques faibles ne 
sont pas suffisamment réfractaires. 

lis rejettent de mème différents autres dispositifs 
(anlicathode placée à angle droit sur le grand axe du 
tube — diaphragme situé à l'intérieur du tube pa- 
rallèle à l'anticathode et isolée d'elle). 

Hs remarquent que tous leurs résultals ont été 
obtenus avec une surexposilion considérable par 
rapport au temps de pose d’une radiographie nor- 
male et que si on emploie ce temps de pose, on ne 
voit aucune différence entre les épreuves impres- 
gionnées, soit avec un tube ordinaire, soit avec un 
tube muni d'un de leurs dispositifs de protection 
contre les rayons émis en dehors du point d'impact. 
Hs concluent donc que dans l'état actuel de la tech- 
nique radiographique, le ròle joué par ces rayons est 
trop minime pour qu'il y ait lieu de compliquer le 
matériel pour les éviter. A. LAQUERRIÈRE. 


TECHNIQUE ET APPAREILS 


J. Fiolle. — La réorganisation des services de 
chirurgie après la guerre. (Presse medicale, 
4 Mars 1918, p. 145 à 147.) 


« Parmi les améliorations les plus remarquables 
réalisées par le Service de Santé, il faut mettre en 
première ligne celles qui concernent la radiographie 
et l'utilisation des laboraloires. » Avant la guerre on 
ne faisait appel à ces services que de facon inter- 
imillente et pour ainsi dire extérieure : l'équipe chi- 
rurgirale nouvelle comprend, à ttre d'éléments pri- 
mordiaux et véritablement personnels, un radiographe 
et un bactériologiste. Il est nécessaire que la pratique 
civile bénéficie de cette innovation : on ne doit plus 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 6 


82. Rayons X. 


aller à la recherche d’un corps étranger dégluti, d'un 
abcès pulmonaire sans la collaboration constante du 
radiologiste. Aucun hôpital, aucune maison de santé 
ne doit ètre dépourvue non seulement d'un service 
radiologique, mais aussi d’une salle d'opération sans 
écran et sans honnette. Le meuble radioscopique de 
Ledoux-Lebard doit permettre d'examiner, dans leur 
lit, les malades d’un service d'aflections thoraci- 
ques, etc. L'armée possède actellement un nombre 
considérable d'appareils, l'Assistance publique doit 
les acquérir et les répandre à profusion dans les ser- 
vices chirurgicaux. A. LAQUERRIÈRE, 


R. W. À. Salmond. — Technique pour la radio- 
graphie latérale de l'extrémité supérieure du 
fémur. (Archives of Radiology and Electrothe- 
rapy, Mars 1915, p. 297 à 300, avec 4 radiogra- 
phies.) 


Le sujet est d'abord couché de côté sur la plaque, 
reposant latéralement sur le còté à examiner. On 
immobilise soigneusement le genou et le pied; puis 
le malade remet son tronc le plus possible dans le 
décubitus dorsal en rejetant en arrière la jambe non 
immobilisée : al y a rotation pour le bassin, mais le 
fémur malade immobilisé n'y participe point. On 
obtient ainsi une vue plus ou moins latérale (suivant 
que la douleur a plus ou moins gèné le malade pour 
accomplir sa rotation) de l'extrémité supérieure du 
fémur — et non, bien entendu, de l'articulation. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Piot et A. Gimbert. — La projection orthogo- 
nale dans quelques méthodes de localisation 
utilisant deux radiographies. (Archives d'Eleclri- 
cité médicale et de lhysiothérapie, Mars 1918, 
p. 49 à 61, avec 6 fig.) 

LA. passe en revue la manière dont Hirtz, Belot, 
Zimmern, Nogier ont construit la projection ortho- 
gonale: il insiste sur l'utilité de cette projection pour 
obtenir exactement une localisation dans l’espace et 
un repérage par rapport aux organes. Pour lui, il fait 
deux radiographies sur deux plaques séparées (de 


facon à avoir le maximum de détails), après décalage 


de l'ampoule, ses plaques sont munies d'index visibles 
permettant de les superposer et de retrouver la trace 
de chacun des rayons normaux. Puis il décalque les 
deux images sur un même papier calque où il 
construit la projection orthogonale du projectile et 
et des différents rebords osseux. 

De plus il a dessiné quatre-vingts coupes de tron- 
connages du corps humain (coupes de Doyen) de façon 
à ce que toujours le corps étranger, s'il ne corres- 
pond pas exactement à une coupe, en soit du moins 
très proche. Il reporte sur ces coupes l'image du 
projectile en multipliant la mesure de sa profondeur 
par le rapport entre le diamètre vertical de la coupe 
et le diamètre du patient. A. LAOUERRIÈRE. 


L. Moreau (Toulon). — Des avantages de lexa- 
men radiologique des trajets fistuleux après 
injection de bismuth. (Archives d'rlectricité mé- 
dicale et- de Physiothérapie, Avril 1918, p. 155 
à 159.) 

LA. injecte dans les fistules un lait de bismuth 
tearb. de bismuth 60 gr. eau gommée 250 gr.) I 
rapporte % observations : une de fistule pleurale en 
communication avec une bronche, une de fistule abdo- 
minale ne communiquant pas aver l'intestin, une de 
fistule de la hanche entretenue par un projectile, une 
de la région sacro-iliaque avee esquille qui montrent 
l'avantage de ce procédé. A. LAOUERBRIÈRE. 


G. Guénaux. — L'emploi du sulfate de baryum 
crémeux dans l'exploration radiologique du 


tube digestif. (Archives d Electricité médicale 
de Physiotherapie, Mars 1918, p. 112 à 117, avec 
2 microphotographiecs.) 


L'A. vante l'emploi du sulfate de baryum crémeux, 
préconisé par MM. Bensaude et Terrey. Le sulf. de ba. 
crémeur, donne complète satisfaction au point de vue 
radiologique, mais de plus. il a une supériorité indé- 
niable sur les sels de bismuth pour la préparation et 
la stabilité des émulsions et il est beaucoup moins 
coûteux. A. LAQUERRIÈRE. 


Tauleigne et Gaston Mazo (de Paris). — Sur 
l'élimination du rayonnement secondaire en 
radiographie par l’antidiffuseur. (Archives d'élec- 
tricité médicale et de Physiothérapie, Avril 1918, 
p. 160 à 165 avec 5 fig.) 


Le filtre de Bucky (plaques de plomb, placées sur 
la plaque et dirigées vers l'anticathode) éliminait les 
rayons secondaires, ce qui donnait des images très 
nettes, mais fragmentait le cliché en une série de 
petits carrés. Les A. utilisent un dispositif du mème 
genre. mais le fond se déplace continuellement, grâce 
à un mouvement d'horlogerie; le temps de pose est 
allongé: mais l'image du filtre est escamotée. On a 
ainsi d'excellents clichés des régions épaisses. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Th. Nogier (Lyon). — Procédés de protection 
à réaliser dans l'application des rayons X. (Ar- 
chives d'électricité médicale et de Physiothérapie, 
Mars 1918, p. 97 à 111 avec 9 fig.) 


Nogier insiste une fois de plus et avec raison sur 
la nécessité de protéger l'opérateur; cette protection 
est devenue encore plus nécessaire en pratique de 
guerre; le nombre d'examens a été centuplé et le 
procédé le plus dangereux, la radioscopie a pris un 
développement tel que, sur le front, on fait parfois 
autant de radioscopies en une semaine qu’on en fai- 
sait en six mois dans un grand service hospitalier. 
Mais cette protection est, de l'avis de l'A., seulement 
ébaurhée : 

Les cupules insuffisamment opaques, présentent 
souvent un orifice (pour le porte-pastille) qui envoie 
un faisceau de rayons sur le support d'ampoule juste 
à l'endroit où le radiologiste place sa main pour le 
manœuvrer; elles présentent toutes une large brèche 
du côté de la cathode, par où sortent en abondance 
des rayons directs. Les glaces placées dans les bon- 
nettes et sur les écrans sont insuffisamment épaisses, 
les tabliers sont beaucoup trop courts pour les gens 
de grande taille, etc. 

(liéfle.rions. Lorsque j'étais aux armées, je n'ai eu 
aucune peine à oblenir du caoutchouc opaque en 
abondance ainsi que du verre au plomb. 

J'ai donc pu pour ma part, remédier aux divers 
inconvénients signalés. D'ailleurs, il faut reconnaitre 
que le service de santé a fait, depuis un certain nom- 
bre de mois, nn très sérieux effort pour livrer un 
matériel protégeant le radiologiste. La plupart des 
critiques de Nogier n'ont plus actuellement qu'un 
intérèt historique pour ceux qui reçoivent le nouveau 
matériel). 

L'A. indique divers procédés pour se protéger; en 
particulier, il décrit une très ingénieuse adaptation 
du easque de tranchée, qui devient un protecteur pour 
la lète et le front, en mème temps qu'un support très 
commode pour tenir une glace au plomb défendant le 
visage. — Signalons aussi l'importance qu’il attache 
et avec raison à l'usage de la pédale de Hirtz qui 
permet de w'allumer l'ampoule que le temps stricte- 
ment nécessaire: attirons enfin l'attention sur le porte- 
crayon à poignée protectrice de l'A. qui est une inno- 
vation heureuse. 


Rayons X. 


En somme, article utile que les débutants feront 
bien de méditer et que les vétérans liront, eux aussi, 
avec fruit. A. LAOUERRIÈRE. 


Hernaman Johnson (Londres). — Une méthode 
de chauffer le tube Coolidge, par le courant 
continu sans l'aide d’accumulateur ou autre 
transformateur. (.{rhires of radiology and elec- 
trotherapryy, Nov. 1917, p.174 à 176 avec une fig.) 


L'A. se branche sur un secteur à courant continu 
de 440 volts avec fil médian à la terre. il utilise seu- 
lement 220 volts (le fil extrème positif et le til à la 
terre). toute l'installation a donc ainsi son pôle négatif 
à la terre et dès lors, il n'est plus besoin d'isoler la 
source de courant destiné à chauffer le filament. Un 
rhéostat de grande résistance, permet de réduire le 
voltage sur le filament qui est exvité par une dériva- 
tion du cireuit général. A. LAOUERRIÈRE. 


A.-C. Jordanilondres). — Méthode pour chauffer 
la spirale du tube Coolidge. (.Irehives of Radio- 
logy and Flectrotherapy, Mars 1918, p. 507 à 508 
avec une lig.) 


L'artitice qui consiste, pour utiliser une dérivation 
du courant principal, à mettre le pòle négatif à la 
terre, a l'inconvénient de demander un travail exagéré 
à la bobine. Sur courant alternatif, on peut utiliser 
un transformateur dont le secondaire isolé fournit le 
courant de chauffage: mais sur continu pour user 
d'un transformateur, il faut recourir d'abord à une 
commutatrice ce qui revient fort cher. L'A. conseille 
d'employer un transformateur, mais muni d'un petit 
interrupteur moto-magnétique. On règle le courant 
d'échauffement en réglant l'intensité, envoyée dans le 
primaire de ce transformateur: l'appareil n'est pas 
plus coùteux que la batlerie d'aceumulateurs., L'en- 
tretien est presque nul, l'éclairage trés fixe. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Massiot (Paris). — Quelques perfectionnements 
apportés au contact tournant « Bosquain Mas- 
siot ». (Archives d'électricité médicale et de Phy- 
stothérapie, Avril 1918, p. 164 à [G8 avec 2 fig.) 


Description succincte d’un modèle de contact tour- 
nant avec accrochage automatique. 
A. LAOUERRIÈRE. 


Bouchacourt (Paris). — Présentation et des- 
cription d’un nouveau modèle de manudia- 
scope. (Archives d’ Electricité médicale et de Phy- 
siothérapie, Avril 1918, p. 145 à 14 avec Ifig.) 


L'A. a perfectionné son appareil : il le construit 
entièrement en aluminium (légèreté, solidité, pro- 
preté), il lui laisse une taille exiguë et s'efforce de 
démontrer que ceux qui désirent un écran de taille 
un peu plus grande se contredisent eux-mêmes. en 
recommandant de fermer le diaphragme le plus pos- 
sible (il oublie, en effet, qu'avant de diaphragmer très 
fin, il est indispensable de trouver le projectile, ce 
qui est plus commode el plus rapide avec un écran 
qui n’est pas par trop réduit. Il conserve et avec rai- 
son une inclinaison notable de l'appareil sur l'écran, 
ce qui met le visage du radiologisle hors du cône de 
rayons, etc. Malheureusement l'A. dépense un bien 
grand nombre de lignes à rechercher si l'inventeur 
d'une bonnette concurrente est docteur en médecine : 
cette étude ne démontre pas la supériorité de son 
propre appareil. i A. LAOUERRILRE. 


Jaubert de Beaujeu (1.ÿon!:. — Dispositif pour le 
repérage des projectiles avec le pied « Drauit». 
(Archives d'électricité médicale et de Physiothé- 
rapie, Janvier 1918, p. 5 à 8 avec fig.) 


83 


Description d'un système improvisé remplaçant la 
tige horizontale porte-écran que fournit le même 
constructeur. A. LAOUEBRIÈRE. 


Salsac. — Dispositif permettant la localisation 
radioscopique des projectiles par les procé 
dés de Strohl et de Hirtz associés sans le se- 
cours de l'écran percé. (Archives d'électricité 
medicale et de Physiothérapie, Février 4918, p. 62 
à 66 avec ò fig.) 


LA. place sous l'écran un tube à coulisse qui, cor- 
respondant au rayon normal, vient marquer sur la 
peau la projection du projectile et donne la distance 
peau-écran. Il exécute ensuite un Strohl. Puis il fixe 
le compas de Hirtz au moven d'une # branche sur 
le pied-support, et vient le placer au-dessus du blessé 
à la place de l'écran. La tige centrale du compas est 
amenée sur le point marqué à la peau, et on règle 
sur eette lige l'index pour la profondeur trouvée 
pour le projectile. On monte le compas, en choi- 
sissant selon ses préférences, sur un plan anato- 
mique résistant, les points de chute des tiges 1,2% et 5. 
On fixe le compas, on note les distances dont on a 
allongé ou raccourci chacune de ces tiges: puis on 
marque sur la peau, au thermo, les points d'appui de 
ces liges ainsi que celui de la tige centrale. Le 
compas est ainsi réglé trés exactement. 

A. LAOUERRIQRE. 


Bonnot et Chevrier (Paris). — Appareil pour 
éclairer le visage de l'opéré dans les opéra- 
tions sous l'écran. (Presse médicale, 11 dé- 
cembre, p. 761 et 562 avec une fig.) 


Les A. qui paraissent partisans de l'extraction dans 
la chambre noire (pratique peu recommandable à 
notre avis, ont fait construire un appareil composé 
d'une tige métallique montée sur un pied à large 
base, portant un bras mobile qui se termine par une 
lampe électrique enfermée dans un cône métallique 
tronqué, fermé par un verre rouge violacé. La lumiere 
est dirigée sur le visage du malade, Grâce à ce dispo- 
silif, ils n'ont jamais eu un seul incident chlorofor- 
mique, mème quand le blessé élait couche sur le 
ventre. A. LAQUERRIÈRE. 


Erasmus Ellis. — Progrès récents de la radio- 
logie. (Archives of Radiology and Electrotherapy, 
Février-Murs 1918, p. 281 à 284 et 501 à 506, 
6 radiogr.) 


Dans la première partie de son travail, VA fait un 
bon résumé des perfectionnements récents : contact 
tournant, régulateurs de tubes, tube Coolidge, tiltra- 
tion des rayons, ete... Dans la seconde, il consacre 
une bonne revue d'ensemble au radiodiagnostie di- 
gestif, mais n'apporte aucun fait nouveau. 

À. LAOUERRIÈRE. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Leriche (Lyon). -- De la résection sous-capsulo- 
périostée primitive dans les fractures articu- 
laires par pénétration de projectiles d’artille- 
rie (Presse médicale, I8 Février 1918, p. Ka à NY 
avec » radiogr.). 

Les figures montrent des exemples de reconstitu- 
tion osseuse après résection sous-capsulo-périosiée, 
A. LAQUERRIÈRE. 


84 


M. Vautrin (Nancy). — La fracture des lanceurs 
de grenade. (C. R. Soc. de médecine, Nancy, 
27 Juin 1917.) 


La radiographie du grenadier instructeur qui fait 
l'objetde cette très intéressante communication montre 
la fracture humérale au niveau du tiers moyen de 
la diaphvse. Les deux fragments chevauchent l’un 
sur l’autre par leurs extrémités. On voit encore un 
troisième fragment triangulaire issu de la portion 
interne des deux segments brisés. 

Aucune altération de l'os ne permet de faire penser 
à une fracture spontanée. Comme le fait a déjà été 
constalé, ce genre de fracture est plus fréquent chez 
les lanceurs de grenade ayant acquis une longue pra- 
tique. ll s’agit le plus souvent d'une fracture par 
flexion. La syphilis ne semble pas être en cause ici. 

A cette occasion, M. Senlecq communique une radio- 
graphie d’une fracture de l’humérus analogue, sur- 
venue chez un Américain lançant une balle. 

P. AIMÉ. 


Fernand Masmonteil (Paris). — Le décalage du 
cubitus. (Presse médicale, 4 Avril 1918, p. 170 
à 172 avec 5 fig.) 

(Voir du même auleur « Eramen radiologique 
des fractures diaphuysaires de l'avant-bras ». Jour- 

nal de Radiologie, Décembre 1917.) 


Après une fracture du cubitus le fragment inférieur 
peut pivoter sur lui-mèine. Il y a décalage par rota- 
tion. Dans 5 cas de Destot, le fragment inférieur avait 
tourné en dedans, la face antérieure devenant interne 
(action du ligament radio-cubita] dans l'immobilisation 
en pronation forcée), aussi conseille-t-on d'immobiliser 
les fractures du cubitus en supination. Mais FA. a vu 
16 cas et tous avec rotation externe (6 cas de fracture 
isolée du c., 40 cas de fract. des 2 os). Cette rota- 
tion résulte de l’action du carré pronateur quand la 
main est en supination. Si la fracture consolidée en 
rotation interne entraine une limitation de la supina- 
tion, plus ou moins réparable par l'exercice, celle 
qui se consolide en rotation externe donne une limi- 
tation portant sur la pronation, variant de 70 à 90 de- 
grès qui est bien plus importante : la surface articu- 
laire de la face interne du cubitus passe en avant et 
est remplacée par la face postérieure qui n'est pas 
articulaire, de plus. les deux insertions du carré pro- 
nateur étant rapprochées, ce muscle perd une grande 
partie de sa puissance. . 

Les conclusions sont que : 

4° Contrairement aux classiques. il faut immobiliser 
la fracture isolée du cubitus en ipronation (mais en 
pronation douce pour éviter le décalage en rotation 
interne,; 

2 En cas de fracture des deux os, il faut s'occuper 
de l'os le plus important : le radius, et immobiliser 
en supination. Si par hasard, au sortir de l'appareil, 
le cubitus non réduit n'était pas encore consolidé 
alors que le radius l'est, on numobiliserait à nouveau, 
mais cette fois-ci en pronation, ce qui amènerait la 
réduction et la consolidation du cubitus, comme 
l'auteur l’a observé une fois. A. LAQUERRIÈRE. 


Thurstan Holland (Liverpool). — Deux cas de 
malformation rare des pieds et des mains. 
(Archives of radiology and electrotherapy, Jauvier 
1918, p. 254 à 259 avec » radios.) 


Pour Quain chacun des os du tarse peut être 
fusionné avec un de ses voisins, le nombre des os 
du carpe peut ètre réduit (on observe la fusion du 
semi-lunaire et du pyramidal). — Douglas E. Derry 
décrit « 2 cas de fusion du semi-lunaire avec le 
pyramidal chez les nègres ». A4. Me. Connell estime 
cette déformation plus rare chez les blancs et en 
cite un cas. — Dwight a publié la radiographie de 


Rayons X. 


deux cas de fusion du semi-lunaire et du pyramida 
(l’un chez une négresse, l’autre chez un blanc) et une 
radiographie de fusion du 5° cunéiforme avec le 
métatarsien correspondant. 

Thurstan Holland apporte les ? cas suivants : 

Homme de 33 ans présentant une douleur diffuse 
du pied droit (il existe une cicatrice à la face dorsale 
provenant d’une opération (*) dans l'enfance) pied 
d'un demi-pouce plus court que l’autre mais sans 
déformation apparente la radiographie montre: 
4° cuboïde fusionné avec la base du 4° métatarsien ; 
2 cunéiforme soudé au 3% métatarsien. — 3° 2®° cu- 
néiforme probablement soudé au 2° métlatarsien ; 
4 Scaphoïde soudé au {* cunéiforme: 5° interligne 
peu net entre le 1° cunéiforme et le 1°" métatarsien. 

Femme de 21 ans, consultant pour douleur et 
tuméfaction du 9% orteil du pied droit, supposée 
depuis plusieurs années bacillaire. 

Les ? pieds d'aspect extérieur normal montrent à la 
radiographie : {° une fusion complète du calcanéum et 
du cuboïde. — % le 5° cunéiforme partiellement soudé 
au °° mélatarsien. — 3° le 2% cuneiforme complètement 
soudé au ?®° métatarsien:; # l'astragale partiellement 
soudé au scaphoïde. — Les mains, extérieurement 
normales, sauf légère raideur de l'articulation pha- 
lango-phalanginieñnne de l'annulaire droit et une 
certaine raideur du poignet ont lFaspect radiologique 
suivant : 1° fusion du pyramidal et de l'apo-unciforme 
de l'os crochu; ? fusion du grand os et du trapézoïde 
lincomplète à la main droite, complète à la gauche): 
Le semi-lunaire au lieu de se trouver exactement 
au-dessus du grand os est par moitié sur le grand os 
et sur l'os crochu; # le scaphoïde a une forme anor- 
male: 5e La phalangine du 5®° doigt des deux côtés 
est écourtée. 

Dans les deux ras les troubles douloureux paraissent 
sans rapport avec la malformation. 

A. LAQUERRIÈRE 


Mathilde Deromps — Action efficace du novar- 
sénobenzol dans un cas d’hérédo-syphilis tar- 
dive du fémur. {Annales de Médecine, t. V, n°», 
Sept-Oct. 1917.) 


Chez une jeune fille de 20 ans, hérédo-syphilitique, 
n'ayant jamais suivi de traitement spécifique l'examen 
clinique et radiographique montre l'existence d'une 
périostose considérable du fémur droit. 

Les lésions occupent la totalité de l'os, elles sont 
très anciennes et opaques. masquant, sauf à la partie 
inférieure, les contours primitifs de l'os: elles sont 
lanitées par une ligne très sinueuse et présentent par 
places des taches claires de raréfaction osseuse. 

Au niveau du fémur gauche on constate dans la 
région diaphvsaire interne une périostose en fuseau 
de date plus récente. 

Après & mois de traitement par le novarsénobenzol 
(3 séries d’injeclions, au total 4 gr. 50) qui amènent la 
disparition des troubles fonctionnels et douloureux, 
PA. constate, à sa grande surprise d’ailleurs, une 
régression dans les lésions osseuses. 

Les contours primitifs du fémur sont plus nets, 
ceux de la périostose moins échancrés que précé- 
demment; les taches claires ont disparu; enfin le 
diamètre du fémur a notablement diminué. L'A. 
conclut, entre autres choses. à la nécessité, dans de 
tels cas de examen radiographique précoce permet- 
tant de poser un diagnostic sûr et rapide. 

* Henri BÉCLÈRE. 


Léon Bérard. — De la greffe osseuse dans le 
traitement des pertes de substance du tibia. 
(Presse Médicale,4 Mars 1918, p.113 à 116 avec 1b 
radios et photos.) 


La greffe osseuse, à la condition que le greffon 
conserve son périoste, donne d'excellents résultats. 


Rayons X. 


L'étude radiographique montre que, durant les 
premières semaines, le greffon se rarétie, donnant une 
image plus claire; puis peu à peu il se condense et 
finit par prendre une opacité aussi considérable que 
celle des extrémités osseuses avec lesquelles elle se 
confond. Vers ses deux extrémités on le voit engainé 
plus ou moins loin par des jetées périosliques prove- 
nant des fragments. Parfois quand un des fragments 
est mal nourri (ordinairement le plus court prend des 
vaisseaux nourriciers du tibia) pendant des semaines 
et même des mois, le fragment reste plus clair et 
se creuse d'un godet autour du greffon. Dans ces cas 
il subsiste une pseudarthrose et il peut y avoir à faire 
une nouvelle intervention. 

Dans un cas PA. a utilisé un greffon dépériosté: le 
résultat fonctionnel est bon, mais la radiographie 
montre que le greffon a presque disparu entre les 
néoformations venant des fragments, l'image est très 
différente de celle fournie par les greffons munis de 
leur périoste. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Henri Delagenière (Le Mans). — Méthode géné- 
rale ettechnique des greffes ostéo-périostiques 
prises au tibia, pour la reconstitution des os, ou 
la réparation des pertes de substance osseuse. 
(Bull. et mém. de la Soc. de Chirurgie, 19 Déc. 
1917, p. 2288-2317.) 


L'évolution du greffon s’étudie facilement par la 
radiologie. Aussitôt après la greffe, on voit les deux 
extrémités ‘osseuses séparées par un espace clair; 
parfois cependant, avec des greffes un peu épaisses, 
on perçoit entre les fragments, un voile néhuleux. 
Après un mois, ce voile nébuleux est plus visible 
dans le centre du nuage, on distingue nettement des 
trainées osseuses qui semblent serpenter comme 
une corde mal tendue entre les fragments. 

Après deux mois, la corde a grossi, il s'est formé 
d’autres cordes ou bien tout l’ensemble du greffon 
est devenu opaque: l’opacité n'est pas encore complete 
et on distingue encore les deux extrémités osseuses. 
C'est à ce moment, ou un peu plus tard, ou un peu 
plus tôt, qu'on voit souvent des trainées osseuses 
s'établir dans la greffe surtout au niveau de ses 
extrémités, comme si elle se laissait pénétrer par 
des prolongements osseux venant des extrémités 
osseuses. A partir de ce moment, le greffon s'ossitie 
et devient de plus en plus opaque jusqu'à prendre 
complètement l'apparence d'un os normal au bout 
d'un temps extrèmement variable. 

La reconstitution osseuse est trés lente, 2 à 6 mois et 
plus, 1° suivant les os : plus de temps pour un tibia 
que pour un radius, plus de temps pour un maxillaire 
inférieur que pour un tibia. 2 suivant l'âge et l’état 
général (syphilis, tuberculose, ete.) 

AUBOURG. 


F. Gross (Nancy). — Luxation du premier mé- 
tatarsien. (C. R. Soc. de médecine, Nancy, 
97 Juin 1917.) 


La chute d'un morceau de fonte sur le dos du pied 
droit, amena chez un ouvrier d'usine de #1 ans, une 
tuméfaction et une ecchymose, noirâtre et doulou- 
reuse empéchant la marche. La saillie douloureuse 
située du côté interne de la plante du pied pouvait 
faire penser à quelque fracture du tarse. La radio- 
graphie montra qu’il s'agissait de l'extrémité posté- 
rieure du premier mélatarsien luxée vers le bas. On 
peut constater, en outre, un pelit arrachement au 
point d'insertion de l'expansion du tendon du muscle 
tibial antérieur. Les luxations des mélatarsiens vers 
le bas, et localisées à un seul mélatarsien, sont rares. 


P. AM 


85 


J. Renault et Mlle Romme (Paris). — Un cas 
de côte cervicale supplémentaire simulant le 
mal de Pott cervical. (Archives de Médecine des 
Enfants, t. XXI, n° 2, Février 1918.) 


Il s’agit d'une fillette de 13 ans 1/2 chez laquelle 
l'attitude de la tète, légèrement penchée en avant et 
en apparence immobilisée dans cette position, avait 
fait porter le diagnostic de mal de Pott cervical. Or, 
l'examen attentif et la radiographie montrèrent l’exis- 
tence à droite d’une côte supplémentaire implantée 
sur l’'apophvse transverse de la 7° cervicale. A gauche, 
cetle apophyse transverse est seulement un peu plus 
développée que normalement. 

Le sujet présente d'ailleurs, d’autres anomalies : 
la 5° phalange du © orteil gauche, élargie, porte 
2 ongles distincts; aux deux mains, le 5° doigt est 
atrophié; elle présente 2 dents supplémentaires, 
situées au-dessus des incisives supérieures; elle est 
atteinte d’une myopie très accusée avec exophtalmie, 
enfin son intelligence est au-dessous de la moyenne. 

HENRI BÉCLÈRE. 


A. Léri (Paris). — La lombarthrie (rhumatisme 
lombaire chronique). (Presse médicale, 28 fé- 
vrier 1918, p. 105 à 108, avec 6 fig., dont 2 ra- 
diographies.) 


La lombarthrie est un rhumatisme chronique de la 
région lombaire, ordinairement sans autre localisation 
rhumatismale. Il est caractérisé : C/iniquement par 
incurvation plus ou moins douloureuse du tronc avec 
ou sans flexion des hanches, saillie des :apophyses 
épineuses lombaires, incapacité ordinaire du redres- 
sement spontané et limitation des mouvements de 
fiexion du corps, redressement passif généralement 
complet sur un plan vertical, peu ou pas de contrac- 
ture, peu ou pas d'amyvotrophie. Ruadiologiquement 
par un tassement, une transparence et surtout une 
cannelure excessive des corps vertébraux avec élar- 
vissement des faces supérieures et inférieures (ver- 
tébres en diabolo), parfois par un effilement de ces 
faces en bec de perroquet, parfois par de plus ou 
moins volumineuses nodosités de néo-ossilication. 
Anutomiquement, par une production ostéophytique, 
souvent en couronne. 

Cette affection particulièrement fréquente chez les 
soldats des tranchées, même chez les jeunes, est le 
fait du surmenage et de l'humidité. Elle évolue par 
poussées de plusieurs mois de durée pouvant ètre 
séparées par des apparences de guérison. Le traite- 
ment est le salicylate et l’immobilisation. 

Pour l'A., les plicatures etcamptocormies non trau- 
maliques, ne dil'éreraient pas de cette affection et les 
camptocormies traumatiques en seraient souvent 
aussi une forme, le traumatisme n'étant qu'une cause 
occasionnelle révélant la maladie. 

Reflexions : Si cette dernière hypothèse est vraie, 
ne peut-on se demander si les neurologistes n'ont pas 
parfois abusé du torpillage* En tout cas, la radio- 
graphie, d’ailleurs difficile, des camptocormiques 
parait s'imposer. A. LAOUERRIÈRE. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


E. Beaujard. — Mesure radioscopique des ven- 
tricules cardiaques. (.{nnales de Médecine, t. V, 
n° 5, Sept.-Oct. 1917.) 

Article déjà paru dans le Bull. de la Réunion médi- 


cale de la Vile région et analysé dans le n°12, du J. de 
Radiol. p. T6. H. BÉCLÈRE. 


F. Trémolières et L. Caussade (Paris). — Les 
Phréno-péricardites adhésives. (Presse mė:li- 
cale, 4 Avril 1918, p. 169 et 170 avec 2 fig.) 


86 


Les symptômes des symphyses cardiaques, varia- 
bles selon le siège, l'étendue, l'ancienneté des lésions 
sont d'une interprétation difficile. La radiologie a per- 
inis aux A. de caractériser les adhérences au dia- 
phragme. 

te Les signes fonctionnels consistent en oppression, 
palpitation, douleur, revêtant le plus souvent, l'aspect 
polymorphe de l'angor minor, mais arrivant au moins 
dans un des cas observés à l’état de mal angincux. 

2 Les signes physiques n’ont pour la plupart aucune 
signification : accélération du rythme, dédoublement 
du premier bruit: assourdissement des bruits, etc. 
Un seul est important quoique non caractéristique : 
l'inspection, ni la palpation ne permettent de constater 
le choc svstolique dans la région mamelonnaire. 

5 Le signe radiologique permet de faire le départ 
entre les diverses symphyses cardiaques, les diverses 
variétés d’angine de poitrine, le syndrome du cœur 
irritable; il consiste en ce que le sinus cardis-dia- 
phragmatique gauche, normalement clair, est masqué 
par une opacilé triangulaire, nettement délimitée en 
dehors, dont la base repose sur le diaphragme et dont 
le sommet se confond avec la pointe ou, plus souvent, 
avec la partie inférieure du bord ventriculaire gauche. 
Il ne s'agit point d’un coussinet graisseux, car elle a 
une forme nettement triangulaire et existe mème chez 
des sujets maigres; ni d’un épaississement des feuil- 
lets cardio-diaphragmatiques, signalé par Vaquez et 
Bordet, car ici, l'ombre est bien plus étendue et bien 
plus opaque: elle ne tranche pas avec l’image cardia- 
que, mais se confond avec elle. Enfin et surtout la mo- 
bilité du cœnr. par rapport au diaphragme, est entrarée : 
Dans l'inspiration profonde, le bord externe de lom- 
bre se rapproche de la verticale et semble se tendre 
entre le cœur et le diaphragme dont le mouvement 
d'abaissement est notablement limité : la pointe du 
cœur ne se rapproche plus de la ligne médiane comme 
normalement, mais se déplace verticalement ou mème 
légèrement en dehors; quand le malade se penche 
sur lun et l’autre côté, la pointe reste immobile ou 
ne se déplace que dans l’inclinaison gauche. seule 
position ou la bride triangulaire peut lui laisser un 
jeu normal. D'ailleurs, en examinant le cœur sous 
diverses incidences, on constate assez souvent la 
coexistence d’autres images anormales : ombres étoi- 
lées sur l'arc moyen, et mème larc supérieur gauches. 
Opacité complète du sinus rardio-diaphragmatique 
droit, remontant parfois jusqu'à l'oreillette, cordes 
dans le médiastin postérieur, reliant le péricarde au 
diaphragme. Pour toutes ces raisons, les auteurs 
estiment que le triangle opaque coilfant la pointe du 
cœur, esl constitué par de véritables brides reliant le 
cœur au diaphragme. 

Lorsque ces adhérences sont limitées à Ja région 
apexienne, on conslate seulement (à l'exclusion des 
autres signes physiques habituellement attribués aux 
symphvses cardiaques : rétracltion systolique de la 
pointe on de la base, mouvement de roulis, etc.), 
l'absence ou la diminution du choc de la pointe. 

Frequence, éliologie. — Sur 1000 cardiopathies, les A. 
ont trouvé seulement 20 cas de phréno-péricardite 
adhésive : 7 fois tuberculose ou bronchites répétées, 
6 fois rhumatisme art. aigu, à fois des fièvres érup- 
lives, 2 fois cause douteuse (dysenterie, paludisme). 

Pronostie. Chez les soldats observés [jeunes ou au- 
dessous de # ans) l'affection avec ses allures souvent 
dramaliques, n'avaient pas de conséquences graves; 
mais la gène apportée au travail du cœur doit à la 
longue conduire à lasvstolie. 

Conurlusions : La phréno-péricardite adhésive a une 
fréquence non négligeable, le diagnostic, soupçonné 
par la clinique. ne peut étre établi que par la radio- 
luyie. Les hommes qui en sont atteints ne peuvent 
supporter le service armé et ne peuvent être versés 
dans l'auxiliaire que s'ils y sont affectés à des emplois 
sédentaires; autrement, ils doivent être réformes. 

A. LAQUERRIEÈRE. 


Rayons X. 


APPAREIL DIGESTIF 


Félix Ramond, Alexis Petit, Carrié (Paris). — 
Les gastrites aiguës consécutives aux intoxica- 
tions par les gaz. (Pull. et Mém. de la Soc. Médi- 
cale des hôpitaux,25 Novembre 1917, p.1169-1175.) 


L’examenradioscopique montre peu ou pas de lésions 
gastriques, mais souvent un spasme du cardia avec 
arrèt du bol bismuthé, spasme qui semble en rapport 
avec l'inflammation de la partie inférieure de la mu- 
queuse «wsophagienne. AUBOURG. 


V. Pauchet (Amiens). — Gastroptose. Traite- 
ment. (Presse médicale, 11 Avril 1918, p. 189 à 
191, avec 4 fig.) 


Nous ne résumons que la partie radiologique : 

L’estomac ne tombe pas. il s'allonge; sa partie supé- 
rieure reste fixée au diaphragme. La dilatation cor- 
respond à une ptose ou à une sténose pylorique. 

Dans la gastro-coloptose virginale, l'estomac est 
très abaissé avec motricité peu modifiée, il se vide 
en #4 à » heures (dans un tiers des cas, retard de ? à 
heures). dans la gastro-coloptose maternelle, le colon 
transverse pent être totalement séparé de l'estomac 
par une perforation du ligament gastro-colique. 

Le diagnostic se fait par le récit du patient et l’exa- 
men radiologique dans la position debout et couchée qui 
montre la situation, l'abaissement, les déplacements 
réductibles ou irréductibles de lestomac et de Fin- 
testin, la durée du transit bismuthé, le siège et le 
degré des courbures (coudures intestinales ;d’Arbu- 
thnot Lane). 

Dans la ptose, il n’y a pas de sang comme dans lul- 
cère, il existe de la constipation, la douleur siège à 
gauche de la ligne médiane, elle est proportionnelle à 
la quantité d'aliment, mais non modifiée par leur qua- 
lité, les acides ne l'exagèrent pas, elle est calmée par 
le décubitus dorsal. Les douleurs peuvent être vives 
chez les jeunes sujets mème avec un abaissement 
assez faible, l'estomac dans ces cas est contraint de 
se tordre ou de se couder pour se remplir. 

C’est aux rayons X, qu'il appartient de faire le dia- 
gnoslic différentiel avec la sténose œsophagienne et 
le cancer gastrique. 

La gastroptose peut provoquer un faux estomac en 
sablier, qui est momentané, réductible et s'efface plus 
ou moins dans le décubitus. Au contraire, létran- 
glement dù à une cicatrice d’ulcus n'est pas réduc- 
tible à la pression du doigt et la radioscopie montre 
alors une paroi cicatrieielle rigide. 

Pour être bien placée, une ceinture doit être la pre- 
mière fois, mise sous le contrôle des rayons X ou de 
la Douleur Signal de Leven. A. LAOUERRIÈRE. 


Geoffrey Gefferson (Angleterre). — Les formes 
de contraction de l'estomac humain, illustrées 
par des modèles en plasticine.(.frchives of Radio- 
logy ant Electrotherapy, Novembre 1917, p. 161 
à 175, avec 4 fig. dans le texte et 7 hors texte.) 


L'A. prend des cinéinatoradiographies, puis il pro- 
jette les clichés de façon à ramener à une grandeur 
uniforme: il découpe alors la silhouette et l'enduit de 
plasticine d'une facon empirique : c'est ainsi par exem- 
ple, qu'il fait le bulbe duodénal « de chic », ce bulbe 
manquant le plus souvent sur les clichés. 

Les moules qu'il obtient ainsi ne paraissent devoir 
présenter d'intérèt que pour les démonstrations d’un 
enseignement tout à fait élémentaire. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Rayons X. 


4 
APPAREIL RESPIRATOIRE 


Walker Overend et Godfrey T. Hébert (Oxon). 
— Le radiodiagnostic de la tuberculose pulmo- 
naire et ses différentes formes. (Archives of 
Radiology and Electrotherapy. Décembre 1917, 
p. 195 à 210 avec radiogr.) 


Cette excellente revue d'ensemble est surtout inté- 
ressante par les radiogramimnes qui l’accompagnent 
et à côté desquels on trouve une interprétation dé- 
taillée ; la classification très complète des A. paraitra 
peut-ètre parfois un peu trop minutieuse et schéina- 
tique, mais il est certain qu’ils ont raison de chercher 
à demander à l'examen radiologique des renseigne- 
menis aussi précis que possible. 

A. LAOUERRIERE. 


H. Lebon (Paris). — Diminution de la transpa- 
rence normale des sommets du poumon dans 
la tuberculose. (Presse Médicale, 14 Février 1918, 
p. 78 à 82 avec 4 fig.) 


L'examen radioscopique du poumon doit être pra- 
tiqué en s’enlourant de précautions (obscurité pro- 
longée, incidence normale, diaphragme, ampoule, 
dont le degré de vide peut être varié facilement). Les 
obèses et les gens fortement musclés ont une transpa- 
rence diminuée. Une diminution faible de la clarté des 
régions apicales, double et égale n'indique pas né- 
cessairement une lésion bilatérale. Par le fait même 
de la respiration, les bases se dilatant plus que les 
sommets, il peut paraitre exister un très léger voile 
des deux sommets si on les compare au reste du pa- 
renchyme. La respiration est fréquemment asymé- 
trique, pour différentes causes, entre les deux som- 
mets, sans qu'on puisse invoquer la tuberculose: 
pour Lebon, un léger voile unilatéral à droite, excep- 
tionnellement à gauche, est possible sans lésion pul- 
mpnaire. L'illumination apparente du sommet pulmo- 
naire varie suivant la hauteur de ce sommet au-dessus 
de la clavicule : surtout dans l'examen antérieur, un 
sommet peut paraitre obscur parce que, en réalité, il 
est très petit. Dans l’examen postérieur on voit, mème 
chez les sujets à côtes très obliques, un espace inter- 
costal et demi ou deux. C’est donc à l'examen posté- 
rieur qu'il faut recourir dans les cas douteux. La 
scoliose donne une diminution d'étendue d'une des 
fenêtres sus-claviculaires. ll faut, en somme, ne tenir 
compte que de l’opacité véritable du poumon. 

Les lésions des sommets le plus fréquemment sont 
tuberculeuses (mais ne le sont pas toujours) : les 
granulâtions miliaires avec leur zone péricaséeuse et 
leur zone d'enkystement obscurcissent les sommets 
(respiration rude, expiration saccadée, parfois râles), 
l'écran donne une diminution de clarté allant du simple 
voile à l’opacité indiscutable (la simple congestion de 
la muqueuse de la bronchite simple ne donne au 
contraire aucune modification radioscopique). Rare- 
ment dans la tuberculose l'opacité est égale des deux 
côtés : tantôt elle est unilatérale, tantôt bilatérale, 
mais inégale, tantôt enlin croisée, un sonimet étant le 
plus opaque en avant et le moins opaque en arrière, 
La pleurésie apicale donne, suivant les cas, un simple 
voile ou une ombre plus ou moins prononcée, mais 
en tout semblable à une ombre parenchymateuse. 
L'illumination des sommets par la toux se produit, 
très faiblement, il est vrai, mais de facon incontes- 
table, même chez les sujets sains; les pleurésies 
apicales ne. permeltent point l'illumination, quand la 
pleurésie est passée au stade chronique: par contre, 
une inflammation légère récente donne bien un voile, 
mais permet cependant au poumon de se remplir, et 
L. conclut que c’est se leurrer que de vouloir 
diagnostiquer une pleurite apicale d'une congestion 
du sommet par l'illumination ou la non-illumination 


87 


de ce dernier dans la toux. La sonorité des bruits 
pulmonaires étant variable, il peut arriver que l’on 
considère comme normaux les bruits du côté voilé, 
et anormaux ceux du côté non lésé; l'examen radio- 
logique évite cette erreur, 

Dans les ceas difficiles, il faut une radiographie 
limitée aux deux sommets en apnée. Avec un bon 
négaloscope une diminution de clarté unilatérale dou- 
teuse devient indéniable. 

En résumé, FA. estime que. pour des causes mul- 
tiples, la constatation d’une simple diminution de la 
transparence normale des sommets est délicate, et 
que les rayons X ne sont pas alors beaucoup moins 
sujets à l'erreur que la percussion ou l'auscultation. 
Il admet que les signes stéthoscopiques peuvent pré- 
céder les signes radioscopiques et qu'à une ombre 
apicale correspondent toujours des signes stéthacou- 
siques positifs. Il lui parait douteux que les signes 
radioseopiques puissent être les premiers. (D'ailleurs 
une opacité peut étre le signe d'une lésion éteinte 
depuis longtemps, tandis qu'un foyer submiliaire, 
ouvert, trop petit pour ètre vu à l'écran, peut donner 
déjà des bacilles dans les crachats.) On n’est pas en 
droit de porter un diagnostic de tuberculose sur une 
simple diminution de clarté sans signes sltéthacou- 
siques. A. LAQUERRIÈRE. 


p — L'im- 


prégnation bacillaire. (Journal de médecine et de 
chirurgie pratique, 10 Mars 1918, p. 164 à 175.) 


Ribadeau-Dumas et Brissaud (Paris). 


Beaucoup de sujets présentent un aspect mé- 
diocre qui les font ranger sous des rubriques de fai- 
blesse irrémédiable, d'insuffisance musculaire; ils ont 
été victimes de causes d’amoindrissement anciennes, 
avant modifié profondément le développement de 
l'individu. La plus fréquente de ces causes est la 
tuberculose, non pas la tuberculose au sens clinique : 
lésion évolutive des sommets avec symptômes géné- 
raux (il s'agit alors d'une « manifestation tardive »), 
mais tuberculose pouvant occuper un point quel- 
conque du poumon, tantôt bruvante, tantôt insi- 
dieuse. La tub. pulm. est chez l'enfant une « lésion 
de première inoculation évoluant sur un terrain neuf». 
C’est pourquoi elle peut déterminer, par la suite, à 
un àge avancé, un véritable syndrome : Etroitesse 
du périmètre thoracique, cœur en goutle, présence 
d'un ou plusieurs nodules calcifiés dans le paren- 
chyme pulmonaire, ne manquant pour ainsi dire 
jamais, et se trouve accompagnée de symptômes fonc- 
tionnels variables : dyspepsie gastro-intestinale, état 
nerveux, ele. 

Ouand les sujets « médiocres » ont été entachés de. 
tuberculose dans leur jeunesse, le cœur est pelit, 
sa mesure plessimétrique oscille autour de 80 cm’, 
il a de plus une forme particulière : grand axe ver- 
tical, bord droit à peu près rectiligne, parallèle au 
bord droit du sternum, bord gauche oblique ayec 
renflement au-dessus du diaphragme. Mais la ra- 
dioscopie montre de plus dans les poumons de pe- 
tites taches opaques (lubereules calcifiés), tantôt par 
groupes d'éléments multiples appendus aux ramifi- 
cations bronuchiques (comme des fruits fixés sur une 
branche), tantôt isolés. Leurs dimensions sont va- 
riables (grains de chénevis. lentille, cerise). Leur 
siège est également variable, le plus généralement 
ils occupent la base d'un des poumons, le droit de 
préférence; mais ils peuvent aussi être trouvés au 
lobe supérieur, sous la clavieule, au hile (où ils 
peuvent être confondus avee des ganglions, ou ètre 
masqués par ces ganglions), En mème temps on 
trouve toujours des ganglions hilaires. Le plus sou- 
vent les examens, sous diverses incidences. per- 
mettent de reconnaitre que les concrétions calcaires 
sont sous-pleurales. 

Ces concrétions, accompagnées d’adénopathies, pa- 


88 Rayons X. 


raissent incontestablement des vestiges de tubercu- 
lose; chez l'enfant, il n’existe pas d’adénopathie ba- 
cillaire du médiastin sans tuberculose du poumon 
(Parrot, Hutinel, Küss). Le tubercule initial peut étre 
d'une exiguité remarquable, mais d’une importance 
fondamentale : ce tubercule et son adénopathie sont 
bien antérieurs à la tuberculose des sommets. Les A. 
proposent de l’appeler lésion de Parrot-Küss dont la 
description est antérieure à toutes les autres. 

La forme anatomique de cette lésion explique et 
l'inutilité de chercher aux sommets les signes de dė- 
but de la tuberculose et l’ahsence de signes cliniques 
objectifs. C'est à la radiosropie, ou encore à la radio- 
graphie rapide qu'on doit avoir recours. C'est par les 
rayons qu'on voit les images larges et floues du début 
se restreindre pour former enfin le nodule calciflé. 

L’étroitesse du thorax peut exister en dehors de 
l'infection luberculeuse : chez les adolescents élevés 
dans une atmosphère confinée, sans exercice phy- 
sique, mais le cœur parait alors gros: chez les sujets 
ayant un obstacle naso-pharvngé, le ewur, là aussi, 
est gros (dépassant 90 cim°). En tout cas, la forme en 
goutte ne se trouve pas chez ces sujets. alors qu'elle 
est fréquemment signalée chez les tuberculeux avé- 
rés (à la condition qu'ils maient ni emphysèéme ni 
sclérose étendue). 

Les A. ont examiné (575 cas en tout), 254 bacillaires 
et 121 hommes sains. Le cœur en goutte existait chez 
les sains dans 0,82 pour 109, et chez les tuberculeux 
dans 20 pour 100. De plus, chez les tuberculeux, dans 
18,89 pour 100 existaient des calcifications anciennes. 
Sur les 48 cas de calcifications anciennes, 59 avaient 
le cœur en goutte et à le ewur petit. Les A. font d'ail- 
leurs remarquer que des recherches complémentaires 
leur permettent de penser que c'est chez 60 pour 100 
des tuberculeux qu'on trouve en réalité des calcifi- 
cations remontant à l'enfance; et ils estiment que 
les nodules insuffisamment calciliés, les cicatrices 
fibreuses perdues dans les ombres hilaires ou mas- 
quées par le cœur ou le imédiastin échappent à la 
vue. [ls concluent que s'il est peut-être excessif de 
rattacher systématiquement le cœur en goutte à une 
tuberculose de l'enfance, il n’en est pas moins vrai 
que, cliniquement, les sujets ayant un cœur en goutte 
ont eu, pour le moins, une enfance chétive à partir 
d'une affection respiratoire plus ou moins grave, de- 
puis laquelle ils ont eu des rhumes fréquents et des 
troubles gastro-intestinaux. 

Ces derniers troubles (dyspepsie, anorexie, crises 
de diarrhée et de constipation — souvent opération 
d’appendicite — entérite muco-membraneuse) peuvent 
ètre imputés à une irritation du pneumogastrique 
par la médiastinite bacillaire, ou à des troubles 
glandulaires. D'ailleurs la tuberculose, mème chez le 
nourrisson, n'est pas fatalement mortelle : les A. ont 
suivi des enfants de six mois, grâce à la radiogra- 
phie rapide, et ont vu les lésions pleuro-pulmonaires 
graves se réduire peu à peu à une petite tache pul- 
monaire avec adénopathie, tandis que s'élablissait 
une dyspepsie chronique. Aussi ils estiment que 
l'étude d'une dyspepsie chronique infantile comporte un 
examen radioscopique du poumon. 1 faut d'ailleurs se 
souvenir qu'il existe, chez le nourrisson, une tubercu- 
lose chronique apyrétique (Marfan, Hutinel) qui pré- 
sente le tableau de l'athrepsie. La radiographie rapide 
fait alors le diagnostic en montrant les lésions locales 
qui expliquent l'imprégnation de l'organisme. 
© C'est une seconde inoculation qui donne plus tard 
chez ces sujets les lésions des sommets; ils peuvent 
vivre parfaitement en faisant des méliers peu fati- 
gants; mais l'obligation de travaux durs, d'une vie 
pémble, comme Île séjour aux armées. peut être le 
point de départ d'une nouvelle évolution. 

En résumé : tandis que l'hérédo-svphilis, infection 
placentaire, fait subir à l'architecture des glandes des 
remaniements qui modifient le type de secrétions 


normales, la tuberculose est très rarement concep- 
tionnelle. elle s’acquiert dans l'enfance et est à ses 
débuts une affection thoracique. Parfois atténuée jus- 
qu'à èlre ignorée, elle peut marquer son empreinte 
sur la croissance de l'individu et conférer à l'adulte 
des attributs spéciaux cardio-thoraciques. 

La conclusion pratique est que, si le développe- 
ment insuftisant du thorax peut ètre dù à une mau- 
vaise hygiène ou à une obstruction des voies respi- 
ratoires, et partant être remédiable, il est d'autres 
cas où elle s'accompagne de microcardie et de lésions 
anciennes qui traduisent l'imprégnation bacillaire et 
imposent de sérieuses réserves sur la valeur phy- 
sique du sujet. 


Réflerions. — Si nous avons tenu à résumer lon-- 
guement ce copieux article, c'est qu'il montre toute 
l'importance insuffisamment connue de la radiologie, 
et dans les affections de l'enfance et dans l'établisse- 
ment du coeflicient de robustlicité, c'est aussi qu’il 
prouve, une fois de plus, ce que trop peu de prati- 
ciens savent, que l'intégrilé des sommets pulmonaires 
ne permet nullement, surtout chez l'enfant, d’écarter 
le diagnostic de tuberculose. A. LAQUERRIERE. 


Ch. Mantoux et G.Maingot. (Paris). —Les images 
cavitaires dans la tuberculose pulmonaire. 
(Presse Médicale, T Mars 1913, p. 125 à 127 avec 
4 fig.) 


Les A. rappellent les aspects classiques des cavernes 
les plus habituellement rencontrées : certaines cavi- 
tés cependant, perdues dans une forte densification 
pleuro-parenchvmateuse, peuvent demeurer indéce- 
lables mème sur un cliché radiographique fouillé. 
Mais il existe aussi des images non encore dérrites et 
qui sont extrèmement caractéristiques : Aspect en 
mie de pain : Sur une aire plus ou moins étendue, de 
tonalité foncée on apercoit des lignes sombres dessi- 
nant une série de cereles incomplets qui se coupent 
l'un l'autre et circonscrivent des espaces plus clairs. 
L'ensemble rappelle l'aspect d'une tranche de mie de 
pain bien levé, avec ses alvéoles inégales et mul- 
tiples. — Au moment de la toux l'ensemble est sus- 
ceptible de se déplacer en bloc et de changer de con- 
figuration dans ses grandes lignes. 

Aspect en nid d'abeilles : sur le mème fond les 
espaces clairs sont à peu prés de même dimension 
(moins d'un em“ de surface) régulièrement espacés, 
parfois à contour polygonal. Il est rare qu'ils soient 
en tres grand nombre; 1ls donnent l'impression d'un 
fragment de radiateur d'auto, ou de nid d'abeilles. 

Le nid d'abeille échappe souvent à la radioscopie 
quand il est finement tracé {comme c'est la régle dans 
l'espace sus-claviculaire) et n'est alors visible que 
sur les clichés: il est au contraire nel sur l'écran 
quand les alvéoles sont larges et tranchent sur l'opa- 
cité du fond, ce qui arrive souvent dans la zone com- 
prise entre le hile et la clavicule. D'une facon géné- 
rale il s'observe surtout dans la moitié supérieure du 
poumon. 

Ces images ne doivent pas ètre confondues soit 
avec l'apparence réticulée des poumons où les 
ombres broncho-vasculaires se voient jusqu'aux 
limites du champ pulmonaire (l'aspect réticulé est 
plus diffus et ne s'accompagne pas d'opacité du paren- 
chyme;, soit avec le champ pulmonaire pommelé par- 
semé de taches larges et denses separées par des aires 
plus claires: la teinte générale est alors moins sombre 
et il n'y a pas de contours précis et réguliers. 

L'examen clinique et quelques autopsies montrent 
qu'il s'agit soit de petites cavernes multiples, soit de 
cavernes cloisonnées. Sur 550 tuberculoses ouvertes 
un septième des cas montrait l'un de ces aspects soit 
pur, soit associé à l'image classique de la caverne. 
Sans aflirmer que ces aspects soient pathognomo- 


Rayons X, 89 


niques de tuberculose, on peut au moins en faire « un 
symptôme Seulement caractérisque, à légal du bulbe 
classique de Bouchard ». A. LAQUERRIERE. 


Pierre Duvalet E. Vaucher (Paris). — Les plaies 
de guerre du poumon. (Bull. et mém. le la Soc. 
de Chirurgie, 12 Décembre 1917, p. 2249-2259.) 


L'hématome intra-pulmonaire a les caractères pré- 
cisés par Henri Bécière : 

t° lorsqu'il v a un projectile intrapulmonaire, l'héma- 
tome se traduit par une opacité triangulaire, dont le 
sommet aboutit au projectile et le contient. Cette opa- 
cité est visible à l'examen de face et de protil: 

2? lorsqu'il y a hémothorax ou hémopneumo- 
thorax, l'habitude permet dans l'examen assis de diffé- 
rencier nettement de l'ombre très noire de l'épan- 
chement, l'opacité moins grande de l'hématome 
intrapulinonaire, tranchant encore avec la clarté ou 
lopacité plus légère du poumon. 

La reconnaissance de cet hématome intrapulmo- 
naire est affaire de grande expérience radiologique; 
l'estimation de son importance, allaire d'expérience 
plus grande encore. AUBOURG. 


Robert Didier. — L'extraction des projectiles du 
hile pulmonaire. (Presse Médicnile, 28 Mars 1918, 
p. 162 à 164 avec 2 fig.) 


La région du hile ne doit plus ètre considérée 
comme intangible: mais la technique des extraclions 
n’est pas encore parfaitement réglées il faut consi- 
dérer comme region hilaire, comme réyion dangereuse, 
une région un peu large limilée pour Testut de la 4 
à la 6° cote, et pour Pelit de la Villéon de la à la 8s. 
Les projectiles de cette région sont eeux qu'il importe 
le plus de savoir extraire: ce sont les plus génants 
immédiatement, les plus dangereux pour l'avenir. 

L'A. utilise pour le parenchvme pulmonaire le pro- 
cédé de Petit de la Villéon et s'efforce de le suivre 
en le modifiant pour le hile « car pour lui on ne peut 
se résigner à extraire un projectile, ailleurs que sur 
la table radioscopique ». Le hile ne peut ètre exté- 
riorisé et on ne peut lui appliquer lopération de 
P. Duval. 

Didier a abandonné le procédé de Marion et décrit 
sa propre technique qui peut se résumer ainsi : 

Le blessé est radioscopé plusieurs fois en tous sens 
de facon à ce que le chirugien soit familiarisé avec le 
c. étranger. Il est radiographié de face et de protil; 
puis il est placé sur la table de Gaite, radioscopé une 
dernière fois et anesthésié (il est couché sur le 
ventre, sur un matelas de caoutchouc à demi rempli 
d'eau chaude). Un aide écarte le bras du côté blessé 
pour agrandir au maximum le champ de l'espace omo- 
vertébrial. La peau est incisée sur une longueur de 6 
à 3 cm; les tissus sous-jacents sont sectionnés jusqu'à 
l'os. Les résections osseuses considérables donnent 
souvent des infirmités graves, et « quand on smt bien 
voir sous écran on est aussi à l'aise qu'à la Inmicre 
du jour » même à travers un puits étroit : FA. fait 
sauter l'articulation costo-vertébrale avec une partie 
de l'apophyse transverse et quelques centimètres 
d'une seule côte. H ligature alors tous les vaisseaux 
pour n'aborder la plèvre qu'à sec. Celle-ei ponc- 
tionnée au bistouri, le pneumothorax s'établit lente- 
ment: le poumon est amarré par un aide s'il est 
libre de toute adhérence. 

On introduit la pince et l'on fait l'obscurité. Sous 
l'écran, on va directement, verticalement, et vite au 
projectile. « La main, légère, doit laisser la pince y 
aller seule. Quand les rayons, très durs, sont bons, 
on suit admirablement les détails de l'extraction. la 
pointe de la pince déchausse à tout petits coups le 
projectile des adhérences qui le maintiennent ». Le 
projectile est chargé par la pince et ramené, on 
redonne alors la lumière blanche pour tamponner la 


plaie pulmonaire par mèches successives jusqu'à 
hémostase. On ferme la plaie sans drainage. 

Le teinps pleuro-pulmonaire de l’opération esl ainsi 
réduit au minimum. les blessés se lèvent du 10° au 12° 
jouret présentent ultérieurement une cicatrice minime 
qui n'est en rien génante. A. LAQUERRIÈRE. 


Emile Weil et Loiseleur. — La production de 
pneumo-séreuses, méthode générale d’explo- 
ration radiologique dans les épanchements des 
séreuses. (Presse Médicale, 3 Décembre 1917, 
p. 685 à 685 avec 6 fig.) 


L'injection d'air, après évacuation de l'épanche- 
ment, rend possible l'examen radiologique des vis- 
cères sous-jarents et de la séreuse malade, ce qui 
permet d'obtenir une série de notions nouvelles : 


Pleurésies tubereuleuses. — Le pneumothorax arti- 
liciel dans ces cas est presque toujours partiel : il 
peut remonter jusqu'au sommet ou seulement jus- 
qu’à la partie inférieure du lobe supérieur, atteindre 
en bas le diaphragme sur une surface plus ou moins 
grande, el décoller le poumon en largeur de facon 
variable (ce qui est montré par l'examen oblique. 
En général, précisément, paree que partiel, il est 
silencieux, quand au contraire il est total il est clini- 
quemenl facile à reconnaitre. 

il est nécessaire d'examiner les poumons avant de 
le provoquer, afin de ne pas, en cas de lésions pul- 
monaires élendues, réduire par trop le champ pul- 
monaire utile: mais pratiquement les A. ont toujours 
pu faire injection. 

Si le pneumothorax est total, le poumon est réduit 
à un moignon grisàtre; mais le plus souvent il ne se 
rétracte pas totalement (p. t partiel) : il existe au 
moins des adhérences au sommet, ou bien au som- 
met et au diaphragme: mais il peut y avoir auss 
adhérences multiples aux côtes, au diaphragme. au 
péricarde, en des points variables donnant pour 
chaque cas une image particulière. La fréquence du p. 
t. partiel permet de penser que la pleurésie est habi- 
tuellement secondaire à une tuberculose pulmonaire. 
Le diaphragme, qui était masqué par lépanchement, 
devient visible : sa forme peut être moditiée : d'ordi- 
naire il est aplati, abaissé et le cul-de-sac costo-dia- 
phragmatique a disparu: ses mouvements sont dimi- 
nuës ou gênés, plus faibles que du côté sain; les A. 
ont vu seulement deux fois le phénoméeme de Kien- 
böcek dissociation du fonctionnement des deux hémi- 
diaphragmes ; dans IÎfgs pleurèésies récidivantes le 
diaphragme paralysė peut former cuvette — quand 
l'injeelion d'air décolle la plévre pulmonaire, celle-ci 
devient visible : elle est plus ou moins nette, volu- 
mineuxse et noire; lépaississement de la plèvre per- 
met de prévoir que le p. t. ne se résorbera que len- 
tement (dans le pneumothorax total au contraire où 
la plèvre est saine la résorplion est très rapide), et 
méme Qu'il y aura récidive de lépanchement. On 
peut observer, s'il reste du liquide. l'image de l'hydro- 
pneumothorax, ou constater l’image du pneumothorax 
à élages, ou de pneumothorax multiples; ces deux 
dernieres formes résultent de grandes adhérences 
cloisonnant la cavité. C'est seulement sous le con- 
trole de Récran quil est possible d'évacuer successi- 
vement les différentes poches : il peul en particulier 
exister des poches médiastinales dont on ne décèle 
l'existenee qu'après pneumothorax de la grande 
cavité. Le eloisonnement semble un stade inévitable 
dans la guérison des pleurésies à épanchement et 
le principal mérite des injections d'air semble étre 
d'empêcher ou de diminuer la formation de ces adhé- 
rences. 

Périrardites. — L'injection d'air de la péricardite 
tuberculeuse s'est montrée très efficace comme thé- 
rapeutique. D'autre part elle permet : 1° devoir le 
cœur après évacualion de l'épanchement; 2 de pré- 


90 Rayons À. 


ciser l'état du péricarde (épaississement. adhérences); 
3° de surveiller l’évolution (si le liquide se reproduit, 
lair le localise en bas où il peut étre atteint par la 
ponction sous-xvphoïdienne de Marfan); # de prévenir 
la formation des adhérences. 

Périloine. — La méthode fournit ici moins de ren- 
seignements; on ne peul évacuer toul le liquide 
(hyvdro-pneumo-péritoine) mais elle permet, mieux 
que tout autre procédé, de voir le foie, la rate. leurs 
ligaments, ete.) 

Séreuse vayinale. — L'évacualion et l'injection d'air 
en cas d’'hydrocèle ont permis d'obtenir des images 
du testicule et de l'épididy me. 

Hydarthrose. — La méthode permet de déceler de 
minimes lésions osseuses: de délimiter l'étendue de 
la synoviale (même dans un cas elle a montré une 
déchirure du ligament rotulien, invisible sans injec- 
tion d'air), sa distension, l'existence de cloisonnements, 
enfin la présence de très petits corps étrangers libres 
articulaires. 

TECHNIQUE. — Les A. n’ont pas expérimenté dans 
des séreuses saines, mais dans des séreuses atteintes 
d’épanchements subaigus ou chroniques: l'injection 
d'air a été inofensive : il suflit de prendre les pré- 
cautions habituelles d'asepsie. 

Pour les grandes séreuses ils ont utilisé l'appareil 
de Potain; pour les petites une grande seringue de 
Luer; après évacuation l'air a été injecté avec le 
mème appareil (en changeant lajutage de coté sur la 
pompe du Potain) en quantité égale à celle du liquide 
retiré. A. LAQUERRIÈRE. 


Em. Sergent, P. Pruvost et P. Labro.— Troubles 
fonctionnels imputables à la lésion du plexus 
cardiaque et des nerfs du médiastin chez les 
blessés de poitrine. (Annales de Médecine, t. V, 
n? ò, Sept-Oct. 1917.) 


Certains blessés de poilrine présentent, après 
guérison de leur blessure. des troubles: oppression, 
palpitations, douleurs thoraciques, etc., qui seraient 
dus à la lésion par le projectile des nerfs du médiastin: 
pneumogastrique, sympathique, phrénique. Dans 
plusieurs cas rapportés par les A. l'examen radio- 
logique a contirmé celte manière de voir en montrant 
la présence du projectile dans la région des gros 
vaisseaux, à la base du cou ou mème à la place 
exacte du plexus cardiaque. 

Dans les cas où le projectile n'a fait que traverser 
le thorax sans y rester, les lésions peuvent se réparer 
et l'on constate la disparition progressive des troubles 
fonctionnels. lenri BÉciinr. 


CORPS ÉTRANGERS 


Gambier. — La localisation et l’extraction des 
projectiles dans les hôpitaux d'évacuation de 
l'avant au cours des dernières offensives. — 
d article. — Archives d'électricité médicale el de 
Playsiothéragne, Mars 1918, p. 21 à 157 (cr. 
analyse du 1% article dans le n° 12 du Tome ll 
du Journal de Radiologie). . 


Article un peu long, car il contient des impressions 
personnelles plus que des faits précis. L'A.v fait nombre 
de remarques la plupart judicieuses sur les iocaux, 
les moyens de protection, le matériel, la collaboration 
radio-chirurgicale :1l prononce un chaleureux plaidove 
en faveur et de lélectrovibreur et de l'extraction 
sous lumière rouge: il semble d'ailleurs n'avoir eu 
ni l'un ni Fautre de ces procédés à sa disposition à 
l'avant, au moins dans des conditions satisfaisantes. 
I} estime qu'après un repérage sommaire, c'est 
l'électrovibreur qui devrait ètre exclusivement 
employé dans la zone des armées. 


Réflexions. De mon séjour de 18 mois dans cetie 
Zone, jai au contraire conservé l'impression que 
l'extraction sous le controle de écran, permet. quand 
on voit le blessé très peu de temps après la blessure 
d'enlever non seulement les corps étrangers magné- 
tiques mais encore les débris osseux, les fragments 
de pierre, etc: A. LAQUERRIÉRE. 


E. Stock. — La méthode de Guillon pour la loca- 
lisation précise des corps étrangers. 


Exposé détaillé de la méthode de repérage et de 
localisation au compas que le D' Guillon avait fait 
paraitre en 1901 dans les Annales d'Electrobiologie 
(p. 410). Cette méthode utilise comme intermédiaire 
deux projections coniques du corps étranger et des 
trois repères. L'exposé très détaillé des bases 
mathématiques de cette méthode est suivi de ses 
applications radiologiques. Le rayon normal est 
indiqué par un cylindre de cuivre pourvu d'un 
réticule, sorte d'appareil de centrage qui se place avec 
l’'ampoule. Une fourche en plomb à 3 branches de 
2 millimètres d'épaisseur et perforée à chaque extré- 
mité se moule sur la peau et silue les 5 repères 
cutanés. 

Le déplarement des projections des repères, du 
projectile, et du réticule donne la hauteur au-dessus 
de la plaque non seulement du projectile et des 
repères, mais encore du centre d'émission. Le compas 
de Guillon, qui se règle d'après ces données, est un 
des plus anciens puisqu'il a été décrit dans Îles 
Annales d'Électrobiologie en 1901 et dans le traité de 
radiologie médicale de Bouchard, p. 990. I} méritait 
de ne pas être oublié. P. AIMÉ. 


Chifoliau et Heymann (Salonique). — Extraction 
à l’aide de l'Électro-vibreur de Bergonié d'un 
projectile intra-cérébral. (Archives d'électricité 
médicale et de Physiotherapie, Mars 1918, p. 118 
à 120, avec I fig.) 


Les A. décrivent cette extraction ou l’électrovibreur 
a servi à attirer le corps étranger et concluent que 
le chirurgien pour extraire un projectile cérébral a 
besoin de moyens multiples dont les meilleurs sont: 
Le compas de Ilirtz qui donne un repérage exact; 
2 le controle intermittent de l'écran qu guide et 
redresse les recherches; 5 Un électro-aimant puissant 
ou l'E. V. Bergoniée modifié qui leur a permis d'enlever 
facilement et rapidement l'éclat d'obus logé profon- 
dément dans le lobe frontal. A. LAQOUERRIÈRE. 


Géo Vilvandre et G. D. Morgan. — Mouvements 
des corps étrangers dans le cerveau. (Archives 
of Radiology and Electrotherapy, Juin 1917.) 


Les A. ont pu suivre par des radiographies succes- 
sives : f° une halle de shrapnell qui a subi un mou- 
vement de torsion: 2 une balle de fusil qui en quelques 
jours avait éprouvé une déviation assez marquée. 
Ces déplacements se sont produits sous l'influence de 
la pesanteur, les blessés étant restés dans le décubitus 
dorsal. A. LAQUERRIÈRE, 


Rayner et Barclay (Manchester). — L’extraction 
d’un corps étranger du cerveau. (Archives of 
radioloajy and electrotherapy, Février 1918, 
p. 265 à 269 avec 5 fig.) 

Les A. ont utilisé un extracteur spécial : après 
localisation permettant de fixer le point d'accès, le 
malade est chloroformé et trépané sous l'écran. On 
place l'extracteur, on fait Ja pleine lumiere pour 
l'enfoncer à la profondeur désirée, on reprend l'écran 
pour « sentir » le projectile; on ferme les mächaires 
de l'extracteur, on refait la pleine lumière et on 
extrait. 

L'extraeteur se compose d'une pince dont les 
manches sont solides comme ceux d'un davier et 


_, 


Rayons X. 


dont les mors, dirigés à angle droit sur les manches, 
donnent, fermés, l'aspect d'une sonde mousse. Les 
deux mors isolés électriquement sont reliés aux 
bornes d’une sonnerie; le corps étranger ferme le 
circuit. Les A. déclarent d’ailleurs qu'il faut une 
grande habitude pour utiliser cet instrument et 
reconnaissent que leur technique expose les mains 
de l'opérateur. À. LAQUERRIERE 


DIVERS 


Albert Bideaux. — Les intoxications par les sels 
de bismuth à l'intérieur et à l'extérieur. (Thèse 
de Paris, 1917, Jouve.) 


L'intoxication revèt une forme clinique tout à fait 
différente s’il s’agit de la voie interne ou de la voie 
externe. 

La pénétration dans l'organisme par voie buccale 
ou rectale dans un but soit thérapeutique, soit radio- 
logique d’une haute dose de sous-nitrate de bismuth 
peut déterminer les symptômes suivants : quelques 
heures après l'introduction le malade est pris de con- 
vulsions, de cyanose excessive, de méthémoglobi- 
némie) le tout à allure suraiguë; il meurt en quelques 
instants ou guérit rapidement. C’est une intoxication 
par les nitriles; nitrites élaborés aux dépens du 
sous-nitrate par certains microbes de l'intestin. H 
faut donc avoir employé un nitrate, avoir donné une 
dose massive, qu'il y ait dans l'intestin la flore 
microbienne capable d'élaborer des nitrites, ce qui se 
réalise toujours chez l'enfant, enfin que le sel de bis- 
muth séjourne longtemps (obstruction, gastro-enté- 
rostomie, diverticule, lavement conservé). 

Dans l'usage externe (plaies saupoudrées de bis- 
muth — fistules el cariles injecties de prite de Beck) les 
accidents toxiques généralement subaigns ou chro- 
niques sont assez semblables à ceux produits par 
les métaux lourds (plomb, mercure): ils consistent en 
lésions buccales (taches, liséré gingival, stomatite), 
en troubles inslestinaux, en albuminurie. Il suffit 
pour les déterminer qu'un sel quelronque de bismuth 
soit en contact avec un milieu alcalin et albumi- 
neuz, il se produit un albuminate de bismuth soluble 
qui est résorbé. L'intoxication interne est le fait du 
nitrite, l’externe est causée par le bismuth lui-mème. 

L’A. tire de là diverses conclusions dont nous rete- 
nons seulement celles qui intéressent le radiologiste. 

En radiologie gastro-intestinale remplacer le sous- 
nitrate par le carbonate. — Ne jamais employer la 
voie rectale. — N'employer la pâte de Beck dans les 
fistules qu'avec prudence ct seulement chez les 
malades atteints de fistules tuberculeuses anciennes 
dont le rein et le foie fonctionnent parfaitement. 

(Si les sels de bismuth ne forment pas d'albumi- 
nates de bismuth au contact de Fulcère stomacal 
c'est que le contact a lieu en milieu acide). 

- A. LAOUERRIÈRE. 


RADIOTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Albert Weill (Paris). — Traitement radiothéra- 
pique des chéloïdes. (Paris médical, 27 No- 
vembre 1917.) 


L'exérèse chirurgicale est sans action sur la réci- 
dive des chéloïdes cicatricielles, lélectrolyse est dou- 


91 


loureuse et présente les mêmes inconvénients, la 
radiumthérapie a eu quelques succès mais, seule, dit 
Albert Weill, la radiothérapie seule ou associée à 
l'exercice constitue le traitement de choix de toutes 
les variétés de chéloïdes. La technique préconisée 
consiste dans l'emploi systématique de rayons péné- 
(rants filtrés par 2 à 3 millimètres d'aluminium : 
7 à 8 H par séance, une séance toutes les trois 
semaines. Actuellement avec un tube Coolidge réglé 
à 1 MARS à 2? MA pour 21 à ?4 cent. d’élincelle équiva- 
lente, l'A. adininistre la première fois sous ñ mm. 
d'aluminium une dose faisant virer la pastille Bordier 
de la teinte 1 à la teinte HHI Un mois après une nou- 
velle dose de 10 H. Il n’est pas nécessaire le plus 
souvent de faire plus de quatre applications. 
P. AIMÉ. 


GÉNÉRALITÉS 


E. Albert Weill (Paris). — Les bases nouvelles 
de la Radiothérapie. (Paris médical, 12 Janvier 
1918.) 

C'est avec raison, que l'A. croit utile d'exposer 
brièvement une partie de l'état actuel de nos connais- 
sances sur les phénomènes physiques produits par 
les rayons X, dans la malière vivante ou inanimée. 
Après un résumé succinct des notions de pouvoir 
absorbant, radiochimisme, rayonnements secondaires, 
M. Albert Weill parle de l’action biochimique élective 
des rayons X rendus aussi homogènes que possible. 
ll pense, comme Ehrmann l'avait prévu en 1911, que 
les radiations de Rentgen n'étant qu'un échelon dans 
la gamme des radiations, doivent avoir des effets dif- 
férents, suivant la grandeur de leur longueur d'onde. 
Les rayons de degré radiochromométrique élevé ont 
des effets modificateurs plus intenses, et peuvent 
être donnés à dose plus forte. que les rayons à pou- 
voir pénétrant moindre. La radiothérapie profonde 
et la radiothérapie superficielle ne s'opposent pas. 
La quahté du rayonnement doit être toujours la 
mème, qu'il s'agisse de traiter la surface ou la pro- 
fondeur des tissus : les filtres n'ont pour but que 
d'élever le degré radiochromoimnétrique, de façon à 
obtenir des radiations dont l'action thérapeutique 
sur la cellule vivante sera fonction des rayons secon- 
dires produits, et non pas de la dose absorbée, La briè- 
veté de la longueur d'onde augmente la quantité du 
ravonnement secondaire, tandis qu'elle diminue le 
pouvoir d'absorption. 

Les tubes Coolidge permettent actuellement 
d'envoyer, d'une facon régulière, de grandes quanti- 
tés de rayons pénétrants, à travers un filtre épais : 
sa supériorité sur le radium et les autres métaux 
radioactifs est manifeste. | 

Après avoir exposé les idées et les hypothèses 
actuelles sur la radiosensibilité et le mode d'action 
des rayons sur ja vie cellulaire, PA. pense que le 
domaine de la radiothérapie doit comprendre le plus 
grand nombre des affections qui frappent les organes 
doués de peu de résistance devant les rayons X, et 
les affeclions tuberculeuses ou néoplasiques quel 
qu'en soit le siège. Il s'élève contre l'opinion que 
beaucoup se font encore de la radiothérapie. D’après 
l'A. la radiothérapie moderne ressemble autant à la 
radiothérapie d'hier, que la chirurgie actuelle res- 
semble à la chirurgie antérieure à Père pastorienne. 
Certaines des hypothèses faites sont discutables. 

| P. AIMÉ. 


O2 Lumière. 


LUMIÈRE 


THÉRAPIE 


A. Jouin. — Un cas de diarrhée chronique 
des pays chauds (Diarrhée de Cochinchine) 
rebelle à tous les traitements, guérie en quel- 
ques semaines par l’Héliothérapie marine 
aidée de la Thermothérapie (Méthode du 
D' Miramond de Laroquette). (Bull. de la Soc. 
de Pathologie Exotique, t. XI, n° 1, 9 Janvier 
1918.) 


Il s'agit d’un officier de marine de 50 ans ayant con- 
tracté en Extrème-Orient une diarrhée chronique avec 
selles abondantes, séreuses, grisätres, fermentces. 

Malgré le retour du malade en France et l'essai de 
plusieurs traitements, aucune amélioration ne fut 
constatée. 

Embarqué en janvier 1915 sur un croiseur auxi- 
liaire en Méditerranée, l'A. médecin-major du bâti- 
ment le traita par la méthode du D‘ Miramond de 
Laroquette une heure par jour le ventre entièrement 
découvert, exposé au soleil — le soir exposilion d'un 
quart d'heure à un bain thermo-lumineux donné par 
des lampes électriques en série. 

Au bout de 10 jours, le malade eut une selle mou- 
lée, son appétit reprit, ses forces augmenterent. 
Actuellement, 2 ans après, il a repris sa vie normale. 

HENRI BÉGLÉERE. 


L. Jeanneret et F. Messerli (Lausanne). — Hélio- 
thérapie et Pigmentation. (/'evue médicale de la 
Suisse Romande 1917, n° 11.) 


Les A. présentent une échelle colorimétrique des 
pigmentations (pigmentomètre) dont ils se sont ser- 
vis pour leurs études. Ils concluent que : 1° Le pou- 
voir de pigmentation de la peau est un phénomène 
normal de réaction défensive. ? Il dépend a, du taux 
de la réserve pigmentaire individuelle: b, du taux de 
l'hémoglobine du sang; c., de la présence, ou non, 
d’une lésion à influence atlénuante. 5 La pigmenta- 
tion ne semble pas jouer un rôle important dans les 
processus de guérison par l'héliothérapie. 4° Son 
acquisition est un phénomène qui nous donne des 
indications de première importance sur la résistance 
générale du patient, sur sa réactivité à la cure solaire, 
sur l'effet de celle-ci. 5° La dépigmentation dépend des 
mèmes facteurs que la pigmentation. Elle donne des 
indications encore plus intéressantes sur la résistance 
du sujet, les résultats de la cure, la solidité de la 
guérison; elle guide pour le diagnostic, le pronostic, 
le traitement ultérieur. 6° La production du pigment 
cutané est en relation intime avec le taux de l’hémo- 
globine. Il semble que ce soit l’hémoglobine du sang 
qui fournisse la substance nécessaire à la produc- 
tion du corpuscule mélanique. Le taux de l’hémoglo- 
bine doit rester normal pour que la pigmentation 
puisse se maintenir d'une façon prolongée après 
cessation de la cure. A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROLOGIE 


ÉLECTROPHYSIOBIOLOGIE 
RE ETOT 


Henri Bénard et Ernest Schulmann (Paris). — 
Les variations de potentiel électrique au cours 
du fonctionnement des glandes : La méthode 
galvanométrique comme moyen d'étude du 
travail glandulaire. (Comptes rendus des séances 
de la Société de Bioloyie, Avril 1918, p. 598 à 562 
avec fig.) 

Les A. placent une électrode impolarisable sur la 
glande sous-maxillaire, mise à nu, d'un chien, une 
autre électrode rmpolarisable est appliquée sur le 
fascia voisin; toutes deux sont reliées à un galvano- 
mètre Desprez-d'Arsonval d'une sensibilité de l’ordre 
de 1/600 de millioniéine d'ampère. Les conclusions 
sont les suivantes : 1° L'excitation de la corde du 
tympan provoque dans la gl. s. m. une abondante 
sécrétion çt une diminution marquée du potentiel 
électrique. Cette réponse électrique commence après 
un temps perdu très court. qui atteint son maximum 
soit immédiatement, soit quelques secondes aprés, 
pour revenir au chiffre initial assez rapidement. 
% Cette variation de potentiel nest pas due à une 
diffusion du courant exeitateur, car elle ne se mani- 
feste pas si l'on porte ce courant en dehors de la 
corde du tvmpan. Elle ne parait pas non plus due à 
des phénomènes vasomoleurs, car elle ne se produit 
pas après injection d'atropine qui laisse intactes les 
réactions vasomotrices, mais supprime la sécrétion. 
3 La valeur de la déviation obtenue ne parait pas en 
rapport immédiat avec la durée de l'excitation, elle 
semble, par contre, subordonnée à l'intensité de cette 
excitation. 

A. LAQUERRIÈRE, 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


Bourguignon (Paris) — Chronaxie normale des 
muscles du membre supérieur chez l’homme. 
Leur classification par la chronaxie suivant 
leur systématisation radiculaire et leurs fonc- 
tions. (Rerue neurologique, Juillet 1917, p. 16.) 


L'A. a utilisé la méthode qui lui a permis de déter- 
miner la chronaxie chez l'homme à travers les tégu- 
ments. Les résultats donnés sont d’une remarquable 
constance. Il faut avoir la précaution de prendre des 
sujets complétement indemnes, parce qu'un trouble 
sur un nerf amène un trouble de la chronaxie sur le 
nerf homologue du côté sain. 

La classification des muscles par la chronaxie fait 
ressortir que la systématisation radiculaire des mus- 
cles des membres supérieurs reconnait en réalité 
une systémalisation fonctionnelle. 

Le groupe CV CVI, deltoïde. biceps, long supina- 
teur (flexion) a une chronaxie moyenne de 0",00012. 

Le groupe CVI CVII. vaste interne, vaste externe, 
longue Portion, Radiaux (extension) a une chronaxie 
de 0.00021. 

Le groupe CVHI et DI, fléchisseurs du poignet et 
des doigts a une chronaxie moyenne de 0°,00077. 

Le groupe CVII, extenseurs des doigts a une chro- 
naxie de 0,00095. 

Les muscles fléchisseurs ont donc une chronaxie 
plus pelite que les muscles extenseurs. 

Parmi les extenseurs, ceux qui sont antagonistes 
de la flexion ont la mème chronaxie que les fléchis- 
seurs. DELHERM. 


PEE E E me a 4 ee mt aM oo pe 


Electrologre. 


Bourguignon (Paris). — La chronaxie chez 
l’homme. ilierue neurologique, Avril-Mai 1917.) 


Weiss, en faisant varier la durée du passage du 
courant continu dans un circuit monté de facon à 
maintenir la résistance constante, a cherché le seuil 
du voltage nécessaire pour produire l'excitation avec 
des courants de durées différentes. 

En partant avec des durées très courtes et en 

cherchant le seuil avec des durées de plus en plus 
longues, on voit que le voltage (et par conséquent 
l'intensité nécessaire) diminue à mesure que la du- 
rée augmente, jusqu'à une valeur maxima qui reste 
constante, quelle que soit la durée du passage. 
La courbe de cette variation de l'intensité. faite en 
portant en abcisses les temps et en ordonnées les 
intensilés calculées par la loi d'Ohm, est une hyper- 
bole équilatère, dont l’une des asvmptotes est l'axe 
des ordannées et l’autre est parallèle à l'axe des 
abcisses. 

Si, au licu de porter en ordonnées Îles intensités, 
on porte le produit des ordonnées de l’hvperhole ou, 
en d'autres termes, les quantités d'électricité Q = It, 
on obtient une droite qui coupe l'axe des ordonnées 
à une certaine distance de l'origine des axes et qui, 
prolongée, rencontre l'axe des abcisses du côté né- 
gatif. 

L'hyvperbole (intensités) et la droite (quantités) sont 
deux formes différentes de la mème loi naturelle 
dont Weiss a pour chacune d'elles donné une équa- 
tion particulière. 


EE b est la loi des intensités représentée gra- 


phiquement par l'hyperbole. 

Q =a + ll est la loi des quantités représentée gra- 
phiquement par la droite qui correspond à l'hyper- 
bole. 

Dans ces deux formules : a désigne une quantité 
d'électricité constante dont la valeur est donnée par 
la hauteur à laquelle la droite coupe l'axe des or- 
données, elle s'exprime en microcoulombs. 

b désigne une intensité constante dont la valeur est 
donnée par la distance qui sépare l'axe des abcisses 
de l'asvmptote de l'hyperbole parallèle à cet axe, elle 
s'exprime en milliampères. 

Quand on fait varier les conditions expérimentales. 
les valeurs trouvées par les constantes aetb varient 
(Lapicque) pour un mème muscle, mais les différentes 
hyperboles ainsi déterminées pour un même tissu 
sont toutes parallèles entre elles; les différentes 
droites se rencontrent au même point du côté négatif 
sur l’axe des abcisses. 

D'où (Lapicque) on peut conclure que la seule va- 
leur constante dans la loi d’'excitation se trouve sur 
l'axe du temps. 

C'est donc un temps qui caractérise l’excitabilité. 
et ce temps est mesuré par la distance qui sépare le 
zéro (origine des axes) et le point où la droite des 
quantités prolongées rencontre l'axe des abcissas 
du côté négatif, cette longueur d’abcisse a pour 


a ; 
valeur — z’ c'est-à-dire le rapport des deux constantes. 


Si l'on porte du côté positif cette distance, on a la 
durée caractéristique de l’excitabilité, et on voit que 
le point de l'hyperbole qui a pour abcisse cette dis- 
tance a pour ordonnée la valeur 2b, c'est-à-dire une 
distance double de la constante b. 


Le temps dont la valeur est _ donne donc le seuil 


, 


y 
pour p = 2b, Cest le temps caractéristique de l'exci- 


tabilité que Lapicque appelle Chronaxie et qu'il dé- 
signe par la lettre =. 
A partir du moment où l'intensité égale 10 fois le 


A. : . 
rapport 5 l'intensité reste pratiquement constante, 


93 


c'est la rhéobase ou seuil fondamental. Dans la pra- 
tique, la rhéobase est l'intensité qui donne le seuil 
avec nne fermeture à la main du courant continu, 
c'est le seuil de Du Bois-Raymond, celui de l'électro- 
diagnostic pratique. Sa valeur est b, c'est-à-dire la 
moitie de l'intensité ou du voltage nécessaire pour 
donner le seuil nécessaire à produire la chronaxie. 

Enlin le temps utile est le temps minimum pendant 
lequel un courant doit passer pour donner encore le 
seuil avec le même voltage ou avec la mème inten- 
sité que le courant continu fermé à la main : il est 
pratiquement dix fois plus grand que la chronaxie, 
Lapicque le désigne par la lettre T. 

On peut également déterminer la chronaxie à l'aide 
des condensateurs. H suffit de chercher la capacité 
que donne le seuil avec un voltage double de celui 
de la rhéobase: en faisant un caleul simple on trans- 
forme la valeur RC correspondant à cetle capacité 
en durée de courant continu. 

Lapicque a montré que, à condition d'agir sur un 
cireuit de décharge de 10000 ohms de résistance, il 
suffit, pour faire cette transformation, de multiplier 
par 0.57 le produit de cette résistance R = 10000 ohms 
par la capacité qui a donné le seuil avec un voltage 
double du voltage rhéobasique, 

t = RC Xx 0.57. 

Sur l'animal, la recherche de la chronaxie est des 
plus simples. I! n'en est pas de même chez Phomme, 
car il est difficile de monter le sujet sur une résis- 
tance suffisamment petite pour rendre négligeable 
les variations de résistance. 

Pour éviler cet inconvénient, Lapicque a imaginé 
son chronaximètre qui permet de ne pas tenir compte 
de la résistance du circuit et des variations qui se 
produisent dans la résistance du sujet quand on 
double l'intensité: il y a lieu aussi de tenir compte 
des phénomènes de polarisation. 

Le chronaximéetre donne le temps utile, c’est-à-dire 
le temps minimum pendant lequel le courant doit 
passer pour donner le seuil avec le voltage rhéoba- 
sique, c'est-à-dire avec le mème voltage (et la même 
intensité; que celui qui donne le seuil quand on ferme 
le eourant à la main. 

Mais si la recherche du temps utile est suffisante 
en pathologie. elle ne l'est pas pour les fines re- 
cherches sur les museles et les nerfs de l'homme. 
Aussi Bourguignon a imaginé un dispositif avec 
condensateur el résistance impolarisables et sans 
seif, qui lui a permis d'éviter certaines crreurs et de 
caleuler la chronaxie par la formule de Lapicque. 

Ii peut également calculer le temps utile : il suffit 
dans ce cas de chercher la capacité la plus petite 
donnant le seuil avec le voltage rhéobasique. La ca- 
pacité qui correspond au temps utile est en général 
100 fois plus grande que celle qui correspond à la 
chronaxie. Or. les valeurs du temps utile données en 
courant continu sont seulement dix fois plus fortes 
que la valeur de la chronaxie calculée par la for- 
mule : t= RC Xx 0,57; ainsi le coefficient à employer 
pour le temps utile est 0,057 et la formule devient : 
T = RC x 0057. 

Bourguignon a pu, dans ces conditions calculer la 
la valeur de la chronaxie normale et pathologique 
chez l’homme. DELHERM. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Leullier et Mondain (Paris). — Application de 
l'électrodiagnostic au contrôle de la localisation 
des projectiles par le radiodiagnostic. (Medica, 
n° ?, 

Les projectiles des membres inclus dans les masses 


musculaires, peuvent être localisés anatomiquement 
en examinant à l'écran les déplacements qu'ils su- 


94 Électrologie. 


bissent durant les mouvements actifs ou passifs 
du membre; mais ces mouvements s'exécutent en 
« Synergie », et il est difficile souvent de dire si le 
projectile est dans telle ou telle partie d'un groupe 
musculaire donné. Par contre, en utilisant le courant 
électrique, comme dans un électrodiagnostie, on fait 
contracter isolément chacun des muscles; il est donc 
facile de voir par la radioscopie quel est celui dont 
la contraction déplace le projectile et qui, par consé- 
quent, contient celui-ci. En cas de projectile inter- 
musculaire, le déplacement est beaucoup moins 
étendu que pour un corps étranger intramusculaire. 
Les A., en utilisant celte méthode, pensent avoir en 
nombre de cas abrégé considérablement les recherches 
du chirurgien. A. LAQUERRIÈRE. 


Chevrier. — Étude sur la chirurgie des troncs 
nerveux. (Bull. Soc. Chirurgie, 51 Octobre et 
20 Novembre 1917.) 


En présence d’une plaie d'un membre avec lésion 
nerveuse et paralysie il faut, dès que l'état de la 
cicatrisation le permet, effectuer un examen élec- 
trique. 

Cet examen « étalon » doit ètre complet et minu- 
tieux. L'auteur laisse ensuite la plaie se cicatriser 
complètement, et pendant qu'elle évolue dans ce 
sens, il pratique des séances de radiothérapie à 
doses un peu fortes pour libérer les adhérences et il 
institue un traitement électrique. La durée totale en 
est d'environ six à huit semaines au bout desquelles 
on pratique un second examen électrique. 

Si ce nouvel examen pratiqué par le méme électro- 
logiste ne révèle pas une aggravation appréciable des 
lésions, Chevrier n'opère pas. Il a vu, en effet, un 
certain nombre de lésions nerveuses s'améliorer len- 
tement el guérir sans intervention. 

Il intervient immédiatement si le second examen 
électrique accuse une aggravation appréciable. 

Au cours de l'intervention, le nerf, s'il west pas 
sectionné. est interrogé électriquement, et si sa ré- 
ponse est négalive, on peut conclure qu'il est sec- 
tionné physiologiquement et justiciable d’une ré- 
section. DELHERN. 


CI. Vincent (Paris). — Variations du réfiexe achil- 
léen chez certains hommes atteints de troubles 
physiopathiques des membres inférieurs. (Rev. 
neurologique, p. 224, Avril-Mai 1917.) 

Le réflexe achilléen subit chez certains sujets 
atteints de troubles physiopathiques des variations 
telles qu'à certains moments, il peut paraitre normal 
et dans d’autres aboli. 

Les circonstances dans lesquelles le réflexe se 
montre normal sont en général celles qui réchauffent 
le membre, et entre autres. le courant faradique et 
galvanique sur les jumeaux. 

Les circonstances dans lesquelles le réflexe est 
aboli sont celles qui déterminent un refroidissement 
du membre. 

Dans ces cas, on peut noter de l’exaltation de 
l’excitabilité, du tétanos faradique anticipé. 

DELHERM. 


Laurent Moreau. — Polynévrite toxique consé- 
cutive à une intoxication, par l'hydrogène 
arsénié à bord d'un sous-marin. {Société de Bio- 
logie, séance du 2? Décembre 1917.) 
Observation d'un cas de troubles polynévritiques 

seusilifs et moteurs élendus qui se Jocaliserent 

à une épaule. A ce niveau, on constata une R. D. com- 

plète. Elle S'améliora un peu pour de sus-Éépineux, 

mais resta délinitive pour le sous-épineux et le del- 
toide. Ce fait est en contradiction avec la curabilité 
fréquente et facile des paralvsies arsenicales. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Laignel-Lavastine, V. Ballet et Courbon (Paris). 
— Deux cas de tétanie post-infectieuse de 
l'adulte. (Soc. medic. des Hipitaux, 22 Mars 1917.) 


Posant la question : la tétanie a-t-elle augmenté 
depuis la guerre, les auteurs présentent 2 cas de 
tétanie type, d'origine infectieuse, chez 2 soldats. Les 
contractions soudaines sont nettes au moment de 
l'accomplissement de certains actes volontaires et 
très accentuées dans un des cas, elles portent princi- 
palement sur les muscles masticateurs et linguaux. 
Un des sujets au moment où il veut parler ne peut 
ouvrir la bouche ni mouvoir la langue. Des crampes 
analogues sont fréquentes aux mains, les 4 derniers 
doigts chevauchant les uns sur les autres. ou bien la 
main restant crispée sur la bouteille dont se sert le 
sujel. Signe de Trousseau, de Schowsteck également 
positifs. 

Il était intéressant de connaître les réactions élec- 
triques de ces ? malades avant le traitement parathy- 
roidien el après le traitement. Elles ont été recher- 
chées avec soin dans ces 2 observations. Avant le 
traitement, les modifications électriques ordinaires 
de la tétanie ont été observées : 

Hyperexritabilité galranique avec N.F. el avec P.O., 
de l’ordre suivant par comparaison des 2 côtés : 
N. F.C = 0,7, 0,2 du côté malade, = 1,6 du côté sain, 
de même P.0.C. = 2,2 du côté malade, = 7 du côté 
sain. 

L'hyperexcitabilité faradique signalée par quelques 
auteurs n’a pas été observée, ni la secousse galvani- 
que avec faible intensité. D'autre part, la galvanisation 
des nerfs sensilifs sus et sous-orbilaires a montré 
de l'hyperexcitabililé déjà signalée. Après avoir appli- 
qué l'opothérapie parathyroïdienne (1 milligramme 
par jour), l'excitabilité galvanique du nerf s’est amé- 


‘liorée très sensiblement: N.F.C.2=2,5 au lieu de 0,7 


P.0.C. =b au lieu de 2,2. 
G. GIBERT. 


Sicard-Royer-Rimbaud (Paris). — Le béribéri 
des Indochinois à Marseille. (Paris Médical, 
1“ Déc. 1917.) 


Un certain nombre de malades observés ont pré- 
senté de la paresse des membres inférieurs avec abo- 
lition ou diminution des réflexes. Les troubles de 
Pexcitabilitėé électrique ont varié avec l'intensité de la 
paralysie. La secousse lente ct l'inversion ont été 
rares, l'hvperexcitabihité fréquente. 

Le nerf crural a presque toujours été plus atteint, 
et en particulier le vaste interne que le sciatique. 
Sur ce dernier nerf, la localisation la plus fréquente a 
porté sur le S.P. E. DELHERM. 


André Thomas et Ceillier. — Myopathie avec 
atrophie et hypertonie. (Revue neurologique, 
Févricr-Mars 1917.) 

Il s’agit d'un cas de myopathie dans lequel s’asso- 
cient des symptômes de la maladie de Thomsen et de 
myopathie atrophique. L'atrophie siège à la face et 
aux 2? membres supérieurs, surlout aux muscles de 
Pavant-bras. Par percussion des’ muscles les moins 
atrophiés. on obtient une contraction félainisante prin- 
cipalement du biceps, du rond pronateur, etc. Pour 
les muscles de l’'éminence thénar, le relâchement 
après percussion, ne se produit qu'au bout de 40 à 
50 secondes. 

L'examen électrique, révèle : le Une diminution 
très marquée de Fexeitabilité faradique et galvanique 
des muscles atrophiés:; % Une réaclion myotonique 
pour les muscles les moins atrophiés. Ce tétanos 
persistant s'obtient avec des interruptions très rap- 
prochées, et s'obtient plus facilement par l'excitation 
galvanique que ‘par l'excitation faradique. Pour cer- 
tains muscles d'autre part, le seuil au galvanique est 
très élevé, et sı l'on dépasse le seuil, la contraction 


PO o L O a a O 


Bibliographie. 


tétanisante apparait, la tétanisation PFTe s'ohtenant 
toujours plus facilement que NFTe. Pour les muscles 
de la face, du voile du palais et de la langue, on 
observe ces mêmes caractères, mais toujours plus 
facilement au positif qu’au négatif, fait déjà signalé 
dans la maladie de Thomsen, par Huet et Bourgui- 
gnon. Cette observation montre une fois de plus la 
parenté qui existe entre la maladie de Thomsen et 
certaines myopathies, G. GIBERT. 


Emile Sorel et Eug. Gelma : Atrophie muscu- 
laire progressive consécutive à un trauma- 
tisme. (Revue neurologique, Avril-Mai 4917.) 


Il s'agit d’un cas de syringomyélie dont les mani- 
festations ont débuté sur une main vingt ans après 
que cet organe eut présenté une longue suppuration. 

L’atrophie était du type Aran-Duchenne, on notait 
de l’excitabilité faradique des muscles thénar et 
hvpothénar interosseux et au galvanique de la len- 
teur ct de l'inversion. DELHERM. 


Henri Français (Paris). — Atrophie musculaire 
du type Charcot-Marie, chez un blessé de 
guerre. (Rev. neurolog., Mars-Avril 1917, p. 247.) 


Il sagit d'une atrophie musculaire des pieds et des 
jarnbes à type Charcot-Marie ayant débuté à la suite 
d'une petite plaie suppurante des pieds. 

Il existe une atrophie des jambes contrastant avec 
le volume des cuisses qui est demeuré normal. 

La marche est normale, il existe seulement de la 
faligue prématurée. 

Sur les muscles du pied (Fraikin) on a constaté 
Pexistence de traces nettes de R. D. ct de la lenteur 
pour les muscles de la jambe. 


Les nerfs ont paru intacts. DELHERM. 


M. Loeper et H. Codet (Paris). — La réaction 
myotonique du trapèze dans la tuberculose 
pulmonaire. (Bull. Soc. Mid. hop., 20 Juillet 1917.) 


Les muscles de la ceinture thoracique subissent 
parfois, au cours de la tuberculose pulmonaire, un 
processus d'atrophie accentué. Ce processus, rarement 
névrilique ou myositique, est le plus souvent d'origine 
réflexe et peut s'accompagner d'une réaction myo- 
tonique produite par le pincement du musele. 

Les auteurs ont vu que, quand la réaction myo- 
tonique est augmentée, la contractilité faradique et 
galvanique est aussi augmentée (Girard). 

DELHERM 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Roucayrol. (Paris). — La diathermie endo- 
uréthrale. (Paris médical, 15 Déc. 1917.) 


95 


L'appareillage utilisé a paru en Juillet 1915 dans 
les Archives d'Elertricité médicale, La température 
normale de l'urètre est de 57% au niveau de la prostate 
550 au périnée, 26° au penis. Le gonocoque in vitro ne 
résistant pas à une température de 59% PA. a pensé 
logique de produire cette température à l'intérieur 
du canal de Furetre à l'aide de son thermogène. 
Chaque application doit durer 20 minutes, l'intensité 
de 1500 à 2:00 milliampères donne une température 
urétrale de 46-48, Les résultats obtenus dans 2 cas 
d'urétrite aiguë, 44 cas d'urétrite chronique et 1 cas 
d'urétrite tabétique sont : disparition immédiate 
de la douleur, 1 disparition rapide des filaments, 
action tonique générale. 

(Voyez sur le mème sujet, l'analyse parue dans le 
n° 10 du tome JE, du Journal de Radioloyie.) 


P. AIMÉ. 


SYSTÈME NERVEUX 


Vautrin (Nancy). — Sur un cas de contractures 
réflexes après blessures de guerre. (Pull. de 
la Soc. de médecine, Nancy, 25 Juillet 1917.) 


N s'agit d'une petite malade de 11 ans victime du 
bombardement aérien du 1 juin 1916. Cette enfant, 
dont la mère et un frère furent tués à côté d'elle, avait 
de nombreuses blessures par éclats de bombe et 
une grosse plaie pénétrante du liers inférieur de la 
jambe gauche avec fracture des deux os. 

Shock intense, état semi-comateux pendant quel- 
ques jours. température 58° à 59, pouls à 140. Pro- 
gressivement létat s'améliore, l'amnésie disparait 
ainsi que l'aphasie. A l'enlèvement de l'appareil 
plâtré deux mois plus tard le pied tombe en varus 
équin sans Qu'il yait aucune paralysie d’une branche 
nerveuse quelconque. L'électrothérapie n'amène pas 
de changement malgré que la plaie soit cicatrisée en 
février 1917. Réactions électriques normales. 

Parmi les 47 blessures de la malade 2 très super- 
ficielles du bras gauche engendrent une impotence 
progressive de la main et de lavant-bras gauche. 

La main gauche prend une attitude figée, l'index 
hvperétendu, le pouce en adduction contre la paume. 
Hyperextension des autres doigts. Pas de troubles 
seusitifs où vasomotenurs, réactions électriques nor- 
males. Tension artérielle sans changement, 

L'électrothérapie modérémentappliquée et la réédu- 
cation progressive ont amélioré la marche et diminué 
les contractures à la jambe et à l'ovant-bras. 

Ces impotences fonctionnelles d’origine réflexe ne 
doivent pas relever de la suggestion et de la psyeho- 
thérapie mais disparaissent peu à peu grâce à un trai- 
tement physiothérapique doux et progressif. Massage, 
pétrissage, élongation modérée, extension continue, 
mobilisation, bains de chaleur, de lumière, appli- 
cations humides chaudes. électrothérapie bien con- 
duite rétablissent sûrement les fonctions normales. 

| P. AIMÉ. 


BIBLIOGRAPHIE 


L. Delherm et J. Rousset (Paris). — Le repé- 
rage des projectiles. 1 vol. in-8° avec 154 fig. 
(Paris 1918, Maloine et fils.) 


Ce petit livre est un excellent ouvrage : les A. ont 
voulu être très complets mais ont eu l'art de rester 
cependant très clairs et de ne donner l'impression 
ni d’une énumération aride, ni d'une confusion touffue. 
lis semblent avoir surtout écrit pour les radiologistes 
de nouvelle formation; grâce à eux le débutant sera 
à mème et de comprendre de facon limpide l'idée 
directrice des diverses méthodes et d'apprendre la 


technique des procédés variés dérivés de ces méthodes. 

Le chap. r. (Généralités sur la recherche des projec- 
tiles) montre l'importance de la radioscopie qui doit 
ètre pratiquée d'une façon très large, les Corps 
étrangers élant parfois très loin de leur siège 
présumé, il expose les manières de bien centrer une 
ampoule, de faire coincider le rayon normal avec la 
verticale, décrit la conduite générale de lexarnen et 
étudie les conditions de la visibilité. Après avoir 
parlé des pseudo-corps étrangers, il montre la valeur 
de la radiographie : la plaque est plus sensible que 
la rétine, clle permet donc de déceler plus facilement 


96 Bibliographie. 


les très petits projectiles et d'apprécier beaucoup 
mieux les dégâts osseux. 

Dans le chapitre 11 sont exposées les notions 
générales sur le repérage : les procédés divers se 
ramènent à 2 méthodes : 1° Détermination sur la région 
blessée de 2 axes passant parle projectile. 2° Dé- 
termination de ©? projections du corps: étranger 
pour ? positions différentes de l'ampoule et utilisation 
des propriétés des triangles semblables pour apprécier 
la profondeur. 

Le chapitre m, de beaucoup le plus long, est 
consacré à la description des multiples procédés 
dérivant de ces deux méthodes. Pour chacune d'elles 
les A. commencent par exposer le principe, décrire 
la technique générale et les précautions qui sont 
de mise avec tous les procédés qui en dérivent, ils 
en étudient les avantages et les inconvénients. Ce 
n’est qu'après celte solide discussion globale qu'ils 
abordent l'exposé de la manière de faire de chaque 
auteur. Encore en ce qui concerne la °° méthode 
procédent-ils à une division en plusieurs groupes. 
Ce qui permet de ranger les diverses techniques en 
quelques familles. 1° un graphique ou une régleitte 
graduée donne directement la distance projectile écran 
(type : procédé de Haret.) 2 La distance entre les 
deux images du projectile est dans un rapport simple 
avec la distance projectile écran (type : procédé de 
Strohl). 5 Un corps opaque est substilué au projectile 
et l’on mesure directement sa distance (type: écran 
percé Hirtz-Gallot). 4° Procédé du couteau, 5° procédés 
radiographiques. Signalons au cours de ce chapitre 
la description de l'écran combiné Delherm-Laborde qui 
permet de réaliser ce que chaque procédé de mesure 
présente de plus direct et de plus rapide et d'utiliser 
le dispositif ou le procédé qui sont le plus fainiliers 
seu radiologiste qui l'emploie. On peut entre autres 
faire un Haret ou un Strohl. lire directement sur une 
graduation la distance projectile écran pour un 
décalage de 10 cent. et une distance, soit de 50, soit 
de 60 centimètres; lire une graduation à cocfficients 
de Mazères. Enfin un petit orifice percé dans l'écran 
et coineidant avec le zéro commundes 4 graduations 
permet de laisser passer un fil à plomb avec lequel 
on utilise le procédé Hirtz-Gallot, mais qui peut 
servir aussi à mesurer la distance peau-écran. 
Comme on le voit cet ingénieux appareil est des plus 
complets. 

Dans le chap. iv est étudiée la radiographie stéréo- 
scopique, sa technique et les différents appareils uti- 
lisés. 

Le chapitre v donne une vue d'ensemble sur les 
procédés : repérage millimétrique, repérage ana- 
tomique, compas. électro-aimant, électro-vibreur, 
doigtier à induction. | 

En ce qui concerne le repérage analomique les A. 
ont fait dresser par M. R. Bloch des tableaux donnant 
la profondeur des diflérents organes d'après lescoupes 
de Farabeuf et Doyen (coupes des localisations 
anatomiques de Zininern) rapportées aux dimensions 
d’un homme de 1 m. 70 de corpulence moyenne. 

Ces tableaux qui comprennent 17 pages seront sou- 
vent d’un précieux secours. 

Signalons également que dans ce chapitre est 
décrite la localisation d'un corps étranger intra-mus- 
culaire par la contraction électriquement provoquée 
du muscle. 

Enfin le dernier chapitre est consacré à l'extraction 
sous le contrôle de l'écran qui peut affecter deux 
formes : extraction du projectile par la voie du tra- 
jet surtout applicable à l'avant, extraction sous le 
controle intermittent de l'écran au cours d'une inter- 
vention réglée. Les A. insistent sur la nécessité de 
la « symbiose » entre le chirurgien et le radiologiste. 
sur l'intérêt primordial de la collaboration de « Faveu- 
gle et du paralytique ». | 

En résumé comme on le voit nous avions raison 


ES SP A EE RE RE GE EEE EE Re 


Le Gérant : AUGER. 


de qualifier cet ouvrage d’excellent : il rendra les 
plus grands services. 

Qu'il me soit cependant permis, parce qu’il s'agit 
d’un fait personnel. de terminer par une remarque 
(car les auteurs sont trop au front pour qu'il soit pos- 
sible de leur adresser une critique d'ordre bibliogra- 
phique) : cest le professeur Bergonié qui a fait la des- 
cription de la calcification des bourses séreuses sous- 
deltoïdiennes et sous-acromiales, description dont le 
mérite m'est attribué injustement. A. LAQUERRIÈRE. 


Zimmern et Pérol. — Electro-diagnostic de 
guerre. 1 vol. in-8° écu de 156 pages. Collection 
Horizon (Masson et Cie, éditeurs, 1917). 

La pratique de l’Electrodiagnostic peut apparaitre 
au premier abord comme une chose facile et qui peut 
s'apprendre en un tour de main. 

Tout autre est l'appréciation de ceux qui se sont 
plus particulièrement consacrés à l’étude des ques- 
tions électrolagiques: ils savent avec quel soin, quelle 
patience et combien de minutie un examen digne de 
ce nom doit être conduit. 

Des connaissances physiques, anatomiques, physio- 
logiques, cliniques sont nécessaires, mais elles ne 
suffisent pas. Il est en outre indispensable, pour 
apprécier sainement les cas quelque peu difficiles, 
d'avoir acquis par une longue pratique une expé- 
rience convenable. 

Aussi lon peut dire sans exagération qu’il existe 
peu de médecins capables de pratiquer un bon élec- 
trodiagnostic. 

Les nécessités de la Guerre ont obligé de nombreux 
confrères qui n'y étaient guère préparés parfois par 
leurs études antérieures à s'improviser électrolo- 
yistes. 

En l'absence de tout enseignement systématique 
ils ont souvent constitué leur bagage un peu au 
hasard et souvent d'un facon trop schématique. 

Les résultats des examens pratiqués se sont res- 
sentis souvent de cette formation hâtive et incom- 
plète où la bonne volonté ne pouvait suppléer, à elle 
seule, à la science et à l'expérience. Il en est résulté, 
dans certains cas, des discordances trop accustes 
entre les résultals du Spécialiste et ceux du clinicien, 
ce qui a eu pour résultat de diminuer parfois la eon- 
fiance qu'on doit avoir dans un procédé d'examen 
qui à fait ses preuves. 

I ne faut pas toujours juger la méthode d’après 
celui qui la pratique; et on peut dire comme le font 
Zimmern et Pérol avec juste raison que c’est le méde- 
cin qui fait l'électrodiagnostic qui lui donne sa valeur. 

D'autre part. bien des cliniciens ont eu trop de ten- 
dance à accorder à un seul électrodiagnostic une 
valeur absolue. alors qu’on ne peut appuyer des 
conclusions solides que sur des électrodiagnostics 
en séries. 

MM. Zimmern et Pérol se sont efforcés, dans leur 
intéressant petit livre, d'éclairer à ła fois les spécia- 
listes et les cliniciens. 

Ils demeurent fidèles à l'électrodiagnostic classique. 
Ce procédé du reste, quand il est bien manié par 
quelqu'un qui en connait tous les détails et toutes 
les nuances si variées, donne dans la pratique cou- 
rante tous les renseignements désirables; et jusqu'ici 
il ne semble pas que les procédés qu’on a tenté de lui 
substituer aient apporté des résultats supérieurs. 
Certes ils ne sont pas à rejeter, il y a même tout lieu 
de croire que leur heure viendra certainement quand 
ils seront rendus plus simples et plus pratiques. 

L'ouvrage de Zimmern et Pérol est fait avec soin 
et précision, la plupart des acquisitions nouvelles de 
ces dernières années y sont consignées: de nom- 
breuses figures illustrent le texte: aussi la lec- 
ture de ee pett livre simple et clair estelle recon- 
mandable à tous ecux qui s'intéressent à l’électro- 
diagnostic. DELNEM. 


NE Ton. — Paris. hnp. Lancee, 9, rue de Fieurns. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


SUR LA PRÉCISION DES IMAGES RADIOGRAPHIQUES 


Par M. AUCUSTE LUMIÈRE 


Les images radiographiques ou radioscopiques résultent, comme on le sait, de 
projections coniques; ce sont des ombres portées sur un écran ou sur une plaque photo- 
graphiques d'objets plus ou moins perméables aux radiations particulières émises par 
l'ampoule et se propageant en ligne droite. 

Si la source radiogène était punctiforme, les images seraient d’une grande netteté 
et leurs dimensions seules varieraient suivant les distances relatives de la source, de 
l'objet et de l'écran, les phénomènes de diffraction qui viennent troubler les formes 
des ombres dans le cas des rayons lumineux n’intervenant pas pratiquement lorsqu'il 
s'agit des rayons X. 

En réalité, la radiation émane non d'un point mais d’une surface dont les dimen- 
sions peuvent varier non seulement suivant les ampoules employées, mais aussi, pour 
une même ampoule, selon certaines conditions de son fonctionnement. 

Quand on actionne un tube, le faisceau de radiations émis semble partir du centre 
de l’anticathode, en un lieu qu'on a appelé couramment « le point d'impact », mais qui 
est effectivement une surface plus ou moins étendue. 

Indépendamment de ce faisceau principal, le passage du courant dans le tube déter- 
mine l'émission de radiations secondaires qui prennent leur origine au voisinage de la 
surface d'impact, au niveau de l'anticathode tout entière. 

= La portion de l’ampoule illuminée émet elle-même un rayonnement. 

Ces foyers radiants parasites constituent des sources accessoires dont les dimen- 
sions sont considérables par rapport à celle de la surface d'impact. Elles ne peuvent 
donner des ombres propres définies à cause de leur grande étendue; leur intensité 
relative est heureusement minime, et l'influence qu’elles exercent sur la précision des 
images radiographiques est peu importante. 

Leur effet consiste dans la superposition à l’image principale d'une sorte de voile 

général, de brouillard, qui en diminue les contrastes 


fa fe / sans en modifier d’une façon appréciable la netteté pro- 
J Do 7 prement dite. 
LA Le sujet traversé par les rayons X diffuse à son 


tour de nouvelles radiations parasites dont l'action nui- 

sible vient encore s'ajouter aux précédents effets. 
Dans cette étude, nous négligerons ces rayons 

secondaires pour rechercher seulement les causes sus- 

Fig. A. — Dispositif expérimental. ceptibles de faire varier la surface d'impact qui cons- 

titue la source de radiation principale. 

Le disposit expérimental que nous avons utilisé dans ce but, est le suivant : 

Sur une lame de carton mince E.F (fig. A), nous avons disposé 4 rectangles A. B. C. D. 
constitués par des réseaux de fils métalliques de plus en plus fins, comportant respecti- 
vement 11, 20, 36 et 44 fils par centimètre (types de toiles métalliques du commerce) 

N° 3. — Mai-Juin 191R. [I —7 


08 A. Lumière. 


Ce test a été disposé sur une caissette en bois sans fond, ni couvercle H, de telle 
sorte que le système de réseaux se trouve à 10 centimètres de la surface sensible. 

L’anticathode étant paces à 50 centimètres du plan de la plaque, nous avons fait 
une série d'essais en opérant dans 
des conditions normales aussi com- 
parables que possible et en utili- 
sant des tubes différents. 

Nous avons tout d'abord remar- 
qué que, dans leur condition nor- 
male de fonctionnement, tous les 
tubes ne donnent pas les mêmes 
résultats. 

Les images ci-dessous mon- 
trent que la nettelé varie suivant le 
tube employé. 

Fig. 1. — Tube A. Fig. 2. — Tube B. = Avecun certain tube A (fig. 1), 
les 4 réseaux sont visibles; pour un 
autre tube B (fig. 2), on peut encore 
reconnaître la structure du test, 
mais moins netlement, alors que 


pour une troisième ampoule C 
(fig. 3),5 réseaux sur 4 sont visibles, 
et 2 sur 4 seulement pour le tube D 
(fig. 4). 

Dans un autre cas (tube E), 
seul le réseau à grosses mailles 
peut être reconnu (fig. 5). 

Enfin, on constate parfois une 
déformation des images, indice 


++ ve à ? 


ets eh: l'E 
» + 
+ + 


Fig. 5. — Tube C. Fig. 4. — Tube D. 


d'une surface d'impact irrégulière, ampoule F (fig. 6). 

On peut se demander si ces différences, parfois considérables quand on passe d'un 
tube à l’autre, ont comme origine 
la construction du tube ou les con- 
dilions de son fonctionnement. Il 
y a lieu d'examiner, par exemple, 
si, pendant la marche, la surface 
d'impact ne subil pas de déplace- 
ment ou de déformation suscep- 
tibles de modifier la netteté des 
images; il faut aussi considérer, 
au même point de vue, l'influence 
de l'intensité du courant, de la 
dureté du tube et de son âge. 

Nous avons choisi à cet effet, Fig. 3. — Tube E. Fig. 6. — Tube F. 
tout d'abord, l'ampoule A qui, 
dans ua premier essai, nous avait fourni l'image la plus précise permettant de distinguer 
les 4 réseaux. 


Sur la précision des images radiographiques. 99 


Nous avons pris une première épreuve de notre test tout au début de la mise en 
marche, puis, laissant fonctionner le tube pendant deux minutes, nous avons pris, avec 
le même temps d'exposition, une deuxième image à la fin de la durée du fonctionnement. 

La première image est un peu plus nette que celle qui a été obtenue après une 
marche de 2 minutes; le même essai a été répété en faisant fonctionner le tube pendant 
6 minutes et a donné sensiblement le même résultat reproduit dans la figure ci-dessous. 

La surface d'impact s'est donc 
légèrement modifiée au cours du fonc- 
lionnement en s’élendant d'une facon 
appréciable. 

L'expérience conduite de la 
même manière avec d'autres am- 
poules a montré les mêmes diffé- 
rences. 

Il] convenait aussi de recher- 
cher si la surface d'impact se dé- 
place pendant le passage du cou- 
rant dans le tube, et pour cela 
nous avons opéré comme dans les Fig. 7. : Fig. 8 

| Début du fonctionnement du tube. Fin du fonctionnement du tube. 
essais précédents, avec les mêmes 
appareils et dans les mêmes conditions expérimentales, en exposant les plaques le même 
temps (5”), mais en divisant cette durée d'exposition en trois fractions de 1”, la première 
correspondant au début du fonctionnement, la deuxième au milieu et la troisième à la fin. 

On a ainsi obtenu des images dont la précision pouvait être un peu moindre que 
celle obtenue par l'exposition unique de 3” faite à la fin de la marche. 

Il semble donc que la surface d'impact subisse de légers déplacements au cours d'un 
fonctionnement de quelques minules. ` 

D'ailleurs ce résultat paratt confirmé par la comparaison de deux essais réalisés 
avec un même tube, la pose ayant 
élé de 1/100 de seconde environ, 

à l’aide du « blitz apparat », dans 
le 4“ cas, et de 5” dans le 2°. 

L'épreuve instantanée est un 
peu plus précise que l'autre, mais 
dans celle expérience, plusieurs 
condilions ayant été forcément 
modifiées en même temps, il n’est 
pas prudent d'en tirer des COn 
sions formelles. 

Les épreuves comparatives 
sont reproduites ci-dessous : 

La deuxième question que. 
nous nous sommes proposé de résoudre est relative aux médiféalions he la, surface: 
radiante peut subir quand on fait varier l'intensité du courant qui passe dans le tube. 

Cherchant toujours à maintenir aussi constantes que possibles. tôutes: es soirée. F 
conditions des opérations, nous avons comparé la définition des images données 
par le même tube dans lequel on a fait passer un courant d'intensité variable, par 


VER « 


17 7 
ag 
$t 
+94 
| à 
++ 
+$ 
+ 


Fig. 9. — Pose 5 de seconde. Fig. 10. — Pose à secondes. 


100 A. Lumière. 


exemple 1/4 de milli-ampère pour l'une des plaques et 15 milli-ampères pour une autre 
plaque. 

Répétée avec des tubes différents, cette même technique nous a toujours montré 
que les différences d'intensité ne semblaient pas avoir d'influence appréciable sur la netteté. 
Nous nous dispenserons de reproduire les figures identiques ainsi obtenues. Il n’en est 
plus de même lorsqu'on fait varier le degré de vide de l’ampoule. 

Prenant un tube dur avec une étincelle équivalente de 18 centimètres, nous avons 
exposé une première plaque, puis, après avoir actionné le régulateur de façon à ramener 


cette étincelle équivalente à 3 centimètres, nous avons impressionné une deuxième 
| plaque, toutes les autres condi- 


tions du fonctionnement restant 
les mêmes. 

Les résultats ont été meil- 
leurs dans le cas du tube dur, 
mais, répétant cette même expé- 
rience avec d’autres ampoules, les 
constatations ne sont plus les 
mêmes. 

A un tube déterminé semble 
correspondre une dureté particu- 
lière pour laquelle la netteté est 

Fig. "11. Fig. 12. maximum. 

Étincelle équivalente 15 cm. Étincelle équivalente 3 cm. La convergence du faisceau ca- 
| thodique paraît subir des modifica- 
tions suivant le degré de vide de 
l'appareil, mais ces modifications 
ne sont pas d’une grande impor- 
tance, comme le montrent les fi- 
gures 11, 12, 13, 14, se rapportant 
aux variations extrêmes de netteté 
qu'il nous a été possible d'obtenir 
au cours de nos essais avec un 
tube déterminé. 

En somme, même en s’écar- 
tant notablement des conditions 

Étincelle de 44 cm. Étincelle E Li > cm. | habituelles de la pratique radio- 

graphique, en faisant varier dans 

des limites anormales les intensités, le degré de vide du tube et la durée de son fonc- 
tionnement, on n'aboutira qu’à de faibles différences de précision des images. 

Le tube qui nous permettait de distinguer les 4 réseaux dans la première épreuve, 
prise avec des données moyennes, nous montrera toujours les 4 réseaux avec de petites 
varianfes dans leur, définition, quelles que soient d’ailleurs les conditions de marche, 
alors qu'avèe Fampaulë D; nous ne pourrons jamais, quoi qu'on fasse, obtenir l'indi- 

cation du 3° réseau... 
sei Ags 'agit; pier entendu: ici, que de pouvoir séparateur, de netteté ororen dite 
et non de contraste, éléments trop souvent confondus. Il est évident que le tube A, durci 
au maximum, avec 20 ou 25 centimètres d’étincelle équivalente, ne pourra jamais diffé- 


Sur la precision des images radiographiques. IOI 


rencier des tissus relativement perméables aux rayons X; jamais, à cet état, il ne nous 
permettra de déceler un calcul du rein, et cependant il pourra nous fournir une excel- 
lente image de nos 4 réseaux métalliques, tandis que le tube D, impuissant à nous 
montrer l'image des réseaux les 
plus fins 3 et 4, quelles que soient 
les conditions de son fonctionne- 
ment, sera parfaitement capable 
de nous donner l'image du calcul 
rénal cherché, si nous prenons la 
précaution d'amener le vide de 
l'ampoule au degré convenable. 

Donc au point de vue de la 
précision des images qu'il est 
susceptible de fournir, chaque 
tube a sa caractéristique relati- 
vement peu modifiée par les con- pig. 15. — Distance du tube 0.30. Fig. 16. — Distance du tube 0,30. 
ditions de fonctionnement. 

Au cours de nos expériences, 
nous avons contrôlé le fait déjà 
connu que la netteté des radio- 
graphies augmente en même 
temps que la distance de l'antica- 
thode à la plaque. 

Opérant avec un même tube, 
placé successivement à 30, 50, 
100 et 150 centimètres de la pla- 
-que, le temps de pose étant inver- 
sement proportionnel au carré des 
distances, nous avons exposé pis. 17. — Distance du tube 1°. Fig. 18. — Distance du tube 1°,50. 
4 plaques qui ont donné les 
images reproduites dans la figure montrant l'amélioration considérable de la netteté au 
fur et à mesure de l'éloignement 
du tube. 

Nous n'avons relaté ce fait, 
a priori évident, que pour montrer 
combien sont importantes les 
questions de distance dans l'ob- 
tention des radiographies. 

L’imprécision des images ra- 
diographiques semblant résulter 
du fait que la source radiante 
n'est pas punctiforme, mais cons- 
tituée par une surface d’une cer- 
taine étendue dont les différents 
points émettent des rayons, il 
nous a semblé qu'on pouvait améliorer, dans une certaine mesure, les radiogrammes 
tout au moins suivant une direction en inclinant l’ampoule, de façon que l'anti- 


Fev a 


Fig. 19. — Position normale. Fig. 20. — Tube incliné. 


102 4. Lumière. — Sur la precision des images radiographiques. 


cathode se trouve dans un plan presque perpendiculaire à la plaque photographique. 

En opérant ainsi à la limite du champ, la surface d'impact se présente à peu près 
perpendiculairement au plan de la plaque et, considérée de cette plaque, elle devient 
pratiquement une ligne radiante. 

Si notre raisonnement est exact, les émissions de rayons provenant de cette ligne 
doivent donner des ombres très nettes des fils des réseaux qui lui sont parallèles. 

C'est ce que l'expérience confirme comme on pourra s'en rendre compte par les 
deux images comparatives ci-dessus (fig. 19-20). 

Toutes nos expériences ont été faites avec des tubes Pilon, Muller, et Radiologie; 
nous comptons les reprendre comparativement avec le tube Coolidge. 

On peut conclure de ces essais que pour augmenter la précision des images radio- 
graphiques, il faudrait arriver à réduire l'étendue de la surface d'impact. 

Mais la solution de ce problème, dont la discussion sortirait des limites de cette 
note, mais que nous comptons aborder dans un autre travail, n’est pas le seul deside- 
ratum que l'on puisse formuler en vue d'améliorer les images, la netteté proprement 
dite n'étant que l’un des éléments de la question. Il faut considérer, en outre, les troubles 
apportés aux ombres radiographiques par les radiations parasites et ces divers points 
font actuellement l’objet de nouvelles études. 


RESUME 


A first series of experiments lead the author to conclude that it is first of all necessary to reduce the 
surface of impact in the X-ray tube to obtain a greater precision in radiographic pictures. 


RADIODERMITE GRAVE CONSÉCUTIVE A 3 RADIOGRAPHIES" 


Par MM. CHAILLOUS et LAQUERRIÈRE 


Les exemples de radiodermites graves (°) sont devenues actuellement assez rares pour qu'il 
soit intéressant d'en rapporter le cas suivant, particulièrement sérieux, et par la lenteur de la 
cicatrisation et par l'infirmité produite : la limitation des mouvements de l'épaule est en effet 
aujourd'hui (Avril 1918) assez grande pour que le sujet soit, malgré un traitement physiothéra- 
pique, prochainement proposé pour la réforme. 

Le soldat X..., fut blessé le 17 Septembre 1914, par éclats d’obus, au niveau de la région 
postérieure de l’ épaule gauche. 

II fut pansé et évacué immédiatement sur l hôpital-caserne de la Visilation à Limoges, où 
fut extrait, sans radiographie préalable, un petit éclat siégeant près de la porte d'entrée du 
projectile. 

Il rejoignit son dépôt le 17 Novembre 1914, ressentant de temps en temps des crises 
douloureuses intermittentes et paroxystiques dans la région de la blessure. Il était dans 
l'impossibilité de porter le sac : les mouvements d’abduction du bras étaient très légèrement 
limités. Première radiographie à Évreux, le 5 Janvier 1915, puis seconde et troisième radio- 
graphie, le 8 Janvier, la première n'ayant pas donné de résultat. Le malade ne se souvient pas 
de la durée de l'irradiation pour la première séance, mais estime à 20 minutes environ la durée 
de l'irradiation pour la seconde et la troisième séance. 

A dater du 25 Janvier, la peau de la région du grand pectoral devint successivement pruri- 
gineuse, rouge, œdématiée, tendue, pulsatile. Les lésions s'étendirent à la paroi antérieure de 
l'aisselle, au creux axillaire, à la face antéro-interne du bras, sur une largeur de 10 centimètres. 
Très rapidement apparut une vésicule qui, en quinze jours, après avoir recouvert toute la 
région malade se perfora spontanément, laissant échapper un liquide purulent et découvrant 
une ulcération profonde au centre, superficielle à la périphérie, suintante, non bourgeonnante, 
à allure nécrosante. Peu de temps après survint une impotence fonctionnelle de l'épaule, du 
bras, de l’avant-bras, de la main, avec possibilité des mouvements d'extension des doigts, mais 
limitation des mouvements de flexion. Le malade ressentit des douleurs en tenailles dans les 
muscles du cou. Du 2 Février au 22 Septembre 1915, il fut soigné à Évreux, d’abord par le 
pyroléol, sans aucun résultat, ensuite par le sérum de cheval. La seconde médication atténua 
la suppuration et les douleurs, détermina le bourgeonnement de la plaie, qui diminua d'étendue, 
mais resta anfractueuse, irrégulière et ne guérit pas. 

Du 22 Septembre 1915 au 1° Avril 1916, traitement par les pansements humides au sérum 
physiologique, la solution d'oxycyanure, pulvérisation d’eau bouillie pour faire tomber les 
croûtes : cicatrisation de la périphérie qui présenta des pigmentations, aires blanches atro- 
phiques et télangiectasies caractéristiques. 

X... fut hospitalisé, successivement à Louviers, Brest, Laigle, jusqu'au 28 Avril 1917, 
époque à laquelle il fut évacué sur l'hôpital mixte d'Alençon. 

Il présentait, à cette époque, une plaie à bords irréguliers, entourée d'une zone violacée, 
très vascularisée. Les mouvements de l'épaule étaient très limités à cause de la rétraction de 
la peau. 

Le 22 Mai 1917, il fut opéré par le médecin aide-major..., chirurgien compétent, incision 
elliptique, circonscrivant la cicatrice ulcérée, libération de la peau et du tissu cellulaire, auto- 
plastie pour combler la perte de substance. Le résultat fut déplorable : décollement de la peau, 
suppuration de la région de l’aisselle. 

Le 7 Juin la plaie était irrégulière, à aspect bourgeonnant. Séjour à Argentan du 23 Juin 
au 15 Novembre 1917; traitement par l'ambrine avec résultat médiocre. 

A l'entrée, au Centre de Dermatologie du Mans, le 15 Novembre 1917, X... présentait, au 


(*) Autorisation de publier de Monsieur le Médecin Inspecteur, Directeur de la &° Région. 
(9) Voir Journal de Radiologie et d'Electrologie, Mars 1916 et Octobre 1917. 


104 Chaillous et Laguerrière. 


niveau de la région pectorale gauche, de la paroi antérieure de l'aisselle, du creux axillaire, de 
la face antéro-interne de la région supérieure du bras, une large zone cicatricielle avec aires 

blanches atrophiques, pigmentations, télangiectasies. Cette zone était parcourue par une cica- 
_ trice consécutive à l'opération, oblique de dedans en dehors, de bas en haut, puis de haut en 
bas, linéaire et sinueuse, allant du mamelon vers l’aisselle; au centre de la cicatrice existaient 
deux ulcérations arrondies du diamètre d'une pièce de cinq francs et d’une pièce de deux 
francs. Une autre ulcération siégeait au niveau du creux axillaire, toute la région était empâtée, 
avec formation, de temps en temps, d'un petit abcès sous-pectoral, se vidant au niveau de 
aisselle. Les mouvements d’abduction et d'élévation du bras étaient très limités, avec atrophie 
du grand pectoral et du delloïde. La sensibilité de la peau était normale, sauf au niveau de la 
cicatrice linéaire où les piqûres d'épingles n'étaient pas perçues : douleurs assez marquées à 
la pression au niveau du grand pectoral. Le 
malade se plaignait de crises douloureuses assez 
fréquentes au niveau du grand pectoral, avec 
irradiations au niveau de l’avant-bras et de la 
main; sans troubles de la sensibilité tactile ou 
thermique. Ces crises étaient exaspérées par les 
mouvements de l'épaule, spontanés ou provo- 
qués. Sous l'influence du traitement : injections 
intra-veineuses de solutions de sulfate de cuivre 
à 1/200, pommade au sulfate de cuivre, la cica- 
trisation eut lieu en deux mois et demi. Les abcès 
nese reproduisirent plus, les douleurs spontanées 
disparurent à peu prèscomplètement,les douleurs 
provoquées par les mouvements s'atténuèrent. 

Les zones de cicatrisation et les télangiec- 
tasies n'ont pas été modifiées : la limitation des 
mouvements de l'épaule persiste, ainsi qu'une 
attitude vicieuse (élévation de l'épaule). 

Une radiographie, faite le 17 Janvier 4948, 
a montré qu'il restait un petit éclat d’obus de 
45 millimètres sur 7 millimètres, se projetant 
antéro-postérieurement à 4 centimètres au-dessous de l’apophyse coracoïde de l'épaule. 

En résumé, la guérison n'a été obtenue qu’au début de Février 1918, c'est-à-dire après plus 
de trois ans de traitement. (Observation recueillie par M. Cnaiczous.) 

Ajoutons que, au dire de notre malade, l’opérateur atteint de radiodermite grave des mains 
au moment des examens, a succombé peu après, aux progrès de l'affection. 

Nous n'avons pu, dans ces conditions, avoir que les renseignements fournis par le sujet, 
mais le mécanisme des accidents nous paraît cependant assez facile à établir : d’abord aucune 
idiosyncrasie (si elle existe!) ne nous paraît devoir être invoquée : bien qu'il ait maintenant une 
peau très abtimée, tout à fait dystrophique et par conséquent sensibilisée aux rayons, nous 
avons pu sans inconvénient le radiographier à nouveau et localiser le corps étranger dont il 
reste porteur. 

La radiodermite a eu uniquement pour origine une grosse faute de technique; le premier 
cliché fut pris très certainement avec des rayons trop mous qui n'arrivèrent pas à la plaque, 
mais s'arrêtèrent dans les tissus; quelques jours passèrent, employés peut-êlre à durcir 
l'ampoule; puis on pratiqua deux nouvelles poses de 20 minutes chacune, soit 40 minutes 
en tout. 

Il est à peu près certain que là encore le rayonnement utilisé fut très mou, car même 
avec une intensité faible des rayons un tant soit peu pénétrants auraient voilé la plaque en 
20 minutes. Nous assistons à la reproduction de ce qui s'était passé pour quelques accidents 
graves, que l’un de nous a eu l'occasion d'étudier au début de l'emploi des rayons X et que les 
viclimes résumaient toujours ainsi : « On m'avait fait une première plaque, il n'y avait rien sur 
le cliché, aussi en fit-on une nouvelle en mettant l'ampoule plus près de la peau et en faisant 
une séance plus longue ». C’est, entre autres, ce qui était arrivé au malade dont Apostoli pré- 


État de la cicatrice après guérison. 


Radiodermite grave consécutive à trois radiographies. 105 


senta l'observation en 98 au Congrès de Moscou, et qui, si nos souvenirs sont exacts, avait fini 
par subir une pose de 1 heure 15, avec ampoule au contact des téguments. 

S'il n’y a plus aujourd'hui d'accidents dus à la radiographie, c'est que les radiologistes 
savent régler leurs ampoules; mais le dévouement, même quand on le pousse jusqu'à la perte 
de la vie, comme l'opérateur qui a estropié notre sujet, ne supplée pas à la science, et la seule 
conclusion à tirer de ce fait est que, même en périodes troublées, comme la guerre, les rayons X 
ne doivent être maniés qu'en connaissance de cause. Nous n'avons jamais entendu dire qu'un 
seul accident ait été constaté à la suite de radiographies faites par des opérateurs expérimentés, 
et cependant c'est à des centaines de milliers qu'il faut évaluer le nombre de radiographies 
faites à l'occasion de la guerre. 

Mais l'intérêt de cette observation n’est pas le fait bien connu que les rayons X maniés incon- 
sidérément peuvent être dangereux ; nous désirons attirer l'attention sur les trois points suivants : 

a) La tentative de greffe a été suivie d’un échec : cet échec est, dans ces cas, assez fréquent 
parce que les tissus sous-jacents présentent eux-mêmes une trophicité défectueuse. De plus, 
ici, autant qu'il nous a été possible de nous renseigner, on avait procédé plutôt à un rappro- 
chement, après ablation des régions nécrosées, des deux lèvres opératoires. C'était un glisse- 
ment de la peau voisine, c'est-à-dire d'une peau qui avait été irradiée, el qui, à en juger par 
les télangiectasies qui la couvrent, avait souffert de cette irradiation. Il était naturel que cette 
peau, plus ou moins malade, amenée sur des lissus sous-cutanés anormaux et fortement tiraillée 
par les fils, ait été dans de très mauvaises conditions pour reprendre. Aussi croyons-nous 
devoir signaler que nous avons eu l'occasion de voir une malade, opérée il y a quelques années 
par M. Delagenière pour une radiodermite formidable (t), et chez laquelle le résultat fut 
excellent. Seulement les lambeaux au nombre de quatre avaient élé pris (deux à la région 
dorsale, deux aux fesses qu'ils comprenaient en presque totalité) en peau saine, de sorte que les 
lambeaux ont aujourd'hui une apparence normale, qui tranche sur un encadrement de télan- 
giectasies correspondant à la peau faiblement atleinte au pourtour des lésions. En somme, les 
points de suture de M. Delagenière portaient sur des fragments pris assez loin pour n'avoir 
point subi les effets nocifs des rayons. C'est là, croyons-nous, une pratique qui serait à recom- 
mander dans des cas semblables. 

b) Nous nous demandons si, à une certaine période, notre blessé n'a point présenté de 
troubles névritiques, car il a accusé de l'atrophie musculaire avec crises douloureuses. 

La radiodermite qui, pour certains auteurs, est une névrodermite, ne peut-elle s'accompa- 
gner de réaction des gros troncs nerveux? 

c) Notre malade est actuellement guéri, et évidemment on peut dire que c'est uniquement 
parce que les lésions étaient arrivées au terme de leur évolution. Mais il est certain, d'autre 
part, que l'amélioration s'est manifestée nettement à partir du jour où on a substitué aux 
diverses médications, employées jusque-là sans résultat, le sulfate de cuivre. Deux hypothèses 
peuvent être invoquées pour expliquer l'action de ce dernier : ou bien il possède une action 
sur la trophicité, ou bien il y avait une infection surajoutée, que seules les injections intra- 
veineuses ont été capables de modifier. Quel que soit le mécanisme, il semble qu'il serait 
intéressant d'essayer la même médication dans un cas semblable; en tous cas, nous sommes en 
nombre de cas si désarmés contre l'évolution de la radiodermite, qu'il est utile de signaler un 
procédé qui a paru donner un succès brillant dans la seule observation où il a été essayé. 


RESUME 


Serious radiodermititis incurred by radiographic examinations are fairly rare. The authors report a 
case of it, following three radiographic explorations, having lasted in all nearly an hour. 

Here one sees a technical error, common at the beginning of radiology, which consisted in using the 
soft rays, and in bringing the X-ray tube very near the tissues. 

One must point out in these serious cases of radiodermititis the frequent failure of the skin-grafting, 
done in order to hasten healing, and, on the contrary, the action, almost specific, of the solutions of 
sulphate of copper, loco dolente, and in intravenous solutions. 


(t) I s’agissait d'une radiodermite de la région lombaire consécutive à un examen gastrique. Là encore, 
de l'avis des confrères qui ont assisté à l'évolution des accidents, il parait bien s'agir d'une faute opératoire. 
L'opérateur aurait donné comme excuse que la malade était trop mince, cette explication est tout à fait 

aradoxale au premier abord, elle contient cependant probablement une part de vérité : en raison du peu 
d’opacilé, on avait sans doute rendu le tube beaucoup trop mou, d'où production exagérée de rayons non 
pénétrants arrèlés par la peau, et diminution de la visibilité de l'image par absence de rayons de dureté 
convenable, et d’où, par suite, examen prolongé pour arriver à voir quelque chose. En tout cas, l’idiosyn- 
crasie ne peut être invoquée, car l'un de nous vient d’avoir l’occasion de faire en six semaines deux nouveaux 
examens de la traversée digestive de cetle même malade sans qu'il y ait eu la plus légère réaction. 


+ 


APPAREILS EMPLOYÉS EN RADIUMTHÉRAPIE 
(LEUR DÉSIGNATION — UNITÉS) 


Par ALBERT LABORDE 


Nous nous proposons de donner, dans cet article, quelques renseignements pratiques. quelques 
données numériques concernant les différents appareils qui permettent d'employer le radium dans 
un but médical. Nous essaierons d'indiquer comment ces appareils devront être désignés pour qu’il 
ne puisse pas y avoir de confusion au sujet de leur mode, ni de leur puissance d'action. 

Nous croyons utile de rappeler quelques considérations générales classiques, utiles à connaître. 


NOTIONS GÉNÉRALES i 


Le Radium est un métal (t) du groupe des métaux alcalino-terreux. 

ll suit le barium dans les réactions chimiques ordinaires, par exemple, dans les précipitations 
à l’état de carbonates ou de sulfates. 

Le radium a pu cependant être séparé du barium à l'état de chlorure ou de bromure, grâce à 
la moindre solubilité, dans leau ou dans les acides, du chlorure ou du bromure de radium. 

Une série de cristallisations fractionnées accumule le sel de radium dans les cristaux les moins 
solubles, tandis que le sel de barium est entraîné dans les eaux mères. | 

_ Il est possible d'obtenir, par ce procédé, un chlorure de radium chimiquement pur. 

Mme P. Curie a préparé un chlorure de radium ne présentant plus au spectroscope les raies 
du barium d’une façon appréciable et cela lui a permis de déterminer le poids atomique du radium. 
Elle a trouvé : Ra = 226,4 (2). 

Nous pouvons donc connaître les différents poids moléculaires des différents sels de radium 
pur. 

Le tableau suivant donne la composition et les poids moléculaires de quelques sels de radium 
et de barium purs. | 

Les poids relatifs de radium élément, que contiennent chacun des sels, sont très différents 
comme on peut le voir à la colonne 4 du tableau I. 


TABLEAU I 


SELS DE RADIUM SELS DE BARIUM 


Poids Poids 
moléculaire. 


Constitution. Constitution. 


moléculaire. 


3 

Insolubles dans l’eau : 
Carbonate 286,40 COS Ba 
Sulfate 322,47 SO!‘ Ba 

Solubles dans l’eau : | 
Chlorure anhydre 297,42 Ba Ch 
Chlorure cristallisé. . . .| Ra CP, 2H°0 333, 292 Ba C!?, 2H?0 
Bromure anhydre. ... Ra Br? 386,24 Ba Br? 
Bromure cristallisé. . . .| Ra Br*, 2H?0 422,272 Ba Br?, 2H!0 


(t) Mme CuRIE et A. DEBIERNE. (C. R. Acad. des Sc., 151, p. 523, 1910. — Le Radium, 7, p. 309, 1910). — Ces 
auteurs ont préparé quelques centigrammes de radium métallique en distillant à 700° un amalgame obtenu 
par électrolyse du chlorure de radium avec une cathode en mercure. 

() MME Curie (C. R. Arad. des Sc., 145, p. 422, 1907). Cette valeur Ra = 226,4 a été adoptée par la Commis- 
sion internationale des poids atomiques réunie en 1912. 


Appareils employes en radiumtherapie. 107 


Les poids atomiques adoptés pour les corps qui figurent dans ce tableau sont ceux de la Com- 
mission Internationale des poids atomiques de 1910. 


O—16 Ci—35,46 H — 1,008 C—12 
S— 392,07  Br—79,92 Ba — 137,37 Ra — 226,4 


A poids égal, c’est le carbonate qui renferme la plus grande proportion de métal radium ; le 
bromure cristallisé, au contraire, en présente la plus faible teneur. 

Dans la pratique courante, on utilise rarement des sels de radium rigoureusement purs. 

Un bromure de radium cristallisé dont la pureté est par exemple de 50 °;, renfermant par 
conséquent des poids égaux de bromure de radium cristallisé et de bromure de barium cristallisé, 
contiendra 0,50 x 0,5361, soit: 0,2680 de radium métal (26,8 °). 

Le carbonate et le sulfate de radium se présentent sous la forme de précipités blancs, insolubles 
dans l’eau (!). 

Les chlorures et les bromures, très solubles, s’obtiennent à l’état solide par cristallisation de 
leurs solutions, ou par évaporation à sec de ces solutions. 

Dans le second cas, on obtient une poudre blanche dans laquelle se trouvent des lamelles 
cristallines et de petits cristaux fins. 


RAYONNEMENT DES SELS DE RADIUM 


Mme P. Curie a démontré que la radioactivité est une propriété atomique. 

Ainsi, ces différents sels de radium émettent un rayonnement de BECQUEREL, proportionnel à 
leur teneur en Radium métal. 

À poids égal, le rayonnement du carbonate est donc le plus intense; celui du bromure cristallisé 
est le plus faible. 

Le rayonnement est composé de rayons a, ß et y. 

Les rayons x ont des dimensions dont l'ordre de grandeur est celui des dimensions atomiques, 
puisque ce sont des atomes d'hélium (*) qui transportent une charge d'éiectricité positive e, double 
de charge ionique (5). 


` 


e = 4,65 x 10-10 x 2 = 9,5 x 10-10 
unités électro-statiques de quantité d'électricité. 
Les différentes particules a, émises par divers corps radioactifs, se distinguent les unes des 


autres par leur vitesse initiale qui est de (+) : 


16 100 kilomètres par seconde pour le radium. 


17 300 — pour l'émanation. 
18200 — pour le radium A. 
20 600 — pour le radium C. 
16 800 — pour le radium F. 


+ 


Chaque corps radioactif n'émet qu’une seule sorte de rayons «a qui le caractérise. 

Les rayons B sont des électrons de différentes vitesses. La masse de l'électron n'est pas une 
grandeur constante, elle augmente avec la vitesse quand celle-ci se rapproche de la vitesse de la 
lumière (5). 

La charge négative de l’électron est celle de la charge ionique: e—4,65x10-1# U.E.S. 

Les vitesses des rayons $ peuvent dépasser 99 °/ de la vitesse de la lumière, ainsi que l’a 
démontré expérimentalement Danysz (6). 

Une substance émettant des rayons $, en émet à la fois de différentes vitesses. 


(*) Le sulfate de radium est encore moins soluble dans l’eau que le sulfate de barium. 

(°) Poids atomique de l’Hélium : He = 4. 

6) La charge ionique est la quantité d'électricité positive que transporte l'atome d'hydrogène dans l’élec- 
trolyse de l’eau. C’est la plus petite quantité d'électricité qui puisse constituer une charge. 

Remarque. — On utilise souvent, pour exprimer les décimales de rang élevé, les puissances négatives 
de 10; ainsi, 10-0 = 75g =1 dix-milliardième. 

(¢) RUTHERFORD. Radioactive substances and their radiations, p. 166. 

(š) M. Curie. Traité de Radioactivité, t. II, p. 36. 

(€) C. R. Acad. des Sc., 153; pp. 339, 1066, 1911. — Le Radium, 9, p. 1, 1912. 


_ 


108 Albert Laborde. 


Les rayons y semblent être de nature ondulatoire (t) avec une longueur d’onde voisine de 
10° centimètres, soit environ 10000 fois plus courte que celle de l'extrème ultra-violet. 


TRANSFORMATIONS RADIOACTIVES 


L'émission de ces différents rayonnements est liée à l’évolution des atomes des corps radio- 
actifs. 


Nous n'insisterons pas sur la théorie de ces transformations atomiques, qui a été souvent 


décrite ou résumée. Nous renvoyons aux traités de radioactivité de Mme Curie, de Sir RUTHERFORD, 
de F. Soppy (2). 

Nous indiquerons seulement les déductions essentielles qui découlent de cette théorie, les faits 
expérimentaux principaux qui s’y rattachent. 

Lorsqu'un atome radioactif se détruit, il donne naissance à un nouvel atome. Cette transfor- 
mation est accompagnée : 

Soit d’une émission d’un rayon a, c’est-à-dire d’un atome d'hélium; et, dans ce cas, l'atome 
dérivé a un poids atomique inférieur de 4 unités à celui de l'atome primitif; soit d'une émission de 
rayons $ et y, et le poids atomique du dérivé est identique à celui du corps primitif; soit enfin sans 
aucune émission de rayons. Dans tous les cas, les caractères chimiques du dérivé, diffèrent de ceux 
de l'atome précédent. 

Tous les atomes d’un corps radioactif ne se détruisent pas en même temps. A un instant donné, 
il se détruit seulement une fraction du nombre d’atomes encore intacts. | 

Cette fraction à n’est pas la même pour tous les corps radioactifs; elle caractérise chacun de 
ces corps et définit la loi de son évolution lente ou rapide (°). 

Une famille radioactive est ainsi constituée par une série de corps qui dérivent les uns des 
autres à partir de la substance mère. 

Dès qu'un nouveau corps radioactif a pris naissance, il se met à évoluer indépendamment 
comme s'il était seul. 

On dit qu’un corps est en équilibre radioactif avec la substance dont il dérive lorsque la subs- 
tance mère et la substance dérivée restent dans un rapport constant, quelle que soit la loi d’évo- 
lution de la substance mère. 

Ceci se produit au moment où il s’est accumulé une telle quantité de la substance dérivée que 
le nombre d'atomes qui s'en détruisent à un instant donné est égal au nombre d'atomes nouveaux 
que crée la substance mère. 

Si celle-ci évolue très lentement, comme le radium, par exemple, les substances dérivées se 
mettent en équilibre dit « séculaire » ($). 


(t) Voir l'exposé des travaux modernes concernant ce,sujet. Journal de Radiologie et d'Électrologie, 
p. 17 (H. GuizLemiNorT et A. ZIMMERN) — T. Il, les articles de H. PiLoN. 
(9) MME P. CURE. Trailé de Radioactivité (Gauthier-Villars, Paris). 
Sir RUTHERFORD. Radioactive substances and their radiations. Cambridge University Press. 
F. Soppy. La chimie des éléments radioactifs (Gauthier-Villars. Paris). 
(5) La loi d'évolution des corps radioactifs est une loi exponentielle de la forme : 


N=N-e tb 
dans laquelle : 
N = nombre d'atomes encore intacts au temps t. 
No = nombre d’atomes existants au temps O. 
1 = constante de transformation caractérisant la vitesse de l’évolution. 
e = base des logarithmes népériens = 2,71828. 
Plus la constante } est grande, plus le corps considéré évolue rapidement, plus sa vie est brève. 
On a coutume d'exprimer la nature de l’évolution au moyen de deux autres grandeurs qui sont en 
rapport direct avec la constante de transformation >. Ce sont : 
_ 4° Vie moyenne : c’est le temps que mettrait la substance considérée à disparaitre, si tous ses atomes, à 
un instant donné, avaient une mème durée d'existence encore possible, justement égale à la moyenne de 
toutes les vies, longues el courtes, que doivent individuellement réaliser chacun des atomes encore intacts. 
C'est aussi le temps que mettrait la substance à disparaitre totalement, à partir d'un instant quelconque, 
si elle se détruisait tout à coup, suivant une loi linéaire, avec une vilesse égale à sa vitesse de destruction 
à cet instant; en un mot, si la loi de destruction s’exprimait tout à coup, par la tangente à la courbe expo- 
nentielle, au point considéré. 


| 
On trouve : 6 = -= 
Ÿ 


La sous-tangente d’une courbe exponentielle est constante et justement égale à 8. 
2% Période de demi-transformation : c'est l'intervalle de temps T = t — {’ nécessaire pour que la moitié des 
atomes existants au temps £ n'existent plus au temps t’. 
Les constantes T et > sont liées l’une à l’autre par l'expression : 
: 1 
>- T=log.,? ou T = 0,6931 A 


C) RErHEeRFoRD. Radioarlive substances and their radiations, p. 429. 


pan — me — 


Appareils employes en radiumthérapie. 100 


Si, au contraire, elle évolue rapidement, comme l’émanation du radium, par exemple, les 
substances dérivées sont dites en équilibre de régime (1). 

Les produits à évolution rapide se mettent rapidement en équilibre. 

Si la substance mère évolue plus rapidement que la substance dérivée, il ne peut naturellement 
pas y avoir d'équilibre d'aucune sorte, et la substance dérivée peut finalement être seule présente. 

Si l’on considère un corps radioactif initial, et Lous les corps susceptibles de dériver les uns 
des autres à partir de celui-là ; lorsque tous ces différents dérivés sont en équilibre radioactif, on 
peut dire que: 

1° A la destruction de un atome de la substance mère, correspond la destruction de un atome 
de chacune des autres substances qui en dérivent; 

2 L'activité totale est proportionnelle à celle de l’un quelconque des constituants, c’est-à- dire 
à la masse de l’un quelconque des constituants; 

3° Les dérivés à évolution rapide existent en faible quantité; les dérivés à évolution lente 
existent au contraire en grande quantité; et il y a une proportion directe entre les quantités exis- 
tantes et les périodes de transformation qui caractérisent l’évolution de chaque produit. 

Le tableau ci-dessous que j'emprunte au traité de Sir RuTHERFORD, dresse la liste des corps de 
Ja famille du Radium : il s’y trouve inscrit. 

Colonne 1 : les noms des substances successives. 

Colonne 2: les poids atomiques déduits de proche en proche en adoptant pour le radium la 
valeur 226. 

Colonne 3: le poids de chacune des substances qui existent en équilibre avec 1 gr. de radium. 

Colonne 4: la période de demi-transtormation. 

Colonne 5 : la nature du rayonnement émis. 

Colonne 6: le parcours maximum qu'effectuent dans lair, à 15° C, les rayons a de chaque 
substance. 


TABLEAU II 


| zA Poids Période Parcours 
Famille l oids par gramme de demi- Rayonnement. des rayons a 
du Radium. atomique. de radium. transformation. dans l'air à 15° C. 


2.000 ans. 
Émanation du Ra.. d. 6 gr. 3,85 jours. 


Radium A 9,1 x 10 ° gr. 5,0 minutes. 
Radium B 2,7 Xx 10 8 gr. 26,8 minutes. 
Radium C i 2,0 x 10 8 gr. 19.5 minutes. 
Radium C? — 1,4 minutes. 
Radium D 8,6 Xx 10-3 gr. 16,5 ans. 
Radium E 7,1 X 10 8 gr. 5,0 jours. 
Radium F 1,9 x< 10% gr. | 136,0 jours. 


RÉPARTITION ENTRE LES DIFFÉRENTS RAYONNEMENTS, 
DE L'ÉNERGIE DU RADIUM EN ÉQUILIBRE AVEC SES PRODUITS DE TRANSFORMATION 


L'estimation la plus directe de l'énergie du radium a été faite au moyen du dégagement de 
chaleur qui est lié à l'absorption des rayons par la matière. 

Ainsi, le tableau suivant que nous extrayons du traité de Sir RUTHERFORD (*), met bien en 
évidence la répartition de l'énergie entre les trois rayonnements, d’une part et, d'autre part, entre 
les différents produits de transformation. 

On voit que : 


Les rayons «a représentent : 


soit 92,0 °/ 
de l'énergie totale. 


(t) Mme P. Curie. t. I, pp. 599 et 400. 
(*) Radioactive substances and their radiations, p. 581. 


110 Albert Laborde. 
£ Fraction du rayonnement 0/0 transmise 
MATIÈRE D z u | 
S D 
z 0.2 om,3 O/",4 0/",5 0=",6 
Corps légers. 
Liège.. . . .| 0,24 
Bois. . . .. 0,50 à 0,88] 3 mou 20 48a 20 [95 àsto,| 90467 | 86355 | 82a45 |78,7à36,79|74,7 à 29,7 
Paraffine. . .[0,862a0,90| 3 dur 4,97 |192a497| 09205 | 97,5a 00 | v6,4a86 | 95,2à 82 [94,18 à 78.09] 93,5 à 74 
Graisse.. . .| 0,94 y mou | 0,46 |0,11 à0,46]109,9 à 99,5|99,8 à99,07/99,6 à 98,6] 99,5a 98 [94,45 à 97,7 [90,35 à 97,2 
Caoutchouc .| 0,91 y dur 0,046 [0,011 à 0,046f199,99 à 99,95199,97 à 99,90! 9 1,96 à 99,86199,98 à 99,82/99,94 à 99,76]99,95 à 99,70 
Eau . . . .. 1 | 
B mou 20 40 67,030), | 45 30,12 | 20,2 13,53 9,07 
Ta, | 8 dur 4,97 9,94 || 90.5 82 78,2 67,2 60,8 55 
y mou | 0.46 0,92 || 99 98,2 97,3 96,5 95,514 94,5 
y dur | 0,0464 0,092 || 99,9 99,8 99,15 99,64 | 99,54 99,45 
u Le. 8 mou 20 53 58,804, 34,6 90,3 12,01 1,14 4,146 
í : B dur 4,97 15,2 87,7 76,89 67,3 59,04 541,75 45,4 
Teana 2,17 y mou 0,40 1,03 99 .00 98 97 96 95 94 
y dur 0,040 | 0,103 || 99,90 99,8 99,69 | 99,6 | 99,47 99 ,4 
B mou | 30,2 318 4 0,2 0,008 | 0,000... | 0,000... | 0.000... 
a he 8 dur 7,5 19 45,4 29,6 9,3 4,24 1,9 0,86 
0,44 4,6 |955 91,3 87,2 83,2 19,54 16 
0,0438 0,46 || 99,54 99,08 98,6 98,1 97,73 97,2 
32,2 366 2,6% 0,07 0,0018 | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
8 90,7 || 40,7 16,5 6,7 9,72 1 07 0.4 
0,44 5 95 90,48 86 81,8 75,97 14 
0,0458 0,50 || 99,5 99 98,5 98 97,5 97 
34,2 660 0,2% | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
8,5 164 19,4 3,1 0,72 0,14 0,03 0,006 
0,47 9,05 || 91,2 85,6 16.4 69,7 63,8 58,3 
0.047 0,905 || 99,1 98 ,2 97,3 96,5 95,5 94,6 
2.8 105 0,090, | 0,000... | 0.000: | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
8,145 |: 175 17 3 0,5 0,09 0,01% | 0,000... 
0,47 10,01 90,48 | 81,8 74 67 60,37 54,5 
0,047 1,01 99 98 97 96 95 94 


m, 
———— 


Ps me — 


| 


Appareils employes en radiumtherapie. III 


par les épaisseurs de Métal (exprimées en millimètres). 
OBSERVATIONS 
0-j»,7 O8 oje, 1- 2 3j" i=j- ge,» 101 20= j» 
51à24,6 [67,7 à 90,2/64,5 à 16,5 69 à 13,5/38,34"à 1,8/25,7 à 0,24/14,7 à 0,052[9.100,004Ûk,2 à 0,000 0,005 à 0.000 
91,7à 70,5| 91 à 67,2/80,7 à 64 | 88,7 à 61 |78,7a36,94/69,8 à 22,3 69 à 13,61 53 à 8,3 [50,12 à 6.819,07 à 0,004 
09,95 à 96.9/90,2 à 96,5109,1 à 95,7] 99 à 95,5|97,8 à 91,2196,9 à 87,2! 96 à 85,25|95,2à79,54| 91 à 63,2[80,5 à 39,80 
00.92 à 90.65 [00,91 à 99,50[09,9 à 99,56|99,9 à99,54197,7 à99,08|99,6 à 98,6|99,5 à 08,2 190,85 a97,7108,9 à 95,5|97,8 à 91,2 
6,08 4,06 9,1 1,8 0,033 | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000 
49.9 45,2 450,9 |37 13,5 5 1,83 0,67 0,004 | 0,000 
95.2 92,9 91,9 |91,2 83.25 | 7 69,4 63,4 39,9 15,75 
99,35 | 99.235 | 9915 |9,1 08,2 |973 96,3 95,5 91,2 83,25 
ECERAN EAE EEN E EOE SO ES E E E — 
3.45 1,43 0,85 0,499 | 0,0022 | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
50.8 34,8 30,6 26,74 1.4 1,97 0,54 0,014 | 0,000... | 0.000 
03 92 91 90,4 82 74 87 60,37 | 56,7 13,5 
99,3 99.2 99,1 99 98 97 96 95 90,4 R8 
0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | u 000... | 0,000... | 0,000... | 0,000. 
0,39 0,17 0,08 0,04 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000 
19,6 69.5 66 .2 65,2 | 39,89 | 2,2 15,9 10 1 0,007 
96,8 96,4 95,8 95,5 91,3 87,2 83,2 39,54 | 63,2 59,59 
0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
0,17 0.07 0,03 0,01 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
10,5 67 65,1 60,6 36,79 | 22,3 13,5 8,25 0,6 0,000... 
06.5 96 95,5 95,1 90,48 | 86 81,8 17,97 | 60,6 36,19 
0,000... | 0,000... | 0.000... | 0.000. | 0,:00.. | 0,000... | 0,000... | 0.000... | 0,000... | 0,000... 
0,000... | 0,000... | ‘0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
55,4 48,7 44,6 40,47 16.4 6,6 9,7 1,07 0,01 | 0.000... 
03 7 93 92,2 91,4 83,6 16,4 69,7 63,8 50,47 | 16,4 


0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
0.000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... | 0,000... 
49,5 44.6 40,5 36,7 15,5 4,9 1,8 0,63 0,004 0,000... 
95 99,2 91,2 90,5 81,8 74 67 60,37 36,7 13,5 


112 Albert Laborde. 


Les rayons $ représentent : 


4,3 
? : 0 
mi soit52% 
Les rayons y 
6,5 PN 
134,8 soit 4,8 lo 


de l'énergie totale. 
TABLEAU Ii 


Production de chaleur exprimée en petites calories 
par heure pour 1 gramme de Radium. 


Par les rayons a. | Par les rayons $. | Par les rayons y. 


VARIATIONS DES RAYONNEMENTS EN FONCTION DU TEMPS 


Si nous nous reportons maintenant aux tableaux précédents et à ce que nous savons des 
équilibres radioactifs, nous nous rendons facilement compte de la façon dont varie la composition 
du rayonnement du radium, à partir de l'instant où ce corps a été préparé à l’état solide, (rigou- 
reusement privé d'émanation et de tout produit dérivé) jusqu’à ce que l'équilibre radioactif soit 
atteint. 


95,1 


A l’origine, le rayonnement « présente — 
123,6 


soit 20,3 °/ de son intensité limite; alors que les 


radiations 8 et y ont des intensités nulles. 
Puis, l'émanation s’accumule dans le sel suivant la loi connue : 


g= (Aie () où: 


q: = quantité d'émanation accumulée au bout du temps t. 

p = poids de radium mis en jeu. 

A — débit de l’émanation par gramme de radium. 

e — base des logarithmes népériens. 

1 — constante de transformation de l'émanation du radium = 0,00751 (heure) -! 
Lorsque p est expérimenté en grammes, { en heures, pour que la quantité d'émanation accu- 

mulée q: soit exprimée en curies {?), il faut donner à la constante 4 la valeur A = ìà = 0,00751. 

Dans ces conditions, la formule devient : 


q=p(1—e 


Cette loi exprime que le radium engendre à chaque instant une quantité d'émanation propor- 
tionnelle à son poids; puis, que cette émanation, se détruisant elle-même spontanément, propor- 
tionnellement à la quantité présente, arrive à l'équilibre lorsque, dans l'unité de temps, la quantité 
qui disparaît est égale à la quantité engendrée. 

L'accroissement des rayons B et y suit l'accumulation de l’émanation, car, l’activité induite, 
évoluant rapidement (voir tableau Il) se met rapidement en équilibre avec l’'émanation. 

Lorsque l'équilibre est atteint (pratiquement au bout de 30 à 40 jours), l'énergie se trouve 
répartie entre les différents produits et les différents rayonnements, comme l'indique le tableau III. 

Les tables de L. KoLowrarT (°), celles établies par Sir RUTHERFORD (*), permettent de suivre en 
fonction du temps l'établissement de cet équilibre radioactif, sans qu'il soit besoin de calculer 
soi-même la valeur de qr. 


— 0,00751 - 6. 


t) M. Curie. Traité de radioactivité, t. I, p. 280. 

(2) Le curie est la quantité d'émanation qui se met en équilibre avec 4 gramme de radium. 
(3) Le Radium, 6, 1909, p. 193. — Traité le radioactivité de M™° Curie. 

(‘) Radioactive substances and their radiations, appendice C. 


(A suivre.) 


BULLETIN DE RADIOLOGIE 
DU SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE 


N° 3. — Mai-Juin 1918 


PREMIÈRE PARTIE 


FAITS — TECHNIQUE — APPAREILLAGE 


UN CAS D'EXTRACTION DE PROJECTILE SITUÉ DANS LE SINUS 
MAXILLAIRE DROIT ET RETROUVÉ AU NIVEAU DU CARDIA 


Médecin A.-M. ScrreL (15° Région). 


Il sagit d'un blessé qui était porteur de deux projectiles situés, l’un dans le sinus maxillaire 
droit, l’autre dans la paroi postérieure du pharynx, un peu à gauche de la ligne médiane. Le 
D' Lemaitre, chef du centre de prothèse maxillo-faciale, qui devait opérer ce blessé, avait demandé 
l'équipage radiologique, afin de procéder à l'extraction de ces projectiles, sous le contròle inter- 
mittent de l'écran, selon la méthode habituelle. Deux radiographies avaient été prises, l'une en 
position antéro-postérieure, l'autre en position latérale, afin de fixer d'une façon aussi précise que 
possible, le siège anatomique des projectiles. Celui du sinus maxillaire droit paraissait incrusté 
dans la paroi postérieure de ce sinus. Il avait, comme dimensions, 10 mm. sur 6 mm. et était 
dirigé dans le sens antéro-postérieur. L'examen radioscopique que je pratiquai immédiatement 
avant l'intervention, me fit retrouver les deux projectiles à la place indiquée par les radiographics. 

Le blessé est endormi, et l'ampoule centrée sur le projectile du sinus maxillaire droit. Le 
chirurgien aborde la paroi intérieure de ce sinus au niveau du sillon gingivo-labial. Cette paroi 
antérieure avait été effondrée par le projectile. Plusieurs esquilles sont enlevées, les bords de 
l'ouverture régularisés et la région asséchée. À ce moment, le chirurgien introduit par l’orifice 
sinusal une petite curette et me demande de préciser les rapports de l'extrémité de cette curette 
avec le projectile. Ces rapports sont fixés et rectifiés sous le contrôle de l'écran. Mais, pendant ce 
temps, le sang envahit le sinus, et la curette doit ètre enlevée, afin de pouvoir pratiquer l’hémo- 
stase. Plusieurs compresses sont introduites successivement; après asséchement complet, la curette 
est replacée dans le sinus, et je procède à un deuxième contrôle sous l'écran. Quel n'est pas mon 
étonnement de ne plus retrouver l’ombre du projectile et de n'apercevoir que l'ombre de la curette, 
malgré le déplacement de la tête en tous sens! Après m'être bien assuré que le projectile n’était 
plus dans le sinus, j'’augmente l'ouverture du diaphragme et je proctde à l'examen radioscopique 
du pharynx et des régions voisines, pensant que le projectile avait pu être entraîné par nne com- 
presse. Pas de projectile. Pendant ce temps, un infirmier fait des recherches parmi les compresses 
qui avaient été utilisées. Il ne retrouve rien. Je pensais alors que le projectile avait pu ètre dégluti 
par le blessé et je fis un examen radioscopique minutieux de toute la région œsophagienne ct 
stomacale. Je retrouvai celui-ci dans l’œsophage, au niveau du cardia. Il avait été entraîné par une 
compresse utilisée pour le tamponnement du sinus, était tombé dans la bouche, et avait été aussitôt 
dégluti par le blessé. 

L'examen de la cavité sinusale fit reconnaître qu'il n’y avait pas de lésion de la paroi osseuse 


postérieure. Le projectile était retenu seulement par la muqueuse de cette paroi et avait pu ainsi 
être attiré par la compresse. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTHOLOGIE. — HI. X 


PRR 


114 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


Ce cas fait ressortir les avantages que présente la méthode d'extraction des projectiles, sous le 
contrôle de l'écran, sur toutes les autres méthodes. Ne retrouvant pas le projectile à l’endroit 
indiqué par le premier examen radioscopique, j'ai pu faire aussitôt une recherche plus étendue sur 
tout le tube digestif et repérer à nouveau ce projectile. Le chirurgien qui aurait opéré avec un 
compas aurait cherché en vain et aurait élé entrainé à trépaner la paroi postérieure du sinus. 
Après cet insuccès. une autre radiographie aurait été prise, qui seule aurait permis de constater la 
disparition du projectile ¢{4). 

Pour être complet, j'ajouterai que le blessé fut revu trois jours après et que l'examen radio- 
scopique fit constater que le projectile avait franchi tout le tube digestif et avait été évacué 
normalement. 


PROJECTILE MOBILE DU MÉDIASTIN 
Médecin A.-M. CuevaLiEr (Région du Nord). 


Le docteur Chevalier présente l'observation d’un malade ayant un corps étranger (éclat d'obus) 
dans le médiastin postérieur. 

L'examen antéro-postérieur du thorax montre un projectile de forme carrée (environ 1 cm. de 
côté) se profilant sous le bord gauche du sternum à la hautcur du 4° espace intercostal, para- 
vertébral, masqué par l'ombre cardiaque, et possédant les mouvements respiratoires à faible 
amplitude propres au voisinage du hile. 

A l'examen oblique antérieur gauche, on arrive à dissocier complètement le projectile de 
l'ombre cardio-aortique et à le faire apparaître dans un champ de clarté pulmonaire exempte de 
toute ombre suspecte. Le récupérage en profondeur donne 17 cm. depuis la paroi thoracique 
antérieure. | 

Dans le but de contrôler cette mensuration, on fait coucher le blessé sur le ventre. Le projec- 
tile apparaît alors sur le mème axe antéro-postéricur, mais animé de mouvements gyratoires des 
plus nets, comparables aux mouvements de tourbillon décrits pour les projectiles intracardiaques. 
La mensuration en profondeur, rendue délicate par les mouvements du projectile, peut néanmoins 
ètre effectuée et donne 8 à 9 cm., à partir de la paroi thoracique postérieure. Le total des deux 
profondeurs, qui est de 25 à 26 cm., est supérieur de 3 à 4 cm. à l'épaisseur du sujet, qui est 
de 22 cm. | 

Le projectile accomplit donc une course antéro-postérieure de 5-5 cm. et il se met au point 
déclin dans les deux positions successives dorsale et ventrale. 

Où est le projectile et à quoi sont dus ses mouvements ? 

L'examen oblique permet d'éliminer toute idée de localisation cardiaque, péricardiaque ou 
aortique. Il se trouve vraisemblablement dans une zone d’attrition pulmonaire, au voisinage du 
cul-de-sac costo-vertébral et que, dans le décubitus dorsal, il tombe au contact de la paroi posté: 
rieure de l'aorte ou du cœur, qui lui communiquent ces mouvements de tourbillon. L'état général 
du blessé est excellent. Abstention opératoire. 

Dix jours après, le blessé est revu avec le D' Badolle. L'examen antéro-postérieur montre la 
même position et la même profondeur. Mais l'examen, dans le décubitus ventral, ne montre plus 
de mouvements gyratoires du projectile et sa profondeur n’est plus que de 5 cm. à partir de la 
paroi postérieure, 17 + 5 = 22, qui est exactement l'épaisseur du sujet. Il s’est donc fixé dans sa 
position postérieure. L'examen oblique antérieur gauche ne montre pas plus que la première fois 
d'ombre suspecte au voisinage du corps étranger. 

L'état du blessé lui permettant de s'asseoir, on peut pratiquer un examen radioscopique ver- 
tical. Le blessé est placé complètement de profil, les deux bras relevés. Quelques instants de radio- 
scopie intensive permettent de voir le projectile au niveau de la partie postérieure du corps 
vertchral. Il est donc fixé dans la région du sinus costo-vertébral. 

Cette observation est incomplète parce que, non suivie du contrôle opératoire; mais les 
constatations radiologiques sont suffisamment précises pour affirmer que le projectile n’était ni 
cardiaque ni aortique. L'intervention aurait seule permis de préciser la nature de la cavité, qui 


( Lorsque le projectile est mobile dans une cavité, et c'est justement le cas des corps étrangers des 
sinus, les compas ne sont pas applicables: cest une des contre-indications à leur utilisation. 

D'autre part, Fusage d'un compas n'entraine en aucune facon l'emploi exclusif de la radiographie comme 
parait le spécitier l'auteur. L’exploration radioscopique doit ètre pratiquée, en regle absolue, avant toute 
localisation et elle doit pouvoir être utilisée à tout moment. Aux armées, tous les Services sont montés de 
telle façon que le controle r'adioscopique soit toujours possible. 

Le réglage des compas doit également pouvoir être radioscopique. I ne convient pas d'opposer comme 
des adversaires l'extraction sous écran et l'extraction au compas. Il est souvent plus sage d'associer les 
deux méthodes qui ont chacune leurs indications spéciales et qui peuvent très avantageusement s’entr'aider 
dans les cas difficiles. Médecin principal HIRTZ. 


Sur le diagnostic radiologique des hemothorax. 115 


permettait des déplacements antéro-postéricurs de 5-4 cm. et sur laquelle on est réduit aux 
conjectures. 

Elle est néanmoins intéressante, car elle montre qu'un projectile relativement distant du cœur 
et de l'aorte a pu, à un moment donné, présenter des mouvements non seulement pulsatifs, mais 
en tourbillon, caractéristique des corps étrangers intracardiaques. Elle montre également l'utilité 
de l'examen de profil, qui est souvent possible, mème dans une région épaisse comme celle-ci. 


SUR LE DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DES HÉMOTHORAX 


Médecin-Major de 2° classe Dangois. 


Pratiqué précocement, le jour même de la bessure, l'examen radiologique des blessés de poi- 
trine donne non seulement des renseignements immédiats et précis sur l'existence d'un projectile 
thoracique ct la situation de ce corps étranger, mais il permet en outre, de dire en toute certitude 
s’il y a pneumothorax complet ou partiel, hémothorax simple, ou hémopneumothorax. Je voudrais 
montrer comment il peut aussi donner des éléments d'appréciation sur l’hémorragie intrapleurale, 
sur sa cause, sur la probabilité de son arrêt spontané ou de sa persistance, renseignements précieux 
au chirurgien lorsqu'il hésite entre l'intervention précoce ou l'abstention. 

La technique qui facilite ces diagnostics radioscopiques mérite d'être précisée. Dans les ambu- 
lances du front les blessés de poitrine sont généralement examinés en position horizontale, couchés 
sur le dos. [l leur est presque toujours impossible de subir un examen vertical lorsqu'ils arrivent 
épuisés par les secousses du transport et par l’hémorragic : la position basse de la tête leur évite 
une syncope. imminente. Dans cette attitude, le diagnostic radiologique de la situation du projec- 
tile est facile ; mais celui des lésions pulmonaires est souvent impossible car l’épanchement hématique, 
répandu sur toute la longueur de l’hémithorax blessé, voile la clarté normale et empèche totalement 
de distinguer les images pulmonaires, même les plus caractéristiques, telles que celles du pneumo- 
thorax par exemple. Il est pourtant facile de se placer dans des conditions telles que ces images 
deviennent très apparentes, sans avoir besoin de faire asseoir le blessé. Il suffit pour cela de placer 
l'ampoule, non plus sous la table, mais à côté de la table d'examen, à hauteur du blessé, et de 
façon à ce qu’elle émette un rayonnement horizontal : le blessé est alors tourné latéralement sur 
son côté sain; l'écran fluorescent est tenu verticalement derrière lui. Dans cette attitude, l’épan- 
chement hématique reflue vers le médiastin postérieur, depuis le diaphragme jusqu’au sommet et 
abandonne la région pariétale externe de l'hémithorax blessé, qui devient perméable aux rayons et 
apparaît sous la forme d'une zone claire limitée supérieurement par Ja paroi costale externe, 
inférieurement par la ligne obscure de l’épanchement. C'est dans cette zone claire qu’apparaïitront 
les symptômes caractéristiques des lésions pulmonaires. Tous les détails étaient noyés dans le 
brouillard quand le blessé était couché sur le dos; ils se précisent avec netteté dans cette attitude 
de flanc qui permet de les étudier aussi bien que la station verticale, inapplicable aux grands sho- 
ckés. Cette technique est en outre utilisable pour compléter dans tous les cas difficiles un examen 
vertical, car clle donne parfois des aspects nouveaux qui permettent d'affirmer un diagnostic hési- 
tant. Elle est indispensable pour l'étude des hémothorax et la détermination de la lésion caracté- 
ristique des hémorragies graves et persistantes. 

Les signes cliniques de l'hémothorax (faiblesse et rapidité du pouls, déplacement de la pointe 
du cœur, matité hémithoracique) ne sont pas toujours suffisants pour apprécier l'abondance de 
l'hémorragie. L'examen radioscopique pratiqué suivant la technique ci-dessus décrite, permet de 
préciser : 1° dans les hémothorax simples : la quantité de l’épanchement intra-pleural, en notant 
la hauteur du niveau liquide et le déplacement du cwur; 2° le diagnostic de l’hémopneumothorax, 
parfois si difficile à affirmer cliniquement, devient évident; la zone d'hyperclarté, limitée inféricu- 
rement par un niveau liquide toujours horizontal, mobile, formant des vagues quand on agite le 
blessé, constitue un aspect caractéristique; on peut se rendre compte du décollement pulmonaire, 
constater sa rétraction contre le hile, ou bien au contraire étudier les adhérences qui le tiraillent 
cetle maintiennent partiellement fixé à la paroi; déterminer leur siège et lcurs rapports avec le trajet 
probable du projectile. Cette recherche de la bride qui tixe le poumon est parfois assez délicate. Le 
blessé étant étendu sur le côté sain, il pourra être utile de faire légèrement varier sa position en le 
tournant un peu soit en avant, soit en arrière; ct on aura toujours soin de changer fréquemment le 
point d'incidence du rayon normal en promenant l'ampoule tantôt avec diaphragme largement 
ouvert, tantôt en limitant le champ irradié : cette investigation soigneuse permettra d'apercevoir 
les bords du lobe pulmonaire adhérent, ou la languette formant bride entre la paroi et le poumon; 
leur ombre légère se détache sur la clarté voisine ae la paroi costale, elle s'accuse ou s'estompe 
suivant les mouvements de l'ampoule. 

La constatation radioscopique de ces adhérences pleurales chez un blessé du poumon a un réel 


116 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


intérêt au point de vue du pronostic de hémorragie, c'est-à-dire de la probabilité de sa persis- 
tance ou de son arrêt spontané. En voici la raison. 

Les autopsies des blessés de poitrine, morts dans les 48 heures qui suivent leur blessure, 
inopérés par suite de leur faiblesse extrème au moment de leur arrivée à l'ambulance, sont très 
instructives. Le médecin aide-major Verliac (autochir. n° 1) a constaté que la plupart de ces blessés 
du poumon présentaient au niveau de la pénétration du projectile une large déchirure pulmonaire 
partiellement adhérente à la paroi thoracique. Les adhérences pleurales anciennes très antérieures 
au traumatisme, séquelles de pleurites guéries, paraissent modifier notablement le mécanisme de 
la lésion causte par le projectile. Frappant un poumon sain qui cède devant lui, le projectile fait un 
trajet francet net. Un poumon adhérent est au contraire tiraillé violemment au moment de la péné. 
tration du projectile et se déchire au niveau de la bride fibreuse qui ne cède pas: il se produit une 
sorte d’éclatement du parernichyme pulmonaire, une large plaie qui saigne abondamment et qui 
entretient une hémorragie persistante. Cette persistance de l'hémorragie au niveau de la déchi- 
rure s'explique par le mécanisme suivant lequel le poumon fait vraisemblablement lui même son 
hémostase. Quand le poumon blessé n'est pas adhérent à la paroi, il se rétracte vers le hile, soit 
brusquement lorsqu'il y a pneumothorax, soit dans le cas d’hémothorax simple; progressivement 
au fur cl à mesure que l'épanchement ‘interpleural augmente : il réalise ainsi une véritable auto- 
compression et lend à faire spontanément son hémostase. Mais une adhérence de la plèvre qui fixe 
localement le poumon à la paroi rend impossible la rétraction complète; la bride de fixation main- 
lient béante la déchirure qui tend même à s'agrandir car le poumon en se rétractant continue à la 
tirailler; de sorle que l'hémorragic persiste et n'a aucune tendance à s'arrêter spontanément; le 
blessé meurt de cette hémorragie continue si le chirurgien n'intervient pas précocement en allant 
suturer le poumon. On conçoit donc que la ronstalation radioscopique d'une bride fixant le poumon 
dans le voisinage du point où le projectile a percé la paroi thoracique rend extremement probable la persis- 
tance de l'hémorrugie. 

La constatation sur l'écran fluorescent de la coexistence d'un gros hémothorax el d'un lout petit 
prujectile doit également attirer l'attention du radiologiste sur la probabilité d'une déchirure pul- 
monaire. En cffet, les projectiles plus petits qu’un noyau de cerise, ne causent généralement pas un 
gros hémothorax; l'épanchement est souvent limité au cul-de-sac costodiaphragmatique ; s’il est au 
contraire abondant on devra lui soupçonner une cause anormale; le radiologiste pensera immédia- 
tement à la possibilité d'une adhérence pleurale qui aurait déterminé, au moment de la pénétration 
du petit projectile, une déchirure pulmonaire origine possible d'une grosse hémorragie. 

On sait combien les indications d’une intervention d'urgence sur le poumon sont souvent indé- 
cises, et avec quelle prudence les opérations précoces doivent être décidées. En révélant un symp- 
tòme qui échappe à la clinique le radiologiste fournira un élément d'appréciation qui peut être 
déterminant. 


COLLABORATION RADIO-CHIRURGICALE DANS LA CHIRURGIE CRANIENNE 


Médecin Major Cu. ViLLaNDRE (N° Armée). 


Le traitement chirurgical des plaies du crâne présente un cerlain nombre de difficultés que la 
collaboration radio-chirurgicale a pu vaincre. 

Le chirurgien a besoin de connaître, avant d'intervenir dans une plaie cranienne, la nature et 
l'étendue des lésions cranio-encéphaliques, et cela d'une manière aussi complète que possible. Or, 
la clinique, l'examen opératoire mème sont insuffisants à donner ces renseignements, car on ne 
peut explorer la boite cranienne et l'encéphale comme on explore les tissus des membres et les 
foyers de fracture de ces derniers. Il faut d'extrêèmes ménagements avec la substance cérébrale. La 
radiographie permet d'acquérir des notions] précises sur la lésion osseuse, le siège des projectiles, 
la direction du trajet de ces derniers. l'existence et le siège des grosses esquilles craniennes. Le 
néquoscope csl un instrument indispensable à la salle d'opération d'un service de chirurgie cranienne ct, 
s'il est avant l'opération le guide du diagnostic, il devient au cours de l'intervention un guide non 
moins précieux dans l'extraction des esquilles que la radioscopie se trouve dans l'impossibilité 
absolue de déceler. - 

La radioscopie n'est certes pas à rejeter dans la chirurgie cranienne, elle permet de guider le 
chirurgien dans l'extraction des projectiles intracraniens, et du jour où la radioscopie sléréoscopique 
deviendra d'application courante, elle facilitera encore davantage cette opération. 

Ainsi donc, dans le traitement des plaies du crâne récentes, le premier acte à accomplir est de 
radiographier, de face et de prolil, la boite eranienne du blessé. Or’! pour bien apprécier la lésion 
squelettique, il faut connaître parfaitement l'image radiographique normale. 

A) L'étude de la voile rranienne nous permettra de retenir : 


L extraction des projectiles intra-craniens. 117 


1° L'existence de points de repère au niveau des sutures fronto-pariétales, pariéto-occipitales, 
temporo-pariétales, toujours bien visibles; 

2 L'existence de sillons, d'empreintes très précises, telles que celles de la méningée moyenne, 
du sinus latéral, et du confluent vasculaire bregmatique. 

B) L'étude de la base du criine nous permet de bien voir : 

1° Les trois étages de cette base, au niveau des points où la voûte se continue avec la base; 

a) A l’union de l'étage moyen et de l'étage antérieur avec un repère excellent formé par l'union 
de la grande aile du sphénoïde avec la petite aile, et qui nous montre exactement le début de la 
vallée Sylvienne: 

b) A l'union de l'étage moyen et de l’élage postérieur au niveau du rocher, en un point qui 
correspond au coude du sinus latéral; 

2 Les trois étages de cette base sont aussi très visibles sur la ligne médiane ou dans les plans 
parallèles au plan médian sagittal, avec l’ethmoïde, la selle turcique, le sinus sphénoïdal, le basi- 
occipital, le trou occipital, la protubérance occipitale interne. 

J'ai développé plus longuement ces données anatomiques squelettiques dans deux travaux 
parus au Journal de Radiologie au cours de l'année 1917. Je n'y insisterai pas davantage, pour passer 
de suite à l’utilisation des repères squelcttiques ainsi obtenus, pour la loculisalion des lésions 
nerveuses. 

1° Connaissant les silhouettes squelettiques, on retrouve la silhouette du cerveau et du cervelet. 

2° En marquant sur le cerveau, formolé in silu, des points de repère au niveau des ventricules, 
au niveau des commissures, au niveau des noyaux gris centraux, on obtient une série de calques 
permettant de situer anatomiquement, d'une manière approximative les différents centres superfi- 
ciels ou profonds. 

5° En combinant ces données radiologiques à des coupes anatomiques photographites, repré- 
sentées par des coupes successives de l'encéphale, suivant les pan indiqués par Mme Dejerine, on 
obtient un second moyen de contrôle. 

Grâce à ces données radiographiques et anatomiques is le chirurgien peut se représen- 
ter mentalement et schématiser sur des calques, les lésions osseuses, leur siège, le trajet du pro- 
jectile, le siège exact de ces derniers. Il estime dans quelle voie anatomique il doit diriger son 
action; et cela a une grosse importance dans les interventions secondaires des plaies du crâne, 
telles que : ablation des projectiles métalliques, ou d’esquilles. 

L'emploi de repères métalliques peut ètre fait chez le vivant : des fils de métal étant placés dans 
les plaies récentes. Le mème procédé nous a rendu de grands services dans les plaies anciennes : 

1° Dans les fistules craniennes, dans les abcès; 

2 Dans les extractions secondaires d'esquilles intra-cérébrales. 

Nous avons employé dans le premier cas le fil souple d'argent ou de bronze d'aluminium; dans le 
second cas, nous avons employé l'aiguille à ponction qui va, à travers la trépanation, à la recherche 
des esquilles, et qui reste en place pour une vérification radiographique dès qu'elle a senti la résis- 
tance spéciale, opposée par l'esquille. L'aiguille à ponction demeure encore en place après l'acte 
radiographique, car elle est le guide indispensable du chirurgien, qui ne peut compter sur la radio- 
scopie pour aller à la recherche de l’esquille visible seulement sur une bonne radiographie. 

La radioscopie trouve son utilisation dans l'extraction des projectiles intracraniens, mais il ne 
faut pas hésiter à la compléter par l'emploi du compas de Hirtz pour tous les projectiles profonds. 
L'électro-aimant de Henrard ou de préférence l'électro-aimant appliqué sur la tige du Hirtz seront 
également utilisés dans l'extraction des projectiles récents. 


En résumé, Radiographe et Chirurgien devront constituer, en vue de la chirurgie cranienne, une 
véritable symbiose à la fois dans l'installation matérielle et dans son fonctionnement. 


L'EXTRACTION DES PROJECTILES INTRA-CRANIENS 


Médecin Aide-Major HENRI BÉcrÈRE (N° Armée). 


A l'Aulo-Chir. de M. Pierre Duvaz, nous employons, pour l'extraction des corps étrangers 
intra-cérébraux le compas de HIRTZ. 

Pour faciliter l'adhérence du projectile. nous avons fait construire par la maison GaLLor une 
tige indicatrice mousse de calibre spécial. Cette lige, graduée en centimètres, est du volume d'un 
crayon ordinaire. Le curseur et la branche courbe ont dû être modifiés. Nous utilisons de préfé- 
rence la branche courbe, ce qui permet au chirurgien, et jusqu'au dernier moment, le libre choix 


de sa voie d'accès. 
Le blessé susceptible d’avoir un éclat intra-cérébral est examiné à l'écran. Il suffit d'imprimer 


118 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


à la tète quelques mouvements d’inclinaison et de rotation pour se rendre compte si l'éclat est ou 
non dans le cerveau. Dans le cas positif, il est fait une radiographic face et profil. Le médecin 
neurologiste examine alors le blessé ct juge s'il y a intérêt à intervention chirurgicale immédiate. 
C'est d'après son avis qu'il sera procédé ou non à la recherche du corps étranger. Au début, pour 
ce genre d'opération, nous avons eu recours à ce que nous appelons « le faux HirTZ », c’est-à-dire 
qu'en partant de l'indication acquise de profondeur, nous montions le compas sur le sujet même, 
à la table de radioscopie. Cette notion de profondeur nous était donnée par un repérage préalable 
au STROHL. Le point d’émergence du rayon normal passant par le projectile était marqué sur la 
peau et le compas établi, connaissant à ce point la profondeur du projectile. L'installation radiolo- 
gique du Sanatorium de Z... nous permettant de faire de l’instantané, nous préférons faire le 
Hirrz radiographique. D'autre part, pour éviter l'agitation fréquente des blessés du crâne, nous 
leur faisons faire, une demi-heure avant la localisation, une injection de scopolamine-morphine, 
suivant les conseils du D” Czeo. Cette injection permet d'obtenir chez le blessé une somnolence 
suffisante pour l'immobilisation nécessaire à la double prise du cliché. Des points de repère au 
tatouage sont marqués sur le cuir chevelu, complètement rasé au préalable. 

Pour l'extraction même, nous avons tout d’abord utilisé le petit électro-aimant à main de 
HiRSCHBERG, de la maison Luer. Cet appareil permet 4 ampères; il est d’une force attractive de 
1 kilogramme. Il est du poids de 2 kg. 500 ct est étalonné 4 volts. Nos essais nous ont permis de 
constaler qu'il pouvait fonctionner sans inconvénients avec 8 à 10 éléments pendant plus de 
40 secondes et supporter de 13 à 17 ampères environ. Ce sont ses meilleures conditions de rende- 
ment. Notre collaborateur, le manipulateur LENORMAND, nous a construit une pièce spéciale qui se 
visse sur l’électro. Cette pièce, en fer doux, longue de 5 centimètres, large de 1 centimètre, légère- 
ment incurvée, est munie à son extrémité, quelque peu effilée, d'une rainure qui servira de guide 
le long de la tige indicatrice du compas. Si l’on présente l’électro-aimant muni de sa pièce spéciale 
à l'extrémité supérieure de la tige de HırTZ, on s'aperçoit que la force d'attraction à la partie aspi- 

ratrice est excessivement faible. Si l’électro est mis en contact près de l'extrémité inférieure, on 
constate que l'attraction est incomparablement plus grande. 

Expérimentalement, un projectile de 1 centigramme, à 5 millimètres de distance de la tige 
indicatrice du compas (extrémité inférieure), est happé en plaçant le curseur de lélectro-aimant 
à 7 centimètres de hautcur le long de la tige au-dessous des branches horizontales du compas. 
Le projectile adhère fortement à la tige indicatrice. Avec une localisation bien faite du Hirrz, la 
tige indicatrice doit arriver au contact même du projectile. On peut donc supposer la possibilité 
de procéder à l'extraction d'éclats magnétiques jusqu’à une profondeur de 6 à 7 centimètres ct 
peut-être davantage. Actuellement, nous nous servons de l'électro-aimant de HENRARD sur courant 
continu. La maison GALLOT, qui construit cet appareil, fait également notre ajutage spécial. 


Technique opératoire pour l'extraction. — Le blessé couché sur la table opératoire, voici 
comment nous procédons avec M. Pierre DuvaL. Le compas est placé sur les points de repère pour 
la vérification de chute des tiges ct d’horizontalité de l'appareil. La tige indicatrice est placée dans 
son curseur, Sur la branche courbe du compas. Le chirurgien choisit à volonté son point d'accès. 
De préférence, il prend toujours, si possible, dans les plaies récentes du cerveau, la voie même 
d'entrée du projectile. Dans les autres cas, il attaquera là où le projectile est le plus rapproché de 
la paroi. Le blessé est endormi à l'anesthésie locale. Le lambeau cutané récliné, le compas est 
remis en place pour indiquer le point exact à trépaner. La couronne de trépan est limitée le plus 
possible comme étendue. La dure-mère est incisée et ses lèvres écartées. Lorsque l'extraction peut 
être faite par la plaie même de pénélration, elle doit être le premier temps de l'acte opératoire 
(P. DuvaL). Si la brèche osseuse est de dimension suffisante pour laisser passer l'aiguille du 
compas, l’extraction est pratiquée avant toute résection osseuse ou toute ablation d’esquilles intra- 
cérébrales, de façon à ne point risquer de modifier la situation du projectile. Le compas est encore 
remis en place et l'aiguille indicatrice est enfoncée très doucement jusqu’à la butée. A ce moment, 
le chirurgien saisit l’électro-aimant dans un champ stérile et visse sur lui la pièce intermédiaire, 
qui a été flambée au préalable. Cette dernière est appliquée par sa rainure contre la tige du 
compas, aussi près que possible de la surface de trépanation. Le courant est donné sur l’ordre du : 
chirurgien. Il ne faut pas retirer la tige immédiatement, mais attendre quelques secondes pour que 
le contact s’établisse bien. Dans certains cas, on est averti par le bruit de contact de l'éclat avec la 
tige. On remonte très doucement cette tige en la laissant glisser dans le curseur de l'électro, que 
l'on maintient bien en place. Il est possible que l'éclat ne soit pas au bout de la tige dès le premier 
essai. Le minimum d'épaisseur de l'aspirateur, sa direction immuable permettront de faire de 
nouvelles tentatives sans causer de dégâts dans la substance cérébrale. Une cause d'échec est 
l'arrivée et la butée à la dure-mère. Un petit éclat peut très bien y rester accroché. Le cas nous est 
arrivé avec un petit projectile lamellaire. D'autre part, il est de la plus haute importance, pendant 


Modification apportée à la règle de Casel. 119 


la remontée de la tige, de conserver la pièce de l'électro-aimant à la distance la plus rapprochée 

de l’orifice de trépanation. Cette position a, en outre, le grand avantage d'augmenter considérable- 

ment l'adhésion du projectile au moment où il risque le plus de se détacher de la tige aimantée. 
P. DUVAL. 


Avantages de cette technique. — Il est aujourd'hui établi qu'il importe de faire le minimum 
de manœuvre intra-cérébrale. L'introduction dans le cerveau de plusieurs instruments est néfaste, 
car leur pénétration ne fait qu'ajouter de nouvelles lésions. 

Le trajet intra-cérébral suivi par le projectile est toujours rectiligne. Il est de la plus haute 
importance, afin de réduire le traumatisme cérébral opératoire, que la tige soit introduite suivant 
l'axe même du trajet du projectile, comme aussi qu'elle soit retirée dans l'axe du tunnel de péné- 
tration du corps étranger. 

Le compas force à faire pénétrer la tige et à la retirer chargée du projectile suivant cet 
axe même. 

C'est le seul avantage de cette aimantation directe de la tige même du compas. Il est 
considérable. 

Avec toute autre tige aimantée, maniée sans la direction d'un compas, l'introduction peut être 
faite suivant un autre axe que celui de la plaie cérébrale, comme aussi le retrait de la tige peut être 
fait dans une autre direction que son introduction. Ce sont donc de nouveaux traumatismes céré- 
braux ajoutés à ceux de la plaie même. L'aimantation directe de la tige de Hirrz évile que les 
manœuvres intra-cérébrales inévitables augmentent l’attrition du tissu cérébral. 


EXTRACTION MAGNÉTIQUE DES PROJECTILES INTRA-CÉRÉBRAUX 
Médecin-Major DarBois (N° Arme). 


« Aux armées l'expérience a prouvé qu'il serait utile d'opérer précocement la plupart des pro- 
jectiles intracérébraux si cette opération ne risquait pas de dilacérer Ja substance nerveuse. Les 
indications à remplir pour que cette opération soit utile sont : extraire le corps étranger par sa voie 
de pénétration, sans dilacérer la substance nerveuse et enlever également les débris vestimentaires 
entraînés par le corps étranger et qui sont trés septiques. 

« Une tige (pince ou aimant) tenue par la main du chirurgien hésite et tâtonne même sous le 
contrôle radioscopique. La tige des compas (Hirtz ou Debierne) aimantée par le contact d'un électro 
enlève correctement les tout petits corps magnétiques, mais échoue souvent quand ils sont anguleux, 
adhérents, peu magnétiques : elle n'enlève pas les débris septiques qui entourent le corps. 

« Le médecin aide-major Darbois se fait construire (automne 1916) un électro-aimant qui 
donne de bons résultats. Une bobine stérilisable traversée par une tige à frottement dur est sus- 
pendue à la cardan de façon que la tige soil verticale. On oriente sous le contrôle radioscopique 
la tête du blessé de façon que le corps étranger et le point d'entrée transcranien soient centrés sur 
un rayon normal. Cette orientation est facilitée par l'application d'une plaquette métallique force 
d'un orifice qui centre la brèche cranienne. La tête étant immobilisée dans la position voulue, on 
approche l’électro-aimant suspendu au bras porte-écran et on fait coïncider lextrémité de la tige 
avec l'orifice cranien. Il suffit dès lors de descendre la tige graduée pour toucher le corps étranger. 

« L'intérêt de l'appareil réside dans sa tige aimantable tubulaire qui admet un mandrin formant 
piston et peut aspirer comme une seringue les petits corps étrangers dans sa cavité, facilitant ainsi 
leur extraction ; de même on peut aspirer également le pus et les parcelles non magnétiques. Le 
mandrin central peut être remplacé par une pince spéciale qui saisit les corps étrangers non magné- 
tiques ou trop adhérents pour être enlevés par l'écran. » 

— M. le major Guillaux, médecin des hôpitaux de Paris, neurologiste, fait remarquer l'intérêt 
qu'il y a à repérer anatomiquement les corps étrangers cérébraux, car leur enclavement dans cer- 
taines parties nobles (bulbe, couches optiques, etc). contre-mndique leur extraction. Cette réserve faite 
il s'associe aux conclusions énoncées plus haut pour les corps étrangers opérés précocement. Les 
complications secondaires tardives sont beaucoup plus rares qu’on ne le croit généralement : il ne 
faut donc pas opérer tardivement sans indications précises a abcès) ne pas 
toucher aux projectiles bien tolérés. » 


MODIFICATION APPORTÉE A LA RÈGLE DE CASEL 
Médecin Aide-Major CHarpy (Armée d'Italie). 


Dès le premier usage que nous avons fait dela règle de Casel, nous avons été frappé par lavan- 
tage considérable qu'il y a à remplacer l'échelle opaque, qui n’est lisible qu'à l’aide d'une lumière 


120 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


assez intense, par une échelle transparente dont la graduation, se détachant sur le fond illuminé de 
l'écran fluorescent est directement lisible, pendant la radioscopie. 

Les diverses opérations de repérages deviennent plus faciles, plus rapides, en particulier s'il 
s'agit de corps étrangers voisins, et sont placées sous le contrôle direct de la vue. 

La modification consiste à évider la face inférieure de la règle en une fenètre rectangulaire, dont 
les dimensions sont inférieures d'un millimètre environ à celles de la glace protégeant l'échelle 
opaque, afin de constituer un rebord sur lequel s'appuiera l'échelle transparente. Celle-ci est formée 
d'une lame de celluloïd ou de corne. transparente, de dimensions égales à celles de la glace. On 
grave en creux les divisions correspondant à une distance anticathode-écran donnée, au moyen de 
la pointe d’un bistouri et l'on garnit les traits ainsi obtenus d'encre de Chine mélangée à une solu- 


ee tion de gomme 
Lslance i | 
balise A o 
Ecran: tientainsi une gra- 
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KHK-0° NATE ET avons calculé et 
À 5 10 15 20 construit un jeu de 


règles interchan- 


PNR RER ARE DR geables, permet- 

JA 20755 OI tant de n’avoir 
K] 10 19 20 qu’une échelle par 

règle et de travail- 


ler à la distance op- 


| En pump 
K- 0,60 TTL tima anticathode- 
9 5 10 15 20 écran, selon lé- 


paisseur de la ré- 
gion examinée. 
Nous reproduisons ci-contre (fig. 1) les échelles-étalons qui nous ont servi pour établir ces gradua- 
tions, et qui pourront ètre utilisées par les radiologistes désireux de modifier la règle de Casel, 
pour graduer eux-mêmes des lames de celluloïd ou de corne al hoc. 

Dans de telles conditions, la règle de Casel peut être employée selon la technique indiquée par 
son auteur ou, au contraire, selon une technique simplifie, rappelant celle dont on usc avec la 
réglette de Mazérès ou avec le skiamètre de Viallet et Dauvillier, et qui est la suivante : 


? 
Fig. 1. — Échelles-étalons pour la règle de Casel. 


1 OPÉRATION : On place sur le trajet du rayon normal: 
a) Un point remarquable du corps étranger; 
b) Un repère constitué par un petit grain de plomb placé sur la surface cutanée la plus rapprochée 
de l'écran, et maintenu en place par une rondelle d'emplâtre adhésif; 
c) Le point 0 del’échelle graduée de la règle. 
Par construction, le point remarquable du corps étranger et le centre de l'ombre du grain de 
plomb coïncident avec le point zéro de la graduation. 


2° OPÉRATION. On déplace le tube de 10 centimètres, parallèlement au grand axe de la règle. du 
côlé opposé à la graduation. 


v OPÉRATION. On ouvre le diaphragme en grand, et on lit sur l'échelle transparente deux 
nombres : 

L'un, le plus grand, se lit à l'endroit de l'échelle graduée où se projette l'ombre du point remar- 
quable du corps étranger, et donne la distance de la surface de l'écran à ce point remarquable ; 

L'autre, le plus petit, se lit à endroit de l'échelle graduée où se projette le centre de ombre 
du grain de plomb, et donne la distance de la surface de l'écran au repère cutané; 

La différence de ces deux nombres donne la distance entre le point remarquable du corps étran- 
ger et le repère cutané. 

Ces trois opérations, extrêmement rapides, permettent de donner au chirurgien d’une formation 
avancée, l'indication de la profondeur du projectile, renseignement primordial dans l'appréciation 


man mis D, fm _ 


Adaptamitre. 121 


d'une intervention où la rapidité de l'extraction par suite de la limitation du temps, peut devenir 
l'un des facteurs déterminants!. 

Signalons enfin qu’il est particulièrement facile, avec la règle de Casel modifiée, de déterminer 
dans l'obscurité immédiatement et avec rigueur: 

1° La distance anticathode écran : on suspend sous l'écran un plomb de chasse retenu par un filà une 
longueur telle que la distance du centre du grain àla surface de l'écran soit de n centimètres. On fait 
passer le rayon normal par le centre du grain et par le point 0 de la graduation employée. Déplaçant 
ensuite le tube de 10 centimètres, parallélement au grand axe de la règle, et en sens opposé de la 
graduation, on rapproche ou l'on éloigne l'écran de l'anticathode dans un plan perpendiculaire au 
rayon normal, jusqu’à ce que le centre de l'ombre du grain de plomb coïncide avec la neuvième divi- 
sion de la graduation considérée. A ce moment l'anticathode est siluéte à une distance de la surface 
de l'écran exprimée en centimètres par la caractéristique de la graduation. 

Avec un écran percé, celte opération devient encore plus simple. 

2° La distance entre le plan supérieur de la labie et la surface ‘le l'écran; ceux-ci étant supposés 
parallèles entre eux et perpendiculaires au rayon normal: 

On place sur le plan supérieur de la lable un carré de papier d'étain mince. On fait coïncider 
l'ombre de l'un de ses côtés avec la ligne du zéro de la règle, le rayon normal passant par un point 
de ce côté et par le point 0 de la règle. On déplace le tube de 10 centimètres parallèlement au grand 
axe de la règle, et en sens inverse de la graduation, et on lit directement la distance cherchée, 
exprimée en centimètres au point d'intersection de l'ombre du côté du carré et de la graduation appro- 
priée à la distance anticathode-écran, déjà connue. 

On calculera de même l'épaisseur de la table, d’un châssis, d'un tiroir, d'un objet, interposés 
entre l'anticathode et l'écran, en collant sur les plans supérieur et inférieur de l’objet considéré 
deux repères métalliques linéaires, orientés perpendiculairement au grand axe de la règle. 


ADAPTAMÈTRE 


Médecin Aide-Major Baunon et M. Pounou. 


Les médecins radiologistes savent tous combien il est important d'êlre suffisamment adapté à 
l'obscurité pour pratiquer un examen radioscopique, principalement dans une région opaque de 
l'organisme. 

Il n'en est souvent pas de même des médecins et chirurgiens qui viennent assister à l'examen 
fait par le radiologiste. Que de fois, n'ayant aucun moyen de repère pour savoir s'ils sont adaptés 
ou non, sont-ils incapables de suivre l'examen sur l'écran fluorescent! 

L'Adaplamètre que nous présgntons permet de connaître très exactement le moment d’adapta- 
tion suffisant pour explorer radioscopiquement telle ou telle région du corps, évitant ainsi toute 
fatigue inutile pour le malade et la mise en marche du tube radiogène en temps inopportun. 

L'appareil se compose, en principe, d’un carton noir sur lequel sont alignés quatre disques 
d’une matière fluorescente (sulfure de calcium mélangé à volume égal avec de la colle de poisson), 
portant chacun un numéro découpé dans une feuille de papier; l'éclat de chacun de ces disques 
varie du simple au double. 

L'œil qui, dans l'obscurité, lit, par exemple, le chiffre 4 sur le premier disque lumineux, est à 
même d'examiner une main ou un pied. Celui qui lit le chiffre 4 peut examiner un crâne ou un 
abdomen. 

La phosphorescence du sulfure de calcium dure plusieurs heures pour une exposition d'une 
seconde à la lumière diffuse. 

On pourrait d’ailleurs constituer les disques au moyen des substances radio-actives qui com- 
posent les chiffres des montres lumineuses, ce qui éviterait l’exposition PEER de l'échelle 
phosphorescente à la lumière diffuse. 

L’Adaptamnètre peut être vissé sur l’écran fluorescent comme moyen de contrôle d'une bonne 
adaptation. 


(t) Un dispositif particulièrement appréciable au point de vue de la protection du radiologiste consiste à 
interposer au-dessus du diaphragme ordinaire, un diaphragme indépendant et mobile constitué par une lame 
de plomb percée d’une ouverture carrée de 5 centimètres de côté. On limite ainsi, au cours de la 5° opéra- 
tion, le champ du rayonnement inutile et dangereux, et l’on augmente la luminosité au niveau de la plage où 
se font les lectures. 


pau 


122 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


REMARQUES SUR LE FONCTIONNEMENT DES SERVICES RADIOLOGIQUES 
PENDANT LES PÉRIODES DE GRANDE ACTIVITÉ 


Médecin principal Hirrz. 


Le problème qui doit nous préoccuper sans cesse dans l’organisation des services radio- 
logiques est celui du maximum de rendement de chacun de ces services. I} faut que le personnel 
technique, dont l'effectif ne peut être augmenté indéfiniment, soit utilisé dans les meilleures 
conditions. 

La tàche du radiologiste dans les moments de grande activité est en effet très lourde. L’expé- 


rience a montré au’il doit pouvoir être en mesure de desservir quatre tables opératoires, d'une 
P 


facon continue, et ce résultat ne peut être obtenu que si tous les moyens matériels mis à sa 
disposition sont rationnellement étudiés et prévus pour le maximum de rapidité et d'aisance 
en tant que fonctionnement. 

Les conditions qui influent sur le rendement du radiologiste ont trait aux locaux techniques, 
à l'appareillage, aux méthodes d'examen et aux procédés d'extraction des projectiles. 

Il va sans dire que le devoir de tous nos collègues doit être d'orienter sans cesse leur esprit 
vers les difficultés que soulèvent les gros afllux de blessés qu'ils doivent ne négliger aucune 
occasion de perfectionnement technique, soumettre à une critique sévère les procédés d'examen 
et ceux de localisation des projectiles afin de choisir les plus rapides, les plus précis en même 
temps que les moins dangereux pour eux-mêmes, toute question d'amour-propre devant natu- 
rellement céder le pas à la considération de l'intérêt général. 


Locaux techniques. — Pendant trop longtemps il est resté classique dans l'esprit des orga- 
nisateurs des formations sanitaires, de concéder à la radiologie des salles d’aire insuffisante, sans 
acration convenable, dans lesquelles le séjour prolongé provoquait un pénible malaise, rapidement 
augmenté par la fatigue que développe l'attention soutenue nécessaire aux examens se succédant 
sans repos. 

Ces mauvais jours sont passés. Le plan type directeur uniforme adopté pour les formations 
sanitaires de l'avant, établi d’après des avis compétents, donne toute satisfaction à la radiologie. 

La salle d'examen a un minimum 4 m. <5. Les blessés y accèdent par un vestibule en tambour 
d'adaptation, à éclairage atlénué, qui empêche les coups de Jour si gênants dans la salle 
d'examen. 

Un compartiment adjacent est consacré au développement des clichés, un autre sert de cabinet 
de travail pour le radiologiste. ° 

Enfin, ce véritable « service » est situé dans l'axe même des salles d'opérations qu'il dessert 
(deux en principe). Il est relié à la salle la plus voisine par un deuxième tambour à éclairage 
atténué. Deux fils formant trolley partent de la salle d'examen et traversent les salles d'opérations, 
franchissant les cloisons à l’aide d’isolateurs spéciaux pour haute tension dits e transmuraux ». 


Ce dispositif permet d'utiliser, sans aucun déplacement, l'appareillage de la salle d'examen pour 


actionner l'ampoule spéciale au matériel radio-chirurgical, destinée à assurer dans l’une ou l’autre 
des salles d'opérations, l'extraction des projectiles sous le contrôle des rayons. Un interrupteur, 
à distance, branché sur une ligne spéciale amenée dans les salles d'opérations permet au radio- 
logiste de commander lui-mème son ampoule, depuis la salle d'opérations, sans avoir aucun 
signal à faire. 

Ce type d'installation offre le maximum de commodité, d'économie de matériel et aussi 
de débit. 

Les anciennes installations défectueuses sont remaniées progressivement et améliorées dans 
la mesure du possible par les soins des radiologistes-experts des armées. 

Appareillage. — L'appareillage a été uniformisé. Après avis pris auprès de nombre de radio- 
logistes ayant l'expérience voulue, les parties d'appareillages des différentes marques les plus 
appréciées ont été adoptées et leur ensemble forme le matériel type 1917, dans le détail duquel il 
est inutile d'entrer ici. Il suffit de signaler que tout a été conçu en vue de la plus grande commo- 
dité de manœuvre et de la plus grande rapidité de travail. 

Mais il convient de spécifier que l'ensemble se décompose en appareillage d'examen destiné 
exclusivement à la salle de radiologie et en appareillage radio-chirurgical affecté à la salle 
d'opérations. 

D'autre part, l'intensité disponible a été notablement augmentée, de telle sorte qu'il devient 
possible de pratiquer, dans les cas particuliers qui les exigent, des radiographies rapides en apnée. 


En ne 


=, D. me — —" D D ne Le 


Remarques sur le fonctionnement des Services radiologiques. 123 


En ce qui concerne l’appareillage accessoire, en particulier les instruments pour localisations, 
il est laissé aux différents praticiens, comme par le passé, toute liberté dans le choix des types 
qui leur paraissent préférables. 

Dans les services spécialisés pour le traitement des fractures, l'adoption d'un chariot spécial 
permettant de transporter commodément le matériel, donne la possibilité de faire toutes les consta- 
tations utiles au lit même du blessé. Les explorations radioscopiques peuvent être pratiquées dans 
les mêmes conditions, grâce à une bonnette spéciale à vision indirecte. 


Méthodes d’examen et procédés d'extraction. — Il va sans dire que la radioscopie est la base 
essentielle de tout examen de blessés. Cependant, il est nécessaire de pouvoir pratiquer des radio- 
graphies et toutes les possibilités sont données à cet effet, ainsi qu'il vient d'être dit. 

La liaison radio-chirurgicale sera avantageusement réalisée grâce à l'emploi de schémas radio- 
scopiques dont quelques modèles judicieux ont été donnés (modèle du médecin aide-major PErir, 
modèle du D" CERNÉ), ct peuvent être demandés. 

Parmi le nombre considérable des méthodes de localisation des projectiles qui ont vu le jour 
depuis le début des hostilités, et dont beaucoup ne sont que des variations sur un petit nombre de 
thèmes fondamentaux, la pratique journalière, l'expérience raisonnée. opèrent une libre sélection. 

Une bonne méthode ne sera dite telle que si elle est inoffensive (autant que possible) pour l’opé- 
rateur, rapide, précise, dégagée de toutes causes d'erreurs systématiques ou occasionnelles, aussi 
automatique que possible, et enfin générale, c’est-à-dire s'appliquant à tous les cas et à toutes les 
régions du corps. Elle ne doit exiger qu'un matériel simple ne modifiant pas le type des appareils 
en service. 

. Dans notre riche collection, il est facile de choisir quelques procédés répondant à ces caracté- 
ristiques, et les constatations faites dans de nombreux postes prouvent que ce choix est déjà fait. 
Mais il est bon de posséder à fond au moins deux méthodes qui peuvent se contrôler mutuellement. 

A ce point de vue, il n'existe aucune difficulté. 

I] n’en est pas de même pour la question des procédés devant guider les extractions de projec- 
tiles et c’est sur ce sujet que je veux insister. 

Deux systèmes restent pratiquement en présence. 

L'extraction sous le contrôle des rayons et l'extraction avec guidage par les compas. 

Les autres méthodes ne peuvent être considérées que comme d'utiles accessoires, car elles ne 
sont pas générales. 

L’extraction sous le contrôle des rayons comprend deux modes : l'emploi de la bonnette (con- 
trôle intermittent) et emploi de l'écran. Dans ce dernier, le chirurgien voit lui-même et travaille 
en lumière artificielle, blanche ou colorée. 

Mon rôle n’est pas de prendre parti pour l’un ou l’autre procédé, mais de fournir toutes les 
possibilités pour l'exécution de celui qui a été choisi. Comme il vient d'être dit, les locaux de Fap- 
pareillage ont été conçus en vue de leur application intégrale. 

Partout, dans les secteurs que j'inspecte, l'extraction sous le contrôle de l'écran est syslémati- 
quement organisée. Je pense donc qu'il ne viendra à l'esprit de personne de considérer ce qui va 
suivre comme un plaidoyer tendancieux en faveur d'une méthode personnelle pour laquelle je 
n'ai jamais écrit une seule ligne de propagande, et que je n’ai même pas défendue lorsqu'elle 
a été injustement attaquée. 

Les observations recueillies et les constatations faites révèlent des inconvénients sérieux au 
passif de l'extraction sous le contrôle des rayons, pendant les périodes de grande activité. 

Ainsi que je l’ai rappelé, dans ces circonstances le radiologiste doit suffire à deux et jusqu'à 
quatre tables chirurgicales, quelquefois même davantage. Dans ces conditions fout son temps est 
pris par l'examen des blessés ; s’il faut qu’il fasse du guidage radioscopique à la salle d'opérations, il 
sera obligé de renoncer à examiner les blessés, ce qui est inadmissible. Quelques formations privi- 
légiées ont plusieurs radiologistes et plusieurs matériels, mais ces cas sont exceptionnels et les 
choses sont comme je les expose dans la grande généralité des services. 

Voilà un fait brutal. Il faut trouver un remède, et notons bien que le nombre des radiologistes 
ne paraît pas pouvoir être augmenté actuellement. 

Dans de telles conditions, l'emploi des compas, réglés radioscopiquement, par une opération rapide 
et des plus faciles, peut offrir un avantage sérieux au radiologiste. L'instrument réglé est remis à un 
aide chirurgical au courant de son usage et ayant vu les conditions d'applications sur le blessé. Le 
radiologiste continue son travail et il n’a à intervenir à la salle d'opérations pour contrôle radio- 
scopique que si le succès rapide n’a pas suivi la recherche au compas. 

Les cas d'échec avec ce dernier sont rares, quoi qu’on en dise; admettons même qu'ils atteignent 
pour certains modèles, un dixième, dans les conditions de hâte envisagées, comme cela a été dit dans 
certains ouvrages récents, et il faut pour arriver à une telle proportion des opérateurs bien peu habiles. 


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go 
=a 


124 Bulletin de Radiologie du Service de Santé militaire. 


Ce sera toujours neuf projectiles sur dix pour lesquels le radiologiste n'aura pas à intervenir, 
et comme les localisations spéciales ne sont obligatoires que dans la proportion de deux dixièmes 
environ, par rapport au nombre total des blessés examinés, on voit dans quelle mesure le travail 
du radiologiste se trouve simplifié et allégé, sans compter l'économie d'une dose supplémentaire 
de rayonnement, ce qui est loin d'être sans intérêt, dans le travail de radioscopie à outrance praliqué 
aux armées. 

Un certain nombre d'équipes se sont déjà organisées de cette façon el elles s’en trouvent fort 
bien. 


En résumé, pour faire face à la situalion difficile causée par le grand nombre des blessés, il 
faut en outre de dispositifs judicieux concernant les locaux de l’appareillage, faire coopérer pour la 
recherche des projectiles, deux méthodes éprouvées, dont chacune a d'ailleurs ses indications spé- 
ciales, ses avantages et ses inconvénients. 

Telle est la formule sage. L'exclusivisme ne peut être de mise en face de l'intérêt du blessé. 


DEUXIÈME PARTIE 
NOTES DE PRATIQUE 


DE LA POSITION DE CHOIX DANS L'EXAMEN RADIOLOGIQUE 
DES OS DU TARSE, DES ARTICULATIONS TARSO-TARSIENINES 
ET TARSO-MÉTATARSIENNES 


Médecin Aide-Major Armar (15° Région). 


Il existe pour l'examen radiologique du pied deux positions principales : l'une plantaire, l’autre 
dorsale. 

La position plantaire (plante du pied au contact de la plaque, ampoule au-dessus) est générale- 
ment employée. Elle ne donne aucun renseignement certain, elle prête même à erreur; les os 
chevauchent, les images radiologiques sont confuses et leur interprétation est souvent tres difficile. 
Cette posilion doit être rejetée. 

La position dorsale (dos du pied au contact de la plaque et légère rotalion en dehors, ampoule 
au-dessus), exceptionnellement employée, doit être préférée à la précédente toutes les fois qu'on aura 
à explorer les os du tarse et l'extrémité postérieure des métatarsiens. C’est la position de choix. Elle 
donne le maximum de renseignements. Tous les os du tarse apparaissent nettement, elle supprime 
leur chevauchement ainsi que celui de l’extrémité postérieure des mélatarsiens. Elle permet de 
fouiller les interlignes articulaires, même jusqu’à l'articulation tibio- rienne: Les images fournies 
sont claires et leur interprétation devient très facile. 

Cette position nous a rendu de grands services dans des examens très délicats, en particulier 
dans la syphilis et la tuberculose; elle nous a permis d'isoler chaque os, et d'éliminer des dia- 
gnostics d’ostéo-arthrite qui avaient été portés à la suite d’un premier et unique examen fait en 
position plantaire. 


LE PROCÉDÉ DE SALMOND POUR LA RADIOGRAPHIE 
DE L'EXTRÉMITÉ SUPÉRIEURE DU FÉMUR 


Médecin Aide-Major GuiLLor (4° Région). 


M. GuıLLoT étudie la technique indiquée par le radiologiste anglais Salmond, pour la radiogra- 
phie latérale de l'extrémité supérieure du fémur. Le malade est d’abord couché sur le côté à examiner, 
le membre inférieur est soigneusement immobilisé, puis on fait décrire par le corps tout entier un 
mouvement de rotation. l'extrémité supérieure du fémur est dégagée, mais reste en position laté- 
rale. Ce procédé, comme M. Guillot le montre par des exemples, donne des renseignements utiles 
qui complètent la radiographie antéro-postérieure. 


> a 


en yo ora ET 
e = PEN, 


= +- = 


Utilisation des installations radiologques Gaife. 129 


UTILISATION SUR COURANT ALTERNATIF 
DES INSTALLATIONS RADIOLOGIQUES GAÏIFFE À COURANT CONTINU 


Médecins Aides-Major Récnou et SorREL (N° Armée). 


Les distributions à courant alternatif tendent à se généraliser dans la zone des armées. Or, la 
plupart des installations radiologiques sont établies pour fonctionner sur courant continu fourni 
en général par un groupe électrogène. 

Tant au point de vue de la puissance disponible qu'à celui de l'économie réalisée et de la 
commodité d'emploi on a intérêt à utiliser le courant produit par une centrale de grande popsas 
ct par suite à se servir des secteurs à courants alternatifs existants. 

On a pu remarquer déjà que l'interrupteur Blondel à courant alternatif ne différait du modéle 
à courant continu que par des détails de construction et d'enroulement. 

Déjà d'ailleurs un certain nombre de manipulateurs par un réglage précis de la vitesse du 
moteur arrivaient à faire fonctionner l'interrupteur au synchronisme et à utiliser ainsi, sans modi- 
fication aucune, l'appareillage à courant continu sur secteur à courant alternatif. Toutefois il 
n'avait pas paru prudent jusqu'à ce jour de conseiller d'une manitre générale ce mode d'emploi en 
raison des difficultés de réglage que l'on pouvait rencontrer. 

MM. Réchou et Sorrel, par l’adjonction heureuse d'une soupape électrolytique dans le circuit 
moteur donnent à ce mode de fonctionnement une sécurité et une commodité qui permettent de le 
conseiller sans aucune restriction. 

On sait que les soupapes électrolÿtiques ne laissent passer le courant que par une polarité 
déterminée. Dans le cas particulier où le fer et l'aluminium sont 
utilisés comme électrodes, le courant ne passe pas lorsque l’alumi- dd. En ds onb 
nium est positif. 

Si on introduit dans le circuit moteur de l'interrupteur Blondel 
une soupape de ce genre et qu'on le branche sur un courant alter- 
natif, il en résulte la suppresssion d'une des deux alternances. En 
réglant convenablement la valeur de l'intensité de ce courant on 
arrive très facilement à faire coïncider le moment d'attraction des 
palettes avec l'alternance passant au travers de la soupape. A ce 
moment, le moteur est « accroché ». Si par hasard l'intensité était 
trop forte, la vitesse tendrait à augmenter et par suite le moment 
d'attraction se produirait avant l'alternance; il en résullerait ainsi 
une baisse d'intensité qui automatiquement diminucrait la vitesse 
du moteur, lendant ainsi à le ramener au svnchronisme. Grâce à 
cette auto-régulation il est très facile d'amener et de maintenir le 
moteur au synchronisme. 

Par suite de la disposition des jets et des palettes fixes de 
l'interrupteur Blondel, les contacts et les ruptures ont licu au 
moment précis du maximum de l'alternance; dans le cas de linter- 
rupteur intensif, une des palettes produit le passage du courant au moment précis de l'alternance 
de sens contraire. Par suite, l’utilisation de‘l'appareillage à courant continu sur le courant alternatif 
tant en normal qu'en intensif ne nécessite qu'une modification minime à l'interrupteur et le schéma 
des connections à réaliser est particulièrement simple. 

Il convient de remarquer que, seul, le courant du moteur de l'interrupteur passe par la soupape 
électrolytique; le courant utilisé dans la bobine étant automatiquement redressé par suite du 
synchronisme du moteur. 

Il en résulte un excellent rendement de l'installation ainsi modifiée ct un faible encombrement 
de la soupape employée. 

La soupape que nous avons spécialement établie est simplement constituée par un vase de verre 
plat contenant une solution saturée de bicarbonate de soude (qu'il est facile de trouver dans les 
pharmacies de l'Armée). Les électrodes sont constituécs par une lame de fer ct une lame d'aluminium. 

En raison de la faible intensité utilisée par le moteur, le liquide ne s'échauffe jamais et le 
fonctionnement est toujours parfait. 


MODIFICATION A APPORTER A L’INTERRUPTEUR 


I suffit simplement de scier une des deux dents de la palette double correspondant à la borne 


3° © de l'interrupteur. 
La figure ci-contre (fig. 2) montre la modification à faire sans erreur possible : 


RU 


126 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militatre. 


MODIFICATION A APPORTER AUX CONNECTIONS 


łe Utilisation d'une alternance sur un tableau à courant continu normal (le schéma indique 
clairement les connections à réaliser) (fig. 5); 

2% Utilisation des deux alternances sur un tableau à courant continu normal. On remarquera 
que l'utilisation de notre transformateur n° 2 est nécessaire. L'emploi d'un deuxième condensateur 
à 2 bornes ou d’un seul condensateur à 5 bornes est indispensable; 

3° Utilisation d'une alternance sur un tableau à courant continu intensif. Noter que la barrette 
« intensif » doit être pendante; 

4 Utilisation des deux alternances sur un tableau à courant continu intensif. Comme précédem- 

ment la barrette « intensif » doit être pendante. 


TAB LE AUX NORMAUX Ainsi qu’au deuxième cas le transformateur n° 2 et 


UTILISATION UTILISATION 
as | 2 ALTERNANCES 


le condensateur supplémentaire sont indispen- 
sables. 

Dans toutes les figures les tableaux sont repré- 
sentés schématiquement, mais dans toutes nos 
installations les connections intérieures sont iden- 
tiques, il suffit donc de se reporter aux indications 


des bornes pour réaliser correctement le montage. 


| 1 ALTERNANCE 


A a 
NSL 
MODE D'UTILISATION 


TABLEAUX INTENSIFS 


Les connections étant convenablement réali- 
UTILISATION UTILISATION x | 
' ALTERNANCE Last 2 avrennances Sées, on met en route le moteur selon les procédés 
Condensateur habituels, en diminuant progressivement la résis- 
N Fu on tance du rhéostat de réglage; la vitesse augmente, 
on perçoit des périodes de ronflement de plus en 
plus longues, finalement le bruit devient régulier, 
le synchronisme est atteint. 

D'ailleurs par le fonctionnement de la bobine 
on pourra constater que l'aiguille de l'ampèrc- 
- mètre du tableau dévie dans le sens de la gradua- 
ttsb' carse GALLOT & C' Succ™ PARIS pieu tion sans présenter aucun à-coup, ce qui indique la 
l Fig. 5. polarité constante du courant utilisé par la bobine. 
On pourrait toutefois constater au milliam- 
pèremètre du circuit de l'ampoule des oscillations faibles. lentes et régulières ; elles sont dues au 

« pompage » du moteur; un réglage plus précis de sa vitesse suffit à les faire disparaître. 


RECHARGE DES BATTERIES D'ACCUMULATEURS 


Ainsi que dans le modèle normal sur courant alternatif, on peut employer ce dispositif pour la 
recharge des accumulateurs; il suffit de brancher ces derniers à la place de la bobine en respectant 
les polarités. Le rhéostat permet le réglage de l'intensité de charge (!). 

En résumé, grâce au dispositif préconisé par MM. Réchou ct Sorrel, il est toujours possible de 
faire fonctionner une installation à courant continu sur un secteur à courant alternatif, sans aucune 
modification au tableau, par une modification très simple de l'interrupteur, par l'adjonction d'une 
petite soupape électrolytique et, dans le cas de l’utilisation des deux alternances, par l’adjonction 
d’un deuxième condensateur de bobine. 


ENCRE DERMOGRAPHIQUE DU SERVICE DE SANTÉ AMÉRICAIN 


La formule de cette encre est la suivante : 


Acide pyrogallique . 2 542 mue eu E East ans Ré 4 1 gr. 
ACClONCs iia: sis our E Dé ae E US, WU Le 10 ce. 
Liqueur forte de perchlorure de fer... .......... 2 cc. 
Alcool méthylique de vin. .... er Se E aS ea 20 ce. 


Conserver dans un flacon bouché à l'émeri, à large ouverture. 


(t) Ce dispositif a reçu l'approbation de la « Commission radiologique » du Service de Santé. 
Médecin principal HIRTZ. 


i 


Procede pour la coloration des lampes. 127 


PROCÉDÉ POUR ÉCRIRE AVEC UN CRAYON ORDINAIRE EN GRAPHITE 
SUR LA GLACE DES ÉCRANS RADIOSCOPIQUES 


Médecin Aide-Major Manar, radiologiste expert de la N° Armée. 


Ce procédé consiste à nettoyer la glace avec un tampon de gaze imbibée d’une petite quantité 
de teinture de benjoin ordinaire. ll faut frotter assez vigoureusement la surface de la glace, de 
façon à éviter les trainées nuageuses, que laisserait une trop grande quantité de teinture. Si l’on 
se sert d'un crayon un peu gras, on peut dessiner aussi bien que sur du papier. 

Pour enlever dessins ou écriture, il suffit de nettoyer la glace avec la mème teinture. 

On pourrait se servir aussi d'une solution très faible de gomme copal ou autre résine, dans 
l'alcool. 


AMÉLIORATION DES CRAYONS DERMOGRAPHIQUES 
Sergent LaiLLy, manipulateur, N° Armée. 


Les crayons dermographiques emplovés au début de la guerre actuelle étaient de fabrication 
étrangère et donnaient satisfaction. 

Par la suite, la Pharmacie Centrale de Paris dut s'adresser à la fabrication française et les 
crayons ne répondirent plus aux besoins de la radiographie : mine trop tendre et ne se taillant pas, 
non recouverte d'une enveloppe rigide (bois ou papier}, devenant molle entre les doigts; un calque 
précis ne pouvait être obtenu par suite du manque de finesse et de l'irrégularité des traits. 

Dans ces conditions, j'ai été amené à rechercher le moyen de remédier à ces défauts; d'abord 
en modifiant l'enveloppe et la forme des crayons fournis par l'Armée : par la fonte de la mine au 
bain-marie, en diminuant notablement sa grosseur et en recouvrant cette mine de bois (sapin et 
ensuite bois de cèdre) comme les crayons ordinaires. Un avantage sensible était obtenu par ce 
premier procédé. Cependant la mine de ces crayons restait trop tendre; je continuai la recherche 
d’une composition augmentant sa dureté, tout en conservant les qualités nécessaires pour écrire 
sur la peau et sur le verre: 

La formule ci-dessous fournit un crayon qui donne un trait beaucoup plus fin, plus régulier et 
surtout plus adhésif à la peau. 


Colophane . sansene’ 5 parties. 
Fondues dans l’ordre au bain-marie.. . . ,. . Stéarime. . . ,..... .. .. 4 — 
Cire blanche... ...,.. 2 == 


a) Ajouter le vermillon en poudre. 

b) Ajouter le bleu de méthylėne ou la fuchsine ) Colorant (bleu de méthylène ... 
préalablement dissous dans un peu d'alcool ou Vermillon ou fuchsine.. ..... i os 
d’eau ordinaire. 


Le degré de dureté de la mine s'obtient en ajoutant une proportion de 5 à 5 parties de paraffine. 
Le produit est coulé dans un tube de papier dont la partie inférieure est placée dans un verre 
contenant un peu d'eau de manière à refroidir la mine en la soliditiant. Les mines peuvent être 
entourées ensuite de plusieurs couches de papier et forment ainsi des crayons-papier qu'il est facile 
de tailler sans se salir les doigls et sans en briser la mine; elles peuvent ètre employées aussi, sans 
aucun entourage de papier, dans des porte-mines mobiles comme il en existe dans le commerce. 
Enfin la pâle liquide peut être coulée dans des baguettes (de préférence en bois de cèdre) sur 
lesquelles est ménagée une rainure; lorsque la pâte est soliditiée, une lamelle du même bois est 
collée pour donner la forme et la solidité convenables. 


PROCÉDÉ POUR LA COLORATION DES LAMPES 


Sergent LaiLLy, manipulateur, N° Armée. 


La coloration des ampoules électriques est obtenue par la formule ci-dessous: 


AlCOOL: LS Bo UE ox CR EE E E E E E E E E 100 gı 
Collodion au 4/100.. a aaa a e 100 — 
Colorant (bleu de méthylène ou fuchsine rouge). . 4. 0, .. q4 sS 


S'il se forme des caillots, ajouter de l'éther; si le mélange est trop liquide, laisser le récipient 
ouvert pour permettre une évaporation suffisante. 


Ha 


128 Bulletin de Radiologie du Service de Sante militaire. 


Le vase contenant le mélange doit permettre de tremper l'ampoule jusqu’au culot; quelques | 
minutes suffisent pour le séchage, une seconde ou troisième immersion donne une teinte plus foncée. | 


EXÉCUTION SIMULTANÉE D'UNE RADIOGRAPHIE SUR PLAQUE | 
ET SUR PAPIER 


Médecin Aide-Major ToUussainT. 


Sur les indications du D' CnuirTon, ancien Directeur des Services d’électro-radiologie de la 
17° région, nous avons réalisé avec un succès constant un dispositif permettant d'obtenir d’un coup, 
par un seul fonctionnement de l'ampoule, une bonne plaque négative et un bon papier au bromure 
négatif. 

Cette opération repose sur cette remarque qu'avec du 6° Benoist, le temps de pose est sensible- 
ment le même pour une plaque sans écran renforçateur ct pour un papier au bromure cartoline 
Draco avec écran. | 

Dans le châssis DrauLT en aluminium, nous disposons d’abord : 

1° (Côté ampoule) une plaque sensible qui recevra lcs rayons X par sa gélatine; 

2° Une feuille de papier noir; 

5° Une cartoline Draco, qui recevra les rayons X par son côté non sensible après qu’ils auront 
traversé la plaque ; | 

4 Un écran renforçateur dont la surface active est au contact de la surface sensible de la car- | 
toline. 

Pour un service très chargé, où des épreuves correctes sont souvent demandées, ce dispositif 
permettra de réaliser une économie de temps. 


POUR FACILITER SON MANIEMENT A TRAVERS LES RANGÉES DE LITS 
DANS LES SALLES DE BLESSÉS 


Médecin Aide-Major de 1" classe PauL Drevon (N° Armée). 


Chargé du Service Radiologique du Centre de Fractures d'une Armée, nous avons été amené à 
faire de nombreux examens radioscopiques et de nombreuses radiographies aux lits des blessés, en 
particulier pour les grands fracturés de cuisse, placés dans des appareils de suspension. Le pied de 
Drault nous a semblé constituer, de beaucoup, le porte-ampoule le meilleur pour ces opérations, du 
fait de son réglage facile et très exact, de sa commande de diaphragme à distance, etc. 
Mais avec son montage normal, sur roulettes acier fixes, il est presque impossible de tourner 
autour des obstacles que l’on rencontre dans une salle, et surtout une baraque, de blessés, et cons- 
titués en particulier par les lits, à travers les rangées desquels on doit se mouvoir facilement. Mon | 


TRANSFORMATION DU PIED DE DRAULT | 


manipulateur Floris a su modifier le pied de Drault-de facon à lui donner un roulement extrêmement 
facile. 
ll a remplacé les roulettes fixes, existant sur le socle, par deux roulettes mobiles et deux rou- 
lettes fixes. La modificalion permet de faire avancer et pivoter, d’une seule main, le pied dans tous 
les sens, d’une façon remarquable. i 
Facilités données par la transformation : | 
4° Pour le roulement, que nous appellerons parallèle : les 2 roulettes fixes servent de guide, les 
2 roulettes mobiles suivent la même direction. 
2 Pour tourner : les 2 roulettes mobiles prennent l'arc de la conférence. les 2 roulettes fixes 
servent d'axc. 
3° L'emploi du pied de Drault dans le Laboratoire n'est pas diminué par la transformation. Seul 
le rail en fer demi-rond est remplacé par un rail de fer en U. 


-= a g. 


FAITS CLINIQUES 


UN CAS DE POLYDACTYLIE 


Par R. LEDOUX-LEBARD et G. HÉBERT 


La polydactylie est une affection congénitale relativement fréquente, sur laquelle tous les 
traités classiques donnent de nombreux détails. Le cas que nous publions aujourd'hui nous a 
paru mériter néanmoins d'être signalé. L'anomalie atteint à la fois la main gauche (fig. 1) et 
le pied droit (fig. 2) chez un sujet de 34 ans, parfaitement bien constitué par ailleurs, sans anté 


Fig. 1. Fig. 2. 


cédents personnels notables, mais dont l'arrière grand-père paternel aurait également présenté 
une polydactylie semblable. 

L'intérêt pratique de l'examen radiologique de cette affection est considérable lorsque se 
pose la question de l’ablation chirurgicale et que l’on hésite sur le doigt qu'il s'agit d'enlever. 

Il est rare que le doute existe à ce sujet, à la main surtout, après radiographie, et dans 
notre cas l'indication serait évidente même en l'absence du cliché. 

La difficulté est plus fréquente au pied et subsisle parfois même après radiographie, 
comme dans notre observation, et tandis que pour la main la plupart des auteurs conseillent, 
en cas de doute, de choisir pour l'ablation le doigt surnuméraire du côté cubital, le même 
accord ne semble pas régner pour le pied. Il paraît d'ailleurs légitime, dans un cas semblable, 
lorsque la gêne éprouvée est très minime, de respecter l'orteil surnuméraire. 


JouURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 


130 Cas de, polydactylie. 


1 


DEUX AUTRES CAS DE POLYDACTYLIE 


Par J. BELOT et E. DECHAMBRE 


M. J..., 40 ans, très bien portant, sans antécédents personnels ou héréditaires intéressants, 
marié et père de deux enfants parfaitement constitués, présente un pied droit hexadactyle. 
L'intérêt de cette anomalie, qui est unilatérale, réside dans l'élargissement considérable de la 
tête du 5° métatarsien, qui présente une articulation supplémentaire pour le 6° orteil. 


Fig. 3. | Fig. 4. 


Cette anomalie astreint le sujet au port d’une chaussure spéciale pour le pied droit 
(fig. 5). 

M. J. F..., 26 ans, sans anlécédents personnels ou héréditaires à noter, présente aux deux 
pieds une hexadactylie complète avec 6° métatarsien et 6° orteil parfaitement formés. 

Le sujet présente, en outre, une ébauche de bifidité de la phalange du pouce, qui se 
manifeste cliniquement par un simple élargissement de cette phalange. L'anomalie, comme 
aux pieds, est bilatérale. 

Ces malformations ne sont nullement une cause de gêne pour le sujet, qui est un excellent 
fantassin du service armé et est arrivé au service radiologique pour un tout autre motif 


(fig. 4). 
RESUME 


There are reports, by different authors, of three cases of polydactilitis. This congenital disease is 
fairly frequent, and it is interesting, from a radiological point of view, only when surgical intervention is 
necessary. These malformations do not prevent the patient from doing his military service, — as in the 
three cases mentioned. 


PARALYSIE DU VASTE INTERNE 
ASSOCIÉE A LA PARALYSIE DU TERRITOIRE DU CUBITAL 


Par P. CHARPY (!) 


. Nous croyons intéressant de publier les trois observations suivantes recueillies au Centre 
d'Électro-Radiologie de la XI1I° Région : 


OBSERVATION I. — L... Gustave, blessé le 13 aoùt 1917 au Chemin-des-Dames par éclat d’obus 
au 1/5 moyen du bras, face interne, présente une paralysie totale du cubital, avec anesthésie 
complète dans le territoire sensitif. Le projectile, extrait dans une ambulance de l'avant, avait sec- 
lionné le nerf cubital. A l'examen électrique, il existe une réaction de dégénérescence complète 
des muscles innervés par le cubital, avec secousses lentes, inversion de la formule polaire, et 
réaction longitudinale. En même temps il existe une R. D. complète du muscle vaste interne, 
qui est atrophié. Il ny a aucun trouble des réactions électriques dans les deux autres chefs du 
triceps, ni dans les autres muscles du territoire du radial. La blessure n'’intéresse d’ailleurs nullement 
les faces postérieure ou externe du bras, et ne peut faire songer à une lésion du radial. La para- 
lysie du vaste interne avait passé inaperçue. 


OBSERVATION II. — P... Léon, du 415° d'infanterie, blessé en avril 1916, par balle de mitrail- 
leuse entrée à la face antérieure du bras, 1/3 moyen, au niveau de la portion moyenne du corps 
charnu du biceps, sortie à la face interne du bras, avec lésion grave du médian et de l’humérale, et 
section du cubital à l'union des 1/3 supérieur et 1/3 moyen du bras. Paralysie complète du cubital, 
avec R. D. complète de tous les muscles de son territoire. On note en même temps une atrophie 
complète du vaste interne avec R. D. complète. Aucune lésion du radial, pas de troubles dans les 
deux autres chefs du triceps. 

La paralysie du vaste interne n'avait jamais été mentionnée. 


OBSERVATION III. — G... Paul, du 8° chasseurs à pied, blessé en août 1917, par balle. Séton de 
la face interne du bras à la partie supérieure du 1/3 moyen. Section du médian et du cubital, 
— suture des deux nerfs. — Trois mois après, le blessé arrive au service pour électrodiagnostic. Il 
existe une R. D. complète dans les territoires du médian et du cubital, mais en outre une R. D. 
complète au niveau du vasle interne. Aucune lésion du radial, aucune modification des réactions 
électriques au niveau des autres muscles du territoire. 

La paralysie du vaste interne n'avait pas été mentionnée jusqu'alors. 


En résumé, dans ces trois cas, on a observé une paralysie du vaste interne, coïncidant avec 
une paralysie complète des muscles innervés par le cubital, après une section de ce nerf à 
l'union des 1/3 moyen et 1/3 supérieur du bras. 

Faut-il interpréter cette coïncidence comme une anomalie d'innervation du muscle vaste 
interne par un rameau issu du cubital? Nous ne le pensons pas, car nous n'avons pas trouvé 
d'exemples de cette distribution exceptiounelle dans la littérature classique, ou dans les faits 
cliniques publiés jusqu'à ce jour. Cette interprétation est d'ailleurs peu acceptable au point de 
vue de la physiologie et de l'anatomie comparée. 

Nous pensons qu'il faut plutôt admettre les trois exemples cités plus haut comme une 
conséquence normale, et peut-être plus fréquente qu'on ne le pense, des blessures graves du 
cubital au tiers moyen de l’avant-bras. Le nerf du vaste interne, né du radial, descend en effet 
dans la loge postérieure du bras, à sa face interne, et s'accole de façon intime au tronc du 
cubital qui descend également dans la loge postérieure, à la face interne du bras. Il ne s’agit 
pas là d'une anastomose, mais d’un simple accolement décrit dans certains traités d'anatomie, 
fréquent et qui se poursuit sur une longueur de plusieurs centimètres. On conçoit dès lors 
qu'une section du cubital à ce niveau intéressera également le nerf du vaste interne, et pro- 
duira la paralysie et l’atrophie de ce muscle en même temps que celle de tous les muscles du 
territoire du cubital. | 

Il pourra être utile de rechercher systématiquement dans les lésions graves du cubital, à la 
portion moyenne du bras, si celles-ci ne s'accompagnent pas de paralysie concomitante du vaste 
interne, qui, si elle n'a que des effets peu importants au point de vue fonctionnel, n'en constitue 
pas moins une aggravation certaine de l'infirmité. 


(1) Travail du Centre d'Électro-Radiologie de la XII. Région. — M. A.-M.-J. Belot, chef de Centre. 


APPAREILS NOUVEAUX 


COMMUTATEUR POUR RADIOLOGIE 


Par M. CHASSARD 


L'appareil que j'ai établi est destiné à permettre au radiologiste de pratiquer lui-même les 
diverses manœuvres qui sont ordinairement effectuées à distance par le manipulateur, au 
commandement du médecin. ll se place, dans ce but, sur le 
chariot des appareils radiologiques à portée de la main. Il 
est facile de l'adapter au chariot de n'importe quel appareil- 
lage au moyen de deux goujons dont l'emplacement est prévu 
au dos de l'appareil. 

C'est un commutateur (t) à 4 plots, 5 petits et 1 grand, 
muni d'un balai de contact à mouvement circulaire (fig. 1). 

Disons tout de suite que pour le montage de ce com- 
mulateur l'on n'utilise pas le fil de retour spécial à la lumière 
qui existe dans la plupart des installations. On prend pour 
fil de retour commun à la lumière et à la radio celui des 
deux gros fils ne passant pas par l'interrupteur à mercure. 

Celle particularité permet d'avoir, avec les 4 fils seule- 
ment, les six combinaisons suivantes : 

1° Un éclairage général de la salle en lumière blanche. 

2 Simullanément les deux éclairages blanc et rouge, ce 
dernier étant disposé, par exemple, en balladeuse. 

o L'éclairage rouge seul. 

Figi. — Vue du commutateur le couvercle 4 L'obscurité pour la période d'accommodation. 
élan enlevé. 5° La radivscopie. 
6° Simultanément la radio et l'éclairage, combinaison 
indispensable pour régler convenablement soupapes et ampoule au cours d'un examen ou entre 


deux examens. 


Montage et fonction- 
nement (Voir le schéma 
de montage, fig. 2). — 
L'un des 4 plots, celui op- 
posé au grand plot (plot 
n° 1), est relié au fil A, fil 
de retour commun à la lu- 
mière et à la radio. (Ce fil 
de retour commun est celui 
des deux gros fils ne pas- 
sant pas par l'interrupteur 
à mercure). Le plot n° 1 se 
trouve en même temps con- 


necté au balai de contact. 

utres plots du Fig- 2. — Schéma de montage : A, fil de retour; B, arrivée courant Radiologie; 

Les 5 a p ` C, arrivée Lumière: D, retour lumière (inutilisée); Dy, dynamo génératrice; 

commutateur sont reliés Im, interrupteur å mercure de la bobine; Iu, interrupteur de circuit de la bobine; 

: y ir- Pr, primaire de la bobine; Rh, rhéostat de réglage; La, lampe de couleur; 
respectivement avec le ci Lb, lampe blanche; Co, commutateur. 


cuit primaire de la bobine 
(plot n° 2), et avec chacune des deux lampes blanche et rouge ou bleue, disposées dans la 


(t) Constructeur : F. Barby, 18, rue du Bocage, Ile-Saint-Denis (Seine). 


M. Chassard. — Commutateur pour Radiologie. 133 


salle (plots ns 3 et 4). De celte façon l'arrivée du courant dans le circuit primaire de la 
bobine s'effectue par le gros fil B passant par l'interrupteur à mercure, le retour par le fil 
commun A; de même, l'arrivée du courant dans le circuit des lampes s’effectue par le petit 
fil C, le retour par le fil commun A. Le fil D mest pas utilisé, comme nous l'avons dit plus 
haut. 

Six arrêts, également espacés, avec verrouillage à bille sont disposés sur la course circu- 
laire du balai. La commande de ce balai se fait à pleine main, sans danger d’étincelles, par le 
couvercle isolant. Un point de repère, placé sur le couvercle, indique à chaque instant la 
position du balai. Chaque arrêt donne l’une des six combinaisons dont nous avons parlé. Le 
balai peut tourner dans un sens ou dans l'autre, et cela permet de faire varier à volonté la 
succession des combinaisons. 

Ce commutateur, simple et peu encombrant, offre l'avantage d'une commande rapide, sans 
intermédiaire et sans tâtonnement, des diverses manœuvres radiologiques; il donne le 
maximum de combinaisons. Nous l’utilisons aux armées depuis plusieurs mois et nous croyons 
utile de le signaler à nos confrères. 


au moyen de galets, sur deux tubes — tubes 


DISPOSITIF SIMPLE POUR TRANSFORMER 
LA TABLE RADIOLOGIQUE DE GAIFFE, MODÈLE DES ARMÉES, 
EN TABLE RADIO-CHIRURGICALE 


Par M. DREVON 


L'emploi’de plus en plus fréquent de l'extraction des projectiles sous le contrôle de l'écran, 
nous a amenés, mon manipulateur Floris et moi, à adapter un très simple dispositif à l'excellente 
table militaire, du modèle Gaiffe, qui 
me semble posséder le maximum de 
qualités de robustesse nécessaire à un 
malériel mobile. Je n'ai pas la préten- 
tion, bien entendu, de présenter un 
modèle nouveau; il ne s’agit que d'une 
modification facile — nous l'avons faite 
aux armées par nos propres moyens — 
de la table que possèdent la plupart 
des installations du service de santé 


produire, autant que possible et en 
plus modeste, les tables radiologiques 
du modèle de Belot, de Belot-Ledoux- 
Lebard ou de Réchou. Ce dernier 
avait d'ailleurs fait construire, dans la 
Fig. 1. — Chariot parte-cupule sorti de ses glissières. 10° région, des modèles simplifiés de 

sa table, et nous nous en sommes ins- 

pirés. Je ne veux donc qu'indiquer ici un moyen facile de tirer parti de tous les éléments de 
la table de Gaiffe, modèle des armées, pour les adapter à tous nos besoins. Les photographies 
ci-contre feront mieux comprendre que toute 
description le dispositif que nous avons 
adopté : un chariot de bois (fig. 1} glisse, 


de chauffage central, par exemple — de la 
longueur de la table (fig. 2). Un deuxième 
chariot portant un diaphragme, une cupule 
et un porte-ampoule de Gaiffe, glisse dans le 
premier, suivant le sens de la largeur. Les 
deux mouvements, longitudinal et latéral, 
sont produits au moyen de la même tige, nn ET ETES 
allongée, du diaphragme. Le glissement el SAT he MPa Lt ge: g 
la mR a extrêmement simples et ts nn tte té dé 
sont facilités du fait qu'ils se font par la 
même tige. Des sabots de bois permettent de Fig. 2. — Table militaire avec son chariot en place. 
placer la table à hauteur chirurgicale pour 

l'extraclion, sous le contrôle de l'écran et avec la bonnette. Pour plier la table, les deux tubes 


— = 


sont décrochés des crampons qui les fixent aux quatre pieds; une boîte contient le chariot 


avec tout son matériel monté : diaphragme, cupule et ampoule, ce qui permet une installation 
extrêmement rapide pour les formations radiologiques mobiles. 

Le fait que plusieurs de nos confrères, ayant eu l'occasion de voir notre dispositif, l'ont 
fait construire pour leur service, nous a incité à le faire connaître comme un moyen de fortune 
pour remplacer les tables radio-chirurgicales plus parfaites, tout en utilisant un matériel cou- 
rant, qui a des qualités indispensables pour le service aux armées. 


de l'avant. Nous avons essayé de re- ` 


DESCRIPTION D'UN NOUVEAU TYPE DE TUBE COOLIDGE 
| A RADIATEUR” 


Par M. PILON 


L'armée Américaine, pour ses postes ‘radiologiques de campagne, vient de créer un 
ensemble d'une extrême simplicité. Le tout se compose : d'un transformateur haute tension 
55000 volts environ, d'un transformateur pour l'allumage du filament du tube et d’un tube 
« Coolidge » à radiateur. Le tube, sélectionnant lui-même son courant, est donc branché direc- 
tement sur le transformateur; il n'utilise qu'une phase du courant. 

La différence de potentiel reste constante; quant à l'intensité elle est réglée par la tempé- 
rature du filament. 

L'opérateur na donc plus à surveiller qu'un appareil de mesure : le milliampèremètre; 
toute la manœuvre est faite par une seule manette. 

Ce résultat aurait pu être obtenu par le type de tube déjà connu, sous condition d'em- 


Fig. 1. — Tube Coolidge à radiateur. 


ployer un tube à large point d'impact. Mais, d'autre part, comme les installations transpor- 
tables doivent servir à la radioscopie et à la radiographie et qu'il y a intérêt à ne leur demander 
qu'une faible quantité d'énergie, on se trouve dans l'obligation de se rapprocher du sujet, donc, 
nécessairement, d’avoir un très petit point d'impact. 

Le premier type de tube Coolidge, qui a une anticathode constituée d'un bloc de tungs- 
tène, peut sélectionner lui-même son courant, mais seulement sous condition que l'énergie 
appliquée ne porte pas le point d'impact à une température voisine de celle du filament catho- 
dique. Aussitôt qu'une partie quelconque du foyer est chauffée à une température suffisante, 
elle émet une grande quantité d'électrons et, en conséquence, le tube laisse passer l'onde 
inverse s'il est branché directement sur du courant alternatif. Le faisceau cathodique produit 
par l'onde inverse part du point d'impact, normalement à la face de l'anticathode, pour venir 
frapper, en un mince pinceau, la paroi de l'ampoule un peu en arrière de la cathode. Le verre 
devient, à cet endroit, nettement fluorescent, s'échauffe et généralement se fêle. Comme l'air 
entre à ce moment dans l'ampoule et que l’étincelle jaillit entre les électrodes, on pourrait 
croire, si on ne connaissait pas le phénomène, que le tube vient d’être percé par étincelle. 1] 
est donc indispensable d'éviter l’échauffement du point d'impact au delà de la limite dange- 


(1) Licence pour la France : « Sociélé anonyme des Établissements H. Pilon ». 


136 Pilon. — Nouveau type de tube Coolidge à radiateur. 


reuse. Pour résoudre le problème posé ci-dessus, il a donc fallu donner à l’anticathode une 
masse calorifique importante et la munir d'un radiateur suffisant. 

Ce nouveau tube (fig. 1) est d'un tout petit diamètre : 95 millimètres, rendu possible par 
la diminution considérable de la radiation calorifique de l'anticathode. La tige d'anticathode 
(fig. 2), est constituée d'une barre de cuivre rouge de 15 millimètres de diamètre qui traverse 
le verre du col d'anode, par l'intermédiaire d'un collet en platine, pour aller se joindre à un 
radiateur. Le corps même de l’anticathode est constitué d’une masse de cuivre rouge spécia- 
lement purifié dans laquelle est noyée le miroir d'anticathode, qui est constitué d'un disque de 
tungstène de 10 millimètres de diamètre. Cet ensemble formé est soudé électriquement à une 
lige de cuivre rouge qui sort à l'extérieur du ballon pour se réunir à un radiateur à ailettes. Le 


-i quete nn EAU D 


Fig. 2. — Tige d'anticathode du tube. 


passage à travers le verre est réalisé comme dans les tubes ordinaires au moyen d’un collet en 
platine fixé d’un côté au cuivre de l’anticathode et de l’autre au verre. 

Dans le type à radiateur, le passage de l’onde inverse est donc supprimé du fait même des 
dispositifs de construction du tube qui est prévu pour éliminer rapidement la chaleur du point 
d'impact et, normalement, le miroir n'atteint pas une température telle qu'il puisse être le 
siège d’une émission électronique appréciable alors que dans le type du tube Coolidge ordi- 
naire, l’anticathode formée d'un bloc de tungstène arrive rapidement à une certaine tempéra- 
ture qui n'est éliminée que par rayonnement; l’anticathode peut donc au bout d’un temps très 
court émettre des électrons et rendre par conséquent le tube dissymétrique. 

Ce modèle de tube à radiateur a été établi pour supporter pendant le temps nécessaire aux 
plus longues radiographies et pour la radioscopie, jusqu'à 5 mA sous 12 centimètres d'étincelle 
équivalente. Dans des cas de radiographies rapides, on peut lui demander jusqu’à 10 mA sous 
12 centimètres d'E. E. pendant 10 à 12 secondes par exemple. 

Tel est le nouveau modèle de tube dont va être muni le nouvel appareillage de campagne 
de l'Armée américaine. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


La radiologie dans l'armée américaine. — 
Conférence faite aux médecins radiologistes 
du Service de Santé U. S. (The Americ. Journ. 
of Roentyenology, 1V, 7 Juillet 1917, p. 555.) 


Des écoles de perfectionnement pour les ‘radio- 
logistes de l’armée américaine fonctionnent à Balti- 
more, Richemond, New-York, Kansas- City, Chicago, 
Boston, Los-Angeles et Philadelphie. Les radiolo- 
gistes civils qui y sont admis doivent justifier de 
connaissances techniques déjà satisfaisantes, et y 
reçoivent pendant trois mois un enseignement sur- 
tout pratique. La comimission d'organisation a décidé 
de n’enseigner officiellement que la pratique de 
trois méthodes de localisation des corps étrangers, 
savoir : 

Le procédé par linstrumentation de Sutton, 

La méthode de Ilaret, 

Le compas de Hirtz. 

Le choix de ces trois méthodes n'implique pas 
l'exclusion des autres procédés, qui pourront toujours 
être employés par les radiologistes. Il a simplement 
pour but d’unitier le matériel, et d'obliger le praticien 
à savoir se servir correctement de l'outillage qu'il 
aura à sa disposition dans toutes les formations. 

CHARPY. 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


Ducellier. — Pince pour extraction des projec- 
tiles sous le contrôle des rayons X. (Riun. 
Médic. Chir. de la VIII armée, 3 Avril 1917, in 
Presse Médic., Juin 1917.) i 


L'A. a essayé un grand nombre de pinces à corps 
étrangers, toutes présentent des défauts graves. 

La pince spéciale, dite de Vullyamoz, en particulier, 
est inutilisable. La pince qu’il a fait construire par 
la maison Gaiffe rappelle par sa forme générale une 
pince à corps étrangers de l'oreille, mais elle est 
plus forte, plus coudée, ses anneaux sont plus 
reculés et plus larges et ses branches prenantes, à 
emboitement en U et à mors creux légèrement 
dentelés sur les bords, assurent une prise certaine 
du projectile, sans torsions des branches, quelle que 
goit sa forme E. D. 


T. Thorne-Baker. — L'écran renforçateur, ses 
propriétés, ses usages. (Archives of Radiology 
and Electrotherapy, Avril 1918, p. 352 à 555 avec 
2 fig.) 


L’A., après quelques renseignements sur les autres 
substances pouvant servir à confectionner des écrans 
renforçateurs, estime que les écrans ordinaires au 
Tungstène peuvent durer 10 ans, qu'il faut une 
épaisseur d'autant plus grande de Tungstène qu'on 


se sert de rayons plus pénétrants; enfin que les 
plaques impressionnées par un écran doivent être 
développées beaucoup plus à fond que les radio- 
graphies vraies. A. LAQUERRIÈRE. 


Francis Hernaman-Johnson (Londres) — Consi- 
dérations sur les différentes méthodes ‘actuel- 
les de chauffer le filament du tube Coolidge. 
(Archives of  Radioloyy and Electrotherapy, 
Mai 1918, p. 565 à 571.) 


Article de revue qui cite et discute les différents 
procédés exposés dans les derniers numéros du 
même journal, procédés dont l'analyse a été faite 
dans le journal de Radiologie. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Loubié (Paris). — Une application pratique du 
Procédé de Repérage de Strohl. (Paris Médical, 
25 Mai 1918, n° 21 p. 415-418.) 


L'A. décrit le dispositif qu'il a réalisé pour rendre 
plus pratique encore, et surtout plus précis l’excel- 
lent procédé de Strohl. E. DECHAMBRE. 


H. Beclère (Paris). — L'examen radiologique au 
lit du blessé (Presse medicale, 50 Mai 1918, 
p. 275 à 216 avec 1 fig.) 


Outre l'examen prealable que tout blessé doit 
subir à son entrée à l'hôpital d'évacuation, il faut 
pratiquer de fréquents examens chez 1° les fracturés, 
X les blessés du thorax, afin de suivre l’évolution. Il 
faut alors avoir un matériel facilement transportable 
(le meuble Ledoux-Lebard) permettant au radiologiste 
muni d’une bonnette, de faire ces examens au lit 
mème du blessé dans les différentes salles de 
l'ambulance. A. LAQUERRIÈRE. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Duhem (Paris). — La collaboration radio-chi- 
rurgicale. (Archives d'électricité médicale et de 
Physivthérapie, Mai 1918, p. 198 à 205.) 


De son expérience aux armées, l’A conclut que ce 
qui importe plus qu'une localisation rigoureuse c’est 
la « symbiose » du radiologiste et du chirurgien. Il 
estime que le groupe chirurgical devrait être cons- 
titué par une équipe À, pour les grandes opérations, 
de deux équipes B, et d'un radiographe (qui peut 
suftire aux trois équipes). le tout devrait être indivi- 
sible. Le radiologiste devrait avoir son matériel trans- 
portable de facon à ne pas s'inquiéter des différences 
de forme de courant, de vollage, etc., qu'il peut rencon- 
trer. Le matériel chirurgical au contraire, interchan- 


138 


.geable, et le matériel de stérilisation, devrait ètre un 
matériel tixe des HH. O. E., n'encombrant pas le groupe 
chirurgical dans ses déplacements. 

A. LAQUERRIBRE. « 


Van de Maele. — Le Radiodiagnostic en Patho- 
logie interne. (Arch. Med. Belges, Mai 1918, n°3, 
p. 279 à 300.) 


Excellente revue des indications de l'exploration 
radiologique et des renseignements qu'elle peut 
donner dans les affections pleuro-pulmonaires, cardio- 
vasculaires, dans les affections du tube digestif, du 
foie et des voies urinaires. E. DECHAMBRE. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Mussio Fournier (Montevideo) — Un cas 
d'achondroplasie avec antécédents familiaux 
d'hypothyroïdisme. (Anales de la Facultad de 
Medicina, li, Janv. et Fév. 1918, p. 892, 4 
radiogr.) 


L'A. présente l’observation d'un jeune homme de 
15 aus, atteint d'achondroplasie. Deux oncles et une 
tante ont présenté des accidents plus ou moins 
graves d'hypothyroïdisme. La radiographie décèle 
les anomalies suivantes. L'extrémité inférieure du 
radius est augmentée de volume, la soudure de la 
diaphyse et de l’épiphyse est plus complète que 
chez un sujet normal de mème àge. L’extrémité 
inférieure du cubitus est également augmentée de 
volume ainsi que l'apophyse stvloide. La soudure 
épiphyso-diaphysaire est complète. Les os du carpe, 
du métacarpe et des phalanges sont élargis et rac- 
courcis. Le 4° métacarpien est un peu plus court que 
les autres (signe de Lévi). Au membre inférieur, les 
extrémités des os sont élargies, les condyles du 
fémur sont larges, irréguliers, à saillies prononcées, 
avec persistance du cartilage. Le tibia est incurvé, 
les soudures épiphyso-diaphysaires sont complètes. 
La tête péronière atteint le niveau de Plinterliwne 
articulaire. A la hanche, le bord supérieur du grand 
trochanter est au mème niveau que la portion supé- 
rieure de la tète fémorale, ovalaire et agrandie. La 
cavité cotyloïde est peu profonde, l'iléon est épaissi 
et ramassé. 

Parmi les nombreuses théories émises pour expli- 
quer ces lésions, l'A. opine pour celle de l'hyper- 
sécrétion interne de la glande génitale, chez un sujet 
en état d’hypothyroïdisme congénital. De fait, la pré- 
cocité génitale du sujet. lhypertrichose, le dévelop- 
pement de la musculature, apparition de tous les 
signes d'une masculinilté robuste, paraissent militer 
en faveur de cette hypothèse. CHARPY. 


J. Ohiman. — Atrophie osseuse. (Revue d'ortho- 
pédie, Avril 1918.) 


L'auteur étudie sous le nom d'atrophie osseuse de 
Südeck, l'atrophie bien connue que subit un os dans 
certaines conditions pathologiques, au voisinage d'un 
foyer tuberculeux, d’une lésion articulaire, d'une 
fracture. Son travail est basé sur l'examen de 6 cas 
de fractures par traumatisme de guerre. 

Au début, la transparence de l'os (à la radio) pendant 
la période aiguë n'est pas uniforme, mais mouchetée 
de points restès plus denses. Le tissu spongieux est 
coupé de trous plus ou moins bien circonscerits par 
des cloisonnements peu nets et épaissis. 

Dans la période d'état, l'image n'est plus floue, 
mais nette, la structure de l'os est très évidente, 
mais la transparence est très grande, et dans un 
fond uniformément clair on voit se dessiner de très 
fins quadrilatères de cloisons osseuses. Dans le 
tissu spongieux l'absence de toute structure est très 
étendue. 


Rayons X. 


Les limites de l'os sont marquées par une ligne 
très tranchée, mais très fine. Dans les cas extrêmes, 
la transparence peut s'étendre à los tout entier, 
qui semble ètre en verre. L'auteur attribue cet état à 
des lésions trophiques d'origine nerveuse. Dans les 
fractures la consolidation est retardée quand cette 
atrophie se produit, on aurait mème signalé des cas 
de pseudarthroses. E. DECHAMBRE. 


Godet-Boiïsse (Bordeaux). — Absence congénitale 
du radius (/tev. d'orthop.,t. V, n°5, 6, p. 445, 
I radiogr.) 


I s'agit d'une absence congénitale du radius, net- 
tement attribuable à la compression de la main par 
des circulaires du cordon trouvés étroitement appli- 
qués sur le bord radial de lavant-bras lors de l'accou- 
chement. A la radiographie, les 4 derniers doigts et 
leurs métacarpiens sont normaux, le pouce et son 
métacarpien sont absents, le carpe est atrophié, luxé 
vers le bord externe. Le radius est absent. On découvre 
cependant un petit noyau cartilagineux dans la partie 
supérieure de l'avant-bras, qui en représente le ves- 
tige. Le cubitus est plus épais que normalement, et 
que celui du côté opposé, mais sa longueur est de 
moitié plus petite. CHARPY. 


Casne (Paris). — Résultats éloignés d’une résec- 
tion du coude. (Rev. d'orthop., t. V, 5-6, p. 48, 
2 radiogr.) 


LA. publie l'observation d’un enfant de 12 ans qui 
subit 9 ans auparavant la résection du coude droit, 
à la suite d'une arthrite tuberculeuse. L'opération fut 
suivie d'abcès et de fistules qui nécessitèrent d'autres 
interventions. Actuellement la radiographie montre 
une atrophie osseuse considérable du squelette du 
membre supérieur, portant sur lépaisseur des os, 
qui sont d'une gracilité et d’une transparence ex- 
trème. L'extrémité inférieure de lhumérus est lamel- 
laire, la cavité olécränienne est transformée en un 
vaste orilice triangulaire, l'extrémité supérieure de 
l'os de l'avant-bras est méconnissable. Ces dvstro- 
phies sont dues à latrophie réflexe, ce qui montre 
bien que la résection ne met pas à l'abri de ces mani- 
festations, et qu'elle peut mème en être la cause. 
L'A. conclut en disant que ces constatations aug- 
mentent encore le discrédit qui règne de pivs en plus 
sur les résections chez les jeunes enfants 

CHARPY. 


Codet-Boisse (Bordeaux). -- Deux cas d'arrêt de 
développement du fémur. (Rev. d'orthop., t. V, 
n° 5-6, p. 457, 2 radiogr. à tig.) 


L'A. rapporte un cas d'aplasie fémorale si marquée 
que l'on pourrait presque dire absence congénitale 
du fémur. Il s'agit d’une fillette de cinq mois chez 
laquelle le pied droit, par suite de l'arrêt de dève- 
loppement de la cuisse, arrivait au niveau du genou 
gauche. La radiographie montre que le fémur droit 
n'a que # centimètres et demi de longueur, contre 
14 centimètres à gauche. L’épiphyse inférieure 
mesure 2 centimètres de large à gauche, 1 centi- 
mètre à droite. L'’articulation du genou a un aspect 
normal. Le col du fémur est à peine ébauché, et 
forme une sorte de crochet. sans rapport de voisi- 
nage avec la cavité cotyloïde, d'ailleurs mal formée. 
A gauche d’ailleurs, la cavité cotyloïde est également 
anormale, et il existe une luxation de l'articulation, 
ce cas est à rapprocher d'un autre observé quelques 
années auparavant par PA. Le fémur, plus grèle, 
présentait un raccourcissement de 7 centimètres: 
mais il n'y avait pas altération de sa forme ni des 
extrémités osseuses, dont l'accroissement se fil nor- 
malement; avec conservation des longueurs propor- 
tionnelles. H semble que si, dans ce dernier cas, on 
peut incriminer, avec Potel, des tares des parents 


Rayons X. 


ou des troubles de fonctionnement de leurs glandes 
à sécrétion interne, il faille, dans la première obser- 
vation, invoquer exclusivement une compression intra- 
utérine, ayant déterminé l'atrophie du bourgeon fé- 
moral. CHARPY. 


Guiddo-Engelmann. — Un cas rare d'absence 
congénitale du fémur. (In Revue d'orthopédie, 
Avril 1918.) 


L’A. sous le nom impropre d'absence congénitale 
du fémur, décrit un cas d’atrophie et de déformation 
de cet os datant de la naissance. 

Le fémur ma que 20 centimètres de long, tandis 
que le fémur sain en a 43; le patient a actuellement 
27 ans. A la radio le genou est normal, mais la tète 
fémorale est subluxée par en bas, l'extrémité supé- 
rieure du grand trochanter s'articule avec los iliaque 
au-dessus de la cavité cotyloïde par une néarthrose, 
la portion sous-trochantérienne du fémur fait avec 
le reste de la diaphyse fémorale un angle aigu 
saillant en dehors. L'autėur pense qu'au niveau de 
cet angle il y a eu primitivement une pseudarthrose 
congénitale du fémur (fracture intra-utérine). 

E. DECHAMBRE. 


Bailleul et Fabre (J.). — Luxation interphalan- 
gienne d'un orteil. (Rev. d'orthop., V, n” 5-6, 
p. 455, 1 radiogr.) 


Les A. rapportent un cas de luxation interpha- 
langienne de la deuxième sur la première phalange 
du second orteil survenue chez un homme de 48 ans, 
pendant son sommeil, sans cause extérieure. La 
radiographie décèle une périostose du deuxième 
métatarsien. lI} s’agit évidemment d'une périostose 
bacillaire, les antécédents personnels du malade met- 
tent hors de doute cette interprétation clinique. 


CHARPY. 


Hall-Edwards (Armée anglaise). — Fracture du 
sésamoïde. (Archives of radiology and electro- 
therapy, Mai 1918, p. 581 et 582 avec 2 fig.) 


Observation d’un sujet présentant des douleurs 
récidivantes chez lequel la radiographie montre le 
sésamoïde externe du gros orteil divisé en 3 parties 
(alors qu'il n’y a pas division du coté sain.) L'A. 
estime qu'il s’agit d'un sésamoïde non pas naturel- 
lement divisé, mais fracturé. 

Réflexions. Ayant vu un cas de douleurs réci- 
divantes d’un seul côté chez un malade qui avait 
des deux côtés le sésamoïde divisé en deux, je ne 
puis admettre que sous réserves, la fracture dans le 
cas présent. A. LAQUERRIÈRE. 


P. Japiot (Lyon). — Le canal nourricier de 
l'iléon, son aspect radiographique et son intérêt 
pour le diagnostic des fractures de l'aile iliaque. 
(Archives d'électricité médicale et de Physiothé- 
rapie, Mai 1918, p. 195 à 197 avec 2 fig.) 


Le canal nourricier est situé à la partie posté- 
rieure de la fosse iliaque interne. Sa situation est 
variable selon les sujets. Il a habituellement l’aspect 
d'un V à sommet inférieur et à branches inégales. 
Il n’est pas très fréquemment visible sur les radio- 
graphies et sa visibilité est faible (le rechercher au 
négatoscope). Les fractures de l'aile iliaque sont 
faciles à reconnaitre quand elles sont complètes et 
s'accompagnent de déplacement; mais si elles sont 
incomplètes, si ce sont seulement des fissures elles 
peuvent ètre confondues avec l’image du canal nour- 
ricier. Dans le doute il faut faire la radiographie des 
deux côtés ‘afin de ‘pouvoir comparer, comme le fit 
l'A. dans l’exemple qu'il cite. À. LAQUERRIÈRE. 


139 


Giroux et Verdier. — Un cas de côte cervicale 
supplémentaire. (Paris Médical, 20 Avril 1918, 
p. 918.) 


Les A. relatent ce cas découvert fortuitement car 
il ne s'accompagnait d'aucun trouble fonctionnel. 
« Sur l'épreuve radiographique on note une hyper- 
trophie des deux apophyses transverses de la sep- 
ième cervicale et, articulée à la septième apophyse 
transverse gauche et fixée au corps de la septième 
cervicale, une côte supplémentaire plus grèle que les 
côles sous-jacentes. Cette côte cervicale vient s’arti- 
culer par son extrémité distale avec une tubérosité 
du volume d’une noisette largement implantée sur 
la première côte. » E. DECHAMBRE. 


Froelich (Nancy). — Spondylite tuberculeuse fu- 
gace. (Revue d'orthop., V, 5-6, p. 395.) 


Présentation de 6 cas de mal de Pott fugace carac- 
térisé par la courte durée des symptômes et leur 
disparition complète avec le retour de l'intégrité du 
rachis. Malgré la constance des signes cliniques ob- 
servés, douleurs spontanées localisées à un point du 
rachis, douleurs à la pression sur les apophyses épi- 
neuses, rigidité du rachis au niveau de la portion 
lésée, attitude vicieuse, soit en cyphose, soit en lé- 
gère scoliose, la radiographie, dans ces six cas n’a 
pas pu déceler la moindre lésion au niveau des corps 
vertébraux examinés. CAARPY. 


Lance (Paris). — Étude expérimentale des ma- 
nœuvres de Forbes et d’Abbott dans le traite- 
ment des scolioses graves. (Rev. d'orthop., V, 
n° 5-6, p. 405, 16 radiogr.) 


Nous retiendrons de cet article les indications sui- 
vantes, relatives à l’étude radiologique de la rotation 
vertébrale. 

4° Apophyses épineuses — S'il n'y a pas rotation, 
l'apophyse épineuse est verticale, et l'ombre de sa 
pointe est située sur l'axe vertical de la vertèbre. 
— S'il y a rotation, l'ombre de la pointe de lapo- 
physe épineuse se projette à droite ou à gauche 
de cet axe. Elle se dirige en sens inverse de la rota- 
tion du corps vertébral. 

L'utilisation d’un petit repère cutané opaque placé 
sur toutes les apophyses épineuses permet de dis- 
tinguer dès le premier abord l’apophyse qui a subi 
un déplacement. 

2° Ares latéraux. — Leur projection se fait de chaque 
côté de la vertèbre sous forme d’une petite zone claire, 
ovalaire et verticale, entourée d'une ligne sombre. 
L'ensemble forme sur la colonne vertébrale deux ran- 
gées superposées. S'il n'y a pas rotation, la distance 
entre chacune de ces zones et le bord correspon- 
dant de la vertèbre est la même des deux côtés. S'il 
y a rotation, elle est inégale, et Pon voit apparaitre 
plus de corps vertébral du côté vers lequel ce corps 
vertébral a tourné. 

3° Apophyses transverses. — Leur projection est égale 
des deux cotés; elle se fait en raccourci puisqu'elles 
sont obliques d'avant en arrière et de dehors en 
dedans. Quand la vertèbre tourne, l'apophyse trans- 
verse qui se porte en avant, vue de plus en plus 
transversalement, semble s'allonger, celle qui se porte 
en arrière parait diminuer, et son ombre finit par dis- 
paraitre dans celle du corps vertébral. 

& Cotes. — S'il ny a pas de rotation, la tête des 
côtes n’est pas visible en entier de chaque côté du 
corps vertébral, dont l'ombre cache en partie l'arti- 
culation costo-vertébrale. S'il y a rotation, du côté 
qui se porte en avant, la tète costale devient plus ou 
moins visible. On peut mème observer l'interligne 
articulaire. Du côté opposé, une portion plus ou 
moins considérable de la tète el du col sont éclipsées 
par l’ombre du corps vertébral. CHARPY. 


140 Rayons X. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


G. Caillods et L.Cornil. — Variations de l'ombre 
cardiaque à la radioscopie durant la compres- 
sion oculaire. (Soc. de Biologie, 9 Mars 1918, in 
Presse Médicale, 21 Mars 1918.) | 


Les A. ont fait les constatations suivantes: 1° Entre 
la 10° et la 20° seconde de compression, le bord ven- 
triculaire gauche se déplace progressivement .en 
dehors; son maximum de dilatation est atteint de la 
30° à la 45° seconde. Dès l'arrèt de la compression, le 
bord gauche revient peu à peu à sa limite primitive en 
un temps variant de 50 à 50 secondes. 2° Les modi- 
fications portent uniquement sur le bord ventriculaire 
en entier dans 71,5 pour 100 des cas, ses trois quarts 
inférieurs dans 11,5 pour 100 des cas, sa moitié 
inférieure dans 17 pour 100 des cas. Elles sont 
variables aussi quant à leur siège; maximum : partie 
moyenne du bord ventriculaire gauche (54,8 pour 100;; 
minimum : région de la pointe (29,1 pour 100); dila- 
tation partie moyenne égale à celle de la pointe 116,1 
pour 100). Enfin son intensité varie de 2 à 15v®. La 
vérification de cette dilatation ventriculaire gauche 
peut ètre faite d'autre part en mesurant l'angle volu- 
métrique ventriculaire avant et pendant la com- 
pression. E. D. 


L.Cornil et G. Caillods (Paris). — Étude com- 
parée des réflexes oculo-cardio-modérateur 
et oculo-cardio-dilatateur. (Comptes rendus des 
séances de la Societé de Biologie, 27 Avril 1918, 
p. 599 à 401.) 


4° Dans 75 pour 100 des cas on a constaté un ralen- 
tissement du pouls d'importance variable. — Ce 
ralentissement a toujours coïncidé avec une dila- 
tation indiscutable du ventricule gauche, mais sans 
qu'il soit possible d'établir jusqu'à ‘présent une 
relation nette entre les deux phénomènes, la dila- 
tation ayant quelquefois été faible pour un ralentis- 
sement notable. 

2° Dans 20 pour 100 il y a eu inversion du réflexe 
cardio-modérateur (accélération de 2 à 15 pulsations), 
la dilatation était alors toujours moins marquée que 
quand on constatait un ralentissement. 

5 Dans 5 pour 100 de cas pas de modification du 
pouls et cardio-dilatation faible. 

| A. LAQUERRIÈRE. 


Caillods et L. Cornil (Paris). — Note complé- 
mentaire sur l'étude radioscopique du réfiexe 
oculo-cardio-dilatateur. (Comptes rendus des 
séances de la Société de Biologie, 27 Avril 1918, 
p. 398 et 399.) 


Les A. insistent sur la difficulté d'obtenir une 
immobilité absolue du sujet : ils fixent en particulier 
la tète dans une encoche taillée dans la partie supe- 
rieure du cadre du châssis. La principale modifi- 
cation qu'ils ont observée est le déplacement en 
dehors, parfois considérable, de la limite du ventri- 
cule gauche sans que sa base ou sa pointe soient 
déplacées. lls admettent que, si la dilatation de 
l'oreillette gauche existe, elle est radioscopiquement 
très minime; et que la compression oculaire est sans 
action sur le contour droit du cœur et sur l'ombre 
aortico-pulmonaire. A. LAQUERRIÈRE. 


APPAREIL DIGESTIF 


N. S. Finzy. — Diverticules pharyngés. (Archives 
of radiology and electrotherapy, Avril 1918, 
p. 542 à 551 avec 16 fig.) 


Appelés quelquefois à tort diverticules œsophagiens, 


ce sont en réalilé des hernies de la partie postéro- 
latérale du pharynx, derrière le cricoïde, dans les 
tissus lâches situés derrière le pharynx et l’'œsophage. 
Les deux faisceaux du m. crico-pharyngien sont 
séparés et le pharynx n'a plus de soutien musculaire 
dans sa paroi. Pour les voir il vaut mieux employer 
une pâte qu'un lait de bismuth. 

L'A. a pu, quoique la lésion passe pour être rare, 
en réunir, en quatre ans et demi, 8 observations dont 
il donne les radiographies. A. LAQUERRIÈRE. 


E. Hummer et G. Moppert. — Dilatation mercu- 
rielle et cathétérisme radioscopique des rétré- 
cissements cicatriciels de l’æœsophage. (Revue 
de la Suisse Romande, n° d, Mai 1917, in Paris 
Médical, 8 Juin 1918.) 


Le mercure métallique présenterait des avantages 
notables sur les pâtes opaques : grande mobilité et 
absence d'adhérence aux parois de læœsophage; 
collection de la totalité de la masse mercurielle au- 
dessus de l'obstacle, pénétration plus facile dans 
l'intérieur du rétrécissement. Quant à la crainte 
d'intoxication, elle serait chimérique, car le mercure 
métallique ne se résorbe guère. E. DECHAMBRE. 


G. Mouriquand et L. Bouchut.'— Les dyspepsies 
de guerre. (Presse médicale, 6 Juin 1918, p. 281 
et 282.) 


Les symplômes sont peu yariés et l’on peut ra- 
mener la description à 3 types : flatulent; dou- 
loureux; avec vomissements. Sur 200 de ces malades, 
examinés par Chanoz 150 fois l'estomac était radio- 
scopiquement normal, cinq fois il paraissait y avoir 
hypertonie : contractions exagérées, encoches transi- 
toires, évacuation exagérée. 45 fois on constatait de 
l’atonie : bas fond abaissé, contractions rares, éva- 
cuation légèrement retardée. 

Dans le premier groupe il + avait 110 dyspepsies 
flatulentes. Dans le troisième 23 dyspepsies doulou- 
reuses. Les 5 hvpertoniques se rencontraient chez 
des vomisseurs, mais les voinisseurs comptaient une 
égale proportion d’estomacs normaux et d’estomacs 
atoniques. A. LAQUERRIÈRE. 


Domino Prat (Montevideo). — Les rapports du 
côlon et du diaphragme dans l’hypocondre 
gauche. (Anales de la Facultad de Medicina, Il, 
Janvier 1948, p. 875, 6 fig.) 


Souvent il n’y a pas concordance entre les données 
théoriques de l'anatomie topographique recueillies 
par l'étude du cadavre, et les données pratiques 
relevées sur le vivant, au moment de l'examen radio- 
logique, par exemple. C'est ainsi que les rapports 
du côlon et du diaphragme, dans l'hypocondre gauche, 
sont entièrement différents, selon qu'on les étudie 
dans un traité d'anatomie, ou au contraire, sur le 
vivant. Il est classique de les passer sous silence, 
parce qu'on ne peut pas les observer sur le cadavre. 
Cependant if n'est pas un radiologiste qui n'ait eu 
l'occasion d'observer un déplacement de lestomac 
de gauche à droite. sous l'influence d'un côlon, 
rempli de gaz et distendu, venant alors au contact 
de la coupole diaphragmatique. I suffit d’ailleurs 
d'insuffler le colon par la voie rectale, pour le voir, 
chez la plupart des individus examinés à écran, 
reprendre le contact avec le diaphragme, position 
qu'il a normalement chez eux, mais qui a pu se 
trouver modifiée par l'évacuation complète précédant 
tout examen radiologique intestinal. — Ces rapports 
sont d'ailleurs variables, tantôt minimes, tantôt plus 
étendus, ils peuvent s'étendre sur X, 10 et 12 centi- 
mètres. Le còlon peut même déformer la coupole dia- 
phragmatique, et pénétrer dans la cage thoracique. 
Dans un cas cité par l'A. et dont la radiographie est 


Rayons X, 


présentée, le côlon avait contracté des adhérences 
importantes avec le diaphragme. Il découle de Pen- 
semble de ce travail que le radiologiste doit avoir 
présent à la mémoire cet ensemble de faits, de même 
que le chirurgien, appelé à intervenir dans des cas 
de blessures de l’hypocondre gauche par armes à 


feu ou par armes blanches. CHARPY. 
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 
Fullerton (Armée Anglaise). — Sur l'emploi 


d'une sonde urétérale opaque aux rayons X. 


pour la localisation des projectiles dans la ré- 
gion du rein et de l’uretère. (Journ. of R. A. 
M. C., Juillet 1917, in Arch. Méd. Belges, Janvier 
1918.) 


La difficulté est souvent grande de localiser nn 
projectile dans la région rénale suriout qu'il faut 
tenir compte de la grande variabilité individuelle 
dans l'épaisseur des parois abdominales. 

LA. a recours à la radiographie stéréoscopique 
après introduction dans le bassinet par voie endos- 
copique d'une sonde urétérale opaque aux rayons X. 
Dans cette technique il faut se souvenir que la sonde 
introduite dans le bassinet arrive à buter la plupart 
du temps dans Île calice supérieur. En tout cas il 
suflit d'une pyélographie au collargol pour y fixer sa 
situation exacte. E. D. 


Pousson (Bordeaux). — Deux observations de 
corps étrangers (projectiles) de la prostate. 
(Kull. et Mém. Soc. Chir., Paris, 6 Novembre 
4917, in Arch. Med. Belges, Janvier 1918.) 


Les corps étrangers de la prostate, consécutifs aux 
blessures de guerre sont rares. L'A. en rappelle 
quatre cas dans la littérature : il en ajoute deux 
autres. Ces observations donnent comme symptoma- 
tologie intéressante : la première une impossibilité 
absolue d'uriner dans la station verticale (blessé vu 
8 mois après la blessure), le second des mictions 
douloureuses. Dans ce dernier cas le toucher rectal 
permettait de sentir une induration dans un lobe 
prostatique. Dans le premier cas, on eut recours à la 
taille hypogastrique, dans le second à l'incision péri- 
nale. La localisation radiographique et le toucher 
rectal avaient commandé ces deux techniques diffé- 
rentes. 

Marion communique deux autres faits : l’un d'un 
corps étranger enclavé dans la région antérieure de 
l'urèthre prostatique, l'autre dans un des lobes pros- 
tatiques. Jacob y ajoute un autre cas où le projectile 
s'était arrêté dans le lobe gauche de la prostate : au 
cours des manœuvres opératoires ce projectile a dù 
déchirer la muqueuse urétrale et pénétrer dans 
l'urètre postérieur d'où il fut extrait, au niveau du 
col vésical par taille hypogastrique. E. DECHAMRRE. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


A. Petit et Aubourg (Paris).— Radiologie clinique 
et opératoire d'un corps étranger du thorax. 
(Réun. Médic. de la IV* Armée, 10 Mai 1917, in 
Presse Médicale, 4 Juin 1917.) 


Les A. présente l'observation d’un blessé atteint 
d’une plaie pénétrante du thorax et qui fut opéré pour 
l'extraction d'un éclat situé le long de la paroi costale 
interne, comme piqué dans la paroi. Au cours de 
l'intervention, la résection d’une côte fut nécessaire; 
mais ces manœuvres déplacèrent l'éclat qui, du 
pariétal postérieur tomba dans la grande cavité 
pleurale et fut projeté dans le cul-de-sac médiastinal 
antérieur. Le fait fut de suite reconnu par une 
nouvelle radioscopie et le projectile enlevé. 


141 


Les auteurs, en relatant ce cas de migration d’un 
corps étranger au cours de l'intervention, montrent 
tout l’avantage du contrôle intermittent de l'écran 
pour enlever à coup sùr les corps étrangers, toute 
autre méthode ou compas aurait inutilement prolongé 
l'intervention. 


Petit de la Villeon (Paris). — Projectiles pleuraux, 
projectiles diaphragmatiques; leur extraction 
opératoire. (Presse Médicale, 15 juin 1918, p. 302 
et 303.) 


Projectiles des plèvres. Doivent être traités par l'ex- 
traction à la pince sous écran, par boutonnière, opé- 
ration simple ne causant pas de délabrement. Il est 
parfois nécessaire, si le projectile est libre ou libéré, 
de faire imprimer des manœuvres diverses au corps 
de opéré, pour ramener le projectile vers la pince. 
Pour les p. libres toute méthode qui n'est pas basée 
sur l’aide constante des rayons est inférieure. L'ex- 
traction à la pince s'applique aux corps étrangers 
pleuro-pulmonaires ou pleuro-pariétaux. Un point de 
technique important est de toujours employer un 
trajet très oblique à porte d'entrée éloignée du pro- 
jectile. Comme on ne fait qu'une petite boutonnière, 
on ne peut donner à la pince que de petits déplace- 
ments, mais l'amplitude des déplacements possibles 
augmente considérablement au fur et à mesure qu’on 
s'éloigne de la boutonnière servant de pivot: on 
peut ainsi saisir des projectiles situés juste derrière 
une côte. i | 

Par contre les plèvres médiastinales ne doivent 
ètre abordées que par thoracotomie large. 

Projectiles disphrigmatiques. La localisation précise 
est délicate mais l’A. estime que la radioscopie combi- 
néc à la rotation et au déplacement du sujet permet à 
un radiologue entraîné et avisé de donner une ré- 
ponse. Ces p. doivent être divisés en trois groupes. 

4° Diaphragme droit: extraction à la pince sous 
écran par la voie thoracique, autant que possible 
par voie transpleurale, quelquefois par voie transpul- 
monaire, le diaphragme repose sur le foie, et on 
y opère « comme sur une table ». 

2 Dinphragme gauche : recouvre des organes creux 
dont les parois peuvent être plus ou moins intéressées, 
l'extraction à la pince par boutonnière pourrait 
causer une perforation. 

Il faut opérer à ciel ouvert par la voie abdominale 
avec contrôle intermittent de l'écran. 

5° Diaphragine médiastinal et centre phrénique. — 
Là encore il faut opérer à ciel ouvert et par la voie 
abdominale. À. LAQUERRIÈRE. 


DIVERS 


Ombrédanne (Paris). — Angiomes congénitaux et 
gigantisme partiel. (Rev. d'orthop., t. V, n” 5-6, 
p. 451, 2 radiogr.) 


Une enfant de 5 ans, porteuse de taches angio- 
mateuses, réparties de façon irrégulière sur le corps 
et surtout sur les membres inférieurs, présente une 
hypertrophie considérable des deux membres infé- 
rieurs. Hs sont énormes, avec des pieds tels que la 
mère ne peut plus trouver de chaussures pour eux. 
A la radiographie, le squelette des os des jambes, à 
part son hypertrophie, parait normal. Au pied 
gauche, il y a augmentation du volume de tous les 
os, d'autant plus marquée qu'on se rapproche du 
bord interne du pied. Les métatarsiens sont étalés 
en éventail. Au pied droit, les os du tarse, le squelette 
du gros orteil et son métatarsien sont fortement 
hypertrophiés, tandis que les quatre autres orteils 
moins anormaux, ont cependant une longueur inha- 
bituelle. La cause de ces malformations congénitales, 
déja citées par Küss et Joün, Gazet et Pinatelle, 


142 


Caulet et Mercadé est indistincte. Le traitement 
spécifique, dans le cas d’O. n’a amené aucune modi- 
fication. CHARPY. 


RADIOTHÉRAPIE 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


John Phillips (Canlab). — L'action thérapeutique 
des rayons X sur les maladies pelviennes de la 
femme. (Arch. of Radiology and electrotherapy, 
Avril 4918, p. 535 à 342.) 

L'A. donne quelques observations de bons résultats 


obtenus dans des cas de fibrome chez des femmes 
entre 40 et 50 ans, mais dit avoir eu aussi de bons 


Substances radioactives. 


résultats chez des malades de 32, 29 et 27 ans. Il 
déclare que dans 5 cas de métrite une seule série de 
séances a donné l’arrèt complet de la menstruation. 
Dans le cancer utérin il estime que la valeur de la 
radiothérapie n’est pas établie. Un cas de colite hémor- 
ragique avec diarrhée persistante a guéri sous l'in- 
fluence de l’amenorrhée causée par les rayons. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Kirschner. — Hypertrophie de la prostate. (D. M. 
W.,n°1,1917,in Arch. Med. Belges, Janvier 1918.) 


Présentation d'un cas d'hypertrophie de la prostate 
dans lequel il existait une rétention complète d'urine. 
Quelques séances d’exposition aux rayons X firent 
cesser, au bout de quelques jours, la rétention uri- 
naire. Le résidu vésical n'était plus que de 100 cc. 
après la miction. E. D. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


PHYSIOBIOLOGIE 


H. J. Hamburger et D. J. de Waard. — in- 
fluence de substances radioactives sur la per- 
méabilité des reins au glycose (C. R. Ac. Sc., 
10 Septembre 1917). 


Une solution saline de glycose étant introduite dans 
le système vasculaire du rein de la grenouille, 
0,05 pour 100 du glycose est retenu par le rein quand 
on ajoute des quantités minimes de substances radio- 
actives (nitrate d'uranium, bromure de radium, ou 
mème potassium). Les doses de sels radioactifs né- 
cessaires pour produire le même effet sont fonction 
non pas des poids moléculaires de ces sels, mais de 
leur puissance radioactive. Ces expériences sont 
d'autant plus intéressantes pour le médecin que l'on 
sait que des doses minimes d'uranium paraissent 
avoir un effet favorable dans le traitement du dia- 
bète chez l'homme (Hughes et West). H. G. 


im 


NÉOPLASMES 


Becerro de Bengoa (Miguel) (Montevideo). — 
Technique de la radiumthérapie du cancer de 
l'utérus (Anales de la F'acullad de Medicina, Il, 
Janvier 1918, p. 886, 8 fig.) 


Appuyant son autorité sur le traitement de 200 can- 
cers de lutérus traités par la radiumthérapie, PA. 
arrive aux conclusions suivantes : 

t° Le radium jouit vis-à-vis des cellules cancé- 
reuses d'une action vraiment spécifique; 

2 Les cancers végétants cèdent plus rapidement et 
sont d’un pronostic moins grave que les tumeurs 
à forme infiltrante ou corrosive; 

3° Il se produit souvent des pseudo-guérisons dues 
à une amélioration du cancer du col, en mème temps 
qu'il se fait une propagation au corps de l'organe, 
dont la manifestation éclate tòt ou tard: 

& Ces pseudo-guérisons sont dues à une insuffi- 
sance de la méthode thérapeutique employée. 

En effet, si la situation idéale du tube radifère est 
celle où il est placé dans la cavité cervicale, il n’en 
est pas moins vrai que cette position ne peut que 
rarement être ulilisée. Le plus souvent on place le 
tube dans le vagin, en contact plus ou moins parfait 
avec l'orifice du col. DA. préconise l'emploi des 
drains spéciaux en argent mince, portant sur leur 
surface extérieure quatre crampons qui s'opposent à 


leur chute dans le vagin. On les place à demeure, 
après dilatation du col, et il est dès lors facile de 
déposer à l'intérieur de ces drains le tube radifère, 
maintenu par une compresse. Le col et les lissus 
avoisinants sont soumis au rayonnement, il n’y a pas 
d'occlusion du col à craindre ; et tout le rayonnement 
est absorbé par les cellules néoplasiques. 

Les résullats sont excellents, et la propagation du 
cancer au corps est le plus souvent enrayée. 

CHARPY. 


J. C. Mottrann et S. Russ (Londres). —- Essai 
de perfectionnement à l'étude du dosage en 
radiumthérapie. (Archives of Radiology and 
electrotherapy, Mars 1918, p. 309 à 321 avec 
3 fig.) 


Les expériences ont été faites sur une malade âgée 
de 53 ans et atteinte depuis 7 ans (tuméfaction de la 
peau du sein gauche — rétraction du mamelon. — 
Nombreux nodules de la peau du tronc et de la 
tête — puis ulcération de la tumeur mammaire avec 
adhérences profondes et décoloration de la peau 
environnante) de carcinose miliaire aiguë ou squirrhe 
disséminé. 

Les A. concluent que : 1° pour de mèmes doses de 
rayons y ou ß les réactions de la peau sont de mèmes 
natures mais plus accentuées avec les y. — % Les 
réactions de la peau sont plus marquées avec une 
exposition longue et une dose faible qu'avec une 
exposition courte à forte dose. 

L'action sur les nodules est variable (depuis la 
disparition complète jusqu'à un effet nul) en raison 
des variations de profondeur des nodules et de 
l'épaisseur variable de la peau selon les régions. 

A. LAQUERRIÈRE. 


DERMATOSES 


C. Vignolo-Lutati. — Le Radium dans la théra- 
peutique du prurit vulvaire. (Giornale Italiano 
delle malattie venerce della pelle, Décembre 1914, 
p. 950 d'après Pellier in Annales de Dermato- 
logie, Septembre 1917.) 


Les faits d’épithéliome douloureux. de névralgies 
et de névrites heureusement traitées par le radium ont 
conduit l'A. à utiliser ce procédé dans deux cas de 
prurit vulvaire. Excellent et rapide résultat. 

E. D. 


Électrologie. 


145 


ÉLECTROLOGIE 


Frimeaudeau. — La tétanisation musculaire par 
le courant continu haché. (Archives d Electri- 
cité médicale el de Physiothérapie, Mai 1918, 
p. 204 à 210.) 


L'A. utilise un petit électro-aimant pour faire vibrer 
un trembleur qui interrompt un courant continu, 
il obtient ainsi ce qu'il appelle du courant continu 
haché. Ce courant doit, quand les interruptions sont 
régulières, se rapprocher tout à fait du courant 
« intermittent de basse tension », aussi n’y a-t-il rien 
d'étonnant à ce qu'en thérapeutique comme en élec- 
trodiagnostic il donne quelques-uns des effets décrits 
par Leduc. D'ailleurs s'il est très intéressant de réa- 
liser un dispositif instrumental beaucoup plus simple, 
il y a lieu de remarquer que certainement le simple 
trembleur ne peut se prèler à toutes les combi- 
naisons et à la facilité de réglage de l'appareil de 


Leduc. A. LAQUERRHIÈRE. 
ÉLECTRODIAGNOSTIC 
PHYSIOLOGIE 
Henri Piéron (Paris). — Des réflexes labyrin- 


thiques provoqués par excitation unilatérale. 
(Comptes rendus des séances de la Société de Bio- 
logie, 25 Mai 1918, p. 540 à 544) -> 


L'excitation par l’eau chaude ou froide (Barany) ou 
par le courant galvanique (électrode active à la mas- 
toïde, l’autre sur le front ou la face) provoque des 
réactions de # ordres : 

4° Irritation sympathique Sensation d'étourdis- 
sements avec éblouissement, plus ou moins proche 
de la perte de connaissance, avec impression d'ins- 


tabilité, d'efondrement — sensation de gène respi- 
ratoire et d'anxiété — nausées et parfois vomis- 
sement — sueurs froides en certains cas. (La mv- 


driase peut n'être que le résultat de la sensation 
désagréable produite par le courant. De mème il 
y a lieu de mettre à part les sensations relevant de 
l'excitation électrique de la peau, des pauciers, de la 
corde du tympan, des nerfs optiques ou auditifs, etc.). 
C'est un vertige subjectif indépendant du sens du 
courant ou de la partie excitée de l'appareil labyrin- 
thique. 

%% Varialions toniques des museles squelettiques 
L'excitation d'un seul labyrinthe manifeste une in- 
fluence hypertonique sur les muscles extenseurs du 
même côté avec hypotonus probable des fléchisseurs 
du mème côté et hypertonus probable des fléchis- 
seurs du côté opposé, accompagné d'hypotonus très 
net des extenseurs du côté opposé. Le sens du cou- 
rant est sans influence sur cette action. — Chez 
l’homme le déséquilibre n'est vu nettement que pour 
les membres inférieurs. 

3 Attitudes oculaires : L'excitation électrique unila- 
térale donne des mouvements des yeux corrélatifs de 
ceux de la tète dans le sens sagittal et le sens latéral 
et inverses de ceux-ci; une excitation intense et pro- 
longée peut provoquer du nystagmus. 

fe Attitudes céphaliques : A la fermeture la tète s'in- 
«line du côté du labyrinthe excité quand l’électroude 
est positive et du côlé opposé si elle est négative. — 
Lexitation s'exerce d'une facon prédominante sur le 
canal vertico-latéral, mais on peut aussi (électrode 
active rétro-mastoïdienne, l'autre sur l'arcade zygo- 


matique), exciter le canal vertico-sagittal; on a alors 
un mouvement de nutation. 

En résumé lexcitation unilatérale d'un appareil 
vestibulaire chez l’homme entraine deux catégories 
d’effels dont les seuils peuvent ètre très différents : 

4° Irritation sympathique et variation tonique mus- 
culaire dues à l'excitation globale; 2° mouvements de 
la tète et mouvements des veux en sens inverse liés 
à l'excitation des canaux verticaux latéraux (ou des 
verticaus sagilluur), A. LAQUERRIÈRE. 


Henri Piéron (Paris). — Des réflexes toniques 
relevant du fonctionnement normal ou de 
l'excitation bilatérale des labyrinthes. (Comptes 
rendus des séances de la Sociélé de Biologie, 
25 Mai 1918, p. 545 à 550.) 


Quand on fait passer le c. galvanique d’une oreille 
à l'autre, on a une excitation des canaux verticaux laté- 
raux — le sens du passage est opposé dans les deux 
labvrinthes, les effets s'ajoutent : inclinaison de la 
tète vers le positif, répulsion de la tète par le négalif. 

Les canaux rerlicaur sagillaur ne sont pas excités 
de cette manière : au contraire deux excitations uni- 
latérales simultanées (une électrode en avant de la 
mastoide, Pautre contre larcade zygomatique) per- 
mettent de les faire réagir, car ils ont une symétrie 
identique (superposable par translation). Quand le 
courant passe dans le même sens dans les deux cir- 
cuits on a une nutation en avant si le positif est 
rétro-mastoïdien et surtout une nutation en arrière, 
s'il est zygomatiqne. — Les veux ont un mouvement 
compensateur en balancier (despicien ou suspicien). 

Les canaux horizontaux ont une symétrie en miroir : 
pour les exciter on doit done employer deux circuits 
comme ci-dessus mais cette fois de sens contraire : 
on annule aussi les effets de l'excitation des sagit- 
taux et on obtient l'addition des effets des canaux 
horizontaux; le résultal est une rotation de la lète 
dans Je plan des eanaux et dans le sens mème du 
mouvement, réel ou apparent, correspondant au sens 
de Pexcitation (rotation vers la droite pour un cou- 
rant ampullipète à droite et ampullifuge à gauche) et 
un déplacement des yeux dans le sens mème de la 
rotalion de la tête, mais de vitesse plus grande. 

A. LAQUERRIÈRE. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


P. Lecéne et R. Gauducheau (Paris). — Réac- 
tions électriques des muscles et des nerfs chez 
des blessés cliniquement guéris du tétanos. 
(Comptes rendus des séances de la Société de Bio- 
logie, 22 Juin 1918, p. 657 à 659.) 


Cette étude porte sur deux malades : l’un avait 
quitté l'hôpital depuis deux mois, l’autre ne présen- 
tait plus de paroxysme depuis douze jours. D'une 
facon générale on constate de l’hyperexcitabilité galv. 
et far. qui persiste en s'atténuant durant des se- 
maines. | 

Nerfs. — Dans certains cas, et seulement sur les 
troncs nerveux qui ont eté les plus atteints par les 
paroxysmes, on peut déterminer le clonus galva- 
nique : après la fermeture, le courant étant maintenu 
constant, on voit les muscles innervés par le nerf 
excité, animés d'une série de contractions qui abou- 
tissent en général au tétanos parfait. Celui-ci cesse 
à l'ouverture du courant (dans un cas sur le médian 
seul à 1 ma 2 — intensité déchainante 4 ma). 


144 


Muscles. — Une excitation galv. assez faible, au 
point moteur, détermine un état de clonus persistant 
durant tout le passage : secousses vives, amples, 
régulières, la télanisation, si l'intensité a été bien 
choisie, ne se produit point (réaction ondulatoire). 

Avec une intensité plus élevée on détermine après 
une ou parfois deux secousses brèves et vives, qui 
suivent la fermeture, une contraction tonique persis- 
tant jusqu'à l'ouverture. ' 

Avec un courant encore plus intense, ou si lon 
pratique l'examen peu de jours après la disparition 
des paroxysmes, on obtient un enraidissement con- 
comittant des muscles voisins et parfois de plu- 
sieurs membres. La position est alors celle prise 
durant les crises tétaniques. 

A mesure que l’on s'éloigne de la période aiguë ces 
phénomènes s'atlénuent. Mais trois mois après la 
guérison on peut encore obtenir une contraction 
tonique par excitation du nerf. 

È A. LAQUERRIÈRE. 


Monier-Vinard (Paris). — Troubles physiopathi- 


Bibliographie. 


ques médullaires dans le paludisme (Rev. neu- 
rologique, Août-Sept. 1917). 


Le paludisme provoque chez certains sujets, l’appa- 
rition de troubles appartenant à la série des phéno- 
mènes physiopathiques médullaires : crampes, hyper- 
tonie musculaire, troubles vasomoteurs, troubles de 
l’excitabilité électrique qui ont consisté en (Gaudu- 
cheau) hyper ou hvpo-excitabilité faradique et galva- 
nique, hypo faradique avec hyper galvanique. 

Egalité ou inversion de la formule. 

Réaction galvanotonique. 

Modification de l’amplitude des contractions. 

Apparition de secousse bi ou trigéminée... à la suite 


d’une seule excitation. i 


Secousses cloniques pendant le passage du galva- 
nique (galvanoclonus). 

La réaction myasthénique a été très souvent obser- 
vée. Alors que sur les muscles normaux la fatigue 
n'apparait qu'entre 600 et 1000 excitations successives, 
sur la plupart des malades, on les a notées avant 50 
ou 60, parfois vers 4 ou 5 seulement. DELHERM. 


BIBLIOGRAPHIE 


Albert Weil (Paris). — Manuel d'Électrothérapie 
et d'Électrodiagnostic. (3° édit., | vol. in-12 de 
viti-982 p., 107 fig. Paris, 1916, Alcan, éditeur, 
4 fr. broché.) 


L'A. nous présente la troisième édition de son 
manuel d’électrologie, qui constitue une refonte com- 
plète des deux premières. Il en a retranché tout ce 
qui avait trait à la radiothérapie, et a consacré de 
nouveaux chapitres aux plus récentes acquisitions de 
l'électricité médicale, dynamo faradique, électrocar- 
diographie, chronaxie, emploi des décharges de con- 
densateurs pour l'électrodiagnostic. 

Des notions succiuctes de physique, la description 
de linstrumentation employée, puis l'indication de la 
technique spéciale composent la premiére partie. La 
seconde est réservée à l'examen des données princi- 
pales de l'électrophysiologie, la troisième comporte 
l'étude sommairede l’électrodiagnostic, et la quatrième 
enfin, la plus importante, puisqu'elle forme près de 
la moitié de l'ouvrage, traite de l'électrothérapie pro- 
prement dite. 

Il faut louer l'autorité de Pauteur et le soin apporté 
à l'élaboration de ce livre, qui certainement compte 
parmi les meilleurs. Il eût par ailleurs été parfait si 
l'on avait un peu modéré les références bibliogra- 
phiques allemandes qui figuraient avec plus de rai- 
son dans les éditions précédentes. La quatrième 
édition, dont la venue ne saurait tarder, nous appor- 
tera certainement satisfaction. Nous serons également 
heureux d'y voir développer plus longuement le cha- 
pitre de l’électrodiagnostie, dont l'importance s'affirme 
de jouren jour, dans l'étude systématique des bles- 
sures de guerre, quelques mots sur l'électrothérapie 
actuelle, qui s'attaque anx atrophies musculaires de 
cause mulliple, aux paralysies spéciales des nerfs 
moteurs, aux accidents présentés par les éboulés, 
les commotionnés, seraient très appréciés dans la 
dernière partie. Enfin, à propos de l’électrothérapie 
dermatologique, on pourrait peut-être mettre plus en 
relief l'influence qu'a su prendre en ces dernières 
années, l’école de Saint-Louis, dans le traitement de 
certaines affections. 

En résumé, le manuel de M. Albert Weil est un 
excellent livre, « utile et précieux, ainsi que l'écrit le 
professeur Gilbert dans sa préface aux praticiens qui 


n'ont pas fait de l’électrothérapie une étude particu- 
lière, et qui veulent cependant se tenir au courant 
des progrès de la science pour en faire bénéficier 
leurs malades. » En le complétant selon nos souhaits, 
il deviendra indispensable aux spécialistes eux- 
mêmes. CHARPY. 


Mathé (L.) et Baudot (V.) (Paris), — Bréviaire 
du manipulateur radiologiste. (1 vol. de 19> p., 
avec 80 tig. Paris, 1917. Vigot frères éditeurs, 
3 fr. 50 broché.) 


Cet opuscule, disons-le dès l’abord, est certainement 
le plus clair, le plus complet et le mieux rédigé de 
tous ceux que la pratique de la Radiologie de guerre 
a vu naitre. « Faire comprendre le fonctionnement 
d'une installation radiologique, la surveillance des 
appareils, les précautions à prendre pour éviter leur 
marche défectueuse, expliquer les moyens de remé- 
dier aux dérangements qui peuvent se produire, 
apprendre à tirer parti des moyens de fortune dont 
on peut disposer pour les réparer, exposer les tours 
de main indispensables qu'apprend seule la pratique » 
telle a été l'ambition des A. Elle a tout lieu d'être 
satisfaite. Des notions simples et claires d'élec- 
tricité, expliquent le principe et l'emploi de chaque 
appareil, bobine, interrupteur, dynamo, ampoules 
radiogènes, soupapes, et occupent les huit premiers 
chapitres. Le radiodiagnostic et les localisations 
sont rapidement passés en revue dans le neuvième 
article, où l’on aurait peut-être souhaité voir plus 
développé l'exposé des méthodes de localisation par 
les compas, qui font maintenant partie de l'arsenal 
de toute formation radiologique. 

Les trois derniers chapitres sont réservés à des 
conseils techniques et surtout pratiques sur le choix 
du tube, sur la qualité des rayons, sur le dévelop- 
pement des clichés, sur les pannes qui peuvent 
atteindre chaque organe. Un petit lexique termine le 
livre. 

Tel qu'il est, ce petit ouvrage est le fruit d'un effort 
louable, et les schémas dont il estillustré complètent 
heureusement le texte. Écrit à l'intention des mani- 
pulateurs qui y trouveront souvent le remède contre 
une défaillance de leur mémoire ou de leur savoir, 
il sera lu avec intérêt, même par les médecins. 

CHARPY. 


Le Gérant : PIERRE AUGER. 


82 251. — Paris. Ninp. Lance, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


DE LA NÉCESSITÉ D'EMPLOYER 
UNE TECHNIQUE RADIOGRAPHIQUE SPÉCIALE 
POUR OBTENIR CERTAINS DÉTAILS SQUELETTIQUES 


Par MM. LAQUERRIÈRE et PIERQUIN 


(Planche 3) 


La diversité des lésions produiles par des projectiles de guerre a rendu nécessaire, plus 
souvent qu'en médecine civile, l'examen du squelette dans loutes ses parties el dans ses 
moindres détails; mais la pralique de cel examen minulieux conduit parfois à employer des 
lechniques qui élaient quelque peu imprévues. 

En effet, l'examen radioscopique, pratiqué sous des incidences diverses, permet de faire 
ressortir successivement les différentes parties du squelette. Mais il n'est plus besoin de démon- 
trer qu'en radiologie osseuse la radioscopie ne saurail toujours suflire : quand il s'agil, par 
exemple, de fines fèlures, d'exostoses encore peu opaques, ete., la radiographie seule donne 
des détails suffisants; quand on veut examiner certains os relativement transparents, comme 
l'épine de omoplate, siluës de telle sorte qu'ils ne peuvent être vus qu'à travers de grandes 
épaisseurs de tissus mous, l'image à l'écran est Irop indécise et l'on est obligé de faire un 
cliché; enfin, quand il faut laisser au dossier du blessé un document médico-légal, c'est encore 
à la plaque radiographique qu'il faut recourir. 

Seulement, la radiographie n'enregistre qu'un des aspects de los. On a, et avec raison, 
choisi un certain nombre de posilions, dites classiques, qui permettent d'obtenir pour chaque 
région el le minimum de déformations et le maximum de renseignements. Mais il esl certain 
que ces posilions classiques mellent mal en relief quelques parties du squelette et qu'elles 
peuvent, par conséquent, laisser échapper certaines lésions, peliles à la vérité, mais néanmoins 
parfois d'une grosse Importance. 

Il est donc nécessaire, en certains cas, apres avoir fuil lu radioyraphie en position clas- 
sique, de faire une nouvelle épreuve avec une incidence spéciale. Celle incidence peut être 
assez souvent déterminée par une radioscopie préalable: il arrive aussi que le radiographe soil 
obligé, éclairé par ses souvenirs anatomiques, de faire preuve d'ingéniosité et d'imagination 
pour amener à ressortir, pure de toute imaze interposée, une projection du segment visé. 

On sait comment on esl arrivé peu à peu à obtenir, par portions fragmentaires, il est vrai, 
la totalité du maxillaire inférieur; pour le reste du squelette, la lâche est en général beaucoup 
plus facile; nous crovons bon cependant de décrire les disposilifs qui nous servent pour 
quelques régions. Noussignalons dès abord que certaines des positions que nous avons employées, 
faciles à réaliser sur des sujets sains, ne sont pas toujours applicables à des malades qui ne 
peuvent, en raison de leur état, être mobilisés ou orientés convenablement. Ce n'est pas, 
d'ailleurs, un inconvénient propre à nos techniques : tous les malades ou blessés ne peuvent 
pas toujours être mis dans les positions dites classiques. 


* 
x x 
A. Coude. — La radiographie antéro-postérieure du coude ne donne pas de détails sur la 
silhouetle postérieure des différentes parties de l'extrémité inférieure de l'humérus et elle ne 
montre l’olécrane que par transparence, à travers l'humérus. La radiographie latérale projette 
les unes sur les autres les différentes saillies articulaires de l'humérus, elle ne donne que la 


N° 4. — Juillet-Aoùût 1918. HI — 10 


146  Laquerrière et Pierquin. — De la nécessité d'employer 


silhouette anléro-postérieure de l'olécrane. Aussi, quand on cherche des renseignements com- 
plémentaires, est-il besoin de recourir à : 


Une radiographie tangentielle postérieure. — Technique. — L'avant-bras repose horizonta- 
lement sur le plan de la table, la face palmaire regardant franchement en haut. Le coude est 
fléchi à angle droit, le bras reste ainsi vertical, 
sa face postérieure lournée en arrière (fig. 7). 

Une plaque est glissée sous le coude en 
le dépassant un peu en arrière. La radiogra- 
phie est alors prise : le rayon incident élant 
situé dans le plan du bras et de l'avant-bras, 
abordant le coude par l'arrière, suivant une 
incidence tangentielle à l'extrémité inférieure 
du bras. (Une variante consiste à utiliser une 
incidence moins tangenlielle, de direction voi- 
sine de 45 degrés par rapport à l'axe du bras.) 


Résultat. — La face postérieure de lex- 
trémilé inférieure de l'humérus, lépitrochlée 
Fig.7; — Position pour la radtographie tangenliellé postérieurs CL la goutlière épitrochléenne (fig. 1, PI. HJ, 

du coude. se détachent ainsi d'une facon parfaite. (Dans 
la variante à 45 degrés le résullat est moins 
net, mais la pointe de l'olécrane se distingue mieux) (fig. 2 et 5, PI HI). 


B. Epine de omoplate. — Dans la position classique, l'épine de l’'omoplate ne se distingue 
que comme une opacilé linéaire qui ne donne aucun détail: or, il est parfois très intéressant de 
déceler une lésion, même minime, puisque cette lésion peut empêcher le port du sac. On peut 
arriver à oblenir l'image presque entière de l'épine. 


Technique. — Le sujet est couché, une plaque disposée sous l'épaule et débordant lomo- 
plate de tous côtés. L'ampoule est inclinée de telle sorte que le rayon incident faisant un angle 
de 45 degrés environ sur le 
plan de la plaque traverse 
l'épaule de haut en bas el 
d'avant en arrière. {Ce rayon 
rencontre ainsi l'épine de 
l'omoplate perpendiculaire- 
ment à son plan, tandis que 
le corps de lomoplale se 
projette sensiblement sui- 
vant sa lranche.) 


Résultat. — L'épine de 
l'omoplale se projette sans 
grande déformation el sans 
superposilion d'ombre os- 
seuse, sauf vers la palette 
acromiale, où l'extrémité 
externe de la clavicule vient 
faire ombre. Encore peul- 
on, lorsque l’on soupçonne 
que la lésion est vers la 
parlie externe, diminuer 
celte superposition en plaçant l'ampoule très en dedans, ou même de l’autre côté de laxe du 
corps de façon à avoir une projection oblique de dedans en dehors (fig. 8). 


Fig. 8$. — Radiographie s ipéro inférieure de lépine de l'omoplate. 


C. Genou. — fadioyraphie des condyles et de l'espace intercondylien. — Des corps étran- 


une technique radiographique speciale. 147 


gers, soil osseux, soil mélalliques, qui eliniquement paraissent indéniables, échappent quelquefois 
à la radiographie lalérale ou antéro-poslérieure. On peut alors parlois les mettre en lumière 
par la radiographie de l'espace intercondylien, Cette radiographie fournit aussi des renseigne- 
ments complémentaires sur la forme et la structure des condyles. 


Technique. — Le genou, fléchi, repose sur la plaque, la jambe étant sur le plan de la table, 
la cuisse est sensiblement verticale. L'ampoule est disposée pour que le rayon incident entre 
par le sommet du creux poplilé suivant une 
direclion très oblique sur laxe de la cuisse. 
Ce rayon passe ainsi à travers l'espace inter- 
condylien et ressort entre le pôle inférieur de 
la rotule et des plateaux Libiaux fig. 9). 


Résultat. —-- Projection nette des moitiés 
postérieures des condyles fémoraux (sans su- 
perposilion de l'un sur l'aulre, comme dans 
une radiographie latérale du genou) el sil- 
houellage de l'espace intercondylien (fig. 10). 

Ce mode de procéder nous a donné en 
particulier un renseignement très démonstra- 
tf pour un corps étranger osseux du genou 


Het g i i ? Fig. 9, — Posilion pour la radiographie de l'espace 
qui étail situé dans l'espace intercondylien et intercondylien. 


se voyail à peine sur des radiographies de type ordinaire. 


D. Radiographie longitudinale de la rotule. — Il est souvent difficile de dire si un 
projectile, situé entre la rotule et le fémur, est intra-osseux ou libre : certaines fêlures longitu- 
dinales de la rotule ne sont pas vues sur la 
radiographie lalérale et ne sont pas révélées 
par l'examen antéro-postérieur, la rotule étant 
masquée par le lémur. On aura alors souvent 
le renseignement cherché en pratiquant une 
radiographie de bas en haut de la rotule qui, 
comme la latérale, donne une image pure de 
la rotule, mais sous une incidence toute diffé- 
rente. 


Technique. — La jambe est fléchie sur la 
cuisse, la plaque disposée contre la face anté- 
rieure de la cuisse. L'ampoule est orientée 
pour que le rayon incident entre à travers le 
tendon rolulien et passe entre la face posté- 
rieure de la rotule et la face antérieure des 
condyles fémoraux. 

On peul faire l'inverse en metlant la 
plaque contre fa jambe et en faisant entrer 
le rayon par l'extrémité inférieure du muscle 
quadriceps. 


Résultat. — La rotule se projelte longi- 
Fig. 10. — Radiographie de l'espace igterrondylien. tudinalement, montrant particulièrement bien 
sa face poslérieure (fig. 4, PL HH). 


E. Radiographie de la tète du péroné et de son extrémité inférieure. — Dans la 
position classique antéro-postérieure, les deux extrémités du péroné sont en partie masquées 
par le tibia; des fêlures, des petites exostoses peuvent donc passer insoupconnées. Il y a souvent 
intérêt à dégager leur projection de celle du tibia. 


Technique pour l'extrémité supérieure. — Le tout est disposé comme pour la prise classique 


148 Laquerrière et Pierquin. 


de la radiographie antéro-postérieure de l'articulation du genou, mais le rayon incident tombe, 
non plus perpendiculairement sur la plaque, mais suivant ur angle de 45 degrés, venant d'en 
dehors. 


Résultat. — La lète du péroné, qui d'habitude est masquée, en partie par la silhouette de 
l'extrémilé supérieure du tibia, se détache, celte fois, presque isolée. 


Technique pour l'ertrémilé inférieure. —— Disposilion analogue comine centrage à la 
radiographie classique (centrage sur le milieu de la ligne bi-malléolaire), mais on a soin de 
mettre le pied en forte rotation interne, l'axe du pied faisant un angle de 4 degrés environ, 
avec le plan horizontal. 


Résultat. — L'interligne péronéo-tibhial se détache très nettement, en particulier du côté 
péronier, la malléole péronière se délache bien isolée, sans superposition avec l'extrémité infé- 
rieure du libia (fig. 5, PI. HI). 


F. Calcanéum. — La radiographie latérale du pied donne une bonne image du calcanéum, 
mais c'est la seule image qu'on en oblienne par suite de la superposilion des os de la jambe et 
du pied dans les autres posilions classiques. Il esl cependant facile d'obtenir. pour la plus 
grande partie de cet os, une autre projection faisant avec la précédente un angle de 45 degrés. 


Technique. — Le pied repose à plat sur la plaque, le malade étant assis, le rayon incident 
esl orienté pour aborder la plaque par un angle à 45 degrés, entrant obliquement à travers le 
tendon d'Achille pour traverser la moitié posléricure du calcanéum. 

On peut aussi coucher le sujet sur le ventre en plaçant un coussin en avant de la cheville 
(on peut mème alors faire fléchir le pied sur la jambe): la plaque est placée verticalement à la 
face plantaire et l'ampoule orientée de facon à ce que le rayon normal soit dirigé comme 
ci-dessus par rapport au talon. 


Résultat. — La moitié postérieure du calcanéum apparaît fort peu déformée, suivant une 
projeclion supéro-inférieure (fig. 6, PI. HT). 

Cette technique nous a permis de mettre en évidence des fissures longitudinales qui 
passaient inaperçues dans les conditions ordinaires. 


* 
x y 


Nous ne prétendons nullement avoir épuisé la queslion; nous avons seulement voulu 
montrer, par quelques exemples, qu'il pouvait être bon parfois de ne pas se confiner étroite- 
ment dans les positions classiques, Il est nécessaire que les radiologistes formés pour la guerre, 
quelquefois de façon assez rapide, sachent que les règles qu'on leur a données, si elles doivent 
toujours être respectées, ne suffisent cependant pas loujours d'une facon absolue. et qu'il est 
des cas qui imposent une technique non encore décrite. 


RESUME 


It has been shown by the authors that in certain cases it is necessary, afler a plate has been made 
in classical position. to take another one under special incidence. 

They have described the technical means by which they get the supero-inferior projection of the 
scapulum’s spine, the supero-inferior projection of the olecranum, the radiogram of the intercondvhan 
wall of the knees, the supero-inferior projection of the patella, the supero-inferior projection of the calcis, ete. 


Journal de Radiologie RADIOGRAPHIES Planche 3. 
el d'Électrologie, t. II. EN INCIDENCE SPÉCIALE Mémoire Laquerrière et Pierquin. 


Fig. 1. — Coupe, — Incidence tangentielle postérieure. Fig. 2. — Coupe. -- Incid. tangent. postér. (Variété à 45°) 


Fig. 3. — Coupe. — Fracture de l'olécrane. Fig. 4. — Rorure. — Radiographie longitudinale. 


FE pma 


Fig. 5. -- ARTICULATION TIBIO-TARSIENNE. Fig. 6. — Caicaneum. — Abrasion osseuse postérieure 
Radiographie avec pied en rotation interne de 45°. avec petite esquille. Radiographie supéro-inférieure. 


LES ASPECTS RADIOGRAPHIQUES 
DE LA SPONDYLOSE OSTÉOPHYTIQUE 


(Rhumatisme vertébral ostéophytique du Pr. J. TEISSIER) 
et notamment de la ‘ LOMBARTHRIE ”. 


Par ANDRÉ LERI et V. MAHAR) 


Connue depuis longtemps quant à ses aspecls anatomiques, ainsi qu'en témoignent les 
pièces qui abondent dans les musées, la spondylose ostéophylique avait conservé jusqu'ici une 
histoire clinique des plus imprécises. Ce n'est que par la coïncidence, chez des sujets âgés, 


Fig. 1. — Lombarthrie. — Verlébres en diabolo ou en poulie. 
Proliféralions osseuses en crochets et en becs de perroquet. 


de douleurs ou de raideurs vertébrales avec d’autres déformations osseuses des extrémités que 
dans de rares cas cette affection avait pu èlre soupçonnée chez le vivant. 

Actuellement, la radiographie nous montre que la Spondylose Ostéophy tique est beau- 
coup plus fréquente qu'on ne le supposait et qu'on peut l'observer chez des sujets jeunes, sans 


(1) Article remis en mars 1918. 


D Google 


150 A. Leri et V. Mahar. — Les aspects radiographiques 


corrélation nécessaire avec d'autres déformations osseuses. Les aspects radiographiques 
de Ja Spondylose ostéophylique, doivent donc être connus, surtout dans leurs phases du 
début. 

Dans la plupart des cas, la prolifération osseuse a pour siège de prédilection le corps de la 
vertèbre, et principalement le voisinage des disques intervertébraux. En s'accumulant à ce niveau, 
les ostéophytes élargissent peu à peu le corps de la vertèbre à ses deux extréinilés. Sur les 
radiographies, la vertèbre parait évasée et prend l'aspect d'une poulie à gorge : « vertèbre en 
diabolo » (fig. 2). 

Puis, en augmentant, les bourgeons osseux prennent volontiers la forme d'un crochet el 
tendent à doubler le disque intervertébral ‘pour se porter à la rencontre des couches d'ostéo- 


Fig. 2. — Lombarthrie. — Crochets et becs de perroquet. — Irrégu. 
larité des faces supérieures et inférieures de certains corps ver- 
tébraux. Léger écrasement du côté droit de Lė. 


phytes développés sur les vertèbres sus el sous-Jacentes. L'aspect radiographique des vertèbres 
atteintes est alors celui d'un talon de colonne ou mieux d'un bec de perroquet (fig. 1 et 2). 

Enfin lanse peut être complète (fig. 5) (pièce sèche). 

La prolifération osseuse peut ne pas êlre aussi systématisée. Des ostéophytes peuvent se 
conglomérer en nodules ou tubercules gros comme une noisette et même comme une noix, et 
faire sur les clichés des taches assez sombres, à contours réguliers, plaquées sur le corps ou un 
point quelconque de la vertèbre. 

Le processus ostéophylique s'accompagne souvent de décalcification ou d’ostéoporose. Les 
vertèbres apparaissent plus claires que normalement. Elles peuvent être tassées, comme écrasées 
de haut en bas. Cel écrasement peul prédominer d'un côté, sur une ou plusieurs vertèbres, d’où 
incurvalions et déviations de la colonne (fig. á). 

La « Spondylose Ostéophytique ou Proliférante » paraît avoir une prédilection marquée 
pour la colonne lombaire, aussi lun de nous a-t-il cru devoir désigner cette localisation sous le 


de la Spondylose osteophrtique. 191 


nom de « Lombarthrie » ('). Nous n'en avons pas observé moins de 20 cas en quelques mois, 
tous chez des soldats du front, c'est-à-dire chez des sujets de 20 à 40 ans. Chez aucun d'eux, 
il n'y avail coïncidence de déformations osseuses des membres. L'affection portait sur une ou 
plusieurs vertèbres lombaires. Peut-être certaines parties de la colonne cervico-dorsale étaient- 
elles atteintes aussi dans quelques cas ; mais les radiographies de la colonne dorsale ne sont pas 
assez probantes. 

La Séméiologie des Spondyloses Ostéophyliques comprend des symptômes subjectifs et 
objectifs, dont aucun n'est pathognomonique. 

La douleur, plus ou moins intense, continue ou paroxyslique, localisée, diffuse ou irradiée, 
existe dans la pluralité des cas. 

Chez presque tous nos malades, l'attitude est généralement penchée en avant par flexion 


Tra f- a a 
` f” y Pà 
Fig. 5. — Radiographie d'une pièce sèche du musée Dupuytren : 


rhumatisme vertébrale chronique, région dorsale. 
Crochets el anses osseuses. 


du bassin sur les cuisses ou par incurvation cyphotique du rachis. A l'examen debout on 
constate souvent un méplat de la région lombaire, mais plus souvent une saillie des apophyses 
épineuses. En faisant pencher le malade en avant, celle saillie s'accenlue nettement. Générale- 
ment à grand rayon, elle peut être presque angulaire el simuler quelquefois à s'y méprendre la 
gibbosité pottique. 

La contraclure des masses musculaires est en général modérée. Le malade est moins raide 
et n'a pas le « rachis en bois » des pottiques. Si on l'étend sur un lit, on peut le redresser assez 
complètement. 

A un degré plus accentué, l'attitude penchée devient une plicature véritable. Les malades 
ont alors plus de ressemblance avec les plicaturés ou les « camptocormiques » que l'on a décrits 


(t) Presse Médicale, 28 février 1918. 


1592 4. Leri et V. Mahar. 


comme étant des « fonctionnels » et dont un certain nombre pourraient être des « lombar- 
thriques ». 

Au lieu d’être penchés en avant, les malades peuvent présenter des imclinaisons latérales, et 
cette scoliose peul, jointe à des douleurs plus ou moins vives, à irradialions dans le membre 
inférieur, faire croire à une scialique, surtout si la scoliose est croisée. 

La palpation, la pression, la percussion de la colonne vertébrale, peuvent ètre douloureuses. 

L'atrophie musculaire est peu fréquente et en tout cas modérée. 

Nous ne possédons pas plus de donnée précise sur l'éliologie et la pathogénie de cette 


Fig. 4 — Lombarthrie: déviation du tronc à la fois auléro-posttrieure 
ct latérale. — Becs saillants; écrasement du L+ sur son côté:droit. 


affection que sur celle des autres variétés de localisalion du « rhumatisme chronique `». 

Son évolulion, essentiellement chronique, peut élre entrecoupée d'épisodes plus ou moins 
aigus. Entre des poussées peuvent s’intercaler de longues rémissions, apparentes tout au 
moins. Nous avons pu observer des améliorations pouvant faire eroire à une guérison. 

En résumé, on peut dire que, suivant le groupement des phénomènes objectifs el subjectifs. 
on observe des formes cliniques qui font croire tantôt à un mal de Poll, tantôl à un lumbago 
ou à une sciatique, lanlôt à une camplocormie. 

La Radiographie ext la pierre de touche qui parfois permet seule, par l'aspect typique des 
lésions, de faire le diagnostic entre ces différentes affections : or, ce diagnostic est d'une 
importance très grande, ces affections comportant chacune, non seulement un pronostic, mais 
aussi, un traitement lout à fait différents. 


APPAREILS EMPLOYÉS EN RADIUMTHÉRAPIE 
(LEUR DÉSIGNATION — UNITÉS) 


Par ALBERT LABORDE 
(Suite) (1). 


ABSORPTION, RAYONS SECONDAIJRES ET DISPERSION DES RAYONS «, B ET y. 


Les rayons «, $ et y sont doués de pouvoirs de pénétration très différents, et, si nous voulons 
nous rendre suffisamment compte de la façon dont ils se comportent lorsqu'ils traversent la 
matière, il nous faudra savoir ce qu'ils LÉHennent aux faces d'incidence et d’émergence des écrans 
interposés sur leur passage. | 

Ce chapitre de l'étude des rayonnements ne peut pas encore être traité d'une façon définitive, 
car, bien des questions peuvent être posées, qui ne sont pas encore résolues. 

Nous essaierons de classer rapidement, dans le but unique de nous en faciliter l’exposition, 
quelques notions puisées à différentes sources (?). 


Absorption des Rayons. — Rayons a : Les rayons a sont très absorbables par la matière. 
0==,06 d'aluminium, 7 cm. d'air (à la température de 20° C) arrêtent totalement les rayons « du 
radium C qui sont les plus pénétrants de ceux qu'émettent les produits de la famille du radium. 

Les différents corps arrêtent les rayons « proportionnellement à la racine carrée de leur poids 
atomique. Cet arrêt consiste en une diminution progressive de la vitesse de la particule « jusqu’à 
une limite inférieure à partir de laquelle il devient impossible de la déceler par aucune de ses 
propriétés. 

Les rayons « sont absorbés par la substance qui les émet, de telle façon que pour une certaine 
épaisseur, les rayons a qui proviennent de la couche radioactive, ne peuvent plus parvenir jusqu'à 
la surface, ou ne peuvent pas la franchir, (0,03 mm. d'oxyde d'uranium arrêtent totalement les 
rayons a émis par l'uranium). Des couches actives d'une telle épaisseur, ou d'épaisseur supérieure, 
émettent le maximum possible de rayons a. 

Parmi les rayons a qui émergent d'une couche épaisse, seules les particules provenant de la 
surface sont -émises dans l'air avec leur vitesse initiale de projection, caractéristique de la subs- 
tance radioactive. Les vitesses de toutes les autres particules sont plus ou moins ralenties, suivant 
qu'elles proviennent de niveaux plus ou moins éloignés de la surface. 


Rayons $ : Les rayons $ sont beaucoup plus pénétrants que les rayons «. Tandis qu'il suffit de 
quelques centièmes de millimètres d'aluminium pour absorber intégralement l'énergie de ces 
derniers, les rayons ß les plus pénétrants des radiums B et C par exemple, ne sont pas totalement 
arrêtés par ð millimètres d'aluminium ou par 4 millimètre de plomb. 

Par suite, les rayons $ peuvent émerger des couches profondes de la substance qui les émet. 
Une même substance radioactive émet une série de faisceaux de rayons $ de vitesses très différentes ; 
ainsi, les rayons $ de l’émanation du radium en équilibre avec ses produits de transformation 
présentent 23 types dont les vitesses sont comprises entre 0,615 et 0,996 de la vitesse de la 
lumière (3); les rayons plus rapides étant les plus pénétrants. 

L’absorption des rayons $ par la matière est un phénomène assez complexe. 

Dans les conditions d'application des appareils médicaux, il n’y a pas lieu de considérer des 
rayonnements homogènes. Les groupes de rayons émis se comportent comme si l'absorption 
moyenne suivait une loi exponentielle (+), c'est-à-dire comme si la fraction de rayonnement, absorbée 


(*) Voir tome III, n° 3, p. 106 à 115. 
(2) MME P. Curie. Traité de radioactivité. 
Sir RUTHERFORD. Radioactive substances and their radiations. 
(5) Danvysz. C. R., 453, pp. 339, 1060; 1911. Le Radium, 9, p. 1, 1912. 
(*) La loi exponentielle d'absorption par la matière est de forme identique à la loi de destruction d'un 
corps radioactif (voir p. 108): 
1 =1,.e-uL où : 
lo = intensité du rayonnement incident. 
IL = — — transmis. 
e = base des logarithmes népériens. 
L = épaisseur de l'écran. 
u = coefficient d'absorption. 
Il y a lieu de considérer l'épaisseur E capable de transmettre la moitié du avonnemeni incident. 
Cette constante est intéressante à connaitre, car une lame d'épaisseur totale X =n - E transmettra une 


2 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — IIJ. 10 * 


fraction G)" du rayonnement incident. 


154 Albert Laborde. 


par l’unité d'épaisseur de l'écran, était proportionnelle à l'intensité du rayonnement incident. Et, 
dans ces conditions, nous pouvons admettre, avec une précision suffisante pour les besoins de la 
pratique médicale, que les coefficients d'absorption sont sensiblement proportionnels à la densité 
de la matière absorbante. ll sera ainsi possible, en empruntant dans les tables des ouvrages clas- ` 
siques, les valeurs de ces coefficients d'absorption, de dresser le tableau des rayonnements transmis par 
diverses épaisseurs de certains métaux. C'est ce que nous avons essayé de réaliser dans le tableau IV ({). 


Rayons y : Les rayons y sont encore plus pénétrants que les rayons 6, et Sir RUTHERFORD (?) a 
pu exprimer, en première approximation, que le pouvoir de pénétration des rayons y était environ 
10 ou 100 fois plus fort que celui des rayons 8, qui sont eux-mêmes environ 100 fois plus pénétrants 
que les rayons a. ` 

Les rayons y du Radium C peuvent traverser plusieurs centimètres de plomb. 

1,59 cent. de plomb m'arrête que 50 ?/ de ce rayonnement. 

Un rayonnement y homogène est absorbé suivant une loi exponentielle. 

Les coefficients d'absorption relatifs à différentes matières sont sensiblement proportionnels à 
leur densité. 

* 
| 4 y 

Le tableau des pages 110 et 111 donne la valeur des coefficients d'absorption des divers rayons $ 
et y des corps de la famille du Radium; ainsi que les fractions de rayonnement transmises par cer- 
taines épaisseurs de quelques métaux. 

Dans ce tableau, nous classons séparément les rayons 8 et les rayons y, en rayons mous et en 
rayons durs. 

Cette classification est très conventionnelle. 

Il est cependant nécessaire de savoir que les rayonnements issus de faibles épaisseurs de métal 
contiendront une plus forte proportion de rayons de faible pénétration, sans toutefois que l'on 
puisse dire exactement dans quel rapport, l'intensité des rayons mous et celle des rayons durs se 
grouperont. 

ll ne faut pas non plus oublier que les rayonnements B sont constitués par de nombreux 
faisceaux de particules 8 dont les vitesses sont très variées, et que le coefficient d'absorption g, 
correspond seulement à une valeur moyenne de leurs pénélrations. Ces coefficients d'absorption 
notés ci-dessous correspondent à des épaisseurs métalliques exprimées en centimètres. 

Les rayons B dits « B mous » seront constitués par : 

le Les rayons 6 du Radium lui-même, rayons très absorbables (coefficient d'absorption x = 200 
dans l'aluminium), totalement arrètés par quelques dixièmes de millimètres d'aluminium; d’inten- 
sité négligeable. Nous n'en tiendrons pas compte. 

2° Une certaine fraction des rayons B du Radium B (coefficient d'absorption w= 80 dans 
l'aluminium) totalement arrètés par 1 millimètre d'aluminium. Nous n'en tiendrons pas compte. 

5° Une certaine fraction des rayons $ du Radium C (coefficient d'absorption dans l'aluminium 
p = ò5) totalement arrêtés par 2 millimètres d'aluminium. 

Les rayons B dits « B durs » comprendront les rayonnements B des radium B et C dont le 
coefficient d'absorption dans l'aluminium est p—13,1 et —15,2. Ces rayons ne sont arrêtés 
totalement que par 7 à 8 millimètres d'aluminium. 

Les rayons y dits « y mous » seront ceux du Radium B, dont le coefficient d'absorption pour le 
plomb est u—4 à 6; dont l'intensité est égale environ à 13°, de celle des rayons y durs du 
Radium C. Ces rayons « y mous » sont totalement absorbés par 2 centimètres de plomb. 

Les rayons y dits « y durs » Sont ceux du Radium C dont le coefficient d'absorption pour Île 
plomb est u — 0,50. Ils ne sont totalement arrêtés que par 20 centimètres de plomb environ qui ne 


. 


9 
EE à n 
100.000 du rayonnement 


Ces coefficients d'absorption dans le plomb et dans l'aluminium sont assez bien connus. Beau- 
coup de déterminations d'absorption dans différents métaux ont été faites. Et, cependant, il est 
assez difticile de dresser un tableau correct, résumant l’ensemble de la question, car les résultats 
publiés par différents auteurs présentent souvent de notables divergences qui proviennent des 
dispositifs expérimentaux adoptés (3). 

Voici les données sur lesquelles nous nous sommes basés pour calculer ces chiffres. 

Nous avons pris dans les Traités de liadioactivilté de Mme Curie et de Sir RUTHERFORD les 
renseignements suivants. 


transmettent que 


(f) Par suite des nécessités de la composition, le tableau a été imprimé dans le dernier numéro, 
pages 110 et 111 et ne porte point de numéro. 

(°) Radioactive substances and their radiations, p. 111. 

(5) M. CURIE. Traité de radioactivité, t. I, pp. 74 et 182. 


Appareils employes en radiumtherapie. 155 


1° Rayons « $ durs » : ceux de l'uranium X (u—15 dans l'aluminium) donnent pour certains 
métaux : 


Aluminium. Argent. Plomb. Or. Platine. 
Densité. . . . . 2,65 10,5 11,4 19,5 21,9 
Hs he aa Su i 15 90 105 187 200 
5 RS 5,66 8,56 9,19 9,70 9,3 
u 


Nous admettrons que le rapport +, du coefficient d'absorption à la densité, qui est une grandeur 


D 
variant dans de faibles limites, varie dans une même proportion en passant d’un métal à un autre 
pour les rayons 8 du radinm C (= 15,2 dans l'aluminium) et pour les rayons 8 durs de l'uranium X 
(u = 15). Cette hypothèse nous permettra de donner les valeurs suivantes aux coefficients d'absorp- 
tion des rayons 8 durs du radium C, pour les corps figurant à notre tableau. Nous attribuons aux 


corps légers un rapport 5 égal à celui de l'aluminium. 
Aluminium 
Corps légers. Os. et verre, Argent. Plomb. Or. Platine. 
E . 4,97 1.97 4,97 7,5 8 8,5 8,11 
D....... 02441 2 2,65 10,5 11,36 19,30 24,5 
Déni se 94407 0,9% 413,2 79 90,7 164 173 


Parmi ces valeurs des coefficients d'absorption p pour les rayons 8 durs, seule la valeur 15,2 
pour l'aluminium est expérimentale. Les autres valeurs ne sont que des nombres approchés, 
déduits du raisonnement que nous avons fait ci-dessus. 


2* Rayons $ mous : nous savons seulement que ceux du radium C ont un coefficient d'absorption 
2,6 


TE : Li: u : ` “à 
k —%5 pour l'aluminium. Nous en déduisons po pour l'aluminium. Nous adopterons 


cette même valeur D = 20 pour les corps légers. 
Quant aux métaux lourds, ils absorbent à un tel point ces rayons mous, que nous ne faisons 
figurer les chiffres correspondants qu'à titre d'indication. 


Nous admettrons cependant encore ici que la variation du rapport D' d'un métal à un autre est 


la même pour les rayons mous que pour les rayons ß durs de l'uranium X. 
Ceci nous conduit aux valeurs suivantes : 


Corps légers. Os. Aluminium Argent. Plomb. Or. Platine. 
E. aN 90 90 20 30,2 32.2 34,2 52,8 
D....... 024à1 2 2,69 10,5 11,536 19,5 21,5 
Me a 4,8 à 20 40 53 518 566 660 105 


Seule la valeur u= b5 pour l'aluminium est expérimentale. Les autres valeurs de p, pour les 
autres métaux, sont très approximatives, car l'hypothèse qui nous a permis de les calculer est, 
dans ce cas, assez hardie. 


3° Rayons y : nous trouvons ici des renseignements expérimentaux beaucoup plus complets 
qui nous permettent de réunir les données ci-dessous. ` 


I. Rayons y durs : après qu'ils ont traversé 1 centimètre de plomb, les rayens y présentent 
vis-à-vis des différents métaux, les coefficients d'absorption ci-dessous : 


Aluminium 
et verre. Plomb. Paraffine. Mercure. Eau. Bois. 
Densité. . . . . 2,57 env. 11,56 0,862 13,59 > » 
dl ut are à 0,104 env. 0,500 0,042 0,642 D D 
100 &...... 406 4,38 4,64 4,72 4,72 4,29 


a 
D 
£ 


un rapport D égal à celui du mercure; à l'argent, celui du plomb, nous pouvons former le tableau 


Attribuant alors aux corps légers un rapport = égal à celui de la paraffine; aux métaux lourds, 


suivant : 


156 Albert Laborde. 


Aluminium 
Corps légers. Os. et verre. Argent. Plomb. Or. Platine. 
100 È . .... 4,64 4,64 4,06 4,38 438 4,7 4,1 
Dis ang 0,24 à 1 2 2,97 f 10,5 11,56 19,5 21,5 
Ws ara a a a a ia 0,011 à 0,046 0,092 0,104 0,46 0,500 0,905 1,01 


Il. Rayons y mous : ils ont, avons-nous dit, un coefficient d'absorption pour le plomb égal à 
u 
D 
ce rapport est encore sensiblement constant et affecté de variations analogues à celles relatives au 
-cas des rayons durs, nous en déduisons : 


ò environ, ce qui leur donne un rapport = = 0,44 pour le plomb. Si nous faisons l'hypothèse que 


Aluminium 


Corps légers. Os. et verre. Argent. Plomb. Or. Platine. 
5 F2. 0,46 0,46 0,40 0,44 0,44 0,47 0,47 
Dis en 0,24 à 1 2 2,97 10,5 11,56 19,3 21,5 
He. . e . 0,11 à 0,46 0,92 1,05 4,6 5 9,05 10,1 


REMARQUES. — Chaque nombre de ce tableau est calculé d’après l’épaisseur x du corps considéré 
el d'après le coefficient d'absorption relatif au rayonnement étudié, par l'expression Be 
; o 
L- étant l'intensité du rayonnement transmis et I, l'intensité du rayonnement incident. 
Les épaisseurs sont prises de 1/10 en 1/10 de mm entre 0 et I mm; de millimètre en millimètre 
jusqu’à ò mms, puis nous avons encore noté 10 et 20 mms. 


Les rayonnements transmis pour des épaisseurs intermédiaires sont facilement calculés en 
observant que e HE y et? e Tre). 


ExEMPLE. — Le rayonnement y dur, transmis par 2? mm, 5 d'argent sera : 


0,943 x 0,977 = 0,892..... 89 0). 


Le rayonnement y dur transmis par 8 mm de platine sera : 
-0,67 x< 0,67 = 0,448..... 44,8 o. 


De mème, le rayonnement transmis par 0,ò mm d'argent engainé de ò mm de liège sera pour 
les rayons ß durs, par exemple : 


0,019 >x 0,90 pisen 0,01 ce 4 Uje 


Rayons secondaires et dispersion. — Rayons a :-Dans leur parcours à travers la matière, les 
rayons « donnent naissance à des rayons chargés négativement, mais animés d’une très faible 
vitesse, de l’ordre de 2.108 cm par seconde. Ces rayons auxquels on a donné le nom de rayons à 
sont incapables d’ioniser les gaz; ils ne peuvent pas traverser des couches de matières plus épaisses 
que 10 ou 20 molécules. 

ls sont liés au phénomène d'absorption des rayons «a. On les rencontre aux faces d'incidence et 
d'émergence d'une même lame métallique traversée par les rayons a. 

Les rayons a subissent une dispersion, c'est-à-dire que, dans leur parcours parmi les molécules, 
ils sont légèrement déviés de leur trajet. Cet effet est très peu marqué. 


Rayons R : Les rayons 8 subissent au contraire une forte dispersion dans leur passage à travers 
la matière. Le rayonnement ainsi dispersé a été longtemps considéré et désigné comme un rayonne- 
ment secondaire. Les -rayons sont déviés de leur trajet à un tel point que, considérés à la face 
d'incidence de l'écran, ils peuvent, en partie, ressortir et simuler une réflection. 

Ce rayonnement, ainsi renvoyé en arrière, augmente avec l'épaisseur de l'écran jusqu'à ce que 
cette épaisseur soit telle que l'absorption arrête ces rayons. Le phénomène de la dispersion est 
donc un effet de volume et non pas un effet superficiel. Les métaux lourds provoquent une 
réflection par dispersion plus forte que les métaux légers, sans qu'il y ait proportionalité entre la 
densité et le rayonnement réfléchi. 

L'intensilé de ce faisceau réfléchi est plus grande tangentiellement à l'écran, plus faible norma- 
lement à l'écran. 

Les rayons $ primaires de grande vitesse sont plus dispersés que les rayons lents, toutefois, 
cela n'est plus vrai pour les vitesses voisines des 0,9 de la vitesse de la lumière. 


Appareils employes en radiumtherapie. 157 


Le pouvoir de pénétration des rayons réfléchis par dispersion est moindre que celui des rayons 
primaires. 

A la face d'émergence d’un écran traversé par les rayons 8, on constate également une disper- 
sion du rayonnement. Celle-ci est plus forte encore que la dispersion à la face d’incidencé. Elle 
augmente avec l'épaisseur traversée jusqu'à ce que l'absorption limite cette augmentation. Elle est 
déjà complète pour 0,015 cm d'aluminium ou pour 0,000? cm d'or. 


Rayons y : Les rayons y produisent, dans leur passage à travers les corps, une quantité impor- 
tante de rayons secondaires qui ne sont autre chose que des rayons du type $, animés de vitesses 
voisines de 50°/, de la vitesse de la lumière, soit d'une pénétration beaucoup plus faible que celle 
des rayons 8 primaires du radium. 

À la face d'incidence, ce rayonnement secondaire est moins important qu’à la face d'émergence. 
Il augmente avec l'épaisseur de l'écran, montrant ainsi qu'il s'agit encore d'un effet de volume et 
non pas d'un eflet superficiel. 1l augmente avec le poids atomique du radiateur. 

Les rayons y les plus pénétrants produisent les rayons secondaires les plus rapides. 

Le rayonnement secondaire des rayons y joue un grand rôle dans le phénomène de l’ionisation 
des gaz par les rayons y. Il semble, en effet, que les rayons y n'aient pas de pouvoir ionisant propre, 
mais que les ions soient produits par le rayonnement 8 secondaire qu'ils provoquent. 

Les rayons y déterminent encore, aux faces d'incidence d'émergence des écrans, une radiation 
du type y désignée autrefois sous le nom de rayonnement y secondaire, mais qui a été également 
considéré comme un faisceau de rayons y dispersés. Cet effet est beaucoup plus marqué à la face 
d'émergence qu'à la face d'incidence où ce rayonnement est peu intense et facilement absorbable. 


Ces notions sur les rayons secondaires sont importantes à connaître, tant au point de vue de la 
constitution des appareils médicaux et de leurs applications, qu'au point de vue des recherches 
biologiques sur le mécanisme de l'action des rayonnements. 

En effet, l'expérience clinique a montré que les tubes de métal dense renfermant un sel de 
radium, s'ils sont directement appliqués sur la peau, y déterminent une vive réaction après un 
séjour relativement court. Une épaisseur de quelques millimètres d'un corps léger, interposé entre 
le métal et la peau, permet de prolonger l'application pendant plusieurs heures, sans réaction 
cutanée appréciable. 

Cette réaction superficielle a été attribuée à l’action du rayonnement secondaire de faible 
pénétration, qu'émet le métal dense, par la face d'où émergent les rayons. 


DIFFÉRENTS APPAREILS UTILISÉS EN RADIUMTHÉRAPIE 


RAYONNEMENTS ÉMIS 


Je ne m'attarderai pas à la description si souvent faite (‘) des appareils employés pour l'usage 
médical du radium; il suffira de rappeler rapidement quels en sont les différents types : 


4° Ippareils à sel meuble. 


Le sel de radium, sulfate, chlorure ou bromure, parfaitement desséché ou anhydre (*), est 
hermétiquement scellé dans un tube de verre ou de métal. 

D'après l'épaisseur de ces tubes, on peut connaitre avec une approximation suffisante. en se 
reportant au tableau IV, la nature du rayonnement qui sort des parois. 

Par exemple : Un appareil comprenant : 

4° Un tube de verre scellé de 0,5 mm d'épaisseur de paroi; 

2 Une gaine d'argent de 1 mm d'épaisseur ; 
transmettra les fractions suivantes des rayonnements initiaux : 


des rayons a... Less à E Lada 4e 0 
— B mouS 4 à re Danses a ae es 0 
— B UUTE. a e goie e | 
— Y MOUS- 2 2 aa a a a de rade a OUPS 
— y AUPS 5 à Le AUS mea, 905 


(1) H. Dominici, WickHAM et DEGRAIS, BARGAT, etc. 

(#) Il est important que le produit soit tout à fait privé d'eau, car sous linfluence du rayonnement, 
celle-ci se décompose, et produit, à l'intérieur du tube, un mélange de gaz tonnant dont l'explosion peut être 
déterminée par des étincelles électriques. Ces étincelles sont principalement à craindre dans le cas des 
tubes de verre : aussi, prend-on toujours la précaution de sceller à l'une des extrémités du tube un petit fil 
de platine qui en traverse la paroi de part en part et égalise le potentiel des faces interne et externe. 


158 | Albert Laborde. 


Les rayons secondaires les plus mous sont arrêtés par une couche de gaz de quelques milli- 
mètres. 

Cette enveloppe de faible densité produit elle-même peu de rayons secondaires, dont l'intensité 
est du reste comparable à celle des rayons secondaires des tissus irradiés. 


90 Tubes d'émanation. 


lls sont préparés par condensation de l'émanation à la température de lair liquide (— 182 C). 
Ces tubes sont en verre; ils émettent le même rayonnement que ceux renfermant un sel de 
radium (i). l 
œ Appareils à grande surface rayonnante. 
(Sels de radium collés, émaux au radium). 


Ces appareils sont constitués par un support métallique de forme quelconque : rectangulaire, 
circulaire, plane, concave ou convexe, auquel le sel de radium adhère intimement. 

L'incorporation de radium à un émail est préférable à sa fixation au moyen de colle ou de 
produits organiques, car ces derniers sont décomposés par le rayonnement, ils s’effritent peu à peu 
et occasionnent une perte du produit actif. 

Le rayonnement d’un émail radique est composé de rayons a émis par la surface, de rayons 8 
provenant des premières couches de substance, de rayons y provenant de l'épaisseur totale de la 
couche d’émail. 

4 Appareils producteurs d'émanalion. 


Ils ont la forme de barboteurs à deux tubulures, dans lesquels un sel de radium dissous dans 
l'eau est soumis à l’action d'un courant gazeux qui entraine l'émanation, soit dans un liquide 
approprié capable de la dissoudre, soit dans un appareil d'inhalalion ou dans un gazomètre. 


5° Eaux radioactives. 


On obtient, grâce à des dispositifs variés, un écoulement d'eau chargéc d'émanation dissoute. 
Une trompe à eau, par exemple, convenablement établie peut débiter de l'eau radioactive (?). 


6° Solutions radiféres pour injections ou pour électrolyses. 
Un sel de radium est maintenu en solution, à la dose très faible de quelques microgrammes (5) 
par centimètres cubes dans des ampoules de sérum physiologique, stérilisées à l’autoclave. 
Il est facile de transformer ces solutions de radium en suspensions de sulfate insoluble, au 


moment de l'injection, en mélangeant dans une seringue à injection hypodermique la solution 
radique et une solution de sulfate de soude stérilisée (+). | 


DÉSIGNATION DES APPAREILS, UNITÉS 


Je m'efforcerai maintenant d'exposer comment’ ces appareils sont désignés, de manière à 
mettre en évidence leur puissance et leur mode d'application. 

Si je m'étends un peu longuement sur la notion d'activité, c'est que ce terme a été le plus 
employé au début de la radiumthérapie et que, parfois, il a reçu des interprétations inexactes. 

Actuellement, il est préférable de désigner un appareil par sa charge en radium, mais il ne me 
paraît pas inutile, cependant, de rappeler ce que l’on doit entendre par l'expression insuffisamment 
définie, d'activité d'un appareil. 

- l° Activité d'un appareil. 


Dans les débuts de la radiumthérapie, l’idée directrice avait été d'utiliser la plus forte propor- 
tion possible de l'énergie du radium. Les appareils conçus dès l’origine étaient : soit des ampoules 
où le sel de radium était protégé par un écran très mince de mica ou d'aluminium, à travers lequel 
pouvait passer le rayonnement mou; soit des lames recouvertes d’un sel de radium enrobé dans 
une colle ou dans un vernis. 

La fraction d'énergie représentée par les rayons y est si faible, que l'on désirait conserver 
autant que possible les rayons mous, dans l’espoir de mieux utiliser le produit actif. 

De cette conception était né l'usage d'après lequel les appareils médicaux étaient désignés par 
leur activité rapportée à celle de l'uranium. 

On comprend ici sous le terme activité, le rapport entre les courants d'ionisation provoqués 
dans un électroscope, d'une part, sous l'effet des rayons «a émis par l'appareil considéré, et d'autre 


(t) DenterxE et Recaup. Congrès de Lyon, 1914, p. 587. — W. Duane. Physical Review, 1915. — J. DANNE. 
(*) A. LABORDE. Journal de Radiologie et &Electrologie, t. 1, n° 11, Septembre-Oetobre 1917. 

(5) Le microgramme est égal au nullième de milligramme. 

(9 H. Dominici, M. et Mme LauonbE. C. R. Acad. des Sc., T avril 1915. — Société de Biologie, 19 juillet 1915. 


TT, 


Appareils employées en radiumtherapie. 159 


part, sous l'effet d'une couche d'oxyde noir d'uranium U?05, présentant une surface égale à celle 
de l'appareil. 

Mais une confusion pouvait déjà s'établir, les uns considérant l'activité d'un appareil comme 
nous venons de la définir, d'autres se rapportant à l'activité du sel de radium lui-même qui avait 
été placé dans l'appareil ou mélangé avec le vernis. Or, l'écart entre ces deux valeurs peut être assez 
considérable, le rayonnement + émis par un appareil médical étant plus faible que le rayonnement a 
du sel employé pour sa préparation : en effet, le sel se trouve dilué dans l’excipient et une fraction 
du rayonnement a se trouve absorbée. 

Me permettant une expression grossièrement imagée, je dirai que le rayonnement « thérapeu- 
tique de l'appareil était moindre que le rayonnement commercial du produit incorporé. 

Pour éviter toute confusion, il fut alors d'usage courant d'exprimer à la fois : 

4° L'activité du sel utilisé; 

1° Le poids de sel mis en jeu; 

9° L'activité de l'appareil après incorporation du sel dans le vernis : 

Les deux premières données tenant compte de la masse du radium mis en jeu; et la troisième 
marquant le rayonnement a résiduel. Le soin même avec lequel les premiers jradiumthérapeutes 
voulaient connaître cette troisième donnée montre quelle importance ils accordaient au rayonne- 
nement mou de leurs appareils. 

Puis, lorsque l'on connut mieux les effets physiologiques attribuables aux rayons les plus 
pénétrants, l'importance de la masse de radium mise en jeu apparut bientôt comme prépondérante, 
et l’on dut abandonner, pour désigner cette masse, la notion trop imprécise d’activité du sel. En 
effet, les mesures d'activité « sont délicates à effectuer avec une grande précision, dans des condi- 
tions expérimentales définies d’une façon absolue; et, d'autre part, le rapport entre les activités a 
de l'uranium e! du radium pur n'est pas connu avec une grande rigueur. 

Ce n'est que depuis huit ou neuf ans que l’on possède des données salisfaisantes sur la valeur 
de ce rapport. 

Les travaux de Mac Coy, Rururrrorn, etc., ont montré que l'on peut, au moyen de couches de 
matières extrêmement minces, évaluer l’ionisation totale produite par les rayons à émis par l'unité 
de poids d'une substance. Il faut pour cela que l'épaisseur de la couche soit si faible que 
l'absorption des rayons a par la substance active elle-même soit nulle. On trouve, dans ces condi- 
tions, que l’activité totale de 1 gramme de radium en équilibre radioactif avec l’'émanation et la 
radioactivité induite, est 7,3 x 10° fois (7 300 000 lois) plus grande que l’activité de 1 gramme d'ura- 
nium. L'activité due aux rayons pénélrants étant négligeable dans ces expériences. (Mme P. CURIE, 
t. Il, p. 305) (') 

Dans ces conditions où l'absorption du rayonnement par la matière n'intervient pas, l'intensité 
des rayonnements « de différents sels est proportionnelle à la concentration de l'élément radioactif 
dans les produits considérés. 

Ainsi, l'activité du bromure hydraté Ra Br?, 2H20 serait 

T 226.4 D57 | 
1,9 x< 106 x< TLI * gs = 4,96 x 106 
(4 560 000) fois plus forte que celle de l'oxyde d'uranium U?0". 

Ce nombre, intéressant à considérer, n'est pas connu avec une précision suffisante pour qu'il 
puisse servir de base à la détermination de la pureté d’un sel de radium. 

D'ailleurs, la mesure de l’activité totale est très délicate à effectuer et, dans la pratique cou- 
rante, les produits seront étudiés en couches d'épaisseurs assez fortes (0,5 mm à mm) dans 
des électroscopes de type ordinaire. L'activité mesurée dans ces conditions pratiques par le rapport 
de deux courants d'ionisation, n’est qu'une valeur relative qui dépend de la forme et de la chambre 
d’ionisation, selon que les rayons + sont absorbés dans l'air, sur tout leur parcours, ou bien sur 
une partie seulement de leur parcours. 

Le rapport des activités du bromure de radium (Ra Br?2 H?0O) et de l'oxyde d'uranium (U® 05), 
par exemple, est différemment affecté par l'épaisseur de la couche active étudiée, car l'un des 
rayonnements peut être plus modifié que Fautre par l'absorption dans le produit radioactif lui- 
méme. Cette absorption dépend du parcours des rayons, du poids atomique des constituants et de 
la densité de la substance, ainsi que nous l'avons vu ci-dessus. Il intervient ici une relation assez 
complexe entre ces différents facteurs (3). 


(1) Ce nombre est en bon accord avec les déductions que lon peut tirer de ceux publiés par M. RUTHER- 
FORD (Radioactive substances and their radiations), au sujet du nombre de particules a émises par le radium 
et par l'uranium et du nombre d'ions produits par ces particules. On trouve que l’ionisation due au radium 
est 8,25 >< 106 fois plus forte que celle due à l'uranium. 

(%3) J'ai pu constater personnellement, par de nombreuses mesures énectuées dans un but industriel, 


160 Albert Laborde. 


En résumé, l’activité du radium métal indiquée plus haut ne représente que l'ordre de grandeur 
de cette valeur. Des mesures courantes d'activité d’un sel n indiquent pas la pureté de ce sel avec 
précision. 

Il peut cependant être intéressant de connaître l’activité a d’un appareil contenant du radium, 
quand cet appareil est destiné à des applications en surface. C'est pourquoi je donne quelques 
détails complémentaires au sujet de la mesure de cette activité. 


Mesure de l'activité. — Imaginons, par exemple, qu'il s'agisse d’un appareil émaillé sur une 
surface plane de 20 centimètres carrés. Cet appareil, ayant atteint son activité d'équilibre radioactif, 
est placé dans la cage d'un électroscope de plus ou moins grande sensibilité suivant la richesse de 
l'émail en radium (!). 

La déperdition de l'électroscope est mesurée : 

1° La surface émaillée étant à nu; 

2° Cette surface étant recouverte d’une lame d’aluminium, de 0,06 millimètres d'épaisseur, 
capable d'arrêter tout le rayonnement a du radium. 

Dans cette seconde mesure, le faible courant qui subsiste dans l’appareil est attribuable aux 
rayons B et y 

I suffit de soustraire ce courant de la déperdition totale mesurée tout d'abord pour connaître 
la déperdition due aux rayons « seuls. 

C'est cette valeur, rapportée à la déperdition provoquée par les rayons + d’une couche d'oxyde 
d'uranium de même surface, qui mesurera l’activité de l'appareil émaillé. 

Cette notion de l'activité n’est plus utilisée qu'à titre d'indication. 


2 Charge d'un appareil. 


Bien autrement précise, au contraire, est la connaissance de la charye d'un appareil en radium 
ou en émanation. | 

On désigne sous ce terme, le poids de radium métal ou la quantité d’'émanation contenus dans 
l'appareil. 

Cette donnée s'applique à tous les types d'appareils énumérés ci-dessus. 


Mesure de la charge d’un appareil. — Les procédés de mesure seront un peu différents suivant 
qu'il s'agira de mesurer de grandes quantités de radium ou d’émanation, ou, au contraire, des 
appareils à charge minime. 


4° Appareils contenant des quantités importantes de sels de radium solides, 
ou de fortes doses d'emanation. 


Lorsqu'un sel de radium à l'équilibre ou de l’'émanation sont scellés en tube clos, ils émettent, 
extérieurement, le même rayonnement. En effet, le radium lui-même, privé d'émanation, (voir 
tableau Ii), német que des rayons «a et B lents incapables de traverser les parois de verre de 
0,05 millimètres d'épaisseur dont sont généralement constitués les tubes d'usage courant. Tout le 
rayonnement $ et y qui sort du tube provient des produits successifs de radioactivité induite en 
équilibre avec Vemana on accumulée dans le tube. 

On mesure les rayonnements y pénétrants émis par les appareils, au moyen d'électr oscopes, 
dits à rayons y, dont les parois de plomb ont une épaisseur de 8 à 10 millimètres. Et, l’appareil 
étant étalonné, avec le rayonnement y de poids connus de radium métal (étalons de l’Institut du 
Radium par exemple) mesurés dans les mêmes conditions, on peut connaître avec exactitude la 
charge de l'appareil. 

L'unité de radium étant le gramme de radium métal. 

L'unité d'émanation étant le Curie, soit la quantité d'émanation en équilibre radioactif avec 
1 gramme de radium métal. 


que l'on ne commettrait pas une erreur supérieure à quelques pour cent dans l'évaluation de la pureté d’un 
bromure de radium {Ra Br°, 2H°0), en mesurant, sur des couches épaisses, son activité au moyen d'un 
électroscope CURIE Modèle CHENEV EAU et LABORDE) et en admettant : 

ie Que l'ionisation provoquée, en couche épaisse, par le sel pur Ra Br?, 21H20, privé ilemanation, est 
715.000 fois plus forte que celle due à Poxyde Puranium U*Oÿ. 

2 Que l’ionisation provoquée par le sel Ra Br? 2H?0, en équilibre radioactif avec ses produits de trans- 
formation est égal à 5,6 fois cette ionisation minimum, soit : 5,6 X< 715.000 = 4.000.000 fois plus forte que celle 
due à l'oxyde d'uranium U?O* (MME CURIE, t. IT, p. 505). 

() M. CHENEYEAU et moi-même, nous avons fait adopter aux électroscopes Curie des petits cylindres de 
déperdition qui perinettent avec un même instrument, de comparer entre elles des radioactivités variant 
depuis celles de l'uranium, jusqu'à celle du radium pur. 


Appareils employes en radiumtherapie. 161 


Le volume du Curie à lo C et à la pression normale est de 0,6 millimètre cube. Les rayon- 
nements extérieurs d'appareils renfermant soit : 4 gr. de radium métal à léquilibre, soit 1 Curie, 
sont égaux (!). 

REMARQUE. — Les émaux radioactifs ne laissent dégager, par leur surface libre, qu'une quantité 
négligeable d'émanation. Ils peuvent être dosés par ce procédé sans qu'il soit nécessaire de les 
sceller dans une enceinte herméliquement close. 


2° Appareils ne contenant que des charges minimes de radium ou d'émanation. 


Les petites quantités de radium, de l'ordre de 1;100 de milligramme ou au-dessous, et les 
petites doses correspondantes d'émanalion se mesurent au moyen de condensateurs cylindriques 
adaptés à un électroscope ou à un tlectromètre. 

Ces appareils, étalonnés avec des solulions types de radium, ou bien, dont les constantes 
électriques sont connues permettent des mesures précises jusqu'à l'évaluation du 1/100 de millimicro- 


curie, soit de 10 !! grammes de radium. 
* 
» y 


La connaissance de la charge d'un appareil en radium est la donnée la plus importante. 

Elle correspond à la puissance de l'appareil. 

En effet, un poids donné de radium métal, produit, dans l'unité de temps, une quantité d'énergie 
toujours la même (3). 

Nous avons pensé (:) qu'il était possible d'établir un rapprochement correct entre les applica- 
tions médicales d'appareils radioactifs renfermant soit du radium à l’état solide, soit de lémanation 
condensée, en exprimant dans les deux cas, la puissance des appareils directement, par leur charge. 

La charge d'un appareil contenant un sel de radium en équilibre, de rayonnement constant, 
peut s'exprimer en grammes par le poids du radium métallique contenu. 

Et, dans le cas d’un tube d'émanation condensée, le rayonnement étant variable avec le temps, 
la quantité moyenne d'émanation que renferme l'appareil au cours de l'application pourra repré- 
senter la charge (exprimée en Curies) sous laquelle le traitement radiunithérapique aura été effectué. 

Deux applications de même durée effectuées, par exemple, avec une charge de 100 milligrammes 
de radium, ou avec une charge moyenne ($) de 100 millicuries pouvant être considérées comme à 
peu près équivalentes au point de vue de leurs actions physiologiques (5). 

D'autre part, MM. DemierNEe et Recaup (5) avaient proposé antérieurement d'établir un terme 
de comparaison, entre ces deux modes d'utilisation du rayonnement pénétrant du radium, en notant 
la quantité totale d'émanation détruite pendant la durée de l'application. Ils donnent ainsi une 
expression de l'énergie totale dépensée. 

Cette notion est très intéressante, au mème titre qu'il est intéressant de savoir quelle dose de 
rayons X ont reçu les tissus au cours d'une irradiation radiothtrapique. 

Mais, à notre avis, il est non moins important, au point de vue physiologique, de savoir à 
quelle puissance cette énergie a été fournie. Nous considérerons donc la notion d'énergie totale 
dépensée comme secondaire, les deux données fondamentales étant : la charge de l'appareil et la durée 
de l'application (°). | 

(1) Si on néglige ce fait, que pour des rayonnements y égaux, un tube d'émanation renferme environ 0,5 0/0 
moins d'émanation, qu'un tube qui contient du radium en équilibre radioactif (M. CURIE. Journal de physique, 
5° série, t. H, Octobre 1912, p. 815). 

() 1 gr. de radium métal produit par heure 134,4 calories-grammes {voir tableau IHI). 

(5) M. et Mme A. LABORDE. C. R. Acad. des Se., 21 mai 1917. 

(*) Connaissant la quantité Q, d’émanation présente au début de lPapplication, la quantité Q, qui reste 
dans le tube après une durée d'application ¿sera dounée par les tables de KoLOWRAT; et la quantité moyenne 


Qm présente dans l'appareil pendant la durée de l'application sera donnée par la formule : 


t 


Qm = (Q, — Q3) x<- soit : Qm =Q,- ( — e ) : où ô représente la vie moyenne de l’émanation (V. p. 108). 


8 = 155,1 heures = 5,55 jours = D 00:51 heure. 

Nous publierons prochainement une table qui donnera les valeurs de Qm directement en fonction de Q, 
et de la durée £ de l'application. 

(5) Voir note (!). 

(6) DEBIERNE et REGAUD. C. R. Acad. des Se., t. 161, 1915, p. 422. 1 gr. de radium métal engendre par heure 
7,51 millicuries, pour maintenir son équilibre radioactif (Voir p. 108). C. R. Séances du Congrès d'Electroloyie et 
de Radiologie médicales, Lyon, Juillet 1914, pp. 387 et suiv. 

(*) Ces diverses grandeurs : 

La charge C : exprimée en yrammes de Radium métal ou en Curies moyens. 
La durée de Fapplication £ : exprimée en heures. 
La quantité totale d'Émanation E détruite au cours de l'application : exprimée en Curies. 
sont d’ailleurs liées dans tous les cas par l'expression : 
E = 0,00751. C. €. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — lIl. 11 


102 Albert Laborde. 


Cette notion de la charge, ainsi comprise, peut donc s'appliquer à tous les appareils médicaux. 
Mais toutefois, elle ne suffit pas à les caractériser complètement. 

Nous avons déjà dit qu'il fallait tenir compte de l'épaisseur et de la nature des parois afin de 
connaître la qualité et la proportion du rayonnement émis. 

La connaissance des dimensions de l'appareil, celle de la pureté du sel, sont également 
intéressantes. 

En effet, un même poids de radium nétalique peut être contenu dans un sel très pur, occuper 
un volume restreint dans un appareil de petites dimensions; il peut au contraire être très dilué, 
dans une importante masse de matière et nécessiter un appareil de grandes dimensions. 

Dans l’un ou l’autre cas, les intensités de rayonnement qui sortent de l'appareil seront, par 
unité de surface, très différentes. 

Le premier appareil sera, localement, dans son voisinage direct, beaucoup plus efficace que 
le second. | 

L'absorption du rayonnement par la substance elle-même, la distribution des particules 
actives sur une plus grande surface ou à des niveaux plus ou moins rapprochés de la surface de 
l'appareil, diminuent l'intensité locale du rayonnement émis par le second. 

Ce n’est qu’à une assez grande distance des appareils, lorsque les dimensions de ceux-ci seront 
négligeables par rapport à la distance, que l'écart entre les intensités des rayonnements par unité 
de surface irradiée deviendra faible. 

Nous résumerons donc ci-dessous les données nécessaires, pour caractériser aussi exactement 
que possible les conditions d'applications médicales du radium. 


1° Tubes renfermant un sel de radium. 


Charge. — Elle s'exprime en poids de radium métal contenu. 

Il convient encore d'indiquer la nature du sel et sa pureté; les dimensions du tube (diamètre èt 
longueur). 

Filtrage. — Il dépend des parois que traverse le rayonnement. Indiquer : 

Nature du tube (verre, argent, platine, etc.). 

Épaisseur des parois. 

Gaines métalliques superposées : nature du métal et épaisseurs. 

Enveloppe de faible densité destinée à couper le rayonnement secondaire, nature et épaisseur de 
la couche. 

Durée de l'application. — Nous rappellerons ici, qu'il convient de noter séparément ces deux 
données : charge el durée d'application; je ne suis pas d'avis de les réunir en un seul produit 
(milligramme-heure (‘), par exemple) comme l'ont proposé certains auteurs. Car l'expérience clinique 
semble indiquer que la durée de l'application ne compense pas la faiblesse de l'intensité; et que, 
par exemple, 100 milligrammes appliqués pendant 10 heures n'’agissent pas nécessairément de la 
même façon que 10 milligrammes pendant 100 heures. 


2 Tubes d'émanation. 


Charge. — Elle s'exprime en curies en calculant la charge moyenne. 
Filtrage. — Défini de la même façon que dans le cas des tubes. 
Durée de l'application. 


3° Appareils émaillés. 


Charge. — Elle s'exprime en poids de radium métal contenu. 

Surface. — Elle se calcule en centimètres carrés par exemple. 

Charge par centimètre carré. — Elle peut indiquer quelle efficacité locale on peut attendre de 
l'appareil. 

Activité superficielle. — Elle se mesure dans un électroscope à rayons a, et s'exprime en 


fonction de l'activité de l’oxyde d'uranium. Elle donne une indication de la valeur du rayonnement 
mou émis par l'appareil. 

Filtrage. — Indiquer la nature et l'épaisseur des filtres interposés entre l'émail nu et les 
téguments. 


(t) Le milligramme de Ra-heure est en fait une unité d'émanation qui vaut 7,51 microcuries. C'est la 
quantité d’'émanation engendrée par 1 mgr. de Ra en 1 heure. 

P. Curie avait utilisé en 1904 comme unité d'émanation, ile milligramme-minute d’émanation de Ra Br? 
qui vaut 75,5 X< 10-° Curies (73,3 millimicrocuries). 


Appareils employes en radiumthérapie. 163 


4 Appareils producteurs d'émanation. 


Charge de l'appareil. — Elle s'exprime en poids de radium métal dissous, source d’émanation. 

Charge d'émanation accumulée. — Elle se calcule d’après la charge de l'appareil en radium, 
quand on connaît la durée de digestion de la solution entre les prises d'émanation (voir p. 161). 
Elle s'exprime en curies ou millicuries.. 

Charge de l'air radioactif produit. — Elle s'exprime en curies ou en millicuries par centimètre cube. 


5° Eaux radioactives. 


Charge. — Elle s'exprime en curies ou en millicuries par centimètre cube. 


6° Solutions radifères. 


Charge. — Elle s'exprime en poids de radium par centimètre cube. 
JABoiN avait proposé de noter les toutes petites doses en microgrammes. 


Nous espérons avoir réuni, dans ces quelques pages, les notions indispensables à connaître, 
pour bien comprendre ce que sont les appareils utilisés en radiumthérapie. 

Il reste maintenant à grouper un ensemble de renseignements cliniques d’où l'on pourra 
déduire les règles de l’utilisation pratique de ces appareils. 

Beaucoup de travaux antérieurs ne portent pas une mention suffisamment précise des condi- 
tions d'application. C’est pourquoi nous n'avons pas cru inutile d'écrire cet article. 


a 


RESUME 


The author proposes to give in this article some practical information and a tabular statement concer- 
ning the different apparatus, which allow of the use of radium in medical treatment. In the first chapters 
after having enlarged upon our knowledge of radium, the author recalls rapidly the different types of 
apparatus employed medically; he then dwells on the power and method of application, and gives practical 
and complete details about the measure of their activity, generally determined in an empiric manner, and of 
the charge. This knowledge, which corresponds to the power of the apparatus is most important, because, 
with the time of application, it forms one of the two essential factors to the measuring of the total energy 
expended. 


-e A Y 


7p 


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NOTE DE PRATIQUE 


LE POINT DE MAXIMUM DE MOBILISATION 
DANS LA LOCALISATION DES PROJECTILES 


Par MM. H. COSTANTINI et L. GOSSELIN 


Lorsqu'on examine un projectile à la radioscopie et qu'on le trouve dans une masse molle 
dépressible de l'extérieur, il est possible de le mobiliser en exerçant des mouvements de pres- 
sion successifs sur les léguments en son voisinage. En tâtonnant, on parvient à trouver un 
point pour lequel le projectile se mobilise au maximum : c'est le point de ma.rimuin de mobili- 
sation; ce point a une importance capitale dans la localisation des projectiles en vue de leur 
extraction. 

En effel, ce point est le lieu des téguments qui est le plus rapproché du projectile, et, sauf 
exceplions tirées de considérations opératoires diverses, c'est par ce point que le chirurgien 
devra faire passer son incision, parce qu'il est assuré d'aborder ainsi le projectile par le plus 
court chemin et, par conséquent, de faire le minimum de dégâts. 

Dans notre ambulance, où cette méthode est employée depuis des mois, nous avons extrait 
des centaines de projectiles avec une très grande facilité, facilité que nous attribuons en partie 
à la simplicité et à la sécurité du procédé. 

Dans une ambulance du front, par le fait mème de l'abondance des blessés et de la néces- 
sité d'aller vite, il faut, évidemment, simplifier ‘les méthodes, et l'extraction à l'aide d'un 
compas, par exemple, n'est plus de mise. 

Le chirurgien demande une localisation aussi précise que possible, qui ne peut être faite 
rapidement que par la radioscopie. La radioscopie nous donne facilement une bonne localisation 
anatomique, à la candilion d'examiner la région sous des angles différents. 

Lorsque nous savons qu'un projectile est devant le fémur, par exemple, si nous voulons 
entreprendre son extraction avec toutes chances de succès, il nous faudra deux autres rensei- 
gnements : c'est d’abord le point le plus rapproché de la peau, ensuite la profondeur de ce 
projectile à partir de ce point. Nous pouvons souvent nous contenter d'une profondeur approxi- 
mative, mais il est difficile de se passer du point le plus rapproché, car il n’y a aucun doute 
que, dans la majorité des cas, c'est sur ce point qu'il est indiqué de faire passer l'incision. Or, 
ce point est facile à trouver par tâtonnement ; lorsqu'on voit le projectile nettement dessiné sur 
l'écran, on déprime la peau en son voisinage à l’aide d'une tige de métal quelconque, par 
exemple, une baguette de fusil ou la tige du spintermètre. Il faut déprimer vigoureusement et 
chercher de place en place le point où la mobilisation se fait à son maximum; avec un peu 
d'habitude, on le trouvera très rapidement, et il suffira de le marquer sur la peau. 

Notons que, très souvent, pour toutes ces manœuvres, il nest pas nécessaire de tourner le 
blessé, et la simple recherche de ce point apprendra que le projectile est en avant ou en arrière 
du membre, de telle sorte qu'on aura réduit au minimum les manipulations du blessé. 

Naturellement, il sera inutile de chercher le point de maximum de mobilisation lorsque le 
projectile n’est pas mobilisable à cause de sa situation : projectiles intra-osseux, intra-crânien, 
rachidien, pelvien, thoracique. 

A notre sens, une bonne fiche radioscopique doit comporter trois renseignements : 

1° Renseignements anatomiques, situation par rapport à un point de repère fixe (pièce 
quelconque du squelette). 

2° Lorsque le projectile est mobile, la situation du point de maximum de mobilisation, 
point qui doit être marqué sur la peau; n'est autre que le lieu des téguments le plus rap- 
proché du projectile. Lorsque ce dernier n'est pas mobilisable, comme dans le cas de projec- 
tiles intra-cràäniens, ce renseignement ne peut être obtenu par la méthode du maximum de 
mobilisation, el on essaycra de le rechercher par d’autres procédés. 

5° Profondeur du projectile par rapport à ce point. Dans le cas courant, le chirurgien doit 
se contenter d'une profondeur approximative. Ce n’est que dans les cas difficiles qu'une profon- 
deur précise sera demandée. 


D M pe, 


NOTES DE RADIOLOGIE DE GUERRE 


LA PROTECTION EN RADIOLOGIE (!) 


M. le Docteur MIGNON. 


La protection contre les rayons X nous a paru, mériter, dans les circonstances présentes, 
notre attention la plus vigilante. Nous sommes, en effet, quotidiennement exposés aux radiations X> 
et ceci dans des proportions inaccoutumées. L'adaptation de nos tissus et de nos organes aux 
radiations qui sillonnent l'éther dans lequel nous vivons n'existe pas pour les rayons X et pour les 
rayons du radium, qui sont, aux doses où nous pouvons les étudier, des accidents nés du génie de 
l'homme et contre lesquels aucune éducation héréditaire n’a armé la cellule vivante. Aussi, quelque 
faibles que soieut ces radiations, si elles sont suffisamment prolongfes, elles finissent par exercer 
sur nos tissus une action moditicatrice ou destructive. Dans toute l'épaisseur de l’organisme, dans 
toutes ses cellules viendront s'amortir des rayons en nombre proportionnel à la densité des tissus, 
à la quantité de rayonnement reçu, mais qui, pour tous ces tissus, apporteront une perturbation à 
leur vie normale. 

Nous pouvons admettre, pour la simplicité de l'exposé, que nous avons à nous protéger contre 
trois catégories de radiations : 

t° Les radiations de grande tongueur d'onde ct de faible pénétration, dites rayons mous jusqu'au 5° ou 
1° degré Benoist; 

% Les radiations de courtes longueurs d'onde et de haute pénétration, rayons durs, allant du 6° au 
12° degré Benoist: 

5 Les radiations secondaires. 


Action dcs rayons mous. — Í! est elassique d'admettre que les rayons les plus nocifs sont les 
rayons mous, ceux qui ne sont pas assez pénétrants pour traverser tous les tissus mous et le 
seront pourtant assez pour dépasser la couche cornée de l'épiderme. Une ampoule présentera donc 
sa nocivité maxima quand elle enverra des rayons s’'amortissant en grand nombre dans les couches 
profondes de l'épiderme, dans le derme et le tissu cellulaire sous-cutané, c’est-à-dire quand elle 
donnera des rayons de 4 à 7 Benoist. 


Action des rayons durs. — Cette vérité inconteslée de l'action nocive des rayons mous pour la 
peau semble avoir masqué une autre vérité moins souvent mise en lumière, que les [rayons durs 
dont nous recherchons précisément l'action en radiothérapie profonde, ne sont pas inactifs sur nos 
tissus. Sans entrer ici dans le détail de l'action des rayons X sur nos divers tissus, il n’est pas 
douteux que ces rayons durs frappant les cellules profondes de notre organisme déterminent des 
modifications cellulaires et humorales, et que si nous connaissons bien les radiodermites, qui sont 
le stigmate de notre profession, nous connaissons mal encore la pathologie profonde causée par 
les rayons durs. Si les radiologistes de la génération qui nous a précédés ayant manié surtout les 
rayons de faible et de moyenne péuétralion, nous ont appris à redouter ceux-ci, dont ils furent 
trop souvent victimes, pensons aussi qu'actuellement, par suite de la plus grande puissance dont 
nous disposons, de l'apparition des tubes intensifs qui vont devenir notre appareillage habituel. 
nous pourrions bien être à notre tour les victimes des rayons durs. À ce sujet, et pour montrer 
que cette nocivité des rayons pénétrants n'est pas une utopie, permettez moi de vous citer le fait 
rapporté par deux auteurs italiens dans la fadiologrt Medica de février 1914 (Silvio Gavazzini et 
Spartaco Minelli) sur l'autopsie d'un radiologiste, mort à 49 ans, ayant présenté l'aspect d'un 
homme atteint d'une anémie grave. Il exerçait la radiologie depuis l4 ans et était atteint depuis 
longtemps d'une radiodermile assez légère de la main gauche et du côté gauche de la face. Ils ont 
pu constater que la rate et la moelle osseuse étaient le siège d'une atrophie considérable et sem- 
blaient, par les lésions qu'elles présentaient, avoir perdu presque totalement leur fonction hémato- 
poiétique. Il existe aussi de l'atrophie testiculaire. Les auteurs ont pu conclure que les lésions 
testiculaires et celles des organes hématopoiétiques, qui avaient entraîné l'anémie pernicieuse 
progressive, étaient d'origine roentgénienne, et j'ajoute dues aux rayons durs. 


(0; Communication faite à la Réunion des radiologistes de la NHI? Région. 


166 Mignon. 


Action des rayons secondaires. — La question des radiations secondaires doit enfin éveiller 
notre attention. 

Lorsque les rayons X frappent un corps, une partie du rayonnement est absorbée par ce corps, 
une autre le traverse, une troisième enfin est transformée, d'une part, en radiations corpusculaires, 
de l’autre, en radiations analogues aux radiatiors excitatrices : ce sont les rayons secondaires. 

Les rayons secondaires sont d'autant plus pénétrants que les rayons d’origine sont eux-mêmes 
plus pénétrants. Leur degré radiochromométrique varie encore avec l’atomicité du corps dont ils 
émanent. Au départ de métaux à poids atomique faible, ils sont très pénétrants, peu absorbables : 
c'est l'inverse quand ils proviennent de métaux lourds (plomb, platine); ils sont facilement absorbés 
(une couche de papier, quelques millimètres d'air). Toutefois, les métaux légers donnent un rayon- 
nement secondaire moins intense que les métaux lourds. 

Disons enfin que le degré radiochromométrique des rayons secondaires nés d’une substance 
organique serait toujours plus élevé que le degré des rayons producteurs (Walter). 

Les expériences du professeur Virgilio Machado, de Lisbonne, ont montré que les viscères 
d’un sujet irradié émettent des rayons secondaires très nombreux, et ceci ne nous étonne pas, 
quand on connaît le voile produit sur la pianu dans les radiographies de bassins, par exemple, en 
l'absence du cylindre localisateur. 

C'est donc contre ces trois ordres de radiations, contre cette triple alliance ennemie, que nous 
devons essayer de nous défendre. 

La protection contre les rayons X est certes une question extrêmement complexe, dont il serait 
bien téméraire d'affirmer que nous soient connues toutes les données. 


L’Anaphylaxie physique. — En effet, à la question d'absorption par les tissus que nous sup- 
posons sains et indemnes de toute lésion, vient s'ajouter la question de sensibilisation particulière 
de nos tissus lorsqu'ils ont une première fois été lésés par les rayons X, accidents auxquels le 
professeur Bergonié a donné le nom d’Anaphylaxie physique. 

Il suffit, dans ce cas, d'une dose équivalent à 1/1600° de la dose normale capable de léser un 
sujet sain, pour déterminer des poussées nouvelles. Au lieu d’une durée d'exposition en minutes, 
c’est d’une durée en secondes qu'il suffit; au lieu de compter la distance en centimètres, c'est en 
mètres qu'il faut la compter (minimum, 4 mètres). 

Donc, sommes-nous protégés, et comment pouvons-nous nous protéger ? 

Je n'ai pas certes la prétention d'apporter une solution à ce problème, et il faut bien recon- 
naître que la protection absolue en radiologie n'existe pas à l'heure actuelle. 

Dans un article de 1916, paru dans les Archives, le professeur Nogier, de Lyon, a poussé un cri 
d'alarme, en nous mettant tous en garde contre les appareils de protection insuffisants, délivrés 
par certains constructeurs. « Avec l’emploi d'ampoules très dures utilisées actuellement en radio- 
« thérapie profonde et de rayons X très pénétrants, la protection du médecin devient plus urgente 
« que jamais. Sommes-nous protégés? dit-il. Une série de recherches faites à ce sujet me permet 
« d'affirmer que nous ne le sommes pas. Les constructeurs nous vendent des appareils dits protec- 
« teurs qui ne nous protègent point. » Sans nous donner d'autres détails sur les conditions où il 
opère, l’auteur nous dit qu'il « a constaté qu'une plaque photographique placée à quelque distance 
« d’une calotte en verre plombeux est impressionnée de façon intense. Qu'une plaque photogra: 
« phique placée à la distance de 2 m. 50 de l’ampoule en activité est complètement voilée. Les 
« rayons pénétrants qui traversent la calotte donnent aussi, en frappant les murs ou Îles divers 
« objets de la salle de radiothérapie des rayons secondaires capables d’impressionner des plaques 
« photographiques, même derrière des écrans protecteurs constitués par de la tôle d'acier de 
« 2 millimètres d'épaisseur, doublée d'étoffe Muller en caoutchouc plombeux de 1 mm. 1/2. Enfin, 
« une soie protectrice, dont la substance est chargée de sels de plomb, est moins opaque sous 
« 8 épaisseurs que le caoutchouc de Muller. » 

Je passerai donc en revue les appareils de protection dont nous disposons, qui réalisent ce que 
j'appellerai la « Protection Passive », el la technique permettant de diminuer la dose absorbée, que 
j'appellerai la « Protection Active ». 


I. Protection passive. — Elle est réalisée par les cupules et calottes protectrices. Les tabliers, 
gants, lunettes, masques, vêtements, écrans et paravents opaques. 

Les diaphragmes, cylindres localisateurs. 

Les filtres. 


Cupules. — Je n'étudierai que deux modèles de cupules, ce sont les deux modèles couramment 
utilisés en France : la cupule « Bélot Gaiffe », en ébonite opaque, la cupule de « Drault », en verre 
plombeux. 


La protection en radiologie. 107 


Quelle est leur valeur au point de vue de la protection ? 

En expérimentant avec un faisceau incident de qualité 7 degrés Benoist, les déterminations 
des quantités transmises étant faites parune méthode photographique, une cupule Gaiffe a transmis 
une quantité de 0,5 pour 100 du rayonnement et le faisceau transmis passe de 7 degrés Benoist à 
plus de 12 degrés Benoist (1). 

Dans les mêmes conditions, une cupule de Drault a transmis 0,5 pour 100 du rayonnement et le 
faisceau transmis passe de 7 degrés Benoist à 10 degrés Benoist. 

La fraction du rayonnement transmise au travers de ces cupules est minime en réalité, si l'on 
travaille avec une ampoule ordinaire modèle Pilon Omi, par exemple; au régime maximum, utilisé 
normalement en radioscopie, 2 millis rayonnent 6 degrés Benoist. Dans ces conditions, la 
quantité de rayonnement émise par l’anticathode est de 1 H par minute à 10 centimètres en chiffres 
ronds. | 

Nous pouvons donc dire que l'opérateur protégé par la cupule Gaiffe ou le diaphragme ne reçoit 
environ que 0,3 pour 100 du rayonnement total, et si nous supposons que les radiations filtrées par 
la cupule ou le diaphragme ont les mèmes propriétés que celles du faisceau non filtré, l'opérateur 
supposé placé à 60 centimètres du foyer recevrait seulement par minute 0,0002 H (environ), 
2 dix-millièmes d'H comme on peut l'établir ainsi : 

1 H par minute à 15 centimètres. 
à 60 centimètres =i H,, , 


et au travers de la cupule : 

RIT e a 

16 100 16000 
E PS E 
15000 5000 10000 


3 
CN 


= peu différent de 15000 


or == 0,0002. 

Il lui faudrait donc 5000 minutes ou 83 heures d'examen pour absorber 4 H : soit 415 heures 
pour 5 H. 

Il est évident que l'opérateur placé dans le‘champ du faisceau qui a traversé le sujet examiné 
reçoit une quantité de rayonnement de beaucoup supérieure à la précédente. 

Si la quantité de rayonnement transmis dans ces conditions au travers de la cupule est très 
minime, la qualité de ce rayonnement est très augmentée. Ils passent du 7° au 12° ou 14° degré 
Benoist. Ils sont donc très favorables à la production de rayons secondaires. Ceux-ci étant toujours 
moins pénétrants que le rayonnement primaire qui leur a donné naissance, sont aussi plus nocifs et 
doivent être autant qu’il est possible supprimés. Nous ne pouvons modifier leur qualité, il importe 
donc de réduire leur intensité en employant des matières aussi opaques que possible. 

Si nous étudions maintenant la valeur de protection de ces mêmes cupules avec un tube à 
fonctionnement intensif genre « Coolidge » nous arrivons à cette conclusion : que la protection 
n'existe plus ou presque plus. En effet, au régime utilisé normalement en radiographie, 50 Millis 
rayonnent de qualité 6 à 7 degrés Benoist, la quantité de rayonnement émis est de à unités H 
en 12 secondes à 15 centimètres. 

On obtient 5 H à 60 centimètres en 12 secondes, et au travers de la cupule la quantité transmise 
à 60 centimètres par minute correspond à 0,0046 de H (5506) soit 25 fois plus environ qu'avec une 
ampoule « Pilon ». 

Retenons donc simplement au point de vue pratique que la quantité de rayons X transmise au 
travers de la cupule dans le fonctionnement intensif du « Coolidge » est 25 fois plus grande qu'avec 
la « Pilon ». 

Si nous ajoutons que le « Coolidge », comme nous l’a fait constater M. Fraudet dans l'exposé 
qu'il nous fit ici des propriétés de ce tube, émet des rayons X non seulement par le plan du miroir 
anticathodique, mais par toute l’anticathode; qu'il est ainsi possible d'effectuer une bonne radio- 
graphie de main en 12 secondes à ? m. 50 en arrière de l’anticathode; qu'il est enfin possible d'obte- 
nir une image très intense du radiochronomètre de Benoist placé en arrière et contre la cupule avec 
des rayons de 6 et7 degrés Benoist en 6 secondes au cours d’une radiographie ordinaire à 50 Millis, 
nous aurons, je pense, suffisamment démontré que la protection est minime. Il importe donc, lors- 
qu'on travaille avec ce tube de « Coolidge », de ne pas se tenir en arrière de l’anticathode, car, 
comme la cupule n'enveloppe pas totalement l'ampoule et comme toute l’anticathode émet, on 
reçoit une quantité de rayonnement très notable quand on n’est pas dans la partie de l’espace que 
protège la cupule. 


(t) Expériences faites au Centre de la XIII. Région (Belot et Fraudet). 


168 Mignon. 


Il y a lieu, en outre, étant donné que la fraction qui traverse la cupule est appréciable, de se 
tenir aussi éloigné que possible de l’ampoule, au moins à 53 ou 4 mètres et protégé par un paravent 
opaque pendant toute la durée de l'irradiation ou de la radiographie. 

Nous pensons enfin qu'il serait désirable que les constructeurs étudiassent de nouvelles 
cupules complètement hermétiques puisqu'il n’y a pas à surveiller à la vue le fonctionnement de 
l'ampoule et recherchassent de nouvelles substances plus opaques que celles actuellement en usage. 
Il existe déjà une caisse enveloppe de construction anglaise, répondant en partie à ces exigences, 
presque hermétique et constituée par une substance ne laissant passer que 0,2 pour 100 du rayon- 
nement. 

Nous étudierons plus loin la question des rayonnements secondaires qui, avec les tubes du 
genre Coolidge sont extrêmement abondants et de pénétration relativement élevée, puisque le 
rayonnement primaire filtré par la cupule dépasse le 12° degré Benoist. Ils doivent donc tout parti- 
culièrement atlirer notre attention. 

J'ajouterai, au sujet de la recherche de substances opaques, qu'Angebaud de Nantes a publié 
dans les Archives d'électricité médicale, de mai 1417, un article sur une nouvelle composition opaque 
aux rayons X pour cupules, écrans, tabliers, gants. Cette substance qui serait incassable, opaque à 
la lumière, relativement légère, régulière dans son épaisseur, isolante à haute et basse tension, 
pouvant se scier, se découper, se visser, prendre toutes les formes désirées, paraît être de toutes 
les compositions répondant au même but celle qui est la plus opaque aux rayons X. 

Les radiographies publiées semblent indiquer en particulier qu'elle arrêterait beaucoup mieux 
les rayons que l'ébonile opaque ou le verre plombeux généralement employés. 

L’expérimentation de cette substance mérite donc d’être faite; nous espérons qu'il y aura peut- 
être là une partie de la solution du problème que nous cherchons. 


Tabliers, Gants, Lunettes, Paravents protecteurs. — Les labliers en usage dans nos laboratoires 
fournis par le Service de Santé (tablier protecteur en caoutchouc plombé de Gaiffe) transmettent 
0,8 pour 100 d'un faisceau incident du 7° degré Benoist et le faisceau lransmis devient du 10° degré 
Benoist. 

Sans être absolue, si l’on a soin de se tenir assez éloigné de l’ampoulc en fonctionnement, leur 
protection n’est donc pas négligeable. Nous leur ferons cependant une critique, c’est de protéger 
insuffisamment le haut de la poitrine, et les épaules qui dans les radioscopies debout sont le plus 
directement exposées au rayonnement direct de l'ampoule. Nous proposerions donc que ces tabliers 
soient taillés de façon à recouvrir la base du cou, le haut de la poitrine, par des épaulières larges 
leur donnant l’aspect de chasubles ou de dalmatiques, et qu'ils soient fixés par de larges courroies 
de cuir en bretelle permettant de mieux répartir le poids sur les épaules et à la ceinture. 

Les tabliers de petites dimensions protégeant seulement les organes génitaux sont insuffisants 
et doivent être rejetés. 


Les yants. — La question des gants protecteurs est une des plus discutées en radiologie, non pas 
que leur opporlunité soit méconnue, mais parce que leur manque de souplesse et leur poids les 
ont faits rejeter par beaucoup de radiologistes. 1] nous semble qu'il y ait là une grosse négligence 
de la part de ceux qui se refusent à sarmer de ces gants, si mal commodes soient-ils. 

Que vaut la protection qu'ils nous donnent? 

Les modèles en sont très nombreux. 

Les plus anciens sont ceux composés de lamelles métalliques de caoutchouc plombeux enfer- 
mées dans un gant de peau dans lequel le dos de la main et des doigts est seul protégé. 

Ces modèles me paraissent extrêmement dangereux par la fausse sécurité qu'ils donnent puis- 
qu'ils ne protègent pas la face palmaire qui dans la pratique est aussi exposée que la face dorsale 
soit dans la palpation, soit dans la prise des calques sur l'écran, surtout si l’on travaille avec 
l'ampoule en dessous. Ils sont en outre trop courts, ne protègent ni le poignet ni l’avant-bras. Ils 
sont en effet peu souples et très gènants. 

Un progrès a été réalisé dans le modèle plus récent de gants en caoutchouc opaque moulés. 
Ceux-ci ontle même pouvoir d'absorption que le tablier de même substance. Ils protègent également 
toute la main, sont assez souples. Malheureusement ils sont très fragiles, se fendillent rapidement 
au point de soudure des doigts et à lcur extrémité. Ils doivent donc être très surveillés dans leur 
emploi. Les laboratoires radiologiques devraient être, à notre avis, pourvus de gants aussi abon- 
damment que les services chirurgicaux. Leur emploi en pratique radiologique nous paraît aussi 
impérieux qu'en pratique chirurgicale el nous ne comprenons pas bien qu’on n'accorde que quel- 
ques paires de gants par an au radiologiste, quand on ne refuse pas aux chirurgiens les douzaines 
de paires qu'ils obtiennent maintenant sans discussion. 

Un modèle plus récent de la marque nous a été livré récemment, ce sont des moufles épaisses. 


La protection en radiologie. 169 


dont le pouce est indépendant. Malheureusement ils sont aussi incommodes que possible; le pouce 
indépendant s'adapte mal, sort facilement de son alvéole et, grave défaut, laisse ouvert au niveau 
de la flexion un hiatus dangereux. 

Les gants de Ménard sont de mème conception mais à triple épaisseur (5 moufles superposées). 
Ce sont les gants d'un radiologiste déjà atteint de radiodermite, à utiliser cependant chaque fois 
que nous devrons palper un estomac ou un intestin sous le rayonnement. 

Les gants de Muller, très souples, mais ne protégeant pas la face palmaire. Ils ont en revanche 
un haut crispin ou manchette opaque protégeant tout l'avant-bras. 

Le modèle anglais, élégant et souple, mais trop mince et de protection très insuffisante. 

Il me semble que de chacun de ces types imparfaits, il serait possible de tirer un modèle sinon 
parfait, au moins plus satisfaisant que les modèles actuels en usage. Ce serait un gant souple comme 
celui du Service de Santé, en caoutchouc moulé, pourvu d'une longue manchetle opaque comme le 
Muller et recouvert d’un gant en peau protecteur. 

Souhaitons donc que les constructeurs aient enfin le souci de protéger leurs clients, c'est encore 
je crois pour eux la meilleure manière de sauvegarder leurs intérêts. 

Je ne signalerai que pour la rejeter absolument, la solution de caoutchouc plombée proposée à 
la Société de Chirurgie de Paris en 1915, par Mauclaire, pour protéger les mains de l'opérateur 
dans l'extraction sous écran. 

Je vous rappelle la composition de cette solution qui devait être élendue en quatre couches 
successives sur des gants de Chaput ordinaires, et dont le chirurgien pouvait s'enduire les mains. 


Solution épaisse de caoutchouc (dissolution des automobilistes). . . 50 gr. 
Essence minérale . ..,................ a 50 — 
Carbonate de plomb. .. ts Ses La Ge do dam ea ae 100 — 


Je dois dire que malgré de nombreuses couches les gants ne sont nullement opaques; et qu’enfin 
la technique actuelle de l'extraction sous contrôle intermittent de l'écran a supprimé tout risque 
pour les chirurgiens. 


Les Lunettes. — A la condition de vérifier l’opacité des verres elles donnent une protection 
satisfaisante à l'œil. . 

Je rappellerai à vos méditations que les localisations palpébrales sont assez fréquentes chez les 
radiologistes et que plusieurs cas d'épithéliomas des paupières imputables aux rayons X ont été 
publiés. 

La seule critique que je ferai à leur construction c'est que les verres en sont souvent trop petits 
et que le modèle à coquille, avec larges verres et sans montures métalliques (pour éviter les radia- 
tions secondaires qui sont immédiatement absorbées par la peau située au-dessous) seraient pré- 
férables. 


Les Glaces d’Ecran. — Les verres opaques garnissant les écrans radioscopiques, les « bonnettes 
de Dessane », etc... ont une opacité très variable et nous avons pu constater en plusieurs circon- | 
stances que cette opacité n'était que très relative. 

Les mesures faites avec un écran Gaiffe muni de sa glace au plomb ont montré que la quantité 
transmise avec un faisceau incident de 7 degrés Benoit était de 1,5 pour 100. 

Dans ce cas il faut faire intervenir en outre le sel métallique de poids atomique élevé qui est le 
« Platino-Cyanure de Baryum ». 

Il y a donc lieu de vérifier soigneusement la valeur de nos glaces protectrices d'écran et de super- 
poser s’il y a lieu plusieurs glaces pour obtenir une protection efficace si importante, en radioscopie 
particulièrement. 

Signalons pour mémoire la glace opaque fixée à la tète pour la protection du visage de la maison 
Mazo, qui nous paraît devoir ètre fort incommode. 


Les Ecrans ou Paravents Protecteurs (modèle Gaiffe, modèle Drault). - Les écrans ou para- 
vents protecteurs, avec glace opaque et garniture de plomb de 1 à 2 mm. d'épaisseur, ne doivent 
pas être négligés surtout dans les laboratoires où fonctionne un Coolidge. Leur protection est efficace 
non seulement contre les radiations directes mais surtout contre les radiations secondaires. Les 
Cabines radiologiques hermétiques opaques sont encore dans le mème ordre d'idées et applicables 
au cours des séances de radiographie ou de radiothérapie. 


Les vêtements en tissus opaques. — En dehors des gants et des tabliers, on a préconisé l'usage 
de vêtements en tissus, surtout en soie chargée de sels de plomb. Ces tissus ne peuvent malheu- 


179 Mignon. 


reusement supporter qu'une charge relativement minime en teintures opaques et leur efficacité est 
a peu près nulle. Nous l'avons expérimenté et, comme le professeur Nogier, nous avons pu cons- 
tater que même sous de multiples épaisseurs ils n’arrétaient qu'une très minime fraction d'un 
rayonnement de moyenne pénétration 7 degrés Benoist. 


Les Diapragmes localisateurs. — Les cylindres localisateurs, peuvent être également considérés 
comme appareils de protection. Leur emploi fait plutôt partie de la protection active et de la 
technique. Je ne les cite ici que pour mémoire. 


Les Filtres. — L'usage de la filtration comme moyen de protection en radioscopie mérite d'être 
plus utilisé qu'il ne l’est en pratique. S'il est vrai d'admettre qu'en radioscopie les rayons de faible 
pénétration ont été déjà en grande partie absorbés par le corps du sujet examiné, par l'écran et 
sa glace protectrice, il n’en persiste pas moins une certaine quantité de rayons mous dans le faisceau 
incident soit latéralement au sujet, soit directs qu'un filtre d'aluminium interposé peut utilement 
absorber. 

L'interposition d’un filtre d'aluminium de 1 mm. d'épaisseur interposé entre l’ampoule et le 
sujet examiné diminue faiblement la fluorescence de l'écran et absorbe 50 pour 100 du rayonnement 
transmis avec des faisceaux de qualité 6 et 7 degrés Benoist. 

La protection ainsi réalisée est facile et utilisable sans inconvénient par la radioscopie et la 
plupart des radiographies et est recommandable pour arrêter les rayons très mous nuisibles à la 
fois pour l'opérateur et pour le malade. 

Un dispositif de cette nature a déjà été préconisé par Ledoux-Lebard. 

Nous avons adapté cette filtration par une plaque d'aluminium de 2 mm. d'épaisseur formant un 
dessus de table d'opération dans toutes nos extractions sous écran et nous pouvons affirmer que 
nous avons toujours pu découvrir les plus petits éclats metaligies même en des régions très 
épaisses du corps. 


II. Protection active. — La valeur protectrice d'une bonne technique radiologique. 

Sans vouloir diminuer la valeur de tous les appareils de protection que nous avons passés en 
revue, je crois que tous les radiologistes exercés seront d'avis que nulle protection ne peut être 
réalisèe sans une technique parfaite et une éducation spéciale du médecin radiologiste. C'est par 
une vigilance de tous les instants, par une volonté persistante que le radiologiste saura se protéger 
dans la mesure où nous le pouvons faire. 

L'éloignement de la source radiogène devra être recherché chaque fois qu'il est possible. 

En radioscopie une distance de 60 cm. de l'anticathode est indispensable. Elle est du reste 
réalisée automatiquement avec tous les châssis radioscopiques ou tables radioscopiques en usage 
actuellement. Ne jamais travailler avec une ampoule nue naturellement et si j'émets cette vérité 
presque naïve c’est qu'on rencontre encore (je ne dis pas dans les laboratoires récents) des châssis 
de Béclère avec l’ampoule nue sans cupule. 

En radiographie, en radiothérapie, l'éloignement de l'opérateur doit être systématique. L'opé- 
rateur se tiendra à proximité des appareils de commande, aussi loin que possible (plusieurs mètres) 
de la source et quand ce sera possible eu dehors même de la pièce ou fonctionnent les appareils 
radiogènes. Je vous cite au début des faits rapportés par d'Halluin sur la pénétration au travers des 
murs des rayons durs. 

À retenir également que les soupapes qui fonctionnent toujours nues émettent des rayons X. 

L'idéal serait que dans tout laboratoire intensif soit constituée la Cabine Radiologique hermétique 
et opaque avec toutes les commandes à l’intérieur. C'est ce qui est du reste en partie réalisé ici au 
Centre. 

A son défaut les paravents, les tabliers, les lunettes ne doivent pas être négligés. L'emploi de 
tous ces moyens de protection fait donc partie de l'éducation du médecin radiologiste et le scepti- 
cisme en celte matière me parait ètre le fait non pas d'un esprit critique, mais d'une paresse ou 
d'une négligence coupable. 

Le radiologiste ne devrait enfin jamais et sous aucun prétexte mettre la main dans le champ du 
rayonnement. Personne ne s'avise plus maintenant à vérifier la qualilé de son rayonnement par 
l'examen de sa main à l'écran. 

Mais nous voudrions que le radiologiste acquit le véritable réflexe de ses mains comme le chi- 
rurgien. Mains gantées el loin du faisceau d'émission devrait être le signe auquel se reconnaît 
immédiatement le radiologiste de race. 

Sachons aussi diminuer au maximum la durée de nos examens. 

Faire vite, dirons-nous et pour cela ne commencer un examen radioscopique qu'après avoir 
donné le temps à notre œil d'acquérir son adaptation maximum ; ne jamais laisser ouvert en grand 


La protection en radiologie. © IJI 


notre diaphragme, si ce n'est pour le premier coup d'œil d'ensemble, qui doit ne laisser passer qu'une 
mince plage lumineuse. Ne jamais ouvrir le diaphragme au delà des limites de l'écran, ne manœu- 
vrer cet écran ou les manettes de commande du déplacement de l’ampoule qu'avec la main gantée 
ou protégée. 

Se servir autant que possible des appareils de commande à distance (Pédale d‘Hirtz, commuta- 
teurs à distance de Mottier, commande àdistance des osmo ou régulateurs à air ou tout au moins de 
chalumeaux à poignée protectrice). 

Enfin ne jamais laisser fonctionner une ampoule entre deux examens ou deux périodes d'un 
examen. Si l'on fait déplacer le malade, interrompre le courant et fermer le diaphragme. 

Cette petite perte de temps sera av antageusement compensée ou évitée par l'emploi de la pédale 
de Hirtz ou du commutateur de Mottier. 

Chaque fois qu'il y a lieu de marquer des repères sur la peau se servir soit d'un marqueur 
encreur soit des instruments à long manche. En particulier pour l'extraction sous contrôle de l'écran 
l'usage des pinces spéciales de Wulliamoz, de Petit de la Villéon, pour les corps étrangers pulmo- 
naires, de Ducellier, les écarteurs à long manche de Duroux, etc., sont indispensables. 

Pour la palpation de l'estomac ou de l'intestin, la cuillère à manche coudé en bois est à recom- 
mander. 

H nous reste enfin à sigaler l'intérêt qu'il y a à se servir en radioscopie des intensités les plus 
basses possibles. Avec une bonne adaptation visuelle, et pour de nombreux cas une intensité de 
0,A 8 à 1 mA est suffisante et cen’est qu'exceptionnellement qu'il y a lieu d'atteindre une intensité de 
2 mA (qui ne doit jamais être dépassée) pour vérifier un détail ou préciser une ombr douteuse. 

L'emploi habituel d'une intensité de 2 mA qui ne doit jamais être dépassée, me paraît être dan- 
gereux pour le radiologiste et dans certains cas aussi pour le patient, car le temps passe vite sous 
l'écran si par malheur le cas observé est intéressant... et qu'il y ait devant l’écran beaucoup d’obser- 
vateurs curieux (à 2 Millis 5H en à minutes). 

A ce sujet nous devons rappeler les recherches récentes de Zimmern sur l'intérêt qu'il y a à se 
servir en radioscopie d'inlerrupteurs lents. Il a montré après les études analogues de Turchini que: à 
intensité égale dans le tube, l'éclat de l'écran augmente lorsque la fréquence de l'interrupteur s’abaisse. 

Mais si l'éclat de la plage fluorescente fournie par un tube ou le circuit est coupé par un inter- 
rupteur lent tournant non à 50 ou 40 interruptions mais à 11, 12 ou 15 interruptions par seconde, 
c'est-à-dire la limite de papillotement, est identique dans les 2 cas, les effets chimiques sont diffé- 
rents et pour obtenir le virage de la pastille à la teinte Benoist il faut environ en moyenne 3 minu- 
tes 1/2 de plus avec l'interrupteur à fréquence 42 qu'avec la fréquence 11 à 12. 

Il y a donc là une nouvelle indication à retenir pour les constructeurs de nous livrer des inter- 
rupteurs à vitesse réglable comme l'est par exemple l'interrupteur de Ropiquet sur continu. 

Enfin nous devons envisager la prolection contre les rayons secondaires peut-être beaucoup 
plus nocifs que nous ne l'avons vu jusqu'ici , et nous ne savons pas si à la longue des accidents ne 
peuvent pas être occasionnés par ces rayons secondaires qu'on sait être diffusés dans toute enceinte 
où fonctionne un tube à rayons X. 

C’est surtout par l'installation des laboratoires que cette protection peut être obtenue. 

On s’est trop habitué depuis longtemps à reléguer les laboratoires de radiologie dans les locaux 
les plus réduits et les plus sombres des hôpitaux. Il semblait à ceux qui organisaient un hôpital que 
la plus petite pièce pourvu qu'elle fût obscure ou facile à rendre obscure soit la plus idoine à ce 
service. C'est une hérésie contre laquelle nous ne saurions trop nous élever. L'encombrement doit 
être pour nous un ennemi des plus dangereux. L’accumulation dans la pièce où fonctionne l’ampoule 
du matériel des tables d'examens de multiples accessoires souvent pendus aux murs, sont autant de 
causes à la naissance de ces radiations secondaires. Proscrivons de nos laboratoires tout ce qui n’y 
est pas strictement utile, indispensable. 

Réclamons de l'espace pour pouvoir nous tenir loin, très loin de l'ampoule; réclamons de l'air, 
car en outre quil est pénible de séjourner de longues heures dans cette enceinte où rayonne l'am- 
poule, où chauffent des lampes électriques, l’iouisalion de l'air par les effluves de haute tension et 
le dégagement d'ozone ne sont pas à la longue sans nocivité. 


Conclusion : Il! me semble, Messieurs, pouvoir conclure que la protection contre les 
Rayons X est une question de volonté, d'éducation, et que c'est par nos propres efforts, en nous 
imposant une technique rigoureuse mais aussi en imposant aux constructeurs quelques efforts dans 
ce sens, que nous pourrons espérer un jour pouvoir manier sans danger ce redoutable agent qui 
nous permet d’être si utiles et si bienfaisants. 

Luttons donc pour obtenir de nos administrations responsables les améliorations désirables, de 
nos constructeurs des appareils irréprochables, et aussi contre nous-mêmes, contre notre négli- 
gence, notre scepticisme indigne de notre éducation scientifique. 


172 Mignon. — La protection en radiologie. 


DISCUSSION 
M. le Docteur J. BELOT 


Dans son intéressant travail, M. Mignon attire avec raison notre attention sur la néces- 
sité de nous protéger contre l’action des radiations que nous utilisons. Je ne saurais que le louer de 
cette tentative ; il importe que chacun d'entre nous prenne les précautions nécessaires, de facon à 
éviter la production des accidents signalés. ll nous fait cependant un tableau un peu noir des dan- 
gers de la radiologie, en s'appuyant sur des observations et sur des affirmations certainement 
discutables. 

On aurait tort de généraliser les constatations très particulières qui ont été faites sur le radio- 
logiste italien : il est possible que les lésions constatées soient en relation avec l'action des rayons X, 
mais il est cependant surprenant que ce cas soit le seul où on les ait constatées, alors qu'un grand 
nombre de radiologistes ont été soumis à des examens attentifs et que c'est tout au plus si, chez 
quelques-uns d’entre eux, on a pu noter de très légères modifications de la formule sanguine, 
modifications du reste sans grande importance pratique, dans l'état actuel de nos connaissances. 

J'estime également que l’on n a pas le droit de conclure à une protection inefficace, parce qu’une 
plaque photographique révèle le passage d’une certaine quantité de radiations. La plaque photo- 
graphique est en effet un réactif d’une sensibilité exquise pour une certaine partie du spectre de 
rayons X émis par un tube. Même à travers une épaisseur considérable de plomb, une plaque photo- 
graphique exposée pendant un temps suffisant, indique que des rayons X passent. et cependant cette 
infime quantité de radiations n'est pas susceptible de provoquer des lésions dans les conditions 
habituelles où se trouvent les opérateurs. 

Les chiffres donnés par M. Mignon, et qui proviennent des expériences faites dans mon service, 
prouvent éloquemment que dans les conditions actuelles de travail, avec les appareils de protection 
dont nous disposons, la quantité reçue est inférieure à celle qui est susceptible de déterminer des 
troubles graves. 

Les gants, que critique M. Mignon, ne sont certainement pas toujours très pratiques, parce 
qu'ils manquent de souplesse. 

Il est certain que l’on tourne un peu dans un cercle vicieux, en cherchant à réaliser des gants 
très opaques, et par conséquent très épais, forcément lourds, tout en voulant leur conserver de la 
souplesse. La souplesse et la protection ne paraissent pas facilement aller de pair. Je ne saurai trop 
recommander à ceux qui ne sont pas satisfaits des gants mis à leur disposition, un modèle que j'ai 
utilisé dès le debut de la guerre, et qui consistait à fixer sur des gants de cuir, des lamelles de plomb 
imbriquées. On constitue ainsi un véritable gantelet, laissant aux doigts leurs mouvements et les 
protégeant parfailement. 

Pour les lunettes, M. Mignon trouvera un modèle qui lui donnera pleine salisfaction, dans celui 
que j'ai fait établir depuis fort longtemps par la maison Gaifle, et qui se compose d'une coque de 
cristal taillée, montée sur écaille et recouvrant très largement les yeux, une partie du front et la 
racine du nez. | | 

M. Mignon nous a dit que les soupapes émettaient des rayons X et que cela pouvait constituer 
un danger; Je le crois très illusoire. 

Les soupapes n'émettent de rayons X que lorsqu'elles sont dures; ces rayons X sont eux-mèmes 
de très faible pénétration, et, par conséquent, très facilement absorbés par la couche d'air qui sépare 
l'opérateur de la soupape. 

Je conclurai donc, comme M. Mignon, qu'il y a lieu de diriger tous nos efforts vers la réalisation 
d'une protection encore plus parfaite ct plus elficace, mais que cependant, nous devons louer le 
Service de santé du très gros effort qu'il a fait pour doter la radiologie militaire de tout l'atlirail de 
gants, cupules, écrans et dispositifs de protection mis à notre disposition. Ce n'est pas faire preuve 
d'imprudence, que de ne pas exagérer les dangers des radiations que nous utilisons. 

Comme Va dit M. Mignon, la vraie protection du Radiologiste doit-être beaucoup plus dans 
l'éducation de celui-ci que dans les appareils de protection mis à sa disposition : la meilleure preuve 
en est que des radiologistes munis des mêmes appareils sont les uns indemnes de tout accident de 
radiodermile, tandis que les autres présentent des réactions inflammatoires plus ou moius graves : 
tandis que les uns savaient manier les rayons X en radiologistes, les autres les utilisaient en gens 
non avertis, avec une éducation imparfaite. 

Il ne suflit donc pas d'avoir des appareils de protection ; il faut surtout savoir s'en servir. 


Mathieu. — Radiographie des maxtllaires et des dents. 173 


RADIOGRAPHIE DES MAXILLAIRES ET DES DENTS 


M. le Docteur MATHIEU 


Les stomatologistes demandent au radiographe des éléments de diagnostic qui peuvent se 
répartir en trois groupes. lls nous demandent : 

1° De les renseigner sur la présence et le siège de corps étrangers ou de néoformations patho- 
logiques ; 

2° De les renseigner sur les solutions de continuité osseuses ou les lésions articulaires ; 

5 De contrôler le résultat de leur intervention et l’évolution des processus morbides ou répa- 
rateurs. 

Nous avons réservé l'étude des néoformations (y compris les périodontites et les kystes 
apexiens), ainsi que celle des lésions articulaires. 

La recherche et la localisatien des corps étrangers métalliques n'est qu'un cas particulier de la 
radiologie de la face, et la simple radioscopie est le plus souvent suffisante; mais elle nécessite des 
conditions rigoureuses d'adaptation de l'observateur et le réglage du tube radiogène, comme le 
prouvent ces deux cas de projectile de la loge ptérygo-maxillaire, qu'il nous a été donné de décou- 
vrir chez des blessés anciens porteurs de fiche d'examen radiologique négatif. 

Les corps étrangers non métalliques, peu visibles en raison des nombreuses intersections 
osseuses avec lesquelles ils se confondent, nécessitent des radiograplhies. 

Les dents ou leurs alvéoles peuvent être le siċge de corps étrangers, fragments de pivot parfois 
non métalliques, comme dans le cas d’un officier américain; fragments d'équarissoir.…. Les diffé- 
rents plombages des dents sont aisément recounaissables, mais on ne doit pas prendre pour un 
corps étranger la cloison inter-radiculaire d’une alvéole vide de sa molaire, malgré l'aspect parti- 
culier qu'elle peut présenter de profil. 

Les dents elles-mêmes se comportent fréquemment comme des corps étrangers. Il en est ainsi 
non seulement quand un traumatisme les a transportées en tout ou partic en dehors de leurs 
alvéoles (dans le sinus maxillaire, par exemple), mais aussi quand elles occupent une situation 
vicieuse (en elle-même ou du fait de leurs rapports) ou quand, restées en place, elles sont frag- 
mentées ou seulement séparées de leur pédicule vasculo-nerveux. 

Se comportent également comme des corps étrangers certaines esquilles, soit peu viables, soit 
s'opposant par leur situation à une réduction suffisante. 

Ces cas impliquent l'existence d'une solution de continuité, d'une fracture. 

Dans l'étude des fractures, nous avons vu que la constitution des maxillaires découlant de 
leur formation embryologique, devait êlre bien présente à l'esprit des radiographes : sans parler 
des accidents que la guerre n'a point supprimés, au contraire, même dans les traumatismes par 
arme à feu, les régions de résistance différente se comportent différemment ; en particulier, les 
travées de renforcement servent souvent de guide à des félures" qui les longent, comme dans les 
fractures lambdatiques de FERRAND, que nous avons rencontrées. Surtout, des régions de viabilité 
différente ne se réparent pas avec une égale facilité. A ce point de vue, pour le maxillaire inférieur, 
il faut bien distinguer le tissu (lamellaire, mais totalement ostéogénétique) de la branche horizon- 
tale bien irrigué par un systéme vasculaire autonome de très gros calibre, la masse mentonnière, 
le tissu compact de la branche montante obligée de vivre en parasite au dépens des artères ptéry- 
goïdiennes et massétérines, le tissu sans viabilité propre et sans faculté de réparation, en même 
temps que si fragile, des procès dentaires. Il faut, par suite, rechercher avec soin Ies fines lésions 
capables de créer l'isolement trophique et la déchéance ultérieure d'un segment : renseignement 
précieux pour le stomatologiste, qui a besoin de savoir s'il peut ou non, pour ses appareils prothé 
tiques prendre un point d'appui durable sur tel ou tel groupe dentaire (!). 

.. Donc, qu'il s'agisse, pour le maxillaire inférieur, de fracture de la branche montante (?), de 
fracture de langle, de fracture latérale, de fracture marginale supérieure ou inférieure, de fracture 
médiane ou paramédiame (complète ou parallèle, simple ou multiple) et pour le maxillaire supérieur 
de dislocation médiane ou de fracture longitudinale, le pronostic n’est pas le même ; surtout, pour 
le radiologiste, la conduite à tenir est différente, chacune de ces lésions n'étant mise en évidence 
que par une technique spéciale et exclusive. La communication du dossier du blessé au radiologiste 


(*) De tels points d'appui prothétiques ne se rencontrent nulle part ailleurs dans l'organisme sauf au 
niveau des doigts où les ongles out parfois été utilisés de façon analogue dans le traitement des fractures 
phalangiennes. 

(?) Nous avons vu que les fractures de l'articulation temporo-maxillaire outre qu'elles sont d'un diagnostic 
clinique facile ont pour le stomatologiste une importance restreinte, puisque certains d' centre eux n’attribuent 
à cette lésion aucun des cas de constriction par ankylose qu'ils ont observés. 


174 Charpy — Migration d'un projectile jusque dans le cœur. 


est, par suite, nécessaire; nous le complétons par une rapide observation personnelle et par léta- 
blissement d’une fiche clinique, qui nous sert également au moment de l'interprétation. 

Pour le maxillaire inférieur, il convient, lors de l'examen clinique, de tenir compte de la com- 
pensation possible d'une lésion osseuse unilatérale, soit par une section musculaire du même côté, 
soit par une rétraction cicatricielle du côté opposé dans le cas de lésions anciennes. 

C'est en opérant ainsi que nous avons, par exemple, à plusieurs reprises, décelé chez des 
contusionnés du maxillaire supérieur une rupture de la suture fronto-zygomatique. 

Toutes ces recherches nécessitent la prise d'un cliché, le plus souvent de plusieurs clichés. 

Nous avons vu que les projections frontale, latérale, oblique, les procédés dits de dédouble- 
ment, les radiographies intrabuccales ont leurs indications ; ces indications dépendent non seule- 
ment de la région à étudier, mais aussi de la conformation du sujet (maxillaire inférieur étroit 
menton court, cou trapu, épaules larges), de son impotence mandibulaire (trismus, ficelage prothé- 
tique) ou des autres lésions qu'il peut présenter et qui s'opposent à certaines positions où gênent 
l'immobilisation, etc... s 

Nous avons ainsi été amenés à remplacer le décubitus ventral, classique, pour un certain 
nombre de projections, par le décubitus dorsal, moins fatigant pour le blessé. Dans ce cas, la mise 
en plaque doit être faile préalablement sur F écr an. 

Dans l'interprétation, il faut tenir compte, non seulement de l'incidence du rayon normal, mais 
. également de la position de la plaque par rapport au rayon normal et à la région radiographiée. 

En ce qui concerne les dents, l’appareil dentaire de BELoT, sans être indispensable, facilite 
beaucoup l'obtention de clichés à 45 degrés, en vraie grandeur. L'application de cette méthode, 
très facile sur le sujet assis, est bien moins aisée sur le sujet couché, et c'est pourtant ainsi que 
nous sommes le plus souvent amenés à la pratiquer. Lorsque la surface sensible doit reposer sur 
la surface de mastication des dents, il est important qu'elle y trouve des points d'appui dans un 
même plan; cette condition est rarement réalisée dans les cas de fracture non réduite, non plus 
que chez les édentés partiels; il est possible d'y remédier par l'interposilion entre le cliché et la 
surface en retrait d’un peu de cire à empreinte, facile à se procurer dans les services de prothèse ; 
cette cire présente, même sous des épaisseurs relativement grandes, une faible opacité. 

Dans certains cas, l'emploi de deux pellicules, atfrontées par leurs surfaces sensibles et impres- 
sionnées en même temps, permet, avec des expositions courtes, d’avoir des images vigoureuses. 

En ce qui concerne le contrôle des interventions (esquillectomies, réductions, ostéosynthèses, 
greffes, etc...) et l'évolution des processus réparateurs ou morbides, il convient, dans l’interpré- 
tation des images radiologiques, de ne pas confondre non-consulidation avec absence d'ossification, 
l'absence d'ossification pouvant être fonctionnellement bien suppléée par une pseudarthrose 
très serrée. 

Quelques erreurs, également à éviter (et qui ont été commises), consistent à prendre, dans 
une radiographie par dédoublement du maxillaire inférieur, l'os hyoïde normal ou fragmenté, pour 
une esquille de la branche horizontale, à prendre, dans un cas de trismus sans lésion osseuse pour 
un tractus fibreux ankylosant, l'ombre d'une arcade zygomatique se projetant en avant de l’articu- 
lation temporo-maxillaire; pour le maxillaire supérieur vu de face, à ne point différencier la 
projection des ailes du sphénoïde de celle des molaires, ou à voir une fracture là où il y a seule- 
ment projection de l'articulation occipito-vertébrale ou de l'articulation des premières vertèbres 
cervicales entre elles. 

Nous ajouterons, pour terminer, que, dans la description des lésions, il convient d'employer le 
langage familier aux stomatologistes, notamment en ce qui concerne la limite des branches hori- 
zontale et montante, qu'ils placent habituellement au point de vue prothétique, non à langle 
proprement dit, mais immédiatement en arrière de ła dernière dent, qu'il s'agisse de la dent de 
sagesse ou, en son absence, de la première molaire. 

Enfin, nous avons insisté sur l'avantage qu'il y a à désigner les dents, non par leurs désigna- 
tions fonctionnelles (incisives, canines, prémolaires ou molaires), mais par leur numéro d'ordre, 
avec indication de l'étage et du côté. 


DEUX CAS DE MIGRATION D'UN PROJECTILE JUSQUE DANS LE CŒUR, 
A LA SUITE DUNE BLESSURE DE L ABDOMEN 


M. le Docteur CHARPY 


Deux cas curieux ont été relevés dans la littérature radiologique de ces derniers mois. 
L'un, dù à Marri (La Radiologia Medica, 4 Juillet 1917), concerne un soldat, blessé d’un éclat 
d’obus à la base de l'hémithorax droit. L'homme, radioscopé sans résultat au poste d'extrême-avant, 


Mahar — Cadre porte-ecran repéreur. 17) 


est envoyé à l’Ambulance. L'examen radiologique de la région hépatique ne décèle qu'une fracture 
de la 10° côte, mais en examinant le cœur, à titre indicatif, on trouve une ombre mobile, animée 
d'un mouvement tourbillonnaire, au niveau du ventricule droit. La mort survenant 4 jours après, 
une radiographie postmortem montre une nouvelle migration du projectile dans le poumon, où il 
s'est coincé, à la bifurcation de l'artère pulmonaire droite. L’autopsie y fait en effet découvrir ce 
fragment d'obus du volume d'un fort haricot, pesant 10 grammes 1/2. Au niveau du foie, marquée 
par un thrombus organisé, on découvrit la porte d'entrée, située au confluent de la veine sus-htpa- 
tique avec la veine-cave. En l'absence de toute autre blessure, on doit admettre une migration assez 
compliquée, sous l'influence des cahots des transports successifs du blessé, ou de la pression néga- 
tive du sang dans la veine-cave. 

Le second cas, rapporté par Pezzi, dans les Archives des maladies du cœur (Juin 1917), concerne 
un soldat blessé par un shrapnell au-dessus de la crête iliaque gauche. L'ombre du projectile repérée 
au niveau de l'aile iliaque n'y est plus trouvée un mois après. On la rencontre au niveau du cœur, 
et située, sans doute possible, dans l'oreillette droite. Le blessé, n'accusant aucun trouble fonc- 
tionnel, mème léger, n'est pas opéré et sort par guérison. 

Il faut admettre, en l'absence de toute autre blessure, que le corps étranger a pénétré par l’in- 
termédiaire de la veine iliaque, dans la veine-cave, et que la pression négative, jointe aux mouve- 
ments actifs du corps a aidé singulièrement à la migration jusque dans l'oreillette droite. 


CADRE PORTE-ÉCRAN REPÉREUR 


M. le Docteur MAHAR 


Ce cadre porte-écran, qui avait été présenté en février 1916 comme complément du procédé de 
Haret, me parait reprendre de l'intérêt avec le procédé de la rotation limitée de l'ampoule qui tend 
à se généraliser de plus en plus. 

Ce cadre, auquel on peut donner toutes les dimensions, peut être construit pour recevoir l'écran 
des bonnettes (soit 15X18) ou bien un écran percé. 

Il présente, au verso, deux fils qui se croisent : | 

a) Le fil longitudinal, médian, est fixe. Il porte à son milieu un anneau de ò millimètres de dia- 
mètre, qui correspond au trou de l'écran, si l’on emploie un écran percé. 

b) Le fil transversal est mobile perpendiculairement au premier. l est fixé aux deux extrémités 
d'un petit cadre, qui s'enfonce dans le premier. Ce petit cadre se meut par une crémaillère, com- 
mandée par un bouton molleté (comme une chambre noire de photographie). 

Ce fil mobile est solidaire d'un curseur, qui entoure en mâchoire un des grands côtés du cadre. 

Ces deux fils peuvent ètre en cuivre ou en laiton de 10 ou 12,10. Ils peuvent être tendus au moyen 
de chevilles de guitare ou de mandoline. 

Ces deux fils sont sous l'écran, et sont vus par transparence lorsque l'écran est illuminé par les 
Rayons X. 

Deux des côtés du cadre, un grand et un petit côté, sont en bois massif ou renforcés, pour 
être pincés dans le porte-écran des tables radiologiques et permettre l’utilisation de l'écran dans 
les deux sens. 

Le deuxième petit côté a une fente, destinée au petit cadre qui porte le fil mobile. 

Enfin, le grand côté du cadre, sur lequel s'enroule le curseur, présente au recto: 

a) Une réylelte fixe, graduée en centimètres ou en demi-centimètres de part et d'autre d'un 0 
médian, (8 ou 10 cent., de chaque côté suffisent). Ce 0 de l'échelle correspond au centre de l'anneau 
du fil fixe ; 

b) Le curseur.du fil mobile, fenêtre en regard de cette réglette fixe, fenêtre limitée par un fil de 
visée, pour faciliter la lecture; | 

c) Une réglelte mobile, fixée au curseur, coulissant à côté de la réglette fixe, et graduée au demi- 
centimètre, dont le 0 est placé contre le bord du curseur ; 

d) Un index en mâchoire, indépendant, glissant sur les deux réglettes précitées, et sc terminant 
par une flèche, qui se meut sur la glace de l'écran. 

Le mode d'emploi de ce cadre se conçoit aisément : 

Si on utilise un écran percé, on amène l'anneau du fil fixe ct partant le trou de l'écran sur le 
point choisi de l’image du projectile, sous rayon normal. Après décalage ou rotation de ampoule, 
on lit écart de la deuxième image, sur la réglette fixe. 

Si on se sert de l'écran non percé des bonnettes, on fait une première croisée sur le projectile, 
et sur un repère métallique placé sur la peau, en regard de ce projectile, sous rayon normal. On 


176  Negatoscope-Boite à tirer du manipulateur Floris. 


amène l'index à flèche contre le curseur. Après décalage, on lit directement sur la réglette mobile, la 
distance du repère cutané au projectile, obtenue par une seconde croisée. 

Ce cadre porte-écran est trés facile à construire, à condition que l'on puisse se procurer la 
crémaillère. On pourrait la remplacer à la rigueur, pour actionner le petit cadre mobile, par une tige 
en métal ou en bois dur, engainée de deux bouts de tube en caoutchouc, actionnant par friction les 
deux branches du petit cadre, qui porte le fil mobile. 


NÉGATOSCOPE-BOITE A TIRER DU MANIPULATEUR FLORIS 


Avantages réalisés par le négatoscope-boîte à tirer : 

1° Le même appareil sert pour l'examen des clichés radiographiques et pour le tirage des 
épreuves sur papier. 

2° Il est d’un transport facile soit dans la salle d'examen des clichés, soit dans la salle d'opéra- 
tions, soit dans le laboratoire, soit en n'importe quelle salle d'hôpital où l’on dispose d’une prise 
de courant. 

5° Il donne une lumière blanche à grande intensité, facilement réglable au moyen d’un rhéostat 
de 50 ohms et permettant l’examen de tous les clichés, même s'ils sont sous-exposés ou surexposés. 

4 1] donne une lumière rouge, très pratique pour le tirage des épreuves, parce qu'elle permet 
la mise en place facile et exacte des papiers, vus par transparence. 

5° Le rhéostat est utile aussi pour le tirage des clichés de différentes intensités, l'intensité de 
la lumière variant de 16 à 100 bougies. 

6° Le couvercle en deux parties facilite le tirage des épreuves, il n'y a qu’à le rabattre sur la 
boîte, en appuyant avec une seule main, pour que l’adhérence du papier avec le cliché soit parfaite. 

7° Le montage électrique de l'appareil permet avec un interrupteur simple — donc facilité de 
manœuvre — l'éclairage en blanc ou en rouge, sans erreur possible. 

Dimensions de l'appareil : 

Boîte en bois de 12 millimètres d'épaisseur. 

La hauteur de 0 m. 65 permet l'examen des clichés, l'appareil étant posé à terre. 

La surface éclairante de la boite est de 24 centimètres sur 30 centimètres. 

Voir photographie et plans de l'appareil ci-joints. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


Clyde Snook (H.) (Chicago. — Le développement 
de la radiologie. (Amer. Journ. of Rentgenology. 
IV, 7. juillet 1917.) 


LA. présente un historique rapide de la découverte 
des rayons X et des conceptions diverses qui abou- 
tirent, en 1915, à l'expérience cruciale de Friedrieh et 
Knipping, montrant l'identité des rayons X avec les 
autres formes de vibrations de lFéther. I} rappelle 
également les débuts de la radiologie aux États-Unis, 
et le développement remarquable qu'y prit la science 
nouvelle, au lendemain méme de la découverte des 
rayons X. aboutissant en 1914, à l'invention de Coo- 
lidge, dont le tube marque une étape des plus remar- 
quables dans les progrès de la physique. 

CHARPY. 


Chardin. — Les nouvelles voilures radiologiques 
du Service de Santé. (Archives d'Electricité 
médicaleetide Physiothérapie. juillet 1918, p. 290 
a 292.) 


Description du modèle du camion que FA. a en sa 
possession depuis deux mois, et qui d'ailleurs n'est 
plus le dernier modèle. Le modéle le plus récent est 
en effet le camion radiologique type 1917 qui donne 
10 A. sous T0 volts au lien de 12. A. sous KO V. 

A. LAQUERRIÈRE. 


M. H. Pilon (Paris) et T. Thorne Baker. — Ra- 
diographie des métaux. (Archives of radiology 
«ul Electrotherapy, n°, 215, juin 1918, p. 27 à 50 
avec 4 fig.) 


Le tube Coolidge a ouvert de nouveaux horizons 
aux recherches radiologiques : sa grande stabilité et 
la baute pénétration de son rayonnement permettent 
de radiographier des pièces métalliques de grande 
épaisseur (par ex. acier jusqu'à 50 mm.) et d'y déce- 
ler des défauts que nul autre procédé n'aurait pernis 
d'apprécier. ` 

Le Coolidge est employé avec des écrans renforca- 
teurs spéciaux. Il y a lieu de recommander de pro- 
teger l'opérateur : les moyens usuels sont avec ce 
tube de faible efticacité, L'emploi d'un écran de plomb 
de ò min. d'épaisseur placé à 1 mètre du tube et le 
maintien de l'opérateur dans une salle différente de 
celle où a lieu l'opération paraissent les procédés les 
plus efficaces. AUDAN. 


TECHNIQUE 


De Rio Brancoi(Paris,. — Méthode de localisation 
et d'extraction des projectiles par la double 
projection simultanée à l’aide de deux ampou- 


les radiogènes fonctionnant simultanément.. 


{Bulletin de la Société de Chirurgie, 20 mars 1918.) 


Principe de la méthode. — De Rio Branco projette 
simultanément sur un écran fluorescent les images 
du projectile obtenues : 

te Par une première ampoule dont les rayons sont 
verticaux; 

2° Par une deuxième ampoule dont les rayons sont 
obliques. 

Par conséquent, si l'on considère une pince à la 
recherche du projectile, le contact aura lieu, dès que 
les deux ombres de la pince seront confondues avec 
les deux ombres du projectile. 

Par la formule suivante, M. de Rio Branco a résumé 
d'une façon générale la conduite à tenir pour aboutir 
à ce résultat : 

Quelle que soil la situalion respertire des ombres du 
projectile et des ombres de l'instrument, quelle que soit 
la direction des ombres de cel instrument. on arrivera «a 
obtenir le eontact en plarant et en enfonecant la pince 
de telle faucon que les images du projectile se trouvent 
constonmment dans le prolongement des images de Uins- 
lriunent. 


Utilisation de la méthode. — T'auteur décrit longue- 
ment la technique opératoire et il montre que quel 
que soit le plan dans lequel se trouve la pince, si 
elle n'est pas dirigée vers le projectile, les 2 ombres 
correspondantes sont orientées n'importe comment: 
mais que dès que la pinee est dirigée vers le projec- 
tile, les ombres de la pince sont dirigées vers celles 
du projectile. 

En un mot il suffit de se laisser guider en enfonçant 
la pince et en maintenant la convergence des ombres 
de cet instrument vers celles du projectile. 


lemarques teclortques, — Après avoir réglé séparé- 
ment le degré de rayonnement des 2 ampoules, on 
les monte en dérivation sur le cireuit secondaire. 

L'intensité se distribuera à peu près également dans 
les 2 ampoules. Ainsi pour # milliampéres dans le 
cireuit général, Pon aura sensiblement 2 milliam- 
pères dans chaque ampoule. 

Ce principe de la double visée simullanée n'est 
pas une chose nouvelle, et, ily a peu de temps, 
Ledoux-Lebard et Dauvillers ont fait des recherches 
très intéressantes sur cette question, à laide d'une 
ampoule à double anticathode. 

Ces auteurs font remarquer du reste (Localisation 
el ertraction des projectiles, Ombrédanne et Ledoux- 
Lebard, Masson, éditeur), que le procédé n’est pas 
exempt de difficultés pratiques. Quand on opère sur 
une partie du corps épaisse les images sont floues, 
et c'est surtout dans ces cas que la double visée 
simultanée pourrait être très utile. En outre, il est, 4 
priori assez difficile d'obtenir une répartition conve- 
nable de l'intensité sur chacune des anticathodes. 

Les mêmes remarques s'appliquent au dispositif 
de Rio Branco qui constitue un nouvel et intéressant 
effort vers l'obtention de la donnée radioscopique des 
profondeurs au cours de l'intervention. 

DELHERNM. 


JOUuNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECrTEOLOGE. — Il. 12 


170 


D' W. D. Coolidge. — Un nouveau type de tube à 
radiateur. (Archives of radiology and Electrothe- 

rapy, n°215, Juin 1918,p. 11 à 17, 2 fig. d’après 
la General Electric Review de Janvier 1918.) 


Après avoir rappelé minutieusement les conditions 
essentielles de construction générale d'un tube de Ro:nt- 
gen, l’auteur déerit un nouveau modele de tube à ca- 
thode chaude, destiné spécialement aux besoins de la 
guerre et dont la caractéristique est de posséder une 
anticathode fortement massive, munie d'une pastille 
de tungstène et à son extrémité externe d'un radia- 
teur (le tout pesant 800 gr.). Cette anticathode a une 
capacilé calorifuge 8 fois plus grande que celle des 
modéles plus anciens, et du fait de sa construction, 
l'ampoule peut être utilisée directement aux bornes du 
transformateur sans dispositif de redressement de l'on- 
de inverse. Le tube peut supporter pour les usages 
radiographiques 10 MA pendant un temps largement 
suffisant pour les épreuves les plus longues et 5 MA 
en service constant pour la radioscopie. 

Du fait de ce refroidissement rapide, on peut y 
adapter une gaine protectrice en verre au plomb, en 
épousant étroitement la forme. Le verre au plomb uti- 
lisé par l’auteur est aussi efficace qu'une lame de 
plomb qui aurait le 1/4 de son épaisseur. 

Les avantages de ce tube sont ainsi résumés par 
l'auteur : 

le Redressement du courant: 

2 Diamètre moindre de l'ampoule pour utiliser les 
mèmes quantités d'énergie; 

> Admission du maximum d'énergie employé pen- 
dant un temps plus long; 

4e Adjonction d'une gaine protectrice de verre au 
plomb très intimement ajustée. AUDAN. 


r 


Coolidge (W. D.) et Moore (C. N.) (New-York). 
— Poste radiologique transportable. (General 
Electric Review, XXI, n° 1, tirage à part, Jan- 
vier 1918, 7 p., 6 fig., et Archives of Radiology 
and Electrotherapy, Octobre 1918, p. 137 à 148, 
avec Ü fig.) 


Les A. présentent un appareillage transportable 
composé d'un groupe électrogène fournissant du 
courant allernatif à un transformateur à circuit ma- 
gnélique fermé, et d'un tube Baby-Coolidye fonction- 
nant directement sur lui, sans soupape. Le moteur 
esl un monocvlindre à 4 temps, à refroidissement à 
air, entrainant directement un alternateur distribuant 
26 ampères sous 40 volts. Le régulateur comporte 
un dispositif spécial : l'admission dee gaz est com- 
mandée par un solénoïdte monté en série sur le cir- 
cuit, qui ouvre plus ou moins la valve d'admission. 
Le transformateur est à isolement à huile; le trans- 
formateur pour le filament du tube est du modèle 
ordinaire, avec un rhéostat intercalé. Le tube, du 
modvle décrit dans la précédente analyse, possède 
un radiateur à ailetles, dont Pefticacité est remar- 
quable. Il fonctionne sans soupape, et ne se laisse 
traverser que par le courant dirigé dans le sens con- 
venable. H peut supporter aisément 10 milllampéres 
sous 57 >00 volts et permet dans ces conditions, avec 
une distance anticathode-plaque de 4 cem., de radio- 
graphier un bassin, en 25 secondes, sans écran. H 
possède naturellement toutes les qualités de son 
ainé, le Coolidge du tvpe normal. 

Les avantages de ce groupe très portatif, qui pèse 
165 kilogr., sont, d'une part. son extrème simplicité 
et, d'autre part, sa puissance relativement impor- 
tante. Il ne nécessite aucune surveillance, une fois 
lancé. Enfin. un dispositif spécial permet de brancher 
l'appareil de hante tension snr un secteur électrique 
ordinaire, lorsqu'on en a un à sa disposition et que 
l'on ne désire pas utiliser le groupe électrique. 

CHARPY. 


Rayons X. 


Shearer (J. S.) (Ithaca). — Les dangers de l’élec- 
trocution en radiologie. (Amer. Journ. of Rœnt- 
genoloyy, IV, 7, Juillet 1917, p. 57, 1 fig.) 


LA. décrit les accidents qui pourraient se produire 
si le patient venait à supporter un étincelage acci- 
dentel. Sans méconnaitre extrème désagrément que 
produit un court-circuit entre le patient et un des 
fils de haute tension, nous ferons remarquer à l'A. 
que le fait de ne confier les opérations radiolo- 
giques qu'à un technicien éprouvé, et de surveiller 
continuellement le sujet sur lequel on opère, ainsi 
que l'installation, sont, en pratique, infiniment plus 
eflicaces que les moyens automatiques qu’il préco- 
nise. Au surplus, à notre connaissance, on n’a encore 
jamais enregistré de cas de mort dus à un contact 
avec un circuit de haute tension employé en radio- 
logie. CHARPY. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Top. — Chute thermique dans une fracture de la 
colonne vertébrale à 32°,8, après un examen 
aux rayons X. (Revue neurologique, Mars- 
Avril 1918, p. 228.) 


Le blessé a eu un enfoncement du pariétal gauche 
et une fracture de la colonne vertébrale au niveau de 
la Vile dorsale. Il est complètement paralysé des 
quatre membres et des sphincters. 

On fait une radiographie (Japiot), et le lendemain 
on constate 35.4 le matin, 52.8 le soir (température 
rectale), Le lendemain, la température monte et le 
blessé meurt avec 41.4. 

On sait qu'il existe une diminution de la tempéra- 
ture dans les fractures hautes de la colonne verté- 
brale. Mais l'hvpothermie ne s’est produite ici qu'après 
Pexamen aux rayons X. L'auteur se demande s'il 
faut incriminer l'examen ou le traumatisme médul- 
laire qu'a amené la mobilisation du blessé. 

DELHERM. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Dan Mac Kenzie e! Robert Knox. — Radio- 
grammes stéréoscopiques pour illustrer lana- 
tomie de l'os temporal et en particulier du 
canal de Fallope. (Archives of Radiology and 
Electrotherapy, n° 2145, Juin 1918, p. 18 à 25, 
avec 9 stéréo-radiogrammes hors texte.) 

Série de stéréoradiographies prises : à la nais- 
sance, à 41 ans, à l'âge adulte, sur des pièces sèches, 
et montrant en particulier les rapports du canal de 
Fallope. AUDAN. 


Japiot. — Radiographie du maxillaire inférieur. 
Rapports des dents avec le foyer de fracture. 
(Lyon Chirurgical, Septembre-Octobre 1917, in 
Arch. méd. belges, Juillet 1918.) 


L'examen radiographique a une grande importance 
dans le traitement chirurgical et dans la prothèse 
des fractures du maxillaire inférieur intéressant les 
dents. 

La seule inspection de la bouche est insuffisante 
pour déceler les véritables lésions des dents; une 
radiographie donnera des renseignements précieux 
sur les points suivants : 

t° La présence de débris de dents dans le foyer de 
la fracture et leur différenciation d'avec les pièces 
métalliques; 


Rayons X. 


J? La fracture peut intéresser l'alvéole sans blesser 
la dent correspondante ou peut cacher une dent de 
sagesse dont l'évolution ultérieure causera des acci- 
dents secondaires; 

I Les dents peuvent à leur tour devenir projec- 
tiles et se fixer dans les parties molles voisines, par 
exemple dans la langue et mème dans la mâchoire. 

Un examen radiographique montrera au chirurgien 
les lésions réelles et lui permettra d'éviter linfec- 
ton par l'ablation des corps étrangers organiques et 
inorganiques. 

La radiographie mettra en évidence dans les an- 
ciens cas le motif de la persistance d'une fistule ou 
d'une infection. montrera une consolidation vicieuse 
ou une non consolidation. 

La radigraphie rend également des services dans 
la prothèse définitive ou prophylaetique, permet de 
surveiller la prothèse et de suivre la formation du 
cal. E. DECHAMBRE. 


Law (Frederick-M.) (New-York). — La pra- 
tique de l'interprétation des ombres des sinus 
et de la mastoide. (Hiner. Jonru. of Rientyeno- 
loyy, IV-8, Août 1917, p. 598, 12 radiogr.) 


L'A. rappelle les principes qui doivent présider à 
l'interprétation des radiographies des sinus et de la 
mastoiïde. Aucun fait nouveau n'est signalé dans 
l'examen des sinus frontaux et maxillaires. En ce qui 
concerne les sinus sphénoïdaux, FA. conseille l'exa- 
men selon trois positions : la première, antéro-pos- 
rieure. donne une idée du diamètre transversal et de 
la forine générale des sinus: la seconde, latérale, 
montre le diamètre longitudinal, ainsi que les rela- 
tions des sinus avec leurs voisins et avec la selle 
turcique ; la troisième. enlin, verticale, montre la 
grandeur et la forme des sinus et la forme des sinus 
et leurs relations avec les sinus ethmoïdal et splié- 
noïdal. Cette posilion est indispensable pour indi- 
quer au chirurgien, qui veut aborder la piluitaire, 
quel est des deux sinus sphénoïdaux le plus vaste, 
car ils sont ordinairement asvmétriques. 

Pour la mastoïde, on la elassera selon trois types : 
pneumatique, seléreuse, diploïque. On recherchera 
l'extension possible des cellules, ainsi que la position 
du sinus latéral et de la veine émissaire. Ces rensei- 
guements sont précieux pour le elürurgien qui eon- 
nait à l'avance la topographie et l'anatomie partieu- 
lières de la mastoide qu'il veut par exemple trépaner. 

CHARPY. 


Prentiss (H. J.)(lowai. — Interprétation radiolo- 
gique des images des sinus de la face. (fimer. 
Journ. of Raentiyenoloyy, 1V-8, Aoùl 1917, p. 990, 
15 fig.) 


LA. a surtout eu pour intention de décrire les sinus 
anormaux ou accessoires qui peuvent rendre diflicile 
Pinterprétation d'une radiographie. Les sinus de la 
face peuvent ètre considérés comme dérivant du laby- 
rinthe ethmoïdal. Parfois les parois entre deux sinus 
voisins peuvent manquer, el l'on observe une vaste 
cavité formée par l'ensemble des deux sinus. 

CHARPY, 


Mick (W.-H.) (Omaha). — Contribution à la ra- 
diographie dentaire. (Amer. Journ. of Rentyeno- 
losy, IV, 8, Août 1917, p. 416.) 


L'A. expose, dans un article très condensé, la pra- 
tique de l'interprétation des radiographies dentaires, 
et le secours insoupconné que le radiologiste peut 
apporter au dentiste dans le diagnostic d'affections 
difficiles à dépister exactement par l'examen clinique 
seul (dents délinitives non sorties, enkystées, dents 
supplémentaires, dents à racines anormales, à situa- 
tion anormale, rapports des racines avec le sinus 


179 


maxillaire, kystes ou abeès dentaires, ostéo-périostite, 
oslėite des maxillaires). Son aphorisme humoristique 
que le dentiste examine lrop souvent la bouche de 
son client alors qu'elle est fermée, et le radiologiste 
trop souvent lorsqu'elle est ouverte, se justifie par 
le fait que les dents postérieures sont mal visibles à 
la radiographie si lon ne prend la précaution d'opé- 
rer avee la bouche ouverte, pour dissocier entière- 
ment les ombres respectives des grosses molaires, 
et connaitre ainsi leurs rapports exacts avec le sque- 
lette. CHARPY. 


Mouchet (Albert) (Paris). — Un cas de côtes 
cervicales. (Rev. d'Orthop., XXVI, 1‘ Janv. 1918, 
p. do, I radiogr., 7 fig.) 

H s'agit d'un cas de côtes cervicales droite et 
gauche. dont le diagnostice, à droite tout au moins, 
fut fait avant la radiographie. Celle-ei vint confirmer 
qu'il existait, à droite, une côte de la 7° cervicale de 
eentimétres de longueur, et à gauche, une 7° côte de 
5 centimètres. A droite, elle naissait à la fois de la 
partie supérieure du corps de la 3% vertèbre, du disque 
entre la 3° et la 6 vertèbres, et de la partie inférieure 
du corps de la 6° vertebre cervicale. À gauche, elle 
avait des insertions presque identiques, quoique 
moins étendues. En outre, il existait des apophyses 
costiformes très saillantes Sur la 6° vertèbre cervi- 
cale, assez développées pour que l'A. les nomme 
6 côtes cervicales, naissant de la partie inférieure 
du corps vertébral correspondant, et longues de 
9 centimetres. 

Dans l'observalion présentée, il n'y avait aucun 
trouble fonctionnel, et seule, la palpation du creux 
sus-claviculaire permettait de poser un diagnostic de 
certitude. 

A ce sujet l'A. propose une classification qu'il 
estime plus rationnelle que celle de P. Marie (types 
enunéiforme, uniforme, horizontal, long. court, en équerre), 
qu'il emprunte d'ailleurs à Le Double, et qui com- 
prend : 

t° Des 7° côtes cervicales complètes, allant du ra- 
ehis au manubrium (lype parfail et type imparfait, 
semi-cartilagineux où fibreur). 

% Des F” côtes cervicales incomplètes, plus fré- 
quentes (à froncons antérwiorel postérieur discontinus, 
u troncon postérieur indépendant, à tronron antérieur 


indépendant). CHARPY. 


I. Guyot (Bordeaux). — Luxation vertébrale trau- 
matique (2° lombaire). Réduction par tractions, 
sous anesthésie générale. (Bulletins et Mémoires 
de la Soe. de Chirurgie de Paris, 19 Février 1918, 
p. 289.) 

L'A. rapporte Fobservation d'un jeune homme de 
17 ans qui fut victime d'un accident au début de Fé- 
vrier 1914. Ainsi que le montre une première radiogra- 
phie, il présentait une luxation complète de la colonne 
vertébrale entre la 2 et la 3° lombaire avec déplace- 
ment latéral à droite de la 2° lombaire et une fracture 
pareellaire du bord gauche de cette vertébre. 

Au point de vue clinique, il présentait tous les 
signes de la compresion de la moelle. 

La réduction par tractions est opérée sous ances- 
thésie générale dix jours après l'accident. 

L'électro-dtragnostice pratiqué vingt jours après l'opé- 
ration dénote une R. D. complète pour tous les 
museles du membre inférieur droit. | 

Une deurième radiographie pratiquée un mois après 
linterveution permet de constater que la réduction 
est parfaite. 

Enfin, 4 mois après l'accident, les signes cliniques 
ont presque disparu et l'ecumen électrique ne montre 
plus de R. D. que pour le quadriceps droit. 

Le 21 juillet 1914, c'est-à-dire 6 mois après l'acci- 
dent, le blessé peut quitter l'hôpital en s'aidant d’une 
canne. LOUBIER. 


190 


H. Français. — Ostéo-arthropathie chronique 
des orteils et aréflexie chez un blessé de guerre. 
(Revue neurologique, Janv.-Fév. 1918, p- 72.) 


Il s'agit d'un soldat blessé au triangle de Scarpa, 
et qui présentait une hypertrophie globale du gros 
orteil droit. 

La radiographie montra que l'hypertrophie s'était 
faite presque entièrement aux dépens des parties 
molles. La 2° phalange était subluxée, la 41" élargie. 

Les deux segments étaient décalcifiés ainsi que les 
autres orteils. 

Cette arthropathie chronique ressemblait à une ar- 
thropathie tabétique, mais les signes concomitants 
ne permettaient pas d'accepter ce diagnostic. 

Il est vraisemblable que la lésion est due à une 
gène vasculaire Comprimant les veines ou les nerfs, 
d'où est résullé un trouble de l'hémathose. Ce fait 
confirme l'opinion de M. Béclère qui attribue l'hippo- 
cratisme à l'insuffisance de l'hémathose. 

DELHERM. 


F. Monod. — Coxa vara de l'adolescence. (Bull. 
et Mém. de la Soc. de Chirurgie, 3 Juillet 1918, 
p. 1178-1179, rapport de A. Broca.) 


Sans discussion possible, d'après M. Broca, ce cas 
est une coxa vara de l'adolescence : elle ne doit être 


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confondue ni avec un traumatisme, ni avec une 
ostéomyélite, ni avec une coxalgie. AUBOURG. 


Aimes, Hadengue, Hutin (Paris). — Luxation 
congénitale bilatérale de l'extrémité supérieure 
du radius, avec synostose des os de l'avant- 
bras. (Rev. d'Orth., XXVI, 1° Janv. 1918, p. 70, 
5 fig.) 

La luxation congénitale totale du coude est excep- 
tionnelle, puisque la littérature ne mentionne que 
5 cas dus à Chaussier et à Hoffmann. La luxation 
congénitale isolée de l'extrémité supérieure du radius 
l'est moins puisqu'il en existe plus de 50 observa- 
tions, d’après Blodgett. Les A. en citent une nou- 
velle, se rapportant à un soldat de 28 ans. Les deux 
articulations du coude paraissent normales, l'exten- 
sion dépasse la normale, tandis que la flexion est 
arrêtée à 45 degrés par la luxation en avant du radius. 
Lavant-bras est fixé en pronation, les 2 os sont 
croisés, et il ne se produit aucun mouvement de 
pronation ou de supination. A la radiographie, le 
cubitus seul est normalement articulé avec la tro- 
chlée humérale. La cupule radiale, luxée nettement 
en avant ne présente, en aucune position, aucun point 
de contact avec le condyle. Les extrémités supé- 
rieures de ces deux os, radius et cubitus, sont réu- 
nies par un pont osseux, produisant une synostose 


Rayons X. 


complète, sur une hauteur de 5 à 6 centimètres, 
depuis le rebord inférieur de la cupule radiale jus- 
qu’au-dessous de la tubérosité bicipitale. Ces ano- 
malies sont symétriques et l’on pose le diagnostic 
de « synostose des extrémités supérieures du radius 
et du cubitus, à droite et à gauche, avec luxation 
congénitale du radius ». CHARPY. 


Gourdon et Ræderer (Bordeaux). — Observation 
d'un cas de genou à ressort, (Rev. d'Orthop., 


XXVI; 1° Janv. 1918, p. 65, 1 radiogr., 2 fig | 


Il s'agit d'un cas de dislocation du genou gauche 
survenue à la suite d’un traumatisme violent. Après 
une flexion de 25 à 50 degrés, pendant laquelle les 
condyles roulent normalement sur les plateaux tibiaux, 
le tibia semble fuir subitement en arrière, et ce glis- 
sement s'arrête brusquement quand la jambe a atteint 
environ 6» degrés de flexion sur la cuisse. La ligne 
de profil antérieur du membre forme alors une véri- 
table baïonnette. Cette dislocation, accompagnée d’un 
ressaut, terminée par une sorte de butée, se produit 
sans aucune douleur, reste toujours identique à 
elle-mème et se reproduit à volonté. La radiographie 
montra de facon très nette les phases successives 
de celte dislocation. Le mécanisme de l'accident est 
aisé à comprendre : il n’y a pas eu fracture, mais le 
coup, très violent, produit par un objet mou, et porté 
sur le haut du tibia, détermina léclate- 
ment de la capsule articulaire en arrière, 
son arrachement en avant, ainsi que celui 
des ligaments croisés et latéral externe. 
Le ligament latéral interne ayant résisté, 
il y a eu subluxalion plus marquée en 
dehors qu’en dedans, plutôt que luxation 
proprement dite. Le vaste externe, dont le 
tendon est devenu plus saillant que de 
coutume, semble être devenu plus puis- 
sant pour suppléer à la disparition du liga- 
ment latéral externe. CHARPY. 


Potel (Lille). — Luxation isolée du tra- 
pèze (Bull. et Mém. de la Soc. de Chi- 
rurgie, 5 juillet 1918, p. 1201-1202, 
1 cliché.) 


Présentation du cliché. AUBOURG. 

Mme Dejerine et Ceillier. — Trois cas d’ostéo- 
mes; ossification périostée juxta-musculaire et 
intrafasciculaire chez des paraplégiques par 
lésion traumatique de la moelle épinière. (Rev. 
Neurologique, Mars-Avril 1918, p. 159.) 


Ces trois blessés présentent des ostéomes et des 
ossificalions périostées juxta-musculaires et intra- 
fasciculaires. Le muscle iliaque et les adducteurs 
ont été atteints chez l’un, les deux quadriceps fémo- 
raux chez l’autre, le moyen fessier chez le troisième. 

Ces troubles siègent sur le segment du membre 
paralysé et anesthésié, ils sont multiples, s'accrois- 
sent, ne sont accompagnés d'aucun phénomène 
inflammatoire ni d'aucune altération du squelette. 

Ces ostéomes n'ont jamais été décrits dans les 
affections traumatiques de la moelle. 

A quoi peut-on rattacher ces lésions? 

On sait que les ostéomes peuvent se produire à la 
suite d'un hémalome intra-musculaire : ici rien de 
pareil. On ne peut pas non plus Îles rattacher à l'os- 
téome musculaire des tabétiques. 

La myosite ossifiunte est une affection très rare frap- 
pant le jeune âge. Les ostéophyles qui se développent 
dans le tabes, le syringomyélie, etc., s'accompagnent 
de gros désordres articulaires. ve 

L'ostéome traumatique par arrachement périostique 
succède à un traumatisme local. Il est fréquent 


Rayons X, 


chez les soldats et ont été bien observés par les 
médecins militaires. Peut-être les  ossitications 
périostées observées par Mme D. et par C. sont-elles 
dues à la production d'edéeme et à des arrachements 
du périoste au cours de manœuvres pourtant douces 
de mobilisation et de massage. DELHERM. 


Mouchet (Albert) (Paris). — Exostose tibiale, 
probablement ostéogénique restée longtemps 
latente. (fer. d'Orthop. XXVI, EF janvier 1915, 
p. 55, 2 fig.) | 


L'extose, dont PA. rapporte Fobservation, présente 
de l'intérêt par son siège anormal et sa latence per- 
sistante. I s'agit d'un soldat de 57 ans. souffrant de 
douleurs au niveau de la partie toute supérieure du 
mollet gauche. Les jumeaux sont soulevés par une 
tumeur très dure, donnant une sensation osseuse, du 
volume d'une mandarine. La radiographie montra 
une calotte osseuse en forme de demi-sphère irrégu- 
lière, plaquée sur la face postérieure des plateaux 
tibiaux. L'opération conlirma qu'il ne pouvait ètre 
question que d'une exostose ostéogénique isolée, 
qui devait exister depuis longtemps et n'avait donné 
lieu à aucun signe objectif antérieur perceptible par 
le sujet. CHARPY. 


Ombrédanne (Paris). — Renversement du moi- 
gnon de Syme. (Rev. d'Orth., XXVI, 1% janvier, 
p. 2, | radiogr.) 


La radiographie qui illustre cet article montre que, 
malgré une section osseuse correcte, faile au cours 
d'une amputation de Svine typique, Faction muscu- 
laire seule entraine le renversement du moignon en 
dedans. Une seconde opération où le tendon du jaim- 
bier postérieur fut transporté du côté interne an côté 
externe, afin de maintenir le moignon en dehors. cor- 
rigea celte déviation. CHARPY. 


Pierre Duval ct Henri Béclère. — Note sur la 
constatation radiographique des gaz dans les 
foyers de fractures de guerre. (Bull. et Mém. 
de la Soc. de Chirurgie, 26 Juin 1918, p. 1145- 
1144.) 


Dans 4 cas, la présence des gaz dans le fover os- 
seux a été très nelle, soit dans le foyer ossenx Iui- 
même, soit entre les extrémités osseuses, soil au 
niveau de la diaphyse, soit s'étendant sur le musele. 

Cette bulle, plus ou moins étendue, dure 6, 8, 
10 jours et disparait spontanément sans laisser de 
traces. 

Elle paraît due, d'après les expériences, non pas à 
de l'air emprisonné, mais à une production tempo- 
raire du gaz dans le foyer de fracture. AUBOURG. 


B. Cunéo (Paris). — Sur l'emploi des greffes 
osseuses dans le traitement des pseudar- 
throses. (Bull. el Mém. de la Soc. de Chirurgie. 
96 Juin 1918, p. 1129-1158.) 


La radiologie permet de fixer, sur des examens 
pratiqués périodiquement, le moment où l'arrèt de tra- 
vail de réparation des surfaces osseuses fracturcées 
et, à plus forte raison, une régression de ce travail, 
donnent une date pour opérer les pseudarthroses. 

C. présente une série de radiographies montrant 
les résultats immédiats de ses interventions de 
greffes osseuses : l’évolution du greffon et le mode 
de réparation des segments osseux. AUBOURG. 


Pierre Sébileau (Paris). — Anatomie patholo- 
gique d’une greffe ostéo-mandibulaire. (Bull. 
et Mém. de la Soc. de Chirurgie, p. 1208-1210, 
10 Juillet 1918.) 


Présentation d'une radiographie. AUBOURG. 


101 


Mauclaire. — Résultat éloigné d'une homogreffe 
radiale, au bout de 45 mois. Atrophie notable 
du greffon. (Bull. et Méim. de la Soe. de Chi- 
rurgie, 24 Juilhet 1918, p. 1577.) 


Présentation des radiographies. AUBOURG. 
Phocas. — Amputation de Ricard. (Bull. et Mé. 
de la Noe. de Chirurgie, 29 Mat 1918, p. 985.) 


Présentation de radiographies : le calcanéum hori- 
zontal pénètre dans la mortaise tibio-péronière. 
AUBOURG. 


Louis Dubreuil-Chambardel. — Sur une varia- 
tion anatomique du métacarpien Il. (C. R. Ac. 
Se., I Février 1918.) 


A l'occasion d'une note concernant une anomalie 
d'un squelette monté d'un homme d'une cinquantaine 
d'années, anomalie intéressant les métacarpiens I, 
formés par ? pièces distinctes, articulées entre elles, 
l'auteur rappelle que fréquemment sur des mains 
d'enfant il a constaté par la radiographie un point 
d'ossitlication secondaire à l'extrémité proximale de 
cet os. Ce point, qui n'est pas: constant, apparait 
cependant avec une fréquence telle que sa présence 
ne peut pas ètre considérée comme accidentelle. 
L'anomalie signalée dans la présente note s'explique- 
rait par un défaut de fusion entre le point d'ossifica- 
tion secondaire de lPépiphyse proximale et le point 
primitif de la diaphvse. H. GUILLEMINOT. 


Butaud et Hadengue (Paris). — Deux observa- 
tions de fractures rares du tarse. (Fev. d'Or- 
thop., XXVI, 1° Janv. 1918, p. 75, 2 radiogr.) 


La première observation a trait à un cas de frac- 
ture rare du calcanéum et de l'astragale, chez un 
soldat de 29 ans, avant fait une chute sur les talons, 
d'une hauteur de 3 meétlres, et sur un sol dur. Un 
an après l'accident, la marche est devenue presque 
inpossible. La radiographie fixe le diagnostic hési- 
lant, et montre des fractures parcellaires par écrase- 
ment de la parue postérieure et inférieure du corps 
astragalien, et de la partie postérieure et supérieure 
du corps calcanéen. Des travées osseuses ankylo- 
santes réunissent l’astragale et le calcanéum. La 
lésion siégeail à droite, le squelette du pied gauche 
ne présentant aucune anomalie, 

La seconde se rapporte à un cas de fracture rare 
de Fastragale et du scaphoïde, chez un soldat de 
50 ans, ayant fait, 14 ans auparavant, une chute sur 
les pieds. d'une hauteur de 4 mètres, sur un sol dur. 
Le pied droit, seul atteint, est déformé, et la marche 
est impossible. La radiographie indique une ano- 
male de Pastragale si le corps a conservé son 
aspect général, la tète semble ne s'être pas déve- 
loppée. C'est le corps même de los qui s'articule 
avec le scaphoïde. Celui-ci présente une arète os- 
seuse à surface supérieure, trace probable d’une 
fracture par arrachement. Le calcanéum semble 
aplati, présente une convexité anormale sur sa face 
inférieure, et des travées osseuses paraissent souder 
l'astragale au calcanéum. 

Cliniquement, le diagnostic de ces fractures est 
impossible, l'épreuve radiographique seule peut le 
fournir exactement. CHARPY. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Folley. — La crosse de l'aorte dans’le goitre 
exophtalmique. (C. R. Ae. Sc., 11 Février et 
18 Février 1918.) 

L'auteur apporte une série d'observations de 
basedowiens chez lesquels la matité aortique qui, 


182 


normalement, est de 7 cm., atteint 12 à 17 em. Les 
résultats de la percussion ont été contrôlés par le 
phonendoscope et par la radioscopie : la radioscopie 
antéropostérieure, qui, chez les sujets normaux, 
montre une projection aortique toujours inférieure 
à 8 cm. au niveau des 3 premiers espaces inter- 
costaux fait voir chez le basedowien une ombre qui 
peut dépasser 12 cm. 

La radioscopie oblique fait voir que le diamètre de 
l'aorte qui, normalement, est de 5 em.. atteint sou- 
vent, chez le basedowien. 4 et 6 em. et quelquefois 
8 et 9, 

Cette dilatation de l'aorte serait très précoce: elle 
augmenterait et diminuerait avee les autres symp- 
tomes du goitre exophtalmique. | 
H. GULLEMINOT. 


Menuet (F. ) (Tours). — Observation radiolo- 
gique d'un projectile du ventricule droit, arrivé 
par la veine cave inférieure. (Bull. Acad. Méd., 
LXXIX, n°7, 19 Février 1918, p. 148.) 


L'A. cite un cas nouveau de projectile intra-car- 
diaque, arrivé dans le ventricule droit, après avoir 
pénétré dans la région hépatique, au niveau de la 
1° côte, et avoir émigré en empruntant la veine cave 
inférieure, un peu au-dessus des veines sus-hépa- 
tiques, ainsi que le montre l'autopsie. Les signes 
radiologiques de la présence dans le cœur de ce 
corps étranger, volumineux, puisqu'il s'agissait d'une 
balle de shrapnell, étaient identiques à ceux que l'on 
a décrits plusieurs fois : mouvement en vrille, sui- 
vant exactement toutes les impulsions cardiaques, 
Sans participation aux mouvemeuts respiraloires. 

CHARPY. 


Folley. — L’'aorte dans le goitre exophtailmique. 
(C. R. Ac. Se., 21 Mai 1918.) 


La crosse de l'aorte, moins souvent l'aorte thora- 
cique, moins souvent encore l'aorte abdominale aug- 
mentent de volume au cours de la maladie de Base- 
dow. Les variations de volume en plus ou en moins 
s'observent suivant que la maladie s'aggrave ou 
s'améliore. | 

L'auteur précise à ce sujet la signification de deux 
signes radioscopiques importants : le signe de la 
vague et le signe de la bascule. 

Placer le sujet verticalement en position frontale. 
L'irradier par un faisceau à axe horizontal, faisceau 
assez étroit pour donner sur l'écran un cercle coupé 
par le bord cardio-aortique gauche. Ce cercle pré- 
sente une moitié sombre répondaut au côté gauche 
de l'ombre cardio-aortique et une moitié claire cor- 
respondant au hile du poumon gauche. 

Normalement, la limite de l'ombre est composée de 
trois segments : en haut l'aorte, en bas le ventricule, 
au milieu l'oreillette gauche. Ces segments suivent 
les mouvements d'expansion ou de rétraction de ces 
cavités, d'où l'aspect d'une vague ondulant le long 
de l'ombre {signe de la vague caractéristique de l'état 
normal). 

Lorsque la portion originelle de l'aorte est dilatée, 
on ne voil plus que deux segments formant les deux 
côtés d'un angle obtus. 

Quand, en haut, l'aorte se remplit, en bas, le ven- 
tricule se vide. Quand, en bas, le ventricule se rem- 
plit, en haut, l'aorte se vide. De là un déplacement 
des deux côtés de l'angle qui paraît basculer autour 
de son sommet (signe de la bascule caractéristique 
des cas pathologiques). | H. GUILLEMINOT. 


APPAREIL DIGESTIF 


Case (James) (Battle Creck). — Examen radiolo- 
gique du côlon pelvien et du rectum. (Americ. 


Rayons X. 


Journ. of Rintgenology, IV, 8, Août 1917, p- 579, 
56 fig. el radiogr.) 


L'anatomie du còlon doit ètre parfaitement connue 
du radiologiste, qui a besoin de tous les détails pour 
établir un diagnostic précis. Le còlon pelvien et le 
rectum sont particulièrement difficiles à étudier. 
L'examen se complique encore du fait qu'au point de 
vue clinique, il existe des relations à distance entre 
un symptòme et la lésion qui le produit. C'est ainsi 
que la constipation chronique relève souvent d'une 
ause pathologique siégeant dans le côlon ou dans le 
rectum, 

L'A. décrit minutieusement la physiologie du còlon 
et attire l'attention sur certains faits qu'il a mis en 
lumière: on admettait jusqu'ici que les fortes con- 
actions péristalliques du gros intestin, complétant 
la défécation, étaient limitées à la portion du côlon 
au-dessous de l'angle splénique. I montre que ces 
mouvements naissent souvent dans le côlon ascen- 
dant et également au niveau du rectum. Dans la 
défécation, le gros intestin est normalement vite à 
partir de l'angle splénique, le colon proximal et la 
moitié droite du transverse étant le siège de mouve- 
ments antipéristaltiques. Par conséquent, si l'on 
donne un lavement opaque. le sujet examiné doit 
normalement lexpulser en entier, s'il a rempli le 
côlon pelvien. Au contraire, celui-ci ne se videra pas 
s'il existe des adhérences, des strictions, ou des 
compressions par une tumeur voisine. [l se videra 
également mal s'il existe des fissures anales. des 
hémorroïdes, des ulcères du rectum, ou une atonie 
de la musculature intestinale. | 

Souvent, le malade ne peut vider que l'ampoule 
reclale et une plus ou moins grande portion de 
lanse pelvienne. Or, un examen approfondi permet 
de se rendre compte que les points où s'arrète 
l'expulsion sont toujours les mêmes, et qu'ils cor- 
respondent à l'union du colon avec le rectum, à la 
portion moyenne du colon pelvien, ou immédiate- 
ment au-dessous de l'union avec l'iléon. C'est qu'en 
ces points se produisent électivement des adhé- 
rences qui entravent le jeu des mouvements nor- 
maux dont le gros intestin devrait être le siège, 

Lors de l'administration d'un lavement bismuthé. 
si Pon observe une distension importante de lam- 
poule rectale, on peut assurer, ou bien qu'il existe 
une stase simple du rectum, ou bien qu'il existe une 
obstruction du côlon pelvien. Dans ce dernier cas, la 
dilatation exagérée de l'ampoule est due à limpossi- 
bilité pour le lavement opaque de forcer l'obstacle 
situé au-dessus. On fera le diagnostic différentiel en 
donnant du bismuth par la bouche. S'il s'agit d'une 
stase simple, la tète de la colonne opaque atteint le 
rectum 7 à 8 heures après l'ingestion, tandis que 
dans le cas d'une obstruction du còlon, la stase se 
produit en avant de l'obstacle et cause une stase du 
colon proximal. 

L'obstruction du côlon pelvien produit, qu’elle soit 
organique ou spasmodique, une stase dans le 
cœcum et le côlon ascendant. Ceci explique beaucoup 
d'appendicites chroniques qui ne cèdent qu'à l'exé- 
rèse: l'appendice participant à cette stase est conti- 
nuellement le siège d'infections locales provenant de 
Sa réplètion et de sa dilatation par les matières 
Stagnantes. Sl faut opérer l'apnendicite, il ne faut 
pas oublier que la cause première du mal provient 
de beaucoup plus bas, du côlon pelvien. L’ablation 
de l'organe n'améliorera pas la péricolite subaiguë 
produite par l'accumulation des matières dans le 
gros inteslin, 

Parfois le spasme du côlon est dù à des diver- 
tenles nombreux, d'autres fois au carcinome: 

L'examen radiologique du rectum doit étre tou- 


jours pratiqué lorsqu'il y a lieu d'établir le diag- 


nostic précis d'une dilatation de l'ampoule. En 


Rayons X. 


position antéro-postérieure, le lavement opaque 
élant poussé lentement. avec une canule dépassant à 
peine l'orifice interne de l'anus, l'ombre du rectuin 
est normalement verticale, linitée en bas par l'étran- 
glement anal, et en haut par l'union avee le eolon, 
au niveau du 5° segment sacré. Latéralement, on 
distingue des incisures correspondant anx valves de 
Houston. La plus basse est en moyenne à 6 centi- 
mètres de l'anus à gauche, la moyenne à 9 centi- 
mètres, à droite, et la supérieure à 12 centimètres. à 
gauche, La distance entre Vanus et la jonction du 
colon au rectum est d'environ 15 centimètres. Le 
diamètre apparent du rectum empli du lavernent 
opaque est de 5 à 6 centimètres, mais il augmente 
sil y a obstruction du colon pelvien, sily a consti- 
pation de eause reetale (hémorroides, spasme anal, 
atonie) et enfin, S'il y a carrinome (ombre irrégulière), 
ou syphitis ‘ombre filiforme, allongée en canal étroit). 
Les fistules de l'anus peuvent ètre mises en évi- 
dence par une injeclion de pâle de Beck. DA. n'a 
jamais rencontré, personnellement, de ceas de tuber- 
culose rectale. Par contre, il rapporte un cas de 
hernie scrotale contenant une portion du côlon 
pelvien. L'examen radiologique révéla de nombreux 
diverticules du côlon, surtout dans la portion incluse 
dans le scrotum. CHARPY. 


George (A. W.)elt Leonard (R. D.) (Boston). — 
Diagnostic radiologique des affections de la 
vésicule biliaire. (Amer. Journ. of Rentyenology, 
IV-n° 7, Juillet 1917, p. 321, 25 radiogr.) 
Souvent les ombres suspectes observées dans la 

région de la vésicule biliaire ne sont dues qu'à la 

présence d'organes occupant une place anormale. 

La localisation radiologique de la vésicule biliaire 

permet, dans ces cas. de faire un diagnostie diffé- 

rentiel exact. Contrairement, cependant, aux données 
classiques de l'anatomie, qui assignent à la vésicule 
une place constante, l'examen de nombreuses radio- 
graphies à conduit FA. à considérer qu'elle se 
trouve sous l'hémidiaphragme droit, en des positions 
souvent très différentes (ligne médiane, bord externe 
du flanc droit, crète de l'iliaque, petit bassins. La 
vésicule biliaire possède parfois, en effet, un méso 
propre qui lui permet des déplacements considé- 
rables, bien que l'anatomie nous enseigne qu'elle est 
fixée à la face inférieure du foie. De mème, son 
volume apparent sur l'écran, varie entre celui d'une 
olive et celui d'une grappe de raisin de movenne 
taille, dans certains cas. D est, d'ailleurs, de régle de 
ne pas apercevoir l'ombre de la vésieule, lorsqu'elle 
est normale; dans ce cas, elle est parfaitement trans- 
parente. Son opacilé est toujours pathologique et 
tient à l'epaississement de ses parois, à l'auygmen- 
tation de la densité de Ja bile, à l'augmentation du 
volume de la bile, à la présence enfin de calculs, 

Une vingtaine de radiographies accompagnent lar- 

ticle et montrent les divers aspects radiologiques de 

vésicules biliaires dans des eas de calculs, de con- 
crélions calcaires. d'hvdropisie,; de déplacement, de 
sclérose. CHARPY. 


Timbal. — Hypersécrétion à jeun et dilatation 
atonique de l'estomac. (Areh. des malad. du 
Tube dig., 9° année, t. IX, n°9.) 


L'hvpersécrétion à jeun peut s'observer en dehors 
de l'ulcère de l'estomac, et le syndrome de Reichmann 
n'est pas nécessairement lié an processus uleéreux, 

La dilatation atonique de estomac est une des 
affections qui peuvent s'accompagner d'hvpersécré- 
tion. 

Les rayons X montrent un estomac très augmenté 
de volume; la partie inférieure seule est remplie de 
bismuth, la partie moyenne est élirée. L'estomac est 
peu mobile, il présente des contractions faibles, il 
se vide lentement. DELHIRM. 


183 


H. Claude et Cantraine. — Hémiatrophie faciale 
par lésions du sympathique cervical et dilata- 
tion primitive de œsophage. (Revue neurolo- 
gique, Mars-Avril 1918, p. 187.) 


Malade âgé de 22 ans. A 12 ans. commolion pro- 
duite par canalisation électrique, qui Fatteint au cou 
etau bras. Cicatrice consécutive, hémiatrophie faciale 
gauche. Le malade présente des troubles œsopha- 
giens. L'examen radioscopique (Salomon) montre un 
æsophage en chaussette large de à à 7 centimètres. 

L'atropine ne diminue pas cet élargissement, 
l'extrait hvpophvsaire (y$ de e. e. d'extrait hypo- 
physaire Choav) nexeite pas la tonicité et la motri- 
cite. 

Les auteurs se demandent si cette atonie de l'œso- 
phage n'est pas due à la lésion du sympathique. ` 

DELHERN. 


Bard. — Le Mégaæsophage. (.lrchives (les mala- 
dies du Tube digestif, 1918. n° 10, p. 54t.) 


La dilatation idiopathique de l'œsophage constitue 
un type anatomo elinique peu fréquent, l'auteur le 
désigne sous le nom de Mégacsophage. Le méga- 
esophage s'accompagne toujours d'un allongement 
de l'organe. La radioscopie ne permet pas d'en pré- 
ciser la forme: la radiographie de face est nécessaire. 
Elle montre l'existence d'une poche étalée sur le 
diaphragme, terminée en bas par un cône dirigé à 
gauche et en bas. Cette dilatation s'arrète à 5 ou 
4 centimètres du cardia, laissant intacte la partie tout 
à fait inférieure de l'œsophage et son trajet intra-. 
diaphragmatique. 

Cette dilatation idiopathique serait due à un état 
spécial des parois qui ne leur permet pas de résister 
à la pression qui s'exerce sur elles au cours des 
actes physiologiques. DELUERM. 


P.Carnot et Mlle J. Bruyère(laris). — Crise gas- 
trique du tabès de type moteur avec hoquets 
et vomissements incoercibles. Hématémèses 
consécutives. (Pull. et Mém. de la Soc. Mid. des 
Hôpitaus, 16 Nov. 1917, p. 1105-1110.) 


L'examen radioscopique. pratiqué en dehors des 
crises, montrait un érétlisme de la musculature 
gastrique, caractérisé par des contractures locales 
anormalement intenses et incoordonnées, et asyner- 
gie du diaphragme. La crosse de l'aorte était distendue. 

AUBOURG. 


Walther (Paris). — Hernie diaphragmatique de 
l'estomac. (Pull. et Mém. de la Suc. de Chirurgie, 
22 Mai LOIR, p. 948.) 


Présentation de radiographies (Aimé) : 

Avant l'opération, montrant l'estomac herné dans 
la cavité pleurale. — Aprés l'opération, montrant l'es- 
tomac bien maintenu par le diaphragme réparé. 

| AUBOURG. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


André Lemierre et Pierre Duval (médecin et 
chirurgien consultants de la VIl’ armée). — 
Tumeur polykystique du médiastin antérieur 
et du poumon droit. Ablation par voie trans- 
pleurale. (Soc. de Chiruryie, 45 Février 1918, 
Bulletins et Mémoires de la Soc. de Chirurgie, 
l. XLIV. n° 6, p. 454 à 542.) 

Le diagnostic de kyste hvdatique du poumon et 
du médiastin fut tout d'abord posé à cause de l'his- 
loire clinique, de la présence d'éosinophilie marquée 
et de deux examens radioscopiques, En effet, à l'écran, 


184 


celte tumeur paraissait très arrondie, à contours très 
nets. 

Une radiographie, faite par H. Béclère avant lin- 
tervention, montre lexistence d'une ombre anormale, 
occupant les trois quarts du champ pulmonaire droit. 
Les contours sont polyeycliques, l'ombre n'est pas 
d'intensité homogène : elle est comme truffée. Ces 
signes, d'après IE B., doivent faire rejeter le diagnostic 
de kyste kvdalique, posé après les deux examens 
radioscopiques, et faire penser à une tumeur poly- 
kystique ou à un sareome. | 

L'opération, puis l'examen histologique, montrent 
bien qu'il s'agit d'une tumeur polvkvystique. 

LOURIER. 


A. H. Pirie. — Un cas d'abcès pulmonaire chez 


un soldat pendant le service actif. (Archives of 


Radiology ant Electrotherajy, n° 215, Juin 1918, 
p. 26 et 27, avec 2 radiographies.) 


H s’agit d'un malade qui, à la suite de l'extraction 
de plusieurs dents, présenta des phénomènes de 
broncho-pneumonie. La radiographie prise debout et 
couché démontra la présence d'un abcès du pou- 
mon, qui fut incisé le jour suivant. Guérison sans 
incident. AUDAN. 


Prosper Merklen (Paris). — Note sur quelques 
données importantes en matière de tubercu- 
lose pulmonaire. Presse médicale, 25 Mai 1918, 
p. 262 et 265. 


Le paragraphe relatif aux données radiosropiques 
insiste sur les points suivants : 1° De nombreux faits 
permettent d’accepler, en général, que des foyers 
assez petits ou assez profonds pour demeurer ina- 
perçus à la percussion et à l’auscultation sont déce- 
lables par les rayons; aussi ne faut-il pas conclure 
sans l'écran chez les sujets dépourvus de signes 
objectifs; mais il ne faut pas oublier que des lésions 
discrètes ou trop disséminées peuvent ne pas donner 
d'image et que les formes atypiques (bronchite, etc.) 
ne se manifestent pas aux rayons : aucun mode 
d'exploration n'est absolu. 2 Ribadeau-Dumas et 
Destot distinguent les sommets étalés des poussées 
congestives et les sommets pointus des scléroses: 
mais, en pratique, l'ombre radiologique ne permet 
pas de faire grande différence entre la tuberculose 
évolutive au début et la tuberculose guérie au stade 
d'induration. % La pleurite des sommets donne une 
image moins foncée que la bacillose du parenchrme 
et s'illumine par la toux. # Les constatations hors 
de la zone apicale ont un grand intérêt : adénopa- 
thies trachéo-bronchiques — effacement du sinus €. d. 
et obscurités de la base (processus pleuraux limités, 
adhérences). — La diminution de l'ampliation des 
mouvements du diaphragme et le festonnement du 
muscle, un hile bien opaque et élargi constituent 
d'autres signes de valeur reconnue. — Les nodules 
disséminés près du hile ou vers la base revêtent 
une signification de premier ordre. 

A. LAOUERRIÈRE. 


CORPS ÉTRANGERS 


Petit de la Villéon (Marine). — La thoraco- 
pneumotomie postérieure, radio-opératoire, 
pour l'extraction des projectiles inclus dans la 
région hilaire du poumon. (Bull. et mém. de la 
Soc. de Chirurgie, 29 Mai 1918, p. 966-975. rap- 
port de J.-L. Faure) 


La zone hilaire se définit : un trapèze omo-verlé- 
bral inférieur limité en dedans par le rachis, en de- 
hors par le bord spinal de l'omoplate dans sa moitié 
inférieure, en haut par la V° côte, en bas par la VIT 


Rayons À: 


côte. Les projectiles projetant leur ombre dans ce 
trapèze et situés à une profondeur variant de 6 à 15 
centimètres au-dessous du point de repère cutané 
postérieur occupent la région hilaire vraie. 

Les temps opératoires sont les suivants : 

1 Temps. — En grande lumière rouge orangé (5 


‘ lampes de 100 bougies au-dessus de la table opéra- 


toire), résection costale. établissement d'un pneumo- 
thorax progressil et total. 

2 Temps. — Sous écran, une longue pince mousse 
traverse le poumon, et se porte sur le projectile, le 
touche, le mobilise, s'ouvre, fait sa prise et ATTEND. 

5° Temps. — Sous grande lumière blanche. extrac- 
tion du projectile, puis tamponnement intra-pulmo- 
naire. 

M. d:-L. Faure. La meilleure méthode d'extraction 
des projectiles est la méthode radioscopique. Pour 
les projectiles superticiels, lélectro-vibreur est un 
appareil admirable : mais il faut que les projectiles 
soient magnétiques. Pour les projectiles profonds, 
les compas donnent souvent des résultats magni-- 
tiques : mais qui n'a pas eu d'échec avec les compas, 
qui na pas abandonné lopération, quand la pointe 
du compas n'a pas conduit directement sur le corps 
étranger? Aussi l'extraction sous le contrôle de 
l'écran reste la méthode de choix, surtout quand le 
chirurgien a fait l'éducation de ses veux. 

M. Mauclaire, confirme lopinion de M. Faure et 
rappelle que dès 1914, il a fait et préconisé l'ablation 
des projectiles thoraciques, avec la pince et sous 
l'écran. Il insiste sur la nécessité d’une adaptation 
de la rétine, après dix minutes de patience dans 
l'obscurité. AUBOURG. 


Petit de la Villéon (Marine). — Extraction opé- 
ratoire d'un gros drain inclus depuis neuf mois 
dans l'appareil pulmonaire en thorax cicatrisé. 
(Bull. et mém. de la Soc. de Chirurgie, 19 Juin 
1918, p. 1063-1070, rapport d'A. Mouchet.) 


Une radiographie (Nancel Pénard) montrait dans 
le thorax droit un gros drain, étendu de la 5° à la 7° 
côte. Ce drain n’était pas dans la plèvre, mais inclus 
dans le poumon depuis neuf mois. 

M. Veau, rappelle que la visibilité des drains aux 
rayons X est fonction de leur composition : aussi il 
ne faut pas trop compter sur la radiographie pour 
faire un diagnostic et une topographie de drain dans 
le thorax. 

M. Chaput. — Les drains colorés en rouge sont 
opaques aux rayons, parce qu'ils sont colorés par 
une substance contenant du plomb. 

Les drains de couleur blanche. qui noircissent en 
vieillissant, sont transparents aux Rayons X. 

Les drains colorés en noir, sont de mème transpa- 
rents. AUBOURG. 


Wilkins (W. A.) (Montréal). — Localisation des 
corps étrangers. (Aimer. Journ of Rentgeno- 
logy, IV, 7 Juillet 1917, p. 545, 18 radiogr.) 

La méthode décrite par PA. est une application 
directe de celle des triangles semblables, et justicia- 
ble. par conséquent des critiques communes à toutes 


les autres employant le même procédé. 
CuarPyY. 


René Lefort. — Extraction d'un éclat de grenade 
de la cavité du ventricule gauche. — Guérison. 
— Présentation du malade. (Bulletin de l'Aca- 
démie de médecine, n° 51, 1918.) 

L'auteur présente complètement guéri le premier 
blessé opéré en France de projectile cavitaire du 
ventrieule gauche. L'examen radioscopique avait 
situé le corps élranger «à la pointe du cœur et dan- 
sant avec elle». — Volet à charnière externe compre- 


| liayons X. 


- nant les 4° et 5° côtes: les doigts de la main gauche 
fixent le projectile et le ‘maintiennent près de la 
pointe en ne lächant plus le cœur jusqu'à la fin du 
serrage des fils. — Quatre anses de soie fine et dou- 
ble sont passées à l'aiguille courbe, cravatant l'éclat, 
espacées de 5 en 5 millimètres. Incision du ventri- 
cule par la pointe, et pénétration dans la cavité. — 
L'A. dégage doucement à la sonde cannelée l'éclat 
qui parail accroché dans les cordages des piliers et 
enlève à la pince de Kocher. — Suites opératoires 
simples. 

L'éclat de grenade irrégulier mesure 8x 4x4 
millimètres. J. AIMARD. 


Guillain. — Conclusions concernant la cranio- 
plastie. (Réunion de la Soc. le Neurologie etdes 
chefs de Centres neurologiques militaires du 
20 Mars 1918.) (Rev. Neuroloryique, Mars-Avril 
p. 264.) 

La cranioplastie est contre-indiquée quand la radio- 
graphie montre l'existence d'un projectile intra- 
cranien. DELNERM. 


Th. Nogier (Lyon). — Localisation et extraction 
des projectiles de guerre. Avenir médical, No- 


vembre, Décembre 1917, Janvier, Février, Mars, 


Avril 1918, avec 6 fig.) 


i 

Ces articles forment un excellent manuel élémen- 
taire où l'on trouvera un résumé clair et précis des 
notions indispensables à connaitre et pour le radio- 
logiste et pour le chirurgien. Il est, de plus, rempli 
d'aperçcus personnels des plus intéressants; on sent 
qu'il a été écrit par un-praticien qui a vécu les diffi- 
cultés rencontrées dans les formations de Favant. 

A. LAOUUERRIÈRE, 


Skinner (E.-H.) (Kansas City). — La méthode 
de Sutton dans la localisation des corps étran- 
gers. (Amer. Journ. of Ræntyenoloyy, IV, 7 Juil- 
let 1917, p. 590, 2 fig.) 


La méthode de Sutton, mise au point par celui-ci, 
alors qu'il était radiologiste de Phôpital américain 
n° 2 à Juilly, est inspirée, comme il le reconnait lui- 
mème, par celle qu'emploie Wuillyamoz dans la 
recherche des corps étrangers du cerveau. Elle 
consiste à diriger un lrocart après cocaïnisation et 
incision de la peau, à travers les plans sous jacents, 
jusqu'à ce que sa pointe coïncide avec un point du 
corps étranger. On glisse alors dans àme du trocart 
un morceau de corde à piano, qui restera inclus dans 
les tissus après l'ablation du trocart, el servira de 
guide au chirurgien, vers le projectile, au moment de 
l'intervention. CHARPY. 


Lapeyre (Tours). — Extraction à l'aide de l’élec- 
tro-aimant sous le contrôle de l'écran radio- 
scopique d’un éclat intracérébral. (Bull. et Mém. 
de la Soc. de Chirurgie, 5 Juillet 1918, p. 1181- 
1185.) 


Pour un éclat localisé dans la partie postéro-in- 
terne du lobe frontal droit, L. employa le puissant 
électro-aimant du D’ Lionet (de Douë-la-Fontaine), 
décrit dans Ombrédanne et Ledoux-Lebard. Après 
réclinaison. de l'hémisphère droit, guidé par l'écran, 
la pointe fut poussée dans la scissure interhémisphé- 
rique, sur léclat. Le contact fut presque de suite vu 
et entendu, et l'éclat suivit la pointe retirée lente- 
ment. AUBOURG. 


Rabourdin (Chartres). — Extraction des projec- 
tiles sous l'écran par voie latérale. (Bull. et 
Mém. de la Soc. de Chirurgie, 1918, p. 1115- 
1446, rapport de H. Mauclaire.) 


10) 


R.. après une incision, non pas perpendiculaire, 
mais latérale, introduit la pince. Mobilisant latérale: 
ment l'ampoule, il arrive à voir la place du projec- 
tile, au-dessous, au dessus ou jusle au niveau du 
bec de la pince. Cette technique évite le contact de 
la pince avec l'écran, quand on aborde verticalement 
le corps étranger. AUBOURG. 


Pierre Duvalet Barnsby (Paris). — Balle de fusil 
mobile dans le segment péricardique de la veine 
cave inférieure. Extraction par péricardotomie, 
et incision de la veine cave. (Bull. el Mém. de 
la Soc. de Chirurgie, 26 Juin 1918. p. 1138-1145.) 


La radiologie (Toupel) montrait une balle extraor- 
dinairement mobile dans la région du cœur: sa posi- 
tion variait de 12 centimètres de hauteur sur une 
ligne verticale à ? centimètres du sternum. La balle 
était à 7 centimètres de profondeur et animée d'un 
mouvement giraloire. La comparaison qui s'imposait, 
était celle de l'œuf dansant sur un jet d'eau, ou de 
l’'écureuil qui, dans sa roue, monte et descend sans 
cesse, en tournant sur lui-mème. 

Au moment de l'intervention, un examen à la bon- 
nette (Roch). donne la balle en arrière et à gauche 


JY 


D 


diaphag me 


OFO IV sus hpnauque 


Déplacements de la balle dans l'oreille droite. 
Pointe en bas après retournement spontané dans la veine; 
position et extraction mi dans la veine, mi dans l'oreillette. 


dans le péricarde. Duval la cherche soigneusement : 
rien. 

Second examen : la balle est à 6 centimètres plus 
bas, donc dans le ventre; Duval la cherche vers le 
ligament coronaire : 

Troisième coup de bonnette : la balle est remontée 
du côté du péricarde. 

La balle fut exclue par une incision dans un pli 
auriculo-cave les suiles opératoires étaient, au 
ÿ° jour, satisfaisantes. AUBOURG 


RADIOTHÉRAPIE 


SYSTÈME NERVEUX 


Cayla (A.). — Quelques cas de synesthésalgie. 
(Revue neurologique, Oclobre-Novembre-Décem- 
bre 1917, p. 144 à 150.) 

L'A. rapporte cing observations de synesthésalgie 
concernant des blessés de guerre, traités dans le 
service de M. Souques. C. arrive à cette conclusion 


186 


que la svnesthésalgie ne se trouve que dans la cau- 
salgje et s'observe dans les lésions de certains nerfs 
mixtes : médian, sciatique (comime dans les observa- 
tions rapportées par FA). 

Parmi les movens thérapeutiques emplovés, la 
radiothérapie a donné des résultats. LOUBIER. 


Lacaille (Paris). — Utilisation des rayons X dans 
le traitement des épilepsies consécutives aux 
blessures du crâne. (Bill. et Mém. de la Soc. 
de Médecine de Pars (Comptes rendus résumés 
de l'année 1917), p. 2.) 

L'ivradiation du crâne traumatisé pent parfois avoir 
de bons résultats contre Fepilepsie. 
A. LAQUERRIÈRE. 


DIVERS 


Jorgen Schaumann (Slockolm). — Manifesta- 
tions cutanées dans un cas de lymphadénie 


Lumiere. 


leucémique. Eruptions prurigineuses provo- 

quées par la radiothérapie de la rate. (Annales 

de Dermatol. et de Syphiliyraphie, Mai 1916, 

p. 120-126.) 

LA. relate un cas de lymphadénie leucémique 
avec manifestations cutanées : 1° petits nodules ul- 
cérés de la face; 2 éruption cutanée généralisée 
qui élait du prurigo. 

« Ce prurigo se manifestait quelques jours après 
les séances de radiothérapie sur la rate, chez le 
sujet, qui n'avait jamais présenté auparavant de 
svmptômes prurigineux; il s'aggravait avec violence 
avec chaque irradiation, et enfin il montrait sa corré- 
lation avec ce traitement, par le fait que, dans le cou- 
rant des mois qui le suivaient, il cessait. Il est évi- 
dent que c'est à la toxémie, due aux substances 
résultant de la radiothérapie de la rate, qu'il faut 
attribuer la cause prochaine du prurit et de l'érup- 
tion prungineuse ». E. DECHAMBRE. 


LUMIÈRE 


TECHNIQUE 


Artault de Vevey (Paris). — Héliothérapie et 
photothérapie. (Bull. général de Thérapeutique, 
Avril 1918, p. 985 à 1005.) 


LA., dès 1900, et à Paris méme. a appliqué lhélio- 
thérapie au traitement des adénites tuberculeuses. 
La lenteur de ses premiers résultats le conduisit à 
concentrer Ja lumière au moyen de lentilles! mais, à 
sa grande surprise, les effets furent beaucoup meil- 
leurs avee des lentilles en verre qu'avec des lentilles 
de quartz. Pour lui, les radiations utiles, vraiment 
biotiques el thérapeutiques. ne dépassent pas le 
jaune. Le ciel de Paris peut donc étre aussi favo- 
rable pour l'héliothérapie que celui de Suisse; si la 
lumiere est trop intense et qu'on veuille utiliser un 
écran, le meilleur des écrans est le verre vert, parce 
qu'il absorbe le plus de radiations caloriques; si 
la lumière n'est pas assez intense. on utilise les 
« héliophores » de FA., loupes plan convexes de 
40 et 20 centimètres de diamètre et de t à 2 mètres 
de fover. Enfin, pour les jours sans soleil, on se 
sert d'une lampe électrique de 200 bougies, placée à 
distance convenable, en général 15 centimètres de la 
peau. 

L'usage de lhéliophore abrège notablement le 
traitement: c'est ainsi qu'un paquet d'adénite cervi 
cale qui demanderait 5 mois pour guérir par les 
applications directes d'héliothérapie, disparait en 
l0 séances plus ou moins espacées. 

LA. ajoute d'intéressants détails sur les modes 
d'application tant locale que générale, et fait diverses 
remarques dont nous signalerons celles-ci : la pig- 
mentation est seulement un phénomène de défense, 
surtout contre les rayons violets. On peut obtenir 
des guérisons sans pigmentation; d'autre part, si 
dans lhéliothérapie aux altitudes (c'est-à-dire aux 
ravons violels), la pigmentation rapide est un bon 
signe pronoslie, c'est simplement parce qu'elle prouve 
que l'organisme se défend bien, c'est-à-dire garde 
une bonne vitalité, L'héliothérapie est d'autant mieux 
tolérée que le régime est désintoxiquant: en parti- 
euler, les artério-sclérenx et les tuberculeux sup- 
portent presque d'emblée de longues séances, à la 
condition de suivre un régime végétarien ou faible- 
ment carné. À. LAQUERRIEÈRE. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Louis Lumière. — Sur un phénomène d’appa- 
rence singulière relatif à la persistance des 
impressions lumineuses sur la rétine. (C. R. 
Ac. Sc., 22 Avril 1918.) 


Lorsqu'on a séjourné quinze à vingt minutes dans 
l'obscurité, puis qu'on regarde dans un laboratoire 
éclairé par la lumière rouge (verre rouge rubis) une 
montre dite lumineuse à laquelle on fait subir des 
déplacements lents. on a l'illusion que les déplace- 
ments des chiffres lumineux sont en retard sur ceux 
du cadran. 

L'auteur attribue ce phénomène au fait que la durée 
de la persistance des impressions lumineuses sur la 
rétine varie avec la longueur d'onde des radiations 
qui les provoquent. Le cadran blanc réfléchit de la 
lumière rouge; le sulfure de zine émet des radiations 
verdâtres. 

On peut répéter l'expérience en placant devant la 
lampe électrique d'une lanterne de poche un verre 
dépoli, quelques épaisseurs de bristol et un verre 
vert, de manière à obtenir un disque blanc et des 
points verts. 

Le phénomène parait d'ailleurs influencé par beau- 
coup de variables. H. GUILLEMINOT. 


C. H. Browning et Sidney Russ (Middlesex- 
Hospital). — L'action germinicide des rayons 
ultra-violets. (Archives of Radiology and Elec- 
trotherapy, n° 217, Août 1918, p. 8 à 90, avec 
2 fig.) 


Les A. ont projeté sur des plaques de gélatine 
ensemencées avec du staphylocoque pyogenes aureus 
les ravons d’une lampe à arc à travers un prisme de 
quartz. Les radiations utilisées allaient de 7000 à 
2100 Angstrüm. ils ont également expérimenté sur 
d'autres microorganismes, et ont constaté qu'ils 
n'avaient pas tous la mème sensibilité et une égale 
absorption pour les mèmes bandes spectrales (ab- 
sorplion sélertire), La conclusion clinique est que les 
radiations U. V. se partagent en 2 groupes. Le pre- 
mier commence à la fin des radiations visibles 
(ROO à 2960 A.); Il n'a pas un pouvoir germinicide 
marqué, mais pénètre bien à travers la peau humaine. 
Le 2, s'étendant de 2960 à 2100 A., a un pouvoir 


Flectrologie. 


bactéricide marqué avec maximum entre 2800 et 
2540 A. Ces rayons sont complètement absorbés par 
une épaisseur de un dixième de millimètre de peau 
humaine. 

Dans ces conditions. les A. reconnaissent que, si 
une plaie infectée bénéficie toujours d'une exposition 
aux radiations. il ne peut être prouvé que les miero- 
organismes situés dons la profondeur ont subi une 
action bactéricide. AUDAN. 


THÉRAPIE 


Artault de Vevey (Paris). — Héliothérapie et 
Photothérapie. (Bulletin général de Thirapeu- 
tique, 1918, Mai-Juin. p. 1055 à 1074; Juillet. 
1 à 55; Août, 66 à 80; Septembre, 108 à 122, 
avec plusieurs fig.) 


Nous ne pouvons que résumer les résultats ob- 
tenus par l'A. : 

1 Adénites tuberculeuses, 265 cas. Guérison 
facilité, sauf quand il y avait suppuration: 

2 Ostéites ‘en particulier tuberculeuses), #6 cas, 
dont quelques-uns très graves et pourtant gueris ; 

3° Maux de Pott, 108 cas: amélioration et guérison, 
méme dans des cas suppurés (l'A. semble d'ailleurs 
avoir eu un certain nombre de cas très frustes): 

# Arthrites tuberculeuses, 11 cas, toujours amé- 
liorés, souvent guéris; 

5e Synovites tuberculeuses, 5 cas guéris. 

6° Orchites tuberculeuses, 11 cas; guérison cons- 
tante; 


avec 


107 


Te Péritonite tuberculeuse, 18 cas: guérison lente, 
mais assurée pour les cas simples ; 

8 Tuberculose larvngée, 50 cas, avec des amého- 
rations durables, des guerisons même avec ulcéra- 
tion {l'application peut être faite dans le larynx mème, 
grâce à un appareil Spécial de PA.); 

% Tuberculose pulmonaire, 6% cas. L'héliothérapie 
est un adjuvant puissant aux trailements médica- 
menteux : 

10 Néphriltes tuberculeuses, 3 cas, 9 guérisons 
(chez des sujets jeunes): 

Ile Artério-sclérose, 21 cas. Le traitement agissant 
sur la cireulation périphérique aide puissamment 
e l'action spécifique de la strychnine sur la tonicité 
artérielle » ; 

1% Lupus, 7 cas; résultats tres satisfaisants. — 
Eczémas, 1h eas; guérison constante. — Prurits, 
17 cas. soulagement dès la I'e séance; guérison au 
bout de à ou 6; 

15° Ulcère variqueux. 8 cas: guérison {mais il v 
avait d'autres traitements simultanés". — Brèlures, 
4 cas: cicatrisation remarquable; 

1% Métnites, #0 cas; guérison à peu prés cons- 
tante. — Salpingites. 11 cas, dont quelques-uns très 
graves guéris sans opération (les applications sont 
faites alors à travers un speculum): 

15 Névrites traumatiques, 3 cas ; guérison en 3 à 
4 séances: 

16° Cancers divers, 46 cas; cessation rapide des 
douleurs: régression se maintenant parfois durant 
des années. 

L'A. conclut en rappelant qu'il n’y a besoin ni 
d'instrumentation compliquée, ni d'un ciel spécial, 
puisqu'il a traité tous ses malades à Paris. 

A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


Larat et Billiard. — Électricité médicale et réé- 
ducation professionnelle. (Paris médical, 27 Oc- 
tobre 1915, d’après Mourque. in Presse méi., 
15 Avril 1918.) 


Les A. protestent contre la soi-disant faillite de la 
physiothérapie et contre l'usage exclusif de la réédu- 
cation par le travail chez les blessés alteints de 
paralvsies. Tout d’abord, l'électro-diagnostic est in- 
dispensable avant de décider qu'un blessé est sus- 
ceptible de commencer la rééducation professionnelle, 
Il y a, en effet, des névrites, dont l'électro-diagnoslie 
est très délicat: dans ces cas, il serait dangereux de 
commencer prématurément le travail. 

Il y a d'autres blessés chez lesquels l'apparition 
de certains symptômes généraux et l'amélioration de 
l'électro-diagnostic indiquent l'utilité d’une reprise 
surveillée du travail. Majs ici, il y a des phénomènes 
dont la connaissance évitera des illusions; les A. re- 
marquent que, souvent, chez un blessé qui travaille, 
les muscles malades ne prennent aucune part à 
l'exercice ; il se fait des suppléances psychiques et 
musculaires (suppléance des radiaux, dans la para- 
lysie radiale, par le long supinaleur et le cubital 
antérieur, qui font un pseudo-mouvement d’exten- 
sion). Dans ces cas, les muscles sains s'hypertro- 
phient et les muscles malades régressent. C'est 
alors qu'apparaîit l'utilité des examens électriques 
fréquents et pratiqués par le mème médecin, qui 
peut juger des progrès ou des reculs sur l’état anté- 
rieur. La surveillance médicale permettra aussi le 
dosage des exercices pour éviter toute fatigue ou 
toute excitation dangereuse. 


Dans une deuxième partie de leur travail, les 
A. passent en revue Pemploi des différentes moda- 
htes du courant électrique pour le traitement des 
paralysies : 

1° A cause de son action chimique, trophique et 
vaso-motrice, le courant galvanique est toujours 
appliqué au début. Il a également une propriété 
analgésiante réelle, quand on place sur une région 
douloureuse de Ia périphérie le pôle positif habi- 
tuellement placé près des centres: | 

2 Pour éviter les suppléances du genre de celles 
rappelées par les A, il est bon de faire travailler 
les muscles séparément, et, dans des conditions qui 
se rapprochent le plus de la contraction musculaire 
normale. L'emploi du courant alternati ondulé ré- 
pond à ce desideratum. 

En terminant, les auteurs rappellent qu'ils sont 
éclectiques, ct que, pour eux, l'électrothérapie est 
un adjuvant, dont ils ont montré la grande impor- 
tance. E. D. 


Gower Bergin. — Service électr. que d’un hôpital 
militaire. (Archives of Electrotherapy and Ra- 
diology, Mai 1918, p. 576 à 580.) 

Exposé sommaire du fonctionnement d'un service 
d'électrothérapie militaire. L'A. soigne les fractures 
dès les premières 24 heures et fail un large usage 
de l'ionisation. A. LAQUERRIÈRE. 
Harold H. U. Cross (Slandford University-Cali- 

lornie). — Les données électrophysiques de 

médication ionique. (Archives of Radiology and 

Electrotherapny, n° 219, Octobre 191%, p. 149 à 

194, avec 7 fig.) 

L'auteur a cherché à rendre évidente la pénétration 


199 


des ions en se servant de sels à haut poids ato- 
mique. opaques aux rayons X, pénétrant au travers 
de masses gélatineuses disposées dans un tube en 
U. Il a utilisé notamment l'ion iode. 

ll a étudié de la mème facon la pénétration d'ions 
plombeux à travers les fragments de tissus. 

I a tiré quelques conclusions, La pénétralion 
ionique dépend de la forme et de la grandeur de 
l'électrode. Elle est plus active dans les vaisseaux. 

L'effet utile serait dû à l'action révulsive du médi- 
cament plutôt qu'à son action chimique, notamment 
en ce qui concerne les ions iodiques et salyeiliques; 
il serait utile d'emplover un fort courant. 

AUDAN. 


Réunion des chefs des centres neurologiques 
militaires et de la Société de Neurologie de 
Paris au Val-de-Grâce, le 20 Décembre 1917, 
sous la présidence de M. JuSTIN (3ODART. 
(Revue neurologique, Oct.-Nov.-Déc. 1917, p. 322 
à 530.) 

Parmi les conclusions, nous relevons celle-ci, qui 
intéresse les chefs des centres d’Électro-Radiologie. 


Le centre neurologique régional doit ètre en liaison 


étroite avec tes centres de Phvsiothérapie. Une com- 
mission mixte composée : du chef de centre de Neu- 
rologie, du chef de centre de Physiothérapie, du 
chirurgien, chef de secteur, devra assurer le triage 
judicieux des blessés reçus directement dans les 
centres de Physiothérapie. LOUBIER. 


H. Dausset (Paris). — Considérations sur le rôle 
du médecin physiothérapeute auprès d’un cen- 
tre de Réforme. (Archives d'électricité, p. 383 à 
586, Septembre 1918.) 


Cet article, plutôt consacré à des considérations 
administratives, est à Signaler entre autres, parce que, 
quoique FA. soit dans une région où la cure agricole 
parait devoir supplanter tout traitement, il réclame la 
création de services, où, en ulilisant l'électricité la 
chaleur, le massage, on guérirait une forte proportion 
des hommes présentés aux Centres de Réforme, à la 
condilion que ces services soient dirigés par des 
médecins. 

Réflesions, — On peut se demander si, à la condition 
toutefois d'avoir en nombre suffisant les médecins 
compétents, il n’est pas préférable de faire passer les 
blessés d'abord par de tels services et de les envoyer 
seulement ensuite en cure agricole. 

A. LAQUERRIÈRE 


J. Bergonié. — Sur le travail agricole, comme 
cure des séquelles de blessures. Substitution 
de la physiothérapie naturelle à la physiothé- 
rapie artificielle. (Bullelin de l'Académie de mé- 
decine, 9 Juillet 14918, n° 27.) 


Pour guérir mieux et plus vite les séquelles des 
blessures de guerre, il faut substiluer à la physio- 
thérapie artificielle des hôpitaux urbains, la physio- 
thérapie naturelle, par le travail aux champs fait 
tout le jour et tous les jours sous la surveillance des 
médecins. La posologie de la cure agricole peut être 
infiniment variée comme qualité et quantité car les 


formes de mouvement, les amplitudes les efforts de _ 


l'homme qui travaille aux champs, se prêtent à 
toutes les réadaptalions fonctionnels aussi complexes 
qu'elles puissent étre. 

La mécanothérapie est un trailerment du temps de 
paix: la mécanothérapie de guerre a été une erreur 
conteuse... 

Les courants électriques vraiment euratifs ne sont 
pas aussi faciles que cela à produire, à régler, à appli- 
quer. L'ignorance est commune des plus élémen- 


Éltectrolo gie. 


taires détails de technique électrique. Or, c'est là 
une spécialité thérapeutique qui ne vaut que par le 
détail, l'infirmier ou linfimière ne peut comprendre 
ni vérifier les caprices de l'installation qui lui est 
confiée. | | 

En ce qui concerne le massage des blessures de 
guerre, on a là, le plus souvent, l'impression d’une 
énorme perte de temps, de dépenses, de personnel... 

L'envoi hâtif aux champs des blessés qui n’intéres- 
sent plus le chirurgien peut être poussé plus loin 
qu'on ne l'avait cru Beaucoup de petits blessés 


récents par éclat superficiel peuvent immédiatement 


aller aux champs munis d’un pansement aussi simple 
que rarement renouvelé, ils y guérissent mieux et 
plus vite qu’en travaillant à l'hôpital. 

En raison de la personnalité de l'A. nous nous absle- 
nons de commentaires. J. AIMARD. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Captain E. Adrian (Royal Army Medical corps). 
— Les bases physiologiques des réactions élec- 
triques dans les lésions des nerfs périphé- 
riques. (The Journ. of the Royal Army Medical 
Corps, Août 1917, p. 161, in Presse médicale, 
29 Aoùt 1918.) 


La recherche des réactions électriques dans Îles 
lésions des nerfs périphériques se pratique depuis 
vingt ans et plus. De temps à autre, on a légèrement 
modifié la technique ou insisté sur certains résultats 
de la réaction classique de dégénérescence. L’impor- 
tance de l'inversion polaire a fait place à la rapidité 
de contraclion, des condensateurs se sont ajoutés 
aux courants galvaniques et faradiques, et cependant 
on peut dire que les progrès au point de vue du 
diagnostic et du pronostic ont été absolument insi- 
gnitiants depuis les travaux d’Erb. Aussi, les neuro- 
logistes sont-ils de plus en plus portés à rechercher 
de préférence les modifications des troubles sen- 
sitifs, du tonus musculaire, des troubles vaso- 
moteurs; c'est sur ces éléments qu'ils basent le plus 
souvent leur pronostic et ils laissent les réactions 
électriques aux physiologistes. | 

Si les résullats pratiques ont fait peu de progrès, 
il n’en est pas de mème du point de vue théorique. 
Keith Lucas en Angleterre, Lapicque et ses élèves en 
France, ont fait des études très approfondies sur le 
mécanisme de l'excitation électrique des muscles et 
des nerfs. Voici les principaux résultats obtenus : 
Prenons un filet nerveux ou encore un faisceau 
musculaire, excitons l’un de ces éléments par un 
courant galvanique d'intensité connue et pendant un 
laps de temps déterminé, on constate que l'excitation 
dépend de deux facteurs : 

19 Une intensité minima de courant. 

2% Une’ durée minima d'excitation. 

Quelque forte que soit l'intensité du courant, on 
n'obtiendra pas de contraction si l'excitation n'est 
pas maintenue pendant un certain laps de temps 
minimum, de même l'intensité ne peut ètre abaissée 
au-dessous d’un certain point, mème en prolongeant 
fortement la durée de l'excitation. De cette relation 
qui existe entre l'intensité minima et la durée minima 
de l'excitation, on peut construire une courbe force- 
durée (Strength-duration curve), qui a une forme 
hvperbolique avec deux branches, pourvues de deux 
droites asymptotes parallèles aux axes de coor- 
données. 

Ceci posé, Lapicque a défini deux éléments: la 
rhéobase et la chronaxie. 

La rhéobase est la force minima du courant néces- 


Flectrologte. 


saire pour produire une contraction avec une durée 
d'excitation infinie; la chronaxie est égale au temps 
minimum pendant lequel on doit faire agir un 
courant d'intensité égale au double de la rhéobase, 

La chronaxie est un élément remarquablement 
constant pour des lissus identiques; par exemple, sa 
valeur pour les nerfs rachidiens de la grenouille est 
de 0.0005 seconde à 15 C.. pour les muscles striés de 
0,007 seconde. 

Lapieque, Laugier, Bourguignon et d'autres ont 
mesuré la chronaxie chez l'homme à l'état normal et 
pathologique et construit diverses courbes once 
durée » correspondantes. 

Pour les muscles, avec une cathode appliquée an 
point d’innervation, sa valeur varie entre 0,00015 ct 
0.0006 seconde, quand le nerf fonctionnel est intact. 
Quand le nerf est complétement détruit. la chronaxie 
est très augmentée et atteint ordinairement 0,01 se- 
conde, environ deux cents fois sa valeur habituelle. 

Ce fait permet de comprendre l'inexcilabilité de 
certains muscles paralysés au courant faradique, 
alors qu'ils répondent encore au courant galvauique. 
En effet, le courant faradique consiste en une série 
de courants induits de très courte durée et répetés 
tres fréquemment. La durée effective de chacun de 
ces courants induits varie avec la dimension de la 
bobine, mais est de l'ordre du 1/1000 de seconde, Sur 
des muscles avec une innervation intacte et dont la 
chronaxie est de 0,0002 seconde, l'excitation par les 
courants induits de l'appareil faradique est possible. 
Mais quand le nerf est complètement détruit, la 
chronaxie s’élevant à 0,01 seconde, la durée de 0,001 
seconde pendant laquelle agissent les courants fara- 
diques est absolument insuftisante quelle que soit la 
force du courant et le muscle, tout en réagissant au 
courant galvanique, ne réagit plus au faradique. 

Adrian décrit dans son travail les appareils de 
Lapicque, de Bourguignon, de Keith Lucas, et la 
manière de construire dans un cas donné les diffé- 
rents points de la courbe - force-durée ». 

H étudie les modifications de cette courbe dans un 
muscle avec section du nerf et régénération. Le 
muscle à conneclions nerveuses intactes présente 
une courbe assez angulaire, quand au contraire le 
muscle est presque complètement dégénéré, la 
courbe est très arrondie. Or, pendant la dégéèné- 
ration et la régénération consécutive, il n’y a pas de 
modification insensible entre la courbe angulaire et 
la courbe arrondie, il y a un vrai seuil entre les 
deux courbes, et la courbe d'ensemble résulte en 
quelque sorte de la juxtaposition de deux éléments 
de courbes très différentes dont l'un ou Pautre est 
prédominant, selon qu’il y a tendance vers la régéné- 
ration {courbe angulaire) ou la dégénération (courbe 
arrondie). A. DECHAMBRE. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


M. A. Halipré (Caen). — D'une cause d'erreur 
dans l’appréciation de l'importance des lésions 
du nerf cubital au bras. Simple parésie dans 
un cas de section complète du nerf au-dessus 
du coude. {Société de Neuroloyie de Paris, 8 No- 
vembre 1917; in Revue Neurolsyique, Octobre- 
Novembre-Décembre 1917, p. 256 à 240.) 


Il s'agit d'un blessé atteint d'un éelat d'obus, en 
Avril 1916, au-dessus du coude droit. En Février 1917, 
c'est-à-dire 10 mois après la blessure, on porta le 
diagnostic : Interruption incomplète du nerf cubita’, à 
cause : 

1e Du peu d’ impone des troubles moteurs: 

2 De l'atrophie à peine marquée au bras et à 
l'avant-bras, nulle pour les interosseux et l'hypo- 
thénar; 


tibulaires: 


109 


> Du résultat de l'Étertro-diagnostie qui montrait 
l'inexcitabilité du cubital au faradique et au galva- 
nique au coude et au bras, mais ne donnait à lavant- 
bras, au poignet et à la main, pour le nerf et les 
muscles, qu'une très légère luppoe.rcitabilité. 

Or, l'intervention pratiquée fin Février, fit constater 
que le nerf était sectionné et que les deux extrémités 
élaient séparées par unintervalle de 35 à ?centimétres. 

LA. explique ce phénomène par lanastomose, à 
Pavant-bras, du médian et du eubital, anastomose 
destinée à rendre solidaire la double innervation du 
fléchisseur profond par le médian et le cubital. et 
qui avait, chez ce blessé, une importance particu- 
lière. LOUBIER. 


M. G. A. Weill. — Le vertige faradique. {Sor. de 
Neurologie de Paris, 6 Déc. 1917; in Revue new- 
roloyique, Oct.-Nov.-Déc. 1917, p. 519.) 
Beaucoup moins sensible que l'épreuve voltaïque. 

Se produit chez des malades atteints de lésions ves- 

on Observe soit une inclinaison de la tète, 

soit une rétropulsion, soit la combinaison des deux. 

Pour éviter les phénomènes douloureux, il faut em- 

ployer la bobine à gros fil et ne pas dépasser une 

certaine intensité. Le déplacement de la tête est plus 
marqué si le côté malade est relié au pole négatif de 
la bobine. LOURIER. 


M. Chartier (Grenoble). — Atrophie localisée du 
membre supérieur, consécutive à une commo- 
tion électrique. (Svc. de Neurol., 8 Nov. 1917; 
in Revue neurologique, p. 282 à 284.) 

LA. rapporte le cas d'une paralysie avec atrophie 
musculaire du groupe supérieur du membre supé- 
rieur droit. Cette atrophie s'accompagnait de R. D. 
totale. Or, cette paralysie n'esk survenue que # mois 
après la commotion électrique. On peut admettre que 
des hémorragies capillaires se sont produites, sous 
l'influence de la décharge électrique. Le processus 
aurait envahi progressivement la substance grise ou 
les racines antérieures. Louer. 


André-Thomas, J. Lévy-Valensi et G. Pascalis. 
— Sur un cas de restauration rapide après 
suture du nerf médian. (Soc. de Neurol. de Paris, 
6 Déc. 1917; in Revue neuroloyiyue, Oct.-Nov.- 
Déc. 1917, p. 257 ) 

Observation intéressante, parce qu'elle montre la 
restauration à peu près complète au bout de moins 
d'un an après la suture, bien que l'opération ait été 
pratiquée tardivement (14 mois aprés la blessure). 

LoUBIER. 


Laignel-Lavastine et G. Nogues (G. M. P.). — 
Maladie de Freidreich révélée par la guerre. 
(Soe. de Neurol. de Paris, 6 Déc. 1917; in Revue 
neurologie, Oct.-Nov.-Déce. 1917, p. 297.) 
Présentation d'un malade de 2% ans qui avait pu 

faire campagne, mais, chez lequel, plusieurs mois 

après l'éclatement d'un obus à proximité, on fit le 
diagnostic de maladie de Freidreich passée inaperçue 
jusqu'alors. La radioscopie n'avait montré aucune 
lésion du squelette, et l'examen électrique des membres 
inférieurs a montré des modilications appréciables. 
Cette affection a été non seulement révélée, mais 
aggravée par la guerre. Lorier. 


A. Leri ct Thiers. — Amyotrophie des pecto- 
raux et des trapèzes chez un tabétique. (fev. 
neurologique, Mars-Avril 1918, p. 189.) 

Le tabès touche rarement les muscles de la cein- 
ture thoracique. Dans le cas présenté, les pectoraux 
et le trapèze furent pris. On nota (Mahar) de hypo- 
excitabilité simple. DELHERM. 


190 


William Boven et P. Behague. — Contribution 
à l'étude clinique du clonus du pied. (Rer. 
neurologique, Mars-Avril 1918, p. 109.) 


x 


Au faradique, bobine à fil fin, on constate assez 
souvent de lhyvperexcitabilité sur le triceps sural 
des sujets atteints de clonus du pied. 

DELUERM. 


Logre et Bouttier. — Les troubles artériels et 
vaso-moteurs dans les commotions et les bles- 
sures cérébro-médullaires. (Revue neuroloyique. 
Mars-Avril 1918, p. 95.) 


Les troubles sont diffus où unilatéraur. Hs sont 
caractérisés dans ces derniers cas par des inégalités 
du tonus artériel d'un côté à l'autre parfois très 
accusées. Néanmoins, le plus seuvent, le diagnostic 
est assez délicat. 

H peut être basé sur des troubles moteurs ou sen- 
silifs discrets, sur la ponction lombaire, sur la re- 
cherche des réactions vasculaires au chaud et au 
froid, enfin sur lélectrodiagnostie. 

Gauducheau a constaté, avec ce mode d'examen, 
l'existence de réactions plus vives d'un côté, avec 
anomalies portant sur la valeur de l'excitabililé, la 
hauteur des contractions, la fatigabilité. 

DELHERM. 


Lhermitte. — Hypertrophie des muscles de la 
jambe consécutive à une lésion du nerf scia- 
tique par balle. (Rev. neurol.. 5 Janvier 1918, 
p. 56.) 


Un homme de 25 ans, atteint de blessure à la fesse 
par balle, présente une paralysie des muscles de la 
jambe et du pied, avec hypertrophie des muscles, 
contrairement à ce qui se passe normalement. 

L'électrodiagnostie montre que le trone du scia- 
tique esl inexcitable au faradique, ainsi que les deux 
branches de sa division; il en est de mème pour les 
museles du mollet. Le triceps est en hypo, sans 
modifications polaires au galvanique. 

Il s'agissait non pas d'une hypertrophie muscu- 
laire, mais d'une myosile à type pseudo-hypertro- 
phique. DELHERM. 


A. Carrau, J.C. Mussio-Fournier. — Syndrome 
de Friedreich. (Annales de la Facultad de Mede- 
cina de Montevideo, tome HI, Mars, Avril, 
Mai 1918.) 


Les A. rapportent intéressante observalion d'un 
syndrome de Friedreich ehez une fillette de 14 ans, 
caractérisé par une ataxie statique et dynamique à 
allure cérébelleuse avec signes de Westphall, Rom- 
berg, Babinski, cvpho-scoliose, pieds et mains bots, 
douleurs marquées au niveau de la région dorsale. 

La radiographie de la colonne vertébrale montre 
au niveau des 7°, 8. 9 vertèbres dorsales une raré- 
faction osseuse nelle. Ces vertèbres sont soudées 
entre elles et forment un bloc. La colonne verté- 
brale, à la hauteur de la lésion, présente une dévia- 
tion en forme d'angle obtus expliquant la cypho- 
seoliose du sujet et la déformation de son grill 
“ostal. 

Les réactions électriques des membres inférieurs 
s'effectuent normalement dans presque tous les 
muscles: seul, dans le groupe antéro-externe des 
muscles de la jainbe gauche, on note une altération 
quañtative P >N., mais sans lenteur de la contrac- 
lion, ce qui indique peut-être un commencement de 
R. D. mais pour le moment au début et incomplète: 
par contre, dans tous les autres muscles et tendons, 
on n'observe rien d'anormal, et la formule habituelle 
N. >P. avec contraction rapide se maintient inté- 
gralement. J. Aimanp. 


Électrologie. 


L. Testut il.vou) et L. Marchand (Charenton). — 
Contribution à l'étude anatomo-clinique du 
plexus brachial. Syndrome déterminé par la 
lésion du tronc nerveux résultant de la coa- 
lescence du huitième nerf cervical et du pre- 
mier nerf dorsal. (Revue neurologique, Oct., 
Nov., Dée. 1917, p. 157 à 145, 4 fig. dans le 
texte.) 


Observation d’un blessé par balle de revolver. Le 
projectile est entré à la face externe gauche de la 
région cervicale, juste au-dessus de la clavicule: il a 
fracturé la première côte et est sorti à la partie 
inférieure de la nuque, à gauche de la ligne des 
apophyses épineuses. Une radiographie montre bien 
le trajet qu'a suivi le projectile. 

On notait de lanesthésie portant sur le domaine 
du brachial cutané interne et du cubital. La main 
gauche présente une griffe cubitale. Les réactions 
électriques montrent une R. P. partielle pour le nerf 
cubital au poignet et ses muscles: une hypoexcita- 
bilité faradique et galvanique pour le long fléchisseur 
propre du pouce et le long fléchisseur commun su- 
perticiel. LOUBIER. 


G. Roussy et J. Branche. — Deux cas de para- 
lysies dissociées de la branche postérieure du 
radial, à type de pseudo-griffe cubitale. (Soc. 
de Neurol. de Paris, 6 Déc. 1917, in Berue neu- 
rol., Oct., Nov., Déc. 1917, p. 319 à 514, avec 
? fig. dans le texte.) 


Deux observations intéressantes : examen élec- 
trique permet d'éviter l'erreur de diagnostic. Dans 
les deux cas. l'électro diagnostic montrait l'intégrité 
du cubital et des lésions de la branche postérieure 
du radial. LOUBIER. 


Gauducheau.— Des réactions électriques dans le 
tétanos. (/ier. neurolog., Janv., Fév. 1918, p. 65.) 


Lauteur a examiné deux blessés antérieurement 
atteints de tétanos localisé et considérés comme 
guéris. 

Plusieurs semaines et mème quatre mois après la 
cessation des paroxysmes, G. à pu les reproduire 
par excitations faradiques et galvaniques appliquées 
sur le point moteur ou à distance des muscles inté- 
ressés. 

Les troubles constatés sur certains nerfs et mus- 
cles qui n'avaient pas été touchés en apparence par 
le processus tétanique prouvent que latleinte a été 
plus profonde et plus étendue qu'il ne parait clini- 
quemenl. 

Témoignent dans ce sens : 

L’abaissement des secousses d'ouverture sur les 
nerfs et les museles. — La forme particulière que 
prend la secousse musculaire. — La réaction gal- 
vanotomique non durable. — La réaction ondula- 
toire. — La production d'une contraction réflexe par 
excitation d'une région du membre du côté opposé. 

Cet ensemble, qui a la valeur d'un syndrome 
d'hyperexcitabilité neuro-musculaire, a également été 
rencontré chez certains paludéens et commotionnés. 


' DELHNERM. 
+ 


Lecène et Gauducheau (Paris. — Les réactions 
électriques des muscles et des nerfs chez les 
blessés cliniquement guéris du tétanos. (on ptes 
rendus des séances de la Société de Biologie, 
20 Juillet H918, p. 789 el 786.) 

Chez les convalescents du tétanos, si lentement que 
lon élève l'intensité, on voit apparaitre avec le cou- 


rant galvanique, dans un ou plusieurs groupes mus- 
eulaires compris directement, ou non, dans le circuit 


Électrologie. 


et pour des densités de courant relativement faibles, 
des trémulations fasciculaires qui aboutissent sou- 
vent à un état de tétanos persistant, qui peut durer 
après l'ouverture. Cette tétanisalion est souvent dou- 
loureuse pendant les semaines les plus proches de 
la guérison. 

Elle peut prendre naissance dans un muscle du 
membre opposé et n'atteindre, que pour une inten- 
silé plus élevée, celle du membre excité. La réaction 
peut ètre limitée à un ou plusieurs membres (Ceux 
qui ont été łe plus touchés par l'infection), elle peut 
persister d'une facon élective sur le membre directe- 
ment infecté. 

Quel que soit le mode d'application de lélectrode 
périphérique, le membre se télanise selon son mode 
habituel (demi-flexion au membre inférieur, exten- 
sion pour l’inférieur). 

En somme, pour les A., le tétanos augmenterait 
l'électrotonus. 

Réflexions. — Toutes les expériences ayant été 
faites avec une électrode positive placée sur. les 
lombes, il n’est pas possible de reconnaitre ce qui 
revient à l'excitation de la moelle, à l'excitation des 
nerfs, et à l'excitation des muscles, ete. 

A. LaAOUERRIÈRE. 


SYSTÈME NERVEUX 


H. J. Seeuwen. — Traitement des blessés au 
moyen de l'électricité. (Archives of Radiology 
and Electrotherapy, n° 215, Juin 1918, p. 5 à 4.) 


IL. Système nerveux. — Dans ce deuxième article, 
l'auteur examine d’abord l'influence étiologique, sur 
le système nerveux des blessés de guerre, des 
divers troubles des glandes à sécrétion interne 
thyroïde, surrénale, pituitaire, etc., et it en induit 
une évolution future probable de la thérapeutique, 
lorsque ces troubles seront mieux connus. 

Il passe ensuite en revue les divers traitements 
possibles, d'ailleurs tous appliqués journellement 
par les électrologistes, dans les différents désordres 
nerveux locaux ou généraux observés ehez les blessés: 
paralysies, névrites, névralgies, manifestations hys- 
tériformes, etc. 

Le pronostic lui parait en général favorable, 
pourvu que le traitement soit judicieux et suftisam- 
ment prolongé. AUDAN. 


W. J. Turrell (Oxford). — Sur l'usage du cou- 
rant progressivement croissant dans le traite- 
ment des paralysies par blessure des nerfs 
périphériques. (Archives of Radiology and Elec- 
Lrotherapy, n°216, Juillet 1918, p. 48 à 51.) 


Se basant sur les travaux de Lapicque l'A. estime 
que la décharge lente est le meilleur traitement car 
elle forme un bon excitant du muscle malade et 
n’excite pas le muscle sain. — I utilise la décharge 
d’une batterie de 1% condensateurs de 2 microfarads 
chacun. — Il fait des séances de 15 à 30 minutes, 
estime que les séances trop courtes sont sans effets 
et commence ce traitement tout à fait au début mème 
dans les états très graves du muscle ou du nerf. 

AUDAN. 


G. Cooper. — Le traitement électrique des para- 
lysies suites de lésions nerveuses périphéri- 
ques ; l’action du massage. (Archives of Radio- 
logy and Electrotherapy, n° 216, Juillet 1918, 
p. 59 à 61.) 


D'une expérience portant sur 1000 cas, l'A. conclut 
que c’est au chirurgien de restaurer le nerf, mais 


191 


qu'il est indispensable de maintenir la vitalité du 
musele jusqu'au retablissement de l'influx nerveux. 
A son avis jamais le courant n'a favorisé la erois- 
sance des fibrilles nerveuses: mais son ròle doit ètre 
d'entretenir le musele en le faisant contracter, I faut 
recourir au continu rythme. le faradique cause faci- 
lement de la fatigue. — Le massage n'a qu'une 
utilité problématique. AUDAN. 


W. Rowley Bristow (Londres). — Traitement 
accessoire et spécial dans les lésions des 
nerfs périphériques. (Archives of Radiology and 
Electrotherapy, n° 216, Jrallet 1918, p. òl et 52.) 


Aucun traitement consécutif ne peut remédier aux 
imperfections chirurgicales: mais Vimporlance du 
traitement accessoire réside dans la préparation des 
organes pendant la période de régénération du nerf. 
H faut : te mettre le membre en bonne position; 
2 utiliser la chaleur qui doit dans chaque application 
ètre appliquéee en premier paree qu'elle rend le mus- 
ele plus excitable et aussi parce que quand elle est 
appliquée sous forme de bains hydriques elle diminue 
la résistance électrique. (Elleest contre-indiquée dans 
les lésions irrilalives ear alors elle peut augmenter 
les douleurs). — Le massage utile S'il y a de l'œdème 
est inutile S'il my en a pas. — L'elertririlé que Y'A. 
n'emploie que comme excitant musculaire : galva- 
nique rvthiné quand il v a R. D., faradique ensuite. 
I pratique chaque jour six ou huit excitations de 
chacun des muscles, et dans les premiers temps 
recommande de faire plutôt trop peu que trop, par 
crainte de la fatigue. (D'après l'expérience de R. B., 
la contraction faradique reparait avant la contraction 
volontaire), Enfin par la suite c'est à la rééducation 
et à la gymnastique qu'il faut recourir. 

La causalgie n'est pas modifiée par ces traitements. 
Les nerfs entourés par du tissu cicatriciel ne sont 
améliorés ni par lionisation ni par la diathermie. 

AUDAN. 


R. C. Elmslie (Londres). — Traitement des lé- 
sions nerveuses. (Archives of Radiology and 
Electrotherapy, n° 216, Juillet 1918, p. 52.) 


LA. qui est chirurgien émet celle opinion un peu... 
surprenante : 

Les traitements électriques qui ne provoquent pas 
de contractions, sont inutiles. Ceux qui provoquent 
des contractions sont peut ètre capables de favoriser 
les contractures. 

Le D' Stanley Barnes ne croit pas non plus à Futi- 
lité de courant ne donnant pas de contractions et 
juge l'électricité très inferieu'e au massage et à la 
chaleur. AUDAN. 


F. Hernaman-Jonhson (Aldershot). — Sur le 
traitement des nerfs au siège de la blessure 
pour détruire le tissu fibreux et soulager la 
douleur. (Archives of Radioloyy and Electrothe- 
rap, N° 216, Juillet 1918, p. 66 à 6%.) 


Aucun traitement physiothérapique n'active la pro- 
gression des fibrilles nerveuses, L'A. juge inutile de 
provoquer des contractions tant que la tibre motrice 
n'est pas restaurée. Par contre il préconise la galva- 
nisation comme anesthésique sur le siège de la 
douleur. ` 

D'autre part il a retiré de grands avantages de la 
radiothérapie sur les nerfs en voie de degénéres- 
cence fibreuse. 

Dans lacausalgie il na pas obtenu d'effets durables. 

H. J. s'élève avec vigueur contre les chirurgiens 
qui jugent les traitements électriques sans les avoir 
étudiés, AUDAN. 


102 


Bibliographie. 


. BIBLIOGRAPHIE 


Précis d'Électricité médicale. — Technique. — 
Électrophysiologie. — Électrodiagnostic. — Élec- 
trothérapie. — Radiologie. — Photothérapie, 
par le D' E. Castex, professeur de Physique 
médicale à l'Université de Rennes. Troisième 
Edition (Paris, J. Lamarre, éditeur, un vol. 
in-I8 col. de viri-1126 pages avec 278 figures 
dans le texte. Prix : 16 fr.). 


La plupart de nos lecteurs connaissent déjà cet 
ouvrage de notre collaborateur dont les deux pre- 
mitres éditions ont trouvé auprès du public médieal 
un accueil des plus favorables, et dont la troisième 
marque uù réel progrès sur les précédentes, non 
seulement parce que le texte a été revu, comme cela 
doit être, et a recu tous les développements que 
comportent les acquisitions récentes de l’élertrologie 
et de la radiologie. mais encore parce que de nom- 
breuses figures nouvelles viennent remplacer avan- 
lageusement certaines des anciennes, les compléter 
et illustrer les nouveaux chapitres. 

Sous le titre d'£lectricilé médicale, C. réunit en un 
seul volume l'Electrothérapie, la Galvanocaustique 
thermique, la Radiologie, la Photothérapie. Le fait 
d'avoir embrassé un aussi vaste programme, qu'on 
peutavoir l’idée de critiquer, n’est peut-ètre pas sans 
aisons. Si par suite du développement des diverses 
branches, surtout de la radiologie, il y a tendance à 
la spécialisation des laboratoires, il n'en reste pas 
moins vrai que presque tous les médecins électri- 
ciens sont à la fois électrothérapeutes et radiologistes. 
De mème les cours libres instituës souvent avec un 
si grand succès comme les Conférences des Chefs de 
Laboratoire des Hôpitaux de Paris, associent étroite- 
ment toutes ces matières. A ces raisons, de principe, 
pourrait-on dire, il en est une autre d'ordre écono- 
mique : c'est qu'un seul traité permet de n'exposer 
qu'une fois un bon nombre de questions de technique, 
communes à l'électrothérapie et à la radiologie (par 
exemple les accumulateurs). 

Voici, rapidement décrites, les modifications que le 
Précis a subies. En terhnique électrologique. mise au 
point portant principalement sur l'emploi des cou- 
rants de secteur, les onduleurs. Ja diathermie. 

On sait que lélectrophysiologie de l'excitation des 
nerfs et des muscles, et que lélectrodiagnostic qui en 
dérive sont l'objet d'importants travaux qui les en- 
trainent par une évolution lente au début, et qui va 
se précipitant, vers des méthodes plus précises, sans 
avoir encore détrôné les anciens procédés. Toutes 
ces nouvelles notions sont exposées avee elarté. Un 
chapitre nouveau est consacré à l'examen de lappa- 
reil acoustique. 

L'Electrothérapie est exposée de facon complète, 
avec clarté el précision. Après avoir rappelé pour 
chaque affection les notions médicales essentielles, 
l'A. décrit la modalité de traitement à utiliser, les 
précautions à prendre dans son application: il met 
soigneusement en garde contre ce qui risque de 
nuire et avertit du moment où lon doit savoir cesser 
sans retard une thérapeuliqne en voie de devenir dé- 
favorable. 

Le lecteur trouvera en particulier tous les rensei- 
gnements désirables en ce qui concerne le traitement 
des affections neuro-musculaires dont les événements 
actuels ont singulièrement étendu lhnportance. 

La Radioiuqie a été presque entièrement écrite à 
nouveau, et gest considérablement augmentée, La 
Technique nous fait connaître tout l'appareillage mo- 
derne, tubes, sélecteurs d'ondes, contacts tournants, 
mobilier opératoire, etc. En Radiodiagnostic, la des- 


Le Gérant : PIERKE ACGER. 


cription des lésions de l'appareil moteur a été com- 
plétée et mise au point: l'examen de l'appareil 
respiratoire et de l'appareil digestif, contient l'exposé 
de toutes les si nombreuses et si importantes don- 
nées acquises dans ces dernières années. Au point 
de vue de la recherche et de la localisation des pro- 
jectiles, on peut regretter que cette question ne soit 
pas traitée en une seule fois; mais l’auteur a comme 
excuse des difficultés matérielles qui Pont obligé à 
réunir en un chapitre complémentaire d'ailleurs très 
complet, les procédés les plus récents. 

La Radiothérapie expose avec une extrême préci- 
sion Îles principes et les méthodes d'application, avee 
et sans filtration des R. X. : l'opérateur novice ne 
saurait en effet être guidé avec trop de souci des dé- 
tails. trop de prudence. 

Enfin, ouvrage se termine par un Atlas de schémas 
de radiographies des segments du squelette, chez 


l'homme et chez l'enfant: ces figures, jointes à celles 


des os sésamoïdes et surnuméraires, dans le texte, 

constituent une documentation iconographique qui 

sera certainement des plus appréciées par le lecteur. 
J. BELOT. 


Précis de Radiodiagnostic, technique et 
clinique, par le D' Jaugeas (Paris). 1 vol. de 
565 p. avec 220 fig. et 65 pl., 2° édit. Paris, 1918. 
(Masson et Cie, éditeurs. Prix : 20 fr.). 


LA. présente la seconde édition du Précis de Radio- 
diagnostic, après l'avoir considérablement remanié et 
mis au courant de la plupart des acquisitions les 
plus récentes de la Radiologie. Si. dans son plan 
général, l'œuvre est restée la mème, et si le carac- 
tère essentiellement pratique n'en a pas élé modifié. 
certains chapitres ont été complètement refaits, et 
des paragraphes nouveaux ajoutés çà et là. C'est 
ainsi que dans la première partie, /nxtrumentation, se 
trouvent exposées les théories modernes sur la nature 
des rayons X et du courant électrique, et décrits des 
appareils nouveaux (tube Coolidge) ainsi que des perfec- 
tionnements récénts (appareil à grande puissance, vai- 
ture radiologique. moyens de protection. Dans la seconde 
partie, Technique du radiodingnostic appliqué à l'homme 
normal, YA. a heureusement complété certains para- 
graphes traitant de l'examen du poumon et de l'ap- 
pareil digestif. La même remarque s'applique à la 
troisième partie, le radiodiagnostie en clinique, où les 
chapitres concernant les appareils respiratoire, di- 
gestif, et génito-urinaire, ont bénéficié largement des 
récentes publications faites à leur sujet pendant ces 
toutes dernières années. On aurait peut-être souhaité 
voir prendre place, dansun précis aussi complet que 
celui-ci, à certaines acquisilions de ces années de 
guerre, telles que le radiodiagnostie de la gangrène 
ou de certaines lésions spéciales du squelette, telles 
encore que les méthodes récentes de localisation et 
d'extraction des corps étrangers, ou le radioda- 
gnostic de certaines blessures de guerre, amenant le 
radiologiste à rechercher un projectile dans le cœur, 
dans les médiastins, dans la cavité abdominale. dans 
le crâne. H ne faut pas oublier qu'à l'heure actuelle, 
un précis de radiodiagnostic, pour ètre réellement le 
livre de chevet du radiologiste, doit comprendre des 
chapitres entièrement nouveaux, qui sont précisé- 
ment ceux traitant de immense majorité des cas 
rencontrés actuellement devant lécran. Souhaitons à 
cet excellent livre une fortune méritée et assez rapide 
pour que M. Jaugeas répare cet oubli, rendu exeun- 
sable par les circonstances difficiles d'un travail sou- 
tenu, dans la troisième édition de son Précis. 

CuarPy. 


82 593. — Paris. np. Laucue, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


SUR LES FOYERS DES RADIATIONS ÉMISES PAR LES TUBES 
UTILISÉS EN RADIOLOGIE 


Par AUGUSTE LUMIÈRE 


Le lieu principal d'émission des rayons X est, comme on le sait, une petite surface 
appelée habituellement point d'impact, située vers la partie centrale du plan anticatho- 
dique. 

Les dimensions de cette surface radiante seraient, dit-on, de l’ordre du millimètre, 
mais la forme qu'elle affecte et ses dimensions ne paraissent pas avoir été jusqu'ici 
déterminées. 

Nous avons démontré d'autre part (‘) que la précision des images radiographiques 
était liée à l'étendue de cette surface qui varie, par construction, d'un tube à l’autre, et, 
pour un même tube suivant les conditions de son fonctionnement. 

Il nous a paru intéressant d'étudier les formes de ces sources émissives pour les 
différents types d'ampoules ainsi que les modifications qu’elles sont susceptibles de pré- 
senter selon le régime de marche des appareils. 

On sait encore que le passage du courant dans l'ampoule donne lieu à la produc- 
tion de foyers de radiations parasites moins importants, qui prennent naissance au 
niveau de l’anticathode ou de la portion sphérique constituée par le verre du tube dans 
les points où il est illuminé par la fluorescence. 

Ces sources accessoires, d’intensités relativement faibles, émanent de surfaces très 
étendues par rapport à la surface d'impact et donnent des ombres respectives des objets 
radiographiés qui ne peuvent pas être bien définies de ce fait; la plupart du temps, elles 
sont vagues et viennent noyer l’image principale dans une sorte de voile ou de 
brouillard plus ou moins régulier, atténuant les contrastes de cette image sans en 
diminuer la netteté proprement dite d’une façon très considérable. 

L'étude de ces foyers accessoires, tant au point de vue de leur forme que de leur 
intensité et de la nature des rayons qu'ils émettent, nous a paru devoir être poursuivie 
dans le but d'apprécier la valeur relative des troubles que ces sources parasites peuvent 
apporter dans les radiogrammes et d'orienter la recherche de perfectionnements dans la 
construction des ampoules. 

Déjà Coolidge et Moore (°) avaient entrepris quelques investigations dans ce sens, 
en les limitant aux tubes Coolidge et en considérant seulement les radiations émises par 
l’anticathode en dehors de la surface d'impact; nous nous sommes proprosés d'étendre 
ces travaux non seulement aux ampoules ordinaires, mais encore à toutes les sources 
d'émission principales ou parasites provenant des appareils producteurs de rayons X. 

A cet effet, nous avons utilisé une chambre obscure formée par des feuilles de 


(1) Aug. Lumière. — Sur la précision des images radiographiques. Journal de Radiologie, 1918. 
(2) Coozince et Moore. — Ræntgen Rays from Sources other than the focal spot in Tubes of the pure 
electron Discharge type. General electric Review, April 1917. 


N° 5. — Septembre-Octobre 1918, IHI — 15 


194 A. Lumière. — Sur les foyers des radiations 


plomb de 1 m/m. d'épaisseur dans la paroi antérieure de laquelle nous avons pratiqué, 
vers son centre, une perforation circulaire de 1/2 mm. de diamètre. 

La plaque photographique était disposée sur le fond de cet appareil sténopéique, 
l’ampoule étant placée de telle sorte que le centre de l’anticathode se trouve sur la ver- 
ticale de la ‘perforation; le plan antérieur de la chambre portant l'orifice étant situé à 

A B égale distance de l’anticathode et de la couche sensible 
(200 mm.). 

L'image de la source radiante pouvait, dans ces 
conditions, être enregistrée approximativement en vraie 
grandeur, et avec une netteté suffisante, grâce au faible 
diamètre de la perforation. | | 

En effet, supposons un foyer de radiation A-B 
(fig. 1). Si l’orifice se trouvait réduit à un point mathé- 
matique O, l’image de A B se ferait en a b et la source 
serait reproduite en vraie grandeur. Cet orifice étant non 
pas un point, mais un cercle dont le diamètre est C D, 
l'image d’un point quelconque de A B, du point A par 
exemple, sera représentée par un cercle de diffusion 
dont le diamétre a, a, sera double de C D. De la même 

ba b ba a2 a əs manière l'image du point B se fera en b, b,. 
Fig: I La dimension totale de l’image a, b,, correspondant 
à la limite des cercles de diffusion des points extrêmes 
du foyer radiant, diffèrera donc légèrement de l'image en vraie grandeur a b, qu'aurait 
donnée l'ouverture théorique punctiforme. 

Cette différence sera composée de deux éléments a, a et bb, et l’image sera donc 

agrandie au total de a, a + bb ,; 


Comme aa = bb, — CD 
aa + bb, =2C D. 


í 


Dans les conditions expérimentales que nous avons adoptées, le diamètre de 
lorifice C D étant de 1/2 millimètre, nos images des foyers radiants seront représen- 
tées en vraie grandeur avec une augmentation de leurs dimensions de À mm., en 
tous sens. 


I). — FORMES ET DIMENSIONS DES SURFACES D'IMPACT DE QUELQUES TUBES 


Le dispositif expérimental décrit ci-dessus a d’abord été utilisé pour enregistrer 
sur des plaques photographiques, les particularités des foyers principaux de rayons X 
constituant les surfaces d'impact. 

Dans les conditions habituelles d'orientation de l'ampoule pour la prise des radio- 
grammes, le plan de l’anticathode se trouve incliné à 45° sur celui de la plaque: pour 
obtenir une image exacte représentant la forme de la surface d'émission sur le plan 
anticathodique, il faudrait placer ce dernier parallèlement à la plaque sensible. 

Si nous voulons, au contraire, déterminer la forme du foyer radiant pratiquement 
utile, nous disposerons notre tube dans sa position normale. 

Opérant avec un tube Coolidge de construction récente, et ayant très peu fonc- 
tionné, le plan de l’anticathode étant parallèle à la plaque, nous avons constaté que la 


emises par les tubes utilisés en radiologie, 195 


source d'émission, loin d’être uniforme sur toute son étendue, est constituée par la 
curieuse figure reproduite ci-contre (fig. 2). 

Cette figure montre que la surface émissive pour le tube considéré, est limitée par 
une courbe vaguement elliptique; elle est formée par une spirale irrégulière au centre 


Fig. 2. — Tube Coolidge. Fig. 5. — Tube Coolidge n° 2. Fig. 4. — Tube Coolidge n° 5. 
Anticathode parallèle au plan Aoticathode parallèle au plan Anticathode parallèle au 

de la plaque. de la plaque. — Grossisse- plan de la plaque. — Gros- 
2 milli. — Etincelle équivalente ment 2. sissement 2 

10 cm., pose 1 minute. — Gros- 1 milli. — Etincelle 11 cm. — 1 milli — Etincelle 11 cm. — 

sissement 2. — Dimensions Pose 1 minute. — Dimen- Pose 1 minute. — Dimen- 

réelles de l'impact 9,5 x 10,5. sions de l'impact :5"" x 52,5, sions del'impact : 4" x 27a 5. 


de laquelle on observe des points d'émission intenses, reliés par un ruban radiant 
formant une boucle. 

La spire périphérique mesure, en vraie grandeur, 10 mm.5, suivant son grand axe et 
9 mm.5 suivant son petit axe. L'élément extérieur de cette spire émet des radiations rela- 
tivement faibles et l'intensité du rayonnement augmente au fur et à mesure qu’on se 
rapproche du centre. 

La boucle centrale correspond à l'émission maximum; elle est séparée des anneaux 
qui l'entourent par un espace obscur dont la largeur moyenne est de 1 mm. environ. Les 
dimensions approximatives de la boucle sont de 3 mm. sur 5,2 mm. Les deux chefs du 
ruban radiant formant la boucle sont dirigés du côté de la cathode. 

Dans le cas du tube considéré, la surface d'impact est donc très étendue et il 
semble à priori qu'une source, ayant de telles dimensions, ne puisse donner des ombres 
radiographiques très précises. 

En réalité, le rayonnement émis au niveau de la spire périphérique est relativement 
faible et n'a pas pratiquement une grande importance. Il faut tenir compte surtout de 
sa portion centrale dont la puissance émissive est beaucoup plus considérable. 

D'ailleurs pour ce premier tube, la surface d'impact est particulièrement étalée et 
nous avons pu répéter la même expérience avec deux autres ampoules pour lesquelles la 
convergence du faisceau sur le plan anticathodique était beaucoup plus parfaite; les 
images des foyers radiants pour ces deux derniers tubes sont reproduites dans les 
figures 5 et 4. 

Comme dans notre première expérience, on constate que l'intensité du rayonnement 
n’est pas égale en tous les points de la surface d'émission. Au centre des figures, on 
observe une zone irrégulière de forte intensité, dont la forme varie d’un tube à l'autre. 
Cette portion centrale qui joue le rôle principal dans la formation des images, à cause 
de la puissance de l'émission à son niveau, est entourée d'une auréole radiante plus 
faible qui n’est plus appréciable dans les temps de pose courts. 

Lorsque le tube est placé dans sa position normale, le plan de l'anticathode se 


196 A. Lumière. — Sur les foyers des radiations 


trouvant orienté à 45° par rapport au plan de la plaque, la source émissive se représente 
en demi-profil et sa dimension dans le sens de la largeur restant la même, sa hauteur 
varie dans le rapport de V2 à 1. 

Au point de vue pratique, c’est évidemment la figure obtenue, quand le tube est en 
position normale qui doit être retenue, si l’on veut apprécier les dimensions du foyer 


Fig. 5. — Tube Coolidge n° 1. Fig. 6. — Tube Coolidge n° 2. Fig. 7. — Tube Coolidge n° 3. 
Mêmes conditions de fonctionnement que précédemment. — Grossissement 2. 
(L'anticathode est inclinée à 45°. — Position habituelle). 


radiant qui concourt utilement à la formation des radiogrammes, dans les conditions 
ordinaires de disposition des appareils. 

Les figures 5, 6 et 7 montrent l’image des surfaces d'impact utiles, correspondantes 
aux trois tubes Coolidge mis ainsi 
en expérience. 

Avec les tubes ordinaires, les 
images des surfaces d'impact sont 
généralement elliptiques, quand le 
plan de l'anticathode est disposé 
parrallèlement à la plaque photo- 
graphique; elles sont circulaires, 
lorsque les appareils sont placés 


Fig. 8. | | Fig. 9. dans leur position normale — anti- 

Tube Pilon, modèle R. O. ancien. : 0 . 

Anticathode parallèle à la plaque. — Tube en position normale. cathode à 45°. — Les rayons qui 
1 milli. — Etincelle 12 cm. — Pose 2 minutes. — Grossissement 2. 


prennent naissance à leur niveau 
paraissent avoir sensiblement la 
même intensité en tous les points 
de ces surfaces dont les dimensions 
varient lorsqu'on passe d'un tube 
à un autre. 

Nous en donnons quelques 
exemples (fig. 8, 9, 10, 11, 12, 13). 

Cesimages correspondent 
donc bien à l’idée théorique que 


Diamètre de la surface d'impact en position normale : 2=",25. 


Fig. 10. Fig. 11. l’on pouvait se faire, à priori, de la 
Tube Pilon, modèle O. M. f d’ TE 
Anticathode parallèle à la plaque. — Tube en position normale. forme des foyers d'émission. Le 
2 milli. — Etincelle 7 cm. — Pose 2 minutes. — Grossissement 2. 


faisceau cathodique est, en effet, 
un cône dont la base circulaire est 
représentée par la cathode et le plan de l’anticathode vient couper ce faisceau conique 
à 45° sur son axe dans le voisinage de son sommet. Cette section conique par un plan 
à 45° doit donc être une ellipse dont les axes sont entre eux comme 1 et V2, c’est-à-dire 


Diamètre de la surface d'impact en position normale : 3%". 


_ émises par les tubes utilisés en radiologie. 197 


1 et 1,41. La projection verticale de l’ellipse, située dans un plan à 45°, donne à son tour 
un cercle sur le plan horizontal. 

Les figures précédentes s'accordent sensiblement avec ces considérations théoriques 

Quelquefois cependant, la forme du faisceau cathodique ne correspond pas à un 
cône dont la section droite est un 
cercle; les figures 14 et 15 en sont 
la preuve. 

Ces images montrent que le 
faisceau cathodique, pour ces am- 
poules est un cône dont la section 
droite est ovale; le grand axe de 
cette section est horizontal pour le 
premier tube et vertical pour le 


Fig, 12. Fig. 15. 
de” r Tube Muller ancien. 
i 5 Anticathode parallèle à la plaque. — Tube en position normale. 
, I eal à no nc qus inten 2 milli. — Etincelle 6 cm. — Pose 2 minutes. — Grossissement 2. 
sité de l'émission n est pas abso- Diamètre de la surface d'impact en position normale : 2=*. 


lument uniforme sur toute la sur- 
face d'impact pour ces deux am- 
poules. Dans le cas du tube n° 1, 
la radiation est plus intense dans 
la partie supérieure du foyer ra- 
diant, tandis qu'on constate un 
point central obscur dans l’image 
focale du tube n° 2. 

Nous avons enregistré de la 


Fig. 14. Fig. 15. 


même manière la forme des sour- Tube Gundelach, n° 1 ancien. Tube Gundelach n° 2 ancien. 
e o , Position normale — Grossisse- Positi rmale.— Grossis- 
ces émissives d'un grand nombre GE SRE e el 
, f 10 milli. — Etincelle 6 cm. — 4 milli. — Etincelle 10 cm. — 
d ampoules et nous avons con- Pose 1 minute. — Dimensions Pose 2 minutes. — Dimen- 
de l'impact : 6== x 4"", sions de l'impact : 5°" x 3°°,5. 


staté que les diamètres des sur- 
faces d'impact variaient en général de 1 à 2 millimètres suivant les appareils. 
Cette caractéristique des ampoules change relativement peu, lorsqu'on modifie les 
conditions de leur fonctionnement. Les variations que l’on peut faire subir à l'intensité 
du courant, au degré de vide des tubes et aux temps de pose ne déterminent que des 
différences d'ordre très secondaire dans les dimensions des surfaces d'impact. 


lIl. — RAYONS PARASITES ÉMIS PAR L'ANTICATHODE 
EN DEHORS DE LA SURFACE D'IMPACT 


Coolidge et Moore ont étudié, à ce point de vue, le rayonnement émis par l'ampoule 
Coolidge et ils ont utilisé, à cet effet, le même dispositif expérimental que celui décrit 
plus haut, mais en employant un orifice de 1/20 de pouce de diamètre, soit 1 mm. 27, 
situé à 127 mm. de la plaque, l'axe longitudinal du tube étant lui-même placé à 375 mm. 
de la perforation. | 

Les conclusions de leurs expériences ont été les suivantes : 

4° L'anticathode toute entière, y compris la tige en molybdéne et même le bout 
adjacent du support en fer, émet des rayont X dont l'intensité semble la même en tous 
les points de la surface anticathodique.. 

2 Si on retourne l'ampoule de 180", de façon à avoir seulement le rayonne- 


| 


198 A. Lumière. — Sur les forers des radiations 


ment parasite de l’anticathode, l'impact se trouvant dirigée vers le haut, du côté 
opposé à la plaque, on constate que, pour obtenir une impression donnée de cette 
plaque, il convient de l'exposer aux rayons parasites un temps dix fois plus long qu'en 
faisant agir sur elle le foyer radiant principal. 
5° L'expérience précédente étant réalisée avec interposition du pénétromètre de 
Benoist, on peut remarquer que les rayons émis par l'anticathode ont à peu près les 
mêmes propriètés que ceux qui émanent du focus (4 1/2 Benoist en arrière et 5 en avant). 
| Nous avons repris cette expérimentation en reproduisant en vraie grandeur l'image 
de l’anticathode fournie par les rayons parasites qu Lu émet et nous avons pu obtenir 
les figures représentées 
ci-contre (fig. 16 et 17). 

L'anticathode du 
tube Coolidge vue laté- 
ralement d'une part et 
en arrière du plan anti- 
cathodique d'autre part, 
émet donc des rayons 

_d’égale intensité en tous 
les points de la pièce 
radiante; le liseré ob- 
servé sur les bords dans 
toutes les parties cylin- 
driques correspond au 
fait qu'à ce niveau, la 
surface d'émission, si- 
tuée de profil par rap- 
port à la plaque, lui en- 
voie plus de radiations. 

Pour déterminer 
l'intensité relative des 

Fig. 46. — Tube Coolidge. — Rotation 90° Fig. 17 — Tube Coolidge. — Rotation 180°. rayons émis par le foyer 
5 milli. — Etincelle 12 cm. — Pose 1 minute. — Grandeur naturelle. principal et le reste de 
l'anticathode, nous avons exposé deux plaques sensibles sous le radiochromomètre de 
Benoist : la première, le tube dans sa position normale, et la seconde, le tube renversé 
de 180°. Nous avons alors déterminé les durées d'exposition nécessaires dans les deux 
cas pour obtenir deux images dont les fonds soient d'intensités égales, les plaques étant 
développées ensemble, pendant le même temps et dans le même bain. 

Pour notre tube Coolidge n° 1, il a fallu une exposition 10 fois plus considérable, le 
tube étant renversé, que dans la position normale. Avec le tube Coolidge n° 3 le rapport 
des temps de pose, pour avoir la même impression, a été de 1/8. 

Nous représentons dans les fig. 18 et 19 la comparaison des résultats obtenus dans 
les deux positions de l'ampoule, normale et renversée; ces images montrent que le 
degré de pénétration des rayons provenant de l'impact est sensiblement le même que 
celui des radiations qui émanent du reste de l'anticathode. 

Il était intéressant de déterminer l'éclat relatif de l'émission par unité de surface 
au niveau du focus et du reste de l'anticathode. Pour cela, nous avons mesuré, d'après 
nos images, les surfaces radiantes en millimètres carrés et c'est ainsi que nous avons 


emises par les tubes utilises en radiologie. 199 


pu constater que, pour notre tube Coolidge n° 1, la surface du focus est de 70 mm’, alors 


—— - — 


Fig. 18. Tube Coolidge n° 5. Fig. 19. 
Normal. 2 milli. — Etincelle 10 cm. Renversé. 
Pose 5 secondes. Pose secondes. 


que la projection verticale du reste de l'anticathode occupe une superficie de 506 mm. 


Fig. 21. — Tube Gundelach. 
4 milli. — Etincelle 9 cm. 
Pose 5 minutes. 


Ces surfaces sont donc entre 

elles comme 506 est à 70, c'est-à- 
. D06 
dire 7y — 7,23. 

Le tube étant dans sa posi- 
lion normale, la source provenant 
de la pièce anticathodique en 
dehors de l'impact est donc 7, 
23 fois plus étendue que la surface 
de l'impact elle-même. Comme 
l'intensité totale des radiations 
émises par le reste de l’anticathode 
est approximativement 10 fois 
moindre que celle qui émane du 
foyer principal, il s'ensuit que 

Fig. 20. — Coolidge n° 1. — Renversé de 180°. l'intensité du rayonnement à sur- 
2 milli. — Etincelle 13 cm. — Pose 1 minute. face égale est 12, 3 fois plus faible 
pour les rayons parasites que pour les rayons principaux. 


Le même calcul effectué pour le tube Coolidge n° 3, à point d'impact fin, nous a 


200 4A. Lumière. — Sur les foyers des radiations 


conduit à un chiffre sensiblement double; l'état du rayonnement est dans ce cas 152 
fois plus considérable au niveau de l'impact qu’au niveau du reste de l’anticathode. 

Afin d'apprécier l'importance du trouble que peuvent apporter les rayons parasites 
dans les radiogrammes, nous avons radiographié une main, en renversant le tube de 
180°, le plan anticathodique dirigé vers le haut. dans le sens opposé à la plaque, la 
distance de l'axe de l'ampoule au plan de cette plaque étant de 50 cm. 

En posant 10 fois le temps nécessaire à l’obtention d'une bonne image, dans les 
conditions normales, nous avons eu la radiographie reproduite dans la figure 20, qui, 
bien qu’un peu floue, serait presque acceptable. - 

Pratiquement, il faut considérer que ce n’est que la dixième partie de cette image, 
au point de vue de l'intensité, qui concourt au résultat final, en se superposant à l’image 
plus précise fournie par l’impact. 

Dans les tubes ordinaires, on ne peut mettre en évidence qu'avec beaucoup de 
difficulté le rayonnement parasite provenant de l’anticathode. 

Avec certaines ampoules, les temps d'exposition étant très prolongés, on parvient 
à déceler parfois de très faibles émissions autour de la surface d'impact, mais dans ces 
cas le rayonnement enregistré est pratiquement négligeable; il est si minime que nous 
n'avons pu arriver à le mesurer. La figure 21 est un exemple d'enregistrement positif de 
la radiation parasite anticathodique (tube Gundelach)}, mais la plupart de nos tentatives 
pour mettre ces radiations en évidence avec d'autres ampoules ont échoué. 


IV. — RAYONS PARASITES ÉMIS AU NIVEAU DE LA SURFACE SPHÉRIQUE 
CORRESPONDANT AU GLOBE DE VERRE CONSTITUANT L'ENVELOPPE DE L’'AMPOULE 


Dans les tubes Coolidge le verre de l'ampoule n'est pas fluorescent et ne semble 
pas émettre de rayons parasites: tous les essais que nous avons tentés dans le but de 
déceler un rayonnement à ce niveau ont été infructueux. 

Par contre, pour les tubes ordinaires, nous avons pu enregistrer la forme des 
surfaces radiantes prenant leur origine dans les régions périphériques des tubes ordi- 
naires; comme ces sources sont très étendues, puisqu'elles ont des dimensions voisines 
de celles de la portion sphérique des ampoules, leur inscription en vraie grandeur, 


donnée par le dispositif que nous avons utilisé pour les expériences précédentes, eut 


exigé l'emploi de grandes plaques et il eut fallu recourir à des temps d'exposition 
prolongés. Nous avons donc dû modifier les dispositions expérimentales pour l'étude de 
ce rayonnement parasite particulier. 

L'orifice sténopéique a été placé à 50 mm. de la plaque, celle-ci se trouvant disposée 
à 500 mm. du centre de l’anticathode; de plus le diamètre de la perforation pratiquée 
dans le volet antérieur de la chambre obscure a été porté à 2 mm. à cause de la faible 
intensité des radiations à inscrire et de façon à permettre la réduction des temps de pose 
qui eussent été trop prolongés si l’orifice avait été maintenu avec un diamètre de 1/2 mm. 

Ces nouvelles conditions apportent, dans les images, des perturbations qu'il y a lieu 
de signaler. 

Si nous représentons en A (fig. 22) un point de la source d'émission, l'orifice per- 
foré dans la plaque étant B C, l’image de A sera un cercle dont le diamètre D E pourra 
facilement. être calculé. | 

B C étant égal à 2 mm, la valeur de D E sera donnée, en considérant les triangles 
semblables À B Cet A D E, par la relation suivante : 


on Ne tn A a 


émisés par les tubes utilises en radiologie. 201 


DE 500, nn 
-y = 359 d où D E= 2 mm. 22. 


En nous reportant aux considérations que nous avons formulées à propos de la 
figure 1, nous voyons que les images obtenues à l'aide de ce dispositif subissent un 


étalement tel que toutes leurs dimensions seront augmentées 
de 2 mm, 22 du fait de l'emploi de la perforation de 2 mm. 
placée aux distances indiquées de la plaque et de l'antica- 
thode. | 

Dans ces conditions nous avons obtenu les images sui- 
vantes : 

Si nous apportons à la figure 23 les corrections néces- 
saires pour la ramener aux dimensions qu'elle aurait eues, 
si nous avions utilisé un orifice sténopéique punctiforme, 
nous aurons à réduire tous les diamètres de l’image de 
2 mm, 22. La petite image centrale représentant l'impact, 
qui mesure 2 mm,55 sur notre épreuve, devrait être réduite 
à un diamètre de 0 mm,33 et le cercle extérieur (rayons 
parasites provenant de l'ampoule), dont le diamètre dépasse 
légèrement 24 mm., serait ramené à 22 mm. 

Ces chiffres correspondent, d'après les distances rela- 
tives de la perforation à la plaque et à l’anticathode, à un 
diamètre réel de 3 mm. pour la surface radiante principale et 
à 200 mm. pour l’image parasite. 

D’après nos essais précédents, le cercle d'impact repro- 
duit en vraie grandeur a bien été enregistré pour ce tube 
avec le diamètre de 3 mm. et la portion sphérique de l'am- 
poule mesure 200 mm. de diamètre correspondant exacte- 
ment au chiffre relevé sur notre figure 23, après correction. 
Cette portion sphérique tout entière émet donc des rayons. 

ll est à remarquer que l'image des rayons parasites qui 
émanent du verre nest pas absolument circulaire; elle 
affecte la forme indiquée dans la figure 95, la partion A se 
trouvant orientée du côté de l’anticathode. 

Si nous retournons le tube de 180°, nous éliminons les 
rayons provenant de l'impact pour n'avoir plus que les ra- 
diations parasites, nous obtenons alors des images qui sont 


Fig. B. — Tube Pilon. 
Position normale. 
2 milli. — Etincelle 12 cm. 
Pose 8 minutes. 


Fig:24 Fig:25 


représentées dans les figures 26 et 27 et qui offrent les curieuses particularités suivantes : 

Avec le tube Pilon renversé, nous observons (fig. 26, schématisée dans la fig. 28) deux 
surfaces radiantes parasites principales À et B et séparées par une bande obscure qui, 
en vraie grandeur, a 20 mm. de largeur et correspond à l’ombre du régulateur du tube. 
La limite extérieure de ces surfaces A et B, à droite, suit une courbe circulaire répondant 
à la forme sphérique de l'ampoule du côté de l’anticathode. A gauche, ces surfaces 
accusent une forme elliptique. Deux autres surfaces émissives C et D, plus petites, sépa- 
rées par le même intervalle obscur de 20 mm, sont situées sur la portion de l'ampoule 
immédiatement voisine de la cathode. Enfin on constate ce fait singulier qu’une source 
radiante plus faible E s'est formée en dehors du tube du côté de l'anticathode et se 
trouve perceptible sur une longueur de 155 mm. et une largeur maximum de 20 mm; 


202 A. Lumière. — Sur les foyers des radiations 


ses contours sont mal définis, cependant son bord du côté du centre de l'ampoule 
semble rectiligne, tangent à la sphère et sa direction générale est perpendiculaire au 
grand axe du tube. 

En déplaçant le bras de support en bois qui maintenait le tube dans sa partie cylin- 
drique du côté de l'anticathode et le 
transportant en un point diamétrale- 
ment opposé de côté de la cathode, la 
radiation extérieure à l'ampoule dispa- 
rait complètement et l'image de la 
source apparaît ainsi qu'elle est repré- 
sentée dans la figure 30. La radiation 
parasite extérieure au tube émanait 
donc du support maintenant l'appareil 
2f. ae au voisinage de l’anticathode. 


Fig. g. 
Tube Pilon O. M. 3 
GE A re nues Dans le cas de l'ampoule Muller, 
2 milli. — Etincelle 14 cm. 4 milli. — Etincelle 6 cm. . 
Pose 8 minutes. Pose 12 minutes. nous observons une image un peu 


différente (fig. 27 et 29) avec une ombre 
à angle droit correspondant au régulateur à gaz disposé perpendiculairement à 
laxe du tube ainsi qu'aux pièces voisines. CI 
Si l'on cherche à déterminer l'intensité to- ZX ., 
tale du rayonnement parasite qui nous occupe X — - 
en employant la méthode à laquelle nous nous ZT 
sommes déjà adressés pour l’étude des rayons 
émis par l’anticathode, nous constatons que, 
pour obtenir, sur une plaque photographique, 
une impression égale à celle que donne le tube 
dans sa position normale, il faut un temps d'ex- 
position en général de 50 à 60 fois plus considérable, lorsqu'on fait tourner le tube de 180°. 
La surface radiante parasite en projection verticale occupe une surface totale de 
32000 mm’ environ, tandis que la surface de l'impact n'est que 
de 5 mm’; la source parasite a donc une surface d'émission 
qui est 6400 fois plus étendue que l'impact; comme le rayon- 
nement total de cette source parasite est 50 fois plus faible, 
l'intensité du rayonnement par unité de surface sera donc 
6400 >< 50 = 320.000 fois plus faible au niveau de la source 
parasite, qu’au niveau du foyer principal. | 
A la distance de 50 cm. la radiographie d'une main, l'am- 
poule étant renversée, montre une image confuse que nous 
Fig. 30. — Tube Pilon renversé. reproduisons dans la figure 51. 
2 milli. — Etincelle 14cm. . . . 
Pose 10 minutes. Support du Pour avoir une idée de la perturbation que ces rayons 
tube placé du côté de la cathode. Larasites peuvent apporter dans les images radiographiques 
données par le tube considéré, il ne faut tenir compte que de la cinquantième partie 
de l'intensité de l’image représentée ci-contre, puisque, pour l'obtenir, nous avons dù 
poser 50 fois le temps nécessaire à la prise d'une bonne radiographie dans les condi- 
tions normales. Ces radiations ont donc pratiquement un effet quasi négligeable. 
Des essais comparatifs faits avec le pénétromètre de Benoist nous ont montré que 
les propriétés des rayons parasites sont voisines de celles des rayons principaux. 


Fig: 28 Fig: 29 
Tube Pilon. Tube Muller. 


emises par les tubes utilises en radiologie. 203 


Comme dans le cas du rayonnement provenant de l’anticathode tout entière, dans 
les tubes Coolidge, lorsqu'on fait varier les conditions de fonctionnement des appareils 


Fig. 1. — Tube Pilon renversé. 
3 milli. — Etincelle 9 cm. — Pose 4 minutes. 


en modifiant les temps d’exposition, les intensités, le degré de résistance intérieure de 
l'ampoule, on n'obtient que des variations d'effet très mi- 
nimes et qui ne peuvent avoir aucune importance dans. la 
pratique. 

Au cours de ces recherches, nous avons constaté que, 
dans les tubes à anticathodes minces, tels que le modèle 
Muller avec refroidissement direct par l’eau, le foyer princi- 
pal rayonne non seulement dans le sens normal, mais aussi 
lorsque l'ampoule est relournée, au travers de la lame mince 
anticathodique, dans le sens diamétralement opposé et sen- 


Fig. 32. — Tube Muller. siblement avec la même intensité. 
Anticathode mince. — Relourné. ; ; ; ; : 
4 milli. — Etincelle 9 cm. Aveċ ces tubes, les radiographies que l'on obtient en 


POEET ESE plaçant l'appareil à l'envers, sont comparables à celles qu'il 


fournit, quand on l'utilise dans les conditions habituelles. C'est en étudiant la figure 52 
prise à l'aide d’un Muller à eau renversé que nous avons été frappé de l'existence d'un 


204 A. Lumière. 


foyer d'impact identique à celui que nous avions observé sur nos épreuves, lorsque 


l'ampoule occupait sa position normale. 
Nous avons alors pensé que ce tube, utilisé en sens inverse de la situation dans 


laquelle on l'emploie ordinairement, pourrait nous donner des radiographies qui ne le 


Fig. 33 — Tube Muller. — Anticathode mince, complètement renversée. 
` 4 milli. — Etincelle 8 cm. — Pose 4 secondes. 


céderaient en rien aux images qu'on Caen en se plaçant dans les meilleures conditions 
possible. 

C'est en effet ce que montre l'épreuve reproduite dans la figure 53. 

Ces considérations montrent la nécessité de se protéger en arrière des tubes à 
anticathodes minces contre les radiations intenses qui se propagent en tous sens. 


LA VALEUR DES TUBES A RAYONS X 


Par H. GUILLEMINOT 


Les tubes à rayons X de même modèle et de même construction sont loin d’avoir la même 
valeur d'utilisation. Les dimensions du point d'impact, la nature et l'épaisseur de la lame anti- 
cathodique, la forme du faisceau cathodique, variable avec le voltage ou le degré de vide, etc., 
font que des tubes apparemment semblables donnent en réalité des résultats pratiques 
différents. 

Il est donc nécessaire de savoir exprimer de façon précise et numériquement, si possible, 
les qualités essentielles qui font la valeur d'utilisation des tubes à rayons X. A cette condition, 
on pourra formuler des limites minima propres à chacune de ces qualités, limites au-dessous 
desquelles les tubes seraient déclarés insuffisants. | 

C'est cette expression numérique que je vais envisager ici et j'indiquerai en même temps 
le moyen pratique de la définir. 


CARACTÈRES A DÉFINIR 


Trois caractères principaux sont à définir: l'acuité, le rendement, l'endurance. 

D'autres caractères peuvent devenir utiles à connaître pour des tubes spéciaux, par 
exemple pour les tubes radiothérapiques, l'hétérogénéité des faisceaux obtenus dans telle ou 
telle condition de fonctionnement. 


1° Expression de l'acuité. — L'acuité est le pouvoir séparateur qui fait apparaître la finesse 
des détails silhouettiques. Elle dépend, avant tout, de l'étendue de la zone d'impact, d’ailleurs 
variable suivant les conditions de fonctionnement, mais oscillant pour chaque tube dans des 
limites assez restreintes. 

La mesure de l'acuité se fait très simplement à l'aide d'une grille métallique : dans un tube 
carré de 50 centimètres de long se trouvent placés, de 5 en 5 centimètres, des fils métalliques de 
diamètre progressif de 4/10 à 10/10 de millimètre et disposés de telle façon que leur silhouette 
forme à l’une des extrémités une grille régulière, quand une source de lumière ponctiforme est 
placée à 50 centimètres au delà de l’autre extrémité. 

Lorsque la source n’est pas ponctiforme ou lorsque, pour une cause quelconque, il existe 
des pénombres, les fils les plus rapprochés seuls donnent une ombre nette. 

Plus un tube à rayons X a un degré d’acuité élevé, plus la silhouette fait voir de fils nets 
dans la grille. | 

On peut considérer qu'un tube Chabaud présente une acuité très bonne et qui ne peut 
guère être dépassée. Placé à 50 centimètres au delà de l'échelle, c'est-à-dire à 80 centimètres du 
plan de projection (plaque ou écran), il donne une grille silhouettique dans laquelle les 
10 barreaux sont visibles. Dans les mêmes conditions, un tube Coolidge du grand modèle 
courant fait voir 4 à 5 barreaux. 

Nous dirons que le Chabaud a une acuité de 10/10 et le Coolidge une acuité de 4 à 5/10. 

Au-dessous de 4/10 (pour le modèle de grille présenté), l'acuité devient insuffisante pour la 
radiographie. 


2% Expression du rendement. — Le rendement est le rapport de l'intensité du rayon- 
nement X produit à la puissanee du courant traversant le tube pour une qualité moyenne 


206 H. Guilleminot. — La valeur des tubes à rayons X. 


déterminée (N° 6 B). Le rendement se mesure d'une façon suffisamment précise par le 
procédé fluorométrique. 

Il consiste à comparer la luminescence obtenue sur un pelit écran de platinocyanure de 
Baryum placé devant le tube, à une fluorescence étalon déterminée une fois pour toute. 

Jusqu'ici, j'avais employé comme plage étalon une plage de platinocyanure irradiée par un 
sel de radium (1/2 centigr. de Ra Br? 2 H? O). Après expériences faites avec MM. Biquart et 
Muguet, j'ai substitué récemment à cette plage une feuille radioluminescente de M. Muguet, 
assurant une constance suffisante durant un an (baisse de 3 0/0). 

On s'éloigne du tube sur un banc photométrique jusqu'à ce qu'on ait l'équivalence des deux 
plages. On lit la distance à l’anticathode. 

L'intensité du rayonnement est proportionnelle au carré de cetle distance; le rendement 
varie comme l'intensité, quand on s'astreint à fonctionner à un régime donné et avec un degré 
Benoist, toujours le même. 

Le rendement peut aussi être déterminé par la radiographie (échelle étalon obtenue par un 
sel de radium sur la même plaque), ou par l’ionométrie (intensilomètre Villard). 


3° Endurance. Constance.— Pour les tubes neufs, il s'agit de déterminer surtout le degré 
de formation. Cette épreuve se fait la montre à la main et l'œil fixé sur le milliampèremètre. 


$° Détermination de l'hétérogénéité des faisceaux X pour les tubes à radiothérapie. — Cet 
essai, réservé à des tubes spéciaux, est beaucoup plus délicat et plus long que les précédents. 
I! se fait, soit par la méthode fluorométrique, soit par la méthode radiographique. 


Méthode fluorométrique. — Muni du fluoromètre, placé sur son banc photométrique, on 
détermine les distances auxquelles on obtient l'équivalence des deux plages, d'abord avec le 
rayonnement nu, puis en interposant des filtres de 1, 2, 3..., 10..., 20..., 50 mjm d'Al. Une règle 
spéciale donne à simple lecture la fraction transmise qui permet de construire la courbe de 
transmission. Cette courbe est réductible à une somme d'exponentielles. 


Méthode radiographique. — On radiographie un analyseur composé de filtres d'Al de 1, 2, 
5..., 10..., 50 m/m d'épaisseur, sèparés par des cloisons de plomb. On fait sur la même plaque 
une échelle de poses graduées de radium. Un négatoscope à lunette comparatrice permet 
d'exprimer en chiffres les fractions transmises et de dresser la courbe de transmission comme 
ci-dessus. | 


En résumé, par la simple méthode fluoroscopique, on peut, en quelques minutes, définir les 
caractères cardinaux des tubes couramment employés et les résultats sont assez précis pour 
qu'on puisse l'utiliser dans les laboratoires de réception. 

= La méthode radiographique est applicable pour les mêmes cas; lorsqu'on a besoin d’un 
document qui suive le tube. 

Les tubes destinés à la radiothérapie peuvent subir des analyses beaucoup plus précises, 
utiles, lorsqu'on veut savoir la répartition des doses fixées à travers les tissus de l'organisme. 


LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU CORPS HUMAIN 
ET LES NOUVELLES MÉTHODES D'ÉLECTRODIAGNOSTIC 


Par A. STROHL 


La résistance électrique du corps humain varie dans de grandes limites, non seulement suivant 
les sujets, les régions du tégument où sont appliquées les électrodes, les dimensions et la nature 
de celles-ci, mais encore, pour un même sujet et dans des conditions expérimentales identiques, 
avec la durée du passage et l'intensité du courant. 

On sait, depuis les travaux de Vicouroux, que si l'on intercale l'organisme dans un circuit aux 
extrémités duquel agit une force électro-motrice invariable, l'intensité du courant n'est pas constante, 
comme cela a lieu pour des résistances métalliques ou liquides maintenues dans le même état 
physique, mais augmente d’une manière continue. Cette augmentation, rapide au début, diminue 
au fur et à mesure que le courant passe, pour devenir très faible au bout d’un temps plus ou moins 
long. Les variations dans l'intensité du courant témoignent d’une modification inverse de la résis- 
tance du corps humain qui diminue considérablement pendant les premières minutes après la 
fermeture du circuit, puis tend vers une valeur limite. 

Si maintenant l'on augmente brusquement la force électro-motrice, on obtient une nouvelle 
variation de la résistance analogue à celle qui a suivi le premier passage du courant, mais il n’y a 
aucune proportionnalité entre le voltage et la valeur initiale ou les valeurs successives que prend 
la résistance pendant le passage du courant. 

Le corps humain se comporte donc d’une manière entièrement différente d’une résistance qui 
obéit à la loi d'Ohm. Prenons, par exemple, le cas d'une résistance métallique. La connaissance de 
l'intensité du courant que produit une différence de potentiel déterminée, permettra de prévoir 
quelle sera l'intensité du courant pour n'importe quelle autre différence de potentiel; et même de 
savoir quelles seront les variations de cette intensité pour des variations du voltage dont on connaît 
la loi; tout au moins pour un circuit dépourvu de self-induction et de capacité. 

Rien de pareil dans le cas de l'organisme. 

La détermination de la résistance qui correspond à une certaine force électromotrice ne nous 
enseigne rien sur la valeur du courant qui traversera l'organisme quand la différence de potentiel 
aura changé. Tout ce que nous savons c’est que pour une élévation de voltage la résistance bais- 
sera et inversement, lorsque la durée des courants ne dépasse pas quelques secondes. 

La résistance électrique du corps humain dépendra donc des valeurs antérieures du courant qui 
l'aura traversé, et pourra en quelque manière être comparée à la perméabilité magnétique du fer 
qui dépend des états antérieurs du champ. Si l’on veut pousser la comparaison plus loin, l'on devra 
assimiler la résistance ohmique au coefficient de self-induction d'une bobine placée dans l'air, qui 
dépend uniquement de sa forme géométrique, et la résistance de l'organisme à une bobine avec fer 
dont la self varie avec l'intensité du courant suivant une loi complexe. 

Nous ne nous occuperons pas ici des causes physiques qui font varier la résistance du corps 
humain et sont intimement liées à la vitesse et au nombre des ions dans les différentes régions 
traversées par le courant. Nous envisagerons uniquement les conséquences de ces variations au 
point de vue de la difficulté qu'elles apportent aux différentes méthodes d’électro-diagnostic ainsi 
que les moyens mis en œuvre pour réduire cet inconvénient au minimum. 

La plupart des procédés d'exploration électrique des nerfs supposent la résistance humaine 
invariable. Seule la recherche du seuil galvanique qui se base sur la lecture du milliampèremètre 
ne fait pas intervenir cette notion, si, du moins, l’on suppose qu'entre le moment où agit l'excitation 
et celui où l’on effectue la lecture, le courant n’a varié que d’une quantité négligeable. 

Par contre, dans le cas où la brièveté du passage du courant empêche d'en connaître direc- 
tement la valeur, ou bien lorsque les variations de l'intensité sont trop rapides pour que l’on puisse 
se servir des galvanomètres usuels, l’on se trouve alors dans l'obligation de se contenter, pour 
l'évaluation du débit à travers l’organisme, de la connaissance de la force électromotrice en circuit 
ouvert et de ses variations. 

C'est ainsi que dans l'exploratien faradique des muscles, les seules données que l’on possède 


208 A. Strohl. — La résistance électrique du corps humain 


sont relatives aux différences de potentiel maxima mises en jeu par la bobine d’induction et évaluées 
ordinairement par la position relative des deux enroulements. 

Pour un même engainement de la bobine, le courant utilisé sera fonction de la résistance du 
circuit secondaire. Une valeur anormale de cette dernière, du côté malade, pourra faire croire à une 
modification inexistante de l'excitabilité, et l’on sait que c'est, en effet, ce qui se produit dans les cas 
où des troubles trophiques ou circulatoires viennent altérer la résistance des tissus. 

La méthode de mesure de l'excitabilité, basée sur la théorie des indices de vitesse, due à 
M. LaPicQuE et J. WEILL (t), puis appliquée à la clinique par BourGuiGnon et LAUGIER (°), n'échappe 
pas à ce grave inconvénient. Elle consiste essentiellement en la comparaison des quantités d’élec- 
tricité mises en jeu dans l'excitation par les ondes de fermeture et d'ouverture. 

Dans ce but, on doit préalablement graduer l'appareil d’induction en quantités d'électricité 
induites dans le secondaire, suivant l’écartement des bobines. Il est bien évident que cette quantité 
variera avec la résistance du circuit secondaire ainsi que l’exprime la formule : 


M 
Q—IXE 
dans laquelle Q représente la quantité induite, I le courant dans le primaire, M le coefficient 
d'induction mutuelle des deux enroulements et R la résistance du secondaire. Cependant, si l'on fait 
le rapport des quantités induites pour deux positions données de l’induit, le rapport ainsi obtenu 


est, comme on le voit, indépendant de la résistance du secondaire et restera donc le même, alors 
que les résistances extérieures seront très différentes de celle pour laquelle on aura étalonné 
l'instrument. 

Mais ceci n'est vrai que si la résistance R n'a pas varié, condition nullement réalisée quand le 
circuit secondaire comprend le corps humain. Le rapport calculé doit être, dans ce dernier cas, 
toujours inférieur aux quantités d'électricité qui ont réellement traversé l’organisme. 

Depuis quelques années, l’on comprend sous le nom de méthodes nouvelles d'électro-diagnostic, 
les procédés d'exploration électrique basés sur la connaissance de la loi d'excilation électrique, 
énoncée pour la première fois en 1901 par M. Weiss (5). 

Elle s'exprime par l’équation suivante : 


(1) _Q=a+ bt, 


qui indique la relation existant entre la quantité d'électricité Q, nécessaire pour atteindre le seuil 
de l'excitation, et le temps t pendant lequel agit le courant. De nombreux travaux de physiologie 
expérimentale ont montré que tandis que les coefficients a et b dépendaient de la nature du circuit. 


le rapport . présentait une constance remarquable pour chaque espèce de muscle et pouvait être 


pris comme caractérisant l’ensemble de ses propriétés physiologiques. Transportant ces données 
dans le domaine de la pathologie nerveuse, différents auteurs, parmi lesquels il faut citer L. LAPICQUE, 


CLuzerT et BourGuiIGNon, ont mis en évidence l'importance de ce rapport S comme témoin de létat 


du muscle, ainsi que ses variations considérables sous l'influence des causes de dégénérescence de 
l'appareil neuro-musculaire. Dès lors, ce quotient appelé successivement caractéristique d'excitabi- 
lité (Cluzet), chronaxie (Lapicque), constante de temps, apparut comme la grandeur dont la déter- 
mination était appelée à remplacer les autres épreuves de J'électro-diagnostic classique. 

Mais cette détermination, pour avoir quelque valeur, devait ètre effectuée avec une précision 
dans les mesures inusitée jusqu'alors en électrophysiologie. 

Nous allons passer rapidement en revue les principales méthodes qui ont pour but l'évaluation 
de cette constante, et ceci nous convaincra qu’en réalité le problème de la résistance du corps 
humain domine la question. 

Remarquons, tout d’abord, que le coefficient b de la loi de Weiss représente l'intensité du 


(t) M. Laricque et J. WerLL. Emploi de la bobine d’induction pour la comparaison des vitesses d'excita- 
bilité. C. R. Soc. Biol., 1909, p. 355-356. 

() Henri LAUGIER. Vitesse d’excitabilité et courants induits, nouvelles méthodes en électrodiagnostic. 
Thèse de Paris, 1913. 

(5) G. Weiss. — Sur la possibilité de rendre comparable entre eux les appareils servant à l’excitation 
électrique des nerfs. Archives ilaliennes de Biologie, 1901, t. XXXV, fasc. 11, p. 413-4%. 


et les nouvelles methodes d'electrodiagnostic. 209 


courant continu dont la fermeture produit l'excitation au seuil. En effet, si l’on remplace dans la 
relation 4 la quantité d'électricité Q par le produit de l'intensité par le temps i t et si l'on divise 
‘ les deux membres de l’équation par t, l'on obtient la formule suivante : 


(2) i=2 h. 


Pour des durées de passage du courant suffisamment longues, = deviendra négligeable et la 


valeur de pourra être confondue avec b. Nous n'avons pas ici à nous poser la question de savoir 
si le muscle présente, après la phase dď'excitabilité, une période réfractaire ou si le courant agit 
pendant tout Ie temps de la fermeture du circuit, car pratiquement la durée d’excitation est assez 
longue pour que l'intensité donnant le seuil dans ces conditions puisse être considérée comme 
égale à b. ' 

La connaissance du facteur b est le point de départ de tous les procédés de détermination de la 
chronaxie. 11 s'obtient selon la technique ordinaire d'exploration par le courant galvanique. 

La mesure de la chronaxie comprend, en outre, la recherche du seuil avec un courant de faible 
durée et d'intensité supérieure au courant continu liminaire. On peut se servir, à cet effet, de 
courants constants que lon fait agir pendant un temps très court ou de décharges de condensateur. 

I. — La première méthode, préconisée par LAPICQUE, est entrée dans la pratique depuis que ce 
physiologiste a réalisé son chronaximètre clinique, rhéotome rotatif mů par la pesanteur et per- 
mettant d'obtenir des passages de courant variant entre une fraction de millième de seconde et un 
dixième de seconde. Pour avoir, avec cet appareil, la chronaxie, on recherche la durée minima 
pendant laquelle devra passer un courant d'intensité double de celle du courant donnant le seuil 
galvanique. On vérifie, sur la formule ?, qu'en faisant i=—=2 b, on trouve = 

Afin d'obtenir l'intensité voulue, l'on se contente de régler le distributeur de potentiel pour un 
voltage double de celui qui a donné le seuil galvanique et d'admettre que la loi d'Ohm est applicable 
au circuit. 

Dans le but de se libérer, dans une certaine mesure, de la cause d'erreur inhérente à la varia- 
bilité de résistance du corps humain et aussi, peut-être, pour opérer sur des durées plus longues, 
LAPIcQuE préfère substituer à l'évaluation de la chronaxie celle du temps ulile qu'il définit la durée 
minima pendant laquelle il faut faire passer le courant donnant le seuil galvanique sans qu'il cesse 
de rester efficace. L'avantage d'une telle technique est d'opérer à voltage constant, donc avec une 
résistance à peu près invariable. Malheureusemeut cette notion de temps utile est loin d’avoir une 
signification physiologique aussi claire que la caractéristique et, de plus, ne paraît pas pouvoir 
être déterminée avec une bien grande précision. 

IT. — La méthode des condensateurs consiste, le plus souvent, à rechercher la capacité minima C, 
qui chargée à nn potentiel double de celui qui donne le seuil galvanique et déchargée à travers les 
électrodes est efficace. Soit R la résistance du circuit d'excitation, l'on obtient la chronaxie en 
multipliant le produit RC, par un facteur qui diffère un peu selon les auteurs. LAPICQUE a trouvé 
empiriquement le chiffre 0,57, tandis que si l’on applique avec CLuzer la loi de WEiss aux décharges 
de condensateurs, l’on doit prendre comme coefficient 1 — log. 2, soit environ 0.52. 

CLuzerT considère comme caractéristique d'excitabilité la durée efficace de l’onde de décharge 


qui donne le seuil avec le minimum d'énergie libérée et que le calcul montre être égale à = Son 


expression est 
T = 1,26 R Ca 


C, étant la capacité correspondante à ce minimum d'énergie. Il importe de faire observer que dans 
chacune de ces formules intervient la résistance du circuit de décharge qui devra par conséquent 
être mesurée. : 

En résumé, les hypothèses que lon est amené à faire sur la nature de la résistance de l'orga- 
nisme sont très différentes suivant le mode de mesure de la chronaxie que l’on adopte: 

1° Dans les mesures effectuées au moyen des condensateurs, on la suppose connue et indépen- 
dante de l'intensité ; 

2° Lorsqu'on se sert des ondes galvaniques de faibles durées (chronaximètre), on la considère 
comme invariable pour les différents voltages, sans que la connaissance de sa valeur absolue soit 
nécessaire ; 

3° Dans l'évaluation du temps utile, on admet simplement que la variation de la résistance avec 
le temps se produit, le voltage étant constant, d'une manière insensible pour les courants très 
courts que l’on emploie. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. | 44 


210 A. Strohl. — La resistance électrique du corps humain 


Il est incontestable qu'aucune de ces propositions n'est rigoureusement exacte, il n’en est pas 
moins vrai qu’elles présentent des degrés d’approximation très inégaux. En ce qui concerne notam- 
ment la troisième, il paraît peu probable, d’après ce que nous apprennent les courbes de conduc- 
tibilité, que l’erreur introduite, en la considérant comme vérifiée, puisse être bien importante. 

Au contraire, quand on augmente brusquement le voltage, nous savons que la première lecture 
du galvanomètre dénote un accroissement de la résistance. Celle-ci a-t-elle cru rapidement, mais 
d’une manière progressive, jusqu'à cette deuxième valeur, ou y a-t-il eu variation instantanée dans 
la résistance du circuit? La question présente un certain intérêt théorique pour l'explication du 
phénomène. Elle en a un non moins grand au point de vue qui nous occupe ici, car s'il y a une 
véritable discontinuité dans la valeur de la résistance humaine au moment du changement de 
voltage, il ne sera plus permis d'espérer une approximation satisfaisante en supposant la résistance 
invariable, fût-ce seulement pendant les premiers cen- 
tièmes de seconde qui suivent ce changement. 

Une expérience déjà ancienne de GAERTNER (!) tend 
à faire admettre une variation instantanée de la résis- 
tance. D’après cet auteur, l'aiguille d'un galvanomètre 
mis en série avec le corps humain dans le circuit secon- 
daire d’une bobine d'induclion présente une certaine 
déviation qui ne pourrait s'expliquer que par une pré- 
dominance des quantités d'électricité libérées par les 
courants de rupture. Or, rien de pareil ne se produit 
quand on supprime le corps humain du circuit. Il faut 
donc admettre que la résistance de l'organisme baisse 

Fig. 1. — C. Condensateur chargé au potentiel E. brusquement au moment du passage du courant qui 
R, Résistance fixe étalonnée. correspond aux plus fortes différences de potentiel. 
R, Corps humain dont on veut mesurer la résistance. ; x 
Nous devons jouter que la portée de ces expériences a 
été critiquée par plusieurs physiologistes pour lesquels 
l'explication se trouverait dans des contacts imparfaits ne pouvant être franchis que par les cou- 
rants induits de rupture. 

Plus récemment BourGuicnox (2), qui est certainement de tous les expérimentateurs qui ont 
appliqué à l’homme les nouvelles méthodes d’électro-diagnostic, celui qui a le plus justement insisté 
sur la difficulté créée par l’inconstance de la résistance de l'organisme, s'est proposé de mesurer 
cette résistance à l’aide des décharges de condensateurs. 

Voici comment il opère : un condensateur de capacité C (fig. 1) se décharge dans un circuit 
comprenant deux résistances R, et R, montées en dérivation dont l'une, soit R,, est constituée par 
le corps humain dont on veut évaluer la résistance. 


La résistance de l’ensemble est alors Qu et si E est, à chaque instant £, la différence de 
4 0 atg 


potentiel que présentent entre elles les armatures du condensateur, E, la valeur initiale de cette 
grandeur, on aura la relation suivante : 
R, + Re 
E—E,e  R,R, C 


D'où lon déduit facilement les valeurs des intensités I, et 1, dans les deux branches : 


I — Eo Rit Re 

'— R, .R, R, C à 
(1) 

1, Eo, _ Rit Res, 

=R O RRC 


Les quantités écoulées dans chacune des branches au cours de la décharge seront données par 
intégration : 
i æ ECR, 
o= f L= N; 


(1) Citée dans Technique d'Électrophysiologie de G. Weiss, Paris. 

(2) G. BocrGtIGNON. — Mesure de résistance par les décharges de condensateurs, au moyen d'un milli- 
ampèremètre sensible employé comme galvanomètre balistique. Soc. Biol., 17 juin 1916, p. 585. 

Procédé de détermination de la chronaxie chez l'homme à l’aide de décharges de condensateurs. Tech- 
nique. Soc. Biol., 4e juillet 1916, p. 657. 


et les nouvelles methodes d’électrodiagnostic. 211 


(2) 


x ECR 
O, — L, dt = t. \ 
e J. R FR: 


On vérifie aisément que la somme de ces deux quantités est égale à EC qui représente la charge 
du condensateur. | 
En faisant le rapport des deux quantités exprimées par les équations 2 il vient : 


m UTR 


Les quantités Q, et Q, sont déterminées au moyen d'un galvanomètre balistique placé succes- 
sivement dans chacune des branches. Donc si R, est connu on déduit facilement la valeur de R, de 
la relation 5. | 

Q, 


En procédant ainsi, BourGUIGNON a observé que le rapport = s'abaisse quand le potentiel de 


Q: 

charge augmente, et il en conclut à une diminution de la résistance humaine dans ce cas. Il ajoute : 
« La résistance ainsi mesurée avec la décharge de condensateurs est toujours supérieure à celle que 
l’on trouve en se servant de courants continus. » A l'appui de cette proposition, l'on trouve dans le 
travail de BourGticnox des chiffres d'où il ressort que la résistance du corps humain mesurée par 
la méthode des condensateurs est parfois plus du double de celle fournie par le procédé de 
WERTHEIM-SALOMONSON. L'écart est impressionnant, mais nous ne pensons pas cependant qu'il 
convienne de se ranger à la conclusion de l'auteur. 

Il faudrait, pour cela, admettre que la connaissance de la manière dont se partage la décharge 
entre les deux dérivations, nous fournit une mesure de la résistance humaine, correspondant au 
voltage initial de la décharge. Or, il nen est rien. En effet, le plus grand intérêt, selon nous, des 
expériences de BourGtiGNon est de montrer que la résistance varie d'une manière sinon instantanée 
du moins extrêmement rapide avec le voltage. C'est la seule hypothèse, semble-t-il, compatible avec 


ce fait d'observation que le rapport décroit quand le potentiel de charge des condensateurs croît. 
2? 
Mais justement parce que lon est forcé d'admettre que les variations de la résistance suivent de 


très près celle du vollage, doit-on penser qu'il en est de même au cours de la décharge et que, au 
fur et à mesure que la différence de potentiel décroitra 
aux extrémités de R,, celle-ci subira une augmentation de 
résistance simultanée. Ce que l'on mesure, alors, par le Í 
procédé de Bourcuicnon, c'est une valeur de la résistance 
du sujet intermédiaire entre celle qui correspond au vol- 
tage initial et celle relalive: à des voltages très faibles. 
Ainsi l'on s'explique qu'elle diffère tellement de la valeur DEEE Š 
de la résistance déterminée par la méthode de WERTHEIM- 
SALOMONSON (!). Il 

La même critique doit s'appliquer à tous les procédés 
qui emploient les décharges de condensateurs pour la 
mesure de la résistance du corps humain et notamment 
à celui préconisé par CLuzET, dans lequel on effectue 
deux déterminations de ‘la capacité liminaire pour le 
minimum d'énergie libérée, une première fois avec le Fig. 2. 
corps humain seul en circuit, et une deuxième après I. Montage en série. P 
avoir introduit une résistance additionnelle connue. a ES 

En égalant, dans les deux cas, le produit de la résis- R, R.. Rẹ n, ésistancis fixes. 
tance du circuit par la capacité correspondante, on 
obtient une relation où tout est connu sauf la résistance propre du sujet, dont on déduit facilement 
la valeur. 

D'après BourcctigyNon (?), qui a appliqué ce procédé dans le cas où la chronaxie est obtenue 
par la méthode ordinaire de la recherche de la capacité correspondant au voltage double de celui 
du seuil galvanique, l’on trouve autant de valeurs de la résistance du corps humain que l’on exécute 
d'expériences avec des résistances intercalaires différentes. 


R2 


(9 On peut, d'autre part, arriver à démontrer qu'en ne tenant pas comple de la variation de résistance 
qni accompague le changement d'intensité, la méthode de Wertheim-Salomonson conduit à une valeur trop 
faible de la résistance, ce qui ne peut que contribuer à augmenter l'écart observé. 

() G. BOURGUIGNON. — Les procédés :modernes d'électrodiagnastie des nerfs moteurs et des muscles. 
Journal de Radiologie et d'Electrologie, t. 1, n° 9, Mai 1915. p. 510-5932. 


212 A. Strohl. — La resistance électrique du corps humain 


S'il faut renoncer à l'espoir de pouvoir considérer la résistance de l'organisme comme variant 
de quantités assez faibles pour être négligeables quand on double le voltage, opération qui est 
nécessaire dans tous les procédés de mesure de la chronaxie, du moins doit-on s'efforcer de réduire 
au minimum l'influence de ces variations. La manière la plus simple consiste à introduire dans le 
circuit des résistances constantes métalliques ou liquides, afin que la résistance organique ne soit 
plus qu’une fraction de la résistance totale. Plus cette fraction sera petite, moins les variations de 
la résistance du sujet influeront sur l’inten- 
sité du courant. Ce procédé donne les meil- 
leurs résultats en physiologie expérimentale 
où l’on ajoute à la préparation neuro-mus- 
culaire des résistances pouvant aller jus- 
qu’à 100 000 w. 

Le circuit peut se réaliser de différentes 
manières: l’on peut mettre simplement les 
résistances additionnelles en série avec la 
résistance organique (fig. 2, i ou bien effec- 
tuer un montage mixte en dérivation et en 
série analogue à celui que reproduit la 
figure ?, II, dans lequel S est la résistance 
variable comprise entre les deux électrodes 
et R, R,, Ra des résistances constantes. 

Malheureusement, lefficacité de tels 
procédés se trouve réduite quand on les 
applique à l'exploration électrique chez 


O Si > l'homme, du fait que la présence du revê- 
Fig. 3. — Courbes des intensités à travers le sujet en fonction tement cutané élève la résistance dans de 
de la résistance de l'organisme. grandes proportions, et aussi parce que 

I. Pour le montage en série (fig. 2, D. l'excitation à {travers la peau étant moins 


lI. Pour le montage mixte (fig. 2, I). , 3 | 
localisée il est nécessaire d'employer des 


courants excitateurs notablement plus forts. 

Néanmoins, en utilisant un montage semblable à celui de la figure 2, 1I, dans lequel R vaut 4000 w, 
R, 10000 w et R, de 7000 à 11000 w, Bourguignon est arrivé à effectuer des mesures de chronaxie 
qui sont incontestablement les plus précises qu’on ait jamais 
réalisées en physiologie humaine, et l'ont amené à énoncer sa C 
loi remarquable sur l'isochronaxie des muscles ayant même 
fonction et même origine radiculaire. lIl convient, à ce propos, 
de faire observer que l'installation de cet expérimentateur 
comporte une batterie d’accumulateurs dont la tension peut 


atteindre 200 volts 

Vu l'importance pratique de la question, nous croyons qu'il | O 
n’est pas dépourvu d'intérêt de préciser les avantages res- R2 
pectifs des différentes sortes de montage et d'essayer de 
déterminer la disposition optima à donner aux divers éléments 
du circuit, suivant le but que l’on se propose. 

Toutes les fois que l'on désirera réduire au minimum, 
pour un voltage donné, l'influence des variations de la résis- 
tance du corps humain sur l'intensité qui traverse le sujet, ce 
qui revient à se rapprocher le plus possible de la proportion- R: 

nalité entre cette intensité et la différence de poean agis- Fig. 4 — Montage permettant d'introduire 

sant aux extrémités du circuit, le montage en série (fig. 2, I) est dans E Hs Ro de pu 
le procédé de choix. Nous reproduisons ci-contre (fig. 3) les soit l'ensemble des résistances R, + S et R, 
courbes représentant les valeurs de l'intensité dans la branche €" rivation. 
du sujet, pour les deux montages en série (courbe I) et mixte 
(courbe Il); avec le même voltage dans les deux cas. On a choisi la résistance r telle que les inten- 
sités soient égales pour une certaine valeur $,, de la résistance du sujet. On se rend compte de suite 
que la courbe I se rapproche plus que la courbe Il d’une horizontale qui, elle, traduirait une 
constance parfaite de l'intensité, quelles que soient les valeurs de S, condition limite évidemment 
irréalisable dans la pratique. 

Le montage en série est donc le meilleur pour l’application de la loi d'Ohm au circuit. Mais il 
ne dispense pas de la mesure de la résistance totale dont la connaissance, nous l'avons vu, est 
nécessaire pour la détermination de la chronaxie par les décharges de condensateurs. 


et les nouvelles methodes délectrodiagnostic. 213 


La dérivation R, a justement pour rôle de pouvoir négliger la valeur de S dans l'évaluation de 
la résistance totale. Mais ce but ne peut-il être atteint sans perdre les avantages du montage en 
série ? | 

Observons, tout d'abord, qu'une intensité donnée dans la branche du sujet, celle par exemple qui 
correspond au seuil galvanique, s’obtiendra avec le même voltage E de la source que la résistance 
S+ R, soit seule en circuit ou qu’on y ajoute la dérivation R, (fig. 4). Si, ensuite, dans le but de 
déterminer la chronaxie, lon fait passer la décharge d'un condensateur chargé au potentiel 2 E, 
d'abord dans la branche du sujet seule, puis dans l’ensemble de la dérivation, l'intensité initiale, à 
travers le sujet, sera la même dans les deux cas. Seulement le courant décroîtra plus vite lorsque 
la résistance totale est diminuée par l’adjonction de la dérivation. Si la décharge est liminaire 
quand elle passe tout entière à travers S, elle sera inefficace quand elle se partagera entre S + R,etR, 
et pour atteindre de nouveau le seuil il sera nécessaire d'augmenter la capacité du condensateur. 
Par conséquent, l'addition d’une dérivation ne change rien à la valeur du potentiel de charge du 
condensateur dans la détermination de la chronaxie; en outre elle ne modifie également rien à la 
manière dont les variations de S retentissent sur l'intensité du courant dans la branche du sujet. 

En somme, nous voyons qu'au point de vue chronaximétrique, les conséquences de l'association 
au corps humain d’une résistance supplémentaire seront bien différentes suivant la manière dont 
elle sera faite; en série elle obligera à élever le potentiel de la source tout en augmentant l'indé- 
pendance de l'intensité vis-à-vis des variations de la résistance organique; en dérivation elle 
nécessitera l’accroissement de la capacité du condensateur, tout en contribuant à rendre la résis- 
tance totale plus constante quelle que soit celle du sujet. 

Quant au montage mixte, il est moins avantageux en ce qui concerne la proportionnalité des 
intensités aux voltages que le montage en série simple, et nous pensons que la résistance R 
(fig. 2, Il) devrait ètre supprimée. 

La manière rationnelle d'établir un circuit en vue de la mesure de la chronaxie devra donc 
s'adapter au procédé employé. Lorsqu'on emploie les courants continus, il convient d'utiliser le 
montage en série car la valeur absolue de la résistance du circuit n'intervient pas dans les calculs, 
et seule la constance de la résistance de la branche du sujet pour les différents voltages importe. 
Au contraire, si l’on se sert des condensateurs, la résistance totale du circuit doit être connue et si 
l'on ne veut pas s'astreindre à une détermination, qui est d'ailleurs impossible, comme nous 
l'avons établi, à cause de la nature des courants, il faudra avoir recours au montage en dérivation. 
On commencera alors par ajouter, en série avec le sujet, une résistance fixe R, de manière que 
les variations de la résistance ainsi constituée reste dans les limites voulues sous l'influence de 
l'augmentation de l'intensité du courant, en tenant compte du voltage dont on dispose. Puis, on 
ajoutera, sur l’ensemble, une dérivation R, telle que la résistance totale puisse être connue avec 
une approximation suffisante quelle que soit la résistance propre du sujet. 

La variabilité de la résistance humaine suivant l'intensité du courant qui la traverse est la 
principale difficulté que l'on rencontre dans l'application à la clinique des nouvelles méthodes d'élec- 
trodiagnostic. Si l’on veut conserver à ces méthodes la supériorité qu’elles tiennent de la précision 
de leurs indications, il importe d'éliminer une pareille cause d'erreur. 

Peut-être arrivera-t-on un jour, grâce à la connaissance du mécanisme suivant lequel s’opèrent 
ces modifications de la résistance de l’organisme à maintenir celle-ci constante lorsque l'on double 
l'intensité. Actuellement il semble que le seul moyen consiste à mettre en circuit, avec le sujet, des 
résistances additionnelles fixes. Nous venons de démontrer que cette association ne doit pas être 
réalisée au hasard mais d’après certains principes et différemment suivant les cas. 

En outre, les résultats seront d'autant meilleurs que l’on aura à sa disposition une source à 
potentiel plus élevé. A ce point de vue les installations en usage sont en général insuffisantes ct 
elles devront être modifiées pour s'adapter aux procédés modernes d’exploration électriques. 


RESUME 


The human body, from the point of view of electrical resistance, cannot be compared to a resistance 
obeying the law of Ohm : this law depends on the anterior value of the current, which has passed throughit. 
This state can in a sense be compared to the magnetic permeability of iron, which depends on the anterior 
state of the field. In the modern methods of electrodiagnosis (chronaxy, condensers), one must eliminate : 
the causes of error due to our ignorance of their exart value. It is possible to do this by adding to the 
circuit, in serie or in tension, a very great supplementary Fes Ace, of known value, of which the human 
body is merely a minute fraction. 


LE SERVICE DE RADIOLOGIE ET DE BALNÉO-PHYSIOTHÉRAPIE 
DE L'HÔPITAL CIVIL DE STRASBOURG 


Par le D' A. GUNSETT 


Chef de Service. 


i 


L'hôpital civil de Strasbourg formait de tout temps la limite sud-ouest de la ville. Les 
remparts passaient tout près de lui et l'encerclaient étroitement. Une vieille tour gothique, 
percée par une étroite porte, ferme l'entrée de la ville de ce côté. Elle est adossée tout contre 
l'hôpital lui-même. Les remparts des fortifications boches ne se trouvaient que quelques mètres 
plus loin. 

La démolition de ces remparts, concédée après de longues luttes par l'autorité militaire 
boche, permit enfin à l'hôpital de respirer et de s'agrandir. Tous ses services étouffaient jus- 
qu'alors dans de vieilles constructions datant de plusieurs siècles. Les remparts disparus, 
l'hôpital s'empressa de se moderniser et de faire des constructions nouvelles qui lui étaient 
absolument indispensables. En même temps l'université, profitant du terrain dont on disposait 
maintenant, agrandissait une partie de ses cliniques eten construisit de nouvelles. C’est ainsi 
que les dernières années avant la guerre virent s'élever une vaste cité de bâtiments et de pavil- 
lons portant malheureusement par trop visiblement la marque de fabrique boche : le style 
Munich y règne en effet en souverain maître. Certes les Boches ne croyaient pas alors que, les 
travaux à peine achevés, le drapeau tricolore flotterait sur toute cette cilé et que les vieux 
pensionnaires de l'asile des vieillards faisant partie de l'hôpital, tous des vétérans français 
de 1870, pourraient saluer, les larmes aux yeux, les vainqueurs de la grande guerre. Ces braves 
espéraient, comme nous tous, qu'un jour la mère patrie reviendrait à nous, mais personne 
n’osait placer la réalisation de ce beau rêve dans un avenir si proche. Il est réalisé maintenant ; 
de la plus haute tour de l'hôpital, d'où le regard aperçoit les rives du Rhin et la forêt Noire, 
flotte le drapeau de la France qui semble défier l'ennemi au loin. 

Pour ses services de médecine interne et de chirurgie l'hôpital civil construisit deux vastes 
bâtiments contigus. Ces derniers sont en communication avec deux bâtiments symétriques, 
reliés entre eux par une galerie vitrée. L'un de ces bâtiments renferme le service de radiologie, 
l’autre le service de balnéo-physivthérapie, c'est-à-dire d’hydro-, d’électro- et de mécanothéra- 
pie. Une construction en forme de rotonde lui est adjacente et contient, dans une grande salle 
ronde, tout l'appareillage du service balnéologique. Les toits des deux bâtiments sont aménagés ' 
comme galeries pour cure solaire, l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes; des installa- 
tions de douches complètent ce solarium. 


LE SERVICE DE RADIOLOGIE 


Le rez-de-chaussée de l'aile qui renferme ce service contient les chambres destinées au 
personnel, assistants, infirmières, etc. Ces chambres sont toutefois aménagées de façon à 
pouvoir servir, si le besoin devait s’en faire sentir, comme salles de radiographie ou de radio- 
thérapie supplémentaires. Le service entier est du reste compris comme centre radiologique de 
l'hôpital civil et des cliniques réunis. Chaque service, soil de l'hôpital, soit des cliniques 
universitaires, a son cabinet radiologique qui est très bien monté et sert pour la radioscopie, la 
radiographie et radiothérapie ordinaires. Ce n’est que dans des cas spéciaux que les différents 
services ont recours au centre radiologique. 

Le premier étage contient une salle-bibliothèque pour la collection de plaques radiogra- 
phiques, une salle de radiographie, la chambre noire avec appareil à développer automatique, 


A. Gunsett. 215 


une petite chambre contiguë pour les plaques neuves et les écrans renforçateurs, une salle de 
radiothérapie, une cuisine pour les préparations bismuthées et un bureau contenant les néga- 
toscopes, le stéréoscope de Wheatson et un bel appareil photographique. 

La salle de radiographie contient 1° deux appareils générateurs de rayons X : a) une grande 
bobine de Polyphos de Munich avec interrupteur Wehnelt-Simon. Trois pointes Wehnelt servent 
pour les hautes intensités et les instantanés à plus de 100 MA, une pointe Wehnelt pour la 
radiographie rapide et quatre pointes Simon servent pour la radioscopie; b) un contact tour- 
nant de Siemens et Halske, qui avait été cassé pendant la guerre, puis réparé à Berlin. Au 
retour il avait été mal monté et ne fonctionnait pas. Grâce à l'intervention heureuse de M. Gallot 
et de son ingénieur M. Saget, qui le remirent en état en quelques heures, il fonctionne à nou- 
veau. Nous sommes du reste très reconnaissants, en Alsace, à M. Gallot de s'être mis à notre 
disposition pour la réparation des appareils boches. Sans lui, nous étions obligés de remplacer 
notre matériel au moindre accident. 

2 Un appareil pour orthodiagraphie en position couchée, fabriqué également par Polyphos 
(système Moritz); 3° Le châssis porte-ampoule de Wenckebach fabriqué par Siemens et Halske, 
servant surtout Don la téléradiographie. Il n'a absolument rien de particulier et correspond 
aux châssis ordinaires français ; 4° une table radiologique avec trochoscope fabriquée également 
par Polyphos. Le maniement n’en est pas commode, le déplacement de l'ampoule ne se faisant 
pas assez facilement; 5° un pied support porte-ampoule de Polyphos, copié sur celui de Drault 
ou de Gaiffe, mais bien plus lourd et d’un mécanisme moins précis. En somme, tous ces 
appareils n'ont rien de particulier, ils ne valent certainement pas les appareils français qu'ils 
copient en partie. Ce qui surprend surtout, c'estle manque de précision dans le mécanisme des 
localisateurs qui sont, pour la plupart, d'un primitif incompréhensible, si on les compare aux 
localisateurs français. Le cabinet de radiographie contient en plus tous les accessoires néces- 
saires pour la radiographie et la radioscopie. 

Les tubes qu'on y employait étaient des tubes Muller à anticathode à eau pour la radiosco- 
pie, auxquels on a substitué plus tard le tube Muller à anticathode à eau bouillante. Pour la 
radiographie on se servait de tubes Gundelach et de tubes Muller à anticathode en tungstène 
pouvant donner des intensilés de plus de 100 milliampères pour l’inslantané. Mentionnons encore 
qu'un tube Coolidge de la fabrique Siemens et Halske avait été en usage pendant un certain 
temps. Ce tube semble avoir très mal fonctionné: il se trouve en ce moment encore en répara- 
tion à Hambourg. La maison Pilon vient de nous fournir le sien. 

La salle de radiothérapie contient également deux appareils générateurs de rayons X: 4° un 
appareil Apex (bobine-interrupteur à diélectrique gazeux) de Reiniger, Gebbert et Schall. C’est 
l'interrupteur de Ropiquet impudemment copié par celte maison et un transformateur égale- 
ment imité de celui de Ropiquet, mais de très mauvaise fabrication surtout en ce qui concerne 
la matière isolante. En 1912, l'Allemagne ne possédait pas encore d’interrupteur à diélectrique 
gazeux. Fin 1912 la fabrique Reiniger, Gebbert et Schall envoya deux de ses ingénieurs en 
France pour faire de l’'espionnage industriel: ils rapportèrent entre autres l'interrupteur à gaz. 
Fin 1913, Reiniger lança son premier interrupteur à gaz copié sur celui de Ropiquet et depuis 
chaque maison boche fabrique le sien : en Allemagne, personne n'en soupçonne la provenance 
française qu'on a soigneusement caché à l'acheteur. 

Comme tubes pour radiothérapie, on utilisait dans ces derniers temps presque gois e 
ment des tubes Muller à anticathode à eau bouillante. Le récipient anticathodique est en métal: 
on les remplit d'eau chaude et dès que l’ébullition commence, le tube reste absolument constant. 
Les lecteurs du Journal de Radiologie savent que c'est également une idée française qui a 
inspiré la construction de ces tubes (Belot). L'exécution par la maison Muller a du reste été 
parfaite, car ces tubes fonctionnent pendant des heures à un régime de 2 1/2 à 5 milliampères 
et plus, en émettant des rayons N° 8 Benoist. C'est ainsi que j'ai encore en ce moment en usage 
un de ces tubes qui est en marche depuis l'armistice et qui fonctionne cinq heures par jour. Il 
est vrai que l'emploi de plus en plus répandu du tube Coolidge en radiothérapie rend ce tube 
boche absolumeut superflu. 

Quant aux pieds-supports pour radiothérapie, il faut répéter ce que nous avons dit pour la 
radiographie : ils sont trop difficiles à manier et manquent de précision ou encore, ce qui est 
souvent le cas pour les pieds-supports de radiothérapie, ils sont trop légers et leur stabilité est 
alors tout à fait insuffisante. 


216 Le Service de Radiologie de l'hépital civil de Strasbourg. 


La salle contient encore un second transformateur avec interrupteur à gaz, construit par 
Siemens et Halske spécialement pour le tube Coolidge. Cet appareil est tout neuf et venait 
seulement d’être installé lors de l'armistice. 

Si l’appareillage de cette salle est bien compris, la on du personnel est par contre 
absolument insuffisante et doit être complétée sans délai. Nous avons projeté une séparation 
complète du malade, donc du tube, et du personnel par une paroi en bois blindée à l'aide de 
plaques de plomb laissant des fenêtres en verre plombifère suffisamment grandes pour observer 
le tube et le malade, ou, mieux encore, en plaçant le personnel dans la chambre voisine, des 
fenêtres en verre plombifères étant aménagées dans le mur de séparation. 

ll faut encore mentionner que le service dispose d'une quantité considérable de radium, 
plus de 550 milligrammes. 


LE SERVICE DE BALNÉO-PHYSIOTHÉRAPIE 


Dans ce service se font les applications d’hydro-, d’électro- et de mécanothérapie, les bains 
d’air chaud et les inhalations médicamenteuses. Toutes ces installations sont merveilleusement 
comprises et font penser à des services balnéothérapiques de villes d’eau. ll n’y a que l'électro- 
thérapie qui laisse à désirer, car elle est réduite au bain à quatre cellules de Schnee, à la dia- 
thermie et à la d'Arsonvalisation, cette dernière étant du reste logée, comme de naturel, dans 
la salle de radiothérapie. 

Si l’on passe du service de radiothérapie à celui de haince ni toitérane on longe au 
premier étage tout d'abord une série de salles dont l’une contient les appareils à air chaud pour 
les sudations locales, chauffés électriquement à l’aide de rhéostats; la seconde est réservée à la 
diathermie — il n’y a du reste aucun appareil pour les applications générales de diathermie; la 
troisième est aménagée pour les inhalations d’émanation de Radium (elle est du reste condam- 
née à un éternel abandon, ces applications ayant perdu la vogue qu’elles avaient, il y a quelques 
années en Allemagne); la quatrième, la salle Wasmath, sert pour les inhalations d’eau salée 
vaporisée à l'aide d'air comprimé. Elles ont leur indication dans certaines maladies des voies 
respiratoires. La cinquième salle enfin contient une dizaine d'appareils pour les inhalations 
médicamenteuses. 

L'ascenseur nous descend au rez-de-chaussée et nous entrons dans la grande salle ronde 
contenue dans le bäliment en forme de rotonde dont nous parlions au début. Cette immense 
salle est d’un aspect très imposant avec ses colonnes et ses murs recouverts de marbre blanc, 
ses vitres d'un beau bleu et sa piscine qui en occupe le milieu. Les plaques de marbre blanc 
qui recouvrent le mur semblent d'un luxe inouï surtout pour un bain destiné à des malades 
d'hôpital. Pourtant le surplus de dépense occasionnée par l'emploi de ce matériel est largement 
compensé par la facilité de l'entretien et par le fait que le marbre est presque inaltérable, tandis 
que tout autre matériel est condamné à tomber rapidement en ruine dans une atmosphère 
surchauffée et toujours humide. 

Tout autour du mur de cette salle se trouvent les baignoires pour les différents bains 
médicamenteux (salins, à l'oxygène, carbogazeux), les bains électriques, les appareils de suda- 
tion les plus modernes et les douches de tout modèle. Un bain turc y est également aménagé. 
Il se compose d'une chambre à air chaud et d'une chambre à vapeur d’eau. Le malade, après 
avoir passé par les piscines, la douche et le massage, entre dans la salle de repos qui contient 
une vingtaine de chaises longues. Malheureusement l’art munichois a également eu son entrée 
dans cette salle qui en porte des marques trop visibles. 

Deux salles sont encore aménagées pour les bains de sable chaud et de boue volcanique. 

Enfin nous arrivons à la salle de mécanothérapie, extrêmement bien fournie, qui contient 
tous les appareils nécessaires à la gymnastique médicale et à la mobilisation des membres. 

Cette installation de physiothérapie est très belle et peut servir de modèle à toutes les 
installations similaires. Les frais n’en ont du reste pas été exagérés et n'ont pas dépassé 
500 000 marks. Le service de radiologie, de son côté, a coûté la somme de 161 000 marks, l’appa- 
reillage compris. 


NOTES DE PRATIQUE 


A PROPOS DU TRAITEMENT DE CERTAINES RADIODERMITES 
CHRONIQUES PROFESSIONNELLES 


PAR LES APPLICATIONS DE NEIGE CARBONIQUE 


Par PAUL AUBOURG 


Un de nos collègues nous communique son auto-observation d’une radiodermite chronique 
guérie par les applications de neige carbonique: il nous paraît intéressant et pratiquement 
utile de publier ce cas, au moment où le nombre considérable des examens radioscopiques 
peut, chez de nombreux radiologistes, déterminer des lésions à tendances chroniques ou 
exagérer des lésions déjà existantes. 


* 
x y 


Radiologiste exerçant depuis 15 années et dès le début ayant employé les moyens de pro- 
lection alors en usage, au fur et à mesure de leur apparition, et tous les perfectionnements 
nouveaux (cupules épaisses, gants, verres protecteurs, lunettes, etc.). Tous les examens 
radioscopiques faits avec des gants; depuis l'application des gants de M. MÉxarp, le gant de 
la main gauche étant doublé d'une épaisseur de tissu opaque : donc un double gant pour la 
main gauche. Tendance à faire les radioscopies les plus rapides, à éviter le plus possible les 
prises d'orthodiagrammes pour les remplacer par des téléradioscopies ou des téléradiographies. 
Aucun acte photographique direct. 

Deux ans avant la guerre, apparilion de lésions chroniques sur les deux mains, surtout la 
gauche, plus encore sur la face dorsale de l'index gauche. Très bon état général; formule 
sanguine tout à fait normale. (Examen de AUBERTIN). 

Les deux premières années de la guerre, nombre considérable de radioscopies pour corps 
étrangers; examens beaucoup plus longs que d'ordinaire augmentés par le nombre des méde- 
cins désirant avoir la vision radioscopique, les manœuvres pour les localisations, les recherches 
des corps étrangers sous le contrôle direct de l'écran, avant l'emploi de la méthode OMBRÉDANNE- 
Lepoux-LeBarp. Séances très longues dans des pièces souvent petites. Près de 6000 examens 
de blessés, plus de 4000 extractions de corps étrangers. 

En Octobre 1916, les lésions de radiodermite chronique se présentent sous deux formes : 

1° Des lésions à type exubérant, sortes de verrues cornées, douloureuses à la pression, 
saignant parfois, du volume moyen des verrucs ; 

2 Des lésions à type térébrant, très douloureuses par instants, sortes de petites cupules, 
de maux perforants. Pas de troubles trophiques des ongles; pigmentation de la peau, douleurs 
la nuit, surtout quand une trentaine d’examens radioscopiques avaient été pratiqués dans la 
journée. Très bon état général, pas de modification de la formule sanguine. 

Sur le conseil excellent de M. TiiBiERGE, médecin de l'Hôpital Saint-Louis, le traitement 
consista en application de neige carbonique. Chaque mois, en une seule séance, une, deux ou 
trois lésions furent traitées par une application forte, durant 40 secondes, d'un crayon de neige 
carbonique, taillé de surface légèrement supérieure à la lésion. Immédiatement après la séance, 
application de sous-nitrate de bismuth et mise en place d'un pansement de gaze stérilisée et 
d'une bande; ce pansement fut laissé en place, sans y toucher, un minimum de 10 et parfois 
15 Jours. 

Vers le 10° jour après l'application de neige carbonique, apparition d’une escarre avec liseré 
épidermique très nettement marqué. Chute de l’escarre du 15° au 17° jour, par détachement 


218 Paul Aubourg. 


spontané ou parfois provoqué. Au-dessous de lescarre, apparition d'une cicatrice d'abord 
mince, rayonnée, puis se confondant progressivement avec la peau environnante pour, au bout 
de deux mois, ne laisser aucune cicatrice apparente, Durant tout le traitement, application 
pour la nuit, de topique calmant gras, sur toute la surface des deux mains. 

Du mois d'Octobre 1916 à Novembre 1917, 25 lésions de la peau furent ainsi traitées. 
Dans 21 cas, la guérison a été normale, sans incidents. Dans 1 cas, légère suppuration vite 
enrayée par des pansements au chlorure de magnésium suivant la formule de Pierre Delbet. 
Dans un autre cas, une récidive eut lieu au bout de trois mois au niveau d'une verrue traitée et 
disparue sur un pli de flexion de l'index ; cette récidive eul une marche galopante; en quelques 
jours apparut un gros bourgeon verruqueux, aussitôt traité et rapidement cicatrisé. 

Enfin il est à signaler qu’une verrue cornée à lype épithélial existait au niveau du bord 
cubital de l'avant-bras gauche: cette lésion était certainement celle qui avait le plus mauvais 
aspect, si bien que M. TiBiERGE en avait conseillé l'exérèse chirurgicale. Or au cours du trai- 
tement, cette lésion a disparu spontanément, sans aucune application de neige carbonique, 
sans aucun traitement. 

Au résumé, en une année, des lésions de radiodermite chronique à type exubérant et à type 
térébrant ont complètement disparu et swivant l'expression de M. THBiErGe, il faudrait regarder 
de très près pour reconnaître les mains d'un radiologiste. 


* 
x xy 


De cette observation, si instructive pour nos collègues radiologistes, il nous paraît capital 
de retenir : , 

4° La nécessité de recourir aux moyens de protection les plus rigoureux. Encore faut-il 
ajouter que les filtres protecteurs n'ont rien d'absolu : toujours passe une petite quantité de 
rayonnement. Et comme les doses sont accumulatives, les accidents peuvent devenir fonction 
du nombre des radioscopies pratiquées (lire à ce sujet les si sages conseils sur la protection des 
médecins radiologistes, compte rendu des séances du VII? Congrès international de Radiologie, 
Lyon, Juillet 1914, publiées par les soins de M. le Professeur CLuzer, résumé de M. Noir, 
pages 56-64, Rey, éditeur à Lyon). | 

2° L’excellence du traitement par les applications de neige carbonique, tel que M. THiBiercE 
l'a conseillé à notre collègue, traitement qui n’est pas très douloureux, ne gène pas la pratique 
de la radiologie, et permet de guérir des lésions douloureuses, d'évolution progressive et 
jusqu'ici sans médications aussi simples. Reste la question des récidives : elles semblent, après 
une année, exceplionnelles ; une nouvelle application sur la récidive pourra amener la guérison 
complète. 


LA RADIOGRAPHIE 
DE LÉSIONS SUSPECTES DE LA COLONNE VERTÉBRALE 
PAR LA MÉTHODE LATÉRALE 


Par H. C. GAGE, O0. I. P. 


De toutes les opérations radiologiques difficiles à réussir, la manipulation du sujel et la 
radiographie de ses plaies, en présence d’une lésion vertébrale probable, sont d'une difficulté 
extrême. Les lésions les plus importantes sont d'habitude faciles à démontrer au moyen de 
clichés stéréoscopiques antério-postérieurs; ici il s’agit plutôt des cas douteux, dans lesquels 
le Lableau clinique permet de soupconner une lésion plus ou moins sévère de la moelle épinière 
ou des racines nerveuses. 

Les cas en question présentent toujours un problème compliqué. Le plus souvent la 
lésion vertébrale se trouve accompagnée de plaies du dos, quelquefois peu importantes, fré- 
quemment assez étendues, qui peuvent faire beaucoup souffrir le blessé, s'il est mis à plat sur 


Fis. 1. 


Fig. 2. 


une table de rayons X, ct gènent sa manipulation; en outre, il y a un réel danger à mettre de 
tels blessés sur le côté, position habituellement nécessaire à la radiographie latérale. Évidem- 
menl, cette manière d'opérer laisse beaucoup à désirer, mais il est néanmoins nécessaire dans 
presque tous les cas de ce genre d'en obtenir des vues latérales avant de pouvoir prendre une 
décision définitive. Quel radiologiste ne sait combien d'aide est nécessaire pour le maniement 
de tels malades, tout à fait incapables de se mouvoir eux-mèmes, combien de temps est requis 
el combien de fois il a fallu désorganiser le travail de toute une matinée pour l’accomplir? Au 
front il arrive souvent que les cas de cette nature soient seulement radiographiés antério-posté- 
rieurement, laissant ainsi aux hôpitaux de l'arrière le soin de prendre un cliché latéral; ceci 
n’est pas toujours possible, quand il y a un gros arrivage de blessés. Il est permis d'admettre 
que dans l'intérêt de l'ensemble des blessés, cet étal de choses soit pour ainsi dire inévitable, 
mais tout le monde sait combien il est nu:sible au blessé en cause. 

La suggestion que je vais offrir devrait considérablement améliorer cette condition; elle 
permettrait de prendre des vues stéréoscopiques latérales aussi facilement et aussi rapidement 
que les vues antério-postérieures, ne nécessiterait ni manipulation ni aides et éviterait au 
blessé tout risque et toute douleur. 


220 H. C. Gage. — La radiographie des lésions suspectes 


D'abord, pour le transport de tous les blessés à mon service de rayons X, j'ai fait adopter 
un modèle spécial de brancard (voir fig. 1), dont le cadre est formé de deux longues perches 
tenues écartées au moyen de barres de fer, munies d’anneaux et attachées aux perches par des 
chevilles; une forte toile, très tendue, couvre ce cadre. On se procure facilement ces brancards, 
et dans certains hôpitaux ils sont employés couramment. On place le blessé avec la plus grande 
facilité sur un brancard de ce genre ; on retire une des perches, on glisse la toile sous le blessé 
de la même façon qu’une alèze, et on replace la perche ; on peut aussi rouler les deux bords du 
drap de dessous et transférer drap et malade ensemble. Cette dernière est nolre façon de pro- 
céder habituelle. 

Je dois faire remarquer, cependant, que les brancards de ce type que l’on trouve générale- 
ment dans le commerce ne sont pas assez larges, n'ayant habituellement que 60 cm. de largeur, 
tandis qu'il faut 70 ou même 75 cm. de largeur pour un homme fort. Néanmoins, malgré les 


Fig. 3. — Vue latérale de la colonne vertébrale et de l'articulation scapulaire. — Position normale. 


Fig. t. — La même. — Épaules soulevées par le brancard en hamac. 


difficultés rencontrées en temps de guerre, on peut faire faire sur mesure les barres et les toiles 
nécessaires et aux dimensions voulues. 

Sur la figure 2 on voit deux cadres en bois : A, B, solidement construits en vue de suppor- 
ter le brancard par ses deux extrémités. Les supports verticaux de chaque côté dépassent la 
planche supérieure d'environ 6 cm., afin d'empêcher les poignées du brancard de glisser. Cha- 
cun de ces deux suppports est placé à un bout de la table de radiographie; brancard et blessé 
y sont posés ensemble dès leur arrivée dans la salle; les chevilles sont ensuite retirées, les 
barres de fer enlevées, et les perches se rapprochent doucement. Le blessé se trouve mainte- 
nant suspendu dans un hamac de toile solide; cette dernière va se modeler à la courbe de la 
colonne vertébrale. 

Le blessé ainsi installé, on place la plaque au-dessous de lui dans la position désirée: on 
la déplace facilement et, si nécessaire, on peut la suréléver, pour prendre les vues antéro-pos- 
iérieures, au moyen d’un livre ou autre objet quelconque, jusqu’à ce qu'elle soil en contact avec 
le corps. 

Pour les vues latérales, il ny a pas besoin de changer la position du blessé; il suffit de 
placer le porte-ampoule d’un côté et la plaque de l'autre. 

Pour radiographier les vertèbres thoraciques supérieures, on fait lever es bras sur la tête, 
on met le tube au point à travers l’aisselle; mais au cas où une fracture de l’'aumérus rend impos- 
sible celte manière de procéder, on verra aux figures 3 et 4 que la même pression du hamac 


de la colonne vertebrale par la methode laterale. 221 


fait avancer suffisamment les humérus et les épaules, seul le bord de omoplate S'interposant 
entre les vertèbres et la plaque. Cet avantage est d'une grande utilité et rien que cela devrait 
faire adopter ce brancard, même si l'objection de mettre le blessé sur le côté n'existait pas. 

De cette façon la colonne vertébrale peut être radiographiée, si on le désire, sans aucun 
mouvement du blessé, el la prise des vues latérales ne demande pas plus de temps que celle 
des vues antéro-postérieures. Toutefois, avant de prendre une vue latérale, on doit placer, en 
contact avec le brancard , le long du dos du blessé et dans la région à radiographier, un long 
sac de sable en forme de saucisse, qui marquera les contours des apophyses vertébrales. Ceci 
remédie en grande partie à l’«halation» qui abime le détail de la partie postérieure des vertèbres 
et cela constitue un grand avantage. | 

Les films Eastman « duplitised », employés entre deux écrans renforcateurs sans grain, 
m'ont donné les meilleurs résultats; ils rendent très nettement les détails, sans «halation», et 
marquent bien les contrastes. Afin d'obtenir les détails très nets, la distance entre l'anti-cathode 
et la plaque doit être assez étendue, ce qui, en outre, réduit la déformation. Avec les films 
en queslion ceci est possible avec une installation de puissance médiocre. Un long diaphragme 
tubulaire doit être employé chaque fois qu'on peut localiser suffisamment la lésion. 

Lorsqu'un blessé arrive à la radiographie avec la seule indication : « Radiographie dos », 
il est souvent très difficile de savoir la nature exacte de la localisation désirée. surtout dans le 
cas de broiement ou quand un corps étranger a pénétré de telle façon qu'il a dégarni la région 
en question, causant une plaie d'une étendue importante. Il est d'autant plus décourageant de 
recevoir une demande de ce genre au moment d'un gros arrivage de blessés. Or, cette difficulté 
ne devrait pas exister. [lest toujours possible d'indiquer à peu près de quelle partie de la colonne 
vertébrale il s'agit; sinon, on peut du moins demander la localisation de la partie la plus pro- 
fonde d'une plaie très étendue. D'ailleurs, quand il existe une plaie de sortie, le fait devrait être 
mentionné. Le médecin ou aide chargé d'établir la fiche de demande de localisation n'est pas 
sans connaitre ces faits qui ont une importance capitale pour permettre au radiologiste de savoir 
dans quelle partie de la colonne vertébrale, l'endroit à examiner est situé. 

En présence de renseignements complets, dans les cas où l'entrée el la sorlie du projec- 
tile sont connus, le radiologisie imagine une ligne allant de l'une à l’autre plaie : il lui est possible 
de localiser la lésion à 5 ou 4 vertèbres près. Si le corps étranger esl retenu, il est facile de 
localiser par une des méthodes fluoroscopiques rapides, d'en noter le niveau et la profondeur, 
et ensuite d'imaginer une ligne allant de la plaie au projectile, pour arriver à la même conclu- 
sion. Naturellement, si l’on peut disposer du temps nécessaire, on peut reconstituer le chemin 
du projectile à l’aide de diagrammes anatomiques, et ainsi obtenir des informations du plus 
grand intérêt; mais le simple procédé décrit ci-dessus suffit pour se procurer les vues essen- 
lielles. 


NOTES DE RADIOLOGIE DE GUERRE 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE RADIOGRAPHIQUE ET AU REPÉRAGE 
DES ESQUILLES INTRACRANIENNES 


Médecin Aide-Major de 2° classe, Raphaël PECKER. 


Affecté comme radiographe au Centre ae Chirurgie nerveuse de la N° Armée, dirigé par M. le 
Médecin-major Villandre, nous avons eu l'occasion de pratiquer de nombreuses recherches 
d'esquilles intracrâniennes, et nous voulons exposer la technique que nous avons suivie. 

Partant de ce principe que l'extraction primitive des esquilles doit être la règle, nous nous 
sommes attachés à répondre aux questions : 1° Y a-t-il des esquilles? 2° Quel est leur siège ana- 


tomique ? 
Les esquilles n'étant pas visibles à la radioscopie, nous utilisons la oh 
Prise du cliché. — Radiographie délicate et minutieuse et c'est peut-être ce qui explique que 


nombre d'auteurs (!) nient la visibilité des esquilles. Aussi, pour obtenir un bon cliché, faut-il 
réaliser certaines conditions. 

Immobilisation du blessé. — Une condition essentielle est l'immobilisation du blessé, d'autant 
plus difficile à obtenir que le blessé est parfois agité ou bien qu’on ne peut se faire comprendre 
de lui. Enfin, étant donné le matériel dont disposent les postes radiographiques de l’armée, 
matériel auquel on ne peut gènéralement pas demander de fonctionnement à plus de 2 m,m am- 
pères, les poses seront longues et peuvent atteindre sept minutes. Nous avons, pour assurer 
cette immobilisation, plusieurs procédés à nolre disposition: sacs de sable qu'on aura soin de 
disposer de telle façon que leur image sur la plaque n'empiète pas sur celle de la région qu’on 
examine, écharpes perforées se croisant au-dessus du crâne et venant se fixer par des boucles, 
sous la table radiographique. 

Enfin, nous avons fait construire une sorte de caisse dans laquelle on engage la têle du 
blessé par l’une des faces échancrée. Des cales de liège dans le fond, trois tampons compresseurs 
portés par des tiges en bois qui se vissent dans les trois autres faces font, qu'en s'appliquant sur 
le crâne, son immobilité est assurée. Enfin, grâce à un double fond, on peut, une fois le sujet en 
place, introduire la plaque à impressionner. 

Orientation des clichés. — À moins d'indications contraires, on fera des clichés selon la position 
de profil, le blessé reposant à plat sur la plaque, de façon à lui être parallèle, ou selon les 
positions antéro-postérieures ou mieux frontales. 11 y en a deux, selon que le crâne repose sur la 
plaque par les bosses frontales et la pointe du nez, la tête fortement fléchie (par conséquent, c’est 
la position frontale antérieure) ou bien la tête fortement dèfléchie reposant sur les tubérosités 
occipitales externes. Celte position permet de prendre des vues frontales postérieures. 

Dans certains cas difficiles, il peut être indispensable de prendre des clichés en position 
atypiques; dans ce cas, la plaque sera mise à plat sur la région lésée, le rayon normal passant par 
le centre de la lésion. 

Céntrage. — Car tout n’est pas d'orienter la région à radiographier, encore faut-il, pour ne pas 
perdre le bénéfice d'une position déterminée, savoir exactement où passe le rayon normal. Aussi, 
l'ampoule radiogène une fois centrée, on fait passer par le diaphragme fermé presque au 
maximum un fil à plomb. Pour une vue de profil, le grain de plomb devra venir à environ un 
travers de doigt au-dessus de l'arcade zygomatique. Pour une frontale antérieure, le rayon normal 
passera entre les deux tubérosités occipitales; pour une frontale postérieure, le rayon normal 
passera par la glabelle. Pour la radio-stéréographie, il faudra, une fois le centrage obtenu, décaler 
l'ampoule de trois centimètres en deça et de trois centimètres au delà de la position normale. 

Pour affiner l'image, pour en préciser les contours, il est indispensable d'utiliser un diaphragme 
— tube étroit. 

Hauteur de ampoule. — Poses. — La distance anticathode-plaque doit, à moins d'indications 
spéciales, ne pas être inférieure à 60 centimètres, 65 centimètres nous a paru la position optima, 


( LaroinNTE (sur les meilleurs clichés ijradiographiques on ne voit pas les esquilles de la table interne). 


Raphaël Pecker. 223 


assez éloignée pour ne pas donner trop de déformation, pas trop pour ne pas exiger une pose trop 


longue. l 
Quant aux poses, il nous a paru que les temps indiqués par les traités classiques étaient trop 


courts. Nous employons, de préférence, la formule de Beauprez: 
p— E? x< D, x K 
~ RxM 


dans laquelle P représente le temps de pose exprimé en secondes, E sera l'épaisseur a radio 
graphier, D distance focus-plaque, K est un cœfficient d'installation = 0,025 pour des plaques 
Lumière et pour le révélateur métol-Hydroquinone, R est le degré radio-chromométrique, M le 


nombre de milli-ampères. 
C'est ainsi que nous pouvons adopter, en moyenne, pour un profil sans pansement en utilisant 


ni le compresseur, ni les écrans renforcateurs 
152 x 65? x 0,025 


P DE 2 x 72 = 215 
212 >< 652 >< 0.025 
Pour une frontale P= ne ne — 475 


2 x T2 

H est évident que tous ces temps seront à majorer si le blessé porte un pansement. 

Quant a l'utilisation des écrans renforçateurs, il sera bon de ne les employer qu'après avoir 
mesuré leur pouvoir renforçateur; pour la majorité d’entre eux, il est rare qu'il dépasse cinq. 

Interprétation des Clichés. — La lecture ne devrait être faite qu'à l'aide d’un négastoscope, muni 
d'un rhéostat permettant de faire varier l'éclairage. 

Un point délicat à préciser, c'est de savoir en présence d'une ombre située dans laire du 
cliché, si nous sommes en présence d’une esquille ou d'un corps étranger mètallique. Il n’est pas 
de différences absolues et c’est une question de nuance que seul un examinateur entrainé pourra 
dépister. En faveur de l’esquille, il y généralement des contours un peu moins nets, en quelque 
sorte estompés:; ce signe seul n'aura par grande valeur, puisqu'un éclat métallique à arête vive 
situé dans l'hémisphère opposé à la plaque radiographique, n'a pas non plus de contours nets. 
L'opacité de l’esquille est moins complète que celle d'un corps métallique et, bien que nette, 
tranche moins sur le fond de la plaque. | 

Mais beaucoup plus difficile est à faire le diagnostic différentiel entre une esquille et certaines 
images normales. | 

Peut-on prendre des images normales pour des esquilles ? — Les erreurs ne peuvent être commises 
que sur des vues de profil, les vues antéro-postétrieures étant symétriques, il sera bon, chaque fois 
qu'on sera en présence d'une ombre douteuse, de comparer avec le côté sain. 

Encore, dans ce cas, faudra-t-il éviter au niveau des sutures, de confondre un os wormien et une 
esquille ; il faut surtout y songer au niveau de la suture lambdoïde. A titre d'exception, on peut se 
rappeler qu'il existe des os wormiens faux siégeant au niveau des points d'ossification et des os 
wormiens insulés, apparaissant au niveau d'os normaux. Enfin, sur une vue frontale postérieure, 
certaines images de l'extrémité inférieure du pariétal peuvent en imposer pour une esquille. 

Plus difficile est à faire le diagnostic sur une radiographie de profil : il faudra examiner ces 
clichés avec méthode: suivre la voûte, puis les différents étages de la base; enfin, il faudra dans 
l'aire de la Radiographie, chercher les esquilles possibles. 


A. — AU NIVEAU DE LA VOUTE. — [Íl existe au niveau des sutures fronto-pariétale et pariéto- 
occipitale des dépressions qui peuvent en imposer pour un enfoncement, erreur que l'on serait 
d'autant plus tenté de commettre qu'il existe tout contre la lame interne du pariétal, directement 
derrière la suture coronale, un espace clair. En suivant la voûte crânienne, d'avant en arrière, on 
aura soin de ne pas prendre, soit pour des modifications pathologiques, soit pour des esquilles, 
l’'apophyse crista-galli, la crête frontale; enfin, plus en arrière, la tubérosité occipitale externe. 


B. — AU NIVEAU DE LA BASE. — Le diagnoctic offre encore plus de difficultés. A la hauteur de 
l'étage antérieur, il existe au niveau de la paroi supérieure de l'orbite, des irrégularités qui sont les 
éminences mamillaires des bosses orbitaires du frontal. Cette paroi orbitaire supérieure est croisée 
à angle droit par ombre de la grande aile du sphénoïde dont la partie sus-jacente à la paroi 
orbitaire est très effilée et peut être la cause d'erreurs. L'étage moyen nous fournit les images de la 
selle turcique, limitée en avant par les apophyses clinoïdes antérieures et en arrière par le trous- 
sequin, puis la base du rocher, puis la fosse occipitale qui termine à sa partic postérieure la 
base du crâne, étage qui présente symétriquement à la tubérosité occipitale externe, l’arèlce vive de 
la tubtrosité occipitale interne. 


224 Raphaël Pecker. 


C. — DANS L'AIRE DE LA RADIOGRAPHIE. — Il faudra repérer exactement les sutures et les 
empreintes vasculaires souvent très nettes, c'est le seul moyen de ne pas prendre pour des traits de 
fracture les fines images des divisions de l'artère méningée dont les branches semblent être les 
rayons d'un cercle dont le centre serait situé au niveau des épiphyses clinoïdes antérieures: 

Ayant ainsi discuté les images que l’on voit sur la plaque radiographique, étant persuadé que 
. l'on est en présence d’une esquille, il faudra en faire le repérage anatomique. Nous nous adressons 
à deux images face et profil, puis, superposant à nos clichés les calques obtenus en repérant à l'aide 
de fil à plomh les contours du corps calleux, des 5° et 4° ventricules de la protubérance et 
du bulbe, nous pourrons situer l'esquille et procéder avec le maximum de chance de succès à son 
extraction. Malgré cela, certaines esquilles peuvent échapper à l'intervention et on est conduit 
à envisager leur extraction secondaire. 

Le chirurgien laisse en place, pendant le temps nécessaire au laboratoire, pour lui préciser 
les indications de la suture, un faisceau de crin maintenu par un fil d'argent. Le sujet est radio- 
graphié à nouveau et s’il existe encore des esquilles, on étudie de face et de profil le rapport 
réciproque avec le fil d'argent. Cette mèthode sera employée également dans tous les cas où l'indi- 
cation opératoire serait posée par persistance d’une fistule. 


Conclusion. — Ces manœuvres indispensables de repérage peuvent paraître longues et com- 
pliquées et, de ce fait, être incompatibles avec le service intensif d’un service radiographique en 
période de grand afflux de blessés. Il n'en est rien, et la méthode est tellement rapide, que 
Depage demande, que l'examen radiologique fait par la prise de deux clichés en deux plans perpen- 
_ diculaires, permette au chirurgien, cinq minutes après, de déterminer les dimensions et le siège 
approximatif du projectile et de voir s’il existe des esquilles mobilisées dans la substance 
cérébrale. 


ÉLECTRO-AIMANT (') POUR EXTRACTION DE PROJECTILES MAGNÉTIQUES 
INTRACÉRÉBRAUX 


Médecin Aide-Major de 1" classe Costantini et Médecin Aide-Major GossELIN. 


L'extraction de projectiles intracérébraux, sous l'écran, lorsqu'elle est. pratiquée avec la pince, 
risque de dilacérer inutilement le cerveau. La plupart des projectiles à extraire étant magnétiques, 
- l'électro-aimant est un instrument qui paraît présenter un maximum de sécurité. 

L'électro-aimant construit par Gaifle a l'inconvénient de coûter cher et de nécessiter 110 volts. 
Nous avons demandé à M. Ropiquet de bien vouloir construire un électro-aimant dépourvu de ces 
inconvénients. Le modèle qu'il nous a fabriqué présente les caractéristiques suivantes : 

Deux pièces, l’une stérilisable B, destinée à engainer et protéger, l’autre A ou électro-aimant 
proprement dit. 

La première est une gaine de cuivre nickelée dont une extrémité est obturée par une rondelle 
de fer doux F et dont l’autre est munie d’un pas de vis E; cette pièce doit être stérilisée en chaleur 
sèche (Poupinet-formol). 

Elle est saisie aseptiquement par lefchirurgien et présentée au radiologue par le bout non oblitéré. 

Le radiologue introduit par ce bout la seconde pièce ou électro-aimant proprement dit : c’est 
une tige de fer doux avec un enroulement de fil fin dans ses deux tiers supérieurs. et plusieurs 
enroulements de ce même fil dans le tiers inférieur. C’est par le bout entouré de plusieurs enrou- 
lements qu'est introduite la tige dans sa gaine aseptique. l 

L'autre extrémité comporte un pas de vis et deux bornes amenant un courant de 4 volts. 

L'extrémité de la tige de fer doux transmet sa force électro-magnétique (qu'elle tient des mul- 
tiples enroulements du fil fin) à la rondelle de fer doux F qui obture la gaine de cuivre aseptisée B. 

Cet électro-aimant a une force portante de 550 grammes. Il faut avoir soin d'interrompre de 
temps en temps le courant pour éviter l'échauffement du fil. 

Dimensions de l'appareil. — Longueur totale : 28 centimètres; longueur ‘de la gaine : 20 centi- 
mètres; diamètre de la gaine : 7 millimètres (diamètre d’un crayon ordinaire). Poids : 75 grammes. 


(t) Électro-aimant présenté en Juin 1918 à la réunion des radiologistes de la IV° Armée. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


TECHNIQUE ET INSTRUMENTATION 


E. H. Nelthorpe (Londres). — Variation de la 
durée de l'exposition des plaques radiographi- 
ques suivant la dureté du tube et l'intensité 
du courant. (Archives of radiology and electrothe- 
rapy, n° 217, août 1918, p. 99 et 100.) 


L'auteur établit la formule suivante du temps de 
pose pour obtenir des épreuves radiographiques 
suffisantes : 

„_ KD? 
HC 
dans laquelle : 

E est le temps de pose cherché, D la distance anti- 
cathode plaque, H le degré Benoist, C l'intensité én 
M A, K une constante suivant l'épaisseur des tissus 
qui est ainsi établie : 


Tête antéro-post. . . 3,3] Épaule. . . . . .. 1,2 
Région rénale. . . . 3 |Cuisse. . . . . : . . 1,2 
Vertèbres lombaires. 3 | Genou. . . . . . . . 0,9 
Dernières vertèbres Bras. . . . . . ... 0,7 

dorsales. . . . .. 3 |Tarse {ant.post.). . . 1,7 
Tête latérale.. . .. 2,8 | Jambe. . . . . . .. 0,4 
Pelvis. . . . . . . . 2,6 Pied... 5 à 0,3 
Hanche.. . . . . .. 2,1 | Avant-bras. 0,2 
Poumon. . . . . .. 1.5] Main, 44 & à à va 0,15 

AUDAN. 

Eug. Carlo Baese (Florence). — Appareil uni- 


versel de Radiologie. (Archives of Radiology 

and Electrotherapy, n° 217, Août I918, p. 75 à 83 

avec {11 fig.) 

Description et présentation de l'appareil de Baese 
qui est déjà connu des lecteurs français par l'article 
paru dans les « Archives d'électricité médicale » et 
analysé dans ce journal (mai-juin 1917, p. 586). 

AUDAN. 


Jaulin (Orléans), — Quelques observations sur 
le procédé de localisation par rotation de l’am- 
poule de M. Dausset. (Archives d'électririté mé- 
dcale et de Physiothérapie, n° 451, Août INIR, 
p. 522 à 326 avec 6 fig.) 

L'A. remarque que Dausset conseille de marquer 
les points de repère sur la peau : le résultat (comme 
d'ailleurs dans beaucoup d'autres méthodes) n'est 
exact que si les points sont dans un même plan 
horizontal. Or. la configuration extérieure du corps 
humain conduit souvent À avoir ces points à des 
niveaux différents, ve qui entraine des erreurs. 1] faut 
alors ou marquer les repères sur le plan horizontal 
de l'écran, ou établir dans l’espace la construction 
uéométrique nécessaire à la correction de l'erreur. 

À. LAQUERRIÈRE. 


Bouchacourt (Paris). -- Sur la pratique des 
extractions radio-chirurgicales de projectiles 


JouuNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — TI. 


en lumière Virida. Présentation de lampes et 
de lunettes d'adaptation obtenues par simples 
trempages alternatifs dans des vernis loréol 
jaune et vert. (Archives d' Electricité médicale et 
de Physiothérapie n° #33, Octobre 1918, p. 375 à 
378.) 


L'A. préconise l'extraction à la lumière des lampes 
Virida qui n’est pas gênante comme le rouge pour le 
chloroformisateur et ne donne pas l'impression dépri- 
mante du violet, tout en permettant une bonne visi- 
bilité de l'écran. Malheureusement les lampes Virida 
ne se trouvent plus dans le commerce; aussi a-t-il 
essayé d'y suppléer. Après divers tâtonnements, il 
recommande le trempage successif dans le vernis 
loréol de lampes à incandescence ordinaires. Les meil- 
leurs résultats lui ont été donnéspar trois trempages 
dans le vert entre lesquels il intercalait deux trem- 
pages dans le jaune. Il a fabriqué de même d'’excel- 
lentes lunettes d'adaptation. À. LAQUERRIÈRE. 


+ 


Salsac (de Pau). — Dispositif simple de com- 
mande des régulateurs à étincelle pour radio- 
scopie debout. (Archives d'électricité médicale, 
Octobre 1918, p. 379 à 381 avec 1 fig.) 


Ce dispositif ne peut servir que dans la position 
verticale de l’ampoule. Il se compose essentiellement 
d'une ficelle placée sur une poulie accrochée à la 
partie supérieure du cadre à examen. Un des chefs 
de la ficelle porte un poids léger et est attaché à 
l'antenne de réglage, l'autre chef portant un poids 
lourd, retombe à portée de la main du radiologiste. 
Il suffit à celui-ci de soulever le poids lourd pour 
que l'antenne descende en obéissant au poids léger; 
dès qu'il lèche le poids lourd, celui-ci, en retombant, 
fait relever l'antenne. A. LAQUERRIÈRE. 


Dudley Stone (radiologisle au n° 1 red cross 
hospital). — Méthode pour empêcher la pous- 
sière de s’introduire entre l'écran fluorescent 
et sa glace au plomb. (Archives of Radiology 
and Electrotherapy, n° 219, Octobre 1948, p. 161, 
1 fig.) 


LA. colle sur les bords de la glace une bande 
adhésive qui se fixe d'autre part entre la réglette de 
soutien de la glace et le cadre. AUDAN. 


Trevelyan George (Londres). — Un nouveau 
procédé de centrage du tube. (Archives of 
Radiology and electrotherapy, n° 218, Septembre 
1918, p.114 à 119, 5 fig.) 


Pour centrer exactement un tube placé sous la table 
l'A. utilise un tube métallique suspendu par un fil au- 
dessous d'un disque de plomb de telle sorte que 
l’axe du tube passe au centre du disque. Si le rayon 
normal est bien vertical et passe bien par l’axe du 


15 


226 Rayons X. 


tube et le centre du disque, on voit à l'écran la pro- 

jection du tube sous forme d'un anneau entourant 

concentriqueiment bien exactement l'image du disque. 
AUDAN. 


H. Guilleminot, H. Chéron et R. Biquart. — 
X-Fluoromètre à étalon radioluminescent. (C. R. 
Ac. Sc., 21 Octobre 1918.) 


A la suite des travaux de M. Muguet sur la constance 
des produits radioluminescents composés de sulfure 
de zinc additionné de faibles doses de sels de radium, 
les auteurs donnent les résultats des essais d'emploi 
de pastilles radioluminescentes comme plage étalon 
suceptibles de remplacer la plage platinocyanure- 
radium de l'X-Fluoromètre. 

La constance du nouvel étalon assure une sécurité 
absolue pendant 6 mois et suffisante pendant 1 an, 
la diminution d'éclat étant à peine de 5 pour 100 au 
cours d'une année. Le prix de l'étalon étant très mi- 
nime le dosage fluorométrique est mis ainsi à la 
portée de tous. H. G. 


George G. Campion (Anglelerre). — Nouveau 
support de tube avec indicateur du rayon inci- 
dent normal. (Arch. of liadioloyy and electro- 
therapy, n° 218, Septembre 1918, p. 119 à 12b 
avec 10 fig.) 


Cet appareil est destiné à prendre toutes les vues 
latérales ou obliques (à l'exclusion des projections 
verticales de bas en haut ou de haut en bas); il se 
compose d'une boîte porte-tube munie d'un localisa- 


teur. I coulisse sur le bord de la table radiologique 


et peut prendre des orientations et des positions 
diverses. De la boite se détache une règle sur la- 
quelle glissent 2 index, percés chacun à son extré- 
mité d'un petit œillet; le rayon normal passe tou- 
jours par ces œillets : en faisant glisser les index 
l’un en avant l'autre en arrière de la région à radio- 
graphier on détermine très facilement le point d'entrée 
et le point de sortie du rayon normal; il devient donc 
commode d'orienter convenablement le sujet. Un 
support spécial permet de disposer la plaque dans la 
position requise. L'appareil est précieux pour Îles 
radiographies du crâne, des maxillaires, des cavités 
de la face, de la colonne cervicale. ` AUDAN. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Henri Béclère. — La création des plans en 
radiographie stéréoscopique. (C. R. Ac. Se., 
1 Octobre 1918.) 


En Radiographie stéréoscopique ce qui manque 
surtout ce sont les repères cutanés donnant une 
base au relief de profondeur. 

LA. propose une méthode élégante pour faire 
apparaitre les plis cutanés conshluant un vérilable 
treillis d'enveloppement. 

H suftil pour cela d’enduire légèrement le segment 
de membre de vaseline ou de lanoline et de masser 
avec un sel opaque, tel que les sels de bismuth. 

Le procédé est utilisable pour Fétude des moi- 
gnons en vue de l’appareillage. 

Il est utile aussi pour situer les esquilles par rap- 
port aux repères culanés. H. GUILLEMINOT. 


OS. CRANE, ARTICULATIONS 


Shillington Scales (Cambridge). — Fracture des 
os sésamoiïdes. (Archives of Radiology and 


Etectrotherapy, n° 217, Août 1918, p. 83 et 84 
avec ? fig.) 


Image d'un sésamoïde du gros orteil, divisée en 
deux. L’A. affirme qu'il s’agit d'une fracture parce 
que le sujet en souffre, parce que le mème sésamoïde 
à l'autre pied n’est pas divisé, parce que la surface 
de séparation est irrégulière et parce qu'il y a eu un 
choc direct. 

Réflexion. — Chacune de ces raisons prise isolé- 
ment n'a aucune valeur; leur réunion est seulement 
une raison d'admettre qu'il ne s'agit peut-être pas 
d'un sésamoïde bipartilum. AUDAN. 


J. Hall-Edwards. — Fracture des os sésamoiïdes. 
(Archives of radiology and electrotherapy, 
n° 219, Oct. 1918, p. 167) ` 


Comme suite à une publication précédente sur ce 
sujet l'A. rappelle une série de cas de fracture 
du sésamoïde du gros orteil décrit par Th. Grover 
Orr, in Ameriran Annals of Surgery, Mai 1918, et 


rapporte 3 cas nouveaux personnels. 


Dans un des cas de Grover Orr, on aurait pu 
constater la consolidation (?) 

En somme Hall Edwards ne dit pas dans chacun 
des trois cas nouveaux qu'il apporte pourquoi il 
s'agit, à son avis, de fracture et non d’une division 
naturelle en 2 ou 53 fragments. AUDAN. 


J. D. Morgan et C. M. Mc Gill. — Éperons os- 
téophytiques consécutifs aux amputations. (4r- 
chives of radiology and electrotherapy, n° 219, 
Oct. 1918, p. 154-160, 7 fig.) 


J. D. Morgan. — Les néoformations osseuses 
exubérantes consécutives aux amputations. 
(Bulletin du corps médical de l'armée canadienne, 
Mars 1918.) 


Les A. ont observé radiologiquement un grand 
nombre de moignons de la guerre et ont été frappés 
de la fréquence des éperons ostéophytiques, qu'ils 
attribuent à l'infection très habituelle des lambeaux 
périostés de l'extrémité de l'os sectionné et à linha- 
bileté de nombre d'opérateurs. 

Ils proposent, d’après quelques auteurs, d'empè- 
cher ces formations par la suppression du périoste 
et mème de la moelle des derniers centimètres du 
moignon osseux. AUDAN. 


T. L. Bunting (Northumberland War Hospital). 
— Les séquestres osseux dans les blessures 
de guerre. (Archives of radiology and electro- 
therapy, n° 218, Septembre 1918, p. 105 à 114, 
22 fig.) 


Cet article est remarquable par l'abondance des 
figures qui représentent des cas fort variés de frac- 
tures comminutives avec séquestres : mais malheu- 
reusement PA. ue nous donne pas, il le reconnaît 
lui-mème, le moyen de déceler à coup sûr un 
séquestre par la radiographie. Aucun des caractères 
tirés soit de leur situation par rapport au foyer de 
fracture, soit de leur opacité ou de l’aspect de leurs 
bords n'est assez probant seul ou comparativement 
pour permettre d'affirmer qu’un fragment osseux est 
devenu séquestre. Un excellent procédé, la radiogra- 
phie stéréoscopique, permet de juger de la continuilé 
des diverses parties du foyer de fracture et doit être 
utilisé dans tous les cas douteux et avant toute inter- 
vention. AUDAN. 


R. W. A. Salmond. — Déplacement des osselets 
de l'oreille décelé par les rayons X. (Archives 
of radiology and electrotherapy, Septembre 1918, 
p. 12ò et 126, 1 fig.) 


Rayons À. 


L'A. rapporte une observation de déplacement du 
marteau constaté à l'occasion d'une radiographie pour 
recherche de fracture du crâne. La lésion fut confir- 
mée par l'examen direct d'un spécialiste. Ce cas dé- 
montre la possibilité, avec une incidence déterminée, 
d'obtenir l'image des osselets et de leur siluation 
anatomique. AUDAN. 


Walter E. Dandy (Baltimore). — Radiographie 
des ventricules cérébraux après injection d'air. 
(Annales de chirurgie, Philadelphie, Juillet 
1918.) 


— Pour rendre visibles sur des clichés les ventri- 
cules cérébraux, il faut injecter dans leur cavité une 
substance qui satisfasse à deux conditions : {° n'être. 
en aucune façon, irritante ou toxique; ? ètre rapide- 
ment absorbée et éliminée. 

— Après avoir constaté sur le chien que les diverses 
solutions usitées en pyélographie produisent des acci- 
dents mortels, l'A. a injecté de Fair, tout en an- 
nonçant que d’autres expériences avec des gaz diffé- 
rents sont en cours. 

Le principe de la méthode est le suivant : soustrac- 
tion d'une grande quantité de liquide céphalo-rachi- 
dien supérieure à celle que contiennent les ventricules 
el remplacement de ce liquide par une quantité équi- 
valente d'air. — Chez l'enfant, avant la soudure des 
fontanelles, l'opération est aisée, en ponctionnant à 
travers l’espace interosseux. Plus tard il faut prali- 
quer une petite trépanation. 

Le lieu d'élection, pour des raisons d'hydrostatique 
que A. démontre par des schémas, se trouve un peu 
en dehors de l'union de la suture pariétale avec la 
suture frontale; — la tête doit reposer sur le plan de 
la table, en légère rotation du côté où se fait la ponc- 
tion. Cette position permet le drainage maximum des 
deux ventricules latéraux et du troisième ventricule. 
L'extraction du liquide se fait par doses fraclionnées 
(20 c. cubes) remplacées au fur et à mesure, grâce à 
une seringue à deux valves, par de l'air en quantité 
égale chaque fois. Elle est poursuivie jusqu'à ce qu'il 
ne vienne plus de liquide. Les radiogrammes sont 
pris en position latérale ou en position sagittale (dans 
ce dernier cas, l'occiput reposant sur la plaque). Mais 
il faut noter que, dans ces deux positions, vu la fai- 
ble densité de lair, l'image obtenue sera celle du ven- 
tricule le plus éloigné de la plaque. 

— L'A. a pratiqué ces injections sur des en- 
fants àgés de six mois à douze ans. Dans tous les cas, 
le ventricule latéral apparut nettement. Deux fois on 
put apercevoir le 5° ventricule el le trou de Monro, 
jamais le # ventricule ou laquedue de Sylvins. 

— Les suites de l'opération (20 cas) furent bénignes, 
on constata la disparition de l'image produite par 
l'air dans un délai ne dépassant pas lo jours. 

— L'A. cite plusieurs observations d'hydrocépha- 
lie révélée par son procédé el ses conclusions sont 
les suivantes : 

Au point de vue pratique la pneumo ventriculo- 
graphie donne des renseignements ineomparables 
pour dépister une hydrocéphalie, particulièrement à 
ses débuts. Elle permet de metlre en évidence une 
hydrocéphalie unilatérale par le fait qu'il est impos- 
sible de faire pénétrer de l'air dans le ventricule 
opposé. Enfin il est vraisemblable qu'elle peut être 
d'un précieux secours pour le diagnostic, chez Pen- 
fant et chez l'adulte, de tumeurs développées aux 
dépens des hémisphères cérébraux ou dans les ven- 
tricnles eux-mèmes. J. KELLER. 


H. L. Rocher (Bordeaux). — À propos d'un cas 
de luxation congénitale postérieure de fé- 
paule droite associée à une élévation congéni- 
tale de omoplate. (Arch. de Méd. des enfants, 
t. XXI, n° 7, Juillet 1918.) 


227 


Le ‘membre supérieur atrophié est en rotation 
interne. La radiographie montre : 1° une atrophie de 
toute l'omoplate avec diminution de la cavité glé- 
noïdienne. L'épine est anormalement oblique de bas 
en haut et de dehors en dedans, l'acromion atrophié 
forme un toit incliné à 45° sur lhorizontale. 

X L'extrémité supérieure est diminuée de volume, 
la tète existe à peine. 

La tète humérale et la cavité glénoïde ne se cor- 
respondent plus. 

L'A., étant donné le rendement fonctionnel relative- 
ment bon, quoique très diminué, n’a pas conseillé 
l'intervention, mais seulement le passage du sujet du 
service armé dans l'auxiliaire. H. BÉCLÈRE. 


Ch. Guilbert et A. Gimbert. — Pelviradiométrie 
par la méthode de la projection orthogonale. , 
Linnales de Gynécologie et d'Obstétrique, 1918, 
p. 99 à 106.) 


Dans cet article fort intéressant les A. exposent 
les notions théoriques qui permettent d'obtenir, à 
l'aide de deux radiographies, correspondant à deux 
positions successives déterminées de l’ampoule radio- 
gène, la transformation de la double projection co- 
nique en une projection orthogonale et les données 
pratiques qui permettent l'application de ce principe 
à la pelvimétrie. 

Article à posséder en entier par ceux qui veulent 
appliquer la méthode dont les résultats sont les sui- 
vants : 

« Le radiologue peut donner non seulement Îles 
diamètres du détroit supérieur, mais encore par la 
méme construction les diamètres du détroit infé- 
rieur : bi-iscimatique, bi-sciatique, pubo-sacré el 
sous-pubo sous-sacré ». E. DECHAMBRE. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Vaquez et Bordet. (Paris). -- Détermination 
radioscopique du développement ventriculaire 
en profondeur. (Paris Médical, 9 Février 1918. 
p. 113-116.) 


Le procédé que décriventles A. dans cet intéressant 
article, qui est à lire attentivement en entier, est basé 
sur le principe du repérage radioscopique des corps 
étrangers en profondeur ‘rapports des triangles sem- 
blables). 

Briévement résumée, la technique, pour déterminer 
le développement ventriculaire en profondeur, con- 
siste essentiellement en ceci : 

Le malade étant placé debout derrière un écran 
tive, distant de 60 em. de l'anticathode, bien dans 
l'axe et bien immobilisé : 

a te Centrer le tube sur la région de la pointe el 
tracer sur le verre une marque au cravon indiquant 
le bord du profil; 

. > Placer sur l'écran une réglelte quelconque, 
munie de deux index éloignés de 10 cm. L'index de 
droite coïncide avec le premier point de crayon et 
avec le profil cardiaque ; 

. 3° Décaler l'ampoule vers la gauche de lPobserva- 
teur, jusqu’à ce que le rayon normal passe par le 
second index; 

e Ouvrir largement le diaphragme, enlever la 
régletle et marquer un trait de crayon en regard du 
premier, sur le nouveau profil de la zone apexienne; 
,« 5° Compter le nombre des millimètres qui sépa- 
rent les deux traits de crayon. 

- Le chiffre ainsi obtenu sert d'indice ede développe- 
ment du cœur en profondeur. » 

Chez les sujets normaux, l'indice varie à la pointe 
de 7 à 14 millimètres. Il est généralement voisin de 
10. 


228 


L'indice est à peu près le même, parfois un peu 
plus fort, de 1 à 2 mm. pour le bord g. vers la base. 
Les A. l'ont vu s'élever à 18, 20, 25, 50 millimètres 
au cours de différentes affections cardiaques. 

E. DECHAMBRE. 


Etienne et Lamy. — L'hypertrophie du cœur 
chez les aviateurs. (Arch. des maladies du cœur, 
Nov. 1918, p. 511.) 


Chez les aviateurs le cœur parait hypertrophié en 
totalité, mais l'augmentation de volume porte princi- 
palement sur le ventricule gauche dont la convexité 
est très augmentée. La pointe est très arrondie, le 
diamètre longitudinal du cœur est plus grand que 
normalement. 

Cette hypertroplue est constante, progressive, modé- 
rée, et proportionnelle à l'altitude habituellement 


pratiquée. La tendance à l'hypertrophie du cœur 
droit est rare et tardive. DELUERM. 


TUBE DIGESTIF 


Zenaïde Braïlowsky. — L'examen rectoscopique 
et radiologique dans les dysenteries. (Thèse de 
Paris, 1917.) 


Nous ne retiendrons des conclusions de PA. que 
celles qui intéressent le radiologiste. — Le véritable 
intérèt de l’examen radiologique réside en ce fait 
qu'il permet de constater sur les radiographies 
l'étendue et souvent la gravité des lésions. Ce qui 
frappe quand on examine un dysentérique par lave- 
ment opaque, c’est la rapidité avec laquelle le liquide 
traverse l'ampoule rectale et PS iliaque sans les dis- 
tendre, le liquide pénètre avec la mème vitesse dans 
le côlon descendant jusqu’à l'angle splénique; cette 
pénétration se fait tantôt d’une façon continue, tan- 
tôt en bonds successifs. 

Dans les formes graves de la dysenterie on n'observe 
pas l'ombre habituelle de l'ampoule rectale et de FS 
iliaque, cette ombre peut manquer complètement; 
dans d’autres cas la partie supérieure du rectum 
seule ne se dessine pas sur l'image, dans d'autres 
cas le rectum peut se dessiner tout entier, mais sous 
forme dune poire de petite dimension, ou même 
d'un véritable canal à bords linéaires et parallèles. —- 
Tantôt toute la région procto-sigmoïdienne paraît sur 
l'écran comme atrophiée et ratatinée, tantôt l’image 
présente une solution de continuité entre le rectum 
et le côlon descendant, l'ombre de l'S iliaque fait dé- 


faut: dans beaucoup de cas l'ombre de PS iliaque se ` 


dessine sous la forme d'un filet très mince donnant 
l'impression d'un tube rigide. 

L'image ainsi moditiée de la région procto-sigmoi- 
dienne ne varie pas, mème quand on augmente la 
quantité de liquide injecté. 

Dans les formes légères : l’image est encore caracté- 
ristique, les contours du rectum et de I'S iliaque se 
dessinent sur l'écran, mais leur opacité est moindre 
que celle du côlon descendant, c'est une ombre grise. 
Le lavement pénètre très rapidement dans Îles diffé- 
rents segments du gros intestin, pendant son ad- 
ministration des incisures et des bosselures appa- 
raissent immédiatement sur les colons descendant et 
transverse, normalement elles n'apparaissent qu’au 
bout d'un certain temps. 

L'hypermobilité locale, suivie d'une hypertonicité, 
lJ'élat spasmodique de l'intestin, les lésions perma- 
nentes de la paroi intestinale, l'épaississement des 
tuniques, expliquent l'aspect radiologique des images 
de l'intestin dysentérique. Malheureusement ces 
images ne sont pas différentes de celles des autres 
affections ulcéreuses du rectum et de PS iliaque, 
mais il importe de les connaitre. J. AIMARD. 


. Rayons X. 


Ern. W. Hey Grones. — Un cas de tumeur 
fibreuse de l'estomac. (Archives of radiology and 
electrotherapy, n° 2195, Juin 1918, p. 10.) 


Observation d’un cas de tumeur fibreuse où l'exa- 
men radiologique ne semble pas avoir été fait et que 
l'A. publie seulement pour insister sur ce fait que les 
rayons X auraient été impuissants à faire le diagnos- 
tic. AUDAN. 


P. Lignac. — Cholélithiase et radio-diagnostic. 
(Thèse de Paris 1918.) 


Thèse de guerre, petite étude ébauchée sur le 
radio-diagnostic de la lithiase biliaire qui n’apporte 
aucun fait nouveau, ses conclusions étant connues de 
tous les radiologistes d’avant-guerre depuis bien 
longtemps déjà. 

L’A. emploie la technique bien connue de Béclère, 
pour la recherche des calculs biliaires. Nous ne 
sommes pas de son avis lorsqu'il prétend que l'insuffa- 
tion gazeuse du côlon est d'une application délicate 
et que son emploi n’est pas sans dangers; bien au 
contraire à notre avis elle estl supérieure à la disten- 
sion gazeuse de l'estomac, elle donne un éclairage 
plus parfait de la cavité abdominale, elle découvre le 
bord inférieur du foie dans sa totalité et elle est plus 
facilement acceptée par les malades que la potion de 
Tonnet ou de Rivière, qui provoquent une sensation de 
gène plus considérable et souvent des vomissements. 

L'A. dans sa bibliographie très incomplète parait 
ignorer certains travaux d'Aubourg, de Ledoux-Lebard, 
l'excellente thèse de Colombier, etc.…, il saurait que 
les vrais radiologistes ont l'habitude d'examiner lhy- 
pocondre droit et la région vésiculaire comme ils exa- 
minentle pylore, le duodénum ou le côlon; la recher- 
che d'adhérences périduodénales, périvésiculaires ou 
vésiculo-duodénales faisant partie de tout examen 
complet du foie. — La technique de cet examen délicat 
a été décrite dans ce même journal en 1914 dans un 
excellent article de Ledoux-Lebard, et dans le rap- 
port très documenté de Desternes et Baudon. 

J. AIMARD. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


A. Raymond Stevens (New York). — Radiogra- 
phie unique pour indiquer un calcul urique. 
(Journ. Am. Med. Assoc., 23 Juin 1917.) 


L'intérêt de ce cas est dans le fait que lA. s'est 
servi, pour établir la pyélographie, d'une injection 
de thorium. Le radiogramme montrait le trajet de 
l'uretère, rempli de thorium, comme un cordon 
noir, au milieu duquel se détachait, comme une va- 


cuole, le calcul. 
E. DECHAMBRE. 


Sp. N. Œconomos (Athènes). — Calcul vésical 
formé autour d’une balle et enlevé dix ans 
après le traumatisme par voie hypogastrique. 
(Journ. d'Urologie 1917-1918. T. VII, n° 3, p. 553- 
334.) 


Le fait que relate l'A. est intéressant par sa rareté 
et la tolérance prolongée — 10 ans — de la vessie à 
l'égard d’un corps étranger. 

E. DECHAMBRE. 


Rochet et Boulouneix. — Les cas de lithiase ré- 
nale observés au Centre d'Uroiogie de la 
XIV” Région. (Journ. d Urologie 1917-1918. T. VIT, 
n° 5, p. 227-267.) 

Étude intéressante surtout au point de vue chirur- 
gical, montrant néanmoins par la vérification opéra- 


Rayons X, 229 


toire, l'importance capitale de la radiographie dans 
le diagnostic de lithiase rénale, en mème temps que 
la précision et l’exactitude des renseignements qu'elle 


peut fournir. 
E. DECHAMRRE. 


A. Chenut. — Contribution à l'étude des corps 
étrangers de la vessie et de la prostate consé- 
cutifs aux blessures de guerre. (Thèse de Bor- 
deaux, 1917, Bordeaux, imprimerie de l'Uni- 
versité, d’après Saint-Cène, in Journ. Urologie. 
T. VII, n° 3.) 


Ce travail consciencieux est accompagné de 53 ob- 
servations personnelles qui permettent à l'A. de con- 
clure ainsi : 

« 1° Les corps étrangers de la vessie et de la pros- 
tate pénètrent, dans la presque totalité des faits, par 
la hanche, et, dans cette région, c'est la partie pos- 
téro-inférieure qui est l'entrée à peu près constante, 
que le corps passe par les échancrures sacro-scia- 
tiques ou qu'il fracture un os. Si le trajet est, à peu 
de chose près, horizontal, la prostate sera atteinte; 
s'il se relève, c'est la vessie qui est blessée. 

« 2 Les fistules urinaires très fréquentes, obser- 
vées dans l’un ou l’autre cas, ont une tendance mar- 
quée vers la guérison spontanée, malgré la présence 
du corps étranger, et ne nécessitent pour leur trai- 
tement aucune intervention spéciale, qu'elles soient 
cutanées, intestinales ou rectales; 

« 3 Ìl est indispensable, pour tout corps étranger 
pelvien, de faire, par la radiographie, la localisation 
anatomique. Les localisations ordinaires ne causent 
que des erreurs explicables par la mobilité des corps 
vésicaux. Cette radiographie doit toujours être con- 
trôlée par la cystoscopie: 

«e 4 Les fractures des os du bassin avec plaies de 
la vessie, indépendamment de la possibilité d'es- 
quilles immédiates, laissent des séquelles persis- 
tantes par les fistules ostéopathiques et les calculs 
secondaires presque toujours existants: 

a 5 Le traitement doit être rapide, dès que le dia- 
gnostic est posé. Il évite les complications, toujours 
à craindre, malgré la tolérance que nous croyons le 
plus souvent bien moins complète qu'on ne le dit 
généralement, surtout lorsqu'il y a une fistule uri- 
naire. 

e I] faut faire l'extraction par les voies naturelles, 
chaque fois qu'il y aura possibilité. Sinon, la taille 
hypogastrique ou l'incision prostatique par la voie 
périnéale, suivant les indications opératoires, libé- 
reront le blessé qui n’en gardera pas moins, pendant 
longtemps, une insuffisance fonctionnelle plus ou 
moins accentuée. e 

E. D. 


Andrew Fullerton. — (Armée-anglaise) Emploi 
d’une sonde opaque pour localiser les projec- 
tiles dans la région du rein et de l’uretère. 
(Archives of Raliology and Electrotherapy, Mai 
1918, p. 571 à 575 avec 5 fig.) 


LA. estime que les différences individuelles ne 
permettent pas de localiser anatomiquement un pro- 
jectile en reportant sa profondeur sur des coupes. Il 
a obtenu plusieurs fois des résultats plus précis en 
cathétérisant l’uretère avec une sonde opaque et en 
faisant une radiographie stéréoscopique. 

À. LAQUERRIÈRE. 


J. Azoulay. — Les calculs vésicaux chez les pros- 
tatiques.Calculs secondaires à la prostatectomie. 
(Thèse de Paris, 1918. Maloine, éditeur, d'après 
Saint-Cène; in Journ. Urologie, t. VII; n° 5.) 
L'A., élève du D' Marion, montre qu'en dehors des 

cas où l’ablation de la prostate est dangereuse, la 


prostatectomie chez un calculeux porteur d’un adé- 
nome prostatique est l'opération de choix, quelle que 
soit la phase de l’évolution clinique, avant mème 
toute manifestation du syndrome prostatique. La pros- 
talectomie, suivie de l'extraction du calcul, est le trai- 
tement préventif de la récidive calculeuse et fait béné- 
ficier le malade des avantages inhérents à cette opé- 
ration. Au contraire, la lithotritie ou la taille laissent 
intactes les causes de récidive et favorisent parfois 
éclosion des accidents du prostatisme. 

La récidive calculeuse aprés la prostatectomie 
existe incontestablement, quoique rare. Elle est éga- 
lement déterminée par l'infection vésicale et la ré- 
tention ; celle-ci peut se réaliser dans la cavité pros- 
tatique post-opératoire où l'urine peut stagner, ou 
être consécutive à une reformation de l'adénome qui 
reproduit le type de la rétention primitive. La pro- 
phylaxie de cette complication consiste à vérifier 
soigneusement le champ opératoire après toute pros- 
talectomie et à continuer les lavages vésicaux tant 
que les urines sont troubles. La symptomatologie est 
celle dune cystite calculeuse où l'hématurie ferait 
défaut. E. D. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Ch. Mantoux (Paris). — Tuberculose pulmo- 
naire ouverte et tuberculose fermée. (Presse 
Médicale, n° 62, 11 Novembre 1918, p.:70 à 575.) 


LA., chargé du service de triage des militaires tuber- 
culeux de l'Hôpital Laënnec, a comparé les données 
de l'examen radiologique à celles de l'examen micro- 
scopique. 

Un premier groupe de 550 sujets (tub. nuverts) pré- 
sentaient ’des bacilles dans les crachats : 241 (68, 9 9/ ) 
offraient aux rayons une image cavitaire (bulle claire, 
aspect en mie de pain, en nids d’abeilles, etc.), mais un 
cerlain nombre de tub. à bacilles présentaient à 
l'oreille des signes de cavité, alors que l'écran ne 
permettait pas de reconnaître les cavernes. La pro- 
portion des cavitaires atteignait ainsi 88,2 °/,. Il ne 
s'agissait cependant pas de grands malades puisque 
la proportion des alités était de 8 à 10 %% et que 
beaucoup des hommes examinés venaient directement 
de formations militaires où ils faisaient leur service. — 
Dans 24,29, les tuberculeux ouverts présentaient des 
taches (aire susclaviculaire tout à fait sombre — 
bande foncée suivant une scissure interlobaire —, mul- 
tiples taches parsemantle champ pulmonaire, etc.). — 
Enfin dans 6,9 °% il y avait simples voiles d'aspect 
divers, qui pour PA. sont sans signification patholo- 
gique précise. En somme le tuberculeux ouvert qui 
n'a pas à l'écran une image significative, tache ou trou, 
est l'exception, aussi la discordance entre l'examen 
radiologique et la réponse du microscope peut-elle 
faire penser à la possibilité d’une fraude. 

Un deuxième groupe de 14 maladss (tuberculeux 
refermés) est constitué par des sujets qui après avoir 
présenté des bacilles n’en présentaient plus; chez 
10 (soit 71,4 9) l'écran montrait des images carac- 
téristiques de lésions condensées ou ulcéreuses, mais 
Cétait alors la tache (8 cas) qui était plus fréquente 
que la cavité; 3 offraient de simples voiles; enfin 1 
présentait l'aspect radioecopique de l’'emphysème. 

Un troisième groupe était formé par les tuberculeux 
fermés. L'A. n'admet pas d'une façon absolue la règle 
« pour qu’un tuberculeux soit caractérisé comme tel 
il faut qu'il crache des bacilles ». l] a sur les 2000 ma- 
lades qui sont passés par son service, parmi ceux 
qui ne présentaient pas de bacilles, retenu : 1° ceux 
qui présentaient une hémorptysie vraie d’origine pulmo- 
naire; 2? ceux qui, outre l'affection pulmonaire, étaient 
atteints d'une tuberculose extrapulmonaire, et ont 
formé ainsi un groupe de 5% sujets. Les résultats 


230 


radioscopiques ont été : voiles 54,2 s — images 
d'emphysème 6,7 0/, — ch. pulmonaires normaux 15, 5. 
Image normale peut donc signifier « poumon atteint de 
lésions trop peu denses pour se peindre à l'écran ». 
Ces tuberculoses fermées sans signes radioscopiques 
ne sont pas toujours des tuberculoses au début et l'A. 
rapporte des observations où la maladie a évolué 
pendant des années en gardant ces caractères. Il y 
aurait lieu de constituer un groupe de tuberculoses 
fermées évolutives non ulcéreuses qui, relativement, sont 
bénignes. Peut-ètre la radiographie qui donne des ren- 
seignements plus fins que la radioscopie permettrait- 
elle de reconnaitre dans ces cas la tuberculose à forme 
péribronchique de leise et Homer Sampson. 
A. LAQUERRIÈRE. 


Félix Ramond et François (Paris). — La sub- 
matité du sommet droit. (Bull. et Mém. de la 
Soc. Medicale des Hôpitaux, 15 Novembre 1917, 
p. 1154-1158.) 

Pour le diagnostic de tuberculose initiale du 
sominet droit, un sommet même légèrement grisâtre 
appartient déjà à une période évolutive confirmée de 
la tuberculose; un sommet clair par contre peut 
répondre à une période germinative initiale. 

AUBOURG. 


Mc Mahon et Carman. — Diagnostic radiolo- 
gique du cancer primitif du poumon. (The Ame- 
rican Journ. of the Med. Sciences. Janvier 1918, 
d’après R. B. in Presse Medic. 15 Août 1918.) 


Les A. ont observé à la clinique des frères Mayo 
(de Rochester) 574 cas de cancer primitif du poumon 
qu'on peut ramener à trois types principaux : infil- 
trant, miliaire et mixte. 

Les rayons X permettent de reconnaître ces trois 
types. 

Dans l'étude stéréoscopique du type infiltrant. on 
note la présence d’une ou plusieurs zones de densilé 
exagérée, le long des grosses bronches. Ces zones, 
à bords flous, à pointe tournée vers le hile, ont une 
opacité variable, suivant l'extension ou la durée du 
processus. Ce type siège le plus souvent à l’un des 
lobes supérieurs; le processus atteint difficilement 
la périphérie du poumon qui conserve une teinte 
claire. 

Dans le type miliaire, on observe des zones innom- 
brables, régulières ou non, agglomérées, de densité 
augmentée, sur tout le parenchyme, si bien que les 
bords ne sont plus aussi distincts du reste du paren- 


chyme; la région hilaire est atteinte au même titre 


que la périphérie du poumon, Cà et là, on rencontre 
des petites bronches dilatées. 

Le type mixte montre combinées les deux images 
précédentes. La radioscopie complétée par l'examen 
stéréoscopique des radiogrammes fournit donc des 
renseignements intéressants au point de vue dia- 
gnostic dans le cancer du poumon; elle permet éga- 
lement de différencier ce cancer des autres lésions 
pulmonaires visibles aux rayons X, tels que kystes, 
fibromyxomes, pseudo-tuberculose chronique, pneu- 
moconioses, congestion passive chronique, pleurite 
chronique simple. 

E: D: 


M. L. Moreau. — Les ombres radioscopiques 
des hiles pulmonaires. (C. R. Soc. Biologie, 
9 Novembre 1918, p. 970 à 971.) 


Les ombres hilaires observées chez les sujets 
sains sur le vivant ne se retrouvent pas sur le ca- 
davre. I semble donc que la théorie d’après laquelle 
ces ombres seraient produites par le sang circulant 
dans les vaisseaux du hile soit la plus vraisemblable. 
Toutefois lorsque ces ombres ont une tonalité très 


Rayons X. 


élevée, les ganglions péribronchiques participent à 
leur formation. Il est difficile d’ailleurs de saisir la 
gradation entre l'ombre vasculaire normale et le 
ganglion léger. E. D. 


Alessandrini (ltaliv.. — Les formes radiolo- 
giques de la tuberculose pulmonaire chro- 
nique. (Rir. Ospedaliera, 1917, 20-21.) 


La radiologie a permis de vérifier dans immense 
majorité des cas que la tuberculose de l'adulte n’était 
qu’une conséquence éloignée de la tuberculose de- 
meurée latente chez l'enfant et chez l'adolescent. La 
manifestation initiale de la tuberculose, visible à 
l'écran est la péribronchile, qui peut affecter les formes 
en couronne de rosaire, rariqueuse, Où granuleuse. Plus 
tard apparaissent des signes de bronchopneumonie 
disséminée, puis confluente, plus tard encore. les ombres 
de sclérose ou de calcification En mème temps s'éta- 
blissent des modifications pleurales (adhérences, pleu- 
résies, pneumothorax) ou péricardiques. L’A. propose 
de substituer à la classification actuelle des lésions 
tuberculeuses, une classification nouvelle basée sur 
les caractères anatomo-radiologiques dont voici le 
schéma : 

1. FORMES INACTIVES. hilaires, 
périhilaires. 
2. FORMES ACTIVES : 
a) Chroniques. 
lL. Péribronchite. 
lI. Bronchopneumonie disséminée. 
IHH. Bronchopneumonie confluente. 


f caverneuse. 
a) exsudative . . seléreiae, 
apicale. 
B) fibro-caséeuse. 4 périhilaire. 
interlobaire. 


b) Aigues. 
I. Bronchopneumonie diffuse, galopante. 
lI. Pneumonie caséeuse. 
IH. Tuberculose miliaire. 
3. FORMES D'ÉVOLUTION : 
; \ diffuse. 
a) par sclérose. . . . ! compacte. 
b) par calcification. 
4. COMPLICATIONS : 


I. pleurésies. 


inlerlobaires. 
Il. adhérences nu épaississements ) médiastinaux. 
pleuraux. Done ee sen à pariétaux. 
apicaux. 
IL. Calcifications pleurales. 
IV. Pneumothorax. . . PEA 
E E exsudative. 
-V- Péricardite . . . . plastique. 
CHARPY. 
Segard (Saint-Honoré). — La tuberculose gan- 
glio-pulmonaire de l'adulte (tuberculose à 


signes minimum. (Archives de Médecine et dr 
Chirurpe pratiques, 25 Mai 1918, p. 569 à 578.) 


Le ganglion médiastinal arrète chez l'enfant le bacille 
de Koch; mais ce g. reste un foyer plein de menaces 
pour l'adulte. Il est établi que la tuberculose de ce 
dernier n'est qu'un réveil d'une infection du jeune 
àge, il est d’ailleurs impossible de préciser dans 
chaque cas si le réveil vient du ganglion ou du pa- 
renchyme ; toujours est-il qu'il existe chez nombre de 
sujets de petits signes d’imprégnation. 

C'est alors la radioscopie seule qui renseigne. et 
l'on peut dire qu'il n’y a pas d'examen complet du 
thorax sans rayons X. Il reste, bien entendu, à inter- 
préter ce qu'on voit à l'écran, mais souvent on aura 
ainsi la preuve que l'individu douteux est un tuber- 
culeux à signes minima. On trouve, en effet, des gan- 
lions hilaires, le plus souvent plus marqués à droite. 
présentant des aspects divers, ne donnant quelque- 


Rayons X. 


fois qu'un aspect flou aux hords du cœur, mais pou- 
vant atteindre un volume considérable, même quand 
il n’y a pas de signes phvsiques permettant de les 
soupçonner. C’est la radioscopie seule sur laquelle 
il faut compter pour découvrir les ganglions, et c'est 
elle qui permet de prendre à temps les mesures thé- 
rapeutiques nécessaires. À. LAQUERRIÈRE. 


Rossi (A.) (Parme). — Pneumonie lente et tuber- 
culose pulmonaire traumatique. (Tipogr. coope- 
raliva, Editeur, Parme, 1917.) 


L'A. s'est proposé de mettre en relief la fréquence 
des lésions tuberculeuses consécutives à une bles- 
sure des poumons par projectiles de guerre. Parmi 
les nombreux cas qui sont passés devant les yenx, 
R. en a relevé trois dont il publie l'observation. Dans 
le premier, s'était établie une pneumonie trauma- 
tique dont le point de départ étail la lésion du paren- 
chyme pulmonaire droit par un éclat d'obus du vo- 
lume d'un pois. Dans le second, on notait une 
infiltration luberculeuse tout fe long d'un véritable 
séton pulmonaire, quatre mois après la blessure. 
Dans le troisième, enfin, il s'était produit une locali- 
sation tuberculeuse au niveau de la plaie pulmonaire. 
R. conclut que l'une des complications les plus 
redoutables des plaies du poumon pent étre une 
pneumonie à forme torpide, aboutissant en délinitive 
à la tuberculose. CHARPY. 


CORPS ÉTRANGERS 


Guyot. Masson. Chachignot. — Repérage des 
projectiles. (Paris Medical, 9 Novembre 1918, 
p. 568 à 570.) 


Les A. décrivent un disposilif de diaphragme et 
d'écran, permettant d'utiliser d'une facon très pratique 
le procédé de Strohl. E. D. 


Raoul Pouch. — La localisation des projectiles 
par la méthode de Strohl. (Thèse de Mont- 
pellier, 1918.) 


Très bon exposé de la précieuse méthode décrite 
par Strohl. Grâce à l'emploi du diaphragme à fente on 
n'a plus besoin d'ouvrir largement le diaphragine ordi- 
naire, ce qui était le gros inconvénient de la tech- 
nique primitive. J. AiMARD. 


Rigal. — Nouveau procédé de repérage en pro- 
fondeur des projectiles au moyen d’un nou- 
veau looalisateur radioscopique. (Concours Mé- 
dical, 1* Septembre 1918, p. 768 à 772.) 


Description du compas de l'A. 
A. LAQUERRIÈRE. 


Tilmant. — L'application des rayons X à la chi- 
rurgie. Localisation des projectiles. Quelques 
mots d'historique. (Arch. d'électricité medicale 
et de Physiothérapie, n° 451, Août 1918, p. 515 à 
321 avec 8 fig.) 


Historique sommaire qui aboutit à cette conclusion 
que le meilleur mode de repérage et de guidage est 
le compas Nemirovsky. À. LAQUERRIÈRE. 


Duvergey et Dufour. — De l'extraction des pro- 
jectiles de guerre en lumière rouge sous le 
contrôle radioscopique (567 observations) 
(Arch. d'électricité médicale et de Physiothérapie, 
n°451, Août 1918, p. 505 à 512 avec 1 fig.) 


Les A. ayant eu des échecs soit avec le compas de 
Hirtz, soit avec l’électrovibreur, préconisent l'extrac- 


231 


tion sous lumière rouge avec, d'ailleurs, un luxe d'in- 
stallation qui certainement n’est pas réalisable faci- 
lement en temps de guerre. Pour apprécier la pro- 
fondeur du projectile par rapport aux instruments, ils 
préfèrent, au simple déplacement de fampoule, sa 
rotation qui permet de garder, grâce à un petit dia- 
phragme, la bonne visibilité des projectiles peu vi- 
sibles. Non seulement dans leurs 367 cas, ils n’ont pas 
éprouvé d'échecs, mais ils n’ont observé aucun 
accident infectieux. A. LAQUERRIÈRE. 


H. Bécière (Paris). — L’'extraction des projectiles 
intracraniens. (Presse médicale, 22 Août 1918, 
D. 451 et 452 avec 2 fig.) 


A lauto chirurgicale de M. Pierre Duval, PA. emploie 
le compas de Hirtz pour fFextraction des corps 
étrangers intracérébraux: mais en aimantant passagè- 
rement l'aiguille indicatrice qui sert d'extracteur. 

Aprés piqùre de morphine, si le blessé présente de 
l'agitation, on procède aux 2 radiographies habi- 
tuelles, puis on règle le compas. Pour l'extraction, 
on place le compas, on introduit l'aiguille indicatrice 
jusqu'à la profondeur voulue; puis on met en contact 
avec cette aiguille (au moyen d'une pièce spéciale 
portant une rainure s'adaptant à l'aiguille) un électro- 
aimant —-de préférence celui de Henrard. L'aiguille 
ainsi aimantée par influence permet d'extraire le pro- 
jectile, qui peut cependant s'accrocher à la dure-mère ; 
il ya intérét à faire glisser l'aiguille sur lPélectro- 
aimant, celui-ci restant le plus près possible du crâne: 
la puissance attractive à l'extrémité de laiguille aug- 
mente au fur et à mesure que cette extrémité se rap- 
proche de l'électro. ce qui augmente ladhérence du 
projectile au passage de la dure-mère. 

Le seul, mais considérable avantage de ce procédé, 
de lavis de P. Duval est qu'il permet le minimum de 
mancuvre intracérébral : le trajet d'un projectile 
dans le cerveau est rectiligne. Si le repérage a été 
bien fait etsi le compas, bien réglé, conduit l'aiguille 
exactement par la porte d'entrée, on cathétérise le 
trajet d'une façon précise avec une aiguille de petit 
calibre et l’on ramène le projectile par ce trajet sans 
nouvelle blessure de la substance cérébrale. 

A. LAQUERRIÈRE 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


H. Guilleminot (Paris). — Dosimétrie en X radio- 
thérapie dans les services de l’armée. (C. R. Ac. 
Sciences, 8 Octobre 1917.) — Dosimétrie en X-ra- 
diothérapie. choix du rayonnement optimum. 
(C. R. Ac. Sc., 12 Novembre 1917.) — Nouvel 
appareil fluorométrique pour le dosage des 
rayons X. (C. R. Ac. Sc., 19 Novembre 1917.) 


Exposé d'une méthode complète de dosimétrie 
basée surla notion approximative des doses d'énergie 
radiante fixées par l'albumine cellulaire aux diffé- 
rentes profondeurs. Pour cela l’auteur considère le 
corps comme étant constitué par un tissu homogène 
défini (gélatine hydratée de densité 1,05 dont le 
coefficient d'absorption correspond à peu près à la 
moyenne des différents tissus mous de l'organisme). 
Le coefficient de l'absorption aux différentes pro- 
fondeurs est défini par la quantité de rayonnement 
absorbée par une couche millimétrique de ce tissu 
type située à chacune de ces profondeurs considérées 
pour cent unités incidentes. 

Dans un premier tableau numérique, l'A. donne les 
coefficients d'absorption à 2 mm, 5 mm, 1 cm. 

8 cm, de profondeur, pour les rayonnements 4; 5-6; 
7: 1-8 filtrés par aluminium de 0,5; 1; 1,5: 2,5; 5. 


232 


La dose marquant le seuil de Faction nocive sur la 
couche de Malpighi étant de 25 unités, il donne dans 
un 2 tableau pour chacun des rayonnements sus- 
indiqués la dose incidente nécessaire pour atteindre 
cet amortissement de ?5 unités par millimètre de 
tissu type, au niveau de le couche de Malpighi. Le 
mème tableau indique la répartition des doses aux 
différentes profondeurs. 

De ce tableau, il est facile de déduire Fa notion du 
rayonnement convenant à chaque cas. í 

D'autre part, on en déduit que la dosimétrie peut 
être effectuée d'une facon suflisante en connaissant 
la qualité movenne du rayonnement et son intensité 
à l'incidence. 

LA. présente un appareil fuorométrique àa éta- 
lon électrique lumineux destiné à suppléer au fluo- 
romėètre à étalon de radium pour les spécialistes 
ne possédant pas eet élalon. La plage de comparaison 
est donnée par une lampe étalon fonctionnant sous un 
voltage rigoureusement déterminé et dont la lumière 
est rendue jaune verdätre par un jeu de verres ap- 
propriés. Un diaphragme gradué permet de déter- 
miner la valeur de l'intensité du rayonnement à la 
distance de 50 centimètres de l'anticathode. 

H. G. 


H. Bordier. — Sur une unité radiothérapique de 
quantité. (C. R. Ac. Sc. 29 Juillet 1918 ) 


L'A. définit à nouveau une unité de rayonnement 
tirée de l'action des rayons X sur l’iodoforme en so- 
lution chloroformique à 2 ©, C’est la quantité de 
rayons X capable de mettre en liberté 1/10 de milli- 
gramme d’iode dans un centimètre cube d'une solution 
chloroformique d'iodoforme à 2°’, sous l'épaisseur 
de 1 centimètre et à l'abri de la lumière. 

L'A. parait admettre que toutes les unités pro- 
posées jusqu'ici sont basées sur l'effet très vague de 
la réaction cutanée, y compris mème l'unité ionomé- 
trique. Il ne s’agil sans doute là que d'un lapsus 


ralami. H. G. 
DERMATOSES 
J. Darier (Paris) — Contre-indications de la 


radiothérapie dans certaines espèces de cancer 
de la peau. (Bull. Acad. mid. LXXIX, n° 2?, 
4 Juin 1918, p. 451.) 


L'A., après avoir rappelé que l'épithéliome tubulé.ou 
baso-cellulaire, cède habituellement à un petit nombre 
de séances de radiothérapie, lorsqu'il n'est pas trop 
avancé, pose les contre-indications suivantes : 

Contre-indiralion formelle : l'épithéliome lobulé ou 
spino-cellulaire, qui est uniquement justiciable d'une 
exérése large et surtout précoce. 

Contre-indications par suile de l'inutilité du Irai- 
lement: le Sarcome mélanique, ou nœvocarcinome, 
justiciable soit de l'intervention sanglante, soit de 
l'électrolvse; — les petites tumeurs cutanées du carci- 
nome, secondaire à un cancer du sein par exemple, 
opéré ou non : l'amélioration apparente n'amende pas 
le pronostic de l'affection. 

Comme conséquence, avant tout traitement radio- 
thérapique, il y a nécessité de poser un diagnostic 
précis de l'espèce de cancer en présence de laquelle 
on se trouve, soit par la clinique, soit en pratiquant 
une biopsie. CHARPY. 


À -J. Louis Brocq (Paris). — Quelques remarques 
pratiques au sujet des nouvelles méthodes de 
traitement du lupus vulgaire. (Bulletin médical, 
29 Novembre 1918, p. 483 et 486.) 


En ce qui concerne la radiothérapie, VA. déclare que 
l'on peut guérir complètement un lupus par la radio- 


Rayons X. 


thérapie seule en utilisant soit des applications mas- 
sives déterminant une radiodermite aiguë, soit des 
applications répétées; dans les deux cas la guérison 
n'est obtenue que par destruction ou atrophie de la . 
peau; mais malgré l'atrophie de la peau, les tuber- 
cules peuvent persister. En somme, les rayons n'ont 
aucune action élective sur le lupus et quand ils le 
guérissent, ce n'est qu'au prix de lésions indélébiles 
qui sont la condition sine qua non de la guérison : au 
point de vue esthétique, les résultats ne peuvent être 
comparés à ceux de la Finsenthérapie ou des scari- 
tications. Aussi l'A. a recommandé avec Belot d'asso- 
cier scarilication et radiothérapie : on a ainsi des 
résultats infiniment plus rapides que par les scari- 
fications seules; mais il ne faut pas trop insister sur 
les rayons, sans quoi on détermine l'atrophie de la 
peau. Aussi a-t-il tendance à employer la radiothé- 
rapie (3 à 4 séances, dans le Inpus tumidus au début 
du traitement pour affaisser les tissus et à ne luti- 
liser dans le lupus vulgaire que dans certains cas 
comme simple adjuvant aux scarifications. 
A. LAQUERRIÈRK. 


NÉOPLASMES 


Nogier et Regaud (Lyon). — Sur l'auto-immu- 
nisation des tumeurs malignes contre les 
rayons. — Déductions thérapeutiques. Dangers 
du fractionnement des doses. Utilité du curage 
chirurgical des néoplasmes irradiés. (Archives 
d'électricité médical et de Physiothérapie, Juil- 
let 1918, p. 288 et 289. Commmunication au 
Congrès de l'A. F. A. S., Le Havre 1914.) 


La radio-sensibilité d’un néoplagsme diminue avec 
la répétition des séances. Les A. admettent qu'il se 
produit en certains cas une auto-immunisation du 
néoplasime résultant de modifications humorales 
provoquées par la résorption des déchets des cellules 
nécrobiosées. La conclusion est qu'il ne faut pas pro- 
céder par répétition de doses fragmentées et qu'il 
est souvent préférable de ne pas laisser une tumeur 
irradiée se résorber, mais bien de la nettoyer chirur- 


gicalement. LAQUERRIÈRE. 
ORGANES GÉNITAUX-URINAIRES 
F. Lacaille (Paris). — Traitement radiothéra- 


pique des bromes. (Société de Médecine de Paris. 
250 et 1918, in Presse médicale, 11 Novembre 1918, 
p. 978.) 


La radiothérapie doit toujours avoir un succés, si 
on ue l'utilise que pour des fibromes purs el sans com- 
plications. Avant 40 ans, l'A. traite seulement jusqu'à 
restauration de létat général ct régularisation des 
pertes; mais se refuse à rechercher une ménopause 
trop précoce. Aux environs de 40 ans, il traite les ma- 
lades (4 à 9 mois) jusqu'à production de la ménopause 
artificielle et se croit en droit de promettre toujours 
la guérison complète. Enfin pour les fibromes, sem- 
blant se réveiller après la ménopause, s'ils sont 
exempts de complication ou de menaces de dégéné- 
rescence, ils doivent guérir par une cure radiothé- 
rapique. 

M. Cazin ne croit pas qu’on guérisse un fibrome 
calcifié et pense que certains libromes gênant par 
leur volume échappent aux rayons qui, s'ils arrêtent 
les hémorragies, ne font pas disparaitre les accidents 
de compression. I insiste sur la dégénérescence can- 
céreuse de la muqueuse qui peut passer inaperçue 
et sur les dangers résultant alors de l'entétement 
dans un traitement conservateur. A. LAQUERRIÈRE. 


Substances radioactives. 


233 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


NÉOPLASMES 


B. S. Barringer. :New-York:. — Le radium 
dans le traitement du carcinome de la pros- 
tate et de la vessie. (Journ. Amer. Méd. Assoc., 
28 Avril 1917 d’après Saint-Cène in Journ. Uro- 
lagie 1917-4918. T. VII, n° 5, p. 576.) 


a) Cancer de lu prostate — Le traitement par le ra- 
dium a causé, avec une surprenante régularité, la 
réduction ou la disparition des nodules carcinoma- 
teux de la prostate. Des résultats frappants ont été 
oblenus dans les cas précoces et dans les cas avancés. 
Les cas précoces sont ceux où le cancer est limité à 
la prostate et où il my a pas ou peu d'infiltration 
périvésicale. 

La réduction qui survient dans les lobes cancéreux 
est permanente. Un cas a été suivi dix mois, deux 
pendant six mois, et d’autres, plus récents, un ou 
deux mois. 

Les symptômes, dans'ces cas, sont une amélioration 
marquée (augmentation de poids et de forces, dimi- 
nution de la fréquence de lurination, amélioration 
des érections). 

La technique est restée celle décrite par l'auteur 
dans son premier cas. Le radium est placé à l’extré- 
mité d’une aiguille sur une longueur de | pouce à 1 
pouce 1/2. Les aiguilles ont 4 à 6 pouces de longueur 
et sont insérées à travers le périnée dans la prostate 
ou dans le tissu périvésiculaire. L’aiguille est laissée 
en place douze heures et ne provoque que peu de 
douleur# et le malade peut uriner sans être sondé. 
Il reste tout au plus vingt-quatre heures à l'hôpital. 
Le maximum d'effet du radium a lieu au centre des 
nodules carcinomateux. 

Le malade a généralement pendant trois ou quatre 
jours un peu de douleur dans la prostate el des fré- 
quences de miction, quelquefois la réaction est plus 
vive el dure quelques semaines. La plupart des ma- 
lades n'ont été irradiés qu'une fois en deux ou trois 
mois. 


RÉSULTATS. — Le traitement a porté sur 17 cas : 
le Huit sans aucun espoir. Dans 2 cas le cancer avait 
envahi la vessie, 2 malades moururent, 2 autres ont 
continué à décliner. Un autre n’a pas donné de ges 
nouvelles, bien qu’on ait appris que sept mois après 
un seul traitement il était mieux et travaillait, 
Trois cas ont été améliorés, parmi lesquels ceux où 
la vessie etait envahie. Le diagnostic fut confirmé 
par le microscope dans deux de ces cas. 

2 Cas préroces (9 cas). — Dans 4 cas, la diagnostic 
fut confirmé par l'examen microscopique, 5 de ces 9 


cas sont trop récents pour ètre rapportés en détail. 
Les 4 autres cas ont été très améliorés. 

b) Canrer de la vessie. — Les résultats de B. sont 
bons et mauvais. Mauvais, parce que 6 des 16 malades 
traités sont morts, mais 15 de ces 16 cas étaient des 
cas avancés. Les résultats sont bons en ce sens que 
4 cas (5 avancés 1 au débuti, dont 5 confirmés par 
l'examen microscopique ont été trouvés guéris par 
l'examen cystoscopique, un dix mois et demi après, 
un autre cinq mois et deux récemment. Ces cas sont 
tellement impressionnants que l'A. pense que le trai- 
tement du cancer de la vessie par le radium dépend 
de deux conditions : t° le procédé; 2% le mode d’appli- 
cation. 

TECUNIQUE. — La technique a déjà été indiquée : 
Une capsule de radium filtre (0mm,6 d'argent et 
8 millimètres de cuivre) de 100 à 200 mm. cubes est 
placée dans la vessie à travers le fourreau*du cys- 
loscope, de façon à rester en place de six à dix 
heures. Comme 70 pour 100 des tumeurs de la vessie 
sont des tumeurs du bas fond : le radium est ainsi 
mis en contact direct avec tumeur. Si la tumeur est 
placée au sommet de la vessie ou sur les côtés, le 
malade reste couché sur le ventre ou sur l’un des 
deux côtés. Après le traitement, le radium ést retiré 
an moyen d’un fil urétral fixé au radium. 


G. Marion. (Paris). — D'un moyen simple et 
facile d'appliquer le Radium dans le cancer de 
la prostate. (Journ. Urologie, 1917-1918. T. VII, 
n° 5 p. 555, 556.) 


L'A. se sert tout simplement d’un gros trocart à 
hydrocele, dans le manchon duquel peut glisser le 
tube radifère. Au moyen de ce trocart il ponctionne le 
périnée d'un côté de la ligne médiane et introduit la 
pointe du trocart jusque dans la prostate, le trocart 
étant guidé par un doigt placé dans le rectum. Une 
fois que ce trocart est bien parvenu dans l'épaisseur 
du tissu prostatique, il retire la pointe du trocart, 
laissant en place le manchon. Dans ce manchon il 
fait alors glisser le tube radifère monté sur un fil 
d'argent: il le pousse au moyen d'une sonde canne- 
lée, et, lorsqu'il est à l'extrémité du tube il le main- 
tient sur la sonde cannelée, pendant qu'il retire le 
manchon du trocart. Semblable intervention est pra- 
tiquée de l'autre côté de la ligne médiane. 

Après le temps voulu, variable, avec la quantité de 
radium, il retire les tubes en tirant sur le fil d'argent. 
Quarante-huit heures après, les deux plaies puncti- 
formes sont cicatrisées; le malade peut se lever et 
reprendre ses occupations. E. DECHAMBRE. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


H. Chaumat. — Sur un phénomène de surten- 


sion dans un cirouit dépourvu de self-induction, 


en courant continu. (C. R. Ac. Soc., 21 Janvier 
1918. 


L'auteur a constaté un phénomène à première vue 
paradoxal. C’est uné surtensian, en courant continu, 
dans un circuit dépourvu de self et ne contenant ue 
des condensateurs el des résistances. 


Un circuit renferme une résistance et un conden- 
sateur. Aux extrémités de la résistance, on dérive un 
second circuit, comprenant en série, une autre résis- 
tance et un autre condensateur. 

A l'instant où on ferme le courant d'une pile sur le 
premier circuit, on constate le phénomène énoncé 
qui consiste en une surtension constatée entre le 
condensateur et la résistance du deuxième circuit, le 
potentiel en ce point étant supérieur à la force élec- 
tromotrice de la pile. 

En réalité, cette surtension esl démontrable par le 


234 


calcul et expérimentalement on constate pour une 
force électromotrice de 9% volts par exemple aux 
bornes de la source, un potentiel de 9,5 volts et 
plus à l'endroit indiqué. H. GUiLLEMINOT. 


F. Beaulard de Lenaizan. Sur la résistance de 
l’étincelle électrique. C. R. 1c. 5c., 29 Avril 1918. 


L'auteur montre que la résistance de l'élincelle qui 
éclate dans le circuit de décharge d'un condensateur, 
offrant une coupure, n’est pas comparable à celle d'un 
conducteur métallique : l'élévation de température, 
la formation d'ions gazeux ou métalliques varient 
avec la longueur de l'étincelle. La résistance de 
l'étincelle est par suite un phénomène complexe qui 
dépend de toute une série de variables. 


H. GUILLEMINOT. 


ÉLECTROPHYSIOBIOLOGIE 


Pierre Girard et René Audubert. — Les 
charges électriques des microbes et leur ten- 
sion superficielle. (C. R. Ac. Sc., 26 Août 1918). 


En émulsion dans un bouillon de culture, les mi- 
crobes présentent le phénomène de l’anaphorèse. Ils 
semblent porter une charge négative adhérente à la 
paroi, Dans leur déplacement, cette couche glisserait 
le long d'une couche positive de même densité et 
appartenant au milieu, la distance séparant ces deux 
couches serait de l’ordre des diamètres moléculaires. 

De cette double couche dépend une caractéristique 
physique essentielle du protoplasma : sa tension su- 
perticielle. Les lois de J. Perrin sur l’électrisation de 
contact donnent le moyen de modifier l’état élec- 
trique d’une paroi jusqu'à annuler la densité des 
charges qui la revêtent. 

La densité diminuant, la cohésion micellaire gran- 
dit, et elle devient maxima, quand les charges sont 
neutralisées. Pour obtenir cette décharge d'une paroi 
on peut se servir d'ions positifs polyvalents. Les 
auteurs se sont servis des ions trivalents des sels 
neutres de lanthane. lis ont déterminé les variations 
des moments électriques de la couche double pour des 
cultures simples et des cultures chargées d'ions lan- 
thane. 

Une diminution suffisante de la densité de charge 
détermine par suite l'agglutination. 

Un abaissement faible de la densité de charge pro- 
duit l'Hypervégétation microbienne. 

Une plus grande concentration des ions lanthane, 
c'est-à-dire une diminution plus grande de la densité 
de “harge fait disparaitre la luxuriance de la végéta- 
tion. 

Une concentration assez grande pour que le moment 
électrique de la couche double s’annulle, tue la 
cellule. 

Les auteurs pensent que ces actions des ions lan- 
thane sont de nature purement électrique, et, de fait, 
on neutralise complètement leur action en ajoutant 
à la préparation des ions négatifs trivalents quel- 
conques en nombre un peu supérieur. 


H. GUILLEMINOT 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 
GÉNÉRALITÉS 
Marcelle Lapique (Paris). — Analyse de l’action 


du chloralose et du chloroforme sur l'excitabi- 
lité de la moelle. (Comple rendu des séances 


E lectrologie. 


de la Société de Biologie, 20 Juillet 1918, p. 749 
à 751.) 


On mesurait, dans le réflexe, l'excitabilité de la 
fibre sensitive par une chronaxie et l'excitabilité des 
centres par la sommation à des rythmes divers. 
L'excitant choisi était des ondes rythmiques de conden- 
sateur. Les grenouilles servant aux expériences 
étaient décérébrées 2 ou 3 heures à l'avance; le scia- 
tique excité était isolé et sectionné du côté périphé- 
rique. 


Chloroforme. — Les rythmes employés ont varié 
de 15 à 5 par seconde. On cherchait, sur une gre- 
nouille non chloroformée, pour ces différentes fré- 
quences (et pour une capacité donnée), le voltage 
minimum donnant le seuil du réflexe : retrait de la 
patte du côté opposé. 

On faisait la même recherche sous le chloroforme, 
puis à la période de réveil. — Si on fait le rapport 
entre les voltages de fréquences 15 à 5, on lrouve que 
ce rapport diminue considérablement pendant l’anes- 
thésie (le voltage nécessaire pour provoquer le ré- 
flexe croit considérablement sous l'influence du chlo- 
roforme). 


Chloralose. — On expérimente comme précédem- 
ment, mais en injectant de 5 à 1 milligramme de chlo- 
ralose. Le rapport des voltages nécessaires pour les 
rythmes 15 à 5,5 passe de 3,5 à 7, c'est-à-dire aug- 
mente. Le voltage nécessaire pour obtenir le réflexe 
diminue pour les rythmes rapides, augmente pour 
les rythmes lents. Quand il y a eu hémorragie, la 
diminution de voltage pour les rythmes rapides est 
beaucoup plus grande. 

En somme, le chloroforme abaisse l’excitabilité ré- 
flexe, le chloralose l’exagère. A. LAQUERRIÈRE. 


APPLICA TIONS CLINIQUES 


Henri Pieron. — I. — Les fondements de la 
Séméiologie labyrinthique. (Presse méd., 29 Août 
1918, p. 459 à 410.) 


II. De l'interprétation des troubles labyrinthiques 
qui se manifestent dans la réfiectivité tonique, 
dans la station ou dans la marche. (Comples 
rendus des séninces de lu Société de Biologie 
(Mémoire) 22 Juin 1918, p. 661 à 675.) 


Nous ne résumerons que les passages relatifs à l’élec- 
trodiagnotie. (Voir également les analyses, parues 
dans ce journal, des communications du même A. 
sur les réflexes labyrinthiques. Société de Bio- 
logie 1918.) 

L'excitation électrique est généralement pratiquée en 
plaçant les électrodes de chaque côté, sur la con- 
vexité mastoïdienne: à partir du positif le courant 
passe par le canal vertico latéral (se dirigeant vers 
l'ampoule = ampullipète) d'un côté, puis par le canal 
vertico latéral de l'autre côté (son sens est alors 
vers le corps du canal : ampullifuge). Il y a alors dans 
les cas normaux inclinaison du côté positif, par som- 
mation des effets sur les deux canaux. A cette épreuve 
classique, ilest nécessaire d'ajouter l'excitation séparée 
de chaque labyrinthe et d'étudier les réactions des 
différents canaux : a) électrode active mastoïdienne, 
l'autre sur le front = excitation élective du canal ver- 
tico latéral; b) électrode active rétro-mastoidienne, 
l'autre sur le front = excit. électrique du canal vertico- 
sagittal; c) procédé moins sensible élect. act. sur le 
tragus; l’autre à la nuque = canal horizontal. On peut 
d’ailleurs moyennant certaines précautions obtenir 
l'excitation simultanée des deux côtés pour ces deux 
derniers canaux en disposant deux circuits séparés, 
lun sur chaque labyrinthe. 


Flectrologre. 


RÉSULTATS FOURNIS PAR L'EXAMEN ELECTRIQUE: 1° Lé- 
sion périphérique sans atteinte des centres réflexes — a) lé- 
sion unilatérale: par excitation du côté lésé, inclinaison 
constante du côté excité (ou nutation, le plus souvent 
en arrière, avec hyperexcitabilité (== lésion irritative, 
ou hypoexcitabilité pouvant aller jusqu'à l'inexcitabi- 
lité (= lésion destructive; — par excilalion du côté 
sain, réactions normales — par excitation bilatérale, 
inclinaison constante vers le côté lésé, s'il est hvperex- 
citable; réaction normale, s’il est hypoexcitable: D) 
lésion hilatérale : excitation unilatérale = inclinaison 
vers le côté excité avec hyper ou hypoexcitabilité — 
excitation bilatérale — Réactions identiques à celles du 
coté le plus excitable. 

2 Jésions des voirs centripèles — a; l'interruption 
unilatérale, de la conduction au dessous de la decus- 
sation donne : par excit. unilatérale, l'inexcitabilité 
complète du labyrinthe innervé par les fibres lésées 
(avec absence de vertige); par excit. bilatérale, des 
réactions normales dans les deux sens, S'il ny a pas 
déséquilibre des centres réflexes, sinon réaction con- 
stante du côté lésé(parirritation = lésion récente, com- 
pression) ou du côté sain (hyporéflectivité secon- 
daire du côté malade = lésion ancienne) b) linter- 
ruption unilatérale au-dessus de la décussation 
donne : par excit. unilatérale et bilatérale, l'inclinaison 
constante du côté opposé à la lésion, quelque soit le 
côté excité. 

3 Lésion centrale directe — a` augmentation globale 
de la réflectivité ou diminution (sans surdité) glo- 
bale par excitation uni ou bilatérale; désacrord 
fréquent entre le signe vago sympathique (vertige) 
et celui de la réflectivité tonique — b) Déséquilibre de 
la réflectivité : par excil. uni et bilatérale, réactions 
identiques de nutation, inclination ou rotation d'un 
côté avec abaissement du seuil (par suite de l'hyper- 
excitabilité d'un centre) — inclinaison du mème côté, 
avec seuil normal ou élevé (par diminution considé- 
rable de l'excitabilité d’un centre. 

w Lésion centrale à point dedépart périphérique—a)hy. 
perréflectivité symétrique (mèmes réactions que dans 
la lésion périphérique bilatérale, mais avec abaisse- 
ment notable et sensiblement égal des seuils). b) Dé- 
séquilibre de la réflectivité (mèmes réactions que dans 
l'hyperexcitabilité d'un centre par lésion directe, mais 
avec signes d'une atteinte auriculaire). 

A. LAQUERRIÈRE. 


Charpy P. — Électro-diagnostic des blessures de 
guerre des Nerfs Moteurs. (Thèse, Paris, 1918, 
p. 194. 15 fig. Vigot. Editeur. Paris.) 


L'A. dans cet intéressant travail « a essayé de grou- 
per sous une forme volontairement abrégée, len- 
semble des notions anatomiques, physiologiques, 
cliniques et pratiques indispensables à lexécution 
rationnelle d’un électrodiagnostic utile » par la mé- 
thode classique. 

Cette étude comprend 5 parties : 

Dans la 1" sont succinctement exposées les notions 
indispensables d'Anatomie et de Physiologie. 

Dans la 2, l'A. s'efforce de présenter de facon 
concrète la manière de donner à un électrodiagnos- 
tic « la forme la mieux adaptée à son rôle. » H donne 
des notions fort utiles, et fort claires sur la pratique 
de l’examen électrodiagnostic, sur ses conclusions, 
sur leur interprétation clinique. L'appréciation de la 
gravité de la lésion nerveuse, le traitement qui lui 
convient, sont présentés dans des tableaux syno- 
ptiques d'une lecture très facile, mais qui ont peut- 
être le défaut d’être un peu trop catégoriques. L’A. le 
reconnait lui-même en maints endroits et il y a d'ail- 
leurs lieu d'y insister avec lui « C'est en me basant, 
écrit-il, sur l'absolue conformité des résultats de l'électro- 
diagnostie et du controle opfratoire {500 cas) que j'ai pu 
établir pour chaque modifiralion des réactions elertriques 
un type moyen de la lésion du nerf. On ne demandera 


235 


toutefois à cette estimation, rien de trop absolu et l'on 
fera bien avant tout acte opératoire définitif, de prati- 
quer un élertrodiagnostic sur le nerf mis à nu dans le 
I“ temps de l'opération. » 

Ces tableaux synoptiques, dont l'intérèl est incon- 
testable ne sont « autre chose qu'une tentalive cons- 
ciencieuse destinée à simplifier une élude difficile. » 

La > partie de beaucoup la plus importante est 
consacrée à Pétude des nerfs moteurs des muscles 
directement accessibles à l'excilation électrique 
nerfs craniens d'abord, rachidiens ensuite. Une courte 
imononograplue, contenant tout ce qui a trait au nerf. 
tant au point de vue électrologique, qu'au point de 
vue anatomique, physiologique (motricilé, sensibilité 
el réflectivité), et technique précède l'examen électro- 
diagnostic du nerf lui-mème. Pour cet examen, des 
détails très précis et très complets sont donnés 
sur la position idoine à donner au blessé, pour 
chaque cas, sur la place des points moteurs, et 
enfin sur la facon d'appliquer le traitement électrique 
aux différents territoires nerveux. 

Des tableaux très clairs, dessinés sur le vif par 
LA. lui-inème, groupent autant que possible les ter- 
ritoires nerveux les uns après les autres, en repro- 
duisant les points moteurs classiques et superposant 
le territoire moteur complet ct le territoire sensitif. 
Cette superposition, hien qu'enlevant parfois à cer- 
tains tableaux un peu de leur clarté, est très utile pour 
rechercher rapidement par le courant les troubles 
sensitifs dans le territoire du nerf moteur dont l’élec- 
trodiagnostic vient de déceler une lésion. 

Ce travail que tout médecin spécialiste consultera 
avec fruit est le résultat d'une assez grande expé- 
rience, puisque l'A. chargé d'un important service 
d'électro-diagnostie militaire, sous la direction du 
D" J. Belot, a pu pratiquer en 2 ans, plus de 5000 élec- 
trodiagnostic. E. DECHANBRE. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


SYSTÈME NERVEUX 


Noël H. M. Burke (Hornton War Hospital). — 
Le traitement des blessures des nerfs péri- 
phériques. — Rapport devant la Section d'Elec- 
trothérapne de lu Royal Soriely of Medicine (Ar- 
chives of Radioloyy and Electrotherapy, n° 216, 
Juillet 1918, p. 54 à 47, avec ò fig.) 


L'A. commence par insister sur la nécessité impé- 
rieuse du traitement électrique trop souvent mé- 
connue, et sur l'utilité de connaître les indications 
des divers agents physiques. Après avoir passé en 
revue les diverses lésions du nerf et exposé leur 
retentissement sur : le muscle (dénutrilion due à la 
verte de son innervation, manque d'exercice, rai- 
deur par mauvaise position); les téguments (lrau- 
bles trophiques), les os et les articulations (rai- 
deurs, adhérences): il étudie le traitement : il faut 
activer la nutrition du muxcle par l'électricité (con- 
tinu ou sinusoïdal), le massage, la chaleur (eau 
chaude. chaleur radiante, diathermie); pour l’élec- 
tricité, les contractions sont inutiles quand le muscle 
répond encore très mal aux excitations. Le membre 
doit ètre en bonne position, mais maintenu de préfé- 
rence par des liens élastiques; et il faut aussitôt 
que possible, dans les sutures nerveuses, pratiquer 
des mouvements au moins très petits pour empècher 
les raideurs. Quant au nerf lui-mème, il sera traité 
de façon précoce par le courant galvanique, dont 
l'action ionique active la nutrition; au début, on 
évitera le massage, mais on utilisera avec fruit la 
diathermie. Dans les compressions nerveuses, il faut 
employer l'ionisation, les rayons X et le massage. 


236 


L'A. préconise, comme Tinel, le courant continu 
après la suture nerveuse pour favoriser la régéné- 
ration. 

En somme, le traitement n'est jamais commencé 
trop tôt et doit ètre continué avec persévérance. Ce 
traitement sera surtout le continu, mais massage, 
diathermie, rayons X ont aussi leur emploi, tandis 
que la mobilisation préviendra les raideurs. Au 
début, le courant continu agit comme agent tro- 
phique sur le muscle et le nerf, mais plus tard, le 
courant continu rythmé permet, de plus. de faire 
contracter le muscle. Enfin, quand la fonction repa- 
rait, cest la rééducation qui devient le traitement 
important. L’A. termine en réclamant la collaboration 
entière et constante des divers spécialistes : chirur- 
giens, orthopédistes, physiathérapeutes divers. 

AUDAN. 


L. Chevrier (Paris). — Quelques résultats éloi- 
gnés d'interventions nerveuses sur le sciatique 
poplité externe (statistique intégrale). Excel- 
lence des résultats. Conclusions et idées per- 
sonnelles sur la chirurgie des troncs nerveux 
en général. (Soc. de Neurologie, 8 Nov. 1917, In 
Revue neurologique, Oct.. Nov., Déc. 1917, 
p. 284 à 286.) 


Cette statistique porte sur huit cas avec 6 guéri- 
sons. L’A. insiste sur ce fait qu'il ne faut pas seule- 
ment une bonne technique chirurgicale, il faut encore 
instituer un traitement électrique post-opératoire et 
le poursuivre très longtemps. Les échecs sont dus à 
la méconnaissance de la longueur variable du traite- 
ment électrique post-opératoire indispensable. 

LousiEn. 


G. Roussy. J. Boisseau et M. d'Œlsnitz. — Sur 


le traitement par la Psychothérapie des acro- ` 


contractures et des acro paralysies. A pro- 
pos de 141 cas de mains figées et de 56 cas de 
pieds bots varus. (Société de Neurologie, 8 Nov. 
4917, in Revue Neurologique, Oct., Nov., Déc. 
1917, p. 258 à 269.) 


Au cours de la discussion M. Tinel dit qu'il croit 
que ce complexus sympathique réflexe peut ètre 
débloqué brusquement en laissant place à une res- 
tauration progressive; il n’a jamais obtenu ce déblo- 
cage par persuasion simple, mais l'oblient tous les 
jours par la rééducation faradique et surtout par 
excitation douloureuse. LOUBIER. 


Rossi (Armando) (Parme). — Anomalies de la 
5° vertèbre lombaire (type sacré). Electrodia- 
gnostic et électrothérapie (La Radiologia Me- 
dica. V, 1-2, Janv. 18, p. 21, 2 planches). 


Les recherches de Bertolotti ont montré que sou- 
vent, la 3 vertèbre lombaire acquérait des caractères 
anormaux, lui faisant prendre ce qu'il appelle le type 
sacré. A ces anomalies de développement se lient 
diverses manifestations pathologiques dont les plus 
fréquentes sont les douleurs lombaires et les scia- 
tiques rebelles, produites par la synostose ou l'arti- 
culation véritable de la 5 lombaire avec le sacrum et 
l'iliaque, et par les modifications du corps, des apo- 
physes articulaires et de l’espace intervertébral. R. a 
recherché si les troubles trophiques (amyotrophie des 
fessiers) ou les troubles dans les domaines du scia- 
tique et de ses branches comportaient également des 
allérations des réactions électriques. Sur 400 examens 
de colonne vertébrale, il a trouvé sept fois anomalie 
décrite par Bertolotti. Le résumé de ces sept obser- 
vations montre que six fois il a rencontré une diminu- 
tion considérable de l’excitabilité électrique, soit au 
niveau des fessiers, soit dans le territoire du grand 


Électrologie. 


sciatique, allant parfois jusqu’à la R. D. nettement 
caractérisée. 

Contre la douleur, R. conseille l'application de cou- 
rant continu (anode sur la région lombaire, cathode 
sur l’abdomen), ou des séances de radiothérapie 
(rayons durs, 7 à & Benoist, filtrés sur 1"/» d’AI,2à5 
H.). Pour lutter contre l'amyotrophie, électrisation 
galvanique ou galvano-faradique, selon l'état des 
réactions, des muscles atrophiés, et massage vibra- 
toire. CHARPY. 


Barré (J.-A.). (Paris). — Contribution à l'étude 
clinique de la sciatique (Presse Médicale, 6 Fé- 
vrier 1919, p. 57 à 60.) 


Article surtout consacré à l'étude des signes cer- 
tains de la sciatique opposée à la recherche des phé- 
nomènes seulement douloureux. L’A. signale que dans 
les sciatiques douloureuses aiguës il a obtenu des 
succès par l'ionisation de solutions à base d'aconit. 

A. LAQUERRIÈRE. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


E. Desnos (Paris). — Bitharziose vésicale traitée 
par la cautérisation diathermique (haute fré- 
quence.)(Journ.d'Urologie, 1917-1918, t. VII, n°5, 
p. 519-324.) 


L'A. relate les excellents résultats qu'il a obtenus 
dans le traitement d'un cas de bilharziose vésicale 
par la diathermie. Il a pratiqué une série de cautéri- 
sations à l’aide d’une électrode à tige isolée. sauf à 
son extrémité terminée en bouton, glissant dans la 
gouttière d’un cystoscope uretéral ordinaire et reliée 
à un appareil à courant de haute fréquence. 

La guérison apparente a été un peu lente à se pro- 
duire, après dix mois de traitement. Deux années se 
sont écoulées depuis, et le malade ne présente en- 
core aucune récidive. E. DECHAMBRE. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 


Maurice Parin (Paris). — Stérilisation des plaies 
par une seule séance d'’électro-ionisation. 
Presse médicale, n° 63, 14 Nov. 1918, p. 583 et 
584.) | i 


Le professeur Leduc a démontré que : 1° lion zinc 
était le meilleur coagulant de l’albumine: 2° que la 
pénétration de cet ion se continuait en profondeur à 
travers les couches coagulées. IA. a utilisé l’électro- 
ionisation du zinc en appliquant sur les plaies, net- 
toyées préalablement des corps étrangers et des 
débris sphacélés, 10 à 12 épaisseurs de compresse 
imbibée d’une solution de sulfate de zinc au centième 


‘et en protégeant les tissus sains par du taffetas 


gommé. Ces compresses sont reliées au pôle positif. 
La stérilisation doit ètre obtenue en une seule séance : 
Friel a appelé un « Leduc » la quantité d'électricité 
agissant pendant une minute sur 1 centimètre carré 
de surface en donnant une intensité de 1 ma. Il 
faut environ 4 Leduc, c’est-à-dire 4 milliampères mi- 
nutes par centimètre carré pour stériliser complète- 
ment. 

L’A. dans les cas où il s'agissait de streptocoque 
associé à d’autres microbes, a pu faire immédiate- 
ment après lélectro-ionisation des sutures secon- 
daires. Par contre, dans 2 cas où il y avait du 
streptocoque en abondance, le zinc n’a pas donné de 
résultat, tandis que la stérilisation fut obtenue par 
l'ionisation du cuivre. En résumé, lélectro-ionisation 
permet de faire à l'arrière la suture des plaies infec- 
tées, et serait avec avantage utilisée à lavant pour 
faciliter la suture primitive. A. LAQUERRIÈRE. 


f:lectrologtre. 


A. F. Plicque.— L'ionothérapie usuelle (Journal 
de médecine el de chirurgie pratique, 10 Juil- 
let 1918, pages 481 à 481.) 


L'A. fait une revue générale de l'introduction élec- 
trique médicamenteuse et insiste surtout sur la stéri- 
lisation des plaies infectées, stérilisation qui doit 
s'oblenir en une seule séance, par l'emploi soit d'une 
tige de zinc formant anode (trajet fistuleux) soit d'une 
compresse imbibée de sulfate de zine au centième. Il 
faut que toute la surface de la plaie soit bien en 
contact avec l'électrode. L'intensité est fixée par la 
taile de l'électrode et la sensibilité, la séance ne de- 
vant jamais ètre douloureuse; la durée est deW mi- 
nutes à plusieurs heures (Leduc). 

A. LAQUERRIÈRE. 


R. Casman (Petit fort Philippe). — Le courant 
continu dans le traitement des plaies de guerre. 
(Archives d'électricité médicale et de Physiothéru- 
pie, Novembre 1918. p. 406 à 411.) 


L'A. a commencé par traiter le cratère des furoncles 
après ablation du bourbillon, se servant comme 
électrode d'une goutte de mercure métallique reliée 
au posilif (50 m. A., 5 minutes) il produisait une 
escarre sèche et aseplique et qui permettait pour Îles 
gros furoncles de pratiquer la suture. 

Puis il a trailé des plaies de guerre avec une élec- 
trode positive imbibée de sulfate de zinc à 1 p. 1000. 
Il est indispensable que l’électrode s'applique exac - 
tement à toute la surface, sous peine de voir cer- 
taines parties échapper à la stérilisation, il est très 
utile d'exercer une compression, car « en réduisant le 
volume du tissu que doit parcourir lion zinc, on 
augmente sensiblement la profondeur qu'il peut 
atteindre. » 

Avec une technique appropriée, on peut obtenir la 
stérilisation absolue de certaines plaies abrasées des 
parties molles en un temps très court, pouvant ne 
pas dépasser une heure dans les cas favorables. 
L'examen microbiologique et le succès des sutures 
prouvent la stérilisation: il y a lieu de faire d’ailleurs 
entrer en ligne de compte le pouvoir « dynamique » 
du courant continu sur l'organisme, 

A. LAQUERRIÈRE. 


A. Latarjet et Mlle G. Promsy. — De l'action 
antiseptique de l'ionisation dans les plaies de 
guerre. (Comptes rendus des séances de la So- 
célé de Biologie. Séance du 16 Décembre 1918, 
p- 1250 à 1255.) 


Les A. n'ont utilisé que des courants faibles, 6 mm. A. 
au maximum en séance de 50 minutes, tous les jours 
ou tous le 2 jours, avec des électrodes négatives imbi- 
bées d’iodure de potassium à 1I p. 100 ou de solution 
chlorure physiologique (ion iode ou ion chlore). Ils 
savent qu'à ces doses faibles la pénétration électro- 
lylique ne peut donner une stérilisation complète: 
mais ils pensent bénélicier des actions trophiques du 
courant sur les tissus: tandis qu’ils évilaient les sclé- 
roses musculaires, l'atrophie, les ankyloses « béné- 
fice inappréciable dans le traitement des fractures » 
ils constataient une influence microbicide indéniable 
« aussi satisfaisante que celle obtenue par l’emploi 
des antiseptiques banaux ou de l'irrigation à la solu- 
tion de Dakin. » 

Les séances sont parfaitement indolores, même sur 
des plaies hyperesthesiées. L'examen bactériologique 
a toujours été pratiqué par ensemencement et par exa- 
men direcl avant chaque séance. na” 

Les A. rapportent le résumé de 12 observations, 
dont 4 de plaies récentes et 8 de plaies anciennes — 
presque toutes accompagnées de graves lésions 
osseuses. Ces observations sont très démonstratives : 


237 


le streptocoque, même persistant depuis des semaines 
malgré les autres agents et la méthode Carrel, dispa- 
raissait en quelques séances; de mème le staphylo- 
coque et le Perfrigens ainsi que les autres éléments 
microbiens disparaissaient ou diminuaient rapide- 
ment; en même temps le changement d'aspect de la 
plaie est remarquable, parfois « impressionnant d’une 
séance à l’autre - : une plaie sanieuse devient rose, 
ses sécrétions purulentes se larissent, l'œdème re- 
gresse, etc. 

Le seul inconvénient de la méthode est d’être 
d'une application longue et minutieuse, peu compa- 
tible avec le fonctionnement d'un service chargé. 

A. LAQUERRIERE, 


DIVERS 


Francis Hernaman Johnson (Aldershot). — De 
l'emploi des rayons X et de l'électricité dans le 
goitre exophtalmique et les autres affections 
des glandes à sécrétion interne. (Archives of 
Radiology and Electrotherapy, n° 217, Août 1918, 
p. 91 à 99.) 


L'horimone-thérapie peut remédier aux défaillances 
glandulaires:; mais seuls les rayons X permettent de 
réprimer les excès de fonctionnement; cet effet est 
surtout visible pour le corps thyroïde dans la maladie 
de Graves. 

1° Goitre exophtalmique. — L'A. préconise des doses 
faibles et souvent répétées, journalières si possible; 
0m. A.,5, à 12 pouces de lu peau, avec 2 millimètres 
d'aluminium, durant 20 minutes. Ce traitement ne 
doit pas dépasser 5 mois. 

L'amélioration est constante et peut se prolonger 
plusieurs années. Les tremblements et la tachycardie 
sont les premiers influencés; puis les sueurs et lin- 
somnie; mais lhypertrophie thyr. et l'exophtalmie 
sont peu modifiées. Aussi l'A. préconise l'adjonction 
de traitements électriques Tachycardie, courant 
sinusoïdal une plaque sur la glande, l'autre à la ré- 
gion cervicale postérieure. — Hypertrophie de lu ylande, 
courant continn (traitement classique), pôle positif 
sur la thyroïde. — Ærophlalmie. galvanisation du sym- 
pathique cervical. — Tremblements, galvanisation cé- 
rébrale, positif sur le front, négatif à la nuque. Il 
n’est d'ailleurs pas besoin d'employer dans chaque 
cas tous ces lrailements. 

LA. recommande de vérilier l'état des dents (dont 
certaines lésions ne seront décelées que par la radio- 
graphie) et le fonctionnement des autres glandes à 
sécrétion interne. Il a eu parfois d'excellents résul- 
tats, grâce à de faibles doses de thyroïdine. 

L'opération lui parait devoir être réservée aux cas 
où la longueur du traitement fait craindre pour l'in- 
tégrité de la peau. 

Quelques schockés et « caturs de soldats » sont 
des formes frustes d'hyperthyroïdisme et sont justi- 
ciables des rayons. 

2 Dysménorrhée ovarienne. — La radiothérapie s’im- 
pose dans cette affection (difficile à diagnostiquer) 
chez les femmes âgées. Chez les femmes jeunes, on 
serait en droit de l'essayer, avant de recourir à l’ova- 
riotomie, dans les cas rebelles. 

3 Autres glandes. — Pour l'A., nos connaissances 
sont iei rudimentaires; mais il y a lieu d'appliquer 
les rayons quand les autres traitements ont échoué. 
Il a eu une amélioration passagère par irradiation 
dune des surrénales dans un cas de diabète pan- 
créatique. AUDAN. 


De Lapersonne (F.) (Paris). — Indications dáns 
le traitement des corps étrangers intra-ocu- 
laires par blessures de guerre. (Bull. Acad. 
méd., LXXIX, n° 6,12 février 1918, p. 154.) 


238 


L'A. arrive aux conclusions suivantes : les petits 
éclats intra-oculaires présentent de graves dangers 
et entrainent souvent la cécité uni ou bi-latérale. En 
dehors des mesures prophylactiques à prendre (visiè- 
res, lunettes. masques), l'extraction doit être précoce. 
L'opération est facilitée par la radiographie, notam- 
ment par les procédés de Belot-Fraudet ou de Jau- 
geas, ainsi que par les électro-aimants, géants 
(Rollet), moyens (Henrard), petits (Gaiffe). Les ser- 


Bibliographie. 


autonomes devront par 
conséquent ètre pourvus d’un matériel suffisant. 
radiologique et électro-magnétique. La maison 
Gaiffe, sur les indications de l'A. a construit un 
appareil transportable, composé d’un électro-aimant 
moyen de Henrard, d’un élertro-aimant petit de 
Gaiffe, et d'un outillage spécial, non magnétique, en 
cuivre. CHARPY. 


vices ophtalmologiques 


FROID — CHALEUR 
DIVERS 


J. Bandeline et J. de Poliakoff. — Douches d'air 
chaud contre les brülures par l’hypérite. (Bul- 
letin de l'Académie de médecine, 9 Juillet 1918, 
n° 27.) 


L'insomnie et les douleurs extrêmement vives ca- 
ractérisent les brûlures provoquées par le gaz hypé- 
rite, si petites qu'elles soient. Les A. recommandent 
vivement l'application immédiate de douches d'air 
chaud dans les cas de hrülure par hypérite. 

Ce traitement provoque une sédation remarquable 
des douleurs, et le sommeil revient vers les quatrième 
et cinquième jours. Le premier pansement au sérum 
étant très douloureux, pour éviter que la plaie adhère 
au pansement, les A. emploient un sérum dont la 
formule est la suivante : 


Infusé de graines de lin (1,5 p. de 


1000 gr. 
Chlorure de sodium pur. 9 — 


* 


Filtrer et stériliser à l'autoclave pendant 20 mi- 


nutes à 120 degrés. Ce sérum est appliqué (chauffé 
au bain-marie). Une fois débouché, ce sérum doit 
être utilisé le même jour, la préparation pouvant 
facilement fermenter. J. AIMARD. 


Ledo. — Énormes verrues végétantes traitées 
par la neige d’anhydride carbonique. (4ctas 
derno-sifiliograficas, Avril-Mai 1914, p. 256, 
d'après J. Méneau, in Revue de Dermato'ogie, 
Juillet 1917.) 


Un industriel, âgé de 67 ans, présente, sur la ré- 
gion seapulaire une grosse verrue en forme de cham- 
pignon d’un diamètre de 5 centimètres, épaisse de 
2 centimètres, reposanl sur la peau saine par un re- 
bord de 1/2 centimètre, brun foncé, grasse, molle, 
mamelonnée, sillonnée, laissant au grattage une sur- 
face papillomateuse qui-donne du sang, très sensible. 
Traitement par grattage superficiel, suivi d’applica- 
tion de neige carbonique. Guérison en onze séances. 
Belle cicatrice. E. D. 


BIBLIOGRAPHIE 


Carreras (Torres.) (Barcelone). — Séméiologie 
radiologique des affections pulmonaires. Ti- 
rage à part, C" Esp. de Artes Graficas, Barce- 
lone, Editeurs, 1918, 21 planches, 63 fig.). 


Grâce aux perfectionnements de la technique radio- 
logique, il est possible d'indiquer avec une très 
grande précision la localisation et l'évolution des 
lésions pulmonaires. Il parait donc indispensable de 
procéder systématiquement à l'examen radiologique 
du poumon, toutes les fois qu'il subsiste quelque 
doute après un examen clinique approfondi. La radio- 
graphie permet un contrôle ultérieur, tandis que la 
radioscopie sera réservée en principe aux cas les 
moins difficiles. 

L'exploration des bronches permet de diagnosti- 
quer la dilatation simple, la péribronchite, la dilata- 
tion ampullaire, qu'il ne faut pas confondre avec de 
petites cavernes, des foyers de gongrène, ou un 
pneumothorax enkysté. Le cœur, dans la bronchiec- 
tasie, est presque toujours augmenté de volume, et 
les caractères radiologiques de son ombre sont mo- 
difiés. Enfin la sténose bronchique, la bronchite 
chronique, l’adénopathie trachéo-bronchique, sont 
aisément reconnues. 

L'examen des plèvres décèle les pleurésies sèches, 
les pleurésies anciennes, les pleurésies interlobaires, 
hilaires, doubles, enkyslées, médiastines, diaphrag- 
maliques, accompagnées ou non d'ahcès sous-phré- 
nique, avec leurs caractères, particuliers à chacune 
d'elles. Les pneumothorax sont également facilement 
ditférenciables, qu'ils soient partiels ou bien totaux. 
La radioscapie permet de suivre l'évolution. 


L'étude des poumons, à laquelle PA. consacre la 
plus grande partie de son travail expose les signes 
distinctifs des poussées congestives simples, des 
foyers hémorragiques. de l'ædème, de la pneumonie. 
de la broncho-pneumonie lobulaire, des abcès, de 
l'atélectasie, de l'emphysème, de la sclérose, des 
kystes hydatiques ou dermoïdes. On établira le dia- 
gnostic entre le cancer du poumon à forme nodulaire 
et les kystes qui sont plus opaques, et de forme 
plus régulière. L'anévrisme de l'aorte sera éliminé 
par l'examen sous des positions obliques. On évitera 
de confondre les kystes de la hase et ceux de la face 


supérieure du foie, en étudiant la mobilité de la 
tumeur qui suit les mouvements respiratoires. Les 


pneumo-konioses donnent des ombres disséminées 
dans les deux poumons, simulant parfois la granulie. 
La svphilis pulmonaire, à infiltration gommeuse 
donne des ombres diffuses ou denses. mais à limites 
nettes, qui cèdent rapidement au traitement spéci- 
fique. La tuberculose enfin, constitue la majorité des 
cas soumis au radiologiste. Le signe de Williams 
(diminution de l'amplitude des mouvements respira- 
toires du côté atteint), et l'aspect de l'aire cardiaque. 
avec cœur pelit et vertical, sont deux signes radio- 
logiques constants. On différenciera aisément la gra- 
nulie, l'infiltration, les cavernes anciennes ou ré- 
centes, les pseudo-cavernes. 

De nombreux dessins originaux, et des planches 
photographiques accompagnées d'un schéma expli- 
catif illustrent abondamment cet excellent travail 
d'ensemble. 

CHARPTY. 


NÉCROLOGIE 


D' E.-ALBERT WEIL 


C'est avec une profonde douleur que la rédaction du Journal de Radiologie a appris la 
mort du D" Albert Weil. Notre collaborateur était à la fois et un praticien réputé et un auteur 
éclairé dont la disparition laisse un vide dans notre milieu; mais, de plus, il était pour notre 
spécialité un publiciste habile et zélé. 

Admissible à Polytechnique, licencié ès sciences physiques et chimiques, préparateur au 
laboratoire de Physiologie de la Faculté, Albert Weil possédait à un haut degré ces sciences 
dites accessoires qui sont plus indispensables, 
si possible, à l’'électroradiologiste qu'à tout 
autre. Mais, d’abord, durant son internat. à 
Saint-Lazare, puis dans une clientèle de plus 
en plus étendue et dans ses services hospita- 
liers (il fut longtemps chef du Jlaboraloire 
d'électrothérapie de la clinique chirurgicale 
infantile de la Faculté, avant de devenir élec- 
troradiologiste de l'hôpital Trousseau) il s'était 
acquis une grand expérience clinique. 

Rien n'est donc plus naturel que le succès 
qu'obtinrent ses nombreuses publications ; 
pour ne citer que ses plus gros ouvrages: sa 
thèse sur le Courant continu en gynécologie, 
le Guide pratique d'électrothérapie gynécolo- 
giqur, les Eléments de Radiologie, le Manuel 
d'Electrothérapie et d'Électrodiagnostir, dont 
deux éditions furent couronnées par l'Acadé- 
mie (prix Desportes 1906 — prix [tard 1916) 
permettent de reconnaître les qualités de ce 
grand travailleur. 

De plus, il avail fondé une publication 
mensuelle que la guerre vint interrompre 
mais, durant 10 ans, le Journal de Physiothé- 
rapie avait compté parmi les premiers jour- 
naux de spécialité. Enfin, c'était Albert Weil 
qui était chargé des numéros spéciaux du 
Paris-Médical, consacrés soit à l'électrothéra- 
pie soit aux rayons X, et l'on sait combien 
ces numéros furent, durant les hostilités, utiles et combien ils furent appréciés par les confrères 
mobilisés. 

Mais si comme praticien, comme auteur, comme journaliste, Albert Weil occupait une 
place des plus importantes, son rôle comme organisateur fut encore plus remarquable. Je lai 
connu quand il était encore étudiant et qu'il s'occupait avec un zèle infatigable de l'Association 
générale des étudiants de Paris. Depuis, il avait continué à se complaire aux grands prépa- 
ralifs, aux installations savantes el ordonnées. Nous avons tous gardé un souvenir émerveillé 
de la grande exposilion du Congrès international de Physiothérapie, exposition qui débordait 
si largement sur la voie publique autour de la Faculté et qui fût son œuvre. 

On lui dut aussi l'Exposilion du Congrès international de l'Éducation Physique de 1913 
après laquelle il fut, et avec justice, fait chevalier de la Légion d'honneur. 

Sa mort est une perte pour l’EÉlectroradiologie française : il meurt à 50 ans, alors que nous 
avions le droit d'attendre encore de lui des travaux nombreux, il meurt, lui enfant de Stras- 
bourg, sans avoir eu la joie d'aller visiter sa ville natale redevenue française. 

Les allocutions prononcées sur sa tombe par le D' Cornet, secrétaire du Paris-Médical, par 
le D" Deslernes pour les chefs de laboratoire d' Électroradiologie des Hôpitaux, par le D" Haret, 
Secrétaire de la Société de Radiologie, par moi-même au nom des journalistes de notre spécia- 
lité, et au nom de la Société française d'Électrothérapie, ont bien montré la vive sympathie qui 
entourait l'homme de science et le bon confrère ainsi que les regrets unanimes qu'emporte mon 
vieil ami. Pour la Rédaction : A. LAQUERRIÈRE. 


240 D' E. DESTOT 


Un des premiers pionniers de la radiologie, une des figures les plus originales de notre 
spécialité a disparu; E. Destot vient d'être enlevé brusquement par la grippe. 

Né à Dijon en 1864, il fut successivement interne à Alger, interne et aide d'anatomie à 
Lyon; puis durant plus de 15 ans, il dirigea le service radiographique de l'Hôtel Dieu de Lyon. 
En 1915, il dut, la radiodermite douloureuse dont il était atteint Hire longtemps lui rendant 
impossible le labeur hospitalier, s'installer à Paris comme expert radiographe près le tribunal 
de la Seine. Dès la déclaralion de la guerre, quoique dispensé d'obligation militaire, il se. mit 
à la disposition du service de Santé et apporta aux blessés sa science et son dévouement. 

Son œuvre .scientifique est en général mal connue : c'est sculement en consultant les 
comptes rendus des sociétés savantes de Lyon qu'on peul en constater l'ampleur. 

Comme technicien, il s'occupa de l'augmentation de la puissance des sources de courant 
(machine statique à grand débit, par 
exemple) de l'orthodiagraphie, de la 

elvimétrie, de l'emploi monopolaire de 
le mpoule: de la cinématographie ra- 
diographique, etc. | 

Au point de vue médical, où il se 
montra un clinicien de premier ordre, 
il étudia l'orthodiagraphie du cœur, la 
radiologie gastrique, le radiodiagnos- 
tic de la tuberculose, des pleurésies 
médiastinales, etc. 

Mais sa grande œuvre est surtout 
radiochirurgicale : confrontant sans 
cesse les données de la clinique avec 
celle de la radiologie, suivant le blessé 
dans le service de chirurgie et jusque 
sur la table d'opération, il a pu vrai- 
ment révolutionner certains chapitres 
des traumatismes osseux. Si l’on par- 
court dans le Traité de chirurgie la 
parlie consacrée aux fraclures, on voit 
son nom revenir à chaque page. 

Pour le poignet, son livre : « Le 
poignet et les accidents du travail » fait 
autorité, et Tanton a pu dire : « les 
acquisilions récentes sont l'œuvre de 
l'école lyonnaise el en particulier de 
Destot ». Pour l’avant-bras, « la Phy- 
siologie normale des mouvements de 
pronation et de supination a élé com- 
plèlement modifiée » par lui. Sur le 
coude, il a publié une manographie 
des fractures de l'enfant {en collaboration avec Vignard et Barlatier). | 

En ce qui concerne le membre inférieur, ses publications furent également nombreuses. 
La plus considérable est le traité Traumatismes du pied et rayons N qui est une œuvre de 
toute première importance. 

Bien d’autres recherches radiochirurgicales sont éparses dans ses multiples communica- 
Lions et dans les nombreuses thèses qu’il a inspirées à ses élèves. 

Mais, malgré son œuvre considérable, Destot n’a pas la renommée quil mérite. Cette injus- 
uce tient en partie, il faul le reconnaitre, à ce que ses écrits sont parfois d'une lecture ardue; 
mais elle est surtout la conséquence de son caractère : très artiste — il connaissait tous les 
musées de l'Europe —, très inventif — il délaissail parfois la radiologie pour fabriquer de la 
sole artificielle ou pour consiruire un appareil de photographie stéréoscopique — il ne s'intéres- 
sait pas assez à la vulgarisalion de ses travaux et a trop réservé ses publications aux cercles 
Lyonnais. Très indépendant, d'un abord parfois brusque quoique d'un désintéressement peu 
commun, il lui arrivait de décourager les sympathies naissantes: très épris de vérité, il défen- 
dait ce qu'il croyait la vérité avec énergie el même quelquefois avec violence. Bref, s'il eut 
un groupe d'élèves et de fidèles qui furent ses admirateurs, il ne sut pas se faire les nombreux 
amis dont le zèle et l'abondance contribuent à bâtir une renommée. 

Mais grâce à ses mériles scientifiques, Destot laisse une œuvre remarquable qui demeu- 
rera. On ne saurait en trouver de meilleure preuve qu'en invoquant, une fois de plus, le témoi- 
gnage de Tanton : parlant de la transformation profonde apportée par la radiographie à la 
chirurgie des fractures, cet auteur s'exprime ainsi : « nous devons reconnaitre avec une légi- 
time fierté que les chapitres nouveaux qui se sont ajoutés et que les transformations qui ont 
été apportées sont des conquêtes francaises et qu'un nom mérite avant tout d'ètre cité, celui 
de Destol. » Pour la rédartion, P. J\Ptor. 


Le Gérant : PIERRE AOGER. R3042. — Paris. fimp. Lanure, 9. rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


.- UN POINT CONCERNANT L’'OSTÉOGENÈSE 
APPLICATIONS EN CHIRURGIE CÉPHALIQUE 


Conférence faite à la Société Médicale américaine de Vichy. 


Par le D' Fernand LEMAITRE (1!) 


Olo-Rhino-Laryngologiste des hôpilaux de Paris. 
MESSIEURS. 


Permettez-moi, avant loutes choses, de vous remercier el de m'excuser. 

Je vous remercie très vivement de l'honneur que vous m'avez fait en me conviant ce soir 
à votre réunion, ainsi que de la très grande 
amabilité que votre président, le colonel 
SaiLER se faisant votre interprète, m'a 
lémoignée à celle occasion. 

Je m'excuse de ma connaissance in- 
suffisante de votre langue, mais je sais 
votre indulgence; aussi, je n'hésile pas à 
faire en anglais la communicalion que 
vous avez bien voulu me demander. 

J'ai choisi comme communication le 
sujet suivant : 

« Un point concernant l'ostéogénèse ; 
applications en chirurgie de la tête. » 

La question de losléogenèse, géné- 
rale, intéresse tous les chirurgiens ainsi 
que les radiographes: la question de ses 
applications en chirurgie céphalique. spé- 
ciale, intéresse tous les spécialistes de la 
tôle. 

Je dirai peu de choses sur l'ostéoge. 
nése elle-même, en dehors du point précis 
sur lequel est basé ce travail. Je m'étendrai 
davantage sur les applications que j'ai pu 
en faire au Centre de Vichy, applications 
que jenvisagerai dans les quatre para- 
graphes suivants : 

le Régénéralions spontanées de cer- 
laines pertes de subslance osseuse très 
élendues au niveau du maxillaire infé- 
rieur: 

2 Cranioplastie par lambeaux ostéo- 
périostés, pédiculés et relournés: 

» Greffes ostéo-périostées pour pseu- 
do-arthrose du maxillaire inférieur ; Fix. 2. 

t Grelfes osléo-périostées constiluant le squelette des rhinoplasties. 


() Travail du Centre de Chirurgie et de Prothèse Maxillo-Faciale de la XII Région. 
N° 6. — Novembre-Décembre 1918. II — 16 


242 F. Lemaitre. — Un point concernant l'osteogenèse 


J'essaierai, en terminant, de tirer des faits observés les conclusions que ces faits paraissent 
comporter. 

Je désire signaler dès maintenant que ce travail est illustré par les très belles radiographies 
faites en série par notre confrère le 
docteur Aymard, assistant de mon ami 
Belot dont chacun connaît la maîtrise en 
radiologie et qui possédait, déjà avant la 
guerre, une mélhode personnelle de ra- 
diographie stomatologique ('). 


7 UN POINT D'OSTÉOGENÈSE 


appris que c'est le périoste qui forme de 
l'os. 

La guerre, qui a changé tant de 

Fig. 3. choses, a soulevé cerlaines discussions 
tendant à réduire, sinon à supprimer, la fonction ostéogénélique du périoste. 

Laissant descôlé toute question d'in- 
terprélation, je ne retiendrai ici que le 
fail suivant : 

Toutes les fois que du périoste, dou- 
blé d'une lamelle osseuse sous-périostée, 
quelque mince que soit cette lamelle, se 
trouve dans des conditions qui lui per- 
mellent de vivre et de se développer, une 
néoformalion osseuse apparaît; tout se 
passe comme si ce que j'appelle l'ostéo- 
périoste, Ssecrélail de l'os. 

Ce fail que j'ai observé maintes el 
maintes fois, s'applique : 1° à l'ostéo- 

Fig. 4. périosle in silu; 2 aux lambeaux ostéo- 
périoslés pédiculés: 7° aux greffons osléo-périostés. 


| 

A4 

A Les traités de physiologie nous ont 
| 


RÉGÉNÉRATION DE CERTAINES PERTES DE SUBSTANCE TRÈS ÉTENDUES 
AU NIVEAU DU MAXILLAIRE INFÉRIEUR 


Pénétré de ľexaclitude de ce point 
spécial concernant l'ostéogenèse, envi- 
sageons quelques cas cliniques, certaines 
pertes de substance très étendues du 
maxillaire inférieur. 

Parmi les Irès nombreuses fractures 
de Ja mâchoire, que la guerre a fait 
affluer dans nos centres, il en est qui 
présentent de vastes délabrements osseux 
el qui se réparent lolalement. alors que 
d'autres, bien moins étendues, évoluent 
vers la pseudo-arthrose. 

ll existe surlout une forme sur la- 
quelle je désire, avant tout, attirer votre 

Fig. 5. allention; je veux parler de certaines 
fraclures très infectées, dont l'infection a déterminé de l'ostéomyélile avec fonte purulente de 


(!) En raison des difficultés actuelles d'impression, nous ne reproduisons ici qu'un certain nombre de 
nos clichés radiographiques. 


Applications en chirurgie ceéphalique. 243 


lout ou parlie de la branche horizontale el que nous appelons, au centre, fracture à « type 
médullaire », par analogie avec les infections osseuses pour lesquelles Lannelongue emploie le 
terme de médullite. | 

Ces fractures réclament une inter- 
vention large. Voici ce que lon observe 
au cours de l'intervention : 

Quand le maxillaire a été débarrassé 
du pus, des séquestres, des fongosilés. 
parfois du caséum qui lencombrait, il 
ne resle plus entre les deux fragments 
du maxillaire, qu'une cavité dont les di- 
mensions varient entre celles d'une noix 
el celles d'une pelile mandarine. On 
pourrait croire à l'existence d'un volu- 
mineux kyste dentaire qui aurait usé, en 
les refoulant, les tables externe et in- 
terne de la mandibule, ainsi que le re- 
bord basilaire. Le doigt explorateur re- Fig. 6. 
connail la présence d'une coque plus ou moins continue qui n'est autre que le périoste, lequel 
présente à sa face profonde quelques 
rugosités, vesliges osseux lellement 
minces ou à ce point décalcifiés que les 
meilleures radiographies ne les indi- 
quent pas. 

Or, ces fractures se consolident le 


plus souvent; tout se passe comme si 
l'ostéo-périoste épargné par le processus 
d'infection. secrélait de los. 

Voici, parmi lant d'autres, un exemple 
très net de ces restaurations osseuses. 

Le lieutenant P... présente une trans- 
fixion de la face par balle de fusil, qui 
occasionne une fracture comminulive du 
maxillaire inférieur: un chirurgien pra- 
tique la suture osseuse qui intéresse les Fig. 7. 
racines de la 2? prémolaire el de la canine (fig 1). 


Lorsque le blessé arrive au centre, il suppure abondamment: une intervention s'impose que 
nous praliquons par les voies naturelles, 
aussi parcimonieusement que possible. ? 
Néanmoins, étant donné l'importance des 
lésions et la forme médullaire de la frac- 
Lure, il ne reste, sur une étendue de 5 cen- 
limèlres, que le seul ostéo-périoste soi- 
gneusement conservé du rebord basilaire 
ct de la partie basse des lables externe 
el interne de la mâchoire. 

La radiographie pratiquée six semai- 
nes après l'intervention, montre une perte 
de substance telle que la pseudo-arthrose 
esl à craindre (fig. 2). 


Trois mois après, l'os apparail nel- 
lement au niveau de ce qui fut le rebord Fig. 8. 
basilaire (fig. 3). Six mois après, il est Lotalement reconstitué dans ses 2/5 inférieurs (fig. 4). 
Cliniquement le résultat est parfait; l'os solide, l'articulé normal. L'ostéo-périoste a joué 
parfailement son ròle. 


244 F. Lemaitre. — Un point concernant l'osteogenèse. 


Les restaurations de ce genre, s’observent surtout au niveau de la branche horizontale: 
elles existent aussi, plus rares, il est vrai, au niveau de la branche montante, ainsi qu'en 
témoignent les trois épreuves suivantes {5,6 et 7). Dans ce cas, l'intervention a dù être pratiquée 
par l'extérieur, par voie cutanée, mais elle a ménagé, reconstitué el suturé l'ostéo-périoste. 


1012, 


Fig. 9. Fig. 10. 


De telles régénérations ne s'observent pas seulement dans les fractures: on les voit aussi 
se produire à la suite d'infections banales, de certaines ostéomyélites d'origine dentaire. Là 
encore tout paraît détruit: là encore la radiographie indique une perte de substance totale ou 
subtotale, mais là encore, l'ostéo-périoste, quand il est conservé, reforme de l'os. 

Voici deux clichés qui nous font assister 
au processus d'ostéogenèse survenu à la suite 
d'un évidement très étendu de l'arc antérieur 
du maxillaire que nous avons pratiqué par 
voie alvéolaire dans un cas d'ostéomyélite 
d'origine dentaire. 

Nous n'avons malheureusement pas de 
radiographie faite peu de temps après l'inter- 
venlion, alors que seul l'ostéo-périoste existait. 

L'épreuve que montre la figure 7 a été 
faite deux mois et demi après l'opéralion: de 
l'os néoformé est déjà visible: on voil, toute- 
fois, la différence qui existe avec l'épreuve 
suivante (fig. 8), faite cinq mois après l'inter- 
vention. 

Fig. 11. La connaissance du rôle de l'ostéo-pé- 
riosle nous explique un fait que nous avons 
constaté depuis longtemps el qui est le suivant : 

Les interventions pratiquées sur le maxillaire inférieur, donnent, à importance égale de 
traumatisme, des résultats infiniment meilleurs lorsqu'on opère par les voies naturelles, que 
lorsqu'on opère par la voie cutanée. Si le chirurgien aborde par l'extérieur le foyer de fracture 
ou les lésions d'ostéomyélite, en dehors de la cicatrice toujours plus ou moins disgracieuse qui 
en résulte, il intéresse presque inévitablement le périosle, surtout quand à l'action destructive 
du bistouri, s'ajoute l'action traumalisante de la rugine. 


Applications en chirurgie cephalique. 245 


Si au contraire, le chirurgien passe par la bouche, il réduit le traumatisme au minimum, 
puisque la curetle, introduite par le rebord alvéolaire qui est devenu libre en raison de la perte 
inévitable des dents, pénèlre dans ce qui fut le corps de la mandibule sans avoir intéressé ni 
le périosle, ni la mince et précieuse couche osseuse adjacente. 


Conclusion. — 1° Le pronostic des pertes de substance osseuse du maxillaire inférieur, 
qu'elles soient: traumatiques ou infec- 
lieuses, est avant tout fonction de l'étal 
de l'ostéo-périoste. 

2° Le traitement de ces lésions doil 
èlre guidé par le souci de ménager le 
plus possible l'ostéo-périoste encore vý- 
vant; à ce point de vue, l'acte opératoire 
dans lequel on uliliseles voies naturelles, 
esl de beaucoup préférable à linterven 
lion par voie culanée. 


CRANIOPLASTIES PAR LAMBEAUX 
OSTÉO-PÉRIOSTÉS, PÉDICULÉS 
RETOURNÉS 


Je n'ai utilisé qu'une seule fois les 
lambeaux ostéo-périostés pédiculés: ce 
fut dans un cas de cranioplastie. L'inter- 
vention et les suites opératoires furent tellement simples, les résultats éloignés semblent être 
tellement satisfaisants, que je n'hésite pas à vous présenter le blessé que j'ai opéré. 

[I s'agit d'un soldat âgé de 40 ans qui reçut, le 9 avril 1918, un coup de pied de cheval au 
niveau de la région frontale latérale 
droite et auquel on fil une trépanation. 

Quand nous le vimes quatre mois 
après, il présentait la déformalion que 
vous pouvez voir sur celle photographie 
et sur ce moulage; les ballements céré- 
braux étaient très perceptibles au doigt 
et à l'œil; les méninges n'étaient proté- 
gées que par la peau cicatricielle. 

L'examen neurologique pratiqué par 
mon ami Tournay, ful négatif; on nota 
simplement une légère résistance (10 mil- 
lim.) à l'épreuve de Babinski, dile du 
vertige vollaïque. 

Nous décidâmes toutefois, de prati- 
quer une cranioplastie, en raison des 
dangers d'ordre traumatique auxquels 
cet homme était exposé. 

L'intervention est faite à l'aide de 
lambeaux ostéo-périostés : nous prélevons Fig. 13. 
ceux-ci autour de l'orifice de trépanalion 
et nous les faisons basculer autour d'une charnière siégeant au pourtour même de la trépana- 
lion, de sorte que la face exlerne du périoste se met en contact avec la dure-mère, tandis 
que sa fate profonde el sa couche osseuse. devenues superficielles, se trouvent directement 
sous les téguments. Le moulage que voici, explique mieux que toute description, la technique 
que nous avons adoptée (fig. 11). 

L'acte opératoire, pratiqué à la cocaïne au 1/200. fut très simple et parfaitement bien sup- 
porté par le sujet. Il n`y eut pour ainsi dire pas de suites opératoires: les fils furent enlevés au 5° jour. 


Fig. 12. 


246 F. Lemaitre. — Un point concernant l'osteogenése. 


Acluellemenl (soit près de cinq mois après l'intervention), on peut faire les constatations 
suivantes : cliniquement, la dépression n'existe plus: les ballements sont supprimés: la boite 
crânienne ne semble plus présenter de solution de continuité. 

Radiologiquement, nous voyons que : 1° la perte de substance très visible et dont les dimen- 
sions élaient celles d’une pièce de ò francs, parail en grande parlie comblée ; 2° l'os est en voie 
de proliféralion: cette proliféralion semble s'opérer suivant un mode qu'il est important de 
signaler: elle paraît se faire uniquement 
du côté de la périphérie et ménager un 
espace clair entre la durc-mère el los 
(fig. 12). L'évolution vers les téguments 
s'explique assez bien par la disposilion 
des lambeaux ostéo-périoslés el par ce 
que nous savons de l'osléogenèse à la- 
quelle ils président: elle offre l'avantage 
considérable de ne pas irriter à travers 
les méninges le cortex encéphalique. 


GREFFES OSTÉO-PÉRIOSTÉES 
POUR PSEUDO.ARTHROSE 
DU MAXILLAIRE INFÉRIEUR 


Le lraitement des pseudo-arthroses 
du maxillaire inférieur par les greffes esl 
| un des problèmes les plus importants 
que la chirurgie maxillo-faciale a ren- 

contré pendant la guerre; je me propose 
de l'éludier en détail avec mon ami Bozo. 

Je voudrais aujourd'hui indiquer simplement que, de tous les procédés préconisés, la 
méthode de Delagenière (du Mans, paraît étre celle qui donne de meilleurs résultats. 

Or. celle méthode’ utilise précisément les greffons ostéo-périostés. 

Voici dans les grandes lignes, la technique opératoire habiluellement employée : on prépare 
| le ht du greffon en excisant le tissu 
fibreux qui constitue la pseudo-arthrose 
el en avivant les extrémités des 2 frag- 
ments du maxillaire: on prélève sur le 
tibia deux bandes du périoste, doublées 
de copeaux osseux tellement minces que 
les greffons ostéo-périostés ainsi obtenus, 
offrent une grande souplesse qui les rend 
parfailement maniables ; on place ces 
greffons dans le lil préparé entre les 
extrémités du maxillaire, en ayant soin 
d'appliquer l'une contre l'autre les deux 
surfaces osseuses. 

Les résultats obtenus sont toul à fail 
salisfaisants. Le point de vue analo- 
mique osseux, le seul qui nous intéresse 
aujourd'hui. est facilement suivi sur les 
radiographies suivantes qui onl trait à 
trois cas normaux. 

Pig. 15. Voici d'abord Fépreuve pratiquée 
lò jours après l'intervention: on aper- 


Fig. 14. 


coil nellement les copeaux osseux ('). 


(1; Les épreuves radiographiques concernant ce cas sont publiées dans notre travail : Prothèse et 
chirurgie céphalique de guerre paru dans la Revue Macillo-Faciale :Numéro de Mars 1919). 


Applications en chirurgie cephalique. 247 


Le 2 cliché, fait 2? mois après, 
montre la résorplion de ces copeaux. 

La 5° épreuve, pratiquée 2 mois 
plus tard, indique une ombre très nette 
qui témoigne déjà de la néoformalion 
osscuse. 

Enfin, cette dernière épreuve mon- 
tre une ombre très dense. 

Il convient de noter que celle 
ombre reproduit exactement la forme 
el les dimensions du greffon. 

Les figures 15, 14, 15 el 16, prises 
en série, se rapportent à un cas avant 
évolué plus rapidement vers la conso- 
lidation; 2? grefTons avaient été mis en 
place, alors que, dans le cas précé- 
dent, je n'avais ulilisé qu'un seul gref- 
lon. 


La même observation concerne les Fig. 16. 
figures 17, 18, 19 et 20; dans ce cas, à 
l'aide de ? greffons, la consolidation se 
fit également très vite. 


Voici maintenant deux cas atypi- 
ques : le premier concerne une perle 
de subslance presque totale de la bran- 
che horizontale, survenue au cours du 
délabrement considérable que repré- 
sentent les deux photographies ci- 
jointes (fig. 21 el fig. 22). 

J'ai tenté, presque à regret, une 
greffe chez ce sujel par ailleurs éthy- 
lique avéré el jai mis en place deux 
greffons, après avoir taillé, non sans 
quelques difficultés, un plan de clivage 
dans le mince tissu fibreux qui existait 
entre la peau et la muqueuse. 


Malgré les conditions générales el 
locales particulièrement défectueuses 
el, en dehors de tout espoir, de l'os a 
poussé (fig. 25 et fig. 24). 

Le deuxième cas atypique se rap- 
porte à un sujet qui avail 2? pseudo- 
arthroses el auquel je fis dans la même 
séance deux greffes; l'une des greffes 
fut le siège d'un léger suintement; 
celui-ci se tarit en #ou 5 jours, mais 
délacha une des extrémités des gref- 
fons de l'angle de la mâchoire au 
contacl duquel je les avais placés et 
sulurés. 


Les épreuves radiographiques ren- 
dent nettement compte de ce fait; elles 
montrent que les greffons ostéo-périos- 
tés déplacés n'en continuent pas moins 


Fig. 18. 


248 F. Lemaure. — Un point concernant l'osteogenèse. 


AAE Fig. 23 
u P: 2 


Applications en chirurgie cephaliaue. > At 
PI £ / q 19 


à proliférer el que leur prolifération rejoindra peut-être la partie du maxillaire dont ils ont été 
détachés. 

Ainsi, mème dans des condilions anormales, même troublés dans leur vitalité, les greffons 
ostéo-périosltés secrèlent de l'os. 


GREFFES OSTÉO-PÉRIOSTÉES CONSTITUANT LE SQUELETTE DES RHINOPLASTIES 


Je ne m'étendrai pas sur ce sujel: je n'ai pas encore une expérience assez longue de ces 
greffes, pour formuler à leur égard des conclusions certaines. 

Actuellement jai pratiqué 6 greffes de ce genre; les greffons ont toujours été prélevés sur 
le Ubia. Une fois je les ai 
insérés plusieurs mois après 
la rhinoplastie; une aulre 
lois je les ai inclus entre les 
? lambeaux de la rhinoplastie 
au cours de cette interven- 
tion; quatre fois je les ai 
mis en nourrice dans le lam- 
beau frontal destiné ultérieu- 
rement à la plastique nasale. 

Certains greffons étaient 
mous, d'autres rigides ; ceux- 
ci furent insinués sous les 
téguments à travers une pe- 
lite boutonnière: ceux-là fu- 
rent mis en place après dis- 
section à ciel ouvert. 

L'intervention faite à 
l'anesthésie locale est tou- 
jours simple, facile, nulle- 
ment dangereuse: elle est 
parfaitement supportée par 
les blessés qui n'accusent pas Fig. 21. 
la moindre douleur. 

Des radiographies faites franchement de profil permettent de suivre l'évolution des greffons; 
il semble qu'ils se développent 
normalement et qu'ils attei- 
gnent les dimensions que l'on 
altend d'eux. 

Les radiographies que 
voici montrent avec quelle net- 
teté on peut observer la prolifé- 
ration osseuse (fig. 25 et 26). 


CONCLUSIONS 


l. — Si le problème géné- 
al de l’ostéogenèse est encore 
à l'élude, on peut dire que, 
dans certaines généralions os- 
seuses, toul se passe comme si le périoste doublé d'une mince couche osseuse, l'ostéo-périoste, 
produisait de los. 

Ce fail est exact pour l'ostéo-périoste in situ; pour les lambeaux ostéo-périostés pédieutés 
el pour les greffons ostéo-périostés. 


Fig. 25. 


250 F. Lemaitre. 


II. — L'ostéo-périoste in situ produit, au niveau du maxillaire inférieur, des restaurations 
osseuses qui, même en cas de pertes de subslance très étendues, peuvent être lolales si la plus 
grande partie de l'ostéo-périoste a été conservée et par le processus pathologique au cours de 
son évolution et par le chirurgien au cours de son intervention. 


HI. -= Les lambeausr ostéo-périostés pédiculés utilisés par relournement, simplifient considé- 
rablement la technique opéraloire des cranioplaslies : l'intervention faile en suivant celte 


Fig. 26. 


méthode semble ne présenter aucun danger el reconstituer parfaitement la boîte crâänienne. 


IV. — Les greffes ostéo-périoslées appliquées au traitement des pseudo-arthroses du maxil- 
laire inférieur suivant les principes de Delagenière donnent presque toujours des résultals ana- 
tomiques et fonctionnels excellents. 


V. — Les greffes osléo-périostées semblent être la méthode de choix dans les rhinoplasties 
pour constituer aux lambeaux le squelette sans lequel toute tentative de restauration nasale est 
vouée à l'insuccès. 


Telles sont, Messieurs, les quelques conclusions que je crois pouvoir tirer aujourd'hui du 
rôle de l'ostéo-périoste, dont d'autres applications peuvent être faites en chirurgie céphalique. 

Certaines de ces conclusions me paraissent pouvoir être formulées dès maintenant d'une 
facon précise; d'autres sont encore à l'étude; je les soumels à votre appréciation pour avoir 
volre avis et pour, le cas échéant, conlinuer à les éludier avec vous, grâce à celte collaboration 
que vous avez su si bien élablir à Vichy, entre les formations américaines et les centres francais. 


LE DÉCALAGE DANS LES FRACTURES DE L'HUMÉRUS " 


Par L.-C. BAILLEUL et DUBOIS-ROQUEBERT 


Desror a décrit dans les fractures, sous le nom de décalage, le déplacement 
des fragments se produisant dans le plan horizontal. MasmoxTerr., dans la thèse 
qu'il a consacrée à l'élude des fractures de l'avant-bras, précise ce lerme de méca- 
nique de la façon suivante : « Les deux pédales d'une bicyclette étant montées en 
sens opposé à 180° l'une de l'autre, enlevez, dit-il, une clavette et faites tourner une 
pédale pour la fixer en regard de l'autre : vous l'avez décalée de 180° par rapport à la 
situation primitive ». Le décalage implique donc l'idée de torsion de l'os autour de son 
axe longitudinal. | 

Le principe qui permet de mettre le décalage en évidence consiste à établir, chez 
des sujets sains, la silualion respeclive de repères analoiniques choisis tels qu'ils appa- 
raissent sur certaines radiographies prises dans des positions déterminées. Le plus 
souvent, les diaphyses n'olfrent pas de particularités suffisamment netles pour que, de 
leur seul aspect, l'on puisse nier ou affirmer l'existence du décalage. Il est impossible 
de se prononcer sur sa réalité. si l'on ne dispose que d'une radiographie limitée au foyer 
de fracture el aux quelques centimètres de diaphyse avoisinants. 

Dans le centre de physiothérapie dirigé par l'un de nous, nombreux sont les anciens 
fracturés que nous avons examinés, qui, bien que munis de radiographics pouvant 
laisser supposer une réduction parfaite, présentaient des troubles fonctionnels en rap- 
port avec un décalage méconnu. | 

La désorientation des épiphyses humérales n'est pas rare, nous semble-t-il et il y 
a intérêt à différencier son expression clinique des lnitations par phénomènes inflam 
maloires scapulo-huméraux. Dans les tentatives de rolalion exlerne. l'on perçoit une 
véritable butée de la partie postérieure du col analomique contre la région correspon- 
dante du bourrelet glénoïdien; la main reconnait en quelque sorte que la tête humé- 
rale est à bout de course, alors que l'épiphyse inférieure n'a pas encore accompli sa 
rotation complète. 

Le degré de la limitalion fonctionnelle du membre supérieur est donné par l'angle 
que fait l'axe analomique transversal du fragment supérieur avec l'axe correspondant du 
fragment inférieur fixé au précédent en consolidalion vicieuse. 

Inversement, le fragment supérieur est précédé en quelque sorte, dans 5a rotation 
interne, par le fragment inférieur qui, en rotation maxima du premier et le bras pendant 
le long du corps, l'avant-bras en extension, porte l'olécrane directement en avant. 

Nous n'avons pas été conduits à intervenir chez ces fracturés, à qui, en l'absence 
d'une adaptation suffisante, on serait autorisé, croyons-nous, à proposer l'intervention 
que nous avons employée si utilement à l'avant-bras où le décalage a des conséquences 
fonctionnelles plus sévères, l'ostéotomie et la fixation métallique après orientation 
correcte. Celte intervention serait le seul moyen efficace contre un état du squelelle 


1) Travail de l'hôpital de chirurgie osléo-articulaire de Troyes ‘1914-1919. 


252 L.-C. Bailleul et Dubois-Roquebert. 


auquel ne saurait apporter aucune modification le traitement de phvsiothérapie auquel 
on soumettait trop souvent avec une fâcheuse persévérance les blessés de cette catégorie. 

La Radiographie fait le diagnostic. 

Seules les épiphyses, avec leurs saillies qui donnent à chacune d'elles son image 
caractéristique, peuvent servir de repères uliles. Avec Masuoxreir., il nous semble donc 
sage d'insisler à nouveau sur l'utilité des clichés d'ensemble, intéressant la diaphyse, 
les épiphyses et les articulations correspondantes. 

Lorsqu'on entreprend l'étude du décalage des fractures de l'humérus el qu'on tente 
de choisir une posilion lype à donner au bras, on se heurte à certaines difficultés. Si, à 
l'avant-bras, grâce au nombre des os et à leur extrême mobilité, toutes les positions 
comprises entre la pronation et la supinalion sont aisément retrouvées, il n'en est pas 
de même en ce qui concerne le bras. Seule, en effet, l'extrémité inférieure de l'humérus 
est perceptible, encore est-il malaisé de déterminer de façon rigoureuse l'orientation de 
l'axe passant par lépilrochlée et lépicondyle. Quant à la tête humérale, cachée par la 
voûle acromio-coracoïdienne, recouverte par le plan musculaire delto-pectoral, elle esl 
trop profondément logée pour qu'il soit possible de se rendre compte de sa situation 
cxacte. Pourtant, ainsi que nous allons le voir, c'est la situation de la tète qu'il impor- 
terait de connaître, car c'est elle qui fournit le repère anatomique le plus précieux. 
Pour ces raisons, il nous semble nécessaire d'être familiarisé avec les différentes 
silhouettes de l'humérus tel qu'il est susceptible de se montrer suivant quatre positions 
allant de la rotation interne à la rotation externe forcte; parmi ces quatre positions, il 
en est d'ailleurs une particulièrement nelle, constiluant la posilion de choix, et qu'il 
faudra s'efforcer d'obtenir chaque fois que cela sera possible. 

La radiographie de l'humérus nécessite la connaissance de certains détails. Un 
cliché de format 40 x40 est indispensable pour que l'os soit pris dans sa tolalité; une 
moilié seule de la plaque étant nécessaire, on peut, pour procéder avec économie, 
la diviser en deux parties égales à l'aide d'un trait de diamant mené suivant son 
grand axe. 

Le malade est couché sur la table en décubitus ventral, le bras appliqué le long du 
corps, l'avant-bras étendu sur le bras : la tête humérale étant, en effet, plus rapprochée 
du plan antérieur que du plan postérieur, il y a avantage à ce que la plaque soil en 
avant pour que le profil de l'os soit aussi peu déformé que possible. La pochette, 
contenant la plaque, sera donc glissée sous la face antérieure de l'épaule, et l'on s'arran- 
gera pour qu'elle soit en contact intime avec les léguments. Le degré de rotation du 
bras doit ètre consigné el nous envisagerons plus loin la manière de l'enregistrer. L'am- 
poule est maintenue à une hauteur d'environ 50 centimètres au-dessus du plan de l'émul- 
sion, de telle sorte que la pénétralion des rayons ait lieu d'arrière en avant. Le point de 
centrage se trouve à l'union du tiers supérieur et du liers moyen du bras. 

Avec une installation de faible puissance, afin de faire apparaitre tous les détails de 
la tète humérale, plus épaisse ct par conséquent moins perméable aux rayons, il est bon 
de l'exposer plus longtemps à l'action du rayonnement; le procédé utilisé est bien connu 
des radiologistes : il consiste à protéger, à la fin du temps de pose, les parties les plus 
minces, à l'aide d'une lame de plomb d'épaisseur suffisante. 

Au niveau de l'épiphyse supérieure, la coulisse bicipitale se reconnait toujours, sur 
une bonne radiographie, sans aucune difficulté. Elle renseigne instantanément sur 
l'orientation de l'extrémité supérieure du bras : tout à fait externe en rotation externe 
forcée, elle se déplace pour devenir interne, lorsque lhumérus se trouve lui-même en 


Le decalage dans les fractures de l'humerus. 253 


rolation interne. La grosse tubérosité, la petile tubérosité, le col anatomique, la tête 
humérale sont des repères accessoires qui ont leur utilité. 

Le corps de l'os, à part la saillie du V delloïdien, n'offre rien de particulier. 

Au niveau de l'épiphyse inférieure, l'épitrochlée, la trochlée, le condyle, l'épicon- 
dyle et la cavité olécranicnne consliluent les repères importants. Dans les positions 
extrêmes, l'orientation du bras est indiquée par celle de la grande cavité sigmoïde, qui, 
dans ces cas, est importante à considérer. 

ll nous reste maintenant à interpréter les quatre calques ci-joints que nous avons 
obtenus, chez un sujel sain, en nous conformant aux principes précédents au cours 
d'une rotalion du bras de 180" autour de son axe longitudinal. 


Radiographie de l'humérus en rotation interne fig. 1). — D'une façon générale, on 
doit se souvenir que la position de l'avant-bras modifie celle du bras dans une certaine 


f 
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Fig. 1. Fig. 2. Fiu. 5. Fig. i. 


Iumérus droit en rotation interne (fig. 0; en position intermédiaire (vu de face) (fi. 2), 
en rolation externe (liv. 5) el en rotation externe forcée ilis. b). 


1. Tète humérale. — ?. Col anatomique. — 3. Coulisse bicipilale, avec sa lèvre externe 5’. el sa lèvre interne 3”. 
4. Grosse tuhérosité avec sa facette postérieure et inferieure p, et sa facette antérieure el supérieure f”. 
5. Petite lubérosilé. — 6. Epitrochlée. — 7. Trochlée avec sa lèvre interne, 7’. — 8. Gorge de la trochlee. 

9. Lame osseuse séparant la cavité olécranienne, 11, de la cavité coranoïdienne, 10. — 12. Condyle. -— 12. Épicondyle. 
mesure. La rotation inlerne de l'humérus sera donc plus complète si l'avant-bras se 
trouve en pronation forcée; le sujet étant en décubitus ventral, la main repose alors sur 
la table par son bord cubilal el la palpation permet de percevoir que l'axe épitrochléo- 


épicondylien est orienté dans un plan sagittal. 


254 L.-C. Bailleul et Dubois-Roquebert. 


Dans son ensemble, l'aspect de la moitié supérieure de lhumérus radiographié 
suivant cette position rappelle celui dune massue retournée. La tète, dont le dia- 
mètre tranversal est à peine supérieur à celui de la diaphyse. se conlinue presque indis- 
linctement avec cetle dernière, l'ombre du col anatomique étant légèrement indiquée 
dans la seule moilié externe. La coulisse bicipitale apparaît dislinctement : sa lèvre 
interne constitue le bord interne de la projection; ce bord aboutit, en haut, au voisinage 
de la tète à une saillie qui répond à la petite tubérosité. La grosse tubérosité est vue 
par sa face externe, la facelte postérieure el inférieure de son bord supérieur, très nel, 
esl croisée par la projeclion de la tête humérale. 

Le bord interne de la diaphyse présente une légère saillie au niveau du tiers 
supérieur. 

L'épiphyse inférieure se montre par son bord externe. 

Son orientation est indiquée par celle de la grande cavité sigmoïde qui regarde en 
dedans. L'ombre du condyle et celle de la cupule radiale, avec laquelle elle s'articule, 
présentent des contours précis. L'ombre de la lèvre interne de la trochlée est beaucoup 
plus pâle, elle déborde notablement les précédentes. On distingue facilement la gorge 
de la trochlée qui se prolonge en haut avec la lame osseuse, séparant la cavité olécra- 
nienne de la cavité coronoïdienne. 


Radiographie de l'humérus de face (fig. 2). — Pour que l'humérus apparaisse suivant 
son bord antérieur, il suffit de placer le bras, qui normalement se trouve en rotation 
inlerne, en rolalion externe légère. La main est en supination el repose, par sa paume, 
sur le plan de la table; de cette facon, l'axe épitrochléo-épicondylien est orienté suivant 
un axe frontal. Sur une radiographie prise dans de telles conditions, l'aspect de l'hu- 
mérus est tout à fait caractéristique. La tête, limitée par le col anatomique, se montre 
suivant son plus grand diamètre, elle est flanquée en dehors par la saillie que forme la 
grosse lubérosité dont on reconnait la facette antérieure et supérieure. Par contre, la 
coulisse bicipitale est peu netle, de même que la petite tubérosité. 

Au niveau de l’épiphyse inférieure, la cavité olécranienne surmonte la trochlée dont 
les deux lèvres sont bien dessinées. Il en est de même du condyle et de l'épicondyle qui 
prolonge le bord externe de la projection. Son bord interne est oblique en bas el en 
dedans, il se continue avec l'ombre de l'épitrochlée qui est très saillante. 


Radiographie de l’humérus en rotation externe (lig. 5). — Pour que l'humérus soit 
en rolalion externe, il convient d'accentuer le degré de rotation donné au bras au cours 
de la posilion précédente. L'avant-bras est placé en supination plus accusée, la main 
légèrement inclinée repose par son bord cubital sur le plan de la table de façon à former 
avec celle-ci un angle dièdre aigu ouvert en dehors. Si cetle position diffère peu de la 
précédente, il n'en est pas de même de l'image obtenue. 

La tête esl vue en raccourci par sa surface articulaire el elle se prolonge avec la 
diaphvyse sans qu'il soil possible de reconnaitre le col anatomique. La coulisse bicipi- 
lale est très apparente, elle est siluée dans le tiers externe de la projection. En dehors 
d'elle, on aperçoit la saillie de la grosse lubérosité. La pelite tubérosité, dont l'ombre 
est coupée par celle de la coulisse, est également facile à distinguer. 

La diaphyse présente à sa parlie moyenne un certain épaississement. 

De même que l'extrémité supérieure, l'extrémité inférieure est vue en oblique, par 
son bord interne. 


Le decalage dans les fractures de l'humerus. 299 


Le diamètre transversal de la cavité olécranienne est réduit dans des proportions 
appréciables. L'épitrochlée est beaucoup moins saillante que sur le schéma précédent. 

La gorge de la trochlée a perdu sa situation médiane, el si sa lèvre interne est bien 
nelle, il n'en esl pas de mème de sa lèvre externe qui apparait fortement rétrécie, En 
dehors du condyle, l'épicondyle n'est pas visible. 


Radiographie de l'humérus en rotation externe forcée ‘lig. 4i. — La posilion qu'on 
doit oblenir se propose de pousser la rotalion externe du bras jusqu'à ce que l'axe épi- 
trochléo-épicondylien soit orienté suivant un plan sagittal. H est facile de se rendre 
compte que celte position du bras ne peut ètre obtenue que si l'épaule l'accompagne 
dans son mouvement; bien qu'elle ne doive pas se rencontrer dans la pratique, il nous 
a paru intéressant de montrer l'aspect de l'humérus qui lui correspond. 

Sur la radiographie obtenue, l'os est vu par son bord inlerne el sa projection rap- 
pelle celle que nous avons étudiée plus haut, le bras étant en rotation inlerne. 

Pourtant, certains détails sont caractéristiques. La coulisse bicipitale apparait sous 
la forme d'une ligne tout à fait externe en dehors de laquelle se trouve la saillie très 
accentuée de la petite tubérosité. La grosse tubérosilé est moins netle, quoiqu'on puisse 
la reconnaitre. 

A la partie inférieure de son tiers supérieur, le bord externe présente un épaissis- 
sement correspondant au V deltoïdien. 

Au niveau de l'extrémité inférieure, la grande cavité sigmoïde regarde en dehors. 
On distingue le versant interne de la lrochlée et celui du condyle. L'ombre de la gorge 
de la trochlée est centrale el se prolonge avec celle du pont osseux séparant les cavités 
olécranienne el coronoïdienne. 


Le moyen de diagnostic, de contrôle et de pronostic, inséparable de toute précision 
et de toute sécurilé en chirurgie osseuse, que représente la radiographie, ne peut 
acquérir loute sa valeur que si l'on apprend à lire et à interpréter les moindres indica- 
Lions fournies par ses images. Le traitement correct des fractures est à ce prix. H 
comporte théoriquement trois actes radiologiques : lun, de diagnostic, qui permet, 
connaissant l'anatomie pathologique de la fracture, de prévoir les manœuvres de réduc- 
tion qu'il faudra accomplir pour rétablir l'orientation normale l'une par rapport à Pautre 
des deux épiphyses et des éléments d'une même extrémité osseuse; l'autre de contrôle 
radiologique au cours des manœuvres de réduction, car il ne faul pas hésiler à consi- 
dérer ce contrôle comme indispensable; le troisième de pronoslie, c'est à dire de véri- 
fication après contention; il peut faire suite au précédent ou êlre isolé de lui. 

L'expérience nous montre chaque jour, el nous a prouvé surabondamment au cours 
de la guerre, la réalité de celle opinion, que le traitement des fractures esl chose diffi- 
cile el grave. Il ne suffit pas de se rapprocher de la correction, ni d'envisager celle 
correclion, dans ses grandes lignes, en s'aulorisant de l'opinion qui affirmait qu'une 
réduclion anatomique des fractures n'est point nécessaire pour que le résullal fonc- 
tionnel soit bon. A vrai dire, chaque fois que le premier n'est pas atteint, le second est 
menacé. Si la diminution de l'aptitude fonctionnelle normale est souvent compatible 
avec une valeur suffisante, c'est que la nature, pour les éléments ostéo-arliculaires lout 
comme pour les viscères, a prévu largement, et qu'elle sail ainsi parer à l'alleinte de 
cerlains de ces éléments par les « compensalions ». Mais, en y regardant de près, on verra 


250 L.-C. Bailleul et Dubois-Roquebert. 


toujours qu'une fracture imparfaitement réduite crée une infériorilé; les phénomènes 
douloureux apparaissant au niveau des articulalions dont la statique normale est. modi- 
fiée en sont une expression fréquente. On ne peut donc négliger l'obligation d'apporter 
à la pratique des fractures toule l'exactitude possible: la radiologie la donne à l'extrême 
à qui fait d'elle sa collaboratrice de tous les instants. 

C'est en connaissant d'une part la posilion réelle, c'est-à-dire l'orientalion suivant 
tous les plans, de l'épiphyse du fragment sur lequel il agit le moins que le chirurgien 
peut placer le fragment mobile el actionné le plus facilement par lui, dans une orienta- 
Lion normale par rapport à la précédente. Les désorientalions autour de l'axe vertical 
d'une diaphyse, désignées sous le nom peu chirurgical de décalage, sont chaque jour 
mieux connues. En lisant l'image radiographique des épiphyses, on ne s'exposera plus 
à placer, comme il peut se faire dans l'appareil immobilisant l'humérus, le fragment 
inférieur en rolalion inlerne alors que le supérieur est en posilion intermédiaire ou en 
rolation externe. Au bras, les conséquences en sont souvent atlénuées par les dimen- 
sions vraiment considérables de la tête roulant sur la surface de la glène. Mais cer- 
taines limitations altribuées à l'arthro-périarthrite qui peul succéder aux fractures de 
l'humérus ne sont que l'expression fonctionnelle tardive d'un arrêt dans la course 
de la tête arrivée au terme de tel de ses mouvements de rotalion autour de l'axe vertical 
de la diaphyse, avant que l'épiphvse inférieure ait atteint l'orientation qui répond nor- 
malement à cette posilion de l'épiphyse supérieure. 

. Ce groupe d'impolences relatives de l'épaule chez les fracturés de bras mérile 
donc attention, puisqu'il peut disparaitre si l'on corrige les désorientations des frag- 
ments. On y sera parvenu chaque fois que la radiographie élablira que les deux épi- 
phvses ont la même orientation. 


LA CHIRURGIE DE L'ÉVACUATION 


Par DREVON (de Marseille) et HENRI-PETIT (de Château-Thierry) 


L'Évacuation, c'est de l'emballage, telle était la conception de ce service durant les pre- 
mières années de guerre. L'Ambulance d'évacuation se bornait à refaire les pansements, placer 
les fractures en gouttières, emballer le mieux possible les blessés afin de les expédier au chi- 
rurgien de l'intérieur. 

L'expérience a montré les graves dangers de cette méthode et aujourd'hui le chirurgien 
s'est rapproché du front et du blessé, dans les grands centres hospitaliers de première ligne. 
Est-ce à dire que tous les blessés doivent être opérés sur le front? Non, car la capacité des 
H. O. E., n'y suffirait pas, mais ils doivent être échelonnés du front vers l'intérieur, suivant 
la gravité décroissante de leurs blessures, et c'est la logique même. Chaque homme doit être 
opéré aussi rapidement que l'exige son état. Seuls les plus graves, ou ceux dont les blessures 
d'apparence bëénignes sont susceptibles de s’aggraver en cours de route, doivent être opérés le 
plus vite possible. Les autres peuvent être évacués plus ou moins loin, suivant les places 
disponibles. 

Parmi ceux qui sont opérés à l'avant, les uns, après intervention, peuvent être évacués sur 
la zone des élapes, tandis que les autres doivent être hospitalisés sur place. Un tel triage exige 
du sens clinique et l'expérience de la chirurgie de guerre. Il ne peut être pratiqué sur fiche et 
doit être dirigé par un chirurgien de carrière, qui soit capable de poser un diagnostic clinique 
complet. Il donnera ainsi à chaque blessé le rang qui convient à son genre de blessure, faisant 
passer d'abord les plus graves et envoyant vers l'arrière ceux qui peuvent attendre. 

C'est ainsi que l'évacuation avait été organisée par M. le médecin major de première classe, 
Janot, médecin-chef de FH. O. E. où notre équipe radio-chirurgicale a fonctionné pendant plu- 
sieurs mois. 

Des lignes, le blessé est amené en auto à l'H. O. E., et déposé dans une vaste salle où un 
premier triage est pratiqué, qui élimine : 

1° Après enlèvement du pansement, les blessés très légers (écorchures, brûlures superfi- 
cielles) qui sont envoyés assis par trains sanitaires dans la zone des Étapes, après pansement 
simple, sans opération, sans examen radiologique. 

2° Les blessés très graves qui sont immédiatement passés à l’hospitalisation. 

Tous les autres, blessés moyens, c'est-à-dire ceux qui pourront voyager après opération 
(débridement, épluchage, extraction de projectiles intra-musculaires) ou ceux sur l'état desquels 
il existe un doute, passent au Pavillon Opératoire de l'Évacualion pour y subir un examen 
radiologique. 


ORGANISATION DU PAVILLON OPÉRATOIRE 


Le Pavillon Opératoire se compose d'une baraque, située à côté de la première salle de | 
- triage. Elle comprend : 

1° Une salle de neltoyage et réchauffage, où le blessé est complètement déshabillé, lavé et 
revêtu de linge propre. 

2° Une salle de Radiologie. L'installation radiologique d'un H. O. E., doit être disposée 
surtout pour faire des examens radioscopiques (la radiographie n'étant pas nécessaire dans la 
presque totalité des cas) et pour pratiquer ces examens rapidement. A ce point de vue, l'un de 


nous a été amené à modifier la table de Gaiffe (modèle des armées), suivant un dispositif qu‘ 


JOURNAL dE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. 17 


258 | Drevon et Henri-Pettt. 


a été publié dans le Journal de Radiologie et d'Electrologie. Nous avons monté notre 
porte-ampoule sur un chariot pouvant se déplacer rapidement sous la table, dans les deux sens, 
au moyen d'une seule tige, qui cst en même temps celle du diaphragme, centralisant ainsi 
toutes les commandes en une seule main. En un mot, nous avons essayé de réaliser, en très 
modeste et avec des moyens de fortune, une table radio-chirurgicale du type de Belot, Ledoux- 
Lebard ou de Réchou. 

La salle de radiologie doit être immédiatement contiguë à la salle d'opération. Celà est 
absolument nécessaire, pour que le chirurgien et le radiologue travaillent de concert. ll est 
même avanlageux que ces deux salles aient entre elles une porte de communication, de façon à 
éviter toute perte de temps lorsque les deux médecins auront à se concerter au sujet d’un 
blessé. De plus cette disposition des services, due ici à l’inilialive de M. le médecin-major Janot. 
nous a permis de faire, comme nous l’exposerons plus loin, des extraclions de projectiles sous 
le contrôle de l'écran dans la salle d'opérations elle-même, et en laissant tout l’appareillage dans 
la salle de radiologie. 

3° Une salle d'opérations qui comporte deux tables, fonctionnant sans interruption. Le 
chirurgien opère sur l'une, tandis qu'un aide prépare l'anesthésie sur l'autre, de sorte qu'il n'y 
a aucune perle de temps. 

4 Une salle de stérilisation. 

C'est ainsi que tous les blessés moyens, et ce sont les plus nombreux, passent au Pavillon 
Opératoire de l'Évacualion. Parmi ceux-ci se glissent un certain nombre de blessés légers où 
graves qui onl filtré entre les mailles du premier triage et dont la place est dans un autre 
service. De là, la nécessité d'examiner tous les blessés, complètement et rapidement (car ils sont 
nombreux) afin de leur donner le rang et la place qui conviennent à chacun. 


EXAMEN DU BLESSÉ 


Pour pratiquer un examen complet, il faut voir toutes les plaies sans pansement et les 
examiner toutes à la radio. Que de fois, sous un pansement imposant, avons-nous trouvé une 
simple éraflure justiciable tout juste d'une couche de teinture d'iode et inversement. 

Exrumen raldioscopique. Le pansement défait et la plaie examinée, le blessé arrive devant le 
radiologue qui doit être un médecin et faire œuvre de médecin. Il faut qu'il soit capable, en 
elfet, de compléter le triage de ses confrères par les mains desquels est déjà passé le blessé, en 
utilisant les nouveaux éléments de diagnostic qu’il possède. Faisant appel au chirurgien voisin, 
il pourra envoyer à l'hospilalisation les blessés jugés trop graves pour l'évacuation, avant qu'on 
ail perdu du temps à les transporter dans la salle d'opérations. 

Tous les blessés, ou du moins presque tous les blessés envoyés au Pavillon opératoire, 
doivent subir l'examen radiologique. En effet, les sétons par balles ou éclats d'obus peuvent 
s'accompagner d'une fracture méconnue à un examen clinique rapide, et il arrive très fréquem- 
ment que dans un séton un éclat ait parcouru le trajet dans sa totalité et soit sorti, tandis 
qu'un ou plusieurs autres projectiles sont restés dans les tissus. Enfin, deux orifices peuvent 
être pris à l'examen, pour l'entrée et la sortie d'un séton, tandis que la radioscopie montre qu'il 
s'agit en réalité de deux plaies par éclats d'obus différents. Le radiologue ne doit pas se 
contenter de déterminer : 

1° La présence d'un projectile; 

2° La profondeur à partir d'un point donné de la peau. 

Il doit savoir en indiquer le siège anatomique ou topographique, et le chirurgien ne devrait 
pas hésiter à lui demander ce renseignement; « cependant il semble bien que cette manière de 
voir ne soit pas encore assez généralement admise par tous les radiologistes, peut-être parce 
que certains chirurgiens ne se rendent pas toujours un compte suffisamment exact des rensei- 
gnements qu'ils sont en mesure d'obtenir ou d'exiger à ce point de vue, et parce que quelques 
radiologistes, n'élant ni médecins, ni anatomistes, sont incapables de les renseigner correcte- 
ment. Or, c'est ici surtout que se fait sentir la nécessité absolue, pour le radiologiste, de savoir 
son analomie et de posséder une saine éducalion médico-chirurgicale. » (Ombredanne et Ledoux- 
Lebard : localisation et extraction des projectiles, chapitre XI.) 

N'est-il pas en effet beaucoup plus important pour le chirurgien de savoir si un projectile 


La chirurgie de l'évacuation. 259 


est ou nonintra-thoracique, est ou non intra-osseux, quelle est sa situation par rapport à un os ou 
à un paquet vasculo-nerveux, que de savoir s'il est à tant de centimètres ou de millimètres d'un 
point marqué sur la peau. La technique à employer ne peut donc être toujours la même; suivant 
les cas, on pratiquera telle ou telle manœuvre, on usera de telle ou telle méthode capable de 
donner les renseignements dont on a besoin. Mais, en général, le radiologue aura toujours à 
pratiquer un examen sous écran dans différentes positions, à faire exécuter des mouvements de 
mobilisation active ou passive de la région examinée, à palper sous l'écran, ou à rechercher le 
point de mobilité maxima d'un projectile à l'aide d'un instrument rigide, tel une pince de 
Kocher. I] rédigera alors une note rapide, mais complète, sur la fiche même du blessé par 
exemple. Dans cette note, il doit indiquer la présence du projectile, sa situation anatomique, 
sa taille, sa forme, sa profondeur, l’état du squelette : fracture avec ou sans déplacement, 
broiement, éclatement, etc. Il pourra même avoir à noter rapidement des remarques secon- 
daires qui peuvent avoir une importance, telle la présence d'un espace clair qui peut répondre 
à une zone de gangrène gazeuse. 

Une telle note, bien conçue et rédigée par un radiologue en qui le chirurgien a confiance, 
est en général très suffisante pour éviter un échange de paroles entre les deux médecins, 
chacun restant à son poste. [ls ne se réuniront qu'en cas de nécessité, d'où rapidité dans le 
fonctionnement du service. Le radiologue donnera, si besoin est, un renseignement complémen- 
taire au moyen d'un repère indiquant sur la peau du blessé la situation du projectile. Suivant 
les cas, ce repère sera constitué par un seul point, si le projectile n’est pas loin de la peau, s’il 
présente un point de mobilité maxima très nette, et si aucun obstacle anatomique, tel un gros 
vaisseau, ne rend ce point d'accès impossible pour le chirurgien. On indiquera plus souvent deux 
points, répondant à une vue de face et à une vue de profil, points qui seront très suffisants dans 
la plupart des cas chirurgicaux relevant de l'évacuation pour estimer approximativement la 
profondeur du corps étranger à la peau ou du corps étranger au squelette. Bien entendu, il sera 
nécessaire dans cerlains cas, où cela deviendrait important, de donner une indication absolument 
exacte de la profondeur, et les procédés radioscopiques simples et rapides, tels celui de Haret, 
celui de l'écran percé de Hirtz-Gallot, celui de Strohl, ne manquent pas. Nous devons dire 
cependant que nous n'avons eu à en user que très rarement ct le radiologue, dans la presque 
totalité des cas, s’est contenté de donner au chirurgien une apprécialion approximative de 
profondeur, mais avec une indication topographique aussi exacte que possible, qui lui ont 
permis de faire toutes les extractions de projectile qui ont été jugées nécessaires. Nous pensons 
en effet, encore une fois, qu'il faut se méfier de la tendance de trop de radiologues peu expéri- 
mentés ou timides, qui croient avoir rempli leur rôle en donnant une indication très exacte en 
profondeur. Il ne faut pas que la valeur du procédé employé permette au radiologue de s'en 
contenter el soil pour lui une excuse à ne pas chercher à donner mieux, c'est- si dire — à notre 
avis — une indication anatomique aussi précise que possible. 


TRIAGE DES BLESSÉS APRÈS DOUBLE EXAMEN 


Ce double examen. clinique et radioscopique, très complet quoique rapide, permet encore 
d'éliminer du pavillon opératoire deux sortes de blessés. 

1° Ceux dont l’état général est satisfaisant, dont la lésion exacte révélée par l'examen direct 
ou la radioscopie nécessite une opération sérieuse et l’hospitalisation immédiate. Nous pren- 
drons pour exemple un blessé présentant une petite plaie de la face externe de la cuisse. La 
radio montre un projectile situé dans le cul-de-sac sous-tricipital. Ce blessé, léger en apparence, 
ne peut êlre évacué sans courir les plus grands dangers. Il est atteint d'une plaie pénétrante du 
genou, qui, opérée immédiatement, va guérir sans laisser la moindre infirmité. Tandis que 
celte blessure, évacuée pius loin et traitée trop tard, peut entraîner les plus sérieuses compli- 
calions. 

2° Ceux dont le pansement volumineux pourrait faire croire à une lésion importante, alors 
que celle-ci est légère et justiciable d'un simple pansement. 
= Ce travail d'élimination étant fait, restent les blessés moyens, c'est-à-dire ceux qui peuvent 
voyager jusqu'à la zone des étapes, sans danger après débridement, épluchage des plaies, 


260 = ` Drevon et Henri-Petit. 


exlraclion des projectiles ne présentant pas une difficulté particulière. Pour fixer les idées, 
nous donnons ci contre une liste, que nous avons fait afficher dans les dillérentes salles de 
triage cl qui indique à grands trails les trois calégories de blessés. Celte liste a été réligée 
en collaboration avec M. le médecin-major Janot, médecin-chef de l'H. O. E., et le médecin- 
major Grégoire, chirurgien consultant de l'armée. 


RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX RELATIFS A L'ÉVACUATION 


Doivent être évacués sur les étapes , | de la face. 
Z. A. après pansement refait si né- Petites plaies non pénétrantes. . . . . du tronc. | 
des membres supérieurs. 


cessaire, mais rarement en somme. : : ; R ae 
i Fractures fermées après vérification de l'appareil imwobilisateur. 


; . Petites plais non pénélrantes. .. . du cråne. 
Doivent ètre envoyés au chirurgien de EEE ; k 

i ; A | cu À PO petites. 
lévacnalion et à la radiographie du \ Plaies des membres inférieurs. . . .. ee 
pavillon opératoire, pour épluchage SN on ' 
E CARTON QU PROJeEUICE (BPOS Larges plaies superficielles.. . . . . .. des membres. 
sible). \ 

| de la tête. 

du cr ne 


de l'abdomen. 
de la poitrine. 
d'articulation. 
| hémorrhagie. 


Plaies pénétrantes. . . . . . . . . .. 

Doivent étre envoyés directement à 
l'hospilalisalion les blessés graves à 
opérer ou présumés ne pouvoir être 


évacués immédiatement. fracture ouverte. 


amputation. 
Début «d'infection grave par gangrène gazeuse. Grands shockès à 
réchauffer le plus rapidement possible. 


Plaies graves des membres. . . . . .. 


N. B. — Il est bien entendu que cette liste est simplement un ‘guide et n'a aucun caraclère impératif. 
C’est l'état général qui doit surtout èlre pris en considération si le blessé est transportable ou non. Voilà 
sur quoi devra tout d'abord se baser le médecin trieur d'un H. O. E. 


INTERVENTION 


Le chapitre précédent, concernant l'examen clinique des blessés, a déjà montré combien la 
radio facilite ce triage chirurgical, quelle sécurité, quelle assurance elle donne au diagnostic. 
Il mel en valeur les avantages considérables que retire le blessé de celle étroite union radio- 
chirurgicale. Ceux dont bénéficie l'acte opératoire ne sont pas moindres. L'intervention, comme 
le diagnostic el pour les mêmes raisons, doit être rapile et complèle. 

Le premier point est oblenu en mullipliant le nombre des équipes chirurgicales, afin 
qu'elles puissent se doubler et se reposer plus facilement. On gagne également du temps en 
spécialisant les infirmiers; chacun sachant bien ce qu'il a à foire, il n'y a ni hésitation, ni 
confusion. De plus, il est indispensable d'avoir une salle d'opérations assez grande pour y mettre 
plusieurs tables, deux au moins, afin de préparer une anesthésie sur lune, pendant que le 
chirurgien opère sur l'autre. En agissant ainsi, nous pourrions, d'une façon courante, opérer, 
en une heure, une dizaine de blessés moyens. 


ANESTHÉSIE RAPIDE 


Enfin, notre tâche a été très facilitée et améliorée par l'application en grand de l'anesthésie 
locale à la chhurgie de l'évacuation. 

Nous avons employé la solution cocaïnc-adrénaline suivante dont la formule nous est per- 
sonnelle el nous a donné les résultats les plus encourageants : 


Chlor. de cocaïne . . . . . . . . .. D tes 0,75 
Solut. de chlor. adrénaline 4/1000. . . . . . . . . . CC gouttes. 
Eau distiller sus us SLA RER a es ede 100 gr. 


On oblient une ancsthésie excellente et très rapide. Le temns de placer les champs et 


La chirurgie de l'évacuation. 261 


d'apporter les instruments, on peut commencer sans atlendre davantage. Enfin, il nous est 
arrivé fréquemment d'injecler 20 centimètres cubes de celle solution sans observer le moindre 
incident, el cela sur des milliers d'anesthésies ainsi pratiquées non seulement par nous, mais 
aussi par des confrères que celle anesthésie rapide el commode avait séduits. 

Les avantages de ce modus faciendi sont multiples : un seul aide anesthésiste suffit, 
aucune perle de temps, l'aide faisant les piqûres à l’une des tables, tandis que le chirurgien 
opère sur l'autre ; l’anesthésie esl prète quand la première inlervention est terminée; le chirur- 
gien passe immédiatement à la deuxième, tandis que l'aide prépare un troisième blessé, et ainsi 
de suite ; enfin le blessé se place de lui-même dans la posilion voulue, il sort de la salle n'ayant 
pas souffert, content d'ètre opéré et rassure par cela mème ses camarades qui attendent 
leur tour. 

L'état général n'est nullement shocké, l'opéré peut immédiatement boire et manger, il peut 
partir presque aussitôt, sans inconvénient, par le premicr train sanilaire, chose qu'il est impos- 
sible d'obtenir d'un homme venant de subir l'anesthésie générale. 

Ainsi donc, grâce à l'emploi de la cocaïne : opéralions plus rapides, évacuations également 
plus rapides, ce qui a son importance en période de fonctionnement intensif. 

C'est grâce à la mise en œuvre de tous ces moyens que nos opérations ont élé exceptionnelle- 
ment rapides el bénignes. 

Grâce à la collaboration intime du radiologue et du chirurgien, elles ont été complèles, en 
ce sens que l'immense majorité des projectiles repérés ont été extrails. 


EXTRACTION DES PROJECTILES 


Cette extraction a élé grandement facilitée par le repérage tel qu'il a été décrit plus haut 
el par les indicalions fournies sur la fiche radiologique. Un détail de technique, qui nous a 
rendu les plus grands services et que nous devons signaler ici, a élé de suivre mériculusement, 
plan par plan, le trajet du projectile, loutes les fois que son siège permeltail ce mode d'accès. 
Que de chirurgiens, qui, sitôt la plaie débridée, placent des écarleurs, dissocient et dilacèrent 
les Lissus, modifient les plans, déplacent le projeclile et sont tout étonnés de ne pas le trouver. 
En le suivant à la piste à travers aponévroses el muscles, il nous a été la plupart du lemps très 
facile de trouver l'éclat sans recourir à une autre méthode. 

Dans le cas où celte découverte élait impossible par ce procédé (et le fait est devenu de 
plus en plus rare à mesure que nolre harmonie radio-chirurgicale s'est affirmée), nous nous 
sommes servis du contrôle intermittent de l'écran, guidés par le radiologuc coiffé d'une 
bonnette. 

Celte mélhode nous a permis d'enlever tous les projectiles qui avaient échappé au premier 
mode de recherches; elle nous a donné pleine salisfaction, ct nous sommes d'aulant micux 
placés pour l’apprécier que l'un de nous est l’auteur d'un procédé pour l'extraction en lumiere 
rouge ('). Ce dernier resle une méthode de choix, de cerlilude pour le chirurgien obligé 
d'opérer sans radiologue ou tout moins sans radiologue médecin, mais avec un spécialiste de 
carrière, avec lequel l'opérateur a l'habitude de travailler, le procédé de la bonnette est excellent. 
ll permet en effet au chirurgien d'opérer dans la salle d'opérations et en plein jour, il lui permet 
en outre d'échapper entièrement au risque de radiodermile. et c'est un procédé de certitude 
quand il est pratiqué par un chirurgien et un radiologue de carrière. 

Nous ne donnerons pas ici la technique de la méthode, parfailement mise au point, avec 
quelques différences de délail par Ombredanne et Ledoux-Lebard, dans leur Localisation et 
Extraction des projectiles (°), el par Réchou dans Paris Médical (°). 

Toutefois, nous ne pouvons admettre, comme l'a préconisé Réchou, l'ingérence du radio- 
logue dans l'acte chirurgical, l'exlraclion du projectile par le spécialisle armé d'une pince. C'est, 
au contraire, dans la constilulion d'une équipe où le chirurgien fera acle chirurgical et le 
radiologue acte radiologique, qu'on obtiendra le rendement maximum. 


($) D’ Hesri Pcrir. — Extraction de projectiles en lumière rouge, 1915. 
(2) OMBREDANNE et Lenoux-Lebarp. — Localisation et ectraclion des projectiles, chap. xin. 
(5) Presse Médicale. RÉcuou. 


262 Drevon et Henri-Petit. — La chirurgie de l'évacuation. 


Aussi croyons-nous qu'il y aurait intérêt à constituer de véritables équipes radio-chirurgi- 
cales. Un chirurgien et un radiologue ayant l'habitude de travailler ensemble feront mieux et 
plus vile sans aucun doute. C’est en effet sur la confiance réciproque que doit être basée 
l'association du radiologue et du chirurgien : confiance de l'opérateur dans les repères donnés, 
confiance du radiologue dans la façon dont ils sont interprétés. 

Telle est la façon dont la chirurgie de l'Évacuation fut comprise et organisée dans notre 
H. O. E. Certes, ce n'est point de la chirurgie très intéressante au point de vue opératoire pur, 
mais c’est une chirurgie essentiellement utile, qui met chaque blessé à sa place, qui sauve 
bien des existences, évite bien des amputations et facilite le fonctionnement du service de 
santé. 


La conclusion de ce travail ce sont les faits eux-mêmes qui se chargent de la donner. Au 
cours de l'offensive du 21 août 1917 sur V., tous les blessés ont reçu dans les délais les plus 
courts les soins nécessaires (cinq heures en moyenne). Il n'y eut aucune confusion, aucun 
embouteillage, malgré la destruction de plusieurs H. O. E. importants par le feu de l'ennemi. 
Enfin, à l'intérieur, sur des milliers de cas, trois blessés graves seulement ont été signalés 
comme ayant échappé au triage chirurgical de toutes les évacuations de notre armée. 

Ce chiffre infime dit mieux que tout quels services précieux, quels résultats réconfortants 
on est en droit d'attendre de la chirurgie de l'Évacuation bien comprise el correctement pra- 
tiquée. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


SUR LES PROGRÈS DE NOS CONNAISSANCES 
CONCERNANT LES RAYONS DE RONTGEN 


Analyse et Résumé d'une Conférence faite devant la Société de Physique, 
par M. Maurice de Broglie. 


Par H. GUILLEMINOT 


Les faits nouveaux étudiés par M. de BroGuiE ont eu pour point de départ la découverte 
des rayons secondaires faile dès les premières années de la connaissance des rayons X par 
M. Sacxac. Les recherches de Barkla et SADLER, puis celles de von Lave, Frienricx et 
KniPPixG, ont conduit progressivement aux nolions récentes auxquelles, en France, M. ne Bro- 
GLIE a apporté l'une des plus importantes contributions. Ces notions reposent en grande partie 
sur l'observation des phénomènes de diffraction d’abord niés de façon absolue, puis étudiés 
systématiquement. Elles ont entraîné certaines modifications dans la conception du rayon- 
nement X lui-même. 

M. pe BrocLie passe en revue successivement : 1° La théorie relative à la génération du 
rayonnement X par le rayonnement cathodique; 2° l'analyse du rayonnement secondaire; 
3° l'étude des nouveaux phénomènes de diffraction, étude dont il s’est particulièrement 
occupé. 


l. — GÉNÉRATION DU RAYONNEMENT X 


La théorie qui a été le plus en vogue dès les premières années de la découverte des 
Rayons X a été la théorie de l'onde éthérée provoquée par l'arrêt de l’électron contre l'antica- 
thode. Cette théorie développée par MM. Strokes, Wiecherr et THomson conduit à assimiler le 
rayonnement X à la transmission d'un ébranlement non périodique. 

L’électron en translation est environné d'un champ électrique et d'un champ magnélique. 

Si l’éleclron a une vitesse uniforme, le champ électro-magnétique appelé champ de sillage 
ne se manifeste qu’à faible distance. 

Au contraire, quand la vitesse n'est pas uniforme, c'est-à-dire quand il y a accélération. 
positive ou négative, il se superpose au champ de sillage un champ électro-magnétique variable 
qui s'étend indéfiniment et se propage avec la vitesse de la lumière. Si les accélérations sont 
périodiques, le champ est lui-même périodique et se propage sous forme d'ondes éthérées qui 
constituent les radialions ordinaires. Si, par contre, l’électron est arrêlé brusquement contre 
une surface matérielle comme l'anlicathode, la perturbation éthérée est vraisemblablement 
unique. 

En ce cas, d'ailleurs, la considération des vecteurs représentant les champs électro-magné- 
tiques d'accélération conduit à admettre que l'onde produite est polarisée, ce que vérifie en 
partie l'expérience. La théorie fait de même prévoir que plus l'électron avait une vilesse consi- 
dérable, plus le phénomène d'arrêt est rapide et plus il détermine une brièveté de l'onde. L'expé- 
rience a confirmé partiellement aussi ces déductions, puisque la longueur d'onde est d'autant 
plus petite que les particules cathodiques sont charriées par des différences de potentiel plus 
grandes, c'est-à-dire sont plus rapides, et puisque un faisceau de Rayons X se montre très com- 
posite comme est composite aussi le faisceau cathodique constitué par des projectiles électro- 
niques animés de vitesses variables. 

Ges formules si simples et ces déductions si rationnelles des découvertes de la première 


264 H. Guilleminot. — Analyse et Resume 


heure se sont montrées sinon contredites, mais du moins modifiées par les progrès de nos 
connaissances, comme nous allons le voir. 


11. — RAYONS SECONDAIRES 


SAGNAC a montré que la matière frappée par les rayons X émet un rayonnement secon- 
daire. 

Il a montré que ce phénomène comprend, outre une diffusion du rayonnement incident, une 
production de rayonnements nouveaux moins pénétranls que le rayonnement primaire et rap- 
pelant par cela même le phénomène de fluorescence avec application de la loi de Srokes. On 
sait en effet que, d'après cette loi, les rayons émis par une substance fluorescente quelconque 
ont une longueur d'onde plus grande que les rayons incidents qui provoquent cette fluores- 
cence. | 

L'existence d'un rayonnement propre émis par le corps irradié a été particulièrement mise 
en valeur par les travaux de BarkLa, de Sapzer el de WHiDDINGTON. 

L'émission propre varie beaucoup suivant les corps. Les substances de poids atomique 
inférieur à 25 donnent un rayonnement secondaire qui est presque exclusivement composé de 
rayons primaires diffusés et presque pas de rayonnement de fluorescence. Au contraire, le 
rayonnement propre prend une valeur prépondérante dans les substances à poids atomique 
lourd. 

L'étude du rayonnement diffusé par les corps de poids atomiques légers et l'étude du 
rayonnement propre produit par les corps de poids atomiques élevés ont l'une et l'autre conduit 
à des résultats théoriques intéressants. 


I. Rayons diffusés. — Le rayonnement secondaire diffusé des corps à atomes légers peut 
dans une certaine mesure nous fixer sur la polarisation du rayonnement primaire. En effet, si 
le rayonnement primaire est polarisé, les électrons du radiateur secondaire vibrant d'une façon 
synchrone se comporteront eux-mêmes comme une source de lumière polarisée. Suivant la 
direction explorée, on doit constater par suite des maximum et des minimum. L'expérience ne 
vérifie que partiellement ces prévisions, ce qui conduit à penser que l'émission n'est pas aussi 
simple que le prévoit la théorie élémentaire. 


IT. Rayonnement secondaire de fluorescence. — L'étude du rayonnement propre, du 
rayonnement de fluorescence particulier aux corps de poids atomiques élevés a donné des 
résullats bien autrement intéressants. Ce rayonnement analysé d'abord par BarkLa el SADLER 
permet de rechercher la résonance interne de la matière vis à vis des très courtes longueurs 
d'onde. On peut pour cela employer la méthode de WuainniGron : il se sert d'un tube à 
rayons X dans lequel le faisceau cathodique est élalé et dévié par un champ magnétique dont 
l'intensité variable permet d'amener sur l’anticathode des rayons cathodiques de vitesses 
délerminées en excluant les rayons cathodiques plus rapides et moins rapides. On oblient 
ainsi un faisceau de rayons X sensiblement monochromatique. Sa pénétration peut être 
modifiée à volonté en modifiant le champ magnétique. On dirige ce faisceau de rayons X sur 
un radiateur secondaire dont on se propose d'étudier le rayonnement propre. 

En prenant des rayons primaires de plus en plus pénétrants, c'est-à-dire de À de plus en 
plus petile, on trouve facilement une radiation excitatrice telle que le rayonnement secondaire 
propre passe par un maximum d'intensité. L'étude des différents radiateurs secondaires fait ` 
. voir que celle intensité maxima correspond à des rayons excitateurs et à des R.S. propres de 
À d'autant plus petite que le poids atomique est plus élevé. D'autre part, on constate que pour 
chaque élément le spectre de fluorescence comprend 2 séries différentes de rayonnement 
groupées de telle façon qu'il constitue 2 lignes spectrales comparables aux lignes spectrales du 
spectre visible. 

Si l'on série tous les corps suivant l'ordre de leur poids atomique, on trouve que les R. S. 
de la première série suivent eux-mêmes une progression régulière dans leur degré de pénétra- 


d'une Conférence faite devant la Societe de Physique. 265 


tion ou dans leurs longueurs d'onde. Il en est de même si l’on considère les R. S. de la deuxième 
série. 

On a l'habitude de désigner la première série sous le nom de série K : on l'observe dans 
l'aluminium, le soufre, le calcium, etc., jusqu'à l'argent, au baryum. 

La deuxième série habituellement désignée sous le nom de série L débute par des rayons 
très absorbables pour les éléments de poids atomique voisin de 100 (argent 107,9) et comprend 
des rayonnements de plus en plus durs à mesure que l'on va de l'argent vers le platine, l'or, le 
plomb, le bismuth. 

A l'opposé des R.X. primaires et des R.S. de diffusion, les R. S. des séries K et L sont 
approximativement homogènes. L'étude de ce rayonnement approximativement homogène a 
ouvert un champ nouveau à la radiologie grâce à la découverte des phénomènes de diffrac- 
tion. | 
MM. Barkca et SApLEn, même avanl la découverte des phénomènes de diffraction ont pu 
énoncer un fait qui a été vérifié par la suile : c'est que un corps donné qui émet des R. S. 
propres de la série K et de la série L présente vis à vis d'un rayonnement primaire excitateur 
composite une absorption sélective : La longueur d'onde absorbée sélectivement est celle qui 
précède immédialement la longueur d'onde de la radiation K ou de la radiation L de ce corps, 
c'est-à-dire que la radiation absorbée sélectivement a une longueur d'onde légèrement plus 
pelite que celle de la radiation K ou que celle de la radiation L émise. 

Il est d'autre parl aujourd'hui démontré que les rayons caractéristiques d'un élément se 
rencontrent en grande abondance dans la radialion composile émise par un tube ayant cet 
élément comme anticathode. | 

Enfin, il ne faut pas oublier que le rayonnement secondaire produit par un corps irradié 
renferme aussi des rayons 8. Nous allons voir à présent les renseignements nouveaux apportés 
par l'étude des phénomènes de diffraction. 


111. — NOUVEAUX PHÉNOMÈNES DE DIFFRACTION DES RAYONS DE RONTGEN 


On sait que les phénomènes de diffraction s'observent facilement à l’aide de réseaux. 

Les réseaux employés ici ne sont pas constilués par des traits parallèles très rapprochés 
les uns des autres comine pour les rayons lumineux. Il faudrait en effet des réseaux de plu- 
sieurs centaines de milliers de traits au millimètre, ce qui esl mécaniquement irréalisable. 

Les réseaux cristallins onl permis à von Lauer de réaliser la diffraction des rayons X. 

D'après la théorie de Bravais, en effet, les milieux cristallins peuvent être ramenés à un 
triple système de plans parallèles définissant des parallèlipipèdes élémentaires, dont les 
sommels sont les nœuds du réseau. 

Les constantes de ce réseau sont de l’ordre de 10" centimètres. 

La première expérience de diffraction des rayons X a été réalisée en 1912 par MM. von Lave, 
Frieorica el Knipping. Un faisceau étroitement diaphragmé est envoyé sur un cristal de blende 
cubique orienté de telle facon qu'il tombe normalement sur une face du cube, c'est à-dire qu'il 
traverse ce cube suivant un axe quaternaire. Des plaques photographiques sont placées du 
côté des faces d'émergence, d'incidence el latérales. Avec une pose de plusicurs heures on 
trouve après développement une série de laches disposées symétriquement sur la plaque de la 
face d'émergence, tandis que les plaques latérales ne donnent pas d'impression, pas plus que la 
plaque d'incidence. 

Peu de temps après ces premières expériences, W. H. Brace et W. L. Bracc observèrent 
qu'un faisceau X obliquement dirigé sur une face cristalline donne un faisceau régulièrement 
réfléchi sur le plan de cette face et M. pe Brocuie lui-même démontra en 1915, qu'avec de 
longues poses, on peut obtenir par réflexion des diagrammes complets présentant un grand 
nombre de points et rappelant les résultats que l’on obtient en dirigeant obliquement sur un 
réseau croisé un rayon de lumière ordinaire. La discussion de ce fait montre bien que le cristal 
se ramène à un assemblage de plans réliculaires régulièrement empilés, il se comporte vis-à-vis 
des rayons X comme un assemblage de miroirs diversement inclinés, mais dont chacun est 
capable de réfléchir avec intensité des rayons de À déterminée (à cause du renforcement par 


266 | H. Guilleminot. 


interférence). Les taches des diagrammes obtenues par réflexion résultent donc d'une réflexion 
régulière sur un plan réticulaire. 

Les travaux de M. pe BroGuie sur la réflexion cristalline l'ont conduit à une véritable spec- 
trographie pratique des rayons X. Il lui a suffi pour cela de faire tomber un faisceau limité par 
une fente étroite sur un cristal tournant. L'axe de rotation étant convenablement choisi, on 
obtient une concentration successive des divers rayons du faisceau équivalant à la formation 
d'une image optique d'où la formation d'un spectre où se reconnaissent des lignes et des bandes 
analogues à celles des spectres lumineux. 

Une formule simple permet de déduire la longueur d'onde des rayons de la distance des 
plans parallèles d'un réseau cristallin. Cette distance peut être évaluée en fonction du nombre 
des molécules contenues dans une molécule gramme du cristal étudié. Malgré les difficultés de 
cette évalualion, il est permis d'attribuer aux rayons X des longueurs d'onde de l'ordre de 
À = 10 centimètre, alors que pour les rayons lumineux elles sont de l'ordre de À = 107 centi- 
mèire. | 

Des expériences, très récentes au moment où M. ne Brocuie a fait sa conférence devant la 
Société de Physique, ont fait prévoir que les rayons y des substances radioactives étaient sus- 
ceptibles eux aussi de donner lieu à des phénomènes de diffraction. 


LA RADIOLOGIE A « MAYO CLINIC » 
(ROCHESTER-MINNESOTA) U. S. 


Par HENRI BÉCLÈRE 


Rochester, la grande cité chirurgicale, est une ville de $0000 habitants. Elle doit son impor- 
tance et surtout sa réputation aux frères Mayo, dont elle est la création. L'œuvre proprement dite 
de ces deux grands organisateurs comprend l'hôpital Sainte-Marie et la clinique. Ces deux 
formations, à elles seules, possèdent un personnel d'un peu plus de 150 médecins, chirurgiens, 
radiologistes et spécialistes de toutes sortes. Tous les services de recherches et les consultatians 
se trouvent à la clinique. La radiologie, bien entendu, y possède un département spécial, très 
important. Pour donner une idée de l’activité des services de l’hépital Sainte-Marie, qu’il nous 


19 


PLAN DES SERVICES RADIOLOGIQUES DE “ MAYO CLINIC 


=. r.a = 1e mn © en © pousses t nues Un. s à i hiiia a 


264 A 260 270 L 2n i 
Le a l— d 


269 dse | 4af | ag Î 


Maa | Man 


271 


266 et 272. — Cabines de protection pour la commande des appareils. 
274. — Radioscopie et radiographie de la poitrine. 
268-270. — Radiographie générale. 
264. — Radiothérapie. 
258 a, b,c.d. — Chambres noires pour le développement des pelli- 
cules et des clichés. 
254. — Radiographie en série. 
%2. — Radioscopie. 
250. — Salon d'attente. 
248 et 248 a. — Cuisine et salle à manger. 
2419 et 249 b. — Salles de radioscopie pour le tube digestif. 
249 a et 278. — Salles réservées aux négaloscopes pour la lecture 
et l'interprétation des films et clichés. — Salles des stérénscopes. 
259 a. — Archives. 
275. — Bureau particulier. 
11-273-201-203. — Cystoscopie. 
261-263-269. — J,C, J,D, J.E, J,G. — Cabinets de toilette. 


suffise de savoir qu’en 1917 il y fut fait 9833 opérations. L'hôpital de Charly et Willy Mayo, dont 
la fondation remonte à 1889, a reçu et soigné jusqu’à présent près de 100000 malades. 

Les services radiologiques sont installés au deuxième étage de la clinique. Les documents 
radiologiques sont transportés avec les observations à l'hôpital Sainte-Marie, au moment voulu. 
lors des interventions chirurgicales. Chacune des six salles opératoires aseptiques possède un petit 
négatoscope d'angle, et la plaque y est placée en évidence pour l'opération inscrite. Chaque matin, 
il est remis au médecin visiteur ou stagiaire une liste imprimée : le programme des différentes 
opérations qui se feront dans chaque salle durant la matinée. L'après-midi, il n’est opéré que les 
cas d'urgence. Les frères Mayo opèrent dans les salles 1 et 2. Personnellement nous critiquons 


268 Henri Bécière. 


l'éloignement des services radiologiques des salles opératoires. La clinique à Rochester est à plus 
d'un kilomètre de l'hôpital. La rapidité et la perfection des relalions téléphoniques ne sont qu’une 
petite compensation à cet éloignement. Le D" Carman est le directeur des laboratoires de radiologie, 
mais il s'occupe plus spécialement de la section gastro-intestinale. Il a avec lui six assistants et un 
personnel d'aides assez considérable. Il est surtout connu par son livre eu collaboration avec le 
Dr Miller, sur le diagnostic des maladies du tube digestif. Il est également un des rédacteurs 
influents du journal américain de radiologie. Il a bien voulu nous communiquer le plan de son 
service. Nous sommes heureux de le publier pour montrer l'importance accordée à la radiologie. 
La salle 274 sert à ce qu'on appelle là-bas la routine. C’est une chose à peu près inconnue chez 
nous. On y fait principalement la radiographie pulmonaire. Un malade est soupçonné atteint d'une 
affection de l'appareil respiratoire, il est adressé avec une note au médecin radiologiste chargé du 
service « rouline ». Ce spécialiste fait immédiatement une radiographie stéréoscopique du thorax 
sans examen radioscopique préalable. Cette radiographie en double image est faite dans la position 
verticale. Le sujet, nu jusqu’à la ceinture, s'appuie contre une planche légèrement inclinée et 
adossée au mur. Le patient a le slernum contre le châssis vertical. L'ampoule est de dos. Chez les 
Mayo, la radiographie stéréoscaopique du thorax se fait avec un décalage aulomatique des cassettes, 
contenant les plaques ou pellicules, non plus dans le sens latéral, mais dans le sens verlical. Ce 
procédé a le grand avantage d'éviter au point de vue de la compréhension des images au sléréoscope 
les chevauchements certains qui se produisent avec le décalage latéral. 
Au point de vue stéréoscopique, les clichés sont examinés en posilion latérale. Le résultat, au 
point de vue intérêt, netteté et compréhension des ombres est vraiment remarquable. L'outillage 
de ce service comprend un puissant contact lour- 
Le ~ nant et des ampoules Coolidge. Les appareils de 
| = commande sont tous centralisés dans la cabine de 
protection 272. Les parois de celte vasle cabine, 
_ arrondie, sont revèlues de feuilles de plomb très 
épaisses. A hauteur de vue, elles sont remplacées 
par des glaces au plomb. La cabine dont nous ve- 
be nons de parler possède un appareillage en double. 
Ah Elle est commune aux pièces 274 et 270. [l en est de 
mème de la cabine 266, commune aux salles 264 et 
265. Les chambres 270 et 268 servent à la radiogra- 
phie générale. Dans la salle 270 se trouve installé 
le service de radiographie dentaire. Une femme, 
docteur en médecine, je crois, en assure le fonc- 
Fig. 2. honnement. Elle utilise les doubles pellicules 
3 1/2 X 4 1/2, avec montage d’un côté sous élain 
malléable, et de l’autre sous papier noir glacé. Les résnltats obtenus avec ces pellicules et l'ampoule 
spéciale dentaire Coolidge (fig.) sont vraiment remarquables. | 
Notons que l'examen radiologique dentaire est fait de façon courante aux Etats-Unis et qu’une 
dent n’est soignée que d'après les indications fournies par l'examen radiologique. Nous n'en 
sommes pas encore là en France. 
La salle 254 sert à la radiothérapie. Elle ne fonctionnait pas durant notre séjour à Rochester, 
nous n'en parlerons donc pas. 
= Dans les pièces 258 a, b, c, d, se trouvent les services de développement radiographique. Le 
plus souvent les images sont prises sur films. Ce n’est que dans les cas spéciaux : estomac, reins, 
que l'on a recours aux plaques. Dès qu'une image radiographique est pri-e dans un des servires 
que nous venons de voir, elle est portée avec son enveloppe dans une boîle qui fait légère saillie 
dans le couloir en face des services 258. Cette boile se pousse à l'intérieur de 258 sans introduction 
de lumière blanche, par un dispositif ingénieux. Les films placés sur des lendeurs sont développés 
en cuves verticales. Les indications de nom, de position, de numérolage d'observation ont élé 
placées auparavant par des repères en plomb; elles ont élé impressionnées au moment de la prise 
radiographique des images. Tous ces renseignements venant au développement, il n'y aura pas 
confusion par la suile. Les films et clichés étant secs sont portés dans les salles 249 et 278 où sont 
placés d'immenses négatoscopes en pupitres. Les médecins radiologistes désignés viennent exa- 
miner les clichés dans ces salles et font le diagnostic qu'ils inscrivent sur des fiches très détaillées. 
Ce sont des chambres de diagnostic. 1l n'est jamais fait de tirage sur papier. Dans ces salles se 
trouvent également un grand nombre de stéréoscopes des formats les plus grands, pour permettre 
la lecture et l’interprélation des images. 
La chambre 254 est réservée aux examens en série du tube digeslif. Ces examens sont confiés 
au D' Carman. La pièce £52 sert à la radioscopie pour les mêmes sujets et 250 est un salon d'attente. 


La Radiologie a « Mayo Clinic ». 269 


La cuisine et la petite salle à manger sont inslallées dans les pièces 245 et 245 a. La substance 
opaque employée couramment et sans qu'il n’y ait jamais d'accident est le sulfale de baryum, 
chimiquemeut pur. Pour les repas, il est fait des bouillies plus ou moins consistantes de farines 
alimentaires dans lesquelles on incorpore pour un repas de 500 centimètres cubes : 150, 200 et mème 
250 grammes de sulfate de baryum. Pour les laits barytés et pour faire le mélange, le pot qui 
conlient l’eau et le baryum est placé au-dessous d'un petit moteur vertical, muni par en dessous 
d'une palette tournant trés vite. La suspension obtenue se maintient environ un quart d'heure. 
Dans les pièces 249 et 249 b se trouvent encore des installalions radioscopiques. Elles servent 
surtout aux examens du tube digestif. A signaler que dans ce dernier service fonctionnent encore, 
pour le moment, des tubes aulres que le Coolidge. Les services d’urologie, en rapport avec la radio- 
logie, sont installés dans les salles 201, 205, 271, 273 et sont placés sous la direction du D'E. H. Weld. 
Le D' Weld obtient les meilleurs résultats en pyélographie, en injectant du bromure de sodium. 
Les recherches expérimentales lui ont montré l'innocuilé du produit. La solution qu'il emploie est 
à 25 pour 100. Elle se prépare facilement et se slérilise parfailement par l’ébullition. Signalons 
eucare que, sous la direction du Dr Carman, tous les films ou clichés, dignes d'intérêt, sont réduits 
en diaposilifs 8 1/2 X 10. format du Congrès, et que, grâce à cela, la clinique des frères Mayo 
possède, au point de vue radiologique, la plus belle collection au point de vue de la documentation 
el de l'instruction. Des conférences fréquentes, des lectures avec projeclions sont régulièrement 
organisées. D'autre part, tout médecin peut venir travailler à Rochester et y consulter une docu- 
mentalion incomparable. 


NOTES DE PRATIQUE 


LA RADIOGRAPHIE DU MAL DE POTT 


D' Méxarn, chirurgien chef de l'Hôpital maritime. 


il est difficile d'obtenir régulièrement une bonne épreuve radiographique du mal de Pott — le 
rachis étant une région complexe profondément enfouie sous une grande épaisseur de parties 
molles. La technique radiographique semble de son côté être fautive el n'être pas encore parvenue 
à son maximum de précision. Pourquoi obtient-on parfois d'excellentes épreuves, pourquoi des 
épreuves médiocres? Il semble, en tout cas, que le rayon explorateur devra toujours être disposé 
de telle sorte, que celui-ci aborde perpendiculairement la face antérieure des vertèbres suspectes. 
C'est le moyen d'éviter certaines apparences difficiles à interpréter, dues à certaines superposi- 
tions du corps et des lames. | 


Avant d'entreprendre l'étude radiographique du mal de Pott, il est indispensable de posséder 
des notions étendues et très précises sur l’analomie pathologique du mal de Pott. M. Ménard 
montre toute une série de pièces anatomiques. Pièces de lésions à leur début avec foyer au centre 
du corps vertébral, et corps effohdré avec lésion siégeant sur les 2 faces adjacentes des deux corps 
voisins el lésion du disque intermédiaire qui est pincé, lésion plus étendue portant sur 2, 5, 5 corps 
et plus. D’autres fois, on assiste à des décollements vertébraux ou surtout périostiques. Ces décolle- 
ments peuvent se poursuivre loin au-dessus et au-dessous de la lésion. La face antérieure du corps 
dénudé est généralement érodée; les disques intermédiaires à ces corps sont rapidement touchés 
et diminués de hauteur. A la région dorsale, on voit plusieurs pièces avec abcès en nid de pigeon ; 
à la région dorso-lombaire et lombaire, les abcès du psoas, caractéristiques de cetle région. Les 
abcès ne fusent que dans les muscles venant s'insérer sur les corps vertébraux appartenant au 
foyer ou au décollement. La guérison du foyer osseux se fait par rapprochement, puis accolement 
des vertèbres exlérieures au foyer. Ce peuvent être les 2 faces interosseuses des 2 vertèbres voisines 
qui s’accolent et se mettent au contact.Ces 2 vertèbres voisines, plus fortement touchées, s'accolent 
et se soudent en formant une seule vertèbre cunéiforme à base postérieure munie de 2 arcs en 
arrière. D’autres fois, ce sont 2 vertèbres très éloignées qui viennent au contact, alors que les arcs 
postérieurs, qui appartenaient aux vertèbres dont les corps ont disparu, sont énucléées en arrière. 
L'inflexion tend toujours à être complète : elle n’est incomplète qu’à la région cervicale où les 
masses latérales forment par superposition 2 piliers latéraux soutenant les vertèbres supérieures. 
A la région dorsale, le thorax peut parfois s'opposer partiellement à ce que cette inflexion soit 
complète. On comprend l'importance de certaines conditions anatomiques dans la formation de 
gibbosités. C’est ainsi que, à la région lombaire et cervicale, où les arcs postérieurs sont suscep- 
tibles d'un fort tassement, les gibbosilés sont très diminuées dans leur importance et facilement 
compensées. Au contraire, à la région dorsale, où le tassement est impossible, une petite gibbosité 
apparaît, dès que ? vertèbres seulement sont atteintes: cette gibhosité devient rapidement volumi- 
neuse, si d'autres vertèbres sont lésées. : 

Le premier signe radiographique du mal de Pott est habituellement le pincement d'un disque 
intervertébral, visible sur l'épreuve de face comme sur l'épreuve de profil (celle-ci étant toujours 
plus instructive). Dans quelques cas, c'est l'effondrement du corps vertébral. Les signes sont tou- 
jours faciles à dépister dans tous les segments du rachis. 

A la région lombaire, il est facile de reconnaître en outre, le tassement des pellicules sur les 
épreuves de face. On constate souvent des formes avec luxation latérale, que l'on appelle à tort : 
« Mal de Pott scoliotique ». 

A la région dorsale, le pincement du disque apparaît avec une grande netteté sur les épreuves 
de prolil. On peut y reconnaitre toules les variétés de lésions destruclives et tous les modes 
d'inflexion. 

L'épreuve de face donne des renseignements nouveaux sur l'existence des abcès. Elle ne décèle 
en tout cas que des abcès déjà anciens, contenant beaucoup de calcium. Ce sont des abcès à nid 
de pigeon généralement bilatéraux, véritables nids sessiles accolés aux faces latérales du foyer. 
Mais on observe très fréquemment des fuseaux, fuseaux renflés siégeant au devant du foyer qu'ils 
débordent de chaque côté. Cel aspect de fuseau est propre à la région dorsale. Il faut la bien con- 
naitre, il faut apprendre à ła distinguer de l'ombre des gros vaisseaux, ombre à lanière régulière, 


La radiographie du mal sous-occipital. 271 


parallèle à la colonne vertébrale et s'arrêtant net el carrément à son extrémité inférieure. M. Ménard 
présente à ce propos des radiographies des sujets dont les gros vaisseaux avaient été injectés au 
bismuth (Bougot). 

A la région cervicale, l'interprétation radiographique est plus difficile en raison des superposi- 
tions bizarres des corps et des lames. 

Dans tous ces cas, il faut reconnaître que l'épreuve de profil est toujours plus instructive que 
l'épreuve de face, et que, d'autre part, alors que le chirurgien révèle l'existence d'une vertèbre 
malade, la radiographie en décèle 2, et l'anatomie pathologique 5. 

M. Ménard termine en montrant des radiographies de maladies pouvant être facilement confon- 
dues avec le mal de Pott. Ce sont, en particulier, les cyphoses avec leurs disques interosseux bien 
intacts, et la scoliose congénitale avec les troubles des métamères, facile à reconnaître dès que 
l'attention du lecteur est attirée sur l'existence de ces faits. 


LA RADIOGRAPHIE DU MAL SOUS-OCCIPITAL 


Le D’ Galland, de Berck, expose un certain nombre de considérations relatives à la radiogra- 
phie du mal de Pott sous-occipital. 

Après un court aperçu sur l'anatomie radiographique normale de l'atlas-axis, il rappelle cette 
loi fondamentale de la physiologie de ces vertèbres, à savoir qu'entre atlas et axis, seuls les mouve- 
ments de rotation sont possibles (autour de l’odontoïlde, comme axe) et que jamais on ne peut 
observer des mouvements de flexion-extension. Ces derniers mouvements se passent uniquement 
au-dessous dans la colonne cervicale et au-dessus entre l'atlas et l’occipital. Comme nous le verrons 
plus loin, cette notion est capitale, au point de vue de la valeur du signe radiographique de début 
du mal de Pott sous-occipilal « le baillement postérieur interatlo-axoïdien ». 

Le mal sous-occipital est à la fois un mal de Pott et une tumeur blanche : mal de Pott en tant 
que lésion du corps de l'axis et de l'odontoïde, tumeur blanche en tant qu’arthrite des articulations 
atloïdiennes. Au début, les glissements et les inclinaisons semblent être les premières manifesta- 
tions. Lorsque les lésions sont accentuées, les anatomo- pathologistes reconnaissent deux types 
principaux : dans le premier type, les masses latérales de l'atlas sont écrasées, l'anneau atloïdien 
s'abaisse, l’odontoïde devient trop haute pour un atlas abaissé. En même temps, l'atlas glisse en 
avant, entraînant avec lui l’occipilal, et il peut arriver que le trou basilaire occipital soit abaissé et 
porté en avant, de telle sorte que l'apophyse odontoïde puisse y pénétrer. Dans le 2° type, les 
déplacements et luxalions sont prédominants. On observe le plus fréquemment une inclinaison de 
l'atlas avec glissement en bas et en avant, larc antérieur de l'atlas se détachant de l’odontoïde 
(2 radiographies sont présentées). 

Les lésions peuvent se compliquer de décollements prévertébraux, comme dans le mal de Pott. 
Dans ces cas, les disques vertébraux correspondants sont rapidement touchés et apparaissent 
« pincés » sur les radiographies de profil (1 radio). 

Mais ce ne sont là que des lésions avancées. Quel est le signe radiographique du début du mal 
sous-occipulal? M. Galland présente 3 radiographies de sujets examinés de 1 à 2 mois après l’appari- 
tion du premier signe clinique. Dans tous ces cas, on constate une inclinaison de l'atlas, qui est 
oblique en bas et en avant. Alors que l'atlas dessine une barre horizontale parailèle au bord supé- 
rieur de l’apophyse épineuse de laxis, on voit ici, au contraire, l'arc postérieur de l’atlas former 
avec l'apophyse épineuse de l’axis un angle aigu ouvert en arrière. C'est le signe du büillement posté- 
rieur inleratlo-axroïdien. Ce signe ne manque jamais. Il fut possible une fois de constater sur une 
épreuve de face (exploration par le cavum nasal) le pincement de l'espace clair d'une des articula- 
tions atlo-axoïdiennes. 

Après avoir donné quelques conseils pratiques sur la lecture et l'interprétation d'une radiogra- 
phie de la région cervicale, M. Galland expose quelques considérations de technique. 

Dans l'obtention de l'épreuve de profil, le rayon normal doit passer par le lobule de l'oreille, 
ce qui correspond à l’apophyse odontoïde. 

Pour l'obtention de l'épreuve de face, voici la méthode nouvelle qui est proposée. Comme il est 
exceptionnel d'obtenir par la bouche ouverte de bonnes épreuves (l'atlas étant profondément enfoui 
entre les saillies des maxillaires supérieurs et des bosses occipitales\, on peut obvier à cet inconvé-. 
nient en faisant passer le rayon explorateur au-dessus du maxillaire supérieur, en plein cavum 
nasal. Ce rayon aborde l'atlas de face et se projette bien au-dessous des bosses occipilales qu'il 
évite. On obtient de la sorte d'excellentes épreuves dans lesquelles on peut distinguer l'atlas, l'axis 
et même les condyles occipitaux. Le rayon explorateur répond à l'intersection du plan médian 


sagittal et du plan qui est tangent à la fois aux deux pointes mastoïdiennes et aux deux rebords 
malaires inférieurs. 


272 Notes de pratique. 


FIXATION DE L’AMPOULE DANS L’'ANCIENNE CUPULE BELOT-GAIFFE | 


Médecin Major de 1" classe CASTEX. 


L'appareil Belot-Gaiffe (1) pour radiothérapie est d’un modèle devenu ancien ; cependant, il se 
trouve encore en activité dans nombre de laboratoires de radiographie. Aussi, je désire faire 
connaître un perfectionnement dans le mode de fixation de 
l'ampoule. 

On sait que cette cupule a été destinée à l’emploi des 
ampoules Villard-Chabaud. L'ampoule est maintenue dans 
une pince en bois, le plus souvent par le capuchon de la 
cathode; or ce capuchon est conique, de sorte que malgré 
un serrage aussi énergique que la résistance mécanique 
des pièces le permet, le centrage du foyer, après réglage, 
n'est pas suffisamment assuré. Ce centrage est extrême- 
ment important, surtout pour la pastille de dosage. 

J'ai réalisé un dispositif simple pour maintenir l’ampoule 
par une seconde pièce au niveau du col de l’anticathode. 

Comme le montre la figure, une pièce A d'ébonite est 
fixée sur la cupule, dans son méridien vertical supérieur. 
par deux vis à métaux à tête plate. Cette pièce est traver- 
sée par un boulon à écrou à oreilles B (du genre de ceux 
qui servent pour les appareils de photographie); une partie 
du boulon est de section carrée, de manière à ce que le 
boulon ne puisse tourner pendant le serrage de l’érrou. 

Ce boulon permet de serrer une pièce C, en ébonite 
ou en bois, terminée par une fourche contre laquelle le col 


de l’anticathode est maintenu solidement appliqué par un lien élastique quelconque. 
On commence par régler le centrage de l'ampoule en hauteur, avec la pince du bas seule, puis 


on achève le réglage latéral et antéro-postérieur. 


UTILISATION DU CRAYON DERMOGRAPHIQUE PAPIER BLAISDELL 


HENRI BÉCLÈRE. 


De façon courante, on utilise ce crayon en marquant directement sur la peau les repères à 
donner au chirurgien. Les résultats ne sont pas toujours encourageants, la mine casse fréquemment: 
car il faut faire pression el les marques sont parfois très peu visibles, surtout sur des surfaces 
cutanées un peu sèches. Les traits sur le verre pour la prise de calques radioscopiques viennent 
parfois très mal. 

Pour remédier à ces inconvénients, et depuis plus de deux années, nous avons recours à 
l’artifice suivant qui nous donne complète satisfaction : 

Nos tables d'examen sont toutes munies, toujours à proximité de la main, d'un petit godet 
cylindrique contenant du coton hydrophile légèrement imbibé d'essence d'automobile. Une pince 
montée d'un petit tampon d’ouate, facile à renouveler, trempe dans le récipient. 

Avant de faire la moindre marque sur la peau, on passe, au point indiqué, un peu d'essence au 
tampon. Le crayon, sans qu'il soit nécessaire de faire la moindre pression, marque très fortement. 
Les indications sont très persistantes et permettent les applications de teinture d'iode et le passage 
à l'alcool. Pour la prise des images radioscopiques sur le verre des écrans, il suffit de passer 
auparavant le tampon imbibé d'essence; tous les traits viennent bien. 

Pour en effacer les marques, un peu d'essence suffit également. 


[s’agit là du premier modèle Belot-Gaiffe et non du pied support localisateur Belot-Gaiffe. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


` 


Captain J. A. Shorten. — (Medical College Hospi- 
tal (Calcutta). — Une nouvelle forme d'écran 
localisateur. (Archives of Radiology and Elec- 
trotherapy, Nov. 1918, n° 220, p. 182 à 187, 
ò fig.). 


Cet écran possède une règle graduée transversale 
avec un index métallique coulissant permettant de 
mesurer par une simple lecture le déplacement du 
corps étranger lorsqu'on imprime à l'ampoule un 
angle de 50 degrés. 

Les graduations de la réglette donnent en centi- 
mètres la distance « corps étranger écran » et un 
trou percé dans l'écran permet d'apprécier au moyen 
d'une petite uge graduée la distance « écran peau ». 
Ce procédé évidemment rapide ne parait pas supé- 
rieurà ceux employés journellement dans les hôpitaux 
français. AUDAN. 


P. de Ferry et Jaubert de Beaujeu. — Porte- 
brancard pour examen radiologique. {.{rhives 
d Electricité médicale et de Phystothérapie. Nov. 
1918, p. #14 à #16 avec 1 fig.) 


Pour éviter les inconvénients du passage du bran- 
card sur la table d'examen et de la table d'examen 
sur le brancard les A. examinent le blessé sur le 
brancard même et pour cela ils font placer celui-ci 
sur deux tréteaux en bois. 

N.-B. — La table radiologique de Gaiffe que nous avions 
auc armées était construite de telle sorte qion y plarait 
gans difficulté le brancard. À. LAQUERRIÈRE. 


Delherm (Paris). — La protection du radiolo- 
giste, du chirurgien et de leurs aides au cours 
des opérations radiologiques. (Presse Medicale, 
Y6 Déc. 1918, p. 667 à 669 avec 5 fig.). 


Pour se défendre contre l’action nocive des rayons 
il faut : A) éviter de s'exposer inulilement, ce à quoi 
on arrive l° en ayant des locaux de surface conve- 
nable; 2 en s astreignant à des habitudes de pru- 
dence : 3 en utilisant des méthodes de repérage ra- 
pide et exposant au minimum; # en emplovant des 
méthodes d'extraction basées sur les mèmes prin- 
cipes: B) se protéger constamment et d’une manière 
eflicace ; toute personne qui approche de l'ampoule 
doit être munie de la trilogie : gants, lunettes, tablier, 
et il faut utiliser les moyens de protection collective : 
diaphragme, cupule, rideaux en tissu anti X, pan- 
neaux opaques aux rayons, etc. 

Sans avoir la prétention de réaliser en pratique une 
protection intégrale, on peut dire que grâce aux 
efforts de la Pharmacie centrale de l'armée une pré- 
servation très suffisrinte peut être obtenue. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET L'ÉLECTEOLOGIE. — IIl. 


ki 


En somme il existe de bons movens de défense qui 
doivent réduire les risques au minimum et il ne faut 
pas être radiophobe. Seulement il est indispensable 
d'utiliser dune facon constante et systématique ces 
moyens de protection. A. LAQUERRIÈRE. 


D' Parra. — Les moyens de protection du radio- 
logiste, du chirurgien et de leurs aides contre 
l'action des Rayons X. (Thèse de Paris, Jan- 
vier 1919.) 


Les progrès dans la construction d'appareils à 
grand rendement, et la découverte du tube Coolidge 
ont rendu une actualité nouvelle aux moyens de pro- 
teetion contre les ravons X. 

Plus que jamais, la trilogie. gants. tablier. lunettes, 
constitue lappareillage classique et indispensable. 
La souplesse des tissus anti X est aujourd'hui bien 
meilleure et les gants prolègent sur les deux faces et 
jusqu'au coude. 

Les cupules ne donnent pas toujours la sécurité 
que beaucoup d'opérateurs leur attribuent, ainsi que 
le démontre l'A. par des radiographies, dont lune 
faite à 52 centimètres en arrière de lanticathode et à 
travers une cupule. Avec le tube Coolidge, les cupules 
actuelles sont insuffisantes, mème la cupule du 
D' Angehaud qui, aux dernières expériences des Arts 
et métiers, parait la meilleure. 

Pour le tube américain, il faut. en dehors du cône 
utilisable, une fermeture complète et de très grande 
opacilé. C'est celte cupule totalement fermée en 
arrière que construit M. Gallot, actuellement. 

l'épaisseur des glaces des écrans, des bonnettes 
doit ètre de # millimètres. 

Toute table radiologique doit porter, sur ses faces, 
des écrans en plomb doublés de panneaux en bois, 
avec pans coupés obliques, pour la protection des 
jambes et des pieds (radiodermites peu connues jus- 
qu'ici et réelles). 


Toutes les commandes (lumières diverses el 
sources radiogènes) doivent se faire à distance et ra- 
pidement. 


La meilleure méthode de repérage est la méthode 
de Dausset et Patte (rotation angulaire de l'ampoule}. 
Combiné avec l'écran Delherm ou Hirtz-Gallot, elle 
permet le travail à petite ouverture. sous des inci- 
dences normales et sans écriture sur l'écran : 50 se- 
condes suffisent pour localiser un corps étranger. 

Le meilleur procédé d'extraction sous écran semble 
ètre l'Ombredanne Ledoux-Lebard. 

Le contrôle des appareils de protection aux Arts el 
Métiers, le contrôle des appareils de mesure, radio- 
chromomètres et milliampéreméèlres,s'hnposentet tout 
radiologiste doit vérifier lui-même les appareils qui 
lui sont livrés, soit par radiographie, soit par la mé- 
thode plus objective de Nogier, (ionisation des gaz 
par les sels de radium. 

Les appareils français n'ont rien à envier, au con- 
traire, aux appareils allemands: plusieurs photogra- 
phies le montrent avec évidence (gants, tabliers et 


IR 


274 


masques). Au cours des opérations, les statistiques 
ont dénoncé plus de radiodermisés chez les médecins 
anglais que chezles médecins francais. 

En combinant les divers appareils de protection 
actuels, tout radiologiste ou chirurgien qui veut 
adopler la « tenue » indispensable dans un examen 
radiologique, s'y astreindre rigoureusement, se créer 
des habitudes de technique impeccable, réduil au 
minimum les chances d'imprégnation par les Rayons X. 


Harold C. Gage. — La radiographie latérale dans 
les fractures probables de la colonne verté- 
brale. (Archives of radiology and Electrotherapy. 
Janvier +919, p. 260 à 262, avec 4 fig.) 

Voir l’article du même auteur dans le n° à du Jour- 
nal de Radiologie. A. LAQUERRIERE. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Guilleminot (Paris). — Sur les actions biologi- 
ques lentes des radiations qui sillonnent les 
laboratoires de radiologie. (Comptes rendus des 
séances de la Société de Bioloyie, 10 Janvier 1919, 
p. 10 à 12. 


Dans cette première note, PA., après avoir étudié 
la valeur des différents rayonnements qui peuvent 
alteindre l'opérateur (r. direct, r. à travers le sujet, 
r. en arrière de l'anticathode, r. traversant la cupule, 
r. secondaire émis par les objets recevant le r. direct, 
r. secondaires et tertiaires diffusés en lous sens) 
conclut qu'il est impossible de totaliser les risques 
de l'opérateur. Néanmoins, ces risques sont réels 
avec les moyens de protection ordinaires. Les doses 
quotidiennes reçues et totalisées rentrent dans la 
catégorie des doses faibles considérées par certains A. 
comme excitantes et non abiotiques. Les effets géné- 
raux constatés paraissent, au contraire, être défavo- 
rables et dépendre de la diminution du nombre des 
globules blancs. L'influence des doses faibles parait 
donc devoir être à nouveau étudiée. 

A. LAOUERRIÈRE. 


H. D. Taylor, W. D. Witherbee et S. B. Mur- 
phy (de l’Iustitut Rockefeller). — Études sur 
l’action des rayons X : action destructives sur 
les globules du sang (The Journal of exp. me- 
dicine, vol. XXIX, n° 1919, 1% Janvier, p. 55-73. 
Analysé par Luzoir in Presse médicule, 10 mars 
1919, p. 129.) 


Les expériences furent faites sur différentes espèces 
d'animaux: or, dans lous les cas, les rayons X avaient 
une action élective sur les lymphocytes. 

Quand les leucocytes polynucléaires neutrophiles 
étaient touchés par les rayons N, leur nombre s'ele- 
vait, puis diminuail pour revenir à la normale bien 
avant que les Ivmphoeyles n’y soient revenus eux- 
mèmes. LOUBIER. 


M. M. Thomas, H. D. Taylor et W. D. Wither- 
bee (de l'Institut Rockefeller). — Études expéri- 
mentales sur les effets des rayons X : action 
stimulante sur les lymphocytes. (The Journal of 
experimental medicine, vol. XXIX, n° 1, 1919, 
{7 Janvier, p. 79-82. Analyse de J. Luzoir in 
Presse médicale, 19 mars 1919, p. 150.) 


Les expériences ont porté sur 9 lapins. 7 de ces 
animaux accusérent une augmentation de la Ivmpho- 
cylose; les rayons étaient de faible pénétration, Avec 
une dose de pénétration plus élevée, on ne constata 
aucune stimulation appréciable. LOUBIER. 


Rayons X. 


Waro Nakahara (de l'Institut Rockefeller). — 
Etudes sur l'action des rayons X : des chango- 
ments observés dans les organes lymphoiïdes 
après de petites doses de rayons X (The Jour- 
nal of experimental medicine, vol. XXIX, n°1, 
1919, 1° Janvier, p. 85-88. Analyse de J. Luzoir 
in Presse médicale, 10 mars 1919, p. 150.) 


Expériences dont on peut conclure que la lympho- 
cytose provoquée par une pelite dose de rayons X est 
due à une stimulation primitive portant sur le tissu 
lymphoïde de l'animal. LOUBIER. 


E. Weill et G. Mouriquand (Paris). — Action 
des rayons X sur les grains d'orge et carence. 
(Compte rendus des séances de la Société de Bio- 
logie, séance du 25 Novembre, p. 1107 à 1109.) 


Les grains ayant reçu 50 H. ont germé normale- 
ment et ont peut-ètre même été légèrement en avance 
eur les témoins. Les grains irradiés par 100 H. ont 
germé avec un léger retard et leur croissance a été 
très retardée; enfin ceux qui avaient été exposés à 
150 H. ou ont eu une germination nettement retardée 
ou n'ont point germé. | 

Des pigeons. animaux très sensibles au beriberi. 
nourris avec ces trois sortes de grains n’ont pas pré- 
senté de troubles, et se sont comportés comme les 
animaux témoins (peut-être mème y aurait-il eu ten- 
dance à l'accroissement du poids pour le pigeon 
nourri avec tes grains irradiés par 150 H.) 

En somme l'irradiation ne parail pas produire une 
carence capable de provoquer le beriberi — au moins 
le beriberi à développement rapide; car les animaux 
n'ont pas été observés assez longtemps pour qu'on 
puisse affirmer qu'il se produira par la forme chro- 
nique tardive (début du 230° au 550° jour). 


A. LAQUERRIÈRE. 


ACCIDENTS 


E. Albert Weil (Paris). — Les accidents causés 
par les rayons X (Pauris médical, 1° Février 1919, 
p. 81.) 


Ces accidents sont les modifications de organisme 
humain, non prévues ou non recherchées, qui sont 
consécutives à l'emploi des rayons X. Deux catégo- 
ries d'accidents : ceux qui arrivent chez les patients, 
accidents thérapeutiques; ceux qui arrivent chez les 
médecins ou leurs aides, accidents professionnels. Dans 
chacune de ces calégories, on peut constater des 
accidents locaux ou cutanés et des accidents yénéraur 
plus rares. 

Les accidents cutanés thérapeutiques sont soit des 
radiodermiiles aiguës. consécutives. à l'administration 
d'une dose unique, soit des radiodermiles tardives 
causées par Paccumulation de doses successives à 
intervalles plus ou moins éloignés. 

L'auteur étudie les formes, l'anatomie pathologique, 
la pathogénie de ces accidents, ainsi que le diag- 
nostic. Puis il arrive au traitement et à la prophlarie. 
Cette dernière peut se résumer ainsi : l'emploi de 
filtres épais, minutie dans la technique, espacer ju- 
divieusement les irradiations. L'article se termine 
par l'étude des accidents professionnels cutanés : la 
main de Ræntgen, et généraux. 

La prophylaxie des accidents professionnels com- 
prend les appareils de protection et les précautions, 
elle est connue de tous les radiologistes, mais n'est 
pas toujours employée par eux. LOUBIER. 


Rayons X. 279 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Edg. Cyriax (Londres). — Sur la pathologie des 
« entorses » du cou-de-pied. (Edinburgh imed. 
journal, Mars 1917.) 


Dans bheancoup de cas d'entorses sans tractures, 
PA. a constaté des subluxafions soit des os, soit 
des cartilages. Les déplacements cartilagineux échap- 
pent à la radiographie, mais sont souvent décelables 
cliniquement : les mouvements qui ouvrent larti- 
culation diminuent la douleur, une crépitation sem- 
blable à celle des svnoviles tendineuses peut être 
perçue durant les mouvements, ete. Quoiqu'il en soit, 
la radiographie doit être systématiquement faite 
comparativement aux deux pieds. La renommée de 
certains rebouteurs s'évanouirait si ces notions étaient 
mieux connues des médecins. 

LA. rapporte un cas de subluxation du tarse sous 
l'astragale révélé par la radio. Un traitement par la 
gymnastique médicale consistant en vibrations. pétris- 
sages légers et mobilisation, permit, dès la deuxième 
séance, de pratiquer la réduction progressive, qui 
fut bientôt obtenue complète, comme le montra une 
nouvelle radiographie. Mine A. DE MARNEFFE, 


Lieut.-Col. Ch. E. Dennis (armée anglaise), — 
Deux cas de centre séparé d’ossification du 


tubercule du scaphoiïde du pied. (Archires of 


Radiology and Electrotherapy. Janvier 1919, 


p. 25 avec 5 radiographies). 


Deux beaux exemples de Fanomalie connue en 
France sous le noin filiale. existant nettement 
séparé aux deux pieds, chez un des sujets; séparé à 
un pied et soudé à ‘autre chez le deuxième sujet. 

A. LAQUERRILRE. 


d'os 


S. Gilbert Scott. — Variations congénitales des 
sésamoïides du gros orteil. (Archiw. of Radiology 
and Electrotherapry, n° 221, Décembre 1918.) 


L'A. a trouvé les variations congénitales de sésa- 
moïdes du gros orteil assez fréquentes. Elles ont 
toujours porté sur le sésamoïde interne. Dans tous 
les cas examinés il ny avait aucune suspicion de 
traumatisme. 

Les variations furent, par ordre de fréquence : 

a) Sésamoïde séparé en deux parties égales: 

b) Sésamoïde séparé en deux parties inégales: 

c) Sésamoïde partagé en trois parties, une grande 
et deux plus petiles: 

d) Sésamoïde partagé en # éléments 
égaux. 

Quand il fut fait des radiographies des deux pieds, 
la variation se montra constamment bilatérale, 

Dans les cas où il n'y avait que deux ou trois 
éléments, les surfaces de séparation éfaientrugueuses. 
Elles étaient lisses relativement quand il y avait 
quatre éléments égaux. 

Le diagnostic d'avec une fracture du sésamoiïide 
interne n’est pas toujours aisé, 

La grande irrégularité des surfaces opposées est le 
meilleur signe différentiel de ła fracture. La douleur, 
qui peut être due à des lésions articulaires, n'est pas 
un signe auquel on doive se fier aveuglément. 

Barn. 


à peu près 


Coleschi (Lorenzo) (ltalie). — Particularité de la 
technique radiographique de la base du crâne. 
(La Rad. Medica, V,5,4, Mars 1918, p. 68, 4 fig.) 
Pour obtenir la projection de la base du cräne sur 

une plaque, l'A. place le châssis porte-plaque presque 


horizontalement, tangent au cou du blessé par un 
de ses bords, de telle sorle que son plan fasse avee 
l'axe sagittal du erûne un angle de 20". H dispose 
le tube du côté opposé, de facon que le rayon normal 
traverse le crâne depuis la bosse pariétale jusqu'à la 
base de l'apophvse zygomatique. Dans ces conditions 
le faisceau aborde la plaque sous un angle de 50°, Il 
en résulte une déformation assez considérable, mais 
qui permet cependant de se rendre compte de la po- 
sition des différents repères de la base. H est vrai que 
FA. accompagne son article de radiographies faites 
sur un erne sec, et non prise sur le vivant... 
CHARPY. 


a) Roger Glénard (centre neur. de la XIL région) 
et J. Aimard (radiologiste à Vichy}. -- Aéro- 

 cèle traumatique du Cerveau. (Presse Mid., 
10 Mars 1919 p. 125, 4 radiogr., et une fig.) 


h) Roger Glénard. — Aérocèle traumatique intra 
cranien et son évolution (Société de Neurolo- 
gie de Paris. — Nov. 1918, in Revue de Neuro- 
logie, Nov.-Déc. 1918.) i 


Observation d'un blessé par balle : petit orifice 
d'entrée au milieu du front, vaste orifice de sortie au 
niveau de la fosse temporale gauche La radiographie 
montrait en avant el au-dessus de la perte de subs- 
tance, un vaste espace clair correspondant à une 
poche à air creusée à l'intérieur du lobe frontal 
gauche. 

Le blessé qui était fort peu incommodé mourut 
0 mois après la blessure, de la grippe. P’autopsie a 
confirmé les données radiologiques. On trouva une 
cavité de 2 centimètres de capacité occupant dla 
troisième circonvolulion frontale gauche et une par- 
tie de la seconde. 

Les auteurs insistent sur ce fait que les troubles 
présentés par les trépanés ne sont pas toujours en 
‘apport avee leurs lésions cérébrales. 

LOUBIER. 


F. Calot (Berck-sur- Mer). — Le traitement mo- 
derne du Mal de Pott. (Monde Médical, Fé- 
vrier 1919, n° òl, 14 fig. dans le texte.) 


Pour que ce traitement soit efficace, il faut que te 
mal de Pott soit dépisté de bonne heure, il faut faire 
un diagnostic précore. 

L'A. résume en quelques lignes les signes initiaux 
et essentiels de la maladie, Il les divise en deux ca- 
tégories : 1°) les signes de présomption: 2°) les signes 
de certitude. 

Dans cette dernière classe, il range la radiographie, 
à laquelle il faut toujours avoir recours. A cette toute 
première période. elle ne donne pas de renseignements 
nets dans les trois quarts des cas. Mais dans un quart 
des cas, l'examen radiologique viendra confirmer le 
diagnostic clinique : sur une vertèbre que Fon a trou- 
vée donloureuse on trouvera la trace d'un petit abcès 
sessile ou de fongosités; on notera la disparition 
d'un cartilage intervertebral. Entin, la raréfaction 
osseuse d'un, deux ou trois corps vertébraux sera 
également un excellent signe. LOUBIER. 


J. Cluzet (Lyon).— Sur les spondylites post trau- 
matiques. (Paris Médical, 1 Février 1919, p. 92, 
ü radiogr. dans le texte.) 


C. rapporte sept observations très intéressantes 
concernant des blessés du rachis par éelats d'obus, 
schrapnell ou chutes. Ces blessés étaient entrés au 
centre de Physiothérapie de la XIV”? région pour dou- 
leurs rachidiennes et gêne dans les mouvements du 
tronc. L'esumen radiographique montrait, en plus des 
fractures des vertèbres, des spondylites de voisinage 
ou des spondylites à distance. 


270 


Le traitement consistait en massage, mobilisation, 
rééducation fonctionnelle, électrothérapie sous forme 
de galvanisation ou étincelles de statique ou de haute 
fréquence. 

La radiothérapie pourrait être employée également. 

LOUBIER. 


Harold Swanberg—Luxation antérieure de l'atlas 
consécutive à une amygdalectomie. (Journal 
of the American medical Association, vol. LXXH, 
n° 2, Janvier 1919,p. 107-108. Analyse de J. Lu- 
zoir in Presse Médicale, 10 Mars 1919, p. 131.) 


Observation d'un soldat qui à la suite d'une amvgda - 
lectomie présentait de la raideur du cou avec vio- 
lentes douleurs. 

Six radiographies successives n'avaient montré que 
de l'ostéo-arthrite. 

Une dernière radiographic, faite six mois après le 
début des aecidents, par S. montrait une luxation 
complète de lPatlas:; mais on ne trouvait pas de lé- 
sions d’ostéo-arthrite. S. s'élonne que le diagnostic 
radiologique n'ait pas été fait au cours des examens 
faits avant celui qu'il fit tui-méme. 

LOUBIER. 


M. Chiray et E. Roger (centre neurologique de la 
X° région). — Camptocormies hystériques et 
Spondylites typhiques. (Presse med., 27 Fé- 
vrier 1919, p. 105.) 


Leramen radioyraphigue peut aider à faire le diag- 
nostic. I ne faut pas confondre avec le mal de Pott. 
Dans la spondylite les lésions portent surtont sur le 
disque intervertébral; dans le mal de Pott c'est sur- 
tout le corps vertébral qui est atteint. 

LOUBIER. 


Frælich (Nancy). — Faits cliniques d’orthopédie 
de guerre. (Revne d'onthopédie, n? 4, Déc. 1918, 
p. 579.) 


LA. rapporte quelques observations de lésions or- 
thopédiques rencontrées chez des blessés de son 
service. Parmi ces observalions uous relevons la sui- 
vante: luration de la hanche avec myosile ossitiante. Ce 
blessé à la suite d'un éboulement avait eu une luxa- 
tion iliaque de la hanche droite qui avait été confir- 
mee par la radiographie. La réduction fut faite. Un an 
aprés il se plaint de sa hanche. La radiographie faite 
alors montre l'intégrité de l'articulation coxo-fémo- 
vale mais la présence dans les fessiers de noyau 
osseux avec trainées d'ossilivation. La mvosite ossi 
fiante est assez rare à la hanche. LOUBIER. 


Ræderer et Achard (XX' région). — Principes de 
l'appareillage rationnel des résections de la 
hanche. (/ierue d'orthoprdie, n° 4, Décembre 1918, 
p. 545 à 560, 12 fig. dans le texte.) 


[I faut bien considérer : f?) l'état des lésions anato- 
miques; 2) la tendance vers laquelle évolue la régé- 
ration osseuse. Pour cela un long eramen des radio- 
graphies successives est indispensable. 

LOUBIFR. 


Frælich (Nancy). — Luxation centrale du fémur, 


ou micux, irruption pelvienne de la tête fémo- 
rale. (Rerne d'orthopedie, n? 4, Déc. 1918, p. 302 
àa 090, 4 fig. dans le texte.) 


Dans un article très intéressant, l'A. fait une étude 
approfondie de la question. Avant de passer en revue 
les formes anatomiques, les canses, les symptômes, 
le diagnostic, le pronostic et le traitement, F. rap- 
pelle que 44 cas certains ont été publiés par Heus- 
chen et rapporte IX observations nouvelles dont 


7 Ravons X. 


2 personnelles el 16 empruntées à la littérature mé- 
dicale française ou étrangère. 

Cette affection étant la fracture isolée de la cavité 
cotyloïde avec pénétration de la tête fémorale à l'in- 
térieur du bassin, le terme de luxation centrale du 
fémur parait impropre à lA., qui conseille d'adopter 
le nom d’irruption pelvienne de la tête fémorale. 

Les signes pathognomoniques de la pénétration de 
la tète fémorale dans le bassin sont fournis par la 
radiographie qu'il faut toujours pratiquer. Le cliché 
ne fait constater parfois qu'une chose : l'irruption 
pelvienne de la tête. Quelquefois on observe des fis- 
sures vers l'éminence ilio-pectinée, le trou oblura- 
teur ou la symphyse pubienne. Il arrive de voir la 
tète coiffée d'un fragment qui n'est autre que la por- 
tion antéro-supérieure de la cavité cotyloïde. 

Pour le diagnostic, c'est encore à la radiographie 
qu'il faut s'adresser, car les signes cliniques ne per- 
mettent souvent pas de soupconner la lésion. On fera 
bien de prendre deux images : le côté lésé seul et 
l'ensemble du bassin avec les deux coxo-fémorales. 

LOUBIER. 


a) Mauclaire. — Les greffes osseuses pour répa- 
rer les pertes de substance diaphysaire dans 
les cas de plaies de guerre. (Presse médicale, 
24 Avril 1919, p. 215 à 216 avec radiographies.) 


b) Mauclaire. — A propos des greffes osseuses 
segmentaires pour réparer les grandes pertes 
de substances des os en chirurgie de guerre. 
(Bulletin et Mémoires de la Sociéte de chirurgie. 
8 Janvier 1919, p. 2 à 6 avec 4 fig.) 


Cet article surtout consacré à la technique, inté- 
resse le radiologiste par les radiographies d'un cas 
qui montrent : 4° la perte de substance du tibia; 
% l'état de la greffe au bout de 4 mois; 3° au bout de 
L4 mois; 4 ou bout de 54 mois (le greffon s’est hyper- 
trophié et a tendance à reproduire la forme du tibia.) 

- A. LAOUERRIÈRE. 


Rossi iArmando) (Parme). — Fractures articu- 
laires de l'angle antérieur de omoplate. (Lu 
Radiologia medica, V, 5-4, Mars 1918, p. 2, 
1 planche.) . 


On peut distinguer, dans l'angle antérieur ou supéro- 
externe de l’omoplate, trois parties bien distinctes : 
la cavité qlénnide, le col anatomique, situé immédiate- 
ment en arrière de l’ourlet glénoïdien, et le col chirur- 
gical, représenté par une ligne qui part de l'échan- 
crure coracoïdienne et se termine à 1 centimètre 
au-dessous du tubercule sous-glénoïdien, en passant 
devant le bord externe, concave, de l'épine de l’omo- 
plate. Les fractures qui atteignent ces points sont 
assez rares, et sonl la plupart du temps méconnues. 
On considérait, jusqu'ici, que les plus fréquentes 
étaient celles du col chirurgical, tandis que celles de 
la glène ou du col anatomique, intraarticulaires et 
tres rarement isolées, accompagnaient presque tou- 
jours des fractures de lhumérus. R. rapporte ce- 
pendant 5 observations, dont 4 de fracture de la 
cavité glénoïde, et 1 seulement du col anatomique. 
Il est superflu de dire que seul, l'examen radiolo- 
gique permet un diagnostic précis et précoce. 

CHARPY. 


Captain Dudley Stone (armée anglaise). — Un cas 
de myosite ossifiante traumatique. (Archives of 
Radiology and Electrotherapny). — Janvier 1919, 
p. 205 à 260 avec 12 radiographies.) 

Histoire radiographique d’un ostéome ayant suc- 
cédé à un hémalome traumatique : la lésion d'abord 
très étendue, mais peu opaque (21 jours après le 
trauma) devient par la suite de plus en plus sem- 


Rayons X, 


blable an tissu osseux, tout en diminuant d'étendue. 
Elle fusionne avec la diaphvse fémorale au 49° jour: 
puis diminue de plus en plus de volnme. Au 9% mois. 
elle se présente sous la forme d'une exostose faisant 
saillie sur le fémur. A. LAQUERRIÈRE. 


Capt. A. T. H. Nisbet (armée australienne). — 
Ce qu’on trouve dans les moignons d'amputa- 
tions et quelques remarques à ce sujet. (Arch. 
of Radiology and Electrotherapy. Janvier 1919, 
p. 257 avec 15 radiographies ct I fig.). 


Dans cet article qui prouve toute l'importance de 
l'examen radiographique, sont décrits différents 
aspects radiologiques du moignon : séquestres divers 
(intra-osseux, extra-osseux, en anneau), — différents 
types d'éperon (l'éperon causé par les antiseptiques 
irritants, le faux éperon résultant d'une fausse route 
de la scie. etc.). L'A. recommande d'utiliser des rayons 
mous qui mettent mieux en évidence les petites diffé- 
rences de densité entre los normal et les séquestres, 
font ressortir les exostoses encore peu calciflées, et 
montrent nettement les cavités de l'os. 

A. LAOUERRIÈRE. 


E. Kirmisson. — Coxa-vara et obésité. (Revue 
d'orthopédie, Août 1918.) 


LA. rapporte de nombreuses observations mon- 
trant l'existence d'une coxa-vara fanuliale, plusieurs 
membres d'une mème famille avant présenté cette 
difformité. 

IT insiste sur la parenté qui semble lier les lésions 
qui caractérisent la coxa-vara, avec celles qui prépa- 
rent le décollement épiphvsaire de l'extrémilé supé- 
rieure du fémur et avec celles qui donnent naissance 
à la coxalgie fruste, telle que PA. l'a décrite en 1910, 
dans une communication à l'Académie de médecine. 

Enfin il constate que l'obésité est une cause qui 
peut donner naissance à ces diverses dystrophies 
osseuses; désirant établir la pathogénie de cette obé- 
sité, deux fois, il a fait faire la radiographie de la 
base du crâne. pour voir si l'on ne constaterait pas 
un élargissement de la selle turcique, dénotant une 
hypertrophie du corps piluitaire. Les conclusions ont 
été négatives. J. PRIVAT. 


J. Comby. — Fragilité osseuse chez les enfants. 
(Arch. de Méd. des Enf., Janv. 1919, p. 31 à 41). 


Revue générale de mémoires publiés récemment 
aux États-Unis. 

La fragilité osseuse due probablement à l'insuffi- 
sance de rétention calcique présente radiologique- 
ment les signes suivants : 

4° Fraetures multiples. ordinairement sous-périos- 
tées avec fovers de résorption osseuse au lieu de 
fracture. 

2 Cal volumineux, exubérant; 

3° Ombre osseuse peu nette: 

# Diaphyse des os longs souvent mince et généra- 
lement incurvée ou déformée; 

d Cortex d'épaisseur irrégulière, mais toujours 
mince dans son ensemble; 

6 Larges vides dans le tissu spongieux et absence 
de cloisons. 

3° Augmentation et irrégularité de la cavité médul- 
laire; 

8 Augmentation de volume des cartilages épiphy- 
saires et de leurs noyaux d'ossification. 

Henri BÉCLÈRE. 


G. Nové-Josserand (Lyon). — Sur un cas d'Hal- 
lux varus congénital. (Revue d'orthopédie, n° 4, 
Déc. 1918, p. 567, 2 fig. dans le texte.) 


La radiographie montre que la bride indurée perçue 
à la palpation est ossifiée et composée de deux par- 


m= 
277 


ties : Pune renflée en forme de massue en contact 
avee la dernière phalange du gros orteil, Pautre eftilée, 
s'étendant parallèlement au bord interne du premier 
melatarsien, jusqu’au niveau de l'extrémité distale de 
cet os. 

D'après l'A., ces deux pièces représenteraient les 
rudunents d’un orteil surnumeéraire et de son mėta- 
tarsien. LOURIER 


Paul Coudray. — Deux cas de Synostose radio- 
cubitale supérieure bilatérale, d’origine congé- 
nitale. (Revue d'orthopédie, n° 4, Déc. 1918, p. 561.) 


D'après FA. la radiographie n'est qu'un guide 
médiocre pour déterminer les détails de la soudure à 
la partie supérieure. Elle donne cependant de grands 
renseignements pour la limite inférieure de la sou- 
dure, ainsi qu'en témoignent les deux observations 
personnelles de l'A. Du reste, dans l'observation Il, 
on voit que les deux tètes radiales sont atrophiées. 

LOUHIER. 


TUBE DIGESTIF 


Pessa (Piero) (Milan). — Contribution à l'étude 
radiologique des biloculations gastriques d'ori- 
gine organique. (La Radiol. Medica, N, 3-4 Mars 
1918, p. 9, 1 planche) 


Il peut exister de fausses biloculations par com- 
pression directe (corset, ceintures), par des tumeurs 
de la rate, par des malformations de la colonne verté- 
brale, par un développement anormal du lobe gauche 
du foie, par le refoulement dù à un côlon dilaté par 
le gaz. La contraction des muscles abdominaux ou 
une douce pression extérieure suffisent habituelle- 
ment à vider ces biloculations préalablement rem- 
plies d’un liquide opaque. 

Parmi les biloculations fonctionnelles, on doit com- 
prendre la pseudo-biloculation par atonie, par névrite, 
gastrique et par spasme. Ces deux formes cèdent 
habituellement à une injection d’atropine. 

Les biloculations vraies ou oryaniques sont celles 
qui reconnaissent pour eause Fulcère, le néoplasme 
ou la syphilis, avee réaction péritontale secondaire 
fréquente et formation de brides onu d'adhérences. 
On a dit que la biloculation d'origine ulcéreuse avait 
la forme d'un B, tandis que la biloculauon d'origine 
‘ancéreuse avait celle d'un X. Les examens de S. lui 
ont permis de contrôler cette affirmation et d'en re- 
connaitre la justesse, dans la majorité des cas. L'ul- 
cus détermine une simple dépression due aux modi- 
fications de la tonicité musculaire sous l'influence 
du processus cieatriciel, tandis que le cancer produit 
une infiltration annulaire de la zone mésogastrique, 
étranglant littéralement l'estomac «a La biloculation 
due à l'uleus ressemble à une dépression que pro- 
duirail sur la paroi gastrique un index pointé vers 
lui. » CHARPY. 


Manfredi (Telemaco) (Bologne). — Trois cas de 
hernie diaphragmatique traumatique. (La Ra- 
diologia Medica, V, 1-2, Janv. 19, p.1, 1 planche). 


LA. a observé, au courant de l'année 1917,3 cas de 
hernie diaphragmatique traumatique de l'estomac, dont 
l'un constitua une trouvaille d'autopsie, et les deux 
autres furent révélés par l'examen radioscopique. 
Celui-ci, après ingestion d'un lait de bismuth, montra 
l'estomac occupant la base de l'hémithorax. et donnant 
une image sensiblement identique à celle d'un hydro- 
pneumothorax. En renversant le blessé dans la posi- 
tion de Trendelenbourg, on délimitait le pôle supé- 
rieur de l'organe. Dans l’une des observations de M., 
le colon avait accompagné l'estomac au travers de la 
déchirure du diaphragine. Dans les deux cas soumis 


270 


à l'examen radiologique, M. n'a pas observé la respi- 

ralion paradoxale, dont on a souvent fait un signe 

pathognomonique de Féventration diaphragmatique. 
CHARPY. 


Denechau. — Les Phréno-névroses; gros ventre 
de guerre ou ventre accordéon, bruits de 
croassements abdominaux. (Presse médicale, 
2 Janv. 1919, p. 5 et 4, avec 2 figures) 


La radioscopie montre, de facon indiscutable, que 
le rôle essentiel est dévolu au diaphragme, qui reste 
abaissé, ouvrant de facon permanente les sinus costo 
et péricardo diaphragmatiques:; il ne présente que 
des oscillations très faibles. D'autre part, les muscles 
abdominaux se laissent distendre. Mais Faérophagie 
et l’aérocolie sont inconstantes et souvent nulles. 
Dans bien des cas. la radioscopie montre l'absence 
dair dans l'estomac. 

S’n y a bruit de croassement, il faut, au contraire, 
qu'il y ait une caisse de résonance formée par l'es- 
tomac dilaté avec contenu hvydronérique; mais, là 
encore, l'examen à l'écran montre que les facteurs 
principaux sont la diaphragme et la laxité des mus- 
cles de Fabdomen. A. LAQUERRIÈRE. 


Maingot et J.Ch. Roux (Paris). — Notes de pra- 
tique radiologique. Appréciation de l’hypersé- 
crétion en l'absence de stase gastrique. (Arch. 
des maladies de l'appareil digestif et de la nutri- 
lion, t. X, n°1, Janv. 1919). 


Dans la pratique habituelle, six heures après Fin- 
gestion d'une bouillie bismuthée, que Festomac con- 
tienne encore un résidu ou qu'il soit vide, on ne peut 
en tirer aucune conclusion au sujet de lPhypersécré- 
tion. 

Avec la technique que les auteurs préconisent, il 
est facile de reconnaitre la présence d'un liquide de 
sécrétion, même après l'évacuation de lestomac. 
C'est la méthode du double repas. 

Le premier repas opaque doit être homogène, 
stable et non atlaquable par les sues gastriques. 
Composilion sulfate de baryum 100 gr., délavé 
dans un peu d'eau bouillante et incorporé à ùne 
pleine assielte de phosphatine. Six heures après 
l'absorption, on examine le sujet debout : l'estomac 
parait vide, On lui fait prendre alors le second repas 
composé de 150 à 200 gr. de sulfate de baryum géla- 
tineux pour 900 gr. de mucilage. On voit après le 
remplissage, au-dessus du mucilage opaque, une 
couche peu foncée, liquide, dont on peut apprécier 
la hauteur et la largeur. 

Le malade doit s'abstenir de toute alimentation 
solide ou liquide entre le premier et le second repas. 

LOUDIER. 


Marcel Labbé (Paris). — La technique des exa- 
mens dans les affections des voies digestives. 
(Areh. des maladies de l'appareil digestif et de la 
nulrihion, t, X, n°1, Janv. 1919). 


L'examen radioscopique doit être pratiqué avant 
toute intervention, soit sur l'estomac, soit sur Fin- 
testin. Car cet examen, dans la plupart des cas, 
donne des renseiguements très précieux. 

LOUBIER 


L. Bard (Genève). — Note complémentaire sur 
le mégaæsophage. (Arch. des maladies de lap- 
pareil digestif et de la nutrition, t. X, n°2, p. 116, 
2 radiogr. dans le texte.) 


Depuis son mémoire sur ja question en 1918, l'A. 
a pu observer deux nouveaux cas de méga“wsophage 
dont les radiogrephies ont été faites au service cen- 
wal de Physiothérapie de la XIV* région (Cluzet). On 


Rayons X. 


constate dans les deux ceas un allongement de lor- 
gane, distendu par la bouillie opaque et ayant la 
forme d’un gros boudin. L’A. signale un « truc par- 
ticulier » chez ces malades, destiné à réaliser la 
déglutition par l'abaissement inspiratoire du dia- 
phragme. 

Dans le texte se trouvent deux radiographies très 
intéressantes. LOUBIER. 


Victor Pauchet (Amiens). — Pathogénie de la 
stase intestinale chronique. (Maladie d’Arbuth- 
not Lane). (Presse médicale, 24 Mars 1919,p. 191.) 


Cet état est assez fréquent, mais souvent méconnu; 
en présence des symptômes, on pose les diagnostics 
les plus divers et c'est l'examen radiologique qui tran- 
che la question. 

Les causes de la stase intestinale chronique sont 
d'ordre mécanique el d'ordre physiologique. 

La traversée digestive est normalement rapide : les 
aliments atteignent le cæcum en 4 h. 30, l'angle hé- 
patique en 6 h. 50, l'angle splénique en 9 heures et 
le détroit supérieur en 11 heures. L’A. étudie séparé- 
ment le fonctionnement de l'intestin grèle et du gros 
intestin. 

ll y a une stase iléale normale; pour la distinguer 
d'une stase iléale secondaire à un trouble du cæcum, 
il suffit de faire absorber le repas opaque 36 heures 
après l'administration d’un purgatif, et le malade 
recevra un lavement évacuateur le matin même du 
repas. L'iléon est protégé contre la surcharge par 
un réflexe gastro-duodénal : lorsqu'on donne un re- 
pas normal, on constate que l'estomac se vide 
d'abord assez rapidement dans lintestin;s mais dès 
que les aliments sont parvenus à l'iléon, cetle éva- 
cuation cesse. 

Les zones sphinetériennes où cœurs intestinaus 
existent : 1° au niveau de la 3 portion du duodénum; 
% sur liléon terminal, y compris la valvule iléo- 
wcale; 5 sur la partie droite du côlon transverse; 
4 à l'union de la sigmoïde et du rectum. lls sont 
reconnaissables au voisinage des angles hépatique 
et splénique. À la radioscopie, l'intestin a la forme 
d'une saucisse, puis il se produit une contraction, 
et la masse progresse d'un seul coup vers le rectum. 

L'A. termine ce très intéressant article en disant : 
« qu'il ne faut pas une épreuve radiographique, 
mais une série de lrois ou quatre épreuves radiosco- 
piques pour poser le diagnostic de stase intestinale 
chronique. » LOUBIER. 


Pierre Lignac. — Les mouvements rétrogrades 
du côlon. Leur étude radiologique. (Presse me- 
dicale, 1919, 50 Jany., 5 radiogr. dans le texte.) 


Les premières observations radiologiques qui ont 
contirmé les mouvements rétrogrades du côlon sont 
dues à Cannon, qui les a étudiés chez les chats 
d'abord, chez l'homme ensuite. 

L'A. résume les travaux de James T. Case sur la 
question. Ce dernier, chirurgien et radiologiste à 
Battle Creek, a examiné en un an 60 sujets et a ob- 
servé dans 57 cas des ondes antipéristaltiques. 

Cet antipéristaltisme du côlon est-il normal et phy- 
siologique ou pathologique? Jakes, de New-York, 
pense que ces mouvements rétrogrades sont physio- 
logiques lorsqu'ils sont observés dans lascendant 
ou la moitié droite du transverse. Case lui-mème, 
qui les a observés dans le rilon distal, estime que, 
lorsqu'ils sont ecagéres, ils peuvent ètre considérés 
comme un signe d'obslruction intestinale. 

LOUBIER. 


E. I. Spriggs. — Examen radiologique de lappen- 
dice. Schémas et photographies de O. A. Marxer. 
(Archives of Radioloyy and Electrotherapy, n° 224, 
Mars 1919) 


4 


Rayons X. 


Excellent article, abondamment et judicieusement 
illustré. 

I. — On peut observer l'appendice aux rayons X 
dans la grande majorité des cas avec une technique 
appropriée. 

Voici la technique de PA. : Purge 36 h. avant Île 
repas; huile de ricin, exclusivement. Repas : 425 cc de 
petit lait, 150 grainmes de sulfate de baryum. Examens 
radioscopiques répétés entre la 6° et la 24% heure 
après le repas ic'est entre la 12° et la 14th., qu'on obtient 
généralement la meilleure image.) Recherche et déga- 
gement de lappendice par la palpation sous écran. 
Recherche de la mobilité et de la sensibilité. Prises 
de radiogrammes multiples, 6 et plus pour un mème 
appendice, mettant en évidence les caractères mor- 
phologiques très importants pour le diagnostic. Les 
positions de choix sont le décubitus dorsal, quelque- 
fois une position oblique, le décubitus semi-latéral 
(appendice retro-ciæcal), exceptionnellement le décu- 
bitus ventral. 

La cuiller en bois permet de palper l'abdomen, de 
dégager et maintenir en place l'appendice pendant la 
pose radiographique meme. 

Quand le cæcum est logé dans le petit bassin lexa- 
men est rendu très difficile. Mais on peut fréqueim- 
ment len faire sortir et amener dans la fosse ilaque 
droite, soit en insufflant le rectum, soit en pratiquant 
la manœuvre suivante, on couche le sujet sur le côté 
droit el on le prie de se tourner lentement sur le dos 
en respirant profondément. Quand il est près de la 
position en décubilus dorsal, on masse profondément 
l'abdomen en remontant du pubis à la crète iliaque 
droite. 

Enfin quelquefois la division du repas barvté en 
trois petits repas pris le matin à midi et vers 5 h., 
après midi, donne un bon remplissage là où la tech- 
nique usuelle s'est montrée insuffisante. 

Grâce aux améliorations apportées progressivement 
à la technique le nombre d'appendices visibles est 
passé de 24 pour 100 pour les 100 premiers cas à 86 
pour les cent derniers. 

IT. — L'appendice normal se vide et s'emplit à peu 
près en mème temps que le eæcum. II peut, surtout 
chez les jeunes sujets, se vider et s'emplir plusieurs 
fois de suite pendant le temps où le cæcum demeure 
plein. 

(Les auteurs donnent 12 clichés d'appendice sain.) 

Les signes que l'appendiece est sain sont avant tout: 
sa mobilité, Pabsence de douleur à la pression, la 
régularité de son calibre, l'absence de spasmes et de 
contractions énergiques. 

Le retard à l'emplissage s'observe pour l'appendice 
sain. L’emplissage peut ne se produire que plusieurs 
heures après celui du cecum et du côlon ascendant, 

Les dimensions sont fort variables, sans relation 
avec celles du cæcum; la base est ordinairement plus 
étroite. 

L'évacualion peut étre retardée; si cependant elle 
ne se produit pas en mème temps que celle du côlon 
ascendant, on considère l’appendice comme pares- 
seux. 

L'appendice, sain, devient moins permeable avec 
l’âge. Cependant chez certains sujets âgés, il reste 
facilement emplissable. 

Un peut voir dans l’appendiee des calculs, des corps 
étrangers, Sans préparation; suivre jeur progression, 
assister à leur expulsion. L'A. y a vu deux grains de 
plomb séjourner trois semaines et être spontanément 
expulsés. 

IH. — Le radiodiagnostic est très utile dans le 
diagnostic de l'appendicite chronique. Dans les appen- 
dicites aiguës, tantôt le malade west pas en état de 
supporter examen, tantôt l'examen est rendu inutile 
par la netteté des signes cliniques, et les services du 
radiodiagnostic sont réduits d'autant. 

IV. — Les signes de lésion appendiculaire sont 


N 


279 


répartis en sept catégories d'importance très variable. 

1. Remplissage et Evacuation. — Retard. — Stase. 
— Le défaut d'emplissage ne peut actuellement être 
considéré comme un signe pathologique. 

Un retard à l'évacuation considérable, l'appendice 
restant plein 12 h., 24 h.. aprés évacuation du ciccum, 
est un signe d'hypocontractilité, très souvent consé- 
cutive à l'inflammation el à ses séquelles. Le retard 
peut être beaucoup plus grand. On a cité un retard 
de plusieurs semaines. L'A. a observé un retard de 
26 jours. 

Ouand il n'existe qu'une stase modérée. et aucun 
autre symptôme pathologique, l'A. ne conseille pas 
l'excision. 

9. Forme. — létrécissements. — Dilatations. — Les 
irrégularités de calibre sont un signe pathologique 
intéressant: mais il faut, par des observations réêpé- 
tées, s'assurer de la constance des déformations et 
éliminer la possibilité de déformations dues à des 
späasines, j 

3. Concrétions féciles — Varuoles, — Les concré- 
tions anciennes, infiltrées de sels calcaires sont sou- 
vent visibles sans préparation, Elles donnent une 
ombre ovale, régulière, différenciable des ombres 
irrégulières des glandes caleitiées, des phlébolites. 
On peut les confondre avec un calcul urinaire. — Les 
concrétions récentestsont transparentes aux rayons X. 
Contournées en totalité on seulement dans leur moitié 
proximale par le repas opaque, elles donnent des 
vacuoles ou images en V ou en coupe. A leur niveau 
l'appendice a un calibre irrégulier; il est fréquemment 
recourbé en crochet. Elles peuvent arrêter la progres- 
sion du repas. 

4. Mobilité. — Le défaut de mobilité fait soup- 
conner des adhérences. Ce signe ne peut être recher- 
ché quand le cæcum, logé dans le petit bassin, ne 
peut ètre amené dans la fosse iliaque. — Les adhé- 
rences, mème multiples et serrées, peuvent ne pas 
empècber le remplissage. 

d, Hyperactivité. — Spasine. — Les contractions 
spontanées de l'appendice sont exagérées par une 
inflaummation aiguë ou subaiguë. 

Dans les cas chroniques, la présence de concré- 
tions peut donner lieu à des contractions violentes. 
L'Hypercontractilité pathologique se distingue par sa 
continuité. Elle dure tant que l'appendice est plein; 
clle peut durer plusieurs heures (24, 36 h. mème). Les 
contractions normales, rares, rapides, ne sont vues 
que par chance. — Le spasme est un signe nettement 
pathologique. Il peut durer un temps considérable. 
Les particules isolées de repas opaque sont alors 
séparés par des bords brusques au lieu d'avoir la 
forme en têtard normale (tète vers lextrémilé de 
l’'appendice. queue eftilée vers la base de lappendiee). 
Le calibre est toujours irrégulier. 

Une lésion minime, une érosion de la muqueuse 
peut déterminer des spasmes violents. Le chirurgien 
fera bien de ne pas saisir l'appendice mème, mais le 
mésentère, au cours de l'intervention, s'il veut véri- 
fier ces lésions minimes. 

6. Sensibilité. — La sensibilité, la douleur à la pres- 
sion sont un signe important, mais d'interprétation 
délicate et on ne doit pas établir un diagnostic sur 
ce seul symptôme. 

1. Position. — La position de l'appendice sain est 
extremement variable par rapport au cæcum, la posi- 
tion du cæcum lui-mème varie dans des limites assez 
grandes. En aucun cas, une position atypique ne peut 
èlre considérée comme un signe de lésion appendi- 
culaire. 


En résumé : La sensibilité, l'irrégularité du calibre. 
l'hypéractivité, le spasme sont des signes de lésion 
aiguë ou subaiguë. 

La présence de concrétions, l’irrégularité du calibre 
et des contours, le retard au remplissage et à l'éva- 


380 


euation, le défaut de mobilité, les coudures brusques 
et, dans certains cas au moins. la difficulté ou le 
défaut de l'emplissage, sont des signes d’inflamma- 
tion chronique ou ancienne (récente ou éloignée.) 
L'A. donne le détail de 56 cas vérifiés par l'opéra- 
tion. Baup. 


+ 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


N. Macleod (radiographe au Shanghaï general 
hospital). Seconde série de notes sur la radio- 
graphie de la vésicule biliaire. (Archives of 
Radiology and Electrotherapy, Novembre 1918, 
p. 191 à 196.) 


Dans une première série de notes, l’auteur arrivait 
à cette conclusion que l'on ne pouvait conclure à 
une augmentation de volume de la vésicule biliaire 
que si lon constatait une ombre nette et suflisam- 
ment marquée. 

Dans ce deuxième article, il critique les travaux de 
Case et de Léonard et George sur le même sujet, et 
expose les résultats obtenus dans la radiographie de 
4 Cas. 

Ces résultats ne paraissent pas encore très dé- 
monstratifs, car il n'y a pas corrélation constante 
entre les symptômes cliniques et la découverte de 
calculs ni mème avec les résultats chirurgicaux. 

Ces recherches sont néanmoins intéressantes et 
fournissent quelques renseignements sur le meilleur 
modus operandi : 

Faire 8 ou 10 épreuves successives avec ou sans 
repas bismuthé. L'ombre cystique doit se retrouver 
dans chacune aux environs de la 12° côte. 

Se servir de rompresseur; il est à remarquer que 
les épreuves n'ont pas été prises en apnée et que 
les poses ont été de 30 À 40 secondes. 

Enfin, utiliser la stéréo-radiographie pour situer la 
profondeur de lombre trouvée, ce qui peut donner 
une utile indication au chirurgien dans le cas où 
l'opération serait décidée. AUDAN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


H. Grenet (Paris). — Remarques sur le diagnos- 
tic de la tuberculose pulmonaire. — Le triage 
des militaires tuberculeux (Le Monde médical, 
Nov. 1918, p. 521 à 528.) 


En ce qui concerne l'examen radiologique, FA. est, 
comme Rist, assez prèt à admettre la supériorité de 
la radiologie sur les méthodes stéthacousiques, mais 
il insiste sur certaines réserves : Il faut dire radio- 
logie et non radioscopie; des tuberculeux avérés peu- 
vent ne présenter à l'écran que quelques trainées de 
péribronchile banales, alors que sur un cliché les 
lésions deviennent beaucoup plus nettes : comme 
Kindberg et Delherm l'ont bien vu; des tuberculeux 
avérés peuvent présenter à l'écran une image nor- 
male ou ne S'écartent de la normale que par des 
nuances; on ne peut sans radiographie affirmer qu'un 
poumon est sain. 

Mais ily a aussi des cas où la radiologie sous toutes 
ses formes, semble pouvoir ètre en défaut ainsi que 
l'ontindiqué Sergent et Lebon. L'existence dune trans- 
parence normale doit écarter, non pas absolument, 
mais relativement lidée de tuberculose, et la pré- 
somption de non tuberculose est encore beaucoup 
plus grande si la transparence est vériliée par un 
chehe. 

Enfin il faut savoir que comme les signes stétho- 
scopiques, les signes radiologiques ne doivent pas 
ètre cherchés exclusivement aux sommets : Pinterlo- 


Rayons X. 


bite, la médiastinile se rencontrent assez souvent 
avec des sommets clairs. 

L’A. signale encore qu'une opacité de la plèvre ou 
du poumon, west pas nécessairement tuberculeuse 
et que les trainées péribronchiques sont très fré- 
quentes dans toutes les affections bronchopulmonai- 
res et dans les infections des premières voies respi- 
ratoires d’origine rhino-pharyngée. | 

A. LAQUERRIÈRE. 


Gioccheno Breccia (Gênes). — Hypocapacité res- 
piratoire du sommet sans manifestation de 
localisation tuberculeuse. (Presse ‘médicule, 
9 Décembre 1918, p. 629 et 650.) 


LA. après étude de plusieurs milliers de cas croit 
devoir attirer l'attention du corps médical sur un 
syndrome que crée un locus minoris resistenciæ et qui 
consiste dans l’'hvpocapacité respiratoire du sommet, 
et qui peut provenir de : 1° lésion du sommet par 
condensation non tuberculeuse: % lésion pleuro-tho- 
racique de causes diverses: 3% malformation squelet- 
tique. 

Au point de vue radiologique, tandis que la tuber- 
culose au début donne des noyaux d'’opacilé et 
des trainées de lymphangite l’hyp. cap. resp., se tra- 
duit par un affaiblissement de la transparence pulmo- 
naire semblables aux deux sommets. Il y a diminu- 
tion de l'expansion; mais il n'existe ni opacité vraie, 
ni modification de la densité pulmonaire. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Piery (Lyon). — Les localisations scissurales 
de la tuberculose pulmonaire et leur valeur 
séméiologique. {Presse méd., 24 Février 1919, 
p. %, 6 fig.) 

L'A. attire l'attention sur ces localisations assez 


fréquentes de la tuberculose pulmonaire et qui peu- 


vent passer inaperçues. 

La radiosropie donne des renseignements très pré- 
cieux en montrant des images scissurales : Ombres 
maxima au niveau des scissures, ombres transver- 
sales de pleurésies interlobaires. fréquence des adhé- 
rences scissurales révélées par la pratique du pneu- 
mothorax thérapeutique. LouBIER. 


L. Delherm (Radiologiste expert d’une armée). 
— Suspects de tuberculose pulmonaire et ra- 
diologie. (Paris Médical, 1% Février 1919, p. 96- 
100.) 


Il est souvent difficile de diflérencier les tubercu- 
leux en évolution des tuberculeux guéris ou des non- 
tuberculeux. Dans cette recherche délicate, la radio- 
logie peut apporter un appoint d'une grande valeur: 
il est souvent nécessaire de combiner les résultats 
cliniques et bactériologiques avec les données radio- 
logiques. On ne doit pas se contenter de la radio- 
scopie, qui donne certes de précieux renseignements, 
mais avoir recours également à la radiographie rapide. 

D... étudie quelques aspects qui se rencontrent 


chez : te les anciens tuberculeux; % les non tuber- 
culteux. 
A) Anciens tuberculeux. — Images radiologiques 


variées, mais PA. insiste sur : a) les nodules isolés, 
ombres opaques, du volume d’une noix, pouvant être 
comparés aux ganglions crélacés; b) les sommets voilés 
ou obseurs, soil par selérose du sommet, consécutive 
à une tuberculose guérie, soit par pleurile du sommet. 

B) Suspects non tuherculeux. — Certains malades 
sont confondus avee les tuberculeux par une inter- 
prétation défectueuse des signes physiques, fonc- 
tionnels on généraux. Dans ces cas, l'examen radio- 
logique est très utile au diagnostic. L’A. passe en 
revue les affections du rhino-pharvnx, les bronchites 
du sommet, la bronchite chronique avec sclérose es 


Rayons X. 


emphysème, les cas d'intoxication par les gaz, les 
abeès et le eancer du poumon, les kystes hvdaliques, 
la syphilis pulmonaire, les anciens pleurétiques, les 
anciens blessés de poitrine, entin, les sujets à élat 
général précaire sans svmptomes locaux. 

Article très documenté qui doit ètre lu par tous les 
radiologistes et les phtisiologues. LOUBIEr. 


Ch. Achard iParis). — Les séquelles des intoxi- 
cations par les gaz de combat. (Pull. médical, 
8 Février 1919.) 


Deux tvpes cliniques surtout méritent d'être dé- 
cerits : le type emphvsémateux et le type bronclitique 
ou pseudo-tuberculeux. 

En présence de l'ensemble des signes physiques 
de ce dernier type, on est porté à songer à la tuber- 
culose:; mais les différentes méthodes employées pour 
déceler cette affection font écarter ce diagnostic. 

A Peramen radiologique, les sommets s'éclairent à 
la toux, les culs-de-sae pleuraux sont hbres; on ne 
trouve pas d’adénopathie vers le hile. Pas d'aspect 
pommelé du poumon ni de figures de nids d'abeille. 


L'examen hactériologique lui-mème montre lab- 
sence de bacilles. LOUBIER. 
Alessandrini (Italie). — Diagnostic radiologique 


de la tuberculose pulmonaire à son début. 
(Giorn. di med. milit., 1917.) 


Article complet où l'A. fait l'exposé et la critique 
du radiodiagnostic de la tuberculose pulmonaire à sa 
période initiale. Les critères dirests sont fourmis par 
l'examen du hile et de la région périhilaire, des 
sommets et des lobes supérieurs des poumons, ainsi 
que de l'activité du diaphragine. Les critères indirects 
résultent de lobservalion du thorax, du cœur et de 
la calcification du premier cartilage costal. Ceux-ci 
sort d’ailleurs d'une valeur discutable, tandis que les 
premiers permettent souvent de déceler de très bonne 
heure des lésions tuberculeuses très minimes. 

CHARPY. 


Pr. Merklen (Paris) et Chuiton (Brest). — Insuf- 
fisance respiratoire des sommets et gros ven- 
tricules. (Bull. de l'Acad. de Méd., n" 10. Séance 
du If Mars 1919.) 


Chez des sujets présentant de l'insuffisance respi- 
ratoire des sommets, les auteurs ont constaté par les 
méthodes orthodiagraphiques et téléradiosgropiques une 
augmentation des diamètres Jlongitudinaux et trans- 
verses. Cette augmentation ne porte pas sur les oreil- 
lettes, mais simplement sur les ventricules. 

LOUBIER. 


CORPS ÉTRANGERS 


Mauclaire (Paris). — L’ablation des projectiles 
sous l'écran. (Presse médicale, 18 Juillet 1918, 
p. 566 et 567.) | 
LA. est un parlisan convaincu de l'extraction, en 

l'absence de bonnette, dans la chambre noire, le 

chirurgien regardant lui-mème l'écran. [l reconnait 
qu'il est d’ailleurs quelquefois nécessaire d'éclairer 
le fond de la plaie avec une petite lampe électrique. 

Il insiste sur les avantages de cette méthode dans 

l'extraction des corps étrangers pulmonaires, dont il 

rapporte plusieurs observations. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Perussia (Felice)(Pavie). — L'examen radiolo- 
gique permet l'évaluation de l’invalidité et le 
traitement rationnel chez les blessés porteurs 
de projectiles. (La Rudiologia Medica, V, 1-2, 
p. 8, Janv., 18). 


281 


Article d'ensemble où FA. passe en revue les di- 
verses indications de l'examen radiologique dans les 
blessures de guerre par projectiles, au double point 
de vue de l'appréciation d’une intervention éventuelle, 
el de l'évaluation de lPinvalidité pouvant résulter de la 
présence d'un corps étranger dans tel ou tel organe. 

CHARPY. 


V. Pauchet (Amiens). — Les plaies pénétrantes 
du crâne en chirurgie de guerre (Bull. Médical, 
á Juin I9IR,) 


L'extraction des projectiles du crâne doit tonjours 
être pratiquée, que la plaie soit récente ou ancienne. 
Cette extraction ne doit être tentée qu'après examen 
radiologique. L'A. passe en revue tous les procédés 
et toules les méthodes connus : radioscopie, radio- 
graphie, extraction sous le contrôle des ravons X, 
où le radiographe doit guider le chirurgien et, « au 
besoin, prendre Finstrument pour saisir le corps 
étranger ». LOURIER. 


René Le Fort (lille). — 100 cas d’extractions de 
projectiles incius dans le médiastin ou son 
voisinage immédiat. (Dull. de l'Ac. de Méd. 
Séance du 18 Février 1919.) 


Les résuHats sont les suivants : en 1916, 77,1 p. 100 
de sucrès; en 1917, 86 p. 100 de suecès; en 1918, 
100 p. 100 de suceès. 

Pour PA., l'amélioration progressive des résultats 
tient au perfectionnement de la méthode et des 
moyens lechniques utilisés. Le chirurgien doit tout 
avoir à sa disposition : le doigtier de La-Baume- 
Pluvinel, l'électrovibreur, les compas: mais ce qui est 
indispensable, c'est d'examiner le blessé à la radio- 
scopie avant toute tentative et d'opérer sous le con- 
trole de l'écran, soit intermittent, soit en pleine 
lumière blanche, assisté d'un radiologiste e.cpérimenté 
muni de la bonnette. LOUBIER. 


James T. Case (États-Unis). — Développement 
de la localisation des corps étrangers par les 
rayons X. (Arch. d'Electricilé médicale et de 
Physiothérapie. Janvier 1919, p. 5 à 24.) 


Excellent résumé historique, avec bibliographie 
abondante de la localisation des corns étrangers. Le 
D' Nogier, qui a revu la traduction a complété en 
notes quelques-unes des indications. Ce travail sera 
désormais indispensable à tous ceux qui voudront 
écrire sur la question et à tous ceux qui penseront 
avoir inventé un nouveau procédé. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Th. Nogier (Lyon). — Comment guider le chi- 
rurgien au cours d'une intervention sous le 
contrôle de l'écran. (Arch. d'Eléctricilté médicale 
el de  Phystothérame, n° 455. Octobre 1918, 
p. 569 à 574, avec 5 fig.) 


Au cours de l'intervention, tous les renseignements 
se ramènent à deux : 1° « Suis-je dans la bonne di- 
rection? » Il suffit de faire enlever de la plaie tous 
les corps opaques, sauf un (pince, aiguille à visée) que 
l’on fait déplacer jusqu'à ce que son image couvre le 
corps étranger; 2 « Suis-je loin du corps étranger? 
au-dessus ou au-dessous de lui? » Quand, ce qui est 
fréquent au front, le chirurgien est passé par le trajet 
et suit une voie plus ou moins oblique, il est parfois 
génant de répondre, car on peut être aussi bien au- 
dessous qu'au-dessus du projectile. On emploie alors 
généralement le procédé dil du couteau : en impri- 
mant de petits mouvements de va-et-vient à Pam- 
poule, on constate que les déplacements de l'ombre 
de l'aiguille de visée ont une amplitude plus grande 
que celle de l'image du projectile quand l'aiguille est 


282 


au-dessous; le projectile se déplace, au contraire, 
plus que l'aiguille quand c est lui qui est au-dessous. 
Si les deux objets ont les mêmes déplacements, ils 
sont au même niveau. Mais, dans certains cas, il est 
difficile de bien apprécier les déplacements des omn- 
bres; il faut alors recourir au procédé des ombres 
sériées : la cathode, le projectile, Faiguille de visée 
sont amenés sur une mème verticale; on fail subir 
un déplacement à ampoule; les deux ombres se 
déplacent en sens inverse de l'ampoule; mais, comme 
elles restent alors fixes, on peut les examiner à loisir: 
celle qui s'est déplacée le plus est celle de l'objet 
(projectile ou aiguille de visée) le plus profond. 
Í A. LAQUERRIÈRE. 


N 


Major A. Howard Pirie. — Localisation d’un 
corps étranger dans l'œil. (Arch. of Radiology 
and, Electrotherapy. Nov. 1918, n° 220, p. 169 
à 181. 10 fig.) 


Dans un article assez long et d'une argumentation 
serrée, l’auteur critique les deux méthodes de loca- 
lisation des corps étrangers oculaires appliquées en 
Angleterre et en Amérique : celle de Sir James Mac- 
kenzie Davidson et celle de Sweet. 

Puis il décrit un petit appareil, constitué par une 
équerre métallique sur laquelle se meut'une petite 
tige terminée par une petite boule qui vient se placer 
à 1 centimètre du centre de la cornée, lorsque celle-ci 
se reflète sur un petil miroir incliné à 45° et placé 
au-dessous d'elle. 

Le malade, ayant posé sa tète latéralement sur une 
plaque, de telle sorte que ses deux veux soient dans 
le plan de léquerre posée debout et œil malade 
contre la plaque, on prend deux épreuves succes- 
sives sur la même plaque en faisant un déplacement 
de ampoule de 20 centimètres (10 cm. de part et 
d'autre du plan normal). | 

Puis, après avoir établi les formules qui permettent 
de calculer la distance du corps étranger au plan 
médian, soit du côté nasal, soit du côté temporal, 
PA. donne deux tables auxquelles on peut se reporter 
et qui, par simple lecture, donnent cette distance en 
rapport avec les déplacements réciproques du corps 
étranger et de la petite bille de l'appareil. 

Une dernière formule permet de constater si le 
corps étranger est intra ou extra-oculaire. 

AUDAN:. 


Salsac (Pau). — Sur un cas de projectile intra- 
pulmonaire rare. (Arch. d'Electricité médicale et 
de Physiothérapie. Nov. 1918, p. 412 et 415, avec 
une radiogr.) 


Longue pointe de charpentier projetée dans le pa- 
renchvine pulmonaire par l'explosion d'une caisse de 
grenade, remarquablement toléré, et qui, en raison 
de sa dimension, ne put être extrait, après échec du 
procédé Pelit de la Villéon, que par volet thoracique. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Capitaine Me Grigor. — Méthode simple de loca- 
lisation dès corps étrangers : 1° en général; 
2° des yeux. (Arch. of Radiology and Electrothe- 
rapy. Nov. 1918, n° 220, p. I88 à 191, 4 fig.) 


La méthode de localisation des corps étrangers en 


général n'a rien d'original, elle n’est qu'une modalité ` 


radiographique de la méthode universellement con- 
nue de Haret. 

L'auteur en a tiré un procédé de localisation des 
corps étrangers de Poil, en faisant deux épreuves 
avec déplacement de l'ampoule sur la mème plaque 
en plaçant devant l'œil malade un fil métallique en 
croix Coïncidant avec le centre de la pupille et sup- 
porté par une monture de lunette. 


Rayons X. 


Une petite construction graphique permet de loca- 
liser dans les deux plans le corps étranger par rap- 
port au globe oculaire, qui est supposé une sphère 
de 24 min. de diamètre, exactitude suffisante pour la 
plupart des cas, d'après l'auteur. AUDAN. 


Vandenbossche (aux Armces).— Plaies du sinus 
maxillaire par projectiles de guerre. (Lyon chi- 
rurgical, t. XV, n° 5, p. 604 à 676.) 

Article de vulgarisation très complet suivi de seize 
observations où la radiographie a fait découvrir les 
projectiles ou a confirmé les données chuiques. 

Pour V. la radiographie doit ètre faite sur deux 
plans perpendiculaires et renseignera non seulement 
sur l'existence d'un projectile qu'elle localisera, mais 
encore sur l'état des parois orbitaire, nasale, buccale 
et ptérygo-maxillaire. LOUBIER. 


DIVERS 


Dimier et J. Bergonié. — Recherche du filaire 
de Médine par la radiographie. C. R. Ac. Sc. 
8 Juillet 191%. 


Les auteurs communiquent d'abord des radiogra- 


-phies montrant des dragoneaux enkystés et inliltrés 


de sels calcaires. [ls sont enroulés en spirales plates 
dont on peut suivre les diverses spires. On Îles ren- 
contre surtout dans la jambe, le pied au voisinage du 
tendon d'Achille, quelquefois dans le genou et le liers 
inférieur de la cuisse. 

Mais comme le font remarquer les auteurs, la re- 
cherche du dragoneau mort depuis longtemps et infil- 
tré de sels calcaires a un intérêt bien moins grand 
que son observation radiographique oblenue pendant 
sa vie. Tout le monde sait les difticuités que présente 
la radiographie de la plupart des parasites dont 
l'opacité est à peu près la mème que celle des tissus 
mous de l'organisme. 

Ils sont arrivés à ce tour de force technique en 
employant des rayons très mous : 2 à 2. 5 Benoist. 
Les radiographies jointes à la note montraient ces 
vers de façon assez nette pour permettre d'affirmer 
qu'un abcès voisin de certaines blessures élait impu- 
table non à cette blessure mais au parasite. 

I. GUILLEMINOT. 


Henri Béclère. — La radiographie anthropomé- 
trique du pouce (superposition des empreintes 
digitales du squelette et de l’ongle) C. R. Ac. 
Sc. 50 Sept. 1918. 


Travail intéressant pour l'anatomie topographique 
et l'anthropometrie. | 

Saupoudrer de minium Îles rainures unguéales. 
Enlever le surplus à l'aide d'un lampon d'ouate trempé 
dans l'essence minérale. 

Décaper la peau de la région palmaire avec le tam- 
pon à l'essence. L'imprégner légèrement de vaseline ou 
de lanoline, masser avec un tampon recouvert de 
minium. 

Faire la radiographie avec des Rayons 5-6 Benoist. 
Tube Coolidge à ailette de préférence. 

Pour le pouce : rayon normal passant par le milieu 
de la base unguéale. Pouce appliqué sans pression 
sur une plaque radiographique 4 1/2-6 enveloppée de 
papier noir. Distance anticathode plaque 40 centi- 
mètres. Intensité 10 milliampères. Pose 5 secondes. 

On obtient les rainures unguéales et les contours 
de l'ongle superposés au squelette phalangien, de là 
l'utilité de cette radiographie pour les indications an- 
thropométriques, le profil de l'ongle variant avec 
chaque individu et la forme de la matrice et des 
bords paraissant constante avec le temps chez le 
mème individu. 

Le rapport des sillons cutanés avec le squelette 
varie aussi d'un individu à l’autre. H. GuiILLEMINOT. 


Rayons X. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Th. Nogier (Lyon). — Le Chromoradiomètre de 
Bordier et la mesure des quantités de rayons X 
en radiothérapie. Presse imed.. 9 janvier 1919.) 


Tous les appareils utilisés pour mesurer les doses 
de rayons X sont passés en revue, L'A accorde une 
préférence marquée au chromoradiomètre de Bor- 
dier, qui, en attendant un procédé plus précis. suftit, 
d'après lui, aux besoins actuels de la radiothérapie. 
H est basé sur une unité de quantité scientifiqnement 
définie. Son emploi est simple: la pastille se place 
directement surla peau du sujet et on aà sa disposi- 
tion toute une gamme de doses de 1 à là unités. 

LOUBIER. 


NÉOPLASMES 


J. Luzoir. — Lymphocytose, Canceret rayons X. 
Quelques données expérimentales. (Presse me- 
dicale, 24 Mars 1919, p. 192.) 


Relation de toute une série d'expériences publiées 
par Murphy el Sturm dans le Journal of esperimental 
medirine, Ces expériences ont été faites sur les souris 
et ont pour objet les rapports ‘de la Iymphoestose el 
du cancer et l'action des rayons X tant sur le cancer 
que sur la Iymphocytose. 

LA. cite ensuite un article de Schreiner, Simpson 
et Müeller paru dans American Journal of Surgery : 
diagnostie el traitement de Fépithélioma à cellules 
basales. Les résultats portent sur 59 cas de can- 
croïdes de la face et les guérisons remontent à quel- 
ques mois où à ans 1/2. Mais il y avait 69 pour 100 
de guérisons avec les doses fractionnées et 97 pour 100 
avec les doses massives. L. se demande « S'il n'est 
pas logique de supposer que la méthode des doses 
massives ({ ou 2applications) a dù ménager infiniment 
plus les lymphocytes que la méthode des doses frac- 
tionnées et répétées, » LOUBIER. 


M. J. Sittenfield. — Radiothérapie du cancer. 
Résumé de 6 ans d'expériences dans le traite- 
ment des tumeurs malignes. (Medical Rerord, de 
New-York, 1° Mars 1919.) 


La statistique de FA. porte sur 94 cas : 

15 cas de la face. de la bouche et du pharynx dont 
3 épithébomas à cellules basales guérnrent et ne pré- 
sentèrent pas de récidive en un délai de I à 6 ans et 
9 autres cas moins favorablement influencés quoique 
parfois avec de grosses améliorations momentanées, 

Les careinomes du sein opérés (sans ganglions) 
traités préventivement au nombre de 8 ne récidivèrent 
pas durant l'observation — I à 6 ans — 14 cas traités 
pour récidive succombereut à Fexception de trois. 

Dans 16 cas de cancer viscéral il y eut souvent sou- 
lagement notable momentanė. 

10 cancers de l'utérus traités aussitôt après abla- 
tion ne donnèrent que 5 récidives délai 1 à 5 ans); 
11 récidives de cancer de lulérns donnèrent 3 succés. 

6 cancers inopérables de la prostate et 4 cancers 
du la vessie furent améliorés et quelques-uns eurent 
des survies notables. 

L'A.a encore soigné avec quelques succès plus ou 
moins durables el mème des guérisons apparentes 
des sarcomes du testicule, des recidives d'ostéo-sar- 
comes, des Iympho-sarcomes. A. LAQUERRIÈRE. 


283 


SANG ET GLANDES 


Moreau. — Sur la radiothérapie des grosses 
rates paludéennes. Régression d'une splénomé:- 
galie très accusée après une seule séance 
d'irradiation. (Comptes rendus des séances de la 
Sortété de Biologie. Séance du 9 Novembre 1918, 
p. 972 et 975.) 


Pour Oudin et Zimmern la radiothéropie est sans 
influence sur la rate paludéenne; mais plusieurs au- 
teurs ont signalé des régressions. Pour Demarchi, 
c'est seulement après la disparition des acces que la 
radiothérapie peut agir: enfin Carnot conseille les 
irradiations quand la quinine et Farsénobenzol restent 
sans effet sur le volume de la rate: elles font repa- 
raitre les accès et passer à l'état de schisontes, facile- 
ment attaquables par la quinine les formes résistantes 
du parasite. 

L'A. rapporte l'observation Suivante: 

Matelot paludéen depuis 6 mois, mais sans accès 
actuellement, avec hypertrophie de la rate (bord infé- 
rieur affleurant presque la crète iliaque — 16 centi- 
mètres de hauteur) anemie extréme. Une seule séance 
de 5 H. sur la rate à travers un millimètre d’alu- 
minium provoque un accès de fiévre avec gonflement 
de la rate el réapparition de l'hématozoaire : très ra- 
pidement l'état général s'améliore et la rate diminue. 
Six semaines aprés la séance elle avait un volume 
normal, Le malade fut ensuite soumis à un traitement 
par la quinine et Farrhénal. A. LAQUERRIÈRE. 


SYSTÈME NERVEUX 


Paul Sollier (Paris) et Paul Courbon. — Syn- 
drome sympathique des membres supérieurs 
par commotion de la moelle cervicale. — ( Presse 
medicale, 19 Décembre 1948.) 


Les A. relatent les observations de quatre blessés 
chez lesquels apparut, à la suite d'une plaie en séton 
de la nuque, un ædème de Ta main et des doigts. 

Trois de ces blessés furent traités par la radiothé- 
rapie. Au bout de quelques applhiealions faites sur la 
colonne cervicale etla partie supérieure de la colonne 
dorsale l'udème avait disparu. LOUBIER. 


SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE 


G. Réchou (Bordeaux). — Traitement radiothé- 
rapique des fibromes. (Paris médical, 1" Fé- 
vrier 1919, p. 100-105). 


L'A. rappelle les travaux de Bordier, Bergonié et 
Speder, Nogier, Laquerriere et Guilleminot sur la 
question. Puis il expose sa technique. H donne la 
préférence à la méthode des doses fortes et espa- 
cées. Réchou emploie des filtres de 3 à 4 millimètres 
d'aluminium et le chromoradiomètre de Bordier dont 
il obtient la teinte l un peu forte. La surface cuta- 
née recoit 6 ou 7TH à chaque application. Suivent 
quelques observations de malades âgés de plus de 
quarante ans et qui au bout d'un mois ont vu dimi- 
nuer leurs pertes sanguines et améliorer leur état 
général. 

Le tube Coolidge apportera certainement des mo- 
dications à la technique du traitement radiothéra- 
pique des fibromes. LOURIER. 


284 


Flectrologte. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


TECHNIQUE 


F. Jeunet. — L'émanation. (Presse médic., 15 mars 
1919, p. 156.) 


L’émanalion est un gaz qui émane du radium, qui 
en a toutes les propriétés mais dont la puissance 
radioactive est réduite de moitié au boul de 4 jours. 

Elle a été employée en ingeslion, en injections, 
sous formes de bains, de compresses. La méthode 
de l''onisation (Haret) a permis le transport du rayon- 
nement à plusieurs centimètres de profondeur dans 
les tissus. 

Pour le traitement des tumeurs malignes, l'A. 
donne la préférence aux tubes et aux aigullles. L'ai- 
guille est pleine comme une aiguille à coudre dont 
la surface est couverte comme d'une buée par le gaz 
émanation. 

Le radiumthérapeute mesure constamment la va- 
leur en émanation de ces instruments à l'aide de 
l’électroscope à feuille d'or. 

Pour traiter une tumeur on mulliplie le nombre 
des aiguilles et on arrive ainsi à cumuler des doses 
énormes pouvant jusqu'à équivaloir à 150 milligr. de 
radium-élément. LOUBIER. 


NÉOPLASMES 


Ponzio et Maiolo (Italie). — Observations cli- 


niques sur la radiumthérapie de 50 cas de car- 
cinome utérin (Annali di Ostetricia et Ginecolo- 
lia, n° 3, 1917.) 


L'expérience de la radiumthérapie dans les cas de 
carcinome ulérin a montré que l’action du radium 
pouvait se résumer : 

4° En une action directe sur le néoplasme. se ma- 
nifestant par la régression rapide de la tumeur, ré- 
gression conlrôlable cliniquement et histologique- 
menl; l 

2 En une action indirecte sur les symptômes géné- 
raux, tels que douleur, hémorragies, pertes fétides, 
état général. 

Dans certains cas la radiumthérapie n’amende que 
l'un de ces symptômes. Dans les cas les plus favo- 
rables, l’action s'étend à leur ensemble, et déter- 
mine une amélioration qui peut ètre considérable et 
permet parfois d'opérer un carcinome antérieurement 
inopérable. Dire que la radiumthérapie seule guérit le 
cancer de l'utérus est hasardeux, mais néanmoins les 
résultats extrêmement satisfaisants que son emploi 
a permis d'obtenir en font un des plus précieux adju- 
vants de la chirurgie gynécologique. Plus efficace 
encore est la méthode radium-radiothérapique posl- 
opératoire ou non, qui consiste à soumettre aux 
rayons du radium la cavité utérine, tandis que des 
séances de rayons X permettent d'atteindre, àtravers 
l'abdomen, le paramétrium, les ganglions iléo-pel- 
viens, les métastases profondes. CHARPY. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


H. Pécheux. — De la thermo-électricité du tungs- 
tène. (C. R. Ac. Sc., 50 Septembre 1918.) 


Travail ayant pour objet l'étude des couples cuivre- 
tungstène. Le pouvoir thermo-électrique varie avec 
la teneur en fer, le recuit, l’écrouissage. 

Dans la série thermo-électrique le tungstène se 
place entre le cuivre et le platine. H. G. 


Marc Dechevrens. — Une marée électrique dans 
le sol dérivée de la marée océanique. (C. R. Ac. 
Sec., 14 Octobre 1918.) 


Travail qui peut présenter un certain intérèt pour 
la biologie générale. Il établit par de multiples obser- 
vations qu'il existe des vagues de variation de poten- 
tiel électrique sur notre globe parallèles aux mouve- 
ments diurnes des marées. H. G. 


ÉLECTROPHYSIOLOGIE 


Charles Richet, P. Brodin. G. Noiïzet ct F. Saint- 
Girons. — Ohmhémomètre pour mesurer la ré- 
sistivité électrique du sang. Application à la 
clinique. (C. R. Ac. Sc., 16 Septembre 1918.) 


La résistivité du sang augmente avec la proportion 
des hématies et diminue avec celle des sels miné- 
raux. 

La résistivité du sérum, la plus étudiée, ne dépend 
guère que de la teneur en sels minéraux qui varie 
peu au cours des états pathologiques. 


La résistivité du sang total est par suite plus inté- 
ressante à étudier en clinique: c’est cette étude dont 
les auteurs donnent les résultats. i 

ils aspirent une goutte de sang dans un tube ca- 
pillaire et mesurent la résistance entre électrodes de 
platine par la méthode de Kohlrausch (courant fara- 
dique avec ohmmètre à réception téléphonique). 

Chez des sujets normaux, la résistivité est en 
moyenne de 200 avec écart de 20 à 50 en plus ou en 
moins. 

Chez ‘des malades hypoglobuliques la résistivité 
varie de 106 à 168 avec une moyenne de 125. 

Chez le chien, après une grosse hémorragie provo- 
qute, les progrès de la régénération globulaire se 
décèlent nettement par l'accroissement de R. 

Cette mesure est en somme un complément de 
celle de la densité et de la numération des hémmaties. 

H. GuILLEMINOT. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Ricardo Gomez Palmes et Alfred Hanns. — Le 
phénomène de la « Contraction paradoxale » 
aux courants faradiques dans certaines affec- 
tions organiques du système nerveux. (Presse 
Med., 25 Déc. 1918, p. 599 et 560.) 

Quand on excite avec un courant faradique tétani- 
sant un groupe musculaire, il peut arriver, si ce 
groupe est hypoexcitable, qu'il se produise un mou- 
vement contraire à celui qui devrait normalement se 


Flectrologte. 


développer. Le courant, par diffusion, a excité les 
antagonistes. C’est là le phénomène que M. Babinski 
a décrit et bien étudié sous le nom de contraction 
paradoxale. 

Les A., attirent à nouveau l'attention sur lui et 
cherchent à lui attribuer un rôle important en élec- 
trodiagnostic; mais ils reconnaissent qu'il est souvent 
d'une apprécialion délicate, et qu'il ne faut en tenir 
compte que dans les ceas nets en faisant toujours la 
comparaison avec le côté sain. A. LOUERRIERE. 


M. Lapicque et C. Veil (Paris). Action de l'Atro- 
pine sur le muscle. (Société de Bioloyie, séance 
du 22 Février 1919. 


Des expériences faites, on peut conclure que latro- 
pine est un poison musculaire. À doses faibles on 
n'obtient aucun changement pour la chronaxie du 
muscle rapide: l'augmentation de la chronaxie se 
manifeste pour le muscle lent (droit antérieur de la 
grenouille}, et devient bien plus considérable pour un 
muscle lisse {estomac.) LOUBIER. 


Guglielmetti et Pacella (Buenos-Aires et La 
Plata). — Excitabilité des muscles du Lepto- 
dactylus ocellatus (L. Gir)et Bufo Marinus (L. 
Schneid). (Journal de Physiologie et de P'atholorjie 
générale, 1919, n° 1, p. 9 à 69 avec 1 fig. et 
ü tracés.) 


Expérimentant avec le rhéotome élastique de Luras 
etavecles condensateurs par la technique de Lapicque 
les A. concluent que la chronaxie de la grenouille 
(Leptodactylus) est plus petite que celle du crapaud 
(Bufo), la valeur moyenne, vers 15 à IN degrés centi- 
grades étant pour la première de 0,00028 et de 0,00056 
pour le second. A. LAQUERRIÈRE. 


Tournay. — Note sur les muscles masticateurs. 
Remarques sur le fonctionnement du muscle 
temporal agissant unilatéralement dans des 
conditions soit artificielles (électrisation loca- 
lisée), soit pathologiques. (Comptes rendus des 
séances de la Société de Biologie, 11 Janvier 1919, 
p. 4 à 6.) 


Sur un sujet sain tenant la mâchoire abaissée. les 
chocs isolés provoquent une secousse du temporal 
élevant la mâchoire obliquement vers le côté excité; 
la faradisation tétanisante donne une contraction 
soutenue du muscle qui amène les dents en eontarct, 
mais avec déviation vers le coté excité. 

Sur un sujet sain tenant les arcades dentaires au 
contact dans la position de repos, l'excitation du tem- 
poral amène une déviation du maxillaire inférieur 
vers le côté excité. 

in somme, l’électrisation unilatérale localisée au 
temporal affranchit ce muscle d’une synergie babi- 
tuellement obligatoire avec le temporal de l'autre 
côté. Ces expériences expliquent la déviation de la 
mächoire vers le côté lésé en cas de contracture ou 
de sclérose du temporal, vers lé côté sain en cas de 
paralysie. 

La déviation ne se manifeste pas seulement pour 
lélévation; mais encore lors de l'abaissement de la 
mâchoire, elle est mème maximum vers la limite 
d'abaissement; c’est en effet alors que l'électrisation 
unilatérale donne le maximum d’obliquité. 

A. LAQUERRIÈRE. 


TECHNIQUE 


S. Kaplan et M. Thibonneau. — L'électrodiag- 
nostic et ile traitement par les courants ondu- 
lés. (Société de Neurologie de Paris, 2 Mai 1918.) 


289 


Les auteurs conseillent de compléter l’électro-diag- 
nostic par l'examen avec les courants ondulés 

lls emploient également ces courants ondulés pour 
le traitement des muscles atteints de R. D. parce que 
leur variation d'intensité peut se faire très tentement, 
et que c'est un excellent procédé pour agir sur la 
musculature, sans exciter les museles sains, comine 
cela arrive avec les courants galvaniques inter- 
rompus. LOUBIER. 


Roger Fabre. — Anesthésie à la brülure fara- 
dique dans les lésions des nerfs périphériques. 
(Journal de Medecine de Bordeaux. Déc. 1918, 
p. 32.) 


L’A. a étudié le procédé d'exploration de la sensi-. 
bilité consistant à promener le pinceau faradique de 
Duchenne. sur la peau, préalablement desséchée, de la 
région à examiner. Il eonclut que dans toute lésion 
des nerfs à territoire cutané, il existe des troubles 
de la sensibilité appréciable par ie pinceau faradique : 
que le degré d'hypoesthésie parait en rapport avec 
l'intensité de la lésion; que le territoire cutané du 
nerf lésé se délimite d’nne façon à peu près parfaite; 
entin que par ce procédé on révèle des lésions sou- 
vent inaperçues à l'examen ordinaire. 

Réflexions. — On ne saurait trop remercier l'A. d'at- 
tirer l'attention sur un procédé insuffisamment connu 
en général. Qu'il nous permette de lui sigualer que 
le rateau bipolaire de Tripier qui évite toute diffusion 
de courant en profondeur, nous parail plus commode, 
en bien des cas,que le balai monopolaire de Duchenne 
et qu'un bon procédé pour donner à la peau la rési- 
stance nécessaire est le vaselinage. facile à appliquer 
et favorisant de plus le glissement de l’électrode sur 
les téguments. A. LAQUERRIÈRE. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


a 


G. Lardennois (Méd. Chef de l’Amb. chir. Vll)et 
J. Baumel (chef du laboratoire). — Syndrome 
commotionnel et traumatique. Luxation, frac- 
ture des vertèbres cervicales. Hémiplégie dis- 
sociée avec luxation scapulo-humérale post- 
paralytique. (Lyon Chirurgical, t. XV, n° 5, 
p. 675 à 044.) 


Les A. rapportent l'observation détaillée d'un soldat 
qui a été enseveli jusqu’à mi-corps par un obus qui a 
éclaté à 3 mètres de lui. A la suite, paralysie du 
membre supérieur droit, impossibilité de se tenir de- 
bout. Cette observation est intéressante, car elle 
montre que, dans ces cas, les lésions consécutives 
peuvent ètre : les unes d'ordre purement commo- 
tionnel, les autres d'ordre lraumatique. Dans le cas 
rapporté, ces dernières étaient plus importantes et 
plus complexes. La paralysie du membre supérieur 
était d’origine périphérique, celle du membre inférieur 
d'origine centrule. 

La radiographie de la région cervicale montre un 
déplacement des 5 premières cervicales avec fracture 
de la dernière. 

L'électrodiagnastie (Faidherbe) montre qu'il y a R.D 
pour le deltoïde, le grand pectoral, le biceps, le long 
supinateur et les radiaux. | 

On avait porté un pronostic bénin pour le membre 
inférieur qui a guéri. Quant au membre supérieur, 
ainsi que les signes Île faisaient prévoir, il n’a pas 
récupéré sa fonction. LOUBIER. 


Gorodiche et J. Heitz. —- Troubles vaso-moteurs 
et Hypothermie prononcés d’un membre supé- 
riéur, remontant à neuf mois et consécutifs à 
une intoxication par les gaz. (Soc. de Neur. de 
Paris, 11 Juillet 1918,en Revue Neurol. 1918, p.574.) 


286 


Sans avoir été blessé, mais à la suite de lintoxiea- 
tion parles gaz, un soldat présentait longtemps après 
des troubles vaso-moteurs et de lhrpothermie du 
membre supérieur gauche. Le malade, quoiqu'un peu 
gèné, continuait à se servir de Sa main d'une facon 
habituelle, on ne pouvait done pas mettre les trou- 
bles qu'ilressentait sur le compte de Fimmobilisation. 

L'examen électrique montrait que le senil de Fexet- 
tabilité faradique était légérement plus élevé dans les 
muscles du côté atteint; légère lenteur de la secousse 
au galvanique sans inversion polaire. Ce sujet a été 
traité pendant 5 mois par la douche d'air chaud, la 
faradisation, les exercices: il a pu reprendre son mé- 
tier de dessinateur, mais la rougeur et Fhvpothermie 
persistaient. LOURIER. 


Maurice Chiray. — Sur un syndrome aigu cu- 
rable d'atrophie musculaire généralisée avec 
trémulation fibrillaire, syndrome lié à l’intoxi- 
cation par la mélinite. (Soc. de Neur. de Paris. 
Séance du 2 Mai 1918.) 


Observation d'un ouvrier faisant le coulage de la 
mélinite el présentant une atrophie aiguë de tous les 
muscles, y Compris eeux du trone, de la face et de 
la langue, s'accompagnant de trémulation tibrillaire 
généralisée, A l'examen électrique : réactions nor- 
males. 

Le malade a guéri sous l'influenee d'un traitement 
consistant en massages et bains galvaniques. 

LoUBIER. 


J. Lhermitte. — Sur l’hypertrophie musculaire 
consécutive aux lésions graves des nerfs péri- 
phériques. Une observation nouvelle. (5oc. de 
Neur. de Paris, 11 Juillet 1918, in Rerne Neu- 
rologique, n° 4-6, 1918, p. 529.) 


L'A. a publié récemment un cas d'hvpertrophie ap- 
parente des muscles innervés par le nerf lésé. Le 
blessé avait été examiné 54 mois après la blessure. 
L'observation nouvelle qwil rapporte prouve que cette 
hypertrophie peul se développer très rapidement. 

Dans les deux cas. on notait les mèmes signes et 
les troubles de la contracülité électrique étaient en 
tous points superposables : la R. D. était complète 
dans les muscles du S. P. E.. incomplète dans ceux 
du S. P. I. LOUBIER. 


André Thomas. — Régénération nerveuse dans 
un cas de suture des V° et VI racines cervi- 
cales: restauration réelle et restauration utile. 
(Soc. de Neur. de Paris, 11 Juillet 1918, in Revue 
Neurologique, 1918, n° 5-6, p. 526.) 


Blessé qui, le 10 mai 1915, a été atteint d'une para- 
lysie radiculaire supérieure du plexus brachial droit. 
Cy et CY! furent suturées par le Dr Gosset le 15 mars 
1916. R. D. totale pour le deltoïde, le sus et le sous- 
épineux. le grand et le petit rond, le biceps, le bra- 
chial antérieur, le long et le court supinaleur, les 
radiaux. 

Actuellement, on voit le biceps, le brachial anté- 
rieur, le long supinateur et le deltoïde se contracter 
et la réaction de dégénérescence totale ne persiste 
plus que pour les radiaux. LOUBIER. 


Henri Français. — Réaction polynévritique dans 
un cas de tétanos localisé. (5oc. de Neur. de 
Paris, 11 Juillet 1915, n° 4-6, in Revue Neuro- 
logique, p. 927.) 

Les troubles de ta contractilité électrique : hypo- 
excitabihité faradique et galvanique, contractions 
lentes et galvanotoniques, n'élaient pas ceux que 
l'on observe d'habitude au décours du tétanos. Ces 
troubles ne pouvaient ètre rattachés à la lésion di- 


Électrologie. 


recte du nerf par le projectile à cause du trajet de 
la blessure et de l'étendue du lerritoire où ils étaient 
constatés. Il s'agissait bien, d'après PA., d'une poly- 
névuite toxi-infeclieuse au niveau du membre atteint 
de tétanos. LOUBIER. 


R. Gauducheau et H. Bouttier (Paris). — Aré- 
flexies tendineuses et traumatismes cräniens 
récents. (erue Neurologique. Juillet-Août 191%, 
n° 7-8, p. 15.) 


Observations de 4 blessés du crâne (états commo- 
tonnels où plaies pénétrantes, qui, sans troubles 
moteurs ou sensitifs, présentaient de l'aréflexie ten- 
dincuse. Dans 5 cas, les réflexes achilléens étaient 
seuls respectés: dans un cas, un seul réflexe achil- 
léen avait disparu. 

L'électro-disgnostie fut pratiqué dans les meilleures 
conditions d'appareillage et d'installation. Voici les 
renseignements qu'il a fournis : | 

le Æramen des nerfs. — Légère hypo-excitabilité fa- 
radique: au galvanique, lhvpo-exeitabilité est plus 
prononcée. Inversion polaire. Quelquefois, réaction 
galvanotonique passagère. 

2 Æramen des muscles, — Pas de modifications au 
faradique. Jvperexeitabhilité galvantque ; tendance 
à l'égalité polaire: eontracüons de faible amplitude, 
mais trés vives. 


En Somme, pas de R. D. LOUBIER. 


J. Babinski ct J. Heitz (Paris). — |. Les oblité- 
rations artérielles traumatiques. — Il. Des 
troubles que détermine la lésion de l'artère 
dans les fonctions du membre blessé. (Archives 
des maladies du erur. Décembre IH8, p. 529.) 


[l faut distinguer les symptômes intimement liés à 
l'oblitération artérielle et les signes fréquemment 
observés, mais qui n'appartiennent pas en propre à 
loblitération artérielle. 

Dans la première catégorie se rangent : le spha- 
cèle, la myosite fibreuse de Volkinann, les anesthé- 
sies, les manifestations douloureuses, surtout la 
claudication intermittente. 

Les troubles thermiques. vaso-moteurs, sudoraux, 
museulaires ne se rencontrent pas toujours et font 
parlie de la deuxième catégorie. Les troubles mus- 
culaires sont presque constants et se traduisent par 
l'affaiblissement de la contractilité volontaire, Famvo- 
trophie, la lenteur de certains réflexes. 

Au point de vue de la rontractililé électrique, on peut 
rencontrer de lhypo-exeilabilité faradique et galva- 
nique et la lenteur de la secousse à ces deux cou- 
rants. Ces phénomènes, coïneidant avec lhypother- 
mie, peuvent en dépendre, car on les a vu disparaitre 
momentanément par le bain chaud. LOUBIER. 


D'Œisnitz et L. Cornil (sous-centre neurol. de 
Bourg). — Paralysie globale des six derniers 
nerfs cràniens et du sympathique cervical par 
blessure ce guerre. (Bulletins et Mémoires de la 
Soc. médicale des Hôp. de Paris. Janvier 1919, 
n° 1-2.) 


Éclat de grenade pénétré par le conduit auditif 
externe droit, avant délerminé une paralysie faciale, 
une lésion du nerf auditif et une atteinte des 4 der- 
nières paires crâniennes et du sympathique cervical 
du méme coté. 

Le blessé présentait : 

te Une paralysie faciale droite totale du type péri- 
phérique avec R. D. 

2 Le syndrome sympathique cervical droit. 

5° Une paralysie de la langue et des troubles de la 
gustation: R. D. sur la langue du côté droit. 

% Une paralysie pharyngée et des troubles de la 


` 


:lectrologre. 


déglutition: R. D. sar les muscles du voile du palais. 

à Une paralysie laryngée avec troubles de la pho- 
nation. 

6 Une paralysie du trapèze et du sterno-cleïdo- 
‘mastoïdien à droite avee diminution marquée de 
l’excitabihté électrique, sans R. D. 

3 Du coté de l'appareil vestibulaire : le vertige 
voltaïque donne une inclinaison du côté sain, quel 
que soit le pôle, à 10-12 milliampères; cette épreuve 
s'accompagne de sensation vertigineuse très pénible 
allant jusqu à la syncope. LOUBIER. 


André Leri el Molin de Teyssieu. — Atrophie 
musculaire disséminée, d’origine myélopathi- 
que consécutive à un éclatement d'obus. (Soc. 
de Neur. de Paris. Séance du 2 Mai, in Renie 
Netrologique. Mai Juin 1918, p. 474-478.) 


Les A. rapportent l'observation d'un soldat qui, 
six semaines après avoir été renversé par Péclate- 
ment d'un obus et sans avoir rien éprouvé immédia- 
ment, présentait une grosse amvotrophie des mem- 
bres, atrophie irrégulière et disséminée. Abolition 
des réflexes, contractions tibrillaires. Réactions de 
dégénérescence. 

Eramen électrique (D' Mahar). À droite : trapèze 
inexcitable dans ses faisceaux movens, secousses 
lentes dans les portions supérieure et inférieure ; 
grand dentelé et deltoïde : secousses lentes; rhom- 
boïde : secousses lentes avee inversion de la for- 
mule. — A giuche : Sous-épineux : diminution quan- 
titative; extenseur propre des doigts et interosseux 
inexcitables ; nerf radial normal. 

C'est à titre documentaire que les auteurs rappor- 
tent cette observation unique, à cause de l'intérêt 
qu'elle présente au sujet des décisions médico-mili 
taires. LOUBIER 


Robert Dubois et Alfred Hanns (Paris). — Des 
troubles du vertige voltaïque dans les trauma- 
tismes cràniens. (Presse médicale, 27 Janv. 1949, 
p. 40 à #1.) 


On recherche générakement le vertige voltaïque en 
faisant passer le courant an moyen de ? électrodes 
placées en avant et unpeu au-dessus du tragus, ce qui 
donne un mouvement d’inclination: mais on oublie 
trop souvent de rechercher la rotation qui s'obtient 
en plaçant le pôle posilif comme. précédemment et le 
pole négatif inmédiatement au-dessous du lobule de 
l'oreille. On admet généralement que les blessés du 
crâne ont surtout de lhypoexcitabilité, mais il peut y 
avoir hyperexcitabilité et il peut y avoir d'autres 
troubles: ces autres troubles peuvent mème se ren- 
contrer quand la résistance au vertige est normale. 
Les A. ont examiné 900 blessés du crâne : hyperexci- 
tabilité 6 cas, hypoexcitabilité 5l; nystagmus cépha- 
lique (de Babinski) 52; perturbation de linclinaison 
seule 68; perturbation de la rotation seule 62; per- 
turbation simultanée de linchination'et de la rota- 
tion 81; diverses perturbations complexes 57. 

Sur les 500 blessés {dont 450 trépanés) 295, soit 
58 pour 100 présentaient des troubles du vertige vol- 
tuïique, tandis que sur 157 commotionnés 87, soit 
55 pour 100 présentaient également des troubles. La 
commotion joue done probablement un rôle prépondé- 
“ant dans la production du vertige, mais il y a lieu 
aussi de faire intervenir le siège de la blessure, 
» pour 100 seulement des blessures au voisinage de 
l'oreille n'avaient pas de troubles pendant que 
40 pour 100 seulement des blessures éloignées de 
l'oreille s'accompagnaient de vertige voltaique. 

La grandeur de la trépanation, l'uuportanee de la 
lésion cérébrale paraissent sans imporlanee pour la 
production des troubles vollaiques. 

Certains blessés du crâne el commotionnés se 
plaignentde vertiges, céphalées, bourdonnements,ete., 


287 


chez ceux-là les troubles du vertige voltaïque ontété 
constatés dans 75 pour 100 des cas, tandis que chez les 
autres ils n'existaient que dans ò pour 100. 

La perturbation du vertige vollaïque peut chez un 
mème blessé se modifier au cours d'examens succes- 
sifs. Les troubles subjectifs peuvent disparaitre alors 
que Fexamen électrique montre encore des perturba- 
tions. . 

En somme la recherche du vertige voltaïque est 
trés importante chez les blessés du cràne, car elle 
permet de déceler un trouble labyrinthique qui est la 
cause fréquente des troubles vertigineux aceusés par 
le sujet et de poser l'indication d'une ponction lom- 
baire qui atténue souvent dans les cas de ce genre 
les troubles vertigineux. A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


J. Delpratt-Harris. — Traitement électrolytique 
du lupus des cavités muqueuses par la mé- 
thode de l’iode naissant. (Archives of Radiology 
and Electrotherapy, n° 221, Décembre 1918.) 


LA. rapporte un cas de lupus du visage, chez une 
jeune fille de 26 ans, soigné el guéri par la radiothé- 
rapie, mais dontune récidive s'accompagna de lupus 
de la gencive supérieure. Ce dernier résista aux 
rayons X et au traitement par l'ion zinc. 

lIl appliqua dans le cas la méthode de Piode nais- 
santavec un fort bon résultat. 

Voici la technique employée : l'organisme est im- 
prégné d'iodure de sodium donné par voie interne, 
(5 à 5 grammes). L'électrolyse est pratiquée de une à 
deux heures après l'administration d'iodure. Cinq 
aiguilles. en platine iridiée, reliées au pôle positif, 
sont huplantées dans la région malade après anes- 
thésie locale à la stovaine. Electrode indifférente né- 
walive. Courant de 2? milliampères (sous 65 volts envi- 
ron: pendant trois minutes. A chaque séance l'appli- 
cation était renouvelée cinq fois,soit, en tout.20 points 
d'application. 

Le début du traitement fut géné par des accidents 
d'iodisme ` (coryza). L'A. réduisit la dose d'iodure in- 
gérée el le traitement pùt èlre conlinué et mené à 
bonne tin sans incident. BAUD. 


SYSTÈME NERVEUX 


L. Moreau (Toulon). — Trois cas de paralysie 
hystérique des membres guéris par une séance 
de galvanothérapie intensive (Torpillage.) 


Bien que le courant faradique ainsi que l'a démon- 
tré Laquerrière donne de très bons résultats dans la 
thérapeutique des paralvsies pithiatiques, PA. a em- 
ployé la méthode de CI. Vincent et rapporte 3 obser- 
vations. Dans les 5 cas les réactions électriques 
élaient normales. Une seule séance a sufii. L’intensité 
employée était de 40 à 45 M. A. LOUBIER. 


Morin (Nantes). — Les courants intermittents de 
basse tension dans le traitement et l’électro- 
diagnostic de la dégénérescence nerveuse. 
(Archires d'Electrothérapie et de lhysiothérapie. 
1918, p. 401 à 40.) 


Présentation de quelques recherches d'électrodia- 
gnaslie et de huit observalions de thérapie : l'A. con- 
clut que les résultats avec le C. de Leduc n’ont pas 
élé rapides dans ces cas, mais ils n'auraient pas non 
plus pu l'être avec le galvanique rythmé. Les inter- 


208 


mittences de basse tension peuvent d'ailleurs provo- 
quer une fatigue facile; il y a lieu alors de revenir au 
galvanique rythmé. Le gros avantage lui parait ètre 
qu'en notant à chaque séance la durée optima de pas- 
sage pour avoir la contraction, on suit pas à pas la 
marche de l'affection. A. LAQUERRIÈRE. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 


A.-E. Barclay. — L'électrisation dans les suites 
de blessures de guerre, spécialement dans les 
fractures non consolidées. (Archives of Radio- 
logy and Electrotherapy, n° 221, Décembre 1918.) 


LA. a appliqué l'électrisation au traitement de 
l'atrophie et des troubles de nutrition des muscles et 


des os au cours de Fimimobilisation prolongée des 


fractures graves et surtout des fractures anciennes 
.non consolidées. Il donne à son article les conclu- 
sions suivantes: 

4. Le maintien d'un membre blessé en bon état. 
fonctionnel nécessite des alternatives de repos et 
d'activité. 

2. Le repos, seul, est une cause d’atrophie et d'im- 
potence fonctionnelle. 

5. Le bon état fonctionnel peut ètre maintenu, soit 
par le massage, soit par l'électrisation. 

4. L'électrisalion peut ètre appliquée sans empècher 
le repos et son action est bienfaisante sur les phéno- 
mènes inflammatoires et le symptôme douleur. 

ð. L'électrisalion peut être appliquée à toute pé- 
riode du traitement des fractures; plus l'application 
est précoce, moins linactivité a causé de désordres 
et plus rapide est la guérison. 

6. Un certain nombre de fractures non consolidées 
se sont réunies d’une facon satisfaisante sous lin- 


Froid. — Chaleur. — Divers. 


fluence du traitement électrique, spécialement celles 
dans lesquelles une opération récente, ne fut-ce que 
l'enlèvement d'une plaque, a avivé les fragments. 

7. Quelques cas de fistules ont guéri. 

8. La peau et les muscles ont été maintenus ou ré-° 
tablis dans un état physiologique de santé, mème au 
“ours d'immobilisation de plusieurs mois. 

L'A. donne en outre les indications techniques sui- 
vantes : 

Emploi d'appareils de contention un peu spéciaux, 
assurant une bonne immobilisation, contenant à de- 
meure une ou plusieurs électrodes dont le séchage 
est assuré par des ouvertures réservées au niveau 
des électrodes. 

Emploi du courant sinusoïdal, à fréquence relative- 
ment faible, (500 à la minute) à une intensité suffi- 
sante pour provoquer la + trémulation » des fibrilles 
musculaires mais non la contraction des muscles. 

Baup. 


Ed. Schwartz (Paris). — Plaie par éclat d'obus de 
l'épaule droite, fracas de l'omoplate, lésion de 
l'articulation scapulo-humérale. Résection se- 
condaire de l’omoplate et de la tête de l’humé:- 
rus. Guérison. (Bull. et Mim. de la Soc. de Chi- 
rurgie de Paris, 11 Février 1919, p. 252.) 


Le blessé dont il s'agit présentait de vastes plaies 
qui nécessitèrent une autoplastie. L'extrémité du 
lambeau se sphacélait et il restait une large perte de 
substance. 

On tit alors 28 séances de haute fréquence avec 
l'appareil de Sterlnig, de à minutes chaque : à la suite 
de ce traitement l’ulcère s'est complètement fermé. 

L’A. insiste sur les bons résultats obtenus par les 
courants de haute fréquence. LOUBIFR. 


FROID — CHALEUR 
DIVERS 


J. Bergonié (Bordeaux) et R. Grégoire (Paris). — 
Recherche et extraction des projectiles intra- 
pulmonaires. Méthode de l’Électro Vibreur. 
(Arch. d'Elect. Mid., n° 45%, Décembre 1918.) 


Les A. estiment que lextraction des projectiles 
intra-pulmonaires doit ètre faite après cicatrisation 
de la lésion traumatique. 

La recherche du corps étranger doit être laissée à 
la radiologie qui précise la situation, le volume, le 
nombre, la nature. Si les ravons X ont montré un 
shrapnell, on n'utilisera pas l'Electro-Vibreur. 

Pour l'extraction des autres projectiles : balles en- 
chemisées de ferro-nickel et éclats d'obus, les A. pré- 
férent se servir de l'électro-vibreur. lls signalent les 
difficultés que l'en peut rencontrer. Parfois il arrive 
que le corps magnétique est trop loin du pòle de 
l'appareil. Aussi ont-ils imaginé une prolonge magné- 
tique stérilisable, dont ils font la description, et que 
l'on introduit directement dans la plaie. Cet article 
contient sept observations intéressantes et détaillées. 

LOUBIER. 


Marcel Vignat. — L'air et l'oxygène chaudsdans 
les plaies de guerre. (Bulletin de Académie de 
médecine, n° 9. Séance du 4 Mars 1919, Rapport 
de M. Bazy.) 

V. emploie soit un appareil à air chaud qui a été 
présenté à l'Académie en 1910, soit loxygène fourni 
par un obus muni d'un détendeur. 

L'air chaud peut s'employer à haute température 
(800° à 1000!) ou à température modérée (559 à 609). L'A. 
eut l’idée de faire des applications dans les plaies de 
guerre: 

l” Avant l'apparition de l'infection; 

2 Après l'apparition de l'infection ; 

3 Dans les plaies anciennes. 

I cite différentes observations, entre autres le cas 
d'une plaie de guerre qui avait résisté pendant 
2 ans el demi à lous les traitements et qu'il a pu 
guerir en 2 moiset demi. LOUBIER. 


Le Gérant: PitnRE AUGER. 


85 418. — Paris. Imp. Lanure, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


SUR LA RADIOSCOPIE DE L’AORTE 


Par le D' CERNÉ 


Professeur de clinique chirurgicale à l'École de Médecine de Rouen. 


La rapide diffusion de mes SCHÉMAS DU TRONC m'a fait penser que les radiologistes 
feraient le même accueil favorable à des schémas thoraciques avec représentation du 
cœur et de l'aorte, conçus d’après le même souci d'exactitude anatomique. Ces dessins, 
commencés depuis longtemps, mais inter- 
rompus par les événements, n'ont été publiés 
que tout récemment. 

Ils comprennent deux vues frontales 
(thorax complet et plastron sterno-costal), 
et deux vues obliques, antérieures droite et 
gauche. 

J’exposerai ailleurs les modifications que 
mes recherches apportent à l'anatomie topo- 
graphique du cœur, surtout en ce qui con- 
cerne ses rapports avec le plastron sterno- 
costal. Ces modifications dérivent à la fois 
d'observations radioscopiques et, avant tout, 
de mes précisions antérieures sur le squelette 
thoracique et le diaphragme, précisions que 
j'ai tout lieu de croire universellement ad- 7 å 
M1363; Fig. 1. — Schéma du cœur et de l'aorte. 

Je m'occuperai ici de l'aorte, pour en Vuëentéiopostérieute. 
reviser quelque peu la description, mais sur- 
tout pour combattre, une dernière fois je l'espère, une erreur énorme, inexplicable, 
qui se perpétue dans les descriptions de son examen radioscopique. 

On sait que l’aorte, née du ventricule gauche, monte à peu près verticalement der- 
rière le sternum, décrivant en réalité une courbe antérieure et droite de très grand 
rayon, puis, à la hauteur du 1‘ espace intercostal, devient à peu près horizontale pour se 
diriger obliquement vers la 4° vertèbre dorsale, s’infléchir et descendre le long du rachis 
sous le nom d’aorte thoracique ou descendante. Ce que l’on sait moins, c'est que la partie 
horizontale est loin de se diriger en arrière suivant un plan vertical, mais qu'elle décrit 
dans ce trajet une autre courbe convexe à gauche, autour de la trachée et de l'æœsophage. 
Sans cette courbe, la trachée, qui est légèrement déviée à droite, le serait bien davan- 
tage. Poirier l’a signalée, en l'appuyant d’une planche de Bourgery (5° édition, tome ÍI, 
2* fascicule, pages 205 et 206). 

N° 7. — Janvier-Février 1919. III — 19 


290 Cerne. 


J'ai représenté dans la figure ci-jointe cette courbure, en supposant une coupe hori- 
zontale du thorax, passant par la partie inférieure de la portion dite horizontale de la 
crosse, et répondant en arrière au disque IV-V dorsal, en avant au bas du 1° espace 
intercostal (fig. 2). 

On verra qu’elle a en radioscopie une influence considérable. 

Que voit le radiologiste? 

Dans l'examen de face, les ombres du rachis et du sternum masquent presque tota- 
lement l'aorte. Son bord droit affleure l'ombre rachidienne en le débordant à peine, 
assez cependant pour laisser percevoir ses battements dans les 2° et 5° espaces. Par 
contre, une saillie arrondie s'avance large- 
ment chez l'adulte dans le 1° espace gauche 
(hémicercle aortique de Vaquez). Cet hémi- 
cercle est précisément formé par la convexité 
gauche de l'aorte horizontale, légèrement 
descendante à ce niveau, et qui fait que 
sa corde est plus haute que le calibre du 
vaisseau. 

A droite, la veine cave supérieure se 
distingue généralement assez mal. A gau- 
che, le tronc de l'artère pulmonaire, plus 
volumineux, tranche davantage sur le fond 

clair des poumons, mais est moins opaque 
Fig. 2. — Coupe horizontale du thorax ; | 
passant par la crosse aortique. que l’hémicercle aorlique. 

En faisant pivoter le sujet sur lui- 
même, on élimine les ombres du rachis et du sternum, ou plutôt du rachis, car le 
sternum est peu gênant; l’examen se poursuit suivant des axes obliques dont l'angle 
avec le plan antéro-postérieur va croissant, l'étendue pratique de ce déplacement 
allant de 40° à 70° environ. Plus loin, la vue est génée ou arrêtée par le massif opaque 
des os de l'épaule. 

En oblique droite antérieure, le cœur apparaît surmonté d’une ombre à verticalité 
générale, large à sa base, se rétrécissant, puis s’égalisant dans les 3 centimètres supé- 
rieurs. Pendant la rotation, elle se détache du rachis et s'en éloigne progressivement, en 
changeant légèrement de forme. Le sommet paraît d'abord un peu infléchi en avant, se 
redresse et finit par pencher en arrière, donnant parfois l'impression d'un véritable 
crochet. L’angle de vision et par conséquent de description le plus favorable est de 
45° à 50° (fig. 3). 

Cette ombre représente la crosse ascendante et partiellement la crosse horizontale ; 
l'artère pulmonaire lui donne en bas et en avant son assise élargie. 

En avant d'elle, une plage claire, rétro-sternale; en arrière, l'intervalle qui la sépare 
du rachis, zone relativement claire, dit espace clair rétroaortique. 

Il n’est et ne peut être que relativement clair, puisque le rayonnement de l'ampoule 
y rencontre les organes du médiastin postérieur, où s'accumulent, s’accolent et se 
croisent ganglions, œsophage, vaisseaux de tout ordre et de tout calibre, le tout com- 
pliqué des ombres du gril costal, de l’omoplate et de la veine cave supérieure. 

On pourrait plutôt s'étonner de sa clarté relative. Mais en fait, si la ligne limitante 
antérieure de l'ombre aorticopulmonaire est nette, le bord postérieur est difficile à bien 
distinguer. 


Sur la radioscopie de l'aorte. 201 


La densité n’est pas égale dans toute la hauteur. La partie moyenne est presque 
toujours moins dense; le sommet est toujours très noir. Si l’on veut bien examiner notre 
fig. 2, on constatera, en effet, que la presque totalité de la crosse horizontale, jusqu’au 
sommet de la courbe péritrachéale, est vue en enfilade, et que, par suite, le rayonnement 
de l'ampoule y rencontre une colonne liquide d'une épaisseur considérable (6 à 7 centi- 
mètres), que ne saurait égaler la partie moyenne, même doublée de l'artère pulmonaire 
droite. 

Cette même figure renseigne sur la situation et la direction du reste de l'aorte, qui, 
par rapport à l'observateur, se recourbe presque brusquement à gauche vers la colonne 


Fig. 3. — Examen oblique antérieur droit, sous diverses obliquités. 


vertébrale. On remarquera dans la figure 3 cette brusque coudure qui donne aux radio- 
graphies d’aortes injectées une forme paraissant anormale au premier abord. 

Et c'est le lieu de parler de l'erreur extraordinaire à laquelle je faisais allusion en 
commençant. | 

Devant l’image si nettement accusée de l'aorte ascendante, on s’est imaginé — il 
est bien difficile et peu intéressant de remonter à la source — que si l'on ne voyait pas la 
partie descendante de la crosse et l'aorte thoracique, c’est qu'elles devaient être mas- 
quées par l'ascendante. 

Négligeant les plus élémentaires constatations de l'anatomie, on a décrit l'espace 
clair comme situé entre le rachis et l’aorte descendante, avec un intervalle entre les 
deux qui, dans la position oblique antérieure à 50°, mesure PLUS DE DEUX CENTI- 
MÈTRES. | 

Dans la séance de la Société de Radiologie du 10 juin 1915, j'ai protesté contre 
cette... entorse, à la vérité, et montré — ce qui eût pu paraître superflu — par des radio- 
graphies d’aortes injectées par mon chef de clinique, M. Cauchois, que l'aorte thoracique 
était bien intimement accolée à la colonne vertébrale. 

Cette communication, que les comptes rendus ne mentionnent, il est vrai, que très 
brièvement, semble être passée inaperçue. En la rappelant dans une communication 
récente (25 octobre 1918) à la Société de Médecine des hôpitaux de Paris, MM. Mougeot et 
Déné ont, à leur tour, présenté des radiographies d’aortes injectées à l'incidence de 55° à 
60°, et les ont fait reproduire. | 

Je crois compléter ces deux communications en présentant dans la fig. 5 le schéma 


202 | Cerne. | 
de l'ombre radiologique du cœur et de l'aorte sous des incidences diverses, telles qu'on 
les verrait si l'aorte était visible en son entier. 

L'aorte ascendante commence à déborder le rachis el par conséquent à découvrir 
l'aorte thoracique entre 25° et 30°. Les deux troncs sont accolés vers 40°, puis s’écartent 
progressivement. | 

A 70°, l'intervalle est de près de 5 centimètres; à 90°, il atteint 4 centimètres. 

Comment accorder la vérité anatomique avec l'examen radioscopique? 

C'est fort simple. 

Nous avons vu pourquoi le sommet de l’ombre aortique, représentant la plus grande 
partie de la crosse horizontale, a une densité aussi considérable, 

Mais au delà du sommet de la courbe péritrachéale, le reste de la crosse horizon- 
tale se présente de face: son volume se réduit rapidement et l'aorte thoracique n’a plus 
que 16 à 17 millimètres de diamètre au lieu des 27 et 28 de l’ascendante. De plus, son 


Vue transversale. Oblique A. G. à 50°. 
Fig. 4. — Examen transversal et oblique antérieur gauche. 


ombre est plongée au milieu de toutes les ombres, vasculaires et autres, de la région. 
Dans ces conditions, elle ne se voil pas dans cet espace insuffisamment clair, ou plutôt 
elle ne peut être délimitée, ce qui est pratiquement la même chose. 

Exceptionnellement cependant, on peut la suivre sur une étendue variable chez les 
vieillards athéromateux. Chez tous les sujets même, on peut constater à la partie supé- 
rieure de l'espace clair un triangle plus lumineux, à pointe inférieure, se terminant, 
dans l'oblique à 30°, vers le disque V-VI. Le bord antérieur de ce triangle, qui 
diminue de hauteur en augmentant de largeur quand la rotation s'accentue, marque 
le bord postérieur de la portion descendante de la crosse. A mon avis, comme je 
l'expliquerai ailleurs, la limite de la crosse devrait être élendue jusqu’à ce disque V-VI 
dorsal. 

Il nous faut conclure que l'ombre de l'aorte cesse d’être visible là où l'épaisseur de 
la colonne sanguine qu'elle présente à la vue devient insuffisante, c'est-à-dire au delà de 
son coude horizontal. La limite de visibilité n'a d'ailleurs pas une netteté absolue. 
Suivant l'incidence, suivant les sujets et d'après leur âge, l'ombre visible semble se 
terminer en haut en massue, ou se prolonger en arrière en un crochet moins dense et 
plus ou moins saillant. On sait du reste que le calibre de l'aorte va croissant avec l'age, 


Sur la radioscopie de l'aorte. 203 


que sa forme se modifie et que sa paroi présente des modifications de structure jouant 
ici un rôle certain. | 

L'examen en oblique gauche confirme ces considérations (fig. 4). 

Quelle que soit l'incidence, l'aorte ascendante est naturellement très éloignée du 
rachis. L'artère pulmonaire se confond avec sa base; elle ne se voit donc pas; tout au 
plus distingue-t-on plus ou moins nettement en arrière l'artère pulmonaire droite, vue 
presque en enfilade. 

L'ombre aortique elle-même est beaucoup moins nette et beaucoup moins dense 
qu'en oblique droite. Si, grâce au tronc pulmonaire, la partie inférieure offre une grande 
épaisseur, au-dessus, la crosse, réduite à son calibre vrai, et vue de face et non plus en 
enfilade, offre au rayonnement un obstacle beaucoup moindre. 

Sauf pour les artères athéromateuses, la vuc devient rapidement indistincte. On ne 
peut presque jamais suivre la portion horizontale jusqu’à la colonne vertébrale. A plus 
forte raison ne verra-t-on pas l'aorte descendante masquée par l'ombre rachidienne. 

Notons que c'est vers 60° que, si l’on pouvait voir toute la crosse, son axe présen- 
terait sa plus grande amplitude. | 


TUMEUR ANGIOMATEUSE ÉNORME DE LA FACE 
GUÉRIE PAR LA RADIOTHÉRAPIE 


Par MM. FUNCK et L. HAUCHAMPS 


Les tumeurs vasculaires ont été surtout traitées pendant ces dernières années par 
la radiumthérapie, qui a permis d'enregistrer des succès éclatants. Nous rappellerons 
pour mémoire les premiers travaux de Wickham et Degrais ('), datant de 1908, qui 
avaient été précédés par quelques essais publiés antérieurement par Danloo et Zimmann. 
Il était surtout question, dans ces premiers temps, de l'emploi thérapeutique du radium, 
de traitement des nævi plans, généralement très colorés, qu’on appelle les taches de 
vin. L'année suivante, en 1909, dans leur traité classique sur la radiumthérapie, 
Wickham et Degrais (*) ont attiré l'attention du monde médical sur le traitement des 
formes saillantés, des tumeurs angiomateuses érectiles, qui, d'après eux, constituait le 
point véritablement culminant de la radiumthérapie. 

Les auteurs insistent sur la décongestion rapide des angiomes sous l'influence du 
radium ; ils signalent l’action élective sur les capillaires et démontrent l’action curative 
spécifique des rayons y, action devenue possible grâce aux progrès récents apportés 
dans la technique des applications. 

Avant eux, on se le rappelle, les seuls moyens curatifs proposés étaient l’électrolyse 
(réservée aux formes télangiectasiques) ou l'intervention chirurgicale, principalement 
recommandée dans les formes angiomateuses saillantes. A cette époque, on parut défini- 
tivement admettre la supériorité du radium sur toutes les autres méthodes employées et 
on semblait unanime à lui reconnaitre une action élective spécifique sur les angiomes. 
Les expérimentateurs insistaient sur la facilité du traitement qui est tout à fait indolore, 
et sur la commodité des applications, spécialement pour les enfants auxquels on pouvait 
appliquer les appareils sans inconvénient pendant plusieurs heures consécutives. 

Nous devons rappeler qu’à la suite des travaux de Wickham et Degrais, notre ami 
le D" Bayet (*) a publié quelques cas remarquables de nævi vasculaires traités par le 
radium avec le plus grand succès. Bayet a remarqué qu'avant le radium la plupart de 
ces cas étaient au-dessus de toute intervention thérapeutique. 

En effet, à celte epoque: le dosage des rayons X était encore difficile; on craignait 
les radiodermites dès qu'on était obligé de recourir À des doses élevées : le radium 
restait donc la méthode de choix. 

Dans une seconde publication, le D" Bayet (‘) a insisté sur les perfectionnements 
apportés à la technique des applications du radium; il a démontré que les résultats 
étaient devenus encore meilleurs et qu'on était parvenu à éviter l'apparition tardive des 
télangiectasies : il recommandait l'emploi de toiles faibles, préconisait des séances peu 

(t) WickHan et DEGRAIS : Traitement des angiomes par le radium, Paris, Alcan 1908. 
(0 WickHaM et Decrais : Radiumthérapie, Paris, Baillière, 1909. 


(5) BAYET : Le traitement des nævi vasculaires par le radium (Scalpel, 12 juin 1910). 
(*) Bayer : La cure des nævi vasc. par le radium (Scalpel, 25 juin 1913). 


Funck et L. Hauchamps. 295 


nombreuses et des séries espacées; il fallait, en un mot, procéder avec une extrême 
lenteur et une grande prudence pour obtenir de beaux résultats. 

On voit par ce qui précède que le radium paraissait avoir complètement détrônéles 
rayons X dans le traitement des angiomes. 

On trouve, il est vrai, dans la littérature médicale déjà ancienne, quelques travaux 
recommandant l'emploi des rayons X pour traiter les tumeurs vasculaires : nous 


-= 


why 


are M 


Fig. 1. — Avant tout traitement. Fig. 2. — Après cinq mois de traitement. 


Fig. 3. — Quatorze mois plus tard. l Fig. 4. — En fin de traitement. 


citerons d'abord les publications déjà anciennes de Barjon ('-?-*) et celles de Japiot (‘), 
qui furent suivies d'un essai comparatif des procédés par de Nobele (*). 


(*) BaRJoN : Angiomes du visage guéris par les rayons X (Gazette électr. n° 10, 1907). 

(*) BanJoN : Le traitement radiothérapique des angiomes (Arch. d'électr. méd., p. 351, 1910). 
(5) BARION-JaPioT : Le traitement radiothérapique des nævi (Arch. d'électr. méd. p. 433, 1912). 
(*) Japiot : Contribut. à l'étude du trait. des angiomes (Lyon, 1912). 

(*) DE Nopele : Essais comparat. des modes de tr. des nævi (Arch. d'électr. 1910). 


206 Funck et L. Hauchamps. — Tumeur angiomateuse enorme 


Néanmoins, malgré tous les progrès effectués dans le dosage des rayons X et dans 
l'application des rayons durs filtrés, permettant l'action en profondeur, on ne trouve 
guère, dans la littérature de ces dernières années, de mémoires recommandant l’emploi 
de la radiothérapie pour traiter les tumeurs vasculaires. 

Albert Weil (') a cependant relaté 15 cas d'angiomes variés guéris par l’action des 
rayons X, mais ce n'est que tout récemment que nous trouvons, relaté par Comas et 
Prio (°), un cas d'une tumeur angiomateuse de la face guérie par la radiothérapie. 

Il s’agit d'une fillette ayant présenté quelques jours après sa naissance une légère 
tuméfaction de la région sous-maxillaire droite. Envahissant bientôt la région cervicale 
tout entière, la tumeur est devenue énorme. Le traitement, commencé au radium, fut 
continué par l’action des rayons X, en divisant la tumeur en zones soumises les unes 
après les autres à l'action radiothérapique par séance de 5 à 5 heures espacées différem- 
ment pendant 5 ans. La malade finit par guérir'complètement. 

Nous avons eu l'occasion de traiter par la radiothérapie une fillette qui a été 
envoyée dans le service de dermatologie de notre maître et ami regretté, le D" Dubois 
Ilavenith. Au moment où le traitement fut commencé, l'enfant portait une déformation 
monstrueuse de la joue gauche avec extension à la paupière gauche et à la lèvre 
inférieure (fig. 1). 

La peau était intacte, fortement distendue et légèrement violacée par places. La 
tumeur était apparue quelques mois après la naissance et n'avait cessé de se développer 
depuis lors. Quand nous avons commencé le traitement, cette tumeur s'étendait sur 
toute la partie gauche de la figure et atteignait le pavillon de l'oreille. En avant, elle 
atteignait l'orbite ; l'œil lui-même ne s'ouvrait que très difficilement. La lèvre inférieure 
cst fortement œdématiée, d’une teinte violet foncé. La face muqueuse de la. joue 
semblait normale. Au palper, on avait la sensation d'une tumeur résistante, peu réduc- 
tible. Comme toujours, dans les angiomes caverneux, on avait la sensation d'un sac 
rempli de vers enroulés. 

La tumeur angiomateuse a été traitée uniquement aux rayons X. Pouraider l'action 
radiothérapique, nous avons employé le radium sur la lèvre inférieure, la radiumthérapie 
paraissant toujours la méthode de choix lorsqu'on désire agir sur les muqueuses. 


DÉTAILS DU TRAITEMENT 


tre séance. == 6 — 1 — 1916 — 1 1/2 H de face. . . . 8 B filtre 2 alumine m/m 
D — — 97 — 1 — 1916 — 2H latéralement... . . 10B — 

ae pa — 9 — 5 — 1916 — 1 1/2 H de face.... .. BRB — 

4° — — 25 — 5 — 1916 — 2 H de face.. . . . . . .. 8 B — 

fe — — 15 — 4 — 1916 — 1 1/2 H d’arrière en avant.. 8 B — 

6 2 —  — 4—5 — 1916 — 1 1/2 H en 2 applications. . face et profil. 


La malade est en traitement depuis à mois. On constate une amélioration évidente 
de la circulation : la tumeur a diminué de moitié seule, la lèvre reste très épaisse (fig. 2). 
Après les 6 premières applications, nous décidons une nouvelle série avec adjonc- 

tion du traitement de la lèvre inférieure par le radium. 


7 séance, — 8 — 6 — 1916 — 2 H sans filtre. 
8° —  — 21 — 6 — 1916 — 1 1/2 H sous-auriculaire tiltre 1 m/m- 
u — — 20 —7—1916 — 1112H — — 


(1) ALBERT WEIL : lo cas d'angiomes guéris par la radiothérapie (Arch. d'électr. méd., p. 40, 1911). 
(2) Comas et Prio : Tumeur angiom. de la face guérie par la radiothérapie, Barcelone, 1917 (référé dans 
le Journal de Radiologie, p. 655, 1917. 


de la face guerie par la radiotherapie. 297 


10 séance. — 10 — 8 - 1916 — 2 H en application latérale, filtre 1 m/m (radium à la lèvre). 
LEK —  — 31 — 8 — 1916 — 1 1/2 H filtre 1 m/m (avec radium). 

12° — — 21 — 9 — 1916 —1121 — (radium). 

15° —  — 19—10 — 1916 — 1 1/2 application latérale, filtre 1 m/m, 


En présence du bon résultat obtenu jusqu'ici, nous décidons de laisser l'enfant au 
repos pendant quelques mois, le transport de la malade pendant les mois d'hiver étant 
rendu très difficile par l'occupation allemande. 

Le traitement fut repris au mois de mai 1917. Quand nous revimes la fillette, nous 
fûmes frappés du progrès énorme réalisé depuis notre dernière intervention. Il y a une 
transformation complète dans l'aspect de l'enfant qui redevient tout à fait normal. 

Les 5 applications de radium sur la lèvre (appareils à sels collés de 2 c. de côté, 
activité utile 50000 U; filtré 1/10 de plomb) ont amené une régression presque complète 
de l’angiome de cette partie de la figure (fig. 3). 

En 1917, nous fimes encore trois applications espacées : 


51 — 5 — 1917 — 1 1/2 H application latérale. . . filtre 1 m/m. 
I| — 8 — 1917 — 2H — postérieure. — 
96 — 9 — 1917 — 1 12H — latérale. — 


Nous avons revu la malade dans le courant de l'hiver 1918. Elle est complètement 
guérie, comme on peut s’en rendre compte d'après la dernière photographie. Il reste un 
très léger gonflement de la lèvre inférieure qui disparaîtra facilement. La peau de la joue 
est tout à fait normale el ne porte aucune trace de télangiectasie (fig. 4). 

Pour terminer cette observation, nous ne pouvons que répéter — en les modifiant 
légèrement — les conclusions du travail de notre ami le D" Bayet : « Le traitement des 
nævi vasculaires par le radium et par les rayons X, convenablement dosés, constitue 
une véritable conquête nouvelle de la thérapeutique. Par la constance et la beauté de 
ses résultats, par l'absence de tout danger, par son indolence absolue, il réalise tous les 
desiderata que l'on peut réclamer d'une méthode et en élargissant le champ des possi- 
bilités de guérison des nævi vasculaires, il a rendu un inappréciable service à des 
malheureux autrefois condamnés à porter toute leur vie une criante et souvent une 
horrible difformité. » 


SUR UN CAS D'HÉMOPHILIE ARTICULAIRE 


(ÉTUDE CLINIQUE, HÉMATOLOGIQUE ET RADIOLOGIQUE) 


Par MM. 


F. ESCANDE et J. TAPIE 


Professeur agrégé de Physique medicale. Interne des hôpitaux de Toulouse. 


Les manifestations articulaires de l'hémophilie sont relativement rares en France, et plus 
particulièrement dans nos régions du Midi; assez fréquemment méconnues, on les confond 
parfois avec certaines affections ostéo-arliculaires qu'elles simulent grossièrement : tuberculose 
articulaire, rhumatisme, ostéomyélite, etc. Leur pathogénie, qui se rattache à celle de l’hémo- 
philie en général, présente encore de nombreuses inconnues malgré les perfectionnements de 
l'hématologie moderne. La radiographie, qu'on a plus récemment appliquée à l’étude et au 
diagnostic différentiel de ces arthropathies, a donné des résultats variables et parfois même 
discordants, suivant les auteurs. 

L'étude d’un petit malade, atteint de cette curieuse affection, nous a paru mériter d'être 
rapportée avec quelques détails. 


Le nommé D... (Henri), âgé de 9 ans, entre, le 28 novembre 1918, dans le service de M. le 
P" Bézy pour des accidents articulaires qui rendent la marche impossible. 

Antécédents héréditaires. — Ses parents, cultivateurs dans l'Ariège, n'ont jamais présenté d’acci- 
dents hémorragiques; le père, âgé de 52 ans, est atteint de dyspepsie à forme hyperchlorhydrique; 
la mère, âgée de 47 aus, est en bonne santé. Parmi leurs ascendants, aucune personne ne paraît 
avoir été frappée d'hémophilie. 

Antécédents collalérau.r. — Deux sœurs en bonne santé, normalement réglées; un frère est mort 
de méningite; une sœur, née avant terme et atteinte d'hydrocéphalie, a succombé à l’âge de 3 ans. 

Antécédents personnels. — Né à terme; nourri au sein maternel. Pas de maladie infectieuse. 
A marché à 13 mois. 

A l'âge de 4 mois, apparition d'un purpura à larges éléments survenant par poussées; à l'âge 
de 16 mois, douleurs articulaires et gonflement des deux genoux. Dans la suite, éruptions purpu- 
riqués et arthropathies se reproduisant d'une façon subintrante. 

Le purpura apparait spontanément, il occupe en général les quatre membres; une seule fois, 
l'enfant a présenté de larges ecchymoses palpébrales. Le plus léger traumatisme détermine une 
bosse sanguine longtemps persistante. A l'âge de 5 ans, on note des accidents hémorragiques plus 
sérieux : le purpura envahit la muqueuse linguale et s'accompagne d’une hémorragie buccale 
profuse que rien ne peut arrêter pendant huit jours et qui laisse l'enfant dans un état de profonde 
anémie. Des épistaxis rebelles ont mis par deux fois la vie de l'enfant en danger; on n’a jamais 
observé chez lui d'hématurie ni de mélæna. Ces hémorragies cutanéo-muqueuses ont ensuite 
diminué progressivement de fréquence et d'intensité. Les accidents articulaires se reproduisent 
tous les mois environ et même plus fréquemment en été. Ils débutent par de vives douleurs au 
niveau des genoux, qui augmentent très rapidement de volume; la marche est alors impossible. 
Gonflement et douleurs régressent spontanément au bout d’une quinzaine de jours. 

Les articulations tibio-tarsiennes, l'épaule et le coude ont été exceptionnellement atteints; à 
leur niveau, le gonflement n’a jamais été très marqué. L’affection a toujours frappé les genoux avec 
prédilection, si fréquemment que l'enfant n’a guère marché sans aide. 

Examen actuel. — C'est un enfant bien développé. au teint pâle, avec décoloration des 
conjonclives sans subictère, incapable de se tenir debout et de marcher. 

Les genoux, tuméfiés et douloureux, sont immobilisés en demi-flexion; le genou gauche est 
plus particulièrement touché et son aspect globuleux fait contraste avec la partie inférieure de la 
cuisse, grêle par atrophie du quadriceps. Au niveau de l'article, la peau, de coloration normale, 


F. Fscande et J. Tapie. E 209 


offre un riche réseau de circulation collatérale; la température locale est légèrement augmentée. 
On ne trouve ni ecchymoses, ni hématomes en aucun point des téguments. | 

L'exploration du genou gauche est très malaisée en raison de la douleur provoquée. Les mou- 
vements sont limités; l'extension ne dépasse pas 120 degrés; la flexion ne peut atteindre 90 degrés. 
A la palpation, les culs-de-sac sont distendus et on a l'impression d'un empâtement diffus, plus 
marqué à la partie interne de l’article. Les condyles paraissent augmentés de volume; la rotule est 
fixe. Les ganglions inguinaux ne sont pas hypertrophiés. 

A droite, le genou est moins volumineux, la circulation collatérale est moins apparente; léger 
choc rotulien; mobilisation moins douloureuse; on ne perçoit pas de craquements. 

Les genoux étant fléchis à 80 degrés, on trouve : 


Circonférence du genou... . . . . . . . .. gauche : 51 cent. 


droit : 27 cent. 
gauche : 25 cent. 


Circonférence sus-condylienne.. . . . . . . droite : -33:cent. 


Les autres articulations sont normales. 

Le cœur et les poumons ne présentent aucune lésion. La langue est nette; le foie et la rate ne 
sont pas hypertrophiés. E 

Température axillaire : 37°,5; pouls 90, bien frappé. 

Urines normales; à l’occasion des poussées articulaires, le malade présente de la pollakiurie 
nocturne sans hématurie (!). 

Recherches hémalologiques. — Par piqûre du doigt, le sang s'écoule en jet; le temps de saigne- 
ment est augmenté. La numération globulaire et l'étude du sang sur lames donnent les résultats 
suivants : 


Globules rouges.. . . . . . 3.410.000 
Globules blancs, . . . . . . 6.200 
Nombreux hématoblastes. 
Polynucléaires neutrophiles . . 57 0/0 
Eosinophiles. . . . . . . . .. 1 0/0 
Mastzellen. . . . . . . . . .. 2 0/0 
N Lymphocytes.. . . . . . . .. 11 0/0 
Formule leucocytaire. . . . . . . . . . Moyens MINOSE . e . - : 19 0; 
Grands monos....,..... > 0/0 
Cellules de Rieder.. . . . .. 4 0/0 
Hématies nucléées. . . . . . . 1 0/0 


Coagulation du sang reineur. — Le sang prélevé dans une veine du pli du coude présente un 
retard de coagulation considérable. 

Dans un tube à essai stérilisé, le sang présente une sédimentation spontanée; au bout d’une 
heure, il n'y a pas trace de coagulation : les hématies forment au fond du tube un gros disque 
homogène; le plasma qui surnage est absolument limpide. 

Au bout de deux heures, début de coagulation plasmatique; le plasma forme une sérosité 
tremblotante qui adhère légèrement aux parois du tube. 

Après six heures, même aspect de gelée plasmatique avec mince coagulum médian; le plasma a 
pris une teinte rosée, comme si l’hémoglobine des globules sous-jacents avait partiellement diffusé 
dans le plasma. 

Le sang présente le même aspect au bout de 18 heures. 

Par le procédé plus délicat de Marcel Bloch (°), on trouve : seuil normal avec absence de coagu- 
lation complète; dans les premiers tubes, le caillot est réduit à un frêle réticulum à mailles lâches; 
dans les derniers tubes, il est plus net, mais sans consistance : un gros disque d’hématies libres 
occupe le fond des tubes; le caillot offre une teinte rougeâtre. 

Recherche des hémolysines. — Négative. 

Influence du sérum du malade sur un sang normal. — L'adjonction de quelques gouttes de sérum 
du malade à un sang normal ne modifie pas sa coagulation. Le plasma du malade n’a aucune 
action anticoagulante. 


(1) L'existence de ce symptôme a été signalée pour la première fois par Nové-JossERAND : Observation : 
d’arthropathies hémophiliques, C. R. de la Soc. chir. de Lyon, 1899. 
(9) MarceL BLocu : La coagulabilité sanguine; Thèse de Paris, 1914. 


300 | F. Escande et J. Tapie. 


Influence des globules normaux sur la coagulation du sang hémophile. — L’adjonction de deux 
gouttes d’une émulsion de globules d'un sang leucémique (‘) accélère aussi la coagulation; mais 
cette action activante est moins marquée. La coagulation débute alors au bout de 23 minutes: 
mais elle n'aboutit qu'à la formation d’un caillot très friable qui s'émiette par agitation; l'exsu- 
dation du sérum débute après deux heures. Un gros dépôt d'hématies est indépendant du réti- 
culum (3). 


Examen radiographique. — Cet examen a porté sur les deux genoux en position latérale, 
l'extension des membres inférieurs étant impossible; les radiographies ont été effectuées le 
péroné au contact de la plaque radiographique (fig.). 

Les lésions constatées sur les deux radiogrammes sont parfaitement symétriques. Nous 
décrirons donc simplement l'une des 
radiographies, celle qui correspond au 
genou gauche. 

La partie diaphysaire des os qui con- 
courent à la formation de l'articulation 
ne présente aucune altération radiologi- 
quement appréciable. Peut-être pour- 
rait-on signaler que le tibia et le fémur 
paraissent un peu moins opaques que 
normalement; mais ce caractère, très 
peu marqué du reste, ne présente rien 
d'anormal chez un enfant dont l'état gé- 
néral est loin d'être brillant. Quoi qu'il 
en soil, l'opacité de celte zone, où la 
minéralisalion de l'os paraît intacte, fait 
contraste avec la région comprise entre 
les épiphyses. 

Le disque épiphysaire tibial ne pré- 
sente pas de modification appréciable, 
mais l'épiphyse qui le surmonte a perdu 
son opacilé, contrairement à la partie de 
la diaphyse siluée immédialement au 
delà du cartilage de conjugaison qui est 
restée radiologiquement intacte. Les 
contours osseux ne sont pas très altérés; 
toutefois les lignes qui dessinent la sil- 
houelle du plateau tibial paraissent un 
peu tourmentées et ne présentent pas 
leur contour habituel. En somme, ce 
qui domine au niveau de cette épiphyse paraît consister en une décalcification intense et homo- 
gène de toute la masse comprise entre le cartilage de conjugaison et l'interligne articulaire. 

Au niveau de l'épiphyse fémorale, les lésions sont plus marquées. Ici encore, le cartilage 
de conjugaison constitue la démarcation très nette entre les parties qui paraissent radiologi- 
quement saines et celles qui sont atteintes. Les condyles, légèrement hypertrophiés, présentent 
une déminéralisation très prononcée: les extrémités osseuses sont profondément altérées et 
leur contour irrégulier est formé de parties allernativement rentrantes el saillantes assez 
accentuées. 

L'espace interarticulaire est un peu restreint. La partie de l'articulation comprise entre la 
rotule, le plateau tibial et la région antérieure des condyles présente des ombres irrégulières 
à contours mal définis paraissant en rapport avec les réactions inflammatoires de la synoviale. 


Radiographie de prolil. Genou gauche. 


(*) Ce sang leucémique coagulait normalement dans un tube à essai: mais le procédé de M. Bloch a 
permis de déceler des modifications de sa coagulabilité : léger retard du seuil, absence de coagulation 
complète. 

(; L'un de nous reviendra ultérieurement sur ces expériences qui sont susceptibles d'éclairer le 
mécanisme encore incertain des hémorragies leucémiques. 


CI 


Sur un cas d'heémoplhilie articulaire. 301 


La rotule ne présente pas d'alléralion grave. Cependant sa minéralisation paraît affaiblie ; 
elle est nettement augmentée de volume, ainsi que le montre l'examen comparatif de radio- 
grammes d’articulations du genou, faits dans la même position chez des enfants de même âge 
el de même taille. De plus, au niveau de son bord supérieur, en un point qui paraît répondre à 
l'attache du tendon du quadriceps, on constate des lésions limitées consistant en une sorte 
d'effilochage de la partie postéro-supérieure de cet os. 

Les lésions du genou droit sont semblables à celles que révèle l'examen du genou gauche. 
Elles paraissent mème un peu plus accentuées, en ce sens que la surface et les contours du 
plateau tibial sont un peu plus tourmentés, el que, d'autre part, la rotule, qui était nettement 
séparée du fémur à gauche, paratt ici faire corps avec la partie antérieure des condyles 
hyperostosés. 

En résumé, les deux articulations présentent les caractères suivants : 

a) Décalcification intense et homogène des extrémités articulaires frappant toute l'épi- 
physe sans dépasser le cartilage de conjugaison correspondant : 

b) Altéralion des contours osseux qui concourent à la formation de l'article, sans pro- 
duction d'ostéophytes ; 

c) Diminution de l'interligne articulaire: 

d) Légère augmentation de volume de la rotule. ; 

Cette observation nous parail intéressante au triple point de vue clinique, hématologique el 
radiologique. 

1° Cliniquement, notre malade présente le tableau classique de l'hémarthrite chronique réci- 
divante de la grande hémophilie. La réaction inflammatoire consécutive aux multiples poussées 
d'hémarthrose subintrante a déterminé, au niveau des deux genoux, la production d'une panar- 
thrile chronique avec épaississement, dislension chronique de la synoviale et lésions cartilagi- 
neuses. L'aspect globuleux des genoux, la riche circulation collatérale des téguments voisins, la 
notion de poussées fluxionnaires subintrantes, la coïncidence d'un purpura chronique et 
d'hémorragies rebelles à toute thérapeutique nous ont permis d'éliminer le diagnostic de tuber- 
culose arliculaire, que plusieurs médecins avaient admis chez ce malade. Nous avons aussitôl 
songé qu'il s'agissait d'une de ces manifestations articulaires de l’hémophilie, très connues 
depuis le travail d'ensemble de Kænig (‘) et dont l'étude a fait ultérieurement l'objet de 
plusieurs thèses ou articles récents (?). L'examen hématologique a confirmé notre impression 
clinique. 

2 L'étude de la coagulalion du sang veineux de notre malade nous a permis de constater 
l'ensemble des modifications qui constituent le critère hémalologique de la grande hémophilie : 
retard considérable de la coagulation, sédimentation et coagulation à type plasmatique, friabilité 
du caillot, etc. Le sérum ne présente aucune action anticoagulante. Par contre, l’adjonction 
d'une émulsion de globules normaux au sang de notre malade corrige neltement le relard de 
coagulation. À ce point de vue, nos expériences confirment les recherches de Sahli et E. Weil : 
elles semblent bien démontrer que certains ferments d'origine leucocytaire font défaut ou sont 
imparfaitement élaborés dans le sang des grands hémophiles. 

Ces constatations hématologiques doivent faire ranger notre malade dans le groupe des 
grands hémophiles familiaux; la plupart des auteurs admetllent d’ailleurs avec P. E. Weil que 
l'hémophilie sporadique ne se complique jamais d’arthropathies. Dans la famille de ce malade, 
nous n avons pas trouvé d'autres hémophiles ; on pourrait par suite admettre que ce malade est 
le premier d’une lignée hémophile que l'observation prolongée serait susceptible de reconnaitre 
ultérieurement. 

3° L'étude radiologique de l'hémophilie articulaire a fait l'objet de plusieurs travaux; mais : 


(t) KÆNIG : Berl. klin. Wochenschrift, 1891, p. 974. 

(?) MAUCLAIRE : De quelques variétés rares d’hémarthrose, Tribune médicale, 1894, p. 384. 

MEYNET : Les arthropathies hémophiliques; Thèse de Lyon, 189%. 

Launay : Contribution à l'étude des arthropathies et des hématomes chez les hémophiles; Thèse 
de Puris, 1899. 

MANTEIFEL : Épanchements articulaires sanguins chez ies hémophiles; Vrateh, St-Pétersbourg, 1900, p. 758. 

PiozLer : Les arthropathies hémophiliques; Gazette des hôpitaux, 5 avril 1902. 

CRUET t Hémoplhilie articulaire; Presse médicale, 9 septembre 1908. 

Méry, SALIN et Wizsorrs: Deux cas d’hémophilie familiale. Arthrite hémophilique simulant l’ostéo- 
myélite: Soc. de Pédiatrie, février 1915. 


302 F. Escande et J. Tapie. 


les caractères radiographiques constatés dans cette affection ne sont pas encore suffisamment 
établis pour qu'on puisse faire le diagnostic en se basant uniquement sur les résultats fournis 
par ce mode d'investigation. Le nombre d’arthropathies hémophiliques examinées aux rayons X 
est encore relativement restreint, el les différents cas décrits se présentent avec des caractères 
un peu différents les uns des autres. 

C’est ainsi que dans l'observation de Sabrazès et Cabannes (') les extrémités osseuses sont 
indemnes; dans l'espace quadrangulaire formé par la rotule, la courbure condylienne, les 
plateaux du tibia et le ligament rotulien, on trouve une ombre qui s'arrête au niveau de l'épine 
prétibiale et se fonce dans langle condylorolulien; elle forme ensuite une bande noire qui 
accompagne, sur une étendue de 2 centimètres et demi, la courbure condylienne à laquelle elle 
reste accolée. L’interligne articulaire n'est pas plus marqué que normalement. 

. Un an plus tard, Gocht (*) signale une diminution de volume des extrémités osseuses avec 
‘augmentation de leur porosilé; il insiste sur l'aspect dentelé des cartilages de conjugaison. 

Dans l'observation de Carrière (°), les extrémités osseuses sont normales; on voit cependant 
une ombre entre les surfaces articulaires. 

Chez les malades de Martin du Pan (*), on relève un épaississement des extrémités articu- 
laires et une ossification des cartilages qui ont presque entièrement disparu, entraînant dans 
un cas la diminution de la ligne claire interosseuse. Les deux observations mentionnent une 
augmentation de volume de la rotule. 

Nous retrouvons dans le cas de Menaud (*) le gonflement prononcé des extrémités articu- 
laires auquel vient s'ajouter un nouveau caractère : les épiphyses semblent plus perméables aux 
rayons X que normalement ; lésions témoignant d’une ostéite hypertrophiante épiphysaire totale 
avec décalcification intense. 

Enfin, le malade de Mankiewicz (5), au stade d'arthropathie subaiguë, présentait une 
réduction de l'interligne articulaire, des ombres au niveau de la capsule et une irrégularité des 
contours osseux des surfaces articulaires. Martin du Pan a également signalé ce dernier 
caractère, localisé chez son malade à la partie postérieure du condyle externe du fémur. 

Comme on le voit par ce court aperçu, les lésions présentées par les sujets examinés ne 
sont pas toutes identiques. Si l’on tient compte de ce fait que notre petit malade réunit au 
niveau de ses deux articulations l’ensemble des caractères épars dans les divers cas signalés, 
on est conduit à admettre que les descriptions fournies par les auteurs ne constituent peut-être 
que les différentes étapes d'un même processus, la gravité des lésions et leur nombre augmen- 
tant quand on passe du premier stade (hémarthrose) à celui de panarthrite qui lui succède, 
pour aboutir enfin au stade ultime de déformations si la maladie ne régresse pas. 

Un examen radiographique d’hémophile atteint d'arthropathie sera donc toujours utile, 
puisqu'il permettra de constater la gravité des lésions osseuses, le degré de décalcification des 
épiphyses, l’état des surfaces articulaires et la distance plus ou moins grande qui les sépare. 


(1) SaprAzËS et CABANNES : Arthropathies des hémophiles. Leur diagnostic radiographique ; Gazette hebd. 
des Sciences méd. de Bordeaur, octobre 1898. | 

(2) Gocur : Arthropathie des hémophiles; Arch. für Klin. Chir., 1899, p. 482 

(5) CARRIÈRE : Sur un cas d’arthropathie hémophilique:; Nord médical, 1905. 

(+) Cu. MARTIN pu Pax: De l’arthropathie hémophilique; Revue médicale de la Suisse ramande, octobre 1915. 

(5) MExAUD : Contribution à l'étude de l'arthrite hémophilique ; Thèse de Bordeaux, 1910-1911. 

(6) Mankiewicz : Ueber Blutergelenke; Berl. Klin. Woch., 1915, p. 2174. 


QUELQUES POINTS DE PRATIQUE ET QUELQUES RÉSULTATS 


DE LA MÉTHODE BELOT-FRAUDET 
SUR LA LOCALISATION DES CORPS ÉTRANGERS INTRAOCULAIRES 


Par MM. Pierre PEROL et Gaston BAZIN 


Chargés du Service de Radiographie à l'hôpital mixte d'Orléans où se trouve le centre 
ophtalmologique de la 5° région, nous avons eu l'occasion d'examiner un grand nombre de 
blessés des yeux. Primitivement, nous pratiquions d’une façon exclusive la radiographie 
latérale d'exploration et la radioscopie de localisalion. Mais la publication des travaux de 
MM. Belot et Fraudet nous a conduits à utiliser leur méthode. L'expérience que nous avons 
acquise nous permet de proposer quelques modifications de technique susceptibles de faciliter 
l'application de la méthode et d'en accentuer la précision. 


1. — RECHERCHE DU PROJECTILE 


1° Radioscopie d’exploration. — Nous avons absolument abandonné la radioscopie préli- 
minaire d'exploration. En effet, l'indication donnée par la radioscopie n'est positive que dans un 
nombre de cas proportionnellement très restreint; et de toutes façons, un examen négatif à 
l'écran ne dispense pas de la prise d’un cliché. Nous pratiquons au contraire la radioscopie 
quand la radiographie d'exploration nous a révélé l'existence d’un corps étranger de la région 
orbitaire. Dans ces conditions, la projection latérale de l’éclat métallique étant connue, celui-ci 
se retrouve facilement à l'écran. Et l’on peut, à l’aide de cet examen : 

a) S'assurer si l'éclat est palpébral, extra ou intraorbitaire ; 

b) Déduire, sur la situation topographique d’un éclat métallique intraoculaire, des de 
tions générales que les radiographies de localisation viendront contrôler el préciser. 


2 Radiographie d’exploration. — La radiographie d'exploration une fois prise, il convient 
parfois de douter, encore que le résultat apparaisse positif ou négatif. 

S'il est positif, révélant une pousssière de dimensions infimes, il est prudent de s'assurer 
qu'il ne s'agit pas seulement d'une tache ou d'un défaut du cliché. L'observation d'un blessé 
que nous avons examiné esl frappante à cet égard. L'ophlalmologiste nous avait communiqué 
une épreuve, en provenance du service central de radiologie de la N° région, qui affirmait la 
présence d’une poussière métallique intraoculaire : et pourtant notre radiographie était négative. 
Le blessé ayant subi par la suite l'énucléation de l'œil malade, la radiographie de cet œil vint 
prouver l'exactitude de notre interprétation. 

Si le résultat est négatif, il ne s'ensuit pas encore forcément qu'on doive affirmer l'absence 
de tout corps étranger. Celui-ci peut, à la rigueur, demeurer invisible, parce que à la fois très 
petit et situé sur la plaque dans la projection de régions osseuses épaisses. 

Dans tous ces cas douteux, il conviendra donc de faire une nouvelle radiographie, au 
besoin en intervertissant les côtés de la face appuyés sur la plaque, au besoin aussi en modifiant 
l'incidence ou la distance anticathode-plaque, ou encore en prenant deux plaques successives, 
toutes choses restant semblables, de façon à obtenir deux épreuves rigoureusement superpo- 
sables. 

Toute minutie, toute précaution ont ici leur importance. Car il faut bien se pénétrer de 
cette idée que la radiographie oculaire est appelée à situer très exactement, au millimètre 
près, des corps étrangers, même de dimensions infimes, qui, en toute autre région du corps, 
seraient négligeables. D'où notre souci de la rigueur dans tout ce qui suit. 


304 P. Perol et G. Bazin. — Quelques points de pratique 


ll. — LA DÉTERMINATION DES AXES 


La détermination sur la plaque radiographique des axes de l'œil est le problème qui, dans 
la pratique de la méthode Belot-Fraudet, nous a peut-être le plus arrétés. Nous ne nous dissi- 
mulons pas les réelles difficullés qu'il comporte; nous nous sommes pourtant attachés à le 
résoudre en raison de son importance. 

ll ne faut pas oublier, en effet, que ce sont les axes eux-mêmes qui fixent la localisation du 
projectile; que le manque de rigueur dans leur détermination peut conduire à une erreur 
de diagnostic; qu'enfin, ils sont susceptibles de représenter, comme nous le verrons plus loin, 
un critérium précieux de la précision apportée dans l'exécution des différentes opérations de la 


technique. 
| 


1° Détermination des axes de l’œil sur le calque des radiographies latérales. — L'am- | 
poule a été correctement centrée dans sa cupule; un fil à plomb permet de s'assurer que le 
rayon normal coïncide aussi exactement que possible avec la ligne des centres oculaires. 
Quels qu’aient été la minutie que nous avons apportée à observer ces règles, le soin avec lequel 
nous avons placé le malade sur le châssis, nous avons rarement obtenu un résultat satisfaisant, 
quant à la détermination de l'axe antéro-postérieur, par la jonction sur le cliché des images 
des pointes métalliques du châssis. Une correction est le plus souvent nécessaire, comme le 
disent eux-mêmes MM. Belot et Fraudet. Par le procédé que nous préconisons, toute correction 
devient inutile, la délerminalion de cet axe s’effectuant d'emblée. 

On recherchera, non plus la direction de l'axe antéro-postérieur, mais deux points de cet 
axe. Ces deux points seront : 

4. La projection du centre de l'œil; 

2. L'emplacement de la projection de la pupille, pour l'œil regar dani en face (position 0); 

La perpendiculaire à laxe antéro-postérieur, issue du premier point, donnera l'axe vertical. 

Le centre du globe oculaire s'obtient par l'établissement des calques. Cette question sera 
passée en revue plus loin. 

Quant au deuxième point, on peut l'obtenir en plaçant exactement en face du centre de la 
pupille un repère métallique fin, par exemple une tète d'épingle. L'épingle peut être retirée 
pour les positions 1 et 2 où elle est devenue inutile; nous aurons obtenu un repère fixe indé- 
pendant des mouvements possibles du sujet. 

On peut songer à remplacer l'épingle par un dispositif plus précis, et imaginer un petit 
appareil fixé sur la ligne même qui joint les pointes, et pouvant se rabattre sur le châssis. Il 
serait composé d'une petite tige verticale sur laquelle glisserait une petite tige horizontale, ter- 
minée par une pointe métallique que protégerait un capuchon de bois ou de liège, celui-ci venant 
' se placer en regard de la pupille. 


2° Détermination des axes de l’œil sur la radiographie frontale. — Avec la radiogra- 
phie frontale, nous déterminons les deux axes latéral et vertical, ce dernier étant obtenu d'autre 
part avec les radiographies latérales. L'inlersection de ces axes fixe sur la plaque la projection 
commune au centre de l'œil et à la pupille. 

L'appareil indiqué par MM. Belot et Fraudet ne nous a pas toujours donné des renseigne- 
ments suffisamment précis. C’est d'ailleurs sur ce point que les difficultés nous ont paru les 
plus sérieuses. Il n'est pas possible, en effet, d'user du moindre artifice pour oblenir les axes 
vertical et transversal, comme on pourrait le faire à la rigueur en ce qui concerne les axes 
des radiographies latérales, où l’on se trouve disposer du point de croisement de ceux-ci, 
déterminé de façon malhématique lorsqu'il s'agit d'éclats intraoculaires, seul point intéressant, 
bien entendu, en ce qui concerne l'intérêt d'axes rigoureux. 

Nous nous sommes attachés à placer le croisillon aussi près que possible de la pupille. 
Mais il reste loujours une distance infranchissable entre la croisée des fils et la pupille, et la 
ligne qui réunit ces deux points peut ne pas êlre rigoureusement verticale, de sorte qu'elle ne 
passerait pas par le centre de l'œil. De là une erreur appréciable, qui peul fort bien atteindre 
plusieurs millimètres. 


sur la localisation des corps étrangers intraoculaires. 305 


C'est pourquoi nous avons adopté le double croisillon de l'indicateur d'incidence (fig. 1). 
L'appareil dont nous nous servons est composé en principe de deux croisillons superposés 
et distants de 12 centimètres. Le croisillon inférieur est de dimensions suffisantes pour recevoir 
le nez, ce qui permettra de rapprocher la plaque de l'œil 
et de bénéficier par suite des avantages suivants : 
netteté plus grande de la plaque; 
diminution de la projection de l'orbite, dont les dimen- å 
sions sont ainsi rapprochées des dimensions réelles. 
Enfin, les fils qui doivent donner la direction de l'axe 
latéral de l'œil sont prolongés en avant de l'œil non exa- 
miné, et la visée sur la pupille de cet autre œil donnera 
avec plus de précision ła direction de l'axe en question. 


11]. — ÉTABLISSEMENT DES CALQUES 


Les remarques les plus intéressantes concernent les 
radiographies latérales. 

Nous avons observé dans la majorité des cas un mou- 
vement de la tête lorsqu'on passe d'une plaque à une 
autre, et en particulier lorsqu'on demande au sujet de re- 
garder vers le haut. C’est qu’en effet, l’immobilisation par- 
faite du blessé est difficile à obtenir avec les moyens dont 
nous disposons (sacs de sable, bande fenêtrée). Les images Fig. 1. 
des pointes métalliques permettent de se rendre compte 
de ce déplacement involontaire ; on ne peut plus dès lors les utiliser pour le relevé des calques. 

Nous résolvons la difficulté en substituant à l'emploi des images des pointes l'utilisation 
des images radiographiques des contours osseux : ceux-ci nous servent de repères, pour situer 
l'une par rapport à l’autre, sur le calque, les images des projectiles des plaques 0, 1, 2. 

_ Un faible déplacement de la tête (il est de 5 mm. au maximum) est, en effet, sans impor- 
F t foua tance quant à la rigueur de la localisation ; autrement 
dit, il n'influe pratiquement, ni sur le relevé des calques, 
ni sur le relevé des angles de rotation de l'œil (). 


70 ? 


(t) Nous allons le montrer sur ces deux points successi- 
vement (fig. 2) : 

4° Le relevé des calques. — Soit P la position du projectile 
dans l’espace. au moment où l’on prend la première plaque, 

. S un point d’un contour osseux visible sur la plaque. Les 
projections de ces deux points sur. la plaque sont respective- 
ment p et s, la droite FPp étant sensiblement perpendicu- 
laire au plan de la plaque. 

Le déplacement de la tète a pour effet de faire tourner 
les points P el S autour d’un certain axe de rotation A, lui- 
même perpendiculaire à la plaque; ces points prennent les 
positions respectives P’ et S'; les projections nouvelles de- 
viennent p’ et s’. 

Nous allons montrer que ps est sensiblement égal et pa- 
rallèle à p's’, de sorte que tout se passera pratiquement 
comme s’il y avait eu, dans le passage d’une plaque à la sui- 

Fig. 2. vante, translation de la position rigoureuse, théorique, par 
rapport à la position effective, — la glissière de cette transla- 
tion étant la direction pp'. Notre procédé sera dès lors justifié sur le point considéré. 

En effet, remarquons en premier lieu que, par suite de l'éloignement relativement grand (10 à 15 cm.) de 
FPp à A, par suite aussi de la faible dimension de l'angle de rotation, les deux droites PP’ et SS’ sont sen- 
siblement égales et parallèles. Elles sont de plus perpendiculaires à FPp, donc parallèles au plan de la 
plaque. 

Ainsi, le quadrilatère PP'S'S est un parallélogramme. 

De là, il découle déjà que pp’ et ss’ sont toutes deux parallèles entre elles, comme parallèles séparément 
à PP’ et SS. 

Pour justifier la conclusion énoncée, il nous suffit de montrer que pp’ = ss’. 

Désignons par { la longueur commune des droites PP’ et SS’. On a 


,„_, Fp_ 80 Fe, Fs 
pp =li FP = X gg Pp’ ss! — | = | 


'FS Fs — Ss 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. 20 


306 P. Perol et G. Bazin. — Quelques points de pratique 


DÉTERMINATION DU CENTRE DE L'ŒIL 


a) DANS LES CALQUES LATÉRAUX. — Dans bon nombre de cas examinés, les 3 images du ` 
projectile (même intraoculaire) nous sont apparues voisines l'une de l’autre. Dans de telles 
circonstances, la construction des perpendiculaires au milieu des 2 droites qui joignent l'un 
des trois points aux deux autres devient délicate, et elle 
risque de conduire à une position fausse de la projection 
du centre de l'œil. Nous allons montrer pourquoi. 

On sait que la perpendiculaire au milieu d'une droite 
AB est déterminée géométriquement par deux points P 
et P’, chacun d'eux, P, par exemple, étant obtenu par 
l'intersection de deux arcs de cercle égaux, de rayon com- 
mun quelconque, AP et BP (fig. 5). 

Pour que la construction soit bonne, il convient : 

a) Que les arcs (AP P”) et (BPP’) se coupent « franche- 
ment », c'est-à-dire sous un angle très aigu, mieux, aussi 
voisin que possible de 90° (fig. +). Car dans l'hypothèse de 
l'angle voisin de 90°; l'intersection des arcs en queslion est nelle : on a un point tel qu’on peut 
le désirer pratiquement. Et, d'autre part, si l’angle reste très aigu sans être proche de 90°, la 
petite ligne d’intersection des arcs est dans la direction même de PMP” (fig. 5). 

b) Que les deux points P et P’ soient éloignés l’un de l’autre, condition d’une 
bonne détermination de la direction PMP’. 

Remarquons que ces deux conditions se réalisent au détriment l'une de 
l’autre : l'angle de 2 des 4 arcs est d'autant plus aiyu, pour une longueur donnée 
de AB, que la longueur commune de leur rayon est plus courte; que, par suite, 
la distance PM à AB est plus courte, autrement dit, que P est moins éloigné de AP c'est-à-dire 
de P’, puisque PM = MP’. Et inversement. | 


Le. 


Fig. 4. 


Or, Pp égale au plus 5 cm., et l’on voit ainsi que pp’ varie entre l et lX T =? i 
ps étant également de l'ordre de 5 cm., Fs = VF?" +ps? ne diffère guère de 80 cm.; d'autre part la dis- 
tance Ss ne dépasse pas 10 cm., de sorte 
que ss’ varie sensiblement entre 
80 8 l 

80— 10 7" 

Les variations maxima ont lieu avec le 
maximum de l, soit 5 mm.; on trouve alors 


5 < pp'<[ 5 mm.5 
D < ss <d mm. 7. 

La différence | pp'— sx | est donc de 
l'ordre du ‘/; mm. au plus. 

Le quadrilatère pp’ s's est sensiblement 
un parallélogramme, il se rapproche de cette 
forme d'une facon d’autant plus parfaite que 
ps est plus grand, autrement dit que les 
contours osseux sont choisis plus loin de 
P Du 290cm M l'image du projectile (ceci évidemment a trait 
au champ de la plaque, ps = 4 cm. au plus). 

2 Le relevé des angles de rotation de l'œil. 
— Il nous reste à montrer que le déplace- 
ment de la tète, dans la prise des plaques 


let lx 


----de 150ëm-------7 


E latérales, n'influe pas de façon appréciable 

$ sur la construction de l'angle de rotation de 
Pæ (fig. 5). 

Y Considérons le blessé dans la position 

5 qu'il occupe au début. Le centre de l'œil est 

(CS en O, l'éclat à repérer quelque part en P. 


Supposons qu'au moment de fixer le point 
lumineux L, la tète se déplace; O vient en O0, 
Fig. 5. P en P’. L'angle approximatif MOL = a rem- 
| placera langle vra M'O'L —8, O'M’ étant 
la parallèle à OM issue de O”. 
Or, je dis que, dans les conditions de la technique ordinaire, l'angle vrai 8 n’est pas sensiblement diflé- 
rent de a. 


sur la localisation des corps etrangers intraoculaires. 307 


De sorte que, s'il est facile d'obtenir une construction convenable de PP’ lorsque A et B 
sont relativement éloignés l’un de l'autre, il n'en est plus de même lorsque A et B sont très 
rapprochés (1 ou 2 mm.). Les deux condilions a et b deviennent inconciliables. Car de deux 
choses l'une : ou les deux points P et P’ seront rapprochés, et alors la direction de PP’ n'appa- 
raîtra plus nettement; ou bien on cherchera à les obtenir éloignés l’un 
de l'autre. Mais, dans ce cas, les rayons AP et BP tendront à se con- cc 
fondre, les arcs aussi; et l'intersection des arcs qui, en théorie, est encore 
un point, devient pratiquement (imperfection des instruments, erreurs Fig. 6. 
relatives et absolues dans les constructions, etc.) une ligne d'une direc- 
tion qui ne définit plus celle de PMP” (fig. 2). Le mode de construction énoncé au début, qui se 
présente comme universel et rigoureux en théorie, cesse de l'être dans l'application courante. 

Comment procéder dès lors ? 

Par simple titonnement. — Nous placerons nos 5 points P,, P;,, P,, images successives du 
projectile dans ses trois positions sur les droites correspondantes el concouranies du relevé des 
angles de rotation; el nous tournerons le calque de façon à déplacer légèrement les points 

P,, P,, P, suivant les trois droites concourantes du graphique jouant le 
jjs rôle de glissières. Nous arrêterons cette manœuvre quand nous aurons 
jugé que nous avons bien 


OP, = OP, = OP, 


double égalité que nous vérifierons à l'aide d’une bande de papier fin, 
après avoir repéré sur le calque le point O. 

Sans doute, ce procédé n'est pas rigoureusement géométrique, et 
ne saurait prétendre à vouloir se substituer à la construction classique 
rappelée par MM. Belot et Fraudet; mais sa simplicité est telle que 
pour un opérateur un peu habitué à cette recherche, il suffit de quel- 

Fig. 7. ques instants pour déterminer à coup sûr le centre de l'œil. 

Remurque : les points homologues. — Nous avons supposé impli- 
citement, dans ce qui précède, le projectile de très petites dimensions. Le cas se présente fré- 
quemment. 

Quand l'éclat métallique est de dimensions appréciables, on construit le centre à l'aide de 
5 points homologues pris sur chacune des 3 images du projectile. On les obtient facilement 
(sommets d'angles), si celui-ci affecte une forme irrégulière. Mais si son image est réguliè- 
rement incurvée, l'homologie est plus délicate à obtenir rigoureuse. 

Lorsque les contours du projectile sont vus de la projection du centre de l'œil sous un 
angle supérieur au plus grand des angles partiels de la rotation du globe, l'image O de l'éclat 
est coupée par les deux autres. Les points d'intersection peuvent-ils ètre regardés comme des 
points homologues? Non, sauf si les angles partiels de rotation étaient égaux; mais comme, en 
général, ce n'est pas le cas, il n’y a pas lieu de s'y arrèter. Il nous suffisait de signaler le fait. 


“ 


En effet, posons OM = D, ML = d, MM’ =ô. 


On a | tg a = Ÿ (car O'M' = OM), tg 8 = LE, 
d d—3 
i La Wga—tg8 _ D D _ Då | 
Sion tg (a tee did NN Did 
+5 | D ) 


Nous voyons déjà que l'erreur commise est d'autant plus grande que d est plus petit. Pour nous placer 
dans les conditions du maximum, adoptons les longueurs d = 100 cm., è= 0 cm. 5, et prenons pour D la 
valeur moyenne 220 cm. On trouve : 


tg (a — 3) = an environ, 


soit, en confondant arcs et tangentes, 
90 
a— B< > 
ce qui est évidemment négligeable. 

Dans la pratique ordinaire de la méthode Belot-Fraudet, nous faisons en sorte d'utiliser autant que pos- 
sible les mêmes repères de l'échelle graduée, ce qui nous conduit à adopter des rotations fixes. Les cotes 0, 
i m. 20, 2 m. 60 nous ont paru commodes. La distance D est prise de 220 cm. De cette façon, le graphique 
des rotations est construit une fois pour toutes. 


308 P. Perol et G. Bazin. — Quelques points de pratique 


b) DANS LES CALQUES FRONTAUX. — La projection du centre s'obtient alors de façon automa- 
tique par le relevé des axes. D'où la nécessité d'un soin minutieux dans le repérage du centre 
de la pupille lors de la prise des clichés de face. 

Il existe pourtant, quant à la position de l'axe horizontal, un critérium basé sur l'égalité 
des ordonnées du projectile. La distance du projectile à l'axe horizontal sur le calque latéral 
est égale à la même distance sur le calque frontal. 


Établissement de la projection horizontale. — La projection horizontale du projectile 
est déduite géométriquement des deux vues latérale et frontale. Lorsque l'éclat est de petites 
dimensions, le relevé des abcisses et ordonnées conduit sans difficulté à la forme et à l'empla- 
cement exacts de la projection. Mais lorsque celui-ci est de grandes dimensions, le relevé 
devient plus délicat. Les contours de la projection horizontale restent incertains, la projection 
d'un corps sur deux des trois plans de l’espace ne définissant la projection sur le 3*, que lors- 
qu'il s’agit d'un corps de forme géométriquement définie. 


IV. — VALEUR PRATIQUE DE LA MÉTHODE 


Depuis la publication de la méthode Belot-Fraudet, nous avons eu l'occasion de pratiquer 
82 examens de localisation complète (corps intra-oculaires ou intra-musculaires). Au fur et à 
mesure que l'expérience du procédé nous en faisait mieux pénétrer l'esprit, les faits sont venus 
nous prouver combien il est précis, fécond et souple. 


a) C'est une méthode précise. — Trois fails suffiront pour mettre ce caractère en évidence. 

OBSERVATION DU COMMANDANT M... (OEil gauche). — Un premier examen (6 juin 18) décèle 
un éclat métallique du quadrant antéro-inférieur et interne, assez superficiel, se projelant 
environ à X heures. Une fiche de localisation accompagne le diagnostic. 

L’extraction n'est pas effectuée immédiatement. On observe que, peu à peu, les phéno- 
mènes inflammatoires de l'œil blessé s'atlénuent. La vision, primitivement à — 3 : 0,2 remonte 
à — 4: 0,6. Un nouvel examen nous est demandé le 25 juin suivant. 

Nous nous plaçons exactement dans les mêmes conditions que la première fois, et nous 
obtenons deux calques parfaitement superposables. Ainsi, en démontrant que l'éclat ne s'était 
pas déplacé dans le vitré, nous nous étions en mème temps prouvé que l'exactitude pratique de 
la méthode est à la hauteur de sa précision théorique. 

OBSERVATION DU SOLDAT B.... (OEil droit). — L'examen (pratiqué le 1° août 18) révèle un 
éclat de dimensions appréciables (5 mm. >< 4 mm.). Cest d'ailleurs un éclat central. Mais ce que 
nous remarquons parliculièrement, c'est que le relevé des calques latéraux nous conduit à une 
intersection commune rigoureuse des 5 contours de l'éclat dans ses positions 0, 1, 2. 

DEUX ÉCLATS INTRAOCULAIRES DU MÊME œil. — Nous avons observé deux de ces cas. Dans 
chacun d’eux, la construction du centre, effectuée sur chacun des deux éclats successivement, 
conduisait à deux points pratiquement confondus. 


b) C'est une méthode féconde. — Le détail de l'observation du soldat F.... (13 août 1918) le 
prouvera. 

Le blessé nous est envoyé avec demande d'examen de l’œil gauche. Le diagnostic ophtal- 
mologique était le suivant : 

OD = vision diminuée; 

OG = plaie pénétrante de la cornée qui se trouve plissée. 

La radioscopie est négative. La radiographie d'exploration (face gauche contre plaque) 
révèle 3 éclats se projelant dans la région orbilaire. Quoique les contours osseux y apparaissent 
avec netteté, on observe que les ombres des corps étrangers sont floues. 

Les radiographies latérales entreprises ensuite (côté gauche contre plaque) permettent 
d'énoncer la probabilité du résultat suivant : 

i éclat métallique P intra-oculaire du quadrant antéro-inférieur; 

2 éclats métalliques intra-musculaires. 

Quant à la plaque de face (OG), elle est nellement négative. 


sur la localisation des corps étrangers intraoculaires. 309 


Les recherches sont alors dirigées sur l'œil droit; et on prend soin, pour l'obtention des 
plaques latérales, de réaliser des angles de rotalion de l'œil égaux à ceux du premier examen. 

Nous supposons, dans le dessin ci-contre, les deux calques superposés par leur axes antéro- 
postérieur et vertical. Les 6 positions du projectile P apparaissent 2 à 2 


sur 5 diamètres, celles qui concernaient l'œil gauche étant plus éloi- a0 
gnées que celles se rapportant à l'œil droit. Ce fait nous conduisait à AR 
supposer l'éclat dans l'œil droit. C'est ce que vint confirmer l'épreuve pe 

de face; pas immédiatement pourtant, car, de très petites dimensions, mt de 

le projectile se trouvait masqué par la projection d'un contour osseux  , RUE: i 

de l'orbite. Une seconde épreuve avec centrage légèrement oblique LA Bref 
permit de vérifier notre hypothèse, ‘tout en delermiinani la situalion de E i ` : 
l'éclat par rapport à l'axe sagittal. yr se ne 


Les 5 éclats au reste appartenaient à l'orbite droit. La localisation 
complète nous fut facile, en appliquant le principe de l'égalité des Fig. 8. 
ordonnées pour un éclat donné sur les calques face et profil. 

Et ce principe sera celui de notre conclusion : La méthode Belot-Fraudet permet de loca- 
liser à la fois plusieurs éclats dans un mème œil, sauf dans le seul cas où deux d’entre eux réali- 
seraient à la fois cette double condition d'être radingraphiquement de forme identique et situés 
dans un même plan horizontal. Muis ces derniers resteront définis par les images frontales (situa- 
tion topographique) el leur mobilité (situation anatomique), ce qui, déjà, représente un gros 
appoint. 

V. — RÉSULTATS 


Sur les 82 localisations que nous avons effectuées : 


48 éclats étaient intraoculaires: 
9 -— palpébraux; 
95 == intra-musculaires. 


« Sur les 48 éclats intra-oculaires, 50 n'ont pas été extraits, soit parce que le corps 
« étranger n'était pas aimantable, soit que les accidents infectieux aient rendu l'extraction 
« inutile et entraîné l'éviscération ou l'énucléation. 

a 18 ont été extraits par le gros aimant. 

« La précision de la méthode Belot-Fraudet a permis aux ophtalmologistes d'aller à la 
« recherche des éclats intra-oculaires magnétiques, soit par l'orifice d'entrée, soit par la voie 
« scléroticale. 

« 8 ont été extraits par la première voie; 10 par la seconde. 

« La voie d'extraction a varié suivant la date de la blessure et aussi d’après la position du 
« projectile. La voie scléroticale, en particulier, après volet conjonctival et incision scléroticale 
au point précis désigné par la fiche de localisation, a donné un excellent résultat ». 


« D' JEANDELIZE, médecin-chef du Centre oplhitalmologique de la 5° Région ». 


En somme, par tout ce qui précède, nous pouvons juger que la méthode Belot-Fraudet a 
apporté un précieux appoint en chirurgie oculaire. 

Sans doute, elle ne souffre pas l'à peu près. Elle appelle. elle exige la précision; elle con- 
traint au soin le plus minutieux dans les moindres détails de la technique. D'ailleurs, la plus 
petite faute, la moindre négligence est dénoncée par elle. Et c'est là peut-ĉtre le plus bel éloge 
qu'on puisse lui adresser; elle ne tolère pas l'erreur, et par ce côté elle apparaît réellement 
mathématique. Elle représente en définitive une belle application de la science géométrique au 
chapitre de la localisation radiologique des projectiles. 


LOCALISATION DES CORPS ÉTRANGERS DU GLOBE OCULAIRE 


_ PAR LA MÉTHODE BELOT-FRAUDET (') 


Par H. FRAUDET 
Agrégé de Physique. 


VÉRIFICATION QUANTITATIVE DE L'ENTRAINEMENT DU CORPS ÉTRANGER PAR L'ŒIL 
ET DÉTERMINATION DE LA PROJECTION DU CENTRE DU GLOBE OCULAIRE SUR LE CALQUE LATÉRAL. 


La détermination pratique du centre de la circonférence de cercle passant par trois points 
homologues des trois ombres radiographiques du corps étranger peut présenter des difficultés. 
Comme le font, en effet, remarquer MM. P. Pérol et G. Bazin dans leur- note, la construction 
géométrique classique peut devenir illusoire, lorsque ces points sont très rapprochés. L’ayant 
moi-même constaté, je me suis servi, pour tourner ia difficulté, de certains artifices. Parmi 
ceux-ci, l'un, fondé sur le même principe que celui signalé par les auteurs précités, me paraît 
d'une telle commodité que je crois utile de le signaler ici, pour venir en aide à ceux qui veulent 
employer une méthode, délicate je le reconnais, mais d’une extrême précision, quand on sait 
l'appliquer. | 


I. — Pour affirmer qu'un corps étranger est intra-oculaire, on doit vérifier qu'il est 
emporté par l'œil dans ses mouvements, en particulier, qu'il tourne toujours du même angle 
que lui, autour du même axe. On ne doit pas se contenter 
d'une vérification qualificative, la vérification quantitative est 
indispensable. 

Cette vérification quantitative se fait en deux temps. 
D'abord, par la construction géométrique du centre K de la 
circonférence de cercle passant par trois points homologues 
F, H,B des trois ombres radiographiques du corps étranger, 
obtenues quand l'œil regarde successivement « en face » (F), 
« en haut » (H), puis « en bas » (B); ensuite par la compa- 
raison des distances angulaires des rayons KF et KH d’une 
part, KF et KB d'autre part, aux rotations véritables et con- 
nues du globe oculaire, représentées par un graphique. 

On peut, du reste, dire que cette construction géométrique 
et celte comparaison n'ont en définitive qu'un double but : 
montrer que les trois points F, H, B sont sur une même cir- 
conférence de cercle (KF — KH — KB) et que, sur cette circon- 


Fig. 1. — Construction géométrique 
sur le calque latéral. 


férence, leurs distances angulaires sont bien égales aux rotations de l'œil (HKF = «,, rotation 


vers « le haut », FRB = 4,4, rotation vers le bas). 
Cette double condition peut être vérifiée par tâtonnements en utilisant le procédé suivant : 
Imaginons qu'on ait dessiné, sur une feuille de bristol, le graphique des rotations (tig. 2), 
puis qu'avec le point C pris pour centre, on ait décrit des arcs de cercle successifs de rayon 
croissant par demi-millimètre jusqu'à 15 millimètres, par exemple. Portons alors le calque 
laléral sur ce réseau d'arcs concentriques et cherchons, par tâtonnements, à disposer à la fois 
les points F, H, B, respectivement sur Cz, Cr, Cy el sur une même circonférence (fig. 5). 


(1) Voir Journal de Radiologie et d'Electrologie, n° 1, Janvier-Février 1917, p. 435. 


Fraudet.— Localisation des corps étrangers du globe oculaire. 311 


Lorsqu'on peut y arriver, la double condition précédemment énoncée est satisfaite, le corps 
étranger est intra-oculaire. 

Les circonférences concentriques ont guidé dans les tâtonnements et ont permis la vérifi- 
cation immédiate de l'égalité des distances CF, CH, CB. C'est par ce détail seulement que ce 
procédé diffère de celui qu'indiquent MM. P. Pérol et G. Bazin. ` 

II. — Lorsque la vérification quantitative de l'entraînement du corps étranger par l'œil a 
permis d'affirmer sa situation intra-oculaire, la localisation précise s'impose. On ne peut la 
faire, d’abord du moins, que par rapport aux axes anatomiques de l'œil et, sur le calque latéral, 
la détermination de ces axes a pour base, une direction (direction de l’axe antéro-postérieur de 
l'œil, donnée quand l'œil regarde en face par les repères métalliques du tiroir) et un point (le 
centre K du cercle passant par les trois points homologues F, H, B). 

Le procédé précédent permet d'obtenir ce point K. Quand on a réussi, par tâtonnements, à 
satisfaire à la « double condition », il suffit de reporter en K, sur le calque, le sommet C du 
graphique. 


III. — Confection du rapporteur-vérificateur. — Dans la pratique, il ne serait pas commode 
de faire, pour chaque cas, le graphique de la figure 2. Mieux vaut construire une fois le 
rapporteur-vérificateur qui 
servira pour toutes les loca- 
lisations. Évidemment, ceci 
nécessite l’uniformisation des 
rotations du globe oculaire, 
mais il n'y a là aucun incon- 
vénient, et la pratique de la 
méthode montre qu'on peut 
facilement adopter une rola- 
tion totale de 70 degrés avec 
des rotations partielles, vo- 
lontairement inégales, de 
40 degrés vers le bas et de 
30 degrés vers le haut. Ces 
rotations partielles corres- 
pondent respectivement à des 
déplacements du point visé 
(lampe) de 2,10 m. et de 1,45 m. sur la règle placée à 2,50 m. du centre de l'œil. 

Adoptant ces rotations, on peut alors construire sur une feuille de bristol les angles 
correspondants. De leur sommet comme centre, on trace ensuite une quinzaine d’arcs de cercle 
de rayon croissant de 5 mm. en 5 mm. avec une épaisseur de trait voisine de 1 mm., tous les 
centimètres à partir de l'origine et voisine de 0,5 mm. pour les arcs intermédiaires. En photo- 
graphiant ce dessin sur plaque ou sur pellicule, avec réduction au dixième de sa grandeur, on 
obtient un rapporteur-vérificateur d'une grande finesse, analogue à celui que représente la 
figure 2. On peut, si on le juge convenable, tirer du négatif obtenu un positif sur verre, sur 
pellicule ou des épreuves sur papier. 

Enfin, on peut construire des rapporteurs-vérificateurs correspondant chacun à des rota- 
tions déterminées, mais il me paraît peu pratique de graduer un vérificateur unique en plusieurs 
rotations. 


Fig. 2. — Rapporteur-vérificateur. 
(Agrandi pour la meilleure compré- Fig. 3. 
hension de son emploi.) Utilisation du Rapporteur-vérificateur. 


TRAITEMENT DES ŒDÈMES SEGMENTAIRES 
CHEZ LES BLESSÉS DE GUERRE PAR LA GALVANISATION 


Par M. BERTHOMIER 


Dans les services d'électrothérapie, nous avons eu souvent loccasion de voir des œdèmes 
segmentaires chez les blessés de guerre. Ces cas étaient semblables à ceux étudiés par Sicard 
et Cantaloube, Villaret et Cavalié, par Forgue. 

Ces blessés nous étaient envoyés, après de nombreux séjours dans différents services de 
médecine, de chirurgie et de neurologie, où ils avaient suivi, sans succès, les traitements les 
plus variés. Les 26 cas que nous avons traités ont tous bénéficié, plus ou moins rapidement, du 
courant galvanique. 

Quelle est donc l’action physico-chimique et physiologique du courant continu sur les 
œædèmes ? 

D'après Sicard, le liquide des œdèmes est une solution physiologique de chlorure de 
sodium. C’est donc un véritable électrolyte. In vitro avec une telle solution, sous l'influence du 
courant continu, les molécules de sodium qui ont une charge positive sont attirées vers le pôle 
négatif; les molécules de chlore qui ont une charge négative sont attirées vers le pôle positif. 
Il se produit donc une décomposition du chlorure de sodium. De plus ce mouvement d'ions 
s'accompagne d'un transport de liquide sans décomposition. Ce phénomène a été très bien 
observé par Porré. Ce physicien, après avoir divisé un vase par une cloison poreuse et versé 
dans les deux cellules la même quantité de liquide a pu constater que, sous l'influence du 
courant continu, le liquide augmentait au négatif et diminuait au positif. Le même phénomène 
a été également constaté par Bordier. 

Sur nos blessés nous nous sommes rendus compte que, après un traitement de 20 minutes 
au moins, l'infiltration avait diminué d'une façon assez sensible. 

Ces phénomènes électrolytiques nous montrent une partie de l’action du courant sur 
l’œdème et nous font comprendre comment ce sérum, infiltrant des tissus où la circulation est 
ralentie, est d'abord modifié dans sa constitution et plus facilement résorbé. 


MÉTHODE EMPLOYÉE 


C'est en nous basant sur ces propriélés physico-chimiques et physiologiques que nous 
avons institué notre méthode de traitement. Nous pratiquons d’abord un minutieux électro- 
diagnostic qui nous permet de savoir si nous sommes en présence d'un œdème simple ou, au 
contraire, d'un œdème avec lésion des nerfs. | 

Dans le premier cas, après avoir entouré le membre œdématié d'une épaisse électrode 
humide, nous recouvrons celle-ci d'une gouttière métallique adhérant bien à l'enveloppement 
humide. Nous relions cette gouttière au pôle positif d'un appareil à courant continu et nous 
mettons, dans le dos du patient, une électrode négative indifférente. Comme intensité, on peut 
donner un milliampère par centimètre carré d'électrode; la durée de l'application doit être de 
20 minutes au moins. Enfin, pour favoriser la circulation dans le membre œdématié, nous 
surélevons son extrémité et nous conseillons de le maintenir dans cette position pendant une 
heure après la séance. 

S'il s'agit d'un œdème avec lésions nerveuses et atrophie musculaire nous faisons, en 
outre. une séance de galvanisation négative sur le nerf au-dessus de l'œdème et une application 
de courant rythmé pour combattre l'atrophie. 

Nous considérons le bain de lumière comme un excellent adjuvant de ce traitement, en 


Berthomier. — Traitement des œdèmes segmentaires. 313 


favorisant les fonctions de la peau et en stimulant la vitalité des tissus. Nous avons constaté 
que la sudation ainsi obtenue est plus active à mesure que la guérison de l'æœdème s'effectue. 

Nous allons brièvement mentionner quelques observations prises au hasard dans nos 26 cas 
traités. 


OBSERVATION I. — N. F.... OEdème de la main et de l’avant-bras gauches, datant de mars 1916, 
consécutif à une blessure par é. o. En décembre 1916. l'ædème avait l'aspect d'un phlegmon diffus. 
Après trois séries de 30 séances, séparées par un intervalle d'un mois, l’œdème a complètement 
disparu, mais il a persislé une atrophie marquée des extenseurs. 


OBSERVATION II. — Antoine B.... OEdème dur et étendu de la main et de l’avant-bras gauches. 
consécutif à une blessure par é. o., survenue le 2$ mai 1915. En décembre 1916, la mensuration 
donne une différence de 6 centimètres entre l’avant-bras sain et l’avant-bras malade, la peau est 
sèche, lisse et violacée. Après 95 séances, l’œdème a complètement disparu. 


OBSERVATION III. — J. C.... Blessé le 27 septembre 1914 au pied droit, par shrapnell. Réformé 
temporairement en 1915; en décembre 1916 il présente, au niveau du pied et de la jambe, un œdème 
considérable datant de la blessure et rebelle à tout traitement. La mensuration donne une diffé- 
rence de 14 centimètres entre le pied sain et le pied malade. Après 4 séries de 25 séances, avec 
intervalles de un mois de repos, l’infiltration a presque disparu et le blessé peut marcher. 


CONCLUSIONS 


La galvanisation positive nous paraît être un excellent traitement des œdèmes segmentaires 
chez les blessés de guerre. Utilisée avec méthode et patience, elle donne des résultats 
excellents, résultats qui sont d'autant plus rapides que le blessé sera traité plus tôt. 

A notre avis, aucun soldat atteint d'œdème segmentaire ne doit être proposé pour la 
réforme avant d'avoir été soumis à ce traitement qui, s'il est suffisamment prolongé, peut 
amener la guérison. 


RÉSUMÉ DE MES ESSAIS DE RADIOTHÉRAPIE 
DES TUMEURS CÉRÉBRALES 


Par SEVERIN NORDENTOFT 
Chirurgien de l'hopital Saint-Joseph, á Aarhus (Danemark). 


Si je demande l'hospitalité du Journal de Radiologie pour le résumé de mes premières 
tentatives, bien que mes observations aient été déjà publiées dans mon pays, c'est que d’abord 
ma langue maternelle est trop peu répandue, c'est ensuite parce que je désire que mes résultats 
soient connus en France : c'est en effet à la suite des travaux de l’École française sur le traite- 
ment de l’acromégalie, que j'avais à maintes reprises — et en particulier en décembre 1914 à la 
Société de médecine de Copenhague — recommandé DA TATAE la radiothérapie contre les 
tumeurs intracrâniennes. 

Ce fut en février 1915 que le D" Gulstad, premier assistant de l'hospice d’aliénés d’Aarhus, 
m'envoya mon premier malade. Il avait porté le diagnostic de tumeur de l'angle cérébello- 
frontin et constaté une névrite optique. 

Je fis à ce malade des irradiations par la bouche et par six petits carrés sur chaque région 
temporo-occipilale (en chaque point 3 S. N.), à travers 4 millimètres d'aluminium. Les 
symptômes alarmants et la névrite optique disparurent rapidement, et cet homme, qui fut 
ultérieurement irradié une nouvelle fois dans les mêmes conditions, est actuellement, au bout 
de quatre ans, bien portant et en état de travailler ('). 

Depuis, j'ai publié plusieurs observations {*), soit seul, soit avec le D" Gulstad. 

Le total des cas traités par moi est de 18. Sur ces 18 cas, il y a eu 4 ou 5 décès, un cas a 
été reconnu ultérieurement être une sclérose en plaques. Plusieurs fois l'effet fut nul ou 
passager. 

Mais 9 des malades traités sont actuellement vivants et en bonne santé avec celle réserve 
qu'une malade conserve de l'hémianopsie (tumeur de la région pariéto-occipitale soignée il y a 
3 ans), et qu'une aulre, qui était presque complètement aveugle, garde une vue plus faible 
que normalement, quoique très améliorée par le traitement. 

Sur ces 9 succès, je rapporterai en détail les deux observations suivantes : 

La première concerne une jeune fille de dix-sept ans. Un an et demi auparavant, elle avait 
observé, à l'occasion d'une partie de patinage, une parésie légère de son pied gauche. Il y 
avait eu ensuite un peu d'hébétude avec tendance persistante à l'assoupissement. 

Un an après la constatation des premiers symptômes, elle avait dû garder le lit pendant un 
mois, avec une céphalalgie violente, des vertigeset des vomissements, tandis que se développait 
une hémiparésie spasmodique gauche, avec parésie faciale du type central. La céphalalgie 
avait persisté après ce séjour au lil, avec vomissements au moment des paroxysmes. Il y avait 
des accès passagers de collapsus, de dyspnée et de difficulté de la parole. Trois mois avant le 
traitement, la vue avait diminué, et, au bout d'un mois, onavait constaté de la névrite optique. 
La malade ne pouvait marcher seule, il lui était impossible de lire ou de jouer du piano (tant à 
cause de son hémiparésie, que par suite de l'impossibilité où elle était de voir les notes). Il y 
avait une certaine hébétude avec sourire niais et persistant. La réaction de Wassermann était 
négative dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien. Elle était négative également chez 
la mère. 


(t) Ce cas a été publié dans Ugeskrift for Læger (Semaine médicale), 1915. p. 1581, puis plus complètement 
dans le mème journal par le D° Gulstad, 1917, p. 776. 

(2) Ugeskrift a Læger, 4916, p. 299; ibidem, 1917, p. 771 et 736; ibidem, 1918, p. 829. — Hospitalstidende, 
1918, n° 19, 20, 


Severin Nordentoft. 315 


Cette jeune fille a été irradiée du 20 au 24 juillet 1916 par quinze petits carrés dans les 
régions frontale, temporale et pariétale droites. Le 6 août, on constate déjà une amélioration 
surprenante : il n’y a plus de céphalalgie, la malade est allée se promener la veille dans la 
forêt; elle s’est mise spontanément au piano et en a joué ; elle voit bien les notes; elle manie 
beaucoup mieux la cuiller et la fourchette; elle est beaucoup plus vive et plus naturelle; l'air 
niais a disparu. Depuis cetle époque, l'amélioration a progressé régulièrement, et aujourd’hui, 
après deux ans et demi, elle se porte tout à fait bien. A une observation minutieuse, on 
constate seulement qu'elle traine peut-être encore un peu le pied gauche, mais elle marche 
bien, danse, etc. Elle n'a pas encore essayé de patiner. Il persiste également une légère atrophie 
de la papille optique, avec vaisseaux un peu diminués de volume, mais on a, au moins, S—6/9. 

Le deuxième cas que je veux rapporter est également très remarquable. C'est celui d'un 
jeune homme de loi, arrivé à un état tout à fait misérable, il élait complètement imbécile, avec 
incontinence des urines et des matières. [l n'a pas été possible de localiser la tumeur (gliome 
diffus, peut-être dans le lobe frontal). Pour cette raison, la tête entière a été irradiée, par 
quatre grands carrés contigus, à travers 10 mm. d'aluminium; jusqu'à épilation définitive 
(front, région pariétale, régions temporales, mais pas la région occipitale, parce qu'il n’était pas 
possible de placer le malade dans une position convenable pour irradier cette région, et aussi 
parce que la tumeur siégeait plus probablement dans le lobe frontal). L'effet a été merveilleux. 
L'amélioration a commencé au bout de cinq à six Jours el s'est complétée rapidement jusqu’à 
guérison totale, si bien que ce jeune homme a maintenant repris ses fonctions juridiques dans 
son administration. 

Dans deux cas de tumeur du cervelet, la réaction a été rapide, et la guérison persiste 
actuellement. Un troisième cas a abouti à la mort. Dans un quatrième, l'évolution progressive 
des symptômes a cessé, mais il n’y a pas eu d'amélioration réelle. Le malade a été opéré plus 
tard à Copenhague, par M. le Professeur Rovsing qui a vidé et drainé un kyste d'un hémisphère 
du cervelet. La guérison s'est alors produite. Comme les kystes du cervelet sont très rares, 
M. le Professeur Rosving, (dans la discussion qui suivit ma conférence de 1918 (1) à la Société 
de médecine de Copenhague) a émis l'hypothèse que la tumeur originelle avait régressé sous 
l'influence de l'irradiation et avait été remplacée par le kyste (en vertu de F « horror vacui » de 
l'intérieur du crâne). 

Les recherches otologiques et les réactions de Barany ont été faites par le D" Jacobsen ; les 
recherches ophtalmologiques par le D" Külerich ; les recherches neurologiques, par le D" Gulstad, 
dont il a été parlé au début de cet article. 


(*) Hospilalstidende, 1918, n° 19, 20, 21. 


SUR LA SIGNIFICATION RÉELLE 
ET LA PRÉCISION DES MENSURATIONS DE! PROFONDEUR 
QUE FOURNISSENT LES PROCÉDÉS RADIOSCOPIQUES 
| ET RADIOGRAPHIQUES 


Par MM. CUILBERT et CIMBERT 


On attribue parfois aux procédés de localisation par triangulation, et l'on exige d'eux, une 
précision qu'ils ne sauraient toujours comporter. Après avoir essayé une méthode radiosco- 
pique, par exemple, en prenant des corps métalliques artificiels (pointe d'aiguille ou balle) et 
après avoir déterminé leur profondeur par rapport à l'écran, à un ou deux millimètres près, 
le radiologue trouve la méthode dont il fait choix, très précise et est tenté de croire, qu’elle 
comportera toujours une précision du même ordre. 

Cependant cette précision, très réelle dans certains cas, demeure parfois très approxi- 
mative, cela non seulement à cause des erreurs, toujours possibles, que l’on peut faire dans la 
délimilation sur l'écran, du contour de l’image du corps étran- 
ger (erreurs évitées en radiographie où l'on a des images fixes 
et durables), mais pour une cause inévitable d'ordre mathéma- 
lique. En effet, on ne peut jamais être assuré, que les deux 
points pris Sur les contours des deux images sur l'écran, corres- 
pondant aux deux positions successives de l'ampoule, soient 
rigoureusement homologues, c'est-à-dire correspondent à un 
même point du corps étranger. Il y a plus. Pour certaines posi- 
lions de ce corps étranger, à direction générale antéro-posté- 
rieure en parliculier, cette fixation de deux points homologues 
est impossible à réaliser avec précision. 

Sur l'écran, en effet, on a une image plane d'un corps ayant 
une certaine épaisseur et, dans bien des cas, le plan profond 
donne une image, qui cache celle du plan supérieur. Pour éva- 
luer l'imprécision qui peut en résulter, au point de vue de la 
mensuration de profondeur, le meilleur moyen est de construire 
un graphique, tel que celui dont nous donnons ci-contre la 
partie supérieure seulement intéressante, en vraie grandeur (fig.). 
Le plan de ce graphique est un plan vertical, passant par les 
D deux positions S et S de l'ampoule, positions qui sont en 
SS S'S dehors de la figure. L'ampoule est à 500 millimètres du plan x y 
Dans deux positions successives de de l'écran; après avoir déterminé le rayon normal passant par 

a Précision eur le Corps étranger, on a donné des déplacements égaux à l'am- 

l'écran la situation de deux images poule de part et d'autre du rayon normal (c'est ce que l’on fait, 
homologues à et a’ d'un même point : Da 

À dun poeci ie: par exemple, implicitement, dans le cas de la méthode de Strohl). 

Le déplacement total de l'ampoule est SS' — 100 millimètres. 

Nous supposons enfin que le corps étranger A B a dans le plan du graphique le contour dessiné. 

Dans ces conditions la première position S de l'ampoule donne des points A et B des images 

a et b. Le point b se trouve compris à l'intérieur du contour de celte première image du projec- 

tile; il ne pourra pas dès lors être repéré. Dans la deuxième position S’ de l'ampoule, les images 

de A et B sont a’ el b’. Le point à’ est compris à l'intérieur du contour de celte deuxième image 


Ecran 


Projectile 


Guilbert et Cimbert. 317 


du projectile, il ne pourra pas être repéré. Les points pris pour homologues seront a et b’ situés 
sur le même côté, des contours des deux images, puisqu'on ne peut délimiter sur l'écran que 
des contours. La distance a b’ étant égale à 16 millimètres 5, le calcul donnera, pour le 
projectile, une profondeur de 71 millimètres. Or, le bord supérieur B du projectile est exacte- 
ment à 64 millimètres de profondeur, et le bord inférieur A est à 90 millimètres. Les points 
rigoureusement homologues pour A sont non pas a et b’, mais en réalité a et a’. Or, le point a’ 
ne peut être repéré, puisqu'il ne se trouve plus sur le contour de l’image dans la deuxième 
position. Le déplacement réel serait donc a a’ égal à 22 millimètres, donnant alors pour A la 
profondeur réelle de 90 millimètres. La profondeur de 61 millimètres donnée par la méthode, 
n'est donc qu’une profondeur moyenne s'écartant de 1 centimètre et même plus des profon- 
deurs réelles, des points les plus hauts et les plus bas du projectile. Cette différence, en 
pralique, n'aurait que peu d'importance dans l'espèce, mais nous avons voulu nous écarter de 
toute exception en prenant un exemple que l’on peul ètre appelé à retrouver chaque jour. Il 
serait aisé, on le comprend, d'imaginer des exceptions, où l'erreur serait beaucoup plus consi- 
dérable, et telle que la méthode paraisse illusoire. On peut donc conclure que : 

te La mesure de profondeur donnée par les méthodes radioscopiques et radiographiques 
ne représente généralement qu'une moyenne, ne pouvant donner les profondeurs des différents 
points du contour d'un projectile qu'au centimètre près, approximation du reste bien suffisante 
pour la majorilé des cas. 

2° Des différentes méthodes de localisation utilisant un simple déplacement de l'ampoule 
celles qui sembleraient les plus précises, seraient celles dans lesquelles les deux positions de 
l'ampoule sont d'un même côté du rayon normal, car, dans ce cas, les chances d’aborder les 
mêmes points du projectile, et d'obtenir alors des points homologues sur l'écran, se trouvent 
évidemment augmentées (Méthode de Haret, méthode de Patte). 


FAITS CLINIQUES 


SUR UN NOUVEAU CAS D'OSTÉITE 
CONDENSANTE GÉNÉRALISÉE (OSTÉOPŒCILIE) 


Par M. LAURENT MOREAU (!) 


Dans un numéro relativement récent de ce journal (*}, MM. Lepoux-LeBarD, CHABANEIX 
et Dessane ont décrit un cas rare autant qu'’intéressant de condensation osseuse généralisée 
en divers points du squelette, caractérisé par un aspect moucheté des épiphyses; cet aspect 
imprévu, révélé par la radiographie, ne correspondant d’ailleurs à aucun symptôme clinique. 
Les reproductions radiographiques qui accompagnent leur article montrent, en effet, des - 
taches opaques disséminées sans ordre, semble-t-il, au niveau des os courts et des épiphyses 
des os longs (main, genou, épaule, dans les radiographies présentées). Ces auteurs ont signalé 
et publié le premier cas connu de ce processus curieux qu'ils ont proposé de dénommer 
ostéopæcilie. Il est à noter toutefois que dans 
des recherches postérieures à la rédaction de 
leurtravail, ils ont trouvé un cas analogue publié 
par ALBERS-SCHŒNBERG dans les fascicules pa- 
rus depuis la guerre d'une revue allemande. 

À ces deux cas connus, nous en ajouterons 
un troisième que nous venons d'observer et 
qui est également très typique. 

Le matelot P... Charles, âgé de 51 ans, 
blessé par une balle au mollet gauche en août 
1915, séjourne dans divers hôpitaux de France 
pour sa plaie de la jambe, qui était simplement 
transfixiante sans lésion osseuse, mais qui se 
compliqua de phlegmon gangréneux. Au cours 
de sa longue hospitalisation, un mal de Pott 
lombaire évolua à bas bruit, se manifestant par 
des signes discrets, si bien que lorsque le blessé 
commença à se lever, on s'aperçut qu'il présen- 
tait de la scoliose à concavité gauche et qu'il 

Pe FOIS TARRIE des- Mals et PORTEN: boitait pendant la marche. Réformé par la 

Guerre, il est rappelé par la Marine qui l'envoie 
dans une batterie du front de mer. Lors d'un premier séjour qu'il fit à l'hôpital maritime de 
Toulon, il fut proposé pour une réforme temporaire, à la suite de laquelle il fait, en janvier 
1918, une deuxième entrée à l'hôpital. 

Dans ses antécédents, on ne note pas de maladie de l'enfance. A une crise de dysenterie 
en août 1914. Jamais de syphilis (Une réaction de Bordet-Wassermann esl négative). Marié, 
est père de trois enfants en bonne santé. 

A l'examen, on conslate un allongement apparent du membre inférieur droit, dont le genou 
se fléchit légèrement quand on dit au sujet de se tenir debout les talons joints. Les deux 
membres inférieurs ont une longueur identique. La colonne vertébrale décrit une courbure à 
concavité gauche. La pression est douloureuse au niveau de la cinquième vertèbre lombaire. 
Les deux articulations coxo-fémorales sont absolument libres. Pas d'amyotrophie de la cuisse. 

Une radiographie montre un tassement de la cinquième lombaire, dont une moitié est 
écrasée el qui, malgré que cette vertèbre soit souvent asymétrique chez des sujets même 
normaux, a été nettement atteinte d'ostéite. Ankylose complète lombo-sacrée.Ce premier cliché 
permet de noter que le malade est porteur d’une première côte lombaire surnuméraire ‘droite. 

Un deuxième cliché obtenu pour étudier l'état des deux hanches et du bassin attire l'atlen- 
tion sur un aspect tacheté de lilion au-dessous des crètes iliaques, de l'extrémité supérieure 


(*) Laboratoire de l'Hôpital maritime de Toulon. 
(3) L'ostéopæcilie. Forme nouvelle d'ostéite condensante généralisée sans symptômes cliniques (Journal 
de Radiologie et d'Électrologie, Mai-Juin 1916). 


Laurent Moreau. 319 


du fémur et du cadre ischio-pubien. Des radiographies de tout le squelette du sujet nous ont 
alors fourni les indications suivantes (Voir fig. 1 et 2). | 

Les os de la tête, la colonne vertébrale, les côtes ne présentent pas de taches apparentes. 
L'extrémité supérieure de l’humérus, le sourcil glénoïdien, l’acromion et l'extrémité externe 
de la clavicule sont tachetées. Le coude ne montre que de rares mouchetures sur l'épicondyle, 
l'épitrochlée, l'olécrane et la tête du radius. L’extrémité inférieure des os de l'avant-bras, les 
os du carpe, les épiphyses des métacarpiens et des phalanges offrent un semis de taches sen- 
siblement circulaires, dont une ou deux dans le sésamoïde métacarpophalangien du pouce. 
Les épiphyses des métacarpiens et des phalanges semblent plus claires que = 
normalement, en particulier l'extrémité supérieure des premières phalanges. 
Le bassin, nous l’avons dit, est pommelé au-dessous des crêtes iliaques, les 
taches s’allongeant perpendiculairement à elles. l! en est de même des arti- 
culations sacro-iliaques, les mouchetures existant également, quoique en 
plus petit nombre, au pourtour des trous sacrés. 

La hanche est tachetée. Toute l’épiphyse supérieure du fémur présente 
un réseau opaque, qui s'arrête à la base du petit trochanter. Le cadre 
ischio-pubien est parsemé de petites opacités circulaires, surtout visibles 
au niveau du corps de l’ischion. 

Au genou, il existe non seulement des ilots de condensation, mais 
encore de véritables trainées verticales, dont certaines mesurent de 5 à 
8 centimètres de hauteur, remontant dans l'épaisseur de la diapyse fémorale. 
Ces tractus sont moins abondants dans l’épiphyse supérieure du tibia et du 
péroné. Dans le tibia, ce sont plutôt des taches ovalaires allongées suivant 
le grand axe de l'os. Aucune opacité dans le sésamoïde de la coque condy- 
lienne externe. 

Les opacités réapparaissent au cou-de-pied, mais relativement peu nom- 
breuses dans l'épiphyse inférieure du tibia. La tête de l’astragale est tache- 
tée. La grosse tubérosité du calcanéum offre des ilots de condensation pris 
dans les mailles du système de fibres osseuses sous-thalamiques comme des 
mouches dans une cage; on en note également quelques-uns dans la grande 
apophyse. Comme au carpe, les os du tarse antérieur ont leurs mouchetures, 
et, comme au gril osseux de la main, les métatarsiens et les phalanges. 

A part le mal de Polt signalé, on ne trouve rien à noter dans les anté- 
cédents du malade. Son état général est actuellement bon. Rien d'anormal 
à l'auscultation des poumons. À la radioscopie, le sommiel droit est un peu Éd Rabat 
subopaque. Les réactions électriques des deux membres inférieurs sont nor- mouchetures dans le 
males. Tension artérielle au Pachon : Mn = 9, Mx — 16. Il est peu probable Savelette du sujet ob- 
que la crise de dysenterie rapportée par le sujet au mois d'août 1914 ait pu 
avoir quelque influence sur le processus d’ostéite condensante généralisée. Dans notre observa- 
tion, ainsi que dans celle des trois auteurs précités, l’étiologie est des plus obscures. Peut-être, 
en ce qui concerne notre cas, peut-on faire état de la tuberculose ancienne du malade. Il ne sera 
permis d'élucider cette question d'étiologie que lorsqu'un certain nombre de cas analogues aura 
été rassemblé. Ce processus nouveau et encore mystérieux — puisqu'il n’en existe que trois cas 
connus — est assurément très rare. C’est la première fois qu'il est signalé sur une série de près de 
douze mille clichés que possède le service d'Électro-radiologie de l'Hôpital maritime de Toulon. 

Il est vraisemblable, comme le pensent Lepoux-LeBarp, CuABANEIxX el DESSANE, qu'il s’agit 
d'une accumulation de calcaire dans les aréoles du tissu spongieux, puisque ce sont les épi- 
physes des os longs ou les os spongieux qui présentent l'aspect tacheté. Mais nous ajouterons 
qu on en trouve ailleurs que dans ce tissu : nous en avons signalé, sous forme de longues 
traînées, dans le tissu compact de la diaphyse du fémur. L'absence des taches de condensation 
dans le corps des vertèbres nous interdit une hypothèse qui, dans notre cas, eût pu paraître 
séduisante. La condensation s'accompagnant dans le même os de raréfaction, ainsi que semblent 
l'indiquer les petits os tels que les phalanges, constitue un trouble ostéotrophique diminuant 
la résistance de l'os et le prédisposant à la bacillose. Mais, malgré leur tissu spongieux — el 
notre observation confirme celle des auteurs précités — les vertèbres ne montrent pas de taches 
à l'examen radiographique. 


A PROPOS DE L’OPACITÉ AUX RAYONS X 
DE LA FILAIRE DE MÉDINE 


Par le D' DELORT 


Le soldat sénégalais D. A., âgé de 24 ans, entre à l'hôpital pour un traumatisme du cou- 
de-pied droit. 

A la radioscopie, apparaît immédiatement dans la région du tendon d'Achille une masse 
sombre, située dans les parties molles et donnant l'impression d'un vers pelotonné. Son opacité 


Radiographie latérale du 1/3 inférieur de la jambe droite. 
On voit neltement la filaire. 


est très forte, plus forte que celle des os voisins. La palpation produit sous l'écran l’aplatisse- 
ment de la masse ou son déroulement, absolument comme la palpation d’un intestin rempli de 
bouillie bismuthée, mais ne provoque pas l'apparition de mouvements spontanés. 

La radiographie de la région donne l'image jointe à celle nole, où l’on voit que l'opacité 
du vers est aussi forte que celle de l'os voisin (fig.). 

En somme, cet aspect radiologique ne peut être produit que par une filaire, vraisembla- 
blement morte et ayant atteint un degré de calcification avancée. 


= —_—_—_—  ——— —— 


DEUX CAS D'ERREUR D'INTERPRÉTATION 
EN RADIOLOGIE GASTRIQUE 


Par A. LAQUERRIÈRE 


Ayant vu, tant au front qu'à l'intérieur, la facilité avec laquelle de jeunes radiologistes 
posaient des diagnostics fermes, je pense qu'il n'est pas inutile de présenter les deux observa- 
tions suivantes qui montrent que l'interprétation peut être délicate. Je signale que les deux 
sujets élaient maigres, ce qui permettait d'avoir chez eux des images d'une netteté parfaite. 


OBsERvATION l. — Un confrère mobilisé m'amène son père vers le 15 octobre en me disant qu’il 
s’agit de préciser le siège d'un néoplasme gastrique. L'examen pratiqué devant M. Delagénière 
nous montre un estomac composé de deux poches (schéma A. I.); un conduit $e détache de la 
paroi interne de la supérieure, toutes les manœuvres de mobilisation et de massage ne modifient 
en rien cet aspect. Il ny a qu'un certain degré de péristaltisme de la poche inférieure, elle se 
vide cependant beaucoup plus rapidement que ne le donnerait à penser la diminution de sa 
motricité. La poche supérieure ne présente aucun mouvement. Soit spontanément, soit sous 
l'influence des manipulations, elle se vide en partie et alors le bismuth ne s'y présente plus 


A. Schéma I. A. Schéma Il. ; A. Schéma III. 


avec un niveau horizontal, mais il forme une masse irrégulièrement mamelonnée (schéma A. II). 
Un quart d'heure plus tard la poche inférieure est presque vide, celle du haut présente toujours 
le même aspect (A. HI). Le malade étant assez faible, nous jugeons inutile de prolonger l'examen 
el nous concluons à une néoplasie gastrique très haut située. (L'aspect radiologique est tout à 
fait en faveur d’une ancienne sténose médiogastrique par ulcère, sténose au-dessus de laquelle 
se serait développé un néoplasme.) 

L'opération montre cependant un estomac de forme générale normale sans sténose. La 
paroi était infiltrée, inflammatoire, et ses lésions étaient surtout marquées à la partie inférieure 
de l'estomac où son épaisseur atteignait un centimètre. Ce ne fut que grâce à des recherches 
attentives qu'il fut possible d'y découvrir au microscope des éléments cancéreux; il s'agissait, 
en somme, d'une infiltration diffuse surtout marquée en bas et sans trace de biloculation. 


OBsERVATION ÎI. — Le 6 novembre M. Delagénière me fait examiner à sa clinique une 
malade qui présente une tuméfaction légère de l'abdomen dans une région qui semble corres- 
pondre au pylore. | 

La radioscopie montre dès l'ingestion un estomac d'apparence sensiblement normale, mais 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Il]. 21 


322 A. Laguerrière. 


à péristaltisme extrêmement faible (B. I). Au bout de cinq minutes, comme je ne vois aucune 
trace de bulbe duodénal, je pratique le pétrissage de l'estomac et fais dessiner un canal assez 
large qui me paraît le pylore suivi d'une dilatation qui semble être manifestement le bulbe 
duodénal (B. II). Au-dessus de ce bulbe se trouve une traînée verticale moins nette (portion 
ascendante du duodénum ?) Comprimant alors sur la colonne vertébrale et malaxant l'estomac 
je cherche à remplir le duodéñum. J'obtiens un canal ascendant peu visible au-dessus du bulbe 
duodénal terminé par une dilatation ressemblant à un deuxième bulbe. Si je cesse la compres- 
sion sur la colonne vertébrale, ce deuxième bulbe se vide rapidement et le reste du duodénum 
se dessine plus ou moins nettement en totalité. 

Je laisse reposer la malade très cachectique et la revois au bout d'une heure et demie. 
L'estomac a évacué presque toul son contenu : je vois toujours le même large pylore, les mêmes 
bulbes et la portion descendante (schéma 111). La malade s'évanouissant à plusieurs reprises, 
je cesse l'examen et conclus que l'estomac est sensiblement normal : s'il y a lésion, elle siège au 
duodénum dont la forme et le fonctionnement me semblent étranges. 

L'opération est pratiquée six jours après par M. Delagénière et on trouve une infiltration 
néoplasique s'étendant à tout l’antre prépylorique dont la paroi a l'épaisseur d'un doigt, mais 


Fatuputet. CL A 
nna i d lirune 13 
B. Schéma |. B. Schema Il. B. Schéma lIl. B. Schéma IV. 


qui reste perméable par un canal irrégulier de la grosseur au moins d'un crayon. Ily a un 
certain degré d'infiltration du duodénum au voisinage du pylore, mais rien ne rappelle le 
deuxième bulbe montré par la radiographie. | 

Les conclusions radiologiques sont loin de concorder avec les constatations opératoires. 

Dans le premier cas (fausse biloculalion) il semble qu'il faut invoquer le manque d'élasticité 
des parois infiltrées, l'intestin devait s'imprimer sur un estomac qui ne réagissait plus et se 
laissait mouler : le côlon, qui au moins à son angle splénique et dans sa portion descendante 
présentait une aérocolie assez forte, était vraisemblablement distendu vers la fin du transverse 
par des matières non visibles et comprimait l’estomac en lui donnant l'apparence biloculaire. 

Dans le deuxième il me paraît certain que ce que j'ai pris pour un canal pylorique et un 
bulbe duodénal était la partie terminale de l'estomac. Remplie par des masses cancéreuses 
elle ne s’est laissée pénétrer par le bismuth que sous l'influence du pétrissage de l'estomac. 
Par contre le deuxième bulbe, visible par intermittences, qui paraissait situé en haut de la portion 
ascendante du duodénum et que j'interprélais comme une dilatation était très vraisemblable- 
ment le véritable bulbe. Le schéma B. IV fera mieux comprendre si on le compare à B. III, 
comment il faut expliquer l'erreur d'interprétation. La région duodénopylorique était extrême- 
ment adhérente au pancréas, ce qui maintenait verticale la dernière portion de l'estomac dans 
la station debout. 

Quelle que soit l'exactitude de ces explications après coup, vraisemblables dans le premier 
cas, à peu près certaines dans le second, deux erreurs manifestes en trois semaines, erreurs 
commises par un médecin qui depuis 1900 fait journellement de la radioscopie, méritaient d’être 
citées afin d'inspirer aux débutants quelque prudence dans leurs affirmations. 


OBSERVATION RADIOLOGIQUE D'UN PROJECTILE 
ARRIVÉ PAR LA VEINE CAVE INFÉRIEURE DANS LE VENTRICULE DROIT (!) 


Par M. F. MENUET (de Tours) 


Plusieurs cas de projectiles libres dans les cavités cardiaques ont été signalés au cours de 
cette guerre. La presque totalité de ces corps étrangers y sont arrivés par effraction du muscle 
cardiaque, et rares sont les cas où le projectile y est venu par la voie vasculaire. H.-M. LYLE a 
cependant décrit récemment (Journal of the American Medical Association, 17 Février 1917) un 
exemple intéressant d’éclat d'obus parti de la veine fémorale droite pour aboutir au ventricule 
droit. Le blessé avait été radioscopé au niveau de la blessure de la cuisse droite, aucun éclat n'avait 
été observé à ce niveau et l’examen n'avait pas été poussé plus loin. Quatre jours plus tard, le 
blessé succombait à des accidents infectieux généralisés, et, à l’autopsie, un éclat était trouvé dans 
le ventricule droit. 

J’ai eu l'occasion d'observer moi-même à l'écran, dans un poste avancé, quelques heures après 
ta blessure, un blessé porteur d’un éclat intraventriculaire droit, qui avait présenté une migration 


r=- -m — _ em À 2 >  ———— — 


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y 
Fig. 1. — Schéma au cours de l'examen radioscopique, 


vue antéro-postérieure. 


V. G. Ventricule gauche. — M. G. Momelon gauche. — P. Pro- 
jectile. — V. D. Ventricule droit. — M. O. Mamelon droit. — 
O. Orifice d'entrée du projectile. Fig. 2. — Radiographie du cœur, après autopsie. 


assez anormale. A plusieurs titres, mais surtout au point de vue radiologique, cette observation 
m'a paru intéressante à rapporter : | 

S. B..., ...° d'infanterie, âgé de 22 ans, est blessé par éclat d'obus, le 10 Août 1917 à 16 heures. 
Il est amené à notre ambulance à 18 h. 1/2, soumis à un rapide examen clinique, puis il arrive dans 
ma salle de radiologie. Les blessures des membres inférieurs sont vite examinées, et mon attention 
se porte surtout sur la région hépatique en raison d’un orifice d'entrée, situé sur la ligne axillaire 
droite (7° côte). 

Aucun projectile n'est visible dans le foie ni dans le reste de abdomen, mais l'amplitude des 


(*) Communication à l’Académie de Médecine du 19 février 1918. 


324 F. Menuet. — Observation radiologique d'un projectile. 


mouvements du diaphragme est assez notablement diminuée surtout à droite. Le thorax montre 
des images pleuro-pulmonaires absolument claires, l'ombre cardio-aortique n’est ni augmentée de 
volume, ni déviée, et ses mouvements ne présentent aucun caractère anormal. En diaphragmant 
sur les diverses parties du cœur, je remarque au niveau de la pointe, bien visible, surtout au 
moment des inspirations forcées, une tache plus opaque. Son volume paraît être celui d'un shrapnell 
légèrement aplati. Il se projette à trois travers de doigt en dedans de la ligne mamelonnaire gauche 
et à deux doigts au-dessous d’un plan transversal passant par le mamelon, un peu à droite de 
l'extrême pointe du cœur. 

Ce projectile suit exactement toutes les impulsions cardiaques et présente une sorte de mouve- 
ment en vrille. Il ne paraît pas participer aux mouvements respiratoires. Trois repérages rapides 
successifs m'ont donné une moyenne de 40 millimètres de profondeur par rapport à un repère 
cutané antérieur. 

Malgré l'absence de tout signe radiologique — ni hémothorax, ni hémopéricarde — permettant 
d'expliquer la migration complète du projectile, et le caractère négatif des signes cliniques, — 
bon facies, bon pouls, dyspnée légère, bruits du cœur normaux — je conclus à un projectile intra- 
cardiaque. Mes conclusions furent accueillies avec un certain scepticisme, et d'ailleurs, en raison 
de l’état du malade, le chirurgien décida de ne point rechercher le projectile, du moins immé- 
diatement. | 

On recourut à la rachi-anesthésie et on fit un simple débridement des plaies des membres 
inférieurs. L’anesthésie fut mouvementée et se compliqua d’un état syncopal grave. Le lendemain 
11 Août, le blessé était inquiet, cyanosé, très agité. Le pouls et la dyspnée s'accéléraient. Un 
subictère apparut et augmenta progressivement. La mort survint le 12 Août. 

A l’autopsie pratiquée par mon camarade et ami le docteur G. BLECHMANN (de Paris), nous 
avons noté les détails suivants : 

Orifice d’entrée un peu en avant de la ligne axillaire droite au-dessus de la 7° côte. Le lobe droit 
du foie a été traversé et présente une large cavité anfractueuse sans qu'il apparaisse un orifice de 
sortie nulle part. Peu de sang dans la cavité abdominale. Le diaphragme est intact. La cage thora- 
cique présente des poumons parfaitement sains, il n’y a aucune trace d'hémothorax. Le péricarde 
est également intact, pas d’hémopéricarde. L'examen minutieux de la surface du cœur ne révèle 
pas la moindre érosion, et la palpation même ne décèle aucun corps étranger dans l’intérieur du 
muscle cardiaque. 

Devant ces faits troublants, je demande au docteur BLECHMANN de pratiquer dans la région de 
la pointe du cœur des coupes perpendiculaires au grand axe. A 5 centimètres de la pointe, le 
couteau bute sur un corps dur: c’est le projectile qui est venu s’inclure à l'extrémité apexienne du 
ventricule droit. La radiographie que j'ai faite du cœur, projeclile en place, montre les dimensions 
approximatives de ce dernier: une bonne noisette. 

Comment cet éclat était-il arrivé dans le ventricule droit? Une seule hypothèse était possible, 
étant donné la blessure hépatique: par la voie de la veine cave inférieure. Un examen plus attentif 
du foie nous montre en effet un léger hématome rétropéritonéal au niveau de l’abouchement des 
veines sus-hépatiques dans la veine cave inférieure. Le projectile avait traversé le lobe droit du foie 
d'avant en arrière, et de droite à gauche en le faisant éclater, puis il était entré dans la veine cave 
inférieure un peu au-dessus des veines sus-hépatiques. L’hémorragie produite avait été minime. 
Aspiré par le cœur, il avait rapidement traversé l’oreillette pour venir s’enchâsser à l'extrême 
pointe du ventricule droit où il resta pendant les deux jours de survie du blessé. 


APPAREILS NOUVEAUX 


ACOUMÈTRE FONCTIONNANT SUR COURANT ALTERNATIF 


Par le D' ALBERT TITI 


Cet acoumètre présente une certaine supériorité (égalité du son, précision plus grande du 
réglage) sur l'acoumètre fonctionnant par induction sur le courant continu, qui a pourtant donné 
entre nos mains des résullats très précis. De ce dernier nous donnons ailleurs (Archives de Médecine 
navale) la description et l’utilisation clinique. 

Nous envisagerons : 1° le principe de l'appareil; 2° l'instrumentation; 3° le réglage; 4° le 
fonctionnement. 


I. Le Principe. — En utilisant le courant alternatif, on produit, dans le petit électro-aimant 
faisant partie d’un écouteur téléphonique, une succession rapide d'attractions et de relâchements, 
qui fait entrer en vibration la plaque de 
l’'écouteur : d'où production d'un son. Celui- 
ci est d'autant plus fort ou faible que l'on 
emploie une quantité plus ou moins grande 
de courant. 

Si donc, par l'intermédiaire d'un réduc- 
teur de potentiel seul, ou si, de préférence, 
par l'intermédiaire d’un réducteur de poten- 
tiel et d’un groupe d’induction,"on fait varier 
l'intensité du courant, on fait en même temps 


m 


varier l'intensité du son et on dispose éga- Fig. 1. — Vue de l'appareil. 
lement de moyens de réglage et de mensura- La boite contient une bobine induite à fil fin ct deux autres 
tion du son pereu par les oreilles. écouteurs téléphoniques — Le couvercle n'est pas représenté. 


# 


Il. Instrumentation. — 1° Courant alternatif (monophasé) 50 périodes 110-120 volts; 
2 Un réducteur de potentiel, permettant d'utiliser une portion infime du courant; 
5° Une lampe-témoin ; 
t Un ampèremètre indiquant, au réglage, l'intensité à employcr; 
* Une manette interruptrice à pression, avec cran d'arrêt pour la fermeture rapide ou pro- 
longée du courant; 
6° Une bobine inductrice fixe ; 
7° Une bobine induite mobile, glissant sur rainures, le long d'une règle; 
8° Une règle portant division en 15 centimètres. Le zéro est à l'engninement complet de la 
bobine induite à l'extrême droite; le n° 15 est 
obtenu, à gauche, par l'écartement de l'in- 
duite ; 
9° Les bornes de l'induite sont reliées à 
un écouteur téléphonique; 
nn | 10° Un écouteur téléphonique, très sen- 
sible, dont la sensibilité peut être diminuée 
par l'apposition de rondelles de papier entre 
la plaque vibrante et les contours de l’électro- 
Fig. 2. — Détail de l'appareil. aimant ; 
11° Le nombre de tours d'enroulement 
du fil aux deux bobines, ainsi que la sensibilité de l’'écouteur sont coordonnés de telle sorte que, 
dans l'engaînement complet, au zéro de l'échelle, le sourd n'entend pas. D'autre part, dans l’écarte- 
ment jusqu'au 10/10 ou 1 de l'échelle, l'oreille normale perçoit encore le son très faible ; 
12° Second écouteur téléphonique réglé, à conserver comme écouteur-témoin; 
15° Grosse bobine induite à fil fin, pour la production de sons intenses, dans les cas de simu- 
lation ou de grosse surdité; 
44° Troisième écouteur servant à la production de sons intenses. 


326 A. Titi. — Acoumėètre fonctionnant sur courant alternatif. 


111. Réglage. — Ce réglage cst plus facile qu’on ne pourrait le supposer. La bobine induite 
étant sur 1, et le passage du courant étant réglé de sorte que l'oreille normale perçoive un son très 
faible, on note l’'ampérage ainsi que la sensibilité de l’écouteur, de manière à se placer aux examens 
ultérieurs dans les mêmes conditions. Se conformer pour la recherche de l’acuité auditive normale 
aux instructions données plus loin dans le « fonctionnement ». 1] ne paraît pas possible, pour les 
acoumètres fonctionnant sur courant alternatif à débit très régulier (?), de remplacer le réducteur de 
potentiel et l’ampèremètre par une résistance fixe, définitive. graduée de telle façon que, dès la 
mise en marche de l'appareil, la bobine induite étant sur 1, on obtienne le son minimum. Ici la 
mensuration serait faite uniquement par le groupe d’induction. De même on ne peut songer à 
supprimer l’ampèremètre et le groupe d’induction de l’acoumètre. Le réducteur de potentiel resterait 
seul, dans ce cas, pour régler le passage du courant et pour mensurer le son perçu, par conséquent 
l’acuité auditive. Or, par suite des nombreuses manipulations auxquelles serait soumis le réducteur 
de potentiel, pendant les examens, celui-ci serait bien vite mis hors d'usage. 


IV. Fonctionnement. — Dans un local silencieux, le sujet à examiner tourne son dos à l'appareil. 
Il ne doit pas, en effet, se laisser influencer, au moment où il apprécie l'intensité du son, par les 
déplacements que subit la bobine. Malgré l'invitation qui lui est adressée de fermer les yeux, afin 
de concentrer son attention, il est toujours cu- 
rieux de voir ce qui se passe sur la table de ma- 
Source nipulation, et n'écoutera que d’une oreille dis- 
Toite llu traite. | 
temoin Cette position de Phomme permet encore 
AN de contrôler plus facilement, en dehors de toute 
DD) 


Reducteur 


) | tentative de simulation, les résultats obtenus. 
Comment doit s'opérer cet examen de l'acuité 
auditive? Le premier temps consiste à produire 
Fig. 3. — Schéma du montage. le son fort et à dire à l’examiné : « Nous allons 
graduellement diminuer le son; dès que vous 
n'entendrez plus, vous le direz aussitôt. » Nous poursuivons ainsi un double but; nous entraînons 
l'oreille : 1° à percevoir un son auquel elle n’est pas habituée; ?° à suivre ‘l'amoindrissement de 
ce son. 
Généralement le sujet à acuité normale déclare ne plus entendre, dès que l'échelle marque 0,5 
à 0,7. Cette anomalie apparente vient de ce que l'organe de loute, sous l'influence d’un son, même 
faible, mais un peu prolongé, est abasourdi et ne se rend pas compte de la persistance ou de 
l'absence du bruit. | 
Le deuxième temps consiste maintenant à exécuter, par pressions sur un bouton de contact, des 
sons courts, au fur et à mesure que la bobine continue son écartement. « Attention! Vous allez 
entendre un roulement de plus en plus faible; chaque fois que vous le percevrez, vous direz 
aussitôt : j'entends! — Fermez les yeux pour bien écouter. » Au moment où le rebord de la bobine 
arrive sur À, le son est à peine perçu. 
Quelquefois, s’il existe quelque doule dans l'esprit, il est bon de recommencer ces deux temps 
de l'épreuve. Le contrôle se fait du reste très vite. 


Bobine Bobine 
induite  /nductrice 


Précautions complémentaires. — Obturer avec un tampon d'étoffe l'oreille non examinée; veiller à 
ce que l’écouteur soit en bonne position sur l'oreille et ne se trouve pas trop fortement appuyé. 


Nola bene. — L'acuité auditive normale, à établir une bonne fois pour toutes, est déterminée 
par l'examen successif de cinq personnes n'ayant jamais souffert des oreilles et présentant une 
bonne acuité commune. 


PRÉSENTATION D'UN TABLEAU RÉDUIT 


DE COMMANDE ÉLECTRIQUE POUR LABORATOIRE RADIOLOGIQUE 


Par MM. VILLA et L. NOUVEAU 


La première condition que doit remplir une salle de radiologie, fixe ou mobile, c est l’étan- 
chéité aussi complète que possible à la lumière extérieure pendant les examens radioscopiques. 

Cette obscurité totale rend délicates les diverses manœuvres nécessilées par le fonction- 
nement de l'appareillage, et il arrive fréquemment que les lâätonnements pour trouver tel 
bouton de commande, telle manette, déterminent de la part du manipulateur ou du médecin 
radiologiste une proximité excessive, voire même un contact direct avec les conducteurs du 
courant secondaire à haute tension, d'où décharge électrique non dangereuse, il est vrai, mai 
fort désagréable. 

Ces tâtonnements dans l'obscurité rendent également plus longue l'exécution des diverses 
manœuvres, d'où perte de temps, augmentation des périodes de fonclionnement de l'ampoule 
et absorption exagérée par les opérateurs de rayons X dont les dangereux H s'accumulent peu 
à peu. | 

Pour obvier à ces multiples inconvénients et rendre les diverses manœuvres aussi faciles 
el rapides que possible, nous avons imaginé et construit, avec notre excellent manipulateur, 
M. L. Nouveau, pendant notre commun séjour aux Armées avec l'Équipage Radiologique 72, 
un tableau accessoire de commande, d’un volume et d’un poids très minimes, facilement 
portatif et se branchant instantanément sur n'importe quelle installation radiologique. 

Nous avons l'honneur de le présenter aujourd'hui à nos confrères : 

Notre tableau est toul entier renfermé dans une petile caisse en bois de 25 centimètres 
carrés de surface sur 8 centimètres d'épaisseur; il n'encombrera donc pas beaucoup le camion 
ou le poste radiologique. 

Malgré cette exiguïté, nous croyons y avoir réuni toules les commandes nécessaires. 

Ci-joint un schéma des dispositions et connexions (lig.). Il permet de saisir d'un coup d'œil 
tous les détails de la construction du tableau, nous nous contenterons d'en faire une descrip- 
tiou sommaire : 

Les fils d'arrivée de courant A, B et C entrent sur le côté de la caisse: ils sont terminés 
exlérieurement par © fiches permetlant le branchement instantané sur ? prises de courant 
fixées une fois pour loutes au tableau du secondaire et reliées dans ce tableau, À el B. à une 
prise d'éclairage, C, à la borne de fermeture du coupe-cireuit. 

Il ne faut pas oublier que le courant d'éclairage doit toujours alimenter en mème temps le 
primaire du transformateur ; donc, le fil B sera commun à l'éclairage et au primaire, A ira 
directement à l'éclairage, tandis que C passera par l'interrupteur et le rhéostat. 

Sur la planchette supérieure de la caisse, deux douilles de lampes sont destinées à relier, 
avec deux bouchons à baïonnette, le tableau à une matrice de trois lampes (blanche, rouge et 
. violette), fixée au plafond de la salle de radio, au-dessus de la table d'examen. 

Sur la planchette avant du tableau sont disposés : 

1° Deux douilles de lampes, P et Q, permettant l'éclairage direct sur le tableau, avec une 
lampe blanche en P, une lampe rouge ou violette en Q. On peut aussi brancher sur la douille P, 
la prise de courant par l'éclairage du négatoscope ; 

90 Trois commutateurs X, Y, Z, donnant, suivant les besoins, toutes les commandes néces- 
saires: lumière blanche, lumière colorée (rouge ou violette — ou jaune, si on la désire en 
plus); marche de l’ampoule dans l'obscurité ou avec lumière (blanche ou colorée), éclairage du 
négatoscope, extinction complète ; 


328 Villa et L. Nouveau. 


5° Sous ces 5 commutateurs, la tige de cuivre le long de laquelle coulisse le bouton de 
commande d’un petit rhéostat de réglage, d’une résistance de 200 ohms, résistance d'ailleurs 
facile à varier, et qui permettra le fonctionnement du tableau sur des voltages divers et la 
diminution ou l'augmentation progressives d'éclairage des lampes ou du négatoscope ; 

4° Enfin, pour permettre la commande à distance de l'éclairage ou de l'ampoule, nous 
avons disposé entre les douilles de lampes P et Q, un petit commutateur L à deux directions, 
qui, suivant la position à droite ou à gauche de sa double manette, permet d'utiliser soit la 
commande directe par le tableau, soit la commande à distance ; il est relié, dans ce but, à une 
prise de courant spéciale S, disposée sur la planchette supérieure, entre les douilles M et N et 
reliée elle-même par un triple fil souple à la poire du commutateur à Hg de Croullebois et 
Mottié, ou à la pédale électrique de Hirtz, ou à une simple poire de commande à 2 ou 3 direc- 
tions. La commande à distance sur 2 directions nous donnera soit l'ampoule, soit la lumière 
(blanche ou colorée). 

Sur 3 directions — avec le plot mort en plus — nous commanderons à volonté l'ampoule, 
la lumière ou l'obscurité totale. 

Ainsi sans bouger de place, le manipulateur, voire le médecin radiologiste lui-même, 
peuvent commander à volonté éclairage ou ampoule sans tâtonnements, sans perte de temps et 
sans absorption exagérée de rayons X. 

En raison de son volume et de son poids extrêmement réduits, par la facilité de son instal- 
lation immédiate où que ce soit, par son prix de revient modique, nous croyons que ce tableau 
de commande est susceptible de rendre d'appréciables services dans toute salle de radiologie 
au mur de laquelle il se fixe instantanément par 2 pointes, et plus particulièrement encore 
dans les formations mobiles de la zone des armées. 


A 
G 
LÉGENDES DU SCHÉMA DU TABLEAU : 
A. B. C. — Fils d'arrivée du courant. 
M. — Douille prise de courant pour lumière colorée. 
N. — — pour lumière blanche. 
Q. — = pour lampe de couleur facultative. 
P. — — pour éclairage du Négatoscope. 
R. — Rhéoslat de 200 ohms. 
( 1-2 : Négaloscope. 
NXN. — Commutateur pour. ................... 1-5 : Obscurité. 
l 1-4 : Lumière blanche. 
5-0 : Mise en marche de l'ampoule. 
Y. — Commutateur (commandé par L) pour.. . . . . . . .. \ 5-7 : Obscurité totale. 
{ ? 5-8 : Lumière colorée choisie à Z. 
Z. — Commutateur pour le choix de la lumière colorée.. a s ne a à 
j 


: ou 20-18 : Marche de l'ampoule. 
D. — Prise de courant pour la commande à distance. . . . t 20-19 : Lumière colorée. 
La commande du tableau par Y : 12-15 et 15-16 
} où la commande à distance du tableau par D : 


L. — Double commutateur à 2 directions permettant.. . . . . 
12-14 et 15-15. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉ | 


PHYSIQUE 


R. Ledoux-Lebard ct A. Dauvillier. — Sur la 
structure spectrale des Rayons J. (C. R. Ac. Sc. 
24 Mars, 1919.) 


Étude des rayons de la série J signalés par Barkla 
et Miss White et émis comme rayonnement propre 
par les éléments légers. 

Les auteurs ont produit ces rayons à l'aide d'une 
anticathode de bore et se sont proposé de les ana- 
ivser à l’aide du dispositif spectrographique de Bro- 
glie. 

Les spectres continus du bore sont seuls apparus 
et les rayons J ont vraisemblablement une intensité 
d’un ordre de grandeur très inférieure à celle des 
rayons K. H. G. 


R. Biquart. — Sur une modification à la méthode 
fluorométrique de mesure des Rayons X et 
son application à la mesure du rayonnement 
des ampoules Coolidge. (C. R. Ae. Sc. 28 Avril, 
1919.) 


Pôur que la mesure du rayonnement X par l'éclat 
d'un écran de platinocyanure soit rigoureuse, il fau- 
drait théoriquement que les cristaux de platinocya- 
nure absorbent la totalité du rayonnement. On pour- 
rait songer pour cela à augmenter l'épaisseur de 
l'écran, ce serait une erreur, car l'éclat visible est dù 
presque uniquement aux couches superficielles. 

L'auteur à essayé d'employer au lieu d'un écran 
épais un nombre suffisant d'écrans minces en séries; 
40 écrans sont nécessaires pour des rayons très durs. 

Le manuel opératoire consiste à déterminer la valeur 
totale du rayonnement à l’aide d'un dispositif ana- 
logue à PM Fluoromètre médical, d'abord à nu, puis 
en interposant 50, 40 écrans successifs comme filtres 
jusqu'à exclusion. 

L'auteur a appliqué ce procédé à l'élude du rayon- 
nement Coolidge. Ses résultats lui ont permis de 
vérifier les résultats que Weeks a déduits de ses 
mesures colorimétriques. H. GUILLEMINOT. 


H. Guilleminot, H. Chéron et R. Biquard. — 
X fluoromètre à étalon radio-luminescent. 
(C. R. Ac. Sc. 21 Octobre 1918.) 


Description d'une modification apportée au fluoro- 
mètre à étalon de radium à la suite des travaux de 
M. Muguet qui a obtenu des feuilles radio-lumines- 
centes très constantes et à la suite des recherches de 
M. Biquard sur cette constance et sur la comparaison 
des luminosités du platino-cyanure éclairé par les 
Rayons X et des feuilles Muguet. 

Le nouveau fluoromètre est constitué par un petit 
carré de platino-cyanure de baryum entouré d'une 


feuille radioluminescente étalon protégée contre le 
rayonnement X par une feuille de plomb. 

On s'éloigne du tube à Rayons X jusqu’à ce qu'on 
ait l'égalité de luminosité des 2 plages luminescentes; 
un ruban métrique donne la distance à laquelle on se 
trouve. 

Une règle à coulisse donne en unités médicales 
(unités M) l'intensité du rayonnement à la distance 
où l'on traite le malade. H. GUILLEMINOT. 


Massiot (Paris). — Nouveau fluoromètre Guil- 
leminot. Archives d'Electricité médicale, Avril, 
1919, p. 114, 2 fig.) 


Voir l'analyse ci-dessus. LOUBIER. 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


Haret (Paris). — La radiologie dans le Service de 
Santé de l'armée française pendant la guerre de 
1914-1918. (Bulletin de l'Académie de mdecine, 
séance du 27 Mai 1919, n° 21, p. 718.) 


Chargé, au sous-secrélariat du Service de Santé, 
de l'organisation et du contrôle de la radiologie aux 
armécs et sur le territoire, l'A. rapporte, depuis le 
premier jour de la mobilisation jusqu'à lParmistice, 
l'évolution de ce nouveau mode de secours aux 
blessés, son importance sans cesse grandissante et 
ses bienfaits chaque jour plus nombreux. Dans son 
exposé sommaire, il passe seulement sous silence la 
part capitale et si méritoire qui légitimement lui 
revient dans cette évolution : 10 postes radiologiques 
dans les grands hôpitaux militaires, 11 postes trans- 
portables, sans voilures radiologiques ni personnel 
spécialisé, tel est le bilan le 2 août 1914. 

A l'armistice, il existe environ 400 postes aux armées 
et 450 sur le territoire. Chaque poste est dirigé par un 
médecin. Aux radiologistes de carrière, en nombre 
insuffisant, 175 au plus, est venue se joindre une 
foule de nouvelles recrues, entre autres plus de 
300 médecins mobilisés qui, par séries de 20, ont reçu 
au Val-de-Grâce l’enseignement de M. Béclère et ont 
été entrainés au maniement des ravons X, à la re- 
cherche et à la localisation des projectiles, principa- 
lement sous l'écran, tandis que parallèlement un 
enscignement pour les infirmiers a été créé aux 
ateliers généraux du Service de Santé et une école 
pour les intirmières a été confiée à Mme Curie. C'est 
ainsi qu’à l'armistice 840 médecins, assistés de 1010 ma- 
nipulateurs et de 175 manipulatrices assurent les 
services de la radiologie médicale de guerre. Les 
postes des armées comprennent 50 équipages, 56 am- 
bulances chirurgicales automobiles, 182 camions de 
radiologie et de stérilisation, 120 postes semi-fixes. 
Les 450 postes du territoire comprennent 26 équipages, 
{ ou 2 par région militaire. Parmi les équipes radio- 
logiques de chaque armée, ilen est une, l'équipe dite 
experte dont le chef, radiologiste de carrière. spécia- 


330 


liste éprouvé, remplit auprès du directeur du Ser- 
vice de Santé de cette armée, le rôle de conseiller 
technique; ses rapports mensuels aboutissent au sous- 
secrétariat du Service de Santé qui demeure ainsi la 
tête de toute l’organisation. Dans chaque région mili- 
taire du territoire.un chef du Service central radiolo- 
gique est investi des mèmes fonctions. Dans chaque 
armée, dans chaque région. des réunions mensuelles 
dont ies comptes rendus sont publiés dans un Bulletin 
spécial contribuent à l'instruction mutuelle des radio- 
logistes de l'avant et de l'arrière etles préparent aux 
fonctions de l'une ou l’autre zone. Des équipes de 
renfort, dressées à l'arrière, se transportent, sur 
demande télégraphique, dans les centres encombrés 
afin d'assurer le service de jour et de nuit, sans in- 
terruption. Dans ces conditions, ou comprend qu'un 
chirurgien d'armée ait pu déclarer qu'après une 
importante offensive pas un blessé n’a quitté son 
hôpital d'évacuation en demeurant encore porteur 
d’un projectile. Pour terminer cette courte note qui 
lui fait tant d'honneur, l'A. montre l'enseignement 
qu’en peuvent retirer les servies hospitaliers civils. 
H souhaite qu'à Pavenir il n’y ait plus aucun hôpital 
dépourvu du secours de l'exploration radiologique et 
que toutes les salles d'opérations soient aménagées 
pour permettre au chirurgien l'intervention sous le 
contrôle de la radioscopie. A. B. 


Fr. Hernaman-Johnson (Londres). — De la pro- 
tection en radioscopie; considérations sur les 
rayons diffusés et les rayons secondaires. 
(Archives of Radiology and Electrotherapy, n° 293, 
Février, 1919, p. 290 à 296.) 


Cet article, assez complet, intéresse tous les radio- 
logistes de carrière et attire leur attention sur nombre 
de causes d'irradiations auxquelles nous faisons ordi- 
nairement peu attention notamment sur toutes les par- 
ties métalliques de la pièce où nous opérons et des ap- 
pareils d'utilisation; il n’est pas jusqu'à la monture 
de nos lorgnons et aux pièces contenues dans notre 
porte-monnaie qui ne soient une source de rayons 
secondaires. En pratique l’ampoule doit être entourée 
de toute part par une enveloppe opaque. Le verre au 
plomb de l'écran et le diaphragme doivent être effica- 
cement protecteurs; opérer avec un très petil dia- 
phragme ; palper rarement avec une main gantée sont 
des préceptes absolus. — Enfin, à part l'ouverture du 
diaphragme, tout ce qui est devant l'observateur doit 
ètre parfaitement opaque aux rayons X. AUDAN. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Chabry. — Présentation d'une méthode pra- 
tique de stéréoscopie radiographique. (Bulletin 
de l'Acailémie de Médecine, séance du 1à Avril 
1919, n° 15, p. 450.) 


L'A. préconise, à bon droit, en stéréo-radiographie, 
l'emploi d'épreuves positives sur verre, de dimensions 
assez réduites pour ètre examinées dans un stéréo- 
scope ordinaire, ce qui permet à un radiologiste, sans 
se séparer de ses clichés, de livrer ses épreuves, avec 
un stéréoscope très peu coûteux, au malade, au 
médecin où au chirurgien qu'elles intéressent, ce qui 
lui permet aussi d'en faire une collection peu encom- 
brante el facilement transportable. Mais l'A. fait erreur 
en aftirmant que cette méthode n'a guère dépassé le 
domaine du laboratoire; tout au contraire, elle ‘est 
entrée depuis fort longtemps dans la pratique jour- 
nalière. De chacun des deux clichés radiographiques 


Rayons X. 


est tirée une épreuve réduite. Ces deux épreuves sont 
convenablement placées dans le stéréoscope, l'une à 
gauche, l’autre à droite, et il suffit de les retourner 
sur place pour qu'après avoir été vu de face, par 
exemple, l'organe radiographié apparaisse vu de dos, 
toujours avec l'illusion du relief et de la profondeur : 
telle est, depuis plus de vingt ans. la technique habi- 
tuelle. A cette technique l'A. apporte la modification 
que voici; il fait usage d'une plaque unique diapositive 
sur verre, du format d'une vue de photographie sté- 
réoscopique ordinaire, sur laquelle se trouvent trois 
images de l'organe radiographié. Les deux premières 
images, en commencant par la gauche, sont chacune 
la réduction de l’un des deux clichés radiographiques : 
l'image placée à droite des deux premières n’est que 
la reproduction de l’image de gauche qui figure ainsi 
deux fois sur la plaque de verre. Il suffit d'introduire 
dans un stéréoscope ordinaire la plaque ainsi pré- 
parée, l'organe radiographié apparaît alors avec un 
beau relief par sa face antérieure ; en retournant la 
plaque et en plaçant ainsi à gauche l’image qui était 
à droite, on voit avec le mème relief l’organe radio- 
graphié, mais cette fois par la face postérieure. Bref, 
aux deur images réduites sur deux plaques de verre 
distinctes, PA. substitue trois images réduites sur 
une plaque de verre unique. 

L'avantage de cette substitution est de mettre 
obstacle à une inversion accidentelle des deux plaques 
de verre qui ferait prendre, par exemple, une main 
gauche pour une main droite ou vise versà, mais 
c'est un accident facile à éviter par l'inscription res- 
pective des mots gauche et droit sur chacune des deux 
plaques. Aux médecins radiologistes de juger si la 
modification imaginéc par l'A. constitue vraiment un 
progrès. A. B. 


OS. CRANE, ARTICULATIONS 


L. Moreau. — L'architecture du calcanéum en 
stéréoradiographie. (C. R. Ac. Sc., 20 Janvier 
4919.) 


Intéressante étude de stéréoradiographie du calca- 
néum sec. L'auteur fait voir que cette méthode donne, 
à certains points de vue, des résultats supérieurs à 
ceux des coupes sériées. 

L'épaississement de la corticale compacte au niveau 
de la surface d'appui de l’astragale et de la face 
plantaire, le système des fibres de soutien de la 
facette articulaire du cuboïde, le système des fibres 
achilléennes, sont particulièrement mis en lumière, 
et les caractères de leur architecture décelée par la 
stéréoradiographie expliquent la plupart des particu- 
larités des fractures de cet os. H. GUILLEMINOT. 


L. Moreau (Toulon). — L'architecture du calca- 
néum en stéréoradiographie. Considérations 
pathogéniques sur les fractures de cet os. (Ar- 
chives d'électricité médicale, Avril 1919, p. 97 à 
104 avec 5 figures.) 

Voir l'analyse ci-dessus. 

L'A. après avoir étudié les travées émanées du thula- 
mus, les fibres plantaires, les fibres achilléennes montre 
que, dans 57 cas personnels de fractures du calca- 
néum, c’est le système ogival sous-thalamique qui 
règle le cheminement du trait de fractures. 

LouBien. 


Prof. Mano Pouzio (Turin). — L'étude radiolo- 
gique de l’évolution des traumatismes osseux 
par blessures de guerre. (La radiologia medica, 
Janvier-Février 1919, p. 12-25.) 


Dans cet article très documenté, l'A. insiste sur 
l'utilité qu'il y a pour le médecin à examiner les trau- 


Rayons À, 


matismes osseux les plus fréquents, et d'en suivre 
l'évolution à l'aide des ravons X. Des indications 
thérapeutiques très intéressantes peuvent ètre suggé- 
rées au médecin par cette manière de procéder, qui 
évite souvent aux blessés la constitution d'un cal 
exubérant, d'ankyloses, etc. M. GRUNSPAN. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Gaillard. — Note sur l'examen radioscopique du 
cœur et de l’aorte dans les tachycardies. (Bul- 
letins et Mémoires de la Société médicale des 
hôpitaux de Paris, n° 16, 15 Mai, 1919, p. 426.) 


Dans 54 cas de tachycardie dite « de guerre », 
devenus irréductibles et complètement stabilisés 
après une longue période de repos, l'A. a pris un 
orthodiagramme du cœur et de l'aorte. Dimensions 
absolument normales de ces deux organes dans près 
de la moitié des cas : hypertrophie relative ou absolue 
du ventricule gauche dans 14 cas ; accentuation de la 
courbure dans 7 cas dont 4 avec élargissement du 
calibre du vaisseau, telles furent les constatations 
obtenues. C’est chez les tachycardiques de 50 à 40 ans 
que se montrèrent l'hypertrophie du ventricule gauche 
et l'élargissement du calibre de l'aorte. D'ailleurs 
aucune relation n'apparut entre ces résultats et la 
valeur de la tension artérielle non plus qu'avec l'étio- 
logie de la tachycardie, quand il fut possible de la 
préciser. A. B. 


E. Bordet (Paris). — Les ombres de la base du 
cœur à l’état normal. (Archives des maladies du 
cœur, des vaisseau et du sang, Février, 1919, 
p. 67 à 79, 15 fig. dans le texte.) 


A la radioscopie, en position frontale ou en posi- 
tions obliques, les ombres des organes thoraciques 
se superposent, se croisent, se dissocient ou se 
déforment; d’où des erreurs d'interprétation. L’A. 
essaye une nouvelle mise au point de cette impor- 
tante question. Il fait d'abord une élude anatomique 
dans le sens de la hauteur et dans le sens de la pro- 
fondeur des organes de la base du cœur : aorte, veine 
cave supérieure, artère pulmonaire; et des organes 
voisins : colonne vertébrale, trachée, œsophage. 

B. passe ensuite aux images radioscopiques. 

Position frontale. Partie médiane. Masse ombrée qui 
s'élève de la base du cœur et a, à peu près, la forme 
d'une poignée recourbée vers la gauche. Ombre mé- 
diane qui est la colonne vertébrale: deux ombres 
divergentes : les clavicules. Profil gauche. Au-dessous 
de langle sterno-claviculaire gauche. on voit une 
saillie arrondie, animée de battements systoliques, 
qui est le contour de la crosse et la portion initiale 
de l’aorte descendante. Profil droit. Au-dessous de 
l'angle claviculaire obscurci par la projection des 
troncs brachiocéphaliques, on voit la veine cave 
supérieure mais parfois aussi l'aorte ascendante. 
L'A. décrit une méthode qui permet de les différen- 
cier. 

Positions obliques. En O. A. D, sous un angle de 
409 environ, on a l'aspect d'un bourgeonnement à 
direction verticale, à sommet arrondi; à gauche le 
médiastin antérieur, à droite le médiastin postérieur. 

Feine cave. Contrairement à ce que disent certains 
auteurs, la veine cave supérieure est visible à la 
radioscopie dans toutes les positions; l’auteur a fait 
sur le cadavre des expériences concluantes. En 
O. A. D. à 45° le profil vasculaire de la V. C. part de 
la crosse, longe à droite la face postérieure de l'aorte; 
son ombre prend l’aspect d’un ruban, elle est moins 
sombre et moins large que l'aorte dont elle est 
HAUT par une pénombre; elle aboutit à l'oreillette 

roite. 


331 


Aorte. En O. A. D, à 40° offre un aspect digitiforme. 
L'extrémité supérieure, curviligne, forme plus ou 
moins massue suivant l'incidence des rayons. L’aorte 
est séparée de la colonne vertébrale par un espace 
clair. Sous une incidence de 50° son ombre semble se 
continuer avec celle de la veine cave. L’aorte traverse 
le médiastin d'avant en arrrière, cependant on ne voit 
aucune ombre la reliant à la colonne vertébrale parce 
que les clartés pulmonaire et trachéale elfacent 
l'ombre aortique médiastinale. En O. P. G. on devrait 
théoriquement vôir distinctement la portion descen- 
dante de l'aorte; ce qui n’a pas lieu dans la plupart 
des cas normaux. L'O. P. D. ne donne des rensei- 
gnements que dans les cas pathologiques. Il faut 
examiner une aorte pathologique dans toutes les posi- 
tions obliques. 

L'A. termine par des considérations d'ordre pra- 
tique : l'évaluation du calibre de l'aorte. En général les 
radiologistes donnent des chiffres trop élevés. H 
faut, après avoir examiné le vaisseau en O. A. D, 
faire la contre-épreuve en O. A. G. H donne comme 
chiffres : de 1 à 2 centimètres de 16 à 20 ans; de 
9 à 2 cent. 5 de 20 à 40 ans, de 2 cent. 5 à 3 centi- 
mètres de 40 à 60 ans. LOUBIER. 


J. M. Woodburn Morison et Leonard White 
(Ashton-under-Lyne). — Méthode radiosco- 
pique pour apprécier l’hypertrophie du ventri- 
cule gauche. (Achives of Radiology and electro- 
therapy, n° 293, Février, 1919, 6 fig.) 


Les A. ont appliqué le procédé de Vaquez et Bordel 
de recherche de l'indice de déplacement en profon- 
deur de l'ombre de la pointe du cœur pour apprécier 
l'évolution de l'hypertrophie ventriculaire gauche 
dans un certain nombre de cas de néphrite chronique. 

Un dispositif simple leur a permis d'effectuer vite 
et avec précision le déplacement de l'ampoule et le 
repérage du déplacement de la pointe. AUDANX. 


Eugenio Milani (Rome). — L'investigation radio- 
logique des lésions valvulaires du cœur. — 
(Rivista ospedaliera, Mars, 1919, p. 195-211.) 


L'auteur étudie les lésions valvulaires du cœur et 
leur diagnostic différentiel par l'examen radiosco- 
pique répété des malades, soit en se servant des 
rayons parallèles (téléradioscopie), soit en se servant 
du rayon normal (orthodiascopie). M. GRuxsran. 


APPAREIL DIGESTIF 


Bensaude et Antoine. — Deux cas mortels d'in- 
toxication par le carbonate et le sulfate de 
baryum, délivrés par erreur pour les examens 
radiologiques au lieu de sulfate de baryum. 
(Bulletin et Mémoires de la Sociéié médicale des 
hôpitaux de Paris, n° 15, 8 Mai, 1919, p. 569.) 


Les A. affirment une fois de plus la parfaite inno- 
cuité du sulfate de baryum. Ce sel, s’il est chimi- 
quement pur, est absolument inoffensif par suite de 
son insolubilité et surtout de sa stabilité chimique. 
Les quelques cas d'intoxication qui ont été observés, 
y compris les deux nouveaux faits rapportés par les 
A., résultent d'erreurs commises par les pharmaciens 
qui, chaque fois, ont délivré, au lieu de sulfate de 
baryum, un sel de baryum soluble ou instable. Les 
deux observations se rapportent, l’une à une intoxi- 
cation mortelle par le sulfure de baryum, sel soluble, 
extrèmement toxique, l’autre à une intoxication mor- 
telle par le carbonate de baryum, sel insoluble, mais 
instable, que l'acide chlorhydrique de l'estomac dé- 
compose rapidement et transforme en chlorure de 
baryum. Ce dernier sel, extrèmement toxique, se 


339 


retrouve dans la plupart des sels de baryte qui 
ne sont pas livrés chimiquement purs. Pour mettre 
en garde contre de telles erreurs et afin d'éviter 
le retour d’accidents aussi déplorables, les A. in- 
sistent sur la nécessité absolue d'indiquer en toutes 
lettres sur l'ordonnance :'sulfate de baryum chimi- 
quement pur pour usage inlerne (examen radiologique), 
en soulignant trois fois le mot sulfate. Pour plus de 
garantie encore ils conseillent de prescrire le pro- 
duit qu’on doit à l’un d'eux, le « sulfate de baryum 
crémeux ou gélatineux », capable de donner des 
. émulsions stables et homogènes. L’A. en a publié 
intégralement le procédé de fabrication; ce produit, 
industriellement préparé par plusieurs maisons 
(Poulenc, Adrian, etc.), présente toutes les garanties 
nécessaires. A. B 


J.-T. Case (Chicago).— Considérations sur la ra- 
diologie du côlon pelvien et du rectum. (Anales 
de la Facultad de Medicina Montevideo, Nov,- 
Déc., 1918, t. III, p. 745-69, avec 21 radiogra- 
phies et 1 photog.) 


Dans la première partie A. décrit les données dé- 
finitivement acquises de la radiologie du colon. Les 
radiographies annexées au texte donnent une idée 
nette du côlon normal pelvien (portion pelvienne et 
portion pelvi-rectale), de son aspect après les mouve- 
ments en masse « de Holzknecht » et les mouvements 
pendulaires de « de Rieder ». Enfin de l’anneau de 
constriction provoqué par les contractions antipéri- 
staltiques (Canon, Jacobin et autres). Il attire l’atten- 
tion sur la présence d'une obstruction normale sié- 
geant au niveau du coude pelvi-rectal et que O’Berine 
a décrit le premier ; cette obstruction disparait quand 
les matières remplissent le côlon, celui-ci se redresse 
en mème temps et langle qu’il formait avec le rec- 
tum à l’état de vacuité disparait. 

L'obstruction pathologique du côlon peut ètre pro- 
voquée par des adhérences qui le fixe; l'examen ra- 
dioscopique met en lumière la dilatation exagérée de 
l'ampoule rectale, la diminution de la lumière intesti- 
nale et là fixité de lanse pelvienne qui est empèchée 
de monter et de descendre dans le pelvis. 

Les obstacles organiques, cancers et compressions 
par les organes pelviens, sont fréquemment la cause 
d’un entérospasme, qui ne cède alors qu’à l’interven- 
tion chirurgicale. L’A. a pu diagnostiquer une fois. 
grâce à la radioscopie, une obstruction intestinale, 
provoquée par la présence de nombreux diverticules 
du côlon pelvien dans une énorme hernie inguinale. 

La deuxième partie est consacrée au diagnostic 
différentiel des lésions du rectum, et recommande de 
pousser le lavement sous faible pression sans que la 
canule dépasse le sphincter. 

Le diamètre moyen de ombre rectale est de 5-6 cen- 
timètres: ce diamètre peut être modifié par les fac- 
teurs suivants : 

1° La nécessité d'augmenter la pression du liquide 
qui progresse difficilement à cause d'une sténose 
pelvienne ; 

2° Le relàächement des parois musculaires de l'am- 
poule; 

3 Les- obstacles siégeant au niveau du rectum; 

4 Les irrégularités dues à un néoplasme rectal; 

be Les moditications (rares) d'origine syphilitique; 

6 Les lésions bénignes de la paroi. 

Chacun de ces cas est illustré d’une ou de plu- 
sieurs radiographies. M. GRUNSPAN. 


Paolo Alessandrini (Rome). — Le pneumopéri- 
toine artificiel et le diagnostic radiologique.— 
(Ll Policlinico, 25 Mars 1919.) | 
L'auteur a introduit dans le péritoine de 40 malades, 


atteints de lésions des organes abdominaux avec ou 
sans ascile, de oc. €. à trois litres d'oxygène sans 


Rayons X. 


provoquer ni altération du pouls ni gêne respiratoire ; 
il se propose de publier dans son prochain article 
quelques considérations sur la valeur diagnostique 
de ce procédé. M. GRUNSPAN. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Legueu (Paris). — Localisations multiples et si- 
multanées de la lithiase urinaire. (Bulletin mé- 
dical, 26 Avril 1919, p. 211-213.) 


Dans cette leçon, faite ‘à l'hôpital Necker, le prof. 
Legueu rapporte quatre observations concernant des 
localisations multiples et simultanées de la lithiase 
urinaire. Dans chaque cas, la radiographie a donné de 
précieux renseignements, et il tire cette conclusion : 
qu'il faut toujours recourir à des radiographies seg- 
menlaires de l’appareil urinaire. Si l’on se contente de 
radiographier la région rénale, un calcul vésical ou 
un calcul urétéral peuvent passer inaperçus. 

LOUBIER. 


Rougier (Paris). — Volumineuse hernie de la 
vessie renfermant un calcul. (Journal ďd'Uro- 
logie, t. VII. n” 5-6, p. 588.) 


Chez un malade présentant des troubles vésicaux 
et porteur d’une volumineuse hernie inguino-scro- 
tale, intervention par cure radicale de hernie révéla 
une volumineuse hernie vésicale contenant un calcul. 

Malgré les troubles urinaires le malade n'avait pas 
été radiographié : ce complément d'examen, en révé- 
lant une ombre herniaire, aurait permis de poser un 
diagnostic précis. L. NAHAN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Manoel de Abreu. — La valeur de la mensura- 
tion de la teinte dans le radiodiagnostic des 
affections thoraciques. (Bulletin de l'Académie 
de Médecine, Séance du 6 Mai 1919, n° 18, 
p. 608.) 


Dans linterprétation des images radiologiques, la 
teinte des ombres anormales est une donnée aussi 
importante que leur forme ou leur étendue; c'est un 
symptôme de la maladie qu'il faut préciser le mieux 
possible, autrement que par les expressions usuelles : 
perte de transparence, ombre demi-opaque, vaile, 
brouillard, opacité complète, etc. Pour atteindre ce 
but, pour réaliser la densimétrie des teintes, l'A. pro- 
pose deux échelles qui se complètent. L'une, qu'il 
préconise tout particulièrement, emploie des repères 
anatomiques : on compare la teinte de l’ombre pa- 
thologique à celle des ombres costale, claviculaire, 
cardiaque, costo-claviculaire, costo-cardiaque, hépa- 
tique, etc. L'autre est une échelle métallique, formée 
d'une série de lames d'étain ou d’un autre métal 
quelconque dont la densité correspond à des épais- 
seurs d'eau de 1 à 59 centimètres; elle est radiogra- 
phiée sur la mème plaque que le thorax pathologique 
dont on veut obtenir et interpréter l’image avec pré- 
cision. A. B. 


Sherwood Moore (Saint-Louis). — Les rensei- 
gnements radiologiques dans un cas de pyo- 
pneumothorax sous-phrénique droit. (The Ame- 
rican Journal of ræntgenology, Vòl. VI, n° 2, 
Février 1919, p. 85 à 86, 9 fig.) 

Intéressante observation dans laquelle la radiosco- 
pie, confirmée par la radiographie, ont permis d'éta- 
blir le diagnostie d'abcès sous-phrénique d’origine 


appeudiculaire. AUDAN. 


Rayons X. 


F. E. Diemer (Washington). — Complications 
de la pneumonie. (Th. American Journal of 
rentgenology, Vol. VI, n° 2, Février 1919, p. 86 
à 91, 21 figures.) 


Cet article très riche en figures et en documenta- 
tion a le défaut de manquer de classification. 

L'A. y passe en revue les images radioscopiques 
des complications de la pneumonie : collections pleu- 
rales hydro-aériques généralisées ou localisées; em- 
physème généralisé: abcès du poumon, ete. 


AUDAN. 
CORPS ÉTRANGERS 
Prof. Felice Perussia. — Les mouvements des 


projectiles dans l’organisme; guide de locali- 
sations radiologiques. (La Radiologia melica, 
Janvier-Février 1919, p. 1 à 12.) 


LA. étudie les mouvements des projectiles dans 
les téguments, le squelette, les articulations, les 
muscles, le système nerveux, l’appareil circulatoire, 
l'appareil respiratoire, les voies urinaires, dans l'œil 
et ses annexes et dans la cavité nasale et les cavités 
qui en dépendent. 

IH faut tenir compte du rythme, de la rapidité, de 
la direction et de l'ampleur de ces mouvements. Il 
les divise en cinq catégories qu'il a nettement diffé- 
renciées à l’aide des rayons X. Ce sont : 

1° Les mouvements continus et spontanés; 

2 Les mouvements provoqués en réveillant le 
fonctionnement d'un organe ou en les exagérant; 

3° Les déplacements soumis à la pesanteur provo- 
qués par les différentes positions qu’on peut donner 
à une cavité où est logée le projectile; 

P Les mouvements que l’on peut imprimer à un 
projectile par la palpation ou à l'aide d'un instrument 
introduit dans une cavité naturelle ou le long d’un 
trajet pathologique: 

5° Les mouvements spontanés intercurrents. 

M. GRUNSPAN. 


DIVERS 


G. Hudellet. — Traitement du ver de Guinée par 
extirpation totale. (Arch. d'électricité médicale, 
Avril 1919, p. 105-106.) 


Bergonié et Dimier ont montré qu'à l’aide des 
rayons X on peut diagnostiquer la présence du ver 
de Guinée. Comme il est souvent difficile de le dıs- 
tinguer sur le cliché, l'auteur a réussi à le rendre 
plus apparent en utilisant la propriété qu'a ce para- 
site de se laisser pénétrer par les liquides. Il injectait 
une solution de collargol à 10 pour 100, qui impré- 
gnait tout le parasite et le rendait opaque aux rayons. 

LOUBIER. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Bordier (Lyon.)—Sur la radiothérapie de guerre. 
Technique et résultats. (Bulletin de l'Académie 
de médecine. Séance du 20 Mai 1919, n° 20, 
p. 688.) 


Dans cette première note, exclusivement technique, 
l'A. rapporte que, de Juillet 1916 à Février 1919, il a 
traité 3590 militaires et leur a donné 10755 irradia- 
tions. Il a constamment appliqué la méthode des séries, 


333 


qui consiste à faire absorber en 5 séances, faites 
en 5 jours, toute la dose de rayons que la peau peut 
supporter sans réaction visible, et à laisser passer 
un mois avant de recommencer les irradiations. 
L'A. affirme que cette méthode est préférable à celle 
des séances hebdomadaires ; la question, très discu- 
table, ne peut pas ètre discutée ici. La filtration a 
été faite, sauf pour certaines dermatoses, au moyen 
de lames d'aluminium. de 1 à 5 millimètres : de | milli- 
mètre pour les lésions dont la profondeur ne dépas- 
sait pas 3 à 4 centimètres, de 2 et souvent 3 milli- 
mètres pour les organes profonds, par exemple dans 
les cas de splénomégalie. Au point de vue qualité, le 
rayonnement a toujours eu le plus haut degré de 
pénétration possible et correspondait, pour une étin- 
celle équivalente de 20 à 24 centimètres, au degré 
8 à 11 de l'échelle de Benoist. Au point de vue quan- 
lité, les doses furent mesurées à Paide du chromo- 
radiomètre imaginé par l’auteur en 1906. Si légitime 
que soit son affection paternelle pour cet instrument, 
elle n’est pas aveugle et il reconnait que « la compa- 
raison du platinocyanure irradié avec les teintes 
étalons nécessite une assez longue expérience pour 
trouver les conditions d’éclairement voulues ». Quant 
aux doses elles-mêmes, mieux vaut reproduire le 
texte de PA. que de le commenter : « Les doses de 
rayons ont été mesurées le plus souvent sur le filtre 
appliqué contre la peau du malade, parfois aussi la 
mesure a été faite en même temps sur la peau et 
sur le filtre. La dose la plus courante avec 1 milli- 
mètre d'aluminium a été de 4 unités I évaluée par 
une pastille de platinocyanure de baryum ayant fran- 
chement viré à la teinte I du chromoradiomètre. 
Il n’y eut pas un seul cas de radiodermite, pas le 
plus petit accident dù aux rayons X. » A. B. 


SANG ET GLANDES 


J. Cecikas. — L'hypertrophie tonsillaire guérie 
par les Rayons X. (Grèce Médicale, t. XXI, n° 2, 
4 et 15 Janvier 1919, d'après J. Dumont, in 
Presse Médicale, 12 Mai, 1919.) 


L'amygdalotomie, si perfectionnée et inoffensive 
soit-elle devenue, n’est pas le dernier mot de la thé- 
rapeutique de l’hypertrophie des tonsilles; on ob- 
serve, à sa suite, des récidives fréquentes, en raison 
de l'impossibilité qu’il y a d'enlever toute la sub- 
stance glandulaire qui souvent est étalée en une 
large couche ou éparse sous forme de petites glandes 
excentriques. 

C. a eu l’idée d'appliquer la radiothérapie au trai- 
tement de l’hypertrophie tonsillaire, en utilisant un 
dispositif de plaques et de filtres tel qu'il est pos- 
sible de diriger les rayons sur amygdale d'une facon 
rigoureusement limitée en surface et en profondeur. 
ll est arrivé ainsi à faire disparaitre en quelques 
séances des hypertrophies tonsillaires invétérées, et 
cela mieux que par une simple destruction : il a 
ramené l'organe à sa structure normale et à sa capa- 
cité fonctionnelle qu'il avait perdues. Après la 
radiothérapie, ce qui reste de la tumeur n'est pas un 
moignon, mais bien une tonsille, ayant tous les 
caractères visuels et tactiles d'un organe physio- 
logique capable d'ailleurs de subir une nouvelle in- 
flammation, ainsi que C., a pu le constater dans un 
cas. 

Du reste, la radiothérapie n'empêche pas lhyper- 
trophie de se reproduire dans les portions de glandes 
sur lesquelles elle n'aurait pas exercé son action. 
Aussi ne faut-il considérer le traitement comme ter- 
miné avant plusieurs semaines el le recommencer 
dès qu'il y a indice d’une poussée nouvelle. E. D. 


334 


É lectrologie. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


PHYSIQUE 
P. Vaillant. — Sur la production d'un courant 


continu par application d'une force électromo- 
trice alternative à un voltamètre à électrodes 
de Platine. (C. R. Ac. Sc., 31 Mars 1919.) 

P. Vaillant. — Sur la polarisation en courant al- 
ternatif. (C. R. Ac. Sc., 14 Avril 1919.) 


Ces deux notes concernent l'étude de phénomènes 
de polarisation produits par le courant alternatif, 
sait avec des électrodes de platine de surfaces 
inégales, soit avec des électrodes d'autres métaux 
(Zu, Fe, Al, Cu, Po.). 

La plus petite électrode devient en général posi- 
tive. L'auteur attribue cette polarisation à ce que les 
capacités des électrodes métalliques ne sont pas les 
mêmes pour les deux ions. H. G. 


Gutton et Touly. — Oscillations électriques non 
amorties de courte longueur d'onde. (C. R. Ac. 
Sc., 3 Février 1919.) | 


Les lampes valves à trois électrodes de la T.S.F. 
permettent d'obtenir des oscillations de H. F. aussi 
fréquentes que celles de l’appareil de Hertz. | 

On sait que pour constituer un circuit oscillant il 
faut une certaine capacité et un certain coefficient de 
self-induction. Pour réduire la durée de l’oscillation, 
il faut diminuer la capacité et la self. Ici la capacité, 
très petite, est constituée par le condensateur que 
forment la grille et la plaque de la lampe. Quant à la 
self-induction, elle est réduite à celle des fils conduc- 
teurs eux-mêmes. 

Voici le dispositif employé: 

La plaque et la grille de la lampe sont réunies par 
un circuit comprenant un condensateur dont la capa- 
cité est de I à 2 millimicrofarads (armature + à la 
plaque, armature — à la grille et au filament). Une 
batterie d'accumulateurs de 520 volts entretient la 
charge. 

Le filament est porté à l’incandescence par une 
autre batterie d’accumulateurs. 

Quand la longueur des fils est bien calculée, ou 
choisie par tâtonnements, la réaction de self détermi- 
née à l'allumage est le point de départ d’oscillations 
qui s'entretiennent indéfiniment, la grille étant elle. 
même le siège de variations périodiques de potentiel. 

H. GuILLEMINOT. 


G. Lippmann. — Sur les propriétés des circuits 
électriques dénués de résistance. (C. R. Ac. 
Sc., 13 Janvier.) i 


= Note intéressant les médecins amateurs de phy- 
sique pure et montrant qu'en faisant abstraction de 
la résistance chimique en électricité, comme on fait 
abstraction de la résistance de frottement en méca- 
nique, on arrive à une conception des lois de Pinduc- 
uon telle, qu'on peut les assimiler à des lois sta- 
tiques. H. G. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


O. Veraguth (Zurich) et H. Brunschweiler (Lau- 
sanne). — Recherches sur le phénomène psy- 


cho-galvanique dans quelques cas de troubles 
sensitifs par blessures cérébrales de guerre. 
(Revue de Neurologie, Nov.-Déc., 1918, n° 11-12 
p. 151 à 162.) 


Voici en quoi consiste le réflexe psycho-galvanique: 
quand on introduit un sujet à l'aide de deux élec- 
trodes dans un circuit à courant continu, dans lequel 
se trouve un galvanomètre, il se produit, après une 
courte période de latence, une oscillation du galva- 
nomètre, indice de l'augmentation de l'intensité du 
courant, quand le sujet est affecté par des excitations 
de toute nature: sensorielles, sensitives ou d'ordre 
purement émotif. « Si l'onde sensitive, la vague afré- 
rente ne peut aller assez loin vers le centre où s’effec- 
tue la réaction affective, le phénomène ne le produira 
pas. » Donc, par l'étude du phénomène psycho-galva- 
nique, on peut arriver à constater les signes objec- 
tifs de certains troubles de la sensibilité. 

L’appareillage dont se servent les auteurs est 
extrêmement sensible ; il est composé d’un galvano- 
mètre à miroir type Deprez-d’Arsonval relié à une 
source de courant continu qui aboulit à deux élec- 
trodes métalliques que le patient tient dans les 
mains. Les parties hypoesthésiées ou, par comparai- 
son, les parties normales sont irritées soit par coup 
d'épingle, soit par un courant électrique appliqué au 
moyen de « dés faradiques ». La quantité de ce cou- 
rant nécessaire est cherchée avant que le sujet 
n'entre dans le circuit psycho-galvanique. 

Les auteurs ont fait des recherches dans plusieurs 
cas de lésions cérébrales par blessures de guerre. 
ls publient le résultat de 20 expériences avec environ 
600 excitations sur huit sujets atteints de troubles de 
la sensibilité par lésions organiques corticales. 

LOUBIER. 


ÉLECTROPHYSIOBIOLOGIE 


Salvadore Maggiore (Palerme). — Influence du 
calcium administré par voie intraveineuse sur 
l'excitabilité électrique dans la spasmophilie. 
(La Pédiatra,t. XXVII, fas. 5, Mars 1919, d'aprés 
G. Schreiber, in Presse Médicale, 10 Avril 1419.) 


L'auteur publie sept observations d'enfants ayant 
présenté des signes manifestes de télanie et qui 
furent traités par des injections intraveineuses de 
chlorure de calcium aux doses variables de 1 à 
ð cemce. 

L'excitabilité galvanique des nerfs fut abaissée en 
peu de temps par ce traitement. Le maximum de 
l'abaissement s'observe au cours des douze pre- 
mières heures et principalement après la troisième. 
Au bout de douze heures, l'action du calcium faiblit, 
puis cesse. 

Au point de vue des modifications du seuil de 
l'excitabilité, il y a lieu de noter que, sous l'influence 
des injections intraveineuses de calcium, l’hyperex- 
cilabilité des nerfs à l'ouverture du courant négatif 
diminue d’une facon très démonstrative, pour deve- 
nir voisine de la normale. L’hyperexcitabilité catho- 
dique de fermeture se maintient encore relativement 
élevée. L’hyperexcitabilité à l'ouverture et à la ferme- 
ture du courant positif ou anodique subit des modi- 
ficalions moins évidentes. 

Les injections intraveineuses ullérieures de cal- 
cium ont exercé constamment la même influence 
favorable sur l’hyperexcitabihté galvanique et elles 
n'ont présenté aucun inconvénient. E. D. 


Électrologie. 


H. Bordier (Lyon). — La R. D. partielle appa- 
rente peut exister sans lésion nerveuse. (4r- 
chives d'Electricité médicale et de Physiothérapie, 
Février 1919, p. 58 à 41.) 


Chez un certain nombre de fonctionnels laissant la 
main immobile et pendante, mais n'offrant pas de lé- 
sion nerveuse. lA., à sa grande surprise, constata 
une secousse ralentie avec inversion de la formule 
au galvanique et de lhypoexcilabilité galvanique sur 
les petits muscles de la main : inteérosseux dorsaux 
et éminence hypothénar (muscles que Babinski et 
Froment trouvent, dans ces cas, hypoexcitables aux 
excitations mécaniques), parfois aussi éminence 
thénar. Enfin, il na pas été rare de trouver une lé- 
gère hypoexcitabilité du cubital et même du médian. 

Ces réactions très nettes en hiver disparurent chez 
tous les malades avec la saison chaude; B. refroidit 
alors la main d'un sujet sain en la faisant tremper 
45 minutes dans un mélange de glace et de sel et 
constata les mèmes anomalies. La R. D. partielle 
apparente des fonctionnels est donc due au refroidis- 
sement de la main laissée immobile. Au point de vue 
thérapeutique il y a donc lieu de réchaulTer les masses 
musculaires aussi bienchez les organiques (paralysie 
infantile par exemple) que chez les fonctionnels; la 
diathermie est particulièrement utile pour cela. 

A. LAOUERRÈRE. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Chiray et E. Roger (Centre neurol. de la X° ré- 
gion). — Le syndrome musculaire de la scia- 
tique. (Bull, et Mémoires de la Soc. médicale des 
hôpitau.c de Paris, Février 1919, n° 5-4, p. 73-82.) 


Les symplimes musculaires de la sciatique sont 
fréquents et multiples. Les principaux sont l'atrophie 
musculaire, exagération de la contraction idio-mus- 
culaire, l’hypotonie, mais surtout les altérations de la 
contractilité é'ertrique. Ces modifirations de Cerruabilité 
électrique sont fréquentes dans les sciatiques de 
quelque durée, mais il faut les rechercher avec soin. 
Les auteurs ont fait examiner 175 malades (Bourgui- 
gnon et Lucas) soit par la méthode classique de l'élec- 
trodiagnostie, soit par la méthode de la chronaxie 
de Bourguignon. 92 avaient des réactions normales et 
85 des troubles de la contractilité. Relativement à la 
topographie des tronbles, 24 fois ils siégaient dans le 
domaine du S. P. E, % dans le domaine du S. P. I.. 
54 fois dans les deux territoires. 

Quant à la nature des altérations élertriques, sur les 
83 sujets, huit présentaient de la R. D. partielle forte, 
lenteur des contractions, tendence au galvanotonus, 
déplacement du point moteur, treize présentaient de 
la R. D. partielle moyenne, trente-neuf. des signes 
de R. D. légère, onze n'avaient qu'une simple hypo- 
excitabilité. Enfin 12 paraissaient normaux avec les 
procéülés classiques, mais avaient des moditications 
de la chronarie. 

En résumé on voil que les troubles de la contracti- 
lité électrique dans la sciatique sont importants et 
peuvent aller de la simple hypoexcitabilité à la R. D. 
partielle forte. LousiEr. 


H. Chiray et E. Roger. — Sur un cas de troubles 
physiopathiques précoces permettant d'ad- 
mettre l'origine réflexe — (Soc. de Neuroloyie, 
1 Nov., 1918, in Revue de Neurologie, Nov.-Déc.. 
1918., n” 11-12, p. 346.) 


Observation d’un blessé par éclat d'obus à la face 
dorsale de la main gauche avec fracture des IV° et 
Ve métacarpiens. Cicatrisation en 15 jours: pas d'im- 
mobilisation. Les auteurs virent le blessé le 26° jour; 
il présentait surtout une atrophie globale du membre 


335 


supérieur gauche. L'examen électrique, pratiqué à deux 
reprises et à 3 mois d'intervalle, montrait une très 
lègère diminution d'amplitude des contractions pour 
les [11° et IVe interosseux, la contraction était vive. 
Aucune douleur. 

Il s'agissait donc, d'après Ch. et R., de troubles 
réflexes, dont le point de déparc était dans les filets 
sensilifs du nerf cubital à la région dorsale de la 
main blessée. LOURIER. 


A. Brousseau. — Contribution à l'étude du dia- 
gnostic différentiel des ocntractures. Pseudo- 
contracture par myosite traumatique. — (Revue 
Neurologijue, Nov.-Déc., 1918, n° 11-12, p. 369. 
Soc. de Neurologie de Paris, 5 Déc., 1918.) 


Observation d'un soldat qui, à la suite d'un - effort 
musculaire de la jambe gauche » présentait une 
pseudo-contracture par myosile traumatique. 

Les principaux symptômes qui firent puser le dia- 
gnostic furent : 

1° Au palper: dureté anormale du corps musculaire 
pouvant atteindre jusqu'à la consistance ligneuse ; 

2 Permanence de cet état pendant le sommeil, sous 
la bande d'Esmarch et sous anesthésie générale; 

5 Absence de toute contracture des antagonistes; 

& Modifications des réactions electriques : normales 
pour le nerf, inexistantes pour le muscle tant au 
galvanique qu'au faradique. 

Après opération l'examen histologique a confirmé 
le diagnostie. LOURIER. 


Cestan (% région). — Résultats tardifs de suture 
nerveuse. (Revue neurologique, Nov. Déc. 1918. 
n° 11-42, p. 148.) 


Stalistique de 25 cas de suture nerveuse remon- 
tant à deux ans, dans laquelle on trouve 17 cas posi- 
tifs et 6 cas négatifs. 

Cinq cas de sutures primitives ont donné 80 pour 100 
de succès et dans denx de ces cas la contractilité 
faradique a pu ètre observée deux mois après lin- 
tervention. La suture trop tardive diminue les chances 
de succès. Les résultats de la chirurgie nerveuse ne 
sont bons que si on y ajoute un traitement physio- 
thérapique de longue durée. LOUBIER. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


TECHNIQUE 


E. P. Cumberbatch (Londres). — La diather- 
mie chirurgicale. (Procedings of the royal So- 
ciely of medicine, Vol. XI, n° 9, Juillet 1918, 
p. 57 à 48.) 


Communication intéressante et complète sur les 
applications chirurgicales de la diathermie. le mode 
d'emploi, l’instrumentation, les accidents possibles 
dont le plus fréquent est l'hémorragie secondaire, et 
enfin sur les résultats obtenus. 

Les indicalions sont posées particulièrement dans 
la discussion consécutive. 

Les tumeurs, même inopérables, du pharynx et du 
cou, les nævi, etc., sont les cas où Îles résultats se 
sont montrés les meilleurs. AUDAN. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Corbineau (Tours). — Indurations plastiques des 
corps caverneux. (Journal d'urolugie, tome VII, 
n° b-6, p. 543 et suivantes). 


Revue générale très documentée de cette affection 
peu fréquente et à étiologie et pathogénie encore 
obscures. 


336 


Au sujet du traitement l’A. consacre plusieurs para- 
graphes à l’électrothérapie el à la radiothérapie : 

L’électrolyse à l’aide de pointes fines de platines 
enfoncées directement au sein des tissus indurés a 
donné de bons résultats. 

Avec la galvanisation (séances hbiquotidiennes pen- 
dant plusieurs mois) certains auteurs auraient obtenu 
une amélioration. 

L'ionisation iodurée et chlorurée fut également 
tentée : les résultats obtenus ont porté surtout sur 
l'élément douleur avec légère diminution de lindu- 
ration. 

Avec l’électrolyse circulaire résultat nul dans un 
cas, mais guérison complète et rapide chez un autre 
malade. | 

Pour toutes ces méthodes on eut recours à la 
technique habituelle à chacune d'elles. Le traitement 
électrique semble donner des résultats plus appré- 
ciables que le simple traitement médical; il a une 
influence certaine sur la douleur et rend ainsi l’érec- 
tion moins pénible; il agit également sur l’induration 
diffuse des corps caverneux. 

En France, comme à l'étranger, la radiothérapie a 
été essayée contre celte affection : les résultats 
paraissent avoir été probants, diminution et mème 
disparition des nodosités fibreuses. 

Il est regrettable que lA. n'indique pas la technique 
avec des détails suffisamment précis. L. NAHAN. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 


J. Bergonié. — De la reconstitution de muscles 


isolés ou de groupes musculaires par la fara- 
disation rythmée intensive. (C. R. Ac. Sc., 
10 Février 1919 et Archives d' Electricité Médicale 
et de Physiothérapie, Février 1919, p. 42 et 45.) 


L'insuffisance du travail professionnel et en parti- 

culier du travail agricole pour régénérer par l’exer- 
cice certains groupes de muscles atrophiés par suite 
de blessures de guerre, est connue de tous les phy- 
siothérapeutes qui ont été attachés à des centres 
régionaux. 
- Aussi verront-ils tous avec plaisir l’un des plus 
ardents générahsateurs de la méthode agricole insister 
aujourd’hui sur la nécessité d’une cure électrique 
dans les cas où ces exercices professionnels ne 
mettent pas directement en cause les groupes mus- 
culaires intéressés. 

ll indique la faradisation rythmée intensive comme 
le procédé de choix. 

Fréquence : 50 à 55 par seconde. 

Générateur : bobine à trembleur bien réglée, sans 
élincelle, ou machine à ondes aiguës spéciale avec 
pointe de 12 à 14 volts. 

Rythmeur : Métronome inverseur égalisant les pé- 
riodes de silence et d'exercice successives. 

Electrode : larges, recouvrant toute la région inté- 
ressée. 

Ce procédé ne détermine aucune fatigue nerveuse 
ni musculaire. Le volume des muscles augmente 
rapidement et considérablement. Dans certains cas 
on obtient le décollement et lassouplissement des 
cicatrices. La circulation locale est activée et les 
ædèmes résorbés. H. GUILLEMINOT. 


Électrologie. 


Edred M. Corner (Londres). — La nature irritante 
des tissus-cicatrices de guerre. (Procedings of 
the royal Soriet y of medecine. — Section of 
Electro-thérapeutics, vol. XI, n° 9, Juillet 1918, 
p. 49 à 55, 5 fig.) 


LA. décrit la pathogénie et l’histologie patholo- 
gique des cicatrices vicieuses des plaies de guerre. 
Il recommande l'usage de l’électrothérapie. 

Dans la discussion : N. Burke dit que les douleurs 
dues aux névrites traumatiques sont soulagées par 
le courant continu, les rayons X, le radium’; mais 
pour empêcher la production ou pour amener la ré- 
sorption des tissus cicatriciels il recommande l'intro- 
duction électrolytique, les effluves de hautes fré- 
quences et la lumière ultra-violette. 

H. Gonhson estime que les tissus anormaux, con- 
gestionnés, adhérents, des cicatrices peuvent ètre 
rendus souples et indolores par la combinaison de 
la diathermie et des rayons X. Il utilise des rayons 
très filtrés, à très petites doses, plusieurs fois par 
semaine et ne provoque jamais de réaction. Le cou- 
rant continu lui a ainsi donné de bons résultats. Pour 
les plaies suppurantes les meilleurs résultats sont 
obtenus en faisant irradialtions et électrisation au 
lit du malade. Il est beaucoup plus facile de prévenir 
la formation des tissus anormaux que de les détruire 
quand ils sont constilués. Dans les premières phases 
quand la blessure est enflammée, la lampe à incan- 
descence d’un grand nombre de bougies est recom- 
mandable, plus tard il y a lieu d'employer larc de 
tungstène et les rayons X. L’ionisation du zinc est 
surtout utile dans les plaies très atones. 

E. Sayer affirme que le succès dans le traitement 
des blessures dépend du traitement électrique pré- 
coce. Il voudrait qu'on définisse les adhérences « for- 
mations dues à l'absence de traitement électrique 
au début ». Si les adhérences peuvent être détruites 
par les rayons X ou le radium, elles ne se seraient 
pas produites si on avait utilisé l'électricité dès les 
premières heures. Traiter les blessures des parties 
molles sans électricité équivaut à traiter les fractures 
sans massage. Il préconise la méthode consistant à 
faire absorber au malade 15 grains d’iodure de potas- 
sium, une heure avant la séance de courant continu; 
l'ion iode circulant dans le sang va se dégager à 
l'électrode positive. Pour les adhérences très dures 
il préfère l’ionisation du chlorure; enfin ıl a vu les 
rayons X agir comme par miracle. 

Les électrothérapeules anglais semblent, d'après cette 
discussion, avoir été beaucoup plus mêlés que leurs con- 
frères français à la vie des services chirurgivaux. 

A. LAQUERRIÈRE. 


DIVERS 


Gros et Fromaget. — Action analgésiante du 
courant faradique faible en thérapeutique ocu- 
laire (Clinique ophtalmologique, Janvier 1919, 
p. 22.) 


Les A. citent onze observations dont plusieurs de 
zona ophtalmique qu’ils ont traité en faisant passer 
par la région douloureuse recouverte de compresses 
humides un courant faradique faible durant 2 à 5 mi- 
nutes. A. LAQUERRIÈRE. 


ERRATUM 


ed 


M. le D' Japiot, auquel nous devons tous nos remerciements pour l'intéressante biographie du D" DEsTOT 

… . x ; f 4 : ,: ` 
qu'il nous a communiquée et que nous n'avons pu imprimer, faute de place, nous prie d'indiquer que c'est 
par erreur que la NÉCROLOGIE parue dans le dernier. numéro porte sa signature, car elle est l'œuvre de 


« la Rédaction ». 


Le Gérant : PIERRE AUGER. 


85 507. — Paris. Imp. Lauure, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


LE TUBE COOLIDGE EN RADIOGRAPHIE ET EN RADIOSCOPIE 


Par JOHN S. SHEARER, PH. D. 
Licutenant-Colonel San. C. U. S. A. 


Il résulte des constatations faites dans de nombreux laboratoires, tant aux États- 
Unis que dans les services du corps expéditionnaire américain, que trop souvent les 
avantages du tube Coolidge n'ont pas été pleinement utilisés et qu'il faut en grande 
partie en chercher la cause dans une confusion qui s'est établie avec une technique 
acquise avec les appareillages précédents durant les années d'expérience antérieure de la 
radiologie. Afin de permettre de comprendre les raisons qui ont fait donner certaines des 
indications qui suivent, nous appellerons l'attention sur quelques faits physiques simples 
qui ne sont pas toujours suffisamment connus des radiologistes. 


+ : 
4 


Il faut noter tout d'abord que la loi fondamentale d'Ohm (i = T) ne s'applique pas 


au passage du courant à travers un tube Coolidge et que, par conséquent, on sera induit 
en erreur si on veut uliliser pour l'emploi de ces tubes des déductions basées sur elle. 

Pour la compréhension de ce qui suit nous pouvons considérer l'électricité comme 
uniquement constituée d'unités négatives : les électrons. Ces électrons accompagnent 
les atomes ou en sont des parties constituantes, mais ils peuvent aussi en être séparés 
et exister isolément, indépendamment de toute aulre unité ou agrégat de matière. Les 
électrons sont tous identiques et semblables entre eux, quelle que soit la nature de l'atome 
auquel ils peuvent être associés, et la grandeur d’un courant électrique est égale au 
produit du nombre des électrons passant à la seconde par la charge électrique fixe d’un 
électron, c'est-à-dire que l'on a, I désignant le courant: 


I = N (électrons par seconde) x E (charge de l'électron). 


Pour produire des rayons X nous devons : 

1° Détacher des électrons des atomes: 

2 Leur appliquer une force électrique suflisante pour leur communiquer une grande 
vitesse; 

3° Leur assurer une route libre d'obstacles leur permettant d'acquérir cette vitesse ; 

4 Placer sur la trajectoire des électrons animés d’une grande vitesse un obstacle 
capable d’arrêler brusquement leur marche. 

La différence existant entre le tube Coolidge et les tubes antérieurs dépend exclu- 
sivement du premier de ces points, c'est-à-dire de la libre production d'électrons, mais il 
en résulte de nombreuses et importantes particularités pour son maniement. Dans les 
tubes antérieurs la provision d'électrons était assurée par la rupture des molécules du 
gaz à l'intérieur du tube lui même, et le nombre des électrons dépendait : | 

a) de la quantité du gaz résiduel dans le tube; 

b) du potentiel électrique (voltage) entre les bornes du tube. Pour une quantité 
donnée de gaz résiduel, une élévation du voltage appliqué libérait davantage d'électrons 

N° 8. — Mars-Avril 1919. IH — 22 


338 John S. Shearer, Ph. D. 


et ainsi, dans des limites assez larges, l'application d'un voltage plus élevé faisait passer 
plus de courant. 

Dans le tube Coolidge la production des électrons n'est pas en relation avec le 
vollage appliqué à l'ampoule, puisque les électrons ne proviennent plus d’une rupture (des 
molécules ou atomes) du gaz résiduel. En fait, ce gaz doit être évacué jusqu’à la limite 
du possible. L'apport d'électrons ne dépend ici que de la température et de la surface du 
filament cathodique, et pour un filament déterminé cet apport est entièrement sous la 
dépendance du courant qui traversera ce filament. Le courant qui passe dans le tube 
peut utiliser ou non la totalité des électrons libérés au niveau du filament. Ce courant ne 
dépend que jusqu'à un certain point du voltage appliqué et des conditions électriques 
dans le reste du circuit. En augmentant le voltage, il arrive un point où tous les électrons 
libres sont utilisés 
(mue E LT ET FETE pour transporter le 

FETE a A eE courant à travers 
ERE Hig | HAE T E le tube. Une fois 
ei. = -H ++ ce voltage atteint, 
il ne saurait plus y 


avoir d'augmenla- 
tion du milliampé- 
rage, quelle que 
soit l'élévation de 
voltage désormais 
appliqué, puisqu'il 
n'yaplusdecharge 
électrique libre 
transportable. Un 
milliampérage plus 
élevé ne peut être 
obtenu alors que 
par une élévation 
Fig. 1. — La courbe L donne la relation « courant-voltage » pour une temperature relalivement de la température 

basse du filament; saturation en A. La courbe IT donne la méme relation pour une température 

plus élevée du tilame utl; saturation en B. La courbe HE donne la relation « courant-vollage » du filament. La fi- 

pour un tube à gaz détermine. Cette courbe est caractéristique d'un tube à gaz « formé » utilisé ’ 

à regime relativement bas pour éviter un mollissement par iéchouffement. gure 1 montre cette 

différence dans la 

manière de se comporter caractéristique des deux types de tubes. Le filament Coolidge 
dans la courbe I était à basse température. 

Pour un potentiel du tube de 10 K. V. il passe un courant de 5 M. A. 

Entre 10 et 25 K. V. l'augmentation du courant est presque exactement proportion- 
nelle à celle du vollage appliqué, au-dessus de 25 K. V., l'augmentation du courant est 
relativement moindre et au-dessus de 50 K. V. il n'a plus été possible d'obtenir de nou- 
velles augmentations de courant par augmentalion du voltage appliqué au tube. La 
courbe IT montre la façon dont s'est comporté le mème tube pour une température plus 
élevée du filament obtenue en augmentant l'ampérage du filament. On remarquera que le 
courant maximum dans le tube {courant de saturation) est obtenu à un voltage plus élevé 
pour cette température plus haute du filament. La courbe JI] montre les courants 
passant dans un tube à gaz stable, quand on applique des voltages de plus en plus élevés. 

Les conséquences pratiques de cette différence apparaîtront si nous examinons les 


RER ES us 
20 MA 


Le tube Coolidge en Radiographie et en Radioscopte. 339 


conditions électriques requises pour la production de la quantité appropriée de radia- 
tion X de qualité convenable. | 

Le résultat spécifique désiré ne sera obtenu que lorsqu'on pourra appliquer au tube 
un voltage approprié. Pour les buts envisagés ici, des voltages inférieurs à 50 K. V. ou 
supérieurs à 55 K. V. ne sont pas utiles, les premiers par suite de l'insuffisante pénétration 
du rayonnement produit, les seconds par suite du manque de contraste des images four- 
nies. Si nous nous reportons aux résultats donnés par la figure 4 en tenant compte de 
ces restrictions nous voyons que : 

4° A la température du filament de la courbe I le tube Coolidge a une échelle de 
courant utile qui va de 8,4 à 10 M. A. et qu’il risque facilement d'être, à celte dernière 
intensulé, opéré à trop haut voltage. 

2° A la température correspondant à la courbe IT le tube est utile entre 15 et 18 ou 
19 M. A. 

5° Le tube à gaz, dans l'état où il est ici opéré, commence à être utile à 8 M. A. et 
pourrait devenir trop dur vers 25 M. A. Il a donc, dans un seul état de vide, une échelle de 
courant utile plus étendue qu'un tube Coolidge opéré à une seule température du filament. 

Ces courbes montrent clairement pourquoi beaucoup de radiologistes n'ont pu 
obtenir des résultats satisfaisants avec des tubes Coolidge, mais elles ne montrent 
aucunement qu'il soit ni impossible ni même difficile d'en obtenir. Et, lorsqu'on consi- 
dère le degré de certitude et de stabilité que fournit la manipulation du tube à cathode 
chauffante, sa grande souplesse lorsqu'il est convenablement contrôlé et la simplicité de 
l'appareillage requis. il apparaît nettement au contraire que ces avantages valent bien la 
peine d'apprendre à en être le maitre. 

Ceux qui ne sont pas familiers avec le tube Coolidge devront se rappeler qu'il ne 
« mollit » pas par échauffement en cours de marche ainsi que le fait le tube à gaz lors- 
qu'on utilise de fortes charges. Ainsi, avec 40-50 M. A., un tube à gaz pourra mollir au 
point de descendre, au cours d'une radiographie de région épaisse, d'une étincelle équi- 
valente de 15 à une étincelle de 8 cms. La pénétration « moyenne » est ainsi en réalité 
très inférieure à la pénétration initiale et la quantité de radiation produite va en décrois- 
sant graduellement. Cela n’est pas le cas avec un tube Coolidge et en raison de la con- 
servation du voltage, une surexposilion sérieuse et un voile pourront se produire si l'on 
choisit son étincelle équivalente sur les données du voltage initial d'un tube à gaz. 


Caractéristiques de marche. — Nous admettons ici que l’on utilise des transfor- 
mateurs à circuit magnétique fermé alimentés par du courant alternatif, bien que le tube 
puisse marcher d'une manière satisfaisante avec des bobines et des interrupteurs. Le 
transformateur permet un appareillage beaucoup plus simple et des mesures plus 
exactes. 

Nous considérerons les dispositifs suivants : 

a) Machines à grande puissance, sans interrupteur, avec contrôle par rhéostat pri- 
maire. 

b) Machines à grande puissance, sans interrupteur, avec contrôle par « auto-trans- 
formateur ». 

c) Utilisation à puissance limitée, de tubes spéciaux avec possibilité de contrôle 
limité et aulo-rectification du courant. 

Ces modalités sont indiquées dans l'ordre de leur développement historique. Pour 
saisir complètement leurs avantages ou leurs inconvénients, il peut être utile d'envi- 


340 John S. Shearer, Ph. D. 


sager deux considérations préliminaires. Voyons d'abord les relations existant entre le 
courant dans le tube et le potentiel appliqué d'une part et la quantité et la qualité de la 
radiation produite d'autre part. | 
Des expériences faites il y a quelques années par l'autéur et publiées dans le journal 
américain de Radiologie ont montré que la quantité aussi bien que la qualité de la 
radiation est affectée par le voltage appliqué et que la quantité de l'énergie primitive 
mise en jeu transfor- 
, mée en radiation X 
! augmentait avec le vol- 
tage, le milliampérage 
— i restant constant. 
Dans des limiles suf- 
fisamment exactes 
pour tout travail ra- 
diologique, on peut 
considérer que la 
quantité rayonnée va- 
rie comme le produit 
du courant par le 
carré du voltage. 
HHHH RN : (Dans des limites rai- 


a es + +++ 44 +++ a 
++ a s + +44 4 ++ $ 4 psam 
+ + + | ++ ++ I~e + 
+ 4 + + ` b + 44 — 
He + - + 4114 
$44 ++ D e SO S + ++ 
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Su ITITI pi | [1 > ‘se: CITE 
HI HT HT HOT LOT TT T Q 
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It HIT 
++ -s + 
RER 


hi + 


++ D 
HET 
HH formateur [courant al- 
HE “GEEF ternatif|, la limite 
MA. d'étincelle équiva- 
Fig. 2. — La droite AB montre les voltages pour une position particulière du rhéostat lente qui ne « jaillit » 
lorsqu'on fait passer des intensités différentes dans le tube. La courbe R R donne la quan- x 
tité de rayonnement X en unités arbitraires pour cette position du rhéostat. On remarquera pas encore tout à fait, 
que lorsqu'il ne passe pas de courant dans le tube (pas de courant au filament) le voltage 
donne une mesure re- 
lativement correcte 
du voltage, bien meil- 
leure en fait que les voltmètres sur le primaire de la lecture desquels on déduit le voltage 
du tube). 
Ainsi un tube dans lequel passent 15 M. A. avec une étincelle de 10 cms rayonnera 
15 x 140 = 15 X 100 unités arbitraires de radiation X. 
Avec 20 cms d'élincelle ‘et le même courant il rayonnera 15 X 20*— 15 x 400 unilés 
semblables et, simultanément, la radiation sera, dans ce dernier cas, d'une pénétration 


plus élevée (*). 


p > r L e =- 2 - Q . 
aux extrémités sera d'environ 78 k. v. É de 78 k; v: = 02 k. v.) et que le maximum de 


radiation est émis à 19 M. A, intensité pour laquelle le voltage sera de 52 k. v. 


(0) Tout tube ayant une anticathode de mème métal et opéré strictement dans les mèmes conditions d’in- 
tensité et de voltage fournira un rayonnement identique en quantité et en qualité. 

En émettant cette assertion relative à la relation de quantité existant entre le courant du tube, le voltage 
du tube et la radiation X on suppose ou bjen que le courant et le voltage ne subissent pas de fluctuations ou 
bien qu'il est possible de déterminer des valeurs équivalentes à celles de conditions de marche constantes. 
Ceci serait possible dans le cas d'un courant de forme ondulatoire et d'un voltage représentable par une 
courbe sinusoïdale. La radiation par cycle égale la somme de tous les courants instantanés mullipliés chacun 
par le carré du voltage à cet instant. Pour des formes d'ordre très irrégulier comme avec l'emploi des 
bobines, la computation de cette somme est difficile on impossible. Avec un tube à gaz nous obtenons une 
variation très marquée de la forme de l'onde avec les variations de l’état de vide de l’'ampoule ou des sou- 
papes, les variations de’régime de l'interrupteur, etc. Dans la pratique, la bobine et l'appareillage de haute 
fréquence:ont'été si complètement” détrônés, aux États-Unis, par les transformateurs sur alternatif qu'il est 
inutile de discuter les conditions de fonctionnement de l'ancien appareillage. 

L'évaluation du rayonnement basée sur le milliampérage est souvent une source d’erreurs avec les inter- 


Le tube Coolidge en Radiographie et en Radioscopie. 341 


A. Contrôle par rhéostat. — Supposons que dans le cas a ci-dessus (appareils à 
grande puissance sans interrupteurs) avec contrôle par rhéostat sur le primaire, on 
règle le courant du filament de telle façon qu'à 70 K. V. un courant de 5 M. A. traverse 
le tube. En élevant la température du filament de telle façon qu'en restant au même plot 
du rhéostal, nous ayons 20 M. A. dans le tube,notre vollage opérant tombera à 50 K. V. 
el à 40 M. A., il descendra même à 25 K. V. donnant une pénétration beaucoup trop 
faible pour la pratique, tout au moins en ce qui concerne les régions épaisses. Cette 
réduction de tension entre les extrémités du tube est absolument inévitable avee un 
contrôle par rhéostat, par suite de la perte de puissance dans ce rhéostat. La ligne 
droite A. B. (fig. 2) montre les variations de voltage se produisant pour les diverses 
intensités de courant dans le tube pour un réglage donné du rhéostat. La courbe mar- 
quée R. R. sur celte même figure montre la quantité relative de rayonnement que pourra 
fournir un tube quelconque pour celte position donnée du rhéostat et avec un voltage 
fixe de ligne ou d'alimentation. | 

Puisque la quantité de rayonnement = courant >< (volls}*, il ne se produirait pas de 
rayonnement si a) 1l n'y avait pas de vollage appréciable, où si bjil n'y avait pas de 
courant dans le tube, et entre ces ? extrêmes il existera un maximum de radiation. En 
gardant à l'esprit les limites de vollage commandées par le travail envisagé, nous voyons 
que cette disposition particulière de notre contrôle ne sera ulile qu'entre 7 et 52 M. À. el 
que c'est seulement entre 15 et 52 M. A. qu'il servira pour la radiographie de parties 
épaisses. 

Pour une résistance moindre du rhéostat la ligne AB sera reportée sur la droite et 
son inclinaison modifiée légèrement, la courbe RR sera plus large, avec un « pic » plus 
élevé, mais restera la même dans son allure générale ('). 


+ 


rupteurs et les soupapes lorsqu'on utilise pour la mesure des instruments à bobine mobile, le courant dont 
on fait la lecture sur le quadrant étant alors Ja différence entre le courant direct (utile) et l'inverse en sorte 
que le courant réellement utilisé peut se trouver très supérieur à celui indique par la lecture. 

“j La relation mathématique donnant le maximum de quantité de la radiation émise par un tube 
pour une disposition donnée (plot déterminé) de Fappareillage de contròle s'obtient aisément comme suit : 

Dans des limites pratiquement exartes la relation courant-voltage pour un plot donné du contrôle est 
représentée par une droite dont l'équation sera 

(1) V=MI+K, 

où M est la tangente de l'angle fait avec l'axe du courant et K est une constante. 

La quantité de radiation en unités arbitraires est représentée par la formule : 


(2) O=IVE. 
On a donc 
(3) dOZ=NVAT+2VIAV 
ou 
d 7 
5 10 vipavr 
mais l'équation (1) donne | 
TA 
d == 
(9) zy =. 
donc ii 
d) 
) 2 — V? J. 9 M, 
(6) Tr V4? VIM 
pour un maximum ou un minimum T =p 
ou 
(1) VIV+2IM]=0. 
Le maximum est donné pour une valeur 0 du second facteur ou 
— V 
; — > LE =) 
(8) V=—-21M ou = jN 


en faisant la substitution dans équation (L: nous voyons que le maximum de radiation est produit quand le 
voltage est égal aux ?/5 du voltage à circuit ouvert. 

Ainsi dans la figure 2, K = 78 kilovolts, 2/5 K = 5? K. V., ce qui correspond à l'ordonnée passant par le 
maximum de la courbe de radiation. 

Evidemment quand la chute de voltage due à l'augmentation du courant sera faible, le maximum corres- 
pondra à des courants très élevės dans le tube. 


342 | John S. Shearer, Ph. D. 


Le fait de n'avoir pas reconnu qu’un réglage déterminé du rhéostat n'implique pas un 
voltage déterminé sur le tube a causé de nombreuses erreurs de conception sur le fonc- 
tionnement des ampoules Coolidge. Ainsi dans la dernière édition du Précis de Radio- 
diagnostic de Jaugeas il est fait (p. 64 et 65) mention des travaux de Boll et Mallet indi- 
quant que la quantité de radiation émise par un tube Coolidge « opéré à voltage constant » 
croît jusqu'à un maximum, puis décroit, assertion évidemment erronée. Cette indication 
eùt été en accord avec les faits en parlant d'un tube Coolidge « opéré avec un réglage 
délerminé du rhéoslat ». 


B. Appareillages à grande puissance, sans interrupteurs et avec contrôle par « auto- 
transformateur ». — Un dispositif de contrôle beaucoup mieux approprié au fonctionne- 
ment des tubes 
Coolidge que le 
rhéostat en série 
avec le primaire 

du transforma- 

teur a été récem- 
ment introduit. Il 
se compose d’un 
transformateur à 
circuit magnéti- 
que fermé avec un 
seul enroulement 
(fig. 5), relié di- 
rectement au sec- 
teur. 


Le primaire 
Fig. 5. — « Contrôle par aulo-transformateur ». Transformateur à circuit magnétique fermé avec g : 
enroulement continu de A à C. Des connections avec l'enroulement sont établies sur les plots 1, du transforma 
2, 5. etc., séparées par des plots neutres afin d'éviter des arcs. Le courant se divise en A et se teur producteur 
referme en B. 


PRIMARY 


de haute tension 
est monté en parrallèle sur une section choisie de l’enroulement de « l'auto-transforma- 
teur » et cette connexion peut se varier à volonté de façon à obtenir les fractions désirées 
du voltage total. L'avantage de ce dispositif réside dans ce fait que la chute de voltage 
est beaucoup moindre ainsi, lorsqu'on augmente, en élevant la température du filament, 
l'intensité du courant qui passe dans le tube. La figure 4 montre ce qui se passe avec un 
semblable dispositif. La ligne AB indique le voltage au fur et à mesure des augmenta- 
tions d'intensité. Pour faciliter la comparaison avec le cas précédent elle commence à 
70 kilovolts pour 5 milliampères. On voit que la chute n’est que de 5 K. V. quand il passe 
90 M. A. dans le tube. Dans les limites de courant indiquées le rayonnement croît comme 
le figure la ligne RR. | 
Dans ce cas particulier tous les voltages sont supérieurs à ceux qui sont désirables 
pour la radiographie et la radioscopie. En supposant qu’on puisse disposer de ce mon- 
tage il ne sera donc pas utile en radio-diagnostic, tandis qu'il faut d'autre part, comme le 
montre la figure 2, qu'avec un contrôle par rhéostal le plot choisi fournisse 70 K.V. à 
5 M. A. pour pouvoir donner le voltage convenable avec 15 à 50 M. A. dans le tube. 
En supposant l'estimation du voltage faite par la mesure de l'élincelle prise entre 
les pointes mousses de tiges de 3 à 4 mm. de diamètre, les meilleurs clichés seront 


Le tube Coolidge en Radiographie et en Radioscopie. 343 


obtenus quand l'étincelle mesurera entre 8 et 15 centimètres. La figure 5 indique les 
divers courants que l'on peut obtenir sur deux plots déterminés avec le contrôle par 
auto-transformateur pour un type donné d'appareillage. 

Dans ce cas il y aurait un point d'émission maxima de radiation, mais il corres- 
pondrait à une intensité de courant dans le tube dépassant absolument la capacité de tous 
les tubes actuellement en usage. 

Il faut remarquer que si des quantités égales de radiations peuvent être obtenues 
pour les deux plots choisis en utilisant des intensités différentes dans le tube, le rayon- 
nement obtenu avec le plot AB sera toujours le plus pénétrant. Ainsi avec le montage AB 
45 M. A. donneront une quantité de rayonnement égale à celle que donnent 65 M. A. avec 
le montage CD, mais il | 
y aura avec une diffé- 
rence de plus de ? cen- 
timètres dans les lon- 
gueurs d'élincelle entre 
ces deux cas. En fait les 
temps de pose pour ob- 
tenir un bon négatif se- 
ront moindres sur A B 
avec 45 M. À. que sur CD 
avec 65, à cause de la 
moindre absorption dans 
le cas de l'étincelle la 
plus longue et cela bien 
que les quantités mesu- 
rées par une méthode 
d'absorption soient iden- H 
tiques. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 


AT INTIENA ON 


9 

Bea ucoup d opéra- Fig. 4 — La droite A B montre la relation « courant-voltage » pour une position particu- 
teurs ont pris l'habitude lière du contrôle par auto-transformateur (pas de rhéostat). R R donne le rayonnement X 
; produit pour les diverses inlensités. Pour produire une chute des 2 du voltage du circuit 

d'essayer leurs tubes à Si | 
ouvert il faudrait faire passer dans le tube un courant de plusieurs centaines de milli- 
gaz sur un plot du rhéos- ampères. On remarquera que ce réglage est défavorable, pour le radiodiagnostic tout au 

moins, le voltage étant trop élevé. 


tat correspondant à une 
faible puissance. Ainsi en se rapportant à la figure 1, une position déterminée du 
rhéostat fera passer 5 M. A. dans un tube à gaz et l'expérience préalablement acquise 
pourra indiquer que, dans‘ces conditions, à un plot élevé déterminé du rhéostat on 
obtiendra généralement 20 M. A. el un voltage approprié. Ainsi, daus la figure 1, à 5 M. A. 
le tube à gaz prend 25 K.V., voltage beaucoup trop bas pour une ulilisation pratique; 
mais à 20 M. A., le voltage montera à 47 K.V. Un tube Coolidge à la température indiquée 
dans la figure 1 pour à M. A. ne prendra que 10 K.V., mais à 10 M. A. on pourra uliliser 
n'importe quel voltage de 50 K.V. jusqu'à la limite supérieure de ce que l’on peut obtenir. 
Ainsi la même façon de procéder qu'avec un tube à gaz, en utilisant le mème dispositif 
de contrôle, conduira vraisemblablement à des étincelles beaucoup trop longues et 
donnera des clichés plats ou gris. 

Reportons nous à la figure 5; admettons que nous ayons une source régulière et que 
nous ayons préalablement établi approximativement, pour notre appareillage, les rela- 
tions entre le courant et la longueur d'étincelle. Si nous voulons #0 M. A. et 10 cent. 1/2 


344 John S$. Shearer, Ph. D. 


‘ 


d'étincelle nous devrons utiliser un plot correspondant à CD. Nous pouvons donc nous 
placer tout de suite sur ce plot, régler notre filament de facon à avoir 40 M. A. et prendre 
notre cliché. Une variation considérable dans l'intensité du courant de l'ampoule sera 
possible avec ce type de contrôle sans modification sérieuse de voltage. 


C. Appareillage ne comportant pas de redresseur mécanique. — La caractéristique 
fondamentale du tube Coolidge réside dans ce fait que l'émission des électrons se 
produit exclusivement au ni- 
77100 veau de la cathode aussi long- 
FA temps que les autres parties 


+ +++ t-e 


La-4-+ 4 À 


teea = —— HH Sesa esteses sss H 90 métalliques du tube restent 

net LA- He Hpi relativement froides. Ainsi le 

E EEE P On (ÉONN TRS HERS AA 80 courant ne saurait passer que 

: _. ’ dans une seule direction à 

14 70 moins que l'anticathode ne 

Ali s'échaulfe assez pour émettre 

12 LÉ: 60 des électrons. En vue d'utili- 

C i —+— HE ser celle propriété et de pou- 

o pni 50 voir supprimer la complica- 

H HHH s tion dans l’appareillage résul- 

8 Hi atenn ii 40 tant de l'emploi`de contacts 

H ini HE tournants et de moteurs syn- 

6 i e HE 30 chrones, un tube spécial a été 
- EE HH élabli. Ce tube possède un 

4 Si EEn LUE! 20 radiateur pour le refroidisse- 

H H HH HEHEH i ment par l'air et une lourde 

2 EEH EEHEHE HH HEHH st 40 barre de cuivre unit l'antica- 

AE EH EHEHEHE H EH thode au radiateur. Ce tube 

FAR est « aulo-redresseur » du 

Š IO 20 30 0 70 80 courant. 


Fig. 5. — Deux réglages de « l'auto-transformateur » donnant des condilions Ù , 
favorables pour le radiodiagnostic. O R, correspond au réglage A B, O R, au D'une façon générale Ù 


réglage C D. — Les ordonnées représentent les longueurs d'étincelle équiva- dans les mêmes conditions 
lente entre pointes mousses. Si l'on ne pouvait avoir à sa disposition qu'un 


seul de ces deux réglages il vaudrait mieux choisir A B. de courant et de voltage, le 

| rayonnement émis par un tube 

de ce genre est le même, qu'il travaille sur contact tournant ou qu'il redresse lui-même 
son courant. 

Les ampoules de ce type construites d'abord pour les besoins du service médical de 
l'armée américaine ne devaient pas fonctionner à plus de 5 M. A., d'une façon continue en 
radioscopie, à plus de 10 M. A. en radiographie. La Compagnie générale électrique de 
Schenectady, N. Y,a toutefois récemment produit un tube de ce genre qui « reclifie » le 
courant parfaitement jusqu’à 25 M. A., au moins; ce qui, étant donnés les récents progrès 
réalisés dans la fabrication des écrans renforçateurs, paraît devoir suffire pour tous les 
besoins de la radiographie. 

La simplicité d'appareillage permise par ces nouveaux tubes les rend particulière- 
ment attrayants. Plus d'interrupteurs, de soupapes, de moteurs synchrones ni de contacts 
tournants! L’ampoule est assez petite pour être complètement enfermée dans une gaine 
en verre au plomb d’où n'émerge que le cône de rayons à utiliser. 


Le tube Coolidge en Radiographie et en Radioscopie. 345 


Deux apparcillages spéciaux furent établis pour l'utilisation de ces tubes dans 
l'armée. L'un d'eux est connu sous le nom de « bedside unit ». Il présente une combi- 
naison du transformateur à haute Lension avec le transformateur d'allumage du filament 
telle que la mise en marche peut s'effectuer par la fermeture d'un seul contact. Dans la 
pratique la puissance de cet appareillage avait été limitée à 5 M. A., afin qu'il pùt se bran- 
cher directement sur toutes les prises de lumière sans changer les fusibles. Une petite 
commutatrice élait employée lorsqu'on devait fonctionner sur courant continu. Toutes 
les opéralions se faisaient à 5 M. À.,etun vollage convenable était assuré si la tension de 
ligne était normale. Un second dispositif, destiné spécialement au travail aux armées, 
permettait d'obtenir de 5 à 10 M. A., avec un voltage à peu près constant. On y arrivait en 
faisant varier la vitesse de rotation du générateur (groupe) et par suite le voltage en 
ligne. Cette manière de procéder s'est montrée très commode aux armées et dans les 
hôpitaux ne disposant que d’une alimentation électrique instable ou insuffisante. Dans 
des formations mieux desservies un « aulto-transformaleur » remplissait le même but. 
Mais ces dispositifs ne s'appliquent pas aux tubes Coolidge du type Standard. 


RÉSUMÉ 


Les points principaux que nous avons cherché à expliquer dans cet artiele sont les suivants : 

4. Le tube Coolidge se comporte différeninent des tubes à gaz lorsque, à une même température de 
filament on utilise des voltages eroissants. Le tube à gaz peut, à un degré de vide donné, opérer d’une façon 
satisfaisante pour diverses positions du rhéostal. Pour le tube Coolidge il faut faire varier le courant du 
filament pour utiliser le voltage approprié. 

2. Explication de la loi qui donne la quantité de rayonnement en fonction du courant de l'ampoule et de 
la différence de potentiel à ses bornes. 

5. Explication des caractéristiques des apparcillages sans interrupteurs lorsqu'ils fonctionnent avec con- 
trôle par rhéostat et avec contrôle par auto-transformateur. Ce dernier permet de larges variations de cou- 
rant sans perte appréciable de voltage. On peut donc choisir. un voltage approprié et modifier à volonté 
l'intensité dans le tube en agissant sur le filament. 

5. Indications de l'emploi du tube Coolidge à radiateur faisant soupape. 

6. On remarquera qu'il na pas été parlé dans cet article de l'emploi des tubes Coolidge avec de longues 
étincelles équivalentes pour laradiothérapie profonde. Des recherches ultérieures fourniront peut-être la pos- 
sibilité d'employer dans ce but les tubes à effet soupape et dans ce cas la technique radiologique se trouverait 
réduite ou presque, à sa forme la plus simple. 


(A suivre). 


ÉTUDE DE RADIOLOGIE CLINIQUE DES BASES 
CHEZ LES TUBERCULEUX 


Par MM. 
F. BARJON LONG Y 


Médecin des Hôpitaux de Lyon. Interne des Hôpilaux de Lyon. 


Une question est fréquemment posée aux radiolowisles par les médecins, à propos 
des tuberculeux justiciables de la méthode de Forlanini. Existe-t-il des adhérences à 
la base? Peut-on tenler le pneumothorax avec quelque chance de succès”? La difficulté 
de répondre d'une façon juste devient chaque jour plus évidente. 

On admet généralement comme signes radiologiques des symphyses de la base : 
l'effacement du sinus et l'immobilité du diaphragme ou du moins une forte réduction de 
l'amplitude respiratoire. A plusieurs reprises nous avons été frappés de l'inconstance 
de ces signes et du peu de confiance qu on pouvait leur accorder. 

Nous avons pensé qu'une étude systématique de cette question aurait quelque 
utilité. Nous nous sommes adressés à des tuberculeux chroniques et nous avons réuni 
actuellement onze observations complètes avec autopsie. Ce sont ces documents dont 
nous nous proposons l'étude. Tous ces malades ont été suivis au point de vue clinique 
et radiologique, spécialement en ce qui concerne les bases. 

L'examen clinique proprement dit ne nous a fourni aucun renseignement vraiment 
décisif. Les signes d’auscultation, la diminution de la respiration, le degré de matité 
nous ont paru toujours en rapport avec létat du poumon sous-jacent et peu modifiés 
par la symphyse. Les vibrations, dont la transmission semblerait a priori devoir êlre 
influencée par l’épaississement de la plèvre, ont été trouvées tantôt diminuées, tantôt 
exagérées, tantôt normales. En somme, il ne faut guère compter sur l'examen clinique 
pour nous renseigner avec quelque chance de certitude sur l'existence d'une symphyse. 
L'étendue et l'ancienneté des lésions peuvent la faire pressentir; mais cela reste une 
impression, une hypothèse, ce n'est pas un diagnostic. Ces faits sont connus depuis 
longtemps, nous n'avons rien de nouveau à dire. 

Nous espérions davantage de l'exploration radiologique, c'est pourquoi nous l'avons 
faite soigneusement et systématiquement. Chez chaque malade nous avons examiné 
spécialement : les champs pulmonaires, les sinus et l'amplitude respiratoire. 

L'examen des champs pulmonaires élait destiné à nous renseigner sur l'extension et 
Ja topographie des lésions. Celui des sinus était fait dans le but de connaître l'aspect, la 
profondeur, la forme, la clarté des culs-de-sac costodiaphragmatiques. L'apprécialion 
n'était formulée qu'après un examen comparalif des deux côtés en avant et en arrière. 
Nous avons exprimé en centimètres l'amplitude respiratoire du diaphragme pour en 
faciliter la matérialisation. Ces chiffres n’ont aucune valeur absolue. Ils n'ont même pas 
de valeur relative d'une observation à l'autre ; car l'amplitude varie d'une façon consi- 
dérable d'un sujet sain à un autre, suivant certaines conditions physiologiques, et 
a fortiori chez des malades. Nous ne leur reconnaissons qu'une valeur comparative 


F. Barjon et Longy. 347 


d'un côté à l’autre chez le même individu. Nous admettons en eftet que les coupoles 
diaphragmatiques ont, à l'état normal, un déplacement respiratoire sensiblement égal 
des deux côtés. Toute modification observée dans ces conditions provient donc d'une 


cause pathologique. 


Nos observations peuvent se décomposer ainsi : 


observation sans aucune symphyse; 


7 “17 Q1 


observations avec symphyse bilatérale; 


observations avec symphyse unilatérale (3 à gauche et 4 à droite). 
ous ne donnerons qu'un résumé de nos observations en les réduisant aux données 


essentielles, afin de ne pas étendre démesurément ce travail. 


Observation I. 


Emile G..., 41 ans, Saint-Irénéce, n° 35. 


Tuberculose pulmonaire bilalérale à lésions très prédominantes à droile. 
Evolution fébrile depuis novembre 1918. 


GAUCHE. 


DROIT. 


EXAMEN CLINIQUE. 


Respiration un peu soufflante au sommet. Râles 
humides peu nombreux dans le 1/5 sup. 


Signes cavitaires au sommet. Ràles humides aux 
deux temps dans toute la hauteur. 


RapioscopPiE, 20 février 1919. 


Quelques pommelures disséminées dans les 2,5 
sup., visibles en avant surtout, 


Sinus bien conservé. 


Amplitude, ? c. 


Obscurité totale de tout le poumon droit, sauf 
une bande claire étroite de 2 cent. au-dessus 
du diaphragme. Caverne au sommet. 

Sinus conservé un peu réduit, diaphragme sail- 
lant. 

Amplitude nulle, immobilisation complète. 


AUTOPSIE, 4 mars 1919. 


Plévre : Symphyse tolale, mais assez lâche, adhé- 
rences très marquées en arrière seulement. 


Poumon : Broncho-pneumonie tuberculeuse de 
toute la lame antéro-sup. du lobe sup. La partie 
inf. de ce lobe est entièrement saine. Lobe inf. 
un peu d’ædème, mais aucun tubercule. 


Plèvre : Symphyse totale très adhérente. En dis- 
séquant les adhérences on enlève des lambeaux 
de poumon. 

Poumon : entièrement envahi par des lésions 
tuberculeuses confluentes. 

Les 25 sup. ne sont qu'une masse de lésions 
scléro caséeuses avec une infinité de cavernes. 

Point de parenchyme sain, poumon complète- 
ment détruit. 


Observation Il. 


Louis T..., 17 ans, Saint-Irénée, n° 59. 


Tuberculose pulmonaire ulcéro-cavitaire bilatérale. Evolution depuis 2 ans environ. 


GAUCHE. 


DROIT. 


EXAMEN CLINIQUE. 


Signes cavitaires au sommet. Ràles humides très 
étendus. 


Signes cavitaires au sommet. Nombreux râles 
humides dans toute la hauteur. 


RapioscopiEe, 17 février 1919. 


Cavernes au sommet. 
Obscurité des 2/5 sup. 
Sinus bien conservé. 

Amplitude, 1 1/2 à 2 c. 


Cavernes au sommet. 
Obscurité des 5/4 sup. 
Sinus bien conservé. 
Amplitude 1/2 à 1. 


348. F. Barjon et Longy. — Étude de radiologie clinique 


AUTOPSIE, 15 mars 1919. ; 


Plèvre : Symphyse totale partout sur la grande 
plèvre, le diaphragme et les interlobes. 

Poumon : Lobe sup., grande caverne au sommet, 
lésions ulcéro-cavitaires confluentes. 


Lobe inf., Foyer de broncho-pneumonie avec 
points ramollis ulcéreux dans la partie sup. 
au voisinage de l'interlobe. Le reste sain avec 
quelques tubercules isolés. 


Plèvre : Symphyse totale portant sur la grande 
plėvre, le diaphragme et les interlobes. 

Poumon : Lobe sup. Lésions confluentes avec 
grosses cavernes. 

Lobe moy. Lésions moins confluentes à tendance 
plus scléreuse. 

Lobe inf. Lésions ulcéro-cavitaires confluentes 
dans la moitié sup. ll reste à peine 1/5 du lobe 
inf. comme parenchyme sain. 


Observation Ill. 


Fernand B..., 40 ans, Sainte-Blandine, n° 10. 


Poussée pleuro-pulmonaire bilatérale à 23 ans. 
Depuis t mois évolution d'une tuberculose pulmonaire chronique. 


GAUCHE. 


# 


DROIT. 


EXAMEN CLINIQUE. 


lésions ulcéro-cavitaires, avec signes cavitaires 
très marqués au sommet. Râles humides. Obs- 
curilé à la base. 


Lésions ulcéro-cavitaires moins étendues. Obs- 
curité respiratoire de la moitié inf. 


RADioscoPiE, 30 janvier 1919. 


Grosses cavernes au sommet très visibles en ar- 
rière. Pommelures disséminées dans toule la 
hauteur. Poumon très obscur. 

Sinus bien conservé. 

Amplitude, 1 c. 


Cavernes moins apparentes au sommet. Pomme- 
lures dans toute la hauteur, lésions très élen- 
dues. 

Sinus, bien conservé. 

Amplihule, À à 1 1/2. 


AUTOPSIE, 17 février 1919. 


Plèvre : Symphyse totale, adhérence intime à la 


base sur le diaphragme. 


Poumon : Fonte caséeuse de la moitié sup. du 
poumon, 5 grosses cavernes (œuf de poule). 
Dans la moitié inf. nombreux foyers de bron- 


cho-pneumonic, quelques-uns ramollis. 
Lésions plus étendues qu'à droite. 


Plevre : Symphyse totale moins adhérente sur le 
diaphragme peut en partie se détacher à la 
main. 

Poumon : Lésions confluentes de la partie sup. 
Une grosse caverne, nombreuses cavernules. 
Caséification de la partie moyenne. Nombreux 
tubercules, quelques-uns caséifiés dans le lobe 
inférieur. 


Observation IV. 


Thomas C..., 44 ans, Saint-Irénée, n° 49. 


Tuberculose pulmonaire bilatérale très prédominante à gauche, évolulion rapide et fébrile. 
Tuberculose intestinale ulctreuse. 


GAUCHE. 


DROIT. 


EXAMEN CLINIQUE. 


Signes cavitaires au sommet. Nombreux râles 
humides dans les 2,5 de la hauteur. 


Ràles humides dans le 1/5 sup. 


le Rapioscorik, Février 1919. 


Obscurité de la moitié sup. 
Sinus conservé. 
mpluule, 2e, 


Quelques pommelures discrètes. 
Sinus conservé. 
Hmplilude, # £. 


2° Ramioscopir, 5 mars 1919. 


Obscurité des 5/4 du poumon. 
Sinus conservé. 
Amplitude, 1 c. 


Obscurité de la moitié sup. 
Sinus conservé. 
Amplitude, 3 à 5 1/2 c. 


des bases chez les tuberculeux. ` 349 


AUTOPSIE, 17 mars 1919. 


Plèvre : Pas de symphyse. 

Très fortes adhérences à la moitié sup. 

Réaction pleurale sur toute la surface avec exsu- 
dats récents làches. 

Pas d'adhérences diaphragmatiques. 

Poumon : Tout le lobe sup. et la moitié du lobe 
inf. sont occupés par des lésions confluentes. 
Cavernes. 


Plévre : Pas de symphyse. 

Presque pas d’adhérences. 

Pas de réaction pleurale. 

Pas d'adhérences diaphragmatiques. 


Poumon : 
vernes. 

Lobe moy. : quelques foyers discrets. 

Lobe inf. : quelques tubercules discrets limités 
au rebord scissural postéro-sup. 


Lobe sup. pris en totalité; petites ca- 


Observation V. 


Paul G..., 55 ans, Saint-lrénće, n° 52. 


Pas d'antécédents. Bronchite depuis 18 mois, aggravation depuis un mois. Tuberculose pulmonaire 
bilatérale occupant la totalité du poumon gauche et la moilié supérieure du poumon droit. 


GAUCHE. 


DROIT. 


EXAMEN CLINIQUE. 


Signes cavilaires au sommet, gros râles humides 
dans toute la hauteur. 


Signes cavilaires et râles humides dans les 
fosses sus et sous-épineuses. Respiration très 
active dans la moitié inf. 


1° RapioscoriE, 31 mars 1919. 


Obscurité totale du haut en bas avec caverne 
sous la clavicule. 

Sinus complétement effacé. 

Amplitude nulle, aucun mouvement. 


Pommelures disséminées dans Ja moitié sup. 


Ninus conservé. 
Amplitude, 3 c. 


2° RADiOSCOPTE, 5 mai 1919. 


Même aspect, obscurité totale. 


Sinus entièrement effacé. 
Amplitude nulle, aucun mouvement. 


Pommelures disséminées dans les 2,3 sup. 
Base claire. 

Sinus conservé. 

Amplitude, 3 c. 


AUTOPSIE, 17 juin 1949. 


Plévre : Symphyse tolale très adhérente du haut 
en bas. Toute la région du sinus est remplie 
de gros exsudats solides, épais, adhérents aux 
2 feuillets de la plèvre. 

Poumon : Tout le lobe sup. est occupé par une 
immense caverne du volume du poing. Dans 
le lobe inf., broncho-pneumonie confluente, 
foyers ramollis et mème une caverne à lex- 
trème base sur le diaphragme. 

Poumon totalement détruit. 


Plèvre : Adhérence totale de tout le sommet et 
d'une partie du lobe moyen. Le lobe inf. est 
libre, aucune adhérence à la base sur le dia- 
phragme. | 

Poumon : Lobe sup. détruit par une caverne, 
volume d'une mandarine. Dans les lobes moy. 
et inf. îlots de broncho-pneumonie non von- 
fluents : il reste 1/5 de parenchyme sain dans 
le lobe moy. et ła moitié dans le lobe inf. 


Observation VI. 


Marie G..., 49 ans, Sainte-Blandine, n° 8. 


Antécédents tuberculeux très chargés. Tuberculose pulmonaire bilatérale, évolution très fébrile, 


590 à 40° d'une façon continue pendant un 
perforation, mort par péritonite. 


GAUCHE. 
EXAMEN 


Signes cavitaires au sommet. Râles humides 
dans le 1/3 sup. 


mois. Délire. Tuberculose intestinale ulcéreuse, 


DROIT. 


CLINIQUE. 


Signes cavilaires au sommet. Nombreux râles 
humides dans les 2/3 sup. 


350 F. Barjon et Longy. — Étude de radiologie clinique 


RaDioscopiEe, 51 mars 1919. 


Pommelures disséminées dans la moitié du pou- | Pommelures plus confluentes dans les 3/4 sup. 


mon. du poumon. Caverne du sommet. 
Sinus conservé. Sinus un peu diminué de profondeur. 
Amplitude, 3 c. au moins. | Amplitude, 2 c. environ. 


AuToprsig, 25 avril 1919. 
Plèvre : Adhérences au sommet, aucune adhé- | Plèrre : Symphyse de la base, adhérence totale 


rence à la base. au diaphragme et à la paroi ant. 
Adhérences très nombreuses dans toute la hau- 
teur. 
Poumon : Caverne au sommet. Infiltration totale | Poumon : Lésions confluentes dans tout le lobe 
du lobe sup. Noyaux de broncho-pneumonie sup. avec cavernes au sommet. 


tuberculeuse confluente, quelques-unsramollis. | Lobe moyen soudé au sup. également infiltré. 
Lobe inf. beaucoup moins atteint, quelques | Lobeinf., lésions moins confluentes, mais nom- 
foyers peu étendus. | breux îlots de broncho-pneumonie. 


Observation yıl. 


Jules H..., 55 ans, Saint-Irénée, n° 35. 


Ethylisme. Tuberculose pulmonaire évoluant depuis 7 ans. Lésions bilatérales anciennes 
et prédominantes à gauche. 
GAUCHE. DROIT. 
* EXAMEN CLINIQUE. 


Râles humides très abondauts dans toute la hau- | Quelques ràles humides inspiratoires dans les 
teur, plus en arrière qu'en avant. fosses sus et sous-épineuses. 


RapioscopPiE, 27 mars 1919. 
Obscurité à peu près complète du haut en bas. | Assez clair dans l'ensemble par rapport à l’autre 


Caverne en arrière. Très faible clarté à la base. côté. 
Pas de grosses ombres. 
Sinus à moitié comblé. Sinus conservé. 
Amplitude, 1 1/2 c. Amplitude, 2 c. 


AUTOPSIE, 28 avril 1919. 
Plèvre : Symphyse totale on est obligé de décoller | Plèvre : Pas de symphyse, mais nombreuses 
la plèvre pariétale du haut en bas. adhérences au sommet au niveau des inter- 
lobes, de la lame antérieure et du diaphragme 
l à la partie postérieure surtout. 
Poumon : Lésions confluentes en voie de ramol- | Poumon : Lésions limitées au sommet et à la 
lissement du haut en bas. lame antérieure dans le lobe sup. 


Cavernes multiples les plus grandes en haut. Lésions plus étendues dans le lobe moyen; dis- 
crètes dans le lobe inférieur. 


Observation VIII. 


Antoine B..., 54 ans, Saint-Irénée, n° 37. 


Tuberculose pulmonaire bilatérale avec lésions beaucoup plus étendues et plus avancées à droite 
(ulcéro-cavitaires). Evolution fébrile assez rapide, 5 mois environ. 


GAUCHE. DROIT. 
EXAMEN CLINIQUE. 


Râles humides cavernuleux au sommet. Signes cavitaires au sommet. Räâles humides 
dans toute la hauteur. 


RADIOSCOPIE, 6 février 1919. 


Quelques pommelures dans le 1/3 sup. en avant | Obscurité [à peu près totale en avant et en ar- 
et les 2/3 sup. en arrière. rière. 

Sinus conservé en avant et en arrière. Sinus conservé en avant, effacé en arrière. 

Amplitude, 2 1/2 à 3 c. Amplitude, 1 à 4 1/2 c. 


des bases chez les tuberculeux. 351 


AUTOPSIE, 15 février 1919. 


Plèvre : une adhérence assez forte au sommet. Plèvre : Symphyse totale du haut en bas; épais- 
A la base une petite adhérence superficielle ré- sissement des feuillets pariétaux et viscéraux, 
cente qui se détache spontanément. 9 à 3 millim. Membrane lardacée. 
Poumon : Au sommet lésions cavernuleuses avec | Poumon : Lésions occupant toute l'étendue du 
îlots de broncho-pneumonie disséminés dans poumon. Cavernes coffluentes au sommet. 
le lobe sup. Partie moyenne broncho-pneumonie confluente. 
Emphysème de la lame antérieure. Partie inférieure: tissu congestionné œdémateux 
Lobe inf., quelques noyaux très discrets. infiltré de tubercules, quelques-uns déjà ra- 
mollis. 


Observation IX. 


Jean P..., 45 ans, Saint-Irénée, n° 51. 


En 1915, intoxication par les gaz (chlore), depuis a toujours toussé. Lésions tuberculeuses pulmo - 
naires bilatérales plus étendues à gauche, ulcéro-cavitaires aux deux sommets. Evolution fébrile. 
Laryngite. 

GAUCHE. DROIT. 
EXAMEN CLINIQUE. 


Signes cavilaires au sommet en avant et en ar- | Signes cavitaires au sommet, moins de râles 
rière ; souffle, râles gargouillants. Râles hu- humides qu’à gauche et moins étendus. 
mides jusqu’à l'extrême base. 


Raptoscorir, 14 avril 1919. 


Obscurité presque totale dans toute la hauteur; | Obscurité des 2 3 sup.; pommelures; base moins 


pommelures. sombre. 
Sinus conservé. Sinus conservé. 
Amplitude, 1 1/2 e. Amplitude, 2 1/2 c. 


AUTOPSIE, 24 avril 1919. 


Plèrre : Symphyse totale, plèvre épaissie, adhé- | Plèvre : Une seule adhérence au sommet, rien à 


rente au diaphragme. ° la base. | 
Poumon : Infiltration tuberculeuse de la totalité | Poumon : Lésions confluentes dans tout le lobe 
du poumon. sup. Cavernes communiquantes. 
Cavernes et foyers de broncho pneumonie en | Noyaux de broncho-pneumonie, quelques-uns 
voie de ramollissement. Il ne reste pas de por- ramollis dans le lobe moyen. 
tion de parenchyme sain. Lobe inf. : foyers de broncho-pneumonie, con- 
fluents plus nombreux dans la partie posté 
rieure. 


Observation X. 


Marie C..., 45 ans, Sainte-Blandine, n° 26. 


Surmenage, travail dans une usine de guerre. Tuberculose pulmonaire bilatérale. 


Evolution fébrile. Début il y a un an. 
GAUCHE. DROIT. 


EXAMEN CLINIQUE. 


Signes cavitaires au sommet. Ràles humides très | Signes cavitaires au sommet. 
étendus. Râles humides très étendus. 


RaDbioscopiE, 6 février 1919. 


Obscurité de la moitié sup. Obscurité de la moitié sup. 

Grandes cavernes au sommet. Cavernes au sommet moins grandes. 
Pommelures disséminées jusqu’en bas. Pommelures jusqu’en bas. 

Sinus conservé. Sinus conservé. 


Amplitude, 1 à 2 c. Amplitude, 1 à 2c. 


352 F. Barjon et Longy. — Ftude de radiologie clinique 


AUTOPSIE, 17 mars 1919. 


Plèvre : Adhérences solides au sommet. Plèvre : Symphyse totale, on est obligé de décoller 
Adhérences làches du lobe sup. la plèvre pariétale. 


Aucune adhérence diaphragmatique. 
Poumon : Cavernes au sommet. Broncho-pneu- | Poumon : Cavernes. Broncho-pneumonie tuber- 


monie tuberculeuse confluente dans les 2,5 sup. culeuse confluente partout sauf dans la partie 
À la base, nombreux tubercules non confluents. inf. du lobe inf. qui présente de nombreux 
Infiltration œdémateuse. tubercules dans un parenchyme œdémateux. 


Observation XI. 


Pierre V..., 37 ans. Saint-lrénée, n° 52. 


Mère morte bacillaire. Ethylisme. Pleurésie droite en 1912. Réformé en janvier 1915 
pour tuberculose, depuis a toujours toussé. Aggravation depuis deux mois. 
Actuellement lésions bilatérales étendues à tout le poumon droit, avec lésions ulcéro-cavitaires 
au sommet: et à la moitié supérieure du poumon gauche. 


GAUCHE. DROIT. 
EXAMEN CLINIQUE. 


Râles humides dans la moitié sup. Signes cavitaires au sommet. 
Ràlłes humides dans toute la hauteur. 


RaADpioScopPtE, 24 mars 1919. 


Pommelures disséminées dans la moitié sup. Obscurité très étendue et assez opaque occupant 
les 5/4 de la hauteur, un peu de clarté à la base. 

Sinus conservé. Sinus complètement effacé. 

Amplitude, 4 €. au moins. Amplitude : Diaphragme relevé et fixé en dehors, 


immobile (charnière fixe); mobile seulement 
dans sa partie interne, 1 c. 1,2 d'amplitude. 


AUTOPSIE, 30 mars 1919. 


Plèvre : Adhérences au sommet seulement, par- | Plèvre : Symphyse totale du haut en bas; impos- 
tout ailleurs rien, base entièrement libre. sible de détacher le poumon sans le déchirer; 
impossible de le séparer du diaphragme. 
Poumon : La moitié sup. est remplie de nodules | Poumon : Cavernes au sommet. Tout le reste du 
tuberculeux, pas de caverne. poumon est envahi par des lésions de tuber- 
La moitié inf. est à peu près saine. culose ulcéreuse. 


Trois points méritent, tout spécialement, d'arrèler notre attention : l'état des sinus, 
l'amplitude respiratoire, l'étendue des lésions. Tous trois peuvent être appréciés par 
l'examen radioscopique; mais landis que pour l'amplitude nous devons nous contenter 
de cet examen, pour les deux autres nous avons le contrôle plus rigoureux de l'aulopsie. 
Etudions el comparons tous ces documents pour en lirer nos conclusions. 


J. — SINUS ET SYMPHYSE: 


Si nous partons des données fournies par l'examen radiologique, nous trouvons 
que sur 22 sinus examinés, 16 ont élé déclarés normaux el 6 seulement modifiés. Si 
nous prenons maintenant le contrôle de l'autopsie, nous voyons que sur 22 sinus il 
existait 13 symphyses el 9 sinus libres de toute adhérence. De suite un désaccord saute 
aux yeux entre la radiologie et l'anotomie pathologique dans le dénombrement des 
symphyses. La première méthode nous en faisait pressentir 6, la seconde nous en 
démontre 15. 


des bases chez les tuberculeux. 353 


Un premier point cependant esl en faveur de la radiologie : les 6 sinus reconnus 
modifiés à l'écran ont été trouvés à autopsie atteints de symphyse totale. 

Parmi eux deux étaient complètement effacés (Observ. V et XI). Tous deux corres- 
pondent à d'anciennes pleurésies. Dans l'observation XI, la pleurésie a été parfaitement 
observée et fait partie de l’histoire clinique du malade. Dans l'observation V la pleurésie 
semble avoir passé inaperçue, du moins le malade n’en a pas eu connaissance. Mais 
à l'autopsie on trouve de gros exsudats solides et épais, adhérents aux deux feuillets 
de la plèvre et occupant tout le sinus dont le tissu pulmonaire a été chassé. 

Les 4 autres sinus modifiés se décomposent ainsi : 


OBsERvVATION Í. -- Sinus un peu réduit avec diaphragme saillant. 
OBsERVATION VI. Sinus un peu diminué de profondeur. 
OBSsERVATION VIT. — Sinus à moitié comblé. 

OBsERVATION VHI. — Sinus conservé en avant, effacé en arrière. 


On voit d'emblée l'importance extrême de la moindre modification de l'aspect du 
sinus constatée à l'écran, parce que cette modification peut suffire à déceler l'existence 
d'une symphyse. | 

Nous pouvons donc affirmer d'après ces documents contrôlés par l’autopsie que 
loute modification de forme, de profondeur, d'éclairage d'un sinus est un signe formel 
de symphyse (6 observations). 

Malheureusement, la réciproque n'est pas vraie et nous n'avons pas le droit de 
dire que lorsqu'un sinus paraît parfaitement normal à l'écran, il ne peut pas y avoir 
de syinphyse. En effet, l'examen radioscopique nous a désigné 16 sinus comme parfai- 
tement normaux, et sur ce nombre l'autopsie a montré 7 symphyses. Dans ces cas, le 
poumon a été retenu par des adhérences de pleurite sèche au fond du cul-de-sac pleural 
qu'il remplit et qu'il éclaire. Cette clarté peut persister jusqu'à la fin, car cette lame 
inférieure du poumon (ultimum moriens) est justement la portion de parenchyme qui 
échappe le plus longtemps aux lésions. Ce n'est que lorsque cerlaines adhérences plus 
épaisses, certains exsudals résiduels, arrivent à refouler le poumon et à combler la 
corne extrême du sinus, qu'apparaissent les modifications de forme et de profondeur 
que nous avons précédemment signalées. 

Nous pouvons donc affirmer, d'aulre part, qu'une symphyse peut exister sans quil 
y ait aucune modification radiologique appréciable du sinus (7 observations). Il ne 
faudra pas compter sur l'examen radioscopique pour dépister ces formes-là. 


II. — AMPLITUDE ET SYMPHYSE 


Dans toutes nos observations l'amplitude respiratoire est diminuée du côté de la 
symphyse, dans deux cas elle est supprimée. Il semblerait donc a priori que la sym- 
physe joue, dans les modifications de ce phénomène, un rôle de tout premier plan. 
Nous entendons la symphyse vraie totale occupant tout le diaphragme et non quelques 
adhérences isolées. 

Mais pourquoi certaines symphyses immobiliseraient-elles complètement le dia- 
phragme, alors que d’autres ne feraient que diminuer l'amplitude? Et pourquoi cette 
amplitude serait-elle réduite d'une façon variable chez les différents tuberculeux sym- 
physés? On nous objectera que les chiffres qui mesurent l'amplitude ne sont pas 
comparables d’un malade à un autre, et nous l'avons spontanément reconnu. Mais si 
nous nous restreignons aux observations à symphyse bilatérale, l'objection n'est plus 


JounNaL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — ÍI. | 23 


354 F. Barjon et Longy. — Ftude de radiologie clinique 


valable. Pourquoi à symphyse égale l’amplilude n'est-elle pas la mème des deux côtés? 


C'est qu'apparemment il y a une autre cause qui intervient, et que pour immobiliser le 


diaphragme il ne suffit pas de l'attacher. 

Nous pouvons donc affirmer que la symphyse seule, n'immobilise pas le diaphragme, 

puisque sur treize symphyse constatées, nous ne l'avons trouvé immobilisé que deux fois. 

La symphyse peut-elle au moins réduire dans une certaine mesure l'amplitude 
respiratoire? C'est probable, mais elle n'est pas le facteur unique, ni même essentiel de 
celte réduction, puisque chez un sujet atteint de double symphyse l'amplitude n'est pas 
la même des deux côtés. Quel est donc cet autre facteur ? 

Nous en connaissons un très actif. C'est l'inflammation aiguë. Mais avec lui pas 
de demi-mesure, c'est l'immobilisation complète, la paralysie de tout mouvement actif. 
C'est ce que nous voyons réalisé dans les processus aigus qui intéressent la région 
diaphragmatique : pleurésies, pneumothorax, abcès sous-phréniques, etc. Mais la loi 
de Stokes ne peut être invoquée ici où il ne s’agit que d’un processus chronique. D'autre 
part, la cause que nous cherchons n'intervient pas d'une façon brutale, elle agit par 
degrés, diminuant peu à peu l’amplitude jusqu'à réaliser l'immobilisation. 

Cette cause ne serait-elle pas réalisée par l'extension des lésions pulmonaires, qui 
diminue peu à peu jusqu'à l'annihiler, la fonction respiratoire du poumon? Celle-ci 
abolie, de quelle utilité devient la pompe diaphragmiatique? Le mouvement disparaît 
quand cesse la fonction. 


111. — AMPLITUDE ET LÉSIONS PULMONAIRES 


En parcourant les observations on remarque que si le côté de moindre amplitude 
est celui de la symphyse, c'est aussi celui des lésions pulmonaires les plus étendues ; il 
n'y a aucune exception. 

Dans les observations à symphyse double (observ. I, Il et HI), l'amplitude est 
toujours le plus diminuée du côté le plus atteint. L'observation I est particulièrement 
probante : à gauche l'amplitude mesure 2 centimètres, à droite elle est nulle. L'autopsie 
montre avec une double symphyse des lésions discrètes dans le poumon gauche tandis 
que le droit est entièrement détruit. 

Dans l'observation IV il n'y a aucune symphyse, ni d'un côté ni de l’autre, et 
cependant l'amplitude est très différente entre eux : 2 centimètres à gauche, 4 centimètres 
à droite. C'est le côté gauche qui est le plus atteint. Un nouvel examen, quelques jours 
plus tard, montre que l'amplitude a encore dimrnué malgré l'absence de symphyse; 
mais cette diminulion marche parallèlement avec l'extension des lésions. Elle est plus 
sensible du côté le plus atleint et passe de 2 à 1 centimètre, diminuant de 50 pour 100, 
tandis que du côté opposé elle passe de 4 à 3 centimètres, diminuant seulement de 
25 pour 100, parce que les lésions croissent moins vite de ce côté. 

La fonction respiraloire, en même temps qu'elle règle l'entrée de l’air dans le pou- 
mon, règle aussi l’amplilude des mouvements du diaphragme. Un poumon qui fonc- 
tionne bien et présente une capacilé respiratoire normale délermine un déplacement 
adapté à sa fonction. À un poumon dont la valeur respiratoire est réduite, ne correspond 
plus qu'un déplacement réduit; en somme, la course du piston se règle sur la capacité 
de la seringue. 

De l'examen minutieux de nos observalions se déduit celte règle qui ne souffre 
aucune exception : c'est que toujours, qu'il y ait une symphyse ou qu'il n'y en ait pas, 


PAP rT =- 


des bases chez les tuberculeux. 355 


au côté le plus atteint correspond la moindre amplitude. Les deux grandeurs varient 
parallèlement el en sens inverse. À mesure que les lésions s'étendent l'amplitude 
diminue pour arriver à 0 quand le poumon est totalement détruit (observ. I et V). On 
peut donc bien dire que l'amplitude est fonction de la capacité respiratoire du poumon. 


CONCLUSIONS 
l° Toute modification dans la forme, la profondeur, l'éclairage d’un sinus indique 
l'existence d'une symphyse. 


2° Une symphyse peut exister sans qu'il y ait aucune modification radiologique 
appréciable du sinus. 


3° L'existence d'une symphyse ne suffit pas à immobiliser le diaphragme. Elle peut 
modifier dans une certaine mesure l'amplitude respiratoire, mais ne joue qu'un rôle 
secondaire dans la détermination de cette amplitude. 


4 L'amplitude respiratoire du diaphragme chez les tuberculeux est surtout fonction 
de la capacité respiratoire du poumon. 


NOTES DE PRATIQUE 


LA FLUOROSCOPIE PRATIQUÉE SIMULTANÉMENT 
DANS DEUX PLANS. 


Par H. C. GAGE, 0. I. P. 


Radiologiste consultant, American Red Cross Military (Hospital n° 2, à Paris). 


Depuis longtemps déjà, il est reconnu que la réduction des fractures — surtout des fractures 
simples qu'on peut réduire par manipulation directe et mettre tout de suite dans le plâtre, — 
peut être effectuée d'une façon très satis- 
faisante sous contrôle fluoroscopique. Ce- 
pendant, pour prendre les vues latérales, il 
existe une difficulté, surlout lorsqu'il s'agit 
des extrémités inférieures. En se servant de 
l'ampoule ordinaire qui se place au-dessous 
de la table, la vue latérale ne peut ĉtre ob- 
tenue sans meltre le blessé sur le côté, ce 
qui est très difficile à accomplir sans dépla- 
cer les fragments de l'os fracturé. En outre, 
les fragments situés dans une certaine po- 
sition pour la vue latérale risquent d'être 
déplacés si d'autres manipulations sont né- 
cessaires pour prendre la vue antéro-posté- 
rieure; et alors une répélilion du travail de 
préparation s'impose; même après cela, on 
est dans l'incertitude quant à la justesse de 
l'alignement dans l'un et l'autre plan. Cette difficullé ne peut être évitée que s'il est possible de 
voir les deux plans simultanément, sans changer le blessé de position. Ceci peut se faire, sans 
aucun outillage compliqué, au moyen 
d'une très simple installation. 

Les photographies données dans cet 
article représentent un modèle construit 
à l'aide de moyens de fortune, mais qui 
suffira pour en démontrer le principe. Le 
détail laisse beaucoup à désirer, mais, 
dans les circonstances actuelles, tout ra- 
diologiste rencontre probablement les 
mêmes difficultés que l’auteur lorsqu'il 
s'agit de faire fabriquer le plus simple 
appareil; aussi l'installation en question 
a-t-elle rendu de grands services là où 
elle est employée. 

La table représentée dans les illus- 
trations est simplement en bois blanc, le 
dessus mobile est en bois plaqué. Sur les Fig. 2. 
barres horizontales A A (fig. 1 et 2) glisse 
un châssis de bois (B), de construction très solide, qui doit porter, en plus du porte-ampoule 
situé sous la table, les montants C, D, (ceux ci sont ajustés de manière à pouvoir glisser libre- 


Fig. 1. 


H. C. Gage. 357 


ment sur les longerons de la table). C doit porter un deuxième porte-ampoule qui se meut de 
haut en bas dans des rainures, tandis que sur D sont montés deux écrans fluorescents E, F, 
et un miroir G à charnières. L'écran E s'ajuste dans des fentes verticales, dans lesquelles on 
peut le fixer au même niveau horizontalement que le deuxième porle-ampoule, le côté fluores- 
cent tourné extérieurement. En in- 
clinant le miroir à 45 degrés envi- 
ron, on voit alors, en regardant de 
haut en bas, la réflexion de l'écran E 
à côté de la vue directe de l'écran F. 
Celte disposition permet l'emploi 
des ampoules et des écrans à n’im- 
porte quel endroit sur la longueur 
de la table; mécaniquement ceux- 
ci restent en alignement. L'écran F 
est supporté au moyen de deux 
barres en fer fixées par des char- 
nières à H et K, et l'on s’en débar- 
rasse en les faisant basculer de 
haut en bas aussitôt que l'écran ne 
sert plus (fig. 2 et 3). Les supports 
qui figurent dans les photographies 
élaient destinés à deux grands Fig. 5. 

écrans déjà utilisés dans le service, 

et c'est pourquoi ils sont évidemment trop lourds et trop grands; des petits écrans de 16 sur 
12 centimèlres el des supports d’une dimension proportionnée constituent tout ce qui est 
nécessaire pour éludier la position d’une fracture. Pour protéger le radiologiste de tout acci- 
dent, le miroir G et les montants C et D 
sont recouverts de feuilles de plomb 
(ceci ne figure pas dans les illustrations). 
Les diaphragmes doivent être complè- 
tement opaques et assez petits pour 
éviter que tout rayon lumineux dépasse 
l'encadrement protecteur en plomb et 
en verre des écrans. 

Après la mise au point, les deux 
ampoules radiographiques sont mises 
en contact parallèlement avec le circuit 
de haute tension, pour qu'elles marchent 
simultanément. La manipulation néces- 
saire en est naturellement de beaucoup 
simplifiée si on emploie deux « tubes de 
Coolidge » similaires; dans ce cas, il 

Fig. 4. est facile d'obtenir une dureté identique 
et de diviser le courant également entre 
eux. Les petites ampoules dites « aulo-vérifiantes > sont les plus commodes. Si on utilise des 
ampoules à gaz, leur arrangement est plus compliqué. Le meilleur moyen est de les adoucir 
jusqu’à ce qu’elles soient un peu au-dessous de la dureté nécessaire au moment de les employer 
et de laisser les fils régénérateurs fixés à distances égales de l’anti-cathode, de sorte que l’une 
d'elles ne puisse se rendurcir plus que l’autre. Au cas où l'on se trouverait dans l'impossibilité 
de conserver les ampoules dans un même état de dureté, on peut, afin de donner aux deux 
écrans une illumination approximativement égale, insérer un interrupteur de haute tension et 
faire marcher les deux ampoules alternativement. Ce procédé est naturellement un peu moins 
commode, mais il permet de conserver les avantages les plus importants du système. 

On verra aux figures 5 et 4 la manière d'installer le blessé, avec le membre fracturé placé 

du même côté de la table que D et E, et le châssis B arrangé de façon à permettre au faisceau 


358 La fluoroscopie pratiquée simultanément dans deux plans. 


lumineux de passer à travers la fracture. Quand il s'agit de la cuisse ou de la jambe, il ne faut 
pas que le membre sain soit posé également sur la table: aussi se sert-on du cadre en bois 
léger L qu'on verra aux figures 2, 3 el 4. Pour obtenir la contre-extension requise pour réduire 
une fracture dont les deux fragments se chevauchent, on emploie un petit support périnéal bien 
rembourré (voir fig. 2 et 5), qui est rattaché à un crampon de fer situé à la tête de la table à 
l'aide de sangles; celles-ci doivent êlre assez longues pour permettre le placement du support à 
la distance requise. Si, en outre, on monte le support en question sur une planche rembourrée- 
(voir fig. 2) et couche le blessé sur cette dernière, le membre sain se trouve un peu surélevé 
an-dessus de la table, ce qui donne de la place pour la manipulation, pour le passage du plâtre 
au-dessous du membre, etc., et ainsi constitue un avantage additionnel. 

S'il est nécessaire, on commence par examiner la fracture sous une lumière aussi faible que 
possible, ensuite on plonge la salle dans l'obscurité complète el on met les deux ampoules en 
aclion, ce qui fait paraître côte à côte les vues latérale et antéro-postérieure de la fracture. 
Tout changement de position désiré peut être effectué sans déranger le membre, et l'opération 
se fait entièrement sous contrôle fluoroscopique. Dans le cas d’une fracture dentelée, où la 
forme des fragments rend si difficile l'alignement, la position des dentelures et la manipulation 
` nécessaire pour des éviler sont ainsi facilement déterminées. On peut appliquer le plâtre ou 
l’attelle pendant que le blessé est sur la table, et dans le cas où l’on s’est servi d’attelles en bois 
ou en aluminium, on peut vérifier le résultat final avant qu'il quitte la salle. De cette façon, le 
chirurgien obtient le meilleur résultat possible et ne reste pas dans l'incertitude quant à la 
position finalement acquise. 


Je désire exprimer ma reconnaissance à mon aide, Miss Slater, pour la rédaction de ces 
notes à un moment extrêmement chargé de travail. | 


L'ABSORPTION DES RAYONS SECONDAIRES EN RADIOGRAPHIE 


Par M. DUHEM 


On sait que tout corps frappé par un rayonnement de Rôüentgen devient un foyer d'émission 
de rayons secondaires, diffusant dans tous les sens, et dont l'effet est loin d'être sans influence 
dans les différentes opérations radiologiques. 

Ce rayonnement, essentiellement hétérogène, comprend des radiations véritables, de nature 
vibratoire, analogues par conséquent aux Rayons X, et dont la pénétration, variable, dépend 
d'une part de la pénétrabilité des rayons primaires aux dépens desquels ils sont formés et 
d'autre part est fonction du poids atomique des éléments au niveau desquels ils prennent nais- 
sance. Lorsqu'il est émis par des métaux lourds tels que le platine et le plomb d’abord, puis 
l'étain et le zinc, ce rayonnement comporte également des rayons, en général très absorbables, 
transportant des charges négatives, et qui par conséquent doivent être identifiés avec les rayons 
cathodiques. 

Parmi les rayons secondaires de nature vibratoire, les travaux de J. Perrin, Sagnac, Seitz, 
Sadler, et les plus récents de Barkla, nous ont appris que la série des métaux lourds, dont les 
poids atomiques sont plus élevés que celui de l'argent, émettaient des faisceaux de rayons 
(faisceau L de Barkla) très abondants, mais de pénétration faible encore que croissant avec le 
poids atomique, tandis que les éléments à poids atomique faible émetlaient un rayonnement à 
pénétration plus forte, mais de densité moindre (faisceau K de Barkla). 

Dans la prise d’un cliché radiographique, tout l'ensemble de ce rayonnement secondaire 
intervient pour contrarier, sur la surface sensible de la plaque, l'action du rayonnement primitif, 
et produire sur les parties claires du cliché le voile qui leur enlève leur valeur et qui est d'autant 
plus intense qu'il est fait usage d'écrans renforçateurs. 

Si en effet ces derniers renforcent les rayons primaires et permettent d'abréger considéra- 
blement les temps de pose, ils renforcent dans les mêmes proportions l’action des rayons secon- 
daires et, par conséquent, le voile produit par ces derniers. C'est ainsi qu'il est très difficile 
d'obtenir des détails de structure osseuse quand on se sert d'écrans renforçateurs, dans une 
région tant soit peu épaisse, et qu'on est obligé de sous-exposer notablement les clichés. En 
elfet, si on donne aux temps de pose leur véritable valeur, en ne tenant compte que de l’'imstal- 
lation, le voile produit par les rayons secondaires peut être tel que toule l'image devient grise 
les contours s'alténuent, et l’on ne peut tirer du cliché aucun renseignement vraiment précis 
sur la nature du squelette. [] faut donc en réalité sous-exposer ses clichés, et la marge laissée 
aux lemps de pose est excessivement faible, tout écart, si minime soit-il, exposant à des 
mécomptes. 

Ces constatations ont fait que l'on a cherché par différents procédés à se débarrasser des 
rayons secondaires. 

La canalisation du faisceau radiant dans les cônes compresseurs est déjà un perfectionne- 
menten ce sens qu’il débarrasse la plaque des faisceaux parasites, mais c'est insuffisant parce 
qu'il la maintient sous l’action des rayons secondaires du faisceau intérieur au cône, ei 
d'autre part limite trop ce champ d'action et empêche, par ce fait même, toute vue d'ensemble. 

Le filtre imaginé par Bucky réalise un progrès beaucoup plus considérable. Il se compose 
d'une trame formée de lamelles métalliques disposées en nid d'abeilles, un peu comme un radia- 
teur d'automobile et qui est placé entre le sujet à radiographier et la plaque. 

Les rayons secondaires émis par les tissus organiques et doués d'une certaine pénétration, 
sont arrètés par les lames de plomb dont les alvéoles laissent passer facilement le rayonnement 
principal: quant aux rayons secondaires émis par le filtre lui-mème, ils sont de pénétration faible 


360 MH. Duhem. — l'absorption des rayons 


et ne peuvent impressionner la plaque que d'une façon négligeable ; encore est-ce parce que le 
filtre de Bucky est placé directement sur la surface sensible. 

Le défaut de cette instrumentation est l'impression de la trame métallique sur la plaque, 
sous l'aspect d'un quadrillage, gènant considérablement l'examen des clichés. 

Nous expérimentons depuis plus de six mois un « antidiffuseur, construit par la maison 
Mazo, qui a été mis à notre disposition par la Croix-Rouge américaine, et qui nous donne toute 
satisfaction. L'appareil est construit pour èlre placé sous la région à radiographier, au-dessus 
de la plaque, munie ou non d'un écran renforçaleur, mais dont il est cependant distant d’un 
centimètre environ, de telle sorte que les rayons secondaires émis par les lamelles de plomb 
n'arrivent en aucun cas au contact du bromure d'argent et doit être placé à une distance donnée 
fixe de l’anticathode. Nous verrons pourquoi dans un instant. 

-Il est composé d'une trame horizontale formée de lamelles de plomb longues de 40 centi- 
mètres, larges de 5 et de 
très faible épaisseur, un 
dixième de millimètre 
environ. Ces lames sont 
disposées de champ les 
unes à côlé des autres 
cl séparées par un in- 
tervalle de 4 millimè- 
tres. Leur plan n’est pas 
exactement vertical, 
mais il est orienté pour 
chacune d'elles suivant 
la direction des rayons 
d’une circonférence 
ayant pour centre 
l'anticathode à une 
distance de 60 centi- 


AFFA 2A 
E j fil nl mètres du centre de 
f 


79 
APT 
CE 


il 
f l'appareil. Les lames 


Fig. 1. — Disposilion schématique des lamelles de plomb de l'antidifuseur. centrales seules seront 

donc verticales, les 

autres devenant de plus en plus obliques en dedans à mesure qu'elles se rapprochent des 
extrémités de l'appareil. | 

On comprend, par le simple examen de la figure, que lous les rayons X primaires émis en 
ligne droite de l’anticathode pénétreront à travers les intervalles des lames pour impressionner 
la plaque, alors que les rayons secondaires qui prennent naissance au niveau du corps irradié 
suivant n'importe quelle direction rencontreront dans l'obliquité de leur trajet les lamelles de 
plomb de l'antidiffuseur qui les arrêteront. 

Quatre-vingt-dix pour cent à peu près du rayonnement secondaire est ainsi intercepté. 
N'’atleignant pas la plaque, ce rayonnement ne pourra produire aucun voile, et le cliché obtenu 
grâce à cet artifice en sera considérablement amélioré. 

Il restait à empêcher la marque des lames sur la plaque, qui, l'appareil restant immobile, 
devait fatalement s'inscrire sur la gélatine sous l'aspect de raies longiludinales. 

‘Pour cela, le châssis soutenant la trame glisse par roulements à billes sur des rails qui 
encadrent longitudinalement le porte-plaque, et sur lesquelles il est entraîné, pendant la pose, 
grâce à un mouvement d'horlogerie qui lui imprime une translation d'un très faible par- 
cours (10 centimètres environ) lente et régulière, qui ne dérange pas sensiblement lorien- 
lalion des lames par rapport à l’anticathode, et en supprime toute trace d'impression sur la 
plaque. 

La préoccupation des rayons secondaires disparaissant, la marge réservée aux temps de 
pose devient beaucoup plus grande. D'ailleurs, l'antidiffuseur absorbant également une très 
faible partie du rayonnement primaire, les temps de pose doivent en général être augmentés 
d'un quart: et le voile n'étant pour ainsi dire plus possible, on peut même les augmenter 


301 


secondaires en radiologie. 

davantage si on le juge nécessaire. surlout si l'on veut obtenir des détails osseux, puisqu'il est 
parfaitement possihie d'obtenir des ombres fouillées | 

Consécutivement, l'appareil permet de prendre des vues générales de thorax ou d'abdomen 


avec la plus grande netteté dans les contours et dans les détails 
La puissance des installations dont nous pouvons disposer depuis plusieurs années permet 


3. — Bassin. 


Fier. 5. 


"ig. 2, - Thorax vue de fare. 
malgré l'augmentation des temps de pose, de rester, en ce qui les concerne, dans l'ordre des 


». — Genou et jambe, vue antéro-postérieure 


Fig. : 


Fig. t. — Fracture de côte 
trente, vingt, dix et même facilement cinq secondes ; par conséquent d'obtenir des sujets toute 


l'immobilité désirable. 


©) 


Les épreuves ci-jointes montrent quelques exemples de clichés obtenus avec un anti- 
à ò). Ils ont élé pris dans des conditions assez défectueuses, avec le maté- 


diffuseur (fig. 


36 V. Duhem. 


riel d'une vieille voiture radiologique de l’armée : Groupe Ballot, ampoule Pilon OM, avec 
{ milli 1/2 d'intensité dans le tube, des plaques déjà très vieilles, munies d'écrans renfor- 
caleurs. | | 

On voit que, bien que fort éloignés des conditions avantageuses des belles installations 
fixes, nous avons obtenu facilement une colonne dorsale de face, avec vue d'ensemble du 
thorax, ce qui est presque impossible dans les conditions ordinaires; une fracture de côte 
ancienne avec un cal bizarre, qui avait failli être pris, pour toute autre chose dans un examen 
radioscopique antérieur; le bassin et le genou présentent également une netteté de détails 
assez difficile à obtenir si on ne supprime pas l’action néfaste des rayons secondaires. 

Les clichés, j'ai à peine besoin de le dire, n’ont subi aucune espèce de retouche. 


FAITS CLINIQUES 


UN CAS DE STENOSE DE L’ILÉON 


Par M. L. NAHAN 


Les cas de sténose de l'intestin grèle révélés par la radioscopie sont encore assez rares 
pour que celui que nous avons eu l'occasion 
d'observer mérite d'être relaté. Cette obser. res 
valion nous a paru intéressante non seule 
ment par la précision du radiodiagnosti: 
mais aussi par les lésions qui avaient déter- 
miné celte slénose. 

Il sagit d'une femme ayant dépassé la 
soixantaine, qui présente depuis plus de 
trente ans des phénomènes d'occlusion intes- 
tinale chronique caractérisés par des alterna- , 
tives de constipation absolue et de débâcles 
diarrhéiques avec météorisme, ballonnement 
du ventre et troubles dyspeptiques. En dehors 
de ces crises l'état général reste satisfaisant. | 

L'ingestion d'une bouillie bismuthée ne 


révèle aucun caractère pathologique de l'æso- > - 
phage ni de l'estomac. | Fig. 1. — (6 heures après la prise du repas opaque). 

Un second examen pratiqué six heures Anses gréles dilatées — aspect zébré dù aux valvules conniventes 
après la prise du repas opaque montre les 


grossièrement reproduit sur, ce schéma (d’après cliché). 


anses grêles très dilalées dont le calibre est 
nettement supérieur à celui d'un cæcum nor- 
mal : ces anses apparaissent à l'écran et sur le 
cliché (fig. 1) sous l'aspect de larges taches 
rubannées, allongées, contournées en S et irré- 
gulièrement remplies par la préparation bis- 
muthée. Aux endroits où la réplétion est in- 
complète, les valvules de Kerkring sont révé- 
lées par de minces traînées parallèles entre 
elles et perpendiculaires à l'axe du conduit. 
Lorsqu'on examine la malade en position de 
bout, les anses grêles tombent dans le pelil 
bassin qu'elles remplissent complètement : on 
ne constale pas l'aspect en tuyaux d'orgue. 
Cette première image aurait pu, au premier 
abord, faire penser à un mégacôlon : mais outre 
qu'une réplétion aussi avancée du gros intestin 
paraissait douteuse, l'aspect caractéristique dù 
aux valvules conniventes permettait d'altribuer 
l'image obtenue à l'intestin grêle. D'ailleurs 
un troisième examen, pratiqué vingt-quatre 
heures après l'ingeslion de la bouillie bismu- 
thée, enlevait tout doute et venait compléter 


Fig. 2 — (24 heures après la prise du repas opaque). ; J 
G. Les anses grèles (en pointillé). l'examen précédent (fig. 2). 
En noir le gros intestin rempli jusqu'à l'anse sigmoïde). Du bismuth persiste encore dans quelques 
N. C:ecuim. -- A. Côlon ascendant. — D. Côlon descendant. 


(Schéma d'après cliché.) | anses grêles dilatées, notamment dans une 


364 L. Nahan. — Un cas de stenose de l'ileon. 


large poche allongée située dans le flanc gauche en dedans du côlon descendant. On distingue 
très nettement la parlie terminale de l'iléon avec son calibre normal sur une étendue de quelques 
centimètres. Ce point permet déjà de conclure que la sténose siège en amont de l’abouchement 
iléo-cæcal. 

L'appendice est visible. 

Le gros intestin est rempli jusqu'au côlon sigmoïde exclus — son calibre est normal, 
aucune portion n'est allongée, ni dilatée: les incisures se dessinent nettement, les angles 
hépatique et splénique ne sont pas ptosés. ` 

L'évacuation totale du bismuth est suivie radioscopiquement : des examens successifs 
permettent de constater encore des traces de substance opaque dans l'intestin grèle après la- 
trentième heure et l'apparition de volumineuses images gazeuses dans les anses dilatées. 


Cet examen radiologique a mis en évidence un obstacle à l'évacualion du grèle caracté- 

risé par : 
ie Une stagnation des masses bismuthées dans les anses grèles se prolongeant jusqu'après 
la trentième heure ; | 

2° Un élargissement de ces anses qui apparaissent sous forme d'ombres anormalement 
allongées et dilatées. 

Cet obstacle n'est que partiel puisque l'évacuation dansle gros intestina lieu spontanément, 
mais avec un retard considérable. 

Cet obstacle siège sur l'iléon dans la portion terminale, un peu en amont de l'abouchement 
iléo-cæcal, qui est normal. Mais le radiodiagnostic s'arrête là, il ne permet pas de déterminer la 
cause de la slénose. 

Ces conclusions radiologiques furent entièrement confirmées par l'intervention chirurgi- 
cale qui révéla les lésions suivantes : 

Ancienne péritonite pelvienne : deux anses grêles prolabées dans le Douglas sont fortement 
enserrées dans une masse de tissu fibreux étranglant le calibre de l'intestin sur une longueur 
de deux centimètres et demi. En amont de cet obstacle situé à vingt ou trente centimètres de 
l'abouchement iléo-cæcal, le grêle a le volume d’un côlon distendu et l'épaisseur d'une paroi 
stomacale; en aval, l'intestin a le volume du petit doigt et est très aminci. 


DESTRUCTION D'UNE GRANDE PARTIE DE L'OMOPLATE 
PAR UN ANÉVRISME 


Par A. LAQUERRIÈRE 


Malade de 62 ans. Il y a 18 mois, aurait commencé par être gêné de l'épaule et du bras; en 
même temps il éprouvait des malaises généraux. On ne peut, d'ailleurs, obtenir nì de lui, ni de 
sa famille des renseignements clairs. Peu de temps après, il fit une sorte d'ictus : durant 
15 jours, il ne trouvait plus ses mots; il n'y aurait pas eu de paralysie nette. Depuis, le malade 
reste comme hébété, il se fatigue et s'essouffle pour un rien. Actuellement, il a de la faiblesse 
de la main, de l’avant-bras et du bras; les articulations des doigts, du poignet et du coude sont 
normales; mais le bras pend, flasque, le long du corps et il n'existe aucun mouvement volon- 
taire du bras sur l'épaule. L’épaule présente un aspect globuleux très manifeste. 

La radiographie montre une disparition de près d’une moitié de l'omoplate; toute la partie 


externe, y compris le massif articulaire, est détruite. Les bords de la solution de continuité 
sont irréguliers et déchiquetés. L'épine de l’omoplate est, par contre, tout à fait intacte ainsi 
que la clavicule et la tèle humérale. 

Nous reprenons alors l'examen..de l'épaule et constalons que dans ses parties supérieure 
antérieure, extérieure el inférieure, elle est animée de battements visibles à l'œil et percep- 
tibles au doigt, synchrones aux battements cardiaques. Seule la parlie poslérieure est 
immobile, ce qui s'explique par la persistance de l'épine de l'omoplate. On ne sent pas une 
lumeur nettement délimitée, mais le palper donne l'impression d'une tumeur sphérique 
rénitente située sous les plans musculaires. Ajoutons que l'examen radioscopique du thorax 
montre une aorte très volumineuse, avec début d'ectasie. 

En somme, il s'agit très vraisemblablement, chez un sujet ayant eu un ictus et présentant 


une hypertrophie de l'aorte, d’une tumeur anévrismale de l'épaule qui a détruit une grande 
partie de l'omoplate. 


UN APERÇU SUR LA PHYSIQUE DU DISCONTINU 


Analyse d’une Conférence faite à la Société de Physique le 27 novembre 1913, 
par M. LANGEVIN, publiée dans la collection des Mémoires de la Société de Physique, 
| 2° Série. 


Par H. GUILLEMINOT 


Les progrès rapides de la Physique dans la connaissance des unités de l'infiniment petit, 
molécules, atomes, ions, électrons, ont profondément modifié l'interprétation de certains phé- 
nomènes de la nature ainsi que la conception des lois de ces phénomènes. L'homogène regardé 
de près devient hétérogène. Le continu vu au microscope apparaît comme un agrégat et nous 
donne l'image de la discontinuité absolue. 

La radiologie el l'électrologie, plus peut-être que toutes les autres branches de la science, se 
ressentent de cette évolution. « La physique du discontinu » s'impose de plus en plus comme 
pouvant seule nous donner la représentation réelle, le modèle mécanique des mutations propres 
à ces deux modalités énergétiques si importantes, l'énergie radiante, l'énergie électrique. Aussi 
croyons-nous être utile aux lecteurs de ce Journal en leur donnant un aperçu de cette physique 
nouvelle. | 

M. P. Lancevin, dans une lumineuse conférence faite à la Société de Physique à la fin de 
1915, s’est efforcé de montrer les différences fondamentales qui séparent cette physique des 
infiniment petits de la physique ancienne qui envisage des quantités de matière ou des quan- 
tités d'énergie d'aspect homogène el continu. 

C'est cette conférence que j'essaierai d'analyser ici dans ses données les plus essentielles et 
en laissant de côté, malgré toute leur utilité démonstrative, les formules de probabilité et les 
déductions mathématiques qui risqueraient d’arrèter le lecteur en concentrant son attention 
sur des points trop particuliers el parfois ardus. 

Toutes les nouvelles découvertes de la science nous portent, on le sait, à admettre que la 
matière, sous son apparence homogène, est en réalité composée d’individualités, de grains, 
indépendants les uns des autres : les molécules, les atomes. 

Elles nous portent aussi à admettre que l'électricité, conçue grossièrement comme un 
fluide continu, est en réalité une manifestation de certaines autres individualités placées dans 
des condilions déterminées : les électrons. 

Les moments magnétiques paraissent eux-mêmes être réductibles à des moments-unités, à 
des éléments partout les mêmes : les magnétons. 

Enfin, il semble que tout rayonnement électro-magnétique, quelle que soit sa longueur 
d'onde, est émis par la matière de façon discontinue, si bien que l'énergie de ce rayonnement 
est réductible à des « quanta » égaux de grandeur proportionnelle à la fréquence. 

Ce qu'éludie la physique courante, ce sont des quantités de matière comprenant un très 
grand nombre de grains de matière, des quantités d'électricité ou de magnétisme, impliquant 
l'entrée en scène d'un nombre très considérable d'électrons ou de magnétons, des quantités 
d'énergie éthérée représentant une somme excessivement grande de « quanta » unitaires. Le 
nombre des individualités, qui figurent ainsi dans les grandeurs étudiées, sont si considérables. 
que les quantités visées peuvent être regardées comme continues; el, de fait, les efforts de cette 
physique familière à tous ont toujours tendu vers l'expression de lois de continuité régissant 
les mutations d'aspect de la matière el les mulalions des modalités de l'énergie. De là le calcul 
différentiel el le calcul intégral. 

Au contraire, la physique du discontinu vise tout autre chose : derrière les quantités appa- 
remment homogènes, elle cherche les individualilés infiniment petites. Derrière les lois qui 


H. Guilleminot. — Un apercu sur la physique du discontinu. 367 


régissent leurs mutations, elle cherche les lois élémentaires sous-jacentes, c’est-à-dire les lois 
propres à chaque individualité infiniment pelile entraînée dans la chaine des mutations 
observées. 

C'est qu'en effel les choses et les phénomènes du monde se présentent à nous sous un 
double aspect : un aspect superficiel et un aspect profond. L'aspect superficiel c'est l'aspect 
d'un agrégat fait d’une infinité d'éléments avec des lois d'ensemble régissant l'évolution de cet 
agrégal. L'aspect profond, c'est l'aspect des éléments, des grains composant l'agrégat, avec des 
lois particulières fixant le rôle de chacun de ces grains dans la mutation générale. 

Or, presque toujours, un phénomène macroscopique est un résullat moyen, un résultat 
statistique résumant par un aspect général la conduite de chaque élément particulier. Par 
suite, c'est dans un calcul mathématique tout différent du calcul différentiel et intégral que la 
physique nouvelle doit chercher la formule des phénomènes qu'elle étudie. Ce calcul s'appelle 
le calcul des probabilités. 

Les lois de la physique vulgaire sont ainsi réductibles à des lois de grands nombres, ce qui 
rend très compréhensibles, dans beaucoup de cas, les écarts et les fluctuations qui les caracté- 
risent, quand on passe des très grands nombres à des systèmes plus simples renfermant un 
nombre moindre d'éléments. 

L'exemple le plus fécond qui puisse faire saisir dans leur ensemble les considérations que 
nous venons d'exposer est sans contredit celui de la théorie cinétique des gaz et de la chaleur. 
En effet, ce que nous considérons comme des grandeurs continues, la pression, l'intensité 
thermique, la quantité de chaleur, se ramène à des sommalions de propriélés ou d'effets parti- 
culaires : chocs de molécules contre les parois, vitesses moyennes d’agilation, nombre de par- 
ticules agitées, mais ce n'est là qu'un exemple banal et presque grossier de lois bien plus géné- 
rales qui introduisent le calcul des probabilités dans les spéculations de la science. 

Ces vues nouvelles sont certainement difficiles à assimiler quand l'éducation mathématique 
est limilée aux données de l'enseignement secondaire. Aussi M. LaxGEvin s’est efforcé d'en 
facililer la compréhension en exposant ce qu'il faut entendre par probabilités et en sériant les 
. problèmes de probabilité au moyen d'exemples concrets el simples. 

Ainsi commence-l-1l par envisager une question à la portée de tous. C'est celle qui a pour 
objet de déterminer ce que l'on peut prévoir dans un jeu de hasard, de la distribution des coups 
amenant la sortie d'un certain numéro ou d'une certaine couleur entre des intervalles successifs, 
pendant chacun desquels le nombre total des coups joués est le même. 

Voici une roulette. Le coup gagnant est marqué par une certaine couleur sortant, la noire, 
par exemple. Cette noire va sortir un certain nombre de fois durant un temps donné. Ce temps 
peut être partagé en intervalles, cent par exemple, durant chacun desquels un même nombre 
de coups est joué. Pendant chacun de ces cent intervalles, la noire ne sort pas forcément un 
nombre de fois égal à la centième partie du nombre tolal. Autrement dit, chaque intervalle 
conséculif ne donnera pas forcément le même nombre de sorties de la noire. Pourtant, on peut 
prévoir que le nombre de sorties se rapprochera de la moyenne, c'est-à-dire du nombre total 
divisé par cent. Cette moyenne représente une probabilité maxima qui laisse place à des écarts 
plus ou moins considérables. 

On peut aussi se demander, en retournant les données du problème, quelles sont les proba- 
bilités pour qu'une mème couleur sorte plusieurs fois de suite, formant ainsi des séries de 
2 coups, õ coups, 4 coups consécutifs de la même couleur. 

Or, ce qui caractérise ces jeux de hasard, c'est que les probabilités sont exprimables algé- 
briquement. Elles peuvent être mises en formule, mais cela à une condition, c'est que soient 
exacts deux postulats qui sont la définilion même de ce que le langage vulgaire appelle le 
hasard; à savoir : 


4e Postulat. — Chacun des groupes de circonstances qui ont délerminé l’apparilion de la 
couleur visée doit pouvoir se produire indifféremment et par suite avec la même probabilité 
dans l’un quelconque des intervalles considérés. 


2e Postulat. — Ces groupes doivent être complètement indépendants les uns des autres, 
c'est-à-dire que les coups ne doivent exercer aucune influence mutuelle les uns sur les autres, 
les circonstances qui provoquent un coup donné ne doivent avoir aucune influence sur le grou- 
pement suivant. 


368 H. Guilleminot. 


Si ces deux postulals sont bien réalisés, il esl facile de démontrer. formules en mains, que 
la probabilité maxima est pour la répartition égale des coups favorables dans les intervalles suc- 
cessifs, en considérant le problème sous sa première face el pour les séries les plus pelites, c'est- 
à-dire pour l'alternance la plus fréquente des couleurs, en l'envisageant sous son deuxième énoncé. 

Mais cette répartition la plus probable n'est pas la répartition réelle, il y a des écarts. 

Les mêmes formules font voir qu'on se rapproche d'autant plus de la répartition la plus 
probable et que par suite les écarts sont d'autant moins grands que chaque intervalle renferme 
un plus grand nombre de coups. | 

Les fluctuations du nombre de coups favorables autour de la moyenne commune à tous les 
intervalles, diminuent de plus en plus à mesure qu'augmente le nombre lotal,de coups de 
chaque intervalle. De même, la fréquence des courtes séries et la décroissance de nombres de 
séries de plus en plus longues se rapprochent d'autant plus de la loi donnée par le calcul des 
probabilités que les observations ont été prolongées davantage. 

Voilà pourquoi dans les jeux de hasard les observations faites sur des séries suffisamment 
étendues peuvent renseigner le joueur sur la sincérité du jeu, en lui disant si les deux postulats 
ci-dessus sont bien vérifiés. 

Ces considérations, faciles à concevoir dans l'exemple simple que nous venons de prendre 
des jeux de hasard, s ‘apphquent à de nombreuses questions de physique. M. LaNceviN en envi- 
sage plusieurs, toutes frappantes. 

Nous nous arrêlerons seulement à l'exemple des variations subies par l'émission d’une sub- 
stance radioactive, de vie assez longue pour que son activilé apparaisse comme constante au 
cours d'une expérience. | 

On sait que l'émission des particules + se fait de façon assez capricieuse : quand on observe 
avec le spinthariscope les projections x durant un temps quelconque, on a l'impression d'une 
diversité remarquable dans la répartition des explosions. 

Or, le raisonnement peut nous conduire à énoncer deux postulats relatifs à l'explosion des 
atomes dans les corps radioactifs. Ce sont les suivants : 1° les groupes de circonstances qui 
provoquent l'explosion d'un atome peuvent se produire indiffereminent à un instant quelconque. 
pour tel ou tel atome; 2° il y a indépendance entre les circonstances déterminant l'explosion 
d'un atome et celles qui determinent l'explosion d'un autre atome. 

Ces postulals sont admissibles, mais ils ne s'imposent pas; pourtant leur vérification 
entraîne de grosses conséquences théoriques. | 

S'ils sont vérifiés, cela signifie qu'un atome radioaclif a les mêmes chances d’exploser à tel 
moment ou à tel autre moment au cours de l'observation, d’où l'on est porté à déduire que les 
chances qu'il a de continuer à vivre sont indépendantes du temps pendant lequel il a déjà vécu, 
et que, par suite, il ne meurt pas de vicillesse, mais d'accident dù à un hasard interne. 

Or, les expériences de RuruerFroro ont établi que les écarts observés autour de la moyenne 
calculée pour des intervalles successifs Pe pondent, bien aux formules données par le calcul des 
probabilités. 

Toutefois, nous devons mettre le lecteur en garde contre des déductions théoriques trop 
élendues. De ce que au cours d'observations même très prolongécs, les deux postulats se 
trouvent vérifiés quand on observe un corps dont l'activité peut être regardée comme constante 
durant ces observations, il ne s'ensuit pas que chaque atome considéré individuellement ne 
subisse pas les effets d'une évolulion dans le temps. Cela peut signifier, toul aussi bien, que la 
substance considérée a ses atomes arrivés à une période moyenne de sénilité, et que celte 
moyenne est telle, que la caducité frappe à peu près également un même nombre d'atomes dans 
un même intervalle de temps, durant le temps même très prolongé de l'observation.. 

Je crois que c'est dans ce sens qu'il faut sinon modifier, du moins interpréter les déduc- 
tions de M. LaxGevin. Le postulat d'indifférence peut, en effet, être ici interprété de deux façons 
différentes : ou bien comme le hasard absolu de l'accident interne, ou bien comme les fluctua- 
tions de la sénilité des différents atomes autour d'une moyenne variable avec le temps, mais 
constante pendant la durée de l'observation. 

D'ailleurs, le second postulat lui-mème ne pourrait pas servir à asseoir une théorie absolue. 
Fn effet, il n'est pas vérifié d’une façon définitive, et des expériences de M. SvepBerG tendent à 
prouver que l'explosion d'un atome peut influer sur celle d'un atome voisin. 


Un apercu sur la physique du discontinu. 369 


Quoi qu'il en soit, le lecteur peut se rendre comple, par cel exemple, de la portée énorme 
que présente l'introduction de la physique du discontinu dans les conceptions de la science. 

D'autres applications se trouvent dans l'étude de la distribution des molécules d'un gaz 
dans les diverses portions du volume qu'il occupe. Les fluctuations de concentration qui s'y 
produisent peuvent être prévues par le calcul des probabilités. La diffusion de la lumière par 
l'atmosphère, qui dépend des fluctuations de concentration de l'air autour de la distribution 
uniforme de ses molécules, est tributaire du même calcul qui nous donne ainsi l'explication 
mécanique du bleu du ciel par la différence de la diffusion de chaque longueur d'onde dans 
chaque cas particulier. 

La répartition des parlicules colloïdales dans les pseudo-solutions, les effets de pression 
dans les milieux gazeux raréfiés, etc., etc., offrent les mêmes objets d'analyse. Si bien que 
presque tous les phénomènes de la nature, quand on pénètre dans leur intimité et quand on 
analyse les secrets de la coulisse, se laissent réduire à une série d'actes particuliers, individuels ; 
ces actes sont régis par des lois de probabilité qui éveillent en nous l'idée du caprice, mais leur 
ensemble offre par contre une constance fixe inéluctable qui nous donne cette sensation de 
l'absolu que nous trouvons dans les grandes lois de la nature. | 

C'est que, en augmentant considérablement les nombres de coups ou en général les 
nombres d'unités figurant dans de très longues séries, les résultats statistiques tirés des for- 
mules tendent de plus en plus vers des expressions qui se fusionnent avec les formules de con- 
tinuité. Cela est si vrai, que toutes les fois que ces lois peuvent s'exprimer par des courbes, les 
courbes, à l’origine, sont très particulières et peuvent être regardées comme figuratives des 
probabilités discontinues; puis, à mesure que l’on va vers des séries plus nombreuses, elles 
prennent une allure caractéristique des fonctions continues. 

Ce sont ces considérations qui ont conduit en particulier M. PLaNck, en étudiant la loi de lord 
RayLEicu sur le rayonnement noir, à la théorie des « quanta » que nous avons énoncée plus haut. 

Les données de la physique du discontinu peuvent ètre étendues beaucoup plus loin qu'on 
ne saurait le prévoir de prime abord, et M. LaNGEviN en donne un exemple frappant dans 
l'interprétation du principe de CAaRNoT, qui nous fait prévoir la direction des phénomènes de ce 
monde par la notion de l'augmentation d’entropie qui les accompagne. L'entropie, en effet, 
dans les cas où elle peut être mathématiquement définie (transformations réversibles) se 
trouve proportionnelle au logarithme de la probabilité de la configuration d'équilibre (configu- 
ralion la plus probable compatible avec les conditions imposées à l'ensemble considéré). La 
notion d'entropie si difficile à concevoir en dehors de la représentalion mathématique en devient 
elle-mème plus claire. 

La configuration d'entropie maximum se présente comme la probabilité la plus grande, et 
le principe de Canxor peut être envisagé sous un aspect moins absolu, les confgurations d'équi- 
libre prévues par son application n'élant en réalilé qu'un aspect moyen autour duquel se 
pressent des fluctuations plus ou moins distantes. La thermodynamique, dans son interpré- 
lation statistique, devient plus saisissable en présence des faits observés. 

L'orateur a trouvé une expression heureuse pour représenter celte vie de la nature, cette 
évolution de la matière et de l'énergie dans une direction qui nous apparaît comme déterminée 
par des lois absolues. C’est le frémissement de l'infiniment petit agité pour trouver sa voie. 

Dès lors que sortant de la contemplation macroscopique de la nature, on place l'œil devant 
l’oculaire de l'infiniment petil, on devient le témoin de ce frémissement universel des indivi- 
dualités invisibles se pressant autour d’une configuration moyenne déterminée par le calcul 
des probabilités et constituant l'aspect morphologique de chaque système. Puis, si on observe 
dans le temps la vie de ces individualités, on les voit encore se presser dans leurs mêmes 
frémissements autour d'une voie moyenne, d’une série de configurations d'équilibre, qui sont 
dans la réalité les configurations de probabilité maxima, et pour notre observation a 
les mutations fixées par la loi de CarxoT ou loi d’entropie maxima. 

Ces réflexions demandent à être méditées par tous ceux qui, spécialisés dans les études 
électro-radiologiques, aiment à se représenter dans leur intimité les phénomènes encore si 
mystérieux liés aux mutations des électrons el aux transformations en énergie radiante des 
modalités énergétiques dont ils sont le support. 


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JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 


APPAREILS NOUVEAUX 


TABLE RADIO-CHIRURGICALE COMPLÈTEMENT DÉMONTABLE 


FORMANT CADRE POUR EXAMENS RADIOSCOPIQUES VERTICAUX (!) 


Par M. RÉCHOU 


Professeur agrégé à la Facullé de médecine de Bordeaux. 


Lorsque nous avons entrepris l'extraction des projectiles sous écran (juin 1915) avec notre 
technique particulière, il nous a fallu créer une table vraiment chirurgicale permettant toutes 
les interventions et plaçant le chirurgien dans les conditions opératoires ordinaires. Notre 
première table fut construile par nos propres moyens ct décrite dans les Archives d'Électricité 
médicale (?). 

Après nous être servi de cette table radiologique à l’intérieur et aux Armées, la pratique 
nous a indiqué rapidement les conditions qu'elle devait réaliser pour être vraiment chirurgicale 


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Fig. 1. 


et répondre à lous les besoins; elle peut ètre très avantageusement utilisée dans les services de 
chirurgie. 

Nous avons fait construire par la maison Gairre une table réalisant tous les désidérata 
que l'expérience nous avait indiqués. Malheureusement, en raison des difficultés actuelles de 


(*) Établissements GaiFFE, Garrot et Cie, Constructeurs, 9, rue Méchain. 
(?) Extractions chirurgicales des corps étrangers sous écran (Archives d'électricité médicale, n° 554, août 1915. 


M. Rechou. 371 


construction, il n'a pas été possible de réaliser certaines particularités, telle la commande 
unique que nous avions désirée. 

Nous avons alors adopté l'excellent chariot de la table radiologique universelle du 
D" Beror ('). | 


Description. — La table lelle qu'elle a été réalisée par la maison GaLLor se trouve donc 
constituée par un cadre en bois recouvert d'un dessus en bois contre-plaqué extra-mince. Ce 
dessus D est entièrement recouvert par une feuille d'aluminium de 5/10 d'épaisseur permettant 
ainsi un lavage facile et une asepsie parfaite s'il y a lieu. 

En outre, cette lame d'aluminium, qui ne gène en rien la visibilité, est un organe protec- 
teur de premier ordre, car elle élimine 
toutes les radiations molles émises 
par l'ampoule, c'est-à-dire les plus 
dangereuses. 

Les dimensions de la table ont 
été choisies de façon à ce qu’elles ne 
soient pas gênantes pour le chirur- 
gien. Elle a d’ailleurs des dimensions 
à peu près identiques à toutes les 
tables d'opération. Elle mesure 1",90 


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de long sur 0,57 de large et 0,95 -g 
de hauteur. | 

Le dessus est supporté par deux | _] 
paires de pieds L (fig. 1) qui peuvent | 
se replier contre lui. Lorsque la table 
est montée, les pieds se trouvent ~K 


| 
maintenus par deux tiges rigides P 
(fig. 1) métalliques et obliques qui 
peuvent se replier lors du démontage. | 

Les pieds sont à hauteur variable, 

leur extrémité inférieure peut se re- | 
plier, comme le montre la figure 2; | 
après avoir ouvert le verrou on obtient 


… 
F 
4 


ainsi deux hauteurs qui sont respec- 
tivement 0™,95 (hauteur des tables 
ordinaires d'opération) et 0™,75 (hau- 
teur permetlant d'une façon commode 
les examens radiologiques). 
La table peut même s'incliner en 
rabattant les pieds d'un seul côté. 
Le chariot porte-ampoule (chariol 
; 


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GALLOT & C" Succ?’ 
PARIS 


BELor) se trouve situé sous la table 
et peut glisser le long de deux rails 
constitués par deux tubes métalli- | 
ques ; le chariot est complèlement en- 
levable, car les tubes métalliques sur Piga 

lesquels il glisse viennent s'appuyer 

sur des coussinets auxquels ils sont fixés par une simple vis démontable å la main. 

L'ampoule est déplacable dans les deux sens, longitudinal et transversal, à l’aide du volant 
de droite. Le volant de gauche, situé à même hauteur et très voisin du précédent, commande 
le diaphragme. 

Le chariot peut être immobilisé dans une position quelconque. Le chariot supporte 
la cupule de Beror dont la protection est largement suffisante et elle rend complètement inutile 


(*) Table radiologique universelle (Modèle BELOT). Journal de l'udiolugie. 


372 Table radio-chirurgicale complètement demontable. 


les écrans de plomb employés par certains qui constituent à notre avis une protection superflue. 
Nous servant depuis plusieurs années des cupules BELoT-GAIFFE, nous n'avons jamais observé 
aucun accident. La seule précaulion que nous conseillons est de placer autour de la cathode 
du tube un morceau d'étoffe anti-X afin d'arrêter l'émission de rayons X, sortant par la fente 
ménagée pour la mise en place du tube. On constitue ainsi une cupule pour ainsi dire close 
qui arrêle d'une façon parfaile toutes les radiations émises par le tube et ne laissant sortir 
qu'un faisceau aussi étroit qu'on le désire par l'ouverture du diaphragme. Sur les pieds de la 
table sont vissées deux lames d’ébonite, supportant chacun deux bornes destinées à l'arrivée 
du courant. Deux des bornes opposées sont reliées par un câble à grand isolement. Ce dispo- 
silif permet l’arrivée du courant d'un seul côté et laisse par suite trois côtés de la table parfai- 
tement libres. En outre, la table peut être ainsi mise dans n'importe quel sens, l’arrivée du 
courant pouvant s'effectuer por lune ou l’autre extrémité indifféremment. 

En quelques minutes la table est complètement démontée et le peu de volume qu ‘elle 
occupe permel de la placer sur toutes les voilures radiologiques. 

La table ainsi réalisée est véritablement chirurgicale, car on ne trouve toul autour aucune 
masse métallique gênante. Nous avons vu d’ailleurs bien souvent des chirurgiens effectuer une 
opéralion quelconque avec cette table, après avoir pratiqué des extractions de projectile. 


Table fonctionnant en cadre. — Les médecins des voilures radiologiques sont fréquem- 
ment appelés à effectuer des examens radioscopiques de poumons et d'organes splanchniques. 
Jis ne possèdent pour ces examens qu'un pied porte-ampoule tout à fait incommode et insuffi- 
sant. I] faut un véritable tour de force pour pratiquer ces examens, en tout cas il est impossible 
de les pratiquer en série dans un temps assez court. Il faut un temps quatre fois plus consi- 
dérable pour examiner un poumon, avec les petits pieds des voitures radiologiques qu'on ne 
le ferait avec un cadre radioscopique. C’est pour obvier à ces inconvénients que nous avons 
fail ajouter par la maison GaLLor à notre table radio-chirurgicale quelques accessoires qui la 
transforment instantanément en cadre radioscopique vertical. Comme le montre la figure 2, on a 
simplement ajouté sur le côté de la table où se trouvent les commandes un deuxième tube métal- 
lique au-dessous du premier servant de rail, se démontant comme les précédents. Ce tube sert de 
tige directrice à un contrepoids. Celui-ci est destiné à équilibrer le chariot mobile, pour cela 
il est relié à ce chariot par une chaîne métallique passant sur une rouc dentée de bicyclette. 

Afin de permettre de placer la table dans la position verticale deux taquels en bois ont 
été ajoutés à l'une des extrémités de la table afin de réaliser l'aplomb de l'appareil. 

Enfin, à l'extrémité supérieure se trouvent fixés, à l’aide d'une vis à bouton, les enrouleurs- 
dérouleurs à ressort supportant l'écran fluorescent et permettant de placer celui-ci dans n’im- 
porte quelle position. Sur le côté de la table, glissant dans une rainure, est placé le fixe-écran 
permettant d'immobiliser l'écran fluorescent et par suite de prendre commodément un ortho- 
diagramme. 

La table ainsi transformée a les mêmes. avantages qu'un cadre verlical pour examen 
radioscopique. 

Il est possible de passer instantanément de l'examen horizontal à l'examen vertical, ce qui 
présente de gros avantages pour l'examen des organes splanchniques. 

En cinq minutes exactement on passe de la position horizontale (fig. 1) à la position 
verticale (fig. 2). La table pliée occupe un volume extrêmement minime. 

Elle est donc particulièrement adaptable à toutes les installations radiologiques mobiles, 
el forme le complément nécessaire du meuble roulant de Lenoux-LesarD. Une installation com- 
prenant une semblable table avec un pelit pied porte-ampoule constituerait un tout bien complet 
permellant toules les opérations radiologiques tandis qu'à l'heure actuelle les équipages radio- 
logiques ne peuvent effectuer les examens radioscopiques de poumons et d'organes splanch- 
niques qu'avec de grosses difficultés. Il ne nous reste plus qu'à remercier la maison Garor de 
tout le soin qu’elle a apporté à la construction de cette table formant cadre radioscopique. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE \ 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


Howard, C. Head. — Camion pour rayons X. (Pro- 
ceedings of the royal Society of medecine, — Sec- 
tion of électrothérapeutics, vol. XI, n° 9, Juillet 
4918, p. 56 et 57.) 


Description d'une installation radiologique mobile 
utilisée en Mésopotamie qui, par son appareillage fort 
complet, permit de satisfaire à toutes les indications 
de la radiologie. AUDAN. 


Roland Hammon (Providence). — Le problème 
radiologique dans l'établissement de l'hôpital 
d'une base navale. (The American Journal of 
rantgenology. vol. VI, n° 2, p. 92 à 94.) 


Article dans lequel sont décrites les difficultés 
d'établissement des générateurs de courant dans un 
établissement hospitalier de campagne qui ne peut 
pas utiliser les réseaux urbains voisins. L’'A. indique 
les services rendus par l'appareillage portatif de 
campagne de l'armée américaine pour l'examen des 
malades et blessés non transportables.  AUDAN. 


D' José M. L. de Puelles (Cadix). — La rétro- 
radioscopie ou méthode de la Radioscopie in- 
directe. (Conférence du 14 Février 1918, publiée 
par Vida y Ciencia.) 


Pour être à labri des rayons, l'A. enferme l'am- 
poule dans une boite plombée, sur le côté de laquelle il 
se tient, tandis qu'il examine l’image radioscopique 
dans'un miroir faisant avec l'écran un angle plus ou 
moins grand (en général 4 degrés). 

M. GRUNSPAN. 


Myron B. Palmer (Rochester). — Coopération 
du radiologiste et des autres médecins. (The 
American Journal of rentgenology, Vol. VI, n°2, 
p. 94 à 98.) 


Le radiologiste doit être un médecin éclairé, il doit 
connaitre parfaitement son anatomie, connaitre les 
os et leur pathologie, avoir des teintes des spécia- 
lités. Cela n’est pas suffisant pour effectuer un travail 
complet. II doit y avoir collaboration intime entre 
ses recherches et celles des autres cliniciens. 

Avant d'examiner un malade à l’écran, il faut lire 
son observation et savoir exactement ce que de- 
mande le médecin traitant et sur quel organe parti- 
culier doit porter plus particulièrement l'examen. 

Le radiologiste conserve le choix du mode d'in- 
vestigation : radioscopie, radiographie ou stéréo- 
radiographie. 

De nombreux exemples tirés de la clinique dé- 
montrent l'urgence de fréquentes consultations. 

AUDAN, 


RADIODIAGNOSTIC 


OS. CRANE, ARTICULATIONS 


Dujarier (Paris). — Des pseudarthroses d’un des 
os de l'avant-bras. (Bull. et Mém. de la Soc. de 
Chirurgie, 12 Mars 1919, p. 475-481.) 


A) Pseudarthroses ‘dù radius. — [La radiographie 
montre la déviation du fragment inférieur, l'ascension 
de la styloïde radiale, le rapprochement du radius 
du cubitus, effaçant plus ou moins complètement 
‘espace interosseux; il y a donc ascension et bascule 
du fragment inférieur. De plus l'os est décalcifié. 

B) Pseudarthroses du cubitus. — D. présente une série 
de pseudarthroses traitées avec deux greffons et où 
la reconstitution de l'os est beaucoup plus parfaite. 

AUBOURG. 


Dujarier (Paris). — Sur les pseudarthroses de 
l'humérus. (Bull. Mém. de la Soc. de Chirurgie, 
29 Janvier-1919, p. 179-185.) 


La radiographie montre deux types de pseudar- 
throses : 

Un type avec perte de substance considérable : les 
deux extrémités se terminent généralement en pointe. 

Un type avec écart minime entre les deux frag- 
ments : les deux extrémités sont irrégulières avec 
des contours flous ou avec des pointes multiples et 
irrégulières. Entre ces deux types, on peut voir des 
cas où une trainée osseuse s’est établie entre les 
deux extrémités. | 

Les clichés montrent en outre le degré d'ostéopo- 
rose, les séquestres, les corps étrangers, la pous- 
sière métallique. AUBOURG. 


Georges Picot (Paris). — La consolidation des 
fractures de guerre après leur fermeture pri- 
mitive. (Rapport de PIERRE Duvaz, Bull. Mém. 
de la Soc. de Chirurgie, 12 Février 1919, p. 274- 
278.) 

L'étude radiologique de la consolidation des frac- 
tures suturées primitivement conduit aux conclusions 
suivantes : 

Dans la consolidation, los seul entre en jeu; la 
consolidation n'est jamais exubérante : ni gros cal, 
ni exostoses. 

Lorsque les fragments sont en contact, on voit sur 
la radiographie, au niveau du cal, un petit renflement 
très discret, l'os est à peine déformé. 

Lorsque les fragments sont déplacés, le cal a 
l'épaisseur voulue pour joindre les extrémités os- 
seuses. | 

Le curettage de la moelle n’est pas un élément de 
pseudarthrose. AUBOURG. 


Albert Mouchet et Luzoir (Paris). — Fracture 
dite « par compression » du 'semi-lunaire droit. 


374 


(Bull. et Mém. de la Soc. de Chirurgie, 26 Fé- 
vrier 1919, p. 377.) 


Il existe. sur le cliché, un aplatissement du semi- 
lunaire, une sorte d'étirement de l'os en bas au niveau 
de ses cornes antérieure et postérieure (surtout de 
la postérieure), des rugosités très marquées au niveau 
de la surface d'articulation avec le pyramidal. Il 
n'existe pas d'ostéoporose. AUBOURG. 


Rouvillois (Armée). — Corps étrangers confluents 
de l'articulation du coude. (Bull. et Mém. de la 
Soc. de Chirurgie, 12 Mars 1919, p. 488-499, deux 
clichés.) 


L'articulation est farcie de nodules plus ou moins 
arrondis, variant des dimensions d’un grain de mil à 
celles d'un gros pois, aussi abondants en avant qu’en 
arrière. L'épiphyse humérale parait présenter une 
ébauche de lobulation. 

Comme diagnostic, on peut penser à des arthro- 
phytes. AUBOURG. 


Armando Rossi (Parme). — Spondylose chro- 
nique localisée et Spondylose rizomélique. (Ob- 
servations radiologiques. Radiologia moedica, 
Nov.-Déc. 1918.) 


Le premier groupe ide quatre observations est ca- 
ractérisé par un aplatissement des corps vertébraux 
présentant l'aspect en « diabolo » : élargissement des 
faces supérieure et inférieure, et amincissement 
relatif de la portion moyenne; formation de prolifé- 
rations osseuses en - bec de perroquet»; les lésions 


sont plus prononcées au niveau des dernières ver- 


tèbres lombaires. 

Dans le second groupe de trois observations, les 
Jésions que l’on trouve dans le premier groupe sont 
compliquées de véritables ponts osseux, de « festons » 
qui proviennent de la fusion des « becs »; la colonne 
prend l'aspect d’une colonne en spirale; les espaces 
-intervertébraux sont diminués, les corps verté- 
braux sont décalcitiés et présentent quelquefois de 
volumineux ostéophytes sur leur face antérieure. 

L'auteur considère que les malades qui présentent 
les lésions décrites dans le premier groupe abou- 
tissent fatalement à un moment plus ou moins reculé 
aux lésions du deuxième groupe. 

L'A. ajoute à son travail une huitième observation, 
qui diffère des précédentes par l'extension de l’anky- 
lose aux grandes articulations: dans cette variété 
(qui est la spondylose rizomélique) les corps verté- 
braux restent cylindriques, les disques ne sont pas 
décalcifiés, et les uns et les autres sont recouverts 
d'un réseau gris et irrégulier qui obscurcit les dé- 
tails; les ligaments interépineux sont ossifiés. L'image 
radiologique de la spondylose rizomélique est donc 
nettement différente de celle de la spondylose chro- 
nique. M. GRUNSPAN. 


Albert Mouchet (Paris). —- Division congénitale 
du scaphoide carpien. (Bulletin et Mém. de la 
Soc. de Chirurgie, 19 Février 1919, p. 556.) 


Cette division existe un peu au-dessus du col du 
scaphoïde : la netteté de la ligne de séparation des 
deux portions du scaphoïde, l'état lisse, régulier, 
sans bavures, des surfaces en présence suffisent à 
faire le diagnostic avec une fracture. 

Ces faits de « naviculare carpi bipartitum » doivent 
être connus de ceux qui pratiquent des expertises 
chez les #ccidentés. AUBOURG. 


Eugenio Milani (Rome). — Étude radiologique 
d’un cas d’exostoses muitiples à type familial. 
(Radiologia Melica, Nov.-Décembre, 1918.) 


L'auteur rapporte l'observation d’une enfant de 


Rayons X. 


5 ans amenée pour une coxalgie de la hanche gauche. 
L'examen radiologique montra qu’en dehors de cette 
lésion il existait des altérations multiples d’autres 
articulations. | 
Ayant trouvé accidentellement une exostose chez la 
mère, le chirurgien la fit radiographier et on dé- 
couvrit l'existence d’exostoses multiples aux deux 
membres supérieurs et aussi aux membres inférieurs. 
| . GRUNSPAN. 


Eugenio Milani (Rome). — Deux cas de maladie 
de Asgood-Schlatter. (La Radiologia Medica, 
Mars-Avril, 1919, p. 56-59.) 


Deux observations intéressantes et trois radio- 
graphies. 

Sur la radiographie qui accompagne l'observation 
n° 2 on voit nettement la raréfaction du tissu osseux 
qui constitue la tubérosité antérieure du tibia droit. 

M. GRUNSPAN. 


Mme Dejerine et M. A. Ceillier (Paris). — Para- 
arthropathies du genou chez les paraplégiques. 
(Revue Neurolngique, Novembre-Décembre 191%, 
n° 11-19, p. 548-556, 12 fig.. dans le texte.) 


Cette communication traite des ostéophytes juxta- 
articulaires du genou chez des paraplégiques par 
lésion traumatique de la moelle épinière. 

La radiographie est l'élément essentiel du diagnostic. 
Elle permet de voir que les ostéophytes sont exclu- 
sivement extra-articulnires et paraissent débuter au 
niveau du condyle interne. — Les ostéophytes, au 
nombre de 5 à 6, ont la forme d’une coque, d’un bou- 
clier qui coiffent le condyle sans se fusionner avec 
lui; ils sont souvent bilatéraux. Grâce à l'eramen 
radiologique on voit que l'intégrité morphologique du 
squelette est complète, les néoformations osseuses 
n'ont avec le squelette que des rapports de voisinage; 
ceci permet de faire le diagnostic avec le rhumatisme 
chronique déformant où, d'après Barjon, on a des 
lésions du squelette et la disparition de l’interligne 
articulaire. Il y a, au contraire, une grande analogie 
entre les para-arthropathies des paraplégiques et les 
artropathies tabétiques et syringomyéliques. « Par des 
radiographies précoces. on pourrait décrire la période 
« préarthropathique du tabes ». A cette période les 
lésions se montreront sans doute, dans bien des cas, 
uniquement ou surtout extra-articulaires. » 

LOUBIER. 


APPAREIL DIGESTIF 


George E. P. Phahler (Philadelphie). — Les 
rayons X dans le diagnostic de l'appendicite. 
(The American Journal of roentgenology. Vol. 6. 
n° 2 Février 1919, p. 78 à 82.) 


Technique : purge préalable; ` puis absorption de la 
bouillie opaque. L’A. recommande le lait caillé ou la 
crème additionné de baryum. On peut aussi donner 
un lavement bismuthé. 


RÉSULTATS. — Les signes d’appendicile chronique 
sont : 4 La sensibilité de l’appendice à la palpation. 
Cette douleur ne siège que rarement au point de Mac 
Burney; 2 La fixation de l’appendice par des adhé- 
rences; 5° La perméabilité à la bouillie opaque. Cette 
perméabilité est toujours pathologique; 4 L’insuffi- 
sance de la valvule iléo-cæcale et quelques autres 
signes. 

Un diagnostic différentiel avec les entérolithes du 
cæcum, les adhérences recto-cæcales et le carcinome 
du cæcum termine l'article. AUDAN. 


Pierre Duval (Paris). — A propos des aspects 
biloculaires de l'estomac à l'examen radiolo- 


Rayons X. 


gique. (Archives iles maladies de l'appareil 
digestif et de la nutrition, t. X, n° 5, p. 165-177, 
18 fig. dans le texte.) 


Les aspects biloculaires de Pestomac constatés à 
l'eramen radiologique correspondent à des bilocula- 
tions anatomiques ou sont causés par des déforma- 
tions passagères. : 

D'où deux grandes classes de bilarulations : 

4° Le ‘groupe des hiloculations sans sténose parié- 
tale, biloculations passagères qui comprennent : 

A) la biloculation par atonie. 

B) la biloculation par compression de l'estomac. 

C) la biloculation spasmodique. 

9 Les biloculations radiologiques qui corres- 
pondent à des sténoses médiogustriques par altéra- 
lions pariétales de lestomac que lon reconnait aux 
caractères suivants : 

Persistance de l'image dans toutes les positions, 
dans le Chilaïditi, ou dans la compression manuelle 
de la poche pylorique ou dans Flinsufflation de les- 
tomac. 

Apparition, au moment de l'ingestion du repas 
opaque, d’une poche supérieure unique, puis, au bout 
d’un temps assez long d'un filet de bismuth qui vient 
constituer une poche inférieure. 

Il faut plusieurs examens radiologiques pour faire 
le diagnostic. 

L'A. pense que le chirurgien doit assister lui-mème 
à l'examen ct Cest ce qu'il fait lui-mème avant de se 
décider à une intervention. Loubien. 


Raymond Grégoire (Paris). — Péricolite mem- 
braneuse et appendicite chronique. (Archires 
des maladies de l'appareil digestif et de la nutri- 
lion, t. X, n° 5, p. 129 à 152 avec radiographies 
dans le texte.) 


Lorsqu'un malade vient consulter le chirurgien 
pour une douleur dans la fosse iliaque droite on 
peut penser soit à l'appendicile chronique, soil à une 
affection du civcum ou du côlon droit. 

Les signes cliniques peuvent aider à faire le dia- 
gnostic, mais Cest surtout l'eramen aur rayons X qui 
permet d'établir la nature de la maladie. 

: L'examen radiologique renseigne sur la durée de la 
traversée colique, sur la forme et les dimensions de 
l'intestin. Dans les cas rapportés par PA. la traversée 
colique est considérablement ralentie et on trouvait 
encore dans le cæcum des quantités notables de 
bismuth 18, 24 et mème 64 heures après le repas. Le 
lavement opaque donne des renseignements sur la 
forme et les dimensions du cæcum et du côlon droit; 
ce dernier ayant une longueur double de l'état nor- 
mal; sa forme est celle d’un sac à parois lisses et 
sans encoche. Sur une radiographie bien faile on 
peut se rendre eompte des coudures qui peuvent 
exister. L'A. publie huit observations; dans cinq 
d’entre elles où l'examen radiologique a été pratiqué 
on a constaté quatre cas de coudures. Dans l'obser- 
vation IV, l'examen du gros intestin montre, après 
lavement bismuthé, l'ombre du côlon et du civeum 
exceptionnellement large, régulière, globuleuse, sans 
trace de bosselures. Le côlon transverse retombe sur 
l'ascendant et s’y accole e comme les canons d'un 
fusil double ». L'opération a montré le côlon ascen- 
dant enveloppé dans une longue membrane de 
Jackson. LOUBIER. 


Tribout (Ferdinand) (Paris). — Examen radiolo- 
gique des biloculations de l'estomac et des 
résultats opératoires. (Thèse doctorat, 1919, 
Paris.) 


L'examen radiologique de l'estomac hiloculaire doit 
porter sur deux points bien distincts : {° morphologie, 


lgd 
375 


par l'examen immédiat en deux positions, debout et 
couchée; 2X physiologie motrice, par examen tardif 
pour juger de l'évacuation. En l'absence d'un repas 
opaque type adopté par tous les radiologistes, lA. 
emploie un lait de carbonate de bismuth, 100 gr. pour 
250 ec. d'eau. 

L'examen en position debout montre le remplissage 
de la cavité gastrique et la présence de deux poches 
stomacales: l'image ainsi obtenue est variable, elle 
dépend de multiples facteurs, forme et dimensions 
des deux poches, facon dont elles sont disposées 
l'une par rapport à l'autre, largeur ou étroitesse du 
canal qui les relie, lésions surajoutées. Dans cer- 
tains cas, l'examen. de face ne montre que l'ébauche 
d'une biloculation, et on doit avoir recours à un exa- 
men oblique latéral pour dissocier les deux images 
sur l'écran. En présence d'une image biloculaire, on 
aura recours à la mobilisation de lestomac, active 
par la mancæuvre de Chailaiditi, passive par le pal- 
per manuel sous écran; on ne parviendra pas à faire 
refluer le contenu de la poche inférieure dans la 
poche supérieure, ni à faire disparaitre le canal inter- 
médiaire, 

L'examen en position couchée suit.immédiatement 
l'examen en position debout: on retrouve la présence 
de l'image hiloculaire, qui s’accentue mème parfois 
de facon notable. affectant alors la forme d’un tablier 
à grand axe horizontal et non plus vertical. Ce 
deuxième examen permet, en outre, de donner. au 
chirurgien un diagnostic régional, dans la position 
de son intervention, ce que ne peut donner l'examen 
en position debout. 

L'examen morphologique de l’estomac doit ètre 
complété par la distension gazeuse de la cavité gas- 
trique; les deux mélanges de Tonnet permettent de 
procéder à cette investigation. S'il existe un rétrécis- 
sement organique, on le voit toujours, mais beau- 
coup plus large que ne l'avait montré l’examer au 
liquide opaque. Cette méthode permet de faire dis- 
paraitre un spasme à distance ou de montrer la 
valeur exacte d’un spasme surajouté au rétrécisse- 
ment vrai. 

L'étude de Ja physiologie motrice permettra de 
constater, dans tous les cas de bhiloculation vraie, 
une stase stoinacale plus ou moins marquée, le 
retard de l'évacuation variant dans de larges propor- 
tions. depuis quelques heures jusque parfois plu- 
sieurs jours. 

En resumé, les gands signes radiologiques de la 
sténose médio-gastrique vraie sont : le caractère per- 
manent et irréductible de cette sténose, constaté en 
examen debout et couché, non seulement après la 
prise d’un liquide opaque mais aussi après distension 
gazeuse de l’estomac; entin, le retard sur l'horaire 
normal de l'évacuation gastrique. 

Le diagnostic de l'E. B. vrai avec les faux E. B. 
est relativement aisé. Il faut éliminer les images 
biloculaires que donne la dislocation verticale de 
l'estomac, et surtout les biloculations d'emprunt, de 
cause extrinsèque et dues, soit à une compression 
de voisinage (foie, rate. ganglions néoplasiques, 
tumeurs du mésentère, distension gazeuse du gros 
intestin), soit à la présence de brides ou d’adhérenees 
périgastriques. 

Les formes spasmodiques sont d'un diagnostic 
moins facile: il s’agit, dans ces cas, d'un spasme à 
distance concomitant soit à une lésion pylorique ou 
para-pylorique, soit à une lésion du cardia. On par- 
viendra dans certains cas. à éliminer ce spasme par 
l'épreuve de Rieder, en injectant par piqûres au 
sujet 1 mmgr. 1/2 de sulfate d'atropine en 24 heures 
el en pratiquant lexamen radiologique moins de 
5 heures après la dernière piqûre. Parfois, l'atropine 
fait céder le spasme, mais ce procédé n'a pas une 
valeur absolue, car, dans certains cas, l’action relà- 
chante ne s'exerce pas. La distension gazeuse semble 


376 


être une méthode préférable, car elle fait toujours 
disparaitre le spasme. 

Le rôle du spasme dans les sténoses médio-gas- 
triques doit être mis en relief; d’un rétrécissement 
anatomiquement large, le spasme fait un rétrécisse- 
ment physiologiquement serré. Celte notion explique 
en partie l’évolution clinique; l'examen radiologique 
et quelques particularités des résullats opératoires. 
Le radiolagiste voit un rétrécissement physiologique 
fonctionnel, lorsqu'il examine l'estomac en pleine 
digestion et à l’état de veille: le chirurgien, au cours 
de la laparotomie, trouve un rétrécissement anato- 
mique, sans spasme, le malade étant anesthésié el 
l'estomac vide, 

Le diagnostic de cause des sténoses médiogas- 
triques peut-il être posé par la radiologie seule? l'A. 
ne le pense pas. Sauf les biloculations congénitales, 
rares, les biloculations acquises ressertissent, par 
ordre de fréquence. à trois facteurs principaux : lul- 
cère, le cancer et la syphilis gastriques. L’A. passe 
en revue les différents signes radiologiques qui ont 
été donnés pour parvenir au diagnostice causal de la 
biloculation (mode de remplissage de l'estomac, 
dimensions plus ou moins grandes de la cavité gas- 
trique, situation excentrique ou centrale du canal 
intermédiaire, lumière plus ou moins large de ce 
canal, trajet plus ou moins long, régulier ou si- 
nueux, elc.). Il en arrive à cette conclusion que si 
les rayons X donnent le diagnostic morphologique, 
ils ne peuvent et ne doivent pas donner un diagnostic 
étiologique. Le ròle du radiologiste doit se borner à 
diagnostiquer la nature organique de la sténose; il 
appartient au clinicien, après s’étre entouré de toutes 
les garanties nécessaires, de prendre la décision 
thérapeutique. Ce n'est qu’en rassemblant les don- 
nées de la clinique, de la radiologie et des différentes 
méthodes de laboratoire que l’on pourra établir un 
diagnostic presque certain; un diagnoslique étiolo- 
gique basé sur la radiologie seule ne peut ètre qu'un 
diagnostic d'impression. i 

L'examen radiologique pratiqué après l'intervention 
montrera les résultats morphologiques et physiolo- 
giques consécutifs à l'acte opératoire: on constatera 
presque toujours la présence d’une anomalie de 
forme, après ablation plus ou moins étendue du 
rétrécissement, qu'il s'agisse d'une résection annu- 
laire médio-gastrique ou d'une gastrotomie sur le 
rétrécissement lui-même, alors que les symptômes 
cliniques impliquent l'idée d’une guérison complète. 
Cet examen doit être interprété comme donnant l'im- 
pression d'un rétrécissement physiologiquement étroit, 
alors même que l'intervention curative a réalisé un 
rétrécissemeut anatomique large. 

LA. insiste sur la nécessité de compléter toujours 
l'examen radioscopique par Ia prise d'un cliché; la 
radiographie permet de voir des détails beaucoup 
plus fins et que l'œil du radiologiste mème le plus 
expérimenté aurait pu laisser échapper. AUBOURG. 


I. Spriggs (Londres). — L'examen de lappen- 
dice par les rayons X. (Proceedings of the Royal 
Sociely of Medicin. Vol. XII, n° 6. Avril-Mai, 
1919.) 


(Voir l'analyse de l'article du mème A., page 278 du 
ne 6 du Journal de Radiologie, tome IH.) 

Dans les cas d'appendicite aiguë, on remarque, en 
dehors de Ja douleur et des autres signes cliniques, 
un point douloureux et une variation de la cavité 
appendiculaire par contractilité exagérée ou spasme. 
Dans les cas d'appendicile chronique, on observe 
des concrélions, des contours anormaux, un retard 
dans le remplissage et l'évacuation, des adhérences, 
des brides et, dans certains cas, enfin, l'absence d’une 
image appendiculaire. Cependant ce dermer signe ne 
peut avoir une valeur absolue: si on s'accorde sur 


Rayons X. 


la très fréquente visibilité de lappendice dans Îles 

conditions où s'est placé Fauteur, il deviendra un signe 

de suspicion seulement après plusieurs observations, 
F. JAUGEAS. 


Einhorn (New York). — Exploration radiosco- 
pique du tube digestif au moyen d’un. index 
intestinal. (WMediçal Record, n° 15, 1919.) 


LA. avait déjà exploré le duodénum et l'intestin ` 
grèle au moyen d'un index dégluti par le malade. 
Actuellement c'est l'exploration de tout le tube diges- 
tif qu'il préconise. Un cordon de soie et de fil de 
cuivre très fin, tressé, est terminé par une bille mé- 
tallique, il porte des marques formées de pelits 
anneaux de plomb qui indiquent la distance à partir 
de la boule terminale. Cette boule est déglutie et le 
cordon glisse dans une sorte de porte-cigare que le 
malade garde entre les dents. On pratique une radio- 
stopie toutes les 2? heures, jusqu’à ce que la boule 
apparaisse dans les garde-robes. On sectionne alors 
le cordon (dont la longueur est de 9 m.) au niveau de 
la bouche et on laisse achever sa traversée. 

Au bout de 8 heures, la boule est tout près du 
cæcum,au bout de 22 heures, elle est dans le côlon 
ascendant, le cordon dessine tout l'intestin grèle. 
Après 46 heures, la bille est dans le descendant, à 
50 heures elle est revenue dans le transverse, enfin, 
à 66 heures elle est dans l'anse sigmoïde. 

A. LAQUERRIÈRE. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Robert A. Keilty (Philadelphie). — L'empyème, 
sa pathologie en relation avec la radioscopie. 
(The American Journal of rentgenology. Vol. VI, 
n° 2, Février 1919, p. 70 à 72.) 


Après une longue discussion sur la terminologie 
et la signification des mots : emprème, pleurésie et 
pleurite, FA. éludie surtout la pathogénie et l'évolu- 
tion des collections pleurales non spécifiques, et, en 
raison de la transformation fréquente et rapide des 
exsudats dans les emprèmes à pneumocoques et 
staphylocoques, conclut à la nécessilé d'examens 
radiologiques répétés. AUDAN. 


Méry, Salin, Dètre et Girard (Paris). — Les 
signes radiologiques des adénopathies hilaires. 
(Bulletins et Mémoires de la Société médicale des 
Hôpitaux de Paris, n° 17, 22 Mai 1919, p. 41:) 


C'est une série d'observations classées en trois 
groupes. Le premier groupe, qui comprend les faits 
les plus nombreux, ceux dont l'interprétation est le 
plus facile, est caractérisé par l'existence, dans la 
région hilaire, d'une ombre anormale de forme trian- 
gulaire, dont la base est attenante à l'ombre médiane. 
Le second groupe comprend les faits où l'ombre 
anormale, plus verticalement allongée, s'étend du 
hile jusqu'au sommet du poumon. Le troisième 
groupe comprend les faits d'interprétation plus ditti- 
cile, où l'ombre anormale s'étend transversalement, 
comme dans la pleurésie interlobaire, à toute la lar- 
geur du champ pulmonaire. Ces trois types princi- 
paux d'ombre hilaire peuvent d'ailleurs se succéder 
chez le mème enfant, re qui démontre leur point de 
départ commun, le hile. L'évolution d'une lenteur 
caractéristique, la persistance des signes physiques 
et la marche habituelle vers la guérison, tels sont 
les arguments cliniques qui se joignent aux signes 
radiologiques pour permettre d'affirmer que. dans 
les cas en question, il s'agit bien d'un processus 
inflaminatoire des ganglions du hile, capable de pro- 
voquer des réactions de voisinage. l 

Dans la discussion provoquée par cette communi- 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 
EE É 


Rayons X. 


cation, MM. Ribadeau-Dumas et Rist affirment la fré- 
quence de la participation du poumon, altéré pour 
son propre compte par le bacille de Koch, aux 
symptômes plus facilement observables d’adénopa- 
thie trachéobronchique, ainsi que la difficulté du 
diagnostic différentiel entre les lésions purement 
congestives, périganglionnaires ou périnodulaires, et 
les lésions vraiment tuberculeuses du parenchyme 
pulmonaire. A. B. 


Major W. H. Stewart ‘New York). -- Empyème 
à streptocoques. (The American Journal of 
rentgenology. Vol. VI, n° 2, Février 1919, p. 57 
à 60, 18 figures.) 


Article intéresssant, où l'A. passe en revue la 
symptomatologie et l'évolution de l’image radiosco- 
pique au cours des empyèmes à streptocoque. 

Si une fistule persiste, radioscoper 
fréquemment en employant au be- 
soin une päte opaque injectée dans 
la cavité. 

Il recommande pour les petites ca- 
vités les pâtes bismuthées (exemptes 
de înitrite) ou la solution huileuse 
de carbonate de hismnth à 20 p. 100. 

Pour les grandes cavités il emploie 
cette dernière ou une solution neutre 
de nitrate de thorium à 15 p. 100. 

Se méfier des cas où existe une 
fistule broncho-pulmonaire ; la péné- 
tration de la pâte y produit des accès 
de toux spasmodique violents. 

De mème il est indispensable de 
vider la pâte après l'examen, car elle 
peut obturer les drains, provoquer 
de la rétention ou même de l'intoxi- 
cation. AUDAN. 


RADIOTHÉRAPIE 


M. M. Maxime Menard et Ghar- 
les Delval. — Action des 
rayons X sur les fibro-myomes 
de l'utérus chez la femme. 
(C. R. Ac. Sc., 26 Mai 1919.) 


Étude histologique de fibromes 
utérins chez des opérées ayant subi 
avant l'opération un traitement phy- 
siothérapique. 

La conclusion serait que les fibro- 
mes traités présenteraient un aspect 
rappelant celui des œdèmes produits 
par une cause inflammatoire ou par 
la torsion du pédicule, mais avec les 
globules blancs en moins et sans 
aucun foyer hémorragique. 

Par contre, il y aurait altération 
des parois des petits vaisseaux 
aboutissant à leur destruction, et 
transformation des éléments con- 
jonctifs en une matière d'aspect col- 
loïde, homogène. Les éléments mus- 
culaires du fibro-myome sont plus 
résistants et ne disparaissent qu'à 
la longue. Le terme ultime serait 
probablement la sclérose. 

Ces actions résulteraient de l'irra- 
diation exclusive duïltibrome et°non 
des ovaires, dont on pourrait par 
conséquent conserver l'intégrité. 

IH. GUILLEMINOT. 


377 


Baumgartner-Herscher (Paris). — Deux observa- 
tions de hernies transdiaphragmatiques, suites 
de plaies de guerre. (Bull. et Mém. de la Soc. 
de Chiruryie, 29 Janvier 1919, p. 185 à 194, 
2 schémas.) 


Les schémas suivants montrentles lésions observées: 


PREMIER CAS 
I. Estomac vu de face. 
II. Estomac vu de profil. 
II. Estomac de profil en position inclinée. 
IV. Estomac après l'opération. 


DEUXIÈME CAS 


I. Estomac avant l'opération. 
11. Estomac après l'opération. 


PREMIER CAS 


III IV 
DEUXIÈME CAS 


AUBOURG. 


378 


Brettauer. — Résultat final du traitement radio- 
thérapique des fibromes. (American Journal 
obstelrics, Sept. 1918, analysé par le Progrès 
Médical, 18 Janvier 1919, p. 27.) 


LA., partisan convaincu de la radiothérapie du 
fibrome (il en cite 52 observations) estime qu'au- 
dessous de 45 ans, il ne faut faire de radiothérapie 


Substances radioactives. 


que si la malade refuse l'intervention: mais que de 
45 a 55 ans les ravons X sont le traitement de choix. 
Il estime qu'il faut toujours opérer les fibromes sous- 
muqueux, et les gros fibromes quand le plancher 
pelvien est insuffisant (dans ce cas la tumeur en 
s’atrophiant tomberait dans le petit bassin). 


A. LAQUERRIER®. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


PHYSIQUE 


M. de Broglie (Paris). — Spectroscopie des 
Rayons X. Sur le spectre d'absorption L du 
radium. (C. R. Ac. Sc., 28 Avril 1919.) 


Spectre obtenu en plaçant devant la fente du spec- 
trographe 1 milligramme de sulfate de radium solide. 
La bande d'absorption L apparait nettement, corres- 
pondant à À = 0,659 x10- cm. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Th. Nogier (Lyon). — Contribution à l'étude 
de l'action biologique du Radium. (Archives 
d'électricité médicale et de Phystiothérapie, 
Février 1919, p. 55 à 57.) 


D'une première série d'expériences publiées en 1915 
dans le Lyon Médical, l'A. avait tiré les conclusions 
suivantes : 

4e Des graines différentes exposées à un même 
rayonnement y sont inégalement sensibles. 

9 Des graines faiblement irradiées, après avoir 
germé péniblement, ont donné des plantules souffre- 
teuses, puis, brusquement, après un assez long délai, 
ont donné des plantes plus vigoureuses que les plantes 
témoins (la floraison de ces plantes vigoureuses est 
cependant plus tardive que celle des témoins). Cette 
constatation montre le danger des doses faibles en 
thérapeutique. 

3 Les graines les plus grosses étaient les plus 
influencées. 

& Pour des irradiations moyennes le pouvoir ger- 
minatif est fortement affaibli, mais la plante quoique 
diminuée peut arriver très tardivement à la floraison. 

ňe Pour des irradiations forles le pouvoir germinatif 
peut ne pas disparaitre complètement; mais la plante 
à peine née passe au stade de vieillesse et ne tarde 
pas a mourir. 

D'une nouvelle série de recherches exposées dans 
le présent article il ressort que : 

u) Les graines (tout au moins celles de pied d'a- 
ouelte) soumises à une irradiation intense perdent 
tout pouvoir germinatif et ne l'ont pas retrouvé 
11 mois après. 

b) Une irradiation de 475 milligrammes-heure avec 
les rayons globaux est mortelle pour les graines de 
nigelle et encore plus pour celles de balsamine. Les 
rares graines qui germent ne peuvent se développer. 

c) Avec 257 milligrammes-heure, un certain nombre 
de graines de mèmes espèces germent, mais pour les 
balsamines meurent aussitôt et pour les nigelles 
donnent des plantules naines dont la vie est courte. 

d) Avec b5 milligrammes-heure, il y a inhibition du 
pouvoir germinatif, et d'abord retard de dévelop- 
pement; mais les plantes se mettaient à devenir plus 
vigoureuses quand la guerre interrompit les expé- 
riences. A. LAQUERRIÈRE. 


NÉOPLASMES 


Lannois. — Radiumthérapie des tumeurs en oto- 
rhino-laryngologie. (Bulletin de l'Académie de 
Médecine. Séance du 13 Mai 1919, n° 19, p. 658.) 
Après un bref historique de la question, l’A. rap- 

porte 43 observations de tumeurs malignes inopé- 

rables de l'amygdale, des fosses nasales et sinus, du 
naso-pharynx, de l'oreille et du larynx. De ces obser- 
vations l'A. conclut que, sous l'influence du radium, 
les tumeurs malignes non épithéliomaleuses sont 
très améliorées et souvent mème guérissent com- 
plètement. Les résultats sont moins bons pour les 
épithéliomes, surtout dans les formes ulcérées; ils 
sont douteux, souvent mème mauvais pour les épithé- 
liomes du type ectodermique avec globes cornés. 

Dans l’ensemble, les succès sont nombreux et encou- 

rageants mais,]de l’aveu même de lA., les indications 

et les contre-indications de la thérapeutique par le 
radium, au point de vue clinique comme au point de 

vue histologique, sont encore à préciser. A. B. 


SANG ET GLANDES 


H. Z. Giffin. — Splénectomie pour leucémie 
myélogène après traitement préalable par le 
radium. (Medical Record, vol. XCIV, n° 24, 1918, 
d'après J. Luzoir, in Presse Médic., 10 Mars 
1919, 14 Décembre, p. 1020-1025). 


G. rapporte les résultats de 20 splénectomies pra- 
tiquées à la clinique Mayo pour leucémie myélogène, 
dont 18 après radiumthérapie préalable de la rate. 
Sous l'influence du radium, on constata unce diminution 
de volume de la rate, une diminution de la leuco- 
cytose etune amélioration manifeste de l’état général. 
Il n’y eut qu'un décès opératoire, ce qui donne une 
mortalité opératoire de 5 pour 100, mortalité infé- 
rieure, constate G., à la mortalité moyenne dee splé- 
neclomies en général. Or, la mortalité opératoire dans 
les splénectomies par leucémie myélogène non trai- 
ttes au préalable par le radium est, d'après les 
statistiques, de 86 pour 100. Les résultats opératoires 
sont donc excellents. Les résultats éloignés, tels que 
G. les a notés, sont les suivants : l'amélioration 
apportée à l'état des malades est certaine et toujours 
appréciable, mais les résultats de l’opération envi- 
sagés au point de vue survie sont nuls : si la splénec- 
tomie n’abrège pas la durée moyenne de l’évolution 
de la leucémie myélogène qui est de 2 à 3 ans, en 
général dans les cas aigus, elle ne la prolonge pas, 
semble-t-il. Si les malades sont opérés peu de temps 
après le début de la maladie, la survie post-opératoire 
est plus longue; elle est plus courte s'ils sont opérés 
tardivement, la durée totale de la maladie restant 
sensiblement la mème. 

Il est problable, dit G., au moins dans certains 
types chroniques de leucémie myélogène, à rate 
fibreuse et leucocylose peu élevée, que la splénec- 
tomie puisse être considérée comme légitime, rien 
que par le bien-être qu'elle apporte aux malades. 

E. D. 


Lumière. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Cloerk. — Emploi thérapeutique du radium en 
gynécologie. ( Surgery gynecology and obste- 
trics, 1918, p. 619, analysé par le Progrès 
Médical, 18 Janvier 1919, p. 27.) 


Dans les petits filbromyomes, dont l'hémorragie 
est le seul symptôme, le radium a donné à l'A. 
100 pour 100 de guérison. Chez les femmes jeunes il 
peut provoquer une ménopause prématurée. Les tu- 
meurs volumineuses, les tumeurs avec complications, 
les inflamations annexielles doivent être opérées. 
Dans le cancer inopérable du col la radiumthérapie 
peut donner des améliorations. A. LAQUERRIÈRE. 


379 


Condamin et Nogier (Lyon). — La radlumthé- 
rapie en gynécologie. (Lyon Médical, Mars 1918, 
p. 97.) 


Six observations d’affections diverses (sarcome de 
l'ovaire — épithélioma du col — fibrome) cliniquement 
guéries par le radium. 

Dans un des cas, une hystérectomie « de précau- 
tion », faite 8 mois après le traitement, permit de 
faire un examen histologique et de constater la per- 
sistance de quelques trainées d'épithélioma présen- 
tant d’ailleurs en partie une dégénérescence hyaline. 
Les autres malades restent guéries actuellement (2 à 
4 ans après le traitement). A. LAQUERRIERE,. 


LUMIÈRE 


THÉRAPIE 


Frédéric Renaudet. — Traitement héliothéra- 
pique des orchites tuberculeuses. (Le Monde 
Médical, 20 Mars 119, p. 75.) 


L'A., médecin chef d’un hôpital hélio-marin, a 
traité 27 orchi-épididymites : sur 6 lésions fermées, 
il a obtenu 6 guérisons, sur 21 lésions ouvertes, 15 
ont guéri. 

L’héliothérapie a pour effet de supprimer la don- 
leur, et dans les orchites suppurées elle établit la 
guérison du centre à la périphérie. 

La technique est simple : l’insolation doit être 
directe, lolale, sauf dans les cas où il y a des signes 
congestifs du poumon, progressive pour éviter le coup 
de soleil. LouBiEr. 


A. Taparelli (Florence). — L’héliothérapie par la 
lampe à vapeurs de mercure, soleil artificiel de 
la haute montagne. (L'Idrologia, la climatologia 
e la tropica Fisico, Mai-Août, 1918.) 


Cette méthode parait avoir donné des résultats ines- 
pérés et inattendus. 

Les maladies de la peau, la tuberculose pulmonaire 
et ganglionnaire, le tétanos ont été soignés avec le- 
même succès. Il en a été de même en gynécologie, 
oculistique, etc. 

L'A. indique la technique à employer dans chaque 
cas particulier. M. GRUNSPAN. 


Michel Young (Londres). — L’Arc de Molyb- 
dène-tungstène dans le traitement de diverses 
suppurations. (The Lancet, 18 Janvier 1919.) 


L'A. a employé la lampe à arc de Mol.-tung. placée 
à 50 centimètres des tissus en séances de 3 minutes 
sur les plaies et quelques dermatoses. 

Dans les cas aigus, guérison rapide, en particulier 
des « pieds gelés » avec perte de substance cicatri- 
cielle en une huitaine de jours. — Des ulcères tor- 
pides exigérent un traitement plus long, mais la 
réparation se fit. -- Chez quelques sujets il y eut de 
l’érythème, mais il suffisait d'éloigner la lampe pour 
faire cesser cette complication. A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROLOGIE 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


TECHNIQUE 


Bourguignon (Paris). — Technique de la mesure 
de la chronaxie chez l'homme par les conden- 
sateurs. (Bulletin Ufficiel de la Société fran- 
caise d'électrotherupie, Juillet 1914, Avril 1919, 
p. 17 à 20.) 


L'A. expose la technique à laquelle il est arrivé : 
Source de 200 Vs. de courant continu sur accumula- 
teurs, isolement du sujet, de l’opérateur, de la table 
portant les instruments. Réducteur de potentiel sans 
self et de faible résistance. On cherche d’abord le 
seuil galvanique mesuré en volts (rhéobase), cette 
recherche donne toutes les données qualitatives clas- 
siques. Puis on double le voltage rhéobasique et on 
cherche la capacité qui donne le seuil. Pratiquement 
on multiplie par 4 la capacité trouvée pour avoir la 
chronaxie; mais il faut faire attention de prendre le 
nombre convenable de décimales ; les 1/100 de micro- 
farad donnent des 1/100.000 de seconde; les 1/10 de mi- 
crofarad donnent des 1/10.000 de seronde. 

Par exemple : si on a trouvé orme capacité chro- 
naxique 0,05 la chronaxie est 0,03 + 0,004 — 0,00012. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Bourguignon (Paris). — Classification fonction- 
nelle et radiculaire des muscles du membre 
supérieur de l’homme par la chronaxie. (Zul- 
letin officiel de la Société française d'électros 
thérapie, Juillet 1914, Avril 1919, p. 21 et 22.) 


Les muscles du membre supérieur se divisent 
d’après leur chronaxie en 4 groupes : l 

4" groupe (chronaxie moyenne 0 sec., 00M2) tous 
les: muscles innervés par la 5° et la 6° racine cervi- 
cale plus le vaste interne du triceps; 

2° groupe (ch. moy. 0 sec., 00021) le reste du triceps; 

3° groupe (Ch. moy. 0 sec., 00027) tous les muscles 
tirant leur origine de C VIII et de DI plus les radiaux; 

4 groupe (chron. moy. 0 sec., 00055) tous les muscles 
du radial à l’avant-bras sauf long supinateur et radiaux, 
c'est-à-dire les muscles tirant leur origine surtout de 
C VIT. 

Il semblerait a première vue que ces groupes cor- 
respondent à peu près à l'origine radiculaire; mais si 
on examine le fonctionnement physiologique on 
constate que dans la flexion de l’avant-bras le vaste 
interne se contracte pour jouer le rôle de frein 
signalé par Duchesne; il est donc synergique des 
fléchisseurs. De même les radiaux sont synergiques 
de la flexion des doigts. 


380 


L'A. conclut donc que les muscles qui ont la mème 
fonction ont la même chronaxie. A. LAQUERRIÈRE. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Walther (Paris). — Résection de 17 centimètres 
du nerf cubital avec greffe de nerf de veau. 
Réapparition de la contractilité faradique dans 
les muscles du cubital à la main au bout de 
deux mois et demi. (Bulletins et Mémoires de la 

Soc. de Chirurgie de Paris, T. XLV, 15 Avril 
1919, p. 668.) 


L'eramen électrique (Mlle Grunspan), pratiqué chez 
ce blessé avant l'intervention, montrait : inexcitabi- 
lité faradique et galvanique de tous les muscles du 
cubital. R. D. totale. 

L'opération eut lieu le 27 décembre 1918. 

Le 11 mars 1919, Mile Grunspan pratiqua un nouvel 
électro-diagnostic qui indiquait une excitabilité fara- 
dique très nette dans les interosseux, l’abducteur du 
pouce et les muscles de l'éminence hypothénar. 

Le 6 avril 1419, M. Babinski fit lui-même l’explora- 
lion des muscles et constata des contractions faibles 
mais nettes avec l'excitation faradique intermittente. 
Rien avec le faradique tétanisant. LOUBIER. 


G. Constensoux et Mlle Marthe Henry (Paris). 
— À propos d'un cas de paralysie tardive du 
nerf cubital, survenue vingt-cinq ans après 
une fracture du coude. (Soc. de Neurolojie de 
Paris, 5 Déc. 4198, in Revue neurologique, Nov.- 
Déc. 1918, n° 11-12, p. 365.) 


Il s’agit d'une malade âgée de 51 ans qui, à la suite 
d'une chute, eut une fracture du coude à l’âge de 
6 ans. En septembre 1918 la malade entre dans une 
usine d'aviation, mais, au bout de cinq jours, dut 
quitter son travail qui exigeait la flexion forcée du 
coude. 

A l'examen : cubitus valgus peu accentué; la radio- 
graphie montrait une fracture du condyle interne et 
une Saillie osseuse anormale à la partie inférieure et 
postérieure de l'huimérus. 

On note une griffe cubitale. L'examen électrique 
montre une R. D. complète pour le cubital à la main. 
Le nerf cubital au poignet est inexcilable au fara- 
dique. 

Les A. pensent que, dans ce cas, il faut attribuer 
cette paralysie tardive à la flexion forcée entrainant 
J'élongation du nerf et sa contusion sur l'extrémité 
inférieure de lhumérus déformé. LOUBIER. 


Maurice Vernet (Lyon). — Syndrome du trou 
déchiré postérieur. (Revue neurologique, Nov.- 
Déc. 1918, n° 11-19, p. 117 à 148.) 


Paralvsie des nerfs glosso-pharyngien, pneumo- 
gastrique et spinal et association paralytique pure 
de ces trois nerfs. 

LA. publie dans ce mémoire 22 observations de re 
syndrome; dans 12 de ces cas, le traumatisme était 
en cause; dans les suivantes il s'agissait d'une com- 
pression ou d'une cause inflammatoire. 

Dans l'observation V chez un blessé de guerre : 
éclat d'obus au niveau de la région mastoïdienne 
droite, l’esamen électrique a donné : Trapèse droit : 
exeitabilités faradique et galvanique diminuées pour 
les faisceaux externes, conservées pour les faisceaux 
internes: secousses fortes. Sterno-cleido-mastoïdien 
droit, légèrement excitable dans les faisceaux clavi- 
culaires, le faiscean sternal est plus hypo-excitable 
sans inversion polaire. 

Dans l'observation VIT on note que lexcitation 
galvanique el faradique, de chaque côté de la trachée, 


Électrologie. 


fait contracter fortement en adduction la corde vo- 

cale droite, elle dépasse mème la ligne médiane, tan- 

dis que la gauche (côté atteint) reste immobile. 
LOUBIER. 


Ricaldoni (Montévidéo). — Paralysie radiculaire 
atrophique inférieure du plexus brachial par 
sclérose épithéliomateuse, etc. (Anales de la 
Facultad de Medicina, Nov.-Déc. 1918, T. IM, 
p. 770-85.3 


Un malade de 65 ans, ayant pris froid, se plaint de 
toux et de douleur thoracique, puis humérale. 

L'examen électrique démontre l'existence de R. D. 
totale des éminences thénar, hvpothénar et des inter- 
osseux; tous les muscles de l'avant-bras sont hypo- 
excitables aux deux courants. 

L'A. croit à une névrite tuberculeuce. 

Six semaines après son entrée à l'hôpital, le ma- 
lade meurt subitement. 

A l'autopsie : épithélioma diffus du poumon. 

Les racines nerveuses du plexus brachial étaient 
englobées et, en certains points, étranglées par un 
tissu fibreux qui semblait provenir d'un processus 
inflammatoire quelconque, mais que le microscope a 
démontré d'origine néoplasique. M. GRUNSPAN. 


G. Marinesco (Bucarest). — Contribution à l'étude 
des troubles thermiques et électriques dans le 
myxœædème. (Soc. de Neurologie, 9 janvier 1919, 
in Revue N'eurologique 1919, n° 1, p. 56 à 60.) 


Quatre malades atteintes de myxædème ont été 
examinées par l'A. qui a constaté : 

le Un abaissement constant de la température 
axillaire, buccale, rectale et musculaire ; 

2 Au point de vue des réactions électriques : secousse 
lente au galvanique avec inversion ou égalité polaire. 
Parfois on constate la contraction galranotonique, 
généralement il n'y a pas de modification de l'exci- 
tabilité faradique. 

Ces troubles thermiques et électriques se voientle 
plus souvent aux mains, aux avant-bras et aux bras. 

Lorsqu'on plonge les mains de ces malades dans 
de l'eau à 40 degrés on voit disparaitre la secousse 
lente. En 1915, Bourguignon a observé un certain 
nombre de cas de contraction lente disparaissant par 
le chauffage. LoUBIER. 


Paul Descomps et E. Quercy (Paris). — Aréfiexie 
vestibulaire (Diplégie faciale. Aréflexie tendi- 
neuse). (Soc. de Neurologie, séance du 9 jan- 
vier 1919; in Revue Neurologique, 1919, n° 1 
p. 49 à 56.) 


Observation très intéressante d’un jeune homme 
de 21 ans atteint depuis un mois d'une diplégie faciale. 
Atrophie très rapide. R. D. complète. 

Le vertige voltaïque a été recherché debout, les yeux 
fermés, les pieds joints; intensité 15 M. A. progres- 
sivement, puis intensité d'emblée de 7 M. A. : aucune 
réaction, aucune sensalion. 

La marche sous courant a donné à 2 M. A. une faible 
déviation dans le sens normal. 

Le vertige rotatoire n’a donné lieu à aucune réaction, 
aucune sensation vertigineuse. 

Le malade présentait de plus une aréflexie ten- 
dineuse généralisée. Les A. ont étudié également les 
fonctions sensorielles du VIN et le ròle excito- 
moteur du vestibulaire. 

L'alfection en cause était une méningite aiguë, mais 
la nature en était indéterminée. Quoi qu'il en soit, les 
auteurs insistent sur les trois points suivants : 4) Y 
a-t-il aréflexie vestibulaire? b) Y a-t-il anesthésie ves- 
tibulaire? ¢) Y a-t il une vestibulaplégie ou abolition 
des fonctions excito-motrices normales du VIIE ? 

LOUBIER. 


? 


É lectrologie. 


Vincenzo Néri. — Signes électriques des lésions 
du faisceau pyramidal. (Societa medica-chirur- 
gica di Boloyna, 15 Avril 1917), (analysé par 
F. Deleni dans la Revue Neurologique, 1919, n°1, 
p. 68.) 

Dans les lésions nerveuses d’origine centrale, chez 
un hémiplégique par exemple, si on explore indivi- 
duellement les nerfs et les muscles, on ne trouve 
pas de modifications appréciables de l’excitabilité 
électrique. Mais, si on place une large électrode posi- 
live sur la nuque du sujet et qu'après avoir plongé 
ses mains dans une cuvette d’eau négative, on fait 
passer le courant progressivement, on constate que 
le membre malade se comporte autrement que le 
membre sain. Du côté sain, il y aflexion des doigts et 
de la main; du côté malade c'est de l'extension des 
doigts et de la main que l'on constate : c'est le phé- 
nomène des extenseurs, il traduit, ‘suivant V. Neri, 
l’'exagération de la réflectivité médullaire. 

L'excitalion hydro-électrique galvanique et fara- 
dique du pied provoque également des réactions 
révélatrices des altéralions du faisceau pyramidal. 
L'extension du pied malade est lente, paresseuse et 
se fait comme avec peine. LOUBIER. 


D'Œlsnitz et L. Cornil (Paris). — Syndrome 
d'hémiatrophie gauche totale post-traumatique 
progressive. (Bull. et Mémoires de la Soc. Méd. 
des Hôpitaur de Paris, n° 22, Juillet 1919, p. 654.) 


Observation d'un blessé qui, à la suite d’une chute 
violente sur le côté gauche, a éprouvé pendant plu- 
sieurs mois de vives douleurs dans l'épaule ct la 
hanche du même côté. Au quatrième mois, appa- 
rition progressive de l'amyotrophie globale des mem- 
bres inférieur et supérieur gauches: puis peu de 
temps après, atrophie rapide de la face à gauche. 

A l'erumen : on constate que la sensibilité est nor- 
male aux membres et qu'il y a seulement une très 
légère hrpoesthésie au niveau du trijumeau gauche ; 
pas de dissociation Syringomyélique; réflexes nor- 
maux. 

Réactions électriques : normales au faradique et au 
galvanique pour les muscles atrophiés des membres 
et de la face. LOUBIER. 


Jaulin (Orléans). — Une observation de Syn- 
drome du carrefour condylo-déchiré postó- 
rieur. (Arch. d'Electricité Médicale et de Physio- 
thérapie, Mars 1919, p. 65 à 71 avec 5 figures.) 
Syndrome de l’espace rétro-parotidien postérieur 

(Villaret) hémiplégie glosso-laryngo-scapulo pha- 

ryngée (Collet); syndrome total des 4 derniers nerfs 

craniens (Vernet), syndrome du carrefour condylo- 
déchiré postérieur (Sicard), tels sont les noms donnés 
au syndrome réalisé par une lésion traumatique uni- 
latérale siégeant au-dessous de la base du cràne et 
intéressant le glosso-pharyngien, le pneumo-gas- 
trique, le spinal (qui sortent du trou déchiré pos- 
térieur) et l’hypglosse (qui sort du trou condylien 
antérieur). De plus le ganglion supérieur du sympa- 
thique est dans le voisinage immédiat; ces cinq 
organes situés très près les uns des autres peuvent 

à ce niveau ètre atteints par un mème projectile. 

L'observation d’une pareille lésion est d’ailleurs 

exceptionnelle, car la carotide et la jugulaire internes 

sont également très proches et ce n’est que par un 
hasard étonnant que les nerfs peuvent ètre blessés 
sans que les vaisseaux soient ouverts. 

Dans le cas observé par J. un éclat d’obus pénétra 
entre la branche montante du maxillaire et l'ap. mas- 
toïde à gauche et vint se loger dans la paroi anté- 
ricure du pharynx à droite de la ligne médiane (il a 
été repéré par la radiographie, mais ne cause plus de 
troubles et sera vraisemblablement laissé en place). 
Aphonie et dysphagie de juillet à octobre. 


381 


En octobre 1% électro-diagnostic : Spinal gauche 
sterno-cl.-mastoïdien et trapèze inexcitables au farad., 
hypo au galvanique avec secousse lente. Hrypoglosse 
gauche. Langue à gauche et omo-hyodiïen inexcitables 
au farad., hypoex. au galv., avec secousse lente. 

Le 27 décembre, 2° électro-diagnostic. Langue à 
gauche : farad., inexcitabilité, galvan., hypo, égalité 
polaire, secousse lente. 

Sterno-cléido-mastoïdien et chef claviculaire du tra- 
péze inexcitables au farad., et au galvan. Trapèze 
moyen et inférieur (hvpoexcitabilité très marquée au 
farad. et au galvan., sans inversion ni ralentissement). 

L'examen laryngoscopique montre une paralysie 
récurrentielle gauche. 

Le blessé présentait : ` 

1° Une lésion de lhypoglosse (hémiatrophie de la 
langue avec trouble de la contractilité électrique); 

2 Du spinal : (atrophie et paralysie du st.-cl.-mas- 
toïdien et du trapèze supérieur); | 

5 Du pneumogastrique (examen laryngoscopique); 

# Du sympathique (myosis, enophtalmie, rétrécis- 
sement de la fente palpébrale); l 

5 Du glosso-pharyngien (dysphagie lors du début, 
diminution de la sensibilité gustative à gauche du 
V lingual). 

De plus il est probable que le projectile avait lésé le 
plexus cervical superficiel (atrophie du trapèze moyen 
et inférieur, névralgie profonde de la région du tra 


pèze). A. LAQUERRIÈRE. 
ÉLECTROTHÉRAPIE 
GÉNÉRALITÉS 


Gunsett (Strasbourg). — L'état et l’organisation 
de l'électrothérapie en Alsace et en particulier 
à Strasbourg. (Bulletin officiel de la Société fran- 
çaise d'Electrothérapie, Juillet 1914, Avril 1919, 
p. 14 à 16.) 


Les Allemands ont toujours négligé Pélectrothéra- 
pie: chaque médecin fait son électrothérapie chez lui 
avec un pantostat; pour les H.ffréquences ou le bain 
de cellule, il envoie ses clients aux établissements 
municipaux dont les prix sont très modérés. 

A. LAQUERRIÈRE. 


DERMATOSES 


Prof. Sgobbo (Italie). — Deux cas de psoriasis 
généralisé guéris par les courants de haute 
fréquence. (L'Idrolugia, la Climatologia, etc., 
Sept.-Déc. 1918, p. 94.) 


L’A. a placé un des pôles du résonnateur dans ła 
main du sujet; et il a promené sur les lésions un 
manchon de verre de Oudin, relié à l’autre pôle. Trois 
séances par semaine oħt été faites. 

Le premier cas remontant à plus de 10 ans fut 
guéri en 35 séances. 

Le second cas avait débuté 12 ans auparavant, la 
guérison survint au bout de 4 mois de traitement. 

L'A. pense que le résultat obtenu dans ces ras 
est dù autant à l’action générale qu'à l’action locale 
de la haute fréquence. DELHERNM. 


AFFECTIONS CHIRURGICALES 


Laquerrière (Paris). — Les traitements élec- 
triques de l'hydarthrose du genou. (Bulletin 
officiel de la Société française d'électrothérapie, 
Juillet 1914, Avril 1919, p. 7 à 9.) 

Voir l'article du mème A. sur le mème sujet dans 


le Journal de Radiologie, Novembre-Décembre 1916, 
p. 555. A. LAQUERRIÈRE. 


382 


Bibliographie. 


BIBLIOGRAPHIE 


Réchou (Bordeaux). — Guide pratique de radio- 
graphie et de radioscopie, 4 volume in-16 de 
96 pages avec 27 figures. (Les actualités médi- 
cales, Paris, 1919, J.-B. Baillière et fils.) 


Ce guide pratique s'adresse surtout aux débutants 
de la radiologie. Gràce à lui, le débutant peut avoir 
immédiatement une idée précise des appareils qu’il 
utilise, peut faire une radiographie lisible et distin- 
guer sur l'écran les choses essentielles. Ce petit 
ouvrage se divise en trois parties. 


I. — Le première partie traite de l’Instrumentalion, 
L'A. passe en revue les appareils nécessaires pour 
pratiquer la radiographie et la radioscopie : trans- 
formateur, interrupteur, dont il étudie les différents 
modèles, condensateur: puis il décrit le montage 
de l'installation sur courant continu et sur courant 
alternatif. Il parle ensuite du circuit secondaire : 
du tube producteur de rayons X, de ses différents 
modèles et des régulateurs; des soupapes, du milli- 
ampèremètre, du spintermètre. Ce chapitre se ter- 
mine par l'étude de l’instrumentation accessoire. 


IT. — La deuxième partie traite de la Radiographie. 

Après quelques lignes sur le centrage de l'ampoule, 
R. passe en revue les dispositions que l'on doit 
prendre pour effectuer la radiographie de chacune 
des parties du corps, puis termine par un mot sur la 
radiographie stéréoscopique. 

HI. — La Radioscopie est étudiée dans la troisième 
partie. 

Ce chapitre commence par quelques conseils pra- 
tiques. On trouve ensuite -un apercu rapide sur la 
technique et les résultats de l'examen des plèvres, 
des poumons, du cœur et de l’aorte, du tube digestif. 

Enfin l'auteur indique aux débutants deux ou trois 
procédés de localisation des corps étrangers parmi 
les innombrables méthodes : le procédé de Haret et 
le procédé par rotation linitée de l’ampoule. Le livre 
se termine par l'étude de l'extraction des projectiles 
sous le contrôle radioscopique. 

En somme ce guide est appelé à rendre de 
grands services; il sera lu avec fruit non seulement 
par le débutant, mais encore par le spécialiste sou- 
cieux de se tenir au courant des méthodes et procé- 
dés que la pratique a sélectionnés. LouLIER. 


Pais (Antonio) (Rome). — L'influence des 
rayons X sur la courbe thermique de la fièvre 
paludéenne. (Rome, 1919, tirage à part. 24 p. 
Bocca frères, éditeurs, 4 livres, broché.) 


Les rayons X sont nocifs pour les cellules vivantes 
aux hautes doses employées habituellement en radio- 
thérapie. lls possèdent par contre une action sim- 
plement excitante sur ces cellules, si on les admi- 
nistre à très faible dose. L'A. s'est démandé si, dans 
la fièvre paludéenne, on ne pourrait mettre à profit 
cette dernière considération, et il a recherché si les 
pelites doses de rayons ne détermineraient pas une 
exaltation passagère de la résistance de l'organisme 


contre l'infection malarienne, en excitant la tonction 
des organes hématopoiétiques. Jusqu'ici, dit-il, on 
n’a utilisé dans la fièvre paludéenne que les pro- 
priétés cytolytiques de la radiothérapie intensive, et 
l'on ne s’est jamais préoccupé des vertus stimulantes 
de l'irradiation modérée. Or, la radiothérapie inten- 
sive, provoqüe des réactions nuisibles sur les cel- 
lules normales, et n'atteint nullement lhématozoaire. 

Les rayons X, en effet, à la différence des rayons 
ultra-violets et des rayons x du radium, n’ont aucune 
action sur la vitalité des microorganismes, tout au 
moins aux doses considérées. Ne vaut-il pas mieux, 
dès lors, administrer de petites doses, et mettre à 
profit leur action stimulante sur les éléments défen- 
sifs de l'organisme, plutôt que de créer des désastres 
dans ce mème organisme en tentant inutilement de 
combattre un ennemi que l'on ne peut atteindre ? 

Les expériences auxquelles s’est livré PA. Pont con- 
duit à évaluer le seuil de la radiosensiblité des leu- 
cocytes à un dixième d'H. Les doses simplement exc 
tantes ne devront pas dépasser 1 H, et seront ordi- 
nairement comprises entre un cinquième d’H et 1 H. 
Dans ces conditions, l'irradiation de la rate, avec des 
rayons filtrés sur 4 millimètres d'Al. faite chez un 
paludéen récent non soumis encore au traitement 
quininique, retarde et atténue l'accès, sans cependant 
le supprimer. 

Il existe pour chaque cas une dose optima, laquelle 
est fonction : 

1° Du type de la fièvre : ces doses minimes de quel- 
ques cinquièmes d'H à peine suffisantes pour modi- 
fier la courbe thermique d'une tierce printanière, 
seront trop élevées pour une tierce automnale, et 
trop faibles pour une quarte. 

2° De lige de l'infection : les fièvres récentes ou 
aiguës résistent davantage à la radiothérapie à doses 
faibles, tandis que les fièvres chroniques s’en trou- 
vent constamment et très considérablement amendées. 

9 Du temps qui sépare l’irradiation de l'accès : plus 
l'irradiation à doses minimes est rapprochée de l'accès, 
moins elle est efficace. Elle détermine mème une 
aggravation si elle est faite après son apparition, ou 
une anticipation, si elle est faite immédiatement avant. 
Le moment optimum semble placé entre la quatrième 
et la troisième heure avant l'accès, dans la tierce 
tout au moins. 

Il est juste de rappeler que PA. déclare la radiothé- 
rapie à doses minimes incapable de guérir à elle 
seule, sans quinine, la forme aiguë de la fièvre estivo- 
aulomnale, ou la forme aiguë de la fièvre quarte, 
tandis que la tierce printanière ou les formes ehro- 
niques voient leur courbe thermique « rapidement, 
décisivement et durablement influencée ». 

Les formes quinino-résistantes sont constamment 
améliorées par la radiothérapie à doses minimes, 
sauf toujours la quarte pure, qui possède le triste 
privilège d’être également radio-résistante. Chez elle, 
en effet, les doses élevées, — c’est-à-dire les doses 
habituellement employées dans la pratique radiothé- 
rapique courante —, ne réussissent pas mieux, l'ag- 
gravent et la rendent sub-continue. CHARPY. 


NÉCROLOGIE 


LE PROFESSEUR TH. GUILLOZ 
(1868-1916) 


Né en 1868 à Rougemont (Doubs), Guilloz suivait, vers 1885, les cours de l'École des Mines, à 
Paris, lorsqu'il fut rappelé, pour des raisons de famille, près de sa mère devenue veuve. 1l changea 
alors d'orientation et se destina à la pharmacie. En même temps qu'il accomplissait son stage 
d'élève en pharmacie, il suivait les cours à l’École de Médecine et à la Faculté des Sciences de 
Besançon. Venu à Nancy en 1889 pour y passer des examens de médecine, il attira l'attention des 
membres du Jury. Charpentier lui proposa le poste de chef des travaux de physique médicale à 
la Faculté, qu'il accepta; ce qui le conduisit àse fixer 
à Nancy. En 14895, il soutint sa thèse de doctorat 
sur « Le champ d'observation dans l'examen oph- 
talmoscopique à l’image droite » et, en 1895, à la 
suite d’un brillant concours, fut nommé agrégé de 
physique des Facultés de Médecine. 

Les premiers travaux de Guilloz touchent à 
l'optique médicale et plus particulièrement à 
l'ophtalmoscopie, à la photographie du fond de 
l'œil, à l’astigmatisme du cristallin, à la stéréo- 
scopie, décrivant ici des procédés qu'il appliqua 
plus tard à la radioscopie stéréoscopique. 

Les recherches et les publications de Guilloz, 
en optique, bien que fort nombreuses, n’occupent 
pas cependant la place la plus importante dans 
son œuvre. Dès les premiers mois de 1896, il 
s’orientait en effet dans la voie que la découverte 
de Rocntgen venait d'ouvrir aux chercheurs et 
comprit, l’un des premiers, l'importance qu'elle 
devail acquérir dans les sciences médicales. 


En mars 1896 déjà, il localisait une balle 
intra-thoracique par double projection. Cette loca- 
lisation a été suivie d'extraction, et le procédé de 
la double projection a été depuis utilisé dans toutes 
ses formes pour la localisation en profondeur des 
corps étrangers. En 1896 également, il fit l’appli- 
cation des rayons X à l'étude de l’anatomie (circulation artérielle du fœtus à terme, distribution des 
bronches, développement des dents, points d'ossification du squelette, etc.). Plus tard, il s'occupa 
d'améliorer le matériel radiologique, imagina un tube à anticathode, en chrome porphyrisé, com- 
primé à la presse hydraulique, qui, supportant des intensités relativement élevées, lui permit, dès 
1901, de faire des radiographies de mains et d’avant-bras en 1,20 de seconde. 


En 1907, il présenta au Congrès de Reims une ampoule renfermant deux cathodes et deux anti- 
cathodes en chrome platiné donnant deux centres d'émission des rayons X et distants de l’écar- 
tement des yeux. Outre son emploi pour les applications stéréoscopiques, cette ampoule permet 
d'effectuer, sur une même plaque, la double projection nécessaire aux méthodes de localisation. 


L'étude de la radiographie stéréoscopique a longtemps fixé les recherches de Guilloz. En 1909, 
il présentait, à la Société de Médecine de Nancy, des épreuves stéréoscopiques sur une seule plaque 
obtenues par la méthode des réseaux et devant être examinées comme une épreuve ordinaire, sans 


384 Le professeur Th. Guilloz. 


stéréoscope. Cette méthode des réseaux, il utilisa aussi pour la radioscopie stéréoscopique. Pour 
cela, il employa deux sources de rayons et un réseau métallique placé derrière l'écran. L’obscr- 
vateur regardait les doubles images à travers un réseau identique tracé sur verre et destiné à trier 
les images. 


Dans un autre procédé, Guilloz utilisa la méthode des éclipses. Les deux images étaient pro- 
duites par une double anticathode, et le triage des images s'effectuait par de petits diaphragmes 
montés sur une planchette ou une monture de lunettes se fermant et s'ouvrant synchroniquement 
avec l'allumage de la source correspondante. 


Non moins nombreux sont les travaux de Guilloz en électrologie médicale. Ayant observé que 
le courant continu déterminait chez certains sujets un amaigrissement notable sans modification 
de l’urée et de l'azote total dans les urines, c’est-à-dire indépendant de toute action sur le système 
musculaire, il préconisa cette méthode dans le traitement de certaines maladies par ralentissement 
de la nutrilion (obésité, diabète). 


En cherchant quel pouvait être le rôle trophique du courant continu sur le système musculaire, 
il fut conduit à étudier son action sur la respiration du muscle pendant sa survie, et il montra que 
la suractivation des oxydations persistait pendant plusieurs jours après le passage d’un courant de 
1 à 2 m. a. pendant dix minutes. | 


En ce qui concerne l’instrumentation, chacun connaît le rhéostat électrolytique de Guilloz et la 
sonde à circuit de sonnerie qu’il imagina pour la recherche des projectiles pendant la guerre. 


Chargé de la clinique d'électrologie et de radiologie à la Faculté de Nancy, Guilloz fut nommé, 
en 1907, professeur adjoint à ladite Faculté. Correspondant de l'Académie de médecine, Chevalier 
de la Légion d'honneur, il obtint, en 1909, la médaille d'or Carnegie. médaille des victimes de la 
science : car, l'un des premiers en France, Guilloz paya son tribut à l'abominable radiodermite et, 
tout en n’ignorant pas la gravité du mal dont il était atteint, il n'en poursuivit pas moins ses péril- 
leuses recherches. | 

Sa santé était déjà fort ébranlée lorsque survint la déclaration de guerre. Mobilisé comme 
médecin-major de 2° classe, puis nommé chef des services radiologiques des 20° et 21° régions, il 
s’adonna tout entier à l’organisation des laboratoires de radiologie dans les hôpitaux de Nancy et 
des environs, et déploya dans sa tâche une activité que devaient bientôt briser les progrès de son 
mal. Il ne tarda pas à succomber, après de terribles tortures physiques el morales, en mars 1916. 

Avec Guilloz disparait une grande figure de l'électro-radiologie française. Tous ceux qui l'ont 
connu déploreront, avec la perte du maitre incontesté et du savant à l'esprit fin, celle de l’homme 
modeste et aimable avec lequel on se sentait toujours en confiance. 


Pour la Direction, 


M. Durour et G. LAMY. 


EE E a D 


Le Gérant: PIERRE AUGER. 853591. — Paris, Imp. Laucre, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


ORTHODIAGRAMMES 


MONTRANT L'AUGMENTATION ANORMALE DE L'AIRE CARDIAQUE 
DANS LA POSITION COUCHÉE 


Par H. DAUSSET 


La comparaison des tracés des aires cardiaques pris dans les positions verticale et 
horizontale ne semble pas avoir été systématiquement recherchée jusqu’à présent. 

Dans leur livre, Vaquez et BorDeT se contentent de comparer la position et la forme 
différente du cœur normal dans les 2 stations. (Dans le décubitus, disent-ils, le cœur 
semble s'étaler, refoulé qu'il est en haut et en arrière.) 

Ils considèrent ce fait comme normal, mais nulle part ils ne font mention iiie 
différence en centimètres carrés, constatée entre les 2 orthodiagrammes. 

J'ai recherché systématiquement ce signe radiologique sur un nombre important 
d'hommes, qu’ils soient vigoureux, malingres ou malades, et j’ai constaté que les tracés 
pris dans les deux positions peuvent : 

Ou coincider à peu près exactement; 

Ou montrer le déplacement de l'organe vers le haut sans augmentation de l'aire 
cardiaque ; 

Ou déceler une augmentation parfois considérable de la surface du cœur aNg le 
décubitus. 

J'ai effectué mes recherches principalement sur les blessés et sur les malades ou 
malingres d'un centre de réforme militaire. 

Dans ce mélange d'individus bien portànts, ou fatigués ou anormaux, j'ai trouvé 
une forte proportion de cœurs qui s'étalent, puisque sur 50 orthodiagrammes, mesurés 
avec le planimètre de Amsler, il ya : 

22 aplatissements très notables de la surface cardiaque dans la position couchée, 
alors que dans 28 cas on ne trouve aucun déplacement ou tout au moins un apla- 
tissement négligeable. 

La différence entre les tracés de ces deux catégories saute aux yeux, surtout quand 
elle atteint, comme dans certains cas, 30 centimètres carrés. Elle est vraiment trop forte 
pour qu'on puisse considérer comme normal ce fait que le cœur s'étale fortement chez cer- 
tains individus quand ils sont couchés, alors qu'ilne s'étale pas chez d'autres. 

Les causes qui provoquent ce phénomène ne pourront être déterminées que par des 
examens répétés; aussi je me contenterai ici, après avoir dit la technique suivie, 
d'exposer les faits et de signaler la relation que j'ai cru trouver entre ce signe de l'apla- 
tissement cardiaque et l'insuffisance respiratoire ainsi que la tension artérielle. 


* 
CE 


Dans la prise des tracés, je me suis efforcé de supprimer les causes d'erreur; et 
d’abord, les orthodiagrammes ont été pris pendant la respiration tranquille, car le cœur 
N° 9. — Mai-Juin 1919. II — 25 


386 H. Dausset. — Orthodiagrammes. 


ne change pas notablement de volume dans ce cas, d’après Groedel, cité par Vaquez et 
Bordet. 

Pour la même raison, je n’ai inscrit le diaphragme en inspiration et en expiration 
profonde qu'après avoir pris le tracé du cœur. Ce tracé étant loin d'être une mesure de 
précision, jai classé mes résultats en ne comptant l’étalement qu'après un excès de 
10 cmř de l'aire cardiaque couchée, sur l'aire cardiaque debout; ces 10 cm‘ représentant 
les erreurs possibles des tracés. 

La superposition des orthodiagrammes se faisait en prenant comme point de repaire 
les clavicules. 

Comme contrôle j'ai effectué quelques téléradiographies dans le service central de 
mon ami Guilleminot. 

Enfin jai préféré mesurer l'aire cardiaque avec le planimètre que de recourir à la 
comparaison des diamètres. 


# 
4 x 


Des faits que j'ai observés et des tracés que je présente, il semble que l’on peut tirer 
quelques indications pour des recherches ultérieures : 

En règle à peu près générale, le cœur ne s'étale pas en position couchée quand les 
individus examinés sont forts et vigoureux; leur cœur ne remonte que fort peu vers le 
haut, parfois même les tracés pris dans les deux stations coïncident absolument. 

Au contraire, le cœur s'étale généralement chez les convalescents, les malingres et 
les affaiblis. | 

Chez les cardiaques vrais que j'ai eu à examiner, je n'ai pas trouvé d'étalement 
notable, mais le nombre des cas étant trop restreint, je ne puis en tirer de conclusions ; 
cependant certains tracés m'ont fait croire que l’étalement pourrait porter plus spécia- 
lement dans certains cas sur l’une des cavités du cœur; ce fait, s'il était confirmé, pourrait 
être d’une grosse valeur pour un diagnostic. 


L’hypolonicité du muscle cardiaque, dans les cas d'augmentation de l'aire en décu- 
bitus, coïncide avec un abaissement de la tension artérielle qui m'a paru être de règle 
chez ces sujets. Dans plusieurs cas, en effet, la tension est descendue à 2 comme maxima 
et à 7 comme minima au Pachon. 

L'insuffisance respiratoire est aussi un signe qui coïncide presque constamment avec 
l'aplatissement de l’aire cardiaque. Cela est frappant si l'on compare la course diaphrag- 
matique (en respiration forcée) inscrite sur les divers tracés qui accompagnent cet 
article. 


Il était aussi intéressant de savoir ce que devient l'aire cardiaque après l'exercice 
physique, en l'étudiant dans les 2 positions comparatives; Vaquez et Bordet rapportent 
un cas qui montre tout l'intérêt de ces investigations; ils ont pu en effet saisir au début 
les premiers signes d'une défaillance cardiaque, en constatant l'augmentation du dia- 
mètre horizontal du cœur après quelques exercices de flexion faits par une malade 
atteinte de rétrécissement de l'artère pulmonaire. 

Il est probable que dans le décubitus ce cœur se serait étalé encore plus; me basant 
sur ce fait, J'ai pris quelques orthodiagrammes, couché et debout, chez des sujets qui 


ORTHODIAGRAMMES RÉDUITS 


Malade atteint d’affaiblissement général, 


Malade atteint de tumeur blanche, est à l'hôpital depuis un an. 


affaiblissement général. Tension artérielle, Pachon = 11 — 7. 


Surface du cœur. Surface du cœur. 
P. debout. . . 125 c. trait plein. P. debout. . : 85 c. trait plein. 
P. couchée . . 145 c. —  pointillé. P. couchée . . 115 ce. —  pointillé. 
Différence. .. Wc ` Différence. .. 30c. 
BOXEUR NOR 
Comparaison de la surface cardiaque avant et après 
Avant la séance d'entraînement. entraînement violent. 
Tension artérielle 16 — 7 1/2. Pouls à 9%. 
és : y s r Are D 5 


6 | 
| 
| CX 
5 
En plein = Position debout. En position debout. 
En pointillé = Position couchée. Avant. ... 125 c. trait plein. 


Après. . . .. 90 c. —  pointillé. 
Différence. . . 35 c. 


388 H. Dausset. — Orthodiagrammes. 


venaient d'exécuter l'épreuve de Lian; soit que l'effort ait été insuffisant ou que je sois 
tombé sur des sujets normaux, je n’ai pas constaté de différence marquée. 

J'ai pris alors un athlète, boxeur réputé, en pleine forme, et j'ai tracé les contours 
de son cœur debout et couché, d’abord avant sa séance quotidienne d'entrainement, 
puis aussitôt après. L'exercice a consisté en une marche entrecoupée de course, sur une 
distance de 10 kilomètres, le sujet avait un pouls à 100 et était en état de sudation 
abondante. 

Tension artérielle : avant 16 — 7 1/2 ; après : 16 1/2 — 7. 

La comparaison de ces divers tracés peut, je crois, servir de type pour un homme 
normal : ils donnent les résultats suivants. 

Avant la séance d'entrainement : 

Coïncidence presque complète des tracés debout et couché (type normal). 

Après la séance d'entrainement : 

Diminution considérable de l'aire cardiaque dans la station debout; (plus de 30 cen- 
timètres carrés) diminution un peu moins marquée de l'aire dans la station couchée, le cœur, 
bien que contracté, s'étale un peu, alors qu'il n’était pas déformé dans la position hori- 
zontale avant l'exercice; 

Ce sujet se prêtait admirablement à l'expérience en allant très igin dans l'effort 
fourni ; il est très difficile d'obtenir cela d'individus malingres, mais, sans demander 
äulani: on saisit, par cet exemple, l'intérêt des comparaisons à faire, tant au point de vue 
du diagnostic que du dosage individuel des exercices physiques. 


En résumé : 

Le signe de l'étalement cardiaque, dans la position horizontale, se rencontre chez les 
individus faibles, hypotoniques, insuffisants respiratoires. 

L'augmentation de l'aire peut être très importante et atteindre 30 cm?. 

A la suite d'exercices physiques violents, chez un homme entraîné, on trouve une 
diminution très marquée de l'aire cardiaque dans les 2 positions debout et couché. 


\ 


QUELQUES RECHERCHES SUR LE FONCTIONNEMENT 
DES TUBES PRODUCTEURS DE RAYONS X 


Par F. ARCELIN 


Au moment de mes recherches relatives à la radiographie instantanée, j'avais fail 
construire un appareil enregistreur de temps de pose. Je l'ai présenté à un congrès de 
l'AFAS, sans jamais le décrire. Il se compose d'un boîtier cylindrique de 7 cm. de dia- 
mètre fermé à l'une de ses bases par une plaque d'aluminium de 1 millimètre d'épaisseur. 
Sur celle-ci repose un mouvement d'horlo- 
gerie faisant tourner à raison de un tour à 
la seconde, autour de l'axe du cylindre. un 


disque de plomb. Ce disque de plomb esl 


percé d'une ouverture triangulaire de 1 mil- 


limèlre de côlé. 
Si nous placons un lel appareil sur Fig. !. Vue en coupe de l'enregistreur de temps de pose. 
une plaque radiographique, à côlé du plaque d'aluminium, — M, mouvement d'horlogerie. — vy, axe 


de rotation du disque de plomb D. O, ouverture trian- 
membre examiné. nous pouvons enregis- œulaire. e feuillet en celluloïd pour protéger le disque 


trer le temps de pose de plusieurs facons. Re 

Nous pouvons mesurer le déplacement de l'image de la pelile ouverture el, connais- 
sant la vitesse de rolation du disque 
perforé, en déduire le lemps pen- 
dant lequel l'ampoule a fonctionné. 
Ce moyen est le seul utilisable, 
avec l'appareil en queslion, pour 
une radiographie faite à la machine 
stalique. 

Lorsque nous nous servons de 
courant alternalif monophasé à 
50 périodes, nous savons que l'am- 
poule s'éclaire à chaque demi-pé- 
riode, que celles-ci sonl séparées 
l'une de l'aulre par S de seconde. 

100 

En donnant une vitesse suffi- 

sante au disque perforé el une 


forme adaptée à son ouverlure 


(forme triangulaire, à base cen- 


trale et sommet périphérique), 


Fiv. 2, 


Exemple de temps de pose enregistré avec l'appareil 


chaque demi-période fournit une 


décrit ci-dessus. 
image séparée el distincte de cette 
ouverlure. ll suffit donc de compter le nombre des images pour avoir le temps de pose 


35 


w 


300 F.  frcelin. — Quelques recherches sur le fonctionnement 


en 0 de seconde. Ainsi dans l'exemple (fig. 2) l'appareil lournant enregistre ci de 


seconde. 
Si nous ulilisons quatre demi-périodes d'un courant allernalif triphasé, chaque cen- 


: | | 
tième de seconde sera marqué par deux images séparées par zg 4e seconde, avec 


, 1 
décalage de = 
) 


Avec les six demi-périodes d'un courant allernatif triphasé, chaque centième de 
seconde sera marqué par trois images répondant chacune 


À Pre. 
à TT de seconde, avec décalage de =: Voici un schéma 


5 
B Da (fig. 3), dessiné d'après une radiographie, montrant la 


facon dont ces temps sont enregistrés. 


r Avec un interrupteur à mercure Ropiquet ou aulre, 


nous compterons facilement le nombre des images corres- 
Fig. 5. — Dessin montrant : A, trace : 
avec une phrase, — B, tracé avec pondant à chaque rupture de courant. Nous calculerons 
deux phrases. — C, tracé avec trois . . a 
phrases. le temps de pose, soit par la connaissance de la vitesse de 
rotation du disque perforé el la mesure du chemin par- 
couru. soil parle calcul au compte-tour de la vitesse de rotation de la turbine, le nombre 


d'interruplion par tour et le nombre d'image de l'ouverture du disque tournant. 


La mesure de ces temps de pose nous a conduit à d'autres recherches plus inléres- 
santes. Au lieu de faire tourner le disque perforé à la vilesse de un tour à la seconde, 
nous l'avons animé d'une vitesse beau- 
coup plus considérable : 15 à 25 tours à 
la seconde. 

Pour commodité expérimentale, 
nous avons fail tourner une plaque ra- 
diographique doublé d'un écran ren- 
forcaleur devant une ouverture linéaire 
plus ou moins longue, mais large dun 
millimètre, percée dans une épaisse 
feuille de plomb. 


Ainsi, nous avons pu faire plu- 


f ; : Fig. t. — Tracé de deux demi-périodes montrant le temps de 
sieurs conslalations intéressantes. production de rayons X et le temps de repos intercalaire. 

A, première demi-période. — B, deuxième demi-période. Courant 
alternatif 110 volts 30 périodes. La flèche indique le sens de rotation. 


Nous avons pu mesurer lrès exacle- 
ment le temps pendant lequel le tube 
émetlait des rayons X et le lemps pendant lequel il se reposail. 

Ces mesures sonl particulièrement faciles en actionnant l'ampoule avec un lrans- 
formaleur monophasé sur courant alternatif 50 périodes. En enregistrant deux demi- 
périodes consécutives, nous savons qu'un mème point de chaque image correspondante 


esl séparé par de seconde. En mesurant sur la plaque (fig. 4), nous voyons que le 


100 


4 


1000 
environ. ll se repose donc plus qu'il ne travaille. 


lube entre en action pendant de seconde 


O 
de seconde et se repose pendant 000 


Nous pouvons renouveler la mème expérience avec une bobine d'induclion, la 


des tubes producteurs de rayons N. 391 


vitesse de rotation de la plaque sensible étant la même. Nous voyons (fig. ò) que le tube 
travaille pendant un temps encore plus court et se repose pendant une période heaucoup 
plus longue. L'émission de ravons XN se 


fail pendant de seconde. Le temps 


10000 


de repos dure environ de seconde 


(2 
10000 
environ. 

Par contre. si nous actionnons un 
lube en utilisant les six demi-périodes 
d'un courant allernalifiriphasé au moyen 
d'un contact lournantdisposé dans cc but. 
les conditions d'émission de rayons X Vig. 5. — Tracé de deux décharges de bobine Ropiquet. 


par l’ampoule sont toutes différentes. A, première décharge. — B, deuxième décharge. 
La flèche indique le sens de rotation. 


L'image de l'ouverture du disque per- 
foré se répète sans inlerruplion (fig. 6), il n'y a plus de temps perdu, l'ampoule émet des 
rayons X sans interruption, comme si elle était alimentée par une machine statique, 
mais avec cette différence qu'ici le cou- 
rant est ondulé. 

En étalant ainsi les images produi- 
les par une fente de 1 millimètre de lar- 
geur pendant une seule décharge de 
transformateur (une demi-période d'un 
courant alternatif, ou une rupture d'in- 
terrupteur à mercure ct bobine), nous 
pouvons nous rendre compte que l'émis- 
sion des rayons X n'est pas régulière. 


Mig 6. — Tracé de cinq demi-périodes (courant alternatif, Sur courant alternatif, dans son 
triphase 110 volts, 50 périodes. , = 5 š 

A, première demi-période. — R, deuxième demi-période. ensemble, l'émission de rayons N esl 

C, troisième demi-période. — D, quatrième demi-période. parallèle à la courbe de décharge du 


E, cinquième demi-période. 


transformateur, elle commence faiqle- 
ment, atleint au maximum, puis décroit et s'arrête. Elle répond à la partie supérieure 
de la courbe, lorsque le voltage a atteint une valeur suffisante 
pour vaincre la résistance de l'ampoule. 

Mais en examinant de près cetle image de la fente, on voit 
qu'elle n'est pas régulière (fig. 7), on distingue admirablement 
une série de bandes plus ou moins claires, plus ou moins fon- 
cées. Le régime de production des rayons X n'est donc pas 
rigoureusement parallèle à la courbe de décharge d'un trans- 
formateur statique telle qu'elle est figurée généralement. 

Ces variations dans l’image de la fente peuvent être inter- 
prélées de diverses façons. Elles peuvent correspondre, par 
exemple, à des variations de résistance du tube et par suite à 

Fig. 7. — Tracé d'une seule demi- 


des variations dans la quantité el la qualité des rayons X émis. ‘période. — Série de bandes plus 
ou moins claires, plus ou moins 
foncées. 


j| 
T0000 * 20000 
Il aurait été autrement intéressant d'enregistrer parallèlement à l'impression de la 


Elles sont de l'ordre du de seconde environ. 


392 F. Areelin. — Quelques recherches sur le fonctionnement 


plaque tournante les variations du courant de décharge du transformateur, de mesurer 
pour chaque petite bande, le degré de pénétration du faisceau de rayons X. Malheureu- 
sement nos ressources financières ne nous ont pas permis de réaliser ce disposilif 
expérimental. 

Avec une hobine et un interrupteur à mercure, l'image enregistrée pour chaque 
décharge est analogue (fig. 5), on voit d'abord une bande claire très marquée répondant 
à une forte émission de rayons X, puis une bande sombre et enfin une troisième bande. 
moins claire que la première. Il est probable que la courbe de décharge de la bobine 
branchée sur un tube producteur des rayons X est loin d'avoir la forme régulière que 
l'on figure dans tous les classiques de la radiologie "1. 

En analysant de plus près ces phénomènes, nous aurions certainement des explica- 
tions extrêmement intéressantes sur la composition du faisceau global des rayons X que 
nous utilisons soit en radiographie, soit en radiothérapie. ll est vraisemblable que la 
composition d'un faisceau produit par tel transformateur statique n'est pas identique à 
celle d’un faisceau émis par une bobine ou une machine statique. De son côté le tube 
doit certainement intervenir pour modifier la décharge du transformateur. Si mes sou- 
venirs sont exacts, M. Broca a déjà parlé du régime propre de décharge imprimé par un 
tuhe à un transformateur. 


Nos recherches ont élé faites avec des transformateurs statiques de 8 K W A don- 
nant entre bornes du secondaire 100000 volts, soit 28 centimètres d’élincelles. Nous 
avons utilisé également une bobine Ropiquet grand modèle. 
L'occasion nous a été fournie à plusieurs reprises d'éludier le 
point d'impact. Les derniers travaux d'Auguste Lumière nous 
out poussé à publier les documents que nous possédions depuis 
longlemps. Les résullats de sa très ingénicuse méthode photo- 
graphique sont en pleine concordance avec les nôtres. 

En utilisant nos puissants transformateurs de 8 K W A, il 
nous est arrivé souvent de briser le Lube par une seule décharge 
Fix. 8. — Anticathode d'un tube d’une fraction de seconde. Sur des anticathodes suffisamment 

Drissier. — Zone d'impact : 
produite par une seule dè- résistantes, nous avons trouvé l'empreinte parfaitement nelte 
charge d'un transformateur à : Re : 
deR K WA (grondeur nature). du faisceau cathodique. Voici par exemple (fig. 8) une photo- 
graphie de l’anticathode d'un tube Drissler qui n'a reçu qu'une 
scule décharge du transformateur statique. Le métal a été fondu sur place laissant la 
marque lrès nelle du choc cathodique: Sa forme se rapproche d'une ellipse. 
Sur des anticathodes des tube Gundelach nous avons pu recucillir des empreintes, 


mais moins nettes en raison de leur constitution. Sur l'une d'elles (fig. 9), nous avons 


Lrouvé une zone d'impact (*) également de forme elliptique, mais moins allongée que sur 
l'anticathode de Drissler. Sur un autre tube Gundelach, nous avons observé une fusion 
plus marquée du mélal avec déplacement de la zone d'impact (pendant une seule décharge 
de transformateur). On retrouve même dans ce cas la forme générale ovoïde, elliptique. 
signalée par M. Lumière. 

Avec d'autres tubes plus résistants, mieux réglés pour les fortes intensités (60 ou 
80 milliampéères), nous avons pu obtenir toute une série de superbes radiographies 


t) Les oscillogranmes de Wertheim Salomonson cadredraient presque avec nos tracés, mais il ne nous 
semble pas que la courbe doive descendre au-dessous de l'axe des abscisses. 
T, Nous préférons le terme zone d’impaet puisqu'il ne s'agit pas d'une marque ponetiforme. 


des tubes producteurs de rayons \. 


instantanées. Voici deux anticathodes 


au de seconde (fig. 10), la zone 


l 
10 | 
d'impact s'est déplacée progressive- 
ment laissant la forme d'un long sil- 
lon de métal fondu. Avec 


une am- 


poule de Radiologie, nous avons 
trouvé une série de déplacement, de 
la zone d'impact sans pouvoir recon- 
naître sa physionomie exacte (fig. 11). 
La forme générale en parait plus ar- 
rondie, moins allongée que dans les 
tubes Gundelach. 

Lorsque le lube est alimenté par 
une bobine type Ropiquel ou autre, 


généralement l'anlicathode n'est pas 


9 
30) 


avant fourni chacune une centaine d'épreuves 


Fig. 9. 
produite par une décharge d'un transformateur de 8 K W A. 


Antlicalhodes de tubes Gundelach. — A gauche, zone d'impact 


A droite, double zone d'impact produite également 


ar une seule décharge. 
= 


fondue, il n'existe aucune trace exacle du point d'impact. En recherchant dans notre 


Fig. 10. 
en forme de sillon. 


— Deux anticathodes de lubes Guudelach, avec zone ‘d'impact 


collection de vieux tubes, nous avons 
cependant trouvé deux anticalhodes 
de tube Gundelach avant fourni un 
très grand nombre de radiographies. 
On distingue très bien les zones d'im- 
pact qui se révèlent par la fusion el 
lirrégularité de leur surface. Là en- 
core nous retrouvons la forme ellip- 
tique. Par contre, avec de faibles ou 
moyennes intensilés, nous n'avons 
pas eu l'occasion d'enregistrer des 
déplacements du point d'impact. I 
nous avail semblé que ceux-ci étaient 
le fait 


par nos transformateurs statiques. 


des fortes intensilés fournies 


Ce déplacement ‘du point d'impact peul tenir soit à un changement de position des 


pièces métalliques de lampoule sous 
l'influence de la chaleur produite par 
le passage du courant, soil à une 
dévialion du faisceau cathodique sous 
l'influence d'un champ électrique ou 
magnélique. Il y aurail peut-ètre 
dans la pralique. 
pour certaines 
recherches déli- 
inlérêl à 


éloigner le trans- 


cales, 


formateur de 


l'ampoule. 
Fig. 11. — Anticalhode 


d'un tube de Radiologie. Quanlà la di- 


Fig 


. 12 


Anlicalhodes de deux tubes Gundelach. Zones d'impact en 


forme d'ellipse, après très long service sur bobine (à distinguer de 
la zone noire d'oxvdalion qui s'est développée sur leur pourtour, 


394 F. Arcelin. 


mension du point d'impact, elle nous semble liée à la construction de l'ampoule. D'après 
certaines mesures que nous avons failes, il nous a semblé que la face antérieure de 
l'anticathode ne répondait pas au centre de la sphère à laquelle appartenait la courbure 
de la cathode. 

Suivant l'utilisation d'un lube, il peut être intéressant ou non d'avoir un point 
d'émission véritablement poncliforme. En radiothérapie il est préférable d'avoir une 
zone d'impact un peu large. La chaleur produite se diffusera plus facilement, plus rapi- 
dement. Au contraire, en radiographie, pour la recherche par exemple des minuscules 
éclats intra-oculaires, on aura tout intérêt à avoir une source d'émission réduite au 
minimum. Pourquoi ne pas demander aux constructeurs de nous indiquer la dimension 
de la zone d'impact de chaque tube livré? 


ÉTUDE CRITIQUE DES SIGNES RADIOLOGIQUES 
DES ABCÈS DU FOIE 


Par JH. COLANÉRI 


Chef du Laboratoire de Radiologie de l'hôpital de Plantlieres, à Metz. 


[ n'est plus maintenant contesté que l'examen radiologique apporte un témoignage 
certain au clinicien qui a netlement posé le diagnostic de suppuralion hépalique. C'est 
une épreuve nécessaire pour la confirmation, indispensable pour l'intervention. Depuis 
les travaux de Béclère ('), les observations de Degorse (*}, de Loison `). de Heymann (fi. 
depuis la thèse classique d'Henri Béclère (°), radiologues et praliciens ont été suffisam- 
ment éclairés. Toutefois, quand on lil leurs observations et les remarques radioscopiques 
jointes, quand on examine soi-même aux rayons X des malades alteints d'abcès du foie. 
il apparait qu'on éprouve bien peu de difficultés pour confirmer le diagnostic clinique : 
le plus souvent il s'agit d'un homme ancien ou récent dysentérique (de nature amibienne, 
bacillaire ou indélerminée:, présentant une fièvre assez élevée, un amaigrissement 
marqué et de sérieux troubles dyspeptiques. Il se plaint de douleurs dans l'épaule, le 
long du bras, d'une sensalion constante de lourdeur à l'hypochondre droit ou de dou- 
leurs aiguës, exquises en différents points de celle région : celles-ci sont réveillées par 
la pression forte ou faible. 

Les signes cliniques sont nels : élargissement de l'hémithorax droil, matité surélevée 
du foie. bord inférieur abaissé, diminulion du murmure vésiculaire de la base droite. 
parfois symptômes stéthoscopiques plus frances de pleurite d'épanchement, enfin les 
épreuves de laboraloire donnent de nouveaux renseignements (ainibes, éosinophilie, 
formule sanguine, elc.:. 

Ces malades sont examinés aux rayons X : on ne demande au radiologue qu'un 
renseignement complémentaire. Celui-ci découvre un dôme diaphragmalique droil 
surélevé, déformé, parfois une « voussure notable de la voùte sus-hépatique immobilisée 
pendant les mouvements respiratoires, un sinus presque complèlement disparu ». Tels 
sont les signes essenliels notés dans les observations des auleurs précilés. Dans chacune 
de celles de Loison, par exemple, rapportées par lenri Béclère (°), il esl question de « la 
moilié droile du diaphragme complètement iminobilisée qui remonte de plusieurs 
centimètres (7 à 9 cm) au-dessus de la moilié gauche ». lleymann () également parle 
« d'inmobilisalion de la moitié droite du diaphragme, de voussure, de bosselure de la 
voùte hépalique ». 

Nous-mêmes avons eu l'occasion de relrouver à l'écran ces signes évidents. 

(9 BÉCGLÈRE. Bulletin de Le Soriélé de Pathologie erobique, WO8, p. 39. 
Archives d'électricité médicale, A908, p. 154. 
(7) Deconse, LE Roy pes Barres. Bulletin de la Société médico-chienrgicale de Clado-Chine, p. 95. 
5S Loisox. Les Rayons de Rontyen, applications chirurgicales. Octobre 1905; Doin. 
() HEvMANN. Examen radiologique du foie, — Sa valeur dans les cas d'abeës. Société mediro-chirurgieute 
de Uldo-Chine, t. IV, n°, 1915. 
>) BÉCLÈRE Henri. Thèse de Paris WAO. Sleinheil, Radiodiagnostie des affections du foie. 


t) These CH. BEÉCLÈRE, 1910, p. 10, 
1. HEYMANN, loco eitalo. 


390 Jh. Colaneri. — Etude critique 


Mais combien plus difficile est la solulion du problème quand il nous est demandé 
non point de confirmer un diagnostic, mais de léclairer; quand les signes cliniques sont 
peu accentués ; quand ils peuvent simuler une autre alfection dont le retentissement est 
sérieux sur l'organe hépatique, le paludisme! Or, en Orient, il a sévi en même temps que 
la dysenterie. Combien de fois nous a-t-on prié de donner une appréciation dont dépen- 
dait l'intervention ou l'abstention avant l'évacualion sur la France ! Des erreurs ont été 
commises dans les débuts au lit du malade: el ceux qui se sont trompés n'hésitaient pas 
à nous envoyer ces malades indéchiffrables. Il nous fallait répondre. nous avons été 
souvent dans le plus grand embarras. 

I s'agissait d'hommes évacués du front avec la mention « paludisme ».avant eu 
des accès larvés ou des accès francs, qui depuis leur entrée dans des formalions sani- 
taires demeuraient dans un état subfébrile irréductible par la quinine, ils continuaient à 
maigrir lentement, sans cause apparente, certains même conservant un bon appélit. La 
plupart avaient de vagues svmplômes cliniques : une douleur inconstante de lhvpo- 
chondre droil, des crampes irrégulières dans le bras; rien de ces signes à grand fracas 
qui révèlent la collection hépatique. L'examen du malade n'apportail aucun élément de 
preuve : foie avee une mablé plus élevée, rale hvpertroplhiée ou non, peu ou prou de 
signes slélhacousiques. Deux symptômes paraissaient constants : la fièvre vespérale 
légère, l'amaigrissement. Etait-ce là l'action du paludisme? une atteinte amibienne avec 
début de suppuralion hépatique. Voilà le dilemme qu'on nous demandait de résoudre 
après avoir épuisé les ressources de la clinique et du laboratoire. A l'examen de tels 
malades d'abord à l'hôpital ..., puis à Fhôpital ... sous la direction de M. le médecin- 
major Coste, chirurgien consultant — avec les données classiques exposées plus haul. 
nous avons commis des erreurs d'interprélalion, — ce qui nous incila à rechercher la 
valeur précise de chacun des signes connus, la valeur de leur réunion chez un méme 
malade, là où il ne s'agissait pas de ces collections « du volume d'une tête de fœlus », 
de ces réaclions hépatiques considérables autour d'un abcès. L'examen radiologique 
classique suffit-il dans ces cas douteux à éclairer le clinicien perplexe? à tracer la roule 
du Irocart au chirurgien? C'est ce que nous nous proposions d'étudier. 

Il va sans dire que chaque malade a été examiné selon les règles connues : Îles 
conditions d'observation n'ont pas été modifiées. Le malade, purgé ou non la veille, à 
jeun le malin, est vu debout ou assis, couché, en posilion frontale, en position dorsale, 
de prolil; en somme il est relourné dans tous les sens. En plus, l'apparilion d'ombres 
suspectes provoque des localisations précises, des mouvements respiraloires el d'élé- 
valion des bras. L'eslomac a élé rempli d'air ou de bouillie bismuthée: cette seconde 
épreuve nécessilée parfois par l'hypothèse d'adhérences pyloro-hépaliques. 

Nous diviserons les signes radiologiques de labcès du foie en deux groupes : 1" les 
signes staliques ou radiographiques: 2% les signes dynamiques ou radios-opiques. 


l. - SIGNES STATIQUES OU RADIOGRAPHIQUES 


Ce sont ceux qu'on trouve chez le malade pendant une courte période d'apnée 
diaphragme nnmobile), qui restent surtout visibles sur une épreuve radiographique 
instantanée, À notre avis, ce temps de pose respiratoire doit être naturel; aucune inspi- 
valion ni expiralion forcée ne doit le précéder. Le malade respire normalement et lon 
prend la radiographie à la fin de expiration, au débul de inspiration. Si lappareillage 


des signes radiologiques des abcès du fote. 397 


nest pas suffisant, le malade est prié de cesser toul mouvement respiratoire à cel instant 
précis, sans aspiration d'air préalable. Alors peut apparaître sur la plaque : 

1° La surélévation du dôme diaphragmatique droit ou gauche. — La convexité est plus 
élevée d'un côté que de Fautre, mais la courbure reste régulière, parfaitement arrondie; 
comparativement avec l’autre voùle du diaphragme, il y a quelques centimètres de 
surélévalion : c'est le foie qui, dans sa totalité augmenté 
de volume, refoule le diaphragme (fig. 1). A l'écran 
nous prenions orthodiagraphiquement les mesures de 
la différence de niveau ; nous les marquions sur la sur- 
face cutanée, en avant, en arrière. | 

Ce seul signe noté par les auteurs n’est pas suf- 
fisant pour établir un diagnostic, bien que parfois il 
soit impressionnant. Dans les cas qui nous occupent, 
deux affections élaient à considérer : l'une palustre 
avec son retentissement hépatique, l'autre dysenté- 
rique avec sa réaction hépatique qui demeure la même 
avant et après la formation de l'abcès. Cependant pour 
certains cette surélévation notable serait un indice cer. "Fe le ln euréle motion du dome 
tain; nous avons reconnu deux témoignages de cetle  lépato-phrénique droit à des degrés divers. 
erreur. 


OBSERVATION I. — Le colonel A..., entre à l'hôpital F..., se plaignant de douleurs de l’hypo- 
chondre droit — il en connait l’origine, c’est un colonial de longue date, ancien dysentérique —. Au 
- début de la guerre il fut soigné dans un hôpital de la région parisienne pour un « abcès du foie », 
confirmé par la radioscopie. L'émétine remplaça le bistouri et le colonel continua la campagne. I] 
vient en Orient où il est repris des mêmes symptômes. Au point de vue clinique, il est impossible, 
malgré les antécédents, de poser le diagnostic d’abcès du foie. Il n’y a rien de précis. A l'écran, nous 
obtenons la confirmation de ce que nous pensions au lit du malade. 

Le dôme hépatique droit est certes anormalement surélevé, régulièrement arrondi, le bord infé- 
rieur visible est abaissé, la même image que précédemment, nous est-il dit. Alors gros foie 
constaté aux rayons X, antécédents dysentériques, amibes dans les selles, douleurs de l'hypochondre 
droit égaleraient : hépatite suppurée? Nous avons éliminé cette hypothèse et l’évolution de la 
maladie nous a donné raison; voici trois ans que le colonel a quitté l'armée d'Orient, il souffre de 
son foie hypertrophié, mais qui n’a pas augmenté; son état général est meilleur. On avait confirmé 
le diagnostic médical par ce seul signe radiologique, il ne devait pas suffire et de ce chef l’'émétine 
aura en tout le succès. 


OBSERVATION II. — Le médecin aide-major H..., entre à l'hôpital F..., après une courte période 
de malaise général, bientôt suivie de frissons et de fièvre élevée qui descend seulement au bout de 
trois jours, après des injections de quinine. La recherche d'hématozoaires est négative. Pas de 
diarrhée, quelques vomissements bilieux, urines normales. L’affection paraissait tourner court, 
quand brusquement, le malade ressent de violentes douleurs à l’hypochondre droit s’exaspérant 
jusqu'aux cris. La dyspnée était assez intense. A ce moment nous ne trouvons aucun symptôme 
précis : seule la matité hépatique est élevée, arrondie : on ne pouvait confondre avec une atteinte 
pleuro-pulmonaire de la base. Plus tard les avis, différant sur des points de détail, étaient unanimes : 
il s'agissait d'une suppuration hépatique. Il restait à en fournir la preuve à l'écran. La coupole dia- 
phragmatique droite était très élevée comparativement à la gauche, mais conservait sa régularité, — 
l'ampliation était également moindre de ce côté, la surélévation était le seul signe vraiment net, il 
suffisait pour ceux qui avaient assisté à la séance radioscopique; nous étions d’un avis contraire, 
et si le chirurgien auquel H... avait confié le soin de l’opérer, s’il y avait lieu, n'avait voulu tèmpo- 
riser, laissant des droits à la thérapeutique, le malade était le soir même sur la table d'opération. Là 
encore : les douleurs de l'hypochondre droit, la fièvre élevée, le signe radiologique d'élévation du 
dôme égalaient hépatite suppurée. C'était une erreur. D'ailleurs la fièvre bajssa, la douleur 
s'amoindrit et H... fut évacué en France. 


398 Jh. Colanéri. — Étude critique 


On .peut objecter que l'abcès siège au centre de la masse hépatique, ou dans la 
région antéro-inféricure évoluant vers l'abdomen; mais comment, si l’on admet cette 
hypothèse, l'évolution a-t-elle été vers une amélioration certaine sans traitement spéci- 


Y À voussui'e. 


B diaphragme 


= || in | normal. 
nil I B C rale. 
sos lobe gauche. 
hs gas- 
11 € diaphragme trique rem- 
plie d'eau. 
normal. 
í Fig. 3. — Schéma radioscopique ou radiographique de vous- 
Fig. 2. — Schéma radiographique ou radioscopique de voussure sure du diaphragme gauche produite par l'hypertrophie 
produite par l'abcès du lobe gauche. de la rate. 


fique ou opératoire? Puis, comme le dit si justement Heymann : « il peut exister sur le 
cliché négatif une tache claire indiquant l'endroit où siège la tumeur ('). » 
A gauche, la voùte diaphragmatique peut être également « surélevée » seule. Sans 


Fig. 4 — Schéma radioscopique de bosselures latérales Fig. 5. — Schéma radioscopique de la diminution 
de la voûte hépato-phrénique droite. du ie droit par déformation régulière de la courbure 
hépato-phrénique. 


chercher de précision, il est possible de distinguer une rate hypertrophiée d'un lobe 
gauche augmenté de volume. | 

Les grosses rates paludéennes sont globuleuses en général, la convexité du 
diaphragme est conservée, tandis que le lobe gauche agrandi déforme cette courbure 
régulière vers l'angle cardio-diaphragmatique. 

Si la cavité gastrique est vide de liquide, remplie de très peu de gaz, deux images 
différentes se présentent : ou bien toute la porlion sous-jacente à la base du cœur est 


(t) HEYMANN, déjà cité, p. 589. 


des signes radiologiques des abcès du fote. 399 


opaque, grisâtre, ou bien on décèle nettement l'aire gazeuse de l'estomac. Dans le pre- 
mier cas (lig. 2), le lobe gauche empièle par son hypertrophie sur la partie gazeuse, 
l'ombre se continue jusqu’au diaphragme surélevé : c'est l’image du lobe gauche. 

Dans le second cas (fig. 5), le large éclaircissement dù aux gaz intragastriques 
limite parfaitement le lobe gauche et les bords internes de la rate dont l'ombre remonte 
vers le diaphragme : c'est l’image de la rate hypertrophiée. Deux fois nous avons eu à 
examiner des malades présentant des signes cliniques imprécis : abcès du lobe gauche? 
hypertrophie splénique d’origine palustre? Nous avons pu éliminer l'hypothèse d'une 
suppuration hépatique, — il s'agissait d'un abcès de la rate qui ful ponctionné, puis 
opéré — et d'une splénomégalie dont la réduction fut obtenue par la quinine à hautes 
doses. | 
À gauche, il est donc indispensable de rechercher « le point opaque » différenciant 
les affections hépatiques des affections spléniques. | 

Sur le cliché, ou à l'écran, le malade étant en période de pause inspiratoire, on peut 
voir encore (fig. 4). 

2° Une bosselure, une voussure, une déformation de la converité de la coupole diaphrag- 
matique. — C'est un signe dont il est parlé à chaque observation, il n’est important 
que si la bosselure est considérable; si elle est légère, il n'y a là aucune preuve. Il est 
nécessaire d'établir une distinction entre deux causes : des adhérences hépato ou 
pleuro-diaphragmatiques, l’abcès du foie; il faut faire faire des mouvements respira- 
toires, c'esl ce que nous examinerons plus loin. 

3° Le troisième signe statique ou radiographique, c'est l’état des sinus costo ou 
cardio-diaphragmatiques. — Ces portions de la convexité doivent être minulieusement 
examinées soit à l'écran, soit sur le cliché, bien que les mouvements de la respiration 
(signes dynamiques) apportent plus de précision. Dans les cas qui nous intéressent, il 
n’y a pas de volumineuse déformation qui cache en tout ou en partie les sinus. | 

a) On verra seulement une légère saillie du bord externe du triangle coslo-diaphrag- 
matique; ce bord sera moins régulier, ou plus rapproché du gril costal (fig. 5). 

De ce chef, l'aire triangulaire du sinus paraît avoir des dimensions moindres ; pour 
les connaître, il faudra la mesurer au compas. 

b) Ou bien on verra une différence de clarté entre le sinus droit et le sinus gauche. 

Dans le premier cas a) l'image radiographique seule n'est d'aucune utilité; dans le 
second cas b) elle n’est pas forcément la preuve d’une alteinte hépatique; la réunion de 
ces deux signes nous a paru un appoint sérieux au diagnostic radiologique d'abcès 
du foie. 

4° On examinera enfin, à la période de repos respiratoire, le rebord inférieur, le lobe 
gauche du foie. — Si ceux-ci n'apparaissent pas assez clairement, l'insufflation est néces- 
saire. Quand le dôme diaphragmatique est surélevé, rarement le bord inférieur reste 
à un niveau normal : a) il suit l'élévation de la masse hépatique, le volume du foie n’est 
donc pas très augmenté; ce signe importe peu : on a vu des abcès dans un foie resté 
petit. 

b) Le bord inférieur est plus bas que normalement, c’est que le volume du foie est 
augmenté en totalité, il faut donc ajouter ce symptôme aux autres, il peut alors entrer 
en ligne de compte. 

L'examen du lobe gauche doit être pratiqué par l'insufflation de la cavité gastrique, 
si cela est nécessaire, quand les troubles digestifs sont considérables. 

Ces quatre signes slaliques : surélévation du dôme diaphragmatique droit ou 


400 Jh. Colaneri. — Etude critique 


gauche, bosselure légère (voussure) de la convexité, déformation ou voile du sinus, 
abaissement du bord inférieur du foie, existent rarement réunis; il s'agirait alors indis- 
cutablement d'hépatite suppurée. Mais suivant que tel ou tel signe prédominait, il nous 
a été impossible de faire un diagnostic suffisant pour le médecin. 


11. — SIGNES DYNAMIQUES OU RADIOSCOPIQUES 


[ls consistent dans l'apparition d'images différentes suivant les positions du dia- 
phragme, c’est-à-dire au cours des mouvements respiratoires. 

On pourra avoir recours aussi à l'élévation des bras. Dans quelle mesure ces 
manœuvres peuvent-elles, dans ces cas douteux, contribuer à éclairer le diagnostic? c'est 
ce que nous avons cherché. | 

1° Il existe une surélévation du dôme diaphragmatique. Trois cas peuvent se présenter : 

a) Le diaphragme est mobile du côté surélevé, comme du côté sain. 

b) Le diaphragme est moins mobile du côté surélevé. 

c) Le diaphragme est immobile du côté surélevé. 

Nous répétons que pour les deux premières hypothèses ce ne doit pas être seule- 
ment une interprétalion visuelle, mais mathématique, par la mesure des dénivellations 
des diaphragmes droit et gauche. 

L'immobihité complète a surlout attiré Fattention des radiologues. Loison dit : 
Le refoulement et l’immobilité de la moitié droite du diaphragme indiquent une tumé- 
faction inflammatoire du foie, mais pas forcément l'existence d’un abcès. Ce n'est qu'un 
signe de présomption('}. Nous pensons que c'est trop dire encore. Chez les malades dont 
nous avons eu à nous occuper, l'inflammation récente du foie peut provoquer soit un 
réflexe douloureux, soit de la périhépatite, soit de la pleurite de la base; l’immobilité 
survient alors, mais ces réactions n'ont pas pour cause seulement la suppuration du foie. 
Pour que la présomption soit réelle, en diaphragmant, nous avons cherché si l’immobilité 
était complète, nous avons remarqué deux phénomènes : a) ou bien la masse convexe 
s'abaisse très peu, lentement, en formant des ondulations étendues ou limitées, il s’agit 
de périhépatite, de pleurite ; b) ou bien le diaphragme s'abaisse très peu, puis brusque- 
ment s'arrête, à ce moment le malade se plaint : c'est le réflexe douloureux qui arrête le 
muscle. L'immobilité n’est donc pas absolue. Enfin nous avons vu des foies mobiles qui 
étaient suppurés et des foies immobiles qui ne étaient pas : voici deux exemples. 


OBsERVATION IIl. — Le soldati Ch... cest soupçonné être atteint d’abcès hépatique. Les symp- 
tômes sont flous, voire l’état général est bon : à l'écran on a noté : 

Surélévation du diaphragme droit 5 centimètres avec convexité régulière. Mobilité à droite très 
légèrement diminuée. 

Sinus normal à droite. Pas d'ombre intrahépatique. Nous répondions : « aucune affirmation pos- 
sible; réaction inflammatoire hépatique, pas d’abcès décelable aux rayons X ». Cependant une 
ponction exploratrice ramena du pus: par la brèche thoracique l’abcès fut découvert à la face supé- 
rieure. 


OBSERVATION IV. — Le soldat B... est atteint de symptômes identiques. A l'écran on note : 
Élévation du diaphragme droit notable; immobilité marquée, avec ondulations peu étendues à lin- 
spiration forcée. Par suite nous avons écarté le diagnostic d’abcès malgré les deux signes de pré- 
somption : élévation et immobilité; les ponctions furent négatives. Le malade quitta l'hôpital guéri. 


Donc l'étude radioscopique de l'influence des mouvements respiratoires sur la 


(t) Thèse Il. BÉCLÈRE. — LoisoN, cité. 


des signes radiologiques des abcès du foie. 401 


coupole surélevée ne suffisait pes: il faut y ajouter l'étude des sinus, avant cela il faut 


rechercher : 
2° S'il existe une bosselure, une déformation du diaphragme. Deux cas peuvent se 
présenter : 

a) La bosselure était apparue auparavant sur la radiographie ; 

b) La bosselure n'apparaît qu'à l'inspiration forcée. Nous avons dit déjà ce qu'on 
pouvait penser de l’image sur la plaque, c'est une raison de rechercher à l'écran des 
précisions. On verra alors que dans un 
premier temps de l'inspiration le dia- 
phragme s’abaisse, puis, brusquement, 
paraît se scinder en deux ; l’abaissement 

Diaphragme 
de la partie droite continue, celui de la, Dieu 
moitié gauche (ou vice versa) s'arrête ; de 
ce désaccord subit il résulte un pd en 


l'inspira- 


special (bosselure, voussure). Le côté qui tion. 


Déforma- 


lante. 


al Iim = 
|i 


n’a pas continué à s'abaisser peut être on ondu- °°}. Il 


pris pour une bosselure qui refoulerait 
le diaphragme. Cette saillie peut garder 
sa forme régulière jusqu'à l’extrême li- 
mite de l’abaissement de la voûte; on ne 
trouve aucune ondulation; elle est opa- 
que, l'ombre a la même teinte que la Fig. 6. — Schéma radioscopique d'une bosselure qui ondule 
masse du foie; il s’agit presque sûrement pondant lexpicat on EORCERE 

d'un abcès du foie. 

Au contraire, cette saillie se déforme, paraît être tiraillée par en haut, les ondulations 
se perdent dans l'ombre hépatique, la teinte est grisâtre, différente de celle de la masse 
du foie : il s’agit d'une zone d'adhérences pleuro ou hépato-diaphragmatiques (fig. 6). 

C'est au premier cas qu'il faut s'arrêter, car nous pensons que seul est palthogno- 
monique ce signe dynamique : la persistance de la régularité et de la teinte opaque de la 
bosselure dans l'inspiration ou l'expiration forcée. 

Nous avons également l'observation d'un malade qui a été envoyé d'urgence en 
France pour être opéré, mais dont la saillie diaphragmatique était inconstante, ondu- 
lante. Il est actuellement en bonne santé sans avoir subi aucun traitement spécial. 
5° Il nous reste à étudier les sinus. 


Image des sinus. 


Cest le sinus costo-diaphragmatique qu'il importe surtout d'observer. Trois cas 
peuvent se présenter. 

a) Il existe un voile léger du sinus. Dans les mouvements d'inspiralion forcée les 
deux feuillets pleuraux accolés s'écartent sous la pression du poumon (ce qui n’est pas 
fréquent), le voile peut disparaître, il s'agit d'une pleurile d'origine locale ou par pro- 
pagation ; seul ce symptôme n’a aucune valeur. 

b) Il existe une ombre plus opaque à limite supérieure concave : c’est un peu de 
liquide qui obscurcit l'angle du sinus. Dans les mouvements d'inspiration le liquide peut 
se répandre en nappe horizontale, mais l'obscurité persiste; même accompagnée d'une . 
voussure ce signe ne signifie à lui seul rien de particulier. 

c) Il existe une légère bosselure dont la surface empiète sur l'aire lumineuse du 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — III. 26 


402 | Jh. Colanéri. 


sinus. On recherche si cette déformation persiste, et l'on mesure langle droit, au 
compas, par rapport à langle gauche. 

Lorsqu'il existe une bosselure persistante dans l'inspiration forte, du liquide ou un 
voile du sinus on peut affirmer la présence d'une suppuration. 

D'une série d'examens de malades suspects d’abcès du foie, nous pouvons déduire : 


Un PREMIER SIGNE radiologique dominant : la surélévation de la voûte diaphragmatique 
droite, symptôme d'une hypertrophie dans la majorité des cas. 


Un DEUXIÈME SIGNE fréquent : la mobilité du diaphragme diminuée. 


Un TROISIÈME SIGNE moins fréquent : l'éclaircissement moindre du sinus du côté 
malade. 

Or, d'après les auteurs, ces trois signes réunis chez un même malade seraient en 
présomption d’un abcès du foie — nous n'avons pas toujours constaté cette règle — 
même chez des sujets qui ne présentaient qu'une élévation régulière de la voûte sans 
diminution de l'amplitude ou du sinus ; le chirurgien en ponctionnant a extrait du pus 
et en opérant a découvert un abcès. 

Ainsi nous ne comprenons pas comment Loison, dans l’observation rapportée par 
Béclère (') d'un employé civil colonial qui a eu plusieurs atteintes de paludisme et de 
dysenterie, conclut à une hypertrophie du foie d'origine paludéenne, lorsqu'à l'écran ce 
malade présente une surélévation de 13 centimètres à droite par rapport à la gauche, 
des mouvements diaphragmatiques d’une amplitude normale et aucune altération de la 
base pleuro-pulmonaire. 

Tl ne nous a donc pas été possible d'apporter au chirurgien la précision voulue; 
il eût été préférable que « l'ultima ratio » soit l'écran et non le trocart. Nous n'avons 
pu être affirmatifs que lorsqu'une déformation de la voûte sus-hépatique apparaissait 
à l'inspiration, encore devait-elle persister dans les mouvements respiratoires exagérés 
et présenter la même teinte que l'ombre donnée par la masse hépatique. 

Hormis ce cas, seuls ou réunis, les autres signes n’ont pas une valeur absolue, mais 
relative. 

Il ne convient pas moins de chercher attentivement aux rayons X les images 
décrites, et de prendre des mesures de dénivellation dans chaque cas suspect. L'examen 
radiologique demeure nécessaire ct indispensable. 


(f) Thèse H. BÉCLÈRE. — Loison, cité. 


DES RÉACTIONS ÉLECTRIQUES AU DÉCOURS DU TÉTANOS 


Par R. GAUDUCHEAU 


Chef des Services d'Electro- Radiologie des Hôpitaux de Nantes. 


Nous avons eu l’occasion de rechercher les réactions électriques des muscles et des nerfs sur 
deux blessés antérieurement atteints de tétanos aigu localisé : l’un était en voie de guérison, l'autre 
cliniquement guéri. 

Indépendamment des constatations que nous avons pu faire sur l'état des nerfs et des muscles 
restés étrangers, au moins en apparence, aux crises tétaniques, nous avons reproduit dans les deux 
cas, par des excitations électriques, ces contractures tétaniques elles-mêmes dont les dernières 
remontaient, chez l’un de nos blessés, à près de 4 mois. 

Ces faits qui décèlent la longue durée des troubles latents des systèmes nerveux et musculaire, 
viennent à l'appui des constatations faites en des circonstances analogues par notre collègue 
Monier Vinard au cours de l’anesthésie chloroformique. (Sociéte de Neuroloyte, 5 juillet 1917.) — Nous 
avons déjà (Société de Neurologie, janvier 1918) donné une description succincte de nos constatations. 
Nous rapportons aujourd'hui les deux observations qui ont servi de base à nos recherches : depuis 
lors deux nouveaux blessés nous ont permis de poursuivre et de compléter notre étude : les trois 
notes, qu'en collaboration avec le Professeur agrégé Lecène nous avons présentées à la Société de 
Biologie (séances des 22 juin, 6 et 20 juillet), en résument les points essentiels. 


OBSERVATION I. — L'histoire clinique du malade qu’elle concerne est rapportée en détail dans 
l'observation II du mémoire de Monier Vinard (Sociélé de Neurologie, séance du 5 juillet 1917). 
Rappelons seulement que Dur..., 25 ans, est blessé par un E. O. extrait le 29 novembre 1916. Il pré. 
sente à partir du 8 décembre des accidents tétaniques caractérisés par du trismus, de la dysphagie, 
de la raideur continue en hyperextension de tout le membre inférieur gauche avec paroxysmes 
toniques douloureux. Température 59,5. Le membre inféricur droit est atteint aussi, mais à un degré 
beaucoup moindre que le gauche. Les membres supérieurs, les muscles du cou et du tronc n'ont 
jamais été touchés. | 

Le 19, amélioration notable. — Le trismus a beaucoup diminué. Le membre inférieur droil peut- 
être plié sans difficulté. Le membre inférieur gauche peut l'être aussi, mais avec beaucoup plus de 
peine. Température 37,5. Le 24 on le considère comme guéri. 


Examens électriques. — Nous avons examiné ce blessé les 17, 22 et 27 décembre. 

17 décembre. — Température de la salle d'examen 15°. Une grande électrode indifférente est 
appliquée sur la région lombaire. Membre inférieur gauche. — L'excitation galvanique et faradique, 
même faible, portée en un point quelconque du membre, déchaîne un accès de contracture tonique 
débutant toujours par le quadriceps fémoral. L’intensité nécessaire pour obtenir ce résultat varie 
avec le point d'application de l'électrode négative; sur le vaste interne 4 à 5 MA, sur le jumeau in- 
terne 5 MA.; jambier antérieur, régions prérotulienne et malléolaires 11 MA. 

Quand, pour des intensités inférieures, la crise n’est pas déclenchée, le blessé dit qu’ « il sent la 
sensation électrique jusque dans la cuisse », l’électrode active étant portée sur la peau qui recouvre 
une surface osseuse ou musculaire de la jambe. l 

Entre l'excitation et la réponse tonique s'écoule un temps perdu appréciable méme à la simple 
observation clinique et qui paraît être, en labsence de tout dispositif enregistreur, de l'ordre du 
10° de seconde. 

L'accès peut se produire, alors même que le muscle directement excité ne répond pas pour son 
propre compte, par une secousse brève et presque instantanée. 

Dans le cas contraire, on observe deux contractions successives : l’une immédiate, faible, 
brève, en rapport direct avec l'intensité du courant, c'est la réponse individuelle du muscle; la 
deuxième plus tardive, en masse, tonique, absolument disproportionnée avec l'intensité du courant, 
associée enfin à celles des muscles voisins, c’est la crise tétanique électriquement provoquée. 

La progression en est extrêmement rapide, de la racine à l'extrémité du membre. Ce dernier se 


404 R. Gauducheau. 


place en extension complète comme lors des paroxysmes spontanés. La douleur est par contre beau- 
coup moins vive. 

La résolution ne se fait que progressivement. Les muscles de la cuisse droite n'ont jamais été 
intéressés dans ces conditions. 


22 décembre. — A. Membre inférieur droit. — 1° Seuils galvano-frradiques : l’excitabilité faradique 
des divers chefs du quadriceps fémoral droit est très sensiblement normale. Les seuils galvaniques 
sont un peu plus élevés que normalement : Vaste interne NFC — 2 MA, Droit antérieur NFC = 7 MA. 
La secousse musculaire présente une amplitude très faible au seuil et qui croit très peu quand on aug- 
mente le courant. L’amplitude maximale est nettement diminuée; elle demeure absolument régulière. 

En revanche la vivacité de la secousse est très caractéristique. Elle est en ses divers temps 
d'une brusquerie extrême « en éclair ». 

Sur les autres muscles du membre qui ne participèrent jamais aux paroxysmes tétaniques spon- 
tanément ou électriquement provoqués, la forme de la contraction est nettement différente : en 
particulier sur le jambier antérieur et les jumeaux; elle est au contraire d'une amplitude exagérée 
dès le seuil, et surtout rapidement irrégulière, en dehors de variations d'intensité notable du courant 
excitateur. Les seuils de fermeture sont normaux ou un peu plus élevés. 

2° Paroxysmes télaniques : Quand on excite l’un des chefs du quadriceps fémoral par un choc 
galvanique (Intensité — 7 à 8 MA), on voit apparaître, nettement après résolution de la secousse 
individuelle et brève du faisceau excité, une contraction tonique de tout le quadriceps droit et de 
l’ensemble des muscles du membre inférieur gauche qui se place en hyperextension. Mais tandis que 
la contraction du quadriceps droit est peu durable (10” en moyenne environ) celle des muscles du 
membre opposé se prolonge notablement (40 à 50”). Cette dernière est d’ailleurs à peine douloureuse, 
celle du quadriceps droit est indolore. 

La situation s’est pourtant nettement améliorée du côté gauche. Le seuil de l'intensité néces- 
saire pour déchaîner les paroxysmes s'est élevé surtout pour les régions éloignées de celles du 
quadriceps. C'est ainsi que le 17, une excitation à 5 MA, appliquée au point moteur du jumeau 
interne, était déchaînante,; actuellement il faut atteindre NF — 15 MA. 


B. Membres supérieurs. — On note un état d'hyperexcitabilité faradique et galvanique de l’en- 
semble des nerfs et des muscles de l’avant-bras avec abaissement notable du seuil des secousses 
d'ouverture sur certains nerfs (médian) et muscles (triceps, long supinateur, extenseur des doigts, 
cubital antérieur). 

27 décembre. — Les paroxysmes tétaniques peuvent étre encore facilement déclenchés par l’exei- 
tation électrique. Ils présentent les mêmes caractères que précédemment, mais des chocs répétés 
(2 à 4) sont nécessaires pour les obtenir avec de faibles intensités, et le phénomène est d'autant plus 
facile à obtenir que l'excitation porte sur une région plus voisine du quadriceps gauche : ce dernier 
est toujours le premier intéressé par la crise tétanique. 

L’excitation du quadriceps droit détermine encore une tétanisation du membre du côté opposé, 
mais le seuil de l'intensité déchaînante tend à s'élever. 

Les contractions de l’ensemble des muscles du blessé sont actuellement normales; elles sont 
parfois d'amplitude plutôt faible, mais demeurent très brusques en tous leurs temps. 

L'état de notre santé nous ayant obligé à rentrer en France, nous avons dù interrompre l’obser- 
vation de ce blessé. — Ajoutons que sous l’anesthésie chloroformique, pratiquée le 24 janvier 1917, 
Monier Vinard vit se produire le syndrome tétanique complet. i 


OBSERVATION lI. — M. le Professeur agrégé Lecène rapportera l'observation complète de ce 
blessé. 

C'est à son obligeance que nous devons les renseignements ci-dessous et nous sommes heureux 
de len remercier. 

Histoire clinique : Deg... 52 ans, blessé le 9 mai 1917 à Berry-au-Bac. Une plaie du globe oculaire 
gauche; 3 plaies par éclats d'obus à la partie externe de la cuisse gauche. (Simples particules 
métalliques logées dans les masses musculaires de la partie antérieure de la cuisse.) Débridement 
de chaque plaie. Évacué le 13 mai sur le service du docteur Lecène. Le 6 juin, contracture très 
douloureuse dans la cuisse gauche. Le 7 et le 8 elles augmentent de fréquence. Membre en 
extension rigide. Secousses toniques constantes, exclusivement localisées au quadriceps et aux 
adducteurs. Pas de fièvre, jamais de trismus ni de dysphagie, ni de contracture dans les autres 
membres. 

Les crises cessent dans les premiers jours de juillet. Il est considéré comme guéri et passe dans 
le service central d’ophtalmologie le 15 juillet. 

Nous avons pu l'examiner à diverses reprises, quoique assez tardivement : le 25 octobre pour la 
première fois. 


Des réactions électriques au decours du tetanos. 405 


À cette date, c'est-à-dire près de 4 mois après les derniers accidents paroxystiques, le blessé 
n'accuse plus qu’une légère raideur des muscles antérieurs de la cuisse gauche à l’occasion de 
certains mouvements de grande amplitude. Les réflexes tendineux et osseux sont presque tous vifs. 
En particulier le cubito-pronateur gauche est polycinétique. Par contre, les réflexes inférieurs du 
radius droit et gauche et cubito-pronateur droits sont extrêmement faibles. Pas de clonus du pied. 
Le réflexe cutané plantaire est normal en flexion des deux côtés. Crémastériens et abdominaux 
normaux et vifs. 

Examen électrique. — Electrodes impolarisables de Bourguignon. Grande électrode appliquée 
sur la région lombaire. Clé simple pour l'étude des secousses d'ouverture. Température de la salle : 
20 degrés. 


A. Réactions à dislance. — L'électrode négative étant appliquée sur la région prérotulienne 
gauche, un choc galvanique à 14 MA. détermine : 

1° Une contraction tonique et non douloureuse de l'ensemble des muscles innervés par le crural. 
La résolution ne se fait que progressivement au bout de 10 à 15 secondes; 

2° Une secousse des muscles postérieurs de la cuisse et de la jambe ; elle est brusque et brève, 
jamais tonique, même quand on élève l'intensité dans les limites supportables ; 

9° Une contraction du crémaster gauche; 

4 A la cuisse (surtout région antéro-interne) la production plus tardive du phénomène dit « de 
la chair de poule » par contraction des érectores pilorum, la durée est d'environ à secondes. 

Aucun effet appréciable n'est constaté dans le membre du côté opposé. : 

On obtient le même ensemble symptomatique par excitation de l'un des chefs du quadriceps 
(vaste interne à 8 M. A.). 

Quand on excite la région prérotulienne droite, on obtient à 12 M. A. pour NF : 

1° A droite une secousse brusque et brève des muscles postérieurs de la cuisse et de la jambe; 

2° Une contraction du crémaster droit; 

> Une contraction contro-latérale très nette des érectores pilorum de la cuisse gauche (surtout 
appréciable à sa face interne). Le temps perdu paraît être de ? à 3 secondes. La durée du phénomène 
de 5 secondes. 

Il s'épuise par répétition. Ce réflexe pilaire manque absolument à droite pour cette intensité ct 
n'apparaît que pour des valeurs de 16 à 18 M. A. 

Nous n'avons pas pu obtenir ainsi, par excitation contro-latérale, de contraction tonique du 
quadriceps gauche, mais seulement une secousse brève de ce muscle à partir de 16 M. A. 

Evolution. — Dans nos examens ultérieurs pratiqués à diverses reprises à partir du 12 novembre 
(c'est-à-dire 18 jours plus tard) nous n'avons jamais pu obtenir la contraction tonique du quadriceps 
gauche intéressé par le tétanos. En revanche une excitation galvanique (NF — 19 MA et 27 volts) 
appliquée sur la région prérotulienne droite déterminait toujours, en plus des phénomènes habituels 
homolatéraux, une secousse contro-latérale brusque et brève du quadriceps gauche. L'inverse ne se 
produisait pas, même pour des intensités et voltages doubles. 

Le réflexe pilaire contro-latéral existait encore le 12 novembre, mais il était faible même pour 
50 M. A. Il n'existait plus le 25 novembre par excitation de la région prérotulienne droite. 

Par excitation du membre inférieur gauche, il n'apparaissait que si l'électrode active était 
appliquée en un point de la face antéro-interne de la cuisse pour NF —16 M. A. et 19 volts. Il 
s’épuisait très rapidement. Il devint nécessaire, pour l'obtenir, d'élever à 25 MA. et 40 volts. 

La contraction du crémaster correspondant était toujours provoquée par de très faibles 
excitations de la peau de la cuisse. On la décelait d'ailleurs de chaque côté par effleurement léger 
de la peau de toute la face antéro-interne de ce segment du membre. 


B. Réactions électriques proprement dites. — 1° Quadriceps fémoral. Les intensités sont un peu 
plus élevées pour les divers chefs du quadriceps gauche lésé que pour ceux du droit. Il en fut tou- 
jours ainsi à tous nos examens; 

2 A gauche il y a égalité polaire sur le vaste interne ainsi que sur le vaste externe, et inversion 
de la formule au seuil sur le droit antérieur. Rappelons que c'est la masse musculaire du quadriceps 
qui avait été lésée par les trois petits éclats métalliques, surtout le vaste externe et le droit 
antérieur ; 

A droite l'écart des intensités liminaires est normale; 

3° Le seuil des secousses d'ouverture n'est pas abaissé ; 

4° La forme de la contraction est sensiblement la mème des deux côtés et nous semble très 
spéciale. | 

Le 25 octobre, elle était au faradique d'amplitude notable dès le seuil, brusque et extrêmement 
irrégulière au bout d’une dizaine d’excitations consécutives (rythme, 2 par seconde). 


406 R. Gauducheau. 


En augmentant légèrement l'intensité du courant, les secousses deviennent plus régulières sans 
que l'amplitude se soit accrue d’une facon appréciable. 

Au courant galvanique des deux côtés, amplitude de la contraction est également notable dès 
le seuil; elle augmente peu, parallèlement à l'intensité du courant, mais elle présente surtout en 
ses divers temps une brusquerie extrème « en éclair ». Il y a donc, en dehors des irrégularités de la 
contraction, abaissement notable du seuil de l'amplitude maximale, aussi bien au courant faradique 
qu'au courant galvanique. 

Ces caractères se sont modifiés peu à peu. Un mois après, le 25 novembre, aussi bien au 
faradique qu'au galvanique, l'amplitude de la contraction est normale au seuil et régulièrement 
croissante. Le seuil de l’amplitude maximale n’est pas abaissé, mais l'amplitude maximale est 
nettement plus faible que d'ordinaire. 

La régularité des secousses persiste jusqu'à plus de 100 excitations consécutives même pour 
l'intensité liminaire. 


C. Muscles et nerfs demeurés élrangers en apparence aux phénomènes télaniques. 

Sur les autres muscles et nerfs des membres supérieurs et sur ceux des membres inférieurs, les 
troubles des réactions électriques ont toujours été assez légers, mais du mème ordre. 

Nous avons noté : | 

4° Des seuils de fermeture très sensiblement normaux au galvanique ainsi qu’au faradique ; 

2 L’abhaissement du seuil des secousses d'ouverture, sur un grand nombre de muscles et de 
nerfs (nerf SPE, nerf médian, radial, cubital) ; 

3° La forme de la contraction : elle est d'amplitude normale, mais extrèmement vive; 

t Sur quelques muscles il y a existence de la réaction galvanotonique non durable pour des 
intensités variant de 8 à 19 MA pour NF : sur les fléchisseurs communs des doigts de l’avant-bras 
droit, l’'extenseur propre des pouces droit et gauche, aux membres inférieurs et des deux côtés sur 
les muscles courts qui déterminent la flexion du gros orteil; | 

ò Enlin sur ces derniers muscles plantaires et à gauche exclusivement, nous avons noté à 
11 MA un état de contraction clonique persistant pendant toute la durée du passage du courant et 
rappelant les phénomènes déjà connus sous le nom de contractions ondulatoires. 

Évolution. -- La contraction musculaire au seuil présente une amplitude maximale un peu 
diminuée. Elle est extrêmement brève. 

L'abaissement des seuils d'ouverture persiste ainsi que la réaction galvanotonique. 


* 
4 + 


En résumé nous voyons que les deux blessés cliniquement guéris de leur tétanos présentaient 
encore des troubles que l'excitation électrique permet de mettre en évidence. Cette dernière a pu 
déclainer des contractions toniques, dans notre deuxième observation, près de quatre mois après 
la cessation des crises, abstraction faite des phénomènes douloureux qui s'atténuent rapidement. 
L'électrode active pouvait être appliquée, soit au niveau de l'un des muscles lésés, suit à distance 
sur le membre atteint ou sur celui du côté opposé. Quand ultérieurement la crise tétanique ne se 
produit plus, on obtient encore par excitation à distance ou contro-latérale une secousse secondaire 
en masse, mais bréve, des muscles antérieurement intéressés. 

D'autre part, l’ensemble du système nerveux et musculaire, qu'il ait ou non cliniquement 
participé aux phénomènes'tétaniques, ne paraît pas indemne. Les troubles constatés en font foi, 
tels sont : 

L'abaissement du seuil des secousses d'ouverture; 

La forme de la contraction musculaire dans ses deux stades successifs; au début son amplitude 
est anormalement grande, presque maximale dès le seuil, irrégulière, facilement épuisable avec des 
excitations transitoires el périodiques. 

Secondairement l'amplitude maximale est anormalement faible; la secousse est absolument 
régulière au seuil, malgré des excitations répétées. Durant toute cetle évolution, elle conserve une 
brusquerie extrême : « en éclair »; 

La réaction galvanotonique; 

Le clonus galvanique ; 

Le réflexe contro-latéral des érectores pilorum. 

ll importe également de noter que ces traits ne sont pas l'apanage exclusif du tétanos. Ils ont 
la valeur d'un syndrome dont nous avons rencontré déjà les éléments chez les paludéens étudiés à 
Salonique avec Monier Vinard, et plus récemment chez des commotionnés cliniquement suivis par 
nos collègues Logre et Boutlier. 

Ajoutons que certains caractères de ce syndrome d’hyperexcitabilité sont exactement ceux 
signalés par les auteurs dans la tétanie. Iarvier, dans sa thèse, insiste particulièrement sur la 


Des reactions electriques au décours du tétanos. 407 


valeur diagnostique de l’abaissement des secousses d'ouverture et du seuil du galvanotonus, tandis 
que les seuils de fermeture peuvent rester sensiblement normaux. 

Il existe ainsi chez tous ces malades un abaissement général du seuil de toutes les réactions 
électriques des muscles et des nerfs, secousses d'ouverture, galvanotonus, galvanoclonus, seuil de 
l'amplitude maximale qui ne nous paraît pas une notion négligeable ; seuls, dans certains cas, les 
seuils de fermeture NFC PFC demeurent relativement élevés et voisins de la normale. 

Cette contradiction ne nous paraît être qu’apparente. 

Pour pratiquer un électrodiagnostic précis, une condition indispensable est d'obtenir le relà- 
chement complet du muscle examiné; chez les convalescents du tétanos, cet état est peut-être assez 
difficilement réalisé. Longtemps après leur guérison, les sujets se plaignent souvent de raideurs 
persistantes, parfois transitoires et seulement constatées à l'occasion d'un mouvement étendu. 

Quelque précaution que l’on prenne, il persiste vraisemblablement un certain degré d’enraidis- 
sement qui fausse la valeur notée pour NFC et PFC. 

Une certaine intensité du courant excitateur est nécessaire pour vaincre cette hypertonie 
musculaire. Comme les seuils NFC et PFC sont normalement peu élevés, il reste peu de marge pour 
apprécier leur abaissement. Il n’en est pas de mème en ce qui concerne les autres réactions dont la 
plupart sont difficilement obtenues chez l'individu normal. 

Si abaissés que soient leurs seuils, leur valeur est toujours supérieure à l'intensité nécessaire 
pour surmonter la raideur musculaire. Si bien que les seuils de NFC et PFC notés chez de tels 
malades ne sont pas les seuils réels. 

Deux faits tendent à nous faire admettre cette hypothèse. Il n'est pas rare à certains jours, à 
mesure que l’on s'éloigne de la période aiguë du tétanos, de trouver aux toutes premières exci- 
tations un seuil très faible pour NFC. Mais PFC est assez élevé et si l'on vérifie ensuite la valeur 
primitivement notée pour NFC, on est surpris de ne plus l'obtenir aussi facilement qu'au début: NFC 
s'est élevé, sa valeur a parfois doublé. Par contre, tous les autres seuils (POC, NOC) sont très 
nettement abaissés. La résolution musculaire complète qui existait au début de l'examen a disparu 
dès les premières excitations. En second lieu les examens en série (nos observations ultérieures 
l'ont vérifié) montrent que les intensités liminaires de fermeture s'abaissent parallèlement à la 
convalescence, sans que celles des autres réactions se modifient d’une façon appréciable. 

Ainsi dans un stade tardif, qui peut n’exister qu'au bout de trois à quatre mois, on constate 
sans difficulté un abaissement réel de lous les seuils des réactions électriques. 

Variation du seuil de l'amplitude maximale aux deux formes de courant. — Dès que l'on dépasse 
l'intensité liminaire de certains muscles (surtout ceux qui ne participent pas aux paroxysmes téta- 
niques) l'amplitude de la contraction augmente très-rapidement pour atteindre sa valeur maximale 
dès que le courant a été accru de 1 Ma et même d'un demi Ma; au faradique d’un centimètre à un 
demi-ceutimètre (bobine Gaiffe à -fil fin, chariot transportable). Il n'y a pas là un phénomène unique- 
ment en rapport avec l'hvpertonie signalée ci-dessus. (Cette dernière peut rendre seulement plus 
brève la période d'accroissement vers la maximale de l'amplitude de la contraction musculaire.) 

En fait, le seuil de cette amplitude maximale est réellement abaissé d'une façon notable. 

Au cours de l'évolution il tend à s'élever, quoique lentement, tandis que l’amplitude maximale 
elle-même qui était anormalement grande s’affaiblit et demeure aux derniers examens inférieure 
à la normale. 

Nous avons des constatations identiques à faire en ce qui concerne lu régularité des contractions. 
Au début, sur les muscles précédents, les secousses sont souvent extrêmement irrégulières en l’absence 
de variations appréciables du courant excitateur ou du déplacement des électrodes. Il faut, pour qu'elles 
présentent quelque régularité, que le courant excitateur faradique ou galvanique soit quelque peu 
supérieur au seuil. Lorsque l’on se rapproche suffisamment du stade de guérison, les secousses 
sont d'une extrême régularité dès l'extrème seuil. S'agit-il ici d'une forme particulière de la réaction 
myasthénique? Nous sommes très portés à le croire sans pouvoir l'affirmer. 

Quelle est la valeur enfin de cette contraction musculaire, tonique ou brève, mais toujours en 
masse par excilation à distance homo ou contro latérale? Elle nous paraît présenter les caractères 
d’une contraction réflexe par son temps perdu, sa disproportion avec l'intensité de l'excitation 
déchaïînante, son extension rapide aux muscles voisins. 

Nous croyons pouvoir la rapprocher de la contraction réflexe décrite par notre collègue et ami 
Bourguignon chez des individus atteints de lésions des centres nerveux, réaction qui nous fut 
montrée par lui, avant la guerre, à la Salpêtrière. 

Il y a là, nous semble-t-il, toute une série de faits qui méritaient d'être rapportés et sur lesquels 
nous nous proposons de revenir à l’occasion des recherches que nous avons poursuivies tant à 
Salonique qu'en France. | | 


NOTES DE PRATIQUE 


TABLEAU 
Pour servir aux applications médicales du rayonnement de l’ ‘“ Émanation du Radium ”’ 


condensée en tubes clos. 
Par A. LABORDE 


Lorsque l'émanation du radium est condensée en tube scellé, le rayonnement utilisé varie 
continuellement, du début à la fin de l'application, et son intensité décroit suivant la loi de 
destruction de l’'émanaiion (1). 

On peut alors noter : 

a. — La quantité d'émanation Q, présente au début 4, de l'application. 

b. — La durée de l'application t=t,— t. 

c. — La quantité d’'émanation Q, présente à la fin £, de l'application. 

d. — La quantilé d'émanation Q,— Q, détruite au cours de l'application. 


e. — La quantité moyenne Qm d'émanation, existant au cours de l'application. 
Ces différentes grandeurs sont reliées entre elles par les expressions : 
t 
Q—QxeT 


t 
Qn =(0,—0,) =Q; (1 —e. 5); 
dans lesquelles 4 est la « vie moyenne » de l’émanation du radium : 0 = 133,1 heures (°). 
L'utilisation de l'appareil sera définie correctement par l'énoncé de 2 données : 
1° La durée de l'application £. 
de La quantité moyenne présente au cours de l'application Qm 
ou la quantité totale détruite Q, — Q.. 
J'ai dressé le tableau suivant qui permet de calculer facilement la quantité d'émanalion 
détruite, ainsi que la quantité moyenne. 
J'ai pris, pour cela, comme base, les tables de KoLowrar (°). 
Voici la composition des différentes colonnes du tableau : 
Colonnes 1 et 1” : La durée ¢ de l'application. 
: Le rapport entre les quantités d’émanation présentes à la fin et au 
début de l'application. 
— Je 2 Q, 
Q: 
|, Ces valeurs sont prises dans les tables de Kolowrat. 
Le rapport de la quantité totale d'émanation détruite, Q, — Q,, à la 
quantité initiale Q,. 


E 4 et 4! ; La valeur du rapport > qui peut être utile si l’on désire effectuer soi- 
même certains calculs. 
| 


— o et Y | Le rapport de la quantité moyenne Q, à la quantité initiale Q,. 

Si une quantité iniliale Q, d'émanation = 1, les nombres inscrits dans les colonnes, au 
temps £ considéré, donnent directement les valeurs cherchées : quantité restante, quantité 
détruite, quantité moyenne. 

Si la quantité initiale Q, d'émanation est différente de l'unité, il suffit de multiplier sa 


valeur par les nombres inscrits dans les colonnes, au temps ¢ considéré, pour obtenir les quan- 
tilés cherchées. 


() Nous considérons ici que l'émanation, dès le début de l'application, était déjà en équilibre de régime 


avec sa radioactivité induite. Cet équilibre de régime est atteint 3 heures et demie environ après que le tube 
a été scellé. 


(?) On sait que la constante de transformation ) = 0,00751 (heure)-! et la vie moyenne 8 sont liées par la 


formule : 6 = 4 


‘8: H est utile de se procurer ces tables complètes publiées par le journal Le Radium. Masson, éditeur. 


409 


ExEMPLE : Soit une application de 26 heures, effectuée avec un tube contenant 125 milli- 
curies au début de l'application : | 


A. Laborde. 


Q,—1925 millicuries. 
Colonne 3 : Quantité détruite : Q, — Q, =125 Xx 0.1774 = 99,17 millicuries. 
Colonne 5 : Quantité moyenne : Qn — 195 x 0,908 — 113,5 millicuries. 


Je souhaite que ce tableau apporte une contribution au travail préconisé par MM. Debierne 
et Regaud (!). 


1 2 3 4 b) 1' 2’ 3' 4' 5’ 
Rapport Rapport| Rapport Rapport ju Rapport! Rapport 
DURÉE de la quantité | de la vie de la DURÉE de la quantité | de la vie de la 
quantité | détruite | enne 6| quantité quantité | détruite |... o| quantité 
de restante Q, au à Le duré moyenne de restante Q, peter i dure | moyenne 
à la tiono 0 a a j à la å la tion Q o i j ai à la 
l'application quantité a Re o appl quantité | application] ouantité T Sappii; À quantité 
initiale; | quantité n initiale : : initiale: | quantité cation: | initiale: 
Q: — = Qr Q: — O. = Qm 
o Q, 2 r D, o Q, 2 7 © 
0 h. 1,00000 — — — 1j.48h 0,72948 0,27052 3,16 0,857 
1 0,99252 | 0,00748 | 133,1 0,996 20 0,74861 | 0,28139 | 3,02 0,851 
2 0,98509 0.01491 66,5 0 992 22 0,70789 0,29211 2,89 0,845 
5 0,97772 0,02228 44,3 U, 989 2j.0h. 0,69754 0,50266 2,77 0,859 
4 0,97041 0,02959 33,2 0,985 2 0,68695 0,51305 2.66 0,835 
5 0,96315 | 0.03685 | 26,6 0.981 4 0.67670 | 0,32330 | 2,55 0,827 
ü 0,95594 0.04406 22,1 0,977 6 0,68662 | 0.353358 2,46 0,522 
1 0,94879 0,05121 19,0 0,974 8 0,65668 | 0,34332 2,37 0,816 
8 0,94469 | 0,05831 | 16,6 0,970 10 0,64689 | 0,35311 | 2,29 0,810 
9 0,95464 0,06536 14,7 0,967 12 0,65725 0,56275 2.21 0,805 
10 0.92705 0.07255 45,3 0,963 14 0,62775 0,57225 2,14 0,799 
11 0,92071 0 .07929 12.1 0,959 46 0,61859 0.58171 2,079 0,793 
12 0,91382 0 ,08618 11,09 0,956 48 0,60917 0,39083 2,015 0,788 
15 0,90698 0,09502 10,25 0,952 20 0,60009 0,59991 1.95 0,185 
14 0,90020 0 ,09980 9,50 0,949 22 0,59114 0,40886 1,90 0,777 
45 0,89546 0.10654 8,81 0 ,945 9 j. 0h. 0,58253 0,41767 1,85 0,772 
16 0,88678 | 0,11322 8.31 0,942 2. | 0,57369 | 0,42631 | 1,798 0,766 
17 0,88014 0,41986 1,82 0,938 4 0,56513 0,43487 1,55 0,761 
18 0,87356 0,12644 1,939 0,935 6 0,55667 0,44535 1,106 0,756 
19 0,86702 | 0,13298 7,00 0,953 |: 8 0,54841 | 0,45159 | 1,663 0,751 
20 0,86054 0,15946 6,65 0,928 10 0,54022 0,45978 1,625 0.746 
21 0.85410 0,14590 6,35 0,925 12 0,55214 0,46786 1,584 0,741 
29 0,84171 0,15229 6,04 0,921 14 0,52424 0.41576 1,547 0.156 
23 0,841536 0,15864 5,18 0,918 16 0,51642 0,48558 1,512 * 0,731 
1 j. 0 b. 0,83507 0,16493 5,94 0,915 18 0,50870 | 0,49150 4,477 0,726 
9 0,82262 | 0,17738 5:11 0,908 20 0,50144 | 0,49886 | 1,446 0.721 
á 0,81036 | 0,18964 4,7 0,901 29 0,49367 | 0,50633 | 1,415 0,716 
6 0,79828 | 0,2017? 4,43 0,895 4j, 0h. 0.48629 | 0,51574 1,386 0,712 
8 0,78638 | 0,21362 4,15 0,888 | 5j. 0h. | 0,40608 | 0,59392 | 1,109 0,638 
10 0,17465 | 0,22535 3,91 0,882 | 6j.0 h. | 0,55911 | 0,66089 | 0,924 0,611 
12 0,76310 | 0,93690 3,69 0,876 | 7j.0h. | 0,28318 | 0,71682 | 0,792 0,568 
14 0,75175 0,24827 3,50 0,869 8j. 0h 0,23647 0,765553 0,695 0,529 
16 0,74052 | 0,25948 3,32 0,863 || 9j.0 h. | 0.19747 | 0,80253 | 0,616 0.494 
10j.0h. | 0,16490 | 0,83510 | 0,554 0,463 


(1) Desierne et Recaun : C. R. des Séances du Congrès d'Électrologie et de Radiologie. Lyon, 1914. 


FAITS CLINIQUES 


DOCUMENTS RADIOLOGIQUES 
SUR LA CHIRURGIE GASTRIQUE DANS LES ULCÈRES 
DU PYLORE OU DU DUODÉNUM 


Par MM. LAQUERRIÈRE et JEANDEL 


La gastro-entérosltomie simple, si elle donne des résultats brillants dans les cas de sténose 
cicatricielle, est trop souvent insuffisante quand il s’agit de lésions ulcéreuses en évolution du 
pylore ou du duodénum. | 

C'est pourquoi on a proposé diverses méthodes : Sphinctérectomie. Excision de l’ulcère. 
Résection pylorique. Exclusion pvlorique. 

MM. Pauchet et Témoin (') se sont aflirmés partisans de la pylorectomie, déclarant qu'elle 
ne présente pas plus de dangers que la simple anastomose. Certes, cette méthode radicale 
paraît a priori la méthode de choix; mais n'est-il pas permis de faire quelques réserves sur sa 

1 bénignité? M. Pauchet lui-même reconnaît en 
effel, dans certains cas, la nécessité d'une opé- 
ralion en deux temps. D'autre part, en ce qui 
concerne lulcère duodénal, son excision n'est 
possible que s'il est pelit, situé dans la portion 
mobile, sur la partie antérieure. Pour toutes 
ces raisons, nous croyons bon d'appeler l'at- 
tention sur quelques observations radiolo- 
giques que nous avons faites à propos de la 
thèse de l'un de nous(?) et concernant la 
méthode de Lambotte. | 

Cette méthode consiste, après gastro-ente- 
r: stomie, à faire l'exclusion du pylore en pas- 
sant un gros fil (chanvre ou soie) en amont de 
la lésion. Ce fil — point capital — est serré 
modérément, juste assez pour mettre les mu- 
queuses en contact. En effet, quand on serre 
énergiquement la ligature, il y a arrêt de la 
circulation dans les tissus sous-jacents : le fil 
s'invagine peu à peu dans les tuniques et finit 
Fig. 1. — Onsenvarion l. — 41. Estomac, la: bouche gastrique par s'éliminer par la lumière du conduit dont la 

sedate mantil apros nie — z (A. B. C. D.) Onde perméabilité est ainsi rétablie au bout d’un 
peristallique en aval de l'anastomose. : 
lemps plus ou moins long. 

M. Delagenière à acquis cliniquement la certitude que, comme Lambotte l'affirmait au 
Congrès de Chirurgie de New-York en 1914, cette technique assurait bien une fermeture 
définilive. Aussi il a renoncé aux anciennes méthodes d'exclusion; mais il nous a demandé la 
confirmation radiologique des constatations cliniques. Nous allons rapporter les trois obser- 
valions que nous avons recueillies : 


OBSERVATION l. — M. M... (Joseph), 40 ans, employé de chemin de fer, a été opéré par 
M. DELAGENIÈRE en décembre 1915 pour ulcère juxta-pylorique et ulcère de la portion descendante 


(4) Compte rendu de l'Académie de médecine, 18 décembre 1917. 
(*) JEANDEL, Thèse de Paris, 1913. 


Laguerrière ét Jeandel. 41 


du duodénum ayant provoqué plusieurs hématèses et mælénas. Gastro-entérostomie verticale 
postérieure avec exclusion du pylore par un fil de soie modérément serré en avant de la lésion 
pylorique. Radioscopie faite le 5 décembre 1917, deux ans après l'opération. L'évacuation par la 
gastro-entérostomie se produit immédiatement et rapidement. Nous constatons un péristaltisme 
intense dans la région de l'antre pylorique. L'onde naît en avant de l’anastomose, se propage vers 
le pylore progressivement en déterminant dans cette région une poche qui diminue de volume 
progressivement, puis disparait en laissant retomber le bismuth dans l'estomac et sans qu'il y ait 
eu la moindre trace de passage par le pylore. 

Après un quart d'heure, l'estomac s’est vidé en grande partie; les mouvements péristaltiques 
se poursuivent dans les mêmes conditions; l'intestin grêle continue à se remplir. 

On malaxe alors énergiquement l'estomac, on soulève à pleines mains la poche gastrique en 
s'efforçant en quelque sorte d'exprimer son contenu dans la direction du pylore. Ces manœuvres 
répétées plusieurs fois n'aboutissent à aucun résultat : il est impossible de provoquer le moindre 
passage par le pylore. Ajoutons que ce malade, 4 
qui s’est trouvé immédiatement soulagé après son  _, 
opération, a repris une vie très active et n’a jamais 
plus souffert depuis deux ans. ] 


OBSERVATION lI. — M. B... (Charles) a été ] 
opéré deux fois : une première fois en 1912 pour == 
gastrite ulcéreuse, une seconde en mai 1916, pour 
un nouvel ulcère sur la première portion du duo- 
dénum. La première opération avait consisté en 
une gastro-entéroslomie verticale postérieure 
prépylorique, et la seconde en une exclusion du 
pylore par la technique de Lambotte (et une ap- 
pendicectomie), par M. DELAGENIÈRE. 

‘xamen radioscopique en décembre, dix-huil 
mois après l'exclusion. — L'évacuation commence 
immédiatement et se produit très rapidement. I] 
existe des contractions globales de l'estomac plus 
que des ondes péristalliques. On voit cependant 
celles-ci se produire en amont de la gastro-enté- 
rostomie et en aval d'elle. Les contractions ne 
déterminent pas le moindre passage par le pylore. 

L'examen, repris un quart d'heure après, pis 2. _ Ouservarion IL — 1.[L'estomac, la bouche gas- 
moutre des phénomènes semblables. On malaxe trique ‘et l'intestin immédiatement après le repas. — 
la poche gastrique d'une manière énergique et a B. C. D.). Onde péristallique en aval de l'anasto- 
prolongée, et on arrive à faire passer par la partie 
supérieure de l'exclusion pylorique une fine trace de bismuth de tout petit calibre et très peu 
opaque; cette ombre semble se continuer par une légère traînée très estompée ayant un aspect en 
chapelet. 

Cet homme qui a engraissé va bien actuellement et a repris ses occupations. Il se plaint 
cependant d'une légère sensation de gonflement après ses repas — sensation qui passe immédiate- 
ment dans le décubitus dorsal. Aucune autre douleur. 


OBsERVATION III. — Mme M..., 35 ans, institutrice, a subi une gastro-entérostomie avec exclu- 
sion du pylore par un fil peu serré, le 21 septembre 1917, par M. DELAGENIÈRE. Elle présentait un 
ulcère prépylorique. L’amaigrissement était extrême. 

La radioscopie faite le 5 décembre 1917 montre un pylore infranchissable aux contractions 
gastriques, qui sont assez intenses, aussi bien qu'aux malaxations énergiques. Cet état est identique 
au bout d’une demi-heure et au bout d'une heure. 

Un instant, on voit se former sous les yeux une tache au- -dessus du pylore, mais on ne peut 
déceler aucune communication entre cette tache et l'estomac, quelque manœuvre qu'on fasse. 
En raison de son mode d'apparition, il est logique de conclure qu'elle est formée, au hasard de la 
traversée digestive, sans rapport avec le fonctionnement gastrique, par le repli d'une anse grêle 
se recourbant au-dessus de l'estomac prolabé. En deux mois la malade a engraissé de 5 kilogs 
et demi. 


Voici trois malades dont l'opération — exclusion du pylore par un fil modérément serré 


412 Laguerrière et Jeandel. — Documents radiologiques sur la 


en amont de la lésion, comme complément d'une gastiro-entérostomie faite conjointement ou 
antérieurement — remonte respectivement à deux ans, dix-huit mois et deux mois et demi. 
Chez tous à l'état physiologique les contractions ne laissent rien passer par le pylore. 


La ligature de Lambotte remplit donc, même au bout de deux ans, le rôle qui lui est 
dévolu. 


Quant au fait que, dans un cas sur trois, grâce à des malaxations énergiques, impuissantes 
dans les deux aulres cas, nous avons pu faire passer un mince filet de bismuth, il démontre 
seulement que la ligature a bien été, comme 
on le désirait, modérément serrée. Il est évi- 
demment difficile de trouver la juste mesure : 
serrer avec assez peu de force pour que les 
parois ne soient en rien allérées, serrer cepen- 
dant assez fort pour qu'aucune pression, si 
forte soit-elle, venant de l'estomac, ne puisse 
arriver à déterminer une minuscule filtration. 
Mais le point important, c'est que les contrac- 
lions gastriques sans aide extérieure, dans 
leur condition de fonctionnement normal, 
trouvent dans la ligature un mur infranchis- 
sable. C'est ce qui a été réalisé dans nos trois 
observations. Insisions sur les contractions 
gastriques que nous avons constatées : ce 
Fig. 3. — OusEnvATION [IL — 1. Estomac, bouche stomacale sont toujours des ondes périslaltiques, ee 

et intestin immédiatement après le repas. — 2. Contraction à-dire dirigées même en aval de l’abouche- 

a nae ane ft fin paser por Je priore. ment vers l'endroit où se trouvait jadis l'orifice 

énergique. pylorique. Il est intéressant de signaler que, 

même après deux ans d'exclusion, l'estomac 

ne s'est pas adapté à son nouveau mode d'évacuation et que ses mouvements propres poussent 
loujours des vagues d'assaut vers le pylore. 

Mais la persistance de ce péristaltisme normal explique aussi pourquoi la gastro-enté- 
rostomie simple peut être insuffisante pour 
guérir l'ulcère; plusieurs auteurs admettent 
qu après gastro-enlérostomie, l'évacuation se 
fait par l'abouchement et que, sans ligature, 
le pylore et le duodénum sont désormais à 
l'abri de l'action irritante du chyme. 

La persistance fréquente du fonctionne- 
ment pylorique après gastro-enlérostomie 
simple nous paraît un fait acquis : Si ce fonc- 
lionnement semble d'autant plus faible que 
l'abouchement est plus près du pylore, il n'en 
est pas moins vrai que quelque minime que 
soit le passage il peut soil entretenir, soit faire 
récidiver la lésion. 

M. Témoin rapproche ce fait de ce qui | | o 
se passe dans la fissure anale où les douleurs ME, fgg omanan IV Tal Immédielement après Ie repas 
souvent intolérables peuvent être réveillées par plus tard, malgré l'évacuation rapide par les deux anasto 
le simple passage dus gaz. Ce rapprochement moses, le duodenum fonctionne lui aussi spontanément. 
nous permet d'ailleurs de comprendre pourquoi certains auleurs admeltent la cessation du 
fonctionnement pylorique après gastro-entérostomie simple; le spasme est produit par une 
infime quantité de chyme. Il ferme le pylore et le contenu stomacal s'écoule par l'abouchement, 
mais cet abouchement ne supplée complètement le pylore que parce qu'il y a spasme de celui-ci. 
Par contre, quand le spasme cesse, la lésion étant. améliorée ou guérie, le partage se fait de 
nouveau entre les deux orifices et l’on comprend qu’une lésion mal éteint. puisse alors se 
réveiller quand elle est largement baignée par le chyme. 


chirurgie gastrique dans les ulcères du pylore ou du duodenum. 113 


En tout cas, pour montrer que même avec un abouchement le passage pylorique peut 
continuer, nous tenons à publier le calque (observation IV) d'une malade qui présente deux 
anastomoses, malgré lesquelles, sans aucune manœuvre artificielle, une bonne partie du bismuth 
passe par le pylore et le duodénum. Comme cette malade souffre encore du duodénum, 
M. DELAGENIÈRE va probablement pratiquer l'exclusion par le procédé de Lambotte. 

Nous ne voulons pas entrer dans le domaine chirurgical et prendre parti entre les divers 
opérateurs. En particulier nous ne voulons nullement qu'on s'imagine que nous cherchons à 
combattre la résection qui reste quand elle est applicable le procédé idéal; nous avons seule- 
ment voulu montrer que l'examen radiologique expliquait et les beaux résultats cliniques 
fournis par le procédé de Lambotte et la possibilité d’insuccès de la gastro-entérostomie simple. 


CoxcLusions. — {° Le procédé de Lambotte exclut d'une façon satisfaisante même au bout 
de deux ans la région pylorique : 

2° Bien que la ligature reste, au moins pour l'impulsion des ondes périslaltiques, un mur 
infranchissable, les mouvements gastriques, même en aval de l'abouchement, continuent à être, 
deux ans encore après l'opération, des ondes péristaltiques dirigées vers le pylore ; 

5° La persistance de ces ondes péristaltiques explique la nécessité de l'exclusion pylo- 
rique. Si après une période d'amélioration due à la simple gastro-entérostomie, on voit 
survenir des'rechutes, c’est que le spasme pilorique dù à la lésion, et assurant l'écoulement en 
apparence exclusif par l’ahbouchement, a disparu et a permis à nouveau au chyme de traverser 
pylore et duodénum. 


LE RADIOGRAMME DE L'ISTHME MOYEN 
DU REIN EN FER A CHEVAL 


Par N. VOORHOEVE 


Privat docent de radiologie à l'Université d'Amsterdam. 


C'est en 1916 (*) seulement que le radiodiagnostic du rein en fer à cheval a été posé pour 
la première fois et que la symplomatologie radiologique de cette anomalie a été décrite. Depuis 
lors, il n’a paru à ce sujet aucune publication, et il me semble donc lout indiqué de faire con- 
naître un second cas que j'ai pu celte fois encore découvrir radiographiquement, sans que nul 
symptôme clinique ait pu faire supposer l'existence d'un rein en fer à cheval. Je me décide 
d'autant plus facilement à publier ce nouveau cas, que cette fois-ci jai pu rendre l'isthme 
moyen visible, tandis qu'en 1916 je n'avais pu oblenir ce résultat, quel effort que je fisse. 
Je citerai encore une fois les symptômes que j'ai fixés comme l'expression radiologique du rein 
en fer à cheval : 

1. Situation verticale des deux reins: 

2. Situation médiane des deux reins. 

5. Ptose également prononcée des deux côtés. 

4. Immobilité dans le sens médio-latéral. 

5. Déplacement apparent du bord inférieur des reins par rapport à la colonne vertébrale 
(déplacement dans un sens opposé par irradiation ventro-dorsale et identique par irradiation 
dorso-ventrale). 

6. Visibilité éventuelle de listhme moyen. 

Dans le cas sur lequel je veux en ce moment fixer l'attention, il s'agit d'un homme âgé de 
48 ans, courtier en tabac, chez qui on supposait la présence de picrres dans le rein gauche. Le 
malade est très obèse, pèse plus 
de 100 kilos, est de taille un peu 
au-dessous de la moyenne; 
quand il est debout, son ventre 
mesure à l'ombilic une circon- 
férence de 1",95 el de 1°,10 dans 
le décubitus dorsal. Un interro- 
gatoire détaillé m'apprend que 
le malade qui, jusqu'alors, avait 
joui d'une parfaite santé, eut à 
25 ans, à la suite d'une partie 
de plaisir, une crise d’hématu- 
rie absolument indolore qui dis- 
parut au bout de quelques jours. 
Hi A 25 ans, il se plaignit de lé- 
ee ee sorsas GER, gères douleurs dans le bas du 
resp. du 2%, 3° et 12° lom- c = Calculs. dos des deux còtés, douleurs qui 

NRS; Fo disparurent d’ailleurs après quel- 
ques mois sans lui avoir occasionné beaucoup d’ennui. A 58 ans, après avoir éprouvé de nouveau 
pendant quelques mois un peu de sensibilité dans le bas du dos, surtout à gauche, le malade 
perdit une pierre qui lui serait restée inaperçue sans le bruit qu’elle fit en tombant. Cette pierre 


REIN GAUCHE. REIN DROIT. 


( N. VOooRHoEvE, Ned. Tigdschrift voor geneeskunde, 1916, t. IL, p. 1252. 
Journal de Radiologie, 1917, t. II, n° 40, p. 609. 


N. Voorhoeve. 415 


avait la grosseur d’un petit pois, était de couleur grise et de surface lisse. Depuis lors les 
urines avaient été chargées de temps à autre et l'examen microscopique relevait souvent la 
présence de quelques érythrocytes. 

Au moment de l'examen radiologique, une hémalurie macroscopique s'est manifestée 
depuis dix jours et le malade ressent un peu de gêne dans la région du rein gauche. La palpa- 
tion rendue assez difficile par l'obésité, ne permet pas de sentir les reins. A part un peu de 
bronchite chronique, le malade n'offre rien d'anormal, c’est un homme fort, musclé, qui se 
porte bien et est exempt d'accidents de diathèse urique, ainsi que sa famille. 

L'examen radiologique nous montre d’abord la présence de trois calculs dans le rein 
gauche, dont un extrémement volumineux; mais ce qui frappe surtout, c'est la position verti- 
cale (1) et médiane (2) des deux reins, leur forte ptose, également prononcée des deux côtés (5) : 
on voit sur les schémas ci-joints, que le pôle inférieur des deux reins est situé plus bas que le 
processus transversal du quatrième lombaire. 

Par la combinaison de ces trois symptômes, le diagnostic de rein en fer à cheval s'impo- 
sait, mais il fut rendu certain par la présence de deux ombres homogènes, moins denses que 
celles des reins et qui s’atlachaient à leurs pôles inférieurs d’une façon absolument symétrique. 
Ces ombres avaient la forme d'une corne de bœuf, dont la pointe était dirigée vers le haut et 
du côté latéral, tandis que la base, large de 4 cm., se perdait contre les vertèbres; elles étaient 
pour ainsi dire collées aux reins sans la moindre discontinuité. Je les retrouvais sur toutes les 
photos, offrant toujours les mêmes apparences. La place de ces ombres par rapport aux reins, 
leur forme, leur symétrie et le fait qu’elles continuaient par dessus les vertèbres prouvait que 
nous nous trouvions en face des radiogrammes des deux extrémités de l'isthme moyen, tandis 
que sa partie médiane qui couvrait les vertèbres n'était pas visible. 

Il est important de signaler la forme de ces ombres, puisque la visibilité de l'isthme moyen 
est le symptôme pathognomonique du rein en fer à cheval et donc de la plus grande impor- 
tance pour le diagnostic. 

Il n'est pas élonnant qu'il fasse souvent défaut : nous savons que l'isthme moyen est 
fréquemment formé par un tissu fibreux, très mince et très peu volumineux qui s'attache à la 
partie toute médiane du pôle inféricur des deux reins et dépasse donc à peine la colonne verté- 
brale. Ici, au contraire, nous voyons que l’isthme est assez large, dépassant les vertèbres d'une 
distance égale à la largeur des reins. 

Il n'est donc pas nécessaire de rechercher ici les symptômes 4 et 5; la visibilité de l'isthme 
suffit à elle seule pour le diagnostic. 

La cystoscopie, faite après l'examen radiologique, nous apprit : rein droit : urine normale ; 
rein gauche : urine contenant de l’albumine, beaucoup de leucocytes et d'érythrocytes. Après 
injection d'indigo carmin, les urines du rein droit sont au bout de 8 minutes fortement colo- 
rées, celles du rein gauche le sont à peine au bout de 10 minutes. Les urines du rein gauche 
comparées à celles du rein droit, présentent un taux d'uréum de 50 0/0. 

Il est clair que le résultat de la cystoscopie ne donnait aucune indication quant à l’exis- 
tence d'un rein en fer à cheval et le diagnostic en était donc purement radiologique. 

Opération. — Le rein gauche se trouve déplacé vers le bas et vers la médiane, la luxation 
est impossible : le pôle inférieur est fixé vers la médiane. L'isthme se trouve composé de tissu 
rénal d'aspect normal, la forme répond à celle du radiogramme, l'épaisseur est moins grande 
que celle du rein, ce qui explique la moindre densité de l'ombre du radiogramme de l’isthme. 
Le bassinet se trouve à 2 cm. seulement au-dessus du bord supérieur de l'isthme. Les calculs 
sont enlevés par néphrotomie. 

Résumé. — Diagnostic radiologique de rein en fer à cheval, vérification par l'opération. 
Radiogramme de l’isthme moyen, description de cette ombre, son importance pour le diagnostic. 

Je finis en soulignant une fois de plus la possibilité et la nécessilé que l’examen radiolo- 
gique du rein rende {oujours son ombre visible; les seules exceptions à cette règle peuvent être 
fournies par des cas pathologiques tout à fait spéciaux ('). Le cas actuel prouve de nouveau 
cette possibilité même en cas de forte obésité et démontre en même temps la nécessité et 
importance de cette exigence. 


(t!) N. VOoRHOEVE, Geneeskundige Bladen, 195, n° 9. 


QUELQUES CAS DE MALADIE DE PAGET 
TRAITÉS PAR LA RADIOTHÉRAPIE 


Par G. HARET 


En décembre 1909, je fus appelé auprès d'une malade de 70 ans, atteinte de maladie de 
Paget du mamelon. Cette dame avait constaté depuis plusieurs années quelques troubles du 
côlé de son sein droil. Elle avait de temps en temps des taches rosées sur sa chemise au niveau 
du mamelon, avait des sensations de brûlure, du prurit et de la douleur au contact. Elle n'avait 
jamais voulu consulter pour cela, mais depuis quelques mois, les modifications de l’état local 
étaient telles. que l'entourage avait fini par la décider à en parler à son médecin. Tout d'abord 
le suintement était devenu plus sanguinolent, plus abondant, plus régulier, puis le mamelon 
s'élait ulcéré au centre et les douleurs étaient plus prononcées. Le médecin fit le diagnostic de 
maladie de Paget el conseilla à la famille l'intervention chirurgicale. Mais on refusa de pro- 
poser une opération à la malade, craignant de trop ébranler son moral. Pour ne pas rester les 
bras croisés devant cette affection, le praticien déclara qu'on pourrait alors essayer la radiothé- 
rapie, et je fus mandé près de la malade. | 

A l'examen, je trouvais, en effet, une ulcération au centre du mamelon qui était petit, 
rétracté. La glande mammaire était douloureuse, sans cependant qu'il exislât de noyau carci- 
nomateux, le suintement était très sanguinolent et assez abondant. 

Je commencçais la radiothérapie, le 29 décembre 1909, irradiant toute la glande en une 
séance de 5 unités-H, rayons n° 7 Benoist, rayonnement filtré par une lame de 1 millimètre 
d'épaisseur d'aluminium. Après les premières séances, l'écoulement augmente, puis peu à peu 
il se tarit et à la 15° séance, il avait complètement disparu, l’ulcération s'était cicatrisée. 

À quelque temps de là, la malade partit en vacance, nous insislâmes pour qu'elle ne 
cessâl pas complètement la radiothérapie. Elle fit 3 séances pendant les 5 mois d'absence. 
Quand elle revint, un peu d'écoulement était réapparu. Nous reprenons donc la radiothérapie 
d'une facon régulière et nous la cessons définitivement après 35 séances en décembre 1910, 
c'est-à-dire, alors que la malade avait vu successivement disparaître toute trace d’ulcération, 
tout suintement, toute douleur. 

Cette malade qu'il nous a été permis de suivre jusqu'à ce moment n'a plus jamais eu le 
moindre trouble au niveau de sa glande mammaire et se considère, actuellement, 10 ans après 
la cessation du traitement, comme complètement guérie. 

Une deuxième observation est celle d'une malade de 42 ans, chez laquelle le début de la 
maladie remontait au mois d'août 1910. À ce moment, elle s'était aperçu que son linge portait 
quelques traces à ce niveau. Elle consulta son médecin qui lui fit appliquer des compresses 
humides, puis des badigeonnages au nitrate d'argent, mais rien n'y fit, cest devant l'inanité 
de tous ces traitements qu'il conseilla la radiothérapie. | 

Lorsque je vis la malade, en juin 1911, je ne trouvais rien d'anormal au palper dans la 
glande mammaire, on provoquait seulement un peu de douleur non localisée. Il n’y avait aucun 
ganglion dans l'aisselle. Mais on voyait sourdre une gouttelette jaunâtre d'un mamelon en 
apparence sain. La malade se plaignait, en outre, d'un peu de prurit. Je fis une première séance 
de 5 unités-H avec filtre d'un millimètre d'aluminium, sur toute la glande; à la 5° séance, nous 
avons à peine une gouttelette de suintement par jour, à la 7%, le pansement n'est plus souillé, 
le palper de la glande ne provoque plus de douleur. Pourtant, au moment de la période mens- 
truelle, un petit écoulement apparaît et dure 4 à ò jours. A la 15" séance, c'est-à-dire aux règles 
suivantes, nous n'avons aucun trouble. nous cessons le traitement. 

En juin 1914, nous demandons à la malade de nous renseigner sur son état, elle nous 


G. Haret. 417 


répond qu'elle est complètement guérie, qu'elle n’a jamais eu le moindre suintement, ni le 
moindre prurit depuis la fin du traitement. 

Une 5° observation concerne une malade à la période d’eczématisation avec noyau dans la 
glande. Il s'agit d'une dame de 40 ans, qui constata, un an avant de venir consuller, la présence 
d'une petite tumeur sous le mamelon; depuis plusieurs mois d'ailleurs, elle avait l'attention 
attirée de ce côté par une pelite exulcération suintante, cela avait commencé par de la rou- 
geur, puis de la desquamation avec prurit. Elle avait mis toules sortes de pommades qui ne 
firent rien, mais l'apparition de cette tumeur grosse comme une amande, la décida à voir un 
médecin. Elle profita donc d’un voyage en France pour demander l'avis d'un maitre de la der- 
matologie, son diagnostic fut : maladie de Paget. Il conseilla l'opération et fut soutenu en cela 
par un chirurgien; l'intervention n'ayant pas élé acceptée, on se rejeta sur la radiothérapie. La 
malade me fut confiée dans ce but. 

Au moment où j'institue le traitement, le.mamelon a complètement disparu, à sa place, il 
y a ulcération grande comme une pièce de 2 francs, celte plaie laisse écouler un liquide sanieux 
et rougeâtre, à environ 4 centimètres du centre, vers la partie interne, un noyau gros comme 
une amande, non adhérent à la peau, ni aux parties profondes, dans l’aisselle un gros ganglion 
et quelques petits. Nous instituons le traitement de la façon suivante : une séance par semaine, 
comprenant deux irradiations de 3 unités-IJ, avec filtre d'un millimètre d'aluminium, l'une sur 
toute la glande, l’autre sur les ganglions de l’aisselle. En outre, sur le conseil de son médecin, 
la malade utilise intus et extra une solution de chlorate de magnésie. A la 6° séance, la cicatri- 
sation est très avancée; à la 15°, on ne sent presque plus la tumeur profonde; à la 26°, les gan- 
glions ont disparu. 

Le dermatologiste consulté de nouveau, conseille cependant quelques séances encore, 
trouvant la persistance d'un aspect eczématiforme autour de la région centrale. 

Nous faisons 8 nouvelles séances espacées, celle fois, puis nous cessons définitivement la 
radiothérapie. À ce moment, localement, on ne sent plus aucune tumeur, les ganglions ne sont 
également plus perceptibles, la lésion cutanée est cicatrisée (janvier 1913.) 

La malade est parlie pour Buenos-Ayres, el nous recevions toul dernièrement des nou- 
velles : « je suis tout à fait guérie », écrivait-elle, ce que je traduis, en disant que rien n'a dû 
changer dans l'état local constaté à la fin du traitement. 

Actuellement, nous avons cn traitement deux autres personnes alteintes de la même 
affection et qui sont en très bonne voice. toutes deux à la période d'eczématisalion. 

Pour nous résumer, nous avons donc : 


1 observation où la guérison apparente remonte à 10 ans. 
l — — — 9 ans. 
1 — — — 6 ans. 
2 cas en traitement et qui semblent s'améliorer. 


Il ne nous est pas permis de donner des conclusions fermes avec 5 cas, mais il nous semble 
qu'on peut cependant en tirer un certain enseignement en rapprochant ces résultats de ceux 
signalés en 1909 à la Société de Radiologie médicale de France par notre excellent collègue, 
le D° LENGLET. 

Après un exposé de 3 cas, 2 au stade d'hyperkératose, 1 à la période du début de l’eczéma- 
tisalion, l'auteur, qui avait personnellement suivi ces malades au point de vue radiothérapique, 
se montrait tout à fait pessimiste sur le traitement de la maladie de Paget par les rayons X, 
ces à cas et un 4°, cité pour mémoire, ayant évolué quand mème, et il concluait : « la maladie 
de Paget est presque sans exception au-dessus des ressources de la radiothérapie, telle que 
nous l'avons pratiquée jusqu'ici. » A cette même séance, le D" Broco, dans la discussion qui 
suivit, déclara s'associer aux conclusions du D" LeNGLer et cita comme un fail presque extra- 
ordinaire, le cas d'une malade ayant obtenu, par la radiothérapie, une guérison datant de 
6 ans. 

Étant donnée l'autorité de ces deux voix, on ne pouvait que conclure que dans le même 
sens en 1909. 

Actuellement, je crois que nous avons le droit d'être un peu plus optimiste, el voici les 


JouRNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. 27 


418 Quelques cas de maladie de Paget traites par la radiothérapie. 


raisons qui plaident en faveur de ce changement d'altitude. Comme le faisait très justement 
remarquer le D" LEenoux-LeBarD, la maladie de Paget n'est qu'une « manifestation clinique, 
une modalité cutanée d'une affection carcinomateuse du sein, d'origine canaliculaire ». Si donc 
nous voulons agir par la radiothérapie, il faut faire arriver au niveau” de la glande une dose 
de rayonnement suffisant. Or, en 1909, on connaissait les travaux de notre collègue, le D" Gui- 
LEMINOT, Sur la filtration, mais on n'employait pas d'une façon courante cette méthode; d'autre 
part, on étail assez peu fixé sur la quantité de rayonnement arrêtée par le filtre interposé, de 
telle sorte que sans filtre, on ne donnait aux régions profondes qu'une dose minime par crainte 
de lésion cutanée et avec filtre, une dose également minime par ignorance cetle fois de la 
_ quantité arrêtée au passage. 

Cette dose n'était pas alors capable d'agir ou mème elle devenait excitante comme l'a fort 
bien montré mon ami Beror. Le D' LENGLET d’ailleurs semblait avoir l'impression de ce dernier 
elfet, car il disait textuellement que la « radiothérapie incapable d'agir assez vivement dans la 
« profondeur pour détruire les épithéliums en imminence de transformation n'est pas sans 
« danger pour l'avenir de ces néoplasies encore latentes et profondes, dont elle a peut-être 
« parfois, et en particulier dans deux premières observations, hâté et activé l’évolution. » 

Je pense donc que nous pouvons, aujourd'hui, être plus optimiste, que nous ne devons 
plus, presque systématiquement, refuser de traiter par la radiothérapie, une maladie de Paget, 
car notre technique s'est perfectionnée et nous permet de donner des doses plus eflectives. 
Certes, sachons arrêter à temps l'essai, si nous ne voyons pas d'amélioration chez nos malades, 
mais ne croyons pas que le bistouri a seul la parole, et si nous pouvons éviter à ces femmes, 
une pareille mutilation, telle que l’est une amputation du sein, que le souvenir de ces quelques 
réflexions appuyées sur les observations publiées plus haut donne aux radiologistes le courage 
de tenter le traitement par les rayons X. 


SOCIÉTÉS SAVANTES 


SUR LES MOUVEMENTS 
DES PARTICULES LUMINEUSES DANS LES GAZ 


Analyse d'une Conférence faite par M. Ch. Fabry à la Société de Physique. 


Par H. GUILLEMINOT 


Cette conférence a surtout pour objet d'apporter une confirmation expérimentale à la 
théorie cinétique de la chaleur qui offre un intérêt de premier plan pour le radiologiste. 

On doit tout d'abord bien se pénétrer de ce fait qu'il ne peut y avoir de centre d'émission 
lumineuse sans matière. Ce sont les particules matérielles qui sont l'origine de l'ébranlement 
électro-magnétique de l’éther. Dans un gaz lumineux, l'émission est produite par un nombre 
fini de particules. Rien ne prouve à priori que les molécules gazeuses elles-mêmes soient les 
particules lumineuses. L'expérience semble au contraire établir que les particules lumineuses 
diffèrent au moins momentanément des molécules ordinaires et y soient en nombre infime 
par rapport au nombre total des molécules. 

Cela posé, voici comment expérimentalement on peut arriver par l'étude de certains 
phénomènes à pénétrer la cinétique des particules lumineuses dans les gaz. Cette étude 
implique avant tout l'emploi du phénomène appelé en physique : effet Doppler-Fizeau. Ce 
phénomène consiste en ceci que, quand l'observateur et la source lumineuse se rapprochent l'un 
de l'autre, le nombre des ondes rencontrées dans l'unité de temps augmente et, inversement, il 
diminue quand s'accroît la distance de la source à l'observateur. Pratiquement on obtient cet 
effet, non pas en déplaçant l'observateur et la source, mais en réfléchissant un rayon par un 
miroir ou un diffuseur animé d'un mouvement rapide. Si le résultat équivaut à un éloignement 


ou à un rapprochement de 1000 mètres par seconde le changement de À est de ee. Une des 


deux raies du sodium par exemple serait déplacée de 1/300 de l'intervalle qui sépare ces deux 
raies. Les déplacements astronomiques sont de cet ordre de grandeur. 

M. Fagry a réalisé l'expérience à l’aide d'un disque de papier blanc tournant rapidement 
autour d’un axe vertical à 200 tours par seconde. Un point du bord du disque se déplace avec 
une vitesse de 100 mètres par seconde. Une lampe Hewitt à vapeur de mercure est placée 
horizontalement au-dessus d'un des diamètres. Les extrémités de ce diamètre se comportent 
comme des sources de lumière. L'observateur qui regarde le disque obliquement assez loin et 
dans une direction perpendiculaire à ce diamètre, reçoit, des deux extrémités de ce diamètre, 
des radiations présentant une petite différence de }. Cette différence est décelable au moyen 
d’un étalon interférentiel. 

C'est cet effet Doppler-Fizeau qui permet surtout d'étudier les mouvements Les particules 
lumineuses dans les gaz. 

On observe dans les gaz deux catégories de mouvements donnant lieu à deux catégories 
d'effets : 

1° Des mouvements d’ agitation en tous sens dus à l'état thermique. A un moment donné, 
les vitesses des particules ont une direclion variable à l'infini. Ces mouvements incoordonnés 
sont capables, pour certaines directions, de modifier diversement la position normale des lignes 
spectrales correspondant à la particule au repos, d'où élargissement de Ja raie ; 

2° Des mouvements d'ensemble ou coordonnés produisant un déplacement unique des 
lignes spectrales. 

L'’orateur étudie successivement chacun de ces groupes de mouvements, mais avant de le 


420 H. Guilleminot. — Sur les mouvements 


suivre dans cette étude, je crois devoir rappeler aux lecteurs peu familiarisés avec la théorie 
cinétique des gaz, ce que sont les mouvements incoordonnés des particules gazeuses à une 
température quelconque différant du zéro absolu. 

La théorie cinétique admet que toute molécule gazeuse est agitée de mouvements d'oscil- 
lation autour d'une posilion moyenne avec une vitesse moyenne v, qui dépend de la tempéra- 
ture absolue T et de la masse m de la particule agitée. Elle pose en principe que celte vitesse 
est telle qu’à une température absolue donnée T, l'énergie cinétique 1/2 muv’ de toutes les parti- 
cules gazeuses contenues dans un milieu isotherme est la même, quelle que soit la masse de 
la particule. Les particules des solides et des liquides sont aussi agitées de mouvements 
_ thermiques, mais cette agitation se fait sur place. 

Lorsqu'on chauffe un solide ou un liquide jusqu’à l'incandescence, on peut se représenter 
ces mouvements thermiques (de plus en plus rapides à mesure que la température s'élève) 
comme étant la source des ondes lumineuses émises. Les longueurs d'onde sont d'autant plus 
petites que la température est plus élevée, c'est-à-dire que la vitesse d’agitation est plus grande. 

Quand au contraire un gaz devient lumineux, ce qui se produit le plus souvent à la tempé- 
rature ordinaire, ce n'est pas que les mouvements d’agitation thermique deviennent capables 
d'engendrer des oscillations lumineuses, mais c’est que chaque particule, indépendamment de 
son mouvement d'agitation thermique, devient susceptible de subir une autre agitation bien 
plus rapide, source de l'ébranlement lumineux. 

Voilà pourquoi chaque particule gazeuse, regardée comme source émissive de radiations, 
est une source en mourement. 

Le mouvement visé ici est précisément le mouvement oscillatoire d'agitation thermique. 
C'est ce mouvement d'agitation thermique d’une particule, lumineuse par elle-même, qui est 
susceptible de donner lieu à l'effet Doppler-Fizeau, e4 en particulier à cet effet étudié dans le 


premier groupe de mouvements d'agitation énuméré ci-dessus : le groupe des mouvements 
incoordonnés. 


$ 17. — MOUVEMENTS INCOORDONNÉS 


Dans un gaz pur, toutes les molécules sont animées de vitesses oscillatoires moyennes 
égales à une même température donnée. Ainsi la vitesse des molécules d'azote à 0° centigrade 
est évaluée à 480 mètres par seconde environ. Celle de l'hydrogène à 1830 mètres par seconde. 
Mais l'orientation des mouvements est très diverse. | 

Supposons que, parmi les molécules ainsi agilées, il y en ait qui soient lumineuses et sup- 
posons en outre que nous observions le gaz lumineux en nous plaçant dans une direction 
invariable. A un instant donné, les particules qui s'éloignent directement de l'observateur se 
trouveront dans la siluation d'un mobile lumineux dont la fuite a pour effet d'augmenter la 
longueur d'onde apparente. Les particules qui se rapprochent éprouvent au contraire une 
diminution apparente. de la longueur d'onde de la lumière qu’elles émettent. Pour les 
particules qui se déplacent perpendiculairement au rayon visuel, il n'y a pas de variations de 
la longueur d'onde. 

Le résultat de ces modifications est que la raie spectrale qui correspondrait à la lumière 
monochromatique émise par la molécule gazeuse immobile se trouve élargie du fait que les à 
sont les unes plus grandes, d'autres plus petites, les autres égales à la À vraie. 

La spectroscopie ordinaire n'a pas pu permettre de vérifier ces déductions de la théorie, 
mais les observations de certains phénomènes d'interférence ont conduit à des résultats 
posilifs. 

D'ailleurs ces phénomènes sont d'aulant plus perceptibles. que le libre parcours des parli- 
cules animées de leurs mouvements thermiques est grand. De là, l'emploi des faibles pressions 
telles que celles des tubes de Geissler. C'est alors un courant électrique qui produit l'émission 
de lumière par les particules gazeuses. Dans ces tubes, en effet, il faut bien se représenter que 
les mouvements d'agitation thermique sont tout différents du mouvement beaucoup plus 
rapide qui, dans chaque molécule, produit l'émission lumineuse. Si l'œil humain pouvait voir 
l'infiniment petit, il apercevrait les particules lumineuses animées de mouvements excessive- 
ment rapides intéressant au moins un de leurs électrons et dont la fréquence est égale à celle 


des particules lumineuses dans les gaz. 421 


de la lumière produite. Il apercevrait d'autre part chacune de ces particules agitées globalement 
de mouvements d'’oscillations moins rapides et plus amples, variables avec la température 
absolue. | 

Le phénomène de l'élargissement des raies spectrales est d'autant plus grand que la Lempé- 
rature absolue est plus élevée. Michelson a vérifié expérimentalement cette déduction de la 
théorie. MM. Buisson et FaBry ont vérifié d'autre part que l'abaissement de T obtenue par un 
bain d'air liquide diminue l'élargissement des raies. 

Ces résultats, on le voit, apportent un appoint impressionnant à la solution du problème 
qui consiste à savoir si un gaz peut devenir lumineux par la seule élévation de sa température ; 
Pringsheim a affirmé l’opinion que la température seule ne peut jamais rendre un gaz lumineux 
en l'absence d'un phénomène électrique ou chimique surajouté. Dans une flamme salée, il y a 
bien, d’après lui, de la vapeur de sodium à haute température, mais cetle vapeur de sodium ne 
serait pas lumineuse s’il ne se surajoutait pas un phénomène chimique. À 

Une opinion diamétralement opposée a prélendu que la température seule suffit à expliquer 
l'émission de lumière par les gaz. Dans un tube de Geissler, les particules émissives se trouve- 
raient momentanément portées à des milliers de degrés. 

Les expériences faites sur la largeur des raies émises condamnent l'hypothèse de ces tem- 
pératures élevées et établissent bien au contraire que la température des particules lumineuses 
doit être voisine de la température ambiante. On ne voit pas du tout en particulier comment 
l'abaissement de la température au moyen de l'air liquide (expérience de Buisson et Fabry) 
pourrait diminuer la largeur des raies si l'émission lumineuse était due à des particules à 
températures dans tous les cas très élevées. 

Malgré ces déductions, la question reste encore indéterminée dans un certain nombre de 
cas et il semble y avoir place pour d’autres théories entre ces deux opinions extrêmes. 


MASSES DES PARTICULES LUMINEUSES 


La largeur des raies dépendant de la vitesse des particules lumineuses et cette vitesse étant 
elle-même fonction inverse de la racine carrée de la masse à une température donnée, on 
conçoit que la mesure de cette largeur puisse fournir des renseignements numériques sur la 
masse même de cette particule lumineuse et par suite sur sa nature (molécule, ion, atome). 

Cette considération a permis de déterminer que dans les gaz à particules monoalomiques 
(mercure, cadmium, hélium, néon, krypton), la particule lumineuse est précisément l'atome. 
Rien ne permet de supposer dans ce cas que les particules lumineuses soient des fractions 
d’atomes, des atomes associés ou des atomes de gaz étrangers jouant le rôle d'impuretés. 

Dans les gaz à molécules diatomiques (oxygène, hydrogène) on trouve que la particule 
lumineuse est aussi l'atome et non la molécule. 

Il est d’ailleurs impossible de préciser si les atomes lumineux sont en déficit ou non d'un 
ou plusieurs électrons. La seule chose qui peut être affirmée est que la particule gazeuse qui 
émet la lumière est l’atome et non la molécule. Or on sait que l'unité particulaire dans les gaz 
est la molécule. Il faut donc admettre qu'avant de devenir lumineuse, la molécule doit subir des 
modifications et, en particulier, le morcellement atomique. 

C'est l'expérience qui permettra de vérifier si ces conclusions s'appliquent seulement à 
certains gaz ou à tous les gaz. 

Ce procédé expérimental est applicable même aux gaz des nébulcuses. MM. Bourcer, 
Fagry et Buissox ont pu ainsi éludier les gaz de la nébuleuse d'Orion. Leurs résultats tendent 
à faire admettre deux gaz inconnus dont les masses atomiques, égales à 2 et à 5, sont inltermé- 
diaires entre l'hydrogène et hélium. 

L'orateur étudie ensuite les phénomènes de fluorescence et résonnance des gaz, en parti- 
culier celui de la vapeur de mercure et celui de la vapeur de sodium, puis la diffusion de la 
lumière par les gaz, diffusion qui, pour la lumière solaire, est la cause du bleu du ciel; après 
quoi, il étudie les mouvements coordonnés. 


422 | H. Guilleminot. 


$ 2. — LES MOUVEMENTS COORDONNÉS 


Un gaz lumineux peut être transporté avec rapidité dans une direction donnée. C'est ce 
qu’on observe en particulier dans certains phénomènes astronomiques et dans l'arc et l'étin- 
celle électriques. 

Dans les gaz, la décharge électrique implique forcément des mouvements de particules, 
soit purement électriques (électrons), soit matérielles (ions électrisés). 

Les rayons-canaux offrent un exemple de particules matérielles lumineuses en translation 
rapide. 

Les rayons cathodiques ne sont pas lumineux par eux-mêmes, mais ils peuvent rendre 
lumineuses les particules qu'ils rencontrent en les percutant et en leur communiquant une 
vitesse décelable. 

Avec les rayons-canaux, suivant que l'on place le spectroscope dans le sens de la vitesse ou 
dans le sens perpendiculaire, la raie caractéristique est ou n’est pas déplacée. Ordinai- 
rement on observe même un dédoublement de la raie, comme si une partie était déplacée et 
l'autre pas. Fl est vraisemblable que la raie non déplacée est donnée par des particules immo- 
biles choquées par les particules en translation. D'autre part l'élargissement de la raie 
déplacée semble indiquer des vitesses très différentes pour les particules composant le 
faisceau, la limite inférieure étant probablement voisine d’une centaine de kilomètres par 
seconde. 

Les rayons anodiques constilués par des atomes métalliques parlant de l’anode portent des 
charges positives et donnent à l'étude spectroscopique les mêmes résultats que ceux des rayons- 
canaux. 

L'étude des particules lumineuses dans la décharge électrique à lair libre ou au milieu de 
gaz el vapeurs variés est beaucoup plus complexe; d'une facon générale, elle confirme le 
résullat précédent. | 


En résumé, on peut conclure de l'examen de tous les faits envisagés par l'orateur : 

1° Que dans tout gaz émettant de la lumière, il y a des particules lumineuses en nombre 
fini ; 

2e Que les particules intéressées dans cette émission ont sensiblement la masse de l'atome; 

5° Que la détermination de la masse n’a pas une précision suffisante pour que l’on puisse 
affirmer l'identité absolue de cette particule et de l'atome. Il se peut que cette évaluation ne 
soit exacte qu'à quelques électrons près et rien ne nous dit que ces particules portent ou non 
des charges électriques ; 

4 Nous ne savons pas au juste quelle est l’excitalion qui rend ou non la particule 
lumineuse. Il ne semble pas du tout qu'il faille y voir une excitation d'ordre thermique. 

Beaucoup de problèmes restent donc en suspens, mais ce que l'orateur a surtout démontré 
d'une façon frappante au cours de sa conférence, c'est la réalité de la théorie cinétique des gaz 
par l'élude de la spectroscopie et c’est là un fait capital pour ceux qui jusqu'ici s'étaient accou- 
tumés à regarder cette théorie seulement comme une hypothèse ingénieuse destinée à 
coordonner un grand nombre de faits de l'observation scientifique. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


PHYSIQUE 


M. Van de Maele. — L'Electronique et les radia- 
tions en thérapeutique. (/'evue des Archives 
Médicales Belges, Mars 1919, n° 3, p. 301 à 329.) 


L'étude de Electronique et des radiations boule- 
verse les dogmes: de l’indivisibilité de l'atome, de la 
pérennité de la matière, de l’inertie de sa masse. 
Toute ionisation divise Patome en corpuscules néga- 
tifs, de masse insignifiante, les électrons, et en 
ion positif relativement lourd formé par un agrégat 
d'électrons. Les électrons sont agités d'un mouve- 
ment tourbillonnaire perpétuel donnant à l'atome son 
apparence de matière. Leurs mouvements dans la ma- 
tière expliquent les courants électriques et la con- 
ductibilité thermique, leurs vibrations produisent 
dans l’éther les manifestations d'énergie rayonnante 
appelées radiations. 

[] faut distinguer les radiations d'émission, trajec- 
toires de particules électrisées, et les radiations 
vraies, constituées par la transmission d'un mouve- 
ment ondulatoire qui provoque des ondulations 
transversales de léther. 

Ces dernières sont caractérisées par leur longucur 
d'onde et forment une gamme dont les échelons 
s'appellent successivement ravons électriques, de 
Rubens, infra-rouge lumineux, ultra-violet X, y. 

La chaleur est due à une agitation particulaire de la 
matière à laquelle prennent part électrons, atomes, 
molécules. Au voisinage des masses métalliques, l'air 
est conducteur car la vitesse des électrons libres est 
augmentée, et certains d'entre eux s'échappent de la 
masse, c’est là la cause de la production du fais- 
ceau cathodique dans les ampoules Coolidge. 

L'idée de la constitution granuleuse de l'électricité 
nous rend parfaitement compte des différentes ori- 
gines de l'électricité et leur action par conductibilité 
et induction. 

Les rayons lumineux sont constitués par la propa- 
gation d'oscillations électro-magnétiques transversales 
de l’éther, mais les radiations visibles du spectre sont 
complétées à leurs extrémités par des radiations 
invisibles et imperceptibles à nos sens. 

L'électron est entouré d'une véritable chevelure de 
lignes de forces électriques et l'on conçoit fort bien 
que son arrèt brusque Sur une surface rigide donne 
naissance à une perturbation de l'éther caractérisée 
par une vibration de longueur d'onde extrêmement 
petite. Le phénomène est la cause de la production 
des rayons X dont on peut aujourd'hui mesurer la 
longueur d'onde en les rattachant à la suite du 
spectre solaire. 

Le Radium émet lui aussi des radiations vraies à 
longueur d'onde quatre-vingts fois plus petites que 
celle des Rayons X les plus durs que l’on connaisse. 


Mais ce corps émet en outre des rayons corpuscu- 
laires, rayons a ou rayons positifs, rayons 8 formés 
d'électrons à charge négalive. D' D'HALLUIN. 


INSTRUMENTATION 


Habibe (Tabriz). — Ampoules radiogènes nou- 
velles et transformateurs. (Thèse, Paris 1919, 
Maloine, éditeur, 88 p., 10 fig.) 


Etude d'ensemble sur les plus récents travaux 
parus à propos des tubes à cathode incandescente. 
LA., après un rappel des notions de physique et 
d'électricité concernant les transformations et les 
perfectionnements successifs de l'ampoule de Crookes, 
consacre un chapitre bien documenté au tube Coo- 
lidge, après avoir, en un paragraphe distinct, étudié 
le Lilienfield, Une revue des transformateurs adaptés 
à l'excitation du Coolidge par les différents construc- 
teurs francais clôt ce travail intéressant pour celui 
qui veut acquérir des idées générales sur l’appareil- 
lage à la mode et sur son fonctionnement. 

CHARPY. 


PHYSIOBIOLOGIE 


S. Russ, Chambers, Scottet Nottram.— Etudes ex- 
périmentales avec de petites doses de Rayons X. 
(The Lancet, Tome CXCVI, n° 4989, 12 Avril 1919, 
d'après Jeaugeas in Presse Médicale, 9 Juin 1919.) 


Ces études expérimentales ont été dirigées par deux 
idées principales : te les doses thérapeutiques de 
Ravons X, destructives pour les cellules néopla- 
siques, ne sont-elles pas capables, par leur action sur 
les éléments du sang et particulièrement sur les 
lymphocytes, de diminuer la résistance de lorga- 
nisme au développement des tumeurs? 2 N'est-il pas 
possible d'augmenter, au contraire, cette résistance 
par de petites doseg de Rayons X provoquant une 
lymphocytose °? 

L'animal choisi a été le rat, Dans une série de cas, 
une forte dose de Rayons X a déterminé une réduc- 
tion d'environ 50 pour 100 dans le nombre des lym- 
phocytes dès la première heure après l'irradiation; le 
retour au chiffre normal a lieu en 24 ou 48 heures et 
ilest d'autant plus long que l'exposition a été plus 
prolongée. | | 

Si l'un de ces sujets reçoit 45 jours plus tard une 
même dose de Rayons X, il se produit encore une 
chute des lymphocytes, mais leur nombre reste géné- 
ralement plus grand qu'au début et ainsi les doses 
faibles répétées élèvent progressivement la lympho- 
cytose qui passe, dans certains cas, de 11.000 et 
95.000 à 112.000 et 117.000 Iymphocyÿtes. Mème plu- 
sieurs mois après l'irradiation, le nombre des lympho- 
cytes reste plus élevé qu'à l’état normal. 


424 | 


L'immunité des rats pour le sarcome paraissant 
liée à une activité spéciale des lymphocytes, les 
auteurs ont tenté de produire l’immunisation en déve- 
loppant une lymphocylose au moyen de petites doses 
répélées de Rayons X. Chez des rats irradiés 12 se- 
condes par jour pendant 2 mois, le degré d'immunité 
pour les greffes de tumeur s'est montré plus grand 
que chez les animaux témoins. 

De cet ensemble de recherches découlent les con- 
clusions suivantes : 1° l'immunité naturelle des ani- 
maux contre linnoculation des tumeurs spontanées 
peut être détruite par une irradiation suffisante pour 
amener la disparition des lymphocytes: il en est de 
mème de limmunité acquise; 2 des cellules néopla- 
siques d'espèces étrangères qui, après greffe, se 
développent rarement, se multiplient rapidement 
chez un animal irradié jusqu'au moment où les élé- 
ments lymphoïdes se sont régénérés; 5 l’immunité 
acquise est seulement détruite pendant la période de 
lymphopénie; # inversement l'immunité peut être 
développée par des doses convenables de Rayons X, 
provoquant fa Ivmphocvtose. 

Si de plus nombreuses observations contirment 
ces conclusions, il y aurait intérêt à faire intervenir 
dans le traitement des tumeurs, non plus seulement 
l'action destructive des Rayons X, mais aussi et peut- 
ètre surtout leur action lymphogène. E. D. 


RADIODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Priestley (H.) et Mac-Quiggin (H. G.) (Sydney). 
— Essai chimique du sulfate de baryum pour 
radioscopie. (The medical Journ. of Australia, 
10 Mai 1919, I, 6, n° 19, p. 5K5.) 


La toxicité du sulfate de baryum rigoureusement 
pur est nulle, par suile de son insolubilité absolue 
dans Peau et dans les acides. Les accidents survenus 
après son ingestion sont toujours dus à la présence de 
sels solubles, tels que sulfite, sulfhyÿdrate de baryum, 
ou sels de métaux lourds qu'une préparation mal 
conduite n'a pas éliminés entiérement. On peut faire 
l'essai du sulfate de baryum de la facon suivante : 


I. La substance considérée estelle du sulfate de baryum? 

te Faire bouillir pendant 1 minute dans 15 cc° d’eau 
distillée 1 gramme de la substance mélangée avec 
5 grammes de carbonate de soude. Filtrer, ajouter à 
la liqueur un excès d'acide chlorhydrique, puis quel- 
ques gouttes d’une solution de chlorure de baryum : 
il se forme un précipité blanc indiquant la présence 
d’un sulfate. — % Laver le précipité resté sur le 
filtre et ajouter de l'acide azotique, filtrer la liqueur. 
On produit un précipité blanc par quelques gouttes 
d'acide sulfurique, indiquant la présence du baryum. 

II. Eriste-l-il des sels de baryum solubles dans la 
substance considérée? — ou des sels de métaurr lourds? 

te l'aire bouillir 10 grammes de la substance avec 
10 ec d'acide acétique {D = 1064) et 90 cc3 d'eau. Filtrer 
el évaporer au bain-marie 5 ce de la solution. Traiter 
le résidu par 20 ce’ d'eau distillée et filtrer. L'addition 
de quelques goutles d’une solution étendue d'acide 
sulfurique ne doit produire aucun précipité de sul- 
fate de baryum, montrant ainsi qu'il n'existe ni car- 
bonate, ni sels de baryum solubles. — 2° 25 cc? de la 
solution acétique du début doivent rester limpides 
après addition d’une solution d'hydrogène sulfuré 
dans l'eau, s’il ne coexiste pas de sels de métaux 
lourds dans la substance considérée. 

HI. £iriste-t-il des sulfites dans la substance considérée? 

L'introduction de 2 grammes de la substance dans 
10 cc d'une solution étendue de chlorure stanneux ne 


Rayons X. 


doit pas en modifier la couleur, cette réaction indi- 
quant, si elle se produit, la présence de sulfites 
toxiques. CHARPY. 


Henri Mayet. — Résultats obtenus dans la pra- 
tique chirurgicale grâce à quelques perfection- 
nements récents de la méthode radiographique. 
(Paris Chirurgical, 16 février 1917, p. 119.) 


La radiographie stéréoscopique semble particulière- 
ment utile : 4° en chirurgie infantile, dans l'étude des 
luxations congénitales, des coxalgies, des luxations 
pathologiques des régions articulaires; 2% dans la 
chirurgie des fractures ; 5 dans la recherche des corps 
étrangers. 

Dans les luxations congénitales de la hanche, la 
simple radiographie ne peut donner le relief de la 
cavité cotyloïde; au contraire, la radiostéréoscopie 
donnant le relief total des os, permet au chirurgien 
de savoir s’il pourra trouver, au moment de la réso- 
lution en abduction, un relief et un butoir. De mème, 
dans les Iuxations pathologiques ou consécutives à 
la coxalgie, la radiostéréoscopie permet de voir en 
détail la surface cotyloïdienne en majeure parlie, et 
en partie le toit cotyloïdien. 

Dans les fractures articulaires ou juxta-articulaires 
de l'adulte, les fractures juxta-épiphysaires des ado- 
lescents, les décollements épiphysaires, la stéréo- 
scopie donne des profondeurs, des écartements et les 
déplacements les plus éloignés. 

Entin, dans le repérage des corps étrangers métal- 
liques, la stéréoscopie permet de situer ceux-ci très 
exactement et très rapidement. 

L'A. décrit l'appareil de Tauleigne et Mazo, le radio- 
stéréomètre, dont la description a déjà paru dans le 
Cadurée ; ces auteurs ont également inventé un appa- 
reil qu'ils nomment « anti-diffiseur », grâce auquel on 
obtient la suppression des rayons secondaires, en 
canalisant les rayons directs à l’aide d'une trame mé- 
tallique. De plus, les clichés pris avec l'anti-diffiscur 
donnent sur une seule épreuve, et sans procédé sté- 
réoscopique, une impression très nelle de perspective. 

F. Trinour. 


L. Moreau (Toulon). — Quelques erreurs à évi- 
ter dans l'interprétation des images radlolo- 
giques. (Archives d'électricité médicale et de 
Physiothérapie, Juillet 1919, p. 193 à 217, avec 
9 figures.) 


Epaule. — Ne pas prendre un écartement, normal 
chez le sujet, de l'acromio-claviculaire pour un dias- 
tasis. L’os acromial peut persister non soudé à l'épine 
et simuler une fracture. Les courbures de la clavi- 
cule plus accentuées chez l'homme que chez la femme 
peuvent en imposer pour un cal de fracture. Pour 
bien voir l'interligne scapulo-humérale, il faut centrer 
plus en dedans que la coracoïde; la tète humérale 
n'est en rapport avec la cav. glénoïde que par son 
tiers inférieur : ne pas conclure trop hâtivement à 
une subluxation en haut. L'apophyse coracoïde a été 
parfois prise, durant la guerre, pour un projectile. 

Coude. — Normalement la cupule radiale est assez 
éloignée de lhumérus. 

Avant-bras. — Les irrégularités de la crête inter- 
osseuse du radius ne doivent pas ètre prises pour 
des lésions. 

Poignet. — La torsion en gouttière du carpe fait que 
l'aspect des os change beaucoup suivant l'incidence, 
de plus : le tubercule du scaphoïde quand il est très 
développé peut simuler une fracture de cet os — le 
pyramidal présente normalement une encoche qu'il 
faut se garder de prendre pour une lésion — la posi- 
tion du pisiforme est variable suivant Pinclinaison 
latérale de la main — le grand os et los crochu se 
recouvrent par leurs bords el l’interligne articulaire 
disparait, la projection de l'un sur l’autre peut même 


Rayons À, 


simuler une fracture du gr. os. Les surnuméraires 
du carpe sont très rares. L'apophyse styloïde de 
l'épiphyse supérieure du 3° métacarpien peut faire 
croire à une fracture. 

Bassin. — Le canal nourricier de l'os iliaque quand 
il est visible existe des 2 côtés et ne peut être con- 
fondu avec une fracture, les images de gaz intesti- 
naux ne doivent pas en imposer pour des lésions 
d'ostéite. 

Hanche. — Mettre la cuisse en rotation internê pour 
bien dégager la tète — la fossetlte du ligament rond 
ne doit pas être prise pour un point d’ostéite. La 
partie supérieure du sourcil cotyloïdien très opaque 
a été prise pour un projectile. 

Genou. — Le plateau tibial externe est plus trans- 
parent que linterne; la dépression fémorale due à 
l'insertion du ligament latéral ext. ne sera pas prise 
pour un état pathologique, non plus que le tubercule 
‘du 5° adducteur (souvent flou) en incidence latérale 
externe. La rotule peul présenter un nodule osseux 
(patella bipartita) simulant un arrachement de langle 
supéro-externe. 

Jambe. —  L'inflexion qui porte normalement au 
tiers inférieur le péroné en arrière a pu en imposer 
pour une ancienne fracture. 

Pied. — Bien connaitre les os surnuméraires (tri- 
gone, vesalien, calcanéum secondaire, tibiale exter- 
num), le dédoublement possible du premier cunéi- 
forme, le développement anormal de la crête d’inser- 
tion du tendon d'Achille, la possibilité de division du 
sésamoïde du gros orteil. 

Crine. — Au sominet les dépressions de Pacchioni 
marquent souvent des espaces clairs; au niveau du 
bregma il y a souvent une saillie de la table interne 
qu'il ne faut pas prendre pour une hyperostose ou un 
enfoncement. 

Face. — Il faut ne pas confondre une dent luxée et 
une esquille; dans certaines projections obliques se 
rappeler de l'existence de l'os hyoïde. 

Colonne vertébrale. — Penser aux côtes surnumé- 
raires reconnaissables à la facon dont elles s’arti- 
culent et au développement de l’apophyse transverse 
sur laquelle elles s'insérent. La cinquième lombaire 
parait souvent écrasée et asymétrique ce qui est dù 
simplement à son inclinaison sur le sacrum. 

Thorar. 4° Poumons. — Se rappeler qu’à la radio- 
scopie les sommets ne sont complètement lumineux 
qu'à leur partie moyenne. La première côte est 
osseuse presque jusqu'au sternum et peut être prise 
pour nne tache pulmonaire. Les ombres hilaires de 
faible importance sont seulement l’image des vais- 
seaux. Les calcifications ont été prises pour des pro- 
jectiles. La scissure iuterlobaire supérieure droite 
qui anatomiquement correspond en avant au 4° carti- 
lage costal parait radiologiquement (pleurésie inter- 
lobaire) presque sous la clavicule ce qui tient à ce 
que la scissure est oblique de bas en haut et d’ar- 
rière en avant. Ne pas prendre pour une caverne la 
plage pulmonaire claire circonscrite par des images 
costales. Ne pas confondre des ramifications vascu- 
laires ou lymphatiques, des lumières de canaux bron- 
chiques vus sous une certaine obliquité avec l’aspect 
en « nids d’abeilles ». Ne pas confondre les pertes de 
substance observées chez certains gazés avec des 
cavernes tuberculeuses. 

2 Cœur. — Tenir comple pour appréeier sa forme 
de la répulsion exercée par le diaphragme quand il 
y a hypertension abdominale ou que le sujet porte 
une ceinture, tenir compte des scolioses. Il est par- 
fois difficile de reconnaitre le cœur quand il y a des 

adhérences ou des adénopathies considérables. Des 
projectiles intra cardiaques mais assez superficiels 
peuvent, sous certaines incidences, paraître extra car- 
diaques, ce qui tient, pour PA. à la faible épaisseur 
de la paroi vue en oblique et d'autant plus transpa- 
rente qu’elle se projette sur la clarté pulmonaire. 


425 


s 


3 Gros vaisseaux de la base du cœur, médiaslin pos- 
térieur. — Contrairement à l'opinion de certains clas- 
siques, l'aorte descendante est largement séparée de 
l’'ascendante; ce que l’on prend habituellement pour 
l'aorte descendante est la semi-opacité formée par 
l'æsophage et la trachée. 

Abdomen. 4° Foie. — Fréquemment il existe une 
voussure normale, surtout antérieure, soulevant la 
moitié interne du diaph. droit. 

X Estomac. — Certains estomacs présentent des 
dentelures le long de la grande courbure qui sont 
simplement des cryptes non pathologiques de la 
muqueuse. Ne pas prendre pour une biloculation 
vraie la pseudo-biloculation produite par la pression 
du colon. 

3 Duodénum. — L'A. parait un peu sceptique sur 
les conclusions que l’on tire de la forme du duodé- 
num. Il insiste sur l'arrêt se produisant momentané- 
ment au milieu de la 5° portion, ne s’accompagnant 
ni de boudinage, ni d’antipéristaltisme; cet arrêt n’a 
rien de pathologique et doit être dù à la pression de 
la colonne vertébrale. H ne faut pas conclure en 
voyant l’image du duodénum commencer au bord 
inférieur de l'estomac, qu'il y a fistule : cet aspect 
peut être dù simplement à ce que les premières por- 
tions du duodénum situées derrière l'estomac sont 
cachées par lui. 

& Gros inteslin. — L'interposition, dans l’hépato- 
ptose, du gros intestin se reconnaîtra aux plis et val- 
vules tandis que l'intestin grêle replié sur lui-mème 
donnerait des cloisons polygonales plus serrées, et 
que Pabcès gazeux sous-phrénique présenterait une 
clarté uniforme. Les kystes gazeux de l'intestin ont 
un contour polycyclique, un aspect muriforme. Avec 
le lavement bismuthé, le lavement refoule le contenu 
dans le cæcum, il ne faut donc pas se hâter de con- 
clure à un aspect lacunaire du cæcum. Il faut être 
très prudent avant d'affirmer un arrêt de remplis- 
sage, une bride, etc. : il peut s'agir d’un spasme pas- 
sager dù à la pression du lavement. Dans les deux 
tiers des cas l’ascendant est immobilisé par l’accole- 
ment des fascias au cours du développement sans 
qu’il n’y ait rien de pathologique. L’A. pense qu'on 
ne doit parler de ptose du gros intestin que s'il y a 
déplacement de langle splénique. 

A. LAQUERRIÈRE. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Fernand Masmonteil (Paris). — Les pieds plats 
traumatiques. (Revue d'Orthopédie, t. VI, n° 5, 
Avril 1919, p. 457 à 47, 8 fig.) 


Grâce aux recherches radioyraphiques, une concep- 
tion plus exacte de la physiologie ostéo-articulaire 
du pied s’est fait jour permettant d'établir un traite- 
ment plus rationnel du pied plat traumatique. 

L'épreuve radiographique, surtout de profil, révèle 
l’aplatissement du pied par horizontalité du calca- 
néum, le désordre du tarse antérieur, s'il existe; 
mais déterminera aussi la variété anatomique du pied 
plat: pieds plats par éversement; pieds plats par 
effondrement, c’est-à-dire par lésions du calcanéum, 
par lésions métatarsicnnes, par luxation médio-tar- 
sienne, enfin par télescopage astragalo-scaphoïdien. 
Cette dernière lésion se reconnaîtra facilement à 
l'examen radiologique : dans les vues latérales 
externes, les 3 ombres de la tète de l’astragale, du 
scaphoïde et du bloc cunéen sont normalement sépa- 
rées les unes des autres; en cas de télescopage, il y 
a fusion de ces ombres. 

En résumé, si l'examen clinique ne peut donner 
que des présomplions, lecamen radiologique au con- 
traire donnera des renseignements précis sur le siège 
des lésions et la participation des articulations vof- 


- 


426 


sines. L'interprétalion des clichés est souvent délicate 
et l'on fera bien de faire la comparaison avec une 
épreuve normale. LOUBIER. 


André Barbé (Centre neurol., 15° région). — 
Les hyperostoses dans un cas de sclérose laté- 
rale amyotrophique. (Revue Neurol. 1919, n° 2, 
p. 111 avec 1 pl.) 

Observation d'un homme atteint de sclérose laté- 
rale amvotrophique avec phénomènes bulbaires. 

L'ecamen radiologique a révélé l'existence des lésions 
suivantes : 

Humérus qauche : hyperostose localisée au tiers 
moyen de la diaphyse à la face externe de los, pas 
de raréfaction osseuse. 

Radius gauche : la diaphyse présente à sa partie 
moyenne une hyperostose légère. 

Cubilus gauche : hvnerostose plus importante au 
niveau du quart inférieur. Les limites supérieure et 
inférieure de cette zone sont diffuses. 

Eleetro-diignostie (Dechambre) : 1° Réactions élec- 
triques normales dans le territoire du radial: % R. D. 
du médian à droite à la main; 3° Troubles qualitatifs 
et quantitatifs des R. E. dans le territoire du nerf 
cubital, en particulier au niveau des muscles de l’émi- 
nence hypothénar et des interosseux qui présentent 
une R. D. caractérisée surtout à droite. LOUBIER. 


H. Mérine. — Ostéo-chondrite déformante infan- 
tile de l’épiphyse fémorale supérieure. (Thèse 
de Paris 1919.) 

L'auteur, dans cet intéressant travail, étudie, avec 
le plus grand soin, une affection peu connue qu'il 
appelle ostéo-chondrite déformante infantile de l'extré- 
milé supérieure du fémur ou maladie de Legg-Calvé. 
Il rapporte quatorze cas inédits avec d'excellentes 
reproductions radiographiques et résume les signes 
radiologiques de la manière suivante : 

le II n'y a pas de déformation en coxa-vara. 

2° Le noyau osseux de l'épiphyse est aplati, élargi 
et déborde souvent le bord supérieur du col; 

9 Le col est parfois raccourci; il est toujours 
élargi transversalement; 

& Le carlilage de conjugaison est devenu convexe 
et irrégulier; au-dessus de lui, l'épiphyse, et au-des- 
sous de lui, la portion du col qui l'avoisine sont sou- 
vent le siège de foyers de raréfaction osseuse, 
irrégulièrement disposés avec contours flous de l'épi- 
phvse ; 

5 L'espace articulaire n'est pas modifié, il n’y a 
pas d'usure des cartilages diarthroïdaux:; 

6° Il n’y a pas de lésions importantes du cotyle; 

ie ll my a pas de dystrophie à distance; 

& L'ascension trochantérienne quand elle existe 
n'est due qu'au raccourcissement du col et à l'apla- 
tissement de la tète. 

L'auteur fait le diagnostic radiologique avec la 
coxalgie à ses différentes périodes. avec l'arthrite 
déformante de la hanche, avec la coxXa-vara, avec les 
ostéites et les ostéomryélites du nourrisson ou de 
l'adulte. Voici ses conclusions : 

t° Cette affection n'est pas une arthrite. Elle atteint 
le noyau épiphysaire et secondairement le cartilage 
de conjugaison; 

2 Elle n'est ni d'origine congénitale ou rachitique. 
ni de nature tuberculeuse ou svphilitique ; 

9° Son traitement doit être réduit à une courte 
période d'immobilisation, suivie de reprise de la 
marche. 

En résumé, l'anteur a mis au point une question 
difficile et mal connue du radio-diagnostic des affec- 
tions de la hanche. P. PÉRocHON. 


Armando Rossi (Parme). — Contribution à 
l'étude de la spondylolystésis. (Radiologia me- 
dica, Mai-Juin 1919, p. 101-115, 4 radios.) 


Rayons X. 


Dans un travail très étudié, l'auteur montre les 
difficultés que l’on a souvent de faire le diagnostic 
différentiel entre une spondylolystésis et un mal de 
Pott, et peut-être même (ce qui nous parait peu pro- 
bable) une calculose vésicale. 

Les quatre premières observations appartiennent 
à la forme bilatérale; l'image radiographique antéro- 
postérieure de ces cas de spondylolystésis montre 
que la 5° lombaire est encaissée profondément entre 
les deux os iliaques; le corps de cette vertèbre est 
basculé en avant et en bas par rapport au plan de 
la base du sacrum; son ombre est projetée sur celle 
du sacrum. 

Les apophyses transverses et les ap. articulaires 
supérieures sont remontées. En projection oblique 
postérieure, le corps de cette vertèbre occupe la place 
du sacrum et donne l'impression grossière d'un nid 
situé en avant de cet os. 

L'examen neurologique montre l'existence presque 
constante d'un syndrome d'irrilation ou de compres- 
sion des racines et de la queue de cheval: l'examen 


électrique met en évidence une névrite généralement 


assez grave pour présenter le syndrome de dégéné- 
rescence. Les malades qui font l'objet des obs. I 
et IV présentaient des réactions de R. D. complète 
dans le domaine des cruraux et des sciatiques. 

L'observalion n° V a trait à un malade atteint de 
spondylolystésis unilatérale qui simulait une sciatique 
grave. 

La projection radiographique antéro-postérieure 
montre encore une > lombaire profondément encas- 
trée entre les 2 os iliaques. mais elle est aussi 
inclinée d'un côté. de sorte que les apophyses arli- 
culaires inférieures ne se trouvent plus sur le mème 
plan: de plus le sacrum présente une asymétrie 
manifeste, il existe encore une déviation marquée de 
la colonne. Au point de vue électrique pas de syn- 
drome de dégénérescence, malgré l'abolition du 
réflexe achilléen droit. M. GRUNSPAN. 


André Léri et P. Cottenot (Paris). — Néossifica- 
tions juxta-vertébrales du cou (Ossification des 
tendons des scalènes?) : Compression ou irrita- 
tion radiculaire, amyotrophies consécutives 
des membres supérieurs. (Revue Neuroloyique, 
1919, n° 2, p. 123-125.) 

Les auteurs ont constalé 3 fois en quelques mois, 
par la radiographie, de curieuses néo productions 
osseuses de la région cervicale. 

Sur une radiographie de face, elles se présentent 
sous forme de minces bandelettes. Sur une radio- 
graphie de profil, ces productions sont cachées par 
l'ombre des corps vertébraux. Sur une radiographie 
de trois quarts, elles apparaissent à leur maximum : 
d'où la nécessilé de faire des radiographies sous des 
angles différents. LOUBIER. 


W. E. Dandy (Baltimore). — Radioscopie des 
ventricules cérébraux. (Bulletin of the Sohns 
Hopkins Hospital, t. XXX, n° 556, Fév. 1919.) 
(Presse Médicale, 17 Avril 1919, n° 22, p. 212.) 
L'A., dans un travail antérieur, a montré que Pin- 

jection d'air dans les ventricules latéraux à la place 

du liquide céphalo-rachidien était sans danger et 
donnait à la radiographie des renseignements exacts 
sur ces cavités et sur les lésions intra-craniennes. 

La radiosropie peut ètre employée également avec 
avantage et est mème supérieure à cause des varia- 
tions dans l'attitude de la tète. E’hyvdrocéphalie a pu. 
grâce à la radioscopie, être décelée dès ses premiers 
stades alors que le diagnostic en était impossible 
autrement. 

Dans un cas où le diagnostic de méningocéle avait 
été porté, D. put établir, grâce à cette méthode, qu'il 
s'agissait d'une pseudo-hernie du ventricule latéral. 

LouBIER. 


Rayons X. 


André Chéron. — Les procédés photographiques 
en ophtalmologie. (Thèse de Paris, 1915.) 


Après avoir passé en revue les moyens dont dis- 
posent aujourd'hui les ophtalmologistes pour la pho- 
tographie de l’æil et du fond de l'œil, l'auteur nous 
présente un travail assez documenté sur les procédés 
employés pour la radioscopie et la radiographie 
Simple et stéréoscopique de la région orbitaire. Il 
estime que des grands progrès pourront probable- 
ment ètre réalisés par un choix plus judicieux de la 
position de la tète du blessé et de son inclinaison par 
rapport à l'ampoule et à la plaque. BAUER. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 
tt 


Mazérès. — Sur la mensuration de l'aire car- 
diaque. — Application de la méthode des qua- 
dratures de Tchebitchef. (Archives Electricité 
médicale et de Physiothérapie, Mars, 1919, p. 72 
à 75, avec | fig.) 


L'A. fait la critique des procédés connus (pesée 
d’une silhouette de carton dont on connait le poids 
par centimètre carré : il est à peu près impossible de 
trouver du carton assez homogène — procédé du 
transparent quadrillé : tous les carrés traversés par 
le contour ont à l’intérieur de ce contour une surface 
difficile à apprécier — planiméètre polaire d'Amsler 
qui serait excellent si on pouvait se procurer l'appa- 
reil). Quant aux méthodes consistant à effecluer la 
quadrature d’une surface plane donnée, elles néces- 
silent des mesures multiples et des calculs. Excep- 
tion doit être faite pour la méthode de l'intégration 
des surfaces planes de Tehebitchef: l'A. wen donne 
pas la théorie, mais il estime qu'elle fournit une 
mensuration suffisamment exacte de Faire cardiaque: 
voici la technique qu'il en préconise : sur un ortho- 
diagramme du ewur, marquer les points extrèmes 
A (droit) et B (gauche). Aucun point de la courbe ne 
peut se projeter en dehors de l'intervalle A. B. 
Joindre A et B par une droite. Prendre le milieu O 
de cette droite puis de part et d'autre de O porter et 
partir de O sur A. B. successivement : 


les 85 centièmes de la moitié de AB. 
les 40 centièmes de la moitié de AB. 
les 50 centièmes de la moitié de AB. 


Avec une équerre mener par les points ainsi obte- 
nus les perpendiculaires d'AB jusqu'à leur rencontre 
avec le contour en haut et en bas. On a ainsi 6 droites 
1p fa 1s as fg 16. Mesurer ces 6 droites en milli- 
mètres. 

La surface de l'aire est donnée en millimètres 
carrés par la formule : 

: AO 
S= Eg (1, ++ tl: + la+ 1s + lo). 


AB 
Comme AO = T si la somme des 6 longueur =N. 


On peut écrire : 
ADS 
Dr CN 
6 
En somme multiplier la somine des six longueurs 


transversales par la longueur AB et diviser par 6. 
À. LAQUERRIÈRE. 


Paul Thoyez-Rozat. — Contribution à l'étude 
anatomo-radiologique de l'aorte, de l'artère 
pulmonaire et de la veine cave supérieure. 
(Thèse de Paris, 1919, Vigot frères, éditeurs.) 
Travail du laboratoire de radiologie du D’ Delherm 


à l'hôpital de la Pitié. 
Dans un premier chapitre, l'A. rappelle quelques 


427 


données analomiques sur le trajet et les rapports de 
la crosse de l'aorte, puis, dans le chapitre suivant, il 
expose sa technique et les résultats de ses recherches 
personnelles sur le cadavre injecté : 1° à Famphi- 
théàtre; 2° au laboratoire de radiologie. 

Dans une autre partie, PA. étudie comment on peut 
appliquer ces données nouvelles à l'examen radiolo- 
gique du vivant (cas normaux et cas pathologiques). 

Voici le résumé des ronclusions : ne. 

l° Des recherches faites sur des cadavres injeclés, 
il résulte que la radiologie est en parfait accord avec 
Panatomie en ce qui concerne le trajet et les rap- 
ports des 5 portions de l'aorte, ainsi que de la veine 
cave supérieure et de Partère pulmonaire; 

-2 Sur le vivant normal, l'aorte descendante échappe 
aux investigations radiologiques : 

3 La position de choix pour l'examen de l'aorte 
est la position oblique antérieure droite à 30°; 

4 On devra contrôler les résultats en O. A. G. à 40°: 

ð Certains états pathologiques, notamment la sclé- 
rose, permeltent de voir la portion descendante 
invisible chez le sujet normal. LouBiEr. 


Perussia (Felice) (Milan). — Méthode et valeur 
clinique de l'orthodiagraphie. (Il Policlinico, 
XXVI, 18 Mai 1919, fasc. 20, p. 609, 3 fig.) 

LA. utilise l'appareil de Lévy-Dorn; il rappelle 
l'importance de l'orthodiagramme et les grandes do.. 
nées connues. Il attache une certaine valeur à la 
recherche du rapport entre le diamètre horizontal du 
ceur et le diamètre pulmonaire droit qui doit, d'après 


lui, osciller normalement aux environs de 0,89. 
CHARPY. 


Josué, Delherm, Laquerrière (Paris). — Note sur 
la technique et l'instrumentation de l'examen 
du cœur et de l'aorte. (Bulletin officiel de la 
Société Francaise d'électrothérapie, Juillet 1914, 
Avril 1919, p. 6 et 7.) 

Voir l'article des mêmes A. sur le mème sujet dans 


le n° 6 du Journal de Radiologie, année 1914, p. 505. 
À. LAQUERRIÈRE. 


Parent (Robert). — Séméiologie radioscopique 
dans le diagnostic des affections de l'aorte. 
(Thèse Paris, 1917.) 

Courte revue générale de létat actuel de la radio- 

logie des affections de l'aorte. A. Z. 


APPAREIT DIGESTIF 
D 


William Vignal. — Contribution à l'étude de la 
radiologie gastrique. Étude critique des mé- 
thodes proposées. (Thèse Paris, 1914.) 


L'auteur passe en revue les techniques utilisées 
pour la réalisation du repas opaque destiné à l’explo- 
ration de l'estomac et en discute la valeur. 

D'après lui, le sulfate de barvum en augmentant 
les contractions péristaltiques diminuerait la durée 
de l'évacuation. Ce serait l'inverse pour le carbonate 
de bismuth. 

En ce qui concerne les véhicules, nombreuses sont 
les préparations proposées, les uns utilisant simple- 
ment la suspension du sel dans l'eau gommeuse, les 
autres recourant à une bouillie de céréales. 

Aussi, ne faut-il pas ètre surpris si l'accord west 
pas fait parmi les radiologistes sur ce qu’il faut en- 
tendre par l’estomac normal et en particulier sur son 
temps d'évacuation. Les divergences ont amené la 
Société Royale de médecine de Londres à proposer 
l'adoption d'un repas étalon, fixe dans sa composition 
et sa quantité. C'est ce repas-lype, ou tout au moins 


428 


une série de repas-types bien étudiés dans leurs effets 
physiologiques, que réclame l’auteur dans sa thèse, 
avec l'espoir que cette unification apportera plus de 
lumière et de précision dans les nombreux problèmes 
que soulève la radiologie gastrique. 

A. ZIMMERN. 


Victor Pauchet (Paris). — Estomac biloculaire. 
(La Presse médicale, n° 44, 24 Juillet 1919, 
p. 405-407.) 


La biloculation gastrique vraie reconnaît comme 
_ cause l'ulcus dans 98 p. 0/0 des cas; celui-ci détermine 
la sténose médiogastrique soit par spasme, soit par 
infiltration des parois gastriques, soit par rétraction 
fibreuse cicatricielle. 

Le rétrécissement correspond généralement à la 
partie moyenne de la petite courbure ; il est constitué 
le plus souvent par un ulcus calleux, térébrant, en 
pleine évolution. Des deux poches, la pylorique est 
généralement la plus volumineuse. Il existe des cas 
compliqués, estomac biloculaire coïncidant avec 
abcès, fistules, volvulus, etc. 

A côté des symptômes classiques, douleur, vomis- 
sements, asthénie que l’on retrouve dans les sténoses 
pyloriques banales, le tubage associé au lavage de 
l'estomac, l’insufflation de l'estomac (G. Lion, Bou- 
veret) pourront aider au diagnostic. 

Mais c'est surtout la radioscopie qui donne des 
résultats précieux: elle doit se faire 12 heures après 
un repas bismuthé. Elle montrera la présence de 
deux poches mobiles par rapport l'une à l’autre, mais 
indépendantes l’une de l'autre; souvent se surajoute 
une image diverticulaire. 

Le diagnostic différentiel se fera par la radiosco- 
pie; on éliminera l’image biloculaire de l'estomac 
atone, le spasme médiogastrique (épreuve de latro- 
pine) les biloculations par compression. On s'effor- 
cera également de faire le d. étiologique (ulcus, 
syphilis, cancer). 

L’A. a réséqué 19 estomacs biloculaires : seule la 
résection large donne de bons résultats. 


F. Trisour. 


Raulot-Lapointe et E. Sorrel (Paris). — Explo- 
ration radiologique du gros intestin. (La Presse 
Médicale, n° 50, 29 mai 1919, p. 289-291, 2 fig.) 


Dans cet article très important, qui serait à repro- 
duire intégralement, les auteurs se sont appliqués à 
déterminer pour chaque cas particulier la modalité 
technique susceptible de donner le meilleur résultat. 

La substance opaque adoptée est le carbonate de 
bismuth que l’on peut faire absorber par la voie haute 
(repas bismuthés) ou par la voie basse (lavements). La 
première a l’avantage d’être la voie normale : avec 
elle, pas de dilatation artificielle, pas de contractures, 
pas de spasmes; elle ne modifie pas le transit intes- 
tinal. En outre, elle permet d'apprécier le temps et 
le mode de la traversée digestive puisqu'elle laisse 
l'intestin dans les conditions ordinaires de la diges- 
tion saus modifier la valeur ni le sens des contrac- 
tions. 

Il y a deux façons de faire prendre le repas bis- 
muthé : 

fe Repas unique : Le malade absorbe en une seule 
fois une bouillie bismuthée dont on suit à plusieurs 
reprises le cheminement le long du canal intestinal. 
On sait, depuis les expériences de Hertz, le nombre 
d'heures nécessaires au bol fécal pour atteindre les 
différents segments du gros intestin; en faisant des 
examens à des intervalles correspondant à cet horaire, 
on peut parfaitement se rendre compte s’il y a accé- 
lération ou retard de la traversée digestive, si ces 
moditications sont dues à un état général de l'intes- 
tin ou à une cause localisée. 

Mais cette méthode a Finconvénient de nécessiter 


Rayons X. 


de nombreux examens et de donner rarement une 
image d'ensemble du gros intestin. C’est pourquoi les 
auteurs lui préfèrent la méthode suivante : 

2 Repas multiples : On donne plusieurs repas bis- 
muthés, 4 en général, à des intervalles réguliers de 
4 heures environ, de telle sorte que l'estomac finit à 
peine de déverser son contenu dans l'intestin qu’une 
nouvelle digeslion commence. On réalise ainsi une 
véritable injection continue de bismuth. L'examen 
pratiqué vingt-deux heures après la première prise 
donne ainsi une vue d'ensemble de tout le gros intes- 
tin rempli par ces repas successifs, tandis qu'avec la 
méthode du repas unique il aurait fallu à des heures 
différentes procéder à plusieurs examens. En consé- 
quence, pour un résultat meilleur, moins de travail 
pour le radiologiste et moins de fatigue pour le sujet. 

En réalité, cependant, la question est un peu plus 
complexe. Chez la plupart des malades, non seule- 
ment la traversée digestive n’est pas normale (ne se 
fait pas en 22 heures) mais encore la durée de cette 
traversée est tout à fait inconnue. On ne peut se 
baser sur les dires des malades pour l’apprécier. Il 
faut la préciser par la méthode des prises de poudres 
colorées et d'après le résultat on réglera lhoraire 
des repas bismuthés. 

Ces deux méthodes (repas unique ou repas mul- 
tiple) ne sont pas contradictoires. Elles ont chacune 
leurs indications; les repas multiples permettront en 
donnant une image complète du gros intestin, d'ap- 
précier la longueur, la forme et les rapports de ses 
divers segments, tandis que pour préciser un point 
d'arrêt des matières, pour localiser Fa région où le 
transit est ralenti, il faudra avoir recours à la méthode 
du repas unique. 

ll en est de même pour la voie basse d’administra- 
tion du bismuth. Les lavements, s'ils donnent sou- 
vent des images déformées des côlons, sont d’une 
utilité incontestable pour la recherche des lésions 
bas situées de l'intestin (rectum et anse sigmoïde); 
ils ont de plus l'avantage de leur rapidité d'exécution. 

Les malades doivent toujours être examinés dans 
les deux positions debout et couché, de façon à bien 
se rendre compte de la mobilité et des rapports des 
divers segments de l'intestin. On aura soin de préci- 
ser la position de l'estomac par l'absorption d'un peu 
de lait bismuthé au moment de l'examen. 

Enfin, pour la prise de documents, les auteurs pré- 
fèrent l'orthodiagraphie à la radiographie. 

P. COLOMBIER. 


Prof. H. Hartmann (Paris). — Le cancer de 
l'estomac. (La Presse Médicale, n° 26, 8 Mai 1919, 
p. 245-247.) 


Dans cet article, l'A. expose la technique employée 
par son radiologiste, M. Maingot, pour la recherche 
des liquides résiduels de l'estomac. Il fait prendre 
six heures avant l'examen, 400 gr. de sulfate de 
baryum dans une bouillie de farine. A létat normal 
estomac, le duodénum et le jéjunum sont vides au 
moment de l'examen. Dans certains cas d’estomacs 
très allongés il peut y avoir encore un quart ou un 
cinquième du repas opaque, sans que pour cela on 
puisse poser le diagnostic de sténose. 

Mais, quand il y a sténose, il persiste un culot plus 

ou moins important au-dessus duquel il y a du liquide 
transparent. C’est alors que l'on fait ingérer au sujet 
un nouveau repas opaque de 100 gr. de sulfate de 
baryum dans 500 gr. d'un musilage à la gomme adra- 
rante. 
3 Ce mélange peu miscible à leau se fragmente en 
grosses bouchées qui traversent lentement le liquide 
résiduel de l’estomac, pour gagner le fond de l'or- 
gane. 

C'est ce mode de remplissage caractéristique qui 
permet d'affirmer l'existence de liquide résiduel même 


Rayons X. 


lorsqu'on ne peut pas distinguer ce dernier à l'écran 
en cas d'absence de poche à air. i 
Mais cette technique ne donne aucun élément de 
diagnostic en ce qui concerne le cancer de l'estomac. 
C'est sur la constatation d'images lacunaires et sur 
le fait que les contractions ne se propagent pas à 
travers les lacunes que Fon se basera pour établir le 
radiodiagnostic de cancer. P. COLOMBIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Minet (Paris). — Kyste crétifié et calculs du rein. 
(Bulletin de la Société francaise d'Urologie, n° 1, 
Mars 1919.) 


L'A. rapporte l'observation d'un militaire, qui 
aurait présenté autrefois des hématuries et qui se 
plaint depuis 1917 de douleurs dans le flanc gauche, 
avec urines louches, La radiographie révéla : 

4° Un assez gros calcul du bassinet d'aspect tri- 
lobé, dont l'angle interne se dirige vers l’uretère et 
l'angle inférieur vers un calice occupé par un calcul] 
plus petit. 

% Se projetant sur le pôle inférieur du rein, qu'elle 
éclipse, une ombre arrondie de 4 cm. 1/2 de diamètre 
de teinte non homogène et d'aspect stratifié. Cette 
masse qui parait adhérente au rein est située dans 
le mème plan et présente la même motilité avec la 
respiration (constatations radioscopiques et radiogra- 
phiques). 

Ces résultats radiologiques permettaient d'émettre 
l'hypothèse de kyste calcifié ou d'amas sableux du 
pôle inférieur. 

L'intervention montra, indépendamment des calculs, 
un gros kyste polaire avec dépôts calcaires, les uns 
pâteux, les autres en petites concrétions plus ou 
moins denses, séparées les unes des autres par des 
feuillets irrégulièrement concentriques. 

LA. pense que cette tumeur peut ètre un kyste 
séreux ou hydatique crétifié ou un kyste dermoïde; 
il ne peut se prononcer, l'examen hystologique de la 
pièce n'étant pas encore fait. L. NAHAN. 


Dartigues et Dimier. — Du diagnostic des affec- 
tions utérines par la radiographie péri-utérine 


et endo-utérine. (Paris chirurgical, ò Mai 1916, 


page 400.) 


Après avoir rappelé les premiers essais de radio- 
graphie périmétrique et endométrique, les auteurs 
exposent la technique générale de la radiographie de 
la cavité utérine. La malade est installée sur la table 
d'examen en position gynécologique et une fine sonde 
en gomme demi-rigide est introduite dans la cavité 
utérine, où on injecte du colargol, on fait alors la 
radiographie du bassin et l’on obtient l’image de la 
cavité utérine. A la radiographie de l’ « amphore pel- 
vienne », on peut adjoindre la radiographie des or- 
ganes voisins viscéraux, soit par un lavement bismu- 
thé (intestin), soil par une injection de collargol 
(vessie, uretère); on aura alors une véritable carte 
anatomique pelvienne. Le diagnostic pourra béné- 
ficier de l’appoint radiclogique dans les positions 
vicieuses de l'utérus, les cancers intra-cervicaux 
et les cancers du corps; la radio montrera alors, 
dans le 1* cas, un aspect dentelé, déchiqueté de la 
cavité cervicale, dans le 2° un schéma en scie, au 
lieu de l'aspect régulier et triangulaire de la cavité 
corporéale; dans les fibromes, la radiographie mon- 
trera un schéma cavitaire coupé sur le fond, les faces 
ou les bords par une figure en virgule (polype fibreux 
inclus dans la cavité utérine), ou bien une image 
radiographique périphérique avec schéma intra-cavi- 
taire normal (polypes fibreux intra-abdominaux). 

Enfin, la radiographie périmétrique permetttra de 


429 


faire le diagnostic de fibrome ou grossesse, ou de 
grossesse avec fibrome concomitant. Les tumeurs 
para-utérines telles que grossesse extra-utérine ou 
kyste dermoïde de l'ovaire pourront également béné- 
ficier du diagnostic radiologique. 

Les A. concluent en disant que la radiographie 
peut, en chirurgie pelvienne et gynécologique, appor- 
ter un appoint des plus utiles tant au point de vue 
de précision diagnostique que de l'indication opéra- 
toire. TRIBOUT. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


P. T. Crymble (Angleterre). — Blessure du tho- 
rax par coups de feu. (British Journal of Sur- 
gery, vol. V, n° 19, 4918.) 


Cet article est basé sur 15 mois de pratique sur le 
front français et porte sur 211 cas. L’'A. passe en 
revue la radiologie du thorax et la localisation des 
projectiles (il s’est surtout servi de la stéréoradiogra- 
phic), mais il étudie surtout avec détail le collapsus 
pulmonaire déjà décrit par Pasteur dans les séquelles 
d'opérations abdominales ou dans la diphtérie. 

1. — L’opacité d'une aire pulmonaire avec surélé- 
vation et immobilité du diaphragme et rétraction du 
médiaslin vers l'opacité peuvent ètre la conséquence 
d’une blessure du même côté, mais aussi du côté 
opposé. 

2. — L'opacité disparait avec retour du poumon à 
l’état normal en 1 à 2 semaines. 

3. — La disparition graduelle est indépendante des 
modifications du côté opposé où par exemple un 
pyo-pneumothorax peut continuer à évoluer. 

4. — La paralysie complète des muscles respira- 
toires sauf la moitié gauche du diaphragme n’a pas 
paru produire d’opacité pulmonaire. 

5. — Le lobe inférieur du poumon gauche est le 
plus souvent affecté. 3 

6. — Dans ce cas, laire de pulsation cardiaque est 
augmentée par rétraction du poumon de la partie 
antérieure du péricarde. ; 

1. — Règle générale, le malade repose sur le còté 
non blessé et la diminution de respiration qui en 
dépend peut ètre un facteur de collapsus du côté sain. 

8. — Diminution des mouvements respiratoires et 
de la sonorité au niveau de l'opacité, affaiblissement 
du murmure vésiculaire ou présence d’un souffle 


tubulaire avec ou sans râles et ronflements sont les 


signes physiques de cette complication. 

9. — La cause de Popacité n’a pu être déterminée 
par l'examen de ces cas. 

L'article est terminé par l’énumération clinique de 
ses 211 cas. AUDAN. 


Georges Détré (Paris). — La radloscopie chez 
les soldats suspects de tuberculose. (La Presse 
médicale, n° 59, 10 Juillet 1919, p. 384-585, 2 fig.) 


La statistique des examens pulmonaires pratiqués 
dans un centre de triage de tuberculeux de l’armée 
révèle les points intéressants suivants : 

4 Pourcentage énorme des cas négatifs : 676 ma- 
lades sur 844 (soit 80,2 0/0) ne présentaient aucune 
altération de l'image radioscopique; 

2 Sur les cas positifs, la lésion siégeait au sommet 
dans 135 cas sur 168 : soit 80,5 0/0; 

3° Le côté droit est plus souvent atteint que le 
gauche : 73 cas à droite pour 41 à gauche. (21 cas de 
lésion bilatérale); 

4 Les cas de pleurésie avec épanchement tiennent 
une place importante : l’auteur en signale dans 14,2 0/0 
des cas positifs. 

Il y aurait grand intérèt à réunir et à comparer le 
plus grand nombre possible de statistiques de ce 
genre. Mais il fandrait surtoul tenir compte des con- 


430 


ditions dans lesquelles ces examens ont été pratiqués. 
Y a-t-il eu contrôle radiographique des cas négatifs 
à la radioscopie? Ce point est important. Et puis, 
quelle est la valeur d'un examen radiologique néga- 
tif? Cette question est encore lourde de discussions. 
La radiologie seule ne permet pas de poser ou d'in- 
firmer le diagnostic de tuberculose pulmonaire. 
P. COLOMBIER. 


Ronneaux (Paris). — Radiographies de kyste 
hydatique du poumon. (Bulletin officiel de la 
Sociélé francaise d'Electrothérapie, Juillet 1914, 
Avril 1919, p. 5.) 


Femme de 28 ans, soignée depuis 2 ans pour tuber- 
culose; malgré le résultat négatif des autres procédés 
de laboratoire la radiographie montra un kyste hyda- 
lique de la base droite. Après Fopération pyopneu- 
mothorax à deux étages où la radiographie intervint 
encore pour permettre la ponction de la 2 poche. 

A. LAOUERRIÈRE. 


CORPS ÉTRANGERS 


A. Didier (Paris). — Considérations sur les voies 
d'abord du cœur : Extraction d’un projectile à 
la pince sous écran après thoracotomie limitée. 
(Gazette des hôpitaux, 10 Mai, et Presse médicale, 
n° 59, 29 Juin 1919, p. 547.) 


L'A. a extrait avec succès à la pince sous écran un 
projectile du ventricule gauche. 

D. a utilisé dans ce cas le procédé de Mauclaire, 
thoracotomie limitée, et le préfère au procédé de 
Petit de la Villéon qui, excellent pour le poumon, 
devient dangereux pour le cœur. LOUBIER. 


Delotte (Adrien) (Paris). — Contribution à l'étude 
de l’extraction secondaire tardive des projec- 
tiles intra-pulmonaires et pleuro-puimonaires 
par le procédé de Petit de la Villéon. (Thèse, 
Paris 1919, 124 p., Librairie Littéraire Éditeur.) 


L'A. publie 28 observations de projectiles extraits 
par la méthode de Petit de la Villéon. Si l'on excepte 
les projectiles situés dans les zones dangereuses 
(hile, sommets du poumon, coupole diaphragmatique 
gauche), l'extraction à la pince sous écran parail rem- 
plir pour lui les conditions les plus favorables. A 
notre point de vue cependant, cette méthode a contre 
elle les risques qu'elle fait courir au blessé, si elle 
est appliquée par des opérateurs mal entraînés 
n'ayant pas l'habileté de ceux qui la préconisent. Un 
chapitre particulier est réservé à la partie radiolo- 
gique du procédé, comprenant l'étude radioscopique 
de l'hémithorax et du projectile, et l'extraction pro- 
prement dite. [H n'apporte aucun fait nouveau. 

CHARPY. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Dissez. — Le plomb peut-il être employé comme 
filtre en radiothérapie? i Archives d'électricité mé- 
cdicale et de Physiothérapie, Mai 1919, pages 151 
à 159.) 


Rayons X. 


LA. admet qu'un filtre de 100/10 de millimètres 
d'aluminum équivaut à 1/10 de millimètre de plomb : 
pour lui un faisceau n° 6, dans un cas comme dans 
l'autre, devient du n° 9; tandis qu'un faisceau n° 9, 
également dans un cas comme dans l'autre, reste du 
n° 9,et il déclare n'avoir jamais pu dépasser le rayon- 
nement 9. 

Avec 2/10 de millim. de plomb un rayonnement 6 ne 
laisse presque plus rien passer; d’où celte conclusion 
que dans la pratique courante du radiodiagnoslic où 
l'on emploie surtout des ravons 6, il est très facile 
de se protéger. Si, sans filtre, ona 5 H en 2 minutes 
15 secondes (rayons 9), on a cette dose avec 1/10 de 
plomb en {8 minutes, avec 2/10 en 1 h. 20, avec 3/10 en 
2 h. 52; avec 4/10 en 4 h. 10 minutes. 


A. LAQUERRIÈRE. 


SANG ET GLANDES 


Janselme ct Touraine (Paris). — Urticaire pig- 
mentaire avec hypertrophie du foie et spléno- 
mégalie, hématologie, radiothérapie. (Bullelins 
de la Société française de dermaloloyie et de sy- 
philigraphie, 10 Avril 1919.) 


Les A. rapportent un cas d'urticaire pigmentaire 
avec hypertrophie du foie, splénomégalie et modifi- 
cation de la formule sanguine caractérisées par de 
l'anémie et de la leucopénie. 

Ce malade fut soumis à un traitement radiothé- 
rapique : la rate reçut en tout 28 H. filtrés à travers 
deux millimètres d'aluminium en séances espacées 
de semaine en semaine du 9 novembre au 19 dé- 
cembre. Le foie ne fut irradié qu'une fois (5 H). 

Les poussées d'urticaire devinrent plus rares, puis 
disparurent. Les troubles hématologiques s’atté- 
nuèrent pendant que la rate et le foie diminuaient de 
volume. L. NAHAN. 


SYSTÈME NERVEUX 


Zimmern et Cottenot. — Nouvelles acquisitions 
de la radiothérapie radiculaire. (Société de Ra- 
diologie médicale de France, n° 58, Avril 1919, 
p. 50 à 52.) 

Les A. montrent que la radiothérapie radiculaire 
ne vise pas seulement les radiculites, mais aussi 
toutes les névralgies réputées essentielles et ayant 
vraisemblablement leur cause anatomique dans une 
altération du nerf ou des tissus voisins dans la zone 
du trou de conjugaison. D° HARET. 


Belot, Tournai ct Dechambre. — Guérison par 
la radiothérapie de névralgies graves d'origine 
radiculaire et tronculaire. (Société de Radiologie 
médicale de France, n° 57, Mars 1919, p. 7 à 9.) 


Au sujet de trois observalions relatives chacune à 
un étage différent du conducteur nerveux, les A. 
montrent que la radiothérapie faite avec le rayonne- 
ment sélectionné d'un tube Coolidge a provoqué 
brusquement la disparition totale et persistante des 
phénomènes douloureux, alors que les autres pro- 
cédés avaient échoué. D' HARET. 


Électrologie. 431 


ÉLECTROLOGIE 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Deniker (Paris). — La Symptomatologie des sec- 
tions traumatiques de la moelle. — Les données 
nouvelles acquises au cours de la guerre. 
(Presse médicale, n° 59, 10 Juillet 1919, p. 986 à 
SRY.) 


l 

LA. résume brièvement le tableau clinique d'une 
section totale de la moelle, puis se demande si on a 
en mains tous les éléments pour affirmer celte sec- 
tion. Le retour des réflexes tendineux, le signe du 
réflexe plantaire ne constituent pas un signe de cer- 
titude. 

Faut-il accorder plus de crédit aux reactions électri- 
ques des nerfs? Au Congrès de chirurgie de 1909, Sen- 
cert corcluait que la lésion destructive totale de la 
moelle abolit l'excitahililté et la conductibilité des 
nerfs, à l'examen électrique on constate lapparition 
rapide de la R. D. — Guillain et Barré ne citent il est 
vrai, que des plaies de la moelle, mais parlent de 
conservation fréquente de lexeitation faradique et 
galvanique. 

Lhermitte conclut que, à la suite d'une section 
complète de la moelle, il y a diminution manifeste de 
l'excitabilité faradique et galvanique, la formule 
polaire demeurant normale ; il cite des cas extrèmes 
où il y avait conservation intégrale ou disparition 
complète et définitive de l'excitabilité. 

Deniker pense donc que les réactions électriques 
des nerfs ne peuvent constituer. dans les sections de 
la moelle, un crilérium absolu de diagnostic. 

LOURBIER. 


J.-L.-F. Burrow ct H.-S. Carter (armée bri- 
tannique).— Notes préliminaires sur des recher- 
ches dans mille cas de blessures des nerfs 
périphériques. (PBrilish medical Journal, 16 Nov. 
1918, pages 595 à 998, avec 4 fig.) 


La première modilication après suture nerveuse 
est une réponse plus vive à la fermeture positive. Si 
on a éliminé les effets de la température locale, c'est 
là un signe important d'amélioration. Peu à peu lin- 
version polaire diminue pour arriver, en passant par 
l'égalité, à la prédominance du négatif, avec augmen- 
tation de la rapidité de la contraction. 

Le muscle répond plus vite et se relâche plus rapi- 
dement jusqu'à ce que l'excitation galvanique nor- 
male réapparaisse., Ceci n'est pas sans exception, 
mais constitue certainement la règle. 

La réaction faradique est habituellement beaucoup 
plus lente à apparaitre; et on a constaté des cas où 
les muscles obéissaient à la volonté des semaines 
avant que la plus petite réponse fùt obtenue au fara- 
dique. Parfois cependant la réaction faradique repa- 
rut peu après les mouvements volontaires. 

L'électrodiagnostie par les décharges de condensa- 
teurs est une méthode qui a désappointé les A. 

A. LAOUERRIÈRE. 


H. Platt et ES. Brentall (Angleterre). — Exci- 
tation faradique des nerfs et des muscles au 
cours des interventions chirurgicales. (The 
Lancet, n° 4995, 24 Mai 1919.) 

Les A. utilisent la méthode bipolaire avec électrodes 

à’ pointes fines, donnent une grande précision dans 

la localisation. 


L'excitation du N. au cours de l'opération permet: 
de constater la présence ou l'absence de conductibi- 
hté — d'étudier le détail de la distribution topogra- 
phique, ce qui est particulièrement intéressant dans 
les sections incomplètes — de distinguer,au milieu de 
grands délabrements changeant les rapports anato- 
miques, les nerfs les uns des aulres — de reconnaitre 
les différentes branches — de distinguer les branches 
d'avec des adhérences. 

Les A. basent leurs conclusions sur 340 opérations. 
Ils estiment que l'excitation directe du nerf doit rendre 
les plus grands services dans les interventions chi- 
rurgicales pour paralysie infantile. 

A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


TECHNIQUE 


G. G. Blake (Angleterre). — Méthode pour ob- 
tenir de l’électricité statique avec une bobine 
d'induction et nouvelle méthode pour les appli- 
cations de statique et de hautes fréquences. 
(Archives of Radiology and Electrotherapy, Fé- 
vrier 1919, p. 271 à 281, avec 15 figures et pho- 
tographies.) 


I. Electricité statique avec bobine d'induction. — 
L'A. place à l'un des pôles du secondaire d'une 
grande bobine à rayons X un tube en verre rempli 
d'eau et d'alcool d'une longueur plus grande que le 
maximum d'étincelle de la bobine. A l'extrémité de ce 
tube se trouve un petil éclaleur qui transmet le cou- 
rant à un appareil composé de 2 boules séparées par 
une self. Cette self est calculée pour «détruire toute os- 
cillation de H. F. ». Les photographies montrent que 
l’étincelle jaillie de la boule terminant cet appareil 
est purement posilive ou purement négative suivant 
le pòle employé, si on a eu le soin de mettre à la 
terre l’autre pôle de la bobine. 

Usages : a) Souffle. Le petit éclateur est réglé pour 
une distance de 1/4 de pouce et une électrode à 
effluves, placée à la boule terminale, est dirigée sur 
le patient. — b) Bain simple. Le petit éclateur est 
écarté juste au delà de la longueur d'éclatement 
de l'étincelle de facon que le courant passe par 
effluve, le malade placé sur une plate-forme isolante 
est relié à la boule terminale. — e) Courant de Morton 
(application satisfaisante dans certaines limites mais 
inférieure à celle obtenue avec une vraie machine 
statique). La boule terminale porte une électrode, qui 
va au patient placé sur la plate-forme isolante, et 
une tige qu'on peut rapprocher plus ou moins d'une 
pièce métallique reliée à la terre. A chaque étincelle 
qui éclate de la tige à la pièce métallique, le patient 
subit une décharge: entre les étincelles il est soumis à 
une charge. — d) Contraction musrulaire isolée. Même 
dispositif, la tige est assez éloignée de la pièce métal- 
lique pour qu'il n'éclate pas d'étincelle, l'opérateur 
en la rapprochant provoque à volonté une décharge 
qui fait contracter le muscle sur lequel est appliqué 
électrode, — e) Courants statiques indirects. On utilise 
encore le dispositif précédents mais en joignant 
d'une part la tige mobile, d'autre part la pièce métal- 
lique à la terre, aux armatures internes de 2 bou- 
teilles de Leyde. Les armatures externes sont con- 
nectées au patient (qui n'a pas besoin d'être isolé) 
par 2 électrodes." 


ee DC a ÉLUS LL EEE 


432 


H. Nouvelle méthode, etc. — L’A. a cherché a pro- 
duire des contractions rythmées, pour cela il utilise 
soit le dispositif pour bain statique que nous avons 
décrit, soit un résonateur de H. F. sur l’un des 
pôles duquel, l'autre pôle étant à la terre, il intercale 
léclateur muni d'une self. Le patient placé sur la plate- 
forme isolante est relié à la boule terminale dans les 
2 cas. On pose sur les muscles à exciter une élec- 
trode reliée à l’autre pôle (et à la terre) soit de la 
bobine soit du résonateur et sur le fil de jonction 
on intercale un métronome de façon quil coupe 
le circuit d'abord par une étincelle de plus en plus 
longue, puis complètement. Dans ces conditions, 
même avec l'appareil de H. F. on a une décharge ou 
purement positive ou purement négative et chaque 
oscillation du métronome provoque une belle con- 
traction musculaire indolore. A. LAQUERRIÈRE. 


Bruker. — Contribution à l'étude des applications 
thérapeutiques des ions. (Thèse Paris 1917.) 


Cette thèse énumère sous forme de catalogue ou 
de formulaire les différents ions que l’on peut intro- 
duire dans l'organisme. L'auteur n'apporte aucune 
observation intéressante, ni aucune idée personnelle, 
I ne semble même pas très fixé sur la question de 
savoir si c’est le courant qui produit la dissociation 
des sels ou si celle-ci existe préalablement à son 
passage. À. Z. 


APPAREIL DIGESTIF 


Xercavius y Romen (Madrid). — Le lavement 
électrique dans les occlusions intestinales. (La 
Clinica Castellana, 1919, p. 448.) 


L'A. a appliqué la méthode de Boudet dans les cas 
où l’occlusion ne relevait pas d’une intervention chi- 
rurgicale, mais était incomplète et produite surtout 
par un spasme intestinal. Les contre-indications for- 
melles consistent dans les ulcérations ou les perfo- 
rations intestinales, dans l'état général grave, dans 
les péritonites généralisées graves. CHARPY. 


Bibliographie. 


SYSTÈME NERVEUX 


Chartier (Paris). — Traitement de certaines 
formes d'’épilepsie par les bains hydro-élec- 
triques à courants sinusoïdaux. (Bulletin offi- 
ciel de la Société française d'électrothérapie, 
Juillet 1914, Avril 1919, p. 3 à 5.) 


Dans les épilepsies qui ne semblent pas en rap- 
port avec une séquelle d'affection cérébrale de len- 
fance, Chartier préconise le bain sinusoïdal; une 
vaste électrode à la nuque suffisamment immergée, 
une électrode aux pieds 60 à 80 m. A. Il a traité 
2 épilepsies à grandes crises greffées sur d'anciens 
syndromes basedowiens et a obtenu un espacement 
considérable des crises — 1 cas d'accidents larvés 
de vertige comitial presque quotidien et a vu la 
transformation des vertiges en courtes absences 
sans chute, enfin, quatrième cas (vertiges comitiaux 
associés à des crises de migraines ophtalmiques\, le 
traitement a fait disparaitre les deux ordres d'acci- 
dents. A. LAQUERRIÈRE. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Ronneaux (Paris). — Quelques cas de métrite 
cervicale traités par la galvanisation négative 
intra-vaginale. (Bulletin officiel de la Société 
française d'électrothérapie, Juillet 1914, Avril1919, 
p. 10 à 15.) 


3 observations de métrites du col, avec col gros, 
ulcéré, règles douloureuses; écoulement inter-men- 
struel — douleur du ventre et des reins — traités par 
un lampon vaginal négatif, 20 m. A. 20 à 40 minutes, 
séances tous les jours dans les 2 premiers cas, tous 
les 2 jours dans le 5°. — Dans les 5 cas guérison en 
quelques séances. A. LAQUERRIÈRE. 


BIBLIOGRAPHIE 


Samuel Sloan (Glasgow). — L'Electrothérapie en 
gynécologie. (Un volume de 300 pages demi- 
octavo avec 150 illustrations. Nouvelle édition. 
Lib. William Heinemann, Londres.) 


C’est, croyons-nous, la septième édition de cet 
excellent ouvrage que connaissent tous les électro- 
gynécologistes. Aussi, bien que PA. ait opéré d'impor- 
tants remaniements, nous ne nous livrerons pas à 
une analyse détaillée. 

Il n'existe pas en France d'ouvrage d’électrothérapie 
gynécologique récent, et cette absence est d'autant 
plus regrettable que lPélectrothérapie gynécologique 
est une science française. Voici d'ailleurs l'opinion de 
Sloan : « L'introduction de lélectrothérapie dans la 
pratique gynécologique est, à notre avis, due à 
Apostoli (').... Sa réputation ne doit pas ètre basée sur 
ses seuls travaux concernant les tumeurs tibreuses.... 
Il apporta une contribution considérable basée sur 
ses expériences et ses observations au traitement 
d'un grand nombre de maladies pelviennes ; cepen- 
dant ses travaux sur ces chapitres sont inconnus de 


(t) C'est d'ailleurs être injuste envers Tripier, un autre 
français, qui fut le précurseur et le maitre d'Apostoli. 


ceux qui parlent dédaigneusement de la méthode qui 
a fait sa réputation. » Et PA. insiste sur ce fait, c'est 
que le traitement des fibromes est loin de constituer, 
comme on semble le croire, toute lélectrothérapie 
gynécologique. 

En tous cas le lecteur français, faute d’un traité en 
sa langue, consultera avec fruit Fouvrage de Sloan. 
Ce n'est pas à dire que nous soyons tout à fait 
d'accord avec lui sur tous les points; il néglige, par 
exemple, des procédés très employés en France 
(il est vrai que par contre il en préconise d’autres 
que nous connaissons insuffisamment), mais son livre 
« qui ne vise pas à ètre un traité soit d'électrophy- 
sique, soit de gynécologie » est par essence une 
œuvre clinique, c'est « le résumé de l'expérience de 
PA., durant vingt années » et comme tel il présente 
un gros intérêt. Il faut d’ailleurs signaler qu'il se 
termine par le résumé de 212 observations concer- 
nant les affections gynécologiques les plus variées. 

En somme. M. Sloan nous montre que l'électrothé- 
rapie gynécologique, quoiqu'un peu négligée actuelle- 
ment, n'est pas encore prète à être oubliée puisqu'elle 
est encore capable d'inspirer une œuvre telle que 
celle qu'il nous donne aujourd'hui. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Le Gérant : PIERRE AUGER. 


RO 786. — Paris. hup. Lauvre, 9, rue de Fleurus. 


`% 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


CONGRÈS DE BRUXELLES" 


Séance du 27 Septembre 1919. 


COMMUNICATION SUR 
LA RADIOTHÉRAPIE DES FIBRO-MYOMES UTÉRINS, 


RÉSULTATS, MODE D'ACTION ET INDICATIONS D'APRÈS UNE STATISTIQUE 
DE 400 OBSERVATIONS PERSONNELLES | 


Par le D' BÉCLÈRE 
Médecin de l'Hôpital Saint-Antoine, membre de l’Académie de médecine. 


La présente communication est la suite et le complément de celle que je fis à 
Londres en août 1913, au XXVII* Congrès international de Médecine, devant les 
sections de gynécologie et de radiologie réunies. À ce moment, je présentai la statis- 
tique des soixante cas de fibromes utérins que, depuis 1908, j'avais irradiés moi-même 
dans ma clientèle privée et dont j'avais suivi l’évolution de plus près et pendant plus 
longtemps que cela n’est possible chez les malades d'hôpital. 

Aujourd'hui, le total des observations que j'ai pu recueillir dans les mêmes condi- 
tions s'élève à près de cinq cents, mais les plus récentes n’ont pas encore subi l'épreuve 
du temps. La statistique que je vous soumets porte donc seulement sur les 400 pre- 
miers cas de fibromes que j'ai eu occasion de traiter, y compris les cas déjà rapportés à 
Londres. 

Cette communication comprendra trois parties : les faits observés, leur interpré- 
tation au point de vue du mode d'action encore controversé des rayons de Röntgen, les 
indications pratiques qui en sont le corollaire. 


CONDITIONS ET RÉSULTATS DU TRAITEMENT 


Dans l'impossibilité de rapporter en détail quatre cents observations, je passerai 
sommairement en revue l'âge des malades traitées, le volume des tumeurs utérines, les 
troubles fonctionnels concomitants, la technique et la durée du traitement, ses dangers, 
son action sur les métrorrhagies et sur les dimensions des fibromes. 


= Age des malades traitées. — Au point de vue de l'âge, les 400 cas observés se répar- 
tissent comme il suit : 


Malades de 55 à 56 ans : 9 cas. 
p de 50 à 54 ans inclus : 89 cas. 
— de 45 à 49 ans — : 130 cas. 
— de 40 à 44 ans —  : 126 cas. 
— de 35 à 39 ans — : 31 cas. 


de 30 à 54 ans 45 cas. 


(*) Association des gynécologues et obstétriciens de langue francaise. 
N° 10. — Juillet-Août 1919. HI — 28 


434 Congrès de Bruxelles. 


La proportion centésimale est la suivante : 


Malades de 50 ans et au-dessus : 24,5 0/0. 
— de 40 à 49 ans : 64, 0/0. 
— de 50 à 39 ans : 11,5 0/0. 


Dimensions des utérus fibromateux. — Au point de vue de la situation, des dimen- 
sions et du volume, les 400 utérus traités se divisent en deux groupes suivant qu'ils 
échappent ou qu'ils sont accessibles au palper abdominal. 

Le premier groupe, celui des utérus que le toucher vaginal révèle plus ou moins 
gros, déformés et bosselés, mais qui ne dépassent pas la symphyse pubienne, comprend 
seulement 62 cas. 

Le second groupe, de beaucoup le plus important par le nombre et l'intérêt des 
observations, réunit les 538 autres cas, caractérisés par ce fait que la tumeur utérine, 
accessible au palper abdominal, seul ou combiné avec le toucher vaginal, s'élève plus 
ou moins haut au-dessus de la symphyse pubienne. 

La proportion centésimale est la suivante : 


Fibromes intra-pelviens `: 45,5 0/0 
Fibromes à développement abdominal : 84,5 0/0 


Pour évaluer le volume des tumeurs utérines, des mesures précises sont préférables 
aux comparaisons habituellement en usage. Quand la tumeur est palpable, il est facile 
de mesurer assez exactement, en centimètres, la distance de son pôle supérieur à la 
symphyse pubienne; on peut mesurer aussi son diamètre transversal et même, dans 
certains cas, les dimensions antéro-postérieures de l'abdomen anormalement saillant. Il 
importe, pour ces mesures, que la malade en décubitus dorsal repose sur un plan tout 
à fait horizontal. Une précaution indispensable importe plus encore, c'est que la vessie 
ait été évacuée immédiatement avant l'examen. | 

Chez les 538 malades dont les tumeurs étaient palpables, des mensuralions ont été 
_ faites dans ces conditions. Avant le traitement, le pôle supérieur de la tumeur utérine 
s'élevait au-dessus de la symphyse pubienne : 


De 25 à 30 centimètres chez 9 malades, soit dans 2,66 0/0 des cas. 


De 20 à 24 Le 95 "~ 1,39 0/0 — 
De 15 à 19 se 54 = 15,88 0/0  — 
De 10 à 144 111 = 32,84 0/0  — 
De 5à 9 £ 104 = 50,76 0/0  — 
De là 4 = 38 = 11,99 00 — 


Troubles fonctionnels concomitants. — Chez la majorité des malades en question, le 
symptôme prédominant consistait en métrorrhagies plus ou moins copieuses, plus ou 
moins prolongées, plus ou moins régulières dans leur apparition. Chez plusieurs, les 
pertes sanguines avaient nécessité, à diverses reprises, le tamponnement. Beaucoup 
étaient profondément anémiées et, pour quelques-unes, le taux de l’hémoglobine était 
descendu au-dessous de 50 pour 100. 

Par contre, chez d'autres, en assez grand nombre, les règles avaient conservé ou 
n'avaient que faiblement dépassé leur abondance habituelle. Les notables dimensions 
de la tumeur utérine, sa saillie très apparente, son accroissement rapide, la compression 
exercée sur les organes voisins, spécialement sur la vessie, à ce point que, dans quelques 
cas, le cathétérisme était devenu plusieurs fois nécessaire, telles sont les raisons prin- 
cipales pour lesquelles fréquemment le traitement me fut confié. 


La Radiothérapie des fibro-mromes utérins. 43 


Technique et durée du traitement. — Au point de vue technique, la méthode que je 
n'ai jamais cessé d'employer est celle des séances hebdomadaires, qui est nécessairement 
aussi celle des doses modérées. Pour des raisons multiples, je la préfère à la méthode 
des irradiations mensuelles et intensives, prônée surtout en Allemagne et recomman- 
dée aussi en notre pays par un certain nombre de médecins radiothérapeutes. 

Chaque séance hebdomadaire se compose essentiellement de deux irradiations 
successives, l’une à droite et l'autre à gauche de la ligne médiane de l'abdomen, immé- 
diatement au-dessus des deux branches horizontales du pubis. Parfois, quand l'utérus 
est en rétroflexion, quand le fibrome occupe la concavité du sacrum ou le col utérin, 
une troisième irradiation est dirigée sur la région sacrée. Enfin, si les dimensions de la 
tumeur l’exigent, la surface de l'abdomen est divisée non plus seulement en deux, mais 
en trois, quatre et jusqu'à six circonscriptions qui, tour à tour, servent de porte d'entrée 
au rayonnement. Chaque irradiation est localisée à une surface circulaire de 10 centi- 
mètres de diamètre, à l’aide d’un cylindre en verre plombeux, opaque aux rayons X. Un 
mince disque de bois s'interpose entre le cylindre localisateur et la paroi abdominale, 
la déprime, aplanit sa surface, répartit sur une plus grande étendue le poids du cylindre 
et permet, par une compression douce, de réduire la distance qui sépare les ovaires du 
tégument. Le foyer d'émission des rayons est, suivant les dimensions de l'ampoule en 
usage, de 18 à 22 centimètres au-dessus du centre de la surface irradiée. Cette ampoule, 
dans presque tous les cas, fut une ampoule Thurneyssen, à osmo-régulateur de Villard, 
avec anticathode de platine ou d’iridium; elle donnait passage à un courant de 4 milli- 
ampère: Actuellement elle a fait place à une ampoule Coolidge qui, traversée par un 
courant de même tension, mais de 3 milliampères d'intensité, permet, en trois fois 
moins de temps, de donner la même dose; avec cette nouvelle ampoule, chaque irradia- 
tion dure au maximum cinq minutes, elle durait autrefois de dix à quinze minutes. Sur 
deux points seulement j'ai modifié ma technique primitive. Depuis longtemps déjà, j'ai 
porté d'abord de 1 à 2, puis de 2 à 3 millimètres l'épaisseur de la lame d'aluminium au 
travers de laquelle le rayonnement est filtré, et actuellement j’emploie un filtre de 5 milli- 
mètres. Ce rayonnement lui-même, j'en ai augmenté, autant qu'il m'a été possible, le 
pouvoir de pénétration évalué, à l’aide du spintermètre, par une étincelle équivalente 

. dont la longueur est passée progressivement de 15 à 20 centimètres. Quant à la dose, 
mesurée à l’aide d'un réactif de Sabouraud-Noiré, après le passage du rayonnement au 
travers du filtre, le plus souvent elle ne dépassa pas, à chaque séance et pour chacune 
des surfaces irradiées, trois unités Holzknecht et atteignit au maximum trois unités et 
demie. | 

Dans ces conditions, le traitement demanda : 


4 à 11 séances chez 58 malades. 


19 à 14 — chez 202 — 
15 à 20 — chez 109 _ 
21 à 30 — chez 45 =æ 
1 à 50 — chez 6 — 


Ainsi, dans 60 pour 100 des cas, le traitement, sans demander plus de 12 à 14 séances 
- hebdomadaires, ne dura pas plus de deux mois et demi à trois mois. 


Dangers du traitement. — Le seul véritable danger de la radiothérapie, c’est l'excès 
de dose, provocateur de réactions cutanées sous forme de radiodermites aiguës ou de 
lésions trophiques tardives ; tous les autres méfaits dont elle a été accusée sont imagi- 


436 Congrès de Bruxelles. 


naires. On évite le danger des lésions cutanées avec une bonne technique et quelque 
expérience. Deux fois seulement, à mes débuts dans la radiothérapie des fibromes, chez 
la première et la troisième des malades traitées, alors que je n’employais pas encore un 
filtre d'épaisseur suffisante, je n'ai pas réussi à éviter une ulcération tardive de la paroi 
abdominale qui survint, chez l’une, quatre ans et chez l’autre sept ans après la fin du 
traitement; la guérison demanda, chez l’une, l’exérèse, dans une petite étendue du 
tégument lésé, et fut obtenue chez bautre, en trois mois, par de simples pansements. 
Depuis je n'ai pas observé d'autres aggjdents. 

pr LE 
Résultats thérapeutiquess — "Parmi les résultats thérapeutiques obtenus sans souf- 
france, sans changement da vie habituelle, les deux principaux furent la suppression 
des métrorrhagies et la réduction du volume des tumeurs utérines. 


Action sur les métrorrhagies. — Quatre fois seulement, à ma connaissance, la radio- 
thérapie ne réussit pas à éviter aux malades une intervention chirurgicale, justifiée par 
l'abondance des pertes sanguines ; mais il me semble qu'aujourd'hui, pour des cas ana- 
logues, avec la technique perfectionnée dont elle dispose, la radiothérapie aurait plus 
de succès. Dans tous les autres cas, le traitement eut pour résultat, avec la disparition 
des métrorrhagies, la suppression de la fonction menstruelle, et cette suppression, 
accompagnée de l'apparition pour ainsi dire constante des bouffées de chaleur caracté- 
ristiques de la ménopause, fut le signal de la suspension des séances. Dans quelques 
cas, avant leur disparition, les métrorrhagies devinrent plus abondantes. En laissant de 
côté les malades chez qui l'écoulement sanguin, en raison de sa continuité ou de son 
irrégularité, ne permettait pas de distinguer les véritables hémorrhagies menstruelles, 
voici combien de fois les règles apparurent encore depuis le début du traitement avant 


d'être supprimées. La ménopause survinté 
j 
Sans nouvelle apparition des règles chez 3 malades. 
Après 1 apparition des règles chez 61 malades. 
Après © apparitions des règles chez 128 malades. 
Après 5 — 
Après 4 
Après 5 
Après 6 
7 
8 
0 


Après 
Après 
Après 1 


10 m 01 0 © S © 


Ainsi, dans la majorité des cas, les règles furent supprimées sans avoir paru plus 
de deux à trois fois après le début du traitement. 

Cette ménopause provoquée et prématurée demeura le plus souvent définitive. 
Cependant, chez 48 malades, soit dans 12 pour 100 des cas traités, elle fut seulement 
temporaire ct, après une absence de durée variable, le plus souvent de quelques mois, 
exceptionnellement d’un an, de deux ans et même de trois ans et demi, les règles repa- 
rurent. La reprise du traitement eut pour résultat, après de nouvelles séances en assez 
petit nombre, une nouvelle ménopause. Chez 9 de ces malades, il y eut, à quelques mois 
d'intervalle, une seconde récidive et même, chez 3 malades, il y en eut une troisième; 
mais finalement, avec la reprise du traitement, la ménopause définitive fut toujours 
obtenue. 


Action sur les tumeurs utérines. — Chez toutes les malades traitées, sans exception, la 


La Radiothérapie des fibro-myomes uterins. 437 


tumeur utérine ne fut pas seulement arrêtée dans son développement, mais elle diminua 
de volume. Pour les 62 cas de fibromes intra-pelviens cette diminution de volume, 
souvent évaluée par des observateurs expérimentés au tiers, à la moitié, aux deux tiers 
des dimensions primitives, ou même considérée comme le retour de l'utérus à létat 
normal, ne put pas cependant être mesurée. Tout au contraire, pour la plupart des 
tumeurs utérines palpables et presque à chaque séance, je m'appliquai à des mensura- 
tions pratiquées avec les précautions convenables. Dans les 278 cas où les résultats en 
furent exactement notés, je trouvai, à la fin du traitement, un abaissement du pôle supé- 
rieur de l'utérus fibromateux au-dessus de la symphyse pubienne : 


De 1 à 2 centimètres chez 12 malades. 
De 3à 4 — 42 — 
De 5à 6 — 73 — 
De 7å 8 = 62 — 
De 9à 10 — 52 — 
De 11 à 12 — 26 — 
De 13 à 14 — 10 — 
De 16 — 4 -- 


La réduction des dimensions transversales ne fut pas moindre que celle des dimen- 

sions verticales et, dans les cas où la tumeur abdominale faisait une saillie très appa- 

rente, je notai aussi une diminution notable du diamètre antéro-postérieur de 
l'abdomen. 

Dans cette réduction de volume si constante, souvent si accentuée et relativement 
si rapide, ce qu'il y a de plus remarquable, ce qui doit surtout être mis en lumière, c’est 
son évolution. 

La réduction de volume des tumeurs ulérines palpables commence avec les premières séances 
du traitement, elle est appréciable le plus souvent à la troisième, parfois même dès la seconde 
séance. De semaine en semaine, leur pôle supérieur se rapproche progressivement de la sym- 
physe pubienne: dans les cas les plus favorables, il s'en rapproche environ d'un centimètre par 
semaine. | 

Cette réduction de volume précoce qui précède au moins de deux à trois mois la 
cessation des règles, se manifeste aussi, quand il existe des symptômes de compression, 
spécialement de compression vésicale, par leur atténuation précoce dès les premières 
séances et par leur amélioration progressive de semaine en semaine. 


MODE D'ACTION DU TRAITEMENT 


Suivant l'opinion courante, dans la radiothérapie des fibromes utérins, l’action des 
rayons de Röntgen s’exercerait primitivement sur l'ovaire, ils réaliseraient une castration 
sèche dont la régression des fibromes serait la conséquence, de même qu'autrefois elle 
suivait souvent la castration sanglante préconisée par Hégar et Battey. Cette opinion, 
émise en Allemagne, prédomine dans ce pays d'où elle s'est propagée au dehors. 

Cependant en France, où la radiothérapie des fibromes utérins a pris naissance 
en 4904, avec la première publication en date, celle des observations de Foveau de 
Courmelles, nombre de médecins radiothérapeutes, y compris l’initiateur, et parmi eux 
Bordier, Laquerrière, Guilleminot, Jaugeas, Haret, Beaujard, Ledoux-Lebard, d'Halluin, 
d’autres encore que j'oublie, ont à bon droit fait remarquer que la réduction de volume 
. des fibromes traités par la radiothérapie est souvent beaucoup plus rapide et plus 
importante que celle qui succède à la ménopause physiologique; ils ont montré surtout 


438 Congrès de Bruxelles. 


que cetle réduction s'observe avant que le traitement ait abouti à la suppression des 
règles. Wetterer de Mannheim a fait les mêmes constatations. Aussi tous ces auteurs 
admettent-ils, à côté de l’action sur les ovaires, une action directe des rayons de Röntgen 
sur les fibromes. 

A cet égard, mes observations ne font que confirmer les leurs; mais, si je ne m abuse, 
la méthode des séances hebdomadaires, la pratique des mensurations à chaque séance, 
l'abondante statistique que je vous soumets réalisent un faisceau de preuves à la fois si 
nombreuses et si précises qu'il me paraît impossible de mettre désormais en doute 
l’action primitive et directe de la radiothérapie sur les fibromes. 

A ces preuves incontestables, je puis en ajouter une autre, non moins démonsira- 
tive. Chez trois malades dont les fibromes, plusieurs années après la ménopause naturelle, 
étaient en voie d'accroissement, j'ai vu la radiothérapie produire une importante réduc- 
tion de volume des tumeurs utérines palpables et abaisser leur pôle supérieur de quel- 
ques centimètres. | | 

En résumé, lg radiothérapie des fibromes utérins n'est qu'un des chapitres, d'ailleurs 
le plus important, de la radiothérapie des néoplasmes. La destruction et la disparition 
des éléments cellulaires néoplasiques dont sont formés les fibromyomes, tels sont le 
rôle principal, l'effet direct de cette médication et la manifestation première de son 
action. , 

Il n’en est pas moins presque toujours nécessaire de poursuivre les irradiations 
jusqu’à ce que les éléments cellulaires normaux des follicules primitifs de l'ovaire aient, 
à leur tour, subi l'action destructive des rayons de Röntgen. Voici en effet ce qu'en- 
seigne la pratique méthodique des mensurations. | 

Après la cessation des règles et l'apparition des bouffées de chaleur caractéris- 
tiques de la ménopause, quand le traitement est suspendu, les tumeurs utérines conli- 
nuent le plus souvent à décroître, beaucoup plus lentement d'ailleurs que pendant le 
traitement. 

Mais si, après une absence plus ou moins longue, les règles reparaissent, ce retour 
est très fréquemment accompagné d'un réveil de l'activité du fibrome qui de nouveau 
croit et augmente de volume. Cette augmentation de volume, d'après maintes obser- 
vations probantes, précède même le retour des règles, mais est elle-même précédée par 
la disparition prématurée des houffées de chaleur. L’ovaire, glande à sécrétion interne, 
centre trophique de tout l'appareil génital, manifeste ainsi sur le développement des 
néoplasmes de la paroi musculaire de l’utérus une action stimulatrice dont il importe de 
tenir grand compte. C’est pourquoi je recommande aux malades traitées, surtout aux 
moins âgées, quand la ménopause est obtenue, de ne pas attendre le retour éventuel des 
règles pour reprendre le traitement interrompu, mais de se soumettre à un nouvel 
examen dès que prématurément les bouffées de chaleur disparaissent. En pareil cas, la 
constatation d'un accroissement de volume de la tumeur utérine indique la reprise 
immédiate du traitement. 


INDICATIONS DU TRAITEMENT 


Dans le traitement des fibromes, suivant que la radiothérapie est considérée comme 
un mode de stérilisation ovarienne ou comme un agent destructeur des éléments néopla- 
siques, son champ d'action apparaît plus ou moins étroitement limité. 

Aux yeux des partisans de la première opinion la radiothérapie a pour indication 


La Radiothérapie des fibro-myomes utérins. 439 


capitale et presque exclusive les métrorrhagies causées par des fibromes de pelit volume 
chez les femmes Agées de plus de 40 ans. 

Dans tous les autres cas, ils lui préfèrent l’exérèse et, quand l'intervention chirur- 
gicale est contre-indiquée pour quelque raison que ce soit, âge, obésité, mauvais état 
général, anémie extrême, altérations du cœur, de l’aorte, des poumons, du foie ou des 
reins, phlébites anciennes ou récentes, etc., s'ils admettent la radiothérapie, c'est seule- 
lement à titre d'essai incertain et comme un pis aller. 

En réalité, dans tous les cas de cette statistique où, pour l'une ou l'autre des raisons 
énumérées, l'intervention chirurgicale était contre-indiquée, la radiothérapie aboutit à 
la guérison. | 

Le cadre des indications de la radiothérapie dans le traitement des fibromes utérins 
doit, d'après les résultats obtenus, être grandement élargi. 

J'espère vous avoir démontré que la radiothérapie agit directement sur les fibromes 
pour arrêter leur développement et produire leur régression plus ou moins complète, 
qu’elle est efficace avant comme après 40 ans, qu'elle est efficace sur les fibromes volu- 
mineux comme sur les fibromes de petites dimensions, qu’elle est efficace dans les cas 
de règles normales comme dans les cas de métrorrhagies. 

Je dois ajouter que l'outillage et la technique de ce mode de traitement actuellement 
en voie de transformation et de progrès sont loin d’avoir atteint leur plus haut degré 
de perfectionnement; je n'ignore pas qu'on a publié des succès thérapeutiques obtenus 
plus rapidement que ceux de cette statistique, parfois même en un temps extraordinai- 
rement plus court. Ne faut-il pas prévoir que dans un avenir prochain tous les médecins 
radiothérapeutes pourront en obtenir de semblables ? 

Aussi je crois légitime de terminer par cette conclusion générale : 

En dehors de certaines conditions qui commandent impérieusement l'intervention chirur- 
gicale, la radiothérapie esl applicable à tous les fibromes ulérins. 

C'est à des gynécologues tels que MM. Bar, Champelier de Ribes, Dalché, Labadie- 
Lagrave, Lepage, Pinard, Rihemont-Dessaignes, Siredey et Tissier, à des chirurgiens 
tels que MM. J.-L. Faure, Gosset, Périer, Ricard, Rochard, Roux (de Lausanne) ct 
Walther, sans parler d’autres excellents confrères, que je dois d'avoir pu réunir cette 
statistique ; à tous j'exprime ici ma gratitude. Parmi eux nul ne m'a témoigné plus de 
confiance que M. le professeur Pinard, nul n'a eu plus souvent occasion de vérifier les 
résultats thérapeutiques obtenus, je lui en garde une particulière reconnaissance. 


DOSAGE DU RAYONNEMENT X PAR LA FLUOROMÉTRIE 


Par H. GUILLEMINOT 


l. — DÉFINITION DU PROCÉDÉ 


Le dosage fluorométrique consiste à mesurer le pouvoir que possède un rayonne- 
ment X de rendre fluorescent un écran de platino-cyanure de baryum placé dans des 
conditions déterminées. 

Il mesure donc la grandeur d’une des propriétés du rayonnement et non l'énergie 
totale de ce rayonnement, comme d’ailleurs tous les autres procédés de dosage (iono- 
métrie, dosage chimique, etc...). 

J'ai déjà, dans ce journal, parlé de la fluorométrie (Cf. Journal de Radiologie et 
d’Électrologie, janvier-février 1918) en décrivant un dispositif qui permettait d'utiliser le 
procédé sans s'astreindre à l’emploi d’un étalon de radium, toujours très coûteux. Ce 
dispositif comportait l'utilisation d'une plage lumineuse de comparaison avec lampe 
électrique étalon. 

Depuis lors les perfectionnements apportés à la fabrication des feuilles radio-lumi- 
nescentes (sulfures luminescents associés à une très petite quantité de bromure de 
radium), par M. l'ingénieur Mucuer, directeur du Laboratoire des essais chimiques de 
Saint-Denis, et les travaux de M. l'ingénieur Biquarp, sur la constance de luminosité de 
ces feuilles prises comme étalon de comparaison, m'ont permis d'améliorer encore la 
fluorométrie radiologique au point de la faire entrer complètement dans le domaine de 
la radio-technique pratique. 


1}. — PRINCIPE DE LA MÉTHODE FLUOROMÉTRIQUE 
LE FLUOROMÈTRE FONDAMENTAL DE LABORATOIRE ET D'ÉTALONNAGE 
A DISQUE DE RADIUM 


Je ne ferai que rappeler ici la description de l'appareil fondamental qui fera com- 
prendre la sûreté de la méthode d'une façon plus frappante peut-être que celle de 
l'appareil pratique mis aujourd'hui entre les mains des praticiens. 

Le fluoromètre fondamental, que j emploie depuis 1905 (‘) et qui aujourd’hui est 


(t) Historique du procédé : J'ai étudié le procédé de dosage fluorométrique en 1904 à la suite des travaux 
de BENoisT sur la qualitométrie fluoroscopique. La précision des résultats obtenus me décida, fin 1904, à prier 
M. le professeur d’ARSONvAL de communiquer une note à ce sujet à l’Académie des Sciences. Avant de pré- 
senter ce travail, M. d’ArsoNvaL en prit connaissance dans le détail et m'avertit que la semaine précédente, 
il avait donné communication d’un dispositif très analogue au mien, imaginé par M. CoURTADE et construit 
par M. GAFFE, à cela près que la mesure se faisait non pas en moditiant la distance de la source, comme 
dans mon fluoromètre, mais en interposant des filtres d'argent. Néanmoins, à cause de cela, je retirai ma 
note, et je ne parlai de ma technique qu’en 1905 à l’occasion d’une communication sur le traitement des 
tumeurs cancéreuses. Congrès de Berlin et de Liége 1905 (in Arch. Elect. Méd. 25 Juin 1905). 

En 1907, ayant constaté que la méthode paraissait n'avoir donné lieu à aucune recherche nouvelle 
de la part d'aucun expérimentateur, et assuré d'autre part de sa valeur par une série ininterrompue 
de mesures faites soit dans le domaine de la radio-expérimentation végétale, soit dans celui de la thérapie, 
clinique, je publiai mes recherches et continuai, les années suivantes, de donner les résultats obtenus. 
(A. F. A. S. 1907, 1908, 1909, Comptes Rendus, 28 Octobre 1907, 16 Mars 190%, 22 Juin 1908, 18 Janvier 1909, 
8 Mars 1909, Soc. Biol, 1er Janvier, 8 Février, 7 Mars, 30 Mai 1908; Soc. d'Electrothérapic et Radiol., Mars, 


Dosage du rayonnement X par la fluorometrie. 441 


utilisé pour l’étalonnage des fluoromètres radio-luminescents dont la description fait 
l'objet de cet article, est composé d’une lunette (fig. 1) munie d’un œilleton L et possé- 
dant à l’autre bout un écran de pla- = 

tino-cyanure de baryum E. 

Un volet blindé de plomb Pb est 
articulé par une charnière à cette der- 
nière extrémité de la lunette et peut 
se rabattre contre l’écran de platino- 
cyanure E. Ce volet présente deux 
orifices OO’. L'orifice O’ reste ouvert. 
L'orifice O porte un cylindre de 
cuivre dans lequel est fixé à 0 cm. 70 
environ un disque de lbromure de 
radium dont lec rayonnement total 
équivaut à celui de 1/2 centig. de 
Ra Br°2H'0 pur. Le sel actif fixé'au 
vernis est d'autre part recouvert d’une 


6 r Fig. 1. — Fluorométre à étalon Radium-Platino-c de B | 
lame de mica servant de filtre com- ‘8 "—"" JADE AE SATA 
En haut : l'appareil au repos. En bas : Coupe du romparateur. 


pensateur. | 
Lorsque le volet est rabattu sur l'écran E, le fond de la lunette se présente sous 
l'aspect du bas de la figure i (coupe du comparateur). 
A est un ruban métrique à ressort dont l'extrémité C s'accroche au support du 
v tube X de manière ‘que le 0 de la division 
<A centimétrique corresponde au centre de l'anti- 
cathode. 
Voici comment on se sert de l’appareil. 
On vise le tube X. On voit une plage 
fluorescente en P’ donnée par le rayonne- 
ment X, une autre en P servant d’étalon. 
On s'éloigne jusqu’à égalité de lumi- 
nescence. | 
On lit alors la distance sur le ruban mé- 
trique. C’est l'équivalence du tube. | 
L'intensité du rayonnement est d'autant 
plus grande que l'équivalence est plus grande. 
Elle est proportionnelle au carré de cette 
équivalence, abstraction faite de l'absorption par l'air à peu près négligeable en pratique 
pour les distances inférieures à 2 mètres. 
Dès qu'on a fini la mesure, on ouvre le volet pour éviter le brunissement du platino- 
cyanure sous l’action de l'étalon de radium. 
Pour les besoins du laboratoire, je me suis surtout servi d’un fluoromètre à vision 
binoculaire dont le volet V présente des disques porte-filtres pour l'analyse du rayonne- 
ment (fig. 2). - 


Avril 1908; Soc. de Radiol., Méd. 1909. Congrès d'Amsterdam 1908 et Marseille 1908, Journal de Physiol: et 
Path. Gén., Janvier 1908). | 

Enfin en 1910, je décrivis l’ensemble de la méthode dans une monographie : Radiométrie fluoroscopique 
(Steinheil Édit.). 

Depuis 1910, tous mes travaux de laboratoire et dosages thérapiques, notamment pour le traitement des 
tumeurs profondes, ont été faits par ce procédé. 


L 3 H PLU 4 z hr “w 
ne Mo Tej 
TT D — 


Fig. 2. — Fluoromètre de laboratoire. 


449 H. Guilleminot. 


On voit en A un disque portant les filtres D, D, D que doit traverser le rayonne- 
ment X. Ici ce sont des cylindres de gélatine hydratée. On voit d'autre part, en B, un 
disque portant des filtres très minces qui, interposés entre le radium R et le platino- 
cyanure E, font varier la valeur de l’étalon luminescent suivant les besoins. 


11]. — LE NOUVEAU FLUOROMÈTRE A ÉTALON RADIOLUMINESCENT 


Le prix élevé du disque de radium étalon (2000 francs au cours actuel) a longtemps 
empêché la méthode fluorométrique de pénétrer dans la pratique courante. 

D'autre part, l'emploi d'un étalon lumineux ne va pas sans quelques difficultés; on 
peut s'en rendre compte en lisant la description que j'en ai 
donnée dans ce journal (loc. cil.). 

Au contraire, l'appareil que je vais décrire ici réunit les 
conditions de précision de l'étalon fondamental et la simplicité 
d'application nécessaire à la pratique quotidienne. 

Au fond d’une lunette L, analogue à la lunette qualitomé- 
trique de Benoist, est placé (fig. 5) un disque de carton D por- 
tant en son centre (fig. 4) un petit écran P de platino-cyanure 
de baryum d’un peu moins de 1 centimètre carré de surface. 


disposée une plage carrée de feuille radio-luminescente étalon E. 

Ce dispositif m'a paru être le meilleur après une série 
d'essais faits avec les demi-lunes accolées et les cercles voisins. M. l'ingénieur Biquarr 
au cours de ses essais était arrivé à la même conclusion. 

L'étalon E est constitué de telle façon qu'il exige un peu plus de luminosité qu'une 
feuille simple et un peu moins que deux feuilles superposées, si bien qu’on arrive à sa 
valeur exacte en interposant entre deux feuilles lumines- 
centes une ou plusieurs feuilles de papier mince. | 

D'ailleurs aujourd'hui la précision apportée dans 
cette fabrication nous permet d'espérer arriver à coup 
sûr à l'établissement d'une feuille type parfaitement uni- 
forme et exactement égale en luminescence à la lumines- 
cence étalon pour un écran de platino-cyanure défini. 

Une feuille de plomb Pb (fig. 5), percée d'une ouver- 
ture correspondant exactement au petit carré de platino- 
cyanure de baryum, est placée en arrière du carton et 
fait le fond de la lunette. | | | 

A est la boîte d'un ruban métrique à ressort terminé a E E j 
par un crochet C. 

Un grand disque de plomb F placé perpendiculairement à l'axe de la lunette pro- 
lège la main et le visage de l’observateur contre l’action nocive des rayons X. 


Fisz. 5. — Le nouveau Fluorometre. 


IV. — EMPLOI DU FLUOROMÈTRE RADIOLUMINESCENT — ÉQUIVALENCE D'UN TUBE X 


On se place devant le tube muni de son diaphragme ne laissant passer qu'un 
faisceau de faible section. On le vise avec le fluoromètre. 
Si l'on est très près du tube, on voit au fond de la lunette, au milieu, le carré très 


Autour de cet écran et l’enveloppant de toutes parts est- 


F | 


Dosage du rayonnement X par la fluorometrie. 443 


brillant de’ platino-cyanure et, tout autour, le carré moins brillant de feuille étalon. 

On s'écarte du ‘tube jusqu’à ce qu'il y ait égalité de fluorescence des deux plages. 

A ce moment, on regarde à quelle distance on se trouve de l’anticathode. Cette 
mesure est facile, grâce au ruban métrique A de la figure 3 dont le crochet C est fixé au 
support de tube X, de manière que le zéro corresponde à l’anticathode. 

Supposons que cette distance soit 180 cm., cela signifie que, à 180 cm., l'intensité 
du rayonnement est égale à l’unité médicale conventionnelle choisie et que à cette 
même distance on débite en une minute l'unité de quantité de rayonnement. 

Nous appellerons cette distance : l'équivalence du tube. 

I! s'agit de savoir quelle est l'intensité du même rayonnement à la distance à 
laquelle on traite un malade ou bien à laquelle on place une plaque radiographique. 

Cette détermination se fait à simple lecture sur une règle spéciale que je vais décrire. 


V. — RÈGLE QUANTITOMÉTRIQUE 


J'ai déjà décrit cette règle (Journal de Radiologie, loc. cit. 7 je la rappelle sommaire- 
ment ici. 

C'est une règle R (fig. 5), munie 'ďd'une réglette R' glissant dans une coulisse C. 

La règle porte en bas des divisions cen- 
timétriques E indiquant les équivalences 
(données par le ruban du fluoromètre). 

La régletie porte des divisions D indi- 
quant les distances entre l'anticathode et la 
peau du sujet traité (radiothérapie), ou entre 
l’anticathode et la plaque (radiographie). 

La réglette porte en outre à sa gauche 
une flèche qui indique, sur la bande supérieure de la règle, Q, l'intensité du rayon- 
nement sur la peau ou la plaque. 

Voici comment on se sert 
de cette règle. 

Supposons que l'équiva- 
lence donnée par le ruban mé- 
trique soit 180 cm. et que nous 
traitions un sujet à 17 cm. 1/2; 
nous tirons la réglette de ma- 
nière à faire coïncider les nom- 


Fig. 5. — Vue de la Règle quantilométrique. 


Fig. 6. — Exemple d'une lecture de la règle. 


Equivalence = 180. Distance peau = 17 1/2. Intensité = 106. 


bres 180 et 17 1/2. 
Cela fait, nous n'avons plus qu’à lire le chiffre Q en regard de la flèche : c'est 106. 
En une minute, on débite 106 unités à 17 cm. 1/2 quand l’équivalence est 180. 


VI. — L'UNITÉ M D'INTENSITÉ ET L'UNITÉ M DE QUANTITÉ 


L'unité d'intensité que j'ai proposée sous le nom d'unité médicale ou simplement 
d'unité m a été choisie de telle façon qu’elle convienne à la fois pour la radiographie et 
la radiothérapie. 

Sa définition rigoureuse est la suivante : 

C'est l'intensité du rayonnement qui, tombant normalement sur la solution chloro: 


444 H. Guilleminot. 


formique d'iodoforme à 2 pour 100 de FREuND-Borbier placée dans un vase cubique de 
1 centimètre cube, libère en 1 seconde un poids de 1 gramme œx 107* d'iode. 

Ce rayonnement-unité agissant pendant l'unité de temps médicale, qui est la 
minute, donne, comme je l'ai dit plus haut, l'unité M de quantité de rayonnement. 

Il faut un rayonnement incident d'environ 1 M de quantité (mesuré à la distance 
de la plaque) pour radiographier, sans écran renforcateur, une région du corps, telle 
que le doigt, de 4 cm. d'épaisseur ; et l’ on peut compter grossièrement pour les autres 
régions À M par centimètre d'épaisseur, en forçant les doses pour les régions compactes 
_ telles que la tête, la cuisse, le bassin, en les diminuant légèrement pour les régions très 
transparentes comme le thorax. 

Il faut, lorsqu'on emploie du rayonnement n° 5-6 de Benoist, environ 125 M de 
quantité pour faire I H de Holzknecht. 


VII. — CONDITIONS D'EXACTITUDE DE LA MÉTHODE 


4° Conditions relatives à la constance de l’élalon. 

L'étalon radio-luminescent perd peu à peu une petite fraction de son intensité. 
Cette fraction peut être évaluée à environ 3 pour 100 en un an. On peut estimer par suite 
que le système comparateur formant le fond de la lunette peut être employé pendant un 
an sans inconvénient. 

La date à laquelle est présumé expirer la précision suffisante est marquée sur 
chaque disque. Les disques sont renouvelés tous les ans. 


2° Conditions relatives au rendement de l'écran de platino-cyanure. 


Tous les écrans de platino-cyanure ne s'illuminent pas également quand ils sont 
soumis à un même rayonnement. Ce n'est donc pas un étalon radio-luminescent d’une 
valeur absolue qui doit être choisi pour chaque disque, mais un étalon relatif à la lumi- 
nosité du carré central de platino-cyanure. 

Voici comment est fait au laboratoire l'étalonnage des disques : 

On prend un tube à régime constant, le Coolidge de préférence. Devant ce tube sont 
placés d’une part le fluoromètre fondamental à étalon de radium glissant sur un rail, et 
d'autre part le fluoromètre nouveau modèle portant le disque à vérifier. L’équivalence 
donnée par les deux appareils doit être la même. Si elle ne l'est pas, on modifie l'étalon 
radio-luminescent, soit par substitution, soit par interposition de feuilles de papier 
mince entre deux feuilles radio-luminescentes superposées. 


3° Variations possibles de l’étalon soumis par mégarde à la grande lumière. 


Il peut arriver que le praticien, démontant son fluoromètre, laisse l’étalon au grand 
jour ou en plein soleil. Sa luminescence cst alors considérablement augmentée et, si 
une mesure était faite tout de suite après le remontage de l'appareil, la puissance du tube 
serait trouvée très inférieure à la réalité. 

C'est un danger qu'il suffit de connaître pour l'éviter. 

Au fond de sa lunette noire l'étalon ne reçoit pratiquement jamais les rayons directs 


Dosage du rayonnement X par la fluorometrie. Â45 


du soleil. La lumière diffuse n'influe pas d’une façon appréciable sur lui. Par excès de 
prudence, si l’on veut avoir toute sécurité, il suffit de couvrir l’œilleton. 


4° Erreur introduite par l'absorption de l'air aux grandes distances. 


L'absorption des rayons X et principalement des rayons peu pénétrants par l'air 
n’est pas négligeable. Approximativement on peut dire que 1 mètre d’air se comporte à 
peu près comme 1/10 de millimètre d'aluminium pour les rayons moyens. Ce qui 
signifie que si l’on se proposait de déterminer rigoureusement l'intensité du rayon- 
nement à proximité du tube en fonction d'une équivalence de 1, 2, 3 mètres, etc., il fau- 
drait majorer les chiffres trouvés de 6, 11, 16, etc., pour 100. | 

Mais on évite dans une très grande mesure les corrections en fixant la posologie 
comme si l'on avait toujours en moyenne 1 m. 50 d'air interposé. Dans ces conditions, 
on peut jusqu'à 5 m. 50 ou 4 mètres négliger toute correction. 


VIH]. — EMPLOI DU FLUOROMÈTRE POUR DÉTERMINER LA QUALITÉ DU RAYONNEMENT 
OU LA FRACTION ABSORBÉE PAR UN FILTRE 


Mesurer l'équivalence du tube sans filtre. 
Mesurer l’équivalence du tube derrière un filtre d'aluminium de 1, 2, 5 m/m., etc. 
Lire sur la bande inférieure de la règle E la première équivalence. Lire sur la 
réglette la deuxième équivalence. Mettre ces deux nombres en regard l’un de l'autre. 
Lire dans le fond de la coulisse la fraction transmise marquée par l'extrémité de la 
réglette. | 
Exemple : Équivalence à vide 150, 
Équivalence derrière le filtre 60, 
On lit : fraction transmise 0,16. 


IX. — RÈGLES DE POSOLOGIE APPLICABLES EN PRATIQUE QUAND ON SE SERT 
DE LA MÉTHODE FLUOROMÉTRIQUE 


Le dosage fluorométrique permet de prévoir exactement les effets biologiques 
consécutifs à l'application d'un rayonnement X déterminé pendant un temps donné. 

Mais la condition essentielle pour établir une relation entre la quantité du rayon- 
nement incident et les effets produits est de connaître les doses d'énergie radiante fixées 
par les éléments vivants pour chaque espèce de rayonnement incident. 

Il ne s'agit pas de connaitre la valeur absolue de l'énergie globale retenue dans 
chaque cas, mais la valeur relative de cette énergie appréciée par la mesure fluoro- 
scopique. 

Voici comment on procède à cette mesure. 

On prend une couche mince d'une substance homogène analogue au tissu albumi- 
noïdique non différencié, on dose le rayonnement avant et après cette couche. On fait le 
pourcentage des unités retenues par rapport aux unités incidentes (‘). 


__(f Ce mode opératoire démonstratif n'est en réalité qu’un schéma, différent de opération effectuée une 
fois pour toutes pour chaque rayonnement. L'opération effectuée réellement est plus complexe. On commence 


446 H. Guilleminot. 


L'observation et les statistiques prouvent que du haut en bas de la gamme X les 
effets biologiques obtenus sont proportionnels aux doses absorbées, quelle que soit la 
longueur d'onde. 

Ainsi, quand la dose absorbée par la couche millimétrique renfermant les cellules 


j 
DOSES LIMITES DES RAYONNEMENTS INCIDENTS Malpighiennes de la peau est de 25", on 
n’a pas de réaction inflammatoire. Avec 


QUALITE me perf eee pin 50 ou 35* on obtient le seuil de la réac- 


tion. Et cela quel que soit le rayonne- 


SUR LA | 5 5 


ment incident employé. Seulement pour 
PRAN n faire absorber 25" à la couche millimé- 
| ; sin A 
EEE Sor incidente; eut 010% avec du 7, 
SE À O BEE PEE S E ES PS E faut 1220" avec du n° 7-8 filtré par 3 mil- 
S SSSR E S E E E metes d'aluminium 
QUANTITES i LENAO T e | UA ' , . 
etre D Le tableau de la figure 7 fait voir : 
Pau SHNS Lt" +} P les doses incidentes correspondant aux 
mu À ANNE 0 fixés par la couche millimétrique de 
sous AR ANNE—————tt Malpighi et 2° la répartition des doses 
CUTANES AN NS Se eu me mn fixées aux différentes profondeurs. 
ô TERNS SE On peut adopter comme règle posolo- 
HANNA t>. gique pour se mettre à l'abri de toute réac- 
AURAS RR SS] tion inflammatoire : 
HERR SSS oe 
A E N T E D a S . — Ne pas dépasser à chaque séance 
bba or 7 O 0 la quantité incidente donnant une dose 
ECHELLE DES PROFONDEURS EN MILLIMETRES absorbée de 25" à la couche millimétrique 
Fig. 7. de Malpighi; 
II. — Ne pas dépasser par mois la quantité incidente totale correspondant à 75" fixés 


par cette couche. 

Ainsi si l’on emploie le n° 7-8 filtré par 3 millimètres d'aluminium pour le traitement 
d’un fibrome et si l'on veut éviter les réactions cutanées, on se limitera à 4 200" par 
séance et 5 600 par mois. Je n'emploie personnellement que 900 à 1 000" par séance, 
2 500 à 3 000* par mois, et mes résultats sont en général excellents. 


par construire la courbe de transmission du rayonnement incident de 100 M à travers la substance consi- 
dérée. 

Possédant cette courbe de transmission on a deux procédés pour connaître le taux d'absorption du 
rayonnement à l'incidence ou dans la profondeur : 1° on peut suivre la chute d'intensité de millimètre en mil- 
limètre sur cette courbe et, par soustraction, déterminer la quantité absorbée par chaque millimètre, puis 
construire une nouvelle courbe avec ces chiffres et prolonger cette courbe jusqu'à l’origine : on a ainsi la 
courbe des taux d'absorption; 2° on peut analyser la courbe et la réduire à une dizaine d'exponentielles de 
40 M chacune à l'incidence, c’est-à-dire réduire le rayonnement composite à une dizaine de monochroma- 
tiques. On exprime ces monochromatiques par leur coefficient de transmission K à travers 1 millimètre d’alu- 
minium ou 1 centimètre de tissu albuminoïdique type. 

Le taux d'absorption à l'incidence est alors pour un faisceau de 100 M incidents, si l’on prend comme 
couche mince la couche millimétrique de tissu (oule 1/10 de millimètre d’aluminium), de : 


1x 2,502 (log K, + log K, + log K; ..... log Ko). 
Le taux d'absorption du même faisceau à une profondeur / est égal à : 
I” x< 2,302 (K! log K, + K! log Ka + K! log Ks... +K! log Kio): 
Exemple : Le faisceau n°6 ordinairement employé, réductible aux 10 exponentielles de K—0,28; 0,39; 


0,38 ; 0,45; 0,56; 0,67; 0,78; 0,85; 0,86; 0.87. a, à l'incidence, un taux d'absorption de 5%,88; à 2 centimètres de 
profondeur (ou derrière un filtre d'aluminium de 2 millimètres), un taux d'absorption de 12,31, etc. 


TRAITEMENT RADIOTHÉRAPIQUE DES TUBERCULOSES LOCALES 


Par P. COTTENOT 


La radiothérapie constitue un traitement très efficace des tuberculoses localisées, 
qu’elles soient cutanées, ganglionnaires, osseuses ou articulaires. Certaines localisations 
viscérales même ont donné lieu à d’intéressantes tentatives de traitement. 

Les rayons X ont-ils une action sur le bacille de Koch, ou bien est-ce simplement 
le terrain qu'ils modifient en exaltant ses moyens de défense, les deux hypothèses ont 
été émises. [l est classique de dire que les rayons X ne possèdent aucun pouvoir micro- 
bicide, et des recherches expérimentales nombreuses avaient bien semblé prouver qu'ils 
n'exercent aucune influence sur les cultures pures de bacille de Koch (Atkinson, Witlling, 
Brunton et Blakie, Krause). Cependant certains auteurs (Lortet et Génaud, Courmon et 
Doyon) seraient parvenus à atténuer la virulence du bacille de Koch en employant, il 
est vrai, des doses de rayons très supérieures aux doses thérapeutiques. 

La question est, on le voit, encore controversée, mais il paraît bien vraisemblable 
qu'aux doses thérapeutiques, le bacille de Koch n'est pas influencé par les rayons; les 
seules radiations émises dans une ampoule de Crooks et qui pourraient être bactéricides 
sont les rayons canaux, analogues aux rayons a du radium, dont le pouvoir bactéricide 
est bien démontré, or, ces radiations ne sortent pas de l’ampoule. 

Nous possédons par contre des données plus précises sur les réactions des tissus 
tuberculeux irradiés et les modifications cellulaires produites ; elles sont de deux ordres; 
destruction des cellules du tubercule, et prolifération du tissu conjonctif. 

Baisch, sur des coupes de ganglions irradiés, a pu suivre la dégénérescence des 
cellules dans les noyaux tuberculeux; il a constaté que ce sont les cellules géantes qui 
sont les plus résistantes, mais elles finissent par être elles-mêmes détruites à leur tour. 
En même temps, comme Freund l'a montré, il y a prolifération du tissu conjonctif qui 
envahit le nodule, le divise en petits tlots formant autour d'eux une véritable gangue 
- cicatricielle qui étrangle les foyers tuberculeux. Ce sont ces petits noyaux fibreux cica- 
triciels qui persistent assez souvent ‘après la guérison des adénites tuberculeuses 
irradiées. 


1. — OSTÉO-ARTHRITES 


Le traitement des tuberculoses osseuses el articulaires par la radiothérapie, bien 
qu'il soit vieux déjà de plus de dix ans, n’a pas conquis la place à laquelle lui donneraient 
droit sa très réelle efficacité et son innocuité. Dans bien des cas en effet, il pourrait à lui 
seul assurer la guérison de foyers tuberculeux et éviter des interventions chirurgicales 
mutilantes ou un séjour prolongé dans des lointaines stations d’héliothérapie. Ce dernier 
mode de traitement et la faveur dont il jouit ont trop fait oublier les remarquables effets 
des rayons X sur les ostéites tuberculeuses. | 

De puis le cas de guérison d'ostéo-arthrite tuberculeuse du poignet, rapporté par 


1148 P. Cottenot. — Traitement radiothérapique 


Kirmisson en 1898, de nombreuses observations favorables furent publiées par Reddart ` 
et Barret, Schmerz et Vilms, Iselin, Albert Weil, Belot et Nahan, Broca et Mahar. Ce 
sont surtout les ostéites des os courts de la main et du pied qui ont été traitées par les 
rayons et les statistiques les plus nombreuses portent sur des spinas-ventosas, mais le 
traitement est aussi actif dans la tuberculose des os longs, et il semble que si le pro- 
noslic est différent suivant la localisation de l'ostéite, cela tient surtout à l'épaisseur des 
tissus à traverser, qui rend la lésion plus ou moins accessible aux rayons. C'est ainsi que 
jusqu'ici les tentatives de traitement des ostéites vertébrales n'ont donné que des échecs. 

On s'est demandé si chez l'enfant l'irradiation de lésions siégeant au voisinage de 
l'épiphyse n’entraverait pas la croissance de l'os; le retard de développement du membre 
serait tout à fait exceptionnel suivant Récamier; Schede et Schmerz ne l'ont jamais 
observé. Les résultats du traitement dépendent du degré, de la profondeur de la lésion. 
Les formes les plus favorables sont les lésions superficielles avec simple décollement 
périosté, ou ostéite superficielle. Dans ces cas, quinze jours après la première application 
on peut déjà constater une diminution de la tuméfaction et une guérison complète peut 
être obtenue en cinq à six mois. Dans les cas de lésions plus profondes, lorsque la 
radiographie montre une modification des couches profondes de l’os avec des parties 
vacuolaires et des zones de condensation osseuse, le résultat favorable se fait attendre 
plus longtemps. | 

Dans les formes suppurées, fermées ou ouvertes, contrairement à ce qu'on a pensé, 
la radiothérapie n’est nullement contre-indiquée ; Sommer, Albert Weil ont eu dans ces 
cas de nombreuses guérisons. J'ai, pour ma part, en associant la radiothérapie à l’immo- 
bilisation, obtenu des résultats très encourageants. S'il existe une collection purulente 
importante, il peut être utile, avant les irradiations, de pratiquer une ponction pour 
supprimer l’obstacle ainsi placé sur le trajet des rayons, et si la sonde cannelée ou 
l'examen radiographique indiquent la présence d'un séquestre qu’il soit possible 
d'extraire, il est évidemment préférable de le faire au lieu d’attendre son élimination 
spontanée. 


Arthrites. 


Les tumeurs blanches du genou, de l'articulation tibio-tarsienne, du poignet, sont 
très heureusement influencées par la radiothérapie. Par contre, le traitement des coxal- 
gies n’a guère jusqu ici donné que des échecs, quoique Schede en ait signalé deux cas 
traités par lui avec succès. Sans doute, comme pour les ostéites, est-ce la difficulté 
d'accès qui rend ces arthrites plus difficiles à traiter. C'est dans les formes non fistu- 
lisées qu’on obtient les meilleurs résultats, marqués par la disparition de la douleur, la 
diminution de l'empâtement, l’atténuation de la contracture, l'abaissement de la tem- 
pérature locale. Dans les arthrites fistuleuses, comme dans les osléites d’ailleurs, l’écou- 
lement du pus augmente en général, au début du traitement, pour diminuer ensuite. 

On le voit, le traitement a eu des succès dans toutes les variétés d'ostéo-arthrite 
tuberculeuse, et le nombre des cas traités est déjà très considérable, puisque Iselin 
compte à lui seul, depuis 1908, plus de 800 tuberculoses chirurgicales guéries. 

Selon lui, c’est la forme fongueuse fermée même avec participation de la synoviale 
qui est la plus influencée ; pour Sommer, parmi les ostéites suppurées, ce seraient au 
contraire les ostéites fistuleuses qui guériraient le plus facilement. Ce sont surtout des 
enfants qui ont été traités ; cependant Schmerz et Vilms accusent 60 pour 100 de gué- 


des tuberculoses locales. 119 


risons chez l'adulte, contre 16 pour 100 seulement chez l'enfant, mais d'autre part Broca 
et Mahar, dont la statistique porte surtout sur des enfants, ont obtenu 56 pour 100: de 
guérisons. Rappelons enfin que les rayons X peuvent modifier heureusement les arthrites 
ankylosantes, et cela même à très petites doses, puisque c'est à la suite d'examens 
radiologiques pratiqués dans un but de diagnostic que Bergonié a le premier signalé 
une augmenlalion de la mobilité articulaire à la suite de l'examen. Redard a aussi pu 
rendre une certaine mobilité à des genoux ankvylosés à la suite de tumeur blanche. 


Technique. — Qu'il s'agisse d'ostéite ou d'arthrite, il esl nécessaire de faire arriver 
sur la lésion tuberculeuse des fortes doses de rayons. On emploiera des rayons durs 
filtrés sur trois à quatre millimètres d'aluminium et on procédera par doses massives 
appliquées par plusieurs portes d'entrée réparties sur les différentes faces du membre, 
de façon à faire converger sur la lésion de 15 à 20 H. par mois. 

J'estime qu'une excellente méthode de traitement consiste à associer à la radiothé- 
rapie l’immobilisation du membre. Celui-ci “est donc placé dans un appareil plâtré, et, 
au niveau de la lésion, on pratique dans le plâtre, autour du membre, autant de fenêtres 
qu'il est possible de le faire sans compromettre la solidité de l'appareil, de façon à 
laisser aux rayons le plus de portes d'entrée possibles. Dans ce but, on peut combiner 
des appareils plàtrés armés de feuillards dans le genre de ceux que l’on utilise pour les 
irrigaltions continues des fractures ouvertes. 


11. — ADÉNITES 


Tentée pour la première fois en Amérique par Williams et par Pusay, la radiothé- 
rapie des adéniles tuberculcuses est devenue maintenant un traitement classique, et on 
peut dire le traitement de choix de cette affection. 

Si nous envisagcons le cas le plus fréquent, celui de l'adénite cervicale, on peut 
être appelé à intervenir par la radiothérapie à des stades différents de l’évolution 
clinique : | 

1° L’adénite non suppurée, constituée par des ganglions durs, roulant sous le doigt, 
indépendants les uns des autres, sans empâtement, sans adhérences avec les plans 
cutanés. Dans ce cas le traitement donne des résultats appréciables assez rapidement. 
Parfois, après la première application, il existe un léger gonflement ganglionnaire, puis, 
que cette poussée se soit produite ou non, on voit les ganglions diminuer de volume 
progressivement pour arriver au bout de quatre à cinq applications mensuelles, à être 
réduits à l'état de petites masses très dures, qui sont les reliquats fibreux des ganglions 
primitifs. Sur ces pelits nodules indurés qui persistent parfois, les rayons demeurent 
sans action; c'est eux qui ont fail dire à certains auteurs que la guérison des adénites 
par la radiothérapie était une guérison trompeuse et incomplète. Cependant il ne s'agit 
là que de nodules cicatriciels, et je n'ai jamais vu, et je ne crois pas qu’on ait jamais 
signalé qu'ils soient devenus par la suite le point de départ de poussées évolutives 
nouvelles. | 

2° L'adénite avec péri-adénile, qui se manifeste par de grosses masses ganglion- 
naires engluées dans une gangue de tissu cellulaire inflammatoire, les ganglions for- 
mant entre eux une masse unique dans laquelle on sent des noyaux plus durs au milieu 
d'une zone d'empàtement. 

Dans ces formes la radiothérapie fait d'abord disparaitre l'empâtement périgan- 


JourNaAL be RADIOLOGIE ET D'ÉLEGTROLOGIE. — HI. oi 


` 


450 P. Cottenot. — Traitement radiotherapique 


glionnaire, les ganglions redeviennent mobiles et isolés les uns des autres, et, par un 
traitement continu, on obtient la même évolution régressive que dans les cas précédents. 

3° Les formes suppurées ont été considérées par certains auteurs comme non justi- 
ciables de la radiothérapie. En réalité, je crois que dans ces cas on peut avoir des 
résultats tout aussi remarquables que dans les formes précédentes. Mais comme les 
rayons X sont sans action sur les collections purulentes, que celles-ci ont l'inconvénient 
d'absorber inulilement une partie du rayonnement, il est bon de commencer par faire 
une ponction de la cavité purulente avec un petit trocart; certains conseillent ensuite de 
pratiquer une injection modificatrice; c’est, à mon avis, inutile la plupart du temps, mais 
si l'injection est jugée utile, elle ne sera faite en tous cas qu'après l'irradiation. 

Il arrive assez fréquemment qu'après une forte irradiation sur un ganglion suppuré, 
.la tuméfaction augmente dans les quinze jours qui suivent, la peau est tendue, s'amincit, 
prend une coloration jambonnée, et l'abcès froid est près de s'ouvrir à la peau. Dans ce 
cas, avant toute nouvelle irradiation, la ponction s'impose; elle a d’ailleurs l'avantage 
immédiat de calmer la douleur. 

4 Les adénites fistulisées réagissent, quoi qu'on en ait dit, aux irradiations, d'une 
façon presque aussi heureuse que les formes fermées, la tuméfaction diminue et 
l'écoulement se tarit. Dans certains cas on peut observer un phénomène analogue à 
celui signalé plus haut: huit jours après lirradiation, l'écoulement augmente et il 
demeure très abondant pendant huit à dix jours, puis il diminue progressivement, et un 
traitement intensif et suivi arrive presque à coup sùr à le tarir complètement. Malheu- 
reusement ces formes sonl souvent associées à des lésions tuberculeuses cutanées qui 
se sont essaimées autour des orifices des fistules, et qui sont beaucoup moins favorable- 
ment influencées par le traitement. 

5° Signalons enfin les fistules anciennes consécutives soit à l'ouverture spontanée 
d’un ganglion, soit à une intervention chirurgicale. ll existe alors des trajets fistuleux 
cheminant dans du lissu cicatriciel induré, donnant un écoulement très peu abondant, 
mais très difficile à tarir. C'est peut-être une des formes sur lesquelles la radiothérapie 
donne les succès les plus rapides; les tissus redeviennent souples, et l'écoulement 
disparait. 

Contre toutes les formes d’adénites tuberculeuses, la radiothérapie est donc 
indiquée; jamais je n'ai observé, au cours ou à la suite du traitement, d'accident pou- 
vant faire hésiter à recourir à celte thérapeulique, ou poser une contre-indication; on a 
il est vrai, signalé chez des animaux en expérience des cas de généralisation tubercu- 
leuse rapide conséculifs à des irradiations, mais il faut tenir compte de ce fait qu'il 
s'agissait de petits animaux recevant des doses énormes de rayons sur une grande 
partie de leur corps. Il n'est donc pas surprenant qu’à la suite de destructions massives 
de leucocytes, leur état général ait été gravement atteint et leur résistance à l'infection 
fortement diminuée. 

C’est probablement aussi à la résorption de produits toxiques due à des destructions 
leucocytaires qu'il faut attribuer la légère élévalion thermique parfois observée quelques 
heures après de fortes irradiations. 


Technique. — On a toujours préconisé les fortes doses pour le traitement des adé- 
nopathies, et Bergonié, alors qu'on employait des rayons non filtrés, recommandait de 
ne pas craindre d'aller jusqu’à l'érythème. On peut maintenant, avec des rayons durs, 
fillrés au travers de filtres de 3 ou 4 millimètres, administrer de fortes doses sans avoir 


des tuberculoses locales. 451 


la moindre réaction cutanée. C'est la technique que nous considérons comme donnant 
les résullats les plus rapides; on administrera donc des doses massives et espacées de 
rayons très durs. Qu'il s'agisse de formes fistulisées avec tuberculose cutanée, ou de 
tuberculoses fermées, nous procédons de la même façon. 


Synovites chroniques. 


Les synoviles chroniques peuvent être très sensibles à la radiothérapie, si j’en juge 
par un cas personnel récent; il s'agissait d'une femme présentant une synovite à grains 
riziformes des gaines des fléchisseurs des doigts pour laquelle elle avait été opérée. 
Au bout de six mois une récidive se produit. Les larges incisions de la première inler- 
vention ayant donné lieu à des cicalrices chéloïdiennes extrêmement douloureuses, on 
préléra ne pas intervenir de nouveau, et la malade nous fut envoyée pour traitement 
radiothérapique des chéloïdes. La synovite se manifestait à ce moment par une tumé- 
faction volumineuse, tendue, rénitente, du poignet, de la gène de la flexion des doigts et 
une douleur profonde assez pénible. Quinze jours après la première application de 
rayons X, la tuméfaction diminuait de volume et les mouvements devenaient plus faciles. 
Toute trace de synovite avait disparu au bout de deux mois de traitement, alors que les 
chéloïdes commençaient seulement à s'affaisser, 


111. — TUBERCULOSE CUTANÉE 


l° Lupus tuberculeux. 


Il semble à beaucoup de médecins non spécialisés en dermatologie que la finsen- 
thérapie, par les résultats esthéliques vraiment admirables qu'elle est capable de 
donner, ait supplanté tous les autres modes de traitement du lupus. Il n'en est rien 
malheureusement ; tous les lupus, en effet, ne sont pas passibles de la finsenthérapie, et 
d'autre part des empèchements matériels : rareté des installations, très grand nombre 
de séances nécessaire, d'où prix élevé du traitement, rendent souvent celui-ci inappli- 
cable. La radiothérapie qui, après les observations de Schiff (1897), puis de Kummel, 
Freund, Albert-Schonberg, Scholtz, avait donné les plus grands espoirs, a vu ensuite 
son étoile pälir et les résultats esthétiques déplorables dus à l'emploi de trop fortes 
doses firent non sans raison rejeter par beaucoup l'emploi des rayons X. Mais mainte- 
nant la technique s'est modifiée, les indications se sont précisées, on a combiné les 
effets des rayons X à ceux produits par d'autres traitements, et la radiothérapie du 
lupus est assez réhabililée pour que Darier ait pu écrire récemment: la galvanopuncture 
ou les scarifications périodiques, suivies de radiothérapie à dose prudente, me paraissent 
constituer le meilleur traitement des lupus non passibles de l'extirpation chirurgicale. 

En effet, les rayons X ne sont plus utilisés seuls dans le traitement du lupus. 
Est-ce à dire qu'à eux seuls ils soient incapables de donner une guérison complète, 
c'est-à-dire de détruire le lupome, tubercule tuberculeux, qui est l'élément essentiel de 
la lésion? Les avis sont partagés à ce sujet, et les examens histologiques qui ont été faits 
ont donné des résultats en apparence peu concordants. Growen a constaté une forte 
migration leucocytaire, et une prolifération conjonclive qui constituerait le processus 
de guérison. Dontrelepont a fait des constatations identiques, et pense que les nodules 
tuberculeux sont ainsi étouffés dans une gangue conjonctive. Schollz, par contre, a 


452 P. Cottenot. — Traitement radiotherapique 


lrouvé une vérilable destruction des éléments tuberculeux, avec dégénérescence des 
cellules géantes, mais ces lésions destructives, il les a rencontrées au milieu de lésions 
de radiodermite, dans des tissus qui avaient reçu de très fortes doses de rayons. Ainsi, 
pour obtenir la destruction du lupome, il faudrait pousser l'action des rayons jusqu’à la 
nécrose tolale du revêtement cutané, jusqu'à la radiodermite ulcéreuse. C’est l'opinion 
de nombreux radiologistes, et en particulier de Belot qui estime que. aux doses théra- 
peutiques, non nécrosantes, les rayons X ne détruisent pas les nodules lupiques direc- 
tement et n'ont d'effet sur eux que par leur action sclérogène. 

C'est la méthode nécrosante, brulale, qui était autrefois employée, el c’est elle qui 
est responsable de ces horribles cicatrices de lupus que l'on voit en si grand nombre à 
l'hôpital Saint-Louis; peau cicatricielle atrophique, déprimée, de consistance dure, de 
coloration blanc jaunälre ou cireuse, sur laquelle serpente un lacis de téléangiectasies, 
rétraction des paupières, brides cicatricielles amenant des déformations hideuses, tel 
est le triste bilan d'une méthode qui avait de plus l'inconvénient de provoquer les dou- 
leurs, fort vives parfois, de la radiodermite, et d'exposer à tous les aléas de ces ulcé- 
rations radiodermiques tardives, à évolulion si désespérément lente. Cette technique 
radiothérapique doil donc être absolument proscrite. 

Reste la méthode qui consiste à donner des doses ne dépassant pas 4 à 5 H, et qui 
est celle actucllement employée. A elle seule, elle est insuffisante ; il faut donc l’associer 
aux scarifications et aux pointes de feu. Est-elle vraiment dénuée de tout cffet sur le 
tubercule, et n'agit-clle qu'indirectement, ceci n'est nullement prouvé. D'ailleurs, en 
tous cas, un fait est certain, c'est qu'elle diminue énormément la durée du traitement 
d'un lupus. Il est des formes de lupus dans lesquelles elle est tout particulièrement 
indiquée. Tout lupus qui est assez peu étendu pour pouvoir êlre opéré sans qu'il en 
résulte une déformation cicatricielle, doit être excisé chirurgicalement. C'est d’ailleurs 
le cas le plus fréquent, surtout dans la classe aisée, où le médecin est consulté précoce- 
ment, et Brocq observe qu'il ne soigne presque plus de lupus dans sa clientèle dé ville. 
Dans ce cas, Belot el Nahan conseillent l'irradiation de la cicatrice pour éviter les ché- 
loïdes qui se produisent si souvent sur les terrains tuberculeux. 

Le lupus plan non ulcéré, S'il n'est pas opérable, est le triomphe de la finsenthérapie. 
Dans le cas où ce traitement ne peut être appliqué, on recourt à la radiothérapie 
associée aux scarifications et aux pointes de feu. 

Dans le lupus ulcéré, la radiothérapie est indiquée et produit sur les ulcérations un 
effet cicatrisant remarquable. L’infiltration de fond diminue, les sécrétions se tarissent, 
les croûtes tombent et l’ulcération se cicatrise. 

Dans le lupus végélant, le lupus papillomateux, en particulier du nez et de la lèvre 
supérieure, la radiothérapie est fort utile pour faire très rapidement tomber l'infiltration, 
elle rend ainsi apparents les nodules lupiques, et rend possible leur destruction par les 
scarifications et l'ignipuncture. 

Lupus des orifices. — Dans les formes ulcéreuses rapidement rongeantes qui siègent 
aux orifices, au pavillon de l'oreille, aux ailes du nez, dont elles amènent une rapide 
destruction, on cicatrise les ulcérations et on évite les pertes de substances aboutissant 
à de graves mutilations, au moyen des rayons X. 

Les lupus des muqueuses du nez sont heureusement influencés par des séances faites 
sous un filtre assez épais pour que la muqueuse nasale reçoive une dose suffisante ; par 


contre elle m'a paru être sans grande action sur le lupus des gencives dont le traitement 
est d’ailleurs si décevant. 


des tuberculoses locales. 455 


Technique générale. — Dans le traitement mixte du lupus, nous faisons des scarifi- 
cations et des pointes de feu répélées tous les huit jours, et tous les vingt jours une 
application de 5 IT filtrés en général sur 4 millimètre d'aluminium, quelquefois sur 
2 millimètres dans les cas ou existe une épaisse infiltration. Peut-on associer la radio- 
thérapic et la finsenthérapie? Kicnbôck, Holzknecht, Jeanselme et François conseillent, 
après que la radiothérapie a fait tomber linfillration, et a cicatrisé les ulcérations, de 
détruire les lupomes par la finsenthérapie, mais ainsi que le remarque Belot, ceci n’est 
possible que si l'on a employé de petites doses de rayons X, de façon que les tissus 
aient conservé une vitalité suffisante pour résister à l’aclion de la lumière. D'autre part, 
il faut que la radiothérapie n'ait pas produit une sclérose assez marquée pour constituer 
une barrière au passage des rayons ultraviolets, car la finsenthérapie demeurerait alors 
sans effet. Cette dernière raison me fait écarter l'emploi de la finsenthérapie sur des 
lupus traités par des rayons X. 

Les applications de rayons X, même aux doses indiquées, ne seront pas répétées 
pendant trop longtemps, car elles finiraient par amener inévitablement l'atrophie cutanée 
et des télangiectasies. Après 4 ou 5 applicalions, l'effet cherché doit être obtenu, et on 
interrompra les irradiations, quitte à les reprendre plus tard si cela devenait nécessaire. 


2° Tuberculose verruqueuse. 


Les rayons À sont capables à eux seuls de guérir des tuberculoses verruqueuses. 
De nombreuses observations le prouvent. et Pestel a réuni 24 cas heureux; il faut 
remarquer d'ailleurs que ses malades n’ont pas été tous guéris, certains ontété améliorés 
seulement. Il est nécessaire de faire des irradiations intensives (20 H par mois dans les 
observations de Pestel), et malgré cela le traitement doit être poursuivi pendant 3 ou 
4 mois, pour aboutir à une guérison complète. Aussi ai-je renoncé au traitement exclu- 
sivement radiothérapique de la tuberculose verruqueuse. 

La méthode la plus rapide, la plus sûre, et qui donne des résullats esthétiques 
excellents, est la suivante : on fait, après anesthésie locale à la cocaïne, une rugination. 
complète, et lon fait ensuite une application de 5 H filtrés sur 2 millimètres d'aluminium. 
Vingt jours après, on redonne une dose de 5 H qui est en général suffisante. Il est rare 
qu une troisième application soit nécessaire. 


IV. — AUTRES LOCALISATIONS TUBERCULEUSES 


Telles sont les variétés de localisations tuberculeuses dans lesquelles, grâce à des 
statistiques considérables, et à une pratique déjà longue, on commence à bien connaître 
les effets de la radiothérapie, on sait les services que l'on est en droit d'en attendre et 
les techniques qui conduiront au meilleur résultat. Je veux simplement dire, en termi- 
dant, un mot des quelques tentatives de traitement radiothérapique qui ont été faites 
contre certaines tuberculoses viscérales et péri-viscérales. Ces essais sont encore trop 
peu nombreux pour permettre de juger de l'intérêt que peut présenter dans ces cas la 
radiothérapie. 


Péritonite tuberculeuse. — La radiothérapie a été préconisée par Ausset et Redard, 
Birscher, Balsamoff, Albert Weil, qui ont traité avec succès des péritonites à forme 
ascitique et des péritonites adhésives. Une statistique de Balsamoff donne 8 guérisons 


454 P. Cottenot. 


sur {2 cas traités. La radiothérapie fut pratiquée en général après une ponction préa- 
lable. Dans la plupart des observations on note une augmentation passagère de l'ascite 
au début du traitement, mais il faut remarquer qu'il s'agit d'observations anciennes et 
de traitements faits sans filtre, avec des doses assez faibles. Albert Weil, en faisant chez 
les enfants des irradiations intensives, ne signale pas ce fait. 


Tuberculose rénale. — I existe deux observations de Birscher dans lesquelles il 
relate la guérison de tuberculoses rénales. 


Tuberculose du lesticule. — De Garmo, dans un cas de tuberculose du testicule, a 
obtenu une guérison complète, la palpation ne percevant plus aucune irrégularité et ne 
déterminant plus de douleur en aucun point. 


Tuberculose laryngée. — Poyet et Zimmern, Wilms ont signalé une action favorable 
sur la tuberculose laryngée. 


Tuberculose pulmonaire. — Enfin des essais de tuberculose pulmonaire ont été tentés 
d’abord par Kupferlé, puis par de la Camp, par Frankel et par Holzknecht. De fortes 
irradiations auraient été suivies d’abord d'une réaction fébrile intense, puis d'une amé- 
lioralion de l'état général. 


DU REPÉRAGE RADIOSCOPIQUE DES POINTS DOULOUREUX 
DES TUMEURS ET DES ORGANES PATHOLOGIQUES 


Par M. JAULIN (Orléans). 


La radiologie constitue actuellement une méthode d'examen médical au même titre 
que la palpalion, la percussion, l'auscultation, les examens de laboratoire. 

Mais le radiologue ne doit pas se contenter de donner les résultats objectifs des 
images qu il recueille sur l'écran en les interprétant isolément. Il doit en les confrontant 
avec les autres signes cliniques essayer d'en déduire tous les renseignements possibles. 

Dans cet article, je désire insister sur l'utilité du diagnostic anatomique des points 
douloureux et des tumeurs appréciables à la palpation. J'insisterai aussi sur l'avantage 
qu'il y a à limiter certains organes par un orthodiagramme marqué sur la peau. La 
confrontation de ces limites avec les données de la palpation et de la percussion est 
souvent fort instructive. 

En essayant ainsi d'approcher au plus près de la vérité, on n'aura pas toujours 
une satisfaction thérapeutique corrélative, mais il suffira qu'il en soit ainsi quelquefois 
pour être récompensé de sa peine. Dans les autres cas, on aura vu mieux et plus exac- 
tement. Le pronostic pourra en devenir plus exact. De toutes façons l'expérience du 
radiologue et du clinicien s'augmentera. | 

Les malades que nous avons examinés systématiquement ainsi étaient pour la 
plupart atteints d'affections abdominales. Dans quelques cas nous nous sommes féli- 
cilés d'avoir agi de même pour les affections thoraciques. 


TECHNIQUE 


Il nous a paru presque toujours indispensable d'examiner les malades successi- 
vement debout et couchés. C'est surtout dans cette dernière position que le repérage 
des tumeurs est possible. 7 

De plus, les aspects différents de l'estomac et de l'intestin dans ces deux positions, 
les variations de situation de ces organes ainsi que du foie et de la rate sont instructifs 
dans bien des cas. 


Points douloureux. — Le repérage du point douloureux doit ĉtre fait par la palpation 
avant l'examen radiologique. Un objet métallique indique ce point. L'image radiosco- 
pique permet de voir à quel organe il correspond. 

[l faut aussi dans certains cas palper sous l'écran certains points correspondant à 
des images pathologiques pour savoir si ce palper éclairé ne provoque pas de douleurs. 


Tumeurs. — En ce qui concerne les tumeurs, après en avoir soigneusement délimité 
les contours par la palpation et avoir marqué ces contours au crayon sur la peau, on 


496 Jaulin. — Du repérage radioscopique des points douloureux 


peut placer sur le dessin obtenu un cordon métallique souple qu'on fixera au besoin par 
du leucoplaste. 


Limitation des organes. — Pour limiter les organes lels que le foie el la rate on se 
servira avec avantage du marqueur encreur de Gaiffe. En travaillant à petit diaphragme 
avec une ampoule bien centrée on marquera sur la peau une série de points rapprochés 
qui donneront la projection de l'organe. Si le malade est debout il devra être bien 
adossé à la planche qui le sépare de l'ampoule, couché il sera rigoureusement dans le 
décubitus horizontal. Dans les deux cas, le diaphragme et le plan frontal du malade 
devront être parallèles. 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Points douloureux. — Cade et Parturier, Castaigne {'), ont donné comme signe de 
probabilité dans le diagnostic différentiel si délicat entre l’ulcère pylorique et l'ulcère 
duodénal le siège de la douleur contrôlé par l'écran. 

Nous avons pu dans certains cas faire un diagnostic différentiel ulile. 

Exemple : Une malade nous était présentée avec le diagnostic de coliques vésicu- 
laires probable, mais certains médecins avaient pensé à une lésion du pylore et d'autres 
à un pylore adhérent à la vésicule. 

La douleur existait au siège normal de la vésicule. Le pylore était très mobile 
pendant les mouvements respiratoires. Quelle que fût la position : décubitus horizontal 
ou station debout, inspiration ou expiration il était indolore. L'opération montra une 
vésicule bourrée de petits calculs et soulagea complètement la malade. 

I] nous a été permis de constater dans des cas d'ulcus de la pelite courbure une 
douleur bien limitée à la partie de l'estomac, située en face de l'encoche de la grande 
courbure. Dans un autre cas : vieil ulcus déterminant une biloculation et ayant causé 
une périgastrite démontrée par l'immobilité de l'estomac, cette douleur localisée au 
siège présumé de l'ulcus n'existait pas. Peut-être y aurait-il là un signe de présomption 
de l’activité ou de la torpidité, je n'ose pas dire de la cicatrisation de l'ulcus. 

Chez un autre malade le cxæcum et le côlon ascendant tassés l’un sur l'autre pré- 
sentaient une hauteur minime, même dans la position couchée. Il existait une douleur 
qui aurait. pu en imposer pour une douleur appendiculaire. Le repérage du point 
douloureux le montrait à l'union du cæcum et du côlon ascendant. Il s'agissait pro- 
bablement d'un des cas décrits par Grégoire (^) où cæcum et côlon ascendant sont 
« tassés comme une chambre à air qu'on voudrait introduire dans un sac de toile ». 
Le tassement est dû soit à des brides coliques, soit à la membrane péricolique de 
Jackson. 


Organes el tumeurs limilés par la radioscopie. — Les limites du foie et surtout de la 
rale ne sont pas toujours aisément perceptibles par les méthodes cliniques, leur tracé 
orthodiagraphique sur la peau vient en aide à la percussion et à la palpation. C'est 
ainsi que l'on peul constater, parfois, que la partie inférieure du foie lorsqu'elle dépasse 
sensiblement les fausses côtes parail sonore. Le fait est dù sans doute à ce que l'épais- 
seur du tissu hépatique est minime à ce niveau el que sous ce tissu hépatique il y a 
des anses intestinales contenant du gaz. 


(1 Journal médiral francais, Juin, 14919. 
#) Les pseudo-appendicites chroniques, Paris Médical, 1919, GREGOIRE. 


des tumeurs et des organes pathologiques. 457 


Il m'est arrivé deux fois de pouvoir faire l’orthodiagramme de vésicules biliaires 
très dilatées chez des Lyphiques et de constater leur relation de contiguité avec le foie. 
Elles étaient perceptibles à la palpation et à la percussion, mais si volumineuses que le 
médecin traitant n'osait pas affirmer le diagnostic. 

En ce qui concerne les tumeurs, ce sont surtout celles de l'estomac et du gros 
intestin qu'il m'a été donné de repérer. Souvent malheureusement ces tumeurs percep- 
tibles sont au-dessus des ressources chirurgicales actuelles. Quoi qu'il en soit, là encore, 
l'application de cette méthode donnera des précisions. On verra ainsi que telle tumeur, 
que l'on croyait relever du corps de l'estomac, apparlient à un pylore fixé à gauche de 
la ligne médiane; que telle autre, gênant le cours des matières, appartient à l'estomac 
et que le côlon est en dessous de la partie palpable de la tumeur. 

Dans un cas la tumeur repérée se montra au-dessus, de l'angle côlo-hépatique 
ptosé. Comme elle n'apparlenait ni au foie ni à l'estomac, par exclusion, j'arrivai au 
diagnostic de néoplasme de l'intestin grêle. 

Dans ces cas si difficiles au point de vue indications opératoires, tous les signes 
susceptibles d'éclairer le chirurgien doivent être recherchés. Il faut toutefois savoir ne 
leur accorder qu'une valeur relative et je n'étonnerai aucun médecin en disant que les 
limites du mal dépassent parfois largement ce que l'on en peut constater. C’est ainsi 
que dans deux cas de sténose pylorique, où la délimitation de la tumeur faite par le 
palper coïncidait avec la zone pylorique seulement, la laparotomie démontra qu’une 
généralisation s'était faite à l'estomac et au foie. 


CONCLUSIONS 


Il est d'une bonne tactique clinique, au cours d’un examen radiologique, de 
rechercher : 

1° L'organe auquel appartient un point douloureux; 

2° De limiter, par la projection orthodiagraphique faite sur la peau, les organes 
anormaux par leur volume ou leur position : foie, rate, vésicule biliaire hydropique; 

5° De superposer la limite d'une lumeur matérialisée par un contour mélallique et 
celle des organes sous-jacents rendus visibles s'il y a lieu par un artifice : (repas ou 
lavement baryté); 

4 La palpation sous l'écran complétera cet examen ; 

5° [l y a lieu le plus souvent d'examiner le sujet debout, puis en position horizontale. 


FAITS CLINIQUES 


CANCER DE L’ESTOMAC, A ÉVOLUTION TRÈS RAPIDE, 


AVEC FISTULE GASTRO-COLIQUE 


Par L. NAHAN 


Les fistules gastro-coliques, consécutives à des cancers de l'estomac, sont des lésions qui, 
quoique bien connues, sont peu fréquentes. Nous avons cru intéressant d'en rapporter un cas 


‘que nous avons eu l’occasion d'examiner. 


Mais l'observation que nous relatons présente un autre intérêt. Notre malade n'ayant pas 
voulu se laisser opérer dès que le diagnostic radiologique de cancer fut porté, nous eûmes 
l’occasion de le revoir dix-huit jours plus tard. Ces deux examens successifs relativement 


Fig. 1. — Examen du 9 janvier. 
Fistule gastro-colique — pylore perméable. 


rapprochés ont permis de mettre en évidence 
l'évolution rapide des lésions néoplasiques, 
comme le montrent les deux schémas ci- 
joints, reproduits d’après les clichés radio- 
graphiques. | 

Il s’agit d'un militaire âgé de 42 ans, 
qui souffre depuis quatre mois de troubles 
dyspepliques se traduisant surtout par une 
anorexie pour la viande et les matières 
grasses, il se plaint de douleurs sourdes de 
la région épigastrique sans rapport avec 
les heures de repas. En outre, il aurait 
maigri de 15 kilogrammes environ. 

Lors de nolre premier examen, pra- 
tiqué le 9 janvier, les douleurs persistent 
et auraient même augmenté. L'anorexie 
élective pour les matières grasses, les 
viandes et même les légumes, est toujours 
marquée. Le malade a remarqué à plu- 
sieurs reprises que ses selles étaient noires 
comme de la suie. l] n'a jamais eu de vo- 
missements marc de café. La palpation est 
un peu douloureuse dans la région épigas- 
trique sur la ligne blanche. 


A l’examen radioscopique on trouve un 
estomac normalement situé et présentant 
les dimensions habituelles; le point le plus 
déclive est au-dessus de la ligne des crêtes 
iliaques. Les contours de la petite courbure 
et la partie descendante de la grande cour- 


bure sont nets; par contre, sur la portion horizontale de la grande courbure, on constate une 
encoche large de 2 centimètres et profonde de 15 millimètres. Cette image lacunaire des plus 
nettes se retrouve à tous les moments de l’examen et ne subit aucune modification. La région 
pylorique se remplit bien de bismuth et ne parait pas déformée. 

Par moments, un peu en avant de la lacune de la grande courbure, on aperçoit des fusées 


L. Nahan. — Cancer de l'estomac. 459 


de bismuth descendre obliquement en bas et à gauche, semblant passer par un trajet fistuleux 
de faible calibre pour venir s’accumuler un peu au-dessous de l'estomac, dans une poche appar- 
tenant au côlon transverse. 

On peut également constater une faible évacuation par le pylore. Malgré la manœuvre de 
Chilaiditi et la palpation, l'estomac et le 
côlon transverse restent immobiles. Les 
contractions stomacales sont faibles et ne 
peuvent être nettement suivies. On ne 
décèle aucun antlipéristaltisme. 

A la palpation, sous l'écran, on trouve 
un point douloureux, localisé sur la la- 
cune de la grande courbure. 

Devant cet ensemble de signes, nous 
concluons à un cancer de la grande cour- 
bure de l'estomac avec fistule gastro-co- 
lique et perméabilité du pylore non can- 
cérisé. 

Le malade n'ayant pas accepté l'inter- 
venlion qui lui fut offerte, nous avons 
l'occasion de le revoir le 27 janvier, c'est- 
à-dire dix-huit jours après le premier exa- 
men. 

Comme le montre le schéma 2, nous 
retrouvons la fistule gastro-colique repro- 
duite dans sa tolalilé sur le cliché. Le 
pylore, qui a conservé sa perméabilité, 
permet une faible évacuation de la sub- : Le 
stance opaque. Mais la lacune apparait Fig. 2. — Examen du 27 janvier. 
notablement agrandie, et toute la portion Fistule gastro-colique. — Evolution du néoplasme. 
correspondante de l'estomac, en amont de 
la région pylorique, faiblement remplie par le bismuth est estompée par la large propagation 
néoplasique aux tuniques stomacales. 

Mieux que les descriptions, la simple comparaison des deux schémas permet de se rendre 
compte de l'évolution rapide de la tumeur en moins de vingt jours. 

Deux semaines plus tard, on eutl l'occasion de vérifier anatomiquement les lésions consta- 
Lées à la radiographie. | 

On trouve un cancer de la grande courbure, remontant assez haut sur le bord gauche et 
les faces de l'estomac, sans atteindre le pylore. Cette tumeur est soudée au côlon transverse, 
lui aussi cancérisé sur une notable étendue. Il existe une communication entre l'estomac et ce 
côlon. Tout le mésocôlon transverse est épaissi et rempli de ganglions. 

En outre, de grosses masses ganglionnaires néoplasiques sont situées en arrière de 
l'estomac. en avant de l'aorte. L'ensemble de ces lésions forme une masse très dure et adhé- 
rente. 


UN CAS DE HERNIE DIAPHRAGMATIQUE DE L'ESTOMAC 
D'ORIGINE TRAUMATIQUE 


` 


Par M. AUDAN 


Nous avons eu l'occasion d'observer aux Rayons X un cas de hernie diaphragmatique de 
l'estomac ; la bénignité de son évolution et la rareté de semblables observations nous ont 
amené à le publier. 

ll s’agit d’un homme de 98 ans, blessé le 7 octobre 1916, à Sailly-Salisel, par une balle qui 
pénétra à un travers de doigt au-dessous de la pointe de l'omoplate gauche et ressortit à trois 
travers de doigts au-dessous et un peu en dehors du mamelon gauche. 

Les premiers jours les symptômes consistèrent en hémoptysies et dyspnée assez 


Fig. 1. — Aspect aussitôt après l'ingestion dn bismuth. Fig. 2. — Une demi-heure après l'ingestion. 


violente; puis rapidement tout rentra dans l'ordre, et Je blessé fut évacué sur Amiens. 

Là, son bon état général lui fil accorder de suite un régime substantiel, qui occasionna 
de fortes hémoptysies, accompagnées de douleurs thoraciques violentes qui durèrent trois 
Jours. 

Tout se calma peu à peu sans que le diagnostic fût établi. 

Actuellement le malade souffre de douleurs dans la région thoracique supra-mamelon- 
naire gauche, avec exacerbations à l'ingestion alimentaire, d'une durée de deux heures 1/2, 
accompagnées de dyspnée et de quelques palpitations. Pas de troubles de la digestion intes- 
tinale. 

Le malade se plaint également 0 ongouroi sement dans le bras gauche et de dyspnée 
d'effort. Les autres organes sont normaux. 


M. Audan. — Hernie diaphragmatique de l'estomac. 461 


Examen radiologique. — Cet homme vint se faire examiner pour la constitution de son 
dossier de réforme. 

Absorption de 60 grammes de bismuth en suspension gommée. La bouillie traversait 
l'œsophage et le cardia sans spasme, mais dès le premier coup d'œil on constatait l'aspect 
anormal de l’image gastrique. 

L'abouchement de l’œsophage se faisait au niveau d'un cardia, situé en bas et à droite de 
la poche gastrique et le remplissage progressif se faisant’ de bas en haut, le bismuth étant 
surmonté d'un peu de liquide résiduel et d'une énorme bulle gazeuse, occupant la base du 
thorax jusqu'au niveau de la base du cœur. 

Il ny eut pas de mouvements périslalliques pendant près de vingl minutes, l'estomac 
conservant l'aspect du calque n°1 (fig. 1), qui rappelle assez la forme d'une pipe. Le fond de 
l'estomac n'atteignait pas le rebord costal et la palpation ne permettait pas de le déprimer, 
mais la manœuvre de Chiladiti faisait conslaler sa mobilité normale. Aucun point douloureux à 
la pression abdominale. i 

Une demi heure après l'ingestion, on put constater l'évacuation du bismuth par un pylore 
situé à la partie inférieure de ła poche, très voisin du cardia; le calque N° 2 (fig. 2) représente 
celte phase. 

Le duodénum occupait à peu près sa place normale, mais avait la forme d’un angle aigu, 
au travers duquel les bouchées bismuthées passaient à grande allure et à inlervalles très 
rapprochés. 

[l] semble que la grande courbure a subi un retournement et que c'est elle qui fait hernie 
dans la cage thoracique. 

Nous avons cherché à définir la situation du diaphragme et il nous a paru le retrouver sur 
la partie interne de la coupole plus épaisse et au niveau du sinus costo-diaphragmatique, la 
partie intermédiaire paraissant à l'écran beaucoup plus mince. 

En résumé, il nous apparait que la balle a sectionné la coupole diaphragmatique plus ou 
moins complètement et que l'estomac refoulant peu à peu le poumon est venu se placer en 
pleine base thoracique, à côté du cœur, n’occasionnant ainsi que des troubles cardio-respira- 
toires et diaphragmatiques à l'exclusion de tous symptômes digestifs. 


NOTE SUR L'’INSUFFISANCE FONCTIONNELLE DU PYLORE 
DANS L’ULCÈRE DU DUODÉNUM 


Par E. CONSTANTIN 


On a beaucoup discuté sur la valeur respective des signes radiologiques de l'ulcère du 
duodénum, il faut reconnailre, en effet. qu'aucun n'entraîne la certilude et que le diagnostic 
d'une lésion duodénale esl parfois basé sur des constatations indirectes. 

L'insuffisance fonctionnelle du pylore me paraît mériler une attention particulière, car elle 
est peut-être plus fréquente qu'on ne le pense. 

Évidente dans certains cas de sténose et d’ulcère du duodénum, l'insuffisance pylorique est 
le plus souvent passagère et latente et passe inapereue si l'on n'en provoque arlificiellement la 
manifestalion. [l suffit pour forcer le pylore de comprimer énergiquement la région præpylorique 
de l'estomac. 

Le mélange bismuthé pénèlre en masse dans le duodénum dont les contours deviennent 
apparents jusqu'à un certain point où le bismuth est brusquement arrêté et où la pression 
réveille d'ordinaire un foyer douloureux très localisé. Dès que cesse la cause provocatrice, le 
bismuth reflue dans l'estomac et le duodénuim se vide plus ou moins complètement. 

Recherchée méthodiquement dans 8 cas de lésions duodénales non douteuses, cette 
insuffisance fonclionnelle du pylore m'a parue assez fréquente. 

4 fois (2 ulcus de la portion horizontale supérieure, ulcus du coude supérieur, ulcu de la 
porlion verticale), elle était latente el n'apparaissait qu'en la mettant artificiellement en jeu. 

2 fois (sténose duodénale, ulcère ancien, elle apparaissait spontanément. 

Je n'ai pu l’observer de façon précise dans deux cas d'ulcère juxtapylorique dont le 
diagnostic n'a pu être établi qu'indireclement. 

Je me garderai bien de déduire une conclusion d'un nombre de faits aussi restreint, je 
tiens seulemenl en les rapportant, à signaler l'intérêt que m'a paru présenter la recherche 
systématique de l'insuffisance fonctionnelle du pylore dans l’ulcère duodénal. 


NOTES DE PRATIQUE 


SUR LA SIGNIFICATION ET LA PRÉCISION 
DES MENSURATIONS DE PROFONDEUR EN RADIOLOGIE 


Par M. OZIL 


Dans le numéro d'août 1919 du Journal de Radiologie, MM. Guilbert el Cimbert font des 
réserves sur la précision des mensuralions de profondeur dans la localisation radiologique. 
Nous avions signalé les mêmes difficultés dans un article du Marseille Médical du 


ie octobre 1918 et nous avions conclu ainsi : 


« La difficulté est vraiment grande quand le projectile, assez gros, est déformé sans 
« présenter d'arêle vive. Il faut alors se contenter des points du Feran 


« contour apparent, ou élablir une moyenne; on aura quelque- X 


« fois une erreur assez forte pour le point que l'on aura cru 
« choisir, mais cette erreur n'excédera jamais la dimension 
« verticale du corps élranger, de sorte que, si l’on a soin' de 
« donner pour la cote la valeur minima probable, le projectile 
« sera généralement rencontré un peu avant la profondeur indi- 
« quée. » 

Cependant l'article de MM. Guilbert et Cimbert nous sug- 
gère quelques observations qui nous paraissent assez impor- 
tantes. 

D'abord aucune méthode de localisation n'indique la pro- 
fondeur d'un carps étranger, mais bien la profondeur d'un point 
du corps étranger; il n’y a aucune raison, sauf peut-être’ dans le 
cas d’une aiguille, pour que ce point soil le point le plus haut. 

Dans le cas d’un corps de forme inconnue, si, comme nous 
l'avons indiqué et comme les auteurs le supposent, on choisit 
des points du contour apparent, on est à peu près sûr qu'aucun 
de ces points ne sera le point le plus haut. 

Reprenons donc la figure de MM. Guilbert et Cimbert (fig. 1). 
Nous remarquons d’abord que le point dont on détermine la 
cote par le calcul est le point C, et qu'il suffit de mesurer sur 


Projectile 


la figure pour reconnaître que la différence de cote entre B et C est de 4",5, et entre A et C 


de 12 millimètres. 


Mais sur le schéma que le radiographe fournira au chirurgien, le projectile sera représenté 


plan horizontal passant par C. 


Fig. 2. projectile à la cote 71. 


comme ci-contre (fig. 2). Le chirurgien ne cherchera pas à 
atteindre le point A, mais la masse indiquée; or, quelle que 
soil la forme du corps étranger, il est toujours coupé par le 


Il arrive donc ce fait paradoxal que le radiologue croit 
avoir commis une erreur dans son appréciation, mais que les 
indications qu'il transmet au chirurgien sont rigoureusement 
exactes : il y a dans le contour du schéma des points du 


Il est certain que, pour éviter des erreurs matérielles de 
jecture ou de construction, il sera loujours prudent de faire le calcul pour deux points A et D, 


diamétralement opposés sur l'image, et de prendre la moyenne. 


Si le radiographe a la prétention d'indiquer au chirurgien la cote du point le plus haut, 


464 | M. Out. 


son erreur ne sera pas de 2 millimètres ou de 1 centimètre, mais elle aura pour maximum la 
dimension du projeclile comptée entre deux plans horizontaux; elle sera généralement voisine 
de la moitié de celte dimension. Pour avoir une idée approximalive de sa valeur, il sera 
donc nécessaire de faire une radiographie à 90 degrés. Mais la connaissance de cette erreur 
sera presque loujours inutile au chirurgien puisqu'il rencontre le projectile avant d'atteindre le 
plan de cote donnée. 

La seconde conclusion de l'article de MM. Guilbert et Cimbert nous parail constituer une 
grave erreur géomélrique. 

Les points de contact A et B, qui sont des points du contour apparent dans l’espace, n'ont 
rien à voir avec l'écran, ils ne dépendent que de l'orientalion de l’objet par rapport à la source 
lumineuse, orientalion naturellement inconnue qui n'a absolument aucun rapport avec le rayon 
normal. 

Prenons l'exemple simple et général d'un projectile sphérique; il est facile de se rendre 
compte, en faisant la figure, que la cole du point C est plus voisine de celle du centre quand 
S et S' sont également éloignés de la verticale du projectile que lorsque S et S' sont d’un même 
côté de celte verlicale. La cote du point le plus haut sera donc, dans le premier cas, connue 
avec une approximalion plus grande, car il suffira d'ajouter le rayon de la sphère. 

Il est vrai que l'angle sous lequel on voit, du projectile, le déplacement de la source lumi- 
neuse est un peu plus petit dans la position normale que dans la position oblique; dans 
l'exemple choisi par les auteurs, cet angle varie de 12° 40” à 15° 10° pour un décalage de 
10 centimètres. Celle varialion de 50° ne peut en rien modifier la limite supérieure des erreurs. 

En résumé : | 

te Le radiologue peut toujours déterminer exactement la profondeur d'un point du corps 
étranger; mais à moins de connaître à l'avance la forme et les dimensions de ce corps, il ne 
sait pas quelle est la position, dans le corps étranger, du point déterminé. L'erreur commise, en 
confondant ce point avec le point le plus haut, a pour limite supérieure la dimension verticale 


du projectile. 
2° Cette erreur est complètement indépendante de la position de l'ampoule par rapport à 


la verticale du corps étranger. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


Foveau de Courmelles (Paris). — La radiogra- 
phie par avion. Avion radio-médico chirurgical. 
Aero-chir. Nemirovsky-Tilmant. (Archives d'élec- 
tricité médicale et de Physiothérapie, Juin 1919, 
p. 161 à 171 avec 6 fig.) 


En ce qui concerne la radiologie : un petit groupe 
électrogène fonctionnant quand l'avion est au repos 
ou une batterie d’accumulateurs de secours chargée 
par le vol de l'avion fournissent le courant; le trans- 
formateur a 25 centimètres de long; la table radio- 
logique est entièrement en aluminium; l'ampoule et 
la soupape ont un emballage spécial. Le tout est 
construit pour avoir le moins de poids possible, pour 
être facilement logé dans l'avion et pour pouvoir être 
rapidement monté et démonté. A. LAQUERRIÈRE. 


Speder (Casablanca). — L’immobilisation de la 
tête en radiographie et en radiothérapie. (Ar- 
chives d'Électricité médicale et de Physiothérapre, 
Juillet 1919, p. 218 à 220, avec 1 fig.) 


Sur la table de Gaiffe, modèle des armées, l’A. monte 
grâce à ? coulisseaux latéraux une sorte d’arche mé- 
tallique ; à la partie supérieure horizontale de celle-ci 
s'attache un serre-tête mobile dans toutes les direc- 
tions et composé de 3 pelotes dont la position est 
réglable. A. LAQUERRIÈRE. 


J. Mackensie Davidson (Londres). — La radio- 
graphie stéréoscopique. (Proceedings of the royal 
Society of med., vol. XII, n° 6, Avril-Mai 1919.) 


Exposé très simple des conditions à remplir par 
l'observateur et par les images radiographiques pour 
permettre la vision stéréoscopique et démonstration 
du mécanisme de cette vision à l’aide de deux sources 
lumineuses, l’une rouge, l’autre verte, donnant deux 
images coloriées d’un mème objet et dont l'observation 
par l'intermédiaire d'écrans sélecteurs de même cou- 
leur fournit la reconstruction de l'objet (méthode des 
anaglyphes). F. JAUGEAS. 


James Mackensie Davidson (Londres). — Radio- 
graphie stéréoscopique. (Archives of radiology 
and electrotherapy n° 225, Avril 1919, p. 540 
à 546.) 


La stéréoradioscopie a été pratiquée par l’A. dès 
1898 au moyen de deux tubes et d'un système d’obtu- 
rateur à éclipse. Il insiste sur l’utilité de la stéréora- 
diographie qui devrait être pratiquée plus fréquem- 
ment. 

Les divers dispositifs sont étudiés en détail, car 
PA. s’est particulièrement occupé de ce sujet comme 
physicien, ophtalmologiste et radiologiste. 

AUDAN. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS. CRANE, ARTICULATIONS 


Bobrie (La Rochelle). — Présentation de radio- 
graphies de lésions de la hanche chez les 
adultes. (Société de radiologie médicale de Paris, 
n° 57, Mars 1919, p. 5 à 5.) 


L'A. ayant fait en série un grand nombre de radio- 
graphies de la hanche chez des malades dont le dia- 
gnostic était « algie sciatique » et qui présentaient, 
en plus des phénomènes douloureux, un raccourcis- 
sement léger, de la limitation des mouvements et de 
l’atrophie musculaire, et ayant trouvé des lésions 
ressemblant au morbus coxa senilis, avec en plus des 
ossifications pericapsulaires, attire l'attention sur ces 
malades et insiste sur la nécessité de faire, dans çccs 
cas, l'examen radiographique. HARET. 


J. Aimard (Vichy). — De la position de choix 
dans la radiographie de l'extrémité postérieure 
des métatarsiens, des os du tarse, des articula- 
tions tarso-métatarsiennes, et tarso-tarsiennes. 
Astragalo et calcanéum exceptés. (Revue de Chi- 
rurgie, Juillet-Août 1918.) 


Etudiant les radiographies en position plantaire 
normalement employée, A. fait remarquer que sur les 
clichés : 

4° Les métatarsiens ne sont pas parallèles, mais 
situés obliquement de dedans en dehors, les extrémités 
postérieures de ces os sont imbriquées entre elles et 
tassées, de telle sorte qu’il est difficile de les diffé- 
rencier; 

% Les cunéiformes donnent des images qui se 
superposent; 

3° Le cuboïde a ses contours flous; 

4 Les interlignes articulaires tarso-métatarsiens et 
tarso-tarsiens sont flous alors qu'il n’existe aucune 
lésion anatomique. 

Pour remédier à ces inconvénients A. préconise la 
position dorsale du pied, c’est-à-dire le patient étant 
dans le décubitus ventral, la face dorsale du pied 
repose sur la plaque radiographique. La plante du 
pied étant horizontale, le rayon normal passera entre 
les deuxième et troisième cunéiformes, tandis que le 
pied est maintenu en extension et rotation externe. 
Dans ces conditions, les métatarsiens se dégagent 
complètement, les articulations de Lisfranc et de 
Chopart sont entièrement différenciées dans leurs 
interlignes, ce qui permet un examen facile et rapide 
des extrémités osseuses et articulaires. 


P. MEUGÉ, 


Bruneau de Laborie (Limoges). — Un signe 
radiologique de la pseudarthrose de l'extré- 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ÉLECTROLOGIE. — III. 30 


166 


mité supérieure du fémur. (Paris - Médical, 
19 Juillet 1919, n° 29, p. 57. 2 radios.) 


L'A. le décrit sous le nom de Signe de l'Abduction. 
Il est obtenu de la façon suivante : 1" radiographie 
de la hanche, le malade couché sur le dos, les pieds 
réunis. 2° radiographie, dans les mêmes conditions 
de centrage et de distance anlicathode-plaque, mais 
la cuisse malade étant en abduction forcée. 

« En examinant alors les positions respectives de 
chaque partie osseuse, on constate : ou bien que 
toutes les parties fémorales ont conservé les mêmes 
rapports et que la tête a simplement tourné dans la 
cavité cotrloïde; ou bien que la tête est restée à peu 
près immobile et que les rapports entre les parties 
fémorales ont varié. » E. DECHAMBRE,. 


H. Colleu. — Traumatismes du poignet. — Les 
principales formes cliniques. (Presse médic., 
28 Avril 14919, p. 226-298, 6 fig.) 


D'après l'A. los principales formes cliniques sont : 
4° les fractures du radius; % la fracture du sca- 
phoïde, 3° l’entorse carpienne; 4° la dislocation du 
carpe. 

Le diagnostic différentiel doit être fait grâce à un 
examen clinique minutieux aidé du contrôle radiogra- 
phique. | 

L'A. conclut que la radiographie est indispensable 
en matière d'accidents du travail. « Toutefois. si 
merveilleux que soit ce mode d'investigation, il ne 
doit que préciser les données de la clinique et ne pas 
faire considérer celles -ci comme négligeables et su- 
perflues. » 

Réflexions : Nous sommes tout à fait de lavis de C., 
qu'il ne faut pas négliger l'examen clinique, mais nous 
savons tous que des lésions du poignet n’ont été 
révélées que par l'examen radiologique et surtout par 
la radiographie stéréoscopique. LouBiEr, 


Nové-Josserand (Lyon). — Sur une variété anor- 
male de syndactylle. (Revue d'Orthopédie, Avril 
1919, p. 405, 2 fig.) 


La main du soldat qui fait l’objet de cette observa- 
tion ne compte que 4 doigts, mais le médius est très 
gros. 

Au palper du médius, on sent que la 1" phalange est 
double et on peut suivre la duplicité du squelette 
jusqu’au milieu de la 2° phalange seulement. 

La radiographie montre la duplicité du squelette sur 
toute sa longueur. L'extrémité distale de la 1" phalange 
s'incline légèrement sur le bord cubital et présente 
au niveau de son articulation avec la 2° un certain 
degré de subluxation Le squelette de l’annulaire est 
grèle et présente un léger excès de longueur pour 
les 3 phalanges. LOUBIER. 


E. Kirmisson (Paris). — Un cas de ‘syndactylie 
membraneuse, associée à la brachydactylile. 
(Rzvue d'Orthopédie, Avril 1919, p. 409-411, 2 fig. 
dans le texte.) 


Il s’agit d’une fillette de 3 ans ayant une maltor- 
mation de la main gauche dont les quatre derniers 
doigts sont réunis par une syndactylie membraneuse. 

La radiographie rend compte de l'origine de la 
brachydactvlie. Elle est dans l'absence de la 2 pha- 
lange sur les trois doigts du milieu. Le petit doigt 
est normal (3 phalanges.) LOUBIER. 


Kouindjy (Paris). — Traitement physiothérapique 
des ostéomes. (Concours Médical, 8 Juin 1919. 
p. 720,5 fig.) 

L'A. rapporte deux cas d'ostéômes des membres 
inférieurg sans fracture. 


sage, la mobilisation et l'air chaud. 


Rayons X. 


Le premier cas concerne des ostéomes en chapelet 
des tendons d’Achille à droite et à gauche. L'examen 
des clichés radiographiques montre qu'il s’agit bien 
de formations osseuses symétriques. 

Le second cas est un ostéome massif du quadri- 
ceps fémoral suite de blessure par éclat d’obus. La 
radiographie montre que l’ostéome est nettement 
séparé de la diaphyse qui ne porte aucune trace de 
fracture. : 

Ces blessés ont été traités avec succès par le mas- 
LOUBIER. 


Picheral(Nimes). — Un cas d'ectrodactylie. (Arch. 
d'Electric. médic. et de Physiothérapie, n° 440, 
Mai 1919, p. 143 à 146, 2 fig.) 


Observation d’un homme de 35 ans, bien constitué 
par ailleurs, atteint d’ectrodactylie unilatérale, d’origine 
congénitale associée à une syndaclylie. La malfor- 
mation porte sur la main gauche qui ne présente que 
ð doigts; l'auriculaire, l'index et le pouce, ces deux 
derniers réunis entre eux, tandis que l'index et lauri- 
culaire sont séparés par un large espace. 

L'examen radiographique montre une ébauche des 
IIIe et IVe métacarpiens. Subluxation sur son méta- 
carpien de la phalange basale du pouce, sa phalan- 
gette est fusionnée en un seul point avec celle de 
l'index, qui ne possède pas de phalangine mais 
2 phalanges unguéales. La phalangine de l’auricu- 
laire manque. Ce qu'il y a de curieux dans cette 
observation c'est que le 5° doigt joue un rôle de pouce 
et est devenu doigt opposant. Les mouvements usuels 
de chaque jour ont développé considérablement les 
muscles hypothénariens et l'on voit sur l’'éminence 
hypothénar les sillons que l’on trouve habituellement 
sur l’éminence thénar. LOUBIER. 


Mme Dejerine et André Cellier (Paris). — Para- 
ostéo-arthropathies des paraplégiques par lé- 
sion médullaire. Etude olinique et radiogra- 
phique. (Annales de Médecine, t. V, n° 6, 1919, 
p. 497 à 535, 52 fig. dans le texte.) 


Les A. rappellent leurs communications sur ce 
sujet dont la dernière a été analysée dans le n° 8 du 
tome III du Journal de Radioloyie (Para-arthropathies 
du genou chez les paraplégiques. Revue neurologique 
nov.-déc. 1918, n” 11-12, p. 348-556). 

L'eramen radiologique est élément essentiel du dia- 
gnostic, Les caractères radiographiques des para- 
ostéo-arthropathies des paraplégiques sont : l’un 
positif, existence de néoformalions osseuses; l'autre né- 
gatif, intégrité morphologique du squelette. 

Les ostéophyles sont uniquement extra-articulaires, 
extra-capsulaires. Ils débutent généralement près du 
condyle interne, mais les contours osseux sont bien 
délimités et l’interligne articulaire est d'une netteté 
absolue. On observe dans presque tous les cas une 
décalcificalion marquée. Lousrer. 


L. Tavernier (!.yon). — Ankylose du genou en 
flexion complète; jambe parallèle à la cuisse. 
(Revue d'Orthopédie, Avril 1919, p. 443-446, 4 fig. 
ou radiogr. dans le texte.) 


Cas très intéressant et très rare. Il s'agit d'un 
jeune homme de 19 ans qui, à la suite d'une arthrite 
gsuppurée du genou, a eu une ankylose en flexion 
complète. 

Lexamen de la radiographie avant l'opération 
montre que la courbe du genou ne siège qu'en partie 
dans l'ancienne articulation ankylosée en flexion 
à 90. Le complément des 180° est fourni par des 
inflexions du tibia et du fêmur qui dessinent une 
crosse marquée. 

. La radiographie fut faite après redressement par 


Rayons X. 


résection orthopédique. L’'A. montre aussi la radio- 
graphie d'une tranche mince de la pièce osseuse 
réséquée montrant sa structure. LOUBIER. 


Jean Murard (Lyon). —Luxation frontale externe 
de la rotule (Revue d'Orthopédie, Avril 1919, 
p. 455-459.) 


La radiographie fut faite avant la réduction et mon- 
trait l’obliquité de la rotule luxée. L'analyse de cette 
radiographie permettait de se rendre compte des 
détails du mécanisme. [l s'agissait d’une projection 
oblique de la base de la rotule: os a exécuté sur 
son axe ontéro-postérieur une rotation presque 
égale à l'angle droit. LOUBIER. 


Frælich (Nancy). — Faits d'orthopédie de guerre. 
(Revue d Orthopédie, t. VI, n° 5, Avril 1919, 
p. 477 à 482.) 


L'A. publie 1° Quatre cas d'ostéomes du brachial 
antérieur, suite de luxation du coude (myosite ossi- 
fiante). Ces ostéomes ont été découverts par la radio- 
graphie environ un mois après l'accident. L'aspect 
était celui d'une production osseuse, limitée dense, 
située en avant de l'extrémité inférieure de l’humérus: 

X Six cas de coxites et coxalgies de l'enfance pen- 
dant le service militaire. Chez 4 d’entre eux l'aspect 
radiologique était celui de la coxa-vara essentielle ; 
les deux autres avaient des coxalgies vraies ; 

3° Entorse de la hanche avec arrachement osseux 
révélé par la radiographie ; 

4 Une luxation spontanée de la hanche gauche où 
la radiographie montrait l'intégrité des surfaces arti- 
culaires. LOUBIER. 


Winfield Perkins. — Étude radiologique de l'os- 
téite déformante. — Maladie də Paget. (The 
American Journal of Ræntgenology, vol. VI, 
7 Mars 1919, n° 5, p. 151-153, 6 planches.) 


Observation radiologique complète d’un cas de 
maladie de Paget. Belles radiographies montrant 
l'aspect ouaté des os; l’auteur dit qu'ils semblent 
mangés par les mites. Le premier cas examiné aux 
rayons le fut par Gallois en 1901 dans le service de 
Béclère. WILLIAM-VIGNAL. 


Henry K. Pancoast. — Contribution radiologique 
sur la cause possibie de l'atrophie optique 
héréditaire. (The American Journal of Rœnt- 
genology, vol. VI, Janvier 1919, n° 1, p. 17-29, 
8 planches.) 


Ayant examiné six cas de maladie de Leber, l'A. 
pense qu'il s'agit d’une lésion pituitaire, car il a 
presque toujours trouvé un élargissement de la selle 
turcique. Toutefois, il convient de poursuivre ces 
recherches avant d'arriver à une conclusion définitive. 

VWILLIAM-VIGNAL. 


Hollis E. Potter. — Un cas « d'Hydro-pneumo- 
cranium » avec de l'air dans les ventrioules. 
(The American Journal of Ræntgenolojy, vol. VI. 
Janvier 1919, n° 1, p. 12-16, 4 planches.) 


Très intéressante observation concernant un homme 
de 40 ans qui fit une chute, se fracturant le radius, le 
maxillaire inférieur et le crâne. Pas de perte de con- 
naissance, le seul symptôme nerveux que l’on pou- 
vait noter fut une céphalée frontale qui dura une 
semaine. Radiographié le dix-neuvième jour après 
l'accident, on voyait sur la plaque une fracture stel- 
laire au niveau du sinus frontal droit, fracture inté- 
ressant les parois interne et externe du sinus. A la 
hauteur du siège de la fracture, une bulle gazeuse 
ntracranienne de la grosseur d'un œuf de poule 


* radiographique. 


467 


Quinze jours après ce premier examen, le malade est 
de nouveau radiographié. La bulle d'air a considéra- 
blement augmenté de volume et le ventricule latéral 
est rempli d'air, mais elle semble moins transparente, 
ce qui fait penser à la présence de liquide. En effet, 
une radiographie prise debout montre nettement un 
niveau liquide. Deux mois après, l’air avait totalement 
disparu. Le malade est complètement guéri. Cette 
observation apporte peut-être quelque éclaircisse- 
ment sur la pathogénie des kystes gazeux intracéré- 
braux. \WVILLIAM-VIGNAL. 


Ernest Juvara (Bucarest). — Nouveau procédé 
pour la oure radicale du « Hallux Valgus ». 
(Presse Médicale, 47 Juillet 1919, p. 395-397, 
1 fig.) 

L'A. présente des radiographies d'Hallux Valgus 
et décrit un procédé opératoire par lequel on obtient 
une véritable cure radicale de cette affection, l’ana- 
tomie de la région étant reconstruite aussi parfaite 
que possible. Les radiographies prises quelques mois 
après l'intervention montraient : que le métatarsien 
était raccourci, ce qui compense l'écourtement du 
tendon extenseur; que la position de la tête du 
métatarsien est normale et ne fait plus saillie sur le 
bord du pied. La forme de l’espace interosseux et 
la distance qui sépare les tètes métatarsiennes sont 
normales. On voit un léger épaississement au niveau 
de la section osseuse, située, d’après le procédé de 
l'A., vers le milieu du métatarsien. LouBIER. 


Torres Carreras (Madrid). — Fracture de l'os 
sésamoide métatarsophalangien du gros or- 
teil, étude radiographique. (Laboratorio, Ano 
HIT, n° 27, Julio 1919, p. 271 à 275, 5 fig.) 


L'A. signale quatre cas de fracture d'os sésamoïde 
pour lesquels la radiographie seule a donné la clef 
du diagnostic. A ce sujet, il montre que l'examen 
clinique le plus minutieux ne peut pas préciser lin- 
tégrité des os sésamoïdes, il faut pratiquer l’examen 
Dr. HARET. 


Japiot (Lyon). — Altération de la trochlée humé- 
rale de nature indéterminée, étude radiogra- 
phique de deux cas. (Lyon chirurgical, Janvier- 
Février 1919, p. 100-104.) 


Chez deux malades, à la radiographie on découvre 
une encoche profonde au licu et place de la trochlée 
huméralc. Il en résulte un élargissement considé- 
rable de l'interligne articulaire huméro-cubital. 

Cliniquement, chez l'un des sujets on trouve une 
chute datant de 2 ans et une limitation actuelle des 
mouvements de flexion. Chez l’autre, aucun antécé- 
dent. aucun trouble fonctionnel. 

L'A., après examen de diverses hypothèses, m'ar- 
rive pas à expliquer la nature de cette lésion, décou- 
verte par la radiographie. E. ARCELIN. 


Walker E. Dandy. — «Ventrioulographie » après 
injection d’air dans les ventrioules cérébraux. 
(The American Journal of Ræntgenology, vol. 
VI, Janvier 1919, n° 1, p. 26-56, 9 planches.) 


Par « ventriculographie « l'A. entend la radiogra- 
phie des ventricules cérébraux après injection d’air. 
Pour ce faire, au moyen d'une technique qu’il décrit 
soigneusement, on aspire le liquide contenu dans 
‘es ventricules que l’on remplace par une quantité 
égale d’air. Cette méthode, expérimentée d’abord 
sur des chiens, puis sur 20 sujets âgés de 6 mois à 
19 ans, n’a jamais donné lieu à des accidents et a 
toujours fourni de très précieuses indications pour 
le diagnostic et le traitement opératoire des tumeura. 

WILLIAM-VIGNAL: 


168 


Isaac Gerber. — Quelques remarques concer- 
nant la structure de la Mastoïde. (The American 
Journal of Rœntgenology, vol. VI, Janvier 1919, 
n° 1, 18 planches.) 


G. adopte la classification de Cheatle qui divise 
les mastoïdes en deux grands groupes. 

4° Le type infantile qui est caractérisé de la facon 
suivante. Sur une section verticale on remarque que 
la paroi externe de l’antre comprend une couche 
externe compacte et en dedans de cetle couche se 
trouve une série de cellules dites fætales. En dessous 
et à la partie externe de l'antre se trouve la masse 
mastoïde proprement dite. Cette masse peut présen- 
ter 2 structures; une structure aréolaire ou une 
structure très dense d’où 2 types infantiles secon- 
daires suivant que l’une ou l’autre de ces structures 
de la mastoïde se rencontrent. Ces types infantiles 
se rencontrent très fréquemment chez l'adulte. 

Cette structure se traduit radiologiquement de la 
facon suivante : le sinus latéral est vu très en avant, 
les cellules sont localisées près de la pointe de la 
mastoïde et quelques-unes en arrière de l'oreille 
moyenne. 

2° Le Type pneumique qui se sudivise en 3 sous- 
types. 

a) Type pneumique pur qui comprend la grande 
majorité des mastoïdes que l’on examine. On ren- 
contre un très grand nombre de grandes cellules 
pneumiques. L’extrémité de la mastoïde est généra- 
lement volumineuse. En cas d'infection on voit sur 
une radiographie ces cellules devenir floues, moins 
transparentes, les minces parois osseuses qui les 
séparent deviennent moins nettes. Le sinus latéral 
se trouve moins en avant que dans le type précé- 
dent. 

b) Type pneumo-infantile qui est une combinaison 
des 2 types précédents. 

c) Type à - double pont » caractérisé par une couche 
externe de cellules pneumiques et une couche in- 
terne de tissu osseux en diploë séparées par une 
épaisse cloison osseuse. . 

LA. insiste sur l'importance de bien connaitre les 
différentes variétés de structures afin de pouvoir 
donner des renseignements précis à l'opérateur. 
Dans tous les cas il faut prendre des clichés sté- 
réoscopiques. WiLLIAM-VIGNAL. 


R. J. May. — Observation d’un cas montrant de 
l'air dans la cavité cranienne. (American Jour- 
nal of Ræntgenology, vol. VI, Avril 1919, n° 4, 
p. 190, 1 fig.) 


Fractures du crâne chez une femme de 55 ans 
morte peu après l'accident. La radiographie faite 
quelques heures après la mort montre la présence 
d'air dans la boîte cranienne. WILLIAM-VIGNAL. 


Byron C. Darling. — Les données radiolo- 
giques en art dentaire. (The American Journal 
of Ræœntgenology, vol. VI, Mars 1919, n° 5, p. 
156-144, 1 planche.) 


Préconise lexamen radiologique systématique de 
tout l'appareil dentaire. WILLIAM-VIGNAL. 


C. Pelfort (Montévidéo). — Deux observations de 
côtes cervicales. (Revista Medica del Uruyuay, 
t. XXI, n° 5; d'après M. Deniker in Presse 
Medic. n° 52, 18 Septembre 1919, p. 551.) 


P. a rassemblé 27 cas de cette anomalie, mais il 
croit que, recherchée systématiquement, elle serait 
trouvée plus fréquemment. Le premier cas rapporté 
par l'A. a été une trouvaille accidentelle de radiogra- 
phie chez une enfant de 12 ans. Dans la 2 observa- 


Rayons X. 


tion le diagnostic avait été fait au cours de l’auscul- 
tation et fut confirmé par l’eramen radiologique. 
LOUBIER. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


E. Lenoble (Brest). — Cinq nouveaux cas de 
maladies congénitales du cœur. (Annales de 
Médecine, t. IV. n° 3, p. 185 à 197 avec fig.) 


L'examen radioscopique donne des renseignements 
précieux lorsque la maladie congénitale s'accompagne 
de modifications dans la morphologie du cœur. 

Sur quatre observations. où l’examen à l'écran a 
été fait, on a trouvé trois fois l’élévation de la pointe 
du cœur qui dans l'observ. III rappelle l'aspect dit 
«en sabot ». 

Dans un cas (observation IV) on a remarqué la 
silhouette pointue spéciale au rétrécissement mitral, 
surtout lorsqu'elle coïncide avec la saillie de l’oreil- 
lette gauche effaçant plus ou moins l’espace clair 
rétrocardiaque. LoUubiER. 


APPAREIL DIGESTIF 


Aubourg et Peugnez. — Sténose du colon trans- 
verse par une distension de la vessie. (Société 
de radiologie médicale de France, n°57, Mars 1919, 
p. 9» à 7.) 

Il s'agissait d'un malade présentant des troubles 
intestinaux et une tumeur de l’hypocondre droit. L’e xa- 
men radiologique montrait une sténose du transverse 
droit par compression, mais sans pouvoir préciser la 
nature et l’origine de la tumeur. L'intervention montra 
que la vessie, énormément distendue, déformée et 
avant contracté des adhérences à la paroi antérieure, 
venait comprimer le transverse droit. D" HARET. 


Réchad. — Contribution au diagnostic précoce du 
cancer de l'estomac par les méthodes récentes 
(radioscopie, cytologie). (Th. Paris, 1916.) 


L'A. préconise, pour le diagnostic précore du can- 
cer de l’estomac, la radioscopie et le cyto-diagnostic 
d'après la méthode de Læper et Binet. 

Il passe en revue les signes radioscopiques des 
différentes variétés de cancer de l'estomac, et conclut 
que parfois la radioscopie ou le cyto-diagnostic se 
suffisent à eux-mêmes pour affirmer le diagnostic de 
néoplasmes, mais que le plus souvent les deux mé- 
thodes se complètent. 

C'est ainsi que la radioscopice fournissant par ses 
images la présomption du cancer. la cytologie si elle 
est positive en vérifie l’existence. Ou bien le radio- 
diagnostic laissant soupçonner fortement la néoplasie, 
le cvto-diagnostic, négatif, conduit à des réserves. 
D’autres fois la radioscopie permet d'affirmer la lésion 
cancéreuse, sténose serrée et stase par exemple, tau- 
dis que le cyto-diagnostic reste muet. D’après ces 
exemples est-il bien légitime de dire que les deux mé- 
thodes se complètent l'une l’autre. Il nous semble au 
contraire que chacune apporte son coefficient de pro- 
babilité propre et que celui-ci ne se trouve nullement 
diminué si l'une‘ donne un résultat positif et l'autre 
un résultat négatif. A. ZIMMERN. 


A. Wettstein (Saint-Gall). — Occlusion intestinale 
par bouton de Murphy. (Résumé in Presse Médi- 
cale (n° 54,19 juin 1919, p. 558.) Correspondenz- 
Blatt für Schweizer Aerzte.) 

L'A. cite deux cas d'obstruction « prolongée » {4 ans 
dans un cas), et qui se sont terminés par une occlu- 
sion complète nécessitant la laparotomie, 


Rayons X. 409 


Dans les deux cas, la radivscupie montrait que 
la bouche anastomotique fonctionnait parfaitement. 
L'examen radiologique indiquait également l’endroit 
où le bouton de Murphy enclavé obstruait l'intestin. 


LOUBIER. 


Younès. — Formes gastralgiques de la sténose 
pylorique. (Thèse Paris, 1916.) 


L'A. étudie dans sa thèse le phénomène douleur 
tardive qui survient de 2 à 5 heures après linges- 
tion alimentaire et qui, à l'exclusion de lout autre 
signe de lésion pylorique suftit à imposer le diagnostic 
de sténose et à justifier l'intervention chirurgicale. 
Dans les cas apportes à l'appui de cette thèse, l'exa- 
men radioscopique, malgré la sténose vérifiée ullé- 
rieurement par l'intervention (néoplasme ou cicatrice), 
n'a pas permis de constater la moindre stase gas- 
trique. Toutefois, on trouve le plus souvent une 
dilatation, tantôt notable et associée à une ptose de 
l'estomac, tantôt localisée au segment pylorique seul, 
ce qui fait qu’en somme une lésion pylorique (cancer, 
ulcère, in silu ou à distance) peut se traduire exclu- 
sivement par la douleur tardive à type permanent ou 
périodique et avec légère dilatation de Pestomac. 

À. ZIMMERN. 


Simon et Raditch. — Un cas curieux de bilocu- 
lation de l'estomac. (Revue médicale de l'Est, 
15 juin 1919, p. 7.) 


L'estomac était divisé en deux poches entre les- 
quelles le liquide se réparlissait comme dans deux 
vases communicants. Les A. estiment que la partic 
rétrécie devait correspondre à une compression 
médiogastrique due à une anse grèle tympanisée. 


A. LAQUERRIÈRE : 


A. Bassler (New York). — Diagnostic de l'ulcère 
gastro-duodénal). (New York Medical Journul, 
tome CIX, n° 18,3 Mai 1919; d’après J. Luzoir 
in Presse Médic., n° 51, 14 Sept. 1919, p. 519.) 


L'exumen radiologique est un des examens les plus 
utiles. Un bon signe est la présence d’une incisure 
permanente en des points Correspondants des petile 
et grande courbures. L'image opaque de l'ulcère a 
une valeur plus décisive. L'image d'une poche juxta- 
gastrique injectée par la bouillie opaque est un 
excellent Signe d'ulcère perforant. 

B. ajoute que « la valeur de l'équation personnelle 
de l'opérateur est malheureusement très importante 
dans les données fournies par la radiologie ». 


LoOUBIER. 


P. Zeri (Rome). — Cæcum mobile secondaire- 
ment fixé en position vicieuse et cause d'occliu- 
sion intestinale. (Annali de medicina naval e 
colontul. An. XXV, vol. L, lasc. 5-4. Mars-Avril 
1919; daprès Deniker in Presse Méd., n° 42, 
31 Juillet 1919, p. 421.) 


Z. rapporte deux observations intéressantes. Dans 
l'une, 11 s’agit d’un homme de 38 ans qui, depuis 
3 ans, avait des crises douloureuses dans la fosse 
iliaque droite avec constipalion, vomissements et 
poussées fébriles. Le diagnostic d'appendicite fut 
posé; mais une radiographie fil constater une bascule 
complète du cæcum, dont le fond est en situauon 
sout-hépalique et dont le corps est accolé au colon 
ascendant en canon de fusil. Au bout de 24 heures, 
le bismuth n’est pas encore visible dans le transverse. 
L'opération contirina les données radiologiques : l'ap- 
pendice était normal. LOUBIER. 


L.-H. Colanéri. — La Ptose de l'estomac et du 
duodénum. (Synthèse clinique et radiologique.) 
(These de Paris, 1919.), 


Au cours de près de cinq cents examens radiosco- 
piques et cliniques du tube digestif, C. a rencontré 
une grande proportion d'estomacs abaissés vertica- 
lement. La « Ptose de lestomac est une aflection 
fréquente : « affection caractérisée anatomiquement 
par un déplacement vertical de l'estomac reconnu aux 
Rayons X et controlé dung les diverses positions ; clini- 
quement, pur des Symplômes fonctionnels et physiques 
particuliers, stimulant le plus souvent ceux pruvoqués 
par des lésions oryaniques. » 

ll decrit 4 formes spéciales de ptoses gastriques : 

A) La plose de l'estumac a forme gastrulgique. Dans 
cetle forme, ce sont les symplômes \aso-moteurs 
d'ordre sympathique qui dominent (pesanteur abdo- 
minale, goufilement, dyspnee, tachycardie, etc.); dou- 
leurs imprécises aans l'hypochondre gauche. « L'image 
composite » est celle d’une ptose moyenne. 

B) La pluse de l'estomuc à [urme pyivrique. — Cette 
forme est plus importante parce qu'elle provoque 
l'apparition d’un syndrome pylorique rappelant : 

1e Celui de l'uicus pylurique; la gastroptose en- 
gendre la stase, les contractions pyloro-spasmodiques 
douloureuses, l'hyperchlorhydrie, phénomènes qui 
rappeilent ceux des formes légères ou moyennes du 
syndrome de Reichmann (ulcus juxtapylorique). Lors- 
qu'il n’y a eu ni hémorragies occultes, m hématé- 
mèses, le diagnostic clinique est difficile; seuls les 
rayons À trancheront la question : on trouvera une 
gastroptose accentuée ayant provoqué un tiraillement 
du tube pyloro-duodénal, une coudure parfois serrée 
de langle suus-hépatique du duodénum. Il faudra 
toujours recourir à l'examen radiologique dans les 
cas douteux, car la ptose et l'uicus peuvent être 
associés. 

Lexumen en posilion couchée permet de différencier 
l'occlusion spasmodique du pyilore, due à un trouble 
mécanique de celle due à une lésion organique; au 
cas où il y a ulcère, les spasmes pyloriques ne ces- 
sent pas en décubitus. 

2° Le syndrome pylorique de la gastroptose chez 
une personne àgee peut simuler la stenxvse pylorique 
neuplusique. Avec les vomissements, le mauvais état 
general, l'âge, on pense à un neopiasme du pylore, 
alors que l'on se trouve seulement en présence d’une 
ptose accentuée. L'examen radiologique en pusition 
couchée fera le diagnostic. en montrant le passage 
valvulaire rapidement franchi. 

C) La plose gastrique à forme nerveuse, caractérisée 
par l'apparition et la persistance de symptômes ner- 
veux et comprenant : a) le syndrome douloureux 
avec une ptose accentuée; b) le syndrome neurasthé- 
nique, avec tous les degrés possibles de ptoses. 

D) La plose gastrique à forme intestinale où prédo- 
minent les signes d’entérite chronique ou subaiguë. 
Aux rayons X, on trouvera surtout la gastro-colo- 
ptose accentuée. 

Les pluses duudénales sont la conséquence de la 
gastroplose et ne surviennent pas isolément. Deux 
cas : 

I. Duodénoptose partielle. — La première portion du 
duodénum seule est abaissée. Les signes cliniques 
sont ceux de la duodémte chronique ou de l'uicus 
duodénal ; c’est le spasme persistant qui tranchera la 
question en faveur de la lésion organique. 


ll. Duodénoptose totale; abaissement des quatre 
portions, ce qui peut provoquer létranglement de 
l'angle duodéno-jéjunal, la stase et la anatation en 
amont; on pourra penser à une slénose néoplasique. 
Le diagnostic différentiel pourra ètre fait à la radio- 
scopie, en pusilion couchée, en soulevant le segment 
ptosé. 


470 


L'A. décrit une méthode personnelle qui, associée 
à celle de Case, permet de reconnaitre le degré de la 
duodénoptose partielle. LoUBIER. 


W. F. Cheney (Chicago). — Diagnostic différen- 
tiel de l’ulcère peptique. (Journal of The Ame- 
rican med. assoc., t. LXXII, n° 20; d'après 
J. Luzoir in Presse méd., n° 50, p. 507, 1919.) 


C. constate qu'avec les données de la radiologie on 
s’est aperçu que les ulcères étaient bien moins fré- 
quents que les données cliniques auraient permis de 
le supposer il y a quelques années. L’A. passe en 
revue les différentes affections avec lesquelles on 
peut confondre l'ulcère peptique. Outre les signes 
propres à chacune de ces affections les rayons X 
permettront d'éviter l'erreur. LOUBIER. 


Isaac Gerber. — Fistule œsophago-trachéale. 
Observation d’un cas d'origine probablement 
syphilitique et compliqué d’un diverticulum 
pulsatil. (American Journal of Rænigenology. 
vol. VI, Avril 1919, n° 4, p. 191 à 194, ? fig.) 


Observation d'une fistule œsophago-trachéale dia- 
gnostiquée radiologiquement ; les bronches sont net- 
tement dessinées par le lait bismuthé qui s’y était 
introduit. WILLIAM-VIGNAL, 


Jokn T. Murphy.— Mécanisme gastrique après 
gastro-enterostomie. (The American Journal vf 
Ræntyenology, vol. VI, Mars 1919, n°35, p. 148-199.) 


D'une série de 2 cas observés aux rayons X, de 
6 mois à 6 ans après l'intervention opératoire, PA. 
conclut que l'estomac se remplit normalement mais 
se vide plus vite. Si on laisse le pylore perméable, 
l'estomac commence à se vider par cet orilice, mais 
continue par la gastro-entérostomie. JI convient de 
faire cette dernière suffisamment bas, sinon on 
expose le malade à des troubles gastriques doulou- 
reux dus à la slase. \VILLIAM-VIGNAL. 


Gonzalez Campo et Gonzalez Campo de Cos. — 


Radio-diagnostic de l’appendicite. (Los Progresos 


de la clinica, p. 209, 22 Mai 1919.) 


Les A., spécialistes des maladies du tube diges- 
tit, résument, par les conclusions suivantes, les 
recherches très intéressantes qu'ils ont faites sur le 
diagnostic radiologique de l'appendicite. 

1° L’exploration radiologique est particulièrement 
indiquee dans les cas d'appendicite chronique. 

2 L'appendice n'est pas toujours visible; on dis- 
tingue aussi bien l’appendice normal que l’appendice 
malade, s'il a été soumis à une préparation adéquatc; 
les A. recommandent une solution très fluide de 
sulfate de baryum (100 gr. dans un deini-litre de lait 
fermenté) que l’on fera prendre au malade six, huit 
heures avant l'exploration ; on recommencera l'examen 
un peu plus tard s'il existe encore, à ce moment, 
des traces du repas dans lileon. 

r L'appendice est également visible debout et dans 
le décunitus dorsal. 

4 11 n'existe aucun signe direct d'appendicite; le 
signe indirect le plus signiticalil est la douleur spon- 
tauée ou provoquée: pour que ce symptôme soil 
probant, il faut déterminer le siège de l’appendice. 


> L'exstence d'adhérences est également très im- 


portante. La position de l'appendice ne varie pus, le 
malade passant de la slation debout à la position 
couchée, 

6 Les auteurs n'attachent pas une grande valeur 
diagnostique à la retention prolongee du repas 
d épreuve, ni à la présence de concretions dans l'ap- 
pendice. 

w Le spasme du pylore, provoqué par la compres- 


Rayons X. 


sion de l’appendice, parait présenter uh certain ins 
térèt. 

8 Ils considèrent l'association d’adhérences péri- 
appendiculaires et de la douleur au même niveau 
comme un syndrome pathognomonique de lappen- 
dicite. M. GRUNSPAN. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


John H. Edmonson. — Examen radiologique 
des uretères. (The .{merican Journal of Rantye- 
nology, vol. VI, Janvier 1919, n° 1, p. 25-25.) 


Recommande d'examiner avec soin les uretères 
après cathétérisme et injection d'une solution opaque 
aux rayons. WILLIAM VIGNAL 


P. H. Kfouri. — La localisation des corps étran- 


gers de guerre et des calculs dans la vessie. 
(/hèse, Paris, 1917.) 


La radiographie et la localisation par les repéreurs 
induisent souvent en erreur dans la détermination du 
siège vésical ou para-vésical d’un corps étranger, 
erreur due surtout à la modification de la position de 
ce corps étranger par l'état de vacuité ou de réplé- 
tion de la cavité vésicale. 

Le professeur Legueu conscille de faire successi- 
vement deux radiographies ou deux localisations 
instrumentales; soit dans deux posilions différentes 
du blessé, telles que couché sur le ventre et sur le 
dos avec vessie pleine; soit dans la position hori- 
zontale, avec la vessie successivement pleine et vide. 

De cette façon on peut mettre en: évidence la mobi- 
lité du corps étranger dans le pelvis, qui est le critċ- 
rium de sa présence intra-vésicale; car sauf de rares 
exceptions, ia vessie est la seule cavité du pelvis qui 
permette celte mobilité. BONER. 


M. K. Fisher (Saint-Louis). — Un cas de calcul 
géant de luretère (The Urologie and cutaneous 
revww, t. XXII, n° 7, d'après J. Luzoirin Presse 
Méd., n° 52, 18 Sept. 1914, p. 550.) 


F. cite l'observation d’un homme de 47 ans qui était 
malade depuis dix ans. Opéré d’abord pour appendi- 
cite, sans qu'il y ait aucune amélioration dans son 
état, il fut soumis à des examens radiologiques répé- 
tés de son tube digestif et on lui fit à la suite une 
iléo-colostumie sans résultat. 

On le considérait comme un neurasthénique lorsque 
F. le vit et l’idée de faire la radiographie de ses reins 
et de ses uretères. Ce malade était porteur d'un calcul 
de plus de 10 c.m. de long de l’uretère pelvien droit. 
Ce calcul géant fut enlevé et le malade a guéri com- 
plètement. LOUBIER. - 


A. R. Taft (Saint-Louis).— incertitude des signes 
subjectifs dans les calculs du rein et de l’ure- 
tère; les méprises du diagnostic. (The Urologie 
and culaneuus review, t. XXIII, n° 7, d’après 
J. Luzoir in Presse Méd., n° 52, 18 Sept. 1919, 
p. 929.) 


La douleur avec ses irradiations peut donner lieu 
à des méprises; mais, avec les progrès réalisés dans 
la radiographie réno-uretérale, un calcul ne peut plus 
échapper aux examens répélés. T. cite une série de 
faits où les diagnostics les plus variés avaient été por- 
tes et où l'exau:en radiographique montra qu'il s'agis- 
sait de calculs du rein ou de l’uretère. LOUBIER. 


Rayons X. 


APPARËIL RESPIRATOIRE 


H. Lebon (Paris). — Les faux pneumothorax en 
radiologie. (La Presse médicale, n° 36, 26 Juin 
1919, p. 551-352, 6 fig.) 


Le radiodiagnostic de l'hydropneumothorax est 
considéré comme très facile; il y a cependant des 
causes d'erreur sur lesquelles l’auteur attire l’atten- 
tion « des cas, très rares à la vérité, où un examen 
aux rayons X, trop rapidement pratiqué, peut faire 
croire à un hydro-pneumothorax qui n'existe pas ». 

A droite, cet aspect radiologique peut être donné 
par un abcès sous-phrénique avec masse gazeuse 
soulevant le dòme diaphragmatique. 

Du côté gauche, il sagit en genéral de faux pneu- 
mothorax d’origine gastrique, soit qu’il y ait hernie 
de l'estomac dans le thorax à travers une perforation 
du diaphragme, soit qu'on se trouve en présence 
d’une paralysie de la voùte diaphragmatique qui se 
laisse refouler dans l’hémithorax par la poche à air 
ue l'estomac. 

Ce diagnostic, ajoute l’auteur, ne présente aucune 
difficulté pour le radiologiste, tandis qu'il est presque 
impossible cliniquement. Il ne faut pas, pour cela, se 
contenter d’un examen superliciel et conclure à un 
hydropneumothorax devant cette image classique, 
comme on la fuit dans les cas rapportés dans cet 
article. L'erreur commise est due a une faute d’at- 
tention. Paul COLOMBIER. 


Farid-R-Kamel. — Considérations cliniques et 
therapeutiques sur les pleuresies interlobaires. 
(l'hèse Faris, 1917. Malorne, éditeur, Paris.) 


Seuls les R. X permettent de déceler sûrement les 
pleurésies interlopaires — l'abondance de lépanche- 
ment, sa localisation exacte et la voie d'accès optima; 
surtout dans les formes non suppurées, plastiques, 
séreuses ou hématiques. A. DARIAUX. 


Roubier (Lyoun). — Quelques considérations sur 
ta comparaison des examens cliniques, radio- 
scopiques et bactériologiques des orachats 
chez les militaires suspects de tuberculose. 
(Le Pruyrès medicul, 14 Juin 1919.) 


Dans cet article très documenté lA. rapporte les 
résultats cliniques radioscopiques et bactériologiques 
des examens ue 1000 malaues d'un triage de tuber- 
culeux. Il insiste notamment sur l'intérét de l’examen 
radiologique, absolument indispensable, qui révèle 
des lésions restées silencieuses et montrent étendue 
ue celles déjà révélées par l'examen chinique. Mais 
c’est l'examen des crachais qui donnera la preuve de 
la nature tuberculeuse des lésions observées. 


4° Tuberculeux buciilifères (151 sur 1000 — dont 141 
tuberculoses du sommet). 

a) Dans 9v 0,0 de ces cas il y eut concordance des 
resultats des examens cliniques et radiologiques, 
sans qu'il y eùt toujours parallélisme pariail. Les 
signes constates à l'ecran furent des modilications 
de l’image pouvant atler de la sunple diminution 
homogene de la transparence avec défaut d'illumina- 
tion à la toux jusqu'a l’opacité complète à limites 
nettes ou indécises; souvent on observait des pom- 
melures, des marbrures, un aspect tacheté ou des 
images de caverne. bn genéral, à l'ecran les lésions 
parurent plus étendues ct plus avancees qu'à l'aus- 
cuitalion. 

b) Lans 8,5 0/0 des cas il y eut discordance entre 
l'examen clinique et la radioscopie : dans certains cas 
symptômes radivologiques sans Signes cliniques; dans 
d'autres, au contraire, signes cliniques sans modifi- 
cation appreciable de l’image radioscopique (PA. tait 
Jui-méme observer que le nombre de ces cas aurait 


471 


notablement diminué si on avait complété l’examen 
radioscopique par une radiographie instantanée). 11 
s'agissait alors de lésions débutantes et localisés. 

c) Enfin lA. signale quelques cas rares de cra- 
cheurs de bacilles sans signes cliniques ou radiosco- 
piques nets. 

Lans les cas de tuberculose de la partie moyenne 
ou de la base du poumon l'écran confirmait daus la 
plupart des cas le diagnostic topographique par des 
modifications des plus variées de la transparence et 
toujours montrait une réaction hilaire du côté atteint. 


2" Malades suspects de tuberculuse avec examens bacté- 
riolugiques néyutija (5V4 cas sur 1000). 

a) Dans les cas les plus nombreux où il y avait 
association des signes radioscopiques et cliniques il 
s'agissait : ou de tuberculoses franchement evolu- 
tives avec symptomes de ramollissement, chez les- 
quels toutes les images radivscopiques, précédem- 
ment signalées pouvaient être observees; ou de 
tuberculuses torpides à tendance à l'induration ou 
de scleroses pleuro-puilmonaires, reliquats de tubercu- 
lose ancienne cicatrisée. L'écran montrait alors uue 
diminutiou homogène de la transparence des som- 
mets avec ou sans aspect pointu de ces sommets par 
retrécissement transversai de la partie supérieure 
de l'hémithorax (tuberculose ancieune cicatrisée)}. 
Parfois on reucontrait des nodules calcitiés, des 
travées sombres partant du hile et très rarement 
une caverne. 

b) Cas ou les symptômes cliniques des sommets 
existaient sans moditication radiologique (il devait 
s'agir de bronchites simples des sommets ou de 
pieurite ou corticu-pleurite apicale). 

c) Cas où on constatait des altérations radiolo- 
giques des soimets sans signes cliniques : nodules 
caicities (lésions eteintes), vones ou opacilés des som- 
mets (PA. suppose que ces moditicatiuns étaient 
l'expression d'une légère sclérose parenchymateuse 
ou d'uue pleurite adhésive à ce niveau). 

Chez ces suspects à examens bactérivlogiques né- 
gatiis, les symptômes bagilaires étaient en rapport 
avec une curticu-pleurite adhésive de la base (trai- 
nées sombres partant du hile et aboulissant au 
diaphragme avec déformation de la coupole el dispa- 
rition partielle ou totale du sinus) ou étaient dus a des 
séquelles d'anciennes pleurésies séro-tibrineuses. 


5 Enfin 545 des 1000 malades examinés étaent de 
faux tuberculeux avec ou sans lésivns pleuro-pulmo- 
naires non bacillaires. L. NAHAN. 


H. Wessler. — Abcès du poumon et broncheo- 
tasie. Étude radiologique et clinique de cent 
cas. (American Journa of Ræntgenotogy, vol. VI, 
Avril 1949, n° 4, p. 161 a 174, 52 tig.) 


Étude clinique, étiologique et pathogénique des 
abcès du poumon et des bronchectasies. 

L’A. insiste sur la necessité de l’examen radiolo- 
gique pour la localisation exacte des lésions et dans 
quelques cas pour leur dépistage. 

WILLIAM VIGNAL. 


J.-A. Honeij. — influenza et bronchopneumonie. 
Étude de l'épidémie au point de vue radiolo- 
gique (American Journuof Ræntgenvlogy. vol. Vi, 
Mai 1919, n° ò, p. 226-258, 14 figures.) | 


Étude clinique et anatomopathologique de quatre: 
vingt-unze cas d’influenza, complétée par une impor- 
tante élude radiologique. 

Notons que tous ces cas furent minutieusement 
suivis depuis leur début jusqu’à.leur terminaison par 
guérison ou par la mort et ceci grâce à un appareil 
transportable qui permettait d'examiner les malades 
dans leur lit. 


472 

L'influenza est caractérisée radiologiquement de la 
façon suivante : 

Les plages pulmonaires apparaissent comme voilées 
par une buée, d’où diminution du contraste entre les 
plages et les bronches. Cette obscurité est plus mar- 
quée dans la partie interne du poumon et s'étend du 
sommet à la base, rendant les contours médiastinaux 
et cardiaques moins nets. Les sinus costo-diaphrag- 
matiques sont plus ou moins effacés'et le diaphragme 
est souvent remonté. Les; bronches apparaissent aug- 
mentées de volume, leur ombre est plus large et plus 
dense, on peut les suivre surtout jusqu’à la base 
droite. Dans quelque cas, l'auricule droit est aug- 
menté de volume. Quand l’évolution se fait vers la 
guérison, l'obscurité pulmonaire est la première à 
disparaitre, la dernière est l'opacité hilaire. Dans 
nombre de cas, le diagnostic d'influenza fut porté sur 
ces seules données radiologiques avant l'apparition 
de tout signe clinique; l’évolution confirma ce dia- 
gnostic. 

Quand affection évolue vers la bronchopneumonie, 
l'opacité des bronches s’accentue et s'élargit, puis à 
6 ou 8 cm. du hile apparaissent des zones foncées 
tendant à devenir confluantes, prenant alors lappa- 
rence d'une houpe à poudre. 

Dans quelques cas la résolution peut commencer à 
ce stade, mais dans la majorité des cas le processus 
inflammatoire continue, donnant l'aspect d’une pneu- 
monie pseudo-lobaire, dans quelques cas tout le 
poumon se prend, l’on peut voir alors de l’autre côté 
les mèmes étapes se succéder. 

La dilatation de l’auricule droit et de l'artère pul- 
monaire accompagne et de bonne heure la broncho- 
pneumonie; parfois il y a aussi de la dilatation aorti- 
que. La convexité du diaphragme du côté atteint 
s'accentue, on peut la voir remonter de ? ou 3 espaces 
intercostaux. WILLIAM. VIGNAL, 


Alfred L. Grag. — Quelques états non tubercu- 
leux du poumon (The American Journal of Rænt- 
genology, vol. VI, Février 1919, n° 2, p. 66 à 69, 
6 planches). 


L’A. a eu l’occasion d'examiner un nombre consi- 
dérable d'affections pulmonaires qu’on lui adressait 
avec le diagnostic de tuberculose pulmonaire. Clini- 
quement ces cas étaient caractérisés de la façon sui- 
vante : - 

A la suite d’une grippe, d’une amygdalite ou d’une 
pneumonie de gravité moyenne, on notait une éléva- 
tion de la température vespérale, un pouls rapide et 
une très grande asthénie. Peu ou pas de toux et 
d'expectoration.A l’auscultation on entendait quelques 
râles humides ou un peu de bronchophonie. L'examen 
des crachats montrait l'existence de staphylocoque, 
de pneumocoque avec du bacille de Pfeiffer. En résumé 
rien de caractéristique. L'examen radiologique révé- 
lait une densification de la région hilaire, densifica- 
tion qui s'étendait le long des principales bronches 
et des petites bronches, mais cette striation est net- 
tement différente de la fine striation en éventail que 
l'on rencontre parfois dans la tuberculose pulmonaire. 
Il existe, en même temps, un peu de congestion inter- 
stitielle, ce qui augmente d'une façon uniforme la den- 
sité de la plage pulmonaire. 

Pour l'A. cet aspect caractérise un état d'inflamima- 
tion bronchique ou péribronchique. L'évolution peut 
se faire après plusieurs mois vers la guérison ou vers 
la formation d’un abcès nécessitant l'intervention 
chirurgicale. A l’appui de sa thèse, l'A. ne publie que 
quatre observations. 

WILLIAM VIGNAL. 


John Hunter Selby. — Pneumonie hémorragique 
(American Journal of Ræntgenology, vol. VI, 
Mai 1919, n° ò, p. 211, 225; 44 fig.) 


Rayons X. 


Étude clinique, anatomo-pathologique ct radiolo- 
gique d’une forme évolutive de la grippe que S. appelle 
la pneumonie hémorragique; dont les caractères 
radiologiques sont les suivants : Au niveau de l’angle 
inférieur de l'omoplate près de la région hilaire une 
zone obscure fait son apparition, puis s'étend dans 
toutes les directions pouvant envahir tout le poumon, 
toutefois laissant indemne le sommet et la base du 
poumon. 

En faisant des examens quotidiens au lit des ma- 
lades, grâce à un appareillage transportable, PA. a pu 
faire les constatations suivantes : 

En 24 heures, tout le poumon peut être pris. 

Dans les formes foudroyantes les 2 poumons sont 
envahis et la mort par asphyxie survient en quarante- 
huit heures. Invariablement le début est unilatéral et 
dans 82 pour 100 des cas le poumon gauche est le 
premier atteint. 

Le début se fait toujours au niveau de la région 
bilaire et par une seule zone. 

Quand l'obscurité pulmonaire ne dépasse pas la 
superficie d’une pièce de cinq francs la résorption se 
fait en 5 jours. 

Cette étude porte sur 470 cas. 

WILLIAM VIGNAL. 


David R. Bowen. — Des corps étrangers mé- 
connus sont souvent la cause de bronchite 
chronique. (The American Journal of Rœntgeno- 
logy, vol. VI, Mars 1919, n° 5, p. 111-119; 9 pl.) 
Beaucoup plus fréquemment qu’on ne le pense, il 

existe des corps étrangers dans les poumons. Aussi 

en présence d'une affection pulmonaire mal caracté- 
risée, il convient de faire un examen radiologique qui 
aidera à élucider le diagnostic. A l’appui de cette thèse 


l'A. rapporte onze observations dont six personnelles. 
WILLIAM VIGNAL. 


Darcourt (Marseille). — L'examen radiologique 
dans la tuberculose pulmonaire. (Marseille 
médical, n° 10, 15 Mai 1919, p. 448 à 450.) 

L’A., dans un exposé très rapide d'ailleurs, insiste 
sur trois signes radiologiques : hypertrophie des 
ganglions hilaires, mobilité diminuée du diaphragme 
surtout du côté droit et petitesse du cœur qui, selon 
lui, existent avant l'apparition de tout signe clinique 
de tuberculose pulmonaire. Henri BÉCLÈÉRE. 


Russel H. Boggs. — Complications de l'influenza 
au point de vue radiologique. (American Jour- 
nal of Ræntgenology, vol. VI, Mai 1919, n° 5, 
p. 258-242.) 

Revue de quelques complications grippales. L'A. 
insiste sur la nécessité de prendre des stéréo-radio- 
graphies pour avoir une idée exacte des lésions. 

WILLIAM VIGNAL. 


W. A. Mc. Guire. (Chicago). —- Hémothorax con- 
sécutif aux plaies de poitrine par armes à feu. 
(Journal of the American Medical Association, 
t. LXXII, n° 18; d'après J. Luzoir in Presse 
Med., n° 50, 8 Sept. 1919, p. 506.) 

H est de la plus haute importance de faire de 
bonne heure le diagnostic de la nature, stérile ou in- 
fectée de l'épanchement sanguin. L’A. indique les 
signes qui caractérisent l'infection de l'hémothorax 
et insiste sur l'importance de la radioscopie qui devrait 
ètre praliquée dans tous les cas. LOUBIER. 


Arthur L. Bloomfield et Charles A. Waters (Bal- 
timore). — Corrélation entre les résultats de 
l'examen thoracique radiologique et ceux de 


Rayons X. 473 


l'examen clinique dans une épidémie d’in- 
fluenza (Johns hopkins hospilal bulletin, vo- 
lume XXX, n°542, Août 1919, p. 252 à 254, 3 pl.) 


Les A. publient une série de radiogrammes faits 
aux différents stades de la maladie, chez des sujets 
atteints d'influenza sans complication, et montrent 
qu’à aucun moment on ne trouve de modification de 
image, ceci prouve que la broncho-pneumonie est 
une complication et non pas le fait essentiel de la 
maladie HARET. 


CORPS ÉTRANGERS 


F. Lemaitre et À. Garmy. — De l'extraction des 
corps étrangers périorbitaires ! Annales d'oculis- 
tique (Paris) T. CLVI, n°5, Mai 1919, d'après 
A. Cautonnet in Presse Med., n° 42, 1919, p. 420.) 


On peut atteindre les corps étrangers périorbitaires 
par quatre voies d'accès : 1° para-latéro-nasale, 
2° sinuso-frontale, 5 temporale, 4° vestibulaire. Les 
auteurs recommandent le contrôle intermittent sous 
l'ecrun radioscupique. LouBiEr. 


H. C. Colville (Melbourne). — Migration d'un 
projectile. (The Medical Journal of Australia, 
Année VI, T. I, n° 12, daprès M. Deniker in 
Presse Médic. n° 54, Sept. 1919, p. 540.) 


Plaie thoracique par balle de revolver sans orifice 
de sortie. La radioyraphie de tout le thorax fut néga- 
tive. L’abdomen et le bassin furent examinés sans 
succès. Le lendemain, le blessé se plaignit de la 
jambe gauche. Le projectile fut repéré à la pointe 
du triangle de Scarpa du côté gauche. La balle élait 
dans la veine fémorale. Extraction — Guérison. 

LOUBIER. 


Piccinino (Guido) (Castelfranco). — Localisa- 
tion radiologique des corps étrangers. (La 
Riforma medicu, XXXV, Mai 1919, n° 18, p. 554.) 


Description d'une méthode personnelle de localisa- 
tion des corps étrangers, employée par l'A. à l'hôpital 
de campagne de Castelfranco. Celle-ci, connue depuis 

ongtemps et décrile par de nombreux radiologistes 
comme un procédé toujours nouveau, consiste à 
tracer sur la peau, les points d'impact du rayon nor- 
mal et d’un rayon quelconque, passant tous deux par 
le corps étranger. Un fil métallique entourant le 
membre considéré, permet de prendre des repères et 
d'obtenir la position du projectile sur une coupe 
frontale, à linterseclion des droites joignant ces 
repères. CHARPY. 


Duvergey et Dufour. — La rotation de l’ampoule 
appliquée aux extractions de projectiles sous 
contrôle radioscopique. (Archives d'Electricité 
médicale et ae physiothérapie, Mai 1919, pages 121) 
à 156 avec 7 figures.) 


Les A. considèrent l’extraction sous le contrôle de 
l'écran comme le procédé de choix (ils ont vu, par 
exemple, un blessé chez lequel au moyen du compas 
on avait extrait la chemise d’une balle allemande; mais 
en laissant le plomb de cette mème balle); mais le 
procédé le plus généralement utilisé : la descente 
verticale vers le projectile, n’est pas applicable quand 
l'épaisseur est considérable (projectile sur la face du 
tronc ou du bassin); il est en détaut quand le projec- 
tile, mobile, se déplace devant la pince; enfin il ne 
permet pas toujours d'apprécier exactement la dis- 
tance qui reste à franchir pour atteindre le corps 


étranger. — Le système d'éclairage par 2 ampoules _ 


conjuguées augmente par trop la quantité de rayons 
à laquelle s’expose l'opérateur. 

Aussi les A. ont-ils appliqué la méthode de Dausset 
à l’extraction, ils repėrent par une double visée le 
projectile et l'instrument qui va à sa recherche. Ils 
peuvent ainsi aller facilement trouver le corps étran- 
ger suivant laxe vertical en appréciant exactement, 
toutes les fois que cela est nécessaire, la distance qui 
le sépare de la pince, mais surtout ils sont capables 
de guider le chirurgien s’il suit une voie latérale : 
après un premier repérage sur l'axe vertical l'instru- 
ment étant appliqué sur la paroi latéralement, on fait 
tourner l'ampoule et on la déplace; si la pointe de 
l'instrument correspond au mème plan horizontal que 
le projectile, cette pointe et le projectile gardent les 
mèmes rapports que dans le premier repérage; si 
l’instrument est trop en avant son image est déviée 
dans le sens de la rotation de l'ampoule; s’il est trop 
en arrière, son image est projetée dans le sens opposé 
à la rotation. Toutes les manœuvres de cheminement, 
de prise, de traction doivent ètre faits sous le rayon 
vertical, la rotation de l'ampoule n’a qu’un rôle mo- 
mentané de contrôle. A. LAQUERRIÈRE. 


DIVERS 


Fred. A. Sprague. — Gangrène gazeuse de la 
jambe. — Observation d’un cas diagnostiqué 
par les Rayons X. (The American Journal of 
Ræntyenology, vol) VI. Mars 1919, n°5, p. 145- 
148, ò fig.) 


Observation détaillée d’une gangrène gazeuse sur- 
venue à la suite d’une blessure par arme à feu. Deux 
séries de radiographies prises, la première au mo- 
ment de l’entrée du blessé à l'hôpital, la seconde six 
heures après l'admission montre l'extension rapide 
de l'infection. WILLIAM VIGNAL 


` 


RADIOTHÉRAPIE 


SANG ET GLANDES 


H. Harris (Sydney). — Traitement de l'hyper- 
thyroïdisme par les Rayons X. (Zhe Medical 
Journal of Australia, T. 1, n° 9, d'après Deuiker 
Presse Med., n° 52; 18 sept. 1919, p. 552.) 


D'après H. les résultats varient avec les formes 
cliniques. On obtient des succès remarquables dans 
l'hyperthyroïdisme simple et dans le goitre exoph- 
talmique aigu. Le traitement radiothérapique est 
plus problématique dans la forme chronique du 
goitre; entin, il est tout à fait inelficace dans les cas 
de vieux goitres basedowifiés et doit céder le pas à 
la chirurgie, tout en conservant un rôle adjuvant, soit 
avant, soit après l'intervention chirurgicale. 

Les rayons seront lillrés et les séances seront 
espacées de deux semaines pour éviter de créer 
l'hypothyroïdisme. LouBiER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Canovas INovarro) (Madrid). — Radiothérapie 
de l’hypertrophie ‚de la prostate. (El Siglo me- 
aico, LXVI, n° 5416, Mai 1919, p. 455.) 


La radiothérapie parait étre un des moyens Îles 
plus elticaces de combattie l’hypertropbie de la pros- 
tate. Les hypertrophies à type glandulaire où le 
tissu conjonctif ne prend qu’une faible part sont par- 


— m ue a Ái 


474 


ticulièrement justiciables de ce traitement. Le volume 
de la prostate ne tarde pas à subir une notable 
réduction sous l'influence de fortes doses de rayons 
durs, en même temps que cède la pollakiurie. Les 
accès de rétention, les douleurs diminuent de fré- 
quence et d’acuité, et dans les cas les plus favorables 
relatés par l'A. la guérison a été obtenue au bout 
d'environ 6 mois. La conclusion de ce travail semble 
ètre que toul prostatique devrait se soumettre à la 
radiothérapie avant de se résoudre à l'opération, à la 
condition de le faire assez tôt pour en tirer tout le 
bénéfice qu'il peut espérer. Aucun détail de tech- 
nique n’accompagne malheureusement cet article, 
purement descriptif. CHARPY. 


DIVERS 


Delrat (Georges) (Paris). — La radiothérapie 
dans les sequelles des blessures de guerre. 
(Thèse Paris, 1919, 51 p., Maloine, éditeur.) 


L'A. communique le résultat de son expérience 
personnelle dans la radiothérapie des cicatrices adhé- 
rentes chéloïdiennes (175 cas), des compressions 
cicatricielles des nerfs périphériques et de leurs ra- 


cines (24 Cas), des névromes (21 cas), des causaigies . 


(26 cas), des arthrites chroniques (11 cas). Le petit 
nombre des observalions explique l'excellence des 
statistiques, portant jusqu'à yö Uv d'améliorations, 
et la ferveur ue l'A. pour une méthode thérapeutique 
avec laquelle la guerre lui a permis de commencer à 
se familiariser. Si en eilet l’amélhoratuon considérable 
des chéluïdes était un fait indiscute bien avant 1414, 
faudra peut-être attendre des confirmations plus 
nombreuses des résultats « inespérés - de la radiothé- 
rapie dans les cas de névromes vrais, au point de 
vue de la réintégration fonctionnelle d'un conduc- 
teur imperméable, sous la seule influence des rayons. 
L'action analgésique des rayons est connue depuis 
longtemps, comme leur action cytoiytique — encore 
s'agit-il de préciser dans quels cas et dans quelles 
conditions, pour s'éviler ae graves mécomptes, ct, 
par un trop facile enthousiasme, créer u'améres 
désillusions. CHARPY, 


Bonnefon (Bordeaux). — La radiothérapie et les 
taies corneennes. (Archives d'électricile méuicute 
et de physiothérapre, Mai 1919, p. 140 à 142.) 
Note au sujet d’une observation publiée par 


SUBSTANCES 


TECHNIQUE 


Cl. Regaud (Paris). — Notions préliminaires à 
la pratique de la radiumthérapie par les appli- 
cations locales d'emanation au radium con- 
densee. (Paris Medical, t. 1X, n°19, 10 Mai 1919, 
d'après Cesbron, in Presse Médicale, 9 Juin 1919.) 


L'article très précis de M. Regaud vient à point 
pour faire connaitre aux medecins les résultats vien- 
faisants que l’on peut attenure de ia radiumthérapie 
employée sous furme d'émanation condensée du ra- 
dium. Les études de Dominici ont montre que, dans 
le traitement des cancers, 11 y avait avantage à n'uti- 
liser que les rayons utra-penéirants. Ur, ces rayons 
ne sont pas produits directement par ie radium, mais 
par d’autres corps qui descendent de lui. Le premier 
de ces corps est l'émanation du radium. A cette ema- 
nation succèdent, dans la lignee atomique du radium. 
d'autres corps qu: émelteut les rayons ultra-péné- 


Substances radioactives. 


Chappé, élève de Sulzer, dans les Annales d'Oculis- 
tigue (Sept. 1918, p. 424 à 426.) 

H s’agit dun homme de V ans qui à la suite d’un 
zona vphtalmique, et après échec des traitements 
appropriés, vint consulter pour un vaste leucume 
opaque à surface irrégulière occupant le centre et la 
presque totalité de la cornée. Un traitement photo- 
thérapique (> à 6 séances) donne une amélioration 
qui ne progresse pas par la suite. On le soumet alors 
aux rayons: 2 mars 1911, 5 H.; 15 mai, ò H. (à la suite 
radiodermite de la paupière et de l’arcade sourci- 
lière qui dure un mois) 26 octobre 5 H.; 19 février 1912 
la pupille est facilement visible, 3 H. 11 est pratiqué 
jusqu en février 1916 db séances de 3 à 4 H. En 1918, 
la pujuile est parfaitement visible, acuité visuelle 
est de 1/10 et le malade peut lire le journal avec des 
verres de 5 dioptries. Les rayons employés étaient de 
ò à 6° Benoit. L'A., après la radiodermite, tit cons- 
truire un blepharostat special opaque aux rayons. 


LAQUERKIÈRE. 


F. Terrien (Paris). — Radio-diagnostic et radio- 
thérapie en ophtalmologie. (Archives d'ophtalm., 
T. AXAVI, n° %, Mai-Juin 1919, d’après A. Cau- 
tonuel in Presse Méd., 28 Août 19419, n° 48, 
p. 46.) 


Cet intéressant mémoire fait en collaboration avec 
M. Ledoux-Lebard a été présenté le 5 Mai 1y1ÿ à la 
Société Française d'opthtalmologie. 

Les auteurs étudient d’abord le radio-diagnostic et 
passent en revue les fractures orbitares, puis la ra- 
uiographie de ia sele turcique qui à une grosse 
importance pour les tumeurs ue 1hyÿpophyse. La 
localisation des Corps étrangers de wil a pris une 
grande extension pendant la guerre (Méthoue ue 
belot et Fraudet). La radioscopie par les mouvements 
ue l'œil montre si le corps étranger est dans le 
globe; divers procédes permettent de voir sur l'écran 
emplacement de la cornée. Les auteurs passent en- 
suile à la radiothérapie ophtalimoiogique et donnent 
des indications. La radiotnerapie est le traitement dè 
choix du catarrhe printanier de la conjenctive, du 
xanthelasma, de l angiome palpébral. Le trachome est 
amélioré mais la recidive est constante. Pour les 
épithéliomas, il vaut mieux recourir à l'intervention 
chirurgicale. La radiotherapie donnera dans certains 
cas de bons résultats dans les tumeurs de l'hypo- 
physe. LOUBIEK. 


RADIOACTIVES 


tants. Donc, grâce à l'état gazeux et à la durée relative 
de l’émanativu, on pourra séparer du radium la puis- 
sance radiv-aclive accumulée, la transporter et ruti- 
liser à distance de la substance-mère. L'émanation 
résume la totalité du rayonnement du radium. 

Elle se mesure en curie et milhcurie. La cune est la 
quantité d'émanation en équilibre avec 1 gramme de 
sadium-élément; le milhcurie, la quantité d’'émanation 
en équihbre avec un nulhgramme de radium-élément. 

Ainsi, que l'on utuise un tube contenant 100 nulligr. 
de rauium-élément ou un tube contenant 1v0 millicunes 
d'émanalion, le rayonnement sera identiquement le 
mème. Mas, pratiquement, un tube ue 100 milligr. 
de radium-elément vaut au moins 420W francs alors 
que le même tube, chargé d’émanation, n’a que la 
valeur restreinte d’un pruuuit facilement remplaçable 
puisque la source productrice reste à l'abri. 

L'autre part, les apparens radifères sont immuables 
lanuis que les tubes d’'émanation peuvent sous un 
pelit voiume, épouser Jea lormes appropriées aux 


Substances radioactives, 


lésions à traiter. Les tubes d'émanation peuvent. en 
outre, avec une quantité productrice de radium suffi- 
sante, transporter des doses énormes et réaliser « de 
la radiumthérapie sur mesure ». 

Enfin, au point de vue social, le groupement d’une 
substance-mère de radium et la distribution de l’éner- 
gie radio-active sous forme d’émanation du radium 
permet de traiter, sans gaspillage ni énergie perdue, 
le plus grand nombre de cas. E. D. 


PHYSIOBIOLOGIE 


G. et D. Bardet (Paris). — Contribution à l'étude 
de l'emploi interne du Radium et de son éma- 
nation. (Bulletin de la Suc. de thérapeutique, 
T. XXIV, n° 6, Juin 1919, p. 145.) 


Relation de trois observations de malades traités 
par injection intraveineuse de bromure de radium en 
une seule dose massive de 100 microgrammes. 

Dans le premier cas, il s'agissait d'une femme 
atteinte de septicémic utérine avec 40 et un état 
général grave. Un curettage et des injections d'élec- 
trargol (intra veineux) n'avaient donné aucun résul- 
tat. Guérison huit jours après l'injection de Ra Br'. 
L'observation lI se rapporte à une fièvre paraty phoïde 
à forme hypertoxique. Guérison 9 jours après Pin- 
jection. 

L'observation IlI montre un résultat négatif chez 
un tuberculeux à forme aiguë granuleuse. L’injection 
avait été faite in extremis pour donner satisfaction à 
l'entourage. LOUBIER. 


DERMATOSES 


Barcat (Paris). — Un an de radiumthérapie mili- 
taire. (Paris Chirurgical, 1917, p. 89.) 


L'A. a cu à traiter 4 grandes catégories de cas cli- 
niques : les cicatrices vicieuses, des plaies atones, 
des dermites, des fistules. 

Dans les cicatrices vicieuscs, limilant les mouve- 
ments, les doses de rayonnement varient suivant les 
cas; en général, 120 mmgr. heures dans la première 
séance ; on renouvelle 3 semaines après, de une à trois 
fois, jusqu’à concurrence de 4 à 500 mmgr. heures. 

Les cicatrices adhérentes aux tendons, ou chéloïi- 
diennes sont également très favorablement influencées 
par la radiumthérapie. Les cicatrices douloureuses 
présentant soit des hyperesthésies diffuses, soit des 
h. localisées, sont également modifiées, mais les pre- 
mières le sont beaucoup plus rapidement et avec des 
doses bien moindres (de 12 à 50 mmgr. heures). 

Les dermites péritraumatiques, de nature récente, 
cèdentà l'application de compresses d'eauradio-active ; 
si, au bout d’une dizaine de jours, les progrès ne sont 
pas manifestes, l'A. a recours à l'application de toiles 
radifères, contenant 0 mmgr 08 par ceq, qu'il applique 
de 10 à 12 heures en 4 séances à 8 jours d'intervalle. 

Dans les plaies atones, l'A. a employé les panse- 
ments quotidiens à l’eau radio-active ; si la cicatrisa- 
tion n’est pas complète au bout de trois semaines, il 
recourt alors à un pansement non radio-actif, mais 
procède à de courtes applications de rayonnement 
(1/2 mmgr. heure) espacées de 3 à 4 jours. 

Enfin, l'A. a eu à traiter 47 cas de tistules, 37 d'ori- 
gine osseuse, 10 d'origine non osseuse, dans lesquelles 
la radiuimthérapie lui a donné un total de 2? guérisons. 

F. TRiBOUT. 


Sainz de Aja (Enrique) (Madrid). — Traitement 
des maladies de la peau par le radium. (La 
Medicina Ibera, 29 Mars 1919, p. 440.) 


L’A. public les résultats qu'il a obtenus dans le 
traitement des dermatoses par le radium : 


475 


Brillants dans la cure de l’eczéma lichénoïde à type 
neurodermique, dans les eczématides, les eczémas 
récents du cuir chevelu, de la peau, des plis de 
flexion. 

Efficaces dans la cure du lupus tuberculeux, quoique 
l’action du radium s'y révèle assez lente; dans l'acné 
chéloïdienne, dans les pyodermites d'origine banale, 
dans un cas de sclérose érythémateuse des doigts. 

La radiumthérapie lui a paru la méthode de choix 
dans les épithéliomas dermatologiques, bénins, sans 
réaction ganglionnaire, tant au point de vue de les- 
thétique qu'à celui des récidives. 1l rappelle que l'on 
se servira cependant toujours avec profit du radium, 
dans les cancers chirurgicaux, pour compléter la cure 
radicale, et dans les cancers inopérables, pour calmer 
les douleurs, diminuer les hémorragies, et donner 
quelque espoir au malade. 

Les rayons du radium sont par contre nettement 
inférieurs aux rayons X lorsqu'il s'agit de provoquer 
la disparition des poils, des verrucs, du prurit. 

CHARPY. 


M. Larcher. — Traitement des Épithéliomas de 
la peau par le radium. (Thèse de Paris, 1915.) 


Les épithéliomas superficiels et érosifs de type baso- 
cellulaire sont facilement curables par la radiumthé- 
rapie, tandis que les formes spino-cellulaires deman- 
dent une mise en jeu de doses d'energie considérables. 

En ce qui concerne les épithéliomas infiltrés à une 
grande profondeur, on peut obtenir la guérison ou 
l'amélioration, en associant la radiumthérapie au trai- 
tement chirurgical. Avec M. Dominici, l’auteur insiste 
sur l'utilité de l'emploi des doses massives permet- 
tant d'obtenir la guérison, en une seule séance, de cas 
rebelles à l’action de toute thérapeutique. 

BONER. 


Péraire. — Cancer de la langue. Amputation 
presque complète suivie d'application rapide de 
radium. Guérison depuis un an. (Paris Chirur- 
gical, 4° Septembre 1916, p. 452.) | 
Ablation de la presque totalité de la langue ; 17 jours 

après, application du radium sur la cicatrice opéra- 

toire. On pratique 8 séances de 2 heures chaque. 

Guérison datant de 1 an. L'examen histologique de la 

tumeur a montré qu’il s'agissait d'épithéhioma pavi- 

menteux. F. TRIBOUT. 


De Lapersonne et Degrais (Paris). — Le traite- 
ment des tumeurs des paupières par le Radium. 
(Arch. d'oplitalmologie, T. XAXXVI, n° 9, Mai- 
Juin 1919, d'après A. Cantonnet in Presse Méd., 
n° 48, 28 Août 1919, p. 486.) 


En général, les doses très élevées de radium ne 
sont pas nécessaires en ophlalmologie. Sauf ies 
envahissements cancéreux de l'orbite, où il faut 40 à 
50 millicuries, une dose de 25 à 50 millic. est suili- 
sante pour la plupart des cas. La dose de rayonne- 
ment doit ètre d'autant plus élevee que la iésion est 
plus étendue. Les lésions superticiclles ne néces- 
sitent pas de filtre; l'épaisseur du filtre est d'autant 
plus grande que la lésion est plus profonde. Les 
tiltres employés par les A. varient de 5/10 de millim. 
à 2? millim. de plomb. Le temps d'application est 
d'autant plus long que le tiltre est plus épais. 

i LOUBIER. 


F. Hinman (Chicago). — Méthodes nouvelles de 
radiumthérapie dans le cancer de la prostate 
et de la vessie. (The Journal of the American 
Medical Associalion, T. LXXII, n° 22, Mai 1919, 


NÉOPLASMES 


476 


d'après J. Luzoir in Presse Méd., n° òl, 11 Sep- 
teinbre 1919, p. 51%.) 


Ayant appliqué dans huit cas de cancer prosta- 
tique la méthode intrarectale et ayant eu à déplorer 
3 fois la brülure du rectum, H. a modifié la méthode 
de Young de facon à localiser l'action du radium sur 
la prostate et la vessie en protégeant les autres 
parois du rectum. La sonde contenant le radium est 
maintenue contre la paroi prostatique ou vésicale du 
rectum par un ballon de caoutchouc rempli de col- 
largol, imperméable aux rayons. 

H. décrit ensuite une autre méthode pour le trai- 
tement du cancer vésical, méthode qui permet d’ap- 
pliquer le tube de radium à un point quelconque 
dans la vessie. LOUBIER. 


George M. Maekee. — Rayon X et Radium dans 
le traitement des épithélomia à cellules basales. 
(The American Journal of Ræntgenology, vol VI, 
Mars 1919, n° 5, p. 119-155.) 


Importante et intéressante étude statistique por- 
tant sur deux cent cinquante-huit cas traités de 1910 
à 1916. Sur ces deux cent cinquante-huit cas l’auteur 
compte : 

56 qu'il n’a jamais revus après la première appli- 
cation. Sur les 222 cas restant, il eut 201 guérisons 
cliniques soit 90 pour 100, 15 améliorations, soit 5 
pour 14, 6 résultals nuls, soit 2 pour 100. 

M. considère que le traitement intensif donne les 
meilleurs résultats. Suivant l'étendue et la profondeur 
de la lésion, il emploie soit des rayons n° 10 ou n°6 
B. Le radium doit ètre employé avec les rayons f 
dans les cas où les rayons X n’ont donné aucun ré- 
sultat. Dans ces cas, les ruyons y du radium se sont 
montrés inefficaces. WILLIAM VIGNAL. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Edmond Rouffort (Bruxelles), — Quelques re- 
marques sur l'emploi du radium en gynéco: 
logie. (Revue mens. de gynécologie et d'oustétri- 
que, n° 7, Juillet 1919, p. 241 à 254.) 


Dans cet article documenté, R. rapporte de nom- 
breuses observations de malades traitées par le ra- 
dium pour cancers et fibromes utérins. 11 publie ses 
résultats, sa technique et ses conclusions. 

l. Pour les cancers utéris. Après avoir débarrassé 
le col de ses végélations, par curettage ou nou, il 
place 15 à 20 cenligramines de radium dans le vagin 
ou dans la cavité creusée dans le col utérin et les y 
laisse pendant 48 heures. Filtrage par deux enve- 
loppes, l’une de platine, l’autre d'argent, de 1/3 de 
imillimetre d'épaisseur. Six semaines environ (suivant 
la marche, ou le résultat oblenu) après la premiére 
irradiation, il en fait une autre semblable. L’A. pense 
qu'il faut accorder une place importante au radium 
dans le traitement du cancer utérin; très utile quand 
la chirurgie est impuissante, il éloigne les chances 
de récidive lorsque les tissus atteints ont été extirpés. 

ll. Dans les ibromes utérins, c'est surtout contre 
les hémorragies que la radiumthérapie est efticace. 
Sur cinquante fois qu'il l'a employée, R. n’a eu qu’un 
insuccés. Le traitement au radium crée une méno- 
pause artificielle. L’indication la plus nette se trouve 
réalisée chez les femmes ayant dépassé la quaran- 
taine, présentant de grosses hémorragies avec un 
fibrome peu volumineux. La technique consiste à 
piacer pendant 8 nuits consécutives sur la paroi 
abdominale, à la région des ovaires, deux appareils 
plats contenant chacun à centigrammes de radium 
tiltrés par 2 millimètres de plomb. L’A. ajoute parfois, 
pendant 48 heures, ò centigrammes dans un tampon 
vaginal, filtrés de la mème façon. LOUBIER. 


Substances radioactives. 


R. Condamin et T. Nogier (Lyon). — La ra- 
diumtherapie en gynécologie (réflexions clini- 
ques basées sur 750 observations.) (Lyon Mé- 
dical, Août, 1919, p. 372-518.) 


A lire ce travail, il semble que, dans l'esprit des 
auteurs, le jour n'est peut-étre pas loin où la radium- 
thérapie des cancers utérins l’emportera sur l'inter- 
vention sanglante. En attendant que des observations 
précisent exactement cette question, les auleurs 
classent les indications actuelles de la radiumthé- 
rapie : 

I. Indications absolues. 

4° Cancers utérins arrivés à la limite de l’opérabi- 
lité : opérer ultérieurement. 

2 Cancers utérins nettement inopérables, mais 
pouvant devenir opérables après application du ra- 
dium : opérer ultérieurement, sı possible. 

3 Cancers uterins étendus, pour faire cesser les 
hémorragies et les sécrélions fétides, atténuer les 
douleurs. 

& Les récidives post-opératoires de la zone du 
vagin ou du bas paramétrium. 

Il. /ndications relatives. 

5° Certains cancers utérins opérables, surtout les 
formes infiltrantes des femmes jeunes, où les résul- 
tats opératoires sont déplorables. 

ü Après hyslérectomie, en cas d’éxérèse insuffi- 
sante et pour poursuivre plus loin une propagation 
néoplasique. 

Les auteurs concluent à la nécessité des hautes 
doses thérapeutiques de radium, variant de 100 à 
25v milligrainmes, en application de 48 heures, pour 
obtenir, en une seule fois, un résultat durable, que 
des applications ultéricures ne pourraient donner. 

F. ARCELIN. 


DIVERS 


Thomas J. Harris (New-York). — Le radium 
dans les maladies de l'oreille. (Americ. otol. 
Sociely, Mai 1917, in Revue de laryngologie, d'olo- 
logie et de rhinoloyie, n° 2, Janvier 1919, d'après 
les Arch. d'Electricité médicale et de Physio- 
thérapie, n° 458, p. 81 à 86.) 

Jusqu’à présent, le radium n'a pas donné des bé- 
néfices bien considérables dans le traitement des 
maladies de l'oreille. Dans la surdité chronique, il wa 
donné aucun résultat. 

Dans les cas de vertiges exagérés et de bourdon- 
nements, il peut étre employé avec l'espoir de calmer 
le malade, mais amènera une destruction du laby- 
rinthe. 

Lorsque les tumeurs malignes sont superficielles, le 
radium rendra de grands services. LOUBIER. 


Walter C. Stevenson (Dublin). — Technique du 
traitement lointain des blessures de guerre par 
le radium. (Archives of radivluyy anu electrothe- 
rapy, n° 229, Avril 1919, p. 506 a 562.) 

Les excellents résultats obtenus avant la guerre 
dans le traitement des cicatrices adhérentes par le 
radium ont amené l'A. à l'appliquer aux blessures de 
guerre et surtout aux cicatrices auhérentes de la main 
et des doigts résultant de vieilles synovites tendi- 
neuses. C'est la conclusion d’une série de 900 cas 
traités que contient cet article, où les géneralités 
tiennent la plus grande place. 

L'A. a surtout utilisé les tubes à émanation. 

Pratiquement, si les doses massives sont utiles pour 
le traitement des tumeurs mahgnes, il est préférable 
pour les tumeurs bénignes, les chéloïdes par exemple 
et pour les applications orthopédiques, de S'en tenir à 
des doses plus faibles qui respectent l'intégrité de la 
peau. AUDAN: 


Lumière. A77 


LUMIÈRE 


PHYSIOBIOLOGIE 


Andrew Watson Sellards (Boston). — Recher- 
ches sur la lumière solaire tropicale, particu- 
lièrement sur l’action photodynamique. (Journ. 
of med. reseurch., Mars-Juillet 1918; d'apres 
Miramont de Laroquette in Arch. d'électricité 
médicale et de Physiothérapie, n° 458, p. 86 à 91.) 


L'action photodynamique directe des corps fluores- 
cents sur l'ètre vivant est moins visible qu'in vitro. 

Plusieurs substances fluorescentes sont toxiques 
pour les animaux à la lumière et non à l'obscurité. 

Quelques symptômes de lempoisonnement par le 
sarrasin et la pellagre sont attribués à l’action de la 
lumière, mais peuvent être expliqués par l’anaphy- 
laxie. 

On a attribué à tort à la fluorescence de la quinine 
une partie de son action contre le paludisme. 

Les effets thérapeutiques de la lumière solaire 
n’ont pas été améliorés par l'emploi de substances 
fluorescentes. 

L'action photodynamique est un phénomène inté- 
ressant, mais son ròle en médecine est mal connu. 

LOUBIER. 


Miramond de Laroquette (Alger). — Expériences 
sur l'action bactéricide de la lumière solaire 
(Lumière blanche totale et lumières partielles 
ou de couleur). (Ann. Inst. Pasteur, t. XXXII, 
Avril4918,in Bull. de l'Inst. Pasteur, 30 mars 1919, 
p. 206.) 

La lumière solaire en lumière blanche, ne s'est 
montrée capable de détruire les microbes qu'après 
une longue exposition à la lumière directe. Des lu- 
mières colorées, la lumière bleue est la plus active, 
puis la jaune, la rouge et enlin la verte. Les radia- 
tions infra-rouges et ultra-violettes n'ont pas paru 
jouer un rôle inportant. L'élévation de température 
par absorption des radiations par le milieu a sensi- 
blement abaissé, mais dans une mesure mal connue, 
la résistance des bactéries; de mène, la dessiccation 
des cultures a joué un rôle. LOUBIER. 


THÉRAPIE 


O. Cathelin. — Rayons ultra-violets et chirurgie 
de guerre. (Thèse de Paris, 1917.) 


L’A. emploie la lampe à vapeurs de mercure. 

La photothérapie ultraviolette a une efficacité toute 
spéciale pour la guérison des plaies et traumatismes, 
et trouve une application des plus heureuses pour le 
traitement des accidents de guerre. 

Localement, elle a un effet des plus actifs pour la 
stérilisation des plaies, leur vitalisation et leur cica- 
trisation, pour la consolidation des os, la modification 
et la disparition des troubles trophiques, des œdèmes, 
des phlébites, des névrites. Sur l’état général elle 
influe d’une façon remarquable, en exaltant la vitalité 
de tout l'organisme. BoNER. 


Ab-del-Maguid Khahl. — Contribution à l'étude 
de l'héliothérapie et son application dans le 
traitement de la péritonite tuberculeuse (Thèse 
de Paris, 1918.) 


L'action de ‘la lumière solaire due essentielle- 
ment à la partie ultra-violelte du spectre est renforcée 
par les radiations calorifiques et lumineuses. 

L'action lente et prouressive des rayons solaires 
produit, surtout par l’action de ses radiations chimi- 
ques : 

1° Des phénomènes loraux : La pigmentation dont le 
role est encore discuté, la stérilisation bactérienne 
directe sur les foyers ouverts, une action phagocy- 
taire, cicatrisante, sclérosante et analgésiante. 

X Des phénomènes généraux : Action tonique, hyper- 
globulie, activation de la circulation, exaltation du 
processus d’assimilation et de désassimilation, etc. 

Dans les péritonites tuberculeuses les formes asci- 
tiques guérissent plus facilement que les formes 
fibro-caséeuses et ulcéro-caséeuses. BoxER. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


PHYSIQUE 


Henri Abraham et Eugène Bloch. — Sur l'en- 
tretien des oscillations mécaniques au moyen 
des lampes à trois électrodes. (C. R. Ac. 5c., 
16 Juin 1919) 


Henri Abraham et Eugène Bloch. — Amplifica- 
teurs pour courants continus et pour courants 
de très basse fréquence. (C. R. Ac. Sc., 
50 Juin 1919.) 


Ces deux notes visent l'emploi des nouvelles lampes 
à trois électrodes, dites audions, dont l'usage s’est 
rapidement étendu dans les services de l’armée au 
cours de la dernière guerre pour la téléphonie et la 
télégraphie. 


On sait que ces lampes reposent sur l’effet Edison 
ou émission d'électrons par un filament métallique 
incandescent placé dans le vide, et sur la possibilité 
de faire passer un courant dans un circuit compre- 
nant le faisceau électronique ainsi produit et con- 
venablement dirigé sur une plaque constiluant la 
2 électrode de la lampe. Le courant électronique est 
modifié par la charge électrique d’une grille placée 
entre les deux électrodes. 

Les auteurs montrent que si l'on réunit les bornes 
de la self d'un circuit oscillant au filament et à la 
grille d’une lampe, une self couplée avec le premier 
étant intercalée sur le circuit de plaque, on accroit 
les oscillations. De là, la possibihté d'obtenir des 
oscillations entretenues. 


On peut aussi, grâce à l’audion entretenir les oscil- 
lations d’un pendule. On se sert pour cela d’un aimant 
en fer à cheval oscillant avec le pendule et engageant 
chacune de ses branches dans une bobine de self 


478 


ntercalée l'une sur le circuit de grille, l’autre sur le 
circuit de plaque. 

Les auteurs sont arrivés à entretenir de inème Îles 
vibrations d'un diapason à 1000 périodes. 

L'emploi des audions comme amplificateurs de cou- 
rants repose sur le même principe. Les amplificateurs 
à audions déjà employés pour l'inscription des signaux 
de la télégraphie sans fil sont susceptibles d'être 
adaptés à la mesure des courants continus très faibles 
et en particulier des courants étudiés dans les phé- 
nomènes d’ionisation. H. GUILLEMINOT. 


Gérard (Paris). — Contribution à l'étude des 
courants physiologiques développés par la 
contraotion du muscle cardiaque (Bulletin 
officiel de la Société francaise d'Electrothérapie et 
de Radiologie, Mai-Juin 1919, p. 38, avec 2 fig.) 


L'intensité des courants résultant des modifications 
physico chimiques produiles par la contraction car- 
diaque est infiniment faible; c'est pourquoi on a 
jusqu'ici étudié ces courants avec l’électrocardio- 
graphe d’Enthoven, appareil délicat, exigeant une 
manipulation méticuleuse et qu'avant la guerre aucun 
fabricant français ne pouvait ni construire ni réparer. 
L'avantage de cet appareil provenait de l’absence de 
toute inertie de la corde du galvanomètre, lui per- 
mettant de répondre sans retard aux brusques varia- 
tions d’un courant mème faible. 

G. a cherché à utiliser des appareils moins sen- 
sibles et d'un maniement plus commode, en renforçant 
les courants d’origine cardiaque. Pour cela, comme 
en télégraphie sans fil ou en téléphonie par le sol il 
emploie l'audion. Pratiquement il s'est servi comme 
appareil amplificateur du dispositif suivant’: 1° le 
courant à renforcer magit pas directement sur la 
grille de l’Audion mais passe dans un transformateur 
dont le coefficient de transformation est sensiblement. 
égal à l’unité et dont le courant secondaire agit sur 
la grille qui se trouve ainsi dans un circuit dépourvu 
de résistance; % 3 audions sont montés en série, 
l'action renforcatrice serait ainsi d'environ 250 ; 5° pour 
obtenir un réglage plus parfait, un petit rhéostat per- 
met de varier le chauffage du filament de l’audion. 

Actuellement lA. conclut que l’on peut renforcer 
les courants physiologiques de facon suffisante pour 
les rendre perceptibles au téléphone; mais il n’est 
pas encore arrivé à les enregistrer d'une facon pra- 
tique par des graphiques. 

A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 
GÉNÉRALITÉS 
Henri Pieron. — Du rôle Joué par les pertes 


physiologiques d'énergie dans la relation qui 
unit le temps de latence sensorieile à linten- 
sité de l’exoitation. (C. R. Ac. Se., 2 Juin 1919.) 


Le temps de latence des réactions sensorielles 
décroit quand augmente l'intensité de l'excitation. 

Si l’on désigne par a l'intensité de l'excitation la 
plus faible qui provoque une réaction, ou intensité 
liminaire et si l’on prend le temps de latence corres- 
pondant à cette intensité liminaire comme unité. le 
temps de latence y correspondant à une intensité 
d'excitation quelconque x, supérieure à l'intensité 
liminaire a, est donné par la formule : 


= 

dans laquelle n est une constante qu’on peut se re- 
présenter comme un coeflicient de la rapidité de la 
décroissance: 


Électrologie. 


L'auteur rapproche de cette formule la formule de 
Weiss sur la quantité d'électricité g ou it nécessaire 
pour produire le seuil de l'excitation quand on aug- 
mente progressivement la durée t de l'excitation 


it— a+ bt. 


formule dans laquelle a représente la quantité limi- 
naire d'électricité nécessaire pour provoquer unc 
réponse quand la durée de l'excitation est infiniment 
petite, et b l'appoint nécessaire pour compenser la 
fuite croissant avec la durée de l'excitation. 

Voici la raison de ce rapprochement : 

La formule de Weiss permet de définir la durée de 
l'excitation nécessaire pour une intensité donnée : 
en effet, un courant d'une intensité i ne provoquera 
de réponse que si sa durée { est suffisante pour que 
la quantité agissante it réponde au terme minimum 
a + bt. 

Il assimile cette durée minima pendant laquelle 
doit agir une excitation électrique d'intensité déter- 
minée à la durée y appelée, plus haut, temps de 
litence, Il y a évidemment un point critiquable dans 
cette assimilation, et l’auteur le signale lui-même, 
mais, négligeant ce point ceritiquable, il poursuit 
ainsi son raisonnement : 

t, la durée d’excitation de Weiss. est donnée par 
l'égalité 

a 


re 


Autrement dit, cette durée est égale au quotient de 
la quantité liminaire pour les ondes infiniment 
courtes a, divisée par la différence i — b entre Vin- 
tensité proposée i et l'intensité b du courant continu 
de durée infinie donnant le seuil de l’excitation. 

En employant la lettre y, comme ci-dessus, pour la 
durée (assimilée au temps de latence) et la lettre x 
pour l'intensité proposée, la formule devient 

aA 


Y= h 


L'auteur s'est proposé d'étudier la décroissance du 
temps de latence sensorielle correspondant à l'exci- 
tation électrique cutanée chez la grenouille. 

Il arrive à scrier ses résultats suivant l'équation 


a 
V= get 
aussi bien que suivant l'équation 
a 
= ot 
Avec les ondes rapides. b disparait pratiquement 
de la formule, c’est-à-dire que les fuites physiolo- 
giques sont négligeables. Malgré ce que l'interpréta- 
tion de ces travaux comporte de discutable, on ne 
saurait trop porter d'attention aux recherches qui 
tendent à établir un lien précis entre la grandeur et 
la durée d’une excitation extérieure, d’une part, et la 
réponse sensitive, sensorielle ou motrice d'autre 
part. Il semble que, de plus en plus, la loi de Weiss 
prend un caractère de généralité qui la fait entrevoir 


dans une série de phénomènes du domaine de l'irri- 
tabilité. IT, GUILLEMINOT. 


L. Bard (Genève). — Des conditions et du Méca- 
nisme de production des Nystagmus artificiels 
du type rotatoire et du type vertical (Annales de 
Méd., t. IV, n° 5, 1919, p. 165 à 184.) 


Les trois modes d’excitation artificiels du labyrinthe, 
la rotation passive, les irrigations thermiques de 
l'oreille et les courants voltaïques appliqués aux laby- 
rinthes provoquent également le nystagmus horizon- 
tal chez des sujets normaux. Mais l'excitation ther- 
mique est incapable de provoquer les nystagmus ver- 
tical et rotatoire et l'excitation voltaique ne provoque 
que les types rotatoire et horizontal: 


Electrologie. 


Dans les applicalions voltaïques la forme du nystag- 
mus est tout à fait indépendante de la position de la 
tète parce que le passage et le mode d'action du cou- 
rant électrique ne dépendent que de la structure ana- 
tomique qui est invariable. Sur le labyrinthe droit par 
exemple. le pile positif provoque un nystagmus rota- 
toire qui est de sens direct et qui se déclenche par le 
regard à gauche: le pole négatif un nystagmus rota- 
toire du sens inverse qui se déclenche par le regard 
à droite : Lorsque l’on provoque chez un sujet nor- 
mal l’inclination voltaïque, les Yeux fermés, il éprouve 
une sensation latérale de sens contraire à l’inclina- 
nation qu'il exécute réellement. Celle-ci n'est que la 
réponse réflexe automatique à l'impression (qui crée 
l'illusion d’une inclinaison) perçue par le labyrinthe. 

Réflexions : Il est impossible d'analyser complète- 
ment cet important mémoire auquel le lecteur pourra 
se reporter. LOUBIER. 


APPLICATIONS CLINIQUES 
CE E A, 


Alph. A.-Morin. — Considérations sur les trau- 
matismes de guerre des nerfs périphériques. 
(Thèse de Paris, 1915.) 


Travail basé sur 466 observations. Les troubles 
vaso-moteurs et trophiques sont, pour l'A., des fac- 
teurs de diagnostic plus fidèles que l’électrodiagnos- 
tic. Pendant l'intervention l'examen électrique direct 
de la conductibilité du nerf doit décider s'il y a lieu 
à faire la résection du nerf et sa suture après avive- 
ment ou au contraire s'il faut le respecter. 

BONER. 


Masmonteil (Paris). — Luxation'de l'os iliaque en 
haut (Gazette des hôpitaux, 20 Mars 1919, p. 229 
avec | fig.) 


Blessé qui présentait une démarche ri singulière 
qu'elle pouvait faire penser à la simulation, mais l’on 
constata unehypoexcilabililé légère de tous les muscles 
du membre inférieur du côté droit avec atrophie mus- 
culaire. La radiographie montre une luxation totale de 
l'os iliaque droit en haut : le pubis est élevé de 3 cen- 
timètres, sur le gauche; il y a eu disjonction sacro- 
iliaque avec arrachement partiel de l'épine iliaque 
postéro-inférieure. A. LAQUFRRIÈRE. 


Guyot (Bordeaux) et Mauolaire (Paris). — Luxa 
tion traumatique et latérale de la !l° Vertèbre 
lombaire. Réduction par tractions divergentes 
sous anesthésie générale (Revue d'Orthopédie, 
Avril 1919, p. 397 à 405, 5 fig. dont 2 radiogr.) 


Observalion très intéressante. Dana le texte, on 
voit la radiographie avant et après la réduction. Le 
cliché précédant la réduction montre une luxation 
complète entre la ? et la 3° lombaire avec déplace- 
ment latéral à droite de la 2° lombaire. Fracture par- 
cellaire du bord gauche et de la partie inférieure de 
la 2° lombhaire. La réduction est obtenue par tractions 
divergentes, méthode décrite par les auteurs. 

Le membre inférieur droit était atteint de mono- 
plégie flasque totale el l'eramen électrique pratiqué 
3 semaines après la réduction (Labeau) donne les 
réactions suivantes : membre inférieur gauche : Hypo- 
excitabilité faradique, réactions galvaniquesinormales. 

Membre inférieur droit : Inexcitabilité faradique pour 
tousles muscles. Augalvanique, lenteur de Ja secousse. 
3 mois après le premier examen un autre électro-diag- 
nostic, montre que le quadriceps seul présente de 
la R. D. LOUBIER. 


Mac Donald Gill et Howard Bullock(Mcibourne). 
Kyste hydatique du rachis (The Medical Journal 


479 
of Australia, n° 17, 26 avril 1919, d'après L. Co- 
toris in Presse Médie., n° 54, Sept. 1919, p. 549.) 


Observation d’un homme de 28 ans qui, après avoir 
ressenti de violentes douleurs dans les membres 
inférieurs, présenta une paraplégie. 

L'électro-diagnostic montrait une inexcitabilité au 
faradique et au galvanique de tous les muscles des 
membres inférieurs. La radioscopie fut négative et le 
diagnostic était très difficile. L'intervention chirurgi- 
cale montra la présence de plusieurs kystes au niveau 
du corps de la 2° lombaire, dans le canal vertébral et 
dans les muscles latéro-vertébraux. La sensibilité et 
la motilité volontaire reparurent quelques jours après 
l'intervention. LouniEr. 


André Barbé. — Un cas de section isolée du 
nerf grand hypoglosse. (Progrès Médic., n° 58, 
20 Sept. 1919, p. 377.) 


Observation d’un blessé par ai, en juillet 1917, 
présentant en août 1918, une paralysie de la languc 
avec hémiatrophie. 

Le siège de la blessure, les troubles moteurs, l'éleo- 
tro-diagnoslic firent conclure que le nerf grand hypo- 
glosse avait été sectionné à l'endroit où, de descen- 
dant, il devient horizontal : l'examen électrique mon- 
trait une R. D. nette de l’hyo-glosse et du stylo-glosse 
et une légère mollesse de la secousse du genio-hyoi- 
dien. LOUBIER. 


Georges Guillain et J. A. Barré (Paris). — Para- 
lysie ascendante aiguë de Landry consécutive 
à une vaccination antityphoïdique (Annales de 
Médecine, t. IV, n° 3, p 218 à 222.) 


Observation clinique d'un malade qui a présenté 
un syndrome très typique d'une paralysie ascendante 
aiguë de Laudry ayant débuté par les membres infé- 
rieurs, puis atteint successivement les muscles du 
tronc, des membres supérieurs et de la face, enfin 
avant déterminé des troubles bulbaires qui ont amené 
la mort. L'affection a évolué en 10 jours. . 

Le jour de l'arrivée à l'hôpital (4 jour), l'électro-diag- 
noslie montrait que l’excitabilité au courant fara- 
dique était bien conservée pourles muscles des mem- 
bres supérieurs et inférieurs et qu'elle étail sen- 
giblement égale des deux côtés. Au courant galvanique 
on notait également des réactions normales, 

LOUBIER, 


DIVERS 


A.W. Wedd.-—Signifioation clinique des légères 
échancrures de l'onde R de l’'électrocardio- 
gramme (Arrhives of internal ET (Chicago), 
15 Avril 1919.) 


Carter a montré que le défaut de conductibilité des 
branches du faisceau auriculo-ventriculaire 8e traduit 
gur l’électrocardiogramme par les modifications sui- 
vantes : prolongation de l'intervalle Ọ RS au delà de 
0.19 seconde, exagération de l'amplitude de Ponde R 
et encoche de son sommet, exagération de l'amplitude 
de l'onde T avec inversion fréquente. 

Ne considérant que les cas où l'intervalle Q RS eat 
moindre que 0.40 seconde. W. a recherché la signifi- 
cation clinique des échancrures légères et de l'épais- 
sissement localisé de l'onde R. Ces particularités se 
rencontrent souvent dans des cas de myocardite cli- 
niquement indiscutables. Toutefois, elles peuvent 
exister sur des cardiogrammes normaux par ailleurs 
et dans des cas où l'examen clinique ne décèle pas le 
moindre signe de myocardite. Aussi leur valeur pro- 
nostique est-elle médiocre: Permanentes, elles sem- 


480 


blent indiquer une lésion du myocarde; transitoires, 
un trouble passager dans le système conducteur auri- 
culo-ventriculaire. LOUBIER. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


SYSTÈME NERVEUX 


L Stouffs (Liége). — Le traitement physiothéra- 
pique des paralysies par lésions traumatiques 
des nerfs périphériques (Archives médicales 
Belges, Mars 1919, d'après Luzoir in Presse mé- 
dicale, 14 Août 1919, p. 456. ) 


Le traitement physiothérapique intervient dans ces 
cas : 

1° En rétablissant la conductibilité du nerf lésé. Le 
massage de la cicatrice ramollit le tissu fibreux qui 
entoure le nerf. L’A. rappelle l'effet sclérolytique 
bien connu du påle négatif et les bons résultats ob- 
tenus par l’ionisalion iodurée proposée par Chiray et 
Bourguignon. La Radiothérapie peut également lutter 
contre les adhérences et l’organisation du tissu 
fibreux; elle est surtout utile après une intervention 
quand le nerf a dù être abandonné dans des tissus 
d’intégrité douteuse, à tendance chéloïdienne ; 

2° En entretenant ou en améliorant la contractilité 
et le trophisme des muscles paralysés : courant gal- 
vanique interrompu au début; puis, lorsque la para- 
lysie évolue vers la guérison, emploi du courant qui 
donne la meilleure contraction musculaire (Leduc 
rythmé, chocs faradiques isolés, ou alternatif ondulé). 
Dès que les réactions électriques donnent l'espoir de 
voir se produire l’ébauche des mouvements volon- 
taires on commencera la rééducation motrice; 

3° En réveillant le mécanisme psycho-moteur du 
mouvement. On devra s'attaquer aux lésions asso- 
ciées : ankyloses, cicatrices adhérentes et rétractées. 

LOUBIER. 


H. Laugier. — Application des courants lente- 
ment croissants au traitement électrique des 
muscles dégénérés (Presse Médic., n° 39, 40 Juil- 
let 1919, p. 385 et 586, 1 fig.) 


Lorsqu'on veut faire contracter, soit par le fara- 
dique, soit par le galvanique, des muscles dégénérés, 
on se heurte à cette difficulté qu’il faut des intensités 
telles pour ces muscles hypoexcitables que le cou- 
rant diffuse et excite les muscles sains; on risque de 
voir apparaitre des contractures. On se bornait donc 
à traiter les muscles lésés par le courant continu, 
non interrompu. Mais alors les muscles dégénérés ne 
bénéficient pas des bienfaits des contractions élec- 
triquement provoqués. 

Au point de vue thérapeutique on a donc grand 
intérêt à faire contracter électivement les muscles 
dégénérés. Ce résultat est atteint en utilisant les 
propriétés des courants lentement croissants. 

L'A. rappelle les études faites à ce sujet dans les 
dernières années et cite les travaux de divers auteurs, 
surtout ceux de Lapicque. 

On oblient ces courants en plaçant en dérivation 
sur les électrodes excitantes une capacité que l’on 
peut faire varier à volonté. L. décrit l'appareil utili- 
sable en électrothérapie et construit par Lapicque. 
Cet appareil est simple et facile à réaliser. Le prin- 
cipe est le suivant: placer des condensateurs en 
dérivation sur le tissu excité ; on obtient des courants 
dont l'établissement est de plus en plus lent suivant 
que l’on prend les capacités G, Gi, G etc., échelon- 
nées de 1 à 50 mf. On arrive ainsi à faire disparaitre 
la contraction des muscles sains, tout en conservant 
celle des muscles dégénérés. LOUBIER. 


Le Gérant: Pierre AUGER. 


E lectrologie. 


J. Le Fleming Burrow (New-York). — Bles- 
sures de guerre portant sur les nerfs périphé- 
riques (Medical Record, t. XCV, n° 22, Mai 1919: 
d'après J. Luzoir, in Presse Médic, 28 Août 1919, 
n° 48, p. 487.) 


Au point de vue du traitement électrique, on utilisera 
le courant faradique pour les muscles qui ont conservé 
leur excitabilité faradique. Le courant continu simple 
sera employé dans les jours qui suivront la restaura- 
tion chirurgicale ; puis dans la suite le courant continu 
à interruptions brusques servira à faire contracter les 
muscles paralysés; il conviendra d'employer de petites 
électrodes de façon à électriser chaque muscle isolé- 
ment. Dans les cas en voie de guérison, la combinaison 
galvano-faradique pourra rendre des services. 

LOUBIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Georges Luys (Paris). — L’Electro-coagulation 
en chirurgie urinaire (Soc. des Chirurgiens de 
Paris, 27 Juin 1919, in Presse médicale n° 58, 
7 Juillet 1919, p. 378.) 


L'auteur a employé l’électro-coagulation avec d’ex- 
cellents résultats dans les affections chroniques 
inflammatoires ou néoplasiques de la vessie, de la 
prostate et de l’urètre : traitement de choix pour les 
tumeurs bénignes et l'hypertrophie de la prostate; 
action palliative pour les tumeurs malignes où l'élec- 
tro-coagulation diminue ou fail disparaitre les héma- 
turies. Il fait agir l’électro-coagulation sans aucune 
interposition de liquide avec son cystoscope à 
vision directe et non pas comme on l’a fait jusqu'ici 
à travers l’eau; de cette façon l'action de l’électro- 
coagulation est plus intense. 

Discussion. — M. Pasteau a obtenu d'excellents résul- 
tats avec le cystoscope à cathétérisme urétéral dans 
un milieu liquide. 

M. Genouville a toujours été satisfait de l'emploi du 
cystoscope à prismes. 

M. Luys répond qu'il préfère le cystoscope à vision 
directe; l’action de l’électro-coagulation est plus in- 
tense et plus puissante. S'il y a interposition de 
liquide entre l'électrode active et la tumeur à détruire, 
il faut augmenter beaucoup la quantité de milliam- 
pères pour obtenir un résultat satisfaisant. 

LOUBIER. 


Loubier (Paris). — Résultat éloigné d’un cas de 
fibrome utérin hémorragique traité par l’élec- 
trolyse du zinc. (Bullelin officiel de la Société 
francaise d'Electrothérapie et de Radiologie, Mai- 
Juin 1919, p. 27.) 


Malade atteinte de fibrome hémorrhagique, soignée 
à 49 ans, en 1907, par Laquerrière par 10 séances : 
électrode en zinc de 1 centimètre de diamètre, enfoncé 
de 6 centimètres — 65 m. A. — 10 minutes. A la suite 
règles régulières, normales, durant 4 ans jusqu'à la 
ménopause survenue sans troubles à 54 ans. 
A. LAQUERRIÈRE. 


Laquerrière (Paris). — Électrolyse et radiothé- 
rapie dans le fibrome. (Bullelin officiel de la 
Société française d'Electrothérapie et de Radio- 
logie, Mai-Juin 1919, p. 25.) 

On peut rencontrer des femmes qui, par peur de 
vieillir, ne veulent pas de la ménopause provoquée 
par les rayons X. Il y a lieu alors de ne pas oublier 
les bons résultats qu'a donnés ľélectrothérapie du 
fibrome, ces malades refusant également l'opération. 

A. LAQUERRIÈRE. 


85941. — Paris, Imp. Lauvre, 9, rue de Fleurus. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


DOSES ET DURÉE D'APPLICATION EN RADIUMTHÉRAPIE: 
PROCÉDÉS DE NOTATION ET DE CALCUL; 
TABLE POUR L'EMPLOI DE L'ÉMANATION DU RADIUM 


Par CI. REGAUD et R. FERROUX 


(Institut du Radium, Paris). 


I 


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE PROBLÈME DES DOSES 
ET DE LEUR NOTATION 


La notation des doses, en Radiumthérapie, doit tenir compte de facteurs nombreux. 
Les uns sont inhérents à l'agent radio-actif et à l'appareil d'application dans lequel il 
est contenu; ce sont l'intensité, la durée et la quantité du rayonnement, le filtre interposé : 
ces facteurs conditionnent la pose ÉMise. Les autres sont inhérents à l'objet traité, à ses 
dimensions superficielle et volumétrique, à sa position par rapport au foyer des rayons : 
ces derniers facteurs conditionnent la pose REÇUE ou réellement utilisée, qui est parfois 
très inférieure à la dose émise, et dont la répartition est susceptible d'inégalités consi- 
dérables. | 

Nous ne nous occuperons dans cet article que des facteurs de la dose émise; et, 
parmi ceux-ci, nous laisserons de côté la question des filtres. 


RAPPEL DE NOTIONS RADIO-PHYSIQUES : BASE DE LA NOTATION DES DOSES, 
MESURES FONDAMENTALES 


Dans un tube contenant du Radium en équilibre radio-actif (') coexistent, en pro- 
portion définie et constante, les corps à évolution rapide descendant du Radium. Donc, en 
théorie, la quantité connue de l'un quelconque des corps en présence pourrait servir 
de base à la détermination quantitative et à la notation de tous les autres ainsi qu’à 
la mesure des phénomènes, tels que le rayonnement}, qui sont liés à leur transforma- 
tion atomique. Mais deux seulement des corps de la lignée du Radium sont isolables 
et mesurables directement : le Radium (à l’état de sel) et le gaz Émanation du Radium. 


(1) Lorsque les corps radio-actifs appartenant à une mème lignée, c’est-à-dire descendant les uns des 
autres, sont enfermés ensemble en vase clos, ces corps sont en équilibre radio-actif dès que leurs quantités 
absolues décroissent régulièrement pour chacun d’eux selon une loi caractéristique, leurs quantités relatives 
(considérées les unes par rapport aux autres) restant en proportions invariables. Cet état résulte du jeu des 
mutations atomiques. , 

Si le corps chef de file est à évolution courte (Émanation), les quantités absolues de chacun des corps 
en présence décroissent rapidement. 

Si le corps chef de file est à évolution lente (Radium), les quantités absolues de chacun des corps en 
présence restent pratiquement invariables. 

Si l’on se place au point de vue de la mesure du rayonnement y, qui scul importe ici, l'équilibre radio- 
actif est pratiquement atteint : a) dans un tube contenant du Radium, 30 jours/environ après sa fermeture; 
b) dans un tube contenant de l'Émanation, 4 heures au plus après sa fermeture. 


N° 11. — Septembre-Octobre 1919. III — 31 


482 Ci. Regaud et R. Ferroux. 


La quantité de Radium s'exprime en grammes, la quantité d'Émanation s'exprime en 
curies (‘). Il y a donc pour les corps radio-actifs de la lignée du Radium, deux notations 
quantitatives : le poids de Radium, le curie d'Émanation. 

En pratique, on n'emploie pas la pesée pour mesurer le poids du Radium, ni la 
méthode volumétrique pour mesurer la quantité d'Émanation. Ces méthodes directes, 
sont, en effet, impraticables, ‘et elles ne donneraient que des résultats tout à fait 
grossiers, en raison des quantités minuscules de matières actives, de leur impureté, de 
leur purification difficile, enfin de leur instabilité (dans le cas de l’Émanation). 

On mesure le Radium et l’'Émanation du Radium indirectement. Pour ce faire, on 
détermine l'intensité du rayonnement y émis par les tubes dans lesquels ces corps sont 
scellés (après que ces tubes scellés ont atteint l'état d'équilibre) comparativement avec 
le rayonnement y d’un étalon de Radium de poids exactement connu (°). 

Le rayonnement y prenant naissance à la transformation atomique des Radiums B 
et C, descendants du Radium au 5° et au 4° degrés de génération (*), c'est donc, en défi- 
nitive, une propriété physique particulière de ces deux corps, pondéralement inappré- 
ciables et même absolument invisibles, qui sert à déterminer les quantités de Radium 
ou d'Émanation du Radium présentes dans un tube. Cette base de mesure, quoique 
indirecte, est facilement susceptible d’une extrême précision, et d’une absolue certi- 
tude, à la double condition que l'échantillon mesuré : 1° soit en état d'équilibre radio- 
actif, 2° soit exempt de toute matière radio-active n'appartenant pas à la famille du 
Radium. 

Telle est, définie dans ses points essentiels, la base de la mesure et de la notation 
des doses en Radiumthérapie. 

Ajoutons que, pour un tube donné, de Radium ou d'Émanation, une seule mesure 
suffit, pourvu qu'elle soit exacte; la donnée qu'elle fournit servira de base à tous les 
calculs qui peuvent être nécessaires par la suite au cours de l'utilisation du tube. Les 
mutations atomiques des corps radio-actifs sont, en effet, représentées par des formules 
mathématiques, qui permettent, pourvu qu'on connaisse exactement la quantité pré- 
sente de l'un de ces corps à un moment donné, de calculer avec précision la quantité qui 
a été ou qui sera à un moment quelconque passé ou futur. 


, 


NOTATION DE LA DOSE ÉMISE DANS LE CAS D'UN TUBE CONTENANT DU RADIUM 


Dans un tube radifère, en équilibre radio-actif, nous savons qu’un poids de Radium 
coexiste en proportion définie et constante avec une quantité d'Émanation. On peut 


donc exprimer les doses, à volonté, soit en poids de Radium, soit en curies d'Ema- 
nation. 


A. Notation en poids de Radium. — C'est la seule notation usitée actuellement. 


L'unité d'intensité est le rayonnement correspondant à la présence de 1 milligramme 
de Radium-élément. 


(*) Le curie est la quantité d'Émanation en équilibre radio-actif avec 1 gramme de Radium-élément, c'est- 
à-dire qui existe dans un tube contenant 1 gr. de Radium-élément scellé depuis au moins 50 jours. 1 curie 
occupe environ 0,6 millimètre cube à 0° de température et à la pression atmosphérique normale. 

@) L'intensité du rayonnement est mesurée par la conductibilité électrique de l’air ionisé par lui (méthodes 
de l'électromètre et de l’électroscope). 

(3) Voir le schéma généalogique de la lignée du Radium reproduit dans : CL. Recaup, Notions prélimi- 


naires à la pratique de la Radiumthérapie par les applications locales de l'Emanation du Radium condensée, 
Paris médical, 10 mai 1919, p. 375. 


Doses et durée d'application en radiumtherapie. 483 


L'unité de quantité est le milligramme-heure (mgrh), c'est-à-dire le produit de l'unité 
d'intensité (1 mgr.) par l'unité de temps d'application (4 h.) (°). 


EXEMPLES : 


Poids de Radium-èlément Temps en heures Dose émise, ou quantité de rayonnement, 
en milligrammes. et fractions décimales. en milligrammes-heures. 
10 mgr Xx 20 h. = 200 mgrh. 
23,7 mgr >x< 20,2 h. == 418,14 mgrh. 


Faisons, à ce propos, deux remarques importantes. 


a) Le poids du corps radio-actif doit être exprimé en Radium-élément, et non point en 
bromure anhydre, bromure cristallisé, sulfate, etc. La confusion, fâcheuse au plus haut 
degré, qui règne actuellement en matière de doses, ne cessera — et il faut qu’elle cesse — 
que lorsqu'on aura renoncé à faire entrer en ligne de compte les éléments divers avec 
lesquels le Radium est en combinaison et qui n’ont absolument rien à faire dans le 
rayonnement et sa mesure. 


b) L'indication seule de la quantité en milligrammes-heures est insuffisante. — Soit des 
poids de 100 milligrammes, 50 milligrammes, 25 milligrammes, 10 milligrammes, 1 milli- 
gramme, etc., de Radium. On peut obtenir la même quantité de rayonnement, 1000 milli- 
grammes-heures, par exemple, en faisant varier le temps d'application et en le rendant 
égal respectivement à 10 heures, 20 heures, 40 heures, 100 heures, 1000 heures, etc. 

Or, il est à peine besoin de faire remarquer que, dans ces divers cas, l'effet biolo- 
gique de la même quantité (1000 milligrammes-heures) sera différent. Il est donc essen- 
tiel, comme le fait remarquer Lasorpe(*), de faire figurer dans la notation, l'indication 
simultanée de l'intensité et de la durée du rayonnement. 

Pour cela, le meilleur dispositif consiste, comme l'a proposé STEVENSON(*), à 
énoncer les facteurs suivant la formule complète : 


Milligrammes de Ra. Heures. Milligrammes-heures. 


Dose émise = 95 x< 40 = 1000 


B. Notation en curies (millicuries) d'Émanation présente. — Supposons un tube de 
Radium, en équilibre radio-actif. | 

Dans ce tube, il y a toujours une quantité égale d'Émanation, parce que, en vertu 
de l'état d'équilibre et de la longue durée d'existence du Radium, à tout moment la 
quantité détruite est compensée par la quantité formée. La quantité d'Émanalion pré- 


(© La notation en milligrammes-heures de Radium semble avoir été introduite dans la pratique théra- 
‘ peutique par Turner, en 1909. Cet auteur considérait comme unité de poids le milligramme de bromure de 
Radium cristallisé, et non pas le milligramme de Ra-élément. Il s'exprime ainsi : « La dose doit être mesurée 
par le produit de la force de la préparation et de la longueur de l'exposition » (par comparaison avec la 
notation électrique en ampères-heures), (D. Turner, The effect and use of Radium, The Eancet, 1909, 
Déc. 25, p. 1873). 

Il ne faut pas oublier toutefois que, dès 1904, P. Curie avait préconisé la notation des quantités d'Éma- 
nation en milligrammes-heures. Le milligramme-heure d'Émanation est la quantité d'Émanation produite en 
une heure par un milligramme de Ra-élément. L'adoption du curie comme unité d’Émanation (1910) a rendu 
caduc le milligramme-heure d'EÉmanalion. 

(*) A. LABORDE. — Appareils employés en Radiumthérapie (leur désignation, unités). Journal de Radiologie 
et d'Electrologie, vol, IHI, n° 5, p. 106-112, n° 4, p. 155-165, 1918. 

(5) STEVENSON (W. C.). — A methode of recording Radium doses, etc. (Arch. of Radiology and Electrotherany. 
N° 136, Janv. 1916, p. 270). 


484 CI. Regaud et R. Ferroux. 


sente est proportionnelle au poids, pratiquement constant, de Radium-élément. Si le 
tube contenait 1 gramme de Radium, il y aurait 1 curie d'Émanation. Dans un tube con- 
tenant 25 milligrammes, il y a constamment 25 millicuries (25 mc) d'Émanation. 

On pourrait donc, pour la notation du rayonnement émis, prendre comme base de 
mesure la quantité d'Émanation présente et évaluer le rayonnement en millicuries-heures 
(mch). 4000 millicuries-heures ct 1000 milligrammes-heures (en poids de Radium- 
élément) indiquent exactement el indifféremment la même quantité de rayonnement, 
pour un tube en équilibre radio-actif. 


EXEMPLES : 
Poids de Radium-élément Temps d'application Dose émise, ou quantité de rayonnement 
en mgr. en heures et décimales. en millicuries-heures. 
10 mgr. x< 20 h. = 200 mch. 
25,7 mgr. Xx 20,2 h. = 478,14 mch. 


C. Notation par la quantité de corps radio-actif détruit — Le rayonnement est 
fonction de la transformation et de la destruction des atomes des corps radio-actifs. On 
peut donc théoriquement exprimer avec une rigoureuse exactitude la quantité totale du 
rayonnement émis par la quantité détruite de l’un quelconque des corps en équilibre 
dans le tube. | 

En pratique, le Radium, ayant une période de demi-transformation millénaire, ne se 
prête pas à ce genre de notation : le poids détruit pendant la durée d'une application 
n’est pas mesurable et n’est, d'ailleurs, pas connu avec exactitude. 

Mais l'Émanation ayant une période de demi-transformation courte, de 5,85 jours, 
fournit une base de mesure parfaite. On sait que dans un tube contenant 1 gramme de 
Radium-élément en équilibre, il se détruit et il se forme 7,51 millicuries d'Émanation par 
heure. Pour 1 milligramme de Radium, cette quantité est de 0,00751 millicuries ou 
7,51 microcuries. Dans un tube contenant 25 milligrammes de Radium, il se détruit 
25 >x< 0,00751, soit 0,18775 millicuries ou 187,75 microcuries par heure. En 10 heures, il 
s’y détruit 4,877 millicuries d'Émanation, etc. 

Nous indiquerons plus loin les avantages et le mode d'emploi de cette notation. 

Nous pouvons donc dire que, dans le cas d’un tube contenant un sel de Radium en 
équilibre, on peut indifféremment prendre comme base d'évaluation de la quantité totale du 
rayonnement : a) le milligrainme-heure (mgrh) de Radium; b) le millicurie-heure (mch) d'Éma- 
nation présente, ou c) la quantité d'Émanation détruite exprimée en millicuries (mcè) (voir 
plus loin). L'intensité du rayonnement est exprimée : dans le premier cas par le poids de 
Radium, dans le second cas par la quantité d'Émanation présente, dans le troisième cas 
par la quantité d'Émanation détruite en une heure (0,00751 mcû par milligramme de 
Radium), trois quantités solidaires et calculables simplement. 


NOTATION DE LA DOSE ÉMISE DANS LE CAS D'UN TUBE CONTENANT DE L'ÉMANATION 
SÉPARÉE DU RADIUM 


Lorsqu'une certaine quantité d'Émanation a été isolée du Radium et enfermée dans 
un tube, la notation du rayonnement émis suscite une difficulté particulière, résultant 
de la décroissance continue et rapide de la quantité absolue des corps radioactifs en 
équilibre dans le tube. 


Doses et durée d'application en radiumtherapie. 485 


La loi de cette décroissance est, pour l’ Emanation séparée du Radium, exprimée 
par la formule exponentielle : 
— Àl, 
Je 
dans laquelle q = quantité d'Émanation restant après un temps t, 
q, = quantité d'Emanation initiale (au temps t = 0), 
e — base des logarithmes népériens, | 
À = constante radio-active de l'Emanation du Radium, caractérisant sa 
vitesse de transformation ( = 0,00751 heures”'). 


Cette formule se traduit graphiquement par la courbe représentée dans la figure 1. 

Voyons ce que deviennent, dans ce cas, les bases de notation auxquelles nous 
venons de voir qu'on peut 
avoir recours lorsqu'il s'agit 
d’un tube de Radium. 


Fig. 1. — Courbe de la décroissance d'une 
quantité d'Emanation du Radium. On voit 
que la quantité initialement présente (q,) 


est réduite de moitié (%) en un peu moins 


D. Notation du rayonne- 
ment d'un tube d'Émanation 
en milligrammes-heures de 
Radium. — Soit un tube con- 
tenant, par exemple, 100 mil- 
licuries d'Émanation en équi- 
libre radioactif. Il rayonne, 
à ce moment précis, comme un 
tube de Radium en équilibre 
qui contiendrait 400 milli- 
grammes de Radium-élément. 
Mais après 24 heures d'application, il ne rayonne plus que comme un, tube de Radium 
en équilibre qui contiendrait 83,4 milligrammes de Radium-élément. Après 48 heures, il 
ne rayonne plus que comme un tube de Radium qui contiendrait 69,7 milligrammes de 
Radium-élément, etc. 

La notation par le poids de Radium correspondant comporterait donc une 
correction régulièrement croissante, qui atteint 16,6 pour 100 en 24 heures, et 
50,5 pour 100 en 48 heures. On pourrait, il est vrai, calculer le poids moyen de Radium 
en équilibre dont la quantité totale de rayonnement correspondrait à celui du tube 
d'Émanation, pendant la durée de l'application. Mais il vaut mieux ne pas prendre cette 
peine : la notation en question, qui est malheureusement encore usitée, surtout à 
l'étranger, est entièrement illogique, car il n'y a pas lieu de rapporter une quantité 
décroissante de rayonnement à un poids fixe de Radium, qui n'est pas et n'a jamais été 
présent dans le tube. 

Si, au lieu de prendre comme terme de comparaison un tube de Radium dont la 
teneur est exprimée en Radium-élément, on exprime la teneur dudit tube en bromure 
de Radium, la notation en question est encore plus illogique. | 

Il faut donc la rejeter sans hésitation. 


de 4 jours, des trois quarts (2) en un peu 


“Oo 


moins de 8 jours, des sept huitièmes (%) 


en onze jours et demi, etc. 


cjo 


zje Ae 


a e ie 


I N Y Je 


ours. 


1 1 3 4 5 9 do E E R A 21 23 + 25 2 


E. Notation du rayonnement d'un tube d'Émanation en millicuries-heures, d'après la 
quantité moyenne d'Émanation présente. — [I est possible de calculer facilement, avec 


486 CT Regaud et R. Ferroux. 


une approximation suffisante, la quantité moyenne d'Émanation contenue dans le tube 
pendant la durée de l'application. 

Soit un tube contenant initialement 100 millicuries d'Émanation en équilibre radio- 
actif, qu'on fait agir pendant 20 heures, temps après lequel il ne contient plus que 
86,05 millicuries. 

En calculant ła teneur du tube à la fin de chacune de ces 20 heures, puis addi- 
tionnant ces 20 nombres, enfin divisant leur total par 20, on obtient la teneur moyenne du 
tube pendant l'application; ce nombre est 92,60 millicuries. 

Pratiquement, la tencur moyenne est à peu près égale à la teneur réelle du tube 
lorsque la moitié du temps d'application est écoulée : dans l'exemple ci-dessus, la 
teneur du tube à la fin de la 10° heure, à savoir 92,76 millicuries, est, comme l'indique 
STEVENSON (‘), sensiblement égale à la teneur moyenne (°). 

En possession du nombre indiquant la teneur moyenne, rien n'est plus simple que 
d'exprimer la dose en millicuries-heures au moyen de l'équation suivante : 


Teneur moyenné Temps en heures Dose émise, ou quantité de rayonnement 
en millicuries (mc). .. et décimales. en millicuries-heures. 
47,3 XX 8,6 h. = 406,78 mch. 


Cette notation est logique, elle correspond à la notation en milligrammes-heures de 


(*) STEVENSON (Walther C.), loc. cit., 1916. 
(9) En fait, la valeur exacte de la teneur moyenne du tube dans l'intervalle 0 à £ est donnée par l'intégrale : 


qui, tous calculs faits, conduit à la valeur : 


t 
pei es ) 


dans laquelle qo = teneur au début de l'application {instant t = 0), 
t = durée de l'application, 
e = base des logarithmes népériens, 


: A 
ÿ = vie moyenne de l'Émanation = 5,55 jours = z 


On a donc tout ce qu'il faut pour calculer exactement la teneur moyenne du tube d’Emanation en fonc- 
tion de sa teneur initiale qo et de la durée de Papplication ¿. Mais du fait de l'exponenticlle qui y figure 


t 
(e p 5), ce calcul sort du domaine usuel et l’on est conduit à établir une nouvelle table donnant q en fonc- 
tion de g et de t; alors qu'une première table est déjà nécessaire pour calculer la teneur qo au début de 
chaque application en partant de la valeur qu'avait le tube à l'instant où on l’a mesuré. 
STEVENSON propose de substituer à la valeur qn exacte une valeur approchée qui est : la teneur du tube 
à l'instant moyen de l'application; c’est-à-dire remplacer qm par gt. Cette valeur aurait le grand avantage 
> 


d'ètre directement donnée par le mème barème que qo, barème indispensable dès que l'on veut utiliser 
l'Emanalion du Radium. 

Il est nécessaire de voir à quelle précision permet d'arriver celte substitution. 

Des considérations géométriques simples, en se reportant à la courbe de décroissance de l'Émanation, 
montrent immédiatement que la valeur q! est toujours approchée par excès et que lerreur commise va en 

2 

augmentant avec la durée de l'application t. 

Si l'on traite la question par le calcul, on arrive à la mème conclusion et l'on prouve, en outre, que 


24 V9 
C'est-à-dire que pour une application qui durerait $ jours 55 ({ = 6, ce qui est une application déjà longue), 
l'erreur ainsi commise sur l'appréciation de qm est inférieure à 4 0,0 de qo. 
Pour toute application plus courte la précision serait bien supérieure. 
En résumé, la substitution à la teneur moyenne gm de la teneur à l'instant moyen 13 conduit à une 


2 
l'erreur commise est inférieure à Le (;) . 7 


approximation relativement satisfaisante; elle a, en outre, l'avantage d'éviter l'emploi d'une nouvelle table et 
elle nous parait justitier usage qu'en prône STEVFNSON, si toutefois, comme lui, on évalue la dose en fonc- 
ton du millicurie moyen. Mais ainsi que le présent article doit le démontrer, la notation en millicuries détruits 
est bien préférable à la notation en millicuries-heures. Il nous parait donc tout à fait inutile de nous occuper 
davantage de la délermination du millicurie moyen. 


Doses ét durée d'application en radiumtherapie. 487 


Radium-élément employée avec les tubes de Radium. Il semble qu'elle soit actuellement 
généralement en usage dans la plupart des établissements anglais et américains qui 
emploient l'Emanation en applications locales. 


NOTATION GÉNÉRALE PAR LA QUANTITÉ D'ÉMANATION DÉTRUITE 


Soit un tube contenant 100 millicuries d'Émanation : nous l'appliquons pendant 
24 heures; après ce temps, il ne vaut plus que 85,4; une simple soustraction indique 
qu'il s'est détruit pendant l'application 16,6 millicuries. Or, ce nombre mesure avec une 
rigoureuse précision la quantité de rayonnement émis ('). 

L'un de nous, avec M. DEBIERNE, a proposé en 1914 de prendre la quantité d'Éma- 
nation détruite comme base de la notation quantitative du rayonnement émis par un 
tube d'Émanation. Nous avons montré que cette donnée est également exacte et com- 
mode dans le cas d'un tube de Radium. Nous sommes donc en possession d'une 
notation générale qui s'applique aux deux procédés de la Radiumthérapie locale : sel 
de Radium, Émanation isolée. | 

L'unité de quantité est le millicurie d'Émanation détruite, ou millicurie détruit que 
nous proposons de noter meê, pour ne pas confondre avec le millicurie d'Émanation 
présente mc. 


a) Cas d'un tube de Radium. 


Dans le cas d'un tube de Radium, le médecin doit préalablement connaître la teneur 
exacte de son appareil en Radium-élément. Partant de celte donnée, il calculera une 
fois pour toutes la quantité détruite par heure d'après la formule : 


_ Caractéristique mcè du tube. __ Poids de Radium-élément. (Constante de l'Émanation). 
(Emanation détruite par heure). 7 (en milligrammes). 0,00751 
En possession de ce nombre, qui représente une caractérislique de son appareil, il 
suffira de le multiplier par la durée d'application (en heures) pour obtenir la dose 
appliquée, suivant l'équation. Exemple : | 


Caractéristique horaire Temps d'application Dose émise ou quantité de rayonnement 
mcè du tube. en heures et décimales. en millicuries détruits. 


0,18775 x< 8,5 h. = 1,59 mcë 


Étant donné une dose à appliquer, pour trouver le temps nécessaire à son obten- 
tion, on divisera le nombre exprimant la dose voulue par la caractéristique horaire du 
tube, selon l'équation : 


Dose à appliquer 


Temps d'application à trouver = Caractéristique horaire du tube. 


Quant à l'intensité du rayonnement, elle est mesurée par la caractéristique horaire du 
tube. 


() DEBIERNE et REGAUD. — Sur l’emploi de l'Émanation du Radium condensée en tubes clos à la place 
des composés radifères et sur le dosage (en millicuries d’Lmanation détruite) de l'énergie dépensée pendant 
les applications radio-actives locales. VIIe Congrès international d'Électrologie et de Radiologie médicales, Lyon, 
27-51 Juillet 1914; Comptes-rendus de l'Acad. des Sciences (Paris), 4 oct. 1915, vol. 161, p. 422. 


488 Ci. Regaud et R. Ferroux. 
b) Cas d'un tube d'’Émanation séparée. 


Ces calculs très simples ne sont pas applicables dans le cas d'un tube d'Emanation 
isolée ('). 

Il est clair que le radiumthérapeute, même si on le supposait suffisamment versé en 
mathématiques, ne pourrait procéder extemporanément à des calculs longs et com- 
pliqués : Nous ne le voyons pas tirant de sa poche table de logarithmes et règle à calcul, 
au lit du malade. 

L'intervention d'un barême est donc nécessaire. 

Il existe effectivement des tables, qui indiquent heure par heure la décroissance 
d'une quantité d'Émanation (°). Mais ces tables dont l'un de nous s'est effectivement 
servi pour ses premiers calculs de dose (*) sont extrêmement mal commodes. Dès le 
début de nos travaux, en 1914, il nous parût nécessaire de construire une table, qui 
permit de trouver instantanément par une simple opération de soustraction, soit le 
temps nécessaire à l’administration d'une dose VOUG, soit la dose administrée en un 
temps donné. 

Dès que la démobilisation nous eût permis de reprendre les travaux interrompus 
par la guerre, nous réalisämes le tableau dont nous allons maintenant donner la 


description. 


II 


TABLE SIMPLIFIANT LE CALCUL DES DOSES 
(QUANTITÉ D'ÉMANATION DÉTRUITE) ET DES DURÉES D'APPLICATION, 
POUR L'EMPLOI DE L'ÉMANATION DU RADIUM 


F. Position du problème. — Voici d'abord la position exacte du problème pratique 
qu'il s’agit de résoudre. 

Un laboratoire quelconque de préparation de l'Émanation du Radium livre des 
récipients clos — en pratique usuelle, de petits tubes de verre scellés à la flamme — que 
le médecin enfermera dans des aiguilles, des étuis tubulaires ou des boîtes métalliques 
(suivant le cas) servant de filtres au rayonnement en même temps que d'appareils pour 
l'application thérapeutique. 

(t) Revenons à la formule fondamentale : 
EE 
On en déduit, pour le calcul du temps d'application t d'une dose quantitative (qo — q) à donner 


Lqo— Lq., 
À ? 


en remplaçant les logarithines népériens (L) par les logarithmes vulgaires (log) : 


log qo — log 1. 
t 2 ĄÅ— 
mà) 


t= 


et, pour le calcul de la dose quantitative, en fonction du temps d'application 


log q = log qo — t m.. 


Dans ces formules, m représente le module permettant de passer du logarithme népérien au logarithme 
vulgaire. Il est égal à 0,45429. 


(2) KoLzowraT (L.). — Table des constantes radio-actives et des fonctions exponentielles relatives à l’'Éma- 
nation du Radium. Le Radium, t. VI, 1909 et t. XI, 1914. 
(5) DEBIERNE et REGAUD, or. cil., 191% et 1915. — Recaup et CRÉMIEU. Action des applications locales 


d'Émanation du Radium sur le thymus. Recherches expérimentales. VIIe Congrès international d'Électroloyie et 
de Radiologie médicales, Lyon, Juillet 1914. 


Doses et durée d'application en radiumtherapie. 489 


La tencur en Emanation des tubes de verre, au moment de leur fabrication peut 


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, entre 60 et 4 millicuries. 


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Fig. 2. — Tableau de la décroissance horaire de l'Émanation du Radium 


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être inégale d’un cas à l'autre ; en pratique cette teneur est généralement choisie infé- 
rieure à 50 millicuries pour chaque tube. Mais on est souvent obligé de grouper, pour 


9 
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490 Cl. Regaud et R. Ferroux. 


une seule et même application, plusieurs tubes dont la teneur globale peut atteindre 
100 millicuries, et même, dans certains cas, plusieurs centaines de millicuries. 

La table de calcul essentielle, d'usage courant, doit s'appliquer à des tubes isolés, 
de teneur iniliale voisine de 50 millicuries. C'est de cette table de base que nous nous 
occuperons tout d'abord. Nous supposerons, pour plus de simplicité, et parce que c'est 
aussi le cas le plus commun, qu'un tube unique renfermant initialement environ 50 mil- 
licuries est appliqué à des malades successifs, jusqu'à épuisement de son contenu. 

Le médecin a besoin de connaitre à chaque instant, sans mesure et sans calcul : 
1° la valeur exacte du tube en millicuries d'Émanation présente; 2 la quantité d'Éma- 
nation consommée pendant une application de durée connue ; 3° le temps nécessaire à 
une consommation d'Émanation de quantité déterminée. 

La base numérique nécessaire est la teneur du tube en Émanation, mesurée une 
fois, au moins trois heures après sa préparation, c'est-à-dire après que l'équilibre radio- 
actif est atteint. De cette valeur découlent, nous le savons, mathématiquement et sans 
autre mesure, les teneurs du tube à des moments quelconques jusqu’à son épuisement. 


G. Confection du tableau de décroissance horaire. — Le tableau représenté par la 
figure 2? contient les nombres exprimant en millicuries et dixièmes de millicurie les 
valeurs décroissantes d'une quantité d'Émanation, entre 60,0 et 4,0 millicuries, heure 
par heure. 

Ces nombres ont été calculés d’après la formule : 

— t, 
4— ot 
avec approximation à la première décimale. 

On les a disposés en 15 colonnes verticales de 24 nombres chacune, c’est-à-dire 
que le tableau représente la décroissance heure par heure de 60 millicuries d'Émanation, 
pendant quinze jours. À la gauche du tableau, on a ménagé une colonne en blanc pour 
inscrire les heures. En haut et en bas, on inscrira les dates pour chacune des périodes 
de vingt-quatre heures. 

Ce tableau imprimé va servir à préparer une feuille d'application individuelle pour 
chaque tube de teneur inférieure à 60 millicuries, sortant du Laboratoire. Voici 
comment : 

Soil, comme exemple, un tube d'Émanation, le tube D de l'extraction n° 48, préparé 
le 20 mars 1919, est mesuré à 16 heures. Il contenait à ce moment 55,2 millicuries. Se 
reportant à la table, on trouve le nombre 55,2 dans la première colonne. On inscrit 
16 heures dans la case de la colonne des heures correspondant horizontalement au 
nombre 55,2. On complète la colonne des heures, en inscrivant, au-dessous de 16 heures 
dans les cases successives, 17, 18, 19, ete., 25, 0, 1,2, 5, 4; puis reprenant en haut de la 
colonne des heures, ò, 6, elc., jusqu’à 15 inclusivement. Ainsi est réalisée une permu- 
lation circulaire des heures, ayant pour point de départ l'heure à laquelle la valeur du 
tube a été mesurée ('). | 

Sur la ligne séparant 25 heures de 0 heure, on tire un trait horizontal épais, dans 
toute la largeur du tableau. Ce trait marque, de façon très évidente, la séparation d'une 
date avec la suivante dans les périodes de 24 heures successives. Donc, ayant inscrit 

(0) I convient de ne pas oublier que la 24° heure d'une journée commence à 25 H. 1 m., et la 1" heure 
de la journée suivante à 0 H. 1 m. 


Les mots « minuit » ou « vingt-quatre heures » ne désignent qu'un instant compris entre 23 H. 59 m. et 
0 FH. 1 m. Cest pourquoi ils ne figurent pas dans le tableau. 


Doses et duree d'application en radiumthérapie. 491 


20 mars dans la case . date, en haut de la première colonne, on doit inscrire 21 mars 
dans la case d'en bas (' 


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Fig. 3. — Tableau préparé pour l'application. 
Nora. — Lire avril au lieu de mai. 


ET 


2.3 

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Le A 
ET 

31.2 

7 

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30.7 


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40.2 


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35.3 
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37.9 
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36.5 


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69 | 5|32> 


5 


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EURE 5 i 


Qal 
(*) Dans l'exemple choisi, la date du premier jour a été inserite en haut, parce que l'heure de la mesure 
tombe au-dessus du trait horizontal séparant les jours. Quand l'heure de la mesure tombe au-dessous de ce 
trait, la date du premier jour s'inscrit en bas. 


10: 


MERE Do ECS NI RON RD EE ET 2 UN AE 1 D AN 


Cl 


492 CT. Regaud et R. Ferroux. 


Il ne reste plus qu’à achever d'inscrire les dates successives à la suite du 20 mars 
en haut et du 21 mars en bas, jusqu'à la droite du tableau. Remarquons qu'il y a dans 
l'exemple choisi un décalage de 1 jour entre les dates inscrites en haut et en bas d'une 
même colonne verticale. Pour éviter toute erreur de lecture, il est commode d'inscrire 
alternativement en deux couleurs différentes les dates successives, par exemple 20, 22, 
24, etc., en noir (dates soulignées dans les figures 5 et 4), 21, 23, 25, etc., en rouge. 

Le tableau d'application propre au tube est alors achevé (fig. 5). Nous examinerons 
ultérieurement certaines particularités susceptibles d'en modifier légèrement la compo- 
silion. Voyons tout d'abord l'usage qu’on en fait. 


H. Usage du tableau. — La première application du tube 18;D a eu lieu le 20 mars, 
à 18 heures, dans un cancer du col de l'utérus. Le médecin a décidé de donner une dose 
de 15 millicuries détruits. Combien de temps a dù rester en place le tube et à quelle 
heure a-t-il fallu l'ôter? Retranchons 15 mc. de 54,4 mc., teneur du tube au début de 
l'application : il reste 39,4 mc. Cette valeur a été atteinte le 22 mars à 13 heures : c’est à 
ce moment que le tube a été enlevé. | 

La deuxième application a commencé une heure après, pour un malade atteint d'un 
cancer du rectum, qui devait recevoir une dose de 12 mc. Un calcul semblable au pré- 
cédent (39,1 -— 12 = 27,1) indique que la deuxième application a pris fin à 15 heures le 
24 mars. | 

La troisième application a eu lieu, suivant les mêmes règles, pour un cancer de 
l'utérus récidivé dans le vagin après l'hystérectomie : 5 mc. du 24 mars à 16 heures au 
25 mars à 19 heures. | 

La quatrième application, a eu lieu pour une malade atteinte d’un cancer primitif 
du col de l'utérus : 12 mc., du 25 mars à 21 heures au 50 mars à 9 heures. 

Pour sa cinquième et dernière applicalion, le tube d'Émanation 18,D a été groupé 
avec d’autres tubes afin de former un appareil plat, qui a été appliqué à un épithélioma 
de la peau : du 50 mars 10 heures au 3 avril 17 heures, il a donné pour sa part, 5,1 me. 

Après quoi le tube est resté inutilisé. 

Chacune des cinq applications correspond à une portion de la surface du tableau. Il 
esl commode el intéressant de représenter distinctement les unes des autres les cinq 
portions de surface sur le Lableau même. A cet effet, chacune d'elles est encadrée d'un 
trail à l'encre, puis ombrée de hachures diversement serrées, orientées ou colorées 
(fig. 4). 

Il est clair que l'intensité du rayonnement émis par le tube a été en décroissant de 
la première à la dernière application. Il est important de noter l'intensité moyenne de 
chaque application. Cetle valeur est obtenue en divisant la quantité d'Émanation détruite 
par le temps (en heures et décimales) de l'application. On obtient ainsi, en microcuries 
(millièmes de millicurie, peô), les intensités moyennes suivantes : 


1"! application RE = 548 microcuries (ucs) par heure. 
R +. 12 me. oze | 
2 RME on 245 = == = 
> mc. 


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Doses et duree d'application en radiumtherapie. 


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ne = 111 microcuries (ucè) par heure. 
108 h. 

9,1 mc. 

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493 


au femps de chaque application, ek om, «de hachuurs la surface ainsi délinilee. 


Fig. 4. — Tableau d'application d'un tube d'Émanation du Radium, à la fin de la période d'utilisation. Les parties du tableau encadrées de traits épais 


ses De 24 heures consceutires. ans æ cas, 
kont: à dire-en hauk et en bas Je la colonne. 


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Les indications fondamentales relatives aux applications faites avec le tube sont 


= Norta. — Lire avril au lieu de mai. 


et couvertes de hachures correspondent aux applications successives faites avec le tube. 


494 Cl. Regaud et R. Ferroux. 


inscriles au verso du tableau, et permettent de saisir, d'an coup d'œil, le bilan d'utilisa- 
tion du tube. 
L'Institut du Radium de Paris a fait établir des feuilles d'application imprimées, 


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Jnólilut Du Radium 


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P oillons C = Gobelins A4. 69 


Céléhone | P, / Cho Gobelins 45. 75. 


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aliun dans peb de ler, des gu il cessc d être utiliwe 


Fig. 5. — Recto de la feuille d'applications éditee par l'Institut du Radium de Paris. 


pliées en deux feuillets, auxquelles il suffit d'ajouter à la main les données particulières 


Doses et durée d'application en radiumthérapie. 495 ` 


à chaque tube. La figure 4 représente le tableau occupant les pages 2 et 3 de cette 


Jntenste 


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went olre adresses a L’ Spoótitutl ur Aaiun, 
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Fig. 6. — Verso de la feuille d'applications éditée par l'Institut du Radium de Paris. 


OR 


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feuille. La figure 5 en représente la page 1, la figure 6, la page 4 où se trouve résumé le 
bilan d'application du tube. 


Pasteur-oiils seront dudics 


A La Docinisnts de bubnnlierel: 


496 Ci. Regaud et R. Ferroux. 


I. Cas particuliers. — Il nous reste maintenant à examiner quelques cas particu- 
liers de l'usage du tableau ci-dessus décrit. 


c) Interpolations. 


Il peut arriver que la quantité d'Émanation présente au moment de la mesure du tube 
ne corresponde pas exactement à l'un des nombres de la table. Soit, par exemple, un 
tube qui, mesuré le 20 mars à 16 heures, avait une teneur de 55,4 mc., nombre compris 
dans la table entre 55,7 et 55,2. Ces deux derniers nombres indiquent que 55,7 me. 
d'Émanation perdent 0,5 mc. pendant la première heure : soit en moyenne 0,1 mc. par 
12 minutes, en substituant la décroissance en proportion arithmétique à la décroissance 
exponentielle, ce qui, pour une fraction d'heure, est suffisamment exact en pratique. 
Nous en concluons que à 16 h. 24 le tube n'aurait plus contenu que 55,2 me, et nous 
inscrivons 16,24 dans la colonne des heures en regard de 55,2 mc. 

Pour plus de simplicité, il convient de n'inscrire que des heures et des quarts 
d'heure, c'est-à-dire d’arrondir les nombres de minutes au quart d'heure le plus rap- 
proché. Nous inscrivons donc, en définitive, que le tube d'Émanation, dans ce second 
exemple, valait 55,2 mc. à 16 h. 50 m. 

Des interpolations analogues permettent sans inconvénient d’arrondir, le cas 
échéant, les nombres exprimant les millicuries et les heures, au début et à la fin des 
applications. L'erreur en résultant est inférieure à 8 minutes et généralement à 0,1 mil- 
licurie. | 


d) Heure 0 coïncidant avec la première ligne dü tableau. 


Soit, par exemple, un tube valant le 20 mars à 16 heures 53,6 mc. : dans ce cas 
l'heure 0 sera inscrite dans la première case en haut, et il n’y a pas lieu de tirer le trait 
coupant transversalement l'ensemble du tableau. Les dates seront les mêmes, en haut et 
en bas de chaque colonne. 


e) Cas d'un tube ayant une valeur initiale supérieure à 60 mc. ou inférieure à 4 mc. 


On peut se servir quand même du tableau. Soit, par exemple, un tube valant 80 mc. 
le 20 mars à 16 heures. Considérons-le comme formé de deux tubes valant chacun 40 mc. ; 
faisons tous les calculs comme pour un seul de ces tubes de 40, et divisons par 2 les 
doses que nous voulons administrer. Nous ferons donc comme si le tube valait 40,0 le 
20 mars à 16 heures; et si nous voulons donner une dose de 15 mc., nous calculerons 
avec la table le temps nécessaire à une dose de 7,5 mc. Mais finalement nous inscrivons 
comme dose donnée 7,5 x 2 = 15 mc. 

Il est clair que si on était conduit à utiliser des tubes ayant une valeur initiale 
variant autour de 100 ou autour de 200, etc., il serait plus commode de composer des 
tableaux à point de départ un peu au-dessus de 100, de 200, etc. En raison de la décrois- 
sance très rapide de quantilés pareilles d'Émanation (100 millicuries perdent 0,75 environ 
pendant la première heure), les tableaux devraient alors être calculés par quarts d'heure 
de la même façon que l'a été le tableau-type donné ci-dessus. 

Nous devons ajouter, d'ailleurs, que la technique dont le développement se dessine 
à l'heure actuelle, ne semble pas comporter l’utilisation de tubes d'Émanation contenant 
séparément d'aussi grosses doses. Par contre, le groupement de tubes plus ou moins 


Doses et durée d'application en radiumtherapie. 497 


nombreux en surfaces radiantes ou en foyers multiples d’une grande puissance totale 
conduit à des applications de plusieurs centaines de millicuries. C’est donc pour des . 
groupements de tubes que s'emploieraient des tableaux à point de départ élevé. 

Lorsqu'on veut charger des aiguilles avec des tubes d'Émanation, pour pratiquer 
une irradialion à foyers multiples dans l'intérieur d'une tumeur, il y a fréquemment 
intérêt à ne pas dépasser dans chacun des foyers une charge de 410 millicuries, et il est 
parfois très avantageux d'utiliser des charges faibles, inférieures à 4 millicuries. Dans 
ce cas, le barème de 60 à 5 millicuries ne peut servir sans une petite modification. 

Soit, par exemple, à utiliser un tube valant 3,8 millicuries. Remarquons que ła 
décroissance horaire de l'Émanation dans ce tube est indiquée exactement par les 
mêmes nombres que s'il s'agissait d’un tube de 58 millicuries, à la condition de diviser 
ces nombres par 10. 

Donc, pour utiliser le barème dans le cas de tubes conténanl une quantité d'Émana- 
tion inférieure à 4 millicuries, nous prendrons comme point de départ cette quantité 
d'Émanation multipliée par 40, et nous diviserons par 10 les nombres du barème. 


f) Cas de tubes groupés pour une application. 


Il convient, dans ce cas, d’additionner les teneurs des divers tubes au début de 
l'application. Si la teneur totale est inférieure à 60 mc., le tableau est utilisé sans autre 
calcul. Si la teneur totale est supérieure à 60, on procédera à une division par 2, 5 ou 4. 

1“ exemple. Soit un appareil plat contenant 10 tubes qui valent respectivement : 
6,2-9,7-9,9-4,9-4,8-4,4-4,1-5,9-5,8-5,0. Le total fait 46,1. 

On calculera es doses et les temps comme si on avait affaire à un tube unique de 
46,1 (°). 

2° exemple. Soit une chaîne de tubes destinée à traiter un long cancer tubulaire du 
rectum. Elle comprend 6 tubes contenant respectivement : 27,5-25,0-24,3-23,0-21,4- 
19,8, soit au total 141 mc. Nous diviserons ce nombre par 5, ce qui donne 47. Nous 


diviserons également par 5 la dose à donner 36 mc. soit — 12 mc. Nous calculerons 


la durée d'application comme pour une dose de 12 mc; ce qui nous conduit à laisser en 
place la chaîne de tubes environ 39 heures (°). 


K. Historique. — Depuis que l’un de nous, avec DEBIERNE, a proposé de noter en 
millicuries d'Émanation détruite l'énergie dépensée pendant les applications radio- 
actives (°), il ne semble pas que cetle notation se soit répandue. 

A notre connaissance, NoGier |‘) a été le premier à adopter la notation en question 
pour des applications faites avec du Radium. 

Tout récemment, STEVENSON (*) s'est aperçu que cette notation est plus simple que 
celle qui a pour point de départ le produit de la teneur moyenne en millicuries par le 


temps. 


(^ Il est clair, d'ailleurs, que dans l’étendue de la surface couverte l’irradiation ne sera pas absolument 
homogène et que les tubes ne devront pas ètre disposés au hasard. 

(?) Là encore, notons que l'irradiation ne sera pas absolument homogène, et qu’il sera bien de placer 
avec opportunité les divers tubes dans la chaine. 

(5) DEBIERNE et REGAUD (loc. cil., 1914 et 1915). 

(t) Nocier (Th.). — Du dosage en Radiumthérapie, Lyon Médical, 5 mai 1918. 

(5) STEVENSON (Walther C.). — A lecture on the technic of the after treatment of war-injuries by Radium, 
Arch. of Radioloyy and Electrotherapy, n° 225, p. 356-562, Avril 1919. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. 32 


498 Ci. Regaud et R. Ferroux. 


Quant au tableau, qui fait l'objet principal du présent mémoire, nous l'avons 
composé et fait imprimer pour l'usage de l’Institut du Radium de Paris, en février 4919. 
Mais nous nous sommes aperçus ultérieurement qu'il offre une grande ressemblance 
avec un tableau combiné par Srevenson en 1916; la table de cet auteur est faite dans un 
but tout autre, pour calculer la moyenne de la teneur (en millicuries) pendant une appli- 
cation, dans le but d'exprimer la dose en millicuries-heures. 

Il y a dans les travaux de STEVENSONX parvenus à notre connaissance des innovations 
techniques et des préceptes utiles à considérer au point de vue de la notation des doses. 

Nous avons déjà dit que cet auteur a proposé d'exprimer la dose sous la forme d'une 
équation, dans laquelle les facteurs quantité et temps seront indiqués. 

Suivant que le rayonnement est utilisé circulairement par rapport au foyer (par 
exemple : un tube dans le col de l'utérus), ou bien dans un plan seulement (par exemple : 
application à la surface de la peau), il recommande de représenter la dose par une frac- 
tion ayant pour numérateur le nombre des milligrammes-heures ou le nombre des milli- 
curies-heures (*) ct pour dénominateur 1 dans le premier cas (utilisation circulaire), 
2 dans le second (utilisation sur une surface). 

Le nombre des foyers d'irradiation serait indiqué entre parenthèses à côté du 
nombre indiquant l'intensité. 

Enfin, le filtre serait noté de la même manière, à côté de la dose, par le symbole 
chimique et l'épaisseur du métal employé. 

L'utilité de noter ces renseignements n'est pas douteuse, mais c’est évidemment 
une faute de principe que de prétendre les introduire dans une formule mathématique : 
les données d'une approximation plus ou moins grossière doivent, en effet, être distinctes 
des données rigoureusement exactes, qui seules peuvent entrer en équation. 

Nous tiendrons donc compte de tous les facteurs de la dose et nous les noterons; 
mais nous ne mettrons en équation que ceux qui sont des facteurs mathématiquement 
exacts. 


I. Formule de Notation complète, Exemples. — D'après ces principes, les formules 
dosimétriques d’une application de Radium ou d'Émanation du Radium seraient en défi- 
nitive conformes aux exemples suivants (°) : 


4“ exemple. Cancer du col de l'utérus, annulaire. Application : 

Tube de Radium (Radium-élément 43,5 mgr.) 

Caractéristique horaire du tube = 0,327 mci. 

I foyer, intracervical. 

Filtration : Pt 0,5 mill. + caoutchouc 1 mill. + tissu de coton 2 mill. 
Dose = 0,327 mcd x 61 h. = 19,95 mood. 


(a)  (b) (c) 


(*) Srevensox (Walther C.). — A convenient Radium Emanation Table for clinical Work, Arch. of Radioloyy 
and llectrology, n° 188, p. 355-541, Mars 1916 

(2) Dans notre notation le nombre des millicuries détruits serait en numérateur. 

(5, Pour réaliser une notation complète, il faudrait tenir compte, dans les exemples que nous donnons, 
des facteurs de la dose recue, dont les principaux sont les dimensions superficielle et volumétrique de l’objet 
traité et la distance d'irradiation par rapport à ses différents points. 

Ces facteurs, malgré que leur importance soit capitale, n’ont guère été pris exactement en considération 
iusqu à présent. 

Nous avons l'intention de leur consacrer prochainement une étude spéciale. 

Rappelons encore que, dans les formules des doses données à propos des. exemples ci-dessous, les 
facteurs a), b), etc., représentent respectivement : a) l'intensité moyenne (Emanation) ou la caractéristique 
horaire de l'appareil (Radium), exprimée en Emanation détruite; b) le temps en heures et fraction décimale 
d'heure ; c) la quantité de rayonnement exprimée en Émanation détruite. 


Doses et duree d'application en radiumthérapie. 499 


2° exemple. Ostéosarcome du bassin. Application : 

Émanation en tube, quantité initiale — 194 mc. 

20 foyers, par implantation profonde de 20 aiguilles équidistantes et de charges à 
peu près égales; 

Filtration : Pt 0,15 mill. 


Dose globale ("\ = 1,353 mecs x 24 h. = 52 mco. 
(a) (b) + ) 
52 : 
Dose par foyer — 70 — 1,6 me ò 


9° exemple. Epithelioma de la peau ulcus rodens. Application : 

Radium; en une plaque émaillée rectangulaire de 3 >x 5 centimètres, dosée à 2 mil- 
ligrammes de Radium-élément par centimètre carré. 

1 foyer rayonnant sur un plan. 

Filtration : Pb 4 mill. + caoutchouc 2 mill. + tissu de coton 2 mill. 

Distance : mill. 

@) b (o) 

Dose par centimètre carré = E = da 

4° exemple. Cancer du rectum, annulo-tubulaire. Application : 

Émanalion, quantité initiale — 96. mc. 

1 foyer linéaire, réalisé par 3 tubes bout-à-bout, occupant une longueur de 6 centi- 
mètres. | 

Filtration : Pt 1,5 mill. + caoutchouc 2 mill. + tissu de coton 3 mill. 

Dose globale — 0,324 mc ô x 30 h. = 19,4 mc ò. 

(a) b) (ce) 
19,4 


Dose par centimètre linéaire — E = 5,25 mc. 
RÉSUMÉ 
1. — Les facteurs de la dose émise inhérents à l'agent radio-actif sont : l'intensité, 


la durée et la quantité du rayonnement. Ces facteurs doivent être notés (STEVENSON, 
1916) sous la forme explicite de l'équation : 


intensité Xx temps = quantité ou dose. 


2. — Dans les applications de Radium, la dose peut être à volonté notée : 

a) en milligrammes-heures (mgrh) de Radium-élément; l'intensité est représentée, 
dans ce premier cas, par le poids de Radium-élément ; 

b) en millicuries-heures (mch); l'intensité est représentée, dans ce second cas, par 
la quantité d'Émanation présente dans le tube de Radium. 

Dans ces deux notations, les mêmes nombres représentent indifféremment, par défi- 
nition, des milligrammes ou des millicuries, à la condition que la teneur en Radium soit 
toujours exprimée en Radium-élément; o 

c) en millicuries d'Émanation détruite (mcè); dans ce cas, l'intensité est représentée 


(*) Ici, 1,353 représente l'intensité moyenne du rayonnement global des divers foyers. 


5oo CI. Regaud et R. Ferroux. 


par la caractéristique horaire du tube en Émanation détruite (poids de Radium-élément 
en milligrammes, multiplié par la constante 0,00751). 
3. — Dans les applications d'Émanation séparée du Radium; 

a) On ne doit pas exprimer l'intensité, ni la dose en fonction du poids de Radium, 
pris comme terme de comparaison; 

b) On peut exprimer la dose en millicuries-heures, à la condition d'exprimer l'inten- 
sité par la teneur moyenne du tube en millicuries pendant l'application (STEVENSON, 
1916) ; | 

c) Il est préférable, à tous égards, d'exprimer la dose en millicuries détruits, c'est- 
à-dire par la différence de teneur du tube au début et à la fin de l'application; dans ce 
cas, l'intensité moyenne est égale au quotient de l'Émanation détruite par le temps; 


4. — En définitive, la notation la plus générale et la plus précise est celle du milli- 
curie détruit (mc) (DEBIERNE et ReGaun, 1914), également applicable au cas du Radium 
et à celui de l'Émanation. Elle s'établit ainsi : 

a) cas du Radium : 
Dose (quantité) = Caractéristique horaire d’émanation détruite Xx temps. 
b) cas de l'Émanation : 

__ millicuries détruits 


Dose (quantité) — DE Hu x temps. 


5. — Le calcul des quantités de rayonnement et des temps d'application, dans le 
cas de l'Émanation, est grandement facilité par un barème qui donne la valeur décrois- 
sante, heure par heure, de la quantité d'Émanation contenue dans l'appareil même qu'on 
a appliqué. 

Un tel barème permet, non seulement de calculer la teneur moyenne d'un tube pen- 
dant une application (STEVENSON, 1916), mais encore de trouver les doses en millicuries 
détruits et les temps d'application, pàr une simple soustraction. | 

Il peut être établi rapidement et facilement pour chaque tube d'Émanation d'après 
la teneur du tube fournie par une mesure. 

Ainsi est réalisée une feuille d'application contenant ou pouvant recevoir tous les 
renseignements relatifs à l'utilisation du tube. 


6. — La filtration constitue un facteur supplémentaire de la dose émise. 
Ce facteur, ainsi que les facteurs de la dose reçue (dimensions de l'objet irradié, sa 
__ position relativement au foyer, etc.), doivent être notés à part. 


UTILISATION 
DE L'ÉMANATION CONCENTRÉE EN APPAREILS CLOS 


Par SIMONE LABORDE 


Chargée du Service de radiumthérapie à l'Hôpital Villemin 


L'emploi de l'émanation du radium concentrée dans des appareils clos a été préco- 
nisé, il y a plusieurs années, par des physiciens : Ramsay, Mme Curie, PACE | 
W. Duane; mais cette idée n'avait pas rencontré d'écho chez les médecins. 

En 1915, J. Danne avait établi, au laboratoire de radioactivité de Gif, une installa- 
tion permettant la préparation des appareils renfermant l'émanation et destinés aux 
mêmes usages que les appareils contenant des sels de radium. 

Mais c'est surtout la communication de MM. Debierne et Regaud, au Congrès de 
Lyon, en juillet 1914, qui attira l'attention sur l'intérêt que présente cette méthode. 

La guerre n'en a pas permis le développement pratique immédiat, et ce procédé 
n'est pas encore d’un usage courant en France, alors qu'il est employé d'une manière 
habituelle dans les différents Instituts et Hôpitaux spéciaux d'Amérique et d'Angleterre, 
en particulier à l'Huntington Hospital de Boston, à New-York, et dans les « Instituts du 
Radium » de Londres, de Manchester, de Dublin, etc. 

Si l'emploi des ampoules d'émanation condensée ne s'est pas encore généralisé en 
France, c'est vraisemblablement aussi parce que, les spécialistes travaillant isolément, 
aucune organisalion n'avait réuni une provision de radium suffisante pour qu'il fût 
pratique d'en extraire l'émanation. 

Néanmoins, Mme Curie, utilisant la provision de radium de son laboratoire, avait, 
depuis août 1916, préparé elle-même des ampoules d'émanation destinées aux malades 
des hôpitaux. J'ai pu ainsi, pendant trois années, grâce à ce concours généreux, faire 
avec ces appareils un grand nombre de traitements à l’hôpital militaire du Grand Palais. 

Plus récemment, le docteur H. de Rothschild a mis à la disposition du laboratoire 
Pasteur de l'Institut du Radium, que dirige M. Regaud, une quantité de bromure de 
radium voisine de 1 gramme, dans le but de distribuer des ampoules d'émanation aux 
hôpitaux de Paris. Ce service est actuellement en voie d'organisation. 


RAYONNEMENT ÉMIS PAR LE RADIUM ET PAR SON ÉMANATION. 


L'émanation enfermée dans un tube scellé émet le même rayonnement qu'un sel de 
radium en équilibre radioactif; il en résulte qu'elle est capable de produire les mêmes 
effets biologiques. 

On sait qu'un appareil renfermant du radium ani de son émanation n'émet à lori- 
gine aucun rayonnement 8 et y pénétrants; mais il produit d’une façon constante un 
rayonnement «et de l'émanation qui s'accumule dans le sel. Le rayonnement s'accroît 
alors pour atteindre au bout d’un mois son intensité limite. On dit qu'un tel sel de radium 


5o2 Simone Laborde. — Utilisation de l’éemanation 


est en état d'équilibre radioactif. Cet équilibre apparaît au moment où la quantité d'éma- 
nation détruite dans l'unité de temps est égale à la quantité d'émanation qui se produit. 
À partir de cet instant le rayonnement de l'appareil est pratiquement constant; en effet 
son activité met 2000 ans environ à diminuer de moitié. 

D'autre part, si l'on considère l'émanation pure enfermée dans un vase clos, isolée 
du sel de radium qui l'a engendrée, elle produit un rayonnement dont l'intensité varie 
avec le temps. | | 

Ce rayonnement augmente pendant les 3 premières heures au fur et à mesure que 
s’accumule dans le tube une série de corps impondérables, les radiums A, B, C, D, E, F 
désignés sous le nom de radioactivité induite, et parmi lesquels les radiums B et C 
émettent des rayons 3 et y. Au bout de 3 heures environ l'équilibre entre la formation 
et la destruction des corps de radioactivité induite est atteint; à partir de ce moment, le 
rayonnement décroît régulièrement suivant la loi exponentielle de destruction spontanée 
de l'émanation, de telle sorte que sa valeur est diminuée de moitié au bout de 4 jours 
environ (3,85 jours) et qu’elle est à peu près nulle après 50 jours. Le calcul de cette 
décroissance, en fonction du temps, peut être facilement fait à l’aide des tables de 
Kolowrat. 

Une ampoule scellée renfermant de l'émanation condensée constitue donc un appa- 
reil à rayonnement temporaire, tandis qu'un tube contenant un sel de radium représente 
un appareil à rayonnement constant. Mais, dans les deux cas, c'est à la destruction de 
l’émanation qu'est due la production de la radioactivité induite et, de ce fait, l'émission des 
rayons $ el y. 

EXTRACTION DE L'ÉMANATION. 


L'émanation s’extrait par le vide des solutions de sels de radium. On peut la 
recueillir par plusieurs procédés, dont deux principaux : 

Par condensation à la température de l’air liquide (‘), suivant la méthode employée 
au laboratoire de Mme Curie; 

Par refoulement dans des appareils munis d'un robinet-pointeau, suivant le procédé 
de J. Danne (°). | 

La quantité d'émanation en équilibre avec 1 gramme de radium-élément porte le 
nom de « curie », c'est l'unité d'émanation. En une heure 1 gramme de radium-élément 
en équilibre fournit 0,00751 curie ou 7,51 millicuries d'émanation, et la même quantité 
se détruit pendant le même temps. 

Nous avons vu que cet équilibre radioactif n'était atteint qu'au bout de 50 jours 
environ. [l faudra donc laisser l'émanation s'accumuler dans la solution avant de 
l'extraire : 30 jours si l'on veut la totalité de l’'émanation susceptible d'être fournie 
par le sel de radium; 8 jours environ pour en avoir les trois quarts; 4 jours environ 
pour en avoir la moitié. | 


UTILISATION DE L'ÉNERGIE DANS L'EMPLOI DU RADIUM A L'ÉTAT DE SEL SOLIDE 
ET DANS L'EMPLOI DE L'ÉMANATION CONDENSÉE. 


Étant donné un poids déterminé de radium, il est intéressant d'étudier au point de 
vue pratique quelle est, en fonction du temps, la quantité d'énergie disponible, suivant 
qu on utilise le sel lui-même ou l'émanation extraite à des temps variables. 


(t) Voir Traités de radioactivité de Rutherford et de Mme Curie. 
(3) Voir Conférences de radiumbiologie, faites à l'Université de Gand, 1915. 


concentree en appareils clos. 5o03 


Qu'il s'agisse d'un sel de radium mis en tube ou d'un sel de radium mis en solution 
pour en extraire l'émanation, il existe dans les deux cas une consommation d'énergie 
inévitable provenant de la désagrégation spontanée de la substance. Cette perle fatale 
de l'énergie n'est influençable par aucun moyen physique ou chimique, c'est elle que 
nous relrouvons sous forme de rayonnement; et ce qui nous importe, c'est d'utiliser ce 
dernier autant qu’il est possible. | 

Pour fixer les idées, snpposons que nous ayons à traiter un nombre illimité de 
malades. En ce cas, si l’on se sert de tubes contenant un sel de radium, l'énergie peut 
être utilisée d'une manière continue, et les seuls instants où le radium n'est pas employé 
sont ceux pendant lesquels l'appareil est stérilisé et porté d'un malade à un autre. 

Si, au contraire, on se sert d'ampoules contenant de l'émanation, l'énergie du 
radium se trouve répartie, à un moment donné, entre les tubes renfermant l'émanation et 
la solution où celle-ci s’accumule. Par conséquent, une partie de l'énergie est inutilisée 
non seulement pendant que les tubes d’émanation passent d'un malade à un autre, 
comme dans le cas précédent, mais encore pendant tout le temps de l’accumulation dans 
la solution, entre deux extractions. 

Cette seconde cause d'inutilisation de l'énergie est d'autant plus importante que les 
intervalles d'extraction sont plus grands. 

Les exemples suivants mettront ceci en évidence. Supposons 100 milligrammes de 
radium-élément en solution : lorsqu'on recueille seulement tous les mois l'émanation qui 
s’est accumulée, on obtient chaque mois, en une seule extraction, 99,55 millicuries, qui 
se détruisent ensuite pour leur propre compte, tandis que de nouvelles quantités d’éma- 
nation se reforment dans la solution. La somme de ces deux fractions d’émanation, l’une 
extraite diminuant, l’autre augmentant dans la solution, est constamment égale à 100 mil- 
licuries. Mais cette dernière fraction représente à la fin de l'accumulation, au bout du 
mois, des quantités considérables d'émanation inutilisée. 

Opérons maintenant d'une manière tout opposée et supposons que l’on extraie de 
la solution l'émanalion dès que celle-ci est formée. Si on l'emploie immédiatement, les 
intervalles d'inutilisation seront supprimés, puisque les temps d'accumulation seront 
très courts; mais les quantités extraites seront faibles. | 

Dans la pratique, on s en tient à une méthode intermédiaire qui consiste à faire des 
extractions tous les 2, 4 ou 8 jours, selon la quantité d'émanation que l’on désire obtenir 
dans un seul tube et selon la masse de radium dont on dispose. Dans ces conditions, il 
subsiste inévitablement une quantité d'énergie inemployée pendant les périodes d’accu- 
mulation. | 

Il est intéressant d'indiquer à quel taux l'émanation esl ainsi inutilisée tandis qu’elle 
s accumule dans la solution entre deux prises d'émanation. | 

Le tableau ci-dessous donne, pour différents intervalles de temps compris entre 
deux extractions, la quantité d'énergie pour cent inutilisée. 

TABLEAU (1 

INTERVALLE 


de temps 
entre ? extractions. 


4 ffijourl 2 J3 ours | + 5 6 7 8 9 10 30 
jour. | 12h. fj . | jours. į jours. | jours. | jours. | jours. {| jours. | jours. 


"8 . 0: | | | 0/0 | 0,0 | 0/0 
Taux de l'émanation 
inutilisée 12,4| 16,1 19,5! 22,8] 25,9, 28,81 34.21 38.9) 45,2] 47,11 50,6! 95,7] 81,6 
} 


(t) Ces chiffres correspondent au fonctionnement qui s'établit au bout d'un mois quand la totalité de 
émanation, extraite ou non, est à l'équilibre radioactif. 


5o4 Simone Laborde. — Utilisation de l’émanation 


On voit donc que cette valeur est assez importante quand les extractions sont espa- 
cées. 


RÉPARTITION DE L'ÉNERGIE DANS LES APPAREILS A SELS SOLIDES 
ET DANS LES AMPOULES D ÉMANATION CONDENSÉE. 


Dans l’un et l'autre cas, il est possible d'obtenir la quantité totale d'énergie dont on 
dispose réunie dans un même appareil ou au contraire dispersée en fractions dans un 
grand nombre d'appareils. 

S'il s'agit d’un sel solide, il ne sera’ pas possible pratiquement de modifier les appa- 
reils une fois qu'ils auront été établis. 

S'il s'agit, au contraire, d’une solution de radium. on pourra à son gré modifier la 
réparlilion de l’émanation, en même temps que la forme et les dimensions des appareils. 

Toutefois, cette manière de procéder comportera, comme nous l'avons vu ci-dessus, 
des pertes d'énergie très différentes selon que les extractions seront rares ou fréquentes. 

Quand elles sont rapprochées, on a nécessairement un grand nombre de tubes de 
faible valeur, qu'il faudra grouper si on désire à un moment donné utiliser pour une 
même application la dose totale extraite. 

Étudions, par exemple, la répartition de l'émanation lorsque l'extraction a lieu tous 
les 4 jours. En ce cas, on peut chaque fois extraire d’une solution de 100 milligrammes 
de radium-élément une quantité d’émanation égale à 51,37 millicuries ('). 

L'appareil fonctionnant d'une manière régulière, on possède au bout d'un mois 
8 tubes dont l’ensemble représente 100 millicuries environ et où l’émanation est ainsi 
répartie : | 


Tube provenant de l'extraction du jour même . . . . 51,37 mc. 
Tube datant de #4 jours... . .. . . . . . . . . .. 24,98 — 
— D Léna, à 12,14 — 
— De S, Lai ou add 5,90 — 
_ o a A Se 2,87 — 
— I A a a ia E a N 1,58 — 
— a a LU D RU 0,67 — 
— DO E e i p a a EER D aa 0,35 — 


Soit, en tout. . ... 99,64 (?) mc. 


A partir du 32 jour, on ne dispose que de 8 tubes, car le premier tube extrait n'a 
plus qu'une valeur inutilisable et doit être éliminé. 

Si l'on consent à faire abstraction de la perte d'énergie qui se produit pendant une 
accumulation prolongée, on pourra concentrer une dose importante d'émaration en un 
seul appareil de très petites dimensions le « curie », occupant le volume très restreint de 
0,6 millimètre cube. 


DÉSIGNATION DES APPAREILS ET NOTATION DES APPLICATIONS. 


Ce sujet a déjà été exposé dans ce journal par M. A. Laborde (*), je le résumerai 
rapidement. 
Dans les deux procédés d'application du radium, il y a lieu de noter : 
La puissance de l'appareil ; 
(t) Ces chiffres sont calculés d’après les tables de Kolowratt. 


(*) La limite de 100 millicuries n'est pas exactement atteinte au bout de i mois. 
(5) Tome II, n° 5, 4 et 9. 


concentrée en appareils clos. | 505 


L'énergie totale dépensée au cours de l'application; 
La durée de l'application (!). 


Puissance de l'appareil. — L'usage s'est établi jusqu'à ce jour de désigner la 
puissance des appareils à sels solides par leur charge en radium. 

Celte donnée était correcte, car en effet un poids déterminé de radium produit dans 
l'unité de temps une quantité d'énergie toujours la même. 

Il est possible d'exprimer la puissance d'un tube d'émanation condensée dont le 
rayonnement varie avec le temps par la quantité moyenne d'émanation (°) qu'il renferme 
au cours de l'application. | 

Cette puissance peut encore être représentée dans l’un et l'autre cas par l'énergie 
dépensée dans l'unité de temps, ce qui correspond, en quelque sorte, à l’inlensilé avec 
laquelle cette énergie a été utilisée. 


Énergie totale dépensée. — Elle peut s'exprimer par le produit de la puissance de 
l'appareil, multiplié par la durée de l'application, et se noter ainsi, soit en milligrammes- 
heures (*) de radium, s'il s’agit de sel solide, soit en millicuries moyens-heures, s'il s’agit 
d’'émanation condensée. 

Qu'il s'agisse d'une application faite avec un sel de radium ou avec une ampoule 
d'émanation, l'énergie dépensée est proportionnelle à la quantité d'émanation détruite. 
On peut donc, dans les deux cas, exprimer cette énergie en millicuries d'émanation 
détruite, comme l'ont proposé MM. Debierne et Regaud. 


Durée de l'application. — Cette valeur devra être notée dans tous les cas; jointe à 
l'une des deux données précédentes, elle suffit à caractériser une application. 

Une application faite avec un sel de radium solide pourra être déterminée par : 

1° Le poids de radium-élément exprimé en milligrammes, ou bien la quantité 
d'émanation détruite exprimée en millicuries ; 

2° La durée de l'application. 

Une application faite avec un tube d’émanation pourra être déterminée par : 

1° La quantité d'émanalion présente au cours de l'application exprimée en milli- 
curies moyens, ou bien la quantité d’'émanation détruite exprimée en millicuries ; 

2° La durée de l'application. 

Personnellement, nous avions proposé d'introduire la notion de quantité moyenne, 
car elle permet un rapprochement entre les deux modes d'utilisation, elle fait image en 
présentant directement à l'esprit la nature et la puissance de l'appareil utilisé sans 
modifier la manière habituelle de s'exprimer. 

La notion de millicuries détruits au cours d'une application apportée par MM. De- 


(‘) I ventre pas dans le cadre de cet article de désigner toutes les autres conditions qui précisent une 
application : filtrage des rayons, position de l'appareil, etc. 

(2) Voir C. R. Ac. des Se. t. 16%, p. 811, séance du 21 mai 1917. 

On trouve la valeur exacte de la quantité moyenne calculée dans le tableau de M. A. Laborde publié au 
Journal de Radiologie, t. II, n° 9, pp. 408-409. 

La charge moyenne Qm s'exprime facilement en fonction des quantités Q, et Q, présentes au début T, et 


à la fin T; de Fapplication par la formule simple Qm = (Q, — Q,) FT 6 étant la vie moyenne de l’émana- 
pu 


tion, soit, 155,1 heures. On ne commet pas une erreur supérieure à 3 0/0 pour les durées d’application infé- 


Qi Qz 
os 


(5) Le milligramme-heure est en fait une quantité d'émanation qui vaut 0,00751 millicurie, c’est la quan- 
tité d'émanation engendrée par ! mgr de radium en 1 heure pour maintenir son équilibre radioactif. 


rieures à 72 heures en remplaçant cette valeur exacte de Qa par la moyenne arithmétiqué 


506 Simone Laborde. — Utilisation de l’émanation 


bierne et Regaud, précise le phénomène physique qui relie entre eux les rayonnements 
émis par les deux sortes d'appareils. Elle correspond à la quantité totale d'énergie 
dépensée. 

Pour comparer ces deux manières de s'exprimer prenons comme exemple une 
application de 20 heures effectuée avec 100 milligrammes de radium-métal ou avec une 
quantité équivalente d'émanation condensée ; on pourra dire, en introduisant la notion 
de quantité moyenne : 

a) 100 milligrammes de radium-élément agissant pendant 20 heures ; 

b) 100‘millicuries moyens agissant pendant 20 heures. 

De ces deux expressions on déduit facilement la quantité d'énergie mise en jeu. En 
effet, la quantité d'émanation engendrée par 1 milligramme de radium-élément en une 
heure (ou milligr.-heure) est égale à 0,00754 millicurie. 

100 milligr. agissant pendant 20 heures (ou 2000 milligr.-heures) correspond à : 


0,00751 >< 2000 = 15,02 millicuries d’'émanation détruite. 


1 millicurie moyen agissant pendant 4 heure correspond à la destruction de 
0,00751 millicurie. 
100 millicuries moyens agissant pendant 20 heures correspondent à : 


0,00751 >< 2000 = 15,02 millicuries d’'émanation détruite. 


Pour s'exprimer comme MM. Dcbierne et Regaud, on pourra dire : 
a) 15,02 millicuries d’émanation détruite en 20 heures ; 

b) 15,02 millicuries d'émanation détruite en 20 heures. 

-L'intensité, obtenue en divisant la dose totale par le temps, donne : 


15,02 : 20 = 0,751 millicurie détruit par heure. 


S'il s’agit d'un tube de radium, ce nombre exprime une intensité constante; s'il s'agit 
d'un tube d'émanation, il exprime une intensité moyenne. 
_ Toutes ces notations sont absolument équivalentes ; il paraît indispensable néanmoins qu'il 
y ail une entente générale pour définir le langage qui devra étre adopté. 


AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE L EMPLOI DES AMPOULES D'ÉMANATION CONDENSÉE 


ə» Il semblerait résulter de tout ce que nous venons de dire que la plupart des avan- 
tages. fussent en faveur de l'usage des appareils contenant du radium à état de sel 
solide : meilleure utilisation de l'énergie, constance du rayonnement, simplicité des 
calculs. 

L'inulilisation de l'énergie pendant l'accumulation et les manipulations délicates de 
l'extraction constituent les principaux inconvénients sérieux de l'emploi des ampoufes 
d'émanation. Ces considérations ont de l'importance, surtout pour les médecins qui vou- 
dront acheter du radium et le mettre en solution pour alimenter une clinique particulière. 

Mais les médecins à qui, dans les services hospitaliers, seront distribuées des 
ampoules d'émanation ou les spécialistes qui les achèteront, si elles sont un jour déli- 
vrées par des industries privées, ne se préoccuperont certainement pas de cette inuti- 
lisation partielle de l'énergie du radium. Ce qui leur importe ce sont les données qui 
règlent l'emploi de ces appareils dès l'instant où ils leur sont remis. 

La décroissance du rayonnement est surtout gênante en ce qui concerne l'expérimen- 


concentrée en appareils clos. | 507 


tation biologique. Si l'on veut étudier l'action du rayonnement en fonction du temps, 
par exemple, la constance de l'un des deux facteurs facilitera grandement les essais, et 
les tubes à sels de radium seront d'un emploi plus commode pour toute une série de 
recherches. 

Cependant, il semble bien qu’au point de vue thérapeutique cette diminution régu- 
lière de la valeur du rayonnement soit appelée à prendre une importance de moins en 
moins grande. Bien que la queslion ne soit pas encore résolue d'une manière définitive, 
il apparaît que les doses massives agissant pendant un temps relativement court donnent 
des résultats cliniques meilleurs que l'application d'une petite dose pendant un temps - 
prolongé. Si cette manière de voir se confirme, on aura beaucoup moins à tenir compte, 
au cours d’une même application, de la décroissance du rayonnement des ampoules 
d'émanation, celle-ci n'étant pas très importante pour un petit nombre d'heures. Mais on 
comprend que pour des applications durant plusieurs jours, ou même plusieurs semaines, 
comme cela a déjà été pratiqué, ce facteur ait une grosse linportance, et il serait intéres- 
sant de déterminer quelle est l’action sur les tissus de cette énergie décroissant pendant 
un temps prolongé. 

Le calcul des doses employées est évidemment plus simple lorsqu'on emploie des 
sels de radium; mais, en vérité, il n’est pas bien compliqué quand il s'agit des ampoules 
d'émanation : il se réduit, le plus souvent à une multiplication ou à une division faites 
d’après les tables élablies par MM. Kolowrat, Laborde, Regaud. Il serait d’ailleurs com- 
mode de posséder, dans un service spécial de radiumthérapie, comme cela existe à 
«l Huntington Hospital » de Boston par exemple, des instruments de mesure très simples 
permettant de connaître rapidement la valeur de l’appareil au moment de son utilisation. 

Mais les avantages présentés par les ampoules d'émanation sont réels lorsqu'on 
envisage les risques de perle et la souplesse avec laquelle elles peuvent êlre 
employées. 

On sait le prix considérable des appareils à sels de radium, et la valeur importante 
qui peut être perdue soit pendant le transport d'un malade à un autre, soit par suite 
d'une manœuvre maladroite (tube jeté avec le pansement, par exemple). 

Les ampoules d'émanation ne présentent au contraire qu'une valeur restreinte, et 
les risques sont supprimés si la solution de radium est soigneusement mise à l'abri de 
tout accident. 

De plus, on peut, comme nous l'avons déjà dit, modifier à son gré la répartition de 
l’'émanation : obtenir de grosses quantités en une seule extraction, en espacant les prises 
d’émanation, ou de faibles quantités en les rapprochant. 

Les apparis auront toutes les formes et toutes les dimensions désirées; ils pour- 
ront être constitués par de fines aiguilles dont l'emploi est particulièrement pratique 
dans le traitement des tumeurs profondes. | 

Néanmoins, les tubes à sels de radium, mesurés une fois pour toutes, toujours 
prêts à être utilisés, ne nécessitant aucune manipulation, resteront d'un emploi extrême- 
ment commode, et un important service de radiumthérapie devra posséder les deux 
genres d'appareils. | 


CONTRIBUTION NOUVELLE A LA RADIOTHÉRAPIE 
DES TUMEURS HYPOPHYSAIRES 


Par M. JAUGEAS 


La radiothérapie des tumeurs hypophysaires, en devenant la méthode de choix 
pour le traitement de ces affections, ne présente pas seulement un intérêt clinique mais 
aussi un intérêt technique. Aucune affection ne permet, en effel, de juger avec plus de 
précision l’action profonde des rayons X, de contrôler leur efficacité et d'apprécier ainsi 
la valeur de la technique, grâce aux variations mesurables subies par le champ visuel des 
malades au cours du traitement. Dans tous les cas observés, le champ visuel a toujours 
été modifié dans des limites plus ou moins étendues, ce qui nous permet de penser que 
la technique est en défaut si ces modifications ne surviennent pas. 

Depuis la publication par Béclère au Congrès de Physiothérapie de Berlin (avril 1915) 
de quatre cas de tumeurs hypophysaires, traités par la radiothérapie et dont la plupart 
avaient été suivis par nous et d’un cinquième ayant été l'objet d'une communication 
isolée en mars 1914 ('), nous avons eu l’occasion d'appliquer la radiothérapie à plusieurs 
malades réunissant ou non les symptômes généraux de l’acromégalie. Certains ont été 
perdus de vue pendant la guerre, d’autres sont restés en observation ou sont revenus se 
soumettre au traitement. Sans tenir compte pour l'instant des améliorations remar- 
quables dont ils ont bénéficié, nous voulons nous limiter à l'histoire de l'un de ces 
malades, assez complète pour confirmer les notions formulées précédemment. 


Mlle B... 25 ans. — Rien de particulier dans les antécédents personnels ou héréditaires. Deux 
frères et une sœur très bien portants. 

Le premier fait remarquable a été le développement exagéré de la taille qui, à l'âge de 18 ans, 
atteignait I m. 78. Dès cette période se manifestent des troubles de la vue caractérisés par une 
diminution de l'acuité visuelle, par du flottement dans la lecture des lettres, ce qui rend tout 
travail intellectuel impossible. Les verres correcteurs contre la myopie et l'astigmatisme, conseillés 
à ce moment-là, n’ont amené aucune modificalion. 

Depuis cet âge, la taille ne s’est pas accrue; elle a montré, au contraire, une tendance à la 
voussure, mais les mains et les pieds se sont anormalement développés; la malade était obligée de 
changer chaque année la pointure de ses gants et de ses chaussures. Celle-ci était stationnaire depuis 
deux ans quand nous -avons examiné la malade et avait pour valeur : 42 pour les chaussures, 
1 5/4 pour les gants. La main présente les déformations caractéristiques souvent décrites; le déve- 
loppement est surtout marqué pour le pouce, l'index, dont la première phalange mesure 8 cm. 1/2 
de circonférence et le médius, plus faible pour l'annulaire ; le 5° doigt est à peu près normal. 

Les troubles visuels continuent à croitre, empêchant la lecture des petits caractères, de la 
musique, les travaux à l'aiguille. La malade s'adresse alors à un premier oculiste qui lui conseille 
des lotions qui restent inefficaces. Un deuxième, plus averti, l’engage à recourir à la râdiothérapie. 

Celle-ci a été appliquée par le D' Paschetta (de Nice), qui, du 15 mars au 30 avril 1914, répartit 
20 séances sur cinq zones, soit 4 séances sur la même zone, séparées par dix jours d'intervalle ; 
rayonnement filtré par 2 mm. d'aluminium. 

Ce traitement détermine une amélioration très nette des troubles visuels, la lecture est devenue 
presque aussi facile qu'auparavant et les forces se sont relevées. 

Le traitement est interrompu, puis repris en juillet dans une autre ville de province; où la 


(t) Journal de Radiologie et d Electrologie, tome I, n° 5, 1914. 


Jaugeas. 509 


malade reçoit vingt séances, sans qu'aucune modification nouvelle se soit produite. L'amélioration 
acquise a été cependant à peu près entièrement conservée pendant quelques mois, au bout desquels 
la vision est de nouveau troublée par les mêmes phénomènes qu'au début. 

C'est alors que la malade nous est adressée. 

Un examen, pratiqué par M. le Prof. de Lapersonne, fixe les caractères du champ visuel (fig. 1): 
hémianopsie temporale 
à gauche; scotome hé- 
mianopsique temporal à 
droite. 

L'aspect de la ma- 
lade est frappant et im- 
pose le'diagnostic : dé- 
veloppement exagéré des 
extrémités, déformation 
de la face par l'exagéra- 
tion des bases orbitaires, 
le prognatisme et l’allon- 
gement du nez; la langue 
est légèrement hypertro- 
phiée ; les dents sont 
petites et espacées. La 
taille présente une vous- 
sure marquée. ; Juin 1915. 

Les seins ne sont 
pas développés. Les rè- 
gles, normales jusqu’à 
l'âge de 18 ans, dimi- 
nuent progressivement 
chaque mois pour dis- 
paraître complétement. 
Absentes depuis trois 
ans, elles semblaient re- 
paraître pendant la pé- 
riode d'amélioration sur- 
venue après le traite- 
ment radiothérapique. 

Les troubles intel- 
lectuels sont très accu- 
sés : l'intelligence cest Janvier 1‘H7. 
affaiblie, la mémoire est 
altérée, si bien que la 
malade a été obligée 
depuis un an, d'inter- 
rompre la préparation 
des examens et des con- 
cours en vue de l'agré- ~” 
gation. 

Enfin la radiogra- wo 
phie montre le dévelop- 
pement exagéré du 
maxillaire inférieur et 
des cavités de la face et 
des lésions profondes de : 
la selle turcique; celle- O. D. V = 9/10. Fig.1.  O.G. V = 7/10. 
ci est presque entière- 
ment détruite, on ne trouve plus qu'un léger vestige de la lame quadrilatère; le plancher de la 
selle est effondré et les sinus sphénoïdaux ouverts. 

Ainsi les caractères morphologiques de la malade, complétés par ceux du champ visuel et de 
l'image radiographique de la selle turcique réalisent le tableau classique symptomatique de tumeur 
hypophysaire avec acromégalie. 

Le traitement radiothérapique a été commencé en mars 1915, en Jutilisant deux portes d'entrée 


Mars 1915. 


 — 


= = u 
7 e 


i ji Fa 
= p yt 2 
PN : 


O. D. V = 7/10. ' O.G. V = 7/10. 


100 100 Po 0n 
$ 


D10 Jaugeas. — Contribution nouvelle 


temporales et deux portes d'entrée frontales; chacune d'elles recevait 5 H. tous les quinze jours 
d'un rayonnement pénétrant filtré d’abord par 2 millimètres d'aluminium et plus tard, grâce aux 
perfectionnements techniques, par 4 millimètres d'aluminium... Continué régulièrement par le 
D'Dutrieux et à plus longs intervalles par le D' Salomon, il représente une durée d'environ deux années. 
L'amélioration s’est manifestée dès les premiers mois, assez importante pour rendre bientôt à 
la malade son activité 
Janvier 1919. intellectuelle et lui per- 
mettre de remplir ses 
fonctions professorales, 
qu'elle n'a plus aban- 
données. Son état géné- 
ral s'est reconstitué, les 
céphalées ont disparu. 
Mais les modifica- 
tions les plus remarqua- 
bles intéressent le champ 
visuel; elles sont bien 
mises en évidence par la 
comparaison des sché- 
mas ci-Joints dus à l’obli- 
geance idu prof. {dei La- 
personne et qui sont le 
témoignage indiscutable 
du résultat atteint par la 
radiothérapie. L’acuité 
visuelle s'est également 
modifiée pour se rappro- 
cher de la normale. 


L'amélioration 
obtenue pourrait 
n'être considérée que 
comme un effet im- 
médiat de la radiothé- 
rapie, si une observa- 
tion plus ancienne ne 
Avril 1919. nous permettait d'es- 
| pérer un effet définitif 
et d'avancer le mot 
de guérison. Nous 
avonsexaminé récem- 
ment la malade qui a 
fait l'objet d'une pu- 
blication avec Béclère 
en mars 1914 (J. de 
Radiologie et d'Électro- 
logie, n° 3, 1914) et 
dont toute l'histoire 
peut être résumée 
dans la confrontation de ses champs visuels pris à diverses dates. Le plus récent, relevé 
par le D" Coutela, est d'avril 1919; il est à peu près rigoureusement superposable à celui 
qui marque la fin du traitement en octobre 1913 et que nous reproduisons ici (fig. 2), 
l'acuité visuelle n’est pas seulement restée stationnaire, ‘elle s’est améliorée pour l'œil 


O.D. = 7/10. O.C. V= 1/20 


O. D. V =710. Fig.  O.G. V = 1/10. 


à la radiothérapie des tumeurs hypophysaires. 51I 


gauche. Près de six années se sont donc écoulées sans que le résultat acquis par la 
radiothérapie ait été compromis. La malade présente toujours le même aspect, les 
déformations de la face et des extrémités n’ont pas régressé, mais leur évolution a été 
arrêtée. | 

La radiothérapie ne pourra d'ailleurs réussir à modifier les symptômes relevant de 
troubles fonctionnels de la glande hypophysaire, que si elle est appliquée de bonne 
heure, avant le développement de lésions étendues des éléments glandulaires, 
lorsque se manifeste le syndrome d'hyperactivité glandulaire. Le traitement doit 
alors être conduit avec précaution pour conserver à la glande une valeur fonc- 
tionnelle suffisante. Il peut se produire pour l'hypophyse, ce qui s'observe pour la 
glande thyroïde dans la maladie du Basedow où les rayons X trop longtemps appliqués 
sont capables de substituer au syndrome d'hypersécrétion, celui d'insuffisance. Aussi, au 
même titre que le pouls dans la maladie de Basedow, le champ visuel devra-t-il nous 
servir de guide pour la conduite de la radiothérapie. Ses modifications servent de but 
immédiat au traitement et celui-ci devra être suspendu dès que les symptômes visuels 
deviennent stationnaires. Si la tumeur hypophysaire présente une nouvelle poussée 
évolutive signalée par l'apparition de céphalées et surtout par la diminution de l'acuité 
visuelle qui alarmera vite la malade, la radiothérapie sera appliquée à nouveau. Il faut 
donc savoir interrompre le traitement en temps opportun et ne pas s'attacher à poursuivre 
obstinément la restauration complète du champ visuel, rendue d’ailleurs peut être impos- 
sible par des lésions définitives du nerf optique. 


SOCIÉTÉS ET CONGRÈS | 


ASSOCIATION FRANÇAISE D’UROLOGIE 


XIX° SESSION. — Du 8 au 11 Octobre 1919 


La réunion annuelle de l'Association Française d'Urologie s'est tenue à Paris, dans le 
petit amphithéatre de la Faculté : elle réunissait tous les urologistes parisiens et le plus grand 


nombre des spécialistes de province. 
Parmi les questions traitées, un certain nombre intéressent les électro-radiologistes. 


RADIOLOGIE 


M. Hamoxic, de Paris, signale deux cas de calculs rénaux dont les ombres floues à la radiogra- 
phie sont devenues plus petites et plus nettes à la suite d'une cure par la pipérazine, comme si ce 
produit avait provoqué la dissolution des parties non cncore calcifiées totalement. Ce détail est 
important pour les radiologistes. 


M. Kiop, de Londres, en parlant du traitement des pyélonéphrites, attire l'attention sur ce fait 
que le rein vivant peut être comparé à une éponge. Une solution d'argent colloïdal injectée dans le 
bassinet avec une pression de 50 millimètres de mercure, filtre à travers le tissu rénal et apparaît 
sous la capsule et la graisse péri-rénale en deux ou trois minutes. Les radiologistes devront avoir 
présents à la mémoire les résullats de ces essais quand ils pratiqueront la pyélographie. 


M. Pizzer, de Rouen, rapporte trois cas intéressants de calcul de la vessie, développés autour 
de corps étrangers et dont la forme spéciale répond à celle du corps étranger. 


M. LE Fur, de Paris, cite deux cas de calculs de la prostate dont il indique la composition : 
2:3 phosphate de chaux, 1/5 carbonate de chaux, traces d'acide urique. 


M. ARCELIN, de Lyon, montre que la localisation des projectiles de la région rénale se fait par 
l'étude de leur distance à la surface cutanée dorsale et par celle de leur mobilité respiratoire. Pour 
quelques-uns d'entre eux, la détermination de leurs rapports vis-à-vis d’une pièce squelettique ou 
d'une sonde opaque aux rayons X donne un complément d'information très précieux. 

Lorsque le plan anatomique occupé par le projectile a été exactement déterminé, il est facile au 
chirurgien de faire un plan opératoire et d'aller à la recherche du corps étranger par une incision 


classique. 


M. J. BeLoT, de Paris, cherche à donner les signes différentiels entre les calculs de la région 
vésiculaire el ceux du rein et de l'uretère droits. Dans un certain nombre de cas, le diagnostic se 
fait facilement, dans d’autres la différenciation est des plus difficiles. 

Les caractères différentiels se rapportent à : la situation, la forme, l'opacilé et le nombre des 
ombres calculeuses. : 

Les méthodes de différenciation sont : 1° l'épreuve stéréoscopique souvent infidèle; 2° la pyélo- 
graphie qui montre le collargol couvrant l'ombre d’un calcul rénal, ou allant à son contact, méthode 
compliquée et ne donnant pas toujours la certitude sur la situation du calcul; 5° la radioscopie en 
position debout et des radiographies en diverses positions révèlent parfois une mobilité très grande 
du calcul vésiculaire ; # le procédé le plus fidéle, est la double radiographie ventrale et dorsale, 
sans déplacer le sujet, avec une ampoule sous la table et une seconde ampoule au-dessus : 


Association francaise d Urologie. 513 


il faut choisir une distance analogue focus-plaque. On voit alors par les variations de surface de 
l'ombre anormale, le plan occupé par le calcul. Malgré tout, dans certains cas, le diagnostic diffé- 
renticl nécessite une série de recherches réclamant la collaboration intime de l'urologiste et du 
radiologue. Des projections montrent les caractères différentiels et les résultats de la méthode. 


M. ArcELIN, de Lyon, dans la discussion qui suit montre des calculs vésiculaires et signale 
qu'à Lyon, les chirurgiens n'ont pas encore recours, d'une façon systématique, à l'exploration radio- 
logique dans ies affections vésiculaires; il en est de même à Paris. 


MM. O. Pasreau et J. BeLor, de Paris, montrent, avec toute une série de projections les diffi- 
cultés que présente le diagnostic radiologique des calculs de l’uretère. Ils insistent sur les rensei- 
gnements que donne actuellement une exploration radiologique bien conduite. On peut non seulement 
connaître l'existence d’un calcul urétéral, mais encore sa situation exacte par rapport à l’orifice 
uretéro-vésical, sa longueur : la sonde graduée de Pasteau permet de l'obtenir. On suit l'évolution 
et les déplacements d'un calcul, on les mesure. On connaît aussi les dimensions de l’uretère, ses 
dilatations, ses rétrécissements, etc. L'exploration radiologique devient ainsi une véritable explora- 
lion clinique. 

Une simple allusion a été faite à la radiothérapie des sarcomes de la prostate, pour signaler son 
inefficacité absolue (Brongersma, d'Amsterdam). l 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


Le traitement par la diathermie des tumeurs bénignes de la vessie a été l'objet d'une longue 
discussion. La technique a été exposée sommairement. On a paru vouloir différencier l'électro-coagu- 
lation de la diathermie qui ne sont que des variantes de la haute fréquence. A ce sujet, M. Belot a 
fait remarquer que tout dépendait de la dyssimétrie des électrodes et la densité de courant par unité 
de surface. 11 semble bien que les urologistes reconnaissent à celte méthode trois procédés d'appli- 
cation en réalité peu différentes : 1° électrode active au contact de la tumeur; 2° électrode active 
à distance, en contact imparfait; 5° étincelles dites froides de haute-fréquence avec résonnateur de 
Oudin. Quoi qu'il en soit les urologistes paraissent très satisfaits de cette méthode thérapeutique 
pour les papillomes de la vessie (GENouviILLE, de Paris, Escar, de Marseille, ANDRÉ, de Nancy, 
Micuon et Heirz-Boyen, de Paris, Rarix, de Lyon). Ils donnent la préférence à la méthode douce, 
détruisant lentement, par plusieurs applications distantes les tumeurs quelque peu volumineuses. 

Le traitement électrique des troubles de la miction chez la femme a été l’objet d'une communi- 
cation tres intéressante de M. COURTADE, de Paris, dont voici le résumé : 

Les troubles de la miction d'origine neurasthénique chez la femme peuvent être d'oriyine sen- 
silive ou motrice. Les troubles sensilifs consistent surtout en névralgies à caractère plus ou moins 
bien déterminé et en général très tenaces. | 

Les courants qui ag ssent le mieux sont les courants de haute fréquence. On peut appliquer 
les courants soit avec l'électrode nue introduite soit dans l’urètre, soit dans le vagin, soit avec 
l'électrode condensatrice d'Oudin, introduite dans le vagin. 

Les troubles moteurs consistent en paralysies, spasmes et pollakiurie. Dans le cas de paralysie 
du sphincter, on introduit dans l’urètre l’électrode de Guyon, et on fait passer un courant fara- 
dique à intermittences lentes, la bobine à gros til et une intensité modérée, 3 fois par semaine 
pendant 8 à 10 minutes. : 

Dans le cas de spasmes on appliquera le courant de haute fréquence avec la mème technique que 
dans le cas de névralgies. | 

Dans le cas de pollakiurie, il faut distinguer trois espèces : 1° Le pollakiurie avec irritabilité 
vésicale exagérée; 2° Le pollakiurie tenant à une faiblesse du sphincter; 3° Le pollakiurie psycho- 
pathique. . 

Dans la pollakiurie due à une instabilité vésicale exagérée, il faudra employer la haute fréquence. 

Dans le cas d'atonie sphinctérienne on aura recours à l’électrisation localisée, comme dans le cas 
de paralysie vésicale. 

Dans la forme psychopalhique, on pourra employer des courants faradiques à fil fin, intermit- 
tences rapides, avec un pôle sur la région dorsale et un pôle sur la région abdominale antérieure ; 
ou bien des étincelles de haute fréquence ou statique sur la région dorsale. Un traitement psychique 
devra d’ailleurs être toujours employé en mème temps. 


Nous ne saurions trop inviter les radiologisles à assister à cette réunion annuelle; ils 
connaîtraient les besoins des urologistes, ce qu'ils demandent à la radiologie et à l’électrothé- 
rapie : notre spécialité ne pourrait qu’en tirer bénéfice. J. BELor. 


Si 
QI 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. 


SOCIÉTÉS & CONGRÈS 


XXVIIE CONGRÈS DE CHIRURGIE — PARIS 


6-11 OcToBrE 1919 


LES LÉSIONS TRAUMATIQUES DU POIGNET 


Résumé du Rapport de MM. JEANNE (Rouen) et MOUCHET (Paris). 


Le poignet comprend tous les os du carpe, sa limite inférieure étant l'articulation carpo- 
métacarpienne, la limite supérieure, moins nette, correspond sensiblement à une ligne passant à 
ə cm. au-dessus de l'interligne radio-carpien. Les A. étudient le squelette, en insistant sur les 
variations de forme et de volume que présente le massif carpien, suivant les individus, rapports 
de proportion pouvant aller du simple au double; parmi les os du carpe, c'est sans doute le 
scaphoïde qui offre le plus de diversité dans son aspect, ses dimensions, sa courbure. Ces 
variations commandent par là même des connexions variables. Les A. décrivent ensuite les 
articulations radio-cubitale, radio-carpienne, médio-carpienne, ainsi que les ligaments joignant 
les deux grandes articulations carpiennes. 

L'étude des mouvements du poignet a reçu une impulsion nouvelle du fait de l'exploration 
radiologique; la radiographie, en effet, sans pouvoir remplacer l'observation cadavérique, la 
contrôle et la complète. 

A celte première partie anatomo-physiologique, ornée de très nombreuses figures origi- 
nales, fait suile la partie clinique du rapport. 

La connaissance anatomique exacte des fractures de l'extrémité inférieure du radius, date 
seulement de l'emploi systématique de la radiographie. Celle-ci a montré l'extrême diversité des 
fractures du radius, fr. articulaires, fr. partielles, fr. comminutives, déplacement des fragments. 
Dans tous les cas, le d. clinique devra être confirmé et complété par la radio; un cliché de face 
el un de profil sont indispensables ; les décollements épiphysaires de l'enfance sont souvent 
impossibles à voir sur une épreuve de face, alors que la radio de profil montre un déplacement 
parfois considérable du fragment épiphysaire en arrière du fragment diaphysaire. C'est la radio- 
graphie qui permettra de constater l'atteinte de l'extrémité inférieure du cubitus et surtout 
l'existence de lésions associées du carpe, que la clinique seule serait impuissante à préciser. 

La réduction de la fracture devra toujours être vérifiée par les rayons X. Dans tous les cas 
de fracture isolée de l'extrémité inférieure du cubitus, de luxations radio-carpiennes en arrière 
ou en avant, c'est encore la radio qui aura le dernier mot. 

Les lésions du carpe sont fréquemment associées à celles des os de l'avant-bras ; mais il est 
à remarquer que le degré des unes est en raison inverse du degré des autres. Parmi elles, les 
unes sont bien caractérisées : fracture du scaphoïde, luxation subtotale du carpe rétro-lunaire ; 
d'autres au contraire ne présentent pas un type clinique de physionomie bien nette. 

En pratique, la luxation subtotale du carpe rétro-lunaire est la seule luxation que l'on 
observera ; il est de toute importance que le chirurgien connaisse bien l'aspect radiographique 
du poignet normal pour être apte à interpréter les clichés de poignets traumalisés. Ici encore, 
deux radios sont indispensables, une de face, l’autre de profil. La radio de face doit être faite 
le poignet appuyant sur la plaque ; on aura soin de relever légèrement les doigts et le talon de 
la main en interposant entre lui et la plaque un petit support; la main doit être directement 
dans le prolongement de l'avant-bras, ni en inclinaison radiale, ni en inclinaison cubitale. Dans 
les cas douteux, la radiographie en position dorsale pourra rendre des services. La radiographie 
de profil se fait classiquement, le bord radial de la main reposant sur la plaque; les A. pensent 
que cette position, un peu fatigante pour le sujet, peut ètre remplacée sans inconvénients par 
une position cubitale. Dans certains cas, il pourra y avoir intérêt à prendre un cliché dans ces 
deux posilions. 

La radio de face montre distinctement les os de la 1" rangée du carpe ; le pisiforme che- 


XXVTII Congrès de Chirurgie. — Paris. 515 


vauchant sur le pyramidal, le scaphoïde présente une image variable suivant l'individu et 
l'attitude de l'os, et est séparé du semi-lunaire par un intervalle minime; l'interligne articulaire 
est nettement visible entre le lunaire et le pyramidal. 

Quant à la 2° rangée, le trapèze chevauche sur le trapézoïde, le grand os et los crochu 
sont nettement visibles, et l'on aperçoit l'interligne articulaire entre le pyramidal et le crochu, le 
crochu et le grand os. 

La radio T profil montre, dans l'axe du radius et du cubitus superposés, le semi-lunaire, le 
grand os et l'ombre floue des quatre derniers métacarpiens; le 1“ mélacarpien, avec le trapèze 
qui fait corps avec lui, est sur un plan plus antérieur, et le scaphoïde, qui surmonte le trapèze, 
est oblique de haut en bas et d’arrière en avant formant un angle avec le grand os. Le pyra- 
midal se reconnaît à son aspect anguleux en pignon, dont on voit les deux versants en forme de 
toil, face antérieure et face dorsale. 

L'ombre du pisiforme se projetle en avant, en regard du tubercule du scaphoïde ; on voit 
très nettement l'apophyse unciforme du crochu, moins proéminente que le trapèze, la projection 
de la styloïde radiale est marquée par une ombre triangulaire dont on dislingue presque 
toujours les contours. 

L'entorse du poignet mérite une part plus large qu'on ne la lui fait généralement; le plus 
souvent il s'agil d'une subluxation légère du scaphoïde et les signes en sont tellement frustes 
que seule la radiographie permettra de la reconnaître, en montrant tantôt un écartement entre 
le scaphoïde et le semi-lunaire, une bascule du lunaire en avant et du scaphoïde en arrière, 
tantôt un aspect en damier (Deslot) de la tète du grand os sur laquelle se projettent la corne 
postérieure du lunaire et la facette d'articulation du scaphoïde pour le grand os. 

Le diagnostic des luxations du carpe (luxation subtotale rétro-lunaire classique, luxations 
médio-carpiennes, luxalions isolées des os du carpe) bénéficiera pour une très large part de 
l'examen radiologique ; dans bien des cas, la lésion ne pourra être que soupçonnée et c'est la 
radiographie qui viendra confirmer et compléter l'examen clinique. Sur les radios de face, on 
verra un raccourcissement de la distance qui sépare la tête du grand os de la glène radiale ; 
l'ombre du semi-lunaire empiète sur celles du grand cs et du crochu, ce qui prouve que les os 
de la 1" rangée et ceux de la 2° ne sont pas sur un même plan. Le semi-lunaire est en outre 
déplacé latéralement, séparé par un grand intervalle, soit du scaphoïde, soit du pyramidal. Il y 
a ainsi, au lieu d’une ligne claire, un intervalle plus ou moins notable entre le scaphoïde et le 
Junaire, ou entre le lunaire et le pyramidal. Quand le semi-lunaire a subi un mouvement de 
rotalion, son ombre est déformée; elle présente une déformation et notamment un élargis- 
sement ; le scaphoïde prend une forme globuleuse, basculant plus ou moins en arrière ou en 
dehors. Le cliché de face montrera, en outre, les lésions associées de l’avant-bras ou du carpe, 
le cliché de profil montrant mieux le déplacement ant.-post. des os du carpe. 

Les cas de fractures des os du carpe se sont multipliés depuis l'apparition de la radiologie, 
el parmi elles la fracture du scaphoïde occupe le i“ rang après la fracture de l'extrémité 
inférieure du radius. Le diagnostic radiologique en doit être fait avec attention, car le 
scaphoïde est un os très variable de forme suivant les sujets, et souvent même suivant le côté 
chez un même sujel. I] faudra songer à la possibilité du naviculare carpi bipartilum, mais cette 
anomalie est souvent bilatérale; mais, dans tous les cas, la présence d’un trait clair séparant les 
fragments n'est pas à elle seule une preuve irréfutable de fracture. 

La fracture du semi-lunaire présente des sy mplômes tellement flous qu'on n'est générale- 
ment appelé à l'observer que lorsqu'elle est ancienne, et, à ce moment, on ne peut faire de dia- 
gnoslic certain sans radiographie, à laquelle il faut toujours faire appel, lorsqu'un blessé se 
plaint de douleurs persistantes ou d'impotence fonctionnelle dans le poignet. La plupart des 
autres fractures des os du carpe seront impossibles à diagnostiquer sans la radiographie. 

La complexité des lésions traumatiques du poignet et la‘difficulté de leur examen néces- 
sitent le contrôle radiographique (et non pas radioscopique) qui tantôt confirmera le d. 
clinique, tantôt assurera à lui seul le d. Mais on ne saurait trop insister sur la grande difficulté 
que présente la lecture des radios du poignet. L'interprétation exacte exige toute une éducation 
radiologique, les fausses interprétations étant fréquentes, même chez des médecins avertis. 


F. Trisour. 


NOTE DE PRATIQUE 


AU SUJET DU MÉMOIRE DE MM. GUILBERT ET CIMBERT 


SUR LA SIGNIFICATION RÉELLE ET LA PRÉCISION 
DES MENSURATIONS DE PROFONDEUR QUE FOURNISSENT 
LES PROCÉDÉS RADIOSCOPIQUES ET RADIOGRAPHIQUES (!) 


Par A. STROHL 


Considérons une source de rayons S et un corps opaque C. Pour chaque position de celte 
source, il existe un ensemble de points du corps C tels que les rayons émanant du foyer S et 
passant par ceux-ci forment la limite de l'ombre portée par le corps opaque sur un plan quel- 
conque P. Quand on déplace la source, ces points ne restent jamais les mêmes tout au moins 
lorsque le point d'émission des rayons n'est pas à distance infinie et que le corps considéré ne 
présente pas d'arête vive. Il en résulte une imprécision inévitable dans la localisation radiolo- 

gique des projectiles par les procédés utilisant le 

déplacement de l'ombre. Pour une forme donnée du 

corps, cette imprécision augmente avec les dimen- 

sions de ce dernier et ne serait nulle que pour un 

point géométrique. | 

Nous envisagerons deux cas : 

1° D'abord celui ou le corps opaque est limité 

par une surface convexe. Au cours du déplacement 

o dela source de S, en S, un des deux rayons limitant 

l'ombre du corps C dans le plan de la figure passera 

de la position S, A à la position S, B, et le point du 

corps C dont l'image constitue la limite de l'ombre 

occupera successivement toutes les positions com- 

prises entre A et B (figure 1). L'écart entre ces deux 

Fig. 1. Fig. 2. points sera d'autant plus important que le rayon 

de courbure de la section du corps par le plan de 


la figure sera lui-même plus grand. 

2° La surface limitant le corps C n’est pas convexe, ce qui suppose qu'il peut exister un 
plan qui sera tangent en deux points du corps situés à distance finie. 

Nous avons figuré en MN (figure 2) la trace d’un tel plan sur celui de la figure et en A et B 
ses points de contact avec le corps considéré. Il n’y aura plus alors de continuité dans les situa- 
Lions successives des points du corps qui limitent l'ombre quand l'ampoule se déplacera. Tant 
que le foyer d'émission restera d'un même côté de la droite MN — par exemple dans la région I 
— les points qui limitent l'ombre resteront au voisinage de A, tandis qu'ils seront proches de B 
quand la source sera dans la région IT. Mais lorsque l’ampoule franchira la droite MN il y aura 
une brusque discontinuité dans les posilions successives des points limitant l'ombre de C. 
Naturellement, au point de vue de la précision dans les repérages il serait préférable de dépla- 
cer l'ampoule uniquement dans une des deux régions I ou II sans jamais franchir cette ligne. 
Pratiquement, nous n'avons aucun moyen de nous assurer qu'il en est bien ainsi et d’ailleurs 
l'imprécision introduite de ce fait dans les mesures est en général absolument négligeable en 
regard des autres causes d'erreur. 

Quant aux méthodes de Haret, Patte et autres elles n’ont rien à voir avec ces propriétés 
de géométrie élémentaire. 


(t) Journal de Radiologie et d'Électrologie, Lome LI, n° 7, Août 1919, p. 316-311. 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


STÉRÉOMÈTRE LUMINESCENT 


Par H. GUILLEMINOT 


Le procédé le plus simple pour la localisation des projectiles par triangulation est évidem- 
ment la lecture directe sur l'écran muni d'une échelle stéréométrique de la distance qui sépare 
le projectile d'un repère cutané, placé au-dessus de lui, sur la normale, le blessé étant en posi- 
tion chirurgicale. 

On a essayé de réaliser ce procédé théorique, soit par une échelle stéréométrique dessinée 
sur le verre de l'écran, soit par des fils de plomb collés en dessous. 

Mais ce qui a fait rejeler la méthode, c'est que, si la région est épaisse, la luminosité de 
l'écran est trop insuffisante pour qu'on lise l'échelle. 

J'ai remédié à ce défaut en faisant une échelle sur fond rouge, éclairée par une fente 
lumineuse artificielle. Les résultats ont été excellents. J'ai fait, par ce procédé, toutes les 
localisations de projectiles chez les blessés envoyés du front à l'Hôtel-Dieu de Paris. 

L'ennui d'avoir à éclairer l'échelle, par une fente lumineuse, m'a fait essayer l'emploi des 
sels radio-luminescents, comme on le fait pour les cadrans de montre lumineux. Les résultats 
ont dépassé mon attente. 

L'échelle stéréométrique, faite pour un décalage de 10 ou 15 cm. et pour des distances anti- 
cathode-écran de 50, 60 ou 80 cm., peut même se placer dans la bonnette qu'un dispositif 
simple permet de placer (à i ou 2? cm. près) à la distance voulue. En effet, une erreur de quel- 
ques centimètres dans la distance anticathode-écran ne donne qu’un écart chirurgicalement 
négligeable dans la plupart des cas. | 


Mode opératoire : 


Placer le blessé en position chirurgicale. 

Amener le tube, muni de son indicateur d'incidence (croisée de fils ou trou de diaphragme), 
sur la normale du projectile. 

Fixer un index de plomb sur les téguments (face d'émergence, zone d’atlaque chirurgicale) 
pour marquer la trace du rayon normal. 

Mettre le 0 de la réglette stéréométrique sur le point de l'écran où passe le rayon normal. 

Décaler de 10 centimètres. 

Lire le nombre de divisions qui séparent la silhouette de l'index cutané de la silhouette du 
projectile. 

C'est le nombre de centimètres qui séparent le projectile de ce repère. 


518 Instruments nouveaux. 


QUELQUES MODIFICATIONS APPORTÉES A LA TABLE 
RADIO-CHIRURGICALE DU D' HARET 


Par R. OLIVIER et LAILLY 


La première modification consiste dans l'adjonction d’une tablette latérale, pour les opérations 
sur le membre supérieur. Cette tablette en aluminium est articulée à la table par un pivot sur 
charnière, passant simplement dans un trou de 8 mm. percé dans le tube latéral de la table. Ce 
pivot permet d'orienter la tablette d'environ 180° dans le plan horizontal. La tablette se met indiffé- 
remment à droite ou à gauche. L'extrémité est soulenue par un pied formé de deux tubes télesco- 
pant l’un dans l’autre et permettant de la fixer au moyen d'une vis de serrage à la hauteur la plus 
favorable. Le meuble de TEizzarb peut facilement circuler sous la table et la tablette. 

La deuxième modification consiste à monter sur la table le nécessaire pour réduction sous 
l'écran des diverses fractures de tout le membre inférieur; au milieu de la table se trouve une pièce 
métallique de 1 cm. d'épaisseur et 6 cm. de large qui peut coulisser le long de la table. Elle est 
maintenue au point voulu par une vis de pression appuyant sur un des tubes latéraux; au milieu, 
elle porte un pelvis-support. 

A une des extrémités de la table, on a percé dans le tube deux trous de 5 mm., l’un à gauche, 
l'autre à droite, dans lesquels sont vissés à demeure deux goujons percés chacun d'un trou destiné 
à recevoir les tiges porte-roulettes, celles qui servent aux tractions continues (pour un Tillaux par 
exemple). i | 

De plus, un tube de fer de 80 cm. de long, muni de deux goujons filetés s'adaptant à la place 
des tiges porte-roulettes, il est maintenu par deux écrous à oreilles et dépasse la table d'environ 
40 cm.; la partie dépassant la table est percée de plusieurs orifices pouvant recevoir les tiges porte- 
roulettes, une petite vis de pression maintient la tige porte-roulettes dans l'orientation et la hauteur 
la plus favorable. 

Une tige porle-roulettes peut également s'adapter à l'extrémité de la tablette, ce qui permet la 
réduction, et de placer un plâtre dans celte position du membre supérieur. 

Avec cet appareil, on peut : 

4° Réduire les fractures des membres sous l'écran; 

2° En mettant le pelvis-support et le tube porte-roulettes, placer le membre inférieur en abduc- 
tion suflisante pour que loute fracture de cuisse puisse être réduite correctement, et un plâtre 
placé dans cette position de réduction. 

Le meuble de TEiLLARD peut donc circuler sous la table et on peut observer le malade dans toutes 
les positions favorables, aussi bien pour le membre supérieur que pour le membre inférieur. 


Instruments nouveaux. 519 


PUPITRE NÉGATOSCOPE A INTENSITÉ DE LUMIERE VARIABLE 


POUR LABORATOIRE DE DÉVELOPPEMENT 


Par HENRI BÉCLÈRE 


Le pupitre négatoscope que nous avons fait construire par les moyens du bord, permet 
la lecture directe des clichés dès la sortie du bain d’hyposulfite. 

A cet effet, il nous rend les plus grands services dans la construction immédiate de l'épure 
du compas de Hirtz avec la simplification de construction graphique décrite par nous dans le 
Journal de Radiologie et d'Électrologie. Le cliché, dans ce cas, doit être pris verre en premier pour 
faciliter l'indication immédiate à l'encre de Chine des points devant servir à la construction de 
l'épure simplifiée. 

La forme pupitre du Négatoscope avec tablette facilite, d'autre part, le relevé des calques 


radiographiques. La hauteur à laquelle il doit être placé contre un mur doit permettre le travail 
assis. On en apprécie les avantages quand on a quelques 40 ou 50 calques à relever à la file. 

Il facilite également de façon précise la mise en plaques dans les chassis pour le tirage des 
papiers bromure. Nous nous en servons, d'autre part el avec avantage, pour l'exposition des 
tirages sur papier. 

L'éclairage est fourni par 5 lampes à filaments métalliques de 32 bougies. L'intensité de la 
lumière ayant le plus grand intérêt à être variable, nous utilisons pour le courant alternatif une 
petite bobine de self placée latéralement contre une des parois du pupitre. Le noyau de fer doux 
constitué par un faisceau de fils de fer maintenu et recouvert de diachylon est libre et se manœuvre 
facilement à la main. On le retire ou bien on l’enfonce dans la bobine suivant les besoins. Pour le 
courant continu, un rhéostat facile à établir rendrait les mêmes services. 

L'ouverture de notre Négatoscope a été calculée pour les plaques 50-40. Avec des cartons 
appropriés, placés sur une plaque 30-40 dégélatinée, on peut étudier tous les formats de plaques. 

Comme on le voit cet appareil peut être réalisé à peu de frais dans tous les Laboratoires de 
radiologie : en lui adjoignant un éclairage rouge ou jaune il rendra tacile l'examen des clichés au 
cours du développement. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


PHYSIQUE 


Verschaffelt (Bruxelles). — La structure de 
l'atome. (Conférence donnée le 25 mai 1919 à la 
Société Belge de Radiologie.) 


Les régularités que l’on observe dans la succession 
des poids atomiques et dans les propriétés des élé- 
ments, régularités qui se traduisent dans le système 
périodique (Mendélégeff et Lothar Meyer) ont fait 
naitre l'idée que les atomes ont une structure 
(ancienne hypothèse de Pront et Meinecke). Cette idée 
a été confirmée par les recherches sur l'émission de 
particules 4 (électrons) ainsi que l’étude des phéno- 
mènes de la radioactivilé. On a reconnu que les par- 
ticules $ etles particules a (atomes d'hélium chargés) 
des corps radioactifs sont des matériaux au moyen 
desquels sont construites toutes les espèces de 
matière, qui Sont probablement constituées, en 
dernière analyse de deux éléments seulement : l'élec- 
tron et Pion d'hydrogène. 

Les recherches faites par Rutherford (Manchester) 
et ses élèves ont conduit à la représentation d’un 
modèle atome (modèle de Rutherford-Bohr), qui serait 
constitué par un noyau posilif, un agrégat d'ions 
d'hydrogène et de quelques électrons, autour duquel 
graviteraient, à la façon des planètes autour du soleil 
et suivant les mèmes lois, un essaim d'électrons, 
groupés suivant des orbites successives. Le nombre 
des électrons de cet essaim est égal au numéro d’ordre 
de l'élément chimique dans la série des éléments, 
classés dans l’ordre des poids atomiques croissants. 
La masse du noyau détermine le poids atomique, le 
nombre des électrons et leur groupement rend compte 
des propriétés chimiques et physiques et de leur 
périodicité. 

Entin, l’idée qu'on se fait, d'après Bohr (Copen- 
hague), du mécanisme de l'émission d'énergie rayon- 
nante par les atomes explique les régularités que 
Pon observe dans les spectres d'émission des éléments, 
aussi bien dans le spectre de luminescence thermique 
que dans le spectre des rayons X, et conduit théo- 
riquement aux formules qui traduisent ces régularités. 

E. HENRARD. 


Verschaffelt (Bruxelles). — Les propriétés phy- 
siques des Rayons X. (Conférence donnée le 29 
juin 1919 à la Société Belge de Radiologie.) 


Aperçu historique du développement de nos con- 
naissances concernant les propriétés physiques de 
ces rayons. Après avoir rappelé dans quelles circons- 
tances ces rayons furent découverts en 1895 par 
Röntgen (Würzbourg) et leurs propriétés fondamen- 
tales établies, le conférencier expose par quelles 
expériences il fut démontré que ces rayons sont des 
ondes transversales, très courtes, dans Fléther; en 


1899 Hoga et Wind (Groningue) firent des expériences 
de diffraction qui firent connaître l’ordre de grandeur 
de leur longueur d'onde (108 cm); en 1904, Barkla 
(Edimbourg) montra que ces rayons subissent la 
polarisation; en 1905 Marx (Leipzig) détermina leur 
vitesse de propagation, qui est la même que celle de 
la lumière. 

Les rayons X sont absorbés par les milieux qu'ils 
traversent et cette absorption se fait conformément 
aux lois connues pour les autres modes de rayon- 
nement. Cette absorption se fait dans les atomes et 
augmente avec le poids atomique. 

Le. rayonnement d'un tube à rayons X est hétéro- 
‘gène:ilexiste des rayons X de diverses qualités (rayons 
durs faiblement absorbés et mous fortement absorbés) 
comme il existe des lumières de diverses couleurs. 
Bombardés par des corpuscules cathodiques (par- 
ticules 8), les corps émettent des rayons X simples, 
caractéristiques des éléments qui les composent. 

L'année 1912 est une année importante dans 
l'histoire du développement et nos connaissances sur 
les rayons X : c'est en cette année que V. Laue, 
Friedrich et Knipping (Münich) entreprirent les expé- 
riences d'interférence qui conduisirent à la mesure 
précise des longueurs d'onde des radiations X, 
caractéristiques des éléments. Dans ces mesures, 
faites par W. H. Bragg (Leeds), W. L. Bragg (Cam- 
bridge), Waseley (Manchesler), Siegbahn (Lund), etc. 
on décompose le rayonnement X en spectre au moyen 
d'un réseau constitué par un cristal. Le domaine des 
longueurs d'onde des rayons X étudiés jusqu'à 
présent s'étend de 12 >x< 10-8 à 0,10 < 10- cm. 

Les rayons y émis par les corps radioactifs sont 
identiques aux rayons X caractéristiques de ces 
éléments. E. HENRARD. 


H. Guilleminot (Paris). — Notions physiques 
nécessaires à la médecine radiothérapique. 
Première note : lois d'action d’une radiation 
pure. (Bulletin de l'Académie de médecine, n° 21. 
Séance du 27 Mai 1919.) 


Partant de ce fait que tout faisceau de rayons X est 
composé de faisceaux simples monochromatiques, 
l’auteur se propose de définir les lois de pénétration, 
d'absorption et d'efficacité du rayonnement par les 
caractéristiques physiques des composantes simples. 

Pour cela, il donne la définition : 1° du coefficient 
de pénétration K d'un faisceau monochromatique, 
c’est la fraction transmise par un millimètre d'alu- 
minium; 2% du facteur d'efticacité € qu'il regarde 
comme la vraie expression de sa qualité et qui est 
égale à 2,302 log. K. 

Entin il montre que les actions biologiques qu'on 
doit attendre à une profondeur donnée dans les tissus 
sont proportionnelles à la dose transmise à cette 
profondeur et au facteur d'efficacité constant pour 
chaque rayonnement simple. 

Peut ètre l'auteur de cette excellente communi- 
cation eùt-il évité tout prétexte à confusion en n'em- 


Rayons X. 


ployant pas le mot « efficacité » pour caractériser un 
facteur qu'il appelle plus justement par ailleurs : 
Coefficient d’'absorbahilité. A. B. 


H. Guilleminot (Paris). — Notions physiques 
nécessaires à la médecine radiothérapique. 
Seconde note : application des lois énoncées 
pour les faisceaux simples aux rayonnements 
employés en thérapeutique. (Bulletin de l'Aca- 
démie de médecine, n° 31. Séance du 14 Octobre 
1919.) 


Dans cette seconde note, l’auteur montre comment, 
en réduisant un faisceau ordinaire de rayons X en 
ses composantes monochromatiques par lanalyse 
physique, on peut prévoir mathématiquement les 
- effets thérapeutiques de ce faisceau en appliquant 
les formules propres aux monochromatiques. Ces 
formules donnent en effet ie coefticient moyen d'ab- 
sorbabilité du faisceau aux diverses profondeurs et 
ce coefticient moyen, en vertu d'une loi démontrée 
expérimentalement, est en mème temps le coefticient 
d'efficacité biologique. A. B. 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


A. Muguet. — Sur un fluoromètre. (C. R. Ac. Se., 
15 Juillet 1919.) 


Appareil dans lequel l'étalon est constitué par un 
sel de radium et un écran de platinocvanure comme 
dans lM-Fluoromètre médical. L'auteur se propose 
de doser le rayonnement des sels radioactifs en éta- 
blissant l'égalité des éclats de la plage étalon et 
d'une plage luminescente voisine excitée par les sels 
avec interposition d'écrans de papier calque d’épais- 
seur croissante. Ce réglage par interposition d'écrans 
ne peut permettre de comparer que des rayonne- 
ments de qualité semblable. H. G. 


P. Roubertie et A. Nemirovsky. — Sur de nou- 
veaux écrans fluorescents pour la radioscopie. 
(C. R. Ac. Sc., 4 Août 1919.) 


Note indiquant les avantages de lécran de tungs- 
tate de cadmium employé depuis déjà plusieurs 
années. [l'est probable que les auteurs auront per- 
fectionné leurs écrans de telle façon que les nouveaux 
modèles dépassent en luminescence ceux des autres 
constructeurs, mais la note ne donne pas de chiffres 
comparatils. H. G. 


Mazères. — Sur une loi de radioscopie. (Archives 
d'électricité medicale el de Physiothérapic, Mars 
1919, pages 76 à 78, avec 1 figure) 


Quand on déplace l'ampoule. «Quelque soit, en gran- 
deur et en direction, le déplacement de l’ampoule, 
l'image qui arrive la première au bord de la plage 
fluorescente correspond à l'objet le plus éloigné de 
l'écran. » En tenant compte de cette loi, on n'a plus 
besoin de s'occuper du sens du déplacement qui, d'ha- 
bitude, joue un ròle capital. À. LAQUERRIÈRE. 


Cluzet (Lyon). — Sur le dosage en radiothérapie 
par la méthode électroscopique. (Lyon médical, 
n° 4, Avril 1919, p. 207 à 209.) 


Un électro-densimètre de Benoit construit pour 
évaluer en franklins la densité de l'électricité sta- 
tique est modifié grâce à un disposilif très simple 
pour mesurer la quantité de rayons X en unités 
électroscopiques : une unité électroscopique étant la 
quantité de rayonnement qui enlève par ionisation, 
à un centimètre carré de surface, la quantité d'élec- 
tricité correspondant à une division de la graduation 


521 


en franklin inscrite sur l'appareil (quantité qui n’équi- 
vaut d’ailleurs plus exactement à un franklin en 
raison des modifications apportées à l'appareil). 

En expérimentant sur un petit Chabaud, un petit 
Pilon, un grand Coolidge, un petit Coolidge alimentés 
par une mème installation, l’A. a constaté que la qua- 
lité de rayonnement est bien inférieure avec les 
tubes américains (la moitié avec le grand Coolidge, 
le tiers avec le petit, de la quantité produite par les 
tubes français). 

Par contre, avec les filtres, les résultats sont diffé- 
rents. Cest ainsi par exemple qu'avec une étincelle 
équivalente de 10 c.5 un millimètre d'aluminium ar- 
rète plus de la moitié des rayons du tube Pilon. 
tandis qu'il laisse passer presque la totalité du 
rayonnement du petit Coolidge. Le tube américain 
parait donc donner un rayonnement moins intense 
mais plus homogène. H y a lieu de tenir grand 
compte de ces résultats en radiothérapie. AUDAN. 


CORPS ÉTRANGERS 


XXVII’ Congrès de Chirurgie. — Extraction 
des projectiles intra-thoraciques. (Paris, 1918.) 


M. PEnniN (de Lyon) a pratiqué chez 25 blessés 
l'extraction secondaire de projectiles intrapulmo- 
naires; tous ces projectiles avaient été soigneuse- 
ment localisés au compas de Hirtz. Cette méthode a 
permis à l'A. de choisir, chaque fois qu'il a été pos- 
sible, la voie latérale où la distance est plus courte 
et les obstacles moindres. 

M. RoginEAU (de Paris) estime que le choix de la 
technique opératoire doit ètre basé sur les données 
de radiologie, qui doit situer le projectile aussi exac- 
tement que possible et en indiquer la profondeur. 
Il a utilisé le procédé de Petit de la Villéon et les 
diverses thoracotomies. Sur l'écran, on suit admira- 
blement le travail de la pince, et celle-ci, maniée avec 
légèreté, ne fait aucun dégât. L'A. a été amené, par 
suite d'erreurs de diagnostic radiologique, à faire 
5 thoracotomies pour des calcifications pulmonaires 
prises à tort pour des projectiles. 

M. R. Le Forr (de Lille) pense que toute interven- 
tion pour projectile intra-thoracique doit ètre pré- 
cédée d'une étude radiologique complète, faite par 
le chirurgien, assisté du radiographe. Toute opéra- 
tion doit ètre assurée du contrôle de l'écran; celui-ci 
peut ètre, avec avantage, assuré par le chirurgien 
lui-mème pour les cas simples, mais les grandes 
interventions nécessitant la pleine lumière, la pré- 
sence du radiographe muni de bonnetle est alors 
indispensable. 

M. MAURICE PERARE (de Paris) préfère à toutes les 
autres méthodes de localisation radiologique celles 
qui permettent la mise en place d'une aiguille indica- 
trice, telles que le compas de Hirtz ou de Saïssi: il 
a également ulilisé avec succès le manudioscope de 
Bouchacourt. 

M. Duvercey (de Bordeaux) fait une étude des 
résultats comparés des compas et de l'extraction 
sous contrôle des rayons; si les compas lui ont 
rendu de grands services, ils ne donnent cependant 
pas la sécurité complète, et l'A. les a abandonnés 
pour recourir aux extractions sous écran. Après 
avoir ulilisé la collaboration du radiologiste muni de 
la bonnette, il préfère, finalement, l'extraction en 
lumière rouge, le chirurgien suivant ainsi lui-mème 
sur l'écran les mouvement de sa pince. L'A. décrit 
l'installation de la salle d'opérations telle qu'il la 
conçoit pour ces interventions et juge sans fonde- 
ments les critiques faites à cette méthode, de laisser 
passer inaperçues les hémorragies et de pécher par 
défaut d'asepsie. Enfin, quand il s'agit de projectiles 
de la face latérale du tronc, il utilise le procédé de 


22 


localisation du D' Dausset par la manœuvre de rota- 
tion de l'ampoule. . 

M. Larene (de Tours) donne la préférence à la 
méthode de Petit de la Villéon, extraction à la pince 
sous l'écran fluorescent, mais limite celle-ci aux cas 
où le projectile est de dimensions variant entre 5 et 
2 millimètres, et est localisé en plein parenchyme 
pulmonaire, sans trace de foyer de suppuration. 

M. A. BaumaaurNer (de Paris)a l'habitude d'opérer, 
après repérage préalable, sous le controle intermit- 
tent des rayons : le à la lumière blanche, pour les 
voies d'accès; % sous l'écran, pour la prise de con- 
tact avec le corps étranger; 5° à la lumière blanche, 
pour l'extraction et les sutures. 

M. Perit be LA ViLrÉON (de Bordeaux) décrit rapi- 
dement sa technique opératoire: la méthode de la 
pince sous écran, bonne pour tout le poumon et à 
toute les profondeurs, comporte cependant une 
contre-indication formelle : la région hilaire. Pour 
l'extraction des projectiles de cette région, il a pro- 
posé la thoracopneumotomie postérieure radio-opé- 
ratoire. L'opération s'exécute en 5 temps, avec alter- 
nalives de grande lumière rouge orangée, des ravons X 
sous écran fluorescent et de lumière blanche du 
jour. 

M. DELAGENIÈRE (du Mans) se range à la méthode 
de Petit de la Villéon pour les projectiles situés 
dans la zone tolérante du poumon; quant aux pro- 
jecüles de la région hilaire, il a recours à la résec- 
tion costale suivie du drainage pleural dans le cul- 
de-sac costo-diaphragmatique. 

M. GviLLAUME Louis (de Tours) fait l'éloge du pro- 
cédé radioscopique de de Rio-Branco, pour la re- 
cherche des projectiles intrapulmonaires,qui consiste, 
en employant deux ampoules, à faire coincider la 
direction de deux images de la pince avec celle du 
projectile; cette méthode a l'avantage de ne néces- 
siler aucun repérage préalable. 

M. BanxsBy {de l'Auto-Chir. 21) envisage les projec- 
tiles qu'il faut enlever à l'avant; il donne la préfé- 
rence à la thoracotomie primitive. décrite par P. Du- 
val, et s'aide du contrôle de l'écran pour l'extraction. 

M. MAUCLAIRE (de Paris) précise d'abord la locali- 
sation en profondeur du projectile; il insiste sur 
Futilité qu'il y a pour l'opérateur à opérer sous 
l'écran, en voyant le projectile qu'il doit enlever; le 
blessé étant couché sur la table radioscapique, le 
foyer de l'ampoule, l'ombre du projectile sur l'écran 
et l'œil droit du chirurgien sont placés sur la mème 
ligne verticale, et la Thoracotomie minima est prati- 
quee à la lumière électrique dans laxe du projectile. 

M. J. Sicnoc (de Marseille) rapporte l'observation 
d'un cas dans lequel un projectile ayant été localisé 
par la radio à 5 cm. à gauche de la ligne médiane, a 
été extrait ultérieurement du pédicule du poumon 
droit, ayant subi en quelques jours un déplacement 
transversal de 6 cin. 

MM. R. Grigore (de Paris) et BERGONIE (de Bor- 
deaux) présentent la méthode de l'électro-vibreur qui 
doit, non pas supplanter la methode radiologique, 
mais parfois la compléter. IH est préférable de de- 
mander aux rayons X de préciser la situation du 
projec tile; mais, dans le temps de l'extraction, il faut, 
à colé des méthodes d'extraction sous écran el sous 
controle des compas localisateurs, faire une place à 
la méthode de Feélectro-vibreur. Insuflisante jadis, 
car l'appareil se trouvait, dans certains cas, trop loin 
du champ magnétique, elle devient aujourd'hui ap- 
plicable à tous les cas par l'addition du prolonge- 
ment stérilisable, introduit directement dans la plaie. 
Naturellement, seules les balles enchemisées de 
lerro-nickel et les éclats d'obus sont sensibles à 
l'action de cel appareil qui ne serait d'aucune utilité 
dans le cas d'un shrapnel}, par exemple. 

MM. J. DELuas et J. FioLLe (de l'Auto-Chir. 21) in- 
sistent sur la nécessité, toutes les fois qu'on soup- 


Rayons X. 


conne un éclat susceptible d'ètre encastré dans une 
ouverture de la plèvre pariétale, non seulement 
d'opérer sous écran, mais aussi de le localiser au 
préalable par le compas de Hirtz, afin d'éviter le 
risque de déplacer le projectile au cours des ma- 
neuvres de recherche: il est bon, avant de saisir le 
projectile, de conduire à son contact une tige aiman- 
tée qui le fixe et l'empêche de fuir dans la plèvre. 

M. Romix (de Brest) localise d'abord très exacte- 
ment le projectile par la radioscopie ; dans les cas 
délicats, des radiographies sont prises dans des plans 
opposés. Jamais ił n'a utilisé le compas ou les autres 
procédés mathématiques de repérage ; la localisation 
anatomique lui a toujours sufti. H étudie, au préa- 
lable, la voie d'accès, la voie de pénétration de la 
pince, et choisil de préférence celle qui donne une 
pénétration oblique, latérale, ce qui donne une habi- 
leté plus grande de la main, tenue horizontalement 
et son maintien loin des rayons au moment de lex- 
traction sous écran. L'A. utilise la table à cadre 
oscillant de Le Coniac, qui lui permet, par de fré- 
quents mouvements du cadre, d'ètre fixé sur le 
maintien de la direction de la pince vers le projectile. 

M. RocuEr (de Bordeaux) estime que le déplace- 
ment de l'ampoule dans un plan transversal est tou- 
jours suffisant pour permettre à un radiographe 
compétent de renseigner exactement le chirurgien 
sur les positions respectives en profondeur de la 
pince et du projectile. 

M. Gupix (de Rio-de-Janeiro) emploie le localisa- 
teur guide (Béclère), appareil qui facilite singulière- 
ment l'extraction des projectiles du poumon: il suffit, 
en effet, pour aller droit au projectile, de suivre la 
direction de la tige indicatrice qui donne direction et 
profondeur en tous sens, en lui juxtaposant la pince 
de Petit de la Villéon, et en l'enfoncant de la profon- 
deur indiquée par l'appareil. F. TriBOUT. 


Gudin (Rio de Janeiro). — L’extraction des pro- 
jectiles par la méthode du contrôle excep- 
tionnel. (Presse Médicale, n° 45, du 7 Août 1919, 
p. 427-429.7 fig.) 


Le localisateur de Gudin a déjà été décrit à deux 
reprises dans ce journal. (Journal de Radiologie 1917, 
n° 7, p. 490 et n° 9, p. 987 et non pas dans le numéro 
de juillet comme l'indique l'auteur.) 

Le principe géométrique sur lequel repose cet 
appareil est la délimitation de deux lignes quel- 
conques qui se rencontrent au niveau du corps 
étranger. Les avantages de cette méthode sont nom- 
breux : simplicité el rapidité des manœuvres, sup- 
pression de tout caleul et de toute épure pour régler 
le compas. Entin la localisation faite avec une bonnette 
supprime la Chambre noire. P. COLOMBIER. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Vignal (Paris). — Tumeur de l’apophyse cora- 
coide. (Bulletins et Mémoires de la Suciété de 
radiologie médicale de France, n° 59, Mai 1919, 
p. 59 à 40.) 


L'A. rapporte l'obs. dune malade présentant une 
tumeur volumineuse, régulière, englobant l'apophyse 
coracoïde et déterminant des phénomènes de com- 
pression. HARET. 


Jaisson (Nancy). — Diagnostic du Mal de Pott par 
radiographie transversale du thorax. (Société 
de médecine de Nancy, séance du 9 Juillet 1919, 


Rayons À 


in Revue médicale de l'Est, tome XLVII, n° 4, 
15 Juillet 1919, p. 199.) 


LA. recommande la radiographie en position 
transversale, afin d'éviter la projection du médiastin 
sur la colonne vertébrale, Pour obtenir cees épreuves, 
sans apparcillage spécial, il place le malade en position 
couchée, et sous le contrôle de l'écran lui fait réaliser 
incidence convenable permettant de voir le mieux 
possible les vertèbres, puis une radiographie estprise. 
Deux radiographies oblenues par ce procédé accom- 
pagnaient la communication. HARET. 


Laquerrière (Paris). — Sur la radiographie de 
l'acromion. (Bulletin de la Société francaise 
d'électrothérapie et de Radiologie, p. 51 et 58, 
Mai-Juin 1919.) 


La radiographie en position classique peut laisser 
échapper des lésions qui ne sont révélées que par des 
radiographies en position anormale. L'A. en apporte 
un nouvel exemple à joindre à eeux qu'il a publiés 
avee Pierquin dans le Journal de Radiologie. Un blessé 
du travail présentait une sensibilité très vive de ongle 
postérieur de lacromion: la radiographie de l'épaule, 
dans les conditions habituelles, ne montrait rien 
d'anormal. Au contraire, une félure indéniable de 
l'angle acromial fut révélée par le dispositif suivant : 
blessé en décubitus ventral: petite plaque maintenue 
verticalement sur la parlie supérieure de l'épaule; 
ampoule placée à peu près sur la verticale de la 
pointe de l'omoplate el inclinée à 45%. On obtient ainsi 
une bonne image de la palette acromiale. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Garfield Evans. — Fracture du sésamoïde du 
pouce. (Archives of Radiology and Electrothé- 
rapy, n° 250, Octobre 1919, p. 116-117; 2 fig.) 


Cette fracture est survenue dans des circonstances 
assez curieuses, Le sujet jouait au football comme 
e gardien de but » et c'esten voulant arrèter le ballon 
que ce dernier mil le pouce en hyperextension et le 
patient ressentit une douleur vive avec craquement, 
aussitôt łe pouce devint enflé et douloureux. Sur 
une radiographie on peut voir une fracture transverse 
du sésamotde interne. 

H est évident qu'il s'agit ici d’une rupture du tendon 
de l'adducteur du pouce avec fracture concomi- 
tante du sésamoïde qui s'y trouve inclus. 

WILLIAM VIGNAL. 


Frœælich (Nancy). -- Faits d'orthopédie de guerre. 
Osselets surnuméraires du pied. (Revue d Ortho- 
pédie, t. VE, n° 6, Septembre 1919, p. 550.) 


A propos d'un blessé de guerre qui, outre sa lésion 
du calcanéum par éclat d'obus présentait un os péro- 
nien OÙ cuboïde arcessoire particulièrement développé 
sur la radiographie, VA. rappelle qu'il existe quatre 
osselets surnuiméraires du pied dont la présence et 
Pimportance méritent d'ètre signalées pour ne pas 
les attribuer à des fractures : 4° L'os tibial ou sea- 
phoïde accessoire. X L'os péronien on  cuboïde 
accessoire, 9° L'os trigone ou caleanéum accessoire. 
#4 L'os vésalien ou épiphyse isolée du Ve métatarsien. 

LOURIER. 


Sorrel et Truffert. — Un cas d'Ostéome du 
triceps brachial. (Revue d'Orthopédie, Sept, 1919, 
p.599 à 545, avec I fig.) 


Dans ce cas, la radiographie montrait une ombre 
nettement séparée de l'ombre humérale. L'ostéome 
avait des rebords préeis et sa densité était semblable 
à celle de l'humérus et de l'olécrane. H s'agissait d'un 
ostéome arrivé à « maturité », qui fut exlirpé par 
l'intervention chirurgicale. Suites normales. 

LOUBIER. 


523 


R. Darget (Bordeaux). — Note sur quelques cas 
de fractures de l’avant-bras. (Journal de Mé- 
devine de Bordeauir, 10 Seplembre 1919, n° 17, 
p. 555 à 555, avec 2 fig.) 


LA. relate cinq observations de fractures de l'avant- 
bras et en déduit l'iutérèteapital qu'il y a à baser les 
conditions de Fimmobiliftion avant tout sur les 
résultats d'un eramen radioscopique qui permet de 
varier à son gré la position de l'avant-bras et de 
choisir la meilleure. On n'obtient pas ce résultat avec 
la radiographie. 

Lexamen radiosecopique doit être soigneusement 
fait dans des conditions toujours les mèmes, surtout 
eu ce qui concerne le décalage du cubitus. L'arti- 
culation du coude étant imimobilisée bien à plat, la 
pronation et la supination étant obtenues uniquement 
par le jeu de la radio-cubitale, lapophvse styloïde 
du cubitus se projette toujours en arrière selon l'axe 
de l'os, quelle que soit la position de la main en pro- 
nation ou en supination. Il sera bon de comparer 
avec le côté sain. LOUBIER. 


APPAREIL DIGESTIF 


Hadengue (Versailles). — Un cas de ptose hépa- 
tique. (Bulletins et Mémoires de la Société de ra- 
diologie médicale de France, n° 59, Mai 1919, 
p. 4% à 45.) 


L'A. relate lobs. d'une femme enceinte, chez la- 
quelle le foie occupait sa siluation normale dans le 
décubitus horizontal, mais dans la situation verticale, 
il s'abaissait spontanément d'environ un travers de 
main, une plage lumineuse apparaissait alors en 
forme de croissant entre la coupole diaphragmatique 
et le dôme hépatique. HARET. 


Haret (Paris). — Trois préparations pour l'exa- 
men des voies digestives : lait, repas, lavement. 
(Bulletins et Mémoires de la Société de radiologie 
médicale de France, n° 59, Mai 1919, p. 57 à 59.) 


L'A. présente trois préparations que le Médecin 
radiologiste peut avoir tonjours prètes à utiliser; à 
base de sulfate de baryte gélatineux, les deux pre- 
mires sont édulrorées, aromatisées, à la dernière il 
suffit d'ajouter 500 gr. d’eau chaude pour avoir un 
lavement, d'un litre. A part le côté pratique, l'A. 
rappelle les vaux émis en 1915 et 191% pour l'unifi- 
cation du repas opaque et montre les avantages 
qu'on aurait en adoptant ce principe. A ce point de 
vue. le repas qu'il présente est conforme aux désirs 
de la majorité des radiologistes, la composition en 
esl d'ailleurs donnée. HARET. 


Paul ct Pierre Dufour (Màcon). — Étude de 
l'influence de la Pneumatose du gros intestin 
sur l’image radioscopique de l'estomac. (.{r-- 
chives d'électricité médicale et de Physiothérapie, 
Août 1919, p. 225 à 229, avec fig.) 


Un homme, sans passé pathologique, présentait à 
l'écran un estomac refoulé sous le foie auquel il 
paraissait adhérer. De plus, cet estomac offrait dans 
sa moitié supérieure une biloculalion très nette. Cet 
aspect paraissait sans aucune autre explication 
qu'une pneumatose considérable du gros intestin. En 
fail, à un nouvel examen, la preumatose avant disparu, 
l'estomac était revenu à sa place et ne présentait 
plus de biloculation. La pneumatose considérable, 
comme plusieurs auteurs l'ont déjà signalé, peut donc 
donner une fausse biloculation. 

D'autre part, les A. ont constaté, en insufflant le 
rectum, qu'une pneumaluse modérée produit une 


an — h e SH 


524 


série d'encoches sur la grande courbure semblables 
à celles que l'on peut observer en cas d'ulcus de la 
petite courbure. Le fait que limage est inconstante 
ne pent trancher le diagnostic, car même en cas 
d'uleus il y a des périodes de calme où les encoches 
disparaissent, [H faut rechercher si l'on trouve soit à 
l'estomac soit au duodénum un point douloureux 
précis dont la palpation produit ou exagère les en- 
coches. Si l'image est inconstante, s'il n’y a pas réveil 
des eneoches par la pression d'un point douloureux, 
c'est que les anomalies de Ia forme gastrique sont 
produites par les bosselures d'un colon distendu. 

A. LAQUERRIÈRE. 


A. Cade ct René Montaz (Lyon). Contribution à 
l'étude des hernies diaphragmatiques, leurs 
formes larvées ou médicales. (Annales de Mé- 
decine, L VI; n°4, 1919, p. 245 à 266, avec 1 fig.) 


On trouvera dans cel intéressant mémoire une 
bonne mise au point de la question. 

Les hernies diaphragmatiques sont restées très 
longtemps une « trouvaille » d'autopsie. Les auteurs 
abordant le chapitre du diagnostic disent qune les 
signes cliniques peuvent donner l'éveil au chnicien; 
la rudioscopie lui donne les signes de certitude. 

L'écran permet d'étudier successivement : 

le Les modifications de l'ombre dirphragmalique, com- 
binée à l'étude des mouvements du diaphragme : 
inimobililé du muscle à gauche ou mouvement de 
balance. 

2 Les modijicalions de l'ombre gastrique; Situation 
tres élevée de l'estomac, le diaphragme parait au 
premier abord plus élevé à gauche qu'à droite; défor- 
mations gastriques permanentes (encoches, biloculation 
vraie ete.). Dans la position de Tredelenburg, le bis- 
muth remplit plus ou moins la poche sus-diaphrag- 
matique dont on peut apprécier la limite et la forme. 

9° Les déplacements de l'ombre cardiaque. Déjettement 
du cœur à droite. 

4 Les signes de présence de l'intestin. Les lavements 
bismuthés pourront quelquefois mettre en évidence 
la présence du gros intestin, en particulier de l'S 
iliaque dans le contenu de la hernie.  LouBiER. 


I. Guyot et Maurice Aygueparsse (Bordeaux). — 
Ptose gastrique traitée par la gastroplicature et 
la gastropexie. (Journal de médecine de Bordeaux. 
Oct. 1919, n° 19, p. 416 et 417, avec 2 schémas 
radioscopiques.) 


Ce qu'il y a d'intéressant dans cette observation, 
c'est que /a radioscopie a été faite avant et après 
l'opération (Réchou). 

1° Avant l'opération on trouve une ptose considé- 
rable de l’estomac dont le fond se trouve à environ 
ò travers de doigts au-dessous de lombilic. Le con- 
tenu stomacal s'évacuequatre heures après l'ingestion. 

2 Aprés l'opération. Le fond de l'estomac est en 
position normale au niveau de la ligne qui rejoint les 
deux épines iliaques antéro-supérieures, mais la forme 
de l'organe est globuleuse, il y a exagération de la 
grande courbure. L'évacuation du contenu gastrique 
est totale cinq heures après lingestion du lait de 
bisimuth, LOUBIER. 


ORGANES GÉNITO-URINAIRES 


Garfield Evans. — Ombre double due à un 
calcul rénal. CIrchives of Radiology and Elec- 
trothérapy, n°228, Juillet 1919, p. 55-54; 1 fig.) 
Observation d'un caleul logé dans le bassinet qui, 

gråce aux mouvements d'ascension et de descente du 

rein, donna sur la plaque radiographique deux ombres 
distinctes faisant penser à deux calculs. 
WILLIAM VIGNAL. 


Rayons X. 


Manuel Serès. — La radiographie dans la tuber- 
culose rénale. (Los Proyresos de la clinica, 
Agosto 1919.) 


Dans la tuberculose rénale, la radiographie donne 
des clichés caractéristiques si le rein est caverneux 
dans son ensemble; il n’en est pas de même lorsque, 
comme dans le cas de Fauteur, les lésions sont 
réduites et apparaissent sur la plaque sous forme de 
petites ombres disséminées correspondant à des 
nodules calcifiés ; on peut pourtant établir des signes 
distinctifs entre les images données par la tuberculose 
rénale circonscrite et la calculose rénale. 

fie Les calculs sont généralement situés dans 
l'appareil collecteur et les nodules tuberculeux sont 
disséminés dans le tissu du rein. 

2° L'ombre des calculs est plus opaque. 

3 L'ombre projetée par les calculs est uniforme, et 
celle projetée par les nodules tuberculeux présente 
des différences d'intensité d'un point à un autre. 

& Le contour des calculs est régulier et bien défini. 
Dans la tuberculose rénale, le contour des nodules 
est irrégulier et présente même souvent des anfrac- 
tuosités qui leur donnent l'aspect festonné. 

M. GRUNSPAN. 


Maximilien Hubeny. — Diagnostic radiologique 
des calculs prostatiques. {.{merican Journal of 
Rœntyenology, vol. VE, Juin 1919, n° 6, p. 286- 
289; 5 fig.) 


L'auteur s'étonne que lon ne fasse pas systéma- 
liquement des examens radiologiques pour rechercher 
des calculs prostatiques qui sont beaucoup plus 
fréquents qu'on ne le ‘pense. Il convient de radio- 
graphier le malade couché normalement puis en 
position de Tredelenburg: si les ombres calculeuses 
restent fixes généralement immédiatement au-dessus 
de la symphyse pubienne, on peut affirmer qu'on est 
en présence de calculs prostatiques. L'A. rapporte un 
cas où il y en eut 55. WILLIAM VIGNAL. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


M. Pehu et M. Daguet (Paris). — Les reliquats 
des épanchements pleuraux; études cliniques 
et radioscopiques. (Journal Médical Français. 
T. VIII, n° 7. Juillet 1919, d’après P. L. Marie, 
in Presse médicale, 1919, n° 60, p. 611.) 


Les auteurs ont cherché à préciser la répercussion 
immédiate ou lointaine des épanchements pleuraux 
sur les organes intrathoraciques:; ils étudient longue- 
ment les signes radioscopiques. 

Suivant les degrés, les mouvements du diaphragme 
présentent des modilications d'amplitude plus ou 
moins accentuées, jusqu'à l'immobilité complète etle 
mouvement paradoxal de bascule. Le sinus, quoique 
se creusant mal, peut rester visible ou ètre comblé 
totalement. Les images pulmonaires sont variables 
et difficiles à interpréter; soit que l'on observe un 
simple voile du sommet ou des opacités disséminées, 
traduisant des épaississements de la plèvre ou de la 
sclérose pulmonaire. Parfois, tout l'hémithorax est 
pris uniformément. 

D'après P. et D., les pleurésies séro-fibrineuses 
laissent presque toujours des traces tandis que les 
épanchements traumatiques et les empyèmes pneu- 
moniques permettent la restitution presque intégrale 
de l'hémithorax. LOUBIER. 


Alredo Bouzzi (Buenos-Ayres). — Un cas double 
de kystehydatique du poumon droit. {La preusa 
medica argentina, Juillet 1919, n° 4.) 


L'auteur rapporte l'observation d’une malade chez 


Rayons X. 525 


lequel la radiographie a révélé l'existence d’une 
ombre à surface irrégulière siégeant à la base du 
poumon et d’une seconde ombre de la dimension 
d'une mandarine au niveau de la région axillaire, Les 
signes cliniques concordaient avee les données de la 
radiographie et l'opération. faite en deux temps, a 
permis d'extraire deux kystes h\datiques dont Fun 
de la base du poumon suppuré el ouvert dans une 
bronchiole et l'autre du lobe supérieur à poche 
intacte contenant le liquide earactéristique clair 
comme leau de roche. Après guérison, la radiographie 
a montré que le poumon était, dans toute sa hauteur, 
clair, on n'apercevait plus que quelques travées 
sombres dues au tissu de cicatrisation. 
f M. GRUNSPAN. 


W. Warner Watkins. — Radiologie thoracique 
dans les conseils de revision. i. lmerican Journal 
of Rentgenoloyy, vol VE, Juin 1919, n° 6, p. 285- 
285.) 


Sur 1140 hommes examinés, ľexamen radiologique 
confirma tous les cas de tuberculose décelés cliņi- 
quement. 

Dans 24 pour 100 des cas, l'examen radiologique 
révéla des lésions tuberculeuses que l'examen cli- 
nique ne put mettre en évidence. 

Dans tous les examens du cœur où des poumons, 
il faut avoir recours à l'examen radiologique, sinon 
on court le risque de commettre 24 pour 100 d'erreurs 
de diagnostic. WILLIAM VIGNAL. 


P. T. Brymble. — Plaies de poitrine par arme 
à feu. (Archives of Radiology and Electrotherapy, 
n° 2%, 6 Avril 1919, p. 946-555 et n° 226, 
Mai 1919, p. 569-586, 48 fig.) 


Revue générale intéressante pour les chirurgiens 
principalement; illustrée de belles radiographies très 
démonstratives, WILLIAM VIGNAL. 


A. F. Tyler. — Épingle de sûreté ayant séjourné 
cinq ans dans le poumon. (American Journal 
of Rentgenoloyy, vol. VI, Septembre 1919, n° 9, 
p. 456-467, 4 lg.) 


Épingle de sùreté ayant séjourné cinq ans dans le 
poumon gauche d'un enfant et donnant sur la plaque 
radiographique une opacité uniforme de la plage 
pulmonaire. WILLIAM VIGNAL. 


DIVERS 


H. Béclère (Paris). — La création des plans en 
radiographie stéréoscopique. (Bulletins et Më- 
moires de la Société de radiologie médicale de 
France, n° 90, Avril 1919, p. 29 à 30.) 

Voir analyse d'un travail du mème A. Journal dr 
radiologie, t. VIT, n° 5, p. 226. HARET. 


L. Siciliano (Florence). — Les signes radiolo- 
giques de lascite. (Rivista cerilica di clinica Me- 
dica, année 20, n° 15, 1919.) 


LA. a essayé de rechercher les signes de lascite 
à laide de lPexamen radiologique sur le cadavre et 
sur le vivant. 

Il conclut que l'on peut constater, à l’aide de cette 
méthode, des signes qui ont la mème valeur que ceux 
relevés à la palpation: mais il n'est pas exact que 
l’on puisse en attendre la révélation de signes abso- 
lument pathognomonique. M. GRUNSPAN. 


W. Mitchell (Londres). — Calculs spléniques 
(Archives of Radiologie and  Electrothérapy, 


t. XXIV, n° ?, Juillet 1919, d'après M. Deniker, 
in Presse Med., n° 6%, i“ Nov. 1919, p. 647). 


La Radiologie a été rarement employée comme 
élément de diagnostic dans les maladies de la rate. 
L'A. a eu Poecasion de radiographier une rate au 
cours d'une autopsie. H a trouvé une foule de petits 
calculs disséminés, opaques aux rayons X. Hs étaient 
composés de sels de potasse avec un peu de fer, 
d'alumine et de traces de calcium. [N s'agissait peut- 
être de tubercules miliaires secondairement calcifiés. 
LOUBIER. 


Janicaud (Guéret). — Un cas d’inversion totale 
des viscères thoraciques et abdominaux. (.ir- 
Chives d'électricité médicale et de Physiothérapie, 
Août 1919, p. 250 à 232, avec une fig.) 


Ce cas, découvert à l'occasion d’une radioscopie 
pour pleurésie, était jusque-là resté insoupconné 
malgré divers examens cliniques. 

A. LAQOUERRÈRE. 


Leonardo Dominici (Rome). -- La présence de 
l’air dans les plaies par armes à feu et son 
importance radiodiagnostique. (La Radiologia, 
Medica, Sept.-Oct. 1919, Vol. VI, p. 560-67.) 


L'auteur croit devoir attirer l'attention sur ce sujet 
à cause de la fréquence relativement grande de la 
présence de Pair dans les plaies par armes à feu: 
ces images radiographiques peuvent faire penser à 
une infection gazeuse inexistante. M. GRUNSPAN. 


RADIOTHÉRAPIE 


NÉOPLASMES 


Charles. L. Martin. — Quelques observations 
radiologiques concernant l’étiologie du cancer. 
(American Journal of Rentgenology, Vol. VE, 
Avril 1919, n° 4, p. 180-187, 4 fig.) 


Considérations générales sur l'Étiologie du cancer. 
Aucun fait nouveau. WILLIAM VIGNAL. 


William Thalhimen. — Les limites de la radio- 
thérapie dans te traitement des épithéliomas 
superficiels. (The Journal of American medical 
Association, Vol. LXXII, Avril 1919, p. 1218.) 


Un épithélioma du dos de la main, traité par les 
rayons X et ulcéré guérit complètement après exci- 
sion, mais quelque temps après apparut une tumeur 
volumineuse de la région axillaire, 

L'auteur publie cette observation pour insister une 
fois de plus sur les résultats insuflisants que donne 
le traitement de la tumeur seule: il faut toujours 
irradier avec le plus grand soin les ganglions lym- 
phatiques de la région. M. GRUNSPAN. 


George Mac Kee. — Rayons X et Radium dans 
le traitement des épithéliomas baso-cellulaires. 
(The Journalof Cutaneous Diseases, Vol. XX XVII, 
Mars 1919, p. 179.) 


Après avoir rappelé que le premier cas traité par 
les Rayons X fut présenté par Steenbeck, de Stock- 
holm.le9 Décembre 1899, à la Société de Médecine de 
Suède, l'auteur dit avoir soigné 258 cas d'épithéliomas 
baso-cellulaires en 1910-16 inclus: il a pu suivre 
2% malades et il assure avoir constaté la guérison 
201 fois, c’est-à-dire dans 90 pour 100 des cas; 15 fois, 
ou dans 6 pour 100 des cas, il y eut amélioration et 
dans 2 pour 100 des cas il y eut échec de la méthode. 


526 


La qualité de rayons qui convient le mieux au trai- 
tement de ces lésions parait correspondre, selon 
Pauteur, au degré 10 de l'échelle Benoit; 2 H. par 
séance, le nombre des séances variant de 1-6 selon 
les cas: on n'a pas d'indications précises en ce qui 
concerne le degré de filtrage. La radiothérapie pré- 
cédée de l'exeision chirurgicale parait ètre le traite- 
ment de choix. 

Quelques ceas qui mont pas été influencés par les 
rayons X furent guéris par le Radium; la réciproque 
n'a pas été constatée, Mac Kee suppose que la radia- 
tion 8 est supérieure aux rayons X mais que la 
radiations y leur équivaut. M. GRUNSPAN. 


SYSTÈME NERVEUX 


Loubier (Paris). — Note pour faire suite à une 
observation de sciatique rebelle traitée par la 
Radiothérapie. (Bulletin Officiel de la Noriété 
franeaise  d'Électrothérapie et de Radiologie, 
p. 54 à 91.) 


Cette observation avait été présentée en 1912. Ma- 
lade de 54 ans atteint d'une sciatique intense depuis 
8 mois: échec de tous les traitements classiques; 
29 séances de courant continu (50 minutes d0 à 80 ma) 
donnent seulement une amélioration. Les rayons X, 
en 12 séances, du 7 février au 21 mai 1912 (5 H. à 
chaque applications, filtre de 1 millimètre, irradiations 
sur les racines et sur le nerf) amènent la guérison 
complète. 


Flectrologte. 


Elle avait élé complétée en 1914 : rechute en février 
1915 guérie à nouveau par 5 séances de rayons. 

La présente note donne la suite : mobilisé en 1915, 
en bonne santé, le malade ressent, à la suite de 
marches, des douleurs qui vont en s’accentuant et 
forcent à Fhospitaliser au bout d'un mois. — 15 séances 
d'air chaud le soulagent: puis 20 séances de radio- 
thérapie en 2 mois (FA. ignore le dosage) donnent 
une grande amélioralion: mais il est'changé d'hôpital, 
on le soumet à des étincelles de H F qui font repa- 
raitre les douleurs. Aussi il préfère se déclarer guéri. 
Depuis, il avait continué à souffrir, mais arrivait à 
faire son travail de bureau (20) pointes de feu en 
4918). En février, 1919 rechute complète. Loubier fait 
alors une application de rayons (1 H environ avec 
2 millimètres d'aluminium sur les racines) suivi 
d'une application semblable 40 jours après. Les dou- 
leurs s'atténuent progressivement et, depuis, le ma- 
lade ne souffre plus du tout. 

Discussion, — M. Delherm expose sommairement 
quelles sont, à sonavis,lesindications des divers agents 
physiques suivant le stade de la maladie. MM. Durand 
et Ronneaux préconisent l'emploi de la révulsion par 
H. F. qui fait disparaitre rapidement la douleur (bien 
avant que les réflexes se soient modifiés). Il est né- 
cessaire de l'utiliser avec une technique très précise. 
M. Haret emploie dans la seiatique l'irradiation des 
racines (tube Coolidge, filtre de 35 mm., rayonnement 
10 12 à 11 Benoist, 2 H. par séance hebdomadaire). 
M. Leullier estime que la radiothérapie donne des 
résultals particuliérement brillants dans les scia- 
tiques évoluant chez des spécifiques. 

A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


PHYSIQUE 


Pierre Girard.— Relation entre l’état électrique 
de la paroi de lacellule et sa perméabilité à 
un ion donné. (C. R., 15 Juillet 1919.) 


L'état de polarisation d'un septum séparant de 
l'eau pure d'une solution d'un sel dissocié fait que ce 
septum devient inégalement perméable aux deux ions 
de ce sel. 

Il en est de mème de la paroi cellulaire quand 
cette paroise trouve à un potentiel différent de celui 
du milieu. 

On peut moditier cette différence de potentiel. 
Ainsi les hématies en solution neutre isotonique ou 
sérum portent des charges négatives. Une certaine 
concentration des ions H dans la solution inverse ce 
signe par fixation de charges positives sur la paroi. 
Par d'autres artitices on modilie en plus ou en moins, 
du côté positif ou négatif, les charges de parois. 

L'auteur a étudié les échanges chimiques dans les 
hématies soumises à des états électriques (de paroi) 
variables, De ses travaux, il résulte que le signe et 
l'intensité des charges ont une action manifeste sur 
ces échanges, en particulier sur le passage de CI. 

In vivo les variations du volume globulaire (plus 
grand par exemple dans le Sang veineux que dans le 
sang artériel) seraient dues à ces influences. 

H. GUILLEMINOT. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


GÉNÉRALITÉS 


Louis et Marcelle Lapicque (Paris). — Modifi- 


cation de l'excitabilité musculaire par la fa- 
tigue. ({omples-rendus de la Société de Biologie, 
séænce du 28 Juin 1919, p. 772.) 


Un gastrocémien de grenouille attelé à un myo- 
graphe chargé de 20 à 25 grammes recevait environ 
2 fois par seconde une exeitalion juste maximale 
provenant d'un chariot d'induction. Les secousses 
enregistrées sur un cylindre à marche lente donnent 
l'ergogramme. L'excilation portait sur le nerf. 

D'autres électrodes servaient, quand on le voulait. 
à rechercher lexcitabilité liminaire du nerf ou du 
muscle au moyen du chronaximètre. 

Les A. ont aussi constaté que : la fatigue augmente 
la chronaxie des muscles, sans changement sensible 
de la rhéobase — quand la chronaxie a doublé, Pexci- 
tation par le nerf devient inefficace — si on continue 
le travail, la chronaxie continue à augmenter — si 
on laisse le muscle reposer, la chronaxie diminue 
graduellement et l'excitabilité par le nerf reparait 
quand on arrive au-dessous du double de la chro- 
naxie normale. 

La fatigue produit donc une véritable curarisation. 
En tous cas, avec une fine technique d'électrodia- 
gnostie, Ja recherche de la chronaxie doit permettre 
d'établir un test objechf de fatigue locale, et de 
mesurer cette fatigue dans le travail industriel. 

A. LAOUERRIÈRE. 


Bourguignon (Paris). — Galvanotonus localisé 
au niveau des fibres musculaires sous-jacentes 
aux cicatrices adhérentes. (Bulletin de la Société 
francaise d'Electrothérapie et de Radiologie, 
Mai-Juin, p. 50 à 52.) 

Les altérations de forme de la contraction (con- 


traction lente, galvanotonus, myotonie) traduisent 
l'altération de la fibre musculaire; FA. qui soutenait 


Électrologie. 


cette idée, dès avant la guerre, en a trouvé une nou- 
velle démonstration chez les blessés : les fibres 
musculaires sous-jacentes à une cicatrice, quand il 
n'y a pasde lésion nerveuse, présentent une modifica- 
tion de la chronaxie et une réaction galvanotonique 
tandis que le reste du musele, auquel elles appar- 
tennent (point moteur, excitation par le nerf, ete), 
ont des réactions tout à fait normales. Le fait est 
particulièrement facile à observer pour le biceps 
quand il a été lésé sans que le N. musculo-culané ait 
été atteint. 

Discussion. — M. Delherm insiste sur l'importance 
de la réaction galvanolonique et croit qu'elle est 
l'indice d'une altération du musele. M. Ladquerrière 
trouve dans la communication de B. l'explication de 
faits qui lui avaient paru paradoxaux:il a vu plusieurs 
fois au cours de la guerre, dans des examens faits À 
la hâte. des museles qui, le mème jour, avaient et 
n'avaient pas de R. D :1l s'agissait de muscles lésés 
réagissaut de façon différente suivant la place de 
l'électrode. M. Bourguignon estime que la réaction 
de déyénéresrence partielle se voit sur des muscles inho- 
mogènes : elle ne doit pas s'entendre dans le sens 
e degré de dégénérescence »,mais dans celui de R. D. 
étendue seulement à une partie du musele. 

Ün musele normal est homogène: toutes ses libres 
réagissent de mème; un muscle à nerf complètement 
sectionné est homogène : toutes ses fibres sont 
lentes avec une chronaxie très élevée; le muscle en 
R. D. partielle est composé de fibres saines réagis- 
sant par le nerf, el de fibres altérées réagissant par 
elles-mêmes avec contractions lentes. C'est ainsi 
qu'on peut voir par excitation longitudinale, en dė- 
plaçant légèrement léleclrode, une moitié du biceps 
se contracter lentement et l'autre se contracter vive- 
ment. À. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


APPAREIL DIGESTIF 


Santiago Carro (Madrid). — La diathermie comme 
thérapeutique des ulcères de l'appareil diges- 
tif. (Conyreso nacional de Medicina 1919.) 


Sur huit cas qui font l'objet de cette communica- 
tion, trois malades auraient probablement guéri, dit 
l'auteur, par les moyens médicaux courants. Il pense 
pouvoir tirer des observations des cinq autres ma- 
lades alteints d'ulcères chroniques, récidivants et 
rebelles, quelques conclusions intéressantes que 
voici : 

4° La diathermie constitue un moyen thérapeutique 
applicable à un grand nombre de gastropathies et 
particulièrement aux ulcères de lestomac et de 
l'intestin ; 

2 Le courant doit être concentré sur l'organe lésé 
avec une intensité 25 Amp. à 3 Amp. pendant une 
demi-heure ou une heure ; 

9° La température élevée que l'on peut atteindre à 
l'intérieur de l'organe, 40 à #0, influe favorablement 
sur la cicatrisation des ulcères; 

& La diathermie est contre-indiquée dans les ul- 
cères à hémorragies fréquentes : 

5 La diathermie provoque des effets salutaires 
locaux et généraux: elle relève létat général et 
atténue les phénomènes douloureux; 

6 Larsque la diathermie ne suffit pas à elle seule 
à amener la guérison, elle facilite les interventions 
chirurgicales ultérieures par la résorption des pro- 
cessus inflammatoires pré-uleéreux : 

1 La diathermie est un traitement inoffensif lors- 
qu'il est convenablement dirigé et observé. 


127 


Réflexions. — Nous croyons qu'il est très difficile 
d'atteindre une élévation de température allant jus- 
qu'à 45°; les recherches minutieuses que nous avons 
faites nous ont permis d'affirmer qu'il est osé, sinon 
téméraire, de chauffer un membre ou un fragment 
de membre au-delà de 40°,5; nous croyons qu'il faut 
faire des réserves expresses au sujet de ces éléva- 
tions de température exagérées au cours de la dia- 
thermie. GRUNSPAN. 


SYSTÈME NERVEUX 


Laquerrière (Paris). — Torpillage et révulsion 
faradique. (Bulletin de la Soc. francaise delec- 
trothérapie et de radiologie, Mai-Juin, p. 52 à 54.) 


Malgré le bruit fait autour du torpillage, l'A. préfère 
la faradisation à la galvanisation dans la rééducation 
des pithiatiques. La faradisation ne peut. en aueun cas, 
être dangereuse. elle nécessite un matériel beaucoup 
plus simple, entin elle est tout aussi efficace : c’est 
ainsi que Tinel, au Centre neurologique de la 4° région, 
recevait de nombreux pithiatiques, insucres des autres 
régions: il les guérissait à peu près tous et se servait 
uniquement de la faradisation. Il ne faut pas laisser 
oublier un procédé qui fut manié par Duchenne et 
par Tripier,que tous les électrothérapeutes utilisaient 
avant la guerre, et qui, également bien avant la 
guerre, était employé largement par Babinski. 

A. LAQUERRIÈRE. 


M. Auvray (Paris). — Résultats éloignés de 
39 plaies du nerf radial opérées en 1915 et 
1916. (Bull. el Mém. de lu Soc. de Chirurgie, 
n° 28, 21 Oct. 1919, p. 1291 à 1298.) 


Sur 49 opérés, l'A. a eu des nouvelles de 51. Les 
interventions ont été pratiquées pour libérations, 
sutures, anastomose et dédoublement. 

Les deux tiers des interventions ont élé suivies de 
résultats heureux ou très heureux, dans un tiers des 
cas, le résultat a été peu appréciable ou nul. 

Le trailement électrique n'a pas été suivi par tous 
les opérés; 35 sujets ont été guéris par la Jibération 
de leur radial sans électrothérapie. Tous les suturés 
ont suivi un traitement électrique prolongé, nolam- 
ment 8 qui ont guéri et ont été électrisés pendant 
dix ou quatorze mois. 

L'auteur aurait voulu connaitre par un examen 
électrique l'état des muscles innervés par le radial 
chez ses opérés; mais depuis que ces derniers ont 
été rendus à la vie eivile cela lui a paru impossible. 

LOUBIER. 


Francis Hernaman Johnson. — Galvanisme cé- 
rébral; un traitement pour les enfants menta- 
lement arriérés à la suite de maladies de durée 
prolongée. (Lancet, vol. CXCIV, 29 Juin 1918; 
d'après Fenidel in Revue Neuroloyique, 1919, 
n° 9, p. 718.) 


L'A. a d'abord fait usage de la galvanisation céré- 
brale dans le « shock d'obus ». IT a obtenu de bons 
résultats chez les sujets dont la mentalité était saine 
avant l'accident; ces hommes voyaient disparaitre 
après 20 ou 50 jours de traitement la céphalée, lin- 
somnie, amnésie. 

Un soldat, guéri de la sorte, vient demander à 
F. Hernaman Johnson de soigner son enfant, agé de 
sept ans, qui, après une coqueluche de longue durée, 
était devenu apathique et était atteint de con- 
vulsion avec céphalées. Cet enfant ful guéri en 
15 jours. 

Un deuxième cas concerne une fillette de douze ans 
qui, très affaiblie depuis Pâge de six ans, époque à 
laquelle elle commença à rendre des anneaux de 


528 


tænia, souffrait de céphalée journalière. Intelligence 
d'un enfant de six ans; apathie, indifférence; consti- 
pation opiniàtre. Amélioration presque immédiate. 
Quelques séances de galvanisation ont suffi pour 
amener la guérison. 

L'A. ne fait pas de sa méthode une panacée ; mais 
il insiste sur la rapidité, l'efficacité et l'innocuité du 
traitement dont la technique est simple. Pôle positif 
au milieu du front, négatif à la nuque: 1 à 4 M. A, 
pendant 20 minutes. L'électrode frontale doit ètre 
exactement médiane afin que l'action de Félectricité 
soit la même sur les deux hémisphères. 

LOUBIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


E. Papin (Paris). — Traitement moderne des 
tumeurs de la vessie. (La Médecine, n° 1, Oct. 
1919, p. 53.) | 


LA. divise les tumeurs de la vessie en : A) 
tumeurs pédiculées supposées bénignes, B) tumeurs 
sessiles et imfiltrées, malignes. 

A) Dans les lLumeurs pédiculées, l'opération endo- 
vésicale est l'opération de choix et P. préconise la 
méthode de Beer (de New York) ou électro-coagu- 
lation. | 

Une sonde terminée par une petite rondelle métal- 
lique est introduile dans la vessie et mise en rapport 
avec l’une des bornes d’un appareil de haute-fré- 
quence. L'autre pôle est constitué par une plaque de 
métal placée sous le siège, intensité 200 à 400 M. A.; 
quelques applications de 20 à 50 secondes à petite 
distance l'une de Pautre sur la tumeur. Répétition 
des séances tous les 8 ou 15 jours. La méthode est 
indolore, la cicatrice est souple. Les tumeurs volu- 
mineuses sont enlevées par taille hvpogastrique 
mais on emploie de nouveau lélectro-coagulation 
dans le traitement consécutif; on surveille le malade 
et, si un papillome apparait, on le détruit en une 
séance. C’est de cette facon que Fauteur a pu main- 
tenir guéris de nombreux cas récédivants de pa- 
pillomes vésicaux. ‘ 

B) Dans les tumeurs tnfilltrées et sessiles, l'électro- 
coagulation fait partie des méthodes palliatives et 
peut quelquefois calmer les hémorragies. 

LOUBIER. 


Électrologie. 


C. H. Niseggi et A. Astraldi (Buenos-Aires). — 
La diathermie dans les orchi-épididymites 
blennorragiques. La Preusa medica Argentina, 
t. VI n° 5, Juillet 1919. d'après M. Nathan in 
Presse Med., n° 66, Nov. 1919, p. 668.) 


Les auteurs ont obtenu de bons résultats par la 
diathermie dans les orchi-épididymites blennorra- 
giques. Dès les deux premières séances, la douleur 
disparaissait; au bout d'une semaine, le testicule 
reprenait son volume normal ainsi que sa consistance. 

Une grande électrode était placée sous les fesses, 
une plus petile aux bourses. Durée de la séance de 


15 à 50 minutes. LOURBIER. 
Nicolich (Milan). — Destruction des papillomes 


vésicaux par l’électro-coagulation. (La Clinica 
chirurgica, t. IL, n° 6, Juin 1919, d'après M. De- 
niker in Presse Médic., n° 66, p.669,8 Nov.1919.) 


LA. rapporte 140 observations de papillomes 
vésicaux traités par l'électro-coagulation. 

Cette méthode présente de nombreux avantages 
entre autres, elle évite la cystostomie et les hémor- 
ragies. Leguen a mème préconisé son emploi contre 
les hémorragies des cancers vésicaux inopérables. 

Un pôle est dirigé sur la tumeur dont on attaque 
successivement les différents points. L'autre élec- 
trode est constituée par une plaque de plomb placée 
sur le ventre du sujet. Séance de 5 à 5 minutes avec 
de fréquentes interruptions. Répétition des séances 
tous les 15 jours jusqu'à destruction complète. 

LOUBIER. 


DIVERS 


Eug. Ducomet. — Extraction des projectiles de 
guerre magnétiques à l’aide d'appareils élec- 
tro-vibratoires. (Thèse de Paris 1916.) 


L'auteur nous parle principalement de la méthode 
Bergonié. 

En dehors des projectiles non magnétiques, l’au- 
teur a rencontré une dizaine de projectiles lesquels 
ne vibraient qu'une fois extraits (4 balles et 6 éclats 
d'obus) sur 147 projectiles enlevés. Malgré cette infi- 
délité, l'auteur préfère cette méthode à toute autre à 
cause de la facilité de la manipulation des appareils 
ainsi que de la recherche et de l’extraction des pro- 
jectiles. BAUER. 


oo E a E E E 


Le Gérant : PIERRE AUGER. 


84115. — Paris. Imp. Lauure, 9, rue de Fleurus. 


F. JAUGEAS 
1880-1919 


ALLOCUTION PRONONCÉE AUX OBSÈQUES DU D' F. JAUGEAS 


Par M. A. BÉCLÈRE 


Médecin de l'hôpital Saint-Antoine. 
— Membre de l'Académie de Médecine. 


Accablé d'un cruel chagrin, troublé par une indicible émotion, je viens, au nom des amis 
éplorés du docteur Jaugeas, lui dire le dernier adieu. Un accident lragique, encore inexpliqué, 
l'a brutalement ravi à notre affection. En pleine santé, en pleine conscience, à l'hôpital améri- 
cain de Neuilly, à son poste de médecin radiologiste, au cours même d'un examen de malade, 
il est tombé mortellement frappé comme un soldat à son poste de combat. Ce qui fail la puis- 
sance redoutable de la foudre, celle énergie électrique qu'il avail si bien appris à maîtriser, 
qu'il dirigeait en servante docile, que ses mains élaient habiles à transformer en un merveilleux 
instrument d'investigation et de salut, s'esl soudain retournée contre lui, comme une brute 


II — 54 


N° 12. — Novembre-Décembre 1919. 


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530 Allocution prononcee aux obsèques 


déchaïinée et, meurtrière stupide, l'a littéralement foudroyé. Tout a été fait pour le ranimer, 
mais tout a été tenté en vain. Un instant a suffi pour que cette intelligence si lumineuse, ce 
cœur si chaud, cette aclivité si bienfaisante entrent dans l'éternel repos. 


Sa vie prématurément tranchée, sa vie si brève, puisqu'il n'a vécu que trente-neul ans, avail 
été déjà admirablement remplie. Fils d'un instituteur de village, il avait pris au foyer familial 
celte ardeur pour l'étude et le travail dont la flamme toujours l'anima. D'un père et d'une mère, 
tous les deux excellents. il reçut les premiers éléments de sa formation intellectuelle, les bases 
inébranlables de son éducation morale. Au collège, puis au lycée de province où se poursuivit 
son instruction, ses succès scolaires furent grands. Quand se posa devant lui la question d'une 
carrière, il chiosit celle de pharmacien. Ainsi, sans connaître la voie que plus tard il devait 
suivre. il s'y préparait par de fortes études de physique et de chimie. En 1905, il vint à Paris et 
ful nommé. au concours, parmi les premiers, inlerne en pharmacie des hôpitaux. A ce titre, il 
entra dans le service de l'hôpital Saint-Antoine où j'étudiais el enscignais l'emploi médical des 
rayons X, depuis quelques années découverts. 


Nous étions encore aux temps primitifs et pour ainsi dire héroïques de la radiologie 
médicale à ses débuts. Jaugeas succédait au si regretté Schneider qui, pendant quatre ans, 
avait joint à ses fonctions d’inlerne en pharmacie celles de chef de mon modeste laboratoire, 
créé à grand'peine. Comme son prédécesseur, il en prit ła direclion el ne tarda pas à se 
passionner pour la science naissante qui y était cullivée, mais, après s'être donné tout entier 
à l’œuvre nouvelle, il ne voulut pas se reprendre. Depuis le jour où pour la première fois il est 
venu travailler à mes côtés, dix-sepl années sont écoulées et jamais il ne m'a quitté, jamais 
au moins il ne m'a quitté volontairement. S'il se sépara de moi, ce fut seulement pendant 
la guerre, à l'appel de la patrie et pour remplir un devoir plus grand: mais, aussitôt ce devoir 
accompli, il redevint mon fidèle compagnon de travail. 


Auprès de moi il commença el poursuivit ses études médicales, il y demeura successivement 
comme interne en pharmacie, comme externe des hôpilaux, et, après qu'il eùt été reçu docteur 
en médecine, comme assistant de radiothérapie. Successivement aussi, les liens de sympathie. 
de confiance el d'affection qui nous unissaient se resserrant chaque jour, il devint pour moi un 
aide précieux, un collaborateur indispensable, un ami très cher et, au plein sens du mol, un 
fils spirituel. C'est qu'aux dons les plus heureux de l'intelligence, à un esprit vif el lucide, à un 
esprit droil et sûr, servis par un inlassable amour du travail, il joignait les qualités morales les 
plus belles et les plus captivantes. 


Mais, avant de dire quel homme exquis fut Jaugeas, bien que ce ne soit ici ni le lien ni 
l'heure de passer complètement en revue son œuvre scientifique, je dois évoquer le médecin 
radiologiste. Dans la voie récemment frayée où il s’élail engagé, déjà, seul ou en collaboration, 
il s'élait fait connaître par plusieurs travaux, entre autres par une traduction de litlas de 
Grashey sur la radiographie de Ühomme normal, déjà il avait concouru avec succès pour un des 
prix décernés par l'Académie de Médecine et avait obtenu le titre de lauréat de cette Compa- 
gnie quand, en 1909, parut sa thèse inaugurale, Les rayons de Röntgen dans le diagnostic et le 
trailement des tumeurs hypophysaires, du gigantisme et de l'acromégalie Comme il Pécrivail, il 
n'élail guère, en radiologie médicale. de question plus neuve et il eùt été difficile de trouver un 
exemple plus démonstralif du pouvoir chaque jour grandissant des radiations nouvelles comme 
instrument d'investigation des régions du corps les plus secrètes, comme agent de destruction 
el de guérison des lésions les plus profondes. De cet excellent travail dont les conclusions, 
ultérieurement confirmées par nombre de nouvelles observations, n'ont actuellement encore 
rien perdu de leur valeur première, on peut dire qu'il marque une date importante dans l'évo- 
lulion de l'emploi médical des rayons de Röntgen. 


Le docteur Jaugeas fil largement honneur aux promesses de ses débuts. Après que fut 
fondée la Société de radiologie médicale de Paris aujourd'hui Société de radiologie médicale de 
France, Wen devint un des membres à la fois les plus attentifs et les mieux écoutés. Quand il y 
prenait la parole pour une communication, quand il participait à la discussion des questions 
soulevées, c'élail toujours avec sa modeslie, sa réserve, sa courtoisie coutumières, mais avec 


du Ð Jaugeas par M. Beclère. 531 


une autorité croissante que fuslifiaient son expérience de plus en plus étendue el son jugement 
toujours sùr. Plus tard, quand il fut au nombre des membres fondateurs du Journal de radio- 
logie et délectrologie, il contribua grandement à son succès par son active collaboration à 
laquelle on ne peut reprocher que d'avoir été souvent trop discrète. Personne plus que lui 
n'avait le désir de travailler aux progrès de la radiologie médicale française et à son expansion 
au delà de nos frontières. Après qu'eul sonné, lan dernier, l'heure de la victoire, ce désir gran- 
dil et devint la plus élevée de ses ambitions. 


Son œuvre capitale, son chef-d'œuvre, ce fut ce Précis de radiodiagnostic, modèle de simpli- 
cité, d'ordre et de clarté, où, dans le fond et dans la forme, se manifeste avec éclat l'esprit de 
notre race. Ce livre, dont l'apparition répondait à un véritable besoin, devint aussitôt le bré- 
viaire de tous les médecins désireux de s'instruire dans la théorie et la pratique de la nouvelle 
méthode d'exploration, de connaitre l'étendue et la richesse de ses ressources, d'apprendre la 
lucidité el la précision dont elle illumine les diagnostics les plus obscurs. Déjà plusieurs cen- 
taines de médecins français et étrangers avaient été, dans mon laboratoire de Saint-Antoine, les 
élèves du docteur Jaugeas qui, avec beaucoup de patience et de soin, les exerçait au maniement 
des instruments. Avec ce livre, ce furent des milliers de lecteurs de tous pays qui devinrent ses 
élèves pour être initiés par lui non plus seulement à des manœuvres relativement aisées mais 
aux difficultés du radiodiagnostic proprement dil, acte de l'esprit, œuvre d intelligence et de 
jugement. Ce livre révéla manifestement à tous que le docteur Jaugeas, déjà renommé comme 
un excellent technicien, était beaucoup mieux encore, un clinicien consommé, un médecin 
véritable, expert accompli dans une spécialité nouvelle. Dès lors, aux yeux des meilleurs juges, 
en nolre pays el à l'étranger, il compta parmi les maîtres de la radiologie médicale française et 
comme un de ceux sur qui se pouvaient fonder les plus grandes espérances. 


Tel ful le succès de son ouvrage publié en 1913 que, quelques mois seulement après le 
début de la guerre, la première édition en était épuisée. A ce moment, le docteur Jaugeas avait 
été mobilisé et, comme médecin militaire, il employail à soigner nos blessés toutes les res- 
sources de ses connaissances spéciales. D'abord dans un hôpital de Marseille, puis au Mans, à 
la direction du centre de physiothérapie de la # région; plus tard, devant Verdun, à Vadelain- 
court où, par miracle, il échappa au bombardement barbare el meurtrier de son ambulance par 
les aviateurs allemands: plus tard enfin à la direction du service central de radiologie et de 
physiothérapie de l'Afrique du Nord, il rendit à nolre armée des services qui ne furenl pas 
loujours reconnus comme ils le méritaient, mais dont témoignent, entre autres preuves, les 
magistrales conférences que, pendant son séjour au Mans, il fit aux médecins militaires, ses 
collègues de l'active el des cadres de complément. C'est pendant ce séjour qu'au milieu de ses 
devoirs patrioliques il trouva le temps de parfaire son œuvre première, de la corriger, de la 
compléter et den préparer une seconde édilion qui parut quelque temps avant la victoire. Le 
succès n'en fut pas moins grand que celui de la précédente et déjà sans doute, toujours en 
quêle du mieux, parmi d'autres lravaux el d'autres recherches en cours, il recueillait des 
notes pour une nouvelle el prochaine édition, plus complète encore et plus parfaite. 


Aux mérites de l'œuvre scientifique du jeune maître si prématurément tombé en pleine 
puissance de travail, en pleine possession de son talent, nous mesurons la perte irréparable 
éprouvée par la radiologie médicale française. Avec ces fleurs jetées à pleines mains sur son 
cercueil, nous effeuillons les espérances el les rêves anéantis par sa mort tragique. Hélas! que 
n’élait-on pas en droil d'attendre de sa persévérante ardeur au travail, de son expérience sans 
cesse accrue, de sa complèle maturité d'esprit ? 


Mais comment évaluer, comment exprimer la douleur et les regrets que nous cause la 
perte de lami disparu? Simple el modeste, il étail doué du caractère le plus heureux, le plus 
aimable, le plus séduisant. Son alfabililé parfaite ne se démentait jamais. Pas une fois, pendant 
les dix-sept années de notre journalière collaboration, je ne lui ai vu un moment d'humeur, un 
mouvement d'impatience et cette bonne grâce constante. celte amabililé souriante, cetle 
complaisance inlassable n'étaient pas chez lui le résultat d'un effort, mais l'épanouissement 
spontané des sentiments de droiture, de franchise, de bienveillance générale el de bonté pro- 
fonde dont était plein son cœur excellent. A l'hôpital, malades el médecins, chefs de service, 


532 Allocution prononcee aux obsèques du D F. Jaugeas. 


surveillantes el infirmières, collègues et élèves, visiteurs étrang@s de passage, tous éprou- 
vaient pour lui, à première vue, une sympathie qui bientôt, à l'épreuve, devenait une véritable 
affection et un attachement durable. Ces mêmes sentiments. il les inspirait aux confrères de 
la ville, de plus en plus empressés à lui demander l’aide de son talent, de son expérience et, 
dans sa clientèle privée, aux malades de plus en plus nombreux aussi qui se confiaient à ses 
soins et qu'il traitait avec lant de sollicitude el de dévouement. Par ses compagnons de travail 
de la Société et du Journal de Radiologie, par ses collègues, les chefs des laboratoires radiolo- 
giques des hôpitaux de Paris, nul plus que lui n'était profondément estimé et cordialement 
aimé. C'était l'ami discret, l'ami sûr qui jamais ne trahit la confiance mise en lui, au dévoue- 
ment de qui jamais il n'est fail appel en vain, au dévouement de qui il n’est pas besoin de faire 
appel parce que de lui-même il s'offre et se donne. 


Avant même d'être reçu docteur, il avail voulu fonder un foyer. Son cœur seul lui dicta le 
choix de la compagne de sa vie. La jeune fille élue, et il n'en pouvait élire de plus charmante, 
travaillait comme lui, dans un autre domaine que le sien, à soulager, à supprimer la souffrance. 
Cetle similitude d'occupalions fut un lien de plus parmi tous ceux qui de celte union firent, 
pendant dix années trop brèves, l'union la plus intime, la plus harmonieuse et, s'il n'y eùt 
manqué le sourire d'un enfant, l'union la plus parfaitement heureuse jusqu'au jour fatal de la 
foudroyante catastrophe. 


Sa vie ne cessa Jamais d'être guidée par le plus généreux et le plus noble idéal. Passionné 
pour notre belle profession, heureux de travailler aux progrès de notre savoir el de notre 
pouvoir, il pratiqua le culte du vrai el du bien sans rêver de récompense plus haute que la 
satisfaction d’avoir de son mieux obéi à la religion du devoir. 


Adieu, très cher ami, tanl que vivront lous ceux qui t'ont connu et aimé, ta perte sera 
déplorée et tu vivras dans leur souvenir. Dans ton dernier sommeil, la pensée est éteinte, mais 
ton œuvre feuilletée en tous pays par des milliers de lecteurs propagera pendant de longues 
années encore, à travers le temps et l'espace, le rayonnement de la pensée et, quand ton 
ouvrage sera dépassé par les progrès même du savoir spécial qu'il expose. la pierre laboricuse- 
ment travaillée qu’en ouvrier excellent tu auras insérée dans les assises d'un édifice scientifique 
sans cesse en voie d'élévation, cette pierre, fruit de tes efforts, y subsistera à jamais. Puissent 
ces pensées consoler quelque peu le vieux père dont lu étais Forgueil! Puissent-elles aussi, pour 
ta compagne désespérée devant la douleur de qui s'incline respeclucusement notre douleur. 
rendre un peu moins cruel le déchirement de la séparation. Pour la dernière fois, ami très cher, 
adieu. 


MÉMOIRES ORIGINAUX 


LE TRAITEMENT DES SCIATIQUES 
(ÉLECTRICITÉ ET RAYONS X) 


Par A. ZIMMERN 


Les traités de pathologie classiques énumèrent à propos du traitement des névralgies 
el de la sciatique en particulier des moyens médicamenteux (analgésiques), des procédés 
physiothérapiques (stvpage. bain et douche d'air chaud), des moyens mécaniques {injec- 
tions d'air, élongation), des procédés électriques et radiothérapiques. 

Parmi ces derniers, il est d'usage dans les ouvrages en question ou tout au moins 
dans la plupart d'entre eux, de se contenter de cette déclaration laconique que les 
courants continus et les ravons X ont parfois donné des succès. Cette brève mention, 
aux allures de jugement sommaire, n'est pas en rapport avec les résultats généralement 
obtenus par les trailements électriques. 

Le lecteur trouvera dans un article de Delherm et Chassard, paru dans ce journal ('), 
une revue générale largement documentée sur les modalités électriques utilisables 
dans le traitement des névralgies. La faradisation, l’étincelle révulsive, le courant 
continu, l'introduction d'ions analgésiques dans le membre douloureux, les bains de 
lumière, les applications thermiques, la radiothérapie, tous ces procédés sont exposés 
en détail dans l'article en question. En y ajoutant les moyens mécaniques, élongation, 
injeclions d'air, on voit que le physiothérapeule est singulièrement bien armé : les pro- 
cédés physiothérapiques ne manquent pas dans le traitement de la sciatique. 

Dans ces dernières années, les travaux de Babinski, de Dejerine et ses élèves, de 
Sicard ont ouvert des vues nouvelles sur la nature et la pathogénie de la sciatique. 

C'est ainsi que l'ancienne opposition des sciatiques-névralgies et des sciatiques- 
névrites reconnue comme trop schématique est aujourd'hui périmée. 

Le caractère conlinu de la douleur, altribué à la névrite, s’observe aussi bien dans 
la névralgie. La longue durée et la résistance aux moyens thérapeutiques qui carac- 
térisent ce qu'on est convenu d'appeler la sciatique rebelle ne siguifient pas forcément 
névrite. Les troubles de la réflectivité n'établissent pas non plus une ligne de démar- 
calion, car nombreuses sont les sciatiques, présentant tous les caractères altribués à la 
sciatique-névralgie, en particulier la curabilité rapide et chez lesquelles le réflexe achil- 
léen fait défaut. Si ła sciatique vulgaire présente fréquemment des modifications de la 
réfleclivité, en revanche on n'y rencontre jamais ni troubles moteurs, ni troubles tro- 
phiques cutanés. Mais, par contre, on peut y observer de l'atrophie musculaire, nolam- 
ment à la racine du mernbre, et il n'est pas rare non plus de constater de Fhypotonie et 
de la flaccidité des muscles de la fesse avec abaissement du pli fessier. 

Quant aux réaclions électriques, elles sont le plus souvent normales. Les modifica- 
Lions quantitatives que quelques auteurs ont cru observer nous paraissent dépendre 
plutôt d'unc modification de la résistance cutanée. 


(0) DeLHEr“ et CnassaRD. — Du traitement des névralgies par les applications directes et indirectes de 
cine (Journal de Radiologie et d'Electrologie, t. Il, n° 12, novembre 1917). 


534 A. Zimmern. 


L'examen préalable du malade doit conduire tout d'abord à fixer le diagnoslic de 
sciatique vraie, en excluant celui de para-sciatique ou encore de douleurs irradiées dans 
la sphère du sciatique. Ces dernières accompagnent parfois les arthrites de l'articulation 
sacro-iliaque : on les rencontre encore parmi les manifestations concomitantes de la 
lithiase urinaire. La radiographie apporte parfois des surprises de ce genre. Les para- 
scialiques ou scialiques secondaires s'observent au cours du mal de Pott, du cancer 
vertébral ou bien à la suite d’abcès froids du bassin, du cancer de l’utérus, ou encore 
comme complication de lésions osseuses du fémur (ostéites, ostéosarcome). L'étiquetle 
de parasciatique est ici le plus souvent facile à établir, tantôt par l’évolution clinique 
évidente de l'affection causale, tantôt, ici encore, avec l'assistance de la radiographie. 

Il est naturel enfin de loujours penser à la syphilis et l'on aura raison en présence 
d'un cas persistant d'interroger le Wassermann et la ponction lombaire. Toutefois il ne 
faut pas s'attendre à voir le traitement spécifique venir à bout des phénomènes dou- 
loureux. Les algies du membre inférieur d'origine syphilitique sont remarquablement 
tenaces et récidivantes. Le traitement radiothérapique dont nous parlerons plus bas, lui 
aussi, échoue d'ordinaire. IHl ne saurait du reste cn être autrement, les lésions syphili- 
liques présentant une localisation systémalique essentiellement différente (radiculo- 
névriles) de celle que nous croyons pouvoir attribuer à l’altération causale des scia- 
tiques vraies. La sciatique vraie peut survenir chez un syphililique, mais elle n’est pas 
d'origine syphilitique. Nos observations nous permettent de confirmer à cet égard 
l'opinion formelle de Sicard ('). 

Malgré notre aversion pour les lieux communs, il nous faut cependant répéter, à 
l'exemple des traités classiques, que nous ignorons tout des causes de la sciatique 
vulgaire, primilive, celle que nos pères appelaient sciatique essenticlle ou diathésique 
el que, dans notre besoin instinctif de déduction, nous rattachons à l'arthritisme, au 
rhumatisme, à la goutte, au froid, ete. 

Par l'anatomie pathologique non plus, nous n'avons pas pu apprendre grand'chose 
sur la nature des lésions causales de la sciatique, puisqu'on ne meurt pas de sciatique. 

Toutefois, dans un cas, Thomas a trouvé unc infiltration du tronc du sciatique, sans 
participation des racines rachidiennes et Sicard, dans un autre, a constaté une infiltra- 
lion œdémateuse, gélatincuse. remontant de la grande échancrure sciatique jusqu'au 
trou de conjugaison de la 5° lombaire et de la 1° sacrée (°). 

vest là, sans doute, une donnée bien insuffisante et par suile assez fragile pour 
élayer une théorie palhogénique de la sciatique ; mais cette pathogénie est si séduisante 
par sa vraisemblance, elle est si nettement corroborée par les résultats de la radiothé- 
rapie lombaire, que nous n'hésitons pas à nous y rallier. Avec Sicard, nous considérons 
la sciatique vulgaire comme résultant le plus souvent d'une irritation des racines du 
nerf en aval de la dure-mère (funiculite de Sicard). Rien n'est plus vraisemblable que 
l'hypothèse d'une arthrite vertébrale à l'origine, propagée au trou de conjugaison. 
Cela expliquerait que larthrilisme, le rhumatisme, Fa goutte, la blennorragie, maladies 
à localisations articulaires, sont si fréquemment retrouvées dans les antécédents de 
l'affection. Toutefois, nous ne pensons pas qu'il faille se montrer trop exclusif et l'on 
peut encore admettre lirrilation du nerf par une périostite localisée au trou de conjugai- 
son lui-même, peut-être même seulement par des troubles vasculaires entrainant des 
œædèmes locaux. 


() Sicanp. — Les scialalgies (Sciatiques et para-sciatiques.) (Le mouvement médical, n° 8, Août 1915). 
(9 SICARD, loe. eul. 


Le traitement des sciatiques. 535 


En somme tout porte à croire que les racines du sciatique, en dehors du rachis se 
lrouvent soumises à une cause irrilalive ou compressive. Suivant le degré de celle-ci, la dou- 
leur sera plus ou moins intense, plus ou moins persistante; suivant son degré, il v aura 
disparition ou affaiblissement du réflexe du tendon d'Achille, mais jamais la cause com- 
pressive ne sera assez énergique pour produire l'arrêt de l'influx moteur, et c’est pourquoi 
la sciatique-névralgie ne s'accompagne jamais de parésie ou de paralysie du sciatique. 

Partant de celle hypothèse d'une irritation ou d'une compression sur les racines du 
nerf, on peut imaginer deux procédés pour la réduire, l'un direct: la radiothérapie, 
l'autre indirect: la révulsion, par l'une des nombreuses modalités que nous offre l'élec- 
tricité pour réaliser celle-ci (faradisalion, friclions de haute fréquence, douche d'air 
chaud, etc.). 

Les autres méthodes, comme le courant continu, la chaleur sous forme de bain 
d'air chaud ou de chaleur radiante, semblent ne devoir leur efficacilé qu'à leur action 
analgésique et ne prétendent qu'au rang de thérapeutique symptomatiaue. 


1. — MÉDICATION SYMPTOMATIQUE 


Elle est représentée en première ligne par le courant continu. Son application esl 
soumise à certains principes que nous exposions déjà en 1906 (') et que nous n'avons 
cessé de répéter dans notre enseignement. On peut les résumer ainsi : hautes intensités, 
faible densité, ct par conséquent larges électrodes, longue durée d'application. 

En baignant la jambe entière dans un seau d'eau, si l'on n'a pas à sa disposilion le 
bassin de porcelaine du dispositif Schnée, en prolongeant l'électrode constiluée par 
l'eau au moyen d'une servielle enveloppant la cuisse et en appliquant une très large 
électrode sur la région lombo-sacrée, on peut arriver facilement à faire passer 50, 70, 
100 mA. à travers le membre inférieur. Vu l'énorme surface de celte porte d'entrée 
du courant, la densité du flux se trouve extrêmement réduite. 

Il est certain qu'on peut arriver au même résultat par des électrodes capitonnées 
en l'orme de demi-gouttières (Ihrrz). L'important est de débiter de hautes intensités 
sous une densilé faible. 

La durée de chaque séance ne doit pas être inférieure à #0 minutes :'on a parfois 
avantage à la prolonger au delà d'une heure. 

Cette méthode a fail complèlement reléguer dans l'oubli les doses faibles et les 
applications au tampon dont la valeur thérapeulique est plus que douteuse. 

Il est d'usage de relier le hain électrode au pôle +- et l'électrode lombaire au pôle 
négatif. Celle antique coulume s'appuyail autrefois sur les effels anélectrotoniques du 
pôle posilif, ce pôle abaissant l'excilabilité des nerfs moteurs, le négatif augmentant. 
Mais celte explication apparait aujourd'hui comme très insuffisante. Si elle était 
valable, le pôle négatif devrait réveiller les phénomènes douloureux. Ur, il n'en est rien. 
I est arrivé à tout électrothérapeute de faire, par mégarde, une erreur de connexions 
sans provoquer pour cela une recrudescence des douleurs. 

La galvanisalion n’agit pas sur le sciatique par ses effels polaires. Dire qu'elle agit 
par le déplacement des ions au sein des tissus satisferail aux conceptions modernes de 
la physico-chimie, mais ce serail-poser la question sous une autre forme sans lui 
apporter de solution, car nous ignorons tout des modifications apportées par le courant 
dans l'intimité des tissus. 


() A ZIMMERN, Éléments d'électrothérapie clinique, Paris, 1905, page 489. 


536 A. Zimimert. 


En dépit des problèmes que soulève le mode d'action du courant continu dans les 
névralgies, cette méthode a indiscutablement subi l'épreuve du temps et conservé le 
crédit de bon nombre de neurologistes. 

En visant la névralgie faciale, Bergonié s'exprimait ainsi : Le courant continu use 
la névralgie. L'observation s'applique aussi bien aux sciatiques traitées par le courant 
continu. Dénuée de toute prétention à l'explication scientifique, cette image répond assez 
fidèlement aux effets constatés. 

La faveur avec laquelle on a accueilli il y a quelques années la méthode d'intro- 
duction électrolytique des médicaments, improprement appelée ionisalion, a paru justifiée 
par les résultats publiés. L'ion cocaïne n'a été que fort peu essayé en France; Delherm 
el Laquerrière ont ulilisé avec succès lion radium, mais c'est l'ion salicyle qui est le 
plus communément emplové. | 

La pénétration du médicament est indubitable, mais la faible vitesse des ions laisse 
planer un douie sur leur migration profonde. L'imprégnation des branches terminales 
par le médicament est incontestable, mais celle des branches profondes et du tronc esl 
certainement inexistante. A dire vrai, il ne semble pas que l'addition de l'ion salicyle 
ajoule quoi que ce soit à l'efficacité de la galvanisation simple. Du reste, pour introduire 
l'ion salicyle, il faut que le bain électrode soit relié au pôle négatif, l'ion salicyle étant 
un anion, c'est-à-dire, progressant dans la direction du pòle positif. Or nous avons 
toujours remarqué qu'il y avail plus d'avantage à imprégner de salicylate de soude 
l'électrode lombaire, qu'à dissoudre ce sel dans le bain-électrode où plonge le membre. 
Cela pourrait s’inlerpréter à la rigueur par une action spécifique sur l'arthrite vertébrale, 
origine de la névralgie. 

L'air chaud est employé par quelques auleurs qui possèdent une installation à cet 
elfet (caisses du type Bier ou Tallermann, appareils thermo-lumineux produisant de la 
chaleur radiante). Ces deux moyens ont une action sédalive dont le mécanisme, peut- 
être d'ordre réflexe, est celui de toutes les applications thermiques superficielles. 


11. — MÉDICATION CURATIVE 
A. — Moyens révulsifs. 


La médication révulsive parait être plus puissante que la précédente. 

Toutefois comme elle n'est pas immédiatement sédative, elle apporte moins rapi- 
dement aux malades le soulagement espéré et leur inspire moins de confiance. 

Nous pensons qu'il faut renoncer aux pratiques douloureuses de la faradisation 
avec le pinceau de Duchenne de Boulogne; de l'étincelle statique. ele. 

Avec l'électrode condensalrice de Oudin ou les électrodes à vide de Mac-Inlyre, ou 
bien avec les appareils à douche d'air chaud sous pression, on dispose de procédés de 
révulsion toujours bien supportés el qui offrent l'énorme avantage sur tous les procédés 
de révulsion banals (pointes de feu, pulvérisation au chlorure de méthyle) de respecter 
l'intégrité des téguments el de pouvoir èlre renouvelés à peu près quotidiennement. 

Les elfets révulsifs sont-ils dus à une excilalion périphérique, neutralisant par son 
intensité l'irrilation profonde, ou bien relèvent-ils d'une dérivation circulaloire par les 
connexions vaso-imolriees, ou bien encore procèdent-ils d'un mécanisme plus compliqué? 
C'est là une question à laquelle nous ne sommes pas en mesure de répondre. 

Quoi qu'il en soit l'expérience clinique montre que les malades s'accommodent mal 
d'une révulsion trop énergique d'emblée. Les procédés ci-dessus demandent à étre 


D: 
t 


Le traitement des sciatiques. - 537 


utilisés d'abord à dose modérée. Cette recommandation est surtout à observer dans les 
formes aiguës ou les phases aiguës de la sciatique. 


B. — Radiothérapie. 


De tous les moyens thérapeutiques proposés dans le traitement de la sciatique, le 
plus remarquable par son efficacité et par la rapidité de son action est certainement la 
radiothérapie. 

Si l'on admet, ainsi que nous l'exposions plus haul, que l'altération causale de la 
névralgie sciatique a pour siège l'émergence du dernier nerf lombaire et des premiers 
nerfs sacrés, on conçoit aisément qu'une irradiation profonde porlée sur cette région 
puisse y déterminer des modifications histologiques dans les tissus pathologiques. 

C'est pour bien préciser ce point capital de la technique, la localisation à Fémer- 
gence des nerfs rachidiens que nous avons, avec Cottenot, proposé le terme de radiothé- 
rapie radiculaire. 

Sur les modifications histologiques produites, nous ne pouvons faire que des hypo- 
thèses, mais on ne saurait manquer de faire un rapprochement avec les phénomènes 
régressifs observés sous l'influence de la radiothérapie dans les adénopathies, les 
arthrites, les ostéiles, etc. 

Les premières observations de scialiques guérics par la radiothérapie sont déjà 
vieilles d'une dizaine d'années. 

Freund, en 1907, ayant à traiter une malade pour cancer du sein et qui présentait 
simultanément des douleurs sur le trajet de son sciatique, supposa que celles-ci relevaient 
de métastases vertébrales et il obtint une guérison complète en portant l'action des 
rayons sur la région lombo-sacrée ('). Vers la même époque, Babinski tenta la radio- 
thérapie pour un malade atteint de spondvlose rhizomélique avec douleurs dans les 
deux scialiques. Au bout de 2? séances échelonnées sur 5 mois, ces douleurs disparurent 
complètement (°). 

En 1911 Babinski, Charpentier et Delherm publient quelques observations de 
sciatique rebelle guéries soit par la radiothérapie au niveau de la région sacrée, soit par 
la radiothérapie appliquée sur cette région ct les localisations les plus douloureuses de 
la névralgie (°). L'année suivante Morat publie un cas de sciatique, un cas de névralgie 
lombaire el un autre de méningo-radiculite remarquablement guéris par lirradialion au 
niveau de la région lombaire, ainsi qu'un échec dans un cas de zona cervical (‘). 

Frappé par les résullats obtenus par les applications au point d'émergence, c'est 
cette localisation qu'avec Cottenol el Dariaux nous avons adoptée systématiquement, à 
l'exclusion de toute autre, et cela non seulement dans le traitement des sciatiques, mais 
aussi de toutes les autres névralgies (trijumeau, occipital, plexus brachial, intercostal (*). 
Le terme radiothérapie radiculaire que nous avons adopté étail destiné à spécifier que 

4, Freuxv. Rœntgenbehandiung der Ischias. Wiener Klein. Wochenxs.. 1907. p. 1611. 

(3) Basixski. Spondylose et douleurs névralgiques très atténnées à Ja suite de pratiques radiothéra- 
piques. Rerve de neuroloyie, 1908, p. 262. 

(3) BABINSKI, CHARPENTIER el DEcuErM. Radiothérapie de la sciatique. Rerue de neurologie, 1911, p. 525, et 
DeznEerM et Py. Bull. de la Noe. fr. d'Electrothér. et de Radiol. Juin 1912. 

(6) ou Traitement des radiculites par la radiothérapie. Bull. de la Soc. fr. d'électrothér. et de radiol, 
N et COTTENOT. Quelques cas de sciatique guéris par la radiothérapie radiculaire et névralgie 
occipitale et névrile cubitale guéries par la radiothérapie radiculaire. Bull. de la Soc. fr. d'Electrothér. et de 
Radiol. Juin 1912. 


La radiothérapie radiculaire dans le traitement des névralgies (sciatique, plexus brachial, trijumeau ete.) 
Presse Méd. Juin 1915. 


538 A. Zimmern. 


les irradiations portées sur le segment du nerf compris entre l'émergence médullaire et 
le plexus nous semblaient indiquées et suffisantes pour guérir la très grande majorité 
des névralgies vraies. 

Dans son exposé sur sa conceplion des sciatiques, Sicard ('; fail observer que 
l'épithète de funiculaire eùt été mieux choisie. La raison en est dans une différence de 
dénomination, Sicard divisant la racine des nerfs périphériques en trois segments, l'un 
intra-rachidien ou radiculaire, l’autre extra-rachidien ou funiculaire, le suivant enfin 
réticulaire, tandis que nous n'avons considéré que deux segments, la racine d’une part, 
le plexus de l'autre. 

Il n'y a là simplement qu'une question de termes sur lesquels il suffisait de s'expli- 
quer pour écarter tout confusion. | 

La conslance des résultats obtenus par la radiothérapie radiculaire nous avait fait 
présumer que la raison éliologique des névralgies siégeait dans la traversée au trou de 
conjugaison ou dans la portion radiculaire extra-rachidienne. « Cette constance de l'effet 
thérapeutique, avancions-nous à l'époque, est de nature à apporter quelques clartés sur 
la pathogénie encore sivobscuré de cerlaines névralgies comme les sciatiques, et pour cette 
dernière dans les formes primitives lout au moins, la radiothérapie radiculaire laisse loin 
derrière elle toutes les thérapeutiques symploinatiques qui ne s'adressent qu'à la douleur 
et s'impose, de par son influenre sur la lésion causale, comme traitement d'élection. » 

On peut affirmer aujourd'hui que les rayons X ne possèdent pas par eux-mêmes une 
action analgésique. Mais celle-ci peut se produire à la faveur d'une décompression. 
C'est ainsi que dans le cancer du sein, dans les métastases cutanées de cetle affection, 
la sédalion de Ja douleur que l'on observe après exposilion aux rayons X doit être 
attribuée à la fonte de blocs néoplasiques et au dégagement consécutif de rameaux 
nerveux décomprimés. Cette action résolutive peut être observée ailleurs que dans les 
néoplasies. La régression constatée dans les périadénites, l'augmentation d'amplitude 
des mouvements dans certaines arthriles chroniques banales ou bacillaires en sont des 
exemples. On connaît encore des cas de résolution de certaines pachyméningites 
(Babinski). 

Si donc la sciatique banale résulte d'une altération inflammatoire comprimant le 
scialique, la radiothérapie est susceplible de dégager les racines nerveuses comprimées, 
enscrrées par l'inflammation des enveloppes. du périosle, du lissu cellulaire. Ainsi 
l'action analgésique de ła radiothérapie ne serait autre chose qu'une aclion décompres- 
sive à l’origine des nerfs. 

La technique de la radiothérapie radiculaire dans la sciatique ne présente aucune 
difficullé. I] va de soi qu'on utilisera toujours un ravonnement très pénétrant correspon- 
dant aux numéros 8. 9. 10 du radio-chromomètre de Benoist. Le filtre de 1 millimètre 
peut suffire, mais 1l est prélérable de fillrer sur 2 et 4 millimètres. 

L'irradialion doit être praliquée sur une surface comprenant les goultières verté- 
brales au niveau des 4" et à" vertèbres lombaires, des 1" el 2" sacrées. Il est bon que le 
localisateur ait un diamètre suffisant pour englober dans le champ d'irradiation larli- 
culalion sacro-iliaque dont les alléralions peuvent parfois être l'origine de la sciatique. 

Certains auteurs administrent immédiatement el en une fois une dose forte, 4.5 H 
el même davantage. Dans nos précédentes publications sur ce sujet, nous avions pré- 
conisé des doses faibles (1,2 IT el EH), répélées tous les deux jours et échelonnées sur 
une semaine ou deux. Depuis, nous nous sommes peu écartés de cette manière de faire. 


(9 Sicard Lor. cil. 


Le traitement des sciatiques. 539 


Belot, Dechambre et Tournay ont publié quelques observations où, après l'emploi 
æ de doses massives, les douleurs névralgiques, après avoir persislé 8, 12 jours et davan- 
tage, cessèrent tout à coup brusquement et définitivement ('). Avec 2 H environ par 
séance, el en répétant cette dose trois fois en moyenne, l'amélioration s'installe en 
général d'une manière progressive. Dans un grand nombre de cas, la première séance 
produit déjà une sédation, souvent peu marquée il est vrai. mais la seconde ou la 
troisième sont suivies presque immédiatement de la cessation des douleurs. Il est à 
noter qu'il se produit souvent le soir ou le lendemain de chaque séance, de la seconde 
principalement, une poussée douloureuse que nous avons appris à reconnaître comme 
de bon augure. 

Lorsqu'une première série de 3 séances n'aura amené qu'un résultatincomplet, il est 
indiqué de revenir à la radiothérapie après un laps de temps suffisant pour ne pas 
risquer une réaction cutanée (huit ou dix jours environ). Mais, dans ces reprises, les 
doses primitives ne suffisent plus ; il est indispensable d'accroître la quantité, c'est-à- 
dire de donner 5 H par séance aux sujels qui n'ont reçu primitivement que 2 H, voire 
même de donner d'emblée 5 IT en une séance. Il y a probablement là un phénomène 
d’accoutumance dont nous avons déjà observé des exemples en radiothérapie, particu- 
lièrement dans nos recherches sur l'abaissement de la tension artérielle par l'irradiation 
des capsules surrénales. 

Il est encore un point qu'il nous parait utile de signaler. 

Si l’on adopte, pour le traitement de la sciatique, la radiothérapie radiculaire, on 
se gardera d'avoir simultanément recours aux autres procédés électriques. Nous avons 
la conviclion d’avoir retardé la guérison de malades, impatients de se trouver soulagés, 
par l'association de la révulsion (étincelle condensatrice), el la certilude d'avoir pro- 
voqué des récidives en utilisant la galvanisation, soit dans les jours inlercalaires des 
séances de rayons, soit dans les périodes de suspension de la radiothérapie. Aussi, 
lorsqu'on est sollicité de produire une rapide sédation, pensons-nous qu'il est préférable 
de conseiller quelques prises de phénacétine, d'aspirine ou d’antipyrine pour permettre 
au malade d'atteindre, sans trop de souffrances, la période d'efficacité des rayons X. 

Le traitement terminé, il peut subsister encore quelques phénomènes douloureux, 
intermitlents ou continus, mais d'intensité modérée. C'est ainsi que certains sujets se 
plaignent encore, pendant plusieurs semaines, de pesanteur, de gêne dans la marche, 
de tension dans la fesse, de douleurs lombaires. D'autres accusent seulement quelques 
sensations pénibles dans la portion inférieure du sciatique poplité externe. Contre ces 
séquelles, on peut utiliser parfois avec succès une nouvelle séance de radiothérapie, 
soit de préférence la balnéalion chaude ou les eaux thermales (Aix, Dax, Bourbonne). 

On a voulu apporter, surtout pendant la guerre, comme critérium de la guérison, 
le retour du réflexe achilléen. Or. il faut bien savoir que ce retour est une exception, 
tout au moins dans les mois qui suivent la disparition des phénomènes douloureux. 
Le réflexe achilléen reste longlemps, très longtemps, parfois définitivement absent. 


(1) Betor. DEcHauBne et TourNay. Soc. de radiol. Mai 1919. 


ÉTUDE ÉLECTROCARDIOGRAPHIQUE ET RADIOSCOPIQUE 
DU CŒUR DES ATHLÈTES 


Par J. CLUZET 


Ces recherches, qui ont été effectuées avec laide de MM. Banix et GosswiLLer, ont 
porté sur 8 sujets très entraînés, dont 4 moniteurs au C. R. I. P. de la XIV* Région et 
4 athlètes civils. L'électrocardiogramme était recueilli en utilisant la dérivation « main 
droite, main gauche », les sujels élant assis devant les électrodes impolarisables. Pour 
les examens radioscopiques, l'écran élait à 2 m. 50 de l’anticathode, aussi, l'image du 


TÉLÉRADIOGRAMMES DE COEURS D'ATIHLÈTES AVANT ET APRÈS L'ENTRAÎNEMENT 


Dr.... Ir ans 1/2. — Taille 1,70. Poids 65 kilos. Avant et après une course de #90 m. en 57 sec. 
D. transverse. Surface. 
Avant. a.. {2,1 1152 Trait plein. 
Après. d 10,3 re —  pointille. 
Différences... .. 1,8 Jet 


cœur n'était pas notablement agrandie; le contour était tracé rapidement pendant une 
inspiralion profonde du sujel. 

Un premier examen était effectué avant la séance d'entrainement, et celle-ci avail 
lieu de telle sorte que le sujet fournissait son effort maximum el pouvait être examiné à 


nouveau aussilôt après. 


I. — En comparant les éleclrocardiogrammes obtenus avant l'effort avec ceux 
oblenus après, on constate sur ces derniers deux modificalions bien caractérisées : un 


J. Cluzet. 541 


TÉLÉRADIOGRAMMES DE COEURS D'ATHLÈTES AVANT ET APRÈS L'ENTRAÎNEMENT 


Cou..., 19 ans 1/2. — Taille 1°,85. Poids 6 kilos. Avant cl apres une course de 800 m. en 519 see. 


D. tronsverse. Surface. 
Avant. ..... 11.8 112 Trait plein. 
Aprés... . . . 11 LE —  pointillé 
Différences... . . O.S 172 


Ch.. 25 ans, Moniteur au C. R. L P. Taille 17.72. Poids 7ä hilos Avant et après 106 levers de la gueuse. 


Pouls. P. Pachon. D. transverse. 
Avant... 60 20/10 12,5 Trail plein. | 
Après... .. 120 24/16 12 — pointille. 


Ca..., 27 ans, Moniteur au C. R. T. P. — Taille (t.68. Poids 64 kilos. Avant et après la boxe (2 rounds). 


Pouls. P. Pachon. D. transverse. Surface. 
Avant. . . .. 6) 16 10 14 1057"? Trait plein. 
Après : t20 t6 10 11.6 RS"? 


—  pointillé. 


Différences. 2.4 15: 


542 J. Cluzet. — Étude électrocardiographique 


ÉLECTROCARDIOGRAMMES D ATHLÈTES AVANT ET APRÈS L'ENTRAÎNEMENT 


Sujet assis — dérivation « main droite, main gauche. » — Vitesse du tracé, 40" à la seconde. 


No | ‘ j ' Ca... 27 ans, moniteur 
au C. R. I. P. 


PA Avant l'effort. 
f bè 


2 
À 
PL l 4 rot A A Pouls 60. 
AE E NN , 


' i ' | ? Ca... apres boxe 


N°2, en 2 rounds 
A Nip , Fia | + | Le de 2 minutes. 
e 6 4 k j ° > S 
A Tm d Phak i ap E Ea UT CR De 
i i | r 


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: Ca... apres 5 minutes 
o2 $ A de sautillements 
N 9. CA) & d 
$ è sur place, 
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| A , mains aux hanches. 
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V. A Pi 
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Ch... % ans, monileur 
au C.R. LP. 


N" 4 
Avant effort 
Pouls 60, 
N° à. Ch .… Après 104 levers 
e P) A À 4 .. s P . 
CA] de la gueuse. 
ya 4 nt i \Vay d Y V re en. Pouls 125 
‘un f « a A J 
Ch... pres 5 minutes 
NG. de mouvements 


du cyclisle sur le dos. 


et radioscopique du cœur des athlètes. 543 


rapprochement des groupes d'ondulations principales, correspondant à une fréquence 
beaucoup plus grande des révolutions cardiaques, et une augmentation d'amplitude des 
ondulations secondaires du tracé (électrocardiogrammes ? et 5). 

A propos des ondulations principales, il y a lieu d'observer que les ondulations 
ventriculaires gardent la hauleur qu'elles ont avant l'effort, hauteur qui est d'ailleurs 
très variable selon les sujets. L'ondulation auriculaire, lorsqu'elle se distingue nette- 
ment, occupe par rapport aux ventriculaires une situation normale. 

L'augmentation d'amplitude des ondulations secondaires, qui donne aux tracés 
obtenus après l'effort un aspect « plus tremblé », pouvait être due soit à la fibrillation de 
l'oreillette. soit à une augmentation des variations électriques des muscles des membres 
supérieurs, inlerposés dans la dérivation « main droite, main gauche ». Or, après avoir 
fait exécuter les exercices ordinaires nous avons fait accomplir divers exercices (saulil- 
lements sur place, mouvement de cycliste le sujet étant couché sur le dos), auxquels ne 
participaient pas les muscles des membres supérieurs. Les tracés obtenus alors ont des 
ondulations secondaires beaucoup moins accusées el l'ondulation auriculaire apparaît 
à peu près constamment à sa place normale (électrocardiogrammes 3 et 6). 


II. — Au repos, la forme el les dimensions de l'aire cardiaque sont sensiblement 
normales. Cependant, les diamètres transversal et longitudinal sont, chez 6 de nos sujets, 
au-dessous de la dimension moyenne qu'ont les sujets de même taille, si l’on s'en 
rapporte aux nombres obtenus par CLavrox et MERRILL. 

La comparaison des téléradioscopies montre que chez tous les sujets l'effort 
s'accompagne d'une réduction importante de l'aire cardiaque; en particulier, le dia- 
mètre transversal diminue et la région de la pointe s'arrondit en se contractant. La 
surface cardiaque, limilée supérieurement et inféricurement par des lignes droites qui 
joignent les extrémités correspondantes des tracés, a été évaluée en centnnètres carrés 
par la méthode des pesées. Voici quelques résultats. (Tableaux c1-joints.) 

L'orthodiagramme d'un boxeur, publié tout dernièrement par H. DAUssEeT (Journal 
de Radiologie et d'Électrologie, L. H1, n°9, p. 587), est aussi très démonstratif. 

I est à remarquer en outre que la pression artérielle, mesurée au Pachon, ne variait 
pas notablement, en général, sous l'influence de l'effort. 


En résumé, chez les 8 athlètes dont nous avons recueilli l'électrocardiogramme, 
l'effort maximum s'accompagne seulement de tachycardie, sans aucun trouble du rythme 
fondamental du cœur, les révolutions cardiaques sont 2? à 3 fois plus fréquentes mais 
elles sont régulières el complètes. Lorsque les muscles compris dans la dérivation du 
courant cardiaque ont parlicipé à l'exercice d'entrainement, les tracés présentent une 
augmentation d'amplitude des ondulations secondaires. 

L'effort s'accompagne en outre d'une rétraction importante de l'aire cardiaque 
observée à l'écran radioscopique ; de dimensions déjà inférieures, souvent, aux moyennes 
obtenues chez les sujets de même taille, le cœur des athlètes paraît encore se condenser 
pour accomplir l'effort. 


NOTE DE PRATIQUE 


PRÉCAUTIONS A PRENDRE 
DANS LES INSTALLATIONS RADIOLOGIQUES INTENSIVES 


Par M. L. GUNTHER į!) 


La catastrophe qui vient de causer la mort d'un des raidiologistes les plus estimés et les 
plus avertis doit ètre pour tous une leçon de prudeace. Elle vient de démontrer de la facon la 
plus dramalique que les installations radiologiques sont peu à peu devenues de plus en plus 
dangereuses au fur et à mesure qu'elles devenaient plus perfectionnées et plus puissantes. 

Tous, radiologisles ou constructeurs, avons recu au cours de notre existence des décharges 
souvent dures, parfois des brûlures qui ne nous avaient pas autrement émus. Il est de notre 
devoir de dire, en ce moment où tous les esprits sont attentifs, que les puissances de ? à 
9 kilowatts actuellement utilisées dans presque toutes les installations radiologiques sont 
supérieures à celle strictement nécessaire pour produire un accident fatal et que la possibilité 
de cel accident lient surtout dans les circonstances mèmes du contact et la durée de ce contact. 

Cértes, il peut y avoir dans les diverses modalités d'installations des degrés dans la puis- 
sance, par suite dans le danger. Les installations Coolidge dont le principe est de fonctionner 
sans résistance intercalée dans le cireuit, et par suite sans limiteur de puissance autre que les 
fusibles, sont celles pour lesquelles les précautions doivent être le plus strictement observées. 
Eu effet, même à faible régime, elles présentent un danger au moins égal à celui des autres 
installations dans leurs réglages les plus puissants. 

Les commulaleurs tournants munis d'aulo-transformateurs ont avec les installations 
Coolidge les plus grandes analogies. 

Les commutateurs tournants munis de rhéostal de réglage et les installations avec inter- 
rupteur et bobine d'induction présentent certainement un danger moindre, particulièrement 
en radioscopie. mais en radiographie instantanée et en radiothérapie profonde (surtout à l'heure 
actuelle où l'on traite parlois avec des longueurs d'étincelle considérables aux bornes de 
l'ampoule) le danger réapparail d’une facon à peu près identique quand le rhéostat de réglage 
est hors circuit au cours des applications. 

Il y a donc lieu de vérifier soigneusement chaque installation pour éliminer toutes les 
sources d'accident qu'il est possible de prévoir. 

Nous avons réuni ci-dessous un ensemble de conseils qui permettent aux radiologisles 
d'examiner eux-mêmes leurs appareils et, si cela est nécessaire, d'y apporter dès maintenant les 
améliorations que cette calastrophe réclame, 

Vérilier que toutes les armatures métalliques des appareils d'utilisation : table, dossier, 
pied-support, en particulier le chariot porte-ampoule el ses manettes de commande soient 
mises à la Lerre d'une façon sérieuse, au besoin en deux endroits, et par des câbles souples de 
préférence aux fils rigides qui peuvent se casser et se détacher. Cette mise à la terre sera faite 
en réunissant les parties métalliques soil à un appareil de chauffage central, soit à une canali- 
sation d'eau. 

Prohiber dans les installations Coolidge les installations dans lesquelles les lils cathodiques 
ou anodiques ne sont pas rappelés par un ressort d'une facon certaine, comme dans nos dispo- 
sitis spéciaux d'alimentalion Coolidge pour chässis et tables. 

Cubser de préférence pour amenée du courant aux appareils, des fils grand isolement, mais 
en ne les considérant que comme des eàbles qui peuvent toujours subir, soil par le temps, soit 


(H) Ingénieur, directeur des Etablissements Gailfe, Gallot et Pilon. 


L. Gunther. | 545 


d'une facon mécanique, une avarie, de telle sorte que les précautions d'isolement doivent être 
prises pour ce cäble isolé comme s'il s'agissait d'un câble nu. 

Soit chez les médecins, soil dans les salles d’hôpilaux, il est nécessaire d'empêcher par 
des barrières ou de toute autre facon, le passage des assistants du côté de l'amenée de courant. 

Vérifier, lorsqu'il y a des trolleys, la solidité de ces trolleys, et, afin d'éviter qu'une rupture 
des fils de trolley ne vienne mettre le patient ou le médecin en contact avec la haute tension, il 
est bon de placer transversalement au trolley (en deux ou trois endroits, suivant la longueur) 
des fils métalliques tendus en travers de la pièce à 20 cm. environ au-dessous des fils de trolley, 
ces fils métalliques élant réunis à la terre. De cette façon une chute du câble du trolley ne peul 
se faire sans que le câble soit mis en contact avec le fil de terre. 

Vérifier soigneusement les amenées de courant de l'appareil producteur de haute tension 
au trolley et doubler au besoin le mode d'attache de façon qu'une rupture de l'âme conductrice 
du cäble n'entraiîne pas la chute du conducteur. 

Vérilier soigneusement que la grosseur des fusibles de l’installalion soit proportionnée à 
l'utilisation maximum que le docteur désire faire du meuble, afin qu’une surcharge puisse 
toujours faire fondre le plomb, ce qui pourrait dans certains cas rompre automatiquement le 
courant en cas de défaut d'isolement à la terre. 

Dans le cas de radiothérapie el au besoin dans le cas de radiographie, en parliculier dans 
les installalions Coolidge, lorsque les extrémités métalliques de l'ampoule seront à proximité 
du palient, afin d'éviter qu'un mouvement involontaire de ce dernier le rapproche suffisamment 
desdites pièces métalliques pour qu'un arc jaillisse entre lui et le circuit haute tension, il est 
extrêmement important de recouvrir complètement le patient d'une gaze métallique devant être 
réunie de la facon la plus efficace à la terre, ainsi que cela est recommandé pour les pièces 
métalliques des organes d'utilisation. 

Il est également intéressant d'assurer l’immobilisation du patient par les procédés habituels, 
sacs de sable par exemple, qui évitent tout mouvement dangereux. 

Lorsque l'appareil sera installé dans une pièce parquetée dans laquelle aucune canali- 
salion, aucun chauffage ne permettront de prendre commodément la terre, si la table sur 
laquelle le patient est couché est exempte de parties métalliques, on pourra réunir la gaze métal- 
lique à la borne-masse de l'appareil. | 

Dans tous les autres cas il est préférable de brancher directement toutes les parties métal- 
liques et la gaze sur une lerre franche que l'on amènera dans la salle d'opérations. 

Eviter dans les installations les dispositifs dans lesquels deux appareils peuvent être bran- 
chés simullanément sur la même source haute tension. 

Ne jamais toucher aux perches des trolleys sans rompre le courant sur l'installation. 

Faire les installalions dans des salles suffisamment grandes pour que l'accès du meuble 
puisse être toujours possible et que la rupture du courant puisse s'effectuer même par une 
personne élrangère au fonclionnement de l'appareil. f 

Il n’est pas mauvais de doubler l'interrupteur de l'appareil par un interrupteur placé sur le 
mur auprès de la porte d'entrée du cabinet radiologique. 

En cas de virilication de l'installation, et en particulier du meuble producteur de haute 
tension, ne pas se contenter de couper l'interrupteur, mais débrancher la prise d'amenée du 
courant. 

Si le filament de l'ampoule ne s'allume pas et même si la lampe témoin n'éclaire pas, couper 
le courant primaire et débraucher la prise avant toute vérification. Le circuit de la lampe 
témoin ou le circuit filament peuvent en effet présenter un mauvais contact, ce qui n'empè- 
cherait pas le courant de haute tension d’être branché sur les appareils d'utilisation. 

Toutes ces précautions n'ercluent pas la prudence dans l'emploi, car il est difficile de prévoir 
lout ce qui peut survenir dans la complexité d'une installation. 


La plupart de ces conseils ont élé reproduits dans une circulaire récente de M. le Directeur de l'Assis- 
tance publique de Paris, adressée à tous les chefs de laboratoires de Radiologie. (Note de la Rédaction.) 


JourvAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — IIl. 39 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GÉNÉRALITÉS 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


L. P. Larkin. — Quelques expériences sur le 
dosage photographique des Rayons X. (Ame- 
rican Journal of Renigenology), vol. VI, sep- 
tembre 1919, n° 9, p. 448-455; 5 fig.) 


L’A. étudie une méthode de dosage des Rayons X 
au moyen du papier photographique. Plusieurs ob- 
jections peuvent ètre faites à cette méthode. 

a) L'émulsion sensible du papier est-elle toujours 
rigoureusement la mème? 

b) Le développement plus ou moins poussé don- 
nera des résultats différents? de mèine le développa- 
teur utilisé ? WILLIAM VIGNAL. 


Willis F. Manges. — L'École de Radiologie du 
camp de Greenlæf (4 merivan Journal of Rent- 
genology, vol. VI, juillet 1919, n° 7, pages 3505- 
357; 23 ligures.) 


Description d'une grande école militaire de radio- 
logie où l'on formait des radiologistes el des mani- 
pulateurs. W. VIGNAL. 


Arthur C. Christie. — Camions Radioiogiques. 
(American Journal of ltæntgenology, vol. VI, 
juillet 1919, n° 7, pages 558-567, 12 figures.) 
Étude comparative des camions radiologiques amé- 

ricaine, Anglais et Français. Selon l'A. le modèle 

américain est de beaucoup supérieur aux autres. 
\VILLIAM VIGNAL. 


PHYSIOBIOLOGIE 


M. W. Perry. — Quelques effets des rayons X 
sur certaines bactéries. (American Journal of 
Ræœntgenology, Septembre 1919, vol. IE, n° 9, 
p. 464-466.) 


D'après des expériences personnelles, l'A. con- 
clut que les rayons X n’empèchent pas le dévelop- 
pement des bactéries, mais semblent rendre plus 
fragile le bacille d'Eberth et le staphylocoque doré, 
qui périssent plus rapidemeut par la chaleur après 
une exposition aux radiations. 

WILLIAM VIGNAL. 


Professeur Ghilarducci (Rome). — Autour de 
certaines vues sur l’action bio-physique des 
rayons X; étude expérimentale. (La Radiologia 
Medica, Juillet-Août 1419, vol. VI, p. 155-203.) 
Travail très important, dont nous donnons ici les 

conclusions : 


t° Les rayons X ont une action destructive éner- 
gique, phlogogène et dystrophique sur l'estomac du 
lapin. Cette action est renforcée par les rayons se- 
condaires du bismuth. 

2% Les rayons extradurs (15 1/2 — 14 Wenhelh) 
n'exercent pas d'action phlogogène; selon la tech- 
nique, leur action est dystrophique et élective (atro- 
phie des épithéliums, spécialement des cellules fon- 
damentales) ou profondément destructive (ulcères 
perforants); dans ce cas, l’action est très circons- 
crite. 

5° Les rayons durs (10 — 12 1/2 Wenhelh) ont une 
action phlogogène, néerosante et dy-trophique ; les 
lésions produites par les rayons de cette qualité sont 
relativeimént superficielles, mais plus étendues. 

4 Avec les rayons moins pénétrants (9 — 10 Wen- 
helh), l'action est faible, inconstante el surtout dys- 
trophique, mais encore à dose tres élevée. 

5 L'action biologique est en rapport non seule- 
ment avec la quantité, mais encore avec la qualité 
des rayons absorbés. |l y a donc une relation étroite 
entre l'action biologique et la longueur d'onde des 
différentes radiations. non parce que l'absorption par 
les tissus varie avec chaque qualité de rayons, mais 
à cause de l'action spécifique et élective que chaque 
variété de rayons exerce sur les éléments histolo- 
giqués. 

La radiosensibilité des tissus aux différentes ra- 
diations doit ètre certifiée non seulement par rapport 
à la quantité, mais aussi par rapport à la qualité de 
ces radiations. 

6 Les méthodes de mesure pure devront être con- 
trôlées et complétées par l’expérimentalion biolo- 
gique; au critérum purement physique de la mesure, 
il faut substituer le crilérium bio-physique; de là 
l'utilité d'établir une umté de mesure biologique. 

7 Les critériums pour établir ces mesures devront 
découler : a) de l'action dystrophique et élective des 
rayons; b) de l'action phlogogène nécrosante et des- 
tructive. M. GRUNSPAN. 


ACCIDENTS 


Carlo Guarini (Vérone). — Un cas de radioder- 
mite grave consécutive à une radiographie. 
(La Rauliologia Medica, Sept.-Oct.1919, vol. VI, 
p. 267-268.) 

Le soldat G. B. fut soumis, premièrement, à une 
radioscopie de longue durée pour la recherche d’un 
éclat de grenade dans l'épaule droite (20 minutes en- 
viron); on pratiqua ensuite une radiographie en 
position dorso-ventrale d'une durée de 8 minutes. 
Huit jours après l'irradiation, le malade ressentit un 
prurit violent de la région radiographiée Suivi de 
douleurs; ensuite, apparut une tuméfaction qui s’ul- 
céra en différents points; on essaya de greffer sur la 
plaie un morceau de peau pris sur la cuisse ; mais 
ce procédé échoua; le malade guérit au bout de 


Rayons X. 


42 mois et fut traité pendant ce temps au sérum 
physiologique et à la pommade à l'ichtvol à 5 00. 
L'épiderme est très mince, rugueux et traversé de 
nombreux vaisseaux sanguins. Les plis sont disposés 
en rayons convergents vers un point central. La 
peau avoisinante est encore rugueuse et tirée vers la 
cicatrice; autour de la réparation, on note l'existence 
de petites télangiectasies. M. GRuxsPAN. 


DIVERS 


Joseph Friedmann. — Les directives du radio- 
logiste cité commè témoin. (.lmerican Journal 
of Ræntgenoloyy, Sept. 1919, vol. VI, p. 445-447.) 


Mise au point pour le médecin radiologiste appelé 
soit comme lémoin, soit comme expert devant les 
tribunaux américains. WiLLIAM VIGNAL. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


A. Mouchet et René Pilatte (Paris). — Frac- 
tures du semi-lunaire. (/tevue d'Orthopédie, 
t. VI, n° 6, Sept. 1919, p. 521 à 537 avec > fig). 


Dans cet intéressant travail, les A. passent en 
revue l'étiologie, l'anatomie pathologique l'étude cli- 
uique, l'évolution, ete. Nous ne nous occuperons ici 
que ce qui intéresse la radiologie. 

Le diagnostic des fractures du semi-lunaire est à 
peu près impossible sans un eramen radiographique 
qui doit loujours étre pratiqué. La radioscopie est 
absolument insuffisante dans ces cas el seul le 
cliché pourra fournir un résultat s'il est interprété 
par un ul exercé. 

On radiographiera non seulement le côté lésé mais 
aussi le côté sain dans des conditions identiques et 
il faudra. pour éviter des erreurs d'interprétations, 
se rendre compte de l'incidence exacte dane laquelle 
l'épreuve a éte prise. 

Les principales données fournies par la 
graphie sont : 

fte Un raccourrissement notable du corps par apla- 
lissement du semi-lunaire ; 

2 Le semi-lunaire est modifié dans sa forme; il 
perd sa forme en tranche d'orange; 

o Le semi-lunaire est moditié dans sa situation 
et est plus ou moins basculé vers le grand os ou 
vers le scaphoïde, 

4 La strurture du semi-lunaire est modifiée. Le 
centre de l'os est parfois occupé par une série de 
vacuoles et de taches claires qui lui donnent un 
aspect pommelé caractéristique. LOUBIER. 


radio- 


Lorenzo Coleschi (Rome). — Recherches radio- 


logiques sur les attitudes campto-cormiques. 
(La ladioloyia medica, Sept.-Oct. 1919, vol. VI, 
p. 229-230.) | 


LA., qui a particulièrement étudié cette question, 
divise les campto-cormiques en deux catégories au 
point de vue radiologique. | 

l° Ceux qui ne présentent aucune lésion organique 
décelée aux ravons X. 

2 Ceux chez lesquels la radiographie révèle des 
lésions où des anomalies vertébrales que l'on peut 
présumer ètre la cause de ces attitudes vicieuses. 
Les malades qui rentrent dans la première catégorie 
l'A. les abandonne au neuropathologiste. Ceux qui 
appartiennent à la 2% eatégorie il les divise en 
groupes. 


547 


1 Malades atteints de lésions congénitales ; 

2° Malades atteints de lésions rhumatismales: 

* Malades présentant des lésions vertébrales con- 
sécutives à un traumatisme : 


t° Lésions congénitales. -- L’A. renvoie, pour l'étude 
détaillée de la question, à un travail précédem- 
ment analysé et se contente de rappeler les lésions 
caractéristiques rencontrées chez cette catégorie de 
malades; c'est-à-dire la soudure de la 5° lombaire et 
la spondylolistèse; il ajoute 6 nouvelles observations; 


2 Lésions rhumatismales. — Ces lésions peuvent 
ètre subdivisées en deux catégories, que PA. dif- 
férencie nettement l'une de lautre; le rhumatisme 
vertébral chronique et la spondylose rhizomélique. 
Il insiste sur les caractères radiographiques de l'une 
et de l’autre variété de rhumatisme et rappelle les 
points fondamentaux qui les différencient et qui ont 
éle autrefois bien mis en lumière par Béclère : 


Spondylose  rhizomé- 
lique : 


1° Absence de déforma- 


Rhumatisme vertébral 
chronique : 
te Déformation du corps 


vertébral; élargissement 
des extrémités supé- 
rieures el inférieures et 
exagération de la canne: 
lure circulaire : 

2° Les disques interver- 
tébraux sont plus trans- 


parents que les corps 
vertébraux; 


5° [l] n'existe pas (ou à 
peine) de faisreau opaque 
vertical correspondant au 
faisceau ligamenteux ; 


tion des corps vertébraux 
qui sont cylindriques. 

2 Les disques ne sont 
pas plus transparents que 
les corps: 

> Les uns et les autres 
sont couverts d’un large 
faisceau à bords paral- 
lèles, que dépassent les 
extrémités des corps ver- 
tébraux anormalement 
transparents. Les apo- 
physes sont très trans- 


parentes. 


L'attitude plicaturée de ces malades peut étre 
provoquée soit par la contracture. due à la douleur, 
soit par le fait que le malade souffre moins dans la 
position incurvée, les racines étant moins compri- 
mees ou tiraillées, ceci pour la période où la sou- 
dure n'est pas faite el où le malade pourrait encore 
être redresse. 

Dans la période de soudure complète l'attitude 
camplocormique doit ètre considérée, selon lA., 
comme une simple fixation en position antalgique. 
Il cite à l'appui de sa thèse cinq observations très 
détaillées ; i 

5° Lésions traumatiques. — Les traumatisés verté- 
braux qui rentrent dans cette catégorie sont ceux 
chez lesquels un traumatisme a provoqué par voie 
indirecte l’iucurvation du tronc, soit en favorisant la 
localisation d'un processus inflammatoire secondaire, 
soit en causant des altérations de la statique ver- 


: tébrale par des désordres nerveux ou bien a déterminé 


des lésions causant directement l'attitude vicieuse. 

L'A. rapporte trois observations qui illustrent cha- 
cune de ces trois hypothèses. 

En résumant toutes les observations qu'il a récol- 
tées dans son service et qui sont au nombre de 120, 
l'A. croit pouvoir dire que s'il y a de nombreux 
cas de camptocormie non liée à des causes orga- 
niques certaines, il en existe beaucoup où des lésions 
vertébrales sont démontrées par l'image radiologique. 
Dans la statistique qui nous occupe on en compte 56. 

M. GRUNSPAN 


Mario Bertolotti (Turin). — Calcification de la 
giande pituitaire aperçue à l'aide des rayons X 
en 1909 et confirmée par l'autopsie 10 ans 
après. (La Radiologia Medicu, Sept.-Oct. 1919, 
vol. VI, p. 256-259.) 

L'A. a retrouvé par leffet du hasard, mourant 
dans un service de chirurgie, un acromégalique dont 


548 


il avait publié observation dix années plus tôt en 1909. 
L'examen radiographique du crâne avait fait constater 
à cette époque un élargissement excessif de la selle 
turcique qui mesurait 44 millimètres dans son plus 
grand diamètre. De plus une multitude de points 
opaques étaient concentrés dans une zone ovalaire 
grande comme une noix et située à peu près dans la 
fosse pituitaire; c'est ce qui fit porter le diagnostic 
de calcitication probable de la glande piluitaire. 

Le malade mourut en mars 1919 d'une hernie 
étranglée: à l'autopsie l'hypophyse présentait les 
dimensions d'une grosse noix transformée en une 
espèce de kyste qui contenait du sang coagulé et des 
concrétions calcaires. M. GRUNSPAN. 


Herschell Harries. — Maladie hydatique de l'os. 
(American Journal of Rentyenoloyy, vol. VI, 
Juin 1919, n°6, p. 277-278 1 fig.) 

Observation d'un cas d'un kyste hvdatique de l'os 


qui fut diagnostiqué ostéite tuberculeuse du tibia. 
WILLIAM VIGNAL. 


F. H. Baetger. — Ostéomyélite. (The American 
Journal of Rwntgenology, vol. VI, Juin 1919, 
n° 9, p. 259-205, 7 fig.) 


Revue générale n'apportant rien de nouveau. 
WILLIAM VIGNAL. 


C. S. Gorsline. — Chondroplasie déformante 
familiale. Exostoses multiples. (.frrerica Jour- 
nal of Rientyenoloyy. vol. VI, juin 1919, n° 9, 
p. 270-277; 15 fig.) 

Exostoses multiples en forme de choux-fleurs avec 


arrêt de développement et déformations squelet- 
tiques dans ? familles. WILLIAM VIGNAL. 


Henry K. Pancoast. — Grains riziformes dans 
l'articulation tibio-tarsienne. (.{merican journal 
of Ræntyentogy, vol. VI, Août 1919, n° 8,p. 384; 
2 fig.) 


WILLIAM VIGNAL. 


Bundy Allen. — Stéro-radiographie de la mas- 
toïde. (American Journal of  Ræntyenology, 
vol. VI, Août 1919, n° 8, p. 585-390; vol. 1> fig.) 


Etude d'ensemble sur la question. Discussion sur 
les variations de structure de la mastoïde. 
WILLIAM VIGNAL. 


R. W. A. Salmond. — Remarques sur l'ossifi- 
cation des cartilages costaux. (Archives of Ra- 
doloyy anıl rtectroterapy, n° 22%, Juillet 1919, 
p. 54-05, 2 fig.) 


C'est le premier cartilage costal qui s'ossifie le 
plus souvent probablement, car il est moins affecté 
par les mouvements respiratoires. L'ossitication se 
fait de l'extrémité costale vers l'extrémité sternale, 
débutant par le bord inférieur sous forme d'une ligne 
sinueuse. 

L'ossificalion des autres cartilages débute sous 
forme d'une mince bandelelte sur les bords supé- 
rieurs et inférieurs. WILLIAM VIGNAL. 


Herman G. Maul. — Caractéristiques radiolo- 
giques des lésions ostéo-articulaires du pian. 
(American Journal of Rentyenology, vol. VI, 
Sept. 1919, n°9, p. 425-455, 5 lig.) 

Dans la majorité des cas les lésions osseuses sont 
caractérisées par des zones de raréfaction ovales ou 
elliptiques à bords irréguliers tranchant assez net- 
tement sur los sain environnant: ces zones sont 


Rayons \. 


dirigées suivant le grand axe de la diaphvse. La 
lésion parait être le plus souventintra-osseuse ; quand 
elle atteint la surface il y a destruction du périoste ; 
dans quelques cas il y a épaississement de los et 
du périoste. Dans les cas chroniques non traités il 
y a arrèt de croissance de Fos qui est déformé. Les 
lésions articulaires se localisent là où les trauma- 
lismes s'exercent le plus facilement. La surface arti- 
culaire apparait rugueuse et irrégulière. 

Les diaphyses sont atteintes dans 80 pour 100 des 
cas, sur lesquels 40 pour 100 concernent la diaphyse 
du tibia. Les épiphyses et articulations sont touchées 
dans 20 pour 100 des cas L'ordre de fréquence des 
lésions articulaires est le suivant : genou, doigts, 
articulations libio-tarsiennes, coude. 

Il n'y a pas de relations constantes entre les le- 
sions superticielles et les lésions ostéoa-articulaires, 
d'où la nécessité de faire un examen complet du 
squelette et tout particulièrement des membres. 

WiLLiaM VIGNAL. 


O. Cozzolino (Parme). — La phase initiale de la 
maladie de Barlow. (La Pediatria (Naples), 
t. XXVHI, n° 8, Août 1919.) 


LA. discute les résultats que peut donner la 
Radiologie. Il n'est pas de lavis de E. Fränkel qui 
pense que par la radiographie on peut dépister tous 
les cas légers et latents. C. n'a constaté que l'exis- 
tence partielle du signe décrit par cet auteur, se 
limitant à un épaississement de Ja ligne dia-épiphv- 
saire de l'extrémité inférieure des fémurs. 

LOUBIER. 


André J. Richeral. — Douleur de la région 
sacro-lombaire due à une malformation con- 
génitale des apophyses transverses de la cin- 
quième lombaire. (American Journal of Rent- 
yenology, vol. VI, Sept. 1919, n° 9, p. 454 459, 
6 fig.) 

R. attire l'attention sur l'apophyse de la V° lom- 
baire qui esl! souvent la cause de douleurs que Pon 
attribue à une arthrite sacro-iliaque, à une artbrite 
de la hanche ou à un mal de Pott. Ces douleurs 
seraient dues à des malformations congénitales de 
cette apophyse qu'il divise en quatre groupes. 

I. — Les deux apophyses transverses sont plus 
longues et plus larges que normalement et peuvent 
entrer en contact avec le sacrum et los iliaque. il 
existe parfois une bourse séreuse au point de con- 
lact. 

lI. — Les deux apophyses sont élargies et allongées 
et paraissent prendre. à partir du point de contact 
avec l'os ilaque, une direction oblique en haut. L'es- 
pace compris entre les apophyses et le sacrum est 
très réduit et parfois il est complètement disparu. 

II. — Apophyse très élargie dans tous les sens, 
9.à 5 fois plus grande que celle du côté opposé: 
l'ombre de l'apophyse empiète sur le sacrum et l'os 
iliaque. 

IV. — Les deux apophyses sont considérablement 
augmentées de volume et reliées à la partie supé- 
rieure du sacrum par une véritable articulation. 

Ces malformations sont souvent la cause de la 
scoliose ou de la spondylolisthésie. 

WILLIAM VIGNAL. 


S. M. Jorge (Buenos-Aires). — La tuberculose 
du pubis. (Revista de la Associalion medicina 
Argentina, Février-Mars 1919, d'après M. De- 
niker. in Presse Medic., n° 49, 4 Sept. 1919, 
p. 409.) 


Celte localisation de la tuberculose osseuse est 
relativement peu fréquente. 


Rayons X. 


L'évolution est très insidieuse. Dans le cas que 
cite TA., l'enfant ne lui fut amené qu’à l’occasion de 
la fistulisation de deux volumineux abcès inguinaux; 
la Radiographie montra des lésions osseuses déjà 
très avancées. 

La liadiographie a une importance de premier 
ordre pour poser le diagnostic et on l'utilise seule 
ou avec injection de pâte bismuthée dans les fistules. 
Dans le traitement, l'héliothérapie a une place pré- 
pondérante. LOURIER. 


E. Looser (Bâle). — Rachitisme, Rachitisme tardif, 
ostéomalacie (Correspondans Blatt für Schuiei- 
seræsle t. XLIX, n° 29, 17 Juillet 1919, d’après 
P. L. Marie, in Presse Médicale, n° 66, 8 Nov. 1919, 
p. 609.) 

L'A. fait une étude clinique, radiologique et ana- 
tomo-pathologique de 17 cas de rachitisme tardif et 
insiste longuement sur la radiographie. 

L'eramen radiologique montre toujours dans le 
rachitisme tardif une atrophie des substances com- 
pacte et spongieuse portant sur l’ensemble du sque- 
lette. On trouve dans certains cas des modifica- 
tions des cartilages épiphysaires identiques à celles 
du rachitisme précoce, telles que la persistance 
anormale de ces cartilages et l'élargissement de la 
zone claire cartilagineuse. 

La radiographie permet anssi de suivre les pro- 
cessus de guérison ou de rechute. LOUBIER. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Loubier (Paris). — Présentation de radiographies 
d’artères calcifiées. (Bulletin de la Société fran- 
caise d'électrothérapie et de radiologie, Mai-Juin 
1919, p. 37.) 


L'intérêt de cette observation est qu'elle concerne 
un blessé du travail : sur la radiographie antéro- 
postérieure de la tibio-tarsienne, on voit. sur la mal- 
léole externe, un trait pouvant en imposer pour une 
lésion traumatique:; mais la radiographie de profil 
montre qu'il s’agit de l'artère malléolaire calcifiée ; 
d'ailleurs, la radiographie du pied sain montre la 
mème calcification. A. LAQUERRIÈRE. 


Laubry et Bordet (Paris). — Le cœur triangu- 
laire; étude de radiologie clinique. (Presse mé- 
dicale, n° 65, du 29 Octobre 1919, p. 655-655, 
9 fig.) 


L'image radiologique du cœur triangulaire est 
caractéristique : Pombre cardiaque a un siège plus 
médian qu’à l'état normal; le bord droit, qui ne pré- 
sente pas de battement, est rectiligne et forme un 
angle très obtus avec la coupole diaphragmatique ; 
le bord gauche est peu modifié : la pointe est rejetée 
en dehors et abaissée; le diamètre longitudinal et le 
diamètre transversal ne sont pas exagérés, mais leur 
rapport est presque toujours inversé : le trans- 
versal est plus grand que lautre de 5 à 10 mm., 
souvent plus. 

Cet aspect triangulaire du cœur est pathognomo- 
nique de la distension du ventricule droit, quel que 
soit l'état concomitant des autres cavités, qu’elles 
participent ou non à la dilatation. 

On le rencontrera : 

Au cours d’affections respiratoires diverses : pneu- 
monie lobaire, emphysème, asthme, etc., capables 
de gêner la circulation pulmonaire et de compro- 
mettre la solidité des cavités droites. 

Dans certaines aortites, avec fatigue du myocarde, 
le cœur droit, moins charnu, moins résistant que le 
gauche, se laisse dilater plus facilement. 


549 


Dans l'extrasystolie, la constatation d'un cœur 
triangulaire fera penser à des troubles de la tonicité, 
justiciables d'une thérapeutique appropriée, au lieu 
de ne voir là qu’un trouble de l'excitabilité du myo- 
carde 

Très fréquemment, le cœur triangulaire indiquera 
des troubles du système cardiaque chez bien des 
sujets débilités ou surmenés, où l’examen clinique ne 
révélait rien. 

Il y a lieu, cependant, de dépister quelques causes 
d'erreur, dues à des affections de voisinage. Des 
adhérences pleuro-péricardiques, par exemple, peu- 
vent, en attirant le cœur dans l'hémithorax droit, 
causer cette déformation du bord droit. Dans d'autres 
cas, le cœur peut être refoulé à droite par une volu- 
mineuse poche à air gastrique (aérophagie) et prendre 
l'aspect triangulaire. 

Enfin, l'insuffisance mitrale ou le rétrécissement 
peuvent donner au contour droit cet aspect recti- 
ligne. mais ce n’est qu’à la phase terminale. 

| P. COLOMBIER. 


Courbin ct R. Debédat (Bordeaux). — A propos 
d'un anévrisme de l’aorte ouvert dans l'æso- 
phage. (Journal de Médecine de Bordeaux, Oct. 
1919, n° 19, p. 401 à 405, avec 1 fig.) 


Il s'agit d'un malade de 4 ans qui a eu des névral- 
gies intercostales 3 mois auparavant, qui depuis a 
maigri et présente depuis un mois de la sténose 
œsophagienne avec toux coqueluchoïde. 

Cliniquement, le diagnostic d’anévrisme de l'aorte 
est posé et est confirmé par l’'eramen radiologique, 
pratiqué en position frontale et en position O.A.D. 

Un traitement mercuriel fut institué, mais la 
marche devint foudroyante et le malade mourut su- 
bitement. 

A l’autopsie : la ‘paroi artérielle a complètement 
disparu sur une surface plus grande qu'une pièce 
de 5 francs en communication avec l’æsophage. 

LOUBIER. 


Grandgerard (Nancy). — Mensuration radiosco- 
pique de l'indice du développement ventricu- 
laire en profondeur. (Société de Médecine de 
Nancy, Séance du 25 Juin 1919, in Revue médi- 
cale de l'Est, t. XLVII, n° 4, 15 Juillet 1919, 
p. 156.) 


L'A. a adopté le mesureur de Charlier, utilisé pour 
la localisation des projectiles, dans la mensuration 
radioscopique de l'indice du développement ventri- 
culaire en profondeur. Il utilise deux mesureurs de 
Charlier, réalisant ainsi un appareillage pratique et 
peu coûteux, qui rend la techniqne de Vaquez et 
Bordet plus précise et plus commode. HARET. 


APPAREIL DIGESTIF 


Santiago Carro (Madrid). — La linite plastique. 
(Archivos Espano les de enfermedades de apparato 
digestivo y le la nutricion, t. I, n° 7, 1919.) 


Cette question est des plus obscures. L’A. rapporte 
un cas où le contròle anatomique n’a pu être fait. 
L'étude clinique et radiologique permettaient de 
poser le diagnostic de linite, mais la maladie évolua 
comme le cancer; mort à la suite de cachexie rapide. 

La radiographie montrait un estomac hypotonique, 
fixé, adhérent, irrégulier, de dimensions normales. Le 
corps et la région pylorique semblent totalement 
envahis. LOUBIER. 


G. W. Holmes(New-York). — Tumeurs malignes 
pédiculées de l'estomac. (The American Journal 


of roentyenoloyy. Juin 1919, p. 279 à 283 avec 
ð fig.) 


L'A. rapporte deux observations. Dans la première 
l'examen radiologique montrait un estomac large, con- 
tractions lentes au niveau des courbures, pylore et 
duodénum peu nets. Le diagnostic posé fut ulcère 
prlorique probable. L'opération montra deux masses 
pédiculées lune à la région pyrlorique, l'autre à la 
grande courbure. Histologiquement il s'agissait d’un 
tibro-sareome. La guérison se maintient après six 
ans. La deuxième observation est à peu près sem- 
blable. H. fait remarquer que le diagnostic radiolo- 
gique dans ces cas est souvent difticile car tous les 
corps étrangers, y compris les bols alimentaires 
peuvent, dans les carcinomes étendus égarer le 
diagnostic. LOUBIER. 


L. Brown et H. L. Sampson (Chicago). — Dia- 
gnostic précoce de la colite tuberculeuse ulcé- 
reuse par la radiologie. (The Journal of the 
American medical association. Tome LXXIII, 
n° 1, Juillet 1919, d'après P. L. in Presse Méd. 
n° 64, 1919 p. 651.) 


D'après ces auteurs la radiographie permet un 
diasgnostie précoce de la tuberculose colique et tout 
tuberculeux, qui sans aggravation des signes pulmo- 
naires, présente des troubles digestifs doit, en raison 
de la fréquence de la colite ulcéreuse, être examiné 
aux rayons X. 

Les signes prédominants sont la motricité exuyérée 
du gros intestin et son remplissage imparfait. Ce 
dernier Signe se traduit par aspect irrégulier et dé- 
chiqueté du gros intestin et absence des saccules 
habituels; on voit surtout cette image au niveau dn 
cæcum et du colon ascendant, de mème que lhyper- 
motricité. 

D'après B et S ces particularités seraient propres 
à la colite ulcéreuse bacillaire et auraient été vérifiées 
par des interventions chirurgicales dans 14 cas. 

LOUBIER. 


-Sherwood Moore. — Trouvailles radiologiques 
dans un cas de pyo-pneumothorax sous-phré- 
nique droit. (The American Journal of Rent- 
genology, vol. VI. Février 1919, n° 2, p. 83-86; 
ò planches.) 


Observation détaillée d'un abcès sous-phrénique 
d'origine intestinale. WILLIAM VIGNAL. 


P. L. Ausell. — Étude radiologique de ia viscé- 
roptose. (-merican Journal of Rentgenolegy, 
vol. VI. Septembre 1919, n° 9, p. 499-463, 6 fig.) 


Revue générale n'apportant aucun fait nouveau. 
WILLIAM VIGXAL. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Ribadeau Dumas et Henri Béclère. — Évolu- 
tion de la lésion initiale de la tuberculose pul- 
monaire chez l’enfant du premier âge. (Bulle- 
tins et Mémoires de la Soc. medicale des Hop. de 
Paris, n° 25, 10 Juillet 1919.) 


Observation clinique, avec radiographies succes- 
sives, d'un enfant qui, à 15 mois, a contracté, au 
contact d'une nourrice tuberculeuse, une spléno- 
pneumonie bacillaire. Dans la suite, sont survenus 
des signes d'adénopathie trachéo-bronchique. Malgré 
son jeune àge, cel enfant a guéri, et on ne constate 
plus chez lui, six ans après le début apparent de 
l'infection pulmonaire, qu'une petile tache triangu- 
laire noire à la partie moyenne du champ pulmonaire 


jadis ypérité demeure souvent rhargée : 


Rayons X. 


droit, tandis qu’au début il existait, sans déplace- 
ment du cœur, une opacité complète de tout ce 
champ pulmonaire, sauf au niveau du sinus rosto- 
diaphragmatique où la teinte sombre était moins 
accusée. Cette petite tache noire correspond très 
probablement à un tubercule calcifié. C'est, selon 
toute vraisemblance, le reliquat de la lésion d'inoru- 
lation autour de laquelle s'était faite une congestion 
périluherculeuse Si intense, que l'on avait pu penser, 
au début, à une pleurésie du côté droit. A.B. 


| J. Parisot et P. Darbois. — Étude radiologique 


des poumons et du cœur chez les intoxiqués 
par les gaz. Son utilité pratique pour le dia- 
gnostic rétrospectif de l’intoxication. (Briletins 
et Mémoires de la Soc. médicale des hôpitaux 
de Paris, n° 25, 24 Juillet 1919.) 


Deux catégories de gaz laissent des lésions per- 
sistantes, subaiguës, chroniques oi cicatricielles 
les gaz suffocants, dont le type est l’oxychlorure de 
carbone et les gaz vésicants, tel que lvpérite. Quel- 
ques semaines après lintoxication par les gaz du 
premier groupe, l'image radiologique pulmonaire est 
caractérisée par : 1° l'accentuation des tractus bron- 
“hiques ; 2 la présence de plaques sombres corres- 
pondant à des foyers congestifs ou de broncho- 
pneumonie: mais, dans la plupart des cas, de un à 
trois mois après l'intoxication, ces signes radiolo- 
giques disparaissent presque complètement. Par 
contre. l'examen radiologique met facilement en évi- 
dence une dilatation cardiaque qui peut persister 
plusieurs semaines. 

A la période d'intoxication aiguë par l’vpérite, si 
abondamment emplovée par les Allemands dans 
les derniers mois ‘de la guerre, correspondent 
des images radiologiques typiques. Sur une plaque 
pulmonaire anormalement claire, se détachent en 
foncé, avec une netteté et une vigueur remar- 
quables, les bronches et leurs ramifications, le 
pédicule hilaire et la chaîne des ganglions juxta- 
hilaires, toujours volumineux. Des taches nettes, 
foncées, arrondies. grosses comme un grain de 
millet ou une lentille, parsèment les tractus bron- 
chiques entre les mailles desquels le parenchyvme 
pulmonaire parait légèrement moucheté. Puis les 
mouchelures deviennent plus visibles, plus sombres, 
des plaques de densification apparaissent dissémi- 
nées ou conglomérées, capables, en ce cas, d'en- 
vahir la totalité d'un lobe. Enfin, à la période de 
cicatrisation des lésions, l’image du poumon qui a été 
à droite et 
à gauche, énorme chaine ganglionnaire périhilaire et 
tractus bronchiques très foncés. irréguliers, tachetés, 
poumons grisés par places, sommets grisés, mais 
s'éclairant par la toux; diaphragme feslonné, mais 
surmonté d'une bande d'hvperclarté due à l'emphy- 
sème de la base. A cette période, l'exploration radio- 
logique, jointe aux autres données cliniques, permet 
de jauger avec plus de précision la capacité fonc- 
tionnelle des organes, d'apprécier plus exactement 
les lésions dues aux gaz toxiques, de noter plus im- 
partialement l'indemnité pécuniaire réclamée. 

A. B. 


A. Clerc. L. Ramond et H. Guilhaume (H. A., 
101). Étude clinique des séquelles pulmonaires 
chez ies ypérités. (Presse Médicale, n° 48, du 
28 Août 1919. p. 477-478.) 


L'examen radioscopique des poumons a permis de 
révéler chez les ypérités différents types d'anomalie 
qui correspondent aux diverses formes que la cli- 
nique a constatées. 

Les lésions causées par ce gaz allant de la bron- 
chite simple à la véritable tuberculose pulmonaire, 


f:lectrologre. 551 


en passant par la congestion œdémateuse, qui est la 
forme la plus fréquente, se manifesteront sur l'écran, 
dabord par la diminution de la transparence pulino- 
naire, surtout aux sominets, puis par des trainées 
grisâtres donnant au parenchyme pulmonaire un 
aspect moutonné. Il y a souvent de l'adénopathie 
hilaire, et l’on note aussi, mais plus rarement, la 
limitation des mouvements du diaphragme. Ces 
lésions sont presque toujours bilatérales. 

Les aut@rs insistent, à juste raison, sur la valeur 
du radiodiagnostic, demandant à l'examen radiosco- 
pique des renseignements sur l'existence même de 
ces lésions plutôt que sur leur caractère anato- 
mique exact ou sur leur relation avec les troubles 
fonctionnels. P. COLOMBIER. 


CORPS ÉTRANGERS 


Kocher (Paris). — Un nouveau repéreur. (Ar- 
chives d'Electricité médicale et de Physiothérapie, 
Août 1919, p. 252 et 255 avec 1 fig.) 


Modèle définitif de l'appareil présenté par l'A. en 
1906 à la Société de Radiologie. Il se compose de 
2 lames plates réunies à une extrémité par des tiges 
de glissement. Une des lames est passée sous le 
patient et l'appareil est déplacé jusqu'à ce que le 
repère porté par chacune des lames coincide avec 
les points d'entrée et de sortie du ravon normal 
passant par le corps étranger; la lame supérieure est 
alors enlevée tandis que linférieure et les tiges de 
glissement restent en place. Si au cours de l'inter- 
vention le chirurgien a besoin d'être guidé, on 
replace la lame supérieure munie d'une aiguille 
indicatrice qui redonne la bonne direction. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Raphaël Penteadi (de Banos). — Localisa- 
tion et extraction de projectiles. (Bulletin de 
la Société de médecine et de chirurgie de Saint- 
Paul (Brésil.) 


Description des appareils du D" Paul de Rio Branco 
et Abreu qui ont été employés à l'hôpital franco-bré- 
silien pour l'extraction des projectiles de guerre. 
L'A. montre aussi les différentes méthodes employées 
en France, et parle des compas de Hirtz et de Gudin 
ainsi que le procédé de Ledoux-Lebard pour l’extrac- 
tion des projectiles. 

Il passe égalementen revue la méthode de Bergonié, 
à l’aide de son électro-vibreur. i 


M. GRUNSPAN. 


S. Baudry (Lille). — Du diagnostic et du pro- 
nostic des corps étrangers du segment posté- 
rieur de l'œil. (Concours Médical, n° 55, 19 Oct. 
1919, p. 1655 à 1661.) 


Il importe de faire le plus tôt possible le diagnostic 
des corps étrangers intra-oculaires. L’emploi des 
Rayons X tient la première place comme importance : 
grâce à la radiologie, on peut non seulement recon- 
naître la présence des corps étrangers, mais encore 
les localiser d’une manière assez précise. 

La radioscopie ne donne rien de net pour les petits 
corps étrangers métalliques ou non. C’est, d'après B., 
une méthode infidèle. 

La radiographie, suivant le procédé ultra-rapide de 
Nogier, donne des renseignements beaucoup plus 
précis. Quatre radiographies successives dans 
diverses positions de l'œil sont nécessaires. 

Il arrive parfois, comme dans un cas cité par l'A. 
que le radiographe peut hésiter à affirmer que le 
corps étranger est en dedans ou en dehors de la 
coque oculaire. 

B. cite des observations et conclut que l'exploration 
radiologique donne des indications précieuses et 
suffisantes pour guider l'opérateur dans son inter- 
vention. l} faut faire des réserves quand il s'agit de 
fragments de pierre. de bois, de verre, qui ne sont 
visibles que lorsqu'ils sont de grandes dimensions. 


LOUBIER. 


ÉLECTROLOGIE 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


APPLICATIONS CLINIQUES 


Gustave Roussy et Lucien Cornil (Paris). — Né- 
vrite hypertrophique progressive non familiale 
de l'adulte. (.{nnales de Médecine, t. VI, n° 4, 
1919, p. 296 à 505, avec fig.) 


Les A. 
soigné, en 
T région. 

Le début de Paffection fut tardif, vers 40 ‘ans, sans 
qu'il y ait d'antécédents familiaux notables. 

L'amyotrophie, surtout marquée aux membres su- 
périeurs où elle affecte le type Aran-Duchenne, s'ac- 
compagne de trémulation fibrillaire et de réaction 
de dégénérescence dans les muscles correspondants 
aux nerfs atteints. 

Réactions électriques des membres supérieurs 
(D' Beaujard) : Réaction de dégénérescence partielle 
sur le médian droit à la main. Diminution de l'excita- 
bilité électrique sur les extenseurs et abducteurs du 
pouce et réaction de dégénérescence partielle sur le 
long supinateur et le cubital postérieur du côté droit. 
Réactions électriques normales sur les muscles et 
les nerfs de la ceinture thoracique côté droit. 

Côté gauche. Diminution de l’excitabilité électrique 


d'un territorial 
neurologique de la 


l'observation 
au Centre 


rapportent 
1917, 


sur les muscles de la ceinture scapulaire avec RD 
partielle sur le long supinateur et le sous-épineux; 
RD partielle et localisée sur le médian. Réaction de 
dégénérescence sur le nerf cubital au poignet et sur 
ses muscles, à l’avant-bras et à la main. RD partielle 
sur les muscles extenseurs. 

Menbres inférieurs. Légère diminution de Pexcita- 
bilité électrique sur les deux nerfs sciatiques po- 
plités côté gauche. 

La palpation des troncs nerveux révèle l'existence 
de cordons volumineux et durs correspondant aux 
nerfs hypertrophiés. 

L’ataxie est nette, surtout à gauche, tant aux meni- 
bres supérieurs qu'aux membres inférieurs; le signe 
de Romberg est marqué. Il existe des troubles des 
réflexes. 

Ce cas se différencie de ceux de Dejerine-Sottas et 
de Marie-Boveri. On n'y trouve pas le caractère fa- 
inilial, mais la prédominance de l'atrophie muscu- 
laire systématlisée au membre supérieur : type Aran 
Duchenne. LOUBIER. 


Jean Lhermitte. — Les paralysies amyotrophi- 
ques dissociées du plexus bracnial à type su- 
périeur, consécutives à la sérothérapie antité- 
tanique. (Gazette des hôpitaux, n° 67, 4-6 Nov. 
1919, p. 1053 à 1056.) 


L. a observé récemment des paralysies amyotro- 


phiques du plexus brachial, consécutives à l'injection 
de sérum antitétanique. [l rapporte trois observa- 
tions intéressantes; l'examen électrique a été pratiqué 
plusieurs fois dans chaque cas. 

Il s'agit de sujets jeunes, indemnes de toute injec- 
tion antérieure, blessés très légèrement par éclats 
d'obus: aucun d'eux ne présenta le moindre signe 
d'atteinte du système nerveux central ou périphé- 
rique par le traumatisme. La radiographie montrait 
l'intégrité parfaite du rachis. Les manifestations ner- 
veuses apparurent quatre à huit jours après linjec- 
tion, dans le membre supérieur droit. 

Les réactions électriques des muscles paralvsés 
montraient des perturbations notables, allant depuis 
l'hvpoexcitabilité simple jusqu'à la complète inexci- 
tabhilité, en passant par la réaction de dégénérescence : 
Faradique = O ; Galvanique : P >œ N avec contractions 
lentes. 

D'après ces trois observations, les muscles du 
groupe radiculaire supérieur ne sont pas tous atteints 
par la paralysie et l'atrophie. Le deltoïde, le grand 
dentelé, les sus- et sous-épineux, le biceps et le bra- 
chial antérieur sont plus particulièrement touchés: 
la portion elaviculaire du grand pectoral, le triceps, 
le long supinateur sont respectés. Les modifications 
régressives des perturbations de l'excitabilité élec- 
trique s'effectuent parallèlemént aux modifications de 
la paralysie; mais, comme l'amvotrophie, elles ne 
s'effacent pas complètement, mème après plusieurs 
mois. LOUBIER. 


André Barbé. — La maladie de Thomsen. {Pro- 
grès Médical, 11 Octobre 1919, p. 408.) 


L'A. rapporte l'observation d’un homme. âgé de 
27 ans, atteint de maladie de Thomsen. 

Cette observation présente quelques points inté- 
ressants et particuliers : 

4 L'absence d'antécédents héréditaires : 

2 Le début de l’aflection dans le tout jeune âge 
avec des signes nets montrant le caractère congé- 
nital ; 

s La prédominance des accidents du côté gauche 
et sur certains muscles ou groupes de muscles : 

# Le malade présente une contraction idia-muscu- 
laire très nette et, d'une facon presque complète, la 
réaction myolonique, si lon a soin de faliguer te 
muscle avant l'examen électrique. 

L'électro-diagnostie montre : 

a) L'excitabilité faradique et galvanique normale 
sur les nerfs examinés (circonflexe, radial, médian); 

b) Les muscles (deltoide, fessiers, muscles de la 
jambe) présentent une légère hvperexcitabilité gal- 
vanique et faradique; 

c) Inversion de la formule ; 

d) La secousse musculaire est lente et se prolonge 
au delà de l'excitation; 

e) Le muscle est assez facilement mis en tétanos 
par des secousses galvaniques répétées. 

LOURIER. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Denis Courtade (Paris). — Des troubles de la 
miction chez la femme et de leur traitement 
électrique. (Bulletin officiel de la Société fran- 
çaise d'électrothérapie et de Radiologie, p. 51 à 56, 
Juillet-Octobre 1919.) 


Cette communication vise seulement les troubles 
d'origine nerveuse. 


Flectrologte. 


l. Paralysie vésicale : localisée aux muscles du col, 
incontinence plus ou moins grande; localisée aux 
muscles du corps, rétention avec souvent incontinence 
par regorgerment; intéressant col et corps, si elle est 
complète, donne incontinence absolue; souvent elle 
est incomplète et donne incontinence au moindre 
effort. 

A) Ces paralvsies peuvent être dues à une cause 
locale (compression nerveuse par grossesse, tumeur, 
traumatisme des nerfs vésieaux ou de la queue de 
cheval), l'électricité ne peut agir tant que la cause 
locale existe : après l'accouchement elle agit très 
bien: le traitement électrique du fibrome décon- 
gestionne celui-ci et fait cesser la compression. 

B) Dans les affections nerveuses d'origine centrale 
(période apoplectique de lhémorragie cérébrale on 
du ramollissement, méningites tuberculeuses. tumeur 
cérébrale, paralvsie générale au début), l'électricité 
n'agit pas à la période apoplectique, elle peut agir si 
les troubles persistent après cette période. Elle est 
impuissante dans les phénomènes d’origine démen- 
cielle. 

C) Dans les affections médullaires (mvélites aiguës 
ou diffuses chroniques, compression de la moelle. 
lésion de la queue de cheval, ataxie), l'électricité 
n’agit que si la paralysie n'est pas trop accentuée par 
exemple au début des mrvélites chroniques, à la fin 
des myvélites aiguës; elle agit surtout sur les fibres 
du col, qui sont innervées par le sympathique. 

D) Les paralvsies purement dynamiques s'observent 
dans l’hystérie, l’épilepsie et surtout la neurasthénie. 
Dans les paralvsies neurasthéniques on ne constate 
jamais la paralysie complète du col et du corps: il y 
a plus souvent paresse isolée de l'un ou de lautre; 
il s'agit plutôt d'une parésie des réflexes de la miclion 
que d'une paralysie v\ésicale. Le traitement électrique 
qui sera d’un grand secours, pourra varier : 1° élec- 
trode indifférente, vaste, sur la partie inférieure du 
ventre ou la région dorso-lombaire, électrode active 
constituée par de l'eau salée à 7 pour 1000 introduite 
dans la vessie soit avec une sonde ordinaire traversée 
par un fil métallique, sait avec l'iomsateur vésical de 
PA. : Courant faradique, bobine à gros til, intermit- 
tences lentes (ou de préférence courant sinusoïdal'. 
Ou bien courant continu, faible intensité, pôle négatif 
vésical: 2 application de courant faradique comme 
ci-dessus porté seulement, avec une électrode appro- 
priée, sur le col de la vessie: 5° électrisation par voie 
réflexe : bobine à fil fin, courant tétanisant, un pôle 
dans le vagin, un pôle promené sur le bas-ventre et 
les cuisses ou bien élineelles de statique ou de F. F. 
sur la région dorso-lombaire. 

DE. facoutinenre d'urine infantile : s'étant prolongée à 
l'âge adulte ou récidivant; le traitement est le traite- 
ment habituel de l'incontinence infantile mais il faut 
s'assurer qu'aucune cause organique n'est à incri- 
miner. 

N1. Spasme de l'urétre, plus rare chez la femme que 
chez l'homme peut résuller d’une cystite, d'une uré- 
trite, d'un polvpe, d'une érosion, d'une métrite ou 
annexite; ou ètre sous la dépendance de la neuras- 
thénie, de lhystérie, ou d'une maladie médullaire 
(mvélile transverse, tabes). On utilisera de préférence 
les courants de IE F. avec une électrode nue dans 
l'urètre, on lPélectrode condensatrice dans le vagin. 

IV. Pollakiurie, peut tenir à une cause locale qu'il 
faut soigner ou être d'origine nerveuse, mais le plus 
souvent est neurasthénique : s'il y a irritabilité vėsi- 
cale exagérée H. F. avec mème technique que pour 
le spasme; s’il y a atonie du sphincter, traitement 
analogue à celui de la paralysie du sphincter; dans 
la pollakKiurie psychopatique faradisation à fil fin, téta- 
nisante, un pôle à la région dorsale, l’autre sur le bas- 
ventre ou étincelles {statiques ou de H.F.) à la région 
dorso-lombaire et surtout psychothérapie. 


A. LAQUERRIÈRE. 


Table analytique des Matières 


contenues dans le Tome 11] du ‘ Journal de Radiologie ” 
(Janvier 1918 à Décembre 1919) 


Les caractères gras se rapportent aux mémoires originaux el les caractères ordinaires 
aus analyses dr mémoires. 


RAYONS X 


Généralités. 


Notes de pratique radiologique aux armées dus 
PLATS et R. WICKHAM)...’ 
Remarques sur le fonctionnement des services 
radiologiques pendant les périodes de grande 
activité (Hirtz, . . . . . . a . . . . . . . 
La radiologie dans l'armée américaine. Confé- 
rence faite aux médecins radiologistes du Ser- 
vive de Santé US... 4 
Le développement de la radiologie (CLYDE 
SNOOK a Sa ou re tra ro Ras r 
Les nouvelles voitures radiologiques du Service 
de Santé (CHARDIN) © ae aa 
Radiographie des métaux (PiLox et Tone BA- 
RER anam e ee Ea à a Cor eme 
Le service de radiologie et de balnéo-physiothé- 
rapie de l'hôpital civil de Strasbourg ((iu\- 
SRE à de ia eu an E Ne du 
La chirurgie de l'évacuation (DrEVvoN el H. PETIT). 
Sur les progrès de nos connaissances concernant 
les rayons de Röntgen (GUILLEMINOT). . . . . 
La radiologie à « Mayo Clinic » (Rochester-Min- 
nesota, U. S.) (H. BÉCLÈRE) 
La radiologie dans le Service de Santé de l'ar- 
mée française pendant la guerre de 1914-1918 
(HARET a Sas dd ap Made ua 
L'électronique et les radiations en thérapeutique 
(VAN DE MAELLE) o à 4 8 à Sr se à à fe 
Allocution prononcée aux obsèques du D' Jau- 
geas (A. BÉCLÈRE). . . . 
Les directives du radiologiste cité comme té- 
moin (FRIEDMANN) 


. > a è% òo ò ě òo ò% ē è ē +% 


© a è ò% o òo ọ ē 9 


. e » è ọọ č ò% č è č > >» a a >% ò ò ọọ 


Physique. 


Sur les spectres des rayons X des éléments iso- 
tropes (MANNE SIEGBAHN et STENSTROM). . . . 
Les rayons X provenant de sources autres que 
le point d'impact dans les tubes à pure dé- 
charge d'électrons (CooL1bGE et Moore)... 
Sur les foyers des radiations émises par les 
tubes utilisés en radiologie (A. LUMIÈRE) . . 
Sur la structure spectrale des rayons J.(LEDOUX- 
LerARD et DAUVILLIER). . . 0... . . . . . . 
Sur une modification à la méthode fluorométrique 
de mesure des rayons X et son application à 
la mesure du rayonnement des ampoules Coo- 
lidge (BiquarT) 
X-fluoromètre à étalon radio-luiminescent (GuiL- 
LEMINOT, CHÉRON et BIQUARD). . . . . . . . . 


+ ç > ë % o% 


šI 


Nouveau fluoromètre Guilleminot (Massiot). . 
Un aperçu sur la physique du discontinu (GuiL- 
DEMINOR CN te ne en 
Dosage du rayonnement X par la fluorométrie 
(GUILLEMINOT): a o ss eba 4 à 4 à 24 4 
La structure de l'atome (VERSCHAFFELT). . . . . 
Les propriétés physiques des ravons X (VERs- 
CHAFFRELT) a 55 + lis Ba Sue ils en SR à 
Notions physiques nécessaires à la médecine 
radiothérapique. Première note : lois d’ac- 
tion d'une radiation pure (GUILLEMINOT).. |. 
Seconde note : application des lois énoncées 
pour les faisceaux simples aux rayonnements 
employés en thérapeutique (GUILLEMINOT). . . 


? 


Technique. 


Radiographie de profil de la colonne vertébrale 
(BOBRIE). © o ee Lemon al DATE res 
Technique de la radiographie des sinus de la 
face (DISSEZ). . . . . . . a : . e . . . .. 
Résumé d'observations sur l'éclairage de la salle 
d'opérations pendant les interventions, sous le 
contrôle intermittent de l'écran (LECLERC). . . 
Description de la méthode combinée de l'écran 
percé et de la rotation de l'ampoule d’un angle 
constant (PÉROCHON). . ............. 
Radiographie directe sur papier (DiMIER). . . . 
Procédé rapide et peu coûteux pour obtenir des 
réductions sur papier bromure de clichés radio- 
graphiques (BONGOURD) . . . . . . . . . . .. 
Commande pneumatiqne des régulateurs à étin- 
celles (DELNERM 6t LABORDE). . . . . . . .. 
Le réglage rapide du compas de Hirtz, d'aprés 
un repérage radioscopique à l’aide du support 
A rotule. Le 2: ins sa ne ea te 
Soupape à décharges disruptives et à cathode 
enveloppante de Desplats et Gineste . . . .. 
Périscope radioscopique (CHUITON et TOUSSAINT). 
Une nouvelle bonnette radioscopique (CAMBIER). 
Compas repéreur radioscopique Belot-Fraudet 
(BELOT et FRAUDET). ....... ........ 
Explorateur radioscopique (CHARLIER). + .. 
Modification au dispositif de Strohl (THOMAS et 
LOOPY) an i ar ra d aa ee Man A 
Marqueur de fortune (SEVE) c D waea o ces 
Calage normal de la « toupie - des interrupteurs 
à mercure Blondel-Gaiffe (CORRET). . . . . . . 
Mauvais montage du milli-ampèremètre (MAITRE). 
Emploi d'un flacon barboteur pour insuffler de la 
vapeur d'éther dans l'interrupteur à turbine 
URTZ ses SN a Css nr 


029 
366 
440 
520 
920 


azo 


521 


18 
19 


19 


554 


De l'emploi du chlorure d'éthyle comme diélec- 
trique gazeux dans les interrupteurs employés 
en radiologie (ASCHEL) 

Procédé de l'anneau pour « ee le point pos- 
térieur » (COURGENQU). s 

Sur le mode d'emploi des crayons gras “radiolo- 
giques (Hirtz). . . . . . . . . .. 

Calque radioscopique sur feuille de verre (P1EK- 
QUIN): SUR ue Sa se 

Lampe baladeuse-cloche (PÉROCHON) 

Un modéle simple de cerceau chauffant pour le 
réchauffement des grands blessés (CHAVASSE). 

Nouveau compas localisateur (LEBON). . . . . . 

Méthode de chauffage de la spirale de Coolidge 
(JORDAN). . . . . . . .. 

Les anaglyphes en radiographie (AUBERTAL) . . 

Sur la méthode de stéréoscopie monoculaire. 
particulièrement applicable à la radiographie 
(TAULEIGXE et Mazu). . . . . . .. . 

Système de localisation des projectiles et com- 

. PAS (ANGEBAUD). 


+ + s’: 


CE eè ù ò >» 


. » òo òo o ù č »% ç o òo ò œ 


Etude comparée des méthodes d'extraction des 


projectiles (PIERRE DUVAL). ©... 
stude comparée des méthodes d’ extraction des 
projectiles (MARINS). 0... 0... 
Étude comparée des méthodes d'extraction des 
projectiles (CONRAD). o sa .. . . . . . . . 
Conclusions sur les différentes méthodes d’ex- 
traction des projectiles (Réunion chirurgicale 
interalliée). 
Mesure de la Diolondeur d'un projectile difficile- 
ment visible. — Travail à Pen diaphragme 
(PATTE) 
Perception du relief inverse en stéréosdonia ra- 
diographique (TOUSSAINT). . . . . 
Procédé d'extraction par les ampoules jumelées 
(Coure) 
Procédé radioscopique rapide de localisation des 
projectiles (FROMENTIN) 
Dispositif pour la localisation des projectiles en 
profondeur par le procédé de Haret (PicanT- 
LEDOUX). . . . . . . . 
Commande à distance pour bague à butées 
(DELHERM et DESALME). . . . . . . . . . . .. 
Commande à distance facilitant l'exécution de la 
méthode de repérage par rotation limitée de 
l'ampoule (H1rTz) 
Modéle économique de table radiologique (GENE- 
VOX Jo UE de dio mea ea nas Nat & 0 de 
Appareil régulateur pour ampoules radiologiques 
réglables par étincelles (LEFÈVRE). . . . . . . 
Diaphragme supplémentaire pour le repérage 
radioscopique par les méthodes nécessitant la 
grande ouverture du diaphragme (PESTEL) . . 
` Galques radioscopiques rapides et précis . 
CÉAPEROP)S a ete net dr a a E A 
La réorganisation des services de chirurgie 
après la guerre (FIOLLE.) 
Technique pour la radiographie latérale de Vex- 
trémité supérieure du fémur (SALMOND). . . 
La projection orthogonale dans quelques mé- 
thodes de localisation utilisant deux radiogra- 
phies (Pior et GIMBERT). 0... 0... 
Des avantages de lexamen radiologique des 
trajets fistuleux après injection de bismuth 
(L. Moreau). . . 
L'emploi du sulfate de baryum crémeux dans 
l'exploration radiologique du tube digestif 
(GUÉNAUX);. Ga soe Rte 
Sur Félimination du rayonnement secondaire 
> radiographie par lantidifuseur (TAULEIGNE 


. o s òo ò% s ç ò% ù ç ë o ç e 9> ē ò çò s a ù% % + ee 


. o> o è ēě è č ò% č > G ç ò e è % ò y o 


t MAZO) i s i e a e a e a A a as 
aA de protection à réaliser dans appii 
cation des rayons Ñ (NOGIER). . . .. . . . . 


30 


æ 


Journal de Radiologie et d Electrologie. 


Une méthode pour chauffer le tube Coolidge par 
le courant continu sans laide d’accumulateur 
ou autre transformateur (HERNAMAN JOHNSON). 

Méthode pour chauffer la spirale du tube Coo- 
lidge (JORDAN). . 

Quelques perfectionnements apportés au contact 
tournant « Bosquain-Massiot + (MASSIOT). . 

Présentation et description d’un nouveau modèle 
de manudiascope (BOUCHACOURT) 

Dispositif pour le repérage des projectiles avec 
le pied « Drauilt » (JAUBERT DE BEAUJEU) . . . 

Dispositif permettant la localisation radiosco- 
pique des projectiles par les procédés de Strohl 
et de Hirtz associés."sans le secours de l'écran 
DOFCRIBAESAC) Las ee Las die eue 

Appareil pour éclairer le visage de l’opéré dans 
les opérations sous l'écran (BONNoT et CHE- 
VRIE Se EE ae Et MUR RS ass 

Progrès récents de la radiologie (ERASMUS 
ECLIS) D TS a aa 

L'extraction des projectiles du hile pulmonaire 
(R. Dinter) . . . 

La localisation et l'extraction des projectiles 
dans les hôpitaux d'évacuation de l'avant au 
cours des dernières offensives (GAMBIER). . ~> 

La méthode de Guillon pour la localisation pré- 
cise des corps étrangers (STOCK) 

Extraction à l'aide de lElectro-vibreur de Ber- 
gonié d'un projectile intra-cérébral (CHiro- 
LIAU et HEYMANN). 

L'extraction d'un corps étranger du cerveau 
(RAYNER et BARCLAY). . . . . . . . . . 

Sur la précision des images radiographiques A 
LÉMIBRE) o EH Lu e ares k 2 

Un cas d'extraction de projectile situé dans le 
sinus maxillaire droit et retrouvé au niveau du 
cardia (SURREL). . . . . . . e . . . . . . . 

Projectile mobile du médiastin (CHEVALIER). . . 

Collaboration radio-chirurgicale dans la chirur- 


Se s: o ç 5, ž ù ç +% 


e è èe è òo ò% %9% 


. èe è ùs ò> ù> ọọ ọ > + + + ě 4 


gie crânienne (VILLANDRE) . : . . . . . . . . 
L'extraction des projectiles intra-crâniens (H. Bé- 
CLEBE) s à Lara à ie in à: die à SAR à 


Extraction magnétique des projectiles intra-cé- 
rébraux (DARBOIS). 
Modification apportée à la règle de Casel (CHaRPY). 
Adaptamètre (BaupoN et Poupon). 
Le procédé de Salmond pour la radiographie de 
l'extrémité supérieure du fémur (GUILLOT). . . 
Utilisation sur courant alternatif des installa- 
tions radiologiques Gaiffe à courant continu 
(Réchovuet SORREL). . ......... .... 
Encre dermographique du service de santé amé- 
ricain. 
Procédé pour écrire avec un crayon ordinaire en 
graphite sur la glace des écrans radiosco- 


+ o % 


. > ò> o o 


. ee e è> ò% ò ě ò > ù o a o è ò ò a > ọọ 


piques (MAHAR). ............,.... 
Amélioration des crayons dermographiques 
(EAIC a. s i a a a Le ee db 


Procédé pour la coloration des lampes (Lan.r.v). 
Exécution simultanée d'une radiographie sur 
plaque et sur papier (TOUSSAINT) 
Transformation du pied de Drault pcur faciliter 
son maniement à travers les rangées de lits 
dans les salles de blessés (DREVON). . . . . . 
Commutateur pour radiologie (CHASSARD). . 
Dispositif simple pour transformer la table radio- 
logique de Gaiffe, modèle des armées, en table 
radio-chirurgicale (DRE VON). . 
Description d'un nouveau type de tube Coolidge 
à radiateur (PiLon). 
Pince pour extraction des projectiles sans le 
contrôle des rayons X (DUCELLIER). , . . 
L'écran renforçcateur, ses propriétés. ses saaku 
(THORNE-BAKER). 


. è> > ò ò s o» 


. è> s ò >» 


e > ò% è + o ù s g 


>». > è> è >ù è ç Ò> ċ ò č es ò + œ 


143 
114 


116 
117 
119 
119 
121 


124 


125 
126 


127 


127 
127 


128 


128 
132 


Table des Matières. 


Considérations sur les différentes méthodes ac- 
tuelles de chauffer le filament du tube Coolidge 


(HERNAMAN-JOHNS0X) 0... 0. 157 
Une application pratique du proc édé de repé- 

rage de Strohl (Lounié). . . .. . . . .. . 497 
L'examen ML au lit du blessé (II. BÉ- 

CUERE e u oo. Ea E e A Ra 137 


Sur l'emploi d' une sonde urélérale opaque aux 
ravons X pour la localisation des projectiles 
dans la région du rein et de l'uretère (Fui- 
LERTON). ©. . . . . . . es em Ge 141 
Projectiles pleuraux, projectiles diaphragma- 
tiques; leur extraction Re (PETIT DE 
LA: VIBLÉON)s Lacan ne ee Be Le Rem Ed 141 
De la nécessité d'employer une technique ra- 
diographique spéciale pour obtenir certains 
détails squelettiques (LAQUERRIÈRE et Pier- 


OPINE bd a LAS ns Sade Sd 146 
La protection en radiologie (MIGNON). . . . . . 465 
Cadre porte-écran repéreur (Manar). . . . . 175 


Négatoscope-boite à tirer du manipulateur Floris. 176 
Méthode de localisation et d'extraction des pro- 
jectiles par la double projection simultanée à 
l'aide de deux ampoules radiogènes fonction- 
nant simultanément (bE Rio-BRANCO). . . . . 177 
Un nouveau type de tube à radiateur (Coo11DGE). 18 
Poste radiologique RARE (Coone et 


MOOREN: dre ue hs NS NRA a en 178 
Les dangers de l Ge rcution en radiologie 
ÉSHEARER|S SE US sise nie do ATR 


La valeur des tubes à rayons X ((GuiLuemINoT). . 205 
Variation de la durée de l'exposition des plaques 
radiographiques suivant la dureté du tube et 
l'intensité du courant (NELTHORPE). . . . .. 295 
Appareil universel de radiologie (BAESE). . . . 225 
Quelques observations sur le procédé de locali- 
salion par rotation de l'ampoule de M. Dausset 
CACLIN w Rue Mn Ro ie ; < x 229 
Sur la pratique des extractions radio- eki 
gicales de projectiles en lumière Virida. Pré- 
sentation de lampes et de lunettes d’adapta- 
tion obtenues par simples trempages alternatifs 
dans des vernis loréol jaune et vert (Boucua- 
COURT): ae die aee a ES y a e a E E l g 225 
Dispositif simple de commande des régulateurs 
à étincelle pour radioseopie debout (SaLsac). 225 
Méthode pour empècher la poussière de s'intro- 
duire entre l'écran fluorescent et sa glace au 


plomb (DUDLEY STONE). . . . . . . . .. 225 
Un nouveau procédé de centrage du tube (Tue 
VELYAN GEORGE). ©. saoao 0 0... 225 
X. Fluoromètre à étalon radioluminescent (Ge IL- 
LEMINOT, CHERON el BIQUART). . . . . .:.. 226 
Nouveau support de tube avec indicateur dû 
rayon incident normal (CAMPION) . . . . . . 226 


Emploi d'une sonde opaque pour localiser les 
projectiles dans la région du rein et de lure- 


tère (FULLERTON). ©.. . .. . . . . . 229 
Le décalage dansles fractures de l'humérus Baie 
LEUL 6t DUunoiS-ROQUERERT). . . . . . 251 
Fixation de l'ampoule dans anticnie oupule 
Belot-Gaiffe (CASTEX). . . . . . . . . . .. 272 
Utilisation du crayon dermographique papier 
Blaisdell (H. BÉGLÈRE). . 0. . . . . . . . . 272 
Une nouvelle forme d'écran localisateur (Saor- 
TEN)e doane a e à on ue TE TE E SEE 213 
Porte-brancard pour examen tadiolopidué (DE 
FERRY et JAUBERT DE BEAUJEU). . . 273 


La protection du radiologiste, du N et 
de leurs aides au cours des Operarios radio- 
logiques (DELHERM). 275 
Les moyens de protelon di adologikie, dü 
chirurgien et de leurs aides contre Faction des 
rayons X (PARRA). ......... . . .. + 4 973 


La radiographie latérale dans les fractures pro- 
bables de la colonne vertébrale (GAGE) 

Sur la signification réelle et la précision des men- 
surations de profondeur que fournissent les 
procédés radioscopiques et radiographiques 
(GUILBERT et CIMBERT). . 0... . . . .. 

Acoumétre fonctionnant sur courant alternatif 
(TIe DS an M RSS ES eee à 

Présentation d'un tableau réduit de commande 
électrique pour laboratoire radiologique (VILLA 
CLNOEVEAD): à 8 à Se dun Rat au 

La radiologie dans le service de santé de l’armée 
française pendant la guerre de 1914-1918 (Ha- 
RET) a 2e ne SR SUR De NN re Set A 

De la protection en radioscopie; considérations 
sur les rayons diffusés et les rayons secon- 


daires (IIFRNAMAN-JOHNSON). . . . . . . . . . 
Le tube Coolidge en radiographie et en radio- 
scopie (SHEARER).. . . . . « . . + . . . . . 
La fluoroscopie pratiquée simultanément dans 
deux plans (GAGE) . .  . . . . .. . . 
L'absorption des rayons secondaires en radiogra- 
Pio (DOUÉ cis kna a en dde) ae Li de 6715 


Table radio-chirurgicale complètement démon- 
table formant cadres pour examens radiosco- 
piques verticaux (RÉCHOU). . . . . . . . . . 

Camion pour rayons X (IIFAD). . . . . . . .. 

Le problème radiologique dans l'établissement 
de l'hôpital d’une base navale (HamMmon). . 

La rétroradioscopie ou méthode de la radiosco- 
pie indirecte (DE PUELLES). ; 

Coopération du radiologiste et des autres méde- 
cins (PALMER) oaa a e 

Quelques recherches sur Je fonctionnement des 
tubes ‘producteurs de rayons X (ARCELIN). 

Ampoules radiogènes nouvelles et transforma- 
teurs (HABIKE). ©. 4 à 26 ou + 26 4e ar 4 

La radiographie par avion. Avion radio- médico- 
chirurgical. Aéro-chir. Nemirovsky-Tilmant (Fo- 


VEAU DE COURMELLES). . . .. . . . . .. .. 
L'immobilisation de la tête en radiographie et en 
radiothérapie (SPEDER). . . 0... . . 


La radiographie stéréoscopique (MACKENSIE 
DAVIDSON): i Los 2 à de pue & ba 
De l'extraction des corps étrangers périorbitaires 
(LEMAITRE et GARMY). . ...... .. . . .. 
Localisation radiologique des corps étrangers 
(PACGININO ER AR EURE Get El TE. 
La rotation de l'ampoule appliquée aux extrac- 
tions de projectiles sans contrôle radioscopi- 
que (DuvERGEY et DUurouR). .. .  . . . .. 
Au sujet du mémoire de MM. Guilbert ct Cimbert 
(STROH) a drece eus man er JUN GR QUE TE à 
Stéréomèétre liminescent (GUILLE Non) : 
Quelques modifications apportées à la table ra- 
dio-chirurgicale, du D° Haret (OLIVIER et 
GAILU e dope p a a e ada qe ; 
Pupitre ak gätosrope à intensité de lumière va- 
riable (H. BÉGLÈRE) . . 0... . . 
Sur un fluoromètre (MUGUET). . . . . ans À 
Sur de nouveaux écrans fluorescents pona la 
radioscopie (ROUBERTIE et NEMIROVSKY). 
Sur une loi de radioscopie (MAZÈRES). . a 
Sur le dosage en radiothérapie par la méthode 
électroscopique (CLUZET) .. e.. . . .. 
Extraction des projectiles intra- ioraciques 
(XXVII Congrès de Chirurgie, Paris, 1918). 


. L'extaction des projectiles par la méthode du 


contrôle exceptionnel (GuDIN). . . . . . . .. 
Trois préparations pour l'examen des voies di- 
gestives : lait, repas, lavement (HARET). . . 
Précautions à prendre dans les installations 
radiologiques intensives (GUNTHER). . . . . .. 
Quelques expériences sur le dosage photogra- 
phique des rayons X (LARKIN). . . . . l 


555 


274 


556 Journal de Radiologie et d'Électrologie. ' 


L 


L'École de Radiologie du camp de Greenleaf 
(MANGES). . . SE SU de 

Camions radiologiques (Cunistir). TL 

Mensuralion radioscopique de l'indice du déve- 
loppement ventriculaire en profondeur (GRAND- 


GÉRARD). ©... T A S 
Un nouvean vepéreur (KOCHER) +. pa 
Localisation et extraction de projectiles (PEN- 

TERDI- si ne e a ri der ne et EN 

Physiobiologie. 


Chute thermique dans une fracture de la colonne 
vertébrale à 3208, après un examen aux rayons 
X (Tor). . . . ; k 

Sur les actions biologies lentes des radiations 
qui sillonnent les laboratoires de radiologie 
(GUILLEMINOT). . . . 

Étude sur l’action des rayons X: : action destruc - 
tive sur les globules du sang (TAYLOR, WIT- 
HERBEE et MCRPuY). . . . 

Études expérimentales sur Les effets des rayons 
X : action stimulante sur les lymphocytes 
(Tnomas, Tayzor et WITHERBEE) . - 

Études sur l'action des rayons X; des change: 
ments observés dans les organes lvmphoïdes 
après de PEUR” doses de rayons X Ds 


HARA). à : PE 
Action des rayons x sur es grains Fi orge et 
carence (WEILL et MOURIQUAND). saasaa’ 


Études expérimentales avec de pelites doses de 
rayons X (Russ. CHAMBERS., SCOTT et NOTTRAM). 

Quelques effets des rayons X sur certaines bac- 
téries (PERRY)... . . : : 

Autour de certaines vues sur l'action bio- phy- 
sique des rayons X, étude expérimentale 
(GHILARDUGCD . ee ee ee ee 0 


Accidents. 


Radiodermite grave consécutive à 3 radiogra- 
phies (CHaiLLous et LAQUERRIÈRE). nn 
La protection en radiologie (MIGNON). 
Les dangers de Pélectrocution en 
(SHEARER). . . SN a ds 
La protection du radiologi: ste, du chirurgien et 
de leurs aides au cours des opérations radio- 
logiques (DELNERM). DNS A norte 
Les moyens de protection ‘du radiologiste, du 
chirurgien et de leurs aides contre l'action des 

rayons X (PARRA). ; 

Les accidents eauses par les rayons X (ALUERT- 
WEIL). . . . — : 
De la protection | en  radioscopie: considérations 
sur les ravons diffusés et les rayons secon- 
daires (HERNAMAN-JOHNSON). : no 
Précaution à prendre dans les installations ra- 

diologiques intensives (GUNTHER)... . 
Un cas de radiodermite grave consécutive à une 
radiographie (GUARINI)... saaa’ 


radiologie 


Radiodiagnostic 


Généralités. 


La collaboration radio-chirurgicale (DUHFM). 

Le radio-diagnostic en pathologie interne (VAN 
de MAELE). : : 

La création des plans e en ‘radiographie stéréose o- 
pique (H. BÉCLÈRE). 


546 
546 


178 


274 
274 
495 


546 


546 


103 
165 
178 


215 


2753 


g 


157 


138 


226 


Présentation d’une méthode pratique de stéréos- 


copie radiographique (CHABRY). : . . ns 
Essai chimique du sulfate de baryum pour ra- 
dioscopie (PRIESTLEY et Mac QUIG GIN). ; 


Résultats obtenus dans la pratique chirurgicale 
gràce à quelques perfectionnements récents 
de la méthode radiographique (MAYET). 

Quelques erreurs à éviter dans l'interprétation 
des images radiologiques (MOREAU). . . . . . 

Du repérage radioscopique des points douloureux 
des tumeurs et des organes pathologiques 
{JAULIN). RSS ae 

Sur la signification et la précision des mensura- 
tions de profondeur en radiologie (OziL). . . 


Os. Crâne. Articulations. 


Radiographie de profil de la colonne vertébrale 


(BOBRIE). . . : 
Technique de la radiographie ‘des sinus de la 
face (Dissez). . . . ; nr 
Luxation métatarso- -phalangienne (Lenoux- LE- 
BARD et TAVENEAU). M TENE 
Sur le traitement chirurgical des fractures 
(GOSSET). . . . . . TE 


Radiogramme d’un cas 4° arthropathie symétrique 
des extrémités (svringomyélie) (SCADUTO). 

L’ostéoporose consécutive aux plaies de guerre, 
sans lésion osseuse traumatique. dans un cas 
de tétanos tardif (fracture pathologique du col 
du fémur) (Bénarp, LUMIÈRE et DUNET). 

Fracture parcellaire du grand trochanter (Ga- 
ZOTTI). e ig ; 

Le ròle des anomalies d' ossification de la rotule 
dans le diagnostic des lésions nn 
du genou (REINBOLD). . . . . More 

Les fractures tissuraires (fèlures) se sous- périostées 
du tibia chez les enfants (KLEINBERG). 

Études radiographiques sur six cas de spondylite 
chronique ankylosante (Péuu et DAGUET). . 

Enchondromes multiples de la main (Berc et 
HADENGUE). . ; 

Un cas de fracture de l'humérus sans ‘signes cli- 
niques et reconnu par la radiographie (CoLom- 

BIER). CE 

Technique pour la radiographie latérale de Pex- 
trémilé supérieure du fémur (SALMOND). + 

De la résection sous-capsulo-périostée primitive 
dans les fractures articulaires par pénétra- 
tion de projectiles d'artillerie (LERICHE". 

La fracture des lanceurs de grenade (VAUTRIN). 

Le décalage du cubitus (MASMONTEIL).  . 

Deux cas de malformation rare des pieds et des 
mains (THURSTAN HoLLAND). . . . . .. 

Action efficace du novarsénobenzol dans un cas 
d’ es ee tardive du fémur (M. De- 
ROMPS). . . cks : 

De Ja greffe osseuse ane le traitement des 
pertes de substance du tibia (BÉRARD). +. . . 

Méthode générale et technique des greffes ostéo- 
périostiques prises au tibia, pour la reconsti- 
tution des os, ou la réparation des pertes de 
substance osseuse (DELAGENIÈRE). 

Luxation du premier métatarsien (Gross). 

Un cas de côte cervicale supplémentaire simu- 
lant le mal de Pott cervical (RENAULT et M: 
ROMME). . . ; PE 

La lombarthrie (rhumatisme lombaire chronique) 
(LÉRI). + ; 

Collaboration radio- -chirurgicale dans la chirurgie 
crånienne (VILLANDRE). . . 

De la position de choix dans l'examen radiolo- 
gique des os du tarse, des articulations tarso- 
tarsiennes et tarso-métatarsiennes (AIMARD). 


424 


424 


18 
19 
36 
42 
45 


43 


84 


85 


85 
85 


446 


124 


Table des 


Le procédé de Salmond pour la radiographie de 
l'extrémité supérieure du fémur (GUILLOT). 
Un cas de ER ne He et Hé- 
BERT). ; à 
Deux autres cas de polydactylie (Be Lor et 

DECHAMBRE). : 

Un cas d’ achondroplasie avec antée édents fami- 
liaux d'hypothyroïdisme (MUss10 FOURNIER). 
Atrophie osseuse (OHEMANN). . . . . . 4. . . 
Absence congénitale du radius (CoprTt-BolssE). 


Résultats éloignés d'une résection du coude 
(GASNE). . . . 

Deux cas d'arrèt de développement ‘du fé mur 
(GODET-BOISSE). . . sa nat 

Un cas d'absence congénitale du fémur (Guinpo- 
ENGELMANN). . . . 2 Lo 

Luxation interph: langienne d'i un or teil (BAILLE UL 
et FABRE). . . . Sn de Dee ou 


Fracture du senio de (HAaLL-EDWARDS). . 
Le canal nourricier de liléon, son aspect radio- 
graphique et son intérèt pourle diagnoslic des 


fractures de l'aile iliaque (JaPior), ..... 
Un cas de côte cervicale DU (Giroux 
et VERDIER). . . . . . . . P 


Spondylite tubereuleuse fugace (F ROE GIGI, Le 
Étude expérimentale des manœuvres de Forbes 
et d'Abboth dans le traitement des scolioses 
graves (LANCE). . . ; 
De la nécessité d'employer ı une e technique radio- 
graphique spéciale pour obtenir certains dé- 
tails squelettiques (LapvuerrkIèRE et PIERQUIN). 
Les aspects radiographiques de la spondylose os- 
téophytique (Liri et MAHAR). . . . 

Radiographie des maxillaires et des dents (Ma: 
THIEU). . 

Radiogrammes stéréose opiques pour illustrer 
l'anatomie de l'os temporal eten particulier du 
canal de Fallope (Dax Mac KexztE el KNox). 

Radiographie du maxillaire inférieur. Rapports 
des dents avec le foyer de fracture (JAPI0T). . 

La pratique de l'interprélation des ombres des 
sinus et de la mastoide (Law). ; 

Interprétation radiologique des images des sinus 
de la face (PreNTiss). . . D re à 

Contribution à la radiographie dentre (Mick). 

Un cas de côtes cervicales (Moucnztr) : . . .. 

Luxation vertébrale traumatique (2° lombaire) 
Réduction par tractions, sous anesthésie gé- 
nérale (GUYOT). . . . . . Sr 

Ostéo-arthropathie e hronique des orteils el aré- 
flexie chez un blessé de guerre (H. FRANÇAIS). 

Coxa vara de l'adolescence (F. Moxon). . 

Luxation congénitale bilatérale de l'extrémité 
supérieure du radius, avec synostose des os 
de F'avant-bras (AIMES, HaDENGuUE el Hvers). 

Observation d'un cas de genou à ressort (GouR- 
DON et ROEDERER). . . . ; EEE ET 

Luxation isolée du trapèze (Pore L). A pean a 

Trois cas d'ostéomes; ossification périostée juxta- 
musculaire el intra-fasciculaire chez des para- 
plégiques par lésion lraumatique de la moelle 
épinière {M®% DEJERINE et CEILLIER). . 

Exostose tibiale, probableinent ostéogénique, 
restée longtemps latente (Moucner). 

Renversement du moignon de Syme 
DANNE). . . . . . , ai 

Note sur la constatationtadioura Sie de: gaz 
dans les foyers de fractures de Hor (P. 
Duvaz et IF. BÉCLÈRE). . . . . .. . : ; 

Sur l'emploi des greffes osseuses dans le ai. 
tement des pseudarthroses (CU\E0). ; 

Anatomie pathologique d'une greffe ostéo-man- 
dibulaire (SÉBILEAU). . . . . . .. 

Résultat éloigné d'une Homo: -greife ndie au 
bout de 45 mois. Atrophie notable du greffon 
(MAUCLAIRE).. .. 


Tim 


181 


Vatières. 5 


Amputation de Ricard (PHocas). . . . . 

Sur une variation anatomique du métac arpien H 
(DUBREUIL-CHAMBARDEL). >... . . i 

Da observations de fractures rares du tarse 
(Buraup et HADENGUF). ... 

La radiographie des lésions suspectes de lac co- 
lonne vertébrale par la méthode latérale (GAGE). 
Fracture des os sésamoïdes (SHILLINGTON SCALES) 

Fracture des os sésamoïdes (Hare EDWARDS). 

Eperons ostéophyrtiques consécutifs aux ampu- 
tations (MoRGAN et MC GILE) . . . . . . . . . 

Les néoformations osseuses exubérantes consé- 
cutives aux amputations (MORGAN). 

Les séquestres osseux dans les blessures de 
guerre (BUNTING) . . . . ; ; 


Déplacement des osselets de l'oreille décelé par 


les rayons X (SALMOND) . . . ac 


Radiographie des ventricules céiébius après 
P 


injection d'air (DANDY). PRE PRE 

A propos d'un cas de luxation congénitale pos- 
térieure de l'épaule droite associée à une élé- 
vation congénitale de omoplate (RocneR) 

Pelviradiométrie par la méthode de la projection 
orthogonale (GUILBERT et CIMBERT) . 

Un point concernant l’ostéogénése. applications 
en chirurgie céphalique (LEMAITRE) . 

Le décalage dans les fractures de l'humérus 
(BaiLLEUL et Duüusors-ROQUEBERT)  . . . . . 

La radiographie du mal de Pott (MÉNARD). 

La radiographie latérale dans les fractures pro- 
bables de la eolonne vertébrale (GAGE). . 

Sur la pathologie des « entorses » du cou-de- 
pied {CYRIAX] o e a e a a a e a 

Deux eas de centre séparé d'ossification du 
tubercule du scaphoïde du pied (DENNIS: . 

Variations congénilales des sésamoïdes du gros 
orteil (GILBERT SCOTT). >... : 

Particularitė de la technique ca ltoeramigue de la 
base du crâne (COLESCHE) . PER" 

Aćérocèle traumatique du cerveau (R. GL Ro 

Aérocele traumatique intra-cränien et son évolu- 
tion (R: GEEÉNARD) . 0... . 

Le traitement moderne du mal de Pott (Cat on): 

Sur les spondylites post-traumatiques (CLUZET). 

Luxation antérieure de l'atlas consécutive à une 
amygdalectomie (SWANBERG). . . . . . . . 

Camptocormies hystériques et spondylites 
phiques (CniRay et ROGER). . . . . . . 

Faits cliniques d’orthopédie de guerre (Frote il 

Principes de l'appareillage rationnel des résec- 
tions de la hanche (RŒDERER et ACHARD) . 

Luxation centrale du fémur, ou mieux irruption 
pelvienne de la tète fémorale (FROELICH). 

Les greffes osseuses pour réparer les pertes de 
substance diaphvsaire dans les cas de plaies 
de guerre (MAUCLAIRE). 0... a‘ 

A propos des grelles osseuses segmentaires 
pour réparer les grandes pertes de subtance 
des os en chirurgie de guerre (MAUELAIRE) . 

Fractures articulaires de l'angle antérieur de 
l'omoplate (Ross). . , . . . is ee 

Un cas de myosite ossifiante dde (STONEN. 

Ce qu'on trouve dans les moignons d'amputations 
et quelques remarques à ce sujet (NISBET) 

Coxa-vara et obésité (KIRMISSON) . 

l'ragilité osseuse chez les enfants : Coup) . 

Sur un cas d'hallux varus congénital (Nové- 
JOSSERAND). ©. .  . . .. é Nour 

Deux cas de synostose adibéubitate supérieure 
bilatérale d’origine congénitale (CoubnaY). . 

Sur un cas D A articulaire (ESCANDE et 
TAPIÉ) . ... HILL : 

Sur un nouveau cas d'ostéite Condensante ginena: 
lisée :ostéopæcilie) (MOREAU) . .: . . . . . 


ty- 


L'architecture du calcanéum en stéréoradiogra- 
phie (MOREAU) . . . . . . node 

L'architecture du cilcanéuns en a CENO 
phie. Considérations pathogéniques sur les frac- 
tures de cet os (MOREAU). +. 

L'étude radiologique de l’évolution des iauna: 
tismes osseux par blessures de guerre (Ponxziv). 

Des pseudarthroses d'un des os de Favant-bras 
(DUJARIER). . . . . . . He À 

Sur les pseudarthroses T r unnes DETARIEN: 

La consolidation des fractures de guerre après 
leur fermeture primitive (Picor). P 

Fracture dite « par compression » du semi-lu- 
naire droit (MOUCHET et Luzoir).... 

Corps étrangers confluents de l'articulation du 
coude (RouviLLois) . . . 

Spondylose chronique localisée et spondylose 
rizomélique (Rossi). . . 

Division congénitale du scaphoïde carpien (Mou- 
CHET). À : 


Etude radiologique d'un cas d'exostoses multi- | 


ples à type familial (MILAN1). 
Deux cas de maladie de Asgood: Schlatter (Mı- 


LANI). : Le 
Para- arthropathies du genou chez les paraplé- 
giques (Mme DEJERINE et CEILLIER). . . . . 


Les pieds plats traumatiques (MASMONTEIL). 

Les hyperostoses dans un cas de sclérose laté- 
rale amyotrophique (BARBÉ). ROUE 

Ostéo-chondrilte déformante infantile de 
physe fémorale supérieure (MÉRINE). ; 

Néo-ossifications juxta-vertébrales du cou (ossiti- 
cation des tendons des scalènes ?) Compression 
ou irritation radiculaire, amyotrophies consecu- 
tives des membres Mes (LÉRI et COTTE- 
NOT) . 

Radioscopie des ventricules cérébraux (DANDY). 

Les procédés photographiques en ophtalmologie 
(CHÉRON). 

Présentation de radiographies de lésions de la 
hanche chez les adultes (BOBRIE; . 

De la position de choix dans la radiographie de 
l'extrémité postérieure des métatarsiens, des 
os du tarse, des articulations tarso métatar- 
siennes et tarso-tarsiennes. Astragale et cal- 
canéum exceptés (AIMARD). 

Un signe radiologique de la pseudarthrose de 
l'extrémité supérieure du fémur (BRUNEAU DE 
LABORIE). . 

Traumatismes du poignet. Les principales formes 


lépi- 


cliniques (COLLEU) . ... p 
Sur une variété anormale de svndactylie (Nov E- 
JOSSERAND). . . SH 
Un cas de syndactylie membraneuse, associée à 
la brachydactylie (KIRMISSON). . SE n 
Traitement physiothérapique des ostéomes 
(KOUINDIY). . . de a 
Un cas d'ectrodactylie (PICHERAL). D Ste e A 


Para-ostéo-arthropathies des paraplégiques par 
lésion médullaire. Étude clinique et radiogra- 
phique (Mme DEJERINE et CEILLIER). . . . 

Ankylose du genou en flexion A APR jambe 
parallèle à la cuisse (TAVERNIER). T 

Luxation frontale externe de la rotule Muran) : 

laits d'orthopédie de guerre (FrœLIcCH). 

Étude radiologique de l'ostéite deformante: Ma- 
ladie de Paget (PERKINS) . . . . . . . 

Contribution radiologique sur “ja cause DSL IE 
de l'atrophie optique héréditaire (PANCOAST) . 

Un cas « d'hydro-pneumocranium » avec de Fair 
dans les ventricules (POTTER) .... 

Nouveau procédé pour la cure radicale du « h: al 
lux valgus » (JUVARA). 

Fracture de l'os sésamoiïde métart: taso- naine 
du gros orteil (CARRERAS) . 


90 


465 


Journal de Radiologie et d Électrologie. 


Altération de la trochlée humérale de nature in- 
déterminée, étude radiographique de deux cas 
(JAPIOT): LS nu 

« Ventriculographie » apis con ‘d'air dane 
les ventricules cérébraux (DANDY). . . . . . . 

Quelques remarques concernant la structure de 
la mastoïde (GERBER) . : g 

Observation d’un cas montrant de Pait dans la 

cavité crànienne (MAY). ..... 

Les données AS ENS en art loue (Dar- 
LING). . . . . sd EU 6 où : 

Deux observ bons de còles cêrvicales (PELTOR). 

Les lésions traumatiques du poignet (JEANNE el 
MoucHET) (XXVIIIe Congrès de He 
octobre 1919) . Te 

Tumeur de l’'apophy: se coracoïde (V eat 

Diagnostic du mal de Pott par radiographie 
transversale du thorax (JAISSON) . TEN 

Sur la radiographie de l’acromion (LAQUERRIÈRE). 

Fracture du sésamoïde du pouce Sn 
EVANS): o 4 LE Gars ui es 

Faits d’orthopédie de guerre. Osselels surnu- 
méraires du pied (FRŒLICH) . . . . 

Un cas d'ostéome du re brachial (SORREL 


et TRUFFERT) . . . Re 
Note sur quelques cas de fractures de l'avant- 
bras (DARGET) . UD e ose du 


Fractures du semi- hinkire (MOUCHET et PILATTE). 

Recherches radiologiques sur les attitudes 
camptlocormiques (COLESCHI) . . . . ; 

Calcification de la glande pituitaire aperçue à 
l'aide des rayons X en 1909 et confirmée par 
l'autopsie 10 ans après (BERTOLOTTI) . . . . . 

Maladie hydatique de l'os (HERSCHEL HARRIES). 

Ustéomyélite (BAETGER) . 

Chondroplasie déformante familiale. Exostoses 
multiples (GORSLINE). .. DUE ; 

Grains riziformes dans l'articulation tibio- tar- 
sienne (PANCOAST) . i a aa a A er A Ona 

Stéréo-radiographie de la mastoïde PUR 
ALLEN). . .. : 

Remarques sur l'ossification des cartilages cos- 
taux (SALMOND). ; 

Caractéristiques radiologiques 
osléo-articulaires du pian (MAuL). à 
La phase initiale de la maladie de Barlow 
(COZZOLINO) 

Douleur de la région & sacro- -lombaire due T une 
malformation congénitale des apophyses trans- 
verses de la cinquième lombaire (RicHERAL). 

La tuberculose du pubis (Jorge) . 

Rachitisme, rachitisme tardif, 
(LOOSER). 


“iles lésions 


ostéomalacie 


Appareil circulatoire. 


Immobilité de l'ombre cardio-péricardique consi- 
dérée comme signe pathognomoniqué de plaie 
pénétrante du cœur SLA VIGOT et 
GOSSELIN)... ; s ; 

Artério-sclérose démontree par les rayons X 
(MorGaN, B. A. et CAPTAIN). 

Un cas de migration tardive d'une balle de fusil 
de la veine cave inférieure au ventricule droit 
(DEBEYRE et LORGNIER). . . . 0... . . .. 

Mesure radioscopique des ventricules cardiaques 
(BEAUJARD). ; 

Les phréno- péricardiques adhésives (TRÉMOLIÈRES 
et CAUSSADE). . . . 

Variations de l'ombre « c: diaque à la radioscopie 
durant la compression oculaire (CAILLODS et 
CORNIC) à 4 2 geru Sie a eet Te ea ES 


549 


42 
37 


140 


J'able des 


Étude comparée des réflexes oculo-cardio-modé- 
rateur et oculo-cardio-dilatateur (CORNIL et 
CAILLODS) . - . RON RES a ie 

Note complémentaire sur l'étude radioscopique 
du réflexe oculo-cardio-dilatateur (ATEL ODA et 


CORNIL) . . . . £ 
La crosse de l aorte dans le goitre eonia hnigis 
(FoLLEY). E E E E 


Observation radiologique d un projectile du ven- 
tricule droit arrivé par la veine-cave inférieure 
(MENUET)... . . ; 

L'aorte dans le goitre ‘exophtalmique (FoLLE y) 

Détermination radioscopique du développement 
ventriculaire en profondeur !VAQUEZ et BORDET). 

L'hypertrophie du cœur chez les aviateurs 
(ÉTIENNE et LAMY). . .. VISE 

Sur la radioscopie de l'aorte (C ERNÉ). DE 

Observation radiologique d'un projectile arrivé 
par la veine-cave inférieure dans le ventricule 
droit (MENUET).. . . . . . . . . 

Note sur l'examen radioscopique du « cœur et de 
l'aorte dans les tachvcardies (GAILLARD). . . 
Les ombres de la base du cœur à l'état normal 

(BORDET). PRE LS 
Méthode radiose opique pour appréci ier l'hyper- 

trophie du ventricule gauche (Morison et WHITE) 
L'investigation radiologique des lésions valvu- 

laires du cœur (MILANI). . . i 


Destruction d'une grande partie de Tomoplate 


par un anévrisme (LAQUERRIÈRE). . . . . . . . 
Orthodiagrammes montrant l'augmentation anor- 
male de l'aire cardiaque dans la position couchée 
(DAUSSET) ..... . : 
Sur la mensuration de Paire cardiaque. — ` Appli- 
‘ation de la méthode des quadratures de 
Tchebitchef (MAZERES). .... 
Contribution à l'étude anatomo- radiologique ‘de 
l'aorte, de l'artère pulmonaire, et de la veine 


cave supérieure (TuoyEez-RozAT). . . . 
Méthode et valeur clinique de l'orthodiagraphie 
(PERUSSIA). , . . ; Kae 


Note sur la technique et l'instrumentation de 
l'examen du cœur et de l'aorte Nes DELHERN 
et LAQUERRIÈRE). . : 

Séméiologie radioseopique dans le diagnostic des 
alfections de l'aorte (PARENT, . . . . 

Cinq nouveaux cas de maladies congénitales du 


cœur (LENOBLE) . . . . . . ; ag 
Étude électro- -cardiographique et radioscopique 
du cœur des athlètes (CLUZET). i 


Présentation de ES d artères calci- 
fiées (LOUBIER). ; 

Le cœur triangulaire ; étude ‘de radiologie cli- 
nique (LauBrY et BORDET). 

A propos d'un anévrvsme de l'aorte ouvert dans 
l'æsophage (CounBix et DEBÉDAT). . . . s 

Mensuration radioscopique de l'indice du déve- 
loppement ventriculaire en profondeur (GRAND- 


GERARD) a oi aoe a SAM e A ar e a e a 
\ 


Appareil digestif. 


Anomalie de l'œsophage, de l'estomac et du 
côlon (MORTON)... .. ... . . . . .. 

Tumeur de l'estomac (MORTON)... E Nita 

Le radiodiagnostic des sténoses du gros intestin 
(BENSAUDE et GUÉNAUX) . . . . oer 

Association dune ptose gastrique marquée et 
d'une ectopie du gros intestin dans la cage tho- 
racique révélee par la radioscopie (COLANÉRI). 

Kyste hydatique calcifié du foie, opaque aux 
rayons X, pris pour un éclat d'obus chez un 
blessé de guerre (MIGNON). . . . . . 


140 


421 


+ à 


1 


69 


72 


Matières. 5 


L'emploi du sulfate de baryum crémeux dans 
l'exploration RENE du tube digestif 
(GUÉNAUX) . ; PRE ET a T aG 

Les gastrites aiguë s conséc utives aux intoxica- 
Gons par les gaz (RAMOND, Al. PETIT el CARRIÉ). 

Gastroptose. Traitement (PAUCHET). se 

Les formes de contraction de l'estomac humain, 
illustrées par des modèles en plasticine (GEF- 
FERSON. . . . : DR SR E de es 

Diverticules pharyngés (F INZI: 

Dilatation mercurielle et cathétérisme radiose o- 
pique des rétrécissements cicatriciels de Paœsa- 
pliage (KUMMER et MOPPERT). 

Les dyspepsies de guerre (Mou RIQUAND el Bov- 
CHUT)... 

Les rapports du còlon et du diaphragme dans 
l'hypocondre gauche (PRAT). 

Examen radiologique du còlon pelvien ‘el au 
rectum (CASE). ss 

Diagnostic radiologique des affec tions de la vé- 
sicule biliaire (GE ORGE el LÉONARD) . 

Iypersécrélion à jeun et dilatation alonique de 
l'estomac (TIMBAL). | 

Hémiatrophie faciale par lésions du sy mpathique 
cervical et dilatation primitive de lasophage 
(CLAUDE €t CANTRAINE). ©. 4 4 4 . . 

Le mégacwsophage (BARD). Ph ne 

Crise gastrique du tabes de type moteur avec 
hoquets et vomissements mvuoercibles. Héma- 
témeses conséculives(CaRrNor et Mlle BRUYÈRE). 

Hernie diaphragmatique de l'estomac (WALTHER). 

L'examen rectoscopique dans les dysentéries 


(Mile BRAÏLOWSKY). . . ; AE 
Un cas de tumeur ibreuse de l'estomac (IE Y- 
GRONES) . . à ar 
Cholélithiase et radiodiagnostic (LiGN AC) . í 


Contribution à l'étude radiologique des bilocu- 
lations gastriques d’origine organique (PEssa). 

Trois cas de hernie CN M on traumati- 
que (MAXFREDI).. . . . ENA 

Les phréno-névroses ; gros ventre de guerre 
ou ventre accordéon; bruits de croassements 
abdominaux (DENECHAU). i : 

Notes de pratique radiologique. Appréciation de 
l'hypersécrétiou en l'absence de stase gastrique 
(MAINGOT et J.-Ch. Roux) . . . . 

La technique des examens dans les affections 
des voies digestives (M. LaBsë). ET 

Note complémentaire sur le négawsophage 
(BARD). . . . 

Pathogénie de la stase intestinale chronique 
(maladie d’Arbuthnot Lane) (PAUCHET) .... 

Les mouvements rétrogrades du còlon (LiGNAC). 

Examen radiologique de l'appendice. Schémas et 
photographies de O.-A. Marxer (SPRIGGS) . . 

Deux cas d'erreur d'interprétation en radiologie 
gastrique (LAQUERRIÈRE). . . ; 

Deux cas mortels d'intoxication par le carbonate 
et le sulfure de baryum, délivrés par erreur 
. pour les examens radiologiquesau lieu de sul- 
fate de baryum (BENSAUDE et ANTOINE) . . . . 

Considérations sur la radiologie du côlon pelvien 
et du rectum {CASE) . . . 

Le pneumopéritoine artiticiel et le diagnostic 
radiologique (ALESSANDRINI). ie 

Un cas de sténose de l'iléon (NAHAN) LA 

Les rayons X dans le diagnostic de l'appendie ite 
(PFAHLER) sasaaa a’ E a A 

A propos des aspects biloculaires de Palota. 
à l'examen radiologique (P. DUVAL). . . . . . 

Péricolite membraneuse et appendicite chronique 
(GRÉGOIRE). >...’ ; 

Examen radiologique des biloculations de l'es- 
tomac et des résultats opératoires (TRIBOUT). 

L'examen de appendice par les rayons X 
(SPHIGGS Dar de 0 or LR Don Das ess 


560 Journal de Radiologie et d Électrologie. 


Exploration radiologique du tube digestif au 
moyen d'un index intestinal (EINHORN). .... 

Deux observations de hernies transdiaphragma- 
tiques, suites de plaies de guerre (BAUMGARTNER 
et HERSCHER}. . . 

Étude critique des signes radiologiques des abcès 
du foie ((:OLANFRE). . . - . . : 

Documents ‘adiologiques sur la “chirurgie gas- 
trique dans les ulcères du pylore ou du duo- 
dénum (LAQU ERRIÈRE et JEANDEL) . . . ne 

Contribution à l'étude de la radiologie gastrique: 
Étude critique des méthodes proposćes (Vi- 


GNAL) : . . . E Ine G T re a ai 
Estomac biloc aite (PAUCHET). ER A i 
Exploration radiologique du gros intestin (Rau- 

. LOT-LAPOINTE et SORREL). . . . sc 


Le cancer de l'estomac (Har ANANSI. 

Cancer de l'estomac à évolution très rapide, . avec 
fistule gastro-colique (Nana). 

Un cas de hernie diaphragmatique de l'estomac 
d'origine traumatique (AUDAN) . . . . . . . . 

Note sur l'insuftisance fonctionnelle du pylore 
dans l’ulcère du duodénum CONSTANTIN) 

Sténose du côlon transverse par une distension 
de la vessie (AUBOURG el PEUGNEZ). . oaa 

Contribution au diagnostie précoce du cancerde 
l'estomac par les méthodes récentes (radios- 
copie, cytologie) (RÉCHAD). f 

Occlusion intestinale par bouton de “Murphy 


(WETTSTEIN). . . . +. ie 
Formes gastralgiques de La sté nose ` pylorique 
(YOUNES). 5 aoea aa 


Un cas curieux de biloculation de l'estomac (Sı- 
MON et RapiTcu). l 
Diagnostic de l'ulcère gastro- duodèn al (BEREI. 
Cæcum mobile secondairement fixé en position 
vicieuse et cause d'occlusion intestinale (ZERI). 
La ptose de l'estomac et du duodénum (synthèse 
clinique et radiologique (COLANÉRI). ©... 
Diagnostic différentiel de Fulcère peptique 
(CHENEY) .... ; paesi ak atou ma 
Fistule æsophago- trachéale. Observation d'un 
cas d'origine probablement syphilitique et com- 
pliqué d’un diverticulum pulsatil (GERBER) . . 
Mécanisme gastrique après gastro-entérostomie 


(MURPHY) essee’ À sa 
Radio-diagnosticde l’ appendicite (CAaMPOeLUAMPO 
DE COS) . . . . se Sets 


Un eas de ptose hépalique (HADENGUE). ds ee 
Trois préparations pour l'examen des voies 
digestives : lait, repas, lavement (TARET). 
Étude de l'influence de la pneumatose du gros 
intestin sur l'image radioscopique de Festomac 
(PauL et PIERRE DurouR) . . . . . . . . . . . 
Contribution à l'étude des hernies diaphrag- 
matiques. leurs formes larvées ou médicales 
(CADE et MONTAZ). . . . . . Í Sp t ; 
Ptose gastrique traitée par la gastroplicature et 
ta gastropexie (GUYOT et AYGUEPARSSE) . . . . 
La limite plastique (CAIRO) 0... 0... 
Tumeurs malignes pédiculées de Tlestomac 
(Homes) a a r e a A EUR A 
Diagnostic précoce de la colite tuberculeuse 
ulcéreuse par la radiologie (BRowN et SAMPSON). 
Trouvailles radiologiques dans un cas de pyo- 
pneumotorax sous-phrénique droit (MOORE). 
Étude radiologique de la viscéroptose (AU<ELL). 


Appareil génito-urinaire. 


Sur l'emploi d'une sonde urétérale opaque aux 
ravons X pour la localisation des projectiles 
dans la région du rein et de luretère (FUL- 
LERTON) a Se SRE ee 


Deux observations de corps étrangers (projec- 


tiles) de la prostate (PoussoN). .... a 
Radiographie unique pour indiquer un calcul 
urique (STEVENS)... . . . . . . . : 


Calcul vésical formé autour d'une balle elenlevé 
dix ans après le traumatisme par voie hypo- 
gastrique (OEcoxoMos). . . D ah du os 

Les cas de lithiase rénale observés au Centre 
d'Ürologie de la XIV: région (Rocuer et Bov- 
LONNEIX). 

Contribution à l'étude egcorpë étrangers de la 
vessie et de la prostate consécutifs aux bles- 
sures de guerre (CHENUT). ... ENNE 

Emploi d'une sonde opaque pour localiser les 
projectiles dans la région du rein et de lure- 
tère (FULLERTON) Tr ; R gx a 

Les caleuls vésicaux chez les prostaliques. Cal 
culs secondaires à la DISEASE (AZOU- 
LAY). +. : . A sé 4 Ms 

Seconde série de notes eur la “adiographie de 
la vésicule biliaire (MACETOD) ©.. eenah‘. 

Localisations multiples et simultanées de la li- 


thiase urinaire (LEGUEU). mA n pi PRE 
Volumineuse hernie de la vessie enerinnt un 
calcul (ROUGIER) .... g ; 


Le radiogramme de l'isthme moyen du: rein en fer 
à cheval (VOORHOVE) . . . Sn à 
Kyste crélifié et caleuls du rein (MINET). se 
Du di: agnostic des affections utérines par la ra- 
diographie péri-utérine et endo-utérine (DAR- 
TIGUES et DIMIER) a.oa‘ ni bee af te ut te 
Examen radiologique des uretéres (EDMONSON) 
La localisation des corps étrangers de guerre el 
des calculs dela vessie (KFOURI) 0... . . . 
Un eas de calcul géant de l’uretère (FISHER) . . 
Incertitude des signes subjectifs dans les calculs 
du rein et de l'uretére; les E DEUS du dia- 


gnostie (TAFT). .... En TE 
Ombre double due à un calcul rénal (G GARFIELD 
EVANS.. . . . TE 
La radiographie dans la tuberculose rénale 
(SERES) SL ne RS SN PS ane a 
Diagnostic radiologique des calculs prostatiques 
CHGHENSIE US Se en Sy e E a m 


t 


Appareil respiratoire. 


Sur le triage des tuberculeux aux armées (LÉON- 
KINDBERG et DELNERM). . . . JS N 

A propos du triage des tuberculeux aux : armées 
(SERGENT) ; 

Inportance de l'examen radiologique dans le 
diagnostic de la tuberculose Sn et des 
ganglions du hile (SIGNORELLI). ; 

Cavernes muettes tuberculeuses et fausses ca- 
vernes du poumon. Diagnostic radiologique 
(AIMARD). . . . . Ju 

Le radiodiagnostic de la tuberculose pulmonaire 
et ses différentes formes (OVEREND et HEBERT). 

Diminution de la transparence normale des som- 
mets du poumon dans la tuberculose (LEBON). 

L'imprégnation bacillaire (RipaveAaU-DUMAs et 
BRISSAUD) . . . . : 

Les 1nages cavitaires dans Ja tuberculose pul- 
monaire (Mantoux et MAINGOT) . 

Les plaies de Perte du panman (PIERRE Du VAL 


et VAUCHER). : 6 
L'extraction des projectiles du hile pulmonaire 
(R. DipiEn). . . . . . : ; 


La production de pnetnno- “séreuses. méthode 
générale d'exploration radiologique dans les 
épanchements des séreuses (EM. WeiL et Loi- 
SELEUR) a. o a a x 0 


Table des 


Troubles fonctionnels imputables à la lésion du 
plexus cardiaque et des nerfs du médiastin 
chez les blessés de poitrine (SERGENT, PRUVOST 
et LABRO) 

Sur le diagnostic radiologique des hémothorax 
(DarpBois) 

Radiologie clinique et opératoire d'un corps 
étranger du thorax (PETIT et AUBOURG) . . . . 

Projectiles pleuraux, projectiles diaphragma- 
tiques; leur extraction opératoire (PETIT DE LA 
NILLÉON): z-e Dre GO A a RE D Re 

Tumeur polykystique du médiastin antérieur et 
du poumon droit. Ablation par voie transpleu- 
rale (LEMIERRE et P. Duvaz). . . ... . . . .. 

Un cas d’abcès pulmonaire chez un soldat pen- 
dant le service actif (PIRIE) 

Note sur quelques données importantes en ma- 
tière de tuberculose pulmonaire (MERKLEN). . 

Tuberculose pulmonaire ouverte et tuberculose 
fermée (MANTOUx) 

La submatité du sommet droit (RAmonp et FRAN- 
COS) de mug de ia ler Ne Ra en, ` 

Diagnostic radiologique du cancer primitif du 
poumon (Mc. Manon et CARMAN). . . . . . .. 

Les ombres radioscopiques des hiles pulmo- 
naires (MOREAU). o. ............ 

Les formes radialogiques de la tuberculose pul- 
monaire chronique (ALESSANDRINI). . . . . . . 

La tuberculose ganglio-pulmonaire de l’adulte 
(tuberculose à signe minimum) (SEsaRD) . . . 

Pneumonie lente et tuberculose pulmonaire trau- 
matique (Rossr) 

Remarques sur le diagnostic de la tuberculose 
pulmonaire (GRENET). . . . ... ...... 

Hypocapacité respiratoire du sommet sans ma- 
nifestation de localisation tuberculeuse (BrEc- 
CIA) 

Les localisations scissurales de la tuberculose 
pulmonaireet leur valeur séméiolagique(PrérY). 

Suspects de tuberculose pulmonaire et ONE 
(DELHERM). ..........,. .. 

Les séquelles des intoxications par les gaz de 
combat (ACHARD) 

Diagnostic radiologique de la tuberculose pul- 
monaire à son début (ALESSANDRINI). . . . 

Insuffisance respiratoire des sommets et gros 
ventricules (MERKLEN et CHUITON). . . . . . . 

La valeur de la mensuration de la teinte dans le 
radiodiagnostic des affections thoraciques (DE 
ABREU se di 4 se RG SVG RIRE NN ARR 

Les renseignements radiologiques dans un cas 
de pyo-pneumothorax sous-phrénique droit 
(MOORE aou Sésame tt ia 

Complications de Ia pneumonie (DIEMER). . . . 

Etude de radiologie clinique des bases chez les 
tuberculeux (Barson et Lonay) . . . . . . . . 

L’empyème, sa pathogénie en relation avec la 
radioscopie (KEILTY). . . . ...... ... .. 

Les signes radiologiques des adénopathies hi- 
laires (MÉRY, SALIN, DÈTRE et GIRARD) . . . 

Empyème à streptocoques (STEWART). . : . . . 

Blessures du thorax par coups de feu (CRYMBLE) 

La radioscopie chez les soldats suspects de tu- 
berculose (DÉTRÉ). ............... 

Radiographies de kyste hydatique du poumon 
(RONNEAUX) >. Gus La is à sen à 

Les faux pneumothorax en radiologie (LEBON . 

Considérations cliniques et thérapeutiques sur 
les pleurésies interlobaires (KAMEL). . . . . . 

Quelques considérations sur la comparaison 
des examens cliniques, radioscopiques et bac- 
tériologiques des crachats chez les militaires 
suspects de tuberculose (ROUBIER) . . . . . . 

Abcès du poumon et bronchectasie. Étude radio- 
logique et clinique de cent cas (WESSLER). . 


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JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — Ill. 


90 
415 
141 


141 


185 
184 
184 
229 
230 
230 
230 
230 
230 
251 
280 


280 
280 
280 
281 
281 
281 
352 
992 
393 
346 
576 
576 
971 
429 
499 


450 
AT 


411 


471 


474 


Matières. 5 


Influenza et broncho-pneumonie. Étude de l'épi- 
démie au point de vue radiologique (HonEïs) . 
Quelques états non tuberculeux du poumon 
(GRAGN ES Em SAS ee dar Re 
Pneumonie hémorragique (SELBY). . . . . . . . 
Des corps étrangers méconnus sont souvent la 
cause de bronchite chronique (Bowen) . . . . 
L'examen radiologique dans la tuberculose pul- 
monaire (DARCOURT). .... .... . . . . . . . 
Complications de linfluenza au point de vue 
radiologique (Bocas) 
Hémothorax consécutif aux plaies de poitrine 
par armes à feu (Mc GuinE) 
Corrélation entre les résultats de l’examen tho- 
racique radiologique et ceux de l'examen 
clinique dans une épidémie d'influenza (BLOOM- 
FIELD et WATERS) 
Les reliquats des épanchements pleuraux ; études 
cliniques et radioscopiques (Penu et DAGUET). 
Un cas double de kyste hydatique du poumon 
droit (Bouzzi). .. s. aoe s e’ a a 
Radiologie thoracique dans les conseils de revi- 
sion (WATKINS) 
Plaies de poitrine par arme à feu (BRYMBLE) . . 
Épingle'de sûreté ayant séjourné cinq ans dans 
le poumon (TYLER)............... 
Évolution de la lésion initiale de la tuberculose 
pulmonaire chez l’enfant du 1° âge (RIBADEAU- 
Dumas et H. BÉCLÈRE). . . 
Étude radiologique des poumons et du cœur 
chez les intoxiqués par les gaz. Son utilité pra- 
tique pour le diagnostic rétrospectif de l'in- 
toxication (PARISOT et DARBOIS) 
Étude clinique des séquelles pulmonaires chez 
les hypérités (CLERC, RAMOND et GUILHAUME). 


» > e o ọọ 9% č o ç o a 9% č ò 9% ě o 


e >» ù> >» ọọ ò> ọ o ® ò% o 9% ọọ% >% 


Corps étrangers. 


ka 


Étude comparée des méthodes d’extraction des 
projectiles (Pierre DuvaL), (Makıns), (CONRAD). 
Conclusions sur les différentes méthodes d'ex- 
tractions des projectiles (Réunion ‘chirurgicale 
inleralliée). 
Corps étranger dans la cavité péritonéale (VITAL). 
Localisation des corps étrangers du globe 
oculaire et des muscles de l’œil (BELoT et 
FRAUDET) 
Mesure de la profondeur d’un projectile difficile- 
ment visible. — Travail à petit diaphragme 
(PATTE PR RE a a a a E D 
Corps étranger du poumon pouvant être un pro- 
jectile ou une concrétion calcaire (LERAY) . . 
Un cas de migration tardive d'une balle de fusil 
de la veine cave inférieure au ventricule droit 
(DEBEYRE et LORGNIER) 
Kyste hydatique calcifié du foie, opaque aux 
rayons X, pris pour un éclat d'obus chez un 
blessé de guerre (MicNon). 
Procédé d'extraction par les ampoules jumelées 
(COUPE) o ES ES OR Sarre A ee une 
Procédé rapide de localisation des projectiles 
(FROMENTIN) 
Dispositif pour la localisation des projectiles en 
profondeur par le procédé de Haret: (PICART- 
LEDOUX à Sos 44 De are ame 
L'extraction des projectiles du hile pulmonaire 
(R: DIDIER) HER ES ee à Lot ner 
La localisation et l'extraction des projectiles dans 
les hôpitaux d'évacuation de l'avant au cours 
des dernières offensives (GAMBIER) 
La méthode de Guillon pour la localisation pré- 
cise des corps étrangers (STOCK) 


0 + o o% 


CC ò> òo ò> o a% 


. è s o 9% %5 e ù ò ù ç ò s ò% o o ọọ + ç o 


950 


550 
550 


15 


89 


569 


Extraction à l’aide de l’électro-vibreur de Ber- 
gonié d’un projectile intra-cérébral (CHIFOLIAU 
et HEYMANN): m'as na se ae be 

Mouvements des corps étrangers dans le cer- 
veau (ViLVANDRE et MORGAN). . . . . . . . . . 

L’extraction d'un corps étranger du cerveau 
(RAYNER et BARCLAY).. ....... .. . .. 

Un cas d'extraction de projectile situé dans le 
sinus maxillaire droit et retrouvé au niveau du 
cardia (SURREL). . . s . .... . . . . .« . . 

Projectile mobile du médiastin (CHEVALIER). . . 

L'extraction des projectiles intra-craniens (H. BÉ- 
CÉÉRE): s a da ia ane 4 am use ue 


Extraction magnétique des projectiles intra- 
cérébraux {Danpois). . . . . . “. . . . . .. 
Projectiles pleuraux, projectiles diaphragma- 


tiques; leur extraction DRASS (PETIT DE LA 
VILLEON oc de SAR ES SA Eee a 
Deux observations de corps étrangers (projec- 
tiles) de la prostate (Pousson). . . . . . . . . 
Le point de maximum de mobilisation dans la 
localisation des projectiles (COsTANTINI et Gos- 
SELIN) o ni ee ere ns ad ouate 0 à 
Deux cas de migration d'un projectile jusque 
dans le cœur à la suite d'une blessure de l'ab- 
domen (CHARPY).. . sss sss ses ooo’ 
Méthode de localisation et d'extraction des pro- 
jectiles par la double projection simultanée à 
laide de deux ampoules radiogènes fonction- 
nant simultanément (De Rio BRANCO). . . . . 
La thoracopneumonie postérieure, radio-opéra- 
toire, pour l’extraction des projectiles inclus 
dans la cavité hilaire du poumon (PETIT DE LA 
VILLÉON) . . . 
Extraction opératoire d’un gros drain inclus 
depuis neuf mois dans l'appareil pulmonaire, 
en thorax cicatrisé (PETIT DE LA VILLÉON). . 
Localisation des corps étrangers (WILKINS). . . 
Extraction d’un éclat de grenade de la cavité du 
ventricule gauche. — Guérison.— Présentation 
du malade (LEFORT). ©... . . . . . . . . . 
Conclusions concernant la crânioplastie (GuiL- 
LAIN) . 
Localisation et extraction des projectiles de 
guerre (NOGIER) 
La méthode de Sutton dans la localisation des 
corps étrangers (SKINNER). . . . . . . . . . . 
Extraction à l’aide de l’électro-aimant sous le 
controle de l'écran radioscopique d’un éclat 


2. o ò + + + + ee + ò% o 


. > ọọ òo ò% ě ë č òo ē ò> o ee + = ee + + 


intracérébral (LAPEYRE). . ...... .. . .. 


Extraction des projectiles sous l'écran par voie 
latérale (RABOURDIN) 
Balle de fusil mobile dans le segment péricar- 
dique de la veine cave inférieure. Extraction 
par péricardotomie et incision de la veine 
cave (P. Duvaz et BARNSBY). . . . . . . . . . 
Contribution à l’étude radiographique et au repé- 
rage des esquilles intra-crâniennes (PECKER) . 
Contribution à l'étude des corps étrangers de la 
vessie et de la prostate consécutifs aux bles- 
sures de guerre (CHENUT). a... .. . . . . . 
Emploi d’une sonde opaque pour localiser les 
projectiles dans la région du rein et de lure- 
tère (FULLERTON) 
Repérage des projectiles (Guyor, Masson et 
CHACHIGNOT). da ao de D 4 6 4% à dieu 
La localisation des projectiles par la méthode 
de Strohl (POUCH). . . . . ... .. ... . .. 
Nouveau procédé de repérage en profondeur 
des projectiles au moyen d'un nouveau locali- 
saleur radioscopique (RIGAL) 
L'application des rayons X à la chirurgie. Loca- 
lisation des projectiles. Quelques mots d'’his- 
torique (TILMANT) 


. ° e g ò >% 9% č è> 9 ë e ee + S è s 


. e è č s ëe > = ò č > 


. è a > òè òè 9% ċě ò ç o ç s ç ; ç ò ç ò ç è ç o 


141 


164 


174 


177 


184 


Extraction des 


Journal de Radiologie et d’Électrologie. 


De l'extraction des projectiles de guerre en 
lumière rouge sous le contrôle radioscopique 
(DuvEerGEY et DUFOUR). . . . . . . . . . . . . 

L’extraction des projectiles intra-craniens (H. BÉ- 
CLÉRE) o o am re at 

L’ablation des projectiles sous l'écran (MAUCLAIRE) 

L'examen radiologique permet l'évaluation de 
l'invalidité et le traitement rationnel chez les 
blessés porteurs de projectiles (PERUSSIA) . . 

Les plaies pénétrantes du crâne en chirurgie de 
guerre (PAUCHET) 

100 cas d’extractions de projectiles inclus dans le 
médiastin ou son voisinage immédiat {LE ForT). 

Développement de la localisation des corps 
étrangers par les rayons X (CASE). . . . . . . 

Comment guider le chirurgien au cours d’une 
intervention sous le contrôle de l'écran (No- 
GIER): à de de de à eu QUE Dé a rire 

Localisation d'un corps étranger dans l'œil 
(HowaARD PIRIE) 

Sur un cas de projectile intra-pulmonaire rare 
(SALSAC)S Les ma Gers 

Méthode simple de localisation des corps étran- 
gers : {° en général; 2 des yeux (Mc GRIGOR). 

Plaies du sinus maxillaire par projectiles de 
guerre (VAN DEN BOSSCHE). . . . . . . . . . . 

Quelques points de pratique et quelques résultats 
de la méthode Belot-Fraudet sur la localisation 
des corps étrangers intra-oculaires (PÉRoL et 
Bazın) 

Localisation des corps étrangers du globe ocu- 
laire par la méthode Belot-Fraudet (FRAUDET). 

Observation radiologique d'un projectile arrivé 
par la veine cave inférieure dans le ventricule 
droit (MENUET). . + + sssaaa aa‘ 

Les mouvements des projectiles dans lorga- 
nisme; guide de localisations radiologiques 
(PÉRUSSIA). 

Considérations sur les voies d’abord du cœur; 
extraction d’un projectile à la pince sous écran 
après thoracotomie limitée (D1DIER). . . . . . 

Contribution à l'étude de l'extraction secondaire 
tardive des projectiles intra-pulmonaires et 
pleuro-pulmonaires par le procédé de Petit de 
la Villéon (DELOTTE). . . . . . . . . . . . . . 

La localisation des corps étrangers de guerre et 
des calculs dans la vessie (KFOURI). . . . . . 

De l'extraction des corps étrangers périorbi- 
taires (LEMAITRE et GARMY). . . . . . . . . . 

Migration d’un projectile (CoLviLLeE) 

Localisation radiologique des corps étrangers 
(PICCININO) = s o He u Né af Sa : 

La rotation de ampoule appliquée aux extrac- 
tions de projectiles sous contrôle radioscopique 
(DUVERGEY et DUFOUR). . . . . . . . . . . . . 

projectiles  intra-thoraciques 
(XXVII* Congrès de Chirurgie, 1918, PERRIN, 
ROBINEAU, LE FORT, PÉRAIRE, DUVERGEY, LA- 
PEYRE, BAUMGARTNER, PETIT DE LA VILLÉON, 
DELAGENIÈRE, GUILLAUME Louis, BARNSBY, MAU- 
CLAIRE, SILHOL, GRÉGOIRE, DELMAS et FIOLLE, 
RoBiN, ROCHER, GUDIN) 

L’extraction des projectiles par la méthode du 
contrôle exceptionnel (Gupiy) 

Un nouveau repéreur (KOCHER) 

Localisation et extraction de projectiles (PEN- 
TEAD c o uaa aae ie EN GS dome re) 

Du diagnostic et du pronostic des corps étran- 
gers du segment postérieur de l'œil (BauDry). 


> e ò> s, + + s e 


e e > o ò% ọọ č o e ç ọ ù ē ọọ ē ò% + = žo 


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Divers. 


Un cas d’inversion viscérale totale (LAURENT 
MOREAU). 


© è> è è č è » è > è o o ò> è èo è ù č à č a ‘a 


231 


231 
281 


281 
281 
281 
281 


281 


282 


282 
282 


303 


340 


323 


399 


450 


Table des 


Les intoxications par les sels de bismuth à l'in- 
térieur et à Pextérieur (BIDEAUX). . . . . . . . 
Angiomes. congénitaux et gigantisme partiel 
(OMBRÉDANNE). «+ à à 2 04 de eu su 
Recherche du filaire de Médine par la radiogra- 
phie (DIMIER et BERGONIÉ). . . . . . . . . . . 
La radiographie anthropométrique du pouce 
(superposition des empreintes digitales, du 
squelette et de l’ongle). (H. BÉCLÈRE). _ . . . 
À propos de l'opacité aux rayons X de la filaire 
de Médine (DELORT). . . . . . . 
Traitement du ver de Guinée par l’extirpation 
totale (IIUDELLET).. . . . . . . . . . . . . ., 
Gangrène gazeuse de Ia jambe. Observation 
d'un cas diagnostiqué par les rayons X 
(SPRAGUE). 
La création des plans en radiographie stéréo- 
scopique (H. BÉCLÈRE) 
Les signes radiologiques de l’ascite (SiciCIANO]: 
Calculs spléniques de Pascite (MITCHELL). . . . 
Un cas d'’inversion totale des viscères thora- 
ciques et abdominaux (JANICAUD) 
La présence de lair dans les plaies par armes 
à feu et son importance radiodiagnostique 
(LEONARDO DOMINICI). , . . . . . . . . . . .. 


+. ee ò òo a ee + = + + ə% 
. è ò% = č o + o% 


. = + o o 


Radiothérapie. 


Généralités. 


La dosimétrie radiothérapique (GUILLEMINOT). . 
Les bases nouvelles de la radiothérapie (ALnERT- 
WEIL).. . . 
Dosimétrie en X-radiothérapie dans les services 
de l’armée. Dosimétrie en X-radiothérapie, 


0 + o + O s 


choix du rayonnement optimum. — Nouvel. 


appareil fluorométrique pour le dosage des 
rayons X (GUILLEMINOT). . . . . . . . . . .. 
Sur une unité radiothérapique de quantité 
(BORDIER): s a e. m Lu Du dE à Ge date aa 
Le chromoradiomètre de Bordier et la mesure 
des quantités de rayons X en radiothérapie 
(NOGIER):S à» 2 sms ee d'A Ne Jin rats à 
Sur la radiothérapie de guerre. Technique et 
résultats (BORDIER). . a. a . . . . . ,. . . .. 
Le plomb peut- -il être employé comme filtre en 


Dermatoses. 


Nævus guéri par la radiothérapie (CUMBER- 
BATCH) c- a a ae Sue eds ua ete 
Traitement radiothérapique des chéloïdes a 
BERT-WEIL) . ...,. .......... 
Contre-indications de la radiothérapie dans cer- 
taines espèces de cancer de la peau (DARIER). 
Quelques remarques pratiques au sujet des 
nouvelles méthodes de traitement du lupus 
vulgaire (BRocQ). . . ........ ..... 


Néoplasmes. 


Sur l'auto-immunisation des tumeurs malignes 
contre les ravons. Déductions thérapeutiques. 
Dangers du fractionnement des doses. Utilité 
du curage chirurgical des néoplasmes irradiés 
(NoGiER et REGAUD). . . . . . . .. . . . . .. 

Lymphocytose, cancer et rayons X. Quelques 
- données expérimentales (LUzotR). . . . . . à 


9i 
141 


282 


231 
252 


285 
333 


430 


232 


232 


F 


Matieres. 5 


Radiothérapie du cancer. Résumé de 6 ans d’ex- 


périences dans le traitement des tumeurs ma- 


lignes (SITTENFIELD). . . . . . . «+ . . 
Quelques observations radiologiques concernant 
l'étiologie du cancer (MARTIN) 
Les limites de la radiothérapie dans łe trai- 
tement des épithéliomas superficiels (THaL- 
HIMEN) 
Rayons X et radium dans le traitement des épi- 
théliomas baso-cellulaires (Mc KEE). . . . . . 


CRC ọ° č ù% a o% ēě o ğ u 


Sang et Glandes. 


Contribution à l'étude de la radiothérapie des 
adénopathies. Un cas de maladie de Hodgkin 
(SANIUAN) e e orie a a io seu iar a A a A G 

Sur la radiothérapie des grosses rates palu- 
déennes. Régression d’une splénomégalie très 
accusée après une seule séance d'irradiation 
(MOREAU). o NL ben rs NO MS Se à 


Tumeur angiomateuse énorme de la face guérie 


par la radiothérapie (Funck et HAUCHAMPS). . 
L'hypertrophie  tonsillaire guérie par les 
rayons X (CECIKAS). . . . . . . . . .... 
Urticaire pigmentaire avec hypertrophie du foie 
et splénomégalie, hématologie, radiothérapie 
(JEANSELME et TOURAINE). . . . . . . . . . . . 


Traitement de l'hyperthyroïdisme par les 

rayons X (HARRIS). . ..........,. . . . . 

Contribution nouvelle à la radiothérapie des 

tumeurs hypophysaires (JAUGEAS). . . i 
Tuberculose. 


Héliothérapie et radiothérapie des tuberculoses 
chirurgicales (GAUVAIN). ©. . . . . . . . . . 
Traitement radiothérapique des tuberculoses lo- 
cales (COTTENOT). . . . . . . . . . . . . . .. 


Système nerveux. 


Quelques cas de synesthésalgie (CAYLA). . . . . 
Utilisation des rayons X dans le traitement des 
épilepsies consécutives aux blessures du 
crâne (LACAILLE). . . . . . . . . 
Syndrome sympathique des membres supérieurs 
par commotion de la moelle cervicale (SOLLIER 
et COURBON). . . . . 
Résumé de mes essais de radiothérapie des tu- 
meurs cérébrales [NORDENTOFT). . . . . . . . 
Nouvelles acquisitions de la radiothérapie radi- 
culaire (ZIMMERN et COTTENOT). . . . . . . . . 
Guérison par la radiothérapie de névralgies 
graves d’origine radiculaire et tronculaire 
(BELOT, TourNAY et DECHAMBRE). . . . . . . . 
Note pour faire suite à une obseravtion de scia- 
tique rebelle traitée par la radiothérapie (Lou- 


Appareil génito-urinaire. 


Radiothérapie et chirurgie dans le traitement 
des fibromes utérins (BECERRO DE BENGOA). . 
L'action thérapeutique des rayons X sur les 
maladies pelviennes de la femme (PuiLips) . . 
Hypertrophie de la prostate (KIRSCHNER). . 
Traitement radiothérapique des fibromes (La- 
CAILLE; a m Pen Le ES SAS de sa SE 


923 


525 


46 


283 
294 
993 


430 
473 
508 


47 
447 


314 


430 


226 
533 


564 


Traitement radiothérapique des fibromes (Ré- 
CHOD LS ee dre LU de à Huet 
Actions des rayons X sur les fibro-myomes de 
Pntérus chez la femme (Max. MEÉxaro et 
DELVAL): Le ses ms ame Rens 
Résultat final du traitement radiothérapique des 
fibromes (BRETTAUER). . . . . . . . . . . . . 
La radiothérapie des fibro-myomes utérins. Ré- 
sultats, mode d'action et indications d'aprés 
une statistique de 400 observations personnelles 
LAS BECLERE SA D ED Re Me RE 
Radiothérapie de l’hypertrophie de la prostate 
(CANOVAS). 


285 


311 


578 


Journal de Radiologie et d Electrologie. 


Divers. 


Manifestations cutanées dans un cas de lympha- 
dénie leucémique. Eruptions prurigineuses 
provoquées par la radiothérapie de la rate 
(SCHAUMANN): 55-27 aa mue à a di 

Quelques cas de maladie de Paget traités par la 
radiothérapie (HARET). . . . . . . . . . . .. 

La radiothérapie dans les séquelles des blessures 
de guerre (DELRAT). . .............. 

La radiothérapie et les taies cornéennes (BOoNNE- 
FOND) ae RG dora ni og moe 

Radiodiagnostic et radiothérapie en ophtalmo- 
logie (TERRIEN). . ............ .... 


SUBSTANCES RADIOACTTVES 


Physique. 


Spectroscopie des rayons X. Sur le spectre 
d'absorption du radium (M. de BROGLIE). . . 


Technique. 


Appareils employés en radiumthérapie (A. La- 
BORDE) . . . . 1406, 
Essai de perfectionnement à l'étude du ORBARA 
en radiumthérapie (MoTTRaNN et Russ) . 
L'émanation (JEUNET).. ©. so aa . . .. 
Tableau pour servir aux applications médicales 
du rayonnement de l’'émanation du radium con- 
densée en tubes clos (LABORDE). . . . . . . . 
Notions préliminaires à la pratique de la radium- 
thérapie par les applications locales d’émana- 
tion du radium condensée (REGAUD). . . . . . 
Doses et durée d'application en radiumthérapie 
(REGAND FERROUX). . . . .. . . . . . . . . . 
Utilisation de l'émanation concentrée en appa- 
rells clos (M®° LABORDE). . . . . . . . . . . . 


© e > ò> č e òo è oò > 


Physiobiologie. 


Influence de substances radioactives sur la per- 
méabilité des reins au glycose (HAMBURGER et 
DE WAARD). aooe a e‘ ‘> 

. Contribution à l'étude de l’action biologique du 
radium (NOGIER). . . . . . . . . . . . . . . 

Contribution à l'étude de l'emploi interne du ra- 
dium et de son émanation (G. et D. BARDET). 


Dermatoses. 


Le radium dans la thérapeutique du prurit vul- 
vaire (ViIGNOLO-LUTATI) >.. . . . . . . . iť 
Un an de radiumthérapie militaire (BARCAT). . . 
Traitement des maladies de la peau par le ra- 
dium (SAINZ DE AJA) 


. > a > ò ® č e ù ò ò ç ë č % x 


Néoplasmes. 


Technique de la radiumthérapie du cancer de 
Putérus (BECERRO DE BENGOA). . . . . . . . . 


153 
142 
284 
408 


474 
481 
501 


Essai de perfectionnement à l'étude du dosage 
en radiumthérapie (MoTTRANN et Russ). . . . 
Du radium dans le traitement du carcinome de 
la prostate et de la vessie (BARRINGER). . . . 
D'un moyen simple et facile d'appliquer le ra- 
dium dans le cancer de la prostate (MARION). 
Observations cliniques sur la radiumthérapie 
de 50 cas de carcinome utérin (Ponzio et 
MATOLO): no e La sie pan Sete ER ee 
Radiumthérapie des tumeurs en oto-rhino-laryn- 
gologie (LANNOIS). . . . . . . . . . . . . . . 
Traitement des épithéliomas de la peau par le 
radium (LARCHER) ........... . . .. 
Cancer de la langue. Amputation presque com- 
plète suivie d’application rapide de radium. 
Guérison depuis un an (PÉRAIRE) 


Traitement des tumeurs des paupières par le 


radium (DE LAPERSONNE et DEGRaIsS). | 
Méthodes nouvelles de radiumthérapie dans le 
cancer de la prostate et de la vessie (Hin- 
MANS ES Re ele à ain dite di 0 
Rayons X et radium dans le traitement des épi- 
théliomas à cellules basales (Mc KEE). . . . . 


Sang et glandes. 
Splénectomie pour leucémie myélogène après 


traitement préalable par le radium (G1FFix). . 


Appareil génito-urinaire. 


‘Emploi thérapeutique du radium en gynécologie 


(ÉROERK) ES. La Ne Rae ES LG 
La radiumthérapie en gynécologie (CONDAMIN 
et NOGIER). 5,4 Lau E Les Ñ 
Quelques remarques sur l'emploi du radium en 
gynécologie (ROUFFORT). . . . . . . . . . . 
La radiumthérapie en gynécologie (réflexions 
cliniques basées sur 750 observations (COoNDA- 
MIN et NOGIER) 


è è ee ù ë ò >ù o ò y >o ç o ù o ò p 


Divers. 


Le radium dans les maladies de l'oreille (Har- 
HIS} Bd RS SNS es en ane taie 
Technique du traitement lointain des blessures 
de guerre par le radium (STEVENSON). . «+ . . 


186 
416 
474 
474 


474 


579 
319 


476 


476 


476 


Table des Matières. 


LUMIÈRE 


Physique. 


Sur les mouvements des particules lumineuses 
dans les gaz (GUILLEMINOT) . . . . . . . . . . 


Technique. 


Héliothérapie et PS OERARIE (ARTAULT DE 
VEVEY) . . . . . . des 


e è> + + O òo ò o 


Physiobiologie. 


Sur un phénomène d'apparence singulière relatif 
- à la persistance des impressions lumineuses 
sur la rétine (L. LUMIÈRE). . . . . . . i 
L'action germinicide des rayons ultra- violets 
(Browning et Russ)... aaaea . . . .. 
Recherches sur la lumière solaire tropicale, par- 
ticulièrement sur l'action photodynamıque 
(SELLARDS). 
Expériences sur l'action bactéricide de la lu- 
mière solaire (lumière blanche totale et lu- 
mières partielles ou de couleur) (MIRAMOND DE 
LAROQUETTE). . ........... , . .. 


6. + a + 5 o S + E + 


Thérapie. 


Sur le traitement des plaies de guerre par l'ac- 
tion combinée des radiations visibles et ultra- 
violettes (CH. BENOIT et HELBRONNER). . . . . 


Thermo-photothérapie combinée au massage. 
Traitement des œdèmes, reliquats inflamma- 
toires et engorgements lymphatiques QE 
QUIER): -eoa e D a a H 8 GR Ru a Re 


Héliothérapie et radiothérapie des tuberculoses 
chirurgicales (GAUVAIN) e.s . . . . . . . . . 


Traitement des chéloïdes par les rayons de 
Finsen (GAUCHER) ............... 


Un cas de diarrhée chronique des pays chauds 
(diarrhée de Cochinchine) rebelle à tous les 
traitements, guérie en quelques semaines par 
l'héliothérapie marine, aidée de la thermothé- 
rapie (JOUIN) a a ne nas abat & 


Héliothérapie et pigmentation see et 
MESSERLI). . . . . . . . . . . 


Héliothérapie et photothérapie Pr DE 
NEVEN a de ue es De Sr NN are E : 


Traitement héliothérapique des orchites tuber- 
culeuses (RENAUDET). s . . . . . . . . . . 


L'héliothérapie par la lampe à vapeurs de mer- 
cure, soleil artificiel de la haute montagne 
(TAPARELEL)s Le 0 56 à TEETER 


L’arc de molybdène-tungstène dans le traitement 
de diverses suppurations (YOUNG). . . . . . . 


Rayons ultra-violets et chirurgie de guerre (Ca- 
THELIN) s SH es SE a ie D der et er Ne 


Contribution à l’étude de l’héliothérapie et de 
son application dans le traitement de la péri- 
tonite tuberculeuse (AB-DEL-MAGUID KHAL) . . 


ÉLECTROLOGIE 


Généralités. 


Électricité médicale et rééducation profession- 


nelle (LARAT et BILLIARD). . . . . . . . . . . 
Service électrique d’un hopital militaire (GOWER 
DERGIN) > ec e ea E Sas e E SU a 
Les données électrophysiques de médication 
ionique (CROSS) . . . . . . . . . . . . . . . . 


Réunion des chefs des centres neurologiques 
militaires et de la Société de neurologie de 
Paris au Val-de-Grâce, le 20 décembre 1917. 

Considérations sur le rôle du médecin physio- 
thérapeute auprès d'un centre de réforme 
(DAUBSET) . 4. + 

Sur le travail agricole comme cure des séquelles 
de blessures. Substitution de la physiothé- 
rapie naturelle à la physiothérapie artificielle 
(BERGONIÉ) . 

Sur un phénomène de surtension dans un cir- 
cuit dépourvu de self-induction, en courant 
continu (CHAUMAT) .............. 

Sur la résistance de l’étincelle électrique (BEAu- 
LARD DE LENAIZAN) . 

De la thermo-électricité du tungstène (PÉCHEUXx). 

Une marée électrique dans le sol, dérivée de la 
marée océanique (DECHEVRENS) . . . . . . . . 

Sur la production d’un courant continu par ap- 
plication d’une force électromotrice alterna- 
tive à un voltamètre à électrodes de platine 
(VAILLANT) eee ee ee 

Sur la polarisation en courant alternatif (VaiL- 
LANDA ee Sie a ER @ ms me e Los 


. > è èo = + ee + + 


8 + è 0e č ù% ò% + = + ee » 


Oscillations électriques non amorties, de courte 
longueur d'onde (GUTTON et TouLy). . . . . . 
Sur les propriétés des circuits électriques dé- 
nués de résistance (LIPPMANN) . . . . . . .. 
Relation entre l’état électrique de la paroi de la 
cellule et sa perméabilité à un ion donné 
(P GIRARD) a à a m4 ie Shut jus 


Physique. 


Sur l'entretien des oscillations mécaniques au 
moyen des lampes à trois électrodes (ABRAHAM 
et- BEOCH) a Le Sue se RL a da 

Amplificateurs pour courants continus et pour 
courants de très basse fréquence (ABRAHAM €t 
BLOCH) 24 26 a 0 da DU à Dre rer 

Contribution à l'étude des courants physiolo- 
giques développés par la contracture du mus- 
cle cardiaque (GÉRARD) , . . . . . . . . . .. 


Technique. 


L'utilisation de certaines méthodes d’électrothé- 
rapie dans les blessures de guerre (EDWIN 
AS SR LU nie CS ES ao are 

Nouveau procédé d’électrocoagulation bipolaire 
sous-dermique (CICERA-SALSE). . . . . . . . . 

La tétanisation musculaire par le courant con- 
tinu haché (FRIMEAUDEAU) . . . . . . . . . .. 

Electro-aimant pour extraction de projectiles ma- 
gnétiques intra-cérébraux (COSTANTINI et Gos- 
SELIN 2 Sos s em dep dE ee 


565 


566 


Physiobiologie. 


Les variations de potentiel électrique au cours 
du fonctionnement des glandes : la méthode 
galvanométrique comme moyen d'étude du 
travail glandulaire (H. BÉNARD et SCHULMANN). 

Les charges électriques des microbes et leur 
tension superficielle (GIRARD et AUDUBERT) . 

Ohmhémomètre pour mesurer la résistivité 
électrique du sang. Application à la clinique 
(Ch. Ricuer, BrobiN, NotzET et SAINT-GIRONS). 


Électrodiagnostic. 


Généralités. 


Les bases physiologiques des réactions élec- 
triques dans les lésions des nerfs périphé- 
riques (ADRIAN). 

La résistance électrique du corps humain et les 
nouvelles méthodes d'électrodiagnostic(STROHL) 

Analyse de l’action du chloralose et du chloro- 
forme sur l’excitabilité de la moelle (MARCELLE 
LAPICQUE). 

Le phénomène de la « contraction paradoxale . 
aux courants faradiques dans certaines affec- 
tions organiques du système nerveux (PALMES 
et Hanys) 

Action de l’atropine sur le muscle (LAPICQUE et 
VEIL): Les e aea a CRT ES nee e a aa a M 

Excitabilité des muscles du Leptodactylus ocel- 
latus (L. Gir.) et Bulo Marinus = Schneid) 
(GUGLIELMETTI et PACELLA). . 

Note sur les muscles masticateurs. Remarques 
sur le fonctionnement du muscle temporal 
agissant unilatéralement dans des conditions 
soit artificielles (électrisation localisée), soit 
pathologiques (TOURNAY). . . . . . . . . . 

Du rôle joué parles pertes physiologiques d’éner- 
gie dans la relalion qui unit le temps de la- 
tence sensorielle à l'intensité de l'excitation 
(PIÉRON). 

Des conditions et du mécanisme de production 
des nystagmus artificiels du type rotatoire 
et du type vertical (BARD). . . . . . . . . . . 

Modification de l'excitabilité musculaire par la 
fatigue (Louis et MARCELLE LAPICQUE). . . . . 

Galvanotome localisé au niveau desfibres mus- 
culaires sous-jacentes aux cicatrices adhé- 
rentes (BOURGUIGNON). . 


. °> è> >» ò ò + òo è o + ee ē ọọ 


e. è >è» > è č ù č ẹ > č ò% o o% ù% o ù ò o% ù% + 


. > + oe? à o € ò o o 


Technique. 


Chronaxie normale des muscles du membre supé- 
rieur chez l’homme. Leur classification par la 
chronaxie suivant leur systémalisalion radi- 
culaire et leurs fonctions (BOURGUIGNON. . . . 

La chronaxie chez Phomme (BOURGUIGNON). . 

L'électrodiagnostic et le traitement par les cou- 
rants ondulés (KAPLAN et THIBONNEAU). . . 

Anesthésie à la brülure faradique dans les lé- 
sions des nerfs périphériques (R. FABRE). 

Recherches sur le phénomène psycho-galvanique 
dans quelques cas de troubles sensitifs par 
blessures cérébrales de guerre (VERAGUTH et 
BRUNSCHWEILER). . ....... ‘L 

Technique de la mesure de la chronaxie chez 
l'homme par les condensateurs (BourGur- 
GNON) TUE ee SU D à 2 sante ns 

Classification fonctionnelle et radiculaire des 
muscles du membre supérieur de l'homme par 
la chronaxie (BOURGUIGNON). 


. o a + + ò b 


92 


254 


284 


188 
207 


254 


284 


285 


285 


285 


Journal de Radiologie et d Klectrologie. 


Physiologie. 


Des réflexes labyrinthiques provoqués par exci- 
tation unilatérale (H. PIÉRON). . . . . . - . . 
Des réflexes toniques relevant du fonctionne- 
ment normal ou de l'excitation bilatérale des 
labyrinthes (H. Pi1ÉRON). . 
Influence du calcium administré par voie intra- 
veineuse sur l’excitabilité électrique dans la 
spasmophilie (MAGGIORE). 
La R. D. partielle apparente peut exister sans 
lésion nerveuse (BORDIER). . . + . + . .. . . . 


e è> ò% » ọọ »% 


e o o> ọ ò% ọọ% ē O% 9% 


t 


Applications cliniques. 


Note sur l'étude des paralysies du radial. Le syn- 
drome de dissociation des radiaux (CHARPY). . 
Application de lélectrodiagnostic au contrôle de 
la localisation des projectiles par le radio- 
diagnostic (LEULLIER et MONDAIN). . . . . . . 
Étude sur la chirurgie des troncs nerveux (UHE- 


Variations du réflexe achilléen chez certains 
hommes atteints de troubles physiopathiques 
des membres inférieurs (CI. VINCENT). . : . . 

Polynévrite toxique consécutive à une inloxica- 
tion par l'hydrogène arsénié à bord d'un sous- 
marin (LAURENT MOREAU). 

Deux cas de tétanie post-infectieuse de l'adulte 
{LAIGNEL-LAVASTINE, V. BALLET et COURBON) 

Le beriberi des Indo-Chinois à Marseille (SICARD, 
Royer et RiMBaup). 

Mvopathie avec atrophie et hypertonie (A. Tuo- 
MAS et CEILLIER). ©. oao eoa a 

Atrophie musculaire progressive consécutive à 

. un traumatisme (EM. SOoREL et GELMA). . . . 

Atrophie musculaire du type Charcot-Marie, 
chez un blessé de guerre (H. FRANÇAIS) 

La réaction myotonique du trapèze dans la tu- 
berculose pulmonaire (LoErErR et CODET). . . 

Paralysie du vaste interne associée à la paralysie 
du territoire du cubital (CnarPY). . 

Réactions électriques des muscles et des nerfs 
chez des blessés cliniquement guéris du téta- 
nos (LECÈNE et GAUDUCHEAU).. o sss + . 

Troubles physiopathiques médullaires dans le 
paludisme (MoNtER-VINARD).. . . . . . . . . . 


CC è ò% òo è yọ 


D'une cause d'erreur dans l'appréciation de l'im- 


portance des lésions du nerf cubital au bras. 
Simple parésie dans un cas de section com- 
plète du nerf au-dessus du coude (HALIPRÉ). . 
Le vertige faradique (M. WEILL). . . . . . . . 
Atrophie localisée du membre supérieur, consé- 
cutive à une commotion électrique (CHARTIER). 
Sur un cas de restauration rapide après suture 
du nerf médian (ANDRÉ THOMAS, LÉVY-VALENSI 
et PascaLis). 
Maladie de Friedreich révélée par la guerre (Lat- 
GNEL-LAVASTINE et NOGUES). . . . : . . . . . 
Amyotrophie des pectoraux et destrapèzes chez 
un tabétique (LÉRt et THIERS). . . . . . . . . 
Contribution à l'étude clinique du clonus du pied 
(Boven et BEHAGUE). . . . . . . . . . . . . . 
Les troubles artériels et vaso-moteurs dans les 
commotions et les blessures cérébro-médul- 
laires (LounE et BoUTTIER}). . . . . . . . . . . 
Hypertrophie des muscles de la jambe consécu- 
tive à une lésion du nerf sciatique par balle 
(LUERMITTE) 
Syndrome de Friedreich (Carrau et Mussio- 
FOURNIER LS 2 Au mn ea Se à SAIS 
Contribution à l'étude anatomo-clinique du plexus 
brachial (TESTUT et L. MARCHAND). . . . . . . 


© e è è è è> è o > >ù» >o ò ù ò + + 


190 


LA 


Table des 


Deux cas de paralysies dissociées de la branche 
postérieure du radial, à type de Pre 
cubitale (Roussy et BRANCHE). . . . . . . .. 

Des réactions électriques dans le tét anos (GAU- 
DUCHEAU). 

Les réactions électriques des muscles et des 
nerfs chez les blessés cliniquement guéris du 
tétanos (LECÈNE et GAUDUCHEAU). : 

Les fondements de la séméiologie labyrinthique 
(H. PIÉRON). soaa dun à De 

De l'interprétation des troubles labyrinthiques 
qui se manifestent dans la réflectivité tonique, 
dans la station ou dans la marche (H. PIÉRON). 

Electro-diagnostic des blessures de guerre des 
nerfs moteurs (CHARPY). . . . . . . . . . .. 

Syndrome commotionnel et traumatique. Luxa- 
tion, fracture des vertèbres cervicales. lémi- 
plégie dissociée avec luxation scapulo-humé- 
rale post-paralytique (LARDENNOIS et BAUMEL). 

Troubles vaso-moteurs et hypothermie pronon- 
cés d’un membre supérieur, remontant à neuf 
mois et consécutifs à une intoxication par les 
gaz (GORODICHE et HEITZ) 

Sur un syndrome aigu curable d’atrophie mus- 
culaire généralisée avec trémulation fibrillaire, 
syndrome lié à l'intoxication par la mélinite 
(CHIRAY) ÉD ETS RES a e ee one te 

Sur l'hypertrophie musculaire consécutive aux 
lésions graves des nerfs périphériques. Une 
observation nouvelle (LHERMITTE). . . . . . . 

Régénération nerveuse dans un cas de suture 
des V° et VI: racines cervicales; restauration 
réelle et restauration utile (ANDRÉ THOMAS). . 

Réaction polynévritique dans un cas de tétanos 
localisé (FRANÇAIS)... , ať 

Aréflexies tendineuses et traumatismes crâniens 
(GAUDUCHEAU et BOUTTIER). . . . . . . . . . . 

I. Les oblitérations artérielles traumatiques. 
Il. Des troubles que détermine la lésion de 
l'artère dans les fonctions du membre blessé 
(BaBiNski et HEITZ) 

Paralysie globale des six derniers nerfs crâniens 
et du sympathique cervical par blessure de 
guerre (d'OELsNiITz et CORNIL). . . . . . . . . 

Atrophie musculaire disséminée, d’origine myélo- 
pathique consécutive à un éclatement d’obus 
(Léri et MOLIN DE TEYSSIEU). . . . . . , . .. 

Des troubles du vertige voltaïque dans les trau- 
matismes crâniens (RoB. Dusois et HAxNs) . . 

Le syndrome musculaire de la sciatique (ChiRAY 
et ROGER) 

Sur un cas de troubles physiopathiques précoces 
permettant d'admettre l'origine réflexe (CHIRAY 
et ROGER) 

Contribution à l'étude du diagnostic différentiel 
des contractures. Pseudo-contracture par myo- 
site traumatique (BROUSSEAU). . . . . . . . . 

Résultats tardifs de suture nerveuse (CESTAN). 

Résection de {7 centimètres du nerf cubital avec 
greffe de nerf de veau. Réapparition de la con- 
tractilité faradique dans les muscles du cubital 
à la main au bout de deux mois et demi (WaL- 
THER) 

A propos d’un cas de paralysie tardive du nerf 
cubital, survenue vingt-cinq ans après une 
fracture du coude (ConsTEensoux et Mille HENRY). 

Syndrome du trou déchiré postérieur. . . . .. 

Paralysie radiculaire atrophique inférieure du 
plexus brachial par sclérose FRAPIQMEEUSS 
(RICALDONI) cG + 2 use d'a nie A 

Contribution à l'étude des troubles iemiiqées 
et électriques dans le myxœdème {MARINESCO) 

Aréflexie vestibulaire (Diplégie faciale. Aréflexie 
tendineuse) (DEscomPs et QUERCY). . . . . . . 

Signes électriques des lésions du faisceau pyra- 
midal (NÉRI)... 


0% ē s ọọ ē % + >ò G g 


190 


285 


286 


286 


286 


286 


286 


286 


286 


Matières. 


Syndrome d’hémiatrophie gauche totale post- 
traumatique progressive (d’OELsnNITZ et CoRNIL). 
Une observation de syndrome du carrefour con- 
dylo-déchiré postérieur (JAULIN). . - . . . . . 
Des réactions électriques au décours du tétanos 
(GAUDUCHEAU). . 
La symptomatologie des sections traumatiques 
de la moelle. Les données nouvelles acquises 
au cours de la guerre (DENIKER). . . . . . . . 
Notes préliminaires sur des recherches dans 
mille cas de blessures des nerfs périphériques 
(Burrow et CARTER). ........ . . . . . . . 
Excitation faradique des nerfs et des muscles 
au cours des interventions chirurgicales (PLATT 
et BRENTALL) : 2 à 54 ve 4 4 alé aie a 
Considérations sur les traumatismes de guerre 
des nerfs périphériques (MORIN). . . . . . . 
Luxation de l'os iliaque en haut (MASMONTEIL). . 
Luxation traumatique et latérale de la II° vertè- 
bre lombaire. Réduction par tractions diver- 
gentes sous anesthésie générale (Guyor et 
MAUCEAIRE): 5 Lu Le ba best 
Kyste hydatique du rachis (GiLL et BuLLock). . 
Un cas de section isolée du nerf grand hypo- 
glosse (BARBÉ). . . 
Paralysie ascendante aiguë de Landry, consé- 
cutive à une vaccination antityphoïdique (GuiL- 
LAIN êt BARRE). < osoa en ee le Mug au 
Névrite hypertrophique non familiale de l'adulte 
(Roussy et CoRNIL) 
Les paralysies amyotrophiques dissociées du 
plexus brachial à type supérieur, consécutives 
à la sérothérapie antitétanique (LHERMITTE). 
La maladie de Thomsen (BARBÉ) 


Divers. 


Signification clinique des légères échancrures de 
Ponde R. de l’électrocardiogramme (WEDD). . 


Électrothérapie. 


Généralités. 


L'état et l’organisation de l'électrothérapie en 
Alsace et en particulier à Strasbourg (GUNSETT). 


Technique. 


La diathermie chirurgicale (CUMBERBATCH) . . . 
Méthode pour obtenir de lélectricité statique 
avec une bobine d’induction etnouvelle méthode 
pour les applications de statique et de hautes 
fréquences (BLAKE). 
Contribution à l'étude des applications théra- 
peutiques des ions (BRUKER) 


Dermatoses. 


Ulcére tuberculeux traité par les effluves de 
haute fréquence (BONNEFOY). . . . + . . . . . 

Traitement électrolytique du lupus des cavités 
muqueuses par la méthode de l'iode naissant 
(DELPRATT-HARRIS) 

Deux cas de psoriasis généralisé guéris Par les 
courants de haute fréquence (SG60BB0) . 


e è> o» èo o òo ò> òo ò> + + + e o% 


Appareil digestif. 


Le lavement électrique dans les occlusions 
intestinales (XERCAVIUS Y ROMEN) 


451 


451 


419 


452 


44 


287 


381 


568 


La diathermie comme thérapeutique des ulcères 
de l'appareil digestif (CARRO). . . . . 


Système nerveux. 


Courants de haute fréquence et sciatique (LOPEZ- 
PRIETO ass dE CR AC sea rs 
Surun cas de contractures réflexes après blessures 
de guerre (VAUTRIN). 4... 
Traitement des blessés au moyen de l'électricité 
(SEEUWEN) ES us sun de 6 0e S ee Sas 
Sur usage du courant progressivement croissant 
dans letraitement des paralysies par blessures 
des nerfs périphériques (FURRELL) . . . . .. 
Le traitement électrique des paralysies suites 
de lésions nerveuses périphériques; Faction 
du massage (COOPER) . 0... ee . ‘e 
Traitement accessoire et spécial dans les lésions 
des nerfs périphériques (RowLey Biisrow). . 

Traitement des lésions nerveuses (ELMSLIE). . 

Sur le traitement des nerfs au siège de la 
blessure pour détruire le tissu fibreux et sou- 
lager la douleur (HERNAMAN-JOHNSON) . . . . . 

Le traitement des blessures des nerfs périphé- 
riques (BURKE). . . .... ..... . . ., 

Quelques résultats éloignés d' interv entions ner- 
veuses surle sciatique poplité externe statisti- 
que intégrale). Excellence des résultats. Con- 
clusions et idées personnelles sur la chirurgie 
des troncs nerveux en général (CHEVRIER) . . 

Sur le traitement par la psychothérapie des acro- 
contractures et des acro-paralysies. A propos 
de141cas de mainsfigées et de 56cas de pieds bots 
varus (Roussy, BoiSsEAU et D'OLLSNITz) . 

Anomalies de la 5° vertèbre lombaire (type sacré) 
Electrodiagnostic et électrothérapie (Rossi) . 

Contribution à l'étude clinique de la sciatique 
(BARRE). . . . . . . . 

Trois cas de paralysie hystérique des membres 
guéris par une séance de galvanothérapie 
intensive (torpillage) (MOREAU). . . . . 

Les courants intermittents de basse tension 
dans le traitement et l'électrodiagnostic de la 
dégénérescence nerveuse (MORIN). . . . . . . 

Traitement de certaines formes d’épilepsie par 
les bains hydro-électriques à courants sinusoï- 
daux (CHARTIER). s © oe a a . . .. 

Le trailement phy siothérapique des paralysies par 
lésions traumatiques des nerfs périphériques 
(STODFES ES Sd ri as ES ee ne da 

Application des courants lentement croissants 
au traitement électrique des muscles dégéné- 
rés (LAUGIER). o os de LS L 

Blessures de guerre portant sur les nerfs péri- 
phériques (LE FLEMING BURROW). . . . . . 

Torpillage et révulsion faradique (LAQUERRIÈRE). 

Résultats éloignés de 39 plaies du nerf radial 
opérées en 1915 et 1916 (AUVRAY) . . . . . . . 

Galvanisme cérébral; un traitement pour les 
enfants mentalement arritrés à la suite de 
maladies de durée prolongée (HERNAMAN Jonn- 
BON) ow Ses EN AE CT era mi ss 


Appareil génito-urinaire. 


Nouveau traitement de la cryptorchidie (CICERA- 
SALSE). . . . MEL ai 


527 


256 


230 
256 


236 


287 


287 


452 


480 


480 


480 
527 


527 


527 
533 


48 


Journal de Radiologie et d'Electrologre. 


La diathermie endo-uréthrale (ROUCAYROL). . . 
Bilharziose vésicale traitée par la cautérisation 
diathermique (haute fréquence) (DESNOS) . 
Indurations plastiques des, corps caverneux 
(CORBINEAU AS: 3 cts AS à 4 Ne eue a 
Quelques cas de métrite cervicale traités par la gal- 
vanisation négative intra-vaginale (RONNEAUX) . 
L'électro-coagulation en chirurgie urinaire (Luys). 
Résultat éloigné d'un cas de fibrome utérin hé- 
morragique traité par l'éłectrolyse du zinc 
(LOUBIER) e +5 a Les sas a see mt à 
Electrolyse et radiothérapie dans le fibrome 
(LAQUERRIÈRE). . . 4 +. . 4. 4. + « . : 
Traitement moderne des tumeurs de la vessie 
(PAPIN SES US Bus a a te ee à 


- La diathermie dans les orchiépidymites blennor- 


ragiques (NiSEGGi et ASTRALDI) . . . . . 
Destruction des papillomes vésicaux par ľ électro- 
coagulation (NICOLIEH) . . . . . . . . 
Des troubles de la miction chez la femme et de 
leur traitement électrique (COURTADE). . 


Affections chirurgicales. 


Stérilisation des plaies par une seule séance 
d'électro-ionisation (PARIN)... . . . . . . . 
L'ionothérapie usuelle (PLICQUE) ; 
Le courant continu dans le traitement des 
plaies de guerre (CASMAN) . . . . . . . . . . 
De l’action antiseptique de l'ionisation dans les 
plaies de guerre (LATARJIET et Mlle PromsY). 

L'électrisation dans les suites de blessures de 
guerre, spécialement dans les fractures non 
consolidées (BARCLAY) . . . . . . 

Plaie par éclat d'obus de l'épaule droite, fracas 
de l’omoplate, lésion de l’articulation scapulo- 
humérale. Résection secondaire de l’'omoplate 
et de la tète de l’humérus. Guérison (SCHWARTZ}!. 

De la reconstitution de muscles isolés ou de 


groupes musculaires par la faradisation 
rythmée intensive (BRRGONIÉ) . . . . . . . . . 

La nature irritante des tissus-cicatrices de 
guerre (CORNER) . . . . . . . . . . . 


Les traitements électriques de l'hydarthrose du 
genou (LAQUERRIÈRE) 


. > è> ò> e è ò > ò >% 


Divers. 


De l'emploi des rayons X et de l'électricité 
dans le goitre exophtalmique et les autres 
alfections des glandes à sécrétion interne 
-(HERNAMAN-JOHNSON). cosol ‘ʻo 

lndications dans le traitement des corps étran- 
gers intra-oculaires par blessures de guerre 
(DE LAPERSONNE) .. oea 

Traitement des œdémes segmentaires chez les 
blessés de guerre par la galvanisation (Ber- 
THOMIER) eo o o coe a great gti mime Gt Re 

Action analgésiante du courant faradique faible 
en thérapeutique oculaire (anoh et FROMA- 
GET) Diae E aaa NS TS RER Ge dia 

Extraction des projectiles de guerre magné- 
tiques à l'aide d'appareils électriques vibra- 
toires (DUCANET). . . . 


. e > e ò òo òo G č >% ě 6 ç ọọ ē 9% 


S81 


Table des Matières. 


FROID — CHALEUR — DIVERS 


À propos du traitement de certaines radioder- 
mites professionnelles par les applications de 


neige carbonique (AUBOURG). . . . . . . . . . 217 
Douches d'air chaud contre les brûlures par 

l'hypérite (BANDELINE et DE POLIAKOFF). . . . 258 
Enormes verrues végétantes traitées par la 

neige d’anhydride carbonique (LEDO) : . . . . 258 


Recherche et extraction de projectiles intra- 
pulmonaires. Méthode de lélectro-vibreur ( BER- 
GONIÉ et GRÉGOIRE). . . o . . . . . . . . . . . 

L'air et l'oxygène chauds dans les plaies de 
guerre (VIGNAT] a d a a à. 2 ac Le le den à à 

Traitement physiothérapique des ostéomes 
(KOUINDIY): e s Sn de Lib oué s Me 


BIBLIOGRAPHIE 


DELHERM et Rousser. — Le repérage des pro- 
JeCUIBS E a aa Aak ee Ra Da ae ns 9 


ZIMMERN et PÉROL.—Électro-diagnostic de guerre. 96 
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d’électrodiagnostie. . . . . +. . . . . . . . . . 144 
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radiologiste . . . .. . . . . . . . . . . . , . 144 
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JAUGEAS. — Précis de radiodiagnostic, technique 
et clinique. o. ses EN ag LE à dues 
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tions pulmonaires ................ 
Récaou. — Guide pratique de radiographie et de 
radioscopie . . . . .... .. MORE A 
Pais. — L'influence des rayons X sur la courbe 


thermique de la fièvre paludéenne . . . . . . 
SLOAN. — L'électrothérapie en gynécologie. . 


288 
288 


466 


Table alphabétique 


A 
AB-DEL-MAGuID KHAL. . . . . . . . . . . . .. 411 
ABRAHAM (Henri)et BLOCH. . . . . . . . . . . . 471 
DE ABREU (Manoel). . ............ 352 
ACHARD (CB) c- a atag nie, LR ss 281 
ACHARD et ROŒDERER. . . . . .. NS TOUL TS 976 
ADRIAN (captainE.) . . . .. . . . . . . . . .. 188 
AIMARD (ie Se de Le ue 49, 124, 465 
AIMES, HADENGUE et HUTIN. ......... 180 
ALBERT-WEIL (E.). .......... 01, 4144, 974 
ALESSANDRINI (Paolo). . . . . . . . r 230, 281, 332 
ADQUIRRS Das Sierre et Gui ins ENS + 41 
ANGEBAUD. > Liane es . . + 4M 
ANTOINE et BENSAUDE ............. 331 
ARCELIN (F) MR SE Re de ré do 389 
ARTAULT de VEVEY. . <... . . + 186, 187 
ASCHEL. pae E E SE | 
ASH (Edwin) 2 & ue SAR 4e sua 48 
ASTRALDI (A.) et NISEGGI. . . . . . . . . . . . . 528 
AUDERTALES 4 DE SRE Et a a a De 41 
AUBOURGE IP.) He Lim made sure 217 
AUBOURG et PETIT. ............. . .. 141 
AUBOURG et PEUGNIEZ. . . . . . . . .. . 408 
AUDAN (M3 Send AU MERS Se 462 
AUDUBERT (René) et GIRARD. Do ARa g AAA 
AUSÉLE (PES e a e aa e .. + 550 
AUVRAY (Mi < a. eh eo a e a e eds . 527 
AYGUEPARSSE (M.) et GUYOoT. . . . . . . . .. 524 
AZOULAY (ia soe à e a a HS ne ts 229 
B 
B. A. MorGaAN et CAPTAIN. ,......... 37 
Basinski (J.) et HEITZ. . . . . . . . tte 286 
Baese (Eug. Carlo). . , . . . . . . . . . .. - 229 
BARTOER CES ME a ue he Lots ane M QU re 548 
BaiLLeuL (L. C.) et Dunois-ROQUEBERT. . . . , 254 
BAILLEUL et FABRE. . .. .. .. ...... 139 
BALLET (V.), LAIGNEL-LAVASTINE et COURBON. .. 94 
BANDELINE (J.) et de POLIAKOFF.  . . . . . . 238 
BanBÉé (André). . . . . .. . . . . 426, 479, 552 
BARCAT en i e a e a a a a A a ae ve 415 
BARCLAY A Es eura a a a e 288 
BARCLAY et RAYNER... .. . . . . . . .. 90 
Baino ea e E a Aime da 185, 278, 478 
Barson et LONGY...... ETS STRESS 346 
BARNSBY so nd e EE D ane Ares a 529 
Barxsgy et Pierre DUvVAL. . . . . Me Si tbe 185 
BARRE AE Gi Hu SI LA ke 236 
BARRÉ et GUILLAIN. 4.4.4... 2. 479 
BARRINGER (B. SJs ea a aat ra u 4 4 44 235 
BASSLERCUA SD) e ES se sd see o 469 
BauDET (D.) et BAUDET (G.). . . . . . . . . .. 415 
BaupeT (G.) et BAUDET (D.)..... ..... 479 
BAUDON et POUDON. . . 4... . .. 421 
‘BauborT (V.) et MATHÉ. s.a . . . .. 144 
BAUDRY (S) e ra aT e a ei A e CARS 551 
BAUMEL (J.) et LARDENNOIS. . . . . . . . =o 280 
BAUMGARTNER.. ee ee + + SH 022 
BAUMGARTNER et HERSCHER. . . . . . . . :-% ‘O7 
Bazın (Gaston) et PÉROL. . .. ..... . . .. 303 
BEAUJARD(E.) e terie a ous Lo ee Le sauts . RD 
BEAULARD de LENAIZAN (F.) . . .. . . .. . . 254 


par noms d'auteurs 


BÉCLÈRE (Antoine). . ..... . . . . . .. 433, 
BÉCLÈRE (Henri). . 417, 157, 226, 251, 267, 272, 
W «+ À. PR TE PR TS TR E a 
BÉCLÈRE (H.) et Pierre DUVAL. . . . . . . . .. 
BÉCLÈRE (H.) et RiIBADEAU-DUuMAS . . . 
BEHAGUE et BOvVEN. . . . . 
BELOT (J.) et DECHAMBRE. . . . . . . . . . . 
BELOT (J.) et FRAUDET. . . . . . . . . . .. 27, 
BELOT (J.), TOURNAY et DECHAMBRE. . . . . . . 
BÉNARD (Henri) et SCHULMANN. . . . . . . . . . 
Bewoir (Ch.) et HELBRONNER. . . . . . . . . . 
BENSAUDE (R.) et ANTOINE. . . . . . . . . . . . 
BENSAUDE et GUÉNAUX. . . . . . ... . . . .. 
Bérard (Léon). a.o 414 4 8 à 4 sé dre 
BÉRARD, LUMIÈRE et DUNET. . . . . . . . . . . 
BERGIN (Gower). 
BERGONIÉ (assises sise, 183, 
BERGONIÉ et DIMIER. ......... . . . .. 
BERGONIÉ et GRÉGOIRE. . . . . . . . . . . .. 
BERTHOMIER . 
PDERTOLOFTE: SE r LS à ee d'en ne 
Bipeaux (Albert). 
BILLIARD et LARAT. ........... .... 
BIOVART (Ris eo ne se RÉ ed. 
BIQUART, GUILLEMINOT et CHÉRON. . . . . 226, 
Biki (GG sisi ue Eee". 
BLocu (Eug.) et ABRAHAM. . . . . . . . . . . . 
BLoomriezp (Arthur L.) et WATERS. . . . . . . 
BOBRIE LAS NS 4e AM ae. 48, 
Boces (Russel H.)................ 
BoissEAU (J.), Roussy et d'OELSNITZ . . . . . . 
BONNEFON. : 
BONNErOY (M) sm sn ui à ue ges et gl 
BoxnoT et CHEVRIER. . . . . . . . 
BORDET (E) 5 4 Lie + dia me RTE date 
BORDET et LAUBRY. ............ . .. 
BorpgrT el VAQUEZ. . . . . . . . . . . , . . . . 
BORDIER (H.) + +. + + à + à. + 292, 355, 
BOUCHACOURT. 
BoucuurT (L.) et MOURIQUAND. ...... 
BRoCGOURD: 2-2 aa e a TE a a ee des A 
BouLonnNEIx et ROCHET. f 
BOURGUIGNON . scosso . . . . 92, 93, 9519, 
BouTTIER (H.) et GAUDUCHEAU. . . . . . . . .. 
BouTTIER et LOGRE. . . . . . . . . . . . . . . 
Bouzzi (A.). 
BovEN (Willfam) et BEHAGUE. .... ee 
Bowen (David R.)................ 
BrarLowsky (Zénaïde). . . . . . . ... . . . .. 
BRANCHE (J.) et Roussy. . . . . .. . . . . .. 
Breccia (Gioccheno). . . . . . . . . . . . . .. 
BRENTALL (E. S.) et PLATT. . ........... .. 
BRETTAUER: 32 uma x à Sa Dee aRe à 


ee ò o ç +% 


. e ò è> òo ọ 9% č % ç > %5% ò> o% ò% òè ò ò ọọ 


e > > è> e ò ò> è> o > è ò % 


Brisrow (W. Rowley). ............. 
Broco (A. J. Louis). . +42 à 4 4 4 45 su 
Bronin (P.), MEDED: No1izeT et S' GIRONS. 

DE BFOGLIE. . 
BROUSSEAU (A. Je aae e i E EL E E ea 
Brown (L.) et SIMPSON... . . . . . . . . . . . 
Browning (C. H.) et Russ . ....... . .. 
BRUKER. 
BRUNEAU DE LABORIE. ...... .. . . . ,., 


e è> è èe òo ò o ò> ò + ò o 


. e ẹ >ù č è> e aè ọọ 5 Ò> č ò ě ù ù ç S: è è y = ě o 


IF 


BRUNSCHWEILER (IL) et VERAGUTH. ..... 
BRUYÈRE (M'ie J.) et CaRNor. . 
BrYMBLE IP. E.).. . . . .. ns 
BuzLzock (Howard) et GILL. . . 
BUNDY ALLEN.. % EL ns NH Da db as 
DUNTENG CRE is Les e Ge a 
Burke (Noël H. M)... ... 
Burrow (J. L. F.) et CARTER. . . 
Buraup et HADENGUE. . . . . 

C 
CapE (A.) et MOUTAZ. .. . . . . . . .. 
CALOR MP SSSR LL SSSR MES DE Ce a 
CAMBIER e as ea e e aeaa e a i a 2e 
CAMPION (George G.). DR SA f 
Campo (Gonzalez) et CAMPO DE COS enr aip i 
CaMPO DE Cos (Gonzalez) et CAMPO. . . . . . . 
Canovas (Navarro) . . . . . . . . Los 44, 
CANTRAINE el CLAUDE. . . . . . .., SR PR 
CAPTAIN, MORGAN et B. A... .. .. 
CARMAN et MC MAanoN. . . . . . FE. 
CARNOT (P.) et M! BRUYÈRE . ... . . . . .. 
CARRAU (A.) et Mussio FOURNIER. . . . . . . . . 
CARRERAS (Torres). . . . . . . . . . . .. 258, 
CARRIÉ, RAMOND et PETIT. . . . . . .. ee 
Carro (Santiago)... . . . . . . . . . .. 527, 
CARTER (H.-S.) et BURROW. . . . . . . . . . . À 
CASE (3.-T.). . . . . . .  . .. 182, 281, 
CASMAN (NE a Lors nm mir se ste a 
CASNE SR AUS rate re de SL ni hr ne 
CASTEX. o E sem ns té dé 192, 
CATHELIN (OS E à a a ie dre pes see 
CAUSSALE (L.) et Tré MOLIÈRES. ..... so 
CAYLA. st eux D D CU D ne ere 
CECIRAS (hs: va ps géee & Es He dre à 
CEILLIER et M.e DEJERINE . . . . . . . 180, 574, 
CEILLIER et THOMAS . . . . . . . . . .. S de ar 
CERNE ue eui e a a ee te 
CESTAN:; s a anse aa a a e o La a 
CHABRE s.. aaa a ges du AER? 
CHACHIGNOT, GUYOT et MASSON... . , . . 
CHAILLOUS et LAQUERRIÈRE . ,......, . .. 
CHAMBERS, Russ, SCOTT el NOTTARA TA 
CHARDIN: keie DS aa a e ag Mau En a i 
CHARLIER (A)... . .. . .. TT 
CHARPY (PE Su se. 9, 449, 434, 174, 
CHARTIER (M)... . . .. . . 189, 
CHASSARD sao à man Le f 
CHAUMAT (H.). à 2 28 ue à opte 
CHAVABSE s Li sum ai RL Rage st 
CHENEY (W.-F . RO Mare" 
CHENUT (Ale, che at made 
CHÉRON (André). à 
CHÉnoN (H.), GUILLEMINOT et BIQUART 220, 
CHEVALIER SELS SSL LAS em . 
CHEVRIER (L.). ... Y4, 
CHEVRIER et BONNOT Eno eN e eA 
CHIFOLIAU et HEYMANN. oaa‘ aaa 
CHiray (Maurice)... aaa aaa . 
CHIRayY et ROGER. . . 216, 
CuRISTIÉ (Arthur C.)....."...... .. : 
CHUITON et MERKLEN. © ...... ... , .. 
CHuiToN et TOUSSAINT. . 
CICERA-SALSE. Dit Gi ee HAS NE LD GRR A 
CIMBERT et GUILBERT . . o.a . . . 
CLAUDE (H.) et CANTRAINE . 0... . .. se 
CLERC (A.), RAMOND et GUILHAUME. . . . . . .. 
CLOPHRE s a-m. RS Sn SAN DU SA 
CECLED Ds EL à mie AE ee EE 
CoDET (H.) et LOŒPER . ...........,. 
COLANERI (IL)... . .. . . . . . . .. 69, 395, 
CoLESCHI (Lorenzo) . . . . . . . . . .. pal 
CoLLEu (H.). .. ERP TLTITRS 
COLOMBIER. 2 4 Du px ét L 


Do4 
185 
D25 
419 
548 
926 
239 

5i 


181 


185 
950 
319 
540 

95 
469 
275 
466 

65 


Table alphabétique par noms auteurs. 5 


COLVILLE (H.-C.). . oaa‘ 
CoMBy (J.). . . . . . .. PORI 
CONDAMIN el NOGIER. . . . 0... . . . 
CONRAD . . . 0... . . . . 
CONSTANTIN (E.) . 
CONSTENSOUX (G.) et 
CooL1DGE (W.-D.) . . . .. 
COOLIDGE et MOORE. . . 
COOPER (G.) . . 
CORBINEAU. . 
CORNER (Edred M.) . 
Connie (L.) et CAILLODS . i 
COoRNIL et DOELSNITZ. . . 
CorniL el RovssyY. 
CORRET. 1 8. 0 ESS EN Dis 
COSTANTINI (H. et GOSSELIN. 
COSTANTINI, VIGOT et GOSSELIN 
COTTENOT (P.). . . . .. 
CoOTTENOT et Liéni. 
COTTENOT et ZIMMERN 
CoubpRrAY (Paul) . 


em 9% ç à% 


. o è a >» %ù ě è 


Mie HENRY. 


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©. >% eu ọọ č e +% 
AE E a E. S E a a 


. è> è> ° č o ç ò a ‘œ 


COURBIN et DEBED; AT. Rd a a a dec ie 
COURBON, LAIGNEL-LAVASTINE et P. BALLET NT 
COURBON et SOLLIER. 
COURGENOU. . . . . . . . . 
COURTADE (Denis)... . . . 
COZZOLINO . . . . . . 

Cross (Harold H.-U.). 

CRYMBLE (P.-1.). .. 2...‘ 
CUMBERBATCH (E. P.). 

CUNEO (B.). . . 

CyRiax (Edg.) 


+ è ù + + œ 
© è è » eù 
©. > è è a +% 
e. e e >è č è œ 
e =. è > © + o 


DaAGuET et PÉHU.. 0... . . . . 
Daxpy (Walter E.). . 
Dan Mac Kenzie et KNox . 
DARBOS. 20 sr LR ESS Le Lu 
Dansois et PARISOT 

DARCOURT 
DARGET: + 4 5 44% 4% 0 
DARIER (J.). 

DARLING (Byron C J TE 
Danicau et GEORGE . 
DARTIGUES et DIMIER. . 
DAUSSET (H.).. .......... 
DAUVvILLIER (A.) et LEboux-Levauns. 
Davipson (J. Mackensie). . . - . . . . 
DEBEDAT et COURHIN. . . . 
DEBEYRE et LORGNIER . 
DECHAMBRE (E.) et BELOT . . . . 
DECHAMBRE, Tournay et BELot . 
DECHEVRENS (Marc) . . . . . . . . . .. 
DEGrais et de LAPERSONNE . . 

DEJERINE (M) et CEILLIER . . 
DELAGENIÈRE (Henri). . 
DELUERM (L.). . . .... . . . .. 
DELHERM et DESALME RE e e a a a E 
DELHERM, Josué et LAQUERRIÈRE de Se 
DELHERM et LABORDE . . . . . ue 
DELHERM et LÉON-KINDBERG . . . . 
DELMAS et FIOLLE . 
DELORT Ce ne Aie Re 
DELOTTE (Adrien)... .. ...... .. .. .. 
DELPRATT-HaARRIS (J.) . 

DELRAT. ln S ur . 
DELvVAL (Ch.) et Max MENARD . 
DENECHAU. .. .. . . . .., 
DENIKER. . . . . . . . . . 

DEXNIS (Ch.-E.) . a. o .. . .. . .. 
DEROMPS (Mathilde) . 
DESALME et DELHERM. 
DEscouPps (P.) et QUEVEY 


. . . . 
>. èe òo e s č a 


.». >% ëe č ò> e o•% 


. è> g > č è č ò č > è č a ç è č o ç è> č >% ç ò č% ç oè: ù + 


188, 


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©. e + č è + o 
. > è a č œ 

>. . è č è č •% 

. > ọ è č > 3 


572 


DESNOS (Bi, démarre ss 4e 46 
Despzars (René) et WICKHAM. . . 4. . . . .. 
DÈTRE, MÉRY, SALIN et GIRARD . . . . . . . 
DéTré (Georges). . e va . . . . . . . . . . . . 
DIER TA a So ae dou nan a ne 
Diper (Robert) . . . . . . . . . . . . . . .. 
Dituen (BE up S a és ee 
DIMER.. Le ses AU Mr 6 4 De M É RR 
Dinan et BERGONIÉ. 4... 4. . 
Dimter et DARTIGUES . c.a . . . . . . . 
Dio LR LD TARA SNS Sat 49, 
DoMiNIGr CL) Le Moss ER he ce eu de 
Drevon (Paul) . ........ . .. 128, 
DREvON et PETIT. ........ . . .. 25, 
Dusois (Robert; et HANNS. . . . . . . . . . .. 
Dunois-ROQUERERT et BAILLEUL. e. e. . . . 
DuBREUIL-CHAMBARDEL (L.) . . .  . . ... 
DUCELLIER. 2 2, RL ARS DE SRE 
D'OCOMÉT IE) ra à ue an er dE as À ets 
Durair (Paul et Pierre)... . . . . . . . . . na 
Durour et DUVERGEY. .....-.’ 231, 
DUUE 5 ge ie RS ns 157, 
DUJARIER a hasaa à, Se. Ee e ist 
DUNET, BERARD el LUMÈRE RS a Sa 
Duvar (Pierre)... asa aaa 42, 
Duvaz et BARNSBY. .. 0... 0 2 
Duvaz et H. BÉCLÈRE. . . . . . . . . 
Duvar et LEMIERRE . 0... . 4. 4... 0. . 
Duvaz et VAUCHER . 4... . 
DUVERGEY . oaea a N a tré a 
DuveRrGEY et Durour . . 0 aa . . 231, 
E 
EbMoxson (John (H)... . . . . . . .. 
EINHORN. 3 mL dde Heads ARE 
ELLis (Erasmus). . . . . 4... . 4... 
Fose R G à né DES & A mie 
ÉSCANDE (F.) et TAPIE... 0... . 
ÉTIENNE et Lamy... ............ .. 
F 
Faure (J.) et BAILLEUL. aoaaa aaa‘ 
FADRE (ROgET): a sow e ai e aidé. Che poa 
FrrRRoUX et REGAUD 0... 0 0 0 0... 
DE Ferry (P.) et JAUBERT DE BEAUJEU. . . . . . 
FINAL ONE SES Ha ie ane a fente 
POELE) r at dut 5 ce 4 e de 4 ins RUE rt 
FioLLE et DELMAS... Lie Se EE 4 & he 
Fisnik (Me Ro) à 5 4e a RAS Pare ee a 
POELE RSS à Pa SES SE 181, 
FOVEAU DE COURMELLES. . 4... . . . 
Francais (Henri). 0... 0... 95, 180, 
François et RAMOND. . . . . .. . . . . . . . . 
e 
FRAGDET (H) s ea 4e à guise ae 8 à 
FRAUDET et BELOT . 0. aa‘ 21, 
LRrEDMANN (Joseph). . . . .. . .. . . . . .. 
FRIMEAUDEAU . ©. oaa oh © o’ 
P ROFLICH soo 2 a 8 à e a be 159, 276, 467, 
FROMAGET el GROS. s. oea 4 0. 
FROMENTIN. o oea ‘a 
FULLERTON (Andrew). . . 4... . . . .. 141, 
Fuck et HAUGHAMPS 0 0 0 0 0 0 0 0 0 
G 
CAGE CG ses ea e a i 219, 274, 
CATÉLARD 2 4 2 SAS ANR M A ES CAN 
GAMBIER 4H me a aa ee i a a e a 
GAUCEN s e BA aa a a e o aa EN g 
GAUDUĊHEAU. o e à à e RU e US EE à 190 
GAUDUCHEAU et DOUTTIER. .. aa aaa 


Journal de Radiologie et d’Électrologie. ; 


GAUDUCHEAU et LECÈNE ... . . . . . . . 143, 190 
GARFIELD EVANS. ......... .. o 525, 524 
GAOVAN OH 5e Seau a ce ES es es 41 
A 0 Tie a e e aa a e a a E T e R 43 
GEFFERSON (Geoffrey) . . . . . . . . . . . . . . 86 
GELMA (Eug.) et SOREL . . . . . . . . . 95 
GENEVOIR 2 5 Sa da EA O N a E O 26. 71 
GEORGE et DARRIGAU . 0... a 18 
GEorGE (A. W.) et LÉONARD. . . . . . . . . . . 183 
GERARD Lao a e e a ee a r O a ar a 418 
GERBER (Isaac). . o a .  . . « . . 4068, 470 
GHILARDUCCE. o. ee ee ee a N ies aTa 546 
GiFFiN (H-Z. 44 à nains pe a S 918 
GILBERT SCOTT Si) sua GA a a a a e 275 
Gizz (Mac Donald) et BULLOCK ... . . + . . . 419 
Mc Gi (C. M.) et MORGAN . «4 . . . . . . - . . 226 
GIMBERT (A.) et PIOT . . . . . . . . . . . . . . 82 
GiRaRD (Pierre) et AUDUBERT . . . . . . . . - . 234 
GiraRD (Pierre, . . . . . . . . . . . . 526 
GIRARD, MÉRY, SALIN et DÈTRE . . . . . . . . . 316 
Giroux et VERDIER... ... . . + . 4 + 139 
GLÉNARD (Roger) . . . . . . . . . . . 275 
GODET-BOISSE + + à - 234 Lhus & 4e au à 46 138 
GORODICHE et HEITZ . . . . . . . .. 285 
GORSLINE (C. S.) e a . . -548 
GossELIN {L.) et COSTANTINI. . . . . . . . 164, 224 
GOSSELIN, COSTANTINI et VIGOT . . . . . . . . . 9 
GOSET, Léa ESG EN DE Das 49 
Gounrvonx et RŒDERER. . - . . . . . . . . . . . 180 
Grac (Alfred L.). aa aaa 412 
GRANDGÉRARD.. Sa s e s a e OR ONE e 549 
GREGOIRE (RD: 4 4 0 4 a dus mie 515, 522 
GRÉGOIRE et BERGONIÉ.  . . . . . . . . R 283 
GRENET CLS Le oi Een) RS w a EG 280 
GRONES (Ern. W. Hey) E Mie an E ie 228 
Gros et FROMAGET. PR ST 336 
CROSS (F) ce d Dune Era ate As 85 
GODIN Lu SU SOS nt DES aa a a Aie an tie 322 
GUARINI (Carlo)... .... Da eh CUS 046 
Gutsave CG). 8 an a ie, Ha ere Se 82 
GUÉNAUX et BENSAUDE. . . 0 4 4. . . 45 
GUGLIELMETTI et PACELLA. 0... . .. .. 285 
GUIDDO-ENGELMANN . soaa a +, 139 
GUILBERT (Ch.) et CIMBERT. 227, 346, 547, 520, 521 
GUILHAUME (H.), CLERC et RAMOND. . . . . - . . 550 
GUILLAIN (Georges) . . . . .. . . . . . . . . 135 
GUILLAIN et BARRÉ ........... . . .. 479 
GuILLEMINOT (H.). 4, 205, 234, 263, 274, 366, 419, 440 
GUILLEMINOT, CHÉRON et BIQUART . . . . . 226, 529 
COLOR ss LL SE RL us nes SM 124 
GUNSETT (AL) osoena‘ 214, 581 
GUNTHER. à e oea à Fait Sel 4 hate SH 
GuTTON et TOULY. .. o. se a 6 su nd er D 534 
Gryor (Sh LE a ae e a Aha a A 179 
GUYOT et AYGUEPARSSE. + 524 
GuyoT, Masson et CHACHIGNOT D Dr ed 231 
GUYOT et MAUCLAIRE. . 0... 40. 0. 0. . . 479 
H 
EDIBE AS NS AS aa a Ses a T a aia aa à 423 
HADENGUE . à s 2 4 e e e Bu a 525 
HADENGUE et BEC... . . 63 
HADENGUE et BUTAUD . ....... . . . . .. 181 
HADENGUE, HUTIN et AIMES . . . . . . . +. + 180 
HALIPEE (M. As ut us Le LUS Sete exe 189 
HazL-Epwanrps (J.). RE N 139, 226 
HAMBURGER (A. J.) et r DE WAARD . . . . . . .. 142 
HamĮmmMon (Roland) .. à ne Es rt à 373 
Hants et DUBOIS.. oaa a a hé 287 
HANNS ET PALMES. .. 4 4 6 6 ue og ne 8e 5 284 
HARET (G.). . . - . RME a 329, 416, 525 
Hankiss {U Se ee ou su a a a aa 415 
Harris (Thomas J.j. .............. 416 
HARTMANN (H.). 2 5 4 2e de à 6 ge Mae rie à 498 
IlaucnampPs {L.) et FUNCK. oo . . . . . . . . . 294 


Table alphabétique par noms d'auteurs. 


Hean (Howard C.. ©. 2 ou ou ue eg 
HEBERT (G.) et Lepoux-LEBARD . . 
HEBERT (Godfrey S.) et OVEREND 
HEITZ et BABINSKI. . . . . . 
Herr2 (J). et GODORICHE 
HEILBRONNER (André) et BENOIT 
HENRY (M"° M.) et COoNSTENSOUX. . . . . . . . . 
HERNAMAN JOHNSON (F.).. 83, 157, 191, 237, 350, 
HERSCHELL HARRIES. 0... 0... 


e. è + è s œ 
. > č o č a ç ù o >ò» >% 
e e > č è `. s ọọ ò >œ 
e > è č è è> è >œ 


. a č è č ẹ . 


e a % ò% č è + + ee 


HEYMANN et CHIFOLIAU 
HAINMAN AE Je eso a e e ea 8 E eu né a 
HIRTA ES o der a a a 30, 34, 76, 
HoLmes (G. W.) 
HonEïs (J. A.). 
HUBENY (MJ ree Lee e a e E a ae a 
HODELLET (re sauge an a e semis 


>. © òè č ẹ òo č a e č è ọọ č ò% č ù + es 


. e è č a č è> ò č ò č ẹ ç s ç è Ò č a ò% ç ù ç o a œ 


e è č è č è è è è> ò , è à > a > , è ò è + o œ% 


JAPIOT (PE see du a e aa 
JAUBERT DE BEAUJEU 
JAUBERT DE BEAUJEU et DE FERRY 
JAUGEAS. ooa a e es LU 
JAULIN 
JEANDEL et LAQUERRIÈRE ; 
JEANNE et MOUCHET.. . . ......... . .. 
JEANNERET (L.) et MESSERLI 
JEANSELME et TOURAINE... ... ... . .. 
JEUNET (T) es ue Fume em ens.s 
JORDAN (A. C.) 
JoncE (S. M)... . .. 
JOSUÉ, DELHERM et LAQUERRIÈRE 
Joux (A) 
JuvaRa (Ernest). . . . . . .. a ele ti te 


139, 178, 


+ è + + %3% 


e eù èe + + + + ě % 


. e e > >- o o 6 ç a č a a ò ç % ù ē 
. o% > č èe č è č e č òè č è č > č è ç ò a + 
e > č a č è č s ç è čē ò ç ; 


>. > > èë č e, è ù e è è ò ò> ù% ç è; ò% ò> + ùe ē g çğě s 


KAMEL (Farid R.) 
KAPLAN (S.) et THIBONNEAU. . . . . . . . . .. 
KEILTY (Robert A) à 4 eu su ne san a 
KÉOBRE (PSM) 4 ans 6 8 à & mwa tue 
KiIRMISSON (E.). . . . . . . . . . . . . .. 277, 
KIRSCHNER. . .. ...... L RAR eee 
KLEINBERG (S) . ........ ..... .. 
Knox (Robert) et Dax Mac KENZIE. . . . . . . . 
ROCHER HU 4L SL LÉ ETS EL a a 


0 ò% 9% č ò + ò% ò + ě 4 


e ee ù> č òè č e o ù č a ç è è >ò ç è s + ç ò o 


LABBÉ (Marcel) . . 
LABORDE (AÏlb.) 
LABORDE et DELHERM 
LABORDE (Simone). aaa a a 
LABRO (P.), SERGENT et PRUVOST 
LACAILLE (F.) 
LAIGNEL-LAVASTINE, BALLET et COURBON. . . . . 
LAIGNEL-LAVASTINE et NOGUES. . . . . . . . . . 


LANGE os LS LR a due RU EL ANR Sd a i 


LAPEYRE . . 
LAPICQUE (L.) et Lapicove (Marcelle)... . . . . 
LAPICQUE (Marcelle). . . . . . . . .. aus 
LaAP1cQuE (M.) et L. LAPICQUE. . . . . . . . . . 


K 

573 
Larrcoue (M.) et VEIL. ............ 285 
LGAPIROT o % à Léo se E S 80, 523 
LAQUERRIÈRE (A.). . . . . 324, 365, 381, 480, 527 
LAQUERRIÈRE et CHAILLOUS . . . . . . . . . . 103 
LAQUERRIÈRE, Josué et DELHERM . . . . . . . . 427 
LAQUERRIÈRE et JEANDEL . . aso ... . .. 410 
LAQUERRIÈRE et PIERQUIN . . . .... .. . .. 145 
LARAT et BILLIARD. oao e a a . .. 187 
LaARDENOIS (G.) et BAUMEL. ...... 285 
LARCHER (M). aoaaa a 415 
LARSRIN (L. P.J)... aaa L 546 
LAGEK (I LS GE de a aa as a E Aa 480 
LAURENT-MOREAU. .. .. .......... e 46 
LATARJET (A.) et Mie PROMSY . . . . . . . . 237 
LauBrY et BORDET. .. aaaea’ . .. 549 
Law (Fred Miss 6.3 a‘ 179 
Legon (H)... Sens Lai ds. 41, 87, 471 
LECLERC RÉ. 4 es oh ea za AB 
LECÈNE (P.) et GAUDUCHEAU . . . . . . . . 143, 190 
LEDO A os ANS e ae Er A a ONE 238 
LEenoux-LEBaARrD et DAUVILLIER. . . . . . . . .. 329 
Lenoux-LEBARD et HÉBERT. . ....... . .. 129 
LEnoux-LEBARD et TAVENEAU .. . . . . . . . . 36 
LEFEVRES o m oa LL LOL Late dues 178 
LE FLEMING BURROW (J.) .......... ... 480 
Le ForrT (René) ........... 484, 281, 521 
LEGUE z sv Dee D ML ed tou Le 332 
LEMAITRE (F). ali da es da ao à 244 
LEMAITRE et GARMY . .............. 473 
LEMIERRE A.) et P. DUVAL . .. . . . . . .. 483 
LENOBLEMR RL LS SL sas ed here 468 
LEONARD (R D.) et GEORGE. . . . . . . . . . . 183 
LÉON-KINDBERG et DELHERM. a.oa . . . . 45 
LERAY e Le w as byi db Le sin D a a 65 
LIRAS e ui LS dre a aa a a 85 
LÉR! et COTTENOT. saaa a a‘. 426 
Léri et MAHAR oou 449 
Leri ET MOLIN DE TEYSSIEU. . . . . . . . . .., 287 
LÉRI et THIERS &4 à 2e os D k Gb ‘a 189 
LERICHE: e s soe Sa LR E de a ea ce 85 
LEULTIER et MONDAIN . . . . . .... . . . .. 95 
LÉVY-VALENSI (J.), Tuomas et PAScALIS . . . . . 189 
LHERMITTE. a. oaa’ 190, 286, 551 
LiGNac (Pierre) . .............. 298, 278 
LIPPMANN (G). 25 2 Sa sa à ns a ds ue à 354 
LoEPER (M.) et CODET.. . . . . . . . . . . . .. 95 
LOGRE et BOUTIER . . . ........... .. 190 
LoisELEUR et Em. WEIL. ............ 89 
LOOSER IE) 5 us Lib. Las 549 
LOPEZz-PRIETO . . . ooa a a . .. 48 
LORGNIER et DEBEYRE. .. aaao ... . . .. 66 
LOCRIB. SALES AR NS LS PA D AE 437 
LOUDER: S SE e le ausra A a Gaa A a ts 480 
LoxGy et BARION . . ... ....... . . .. 346 
Loris (Gulli gas cam NS En = à 522 
Loury et THOMAS... a aaa . . . .. 27 
LUMIERE (A). ... ... ..... . 97, 493 
LUMIÈRE (Louis) ................,. 186 
Luys (George). . .. .... .... . .. .. 480 
LUZOIR (J)o de eaae e a a a 285 
Luzoir et MOUCHET. ............. .. 313 

M 

MAGLEOD (Mi) .5 5 25 Due ee gate 4 280 
MackKer (George M). .............. 416 
MAELE (M. van de). . . . . . . . . . . .. 138, 423 
MAGGIORE (Salvadore). . . . . . . . . . . . . . 534 
MAHAR (V Je o da à dune à 2 427, 475, 176 
MAHAR et LÉRI. .. das à 48 4 a 5 # à 449 
MaAINGOT (G.) et MANTOUX. . . . . . . .  . . ,. B8 
MaINGOT ET J. Ch. Roux. . . . . . . . . . .. ‘911 
MaitoLo et PONZIO. . . . . . . . a . . . . . 284 
MAITRE: : : Sos LS ae ia ae 7e 30 
MAKINS + anse Liu: RS AS 42 


574 Journal de 
Maxrrent (Telemaco) 
Manges (Willis F.)................. 
MANNE SIEGBAHN el STENSTROM.. . . . . . . . . 
MANTOUX (CIE s sim gs Es has sd ets 
ManToUx et MAINGOT. . . . . . . . . 

MARCHAND (L.) et TESTUT. . . .... . . . . . 
MaRiNESCO (G.).. : 
MARION (GJ) ei LS o e e a a a a e LS 
MaRrTIN (Ch. L.) 
MASMONTEIL (Fernand). 
MassiIoT. . 
Masson, GUYOT el CHACHIGNOT. . . 
MATHÉ (L.) et BAUDOT . . 

MATHIEU. Le si arae ea inne Se ar l ; 
MAUCLAIRE . 0 0... . +. . . . 181, 276, 281, 
MAUCLAIRE et GUYOT.. . . . . PM dr re ia 
Maur (Herman Gi}: 22 4 5 4 0e pes à € Ra 
May (RS Es ee ss see PE 
MASET (Henri)... 4 4 sum 6 & ta LE & es 
MAZÉRES 
Mazo (G.) et TAULEIGNE 
Mc GRIGOR... 2 US Lame MERE Na 
Mc Guire (W. A)... ..... 
ME KEGY 2425 Lee as 
Mc Manon et CARMAN. . ........ . . . . 
Mc QuicGix (H. G.)et PRIESTLEY.  . . .  . .. 
MÉNARD (Max)... ............ ... 
MÉNARD et DELVAL. . .......... . . . .. 
MENUET (F.) 
MERINE (H.) 
MERKLEN (Prosper)... ............. 
MERKLEN et CHUITON. 

Méry, SALIN, DÈTRE et GIRARD. 
MESSERLI (F.) et JEANNERET. a.. . . . . . . . 
Mick (W. H.) 
MIGNON S Les 
MiLant (Eugenio). . . .. . . .. 
MINET a SR rs MN UE EE 
MiRAMOND DE LAROQUETTE. 
NHFCHERE. (NES Heu de eme a 4 
MouiN DE TEYSSIEU et LERI. 
Moxpain et LEULLIER 
MONIER-VINARD. 
Monon (F.) Miaa 
MoxTaz (René) et CADE . 
Moore (Cn.) el COoOLIDGE. a. . . . . . . . 81, 
MooRE Sherwood). ......... ... 332, 
MoPPERT (G,) et KUMMER . . .. . . . . . . . . 
Morta (L.). . . . . . R2, 94. 285, 287, 348, 550, 
Monka (ML) s ecir a eg à 4 me bat 
MorGan (J.D.) 
Morgan, B. A et CAPTAIN. 
Morgan et MC GiLLz. . 
MORGAN et VILVANDRE. ..... 
Morin. . 
Morin (Alph. A) ................ 
Morisox (J. M. Woodburn) et WHITE. . . . . . 
MortTon (Reginald). 
Moucuer (Albert). 
MOUCHET et JEANNE... ..., 
MouceT et LUZOIR. 
MOUcuET et PILATTE. ee 
MOURIQUAND (G.) et Bou'cauT. . 
MouRriouanND et WEILL...’ 
MUGUET (A.) 
MuraRD (Jean) 
MurPuy (John T.). ............. 
MurPuy (S. B.) Tayzon et WITHERBEE. . . . . 
Mussio-FOURNIER (J. CG.) 0... 
Mussio FOURNIER et CARRAU. 0... . . . .. 


CR ò s e č o ç ; o% ò s Ò è ç o ēğ o 


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N 


NAHAN EL e o a sai e a D RSS ea 
NAKAHARA (Waro). 


458 
214 


.NOGIER et CONDAMIN. 


Radiologie et d'Électrologie. 


NeLTHORPE (E. H.) eseul‘ a‘ à 
NEMIROYSKY (A.) et ROUBERTIÉ . . . . . . . . . . 
Neri (Vincenzo). 
NIFOLICIR: a LD ee SES Na see 
NiSRET (A. T.H.). 
NısEGGI (C. H.) et ASTRALDI . : . . . . . . . . . 
NOGIER (Th)... . . . .. 


. + + č ò òè + ee ò> ò% ee + 4a 


e. >è èa > o ò č è č ò> č e č e č ò ç e č ò% ç % ç , 


"319, 
NoGIER et REGAUD. o ....... . . . .. 
NoGueEs (G.) et RE Pt | 
NoizeT (G.), RicuET, BroDIN el SAINT-GIRONS . 
NORDENTOFT l 

NorTRaM et Russ. . 

NoTTRAM, Russ. CItASIBERS et SCOTT. 
Nouveau (L.) et VILLA . . 
NovÉé-JOSSERAND (G.). . . . . . . ee . . . 


O 


OŒconouos (Sp. N.) ............ .. 
D'OELSNITZ et CORNIL. . 
D'OELsNiITZz, Roussey et BoISsEAU. 
OBRLMANN (J) CE 28 8 2m 6e où D eh ef SAS 
OLIVIER (R.) et LAILLY. . .......... . .. 
OMBRÉDANNE. . ae s a a e a > 
OVEREND (Walker) et HÉBERT. .. . . . . . .. 
Oziz (M.). . . . 


>. » a > ọọ o è o >% 


e è> òè ò č oe č è ç 4 


PACELLA et GUGLIELMETTI. 
Pais (Antonio). . . oaa‘ . . 
PALMER (Myron B.). . .............. 
PALMES (Ricardo Gomez). . . . . . . . . . . . . 
PaxcoAsT (Henry K.). 467, 
PaPIN (Ed oaei sue a i a e a sans 4 
PARENT (Robert). . . . . 
PariN (Maurice). 
Parisot (J.) et DARBOIS.. © o . . . . . . . . .. 
PARRA. 
Pascalis (G), Tuomas et LÉVY-VALENSI, . . . . . 
Pirre (LüGlehiss 45 Su o a à as ms & 
PAUCHET(V.). . . . . -. Rö, 278, 281, 
PÉCHESX (Ujar 4 2 8 pe de à à à a 
PECKER (R.). 
PÉHu et DAGUET . . 
PELFORT (C.) 
PENTEADI (Raphaël)... ...... 
PERAIRE: a ae à ac de Su A abs 4 
PErkixs (Winfield). 
PéroL (Pierre) et BAZIN. . 
PERKIN: : 12 EL Los sus D amas ds 
PERRY (M: Wu na dau 44 ARS ss 
Perrssia (Félice). . . . : + .. . . . . 281, 555, 
Pessa (Piero). . . ..... ... . . . . . .. 


e. è è> è è > è č > >ò + č % 


. oe + òo ò > č ò è + ee + y ò% o% 


. e č è č > č òè» òè o ç >ù% č ò> ù č % ç ù% čċ ù č o ç >è č è ò ç ò> ee ç a ě 4 


e e > ù >ù > o > č ọọ > è č è ò č òè č > ò č o č % 
e >» č ù 9% č è č u, č è č ò ç > o o 


e e è è ù è č > č ù č ù> > o a , č b ç è ò o + 


e s» ç. č è č èa è ù> è > č ò >ò >ò e > 


PETiT (Alexis). RamonD et CARRIE. .... 
PETIT (A.) et AUBOURG. . + + + + +. + + + + . 
PeTiT (Henri) et Duvox. . . 
PETIT DE LA VILLÉON. . . . . . . 
PEUGNIEZ et AUBOURG. . 0 0. + + + + + + . . 
PFANLER (George E. P.) 
Puicips (John) 
PHOCAS. 
PICART-LEDOUX. | 
Piccinino (Guido). . . . .. . . . . . . . . . . 
PICHERAL. 

Picot (Georges). 
Pitron (Henri) 
PIERQUIN (J.) 
PIERQUIN et LAQUERRIÈRE. 4 4 0 0 0 4 + + 2 
PIERS, a aonn ea a a aN a A iaa 
PILATTE IR. j el t MOUCHET a a a a N a E a A 
Pros UE): el a a a re a A GP AN 


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> a s ç ķĂ 


225 
594 


277 
528 
518 
476 


189 
284 


142 
423 
327 


Table alphabetique 


PILON et THORNE BAKER. ........... 177 
Pior et GIMBERT. . ............... "82 
PIRIE (Ac Les pa poa SU tre 184, 282 
PLarTr (H.) et BRENTALL. . ........... 431 
PLICQUE (A. EF... .... .. ès, Bol 
DE POLIAKOFF et BANDELINE . . . . . . .. . 238 
Ponzio (Mano)... . . . . . . . . . . . .., . 330 
Poxzio et MAIOLO. . . . . . . . . . té ns + + DRA 
POFER. SGH a MS RDS RS AG ESA 180 
PoTrER (Hollis E.J). .............. 467 
Poucet (Raoul). 2 2 28 au ne Le es AU À 3 231 
Poupon et BAUDON. . . . . . ...... . . .. 124 
POUSSONL ES ee LS BEM M AS A reg VE 141 
PRENTISS. ooa a dns .. .. 179 
PRIESTLEY (HH) et Me QUIGGIN... . . . . . . . 424 
Prousy (M'ie G.) et LATARJET. . . . . ru ‘091 
PRUVOST (P.), SERGENT et LABRO. . . . . . . . 90 
DE PUELLES (José M. L) . ........ .…. 375 
Q 
Quercy (E.) et DESCOMPS. . . . . .. . . . .. 580 
R 
RABOURDIN. 5 3 4 aa 2 ns de D pe di, 185 
RADITCH et SIMON. .. . .......... .. 469 
RAMOND, CLERC et GUILHAUME. . . . . . . . .. 550 
Ramon» (Félix) et FRANCOIS. . . . . . . . . .. 230 
RAMOND, PETIT et CARRIÉ. .. ..... . .. 86 
RAULOT-LAPOINTE et SORREL. . . . . . .. . . 4928 
RAYNER et BARCLAY. .............. 90 
RÉCHAD. oaa L 40% 
Récuou (G)............. 235, 370, 582 
Récuouet SORREL. . . . . : ..  . . + 425 
REGAUD (CL)... ...... . . 474 
REGAUD et FERROUX. . . . . .... . . . . .. 481 
REGAUD et NOGIER DRE RTE Ci Ne es 232 
REINBOER (P.). 5 4 4 5 4 3 4 DU ne uns à 43 
RENAUDET (Frédéric)... ............ 3178 
RENAULT (J.) et M" ROMME.. . ....... R5 
RiIBADEAU-Duuas ET H. BÉCLÈRE. . . . . . . .. 551 
RIBADEAU-Duuas et BRISSAUD. . . . . . . . . 87 
RICALDONI. .. ........ ....... . 380 
RicHoroz (André J.)............... 54N 
RicuET (Ch.}, Bronin, Norzer et St. Girons. . . 284 
RIG ae, DSL SR a den ME REA 251 
RiMBAUD, SicARD et ROYER. . . . . . . . . . .. 94 
DE Rio BRANCO... . . . ... ... . .. . 177 
ROBIN SES e e ee a us E a +. 522 
ROBINEAU.. oaoa a à 591 
ROCHER (H. L)...... ....... 297, 529 
ROCHET et BOULONNEIX. . . . . ........ 298 
ROŒEDERER et ACHARD...  ....... 216 
RO@ŒDERER et GOURDON. . . ,...... .. 180 
ROGER ‘E.) et CHiRay. . . a’ a‘a‘’. se 276 
ROMME (Me) et RENAULT... . .. . . .. . 85 
Rosst (A)... .,.. 251, 236, 276, 574, 426 
RONNEAUX. 4 éd D mere à à tu 450, 452 
ROUBERTIÉ (P.) et NEMIROVSKY. . . . . . . . .. 5921 
ROUCAYROL. 5 Li dre Leds Le cn Ce 95 
RourForT (Edmond). .............. 416 
ROUGIER. . . . , . . DR un re OA 
ROUHER. . ........,........ >... 471 
RousseT (J.) et DELHERM. . . . : MP TRESS 95 
Rocssy (G.) et BRANCHE. . . . . . . . . . . .. 190 
Roussy et CoRNIL. ........,......... 551 
Roussy, d'OELsNiITz et BOISSEAU... . . . .. 256 
ROUVILLOIS. . oaa a a 374 
Roux (J. Ch.) et MAINGOT. .. . . . . . . . .. 978 
RoYER, Sicard et RIMBAUD. . . .. . . . . . .. 94 
Russ (S.) et BROWNING. . . ........ ... 187 
Russ, CHAMBERS, SCOTT et NOTTRAM. . . . . .. 425 
Russ et NOTTRAM. . aaa a aa. 142 


par noms d'auteurs. 


S 
SAINT-GIRONS, Ricner, Bronin et NoizET.. . . . 284 
SAINZ DE AJA (Enrique)... . . . . . . . . . . 475 
SALMOND (R. W. A).......... 82, 226, 548 
SAEBACA HS RD SRG MES SN 83, 225, 282 
SaAMPsON (H. L.) et BROWN. . . . . . . . . . . . 550 
SANJUAN (Navas F)......... ...... 46 
SCADUIO (Gi) © o OR Ge le Bi 5 
ScaLes (Shillington). .. aoaaa 226 
SCHAUMANN (Jorgen). . ........... . .. 186 
SCHULMANN (Ernest) et BÉNARD. . . . . . . . . 92 
SCHWARTZ (Ed) ecoa e 6 Dre a ra 288 
ScorT Russ, CHAMBERS et NOTTRAM. . . . . . . 425 
SÉBILEAU (P); sue tes aaa a a 181 
SÉEUWEN (He J)e eo rat al ur art 491 
SEGARDa sia UN d a en à le NS A ENS Ge eR 230 
SEUBY (John Hunter) .............. 472 
SELLARDS (Andrew Watson). . . . . . . . . .. 477 
SENTS (M Js ie Lou AR ÉN ASE LES AE 524 
SERGENT F.) 2 ua Sas De DES eue ts 45 
SERGENT (Em.), PruvosT et LABRO.. ...... 90 
OENES soe a e a o E e, E Sri E E A 28 
SGOBDO: aerae wig a e Tae RAS Qu a A 381 
SHEARER (J. S.) . . ......... . .. 178, 337 
SHORTEN (J A.). ee LE AN + Ses 273 
SicarD, Royer et RIMBAUD. . . . . . . . . . .. 94 
SIGNORELLI (Angelo). . . . . . . . . . . . . . . 45 
SHLHOLE s oo eee np LS SUR MS dE 522 
Simon et RADITCH..,........... . .. 469 
SICELIANO LENS 2 a ES Le 6 ee GT a re ns h 5 
SITTENFIELD (M J)................ 283 
SKINNER (E. H)............ S A 485 
SLOAN (Samuel). ............. . .. 432 
Sxook (Clyde H.)................ 177 
SOLLIER (Paul) et COURBON. . . 3. . . . . . . . 285 
SorEL (Emile) et GELMA. . . . . . . . . . . . . 95 
SORREL (E.) et RAULOT-LAPOINTE. . . + . . . . . 498 
SORREL et RÉCHOU. . . . .... . . . . . . . 125 
SORREL et TRUFFERT . ... ....... . .. 523 
DPEDÉRS = su Dana der et es 465 
SPRAGUE (Fred A.)............... . 475 
SPRIGGS (BE: dis a LS 4e 0 à 4 a 218, 3176 
STENSTROM (W.) et MANNE SIEGBAIIN . . . . . . 4 
STEVENS (A. Raymond). .. . . . . . .. 298 
STEVENSON {Walter C.). . . ...... 476 
STEWART (W. H.J.. 42 és à «té . . 071 
STOCK Es seche 2h em és ES age 90 
STROHL (A)... . . . .. . . . . 207, 516 
STONE (Dudley)... ...... ....... 225, 276 
STOUEES (L J-a 25 à 5 2 Ga Nue ai at à 480 
SURRELs CC se eu A Me a a heo a 113 
SWANBERG (Harold). . . . . . . . . . . . . .. 276 
T 
TAFTA Re msn nue sn at Ste mis 470 
TAPARELLE (Å.).. 2 Len des . . . 5379 
Tapie (J.) et ESGANDE. . . . . . . . . . . . .. 298 
TAVENEAU et LEDOUx-LEBARD .  . . . . . . . . 36 
TAVERNIER (L.).. 4e à 48 de Rue . . 466 
TAULEIGNE (J. B.)et Mazo. . . . . . . . .. 41, 82 
Tayzor (H D.), WITHERBEE et MurPny . . . . . 974 
TayLor,.THomaAs et WITHERBEE. . . . . . . . . . 974 
TERRIEN (PF: s e o an ds y de a a x 474 
TESTUT (L.) et MARCHAND. . . .. . . . . . .. 490 
THALHIMEN (Will). ............... 525 
THIBONNEAU et KAPLAN.. ......... ... 285 
THIERS et LÉRI. ... ... ..... . . . . . . 189 
Thomas (André). . . . . . Dir Ie, Le 986 
THouas(A.) et CEILLIER.  _. . . . . . . .. . 94 
Tuomas (A.), LÉVY-VALENSI et PASCALIS..... 189 
Tuomas et LourY... aaa‘ 27 
Tuomas (M.), TAYLOR et WITHERBEE, . . . . . . 274 


THORNE-BAKER (T.)................. 137 


5706 


TuUORNE-BAKER et PILON. . . . . . . . .. 
Tuoyez-RozaAT (Paul). 
THURSTAN-HOLLAND. ........... ... 
TILMANT. 

TIMBAL.. . 
Tırı (Albert) 
Tor.. 


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TOURAINE et JEANSELME . 40. 4... 
TOURNAY. oaa Res E | 
TourNaAY, BELOT et DECHAMRRE . . . . . . . . . 
TOUSSAINT. a. ooo ah LE à Aie 72, 


TRÉMOLIÈRES el CAUSSADE. a. 0. 0... .. 
TREVELYAN (George) 
TRIBOUT (Ferdinand). a... . . D ri pe ad 
TRUFFERT el SORREL. 44 a a n 
. TurrgeLL (W. J.). . Re 
D Rd CE D Pore RE TR ae a AA a A 


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VAILLANT (P.). 
VANDENBOSSCHE . « 
VAQUEZ et BoRDET. . . . . . CE A E 
VaucHER (E.) et P. DUVAL. assau‘ 
VAUTRIN (M.). ma 
Veik (C.) et LAPICQUE. o.oo 
VERAGUTH (O.) et BRUNSCHWEILER. .... . . . 
VERSCHAFFELT 
VERDIER et GIROUX. . . . . . . . 
VERNET (Maurice). 
ViGnaL (William). 
VIGNAT (Marcel). 

VIGNOLO-LUTATI (C.). ..... rie 
VizLA et NOUVEAU . 
VILLANDRE (Ch.). ......... 
VILVANDRE (Géo) et MORGAN. . . . . . . . . . . 
VINCENT (CI.) . 
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Journal de Radiologie et d Electrologie. 


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DE WaaRD (D. J.)et HAMBURGER. . . . . . . . . 
WALTHER: o su 0 GE se Las res 185, 
WATERS (Charles A.) et BLOOMFIELD. . . . . .. 
WATKINS (W. Warner). . . . .. ... . . . .. 
WEDD (A. NL ea Sun Save 
WEIL (Emile) et LoISELEUR. . . . . . . . . . 
Wei (Em.) et MouRriIQUaAND. . . 
WEILL (G. A). .......... 
WESSLER (H.). . . . .. . .. PT 
WETTSTEIN (A)...  . . . 
Wire (Leonard) et MORISON. . . . . . . , . . . 
WickHAm (Roger) et DESPLATS. . . . . . . . .. 
WILKINS (We Aloi su ea des he de bae 
WITHERBEE (W. D.), TayLor et MurPHY. . . . . 
WITHERBEE, TAYLOR et THOMAS. , . .. . . . . . 
X 
XERCAVIUS Y ROMEN. ........... ... 
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NOUNES RL de RAIN ARR ER LES A 
Young (Michel)... ...,......,...... 
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PERL LS HN LS di Sets 
LINSERN O Se Den D 4 Dr SN RNA S 
ZIMMERN et COTTENOT.. aoaaa a . . . . 
ZIMMERN et PÉROL. ............ . . . . . 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


84979. — Paris, lmp. Lanvre, 9, rue de Fleurus. 


142 


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5m-2,'44(9258s3)